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1
JOURNAL
DE
PHARMACIE.
TOME m.
JOURNAL
DE PHAKACàiGIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
RÉDIGÉ PAR MESSIEURS
L-J.-B. BOUILLON LA GRANGE, C.-L. CADET,
L.-A. PLANCHE , P.-F.-G. BOULLAY,
XJ>. BODDET, J.-X VIREY, J. PELLETIER, A.TOGEL,
Membres de la Société de Pharmacie de Paris.
Major collectis viribus exit.
TOME TROISIÈME.
tt^tMnyit^m/vtt^vw%u
À PARIS,
CHEZ L. COLAS, IMPR»fEUR-UBRAIR£,
Rue du Petit-Boarbon-St-Solpice , N°. 14.
1817.
JOURNAL
*'i
DE PHARMAGïEïf^
V-^'i/;'
DES SCFENCES ACCESSÔiTFfES;
N"* L— 3*. Armée. — Janvier 1817.
EXTRAIT
D'an Méaioire ioiilalé: RscherchBs sut taaàon du Borax ^
dc't€kàde borique et des borates neutres sur lestartrates
addules de potasse etdesoude^
(Ls à la Classe des Sciences physique» et mâtkématîques de l'Aca-
demie rojaie des Sciences de Muniok , le i o janvier i S 1 7 .)
Par ml. Vogki.,
Menliffv de FAcadéinte , et Gonseftateur da Laboratoire royal.
Af&ès avoir tracé Thistoriquc da la Cfètadite ait tarthe sola-
ble y. Fauteur dirâe son Mémoire «n d««ut section^. Dans h
première , il examine Factîoa dn bonix s^r la crème de iài^
tre ; et, dans la seconde , il décrit les phénomènes qui ae
passent , quand on traite la crème de tartre et le tartrate
acidulé de soude par Facide boriqne et lea borates neutres.
in*"*. Année. — Janvier 1817. i
12 JOURNAL
Les meilleures proportions entre la crème de Urtre et le
borax , sont, suivant M. Yogeli troi8,j>artiès de tartre et
une partie de borax.
çc Si Ton bit bouillir , dit-U , six livres de crème de tar-
tre et deux livres de borax ave€ seise livres d'eau pendant
cinq minutes \ qu'on laisse refiroidir entièrement la Dqueur ,
' et qu'on la. décante ensuite , ee qui reste au fond du vase
est le tartrate de chaux qui se trouve toujours dans la crème
de tartre. Le liquide décanté retient néanmoins une quan-^
tité de ce tartrate de chaux en véritable dissolution.
Lorsque Ton fait évaporer la dissolution jusqu'à^ siccitë ,
^ on obtient le sel , qui ne pèse que 7 livres. Il y a donc ea
un huitième de perte ; qu'il hni atU'ibuer non-seulement à
unç parue du tartrate de chaux précipité, mais encore à
l'eau de cristallisation qui existe dans la crème de tartre ,
d'après Thénard , k 7 pour cent; et dans le borax, d'après
Gmélin , à 4^ pour cent.
La crème de tartre soluUe obtenue par ce procédé , se
liquéfie i Tair ; aj^s avoir été desséchée , elle devient déli*
quescente de nouveau , quoique Tancoigne ait prétendu
le contraire.
01e se dissout dans son pmds d'eau & 10 * R. , et dans
une demi -partie d'eau bouillante. Cette dernière disso-
lution a une consistance sirupeuse, et laisse précipiter au
bout de quelques jours ].des cristaux de tartrate de chaux,
qi4 ont été vraisemblablement pris par M. Laudet, de
Bordeaux , pour de la crème de tartre sxAuble cristallisée.
M. Bachdz.a regsatéé ces cristaux ( qui retitedraient sans
le lavage un peu de crème de tartre soluble), comme du
.tartrate acidulé de soude , et l'eau-mère serait chaînée , d'a-
près le même chimiste, de borate de potasse. Il en avait
conclu que la crème de tartre soluble était un mélange de
deux sels , savoir de tartre acidulé de soude et de borate^
DE PHAKMACIE. 3
^e potasse , ran et Fautre formés par l^âoa mutuelle dit
borâs et de la cràœe de Urtre.
La dissdntion de la crème de tartre soluble est tris^im-
paxfiûtemenc décomposa par les i^cidès sulfarique, nitri-
ijae et miMriatiqiie. Ces addes, d après les expérienees de
fiestcmclies , déoamposent en partie la crème de tartre ; c*est
poanpioî il se se précipite qu'une très'{>etite quantité
d teidt Conque daas csetta drconslanee ; une autre partie
d'acide borique reste en dissolution, dans la liqueur , à Taide
de lacide sulfimque employé ; mais la plus grande quan-
tité reste combinée avec le- tartre , et ne saurait en ttre
séparée par aucun acide. Ces acides ne forment pas ua
atome de crème de tartre, en les faisant bouillir Avec une
dissdbtioR de crème de tartae soluUe ; ce qui prouve que
Je sel ne contiienc qu'une petite quantité de tartrate de po<*
taise neutre ^ Facide tartarique, au contraire, y fait r^^é-
nérer une quantité cimsidérable de crème de tartre.
Dans la deu^ème section , AL y<^el fait yciir que quatre
parties de crème de tartre et une partie d'acide boricpie sont
les seuks proportions qu'il faut employer pour* obtenir un
sel qui ne contient m acide borique ni tartre en état de
liberté. Les proportions indiquées dernièrement par M. Thé-
venin ne sont pas convenables.
La crème de tartre soluble, provenant des proportions
qu'on vient de citer, ne communique rien à l'alcohol bouil-
lant^ tandis que celle préparée avec une quantité un peu
supérieure d'acide borique , abandonne cet acide non com-*
biné à Taicobol ; et si l'on emploie plus que quatre parties
de tartre, le surplus de cet acidulé se dépose par le refroi^
diisement.
Cent parties de cette crème de tartre soluble exigent 7$
p. d'eau froide, et moins que 5o p. d'eau bouillante pour
la dissolution.
Elle renfermé la totalité du tartrate de chaux qui existai
uansle tartre ordinaire, et ce sel calcaire est enpaftia
4 JOURNAL
cause de Faspect g^tineuxde la dissoludon concemrëe (i)/
Lorsque Ton verse la dUsolution bouillante la plu» con-
-oeutrée possible dans une capsule froide , il reste une
masse jaune transparente^ fragile ^qui est un hydrate , et
^ui renferme o,34 d'eau. . ' * '
Les acides minéraux ne décomposent la crème de tartre
solable que trè»4mparfaitement , et Tacide -urtarique , quA
j'on fait bouillir avec elle, ne produit aucune action décom-
posante» t.
La crème de tartre soluble calcinée au ronge dans un
creuset de platine , laisse pour résida du borate de chaux,
4it borate et du carbonate de potasse.
L -acide >boriqae que Ton fait dissoudre dans Talcohol se
volatilise avec lui par la distillation, et l'on éprouve une
perte de 0,20 d'acide. Ce fait doit mettre en garde daaa
l'analyse des. minéraux.
Sur la possibilité éPune <iombinaison de T acide borique
auec t acide tartarique.
L'union de l'acide borique avec ^s acides fluorique et
sulfurique est avérée par plusieurs chimistes ; celle de l'acide
borique avec l'acide tartarique , au contraire , n^a pa9 Qncoi^
acquis la mèmp certitude.
Ou conçoit que l'idée de la combinaison de ces deux
acides est favorable à la théorie de la crème de tartre solu-
ble; et si MM. Lartigue et DestQuche$ avaient démontré
par une expérience décisive ce qu'ils ont avance, le«r
explication serait à l'abri des reproches* M. Thévenin, dit
M. Vogel, parait adopter l'opinion de M. Lartigne dans aa
. (1) Nous pensons qu^il est préférable de séparer le tarirate de chaux
qui se trouTe natureUement dans la crème de tartre :.6*il n^cst plus ioi
un grand obstacle à la solubilité de Tacidule tartareux, il n'est pas moins
Changer k ta composition , comme sel particulier. P. F. G. B.
T>E PHARMACIE. 5
diueriation^qui n^e^tpas encore arrivée k Munich) mais dont
il connaît les principales conséquences par Fexirait qni a
paru dans le Journal de Pharmacie. Tout le raisonnement
des chimistes nommés ci^essus , est fondé sur ce fait ,
€[u un mélange des deux acides s'humecte au contact de
Vaîr.
Cependant , lorsque Ton traite nm mélange de parties
^es éet deux acides, qui a attiré i'hmnidrté de Fair , avec
une petite quantité d'eau froide , on redissout la totalité'
de Tacide tartarique ^ et Pàeide borique reste presque intact.
Si Ton emploie, pouf une autre quantité du méknge, très-
peu d'eau bouillante , tout se dissout ; Tacide borique s'en
précipite k onetempératore de o* R. , tandis (][ue Tacide tar-
tarique reste dans l'eau-mère , retenant un peu d'acide bori-
que^ de la présence duquel on peut s'assuferparlaftaftinn
vate qee l'on aperçoit , quand on fait bouillir de l'alcohol
ssr cette dissolution.
Comme ces deux acides sont solubles dans Feau , dans
Falcohol et dans l'éther j et quoique l'acidie borique soit tou-
joars beaucoup moins soluble dans ces trois meastmes
que Facide tartarique^ on ne salirait déterminer exactement
la petite quantité d'acide borique qui reste dans une disso-
lution concent;)rée d'acide tartarique.
M. Thévenin prétend encore avoir combiné les deux
acides par l'intermède de la chaleur. M. Vogel objecte que,
lorsqu'on fait fondre Facide tartarique dans son eau de cris*
laUisation à une douce chaleur , la matière r^roidie est
blanche et cassante ; elle attire alors tellement Fhnmidîté
de Fair , qu'elle présente un Uquide parfait dans quelques
heures.
Ce serait, en général, un raisonnement assez singulier ,
d'argumenter sur une combinaison entre deux « corps ,
quand leur mélange attire l'humîdité de Fair 5 car en mêlant
partie égale d'acide tartarique et de sulfate de soude , il en
résulte un liquide, et personne ne voudra conclure de là
6 JOURNAL
qu^une combinaison chimique se soit ctj^ée entre les deux
substances.
De faction des borates neutres sur la crème de tarire. '
Les trois borates alcalins de potasse , de soude , d'ammo-
niaque , se comportent avec le tartre absolument de la
même manière que le borax , et le sel qui en résidte est
trc&-5oIuble y très-acide et déliquescent.
La formation d'une cfème de tartre solubie j au moyen
de borax de potasse neutre , parait détruire entièrement la
théorie de M. Bucbols , d'après laquelle Facidide serait un
simple mélange de tartrate acidulé de soude et de borate de
potasse.
Aucun borate ti'est dâiquescent , et ceux qui prétendent
que la déliquescence de la crème de tartre soluble , préparée
avec le borax , est due aux borates neutres , n'ont pas bien
examiné ces sek.
Au reste , les borates se combinent chimiquement avec
la crème de tartre, à peu près de la même manière que le
borax se combine avec le miel , d'après les propres expé^
riences de Bucfaolz.
L'acide borique et ses combinaisons salines ne sont pas
d'ailleurs les seules substances qui soient propres à s'unir k
la crème de tartre , et à lui communiquer , par leur union ^
une grande solubilité. L'alun partage, jusqu'à un certain
point , cette propriété , comme M. Berthollet l'a fait voir.
MM. Thenard et Roard ont donné plus de suite i cette
vérité dans leur Mémoire sur les mordans. M. Vogel exa-
mine en ce moment les altérations qu'éprouve le tartre
par l'alun , et il se propose de nous communiquer incessa-
ment ses observations.
Du tartréOe aeuUJe de somde*
Ce sel , dëcotnrert en 1776 par M. Berthollet , a été étu-
dié depuis par M. Bucholz. U se dissout dans douze parues
d^ean firoide.
Par l'union de Tadde borique et des borates , ce sel de-
Tient très -acide et soluble dans la moitié de son poids
d'eau.
n est remarquable que son union avec Facide borique
présente un composé très*déliquescent.
Le Mémoire dt M. Yogel remerme beaucoup d'autres
détails sur ces diOférens objets , que nous ne pouvons pas
rapporter ici. Il est termiué par les conclusicms sui-
vantes :
i^. La crème de tartre soluble , faite avec le borax , n'est
pas un mélange de tartrate acidulé de soude et de borate
de potasse , mais une combinaison chimique de tartre et
de borate de soude.
2^. Les acides minéraux ne la décomposent que très-
imparfaitement sans faire régénérer du tartre.
3^. La crème détartre soluble, faite avec l'acide borique,
est la plus soluble et la plus acide de toutes les espèces :
elle renferme la totalité du urtrate de chaux contenu dans
le tartre.
4^. Elle forme , avec l'eau , une masse dure et transpa-
rente (i) , un hydrate qui contient o,34 d'eau.
5*. Elle est impalrfaitement décomposée par les acides
minéraux , et ne Test pas du tout par l'acide tartarique.
é^. C'est une combinaison chimique de 0,80 de tartre,
et de 0,20 d'acide borique.
(1) LVUt gëUtineiix et la transparence de ce m^nge sont dus , tans
dente , an tartrate de chanx , qm joue un rÂle analogue dans tontes les so-
loHona aalmes pour lesquettei on emploie la crème de tartre dn com-
merce. P. F. G. B.
s JOURNAL
fj^. Ujinion des acides borique et Urtarique n'est pas
démontrée , et la tbëorie , fondée sur te -prétendu fait ,
n'est pas admissible.
8*. L'acide boriqne se roIatiCse avec Talcobol tiouilïant^
et ce liquide Ini fait éprouver une perte de o^ao.
g^. Les borates neutres , à baçe d'alcali., se comportent^
avec la crème de tartre d'une manière analogue à celle de
Tacide borique et du borax , et contractent avec elle une
combinaison chimique , d'où résulte un composé acide très-
soluble et déliquescent.
lo**. L'acide borique et les borates agissent sur le Urtrate
acidulé de soude comme sur la crème de tartre , et pro-
duisent , par leur combinaison avec lui , des composés très-
acides et très-déEquescens.
<iw»w»%tn^w>*^%»»n»<»«»»<*»»»i»»%»%»»%% »%»^»»»»»
Lettre de M. IV&btuac à MM, les Rédacteurs du Journal
de, Pharmacie.
Messieurs,
DBptJi» plusieurs mois^ f^ m'occupe de recherches sur la
erème de tartrt sohible. Ne pouvant encore publier les ob-
servations que j'ai faites sur la combinaison singulière de ce
t^mpose, je Vous prié, eu attendant que je puisse offrir
tnon travail eômplct , dfe vouloir bien insérer dans le Journal
de Pharmacie le procédé pouF avoir une crème de tartre
beaucoup plus soluble que cède qu^on prépare dans Ta
pharmacie.
M. Lartigue , pharmacien distingué à Bordeaioc , a fait
parahre, il y a long-temps, un Mémoire sur là crème de
tartre soluble , qui laissait peu à désirer. Il avait observé
quelesur-tartrate dépotasse exigeait, pour sa dissolution par-
faite , on huitième de son poids diacide borique. Ce serait
DE IPHARMACIE. Q
It k jttBte proportion , si ce pkarmaoien , au Beu deprendre
de Taeide boriqm cristalKsé , Veut employë vitrifié. Les ex-
pàiences de M. Davi prouretic qae cet acide contient 57
pear 1 00 d'en. Ayant été h même de les répéter, j^ai trouvé,
à yea de chose près , les mêmes proportions.
Voici comnftant f ai opéré : ]'ai pris roo gr. de sur-tartrate
de potasae, /^oo gr. d'ean^Vai porté le tout à Tébullition ;
]j ai afouté la gr. 5 d. d'acide borique vitrifié; j*aî faîl
bomllir pendant plusieurs minutes; le sur-tartrate de po-
tasse s'est dissous ; la plus grande partie du tartrate de chaux
s'est précipitée ; j*aî laissé refroidir , j'ai filtré ; j'ai fait en-
suite évaporer la liqueur ji 8iccité;'f ai réduit en poudré
fine ; j'ai obtenu une crème de tartre soluble d'une blan-
cheur extrême , n'exigeant que quatre parties d'eau à froid
pour se dissoudre, et deux parties à la température de l'eau
bouillante; par ce procédé, on sépare la presque totalité
du tartrate de chaux qui se trouve dans le sur-tartrate , et
qn «mit à la* solubilité de la crème de tartrate soluble : j'ai
dénué la préférence à ce procédé , qui m'a paru le plus
sim|^
Il est nécessaire de mettre un huitième diacide borique :
pour peu qu'on dimintfe la quantité , la crème de tartre
perdf beaucoup de sa viabilité , et a besoin d'être portée à
VébuQition pour se dissoudre.
Les borates neutres de potasse et celui de soude ont la
propriété de rendre la crème de tartre soluble comme les
sous-borates de ces mêmes bases.
Aprèsavoir exposé, pendant plusieurs jours, sous une cloche
renfermant de la chaux , imc dissolution de crème de tartre
' soluble , je- suis parvenu , par cette évaporation lente , à
obtenir des cristaux si pplîls , qu'il m'a été impossible d'en
déterminer la forme. En Répétant cette expérience , j'espère
arriver k de meilleurs résultats.
G>mrae M. Lartigue , je ne pense pas que la crème de
tartre soluble soit plus acide que la crème de tartre , en
lO JOURNAL
raison de Tacide boriqae qu'oa y ajoate pour la rendre
floloble : si elle parai(plus aoide , cela lient k sa plus grande
aolohilité. Mais , comme ce chimiste , je crois , d'après les
expériences que j'ai été à même de ûôre , que Facide bo-
rique ne s'empare pas d'une portion de potasse de la crème
de tartre. S*il en était ainsi , lorsqu'on verse , dans une dis-
solution de crème de tartre sokiUe , dutartrate neutre de
potasse , il ne pourrait y avoir un précipité d'tme partie de
crème de tartre soluble qui se forme. Metrac.
•n^^MMMt^mfinnmMi^kmtmmi^mmmmm^futi^wi
ExpÉRiEircES sur la Manne , par M. Bouuloh-li-Graiige y
docteuT'médecin.
Jusqu'à ce moment^ aucun travail régulier n'a été fait
sur la manne : on ne connaît que quelques faits isolés , et
qui , en partie , n'ont point été répétés de manière à eôn-*
slater celles des expériences qui doivent être admises.
Proust , Thenard , Fouroroy, etc. , diiTèrent dans quelques
résultats d'expériences. J'ai donc pensé qu'en répétant les
unes et les autres , on parviendrait à connaître plus positi-
vement la nature de cette substance.
Les caractères que présente une manne pure^ sont la lé-
gèreté ; de paraître consister dans une réunion de cristaux
capillaires très-fins \ d'avoir une saveur sucrée , mais laissant
sur la langue une impression nauséabonde^ enfin, d'agir
comme un laxatif doux.
Cette manne , dite en larmes , sécKée avec soin , est
légèrement acide \ sa solution , concentrée soit dans Teau ,
soit dans l'alcohol, rougit la teinture de tournesol. Le pa-
pier teint par le tournesol , qu'on y laisse tremper quelque
temps , est également rougi (i).
(i) La manne, bouillie dans peu d^eau, clanfî<$e par le blanc d'<suf ,
et sufOsamment rapprochée , fournit de véritables cristaux de sucre.
( Fourcroj, Système dçs Connaissances chinuques. )
DE PHAEMACtE. Il
Qnalre onces de maniie <mt été dissoutes dans detix livres
d'ean : la liipieiir filtrée fut mise, pendant huit jours , dans
nn flacon à appareil pneumato -chimicpie \ il n* j eut au*
cnn dégagement de gaz. Au bout de ce temps , la lique^ se
troubla 'y de petits flocons se formèrent, le liquide devint
sensiblement acide , et acquit Todeur d'acide acétique; k
température était omstamment de iS"*.
Une solution plus concentrée se trouble {dus facilement
et s^acidifie plus promptement. $î> dans une telle solution ,
on ajoute un peu de levure , on aperçoit , quelques heures
après , des bulles dont le dégagement devient plus considé-
rable. An bout de deux jours , la liqueur avait une légère
odeur alcoholique. Dans la crainte que la température de
i5^ fàt insuffisante , on la porta k ao. En eflet , la fermen*.
tadon devint plus active et dura plusieurs jonra. On obtint ,
à la distillation^ une quantité notable de produit spiri-
meux (i) : ce qui restait dans la cornue était très-acide et
Ibnaait un précipi^i floconneux {aune-orangé avec le nitrate
de mercure au maximum ^ d'un gris-jaun&tre avec le nitrate
au minimum, jaune-blanchAtre avec le nitrate de plomb et
le muriate d'étain.
J*ai obtcnn , ]^r oe proo^d^ , «ne cristalKsatîon loiis forme d'aiguilles ;
p«s c'était toujoan de la maimey et noa doacicre.
On a pens^ long-tempt, dit M. Proust , qae la manne devait sa mol-
lesse et la ftcilit^ de s'humecter à une matière extractive, et que, celle-ci
Masquant en elle les qualité qui la rapprochent du sucre , eDederait être
la cause de sa propriété lazative ^ cependant , si on examine la dissolutwm
arec le muriate dVtain , on ne remarque que hien peu de précipite.
L'aloohol dissout la manne en entier , contre Topinion de Lemer;
(cette expérience est exacte). Cette solution , abandonnée à Tair, se
prend, en une masse poreuse «omposée de fi^mens cristallins trés-menus,
et de parties grenues qui ressemblent , par leur légèreté, au bel agaric
blanc. ( Proust , Annales de Chimie , Mémoire sur le sucre de raisin , fé-
vrier 1806.)
(t) La manne , fermentée avec de Feau , a une odeur vineuse; mais, loin
d^ètre alcoholique , elle est au contraire très-sacrée , etc. ( Tb/?Aard ,
Analyse de Furine des diabétiques. -— Annales de Chimie , juillet 1806.)
Il JOURNAL
On a fi5t passer du chlore dans tinv éôTution aqueuse,
concentrée dé manne.
On a nu9 dé làème une semblable solution de manne dan^
un flacon e<mtenant du cKlore ; on Ta agité long-temps.
Dans le premier cas , le gaz fut sensiblement absorbé , et
roniretiraà Fappareil pneumâto-cbiinique , un mélange dtf
gaz acide cariH>nique et de chlore.
Dans le second , la couleur du géz a disparu entièrement.
Au iK>ut de quelque temps , on déboucha ïe flacon sous
Feau : ceMc-ci y* est entrée de manière à occuper un espace
qui a démontré la formation du vide dans un quart de sa ca-
pacité : les trois quarts restans étaient occupés par du g^z
acide carbonique.
Cette liqueur , évaporée i une très-douce chaleur , de-
vient toujours brune et même noire avant d^arriver à la
consistance sirupeuse : ' il est probable que Tacide hydro-
chlcH'ique la •carbonise en formant de Tëau.
L'acide nitrique qu'on feit bomttir avec cette masse noire'
hii enlève sa ck>uleur et la jaunit : il se dégage beaucoup de
gaz nitreux. Si Ton débouche le flacon vingt-quatre heures
après , on observe encore un dégagement cotisidérabie : le
même effet a lieu a«ii-bo«il de-huit , dix , et même quinze
jours.
L'alcohol dissout la manne â Taide de la chaleur, et célCë
dissolution , abandonnée & elle-même , dépose une masse
cristalline^ très-blanche, légère et spon^use(i). Si on la fait
fondre à une douce chaleur , elle reprend sa couleur pri-
mitive.
Celte substance cristalline a une saveur sucrée fort agréa-
ble , se' fond facilement sur la langue. Je ne pense pas qu'on
(i) Deux Kvres deux onced d'alcohol à 36» degl ont dissout quatre onces
de manne. La première précipitation a donne deux onces de matière
criitaUine ; U dctfxièaie, deUx gros. Il est resté , après l'éVaporâtion de )a
liqueur surnageante , sii gros d'une matière brune, cassante, approchant
du caramel ; d'une Mveur sucrée, Udssant un arrière^^oùt désagréable.
DE PHARMACIE. l3
doive cbercher une analogie eotre cette substance et Le
sucre : la forme des cristaux, sa saveur, sa grande solubi-
L'té , présentent des diû'érences assez marquées ppur ne
point la confondre sk\4c d'autres matières sucrées : peut-être
doit- on considérer cette niasse cristalline cotfime la manne
pure (i)
En effet , si , après avoir éyaporé la dissolution surnageant
les cristaux , on Fabandonne de nouveau à .elle-même , il s'y
dépose encore une certaine quantité de cristaunç ; mais ils
ne sont pas aussi beaux^ ni aussi agréables au goût«
Enfin , si Ton amène la liqueur restante à Tétat d'un en-
trait, on ne* peut parvenir à le dessécher entièreme9t. J[«
crois donc que cette maUère est étrangère à la nianne^ et
qu'elle lui doit sa saveur nauséabonde.
Ces résultats m'ont conduit à examiner IVctiom de Tal-
cobbl sur de la manne desséchée.
A cet effet , j'ai mis de la manne dans un mortier 4e por-
celaine que j'ai placé sur un bain de sable chaud. Lorsqu'elle
fut fondue , je triturai jusqu'à ce qu'elle fut entièrement
séchée. Dans cet état , elle était cassante , très-dure , cro-
quait sous les dents comme le sucre candi , mais n^avait
pas perdu sa saveur particulière ^ elle avait cependant ac-
quis un petit goût de caramel assez agréable ; elle attirait
Thi midité de l'air. Je parvins facilement k la réduire en
poudre , et je la broyai long-temps avec de l'alcohol à 36^ :
celui-ci la rendit visqueuse, de manière à s'attacher au
pilon. J'ajouui de l'alcohol , et je filtrai ^ j'obtins une li-
queur de couleur ambrée. Je repris le résidu resté sur le
filtre , et je triturai , à plusieurs reprises avec une nouvelle
quantité d'alcohol , jusqu'à obtenir, par la filtration^ i^i
(i) M. Thenard a désigné cette substance sous le nom de marmite. Pour
Tobtenir , il faut dissoudre de la manne en larmes dans Talcobol bouillant.
On laisse rcfroiJir la dissolution, çt on dissout de noureau, dans Pal-
cobol bouillant » le dépôt cristalUn qui 8« formç ; U mannite se précipite
pure de cette seconde dissolution.
t4 10tJllNA%
Ëquide incolore et insipide. Texprimai fortement le rësidu ^
et je fis évaporer la liqueur au bain de sable ; elle devint
plus colorée , et il se forma y pai^efroidissement y des
cristaux en petites aiguilles.
La matière restante , après Pexpression , était d'un blanc-
grisàtre, dure et cassante, insoluble dans lalcohol froid,
«t n'attiiant presque pas Thumidité de Tair. Ce résidu se
dissont , comme la manne , dans Talcohol bouillant, d'où il
cristallise par refroidissement.
Traité par Facide nitrique , il donne de Tacide malique,
oxalique , et une quantité d'acide muqueux qui se pré-
cipite (i).
Je fis évaporer Talcobol qui avait agi k froid sur la
manne : il resta une matière sous forme de petits cristaux
grumeleux , surtout si Ton £ût cette évaporation avec soin :
ils avaient une saveur plus sucrée que la matière précé-
dente , quoique conservant toujours le goût &de de la
jnanne.
Mêlée avec de la levure , elle passa aussi protauptement
que le sucre à la fermentation alcobôlique.
Traitée par Tacide nitrique , il y eut formation d'acide
malique , oxalique, et très-peu d'acide muqueux.
Ces ùiîs peuvent donc faire croire que la manne est com«
posée de deux substances : l'une soluble dans l'alcohol
froid , qui a quelque analogie avec le sucre ; Vautre inso-
luble dans l'alcohol froid , et donnant une plus grande quan-
tité d'acide muqueux par l'adde nitrique.
Maintenant qu'il nous parait démontré qu'il existe une
différence entre la masse cristalline, obtenue à l'aide de l'al-
co]}ol, et la manne ordinaire , il m'a paru utile de consuter
(i) Un des caractères distinctiii de la maime est de foonir » avee
Fadde nitrique t les denx acides que donnent la gomme, le sacre de lait,
les mucilages y etc. (Pronsty Annales de Qûnie » Mémoire sur le sucro
de raisin , Urvia 1806. )
DE PHARMACIE. l5
ies pmpriëtés médicinales de cette iubsUoce , <pie j'appelle
tnanne pure^ comparativement avec la manne dite en lar-
mes. Conune il est important , pour présenter des résultats
certains , de multiplier les expériences , je ferai connaître ,
dns lUi autre article , les ayantages <jue U médecine peut
rtcirer de cette subsunoe.
Nota. Toi fait préparer chez M. Planche de cette substance
cristdillUwifmrite les pratkiens à enfûire Fessai.
SUITE
Des Recherches Mnigues sur les Corps gras j et leurs comr
hinaisons avec les alcalis, par M. Chstebul.
EXTRAIT DD SIXIÈME MÉMOIRE.
Examen des Graisses d'homme^ de mouton , de bcsuf, de
jaguar et doie*
Dans ce sixième Mémoire, consacré i Texamen des
graisses d'homme, de mouton , de bœuf , de jaguar et dW,
Tantenr a également cherché à déterminer jusqu'à quel
point les principes immédiats de ces graisses , et les acides,
huileux qu'ils sont susceptibles de produire , se rapprochent
de ceux de la graisse de porc.
M. Chevreul annonce un septième et tm huitième Mé-
moires : il s'occupera , dans le premier , de ThuUe du del-
phinus globiceps et de l'huile de poisson ^ l'autre aura pottr
objet le beurre , sur lequel M. Bracconnot a déjà publié des
observations si intéressantes (i).
(i) Joainal d« PhaoMcie. Septsmbre, i8i5.
l6 JOURNAt
-*.
« Pour cosigner des corps qm avaient été confctndas en^
semble , ainsi que plusieurs autres , dont )*ai faît connaître
Je premier l'existence , je me suis servi jusqu'ici de péri-
phrases , en auendant que la nature de ces substanees^ fût
«mieux déterminée ^ au}Ourd'bui, mes observations sont asses
multipliées pour que je remplace ces péripki*ases par àes
noms spéciaux qui, en donnant plus de rapidité au dis-
eonts , ccmcourront, en mè^ne temps, à mieux faiï^ sentir
' lé rapport de ces corps les uns avqc les autres* Je nommerai
chotestarùie , de xo^» ) bile , et çtpcoç solide , la substance .
cristallisée des calculs biliaires humains , et cétine de x>]roç,
l)aleine , le blanc de baleiœ ou spermaceti. Ces deux corps
gras , qui ont été décrits sous les dénominations de substance
grasse etde substance huileuse,serontdésignés,dans lasuitede
ces recherches, par les noms de stéarine et dHélaïne; celui-ci,
dérivé de «Xaiov , huile , et le premier de çtap , suif ^ enfin ,
j'appellerai acide margarique , la magarine ; acide oléique^
Tacide que j'ai désigné par l'expression de graiese fluide ;
et acide cétique , la substance concrète qu'on-^btient en
saponifiant la cétine , qui avait été désignée sous le nom de
spermaceti saponifié. Les margarates^ le^ oléates^ les ce-
tates seront les noms génériques des savons ou combinai-
sons que ces acides sont susceptibles de former en s'unis*
sant aux bases salifiables. »
§ I. Queîqttes propriétés physiques des graisses,
I . Graisse humaine. — ^Une. ^isse extraite jdes reins d'an
homme supplicié était jaune e| sans odeur ; die était com-
plètement fluide à 4^^9 ^^ °6 conunençait à se troubler qu'à
j^$^^ à. 17% elle éuit prise en une masse dans laquelle on
distinguait une matière concrète , et une huile jaune.
Une graisse extraite des cuisses d-un homme mort d'une
maladie aiguë était également colorée et inodore : elle était
parfaitementlimpidfi.il i S"" 5 conservée plusieurs jours dans
DE PHARMACIE. jj
m flocon^ à. oe^6 température, elle d^KMa qne substance
foneràte que sumageoit une hidle )âui|e.
On Toit que la fluidité de la graisse humaine peut rariferT
ce qui tieux à des prop<»tions diverses de stéarine et
tf«bùic j car la partie cooLcrèle est une oomttnaîsjtm
d'âaia^ avec excès M stéaiûie , et la paifiie fluide uieeom-
ibioaison de stéarine avee excès d'âaïue. 't < ^
^. ^/»^^roûiito«.^Béocnte,elie était fchnc^^^
presque inodore : elle se fond, i une ^mpérature variable^
quand ejle provient d^anipiaux diff^reua, de 87 'à 4 1«». '
3. Graisfcdc bœuf, -r Couleur jaune^e , peu d'odeur.
Un tbermomètce plon^ dans cette graisse , fondue à 5o^
descendit à 37 et remonta à 3û^. '
4. Graisse dejagum. r- Sa couleur était jaune-orangée •
son odeur, particulière et désagréable; foqdue à 4o- le
ihennomètBC plongé par M. Chevrcul descendit à ag*. '
5- Groupe Soie. — Légère couleur jaune , odeur agréa-
ble , d'une fusibilité analogue à la graisse de porc.
Aucune de ces graisses n'a donné de signes d'acidité.
Cent 4'aloohol bouillant i 0,8a i ont (tissons :
a,48 de griisse humaine 5
2,a6 de graisse de mouton;
8,62 de graisse de bœuf;
o, 1 8 de graisse de jaguar.
Cent d'alcohol à 0,816 ont dissous a,.8o de graisse de-
porc. 9 ^ ^ ^Y
S IL Des Chanpfn^ns de ifatur^f ^ Us graisses ^rouvem
* Wp0Pi 4€ tapotasse.
Toutes ces graisses se sont parfaitement saponifiées* san.
le contact de l'air , dans une cloche placée sur le mercure^
dans toutes, comme avec la graisse de porc , il j a eu for'
mation de graissp saponifiée et de principe dou* • il ne t'tst
pas produit d'acide carbonique , et le^ savons formés n^
ro^""*. Année.^ Janvier 1817. :^
^'^A
î8 JOURNAL
contenaient pas sensiblement dadde acétique. Les graisses
sap<nûfiées avaient plus de tendance à cristalliser que les
graisses naturelles : elles se dissolvaient en toutes propor-
tions dans Takc^l d'une densité de o,8;ki. Cette solution
contenait de Vacide margarique et de lacide oléique : ces
graisses , altérées par la saponification , éuient aussi deve-
nues moins fusibles. Celles de mouton et de bœuf avaient
acquis la tnèmc solubilité dans la solution de potasse et de
soude, que celle de porc*
M^ Chevreul établit, comme preuve, qu'il ne s'est pas
formé d'acide carbonique par l'acte de la saponiGcation des
graisses , que si l'on prend deuxquantités égales d'une même
solution de potasse , et que l'une d'elles soit employée i
saponifier une graisse quelconque , on trouve , «n décom-
posant par l'acide muriatique , le savon qui s'est produit |
que la quantité d'acide carbonique est sensiblement égale à
celle contenue dans la portion d'alcali qui n'a pas servi à la
saponification.
Pour savoir s'il se produisait de l'acide acétique , l'au-
teur a saponifié 20 grammes de chacune de ces graisses ,
par la potasse à la chaux, décomposé le savon par l'acide
t^riarique , décanté le liquide aqueux qui a été distillé. Le
produit de la distillation , saturé par l'eau de baryte , a été
évaporé a siccité : ce résidu salin était inappréciable à la
balance pour la graisse humaine ; celui du savon de graisse
de mouton pesait à peine o gr. 06 , encore était-il altéré par
un peu de principe doux. L'acide phosphorique en déga-
geait une odeur de boUe mêlée d'ime odeur piquante d'acide
aoëiîque. Le résidu salin du savon de graisse de bœuf était
inappréciable -, cependant , le liquide provenant de la dé-
composition du savon était acide et ombré , et d'une odeur
analogue à celle qu'exhalent les bœufs échaufies par une
longue course , etc.
De ces observations , M. Chevreul conclut que la pousse
développe , dans plusicms gtaisscs , des principes odoran'
DB PHARMACIE. I^
iem^lables i ceux que les animaux dont elles provietmeDt
eziuJent dans certaines circonstances -y et> de pins , que la
propriété acide accompagne c^s principes. Ce dernier phéno-
mène nous parait peu remarquable et faiblement constaté.
L aateôr donne ensuite leë proportions suivantes de ma-
tière soluble et de graisse saponifié en lesquelles loo parties
de grsdsses sont transformées.
Graisse d'homme . | ^!^^_ "T"^^^
Matière soluble.
G»«d.»».«u...jSS»>£^:
r» . j , r f Graisse saponifiée .
Gnu.se de bœuf . . . . . j j^^^^^ ,^,^jj^
j-i . j f Graisse saponifiée .
^^"^ ^^ !«'•'= [Matière sSible . .
§ m. Examen des soyons de graisse et dépotasse.
1
4>9
' Tous ces savons , séparés de leur eau-mère , ont été dis«
sous dans Feau bouillante : par le refroidissement , il s'est ,
déposé de la matière nacrée , à laquelle M. Chevreul don-
nera dorénavant le nom de sur^margarate dépotasse (i) \
et la liqueur est devenue alcaline : celle-ci , filtrée et neu-
tralisée par Tacide tartarique , il s'^st produit de nouveau/»,
sor-margarate , et de Talcali a été mis à nu. La même opét
lation a été répétée tant qu^il s*est séparé de la matière na-
crée \ alors on a obtenu un oléate de potasse qui a été éga«
lement décomposé par Tacide tartarique. Le savon s'est
donc réduit en sur-margarate dépotasse et en cunde oléique»
L'auteur examine ensuite les rapports des acides niai^a-
■ ■ ■ ■ ■ >^ Il I -
(i) Le tavon de graisse de jaguar a aussi déposé une matière nacrée
tr^4>rillantej mais M. Cherreul a reconnu qu'elle n'était pas, comme celle
4e tons les kutres savons , do sur-margaratg (h potats9 , 'nuis dt VaMê
margarUfu^ oontsnant da margaraU de chaux.
rioue et oléiouq de ces divers savons comparés ^u;;^ luéi^o^
acides retir^ d^ savon de graisse ^e porc, ^^
De r Acide margàriquc.
Ppur I>i}n&^r U^ surn^agncates , «a passa trois feU de
Teim 4^ltillé^ 9ur 1^ &U^ q^ les coQfenaient ; on ks fit
ëgoutter , on les mh dans 1 5 fois leur poids d'eau bouillante;
Qçi filtra la li<{aeur refrçidie ; on passa de l'eau froide sur
l^s filtres; en0n, les s^^mar§|aratcs furent séchas à l'air ,
puis traités par l'alcohol bouills^nt ; la solution alcoholique
refïoîdie fut filtrée j et de l'alçol^ol, passé par les filtres , on
e^rima les sur-magarates q^ui y étaient restés , puis on les
j^t sécher au soleil. . . . . ^^
Les surmagarates ainsi prép^és et analysés par l'acide
byirô-chloriqiie , on^ doni^é les résultats suivans :
ihu^rs.d.gr.i«.dW. I*^^;*- ^i^ '"^^
Le sur-margarate de graisse de porc étant formé de loo
d'acide et 8,8 d'alcali , il s'en suit que tous ces sur-marga-
rates sont assu jétis à la même composition.
Tous ces sur-margarates , mis à bouillir dans des propor-
tions égales d'eau , ont refusé de se dissoudre ; pour plu-
sieurs , l'eau a perdu de sa transparence. Ou a aperçu quel*
ques globules d'apparence grasse à la surface de l'eau qui
avait bouilli avec le sur-margarate de graisse de mou*
ton, etc.
DE l^ÉÂUldiCIE. îli
L^alcohol bouillant dissout les sur-mai^arates en toutes
proportions , & Texception du margarate de chaux.
Les acides de toiis eed suT-ilfôt^ahitès iorti d^xin H&nc
brillant > insipides ^ pteè<|dè iBodbi^è , inibliiBIei dànsTéati;
selnblés dans rdeôbol bodÙhlit ; leur cdM)liiàisdii , Ratu-
rée de Imitasse , est sèluMti déns rèah bôidUadté , et ^ par lé
reireidissenient 5 èe fédiJAi èh pbtaë^é èî ëil sinr-iiiargàrâté iîi*
solubie. On ftigërti , par lés' fléstriptlëtis hiivâfitte, que
leurl prtB«â|wles AOétêé^ ït»il, soiis lé UppàH ftë là îtt^
sibilité j de la disposition et de la grandeur des aiguilles qui
se produisent , lorsqu*on laisse refroidir racide margarique
â la surface de Teaii.
l^ Jtcide margcMjhe dé rhbmmè. — M. Chévrfeiii Ta
obtenu sous- trois fbrnîes diffifrâites : 1* exi âîguMïéS très-
fines et allongées , disposées en étoiles planes^ a* en
aiguilles très-fines et tr^s*courtes formant des dessins ondes
semUal^les k ce«x de Tacide mafgarit[ue des cadavres *,
3* en cristaux plus laî^ës ,«lmllans, dlipbsés ed étoile j knso-
Ittoietii semblable^ i i'acide mar^ari^e de la gftâSlë de
porc^ fusible à une température de 55 à 56«4
2^. Acide margarique de mouton. — Cet acide , retiré
du j»reiEàier dép6t ^ é^était formé AskUs le savon du mou-
ton ^ était ti£ aiguille^ iinei , radiées. Le înème, rétif e des
dèiniéi^ dépdt^ dé kitr-iâafgàrâtès cnsullis'ail en sagiuUes
plus laides > et se fondait à 56^.
3^. Adde margarique de hœuf. — - Cristallise en petites
aigtdllèé radiées : il est fusible à 59,9.
4*** A(^ margturiqrjue du j(ig;ijua^
que lé prÀïedent \ fusible à 55,5.
5<». Adie lim^àtiq&é S'àiè. — Ù crislaîlîse en belles
lames brillantes ^ coBEune celui de pore j fl se fond k 55*.
îia JOUÏlIf AL
De V Acide oléique.
. liCS premières expériences de M. Cbeyreul sûr Tol^te
de baryte , pour en déterminer les proportions élémentaires,
lui donnèrent loo d'acide et aS^Sg de base. D sWéte au-
jourd'hui, après avoir répété plusieurs fois son analyse à la
proportion de loo à ^7 ; d'où il résulte que Tacide neutralise
a,835 d'oxigène dans les bases; capacité de saiuration con-
firmée par l'examen des qléates-de etrontianeétdeplomb.
Acide oléique de graisse humaine.
Baryte. Strontiane. Plomb. '
Acide 100 .... 100 ..-.•. lOQ
Base a6 .... 19,41 . , . , 82,48
Acide oléique de graisse de mouton.
Baryte. Stnmtiane. Plomb.
Acide. . • m ■• 100 . • .'. 100 .... 100
Base aÇ,77 .... 19,33 .... 81,81
Acide oléique de graisse de hceuf.
Baryte. Strontiane. Plomb.
Acide. . • • . 100 .... 100 .... 100
Base ..... 218,93 .... 19,41 .... 81,81
Adde oléique de graisse doie.
Baryte. Strontiane. Plomb.
Acide 100 .... 100 .... 100
B^ 26,77 • V • '9>38 .... 81,34
Add^ oléique de graisse de porc.
B**?**- Strontiane. ' Plomb.
Acide 100 .... 100 .... 100
*^ n • • • . i9>38 .... 81,8
DE PHARMACIE. ^3
L'auteur obaerve qa'il n'est pas aussi facile d^ohtenir pur
Facide oléique que Facide margarique : celui qui a servi i
ses expériences , ay^nt été préparé de la même manière et
dans les mêmes drconstances , ne iikt-il pas d'une pureté
absolue^ oâre du moins des rapports exacts de comparaison.
Il ol>serve encore que , lorsqu'il s'est développé un principe
odorant dans la saponification , ce principe se rétrouve dans
facide oléique.
S IV. Analj$e des Graisses par talcohol.
La faculté de l'alcoliol absolu pour dissoudre les corps
gras diminuant dans une progression extrêmement rapide «
par l'addition de la moindre quantité d'eau , M. Chevreul
a trouvé un grand avantage à employer ce dissolvant d'une
densité de 0,791 a 0,798, au lieu de 0,821 , qui était la
pesanteur spécifique de l'alcohol qui lui avait servi dans ses
premières analyses. Il a suivi , du reste, la même méthode
que dans l'examen de la graisse de porc. Les graisses ont
été soumises à l'action de l'alcohol bouillant;, par le refroi-
dissement , la portion de graisse dissoute s'est séparée en
deux combinaisons : l'une , avec excès de stéarine , s'est dé-
posée ; l'autre , avec excès d'élalne , est restée en dissolu*
tion. On a séparé la première par la filtration ; on a distillé
la liqueur filtrée -, et , en ajoutant , sur la fin de l'opération ,
' un peu d'eau, on a obtenu la seconde dans la cornue avec
un Uquîde alcohoUque aqueux. L'alcohol distillé provenant
de la graisse humaine n'avait pas d'odeur sensible , non plus
que celui qui avait agi sur les graisses de bœuf , de porc et
d'oie. La graisse de mouton lui avait communiqué une lé-
gère odeur de chandeUe.
Liquides alcoholiques aqueux.
Celui de graisse humaine exhalait une odeur de bîle ,
comme celui obtenu de la graisse de porc. ( Troisième Mé-
j4 journal
moire , n*. tg. ) Il donna un cfxtrait jaune dtter. Celui qu'on
obtint du prunier lavage était alcaliri ; celui qu^on obtint
du detnîer était acide ; il contenait de plus une trace d'une
buile empyt'euniaUque.
Celui de graisse de mouton n'exbala pas Fodeur de la
bile > mais il donna un e^ttrait dcide semblable au {Pré-
cédent.
Celui de graisse de bœuf était roux , alcalin 5 il conte-
nait un peu de muriate de potasse et de muriate de soude.
Celui de jaguar avait une odeur désagréable ; il conte-
nait de la matière jaune et amère , huileuse 9 et, à ce qu il
m'a paru , un peu d'acide acétique.
Celui d'oie ne contenait qu'une trace de matière sdlublc
dans l'éau ; il était absolument inodore.
9 Je ferai observer que les graisses de mouton et de bœuf
m'ont quelquefois présenté la propriété de colorer Falcobol
en hlevL ; mais ce phénomène est accidentel : il est dû à un
corps étranger à la graisse.
J'ai traité ensuite , par Falcohol bouillant , la combinai-
son avec excès de stéarine , jusqti'à ce que j'en aie obtenu
une matièr^ fusible à 43^ environ. Quant à la «combinaison
avec excès d'élaïne , je l'ai abandonnée au froid pour en sé-
parer , le plus possible , de substance concrète ) et je ferai
observer que , quand on analyse des graisseâ qui sont eh
partie fluides à la température de rS^'^et, à plus (àtie raison ,
à une température plus baçse , il faut les (exposer pendant
plusieurs jours à une température telle qu'il i'en sépare j le
plus possible , de stéarine , san4 que , pour cèk , la combi-
naison avec excès d'élaïne soit exposée k se congeler. On
filtre la graisse y et on traite la matière testée sur le filtre
par l'alcohol comme les graisses qui sont solides à la tempé-
rature ordinaire. C'est de eette manière qtie l'on peut par-
venir à faire l'analyse de la graisse d'homme.
Maintenant , comparons entre elles les stéarines et les
élaïoes des graisses dont nous avons entrepris l'examen.
DE PHARMACIB* d5
De la Stéarine^
Toutes étaient d'un très-beau blanc , inpdorcf , ou près*
<Jae inodores , insipides j et absolument sans action sur le
tournesol.
Stéarine d'homme. — Un thermomètre qu'on y jdongéa ,
après lavoir fait fondre , descendit à 4i** et rembnta k i^\
par le refr^idissèiiiexit , \â étéariiië ëriStdiRàtt eh higUiUé»
très-fines dont la Surface était plane.
Stéarine de moiAon. — Un thermomètre descendit à
40"* et remonta à 43 ; ^1^ «e figea en une masse plane , dont
le centre , cjui s'était refroidi jAm loilemeiit cJHe les bords ,
présèiitâit dé petites aiguilles fines radiées.
Stéarine de Bœu/. — Le thermomètre y descendit à Jj^^S,
et remonta â 44^ y elle se figea en une masse doni la éunacé
éUit plana et parsemée d'étoiles microscopiques \ elle avait
me légère demi -transparence.
Stééryae de porc. ~ klle exhalait une odeur de graisse
de porc lorsqu'elle était fondue ; le thermomètre y descen-
dît ^à 3e« j et remonta à 43 5 par le refroidissement , die se
prit e«k iïhé masse doht la Stirface éuit trè^-lli^ale et qui
s^rttBIàit rdnhéé de* pefittes aiguilles-, lorsqu'elle sfe fefir<*ift-
saîl promptétnent , les pïirties qui touchaient les pàrctf dà
vase qui la contenait avaient la demi-transparenée du blanc
. d'oeuf cuit.
Stéarine d'oie. — Le fhermomètre descendit à 40*, et re-
monta à 43 ; elle se figeait en une masse plane.
Solubilité dan^ talcohil — Cent parties d'alcoliol , d'une
densité de o^'j^^ , ont dissous :
1 1 ,5o de stéarine d'homme ;
16,07 de stéarfne de mouton ;
^ 1 5,4^ àe stéarine de bœuf;
i8,a5 de stéarine dé pa/tt i
36,00 de sténrlne d'oie.
i6
JOURIfÀL
Saponification par la Potasse.
Stéarine
d'homme
a domié,
parja sa-
ponificat.
Stéarine
de
mouton.
Stéarine,
de bœuf.
Stéarine
de porc.
Graisse sapon. 94,9
Matière solnb. 5,i <
Graisse sapon. 94,6
Matière solnb. 5,4
Graisse sapon. 95,1
Matière splob,
• 4.9 j
Graisse sapon. 94,65
Matière solnb. 5,35
Elle était fusible à 5i;
elle cristallisait en pe-
tites aiguilles ï*éunies en
entonnoir.
Le sirop de principe
doux pesait 8,6 ; Tacé-
tate, 0,3.
Elle commençait à se
troubler à 54, et le ther-
momètre s arrêu à 53 :
die cristallisait en pe-
tites aiguilles fines ra-
diées.
Le sirop de principe
doux pesait 8 ; racétate
0,6 était mêlé de prin-
cipe aromat. de bouc.
Elle commençait à se
figer à 54 , mais elle ne
le fut complètement qu*à
5a : elle cristallisait en
petites aiguilles réunies
en globules aplatis.
Le sirop de principe
doux pesait 9,8 5 l'acé-
tate 0,3.
Elle commençait à se
I figer à 54° , et le ther-
momètre s'arrêtait à Sa;
elle cristallisait en pe-
tites aiguilles réunies en
globules aplatis.
Le sirop de principe
doux pesait g; l'acé-
tate 0,4.
[ Elle se figeait à 48,5;
1 ^ , , , ) elle crisullisait en ai-
Stéarinc ; ^^"^ ^P^- 9*'* ) guilles réunies en en-
doie. I V tonnoir.
Tons les saTons de stéarine , analysés par les mêmes pro-
cédés que les savons de graisse , ont^^né du snr-margarate
de potasse nacré et de Toléate. Le premier était beaucoup
plus abondant que le second. L'acide margarique des stéa-
rines avait absolument la même capacité de saturation que
celui retiré des savons de graisse ; seulement Tacide mar-
garique de stéarine de mouton était fusible k 6i)5 , et celui
de stéarine de boeuf k 62 , tandis que Tacide margariqye
des stéarines de porc et d'oie avait presque |a même fu-
sibilité que Facide margarique de ces mêmes graisses.
Dès Élaïnes.
. Toutes étaient fluides à i5^; conservées pendant un mois
dans des flacoiis boucbés , elles ne déposèrent rien \ aucune
n'était acide.
Élaïne lutmaine. — • Jaune , inodore , d'ime densité de
0,91 3 , soluble dans moina de son poids d'alcobol bouillant; *
a commencé à se troubler k 77^.
Éiaïne de mouton. — Incolore^ d'une légère odeur dt
mouton , d'cme densité de 0,916.
. ÉlaXne de bœuf. -^ïneolore, presque inodore , densité
de 0,91 3* . .
Élaïne de porc. *— Incolore , presque inodore , densité
de 0,915.
Élaïne de jaguar. — • Citrine , odorante /densité de
0,914*
Élaïne doie. — L^èrement citrine , presque inodore ,
densité de 0,929*
^â JOtTBNAlL
Toutes ces ëlaïnes sont solubles dans Talcoliol bouillant ,
à quelques légères différences dans les proportions.
Saponification par la Potasse.
Il est plus diàicile de déterminer la quantité de matière
soluble que les élaïnes cèdent à Teau dans k saponification ,
que pour les stéarin^i^ qui. sont moins altérables que leë
élaïnes ) et qu'il est moSns difficile d'obtenir dans un
état de purecé. Les élaKnés dé mouton , de pdrc , de ja-
guar, d'oie , extraites par Valcëbol , ont ^ilné , par Tadtidn
de la potasse :
89 dé graisse saponifiée ;
I î de matière sdubkf.
L'élaïné de boeuf , extraite de la même manière , a
donné :
92,6 de graisse saponifiée ^
7,4 ^^ matière soluble.
Lt graissé naturelte n'ây^t perdu ^e 5 pùtxt xdo de
matière soluble , et les stéarines en àjéhi perdti 5,^3 (tetihe
moyen de Texpériénce rapportée plus haut), et , d un autre
côté , les stéarines se conrertisMttt ^ par Paction àeâ alcalis ,
en acides mai^rictues , oléiques j et principe dout , aiâsi
que les élaïnes obtenues sans Pititermède dix éaldi^ë et de
Falcofaol ) M. Ciièvreul concltit qtie les âàlnes qui àVaiefnt
perdu 1 1 de matière soluble pan^ k Sàpdtnficàtioii pouvaient
a?oir épi^ooT^ M eommt^eeinént de décomposition ; en
conséquence , il saponifia i^" de Télame humaine , qui lk*était
pas endora fi^ à nê^à , et qtli , à ^''-^o^ né ié coagulait
qu'en partie seulement. Elle se convertit en
GMssé ^dpdnifiée. » . • 95^
Matière soluble ..... 5,
Le sirop dé principe doux pesait 9,8 , et la graisse sapo-
nifiée était fusible entre 34 et 35. a"» De Félaïne de pore
DB PHARMACIE. 29
paifiiltement incolore , parfuitement fluide i ao*^. Elle se
cooTertit en
Graisse s^pooifiée. • • • 94 î
l^^tière 5oluble 6.
D résulte de ces faits y que les ékânes dans lesquelles on
ne peut remarquer aucune altération sensible , cèdent à
l'eau par la saponification , autant ou un peu p|us de ma^
tière sduble que les|;raî^ses natujreUes. Ce qui prouve , au
reste , la ressemblance qui existe , sous ce rapport^ en|re la
stéarine et Vélaïne , c'est que les graisses qui diffèrent le
plus en fusibilité donnent -fusibiement la même quantité de
matière grasse par la saponification^ et que les diverses
élaïnes paraissent avoir entre elles la même analogie que
les diverses^^téarines.
« De tout ce q^i précède y 4it IMt. Cb^yreul , on peut tirer
les conclusion^ générales suiva^ea :
» Les graisses , considérées dans leur état naturel , se dis-
tinguent les unes des autres pat la couleur , Fodeur et la
fluidité.
n La cause de leur couleur est évidemment un principe
étranger k leur propre nature , puisqu'on peut les obtenir
parfaitement incolores. U en est de même de leur odeur;
car si on ne les en prive pas toujours entièrement , on leur
en enlève une portion , laquelle sufik pour démontrer que
le principe de cette propriété lie peut être confondu avec les
corps gras fixes , d*où il a été séparé; enfin, la réduction
des graisses en stéarine et en ékïne rend compte des divers
degrés de fluidité que Ton observe entre elles. Mais doit-on
regarder la stéarine et Téliàne comihe formant deux genres ,
lesquels comprennent plusieurs espèces , ou bien comme
deux espèces dont chacune peut être absolument repré-
sentée par une stéarine ou une élaïne obtenue d'une -des
graisses quelconques qui font Tobjetde ce Mémoire?
3o JOURIVAL
» Si les stëariaes sont identiques , elles doivent se com-
porter absolument de la même manière lorsqu'on les étu-
diera dan3 les mêmes circonstances, sous tous les /apports
possibles. Conséquemment , elles *présenteront même forme,
même solubilité dans Falcohol , même décomposition ^ar
la potasse ; conséquemment , les acides margarique , oléi-
que , et le principe doux qu'elles donneront , seront identi-
ques et en même proportion. Ce que nous venons de dire
est applicable aux élaïnes. '- ^
» Les choses amenées à ce point , là question parait facile
à résoudre , car il semble qu'il n'y ait plus qu'à voir si les
stéarines et les élaïnes présrâtent cette identité de rapport».
Or , nous avons observé des di£^rences entre les stéarines
amenées à un même degré de fusibilité : celles d'homme , .
de mouton , de bœuf et d'oie , se coagulent en une masse
dont la surface est plane ^ celles de porc en une masse dont
la surface est inégale. Les stéarines de mouton, de bœuf,
de porc ont la même solubilité dans l'alcohol. La stéarine
d'honmie est un peu plus soluble , et celle d'oie l'est deux
fois davantage. Les élaïnes d'homme , de mouton , de bœuf,
4e jaguar, de porc, ont une. densité d'etiviron 0,916 , et
celle d'oie de 0,929. Les élaïnes de mouton, de bœuf,
de porc , ont la même solubilité dans l'alcohol : l'élaïne
d'oie est un peu plps soluble. D'un autre côté , les acides
margariques d'homme , de porc , de jaguar et d'oie ne peu-
vent être distingués les uns des autres : ceux de mouton et '
de bœuf en diflerent par une fusibilité de 4 ^ ^ degrés, et
un peu par la forme. Quant aux légères différences que
présentent les divers acides oléiques , elles ne sont point
assez précises pour que nous puissions en parler.
» Ces différences sont-elles suffisantes pour justifier des
distinctions entre les stësurines çt les élaïnes retirées des di-
verses graisses ? Je ne le pense point , par la raison que si
une stéarine s'éloigne d'une autre par une propriété qui la
rapproche d'une troisième , elle s'éloigne de celle-ci par
BE PHAEMACIE. 3i
une propriété qui la rapproche de la seconde. Plusieurs ca-
Fictéres ne se rénnifsent donc pas sur une même stéarine ,
on une même élaïhe , pour la séparer des autres. Mais s'en
suit-il que les différences que nous arons fait remarquer
doivent êtres négligées , de manière à ce que Ton conclût
affirmatiTement Fidentité parfaite de ces corps ? non , cer-
tainement , car la solution de cette question est infiniment
Béeâ cette autre : les substances, que nous appelons fibrine^
albumine , fromage , mucus , etc. , dans les divers animaux ,
constituent*elles des espèces ou des genres ? l'existence de
ces corps , conune espèces , s'accorde parfaitement avec
l'opinion que j'ai émise il y a long-temps , que les principes
immédiats sont assujettis à des proportions fixes d'élémens ^
mais qu'ils sont susceptibles de s'unir entre eux en im nom-
bre illimité de proportions, lorsqu'ils ne portent pas dans
leurs combinaisons des propriétés susceptibles de se neu-
traliser mutuellement ; mais quelle que soit la certitude de
cette manière de penser j et la facilité avec laquelle elle ait
déjà expliqué lès différences que présentent des matières
composées de principes immédiats identiques ^ je ne l'ap-
pliquerai point ici pour résoudre la question que j'ai élevée,
parce que , à la rigueur , il est possible que les substances
que j'ai nommées ci-dessus^ soient des genres , sans que ,
pour cela , les espèces qu'ils renferment aient une compo-
sition indéfinie , et qu'en second lieu , on conçoit très-bien
la difficulté dedistinguer ces espèces^ lorsqu'on considère les
nombreux rapports qu'elles peuvent avoir , et combien sont
bornées , danis l'état actuel de la science , les propriétés
qu'il nous est donné d^leur reconnaître. Ces raisons m'ont
engagé à faire ressortir quelques différences observées dans
ies principes inmiédiats des graisses. -Des recherches ulté-
rieures leur donneront plus d'importance en étabUssant de
nouvelles distinctions entre ces corps , ou apprendront si
l'on doit tout-à-fait les négliger. P. F. G. B.
3a JOURNAt*
»%t(»»%%»in>%i^»»m>»»»»»>fw<fc»^>»»Ma%»w»
Pu Par/snçbym^ 4^ la Parm^mièrp çonsià^ré comme
substance alimûruaire.
La p9ffii?ae-4€-tfi^rpç ( folanum tuhnvsum) , depaus les
Jopgi et ^jtUef l^i^yamc df ParmeiUter, qui l^i a donné son
nom ^ ¥f^^ 9 <^ r«g^449 .oomme ralîm/eot le plus saîn
et le plus écouoçoique dopt le p^uple puisse se nourrir.
Celte i;aciue e^ derenijLe le mets du ri^che conune celui du
pauvre , et Tart cuJUoake remploie sous mi^e formes dif-
férentes.
Cependant , jusqu^à présent , Ton nV regardé , comme
partie nutritive de la pomme-de-terre , que la fécule ou
amidon , et les autres parties constituantes du tubercule ,
n'ét^iient considérées que conune le son par rapport a là
ffuîne.
Qa a &it en Frwce et en Angleterre plusieurs analyses
d^ la p^irmentîère : oipi il imaginé plusieurs prooédés pour
en extraçùre U matière ^tJ^jUu^é»^ pour a^nserrer la pomme-
de-lerre epjûère^ on Va «prftmmée dans fies «sages , dans ses
propriété! > dans so^ appUcatiçi» wx fiots et à 1 econonde
domestiqua , et Jlo^ ^ pa? encore fipprécié tons ses avan-^
tages.
M. Cad^ '4^'ViWP Tient d^ faii« iaire un nouTeiin pas
& rhistoire de la pomperde^tecre ) en exanpiaant les pro^
priétés de son paren<&yme , qui était jusqu'ici r^eié comme
substance inntile et. peu nuttcidye.t!)n trouve les nonv«Ues
recherches de ce jnespectabb agronome dans deux écrits
qu il vient de pubh'er , Fun sous le titre à^VAmi de tÊtO'
nomie aux Amis de Fbwmmié^ ^ les pains dwen dans
la copiposition desquels entre la pcmmerde-terre , etc. }
Tautre sous le titre d'Instruction sur le meSUeur emploi de
DE PfiAUttiGIE. hi
h pomme^de-tem dans ya co-pahification àiièù les fax^fes^ '
ii céréales {})* * /.'*
Dins rextrail qtié âoiis allôné donner de ces detci bro- ^
dunes , nbns pàs^rbns ràpideiiidiit sur les proeédëa con-
Bos pour inbdiâer la )[>6mme-dé-teiTe , soh qu^on Teuifle
fa coE»er¥er , soit ^*on veuille la convertir instantanénieot
en ornent. ^ *'
Totit le mofade sait que la pannetitière , telle qu^on U
letire de terre , se cuit de dtffétentes manières : d^hs Teau;
ttDS cftii 9 à là vapeur, spot les cendres , ou ^ four, que
cûte et desséchée dans un foui* , elle en sort jauae-reusse ^
l^èce^ friable comme un éohandé sec^ demi-traiifsparente
et ayant Taspect d'une gomme \ que , dans cet état , dlé
pent Ée eonserver sans attirer Thuntidilé ,' mois ètris attaquée
par Jes animaux rongeurs ; que , ciute à la vapeur et rë-
dwte en pâte : on peut la vermiccdler ou là gruatktér eh là^
fjMariî |>asier par un cylindre dont la base est percée de
nous , et en faisant agir un piston par une foHe pression.
Toitt k lÉKJiidé sait aussi qtre , pour éxiràijre la fécule dé
pommé-^te-terre , il faut, après Tavoir lavéé et pelée , la
laper sur un tamis .serré , ou une toile qui trempé dans un
vase rempH d'eau claire. lyamidon pas^e air travers du umis,
ou de la toile ; et bomme il e^ insotulilè danà l'eau froide ^
3 se précipite aU fond du vase ^ tandis qdlk le parenchyme ,
réseau fibreux du tubercule , déchiré par là râpe , reste
sur ie iMnis^m sur la tcSit.
C'est èe parenchyme , qu on a jusqu'ici rejeté conMve
inoâe , <{ûè M. Cadet- dé -Vaux offire comme substance
afiaMnntàire , pânîfiàblé , et comme une ressource très-in[^«
portante pour l'économie domestique.
(i) Chez if. Colas, nie du Petit-Bourbon Saint*Sii]f>ic« i n* i4*
ni^. Armée* — Janvier 1 8i 7. 5
34 jovuyKh
Diaprés lauleur , ua quinul de parmentière est com^
pose de
Fécule amylacée. . • « 16
Parenchyme 9
Eaa de végétation. 7$
}
5 lir.
100 liv.
Ainsi , la pomme -de -terre , parfaitement desséchée au
four , est réduite au quart de son poids.
Le parenchyme est muqueuz^ sapide et légèrement sa*
cré , desséché et réduit en farine ) il a plus de saveur que
le gruau de froment \ sa bouillie , cuite à Teiau et assai-
sonnée d*un grain de sel , joint à sa sapidité np arrière goût
sucré. Le parenchyme concourt essentiellement à la fonnar
tion de Teau-de-vie de la pomme-de-terre. On peut Tassi-
miler comme substance alimentaire au salep et au sagou ,
matières nutritives et de facile digestion que la médecine'
emploie dans les maladies d'épuisement. On peut employer
le parenchyme de la parmentière , soit seul , soit avec 1 ami-
don , pour le mêler aux farines des céréales^ et en laire
du pain.
La farine de parenchyme est d^un blanc-grisâtre , si la
pomme-de-terre a été pelée /avant d'être râpée ; elle est d'uu
gris plus foncé ^ et rend le pain ^ , si Ton n'a pas pelé- la
pomme-de-terre.
Quand on emploie le parenchyme seul , on Fassocie à
partie égale de farine de froment , et il fournit autant de
livres de pain que de livres de mélange. Ce pain est blanc ,
savoureux ; il trempe à la soupe , et se conserve frais des
mois entiers.
A la campagne , on fait un excellent pain de ménage ave«
■le parenchyme , la farine de fi-oment et la farine dWge.
Ainsi 5 tiieuf livres de parenchyme , neuf livres de farine de
DE FâARHACIE. 35
Uë, et dix-bmit livres de farine d'orge doBatroat trente six
livres de pain.
Quand M. Cadet-de-yaux*conseille au cultivateur d'em*
ployer le palreiMJijme seul , Vest quVi peut alois vendre son
KDÎdon , et diminuer par Jà le prix du* pain qu'il fabrique
potfr son usage. Votct^le calcul ifue fait Fauteur : On retire ,
dan quintal de pomme-dê-terre , seize livres de fécule
qui se vendent six francs; avec cette somme^ Tindigent
acqyûttera ses neuf livres de farine de froment , ou ses dix-
huit livres de £irine d'orge , plus les cent livres de pomme-
de-tèrre , et. le combustible.de sa fournée -, son pain ne lui
coâlera donc que le temps qu'il aura mis à le préparer : et
Ion demande quelle est la valeur du temps d*ùn homme qui
nwurt de faim , et qui manque de travail! -
' Sais s'il est avantageux d'employer le parenchyme sec
et réduit en farine , il ne Test pas moins de le cotivertir
en pain au moment de son extraction ; et l'on doit ce pro-
cédé à M. Chabrand , ancien directeur des vivres mili*
taires*
' Le procédé consiste , le parenchyme lavé et fortement ex-
primé, i profiter de son état de demi-solution pour Phumec-
ter d'eau chaude au degré voisin de Fébullition, et le disposer,
par-là , k se laisser atteindre par la fermentation pa'baire :
on le malaxe , on l'introduit dans je levain , et on y ajoute
successivement partie égale dé la farine qu'on veut lui asso-
cier. On a Fattention de déchiqu^r les pdtons^ a Taide du
pouce , disant levier sur la seconde articulation de Tindex.
Ce moyen simple opère un mélange tellement exact du
parenchyme , qu'il dbparalt dans la masse. Enfin ou passe
au pétrissage.... »
Après avoir indiqué le moyen le plus économique pour
le pauvre de se procurer un pain de bonne qualité ,
M. X^adet-de-Vaux passe en revue tous les procédés par
lesquels on introduit la |>onuae-de-terre dans le pain , et
36 JOtJRkAL
il troare dus toas un avantage poar Tëtat et pour le par-
ticulier. De tous ces moyens , le meilleur est le^ivànt :
On enit la pannentière à la Tapeur , on k pèle ^ on la
gruaute > en la dessècliÉ à Tétùve , ou dans le fbnr , et on
la rédoit en £uine» G^tté farine^ qui se consarire parfaite-
nient bieki i sans attirer rkuâiidîtë v sans être attaquée ^r
les charençons , les blattea^ ni les vers, se mélange par
moitié avec les finines des céréales ^ et donne , avec toutes , '
un pain nourrissant et savourent qui a la propriété Inen >
précieuse de se conserver frais pluaieuts semaines.
Tous les procédés que nous venons d^extrairé sont sim'»
{4es et faciles. Les iralrumèns nécesmreé à la pr^nitionL*
de la fBuine de pommenle^srre ne sont pas dispendiiuK :-
c'est un moulîn-rape et une presse â gruauter. t
liO motilin-r&pe est un eylihdre erenx ou plcln^ rêvètu
d'une râpe en tôle dont les trous sont multipliés autant que
possible '. ce cylindre est monté sur un cbassis^ que ^r»*
monte une caisse ou trémie idèstmée à recevoir les ùiber**
cules de parmentîère , que Ion comprime à l'aide d'une;
planche chargée de poids. L% moulin se meut avee une
simple manivelle : on râpe quatre ou cinq cent livres par
heure avec un cylindre de quarante pouces de circonférence
sur vingt de longueur. Ce moulin n'est utile que lorsqu'on
veut séparer la fécule du parenchyme , mais il est inutile ,
quand on veut faire cuire la pomme-de-terre pour la gmaur
ter ; alors on ne se sert (j^e de la presse des vermicelliers .
réduite à de petites proportions. Si même on ne veut pas
faire la dépense d'un cylindre à gruauter , on peut dessécher
la pemme-de-tcrre cuite et grossièrement émiétée^ et la di-
viser ensuite à l'aide d'un rouleau pour pouvoir la faire mou-
dre comme on moud le grain.
Maintenant , considérons les avantages inappréciables
qui résultent de cette nou^eUe modification <ie la porni^c-
de-lerre^ Si elle est adoptée » Û n'y a plus de disettes â
craindre. Quand les grains manqueront, la pommer dfe-
DE rHàRVACIfi. 37
terre ne manquera )am^is. Ou peut d ailleurs prévoir les
mauvaises années^ puisque la fèurîaei de parmenUère peut
se (;arder tai\t qu'on le veut sau0 sci détériorer : on f&xi en
appiovisio^pner les places fortes , les marins die la marine,
ceux des h^itaux ; le pajuvre , le soldai et le marin y troa-
feront toujours ûncgnourriture saine et abondante. Il fau-
dra encore du grain , nuôs il n'en faudia plus que moitié.
Quelle diflférence eulre le produit ^timeulaire d*an ter-
rain cukivé ei;L blé et celui d'un terrain ettltivé eu pomm<es-
de-terre! |!jaissons parler NL Ca<jel<*iio-^aisir.
lJ|i arpe^u de 100 prêchas, et la penche île 110 pieds rend
ordinairemeçjt six seiiers de Ué du. poids de ^J^o hrreB^
ce qui donne i44o li^re^ de blé.
Les i44^ livres de blé font le même poids en pain , dont
le pri^ par livre est d'autant de deniers que le setier coûte
de francs^ en sorte que le blé, valant 36 francs te setier,
la valeur de la livre de pain est de 3 sou^ , plus un çen^-
time et demi pour frais de fabrication.
On peut calculer une Kvre de pain par individu de tout
9eze etde umt Age pour Jes disses d^ la sœiéié qui vivent
dans l'aisance ; mais c'est da. trois | qualve livres par jour
que consomme le mpnflauvrier ue vivmpi k pcn près <fae de
paii^ ; et c'est at^si ce qu'en oonsomsae le mendiant vaga-
bond. Qui : .des! un arj^nt en blé que prélève suc la société
.ce mendiant qui en est le fléau*
Un mftme arpent ,,plaplé en po|nmes*dc lerrc , donne,
.en grande culture, ao milliers; et par k petite culture ,
toBJpars plua soignée y 3q milliers. Nous nous bovnoaa
.aui( %o milliers , ils nous donmeont jtïaCe le quart en
farine.
lies dqq.inilliers de farine représenteront , dans la masse
panaire ^ par leur association 1 avec partie égale de iarine
céréale ^ environ 6,3ûû livres de pain , quand l'arpent de
blé n'en rend qu* li^o^
Voilà donc cinq manœuvriers , ou une famille composée
38 JOURNAL
de seize indi^iis, alimentas de ce que;consoiiiine en bTé
un seul journalier ou un seul mendient! Quelle consolante
comparaison ! Et il y aurait encore des famines ! Au moins
n'est-on pas en droit d'en accuser la nature i)
Ce résultat nous a paru d'un ri grand intérêt , que nous
j:i'ayons pu résister au désir de le présenter k nos lecteurs ;
et quoique le travail de M. Cadet -de-Vaux soit beaucoup
.plus relatif aux ar^ éconoçiiques qu*a la chimie , nous
pensons qu'il peut faire naître quelques idées utiles k h,
science , et cBga^er quelque pharmacien k faire une analyse
complet de tous lés produits de la pomme-de-terre, tiges ,
fleurs , baies et tubercules , en cherchant particulièrement
le rôle que joue le parenchyme dans la fermentation.
' Cl* ÏUm Kj%
Sur le TapwcA , ou Tipiâcâ (i) , aliment nou\^eau apporte
en Europe.
C'est presque un jeu sûr de présenter dans le com-
merce , sous un nom généralement inconnu , une substance
assez vulgaire > mais arrivant des pays étrangers.
. La plupart dés négocians , plus soucieux du gain que
d'une étude approfondie des objets , achètent et revendent,
sans songer qu'on leur fait 'payer fort cher ce qu'ils pour-
raient obtenir a fort bas prix. Tl#st certainement dans l'in-
térêt de ceux qui introduisent ces substances comme nou-
velles , d'en déguiser la nature et l'origine pour maintenir
un prix élevé qui s'attache k tout ce qui paraît rare et nou-
veau. C'est ainsi que des charlatans conunerciaux rançon-
nent impudemment les pauvres Européens , en leur ven-
dant assez chèrement le rebut , pour ainsi parler , dés nègres
(i) Ces noms ne se IrouTent en aucun dci dictidioaires que nous aTomi
consulléi.
DE PHARMACIE. ^9
e( àes sauvages, de FAinërique. Maïs il appartient a Fhis*
toire naturelle^ et à toas ceux qui s^occupent ded sciences
de dévoiler ces honteuses fraudes de certains pressureurs
des nations.
Beaucoup de personnes ajant désire de savoir ce qu'est*
]e tapioca j ou le tipiaca ^ espèce de fécule blanche en gru-
meaux , analogue au sagou ^ apportée en Europe , débitée
prescqie partout , et qui est un aliment agréable et salubre ,
Doas croyons devoir faire part au public de nos. observa lions
i ce sujet.
Depuis plus d'un siècle et demi , Guillaume Pîson, mé-
decin de Leyde, et Georges Margrave , de Liebstad, ont
donne , dans leur Histoire naturelle et médicaJe du Brésil ( i ) ,
la description et la manière de préparer , en cette contrée
do Nouvean-Monde , le tapioca , ou le tipiaca , qui porte des
noms varias en langue brasilienne. Voici comment sVx*
|)rime Marg;rave , dont nous traduisons le texte, P^getij,
Histar. phmtan Brasil^ lib. ii , cap. 6. De mandijla , seu
maniiba , è gudjfit mandioca*
« Le Auc de mimioc , exprimé de ses racines , est laissé
dans un Tase> et dans l'espace de deux heures , il dépose â
ton fond une fécule extrêmement blanche , que les indi«
S^ nomment tipioja , tipiaca et tipiahica. Cette fécule ,
àtsUùiée de la manière dont il a été question ( dans une
poêle de cuivre y ou sur des plaques de fer chaufiées) , pré*
sente une farine très-blanche appelée tipiocut, de laquelle,
on prépare des galettes longues et minces qui se nomment
tipiadca , et qui tiennent lieu de paiu du j^us pur fro**
nent , etc. »
C'est cette fécule , agglomérée en petits grumeaux, par la
dessiccation , qui forme le tapioca du commerce.
; • -■ f
(a) Bistoria nmuralis Brasiliœ , lib. yiit. Cum appendice dt Tûpx^is et
ChiUnsUfu^, Jok. de ïaiH. Lagd.' Bd^tar.' , in^fbl. fig. Ehertr.
•r
4^ JOtTRN^t
Le manioc dont se vetire cette substance , et qui i<mnii(
d'autres produits alimeutaires également précieux, étant
mi dçs végétaux lea plus intéressons pour Texiftence de
rhomme, on nous accordera d*en présenter les faits le^
moins connus dans une. histoire abrégée ici.
Le manioc, ou manihot^ magnoc , mandioque , est une
planta bisannuelle s'élevant en arbrisseau tortueux a six ou
huit piedç de baut , portant de petites fleurs d^un jaune
livide ^ les unes mâles , d'autres femelles y ou quelquefois
bermaphrodites , déc^cndriques et trigynes : c'est \ejatropha
mamhùt dç Linné* U appartient ,. cpmme les ricins et les
crototis (tournesol) , à la famille des eupborbiacées , et con-
tient j comme les autres espèces de cette tamille , mi lait
vénéneux , ainsi que nous le verrons. Les feuilles du mauioc
sont palniées au nombre de cinq ou sept, comme le chan-
vre (i) , et lui donnent quelque ressemblance avec les
ricins ou palma-christilllà pour fruit trois gaines huileuses,
Icres. Le manioc ne se pTait que dans les pays chauds et ïe$
terrains secs, où il' vient très-bien. La culture eu a formé
un grand nombre de variétés ,' comme de toutes les plantes
eomesâbles; il se reproduit aisément de bouture par les
racines , mais nç saurait ^re transplanté sans périr. Les
variétés TÔuges et violettes sont préférables.
Ce qui rend ce végétal précieux , se sont les grosses elt
nombreuses racines <ju'if produit, depuis deux, trois ou
quatre , jusqu^à quinze ou vingt , dans les meilleurs ter*
rains. *
Chacune de celles - ci , au moins grosse comme le bras ,
ou comme nos betteraves , peut devenir aussi épaisse que la
cuisse d'un h^mme, et longue de deux à trois pieds. Leur
«xtérjev est brun , mais lé dedans est blanc , plein de îéeale
- (i) Cm le j^cafoUis cannahimt de Baahin. Pinax ,-ii*. 90. Itidnat
heptaphrUnê de PlukeneU Alm num^, p«j^ i6t , 011 k JttcimM pef^
pfyUo* dt Afonion» Uitu plofiS» m , p«ge 34S , a*, i^, et^.
DE PflÂflMACIE. 4^
et d'«n suc laiteni qui poisse les maiofl , conum uo f^aten;
il répand une odeur désagréable , rireuse , et est vénéneux
pour ks animaux. Gépendant, ceux-ci désirent d^en boire,
parce qu'il est sucré. Au bout de deux jours , souvent, oi^
y Toit naître des larves d'insectes , noooanés tapuru par les
Êra^iliens^ et quoique ces vers soient empoisonnaus pour
les animaux qui les avaleraient , ils ne lont pas eux-mèmef
empoisonnés par le suc ou ils éclosent. La racine de ma-
nioc se pourrit en moins de tixiis jours.avfo une odeur fé-
nde , car son suc est asoté et albumineuf •
. On pourrait , à la rigueur , tirer de terre les racines k six
mois ; mais elles ne sont bien mûres qu^& un ^ ou dit-huit
mois ; elles sont déjà gitées i deux ans, el la plante ne passe
pas la troisième année.
Le femBage du nianibc n^est pas malfaisant : les chèvres
et les chevaux le broutent -, on peut le faire cuire avec
du beurre ou de l'huile , et le manger comme nos épiqards.
Suivant Rochefort (ffist. des îles ^tntHles)^ un arpeut
planté de manioc peut nourrir six Ibis plus de personnes
qu nn arpent de froment , et , de phis ^ son rapport est
moins exposé à manquer par Fintempérie des saisons. Ce
végétal est originaire de presque touteii les contré^ chaudes
des deux Amériques : il se trouve aussi dans les Indes
Orientales et en Afrique. On a même prétendu , mais 9ans
preuves , qu'il était originaire de l'Ancien-Monde : il est ,
au contraire , naturel dans les Antilles et sur le nouveau
continent. '
PIu$ieiu*8 espèces du genre àesjatropha sont usitées en
médecine; ce qui a (ait nommer ce genre mécUcimer^r les
botanistes. Ainsi Ton connaît le médicinier catb^rtique y
jatropha curcas L. , doi)t les semences sont les pignons
d'Inde ou de Barbarie, ou noix médicinales des B.irbades
é% deTAipérimie. C'est nl;i violent purgatif, dangereux même»
On çn tiré de l'huile à brûler.
I\2 JOURNAL
Le médicînîer d'EsJiagne, ou la noisette purgative, jatr(y
phamultijida L. , agh de même.
• L'herbe au mal de ventre , jatropha gessypîfolîa L. ,
A (fes feuilles purgatives , mais qui donnent des tranchées.
On cottL-ait plus de vingt autres espèces douées de qua-
lités purgatives analogues par le lait qu'elles ccntiennenu
Toutes sont dés pays chauds.
L'arbre qui fournit principalement la gomme élastique,
ou le caoutchouc , est si analogue aux médiciniers , que des
botanistes le rangent parmi les y^ifro/^/ia.
En effet , le suc du manioc , ou le lait dé loutes ces plantes,
est poisseux et capable de donner par sa dessiccatioD une
gomme élastique conmie le lait acre de nos figuiers.
Nous avons déjà dit que ce lait , de toute la plante d«
mnnioc , et surtout le suc exprimé de la racine , était un
poison mortel. On a prétendu que ce suc contenait de
Tacide prussique(hydrocyanique), qui est véuénçux comme
on sait ; toutefois cette présompiion ne s'est point confirmée.
Ce qui est connu , d'après les expériences du docteur Fer-n
min, en 1764 , c'est que le principe vénéneux de ce suc
laiteux est volatil entièrement ; qu'on en tire à peu près,
trois onces par cinquante livres ,, au moyen de la distilla*
tion ; le liquide restant dans l'alambic ^ ayant bouilli , éuut
rapproché en consistance de rob , et séparé de son écume ,
devient, par ladditiou de quelques baies de i^\mevit{myr-
tus pimenta)^ un assaisonnement excellent , nommé cabiou
et capîou a la Guyane. Il assaisonne les ragoûts, excite lap
petit, se conserve très-long-temps, et ne ptoduit aucun
accident, au rapport d'Aublet. 11 est légèrement sucré ,
aussi nous avons vu que les animaux aimaient ce suc frais ,
quoique vénéneux. Le principe qui a passé à la distillation
est un poison affreux et d'une odeur insupportable qui agit
sur le système nerveux. Trente-cinq gouttes ont fait pcnr,
dans les tourmens les plus horribles, au bout de six ni-
nutes, un enclave empoisonneur condamné à mort. Leb-
DE Pharmacie. 4^
tomac de ce iilalheareux n'était point enflammé , mais crispé
sur lui-même et tout contracté.
On prétend , que le suc de rocou ( bfxa orellana > L. ) ,
avalé sur-le-champ, est le contré* poison du suc de manioc*
H est étonnant que les fécules du manioc et la cassave
ne retiennent aucune qualité malfaisante du suc qui l'en-
toure (i). Voici comment se prépare la cassave.
Les racines du manioc étant mûres et arrachées , tarées y
ratissées , on les râpe ; on met cette ràpure dans des nattes
ou sacs de toile , et on la soumet i ufie forte pression p^i*
dant plusieurs heures. Ensuite les gâteaux de ce marc sont
écrasés , passés au travers d'un crible à larges trous. Cette
sorte de fécule grossière est ensuite placée sur des- platines
de fer soiis lesquelles on allume du feu. On laisse chauffm*
celte couche de fécule , épaisse de deux doigts également ,
sans Fagiter. Les grains de cassave s'agglutinent en un
gâteau qu'on retourne quand il est légèrement -rousSi ; pom*
faire une galette bien cuite des deux côtés.- Celte galette
s'appelle cassaue» On la met ensuite refroidir â l'air ^ où
elle devient sèche ^ cassante ef facile à émietter eïi forme de
sagoa. Elle a quelquefois l'aspect de râpure de pain , ou
de chapelure, ou du biscuit de mèr concassé. Cette cassave
se prépare aussi dans une grande poèle plate , chauffée , dans
laquelle on retourne et on agite , avec une spatule de bcHS ,
de larapure de manioc.
La cassave ^ nommée encore coua^ue , se peut garder
en lieu sec et bien fermé pins de quinze à vingt an^sans
altération» On verse un peu d'eau chaude ou du bouillon
(i) On a dit , a^aDmoÎQS qu'elles retenaient touiours un peu d'âcreté
du végétal qui les produit , et qu'en mangeant du oouaque ou de la céu-
saye , les nègres étaient obligés de boire souTent de Feau pour adoucir la
gorge ou le pharynx; mais cela n^a lieu que pour les cassa ves mal préparées,
on parc« qu'on a négligemment ratissé la peau de la racine de manioc.
L*ariidoD trés-blanc du manioc est tr^s sec; et, si Ton s'en sert p^ur
poudrer les cbcreuX; il les desséche trop.
44 JOURNAL
tur \eoo^aq^0 pour m fwe'uBe bouillie. CeUê fécule
prend un Yolume coosidërable ; dix livres de cassa ve uour-
riroDt un voyageur pendant quinze jours.
Lç iuc e^rimé du luanioc dépose çetle fécule irès-fin»
et très-bbaclie qu'où décante et qu'on lave pour jEaire le
fapioca : cUe se uouinde ^?^a à la Guyauo^ On ^ prépase
des mets délicats ) lels que biscuits, écbaudéa , maase-
paius , etc. , et tout ce qu'on peut £siire avec le plus bel ami-
don du froment. Ce cipipa ou tapioca se nomme aussi
moussache* " ' ■
tw sauvages de la Guyane française préparent , au moyen
de bi.€9499vt lenuentée dans Feau avec du sucre et de»
patates , diverses boissons spiritoeuses-ou acidulés , agréa*
hle^yWmxàée^tncou^ paya^ i>oua>f}aya, cachai. Ilss'eni-
vrent avec ces lorles de bières , dont On trouve les détails
de fabricati<ni dans l'ouvrage de Fusée Aublet , pbarmaciea
et botainiste , qui traite des plantes de la Guyaue. ( Fojtûsi^
aussi le nouv. 4ict^ d'hist. uat^^ art. m4Ximc. ) .
]Pe9 pègres marrons ou fu(^|ifs viven]^ du naanioeavec
peu d'appréis. Ib en coupent- les nuânes par tranches, les
ibnt fécber au feu , et les conservent aiusi ; 'c'est le coariÊna
4e» Brasâîeus. Qn peut réduis en ftirine bùndie ces racines
léchées;, et eu versant de l'eau bouillante sur le caanma,
on obtient une bouillie nommée mingàu , fort au goût des
sauvages, qui y ajoutent du poivre on. Uen y font cuire
desi «r^ies. l^e pmgau su«ré est encore une bcmne panade
pour les malades. Enfiulaiarîae sèche du manîoo forme,
avec le bouiUpu y des polagss nommés msM^^woiQattBvésil;
ou fin &it deagàteaux appelés b^ : noms que nous donnons
a&i qu'<m puisse reoonnalife un jour les vieilles nouveau-
tés qu'on nous a apportées d^un autre monde (t).
■ I > ' ■ ■ j ' ■ I ■ Il ■ 1 I ■■ *
(i) Vojrex encore le» Obfepratioa^ de Niçoise Mopsjrd^^.sur ht cw
a^ye QD caeavi , tfp. 5» et Oviedo , en, ton iommaire , char* v» et ^-
toria , lib. m , chsp. 9 , etc. Marg^ye parie eaoors ^^unpm^rm^Udf de
DE PHARMACIE. 4^
Une ordomiuice ie Louis XIV , datfe île Versailles , en
168S9 ordootte expressémenl aat celons dé domer h ebn-
que esclave au-dessas de dur ans deux pots et demi de
couaque noire ou de farine de mamoc , par semaine , le pol
teoaiit deuk pinles ^ ou en place , Itqm |MΫa dé oassavè ,
du poids de deux livres et demie chacon* Ainsi ^ dit FaUDé
Roiaer ^ il a été néeessaire d'ordonner de nourrir toffisam-
ment de pauvres nègres , tandis que nulle part on ne refilât
de nourrir les chevaux ! « J. • J. Viasv.
VI '1 I Ton- 1^
NOUVELLES DES SCIENCES.
Pkiims vîHes de ta NoU^^ùU iféu^tTle^H^Màndé.
It ne serait pas impossible de MturAHser, dnis en» àé*^
psrtemens meridionaust , difilîretis tégétanl tftti erdissetH'
sar le sol st^le et sabloÉiieux de la Notasie. MM. LecK
dienàult , Robert Brown , et d'àvtres bota&istëé eëlèl>rei« ^
abrès M. Labilkrdière , nous ont apporté pkiricfïUf^ de dé^
pnnies , qu'il devient intéreâsant de ceanAl^re.
*^Oft Tcçoît, dans le commerce, une gotuMé nmgfe, bù
I^tôt un suc astringent très-recomniandé coîitnÈ lè^ d;^'
senteries , de même que le kino et le cachou. C'est un pro*
duit qui découlé de VéiÊùaMiUs tiestn^ym, de Smitli et
White , bel arbre dis la famiUe des mjrteq» Un autre beau
v%étal du même genre , Yeucahviu^ robtata , àéjk cuhitév
chez quelques pépiniéristes de Fiimce y partient k ume ars^e^
grande hauteur dans des terrains arides , et donne de beaa
bois aromatique et dur. Oxia mente tu -de t^ arbres s'éleva
i plus de 1 5o pieâsr^ maïs sa d'oissante panift leifte*
n découle une résine jaune , abotidàntë et odorante d'un
antre arbre npmmé xanthothœa. EUè A été analysée par
AL Yauquelin : elle sertàWUateir dëé cAnttts^ et & d'auirès
usages , comme le goudfon. .
manioc préparée avec le sua de ta racine coït en consistance ât bouilUé»
STcc a^dilion de rit et 4e inerte , cliex Ici |'6rip^a{$'dil^irâîl , Mitt. fét.
Iftttuf. /tib. o , chip, d, pagte <W.
46 JOURNAL
Une plante voisine des cafriers a été trouvée par le
43* degré de latitude .australe, et «'acclimaterait ainsi ,
aans peine , au midi de la France , pour donner ime sorte
de caië.
Outre deux espèces de lin et vm indigotier observé aa
canal d*£ntrecasteaux , il se trouve un hibiscus hetero^
phjllus dont les écorces sont très^propres à fabriquer tles
cordages.
Le casuarina tortdosa^ qui donne un beau bois de mar*
Îueterie , pourrait prospérer dans les landes arides de Bor^
eaux , puisquMl aime les li%ux sablonneux.
U en serait de même de ces graminées rigides , aiguil-
lonnées , à feuilles petites , linéaires , coriaces , spines-
centes , des, uniçiou, des festuca^ qui sont naturelles à ces
régions arides y sablonneuses , et qui forment , avec des
bruyères , des protées , des arbustes âpres et ligneux , cette
végétation sombre et triste des plages de la Nouvelle*
Hollande. Cçtte végétation offre des rapports avec celle du
C9p de Bonne^Espérance ou de Fextrémité sud de TAfrique.
On y trouve (outre ces myrtoïdes , ces bruyères et protées )
plusieurs plantes syng^èses , et àts légumineuses i fleurs
papilionacées et à étamines libres. Les premières sont sou-^
vent aromatiques. • . .
ITié de.Bogota , au Pérou.
Le savant botaniste^ Jos. Célesin Mulis , ayant trouvé le
premier , au royaume de la Nouvelle-Grenade , dans FAmé-
rique méridionale espagnole , une nouvelle espèce de thé ,
elle eit aujourd'hui fort employée àMeridaet à Maracaybo.
Les Espagnols en ont apporté en.Europç , où l'arbuste qui
le fournit peut aisément s^acçliniater ^ parce qu il croit dans
des lieux élevés et modérément froids , quoique y sous' un
parallèle àé i^^ à 5 degrés au plus de latitude septen-
trionale.
Ce thé vient d'être figuré dans le Journal américain,
publié par don Palacio FaxàrTQn en préfère même Tin-
tusipn au thé de .la Chine , parce qu'il jouit d'un parfum
naturellement agréable ^ et qui communique unç saveur
DE PHARMACIE. 4?
delîcale à son infusion. £Ile est d^une couleur jaune légère-
m^it verdàtre. On m peut tirer, par la distillation , une
eau aromatique , soit pour parfum de toilette , soit pour
les liqueurs de table. Il excite la transpiration et facilite la
digestion.
Nous avons déjà fait mention de cet arbuste dans le Bul-
kiin de Pharmacie de Tan. 1 8149 pag^ ^44? ^^ ^^^ '^
Journal de Pharmacie, an 181 5, pag<^8B. C'est Fa hopea
temtfoBa d'Ortega, plus connue sous le nom d'abtonia
îheœfbrmis , décrite par Wildenow^ Nous ajputerous ici ses
caractères : c'est un joli arbuste de la famille des ébcnacées
de DecandoUe ( plaqueminiers de Jussieu ) , voisine des 9a-
potiliers et des olciaées , et des rhodofacéçs et bruyères de
nos climats*
L'alstonia présente le port de Tarbuste du thé ; ses flçuss
naissent aux aisselles de ses feuilles , qui sont rangées trois
à trois ; la corolle, monopétale à tube court , divisée en huit
a dix parties, renferme de nombreuses étamines. Le fruit a
dn rapport avec celui du styrax ou de notre alibouGer aro-
matique^ qui est de la même famille , et dont les feuilles
seraient sans doute aussi agréables , si on en faisait du thé.
Celui-ci a le malheur de naître en nos climats : c'est pour-
quoi il serait infiniment ridicule et vulgaire d'en proposer
Vusage. V. D. M.
%i»<»»%»%»»%»%»>i>»%%%i»»WW%»W
Note ïiir VAsparagine.
Eh classant Tasparagine dans notre genre crystxillùiite ,
BOUS étions guidés par l'analyse qui semblait avoir produit
de Fammôniaque en la chauffant fortement; mais M. Rohi-
quet , qui a découvert le premier ce principe , en faisant un
travail avec M^Vauquelin sur le suc de l'asperge, a bien voulu
nous communiquer ses obserrations , et nousassurer que le
principe ammoniacal, que l'on obtenait de l'asparagioe, ainsi
nommée par Thompson , provenait de parties qui lui sont
étrangères , et qu'elle ne contient point d'ammoniaque : il
en résulte que ce principe doU rentrer dans le troisième
4S JOURNAL DE PHARMACIE,
r •
ordre de notre troisième classe, et former un genre [ Vin
culiet , car elle ne pent rentrer duns^aucun de ceux que
nous avons établis. Le caraclère générique sera d>tre cris-
tallisable , de donner une sf^eur fraîche légèrement nauséa^
bonde , d'être intôkible dans Taleofatol > de se convertir
en tanin artificiel , étant mis en contact atee Taoid^ ni'-
triqae À^haufTé. W.-A, Dksyaux.
PROGRAMME
Du Prix proposé par V Académie royale des Sciences et
des Arts de Rousir, pour être décerné dans sa séance
' fmblique de 1817.
L'AcAHÂHit propose ^or sujet de prix à décerner dans
to séance publique de 1817, savoir :
CLASSÉ DES SCIENCES.
a Espôser , abstraction flûte de tonte espèce d'hjpo^
» thase , les coosëqueMes qui résultent nàturellemont
» des obsenrations et des expériences faites jusqu'à ce
h \o\xT , relativement aa mouvement.de la sève dans le
» végétal;
» Confirmer ceë téfttfiMs par dès dbservations et ' des
» expériences aoaTeBes» Indiquer les, applications utiles
» qu'on peut faire k Ja culture de ce qu'on sait jusqu'^
» présent de certain sur le mouvement des fluides vé-
» gétaux, »
Les Académiciens résidans sont scfids exclus du cweours^
Les Mémoires , écrits en fran}ais oti en laiia 4 devront
être adressés , francs de port, à M* VrtAus , siecrétairè per-
pétuel de l'Académie ^ pour la Classe des Scienees , avant le
1*' juillet 1817. Ce terme sera de rigueur.
JOURNAL
DE PHARMACIEi^,'
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES:
N** II. — 3». Année. — Février 1817.
MÉMOIRE SUR L'ACIDE MALIQUE (1)5
Par MM. Boij^illoii là G&ih gv et Yogbl.
Il est peu de Végétaux qui ne présentent quelque acide
pliu ou moins développé : plusieurs fruits^ doux dans leuc
principe , s'aigrissent insensiblement , et quelques-uns con*
lenrent même un goût acide après leur maturité.
Cette observation a dû conduire les cbimistes à chercher
des moyens de reconnaître la nature des acides contenu»
dans les végétaux \ et comme ils leur ont trouvé des carac-
tères particuliers , ils ont cru devoir établir des espèces qui ,
devenant assez nombreuses , les ont forcé d'admettre entre
elles une division méthodique , Une classification qui per-*
*^— ^^1»^-.— ^— ^ Il ■ ■ ■ t^mm^^^m 11 » ^^ai^— — ^^W I I I
(1) Noos ayons pr^entë, le :i6 février 180^ , à rinslitut , un JVIe'moire
iv Tadde malique. Lea objectifMis qui noua ont é\é faites » nous ont en-*
gi^ à répéter quelques expériences, Nous espérons que , ai on ne lea
troore pas concluantes 1 elles peurent au moins ^oiiduira à quelques» vé-
rités utiles.
in*»*. Année. — Février 1817. 4
//>
5o JOURNAL
mit de le6 ooin{|ftrtr. C'est dans cette intenliaii qae Foorcroy
a parUgé les acides végétaux en six genres.
Depuis cette ckssification j MM. Foorcroy et Vanquelin
<Mt reconnu les premiers que , parmi ces acides , plijsieurs
devaient leurs caractères particuliers à un éta t de combi-
naison.'
Le signal étant en quelque sorte donné par cette pre-
mière découverte , on a étudié avec plus de soiç la former
tjon y Textraction 9 et les propriétés des autres acides Yégé>
taux. Il est permis d^espérer maintenant que Ton parviendra
A en diminuer le nombre , et que les ei^jpérienqes ùitf a sur
ces corps pourront jeter un grand jour sur lu physiologie
végétale.
De tous les chimistes cpii ont découvert des acides végé-
taux particuliers , Schèele est celui dont les travaux en ce
genre sont les plus multipliée et laB fLm ewt^.
On sait que c'est en traitant la groseille du groselier k
fruits velus, rites grossularia, ave^i acide nitreux, pour
voir jusqu'à quel point son acide ressemblait & celui du ci-
tron, que cet illust^ chimiste a trouvçracideparticûlkpqui
fait Tobjet de ce Mémdre.
Quoique Facide malique existe dans un grand nombre de
fruits , c'est dans les ppmn^es qu'il parait èt^ le plus abon-
dant. Sohèele l'a aussi obtenu du sucre , et il est le premier
qui ait converti des substances fades ou non acides ^ ^
acide malique.
Pour essayer de détert>^ner la nattyre intime de ce^
acide , nous avons d'a^prd suivi exactement les procédéd
de Schèele dans Vextraclion du suc de pommes \ nous avons
ensuite comparé cet acide avec celui que do^ne Ip s^cre i
l'aide de l'acide nitrique ; les marnes moyens aiviljtîquea
ont été employés sur V^^ et Tautre , afin d obtenir un Ter
sultat plus sûr et phis comparable.
DE |>HA.RMAGIE. 5l
Examen ie VAéde malique extraà du Sucre par
V Acide nitrique.
On a mis dans tine cornue six onces de sucre blanc, on
a T9né dessus un peu plus que sAi poids d'acide nitrique
à 36^ ; étendue de deux parties d'eau distillée , et successi-^
Tement , on a ajouté trois fois son poids de Facide , à me-
sure que fa liqueur de la cornue commençait à brunir. On
a évaporé ensuite jusqu'à ce qu'il ne restât que 12 onces de
liqueur. Dans cet état^ elle était jaune , et ne c<Mitenait que
très-pèn d'acide oxaHque.
JPouf cîixleyer l'acide, oxalique que con tenait la liqueur,
on y ajouita de la chaux vive délayée dans de Feat^.On fit en-
sofce bouillir jusqu'à ce que la liqueur surnageante ne fût
plus acide. Pendant réb.uUition , il, s'est manifesté une
odeur sensible d'ammoniaque. On ne put parvenir, malgré
la quantité de clviux eiuployée , à n'atoir plus de précipité
par l'eau de chaux *, cependant la liqueur était nei:|t|*e et ne
contenait pins d'acide oxaliqae. Le précipité ne ressepiblait
pointa celui de l'oxalate de chaux : il était floconneux, un
peu branàtre , e( soluble dans une grande quantité d'eau*
On filtra la liqueur : elle avait acquis une couleur plus
bmne que celle employée , quoique ^tendue au moins de
six fois plus d'eau*
he malate de plomb , précipité par ce moyen , fut en-
suite lavé et séché > on le déUya dans de Teau , et on le^ fit
bouillir avec de l'acide sulfurique étendu de six fois son
P^ds d'e^u. Arrivé au point où la liqueur surnageante ne
contenait; plus i^ acide suUurique m malate de plomb, on
iafiltia.
Cet acide ni; fet point troublé par le miiriate de baryte :
Sa J0UR19AL
Tcau de.chàux donna im précipité moins sensiMe que Feaci
de baryte (i).
L'acide malique distillé dans une cornue avec la fdiia
'grande attention jusqu'à consistance sympeuse , il passa un
liquide blanc transparent , qui rougit sensiblement la teio—
turc de tournesol , et qui ne précipita point Facétate^ dm
^lomb.
On versa dans cette liqueur de Teau de baryte jusqu'à sa*
Station ; après l'avoir filtrée , on la fit évaperer jusqu'à
c<dlé ; ce produit fut ensuite Relayé dans de l'acide phos-
pborique faible , et l'on soumit le tout à la distillation \ il
passa un liquide blanc qui avait toutes les propriétés de
l'acide acétique , et dont l'odeur était très-marquée.
Nous avons fait bouillir quelqites temps à l'air liLre de
l'aeide malique : la liqueur se trouble par le refroidisse-
ment *, il se précipite une matière noire lîon acide , inso-
luble dans l'eau , et très-peu soluble dans Valcohol , se dis-
solvant dans l'acide citrique , et lui communiquant une
couleur jaune. Cette substance avait tous les caractères de
l'extractif rendu insoluble par une longue ébullitîon , ou
ceux d'un extrait oxigéné.
Examen de t Acide tiiaUque extrait du Suc de pommet.
« •
Le suc que Ton a obtenu des pommes brunit par toutes
les bases alcalines \ saturé par le carbonate de potasse , la
liqueur filtrée a une saveur sucrée et fade , si l'on ajoute dm
l'acétate de plomb , la liqueur devient acide , ^impHTlet
I ' ' '
(i) L'eau de baryte est beaucoup plus propre pour reconnaître la pr^
sence de Tacide acétique dans ces substances , parce qu'elle en sépare un*
grande quantité de matière colorante qui se précipite avec elle. La po-
tasse et la aoadQ lorment uae combinaiton tripU : alors Tacide est plu^
n^^iiqué.
DE PHARMACIE. .55
deox dkfioiiimis fùsêent neutres. La liqueur sumageanu
contient toujcmrs du plomb > même lorsqu'on n'ajoute qu'une
trb^tite quantité d'acétate. U parait quef c^Ia tient à
l'eut acide de la UqUcur.
Le précipité par Fabétate de pkmb fut , après avoir été
«netOBBCHtlAvé. décomposé par l'acide sulfurique fiûble«
Le {tfodait Ait de Tacide maKqne.
Si Ton distille dans une cornue cet acide ^alique^ il passe
un liquide blànc qui .rougit la teinture d^ tournesol ,%t qui
a tontes les propriétés du vinaigre distillé faible. Ce qui
reste;dans la cornue est beaucoupplus acide. On y ajouta
de feau de baryte popr le saturer , et l'on Gt ensuite éva*
porer jusqu'à siccité. On délaya cette matière avec de l'eau
aiguisée d'acide pbosphorique , M l'on soumit le tout à la
disiSatiou ; on eut pour produit de Facide acétique.
Comme tm peut olqecter que ces expérieuees ne prouvent
pas rigoureusement la présence de l'acide acétique dans le
suc des poDunes , attendu que cet acide âoit provenir d'un
peu d'acétate de plomb mêlé au malate , et qae l'acide sul-^
foriqae aurait décomposé y. noais avons cru qu'il éuit utile
de nous servir dii nitrate de plomb au lieu d'un acétate ,
mais nous avons obtenu exactement les mêmes résultats.
On satura cet acide par Teau de baryte ; il se forma beauf
coup de flocons gris4>runatre , et la liqueur devint plus
claire après l|i fihratioB* Ou rassembla ces %cons , et on les
fit sécher) il résulta ui|e matière noirâtre insoluble daiu
Talcohol, et peu aoluble dans l'eau bouillante. On ne peut
douter que ce ne soit nne'partie de la*matière extractive
colorante aéparée par l'acide , et qui avait entraînée uu peu
de baryte.
Dès ^'on eut séparé les flocons de la liqueur sati^rée par
Tea^'de baryte ;on a^onu de l'acétate de plomb qui y forma
uu précipité très- peu cplocé,. beaucoup moins, abondant
S4 JOURNAL
^pe celui qtte Ton obtient Ayeo le résidu de hk £stiliaiioA
ée Taeide malique étendu d'eau.
ÉTatK>rë internent et jusqu^â dccitë , il resta uHe poodit
blanchâtre qui n'attira pas lîumiditë de Tair ^ qui s^ iibilrdt
' dans le creuset plutôt que de se fondre. Projetée dans un
creuset de platiâe presque rouge , elle brûla subitement^
sa flamme était vive , blanche. Ou ne trouva pour résidu
qu un carbonate de baryte. Ce sel était donc aussi inlîiftîble
et au^i insoluble dans Talcohel que Tacétate de baijte.
t)éïayé dans Tadde phosphorique faible et distillé , il passa
un liquide blanc , acide | parfaitement semblable i Tacide
acétique ; Facétate de jAomb n'a point changé la liqueur
distillée. Saturée par la potasse -^ il s'en est séparé quelques
îQiooons ; son évappration produisit un sel feuiâeté , neutre,
très-déb'quescent , formant avec le i^trate de mercure un
précipité blanc , écailleux , dégageant de l'acide acétique
par les acides suUurique et phosphorique.
Quoique tous ces i&its nous parussent déjà asset con-
cluans pour prouver la présence de Tacide acétique, il nous
a paru essentiel de poursuivre nos expériences sur le sut
de poDunes 'et sur cdui de joubarbe, déjà analysé par
M. Vauquclîn.
Exameh du Suc de ponùnès et de celui de fouharbe.
Le suc de {^mmieS, nouvellement ^kprimé etBttré, (ut
soumis k la distillation ; on obtint un liquide bhuc , qui
perdit bientôt sa transparence, tl rougissait la teiàfCutie de
loumesol. Saturé par Teau dfe l>àryte , il se sé^at*a qudques
flocons colorés. On fit évaporer la liqueur filtrée , jusqu'à
consbtance épaisse ^ laddition de Facide phosphorique pro-
duisit un dégagement d acide acétique. *
On satma de même avec Fcau de baryte le suc resté dans
la cornue , et You fit évaporer jusqu a sîccité 5 il n'y eut
DE PHABMÂCIE. ^$
fa on iaiUe dégagement d*abide abéii^e par Tacid^ phos*
phoriqne* •
La joubarbe donna Im suc iueoloi^ , pins ftdde en été
ffi&i automne*
Soumis à l'ébuUition^ il s'est troublé , et il a déposé dei
flocons blants qui disparurent entièrement par le refroi-
dissement*
Distillé dans une cornue , le suc de joubarbe a dtrtmé an
Jiqnîde incolore, peu àctdê , qni , saturé par Tèau de ba-
ryte, a laissé préei[Mter des floeons. On étâpora la liqueur ,
après Tavoir filtrée , et Foià obtint , pai^ Tacide phospbo-
rique ,:de Tacide acéUqué.
La cornue contenait im liquide épais de coulenr rouge ,
dans lequel on apercevait des flocons blancs.
On évapora cette liqueur colorée jusqu à siccité ; il resta
Qoe poudre jaunâtre , qui attirait l'hunudité de Tiiir ^ traitée
par Talcobol bouillant , il devint aeide ; Facélate de plomb
j forma un précipité ec^ré, floconneux , soliiUe dans Teau ,
dans Valcokol , et Inéme dans un cQtcès d acétate de plomb $
ce qui prouve évîdemideni que et n'étak peint «a nui-
late de plomb.
La matière qui avait résisté 1 laloebol n'étdt plu» Acide ;
Ah était soluble dans Teau , et précipitait par Tacéute de
plomb.
L acide malique obtenu du suc de joubarbe a été traité
par iVau de bdryte , et ensuite par Tacide pbospbbrique ;
<Ni obtiai des résultats parfaitement semblableis a ceux éooo»
tés ci-d«fssiis*
Nous ^urrions encore citer d'autres expérienpias ponr
prouver que Tacide at:étique eiHste tout formé dans, les
pommes et dans le suc de joubarbe , mats elles n^ajoute-
raient rien aux faits que nous venons d'exposer. Nous avons
reccmnu également la présence de cet acide dans beau-
coup d'autres fruits ^ et spécialeiiieiit dans les baial à%
56 JOURNAL
nerprun ^ il exûte aussi libre dans tous les extraits phamut*
ceutiques , et dans la sève de quelques arbres , comme
MM. Vhuquelin et Deyeux Tont démontré.
Mais avec quel principe cet acide, ^e trouve*t-il intime-
ment combiné dans ces sortes de sucs , principe dont U ne
se sépare qu^avec beaucoup de diifictdté , ^ui lui donne des
caractères particuliers , et le rend souvent très-difficile à re-
/conuattre?
En considérant avec attention les phénomènes qui ont
lieu pendant la fabrication du cidre , on verra que le sucre se
décompose et qu'il forme de Talcohol k la ifaveur d'ui& fer*
ment-, mais en même temps , il se forme plus ou ipoins
d*acide acétiqne. En efiet , cet acide est plus prononcé dans
le cidre que dans le suc de pommes non fermténté; aussi
Facétate de plomb ne donne-t-il qu'un faible précipité avec
le cidre préalablement saturé par une base , comparaison
faite avec le çuc de pomme. On décompose doue , à Taidc
<ie la fermentation , une partie de cette matière , qui parait
augmenter la quantité du précipité de plomb.
• Nous scBQcmes donc portés $ croire qu'une matière végéto^
animale , ou purement végétale , masque l'acide acétiquo^
danâ les substances que nous venons de traiter.
Exanten de la Lev'ure de èière^
On a délayé de la levure fraîche , préalablement bien
lavce 5 on a mis une demi^nce de cette levure avec huit
onces d'eau 5 le tout a été conservé pendant un mois dans
une bouteille bien fermée. Au bout de ce temps , la liqueur
était irès-acîclg et avait ime odeur putride des plus fortes.
L'acétate de plomb y formait un précipité abondant , flor
conncux , coloré , qui ressemblait au malale de plomb ou
au précipité obtenu du suc de pommes.
L^ Jçyure , dissoute dan$ le vi^iaigre. distillé à froid , a
DE PHARMACIE. , S7
ansi h-propriëté de précipiter par l'aeëtate de plomb;
mai le précipité est moins coloré et moins analogue au
makte de plomb.
iprèa avoir r;i$semblé le précipité obteAu. de la levure
en ermentation^ on le fit pécher et on le rédoi^t en poudre :
on e traita ensuite par très* peu d acide sulfurique faible ^ il
suoagea une liqueur légèrement colorée en jaune , qui pré-*
ciptaît par Tacétate de plomb. , sans cependant contenir
d^a:ide sulfurique.
Quoi<|iie ces expériences nous indiquent que la levure
soif susceptible de se combiner avec Toxide de plomb^ 'tt
de x>rmer avec Im un composé insoluble , il u en est pas
mous évident que ce n'est pas ce ferment qui produit cet
eff€ dgns une foule de circonstances^ car le suc de pommes
n'ei contient, pas une grande quantité.
BeaucMtp^de substances végétales précipitent abottdailH
ment par l'acétate de plomb \ presque tous Iqs acides végé-
tau sont dans ce cas ; nous i\vons encore le tannin, les kuUes
grasses rancies , les extraits , plusieurs matières cc^oca^tes ,
le safian , etc. ; il nous a donc, paru plus na^t^rel de cher-
cher à isoler la matièrq ,, afin d'étudijor ^t& caractères el de
la comparer aux autres substances vigétules , .ou de Ja
classer comme substance nouvelle. C'est le suc de pommea
que nous avons cboisi. JDéjà Qous avions remarqué , comme
nous l'avons annoncé ci-dessus , que lo;*squ'on saturait ce
suc par l'eau de barjte , il se précipitait toujours une ma^
tière colorée que nous avons en soin deséparer,. Pour obtenir
une plus grande quantité de cette substance , nous avons
opéré comme il suit : • . • .
On a ajouté à du suc de pommes de la baryte délayée,
ds^s très-peu d'eau v on le sotunit cuisuitc à l'ébullition \ il
se forma un précipité noîrfttre. Qa. reprit ce précipité, et
on le fit bouillir plusieurs fois avec de l'eau , jusqu'à ce
que le lavage ne formât plus de précipité par l'acétate d^
plbnA ou put* Tâeidd sulfnriqiié. Ahts ôh fit iéther létté
séhs^xnce , qid doniki va^ {Kmdre griàâtre. On la déiSiyà
dakis beaucoup d'eau , et ou la fit bouillir avec très-^petl d'âudë
ftulimtque Eubte : ia liquéui* aatnâ^ànte était d'tm jaine-
bmiiiâtre \ du k décanta ; elle ik'étâit pA^ acide , mai3 fUé
précipitait abondammeni Tàcéiate de plomb : évaporle â
iiccité , il resta tttie matière ndrâtrte; soluble danà Teiii,
et 911 , sédiée , dissoute et bouillie plusietùrs fois , a tm-
jours donné un précipité qui avait la propriété de 5 attacher
an étofifes ahâiéeè , et de fenbet» uiie cotileur brune assez
solide ] ëlk tidUè a pt-ésénté tbus^ lei caractères dé fëx-
inittif >, im de ce que Ton nmiimtë itlatiè)re extractive ,co-
lora«i«e»
ÉVapôféè jusqu'à coiiristance db ihiel , elle ti*a maïqué
aucune acidité ; elle fut dissoute dmis te vinaigre distillé
affaibli , alot% la liquetii' colorée p)t>5sédâit toutes tes po*
priécés de 1 acide uuilS^^.
L^ eipériehces ï^p^iéttéeè dans èè Mémoire noiu por-
^t à conclure,
1^. Que Tacide liiiriqUe , quelque fitblë <[u'il soit j
finiÉie aveè lé éutté Wfte matière eztracttvie qui s'unit ind«
mènent à de Tacide* acétique , résultant égalemetit*de l'ac-
tioa réciproque dé tfes deut substances ;
a^* Que cette màtiètie ettractiye ^è éotubine atéc la
ehau> , la baryte , Taltimine et avec plusieurs olddes métal-
liques ) et qu'elle forme areè eux des produits peu sdubles
où tdût-à-fait itisolublës dans l'eàU ;
3% Qu'elle ue décompose pbint les éels tétrcut, knais
bien un grand nombre de sels métalliques , et spécialement
les sels k base de plomb et d'étaill ; '
4^; Qu'elle se rencontre quelquefois parfaitement llaU-
éie y Ou plus ou moins colorée ; comme dans les liquidée
séveux de chatme , de bouleau 9 et dans le suc de fou-
iarbe,*
DE -pHâmiIACIE- <^9
5-: Quele »* êB «««e. et trfri de «^ c«^»-
«e« & lîcid* acédçf^ , .t «« M«. €«»de T»»»»»*
ieeette matière »tr*eti^} ^ «v- V«ntre de
c*. «^unce. eirt c«p«*, décidé .cétt«i.e et â«x
"*^Qué tet «cidè prf^We •e.ibo.» »f .**"*! 'j^^
tèiet le..irf*«« prindt*. d«. «e««poritçB , «^^
^«sdudoi» de «ère , et goiùibe , les mi»ita|e« «e
^^:tL, qoe r»» pem >-^ «• ""^JT^
jjl. barytej ét^e, a«ri i«,l^, o. pe«t Tt^"P^
IWide ihdiqoe en combinaiit cette »d»8taBC«^ «wc l«ad*
•eëtiqufk
»»»»»>iw»»*^*»** »»**<»'
,M»W»W^H^>tW^»*^
jtfacftwc de compression si^stUuée au chdîumcau iU
^ewmann,
ivJcmbre eo|^sponaant de la Socïclé ie Phann.de.
Ataot Tôulu répéter q«filque«^e» da *>^'^?^!^
n»cée.p;.rleprof««e«ra,»ke, *« .r^« .«^ ''î^*^
<le tîé^pn , et n'en pa..éda.t p.. , jWy» J« '» f^^
tner nm machine à compresdort , employée 4 la «>"«*««
de. eani.«.x.«se5(«é«otée parles ^^Y^'^'^Jt
«pp«^l , qui a ravauiage de «e trWiTèr dansles main» «
i«ieur.ckimiste«,remplaceparfiritememcelmdeNewm«^
n se compose d'un vase de métal cylindrique , de >» J^^]*^
Bance de huit à dis pintes ( il en existe aussi dans de iwen
6o JOURKAIi '
plus grandes dimemions) , au couva^cle duquel est adaptée
une pompe i compresskm : à son côté est fixé ua rolmiet
ÎDcliné , faisant avec elle un angle d^environ quarante de-
grés. II faut fixer dans ce robinet , au moyen de la cire fou*
dante, un tube capillaire ^ ayant un coude d'environ cia^
quante degrés , pour lui procurer une direction horizontale,
et on remplit le vase d'eau. Alors , adaptant à la pompe à
compression lyie vessie contenant le gaz explosif, on le Sait
passer dans le vase en même temps qu'on donne issue i
Teau par un Robinet placé dans sa partie inférieure. Si Ton
ne veut pas ^ servir de toute la capacité du vas^^- «a peut ,
en mesuraul iV^au expulsée y cotfnaitce exactement céAe ( ia
capacité ) à laquelle on veut se borner. Cela étant (ait, ou
comprime fortement avec de nouvelles quantités dega£ mé*
langés. Oun*a plus qu'A ouvrir le robinet, auquel est adapté
ie tube capilkûre , et à allumer le gaz , poiH* produire cet
agent si puissant, et qui promet les plus brillantes décou*
vertes.
Pour éviter le danger qui accompagné Tusage d^un réser-
voir métallique , et rendre en même temps cet instrum^C
plus simple , j'avais essayé de comprimer des vessies rem-
plies du gas explosif^ par des poids placés sur Te^trémité
d'une planche longue de deux à trois pieds , qui reposait
son autre extrémité sur la table , du côté^pposé à celui où
je me plaçais. Au robinet de la vessie, jeu vissais un autre
qui était muni d'un tube capillaire* .
L'explosion n'étant plus à craindre avec cet appareil ^
puisqu'elle devait sebomer à soulever ou k jeter la>planch6
en arrière avec les poids^, j'essayai de comprimer avec une
cinquantaine, de livres seulement un «niélange de six pintes
d'hydrogène et de trois d'oxigène ] j'employai un tube d'un
cinquième de ligne de diamètre , qui avait déjà servi avee
la machine à compression. Je n'eus pa§ plutôt aljumé , qu'il
le & une horrible explosion , mais qui n'eut d'autre incoa^
DE PHARMACIE. 6l
véoieDt que d'affecter virement les oreilles, *la planehe^et
les poids ayant été sim^^ement renyersés sur la tdl^.
J'ai ciiargé deS vessies munies de tubes â*un plus petit
diamètre, de près de deux qoîntainc , mais le jet i^ië n'était
point aàssi actif ni aussi aflongé que celui produit par la
nachsae à compression, la vessie n'étant pas eooore assez
fi^rcement comprimée.
Fout^-ètre oes essais ne seraient-ils pas tou^-à-fait innifles
aiârifMsonnes qui se proposent de£dredes rocherclies avec
«ci »UFlunent. Dans tous les cas , vous vondrex eu faûns
rusjjgci qu^il vous jdaira.
NouveBes observations sur t acide acétique j
Adressées à M. Cadet}
Pak m. Biirr.
BfoivsisTni ,
Dans le numéro de décembre do Journal de Pharmacie ,
se lrouv€ un extrait du rapport qui a été fait sur le Mémoire
que î^'avaîs eu Tlionneur de vous Adresser , pour être sou^
mis au jugement de la Société de Pharmacie* La lecture <Ie
cet extrait me faisant présumer que je ue me serais pas suf-<
fisanmeutéieadu à quelques égards, je prends k liberté cW
préieulericî quelques explications qui ne me paraissent pas
radiffifimies.
lies proportions que j'indiquais pour la préparation de
r^cide aeétiquiS'COBce&tré, quoique peu différentes de celles
fsopoaées en dernier lieu dans le Bulletin de Pharmacie ,
tNtte TV , page 4o8 , en différent cependant par un point ey
sentieir Toîci odles que j'indiquai» :
i6 parties d'acétate de plomb cristallisé ^
X d'oxide de mangapèse ,
9 d'acide suUurique concentré*
EjH ll^0HlpIoyaBt <|«e sept, pardct d*aoide «nl&iiîqBe^ aui*
Tant l'auteopde l'aiticie da Bulletin , on obdenl oomiaiiuiieBt
un prôduH sulfurem: vers la fin de Topëtation^ ce qu'on
évite en en prvnam neuf parties. La pesanteur spîSdfiquede
Tacide obtenu , en suivapc Tune ou l'autre proportion , ne
varie qu^entre 1,069 et i>o^, et non de 1,082 k 1,09e,
comme Tauteur du même article annonoe Favoir obtenu ; à
la vérité , elle surpassa (piélqaefois cette deniière denské ,
maïs ce n^est qu'avant la rectification, et eo raison ^ht
qifantitédVcide sulfurique qui est passée vers la fin deSV
pération , ce qu*on ne peut éviter qu^en la terminant f^ien.
avant Tentier dégagement d^ Tadde acétique. J'ai répété
cette opération un grand nombre.de fois , avec des quantité^
différentes ; et )'ai toujours reçu, après la rectification, un
acide chimiquement pur, d*q|ie densité variant seulement
entre 1,069 ^^ ^9^7^ 9 ^ formant en poids les /« de Tacétate
de plomb employé.
Je disais dans mon Mémoire : « que la distittadon du vi-
naigre n était pas sans iUfilùukés^ à cause de sim action sur
les vases disttBatoires , etc. , )» parce qu^en^lc^ant dans tee
laboratoires de grandes quantités de vinaigre distillé^ on n'i|
recours qu^aux alambics , dont les cbapitaux*, la plupart en
cuivre , sont le plus souvent mal étamés , jU rencontré plus
d^îuie fois du vinaigre distillé , contenam du cuivre en disso^
lùtion ; mais j'en ai rarement rencontré qui fiât de la même
force, et qui n'eût pas une odeur empyreumatiqua plus <m
moins prononcée. C'est pour parera ces inconvéniens , que
j'indiquais les proportiens d'une partie d'acide acétique de
1,070 avec II parties d'eau distillée , compte donnant un
adde acétique étendu , d'une force toujours constante , et
propre & rempU^^ '^ vinaigre distillé ; la densité du mélange^
est de 1 ,0 1 o à 1 ,0 1 2 , c'est le degré d'acidité exigé du vinaigre
par plusieurs pharmacopées , en voulant qu'une once puisse
saturer demi-gros desouân^arbonate de potas$e.
DE PHARMACIE. ^
Comme )e n^avais trouvé dans aucun ou vinga phftrmaeeu-*
tii[ue et que f igQoraû complétemeni le procédé que Textrait
jxL rapport iodique être en usage k la phannacie dea h6pii«
Uftçs , et chêa M. Vallée , pour la prépaiaiioa de Testniit d^
satnme , au moyeu de Tacétate de plomb et de Wlitb'arge ,
jWais eherché à unifier le procéda de M. Th^aard , iudi*
^é dans aon Traité de chimie ; et plusieum expériences m V
Tfient prouvé quil fniUaît au moips dewi partijes de litharg*
pour en saturer quatre d'acétate ^ plftmb ; mais pouF étrf
certain que la saturation soit toujours complète (si j'ose
m'exprimer ainsi) , j'ai proposé trois parties de litharge tur
qoatre d'acétate de plomb. En employant cette proportion ,
9a doit obtenir, vingt parties de soui-acétate de plomb liquide^
d'une densité de i,ia^ à 191217, oa marquant 3o degrta k
l'firéomètre de Beaiimé.
Comme œs expUçations piiuvent être de quelque utilité ^ ^
j« VO09 prie , Monsieur , de vouloir les faire insérer dans W
|l9obaill numéro du Journal de Pharmacie , et d'agréer, ele.
$^r tçi Mqyen âaméëarer hs Grains moisis.
ML Hàtcbstt , dans une lettre adressée à sir. Joseph
Buiks , et qui $^ été lue k la Société royale , le 5 décembre
)8i6, a communiqué un procédé pour améliorer les grains
moisis., U y a plusieurs anoées, ce savant avait eotrepris des
rfçhercbes sur 1^ qualité et les produits du blé et de l'orge ^
f t . à c(9tle occasion , il découvpt que 4<t grain quoisi qi^
ét9i( ame|< ^u point d'être entièrement âmpropre à aucun
Qfagp ) e( qu'on pouvait à peine looudre , recouvrait sei|
bonnes qualités en l'immergeant simplement dans l'eau
tHmiUwte, et en Vj laif^^nt jusqu'à' ce que l'eau fùtre-
fr9idi«. J^ SPH^^t^ 4? w liquide einpiayée fut tQujoMn
64 70URNAlir
double de celle du grain qu'on voulait purîfler. M. HatcKett
trouva que le moisi pénétrait Yarement à travers Técorce lu
Mé , et que , dans les cas les plus mauvais , il «n atteignait
pas la matière amylacée qui se trouvait immédiatement ai-
dessus. Tous les grains gâtés nagent à là surface de Feiiu
cbaude : ceux qui se précipitent sont débarrassés de toute
inipureté , sans aucune perte réelle. Le grain , après avilir
été desséché , est amélioré à un degré qu'on aurait de la
peine i concevoir , & on n'en faisait rexpérience.
»»»»»»»»%»»»»»%%%>»»»»%K%%»%%|»%»»
Méthode perfecUonviée défaire le Pain.
Suivant M. Edmund Davj, le carbonate de magnésie du
commerce , bien mêlé avec les iannos nouvelles , leur corn*
munique la propriété de faire un meilleur pain. La pâte
faite avec le carbonate de magnésie lève bien dans le four ;
et le pain , après sa cuisson, est léger et spongieux ^ a une
bonne saveur et tient bien. Dans les temps où la farine est
d'une qualité passable, vingt à trente grains de carbonate àt
magnésie améliorent singulièrement le pain. Lorsqu'elle est
de la plus mauvaise qualité , quarante grains sont néces<*
saires potir produire le même effet. Dans tous les cas , il
fisiut avoir l'attention de bien mêler le carbonate avec la
fitrine avant de faire la pâte.
La potasse et la soude , caustiques ou carbonatées , em-'
ployées en petite quantité , améliorent , jusqu'à un certain
point , le pain fait avec des farines nouvelles ; mais aucune
substance ne réussit mieux que le carbonate de magnésie.
Voici les résultats d'une épreuve colnparative faite avec
les plus mauvaises farine de seconde sorte qti'il fût pos-
sible de se procurer , avec et sans l'addition du carbonate
de magnésie.
On fit cinq petits pains contenant chacun une livre de
farine ^ cent grains de sel commun , et une bonne cuillerée
de levure. La pâte ^ pour chacun d'eux ^ fut faite avec dq
DE PHAKMACIC* 65
Teaa à la température de SS"" centigrades , et mise & fer«
menter devant le feu pendant deux hem-es , à la tempéra-
ture de ai^.
Lie premier pain ne contenait rien autre chose : le second
contenait dix grains de carbonate de magiiésie \ le troisième ,
30 grains , le quatrième 3o , et le cinquième 4o* Les paî
après leur cuisson , furent examinés : le premier sjéujt
aplati dans le four; il avait Tappareuce d'une galette/^élalt
mou , pâteux , et adhérait aisément au couteau ; le s^ond ,
contenant dix grains de carbonate de magnésie , euitamé^
lioré , il avait mieux levé que le premier , mais l'ameHçitst^
tion était peu remarquable ; le troisième pain <jtait iri
supérieur, et assez léger et poreux; le quatrième, avec
trente grains de carbonate de magnésie , iKit encore mieux ;
mais le cinquième était supérieur à tous les autres par sa
belle couleur et sa légèreté uniforme.
On peut être rassuré sur Femploi du carbonate de ma-
gnésie dans la proportion qui a été indiquée. On Tadmi-
nistre même aux cîifans avec toute sûreté ; et Fusage ex-
clunf du pain fait avec du carbonate de magnésie , pendant
cinq semaines , n'a £ût éprouver & M« E. Davy aucun mau-
vais effbt.
M. Ë. Davy promet de nouvelles expériences pour dé^
tenmner comment agit le carbonate de magnésie dans la
panification des nouvelles farines.
»»i»»*>*<»>»»t»»»i«»»»»»m>»»MiW»
Sur la noweïlc méthode d améliorer le Pain^
par M. VoGBL.
Quoique le mode proposé par M. Edmimd Davy, de per-
fectionner le pain par le moyen du carbonate de magnésie ,
ne porte pas tout-i-fait le caractère de la nouveauté , ( car
M. Edlin dans son Treatise on the art ofbreadrmaking ^ «
ISb^. Année. ^Février iSiy. _ ■ ^ 5
66 norANkL
déjà employé awc snccis le carbonate de poutssé ) , j*a{ crû
de mon devoir , tu la pénurie iet le nuftivais état des grainos
céréales de cette année , de répéter les expériences du chi^
tniste anglais (i)é
. J'ai pris à cet eibt la qnidicé la plus inférieure de &riiie
de seigle que j'ai pu me procurer.
Une livre de cette farine fut mêlée avec 2 gros de sel coni«
mun et im demi-gros de carbonate de magnésie; j'ajoutai i
uhe autre livre de Êirine d gros de sel senkment.
Les deux mélanges introduits dans un vase cylindrique de
verre, et convertis en pâte au moyen de 3 onces de levain
liquide , dont se servent lès boulangers de Munich , et d'une
quantité suffisante d'eau tiède.
Les deux mass% étaient entrées en fermentation pendant
la nuit ; mais cdle qvd renfermait du carbonate de magnésie
était tellement levée , qu'elle occupait presque le double d'es-
pace de kpâte sans magnésie. Après avoir été pétrie , elle s'é-
^t afikissée , mais surpassait néanmoins de beaucoup le VO"
lume de la première pâte , quoique le poids lui (&t égal.
^ Les pains étant cuits , il se trouvait que celui qui avait
«eçu laddition de la magnésie, était plus gros et plus léger
que l'autre , et sa saveur aigre était remplacée par une lé-
i^e amertume.
Il me semble que la principale action de la part de la ma-
gnésie est due à son acide carbonique , qui se dégage, et qui
étant renfermé par I^àte, doit la dilater. II ne peut pas exis-
ter du carbonate de magnésie dans le pain , car le levain con-
tient plus d'acide acétique qu'il n'en faudrait pour décopaposer
le carbonate de inagnésie. Au reste, je me suis assuré , par
l'expérience , que le pain contient de l'acétate de magnésie,
ce sel ne pouvait pas se décomposer pendant la cuisson j
car la température des fours Tle boulangers ne surpssepas,
•> ■ I * ■■■■■■-■ I ^ . — i»— ■*
.^vT (t) Voyez Tdloi^phUoêophiiMlMagtMiK. Décembre, i8i6.
DE PHARMACIE. 67
dfiiprèsTjllet, ^3i''^ en outre, le pain ne tarderait pas à se
cariiKmiser et à. se noircir, si la décomposition de Tacétate
de magnésie avait lieu.
L'expérience de M. Edmund Dayy, sans râccueillir avec
enthousiasme , peut trouver son application dans les cas ou
une farine de très-mauvaise qualité refuse d'entrer en fer-
inentation suffisante.
Quant aux effets sur Féconomie animale , je ne pense pas
qu'il y aurait quelque chose à redouter \ nous sommes habi-
tuées aux sds magnésiens, dont nous faisons un usage jour-
nalier dans le sel marin (1).
Des personnes pusillanimes et soupçonneuses ont répandu
le bruit qu il avait plu cette année à la nature de former de
lacide prtissique dans les graines céréales^ d'où Ion veut
dédoire toutes sortes de maladies. Pour rassurer tcktA com-
patriotes effrayés sur ce point, j'ai examiné plusieurs espèces
de mauvaises farines , et je peux assiurer que je n'y ai pas
rencontré un atome de ce poison. Les graines de myosotis ,
lappula , L. , qui se trouvent fréquemment mêlées à la farine ,
ne contiennent pas non plus d'acide prussique.
Quant aux graines de lathjrrus cicera , L. , et d'eyvum er^
vUia , L. dont parle M. Yirey , dans un des précédens cahiers
de ce journal , je n'ai pas encore eu l'occasion de les soumet-
tre à l'expérience.
(i) Le carbonate de magnée ne ponvant être dangereux , non plus
qne Tacétate de magnésie qni se f>nne. pendant la fermentation de la
pAte à laquelle on en aioate, on pourrait en mêler avec aTantage nne pt'
tite quantité lorsqu'on fait le pain aTec des substances qui ne contiennent
p^ de gluten : es serait on moyen de &ire Ut^er la pâte et de diminuer sa
conpacité. P. F. G. B.
ti/v¥mm^^mMvwMtMnni¥t^^V*^M*^^
€8 JOURNAL
IirSTRUCTION COHGERNATIT hk PàVIFICATIOU DES BlÉS iVABlés }
rédigée par une Commission spéciale nommée par Son
Excellence le Ministre secrétaire (TÉtat a^ déparienteni
de l'intérieur y et composée de MAI. Gau , conseiller
d'État, président ,• Morel de Vîndë, pair de France^
de Saint-Martin , munitionnaire général des hospices ;
et les Membres de l'Académie des Sciences Bosc , Yvart ,
Thenard , Gay-Lussac et Sylvestre.
{-Extrait par M. Hermann de la llogue, pharmacien à lli^ital militaire
dlnftroclion y aa Val-de-Gr4cc.)
tloMME les longuea pluies, durant les mois de juillet,
août et septembre 1816, ont été préjudiciables aux ré-
coltes , et surtout aux moissons , le gouvernement a dû
s'occuper avec sollicitude des moyens de prévenir les incon-
véniens qui en résultent. Il est tombé environ trois fois au-
tant d'eau dans ces ntiois quil en était tombé Tannée précé*
dente aux mêmes époques. : la température atmosphérique
moyenne a été plus basse aussi en général , ce qui a nui à
la maturité de tous les fruits et autres productions de la
terre.
Dès Jaf commencemens de Pété , divers procédés avaient
■^lë indiqués aux cultivateurs pour préserver leur récolte de la
funeste influence de Thumidité ; on leur avait conseillé de
mettre à couvert leurs gerbes dès qu'elles seraient abattues,
sans attendre la. fin de la moisson ; de relever celles qu'ils
seraient obligés de laisser sur le sol ; d'en former de petites
meules couvertes ; de ne pas entasser les gerbes mouillées
dans les grange» et dans les meules; de battre le plus
promptemeut possible , pour retirer au moins une partie
des grains et de les faire sécher avant que de les envoyer à
-* la mouture.
Ces conseils salutaires ayant été négligés , et des avaries
considérables ayant été la suite de ceUe négligence , la
DE PHÂHUACIE. 69
commission cticHsie pour y porter remède fit un grand
nombre de recherches , dont Toici les résultats :
Lorsqu'on entasse dans les granges ou dans les meules
les blés mouillés , sans précaution et sans y établir des cou-
rans d'air , ils achèvent de se détériorer ^ rhumidité , au
Ben de se po^r k la partie supérieure pour s y évaporer ,
se concentre dans Fintérieur , pourrit la paille ; et , suivant
son abondance et sa température , bâte la germination 'com-
mencée , ou bien excite une fermentation qui échauffe et
rougit le grain , le moisit quelquefois , et réduit la paille en
fumier.
Les granges et les meules ont fourni cet|e année des blés
dans ces divers états d altération. Les grains livrés i la mou*
tnre sans préparation graissent les meules et donnent des
farines difficiles à trarailler ; souvent cette farine se réunit
en morceaux d'une consistance (elle qu'il faut pour l'em-
1 ployer , la briser avec des masses ; alors , pour peu qu elle
soit ancienne , il est impossible d'en faire de bon pain sans
la mélanger avec d'autre de meilleure qualité.
On a vu quelquefois la germination , qui ne faisait que
commencer, se développer entièrement dans les sacs.
Les grains ainsi altérés ont perdu une partie d^ leur
poids.
Voici i peu près les différences qu'ils ont offertes dauf
letirs poids et leurs produits :
kilo, hecto.
Le bon blé de 181 5 pèse ordinairement
le hectolitre 75
Le bon blé de 1816.' 78 '
Le blé peu germé 61 S
fortement germé. .... ^ ... 56
rouge échauflRî 6'i
moisi non germé . 57
70 JOURNAL
Le pesage est donc tin des bons moyens pour reconnaître
le degré d'altération que les blés ont éprouvé.
A la mouture à la grosse ces blés donnent :
kilo, hecto. d^cag
Le blé de i8 1 5^ farine et gruaux 58 5
SOUi II -
Le ^on blé de 1 8 16, farine et gruaux. • 56 S
son ...14 5
filé peu germé , farine et gruaux .... 4^ 5
son 17 2 5
Blé fort, germé, farine et gruaux .... 36 7 5
son 17 «7 5
Blé rouge échauiîé , farine et gruaux. . . 44
son. i5
Blé moisi, farine ^et grqaux, ...... 35 .5
son i3 I
Les grains germes , échauffés ou mo isis , ne doivent point
fccrvîr de semences 5 des expériences faites anciennement,
ont prouvé qu'3s ne levaient qu'en partie , que ceux même
qui avaient poussé restaieul chétifs , produisaient oonstam-
ment une paille mal nourrie , des ti^s moins hautes , des épis
moms nombreux et des gr.iins ^us petits que les blés de
bonne qualité. Ces essais ont été répé tés celte année ; les blés
qui avaient déjà éprouve un commencement de germina,
lion , ont levé dans la proportion de moitié environ des se-
mences employées ; les grains fortement germes dans celle
du tiers , et il n'a pas levé plus cl'u^ cinquième -des grains
rouges ou moisis.
Les cultivateurs qui ont fait usage de ces blés pom* ense-
mencer , seront peut-ètte obligés de semer de nouveau au
printemps.
Ils devront alors empirer le blé de mars , les orges , par-
iculièremenl Toi^ nue, les fèves et les pommes-de^'terre.
L'humidité altère surtout dans les blés la partie gluti-
DE VXAIHACIE. 7t
aeose ; cette aUération est d^aoïant plus coiisidëraI>le , que
son influence a été plus prolongée et plus active.
Dans les blés fortement germes , dans ceux qui sont rôu«
ses ou mçîsis , le gluten n'a presque plus d'adhérence ; il
sa r^uit en bouillie à Foualyse et se mêle avec Tamidon ,
aalieu de présenter cette ooDsistance et cette âastieité qu'il
offire dans les grains de bonne qualité.
La dessiccation peut seule remédier i ces altérations. Des
noBibreux procédés tentés à ce sujet , le plus simple et le
plus iadle k faire adopter , est celui du dessèchement dans le^
fonrs i cuire le pain.
On peut , sans danger , verser dans ses fbnrs les grains
humides , immédiatement après que le pain en a été retiré ;
on Téteqd en couches de 3 à 4 pouces , on le remue fréquem-
ment avec des pelles et des râteaux ; au bout de loà i5 mi-
nutes, suivant le degré d'humidité, pu peut le retirer du four ;
on l'expose à l'air , jusqu'à son par&it refroidissement , et il
«cqoifxt aiqsi toutes les qualités qui le rendent propre k la
moQture et à la panification. Ceux des fours des cultivateurs
qui sopt surmontés d'ipie pkte-forme, offrent naturelle-
ment une étuve , à l'aide de laquelle on peut , sans aucun
sisque , dessécher les grains avec assez de rapidité.
Voulant s'assurer jusqu'à quel degré on pouvait chaufler
les grains sans les dénaturer, la commission a fait construire
uo cylindre de t6)e , disposé et chauffé à la manière des brù*
loirs k café. Ce cylindre est garni dans son intérieur de ban-
des métallique^ étroites , parallèles , qui forcent le blé 1 se
.diviser k chaque révolution , et exposent ainsi tons les grains
à une chaleur égale. A 8e$ extrémités latérales, deux tuyaux
percés de trous dans la partie qui s^attache au cylindre , lais-
sent passer la vapeur produite pendant le dessèchement. En
dix minutes les blés du commerce s'y dessèchent entière-
loent ; les plus mouillés n'exigent pas plus d'un quart
d'heure.
On pourrait faire servir à cet usage un brûloir à café ,
7^ JOURNAL ^
mais II faudrait Toiivrir souvent pour donïier tsftue k la ta-
peur, d'eau.
Ces moyens ne suffisant pas pour opérer sur de grandies
masses , on a pensé que l'on pourrait tirer un parti avanta-
geux d'un po^e plaeé dans la chambre mémedu cphivatenr,
et dontle tuyan traverserait le grenier à blé ; ou bien faire
adapter à son foyer des conduits de chaleur dont les bou-
ches s'ouvriraient dans le grenier.
En remuant fréquemment les grains , après aToit* ménagé
dans la partie supérieure du grem'er des ventilateurs pour
renouveler l'air , on pourrait dessécher, et maintenir dans le
meilleur état possible une assez grande quantité de liés. •
Si le blé est très-humide , il est plus avantageux de se
servir de grandes chaudières en fer ou en cuivre, placées
sur des fourneaux construits de manière i ce que la flamme
y fusse plusieurs circuits ,. en ne mettant dans ces chaudières
qu'une couche d'un pouce environ de grain» , et en renou-
velant souvent les surfaces ; un seul homma peut en une
journée sécher plus de dix. setiers de blé , surtout ai la
température est élevée i 90 degrés , thermomètre de
Béaumur.
La commission s'occupe ensuite de la panification. Le
procédé usité dans les campagnes est défectueux , et serait
surtout nuisible à l'emploi des blés altérés. On prend un
levain long-temps c<»iservé , souvent en partie putréfié , et,
sans prendre le soin de faire les levains de seconde, et de tout
point , on le délaye dans l'eau presque bouillante , on j mêle
la farine , on pétrît mal et on enfourne sans s'enibarrasser\de
la fermentation : aussi le pain est- il toujours de mauvaise
qualité.
Le levain étant la partie la plus importante de la panifica-
tion , le cultivateur doit surtout s'occuper de le bien confec-
tionner j il n'emploiera que des levains récemment préparés ,
c'est-^-dire qui n'ayent pas plus de 24 heures d'auciennnté ,
ou bien il se serviia d'un levain desséché au four; ce levain
DE PHABMACIE. 73
ne doit être cpie âe deux Kvres tout au plus pour quarante
Kyres de paîn; il le délayera dans Teau tiède , en y ajoutant
de la farine , le pétrira et le laissera fermenter deux fois
avant d'achever la confection de son pain , observant tou-
joaw la température de Tair pour régler la chaleur de l'eau
qu'il veut employer. Si un changement subit dans la tem*
pératnre accélère ou retarde la fermentation , il devra tra-
vailler la pâte de nouveau. C'est avec ces précautions que
l'on obtient, avec de bonne farine , un pain toujours égal,
et toujours agréable au goût.
SU s'agit de fabriquer le pain avec des farines altérées ,
il tut employer le levain très-frais , l'eau moins chaude y
tenir la pâte plus ferme , les pains moins épais , de manière
que les panetons destinés à des pains de six livres ne re- ,
çoîvent que trois livres de pâte, qu'on étendra avec soin 5
on laissera peu fermenter , on enfournera un quart d heure
an plus après le pétrissage \ le four sera chauiTé d'avance
et tenu plus chaud que de coutume-, le pain n'y séjournera
pas plus d'une demi - heure. Ce pain ne sera mis en con-
sommation que deux jours après la cuisson.
Les farines de blés légèrement germésr, celles de blés
germes fortement, mais séchées préalablement, peuvent, avec
ces précautions , former de bon pain, sans mélange d'autre
£irine. Il n'en est pas ainsi pour celles des blés rouges ou
moisis^, il faut nécessairement les mélanger avec moitié e|
même deux tîera de bonne farine , pour en obtenir un p^^
de bonne qualité.
On tenterait eu. vain , en ajoutant une plus grande qitâU*
tilé de levure , d'améliorer la fabrication de ces pains ; la
pâte dépourvue de gluten n'est pas propre à retenir les pro-
duits de la fermentation. .On peut avec succès introduira
dans la composition du pain de ménage , p?^rlie égale de fa-
rine de froment et de farine de seigle, d'orge, d'avoine,
de sarrasin et de pommenle-terrc. Moitié froment et moitié
74 JOlTENAt
^aï3 forme le pain le plus ag|éa|}le et le meilleur qa*4
f oit possible de manger.
Les farines de maïs , de seigle , d'orge , d'avoine , de sar-
rasin , de pomme-de-terre , mêlées entre elles en diverses
proportions , alliées toujours à un cinquième de levain de
froment , offrent un pain d une bonne confection*
En général , la pomme-de-terre peut entrer pour moitié ,
Jor$(]u elle est sèche , pour deux tiers et même pour les
r|uatre cinquièmes lorsqu'elle est fraîche , dans la fabrication
du pain de ménage. La pâle doit être tenue plus ferme qu^
pour ^ons les autres^ le four moins chauffé que pour l'orge,
le sarrasin et l'avoine , plus chaud que pour le maïs , les
farines de sarrasin et. dé maïs absorbant plus d'eau dans la
panification que les autres farÎDes.
Dn n'a point fait d'çssais sur les farinçs de sorgho , de riz ^
de millet, les fécules d'arum, les patates , les châtaignes , les
fèves , les haricots, les pois , la vesce . la lentille , et autres
semences , graines et irâcines féculentes , que l'on peut em-
ployer plus avantageusement sous différentes formes.
On ne conseille pa? non plus d'employer dans la fabrica-
tion du pain ^ pour en corriger les défauts , des substances
étrangères an^- farines , telles que l'alun , le carbonate de
noude , la IttaghësM ^ les acides , etc. U est absolument inu^-
lilè de recourir k tous ces moyens , puisqu'avec une dessîo
cation préalable des grains , une bonâe toouture , et une
manutention cdnvenable , on Obtient de tous les blés hu-
Inides ou germes un bon pain , e* qu'il suffit d'ajouter une
portion de bonne farine à celle des grains les plus avariés ,
zpfis préparés siûvant les procédés indiiiués ci-de$su9 , pour
/Qfbteuir un excellent pain de ménage (i).
(i) Nous ajouterons ici d*autres renseignemens sur les ouyrages que Toa
^>eut conluker :
. \D^abord, sur les meules à coarant dair ; <m eo trouTe U detcriptio»
dans le Théâtre àl" Agriculture éCOUuierâfi Serrée^ Baris^ édit. de x^i*
a vol. in-4". , tome i«'. , p. 689.
li'instrument appelé tarare , employé dans diverses exploitttioiiu rura»
DE FHAAMA.t:iE. 76
CORRESPONDANCE.
Extrait éCune Lettre de M. Samson , pharmacien à Calais ,
SUR XES IIACIIIE8 DE R4TANHIA ,.
adressée à M. Vire y.
Monsieur,
Je crois devoir vous entretenir d'un nouveau médicam^ic ,
ou du knoius peu ou point employé en Europe , inconnu en-
core de U08 droguistes ^ leur prix courant n'en pariant aucu-
k$ pour ventiler le blë , ett décrit et û^té dans le Cours complet tTj^grî-
adture de Rozier, tome a , page Soq. On en Toit an modèle au Conserva-
toire des Arts et Métiers , rue Saint-Martin , à Paris.
Le procédé pour dessécher le \Àé peut être le mèOLt que eelot pour le
aalpétse , pratique en ^and à Tarsenal , k Paris- Voyea aussi dons Tow-
Traçe de MM. Bouée et Éiffault, intitule, CAn de Jabiiquer la Pùuiins,
Tans, i8f I , in-4^) planche 3.
^Pott. veut ne rien perdre des issues de la motOu^ à U groiu 00 ordi*
«aire ( pertes qne Ton n'cpronve point par la mouture économique , la-
quelle serait bien avantageuse, en ce moment , à mettre en pratique) , il
&a( ou remoudre ces issues dans des moulins à bras, si Ton a ces instru-
«ens, ou , du moins , foire macérer dans l'ean froide leurs aons et gruaax
)te>d^nt une jonnëe , 9&m d'en séparer, A travcfs «n tMiiis de crin , beau-
-tonf de fifcule ou de Cirine.
A 1 égard de la panification et du pétrissage , de la levure , etc. , il est
très-avantageux de consulter le Parfait Boulanger ^ par ParmerUier, son
Mémoire sur les at*antages que le roytntme peku reikifrkle ses grains^ Paris
-1789, in-^. Otï troav<era sncore de boiis renseigpeaaeiifdans un mémoire
de M. l^essier, sur les substances farineuses dont on fait du pain dans les
diverses parties de la France (Mém» Sociétçde Médcc , tome 10, an
'7^) j le Traité sur tort de fabriquer le pain , par A, E4lin ( en anglais ,
Lond. , i8o5, in-ia; et trad. franc, par M. Peschier ^ Genève, 181 1»
în-8* ) ; enfin, le Traité de Duhamel du Monceau y sur la conservation
«es grains j le Traité des subsistances , par Béguillet ; celui de la corner-
vation des grains , par César Bucquet ; divers article? dans les ouvrages de
rabbé Rozier j les articles j^omenf , conservation des grains , dans XEncr-
clopédie mnlhodique^ partie de l'agriculture , etc. J.-J- V.
76 JOURNAL
nement (i) ; c^est la racine de Ratanhia (Krameria triandray
Linn.) , que M. le docteur Pagez nous a fait connaître le
premier. Cette plante est abondante aux environs de la ville
de Huanuco et autres endroits où elle a reçu difierens noms 5
elle se plaît dans les terres sablonneuses.
. La racine seule est employée depuis long-temps par les
Indiens duPérou ; ils s'en serventcomme d^unspëcifiqueponr
affermir les gencives ; mais on a découvert depuis qu'elle
convenait particulièrement dans toutes les espèces d'bémor-
rhagics , Thématurie , rbémopthisie , la ménorrbagie , etc.
Elle se prend en décoction ou autrement.
Je pourrais vous parler dequelques épreuves que fai tentées
sur quelques-unes de ces racines , que je me suis procurées
assez difficilement, et afin de connaître les principes dont elles
étaient composées ; mais les analyses que j^en ai faites étant
incomplètes , j'aime mieux vous rapporter celles que cite
M. Pagez , les regardant exactes , et croyant qu elles nous
éclaireront sur Fespoir que Ton peut justement concevoir de
Tusage de cette plante , et de son action sur Forganisation
viule. Les tiges sont laissées , comme ayant peu de proprié-
tés. L'on distribue seulement dans le commerce les racines
et leur extrait. Un gros d'extrait de racines de ratanhia , infusé
pendant 24 beures dans 6 onces d'eau à 20 degrés de tempéra-
ture^ un quart seulements'y est dissous, en donnant à la liqueur
une couleur rouge orangée (qui s'anime par les ^Icalis , et se
décompose par les acides). Cette infusion est àmère , styp-
tique y un peu nauséabonde \ la dissolution de gélatine y forme
un précipité rouge , abondant , floconneux ; ce précipité en^
(i) On peut «e procurer facilement à Paris de la racine et de l'extrait
dfi ratanhia; celui-ci n'est pas toujours bien prépare', et se moisit souTcnt-
Ou a TU en Angleterre des quantite's énormes de racines de 'ratanhia ches
les droguistes de Londres. Elles sont employées , dit-on , chez ces Insa-
kircs pour colorer en roi«ge- vineux des boissons que Ton vend en place de
\ii3s. La couleur et Taslriction de U racine de ratanhia sont en tScX
ussez propres à cette fraude. J. J. Y-
DE PHARMACIE. ^j
traine avec lui la matière colorante , et la liqueur devient
presque incolore , insipide.
Oitte dissolution, précipite la solution de sulfate de fer en
bleu si fonce , qn*on pourrait en faire de Tencre (ce qui prouve
que la racine de ratanbia contient beaucoup d'acide galîique) :
la liqueur filtrée est d'un beau vert , et le précipité devient
noir.
Cette dissolution décompose la couleur du sirop de vio-
lettes. La solution de carbonate alcalin de potasse n'y forme
pa5 de précipité , mais augmente , conune je l'ai dit , l'intea-
sîté de la couleur.
La dissolution de tartrate de potasse n'est pas troublée par .
elle.
Un gros d'extrait par Talcohol , infusé dans 6 onces d'al-
cohol à 3o degrés, s'y dissout aux trois cinquièmes, et lui corn-
mimique une couleur rouge foncée : la saveur de cette tein-
ture est styptique seulement, sans être nauséabonde.
La solution de carbonate de potasse très-chargée y forme
un précipité qui se redissout entièrement , lorsque Ton étend
le tout de suffisante quantité d'eau ( ce qui , selon moi , est
produit par une cristallisation instantanée du carbonate de
potasse^ l'alcohol, s'unissant à l'eau , abandonne le sél)^
Avec les autres réactifs , elle agit comme ci-dessus. Le ré-
sida de l'alcohol , infusé dans a onces d'eau k 3o degrés ,
s'y est presque tout dissous ; la liqueur commimiquée était
rouge faible , la saveur presque pas styptique.
Filtrée y évaporée ^ elle a donné i5 grains de substance
insipide.
On voit que cette racine parait tenir beiiucoup de sub-
stance résino-gommeuse , du tannin , de l'acide gallique ;
toutes substances qui doivent la rendre tonique (i) , astrin-
gente , fébrifuge : elle peut aussi servir à la teinture.
Je suis , etc. ,
(i) M. Cadtt n'a reiaarqao ai tannin i ni réûne, ^ns la racine ck
raùnliu. J. J. V.
78 JOURNAL
jiddàion à T Histoire naturelle de la KràmbkiA TRiÀm)iLi , L.,
ou de la Ratanhià. ^
Il a dëja ^té plusieurs fois question de ce médicameni
âans le Bulletin et le Joprnal de pharmacie des années précé-
dentes, par notre confrère Ml Cadet. En remerciant Tauteor
de cette communication , nous rappellerons quelques nou-
veaux détails sur la plante de ratanhia , parce que les bota-
nistes ne paraissent pas d'accord sur la famille naturelle des
végétaux auxquels on doit la rapporter. Cependant cette dé-
termination serait utile , et donnerait plus d'éclaircissemens
sûr ses vraies propriétés médicales.
On sait que les auteurs de la Flore du Pérou et du Cbili ,
Iluiz et Pavon , sont les premiers qui nous aient fait connaî-
tre ce végétal. Si la ratanhia est triandrique , il y avait déjà
d^autres espèces de krameria tétrandriques connues \ il n*y
a point constamment de calices en toutes les espèces , à ce
qu il parait , mais quatre pétales et deux nectaires. Le supé-
rieur a trois divisions , Tinférieur en a deux \ le style est uni-
que ; le fruit est une capsule globuleuse comme un pojs ,
hérissée de poils ; elle est uniloculaire et monosperme ; les
aminés sont hypogyncs •, mais épigynes dans la krameria
cytisoïdes , selon Cavanilles.
M. de Jussieù , dans un travail sur \espotygalees y inséré-
parmi les nouveaux Mémoires du Muséum d'Histoire Tiatu
relie , cahier x*'. , place les krameria dans cette famille , qu^il
a séparée des rhinantacées. Nous ne dissimulerons pas , que^
quel que soit le rang qu'on donne aux poljgalées parmi les
familles naturelles ; soit qu'on les rapproche de$ légumineuses
ou des àiosmées y nous observons peu de rapp9rts entre les
propriétés éminemment astringentes , la forte couleur rouge
de la krameria trianJra, et ks propriétés fort différentes
DE PRAKMAGIC. fjig
des espèces iepolygata imlgarîs , senega , yenenosà , amara ,
Aeezans , tinctoria, eie.
D antres bolanisies pedseot que les kramèria se rappré-
dieraient plntôt des violettes et des cistes. A Fëgard de ceux
qui rapportaient ce genre aux rosacées dans le voisinage des
tormentilks, des poterium, des ancîstrum, etc. , les propriétés
taiédicales y convenaient très-bien ^ mais les caractères bota-
niques de la fructification les éloignent.
Au reste , on n*a pas pu encore exactement étudier les
fleurs des kramèria , pour leur assigner définitivement un
Vang parmi les familles naturelles. M. de Jussieu les avait
laissées parmi les genres încertœ sedis. Les espèces connues
^e kramèria ixina , cytisoïdes, Unearis, triandra, ettf. , sont
assez différentes entre elles pour devenir les types de nou-
veaux genres ^ au cas que Ton découvre un plus grand nom-
t>re d^espèces. Nous ne saurions donc trop engager les
trais amateurs de lliistoire naturelle médicale à se procurer
par la suite de plus complètes notions sur ces végétaux.
J. J. VlEEY.
EXTRAIT
lyune Lbttms de M. Chevreul à MM. les Jiédacteurs
du Journal de Pharmacie.
« On lit , dans l'Extrait de mon sixième Mémoire sur les
Corps gras , que vous avez inséré dans le Numéro de jan-
vier de cette année : « M. Chevreul annonce uq septième et
^ hniUème Mémoire : dans le premier, il s'occupera de Thuile
» du delphinus globicepa , et de Thuile de poisson ; 1 autre
"ft aura pour objet le beurre, sur lequel M. Braœnnot a d^
» pubUé des Obsen/ations si intéressantes. » Cette ciution ,
indiquant que M. Braconnot a publié un travail sm* U
8o JOURNAL
beurre qui est antérieur à celui qu on annoncé , n^est poiiit
exacte , et m'oblige , pour repousser Taccusation de plagiai
que les lecteurs de votre Journal pourraient m'intenter un
jour 3 à mettre sous leurs yeux k substance d'une récla*
mation qui a été insérée dans les Annales de Chimie ^
tome 94) page 78 , et qui est relative au travail de M. Bra**
connot. A la vérité , dans les Extraits de mes premiers
Mémoires , qui ont été imprimés dans le Bulletin de Phar-
macie de 18 15, on parle de ma réclamation, mais d'une
manière si vague , qu'on pourrait douter de mes droits k
une priorité qui ne peut m'ètre contestée , si l'on reconnaît
Qu'une découverte appartient à celui qui l'annonce le pre-
mier. Par malheur pour moi , dans les Extraits dont je parle,
on a oublié de citer la date des Mémoires qui font l'objet
de la contestation^ cependant c'était, ce me semble, la
meilleure manière de mettre les pièces du procès sous les
yeux du public. Mon premier Mémoire a été lu à l'Institut
le 5 juillet i8i3; le second , le 2 novembre i8i3; le troi-
sième, le 4 ^^^^ i^'49 ^^ cinquième, le 19 septembre
18 14* Quant au Mémoire de M. Braconnot , il a été lu à
l'Académie de Nancy ^ le 9 février 181 5.
» L'analyse de la graisse de porc a été publiée dans mon
troisième MémoiiH3^ et les résultats de l'analyse des graisses
d'homme^ de femme, de mouton,, de bœuf, de beurre
de i^aclie , ont été publiquement annoncés à l'Institut dans
l'ExQ-ait du cinquième Mémoire qui y fut lu plus de quatre
mois avant que M. Braconnot présentât son travail à l'Aca-
démie de Nancy (i). Mes recherches sont donc bien évi-
demment antérieures à celle du chimiste de Nancy^ et j'ajou-
terai ici que, non- seulement j*ai dit que le beurre était
composé de deux corps gras analogues à ceux de la graisse
de porc , mais qu'il contenait en outre un principe colorant
(i) L'extrait du Mémoire dont je parle est dépoté au secrétariat de
riitftitut.
DE PHARMACIE. 8l
et un principe odorant extrêmement remarquable , auquel
il devait les pi^priëtés qui le distinguent des graisses pro-
prement dites. Ce principe , que )*ai appelé depuis acide
batérique , forme des sels bien caractérises avec la baryte ,
la strontiaoe , la chaux , les oxides de cuivre , de plomb, etc.
Il neutralise pour loo une quantité de base qui contient en-
viron 10 d'oxygène. Un fait remarquable^ c'est que le bu-
tiiate de potasse concentré peut s'unir à un excès de son
acide , sans pour cela rougir le tournesol ^ mais dès qu'on
ajoute de l'eau à cette combinaison , l'excès d'acide rede-
Tenn libre , au moins en partie , réagit sur la matière colo-
rante, lui enlève son alcali, et la fait passer au rouge. Le
botirate de baryte donne , à la distillation , une quantité
d'acide carbonique qui est , à très-peu près, dans la propor-
tion nécessaire pour neutraliser la baryte , un liquide que
je nomme pyro-butirique ( à cause de son analogie avec l'es-
prit hydro-acétique du gaz hydrogène percarboné. Tous
les butiràtes ont une odeur fof te de beurre frais. L'acide
batirique forme avec l'eau un hydrate qui , a l'exception
de l'acidité , Jouit de toutes les propriétés pliy&iques de^
huiles volatiles. L'acide butirique produit peu à peu avec
l'alcohol , à la température de la* , un composé éthéré qui
a l'odeur des ponmies de reinette (t). .
(i) Nous nom empre&sons de rendre publique la rcclamation de
M. Ghevrecd , en hii observant iootefois que no6 propres expres-
sions , rapportées au commeneement de sa lettre , ne nous paraissant
pas donner lieu à l'interpre'ta^on qu*il leur ^donne. Kn rappelant qu«
M. Braconnot a publié d'intéressantes Observations sur la même matière »
ce n'était pas dire que ces Obseryations étaient semblables à ceOes de
M. Gberreul et qa*il en aTaît tiré les mtees conséquences , mais seule-
ment que , malgré les saTantes recherches de M. CbeTreul , nous avions
coQserré le souyentr du Mémoire de M. Braconnot sur le beurre «de set
ingéuieux procèdes pour en isoler la partie fluide et la matière concrète ,
ainsi que des utiles applications qu^il proposait d'en faire , soit pour
f économie domestique , le commerce et les arts. Pouvions-nous , au reste •
mieux prouver Fintérétque nous avaient inspiré les Mémoires de M. Cht«
nj°«. Année* •«— Février 1817. 6
?!
JOURNAt
BIBLIOGRAPHIE.
OIÇTIQNNAIRE PES SCIENCES MÉDICALES,
TOMES XVI et XVII.
( ArUde comnimiqué par M. Luihert. }
Le mérite da Dictionnaire des Sciences médicales est
généralement senti par toutes les personnes qui peuvent le
juger. L'homme éclairé sait tout ce qui s'est fait^ ses con-
naissances acquises fournissent à ses comparaisons, et il
apercevra facilement la distance qui existe entre ce qu'il a
anciennement lu en ce genre , et ce qu'il vient de lire daiu
rpuivrage dont nous parlo^s«
Les tomes i6 et i^ sont dignes des autres. 11$ pontieimem
une foule 4 articles très-iutéressans ^ dont nous allons par-
courir quelques-uns pour leur attirer l'attention des lecteurs.
L'article y/eiir , de M. Guersent, présente la précision
rigoureuse de là science des végfétaux, sans sécheresse. Ot
est charmé de la simplicité ^t de la çlf^rté qui régnent dans
cette courte description du lit nuptial de la plante. L'auteur
considérant ensuite les fleurs sous im autre point de vu^ ,
nous mpfître que lepr trop gran4e jouissance peut nous éire
funeste. Plus d'une fois des expériences terribles nous ont
appris qu'en flattant nos sens d'une manière si agr^ab|e par
la sqi^yiié de ses parfums et Teclat de $es couleurs , la riche
parure dq printemps est capable , en certaines clrcônstarice^s
de nous donner la mort.
vreul , que par remprcssrment avec leq»»*»! nous en aven? pnWii? des
extraits pins étendus et plus détaiUifa peut-être qne ne le comportait
ti»)tre recueil. P. F. G. B.
DE PHARMACIE. !^3
On a chafché Tei^plicfttion de cfe ftfit', trop bîeti cônstaîté :
Jct uns i'oni «Wribtté â i'abkdiipirô*! dagSfr. biygèuë'el au
dégagement da gftz acide earbonriqtre |>ei4(kint i'absdnfce de
la lamière. Mms dès qu'il a été dûftaoètré 'que fe fleut ab-
sorbe également l'oxygène dui*ant le jour , on a Ai s'uppo.^cr
qu'il s'en dégageait, durant la imit, im -principe dëlétëre
qtti , sans être le priHcî{)e odorant , loi est intimeknent tinî",
probableraoït dans le poUen; Cette «éraanafdon se fftit remar-
quer dans certaines fleurs, et les plus suaves mêmes frajS-
pent d'étonrtKssement ou de céphatalgre quelques personnes
disposées jplus que les autres k en épro«?er lesdfiTets. Quoi-
qoe k chimie jusqu'à ce jour n ait pas reconnu ce principe
odorant, il fiàut Fadmettre pour ex^quer les observations
enrieuses rapportées par 1 auteur , qui lui attribue CotBis hs
accîdens. Son opinion parait d'avXant plus probable, qti'il
assure que Faction des fleurs s'ex«rce sur le iTstëme ner-
reux ; cpic lies fonctions chimiques de là respiration nie sont
pas primitivement lésées, comme dans Fasphyxie *, qtt'elles
ne le sont que secondairement, en reisoti de Tefiei relatif
qui frappe le principal organe de la circulation , et qaî para-
lyse par degrés ses monvemens.
. Apj^ès avoir exposé les dangers qu'il y a dife s'en^mer
dans im appartement avec une grande quantité de fleurs , et
les moyens de remédier aux accidéns causés par leurs éma-
nations odorantes , Fauteur entre dans les déûnls des usages
auxquels nous les employons , et d^abokxl dès Avantages que
la médecine en retire. Il e&t été à ÀDUhaiter sans doiite qu il
eût dit quelque chose de la réooité et de la dessiccation des
fleurqni , n'ayant qu'une durée très-passagèrie, exigent des
précautions pour èit% oonseirvëes > et'étre.aitisi employées en
tout temps.
Fcetus. — Dans cet article , oh trouve de graudi développe-
mens sur l'accroissement du fœtus, sur ses dimensions aux
différentes épbqties de la grosseèse. Cfes détaih iiitétx'ssent
et le luédecin légiste , et le médiiciu accoucfeeor. L'évalua*
84 JOURNAL
tion de la longueur du fœtus , établie par M. Murât , jusqa^à
cinq mois, est au-dessous de la proportion consignée par
M. le professeur Chaussier , dans son Tableau synoptique
des accouehemens , tandis qu'elle est au-dessus depuis cin<|
jusqu'à neuf mois.
Le fœtus, encore enfermé dans le sein de sa mère, peut
être atteint de différentes maladies. Presque toutes lui sont
transmises avec la vie , et c'est up triste héritage qu'il re-
cueille de parens dont le système entier se trouve frappé de
quelque affection. D'autres maladies ne sont pas héréditaires.
Les vices de conformation et cette singulière observation
d'un enfant déposé à la Maternité , et offrant ses os loqp
fracturés, sont de ce nombre. On les a attribuéç à diffé-
rentes causes , et nous ne pouvons mieux faire que de ren-
voyer à la lecture de l'artide po ur de plus amples détails.
EoUe. — UmûflefoUe est le plus élepdu de ce volume : il
est annoncé comme le développement de l'article aliénation
mentale de M. Pinel. ^ '
U y a tant de genres et tant de degrés de folie, que les
symptômes qui la caractérisent doivent être fort nombreux.
Us sont relatifs à l'altération de la faculté pensante , à la sub-'
version des affections morales ^ et cet état déplorable, dans
lequel l'homme privé de ses facultés intellectuelles est quel-
quefois rabaissé au niveau de la brute , ne peut subsister sans
que les fonctions de sa vie organique sdent lésées. Ainsi ,
dans les fous, la faculté de sentir^ de comparer, d'asso-
cier ses idées, la volonté, la mémoire, les affections mo-
rales , sont altérées avec les propriétés vitales.
Les causes de ces désordres sont aussi nombreuses que
variées. L'influence des climats ne parait pas être aussi con-
sidérable qu'on l'a cru sur la production de la folie; mais
on a remarqué depuis long-temps celle des saisons. EUppo-
crate, Arétie,Celse assurent que l'été, l'automne proctui-
•ent la fureur. La plupart des aqteurs répètent que la mélan-
colie sévit en automne et la démence en hiver. Des exemples
DE PHARMACIE. 85
nombreux prouvenl que rexposition aux rayons cTun soleil
ardent^ ou à un froid excessiifemeut rigoureux, a déterminé
la folie. L'enfance est peu sujette à Taliënation mentale \ la
tendance à en être atteint croit ikyec nos forces et diminue
aiec elles. Les données que nous avons ne sont pas suffi-
santes pour assurer positivement que , dans une quantité de
fous , le nombre des femmes est plus grand que celui des
hommes. On a cru remarquer que les différences dans les
tcmpéramens en apportaient une dans le genre de la folie;
qa elle était plus fréquente dans les professions qui rendent
rhomme plus dépendant des vicissitudes sociales. L'hérédité
est la cause de la folie la plus ordinaire. Quelques exemples
de femmes guéries par le travail de Tenfantement ont fait
proposer l'état de grossesse comme moyen curatif ; mais on
s'est beaucoup trop pressé dans cette conclusion.
En un mot , les causes de la folie sont extrêmement nom-
brenses. Toutes celles qui agissent trop fortement sur cer-
tains individus la déterminent. Elles sont générales ou par*
ticnlîéres , physiques ou morales , primitives ou secondaires ,
prédisposantes ou existantes.
La folie est aiguë ou chronique ^ continue , rémittente ou
intermittente.
La folie continue a une marclie régplière, et parcourt,
selon M. Pinel , trois périodes bien marquées. La folie remit-
tente présente des anomalies dans le caractère et la durée de
la remiuence. Dans quelques cas , la remission n'est quelle
passage d'une aliénation à ime autre ; dans d'autres , elle
présente une diminution sensible des symptômes de la même
espèce defoUe. La folie intermittente est quotidienne, tierce 9
quarte , mensuelle^ annuelle , et régulière ou irrégnlière.
Tous les médecins qui ont écrit sur la folie ont fait men
tion de jses crises , et des diverses manières dont on l'a vue
se [uger. Le terme moyen de sai durée est d^environ un an ;
le pronostic qu'on peut établir est différent selon le genre
86 JO.UBNAL
de folîe , et selon q^u'elle existe depuis plus ou moins de
temps.
L'exposé <ï,u t;*<)iteoi£ot d^ cette maladie termine cet ei-
çcllent article 4e M. Esquirol , et d'abord on voit combien
ce traitement doit être varié. Ici tout peut être considéré
comme médicament : chezVun c'est par des distraclions ,
par des raisoi^nemetis suivis que Ton doit essayer de le
rendre^ lui-même, tendis tjue chez d'autres, il font mettre
en usagje des moyens plus énergiques , modifier ces moyens ,
les combiner^ etc. Pour éiablir l^ base d-une thérapeutique
suredaitôle trait/emcnt de l'aliénation mentale , il faudrait
connaître toutes les causes individuelles et génénil^s de celle
maladie -, distîngiier par des signes certains le foyer dwi
partent tous les désordres ; déterminer si cVst le physique
qui réagit sur le moral, ou Ip moral sur le physique; fixer
les espèces qui guérissent spontanément , celles qui récla-
ment les secours. moraux, celles qui exigent des médica-
mens , enfin celles qui ne c^ent qu'à un traitement mixte.
Fonction, ^ Les savans auteurs de l'article^/ictib/z , après
en avoir établi la définition, examinent quelles sont œllcs
qui s'exécutent dans, les végétaux , les plus simples des êtres,
pour s'élever ensuite aux animaux, dont l'organisation est
plus compliquée. C^înq fonctions suffisent à Taccomplisse-
Tïient du mécanisme de la vie* du végéial : l'absorption , la
circulation , la nutrition, l'excrétion et la génération. Dans
les animaux , il faut en ajouter au moins trois de plus : la
sensibilité-, la locomolîvîté et la digestion, et encore deux
chez les plus parfaits : la respiration et la voix, ce qui fait
que la vie de ceux-ci est entretenue par des fonctions diûe-
rentes.
Les physiologistes ne sont pas d'accord sur le nombre des
fonctions. Les uns en comptent plus, les autres moins; ei
ces diversités d'opinions proviennent de ce que les auteurs
n'ont pas précisé les caractère^ d'après lesquels on doit spé-
cifier une fonction : et de ce que , quelques règles dont OQ
DE PHkîi^KClE. 87
€on\îcime, îl y aura toujours ud peu d*arb!tralre dans Tiso-
lement et k spécification des fonctions.
L'historique de chaque fonction est renvoyé à sa place,
suivant Tordre alphabétique du Dictrorihaîre ; niais il faut
Dre dans ce bel article la discussion judicieuse que les au-
icurà apportent à rexànleii des diverses clai^ificatiohs des'
fbuctioiis.
force. — Le mol force a foi^'rti plusieurs articles ihtéres-
sans qui ont été traités avec succès.
Dans le premier on s'occupe des forces que la nature dé-
veloppe dans les êtres organisés. Aprè^ avoir promené sa
bdllante ituagination sur les forces intellectuelle^ et morales
de l'homme , M. Parîset passe à l'examen de celles qui pré-
sident aux fonctions des organes sécréteurs. Il conclut qu'elles
sont soustraites, par leur nature, à tous nos moyens de
calcul 5 et qu'il faut les exclure de la dynamique proprement
dite. Il i\eù est pas de mênie deTactîon des autres systèmes
organiques, et l'auteur les passe eh revue pour éii déduire'
' des considérations de dynamique ahiniale. La première qu'il
examine est la circulation, qu^on ne' saurait isoler, et donff
les rapports d'union influent si puissamment sur la respira-
tion. Après, vietment l'absorption et la digestion ^ mais
il faut se rappeler que les forces qui exécutent toutes
les fonctions sont bien loin de pouvoir être .mesurées et
calculées avec rigueur. Cependant on a appliqutî^avcc plus
de certitude le calcul à l'appréciation des, forces du système
locomoteur : c'est ce qui devrait constituer vraiment la
dynamique animale. L'auteur s'occupe aussi, avec beaucoup
de soin , de l'action musculaire, qui estla dernière partie de
cet article ingénieux,où l'élégance du style dispute d'intérêt
avec la science.
Les autresi articles qui viennent se rattacher att mai force ^
sont ceux de force médicatrice, forc^^usculaire et force
vitale.
Formule. — Lorsqu'on fait entrer plusieurs substances
88 JOURNAL
mécUcanieDteiises dans la ipréparadon d'un médicament , il
ne s'agit point de les entasser au hasard , et Tusage a établi
un certain ordre , une règle à suivre dans leur arrangement^
c'est ce qui constitue Fart de formuler dont on nous a laissé
les préceptes. Cet art de formuler était surtout nécessaire i
Fépoque où la polypharmaciè jouissait de cette grande faveur
qu'elle a heureusement perdue. Alors une formule avait de
rigueur une base', un correctif , un auxiliaire et un exci*
pient ; et c'est k ces quatre chefs que l'on rapportait toutes
les substances diverses employées , en les rapprochait
d'après leur manière d'agir. Sans tomber dans un excès con-
traire , la pharmacie a été singulièrement simplifiée : b
nouvelle chimie , en éclairant ses opérations , a amené ce
grand résultat. Mais cependant , quoique nous ne nous fassions
plus honneur de ces médicamens où il entrait vingt ou trente
substances ditférentes , il est bon de suivre un ordre dans la
rédaction des formules ; et nous conserverons celui dont
quelques grands maîtres xious ont fait une loi , et qui est ex-
posé par M. Barbier ) dans ces articles, avec autant de
précision que de clarté.
TOME XVII.
Frigorifique, — Le -mol fiigorifique est employé pour dé-
signei* la prc^riété qu'ont plusieurs substances de produire
du froid. La physique a établi en loi générale que , dans
l'instant du passage , soit de l'état solide à l'état liquide y
soit de l'état liquide à l'état aériforme , une certaine quan-
tité de chaleur disparait aux sens et au thermomètre , c'est-
à-dire, qu'eUe est combinée. On connait' plusieurs moyens
de produire im froid plus ou moins intense^ ils se rapportent
tous à la loi relative aux corps qui passent d'un état d'agré-
gation plus dense à un autre plus rare. Parmi ces moyens
on compte l'évaporation, qui donne im degré de froid d'au-
tant plus considérable qu'elle se fait plus promptement.
DE PHARMACIE. 89
Voîlà pourquoi racidehydrodanîqtte , Téther etFalcohol sont
de tous les liquides les plus frigotifiques. Les sels, pourvus
de toute leur eau de cristallisation) passant de Fétat solide à
Tétat liquide , en se dissolvant daps Teau , produisent du
froid ; mais les effets les plus remarquables sont dus aux
mâanges de sels cristallisés et de neig^ on de glace pilée ,
dans lesquels les deux parties constituantes passent en
même temps à Tétat liquide. M. Virey a rassemblé dans cet
article les proportions de plusieurs mélanges frigorifiques
remarquables par le degré de froid qu'ils sont capables de
produire.
On peut encore produire du froid en enlevant à un corps
une certaine quantité de son calorique , par Tapproche d'un
autre corps qui en possède ui^e moindre quantité. Ceux qui ^
sons un même volume , contiennent plus de matière , pa-
raissent en général absorber ou conduire plus de calorique.
La qualité conductrice est augmentée par diverses circon-
stances , et dans les corps , par diverses dispositions dans
lesquelles ils se trouvent. C'est ainsi que ceux dont les sur-
faces sont raboteuses ou mattes , ou noircies , absorbent
davantage, comme aussi ils cèdent plus £[icilement que ceux
dont les surfaces sont bien polies , vernissées et blanches.
Frigorique. — Le calorique, qui est soustrait par un
corps à un autre , s'en échappe en rayonnant ; et quand on
met un morceau de glace au foyer d'un miro'ir concave ,
l'éclielle d'an thermomètre, placé au foyer du miroir cor-
respondant baisse graduellement à mesure que l'instrument
cède de son calorique. Long-temps on a cru que cet abaisse-
ment xle thermomètre était du à un fluide subtil,/ antago-
niste de la chaleur, et envoyé par la glace. Il était regardé
comme fa matière du froil et désigné par le nom de frigo-
rique. L'académie Je?/ Cî/ne/iZo avait fait connaître le fluide
frîgorique ou frigorifique. C'est par lui que Mussehenbrock
expliquait la dilatation que prend l'eau en se congelant*
Mairan , et de nos jours le comte de Rumfbrt , l'adoptèrent.
90 . JOUR!«rAL •
Cependant, comme Texisleace du calorique estasses bîeii
prouvée , on doit regarder le froid comme un état négatif de
-la chaleur , et penser, avec M. Vîrey , qu'il est plus simple
d'expliquer par une diminution de calorique tous les phé-
nomènes au sujet desquels on faisait intervenir la matière
frigorique.
Fruit. — Le don le plus agréable et le plus précieux que
nous ait fait la nature est celui des fruits. En les dissékuinant
avec abondance, elle avait sans doute Tîntentioû d'alimenter
presque tous les êtres. vivans. L'homme semble né pour se
nourrir de fruits , dit M, Virey , et , dans certaines circon-
stances , l'instinct , ou plutôt là voix de notre organisation
crie hautement qu'ils devraient être notre première nour-
riture. Cependant un régime purement frugivore est bien
moins nourrissant qu'un régime animal; il alTaiblil le' corps,
et dans les circonstances où l'homme se trouve placé a une
grande distance de Féquateur, sous l'influence d'ùti climat
froid et rigoureux, une semblable alînientation ne pourrait
lui convenir , tandis que les peuples situés entre les tropiques
s'en accommodent très-bien.
Après avoir tracé les considérations générales ,sur l'usage
des frtiits, M. Virey passe à l'examen de leur nature et de
leurs diverses espèces. 11 distingue avec soin toutes les parties
du fruit; mais il ne suit pas, dans la division de ceux-ci,
les méthodes données par les botanistes. Il établit deux
classes , celle des fruits secs et celle des fruits succulens. Dans
la première entrent toutes les graines céréales usitées en ali-
ment; les semences des polygonées qui sont farineuses et
nourrissantes ; les légumes ou gousses des végétaux papîUon-
nacés ; très-peu de graines enfermées dans des capsules;
celles qui sont enfermées dans les siliques des crucifères; les
graines des ombellifères ; divers autres fruits qu'on n'em-
ploie que comme condîmens , tels que la muscade , les poi-
vres, la vanille, etc.; les noix, noisettes, et toutes les
amandes émulsives ; jes glands , la châtaigne, etc. Dans la
DE TfïAnMACIE. QT
YJasscdes fruits succulens, îl comprend les différentes sortes
de baies ; les étairons de M. Mirbel , qui sont des fruits com-
poses ou squameux, remplis d'une chair fondante et ^créc;
les soroses do M. Mîrbel ; les fraises et leurs variétés , les
finies sicomores , etc. ; leé figues d'Inde et les bauanes -, dif-
férentes baies exotîc|U(es ;, les fruits pommacés^ ceux de6
Ifespéridîes ^ \e& p^ouîdes^ et enfîu les daupes.
Fumigation. — • La fumigation est un moyen que Fliy*
gîène et la thérapeutique emploient pour préserver l'homme
de quelques maladies ou Fen guérir. Il consiste-.^ réduire ,
n l'aide de la chaleur, une ou plusieurs substances en va-
peur , et A les diriger eu cet eut sur la surface du corps ou
do diverses parties du corps-. L'effet dq\l9. fumigation est
double à. raison dn- calorique et dci laJ substance qu'il tient
m vapeur. L'action du calorique est la même que dans les
ëluves , et le corps se trouve dans un bain gazeux où nagent
les molécules extrêmement divisées de la substance médica-
menteuse qu'il absorbe.
Les fumig^tion8 étaient employées par le père de la méde^
cine ; les anciens en faisaient un fréqiHAt usage et les pré-
paraient avec beanooup de substances difUrenies. La ma*
m'ère de l^admifiistrer n'est point indifféronto : elle a excité
la sagacité de plusieurs praticiens , ce qui a donné naîssanc<î
à plusieurs appareils. Tous ont pour but de contenir la
matière de la fumigation pour qu'elle ne soit pas perdue à
pure perte, et a£m de pouvoir la diriger exactement et
CQmçMKléyienl sur tjefle partie ,, ou pcmyoir la maintenir en
'eottlact arec tcUea<ilre<
€>n'peiH reeourir à l'emploi des fumigations, dit M* le
professeur H?»llé , i*. pour produire un effrt relâchant et
adoucissant 5 "îi**. pour. exciter les parties sur lesquelles on les
dirige , et les excrétions qui s'opèrenià leur surface ; 3**. pour
provoquer, u^ effiît révulsif^ 4**' pptar combattre certain
vin^.Gt ameniêr iHie dépuration; 5^. pour agir jur le sys*
ième nerveux dtilie manîèro sédative oiiaatf-spasnK)dît[ue.
9^ JOURNAL
La liste des substances qu'on réduit en vapeur pour
tcmplir ces difï'ércns moyens thérapeutiques , est assez con-
sidérable , quoiqu'on laît singulièrement réduite compara-
tivement à celle des anciens. Les fumigations sont humides
ou sèches. Les premières diffèrent des secondes en ce qu'elles
coDtieunent un liquide , tel que Tenu, le vinaigre, l'alcoholen
vapeur , soit que cette vapeur constitue à elle seule la matière
de la fumigation , soit qu'elle contienne quelque autre priÉ-
cipe. Les matières minérales, végétales et animales ont été
employées dans Tun et l'autre cas. On a renoncé à la plupart
de celles qu'on préparait avec des substances animales. Dès
que le mercure fut administré en frictions dans la curation
des maladie's syphilitiques , on voulut aussi Tadministrer en
vapeur , et c'est au cinabre , ou sulfure rouge de mercure ,
qu on a eu souvent recours. De nos jours , le soufre en va-
peur jouit d'un gcandt crédit. M. Gales l'a employé avec un
très-grand succès ^Ur le traitement de la gale et celui des
dartres , etc. L'usage des fumigations arsenicales a été entiè-
rement prosciît. Quant aux substances végétales , les res-
sources qu^elles nous offrent sont plus nombreuses.
Ce n'est point d'après une analyse qu'il faut se former
une idée de cet important article; c'est en le lisant avec la
Elus grande attention. Un ouvrage qui en contient de sem-
labiés est vraiment recommandable , et MM. Halle et Nys-
ten (mt traité également d'une manière supérieure l'article
galvanisme.
Gale, — Ce savant article de M. Foumier est le plus
étendu de ce volume. La gale fut décrite par les anciens 5
mais pendant des siècles la cause de cette maladie d^o&-
tante et incommode a été ignorée. On découvrit enfin de pe-
tits insectes dans ses pustules , et on les regarda, avec raison,
comme la cause de la gale. Ces insectes ont été étudiés et
décrits avec précision par plusieurs naturalistes. Nous en
avons de bonnes figures , parmi lesquelles on peut placer
celles de ce Dictionnaire.
La cause de la gale bien connue , .c'est contre elle qu'on a
dirigé le traitement. Mais depuis des siècles , quelles diffé-
renceè dans les opinions et dans les méthodes n'a-t-on pas
observées ! On feraitfacilement un ouvrage , dit M. Foumier^
sur le traitement de la gale , si l'oa voulait expoicr toutes let
DE PHARMACIE» 93
méthodes curativea qui ont ëté préconisées , à différentes
Coques , contre cette maladie.
Le soufre a éié généralement regardé comme une sorte de
spécifique. Cest encoi*e à cette substance minérale qu^on
^recourt aujourd'hui^ mais la méthode de ladministrer 9
^lioique renouvelée et singulièrement perfectionnée , cou*
m\^ à réduire le soufre en vapeurs ^ dans lesouelles on
{Jonge pendant un certain temps le corps des galeu^. Une
antre méthode de traitement très -raisonnable est celle de
remploi du camphre. M. Yaidy en est Tinventeur : il Ta mise
CD usage dès 1807 , et en a obtenu de nombreux succès. Le
camphre agit sur le sarcopte , auquel il donne la mort par sa
vertu insecticide , en même temps qu'il calme le prurit. Ce*
deux moyens de traitement^ et celui avec le sulnire de po-
tasse en liniment ou en bain , sont regardés conmie les plus
efficaces de tous ceux que rapporte Fauteur de cet intéressant
arûcle.
Gaz. — Le bel article de M. Nysten sur les gaz, se recom-
mande assez par les expériences de Fauteur, relativement à
la manière d'agir des gaz sur Téconomie animale.
Bicfaat avait été porté à croire qu'il suffisait d'injecter
qudques bulles d*air dans le système vasculaire des animaux
vivans. pour leur donner la jggrt ] et Ton avait appliqué la
m^Be opinion à Faction de^Vp^es At^ M. Nysten a répété
soigneusement les expérienoiFde firchat , et il s'est assuré
que Fautorité du grand nom de cet immortel- physiologiste
avait suffi pour accréditer cette erreur.
M. Nysten a injecté plusieurs fois de Fair en quantité mo-
dérée dans le§ veines des animaux, sans donner lieu à aucun
symptf&me dangereux. Mais loi^ue la quantité est suffisante
pour distendre outre mesure Foreillette et le ventricule pul*
monaire , leur force contractile est vaincue par la force ex-
pansible du gaz , et la circulation est arrêtée tout à coup dans
son principal agent , et non pas , comme Fa vait affirmé Bichat ,
parce que Faction cérébrale est préliminairement anéantie.
Ainsi , Bichat étant parti de faits rapportés par Morgagni , et
qui manquant d'exactitude, avait conclu que , dans ce genre
de mort , Tanimal tombe privé de h vie animale , et vit encore
organiquement pendant un certain temps ] qu en injectant de
Fair par une des carotides , on détermine la mort avec des
94 JOURNAL
ptïénoHiènes analogues. Le contraire a lîea d'après les <?xpé^
rîences de M. Nysten : en injectant de Taîr dans les veines ,
c'est la vie organique qui fcewe , tandis qu'on déiruit la vie
animale en injectatil l'air par les caix)tîdes.
Qttoîqn'on ne détermine aucun symptôme ^angteretix en
injectant une petite quaniiiëd air dans les veiwes , cépendam,'
é\ ces petites quantités sont successivement répétées , on donne
lieu cûtisécutivement à un embairasdans le système cajnflaire
des poumons , et à une lésion de sécrétion du mucus brôn-
diique;, auxquels succombe f animal au bout d'un h trois
jours , et, dans ce cas , la mort <iomtnewoe par les poùtnons.
L'auteur explique ce fait d'une manière très - satisfaisante.
D'après ces notions , on voit dans quelles drconsiahces on
doit attribuer la mort de quelques individus à la qriantitédn
gaz qu'on trouve dans leur système vasculaire.
L'usage thérapeutique des gak sera probablement toujouw
borné à la respiration de quelques-uns de ces fluides et à leur
administration en boisson , lorsqu'ils sont dissous dans l'eau.
Mais tous le& gaz ne sont pas propres à entretenir la respi-
ration. C'est en prenant pour l>ase leurnaanîère d'agir, que
l'auteur a établi leur classification. Il les divise en quatre sec-
tions : I*. Celle des gaz respirables, qui ne comf^rend que
l'oxygène : i**. Celle des gai; fini ne nuisent à la respimtÎQP
que par leur non- respirao^ij^ Elle contient les g»* atote
et protoxide d'azote , le gaz bydrogène et les variété du .gn
hydrogène caf'boné, le gaz acide carbonique et le ga^onde
de carbone : 3^. Celle des gaz irritans , qui est formée par le
gaz hydrogène phosphore , ammoniac, acide sulfureux,
acide nitreux , acide muriatique oxygéné ou chlore , acide
murialique sur-oxygéné ou acide chloreux, acide muriâiîque
ou hydro-chlorîque, acide carbo-muriatiqoe, aoidefluorfqne
silicée , acide fluoborique et acide hydriodique : 4^. Celle
des ga2 délétères , crut en comprend trois seulement \ le gat
déutoxide d'azote , le ga£ hydrogène sulfuré et le gaz hydro-
gène arséniqué , qui sont les plus pernicieux de tous.
Cet article , de M. Nysten , est un excellent traité de pneu-
matologie, où sont exposées avec beaucoup d'exactitude les
connaissances de chimie et de physique sur lei gaz, et celles
de leur manière d'agir sur notre économie.
Gélatine* •*-* Ce principe immédiat de$ ttjbsf^nces anî-
D£ p:harma.cie. 9?
înales ouï forme , en quelque sorte , rexcîpîent de la ma-
tière ealeaire des os , est employa dans les «rU et en méde-
cine. Sous ce point de vue , nous devons considérer la
gélatine conune substance alimentaire et comme médica-
ment. On sait de quelle manière on l'obti^it en la débarras-
sant du phosphate de chaux , par la méthode de M« Darcet.
Alors die se di)»out tr^-hien dans Teau bonillapte pour
être employée aux différens usaces auxquels on la^destine. ,
La gélatine, sous un potit volume, contient une grande
somme d'éléniens réparateurs. Mais seule et rapprochée
en gelée, elle n'est pas d'une digestion facile. Pour la di-
gérer Càcîlejnej^ , if faut la dissoudre dans une certaine
quantité d'eau ^t et U mêler avec quelque substance tonique
ou aromatique. I^es tablettes au^on prépare avec la géla-
tine , connues $ous le nom ce tablettes de bouillon.,
sont aromatisées avec des épipes. Les soupes qu'on en
fait dans les hàpitaux et dans quelques établissemens pu-
blics , se font au moyen de légumes^ conune le céleri , les
capotles , les parais , etc. -, de plus , on emploie dans leur
confection la quatrième partie de la quantité de bœuf dont
on avait coutume de se servir.
Le bouillon de veau , de poulet , de grenouilles^ etc. ,
n'est qu'une eau dç gélatine .sans principe extractif acre ou
aromatique. Ces bouillons Ant émoUiens^ leur action est
surtout marquéç ^ dans les affections inflammatoires , par
une 4étenie favorable 9 une diminution de lardeur géné-
rale , le cours des urines et la mollesse de li^ peau.
On a employé la gélatine dans la curation des fièvres in-
termitlente? , et M. Segyip , inventeur de ççtte méthode
de traitepi^ent , assure en avoir obtenu de grands résuluts.
Il la doi^p^ à haute dose , mêlée avec du sucre y quelques
heures avant 1^ retour de l'accès. Selon l'auteur de cet arti-
cle^ cç u'est point par uue vertu particulière qu'elle pro-
duit; ces avantages -, maî^ en portant dans tput le système
animal une surabondance d'élémens nourriciers dont l'assi-
milation à tous 1^3 tissus vivans produit d'une manière sou-
daine ufi surcroît d'énergie qui se manifeste au moment
même où l'accès doit avoir Heu. C'est en rapprochant la
gélatine des agens fortifians qu'il explique son action.
F. E. 042 ATT , doctatr-médecin.
96
JOURNAL DE PHARBiAGIE.
NOTICE NÉCROLOGIQUE
5ur MÀRTinHEHaïKLAPROTH, Chimiste de Prusse.
M. KViproth , célèbre professeur de chimie et miûéraIo«
giste allemand, membre de racadëmie des sciences de Prusse ,
et associé étranger de l'Institut de France , est mort à Berlin
le I*^ janvier i8i^. Il était né le I•^ décembre de l'an
1743. Il fut doué aune rare sagacité pour les recherches
d analyse chimi({ue , et il surpassa peut-être tous ses con-
temporains dans ce genre de travaux, sur le règne minéral
principalement. Outre ses nombreuses analyses de substances
fossiles , qui, sous le Utre de Mémoires de Chimie^ ont été
traduites en français en a vol. in-8^. ; nous connaissons de
lui un Système mbiéralogique , principalement basé sur l'a-
nalyse ou les principes constitutifs des (i) minéraux.G'est par
ses travaux ou'on est parvenu à distinguer un grand nombre
d'espèces minérales , autrefois mal connues ou confondues.
On doit à ce célèbre savant la découverte ou la parfaite sé«
paration de trois métaux , le tellure , Vurane , le titane , et
du zirconùan ou de la zircon^ On sait combien de fois le
savant Vauquelin, son plusdi^e émule, a rendu justice aux
recherches profondes de Klaproth ; si celui-ci n'a point établi
de théorie nouvelle , ni posé quelque grand fondement dans
la science , il y a semé du moins une multitude considérable
de faits toujours importans qui illustreront sa mémoire. De-
puis Bergmaws^ personne mém^n'a fait faire des pas plus
nombreux à la minéralogie chimique , et les sectateurs de
Wemer en ont beaucoup profité pour étendre la connaissance
du règne minéral. M. KJaproth laisse un fils , Henri' Kla-
proth , extrêmement versé dans la connaissance de la lan-
gue chinoise et des antres idiomes de l'Asie , carrière ou. il
se distingue y mais qui n'est point , ce nous semble , d une
utilité aussi grande que celle des sciences de faits.
J. J. V.
(1) Et son Dictionnaire de Cfiimie^eiï commun aTCc Wolf ; il a été tra-
duit en français pi^r nos confrères fioailbn la Grange et Yogel. ^.-J. V*
JOURNAL ^^
DE PHARMACll '
ET
DES SaENCES ACCESSOIRES;
s^ ■ t ■' rw ' I 'i,i uni .^1 .'II,', ..r^ssaaax»
N" m. —3'. j^nnée,—MkHB i8Î 7.
Quelques Expériences sê^r fe Syccur^ . '
par M. 6otaixb5-LÀ-GKANGfi.
L y ji x{iieV}iies amiées que M. Gehlen a tmioiicé avoir
reconnu la pré^aice de Tacide soçcltiiqtte dans une décoc-
tion de saçcin.
On trouva , dam un autre aiticle , que le même chi*
misc^ ëtait parrena à séparer Taçide. siiccmiijtfe cristallisé
d^nne liqueur qui .tenait du sucdn en solution.
Les procédés de Tauteur ne nous étant point connus , j'^
pensé qu'il pourrait être intéressant de yérifier cette as*
sertion } j'ai donc soumis le si^cçin à quelques essais , afin
de m'assurer si Tacide succinique exfttait tout formé dat^s
le succin«
On a .fidt bouillir une livre de succin transparent et ré-
duit en poudre fine avec six livres d'eau , jusqu^'à réductiw
de quatre livres*
lll«»«. .é^mée. — Mars 1817^ .7
9^ JOURNAL
La Kquenr filtre avait une oâ€ur suave ^ une couletilr
}«nne , une saveur amère , et ne rougissait pas sensiblement
la teinture de toumescJ. •
Distillée dans une cornue y on obtînt un liquide blan*
cbàtre sans acidité. La distillation ayant été arrêtée aux
deux tiers environ , on trouva dans la cornue une liqueur
d^uu jaune-brunÂtre , très-acide. On jpoursuvît la distilla-
tion jusqu^à siçcité; il resta une niasse brunâtre^ d'une sa-
Teur amère , et dont on ne parvmt pas k extraire d'acide ^ ni
par cristallisation , ni par std>limatiQn.
L'alcohol a une action bien plus marquée sur le succin.
On peut, k l'aide de l'ébullition, obtenir une teinture qui
blanchit avec l'eàu , d'une saveur amère; donnant, avec
l'eau de chaux , des «flocons légers : ceux que l'on obtient
avec l'eau de baryte sont plus colorés , plus lourds et plos
abondans. La teinture du succm rougit le tournesol.
Si on évapore cette teinture jusqu'à siccité, if reste une
matière jaune , transparente , d'une odeur cireuse ', assez
suave ; mise sur des charbons ardens , elle répand une fumée
analogue à celle du succin.
J'ai répété cette expérience de la manièret suivante :
J'ai fait bouillir une once d'alcohol à 4o degrés , avec
4o grains de succin porphyrisé; après avoir filtré , on ajouta
sur le résidu une même quantité d'alcohol 5 06: flï bouillir
de nouveau, ou filtra ; on répéta une troisièihe fois y^ et l'on
fit dessécher le résidu resté sur le filtre : son poids était de
ao grains.
On soumit k la distillation )e produit aleoholique dés
trois opérations : i^passa une liqueur d'une odeur suave,
mais point acide. ' '
La portion dû liquide resté dans la cornue avait une cou-
leur jaune , se troublait par le rèrr6i(fissetn€lnt,^et rougissait
fortement le papier teint par le tournesol. ' "'
J'ai remarqué que , lorsque le succin a été* long-temps
traité par l'alcohol , il arrive une époqu* éù cdui-ci n'a
DE P&AE1IAGIE. 99
fins d^aclkm sensible : il reste toujours plus de moitié du
succin inscJuble. .- : .
Désirant connaître si , en élevant la température , on pour*
mit favoriser 1 action de T^au , je fis évaporer jusqu^à siccité
une solution alcohoKquè de sucoin ; et tandis que fai matière
était encore chaude , je versai dessus de Teau botiillante , et
j'entretins Fébullition quelque temps. Le liquide , après
avoir été filtré /aVàit une couleur jaune, une saveur
amère non acide , mais dpnnant un précipité par Tacétate *
de plomb.
Xa masàe restante n*av^it point perdu de ses propriétés ;
elle était solmble dans Talcobol , et avait conservé son aci-
dité. Ces expériences paraissent donc. prouver que Teau, à
ce degré de température , n'a aucune action sur le succin.
Si rpn verso de Feau dans la solution alooboliqu^ de suc-
citt', la Jiqu^ur filtrée est toujours trouble , et il est impos-
sible de lui donner de la transparence.. On évapora cettQ
liqueur jusqu'à siccité ^ on fit dissoudre le résidu dans Tefiu
bouillante., mais celle-ci , quoique évaporée à plus des deux
tiers, ne donna aucune tracç d'acidité.
, Eofid , j'ai saturé par k potasse U. teinture aloobolique
de ^ujD^n.f ai obtenu un sel déliquescent, qui , mêlé à de
Pacide ]^bt>flipborique , e^ chauffé dans une cornue,. n'a point
doimé d'acide liquide \ mais il s'est sublimé de ^l'acide suc-
cbiqne , sous forme d'aiguilles blanches.
( Malgré qoeces expériences soient lois d'être concluantes,
on peut , je crois, admettre que le snccin contient v^ acide
libre qui.se dissout avec lui dans l'alcohol , et que , lorsque
l'on vent y k l'aide de Toau , enlever l'acide, à l'alcohol sU9-
dné , Tacide reste combiné avec le succin.
Quelques es^is me portent à croire qae l'on pourrait par-
venir à etdever cet acide au succin par l'eau , si l'on trouvait
la fadltté de tenir le succin en fiïsion à une température
qui ne eersùt pas susceptible de le déeomposer^ ou bien M
lOO JdlTRNAt
faisant passer de la vapeur d^eaa hi travers du c^cciu fondu /
et ramolli par une huile grasse bouillante.
Tai remarqué que le succin devenait flexibîe à Taidé de
Thuile de lin, sans changer de nature; mais il faut quek
température de Thuile soit amenée très4entement au degré
de Tébullition.
%vmàk(iiwi¥¥^w^ti^/tM9^tm^9My»/ttMnMytt¥ytMm
ESSAI
Sur les F'égétaux astringens ^ et principalement sur ceux
qui sont propres au tannage des cuirs ;
Par M. Cadet.
Si Ton pouvait classer régulièrement les végétaux par
kvrs propriétés chimiques , on dirait que les i5o familles
naturelles de Jussieu offrent au moins âig plantes ou àil>res
astringens , savoir , i5 parmi les acotylédones , 9 parmi les
monocotjlédones , et igS dans les dicotylédones. Les fa-
milles les plus abondantes sous ce rapport , sont les hf
biées , les oinarocéphaleS , les corymhifères ^ les* ruhiacées ,
les érables , les géraniums, les joùbaries^ les myrtes, lès
rosacées , les iégumùieoses , les thérébeniacées ^ les amen^
tacécs et les conifères ; mais les plus liombreui»es en espèces
ne sont pas plus astringentes. Dans cette grande qtiantité de
végétaux , la propriété astringente réside tantôt dans la
racine , tantôt dans Técorce des branches ^ tantôt dans les
ÊBuilles , quelquefois dans les fleurs et dans le fruit. Elle se
manifeste , on par un acide , ou 4>ar une résine v oiei par
une matière extractive stjptique. Les uns précijMtent en
noir les dissohitions ferrugineuses , d*a[Utrefr coagulent la
solution de gélatine. Ces difierences pro^jiveut qœ Ffistrinr
f ençe ne tient pas à un principe ide<it^«Q dans^l^ v^é-
taux. Au«si les physiologistes ne sont-ils pas ^Vceord siu:
Dlf PHARMACIE. lOt
ce qu'on doit entendre par astringent. Les uns donnaoït ce
nom aux substances qui augmentent la contraction fibril-
laire des tissas vivans par ^in resserrement , une astriction
particulière : telles sont les racines de bistorte , de toimen-
tille, le quinquina, la noix de gale, le cachou, la ratan-
Lia, etc. Les autres étendent cette dénomination à des
végétaux y qui diminuent ou arrêtent les évacuations san*
gnines ou humorales par une action secondaire et plutôt
émoUiente que tonique : tels sont le riz , la graine de lin , la
grande consoude , etc. U y a dcmc un travail médical très-
intéressant à fiûre sur la nature des astringens , et sur leur
mode spécial d'action sur les tissus vivans et morts.
Dans cet Essai , je ne considère les végétaux que rela-
tivement à la propriété astringente que leur donne le
tannin.
M. Bertbollet, dans ses Élémens de teinture, observe
que le tannin n'est pas c<mstamment le même dans les végé-
taux dont on l'extrait, et qu'<m doit en distinguer plusieurs
espèces^ que celui ducacbou difl%re du tannin du sang-de-dra-
gon, et que ni l'un ni l'autre n'est identique avec celi^i du
sumac , etc. ; mais comme toutes ces espèces ont. une
' propriété commune , celle de tanner les cuirs , je n'ai di-
rigé mes recherches que sur la manière d'apprécier les dif-
férentes proportions de tannin que peuvent fournir Içs
v^étanx astringens les plus communs en France , soit in-
. dîgèoes , soit nouvellement acclimatés.
JTai été conduit à ce travail par le désir d'indiquer à un
de mes amis qui allait parcourir FAmérique méridionale ,
un moyen facile de reconnaître les écorces les plus propres
au tannage des cuirs.
Pour aToir des résultats comparatifs , fai précisé les ex-
. périences de la manière suivante :
J'ai pris 5o grammes de noix de gale du Levant, biem
, pleine et bien cbobie ; ye l'ai fait sécher et concasser : dans
sa décoction prolongée , et après m'ètre assuré qu'elle cpn-
'lOa JOURTfAL
tenait tous ks principes* solubles du végétal , j'ai versé pieti
à peu une solution de gélatine (colle forte de première
qliaïîté), dont je connaissais le poids \ il s*est formé uù pré»
'cipité qui ^ réuni et séché ^ pèse 4^ grammes : j'avais em-
ployé pour cela 25 grammes de gélatine. La noix de gale
d'Alep contient donc environ 36 pour c/o de tannin i^^esi le
végétal le plus riche en cette substance; c^est aussi celui qui
m'a servi de sujet de comparaison.
Le précipité que Ton obtient de la noix de gale , par le
procédé précédent, est très-Facile à réunir, parce qu'il est
abondant, et parce que la gélatine tannée , plongée dans tie
l'eau à 70 degrés , s'agglutine et forme une masse brune-,
tenace, m^e et élastique ' comme le gluten du froment.
Mais en opérant' sur des végétaux qui contiennent moins de
tknnin , on éprouve de grandes difficultés pour réunir le
précipité; sauvent même, on ne peut y parvenir , parce
que la gélatine, augmentant la densité de la liqueur, elle
reste trouble; il ne se forme pas de dépôt, et Ton ne peut
ni la décanter , ni la filtrer.
Je me suis vu au moment de renoncer forcément au
travail que j'avais entrepris, lorsque, après avoir essayé
' sans succès plqsieui^s réactifs , plusieurs procédés , je suis
parvenu à obtenir une séparation com|>lète de la gélatine
tannée , par le mo^eû suivant :
Quand la décoction du végétal astringent est fortement
troublée par la solution de colle, et que la liqueur ne
s'éctaircit point par le repo^, on y ajoute im excès de géla-
tine ; on agite, et l'on y mêle peu à peu une dissolution de
soude caustique Concentrée. Cet alcali dissout le précipîlé
occasioné par la gélatine , et la liqueur devient trauspa*-
parente ;.ak)^s on sature la soude par de l'acide sulfurique
faible. Cette nouvelle combinaison fait reparaître le préci-
' pité insoluble , qui se coagule et se précipite. On filtre , on
' lave'le précipité , et on le recueîlte. Ce précipité a toutes les
propriétés de la gélatine tannée ; il s'agglutine par Feau
» Dl FHARB(A>GIE. io3
bouillante ^ on le sèche , et on en détermine le poids y que
Ton compare à celui que Von a obtenu de la même quantité
des autres végétaux astringens.
Dans les expériences comparatives que f ai faites , f ai
toujours opéré sur 5o grammes de matière végétale réduite
m même degré de dessiccation et de division.
Je partagerai les v^étanx que j'ai essayés en quatre
genres.
i"*. Végétatix très-légèrement astringens, ayant fort peu
â^acUon sur ]e3 dissolutions de fer ,-et troublant très-faibie*-
ment la solution de gélatine.
Orme ( ubnus campestris).
Jophora du Japon.
Caragan (robinia caragana).
Frêne commun. .
Filaria {phiUyrea JaUfoUa).
Micocoulier (cehis cordata).
Acacia blanc.
Micocoulier de Virginie (eefttr oeeide/itaUs).
Liciet (Ijrciuinjiuminotdes).
i^. Végétaux astringens qui noircissent les- dissolutions
^ fer , et qui troublent la solution de gélatine sans qu'on
poisse réunir le précipité.
Elrable négundo (acer aegundo).
sycomore,
rçuge de Virgyiie.
dps bois,
plane.^
\ de montagne.
Fustet (r^ coti/iu^-).
Févier d'Amérique (ghditsia triacanthos)*
Troëne (ligustrum yulgàre).
Tulipier de Virginie ( lùiodendrum tuUpiferay
I04 .JOURNAL
3^. Végétaux très-astrîngens précipitant considérable-
ment le fer ,• mais ne troublant que légèrement la solution
de gélatine sous forme de précipité.
Noyer commun (juglans).
Noyet noir d'Amérique Quglan$ nigrum).
4^. Végétaux très-astringens dont le précipité de gélatine
tannée a pu être recueilli.
grammes. d^cigr»
Tfoîx de gale ifi
Racine de tormentille •..;.... 25
G>rnouiller sanguin du Canada. . • • 22
Écorces d'aulne ig
^ d'abricotier • , .^. 16
de grenadier. .•...••.. 16
de chêne • • • • id 5
de cerisier 12
de cornouiller maie 9 5
d'érable de sir V^Tager . . * . 8
de saule pleureur. • .. . ^ • . 8
d'olivier de Bohême ..... 7
de. redpul ( coriaria tnyrûd»
foUa. 6 5
de sumac de Virginie 5
de chêne vert . • 5
de sorbier des oiseaux ... 1 4
de marronier 4' Amérique) . • 4
de marronier d'Inde 3 .
de Pavie rouge 3
de sumac de Canada. .... 3
Cet Essai n'a d'autre mérite et d'autre but que. de mettre
sur la voie ceux qui veulent examiner les végétaux. Sous le
rapport du tannage des cuirs , ils reconnaîtront :
1*. Que la saveur acerbç , stjptique et astringente , n'est
DE PHARMACIE. Io5
pas nn incfice suffisant , et souTent est un indice trompeur
^e k propriété Cannante ; .
* ^^. Que ^ tannin se trouve plus ou moins abondamment
dans les racines ou 1^ écorces de différentes familles de
Tégétaaz;
3^. Que le chêne , presque exdusiyement employé en
France pour le tannage , peut être fort avantageusement
remplacé par le cerisier, Tabricotier et Faulne, surtout par
le cornouiller sanguin et par la tormentille.
L'aulne (betula alnus) vient si facilement dans les lieux
bnmides., qu'on peut le multipUer près des tanneries; son
bois sert à beaucoup d'usages ; ses feuilles offrent un four-
rage aux animaux , et comme elles sont astringentes , elles
poiurraient servir comme Técorce. Il y aurait donc un
grand profit à l'employer , puisqu'il donne un tiers de tan-
.nin de plus que le ch&ie.
Le cornouiller sanguin ( cœiius sangumea) n'est qu'un
arbrisseau; mais il vient dans les t^rpains les plus ingrats ,
sans culture , .n'exige aucun travail , et ne nuit point aux
plantes de son voisimfge ; il ne redoute point les influences
des mauvaises saisons ; son fruit contient une huile excel--
• leate à brûler ; loo livres de ses baies donnent, par expres-
sion , 34 livres d'huile ; ses branches servent à la vannerie y
. et «on écorce fournit en tannin près de moitié plus que le
chêne.
Quant à la tormentille {iormeniSla erecta) ^ indépen-
. damment de ses propriétés médceamenteuses , elle mérite-
rait d'être cultivée , ne fût-ce que pour l'apprêt des cuirs.
. On la trouve dans les. bois et les marais humides : si ses
feuilles et ses tiges peuvent servir à quelques usages , on au-
rait dans le prix de ses racines un ample dédommagement
.. des frais de culture , puisque , à moitié poids , elles four-
nissent autant de tannin que le chêne.
Toutes les écorces qui condennenr d« taftntn colorent les
cuirs en fauve plus ou moins foncé ; mais comme il est pro-
106 JOURNAI.
bable que la madère extraclive ajoute k Ykiteaévi-âeht
couleur /on peut espérer que les végétaux qui coulienDenit
plus de tannin sons un petit volume ^ colorei:ont moins les
peaux. Les maroquiniers^ les peaussiers, et tous oeux qui
teignent les cuirs autrement qu'en noir , pi^éférerout saut
doute le cornouiller sanguin et la tormentille«.
HISTOIRE NATDRELIE ET MÉDia\LE DES CASSES^
Et particulièrement de la casse et des sénés employés en
médecine ; par L. Th. Fréd. Collaboxi, de Genève^ dbc^
teur en médecine (i).
( Extrait. )
Élève de deux naturalistes distingués , M. Colladon- a
puisé dans les travaux de M. son père et dans les savantes
leçons de M. de Gind^lle le goût le plus vif pour Vhistoire
OAturetle appliquée à la médecine , autrement dit pour la
matière médicale, si négligée par la plupart des ttiédecins et
si importante à Tart de guérit*.
La dissertation dont nous rendons compte se divise en
deux parties. Dans la première, M. Colladon fait Thistoire
générale des casses , et traite de l'emploi médical de plu-
sieurs d'entre elles ; dans la seconde, il présente la monogra-
phie du genre Cassia.
Après avoir traité de la structure et de la classification
botanique des casses , l'auteur exannne les modifications des
divers organes de ces plantes 5 il expose les diverses classi-
fications proposées par les auteurs, et compare te genre
cassia avec les genres voisins.
(i) Brochure îq-4* de i4o pages, avec ao planches gravées. Montpel-
lier , 181$, chc« Jean Martel atni^y imptrix^ur de la Faculté de Mar
decine.
DE PHARMACIE. I07
ftkssMit ensuite à f bisioire naturelle des castes , il fixe
Tépoque i laquelle elles ont été couaues , parle de leur jBh
position géographique , de leur oultnre et de leur Tëgeia-
tien ; il décrit leurs prq[iriélés et leurs usages. Les sénés
iqipellent ensuite son attention ; il en donne Thistoire y dis-
tingue leurs différâtes espèces, indique leur patrie, donne
kir nomenclature et leur synonymie , et &it connaître le
mélange frauduleux de Y arguai ayec le séné. Après quel-
ques cODfidérations sur le commerce et la culture du séné ,
sur son mélange avec le baguenaudier, sur rinutîlité de sé-
parer les bûchettes des f<dioles dans Tusage médical ; il
compare raotion du séné avec celle des autres purgarifs , et
passe en revue les différentes préparations officinales dans
lesq^Ues on emploie les feuilles de cette plante et les foK
licdes. Il présente avec les mêmes deuils et la même mé-
thode lliistoire du canéficier et de la casse des boutiques,
note les autres espèces de casses à pulpe purgativp, et ter-
mine par quelques observations sur Tusage des graines prises
dans les C.Jistula, C. Tagera, C. ocddentaUs et C. absus*
Dans. la monographie qui suit cette intéressante disserta-
tion , M. CoUadon donne la description botanique de cent
vingt-cinq espèces de casses; ce qui complète un des plus
beaox mémoires qui aient été faits sur une substance nalUr
relle considérée sous le peint de vue médical.
En parlant des propriétés et usages des casses , Fauteur
remarque « que les chamœcrista et les fistula ont les feuilles
» et les tiges inodores ,. et que la plupart des autres casses
» ont les parties herbacées plus ou moins fétides; telles
» tout C sophera , C obtusifolia , C. hùfuta ocoidenta*
» &, etc. Cette odeur a été souvent comparée à celle de
)» Fopium ; aussi , toutes celles qui présentent cette odeur^
» sont employées è rextérieur comme sédatives. »
n ne croit pas à l'assertion de Schoepff, qui dit « que la
3» racine de la C. bj/Iova est antisyphilitique ] il ne pense par
» avec Rheede que Técorce de la racine de la C glaucà ,
-108' JOURTfA.L
» mêlée arec tîu lait et du safran vert ( croco yirenie)^ soit
M|ffi€acem^it employée contre Fespèce de goutte qt^'i»
v^omme au M^lab^r sorùda badda ; avec Margrave , que la
j» raciae du C occitientalis «oit un contre-poison et un re-
.» mède contre la strangurie ^ quoiqu'on l'emploie au Brë^
» âil ; avec Rheedeencore , que la racine de la C, sophera
3 ait la propriété qu on lui attribue au Malabar de détruire
Ji les enchantemens magiques. ^
Le bois des casses. qui atteignent la grandeur d^ arbres,
•ert à la construction des maisons dans Flnde et en Âiné^
lique. L'emploi des feuilles mérite plus d'attentîcm. C^es
de la C alata sont employées en application à l'extérieur
(pour guérir les dartres : dt^os les Antilles françaises , elle
porte, par ce motif ^ le nom de dartrier; et^ dans l^de
Java, elle reçoit celui de daun curap^ que Rumph traduit
,par celui Hherpetica.»..*
Rheede rapporte que les feuiUes de la C. tagera^ broyées
et appliquées sur des piqûres d'abeilles , les guérissent.
Pison dit que le suc des feuilles des C ocddeniaMs et C.
serioea^ est donné en lavemens pour apaiser Tinâammatioa
.de l'anus , et qu'on en forme des cataplasmes pour guérir
^'inflammation des jambes.
Rheede observe encore que l'herbe de la C. glàuca^ mi-
lée avec 3u sucre et du lait , finit la gonorrhée virulente , et
que l'écorce , infusée avec du sucre dans l'eau , est bonne
.pour le diabètes.
La décoction de la C sophera est utile, selon le mène
«médecin^ contre la fièvre symptomatique produite parla
' goutte , et contre l'ictère.
La plupart des feuilles de casse ont pour emploi , dans
divers pays, de purger comme les feuilles de séné : ainsi,
Sloane nous apprend qu'à la Jamaïque celles des C* obtU'
1 sifoUa et emarginata sont emplo^^s à la place du séné , et
' pnrgent de la même manière , quoique avec un peu moios
d'activité. Gayton en dit autant des feuilles de la C. Ugus-
DB PHARMACIE. lOg
irina i et Schœpff asture qu'il ea est de même des C. mary'*
hmdkaex chameecrista.
On saTak qu'il emtak deux espèces àt éêaê^ savoir, la
C senna chivala et la C. senna bmceolàta y que FÉgypté
en exportffir euviroii quinze à seize mille quintaux par au f
nais ou ignorait qu^i Boulacf , grand en trepèt de séné, oti
mélangeait non-seulement les di^z espèces entre elles , maia
encore avec l-argel ou argud , dans les proportions sui^
▼autel : séné lancéolé^ 5oo^ parties ; séné -oboré , ioo ;
«13^1 , aoo (i).
L'âi^el on Targuel est rm cynanehmm deœJbUum, dont
les feuilles ressemblent assez k celles du séné ; cependant ott
peut les distinguer aux caractères suivans : - '
1^. La feuille dé Fârgel atteint jusqu^â un pouce et qua-
torze lignes de longueur, tandis qu'il est rahs queles folî<dai
du séné passent neuf lignes.
:k^. La feuille de l'argel a une c&te longitudinale , sail-*
hnte en dessous^ et tes nervures latérales ^e sont pas sen*
sibles ; la foliole du sén^ jsl les nervures latérales saillantes
en dessous d'une manière évidente.
3^. La feuille de l'^irgel est régulière » sa base ; c'est4<*
dire que les deux côtés du parenchyme -se 'ternûneut à la
même hauteur sur le pétiole ^ la foliole du séné est toujours
oUique, c'est-à-dire que l'un des côtés du parenchyme est
un peu plus large, et^,s^ prolonge un peu plus bas que
l'autre. Il parait probable que la variété de s^é désignée ,
dans le commerce de Marseille , sous le nom de séné de la-
pique y est celui qui est. en grande partie composé d'arguel.
Les drcmiistes d'Europe^ en grabelant le séné qu'ils re^-
tcivent d'Egypte , le mé)ai^ent quelquefois avec les feuilles
de notre baguenaudier ( i^oî^Ooa arborescens } \ mais cett^
.. ; rA .--r^ T^
(1) MBi. Siectonz , DelîlU » fi «OMiita M. iUajr«r » ont depuis loof-
ttmpftiaitiBeptiandec^yv^élaoffs. J.-J. V.
IIO 70UEHAL
altération a peu d'ioconvémens , soit parce que Id ^iné 4
feuilles obtuses est le moins employé, soit parce ^e' le ^b»*
g^enaudier ne hii est pas fort inférieur en action , soit sur-
tout parce qu'il est aisé de reeoanaltre cette falsification. Ea
effet , les fpUoles du baguenaudier sont exactement ovales ,
nullement ^étrécie^ k leur ba^e , qui est égale et régulÂàre ^
obtuses, même un peu éch^crées au sommet , et dépomw
vues de pointe terminale. Les folioles du séné sont rédle»
ment obovées , c'est-à-diiè ovales , rétrécies au coin et & la
base, inégales à leur base , larges et obtuses au«0(mittet>
l'arement écbancrées, presque. jtpujours terminées parioie
petite pointe. ,
M. G>llàdon , xUus Tbistoire .et.les usages du canéfici^^
observe « que les noms de eo^ûz.ou de casia appartenaient
» primitivement , dahs lès écrits d'Hippocrate , de I^héo-
» phraste et de Dioscoride , à une espèce de cannelW, ap
», portée de rindcy que les pharmaciens appellent encore
» cassia ligi^ea, et qui est produite par le laurus càssia.
M Ils dérivent, selon les orientalistes '.'du i^om .bi^reu
» &ETSIÂ ou KETsiOTH, lequel vîèiil du verW KA&Ai,*'écorcêr,
» parce qu'en effet Técorce dé la cassia Ugned s^énlève de
D dessus l'arbre. IT est probable que,lorsqu'au r t*l^ si4cle lés
» Arabes introduisirent l'usage de leur eiarxambet (Sèrap. )
1» ou cKaiarlànder (Avic. ), on trouva quelque ressemblance
^ ^[rossière de fortùe entre cette 'gousse cylindi^i(j[ué et les
» cylindres d'écot*ce de la cdssm "/^>ieti>X)n ' dôtidà aWtH
» (et Actuarius parait être le pienrier) à^e méâièàmëtit' ie
» nom de Kwata ; on lé di^tin^ j^ar les épithétes ' de
v afi^tva en grec , purgatrix , sotutii^a nîgra ouJisUild^etk
)» latin. A cette époque , pn disiiiiguait la eassin U^kea^ùjfOB
V le nom de syrinx ou sjrîngodes \, qui fiiit sUusidn à sa
n^ forme creuse. Il parait que le nom de C. fiiudaytfBi'tie
» convient guère à notre casse , laquelle n^est pas réellement
a fistuleuse, est une traduction et une fausse apjfliéâHon de
» ce nom de C. syrinx, cité par Dodociis pour h Cà^sia %-
* DE l^HAHMACIE. III
"B nea^ et par Dorstenius et Cuitins , pour la cassia ingra
» ottcathartica
n Le canéficîer a été trouvé dans presque tous les pays
» chauds du globe, de sorte quil est difficile d'affirmer
h qu'elle est sa yéri table patrie, M. CoUadon penche à croire
1» ayec Rumphius que cet aii>re est indigène d'Ethiopie.
1» II ne parait pas propre à TÉgypte , puisque les anciens ne
» Tont'pas connu , et qu'on ne Ty trouve encore que dans
> les jardins ; cependatit , c'est d'Egypte que iNisage du
» irnit et la connaissance dé l'arbre nous sont parvenus.
» H s'est répandu dans l'Arabie , la Perse , l'Inde , etc. ; il a
» été transporté aux Antilles et en Amérique par les Espar
» gnols ; mais le canéficier est tellement abondant en Amé-
» rique , et offire quelques particularités telles ^ que l'on se-
» rait tenté de soupçonner que l'on confond ici deux arbres
T» difiërens ^ l'un originaire de l'Ancien Monde, et l'autre ori-
» ginaire du Nouveau. Le premier a des fruits plué minces ,
» plus grêles , et une pulpe plus douce , dit-on , que le se-
'B coud ; e'est un doute que les voyageurs pourront éclair-
s^cir..... t
Vesling dit ce que les fleurs de casse confites au sucre
» purgent bien, à la dose de deux ou trois onces. Les jeunes
» fruits de casse sont verts , et assez semblables à des hari*
» cols. Oh les recueille , soit en Egypte , soit dans llnde j
» et, après les avoir fait bouillir dans l'eau , on les confit a^
» sucra :. cette confiture est employée , dans quelques pays ,
» comme laxatif très-dotix pour les çnfans et les perspâne^
» délicates y>
En l'an i3 , il €st entré en France ^,ooo kilogrammes
de casse, et 17,000 en 1806; ce qui^ au prix. moyen de
^So francs le quintal métrique, et déductip^ fiiite de g-frsoics
.de droits d'entrée , fait jone somme de 179,000 francs qtie
la France a payés pour ce médicament pendant chacuncf dt
,ees deux années*.
lia lôuRNAiir T »
Ootre la C.JisUda y il e$t d!«utrci9 ^«jpède» de .caide k
pojpe purgative.
d Le canéficier du Mexique est encore un objet de; doute
» et de discussion ; sous le nom àç quanbaiohuatU,^ Her-
» nandez donne la figure d^ùn arbre qui parait è tre la C^f
» tida. M. Mocitto a communiqué à M. de Gandolle le des-
» sin d'une espèce qui garait très-di^érénte de la C^fistula ,
)) et que nous ayons fiojpmiejisudoïdes* La cassia brasUia^
H ruk , qui se trouve 'noii-^eulet];Lent au Brés^ , mais dans la
)> Guiane , ^t qui parait naturalisée dans les Antilles , ren-
» ferme une pulpe abondante , qui , selon Breguins, est as-
)t tiiiq;eDte avant sa maturité , purgative lorsqu'elle est
» mûre , mais d'une; saveur toujours glùtineuse ^ amère et
» désagréable.
» Enfin , Fesp^ce de Java et des Mbluques , C javanica^
» pprte m^ gouss^e cylindrique , qui, renferme une pulpe
)) blanchâtre et :£(>ngueu^e : celte pulpe est peu ou point^m*
» ployée.
» Rumphius raconte très-sédeusement qu'on pourrait
y> nommer cet arbre sôhuium senum^ parce que let vieilla^s
» d'Amboine vont s'asseoir à sop on^bre, et trouvent, agréa-
» ble de se sentir lé d6s heurté légèrement par ses gousses
)). longues, pepd^teS) et agitées par lê vent.....
' )) l^es graines des basses sont très-rarement employées :
% celles dé la C.fisiula sojii purgatives \ celles de la' C. ta"
i> gerd servent , sélpn Rîieède , eh cataplasmes : celles de fa
A C. occidentalis ^ îiifusées dans le vinaigre, sont* bonnes,
» suivant Mdrelot, pour guérir la gratellÈf \ mais la plus in-
Ti téressante est la graine de la C absus ou dé chichm , ëm«
m ^oyéé avec su^Gës éU ^ypte cbtitre ro{>htha]ikiie propre i
W'ce pays. î ' .<• = »'•• ' t r • •. • '^
" ' ¥ 'Pour en feflre tisage, dît M. Frtnk, on doît-nettoy^
^ ^fti^temèpt'Ik'^àînè dé chichfn *, la «laver plusieurs (oh
iKdiffi^ 4'eau froide , -puM la dessécher au isoleil ; lorsqu*«lfe
» est bien sèche, on la broyé dans un mortier de marbre ',
BB FfrÀRMACt£« Il3
> puis on passe la poudre par un tamis bien fin ^ on y unit
» une portion de sucre en poudre fine , et on consenre le
» mélange dans une fiole bien bouchée.
» La pondre de chichm n est employée »Tec succisjme
«pendant la premiire invasion de Tophibalmie ^ÇlM^^ ^
» rœil est déji considérablement enflammé, alors le remidé,^^-^
» l<aa d'être utile , ne £dt qa empirer le mal. <^uand la viOç^r j
ulence de Tophtbaimie est passée (yers le Imiiitimè «j^^"- >}
» dixième jour), le remède produit de recbef des effets saUi-^'^y I
> uires ; on lappUque une fois par jour, le soir. SI 1 œil est j ''^
^ très*sensible, on ne le dpnne que tous les deux ^eurs.
)( Cette poudre produit une cuisson modérée etmomentanéei
» ainsi que quelque larmoiement.
» Pour rappliquer, on couche le malade horizontalement ,
» on écarte les paupières avec deux doigts de la main gauche; .
» on prend de la droite, au moyen d'une petite pièce de
» monnaie , gros comme uu grain d'orge de poudre, et on
» la verse de près sur la cornée transparente. Le docteur
» Frank regarde ce remède comme supérieur i tous les coU
» lyres connus»
» On emploie encore la (>oudre de chichm dans les oph thaï-
» nues chroniques ; mais alors on augmente son activité en
» umssant un quart ou un tiers de poudre de Curcuma , ou
» quelquefois du suc de citron , de Talun ou de la noix de
> gale. Leê Égyptiens se servent du chichm pour guérir
» les taies de la cornée transparente.
» Il est singulier qu'à la suite des rapports «multipliés que
> l^rope a eus dans ces derniers temps avec l'Egypte ,
> l'usage de ce collyre ne se soit pas introduit dans la méde-
> cioe européenne. La plante pourrait ^tre cultivée dans le
» midi de l'Europe. M. Frank a déjà réus^ à la faire végéter
V à Corfou et en Épire. »
Nous ne multiplierons pas davantage les citations. Celles-
ci stiffisent pour prouver avec quel soin. M. G>lladon a re^
cueilli tous les faits qui se raiuchaienti l'histoire botanique
m*-, jinnée. — Mars lÔiy, ^
I.î4 JQURNAJP
el médicale de la casse et da séné. Son ouvrage ( car il
rait injurieux d^appcler thèse une au3$i longue et aussi belle
dissertation ) , réclame une place distinguée dans la biblio-
thèque des naturalistes, des médedns et des pharmaciens ;
il est un modèle d'ordre et de classification pour- tous les
jeunes praticiens qui voudront s^occuper de monographie.
* * ^.» *^» ^»
Suf Vusage de la Doradillr d^ Espagne.
La doradîUe (a5/?/e7i«um cétérach)^ ou scolopendre vraie
des montagnes d'Andalousie , de Castille , d'Aragon , de
Catalogne et de Valence , est employée , depuis long-temps ,
en médecine , comme pectorale , incisive et diurétique. Ce
sont les Arabes qui ont fait cotiHîtltre ses propriétés , et qui
lui ont donné le nom de cétérach. M. Morand, chirurgien-
major des invalides , publia plusieurs observations sur les
vertus de ]a doradille dans \eé maladies des voies urinaires et
dans les coliques néphrétiques. La confiance qu'inspirait
cet habile pi^ticien engagea les médecins à prescrire cette
plante dans les mêmes afiections , et bientôt les journaux
furent remplis de cures faites par la doradille à Paris , à
Verdun , à Grenoble , etc. On cita surtout la guérison com-
plète de M. Je comte d*Auteuil^ chef d*escadre des années
navales d'Espagne , qui , depuis plusieurs années , avait la
gravelle, et étaft au moment de se faire opérer. * '
Malgré de^ succès multipliés et si bien constatés , la dora-
dille qui , sans doute , ne guérit pas toutes les maladies de
vessie et qui n^'^a pas la propriété de dissoudre les calculs ,
fut négligée par les médecins et presque abandonnée ^ ce-
pendant elle méritQ Tattention dos chimistes et dés prati-
ciens. Nous pouvons attester les faits suivans :
* Mji Bouill^ ,hi Gt-angé a obtenu un succès certain sur
DE PHARMACIE* Îl5
trois malades attaqués de* rétention d^urine, de catarrhe de
▼essîe et de gravelle.
Il existe en ce moment , à Vhospîce des vieillards de Pa*
rîs,clan5 la salle Saint-Pierre , im nommé Monchablon,
âgé de 68 ans , qui souffrait depuis six ans d'un catarrhe
de vessie^. Les remèdes qu*on lai prescrivait à l'hospice
calmaient faiblement ses douleurs, et ses urines déposaient
uapea de sable (lirate de chaux) avec une assez grande
qnanûté de mucosités. Il maigrissait et dépérissait , lors-'
qu'un de ses amis Tengagca k boire une ini'usion de dora*
diile. Il en demanda à Thospice , mais on ne crut pas devoir
lui en donner. Il sortit et s'adressa à nous , en nous disant
que son ami avait été guéri de la gravelle par cette plante,
et que si nous lui en donnions , il était persuadé que nous
lui sauverions la vie. Nous en remîmes une certaine quan-^
tiléà ce vieillard, en le priant de nous faire. cobnaltre les
effets qu'il en éprouverait. Deux mois après , il est revenu
nous dire , avec les expressions de la plus vive reconnais*
sance , qu'il avait rendu considérablement de gîavier , que
ses urines ne déposaient plus , qu'il n'éprouvait aucune dou**
leur , et qu'iFse ctx>yait entièrement guéri. Il prenait matin
et soir deux verres d'uile infusion faite avec une once
de doradiUedans une pinte d'eau bouillante* C. L. C.
M^<*»%4»»%»*4t<»%%%%%»»<^i»»»M^%»%
Sirop dépuratif amer et Poudre tempérante laxativei -
' Par M: Bouillo» la Grawge.
•Noos avons aHendu- pour* publier les formules de ces
deux médicaraens que leur utilité f&t constatée par des
expéri^t^ces fiLSfiez nombreuses pour ne laisser aucune incerti
tttde sur leur emploi. Nous iavitons donc les praticiens à
en faire usage.
I
Il6 JOURNAL
Dans le sirop dëparatif, que Ton peut considërer comme
une modification du sirop antiscorbutic[ue , on a évité quel-
ques inconvéniens de ce dernier. Le sirop antiscorbutique
est, comme l'ont remarqué plusieurs praticiens, trop échauf-
fant, souvent même irritant.
Les enfans ne le prennent qu'avec un extrême degoût«
La nouvelle formule que nous proposons donne un sirop
qui , outre les propriétés qui lui sont communes avec le
sirop antiscorbutique , est tonique , moins irritant et moins
désagréable.
Ou peut Tadministrer dans le lait ou dans d'autres véhi-
cules, suivant Tiodication.
Le inélange que je nomme poudre tempérante laxative
s'emploieavec succès dans les maladies lymphatiques eu tanéof
et autres , où Ton a intention de diviser les humeurs sans
trop irriter le canal intestinaL II convient alors à certains
tempéramens , que les autres pui^ati& de ce genre incommo-
dent et irritent.
Un paquet de cette poudre dissous dans une pinte
d'eau et pris dans quatre verres , à une demi-heure de dis-
lance , purge conveuablement. A la dose d'un verre chaque
matin , on l'a employée avec succès dans quelques aficc-
tion catarrhales et dans certaines rétentions d'urine.
Sirop dépurât^ amer.
flacine' de raifort Ib ^î*
«^ sèche de gentiane Ib )•
Feuille de cochléaria. . ^ 1b ^j.
•— de ménianthe 1b i)-
Vioiblanc Ib xvj.
Faitqs macérer pendant quelques jours , alors prenez :
Sucre Ibi^f^i-
Vinci-dessus. . • • • Ib }•
Faites fondre à une douce chaleor*
DE PHARMACIE. II7
On ajoutera sar chaque livre de ce ce sirop | j d^un
sirop fait avec Fesprit de cochléaria.
Poudre tempérante laxath^e.
Nitre réduit en poudre fine. , Ib ")•
Acide boracique Ib b.
Tartrate de potasse ; • . • Ib iv s.
Mêlez exactement ces trois substances , et passez à travers
tSL tamis de soie très-fin.
Pour une pinte d*eau , on prend :
Sulfate de soude effleuri* • 8 ij s.
Pondre tempérante ci-dessus • • • • 3 s.
On Élit fondre, et Ton filtre.
Nota. Si les pharmaciens veulent préparer cette eau ;.
minérale, on peut se servir du sulfate de soude ordinaire;
Abrs, on prendra pour une pinte d'eau :
SnUate de soude 3 vj.
Poudre tempérante laxative 3 s.
\
* ■ ' ■ ■ • 1 1 1 1 ■ I 1. ■
CORRESPONDANCE.
LErniE à M. Firey sur trois medicamens végétaux des
des de France et de Bourbon, Tanibayfelle à fleurs
blanches , Je grand millepertuis de montagnes et técorce
iun faux benjoin ;
Par M. DbsvAux , professeur de botanique
MoiîsiEua ,
Je ne me dissimulerai pas que Tentreprise que j'ai faite ,
de donner un Dictionnaire des drogues simples, ou Nouveau
Il8 JOURNAL
Lémery, à la baiiteiir des connaissances en histoire riaiu-
relie, ne soit un travail d'une grande difficulté, par le nombre
et l'exactitude des choses qu'il doit renfermer ^ mais des
soins , du temps et de ncmibreuses recherches , peuvent
mettre dans le cas de poser les bases d'un bon ouvrage ,
qui manque depuis bien' des années ; car on ne doit pas
compter celui de Morelot,* qui h'â fait qu'une indigeste
compilation , fourmillant de fautes , et qui ne peut faire
bonneur ni à celui qui l'a entreprise , ni au temps où elle
a paru. ^ ,
En attendant que je puisse donner l'ensemble de mon
travail, permettez,. Monsieur,,. que de temps à autre j'en
détache quelques fragm^ns , afin de les placer dans Tinté-'
ressante collection , au succès de laquelle vous concourez
si éminemment par vos précieux travaux.
Je vais vous entretenir aujourd'hui de trois végétaux en
usage dans nos îles d'Afrique , et sur lesquels on n'a point
encore de données dans les ouvrages qui traitent des parties
végétales en usage daus la médecine,
Amba\feUe à fleurs blancJies.
Depuis long-temps, on fait usage , aux iles de France et
de Bourbon , d'une plante que l'on y nomme ambaveUe à
fleurs blanches, et qui a été décrite , par les botanistes , sous
les noms de senecio ambavUla et de hubertia amba^^illa :
mais c^est bien certainement un séneçon en arbrisseau , à
feuilles glabres , oblongues , lancéolées , dentées $ à dents
écartées , grandes et couchées ; à rameaux eflilés | droits ,
couverts d'une écorce brun rouge.
Si on en juge par sa saveur qui est légèrement acre , et
son odeur qui a peu dMntensité , elle ne doit pas jouir de
très<*gràndes propriétés ] cependant elle est habituellement
employée , par les nègres , contre la syphilis. Voici la ma*
Bière dont Us remploient ; ib font dea décoctions avec U
DE PHARMACIE. II9
sommité des jeunes rameaux, et en usent régulièrement
soir et matin. S'ils ont des ulcères qui tiennent à la même
cause , ils les détergent avec une forte infusion des feuilles
de ce même v^étal , qu'ils ont eu soin d'abord de pulvé-
riser dans une sorte de mortier , après les avoir desséchées
fortement à une chaleur aitificielle , avec le soin de ne pas
les torréfier.
Ce traitement, prolongé pendant un mois à six semaines ,
donne un résultat si C(»nplet et si constant , que , malgré
le peu d'énergie apparente des propriétés de Vamba%felle à
fleurs blanches y il serait peut-être Utile de l'essayer en
France , en tenant compte , dans son emploi , de la diffé-
rence que doivent apporter nécessairement les hommes et
le climat.
Grand miHepertais de montagnes.
Nous mettrons sur une ligne bien différente le grand
millepertuis de monÊagnes des mêmes iles : il n'y a aucun
doute i élever sur ses propriétés éminemment sudorifiqves,
puisque ses qualités sont bien prononcées. Cet arbuste, qui
s'élève quelquefois de douze à quinze pieds , et que M. de
Lamarck a fait connaître sous le nom à'hypeiicum lanceo-
latum , est employé avec succès dans le cas de maladies
syphilitiques. On se sert du liber levé en feuillets , qui^
étant desséchés , sont irrégulièrement enroulés en long ^
d'une couleur brun-rouge 5 on y remarque des parties qui
. ont laissé transsuder une substance composée , presque en
totalité , d'une résine aromatique jaune-rougeatre , et qui
donne son odeur â l'écorce lorsque celle-ci est échaniSée ou
mâchée ^ outre ce goÂt aromatique, on trouve à cette écorce
un goût astringent bien marqué , liiais qui n'est pas très-
éoergique ,/et qui est mêlé d'un peu d'amer tubie.
Dans l'état naturel , il découle du grand millepertuis de
montagnes une résine balsamique, qui reçoit aux lies dç
laO JOURNAL
France et de Bourbon le nom de baume de fleurs, qui
jouit de tous hs avantages attribués aux baumes les plii$
précieux, et qui est employée aux mêmes usages. La stature
de cet arbuste fait qu'il ne peut en donner qu'une très-petite
quantité, qui est très*recherchée«
C'est de la décoction de Técorce dont on se sert comme
sndori6que dans les maladies vénériennes ; on en met de
la largeur et longueur de quatre doigts dans une pinte
d'eau , et on en boit trois vierrées par jour.
Êcorce de benjoin*
Le dernier végétal dont je vais parler , n'oŒre pas moins
d'intérêt cpie le précédent : on le connaît à l'île de Franee
s6us le nom de benjoin, à raison de la résine qu'il fournit ,
et qui est connue sous le nom de gomme de benjoin'^ mais
cet arbre n'a aucun rapport avec celui qui fournit le benjoin ;
c'est un badamier , que l'on a désigné sous le nom àe ter-
mînàtia borbomca dan» les ouvrages de botanique.
Cet arbre, d'une assez grande stature, a une écorce épaisse,
dont les couches se détachent facilement les unes des autres ;
elles sont jaunes et comme parsemées d'une poudre jaune
dans les morceaux secs. Cette poudre provient d'un prin-
cipe résineux , et colore la salive en jaune-Tcrdatre lorsque
Ton mftche cette écorce , qui a un goût un peu astringent
amer , laissant soupçonner un peu de mucilage par une
mastication prolongée, sans donner d'aromatine. Sa décocr
tion précipite le fer en noir. On se sert de cette écorce k
l'Ile de Bourbon , dans la même intention et avec le même
avantage que de celle de l'arbuste dont il vient d'être parié)
en l'employant à la même quantité , avec l'attention de n'en
prendre qu'une verrée les premiers jours , deux ensuite , et
enfin trois chaque jour.
Je sais bien , Monsieur ^ que les médecins n'emploient
pas légèremtnt une ootiieUe substance dans le traitement
DE PHARMACIE. l!)!
des maladies ; aussi 5 c'est moins pour engager d*en faire
Fessai , que je vous communique ce que je sais à Tégard des
plantes dont je viens de vous entretenir , que pour mettre
sur la voie de reconnaître ces végétaux, si on les introduisait
dans le commerce sous une qualification qudconque , ou
sous le rapport de certaines propriétés ; ce qui ne serait
point étonnant , vu que , sous la forme dont j'en ai traité ici ,
on en fait un très-grand usage dans les lies de France et de
Bourbon.
raiHionneur, etc.
»»M»»»<W»10<a<»>iMMH**MI*««»«i>»»
A messieurs les Rédacteurs du JounuU de Pharmacie.^
Messieurs ,
Nous nous empressons de vous adresser des réflexions
dictées par Famour de notre art , et la nécessité d'apportâr
une réforme à des abus qui ont depuis peu d'années plongé
la pharmacie dans un état d'avilissement auquel nous dési«
rerions la soustraire sous le gouvernement d'un monarque
dont la justice est égale aux lumières.
En réclamant la suppression des jurys médicaux des dé-
partemens , nous avons signalé les vices de cette institutioia
sans prétendre attaquer les membres qui tiennent d'elle un
* pouvoir qui devient chaque jour plus fimeste.
G>nvaincus que la médecine et la pharmacie veulent at-
teindre le même but, et ne sont que deux parties d'un même
tout, nous avons cru que l'expérience a suJflBsamment dé-
montré que, pour remédier k des maux déjà si nombreux^ il
était nécessaire qu'il n'appartint qu'aux trois écoles spéciales
de recevoir des candidats , puisque ces mêmes écoles , en
conservant la dignité et la sévérité dans les examens et dans
les réceptions , donnent à la pharmacie des sujets capables
laa JOURNAL
d'agrandir son domaine , et d'exercer avec honneur une pro-
fession aussi illustre qu'ancienne.
Ce sont, Messieurs, ces réflexions que nous vous prions
d'insérer dans votre intéressant Journal.
Agréée , etc.
(Suîi^entks signatures. )
Bordeaux, le 24 février 18 17.
RÉFLEXIONS
Sur les Inconyéniens du Mode de Réception des Pharma-
ciens par les jurys de médecine.
Mémoire présenté, le 24 février 1817, àla Chambre des Députas,
par ksPbannaciens de Bordeaux.
»»%»^%<l>»%»»^WW»%%iW<>»MW^^
A Messieurs les Président et Membres de la Chambre
des Députés.
HoNsicûk lE Président et Messieurs ,
La joi da II aTii) i8o3 (ai gennîna) an ti ) , relatîte à la formation des'
Écoles de Pharmacie, aatorisa ceox qui aspiraient 2k Texercice de cette profes-
•ion à te faire rcMietoIr , on dans leaditea écoles, on par les jnrys établit <)ans
chaque département poor la réception des officien de sanlé, en vertn de IV-
ticle 16 de la loi dn 10 mars i8o3 ( 19 Tentose an 1 1 }.
En accordant cette facilite ank aspiràns, on Yonlot ménager \ des jennes
gens dont les parens n'étaient pbs riches , les dépenses qn'occasionareDt des
▼oyages coûteux , et des frais d'étodes dispendienses.
Il est impossible de ne pas reconnaître celle intention dans Texposé des mo-
tifs (|ui ïcicrminèreut la création des jurys médicaux.
Le biéb que lei hommes se proposent dans leurs institatiom dégénère qti"'
fuefoif en mal.
DE PHARMACIE. 1^3
Od en iff«toTe nne preuve afligoance dftM tViiiMîss€iii«nt de ces Jarys , et
dans losage qa'en ceruios dcparCemeoi ils ont fait da droit de crder des
pbèfMaciiai*.
lif ont y en effet , molljptic des pharmaciee , dirî^^ par des homnes
ctrao^s «as oooiwiasMioes phainaccfHiqacs , et qoi n offraient , ni par leur
àbcaijon , ai par lenrs étodes , Mieune garantie de lenr «ptitode ans fonc-
ÔODs ddicales 401 Jeur éu^nt confiées.
Les amis de lart^ péaibleBeat affectés de cet état de efabses, réunirent
pbsieors fois leors efibrtt ponr qn'ii fût mis nu terme à ces abos.
A des époques diferses, ib lee dénoncèrent à leurs excellences les MinSstrCs
de Iwiérienr , et les cartons ^ ce ministère dorrem renfermer une foule
de réclamations qu'on j a eoseTelies dans Toubli , non qn'dles ne fossent pas
fiMdées y mais parce qo'alors on «n était venn an point de dédaigner tdnt ce
qei était bon , lont ce qui était ntile, pour s'occuper czclosiTement de réqui-
»*Û0M dlmaEimes, de denrées et d^argent.
Les pharmaciens de Bordeani , sonssignés , pêrsoadés qnlls n'ont pas à
cniodre ce dédain sons le gonvernemem d'on Mooarqoe| aussi éelidré qoe
jaste, et sons la bienfaisante inftnence d'oiie Chambre des Bépotés çonsum-
mcm occupée de ce qui peut reubltr l'ordre dans tontes les branches de l'ad-
■HWMration publique, Ont pensé, Messieurs, que irons daignerez leur par-
dsaoer de toos sonmeicre aom quelques réflexions sur les inconténiens
qoi résultent de l'eiercice d« fonctions attribuées aux jurys médicaux , en ce
qat concerne la pharuiaeie ,' et «ot la nécessité pressante d'exiger , pour l'ave-
air, que ceux qui se destinent à cette profession fassent leurs études, et
suint reçus dans les écoles diablics par la loi et avec moins de facilité.
Hooa avons avancé , Messieurs , qiie les jurys de pNisienrs départeraens ont
associée la pratique de notre art des hommes que le de*fiint de conoaissancies
icadaic incapables de l'exercer.
Omme il serait aussi contraire k nos intentions ^n'à noire bot de jouer le
rôle de dénonciateurs, et comme le motif qoi nous dirige ne se rapporte qn'à
la gloire de la profession et au bien de l'humanité, nous n'appuierons pas
celle assertion par des exemples malheureusement trop nombreux : nous noui»
Wrverons à poîier nos «rgumens contre l'institotion dont nons avons à do-
plover les effets , dans les vices qui y sont inhérens , et qoi en seront iusépai a-
blés , tant qu'on la laissera subsister.
Nous remarquerons d'abord , Messieurs , qui] est impossible que , dans
ht jurys départementaux , les réceptions aient lien'avcc la rigueur des formes ,
la sévérité des examens, et la connaissance réfléchie des dbpositlons et de la
Boralhé du récipiendaire, qui tranquillisent la conscience des jurys e\ qui
d^termin ent la confiance du public.
La loi Veut que ce jury , composé de deux docteurs et de quatre pharma-
«ens domicilie^ dans le départemeut, soit présidé par un commissaire piis
dans les écoles fie médecine.
Ce commissaire , dès que le Ministre a fixé l'époque des èïamens , annonce
icspcctWemeot à Messieuri Ici Préfets des dépariemenk sitn6 dans l'éteudoe
1^4 JOtrRNAL
ik too comniMMirîaty l'ordre de it loom^t >t le jour ob il arrivera au cM-
liett du départemeDt.
De lear o6të , Me«iean les PréCete en iaformént lee aipirane par un tvii
ÎMcré dani on joiuiial officiel.
AotsiiAt qae cet avis , qui devance d'an moia an aaoina lee examena et la
léceptîona, eat conuo , lea aepirana ae préparent k répondre ans «pieaUem
priBcipalea qo'iJa anppmenc ponToîr lenr eue lailaa , et qui eonvent lenr tout
conimoniqo^ea; et, anbatiiuant la méoMire an aavoir , aecood«$e d*aillenra par
une indalgence qa'iU ont an ae concilier , ila parviennent à devenir phaona-
ciena , qnoîque an fond ila n'entendent rien à.la pharaaade.
U nfB Cent paa ae peianader , Meaaicnra, qpe la préaence de oee denx éoù-
tenra et dea quatre pharmaciena anz examena yoit nn obaucle à cet abna; car
pour laa membrea qni aont domicîliëa dana le département » il Unr eat aoa-
vcnt difficile de réaiater à dea reoommandationa ou à dea conaidératiooa Ip-
calea; et quant an commiaaairo, il loi eat k peo pria impoaaible de rempUr,
dana tonte aon étendue , robjci de sa miaaioB.
Nooa ne doutons poa, Meaaienra, que ce commiflaire ne aoit libre de loot
penchant pour tel on tel récipiendaire ; roala il a une grande toaroée k ùm;
il fait cette toomée en poate; il eet preaM, leUemeot preaaé, qa'aprèa avoir
donné le tempa néceaaaire an voyage , et lea înattna qu'il croit devoir conaa-
crer k des actea de poUteaae envera dea peraoonea qni le comblent d'boB'
nétetéa, il lui eat imposable de ae prêter ans lenteora aalotairee deeeMOMOi
praiiqnea qui aéraient trop longs , et qni aeola penvent cependant donner
l'exacte mesure de la capacité dea candidate.
Ce août là , Meaaienra, permettetriioua de vona en faire Mbeervation , ee
aont Ik lea vicea radicaux dea réceptiona par jnrya, et la véritable canaede k
dégradation dana laquelle est tombée la pharmacie depuis pen d'annéea.
VoilU , en effet , pourquoi , dana la France entière , on voit » poor neei
servir dea ezpreaaions dea rédactenra do Bulletin de Pharmacie : c des offi-
dnes métamorpboaéea en magasins universels , ob dea apoibicairea-drogntrtftr
marchanda amphibies, pèsent, dans les mêmes «b ilancea , la manne et b
chandelle , le quinquina et le savon ; vendeor indifféremment du poivra et
de rémétiqne , des sirops et de l'huile à qainquets ^ font enfin dea poiiost
porgatives an quintal , comme les sommeliers dea coU^gca faisaient l'dioa-
donce des réfectoires. >
D'où vient ceue avilissante métamorphose ?
Il est affligeant d'en assigner encore la aource , maia nous ne pouvons noei
en dispenser.
Cc&t parce que des apprentis épiciers-droguistes , c'est parce qne des eiipf
tiques de tontes les espèces; c'est (noos éprouvons une certaine répognance à
le dire) j c'c»i parce qne des maneenvriers , qni n'ont manipulé des remèda et
des drogues qne pour les chvrroyer dans les laboratoires , on les palvériter
dans les mortiers , ont troové une complaisance funeste auprès de qoelqa<*
jarjsj cest enfin parce que ces intrus, ne. pouvant, malgré leur ^P*j^
inspirer la confiance comme pharmaciens , se dédommaguit de U nolbte w
D£ PHARMACIE. I!l5
Inr infMl «but cetM partie , par Tei^ioe d'une profciiîon purement mer-
cantilt , qoTilk ne rongiiienc pae d'aetocier k on arc que son objet , «on
€Ôetenee et ton iUoauatîoa deraient ^rantir d'une si honteuse aUianee.|
Hons n^avons encore, Messienrt , présenté cp'on côté des inconTéniens at-
mhrsà la réception deapbannacîena par let jorys des départemene.
Soos nn antre point d«Toe , mh» allons établir , i*. qne si cette instiintioa
élMt mnîntenne , la pbamaacie , h qui la France est rederablfjto tant de coo-
Bsissancei cbimiijoes et de mnt de découTertea otîles , finiri^phir détenir k
dcMuîne dlmnoMt aaas calens , sans émulation et tans fortune , incapables
de soutenir et moinsencore d'agrandir ta répuution ; 9^ qne la santé des ma-
ladcs serait compromise , parce qu'il ne pourrait guère plus leur être admi-
aistré qoe des remèdes, ou mal préparés , on de qualité inférieure, par cet
phanuciene mixtes , dépoorms de savoir et de mojcns péconiaires.
Pour pnrtenir à la démonstration de ces deux Tériiés, il nous suffit, Met'
âeors , de faire remarquer qoe les études et les réceptions dans les écolee
aigeni des dépenses considérables de la part des élères qui s'y rendent ponr
carairre les cours , pour subir les examens et pour y être reçns.
L'admiesion dans nn jucy de département , n'exposant an contraire lea
cancEdats è aucun frais de déplaotment , ajant été tarifés par les articles 35
et 36 de l'arrêté du a5 ibermidor an 1 1, à une rétribution beaucoup ioférienm
i otile qo« le même arrêté (article So et 3i ) fixe pour let écoles^ il en résulte
^ les joryt donnent à la pharmicie dce suj^ peu fortunés , que leur sitna-
tion a forcés de calculer les dépensée, et qui ne se sont pas crus astet fortunés
pour aller puiter la tdence à la toutee, en te rapprochant det proféaseorsha-
bilet auxquels le Goovemement a confié renseignement pnUic de la bota-
nique , de rUstoîm aaMftUt dm médieimioe , de la chimie et de la
pharmacie.
Si , d'après ce que nona Tcnona d'a?oir lluMnenr de toos obserter , bean-
coup d'aspirans ne se font rcceroir par les jurys qne parce qn'tbue sont
pat en état de fournir aux fnns d'étude et de réception dans les écoles, il est
iocontcsidile qne les jurjm feomissent peu de pharmaciens qui , par lenr for-
ime , puissent se livrer à des trftnux et à dee expériences utUei.
Ce tort fait à la science n'ett pm , Mesaiems , le seul dont nous ayons à noqi
Llmmanîté en épronto aussi an , qui n'eat ni moins évident , ni moins
grire.
' S«îettà une Infinité demanx , les hommes ,,pnnr let soobger , ou pour Im
guérir , ont besoin d'avoir recours k la médecine , et la médecine elk^même
emprunte iodispensablement tes secourt de la pharmacie.
Man si cm secours sont éqnivoqnm , si le pharmattten malaisé qui Ira «
fournis «e tient par économie dans ton officine qoe dm drogues en oompo»
skions dcponryoes dm qualités hérmqum qn'eUm dérrident avoir , le ma*
lade doit nécessairement succomber , puisque le remède qui pouvait lui pro-
curer tonlagement on gnériton était incapable de produire ancnn dm Àtts
miotatres sur Imqoals le médecin avait dA compter.
Î26 JOUBWAL
Ce n'est pas sans raison , Messieori, qn^.^ d^pois des siècles , on ne ccts»'
de dire ppon'rbialemeat qu^iJ faut poui: soigner sa sant^ : -fCteux médecin f'
jeune chirurgiea.et riche apothicaire.
Et eu eflet, Je pharmacien aiaé, ialooy de. conserver la considération due au
profession et la confiance qu^iospirent son savoir et sa (brtnne , ■'ninimTJsiw
liera parfaitement dans toqs les genres de drogoçs «impies; il ne regfeMwa.pss
les fiais ponr Ipê compositions , et se gardera b.ien de rtmpSacer nne subatanca
par one ant^Mjj^Uupce analogue j il dedajgqerji les spéculaiions da ckmik*
taniame, et irfEra^pn no not , tont oeqoi doit être fini ponr eat^cnter scra-
pQl«lisementle%formn|es des docteurs, €C cette exactitude s^vèce devieodm le
salut des malades.
Mais pour tenir rigonreosAment. cette conduite, poor oe paa- a*ccarter de
cette ligne de probité, il faut ( on ne-aanmil it/op insister snr ce point)
ricJte apothicaire f et celni-U ne pfot pas en gênerai remplir çeiu conclkioa,
qoi, déponrvu de moyens ponr éjtodier et se (iaira raoetoir dans, les écc^es ,
a par calcul arec ses ressourcée eu lobligation de reoonrir à la rdccptioa
cconomiqne do Jury médical de son dn'pacteoient.
IHous ne croyons pas» Messieurs, atoiv b$ioin. d ajouter ^ cca r<S6eiioiis-
ISoos noof p^mentroos seulement d obaerrer, en finissant, qu'iodëpendam-
inent dn préjudice qne portent h la pliarmacie et au» malades les 10171
médicaux , en oe qp'iU sont autorises à reoe?oir les candidau qui se dô-
tinent à cette profession, «(.indôpendammfnH-^as motiCi qu'il y a de ne plas
permettre d'antOBS, réceptions qiie. celles des oeolaS), ces jurys , par rapport à>
ceruines fonctions tqfi leocaontr atiribqeeft» ne.detraieot pins exbter.
Cbarg^s par rar^c}» 4^ .de l'arr^tô du aS iheraiiclor an if , de visiter et
inspecter, conformément; à la loi , l«s cMPèdetb etJea-drogoea cbca les* pbanna*
ciens , droguistes et épiciers , et recevant pour cette inspection une aomnae de
sii,frapcs poor chaque oiScioe , oetto rfitt^iiQAet,ceUe des riicepiioaft aitti
que des ëmolumeni.qniU y ont attaches, iaoreat trop «rantagense poar
qi^Hlf n'emploient pas tons lc9 moyens d'en j<%9ic; le. plus long>-tcmp«r qo'il
l^iu est possible ^ anssi , cçntre.le vœu de la loi» troiiveotHlsIe moyen ds se
perpétuer dans ces fonctiona an delJi ilo lerme prescrit, etd'é.re'ioujoni;s-iei
iospocleurs de leurs coUègues, sans en 4(re jamais io4pfiCtes*..v
Les vices d'une telle organisation sont trop «videos ponr que nous ayons
bfsoin d«ntrer dau» nn plus long déTeloppemoMf ...
Après avoir démontre', Messieurs, la nécessité de la suppression des [nryt
médicaux , noua osons, réflan^ do votre io4tice que leâ visites des/officines
et laboratoires df. phimNiQie soient iaitea ananeUement et plus souvent, si U
cas l'exige, par ordre dn jnaire de chaque cDmauine « par loi , son. adjuini,
ou oacpmmisiaireaaiiat«i de quatre phiiroaaoiens Jégalamenir^cus^ soiisnavndt
les.foroftcs anoieonés -on ka nouveaux règUmens-;. q»Hls soient resKwvelés
eu. totaJUtç' chaque année; iiiais.que l'Age dirige tonioacs le magistrat dans
le' d^x dea quatre pkarmacions qui seront^faargés^dela* police de la pbar-
nucif , jespposaUes desdDontfavcniioas li la loi et qui cfecceiont^mCItt/eMiant
les fonctions d'inspectenca des drogues et lemèdea ai m pies on composés.
DE PHARMACIE. I27
Moiis ooot lomiBet, Meuîean, mterdil la cîution da Aiiu l^rtppiii de
OM obaenratkms, parce que noos faitoos la guerre à l'iosiilotioa , etaon |nis
au indÎTidot qoi dennent d*eUe le pkia faoente et le p|^a dangereoi pooToir.
Ooi , c^est le seol amour da bien poblic qni ooni a fait éJetcc û Toix et
ioipire le coorage de sigtialer à noa l^blaieora daa aboa dont l'iaiéréc
gëDéral exige la rcTomie.
Nnoa noQf eatîmèDonf trop kaocanx » Meatî^rt , ai , rmdam joftîce ans
teDliment qoi nous animeot , ▼00a daignes accoeitKr arec qaelqae bienveîl-
lance et qnekjoe Intérêt lea réfleziona cpe noua nons aonunca permia d«
vont adretfcr.
I^ooa aonunea «vec on tria-pcqfiaod impact,
Monaieur le PrdHdent et Meeaîenrs y
Voa trèa-homblea et Irès-obeîaaMM aenriteon,
les Pbarmaciens de Bordeanx,
Pierre Docoamao, pire, dojen; D. Falqoetj OuUt, P^i Teacaa»
Donbrère , J-B. Lacotte ^ Delord , AI7 , MaJIeTÛle , Landet , Alpbooae •^'^i
Dnbedat, CadiUiop, Dncoomean file, pharmacien de la marine^ Desajbau»
jeone ; ;Artbaod , Latonr , Dabooais , Onlès fils • Goimard , Barbille , '
L. Magonty, Gaabric, H. Bpcaye, Gba?oiX/ Rivière, J^ VtUe-Snaannc.
VARIÉTÉS.
Sur la Làhogpaphi^ *
Oh prendrait une idée bien fausse de la pefffeotion avec
laquelle un bon lithographe peut rendce les dessins ori<*
^Baux qu'<m lui confie , si on jugeait de cet ait par la gra*
Yiire incorrecte et presque informe que nous avons donilée,
dans notre avant-dernier numéro. C'est Vessâi grps3Îer d*ûa,
ouvrier maladroit de IVt: Engelnianli,;^ ,Uffiis les dessins,
cjiannaus de MM» Ve^^ et Girapidet , reproduits par
M. Engelmann lui-mtoie i ymfi&mt toua les .éloges, cl les^
encouragemens que cet artiste a reçus.
Un étranger très-distingué par son rang eC par ses con-
naissances dans les arts , nous a remis ; sur la lithographie ^
1^8 JOURNAL
une note qui diffère beaucoup de ceHe que homà^oW im^
primée. Mous la publions , avec son agrément , et comme
ayant été faite sur la demande d^un prihce qui voulait £aivo'
nser un établissement lidiographique dans ses états.
Manière d'imprimer sur la Pierre ^ et Composition de
r Encre.
Toute pierre calcaire, compacte, k grain fin et égal,
susceptible d*ètre polie par là pierre ponce , absorbant un
peu Phumidité , peut servir à la lithographie. On a cru,
pendant quelque temps , que les pierres employées à Mu-
nich étaient seules douées des propriétés nécessaires ] mais
on en a trouvé en France dans plusieurs départemens. Il y a
entre autres des couches de pierre calcaire dans les monta-
gnes qui séparent Ruffec d Angoulëme , et qui sont très-
propres à ce genre de travail.
Pour composer Tencre , on fait chauffer un vase vernissé
et lulé extérieurement ; quand M est chaud , on y intro-
duit ime partie (en poias) de savon blanc de Marseille ,
autant de mastic en larmes. On fait fondre ces madères en
les mélangeant soigneusement : alors on y incorpore cinq
parties (en poids) de laque en tablettes ; on continue à re»
muer pour que le tout soit bien mêlé , et Ton y verse peu i
peu une solu^on d'une partie de soude caustique dans cinq
à six parties de son volume d*eau. On fait cette addition
avec précaution , parce que , si Ton ajoutait toute la lessive
à la fois j la liqueur mousserait , se gonflerait et s*éleverait
an-dessus des bords du*Tase.
, Lorsque le mélange d« ces substances est bien fait , en
employant une chaletur modérée et Tagitation d'une spa-
tule , on ajoute tout le noir de fumée nécessaire , et , immé-
diatement après , là quantité d*eau suffisante pour rendre
cette encre fluide et propre à Técriture.
On se sert de cette liqueur sur la pierre , comme sur le
papier , avec les moyens ordinaires , soit ime pluïne , soit un
pinceau*
Qtiand le dessin est bien sec et qu'on désire imprimer,
OD^ prend de Teau acidulée avec de l'acide nitrique dans
la proportion de cinquante parties d'eau sur une d'acide*
fis VHÂRHÂCte» ti9
Aa tttùjexï d^aae éponge , on imbibe aree cette eau la su*
perfide de la pierre > en ayant soin de ne paa exercer de
frottement sur le dessin. On réitère cette imbibilioa anssit6c
que la pierre parait sèche. 'U se fait une effervescence , et,
quand elle a cessé , on lare légèrement la pierre en Tarro»
sant ayec de Teaa pure.
Dans cet état , et la pierre étant encore humide , on
porte sur le dessin , avec le tampon d'imprimerie , dn noir
de grareur , qui ne s'attache que sur les parties qui ne -sont
pas mouillées. Alors on étena sur la pierre une feuille de
papier préparée pour recevoir Tempreinte, et on soumet le
tout â la presse ou à Faction d'un cylindre.
Pour conserver le dessin sur la pierre et le préserver de
la poussière ouand on tarde i s'en servir, on met dessus
une couche ae solution de gomme arabique ^ et on enlève
ce vernis avec de Teau , quand on veut imprimer.
Au lieu d'encre > on se sert quelquefois de crayons gras
pour dessiner sur la pierre , ou sur le papier dont on tire
une contre^preuve sur la pierre* Ces crayons se composent
de la manière suivante :
On fSdt fondre ^isemble , dans un vase quelconque y
Trois parties de savon ,
Deux parties de suif ^
Une partie de cire.
Quand le tout est bien fondu et bien mêlé , on ajoute du
noir de famée de lanlpe, dit noir de Francfort, juqu'â ce
qœ la couleur soit bien intens% ^ on coule alors le mé-
lange dans des moules où la liqueur se solidifi e en refroi*^
dissant , et prend la consbtance nécessaire pour servir de
crayons. C. L* C.
0m/^mmi%wwmktmimtA wmmmm^^itm
SurJafabrifiOthn de la pciassê par f incinération de diverses
espèêes de plantes. *
( Extrait d'un mémoire de M. MatJbîeade Dombaile. )
M. de Dombasle fit en i8to une suite d^expériences pour
connaître l^ plantes qui^ fournissent le plus oe potasse par
I UI"«. Année. — Mars 1617. 9
l30 JOURNAL
leur combustion. II a essayé trente-deux espèces de plantes
diverses parmi lesquelles Tépinard, Tarroclie, la rhubarbe
et surtout la betterave champêtre lui ont donné les meilleurs
Résultats. Le tableau suivant présente la quantité de salin
fourni par cfaacpie espèce de plante , et le degré qu'il â mar
que à Talcalimètre de M. Descroisilles.
POIDS.
NOMS DES PLANTES.
Grand raifort.
Grau3 trt-fle.
Paille de navette
liges de pois
Grande chicorée. .
Betteraves
Épinards.
Arroche .
Rhubarbe
Pivoine .
Topinambour
Tournesol
Absinthe
Fumoterre.
Potasse d' Amérique essayée
T»our point de comparai<on.
Salin provenant des cendres
de bois de chéiie
Cendres gravelees provenant
de la combustion de la lie
de vin
Cendres entières de bette-
raves
DEGBES
alcalimétriq.
II
63
6^
60
63
î
44
5i
54
55
4«
3o
Dans la betterave et Tarroche, la potasse est combinée
principalement à l'acide nitrique* La betterave contient vjûfi
DE PMAKMACIE. l3l
«grande quantité de nitrate de potasse , que , si l^on fait sé-
cher à l'ombre et très-lentement le p(*tiole d'une de ses feu^il-
les, sa surface se^couvre d'une gtande qnantllé de cristaux'
de ce sel ; dans Ja rhubarbe , la potasse e.Nt à Tétat de suroxa-
laie , de même que dans Toseille son c<»ngénère.
Le mode de combustion des plantes, ainsi que les moyens
employés dans le lessivage , apportent des difl'érenres consi-
dérables dans le résultat des expériences. M. de Saussure,
en ne brûlant que de petites masses à la fois, en faisant*
Lodllir les cendres daus vingt mille fois leur poids d'eau
distillée , en a tiré une quantité de potasse pins considérable
que celle obtenue par des procédés en grand. En efi'et, il a
. extrait de loo parties de cendres de chêne 38, 6 de sels
solubles , tandis que les fabricans de sab'ns ne retirent que le
dixième du poids des cendres en substances soîubles.
Des expériences répétées avec soin ont démontré à M. de
Dombasle qu'il existe une différence notable entre les quanti-
tés d*alcali contenues dans les cendres d'une même espèce
déplante , selon la nature du terrain dans lequel elle a \é-
gelé. Les tc>rres fortement fumées sont celles qui produisent
constamment les plantes les plus riches eu potasse. M. de
I^inhasle croit avoir remarqué que les plantes qui contien-
nent la potasse à l'état de nitrate , et qui croissent dans les
environs des habilations, sont plus riches en salpêtre que
celles qnî en sont plus éloignées.
M. de Dombasle a adressé à la Société d'Encouragement :
I®. des tiges de betteraves desséchées; a*", des cendres de
feuilles de betteraves ou potasse brute; 3°. de la potasse raf-
finée retirée de la potasse brute.*
M. Darcel a trouvé que a38 grammes de tiges de bettera-
ves desséchées, donnent "il grommes de cendres, qui ont pro-
duit'1 5 grammes et demi de belle potasse bien sèche, au
titre alcaHmétrique de 64 degrés et demi; cette, potasse est
aussi riche que les plus belles et les meilleltes du com-'
merce* * • * .
l3l JOURNAL
M. VauqueliD a. trouve qae les cendres des feuilles (oa U
potasse brute) donnaient fyy et demi pour loo d*alcali9
contenant de 88 i 90 centièmes de soas-car|K>nate de potasse
pur et sec. Elle manpie 34 degrés alcalimétriqueS) ce qui
est le titre moyen des soudes &ctices et des bonnes soudes
oaturellesl
Suivant M. Vauquelin^ i!K>o kilogrammes de ces cendres
auraient fourni 54o kilogrammes d'alcali, ou 1080 livres a
77 degrés qui , à raison d'un franc le degré , font une somme
de 83o francs.
En admettant que Valcall , obtenu de ces cendres , coûtât
4 sous la livre^ c'estrà-dire le cinquième de leur valeur , il
resterait une somme de 678 francs pour trois hectares de
terre, ce qui ûiit ia8 francs par hectare.
La potasse {Purifiée , qui a aussi été analysée par M. Vau-
quelin^ contient 77 centièmes de sous-carbonnate de potasse
pur et sec, de Feau, du sulfate et du muriate de potasse,
et 21,5 de sable par quintal. En purifiant cette potasse,
M. Vauqualia Ta amenée à marquer jusqu'à 69 degrés alca-'
l^métriques. C. L. C.
tmnmn^MinM^Mt^MVt^ti»m%m0tnmmnmnw%
Notes extraites du Foyage dans t intérieur du Bréiil^ par
Jeik Mawe; et traduit de tanglais ^ par L-B.-B.
EvRiès , i8i6.
Du Murex. •— Cb coquillage , qui fournissait la pourpre
des Romains , est appelé au Brésil , purpura. U est de la
grosseur d'un limaçon , et renferme un animal sur le corps
duquel on aperçoit ime vésicule pleine d'une substance
)aun|itre , visqueuse et' purulente , qui fournit la teîature.
Pour l'obtenir , on casse soigneusement la coquille avec on
marteau , de manière à ne pas écraser l'animal \ puis on fait
sortir , avec une lancette ou un autre instrument aigu ^ la
DE PHAHMÂCIf:. J^3
Kqueur de k vésicule. Les tissus de laîme ou de coton
trempés dans cette liqueur paraissent d'abord d'«n vert
sale. Exposés k Fair pendant quelques hetires , ils devien-
neat d'un heau rouge-écarlate. La quantité de liqueur don*
née par ebaque animal est Xrès^tite. Si la matière colo^
rante, quand elle vient d'être extraite , <était délayée dans
de Teau de gomme , ette fournirait safns doute on objet de
commerce très - précieux. L'essai vaut au moins la peine
d'être fait : la liqueur est une teinture tx^-solîde , et qui
résiste à l'action des alcalis.
Teinture noire pour les cub^. •— Les corroyeuss ont Une
méthode singulière de noircir les peaux de vachea et de
Veaux : quand elles sont préparées pour l'opération , ib
ebercbent un trou bourbeux , au fond d'une couche ferru-
gineuse , par exentple , un fiossé , et ib couvrent , avec la
vase, le côté de la peau qtn doit être teint. Le sul&te de
fer fonné par la décomposition des pyrites agit moins éner-
giquemeiit datis cet était , que lorsqu'on Tapplique de la ma-
nière ordinaire.
Qmnqmna de lavras^ uelhas. — Près de Villa-Rica , on
trouve abondamment un quinquina que les Portugais re-
gardent «xmime doué des mêmes propriétés que celui du
Pérou. Les BrésiKens eu font usage , mais n\n fbnt pas lé
commerce.
P£9(fdie. — Ce métal se rencontre abondatmment à Lar<
gos ; mais on en a nbandonué l'exploitation fknte d^ débou-
ché. M'étant procuré de ce platine, dît M. Mawe^ je vis
qu'il étafk accompagné d'osmium et d'iridîtmi , et que la
sui&ce des gnons présentait plus d'aspérités^^que celle des
gnana ée platine du Choeo^ ce qui peut veiftr de ce qu'il n'a
pas été «rilUBé avec du mercurev
On trouve aussi le platine àan» le Cascattiao, au-dessous
de la terre végétale.'
Lickens propres à la temiure. — Depuis Vîlla-Rica jus-
qu'à Barro , on observe sur Técorce de plusieurs arbres
r34 JOURNAL
unç grande variétë de lichens rouges quî , par leur dëcoo
tion dans Teau , donnent une belle teînlure. Xes forêts
voisines du RichdoS'P^elhos et du Paranna en ofirenl une
grande quantité , particulièrement sur les vieux bois. J'en
ai rionné nu mQiceau, dit le voyageur anglais ^ à un amntcur
de chimie; il obtint, de trois grains, assez de matière co-
lorante pour donner une once de teinture violette trè»-
foncëe. Du fil de soie blanc trempé une seule fois dans la
dissolution alcoholique y reçut une belle teinte violette.
Une portion d'un écheveau de la mc^sesoie, mise dans une
dissolution de potasse, produisit un violât plus foncé. Les fils
de coton et de laine, plongés dans la diss»lul>ion alcohoh'que ,
prirent les mêmes i ouleurs. La portion d'un écheveau d^
soie, teinte par cette dissolution , fut plongée dans du mu-
riate d'élain liquide \ ce qui produisit une beUe couleiu- li-
las , approchant du bleu gorge de pigeon. La même soie
teinte , plongée d'abord dans une dissolution de potasse , et
ensuite dans du muriate d'étain , pnt la couleur d'oeillet
rouge foncé*. Ce lichen peut devenir un objet précieux de
commerce.
Remède contre la SciaUque. *— Au Brésil , la sciatique ,
qui attaque les voyageurs après une longue course sur les
mulets, est attribuée, par les habitans , à la chaleur na-
turelle h ces animaux ; elle est beaucoup plus grande , en
effet , que celle des chevaux , se communique aux reins des
cavaliers , et leur occasione des douleurs cruelles presque
continuelles, qui, fréquemment , deviennent chroniquc*s et
presque incurables. \jg remède qui réussit le mieux contre
cette affection consiste dans l'opération suivante :
Le malade *s'Aend &iu* un banc , le dos tourné en haut;-
un jeune homme de douze à qw^torze ans s'agenouille sur
les reins du patient , qu'il presse et foule par un mouve-
ment continuel de ses genoux durant, environ une dend-
hcure : ce qui réduit les muscles, en apparence, presque
en une gelce. En peu d'heures, la partie foulée se décolore
DE PHARMACIE. l35
ei a Taîr d'avoîr éprouvé une meurtrissure cansidéraWc. Sî
cette opération ne produit pas l'effet désiré, on a recours à " ^^
une seconde , et même à une troisième. Il faut <i^oaer t^iie
ce remède, en éloignant un mal , en occasions un autre |. ^ >i
mais il a au moins cet avantage , c'est que le dei nier est de / /j
courte durée , tandis que l'autre continue qiielquefiMaJgj^^jv^^
cause des douleurs cruelles. Ce remède est souvent ap-
pliqué avec succès \ mais on Ta vu aussi écbouer entiè-
rement.
Tlié du Brésil. — Cette plante ~est une herbe qu'on
nomme motte et qui vient du Paraguay : son infusion est
très-agréable , et cette boisson est aussi en usage au Brésil ,
que le thé en Angleterre. (On croit que c'est le psoraUer
d'Amérique. )
Végétation remarquable. -^ Près de Moro-Quemado ,
M. Mawe mesura un arbre qui était tombé à terre. Il avait
66 pouces de diamètre au collet de la racine , c'est-l^-dire,
16 pieds de circonférence, et plus de 80 pieds de long.
Je n'avais jamais vu , dit-il , ime si grande pièce de char-
pente. . .
Chou prodigieux. — A Villa-Rîca , un Brésilien , pour
donner i M. Mawe , une preuve de la fertilité du sol et de
la beauté du climat, lui envoya un chou de i4 pouces de
diamètre dépouillé de ses feuilles d'enveloppe : il était dif«»
ficile de voir un plus beau végétal.
Bottes singulières. — Les peons , ou gardiens de trou-*
peaux , se font^dçs espèces de bottes avec la peau crue des
jeunes chevaux. Quand ils ont tué l'animal , ils coupent la
peau de, la cuisse à 18 pouce» au-dessus de la jambe *, en^
suite , ils rétendent , et l'apprêtent jusqu'à ce que les poils
tombent et qu'elle devienne toute blanche. Ils la tannent
avec l'écorce du cannifistula , qui ne colore pas le cuir. Ils
l'assouplissent et la corroient. La partie inférieure qui cou-
vrait la jointure forme le talon , et l'extrémité est liée en um
l36. JOUEKÂX
paqœt pour courrir les orteils. Quand ces bottes sont nea-
Tes , elles ont une apparence agréable.
Racme fécutentie. — - On cultive à Saint-Paul une plante
cpe les Brésiliens appellent caya. Sa racine , bulbeuse , est
aussi bonne et plus farineuse que les meillenres pommes*
de-terre : eHe a à peu près six pouces de diamètre \ et
rôtie et bouillie , elle fournit une nourriture excellente.
Plante textile. — Dans lô district de SanU-Bita , on
trouve la variété de palmier dont les feuilles longues ,
dentées en scie , lancéolées , sont composées de fibres m*
nombrables qui égalent la soie en finçsse et en force : on en
fait des lignes à pêcher. Si Ton employait les moyens con-
venaUes .de propager la culture de ces arbres, cette sub-
stance précieuse deviendrait aussi abondante , et à aussi bon
marché que le dumvre.
Trahement as la pouàre JCor. — Pendant son séjour i
T]lla*Rica , M. Mawe a visité la monnaie. Dans la fonderie ,
il y a sept à dix peâts fourneaux dont la forme ressemble
beaucoup à cdle des âtres de forgerons. On y brûle du
charbon. Quand on apporte de la poudre d'or , on la pèse
d'abord , et Ton en prend le cinquième pour le prince ; le
reste est mis dans un creuset de iHesse de 3 pouces de dia-
mètre que Ton place à Tinstant dans le fourneau. On jette
dans le creuset dû sublimé corrosif qui , échauflé , répand
une fumée très-forte ; s'il se forme des scories , on les etn
lève avec des pinces , et Ton ajouto encore du sublimé , si
cela est nécessaire ; quelquefois il survient de TébullitioB ,
alors on ooivrre le creuset avec un morceau de tuile : aus-
sitôt que le mercure est éva(poré , on verse Tor dans une
lingotière graissée , et on la plonge dans un tonneau plein
d'eau. Le mercure s'est emparé d'une portion du lingot
qui , dans cette partie , a l'apparence du plomb. Pottr Tea
débarrasser , on le tient avec des tenailles , dans un feu très*
fort, jus^'à ce que le mercu^ soit évaporé : on l'envoie
DE Pharmacie. 137
ensuite à Tessayeur. Cet or est tantôt au titre de 16 carats ,
tantôt à 20 , aii et 23.
L'or se trouve généralement dans une couche de cailloux
roulés et de gi*ayier qui repose immédiatement sur la roche :
on rappelle cascalhao. On lare ce sable aorilère à la caisse.
Pour faire les caisse^ on prend deux planches de dix à
douze pouces de large , et de douse à qninse pouces de
long que Ton étend à terre sur un plan incliné d'un (loucd
par pied« On fixe, à six ponces an-dessous de leur extré^
mité infiérieure , deux antres phmdies de la même dimen-'
sion y q«i forment un second plan incliné. On place sur leur
côté des pbuidies de champ , fixées en terre par des pieux^
et Ton forme ainsi des anges iJlongées dont on courre le
fimd de cnîrs tannés arec leurs poils tonmés en dehors; et,
an défaut de cnirs , de draps grossiers ; on fait couler le
loMg de ces auges l'ean contenant Foxîde de fer et les pard-
enfes dW les plus légères : alors ceHes-cS sont arrêtées dans
leur oonrs par le poil des cuirs. On enlève les cuirs tontes
les deBtt-henres , et on les porte i un réservoir voiiin , formé
par quatre murs , ayant cinq piedar de/long , qtiatre de large,
denx de prdbndeur, «t contenant de Fean àia hauteur de
deux pieds; on ^tend les peftux an-^essus de ce réservoir et
•nies hal; puis on les plonge dans Teau , et on les hat de
nouveau jusqu'à ce que For en soit détaché; après quoi , on
ks reiporte au lavage. Le sédiment que Von tfu retire
étant léger se lav« aôsément à la main, et il ne reste qne
de Toxide noir de fer appdé ici émeri^ et for, qui est si
fin qne Von emploie le mercure poulr le isépntrer.
Farinha de nàdho , on farine demdXs. — Cet aliment se
prépare de la manière stdvâoite : On fait d^ahord tremper le
grain dam l'eau; puis, quaind fl est rctiflé cl encore hu-
mide , on le pile pour 'en détacher la pelRcuIe extérieure :
alors il est presque réduit en petits grains ; on le "met sur
des plaques de cuivre échauffées par-^Iessous , et on Tagite
tonstamment jusqu'à ce qu'S soit ^t et bon à manger.
l38 JOURNAL
Cuivre natif. — Le plus grand morceau de cuivre natif
que Ton connaisse a été trouvé dans la capitainerie de
Bahia. II pesait près de deux mille lii^res. Il fut découvert
par des personnes qui se préparaient à laver de Tor; mais il
était , contradictoirement à toutes les lois de la nature , par-
faitement isolé, et Ton ne put apei^voir de vesuge , ni
même la moindre apparence d^une mine 4e ce métal dans
les environs.
• Diamans. — An Brésil , les mines de diamans sont à
San - Gonzalès , à M andangà , à Cau jeca , à Burgalhao , à
Montero , à Rio-Pardo , à Carolina , à San-Antonio , an
Rîo-de-la-Plata. Pour les trouver , on détourne les rivières,
et on met leur lit à sec par le moyen de grands caissons, ou
pompes à chaîne mises en mouvement par une roue à eau.
On enlève la boue , et Ton porte le cascalhao ( sable ) dan^
un lieu conmiode pour le lavage. Il est ensuite porté dans
des compartimens où les nègres font le triage. Quand ain
nègre a le bonheur dç trouver un diamant qui pèse un oc^
tavo , ou i'] { carats , on lui met sur la tète une couronne
de fleurs ; on le mène à la procession , et l'administrateur
lui donne la liberté. Celui qui trouve une pierre de huit i
dix carats reçoit deux chemises neuves , un habillement
neuf complet , un chapeau et un beau couteau. Il y a des
primes proportionnées pour de plus petite diamans.
Les substances qui accompagnent les' diamans , et que Toa
regarde conmie de bons indices de leur présence , sont un
minerai de fer brillant et pisiforme , un minéral schisteux ,
siliceux ^ ressemblant à la pierre lydique ( kieser^h^er
de Wemer) , de l'oxide de fer noir en grande quantité , des
morceaux roulés de quartz bleu , du cristal de roche jau-
nâtre , et toute^sortea de matières entièrement diûerentes de
celles que Ton sait être contâmes dans les montagnes
voisines.
La quantité de diamans envoyée en Europe , pendant les
vingt premières années , est presque incroyable : on dit
DE PHàRMACÏE. i3^
qu^elle excéda mille onces. Elle était si prodigieuse , qu'eHe
diminua la valeur de ces pierres ; car , auparavant , il n'en
▼cnait que de Tlnde : on expédia même dans ce pays les
diamans du Brésil , et ils y furent mieux vendus qu^en
Europe.
Aucua potentat n'a une collection de dramans égale k
celle du prince régent , pour le nombre , la grosseur et la
qualité de ces pierres : sa râleur excède soixante-*douxe
millions de francs.
Le plus gros diamant que possède la couronne (ut trouvé,
il y a douze ans , dans un ruisseau appelé TAbaïlé , k quel*
ques lieues au nord de Rio*-Plata. Trois malfaiteurs furent
bannis dans Tintérieur , et reçurent défense , sous peine de
prison perpétuelle , d'approcher d'aucune ville capitale , ou
de rester dans les lieux habités : ils rôdèrent dans cette
contrée , au risque de tomber entre les mains des naturels ,
anthoopophages. Us arrivèrent au bord de TAbaïté, dont une
longue sécheresse avait rais une partie du lit à sec. Tandis
qu'ib cherchaient et lavaient de For , ils trouvèrent un dia-
mant qui pesait près d'une once. Us consultèrent un prêtre ^
qui leur conseilla de se remettre â la clémence du gouver-*
nement, et les accompagna à Villa-IUca , ou il leur obtint
accès auprès du gouverneur. tHelui-ci , après stricte vérifi-
cation,, suspendit l'ellet de la condamnation des trois tiirU
fl^enrs. Le diamant fut'envt>yé à' Rio-lvtneirO', d'où une
frégate le transporta à Liboumeavec Tectlésiastique chargé
de faire des^refirésentations relatives aux malheureux qui
lavaleilt découvert. vLe souverain confirma le pardon accordé
provisoirement aux criminels , ^ donna d&l^«ancement au
prêtre.
Dans leur éta^t actuel , les mines de diamans paraissent
produire beaucoup plus qu'elles ne rapportent en effet. De
1801 k 1806 inclusivement, les dépenses ont été de
2o4)00o livres sterlings (4)836,000 francs), et le poids des
diamans envoyés au trésor a été de 115,6^7 <^^^t8. La va-
l40 JOUEMXL
leur de For trouve durant la même période a été de 17,300
livres sterUngs (4i6)3oe francs); d'où il résulte que le»
diamans <x>ûteBt actuellement au gouvernement 33 schel-
liogs 9 pences (4o fn 5o cent. ) le carat. On regarde ces
années comme très-abondantes. Les mines de diamans ne
rendent pas , en général , au gouvernement , plia de ao^ooo
carats par an»
Le trésor royal à îRio-Janeiro renferme deux grandes
lames de diamant , d'une couleur brune^-sale , ayant cha-
cune un pouce de surface et un huitième de pouce d'ëptfis-
seur. Quand on les trouva , èUes ne formaient qu^un seul
morceau ] éWïi Mn^rpke, on Be'sut^pas d'abord que c'était
un diamant. Le chef des travaut^ pour l'essayeV, le plaça
sur une pierre très-Jure , et le frappa avec un marteau \
ayant ainsi fiût deus diamans d!'fm seul , il les envoya i l'iu'*
tettdimc.
Les ^aimua bruts qui sont entourés d'une couche ver-
dàtre , ont la plus beUe eau 'étant ttfillés.
La figure des diamans du Bréail varie : quelques-uns sont
octaèdres ^ ibrmés par la réwrion de deux pyrtimidés té*
traèdres \ ^'est le •adamas msèaedrus turbinams de Walle^
rius 9 ou le diamant odaèdre de Rome de Lille : ceux-ci se
trouvent presque tondeurs 4bnB la croate des tncmagnes*
D'autres ^oat presque ronh ^ ou par tme cri^listiioa
propre , ou par le roulemevt ^ ik reMewd^lmt a ceux ïïe
rOnentj^pie lesPwtkigaisetlesfKupleft'dt l'Inde app^eat
reboiidoê ^ <;'esl-ifdire roulés^ dWlrt» «afin lOM oblongs
et paraissent «être It adamas hexœdrui tabeBaîm de Wal«
lerius. Ces detcc 'dermensise trravem «rdinanement dans
les lits des rivières et les atterrissemeii| qui accotopaçnea^
leurs bord& C. L* C*
ÉHgMfc»>aw* i»i»i<mMii»it^»
DE PlAmXAGIB. , l4i
Sur les pépinièns d'OIMêrs.
O9 a long-temps essaye , sans succès , de multiplier les
oliviers par les semis de graineé : ou a ét^ obL'gé d^em-
plojer les boutures^, on de recueîHir dans les bois des saur
vageoDS. Un Provençal , habitant de Marseille , ëtonntf de
voir qu^on ne pouvait pas obtenir par la Culture ce que la
nature produisit d*ell)e-mème , réfléchit sur la manière
dont naissaient les sauvageons. Ils viennent de noyaux : ces
noyaux ont été portés et semés dans les bois par des oiseaux
qui ont mangé des olives. Ces olives digérées ont été, par
cet acte, privées de leur huile naturelle , et les noyaux sont
devenus perméables i Thumidiié de la terre, la fiente des
oiseaux a servi d'engrais ; et peut-être la soude que contient
cette fiente , en se combinant avec une portion d'huilé
échappée à la digestion â-t'-elle favorisé la germination?
YcMli probablement le rabonnement qu'a fait cet agricul-
teur , et qui Ta conduit à tenter les essais suivans :
Il a lait avaler des olives v^ùres i des dîndons^ ren&r«
mes dans une enceinte : il a recueilli leur fiente contenant
les noyaux de ces olives , et il a placé le tout dans ime
eoQche de terreau , qu'il a fréquemment arrosée. Les noyaux
ont levé , let il a eu des plants d'oliviers ^*il a iniques
ensuite^ et qui otit parfaitement végété. Eclairé par cette
expérience^ i) a cherché à. se |>asser des oiseaux ^t )>asse-
cour , Qt il fi fiût macérer des noyaux dans une lessive àlca-
fine. Peu de temps après ^ il les a semés et fl 1^ obtenu \xï\
plant d'oliviers aussi* bei^u que le premier.
Les agronomes doivent negardet ce procédé ingénieux
comme une. découverte susceptible de plusieurs applica^
tions , soit en France , soit dans les colonies. H est des se*
uences tellement oléagineuses , qu'il faut des circonstances
particulières très*rares pour que Peau puisse les pénétrer
^ les développer : teUes sont les muscades , qui ne lèr^nt
l4^ JOURNAL
point dans nos sares- chaudes , et qui peut-être végète-
ratent, si elles étaient soumises à laction d'une lessive
alcaline , ou à celle de la digestion d'ime gallinacée.
C. L. C.
9IIMftêlt^Mn^ttlt^M¥infV¥»^0y¥9imimimitMM^
Platine travaillé.
PossvssETJii d^une grande quantité de platine , M. Cuoq-
Couturier, demeurant à Paris, rue de Ménars, n**. 12, et
M. Bréaùt, essayeur de la monnaie, viennent de le purifier
et de le faire laminer en assez grandes feuilles pour remployer
à la fabrication des vases et ustensiles de toute espèce. Ils
ont présenté à la Société d^Encouragement, pour Tindustrie
nationale et au bureau consultatif des arts , un alambic des-
tiné à la distillation de Tacide sulfurique. La chaudière faîte
d'une seule pièce , sans soudure , a 29 pouces de diamètre.
Elle contient cent soixante litres de liquide, et pèse i5 kilo-
grammes et demi«
Cette belle pièce , munie de syphons et robinets en pla-
tine , coûtera de neuf à dix mille francs. Cependant M. Cou-
turier peut établir le platine à un prix beaucoup plus modéré
qu'on ne Fa fait jusqaici , quoiqu'il emploie pour le prépa-
rer et Je purifier la voie humide plus coûteuse que le procé-
dé par Farsenic. Ilpeùt le donner tout façonné de 16 à i8fr.
Fonce*, et si on le prend en feuille, de i4 à i5 francs. Son
platine ne contient ni fer, ni or, ni osmium, iridium, ou
palladium. Il est d'une si grande malléabilité , qu'il se prêteà
toutes les formes , et qu'on peut en le battant le rendre aussi
mince que les feuilles d'or en livret. M. Bréant est parvenu
à le souder sans employer d'autres métaux , il l'applique en
couverte sur poterie, et en a fait un doublé sur cuivre qui
promet les plus heureuses applications. C. L. C«
DE :pharmagie. x4S
>»w»»»%»x»«»x»«^*»*»»*«<»**'^****
Plantes usitées contre les morsures des serpens venimeux.
M. le clievaKer Alexandre Moreau de Jonnès , membre
de plusieurs sociétés* savantes , et atuché au ministère de
la marine pour les travaux géographiques relatifs aux co-
lonies , a donné une description intéressante d'une grande
vipère de la Martinique ( la vipère fer-de-lan<», ou le trigO"
nocéphale , conunun aux lies Antilles ). La nature de ce
journal ne nous permet guère d'entrer dans les divers dé- ^
tails de ce mémoire , lu à l'Institut ^ mais voici les médi*
camens usités le plus ordinairement contre le venin très*
dangereux de ces serpetis , si commtms en Amérique et 9ux
Antilles. L'emploi de ces remèdes n'a pas toujours été
suivi d'heureux succès-, U cautérisation , les scarifications,,
la friction avec le suc de citron , des lotions avec du rhum ,
la succion de la plaie , l'usage de l'eau de Luce, l'application
de la chaux vive , de la cendre alcaline de sarment , même
de préparations arsenicales et d'oxide de cuivre , ont offert
des secours plus ou moins utiles. Néanmoins , le^ nègres,
plus exposés que tout autre i ces dangereux reptiles , ont
eu besoin d'essayer différens végétaux , et passent pour plus
habiles à guérir ce genre d'accident que les médecins eu-
ropéens.
Les nègres ont souvent pilé et appliqué sur les morsures
de la vipèae de la Martinique , les plantes suivantes :
Des feuilles de tabac vert, ou de l'ail, de la bétoine |
du mouron, etc.
Du thym des savannes , fumera montana»
De la moutarde de la Martinique, cleome pentaphyUa. L.
^ De la liane brûlante , tragia v^olubilis. L.
De l'herbe à serpent , petiveria aUiacea. L.
Du phjftolaçca deçandra , L» (agouman des bois).
X44 lOtrBNAX. DE PHARMACIE*
Surtout du fleuri -noël , eupatoriuni macrophyïïum , et
d autres eupatoires ^ les eup. atripUcifolium , et eup. cotint*
foïium^ L. Ces plantes paraissent douées à cet égard de
qualques rertus, comme le guaco\ si vanté, espèce d*eu-
patoire \ et Vayapana ^ autre espèce ( eupatorium ayapana
deVentenat^non moins préconisée.
En outre , la liane à savonnette , on nhandiroba du Père
Feuillée (^fe\fittea nhandiroba^ L.^) , et doux espèces d^aris-
toloches y aristolochia anguicida , L. ^ et or. fragrantU^
sima j L. , ont été employées , soit extérieurement ^ soîK
à Fintérieur^ avec des succès variés. Enfin, celles qu^on
regarde comme les plus efficaces à la Martini({ue , sont di*
verses espèces d'euphorbes ou tithymales ; les euphorbia
piluUfera , euph* parviflora , euph. granunea , L»
La cautérisatioA par la pierre infernale ou Tinflammatioa
de la poudre à canon sur la pinjùrei ont offert aussi 4ai
résultats utiles.
On pourraijt essayée eu Europe n^ eupiitoires , nos aris-
toloches et noa tithymalea contre le veoÎQ de& vipères el deé
aspics. !• J. V.
0^f«»»^%«*HWt%»%M<»WWWIW»i<»K
AVIS
en réponse aux demandes qui nous ont été faites.
LMmpression du nouveadCodex n'est pas encore terminée,
et nous ne pouvons indiquer Tépoque de la pilblication de
pet ouvrage. Nous noua empresserons de ^annoncer.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
steea
N^ IV.— 3\ Année. — Avril 1817.
BECHERCHES CHIMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
SUR i.' Ipécacmemha ^
Par MM. MâfiSffME et PiLumn.
(Mémoire lu à l'Académie des Sci^noes , le 35 Urnes 1817. )
Il cxfste peu de mëdicamens sur lesquels 011 tit plus
écrit que sur Tipëcàcuanha : une immense quràtité de re-
cherclies ont fixé les iilées des médecins sur son emploi
dans la médecine ^ son histoire naturelle ne laisse presque
rien à désirer depuis la publication de plusieurs IKssertations
de MM.Humboldt et Bompland , et d'un MémcSre de M. De-
candole sur les genres et espèces botaniques qui fo^^isseUt
ses diyerses variétés. Mai34|^istoire chimique de ce m^i-
^ament est beaucoup moins avancée : il reste encore & Êiii'e
PanalyBe de ces diflKrentes espèces , k rechercher si la pro«
prtétë Tomi^ye de Tipécaciianha est due k une matière par**
IXI*"»*. Année* — Avril 1817. la
l46 JOURNi^I-
ticulière qu*on pcmrrait isoler^- li cette iqptière est iden*
tique dans les différentes espèce^ o^ Taiîétés d'ipécacuanha ,
oa si elle diffère dans ces espèces. Dans, Tune ou Tautre bj^-
pothèse , quelle action exerce sur récoaomie animale le
principe atdf aussi pûr'qué possible?. Ces consideratioiis ont
déterminé nécessairement la division de . ce Mémoire en
deux sections distinctes : la première, que nous avoQS cra
devoir appeler partie chimique ; Fautre , partie physio-
logique.
' ;PARTIE CHIJilQUE.
Plusieurs chimistes se sont déjà occupés de Texameii de
Tipécacuanba \ mais leurs résultats se trouvant contradic-
toires, ils n^ont pu nous guide^^ dans nos travaux.Nous devons
cependant citer, conmie les plus importantes , les Disser*»
tati<m$ de M. Henry, du docteur Irvine^ et de M. Masson-
Four,
M. Henry à retiré de Tipécacuanlia une matière rui-
neuse et une matière éxtractive sobible dans l'eau , Tune et
Tautre vomitives. M. Henry regarde cependant la matière
résineuse coDune plus vomitive que la seconde. On lit le
détail de ses expériences dans le lvii^ volume des Annales
de Chimie.
Nous, n'avons pu nous procurer le mémoire original de
M. Irvine ; mais s'il nous est permis d'en juger par un
passage de la chimie* de Thomson, ces expériences sont
loin d'être satisfaisantes. Nous croyons devoir citer en en-
tier le (>assage de la chimie de Thomson ; il- prouve la né-
cessité où Fon, est ^e refaire une nouvelle' analyse de Tipé*
Ccicuanha. -,
<c Qvibique/çette subsunce ^K^ d'une grande importance
» dans la médecine (l'ipécacuanha), il n'en a cependant
» pas été. fei^t.jusqu'à présent d'analyse exacte 4 les re-
)> cherchés le^ plus récente^ sn^iit celles di( dpptéur Iryine ,
DB PHARMACIE* it^j
» quiobtînt le p|ii^ de là Société hervéyealie;à Edimbourg,
» pour Faimée l'jB^^ Diaprés ces expérienceâ, elle parait
id contenir une matière gommo-résineuse y dans laquelle ré-
» side principalement son activité,- il y existe probablement
» aussi de la résine pure et dé Textractif. Lorsqu'on fait
n bouillir long-temps cette racine dans Feau , elle perd sa
» propriété caustique *, si on la distille avec l'eau , le liquide
» qui passe est inactif, mais la décoction qui reste dans lat
» cucurbite, a une action très-forte sur l'économie animale^. »'
M. Masson-Fonr a publié aussi dans le premier volume
du Bulletin de Pharmacie , une série d'expériences sur le
même objet; il termine sou mémoire par les conclusions
suivantes, qui contiennent en césumé les résultats de son
travail. ' \
« On peut donc conclure que Tipécacuanba, td qu'on le
» rencontre dans le commerce, contient: i^. de Tacide
» ipllique; 2®. du mucilage'; 3^. de Textractif ; 4''* <lela
» résine.
V Que les principes actifs de cette racine paraissent être
» Fextractif et la résine ; que Falcohol k trente-six degrél
9 ^ssout la résine, l'adde gaHiqne et une partie xle Fextrac-
» tif ; que Teau s'empare du n&ocilage , de l'acide gallique ,
» mais qu'elle ne parait pas retenir une quantité notable de
» réfflne. »
Les recbercbes de M. Masson-Four, quoique importantes,
ne présentent donc pas encore des résultats assefe saùtfaisans
pour dispenser d'un nouveau travail sur ce sujet: nous
ayons essayé de l'entreprendre , nous sommes loin peut-être
d'avoir atteint le but proposé ; cependant, comme les expé-
riences nombreuses que pous avons faites nous ont fourni
quelques résultats intéressans, nous les donnerons du moins
comme des matériaux qui pourront être de quelque utilité ,
dans un travail général sur cet objer. * • ^' '
Dans ce mémoire, nous n'entretiendrons l'Académie que
de nos recherches sur les trois espèces d'ipécacuanhîi bs
}48 JOU&NAL
phu ttsh^ : rip^cnànha bnui , fourni f^ le psyehotrû
^meàc^ et rip^orcoiaiha gm, produit par le caKooccMpé*
caélUlahâ et rîpëcaeaanha Manc ( YÎola emeûca. )
jinatyse de Pïpécacuanha brUn (Psyohotria emetiea )•
^ L'expérience ayant appria qae la partie corticale dje U ni<-
^h^ dç ripéfr^çqaiiiu était douée 4^ prppriétés plus actives
g^0 la partie ligneuse ^ou medituUiiua^ dont e}le se détache
d'ailleurs trèa-facilemeot , nous aTons^cru dev<Hr Fisoler et
cominencer sur elle la série de nos e^^rieoces : nous passe-
rons sous silence les essais préliminaires ^^e nous Avons
faits sur cette substance y pour indiquer de suite le mode
d'analyse que nous avons cru devoir suivre dans son exa-'
men , d'apvès les données que nous avions déjà*
Unç quantité déterminée de poudre corticale d'ipéca-
^uadba a été soumi^ à'J'ae^on deTéther sulfurique rectifié^
d'abord à froid, ensuite à Faide du calorique , et avec de
nouvelles quaotités d'étliçr* On a ainsi épuisé F^ctÎMi dç
Téthet ^a ripécacuanha, qui alors a été desséché aU bainr
inarie. Les teinjUires évapora dans une cornue ont produit^
unéther qui,pei|daiit les premières époques de la dislillationi
çVyait auc^une odeur étrangàre; mais^ «ur la fin de la distil-
lation, il acquiérait Todeur particulière de Tipécacuanba. U
est resté dans la cornue une matière grasse huileuse ^ odo-
l^te, sur laquelle nous reviendrons plus loin.
L'ipécacuanha épuisé par Téther sulfurique a été soumis k
l'action de Talçohol à quarante degrés , aidé 4e la chaleur; il
a ialla beancoup de temps et une très-grande quantité d'al-
çohot pour enlever k l'ipécacuanha toutes les parties solubles
dafiaee menstrue : les premières teintures étaient d'nn
jaune brunâtre, et n'avaient pas cette bcflle couleur )aunç
' dorée qui distinguait les. teintures éthérées. .
Lçs teintures alcoholiqaesfiltréesbouiUantes ont, par l'éva-
poratiqn , laissé précipiter quelques flocons blancs d'uite
DE PHAKMACIE. ^149
m«tiire que nous àTons recomme être aiialdj^ufi à k cife*
Leç lîqaeurs^filtrées om donne jptr Tévaporadoii ooe madèrt
eztrmctire d'un roi^e safrané : cette natière} dÎMMle •dèai
Teau froide, a laissé des flocons de drequ^cm a sëpai^ par
la filtratioa , et rëams à cette qw^twaavait déjà obteiwa.
La matière solubk dans TeairaMâe a été obteMe par
Imporation an bain-maria. Elle était alors d'vn ro«gd
bnm , trèa-déKquesoante , d'one saveur amère y presque
uns odeur. L'erpérience nous a âppriè qu^elk avait den
propriétés Toiuitites très-marquées , oonune noua le dtrooa
pins bas; elle roiigissait légèremem le# cituleurs bleues
T^lalea. '
Cette aaatièrè extradiforme a* été alob mise ca oomact
STec dû cailH>nate de baryte. Après quelques jours , la ma-
tière a étiS jreprise d*abord par Teau^ ensuiie par Talcoholt
ék ne rougissait plus alors les tetutures bleoes^ végétales,
elle ne retenait d'ailleurs aucui» atome de baryte y la baryte
«Wt doue £ût que s'emparer d'im acide auquel elle devait
sa proprjiété de rougir le tournesol \ mais la quauUté dWde
coaieçH daus la matière extraciifortae était ai petite, que
mm n'aToutf pu IHs^iler. Noils sommes ctp^udaût ibudéa k
regarder eei acide comkie de Taçide gattique, parce 4|u'avatit
d'aToir été tri^itée. par la baiyte, U matière extractifbrma
CÙBait virer aa vert la solutioi» d'acétate de ier.
ipris avotr redisaons la matîète dans Veau diatiUée, uoui
y aTOQs ajouté peoàpeu et pKr pi^rtiesde Tacélale de plomb.
Amntèi il sVi iormé m précipité àb^idiort, d'w Uaiio
pHtf^ et: txmjours ide^tîipie, qmelleqna fKU Tép^i^e de aa
finiiiaiiim ^ i^omma l'expérim^e uws l'a démontré.
Ce précipité fut recuei0i par la fliration , et la Bqueur
^ttée était presque incolore s uae autre portion de Hqueur
^as laqu^ on avait versé du soussicéuue dei plooab , était
«atièremeiM décolorée.
Le précipité obtaiu par Tacétate d# pbnnb, ^ti$ avoir
^ kiFé av«o de Peau dktifiée> • élé déc(«ip<^T^ ^^
, l50 JOURNAL
coxirant d'hydrogène sulfuré; le plomb, paf ce moyen ^ a
été s<^rë de la matière que nous nommons vomitive, et
cette matière elle-même a été obtenue par Tévaporation de
la liqueur; mais comme elle retenait un peu d'acide acétique,
on l'a mise en contact Jfl|| un excès de litharge en poudre ,
et jcnsuite traitée de ncnHk par Thydiiogène sulfuré.
Cette expérience est une dé celles que nous regardons
conune décisives pour établir Thomogénéité de cette matière.
•En effet, si elle eût été composée de deux matières diffë*
rentes , ou Tune aurait été de nature à être précipitée par
Tacite de plomb , et l'autre non ; et alors ce réa^ctif eitde
prime abord pu servir à la séparation de ces deux matières ,
ou Tune et l'autre eussent été susceptibles d'être précipitées
par ce sel. Mais dans ce cas il est plus que probable que
l'une l'aiirait été avant l'autre , et alors on aurait trouvé des
différences entre les précipités pris à diverses époques : d'ail»
leurs, d^autres propriétés que nous rapportions plus bas ,
en traitant spécialement de la matière vomitive^ nous confir*-
ment dans notre opinion : continuons nôtre analyse.
L'alcohol n'ayant plus d'action sur l'ipécacuanha , nous
avons traité cette substance par l'eau froide : l'eau, par un
séjour prolongé sur cette racine, est devenue mucilagîneuse;
filtrée et évaporée, elle a donné une matière grisâtre qui',
traitée par l'alcohol , a blanchi en abandonnant Une certaine
^ quantité de matière vomitive analogue à celle dont nous
, venons de parler. La matière blanche , examinée avec soin ,
a présenté tous les caractères de la gomme pure ; elle four-
nissait , en la traitant par l'acide nitrique,de Tacide oxâUque
et de l'acide muqueux. La matière ligneuse, après avoir
subi l'action de l'eau froide, a été soumise i celle de l'êan
bouillante, qui a enlevé une quantité considérable'd'une sub-
stance que nous avons reconnue, à toutes ses propriétés, être
de 1 amidon. Il suffit de verser dans la liqueur une certaine
. quantité d'iode pour déterminer ^ur-le-champ une belle
couletir bleue ; la matière fibreuse qui restait après plusieurs
DS PHARMACIE. l5l
âiulfitioits dans Teau , avait tom les caractères du ligneux ;
mais nne chose digne de remarque, c^est TuBÎte intime de
l'amidoB avec le ligneux. (^ deux corpi tlennait teltement
ran à Tautre, qu'après dix-kvit ébuUitions dal» de nouTelles
quantités d'eau, le ligneux retenait encoi^'une certaine
quantité d'amidon ^ cette analyse a été répétée plusieurs
fois, la moyenne de nos résultats nous a donbé les propor-
tions suivantes pour chacun des principes constituans
indiqués :
Matière grasse huileuse*. ..••>. .2
Matière vomitive. . • V • • '^
Ciffi végétale* .....••/...' 6
Gommée* • .^ . .»•••..,': lo
Amidon. . • • , 4^
Lignoçc. ..•..*.•..'.•. 20
Acide galfiquedes traces. ..;.,.•. v'\. . • y
Pertfew .,..•••.•../ - . • . 4
lOO
Nous avons également analysé l%partie lifoeuse interne^
ou meditullium , de. la racine de psychotria.
Yoici les réstfltats que nous avons ohteiras t
Matière vomitive. . . .^ ^ . i • i5
Matière extractive non vomitive. ... a .4^
Gomme. . - ...*....... 5 j)
Amidon. ......,.[. - . aoj »
Ligneux .^ ....^ .6q ;
Acide gallique etmatièrç^. .^. * . . . > );i , ^,
Grasse des traces. ............ » • ?^ ..
Perte l .. i ..... .. , . j 8o
loo j »
' Nous avons indiqué , dans ces réraltats , tine matière ex*
tractive non vomitive. Cette substance, qui, se çapproche
beaucoup des extraiu ordinaires qu'on retire de la plupart
f $9 iOîVliiKA^
•ma^èr^ y^miti^fi > 49a( d^e affiiibUi les prq^tét* EHe ^n
diQîsiy ^pmdl^jll jesfmtieHfiimDt ea 4^ qix'elle aW pM
préc^pitj^c pfty Wf^ ffA^q/^y mi U tpnlfire de neûc de
jale ;.jl4iii4i$'qw Ia mAtîèi^ vomitive forme , comme bo^s
ie dirfîps p\n$ hB$j aareu ces réactils, des précipitée très-
abondikQS, On peur m serm de ce moyen pour féperev Tex-
Irait Bçm vooiidf de la madère vomitive. Dans ce cas^ !•
comhiiiaison précipitée doit être traitée par la baryte, .qui la
décoiupose^ et la matiëre. vpnjiti^^ l'^pri^ par TalcohâL La
petite quantité de matière yoçimye çO0l^)Ue dans le medi-
tullium de Tipécacuanha, n^oi^tre .q^e p^est . a)iM rmvi que 5
daosi la prépara^onde la pou,dre.d']'péçaçuiudia ^ les p1ua>
maqqos aéparent la. partie Ijgpeu^e d^ h xficinfi.
Npu8 allons maifit^ai^t.npiis oçcpper de.resameii chi*
mique de la matière .jgrassp fefiré/^ d^ Tipé^nafihp, et de
rétu4e des propriétés, de la. ip^ti^re yqn^tivf • .Nousiaepar*
leron^pasdes antres substances trouvées dans Tipécacuanha,
parce qu elles sont identiques avec des mat ièr^ déjàpar-
fidtAuént eonnuef. é ' ^
De k^ Matière grosse ^ tjp^aqii^tfyt'
La matière grâséie kt^iré^ dé l'ipécacuaulia par le moyot
de Téther suU^irique est d'une belle couleur jaune brunâtre,
lorsqu'elle est enmaste ; mais lorsqu'elle se dissout dana Tal-
coboLet Féther sulfiirique ^ elle letur cominùnique tme cou-
leur jàime dorée ^ hiisè dans la bouche ^ elle.iigit pdnpipa-
lement sur k gOrge et le voile du palais ^ et est acre à la
manière des |iuite^ ësscâtfelleA ]' s6n odeur est très-fortp , et
se Tfipjproclie ^e'péUe dé Thuilé ésâeotieUe'dé raifort; elle
devient insupportable quand on Texalte par la chaleur ]
affaiblie jys^ sa divisipn.duqs 1^ vâiiculej ^le. esf en^ère*
meqt analogue à celle de Hp^capuanha, et ç esti cette mf-
lière g^'on doiç rapport^ Fodeur de pptie wcine, La matièie
DE PffàHMACIE. l53
gcM«e* €81 fluff kmrde ^-l'dooiiol ^ et m pesanieaf dîffiré
peti de cdle dé Tefiti. hénqaùa kclmaflfe , la chaleur en
sépiore une hidlD eÂrèmemoit'fagaoe, d'one odeur très^
pénéiraMe; mak k pka grande partie de^Ia «ladëre «*al-^
êère ïïftM de se Toiatiîeef , et^mlt tflors 1* prodtdcs que
donnent , par Tactioà da fea , les niatièipe& vëgéniles tràs-
hjirogfoém , et r-hnîle qni passe akto à k dlstSlaiion est
^itiérement enofijfreamaiciquè.
Si , d^ autre cét< , c» dkdlle de Fean aveé de la ma^
ûère gr»se, Tean n'en enlève quNuie i^aHSe,qm i^ieîit en-
saile nager *&' k ambuce en fonnant dés iris. La matière grasse
4e Hpécaçaanha , comme pinsienrs a<Btfes huiles végétales ,
parait ^dnnc être formée de dettk huites i Ttîne volatile,
tris-fagaoe , principe ombrant de fipécaeuanha ; Tautre,
grasse &fe, peu on peint odorante^ et tfne ^[u^ques éhi-
mistes , qui né Tavaient fM ebtoiae ismée et entièrement
sépavéedek matière vonutive \ ont prise pour tinè résine.
jfons parlénms plus baa de faction de'k jmatière grasse
sur l!écofiomie ankaàie. -
Db lu Matière' mmUy.
Cette subat^çp qç^ poH« daignons aona k nom de nmr
tière vomîtiv^, 99t^q§^ poiiA p'ftyfllM paaenisi^fQfait çQto^^
jes expé^ei^s q^i fmi^tmmt wt\e piopAéiÂ^ mais que
nom ne swriWA 4(^fnep soiis un aoÉrepom, s'obiijf^^ en
fpiivant k u^rç]|e qi^e jmnA avons^tihiGifeY Gqpendmt^ ajriiôt
simplifié le mode d^opération nécessaire pour Tobtenip, liws
rinffique^^Qim fn pfsn 4^ 1^14 ) ^'ip^^M^undia doit ètrg ré-
difii HP pondse : al^B9 qa U trpîie pan Fédier à fio/degréa,
pour dissotidrs m mtier k matière gipaase odorante. Ijorsque
Tipéc^çtianlia ne oè^e pli» nm k V^tW sm r#pUi»e par
l'aloohol, les teint|isea akoliriiqnea dbivoiil èlre évaporées
ensuite au bajo-mariè, èl la pmti^re redisaout^ dads dé Teâù
froide ; elle abandonne alors sir cire et un peu de matière
l54 JOUBNAL
grosse ^'elk retenait : mise en macératioii sur in carbonate
de baryte, eUe .perd son acide galtiqne.; reprise par Talcoliol
et évaporée à siccité, die est alors à Tétat de puretés
« La matière vomitive desséchée se présente 'sons fonne
d'écaillés tra^parentes d*mie couleur brune rougeâtre ; sas
.odeur est presque nulle , elle a cependant un peu d'analogie
avec celle du sutre caramélé^ sa saveur est amère, un pev
acre, mais nullement nauséabonde; une chaleur moins
forte , ou égale à celle de Teau bouillante., ne lui fait
éprouver aucune , altération ; â une chaleur supérieare ,
elle se boursoufle , noircit, se. décompose ;-^ donne de
Teaii , de Tacide acétique , de Faciile carbonique , trè»-
peu d'huil^;•il reste un charbon très-spongieux'et trè»-
léger; on ne peut, da^s les produits de la distUIaticm, troo-
.ver aucune trace d ammoniaque.; ce qui indique que Falote
n entre pas dans la comt>ositioQ de i^tte matière ; exposée à
Tair , elle n'éprouve d autre altération que de tomber en
déliquescence ea absorbant Te^u hygrométrique; Teau la
dissout en toute proportion sans Taltéref : on ne peut Fob-
tenir cristallisée par aucun moyen.
L'acide sulfurique étendu d^eau n'exerce aucune ac-
tion wr cette matière;^racide sulfurique concentré la détroit
et la charbone ; Tacide nitrique k dissout k froid oonmie i
chaud^et fait-virer sa couleur au rouge foncé-, en continuant
l'action deFacide nkrique, la couleur passe au jaune; il se
•dégage beapcoup de ga^ nitreux : on obtient beaucoup
d'acide oxalique ^ et il ne se ferme pais de matière jaune
aBdère.
Les acides mnriatique , phosphorique , dissolvent la ma-
.tîère vomitive sans Faltérer. On peut la retirer de ces dis-
— ^ " — *— — —
(i)Pn peut solMiitaer au carbonate de baryte le carbonate de magnësiet
OQ ralamme ea ffHét : le pharmacien évitera par U TenîpkA d'unes!]^
•tance qui pqprrait inspirer des craintes aux mëdecina qui emploieraieat
la matière vomitive dans la pratique. (Voyez la partie physiologique de ce
Mémoire.) ' -
DE PHARMACIE. l55
sohxtioas en saturant les acides. L'acide acétique est un des
meilleurs dissolvans de la matière vomitive : Facide gai-
licpie, an cûntraife , la précipite de sa dissolution aqueuse
oo alcoholique , en contractant ^vec eliie une union trës*-
intîvne ; le précipité est abondant et floconneux , peu so-
Inblie ; cependiant il en reste encore une quantité notable en
dissolution dans la liqueur. La matière vomitive a , dans cette,
combinaison , perdu sa propriété la plus caractéristique,
aÎQsi que nous le verrons plus loin. ■
I^ teinture de noix de gale précipite la matière vomitive
avec plus d'énei^e encore que Tacidegallique.
Lies acides <^lique , tarlarique, etc. , n'ont aucune action
.sur la matièrevomitive.-— Les solutions alcalines, lors-
qu'elles sont un peu étendues , n y produisent aucnn
changement ; les alcalis concentrés , au contraire , altèrent
et dénaturent la m#ière vomitive.'Les alcalis décomposent
et dissolvent les précipités formés par l][acide gallique et la
noix de gale , avec la matière vomitive.
L'iode dissous disins Talcohol , et versé dans une solution
alcoholique de madère vomitive ^ y produit un prédpité
rouge qui nous a paru être une combi^son diode et de
matière vomitive. La petite quantité que nous avons obtenue
de ce précipité ne nous a pas permis d^en faire un examen
approfondi. w
. Parmi les sels dont nous avons étudié Vaction sur la ma-
tière vomitive , il n'en est'pas qui ait un. effet plus marqué
que le sous-aéétatè.dé plomb, qui la précipite entièrement.
L^açétate de plomb, du commerce précipite aussi la matière
. vomitive^ mais ici. le précipité n est pas >(isû abondant et la
liqi^eur reste légèrement colorée \ on vpit que Facide acéti-
que s'oppose à la formation du précipité..
Les autres sels métalliques n'ont que peu ou point d'ac-
tion sur'la matière vomitive. Le proto- nitrate de mercure,
le deuto^hlorure du même méul ,*et le muriate d'étain,
sont les seuls sek métalliques qui produisent quelques pré-
l56 JOURNAt
cipitÀ assez légers. Les sels de fer n'oât ancnne action sut
4a matière vomitive dépotnUëe A^acide gallique ; elfe ne
trouble ni ne décompose la solution de tartrate de potasse
antimonié. Ce fait était intéressant à vérifier, ces deux w^^
stances étant quelquefois réunies pour l'emploi médical*
La décoction de quinquina produit un léger précipité
dans la solution de matière vomitive; mais 'ce précipité
n'est pas comparable i celui p^duit par rinfosioo de noix
de gale.
Les sels végétaux n^oiit aucune action sur la matière to-
mitive. Il en est de même du sucre^ de la gomme ^ de la
gélatine et dess autres matières végétales et animales que
nous avons soumises, Ni les éthers ni les Uuiles né disâot-
• vent fa matière vomitive*
En revenant sur les propriétés dç la matière vomitive,
nous nous croyons autorisés à la regaraer comme une sub-
stance sui generis.
Les tentatives nombreuses que nous avons faites sur elle
pour la séparer en plusieurs substances , les propriétés vo-
mitives^ radion qu'exerçât sur el|eles agens chimiques,
paiticuliègremeut iaclde gallique et la uoix de gale , f en-
semble de se9 propriétés, nous la font considérer comme un
0incipe immédiat des végétaux , d'autant plus que iious
lavQUs retrouvée 4ftQ3 de^ plaute^ vomitives appartenant
m^e à dea iawU/^. 4i0*ér!^Pte8 , le çaUq^cca-ipécacuanha
et le Yklk ewciica ( voyçz Vaualjsç dç çe^ deux matiè-
res). Wou^ entons doue qu'on peut lui douu^p raug dans
]a nomenclatufie , eu la désigni^m par le n<fxa 4*émétine
lè^0y ifomo)^ qui indiquera sa propriété! la plu$ rçmarqu^*
. ble , et rappellera Ifi plante dans laquellç m la d*abord
trouvée , U pa^çhptr^a emetica^
DE PHARMACIE. iS']
Anaijrse du CaScoccehipécaauanha ( ipécacoanlu gris ).
Nous croyons inutile dû rtppprter ioi eu détail Us expé-
rî«BGes que nous atons àiiles sw le caUçoeoa , .parce qae
1«9 principes fa'il contient , éiatkt lé# «lèmèt que ceiix
cpie renfeme le psydhotria , nons ayons dû employer , pour
c€8 analysés y «a mode d'opérerà pen prts tonblable : noas
nooB éoatenleroBs dé raf^nér nos tésnltats^ Nons ayons
opéré sur la partie coitieala do la rtciiiÉ déponittéo dn me*
dîtîdSnm ligneiix , et nèns avons dkeM:
émétine • • * » ...•••••««•. i4
Matière grasse . • • • • • • a
Gomme. ••;.•• 1 • i6
Ami<fon "^ ••«.••• • lÔ
Ligneux. • • • . • 4^
Perte ...!!,. i ^ • i 1 i i ....... . 2
100
En comparant cette analyse avec celle de la partie cor*
ticale du p^fiAotria , on voit qn'il existe une grande ana-
logie entre ces denz racines ^ le psyohotria, cependant , con-
tenant pins d'émétine , dcrft être plus «etif , et t'oM ce qiia
déjà on avait remarqué. #
Du Fiùla emetica {^écacoaidia bjbmc) {iy
Ce végétal nous a également fonhu une petite quantité
d'émétine ; mais, dans cette mcinè^ TémÂitte eit teUe-
teecit t!6dfàùffi€ psv les au»es prineipÉ» y ^'0» ne peat
(t> Non» tmimSu&b^mt sstu aaiifss^fpdf ne ass» a pu f^w» «0M9
MtMÊûfailte que Us pHoëdeStas, laaia «pS fMHti ]i*aT<m« pu encore répé-
ter, fiaote dVchantillmis certaîm. Nous comptons aussi exammer d*aatre9
racmes de violette , paiticidiimBSttt cdtfl cloBi IsMlseBoson a^ fetroi»^
terla propri^ifviailittft
l58 JOURNAL
la retirer par les moyens dont on s'éuit servi clans les
analyses précédentes ; il faut , au Ueu d^eniployer Téther
et Fakohol , faire bouillir la racine pulvérisée dans une
grande quantité d*eau , et en préparer un extrait aqoéux.
Cet extrait, traité par Falcohol à Ifi degrés, se décolore,
abandonne une matière brune , qiie nous avons reconan
être de Témétine; il reste une matière blancHe presque eif
tièrement solnble dans l'eau ^ la substance soluÛe est de la
gomme ; la matière insoluble était glutineuse , et donnait
de l>mmoniaqoe à^ distillation. NoUs.n^avons retrouvé ni
matière grasse ni amidon dttis la radoe de violette.
Cent parties sont e(Hnposées : ...
Émétine .•••.;:: 5
Gomme '.....;:. 3.5
Matière végétb-animale :.;..... i
Ligneux. '...'. ^ :.;..• S'j
Perte. . . . . ;.:.;. 3
lOO
PARTIE PBTSIOLOQIQUË ET MÉDICALE.
) . • •
L'analyse à'ufi médicament est, en quelque sorte , stérile
p>ur la thérapeutique , si on n'y joint Texamen physiologi-
que des divers principes immédiats dont Tcxistence a été
reconufie \ et l'étude tîe leurs propriétés médicinales. C'est
sous ce nouvea)L point de vue que nous allons maintenant
considérer l'ipécacuânha. \ ..
Il fallait d'abord Techércher si, parmi les principes immé-
diats trouvés dapstles racines d'ipécacùanha^un ou plusjeiiFi
possédaient la prcq^MÎété vomitive comme ces racines elles-
mèmes.Gette vertu ne pouvant être attribuée ni à la gomme,
ni k l'amidon , ni à la cii^ , ni aot ligneux , il restait à exa-
miner la matière ^ros^e odorante et V émétine.
La matière grasse odorante, agissante sur l'odorat et sw
DE PHARMACIE. iSg
k go&l ie la même manière, et avec plus -d'énergie encore
que llpécacuanha en nature, on pouvait présumer qu'elle.
aorait une acticm analogue sur Testomac ; mais Texpérience
ne confirma pas cette conjecture. Ù'assez fortes doses de
cette substance ont été données à des animaux, il n'en est
résulté aucun effet sensible ] nous-mêmes en avons avalé à
diverses reprises plusieur$ grains, et nous n avons senti
qu'une impression désagréable , Nauséabonde sur Todofat
et sur la gorge , impressioN dont les effeU n*ont été que mo^
mentanés* M. Caven^u, qm a bien vonln nous aider dans
nos recherches , en a pris six graina en une seule fois et n'en
a pas éprouvé des effets plus marqués. Nous obtînmes des
résultats bien différens avec Yémétine. Un demi-grain qui
fut donné & un )emie chat excita chez cet animal des vo-
missemens trèa-forts et prolongés , après lesquels il tomba
dans un assoupissement profond , d'où il ne sortit ou'au
Ixrat de quelques heures avec toutes les apparences de la
santé. .
Cette expérience fut répéta sur d'autres chats et sur des
diiens,,en variant les doses d'émétîne jusqu'à deux grainsl
Les résultats furent analogues, c'est-à-dire qu'il y eut tou-
jours vomissement d'abord, assoupissement çnsuite, puis
Ktour àla santé après im temps plus ou moins long.
^ premiers essais nous enhardirent à éproiiver sur
n<m»4ii6mes les effets de Témétine -, l'un de nous en avala
d«tt grains à jeun ; trois quarts d'heure après il ressentit des
nausées et bientôt il eût plusieurs accès de vomissement qui
lurent suivis d'une disposition prononcée au sommeil. Plu-
sieurs étudians se prêtèrent à la même tentative et éprou-
vèrent les mêmes effets.
If oos pensâmes dès lors qu'on pouvait sans inconvénient
administrer Témétine, commf vomitif dans les cas demala*
ilie, eice fut encore l'un de nous qui en fit le premier l'essai.
Ayant été attaqué d'un embarras fastrique dans le courant
du mois dernier, il en avala 4 gwlîtïs en deux prises à ^ heure
l6o JptntHAL
de dîstence; aprè* la première pHse,il ttéiârda pas à éprou-
ver un vomissemeat, qui fut augmenté par h seconde prise ,
ce qui détermina un prompt 86ulagem6nt et une entière
gttérÎ9on« .
Depuis cette époque , Témétine a étéadfnbistrée comme
Tomidf à plusieurs persoimés malades ; elles ont tcmt^
éprouvé 1^ effets qu'on retire or^uairement de Fipéça*
cùlnha sans qu'elles aient été feti(^ées par Todenr etla saveur
désagréable et persistante de ee médiôamQit , puisqoer
yémétine n'a point d'odeur et ^[œ M ^àTeu^ est aealemenC
«npenamère (»). Nous ne crames |>àâ âvoîr terminé nos re-
cherekes physiologiques et ttiédieates sur Téinélinie , pouf
avœr constaté les propriété» vé^fires ; il était important
de savoir si cetie substance) donnée a tfne doée uA peu forte,
avait quelques inconv^ens : à cet effet, ro griains ^éine-
line forient donnés & du chien de petite taille et âgé cf en-
viron deux ans. Le tomissetneni commença att Bout d'une
demi-heure , se prolongea assez long-temps ^ et raôiiùaf
a'assouph ; mais, au Heu de repren4rë sa sAnté , comme ceux
dont nous avons parlé plus haut , il «leurut dans la nuit qui
(t) Nous ferons Yemlrquer que témàSne étant trés-soinble , et ne s^at-
tacbant pak auK 'parok d^ Festomc , i( côtrrieat dé ne pas administrer
en une seul» fo& là (puurtité ^owent taire |lf«ndns au raakde » parce
que celui-2i pourrait la rejeter enKéredMentàu prtfni^r a^cétdc iBluiai
ment, qui cesserait 8101*8. A faut donc donner Pémétine- en deux ou trois
doses , dont k préiQié^ soit beaucoup plus (orU. Quatre ffatns ê^émé-
tine en sokiiion éam$ quatre ottt&t d'eau, c|u^«n peut édntéorer atéc un
sirop et aromatiser arec Teau do fleura âJ^or^Bffét , étaiit «dniînktrdB doit
manière indiquée , sont la dose qui confient à un adulte dans les cas o^>
dinaires^.
Pour les enfans , cm peut se senrir, pour eveiler le vonkissiinient, de pas-
tilles où IVmétine entre à la doee d*un deoi^gnan : deu< on trois tafiistot
ordinairement pour assurer Teflfet désiré.
Bans les coquélUclies, tes catarrbel pulmonaires , les diarrbées chrxmi'
qnes, etti. , nouë etnpbyotu a^ec avatitage dés pastille» qui contiennent
un huitié;me df gi^ûn d'éméttA , et ipii nàbi paràiseeùl retepkiter a?ec
avantage les pastilles d'ipécaciuoha pitlinàire.
DE PHARMAeiE. t6i
mmiîetféneDce , c'était à peu près i5 heures après avoii/
fris rémétme.
Son cadavre (ut ouvert avec toutes les précautions néces-
saires, et Texamen auatomique fît voir que Tanimal avait
taccombé à ane vioIeUte inflammation du tissu propre du
pouniMt et de la membrane muqueuse du canal intestinal ,
depuis le cai*dia jusqu à lanSs (i).
L'eïpérienee, répétée sur plusieurs autres aniraaux,méme'
tTeC six grains d'émétine eut une pareille issue ; il en
foi de même de plusieurs antres chiens , dans lesquels Témé-
boe (Cssoute damr une petite quantité d'eau fut injectée^
^itdans la Veine jugulaire , soit dans la plèvre, soit dans
TaBus, ou introduit dans le tissu des muscles; partout les^
résultats furent sehiblable:s r vdiiiissemens prolongés d*abord,'
déjeciiooa alvînes , assoupissement consécutif^ ^t mort dan^'
les a4 <^ 3o heures qui suivirent Texf érîence ; ouverture du
cadavre , inflammation du poumon et de la membrane
nuqneuse du canal intestinal.
Ces résukats semblent importans sous plusieurs rapports»
D abord il est très*utile de savoir que Téméune/ donnée à
forte dose , peut avoir des inconvénients graves, et par cette
propriété elle se rapproche,dans les effets, de plusieurs autre%
Substances vomitives, et particulièrement de Témélique:
ce fiiit pourra faire jeter quelques doutés sur Topinioa
g^^ralê où Ton est , que Tipécacuanha peut être admi-
nistré h fortes doàes sans inconvénient , parce que, dit-on ,
son action se borne à exciter le vomissement , et que la
quantité excédente est rejetée par le vomissement lui-même.
En outre ,Taction ^spéciale de Fémétine sur le poumon et sur
le canal' intestinal ne montre-t-elle pas que' c'est avec rabou
que Ton fait prendre Tipécacuanha à petites doses^ souvent
(il Ces phcnom^oes. sont semblables à ceux qu'on remarque dans Tem-
poMonnemeot par IVm^tk^ae ( tartnrte de potasse et d'antioroine ). ( Voyex
It Mëcnoire nir Véméûqot , par M. Biagandic. ) '
f ili^. Jnnée. ^ Açril 1 8 1 7 . 11
lép^t^ ttmx perMnne& atteintes de rlmmei à Iter
période, de catarrhes pulmonaires chroniques, do diarrhées
de lon^e durée , etc. ?
Si Ton obtient ces effets de Tipécacuanba. en sub«
stance, il était permis d'espérer qu*oi^ obtiendrait des.
résultats plus marqués en employant r^étim : ceat ce
que nous avons été assez heiuftux pour constater sur jAu^
sieurs personnes affectées de Catarrhe pulmonaire chro-
nique , entre lesquelles noua citerons une dame âgée de '64
ans, tourmentée depuis près de trois ans d'im catarrhe avec
des quintes très-fatigantes , le matin et le soir; depuis environ
six semaines qu'elle fait usage de pastilles où . Fénoiétine
entre à la dose d^i^ huitième de grain , die est eotièrement
débarrassée de ses quintes et sa toux a considéralJement
diminué. ^
Par le mèiiie moyen , \in honune àgéde 36 ans a été guéri
complètement d*tux rhtune opiufàtr^ qui durait depuis prei^
de six mois , et qui' avait résisté à la plupart des moyens
usités en pareil cas , et m^e aux pastilles d'ij^oacoanha
Ordinaires.
Nous avons aussi empbyé avec succès Témétine à la dose
dW quart de grain et même d'un demi- grain, donné tous
ks matins dans le traiten^ent d'une coqueluche dont ëtait
atteint un enfant de 6 ans \ nous avons auçsi fait usi^e de
Témétinè à. petite dose sur des personnes d'âge et de sexe
différens, affectées de rhumes simples^ et nous en avons
<^btenu des effets au moins aussi satisfaisans qu« ceux
qu'qn obtient ordinairement deTipécacuanha en substance :,
seulement nous avons souvent remarqué un effet nar-
cotique, qui ne parait pas être produit par cettç deroière
substance.
' Les divers phénomènes que nous venons de rapporter ont
été obtenus par l'émétine retirée soit du psychotria emetica,
sôit^du calicoccaipécacuanha> soit du violii ipécacusAha;
ce qui confirme le i:é^ullal de nos. ^xpéficBces chimiques y
iftâ êàêbYiê^soxViàéntàié de k matière vomitire dans ces troîtf
végétanu^. Il résulte ansai des fiits et des e^spériences quer
netis venons de rapporter daiia" celte seconde partie de
noire nàévndîié , que l'éiiiétÎDe a tous les ayantâges de
ripëciteiMK^ êÊkhs en avoir les încoaTëniens. En clfet,
FipecactMmh» a tme odeur forte et nauséaboudt que n*ar
fs» Téniélme; la saveur ée Fipécacuanha est acre et désa-*
gfitehle ^-œlle de Témétine eh seulement un peu amère ;
hê doaea d'ipéeaeoanlia qu'on est obligé d*emptoyelr pour
pfo4aii«^ le romissement sur un même sUjet , ne sont paaT
eonsltfBles : car êlies dépendent non-^ulemenc de la quantité
dtéméàûé coài^iue dans npééacuanha , et cette quantité varie
fkmrles (fi versesraeines désigpéesson^ le noiti ^Igaire et géné^
rique d^pécacnanba-, mafsf encore de la manière de préparer
leur poudre : on eat clone obligéde porter la dose de l'îpéca-
cuanha de i5 à 4o grains^ donné à une aussi grande quanti-
té, son odeur et sa saveur scmt insupportables. Ses partictdesi
s'attachent aux parois de la bouche, du phrajnx, de Tceso-
pliage. Ces inconvéniens sont si grands pour certaines pér-
3oni>es,qu'ellesont une répugnance invincible pour ce médi-
cament : Fémédne étant soluble dans Feaù et ayant une
action très-énergique à la dose de a ou 4 grains au plus , nç
peut jamais avoir aucun de ces inconvéniens; en outre , sa
solubilité dans Teau laread très^propre à être absoii>ée dans
le canal intestinal ^ et à produire ainsi plus vite les effets
généraux sur l'économie anin&Je. Ajoutons enfin à ces divers
avant^Çes celui de pouvoir être paralysée,. aussitôt qu'on le
désire, par l'introductioii dans l'eçtomac d'ime petite quantité
d'une légère déco^tipa de noix ^e gale , coifime nous notis eu
sommes plusieurs fois assurés sur noos-mémes.Npus pensons
donc que , dans la pratique de la Qxédecii^e, il sera préfé^
rable^dansbeaucpup de circonstances, d'employer Féméûijtç
au fieu de l'ipéçacuanha en substance.
N ous conclurons des iaits et des expériences consignés
dans les deux parties dé ce mémoire , i"*. qu'il existe , dans
l64 JOURNAL
les trois variétës d'îpécacuaoha les plus usitées et dont Dons i
a vous rapporté Tanalyse , une substance partîcuUère cjuq ,
nous avons nommée émétîne et à laquelle ces racines dpi veut
leurs propriétés médicales; 2^. que cette matière est vomit- '
tive et pui^ative , et qu'elle a uue action spéciale sur
le poumop et la membrane muqueuse du canal intestinal;
que , de plus , elle a une propriété narcotique marquée ;
3"*. que Témétine peut remphicer ripécacuanbà dan^ tontei
les circonstances où Ton einploie ce médicament > avec
d^autant plus de raison , que cette substance , à dose déter-
minée,a des propriétés constantes, ce qu'on ne rencontre pas
dans les divers ipécacuanhas dn commerce , et que son pea
de saveur, son odeur presque nulle, lui donnent encore
un avantage marqué comme médicament.
p. 5. Le Rapport que MM. Halle et Thenard \ nommés
commissaires par TÂcadémie des sciences , ont bien voulu
faire sur ce Mémoire, est imprimé dans le Recueil pério-
dique de la Société de médecine , rédigé par M. Sédillot.
AifALTSE de seigle ergoté du bois de Boulogne j près Paris ^
par M. YltiQtTELiN.
( Extrait des Aooales de chimie. )
Sua l'invitation de M. le professeur Desfontaines , cliargé
par l'Académie des sciences d'examiner une note de notre
f^oUègue Virey sur l'ei^ot du seigle, M. Vauquelin a sou-
mis de nouveau l'ei^ot k l'analyse chimique. Déjà , dit
M. Vauquelin, plusieurs chimistes distingués, et notam-
ment Bucquet et Cornette , ont traité cette matière, et ont
laissé, peu à faire quant à la composition matérielle de
l'ergot.
DE ^HAKMACIE. l6S
On trotrre anssi dana les Récréations physiques et chimi-
ques de Model , oayrage traduit de Fallemand p^r Parmen^
tier,une dissertation sur Fergot, son analyse chimique, et
des eïpérieàoes ayant pour but de reconnaître si cette sub-
stance est aussi malfaisante qn^on le pense vulgairement.
Model regarde Tergot comme une maladie qui attaque
principalement le seigle dans les années plurieuses, et qui
doit son origine à de la sève trop abondante, qui gonfle les
Taisseanx et qui les rcmipt, soit d^elle-mème, soit à Taide
de lapîqûre d^un insecte.
Aux auteurs qui prétendent que Fergot est nuisible,
Model objecte que les maladies qu'on lui attribue , ont peut-
être a?ec plus de raison pour causes la disette, la famine, les
ploies froides , les brouillards qui existent 4 Fépoque où
régnent ces maladies, qui affectent plus particulièrement les
pauTres. Il cite à t:e sujet les Mémoires de FAçadémie des
sciences de Paris pour Fannée 1748 , dans lesquels il est dît
que Tergot ne produit ses effets nuisibles que quand il est
DOQTeau , que quand il n'a pas sué.
Il oppose encore l'opinion de Wolf , exprimée en ces ter-
ines : « L'ergot n'est pas Funique et principale cause des
maladies épidémiques , puisque, dans beaucoup d'années,
cette substance existe en abondance sans qu'on ait éprouvé,
l'espèce de maladie qu'on lui rapporte. )• *
Model rappelle encore que, dans une dissertation soutenue
à Strasbourg en 1766, il est dit qu'on trouve abondamment,
en Alsace, du seigle ergoté , mais que les cultivateurs n'ont
jamais reconnu qu'il donnât lieu à des maladies. 11 convient
que Fergot n'étant pas organisé comme le bon grain , ne
possédant pas , comme on le verra par l'analyse , les parties
qui constituent celui-ci , il ne peut fournir un pain nourris-
sauit ; mais il persiste à penser que ce n'est point une raison
pour le regarder , avec M. Vétillart, comme un poison des
plus subtils.
n est pfts^ûble) dît-il, que 4e« ÛMacM ^dJmcnft kar
domicilcfd^ L'ergot^ tmûs diioc«e d^ •^cpériences inkco-
ncopîque^ ne loi ont-eUe^fait rtc^waatere que l^mmeiit k
présence de ces btecies e* dbe leHrs dArit dtat^Ie ignâA er-
goté. Modcj ne oooit pu» non plus> ooouue Tillet ce Sishfdber.
que cette alt^ratioo 60Îi ^ni<}^ji<Qtteitf d«eii la f iq4re d'ÎMec-
tes venimeux.
Model réfute a^ussî ropinion a^urje de ^pid^uea ^fmêot^
nés , qui , dans un temps o^ la. c^oùe tétait peu «Mraiieëe , Et-
tribuaîent la malignité de Fergot .à ^M^ 00t^re aaadùt , k ««i
nkre volatil^ à une fausse fmrmdité, à àes vapeurs arsmncor
leSf etc.^ et, pour prouver qu il n'y eidsie ri^ d« parai,
non-seulement il en a £(Ut maqger impqn^^ent à d^aai-
maux^ mais avec parties égales de farine d«rg<>t^t d^ftrine
de seigle , il a composé un pajb djpnt |1 a mangé luj-mfane
sans éprouver aucune espièce d'accident.
Parmentîeri dans les obsmationa. et additions qu'il a
faites à Touvrage de Mode}, partage m>n opûuoii, l'appw
de nouveaux raisonnemeps et. de npuvellea expéri^ncM. fl ^
est loin de penser que Teigo^ equivaille au li>on grain ; maMMÎl-
cToit pouvoir assurer^ d'après sa propre expéritnce^.qne
cette substapce p'est pas ma)£u^ante. Uremai^ei d'aiUevip,
que, quelcfùe abondante qu'on la suppose da^ noariécollÂt
il ne s'y trouve jamais dans u^e auçsî grande prqfpcutiap
qu'il Fa employée dans le pain qu'il a mangé , etc.
On peut assurer, dît Béguillet, que Je pain, cette nown-
ture si essentielle à Fhomme, est, après Fair, U cause la pins
commun^ des maladies épidémiques , lorsqu'il est de mau-
vaise qualité. Le mauvais pain, surtout celui de ^gle,
cause, suivant Fa vis de célèbres médecins, la plupart des
maladies qui régnent dans les campâmes , telles que le 3C0^
Lut , la dyssenterie , etc.
Le grain dans lequel réside le principe ntalfaisant , n'a ,
ditRenou, rien dfe diflérenf,'aù premier coup d œil , du
seigle ordinaire , sïee jn'est sa couleur, qui est d'un rouge ^
DE PSAftMÂCIE. 1t67
lMri<]aetë,dVatres£oîs jaaneetmème noire. Tous ces grains,
dctfitpkisieurs^ootaVfn'tés^ae bmemt entre let doigts. Si on les
broie , k poudre est d^une couleur plus foncée que leur extç-
riemr. Psuf la mafticfitjoii , on j dëteloppé un goâ.t de pour! ,
amer, nauséabond. L'odeur fétide qui s'en exhale, augmente
par Kaddîtion de Tean chaude pour en former de la pâte.
Le pain qui en résulte , n'a ih la liaiaon , ni la consistance oi^
diiuâre# ^ H il prodail aur ceux qui en mangent , tous leoi
accidens reprochés à Tei^t. Il les produit, ajoute Parmem-
4Mr I fuand même le seî(^ ne cdntiendniit pas un seul grain
ergoté , tandis qu'cm ne Jesobsenre pas lorsque le seigle sain
^eontiest de Tergot.
Qoelqac rissams qae puissent être les témoigoageè
,€jfÊBè nous avona rapportés en faveur du peu d'inconvénient
^'il j aurait à tàitfé usage de l'et^^ot , en comparant Topinion
des médecins modernes et particulièrenient ce qne noTfs
avons lu sur cette matière dans le Dictionnaire des Sciences
médicales , 06 l'ergot eet considéré à la fois conuae cause de
maladie et comme médicament , nous pensons que , cette
matière a besoin d'être Picore étudiée^ et que, dans tous les
cas , il est au moin^ prudent do l'écarter de nos alimens.
L'analyse de l'ergot^ par Model, est assea remarquable
pour l'époque oà elle a été faites car en le traitant par Tf^ao,
l'aleohol et la distillation à la cornue ^ il en a .'redonna la
partie eolorante et plusieurs autres principes. Nous nous
{larderons bien cependant de la comparer à celle que
M. Yauquelin a la modestie de regarder conoune imparfait^
11 nous semble, au contraire , l^u'eUe est propre à accomplir
le vœu deParmentier, et qu'il semble en avoir désigné l'ai^-
teur^ lorsqu'en finissant ses observations sur l'article de
Model , il souhaite qu'un savant impartial , et sans aucun
préjugé, veuille bien lever tous les doutes sur cet' objet iui-
porttint.
l68 JOtTRNAI*
Propriétés physiques de FergoU
Coûktir. '— Violacée à rextérienr, blanche dans Fint^
rieur.
Forme. — Cylindri({ne , dont les eztrëmités sont plus ott
moins effilées, et recourbées en forme de croissant, ayant
une. raie sur la partie convie ainn que sur la partie
4;onvaYe.
iSaf^eur.-^ Nulle au premier moment , înais acre et désa»
gréable au bout d'un certain temps.
Une graine coupée transversalement et vue an microscope^
a présenté des grains blancs et brillons comme Tamidon. La
pellicule colorée qui en forme Tenveloppe extérieure ,
soumise à la même expérience, a présenté une masse viola-
cée , parsemée de petites parcelles blanchâtres.
Essais y par différens agens, pour sa^foir quel était k véri-
table dissolvant de la matière colorante de TergoU
Plusieurs graines ,^ mises dans une fiole avec de Talcohol ,
ne Font pas sensiblement coloré; mais une certaine quantité
4ie semences broyées, traitées par ^alcoholboni^ant, Font
coloré en rouge brun , un peti violacé.
L'eau qui a bouilli sur ces mêmes semences , a été colo-
rée en beau rouge violacé , couleur qui était moins intense
que par Talcohol.
L'eau , alcalisée par le sous^arbonate de potasse , s'est
colorée, à froid , en rouge lie de vin, couleur qui est deve-
nue plus intense par la chaleur.
L'eau , acidulée par l'acide acétique , n'a donnée i
chaud , aucune couleur remarquable ; elle a donné par l'a-
cide sulfurique tme couleur un peu rouge, par l'acide mu-
riatique la même couleur , mais plus prononcée; par l'acide
DE PHARMACIE. '169
taitariqae, une couleur d'un rose très^le ; par Tacide ni-
triqae, la couleur a été détruite, car elle a jauni.
L'eau et Talcohol paraissent être les véritables dissolvans
des matières colorantes de Fergot j mais l'eau possède cette
propriété à un plus haut degré.
Essais des différentes dissolutions par les réactifs.
Dissolution aqueuse. — Elle rougit le papier Meu de
tournesol , précipite Tacéiate de plon^ en lilas, Feau de
diaux en bleu léger, et la liqueur surnageante reste verte;
Tacéute de fer est précipité en gris bleuâtre.
La dissoluuon par l'eau alcalîsée précipite par Tacélale
it plomb en lilas , et en rouge purpurin par le vinaigre : la
liqueur reste rose»
Traitement. ' — i». 2 onces de seigle ergoté broyé ont
été tlhaitées par l'e^u bouillante jusqu'à ce qu elle cessât de
se colorer; la matière , ainsi épuisée , a été traitée par l'alco-
liol qu'on a fait bouillir dessus. Cette décoction alcoholique,
tftin rouge jaunâtre, a été introduite dans une cornue, et
dîsûUée pour en retirer l'alcohol , et avoir la matière qui
s'était dissoute dans ce liquide. L'extrait qu'on en a obtenu
avait une couleur brune verdâtre , une saveur acre et amère;
il rougissait la teiflture du tournesol , et se boursouflait sur
les charbons incandescens , en dégageant une odeur de pain
brûlé.
Sa décoction aqueuse éteit troublée par le chlore et la noix
de gale; évaporée, elle a fourni un extrait d'une couleiu*
rooge brune, d'une sauveur d'abord douce, ensuite araère
et nauséabonde. Cet extrait rougissait fortement le papier
bleu de tournesol ; mais , broyé dans un mortier avec de la
potasse , "il a dégagé une odeur ammoniacale très-fétide.
Lergot ainsi épuisé par l'eau et l'alcohol, a été divisé en plu-
sieurs parties , dont une, iraitéie par le sous-carbonate de
soude, n'a coloré que faiblement cet alcali; l'autre, intro-
,170 lOURNAL
duite danrtme petite eomue de Terre lutée , a doimé k ht
dislillation un produit huileux, en consistance de beorre.
Un papier rougi par vai acide, plongé dans Pair du récipient
où était le produit , a été ramené à sa couleur naturelle ; de
Feau agitée avec cette huile s'est un peu colorée , a acquis an
peu d'acidité et une saveur acre et amère ; mise avec de la
potasae, elle a dégagé de Fammoniaque. Le charbon resté
dans la cornue a laissé après sa combustion, <pii est très-
difficife , une cendre grise principalement composée de pbos-
phate de chaux "et de iiltagnésie ^ elle contenait aussi un peu
d€ fer.
2^. 20 grammes de ces semences broyées , distillées k
feu doux avec 4 onces d*eau, ont fourni un liquide légère-
tnent alcalin^ car il a 'bleui le papier de tournesol rougi
par un acide , verdi le sirop de violettes , et précipité la
dissolution d*acétate de pIonJ> et de nitrate de mercure^
3°. Une certaine quantité de semences broyées ont été
lavées sur un tamis de soie, pour savoir si elles conte-
naient de la fécule amilacée ; mais^ on n*a obtenu qu'unç
matière colorée qui n'avait point les propriétés de Famidon.
L'eau qui avait servi à cette opération , conservée dans un
flaccm bien bouché, a dégagé au bout de quelques jours
une odeur ammoniacale mêlée d'une odei|r insupportable de
poisson pouri.
4*"*' Comme la matière soluble dans Falcohol, à la pre*
mière opération, était mêlée avec de la matière soluble dans
Feau , on a recommencé Fopéradon pour avoir la matière
résineuse pure ; on a donc traité 20 grammes d'ergot par
Falcohol à 4o*, jusqu'à ce qu'il cessât de se colorer •, après
Fa voir évaporé, on a obtenu une matière rouge bleuâtre
qnî avait une saveur acre, et ensuite d'huile ranœ de pois-
son. L'alcohol distillé avait une odeur insupportable de
marée pourie. La matière ainsi extraite par l'alcohol ,
, mise sur les charbons ardcns , bruiait en répandant une
odcûr de graisse en vapeurs. Après Fa voir ainsi épuisée
DE PHARMACIE. ^ l^Jl
|mr Talcbliol, on a fait bomllir de Teau sur €e réû^» celler
ci s'e6t colorée en très-^beau rouge vîdacé^et a exu'aitune
huile blanche qui nageait â la surface : cette boile n avait
aucune odeur ni sareur remarquables. La matière colorante,
aolnhle dans Veau , rougissait par les acides.
5^v 4o grammes de seigle ergoté et concassé ont été
^distillés dans une cornue de verre lutée , au col de laquelle
une fiole était adaptée pour recevoir le produit de la distil-'
-latittn. On a d'abord donoé une chaleur douce qu'on a eutre-
tenue pendant trois quarts d'heure , et ensuite augmentée
au point de faire rougir le fond de la cornue. L'appareil
refroidi y on a trouvé dans le récipient une grande quantité
d'boile épaisse , d'une odeur nauséabonde. Un papier de
tooni^sol rougi par un acide, plongé dans l'air du récipient
a été ramené à sa couleur bleue , de l'eau mise sur l'huila
jpoor dissoudre la partie liquide ammoniacale, a présenté
la douceur au toucher^ et toute l'apparaoçe d'une solution
concentréç de savon; elle était aussi hautement alcaline ^
chose remarquable , car l'eau qui a servi au lavage de l'huile
provenant de l'ergot épuisé par l'eau et l'alcohol , et distillé ,
était légèrement acide ( Foy^ première opération).
Le charbon resté dans la comae, provenant de cette der-
nièreopéraiion , était très-l^ger-, il pesait 7, 700 sur 40 grammes
de matière employée : eDe a donc perdu 3a,3oo»
&". Désirant savoir si le seigle ergoté dont on avait ëpuisé
la matière colorante par l'eau et par l'alcohol , pouvait don-
ner une couleur rouge à l'acide muriatique, on en a mis une
portion bien brojée dans cet acide concentré : il n'y a eu
aucune action remarquable dans le moment; mais il s'e^t
coloré en rouge brun ^u bout de 24 heures.
uéppHcadon de la couleur de t ergot sur la laine et sur
la soie.
M; Vanqnelin ayant remarqué de l'analogie entre la partie
colorante de )Wgot et e^ de l'orsfiiUo, «essayé de l'appU-
Ï72 JOURNAL
quer aux étoflfcs; il a mis, à cet effet, de la laine et <Ie b
soie , à tremper pendant 24 heures dans une solution d'aîlun
et d'un huitième de crème de tartre. Ces matières ont ensuite
€të plongées dans Tinfusion d'ergot échauffée à 60^ : la cou«
leur a bien pris , mais en rouge jaunâtre , au lieu de pourpre
qu'était le bain. La laine était plus colorée que la soie; en
supprimant la crème de tartre , la soie a pris dans le même
bain une couleur lilas.
L'infusion d'ergot traité préalablement par Talcohol loi
enlève ime matière jaune, de nature huileuse ou résîaeuseï
donne un violet plus pur.
U y a donc dans le seigle ergoté, dit M. Vauquelîn, deux
matières colorantes différentes : l'une ^ d'une couleur jaane
rougeâtre , soluble dans l'alcohol ; l'autre , beaucoup moins
soluble dans ce menstrue, as^ soluble dans l'eau, et qui
est violette comme le jus d'orseille, dont elle diffère par son
insolubilité dans l'alcohol.
J'ai trouvé , en cherchant à connaître la manière dont cette
cotileur se développe dans l'ergot, que l'on peut faire naître
une couleur de la même nuance dans la farine de froment,
en la dissolvant dans l'acide muria tique concentré. Â mesure
que la dissolution de la farine s'opère , on voit la couleur
se développer peu à peu, et arriver jusqu'au violet foncé ;
mais au bout de quelques heures , elle passe au pourpre, où
elle reste constamment , au moins pendant plusieurs jours.
Cette dissolution , étendue d'eau , ne se trouble point , ni ne
change de nuance ; seulement elle diminue d'intensité comme
toute autre couleurl'éprouverait. On remarque au bout d'un
certain temps, à la surface de ce mélange d'eau et de tein-
ture, une légère couche d'huile, comme on en voit sur
l'infusion.de l'ergot faite à chaud.
Il est probable que cette matière grasse n'est point le résul-
tat de l'action de l'acide muriatique sur la farine, car j'ai
trouvé que cette dernière en consent si naturellement, que
j'enaicxiraitavtmoyende l'alcohol. Il me paraissait intéressant
DE PHARMACIE. lyî
de connaître , si cela était possible, auquel des élémens de
la ÊiHAe le phénomène de la coloration était dù^ en consé-
quence f ai dissons d*une part de Tamidon pur d^ns Facide
muriatîque , mais il n'y a point eu de développement de cou- ■
leur. D'une autre part j'ai dissous du gluten frais dans le ,
même acide, et il s'est produit une couleur grise bleuâtre. ,
Voyant que les deux principales matières qui composent la .
farine de froment ne fournissaient point isolément la couleur
dont il s'agit, je me disposais à préparer le principe mucoso-,
sucré qui fait le complément de la farine, lorsque, m'avisant,
de mêler la solution du gluten avec celle de l'amidon , je vis se ,
développer presque instantanément 1^ belle couleur dont nous ,
avons parlé. Je crus pendant quelques instans avoir formé
nne couleur semblable à celle de l'ergot, et cela me parais-,
sait d'autant plus vraisemblable , que j'avais observé autre-
fois que le gluten produisait , en se décomposant au milieu .
de l'eau, unç couleur violette. {Voyez Annales du Muséum,
volume 7, page i. ) Mais les expériences suivantes m'ont
détourné de cette idée*, i^. les alcalis , versés en excès dans,
la dissolution muriatique de froment, font tourner en jaune
cette couleur pourpre, et les acides ne la rétablissent ensuite^
qae très - imparfaitement. Je n'ai point aperçu de déga-
gement d'alcali volatil en saturant ainsi cette dissolution. ,
La couleur de l'ergot ne change pas sensiblement par les;
alcalis, seulement ils la font virer un peu plus au violet;
1^. cette couleur, étendue avec de l'eau alcaline pour affai-
blir l'acide, ne se fixe ni sur la laine ni sur la soie , comm«i.
celle de l'ergot.
n faut conclure de là que la couleur développée dans la
farine de froment, au moyen de Tacide muriatique, n'est
pas de la même nature que celle de l'ergot, et Ton ne peut
tirer aucune induction de ces expériences, sur l'existence
ou rabsence.du gluten et de l'amidon dans l'ergot. Cepen-
dant s'il n'y à pas de véritable gluten dans l'ergpt , il y a au
moins une substance azotée , puisqu'il se produit beaucoup
pas étébien décrite encore sous ce nouveau rapport.Il regarde
donc cette espèce comme devant être placée entre les cla-
vaires et les helvelles , dans le genre sclerotium dé^rmiité
par Tode. Nous avons rapporté 1e$ principaux détails dit
mémoire du savant professeur de botanique de la Faculté de
Montpellier, dans le Joumalde Pharmacie, novembre 1 8 1 5,
page 5i&i. Les dangers qui résultent de Tusage de Tergot
pour la nourriture , paraissaient être une confirmation assez
manifeste de cette opiniod , puisque la plupart des champi-
gnons sont vénéneux. 'Au reste , le docteur Paulet, dans ses
beaux travaux sur les champignons , avait déjà émis , sur
Vergot du seigle , la même opinion long-temps auparavant ,
comme nous Fa 'fait remarquer notre confrère , le doc^
teur Cbaumeton. Ce point paraissait donc suf&sauimeoC
éclairci.
Les pluies de Tan 1816 ne fournirent que trop Toccasion
d^observer de nouveau Tergot du seigle , et en ayant recueHh\
)€ le. soumis i un nouvel examen. J'observai que le* grain
ergoté était exactement attaché et situé entre les balles cali-
cinalesde Tépi, comme les grains sains environnans; qu'il'
y avait des grains à moitié ergotes et presque sains daps leur
partie inférieure 5 cpie les grains ergotes conservaient le sil-
lon longitudinal du grain, ou cariopse du seigle; que plu-
sieurs même conservaient aussi , quoique ergotes , le style
du pistil (M. Palisot de Beauvois^ en confirmant ces faits,
a remarqué pareill^ent les restes des étamines dans les
balles calicinales); enfin j'ai dû conclure de ces observations
et de quelques autres , que Vergot était , non pas un cham-
pignon, mais bien une maladie particulière du grain du
seigle, maladie dépendante d'une humidité surabondante;
causant une dégénérescence vicieuse et un accroissement
insolite dans les grains ergotes , comme chez quelques ani-
maux on observe aussi des générations , des accroissemens
vicieux de diverses parties , tels sont les squirrhes doi
ovaiies, lepédarthrocacé, etc.
DE PHARMACIE. I77
De pltis.) rintërieur des graiti3 ergotés est biaoc, et pré-
sente plutôt des rapports a?ec une fécule altérée qu'une
apparence de tissu fongueux , ordinaire chez les cliam*
pignons.
Ayant présenté ces remarques en juillet 1816 à TAcadémie
des sciences, elle chargea plusieurs commissaires d'exai|ii->
Der de nouveau Tergot, et de lui faire un rapport. M. le
professeur Desfontaines , qui en fut le principal rapporteur ,
(^erva Tergot sur un grand nombre d'autres graminées
que le seigle ) sur des carex^ etc.
Quoique une grande probabilité lui semblât favoriserropi*
tiion qui considère Tergot comme une maladie du grain , de
même que Tavaient pensé la plupart des auteurs, M. Desfon-
laines ne crut pas devoir excliire Fopinion de M^. Poulet et
DecandoUe, parce qu^il pourrait exister diverses sortes d'er-
gots. Dans cette circonstance, les lumières que fournit la
diimie pouvaient servir à éclairer ce sujet important. C^est
pourquoi M. Vauquelin fut invité i faire Fausse de l'ergot.
Comparée aux champignons sclerotium, on voit que cette
production n^a rien présenté de semblable.
Si Ton considère les propriétés physiques de cette pro-*
duction , on sera encore plus disposé à la regarder comme
un véritable grain de seigle ahéré par une maladie. En effet,
il conserve encore, jusqu'à un certain point, sa forme. ori-
gin^e; on y remarque encore dès restes de la rainure qui
caractérise les semences céréales 5 Ton voit dans l'intérieur
de l'ergot coupé , une structure formée de grains blancs et
LrîUans comme dans le seigle naturel.
Il parait que ^ dans sa dégénérescence, le seigle a princi-
pcdement souffert dans son principe -amilacé, puisque Ton
n'en retrouve pas de traces Sensibles dans l'ergot ; l'amidon
y a ëté remplacé par une sorte de- matière muqueuse. Le
glaten n'y est pas non plus dans son état naturel ; il a subi
une altération qui a modifié ses propriétés, et parait tivoir
donné naissance à une huilé épaisse et à de l'ammoniaque.
in^c. Jnnçe. — j4pril 181 7. la
1^8 JOURTTAL
Enfin, je pense que Ton peut considérer Tergot du êti^e
comme Teffet d'nnc matière putride.
Il est probable <Jue c'est à la matière acre, et i h sub-
stance animale putresc^r te contenue dans Tergot, que éotti
dus les effets vénéneax que cette production fait naître dan^
Fëconomie animale*
M. Vauquelîn a fait l'analyse dii sclerotîum sieriorum , com-
parât! vement à celle de Tergot, e( il a trouvé qu'il existe des dif-
férences essentielles entre ces deux productions. L'infusion
delà prQoiière est sans couleur et sans aciditë ; elle prëcipitfe
plus abondamment parl'alcohol, la noix de gale etië clilore;
elle est plus mucilagineuse que celle de l'ergot *, son extrait
n'est ni acre , ni désagréable , il est au contraire doux et
mucilagineux conmie cdui des cbampignons.
Le scteroiium ne donae pas à la distillation autant d'huile
l>utyreuse; le produit est plu» liquide et plus acide. U se
contient pas comme l'ei^ot une huile fine , ni une résine
très-âcre. Ennn , on peut extraire, à la température de l'ea»
bouillante, Fammoniaque qui est toute formée dans l'ergot^
tandis que le sclerotîum n'en donne qu^à u6e chaleur* rovge.
»»^»»»»MO»»»IW^>»1fcW<<MMiMiM4%i%<^
Collections pour un essai sur la matière médicale des États^
Unis , par Behjamih Smitu Barton , professeiir d^IRskm
NaUureïk , à Philadelphie (i).
Un empire nouveau , sur une terre féèonde et si long-
temps inculte , cherche dans son propre territoire les âé-
mens de sa future grandeur. Aussi les Américains cuhiTent
avec ardeur tous les arts conune toutes les èciences qui peut
^ ^ <-■■■■■'■
(i) CbUeetions for an euitjr towards a materUi fhêdlcû oj^ lAe U/UUd
Slates. Philadelphie, 1 79S , iB-8 y «t autnt ^dÂtions*
De l»HAKMÀClEé 179
vent les porter rapidem^it au nit eau des peiipl(3s européens
les plus civilisés. Le temps a'esl pas éloigné , sans doute , où
ics deux Amériques , désormais émancipées de leurs métro^
pôles y comme le deviennent à la longue toutes les colonies
lointaines qui s'agrandisseUI et se suffisent à elles Seules ,
élèveront de puissans empires v ^U^s feront éclore , dans cet
outre hémisphère ^ ces vertus , ces talens , et pette haute
gloire que bientôt notre vieille Europe ne saura plus hono-
rer. Elles ne âe vengeront que trop , peut-ètre , des dévas-
tations des Cortez^ des Almagro, des Pizarre et autres
brigands y qualifiés du nom ^ à mon gré synonyme , de con-
tquérans. Ceci ne dérobe rien toutefois de l'honneur dû au
^rai soldat défendant son pays aipc d^ns de sa vie'.
Nous voyons avec plaisir que M. le professeur l^rton
pense ainsi , puisqu il place dans la préÂice de son Opus-
cule les bienfaiteurs de Thumanité , ceux qui s'occupent
des sciences utiles ( eoname des diverses parties de la méde
fâne^ de Thistoire naturelle ^ des arts et de la chimie) , fort
an-dessus des Alexandre et des César, et qu'à. son avis, le
pauvre ^a|uvage qui découvrit les propriétés du quinquina ,
vaut bien tel noble ferrailleur qui ne peut se vanter que de
savoir massacrer ses semblables, piller ses voisins ^^ et ré-
pa^^dre le fléau de la syphilis avec tous les vices du brigan-
dage.
L'Amérique offre à la médecine des trésors encore in-
connus. Chaque jour nous voyons apporter de nouveUes
substances pour la matière médicale. ' Nous croyons donc
devoir rendre compte de cet essai de matière médicale in-
digène pour les Etats-Unis. La comparaison des médica-
mens employés dans les différentes contrées , nous avertit
d'ailleurs de nos propres richesses territoriales ; car si nous
avons des espèces de plantes d'im même genre que celles
employées en d'antres contrées , nons' saurons recourir à ces
bienfaits naturels de notre sol que nous négligeons trop. Les
autres peuples qui savent se eontenter de ce que la nature
l8o ÏOURNÀt
leur offre chez eux , sont donc plus sages que nous* Appre^
nons,à leur exemple , à ne pas dédaigner des biens que
nous préférerions si le sort les eût placés loin de nous. On
%*cut ayoir ce quôn n'a pas , et ce quon a cesse de plaire ^
disenf les malades et les médecins , aUssi-bien que certains
maris trop amateurs de nouveautés.
M. Smith Barton , connu par bien d^autres écrits^ a suivi ,
dans son petit , mais intéressant essai , la' division des re-
mèdes j selon leurs propriétés , d'après Tordre adopté par
CuDen , dans sa Matière médicale. CVst le dessein d'un plus
grand ouvrage , mais qui renferme quelques renseignemens
assez précieux. Nous conserverons la distribution de ce tra-
vail 9 dont nous présentons les faits principaux.
Médicamens simples , indigènes des États-Unis d* Amérique»
AsTRiiroEKs.-*- Géranium maculatum. Sa racine est don-
née (ians du lait aux enfans^ contre les diarrhées , et aussi
d'autres géranium sont employés au même usage.
. Heuchera americana ^ sanicle alnéricaine , ou racine
d'alun, est fort astringente au goût; les Chérokées en usent
contre le- cancer , les ulcères sordides, pilée en topique.
Actœa racemosa , ou racine noire de serpent , astrfn-
gente \ s'emploie en gargarismes et décoctions ;. sert aussi
cotit]^e les tnaladies dés chats , en Caroline du Nord.
Arhiltiis'wà ursi j commune^ Schoepf dit que les In-
dicns^en mêlent les feuilles à leur tabac k fumer.
Comptonia asplenifoUa , d'Aitpn ( liquidambar asplem-
folium^ de jt^inné), sert contre les diarrhées; ses autres usages
sont cit^s.par Schoep£, dans sa Materia medicd americana,
potissimîwfi regpi vegetabiJis ^ i^Sj.Erlang. 8°.^
ToKiQVE^» -^ Vécorce-^Çagnole du quercus ruera ^ mon-
tajta de. .Marshall, dans l^gapgrène.,, égale le kiiia. — Le
prwius mrginiana, ^Qn çpûiçe les fièvrps in^çrmiuentes ;
DE PJELA.a]tfACIE. l8l
mais ses feuilles sont no poison pour les oiseaux et autres
animaux.
L'écorce du làurus''sassafras , du diospyros î^irgùuana ,
sert contre les fièvres intermittentes. ( Voyez sur ce dernier,
Woodhouse , inaugural dissertât, œnceming the persim-
mon. Philadelph. , 1792. )
Aussi des saUx j alba ^ pefntandra , ladfoUa;^ le cornus
florlda^ ses écorces conviennent contre les fièvres malignes \
et ses fleurs en infusion, contre les coliques flatulèntes.
Menyanthes trifoUa , usité pareillement.
Le cornus sericqa et autres espèces. Ecorces employées
avec le tabac cheï les sauvages ^ cette écorce égale le kina
pâle. Aussi les cornus canadensis , drdnata. *
Vœsculus pavia et (Bsc.Jtava^à^Mion. Ecoree t<mique.
Les nyignoUa glauca, acuminata, tripetala , ^andi--
flora , auricuJata elfraserL ( La glauca , ou swamp sassa-
fras y est aromatique, amère , sert contre les fièvres in-
termittentes. Uacuminoia , contre les rliuma&mes. La
grandi/lora se donne dans les fièvres, avec la. racine de
8eq>entaire«J| .
Le ïiriodendron tuUpifera a T/écorce fébrifiige, nîai&'in^
ftrieure ail kina'. ,
l^popi4ius tremula est stomachique pour les chevaux.
^aristoloclda serpentaria. Sa, racine est tpniqiie. Aussi
romto^QG^ >^Ao de L'Héritier^ — .
Stimulais ou excitans inTEiuiEa.— Géneraust,^ comme
le tacamahaca du popuJàs balsamifara ,. le Uquidamiar sty-
racijlua est usité contre les diarrhées ; les Indiens en arô«
matisent lei^r ta))ao« Il s^'eiAploie! contre le poison du dàtxira
^ammoniumy du cicuta rnaq4^ta* ( herhododendronjhaxi'
^^Tn , en Pcnsylvanie , est un poison \ le rhodod* chrysan-^
^^^^tn sert contre les rhumatismes chroniques* ) Le J(abma
i^folia^ calîco-trec , s'emploie contre la teigae , et en dé-
coction iji qsiusp des soubr^u^. de tendons ^\^d^s convul-
sions. Uandromeda mariana cause des ulcérations aussi.
i8? joukvjll
Gaubheriaprùoanbems^ i{u yient AHflesiMAlagBes, M
donne en infusion stimulante , anodyne. .
, Zoùrussassafréis sert tontffe le bfMclioeèle ; 9a ra<bbie est
surtout usitée,
Zaunis BenzoH , estimé des Indieni pimr des tuagea
analogues, '
Panax quim(ùêfolium'eB%le ginseogdeH Chinois 3 tom^
mun en Amérique.
Eryngium cufuatàcwn , est oq sudorifi^e en décectiott ,
comme le contrayerva.
: jirum inrgùiicum a des Tadnes ftorea,, eenitee te dta^
comkm perikswn , dans Thydcopisie, à Démérary.
SriMfLANs TowQUES OU gniÉMwms. '»— L'éooircc 4a )k-.
^Zartf cùàcrea , est vésioante sar les morsures des serpens.
La 4irca pok^siris (nooose ^ood) sen «u lieu éxL
garou*
Le daphne s'emploie aiftsi contre la scJaticpie , |par les
sauvages^, il s'applique comme irritant*
Rammaulus sceleratiu , et IndbosHS , sont yésicans.
Les rhus radicans^ rhui glabrurriy rhus yetniXy troot
blent réconomie en yésicam.
' Errhiks. — ! Parmi beaucoup d'autres , les prineipaus
sont le tabac ^ les feuilles èiandromeda, de kàkmii.y ^e
rhododendron , des euphorbes.
. SiALAGOouEs. — • On emphûe surtout les racines dn peiy^
gala senega , en masticatoire.
Le zéuahûày^um cla^a ffercuBsj la pyrèlhre, etc.
Émétiqvbs. ••-» Eiiphorhia ipecac^anha \est très ^ actif ;
on doit en user avec précamlon. Vasarum eanadense , etc.
Spirœa trifoUa^ sa racine remplace ripécacuanha , son
écorce est aussi vomitive.
Celastrusscandens) Técorce, e% le vin d6 ses baies font
vomir les sauvages.
JEifpatorium perfoUat^m , en décoction^ est un bon éni4i
tique,
DE PHIlAMAGIE. ^B3
Ssrftgmnèri^ fnaademif eu nàtée anasi des sauvagef ,
qui p'AyMi ffml i^ fecour» posUifs de la mëdficîae , (oûl
bçpi^coiip 4'e3^.s de» diiDprentes piaules qui Umob^^^i $ous
leur maij}. C'^t aii^sî qu ils ont découvert le9 prçpriétéi
d'une foule d'herbes*
CATBARTiQiWBS. «<«- jisclétpjas decumiens , «n Virginie ,
sert contre la dyssenterie et s'applique en poudre sur des
ulcères ; aussi Yasckpias tuberosa*
Le suc du fruit éCarmona triloba purge fort bien.
Le convol\ndus panduratus est la rhubarbe sauvage, en
¥îrçînîe.
lueco/ii^oli^uluspurpureus^ selon Catesby,Girol. i,pag« 35j
purge.
Le podophfyïïum peltatum. Son fruit est nourrissant ^ ses
feuilles empoisonnent, et la racine purge fortement.
Podophyllwn dipkyllum a des qualités analogues.
Cassîa maryïandica , des États-Unis ; purçalif ihdigènç
commode.
Juglans dnerea. Son écorce et aussi l'extrait pwgent bien.
La décoction de racine de dirca palustris , ou Técorce
de cette plante , est drastique. La race de poly^ala senega
purge anssi selon CuHen.
'Vins s^ema , cher les Indiens du stid de 'F Amérique sep-
tentrionale , purge. Un croton , ou stUKngia , s'emploie
contre les yaws ( sdïUngia syl94aica ) , est usité contre la
syphilis en Géorgie , Floride.
DiuaÉTiQuEs. — Ce sont surtout les plantes snî vantes :
La digitalis purpurea^ la serrauda sptcata, hbelia sy-
phSîtica , potygala senega , hhdia ir^ata , Uex yomitària
on cassmd^ mkcheUa repens (Pawiridge-Berry ).
Mededa lirgimca sert fn hydropisie coteme hydrago-
{[ue aussi.
AxfTHELMiHTiQUES. — -* On emploie fréquemment ^n Amé-
rique les spigeSà marylandka , k racine de podôphjrilum
p^tatiMmyle chenopoiiumanàietmmiicuifi. Le tabac, YheBe^
l84 JOURjyAL i
borusfûBtidus; et aussi la lobdia cardinalisfdLTmi les Cliér6-
kées et le silène vîrginica. Sa racine sert ^ft décoction.
Les potypodàtm vulgixre^ et virginicum , sont nsités ches
les sauvages. J. J. V. d. m.
Du sirop de Karatas.
Od envoie , de quelques ilcs Antilles , un sirop assez
agréable , un peu coloré , d'une saveui; de fruits ^ et qui
s^emploie comme un léger sudori6que ou diaphorétique.
On rappelle sirop de garata , parce que les noms des sub-
stances^ ou imparfaitement connues , ou venantde loin, sont
souvent altérés.
Ce sirop j^ dont il nous a été remis un échantillon par
MM. Briant et Lecanu , pharmaciens recommandables de
Paris , venait de File Saint-Thomas.
Le karatas du P. Plumier , qui a décrit le premier cette
plante , est une espèce de bromelia. L. , voisine de Fespèce
de Vananas , et qui croit dans TAmérique méridionale et
les îles adjacentes, dans les bois ou Tétat sauvage; il a des
feuilles droites , bordées d'épines. Ses^eurs , qui sont me
nc^tales se réunissent en un épais corymbe j ou touffe et
bouquet à la base de la tige : car elles sont sessiles. Il y a
six étamines , un pistil. Le périanthe , qui est double > ad-
hère à Fovaire , ce qui distingue ces végétaux des jucca ,
des aloës , des agave et des tillandsia , dont ils ont Taspect.
On connaît le fruit délicieux de Fananas \ mais le karatas
produit seiilement des baies succulentes et agréables au
goût. C'est de celles-ci qu'on prépare le sirop de fruits ,
dit karatas y quand elles sont bien mûres. On les fait cuire,
en y ajoutant une quantité suffisante de sucre ^ et on procède
comme pour les autres sirbps^de fruits. On sait que l'ananas
se confit et s'envoie souvent ea Europe , où d'ailleurs on le
\.
DE PHARMACIE. Î85
evkÎYe dans des aeires. On y multiplie ^fdemeDt le kara-
tMBj comme plante d'agrément. 39icqain(Stirp. americ. y
-psig. 90 , etHortus Findobon, f. 30 et !ii) en a publié des
figures , ain6i que d'autres auteurs.
Beaucoup de végéuux portent^ en Amérique , le nom d»
caratas , caraguay karaguata^ et surtout diverses espèces
^de plantes usitées en médecine | dont nous allons parler.
Des caragates usitées en médecine*
Les colons européens , aux Antilles et sur le continent
d'Aménque^ donnent le nom de caratas. k dilTérens yégé-
taux, autres que les ananas sauvages. Ce sont surtout' des
agai^es , à.e&yuccay la Furcrœa^ et autres plantes à feuilles
roides et épineuses ^ui représentent nos diardons. Telles
sont principalement encore les caragates ou caraguata,
dont les premières ont été décrites par lie P. Plumier^ mi-
nime , savant botaniste. On les connaît sous le nom de tilland^
5ÛS y L. Mais toutes n'ont point Taspect cjies aloës et des
agaves , comme l'ont les caragates proprement dites.
Oucpnnait aujourd'hui, plus de quarante espèces de ca-
ragates , toutes américaines , et la plupart croissent su^ dpa,
troncs d'arbres , comme notre gui, ou ^ur des rochers aussi*
Elles ont , conmie les renealmia, et d'autres genres voisins ,
l'aspect des aloë^ ^t des scilles , leurs feuiHes §ont quelquefois
larges, engainante! y de manière qu elles recueillent Veau des
pluies et présentent des godets pleins d'eau fraictie au voya-
geur Itéré dans les forets ,de la zone torridc.. D'autres fois,
on'wolt des tiOandsia avec desfepilles très-déliées, et comme
capillaires ou chevelues , ainsi que la cuscute.; . , ,
De..ioUes fleurs à trois pi| six pétale;^ > ropge$ ou bleus ^
on violets, ou blanchâtres ; sixétamines^ uustjile, rap-
prochent encore cea plantes de quelqi^ famille voisine des
agaves , des ananas > des aloës et deë colchiques.
Ce ne sont point des-phmtes dépourvues de qualités mé-
i86 ëovtiVki;
dicales. La phipon «<mt empreintes d'ail me amer , jannki^,
tABtôc drastique^ tant^c tonique^ aslringient, ou même iott
acdf. f
Les caragates participent 4e plusieurs de œs qualités. Ait
PérMi , suivant Ruiz et Pavon , Flor. pènw. , tom. III , p. 4^ >
pi. «71 , fig. I. La tiBandêia reeurvataj ou sali^age macho
des Espagnols , se broie avec de Tavonge de pore, et fiûc une
•pommade astringente contre les tumeurs hëmorholdales ^
Yanancis des bois de la Biartinique , à belles fleurs jaunes ,
ou la caraquata latifoUa , du P. Plumier {tillandsia lingft-
bta , de Jacc[uin y Select, stirp. amerîc. , p- 9^ , fig- 62) ,
à le port d'im aloês ; et les faabitans connaissent ses qualités
amères et toniques, purgatives (Sloane, Nal, Hist. Jamaic.^
tom. I,p. 189, fig. 120).
' Mais Pespèce la plus usitëe , celle aont on Êdt des infu-
sons daas les Antilles , est la tittandsia usneoïdeSy L. Cette
plante^ singulière par la tënuitë de sou feuillage, «ntre-
laêlé comme celui de notre cuscute, est connue sous k
Aom de caragate , barbe de vieil Aomme (oW mans beard),
et figurée par Sloane , dans son Histoire naturelle delà Jo'
ifufique (tom. i , pag i^i , pi. 122 , fig. 2 et 3) , sous lentom
di& viscum caryophiiïoïdes tenuissùnum , etc. Elle pené
des branches d'arbres , ou des acacias , comme des paquets
de fils embrouilles à b manière de Tusnëe et autres mousses.
Sa fleur, petite, de couleur pourpre, k trois pétales; le
feuillage est d'un gris blanchâtre. On s'en sert aussi pour
rembourrer des coussins, des oreillers , ou, comme de foin,
^ur emballer divers objets , et faire mûrir les meilleurs
fruits cuefllis et envoyés au loin.
C'est avec là dëcoctiou de cette plaute, ^nî est amère,
tonique et stomachique ( mais purg;ative , et même dras-
tique i haute dose ) , qu'on prépare divers remèdes. 'Hs
peuvent avoir de Futilité dans les contrées chaudes ft
humides des Antilles , où le sptèiàe digestif est îtvpfé
tfatonÎQ pu d'inertie. Sans doute fls y produisent de
DE PHÀRMACtC. 1S7
tsèfirhcais ftffets^ ^^omm^ |ous ies rgspjMf < , jlijïiiilans 4t.
amers. Ils conviendraient, en nos climats^ à 4e9 complexions
molles^ inertes^ iAilkéei par Fabns 4ies oMneas trop re-
lâcliiyis, trop humectans , on des boissons de qualitës
semblables , telles que la bière ^ etc. Peut-être qu'en com-
binant Palpas et la scillo lUnsus airop .«ffiaaife ^ cm attein-
drait au même résultat qua celui que promettent les ca«
ragates ^ et ce fiât vient enedre i f appui de la doctrine des
analogies de propriélés entre les fiïmilles des plantes ygi^
sines. }• J. V.. ni m.
CORRESPOrfPÀNCJE;
Kora dé M. fiose à M. VtRÈr, an sé^eit 4e te le«m dé
M. DcsTAxrx, armançaM trois noupecaix médkantem Jeà
tks de France et de Bourbon.
Tai ya , xooiisieurj^dap^ledenkicr mua^rQ de votre intéres^
m(t }€«irMl, 4es iioit4 à^ Al Desivaus «ur 4s9 «omniités
d'a^obaycUe ( hubertia Bory ) et «ur ks éenrOes tAe grasid
]nîllepartRriis4e nostagiiej, et 4*iin faux bejQJ^in {terrnîncdùt
horbonica ). '
U n 7 a rien à objocter 'relativement an^fond de t^ xiotes \
mais \e dois réclamer la propriété dcfs laits qti:i''çll6s c^h-
tîeuBent, au nom de M. Ch. Élubert, colon de 111e de.
Bourbon. I couqu par soii aèle pour la propagation des.
ponnaissanoes utiles : il xaj^^in, ^|dréss4€f s^notes , ainsi quà
les méàifi^^fiM qu'i^Ues signident^ po«r.èti« Defma à Fécole
de médecine , i laquelle le ministre de Tintérieur a écrit'
pour qu'ils fussent «<yufaiîs nux «tpérietttes indiquées paf
cet exceHent citoyen.-
J'ai Thonneur d'être , etç» ^ Bpsp.
i88
JOURNAL
ACADÉMIE ROYALE DES SCIENOES.
PRIX PROPOSÉS AU CONCOURS ,
Fpua LES kmiÈES 1818 ET 1819. . .
L^AcADÉMiE avait proposé, en i8i5 , pour le sujet da
prix de physique , le programme suivant :
« Lorsqu'un corps se refroidit dans Tair, la perte de clia-
» leur qu'il éprouve à chaque instant est aautant plus
^ grande , qu'il y a plus de différence entre sa température
» et celle de l'air. Cette perte de chaleur n est pas le ré-
yi sultat d'une seule cançe : elle est due au calorique rayon-
» nant que le corps lance de toutes parts , et au calorique
» ({ui lui e$t enlevé par l'air eQvironaant -, il serait dcmc
» important de , déterminer l'influence de ces deux causes
yy de refroidissement, non-seulement par rapport à l'air,
» mais même par rapport 1 d'autres fluides élastiques k des
» températures et sous des pressions différentes. On ponr-
» rait , pour ces recherhes , se servir du thermomètre à
> mercure ordinaire'^ mais , comme on ne connaît pas
)). assez exactement les quantijtés de chaleur indiquées par
» chaque degré de ce tfa|ermo|nètre , il serait nécessaire
» d'en constater la loi par des expériences. »
En conséquence |. l'Académie av-ait proposé de détermi-
ner, f( i<*. ^ marche du thermon^ètre à mercure,, compa-
rativement à la marche. du ihermomètre à air, depuis 20^
au-dessous de zéro jusqu'à îîloo** centigrades; a**, la loi du
refroidissement dans le vidé -, è^, les lois de refroidissement
dand l'air, le-gaz h)rdrogène et 'le gaz açide fcarboniqne, à
différent dégrés de «température , et pour différéds états de
raréfaction. *»- - .
Aucun des; Mémoires enyojiés W concours ne lui ny^nt
parU digne du prix , elle propose de nouveau le même sujet
pour Tannée 1818. ^, ,. ,
DE PHARMACIE, iSq
Le prix sera nne mëdaîlle d'or, de la valeur de 3ooo fr.
Le terme du concours est fixé au i«' janvier 1818.
L'Académie avait encore publié , en i8i5 , pour un au-
tre sujet de prix de physique , le programme suivant :
a Les fruits acquièrent des propriétés nouvelles en par*
» venant à la maturité , même lorsqu'on les a soustraits à
>» la végétation : ils passent ensuite promptement à un autre
1» élat , et l'on ne connaît point encore les cbangemeus qui
» se font dans leur composition , et les causes qui les pro«
» duisent.
V L'Académie royale des sciences avait appelé l'atten-
n Uon des physiciens sur un phénomène qui peut jeter
» on grand jour sur la théorie des combinaisons végétales,
1» et dont le développement promettait des résultats utiles à
» la société. »
En conséquence , elle avait proposé pour sujet de prix ,
« De déterminer les changemens chimiques qui s'opè-
rent dans les fruits pendant leur maturation et aurdelà de co
<enne«
n . Ob devra , pour la solution de cette question , examiner
avec soin l'inQuence de l'atmosphère qvâ environne les fruits,
et les altérations qu'elle eki reçoit.
» On pourra borner ses observations à quelques fruits
d^espèces différentes , pourvu qu'on puisse en tirer des
conséquences assez générales. »•
Les Mémoires envoyés au concours n'ayant pas rempli
les conditions du programme , l'Académie propose de nou-
veau le même sujet pour l'année 18 19.
Le prix sera ime médaille d'or de la valeur de 3ooo fr.
Le te^me de rigueur pour l'envoi des Mémoires est le
i^ janvier 1819.
L'Académie royate des sciences propose, pour sujet d'un
autre prix de physique , le programme suivant :
« i**. Déterminer , par des expériences précises , tous les
effets de la diffraction des rayons lumineux directs et ré-
fléchis , lorsqu'ils passent séparément ou simultanément
près des extrémités d'un ou de plusieurs corps , d'une éten-
due , soît illimitée^ sqît indéfinie, en ayant égard aux iii-
I^ J0t7KlfAti
tcrvaHeé dé ces corps , ainsi qu'à la dbtaaee au foyer liâni^
neux d'où les rayons émanent ;
» 2^. Conclure de ces expériences ^ par des hiduccions
mathématiques , les mouvemetis des rayons dans lear pas»
sage près des corps. »
Le prix sera décerné dans la séance publique de 1 8 19,
mais le concours sera fermé le i^' août 1818^ et ainai &
Mémoires devront être remis avant celte époque , pour
que les expériences qu^ils contiendrout puissent être vé^
rifiées.
Le prix sera une médaille d'or de la valeuf de 3ooo fr»
t^RtX DE CttlMIE,
L' Académie tùjà\é des sdeiices avah publié^ ôtl i9i6^
le progranmie suivant :
; JFeu M. Râf rio , ayant eu souvent occasion d^dbserver
combien Fart de dorer par le inercure est ntiisible è la
santé, fiiit un legs de trois mille franes en faveur de céiaiqa)
parviendra à trouver un procédé au moyen duquel oé
jbottrta employer le mercure sans aticuii dangeb «hbs k
dorure.
L'Académie a cru utile.de donner tlne courte déseriptiaB
dé Tart , pour que l'on puisse tnîeux sainr les Urtis inœiH
véniens dont il est accompagné.
L'espèce de cuivre que Ton dore est le laiton.
La première opération à laquelle on le soumet ootistste à
le recuire jusqu'au rouge ; elle a pour objet de détfuire les
corps gras dont il pourrait être recouvert; mais comme il
s'oxîde en nkème temps que la graisse se brûle, il fiiut né-
cessairement le décaper , et c'est l'objet de la seconde
opération: celle-ci se fait dans l'acide nitrique ou dans
l'acide sulfurique faible : après quoi , on lave le métal , et
on le sèche en le frottant avec du son ou de la sciure de
bois.
Lô laiton étant ainsi préparé, on se procure du nitrate
de mercure par les procédés brdînaîres, et de l'amalgame
d*or 5 en chauffant dans un creuset du mercure et de l'or
laminé. Alors on le mouille avec la dissolution mereurielle,
qui le recouvré tout à covp de iiércuite, et l'on appKque
B^B PHARMAOIK. I9I
Jèssaa et ^rtouC dé Tainalgame avec tme gfUtte^^brossei
GeitaiBS doreurs , an lie« d'emi^oye^ la dissolution , ne font
«sage €fme d'amalgame mêlé d'un peu d'acide mtrique. Daaâ
toês les cas , on chaufib ensuite progreiâivement la pièot
pour pouvoir étendre plus facilement ^amalgame et pour
vaporiser le m^eure.
Au sortir du feu j les una font bonillir la pièce dans Feau «
d'autres dans k décoction de régKs^e, d'autres dans oeila
de £sirtne de marron d'Inde ) tous en métade t^Bps la f^o^•
tent pour la liettoyer.
La pièce sort toujours de cette cj>ératioti d'un faune sale*
On ne parvient à lui donner la couleur de l'or qu'en la eou^
vrant d utie bouillie composée d'eau , de sel de nitre et
d alun , l'exposant au feU y la traitialit par l'eau chaude et
l'essuyant.
Enfin , on la passe k la dent de loup , lorsqu'on :veul la
brunir^ et on la livre au commerce*
Parmi toutes ces opérations , celles qui offirent plua o^
moins d'inconvéniens ou de dangers sont :
La préparation de la dissolution mercurielle, la préparer
tien de 1 amalgame , et la calcinatiou de la pièce couverte
d'amalgame.
La préparation de la dissolution donne lieu è des exba*-
laisons de gaz nltrenx, (|ui est l'un des gas les plus délér
téres ; à la vérité , il s'en produit peu , ^t ^ par cette raison |
ce gaz est peu k craindre.
Il se forme de la vapeur m ercuriellependatit la prépara-
tion de l'amalgame y if s'en forme surtout pendant la calei*
nation oe la piè^e Couverte d'amalgame. Une partie dci cette
vapeur se répand dans l'atelier , si la cheminée tire lAal ,
atteint les ouvriers ^ et finit par les faire périr : c'est c^tte
dernière opération qui est de beaucoup la plus dange-
reuse.
Quoique ces opérations n'aient jamais été faites^ du moins
dans presque tous les ateliers de Paris ^ de manière k éviter
la vapeur mercurielle , il ne faut pas croire qu'il soit dif-
ficile de les perfectionner k ce point. Il y a même si peu de
difficultés à vaincre , que la section de chimie se serait bien
gardée de mettre , de son propre mouvement , une sembla-
ble question au concours, surtout après des essais heoreu^l
jg% JOURIÏAI. BE^ PftÂRMACtC«
2 ne naos devons à M. Gosse , et à M. Robert Guedlti , ie
rettève. Mais, consultée sur la Question de savoir si le
Gouvernement devait autoriser le legs de M. Ravrio , qù
désirait qu'elle y f&t soumise*, considérant d'ailleurs que l'ap-
pareil de M, Gesse , et celui de M. Robert Guedin , sont
encore susceptibles de perfectionnement, elle n'a pas hésité
à se décider pour Taffirmative , parce qu'elle espère que c^
sera un moyen d'éveiller l'attention des maîtres doreurs sur
les dangers dont leiu*s ouvriers sont sans cesse menacés , et
qu'ils ne seront point assez insoucians pour rejeter un a^-
ml simple qui les en préiserverait , lorsqu'ils le verront
en activité*
En conséquence du programme ci-dessus, l'Académie
Avait proposé pour sujet du Prix dont cet estimable ar-
tiste a fait les fonds par son testament , la question sni-
Tante :
« Trouver un moyen simple et peu dispendieux de se
» mettre à l'abri , dans Tart de dorer sur le cuivre par le
» mercure , de tous les dangers dont cet art est accompa-
n gué, et particulièrement de la vapeur mercurielle. »
- On exige que lés concurrens pratiouent à Paris , dans na
atelier disposé à cet effet , les procéaés qu'ils proposeront;
que leurs appareils soient plus parfaits qu'aucun .de ceux
qui sont connus jusqu'à ce jour , et l'on désire en m^
temps qu'ils soient tels qu'on y puisse recueillir, le mercure
Taporisé.
Les Mémoires envoyés au concours n'ayant pas rempli les
conditions du progranune , l'Académie propose de 4àodveaa
le même sujet pour Tannée t8i8.
Le prix sera de '3ooo francs.
Le terme du concours est fixé au z^ janvier 18 18.
JOURNAL
DE PHARMACIE
»
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N^ V. — 3\ yînnée. — Mai 1817.
QUINQUINA.
Continuation des expériences de M. Làubbrt, sur le
Quinquina.
Les pbénomèties que j^avaîs observes dans les expériences
faites sur l'extrait du quinquina loxa(i), me paraissaient
indiquer que Tëlher enlève à celte ëcorce une madère
verte, et une matière colorée en rouge par une substance
que je disais avoir quelque analogie avec les huiles essen*
tieDes. Tai dit que la première est glutineuse , nauséabonde
et plus soluble dans Tétber que dans Talcofaol y et que la
' seconde a une odeur agréable , et se dissout plus facilement
dans l'alcohol que dalis Téther. JTai fait depuis d'autres
expériences sur lès mêmes matières, que je crois devoir
communiquer à la société de Pharmacie, parce qu'ellespour-
raient fournir des vue» utiles à ceux qui voudraient entre-
prendre de nouveaux travaux sur Técorce du Pérou.
(i) ^ayet, le Journal de Pharmacie, juillet 1816.
in*»*. Année. ,— Mai 18} 7. 1 3
1{)4 JOURNAL
' De la matière verte.
La matière verlè, ou, pour mieux dire, la substance qui
communique celte couleur à 1 ether, dissoute dans Falcohol,
lui donne une couleur verte citrine. Lorsqu'elle ne contient
pas d'eau, elle se conserve à lair sans altération; mais,
lorsqu'on fait évaporer les teintui^s éthérée et alcoholique
avec le contact de l'eau , la matière verte retient l'eau avec
une grande force. Exposée à l'air pendant qu'elle ooncientde
l'humidité , elle jaunit , et parait perdre une partie de sa
lénafiiié»
J'ai fait évaporer sa teinture éthérée, dans une l^rge cap-
sulej la tnatière verte est restée atUchée aux parois sous la
forme d'un beau vernis: elle avait la consistance de la cirf.
L'eau potassée la dissout complètement ; cette dissolution
est jaune-citrine : elle a un goût d'abord alcalin , ensuite
amer et tiauséabond. Si Ton décompose ce èavon p^i'a-
cidè sulfurîque, il se forme un précipité jaune, qui verdit
par la dessiccation- J'ai redissous ce précipité dans l'eau
potassée, je l'ai précipité une seconde fois par le même
acide, et le précipité était encore verdâtrc. Pendant tout le
temps qu'a duré re:q)érîence , la. matière verte a «halé
l'odeur qui lui est parUcuIière. L'eau rend laiteuse sa dissolu^
Uon alcoholique^ sans fonnaUon immédiate de précipité;
cette eau mousse par l'agita tîon ; après une Ibngue exposiiioà
à l'air , il s'est formé un dépôt grisâtre, attaché ^n partie
aux parois du verre, et l'on a remarqué des traces de
mousse à la surface du h'quide.
Tai fait évaporer la teinture alcoholique de la maticrc
verte dans une étuve; à la fin de l'évaporaUon, Falcoliol a
ete remplacé par de l'eau distillée, qui à son tour Ta été
par une nouvelle quantité d'alcohol, et ainside suite pendant
dix lois. La matière v«rte s'est trouvée transformée en une
matière jaune en petits grains , qui occupait la partie «ipé-
DK PH/RMACIE. 39Î
rieure delà «capsule ; Fod voyait aptes \^ ipatière jaune un<
matière gme-blanchâtre qui occupait la partie intermédiaire
et il s'était réuni , ^u fond de la capsule , dune m^tièri
rougeâlre pulvérulente.
Mise en macération dans Teau saturée de clilore , elle i
pris la consistance et la couleur de Tadipocire. et répandai
une forte pd&ur diacide liydroclilorîque 5 je l'ai lavée quatn
fois dans Teau sans pouvoir lui faire perdre cette odeur; y
Fai fait disaondre dans Talcohol avec le secours de la cha*
leur, et, par le refroidissement, je n ai pas obtenu de préci
pité; la liqueur alcobolique a donné un précipité jaune pa
feau distillée. G?tte substance n^avait doiic pas les propriété
delà cire, comme elle paraîssaitl'indlquer au premierabord
l'eii ai (ait sécher une portion sui" un bain de sable doux
ponr chassefb le peu d'humidité qu'elle contenait, et leresu
deTacide hydrochlorlque ; elle est devenue jaune, etapri
les eanctèrés d'une véritable résine. Dans cet état elle étai
lèehe, insipide^ la dissolution alcokolique était peuamère
IWi |)otasȎe l'attaquait faiblement. La liqueur du chlon
contenait une grande quandté d'acide hydroehloirique; soi
acidité .devenait plus intente, par Tévaporation^ malgré h
perte oontimieUe d'acide qu'elle ^prouvait. Après Féva-
poraùon de l'eau, il .ea{ reste 'Une xtiatière jaune, acide e
très-amère. Je l'ai lavée {dusieurs fois avec de l'eau ammo
niacée, et ensuite avec de l'eau distillée^ je lui ai enlev<
par ce moyen son acidité^ alors je l'ai fait dissoudre dan;
ralcohol , que j'ai abandonné à Tévaporation spontanée ; il
«lusaéune résine d'un rouge^brun , transparente, solubU
dans la bouche , d'une très*gnmde amertume,' et qui brûlai
avec flamme , mais difficilement^ répandant ime fumée âcn
et laissant besracoup de charbon*.
L'acide nitrique concentré a communiqué h la matiez
verte une belle coulçur jaune sans la'dissp,qdre, et jl ^
pris luir-même cette couleur. Il s'es^ dégagé pendant h
^^cér^lion beaucoup de gaz nitreux. J'ai lavé la matién
19^ JOURNAL
jaune ; elle n'ëtait ni acide, ni amère, rassemblait a la dre
pax' la consistance , la ténacité, et même par Fodeur qu^eUe
répandait siir un fer chaud ; mais elle n'en avait pas les
autres caractères : sa dissolution dans Talcohol a donné, par^
Teau, distillée , un précipité blanc.
L'acide sulfurique concentré , dans lequel j'ai laissé la
matière verte pendant une minute, n a exercé sur elle qu^une
faible action. La couleur s'est un peu affiûblie ; mais la ma-
tière a conservé la propriété de se dissoudre dans Tëther.
L'acide avait pr!s;uQe couleur brune, et a formé avec Feaa
distillée une liqueur laiteuse^ ayant Fodeur de Fhuile rance.
Mise sur un fer chaud ) la matière verte donne une odeur
aromatique et répand beaucoup de fumée : sur un fer rouge
elle s'enflamme, et, dans l'un et dans l'autre cas, elle ne laisse
pas une quantité sensible de matière carboneusé.
J'ai fait quelques essais comparatifs sur le quinquina gris,
dit lima , sur le calisajra de plancha et sur le quinquina
rouge. Leloxa m'a fourni plus de matière verte que le Hma.
Le calisaya a communiqué à l'éther une couleur jaune-dtroo,
et on a retiré de cet éther une matière jaune-verdâtre \ Ii
teinture éthérée du quinquina rouge était rougeâtre , ainsi
que la matière que l'éther a laissée par son évaporation.
D'après ces expériences, la matière verte que le quinquina
cède à l'éther, serait une huile essentielle qui contient une
résine, ou qui en prend les caractères par l'action du chlore,
et probablement par celle de l'oxygène. Elle contient aussi
un peu de la matière rougeâtre que nous désignerons plus bas
sous le nom de matière colorante. Je ne sais pas si on doit
attribuer la co^leur verte à l'huile , ou si on doit regarder
cette couleur comme le résultat d'une espèce de modificaticHi
des molécules ; je compte revenir sur cette question, et sur
la matière verte elle même, lorsque j'examinerai la mauère
^e le quinquina calisaya et le quinquina rouge cèdent à
l'éther. V *
DE PHARMACIE. I97
De la matière rosée.
Tai dit qne, par le secours des réactifs, on ponyait enlever
s la matière rosée le principe' qui la colore en rooge, et
que je croyais que le principe colorant était d^nne natore
analogne i celle des huiles essentielles. Mais f ai cherché ^a
Tain à faire dissiper ce principe colorant par de longues
macérations dans Teati et. dans Talcohol , à une température
assez élevée: la matière rosée a conservé sa couleur, malgré le
temps qu'ont duréles éraporations et malgré la perte pr^ue
totale du principe odorant qu'elles ont occasbné; le résida
a offert seulement quelques différences dans la cohérence
de» molécules; J'ai donc renoncé à Fidée que je m'étais
tomée du principe colorant, et je vais rendre compte des
mojens que j'ai employés pour décolorer la matière rosée ,
et des expériences que j'ai faites sur la maûère blanche et
sur le principe colorant. ,
Ne pouvant me 'procurer par l'éther assez de matière
rosée, pour les expériences. que je me proposais de faire,
je me suis décidé à l'obtenir par l'alcoho), qui n'a janiaî^
en moins de 38 degrés. Cent quatre vingt gramme^ de quin^
quina calisaya (i) que; }'a vais tenus vingt-quatre heures eu
macération dans l'éther, m'ont fourni, par trois macérations
successives dans l'alcohol, treu^i grammes d'uu extrait fauve,
tran^upide , amer et styptiqu^ ; j'ai séparé par une seconde
dissolution dans l'alcohol le. peu de gomme qu'il contenait,
^ j'aj divisé cette seconde; teinture en quatre parties égaW,
^on en fûre Tobjet de quatre expériences tlifférenteff.
La première portion dû la teinture^ m^ée avec un égal
vdome d'eau a été placée sous le récipient de la machine
paeumari<pie; Après l'évap^ation dç raloohol ^ la liqueur
(r) Je T^vrm» phis, à Pëpoqae où \\\ (ait cet esp^rieiiCM, du Teritable
qnmqitiiia loxa; fai éXé oÛig^ de me senrir da califlaja\ me proposant
de reprendre plus tard les expériences sui^ le qninc^uiaa loza.
ïgS jotmyÀ'L •
avait une couleur jaunâtre. Le j^ésîda paraissait formé de
deux matières , Tune plcis fauve qui occupait le foud du
\ase^ l'autre plus jaune qui ëtak à sa 'parué"sttj^ëriieufe :
la surface du vase étak recoui^erté d'une matière 'Jaune-
rouge&tre , mèl^ avec quelques molécules de ihatlèce
verte. - *- ».
J^ai fait dissoudre dans très peu. d'sdcohol une portion dn
résidu jaune; Talcohol était anier^ un ]ieu-st;^tîqae^ etverdîs-
èrait les isels ferrugineux, Vefsé'gthitte à'gbnUe' sur Tean
distillée, fl s^*est formé un prédptlé janne-grisAtre ,' qui est
resté suspendu dans la liqueur. Quelques' mfo]é<^les tf une
matière rouge étaient repouwées'versr les* bords , k mesure
qu'elles se sépa<>aient, par rexpanaion que Falcohol épitrti-
T«t k U surface de Teau : je versais lès gouttes par intervaRe.
: Toute la matière contenue dans Tentoimoir a été iiiise
dans un demi-litre d'eau en ébullttiom j^près cinq mîmitcs
la capsule a été retirée du feu , et vingt-quâirci heui^s après
ht liqueur a été iséparée du dép^. Réduite au quart par
Tévaporatiôn , elle était jaune et limpide: je'rài' filtrée, et
)*6n ai obtenu par Tévaporation un extrartt jaune, urt pfu
ikuve, traltspareut, d'une amertume agréable', aromatique,
aidant une odeur douce de miel,' et Verdissant légèrement
les sels ferrugîbeux, " , ' . '
-' La seconde porthn dé làHeiniure a été décolorée parTa-
lumibe. €et oxide lui a- ôté entièrement sa coulenr rouge
•Elfe était jaune, amère , légèrement styptique, et verdissait
les sels ferrugineux. Tai lavé plusieurs fois raluniine aft*
de ralcobbl; j ai évaporé toutes les' liqueurs alccffiôliqt^
'réunies, et j'ai- obtenu un réàid à -pareil au précèdent, mais
plus jaune.
' L'alumide'iitâit jaune : «près arroSr épuisé sw t^t ùAifi
Vaction deTaleobel, je l'ai- lavé plusicura fois avec del'etu
.distillée. Les acides n'ayant pins séparé la partie <^Iorai)te,
j'ai employé la macération dans l'eau potassée; la ItquetU'a
pris une couleur rouge deBc ; je l'ai illlrée et précipitée
DE PffA&MAGIE.» I99
pw Ymddi^ «oUdrique ; ) ai' obtenu ua prÀ^lpit^ jamie, (|ui ,
lavé et sëch^) 4 est trouvé être de rtlumiDe combiiiée avec le
prioeipe colqpai^je mis un peu de cette alumme sur un fer
roufev elle prit une leînte i^sètre, en exhalant une légtoe
odeur de miel très-suave peudant sa torréCsiction^
Troisième portion de la teinturà.'-^T^ï versé sur cette
teinture quelques gouttes d alco&ol potassé^ il s'est formé
sur-le-champ un précipité rongeàtre» J*ai eèntinué Tactiim
cfaa réactif iusq^'à ce qu il cessât d'occasioèer de poécipité.
Après vingHpuatre heures , m'élànt assuré que Tàlcebi^ po-
tassé n'avait plus d'action sur la teinture âirée y \9k la«vé le
précipité. Uakohol employé au lavage a été réuni i la tein-
ture ^ le mébioge était jaune avec unelégèfe teinte rougeatre;
il avait ua g«ut alcalib i pcfîne sensible, et lieaucoup d'a-
mertume ; liiaîsil n'était pas styprique. J'ai précipité la po-
tasse par quelques gouttes d'adde sulfuriqu» affiiibli par
l'alcohol « et après trois jo^irs i'ai filtré la liqneur ; eUfe avait
une bell» couleur janne. Cette liqueur m'a donné, par Vé-
vaporaii^n de l'alcohol ^uike matière jaune pareille aux piré-
cédçi^tes, m^i9 qiui 9^ verdissait pas les sels ferrugineux.
Ou peut obtenir im pareil réiSuUa^ ayec; ki chaux..
Le précipité était trèa-akalio ; il était devenu plus rouge
par le lavage ; il s'est dissous facileuient dans l'eau^ à laquelle
il a communiqué une couleur rougc-£Mive. J'ai neutralilié
l'alcali par une dissolution aqueuse d'acide snlfttffique> et
i'ai obtenu un précipité fauve ^ que >'ai bvé plusieurs, fiois
et séché \ il était brun-rougeàtre après la dessiccation. ^
donnerai plus bas le résultat im son examen ^ et , pour nous
reconnaître) je le désignerai sons le nom de muOièrû eoh^
rante{i).
■ ■ I II II ■ ■■ > Il '■« ■ I ■ ■■ ■ ■»>
(f) J^ai applk{uë ce procédé à la. matière verte distoute Jans F^ther:
je Vmkbkvée afieçun peu d^ead tré»-lëg^teitieat alcalhie ; l'eau e«t devine
ronge, a donné un peu df matière oolorantA, et U couIauv verte a fHrii
une teinte plus foncée.
aOO • JOURNAL
Quatrième portion de la teinture. — • Cette portion a été
divisée en deux parties. La première a été triturée avec de
Tacétaté de plomb cristallisé; il s'est développé ^ pendant la
trituration^ une odeur très-sensible d'acide acétique; la li-
queur était douce&tre,et à cette saveur succédait une amertume
prononcée. Une portion de Tacétate de plomb s'est réunie â la
matière colorante. La liqneursumageante, précipitée parFliy-
idrogène sulfuré, avait une teinte jaune faible -, elle contenait
une matière faune comme les précédentes^ mais en petite
quantité. La dernière portion de la teinture réduite au tiers
deaon volunae, par une douce -évaporation , a été précipitée
par Tédier. J'avais remarqué que la matière colorante ne se
dissout pas dans ce réactif, et je m'étais figuré qu'il la préd-
]piterait de la teinture alcoholique. Tai obtenu en effet un
précipité considérable qui avait l'apparence de la poix li-
quidé; ce précipité était astringent^ peu amer, et verdissait
les sels ferrugineux., J'ai trouvé dans ce précipité im peu de
matière soluble dans l'éther ; la matièk^e qui n'a pas été dis-
soute par ce réactif contenait de la matière jaune et de la
matière colorante, et le principe qui verdit les^ sels ferrugi-
neux accompagnait cette dernière.
Toutes ces expériences me paraissent prouver que la
' connaissance des principes , qui se trouvent dans la teinture
du ealisaya , dépend principalement de l'examen de la ma-
tière jaune et de la matière colorante rougeâtre : le principe
îqui verdit les sels ferrugineux est probablement de l'acide
gallique. ,
Les extraits jaunes , obtenus par les procédés que j'ai in-
qués , diffèrent peu essentiellement les uns des autres ; le
plus homogène de tous étant celui que j'ai retiré par k po-
tasse et par la chaux , je l'ai pris pour type de ma description,
et je l'ai employé dans mes expériences.
Cet extrait était d'un beau jaune, transparent, moins gluti-
neux quela matière verte, d'une odeur très-agréable , surfout
lorsqu'on l'expose à une douce chaleur ; il avait l'apparence
DS PHAfiHAClE. ^Ol
dabanmede Tola privé d'une partie de son huOe esAentielle.
Sa saveoT était amère et aromatique , sans le goût oléagineux
et rougeàtre de la matière terte ; il se dissolvait peu dans
Teau froide , et beaucoup mieux dans Feau chaude, k laquelle
il conununiquait lu^e amertume agréable ; Téther le dissol-
vait également , mais Talcohol était son meilleur menstrue.
Ces dissolutions ne verdissaient pas les sels ferrugineux, etne
prenaient pas une teinte h>ugeltre par la potasse. Par Téva-
poration de ces teintures , soit dans le vide , soit à la tempe-
ratnre de l'atmosphère , soit en6n avec le secours du calori-
que, l'extrait n'a pas subi d'altération (i).
Placé sur un fer rouge , il brûlait avec flamme.
L'eau]potassée(^), après une macération de i^^heures^
n'avait produit sur lui d'autre effet que de blanchir sa sur-
face; mais, en faisant chauffer légèrement le liquide pour
ramollir l'extrait, et en facilitant les contacts par la tri-
tnratioD^ il s'est séparé une matière d'un blanc-grisâtre , sur
laquelle je reviendrai plus bas.
L'alcohol potassé l'a dissous complètement.
Mis en Hiacération dans l'eau saturée de chlore, il s'y est
^ûaous en partie ^ la portion qui n'avait pas été attaquée par
le chlore, conservait sa couleur et ses propriétés. La liqueur
avait une teinte rougeàtre, une odeur faible d'acide muriati-
^ue, dont la présence a été confirmée parle nitrate d'argent ;
«onévaporation a laissé Une matière acide, qui, lavée avec de
i'eau légèrement ammonîacée, et ensuite avec de Teaudis-
^llée, s'est trouvée composée d'une matière résineuse et d'un
P«u de matière colorante.
n se comportait avec les acides comme les résines.
Le phénomène le plus remarquable que fai observé pen-
dant mes essais sur la matière jaune, était sans doute l'action
(() On peut rëdiûre rentrait jaune en écailles, en faisant ëvaporer les
teblares sur une Is^rge surface ^ ces écailles prd le reflet des paillettes d*or.
(^) Cette eau était composée d'un' demi-gfaxnme de potasse , et un dé-
«lilw d'eau distiUée.
!^03 . JOUfANAl.
qu'exerçait sur elle Teau potas^. Tai donc répété
expérience , et yêi lavé le résidu avec de Teau acidulée , et
ensuite avec de Veau distillée \ le n^u^iate de pUiine n^a piw
indiqué la présence de la potasse d^ns ce résidu* Je Ysa Sût
dissoudre dans très-peu d'alcobol chavkd; je Tai préciiMté
avec beaucoup d'eau distiUée > et j'ai obtenu une matière tpii
cause de sa coufeur, je désignerai sons \» nom de matière
blanche, La liqueur alcaline ne contenait qu'un peu de imi-
tière jaime et un peu de matière colorante*
La solubilité de la matière jaime dans Veau ' m'étanl
prouvée , j'ai versé goutte à goutte , et par intervaHe ,
une teinture aleobolique de ùetSe. matière siur dt Teau voi-
sine dé l'ébullition : Feau était d'un beau jaune et avait
contracté, une &rte amertiune après Tévaporation de l'al-
cohol. Quand je l'ai cru asses satvirée de matière jaune , je
l'ai laissée refroidir ; je l'ai séparée du très-petit dépôt qui
s'était formé , et je l'ai précipitée par t'eau potassée ^ chaque
goutte d'eau poussée produisait un précipité abondant Lrèir
blanc. Après avoir é!puisé l'action: de l'eau potassée, j'ai sé-
paré le précipité par la filtration vii était très4>la«c y et plus
blanc que le précédent, ce qui me fiil ercjre que la auitière
jaune contient encore un peu de matière colorante, qui se
sépare dans cette expérience par sa grande solubilité dam
l'eau alcaline. U est inutile de fiure remarquer que ces expé-
riences doivent varier dans leurs résultata^ si les teiolufcs
ne sont pas asse^ chargées , et si les niatièpes ne sont pais biea
pures , comme me l'ont assez prouv^tles nombreux essais que
j'ai été obligé de faire avant de parvenir aus résultats que fat
indiqués.
De la matière blanche.
Cette matière est sèche, friable, inodore , moins fosBiie
que la matière jaune , très-bbnche lorsqu'elle est dans une
extrême division dans l'eau ^ et prend pai: la fusioa une lé-
gère teinte jaune î elle est très-peu solt^le daps Teau froide^
DE l'rfiRirfJtcflE. ^o3
(dhê soki^^ âatts Failcohol que dans Téiher, iiuxqueb elle
eofiiiÉilifii({^ une fhible codiettr jaune. Si Fon fait évaporer
e%9 leÎAtihre» â une douce température , la matière bîaiichd
efî^tetffté^ , aea petks cristaux représentent souvent des Kup-
pes radiées , etneeouvrent toute Ik surface de 1^. capsule ; ceè
ci^stous^ ZH^nt paru fbrmer âes prismes rectangnfaires ; il#
brûlent conime fa matière jaune, mais Jeur odeur est moins
agréable et un peu piquante. ^
' lâkmatiëre'blancheiaeparaltn^ètre qu'une résine pure dé-
pouillée eutièrement daPliuîle essentielle; elle paraît pres-
que înaipilEM âr cause de son peu de solubiUté -, mais ses disso-
lations sont amères*, et annoncent bien que c'est elle qui
ferme -lé principe amer du qiiihqulna.
Traitée par le chloré , il s est formé de Tàcide hydrochlo-
rique , et là Kqucur a fourni un peu de matière résinieuse.
Il me reste à ferler de la matière rouge que la potasse a
précipitée tté la teinture àkofaoHque , et que f ai désignée sous
le nom de matière cohrante*
Ife la matière colorante^
J'ai ^t précédemnent qdê gavais fait dissoudre dans Teau
la matière rougeàtre alcaline que |a potasse avait précipité
db ht iGhtlvité alêoboKqtie de calisaya ; que cette, matière s j
était dijgaotrte promptement, et lui avait communiqué une
couleur rouge-fauve j enfin y que Tacide sulfurique versé dans
cette fisâHo^^bnaqueu^ aVaif ^aré une matière &uve , (jue
f ai dé^i^ée-sous le tibnr de nUOière cùJôrïinte.
La précipitation de cette matière fitft cbanger entièrement
-la^ceuîeuf delà Hqucur , elle détient constammeut jatme. J'ai
irotrf édoM la résida de «on évaporât»» , o«tre le sutfute ,
i>û peu tfe matîère jaune qu'il a été facile de sépater.
I^e j^r^cij^it^ fft.u^ , avant d'être séclié;i ^vait sur le 6Itr«
l'^P9&i»M«t d'un.- HMMrJay trèftrépaîft, use ooukiir ronga-
Aiuve plus infèuseqtiefeMqiiUlétatt suspendu dfttts Fean ^et
ao4 lOUANÀL
une sayeur légèrement amère; il YerdiBsait faiblement les
sels ferrugineux (i), ei se moisissait promptement^ Tiode
n a pas changé sa couleur (^). Son volume diminue considé-
rablement parla dessiccation */ sa coulçur devient presque
noires^ Textérieur , rougeàtre intérieu;*ement.
n colore Falcobol sans s*y dissoudrç -, mais ilnec^orepis
Tétber, même après une très-longue macération.
L'acétate de ploaib le précipite de ses dissolutions.
' n est très-peu, soluble dans Tacide sulfurique concentré,
iont \l est précipité sans altération par Teau distillée.
L'acide nitrique concentré. le change en une matière
jaune avec dégagement de gaz nitreux. . ,
Le chlore ne change pas sa couleur ^ mais après Taction
du chlore il rougit Talcohol et Téther,.
Sur un fer chaud, il répand une fumée un peu violacée ,
une odeur qui parait avoir quelque rapport avec celle de
Théliotrope, et laisse ttn charbon volumineux qui brùk
facilement. ...
Cette matière est très-abondante et me parait former an
moins la moitié de l'extrait.
Je crois pouvoir conclure de mes recherches , que la ma-
tière que Téther extrait du quinquina loxa n'est pas encore
assez bien définie;
Que la matière jaune du calisaya est une espèce de
baume qui fournit une inatière résineuse qu'on peut faire
cristalliser; . , ,,,
Enfin , que la matière que j'ai .désignée sons le nom de
matière colorante ^est , si l'on veut ^ une espèce d'extracd-
que , ou plutôt une espèce de tannin.
^ :(i) Xai traité une ^ocoade foît cett^ OMit^i'frmTec la potage * ajant Tm-
tentioii de Favoir plus pur ; mais alors elle ^ presque entiéremeiit perda
la iacuHë de rerdirles, sels ferrilgine'ux.
(pi) LVxpe'riènce nft^ayanl prouve que la ftfcale atnilacëe existait datt
' le résidu ligiîéuxdu cafisaja , je devais m'assnrer si one partie de oettt
iécula aVait pa» été e^tratoéa par la majîdra «olonuitc.
DE PHARMACIE. !io5
Tannus dësirë que mon travail eût présenté an résultat
plas satisfaisant , mais j'espère qu'on trouvera mon excuse
dans les difficultés qui accompagnent le sujet que j*ai exa-
miné.
ANALYSE
Du Gaz troui'é dans T abdomen de Téléphant mort au
Muséum d'histoire naturelle , la nuit du i^ au
i5 mars 1817 5
Par M. Vauquelïh.
ViiïoT-QtjATiiE heures après sa mùrt, cet animal était ex*
trftmement météorisé , ce qui semble annoncer qu'une tym-
pamte a été la cause de sa mort.
I®. Ce gaz avait une odeur très-fétide de matière ahî-
xnale poiuîe , mèiée de celle de Thydrogène sulfuré.
2*. Mis en contact avec la potasse caustique en liqueur^
il a diminué d'un peu plus de moitié de son volume^ 55 cen-
tièmes environ ; la potasse s'est colorée en jaune , et a ac-
cpi's la propriété de faire effei^escence avec les acides \ elle
n'a pris qu'une odeur fade et désagréable , mais pas aussi
fétide que celle du gaz; elle précipitait l'acétate de plomb
en Que substance blanche , soluble en entier dans l'acide
nitrique avec effervescence.
3^ L'on voyait, dans la solution alcaline qui avait été en
comact avec le gaz^ une poussière noire qui , dissoute dans
le chlore liquide , a légèrement précipité le muriate de ba-»
ryte , ce qui annonce que du sulfure de mercure s'était
formé, et que , conséquemmènt , le gaz contenait dti soufre»
Eaeflet, la surface du mercure avec lequel ce gaz a sé-
journé pendant quelque temps devient très-noire.
4°' Le gaz qui n'a pas été absorbé par Talcali a été dt-
visé en deux portions : dans l'une , Ton t plongé U|iè bougie
StoG JOUftNJlX
qui 8^y est ëteinte aussitôt sans produire d'inflanmation , et
dans Fautre, Ton a mis un bâton de phosphore qui a pro-
duit quelques légères vapeurs blanches , mais.qui ont bien-
tôt cessé : le yolum^, de Ce gaz n a pas sensiblenieot
diminué.
n parait) diaprés ces expériences , que le gaz trouvé dam
Tabdomen de Téléphant est composé principalement diacide
carbonique , de gaz azote , d^une petite quantité d'hydro-
gène sulfuré, et d'une matière animale en putréfacdôn
ettirémément fetîde.
Analyse du Gaz intestinal de VéléphanU
x^» Son odeur ^tait extrèmemfint fétide , ayant quei^
analogie avec celle de Thydrogène sulfuré.
a<** Les trois quarts environ de ce gaz sont absorbés par
la solution de potasse : celle-ci devient jaune <, précipite en
blanc Tacétate dé plomb, et îàii tme vive efiervescenceavec
les acides.
3*". La suriace du mercure sur lequel le gaz intestiod
reposait est devenue noire , et formait une pellicule qui sf
détachait du reste.
4^. Cent Q^esures de la portion de ce gaz non absorbable
par l'alcali , mêlées avec ipS mesures de gaz oxigène , ont
été brûlées au moyen de Teudiomètrie à mercure : après U
détonation, les 29$ mesures n'en occupaient plus que 1 15;
ces dernières^ mises en contact avec la potasse | ont dimiDué
de 75 , et les 4o restantes étaient du gaz oxigène, probablcr
ment ipèlé d'une petite quantité de gaz azote \ au moins il
ne brûlait pas les corps avec autant d'énergie que quand il
est pur. Il y a donc eu, par la détonation, une absorption
de 1 8a mesures.
5"*. Le gaz intestinal entier éteignait les bougiez qu'on j
jplongeait, sans qu'il y eut d'inflammation^ mais quand
l'acide carbonique en avait été séparé par l'alcali , il brûlait
DE FHAEMACIE. , ^7
sans dëtonafScn , en produisant utie lunoière blanche
blenitre*
6^. Il résulte des expëriènoes ci-dessus , que là pordoa
de gas intesdual insoluble dans la potasse , a besoin , poar
bràler , d'une fois et demie son volume de gaz OYÎgène , et
qu'il fournit , par cette eoai^tistion , les trois quarts de son
Tolume d'acide carbonique. Ainsi , loo parties de et gas
ont absorbé i55 de gas oxîgène en brùlMit , et il en est ré-*
sullé 75 d'acide carlMmique et de Teau^ dans laquelle il est
entré 80 parties d'otigène en vokiiae^ d'où l'on peut con->
dore que ce gaz est composé de 75 mesures de vapeur de
charbon et 160 d'hydrogène, dont le toul ^35 ^tt réduit à
loa par l'affinité et conAioaiscm ; de là 11 mît encore que ^
dans ce^z , le poids de f hydrogène eat k ctekii du charbon
eomott 5,5 est à i^i^^^tmjeÊL termes plus siÉsples , comme
eanron i à 4»
Les quantités de carbone et d'hy<irogèftfe dam ce gaz ,
n'étant pas confovmes k celles des trois espèces de gaz hy-
^Irogèfoe carboné oonnuee y il faut que èe aoit tine espèce
Mu?elle, ou un mélaagie des deux pi^n^ères.
Ce gaz ipflammafcle doit peser environ /^ centigrammes
le liire.
C'est une chosa très-remarquable , que les deux gaz dont
nous venons de parler .soient aussi ditférens entre eux. Il
•«Dublcraît naturel, en effet, de penser que celui qui étah
ï^pandu dans la eavné abdominale était venu primîtivemem
des intestins à travers ksquels il aurait, pour ainsi dire^
liltré.S'îl en était ainsi , il faudrait admettre que le gaz intes-
tinal aurait changé de nature-avec le temps , ce qui n'est pas
impossible. Il n'est pas douteux , par exemple , que l'énorme
quantité d'acide carbonique qui composait ki plus grande
partie de ce gaz ne provienne de la première période de la
recomposition des aliraens pris par l'animal peu de temps
*vï»ni sa mort. Or , n'est-il pas possible qu'une fois les in-
tesitns pleins de gaz, ils Taient forcé, par leur résistance^
208 JOURNAL
à se rendre dans Tabdomen , et que celui-ci , plein k son
tour , n'ait pas permis au gaz de la deuxième période deia
fermentation de s*^y introduire ? L'on sait que le gaz de la
denxièjne période de la fermentation végétale contiait du
gaz hydrogène carboné* .
Cette hypothèse parait d'autant plus vraisemblable, que le
gaz abominai contient du gaz azote, et encore quelquei
restes ctWir atmosphérique non décomposé , tandis que celai
des intestins n'en .contenait plus , au moins en quantité ap-
préciable. Quoi qu'il en soit , le développement si rapide
d'un si grand volume de gaz dans le corps de Téléphant
n'en est fis moins étonnant. Ce gaz avait acquis un tel res-
sort , par la résistance des parois de l'abdomen , qu'au mo-
ment où l'on a coupé la peau , il a déchiré les meimbranei
et l^s aponévroses sous-jacentes.pour se faire un )our an-
dehors. Nous avons pu juger aussi de cette élasticité énorme
par la vitesse avec laquelle des vessies se sont remplies de
ce gaz y lorsque nous avons introduit dans le ventre de
l'animal les tuyaux de cuivre à robinet dont elles étai^t
garnies : elles étaient tellement tendues , que si nous ne les
avions pas fermées aussitôt , elles auraient peut-être crevé.
wvtMi^My¥è^^*mmn^^ft^itMmimtt/ttyv»t*ivt^»M%/ti
ANALYSE
D'aune espèce de Concrétion trow^ée dans les glandes maxH'
laires de TéUphant mort au Muséum dlùstoire noÊUr
relie \
Par M. Vâuquklih,
Propriétés physiques. — Ces calculs sont blancs , à cas-
sure lamelleuse \ la plupart sans forme cristalline -, quelques-
uns cristallisés en tétraèdres réguliers ; d'autres présentant
une forme allongée , et ayant pour noyau un grain d'avoine
dont il ne reste que les enveloppes ; on a trouvé , dans les
DE PHABMACIE. 209
mêmes glaodes , plusieurs de ces graines cpjî avaient con-
servé tons leurs caractères.
Propriétés chimiques. — Un de ces calculs y concassé et
séparé de $oii noyau, a été mis avec de Tacide nitrique fai-
ble : il y a«a une ei&rveseence écumeuse , et la dissolution
Vest faite complètement ^ même à froid, a Texception seu«
lement de petits Aocons de nature animale qui nageaieni
dans la Uqoeur»
La liqueur filtrée a été mêlée avec de Fammoniaque , qui
7 a produit va précipité blanc très-peu abondant , formé
endèrement de phosphate de chaux.
La liqueur sumageanùt., nûse lavec de Toxalate d'ammo-
niaque , a donné on précipité blanc formé d^oxakte de
chaux» , '
Ces deux expériences suffisent pour prouver que les con*
crétions Cbrmées dans les glandes maxillaires de Téléphant
sont composées de ^oar^Nmalé de chaux , qui en fait la plus
grande partie , de phosphate de chaux , et d'nné mati^^rô
animalequiservait de lien au tout.
Ôiservadùn* -— Il est tfàre de trouver dans le^ animaux
des cQDCtéiidBs de cette nature , excepté cependant celles
gui se reacontrent dans les vliiçs nrinâires; elles sont ordi-
nairement de phosphate de chatlx , quelquefois de ma-
gnésie : -ces deniières iippartienn^nt' principalement aux
inteftini, • . ' .:■.!::.
J*aî foçii' dernièrement de M; Derrien /imprimeur du
R<H, k Quimper, des- concrétions trouvées dans les en-
tr^îllfi 4'ime s^ , qui' étai«év emiêretbent formées de phos*
phate de chaux et de magnésie , et qui avaient ude forme
çuUqoe*. Toici .lesi eitfpéri^ceèalixquellfes* je les ai sou-
mises ; • : . t ' ' '
i<>^, ChaufieS' au chalumeau , ces cakiili^ ^cxhklettt une
odeur de matière animale* bvâdéé, et se fondent ensuite en
émail blanc opaque,
s^*. Mis dans l'acide nitrique faible , ik s*j dissolvent sans
in*»»«. Jnnéê.^-Mai 1817. 14
210 JOURNAL
effervescence; et^ à mesure que la dlsiolutioo 8V>pire,
l'on voit de légères membranes blanches qui s'en détachent
et flottent dans la liqueur.
3\ La dissolution a été abondamment précipitée psr
Foxalate d'ammoniaque et par l'acétate de ptonfiJ> , ce qui
prouve que ces calculs sont principalemoit formés de phos-
phate de chaux.
4^. Cependant la poussière de ces cilbiik , broyés avec
dé la potasse caustique ^ a exhalé une odeur très-sensible
d'ammoniaque ). et la potasse^ qui avait resté environ vingt-
quatre heures sur cette poussière^*^ saturée par Fadde ni-
trique , avait acquis la propriété de précipite^ Teau de
phaux} enfin, la^ppussière, bien lavée et séchée^ produisait,
après cette opérati<m , une légère effervescence avec les
acides..
Ces derniers phénomènes annoncent que cea calculs con*
ti^mçnt aussi une petite quantité de phosphate anunoniao»-
magnésien. *
La forme cubique que présente ces calculs , non plus que
celle des concrétions de Téléphanl , j^'^^ P^ I^ r^bit de
la. loi de cristallisation à laqudle est soumise k matière
dont ils sont formés : elle est tout simplement l'effet, oi
d'tme pression que cette, matière a éprouvée pendant qu'dle
était encore molle ^ ou , ce qui ^t plus vraisemblable , d'an
frottement long-temps continué de ces calculs entre «ux. En
effet , quand on brise, ces concrétions , on trouve qa noyau
rond qui n'aurait pas manqué de continuer & croître sous It
znéme forme , A quelque caïue extérieure n'y eàt mis
obstacle.
Nous avons eu , il y a déjà long-temps , M» Fourcroy et
moi , occasion d'analyser une concrétion de poisson qni
était de la même, nature que celle dont je viens de parkr.
( Voyez Annales du Muséum , vol« to , page 179. )
Dfi PHARMACtE. Sît
EXTRAIT
Jfvok Mémoire intitulé : Recherchée analytiques sur ks
graines céréales , suivies de quelques expériences sur la
fermentation de ces graines et sur la nature du pain;
(La à r Académie royale des sciences de Hoaich , le 8 mars 1817J
Par M» ToGEL.
Quoique Fart de faire du pain fôt déji connu des orien-'
taux ayant Moïse , nous ne savons pas k qilelle époque il
fm découvert, et nous connaissons encore moins Finventenr
de cet art.
La religion mahométane défend de faire laver la pAte ^ et
les musulmans ne savaient pas encoi:e cuire le pain vers la
fin du dix'septième siècle. Ils le préparaient ordinairement
cha({ue jour , en le faisant cuire sous les cendres de là che--
iniûée (i).
Panni les graines céréales , il n^y a que le firoment et le
sâgle qui donnent un bon pain ; toutes les autres semences ,
ainsi que les ponmiesHle-terre , ne servent qu^i être mêlées
anx deux premières.
La iàrine de froment a été analysée par d'habiles cb>
tniste , de sorte qu'il ne nous reste aucune incertitude sur sa
composition ; mais les derniers travaux de M. Davy ont fait
▼oir que le climat , dans les différens pays^) et d'autres cir-
GOQsutnces, influent d^une manière non équivoque sur les
proportions quantitatives des matériaux immédiats de la fa-
rine , d'où il a tiré le résultat général , que le froment cul-
tivé dans les provinces méridionales contient plus de gluten
que le froment du Nord (2).
(0 Voyez MahiUon , JOUs. da pana euchmiitiço w^mo «c fsrmgn^o.
Paris 1675.
(a) Voyez H. Davy, Cbimif d'agricoltorc.
212 JOURNAL
Ceci m^a engagé à déterminer les proportions des pardei
constituantes de deux espèces de froment qui sont cultivées
en Bavière au bord du Dan^ibe , entre Ratisbomie et
Straubing.
Le froment provenant du iriticum hibemum , L. , a fourni
les résultats suivans :
Fécule 68
Gluten (non desséché) ^4
Sucre gommeux 5
Albumine végétale. • i,5
Et le froment du iriticum speka , qui donne une ùnint de
qualité supérieure, était composé de
Fécule 74
Gluten (non desséché) ^n
Sucre gommeux. . . • * . 5,5o
Albumine végétale o,5o
Quant aux phosphate terreux et autres sels que l'on rfo-
contre dans les cendres, je ne les ai pas déterminés; je
Bravais pour but ici que de connaitre les proportions entre
la fécule et le gluten.
Analyse de t Avoine et du Riz.
L'avoine blanche {avena saii\fa ) , que j'ai employée pour
mes expériences , m'a donné d'autres résultats que ceax
énoncés par M. H. Davy. Ce «avant veut en avoir retiré,
outre la recule , 6 pour cent de gluten , et moi je n ai pa
trouver du gluten élastique dans cette graine (i).
L'eau de lavage filtrée , qui provient {le la pâte d'avoioe,
portée à l'ébullition , a laissé déposer encore ime nouvelle
,1, - I 1-^
(i) Les'expcriences de M. Dary, dëcrites dans sa Chimie d'agricnl'
culture , me paraissent être faites un peu à )a hâte» car il ne trouve ^li»
non plus de fécule dan^ la carotte , qui en renferme pourtant une qnan-
titë considérable , d'après MM. Parmjentier , Bouillon la Grange , et dont
Je me suis assuré en répétant les expériences de ce dernier chimisce.
DE PHAEMAGIE. 2l3
quantité d'albumine. L'eau , évaporée convenablement , et
le résidu , traité par Falcohol ^ ont donné une substance
amère , de la gomme et du sucre.
La âiriae d'avoine, traitée par l'alcohol bouillant, lui
communique une huile grasse d'un jaune-verdAtre.
Parmentier dit que l'avoine contient plus de mucilage
que de fécule. Voilà tout ce qui est parvenu à ma connais-
sance sur la composition de l'avoine.
Lorsqu'on lave une pâte d'avoine sous un filet d'eau , il
ne reste aucune substance dans la main ; on remarque ce-
pendant dans l'eau de lavage deux substances bien dis-
tinctes : l'une ^ qui est blanche, la plus pesante, s'attache
au fond du vase , et une autre substance grise plus légère qui
nage plus long-temps dans la liqueur peut être séparée par
lévigation. Cette matière grise n'est pas élastique et mem-
braneuse , ni translucide , comme le gluten ; elle jouit du
reste des propriétés de^ matières animales , et ressemble
le plus à Talbumine des lentilles.
n résulte de cet analyse , que la farine d'avoine est com-
posée de
Fécule. ......•« 59
Albumine 4)^0
Gomme • • • • . • . 2,5o
Sucre et principe amer. . ...... 8,i5
Huile grasse '2
Matière fibreuse i>
La pâte du riz , lavée par un filet d'eau , n'a pas non plus
laissé de gluten.
I L'eau de lavage contient un atome d'albumine, un peu
de fécule qui se trouve en véritable dissolution , et du
sucré.
L'alcohol bouillant dissout du riz une huile grasse jau-
nâtre.
La fécule contenue dans le riz est improppe «u collage.
2l4 lOUKNAL
Le riz est ccmipotë de
Fécule, 96
Sucre * •••• I
Huile grasse. • • ; 4 • . • i,5o
. Albumine • • •••••• 0^20
Après avoir examiné les graines céréales ci^dessus , je les
ai mises eu fermentation el disposées ensuite en paiiifi«
cation.
La farine de froment a été suffisamment lavée i beaucoup
d*eau froide , et Feau de lavage enlevée au moyen d'un sj->
pkon. Le résidu , exprimé entre un linge et fiiiblement dei*
séché sur du papier â filtrer , présente une masse élastique
qui subit encore la fermentation aussitôt quon ajoute de la
levure. Cette expérience est contre la théorie de la ferraeiH
tation , car le sucre a dû être enlevé à la fariile &i totalité
par la grande masse d*eau qui a servi au lavage.
La farine de ris , délayée dans Feau et mêlée d*un peu d^.
levure , subit aussi la fermentation alcoholique. Pour ob<
tenir une liqueur spiritueuse semblable au rack , )*ai ajouté
a la masse des amandes douces et du sucre (i).
Le vin de riz , obtenu et souniis k la distillation | a donné
une liqueur spiritueuse qui avait une grande analogie avee
le rack.
Quoique Favoîne puisse entrer en fermentation , la S*
queur qu'on ol)tient par la disUllatiou est toutefois très-pea
alcoholique.
Il est à remarquer que Favoine , réduite en poudre gros-
sière et délayée avec de Feau mtiée d'un peu de levure f
donne , au bout d'un mois , un très-fort vinaigre contenant
un peu de fer et une matière animale.
t)ans la fermentation avec les différentes graines céréales ,
■^■^~^— ~~— ~-^— ' — ■ — .
(t) Comme les habitans de Goa et des colonies prt^parent le rack e«
ajoQtant des noix de coco an riz en fenaentatioo , j^ai cm pouvoir rea^
|ilaofr <)•• demîen par Us amaadtt.
DB PHARHACIE. 2X5
j u toujours recueilli du gaz acide carixmiqiie , même arec
la fermentation de Forge germée , quoique MM* Fourcroy
et Vauquelin aient obtenu de cette dernière parties ^;alet
de gaz acide carbonique et de gaz hydrogène pur.
Quant à la panification , elle est encore enreloppée d%
beaucoup d'obscurités y et je ne jkmrtais y ajouter que quel»
ques faits isolés.
Tai dqè dit plus haut que la fiurii;^ lavée peut encore su-
Ittf la fermentation , mais je me suis assuré que cette pâte
fermentée n'est pas susceptible de donner du pain.
M. Edlin, diuis son jirt du Boulanger ^ a avancé des
choses si intéressantes , que j'étais curieux de les constater.
n prétend, entre autres , que la levure et le levain peu-
mit ttre remplacés , dans la fermentation panaire , par le
gai acide carbonique.
Pour me convaincre de ce fait; je fis une pâte , en ajou-
tant à la £arine de l'eau chargée , autant que possible , de
gaz acide caxbomque.
Lorsque la masse était transportée dans tm endroit de
^5 degrés (Réaumur) , elle s'élevait un peu , et parut être
eiKennentation ; mais la matière n'avait pas acquis l'odeur
dW pâte fermentée , et ne donna pas du pain par la cuis-
^A) 3 en résulta un gâteau plat très-dur , qui n'eut aucune
l'cssemblance avec le pain levé«
Pour voir si le dégagement d'un gaz peut fiôre lever une
pâte saps l'amener cependant â la fermentation , fe fis encore
les deux expériences suivantes «;
Cent gramnaes de baryte oui été mêlés avec 5 grammes de
carbonate de magnésie convertie en pâte avec de l'eau
chargée d'une quantité d'acide sulftirique, capable de sa«
torer les 5 grammes de magnésie.
Le volume de la pâte était augmenté , et la surface était
crevée â. quelques endroits par le dégagement du gaz aoide
, ^bonique provenant de la magnésie.
2l6 JOURNAL
Un mélange de loo grammes de farine et 5 grammes de
zinc en poudre a été transformé en pâte par de l'ean ai-
guisée d'acide sulfuriqne : la pftte «'est bientôt levée , et un
spectateur non prévenu aurait pu croire que la masse était
en pleine fermeutatic»!. Mais les deux pâtes , mêlées de car-
bonate de magnésie et de zinc , n^avaient pas fermenté , et
ne donnèrent , par conséquent , pas de pain.
J'ai tenté plusieurs essais , dans Fintention de faire da
pain avec les ingrédiens provenant de Tanalyse de la farine.
Je mêlai d'abord ensemble de la fécule et du- gluten avec un
peu de sucre et de la levure , d'où résultait nne fermentatioa
dans le cas où la pâte n'était pas trop épaisse ; mais la ma-
tière fermentée ne donna qu'un gâteau dur« Le même phé«
nomène ar lieu lorsqu'on ajoute à la fécule et au gluten ea
état frais , Teau de lavage évaporée de jcetie farine et de laPe-
vure \ la, pâte fermentée n est pas plus susceptible de fonner
du pain ', et il parait que ^ lorsqu'une fois le lien est rompa,
qui tient ensemble dans la farine le gkitèn , la fécule etkt
matériaux , il n'y a plus de moyen de les i^nnir pour la foi^
mation du pain.
On voit que mes expériences s'accordent peu avec les ré-
sultats qu'a obtenus M. Ediin.
* Le pain provenant du riz et de l'avoine est dur ; et le der-
nier , d'une couleur grise , a une amertume très-prononcée.
J'ai remarqué que toutes ces graines céréales , en fennen-
tation panajre dans des vaisseaux clos , laissent apercevoir
une odeur alcotiolique au moment où l'on ouvre le vase : il
faut cependant, pour, cela, que la pâte ne soit pas trop
épaisse.
Analyse du Pain.
II y a près de cent ans que Geoffiroy publia unç analyse
du pain (i).
(i) Voyex Mémoires de FAcadëmie des sciences, 173a.
DE PHARMACIE. ^IJ
D*ane livre de pain il avait retiré 3 onces d^extrait^
*€ enees de résidu insoluble , et 4 onces d^eau.
Je ne sache pas qu'on ait fait d'autres expériences sur le
pain depuis cette époque si reculée.
Pour être certain d'opérer sur un pain dépourvu de toutes
substances étrangères , j'en ai fait cuire moi-même en pre-
nant de la farine de froment, de l'eau distillée tiède et de la
levure, sans y ajouter du sel.
Le pain a été débarrassé de sa croate , i4.^^^^u*^ après
la cuisson. Cent grammes de cette mie , desséchée dans une
étuve , ont perdu 36 grammes.
Le pain renfermait donc plus que le quart de son poids
d'eau.
Le pain , ainsi desséché , a été réduit en poudre fine et em-
ployé aux expériences suivantes :
Agité pendant quelques minutes avec de Feau froide et
la liqueur filtrée , celle-ci contient de la fécide en dissolu-
tion et fut colorée en bleu par l'iode.
Cç phénomène me rappela de suite à la fécule torréfiée^
qui est solublc dans Teau froide y d'après les expériences dé
M. Bouillon la Grange.
Dans le courant de ces essais, j'ai acquis la certitude
que l'eau froide ne dissout pas de la fécule de toutes les
farines des graines céréales, excepté de la farine de riz;
mais que le pain formé d'une espèce quelconque de ces
farines, contient de la. fécule solnble dans l'eau froide.
Lorsqu'on fait agiter 100 grammes de pain avec de l'eau
froide à plusieurs reprises , et si l'on fait évaporer les
liquides filtrés ^ on obtient par l'évaporation ^e la fécule
torréfiée et du sucre. Ce dernier pent être enlevé à la fécule
au moyen de l'aleohol bouillant ; celui-ci en dissout aussi un
peu de muriate de chaux et de magnésie (i). .Les infusions
(i) JVtâif surpris de trouver encore presque autant de matière tu-
crce dans le pain qn^il j en avait dans la farine.
3tl8 JOtTRNAL
du pain éraporées ëtaient composées de o,i8 de fëcole
torréfiée et de 3, 60 de sucre.
Le paio épuisé par Feau froide , a été mis en contact avec
de Teau bouillante , et l'ébullition répétée avec de nouYclles
quantités d*eau , jusqu^à ce que la dernière décoction ne
communiquât plus une nuance pourpre k Hode. Les décoc-
tions réunies laissèrent déposer , par le refroidissement et
le repos , une poudre blanche qui , étant desséchée , repré«
sente 1 1 granmies de fécule ; et la liqueur décantée de ce dé-
pôt laissa, après Tévaporation, 3a,5o de fécule desséchée.
Le pain épuisé par Feau froide et par Teau bouillante,
laissa nu résidu légèrement élastique, en état de siccité^
il présente une matière brune, translucide, cassante, quia
quelque analogie avec le gluten desséché et qui pèse 20,
^5 grammes. Il se dissout dans unelessive de potasse, qoi en
dégage de Tammoniaque j c'est du gluten retenant un pen de
fécule^ que Teau bouillante ne saturait lui enlever. L'acide
nitrique le dissout , et sa dissolution est colorée en bien
par l'iode.
Lorsque Ton met des morceaux de pain dans Teau chaude,
il s^en dégage de Fair et du gaz acide carbonique.
HÉSUMÉ.
Les principaux résultats contenus dans ce Mémoire ,
sont :
I®. La (ànne de froment de trùicum hibemum est com-
posée dé
Fécule 68
Gluten ..#..••• ^4
Sucre gottuneux • 5
Albumine végétale • . • • i^5o
Xe froment de triiicum spelta renferme :
Fécule 74
Gluten non desséché. %%
DE PHARMAGIl. itg
Sucre gommenx 8,5o
Albumine végétale (i) 5o
a^. La farine d'avoine est composée de
^Fécule 59 •
Albumine ••*••»•••• ^^3o
Gomme • • S^So
Sucre et principe amer 8,a5
Huile grasse 21
Matière fibreuse »
3** Le riz contât :
Fécule 96
Sucre • * • I
Huile grasse , ^ i,5o
Albumine o,ao
4^. Le gaz acide carbonique ne peut pas remplacer la le-
vure et le levain dans la fermentation. Le gaz hydrogène
peut soulever la pâte , mais non pas la faire fermenter.
5*. Les parties constituantes de |a farine^ une fois sépa*
rées , <m ne saurait les réunir et reudre cette farine recomr
posée propre à la panification*
6*. Le pain de froment est composé de
Sucre. .. ^ ..»•.. • 3^60
Fécule torréfiée 18
Fécule • 53,5o
Gluten combiné avec un peu de
fécule aOy'jS
Acide .carbonique 9
Muriate de cbaux • • . • • »
Magnésie (1) n
(1) Ed fjûiant âes8ëcli«r le flateii , il liai d^idre 9»5o de la •omins
àa produit.
(9) Je Tions d^apprendre que M. Edmond Darj prétend aroir re*
marque u^e odeur dVicide prussique , en distillani la décoction ëraporée
du pain aT€C l'acide salfurique- Tfâ répéU cette expérience en intro4iû*
22tO JOURNAL
AMTI-GOtJTTEtX de WaKT.
Il est peu de remèdes qui aient été prônés avec anunt
d'enthousiasme; il en est peu (jui aient acquis plus prompte-
ment la vogue que celui dont nouB donnons ici la formule.
A peine est-il connu, que déjà les journaux de médecine de
Londres le proclament le spécifique le plus certain contre
les maladies arthritiques; « U est , disent- Ûs , pour la goutte,
ce que le quinquina est pour la fièvre , m que le mercure
est pour les affeodons syphilitiques, n Ge précieux remède,'
dû aux recherches de M. le docteur Want , chirurgien de
Londres , est une teinture de colchique (colchicum autiun'
nale) préparé de la manière suivante :
Qtaatre bulbes de colchique frais , coupés ^ ^ iv.
Alcohol à ao degrés f vj.
Faites macérer pendant une semaine , passez avec expre»>
sion , filtrez et conservez la liqueur pour Tusage.
La dose ordinaire , pour un adulte , est de deux dracb-
' mes , ou deux cuillerées à café environ ; mais on doit la
varier selon la constitution des malades. Cette dose pttxlajt,
en général ,• des Tomissemens et des évacuations par Te bas,
quoique cet effet ne soit pas indispensable pour obtenir la
guériton. Le médecin doit donc user de ce remède avec pré-
caution.
. Quelques personnes as^rent que Tanii - goutteux de
Wànt est la mème'prépara'tiôn que la fameuse eau médicifuje
JPHusson. Quoi qu'il en soit , M. Want parait être le pre-
sant l'extrait du pain de seigle dans une cornue avec de Facide sulfuriqoe
étendu de 4 parties d*eau. Le liquide qui passe dans le récipient a Fodenr
piquante , qu'on observe en distillant une matière organique quelconque
avec de Facide sulfîirique : je ne , lui ai pas reconnu d'analogie a?c€ ^
Fodeur de Facide prussique.
DE PtiARMAGIE. 321
tnier qui ait proposé le- colchique comme spécifique contre
la goutte. Cette plante, regardée, avec raison , comme xA-
Tiolent poison, n'était employée, îusqu^îfci, en médecine,
que sous la forme d'oxymel ou de sirop , et n^était indiquée
que comme nn puissant diurétique. Stœrck recommande
roxymel colchique di}ns quelques faydropisies et lencophlèg^
maties , dans Tasthme , et même dans la phthisie pulmo-
naire. Quelques médecins l'emploient dans la coqueluche*
On a conseillé les bulbes de colchique en cataplasme sur
les verrues. Bauhin dit que la décoction de cette racine sert
a laver les parties de la génération ., lorsqu'elles aont irritées
par la morsure du pediculus ferox pubis*
Wédélius , très-savant , mais peut-être trop crédule , dît
que le bulbe de oolebiqûé, pendu au cou en amulette, pré-
serve de kupeste et autres maladies contagieuses. U raconie
qaW 1668 il fut chargé de traiter 4oo malades attaqués en
Slésie d'une dyssenterie pestilentielle , et qu'il - suivit leur
traitement pendant deux. mois, sans éprouTèr k^moindne
iodisposîtioa , parce qull portait sur lui de la> racine ée col-
chique, n cite un viUage et un régimeaLqui lurent pnéset^
▼es, par le même .moy^n , en 1637. Jacques Wolfitts^,
nédedn Génois , dans son Traité intitulé z Cutiosus amuh^
torum scrutator^ met le colchique préparé au nombre des
n>eilleurs préservatifs de la peste. Quirmus'Rivinûs, dans
soa Traàé dé la Peste (Leipsick , 1680), fait mention de
ce rexoède ; mais il ajoute naïvement, qlie sa propi^téla
pins utile est d'encourager le peuple et de l'empêcher de
<^^dre la contagion. * ' ' •
I^ Turcs, selott^jnelques auteurs, se servent de fleurs
de colchique pour s'enivrer ; ils les font macérer , dans une
"Çteitt fiermentéc 5 et, après l'avoir avaliSe, ils sont lellc-
'ûcût hébétés , qu'ils tombent en extase. '
Garidel dit qu'en Provence , les paysans se guérissent
.^ndquefois de fièvres intermittentes en mangeant trois ou
2^4 JOURNAL
place, Legenciré, suivis par Biot, Poinsot , Ampère, etc.
dans la itiëcaDic[ae , Monigolfier /Monge , Camot , Prony^
Poisson , etc. ; la physique n^a-t-elle pas , après G)u]omb , et
feu Malus, Charles , Gay-Lussac ,' Âr^go , etc. La chi-
^e, outre Laroisier, Fourcrpy, Guyton-dç-Morveau (f),
<piî ne (sont plus , ' Berthollét , Vauquelin , , Proust ,
Thënard , et tant d'autres qui s^eâbrcçnt dç [es. atfeîn-
dre ? La minéralogie ne compte-t-ellç pas ses Hauj , Ba-
mrad, Bron^iart , Brochant ^ Cordier^ etc. L'économie
rurale, après les Piarmentier et Rozter, compte ThouiO|
Huiard , Bosc , Tvart', la phartnade , Deyeux , Vauquelio
6t plusieurs autres^ les applications dé la chimie aux manu-
factures , les Ghaptal , les Darcet , etc. Mais , c'est surtout
encore dans les sciences naturelles et médicales que la
France nous semble surpasser aujourd'hui les nationsrivales^
et ses prédécesseurs comme ses contemporains. En zoologjç,
on ne trouverait nulle part des hotnmés tels que Cirvier,
'Lamarok,'Latreille, sans oublier d'autres tels que Lacépède.
feuPéron,Iliehard, Duméril, etè. La botanique a ses Jussieu,
'Desfontaines, arec Mirbel,DecandoIle , LabiIIardière , Pali&ot
Beauvois , Du l^etit-Thouars et de dignes émules. Bans les
diverses branches de la médecine', on voit éclater stvrtout
■«ux premiers rangs', Pînel , Hané*,'^'CoiVîsarl , outre Bichat ,
-que la mort a enlevé , Chaussier ^ Pèlletan, Percy , Boyer^
Dubois, suivisdeBJcherand, Aîîberi, Dupuytreu,Par!i5et,etc.
'£n quelle contrée delà terre trouverait-on une réunion aussi
domplète d'hommes éminens, que dans' les divers établisse-
métis scientifiques de llnsdtut ou des quatre acadéuûes^
du muséum d^histoire naturelle , de l'école de méde<^ine , du
collège de France, etc.? La France renferme cependant bien
d'autres savant habiles , et présiente cjes sociétés,, des assem-
(i) Un Anglais qui vient de publier Tëioge^t ce savant, rep^be.aia
Français la Ûchetë de Vaycir oublié. Ce reproche n*est pas juste poiff
loMv et les Anglais ont aussi Iftchemfcnt ôiibBé MîKon , à tine pareille rp<>>
que historique \ tant il 'se trouro pai*tout des esprits snis caraclère ! Qbu-
di nous feront peut -être un crime de montrer de IVquité.en oe Jounui.
Jbtéfs dftvim^ d'milisUs ^ d^ pcofe^senis , d'homme^ lettres
^HiMtroiu , cpi'briUfi&t des talens las plas varias. G-est de
oaUe 4etdé ftUHittlfe qu'on a pa dijre que risprit y était À
^pDin^ii qu'il courait les raei. S'il nak en'Eovope qlidque
àiwiiBè âlBStre par ses ialem^ c^est dans le centre de là
France qu'il pojUita le ndeiix les djéployer ^ comme on le
$fck jÊmMiAi dèfliikboldt ^r6a^ ^ etc. Pfiris aiumeîlle avee
ardeur le iiaérile étranger ^ etitiette superbe ei té, 'digne
éttxxàe de'la(SpifitoeUe Athènes'^ n'imita jamais envers ses
^nemis tiiéflK«,m l'orgueil ^e R<tee, ni l'austërké farotu^
-de Ijiacédtfmoiie ^ ni k jalousie des patres i^tiôàs. *
Aus$i :1^ tei^nces et lès lettres ^imiblent avoir ^xé Uut
ééjoor en France -et ii^aris^ de la'les mônunfens magtiifiquBs
qu'elles ont su élevet , et ce' phare- iùimneiùt qui rép^ttdses
srayonâaurséulè TE^irope ^ '^ mèin& jusqu'aux ^àtrémités
•des deta hémisphères. Lifféstra^dlm de Piiris pendr«Ul^f *u-
iope aTWjgle^ coÉtmte si l'on crevait e^ei^eux.Qué l'oti èoiii-
'pare les l^j^hs publiée en d'amiiéi''4ibâtréès sut les ^îences
et les lettres f à (iéux que4e goÀt^t la «éumo^ éèé plus vives
imnières ifont ^lorç et pkdisseât'dfiftis Paris ; 4filfU jugement
imparti^^ HAdrè enrêcouintlirff bieniAt'Ia diATéfenèe. .Sads
doute tout le géttie n'est^poiot «v Fratocé , ^ {'on y publie
:$Êam dj^ pitoyables rapsodi«s^ tM^ qu'on toit ^1â ter « dé
^mes tvaées^etâlens ailleutis^ rorigiAatitéflà vérrt», 'la forcé,
.peuveotfee trou^^er ausgf fréqiicAuatem en d'autres pays , Ynak
«es fruits ^l'utie heureuse hMttà*e^tnÂrissei|t-inîeu^' pre^
^^unfojier^tdieotd&'touiesles soîenoès^ les cofifiparàïsoW^ du
-ffùàt y ^flM paï^ uécesritl plùs-^fes, plus péîrfecti^éèé.
Kidleavtre ptfrt<fu'jtfârts on n'auryt pu cféei^de^^nds
corps d'ouvrages ràumssanti^ égal degré des eounaksances
si profendes , telieis que letf -deuit^f ;zi^dbpâfe^, lés JHeUor^*
^udres desiStiences médicales^Hùioire nalw^Mtjdéè séiékces
•naturelles , etc.' En èfiet ^ les encydopédies J^riiantuiques ( de
Londres , d^Êdinibottrg )et d'autres grands ouwages'en Al-
lemagBe^jMibtiés aux mêmes époques, peuveni^errîride té-
II1"*^ Jnnée. — Mai 1 8 1 7 . ; 1 5
HlÔ JOtrUNAÏ.
ihoîgnageqae,8i certames partiesy «onttrftk^es pardes^tpriti
supériears , d'autres sujets se traînent souvent dans mie ex-
trême médiocrité. Nos jounmux, littérature phu légère,
sont écrits avec beaucoup plus d'esprit, de talent et de go%;
ils conservent un meilleur ton et présentent des objett plus
choisb , des réflexions plus délicates que la grossière Kcence,
ou la monotonie pédantesque , ou les phrases ol^scnres eC
entortillées qui semblent endémiques en . certaines natîonf.
Tout n'est point parfait sans doute , mais lorsque les jalon-
aies et les- défiances seront dissipées , la liUératnre française,
encore fortifiée par l'expérience de tant de secousses poli-
tiqueé qui ont certainemeni aiguisé les esprits, rejneiidni
tout Tascendaift dont elle s'est montrée autrefois si: digne et
Europe et à là cour des rois mêmes.
S'il entrait en e£kt , daQ9 nou^ sujet , dé traiter dulhéitie
le plus parfait qui existe parmi ils modernes, et des auti^
parties de la littérature , :WW que des beaux-arts, de la peîa-
ture, Avenue de nos jours, i Isi plu? noblç simj^itéet i
l'étude de l'antique ou de la belle nature >^ ilserait bien &cile
de manifester encore notjoe baute supériorité , 'mais il est
temps de rentrer dans le domaine des sciences propiemeirt
dites , qui s<^nt l'objet de nos études habituelles.
La litjlérature étrangère médicô-pharmaceutique a prâenté
divers matériaux uUles.' Le Manuel de Pharmac^ogie en
allemand, de F. Â. Gren, a été publié pour la tn>isîènie
fois à Halle , par les soins et avec4es additions dé Bèrnhaidi
et de. Buchojz, , ix vol. in-8<^. , Halle. Les mémoires pour ser-
vit* à la connaissance chimique i^ corps minéraux^ par Kla-
protb y, formant 6 vo^in-8<^. , contiennent d'exeelleKles ana-
lyses de minéraux et une bonne histoire de la teinture
.nervin^e de Bestuchef ; le Journal de Chimie deSchweigger
annonce va. métal %fégéuU\ par Dobepeiner^ et jdea travaux
neufs en chimie animale^ par ferzélius.' On trouve des
observations sur la £d)rication des vins artificiels i^glais,
dansleiMosée des inventions et découvertes modernes, de
DE PHXKMACIE. 2!27
HenabsCcedi. Forsberg a publié untdisa^rtatioii. botanique
sur de nouveaux qumqumas , à Upsal, sous la présidence
de Thunberg. Le Journal de Médecio^ pratique de Hufeland
et d'autres Annales médicales d'Allemagne et d'Angleterre
renferment des articles intéressans, tels que la purification
de Famidon des blés ^ au moyen de la feimentation , par
Kirchoff ^ la c(mibinaison du tannin et du mucus végétal , par
Ooesmann^rinfluence de l'air sur la cristallisation des sels^etc.
M.,Donovau a fait de nouyUes recherches sur Tacide ma«
lique de. plusieurs végétaux; selon cet auteur, le sorbier
donne un ad(jb sorbique particulier. Sander a montré que le
Jkhèjt pariètinus peut égaler les vertus du quinquina.
Gieae a trouvé s^ussi de l'acide benzoique dans l'urine des
chats, quoique ces animaux ne soient pas herbivores. Les
tatares .mongols préparent de l'extrait de thé , en tablettes
pour voyager, et cet extrait parait conserver l'odev et les
autres qualités du thé.
Le docteur Curt Sprengel a publié ses mstkutionesphanhar
€oloigiœ, un vol. in*î8^. ^eipsic ^ elles forment aussi lé oin<-
quiànoLe volume de ses Institutions de médecine- Nona pour*
Tons revenir sur cet ouvrage savant.
Barrow a donné une notivelle édition de la n^itière médicale
de Cullen, perfectionnée, et Cox a publié un dispensaire
4»méricain, Roscœ a inséré dans les transactions delà société
Linnéenne de Londres, une nouvelle description des plantes
monandriques , le^ amomes , galanga , zedoaire , gingembre.
La Phùrmacopœa in usmm nosoconiU militaris Wurce^
burgensis , ( Wurzbourg, 1816, in-4'** ) est annoncée comme
un ouvrage assez distingué.
Dobereiner a traité de la fakîcation artificielle de toutes
les espèces de vinaigres, (en Allemand) nouvelle édition,
léna, 1816, in*8®.
' Le Manuel dei Chimistes et des Pharmaciens, nubUé
autrefois par Gœttling, est k sa 36*. année : il est continué
psLt Bucholz, et contient des articles iniéressans, comme la
ctaibitiaiioii 3a oiel m, du borax^ d» observatialB sur le *
mojèn de ooaserver le principe narcotiqae des megé*
taux.
Dans le Musée des inventicms et découveites d^Hcini*
bstdedt , tom. VII, cahier a*., Schrader fiiit^st>Iyenraiioiit ;
sur la matière huileuse des semences céréales ^pi Gommuni*
ijuent, selon lui, la saveur désagréable aux eaux*de-yie et
, grains. Le docteur Bancroft prc^[iose le tac làke^ et le kc
dye pour remplacer la cochenijjie dasisleis teincures écadates.
Oh a fait de fort bonne rApes a boitf en terre ciftite, ai
Angleterre.
PkiKppe Hartmann a publié, à Vi^e, uAe Phetrmacblogià
dynandca^ mui academico aScùmmodaiA , in^., 1816; et
Trommsdorf ^ les tomes !^4 ^t ti5 de son Journal de PhArmav
de, LcjipMC, 18 16 in-8^, qui tenfermd. presque tous lei
articles de notre joumal, traduite^ ce qu^on remarque sou-
vent aussi dans le Joumal de Chimie et de Phy^que et
Schwat^er. •
Le i^^rtoire de Pharmacie cdlnmâicé par<jeMeii et
fiûcfhivér , toâne 1". , et continué pat'Buchodz , contient deè
obserrations sur Fongu^t égyptiac ou lefs' cbthblnaisohs dei
aéis cnhHvk avec lés matières sacdhàrîbfés er \jtie1qiie9 *
^autres corpa, par BUchiier et Lucas. On doéne une analyse
des éàvtx suH^ireusés de Oumher , pnès de Sc/hdei^faausen ;
tine nouvelle combinaison du phbspbore "avec Jes alcaKs,
tt une méthode particulièi^ pour 'préparer Fonguent
Inercuriel.
Hermbstœdta publié le procédé pOûrTabriqù'er ènÈufojpe5
avec du froment , de l'arak coàiparable à celui fait dans
rinde avec le riz. Le musicien Bi^aungArien, à Copenhague,
fabrique avec de la soie iTéJtcëllentes éordes à violon.
Le docteur Marcet examine les liquidés des différentes
espèces dliydroplsie , et en donne Fanalyse chimique.
J. Wil^sou a fait.paraitre une Pharmacopœa Q^irurgica^
DE VHAftUîACIE. Oâ^
< ou Manuel de Pharmacopée Chkorgîcala. Londooi, i9i6 ,
Nana donneroqa une suite à oet&e nofioc , pour lannée
jffésente. ; ' I.-J.V.
*T ■" t . • t , . ■ 'Iv^ »■■ V ..'■ ... 1 fli...'.: i fc =g
* TABLÈÀtr lAi Système de Minéralogie diindque de
B&EZELIUS.
3a^li 6^i:^Uu9 a pQbli^ spa ^ai de 9PH^«I^ |ttî§p'|p^
^ gîque purefoeiU clpwquf , à §ioçVhp^n, ^a jSiS. Voici
an< idée des pcîiieipes de sa classification :
GUSSK tamifùiiii*
Consiste en substances formant les principes de la natmre
inorganique , el compose ks corps contenant au plus deux
élémens.
A. Oxigène,
' B« Ùotps cottibustiMés , ordre premier ; MftTAixèini^.
Première famille. Soufre. Ses oxides et adées.
Deuxième famille. Muriatiquâi Ses oxides { acide mu«
rfaiîqpe).
Troisième famille. Nitrique. Suboxide , ^otè.
Quatrième famille. Boron. Sonoxide, âctde boracique.
• Cinquième fannlle. Carbone. Diamant.
Anthracite. ,
^ * ^ Acide carbonique.
Sixième famille. Hydrogène suHuré.
Carburé.
Oxidé, eau.
Oanns »Èpxià9[E. *^ Métaux élecimTnég(ilif^
§e compose des métaux ou o^id^s qui , ei^ coitibinaîson
' avec d'autres corps , font office d'acides ou dé ba^e^;
a3o JOtJ&NAI.
Première famille. Arsenic natif.
Sulfuré, rëalgar, orpiment.
Deuxième &mille. Chrome. Sbn oxide , chromocre ?
Troisième famille. Molybdène , sulfure , oxidë.
Quatrième famille. Antinioine natif, sulfure , oxidë , etc.
Cinquième famille. Titane. Ses oxides^ anatase , ruthil.
Sixième famille. Silicon. Son oxide , pur eri^l de roche,
quartz j calcédoine , mélangé , cornaline , agate , jaspe ,
flint ,' etc.
Okdre moisiÈME. -:r- Métaux électro^posidfs , ou Jont les
oxides servent de bases aux acides.
PaEMiÈRE nnrisioir. -* Métaux dont les àxides se réduisent
facilement j avec ou sans charbon, à ïétat méUdUquey
ou leur radical.
Première famille. Iridium natif ^ osmium ?• ^
Deuxième famille. Platine natif, noir.
Troisième &mille> Or natif, tellure.
Quatrième famille. Mercure natif , sulfuré ( cinna-
bre , etc. ) , muriaté.
Cinquième famille. PéUadiam natif.
Sixième famille. Argent natif, sulfuré , antimonié , au-
rifère , hydrargyré , mùriaté ,*carbonaté.
Septième Êunille. Bismuth natif, sulfuré, oxidé.
Huitième famille. Ètain sulfuré (voyez cuivre) , oxidé.
Neuvième famille. Plomb natif, sulfuré (galène), con-
tenant argent , cobalt, antimoine, bismuth, etc. , tellure,
oxidé , sulfiité , murio-car£onaté -, phosphaté , carbonate ,
chràmaté, molybdaté.
Dixième famille. Cuivre natif, sulfuré, oxidé , sul&té ,
submuAaté^ subphosphaté, carbonate ^ hydro-carbonaté ,
arseniaté , subarseniaté , siliciaté ( dioplase , cuivre si-
liceux ).
Onzième famille. Nickel arsénié , oxidé , arseniaté ,
silidaté ( pimelite ).
DE PHARMACIE. 2^1
DoÉEÎÂiBe iannlle. Coiàk sulfuré , arsénié ,^ oxidé , sul*
fiitë, arséniaté.
Treizième famille. Uraneoidâé*
Qaatesxième finmlle. Zinc salftiré , oxidé , siilfiité , car-
bonate, ^siliciaté (calamine siliceuse), almmnialé? (gah7
nîte).
Qninsième famille. Fer i^tif (mét^^riqne) , sulforé ,
cailmré (graphite), arsénié (mispickel), tellure, oxidé
(hâaBatite.,:i^iAiant , fer oligiste) , snlphaté , phosphaté
(bletL de Prusse natif), carbonate, arséniaté^ chrômaté,
duniaté ( mâiaohanit^ , siUciaté ( hedenbergite ), hydraté
(limonenr)«
Seiâème famille. Manganèse $niùiTé^ snroxidé, phos-
phaté, c^bonaté, tndgstaté (wolfram) > tantalaté (tanta^
lite ) , silidaté ( pjrrosmalite).
Dix-sçptiàme famille* Cmum siliciaté ( cérite).
DmBioTfDExnaiMB. — Métaux non réductibles pi^r la poudre '
de charbon , mais dont les oxides forment des terres ou
des • alcaJiSm
^Première famifle. Zirconuim silidaté ( zircon im hya-
cinthe). ^ • ,
Deuxième famille. Aluminium sulfaté, fluaté (wavel*
lite?)^ Jiuosiliciaté (pycnite, topaze) , siliciaté (saphir , ru-
bis, coryndbn^ émeril, collyrite, nepheKne, disthène,
]^te? sti^urob'te , etc.) , hydraté ( diaspore , turquoise
orientale, etc.), alumino- silicates (kaolin, lithomarge ^
savon de montagne , bol , terre de. Lemnos , terre k foulon ,
dmolite ^ etc. ).
Troisième famille. Ittrlum flnaté ( Foyez calcium ) , tan-
talate (yttrountalum avec le tungstène , ou aveo Turane) ,
siliciatés(gadolinite).
Quatrième famille. Gkuinum sîlicîaté (^émeraudes , aree
le chrome , avec le tantale , avec Fétain , eudase.)
îï3i sav^ykij
Cjpsfàiiftae biXiMe. 'Mcignéiium éulfSrffe i '^ùtdùMMê ^jtia
fcrolite) , borate (boracite) , silidaté ( stéaâte ^ écmné dé
mer, serpeDtines^ cUoriié^ nephrke^ Miluintè dsTeie,
fayperstënèy bronoite , olîvhie , ^gasite y limlkff) , dxr
zninaté {spinèHé , eic ) •
Sixième famille. Calcium sulfite ( gypse hydrate) , phop
Îtiatë (ôa àpatJte)^) flnaté (^aA fltt<ï#^yfft'Octrii») , oar-
ODàté (âfi^ragènite, etc. ^ y bord-âilieat^ (^4>lile^, bocryo^
Ike ) 9 arseaialé (. {Âfaradaisoliie ) , tcmgéuité ( tofigéfèMe) ^
«îHcio-tiUmàté («^kètfe) , siUciaté (temitAihe, siiftllè^
âckortbéryl , ôu dcàpolké ^ K^ib^ , prehnne ibliacéè ^
rayonnante , koupholite ; chrysobéryl , gramnWktlie et nut*
hêt^e ■ A^lbmè , ttélitidKte j éOSèome , by^M^» ^ yâttile ,
n^{<tiùe ^ aplome , labétfttf ^ ifcMbf hoAité^ t^yropis , àlto^
çhroïte , vé»u vienne , ou pierre (îstMièllë , idotetteè', tfxîmie)
tourmaline du Bt*ésîl,' ^{^idëté^ scftfétà ^ «ëi^Vé ^ s^^kiH
phyllite ,^8maragdite , aagiie , homblenile , alknite , etc. )
Septifeinë fenriHe/ SitartiÙifn sùlfaCg ( stîhtrtiîté ) ^ caito^
iiat* (stcpAtlàriîie^. ' ' "
Huitième famille. Barytium sulfaté, caif>oti^té ('Wit^
hérite^ ^ siliciaté (harmetom.d^d'Aiidré^^sJberg., oberstei%)
Neuvième fanulle. Podium suUaté , murialé , bon^
( iinkal ) , fluaté (ciyolîthe) , siliciaté (eedalitç , mézotype
pu n^trolitc, lazurslein ^ soliorl électrique , scolezite , c\t
biziile , Sj^rcolite^ç \Yerriérite , èkébergStc, scapolite, saus^
^uritc j pierrç de Labrador , basalte , clink-^^ène. ,
Pixième . famille. Potassium siUfaté , nitrate , eîliciaté
t feid spath y leucite , elfeotite , lépidolite.y. s^oduiiiène , an-
dalusite , tourmaline ^ ichtyophthalmè , cuabâsite y mica
argentin , foliacé, noir , talç^agalnaateliteyteri^c verte, pierre
poncé , jaspe porcelaipe r , Q,Wîdienne. .
CLASSE PEUXIÈME. '.
^pteâant les cotp^ £ei9cmé& des'j^incjpfis ileU Iiata^eo^
ganisée , et €[u} çomp^^Sjç^tl ^;:Sa}l^D^e§; ^Ç^plus de *dem
. cléments.
DE flIÂtlF^GIE. , ±i:à
•r— Humus . tourbe , charbon-de-terre brun.
Otùfe «temdètae. C^rps rdiimmz. •-« Atnbïe> iwîms-
plialtef y cMufchose mteërai).
Or^fê trdiièitie. Zé^Â^i. -^ I^ilite , pëtKrie
Ordre tfmiAètxîé. Corps poùsetut. --* Malthe , asphab».
' Ordre cûlqmétiie. Charbons. -^ Terre brûlée (brauderz) {
èftarbod'de^erfe»
* Otéte âizièilte. Sels. -^ Sotblef d'attmnomaque , sel am^
liioiriâc! 9 monte.
Le docteur Schubert , qui a donné cet Essai de Berzé^
lius , doits le Journal de Chimie de Sehweigger , tome xv,
page 2icio^]|'a>oiitedi3S4U9idyfle* de plusieurs minéraux pour
9ffmjét pat de» finla Us ckiMfiqiM'ons de ces suhstancest
Au xeste y Robert Jalneson a aussi publié, en 1 8 16> à Édim^
kmrg ^ en trois Tokuneâ in^* , im système de mhiéraiogiç
mstàmi , et dëji à sa aeeonde éditio» ; il contient plusieurs
plîMickcs qui dotment les ^gures des cristaux et des autres
mtjpÊ terresires ou fossiles. XTattteur emploie les caractères
physiques ou esièrftes arec k cemposilion chimique , pour
'sescIaasificaliQDs.L on connait s^n$ai la classification des corps
•fatilrelsi proposée par M« Ampère ^ dàm las Annales df
Chimie et de Physique. . J,-J. y.
CÎORRËSPONDANCE.'
Lettre •* Mi i^'vc|p , f/Aarmadan à Pmis.
Monsieur et cher confrère ^
Je voiu remets deux petits flacons contenant , le {ft*emier,
la' liqueur anti-gouttefuse de M, Villet«e , préparée et vendue
|ÉL1^4''AueNff^ avèmRedcs Champs-Elysées^ et 1# deuxième^
^tti^doialKnét' à *k pfaalrmade cetitràle ^ d'éprès une. rer
a34 . JOTTRUAL
cette remise par M. YOlette à Ja commission des reioèdet
secrets.
G)mme j^ai troavé mie différence très-6ensible entre ces
deux liqueurs ; que la première est débjLtëe an puUic ,
comme le remède approuvé par la conuqissicm des r^nèdes
secrets ^ et que les pharmaciens , en suivant la recette im-
primée, dans le Bulletin de Pharmacie^ tome 5, page 298
(18 1 3) , n'obtiendront pas un médicament semblable à cetm
que débite M, YiUette : je vous prie d'examiner ces liqueurs,
et, si vous le jugez convenable, de publier, par la voie dn
loumal de Pharmacie , la note ci-)ointe.
Obseivation sur la liqueur de M. Yillbtte.
M. Villette remit à la conunission des remèdes secrets ,
en 181 1 , la formule d'un élixir anti-goutteux , sous le nom
dV/£r£r ek Gayac dulcifié. La conmiission fît préparer le
remède à'ia pharmacie c^itrale : il fut donné, par plusieurs
de ses membres , à^ des malades attaqués d'afibctions goat«
teuses et rhumatismales ; et , diaprés un Rapport fût dans k
séance du 27 décembre .1811 , on proposa au gouverne-
ment d'accorder à l'auteur une gratificlition de deux miBe
cinq cents francs. En i8i3 ^ le Bulletin de Pharmacie pu-'
blia la formute , qui lui fut transmise par le secrétaire de la
commission des remèdes secrets.
Un membre du conseil^énéral des hôpitaux de Paris ,
M. le baron^Bichard d'Âubigny , m'ayant invité à exami-
ner une liqueur qu^il avait achetée chez M. Villette, avenue
des Champs-Elysées , j'avoue que je n'ai pas reconnu le re-
mède quifut préparé à la pharmacie centrale.
Void ee que j'ai fait pour m'en assurer , et le résidtat de
mes eiy[>ériences :
Liqueur de M. Villette.
Caractères. ''^CovAeûr rouge légèrement violette, saveur
sucrée agréable ^ alcoholique , hissant dans la boa«h9
DE PHÂBMACIE. âBS
Tarome des fleurs d'œillets , s'unissant très-bien à Feau san^
la troubler , Mugissant la teinlure de tournesol.
Analyse. — Cent grammes dé celte liqnenr , évaporés
au bain-marie dans une capsule de porcelaine , ont donné
36 {rains d'ime substance m6lle , '. visqueuse , colorée et
transpareuté , qui , traitée par loo grammes d'alcohol i
36 degrés , a coloré ce dernier en rouge très-clair. En fid-
sam bouillir l'alcobol , on est parvenu à le dissoudre ; mais,
parle refroidissement, il s'est précipité une poudre blan-*
che grenue p très-soluble dans Feau , d'une saveur sucrée;
la liqueur surnageante ne précipitait pas avec Feau; évaporée
de nouveau , elle a laissé , pour résidu , dix grammes d'une
siubstance visqueuse , peu colorée, entièrement soluble dans,
Feau , insoluble dans Falcohol et dans Fétber sulfnrique.
Liqueur préparée à la pharmacie centrale sur la formule
de M. ViLLETTE , e7H>oyéa> à la commission des remèdes
seçf^ets. ' ^
Caractères. — Liqueur visqueuse d'une couleur ambrée^
d^une saveur sucrée , alcoholique , laissant dans la gorge
une impression très-remarqikable d'âcreté due à la résine de
gayac, troublant Feau, et rougissant la teinture de tour-
nesol.
jânalysc-^Ceai grammes évaporés ont laissé ,'pour
résidu, 36 grains d'une substance )annàtre, molle, vis-
queuse , contenant beaucoup de petits cristaux sucrés , co-
lorés par une matière extractive. Cent grammes d'|ilcohol à
36 degrés , mis en macération sur ce résidu , ont été colorés
en jaune-brun ; par Fébulliti^m, cette matière s'est dissout^
entièrement dans Falcohol; mais , par le refroidissement , il
s'est précipité une infinité, de crîsunx semblables au sucre
terré : ces cristaux étaient très-solubles dans l'eau. La li-
queur surnageante , évaporée de nouveau , a donné 8 gram-
inés d'une substance résineuse insoluble dans Feau^ et en*
%3A |0I7R1»AL
lièMiiiMt sdhdble èuis TakoHoI; , aololik dam Fiâtker
sulfurique e» trè«^tiite quantité. *
» Diaprés Mtte légère analyse , je CTéis^ potivoir cooclare
que la liqueur que j\ii exattimée ne contient pas de r^ine
ée gayac , qu^ette Q*a pas élé^véparée suivant la f(oniHile re-
mise k la commission des remèdes àecre|3 , ddnt le goo-
▼ernement a fait Tacquisition. Il nj a pas de doute que
le sieur Villettia u'aît voulu &ire une liqueur très-agrénUe
^mLT ftatter te goût des personnes qui en font usage.
: Il serait très-avantageux pour le pubHc que le» remèdes
particuliers ^ dékilés , je ne sais pâurquoi , par leurs aateors,
liassent soumis aux visites de la |{aeull< de médecine et de
l*école de pharmacie , et qu'on arrêtât le débit de ceux qm
ne' seraient pas préparés suivant les formules aequises par le
gouvernement.
Recevez , etc. Heurt.
BIBLIOGRAPHIE.
Couas ÉifÉifi^NTiaiE fB lUxilu utoKULXf ^^J^wipr^
de Part d^ formuler; par Dbssozsj^e Rocb^bfoi^ ^ ^OQUen^'
n^édeci|i| etc. ^ Nouvelle édition, , avec des augmienta tiens
et des changemens , par M. Lullier-Winsix)w , docteur-
médecin ^^ etc. , Pçux vol. ii^-S**. Paris , chez Méquignon
Ji aine p^re, libraire, rue de FÉcole de Médecine (i).
(EztiMi't)
SoiTvp9T l'éditeur ou le traducteor d'un sneieA euvrsg^,
p^mr justifier les libertés qu'il a prises^ juge et eoudauiBe
uivee hauteur le pauvre>}éfont,et^près lui avoir adlinûaisiré
ces sortes d'étrivières, il s'applaudit de quelques miapes
castratioBs qu'il lui foit subir. M. Ltdlier*Wiuslpvr s'a^t
garanti de ce ridicule de aoA tiou^éaux Mines el Btiwb-
* «Minte /qui fouettent lee morts avec faut de^ ngueur ^ ^ les
(i) Prix : i3 francs , broché; et i6 francs 5o centimes franc de port
De i^HAHitictË. iâ^
mam avec tant de partialité flaps le6 hî^gm^hMl 4e aomi
temps. II a respecté iotï auteur, et seuleioieot il «éH dà fe
revèUi^ d^nn babit plus à la tno^ , en écfirtMtt'Ce <{ai para»
sait trop sâeigmer dea cOBoai3ianDes acCueUûi*, et en ()oiii«»
plétoDt ce?q«[i manquait à cel ouTrage estimé de ycstimaUb
Deshw de Roehefert. U a eu som, je Ta^roue^ d?a)oiitarqii6
le nifvet était de la tétradjttmie siliqneuse de^innée et daa
cmdfères de Jussied^ et la magnésie un ftmde dcmagméfioKi)
suivant les chimistes actuels; mais il aurait pu réfidnMT
avec plus de soin des inexactitudes ^hàfipéàs à Desbois ^ 6u
ses faïues en bistçire naUMPelle qui résultaiont del'iniperiGB&*
bou dç 4^tte science I .auf plusbmrs dbîetS', >à Icpo^pie où
cet auteur écrivaiit. CcpendjR&t la partie chioiiq|ie ou manM
raleqpus a paru i?6vue avecploadechaimeiBnnS) «qui, vsa
reste, étaient i^dispensaUca*.
Loûvragc de Desbois de lUcbefiMrt^ en hiS^mème, «aas
être d'uQ vaog fort^ev^gll thétapeuticpie., ne-manque .fnto
d'im iDé^ite réel, <A à ^oui d'A assez brillsnrsuceèS'à l!ép^
qtie où il parut jpour la première foia* Ijea .fimmdes cfu'il
dflue s6nten|^éjïéralaasfe rationeUeayaimplBB^viaisofl^eiit
pea de mmveantés ou aont fienrde-^sarlHaat) eliesjmnoDoêilC
an praticien sage , qni tait k» Toutes bien twoéea/Bt ap«»
fliqae à tel qial'tel remède/Il n''entre')an«ttsi;én degtaoïfai
diècuasiéas^u^iiiques ; pour lui, les tciix d'^orerisset sont
toniques ^pti-«paBmodique6> et to*t ^ quj voiM plaiiâ^rà
la vérité , il augmentel^r qualité par- raâftt de menthe. fi6if
vrée^ la liqueur ^'Hoiunanv , Je laudanum de Sjitmlimmf
^nilny adenadire»
Quand ce bon doeteor, au contmre, tmc Vexptiquer
faction des n*m*Hes ; tl fout voir comment il fait joner leà
acrimonies bSieuséSy le rucoTTmserjfieiU des nerfs , 1^ Sissc^
^çf^,pulr:fdesj lefi %i^ines glaireuses et-plâtretéses, la pimAe^
la {nscosité de lafymphe , les ^éresités, V4mimeurkiheuSe,
les mucosités plastiuues^ Yépaùsissement ^ Y empâtement ^
ou au COQ traire les dissolutions acrei^mË^Umii^ loi vieilles
a38 lOlJRNAL
théories humorales que lui passe trés-<oitt{JaisaiiitBeiit
M. LnUier Winslow. Si Desbois de Rochefort e&t vécu au
■lemps de Sylvitis de Le Bo%â Tëcole de Lejde, s'il eAt traité
•les phlegmadques hollandais^ il n'y a nul doute qu'il n eAt
adopté toute la théorie iatrochinûque) et considéré le c<nrps
Vi»i«ti comme un tonneau de bière en fermentation fTes-
aomac comme une cucurbite, la tète comme le chapiteau qui
,€n reçoit les vapeu/s ^ lesquelles étant condensées ^ distillent
par le nez,etG«
: U 7 a pour Desbois de Rochefort des remèdes attmuans ^
fbndans , incisifs , incrassans , des ezpectorans doux, voUbjexm
et forts , ainsi que des apéritifs aux n^émes degrés , sehm
^u'il faut plus ou moins ouvrir les portes aux humeurs ; ou
.voit figurer des apophlegmatisans de diverses qualités ; le
pied d'élan , les bézoards , etc. Sauf ces objets , et lorsqu'on
est conv^iu du sens que Fauteur attache à ces propriétés, on
.trouvera des indications fort utilf^ pour les conunençans ,
-quoique le langage médical aif changé à leur égard (i).
Nous croyons donc que cet ouvrage peut être avantageux ^
quoique nous ne connaissions point encore de traités de ma*
tière médicale exempts de plusietu^ défiants graves. Qu^
ques-uns décès traités sont purement médicaux , 'd autres
seulement phannacêutiques. Vapparatus medicarmniun de
Murray est certainement un ouvrage savant et bien fieit,
inaisqui laisse en médedine des indications txt^ vagues^
néonmdns 1 histoire naturelle des médicamens y est incom-
parablem^t mieux traitée que partout ailleurs. Il serait
(i) Noos ezofcpteroiis cependant \t»piluie$ mercurielies plus JondanÊetf
àe la sœur de charité de Saint^Mery, prëoonise'es, tbme i, page 4^- ^ ^
fort respectable de remplir les devoirs 8acr<b de la chante, sans doute j
mais depuis quand les sœurs doivent-ellefe composer des pilules naercs-
rielUs , péw chanté, pour certaines maladies ? Nous craignons qi*iï n'j
entre trop de mondanité ; le zèle ne suffit pas sans la science, et l'on est
trop disposé à supposer des moti£i intéressés aux cuisinières pharmaceu-
tiques, pour que des personnes dévouas A un ministère si généreux s'ex»
posent au blâme et au ridicule*
DE P&AAMACXS. iSq
Wp long de passer en revue tant d'écrîu snr cette matière y
et souvent plus médiocres les uns que les autres.
Nous ne ten^inerons pas cet extrait sans faire menli<9a
d*iuie nouveauté assez singulière introduite par M. LuUier- '
Winslow dans rouvr9ge de Desbois de Rochefort , qui ne
Tanrait probablement pas approuvée. Je ne sais en quelle
pharmacie on trouvera cette drogue de nouvelle espèce , le
magnétisme animatl Que M. Lullier , qui bérite du nom du
savant et réservé "Winslow , *se présente comme ardent ad-
• mirateur de Mesmer et de ses successeurs , personne ne lui
mie sans doute cette gloire ; mais les prestiges d'uike ima-
gination égarée ne nous paraissent guère des médicamens à
placer i côté de la rbubarbe et du quinquina. Heureux ce-
pendant le don de la foi qui peut transpbrter des montagnes!
Dsoflisaità tout, etn^est-ce pas en vérité une profanation
que d'étaler auprès nos misérables moyens physiques? Jamais
opinm endonnit-il mieux que M.le marquis dePuységurPCcst
^c une indigne dé(iance»de la part des adeptes du grand
œuvre, que d'user de matières médicales. On sait combien
les illuminés furent scandalisés parla crèmede tartre, dont
Mesmer assaisonnait Taction trop faiblement purgative de
ta baguette ou de ses baquets. Une jeune et aimable magné-
tisée ne se trouve-t-eUe pas infiniment plue satisfaite de rînw
position des mains de son docteur, qui a la ferme volonté de
lui faire du bien ( tant recommandée pour opérer le charme
>i>agnétique ) , que d'une médecine noire et dégoûtante? Ce
it'était pas avec des drogues qu'on agissait au célèbre tom-
^u du diacre Paris, dont les magnétiseurs animaux veyen-^
tiquent les cures miraoukuses. La foi était alors plus vive ,
^t ^ siècle moqueUr et mécréant n'était pas encore venu
'^fr<Hdir les cerveaux par ses raisonnemens impies. Mais
^*est la faute de Voltaire, de Rousseau , et voilà pourquoi il
l'ûusfaut tristement recourir aux officines des pharmaciens
ponr le moindre rhumatisme. J.-J. V.
^s^o ;roVRsrâl. 9t «^'ItAÂjMtAciËi
HOMMAGE A PARMENTIÊR;
M. le comte Prançois de Neùfcliâteaji , tout à la fois poêle
et agronome y vient de publier uu Mémoire sur le mais,
dans lequel > après avoir rappelé les travaux de Parmentio:^
•Mr cette plante olUe , il s'exprime ainâ :
L'honneur est aii premier qtd remplit la carrière : *
Parmenùer la fournit entière ;
Mais à ses gtauds travaux , trop fail>le associé ^
Ce qu'il put laisser en arrière ,
Je le |[Iane« A dessein Favait-il oublié ?
. Pettt«étre ; mais eafln ^ de ce double hémispbère ^
JLe mitïs et la parmentière
J^fourrissent au moins la* moitié. ^ «
A oe riche banque^ ma jeunesse en fut fiète)
Bkrmeptier mavait convié.
Il n'est plus. Je^apporteà cette Qipbrejsi chère^^
Xtes miettes que j'ai du ramasser y pc^ur lui f>lûre ,-
A la table de l'amitié*
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES-
H I ■ I I ■ ■ " =Sg»
W; VI, — 3*. Année. — Juin 1817.
EXPÉRIENCES
Pour déterminer T action de Falcohol à différens degrés sur
T huile de bergamote; m
Pae m. Yauqueiin.
ÂTA9T eu dernièrement occasioi d'examiner de Fhnile de
bergamote , pour savoir si elle na.c^ntenait pas de Falcohol,
j'ai fait quelques expériences dont le résultat, paraissant
BYoirquelque intérêt , me détermine & le publier ici.
Expérience première. — 4 1 mesures de cette huile , mar*
quant 32 degrés i Farépmètre, mêlées et agitées avec 3o par-
ties dalcohol à 33 degrés , se sont comportées de la manière
suivante : Thuile^ quoique auparavant plus pesante que
l'alcohol, occupait la partie supérieure, et Talcohol par
conséquent la partie inférieure ; nu|is çomi[nent se fait-il que
l'alcohol , dont la pesanteur spécifique est moindre que celle
deThuile, se soit après Fagitation placé au-dessus de celle*
^? Les expériences dont il sera naention plus }>as, pourront
P«nt-étre expliquer ce fait,
^^. Armée. ^ Juin 1817. 1$
^4^ JOUHNAL
Expérience, deuxième, -^ lo mesures d'buile et lo d*tl-
cohol à 4o degrés > mêlées et agitées , Thuile a dîminne de 5,
et raugpientation de ralcohol a été de 5 , c'est-a-dire qu'il
occupait i5 mesures *, lo autres parties d*aicohol oot dissous
toute Thuile, cependant la liqueur était un peu trouUe;
«Ue est devenue parfaitement claire par Taddition de lo au-
tres mesures d'alcohol : ainsi , il faut un peu plus de deux
volumes d'alcohol à 4o degrés pour dissoudre une partie
d^ile debei^amotc.
Expérience troisième* — ^ 5o autres mesures d^huile , et
lo d'alcohol à 4o degrés, agitées ensemble , Talcohol a dimi-
nué de 3 , et Thuile a augmenté de 3. Les 7 parties d'alcohol
restant devaient contenir , d'après ce qui est dit plus haut,
au moins le tiers de leur volume d'huile : d'où il suit qu'il
n'y avait plus que f\ mesures deux tiers d'alcohol, etper
conséquent que 5 un tiers ont été absorbées par l'huile \ il
suit de là aussi que , si l'on ne mêlait que dix mesures d'at-
cohol à 4o degrés à 100 mesures y d'huile elles seraient eor
tièrement absorbées. C'est en effet ce que l'expérience a
confirmé : 10 autres mesures d'alcohol ajoutées ont y après
le mélange, augmenté de trois , et l'huile est revenue i son
volume primitif (5o).
On vei*sa dix nouvelles mesures d'alcohol , et , après l'a-
gitation et le repos, le volume de Thuile éuit réduit a 3;;
10 autres le réduisirent i nS , 10 autres a a3 , 10 autres i 17,
10 nouvelles à m, 10 à8, 10 à4; enfin , les dix dernières
à o. En résumant les quantités d'afcohol employées, I'od
trouve qu'il: en a fallu 100 mesures pour dissoudre 5o me-
sures d'huile ; mais la dissolution était encore un peu
louche*
En examinant les résultats ci-dessus , l'on voit que TactioB
dissolvante de l'alcobol ne suit pas une marche régulière;
car, lorsque la dissolution a commencé , c'est-à-dirè que le
volume de l'huile a diminué, il y a eu i3 parties de cetU
demièrcide dissoutes, ensuite 9, 5, 6, 4? 4) 4} P^^ ^
DE PHARMACIE. ^43
mkttktB quantités d^alcofaol. J'îgnor)» à quoi tiennent Ces va-
riatioDs : j'obaervai senlement que ce n*e»t qnk la troisfèmei
addition de Talcohol , c^est-Â-dire quand il y en a eu 3o me-
sures, que rkuile a (diminué de i3 ; ce qui ne &it que 4 un'
quart pour chaque lo parties.
Expérience quatrième. — ao mesures d'huile et 20 d'aï-
cofaol à 28 degrés , mêlées et agitées , n'ont subi aucun chan-
gement après le repos et la séparation ; chacune de ces li-
queurs avait conservé son volume primitif; ce ne fut que
lorsqu'on eut ajouté successivement sept fois autant d'alco-
bol, que le volume de l'huile diminua de cinq mesures.'
Alors on y mit encore trois fois autant d'alcohol qu'on en
aTait mis d'abord, et toute l'huile fut dissoute. Il faut donc
^8 parties d'alcohol* à a8 degrés pour en dissoudre une
d'huile de bergamote. Il suit des expériences oi-dessus,
1**. que l'htule de bergamote peut contenir 8 pour 100 d'al*
cohol à 4o degrés. , sans qu'on puisse s'en apercevoir par son
mélange avec l'eau ;a^. que, quand elle en contient une plus
grande quantité, le surplus se sépare en dissolvant environ
uu tiers de son volume d'huile *, 3®. qu'une petite quantité
d'<au,m£léeà l'alcohol, diminue singulièrement son ac-
tion sur l'huile^ puisqi|t l'alcohol à 28 degrés , qui ne con-
tient environ que le tiers de son volume d'eau ^ ne dissout
]u un vingt-huitième de son volume, tandis que l'alcohol»
absolu en dissout presque la moitié de son volume ; 4^- m^^'i
quand on mêle de l'alcohol à une huile volatile, il se fait un
échange mutuel entre les deux fluides^ dont le rapport doit
varier suivant la pureté de l'alcohol : ce dernier ' dissout de
lliuile, et l'huile absorbe de l'alcohol ; 5o. que, qiAnd on
mêle de l'alcohol à*34 degrés , par exemple, à de l'huile de
bergamote qui n'en a que 3a , l'alcohol va occuper lé fond,
et Thuile le* surnage -, ce qui est dû à ce que l'huile sibsorbe
ûnè partie de l'alcohol absolu , et rend par là plus lourd lé
testait de ce fluide , en même temps qu'elle devient plus
légère ; 60. qu il se fait une sorte de décomposition do l'al^''
a44 JOURNAL
cobol hnniîde par Fhuile, d'où il est permis de soupçonner^
que j si Ton ne mêlait qu'une petite quantité d^alcohol hp*
mide avec beaucoup d'buile volatile , Teau serait séparée eC
se précipiterait seule au fond : il suit enfin de ces expérien-
ces que les marcbands d'essences pourraient introduire. buit
pour cent d'alcohol dans ces parfums, sans qu'on pût le voir
par les moyens ordinaires; mais on- le reconnaîtrait à Taide
de Taréomètre : leur densité serait diminuée d'une quamiié
sensible , ed viron d'un centième»
L'étber sulfurique ne se comporte pas comme Falcohol
avec ressentie de bergamote 5 il s'y unît en toutes pro-
portions , et le temps n'opère pas de séparation entre ces
deux fluides-
9iwmw¥itvwm^^t^ttti^vmnM/^ti¥»^^M»mmm
ANALYSE
. De L'Aauimo-DOHAX (canne de Provence);
Par M. Chevaujeb,
Pbarinacico ÎDteme de Thôpital des Tén^rient.
Cette plante croit dans le midi de la France ; elle a ordi-
nairement dix À douze pieds de fauteur ; sa feuille est
rude , sa tige noueuse, creuse; la racine est jaune ^ ridée
extérieurement, spongieuse intérieurement, n'ayant aucune
odeur ; lorsqu'elle est fraicbe , elle a une saveur sucrée.
Cent granmies de cette racine soumis k l'action de l'eau
bouillante , ont donné ime décoction d'une couleur bru-
nâtre y d'une saveur amère assez agréable.
Cett# liqueur , essayée par les réac^fs^ a présenté la
pbénomènes sujvans :
i^. Elle rougissait le papier de tournesol ; ^
a^. Le nitrate d'argent y formait un précipité floconeox,
insoluble dans un excès d'acide nitrique , ce qui me fit
▼oir qu*elle contenait quelque muriate ;
DE PHARMACIE. ^4^
3«. Lé nitrate de baryte y forma an léger précipite , qui
indiquait la présence de Facide sulfuriqne ;
4^. L^oxalate d'sunmoniaque donna lieu à un léger lou-*
che dans la liqueur , dû à un peu de\ïhaux qui se précipita
àl'élatdoxalate;
S"*. Les épreuves faites pour reconnaître la présence dé
k fêcole amylacée ont été infructueuses.
La liqueur évaporée a laissé uû extrait d^un jaune bru-»
oitre , d'un goÂt semblable à celui de la décoction , mais
plus marqué, â cause de la quantité plus considérable de
matière qu'il contenait sous un même volume : cet extrait
était acide et rougissait le papier de tournesol.
Un peu de cet extrait, mis dans une petite cornue de
vetre et exposée k Faction du feu , a donné d'abord une
odeur de pain brûlé , ensuite une odeur d'huile animale ;
le papier bleu avait rougi au commeneement , tnais il re-
prit sa couleur bleue sur la fln dé l'opération , ce qui indi-
que la présence d'une matière animalisée.
Cet extrait , traité par Faicohol botuNant k plusieurs re-
prises , et jusqu'à ce que ce liquide ne se colorât phis , a
donné une solutitm alcoolique d^nu jaune orange , qui a
laissé , par le i^iifroidissement , déposer une substance cris-
taffine, donlr^a solution dans l'esiu , Rapprochées à cristal-
lisé ; ces crsëta^x , que leur petitesse h'avait pu faire re-
coQiiattre au simple examen de leurs forlties , 5nt été traités
'par Feau; él , au moyen de^ réactifs , j^e me suis assuré
qu'ils étaient formés de muriate de potasse.
L'alcohol qui avait enlevé à J'eitrait une matière jaune
orangée , ayant été séparé par la distillation , n'avait acquis
aucune odeur ; il a laissé -dans la cornue uu t-ésidu qui ,
traité pstr^SMHif ^ laitôé précipiter Une ihatière téaineuse
d'un bnm TOUgefttre, d'tfne saveur chaUdè ÀràVnatîque ,
âyaAt Un péa d'analogie avec h saveur de là fanillë. Je fis
tfne lèinCuré de cette résine/el h. tnèlai avec du sucre pour
eu faûhe des pastilles ; des persèimes non prévéhues , à qui
^46 JOURNAL
j^en fis goûter, leur trouvèrent un goÀt de Tanîlle| mns
moins marqué que celui des pastilles préparées avec cette
substance.
La partie de Fextrtfit ffaî ne s^était pas dissoute dans Fal-
cohol a été mise en contact avec de l^eau ; elle a laissé un
résidu qui a présenté toutes les propriétés d'une matière
animale , laquelle avait été coagulée par Falcohol; elle bro-
Jait avec une odeur de cco^ne , donnait , avec Tacide nitri^
Êuble , des fumées blanches , et bleuissait le papier de tour-
nesol rougi par les acides.
La partie dissoute dans Fean a donné , par Févaporatioo «
un extrait brun d*un goût amer salé ; il contenait encore^im
peu de muriate de potasse qui ne s'était pas dissous dam
Falcohol.
L'odeur aromatique de la matière résineuse m'apnt fait
.penser que Farundo-donax contenait une htiile essentielle,
^je mis avec de Feau, dans une cornue , loo grammes de
cette racine , et je disUllai. L'eau qui passa k la distillatioD
était laiteuse ^ mais , au lieu de Fodeur que je cherchais, je
trouvai une odeur particulière ressemblant à celle de l'eaa
panée , et le goût était semblable à Feau chargée des prin-
. cipcs du riz.
Au bout de quelque temps, Fextrémité de l'allonge trem-
pant dans Feau me laissa apercevoir une légère couche
d'huile qui surnageait , mais elle se mêla à Feau par l'agi-
tation .C'est sans doute à cette huile que sont dus l'apparence
laiteuse de Feau distillée , et son odeur^ etson^oût parucn-
lier; en recohobant cette eau distillée sur de nouvelles ra-
cines , j'obtins une couche plus grande d'huile ^ mais elle sa
mêla à Feau : je crus (qu'après quelques jours de repoi
Fhuilç se rassemblerait à sa surface , du moig en partie^
mais Feau n'a changé ni d'état ni d'odeur. ^*
Le résidu de la distillation rougissait la teinture de t/ons-
hesol ; j'y versai de l'acétate de plomb jusqu^à ce qu'il ne
précipitât plus ; je mis le précipité sur un filtre > je le lavai i
DE PHARMACIE. !^47
Fean bouillante. Ce précipita , encore humide , fut déTayé
dans de l'eau distillée , et soumis à un courant de gaz hy-
drogène sulfuré pour séparer le plomb k Tétat de sulfure :
je le séparai par la filtration ; la liqueur , évaporée jusqu^à
ceosistance sirupeuse , était très^cide ^ abandonnée à elle-
tnème pendant quelques jours , elle ne cristallisa pas. Je
ressayai par les réactifs , et j'y reconnus une pedte quantité
d acide phosphorique , car elle précipitait la chaux en flo-
cons , qui nageaient dans la liqaepr. Il y avait en outre un
acide végétal , que je soupçonnai , k son incristallisabilité ,
appartenir à l'adde malique ; pour m*en assurer , je le trai-
tai par Tacide nitrique ; il y eut dégagement de gaz nitreùx ^
formation d'un acide en petits cristaux , qui , redissous dans
Tean. distillée , et saturés par lammoniaque , précipitaient
la chaux en une poudre blanche ) caractère distinctif de
Foxalate de chaux.
Ainsi la canne contient donc de Tacide malique, qui est
sims doute en partie libre et en partie combinée k la
pousse.
Anafyse par le feu*
De la racine de canne , soumise à la distillation à feu nu ,
fournit un produit acide mêlé d'une huile pesante^ empy-
reumatique ; ce produit , mêlé avec un peu de potasse, caus*
tiqae^ a exhalé une vapeur d'ammoniaque, que Tacide ni-
trique afiaibli a rendue très-sensible. \
Le charbon était poreux : incinéré et lavé k Teau bouil-
lante , il a donné du sulfate de chaux et du muriatc de po-
tasse en quantités sensibles.
Le résidu , traité par Tacide muriatique , a fait efferves-
cence , due à un dégagement de gaz acide carbonique : la
liqueur filtrée contenait de la chaux.
Il restait sur le filtre une matière blanche insoluble dans
lacide muriatique } examinée , elle a été reconnue pour
d« U silice.
RÉSUMÉ.
Il réftdte •dfié expâîences ci-desiiis , qjat la racine fk
rarondo-donax contient :
i^ Un extrait muqaeox légèrement amer ;
u^. Une matière rëgineuse amère aromatise ayant da
l'analogie avec la matière résineuse aromatique dé k u*
niOe;
3*. De Tacide maKqne ^
4''. Une huile essentielle d'nn goût et d'une odeor parti*
colière ;
. 5\ Une matière azotée ;
&*. Du sucre en quantité appréciable quand la canne eie
fraîche^ mais. ce principe ne ^*y troure plus au boutd'nn
certain nombre, d'années ;
7*. Des muriates, malates, phosphates de potasse et dè^
sulfates de chaux ;
, 8"^. De la silice.
La canne a été long-temps employée en médecine coadae
antilaiteux; mais depuis que Yçn emploie avec.succèal»
s]ulfates de soude et de magnésie pour cette maladie , Tusage
de la canne a été abandonné \ cependant un examen attentif
de ses propriétés médicales serait utile pour confirmer ou
détruire Topinion des anciens à son égard. C'est à messieurs
les médecins quil appartient d'éclairer ce point de matière
médicale. ,
Mémoire sur u^ pluie couleur de sang , par H. Ls Siat }
pharmacien à Nantes.
(Extrait par M. BdVLLiT.)
Lbs anciens ont beaucoup parlé de prétendue^ pluies de
sang-, PKne parle de phiies de sang^ de lait et de sable;
plusieurs auteurs modernes citent cEesoèserrations analogues.
La plupart les re^gardent comme des chimères enfiditées dam
DE PHAHMACIE. s4{)
des sîècks d'ignorance et de bdrbane. Personne n'admettra
«ans doute aujourd'hui Tidée de véritables pluiei de sang ,
Agnes évidens de la colère céleste^ mais le phénomène d'tiné
eau colorée par quelques substances d'im muge Ibncë, ayant
Vaspect et Topacité du sang Irais , n'étant pas trontesté , et
la cause de cette coloration n'étaht pas encore èscactement
dlëterminée , mérite sans douté de fixer l'attention des natu^
ralistes. Ce phénomène vient de se renouveler , ainsi qu'on
le verra par les détails que nous a transmis M. Le S^pt, phar-
macien très-estimable et très^itistmit de Nantes.
« Le6novembne dernier, ditM. Le Sant, vers les ^hëfurcs
dn soir, un nuage creva sur Ingrande , et la pluie continua
de tomber pendant la nuit. Le lendemain mâtin , la cuisitiièrè
de M. de Muller fils fut très*surprise de trouver dans les
Tasès qu'elle avait placés la veille sous la goiittièrè, Une ènu
te tôuUur de sang nouvellement tM dans une palette. Elle
fit voir cette eau à M. de MùHer , qui pensa que &a couleur
devait être attribuée aut matières que les ta^es avjieiit p\i
Mfitenir précédemment , ou k quelques substances que l'eau
avait rencontrfes^ Son pasèiàgesurlè toit ou dans la salle. Il
fit tisite^ ceé lieux avec som^ et tout lui prouva que h ma-
tière colorante avait une autre origine.
M Fendatit ces recherches, un nouveau nnage se déchargea
encore , et MM. de Mùller , le Bteftif, et Franc père, firéht
mettre plusieurs vases , bléô nettt>yés , dans difi^éren^ étîdroits
éloigtiéà et isolés. Tôt» Ces vases i^eçurënt une èau d'uft
rose pâle. La différence de couleur de cette eau , et de celle
tombée pendant la nuit , fortifia M. de MutlerMans sa pre-
mière Idée; il crut eiieo^e que , loi^ de sa chute sur les ar-
doises, oti de son passage dans les daHfes, cette eau avait
dissous une matière particulière. Cependant, réfléchissante
fanado^ie (làrfaité dès éattt recueillies im même instant en
divers lieùic, et rètnarqtmnt qve Feati contenue dans Itk
petits creux dti pavé de sa cour avait aussi une teinte rdsb
trèl»-pr6nc»ii6ée ^ÛM pvttsé rd'tfsér à croire qu'ëlk tonibait
^9 JOURNAL
naturelkment colorée^ et, p^ar s'en assurer ,. il fit pkœr
des vases en plein air. Malheareasement il s'y prit trop tard)
il ne pyt en recueillir qu une très^petite quantité , laquelle
était encore moins colorée que celle reçue dans les vases
placées sous les gouttières; elle Tétait cependant assez poor
convaincre M. de MuUer que la matière colorante de Fean
pe provenait pas du lavage des toits , mais avait eu sa source
dans l'atmosphère. , ^
» La singularité de ce phénomène piqua la curiosité de
M' de Mullcr» Il rassembla en deux bouteilles Teau qu'il
av^it recueillie , et en adressa une k M. Palois , docteur-
médecin à Nantes , en lui donnant tous les détails ci-dessus^
et en l'engageant , i'il jugeait Tobservation assez curiçuse ,
d'en faire faire l'analyse. L'eau que M. de MuUer envoyait
provenait du second nuage ; celle du premier, si riche en
matière color^te, avait malheureusement été jetée. BrL Pa-
lois , qui veut bien m'honorer de sa confiance , me chargea
de cet examen : je commençai a m'en occuper le 22 dn
même i^ois.
» Cette eau n'avait ni odeur ni saveur sensibles.
» Un très-petit dépôt s'y apercevait lorsqu'on agitait la
bouteille.
« Recueilli sur un petit filtre et vu à l'aide de microscope;
ce dépôt présentait assez bien l'aspect du sang desséché. D
était trop peu considérable pour qu'il fût possible de le sou-
mettre à un examen ultérieur. Je n'eus donc à m'occuper
que de l'eau.
» Elle n'était ni acide , ni alcaline.
i> La teinture de noix de galle en précipita ( après viDg^
quatre heiu^s de repos )|ine matière floconneuse de couleur
brune. ^ ■
.. » L'acétate de plomb la troubla sur-le-champ , et vingt
quatre heures après la liqueur était parfaitement incoloit
et surnageait su^ un dépôt floconneux brun.
» La potasse caustique n'offint rien de sensible au moment
DE P^HARHACIE. !i5l
do tnâange ; oàais, le lendemain , on y retnarquait nn prë-
ciphë rougeâtre bien divisé , mais peu abondant \ quelque^
joars après , le précipité se réunit sons forme floconneuse et
parnt avoir changé de couleur ^ il était alors beaucoup plus
brun.
» Le nitrate d'argent donna i cette eau un aspect lactescent,
mais aucun précipité ne parut , même après plusiem*s jours
de repos.
» Les prussiates^Vacide oxalique, rammoniaque, la chanX|
nie muriate de baryte n'y occasionèrent aucun cbangemenC.
» Une portion dé la même eau fut soumise à une légère
ébuUition , dans un appareil convenabteodent disposé pour
obtenir les fluides élastiques qu'elle avait pu emiteair. Jen^y
trouvai que de Fair atmosphérique.
» Pour mieux juger Tefiet des réactifs sur Feau que j'exa*
minais , j'avais près de moi un petit flacon de la même eaU
pare, et je fai^is en même temps des expériences compara-
tives avec de l'eau distillée.
M Après avoir termjiié l'essai par les réactifs , il me restait
une livre d'eau. Je l'évaporai avec soin , jusqu'au volume
que vous lui trouverez. Eln se concentrant^* cette eau s'est
comportée à la manière des extraits. Ce produit , quoique
foncé en couleur , n'a pas perdu de sa transparence. Je l'ai
constamment gardé dans ce flacon bien bouché et placé à
Tabri de la lumière. Je ne crois pas qu'il ait subi d'allé-
ration.
» Je n'ai pas cru devoir, pousser plus loin cet examen ^
dans la crainte que mon peu d'habitude des expériences de ce
genre ne m'exposât à perdre tout le irait de Inobservation de
M. de Muller. En abandonnant ce soin i des miûns phia
habiles et plus exercées, je crois que je répondrai mieux à It
<!onfiance dont M. Palois m'a donné , en cette occasion , un#
nouvelle preuve. C'est après en avoir codTéré avec ce méde«
cin disungué , que j'ai pris la liberté de vous ofinr) de voui-
adresser le produit de mon opération. »
^^* JOURWAt
. JNow aroDS examine la petite quantitë de lî<inenr «».
T"t^ notre confrère . bien voulu nops t^ett» -,
elle et«t d an rouge brunâtre, d'une odeur de cbarboTa^
2u^^aÎ'''"'V'' ^^'^^Vo^é ; la chaux et la potage can..
jque en dégageaient de l'ammoniaque ; elle précipitait 11.,
losion de no« deg.lle,à la manière des substances iuimales.
^vaporee a siccité dans une petite fiole, et chauflee de
manière à opérer lentement la décomposition, die «'est
iKwrtouflée en répandant une odeur très-fédde ; sa vapew
a tait revirer «u bleu un papier de tournesol rougi par m
«cide , avant de donner des signes d'acidité , etc.
Bartni les causes auxquelles on a cherché à attribuer
- phénomène qqi nous occupe, les uns ont admis li
possibibté que le pollen de quelques plantes , entraîné par
le vent et rencontré {wr un nuage au moment où l'eau se
lorme, an pn s'interposer dans sa masse et la colorer aini
i) antres 1 ont , je crois , expliqué par des essaims d'insecia
transportés et enveloppés de la mêiiemanière. L'époqnedela
MMon où celles;! est tombée nous semble exclure la pre-
mière opinion , tandis que l'examen chimique de l'eau eolo-
rée nous paraît être favorable à la seconde.
/_
RAPPORT
Taà à la Société de pharmacie de Paris, le i5 mai 1817/
sur un owrage de M. Opoix;
PurM, P.^. BouLLiY.
L'ouYiiAGE dont la société ma chargé de Itiî rendre un
compte reri>âl, a poiir titre : Traité des eaux minérales de
ProVi^ , par M. Opbî* , insgectèur de èët établissement , et
notre confrère. LWteur, par sa correspondance, paraît
mettre htancoup d'importance i rayîs âe là sbciété éni- scà
^ptUfcnle \ il préfère ihêriie le hlkûxt au ^l^eé; mais il est
très-disposé à rompre une Uucé areè tiàîéôriq[uè vdndrâà
DE PHARMACIE. 2^3
combattre ses opinions. Je dois répondre à la confiance dont
la société m'a honoré dans cette occasion ; je m'exprimerai
fraachement et sans me soumettre à aucune des influences
qoe redoute M. Opoix ; je déclare cepend^t que, ne me
sentant pas la même disposition et' le même talent pour com-
bittre des sophismes que M. Opoix pour en établir, je ne
reviendrai plus sur Tobjet dont il est ici question.
LWvrage coihmence par un court historique des eaux
mhërales de Provins , de leur situation , de la nature fcrra«
ginense du sol qui les avoisine, et avec lequel elles son^ ha«
bitnellement en contact. L'auteur attribue leurs qualités k
des pyrites sulfuro-martiàles , qui s'effleurissent spopitané-
ment en se couvrant de sulfate de fer et d'alun de plume,- et
c'est par la solution de ces sels dans l'eau que M. Opoi^ con*
seille d'imiter l'eau minérale de Provins.
M. Oporx cite les écrits de Legwre^ habile médecin du
seizième siècle , sur les propriétés chimiques et médicales de^
ces eaux ; et il donne de grands détails sur les précautions
^'cxige leur usage.
On trouve ensuite quelques détails sur une analyse de
Téiu de Provins par M. Vanqnelin , de laquelle il résulte-
rait que ce chimiste aurait trouvé tes mêmes principes , et
surtout le fer dans le même état , dans deux bouteilles que
lui a adressées M. Opoix , dont l'une était naturelle , et l'au-
tre composée avec le sulfate extrait des pyrites effleuriez.
M. Opoix sVtaiedes résultats de M. Vauquelin pour sou te-
nir que Teau de Provins contient bien réellement le Ter à
l'état de anlfate , quoiqu'on ne puisse pas y démontrer chi-
miquement la présence de l'acide sulfuriquc. Ses réclama-
tions, adressées à l'Institut sur cet objet , ont donné lieu à
une nouvelle analyse faite concurreinment par M^%. \ax^
quelin et Thénard , qui parai|«ent y avoir mis le plus grand
icân, et de laquelle il résulte que non-seulement il n'y a pas
de suUate de fer, mais encore qu'il n'y a aucun sulfate dans
l'eau minérale de Provins. De plus y la présence du carbo-'
a54 JOURNAL
UHte de chaat ne pourrait se ccmcilier avec celle du sulfate
niétallique.
M. Opoix parle d^une analyse de Feau de Prtovîns, qu^
a publiée en 1 7^0 ^ mais il avoue qu'elle est trop imparÊûte ,
aujourd'hui qu'on a d'autres moyens d'analyser les corps.
Cependant il persiste à soutenir la présence d'un l^er sul-
fate de fer dans ces eaux. II me semble que c'était là le cas
d^appliquer ces nouveaux moyens que la; chimie nous ofirei
pour en démontrer Pexistence , et combattre , par des faits et
non par des raisonnemens captieux , les travaux de nos meil*
leurs chimistes. Trouvant plus facile de raisonner que d'ex*«
périmenter, M. Opoix fait la supposition d'un sulfate de fer
dans un état intermédiaire^ irnparfaà, dune constitution
plus débile que celui que nous connaissons , qui doit échap-
per aux réactifs, et qui ^ par sa t/blatiHté, est plus propre a se
répandre de suite dans toute l'habitude du corps i mais il
n'en prouve aucunement l'existence : il nous semble cepen-
dant que c'est à lui d'en foi^ruir la preuve.
Selon M. Opoix, analyser n'est pas connattre. Les ea«x
minérales sont des combinaisons mystérieuses et délicaUis,
auxquelles il ne faudrait, pour ainsi dire, que toucher d»
yeux , ou n'y porter la main qu'avec une extrême circonspec-
tion \ tandis que, aous la majn de plomb de la chimie mo-
derne , tout se réduit , selon l'auteur, en des caput mortuun^
Cependant il avoue jlui-mème , ainsi que nom, l'avons d^a
dit , que son ancienne analyse ial imparfûte à une époque où
la chimie n'avait pQs acquis tous les moyens qu'elle possède
aujourd'hui. Était-ce le cas de regretter ces temps de l'aiH
çienne chimie , où , suivant les propres paroles de M. Opoix,
on n'était jamais content de soi \ ces temps où les résultats
étaient incertains , où la véri^^ était entourée de tant d^obs*
curité , que ceux qui cultivaient les sciences étaient déooa-
ragé$ et arrêtés à chaque pas \ ces temps où le' médecin Le*
{ivre^diiait que les eaux de Provins contenaient le fer résous
DE PHARMACIE. ^55
«a ses cinq principes , savoir : en mercure , soufre, sel, terre
et flegme ? ) .
Il n*est,pas douteux qu'il ne reste beaucoup à connaître;
mais comment ne pas être frappa des immenses avantages de
cette révolution bpërée par Lavoisier et âes contemporains ,
que M. Opoix qualifie ï état forcé et qui aura son terme?
Noos sommes loin de faire , avec Fauteur, des vœux pour
qu'on en revienne vSix anciens erremens , et que sa théorie
des couleurs et des corps inflammables fasse fortune. Nous
désirerions plutôt qu'il appréciât les progrès de la chimie ap-
pliquée i l'analyse des eaux mîinérales depuis une trentaine
d'années , et par l'estime que nous inspire d'ailleurs ce phar^
macien respectable , qu'il renonçât k cette manière de rai^
sonner, désespérante pour ceux qui cultiveraient les scien-
ces , qu*il ne faut pas , par exemple en chimie , juger des
choses par ce qu'on voit , et qu'il faut admettre un sulfaté
de fer léger ^ i^olatil^ qu*€m ne peut ni apercevoir ni démon-
trer, de préférence à un carbonate de fer palpable, dont
l'existonce dans les eaux minérales en question ne laisse au-
cim doute.
Les cfainristes chargés par Taeadémie des sciences de vé*
rifier lès objections de M. Opoix , n'ont pas , dit-il , répondu
d'tme manière satîsfeisante et n'ont pas détruit ces objeo*
tîons. U nous semble que M. Opoix , n'ayant opposé aucun
fait^ aucun résultat d'expériences, la meilleure réponse, la
seule convenable, était ime nouvelle analyse des eaux de
Provins 3 et c'est ce qui a été fait en utilisant toutes les res^
sources actuelles de la chimie. Aussi M. Opoix , ne pouvant
rien opposer de raisonnable , se retranche-t-il derrière le
peu d'importance qu'il semble mettre à l'analyse chimique
des eaux minérales , qu'il regarde comme à. peu près inutile^
II suffit , suivant lui , de consulter l'odorat pour juger de la
qualité d'une eau ferrugineuse. Je craindrais beaucoup que '
l'auteur ne raisonnât 'd'une autre manière, et qu'il ne riede-
vlnt promptement partisan d'une science à laquelle il a coa«« .
i56 JOURNAL
sacré pne partie de $«yie , si un nouveau réaettf yenait mettra
à découvert son prétendu sulfate martial^ l^gcr^ 9<daiii, vt-
^ensibh à faction du muriaèe de iaryte, etc.
S'il n est pas très-i m portant, suivant Topinion de M. Oponr,
de connaître les atomes de silice ou de toutes autres sab-
stances inertes existant dans les eaux minérales, on ne pcmt
blâmer ceux qui en font iin examen approfondi. Ce n^est
qu'en observant tous les corps ccmtenus flans ces eaux, qu'on
peut bien apprécier les pi^opriétés et les quantités de ceni
qu'il importe plus particulièrement d'étudier. Les décaib
d'une analyse minutieuse prouvent aussi l'inst^ction de ce-
lui <{ui r^ faite , et sert â établir la confiance qu^on ddt ac^
corder à ses principaux résultats. N'est-ce pas encore pax
Fexamen attentif de tous les principes qui les conatituent^
qu'on pourra parvenir à expliquer la différence d'action de
leur ensemble sur l'économie animale, comparativement
avec un seul de leurs principes isolés ?
Ce que dit M- Opoix de l'instabilité des eaux de Proviiu,
et de la différence que présente leur composition suivant
l'état hygrométrique de l'atmosphère et la variation des sai-
sons , est facile à concevoir. Cela ne prouve pas , comme il
le pense , rinsu$sance de ]a chimie , puisque c'est par die
qu^on est parvenu i établir ces différences. Cette variabilité
nous semble favorable à l'emploi des eaux factices ^ qui peu-
vent être dans un état plus constant^ mais ce n'est pas l'cfi-
nion de M. Opoix. 11 ne fiiut pas tenter d'imiter la natare,
puisqu'il ne faut pas essayer de la pénétrer et de lui arracher
ses^ secrets.
Ceci suffira peut-être pour dopner à la société une idée de
l'ofivrage et des opinions de notre confrère de Proyiqs ] ce
n'^t que dans le Kvre qu'on pourra prendre connaissance
des détails locaux suscepdbks d'intéresser les noédecins eilei
On trouve, à Ja fin de la brochure de M. Opoi^, woef^
damatîon vive contre l'opinion d'un honuQfî rospecuMf#
DE PHARMACIE. !l5']
dont le nom seul , répété parmi nous , réveille le triste sou-
>^ir d'uoe grande perte pour la pharmacie. Parmenûer
était d'avis, non par des motifs particuliers, comme M. Opoix
oberche à le faire croire , que les roses dites de Provins pou-
vaient être également bonnes et avoir les mêmes qualités ,
cultivées sûHeurs qu'au): environs de la ville de Provins. J a-
To'ue que je partagerai Topinion de Parmentier jusqu à ce
^'une analyse comparée , ûdte par quelqu'un de désinté*
re89é , et avec les circonstances convenables , ait prouvé le
contraire. Je ne blâme pas le patriotisme local de M. Opoix,
qui déA*e conserver à la ville qu'il habite l'avantage de
fournir exclusivement des roses rouges ; mais jene puis qu'ap-
plaudir au zèle philanthropique d'un savant , qui^ mettant
de eité les intérêts particuliers , cherchait à étendre sur une
plus grande surface une culture lucrative.
Je conclus à ce que la société place dans la bibliothèque
louvrage de M. Opoix y et fasse écrire à l'auteur pour Fen
reQiercier.
«liiv>%%i(iiififiiV|ivtfiri-nvtn-rtT»r>i
SUR LA RACINE DE FÉDÉGOSE.
Um oflicier français qui a suivi notre ambassadeur à la
cour du Brésil m'a envoya, de Riode Janeiro, deux remèdeg
employés par les habitans du pays , et qui lui on( para in«
connus en France,
Le premier portait , pour étiquette , racine de féâégose
tmphyée œmme fébrifuge, sudorifiifme , eta , remède umr-
yersel des Brasiliens.
Le nom de fédégose est sans doute portugais ou am4n-
caiu : je ne Tai trouvé dans aucun ouvrage de botam^e
moderne.
Cette racine est brune , ligneuse , un ptu plus grosse <2lie
le doigt -, sa coupe transversale présente un tissu spongieux)
<a coupe longitudinale offre des fibres écartées laissant
HI*n>«. jàmée.-^Juin 1817. 17
258 ^OUENAt
entre elles des celliilet remplies d'tm suc propre ; plusienn
échantillons de ces racines ayaient à Tintérienr un^ cou-
leur jaune-serin assez éclatante ; le bois on la partie ligneose
n'a pas sensiblement de sareur ; on en obtient par Tean on
par Talcohol nne teinture à peine odorée en jaune \ réoorce
brune , qui s'en sépare très-facilement dès que la racine est
sècbe t est amère et astringente.
Vingt-ci&({ grammes de ces écorces , éptiisées par une dé-
coction dans une litre et demie d'eatt , Ont donné nn liqinfe
d'une couleur rouge -brutie assez foncée, d'une saveiir
amère et stiptique , légèrement aromatique , ne se froubbttt
pas par refroidissement, rougissant a la longue ^t fiiiUe-
ment le papier* de tournesol , ne formant aucun prédpilé
SLvec les solutions d'émétique, de gélatine , de muriate de
baryte.
Le nitrate de fer donne à la liqueur une couleur noire,
qui disparaît par une addition d'acide oxalique ; le nitrate
d'argent y forme un précipité floconneux , coloré comme
la décoction , et soluble dans l'adde nitrique ; le muriate
de platine y forme un léger précipité.
.Cette écorce fournit , par sa décoction dans Vêik , le qmrt
de son poids d'extrait sec d'une saveur analogue à celle de
l'écorce , mais plus prmioncée , mais moins aromatique ^ son
aspect est brillant comme le sel essentiel de quinquina \ si
couleur est plus foncée.
L'écorce de fédégose, traitée par l'alcohol , ne doane
qn'ua sixièmi» de son poids d'extrait sec : cette teinture,
assez étendue , ne trouble pas l'eau i mai^ quand elle est rap-
prochée, ou , mieux, quand on a (ait dissoudre une partie
d'extrait sec alcoholique dans très-pfu d'alcohol , Tean y
forme un précipité.
On peut croire ^ d'après ces essais, que cette substance
est. faiblement résineuse^ qu'elle contient un principe as-
tringent, puisqu'elle précipite le fer en noir : si elle ne précipite
pas la gélatine, cela tient & l'absence ou à la nature du tao-
BB PHARMACIE. sSq
tàn ) comme cela arrÎTe avec ceruiaes tubstances astrin^
^Dtes. •
n est probable cjue l'acide gallique est le prÎDcipe qui
igit sur le papier de tournesol \ le nitrate d'argent et le
muriate de platine indiquent encore que cette ëcorcê ren«
terme quelques muriates et un peu de potasse» C. L. C»
M»»<llr%<^>»»»»»»r%>»^>»HH%»4W)M»»»»»»»»»%«<>»»»»t
SUR LE GUARANA.
Lb second remède portait > pour étiquette , cette pbrase s
Morceau de Guarana^ Remède des Indiens très-estimé
jwûr les djrssenteries, les rétentions 4f urine, etc. On le rdpe,
et tan en prend deux petites cuillerées dans un 9erre âeau
mrée.
Cet échantillon de guarana^ de forme hémisphérique, est
atme couleur rouge foncée; il présente , dans sa coupe ^
tuie espèce de marbrure > comme certaines gommes résines
ntélangées; son apparence et son odeur sont celles d'un ex-
trait légèrement rireux.
La décoction aqtieUse du guatana est peu colorée et d^utie
larear amère; elle a^t très^faiblement sur le papier de
toomesol ; elle se Colote en vert par les sèls ferrugineux ;
mais il ne se forme pas de précipité , et Facide oxalique «ftit
^sptrsttre cette couleur ; le nitraie d'argent y occasione un
précipité blanchâtre soluble dans Fadde nitrique ; le nitrate
^ baryte trouble aussi cette décoction ; mais elle ne «donne
iucun précipité avec la gélatine, Fémétique, le carbonate
^e potasse et le muriate de platine*
La teinture alcoholique , beaucoup plus chargée en cou^
leur que la décoction ; devient laiteuse par son mélange
avec Tean \ elle diffère de la déi^oction , en ce qu^elle préci-*
pite abondamment par la gélatine et par Fémétique. Cette
propriété est très^remarquable , et nous expliquerait peut-
ttre ^comment certains arbres résineux , qui ne semblent pas
aGo JOURNAL
contenir dé tannin , sont cependant employés ayec succès
au tannage des cnirs.
Vingt décigrammes de gnarana contiennent sept dia-
grammes de matière soinble dans Talcohol , ^ept décigraBi-
mes solubles dans Teau : il reste six décigrammes d'nne
matière parfaitement insoluble et insipide , qui prend en se
desséchant un aspect briliaot.
Le nom de guarana est brasilien. Les naturalistes donnent
ce nom à une espèce de courlis , d'autres à un pàsseresa
teité *, mais aucune plante jusqu'ici n'a été appelée guarana
par les botanistes. Il est donc difficile de savoir quel est le
végétal qui produit Textrait résineux qu*on m'a envoyé î
mais comme plusieurs familles françaises sont récemmeat
établies au Brésil , et que nos relations commerciales arec
ce pays paraissent devoir être fréquentes et multipliées, non
parviendrons sans doute a connaître lorigine du guiram et
la description de la fédëgose. C. L. C
%W»»%%»K*H(»»MHr»«
SUR LES PROPRIÉTÉS DE LA RACINE DE RATAIiffli.
(Extimit des Mémoires de la Sociëtë de . médecine-pntiqae de
Montpellier, «imëe 1816.)
Il est un très-grand nombre de plantes jusqu^id négfi-
gées , dont les propriétés , connues t6t ou tard , leur assi-
gnent un rang distingué dans la matière médicale.
La racine de ratanbia {krameriatriandra) est , d'après
une foule de faits , le remède le plus éminemment astrin-
gent. M. le docteur Hurtado assure qu'il est d'une gnmde
efficacité dans les hémorragies passives ou astbéniques , qui
sont le résultat de la faiblesse ou de la diminution plus oa
moins considérable dé la contractilité des fibres et de Tatth
nie générale. M. Hurtado déclare que cette racine nesl
pas moins utile dans les hémorragies actives , quelle que soie
la voie par laquelle elles aient lieu , lorsqu'elles sont exce$-
, DE PHARMACIE. a6l
sives on qii^elles se prolongent trop long-temps. Dan^ ces
cas , la racine de ratanhia prévient Texcès de faiblesse qui
mettrait en danger la vie du malade.
D'après ses nombreuses observations , M. Hurtado ne
craint pas d^assurer que Fusage'^ même prolongé^ de cette
racine n'est jamais suivi des accidens que fait craindre Tad-
ininistration des autres substances astringentes.
On donne la ratanhia en décoction et en infusion ^ mais
c est lextrait de la racine qui est le plus en usage & la dose
d un demi*gros k un gros.
Elle a été employée avec succès pour arrêter les évacua*
lions excessives des lochies , les exhalations cutanées et ^
muqueuses , telles que certaines espèces de leucorrhées ,
de diarhées ^ de sueurs ^ etc. , en augmentant prompte-
ment, dans tous les cas , la cohésion des solides.
La série des faits présentés par M. Hurtado doit encou-
rager les praticiens à continuer de nouvelles expériences
sur cette substance. C» L. C. .
PURIFICATION DU PLATINE.
tf. k Biapqms de Ridolâ a d<Mné un procédé nouveau
pour purifier le platine (i)* Il avait (J>servé que personne
^iuk «Doore parvenu à oombûier le soufre avec ce m'étal :
il en a conclu que y s'il pouvait convertir en suHure tous les
nétaiEx qui se trouvent naturdiement alliés an platine brut ,
il parviendtait facilement à purifier le platine lui-mème« Il
A imaginé dans ce but un procédé très-simple^ II commence
par séparer du platine brut quelques-unes des matières
étraTig^s qui s'y trouvent mêlées , et il le lave avec l'acide
inuriatique étendu de quatre fois son poids d'eau. Il le fait
fondre ensuite avec quatre fois son poids de plomb pur, et
(i) f^iyjrez le Jbuma des Sciences et des Arts de Florence , et le Btil-
Wlia ^e la Société d'encouragement dt Paris , n*. 1 5o , décembre 1816.
a6l JOVEUÂL
il y jette Falliage dans Feaa froide. II pulvérise ce composé}
il le mêle ayec portion égale de soufre , et le jette dans mi
creuset de Hesse rougi à blanc : on recouvre ensuite le
creuset , et on le maintient rouge à blanc pendant dix mi-
nutes. Lorsqu'il est refroidi, on trouve « sous les scories,
un^boutoométallicpe brillant, composé de platine, de plomb
et de soufre. On ajoute un peu de plomb , et on fait foodrt
de nouveau : le soufre se sépare avec de nouvelles scories^
et il ne reste qu'un alliage de platine et de plomb. On le fiit
chauffer à blfoc , et on le bat sur une enclume cbaude , avec
/ un marteau chauffé , de manière à fiure sortir le plomb qui
• est en fusion ; si^ lorsqu'on forge , il n est pas rougi à Uanc,
il s'éclate.
Le platine obtenu par ce pcocédé est ductile , malléaUe
et aussi tenace que celui qu'on obtient par le muriate d'am-
moniaque ; il se tire parfiîitement à la filière , et on peut k
battre en feuilles presque aussi minces que celles d'or. Ss
pesanteur spécifique-est = 22i^63o.
En répétant plusieurs fois le procédé , Tautenr ne trouve
pas toujours le platine réuni en une seule masse an fond dn
creuset; quelquefois il est disséminé en globules parmi ki
scories : alors on traite la masse avec nn peu d'acide sut
furique étendn \ les globules ne tardent pas â abandonner
la masse et à se précipiter an fond du creuset. On les nh
masse , on les lave , et on les soumetà l'action du marteau,
tout conune si le platine avait été réuni au plomb «n nn seal
bouton, C. L, C
DE PHARMACIE. a63
PLATINE FULMINANT,
(Extrait d^uniM^nioire de M. Edmond Da^y, de l^aititiitioii dft Cork,
la à la Société royale , le 6 et le i3 février 1817* )
Ce nouveaa composé fat préparé de la manière sm**
▼ante :
Od fit dissoudre du platine dans Fadde ninKKmnriati'«-
que ; la dissolution fut évaporée jusqu'à siccité , et le résid»
redissons dans Teau. On précipita le platine k 1-état de
sulfiire , en faisant passer un courant de gaz hydrogène
lulfuré k travers le liquide. On mit ce sulfure en digestion
dans Facide nitrique, jusqu'à ce qu'il fût converti en sulfrte
de platine. On versa un peu d'aounooiaque dans le sul£Eite
liquide de platine ; il s'enscdvit un précipité qui ,. étant sér-
paré et lavé , fut mis dans un flacon de cristal avec une
quantité de lessive de potasse. On fit bouillir quelques mo-
mens , et , après avoir filtré , lavé et séché , on çut le pla-
tine fulminant.
Cette substance est une poudre brune , dobt la teinte varie
et devient, quelquefois d'im brun très-foncé.
Le platine fulminant est spéci6quement plus léger que
Tor fulminant* Il détonna avec violence lorsqu'on le chauf&i
jusqu'à aoo'' centigr. environ , ce qui est auasi la. tempérant-
tare à laquelle l'or fulminant fait explosion, t^e platine ful«
minant ne détonne point par trituration ou par percussion.
U n'est point conducteur d'élec^icité^ cis qui l'empêche
de détonner par l'action de la batterie voltaïque : comme
l'or fulminant , il entame une plaque de métal , sur laquelle
on le fait détonner ^ s'il fait explosion entre deux plaques ,
c'est sur là plaque inférieure qu'il agit avec le plus de vio-
lence.
n se dissout dans l'acide sulfurique , sans dégagement de
Saz. La dissolution est d'une couleur très-sombre *, les acides
nitrique et murialique n'ont que peii d'action , et le gaz am-
264 JOURNAL
moniacal n'en a point sur ce corps ; le chlore le décompose ;
et le convertit en muriate d'ammoniaque et en muriate de
platine ; chauffé dans le gaz acide muriatiqùe , il donne du
muriatcf d'ammoniaque et du muriate de platine ; exposé à
Tair , il absorbe un peu d*humidité , mais du reste ses pro-
priétés restent les Bième%
M. Edmond Davy a fait un grand nombre d'expériences
pour déterminer la composition de For fulminmht.
Cent grains de poudre contiennent 73,^5 grains de pk*
tine. Si on traite la même poudre avec Facide muriatiqùe
et qu'on chauffe avec pré<)aution , il reste un oxide gris de
platine ) que M, Davy regarde comme nouveau , et qu'il
promet de décrire sous peu de tçmps.
Cent grains de la poudre fulminante laissèrent pour ré*
sidu 82y5o grains de cet oxide gris. Il suit de là que Toxide
gris de platine contient
xoo de platine ,
11,86 d'oxigène.
Afin de déterminer les autres principes constituans de
platine fulminant , M. Edmond Davy en fit détonner de pe-
tites quantités dans des tubes de verre sur le mercure. H
obtint de Fammoniaquc, de l'eau, et une petite quantité
de gaz azote. Il conclut de cette analyse que le platine
fulminant a pour élémens :
82,50 d'oxide gris ,
9,00 d'ammoniaque,
8,5o d'eau. .
DE PHA^RMACIE. 2Ô5
Rapport yîïà à la Société de Pharmacie , au nom de la
Commission des travaux*
Les membres de la commission des travaux ont pris in*
diTiducIlement connaissance dé deux mémoires envoyés au
concours, et les ont examinés avec la plus scrupuleuse atten-
tion; ils se sont ensuite réunis, et ont été unanimement
d'avis que , dans aucun de ^s mémoires , la question pro*
posée n'était pas résolue d*une manière assez précise ppar
qu on pût décerner le prix. Cependant votre commission
«e plaît à ren(îre un juste tribut d'éloges aux efforts et aux
recherches multipliés des deux auteurs qui se sont occupés
de cette question; elle regrette de ne pouvoir récompenser
leur 2^Ie et leur talent, mais elle n'a pas cru devoir couron«
ner des travaux qui ue fournissent pas les résultats qu'on en
attendait.
Plusieurs chimistes modernes regardent l'extractif des
>Ddeo8 comme un corps idéal ; d'autres le considèrent seu*
lement comme un produit complexe fort peu connu dans sa
ttitnre intime, et nous voyons encore chaque jour l'extrac-
lif figurer parmi lés produits des analyses végétales les plus
^timées. Il s'agit donc de fixer , à cet égard , l'opinion
« toe manière bien positive ; mais tant qu'on ne fera que
^ livrer à des dissertations plus ou moins vagues , à des
vues plus ou moins spéculatives , on n'arrivera point à la
solution d'un problème de cette nature. Il faut , de toute
nécessité , avoir recours à l'expérience. Ce sont des faits ,
et des faits seuls, qu'on peut substituer avec avantage aux
idées déjà reçues. Op ne doit point , selon nous , se borner
a examiner légèrement ce qu'on a appelé Yextractif dans
certains végétaux , et à se hâter de nier son existence ,
parce qu'il n'est pas toujoiVrs identique. Nous pensons qu'on
doit s'attacher scrupuleusement à isoler d'une manière
<îomplète et rigoureuse les différens produits d'un grand
!l66 JOUBMAL •
nombre de v^^taux, et à les étudier sous tous leurs rapports
entre eax. C'est alors seulement qu^on pourra porter,lu
jugement sûr , et nous apprendre s'il existe , dans un oer*
uin nombre de végétaux , un principe , quel qtt*îl soit , com-
parable , auquel on puisse conserver le nom d^extradtf^ ou
si nous devons définitivement le rayer de la liste des pro-
duits immédiats.
Votre commission ne se dissimule pas que cette impor-
tante question oSre beaucoup ée difficultés , et exige un tnr
y^l considérable , et elle pense qu*on doit rejeter en grande
partie sur Télat actuel de la science le peu de succès ipie
les concurrens ont pu obtenir de leurs efforts toinltipliés. Ei
conséquence , la commission croit convenable de remettit
cette question à d'autres temps , et elle propose , comme un
acheminement à sa solution , de décerner en 1818 le prix
fondé par M. Parmentier à, celui qui donnera la meilleure
analyse végétale , soit sous le rapport des résultats , aok
90US le rapport de la méthode ^ et elle est d'avis qu'on pres-
crive de prendre , pour objet de ces analyses , des substan-
ces végétales employées comme médicament.
On doit prévoir qu'on tel sujet peut être abordé par un
grand nombre , et que, très-probablement , un seul prix ne
sera pas suffisant ^ nous prions donc la Société de maintaùr
les dispositions de l'année précédente , et de fixer an
deuxième prix sur ses propres fonds.
LAtraniT^ Bouixat, Plàicohe, Hehat, J. Pbixbtiei^
RoBiQVET y rapporteur.
La Société de pharmacie adopte le Rapport de sa ccnn-
mission, et arrête que la question mise au concours pour
1816 sera retirée , et qu'il sera rédigé cm nouveau pro-
gramme pour 1817. {Foyez le Progranune , page aSt *
pe cahieTf }
DE PHARMACre* ^67
Explosion dans une Pharmacie, à Munich.
Un triste événement qui a eu Heu le la fémer dam
une des premières pharmacies de Municli , dojt être ajouté
aux nombreux exemples de ce genre.
Un élève était occupé à triturer dans un mortier de ser^
pentine no mélange de trois ouces de muriate suroxigéné
de potasse , de soufre , de sucre et de ciqabre , destiné à la
6brication des allumettes. Il broyait la matière dans un ca-»
binet situé entre le laboratoire et la pharmacie , et dont les
fenêtres donnaient sur la rue. Le mélange partit, arec une
détonation terrible , dans le nioment où le pharmacien se
rendait auprès du mortier> Il reçut huit à neuf blessures
plus ou moins dangereuses , et Télève , la malheureuse rie-
time d^une imprudence à peine explicable , eut plusieurs
membres fracassés par la violence du pilon , et mourut
denx heures après Féclat. *
lia détonation fut entendue dans presque tous les quar-
tiers de la ville ; les vitres de la maison furent briséei , et les
débris du mortier sautèrent au loin ; im cavalier qui passa
dans V rue en fnt.blessé. Les vases de la pharmacie étaient
lonmés dans une autre dirlsction , et une pendule placée à
Vextrémité de la pièce s'arrêta par la conunotion , pour
indicpier-) en quelque aorte , J'heure de FévénemenL
A. V,
308 JOURNAL
Note sur la Tempémtufe de Voir de la mer et des ani^
maux entre les Tropiques , extraite d'une Lettre de
M. JoH» Djlvy, insérée dans le The asialic journal pu-
blished at Londoa : no\^embre ï8i6.
Gip de Booiic-Espénince , iS mai 1816.
Entre r Angleterre elle Cap, sous les différenUis latitudes
et longitudes , j'ai vu que les eaux de la mer a vaîent à peu
près la même pesanteur spécifique : elle varie au plus d'un
ou deux centièmes.
L'eau de la Manche , où se jettent un gr/md nombre de
rivières, a une pesanteur spécifique de X077 , et sousk
ligne l'eau de mer ne va pas au-delà de 1087. Ainsi,
l'assertion contenue dans plusieurs ouvrages de chimie,
qu'entre les tropiques les eaux de la mev sont beaucoup pfns
denses et plus salées qu'aîlIeuFs , est détruite de fond eo
comble. ^
A mon arrivée i Ceylan , j^exam\ncrai à loisir les échan-
tillons nombreux d'eaux de mer ,. que j'ai recueillis et qac
je conserve avec soin. J'en ferai une analyse exacte , cl je
verrai s'il y a quelque différence dans leur composition.
Pendant tout le temps de mon voyage , à toutes lés heures
du jour , j'ai observé, avec une attention scrupuleuse, la tem-
pérature de l'atmosphère et c;elle de l'Océan , et ^e n'ai pa
obtenir d'autres résultats que ceux que j'aurais trouvés en
raisonnant d'après les seuls principes de la philosophie
naturelle.
A une grande distance de la terre , pendant le jour et la
nuit , la température ne varie pas cle deux degrés : celle de
l'air est à midi précis à son plus haut degré \ deux heures
après environ , celle de l'eau est à son maximum ; sous la
ygne, où le soleil est vertical, la chaleur ne va pas au-delà de
82 degrés (Fahrenheit), pendant que célhs do Teau esta
DE PHARMACIE. 269
peu près égale ^ c'esl-à-dire de 80 à 81 degrés : dalis ces ré-
gions , les rosées sont rares et Tatmosph^re est humide. 1
Ces circonstances répandent on grand jour sur Tutililé
des voyages de mer pour les personnes faibles. Ces voyages
sont même un excellent remède contre, les affections pul-
monaires. L^ raison en est dans la pureté de Tair , où ne se
trouvent ni des flots de poussière , ni une infinité d'insectes ,
;toutes substances' capaUes de nuire aux principales fonc-
tions du corps.
Pai fait égalementnles recherches sur la température de
Fhomme. Ces observations expliquent comment , |en éle-
Tant la température du système , une longue exposition à
Tair de ces climats produit des affections fébriles.
En Europe , la température moyenne du corps humain
est de 98 degrés (Fahrenheit); hors des tropiques , elle ne
I est pas élevée au-delà chez la plupart de ceux qui étaient
dans le vaisseau ; elle s'est accrue d*uù degré sous la ligne ;
et , sous le douzième degré sud ou environ , elle a été portée
jusqu'au centième.
Je n'ai pas négligé l'occasion qui s'offrait de m'assurer de
la température de différens animaux : celle des poissons /
sur lesquels j*ai fait des expériences , surpassait de deux ou
trois degrés là température du^ milieu^ d'où je les avais tirés.
La température de la tortue était plus grande que celle de
l'eau , de deux ou trois degrés ; celle du marsouin allait à
loo degrés : ainsi elle n'était pas inférieure à la température
des habitans de la terxe , qui , dans l'acte de la respiration , .
consomment une plus grande quantité d'air. "^
Je n'ai fait que peu d'observations sur la chaleur des ^
oiseaux et des insectes. J'en publierai le résultat lorsqu'elles
seront en plus grand nombre. C. L. C.
RAPPORTS
Des Pdds et Mesures de diverses nations modernes et des
anciennes^ grecque, IcUine et arabe^ etc.;
D^APBÈS mSËNSCttMlD, MASSARIUS« ABOT DE BAZIIfGEN
• ET TiLLCT;
COltTAftis AUlL 1l£SmtSS OB pAfttS (t).
La lifte d'Amsierâanttit de toute
h Belgique
Berlin
Berue « « •
Cologoe. « 4 ... ». .
Copmhague* ......
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Francfort-sur-le-MeÎD . •
Genève
Gènes • • •
Hambourg. «•«..«•
Lisbonne « •••••• •
Liondres* •••••.««
Lyon * . . •
Madrid ^ •
Mat^heim
^ Marseille
de médec. en Allemag.
Milan >» •
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39
(I) Il sera facile d'éiablir le« rapporta arec les poids dëcimaox , d'aprèf
l*dTaluat)o& GOtnae gëoéralemeat de la livre et de la pinte de Paris.
mBBÊÊeÊÊÊÊ
SUITE.
Poids de^ andenS Romains.
Le quintal pesait ( centum
pondo) .
La Kvre rothai^e'antiqtie • *,. '*
Léonce • • *•
La duella. « « . 4 . . « * • «
Le sicilicos * • • 4 é
La sextula
Le denier consulaire . . . ^ •
impérial ou drachme.
Le Tictoriatus. ••••...•
Lescriptulum ou scrapilie (i).
L'obole
La silique. • T; « • . . ^ . 4 •
Poids des Grecs anciens.
Leur talent , raXan^ov , pesait. .
Leur mine, |Avdt. ...*..*
La drachme , ^poi^. . . . . .
L^obole , o^àloç •.••....
Le cération , wpaftov
Le chalcos , x^^k* ......
Le lepton, ^ttfTÔ»
Poids des Arabes , des Grecs
modernes , et des Latins des
temps b€trhares du mofen
âge.
L'alchemion • « • 4'
Mânes ou ominos . • . 4 • . .
Sacrajad 4 . •
Ht.
67
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»
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54
once.
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41
(1) A Paris, on «Htim le scnijpnle en a4 g>^i>8f comme faisaient
1^ Grecs; mais les antres nations , k Fimitaiiûki de Pécole de Salerne,
ne font le scrupule que de ao ptiat > le gros ou la dtackne que de
60 grains., par cette. rmîsoo.
■BBB
Suite:
Sacros, auguen^ adar, assatil.
La grande noix , ou royale. • .
La sextarios , stater 4
La petite noix. ... • • . . . '.
Alcovanus •....••.•.
Aurens, alcobolus '
L*avelin«) boiÉlacate, ou Thol-
ca , Talchi , le darchimi ,
l'atogochilos , Tologinat ,
le nabach
Le gland , le lupin , la fève
d'Egypte ou de Syrie , ïe
bachil
La fève d'Alexandrie , ou tre-
messis
La fève grecque , ou le gram-
me ^ le kermet , le gormin ,
Tharmi , le ganchus. • . .
L'anneau , le cumulus ^ le se-
minet, pu Tonolodsich. . .
Le danich
Le kirat , oualkilat, ou kararit.
Mesures Seau froide des an--
ciens Romains , évaluées en
poids de Paris.
Mr.
))
»
»
Le culens pesait
L amphore , ou le càde. .
L'urne
Le congé
Le sextarius
L'hémine .
Le quartarius
L'acetabulum. ......
Le cyathus , ou petit-verre.
La ligula 9 ou cuillerée. • •
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SUITE.
Mesures grecques.
La grande mesure , farpun^ç
Le chus, x^^c
Le ceste , 5«<p>ç .
Le-coiyle , itùtùhi , , . . ,
Le tétrartoo, Trc^poprov. . •
L'oxybaplie, ^^^pov . • .
LecyathusjjEvaOoc
'La conque , x<>73P»!. ....
Le mjstron , pçrpov. • . .
La chira ) )03jp)}
La cuîHcârée^^X^*^^- • •
Mesures des médecins arabes
et arabistes
m¥ d|ge
p<Àds de Taris,
et latins du
évaluées
en
Le Missohaof pesait
Abea , kist , ejub , eberia , ou
la mine romaine. . . . • .
La fiole^haffitius, ou kassidnm.
Le calice , ou rejelati . - . • . .
La poignée , pugîilum , cornu-
sum •
Le kassuff, ou aesasse , ou ane-
sime
Le conos, ou coatus , ou alcan-
lus , ou. almunesi , briale ,
cuabus .«•.....•.
La petite bâchâtes. • . • . • «^
La plus grande cuilterëe • • .
La grande cuillère
liccoianos, ou reclanariuiQ. •
la plus petite cuillère, ou flage-
rina , ou cyanes
hà plus pet.cuulère^ou fahaliel.
1ÊP"\ Année* — Juin i8ij\
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18
^n^ JOURNAL
f UITE DES ElPFORTS DB» POIDS ET MBSUtBS.
Voyez , dans Arbulhnot et Eîsenschmîd , les caractères*
ou signes de tous ces divers poids et mesureH.
La livre romaine ancienne s appelait pondo ou 05 , se dî-
tisatit en douze onces. \
Les onze onces se nommaient deunx^
Lés dix
dextans* .
Les neuf
. dodrans.
Les huit
hes.
Les sept
septunx.
Les s{%
semis.
Les cinq
quincUnx.
Les quatre
{fuadrans,
Les trois •
triens.
Les deux
sextans.
L'once et demie.
sescuHx.
Le muid de Paris est de deux cent quatce^vingt ^pintes de
deux livres pesant chacune.
* h'ohme des Allemands pèse quatre-vingt-seize livres de
Paris.
Le gallon dès Anglais est de hiiit livres.
La mesure, en Allemagne, est quatre livres.
Les livres de Londres , Gènes , Florence , Naplea , Rome ,
sont divisées eu douze onces , comme la livre médicinale des
Allemands aussi.
Quant aux doses des médicamens , d-après les difTérens
auteurs de médecine' et selon les Ages des malades , on peut
eonsultier avec fruit Touvragé intitulé': PcaJi Andreœ JP«-
renti^àe dosibus medicamentorum^ etc. y edU. curd GaubiL
Lugd. Bat., 1761 , in-8^. Lçs médicamens y sont rangés
dans l'ordre alphabétique.. . . }^. V^
DE PHARMACIE. 275
CORRESPONDANCE.
Lettrk à M. le Docteur Virey sur un emppisonnement
des bestiaux par le pain d' amandes du prunier des Alpes ,
et sur son contre-poison.
MOlfSIEUE,
Les substances qui ccmiierment de Tacide prussique oui,
dans récobomie animak ^ des eflkts délétères si reconnus ,
qu'on n^ saurait trop recommander d'en proscrire ('usage.
Rien ne pouvant mieux retnpKr ce but que de donner de la
pubUcité aux accidcos qm sont toii)ours le résultat de leur
emploi, je prends la liberté de vousTaire part d'un- de ces
accidens dont j'ai été témoin il y a peu de temps , et 4a
moyen que j'ai employé pour le combattre.
On obtient dans mQjgi pays^ par «xpres^Op , de l'amande
du pninier des Alpes une huile douce très- estimée pour
la table , et un gâteau légèrement amer , qui contient beau-
coup d'acide prussique : le vulgaire lui attribue la propriété
d'engraisser t^ès-promptement les anjmaux , si on leur en
donne en petite quantité. Une poignée de ce ré&idu mis len
poudre , et délayé dans de Te^u > avait été donnée dans cette
intention k deux vaches; dies éproui^èrent Aussitôt d'af-
freuses convi^lsions ; Je^r ventre devint très-'tendu et volu-
mineux , U rumination ce&ça , ,et ime périt en p^u de tet^ps y
m^l^ré les soins de^ art^istes vét^naires; Vauti'e était près
de suqçoçï^^r , Jpxsq^e j/s Vavi$?fl d^ lui faire avaler. une
légère dî^soluiion de sulfate ^e fer, dans l'idée d'absorber
cette .g^nde .quantité d'acide prussique développé par la
chaleur, et dont, une portion étajtppussée*au dehoi^s par les
expirc^tions , qui navrent lieu que trèf*difficilement et à de
longs intervalles. Aussitôt quece remède fut parvenu dans
^^6 JOURNAL
le .premier estomac , la respiration devint plus facile ; k
vache se mit sur le ventre , position qu elle garda sept à huit
minutes; après quoi les convulsions la reprirent ; et, renver-
sée sur le dos, elle agitait vivement ses jambes. Je lui fis
prendre une nouvelle dissolution de sulfate de fer, qm fit
cesser sur-le-champ l^s convulsions , tellement qu elle put
se lever et manger librement , et la maladie çesa^ enti^-
ment. Cet étonnant résultat me fait croire que le sulfate de
fer serait également, pour lliommç incommodé par les dia*
blotins , les amandes amères (même empoisonné par Tacidt
prussique pris à Tintérieur ) , Tantidote le plus souverain.
Ce n'est qu à vous , Monsieur , et aux habiles praticiens vos
confrères , qu'il appartient de juger du mérite de cette appli-
cation; et, si vous croyez convenable de publier la commu-
nication que j'ai rhonnieur de vous en faire , je la soumets k
vos lumières et au :^le que tous montrez pour ^ut ce qui
intéresse l'utilité publique.
, J'ai rhonneur , etc.
J.-J.-L. Chàkcel , pharmacien à Briançon.
Réflexions sur la lettre précédente.
L'estimable auteur de cette^ observation nous confirme
dans l'opinion que nous avions déjà émise sur le danger de
prendre intérieurement des amandes amères de^plusieurs
rosacées. ( Voyez nos remarqués sur des macarons , etc.
Journal deJPharmacie. 1816. Mai, p. ao4* )
U s'agit ici des amandes exprimées du puUer, ou pru-
nier-cerisier des Alpes ( Prunus Padus. L. ), dont les fruits
naissent en grappes. L'huile douce qu'on en exprime est
très-agréable au goût dans les assaisonnemens , sans doute
parce qu'elle retient une petite quantité du principe amer et
odorant des amandes ; aussi quelques cufllerées de cette huile
fort limpide communiquent une saveur très*recherchée à
rfiuile d'olive*
DE PHARMACIE. 277
Uantanr nous apprend ^ncore que les bestiaux malades
pour ayoir ba trop de cette eau blanche ou laiteuse, dans la-
quelle on a délayé ce pain d^amandes qu^ils aiment beau-
coop , exhalent , dans leur haleine , Todeuc de. Tacide
hydro-cyaniquè ou prussique , de même ^e les animaux
auxquels on £dt prendre du phosphore, en tendent des ya-
peors dans leur expiration.
Les bestiaux s'engraissent par le moyen de cette eau lai-
teuse donnée à dose modérée (i); c'est re£fet naturel de
toutes les substances qui débilitent et ralentissent le cours
du sang , ainsi que nous le montrons en traitant de la graisse
dans le Dictionnaire des sciences médicales.
Si les amandes amères sont un poison débilitant, Teffet
de la dissolution du sulfate de fer pour combattre ses dan-^
gereux résultets, peut être de plusieurs sortes. Ce sel peut
agir principalement conmie, tonique ou fortifiant dans les.
premières voies. U ne peut pas se décomposer toutefois
par de Tacide hydro-cyanique pur, ou sans double décom-
position , au moyen d'un alcali , à moins qu'il n'agisse d'une
manière inconnue dans l'économie animale. Il serait .utile
d'observer , dans ces circonstances , si les excrémens des
bestiaux sont teints en bleu de Brusse. Il £iudrait aussi faire
prendre le bût d'amandes amères combiné à la dissolution
de sulfate de fer, pour s'assurer s'il est alors sans danger.
J. J. V.
(i) Ce que noas avons dit du suc de manioc {Jaum^dePharm. % 1^179
WS^ 40 > paiement laitenz et tënéaeoz, mais reciierchë par les bes-
tiaux, nous paratt une nouvelle preuve que certains poisons ne déplaisent
pas an goût et peuvent contribuer à la nutrition des animaux»
à78
JOURNAL
a*<^i»*4i%*%%<»»»>%»i^»»<%»»»<r»i%»»»»»%<*0»*<**%*»»»»»%«*»*^
Extrait d'une Lettre de F'ienhe su^ ta fabrication de faZ-
çohol de pomme'^''terre.
TJjBiE Française que les ëv'énemenà politiques ont trans-^
portée des rives de la Saône à 8 lieues de Tienne en Au-
,triche , madame la comtesse N^^^^ a établi , dans une pro-
priété territoriale d'une étendue médiocre , tine distillerie
d'eau-dc-vîe de pommes-de-terre , dont le produit net est dé
3^200 francs, argent de France^ déduction Êiile de tous frais
de culture , récotte et manipulation. Cette èau-de-yie a
ao degrés (Rénumur) , na aucun goût d'empyreume, et «a
saveur est firànche. Gmime cette opération est a la portée
de tous les <:uUiy^tettrs, qu'elle est facile et très-lucrative,
nous croyons utile d^en donner tmie eonnaissanca exacte.
On prend cont livres de pommes-^-terre , bien lavées y
cuites à la vâfpeur et éetasëes S6us un rouleau.
D'un autire côoé , on prépare 4 Kvres de drécbe ( orge
germéC) séchéeet moulue au Moulin).
Oa commence par délayer Torge dans un peu d*eau tiède :
on jette cette orge dans la ^ve destinée à la fermentation;
on verse par-^ssus vingt-cinq livres d'eau bouillante , et
Ton agite cette eau 5 on y jette ensuite les pommes^c-terre
écrasées , et l'on- brasse le tout, avec des râbles de bois, jus-
qu'à ce que la division paraisse complète.
. On délaye sur4es;hamp six à buii onces de levure de
bière dans environ s^aS livres d'eau plus où moins froide,
de manière à ce que toute la masse prenne la température
de 12 à 1 5 degrés deBiaumur, et l'on y ajoute six à buit
onces de bonne eau-dc-vie.
La cuve à fermentation doit être placée dans un cellier
ou dans une pièce quelconque fermée , où la température
soit entretenue , parle moyen d'un poêle , à 1 5 ou 18 degrés.
On laisse le mélange tranquille.
DE ^PH4RMACIE. 279
Il f«ut que la euye «oit àùez grande pour qoe la ims^
puisse s'élever aH moins de six à sept ponces sans débor-
der. Si y malgré cette précaution , elle débordait , il faudrait
en Àter ud peu^ que Ton remet lorsque la masse commence
à s^affaisser. Alors on recouvre la cuve , et on laisse la fer-
mentation s'achever tranquillement : elle dure ordinairement
cinq à six jours ; on connaît qu'elle est terminée ^ lorsquln
découvrant la cuve on ne voit qu'un liquide clçir , et quç
les ponunes-de-terre sont tombées au fond de la puve : op
décante , on presse le ïnarc et Ton distille.
Cette distillation se fait à I9 vapeur avec vn ^alapi^jn en
bois ou en cuivre , constr^it d'après les proc^diés de Rumr
foru . ,\
Le produit de cette premjlère 4i<itillation e|t cobobé.
Lorsque la fermentation, a été bonne > on peut s'attendre
à obtenir , ptr quintal de.pommesrde-terre employé ^ 5 à 6
pintes de France d'ean-dcfflriO). au tiire de a# degrés de
l'aréomètre. Cette eaiirdee*vîf y conservée quelques mois
dans .des J)ariU ou tonn^ux* neufs , «nsnite ilégèBement ca-
ramélée comme les eawcrde-im dé. Fcanœ ^^pourrai^ entrer
en concurrence avec les eauxHle<>vie de viftx^eiqualité oc^
dinaîre.
Madame la comtesse •N**Mwt tmire et distiUer , par jour ,
1000 livres de pommesrdis-;ten;e en d^u^rcu^os , de 5oo li-
vres chacune , ce qui lui donne 60 pintes environ de bonne
eau-^e-vie. Qn peut jug^r^v.par cet essai y -ce qne devien-
drait une pareille explpitalicm^^i elle ^taU J9ion(ée,de ma-
nière à être en activité t(>u(e l'année.
Les réttdus.de.la distillation sont emphr^ k ila nourri-
inre du béèail de ce domaine. Il consiste eq 34 bètes à cor-
nas, 60. coohobs«t'6o moakMis« Le bétail boit avec plaisir
•ees fëtidiu délayés, qui idenaoït .beaucqup de bit aux va*
cJbcs. tOuique mouton iC#nsomme environ .cinq pintes par
jonr.de«etle bouillie, moitié fe.matin , amtantle>soir.
a8o JOURNAL
On fait moudre toutes les semaines la quantité d*oi^ né*
cessaire i la fenaentation. C. L. C«
NOUVELLES DES (SCIENCES.
«
M. le professeur Leslie continue ses recherches sur le '
refroidissement artificiel. Il a trouvé que plusieurs sub-
stances minérales poreuses , telles que la pierre-ponce et
quelques laves Itères , réduites en poudre grossière et par-
faitement desséchées , exerçaient sur Teau* vaporisée une
puissance absoiiumte aussi forte que celle de Tacide suUu-
rique concentré , des alcalis caustiques et des sels les plus
délîquescens. Plusieurs circonstances ayant attiré son atten-
tion sur ce sujet , il réduisit en poudre des fragmens de
trap porph jriforme qui servent à ferrer le ckemîii fie Cal-
tonhill ; il les fit séch/er dans ime étnve ; et , quelques jours
après, dans une expérience pnbiiqw, il obtint la congéla-
tion d'une certaine quantité d'eau , en plaçant soqs la ma-
chine pneumatique le vase qui h contenait , au milieu d'une-
capsule remplie de cette poudre.
NOUVELLE SUBSTANCE ALCAUNE.
Use substance végétale^ douée des propriétés caractfo's.-
tiques des alcalis , susceptiUe de se combiner aux acides et
de former des sels neutres , verdissant la teinture de tour-
nesol , vient d'être reconnue dans l'opium. Le principe nar-
cotique décrit par Derosne est une combinaison de cette
substance alcaline qu'on a nommée morphine j avec im
acide particulier qu'on désigne sous le nom d'adde méconir
que. Cette découverte importante est due à M. Srtumer : elle
vient d'être confirmée d'une manière authentique dans «ne
DE PHARMACIE. !i8l
série d^expâriences entreprises par notre savant confrère,
M. Robiquet.
Nous nous empresserons de donner une analyse détaillée
de son trayail aussitôt qu'il aura paru. J. P.
Nota. Pour obtenir la môrpliine , il Îsmî , dans une sohition aqueuse
d'opium , verser un alcali : la morphine se prëeipite aussitôt On la
purifie par la dissolution dansl'alcohol. M. Robiquet , en employant la
woffiéàt y Tobtient pure avec beaucoup de facilite.
BIBLIOGRAPHIE.
Nouveau projet de réorganisaUon de .la Médecine, de la
Cfururgie et de la Pharmacie en France {i), avec ceUe
épigraphe ;
Xai ùli ce qve fai pu fxmr atteindre à la yéritë.
(J.-J. RooMfcAV, Pro/.iUfoidm¥ie.sm.)
Cette brochure , dont la minute a été adressée à M. le
conseiller d'état de Gérando , chargé de préparer le travail
sur le système d'organisation de la médecine , est écrite dans
un bon esprit ; elle se distingue par le ton de modération et
de candeur qui y règne ; et , bien que nous ne partagions pas
en tous points les idées de Fauteur, nous pensons que nos
abonnés liront son ouvrage avec intérêt.
DiGTioiiNAiRB eaisouné bb Botahique , contenant tous les
termes techniques tant anciens que modernes , considérés
sous le rapport de la botanique, de l'agriculture ^^de la
•médecine , des arts , etc. \ par Séb. Géràudqi ; publié ,
revu et augmenté de plus do trois mille articles \ «par
(0 A Paris y chez Mépiignan-Manrii » rua do l*Éoole de Médecine»
a**. 9etS.Priz:ifr.5ooeQt. /
^^2 JOUHKÀL
N. A. PfiflvAirx, profeneur de botanique, etc. A PÉm,
chez Dondey-Dupré , imprimeur-Iibraire , éditear, rm
Saîm- Louis ^ n\ 46, au Marai», et rue Neuve-Samt-
Marc, n\ lo. Un vol. iinS d'environ 800 pages: aTee
portrait. Prix : 10 francs.
lïfousespéroAs revenir sur eet ouvrage. .
PROGRAMME DE LA SOCIÉTÉ DE PHAhMACÏB,
POUR l'ait 1818.
Li Société de pharmacie mettant le plus grand intérêt à
la solution de la question sur Textractif, et demeurant bien
couvaînciie^iu'on ne pourra y arriver qu'en s'étayant sur un
grand nmnbre d'analyses exactes et rigoureuses, décernera,
en janvier 1818, le prix fondé par M. Parmemier, i celui
qui présentera une ou plusieurs analyses végétales , faites
avec un tel dlegré de perfection, que chacun des principes
se trouvera complètement. isolé de tous les autres, et qu'on
en aura déterminé les principales propriétés physiques el
chimiques.
Comme il arrive très-souvent, dans les expériences de ce
genre, que la difierence des méthodes d'analyses fait varier
les résultats et conduit à acquérir une idée plus nette de la
composîlion des corps, 1a Société engage les concurtens i
faire l^nalyse de chaque substance de plusieurs manières
différentes.
. L mtention de la Société étant que tous ces travaux tour-
nent^ le plus possible , à TavanUge de la pharmacie, elle
recommande particulièrement de choisir, pour sujet de ces
analyses, des substamjes végétales médicamenteuses.
Les membres résidans de la Société sont seails flvrgpt^^ Jq
' concours.
Le premier prix, celui fondé par M. Parmemier, est
DE PHARMACIE. ^8^
de 600 francs ; h Société en décernera un deailènie de
3aa ffftiics.
Lob mémoires , tx)rtaiit le nom et Fadreisé cachetés de
ichaqtie ^ooneupreiil , devront être adressée au i*'. janvier
>fti^ (tenAe de riguiortr), k M. Hôbiqhet, secrétaire-
général de la Société , rue dé la Montiate, n"". ^.
<tm^tmtmm9^ut^m>vt0tMtt0v^tMvyw^w^v
SOCIÉTÉ DE MÉDECINE -PRATIQUE
DE MÔNtPELLIBR.
Prix nott^krHeBt proposé.
•
« QtJELtE a été rinfluence de Lapeyronie sur le lastre et
» les progrès de la chirurgie en France? »
Ce prix , consistant en une médaille d'or de la vaïear de
3oo francs , sera décerné dans la séance publique du i5 dé-
cembre 1817. Les Mémoires seront envoyés franc de port
jusques au i5 novembre exclusivement : cette condition
est de rigueur.
Prix remis.
t
Dans la séance publique 9 tenue le mardi i5 mai i&i3 , la
Société de médecine -pratique avait proposé, pour un prix
consistant en une médaille d'or de la valeur de 3oo francs^
la question qui suit :
a Les connaissances acquises sur les fonctions du sya^
n tème nerveux en général , et du système nerveux en
» particulier , peuvent - elles influer sur celle de la na-
» ture , du caractère et du traitement de Tépilepsie? Quels
» sont les résultats de ces connaissances , et comment peu-
9 vent-ils être appliqués aux méthodes curativcs employées
» pour guérir cette maladie ? »
L'importance de ce problème se déduit facilement de la
difficulté que les praticiens trouvent à combattre Tépilep-
^84 JOURNAL
sie. La Société de médecine n a reçu aucun Mémoire i
solution. Les temps difficiles par lesquels nous «tow passé,.
€t qui ont été si peu propres à la culture des scienoes y kii ont
paru en avoir été la. cause. Un délai suffiaaBi pouvant luis
faire croire que seM intentions seront remplies , eUe prémnl
Messieurs les eoncurrens , que ce prix ne sera a4)ngéi[Bt
dans la séance publique du i5 décembre l8i8.
Prix JPencouragemeni.
Depuis son établissement ^ la Société de médedDe-pn>
tique n'a pas cessé de distribuer des médaiÇes d'encoora*
gement aux meilleurs Mémoires envoyés sur la topographie
médicale , sur les maladies épidémiquès ou régnantes , ou
sdr divers , objets importans de médecine ou de cbirurgie.
Auentive à répaudre de plus en plus l'émulation parmi ses
membres associés ou coirrespondans, elle se fera un devoir
de décerner toutes les années , en séance publique , deux
prix d'encouragement : l'un , consistant en une médaille de
la valeur de loo francs , destinée à l'auteur du meilleur Mé-
moire sur Tun des grands objets relatifs a l'une des parties de
l'art de guérir^ l'autre, consistant. en une médaille de la
.valeur de 5o francs, réservée à l'auteur qui anra envoyé dans
le cours de l'année les observations qui auront le mieux mé-
nié l'attention de la Société.
Les Mémoires devront être adressés, francs de port, a
M. Baumb, secrétaire perpétuel de b Société, rue de la
Tieille-Litendance.
DE PHARMACIE. ^85
, NÉCROLOGIE. *
Notice sur PHaipps Alyoh , Pharmacien et Chimiste^ .
Philippe Aljim , né eiï 1 7 58 dans une petite ville dé l'an-
cienne Auvei^e, fat placé dans sa jeunesse comme lecteur
près du duc d'Orléans ; il étudia k chimie sous le cél^re
Foorçrpj et. y fit des progrès rapides. Dès 17S7, il pabHa
un Cours élémentam de Chimie , en on volume in^"". qu'il
perfectionna dansuneseconde^tionen a. volumes, en.i8.oo*
Çest h rbôpital d'instroctàon du Yal-de-GrAce, ou il était
. employé romme pharmacien en 1797^ qu'il publia im nou-
veau moyen de traiter les maladif vénériennes par Toxygè^e
ou la limonade nitrique; -ce procédé eut une grande vogue,
et son ouvragç fut tmduii eu aUemaad et eu suédois. La
pommade oxygénée, ^remplaçant Fonguent citrin, fut aussi
mise ea usage par lui« Eu 1798, il traduisit de langlaîs un
tndté du docteur RoUo sur le diabète sucré , et Fonrcroy y
ajouta des notes. Ce fut vers 1800 qu- Alyon fit aussi des
additions, au Traité des maladies vén^rieùnea de Vacca Ber-
linghieri, et il tradpisiten 1813 un ouvrage dé Necker sur
la ^norrhée. Il est mort le a avril 18 17 d^un catarrhe suf-
focant.
Sous up extérieur et avec des manièresqui prévenaient peu
d'abord^ Alyon possédait des qualités précieuses du cœur
et noe vivacité \lVsprit qui aurait pu Félevèr, dauslacarrièro
des sciences, à un rang distingué. Il fut em{doyé à Thèpital
de la garde impériale , et appartint aux sociétés de médecine
et de pharmacie de Paris. Sa fille imique, dirigée dans son
éducation par la célèbre madame de Genlis, hérite d'une
partie des ulens de son père^ elle a traduit de l'anglais un
ouvrage estimé, intitulé le Cabinet du jeune naturaHœ*
286 JOUKNAL
mm9mn»mmmmm%*mtii^mmm%m^v^ 1 1
Noté biographique sur M. Figuier^ professeur à Técole de
pharmacie de Montpellier. .
Vtco%t, ^p^qîale de phammcie de Montpdlier Tient de
perdre RL Figuier, «on profe3«eur de chimie. Il est mort,
le a8 mars dénier, no» moios regretté par les douiIhotx
élércs qui suivaient s»a cours et qui Jui étaient attachés par
les plus Tift acotmmis dç l'estime et de la r^oouiaiasance,
que par les bàbilans de Montpellier, dont il avait mérité la
confiance , .en leur offrant , réuçis dans sa personne , toutes
les vertus et téus les talens qui consdtuant le vrai pfaa^
macien.
Nous avons aussi k nous affliger de 9a pertes M. Figuier
était un c<»rre8ponda«it des plus- estimés de notre société de
pharmacie, et l'un des plus %^é^ correspondans de ce îom^
nal : sous ces deux rapports , nous regrettons de ne pouvoir
rendre à sa mémoire un hommage aussi complet , ^é s'em-
presseront sans doute de le faire Us corps sa vans de la vifle
ou a brillé son mérite : nous nous bornerons a quelques dé-
tails sur sa vie, et à la liste des traVaûv qui^a j^uBIiés.
Pierre Figuier jiaquît a Soinmières , département da
Gard, en l'année 1765, de parens aisés; il fit ses études
danscetie vïHe,^^ làil ftit envoyée MontpelKer, où il passa
trois ans d'apprentissage dans la pharmacie de M. Chonnet.
Il fut enstrite a^jpelé à Genève par line de ses tantes qui
îe plaça chez *IM. Royei* et Tmgri , pharmaciens irè^fis-
tingués de cette viHe. Il demeura pendant cinq années cx^
sécniîves chez ceà èxcrflens maîtres'; il y traVaflhi avec une
ardeur pètt commune. Il se rendît ensuite à Paris eu irqo,
suivit les leçons des savahs profe^éurs de cette capital
pendant Tespacededeux années. Ce fut, muni de tous ces
titres et d'tait insti[iiction aussi solide qu'étendue , qu'il alla
DE FH ARM A CI G. !lB'J
fonder i Montpellier Tofficine qu'il y a coQservëe jusqu'à la
fin de sa carrière»
Lorsqu'on établit les écoles spéciales de pharmacie^
M, Figàier fut nommé professeur de chimie â celle de
Montpellier. Ses principaux travaux sont, i^. une analyse
diimiqué de la chausse-trape ceniaurea caldtrapa (i).
a». L'analyse des eanx minérales de Balaruc (a);
3^' L'examen chimique des pois chiches (3) \
4"^. L'analyse des eaux minérales des bains d'Ussat, lïépar-
teaient de l'Arriége , en i8io; " -^
5*. Un mémoire très-Hntéressafat sur la décoloraUon du
vinaigre et d'autres matières végétales , par l'eiUploi du
charbon animal, qu'il a lé preanier proposé de substituer au
charbon végétal dans la décolorisadon, lu à la société acadé-
mique de Montpellier, le 27 septembre 18 10 (4);
6^. Des observau'ons sur les préparations d'or proposées
par le dqcteur Chrétien (5) ;
7*^. Des observations sur la préparation du sel de Seignette
et du phosphate de soude (6) ;
8^. D'autres observations sur la manière de préparer
l'acéute de potasse (7);
9^ Enfin , de nouvelles observations sur la précipitation
de l'oxide d'or paija potasse , et sur l'administration du mu-
rîaie triple d'or et de soude (8).
Nous avons vu M. Figuier à Paris à diverses époques, et
BOUS l'avons jugé digne de la réputation qui l'y avait de-
(i) BdUetin de Pharmacie, tomel, page 193.
(a)/iùl^,pagea78.
(3) i^iJ., page 3*9.
(4) Bulletin de Pharmacie , tome III, page 307.
(5) BuUetia de Pharmacie, tome III, page 307.
(6) Ibid. , tome IV, page i45.
(7) Ibid. , tome VI, page 407.
(8) Joanul de Pharmacie , tome II , page %|i.
l88 JOUHNAL DE PHÀRHAGIE.
▼ancë. II nous a paru un homme aimable j d'un caractère
doux , sans faste , sans ostentation , bon citoyen , entièrement
dévoué â sa patrie , et vivement affligé des malhenrs pu-
blics. Nous savons que, professeur zélé , il s^estimait heureux
de pouvoir allumer dans Tàme des iéunes pharmaciens une
noble émulation , et de leur commimiquer oe besoin d'ètie
utile , qui Ta toujours dominé, et auquel il a satisfiiit par
des travaux qui lui assurent un rang honorable panai les
sa vans.
M. Figuier laisse un frère, associé depuis long-temps aux
soins de son établissement , qni lui succède , et qui mérite^
sous jJusieurs rapports , de conserver la confiance et la ré-
putation dont jouit à juste titre la pharmacie qm lui est
dévolue* P* F. G. B.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES-
N\ Vn. — 3% ^/îTz^e. -7- Juillet 1817.
ANALYSE DE LA SYNOVIE D'ÉLÉPHANTî
Par M. Vaxtqueliiî.
Là synovie du bœuf a été analysée avec soin par M. Mar-
gneron , pliarmacien à Paris : il e&l résulté de son travail que
cette humeur est composée, i®. d'albumine dans un état
particulier ; a"*, d'albumine ordinaire ; 3^. de muriate de
soude ^ 4^. de carbonate de soude; 5^. de phosphate de
chaux, et 6"*. d'eau qui en fait à peu près les quatre cin-
quièmes. Voyez Annales de chimie, tome i4) page ia3.
Les anatomistes et les physiologistes ont décrit k synovie
comme une liqueur blanche , quelquefois rosée , visqueuse^,
4puce et onctueuse au toucher , laquelle , à cause de ces di-
verses qualités , est destinée par la nature à lubrifier la sur-
face des articulations , à rendre par conséquent leur mouve-
ment plus facile, pour éviter réchauffement de ces parties el
les autres inconvéniens qui en seraient les suites.
L'éléphant mort au Jardin du Roi nous ayant fourni une
assez grande quantité de synovie , nous avons cru devoir pro-
in^«, jinnée.-^JuiUet 1817. 19
290 JOURNAL
fiter de cette occasion pOur comparer chimiquement cette
humeur à celle du bœuf déjà analysée.'
La synovie de Téléphant a une légère couleur rouge, qu'elle
doit, sans doute ^ à une petite quantité de matière colorante
du sang; elle a une consistance filante comme une décoction
de graine de lin ; elle est douce au toucher; sa saveur est
fade et cependant un peu salée. Elle a déposé en quelques
heures des filamens blancs qui ont Fapparence de la fibrine ;
mais il y en avait très-peu ( i grain environ sur 6 onces de
liqueur ).
Les acides concentrés la coagulent en une seule masse, k
la manière de Talbumine de Tceuf : Facide acétique, mêlé
à cette humeur , opère la séparation d'une matière filan-
dreuse , qui se redissont dans un excès de cet acide comme
Ta remarqué M. Margueron. La chaleur la fait prendre com-
plètement aussi ^ de manière que pour pouvoir en séparer
lés sels et les autres matières non coagulables par la chaleur,
il £iut rétendre de trois ou quatre parties d'eau , et laver le
coagulum à Teau bouillante.
Le coagulum lavé se dissout dans la potasse caustique
sans laisser aucun résidu , quoiqu'il contienne un sel calcaire
insoluble t>ar lui-même , ainsi qu'on le yerra plus bas. Il
prend en se desséchant une couleur rouge-brune ; ainsi des-
séché , il se boursoufle beaucoup par la chaleur , forme un
charbon très-léger qui brûle assez facilement et qui produit
une cendre alcaline , contenant de plus un peu de carbonate
de chaux, et pas sensiblement de phosphate.
L'albumine coagulée et lavée ne communique rien k Vair
cohol avee lequel on la fait bouillir pendant long-temps ;
elle ne contient donc pas la matière grasse comme l'albumine
du sang.
La liqueur de ki synovie d'où l'on a séparé l'albumine
par la chaleur, est claire et sans couleur bien sensible ; elle
est alcaline. Pendant son ëvaporation à une chaleur douce ,
elle formcde petites pellicules grisâtres qui ae succèdent et
DE PHARMACIE. 291
se précipitent tour à tour. Le résidu de Févaporation est
jaunâtre, il a une saveur salée très-prononcée ] pour séparer
les parties solubles de celles qui ne le sont pas, on a lavé le ré-
sidu ci-dessus avec de Peau froide , et Ton a évaporé de nou-
veaula dissolution en consistance sirupeuse. Au bout de quel-
ques jours, elle a donné des cristaux cubiques qui avaient une
saveur piquante et salée tout à la fois. Un peu de cette li-
queur épaissie précipite la solution de platiné en jaune, ce
qui proave qu'elle contient un sel à base de potasse : quoi-
que ce sel (ut alcalin , il ne produisait point d'efTervescence
avec les acides. Si l'on sature Talcalinité de cette liqueur
par un acide, une matière visqueuse se précipite, mais la
liqueur 61trée retient encore beaucoup de matière animale ^
caria noix de galle y donne un précipité très-abondant. La
matière visqueuse précipitée m^a paru être de l'albumine
tenue en dissolution par Talcali de la synovie*
Une portion de cette liqueur j desséchée et br&lée , four-
nit un résidu salin composé de muriate de soude et de po-
tasse , et d'un p0u de sous-cai^bonate de soude ; ces sels ne
contenaient point de phosphate alcalin, circonstance assez re-
marquable.
L'on voit que la synovie de l'éléphant ne diffère point de
la synovie du bœuf; mais je crois que dans la synovie de
Téléphant, aussi bien que dans celle du bœuf, il y a., indépen-
dattiment de l'albumine qui en fait la majeure partie , une
autre matière animale qui n'est pas .susceptible d'être coa-
gulée par la chaleur ni par les acides, mais qui l'est par le
tannin ; à moins qn'on tie suppose que les propriétés de l'al-
bumine n'aient été modifiées par la chaleur et la présence
des sels qui se trouvent dans cette humeur.
L'existence du sel à base de potasse dans la synovie ne
doit point étqnner, quoique personne n'en ait encore parlé;
carfen ai trouvé dans presque toutes les autres matières ani«
mâlea que j'ai examinées depuis quelque temps.
agi JOURNAL
On a malheureusement oublié de prendre la pesanteni*
spécifique de la synovie , et de déterminer k ({uantité de
matière solide qui y était dissoute.
RECHERCHES
Sur r action qu^exerce F acide nitrique sur la matière nacrée
des calculs biliaires humains , et sur le nouvel adde quien
résulte;
Par MM. Pelletier et CiVEirrotr.
(Mémoire lu ▲ la Société philomathique.)
Là substance nacrée des calculs biliaires humains, dé-
couverte par Poulletier de la Salle^ et sur laquelle le célèbre
Fourcroy a fait im travail si intéressant, ressemble beaucoup
au blanc de baleine par ses caractères physiques et par plu-
sieurs de ses propriétés chimiques. Aussi , ce savant aca-
démicien , tout en remarquaut la différence de fusibi-
lité qui distingue ces substances , et Faction qu*exercent
sur elles certains agens , avait cependant pensé que ces deux
matières pouvaient être réunies avec le gras des cadayres ,
sous le nom générique d^adipocire, non comme étant iden-
tiques dans leur nature , mais comme ayant une grande ana-
logie : de même que les chimistes rangent encore , sous le
nom générique d^hmle , des substances qui se dessèchent à
Tair , et d'autres qui restent onctueuses \ des matières sus-
ceptibles de se combiner aux alcalis et de former des sa-
vons, et d'autres qui ne s'y combinent point, ou qui ne s'y
combinent qu'avec beaucoup de difficulté ] sous le nom gé-
nérique de gomme , des substances qui , par l'acide nitrique,
donnent de l'acide muqueux, et d'autres qui n'en fournissent
pas. Quoi qu'il en soit, M. Chevreul, dans son grand travail
sur les matières grasses, a soumis comparativement le blanc
de baleine et la substance des calculs biliaires humains â de
DE PHARMACIE. 293
nouvelles recherches : eotre autres observalions, il a con-
staté que la matière nacrée de ces calculs ne pouvait en au-
cune manière être saponifiée par Faction des alcalis; que le
spermaceti, au contraire , se combine à la potasse et à la sou-
de, et forme un véritable savon dont il a retiré une matière
grasse, difféirente du spermaceti, comme généralement les
matières grasses retirées des savons diffèrent des huiles ou
graisses qui les ont produites. A la suite de ces considérations,
il a cru devoir séparer le blanc de baleine de la matière na-
ci'ée des calculs biliaires , en désignant la première de ces
substances par le nom de cétine , et la deuxième par celui
de cholestérîne.
Ayant en occasion d'examiner des calculs biliaires hu-
mains, nous les avons considérés sous un autre point de
vue, et notre attention s'est particulièrement portée sur l'ac-
tion qu'exerce l'acide nitrique sur la matière nacrée de ces
calculs , matière que nou^ désignerons , avec M. Chevreul ,
par le nom de cholestérine. Les résultats que nous avons
obtenus nous ayant paru offrir quelque intérêt, nous nous
empressons de les mettre sous les yeux de la Société.
L'action que l'acide nitrique exerce sur la cholestérine
avait été entrevue par Klaproth ; mais ce chimiste n'ayant pas
éteddu ses recherches sur cet objet, il n'avait pas été conduit
à tirer les conséquences qu'un travail subséc^uent lui aurait
suggérées. Nous rapporterons ici Je passage de son Bictbn-
naire de chimie , qui contient le détail de aes observations
sur ce sujet.
«. L'acide nitrique agit rapidement sur cette substance ,
surtout a l'aide de Ja chaleur. Il.sje dégage du gaz nit^ux ;
une partie reste en dissolution , et l'on peut l'en pr^piter
^ar r.çjîut.La plus grande quantité s'élève cependant, par le
refroidissement du liquide, en forme de gouttes d'huile à la
surface, .qui se solidifient.
»• Parce moyen, la forme cristalline de cette substance
est détruite , et sa consistance est semblable à une résine.
;i94 JOURNAL
L'eau ne la dissout point dans cet éut , mais parait la rendre
plus friable. L'alcohol la dissout à une chaleur moyenne , et
Teau la précipite sous la forme d'une poudre grise ; Tétlier
la dissout rapidement , et en est séparé par Teau en forme de
gouttes d'huile. La dissolution évaporée ne donne pas de
cristaux; la potasse caustique la dissout très-facilement , la
dissolution a unfe couleur d'un brun rougeâtre. Elle n'est
point précipitée par l'eau , mais l'acide sulfurîque en sépare
une poudre grise. L'ammoniaque agit à peu près de la même
manière, et son action parait être encore plus forte; cette
dissolution est également brune , rougeâtre , mais le préci-
pité par l'acide sulfurique est d'un jaune brillant, i»
Désirant détenpiner d'une manière certaine la nature et
les propriétés de la substance produite par l'action de Tacide
nitrique sur la matière nacrée des calculs biliaires hûmainsi
substance, malgré l'assertion de Klaproth^ très-différente
des résines, nous ayons préparé une certaine quantité de cette
matière^ en traitant de la cholestérine très-pure avec une fois
sonpoids d'acide nitrique concentré. L'acide n'a pas urdé à
attaquer la matière et même à la dissoudre à l'aide de la cha-
leur en laissant dégager beaucoup de gaz nitreux; parle refroi-
dissement , une matière jaune s'est séparée. La liqueur acidç
qui surnageait en baignant là matière jaune ayant étéétendue
d'eau ^ en a encore abandonné une certaine quantité. Cette
substance, traitée par l'eau , ne s'y est pas dissoute en quan-
tité très-sensible ; mais ep élevant la températu]:e , elle est
venue surnager comme du beurre à la surface. Par plusieurs
lavages on est parvenu à la dépouiller de toute isaveur aci-
de , elle n^avait plus quWe. légère sa vepr styptique c(ui lui
est pârtîcûKèrè ; cependant dans cet état elle rougissait for-
tement le tournesol, saturait les bases alcalines comme un
acide doué d^une certaine énergie. De nouvelles ébu)litians
dans Teau , plusieurs solutions dans l'alcohol , suivies d'éva-
porations et de dissolutions nouvelles, n'afTaibliissaieni plus
ses propriétés. Nous pouvions donc déjà rcgamer çeitç sub-
DE PHARMACIE. 29S
stance comme un acide particulier ; cependant , pour être
plus certains de nos résultats, nous ayons procédé à sa pu-
rification de la manière suivante. Une certaine quantité de
matière ayant été fondue au milieu de Teau , nous y avons
ajouté une petite quantité de carbonate de plomb y et nous
avons fait bouillir le tout pendant plusieurs heures , en chan-
geant plusieurs fois Teau qui servait de bain-marie.
Les liqueurs évaporées ont toutes donné un peu de plomb
combiné avec le nouvel acide, mais nous n avons trouvé de
tracesde nitrate deplomb que dans les premiers lavages.
La matière, séparée de Teau qui Timprégnait, a alors,
été traitée par Talcohol , qui a dissous la partie de Tacide qui
n'était pas entrée en combinaison avec le plomb, et par Féva-
poration de Talcohol nous avons obtenu notre acide à Fétat
de pureté.
Quant à la partie de Tacide qui était restée en combinai-
son avec le plomb,nous Tavons obtenue en décomposant cette
combinaison par Tacide sulfurique étendu d'eau. L'acide ,
après quelques lavages , ne précipitait plus la soli;uion de
muriate de baryte; ce qui prouve qu^il était entièrement
exempt d'acide sulfurique.
Obligés de donner à cet acide un nom particulier pour le
distinguer et pour désigner ses combinaisons, nous ne
croyons pas créer une expression entièrement nouvelle en le
nommant acide cholestérique , puisqu'il est produit par l'ac-
tion de l'acide nitrique sur la matière nacrée des calculs bi-
liaires humains , matière que M. Chevreul a déjà nommée
cholostérine , nom que les chimistes semblent généralement
avoir adopté. Nous allons donc exposer, dans un ordre à peu
près méthodique, ce que nous avons déjà observé sur cet
acide et ses combinaisons.
De Tacide cholestérique^
L'acide cholestérique , susceptible de se dissoudre dans
Talcohol, et de crisulliser par Tévaporation spontanée de ce
296 JOURNAL
fluide, se présente alors en aiguilles blanches , dont il nous
a été impossible de déterminer la forme. II est au contraire
jaune orangé lorsqu'il est en masse ; son odeur a quelque
analogie avec celle du beurre *, sa saveur, peu sensible , est
cependant légèrement styptique. Il se à fond 58 degrés du
thermomètre centigrade ; à une chaleur supérieure à celle
de Feau bouillante , il se décompose et forme de Thuile , de
l'eau en assez grande quantité , de Facide carbonique et
du gax hydrogène carboné : on ne retrouve pas d'ammonia-
que dans les produits ce qui indique L'absence de l'azote dans
sa composition (i) ; sa pesanteur spécifique est plus grande
que eeUe del'alcohol , et moindre que celle de l'eau \ il est
presque insoluble dans l'eau ; cependant il s'en dissout assez
pour lui communiquer la propriété de rougir la teinture de
tournesol \ il se dissout dans l'aleohol à toute température ,
cependant l'aleohol bouillant en dissout une plus grande
quantité.
Les solutions alcalines le dissolvent avec énergie , et dans
ce cas il se forme des combinaisons sur lesquelles nous re-
vieiidrons plus loin. Les acides ont peu d'action sur l'acide
cholestérique , l'acide sulfurique ^ïoncentré seulement. le
charbonne ; mais il n'y parvient qu'après un temps assez
long , et n'agit d'abord sur lui qu'en faisant virer sa couleur
au rouge fonéé. L'acide nitrique le dissout sans l'altérer^ et
son action n'est pas plus forte en élevant la température jus-
qu'à l'ébullition ; il s'évapore et laisse l'acide cholestériqae
avec toutes ses propriétés.
Les acides végétaux ne dissolvent pas l'acide cholestéri-
que. L'acide acétique , concentré lui-même , ce grand dis-
solvant des substances végétales et animales , n^a aucune ac-
tion sensible sur cet acide, et la quantité qu'il en dissout est
si petite , qu'on peut facilement la négliger. Il n'en est pas
(i)' L'analyse de Facide cholestérique, £iiite depuis au moyen du deu*
toxide de cuivre » a confirmé ces résultats.
DE PHARMACIE. 297
de même des éthers sulfiirique et acéti(|ue ; ces fluides
le dissolvent en tputes proportions. Les huiles volatiles ,
telles que celles de bergamote , de lavande , de romarin ^
de térébenthine ^ agissent facilement sur Tacide choies-
térique, et opèrent sa dissolution même à froid; mais il est
insoluble dans les huiles fixes d'olive ^ d'amandes douces ,
de ricin , etc.
La propriété qu'a Facide cholestérique de s'unir aux ba-
ses salifiables étant ici caractéristique , nous avons cru devoir
rassembler, sous un même point de vue, toutes les observa-^
tiens que nous avons faites sur ces combinaisons.
Les propriétés générales des chdestérates sont d^ètre tous
colorés; les chplestérates alcalins sonttrès-solubleset déliques-^
cens ; les cholestérates terreuxet métalliques sont au contraire
très-peu ou point solubles. Us sont décomposés par tous les
acides minéraux et la plupart des acides végéuux , exceplé
par l'acide carbonique. Les cholestérates alcalins précipitent
toutes les dissolutions métalliques, et les précipités varient
en couleur selon l'espèce de métal et quelquefois selon son
degré d'oxigénation ; en général, les couleurs sont plus bril-
lantes lorsque les précipités sont encore humides.
Le cholesterate dépotasse eslvoi sel neutre , d'une couleur
jaune-brunâtre incristallisable, très-déliquescent; cette com^
binaison est insoluble dans l'alcohol et l'éther, ce qui empêché
de la classer parmi les savons , et tend encore à faire regarder
comme un acide la substance qui ici satiu*e la potasse. Il
est impossible d'obtenir ce sel avec excès d'acide^ et si, après
en avoir saturé la potasse, on ajoute de nouvelles doses d'a-
cide cholestérique, il se sépare sans entrer en combinaison..
Si on décompose le cholestérate de potasse par l'acide sulfu-
rique ou un acide quelconque , on obtient l'acide cholestéri-
que sous forme de flocons blancs qui viennent nager à la sur-
face de la liqueur. En lavant ces flocons, les fondant, ou
mieux encore en les dissolvant dans l'alcohol ou l'éther, on
obtient de nouveau l'acide cholestérique jouissant de toutes
300 JOURNAL
Pour Tanalyser , nous en avons pris 0,200 gr. desséchés
a la chaleur de Teau bouillante, nous les avons convertis en
sulfate^ nous avons obtenu 0^100 de sulfate de strontiane.
Or, ce sel étant composé, d'après l'analyse de M. Yaa-
quelin , de :
Strontiane 54 117 Sg
Acide sulfurique 4^ 100 00
les 1200 milligrammes de cbolestérate de strontiane soof
formés de :
Strontiane ., • • • 54 miU.
Acide cbolestérique 1^6
200
Ou sur cent parties :
Strontiane 217 36 98
Acide cbolestérique • . 73 100 00
100 i36 98
Cholestérate de chaux.
I^e cbolestérate de cbaux s'obtient en décomposant le
muriate de chaux par lé cliolestérate de potasse. Ce sel, sans
odeur ni saveur , est d'un rouge de brique \ sa solubilité sem«
ble tenir le degré intermédiaire entre les cholestérates les plus
insolubles et ceuic qui sont déliquescens*
. Le cboiestératede magnésie est insoluble: on Td^itient
par dotd)le décomposkioh \ sa couleur est le rouge de bri-
que peu foncé.
Le cholestérate é^ahwïine^ obtenu en versant une solur
tion d'alun dans le cholestérate de potasse , est d'un rouge
superbe, nouvellement précipité; par la dessiccation, il de-
vient terne et plus sombre.
' Le cholestérate dor ne peut exister quand on verse du
cholestérate de potasse dans du muriate d'or; ce métal eti
précipité à l'état métallique.
DE PHARMACIE. 3oi
Le cholestérate de platine obtenu par double décompo-
sition entre le muriate de platine et le cholestérate de po-
tasse, est d'une couleur bistre, insoluble, très-pesant.
Le chokstérate JCturgent obtenu par le nitrate de ce mé-
tal et le cholestérate de pousse, est d'un rouge orangé; sa
couleur est plus vive avant la dessiccation.
Du cholestérate de plomb.
Le cholestérate de plomb obtenu par la décomposition du
nitrate de plomb^ ou de Tacétate de plomb par le cholestérate
de potasse , se présente sous forme d'un précipité d'un rouge
de brique foncé assez éclatant \ parla dessiccation, il devient
terne et plus foncé. On peut aussi obtenir le cholestérate de
plomb en traitant le sous-acétate de plomb par l'acide cho-
lestérique; il se précipite du cholestérate de plomb, et
l'acétate est ramené a- l'état neutre* On peut enfin former
ce sel par Timion directe de l'acide avec l'oxide de
plomb.
Le cholestérate de plomb est insoluble dans l'eau , il se
dissout dans l'acide acétique,^ ou plutôt il est décomposé
par cet acide.
Pour analyser le cholestérate de plomb, nous en avons
pris cent parties ( i gramme) , nous les avons décomposées
parla calcina tion , et le résidu a été dissous dans l'acide ni-
trique, et précipité par le sulfate de soude. Nous avonr ob-
tenu loo parties ( i granune) de sulfate de plomb ; ce résul-
tat extraordinaire, en ce qu'il indiquerait dans le cholesté-
rate de plomb des proportions d'oxide et d'acide égales à
celles de l'oxide et de l'acide dans le sulfate de plomb , nous
a engagés à répéter trois fois l'expérience : nous avons tou-
jours obtenu des résultats semblables.
. Le cholestérate de plomb serait donc composé ^ conune le
sulfate de plomb , de :
3oâ JOURNAL
'Protoxide de plomb. • . . . . 7 3 66 ^79 74
Acide a6 34 100 00
100 00 379 74
( Voyez Chimie de Thënard , tome II, page ^4^* )
Mais , d'un autre côté , si nous vouloiis fixer les pro*
portions du cholestérate de plomb par le calcul, et que pour
cela nous établissions une proportion dont le premier terme
serait la quantité de baryte qui sature 100 parties d'acide sul-
furique *, le second, la quantité de protoxide de plomb qui sa-
ture 100 parties d'acide sulfurique; le troisième, la quantité
de baryte qu'îl/aut pour saturer l'acide cbolestérique :1e qnar
trième terme sera la quantité d'oxîde de plomb cberchée;
nous aurons donc :
190,47 t 279,74 : : 56,39 : x.
x. = 77,46.
La quantité d'oxide de plomb est donc, d'après ce calcul,
de 77,46 , tandis que par l'expérience directe elle est
<le 279,74.
On ne peut expliquer la diflférence énorme qui existe en-
tre les résultats du calcul et l'expérience directe , qu'en sup-
posant que , dansison union avec le plomb , l'acide cholestéri-
que éprouve un changement dans la proportion de ses prin-
cipes i mais comme en traitant la nouvelle combinaison par
un acide, on obtient de nouveau l'acide cholestérique , il
fatkdra supposer que l'acide , après avoir perdu une partie
de l'un de ses principes en s'unissant au plomb, le reprend
à l'ean dé l'acide qui le sépare duplomb au mioment d'une nou-
velle i^action.Ce pHncipe est probablement l'hy drogène,et te
que nou5 avons nbmmé cholestérate de plomb n'est peui-
ètre qu'un chobstérure. Les belles expériences de M. Gay-
Lussac sur les prussiates , celles de M. Dulong sur les oxala-
tes , donnent beaucoup de probabilité â cette hypothèse. La
réduction du métal par l'acide devient d'ailleurs plus plao-
DE PHARMACIE. 3o3
fible , si Ton se rappelle raction de l'acide cholestërique sur
le muriate d'or.
Acide cholestérique et mercure.
En versant du cholestérate de potasse dans du proto-ni-*
trate de mercure^ il se fait aussitôt un précipité noir. Il est
probable que cette combinaison est analogue k la précéden*
te , et que le mercure est ici à Tétat métallique.
SiFoa verse du cholestérate de potasse dans du per-chlo-
mre de mercure , il se fait aussitôt un précipité rouge foncé.
Nous n'avons pas obtenu assez de cette combinaison pour
l'examiner.
Du cholestérate de cm^re.
II suffit de verser du cholestérate de potasse'dans un sel
cuivreux soluble, pour obtenir sur-le-champ un précipité
abondant de coideur olive ^ sans odeur ni saveur, et totale-
ment insoluble.
Pour analyser cette combinaison , nous en avons calciné
ogr. 200 dans un creuset ae platine^ le résidu, dbsous dans
Facide nitrique, a été étendu d'un peu d'eau, et mis en con-
tact avec une lame de zinc bien décapée. Le cuivre s'est pré-
cipité à l'état métallique; il pesait o gr. lao, ce qui fait
Gopourioo.
Le deutoxide de ctiivre étant composé de :
Cuivre 80 100
Oxygène. . * ao aS
La combinaison analysée , considérée comme un cholosté*
rate de cuivre , serait formée de :
Oxide de cuivre ^5
Acide cholestérique • • . • . ^5
Mais d'après ces mêmes proportions et la facilité qu'a le
cuivre de se réduire à Tétat métallique , nous sommes portés
i regarder cette combinaison comme un cholestérure conte-
nant 60 centièmes de cuivre à l'état métallique.
3o4 JOURNAL
Du éliolestérate de fer.
Dans une solution de deuto-eulfate de fer , le cholestérate
de potasse forme un précipité d'un brun foncé qui est un pea
soluble dans Feau, exposé'à Fair, il jaunit en absorbant de
Foxygène \ on peut obtenir ce second cholestérate de fer , en
décomposant le trito-hydrochlorate de fer parle cholestérate
dépotasse.
. Nous avons fait Fanalyse du deuto- cholestérate de fer.
A cet effet, nous avons calciné' o gr. 5oo de ce sel, qui ont
donné o gr, i5o d'oxide de fer rouge , gui , d'après M. Gay-
Lussac, correspondent à loo parties de fer et à i%S d'oxide
de ce métal.
5oo parties de cholestérate, de fer contiennent donc 1^5 de
deutoxide, d'où loo parties de cholestérate de fer se com-
posent de :
Oxide de fer • • % a5 33 33
Acide cholostérique 7$ 100 00
D'après ces proportions, ce sel doit donc être considéré
comme un cholestérate, et non comme uncholestérure; ce
qui rentre dans la théorie : car ici la quantité de protoxide
de fer qui sature Facide choiestérique, est plus faible que le
tiers de celle qu'il faut pour saturer Facide suUurique.
Cholestérate de zinc. Ce sel s'obtient par double décom-
position^ il est d'un beau rouge, très-légèriemexit soluble dans
l'eau froide \ Feau bouillante f n dissout une plus grande
quantité. Ce sel , par son commencement de solubilité, se
rapproche des choiestérates alcalins^ et il est très-probable
que c^est un véritable cholestérate* Du reste , un sel de zinc
coloré est remarquable , la plupart de ces sels étant blancs
ou incolores.
La petite quantité d'acide cholestérique qui nous restai t,
ne nous a pas permis de préparer les autres sels métalliques
en asseas grande quantité pour examiner leurs propriétés ;
DE l^HilRMAGIE. 3o5
nous avons cependant vu que le cEolestérate de potasse
précipitait d'une manière particulière tous les sels métal-
liques.
Le cholestéraie de cobalt , qu on obtient aussi par double
décomposition , est d'uue couleur jaune semblable a celle du
tabac d^Ëspagne.
Le cholestéraie détain est également jaune , mais la teinte
en est plus claire et tire même à l'orangé.
Les cholestérates de nickel et de manganèse sont d'une
couleur bistre.
Il suit des principaux faits contenus dans ce Mémoire, que
la matière nacrée des calculs biliaires hvLnmu^^i^lestérinede
M* Cheyretdy traitée par Facide nitrique, forme une ma-
tière particulière composée d'oxygène , d'hydrogène et de
carbone 3 que cette matière qui , sous plusieurs Rapports , a
encore beaucoup d'analogie avec les corps gras , possède de
plus la propriété caractéristique des acides , et a reçu le nom
diacide cholesterique. Cet acide se combine sans décomposi-
tion aux bases terreuses et alcalines , et à quelques oxides
métalliques ; il forme des sels toujours colbrés , et qui diffè-
rent par leur solubilité. On peut désigner ces sels par le
nom de cholestérates. Avec les oxides métalliques dont Toxy-
gène est peu adhérent au métal, le même acide forme im
antre genre de combinaisons qu'on peut nommer choiesté^
rare pour en désigner la nature : les preuves à l'appui de ces
assertions sont développées dans le courant de ce Mé-
moire.
in«. Armée. — JidUet 1 8i 7. ao
3o6 JOURIfAI.
ExAUE» CHIMIQUE des FleuTS du Cytise des Aipes
(Cytisas labumum^ Linii. ) ;
Lu hi la Sociëtë de Phaimacie , le i5 juillet 18179
Par J.-B. Caveiitou.
Lors de Texamen que je fis de la fleur du narcisse des
prés (i) , je fus conduit à comparer la matière coh>rante
jaune , retirée des fleurs de cette plante , avec la couleur
jaune de ipielques autres substances végétaleB* Mon atten-
tion se porta particulièrement sur la fleur du cytise des
Alpes , cytisus laburnum , dont la couleur m'avait frappe
par son éclat et son intensité. Persuadé que , si cette couleur
était identique avec celle du narcisse , si du moins elle en
avait la solidité , ce serait un fait précieux pour la teinture ,
j'en entrepris Texamen chimique. Les résnluts nayant
pas été satisfaisans , j'aurais passé cette analyse soiu silence ,
si d'un autre côté je n'avais pensé que toute analyse vé-
(1) Depnii IVpoq^e k laquelle j*ai publie' le trarail sur cette fleur , on
m^a observé que cinq on six ans auparayant il avait paru un Mémoire de
M. Gbarpentier, pharmacien , â Valenciennes, sur le même sujet. Ses ré-
sultats ne s^aocordent pas avec les miens. J*ai cru devoir répétei* moa
analyse ; et mes nouveaux produits coïncidant parfaitement aTec ceux
que j'avais obtenus en premier lieu , je persiste ^ croire qu^ils sont exacts.
M. Charpentier dit à la fin de son Mémoire que le narcisse des prés en pou-
dre 9 pris â la dose de 16 â 18 grains , est vomitif. Je ne sais sur quels laits
notoires ce pharmacien fonde son assertion ; mais je peux assurer ,
par des expéiiences certaines y qu'k juger de la propriété vomitive du nar-
cisse par celle de Fémétique , de Fémétine , etc. , elle est bien éloignée
d'être caractérisée. En effet » j'ai pris la fleur en poudre , en extrait , et
séparément chacune des parties qui la composent, je n'ai jamais res-
senti la moindre envie de vomir. Je ne dis pas cependant que Fextrait du
narcisse pris ^ haute dose » et surtout introduit dans la circulation , ne
produise le vomissement, ainsi que l'a remarqué M. Orfila ; mais la forte
dose qu'il a été obligé d'employer k cet efiCst, sert enoore à prouver que
cette propriété vomitive n'est pas bien marquée.
DE PHARMACIE. 3,07
gëtale est utile , et qu'aucun des faits qui peuvent servir de
matériaux â l'histoire des matières colorantes n'est à re-
ieter. M^is pour ne pas donnera ce travail une étendue que
son peu d'imporunce ne réclamé pas, je n'en rapporterai
que les principaux résultats.
Les teintures obtenues par l'action de l'étW sur les fleura
du cytisu» éuient d;un jaune dosé superbe.EDes ont donné,
pour produit de leur distillation au bain-marie , de l'éther
incolore et inodore; et, pour résidu, une madère jaune,
odorante, soluble dans l'alcohol et dans l'eau, et qui éuit
une combinaison du principe colorant jaune avec une ma-
tière grasse , fixe ,'ayant la plus grande analogie avec celle
^n narcisse , mais qu'il nous â été impossible d'isoler tou-
lement.
Après avoir fait agir l'éther; les fleurs, quoique moins
colorées, étaioit cependant encore jaune*. On les a sonm^es
à l'action del'alcohol à 4o+o bouillant. Après phideurs trai-
temens alooholiques , elles étaient devenues blanches et ne
fournissaient plus rien. Les teintures ,*évaporées , ont laissé
pour résidu une substance jaune brunâtre , vue en masse
mais dun jaune superbe étant étepdue ; cette sub-
stance, véritable principe colorant des fleurs du cytisus.
est soluble dans l'eau et l'éther; elle rougit le tournesol , ce
qm est dû à un peu d'acide gallique, car elle fait tirer au
foirâtre la «ohition de sulfiite de fer; et en traitant cette
mauère ainsi acide, par un peu de magnésie, on peut l'en
oépooiller totalement.
Le principe colorant est déliquescent. Les huiles fixes
nont sur lui presque aucune acuon , mais les huiles vola-
toles paraissentl attaquer plus facilement; l'acide acétique le
dusout MUS altération; propriété bien remaniuable, quand
on considère l'action destructive de cet acide sur toutes les
couleurs ^jaunes en général (Q; les acides sulfurisé, ni-
J^^dï' rJ" '^"*.^,*?»«'" •• Pl- «•-"»«- pour reconnaître U
•«Mité d OB ,.ane, con.ute i 1« «ettr« «n m.crf«tion d«u da ruttigr.
3o8 JOURNAL
trique et hydro-cMorique ,. décomposent entièrement le
principe colorant ; la potasse et la soude ne le décomposent
pas , ils lui donnent au contraire plus d'intensité : cependant
Tammoniaque semble lui donner un ton plus clair.
L'action des sels sur le principe colorant jaune n*est pas
moins digne de remarque.
Les acétate et sous-acétate de plomb n'y produisent au-
cun changement ^ il en «st de même du sulfate d'alumine ;
mais si on ajoute dans la liqueur un peu d'ammoniaque , on
obtient une laque d'un jaune peu intense , d^une faible so-
lidité , et qui se détruit par la seule action de l'acide nitriijae
trés-étendu. <
Le muriate d'étain précipite assez sensiblement le prin-
cipe colorant ; mais il suffitde précipiter le métal par l'acide
bydi^o-sulfurique , pour qu'on n'observe plus aucun indice
du principe colorant : l'action seule de l'acide hydro-sulfu-
rique est suffisante pour le détruire*
L'action de ces principaux réactifs sur la matière colo-
rante jaune des flevrs du cytisus ne faisait pas augurer en
faveur de son application à l'art de la teinture* Mon pressen-
timent était justement fondé , et j'ai tenté plusieurs expé-
riences qui n'ont été couronnées d'aucun succès bien sa-
tisfaisant.
On voit, d'après ce qui précède, que la matière colo-
rante jaune des fleurs de cytisus ne peut être confondue
avec celle du tiarcisse des prés , et qu'elle diffère également
de tous les principes colorans jaunes connus j particulière-
munt de celui du curcuma , que MM. Pelletier et Vogel ont
obtenu à l'état de pureté^ et sur lequel ils ont fait des ob-
servations si intéressantes (i).
Je reviens maintenant h mon analyse. Les fleurs du cy-
tisus , après avoir été épuisées par l'alcohol et l'étber , ont
fort , et ^''il est reconnu bon teint lorsque cet acide ne fait éprouver ««-
•une altération à la couleur,
(i) Journal de Pharmacie , tome I , page a8^ et toiv.
PB PHARMACIE. Sog
été mises en macération dan» Teaû froide. Après vîngt-
quatre heures de séjour on a filtré; Teau était visqueuse^
ce qu elle devait à une matière, qu on a reconnue être de la
gomme ; et les liqueurs , essayées par les réactifs convena-
bles , ont montré quelques traces de muriate et de sulfate
de chaurî*
L'eau bouillante a donné les mêmes résultats , et c'est en
vain qu'on a fait toutes les recherches nécessaires pour y
découvrir de Tamidon ou toute autre substance.
Les fleurs , après avoir éprouvé celte série d'action de la
part des divers agens qui ont été cités , n'offraient plus qn*un
réseau fibreux , incolore , inodore , insipide , qui présentait
tons les caractères du ligneux des végétaux. Il ne fournis-
sait plus rien à Feau , l'alcohol et Féther. On Fa traité par
l'acide nitrique , qui a donné , par le refroidissement, plu-
sieurs cristaux d'acide oxalique et quelques atomes d'une
poudre blanche, que )'ai présumée être deFacide mucique
formé à l'aide d'un peu de gomme qui avait échappé à Fac-
tion de Feau.
Il résulte donc des faits précédens :
h Que les fleurs du crytisus labumum contiennent :
I °. Des traces d'une matière huileuse, odorante, analogue
à celles du narcisse des prés ;
2^. Un principe colorant jaune particulier ^
3**. De l'acide gallique ^
4®. De la gomme ;
5®. Du sulfate de chaux (des traces);
6®. Du muriate de chaux (des traces) ;
7^* De la fibre végétale.
IL Que les fleurs du cytisus labumum ne peuvent être
d'aucune utilité aux arts chimiques , et que leur principe c^
lorant jaune se distingue , par certains caractères , de tous
les jaunes connus.
3o8 JOURNAL
trique et hydro-cTilorique ,. décomposent / /
principe colorant 5 la poUss^ et la soude^^/ /
pas , ils lui donnent au contraire plus S//^ /
l'ammoniaque sembleJuî donner un y/ A Tantimoinei
L'action des sels sur le principe Y , ^
moins digne de remarque. r ^ ^^ ^^ p^^^,^^ j
Les acéute et sous -acétate //
cun changement i a en est r' /. ctant un mélange d'antî-
mais si on ajoute dans la V^. iie avec une proportion rela-
obtient une laque d un i 'i"'f>n obtenait ce singulier pro-
lidité , et qui se dcOT '^^^^ ^® ^^^ ^® beurre d^andmoîne.
très-étendu. > ^ ^^^^ ^ ^^^^^ ^^*^® combinaison dirécte-
Le murkte d' .;/ gavait queFacide muriatique seul n at-
cipe colorant j ^^o^^'*^ f ® 9^'^"* nommait autrefois le ré-
hydi-o-suliur .^' on n'ignorait pas que ce métal éiait
du princir '^/ffï'^ious par la réunion des acides nitrique et
rigue ef z'"*^ ^" ^^^ régale 5 mais on éuît loin de regarder la
T '-v .'^difl résiiliatite comme étant du beurre d'antimobe
rao^ /'jfeAtion, On était persuadé , au Contraire , que le «cl
ï? '^ M^^ qii on obtenait ainsi participait des deux acides
^ye5* Ce ^'est que depuis quelques années qu'on a
^^outté cette t>pinion. Nous en sommes particulièrement
^vâbks À MM. Proust et Benhollet, qui nous ont Cadt
foif V^^ ^^"^ l'acide nitro-muriatique , l'acide nitrique n&
^^rvait'qu'à oidgénerracidenittriatique, et que la combi-
naison qui avait lieu par suite d^ la réaction de cet acide
jnixte sur un métal était un muriate , ou , en raisonnant
d'après les nouvelles données , , aJMi qne l'a fait M* Dawy
dans une note insérée dans les Annales en mars 1816,00
traduit l'opinion précédente^ en disant qne'^'dattis Teau ré-
gale ^l'acide nitrique ne .sert qu'à enlever Thydcoigène a
1 acide hjdro-chloriqne , et que ee n'est qu'après avoir ré-
duit celui-ci i l'état de cblore , qu'il dévient «usc^[Mibk
de se combiner, et qu'il se combine en effet avec le métal ,
en sorte qu'on ne peut obtenir , par ce moyen ,^ que des
chlorures.
DE PHARMACIE. 3ll
*e première conséquence de ces observations a été
^x^ennes prop<Mtions pour Teau régale étaient bean-
'^ ""^jcteê en addeipitrique. En effet , il suffit qu'il y
^ Naent la quantité nécessaire pour brûler tout
^ l'acide hydro-chlorique. Aussi M. Proust,
y \ sur l'or , imprimé en 1806, a-t-il pro«
^'^ ^ tJ .^portion de i d'acide nitrique à 4 d'acide
/ 1^\ ^'9 conune remplissant parfaîtem^t le but.
%^^ . que depuis que toutes ces domiées ont été bieo
^ ^ ,i confirmées par l'expérience , qu'on a abandonné
^ooe méthode , et qu'on a cflGedué directement la
jibinaison de plusieurs chlorures. Ainsi , par exemple ,
pour cdui dont il est ici question , nous prenons une partie
d'acide nitrique , 4 décide et une d'antimoine métallique :
la dîssolntioa étant îaite avec tomes les précautions d'usage>
on évapore en Taisseaux clos pour chasser lomt l'excès d'a-
cide et d'humidité; et kNcsque le chlorure est sec , on cou-
tinne Tadion d^la chaleur, mais on change de récipient*
C'est par ce moyen que nous obtienons de très-beam chlo*
rure , ou beurre d'antimoine.
w Ce procédé a de grands avantages sur l'ancien : le pro-
duit est beaucoup plus beau , et n'a pas beacmi d'être rec-
tifié , comme celui que l'on obtient par l'intermède du
sublimé corrosif ; de plua , il revient à bien meilleur
compte. Aussi le beurre d'antimcnine a*tril maintenant une-
valeur sous-double de odle qu'il avait autrdEÎMS. Si ce pro-
cédé a aes arantages , il est.vrai de dire qu'il n aussi ses in*-
convénitos^; et cette opération est regardée comme toH
capricieuse par tous ceux qui n'ont pas fu iftprécier les
cavsee de ses Tsariations : ceifcmm )e l'ai emqployé ttès-firé*
querauaeiit) )'s£ efti ocoàsâon de £M#e quelques observations ^
que je cras assea intértsshates pour être publiées ^ et pour
mériter principalement l'atlenôen des pvatieîena.
» il y H vnip de circonstances qui influent sur k rapidité
delà disaotjAkmderantinMine, pour cpK^l'opéiistettr, sur-
3l2 JOURNAL
tout s'il agit sur des masses uo peu considérables , paisse Ta
régler à son gré. DiiTérens phénomènes ont lieu , snivaut
que cette dissolution a été plus ou moins prompte. Je suppo-
serai d*abord qu'elle soit faîte avec beaucoup de lenteur :
dans ce cas , le chlore , à mesure qu'il se forme et se déve-
loppe , se cominne à lantimoine sans aucune perte. Lorsque
le^ métal est entièrement dissous , la formation du chlore
continue , reste dans la dissolution , et fonne un sur^-chlo-
rure qu'on peut évaporer sans en déterminer la décomposi-
tion ; mais qui/ après avoir été amené par les progrès de Téva-t
poration à une consistance presque sirupeuse, résiste désor-
mais à Faction d'une chaleur modérée, et ne se sublime pas.
n est très-'facile d'obvier à cet inconvénient, pnisqu'il^uffitde
mettre cette dissolution concentrée dans un flacoB y et <le
l'agiter a froid avec de Tantimoîne très-divisé. Cette addition
de métal doit ae faire avec bien de la précaution 9 car il se
dissout si promptement et en si gnmde quantité., qu'il j a
une. chaleur considérable de dévdoppée , ej que le vase bii-
serait nécessairement, si on n'y. apportait les précautions
convenables.
» Admettons muntenant que la dissolution ait ^é
prompte et tumultueuse , et cela aura lieu toutes les fois que
le mélange des acides aura été fait long-^temps d'avance, on
que l'acide nitrique sera en proportion surabondante , ou
enfin lorsque le métal aura étéirop divisé.
» Voici, dans cette nouvelle supposition, ce qui aura lien :
Lorsque la dissolution est très-Arive^ il se dégage ime cha-
leur excessive qui détermine une réaction subite dies deux
acides l'un &ur l'autre , et qui est telle que la majeure partie
du chlore est entraînée avec le gax nitreux; de là il résulte
que ce n'est plus du chlore , mais bien de l'iM^ide nkriqne
qui reste en excès dans la dissolution : aussi , lorequVm évft*
pore cette dissolution se comporté-t-elle d'une manière bien
diÔérente que celle dont nous avons parlé. Presque aussitôt
que l'ébulUtion a lieu , on voit de nouveau leaucoiq) de gaz
DE PHARMACIE. 3l3
oitreax se dégager, et la li<]^uear se trouble. Cet effet va tou-
jours croissaut 'j il se forme un magma si considérable^ et
il se manifeste des soubresauts si TÎolens ^ qu^on est forcé de
renoncer à une distillation c^*on ne pourroit plus continuer
sans courir de grands risques. Ce serait fort inutilement
qu'on chercherait à rétablir «ette dissolution en y ajoutant,
comme précédemment, de Tantimpine métallique; car alors
il se produit une effervescence des plus vives;- le dépôt
s'augmente n tel point et devient si volumineux /qu'on ne
peut plus le séparer du liquide. J*ai été long-lemps san^
aplanir cette difficulté, parce que j'attribuais à Fimpureté du
métal ce qui dépendait uniquement de la réaction et de la
proportion relative dei acides. M'éunt assuré que le dépôt
en question était une combinaison d'oxide et de chlorure
<) antimoine , alors j al pu n'apercevoir de la véritable cause
des phénomènes observés , et je me suis rendu bientôt maî-
tre de mon opération. J'ai fait remarquer que , quand la dis-
solution était r^ide , une grande par de du chlore se déga-
geait par suite de la chaleur qui se manifestait. J\ irestedonc
dans la dissolution un excès d'acide nitrique'; mais celui-
ci, né. pouvant plus porter j;, son action, sur Facide hydro-
cblorique , réagit sur lé chloruré lui-même . oxide le métal ,
et c'est alors qu'il le précipite en se combinant avec une cer-
taine proportion de chjorure. Or, rieii déplus simple que
àe parer a ce nouvel inconvénient : ' il faudra tout bonner
ment ajouter un peu d^aiciile hydro-chlorique avant d'éva-
porer la dissolution , et l'agiter peiidant'quelque temps avec
de l'antimoine très-Bivisé. Ces précautions étant prises , là
dissoIàti6U n'éprouve plus aucun des ëccidens mentionnés ^
elle reste parfaitement claire pendant tout le temps de son
évaporalibn { quelquefois ,'vers la fin, elle dépose un peu de
muriate -àe piomb , lorsque l'antimeine- en contient ; on le.
sépare et on achève l'opération dans une cornue plus petite.
3l4 JOURNAL
ANALYSE DU RIZ 5
Par M. Bràgonnot , professeur à NancL
Ok trouve, dans les Annales tie ehinne et de physM^oe,
d'arril dernier^ une analyse très •détaillée du ris faite par
M. Braconnot. Nous ne rapporterons pas ici le deuil de ses
nombreuses expériences , nous y placerons seulement les ré-
Sttluts de l'analyse du. riz., faite en nvème temps par plu-
sieurs habiles chimiitts; Les produits offrent quelques diffé\
rences qui ttennent surtout au point de vue sous lequel ceue
semence céréale a^té examinée par chacun d^eux ; leur com-
paraison labse peu de chose à faire pour compléter Thistoire
chimique de cette substance alinientaire.
lUx de la Caroline. Rit du Piémont
Eau •••••• 5,00 7|Oo
Amidon 8^,07 ^ 83,8o
Pareuchyme 4)8o ^fio
Matière végéto-animale. . . . 3,6o 3,6o
Sucre incris tatlisable ^>^9 ^s^^
Matière gommeuse voisine de
Tamidon • • • • 0^71 0,10
Huîle ••....../..•. o,i3 o,î»5
Phosphate de chaux * . • • • o,4o ^À^
Munate de potasse. . . • . . 0,00 \ / 0,00
Phosphate de potasse. • • • • 0,00 i 1 0,00
Acide acétique o,po T 1 0,00
Sel végéta à base de chaux, o^ 1 '\ 0,00
Sel végétal à base de potasse. a,oo «1 1 a^oo
Soufre • . . ^.. • . Ojioa y. \ 4,o^
Total. ;«:... too^oo 100,00
DE PHARMACIE* 3l5
^MMM^Mtw^*^nnmnMmt¥t^iytm^Mtmm>%tt^
ANALYSE DU RIZ;
Par M. Vauqueu».
( Elirait )
Eh travaillant sur les pommes*de-terre , M. Vauquelin a '
en ndée de faire aussi Tanalyse du riz pour connaître en
quoi il pouvait différer des autres graines céréales , et savoir
s'il coudent de la matière sucrée propre à la formation de
lalcobol.
Trente-un grammes de riz Concassé ont été macérés dans
Teau pendant quelques jours , et jusqu^à ce que ce liquide
cessât d'en extraire quelque chose. On a obtenu une liqueur
parfaitement transparente, mucilagineuse, sans saveur, sans
action sur la teinture de tournesol , ne précipitant point
lacétàte de plomb ; cette liqueur , évaporée k une douce
chaleur, a fourni un extrait moU , blanc , jaunâtre , trans-
parent, d*une saveur douce et mucilagineiise , comme celle
de la gomme arabique , mais ensuite un peu sucrée. Il pesait
3,6oo grammes et le riz séché ne pesait plus que 39,800.
Cet extrait , mis sur les charbons ardens, se boursouflait en
répandant une fumée blanche , acide , d'une odeur de
gomme brûlée.
On a traité cet extmt k plusiefurs reprises |iftr Vadde ni-
trique pour le convertir en acide ; on a oblefiu une liiquent
jaunâtre fortement acide qui laissait prédpiter , par TaddK-
tioti de Feau , une poudre blanche grisiktre, kisipide , cra-
qiuuit 4o«tt là deQt\ insdkble dans Tenu béid31iq|^ , soluble
presque. en totalité dans r^eide nitriqttè^ et en étant préci*
pitée par Fammoniaque , non en flocons , mais en pous-
sière blanche. Chauffée au cbalumeau , cette poudre parait
ii'éprouver aucme altéHiûon ; cependant eHe bhrttchit et de-
ncnt al^ne , fait alors èffiHnrescence «vcé lés acides , cl
^t pt^écipitée de &£$ diasoluiiotis ea flocom Ûa'ncs par Ta
3l6 JOURNAL
inonîaque, chose remarquable, et la liqueur surnageante
précipite abondamment par l'acide oxalique.
Ainsi, il ne parait pas douteux que cette pondre , qui se
forme par Faction de Tacide nitrique , sur l'extrait de riz,
ne soit formée de phosphate de chaux et d'un sel v^étal
à base calcaire.
Cette expérience pfiraltra peut-être cobtradictoire k c^le
qui est citée plus haut , de laquelle il résulte que Teaa mise
sur le riz ne précipitait point Facétate de plomb , ce qui est
vrai ; mais on avait soumis à ce réactif les premiers lavages
faits à froid. La même opération n'a pas été faite avec les
dernières portions d'eau qui avaient infusé sur le riz i
une douce chaleur.r
Or, pour confirmecl'opinionde la dissolution du phosphate
de chaux dans l'infusion aqueuse du riz , on a fait infuser du
riz dans l'eau a^une douce chaleur; la liqueur filtrée , trans-
parente , précipitait , par l'acétate de plomb , la baryte^ et
ces précipités étaient solubles dans l'acide nitrique pur; la
solution d'iode faisait tourner cette liqueur au bleu foncé|
ce qui prouve que l'eau avait dissous de l'amidon. Est-ce cet
amidon qui est la cause de la dissolution du phosphate de
chaux? c'est ce que l'expérience nous indiquera plus bas.
Examen du Riz traité par Teau.
Vingt gramme^ de. ce riz distillés dans une corane ont
donné un produit fo|rtement acide et empyreumatique ; mis
avec la potasse , il a dégagé de l'aounoniaque.
Le charbon provenant de cette opération ne brûle qu'avec
peine ; il kisse une matière noirâtre pesant cent*nûllièmei|
qm contienfun pe4 de phosphate de chaux.
Farine de Biz.
. Elle a présenté les mêmes phénomènes ; mais pour se con-
vaincre de la p^sence et de la quantité d'animoniaque dansk
jproduit de la distiUation de ao grammes de riz ^ on a opéré
DE PEARMÀGIE. Si']
comme il suit : le produit acide , introduit avec de la chaux
dans une cornue de verre, au col de laquelle éuit adapté un
petit ballon où Ton avait mis de Tacide muriatique faible ,
a été soumis à Tébullition jusqu'à ce que les vapeurs de
changeassent plus la couleur du tournesol rougie. L*on fit
ensuite évaporer la liqueur qui était dans le récipient, et on
obtint un centigranmie d*nn sel acide coloré en brun , qui,
délayé dans un peu de potasse caustique , laissa dégager de
lammoniaque.
D'après ce résultat , il parait qu'il n'y a que fort peu de
matière animale dans le riz , au moins à en juger par la pe-
tite quantité d'ammoniaque qu'il fournit, et l'usage long-
temps continué de celte graine céréale, comme aliment,
doit nécessairement changer le mode de nutrition.
Examen de racide provenant de faction de F acide nitrique
surPextroàderiz.
Comme en U^aitant cet extrait par l'acide nitrique il s'était
formé un sel calcaire insoluble , dont la plus grande partie
avait pour principe un acide végétal, à en juger par l'effer-'
vescence qu'il faisait avec les acides après avoir été calciné,
et par le précipité que formait alors l'acide oxalique dans la
dissolution nitrique précipitée auparavant par l'ammonia-
que, il devenait curieux de savoir s'il y avait eu décom-
position du phosphate de chaux ; car si les choses avaient
eu lieu ainsi , on devait retrouver de l'acide phosphorique
dans la liqueur d'où ce sel calcaire s'était précipité.
On a à cet effet soumis cette liqueur à l'examen chimique :
i®. Elle ne fournit point de cristaux, quoiqu'elle soit rap-
prochée et privée de la plus grande partie de l'adde nitrique;
2^. Elle avait une couleur jatuie-clair^ une saveur forte-
ment acide ;
3*. Formant avec l'eau de chaux de baiyte des précipités
floconeux solubles dans l'acide nitrique ;
3l8 JOURNAL
4<»< Une portkm de cet acide, saturée par la potasse et le sd,
provenant de cette combinaison calcinée pour décomposer le
sel végéul s'il en existait , a fourni un charbon dont Teau a
extrait une matière alcaline; laquelle, saturée par l'acide acé-
tique pur, a donnéun précipité floconettx assez abondant par
Tacétate de plomb : cette liqueur contenait donc de Tacide
phospborique. Cet aeide ne peut provenir que du phosphate
de chaux décomposé par Tacide végétal, qui se forme par
Faction de l'acide nitrique sur la substance végétale, et qui
a plus d'affinité avec la chaux.
.Expérience fQur déterminer ht cause de la dissolution du
phosphate de chaux dans t infusion de riz.
Une certaine quantité d'amidon pur , retirée du froment,
mise avec de Feau disdllée, a été chauffée à une douce cha-
leur *, la liqueur filtrée ne précipitait point du tout l'acétate
de plomb, quoiqu'elle bleuU la solution diode] ce qui prouve
que le précipité formé par l'acétate de plomb dans l^infii-
sion de riz £iite à chaud, n'appartient pas à l'amidon, mais
«u phosphate de chaux dissous, comme l'expérience suivante
va nous le prouver.
La même quantité d'amidon , à laquelle on a ajouté un
peu de phosphate de chaux pur en poudre , a été chauffée
dans une quantité d'eau suffisante; la liqueur filtrée précipi-
tait par l'acétate de plomb et l'oxalate d'ammoniaque. D'après
ces expériences , il parait que l'amidon , en se dissolvant dans
l'eau, rend soluble une petite quantité de phosphate de
chaux , et que si l'infusion de riz faite à une douce chaleur
précipite l'acétate de plomb , elle doit cette propriété à la
décomposition du phosphate de chaux , dissous par ce seL
L'infusion de riz , faite à la température ordinaire , ne préci-
pite point l'acétate de plomb , mais elle acquiert cette pro-
priété par la concentration.
Vingtgrammes 4e Hz concassé, infusés avec de l'eau froide
a la température ordinaire de i5 degrés, ont donné une li-
DE PHAKMACIE. 3l9
qneur qui ne précipitait point Tacëtate de plomb; mais rap-
prochée en ccNisistance syrupense, elle le précipitait d'une
manière sensible ; le peu dé matière produite par cette infu-
sion à froid ne faisait pas la dixième partie des autres ex
traits obtenus i l'aide d'une douce chaleur ; ce qui prouve
que dans les infusions de riz faites précédemment y il y avait
eu de l'amidon dissous , et c'est la dissolution de cette fécule
dans l'eau qui , rapprochée y a laissé un extrait mou > collant
et mucilagineux.
La matière obtenue de l'évaporation de Teau infusée à
froid sur les 20 grammes de riz, décomposée au feu , a don*
né un charbon qui , traité par l'acide nitrique , a donné nu
précipité floconeux par Fanmioniaque et Feau de chaux.
Ainsi , le phosphate de chaux se dissout, même à froid,
dans Teau à l'aide d'une espèce de corps muqueux contenu
dans le riz. Mais pourquoi Tinfusion de riz , faite à froid , ne
précipite-t-elle pas l'acétate de plomb? C'est, je erois , parce
que le phosphate de chaux se trouve en si petite quantité,
qae son effet sur le plomb ne devient pas visible; si l'infusion
fait à chaud donne un précipité sensible , c'est qu il y a une
. plus grande quantité de phosphate de chaux dissous à Faide
de l'amidon.
Cette observation pourrait peut-être fournir le moyen de
concevoir la présence quelquefois* assez considérable de
phosphate de chaux , en dissolution dans des liqueurs ani«
inale^et végétales qui ne sont point acides, et qui sont au
contraire souvent alcalines ;' le phosphate de chaux parait
exerceir une affinité assez puissante sur les substances ani-
males et végétales; car quand on vient par un moyen quel-
conque à séparer ces substances de l'eau où elles sont dissou-
tes avec le phosphate de chaux, elles Fentrainent avec elles.
C'est peut-être ainsi que la nature le dissout pour le transpor-
ter dans Féconomîe animale , pour la formation et la répara-
tion du système osseux.
320 JOURNAL
Expérience pour déterminer à quel degré de chaleur Tandr
don commence à se dissoudre.
De la farine de riz mise dans une capsule avec deTean , a
été chauffée sur un bain de sable jusqu'à 3o degrés : alors
une portion de la liqueur filtrée ne précipitait point la solu-
tion d'iode; ce n'a été qu'à 5o degrés qu'elle commença it la
verdir légèrement, et à 55 elle l'a rendue entièrement bleue.
L'amidon commence donc à se dissoudre dans Teau à un«
température de 5o degrés de Réaumur.
CONCLUSION.
Le riz est une graine essentiellemen^amilacée^qui ne con-
tient que des traces à peine perceptibles de gluten et de phos-
phate de chaux; elle diffère donc des autres graines céréales
servant à la nourriture des hommes et des animaux, les-
quelles renferment , comme on sait , beaucoup de ces deux
matières ; ainsi le mode suivant leque) le riz nourrit, doit être
différent de celui du froment. Par exemple, nous avons &ît
tous nos efforts pour découvrir de la matière sucrée dans le
riz , mais ils ont été sans succès ; il est cependant singulier
que cette graine ne contienne pas de corps sucré ,jcar l'on as-
sure que, dans ceruins pays, l'on en tire de l'eau-de-vie qui
est appelée rock.
Au reste , la pomme-de-terre qui ne contient pas non plus
desucre,foumitcependantdereau-de-?ie,çoitqu'onl'emploie
crue , soit qu'on la fasse cuire auparavant. De là il faut con-
cliu'e ou qu'il y a autre chose que le sucre qui peut former de
l'alcohol , ou que le sucre se trouve quelquefois tellement en-
veloppé dans les* végétaux , qu'il échappe aux moyens de la
chimie.
BE PHARMACIE. 3ai
De Tétai de 4a Mëdecme et de la Pharmacie en
Angleterre*
LETTOfe adressée à M. Pelleîier par M. G.'L. CAtrcr.
Londres, ce 9 mai 1817.
Mon cher collègue ,
Vors viendrez mn% dovrie vîsrter \m jotir une ville où
voire répirtrtioa vcrtis a devancé , et où vous devei vous
promettre de faire beauconp d'observations nàXi^s 'pOnr les
sciences que vous cuinvc* avec tant de succè». Pour angfnen*
ter en Vous le désir de venir étudier cette Albion, imparfaite-
ment décrite par les voyageurs^ parce qu'il y n mille m»*
nières de Fenvisager , *et quelle offre à rhaqine instant ies
contrastas les plus siac;iiliers; je v&fs vous 4a ire part des
premières remarques que j'aKaites , et je oommeucepar ce
<fà noas intéresse le plus ^ lu^pharmacie»
Si vmis demandies daiTS qael fnjs , dans qu'elle ville du
monde le ckarlatanisme eU phss général , pliM im|mdent^t
i\m meillenr produit, vous < -ne vous atteu^ries fns sans
doute qu'on dut vous nommer r'Ângieterre et X.iHidrt!s. Ce-
pendant, Jnalgré le hident tabU^aù ti[tie nous présente le
ckarlatanisme en FVance , cette réponse serait parfiakement
jnate.
iLa première chcfse qai frappe lynand on ae premèns dites
l<^s rues marchandes de c^te ville , c^est la rediereke ex-
trême, la symétrie avec lesquelles lès ob'^ets de vente sont
^lés; c'est le soin minutieux et puéril que pnsment ks
boutiquiers d'attacher à chaque marchandise ûa« annonce
ttanuserite des propriétés et des avantages quelle pi^sente.
ftien ne ae vend «ins prospectus. La moindre babiole ^st
^>fierte aux acheteurs avec les épilhètes de ptufake , /ïou-
vrife , admiYabfù , yrfùTVf^îlIcusè , &yquisè , incomparable.
III'. Année. — JCuillet 1817. 21
322 JOURNAL
Les oiScines des pharmaciens sont d'une richesse et d*one
élégance qui ne le cède pas à celle des bijoutiers. On y yoit
plusieurs rangées de vases de cristal, portés sur des pieds
dorés , reufermant des liqueurs colorées en rouge, en vert,
en jaunf-, en bleu. Ces teintures sont écktantes , et leurs
reflets combinés produisent le soir , k l'aide des lumières
bien placées , les effets brillans du spectre solaire. Sur ces
vases , dont la médecine ne fait aucun usage, sont peints en
or des caractères chimiques que le peuple prend pour de la
magie, ou des écussons blasonnés qui annoncent qu'un
prince protège spécialement cette officine. Sur un large
comptoir, et dans des cases vitrées , sont disposées avec art,
je dirais presque avec coquetterie, des groupes de flacons
taillés , de boites de différentes formes , de petits pots bien
-enveloppés^et cachetés, portant tous de jolies vignettes en-
luminées et des imprimés qui annoncent que ces précieux
spécifiques guérissent tous les maux, et se vendent en vertu
de patentes ou de brevets d'Uvention.
Étonné de la grande quantité des pharmacies que je re-
marquais dans tous les quartiers , plus étonné de voir ven-
dre par des merciers , des quincailliers , des orfèvres , quel-
ques remèdes patentés , comme chez les apothicaires ; plus
étonné encore de trouver dans le Strandnae maiscm portant
' cette inscription :jfifi^Ce/ des pûules(t);derencoutret dans les
. places des colporteurs bizarrement costumés , et se prome-
nant avec des écriteaux où Ton propose , en grosses lettres,
des trésors de santé ^ tandis que des Juifs ou Arméniens pré-
sentent^ sur les trottoirs , de la rhubarbe dans de petites
corbeilles \ je demandai à un savant médecin, auquel j'étus
recommandé , si toute la ville 'éuit malade , et ce que tout
cela voulait dire.
« Votre surprise. Monsieur, me répondit-il , est fort na-
turelle. Il est honteux pour la Grande-Bretagne de ne pas
avoir de police médicale , ou du moins ^e laisser le charlt-
(i) Ce sont les pilules écossaises du docteur Anderson.
DE PHÀBMÀGIE. 3^3
tenisme exercer impunément sa funeste influence. Avant
de vous indiquer les causes de cette tolérance , je vais vous
donner quelques exemples de l'audace 'des empiriques :
Un prétendu docteur se vante de guérir la goutte par le
aeul mouvement musculaire. Il fait masser ses malades
comme on masse les nababs de Flnde dans leurs volup-
tueux «érails , et il les place sur une machine qui les agite
en tous sens et qu'il appelle trémoussoir. — Un autre a
trouvé des bains miraculeux qui guérissent tous les maux ,
mèdie ceux à venir. — Un autre proclame son cordial aérien,
qui rend le corps à sa première jeunesse. Ce cordial est un
gaz aromatique qu il fait respirer dans un appareil mysté-
rieux (i) et qui rend une nouvelle vigueur aux Iflbertins
épuisés el aux beautés l,anguisaantes. — Plus hardi que ces
charlatans , le docteur Graham propose aux jolies femmes
stériles un Ut céleste qui garantit leur fécondité \ et son con-
frère Quackmaid leur offre un spécifique anodin, qui a la
vertu de renouveler la virginité autant de fois qu'on le dé-,
rire. -r- Plua. les promesses de ces jongleurs hypôcratiques
sont absurdes , plus ils font de dupes. Un nommé Darvin
s'enrichit en colportant ses gouttes céphàliques , qu'il suffit
de mettre sous le nez pour chasser , comme par enchante-
ment , les vapeurs et les névroses. Si les Pradier,\es F'i-
ktte , les M0emberg et les Rouuière venaient à Londres,
ils y feraient fortune en peu de mois ^ mais de grâce ne les
-envoyez pas.
1» Parce que vous avez vu beaucoup de boutiques où
l'on vend des drogues composées , vous avez cru qu'il y
avait beaucoup de chimistes et de pharmaciens à Londres :
détrompez - vous. Excepté MM. fF. Allen ^ Bcttley ^
(i) C'est sans doute le eo/v/t'/i/ aérien qui « donne au génial Prëcy, ou,
Praissis , I idée de ses tahUs JhaUs. Ce sont de petits meubles elëgans reoft-
plis de différentes substances odorantes et suaves ; on eb reçoit les éma-
nations , et Ton aspire leurs vapeurs par des tubes de rerre disposes à
cet effet. Le gënëral ne vend que 5n et 60 louis ces tables menreilleoses
qui assurent presque Timmortalité ^ et il en a peu de débit \
324 JOURNAL
Godfrex, Lelmn et cinq on six anires , vous chewihe-
riez en vain, parmi les six cents marchands de drogues qoi
se disent apothicaires , un seul pharmacien qui put tous
répondre sur les principes élëmentaires de la chinric. I»es
neuf dixièmes ne préparent même pas les mëdîcamens qti'il*
vendent. ïl existé une société médicale et commerciale éta-
blie à Slacl-FriasSaïl, et dirigée par quelques hommes
instruits , tels que MM. Brandi et Phaipps. Cette socfeté ,
i laquelle sdnt admis lés pharmaciens les phis accrêdhés,
a deux magnifiques laboratoires dans lesquels on faft e»
grand les préparations officinales d'après les fomnA»
de la pharmacopée de Londres ; et c'est dans les maga-
sins de la société que se fournissent presque tous les apo-
thicaires de la ville , et que se font fes cxpédWons de mé-
dicamens pour les îles. » ' % « i
Vous connaissez , mon cher collèçue , notre befle ptiar-
macie centrale , dirigée avec tant de soin pw votfe cAirfrère
Henri. Supposez un phis grand débH, et votts auret une
idée exacte de la société pharmaceutique de hàbdrcs.
■ Parmi les pharmaciens q-,e m'avoit cités le docteur!^
voulait m'ibstruire , je Visitai M. 'Batfey, qui rtie+eçnl fort
lien et me montra ce qu'il petit nommer wrti exhUfkùm.
Dans une salle voisine de son offirÎYie, on voit «ur «ne belle
table d'acajou presque tontes les siibsXJftices afcaplés que Toa
emploie en pharmacie , wfngétes •méihodjqttementi mais s*bs
étiquettes. Cela ressemble beaucoup à Texposîtldnqni ter-
mine la réception 4és candidats ddfls notre éeolte. C!»s sub-
stances sont reiifermées dith aëi'hmea carirées ieflwtenant
chacune cinq à sîx livres de matière, latotti» i« n'ai VU tm
«plus beau choix de drogues. A tbtë de 'chéqtfe Iwtte «
trouve la même substance en extrait, en, poudre, enlein-
-tore, etc. M. AKtey a irti procéd^particitlier ^ur sécher
et pulvériser les plantes. Ses 'poudrt(s sont d'ntti)eflu »*rt ,
d'une tinesse extrême, et elles Conservent paifaîiemenl l'o-
deur propre à chaque jifente. On fiiit MWt aussi-bien dans
DE rHAHMACIE. 32^
plu&ieurs pliarmaclçs de. Paris, mais oq Qe fait nxieu^
iMiUe part.
Cctt^ exposition coDsiante de 4^gaes de choix et de pre*
parations simples, a^oo avapi^ge. Le^s médecine Tisitent fré*
quemment celte coUectiom , et comparent ce3 ëchantiUons
avec les médi^amens feurois à leurs mal^des^. Cest sur cette
comparaison qu'ils règlent leur conâauce.
Près du Dispen$ary:, uu autre pharooacien a^ dans son la-
boratoire y une pompe à feu pour pulvériser et tamiser \ les
poudres qu'il oKtient par l'espèce de bluttoir que met en
jeu cetto machine , sont d'uoe ténuité supérieure à celle
qu on obtient par les lamis.dc soie les plus fins.
Je reprends les documens de mon médecin instructeur.
« Maintenant, m^ dîi-U, que vous connaissez Fétat ac-
tuel de cette branche de Tart de guérir , passons aux d^px
autres.
» U n'y a pas de profession plus lucrative que celle de
médecin ou de chirurgien eu Angleterçc. Nous avons plu-
sieurs praticiens habiles , tels que MM. LeUsom y Babing-'
ton y Jenner , ^WUlis John Bellj Coop^r et autres^ qui,
non-seulement jouissent d'une grande considération , mais
encore d'ime belle fortune : malheureusement le nombre
de ceux qui se livrent, à , l'exercice de U médecine et
de la chirurgie est immense , relativement ai^x beaoiuf
de la population^ et comme il faut, quaad on exerce
une profession libérale , vivre honorablement , quelque
coûteuse que soit la yif à Londres , ou tpit ime grande
quantité de médecins et de chirurgiens, qui me peuvent pas
se former une clientèle suffisante , cumnler toutes les fono-
lions y et joindre le commerce des médicamens à la pratique
de la médecine et de la, chirurgie ; semblables au maître
Jacques de FAvare, ou plutôt at( Crispii^. de ^.egpoard, ils
peuvent dire : . .
J'ai fait tant de métiers d'a^irès le naturel:
Que je puis m'appeler ua homme univei'scl;
326 JOURNAL
Qnand vous rons promènerez dans les grandes mes , iron»
Terrez la plaparl des inscriptions des pharinadens avec le
titre de surgeon : ce sont les amphibies dont je tous parie*
Vous Terrez même beauconp de gens de Fart sans officine ,
mais non sans magasin de drognes , faire le commerce des
médicamens an premier on an second étage.
» Un médecin qni ne fait qne la ipédecine, lorsqu'il est
accrédité^, a denx sonrces de bénéfices : ses Tisites exté-
rieures, et des consultations données à son domicile. Toutb
Tisite faite dans la Tille à un malade se paye une gui-
née , et se paye comptant à chaque insite. Excellent
usage ! Mais si le médecin est obligé de sortir de Lon-
dres , il se fait donner , indépendamment du prix ordi-
naire , trois guinées par lieue qu'il est obligé de parcou-
rir. Les conseils qu^l donne dans son cabinet , sans sortir
de chez lui , sont du prix d'une demi-guinée. A ces frais
TÎebt se joindre la Taleur des drogues prescrites , et
que le malade doit prendre chez son pharmacien. H n*y a
que les gens aisés qui puissent supporter de pareilles dé-
penses : aussi les familles boui^eoises ont- elles recours
aux praticiens trinkaires , c'est-à-dire qui cumulent les
trois exercices , . et qui , n'ayant point d'équipages , ne de-
mandent pour leurs visites que quatre ou cinq schelBngs.
n est Trai qu^ils ont un grand intérêt à enfler lecy^s mé^
moires de médicamens , et que les pauTres malades tombent
de Carybde en Scylla.
)» Quant àl a classe riche des lords etdes ladys, comme dl«
aime beaucoup la table et les plaisirs , cp'elle Teille , joue
et prend abondamment du thé, bientôt les maux de nerfs,
le délabrement de l'estomac , nécessitent la présence du
médecin. Il soulage momentanément, et prescrit un régime
sage qu'on ne Teut pas suivre , des privations auquelles on
ne se soumet pas : le malaise habituel augmente , les aflec-
tions deviennent chroniques , les remèdes n'opèrent pins ;
on ne croit plus à l'efficacité des prescriptions médicales ra-
ionnelles , et l'on se jette dans les bras des charlatans , qui
DE PHÀBMACIE. 827
gcrantiasent efirontément la guérison qu'un homme d'hon-
neur oe peut plus faire espérer. »
Quand je tous ai dit qn'il y aTait peu de chimistes à Lon-
dres , mon cher collègue ^ je n'ai çntendu parler que des
chiniistes pharmaciens. Vous connaissez trop le mérite du
célèbre Dayy et de son frère, de MM. Chenevix^ CnUk-
shank , Howard^ Hatchett^ Tenant ^ Pepy s ^ Pearson^
fFbUasioH , Aikin , Accum , pour douter que la chimie ne
soit cultivée avec grand succès en Angleterre. On compte
en Ecosse MM. Thomson , Hoppe^ Hall et Kennedi : ce
dernier a mérité , par ses tràrvaux exacts , le surnom de
KauqueUn écossais. Il est étonnant qu'il y ait autant de chi-
mistes distingués dans nn pays où le gouvernement ne paye
aucun professeur, aucune académie; mais il y a beaucoup
de sociétés savantes libres, fondées et entretenues par des
souscriptions volontaires. j
Malgré tant de lumières , les arts cbinSiques ne sont pas
encore parvenus en Angleterre au degré qu'ils ont en France,
parce que les hommes habiles qui cultivent les sciences s'oc-
cupent fort peu des applications; ils cherchent de nouveaux-
faits , ils veulent avancer la théorie et négligent le perfec-
tionnement des procédés de fabrique.
I/Mndustrie anglaise est cependant bien secondée par les
capitalistes. Les plus grandes entreprises ne les eflfraient
pas , et ils lèvent des masses énormes avec des leviers d'or.
Je veux vous en donner une idée. Les seules forges de
MM. Cnxwshajr^ àv^ le Glomorgan , versent dans le com-
merce 3oo mille kilogrammes de fer en barre par semaines.
Les propriétaires de cette forfe ont établi , pour le service
de leurs ateliers, des chemins de fonte qui ont quatre-
vingt milles de long , c'est-à-dire , vingt-huit lieues de
France. Dans quel pays de l'Europe trouverex-vous de pa-
reils établissemens faits par de simples particuliers?
L'éclairage des rues par le gaz hydrogène a nécessité la
construction de plusieurs appareils dont les dimensions son(
^^
3î^8^ JOUENXL
éffî^ayantes. On voit dans le quartier de T^npla^JSta^ deiM
gazomètres qui ont ^5 pied» de diamètre sup 3o d'élé¥atioiL^
et qui contiennent chacun 27 mille piedsicièbe°ia».
On est également fturpris. q/iapd on YÎsite la belle hwm^
soriedeM. Meux (i) ; quoiqueUe ne spitpes y dii-on , la plos
oonsidérable de Londres , elle occupe io4 chevaux et i5&
hommes. Une grande partie dm ti-avail eèi fidte p^r une
pompe à feu. Il J a plusieurs cuyes qui contiennent chacuna
6oaio banques; mais une beaucoup plus vaste en cotitieBi
ao,oob de 36 galona chaque ^ ce qui équivaut k 3^^4^,000
bonteilles. C'est dans ceUe cuye que le ii mai 1797^ k
prince rçiyal de Wurtemberg permit qu'on lui doimàt un hnl y
elle a (i5 pieds de diamèccé, sur aâ d'élévation* M. Mm^
brasse 1600 banques par jours. Ses. trois chaudières tîenoeot
ohacuue 600 bariqnea. Pour faciliter. la consommalion d'une
si grande quantité de boisson , ce brasseur possède en pr^
priété , dans la ville, 90a cabarets , qail loue à la oondtfion
qu'on n y h^ira que de sa bière*
11 y a trois ans que , dans Ia> brasserie d'un de sea engins >
tme grande ouve pleine vint à effondrer ; elle .inond« le
quartier , noya 37 personnes ^ et renversa deux maisons. Si
un pareil événement n'avait pas eu des milliers de t^inoÎ95,
je n'oserais vous le rapporter, et vous croiriezcpie j^vous
fiiis un conte. \
Il est notoire qu'à bumort de M. Wïubt'ead^ le $^ mo-
bilii^r de sa .brasserie fut estimé 24 millions. Il y ap^ii, sans
doute , d'établissemeos aussi considérables ; mais M. JPay
de Saint-Constant y dans, son tableau de Londres., parle
d'une brasserie vendue il y. a quelques années 3,a88,ooo fin.,
qui fut dbputde» par vingt-deux concnrrenSk Ab und dis»
omnesi
Les distillateurs ne softt m aussi nombreux , ni anasi ri-
ches : cependant on en. cite un qui paye par an a Viuxist
1^200,000 fr»)es diB dvoit -, ce qiû snppose uotcon»merce
' " ■' ' ■ •^' ■■ 11 I I I II ■ ■ I - . ■ , , I 1 1 » ..... I —
(i) On prononce miouse.
DE vukmnkciE. ^29
trè9-ét6ncki« Eo i8i3t y ks dMliUatowa aeida ^nu pa;;4 i
Vous eomupsfeB, mon ami, ks atwata^ ^pi« lea maMh
&eturos tnMi:>tfDt dmsi Vwo/phi de la popipe à feiA *, mm$
peia-éire » ea ooMuôa»ez^o«]â p^ toutes lea app)kaims«
La pkis consktéraUe de oes viaclmes. esl âaJ^li^ sui^ imo
il»se du coule de Goraouailles ^ elle % k icrtce de miMo
cfaeTHux , etpoape Tean i 5oo piecb de pfcrfoodenr^ en mott
tant eu moo.Tement'pluaieuras^alèiiieft de pompea» Useaiir
tre., coaatmite à LoDibe&, fait i^n d0ux.aeiesieifcdbk]e3 de
18 pieds de diamifire» Ces seies Somk 6a TévolisliMia par mi-
nute. 11 s'ea siiia <pie lea piècea de charpente cpa elles peor
veot déUier, addÛoimées Tane au bout de Vamae, étpi^
i«ilent à ttrois cfaarts de nille de bogoaur/Mir WÊinuêÊ* Quels
services de semblables machines; me randcleUe», pea à le
inaFftie et » Farehiteclure! avec oe* aciae en oawrier ialel-
ligent peue dispeeet , dana imk mafteée,. k eherpe«le ai mm
édifice.
£3 puis- eiKore' citer une pompe à. feit awpleiyiée'à Xiaoe*
pression dca joimuKix : a^ec elle onn atbesôin c{ne deoOHi^
positetirs; en lui liiq:^ le pa|nsl^etka cadbaa^ eUb fesH
pomie ks caractères , pkce les^fcoilbs , preset ^ relève^
Change 9 k tdm sans ouvrière , etpeut ticer dn mille eao»
plaires par heure. Ces» eUe <pii imprime* k Times et le
Moming^Cbromei^. Une aulm &iit de» sevBers , mneantee
ftache de k paitl^pbur k» chei^uii', rtrpe desbois^deldBf
tnre, kit marcher une grande fflatore^
Après ces grands appareils dou* k nomkre approche* de
4oo àLondres^, on doit admirer comme invention éooeomî"
^e k cuisîne h rapeur inrentée par Bl: Starks^ et AtabKe à
Cfieapside-Street. Park chafcur d'un fisycrtrè^-erdîuaire^
tel que ceux denos appartemens, Peau d'une cbandlèpefenDée^
ttW«te en <%uHitiott, fournit assez de tapeurs etFélève à une
assez haute temj)énitt»*e pour chaufffer uîifour , une étave^
et plusieurs caisses ou cuisent vingt, trente-, quarante meis
330 JOURNAL
différeos. Avec cet appareil on a constamiiœiil de Teau booil'
lante. Par un mécanisme trèa-simple, celui d'un flotteur à
tige qui ouvre et ferme un robinet selon que- le liquide
baisse ou s'élève , la chaudière se remplit à mesure que
Feau s*évapore ; et si Ton n'a pas beaucoup d^alimens à pré-
parer, on peut employer l'excédent de la chaleur, que Ton
conduit où Ton veut^ soit k chauffer des bains, soit k dis-
tiller, ou simplement à maintenir dans Fhiv^r une tempéra- -
tnre douce dans un appartement composé de phisieurs pè-
ces, le tout avec quelques morceaux de charbon de terre.
La dépense d'un appareil qui suffirait aux besoins d'un
hôpital, d'une caserne, d'une prison ou d'un lycée , n'excé-
derait pas cent louis d'achat et d'établissement. Comment
cette invention, connue depuis plusieturs années, n^est-elie
pas généralem^it adoptée?
Je ne quitterai pas les objets d'ibdustrie sans vous parier
d'un honnête et habile charpentier, M. Georges Smart , qui
demeure k Westminster-Bridge. Il a imaginé une machine
pour ramoner les cheminées,* j'en attends les dessins que je
commtmiquerai à notre Société d'encomragement. U con-
struit de grandes rames creuses qui sont à la fois très-I^pè*
res et très-solides. U compose , avec de petits bois de char-
pente, des nâts évidés qui ne le cèdent en rien pour la
solidité aux mâts pleins, et qui ont l'avantage de moins
charger les bàtimens, et de n'exiger que des bois de petite
dimension. Pour démontrer la force d'unl^is mince qui est
taillé dans le sens de ses fibres , il présente une latte ordi-
naire de cinq pied^ et demi de Icmg , sur deux pouces de
large^ tendue horizontalement entre deux montans; elle
supporte un poids de plus de deux cents sans se rompre. Son.
altesse le prince Régent, qui est d'une structure herculéen-
ne , s'est couché dessus en travers sans la briser. J'ai- répété
Texpérience, et vous savez que je ne suis pas léger. Les
physiciens devraient calculer cette force.
Parmi les instriunens d'un usage conunun , j'ai remarqué
DE PHARMACIE. 33l
nn sécatifur parfaitement pareil à celui que M. Cadet-de^
J^cuuc nous a donne pour lé jardinage ; une pompe ou serin*
gne pour diriger ^ sur les plantes dévorées par tes insectes,
des fumigations nuisibles à ces animaux \ des tire-bouchons
à robinet pour verser les vins mousseux sans déboucher les
bouteilles; des plumes mécaniques à plusieurs becs et à
genouillières ; des loupes carrées pour compter les
fils 4^8 tissus les plus fins; des tourne-broches portadfs
et appKcables à tdtites sortes de foyers; un trébuche t gra*
due pour estimer la qualité du grain au marché. Cet instru-
ment , semblable i celui que nous avons pour peser les louis,
porte un poids curseur glissant à coulisse sar satige, au bout
dèlaqnelle pend un petit vase cpie Ton remplit exactement de
blé, de seigle , d'orge ou d'avoine. La pesanteur decégrain^
de bonne qualité, est marquée sur l'échelle de la tige, et si
Ton est obligé , pour obtenir TiSquilibre , dé fiiire glisser le
curseur plus loin que la marque convenue^ le grain que Ton
essaie est inférieur. Cette infériorité est estimée par le nom-
bre de degrés contenus entre le curseur et la marque exacte
qui sert de type.
Un autre ustensile , applicable au même commerce , est
un cône creux, fermant par un opercule à ressort que l'on
fait jouer à volonté. Ce cône, placé au bout d'un bâton , est
plongé dans les sacs de grains, et en apporte des échantillons
pris à différentes hauteurs^ sans que les grains puissent se
mélanger. On voit , par ce moyen , si le grain est d'une qua-
lité égale dans toute sa masse.
Enfin, j'ai vu un chandelier avec lequel on peut porter
horizontalement une chandelle ou ime bougie sans craindre
qu'elle ne coule; un autre qui devient lanterne à volonté.
D parait que tous les inventeurs eq>èrent tirer en Angle-
terre un plus grand parti de leurs découvertes que dans
leurpays, car iln'est pas dejour qu'on ne voie des étrangers
importer à Londres quelques nouveaux produits de leur in-
dustrie. Un nommé F^ziicAe-Jffore/ ,^phis célèbre en France
3^2^ JOURNAL
dans Tart des machinations que dans celui des maclÛDes ,
yient d'apporter un soulier de cuir fait d'une seule pièce «€
S3^s coulure* Cela seoible d'abord un prodige; mais réton-
i^ement cesse , quand on reconnaît que c'^st un cuir évîdë
dans son épaisseur , ou plutôt creusé et dédoublé de axa-
uïère que la fleur fait Fempeigne ^ et le derme la semelle :
dans la manière de tailler le soulier consiste tout le secret.
Un autre inventeur propose unte machine <;pii fait tpoties
sortes de coutures &ur tonte espèce de lissu ou, d'étofiès ,
linge, draps , peau , etc. Si cette machine, que je n ai point
vue, remplit réellem^it le but qu'on s'est proposé eu la
feisant, les taiUeurs et les couturières se ligueront^ sans
doute ^ pour la faire rejeter^ et il ne leur sera pas difficile
de prouver que ces perfectiennemens , dans le» arts méca-
BÎquea , peuvent devenir de véritablesi fléaux.
Un cl|ef d'atelier , bon patnote, me disait en parlant des
Mécaniciens anglais : Tenez ^ gentleman^ si on ne chasse
eesgens^là. Us finiront par inueider une mac?iine qui fera un
vaisseau de ']^ canons , Umt appareillé, sans quon y regew^
de. L'hyperbole est im peu forte , mais d^un grand sens.
Il est quelques procédés d'arts chimiques que nous ne
connaissons pas eucore, et qui méritent d'être recherchés.
Tels sont la fabrication du papier de coton propre a écrire,
la composition de la liqueur à marquer le linge d'une ma-
nière indélébile, l'ajitprét des toiles de coton , celui des cha-
peaux qui les r^di non-seulement imperméables, ni^s hf-
drofuges , c'est-à-dire ne ^e laissant pas plus mouiller par
l'eau qu'une plune de oigne; la préparation d'u^ papier
noir propre à multiplier les> copies d'une lettre ou d'un aessia,
par des calques répétés , et^,
Londres possède une Société d'encouragement pour Fin-
dttstrie nationale; et cette Société, qui a précédé celle *de
Pari» , est établie sur les mêmes bases ; elle fut formée
en 1754 par M. JV. Sfdpley ^ propriétaire à Nortlismptoo*
£lle 'n'eut d'abord que 120a souscripteurs, elle en a niatiue*
. DE 1PHA1VMACIE. 333
ham 7000, et son revenu s'élève à 288 mille francs. Son
local, situé dans Adelphi^ se compose d'un cabinet de mo-
dèles , d'une bibliothèque , d'une salle d'assemblée dans la^
({uelle sont exposés les objets qu'elle a jugés dignes d'une
récompense. Dans ce moment , elle a ponr secrétaire géiré«-
ral M. j4ikin , dihniste distingué et passionné pour les art^.
ai les Anglais n'étaient pas si amoureux des vins de Fran-
ce^ d'Espagne et de Portugal , ils ne laisseraient bientôt plu£
au continent aucun moyen d'échange. ÏIs font, < pour imiter
le jus de la treille, des efforts incroyables et^rt heureuses
mentinfructueux. J'ai biidss vins feJbMn^pés à JuQndrect^ ceèoM;
lie véritables poifons. Le iamedx Pilt , qjii'a'y cokmaissait;) dt
n'allait jamais tfu |>arlemeitt ^bs itvo}r sMalysé'^jfUélques bôn-
tcîTl(^s; s'éleva contre cî^te branche d^industrre frauduleuse,
et dénonça ces vins comnae étant faits avec des navets , des
prunes sauvages et des ronpes bouillies, le tout mêlé avec de
la bièro, de Teau-de^vie, et adouci avec de la litharge. Malgré
ses justes ptaîutes^ on. fait encore à Londres dds vins artifi-
ciels pour des sounnes'énoraves. La moins^daligereiioe «tria
plus ffgréaft)fe de ces K(|uenrs fermentées, 'ési^^lIeqti^OfrV^-
pefle Vin de groseilles , et qui sfe prépare âfvee le ribes iiyu
crispa de Linnée, vulgairement groseîITe â maquereau. Le
suc de ce fruit fermenté imite , pour la sav.^jm;,, It^ xip^
Chablis uA.peu tnous#euK;e|Liégireaem$u^
Cette efippèce de vin-, ^lowkcpiel onouddve^M^aAd'une
*elle variété du groseîNw Violât épin«tit(r),'n^tstf»rs ertf'oi'e
un objet de commerce, et se prréparë ttaWsTes faiéntt|îcs:à'fe
campagne.' - - . •
Je ne vous ai donné , mon cher collègue, qu'upe l^re
idée de Tindustrie anglaise et «As i'organîsalioB de Jaortde
guérir à Londres ; il faudrait faire un volume pour satisfaire
i cet égard votre juJste curiosité que je n'ai voulu qu'exciter.
Encore un mot sur la médecine et la pharmacie.
336 JOURKâL DE PHARMACIE.
VARIÉTÉS LITTÉRAIRES.
La disette (les grains aurait mis cette aptiëe lé cotij'ble aux
maux qui arcaWent ta ï'rance, si la culture des jïmwmey»
de-terre n'»vâit suppléé aux farines de froment * |)fâWout in-
suffisantes. Les ÎRi^ançaîs reconnaissans ont seirtS qti'îls de-
vaient ce secours à Parmentier , et le tiota de cet lioititne
célèbre est dans toutes les bouches.
Le Mercure de France vient de publier deux acrosticbci
que nous ncms cfmpressons Jinisérer , comme ^appatlenant â
la pharmacie v pui8(}u'ils bonoilsoit 'la «léfiioire d» netre vé-
nérable collège C» L. G.
♦tiottr secoutit fe pauvre *et li«^ir sa {rtstHe ,
> des travaul constans il consacra sa vie;
^ien n'a pu 'ralentir sa généreuse ardeur :
géme au milieu des oamps il sut se rendre utile ,
C?:t par son art heureux , un fléau destructeur
*Ze porta ^lus la noort aux champs comme à la ville.
H^nt de bienfaits n'ont pu Vabsoudre du trépas ;
'wl n'e&t plus !... Mais la voix de la i-econnaissance ,
çjb répétaf^Jpartout sa noble bienfaisance,,
^0^tera^ s0« non^ ^vÀ ne s'éteindra pa^;.
*dtre des incBgesa ^ rVfiuvcipe touie entière
ï>- recueilli le fvuit'detessavan8!lravwii|;
^pawdise <eii t«n6 Heux Ï^Qtih.parmcHiih'e
^H-poéft tiÂx]o\irt uti «eriweiati:|)l«8'gtiand ^s fldn» :
t t>3nriçhi par tts ttmm ^ lalx>areur tMnqt^iHe
zsie citiifrt^ltis^ësottnaii <Je v<yh- son chàmfp sftérflè.
HOti fi-ont'e^ cotfTbnné d'uti paWîble làtiVii^r ;
>^1 y fut déposé J)ar ffciimàriité 'mëkte ;
ftl le peuple français qui t'bônoré et qui î'àSto'e ,
Répète avec orgueil le nom de tiârm^tier.
* ■' \ ' ' 1*ai- !*!:£. ib. de toDÈvt.
t £ Rïm^tA du numéro lâé Jupi i fe i y .
Page a^4^ "^"^ 9 • ftw ^ Iweaitçatt^y i
Pag-csBl >î>gne 23 : Séb. Gérauoiîî, UsezSts. GicAUDiii.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N°. VIII. — 3'. jànnée.—A.ovt 1817.
*- ' ' ' '^
ANALYSE
Des jimandes douces. ( Aiuygdalm communis. ) (i)
Par M. P.-F.-G. Boullaï.
Cbict grammes d'amandes doaces^ dites de Provence ,
sorties de leurs coques et séparées, par le frottement, d'une
poudre rougeàtrequi recouvre ordinairement leur surface ,
(i) n y a plusieurs années qu'après avoir fait Panalyse de la oooquedu
Leranty je m'étais occapë d^un travail général sur les semences émulsives.
Je ne terminai cependant que Texamen des amandes douces , dont j*ai
£iit connaître depuis long-temps les principaux résultats à mes coofrères
de ce {ouroal : j'en ai dit quelque chose tome 4 t pa$e 34 du Bulletin dt
Pharibacie , et M. Virey Fa cité de mémoire, et i cause de cela d'une
ma«iér« -moins exacte , tome 6 , page rS de ce même recueil, l'espère que
M. Vogel , mon collègue et mon ami , s'en souviendra également , et qu'il
m'approuvera d'avoir placé mon travail pu point où il se trouve » auprès
du mémoire intéressant qull vient de nous adresser sur l'analyse des
amandes amères. Si nos résultats senties mêmes sons quelques rapports ,
ils ofifitent des ds£6srenoes remaRTuabks^qut tiennent surtout à l'espèce di-
verse des amandes , k la manière variée d'envisager les résultats , et an
but différent de nos recherches. .
in^«. Armée. — Août 1617. ?3
338 JOURNAL
placées pendant trois jours dans une ëtuve chauffée de 4o à
60 degrés , ont perdu 3 grammes 5 dédgrammes.
Les amandes ainsi desséchées ont été plongées dans Teau
bouillante^ et retirées sur-le-champ pour séparer la pelli-
cule qui les recouvre;. Cette pellicule desséchée pesait
5 grammes; sa décoction, d'une couleur rougeàtre, d'une
saveur douce et astringente , ne rougissait pas la teinture de
tournesol ,ne précipitait pas par la' noix de galle ; elle était
troublée par la solution de colle de poisson^ et abondamment
précipitée en noir par la solution de sulfate de fer.
Les amandes mondées ont été pilées dans un mortier de
marbre avec suffisante quantité d'eau , pour former une émnl-
sion trës-chargée , qu'on a passée à travers un linge après l'a-
voir laissée déposer pendant quelques instans.
Une partie de ce lait d'amandes , abandonnée^à elle-même
a vaisseau ouvert, à une température de i5 à 16 degrés,
s'est séparée comme on le remarque tous les jours dans nos
pharmacies. Une substance ayant , Todeur et l'aspect de la
crème, mais prenant promptement une odeur acéteuse, oc-
cupait la surface du liquide. Au-dessous , la liqueur avait
acquis une demi-transparence ; un dépôt blanc occupait le
fond du vase.
Cette espèce de crème recueillie, exprimée graduelle-
ment, mais fortement, entre des feuilles de papier, a fourni
beaucoup d'huile \ elle a laissé pour résidu une matière blan-
châtre , demi-transparente , dont il sera question^i-après.
La liqueur demi-transparente , filtrée , d'une saveur dotor
centre , chauffée jusqu'à l'ébuUition , a fourni un coagulum
de la même nature que celui qui avait été recueilli par l'ex-
pression de la crème) seulement il était moins transpa-
rent.
Mise à bouillir , l'autre portion du lait d'amandes a pré-
senté sur sa surface cette espèce de pellicule désignée par
MM. De jeux et Parmentier, comme particulière au lait des
animaux. U t'est formé un énorme coagulum très-analogue
DE PHARMACIE. SSg
k celui qa*on obtient du lait de vache caiUé par un agent
quelconque. Ce coagulum^ séparé du liquide , abandonné à
lui-même , amaigrit promptement en prenant. une odeur de
fromage. Si on Texprime aussitôt qu'on Fa séparé du liquide,
il fournit beaucoup d'huile , et se réduit comme celui qui
s'est séparé spontanément du lait d'amandes , en une matière
solide, demi-transparente, insipide et inodore, ayant les
mêmes propriétés que celle qui avait été séparée du lait dé-
composé spontanément.
Le liquide séparé du dernier coagulum avait une saveur
douce et sucrée, assez analogue au petit lait, quoique plus
agréable. Malgré Tabondance de la matière coagulée , cette
espèce depptitlait précipitait encore par la noix de galle;
abandonné à lui-même , il s'y est développé de l'acide acé-
tique, la liqueur s'est ensuite troublée^ et au bout de quel-
ques jours elle verdissait le siropde violettes.il parait que, par
la décomposition de la portion dejmatière coagulable restée
en dissolution , il s'était formé assez d'ammoniaque pour
sur saturer l'acide acétique. Évaporé en consisunce d'ex-
trait , il a donné une matière brune , filante et très-sucrée.
Le lait d'amandes distillé a fourni une liqueur légèrement
acide; il n'a présenté aucune trace d'huile volatile.
Mille grammes d'amandes mondées sads le secours de
l'eau , broyées sur une pierre dure , et soumises dans un sac
de coutil k l'action d'une forte presse pendant plusieurs
jours, ont fourni 4^0 grammes d'huile légèrement jaune ,
prcsqne inodore , d'tme saveur douce , soluble à froid dans
cinquante parties d'alcohol et dans deux parties d'éther
sulfurique : ce dernier agent en a précipité des flocons blancs.
Ce sont les propriétés généralement connues de l'hnile d'a-
mandes douces.
La dixièmepartiedu résidu des amandes pressées, chauffée
légèrement avec de l'éther sulfurique, a fourni, par l'éva-
poration spontanée de l'éther , six grammes d'huile sembla-
ble à la précédente.
3f\6 JOURNAL
La pâte d*amandes dépouillée d'hnile , délayée dans suffi-
sanle quantité d'eau froide , et mise à la presse , a laissé
couler un liquide jaunâtre, visqueux, un peu trouble. Lt
résidu, délayé dans de nouvelle eau , et traité de la même
manière, eu a fourni une nouvelle quantité encore irèf-
chargée. Ce liquide réuni et filtré avait pour caractères :
lo. De rougir légèrement la teinture de tournesol.
2^. L'alcohol le coagulait en masse.
3«. L'infusion de noix de galle y formait un dép^t très*
abondant , insoluble et d'un blanc sale.
4''. Un peu d'acide acétique l'a coagulé; nn excès de cet
acide a fait disparaître le précipité.
5*. Le chlore a troublé la liqueur et lui a donné la consis-
tance d'une gelée.
6"*. Les acides sulfurique^ nitrique et mnriatiqne ont
formé un coagulum , que l'ammoniaque n'^a pas fût dispa-
raître.
7*. L'acétate de ploteb y formait nn prédpitë blanc,
«bc(ndant, soluble dans un excès d'acide acétique.
8"*. Le nitrate de mercure a déterminé un coagulum Mane
et brillant.
ff'i LV)xi*muti«te de mercure lui a d<MDné l'aspect de lait
caillé.
lo*. La solution d'émétique ne l'a pas troublé.
Cette liqueur, extraite par l'expression des amaifdes dépouil-
lées d'huile , délayée dans l'eau froide , s'est prise en masse
par la chaleur. Le magma, mis h la presse entre des feuilles de
papier Joseph, et la pression d'abord ménagée, ayant été suc-
cessivement très-loin , on a trouvé une matière solide qui,
desséchée a l'étuve , était transparente et cassante comme
de la corne ou de très-belle colle forte : elle s'est conservée
pendant plusieurs tnnées sans éprouver la moindre altéra-
ration. Sa couleur était grisâtre *, elle n'avait pas de saveur m
d'odeur marquées. Sa quantité était d'eiiviron ao ^nmies.
Entièrement insoluble , elle est restée dans feau pendant
DE PHARMACIE. 34l
huit jours sans avoir subi d'antre 9hérati<«i que d'être de*
venue d'un blanc opaque. Çétait la même substance qui
avait dëjà été séparée de la crème du l^t d'amandes, ainsi
qaé du laît d'amajodes coagulé par la chaleur; c'est aussi la
même substance que j'ai re^ouvée avec les mêmes caractères
dans la plupart des semences dites émulsions.
Cette matière se dissout dans la potaasç caustique , en
laissant dégager de Tanuxtoniaque (i).
Distillée è feu nu, elle fournit beaiV)0up dliuile épaisse,
et de sous^arbonate d'ammoniaque.
Toutes ees propriétés appartiennept à 1 albumine, qui ne
se trouve peut-être pas aus^i bien caractérisée et aussi abon-
dante daus aucun autre végétal.
La liqueur qui avait fourni cette grande quantité d albu-
mine, évaporée avec beaucoup déménagement, en a fourni
de nouvelles quantités qui ont été recueillies. Réduite près*
que en consistance de sirop, et.tndtée par quatre fois son
poids d'alcohol , il s'est fonné un nouveau coagulum, qui ,
lavé par de nouvd alcobol , desséché , pois repris par l'eau,
a laissé un résidu de matière albumineuse. Toute la quan-
tité d'albumine obtenue jusque-là en portait la somme totale
à eqviron vingt-quatre grammes. La liqueur aqueuse, évapo-
rée avec précaution^ a fourni denx gntmmes et deoû de vé-
ritable gommeaualogueÀ la gomme arabique, maïs un peu
mmiu soUbJe.
L'alcohol qui avait opéré la ptécipiution d'une nouvelle
, quantité d'albumine et de la gomme, misé évaporer, a
fourni une espècede sirop rougeàtrequi,an boutdedix jours
d'abandon à l'étuve , n'a déposé aucune espèce de cristaux :
ce sirop, traité de nouveau par l'alcohol, a laissé encore
cinq décigrammes de gomme. Concentrée comme la pre-
mière fois , Ja liqueur alcoholique a foumisix grammes d un
(i) Ce caractère, qu^oD a regarde comme propre au cast^amet capable
de le distinguer de iMbumine , ne me paraît d'aucun poid»^ carValbumine
coagulée jouit de la même propriété.
34^ JOURNAL
sirop presque solide, mais déliquescent , soluble dans Palco-
hol et dans Teau, très-sucré, ayant un peu la saTcar dtt
nougat; mais qu'on n'a pu parvenir à faire cristalliser, cjuoi-
que amené â la consistance d'une mélasse très-épaisse , traité
par le charbon aninlal qui lui a enlevé une grande partie
de sa couleur et de sa saveur particulière , et tenu de noa-
veau pendant plusieurs jours dans un lieu très-^haud.
Le résidu des amandes dépouillées d'huile , d'albumine ,
de gomme et de sucre , retient encore un peu de la matière
albumineuse, dont on ne le dépouille que par des lavages
très-muItipIiés.^La présence d'une certaine proportion d'al-
bumine , ^ans un état de combinaison intime , s'y fait remar-
quer surtout, parce qu'elle lédisposeà la moisissure, et à pren-
dre une odeur puante qui a quelque analogie avec c^e de
l'eau sure des amidonniers. Cependant l'iode n'y dénote pas
la moindre trace d'amidon ; elle le colore en jaune au lien
de développer une couleur bleue. Au reste^ cette albnnûne
végétale est très-altérable lorsqu'elle est humide et naa
coagulée. Un commencement de putréfaction parait néces-
saire pour dégager entièrement la portion qui est unie à la
fibre des amandes. Le résidu des amandes épuisé et pnr
est sans saveur, sans odeur, indolubie, soit à chaud, soit
à froid ^ dans l'eau, l'alcohol et l'éther. Distillé, il four-
nit beaucoup d'acide acétique et nullement d'ammoniaque \
il ressemble donc au corps ligneux: c'est pourquoi je le
désignerai sous le nom de fibre ou matière fibreuse des aman-
des *, il est à ce fruit ce que le ligneux est à l'arbre. C'était
une poruon de ces mêmes fibres qui s'était déposée au fond
du lait d'amandes séparé spontanément.
Ce qui précède établit les principes constituans des aman-
des douces dans les proportions suivantes.
Eau 3,5o
Pellicules ' S^oo
Huile fine 54>oo
Albumine 24}00
DE PHARMACIE. 343
Sucreliquide /. • • 6,00
Gomme 3,oo
Partie fibreuse ^ 4)^^
Perte et acide acétique o,5o
^
100,00
On voit par ce qui précède : i©. la ressemblance étonnante
qui existe entre le lait végétal, préparé artificiellement avec
les amandes, et le lait des mammifères. M. Proust, qui
porte un œil pénétrant sur toutes les matières dont il fait
le sujet de ses observations , a remarqué cette analogie , mais
sans entrer dans les détails d'une analyse complète. Ce sa-
vant a dit (i) que Vémubiqn des amandes est un caséum uni
à Fhuile avec un peu de sucre et de gomme. Je ne pense
pas , comme M. Proust , qu^il existe dans les amandes , ni
même dans plusieurs autres espèces de végétaux, où Scbeele
Tayait supposé , un principe particulier , diiOférent de Talbu*
mine , et qu'on a désigné sous le nom de caséum.
1^^. Que le caséum ou fromage qui se forme au milieu du
lait d^amandes , et il en est probablement ainsi pour le lait
animal , se compose principalement d'albumine coagulée , et
d^une certaine quantité d'huile fixe ; car on a vu que ce pré-
tendu caséum perdait ses propriétés distinctes quand on le
privait d'huile par la pression, et qu'il ne présentait plus
alors que les caractères connus de l'albumine: mais cette albu.
mine ne tardant pas à s'altérer et à dégager de l'ammoniaque,
il se forme, avec le concours de Phumidîté, outre de l'acé-
tate d'ammoniaque, un véritable savon ammoniacal, qui
est la base essentielle de tous leA fromages faàs , et dont la
proportion augmente k mesure que la décomposition d'une
plus grande quantité d'albumine s'est opérée.
3**. Que c'est sans doute à cette grande quantité d'albu-
mine contenue dans le lait d'amandes , qu'il doit la propriété
(1) Journal de Physique y année i8oa, tome 54*
J
344 JOURNAL
de clarifier et de décolorer toutes sortes de liqueurs , aussi
bien que le lait ordinaire, qui doit probablement cette qua-
lité k la présence du mèmç principe.
4"^. Que toutes les semences émulsives contiennent de
Talbumine dans le même eut , et que si plusieurs d^entre
elles ne forment pas des émulsions aussi parfaites , ou ne
présentent pas en se séparant un coagulum aussi abondant
ou aussi bien caractérisé , cela tient à la différence des pro-
portions albuminenses relativement à Thuile , et quelques
fois à la consistance de cette dernière.
5<». Que le petit lait d'amandes pourrait fournir à k mé-
decine une boisson adoucissante ^ préférable dans quelques
circonstances au lait d'amandes, et qui n'aïu^itpas les qua-
lités Indigestes qu'il doit à cette abondance d'albumine , et â
la présence d'un peu de matière fibreuse.
6"*. Enfin , que la fécule amilacée ne constitue pas la base
solide des semences émulsives , comme on le croyait autre-
fois.
Recherches astài^ttiques sur ics amandes ancres,
( Lues à la classe de physique et mathématique de rAcadànie
royale des sciences de Munich, le 12 juillet 1814 ; ^r
M. VOGEL. )
' ( Extrait. )
Un grand nombre de substances du règne orgamqne ont
été examinées depuis le conunencement de ce siècle; mais
personne, à ma connaissance, n'a publié une analyse des
amandes amères.
Il est vrai qiie MM. Bohrn et Schrader ont soumis les
amandes amères à la distiHation avec de l'eau , pour y dé-
montrer la présence de l'acide prtissique , ce qui a été vérifié
par MM. Vauquelin , Bucb , Olz et Ittner ; mais aucun de
ces chimistes n'a pu pousser plus loin ces recherches.
J'ai taché de remplir cette lacune , et j'y étais d'autant
DE PHAKMAGIE. 345
phu disposé , que les amandes amères prësenlent un intérêt
général par leur action mortelle ^r l^économie aniniale.
Expériences.
Mille grammes d^amandes amères Ont été mises dans \à
moins possible d'eau chaude, et mondées ensuite de leurs
enveloppes. ^
L^eau délayage, un peu laiteuse, laissa déposer 3 gram-
mes d^une poudre brune provenant de la superficie des en-
veloppes (i).
Cette poudre brune, ainsi que les enveloppes épuisées par
Veau bouillante, deviennent d'un noir foncé lorsqu'on les
£iit bouillir avec une dissolution de sulfate de fer.
Les deux substances , c'est-à-dire la poudre brune et les
enveloppes, forment avec la lessive caustique une dissolu-
tion rouge , d'où Ton peut séparer, au moyen des acides,
du tannin et une huile grasse.
LVnveloppe de Famande est donc composée^ outce le
tissu membraneux , de tannin et d'une huile grasse.
Les amandes mondées^et desséchées, soumises à la presse,
ont donné 260 grammes d'huile grasse, d'une légère odeur
d'amandes amères (2) (*). .
Le gâteau, réduit en poudre, a ^té introduit dans une
vaste cornue de verre avec trois fois son poids d'eau, ft
le récipient entouré de glace pilée.
J^en ai distillé i5o grammes dVau, au fon(l de laquelle
se trouvait une huile transparente d^un jaune blanchâtre.
(1) Mitte gramme$ d^amandes amères ëprouyent par cette opénitioo
une perte de i*o grammet*
(3) GeUe odefir est beaucoup pl^B jgodrgue^ <}U9i»d on fait chau&r J^
gèrement les amandes avant de les exprimer. jSote <Je M. f^ogel,
(*) L'huUe préparée à froid avec des amafides amières , pourvues de
leurs enveloppes, nVadcmifiddeDr, et ifee ptutlâlre dialiogtfilepxrce-Mul
earactère de Thuile d'amaodes douces. Cest un fait qufs fed )9ol)s|«té l>iimée
dernière , et dont j'ai rendu téi^oin notre collègue M. Virey.
h. A. Plamche.
346 JOURNAL
L*eau distillée des apriandes rougit la teinture de tottmes^^
et donne, étant saturée par Tammoniaque, du bleu de
Prusse, au moyen de sulfate de fer , objet qui est devenu de-
puils quelques années une vérité chimique.
Je reviendrai plus tard sur Thuile volatile pesante des
amandes.
Le résidu , dans la cornue , a été épuisé par Tean bouil-
lante ; et la liqueur filtrée, évaporée, donna 9 et demi, pour
100 d'amandes employées d'un sirop épais > qui, à son tour
épuisé par Talcohol bouillant , a fourni 6 et demi de sucre
liquide et 3 centièmes de gomme.
Le résidu des amandes , qui avait été suffisamment traité
par Teau bouillante , a été desséché et pulvérisé. Il prit par
la trituration un aspect gras , et Ton pouvait voir aisément
que tout« rhuile n'avait pas été enlevée par la presse. Je l'ai
traité à plusieurs reprises par l'alcohol bouillant, mojenpar
lequel je pus lui enlever encore 3 grammes d'huile. D resta
enfin une matière blanche qui avait les propriétés suivantes.
. Délayée avec un peu d'eau et la pâte conservée pendtfit
plusieurs jours dans la cave^ elle acquit beaucoup de les-
' semblance avec le fromage fermenté.
Elle retient, chimiquement combinée, une quantité d^huile
grasse ; je m'en suis convaincu en agitant la matière avec
l'ammoniaque. Cet alcali dissout la matière blanche, et
l'huile vient nager à la surface.
Elle est soluble dans la potasse, avec dégagement d'ammo-
niaque , et soluble dans les acides étendus d'eau ; l'anuno-
niàque la précipite de cette dernière , et un excès redissous
le précipitç.
Projetée dans un creuset de platine chauffé au ronge^ dk
bràle avec une flamme vive , et répand une odeur forte de
matières animales. Il reste, après l'incinération de la potasse
carbonatée , du carbonate et du phosphate de chaux.
Il est évident que cette substance, qui retient toujours un
peu d'huile , a une grande analogie avec la matière caseetise
DE PHARMACIE. 347
animale (i). Elle est contenue dans les amandes à 3opour
loo environ.
Action de T eau froide sur les amandes triturées.
Dix gramme^s d'amandes amères, privées d'enveloppes,
ont été tri tarées, avec Peau froide 5 et le résidu broyé de nou-
veau jnsqu'À ce que Feau n'en prit plus aucun aspect lai-
teux. Le. résidu desséché ne pesait que 5o grammes, d'où
il suit que lo paities d'amandes peuvent être converties en
■jI d'émulsion.
L'émtdsion d'amandes amères se comporte dans beaucoup
de cas comme le lait des animaux.
Elle se coagule , par exemple , au moyen des acides , de
l'alcohol et de l'éûncelle électrique.
Lorsqu'dle est exposée au contact de l'air chaud dans un
Taseplat^il se forme une crème à la surface. Cette crème,
agitée dans un flacon, se partage en deux parties; l'huile
grasse se sépare comme le beurre, et la partie caséeuse se
dépose au fond.
L'émlilsion poitée à l'ébullition se coagule sur-le-chan^ ;
le liquide filtré ressemble en beaucoup de points au petit
lait:
Il est d'abord troi^Ué , comme le petit lait , par l'infudon
de noix de galle et par l'acide muriatique oxigèné , ce qui
indiquerait la présence d'nne matière animale. L'oxalate de
potasse , l'eau de chaux et l'ammoniaque y forment un pré-
cipité blanc , qui est dans le dernier cas du phosphate de
chaux. Le liquide ne contient pas de sucre de lait , mais, au
lieu de cela ^ du sucre et de la gomme.
De la même manière se comportent lesémulsions de mou-
tarde , de semences de concombre,' de chenevis , de mdon^
de cucuméris, de pavot blanc, de pistache, de noix et de
noisette.
(i) M. Proust a dëjà troutë du caséum dans le« amandes douces, f^ayv»
Dèkm . , Journal de Physique , f . 55.
348 JOURNAL
L'émulsion de noix , mise en ébuUition , et le liquide £1*
tré , devient noir par les sels ferrugineux*, et rose par Fean
de chaux. M.* Planche , notre confrère, a déjà fait voir que
rëpiderlne des noix contient dn tannin (i).
La madère casëeuse, séparée des noix, derientroag^tre^
tandis que eelle des noisettes reste blanche.
Le caséum proyenaott de toutes les substances que }e
Tiens de citer , conservé dans la cave , passe à la fiennenta-
tion , et donne naissance k une oaatière qui a beaucoup d'mr'
nalogie avec le fromage ; elle est plus ou moins dore seloo la
'quantité d'huile grasse et d^azote qu'elle contient.
De rhuile volatile des amandes izmères.
L'huile volatile des amandes amères , spécifiquemeot plus
pesante que Teau , a les propriétés suivantes :
Lorsque Teau des amandes lui est enlevée autant que
possible , elle perd sa fluidité , prend une consistance càreoseï
et finit par se cristalliser en lames et ta aiguilles (2).
^ Lorsque Ton conserve Fhuile fluide sous Teau, die de*
vient opaque et se solidifie dans quelques jours , et au bout
âe plusieurs semaineis elle a entièrement disparu^ il ne
reste que quelques flocons brunâtres qui nagent dans la li*
qùeur. L'eau ne contient pas d'acide prussique après cette
déoompositi(m d'huile. U tant donc , pour conserver Thotle
volatile des amandes , la séparer de suite entièrement de
1» •
eau.
L'huile fluide se dissout en petite quantité dans Teau
froide par l'agitation, et lui communique l'odenr et la sa-
veur des amandes amères.
Elle brûle avec une flamme blanche très^vive, et forme
beaucoup de suie pendant la combustion» .
; ...^ .ur '; ■/> i^' • ■
(1) F'ofez Bulletin de Pharmacie, t. 4» p- ^^<^
(a) M. Robert, de Rouen, a aussi obtenu de Teau distiOiTe des/eoille»
àt laurier cerise ^ une substance cristalline. F'oye* AiHii^s de Cfaîmie,
t. 9a , p. 54.
DE PHÀEMACÎE. 349
Lorsque Ton fait a^ter Vlmiie atec une leMÎye de potasae,
une partie se dissout , et une autre vient nager à lat surface \
mais la potasse tte ccmtient pas après Ta^itatioii Une trace
d'acide prussique^ et si M. Ittner prétend que 20 grains
d^huile d'amandes fourmssent 8 grains de bleu de Prusse^
il faut que rtmile ail été mêlée k une quantité considérable
d^eau d^amaxKles.
L'huile se dissout aussi en quautité^notable dans Fammo-
maqua.
Pour obtenir l'huile en plus grande quantité cl entière-
ment isolée, j ai agité 5oo grammes d'eau d'amande concen-
trée , avec TiO grammes de baryte éteinte ; le mélange intro-
duit dans une cornue munie d'un ballon entouré de glacé
pitée, j'en ai distillé 3o grammes d'eau. Outre l'huile vola-
tile liquide au fond de l'eau, le col de la cornue ^prît ta^
pissé d'écaiHes brillantes et d'aiguilles 6ncs.
Une quantité d'eau semblable a été distillée sur Toidde
rouge de mercure ; j'en ai obtenu aussi beaucoup d'huile
pesante. Il resta dans la cornue des aiguilles blanches
de prnssiate de mercure , et un peu de earbone mêlé à.xô«
xide rouge et noir de mercure; ce qui semble indiquer une
décomposition parti^e de l'huile ou de l'acide prussiqué.'
L'huile rectifiée sur la baryte , la chaux ou l'oxide rouge
de inercure , est soluble dans l'alcohol , l'éther et dans l'huile
grasse ^ et communique à cette dernière Todeur des aman-*
des amères. L'huile grasse, exprimée des amandes amères,
pourrait donc tenir un peu d'huile volatile en dissolution ,
- et acquérir par là des propriétés vénéneuses*
/ 'Lé caractère le plus saillant de Thuile volatile est sa ma*
tiikite de se comporter au contact de l'air. Lorsque l'on met
quelques gouttes d'huile sur utLè'làme de terre, elles se
changent dans quelques minutes en une masse cristallincf
demi-transparente. £!htn1e solidifiée a perdu en partie son
odeur et sa volatilité; ear I^scristaux conservés plusieurs joues.
, aans un courant d'air chaud , ne paraissaient pas seniijUeH
35o JOURNAL
ment diminuer : ils sont très-soluUes dans Fëther et dau
ralcohol(i).
Quelques gouttes d'huile , portées sur la boule d'un ther-
momètre qui marquait 17 degrés Kéaumur , ne firent des-
cendre le mercure , pendant le court espace que Thuile
était entièrement cristallisée , qu'à 1 4 degrés. Comme cette
huile est privée d'acide prussique . on ne peut pas direqull
y a ici congélation; il serait au reste intéressant de voira,
après la volatilisation d'un acide prussique concentré et pur,
le résidu prétendu congelé n'est réellement autre chose que
de la glace , et Tacide prussique non altéré.
Lorsqu'elle a été solidifiée, elle est singulièrement modifiée
dans ses caractères d'huile: d'abord elle n'est plus aussi
combustible que l'huile fluide, et brûle à peine avec une
flamme légère sans produire de suie.
Chauffée sur des charbons rouges , elle se fond en un li-
quide jaune transparent qui n'a pas d'odeur dans cet état
de fluidité^ elle cristallise de nouveau en groupes soyeux
après le refroidissement.
Quelques gouttes d'huile introduitesi^dans un flacon sec ,
rempli d'air , s'étaient solidifiées en quelques minutes. Lors-
que le flacon fut débouché quelques heures après sons le
mercure , le métal y entra à plusieurs lignes.
De l'huile mise sous une cloche remplie de gaz oidgi|pe,
posée sur du mercure, s'est bientôt volatilisée en partie ;
les parois de la cloche furent tapissées par de petits aïs-
taux, et l'huile restant dans une petite capsule de porcelaine
au fond de la cloche, s'était également solidifiée ; le mercure
montait à plusieurs lignes dans la cloche. Elle devint so-
lide sur-le-champ , et présenta une masse blanche cristallin
sée lorsqu'on la versa dans un flacon rempli de gaz nuirîati-
que oxigène.
— - — j '
(i) Leur dissolutioo dans Talcohol est troublée par Teau. Lliuile est
moins volatile que l'alcohol ; car lorsque Ton fait euflammer la dissolu
lion, il r^te de Tliaile cristallisée après la combtistioii.
DE PHARMACIE. 35l
B parait donc , d'après ces deux premières expériences,
c[ue l'huile absorbe Foxigène en passant à l'état de solidité.
Tai déjà dit plus haut que Fhuile cristallisée est presque
inodore. On peut lui rendre cette odeur en la faisant dissou-
dre dans Thydrosulfure d'ammoniaque; je présume que
dans ce cas Fhydrogène sulfuré lui enlève Foxigène qu'elle
avait absorbé, et la fait repasser à son premier état^ où elle a
de Fodeur.
n est possible que Fhuile volatile ^fluide agisse conmie
poison sur les organes, en les désoxidant; je ne mets ce*
pendant aucun prix à cette, idée , et je Fénonce seulement
pour la soumettre aux physiologistes médecins qui veulent
s'occuper de cet objet.
Dfeins le temps de la disette du quinquina, M. Horn^ mé«
decin à Berlin , fit donner à ses fiévreux de la Charité 6 gros
d'amandes amères en émulsion par jour; je suis persuadé
queFeau distillée de cette quantité d'amandes administrée
dans un jour aurait produit des efiets plus violens , et je ne
doute pas-que, dans les amandes en substance et dans l'émul-
fiion, l'huile grasse et la matière caséeuse n'amènent une
grande modification dans l'action de Facide prussique et
de l'huile volatile sur l'économie animale.
Le docteur Soemmering , fils de notre illustre collègue
dans l'Académie royale , est venu au laboratoire pour faire
avaler de cette huile , ainsi que de Feau distillée d'amandes
amères , k plusieurs chiens ; tous en ont péri plus ou moins
promptèment selon la dose : les uns tombèrent morts dans
l'instant même où ils avalaient et paraissaient comme frap-
pés de la foudre ; les autres périssaient au bout de quelques
minutes.
Dans aucun cas, nous n'avons aperçu une odeur d'huile
ou d'acide prussique dans le cerveau, conmie M. Cisseville
de Rouen l'a remarqué.
Je ne peux pas entrer dans ces détails que M. Soemme-
320 JOURNAL
ring va publkr^lui-méme , et je me borne à rappeler très-
brièventeaC les principaux faits de ce mémoire.
Résumé.
II résulte :
i^. Que les enveloppes des amandes amères contiennent^
outre le tissu membraneux , du tannin et de Thuile grasse;
a*. Que loo parties d^amandes renferment les matières
ci-dessus dans les proportions suirantes ;
Enveloppes 8 5
Huile grasse 28 »
Matière caséeuse 3o «
Sucre , 6 5
Gomme 3 »
Fibre végétale 5 »
Huile volatile pesante b i
Acide prussique » n
3"*. Que Fémulsion des amandos amères a une grande
analogie avec le lait des animaux.
4''. Que la matière caséeuse est répandue dans beaucoup
de végétaux , comme dans les semences do moutarde, d»
concombre, de cbetievis, de melon, de pavot blanc ^ dans
les pistacbes , les noix et les noisettes ;
5^. Que ces émulsions sont susceptibles d'être coagoiées
par les acides , Taleobol, la chaleur et Fétinoelle électricpie^
6''. Que Tamertumc des amandes réside principalement
dans les parties volatiles, c*es(^à-dire dans Tacide prussique
et dans Thuile essentielle.
7''. Que Tbuile volatile pesante peut être obtenue indé-
pendamment de Tacide prussique , et qu^étant dissoute dans
Teau , elle lui communique l'odeur et la saveur de Tadde
prussique sans lui donner la propriété de former du bleu de
Prusse avec le fer 5
S"". Enfin , que Thui le volatile , rectifiée sur la baryte, la
cbaux ou Tôxide rouge de mercure, perd au contact de l'air
DE PHARMACIE. 3^1
311-flaîditë , et pa^se de suite à Tétat de solidité en présen-
tant des cristaux blancs , presque inodores, bien moins volaf
files que Thuile fluide.
i%ivw%v^v%MM%mf*nM%n^^^^nMMtfW¥9n^
NDTICl
Sur le raffinage du Camphre^
Lue à la Société d« Pharmade » le xÇ juin 18174
Par M. Clémiwdot , plutrmaden à Paris.
Ov a déjà beaucoup écrit sur le campbre , p^ si Ton peut
dire que les auteurs qui ont traité de cette substance n'ont
rien oublié de ce qui appartient à son origine jkses proprié-
tés , à ses divers usages, on conyiendra au moins que les
procédés qu'ils ont indiqués pour la pqrifier sont loin d'être
satisfaisans ; car, bien que l'opération du raffinage du cam-
phre, dont les Hollandais profitaient seuls autrefois, soit
aujourd'hui connue en Prusse, en Angleterre, et depuis
quelques années en France , le procédé est resté entre les
mains de quelques personnes qui en font un secret*
Il est donc Vrai de dire que la majeure partie du camphre
purifié qui se trouve dans le commercjs nons vient de l'é-
tranger, parce que le petit nombre de laboratoires qui exis-
tent chez nous ne saurait suffire aux besoins de notre con-
sommation.
C'estpour libérer la France du tribut qù^elle paye sous
ce rapport à l'industrie étrangère , que je me snis déterminé
â publier un nouveau travail surj'art de raffiner le camphre.
Je ne répéterai pas tout ce qui a été écrit sur le raffinage
du camphre ^ je dirai seulement que Valmont de Bomare
(1) parait avoir donné les meilleures directions a cet égard;
I*. en prouvant que le camphre raffiné se met en pains, non
(x) Article Camphre de son Dictionnaire d^histûre naturelle.
in*»% Jnnèe. -^Août 1817. ai
Saa JOURHÀL
par fusion comme on Tavait cm jusqu^à Ini , mais par subli-
mation ; 0,^. en indiquant, mais sans entrer dans des délaik
suffisans, l'espèce de vaisseaux dont il fallait se serrir;
3<>. en déterminant i peu près le degré de feu nécessaire.
Le procédé publié dans le dictionnaire d'histoire naturelle,
( Ire. édition de Déterville ) qui consiste à faire dissoudre le
camphre brut dans l'alcobol y à précipiter ce camphre par
Teau , à le séparer par le filtre , et ensuite à le âiire entrer en
fusion pour lui donner la forme que Ton connaît aux pains de
camphre ne peut convenir, parce que, dit M. Cadet , (Page
i3g , 1er. volume du Journal de Pharmacie , année i8i5. )
ce procédé n*est pas économique ; il est trop longpour être
employé en grand , etc. Et, s'il m'est toutefois permis^ je di-
rai : « parce qu'aussi la fusion , que M. Dutour conseille ,
ne peut être substituée à la sublimation , ainsi que l'observe
Valmont de Bomare.
Au reste , les auteurs de la nouvelle édition du Dicuon-
naire d'Histoire naturelle , ont inconnu eux-mêmes Finsoffi-
sance du procédé de M. Dufour , puisqu'ils n'en ont pas £ût
mention. *•
En dernière analyse, il existe un autre procédé pour raffi-
ner le camphre; il est indiqué par M. Ferber (Journal de
Pharmacie i8i5) comme étant suivi par les Hollandais;
mais'cette assertion de M. Ferber est-elle bien exacte ? J'ai
peine à concevoir que ces derniers qui, depuis si long-temps,
raffinent la majeure partie du camphre qui se trouve dans le
commerce , n'aient pas reconnu que des bouteilles st fond
plat , et de verre vert ou blanc , étaient préférables aux bou-
teilles de forme ronde et de verre noir; celles-ci ne laissent
pas voir aussi facilement ce qui se passe pendant l'opération.
L'emploi des calottes coniques , percées d'un trou , n'est
pas non plus , selon moi , d'une grande utilité , et je ne pense
pas qu'on doive poser plusieurs bouteilles sur un même bain
de sable ; car il est difficile que le degré de cbaleur soit
DE PHAHMACIE. 3^3^
le même partout, si ce bain de sable est d'une certaine
étendaf.
D'an autre c6té , il n^est pas possible, avec le procédé que
M. Ferber indique , de connaître le moment précis où fo-
pération est terminée.
D'après ces observations, il paraîtrait constant que la
forme des vases et la manière de conduire le feu sont les
principaux moyens 4 l'aide desquels on peut rénssir dans Iç
raffinage du camphre. C'est donc en donnant une description
exacte de ces moyens, que je mettrai les personnes qui vou-
draient s'occuper de cette opération, à portée de la répéter
avec succès.
On prend un vase k sublimer, semblable, quant à la forme^
à une fiole à médecine , mais beaucoup plus évasé (i); on
y introduit environ deux livres et demie de camphre brut
grossièrement pulvérisé , et que l'on a mêlé à 6 gros de chaux
vive en poudre ; on place le vase dans un bain de sable (a) ;
on ajuste le cercle de tôle ( même note a ) i la capsule , et
l'on verse du sable de manière à ce que la bouteille en soit
recouverte jusqu^à la naissance de son goulot.
«Alors on pose le tout sur un fourneau ordinaire , dont le
feu doit être d'abord très-ménagé, pour que la bouteille s'é-
chauflfe peu à peu. On l'augmente graduellement jusqu'au
point nécessaire pour faire entrer le camphre en fusion , ce
(i) Le fond de cette fiole eu matras a six pouces et demi de diamè-
tre ; sa hauteur , prise intérieurement du fond du yate à la naissance du
col, est de quatre pouces ; le diamètre du col à sa naissance est à^un
pouce; â son orifice , il n^est que de huit lignes. La plus grande circoofë-
renée de la fiole est' de deux pieds.
(a) La capsole , qui doit recevoir le sable» aura un pouce et demi eiH
viron de profondeur , et sera munie d^un cercle de tôle de trois ponces da
hauteur , que Ton pourra 6ter m Tolonté. Ce ccwte serrira à augmenter »
pendant la première partie de l'opération (la fusion ) la profondeur dtt
bain de sable. 0 faut aussi que la capsule ail «b cercle saillant qoi la sup-
porte svr les bords du foomean dans lequel elk doit entrer.
324* JOTJKNAL
que Ton accélère encore en mettant quelques cliariMms aSv-
jxkés sur le sable qui recouvre le matras (i). •
Lorsque le campbre est bien fondu (a)^ on cesse d'ang-
menter le feu , et on Tentretient au même degré pendant m$
quart-d'benre ou une demi-heure , afin de dissiper rhuau-
dite que renferme toujours le camphre brut *, alors on dimi-
nue le feu, et on n'en laisse que la quantité nécessaire pour
que le campbre ne cesse pas de bouillonner , de manière à ce
qu'en approchant Toreille on entende distinctement de légen
soubresauts.
Cest à ce poiqt qu il fai^t s'arrêter , et auquel s'opère la
dernière partie du procédé , je veux dire la sublimation.
Pour la faciliter , on dégage le goulot du matras du sable qoi
l'entoure *, l'air Tenant alors à frapper cette portion de Tappa-
reil, la refroidit et détermine ainsi la condensation da
camphre.
Pendant toute la durée de Topera tion , il faut retirer du
sable successivement et par intervalle , en sorte qu^il n ea
reste plus autour du matras vers la fin de Topéi-ation. U faut
même , à ce moment là , soulever la bouteille pour la dégager
tout-à-fait. Mais la soustraction du sable doit se faire lepte-
ment , et même il serait nécessaire , si l'air était trop froid ^
de garantir les parties de Tappareil d'où on a retiré le sable ,
en les couvrant d'un morceau de drap ou de toute autre
- chose analogue. Cette précaution est tellement importante,
que si on la néglige on voit bientôt le camphre , qui occupe
(i) Pendant celte première partie àe rope'ratlon , le feu assex fort , que
Ton est oblige de faire , réduit en vapeur une assez grande quantité 6%
camphre, qui se répandrait en pure perte dans Pair, si IVn n'obTiait â
cet inconvénient en adaptant , vers le milieu du col du ma iras, au moyen
jd'itt^ Wget 4m pfateau ^/er-bianc, troué dans son milieu, àe quatre
pouces de diamètre» et destiné a soutenir un.càntf creux anssi en fer-blanc,
.où le camphre» qui s^cchiftppe de l'appareil, vient se condenser»
(a) On reepnnatt que le camphre est entièrement fondu en ôtant le
-c6ne da fer^blanc qui convr«la bouteille > et en examinant oe qui se pavt
dans Tintérieur-de ce TâM.
DE PHARMACIE. SaS
/les portions de la bouteille soumises au coutî^ct de Taîr froid,
prendre un aspect blanchâtre et opaqiie tout différent de ce-
lai qu'il doit avoir pour être livré au commerce.
Le raffindge du camphre, en employant la quantité que j^ai
indiquée plus haut , est une opération assez lohgue. Elle dure
sept h huit heures au moins , et demande des précautions
très-minutieuses, dans le détail desquelles il eist indispensa-
ble d'entrer.
I*. 11 est bien essentiel de pousser le feu un peu fort pour
fondre entièrement le camphre brut: sans cette précaution,
la portion non fondue se ramollirait, s'attacherait aux pa-
rois supérieures* de la bouteille > et salirait le camphre qui
viendrait se sublimer.
!2<*. Lorsqu'on est parvenu à fondre le camphre,, je re-
commande bien de diminuer le feu, avecra précaution néan-
moins d'en laisser assez pour l'entretenir au point de bouil-
lonnement que j'ai décrit ci-dessus •, sans cela , il se formerait
à la surface du camphre une croûte que l'on ne ferait dispa-
raître qu'en augmentant le feu, et il s'en suivrait que le
camphre^ déjà sublimé, se liquéfierait et retomberait au
fond de h. bouteille. Cet inconvéniém. pourrait se reproduire
plusieurs fois pendant le cour^ d'une opération , et si l*on rie
mettait pas tous ses soins à le prévenir , on perdrait beau-
coup de tebips , et une assez grande quantité de combus*
lible.
On voit cfa'il faudra des soins continuels et vraiment exclu-
sifs de tout autre objet , quand on aura plusieurs fourneaux
à conduire simultanément.
3**. Tant que dure Topération, le camphre sublimé est
tenu , par la chafcur de la partie supérieure de la bouteille ,
dans luiétat de demi-fusion qui le rend diaphane et presque
invisible. Cette circonstance , indifférente en apparence ,
semblerait néanmoins avoir induit en erreur plusieurs de
ceux qui ont entrepris le raffinage de cette matière , en leur
faisant croire que la sublimation n'avait pas eu lieu. Dans
320 JOURNAL
eette persuasion , ils augmentaient le feu et faissaientretom*
ber ainsi au fond du vHsele camphre déjà sublimé ; il résul-
tait delà une forte évaporation ^ et par conséquent beaucoup
de déchet.
4^. On reconnaît que Topération est terminée , en plon-
geant une baguette de fer au fond de la bouteille. Le camphre
fondu s'attache autour de cette baguette, et fait connaître
d*une manière précise la quantité restante; lorsqu'il n*en
reste plus que quelques lignes, alors on retire la bouteille,
et, après un demi-quart d'heure, on la mouille avec un lioge
trempé dans Teau froide : cette précaution est nécessaire
pour que le pain de camphre se détache facilement. On en-
lève ensuite avec un couteau les taches jaunâtres qui le salis-
sent quelquefois > et on Tenveloppe enfin de papier bleu.
5^. Pour ne paftperdre ce qui reste au fond des bouteilles,
et le camphre qui adhérerait encore aux fragmens de verre,
on peut user du moyen indiqué par M. Ferber ; il consiste
à jeter toutes ces matières dans une chaudière de cuivre re-
couverte d'une calotte de même métal , que Ton place sur
un fourneau *, le camphre, en se volatilisant, s'attache aux
parois de cette calotte, dont on le retire ensuite aisément.
(Journal de Pharmacie, année i8i5. )
Après être parvenu, à l'aide de ces divers moyens, à raffiner
le camphre tel qu'on le trouve dans le commerce , j'ai voulu
m'assurer s'il était possible d'obtenir plus facilement , et
d'une manière soutenue, le degré de chaleur convenable pour
que la sublimation s'opère. J'ai fait dans cette intention plu-
sieurs essais qui n'ont pas été infructueux. Je ne me décou-
rage point, et si le zèle que m'inspire le désir d'être utile me
fait atteindre ce but , je m'empresserai de publier le résultat
de mon travail.
Description de F appareil pour le raffinage du Camphre.
A. Bouteille danslaquelle on met le camphre brut pulvérisé.
B. Capsule de tôle , d'un pouce et demi de profondeur ,
pour servir de bain de sable.
DE PHARMACIE. 827
(7. La même capsule vue de côté.
Z>. Cercle de tôle de deux pouces dé hauteur , destiné à
jçntrer dans la capsule , vu de côté.
DD. Le même cercle vu de lace.
£*. Plateau de fer-blanc d'envirou'six pouces de diamè-
tre , muni d'un rebord de trois lisnes de hauteur , qui s'a^
dapte autour du col de la bouteille , au moyen d'un morceau
de liège*
F. Le même plateau vu de côté.
G. Cône creux de fer-blanc de dix pouces de hauteur,
ayant à sa base le mème^iamètré que le plateau E.
H. Le côoe tx, renversé, vu de face du côté de sa base*
/• Fourneau ordinaire stu: lequel est placé Fappareil
garni de toutes %Çi% pièces.
JSl. Coupe verticale delappareil et du fourneau*
NOTE
Sur la Distillation du Succiii ,
ParMM.RoBiQUBTetCoLiN. \
« Le succin est jusqu*à présent le seul corps dont on ait
retiré de lacide succinique. Tromsdorff a cependant \ui*
nonce qu'en soumettant Tacide muqueux à une chaleur
assez élevée , on obtenait , par sa sublimation', une certaine
quantité d'acide succinique , ou du moins des cristaux ai-
guillés , qui , purifiés du liquide empyreumatique dont ils
.étaient imprégnés, jouissaient de toutes les propriétés par
lesquelles on a prétendu caractériser Tacide du succin. Nous
avons répété , M. Colin et moi , cette expérience; mais Fa-
cide succinique ayant été peu étudié , il est assez difficile de
prononcer sur l'identité de ces deux produits; d'ailleurs,
notre but étant seulement de nous assurer s'il y aurait de
l'avantage k employer ce procédé , en supposant qu'on ob-
tienne bien le même acide , et ayant acquis des preuves du
3l8 JOURIÏAL
contraire , nous nous sommes contentés de faire quelques
essais sur lesquels on ne peut rien stamer de bien positif k
cet égard.
» L'acide succinique offrant tout k la fois un médicament
utile et un i^actif précieux, il est â regretter, sous ce dou-
ble rapport , que son prix élevé en rende l'emploi si dif-
ficile (i). Ainsi donc, pour en faciliter et en propager Fusage,
nous avons essayé tous les moyens qui nous ont paru les
plus convenables pour Textraire en plus grande quantité du
siiccin o il est contenu; nous en avons traité par les alcalis
très-étendus. Nous avons essayé de précipiter par Teau la
teinture alcobolique de succin , et de rechercher Taddc
dans les eaux de lavage , etc. Aucun de ces moyens ne nous
a offert d'avantage sur le procédé généralement employé.
Forcés donc de retenir k la distillation du succin , nous
avons du moins cherché à le bien connaître et à en tirer toot
^ le parti possible : nous avons vu qu'une chaleur brusque ou
ménagée n'apportait pas une grande différence dans les résul-
tats; que cependant il j avait moins dMnconvéniens à
mener l'opération avec lenteur. Voici 5 au reste, tous les
phénomènes que cette distillation nous a présentés.
»Le premier effet de la chaleur sur le succin est de Icra-
moHir etde le faire entrer en fusion. Si cette chaleur est très-
modérée , la distillation de l'huile est a peine sensible ,etce .
n'est qu'après plusieurs heures qu'on voit paraître quelques
aiguilles d'acide succînique. Si , au contraire , on élève da-
(i) Les persoDoes <^i ignorent que ce qu^on vend dansie commerce de
la droguerie Y sous le nom de sel de succin d'Allemagne, n'en contient fai
iin atome , seront sans doute e'tonnëes quVn puisse citer ce produit comme
étant d*un emploi difGcile en raison de son prix , puisqu'on sVn procure
à 3o ou 4® fr. la livre. Mais pour ceux qui, préparant tacide succînique
eux-mêmes , savent qu'il ne revient pas à moin) de i5 à ao fr. r<ftice, et
que le sel de succin du commerce n'est antre chose que du sul&te acide
de potasse imprtfgnë d'huile de succin ^ ceux-là, dis^e, verront que,
comme médicament, on ne peut le prescrit'e qu'aux gens riches, e| que ,
eomme réactif, on ne peut l'employer.
DE PHARMACIE. 3ti9
vantage la température , il se produit un boursoufflement
assez considérable , et l'opération marche plus rapidement.
C'est ce boursoufflement qui doit guider l'opérateur, et qui
rend cette distillation difficile en vaisseaux opaques, parce
que la plus petite diûTérence en plus dans la température dé-
termine fréquemment l'expulsion presque totale de la ma-
tière contenue dans la cornue, et occasionela rupture des
récipiens. Il parait que cette tuméfaction est due, ati moins
en grande partie, au développement de l'acide succinique ,
dont la vapeur ne* soulève ta masse visqueuse du succin
fondu qu'avec une extrême difficulté.Cfe qu'il y a de bien cer-
tain, c'est que ce boursoufflement diminue à mesure qufl
reste moins d'acide succinique à obtenir, et qu'il arrive une
époquQ de la distillation où la masse s'affaisse d'elle-même ,
bien que la chaleur ait été toujours progressive. C'est pré-
cisément à cette époque qu'on arrête ordinairement l'opéra-
tion , parce que non-seulement il ne se produit plus d'acide
succinique , mais qu'en outre l'huile , au lieu d'être fluide
et peu colorée comme on l'obtient dans le principe , est
alors très-brune^ visqueuse et comme onguentacée \ en ou-
tre elle coule avec une excessive lenteur,
»Le résidu pris à cette époque a encore une cassure nette,
vitreuse, et un aspect résineux ; mais si, au lieu d'arrêter l'o-
pération on élève au contraire brusquement la température,
la matière eiltre en ébullitionvive, mais sans aucune tumé-
'faction \ la distillation reprend son cours , et l'huile passe
avec une telle rapidité, qu'elle coule enfilet.La vapeur a une
température telle , que souvent elle brise les récipiens lors
même qu'ils sont échauffés depuis long-temps , et celte huile
n'a pas la consistance épaisse de celle qui termine la pre-
mière époque de la*distillation ; elle se rapproche. par sa fluw
dite de celle qu'on obtient dans le principe ; mais elle est phia
colorée , et nous présumons qu'elle doit être d'une natura
particulière ; nous j sommes fondés par la grande diiTéreace
33o JOURNAL
qui existe entre les circonstances dans lesquelles Tûoe cl
l'autre se développent.
» Pour achever la distillation du succin y SI ne faut plus
qu'augmenter la chaleur , et pousser jusqu'au point de ra-
mollir le fond de la cornue , en supposant qu'elle soit en
Yerre. Au moment où la cornue commence à rougir, et cjn'ellc
ne contient presque que du charbon , on voit se condenser
dans le col une substance jaune de la consistance de la cire \
quelquefois il en coule jusque dans* le matras qui contient
l'huile^ alors elle se condense au fond', et ne se mélangée
point au reste du produit. Lorsqu'on a séparé autant que
^ssible , et par la pression et par les lavages , l'huile dont
elle pourrait être imprégnée, cette substance n'a ni odeur,
ni saveur bien sensibles lorsqu'elle est froide , elle iidbére
eiicore moins aux dents que ne le fait la cire bien pure. L'ai-
cohol, même bouillant, n'en dissout qu'une très-petite
quantité y et le peu qui se dissout se dépose en grande partie
par le refroidissement \ cependant la teinture alcoholique ,
quoique froide^ se blanchit encore par Taddition de l'etu;
xnais on peut attribuer ce phénomène à la présence d'un peu
d'huile. L'éther est le véhicule qui nous a paru avoir le pins
d'action sur cette substance \ il la dissout rapidement , même
a froid ^ et l'évaporation spontanée la reproduit sans altéra-
tion.
» Les alcalis sont loin d'agir sur cette matière jaune
comme sur la cire. L'effet de l'ammoniaque peut être regardé
comme nul , et la potasse caustique ne l'attaque pas sensi-
blement , lors même qu'on emploie le concours d'une cha-
leur soutenue jusqu'à l'ébullition: la liqueur contracte ce-
pendant une légère teinte jaune.
» Nous avons traité une petite quantité de cette substance
par l'acide nitrique ordinaire^ ce n'est que parles progris
de l'ébullition que l'action est devenue sensible : quoique
peu marquée , lamajeure partie de cette matière jaune sur-
nageait toujours. L'acide paraissait prendre plus de coosis-
B£ PHAHMAGIE. 33l
tance, se fonçait en couleur , et l'acide lui-même , au bout
d'un certain temps , est devenu d'un jaune rouge assez in*
tense : par le refroidissement, la liqueur a perdu im peu de
sa teinte , et a laissé déposer uu précipité grenu. La sub*
stance dont il est ici question , n'est pas toujours identique ;
elle diâOère surtout par la consistance : tantôt elli! est molle
et ductile , d'autrefois sèche et cassante. Cela seul nous a
fait voir que nous ne l'avions pas encore obtenue dans son
état de pureté, et il était tout naturel de supposer que cette
dii!iérence remarquée provenait d'une portion variée de cette
buile qui précède et accompagne ce nouveau produit pen-
dant sa formation. Nous avons essayé de le purifier en le fai-
sant bouillir dans de l'eau distillée pendant un temps assez
long : nous supposions que , par ce moyen , l'huile serait va-
porisée^ et en eifet cette, matière devient alors extrêmement
friable , et acquiert un nouveau caractère, celui de prendre
un aspect cristallin ; il faut toutefois , pour cela , qu'elle ait
été débarrassée de l'eau , et qu'on l'ait tenue en fusion pen-
dant quelques minutes à une température très-douce : par le
refroidissement, la surface devient lisse et chatoyante. On
remarque dans l'intérieur une foule de petites paillettes na-
crées qui se croisent en toutes sortes de sens. Cette matière^
lorsqu'on la casse brusquement, présente une cassure tout-
à-faît cristalline, et fort analogue à celle de certains fers.
Dans cet état, nous l'avons soumise à de nouvelles épreuves,
et c'est surtout l'éther qui nous a présenté une différence
marquée \ la dissolution n'est plus complète ; toutes ces pail-
lettes se séparent, et forment au fond de la liqueur un dépôt
d'un beau jaune pur ^ la dissolution filtrée est d'un jaune
orangé assez intense; la vaporisation spontanée de l'éther laisse
tine substance huileuse , ou plutôt résineuse , très-gluante ,
qui , lorsqu'elle est débarrassée complètement de son dissol-
vant , devient tout-à-fait solide , mais n'est plus cassante
elle se ramollit , au contraire^ facilement par la couleur des
332 JOURNAL
doigts , s'étsle h la Aurface de la peau , et<y forme une sorte de
Ternis qu^ofi ne peut enlever que difficilement.
» Les paillettes réunies sur le filtre et bien lavées arec
réther sont^ comme nous Tavons dît , d^une couleur jaune
éclatante et bien pure ; elles forment , par leur réunion , des
plaques micacées qui ressemblent assez bien à Toxide d^n-
rane natif. Cette substance, ainsi débarrassée de tonte la ma*
tière huilenae, n'est attaquée ni par Teau , ni par Talcofaol ;
Téther^se colore i peine ; Tacidc nitrique se comporte à peu
près comme avec la substance brute. Si on l'expose secde i
l'action d'une chaleur brusque , elle se volatilise en partie ,
et une\K>rtion se décompose : il reste un peu de cbaleor si
on fait cette expérience en vaisseaux clos. Enfin , jusqu'à
présent , nous n'avons reconnu à cette matière ancane pro-
priété bien saillante et digne de remarque,
u Si nous n'avons pas atteint précisément le but que non»
nous étions proposé en cherchant à obtenir Tacide soccini-
que en plus grande quantité , du mobis nous avons fait quel-
ques observations qui , sans être bien importantes, peuvent
être utiles aux praticiens , et peuvent même conduire k qnd-
ques indices nouveaux sur l'origine du succin : on sait de
combien de fidèles cette origine a été laeource , et personne
n'ignore qu'elle est encore reléguée au nombre des hypo-
thèses.
» Il se pourrait que cette matière , doNi «aeun auteur n^a
encore fait mention , au moins à notre conmaissance, de-
vint, lorsqu'elle aura été étudiée plus exaetemeat, nhe occa-
sion et un moyen de mieux copnaitre la nature du succin 5 nous
nous propok>ns de l'examiner ayec soin, de la comparet^soas
tous les rapports , avec Thuile qu'on obtient , soit à la fin ,
soit au commencement de l'opération, et de comparer ces
huiles entre elles ; car elles nous paraissent différer essentiel-
lement. Il est encore une chose plus importante à examiner,
c'est de savoir si celte nouvelle substance n'est que le produit
de la décomposition du succin^ ou si elle y est toute formée ]
DE PHARMACIE. 353
«t dans ce cas, elle offrirait un intérêt réel.Cette détermination
nécessitera une analyse complète du succinç nous comptons
l'entreprendre, et si elle nous conduit 4 quelques résultats
intéressans , nous nous empresserons de la publier.
» En considérant cet aperça sous le seul point de vue
pratique , on verra que la distillation du succin peut se parlft-
geren trois époques bien distinctes ; que dans la première, il
faut employer une chaleur ménagée en raison du boursoufle-
ment considérable qui a lieu tout le temps que Tacide succi-
nique se dégage ; dans la deuxième période , il faut de toute
nécessité que la chaleur soit plus intense : on peut l'augmen-
ter sans aucun risque ^ parce qu'alors la matière ne se bour-
SoufQe plus. Enfin , lorsque les vapeurs sont à peine sensibles
et qu on élève la température jusqu'au rouge obscur , on
voit se condenser cette substance dont nous avons fait men-
tion , et qui caractérise la troisième époque et la fin de Topé*
ration. »
mynMwyy^^n^fvtA^/^^nfk^mnnmÊim
NOTICE-
Sur une matière jaune qui se sublime pendant la distiUation
du Succin.
Dans le cahier de mars des Annales de chimie de cette
année, on lit une note de MM. Colin et Robiquet sur une
nouvelle matière qui se forme pendant la distillation du
succin. Cette substance a été trouvée et décrite avec le plus
grand détail en i8o5 , pamM. Vogcl , pharmacien de Bay-
reuth.
Je conçois que le Mémoire de M. Vogel , imprima ea
allemand dans le tome 5 du journal de Gehlen, a pu rester
inconnu à MM. Robiquet et Colin; mais une chose plus
difficile à expliquer , est que les auteurs n'aient pas consulté
Farticle succin dans le Dictionnaire de Chimie de Klaproth
(traduction française), avant d'écrire sur cette matière*
334 JOURJîAL
Quoiq\ie M. Vogel soit mort depuis quelques années, la
justice exige de nous de lui rendre la priorité de ce travail.
L'extrait, dans le Dictionnaire allemand de Klaproth, est
Irès-succinct, et il n'a pas été plus étendu par les traduc-
teurs. Malgré sa brièveté, et à défaut d'une traduction du
Mémoire , nous donnerons textuellement le passage concer-
nant cet objet dan& le Dictionnaire français dé Klaproth ,
t. 4 , p« 1 55.
c( Vogcl , pharmacien de Bayreuth, a remarqué que si
l'on fait rougir le résidu noir charbonneux de la ^distillation
de succin dans une cornue , il se sublimait dans le col nne
résine sous forme de poudre jaune. Cette substance se fond
dans l'eau bouillante sans s'y dissoudre : par ce moyen on
parvient à la détacher facilement. Elle est sans odeur et sans ;
saveur. A une température au-dessus de l'eau bouillante ,
elle se volatilise , ^ décompose partiellement en formant de
l'acide carbonique et de l'eau : elle est soluble dans ralcohol
bouillant. La dissolution, d'un jaune doré, laisse déposer,
après le refroidissement , la plus grande partie de la matière
en cristaux confus très-légers. L'alcohol retient en dissolu-
tion les parties huileuses qui étaient combinées avec la ré-
sine.
» L'éther, les huiles grasses et volatiles ( excepté Thuilc
de succin ) , dissolvent cette substance à froid. L'huile de
succin bouillante la dissout à la vérité ; mai$ la résine s'en
précipite par le refroidissement. Les alcalis décomposent plu-
tôt la substance qu'ils ne la dissolvent. Lorsqu'on la fait
bouillir avec Tacide nitrique, elle se convertit en une sub-
stance résineuse d'une odeur de musc. ( F^ayez nouveau
Journal de Chimie, t. 5, p. aja.)
Munich^ ce 30 juillet 1817.
DE PHARMACIE. 335
NouvEiXE HÉTHODB pouT découviir T arsenic et le suhUmé
corrosif dans leurs solutions respectives ^ et de les dis;'
tinguer Fun de Fautre.
( Tiré da Joarnal de Physique de Bkugvatclli. )
On prend de Famidon de froment cuit dans Feau en coo-
sistance convenable et récent; on y ajoute une quantité suffi-
sante d'iode pour le rendre bleu; on le délaye ensuite dans
de iVau pure , de manière à avoir une belle teinture azurée.
Si on verse dans la solution azurée aamidon quelques
gouttes de solution aqueuse d'oxide d'arsem'c , la couleur
bleue passe au roussàtre, et se dissipe ensuite entièrement^
La dissolution de sublimé corrosif, versée dans Famidon
ioduré^ y produit à peu près le même changement; mais si à
la teinture décolorée par Foxide d'arsenic on ajoute quelques
gouttes d'acide sulfurique., la couleur bleue primitive repa-
rait avec plus d'éclat , taudis qu'on ne rétablit pas par le
même moyen, ni par aucun autre acide, la couleur de la
teinture décolorée par le sublimé corrosif. P.-F.- G. B.
•NOTE
Sur la forme cristalline du deutoxide de plomb (i) ,
Par M. HOUTON là BlLLÀRDlfeRE,
Prëparateor de Chimie et de Physique à l'école vétérinaire d'Alfbrt.
( Lue à la Société de Pharmacie le i5 jaillet 1817. )
En traitant à chaud un excès de massicot ou deutoxide de
plomb par une dissolution de soude à la chaux , séparant
l'excès d'oxide de plomb par le filtre , on obtient une disso-
lution de deutoxide de plomb dans la soude ; cette dissolu-
(i) JVotendspar deatoxi4e de plomb, le massicot ou Toxide de plomb
qui se combine avec les acides dans les sels de plomb ^ car il existe un
oxide moins oxidé qoç Toii obtient par la calcination de Toxalate do
{tlomb*
336 JOURNAL
tion , ayant été conservée dans un vase bouché, laissa dé*
poser pendant Thiver une certaine quantité de crisUax
blancs , demi-lransparens de la g**osseur d'une tète d'épingle,
paraissant arrondis, à la vue simple ; mais , k Taide d'une
loupe assez faible, db y distinguait parfaitement des facettes
au nombre de douze ^ qui formaient par leur réunion des
dodécaèdres réguliers.
Je cherchai à déterminer la nature de ces crisUiux, etToid
les essais auxquels je les so^umis.
Mis sur lescharljpns ardep, ils se tranformèreot en plonB
métallique. • |
Soumis au feu dans un c|*eusct de platine , ils ne perdirent
rien de leur poids.
Traités par leau distillée , ils ne cédèi'ent rienà ce liquide,
même à la température 4e Feau bouillante ; Feau qui avait
bouilli sur ces cristaut^ ne se colorait point par Thydrogène
sulfuré.
Traités par Tacide nitrique pur et étendu d'eau, ils frirtiA
dissous complètement sans dégagement de gaz; celte disjo»
lution ne précipitait point par le nitrate d'argent ïûJVk
nitrate de baryte , l'hydrosulfure de potasse la précipil«lcn
noir , le prussiate de potasse en bhinc : l'acide sulfnrfqoe y
faisait un précipité insoluble dans l'acide nitrique.
Tous ces caractères appartiennent au nitrate dcploBu>
et à l'oxide de plomb , d'où je conclus que la base de ca
cristaux était l'oxide de plomb.
Je cherchai cnsiute s'il n'y avait point quelques corps
combinés avec cet oxide de plomb.
A cet effet, je fis dissoudre ces cristaux dans l'acide acefr
que pur-, je traitai cette dissolution par le gaz hydrogène «J
furé, qui sépara complètement tout le plomb à Téiat desïW'
fure que je séparai par le filtre ; je fis évaporer la uff^
qui contenait Tacide acétique qui avait dissous les cnsia j
et je n'obtins aucun résidu. ,
Ayant employé, pour faire cette dissolution , de h '<^
DE PHARMACIE. . 36q
k la chaux qui oecontenait, en corps gazeux , que de Tacide
c^rboni^e , de Facide muriatique et dés matîèrea fixes Ich
lubies dans Tacide acétique; si Toxide eût été en combinai-
son avec quelques corps , ils eussent dû se trouver dans k
liqueur, d'on Toxida de plomb fut séparé de sa dissolution
dans Facide acétique parrhydro-sulfure. Que d'ailleurs les
cristaux , se réduisent en plomb sur lès charbons ardens ,
et se comportent au feu comme le massicot , je conclus que
ces critaux sont entièrement formés d'oxide de plomb sem*
blable au massicot, et que ces cri,staux aflectent dans ce cas
la forme de dodécaèdres réguliers.
obseuvations chimiques
Faàes dans t analyse et un calcul ejrstique ,
Far M. J.*B. Cavestou (i).
PhsIfiaMcien intMiie det hApitanz de Paris , etc.
Dàhs le nombre des calculs biliaires que j'eus occasioir
d'examiner lors du travail que j'entrepris avec M. Pellelîor
sur l'acide cholestérique , il s'en t^uva tm qui fixa princi-
palement mon attention parla singularité de sa composition.
Il fut rencontré dans le canal cystique d'une jeune fille hys-
térique qui succomba presque subitement à une attaque fol)-
droyante d'apoplexie.
I. Ce calcul , du poids de la décigrammes et demi , était
moins pensant que l'eau , d^une couleur jaunentMigeitrc, lisse
çà et lÀ dans l'étendue de sa surface extérieure | et affectant
la forme de deux tétraèdres appliqués base ^ base et arrondis
à leurs angles; ce qui provient, comme l'observe M. Thé-
nard , de la compression que ces corps éprouvent dans le
canal cystique. Cassé en deux parties , Tiniérieur éat calcul
(i) Connnaniqfiëe à M. |r docteur Vîrcj.
llle. Année. — Août 1817. 24
^70 JOURNAL
présentait une infinité de petites lames micacées, brillantes,
appliquées les unes sur les autres, et mêlées d'une matière
jaune-brunâtre , dont Vintensité augmentait vers le centre
du calcul.
II. Une quantité de cette concrétion fut soumise à l'action
de Talcohol bouillant ; presque aussitôt ce fluide prit une
teinte jaune-verdàtre , et il resta dans le fond de la capsule
une poudre d'un rouge briqueté , qui , épuisée de tout prin-
cipe soluble dans l'alcobol , fut recueillie sur un filtre. L'ai-
cohol ainsi obtenu était transparent ; mais, par le refroidisse-
ment , il laissa déposer une matière micacée, qui était de la
cliolestérine , et qu'on eut soin de séparer. On fit alors rap-
procher la liqueur jusqu'aux deux tiers de son volume, et
on la laissa refroidir : elle était, transparente , jaune , d'an
goût acre d'abord, mais qui devenait doux et légèrement
saccbarin bientôt après. De Facélate de plomb avec excès de
base fut versé dans la liqueur ;'il y ciit aussitôt un précipité
assez abondant, qu'on sépara soigneusement, et qu'on essaya
de faire dissoudre dans l'acide acétique étendu , ce qui rcos*
sit parfaitement. On fit passer dans cette dissolution un cour
rant de gaz acide hydrosulfurique ^ ori filtra et on fit évaporer
à siccitc. 11 resta ime matière jaune-verdâtre , d'une saveur
anière, à laquelle succédait un goût douceâtre et d'une
odeur particulière ; l'alicolibl et l'eau la dissolvaient avec fa-
cilité, et il en était de même de l'acide acétique; ces solu-
tions étaient précipiubles' par le sous-acétate de plomb et le
t protoniirate de merc\ire ; enfin , l'ensemble de toutes les
propriétés de cette matière , Wa convaincu qu'elle était
identique avec le principe qu^M. Thénard a désigné sous
le nom de pycromeL La présence du pycromel dans un
calcul bilîaire.humaîn mérite d'autant plus d'être remar-
quée, que c'est' seulement le second ou troisième exemjde
qui nous offre un tel phénomène. En effet ^ M. Orfila (i)
(i) Ann. Cbimie, t. $3 /p. 34.
DE P|[.AJIM^CIE. 3f]C
fstle.prfmÎQr qui ait fixé . l'aUentioi) des chimiste» suc ce
point , dans Tanalpe intéressante qu'il fit d'un caleul bi^ :
liaire retiré delà vésicule d*une jeune Qlle de i^^^ns,, et dans
lequel il trouva tres-peii de pycromej ; no^is ij paraîtrait
néanmoins qu^antérieuremei^t à la publication 4u Mémoire (-
de M. Orfila , M. le docteur Jobn , de BeçHp^ aufra^ ^g^lo^ .
ment trouvé dans un calcul dumêmegeurp unesut^sta^oe^'
qu'il désigna alors sous le nom dpr^çîi^repiiçrçç,d^Jaiih(i\,
et qu'il assure aujotjrd'liui être le pjcjcpipel décrit par
M. Thénarci^.
III* La liqueur d'oùlepycromc] avait.été précipité était
encore jaune ; et je me suis assuré, par qucJqyea expérieiw*
ces , que cette couleur était due à un peu de matière jaune «
delà bile.
IV. Après avoir examiné la nature des principes obtenus
par Talcoliol, on a voulu s'assurer de quelle nature pouvait
être la poudre rougeâtre que ce fluide n'avait pu dissoitdre. -
Cette matière séchée était inodore et iqsipide 5 elle ne four-
nissait rien à Talcohol , l'eau et Téther. Cependant elle pré-
sentait plusieurs points brillans , qui me faisaient présumer
encore la présence de la cholestérine. Je résolus alors d'en
traiter une partie par l'acide nitrique concentré. Aussitôt la
première impression de la chaleur, il y eut Utie vive efferves-
cence avec dégagement de gaz nitreu^ ; la matière se tumé*
fia considérablement , et la petite, cpiantité d'acide nitrique
qu'on avait fait agir ayant été sur-le-champ décopiposée , la .
capsule devint sèche et couv.erte d'i^ne quantité de petits ;
cristaux irréguliers , confondus les uns dans les autres , qui
me présentèrent tous les caractères de l'acide cholestérique*
V, Une autre partie de la poudre rougeAtre fut traitée par,,
la potasse caustique. La liqueur prit une teii^te.yei^te;fon(9éie,
et il resta ime matière insolttble d'un noir peu intense , qu'qp ,
sépara à Taide du filtre.
'*' ' < f I ■ ■ I
(a) Jobn : Tableaux chitniquei du r^gn« «ra^nîîi » p. '6t ,' "in i8x^.
Traduction de M. Robinet, 1 voî hi-4** >. «^e^ L. CoMSî
37a JOURNAL
Lu solation potassëe a été soumise & TaclSon de plasieors
réactifs. On en a mêlé nne partie avec de Talcoliol ; la liqueur
se troubla, et presque en même temps se sépara en deux
couches bien distinctes. La coùcbe inférieure était due à une
matière animale d'un gris brunâtre; la couche supérieure se
formait de Talcohol potassé, qui tenait encore en solution un
peu de la substance animale dont je viens de parler» Cette
subsUttce , aussi peu consistante que la gélatine , se prenait
en masse coagulée lorsqu'on la traitait par le feu ; mise sûr
les charbons ardens, elle répandait une odeur fétide et ana-
logue à celle des nuitières animales. Redissome dans la po-
tasse , elle n'en était point précipitée par Tacide hydrochlo-
rique: la couleur Yerte de la dissolution n'était pas même
altérée par l'action de cet acide. Ces particularités que pré-
sente la matière qui nous occupe, portent a croire quelle
diffère de la ^bstance dont M. Thénard parle dans son ou-
vrage, et quiï Résigne sous le nom de matière jaune des
calculs. Mais comme ce savant pense que cette matière jaune
est susceptible de présenter des modifications , et qu'il ne la
regarde d'ailleurs que comme une altération du mucus , j'ai
cru inutile de faire une espèce distincte de la matière que je
viens de décrire.
YI. La poudre noirâtre , insoluble , qui a été séparée de
la solution alcaline ( N«. IV) se dissolvait en partî^e dans l'a-
cide hydrochlorîque, et on apercevait nager quelques flocons,
qui étaient dus à de la cholestérine unie à un peu de char-
bon. La liqueur filtrée était très^légèrement colorée, et
comme elle tirait au noirâtre en y versant un peu de gallate
de potasse, j'en ai conclu qu'il devait y avoir existence d'un
peu d'oxîde de fer.
Quoique aucun chimiste n'^îi annoncé jusqu'ici la pré-
sence del'bxide de fer daïis les calculs biliaires, il n'est
pas extraordinaire , sans doute, d'en trouver un qui en con-
tienne, puisque ce. métal existe dans la bile à une dose tré»;
notable ; mais îL eût étéasset intéressant de constater sa
DE FlIARMACtC. i']3
présence en calcinant une partie de la concrétion que j'exa-
minais .' malheureusement , la disette de matière m'a tout-à-
fait 6té lea moyens dé me donner cette satisfaction.
VII. D'après tous ces faits, on* peut donc conclure que
le calcul cystique était composé :
1*. De cbolestérîne ;
a®. D*un peu de matière jaune de la bile \
3**. De pjcroûiel ^
4**- D'une std>stance auimale qui peut être regardée
comme'une modification de la, matière jaune des calculs bi-
liaires humains ;
5*. De traces d'oxîde de fer ;
6**. De quelques pa^'celles de charbon.
^ EXTRAIT
D^ime iettte de M. Pbschier , phtirmacien à Genèi^e ,
adressée à M. Boulât , sur tincertitude dé quelques
réaetifi.
((Je vous fais passer quelques obsenratipns auxquelles
ont donné lieu des recherches que jVi été dans Je cas de faire
cette année sur du pain qui avait indisposé quelques person--
nes« Ayant été chargé de rechercher la cause des mauvais
effets du pam fait avec des farines ahérées, j'ai fait usa^ des
réactifs , entre autres de ccu): qui sont recoititnahdés d/^puis
peu pour faire découvrir la présence de l'arsenic , et dont
les changemens de couleur sont indiqués comme constatant
la présence de ce dangereux métah J'ai pensé qu'il était im-
portant de faire connaitreavec quelle circoqspedion le chi-
miste-légiste doit prononcer. ,
» Les précieux ouvrages de Remer et Orfila , qui contieu'»
nent le résultat des travaux des savéns de tous les pays sur
cette matière , sont^ à j,uste titre, pris pour guides dans de
ftmblables recherches. C'est pourquoi il me parait indis-
374 JOURNAL
pensable de publier que la dlsaoluuon rouge de camétéon
minéral , recommandée par ces auteurs comme passant au
)aune par l'action de Farsenlc , éprouve le même change-
ment avec une multîttide dé substances alimentaires.
» Ayant une dissolution d'une très-belle couleur, violette,
je versafi quelques gouttes de la décoction du pain suspect ,
et à Tinstant même elle passa au Jaune et perdit toute cou-
leur ; pour m'assurer de la chose comparativement, )e fis
une déeoctioti de mon pain , et elle eut le même effet. Le
travaSi'àuquel lalkrine do froment est exposée par Teflet du
paitrissage , de la fermentation , de la cuite et du sel que
Ton y ajoute , ne peut-il pas en changer la nature de manière
à ce que les principes consdtuans du pain n'eussent point
cet effet avant .la panifioaiion ? VeiUi k ^question que j'ai
cherché à résoudre , e( j'aj reconnu qu'une infusion à frdd
et une décoction de son de bon froment décoloraient la dis-
soluticni violettfi^4Q, cafiaéléon nùnéfàl ;\{ue celle du aiMi de
blé feqneptévajiiWleiiiêBQie effist^ amiis'^elea prittdpes
^sucrés, mucilagineux et amilacés, n'en changeaient point
la couleur , que le gluten, rendu dissoluble;, la détruisùt
complétemeiit^ &6vl il résulte que si une eau provenant
d'un lavage de pain décolore la dissolution du maganèse,
elle' le pirodiiit , par suite delà combinaison des principes die
la farine pendant la panîfitation. Je viens de me servir de
Texpression de dissolution de glùteu : effectivement je suis
parvenu à le diviser , et â détruire sa viscosité en le triturant
avec de la goriime et de l'eau.
» Une dissolution de miel blanc dans de l'eau distillée ^ les
Tins blancs , le' bouillon de viande , etc. , décolorent la disso-
lution violette du caméléon', d'où je crois pouvoir Tlemander
que ce réactif doit être soustrait du nombre de ceux qui
indiquent, par le changement qu'ils éprouvent , la j>résence
de l'arsenic.
» Deux autres réactifs éprouvent des effets <fai méritent
d'être connus : ce sont le sulfate de cuivre , et le sulfate de
DE PâARMACIE. 3']5
cuirre ammoniacal \ les dissolutions arsenicales font passer
au vert les dissolutions de ces deux sels , en donnant un pre-<
cipité vert de pré : cVst ce dernier fait qui mérite d^ètre ob-
servé; car la décoction de pain, celle de son, la dissolution
de miel blanc, le vin blanc, changent en vert ces deux dis-
solutions de cuivre , mais sans donner de précipité ,%t Tarn-
moniaque versé ensuite ne rétablit pas la couleur bleue du *
sulfate de cuivre ammoniacal ; mais il doàne la couleur bleue
foncée à la dissolution du sulfate de cuivre qui avait verdi.
» Le bouillon de viande verdit le sulfate de cuivre sani
faire éprouver aucun changement au sulfate de cuivre ammo-
niacal , etc. » ( P^où* , Société d'encouragement , Pain d*orgè
{[^ermé. )
»»MI»»*WI%*%»*t %'»<^(%M%»M>ll»»»»%l»%l«>%»»l»i
hiSTiTCTioiii pharmaceutûfue de bienfaisance.
O» compte en France et en Angleterre beaucoup de siocié-
tésde^ecours mutuels, établies dans les fabriques et n^anu-
factures , ou dans les corporations. Ces sociétés sont d'^ne
grande utilité ^ elles soutiennent le courage des hommes la-
borieux, qui, dans Timpuissanoe de faire des économies suf-
fisantes pour alimenter leur vieillesse dans le repos^ secou-
rir leur famille inactive et soitlager leurs jnGrmités, voient
avec consolation la prévoyante administration des secours^
muittelsleur préparer un asile, et les garantir de la misère*
Mais^ en Angleterre comme en France , on n'a rien créé de
semblable pour les pharmaciens*, parce qu on a pensé que
eetle profession honorable devait mettre au-dessus de tout
besoin ceux qui la professent^ il n'en est malheureusement
pas ainsi. La licenciement des armées , la multiplicité des
officiees, la protection accordée au charlatanisme, ont privé
beaucoup de pharmaciens civils et milijtalres des ressources
qve lear prés^itait leur état. II est donc intéressant de faire
eonnaitre ce qu une noble pitié a inspiré k quelques pharma-
ciens étrangers.
A Stuttgard y capitale du royaume de Wurtemberg , un
376 iOUHNÀL
iïère en pharmacie Ait prÎTé de la vue par Tesplosum d'an
appareil avec lequel il préparât rammo^iaque liquide. Poi
de teipps après , une pharmacie delà même ville fut ince&»
' diëe. Le désir de venir au secours des vic^stnes de ces deux
accîdens inspira k MM. Frédéric Jobst ef Klein , pharaïa-
ciens droguistes , un plan de société de secours oqytuels qui
fut promptement réalisé. Ils annoncèrent qu'ils ouvraient
un registre oà tous les pharmaciens établis étaient inscrits ,
et où tous les élèves éuient engagés à s'inscrire ; qa*ils for-
niaicnt une caisse de prévoyance qu'ils administrenicnt
gratuitement y et que tous les pharmaciens pouvaient y ver-
ser les fonds qu^ils destinaient aux secours mutuels. Pour
donner aux recettes quelque régularité, ils proposèrent aux
pharmaciens et aux élèves de payer ^ au minimum , un florhi
à chaque mutation de place, ou à chaque vente de fonds. Os
avaient calculé qu'il y avait deuxâ trois cents mutations par
an dans le royaume. Ils s'engagèren^à rendre compte tout
les ans des recettes et dépenses. La maison Frédërie lebst
et Klein jouit d'une si ^ande coiisidération et d'une con-
fiance si méritée , que tou^ les phannaciens adhérèrent aux
propositions, et souscrivirent non-seulement pour un florin
par mutation , mais pour une rétribution aimuelle. Ils virent
dans l'association de tous les élèves un moyen trèsHODoral
de les attacher i leurs devoirs. En effet, tout élève qui se
fai t ioscrire est obligé de se faire donner une recommandation
du maître chez lequel il travaille , et cette recommandation
doit être renouvelée tous les èns jusqu'à sa réception , pour
lui donkier droit aux secours de la société , s'il tombe un
jour dans l'infortune. Quand une place vient & vaquer dans
. une officine , le pharmacien s'adresse à MM. Jobst et Klein |
qui lui font connaître les élèves les mieux reconunandés par-
I ini ceux qui n'ont point d'engagement. Par cette corre^pon-
* ctànce exacte , les bons sujeu sont certains d'être occupa ,
qt l'émulation qu'une pareille censure inspire tourne au pro-
fit 4e la société entière.
i
DE PHAHMACie. 877
Déjà MM. Jobst et Klein ont en Toccasion d^assorer des
pensions de i5o et aoo florins à des pharmaciens yieux , îQ'**
firmes et indigens^ à de^ Teuves on à des élèves privés par
accident de leur état.
En Bavière, Texemple de Stattgard a été imité. H existe
à Munich une compagnie d'assurance ou société de secourt
mutuels pour les pharmaciens. A Erfurt, M. Tromsdorff a
créé une institution pareille , et chaque pharmacien a sous-
crit pour 5 thallers , ou 9 florins.
Ce que quelques particuliers philanthropes ont fait dans
des états moins riches et moins étendus que la France , les
écoles ou sociétés de pharmacie peuvent le faire avec plus
dWantage , de roulante , et k moins dei frais k Paris , Stras-
bourg et Montpellier. Nous livrons cette idée au zèle, à la
raison et i l'honneur de tous les pharmaciiens français.
\jf Ai. C
BIBLIOGRAPHIE.
Coims éUmentaîre d'Histoire naturelle des SfétBcaniens ,
par M. LAjjREjnr Salle , de Brest, docteur en médecine^
maître en pharmacie^ professeur, etc. , avec c6Cte épigraphe:
L'itrt if instruire est détre court , mais clair. Un vol. in-8*.
Chez Crochard et Gabon, 1817.
( Extrait oommuniqtië. )
Qh voit , k la manière dont Fauteur a traité cet ouvrage,
qu^il a compté beaucoup , pour en avoir le débit , sur les
nombreux élèves qui suivent ses cours , et auxquels saiis
doute il ne manquera pas de faire sentir la nécessité de se
le procurer.
L'épigraphe, car il en fiiut une,a été religieusementsnivie,
mais le laconisme cesse d'être im mérite ]téA dans un ou-
vrage quand on j a oublié le pltu utile; tâchons de le
prouver.
^78 JOUKIfAL
Quel ft été le bot de l autevff en deoinint une conpilabcn
trcsHiicorA^èCe^ air nous n'y atonspn rien découvrir dt
fienf PNoUs pensons qu'il pourra donner aux éldvte des co»*
naissances superficielles, pour rëpondie A leur troisiéiM
examen , de manière i obtenir le satisfait on très-satisfait
qu'ils ambitionnent. Mais, avec cea faibles connaissances^,
ils ne feront que de très-médiocres tbérapeulsites ^ qm ne
sont ifialfaenreusement que trop communs en Franee.
Nous avons cru aperceroir que Fauteur s'est borné à
ébaucher le plan de Texcellent pharmacologiste M. Barbier,
d*Amiens , qui est fondé sur les propriétés pbysiqBes dont
les caractères prmcipiinic , odenr et saveur , Ini oM servi a
classer les corps naturels propres à la médication. Ce^
lème n'est qu'une suite conséquente des recherches de l'ia»'
mortel Btchat, tôuchantl'actiondêstnédicamenssnrleB^cis
organes. M; Saflé , en ne s'écartant pas des principes de
oes deux savaoa^ atrat pu eonsdier avec avantage lV>nvnigie
de Swilgué , qui a puisé dans le^ deux systèmes ce qnlls
paraissent avoir dé plus certàih.
K Mais il ^nvkndfi «vec nous que les expérîcDces mao-
qnent enooce pour pouvoir classer rûsonBablemwtlea corps
naturels d^sprès leur action sur nos oqanes \ et la classi-
fication de M'. Sttllé vient à l'appui de ce que nons oftons
avancer : aussi nous eroyonsiqne, jusqu'à ce que de nom-
breuses expériences noHS laissent une espèce de certitude
sur l'action des corps médicamenteux snr nos organes y la
classificadon la moinsr yitiieusé sera soumise enoove long-
temps à l'empirisme.
Parce qu'on n^a pu faire une bonne classification , oa ne
doit pas moins s'atta<!;her i donner l'kîstoire Ja pins eon-
plète des corps naturels médicamenteux^ Nous possédons ,
dans beaucoupd*ottVrages, d^exeellb» matériaux» Si M: Salle
les arait consultés , il se serait éieuABi davantage stu^ lefiî dé-
nominations'latlne»- ; c'eit nn oulili>dflr>conaéqueiiee majocwe*
Mais, quand on veut être court ^ on ne peut tout dire \ et c'é*
DE l^AARMAÇIE. 3'J^
tait une raison de plus de meurtre les divers noms latins bota-
niques , a6n de facilitêi^ au)t élèves \es recherches dans le^
oavrages justement célèbres, entre autres celui de Murray,
trop peu consulté.
Une omission plus grave, que Ton doit reprocher à
M. Salle , et à tous ceux qui , comuie lui ., écrivent sur Iliîs-
toire des médîcatnens , c'est Tonbli des analysés qui existent
en grand hombre dans les Annales de chtxnie , les Bulletins
de pbai*fflacié , et autres ouvrages de médeciniç.
On a d'autant plus tort de les négliger , que ce «oi^t tes
<^rps qui paraissent doués des vertus lies plus énergiques
qtt^on a soumis à Fanalyse chimique. Elles servent à gu!«
der les praticiens dans leur emploi , les éclairent sur Içurs
principes constituans; ils peuvent parla juger quelle est
la forme pharmaceutique qu'on peut leur donner, et quels
sont les menstrues, ou véhicules , ou intermèdes , qu'on doit
leur associer. Si M. Salle eût tenu compte de ces analyses,
îl n'aurait pas mis dans la classe âès laxatifs la graiiole ',
qui a présenté i M. Vlauqu'elin l'actioA rf'un fort drastique ;
fi n^âunrit pas mis non plus lesf iunocïens myrobolans, U
mercirriitle , dans la' classe des drastiques. ÏJt ,' puisqu'il voii-
lait être court , potfrqudi ne pas faire gVSce à ses lecteurs
des noms pompeux de l'ancienne école , telfs que les diu-
lîAi^ës sialagogues, etc. , propriétés souvent données à des
eor^s qui ne les ont pas ?'
- M. Devanx, qui nous fait espérer urt oûyrnge d'Histoire
naturelle des médicaraens , ne fera pluV figurer , cohAaB
Tlf.**'9àllé, dans ses. Élémensr , Voîeà-réJln^ du oopaïfii'ra,
àftisî qtiecélle du pinus cànadensts^ soxii Ife hotn Jc baumeàs
^ le^ ié^nes-gommes pour des gotnmès-rëslties , on ^otA
>ie ^«m <fc gommes puahtes, commd^le sont toutes les ri'-
^?Aès^^ôttitnes de férulacées, qui , d'aprè's M. ©ev^iux/mî^-
ritent une classification particulière en' raison du principe
paitîtuHer , qui devient d'uu rouge tntiense par' leur éifno-
sWbnèrair. D'ailleurs , il est toujours ïmpropre ctans vê-
38o JOUKNAL
actuel de nos connaissances , et c^est donner une fausse id^
aux élèves , que d'appeler gommes des substances qui n'en
contiennent qu'une très-petite quantité, par rapport à la ré-
aine , et de donner celui de baumes i des substajices qui ne
contiennent pas d'acide benzoïque.
Nous finirons en faisant observer à M. Salle que Fanal jse
est un des auxiliaires les plus utiles de l'Histoire natorelle
des mëdicamens , et qu'elle est toujours incomplète quand
on a négligé de les recueillir. Nous en avons tm exemfJe
récent dans l'analyse deTipécacuanha , par M. Pelletier ^ et
M. Salle nous permettra de lui faire observer de plus que,
depuis long-temps, plusieurs ipécacuanha ne font plus partie
du genre î^iola.
Dans Ténu mération des substances médicamenteuses ttfées
des minéraux ou de leur préparation, M. Salle a eu grand
tort de conserver les noms anciens, qui ne nous disent ricD^
et dans son appendice il nous offre une série de métaux «»
classés ; il valait encore mieux ne pas e^n parler , ou bien les -
classer d'après Fourcroy ou M. Thépard.
Sous le rapport de la pharûuicie , on pourrait amre qœ
Fauteur a voulu faire oublier qu^l est maître, si nous n'en
étions instruits par le titre de son ouvrage , et danscecas il
a eu grand, ton d'oublier beaucoup de préparations minérales
justement inscrites dans les pharmacopées étrang^r^ et na-
tionales , et le Codex de Paris lui aurait désigné les prépara-
tions composée! pharmaceutiques^ dans. lesquelles entrent
les corps simples.
Je ne puis iuger Tptt^rage sptts le rapport médical^ n'ayant
pas l'avaptage, comme M. Sallé> d'être docteur ^.maia il ma
semble qu'on ne croit pas i autant de spécifiques que ,pe^
qu'il veut bien ^umérer. Ainsi, le quinquina ,,ropnuDrft
le mercure peuvent bien passer pour tels ; il nous.penneKFa
de faire justice des autres.
M. Salle fait agir la digitale exdusivement sur le sj^it^e
sanguin; des auteurs moins exclusifs ont aiioué4out,.b«ô-
BE PHARMACIE. 38z
nement qu'ils ne sayaient pas comment elle agit; aussi Font-
Us mise dans la classe des incertcd sedis. Cet article, traité
dans le Dictionnaire des sciences médicales , aurait dû mé-
riter un coupd^œildeTauteur ; il y aurait vu qu'il n*y a rien
d'absolu dans l'action des médicaraens y comme il semble
nous le dire *po\ir l'huile de térébenthine qu'on doit admi»
nistrer avec beaucoup de circonspection J'assure a M. Salle
que je l'ai vu administrer^ le ao avril 1817 , à une once, et
le 21 du même mois k deux onces , et que les effets se sont
bornés k l'expulsion d'un grand nombre de vers par suite
d'une purgation ordinaire.
En mettant l'iris de Florence k l'appendice (où , par pa*
renthèse, on a oublié de placer beaucoup de corps utilisés
en pharmacie, comme intermèdes), l'auteur aurait d&
tenir un peu compte de Todéur et de la saveur de ce mé-
dicament, qui , vu ses caractères et son action assez forte sur
les membranes de la bouche , aurait dû avoir un autre rang
que celui destiné à l'inutilité.
Nous croyons avoir assez démontré les côtés faibles de
ces élémens ; nous aurions pu en donner de plus grandes
preuves , surtout sous le rapport pharmaceutique, y y au-
rait beaucoup à ajouter et à retrancher. Nous conseillons &
Tauteur de faire comme le célèbre Baume ^ qui avait toii-
jours , dit-on , des matériaux en poche pour une nouvelle
édition de sa Pharmacopée. Si M. Salle n'a pas pris cette
précaution. Il peut consulter Murraj^ SwIlgué^AJiberty
Barbier d* Amiens , Lamarck et Decandole^ et le texte de
la savante Flore du docteur Chaumeton , où il trouvera
les excellens matériaux qui manquent à ^ses élémens pour
être à la hauteur des connaissances modernes , et les rendre
dignes de la réputation méritée de ce professeur.
R. , maître en pharmacie de TÈcole^de Strasbourg.
3^2h JOURNAL
STATISTIQUE MÉDICALE.
Relevé des tableaux de mortalité dressés par les douze tnu-
nicipaîités de Patis , pour Tannée :8 16.
Le nombre des décès en 1 8 16, est de. ..... i9>8oi
* En i8i5, il était de ai, 549
LadiiTérenceenmoîûspour 1816, estde. . • . 174^
Le nombre des décès se compose de 1 a,4^9 morts k domi-
cile 9 savoir :
Du sexe mascub'n 61^76
Du sexe féminin 6,3i3
On comprend dans cette classe 278 cadavres déposés k la
morgue, et 7^3 12 morts dans les hôpitaux et hospices
civils , savoir :
Du sexe masculin. • ^ • 3,683
Du sexe féminin 3,629
Le nombre des personnes mortes de la petite vérole pen-
dant Tahnée 1816 est de i5o, savoir :
Du sexe masculin 79 \ 1;
Du sexe féminin 7^J*
Leitombreen 18 1 5 était de. * 190
La différence en moins pour 1816 est de. ... . 4^
Les suicides , pendant 1 8 1 6 ^ se sont élevés a 1 88 , savmr :
122 hommes.
06 femmes.
188
En i8i5 , ils n'ont été qu'à 1^5.
Les naissaùces, en 1816, donnent pour total 22,366
Savoir: du sexe masculin 11, 584 (^^ agg
du sexe féminin 10,782 ) '
Le nombre des décès étant de i9>8oi
Les naissances excèdent les décès de 2,565
DE B'&Ai^MACJE. 383
Il y a eù , en i8i6^ 278 noyés , savoir :
22!2 kommcs.
56 femmiçs.
Les nudadies les plus remarquables envaU^n 4u aombi^
des personnes qui en k>iit mortes , sonjt les fièyres putrides
ou adynamiques malignes oaat&xiques., Ic^.phl^j^nàdies des
membranes muqueuses, celles du tissu pellulaîre et paven-
cbymateux, -les lésions organiques. générales*. •*. N^us ne
d^nBcrons point , comme les amiées deoiières ,')a divi$ion
des morls par genres de maladies. Les indications spécia;Ies,
portées dansâtes tableaux des douze arcoodi^aevKens , ne «Ont
pas assez* exactes. On s'occupe d'un .travail important pour
régolariseDles descriptions-nosograpbiques ; nous atteadrons
qu*U soit terminé , pour «clasaer les causes desdécès. On ne
tirerait que de fausses conséquences, des rriejvésiqui ont «té
faits jusquici , si Ton admettait. comme jrigoureudes les éva-
luations approximatives* portées dans Jes précédais celevés.
ôbli
JOURNAL
M&capàulaiion des deux sexes.
Mfticafin.
Fàniain.
Totau.
De 1^ jour k 3 mois. ,
. 2,399. . .
. 1,735. . .
. 4,i34
3 mois à 6 mois.
. . 157. • i*vj. 129. . .
. ad6
6 mois à I an. •
V • ^77- • •
aia. . .
. 489
I an i 2 ans. . .
. . 385. . .
. 395. . .
. 780
a ans i 3 ans. . ,
> • 257. . .
aoa. . .
. 459
3 ans à 4 ans. . <
. . 171. . .
. 143. . .
. 3i4
4 ans â 5 ans. . .
» • 124* • •
106. . .
. a3o
5 ans k 6 ans. . ,
. 95. . :
. 118. . .
. ai3
6 ans k 7 ans. . .
. 9a. . .
96. . . .
188
7 ans â 8 ans. .
. . 5o. . .
. 48. . . .
9»
8 ans à 9 ans. . ,
. . 53. . .
^0. , . .
93
9 ans â 10 ans. •
. . 34. . .
. 34. . . .
68
loansàiSans. .
. . x44.. .
.. 188. : . ,
. 33»
i5 ans à 20 ans. •
. . a55. . .
. a63. . . ,
. 5i8
90 ans a 25 ans. •
. . a86. . .
. 38i. . .
. 667
25 ans k 3o ans. • ,
. a3o. . .
. 36a. . . ,
S9*
3o ans k 35 ans. . •
. a8i. . .
. 4i5. . , ,
696
35iinsà4oans. . •
. a53. . .
4o3. • • .
656
4o ans k 45 ans. . ,
. «89. . .
. 397
686
45 ans k 5o' ans. •
. . 35o. . .
. 454
804
Soansà 55 ans. •
. ♦ 456. . .
. 4a5. . .
. 881 1
, 934»
55 ans à66ans. .
. . 496. . .
. 438. . . .
~ 60 ans à 65 ans. .
, . 6a7. . .
. 598. .. .
»)"5 1
6Sansà 7oans. . ,
. 611. . .
. 586. . . .
»»'97 1
70 ans à 75 ans. • .
. 537. . .
. 665. .. .
1
. i,ao> ;
75 ans a 80 ans. .
. . 387. . .
. 455. . . .
. 84a
8oansJi85ans. . .
. a5i. . .
4io. . . .
661
85ansà 9oans. . .
. 3i. . .
i5a. . . .
a33
90 ans A 95 ans. • .
9- > •
. 34. . . .
43
95 an»! 100 ans.
. . 1. »*.
I. . . .
2
C. L. C.
^
>•
3^
n
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N^ IX, — 3'. Année. — Septembre 181 7.
ANALYSE
Des ceufs de Brochet ,
Par M. Vaxjqueliik
J'ignore si quelque chimiste s'est occupé de l'analyse
des œufs de poisson; j'ai cherché dans les taUeaus des
analyses des substances animales par M. John , et }e n'en ai
trouvéâucmi indice; c'est pourquoi je me suis déterminé à
publier celle-ci , non qu elle soit très-intéressante en elle-
même, mais parce qu'elle pourrait peut-être, donner le dé-
sir, aux personnes placées convenablement , d'entreprendre
un travail suivi sur cette partie intéressante de la chimie ani-
male; il en pourrait fort bien résulter que les œufs , k quel-
que classe d'animaux qu'ils appartiennent , soi«nt composés
des mêmes élémens dans des proportions variées. Déjà j'ai
TU , par le résultat de l'analyse des œti& de lâ gràinde saute-
relle verte (Locusta viridis L*)^ qu'ils ipessemblaiént beau-
coup aux œufs, die brocbetC^(^}^e:? les tableaux de M. John.)
IlX^e , Armée, — Septembre 1 8 1 7 . 2 5
386 JOURNAL
Expérience premie^re.
Quatre livres de ces œufs ont été lavés à grande eau ; la
liqueur provenant de ces lavages évaporée à Taide de la cha-
leur, s'est coagule en une matière blanche floconneuse , qui
a été recueillie , lavée et sécfaée. En cet état elle était grise ,
blanchâtre^ cassante^ elle se dissolvait en totalitëf dans la
potasse caustique*, sa dissolution était brune-jaunâtre; elle
était précipitée par Tinfusion de noix de galle , et par Tacide
nitrique en flocons blancs.
Expérience deuxième.
Une ^utre porlion de cette matière , distillée dans une
<:omue^ a donné un produit hui leux akalin d'une odeur fétide.
Le charbon, brûlé dans un creuset de platine, a laissé
unex^endre blanche alcaline, qui, lessivée à Teau, a donné
une liqueur qui précipitait le nitrate d'argent en flocons,
«olubles en partie dans Pacide nitrique , et la dissolution de
platine en matière jaune :grenue* Cette liqueur, saturée par
Tacide nitrique et évaporée , a fourni des cristaux prismati-
ques de nitrate de potasse , auxquels adhéraient des cristaux
cubiques de muriate de soude. Ces divers sels, dissous dans
r«au, formaient avec Teau de chaux un précipité floconneux
peu abondant. La partie de la cendre , insoluble dans Teau ,
a été traitée par l'acide nitrique; la dissolution précipitait,
par l'ammoniaque , l'acétate de plomb et Toxalate d'aouno-
niaque. ,
D'après ces expériences, il parait que la matière coagulée
par la chaleur dans l'eau qui a servi au lavage des œufs de
brochet, est composée d'albumine, de potasse, de phosphate
de potasse, de muriate , de soude et de phosphate de chaux.
, Expérience troisième*
L'eau , d'où l'on avait séparé ce eoagulum , a donné , par
l'évaporation , un extrait d'une couleur jaune-brune, alcalin,
d'une odeur de poisson , et d^une saveur itortement salée:
DE PHARMACIE. 387
dUsODS dans Teau , il précipite le nitrate d'argent* Le préci-
jpité est insoluble dans Tacide nitrique , il exhale de l'ammo-
niaque par son mélange a vecla potassé : traitée par FalcolioJ
rectifié^ il n'a pas paru se dissoudre^ alors on l'a fait fondre
dans l'eau, et on y a mis de Talcohol qui en a précipité une
matière floconneuse brunâtre, qui ensuite ne s'est redlssoote
qu'en partie dans l'eau ; sa dissolution est abondamment pré-
cipitée par le tannin et la noix de galle; rapprochée, elle a
donné une matière brune-jaunâtre , qui est devenue dure et
luisante comme de la colle forte, ayant une «aveur.un peu
analogue a celle de l'osmazôme , et rétablissant le papiçr de
tournesol xougi par un acide. Projetée dans un creusât
rouge , cette matière se boursoufle et brûle , en dégageant
l'odeur des Ratières animales ; le charbon ^ chauâe forte-
ment , donne une cendre blanche alcaline , dont la lessive
précipite le muriate de platine en jaune , et le nitrate d'ar-
gent en flocons jaunâtres, solubles en grande partie dans
l'acide nitrique. Le charbon lavé à l'eau donne , par l'a-
cide nitrique, une liqueur qui est précipitée en flocons
blancs par l'ammoniaque , et un peu par l'oxaiate de cette
base : cette partie terreuse de la cendre est principalement
formée de phosphate de magnésie, d'un peu de phosphate
de chaux et de carbonate de la même base.
Expérience quatrième. •
La matière qui ne s'était pas redissçute dans l'eau après
avoir été précipitée par l'alcohol ,. ayant été calcinée dans un
creuset , a donné une cendre grise qui a produit une légère
effervescence ^av^c Tacide nitriq^g , et qui a été précipitée
de sa dissolution par l'ammoniaqitf^ , et easuiite plœji'oxalate.
Cette cendre contenait dqnc du phosphate et du cfirbonate
de chaux. » ■'•-.*.;, ■• ' , ./ .-.. .0
! Expérience cinquième. .» ,,
L'akohol ', qui avait servi â précipiter le* matières dont
on vient de {Mirlef , a donné par Tévaporation une matière
388 JOURNAL
brune , d'une saveur salée et piquante , dans laquelle il s'est
formé des cristaux cubiques de muriate de potasse*, broyée
avec de la pousse caustique, elle dégage une forte odeur
d'ammoniaque.
Cette expérience indique la présence du muriate d'ammo-
niaque parmi ces cristaux de muriate de potasse. Brûlée,
cette matière a fourni une cendre dont la lessive alcaline
précipitait le muriate de platine en jaune , l'eau de chaux
en flocons blancs ^ le nitrate de baryte en poudre grenue,
après avoir été saturée par l'acide nitrique et cliau0ee : cette
même matière animale n'étant soluble dans l'alcobol qu'à
la faveur d'une certaine quantité d'eau, elle ne peut être
regardée comme de l'osmazôme-
Expérience ^sixième.
On a fait bouillir ensuite dans l'alcobol déphlegmé )es
œufs de brochet lavés à grande eau , et on a filtré la li^gueor
bouillante. Elle était jaune, se troublant par l'addition de
l'eau et par le refroidissement; Talcohol évaporé a laissé
une matière huileuse d'un jaune orangé . d'une odeur et de
saveur de poisson -, mise sur les charbons , elle bruIe sani
résidu, en répandant une fumée blanche d'une odeur d'huile
brûlée ; c'était donc tme véritable huile. Brûlée dans du ni-
trate de potasse fondu, cette matière lui a transmis de l'acidt
phosphorique en quantité remarquable.
Expérience septième.
Les œufs, précédemment traités par l'eau et par l'alcohol,
ontétélHilklés dans un creuset; ils ont fourni un charbon
difficile àincinérer , qui semblait éprouver une sorte de fu-
sion par la chaleur en devenant pâteux; lessivé à Peau
chaude en cet état, il a produit une liqueur acide , précipi-
tant l'eau de chaux et de baryte en flocons blancs , et l'oxa-
late d'ammoniaque en unç matière pulvérulente.
DE PHARMACIE. SSq
Jje résultat de cette combnslioii était donc du phosphate
acide de chaux.
Les oeufs de brochet, d'après ces expériences , sont com^
posés :
I *• De beaucoup d albumine -j
a**. D'une matière huileuse^
3^ D'une substance animale ayant quelque rapport avec
la gélatine^
{de potasse,
de soude,
d'ammoniaque.
{dépotasse,
de chaux,
de magnésie.
6^, De sulfate de posasse. *
7*. De phosphore.
Réflexions*
Nous trouvons , comme Ton voit , dans les œufs de pois-
son, les mêmes élémens que dans les œufs des oiseaux, ce
qui permet d établir entre la nature de ces productions ani-
males une similitude de composition générale. Mais la na-
ture de Thuile qui existe dans les œufs de brochet n^est pas
la même que celle des œufs d'oiseau ; celle-ci est douce ,
agréable à l'odorat et au goût ; l'autre est acre , nauséabonde
et extrêmement désagréable : c'est peut-être à celte huile
qu'est dit l'effet vomitif que l'on a attribué aux œufs de
brochet.
Nous retrouvons encore ici le même phénomène que nous
avons autrefois remarqué, M. Fourcroj et moi, dans les
laites de carpe ^ c'est la production de l'acide phosphorique
en grande quantité par la combustion du charbon des œufs
de brochet ; ici l'on ne pourra certainement pas dire , comme
on l'a dit au sujet des laites de carpe , que cet acide phos-
phorique provient de la âéc(»nposition de quelques phos-
390^ JOURWAI*
phates ; car les oeufs de brochet , avant d'être brûlés , ayaient
été lavés avec une quantité d'eau considérable qui nau-
rait pas manqué d'enlever lès sels phospboriques : Tob-
jectîon ne pourrait donc s'appliquer qu'aux phosphates in*
solubles , tels que les phosphates de chaux et de magnésie ;
mais dans ce cas on aurait dû trouver , après la combustion
de la chaux libre ou carbonatée y et l'on a trouvé , au con-
traire , du phosphate acide de chaux. D'ailleurs Fhuile
qu'on a séparée des œufs parl'alcohol déphlegmé qui ne peut
pas dissoudre les phosphates terreux, brûlée avec du nitrate
de potasse , fournit à cet alcali de l'acide phosphorique en
quantité notable.
L'on est donc obligé d'admettre la présence du phosphore
dans les œufs de brochet , et, sous ce rapport , et sous plu-
sieurs autres , l'on entrevoit une grande analogie entre la
composition des laites et des œufs de poisson^ et celle de la
matière cérébrale , delà moelle allongée et des neifs.
<»»%%%»%%Wj»»%*»^<»^<i»%%%%%»»»%%^%%HO^»^(%<%%%
REMARQUES
Sur les ITers iniestînaux quon trouve dons Vhonwtey sur
leur origine , et les Remèdes i^ermijuges employés en
médecine. . '
Par J. J. Vikey', Docteur en médecine.
L'espèce humaine, ainsi que les autres animaux, les do-
mestiques surtout , sont exposés à nourrir dans leurs entrailles
• et d'autres organes , plusieurs vers sur l'origine desquek
nous présenterons quelques réflexions. 11 a paru , en eflet ,
tellement difficile à beaucoup de naturalistes tels que Goëze ,
Leclero, Bloch, Pallas, etc. , d'en expliquer la formation,
* que plusieurs ont cru nécessaire de recourir à" des généra-
tions spontanées.
Rudolphi , dont le Traité sur les vers intestinaux est le
DE PHARMACIE. Sqi
plus complet (Girol. Âsmund. Rudolphi, Entozoorum^
sif^è verwium intestinalium Histor. natur. Paris et Argentor.
et Amstelod. 1810. In^S^ , -3 vol. fig.) 9 compte environ
quinze espèces de vers qui attaquent Thomme. L'énuméra-
lion en suffira ici : (
I®. Le dragonneau , filatia medinensis^ Gm, Rndolpli. ,
loin. 2 , part. 1 , pag. 55, qui se trouve dans le tissu cel-
lulaire , entre les muscles , et on en a vu aussi dans Tœil.
Ce ver n'attaque guère les hommes qu'entre les tropiques,
a**. Hamularia suhcompressa de Treutler ( Obs, pathm
anal, X, tajb., 2^ fig. 3 ). Cette espèce habite dans les glandes
conglobées ou lymphatiques , et dans les ramifications bron^
chiques du poumon.
3**. Trîchoceplialus dispar^ B.ud. , découvert d'abord par
Morgagni , epîst. XIV, art. ^1. Ascaris trichm^a L. mas^
tigodes , de Zéder. Il se trouve dans les gros intestins ; on
l'a vu aussi dans des singes.
4**. Le lombric, ascaris ïumhrîcoïdes L,, décrit d'abord
par Tyson , Redi , Valisnîeri , etc. , habite les intestins
grêles. Il est fort commun aussi dans le bœuf, le cheval y
l'âne , le cochon.
5**. L'ascaride^ ascaris uermîcularis L. , qui se tient vers
le rectum, le colon, passe aussi quelquefois dans les or-
ganes génitaux, par l'extérieur. ,
6°. La douve du foie , distoma Iiepatkum Abilgaard et
Rudolphi, fasciola hepatica L. , et Mùller, et Bloch; se
trouve dans la vésicule du fiel , d'où elle passe aus^i dans
les intestins par le canal chplédoque.
70. Polystoma pinguicol^ de Zéder , naturg, , p. a3o^
n**. 2. Hejcaihyridium pinguicola de Treutler , ver jau-
nâtre , long de huit lignes , observé dans le Ussu cellulaire
de Tovaire des feipmes.
8°. Pol/stoma venarum de Zéder, ib. p. a3i. Hexa*
ihjr. Treutler , Obs. , p. 23 , tab. 4 y fig* i-3 , tiré de la
39^2 JOURNAL
yeine tibiale antërieare dans une saignëe du pied» Cette
espèce de ver est douteuse et mal décrite.
g^ Le cucurbitaîn> t^m^solium^ L. Andry. Carlisle,
Soc. Uanéenncy tom. 2, tab. 25, Bréra, etc., est assez
commun dans les intestins grêles , où il arrive jusqn^â Tiogt
et trente aunes de longueur ^successivement.
10^. Le ver splitaire , tœnia Iota L. , Pallas , Bloch ,
Wemer , Jœrdens , Retzius , Brera , Zéder , Schrank ,
Bat^ch, Bonnet, est le plus vulgaire dans le nord. \
ii<>. Uhjàmàe ^ cysticercus cellulosœ Rudolphi^ a d'a-
bord été découverte par Malpighi dans le tissu cellolaire
graisseux des cochons , et confirmée par Hartmann et Fa-
'' bncius 9 ab Aquapendente. On la trouve chez rhonuoe
entre des niuscles , quelquefois au cerveau comme dans
les mouton^ , et dans les différens viscères. Les espèces
de ^nges , comme le patas , le magot ( simia syh^anus L. )
en ont souvent, mais surtout le cochon. Celui-ci est prin-
cipalement attaqué pars Vhyd^tis finna de Blumçnlxich,
qui leur cause la maladie appelée ladrerie , pu remplit leur
lard de çe^ hydatides ^ analogues à des glandes scropha-
leuses.
12^. L'hydatide du foie, echinoccocus hominù Rado/phi;
potycephaliis kominis de Goëze , Joerdens , 2iéder , etc. ,
trouvé par Meckel dans le foie et d'autres viscères*
i3». Le bicorne rude, âiceras rude Rudolphi , dàra-
dijceras rudis de Sultzer , sorti des intestins , enveloppé
d'une tunique lâche , avec deux cornes dures à la tète»
i4**. Strongylus giganteus ^ Rud, , se rencontre parfois^
encore dans les reins et la vessie urinaire.
i5^. Les crinons , plus communs dans les chevaux, rares
chez les enfans , sortant ou du dos , ou de la poitrine, co^
madones des anciens auteurs , sont rapportés à làjllariapa'
pillosa Rudolphi j mais Chabert les croit être une espèce de
strongylus.
DE PHARMACIE. SqS
Des Remèdes anûtehnintliîtjues , ou qui font périr les vers
intesiinaiix.
L'on pent . distinguer trois espècçs clVi|t}ielmioiU<{ae3 ,
ip. ceux qui agissent jnécanîqpjppient ;. 9t^. , ceux qui opè*
rent comme poison sur cçs Yers; et 3^» les purgatifs.
Les vermifuges mécaniques sont d'abord, Vétain en
limaUk , donné à la dose de quelques gros ; il ne semble
pas que ce métal agisse anU^einent que par ce qu'il n'offre
rien de nutritif pour 1^ yers. Il a d'abord été. employé par
AXslon^medicàl essays ofediwhurgh^ tom* 5, part« i, p. 89.
JEInsuite 1^ soies d^ lé|;umQ d'un arbuste papilionacé, nègre»
tia (flor« pen;y. ) ^o&^&ium de Persoon, Synops.pUuHt.
part. ^^ k8o6, p. 289. }I en est de mtùki^ des soies du dol^
chospruriens. L. On les, mêle avec du midoudu sirop pouren
former des bols qu'on ^tale. jCes soies fines et roides percent
les vers et les font périr. On en fait usage dans les Indes oc-
cidentales, selon Gbcimberlayne, on the efficacity ofo&whage^
in. diseases occasionned by worms^ to wich are added obserp.
on other anthelmintics ofîhe west Indies, Lond. i j85, 8^.
Le charbon pilé est un bon ^thelmlnduque contre les
taenias, chez tes Içlandai^, selon Pallas, neue nordùche hef^
tr(»ge,\. î,p. 57.
Les véritables vermiftiges ou poisons des vers ont étéijpro*
posés en grand nombre , et l'on a vu mèiba l'eau à la glace ,
ou celle de fontaine , prise très-froide à grande dose, expul-
ser les cucurbitains (Pâlies, ihid. p. 63). Redi, ayant vu
mourir des lombrics dans Feau de fleurs d'dranger, en a
conclu qq'jslle était un bon anthelminthiqjae. Les végétaux
d'odeurforte et de saveur amère ont été employés avec succès
comme tous les stimu|ans et les toniques.
Ainsi le camphre , l'huile de cajeput véritable^ le semen
«contra, ouïes graines S artemisia judaica^ celles de tanaisie,
tanacetum bulgare , les spigelia anthelnUnthiaa et maryian^
dica , l'écorce du geoffroya surinamensis , bu cabbag;e|£ le
'Sgi JOUHINAL
jiicus hehninthocorton , la racine de fougère, aspidiumfiiix
mas Willden. , ont tour à tour été employés avec plus on
moins de succès avec Faîl, les amers vîolens. Cependant Flor-
man (diss. de w venenatd nùcis ubmicœ nov. experim. prœ-
bâta , Lund. 1798, in-4*.) a vu des vers encore vivais dans
des animaux tuée par la noiic vomiqùe;
•. L'eau dans laquelle a bouilli du mercure n'en contient pas
im atome , et cependant elle agit comme anthelminthique.
Parmi les substances fétides qui tuent le plus énergiquemeat
les vers , il faut compter Thuile animale empyreumatiqne.
.Une partie mêlée avec deux d'htiile de térébenthine 'et dis-
tillées ensemble forment un remède très-actif contre lotis les
vers, même la douve du foie et les' taenias , selon Chabert
-{Traite des maladies uermineuses dans les animoiut. Paris
1783 et 1787, in -8**. ). Il en est de même de ITiuile am'male
.de Dippei à lactose de dix gouttes dans une tasse de thé, oit
-de Thuile de térébenthine dans du jaune d*œuf. Le pétxx>le
.ou naphte, à la dose de dix à vingt gouttes, réussit aussi aux
. Egyptiens contre lès tssnias (Hasselquist^-r^ii^/iacA Pahestina.
Rostoch , 1 762 . 8^ p* 507%
. Enfin , les aiuhelminthiques purgatife sont plusieurs sels j
-^comme Je muriate de soude et celui d'ammoniaque , le sul-
fate de soude ou de magnésie. On a tiré quelque avantage
aussi de Télixir vitriolique de Mynsicht , ou de Télixir aeide
de Haller. Mais les principaux vermifuges sont Thnile de
-ricin , vantée par Odîer et Dunant^ dans le Journal de Mé-
decire y iom. 49 ? contre les vers solitaires : on y ajoute , si
Ton veut , la racine de fougère. Passerat de la Chapelle ,
Joum. de Méd. , tom. VI, p. 3o5 , avait recommandé
Fhuile de noix , mêlée de vin d'Alîcante. Mais les dras-
tiques , tels que la gomme-guttc y l'aloës , la scammonée ,
l'ellébore noir et fétide, la gratiole , la cévadille , données
ravec prudence , sont plus eflScaces.
On connaît le remède de madame Nouffer , acheté en
iTiyS, par ordre du roi , et qui consiste en racine de fou-
DE PHABMAeiE. 39^
. gère mâle , en muriaie de mercure donx , en scanmionëe et
gomme-gntte. On en fait des bols cônti*é les taenias. Le
remède d'Herrenschwands lui est fort analogue.
On applique encore Fonguent d'arlhanita sur l'épigastre
des enfans.
Considérations sur la classe naturelle des vers intestin
' Tiaux (i).
Il est bien important pour les sciences' naturelles Je dé-
terminer avec soin le rang qui appartient à chaque être , aGn
d^assigner le degré de son organisation et les rapports de 9a
structute avec les autres êtres organisés.
L'un des ordres les plus singuliers du règne animal , et
qui doit nous intéresser d'autant plus qu'il nuit souvent k
rhomme et.à la plupart des animaux, est celtd des vers i/ir
tesiinaux, appelés entozoaires, La qualité des parasites qui
les distingue \ leur production dans Tintérieur même des ani-
maux, où ils paraissent uniquement ' destinés à vivre-, la
difficulté d'expliquer l'origine de cetix qu'on a remarqués
dans des foetus naissans d'hommes, de mammifères, d'oiseaux,
etc. ; la mort Compte de ces vers , lorsqu'ils sortent de ces
demeures , outre qu'on n'en a guère observé de vivans dans
la natnre hors des animaux ; enfin le peu d'apparence qu'une
hydalîde ou d'autres vers volumineux puissent , sans organes
d'e progression, pénétrer dans l'intérieur des viscères les mieux
enveloppés, tels que le cerveau, tout jette un voile mysté-
rieux sûr leur formation et leur existence. *Aussi de savan3
naturalistes se croient obligés d'adnxettre aujourd'hui leur
génération spontanée dans nos corps avec Buâbn , Néedham^
Trevjpanus , Rudolphi et plusieurs autres»
"Le classement de ces vers dans une distribution zoologique
naturelle , n'a guère moins embarrassé' les- méthodistes.
Linnœus les avait rapprochés des vers de terre et des sang-
(*) Ce mémoire a ctë la ^ VAooitëniie des sciences.
396 JOURNAL
sae3 ^ et il fut imité par Bruguière ; mais Touvrage classicpie
deRudolphisiu'Its voi^s intestinaux a semblé devoir rompre
ces rapports^ et cet auteur, refusant absolument des nerfs
a ces animaux,, les regardant d*ailleurs comme une produc-
tion fortuite et spontanée , a pu les faire rejeter jusqu^anx
deraiëres limites de Fanimalité, et comme sans analogie
certaine "avec les^autres classes d^ètres. M. Çuvier a cm de-
voir les intercaler parmi les zoophytes dans sa nouvelle distri-
bution du règne .animal, d'après Forganidation , et M. de
Lamarck les range aussi parmi les animaux apathiques»
Sans vouloir rien préjuger ici sur Forigine la plus proba-
ble des entozoaires, il parait, sinon impossible, du mwis
extrêmement difficile d'admettre que des mucosités s'organi-
sep[t 4'elles seules , de manière à composer des tissus j un
ensênÂble merveiUeu^ , régulier et constant de structure \ ^ue
différentes parties concoiurent parCsiitement à toutes les fboc-
tipns vitales , et surtout qu!il se forme sponunément des or-
|anes génitaux, résulut d'un hasard aveugle. Une multitude
de ces vers intestinaux , les coinUw^ de forme allonge dt
les nématodes (tels qu,e \t9 filaria^ les tdchocépbales , les
ciicullans , les ascarides , strongle^ , prionodermes , et même
des trématodes , des douves ou (fistomes^ etc.)» ont des sexes
distincts } ils s'accouplent de Faveu de Rudolphi lui-même*
Plusieurs ont des ciiampons à leur tète, tels sont les hœruca
et échinorhinques ; d'autres, divers crochets et des épines a
leur tète , cornue plusieurs taenias. On voit que les causes
finales , en ces questions , i^éritenl d'êjtre consultées , et déci-
dent aisément ^i de tels états de 1 orgapisation résultent d'un
mélange fortuit de mucosités. Les anciens supposaient sans
doute , avec aussi peu de fondement , que les champignons ,
les hypoxylons étaient le résultat d'ime sève coagulée des
arbres sur lesquels croissent ces cryptogames.
La difficulté de. concevoir comment ime hydatide oucysti-»
cerque pénètre au cerveau, ou la douve (distoma hepaticum)
dans le parenchyme du foie, etc. , n'est pas tellement excès-
DE PHARMACIE. 897
$iwe qu'il faille recourir k ces créations spontanées ; car si les
poussières séminales des plantes agames sont si subtiles,
pourquoi les ovules de ces entozoaires ne seraient-ils pas
d*une ténuité microscopique telle qn ils pénétreraient sans
peine dans les vaisseaux capillaires , dans les interstices dé
iios tissus organiques du plus étroit diamètre , tels que lès
voyait Lieberkuhn , et passeraient même jusque dans les
fœtus ) jusque dans Tœuf d'une poule , et se développeraient
en son poussin. Car Valisneri , Pallas et dautres savans ont
fait Tobjection que des enfans naissans apportaient déjà des
petits taenias , ce qui était connu d'Hippocrate , comme
on a trouvé, des distoma ou douves du foie dans des poussins
sortant de leur coque.
Nous considérerons donc les entozoaires ^ non comme une
production fortuite , mais comme engendrés et orga&isés à la
manière ordinaire des autres animaux du globe, et nous
allons chercher dans^leur structure intérieure, leurs rapports
avec quelques classes d'êtres vivans.
La grande disparité des formes de plusieurs entozoaires
fera sans doute établir par la suite en cette classe^ déjà fort
nombreuse , des divisions autres que celles qu'on a fiiites.
L^on en écartera toutes les lernées ou d'autres espèces
ayant plusieurs appendices et des sortes de mâchoires , et les
chondracanthes , pour les rapporter comme nuance ou pas-
sage ^à une autre famille de parasites de l'extérieur des ani-
maux aquatiques, les épizoaires qui ressemblent plus ou
moins aux petits crusiacés branchiopSde^ ^ tels que des Caly~
ges , des argules et monocles suceurs ou *pœc]lopes de
M. LatreîUe.
A l'égard du système nerveux , base essentielle de toute
bonne division du règne animal , il n'est guère apparent
sans doute chez les yers intestinaux proprement dits, puisque
des auteurs en ont nié l'existence dans ces êtres. Cependant
M. Cuvier a remarqué , surtout dans le taenia lancéolé dé
Chabert (potystoma Uenoïdes Rndôlphi ) deux filets ner-
398 JOUHNAIi
Yeux loogîtudinaux et un ganglion cérébral. Mais quand
même on ne pourrait pas bî<*n aperccroîr le système ner-
veux dans les entozoaîres, ils ont une tète ou une parde
antérieure qui eu annooee Fexiâtence , et des organes géni-
Uux distincts dans la plupart , ce qui indiqae des fonclîoiis
animales bien déterminées. Puisque le cerveau si volumineux
dans Vembryon humain ne parait encore que comme mie
gelée à demi Hmpide , il ne serait pas extraordinaire que de
minces prolongemens nerveux puissent être fluides pami
ces dernières classes di^ règne animal , dont les espèces ont
souvent , au lieu da fibres musculaires , une cellulosité molle
et transparente*
|1 ne serait pas éloigné du vrai de considérer les deux filets
noueux longitudinaux que nous avons vus dans Fascaride
lombric , comme des cordons nerveux , renfermant dans leur
névrilème une pulpe médullaire diffluente par le contact.
Ces 'filets nerveux sont situés entre deux vaisseaux longitu-
dinaux.
Cette disposition du ^sterne nerveux des vers intestinaax
se rapporte en beaucoup de points à celle des vers annélides
sans branchies, et en général à celle des animaux articnlés,
si Von excepte en ceux-ci le nombre souvent variable des
ganglions. En eflet le ver de terre a un grand nombre de gan-
glions nerveux fort rapproda^s Tun de Tautre , le long de
son cordon médullaire double ; la sangsue a beaucoup moins
de ces ganglions, et ibsont plu& écartés ; enfin il ne reste
plus dans les yers intestttaux que celui de la tête. A Fé^rd
4e la séparation des deux branches nerveuses , de chaque
côté de ces vers , elle résulte de Fabsence même des gan-
glions , car dans la sangsue , ou le lombric , les deux bran-
ches nerveuses sortent latéralement^du bulbe cérébral , pas-
sent autour de Fœsophage de Fanimal , Fentourent comme
un collier, puis vont se réunir en dessous et se nouer, pour
ainsi dire , d'espace en espace le long du ventre. Mais puisque
ces ganglions abdominaux n'existent pas chez les entozoaireS;
DE PHARMACIE. 399
il était naturel que les braDches nerveuses se tinssent écar-
tées de chaque, côté du corps ; il en serait de même du dour
ble cordion nerveux des insectes , des larves , si la nature ne
Favait pas noué en divers ganglions qui projettent des ra-
meaux latéraux dans le corps , afiu d^aniiner les membres et
les trachées de ces espèces.
Tous ces faits concourent à prouver que les i/ers intesti"
Tiaux se rattachent uniquement à la grande division des ani-
maux invertébrés articulés. Ils se devront rapprocher spé-
cialement des annélides abranchiques, tels que la sangsue, les
lombrics^ le gordius aquatique, les planaires qui. montrent
le passage au genre des douves , comme Tavaient pensé Lin-
naeus et ses successeurs.
Pour manifester encore plus ce& rapports naturels, nous
croyons qu'on doit revoir le genre des planaires de Mûller ;
car ses planaria cornuta^ bicomis , tentaculata^ auriculata,
etc., paraissent être de ' petites espèces de limaces, les pL
quadrangularis ^ teirestris et autres, de petites sangsues.
Delà, les passages de ces vers aquatiques aux intestinaux
sont très^équens. Une sangsue du flétan , hirudo hippo^
glossij une autre couverte de tubercules, Jiir. nmricata^
s'attache aux poissons et vit dans eux , une autre suce les
écrevisses^ etc. Parmi les uers intestinaux habituels, les
pofystoma de Zéder , tels que tintegerrimum , celui du
thon , etc. , s'insinuent entre les branchies des poissons et
dans les grenouilles : le pofystoma i^enanum de Zéder parait
être une vraie planaire à Rudolphi ; les tristoma décrits par
M. Cuvier adhèrent extérieurement aux branchies des pois-»
sons-, le dragonneau aquatique, gordius aquaticus^ nuit
beaucoup aux poissons dans lesquels il pénètre comme le ver
de Médine entre dans les jambes des nègres^ le scolexgigas
perce de même la castagnole ( spams Raii) -y la n&nertes de'
Borlase^ retrouvée par M. Duméril , entre dans des moUus-'
ques bivalves; Vascaris marina, (gorfUus marinus de MùUer
et d'Otho Fabricius ) sausinue chez les poissons (gadus) du
400 JOURNAL
genre des morues et cabillauds ; les ligula , décrites par
Bloch, percent rabdômen dej^ôissoûs pour en sortir, et se
rencontrent également dans les oisejux piscivores, les har-
les et les plongeons. Les crinons, rapportés à hJUaria papS-
losa, sortent pareillement quelquefois du poitrail des che-
vaux.
Voilà donc des exemples de i^ers intestinaux changeant
de demeure , et rien ne prouve qu'ils ne puissent pas subsis-
ter , comme le soutiennent beaucoup d'helminthologistes^i
hors du corps des animaux et dans les eaux.
Nous pouvons ajouter que ces parasites, ceux même de
rhomme , ont des climats d'habitation , ce qui ne serait pas,
s'ils n'étaient jamais qu intérieurs. Pouitjuoi , en effet , le
ver de Guinée ^filaria medinensis , n'attaque-t-il jamais les
hommes que sous le?' climats chauds d'Afrique, d'Asie et
d'Amérique? On en voit surtout aux nègres, marchant nu-
pieds dans les fondrières ou les lieux humides. Le tœnia lata
est l'espèce de ver solitaire la plus fréquente , et même sou-
vent endémique , selon Pallas , en Suède et en Russie , tandis
que le solitaire à longs anneaux , ou le cucurbitain (tœma
soUum) est plus commun en Italie, selon Bréra, en Suisse,
en Hollande , et selon CarKsle , en Angleterre. Nous savons
qu'à Anvers , par exefhple , l'àscàride vermrculaire attaque
d'abord la plupart des étrangers qui y viennent , parce qu'il
^ est fréquent chez les habitant de cette contrée maréca-
geuse.
Nous n'entrerons pas dans un grand détail pour prouver
combien les i^ers intestinaux abondent partout où les terri-
toires sont humides, profonds, et les eaux mal saines, limo-
neuses , ni que les ovules de ces parasites se développent
mieux "dans les individus chez4esquels l'assimilation s'opère
imparfaitement , comme les enfans, les femmes, les personnes
lymphatiques ou muqueuses, pâles, cacochymes, débiles.
Mais ce qui doit faire présumer encore que ces fery intestin
naux sont originairement aquatiques ou extérieurs, c'est que
DE FHiLRMACIE. 4^1
lien n^^t plas abondant qu'eux chez les pois^Cdas qui n^etr
peuvent recevoir que de Teau, et chez les reptiles, oiseaux,
mammifères aquatiques. Rien, au contraire ^ n'est plus rare
que oes entozoaires chez le» bètes féroces terrestres ^ ou les
animaux vivant dans les lieux secs ; les oiseaux de proie et
de haut vol n'en ont presque point présenté, non plus que
le foie des quadrupèdes carnassiers. Au contraire les herbi-
vores puissant. dans des prairies marécageuses^ les cochons
qui y fouillent la vase sont trè»-> exposés soit aux douves du
foie'^'soit: aux cysticerques on hydatidesy soit au cœnurus
cerebraUs qui cause le tounijs aux; moutons. Des genres de'
verfl.>iic se rencontrent presque' jamaisr que dan^ des pois-i .
sons , tels sont les cucullans, les ligules, W scolex, à motna
que ces versne'passent dans des oisetftoc pi^di^ores^ comme
mriuTcttwrqué. - . . *
On ti cité un grand nombre de chenille^, dè4«rves de teri»
-ArèJed et d8:pbrygane8 qui contenaient^ selon:* Wemer et
Goëze , des uers intestinaux du genre fitariàé Sahs nier éo
fait, iie>|ieot*on pas désirer déâ preuves que ces vers ne sont
imll^Ment dés krves d^ièhnéumons^ qui se développent si
iottvent^ eQiyime on sait) danà les chenilkili, de Aiênie qtie
Ieffx)ë8tt«8 |lans plusieurs quadrupèdes?
' Li'objectioh faite â Linné,! Pallas , qttWnV point ren*
oonirë'irivaiis hors- du corps âtô animaux, les entozoaites^
ne* O0it^ parait pas bien fondée, pour beaucoup d*espècfes dit
S9opl^^)^ûnsit> le dragonnéau de Pargile passe , comme on sait^
dajuft Téperlan : le ver 4e Guinée est extérieur d aboi^, les
iristoma eipoÎYsioma ^\\\^^^ni iTextérieur de plusieurs
poissons , comme diverses sangsueé. Ces faits nous semblent
même autorisés dans la 'nature, par Texemple des larves
d*insectes parasites , et par certaines petites lamproies , telles
que les gasirobj^anches {myxine L.), qui, pénétrant dans
rintërieiâ* d^HUtres poissouè ^ y vivent très -bien en les dé^
N6u0 terminons en établissant^ !«• que les yersintûsilnaux^
lïle. Année. — Septembre 1 8 1 7 * *iQ
^.i^
401 JOtJBKAL
•urtppt les Tèémaiodcs , ne jse rapprochent daviiiuge dTa»
cune classe que de celle dea Ters annélides sans brancUes,
tels que lom)>ric3, sangsues , dragonneaux ^ par le genn
des planaires aurtoot , mais en diiSàrent par Tahaence de
trachées ;
a"". Que la disposition du système nerveux dea cmoaoaircs,
leur ganglion cérébral ^ ou seulement la structure de lair
tète 9 la distinction des sexes , etraccoûplement de phisievs
espèces, les écartent de la classe des Koophytes, ches lesquels
il n exiitte im nerfs visibles^ m tète proprement dite , ni di»-
linctîon de sexes bien séparés , ni accouplement;
. 3"^. Que Iqs xoophytes , outre qu'on n'en a jamais rencoa-
tré encore dana Tiptérieur des animaux , ont dea formes
jrayonnantes fort diiMnctes de celles des entoaoairea \ oéA»
ci sont longitudinales et symétriques \ les rayonnantes mon-
trent tme inciotnpatîbilîtéaYé^ un centre cérébral et avec des
^rgat^e^ sép^és deFim et de l'autre sexe,. d après pln8kii0
saisons tirées des lois zoologîques \
., 4*** Que les vers iiaes$inauxy d après la génération bien
évidente de^ plusieurs espèce,, et I^avules dbservés dans
.la plupart des autres , ne doivent point être auppesâ fonaù
dans le corps des animaux par des générations spontanées;
. . 5^ Enfin, que,âron n a pu trouver encore la plupartdes
vçrs intestinaux,^et surtout des.t^nias vivans , horsdn corps
,dçs aiiimaux , un grand nombre d'observations s'aqoordan à
indiquer leur .oiîgine comme étant uniquement aqyyrtiqiie ,
ainsi que le s^nt cm général lies annéUdes.
MÉMOIRE
Sur les teintures pharmaceutiques , •
Par MM. C. L. Ca^det et I. I)BSLAU|uçtaa,
S I. Les progrès que font chaque jour la physiologie et
lanalyse végétale , en éclairant te pharmacien sur la nt^
DE PHARMACIE. 4^3
livre) la formaûon et les modifications des principes immé-
diats ou éloignés des végétaux, Tobligent de proposer aux
médecins des changemens dans les préparations officinales
les plus importantes , pour les rendre plus rationnelles^ plus
régulières et plus conformes aux indications que le théra-
peute cherche à remplir*
§ U. Parmi les préparations simples, usitées en pharma-*-
cie, celles qui sont connues sous le nom de teintures alcoholt»
ques, n^ont point ce degré de précision et d'exactitude si néce»*
saire en médecine» La même teinture varie dans différentes
officines , varie chez le même pharmacien à différentes épo*
ques. Il n^a encore aucune règle sûre pour obtenir constam-
ment le même produit^ le même résultat , parce qu'il n*em«*
ploie pas toujours Talcohol au même degré , & la même
température, et sur -des substances de nature identique ,
fournissant touiotu*s une égale prc^rtion de matières solu<*
blés*
§ Ulé II résulte de cette incertitude que, lorsqu'un méde«
cin prescrit une dose quelconque de teinture^ soit de jalap ,
soit de scammonéc) d'aloës ou d'ipécacuanha > il ne sait
pas combien le véhicule contient de parties végétales dis-*
soutes : il ne peut donc eu apprécier les effets. Il y a , dira-
tH>n, beaucoup de substances avec lesquelles cette exactitude
jîgoureuse n'est pas absolument nécessaire : cela est vrai ;
mais il en est un assez grand nombre avec lesquelles elle
est indispensable; et d'ailleurs, dans toute préparation
pharmaceutique, il n est jamais inutile de connaître les vé-
ritables proportions des composans*
§ IVé Cette vérité a été depuis long-^temps sentie par les
pharmacologues , et ils l'ont exprimée dans leurs ouvrages ;
plusieurs même ont donné des tables de rapports entre les
degrés de ('alcohol essayé par Taréomètre et les quantités
variées d'eau que l'alcohol contient, des tables de pesanteur
spécifique et de pesanteur absolue de ce liquide aux diffé-
rens degrés de l'aréomètre ; maisjces tables ne sont pas suffi*
4o4 JOURNAL
santés , et nVpargnent pas au pharmacien les lâtonnemens et
des incertitudes sur le degré de saturation des teintures ; il
nous a donc paru très-utile de chercher une méthode sûre
pour faire ces préparations d'une manière constante et r^u-
Mère. Revenons aux principes.
§ V. Le but que Ton se proposes dans la préparation des
teintures pharmaceutiques , est d'obtenir des médlcamens
jouissant de toutes les propriétés que peuvent donner k Vai*
cohol les substances que Ton soumet â son action; mais
la presque totalité d&ces substances ne peut céder à ce véhi-
cule tout leur principe soluble : alors on est dans rusage,
pour toutes celles qui se trouvent dans ce cas , d'employer
un véhicule mixte , afin de s'emparer aussi de la madère
soluble dans Teau (i)* Il s'agit donc , pour déterminer le de-
gré de l'alcohol convenable à telle ou telle substance, de
connaître parfaitement le degré de solubilité de cette sub-
stance dans ees deux liquides. On y parviendra si Ton traite
chacune de ces substances , préalablement séchéés à l'étave,
par Talcohol à 36 degrés, à froid et k plusieurs reprises,
jusqu'à ce que les dernières macérations soient obtenues
incolores et insipides ( c'est-à-dire sans saveur étrangère i
l'alcohol ) ; on peut alors la regarder comme épuisée. On
notera exactement après la dessiccation de la substance^ la
perte qu'elle aura éprouvée. On traitera de la même manière
par Feau cette matière, jusqu'à ce*que ce véhicule refuse
d'en extraire aucun principe soluble. Par ce moyen , on
aura les proportions de la matière dissoute dans l'alcohol et
dissoute dans l'eau séparément^ et l'on saura ce qu'un poids
déterminé d'une substance quelconque peut fournir de ma-
tière soluble. n ne s'agira plus que de déterminer la quantité
relative de ées deux véhicules^ nécessaire pour tenir en dis-
(i) A moins qu^on n'ait reconnu que la partie actÎTe du médicament
réside entièrement dans la portion soluble par ralcohoL Telles aont ki
Ciotharidee.
DE PHAKMACIE. 4^5
solution la totalité des principes, solubles. On acquerra cette
connaissance par Je procédé suivant.
§ VI. On prépare des teintures saturées en faisant macérer
long-temps , dans le moins d*alcohol possible à 36 degrés ,
]es substances que l'on veut essayer. On filtre , on fait éva-
porer , à une température bien ménagée , un poids déter-
miné de chacune de ces teintures pour obtenir la quan-
tité de matière tenue en dissolution. On agira de même
avec Teau distillée (i). Cette seconde opération étant termi-
née , on cherchera la quantité d'alcohol nécessaire pour dis-
soudre one partie aliquote de la matière , en raison de la
proportion contenue dans la teinture alcoholique saturée ;
on fera la même opération sur la teinture aqueuse également
saturée. Ensuite, la proportion de chacune véhicule néces-
saire pour dissoudre une partie de la ihatière , sera multi-
pliée par la totalité de matière soluble que contiendra cha-i
qae substance ( voyez les deux premières colonnes du ta-
bleau), et Ton arrivera à des résuluts aussi exacu que
possible.
§ VU. Cette règle cependant n'est pas générale ; elle ne
peut être appliquée aux substances dont les teintures sont
troublées par leur union avec Feau ; car, si Ton traite une de
ces substances par Falcohol et par Teau séparément, on ob-
tiendra, il est vrai, deux teintures claires , et retenant bien
en dissolution tout ce qu'elles ont enlevé & la substance ;
mais si l'on vient à les mêler , elles se troublent , et il s'y
forme un précipité ; par conséquent la propriété dissolvante
diminue dans le liquide qui doit être le véhicule mixte delà
teinture. Il est alors nécessaire d'ajouter à ces teintures un
(t) Pour éviter un contact trop prolonge de l'eau , contact t)endant fe-
qael oes substances auraient pu se dénaturer, nous avons cru nécessaire
de Caire cette opération â une température un peu éloTée: afin d'en accé-
lérer l'effet nous avons versé de Tean bouillante sur ^n grand excès de
ces substances y. laissant macérer Tingt-quatre heures , et filtrant ; mais
nous avons opéré ayec de Teau froide sur les substances que nous savions
•ontenir une certaine quantité de fécale.
4o6 JOURNAL
lexcjès dVcohoIpour pouvoir redissoudre cette matière pré-
cipitée, k moins que cette addition ne fournisse miTéhicuIe
trop étendu ^ dans ce cas , on négligerait en tout ou en par-
tie la portion soluble à Tean , portion la moins importante
dans ces sortes de substances^
§ yiIL Au lieu de faire cette opération an moyen d^me
liddition d'alcohd, nous avons cru pouvcnr arriver à des rf
sultats plus positifs en déterminant jusqu'à quel point Fal-
cohol peut être affaibli sans que son action sur ces substan-
ces soit diminuée. En conséquence , nous avons txailé par
Talcohol à 36 degrés plusieurs matières pour^en obtenir dei
teintures. Nous avons pesé dans un yase une quantité déte^
minée d'eau ,^ nous y avons ajouté peu à peu Fime de ces
teintures. Aux pre^^es portions qui se sont mélangées ,
l'eau a commencé psq: se troubler ; nous avons continué d V
jouter de la teinture alcoholique, jusqu'à ce que la liqueur
s'éclaircit* Arrivés à ce pomt , nous avons noté la propordoo
d'eau avec laquelle la teintare a pu s'unir sans ëtretrooblée
( abstraction faite de la matière e^itractive dissoute dans l'al-
cobol), aQn d'en déterminer le degré d'après réchdlede
proportion dressée pour les iegvés deTalcohol (A). Cepfflnt
étant évidemment celui où Talcohol jouit encore de toute sa
propriété dissolvante sur la substance , nous avons reconnu
par ce moyen que , pour faire la teinture de gayac (teinture
qui se trouble par son union avec l'eau ) , l'alcohol pouvait
être étendu de parties égales d'^au , sans que son action sur
cette substance fttt diminuée y ce qui donne un alcofaol à
30 degrés. L'assa fœûda supjporte 5o parties d'eau sur loo,
ce qui réduit l'alcohol à a5 degrés^ le jalapûfem; la myrrhe
jo parties d'eau sur loo , ou alcohol à a3 degrés ; le ctuco-
ma idem , etc. *, le girofle , la cascarille , la muscade , le ma-
çi$ j esdg^t un alcohol de 3o à 32 degrés.
S IX. Pour prouver l'exactitude de ces expériences,
lions avons distribué dans différens vases de l'alcohol affai-
bli au degré assigné à chacune de ces substances par les
DE PHARMACIE. Ê^Ô^
espénûotiB prëcëdentes. Jfova y avons versé peo'i peu de
leurs teiolures alcoholiques saturées \ il ne s'est manifesté
«vcun trouble, tandis qu'un alcokol un peu plus faible leê
rendait loucbes sur-le-champ. Ces expériences nous ont
donc paru concluantes,
§ X. Pour les substances dont les teintures ne se trou-
UeDt point par leur union avec Feau, k^ cpiinquina rouge
fiiit seul exception à k rigle générale. La matière soluble
qu^il contient se dissout presque en totalité dans Talcohol ,
la partie soluble dans Feau est très-peu considérable , encore
ne s'y dissout-elle que trè»-difficil«nent. Nous pensons
qaV>n peut la négliger , d'autant plus que la proportion d'at»
cohol qu'exige la substance est suffisante ponr former le vé-
hicule. L*eau ne ferait qu'allonger la teinture sans y ajouter
sensiblement de principes,
Considérddons particulières.
% XL Quand on voudra agir sur des substances qui cè-
dent difficilement leurs principes solid>les (on les connaîtra '
par le tableau que nous joignons à cet exposé ) ^ il sera bon ,
dans la préparation de leurs teintures , d'opérer à une douce
chaleur et en vais^ieaux dos. On ne peut déterminer le nom*
bre précis de jours que doit durer la macération. L'opéra-
tion sera d'autant moins longue , que Ton trmtera des sub-
stances plus divisées. Quelques-imes même doivent être
passées au tamis de soie , comme on le pratique pour le suc-
cin , la scammonée , etc. La couleur peut servir de guide ea
certains cas \ mais ce qu'il y a de mieux à faire , c'est d'éva-
porer une petite quantité de teinture, qui doit laisser pour
résidu une proportion connue de matière soluble. Les sub-
stances varient en qualités'; on les juge par les différences
que présentent leurs produits.
§ XIL La substance qui dans nos nombreuses expé-
riences a le pins varié par les. proporti<ms de ses principes
solubles, est le jalap. Sur 4oo parties employées^ il a cédé
4o8 JOURNAL
depuis 1 3e jttsqu'â 12 1 o , ou plus demoidë de satï poids. H est
donc très^important de s'apurer, par ud bon choix, de la
qualité des substances que roo Teut.traiter , et il est utile de
}gs essayer préalablement en petit. Le tableau (B) peut gui-
der dans ces essais.
§ XIII, Pami les substances que Ton emploie en tein-
tures., il en est quelques'^unes qui se dissolvent .eti totalité et
en très^raade quantité dans Talcohol : telles sont Faloës , le
mastic, le (olu , le benjoin ^ etc. Si Ton voulait aroir dei
teintures saturées, on leur donnerait la consistance de siropi
très-^pais , ce qui rendrait leur iisags difficile en raison de
leur densité. Ces teintures ne s'étendraient pas facilement
dans un autre. véhicule. Ponr savoir à quoi s^en tenir dans
TadminisiratioB de ces médicamiens^ il est absolument néces-
saire que les médecins et les pharmacien^ s^entendent sur
les proportions constituantes de ce3 teintures. 11 nous semble
qu*on pourrait convenir d*une partie de substance snr huit
d'alcohol. Ces proportions une fois fixées > les médecins
Xi'auraieot plus d'incertitude dans les doses qu'ils prescrivait
aux malades.
5 XIV. Gomme dans ce travail analytique nous avons
principalement considéré les rapports pharmaceutiques,
tious n'avons pas cru nécessaire d'employer l'alcohol absolu.
Notre but était de dissoudre le plus possible d'une substance,
«n tenant compte de la proportion des deux véhicules dont
nous nous sommes servis , et d'estimer ensuite le degré le
plus favorable de l'alcohol pour tdle ou telle substance. Ce-
pendant, si Ton voulait se rendre compte delà propriété dis-
solvante de l'alcohol absolu ou à 4o degrA, il suflBrail de
aavoir que 100 parties d'alcohol à 36 degrés contiennent,
par rapport à l'alcohol à 4o degrés, 10 parties d'eau; esti-
mant ensuite la propriété dissolvwte de l'eau , retranchant
cette somme delà totalité de la matière soluble par l'alcohol
è 36 degrés , on aura Juste la proportion soluble daii9 l'alco-
hol absolu*
DB PHARMACIE. 4^9
formule pour déterminer les proportions éCune teinture qm
ne précipite pas étant unie à Teau(i).
Exemple : la digitale.
Quatre cents parties (2) de feuilles de digitale sèches con-
tiennent 235 parties de matière soloble y savoir : à Talcohot
i35 p. ^àTeau loo.
Cinq cents parties de teinture de cette plante préparée i
Talcohol â 36 degrés , et chargée autant que possible , lien*»
nent en dissolution 5o parties de matière soluble, ce qui
donne pour la composition de cette teinture lesc proportions
de 45o parties d'alcohol , et de 5o parties de matière, tenue
en dissolution.
Maintenant il s'agit* de trouver la proportion nécessaire
d'alcohol pouc dissoudre une partie de cette jnatière. Pour
connaître cette proportion, il suffira de diviser les 4^0 par-
ties d'alcohol par les 5o de matière soluble. On aura au quo-
tient 9, c'est-à-dire que neuf parties d'alcohol à 36 degrés
seront susceptibles de dissoudre une partie de matière^ alors
inultîplianti le nombre 9 par les i35 parties solubles à Tal-
cohol^ on aura 12,1 5 parties proportion d'alcohol nécessaire
pour dissoudre tout ce que les ^00 parties dé digitale con->
tiennent de soluble dans ce véhicule.
On fera la même opération pour le traitement de cette
substance par Feau , ce qui doimera d'une autre part i i,5o
parties d'eau. Total , 23,65 parties de véhicule mixte.
Les proportions de ce véhicule étant trouvées, il faut en
d^tenniner le degré. "Pour cela , on se servira de Téchelle de
proportions (A), et Ton dira 12,1 5 parties d'alcohol sont à
(i) Toutes cenés, an ooDtralre, qui troubleront avec r«aa seront traU
tëes comme nous TaTons indique % VU et VUI.
(a) Chaque partie doit être considérée comme autant de centigrammes,
et la virgule qui partage cbaqac aombre sert à la réduire en grammes et
centigrankmes.
4lO JOVRIfAL
ji,5o parties dVan^ comme loo d*alcôhol sonti x. Mid»
tipliant 1 1 ,5o par loo , divisant ensuite par I2,i5 , Ton aura
au quoti(ïnt94) cVst-à-dire que 12,1 5 parties d^alcohol sool
i, 1 1 ,5o parties d'eau , comme 1 00 d'alcohol k 94 d'eau ^ oe
qui répond à !i 1 degrés^ pris sur Féchelle terme moyen.
Si Ton divise maintenant la totalité du véhicule a3,65 par
les 400 parties , poids de la substance sur laquelle nous opé-
rons, Ton aura pour cette teinture la proportion de 5,91 , oit
6 parties è peu près de véhicule à 2 1 degrés pour une partio
de stibsiance.
Opération.
j®. Pour Talcohol. a*. PourFeau,
5oo
5o
45o I 5o
i3f
131 5 parties d'alcobol.
00 o
i35
ii5o parties d'eau*
3^ Alcohol iai5 100 f -.
EauiiSo ii5ooo l-^
a365 |4oo o565o '94>^^
365o 5,9ia5 079oo
o5oo 06100
1000 Tëhiculeàaid. OOlS
aoob
I 000
Si ce mode de préparation 4es tantures est généra lemoil
reçu , les médecins , à Taide du tableau (B) , verront du pre-
mier coup d'oeil ce qu'un poids déterminé de teinture con-
tient de principes en dissolution , et de combien de parties
de substance en nature cette matière provient. Prenons pour
exemple la cannelle de Ceyian. On voit, d'après le tableau, que
sur 400 parties de cette substance il y en a io5 de solubles^
et qu'il faut , pour préparer cette teinture , cinq parties un
DE PHARMACIE. ^\l
^ait de Tâiiciile sur une partie de la sabstance , donc ( en
négligeant la fraction) cinq parties de celte teintore rëpon*
dent à une partie de cannelle ou i un quart de partie de ma-
tière soluble , puisque la cannelle n'en contient que le quart
de son poids ; donc ao grammes de teinture répondront à
4 grammes de cannelle ou à un gramme d extrait.
(A) Échelle de proportions pour les degrés de falcohol.
Nota. Cent parties d*alcohol à 36 degrés , contiennent
xo parties d'eau par rapport à Talcohol absolu , ou i 4^ ^^
grés.
Proportion d*aau sur loopmrt. ^aleohol hdSd. Defpréê, Température.
5,ooo parties, insensible à raréomètre. . lo
2l,5oO« II.
i,ooo • la
5oo i3
3oo« • . . • • i4
240 « î5
190. , • . • , • • 16
i5o 17
i3o 18
"o • 19
xoo. • • ou parties égales « '• 20
9^ ^y
. OO. • • » 22
70. , , 23 ^ 1 1 degrés.
60 • 24
£^0. • • 25
42 26
35 . • 27
3o 28
25 * • • 29
20 •••»,., t • t 3o
i5 . • . 3i
II • • ... 32
8 33
5 34
2 • • 35
0 • 36
4in JOURNAL
mvtmw^v*twtMv»^*tt^i*'*>*/*^f*i^^f^i*^'*
ANALYSE
Du Chenopodmm iniharia^
Par MM. Chevauea, pharmacien interne des hôpitaux civib^
et J.-L. Lasseigne.
La plupart des végétaux qui ont été analysés jusqu'ici oat
présenté des traces plus ou moins grandes d'acide développa
et aucun n a offert d'alcali libre.
La plaqte dont nous donnons l'analyse sera le premier
exemple de la présence d'un alcali libre dans le règne végé-
tal \ et ce qui paraîtra peulpétre étomiant, c'est que cet alcaJi
est l'ammoniaque.
L'on a remarqué, sans douté , depuis long-temps Todeur '
fétide du poisson pouri que répand, quand on le touche ,
l'espèce de chenopodium auquel on a donné, à cause de cehi
le surnom de uuluaria ^ mais on a ignoré, jusqu'à présent,
que le principal véhicule de cette odeur est l'alcaK volatQ*
C'est cette singularité remarquable qui nous a engagés â
entreprendre l'analyse de ce végéta] , et à en publier le
résultat. *. .
Propriétés physiques.
Cette plante a une' couleur verte-blanchâtre., couverte
d'une infinité de petits corps blancs qui s'en détachent aisé-
ment.
Elle a une odeur fétide semblable à celle du poisson pouri ,
donne par le contact des vapeurs d'acide nitrique, des fumées
blanches.
Une certaine quantité pilée avec de l'eau , distillée et ex-
primée , a fourni un suc verdàtre qui laissa précipiter une
matièfe colocante verte.
DE PHAAMACIE. 4^^
Ce suc filtré éuit iaune-bruni^tre , et se con^rtait aVee
les réactifs de la manière suivante :
.10. 11 bleuissait la teinture de tournesol rougie par les
acides.
a*. Il donnaiypar Faddition d'un peu de potasse une odeur
d'ammoniaque très-sensible. ,
3». Le nitrate de baryte n'y formait aucun précipité.
/{•. Le nitrate d'argent y produisait un abondant préciphé,
dont une partie éuit soldble dans un excès d'acide nitrique;
la liqueur était décolorée.
5o. X'eau de chaux y formait un précipité floconneux qui
ne se rassembla qu'au bout d'un certain temps.
6*. La noix de galle, le cblore y formaient un prédpité
floconneux.
70. L'acétate de plomb donnait un précipité abondant.
8^. Les acides sulfurique et nitrique concentrésle troublent
et y forment des précipités blancs, floconneux, au bout d'un
certain temps -, il se dégage pendant cette coagulation de
Vacide acétique.
Une grande quantité de cette plante, soumise à la distilla-
tion au bain-raarie sans addition d'eau , a fourni une liqueur
laiteuse d'une odeur de poisson pouri^ mais moins forte que
celle de la plante elle-même.
Cette eau verdbsait le sirop de violettes , précipitait eu
blanc le nitrate de mercure , l'acétate de plomb et le sulfate
de cuivre en bleuâtre.
L'eau de chaux y formait un précipité floconneux; il paraît,
d'après les expériences , que l'eau distillée de chenopodium
contient du sous-carbonate d'ammoniaque et une matière
huileuse en dissolution qui lui donne son odeur et son aspea
kiteux.
Onaévaporé un Utr© de suc de cbeuopodium obtemtaYe«
4i4 JOURNAL
wx peu d'eau distillée en eonsistanœ sirapease; cet extrait
était fortement alcalin ; une partie^ saturée par Pacide aaUt*
f iqtie , a laissa précipiter une matière floconneuse blanche-
jaunâtre, de nature animale ; pendant cette précipitation il y
avait un dégagement d*acide acétique très-sensible.
Cette matière floconneuse, recueillie sur un filtre , et lavée,
présentait les phénomènes suivans, soumise à la distiUatioo:
elle fi fourni i«. un produit huileux très «* alcalin et d^une
odeur de corne brûlée ^ a"*, elle se dissout très - bien dana les
alcalins caustiques -, elle dégage pendant la dissolation de
l'ammoniaque *, elle en est précipitée sous forme de flocona
blanchâtres par les acides.
D'après ces propriétés, il parait certain que cette matière
est de l'albumine qui était dissoute par l'alcali dans le suc de
chenopodium^ mais qui a été mise en h'berté par Tacide sul-
furique, qui s'est emparé de l'alcali qui retenait en dissolotioB
cette matière animale.
. F On a saturé l'autre partie de ce suc par l'acide acétique, et
on a séparé Talbumine par la (iltration. On a évaporé en con-
sistance d'extrait qui avait une couleur brune-jaunâtre, une
saveur particulière qui avait de l'analogie avec celle de fof-
mazone.
Cet extrait, traité par Talcohol , ne paraissait subir aucun
changement; cependant, à Taide de la chaleur, il a coloré
Talcohol en jaune-brunâtre; cette dissolution alcoholique, au
bout de quelques minutes, laissa précipiter un sel en aiguilles
qui avait toutes les propriétés du nitrate de potasse; évaporée,
die a fonûé un extrait jaunâtre , àjant la saveur de Tosma**
zone ( niais un peu amère et aromatique ) ; en efiet il devait
cette propriété à cette matière animale : cac , mi» sur de»
chaibons ardens, il se boursouflait , en répandant une fmnée
blanchâtre ammoniacale, d'odeur de corne brûlée| et 1
uDeharboft volumineux alcalin.
DE 9HÂ11MAGIE. 4l5
On a traité cet extrait par Teau; il 8*e9t précipité quel-
ques petits flocons blancs jaunâtres en quantité inappréciable,
mais dont on a pu seulement reconnaître la nature résineuse.
Mis sur des charbons incandescens , ils se réduisaient en
charbon , et donnaient une vapeur blanche , piquante ^ d'une
odeur aromadque , semblable à celle de Toliban.
La dissolution aqueuse précipitait ces flocons par Tinfu-
sion de noix de galle', le chlore , et nullement par les aci-
des minéraux , propriétés qui caractérisent bien Tosmazone ;
mais cette dernière n'était pas pure , elle contenait une ma-
tière amère , légèrement aromatique , qui était, comme elle ,
soluble dans Teau et dans Falcohol : on n a pu Fenlever par
Téther sulfurique.
I^ partie de l'extrait insoluble dans FalcohA , dissoute
dans Teaù, a été précipitée par Facétate de plomb ; le pré-
cipité floconneux obtenu par ce moyen , décomposé par l'hy^
drogènestdfuré, adonné une liqueur acide, qui, évaporée en
consistance sirupeuse, a laissé déposer de petits cristaux
dont on n*a pu , vu leur petitesse, déterminer la forme. Une
partie de cet acide, combiné avec la potasse, a fourni de
peât»oristau9t de crème de rartre qui étaient déposés dans
une nuitière comme sirupeuse.
On a dissout Vautre partie de Tacide dans Teau; on Ta
mêlée avec de Tfan de chaux , qui y a fermé un prédplté
floconneux de couleur jaunâtre : recueilli sur un filtre et exa-
miné , nous Fayozis trouvé composé de tartrate mêlé de phos-
phate dé. chaux. .
La Ifqueur , d'où Ton avait séparé l'acide par Facéute de
plomb, évaporée, a fourni un extrait jaunâtre nmcilagi*
nenx qui contenait de l'acétate et du nitrate de potasse. Le
pMnbieif'ae ces sels a été formé par la décomposition de l'a-
cétàiè de plomb par les tartrates et phosphates de potasse ;
mâSs ce premier sel y existait déjà, comme on peut le voir
]^tofiaat.
4i6 JOURNAL
Observations.
L'alcalinitë dont jouissait Textrait de chenopodium , ëuk
due sans doute au sous-carbonate d'ammoniaque; car après
Tavoîr saturé par Facide acëtî<jue , évapore de nouveau et
.traité par la potasse , il s'en est dégagé de Faleali volatil; ce
qui n'aurait pas eu lieu si c'était à la potasse qu'il e4t d&
cette propriété.
. Résumé.
II résume des expériences décrites plus haut , ^e le sac
de chenopodium vulvaria contient :
i^. Du*^ous-carbonate dVmmoniaque libre, dA sans
doute aune matière animale en putréfaction dam \pL plante
quoique vivante ;
a». De Falbumine;
3^. DeFosmazone;
4o. Une petite, quantité d'une résine aromatique;
5o. Une matière amère soluble dans Feauei dtfiiFâl*
cobol; , ,.. .
&>. Du nitrate de potasse.en grapde quantité}
70. De Facétate et du phosphate de potasse;
8^ Du tartrate de la même base.
Cette plante desséchée perd son odeur fétide e^ en prend
une aromatique très-Jégère ; cependant elle produit jençore
avec Facide muriatique des vapeurs blanéUes ^ mais en
' bien mmns grande quantité.
L'absence des sels terreux danslè siic de ç6^te*,f»jUi^te
nous a fait penser qu'elle pouvait ficeler une grande jywfir
tité de sqls alcalins (ce que l'analyse nous a çoxiSi3mi^4^pd^
par la combustion, pouvaient fournir une asse?^ jf^Jôd^
DE PHARMACIE. 417
quantité d'alcali f en efiet,iM>ttfl en afons fait Inexpérience )
nous avons trouvé que :
Cent tb de cheoopodium desséché peuvent fournir
Cendres. •..••... ^ 18 ib
Donnant, salin. • ^ 8 ]b
Contenant) alcaU. . 5 ^ { (potasse.)
Ces résultats paraissetu àssezâatisfaisans pour qu'on puiiitf
tÉn jour eu tirer parti*
NO'TE
Sur tétlwf acétique^
ParM. GtiiouiT,
Chef des iiia({asins de la pharmacie centiralé^
On prépare Téther acétique par trois projcédés. IJaHI
l'un 5 ou distiUe et ou recohobe cinq où six fois un mélange
d'alcohol rectifié et d'acide acétique concentré ; dans un au*
tre y on fait agir sur l'alcohol un mélange diacide sulftirique
et d'un acétate; dans le troisième ^ on facilite la Combinaison
de l'alcobol et de l^acide acétique, en ajoutant à ces
deux corps une certaine quantité d'acide sulfurique om'
centrée
Oo emploie peu le premier de Ces procédés , qui est long
et impat*faiL On se sert quelquefois du second ; enfin ^ nous
préférons le troisième qui a été entrevu pa^ Scheèle , et pro^
posé de nouveau par M. Thénard , dans un Mémoire impri^
taé parmi ceux de la société d'ArcUeil.
Dans ce Mémoire « M^ Thénard fixe les proportions des
trois corps à 3o p. d alcohol , ao p. d'acide acétique ^ et 5 p .
d'acide sulfurique. On trouve des quantités un peii diffé'*
llP*% jérniéci — Septembre 18174 * ?7
4l8 JOURNAI.
rentes dans son Traite de chimie ; mais noas ayons contmac
d'employer les premières qui nous ont toujours réussi.
Quelques personnes ont pensé' que, dans ce cas, Tacide
sulfurique agissait en formant de l'éther suifurique, qui
augmentait la quantité dVtlier acétique, soit par lui-même,
. soit en servant d'intermède enti^ Facide acétique et Talcoliol.
Dè$ lors , ne voyant plus dans le produit de Téther acétique
pur, ils croyaient devoir rejeter le procédé.
Cependant M. Thénard assure qu'il ne se forme pas d*é-
ther sulfurique dans cette opération (Traité de Chimie, III).
Nous nous en sonunes.aussi convaincus dans le grand nombre
de fois que nous avons répété son procédé , mais persuadés
que son autorité suffisait pour faire admettre le fait par les
chimistes, nous, nous sommes contentés jusqu^ci de la
satisfaction intérieure d'être arrivés au même résultat que
lui.
Néanmoins d^autres professeurs d'une autorité non moins
grande ayant dernièrement remis en doute ce que nous
croyions décidé , nous avons pensé qu'il ne serait pas inatile
d'exposer les preuves que nous avons, que le procédé de
M. Thénard produit de l'éther acétique exempt d'éther
sulfurique.
L'appareil dont nous nous servons pour préparer cet
éther , est composé d'une cornue de verre placée sur un bain
de sable , d'une allonge , d'un ballon dit ballon à trois pobh'
tes , porté sur un flacon par sa pointe inférieure^ et commu-
niquant par sa pointe latérale avec un second ballon ordi-
naire tubulé. Ces deux ballons sont rafraichis par un cou-
rant d'eau. Voici les résultats obtenus en distillant dans cet
appareil un mélange de trois kilogrammes d'alcohol à 36
degrés , a kilogrammes d'acide acétique à lo ou 1 1 degrés ,
et 5oo grammes d'acide sulfurique concentré.
Nous avons distillé d'abord 3 kilogrammes 5oo grammes
de liqueur que nous avons cohobé Une fois. C'est la seule
13B PHARMACIE. 4^9
chose que nous avions ajouté au procédé de M. Tkénard ^
et ce n'est pas inutile lorsqu'on opèlre sur une certaine masse
de liquide* Nous avoua retiré de la secondé distillation 3 ki-
logrammes 670 grammes d'éther non miscible à Teau, plus
environ Sooj^ammes d'une liqueur fortement éthérée, mais
se mêlant à Téau. Nous ^vons encore cokobé cette liqueur
sur le résidu; elle ne s'est pas éthérifiée davantage > et nous
Tavons rejelée*
Nous ayons agité les 3 Jkilogrammes670 grammes d'étber
.acétique^ avec 3o grammes de sousK^rbonate de potasse^ et
vingt^quatre. heures après nous avons décanté et rectîBé Té*-
ther dans le même appareil que d-nlessusaLes premières por^
tions marquaient !i5 degréé à l'aréomètre ^ les secondes, 26
degrés; et les troisièmes 27 degrés : le tout mêlé marquait
a6 degrés, et pesait 3 kilogrammes aoo grammes.
Voici sur quoi je me fbnde pour dire qu'il ne se forme pas
d'éther sulfuriqtie danA cette opération. Cet éther étant plus
volatil ou moins facile à condenser qnei'éther acétique ,
s'il s'en formait la moindre quanâté , et si , dans le cours de
l'opération, le rapport de la masse de vapeurs à condenser
dans le premier ballon au pouvoir rafraîchissant de Veau
courante était tel , qu'il dût passer un peu de ces Tapeurs
dans le second ballon ^ il est évident que ce serait Téther sul-*
furiqne qui 7 passerait de préférence , et que la liqueur
condensée dans ce second ballon aurait une pesanteur spéci-
fique moindre que celui du premier* Or c'est le contraire
. qui arrive. Le liquide qui se condense dans ce ballon , et
dont la quantité ne s'élève pas à plus de 100 grammes pour
les deux premières distillations ou pour la rectification ; ce
liquide marque constamment i5 degrés ^ tandis que celui du
premier ballon s^élève de aS a 27 degrés , et quelquefois
( dans la première distillation ) de a5 à 3o degrés du corn-*
mencementàla fin de l'opération.
Ces deux résultats sont faciles à expliquer : l'éther acétî'-
que, éunt à la fois plus volatil et plus dense que l'alcohol ^
4^0 JOURNAL
distille d'abord pur et ensuite mèlë d'alcohol qui dîminue sa
pesanteur spécifique (i). Pendant ce temps aussi , une pe-
tite quantité d^éther échappe k la condensation dans le pre-*
mier ballon , et passe dans le second , où il conserve nue
densité constante et plus grande que celui du premier. Je le
répète , s'il coritenait de Féther sttlfnrique , ne serait-il pas
moins pesai) t?
On fti'objectera peut-être que je ne prouve pas absolu-
ment que ee liquide ne contienne pas d'éther sulfuriqne,
et quil pourrait en contenir assez peu pour que la diminn-
jdonde pesax^teur spécifique qui en résulterait fût compensa
etau»delàpar la plus grande pureté de Téther acétique. Q
serait facile , je n'en doute pas , de détruire cette objection
par l'analyse du produit; mais, comme nous le mêlons ali
restant de Téther , je n'en ai pas à ma disposition , et je n'ai
Soumis à Fessai que le produit total.
M. Thénard annonce , dans son Traité de chimie , qu'où
peut retirer TalcTohol de Féther acétique en décomposant cet
éther par la potasse caustique, et distillant le liquide qni en
résulte* IPs'agissait donc seulement de s'assurer que cet
alcoliol n'est pas mêlé d'éther sûlfurique , lequel est indé-
composable par la potasse, et se reconinait {acslement i son
odeur.
A cet effet, j'ai agité dans un flacon ^4 grammes d'éther
acétique avec ime dissolution dépotasse un peu étendue, ce
qui a causé une élévation de température très-marquée.
Quelques jours après , le mélange avait encore l'odeur de
Féther acétique, quoique la potasse y fût enexcèf. Je pensai
que l'acétate de potasse formé pouvait nuire à la décomposi-
tion complète de Féther , et je distillai le tdut dans un appa-
■ — ' ' — ■ ■ ■■■ .• ^, . ^ •
(i) Lorsqu'on poittte la dbtillation ao-delà du terme que j'ai marqua ,
le produit cummeDce â reprendre de la densitë , parce qae alors l'akohol
échappé à la combinaison est ëpuis^, et qu'il ne reste plu» guère dans la
cornue que de l'acide suïfurique étendu et un peu diacide acëtiquc : il
est inutile d'allçr jusque-là.
DE PHARMACIE. 4^1
reil convenable. J'en séparai environ 4^ grammes d'un li«
quide qui avait encore une légère odeur d-éther acétique. Je
mis cç liquide en contact avec de nouvelle potasse ; il perdit
presque aussitôt toute odeur d'éther , et prit celle de lalco^
ÏloI. Je le distillai y et j'en retirai a^à grammes , 5 d'alcofaol à
o,go3 de pesanteur spécifique. Ce produit n'avait qu'une
légère odeur aromatique, que l'aleohol acquiert toujours
lorsqu'on le recûfie sur la potasse caustique;
Je conclus d/e ceci que le procédé de M» Tbénard donne
de l'éther acétique exempt d'éther sulfurique , et dès lors il
devient superflu de prouver qu'il est préférable à la méthode
plus longue , plus dispendieuse et inoins productive de faire
agir seulemem l'acide acétique sur PalcohoL
Quant à la manière dont agit l'acide sulfurique , il est.pro-
bable que c'est en s'emparant de Teau contenue dans i'alco-
bol et dans Tacide acétique , qu'il permet à ces deux corps
de se combiner presque complètement dès la première dis«
tillation (4)..
Mon intention n'est pas de parler jci de Féther acétique
— ■ ■ ■ I ■ ■ ■■ I 1; 1^1 . ■ ( ■ 1 .
(t)'Eb ne conâidërant Talcoho! que comme de l^ëtlier sulfbrique, plu»
de Feai) , oo poarratttttppoiçr ^iie et n'est qu'e l^tat d'Ahcr que 1 aloo-
hol se combine à Tacide acétique, et que «^est en actï^ërant s^ pMsage
k cet état que l'acide sulfurique détermine sa prompte combinaison avec
IVther acétique. On dirait que, lorsqti^on décompose Fi; tber acétique par
«se diisolatîoo aAoaline , l'éther sulfuriqije se combine de noureau avec
d# l'eau et réforme de l'alôobo]. On s*appuierait sur la di^îcnlté de dé-
composer réther acétique par un alcali privé d'eau y mais 1^^ cette diffi*
" culte peut être fondée sur le défaut de contact , et sur ce que Pattraction
d<* Teau pourl\icé(ate de potasse qui concourt à la décomposition do Vé-
'^ ther dans le cas de la dissolution alcaline , n'existe plus dans le cas d'un
alcali sec ; -a*. Talcohol dont on se sert pour la pré^rAtion de Tétber
acétique , contient encore de l'eau non essentielle à sa constitution , et
c'est surjcHe que Tacide sulfurique doit d'abord porter son attention j
3®. la quantité de cette eau est encore augmentée par celle qui existe dans
l'acide acétique, et la quantité d'^cide sulfurique, an contraire, est aor
dessous de celle qui serait nécessaire pour convertir l'alcobol en étber ^
4*. enfin , la température qu'éprouve le mélange en bouillant , n'est pas
celle à laquelle se forme l'éther snl^ricpie. Je suis donc persuadé que oe
n'est que de VnUohol se^ qui existe dsaslVtb.er acétique.
4?^ JOURKÀL
obtenu en chaoâknt nu mélange d'alcohol , diacide saUnrU
qye e% d'acétate de cnÎFre on d'an autre acétkté. Je diirai
«eulem^nt qulil est encore plus eitempt d'alcohol , et par
suite plus dense et moins soluble dans Teau que celai qoe
Ton obtient par le procédé de M: Thénard. Il ne marque
que 33 degrés i Paréométre depuis le commencement jus*
qu'a la iinile l'opération. Ce procédé serait <:iertaînemeot le
meilleur^ si la oorpue ne cassait. pas quelquefois, en raison
de la n^a$se sâliné qui se forme au fbnd^ et de Tinégale lé-
partition de chaleur qui en résulte aux diffîrens points de
ça parpi.
N p T E *'
: «Sur le Sirop ététherj * '
Par M. Fleury , j^rnmjep , à V^rm^îlles,
Ok prépare le sirop d'éther en agitant du tré5-l>eaa suop
de sucre avec de Téther pur , ou de Télher mélangé avec de
l 'aleohol \ ou bien encore de Téther, de Talcohol , une petite
proportipn d^eau et du sirop très-cuit^ On fait ce mâange
dans un flacon tubulé à*Ba partie inférieure, parce que ce
sirop s'éelaîrcît d^abord dans cette partie.
Pour obtenir un sirop saturé d'éther , on met toujours un
excès de ce liqiiide ; cet excès ne tarde pas i se séparer et k
surnager 5 cependant il en reste encore des portions interpo-
sées qui troublent la transparence de la liqueur^ et le sirc^
ne devient clair qu'au bout de quelques jours.
On obtient facilement ce résultat dans Thiver, cVst-à-dire
que les dernières portions d'éther se séparent asses prompte-
mcnt : mais il n'en est pas de même dans Tété. Si on opère
sur deux kilogrammes de sirop , il est rare que le quart de
cette quantité soit éclaircie au bout de plusieurs jours , les
couches de sirop qui sont voisines de Téther sont encore trou-
}>les ^\x bout d'un mois , à moins qu'on ne mette le flacon à la
DE PHARMACIE. 4^^
c^Te ; mais alors, lorsqu'on soadre le sirop y et lorsqu'on le
porte i une température un peu plus élevée y il ne tarde pas
ik perdre sa Umpidhé.
Tous les phénomènes dépendent de k volatilité de Téthei".
En effet , lorsqu'on laisse dahs Tété Fessai d'éther en contact
avec le sirop , il s'en vaporise une certaine quantité qui renv-
plit toute la partie du flacon dans laquelle il n'y a pas de li-
quide *, cette vapeur presse continuellement et s'oppose à la
séparation des dernières portions^ qui troublent le sirop ; et,
si on enlève la couche d'éther qui surnage^ le sirop s'éclaircit
très-prompteDient.
Toici donc comment j'opère dans Tété. Je fais le mélange
à la température ordinaire > jç conserve le flacon dans une
armoire de ma pharmacie ; aussitôt que le sirop commence
& s'éclaircir, je le. soutire dans un autre flacon tubulé , et le
lendemain il est très-limpide. Il contient un peu moins d'é<»
iher que.cdiuiqui es% préparé dans l'hiver; mais aussi il a
l'avantage de ne perdre )amais sa limpidité.
Sur te Sirop de yîoIeUes , par le même.
Le sirop de violettes que je fis préparer en i8i5 , perdit
an bout de quelques heures sa belle couleur bleue , et de*
vint d'un brun verdAtre. Craignant quelque négligence de la
part de l'élève qui avait été chargé de cette préparation , je
le répétai moi-même , et j'obtins un résultat absolument pa-
reil. Tout ce que je pus faire ne rendit pas à mon sirop sa
couleur. Je ne savais à quoi attribuer cet accident, lorsque
je reconnus que le très-beau sucre dont je m'étais servi y con-
tenait de la chaux.
Comme dans cette dernière opération j'avais fractionné
l'infusion de violettes, j'obtins' en troisième lieu, avec du
sucre moins beau que le précédent , mais qni ne contenait
pas de chaux , un meilleur sirop de violettes. J'ai pensé que
U narration de ce bien petit fait pourrait être utile , et éviter
^24 10URNA(L
à quelque confrère la perle de plusieur» pintes de aîfop,
aînsî que ceU m'est arrivé.
J'ai fait du très-beau sirop de violettes avec du aiicre candi ;
je n'ai fait qu'un pejit essai : je nae propose de le répéter un
peu phis en grand l'année prochaine , car ce moyçn me p«r
f4t à r^bri de tout inconvénient.
NOTE
fiur me substance yégélale astringente , apportée de ta
Chine {i}'^ et nommée Ou poey tse.
Cette lexcroissance qu'on apporte de Chine, et qui peut
être employée dans les arU , a déjà été décrite autrefois. Cesi
une espèce de noix de galle de couleur noirâtre ^ formée de
Vésicules îrrégulîj^res , contenant à l'intérieur une poussière
))runâtre dans laquelle on peut distinguer à la loupe des
^ébris de larve? d'insectes. Ces vésicules sont adhérentef
à àe$ branches d'arbres , et l'on aperçoit la manière drait
^lles y sont attach^ées.
Leur saveur est austère et franchement astringfeote, ce
qui annonce qu'on doit ranger cette substance dam V classa
des astringens précipitent les sels de fer en noir.
Déjà le père Duhalde ( Descrip. de T empira de la Chine ^
in^fol. Paris, 1735, pag. 496) avait fait mention de cette
substance , que les Chinois emploient sous le nom de ou
Îjoey tse. Sa formation est attribuée à des insectes dont
es caractères extérieurs paraissent beaucoup se rapprocher
de ceux des cynips , qui produisent les. c?ccrois$doces du
phène. Cependant M. Geoffroy , dans les Mémoires de l'Aca-
démie royale des Sciences, an 17^4 ) a publié des obser-
vations sur les vessies qui viennent aux ormps, et sur une
I-
(i) ParWill. Thom. Brande, eilraitc des Transactions philosopl^îqaef
de 1^1 Société royale de Londres^de 1817.
DB PHARMACIE. 4^fF
sorte d'exeroissBiiee à peu prè9 pareille qui nous est ap*
portée de la Chine. Il conçoit la fonnalita de ce» vesaîeft
de la même miinière que celles cle Tonne , qui renferment
un liquide et des pucerons ; mais la. description de Taiiire,
donnée par le pèreDuhalde, nest pas celle que,3appose
Geoffroy.
. Cette galle de Chine est emplo^iée en médecine , et le
père Duhalde en cite diverses préparations.
lies expériences de Brande y démontrent une grande
abondancfe de tannin , et d'une autre matière végétale asr
trmgonte*
Conune cette tna6ère se comporte à peu près de même
qne leS^autres galles contenant plus ou moins de tannin , 4fus
n^entrerons pas dans de plus grandi déràlt.
J&tfÉilesalUiages métaBùjueschtenm aûmoyendu galwinùme^
Par le professeur BauGiiAtrEiLr^
^XoasQu'oN plonge une lame de zinc dans une djssolaiion
étendue de nitrate d'argent , l'argent s'applique sur le zinc.
Les deux pâles électriques par lesquels Ye^u se décompose
s'établissent.
_ L'oxigène attiré au p&le positif zinc, oxide celuirci, et
l'hydrogène attiré au pôle négatif argent , sert à désoxider
le métal dissous ; mais le zinc qui s'oxide est aussi dissom
par l'acide rendu libre ; il se forme prompiement daps la sor
, lu tien un mélaoge de nitrate d'arjgent et de/^nc..
L'hydrogène naissant du pôle négatif réduit à la fois l'af-
gent et le zinc. La lame de zinc se couvre à vue d'œil, d'une
masse floconneuse à l'état d'hydrate , de couleur noirâtre :
peu à peu la surface floconneuse devient grise et brillante.
Ayant recueilli et examiné toute celte matière , j'ai trouvé
que c'était un alliage d'argent et de zinc sous forme d'hyr
dra^e.
\'^6 JOUBÏCAL
Les mèmei pbëéonièiies ont eu jliéu arec les dissoludoii
métalliques que je vais examiner, et le zinc*
L'herborisauon àfacëttes bri Uantesyqa^on obtientau moja
d*une lame de zinc suspendue dans la solution d*acétaiede
plomb , est un alKage de plombet de zinc , et non de fhah
pur , comme Font cru jusqu'ici les cbimistes modernes (i).
En répétant la mèoK expérience avec une lame dhe ziic ^
et la solution d'acétate de cuivre , j'ai recueilli la matîèBe
noirâtre qui se réunit sur la lame métaUique ; je Taî dcs-
sécbée et reconnue pour du laiton , où un alliage de zinc
et de cuivre , qui , lorsqu'il est sec , prend , au mojai du
brunissoir , un très-beau poli de couleur d'or.
^^ arbre de Diane est pareillement ui^' amalgame solide
de mercure et d'ai^ent.
Si , dans la solution d'argent et de mercure destinée à birt
Tarbre de Diane , on ajoute un cinquième de solution dem-
trate de cuivre , il se forme de gros et Ibngt cristatix bhacf ^
brillans, qui sont un alliage composé d'ai^nt^ de cnine
et dé mercure.
Voilà un moyen facile d'obtenii* sûrement des alliages arec
des métaux qui n'eussent jamais pu s^ùnir par la fusion an
. feu. Cet objet offre aux cbimistes un nouveau cbamp d^inté-
ressantes rechercbes.
(t) n paraf(4[ué M. Brugiratelli n^a pas eu connaissance , oa qa'tl i
perdu àe vue la notice qut j'ai publiée il y a (quatorze ans daps le 45«. »o-
lume des Annales de Chiniie , sur la décomposition de Paoétmte de plamh
par le zincli Vétat métallique. Ce saTant professeur y aurait tu mentioDn^
page 9' >l'aUiage dé plomb et de zinc commme le résultat de cette décom-
position. L. A. PiAvcau.
BB FHÀKMACIE. 4^7
BIBLIOGRAPHIE. .
Éi«^MBii6 DS' CHIMIE MéDiciLE , par M. P. Orfilâ, médecbt
p€»r quartisr de S. Af • Louis XVIII ^ membre correspond
doi^Âe Flmtkutde France^ etc. , ^ vol. in-A^, avec i4
planches^ chez Crochurd^ Hbraire, rue de Sorbonne,
n^. 3.
AvÀmr d'entrer dans Tanaljse de Fatilé ouvrage que nouft
asuQiooçous , il nous semble avantilg^eux de jeter un coup
d^oeil sur les causes qui ont amené les sciences ehimiquea
au degré où elles sont parvenues dans nos temps modernes,
i^Mir peu qu*oa examiné Fëtat ht société au moyen
&ge^ en verra les nations de TEurope soumises, par le droit
â» la cooqu^ des batbàres du Nord , à dés gôuvememens
militaires. Elles furent atUchées à la servitude de la glèbe ,
pocir nourrir leurs vainqueurs; Le sacerdoce , soit séculier ,
aoit régulier, s'établissant alors Fîntermédiaire des maîtres
et4es esclaves , possédait seul le peu d'instruction écliappée
a^x irruptions des Vandales et des Goths , et à la ruine de
Tempftre romain. Tels furent les trois ordres de l'état ; la
noblesse ou lé pouvoir gouvernant^ plas ou moins partagé
entre les iiucs , comtier^ barons , etc.; ensuite Téglise ou la
cléricature qui, par yascendaut de la religion et la connais-
sanc« dés lettres , sut obtenir souvent et mériter le preMier
rang.; enfin , le tiers état ou le gros de la nation, assujet-
tie et malheureuse I sans se mdufrer toujours digne d'un tel
SWt. f . ' . . '.' ^ :: , . '
La noblesse qui dédaignait la science, fit long-temps gloire'
de né savoir signer son'nomque du pommeau de son épée.
L'ordre ecclésiastique se |rései^a longuemetit la supréniatie
de toutes les connaissantes ,"eQ les environnant des mystères
religieux et du sécrétées éloitres, jusqu'à défendre même
la lecture>dç la Bible au publie, Gôluii-ci resta doi^c dans
Vignorîuice , laquelle perpétuait h servitude • et bien des
4^8 JOURNAL
gens qui y troavaient leur compte regrettent encore cet heo-
reux temps.
Enfin , lorsqu'une situation tranquille permit à la masae
de k nation de développer un peu d'industrie, de se résodr
dans des villes, il s'étfiblit des dasseà moyennes d'artûaos ,
de commerçans ou manufactnriets , ou d'autres pertomies
étudiant , soit la qiédecine , soit les lois , etc. EUet rainien»
cèrent raffranchissement général des peuples, et rétnde des
sciences ou des lettres et des arts fit q^elqu^ pr^jgrèa* .
Néanmoins cette partie éclairée à^% pations é.taH eoeo»
dans un état si précaire en France, même 4prè$ François I<%
que Charles IX di^t qu'il i^eiallait pas trop eqjpraisser ie$
' Tpoëtes et ses chenaux y de peur qu'ils devinssw^ n^oiiM pro-
pres au service. Long-temps après , on a vu de gros pi«bts,
sortant des divertissçmens d'ian fef tîp., ^H^ter des mandemeas
fpudroyans qui dapt^naiept de pauvres miMBOuviiers pouvant
à peme nourrir leurs enfans , s'ils avaîait laudaee de man-
ger seulement des oeufs en carême*
Qu'est-il résulté de cette i|tarp)ie*de tff^s les états de l'Eu-
rope moderne?,Lç sacerdoce çt U nohli^e n'ayant pas suivi
généralement .la progression de riodu&trie et des sciences de
la masse laborieuse des oatipns , de c^s rangs moyens ou
même inférieurs de la société^ ceU)^-«i se trouvent auiour-
d'bui proportionnellement pli>S éclairés , plus industrieux,
plus habiles en tout genre que^ces ordres supërteurs des
états. De là cette'luitq sourde, et £khease, puisqu'elle de*
vient le fermept des /évolutions ; chaque homme gravite
nécessairement vers le rang que lui assigne son mérite ,
comme dans un mélange d^, dlv^C^ liquides , ceux-ci se dis-
posent selon le 4%ré de leuirxi^sité* Montaigne, avait déjà
vu cette tendance à l'époque. de ]a ligue >, puisqu'il remar-
que que parfois le ^Is d'un duc n'h^it^ avec ses ùtresque
de la science d'un cuisinier. C^ p'est donc .pas ^ans raison
que tant de personnes crient si haut contre câ qà'on nomme
)e progrès des lumières^
Parmi les sciences qui ont le plus ajoute aux arts et aux
manufactures , à rindjostriq générale des nations , est , sans
contredit , la chioûe , même avant tpi'on en cfonn&t le nom ;
car, lorsque GoheHn faisait des teintures pour $es tapisseries,
sous François I**^, il exerçait un art chimique , sans que la
science eût encore des axiomes ou des principes établis*, et
Bernard de Palissy faisait de belles potçries , sans connaître
la théorie de Toxidation des métaux , etc. ' ^
Depuis Tillustre Stahl , non moins grand homme en mé-
decine qu'en chimie , bous avons vu beaucoup de révolu-
tions se succéder en cette dernière science. Elle a change
trois fois de face dans ces trente dernières années ; car, après
Black et Prîestley, qui commencèrent la théorie pneumati*!-
qne, est venu Macquer,.qui essaya de la combiner avec le
phlogistique des stahliens \ ensuite parut l'illustre Lavoi-
sier, (ottdateUr de la nouvéUe théorie chimique ; mais^ de-
puis son époque , de nouvelles recherches ont amené plu-
sieurs autres explications des phénomènes par H. Davy ,
MM. Gay-Lussac , Thénard , Berzélius , etc. Les théories
des proportions dans les combinaisons chimiques ont égale-
ment changé , à beaucoup d'égards , la théorie dé la science
depuis Bérgmann , par suite des travaux de MM. BerthoUet ,
Dalton , etc.
Les ouvrages de chimie vieillissent donc vite ; et , si c'est
un désagrément pour les auteurs et les lecteurs , c'est une
preuve dos brillans progrès de la science. Le travail que
vient de publier M. Oi€la est certainement celui qui con-
tient , à notre connaissance , les découvertes les plus récen-
tes , clasééesi k leur rang. Nous croyons saffi^aitt d'offrir une
esquisse rapide du plan que Tanteur a suivi. D'abord il dé-
crit et figure les principaux instrumens d'nn laboratoire,
puis passe aux notions généniiles sur la nature Aes corps ,
des. fluides impondérables , des effets du calorique. Il traite
ensuite des substances simples pondérables , des fluides aéri-
formes , des^ corps non métalliques. Il etitre alors dans les
43o JOVK^kJs : .
combinaisons dé ces diffërens corps ^isoit avec Toidgéne (ce
qui le conduit aux osrides et aux acides) , soit avec Htjdro-
gène qui lui donne des kydracides^ Un autre chapitre traite
des métaux et de leurs combinaisons , leur oxidation , leun
sels , avec des tableaux de Taction mutuelle de ces substan-
ces ; puis , des sulfures , phospbures , iodures, chlorttr»,
etc. Tels sont les principaux objets contenus datis le piY-
mier volume.
. Le second est spécialement consacré à la chimie -fégéuk
et animale. L'auteur s'y occupe des principes immédiats des
végétaux ^ nous j trouvons la morphine et Facide inécoiu«
que , Témétine, la picrotoxhie et tous les &fts les plus ré-
cens. Il en est de même des prodoits animaux ; des addes
cholestériqùe , butyrique ; du cyanogène 9 des diSérentes
humeurs analysées , etc. Dans la dernière partie , rantenr
résume Texamen des forces chimiques ^ ou la phiio90|^e
de la science. Il y développe la théorie des diverses combi-
naisons ) soit définies ou limitées ^ soit indéfinies , et les dif-
férens moyens employés pour les analyses des pierres^ des
.eaux minérales , des substances végétales et animales.
II n*était pds facile de faire entrer en deux volumes tout
l'ensemble de la chimie actuelle avec cette préds/oo qui ne
se compose que de faits et de procédés ; c'est donc, sous ce
rapport) un travail très-intéressoht. L'auteur y a càté en
peu de rapts l'usage des préparations chimiques , pour Tari
de guérir , ou leur emploi en pharmacie ^ mais le tiune de
chimie médicale semblerait, au. contraire, annoncer que Fou
.hasarde des explications de clijmie dans la physiologie da
.corps vivant* M. Orfila s'en est bien gardé ^ et il a eu trè&-
grande raison. Il lui éuit difficile aussi de meure d'accord
les explications de plusieurs chimistes sur des points de It
science qui ne sont pas encore suffisamment éclairds. Sans
.rien préjuger, M. Orfila éiablit les faits , et laisse l'explka*
tion à l'avenir; cependant il préfère d'admettre que les
chlorures métalliques solubles décomposant l'eau en s'y dis-
DE PHARMACIE. ipl
«olrsait ) et forment des hydroclilorates ^ à la théorie an-
cienne qui établit qu'ils ne la décomposent pas. En effet ,
oelle qu'il adopte explique assez bien les résultats. Nous
i2''îg;noit>ns pourtant pas les objeclions spécieuses qu'on y a
£skiies^ mais y à. qui n*adre8se*t-on pas des objections^? Les
ténèl>res en font même à la lumière. Nous pourrions en
proposer quelques-unes à M. Orfila , si nous ne préférions
pas de donner de justes éloges à ses talens et à un ouvrage
substantiel qui ne saurait manquer d*ètre utile à tous les étu-
dlîans en médecine^ en pharmacie et les autres arts analogues*
J. J. V.
DISCOURS ANNIVERSAIRE
Prononcé sur le tombeau de Parmentler.
Messieurs ,
Ne pouvant plus avoir parmi vous Thomme que vous
avez tant chéri , vous venez tous les ans rendre hommage à
ses cendres , dans le silence des tombeauic ; c'est en présence
de ce monument funéraire que , isolant votre pensée de tout
ce qui n'est pas lui , vous cherchez à adoucir le douloureux
sentiment de sa perte.
Parmeniier, tu n'es plus ! l'inexorable mort t'a ravi i tes
(larens^ à tes amis, à tes élèves, à tes admirateurs, aux sciences
que tu enrichissais de les découvertes, ati malheur que tu sou*
lagcaispar tes utiles travaux... Où est l'homme qui occupait
jadis un rang distingué parmi les académiciens , et que la phar-
macie civile et militaire montrait avec orgueil à toute l'Eu-
rope savante ? Mortels , fixez vos regards sur ce modeste
cénotaphe ; vous y verrez le sort des grandeurs humaines ;
mais j'y vois aussi l'humble charrue du laboureur, la pomme-
de-terre, à qui la reconnaissance a donné le ncmi de pamumr
tière ; le maïs , dont il a propagé la culture , le pampre de
vigne , qui rappelle de si beaux souvenirs. Ces symboles des
travaux bienfaisans de Parmentier forment le plus beau
J
432 JOURjrit DE PHARMACIE,
monument de sa gloire ^ monument impérissable comme la
nature élle-mètne , et qu'elle reproduit tous les xas par son
admirable fëQondité^
lis rappelleront à la postérité la plus reculée que Par*
mentier a consacré sa vie à la vérité et au bonhfsur de ses
semblables , qu'il a créé de nouvelles ressources k Findustri^
nationale dans la fabrication des sirops de raisin ; qu^il m.
vaincu la famine par sa persévérance, et ses efforts dans la
culture de là potome-de-terre ; que les services qu'il a rest^
dus à l'économie agricole et domestique , ont produit des
améliorations importantes dans les procédés des arts y et ont
enrichi la sciencd de nouvelles découvertes.
Que de bénédictions n'a pas attirées sur Parmentîersa plante
chérie , dans le courant de cette année , oà la détresse me-i
naçait de frapper les peuples de toutes ses horreurs !...«• ef
combien le gouvernement n'a-t-il pas à s'applaudir de la pro*
teçtion qu'il a accordée i un savant qui, dans une circonstance
aussi désastreuse et pénible , a concouru au soulagement et
à la nourriture des peuples ! Quelle est belle cette gloire,
méritée par des bienfaits répandus sur l'espèce humaine !
Le monument de neige , érigé par l'enthousiasme de la re*'
connaissance au meilleur et le plus infortuné des rois , n'esta
il pas préférable aux éternelles pypmides élevées par la bar^
bare Memplûs aux conquérans d'Egypte !.-..
Amis de Pairmentier, que nos larmes cessent de couler, w
L'homme qui finit sa carrière , plein de vertus et de bonnes
œuvres^ ne meurt pas ^ son âme., rayonnante de bonheur ^
quitte sa mortelle dépouille pour passer dans le sein de l'é-
ternelle bonté. Oui, si la mort, en brisant notre frêle exis^
tence , nous montre d'un côté le ridicule des prétentions et
la vanité de l'orgueil , elle détruit en même temps les effets
de la jalousie et de l'envie,, et rend aux actions généreuses
toutréclat de leiir gl4^re : semblable à l'étoile du matin, qui
parait plus lumineuse â mesure qu'eUe s'éloigne de son cen.
tre de mouvement , la mémoire de Parmeotîer brillera d'un
plusgrandéclatdansles générations qui suivront celle dana
laquelle il a vécu. Laxjbeht,
' >,
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
N*". X. — 3'. Année. — Octobee 1817.
ANALYSE
CSoffi/MreSff âm comptes de Ceylan Hdeta GujroM^
Par M. VàvQvsuv.
M. Jàqxs Su-Hilaire , botaniste distkigiié, dont tontes les
recherches sont dirigées vers Tintérèt publie, désirant con-
naître à quoi tiennent les difilfrences qne les pharmacietu ont
remarquées entre la cannelle de Cejlan et celle de la Guyane ,
ma remis, à cet efiet , des échantillons de chacune d'elles.
Cest 4e résulut des essais anxquek je les m soumis que
nous allons présenter ici.
Cànneth delà Guyane^
. 0ix grammes de cette cannelle concassée ont été distillés
avec m décilitre d'eau. Qn a retiré , i». le quart du liquide
employé ; iL était blanc laiteux , d^une odeur très-prononcée
de cannelle , d'une saT^ur acre et piquante. Au bout de quel-^
ques heures il s'éclaircit totalement , et laisse déposer quel-
ques gouttelettes d'bmle^ a^ le second produit , du même
434 Jùvnnkx
volume que lé preftuei^ ^iiAt clair è| 4riiftpareiit, d*ai
•âTeur plus agréabk que le premier, el d^uoe odeur moi
forte,
Ve^in qui restait dans TaluaallJic t jjpandaît epùoÉe hue le^
gire odeur aromatique ^ elle avait une couleur fauve , ose
saveur âpre' et astriogente^ elle précipicait abondamment
le sulfate de fer en flocons verts , et la dissoluûou .de gâa-
tine. en flocons jaunâtres, efiets appartenans an tannin. Les
réactifs ont fait reoonhahfe laipréUçce.dâs >ek ^alcrireiet
alcaBoa dans cette décoction. Cette liqueur contenait aussi
un piucilage que Talcohûldéplilegmé a précipité en flocons
blancs demi-transparens.
Deuxième opération. -*- Quatre grammes de cette mteie
écofce ont été mis danslidé flbrelîvéc eiivîroh^o'fnîimMes
d'alcohol à Sô'^; après dnq )ou9«de macération ansoleS,
l*alcohol était coloré en jaune rougeàtre; Teau ne le troa-
blait poim^ il formait, avec tés dii9<^tian» ée jdÉie de
fer et de gélatine, de|f précipités *entiéiement semblables â
ceux que produit la décoction. La cannelle a perdu , dans
cette iôpëraiiùb, lé itl*. étiviron de àôn poids.
'Cannelh de Ooyhn.
Les prc^iiit^ de Ua{rànittonaè^^ètfte éspftée de i5ttade,
fiiite dans lès difitbes proporddifa ,'étâient'phis dufi^ m
huile ;letirt>dêurèfleurfiivëifr ^Miëht plus dMcb^'et'plBS
agréables; du reste, elle contient* du tannin ëcÉSdûtte ték
de la Guyane , couiné k nne matière colorante fauve ^ so^
IttUe en partie dans Téau et dans TalcohoL
^ L*extndt aqueux de la céhtk'èlte de Céyîàh ,'amtf-iRèn que
cehii de la cannelé delàLGufjfàtàéyltiàtés'pàt Falcbhol, a
èommuniqué t ce dernier ubé 6^'uléur ^ûxaÈkïte ^ i^s' ne s^est
j^lls dissous éntîèreiàént. Lk ^>àhié îiléoliUUfe tfvàft fé^pi^
pri^tés d*une mâtfèï'e ioîucitàgikièùâd tàéià!ùgé^dtà!Bti ikâtâù,
LMcobôl a laissé, après Tétap^Àition , uSaèitlâtièhff^riM|gk
qui s'est redisfOttte ^rèsqtie ^nnotUESS'datis hoM^^lVest
Mté tpMS ^pàqùeê tégers Aocons qui aVaieni TappireiMve
Â^mne réBÎne : «tt moiis ik se nédnbaient put la cfaak»r0|i
une fQm<6 blancke , piquante ?t asomalique. i
La ouuieUe ^poiaée par )'eaa n'a ionm «û^te ^ If tcf Kol
qa*ujie l^ire coukor jaune , ,et qae)que3'tEaceii de iiam^{.
Eafià distiUée h ^javty cfiUp papnel)^^ fàmi épmsjf ^ fi
^oani'oa piodok hoUfiiz et ac^de^ qui a J^é ié^e^ «ê^e
ï*>niinoaitqiie pfir IVddiUpn 4^ ^ po^^ffs ci^imiqpe. I^
ckarinm mcméré « JUi$4i W4ç<H)p 4e c^rjbp^ajte ^^fhaii^i
iiepen4ec»rb<»rti4edppoiwg,yap<^jyft^
pkates^
Quatse grammes 4e paJ9Ui€;U? .deÇ^lajQ, iofu$^ ^U W^l
jpcttdiiil cinq jooi» ^yeç 4o £iTW9>^4Ws9^pV^ ?§^^ ^in^
tolorë oeluitoî d'mpe mUniArpf I]i8 iotQpaç que ja,(^i]yDieUe ,^
h Gujîwiç.; ^aja&si çput^^H^ pl^* ,4e ,watière extracUve,
ceqmi a^4lé profiy^ jijfir Ifi per^ ^ufi jépjcpuyée la cannelle ;
jelle ?^U d'un-luiitjièiue*
La cannelle deCev^p, m^ dans rëther sulfuri^ue^^
exposée au soleil pendant quatre jours , n*a communiqué au
liquide qu'une couleur légèrement jaune ^ tandis que cette
Juèmejéooree a.doméil'idoohâl.une l^iotoire.fWFe û^és^in-^
tenae* C^ ptoure .que la maftîèrè colorante 4e la panuelle
n'est pas soluhfe danal'iilûnr anlfunque* .
. Cependant. celui-ci arait.ei^levé.une certain^ quantité de
matière \ .car il .a laissé , apjès vofifi ,éyaporation spontanée,
une substance jamtp d'finp consistfu^ce de^mi^fluide ^ qui avajt .
une saveur ^rjb-piqufinte et Var6me de l'essence d^.cannelle :
c*était prol^ablepient un mélange d'huile yolatile et,4e ré-
sine. Il jçestait , avec cette buile , une goutte 4 Vu incolore
qui précipitait la solution de gélatine. -* #
La di^rence que Top ,a remarquée ep(re, la oânnelk de
Çejlan et la çannellle de la pujane , tient certainement k fa
, nature de lliuj3e Tolad^e, qui est plus acre » e^t enquelc^iie
^i^te plus poivra dans la cannelle de la Gu]^aneé . '
StTaii»re qui fourmi la «imnelle e^t Ja menue espèce de
r
436 JouRwÂL .
dnnamomum , ainsi que le ccoient les botaniftes > it fitul
•llribuer la di^rence de qaaUtë de ces deoz éeorces à ht
nature du sol ou du climat , ou à tous les deux a la £ms«
La seule chose qui soit remarquaUe dans cette asalyse,
et dont je ne sacKe pas qti on ait parlé jusqu'à présent , ctft
l'existence d'une quantité considérable de tannin dans cette
écorce ; mais il parait que ce tannin est combiné â une ma-
tière Tégéto-animale , et à un acide qui rend sofnbledaos
^Feau la combinaison dont il s'agit , ainsi que cela existe
dans Tenveloppe des fèves de marais, des lentilles, dans
Fécorce du marronnier. C'est cette matière végéto-aoimale
qui modifie la couleur que l'infusion de cannelle produit dans
le sulfate de fer par sa couleur fauve , qui , se mariant avec
le bleu du tannate de fer, forme le vert bouteiHe.
Ainsi , lorsque les médecins administrent kxaunfjlki sait
en poudre, soit en infunon, s<Ht en teinture jJcohàîqae,
ils donnent un mélange d'huile volatile de ti^wn^ dtf mu-
cilage, de matière colorante, et d'im acide.
tt^MtmtM^t^t^i^^MttfMMwtnMt^Mttnmttttm
Extraà du mémoire de M. SBRTusaziBa sur Fanafyse àt
tofnum j sur la morphine et Tadde mécomque; et obser-
votions de ilf» Robiqubx sur h mAne sujeL
Malgré les travaux de plusieurs savans distingués , tds
que Neumaim, Wedelius, Ho£fman, Baume, Josse,
Proust, etc. , l'analyse chimique de l'opium se trouvait pen
avancée , lorsque M. Derosne entreprit d'en faire une plus
complète , et surtout de bien reconnaître la substance par-
ticulière! qu'on y avait annoncée ^ et qui éuit regaidée comme
un acide par les uns, et comme im sel terreux par les autres.
Le mémoire de M. Derosne , lu à la société de pharmacie ,
et inséré dans les aimales de chimie , tome 4?, page ^$7 ,
a^ant été gâiéralement accueiUi , il nous sufiSra de rapp^er
le plus succinctement possible , ce qui , dans tm excdjent
DE ?flARMAGl£. 4^^"
tjç^Tail , ei;! relatif k h^ uibsuudce sur la nature de Ufljaelle on
^ymt énufli des sentimeiis si différens. ' ^
M. Derosne fi traité à frçid ropiom du oomtnereé par Team
diatillée ^ il a éraporë en comistaaee de sirop la solution ob-
tenue , qui alors lui a donné , par refroidissement, des oîs-
t^az d'une couleur brune foncée , puis un dépôt abond^m i
llaide d'une ({uantité d*eatt ajoutée, et eofiu un second dép6t
après une nouvelle concentration de la liqueur surnageante ^
et une nouvelle addition d'eau.
Il a traité à chaud ,. par Falcohc^, le mans de cet opium
^uisé par Teau^* il en est r^ulté une teinture fortement
c:olorée en rouge , de laqudle s'est séparée^ par refroidisse-
i|iiînt,.une matière huileuse, cimsistante, et. très-colorée ;
puis , ayant enleré k cette teinture , au moyen de la distiUa*
tiou, sa partie spiritneuse , la résine de l'opium s'est troavée
l^réc^tée; ensuite, fusant évaporer le véfAàat aqueux , il a
recueilli des flocons d'un )aune aate*.
Il' k séàffuis i des diss<duti(ms et à des cristallisations répé-
tées , dans Vacohol , les flocons , les dépôts , les cristaux , pro-
4uit$ des deux opérations précédentes j ils se sont débarras^,
aés de la résine et de Fextractif qui les coloraient , et lui ont
fourni dans le plus haut d^ré de pureté la substance qui
était le principal ob}et de ses recherches ,. et k laqudOie u a
donné le nom de sel essentiel d'opium , en attendant qu^on
lui en Ait trouvé un plus, convenable.
, Ce sel, suivant M. Derosne, est Uanc-, il cristalKse en
^unes droiu k base rh^mboldale , souvent réunît en petites
houppes I il est insipide^ inodore, iosoliible dans Feau froide^
scduWn dans quatre cenla padies d'eau bouillante et dans
vingi-quatce parties^ d'alcohol amené aussi au degré d'ébul-
litiofi ; cette dernière dissolndoo , si on l'étend d'eau , de-
vieov Uau^ et opaque* Ce s^ se dissout eneore dans l'éther,
dans les huiles, vohdles, mais surtout très-&cilement et
très«pxt>iq[itmient dma les acides limiides , desquels il est
séparé par les alcalis sous^ b forme d une poudre l^ancbe.
439 jôWïtNAft;
àà âùtré4 èàràètîres iôiff de ùe pki toûgbr là iéntan âe
tournesol 9 de fondre i la ëBàleot tioUMè 1$: tite^ Ût farfiJer
aVëc flàtiune èm\ |irbje(£iiir 4élt tliirbdiiâ aldeiiâ, de dbxtr
lier successiveiAént, par éa distÎHàtibà à k cojîme , «ne n»*
tière liufleuse et; jâtmàtrc , du pUegMe iib^gné de catN
bonaté d'àmtiiOnla^ùé , èft du gàï hydrogèÉe tàrboûë ; de
laisser un charbon trés-totulttitiétii , qur, iideiUëré, {présente
^elques tracée de pbUâsé. Ce sel ënJSii ^i( '^{it^utët tût
animaux auxtjuels on Vt^dminhhl^ éti 'péûpb quabtit^ ^ lek
acèîdens que leur occâàiôneràîl ràpîfaia pris ktùr^lb dose,
' M. l*roust àvaît tépktAé ^oihttie iinë t^ihè ptxre le préci-
pité àBobdapi 4dé IfbrmèiSt les kicàlis daitt wè d&idbtion
d'opium faîte i frbîd. Ce précipité lavé , puis sobmîé k IW
tiôn réitérée dé Talcoliol bouillant y k fôUrtii â M. Denosne
un sel très-pur , qui àxBèré dti JkWcédéni éû ce qall à une
saveur îégèrémënt âmère, qùTl érfitàlKse mbîni rS^ttiéhe*
ment ; qu il a un peu plus de solûlbiKté dans Tëau , que ses
dissolutions vërdissenl le sirop de Violettes , qu'il 'Afei^pfle
snr le feu , \6mhe feu unie espèce d'ëffl0rè$(^encè àtVàttt djB le
fondre comme i*auti% ; que sa dlssoliltîott alcélroi^ié ne
prl^ipite point parTeau^l^câ^è qùèlqtaés tiiotliMé ^tèà
n s'y formé de petits cnstaui ; que }é même phébâtàène ,
cnstalBsatio'n'iMÎns' trôuBlè apparent, à Keù dans sa di&soln^
tio'n par les acides. M. 'Ûèitosne ajoute <^ù'il à redire dé (Èe ^
à peu près les mêmes prodtdts qùé de raViCTë & là d^st^Éon^
et que cependatfl îï li'a pîu donii^ au premier et ftcér an
second là fi^cultè 4e verdir le slroj^ aie Vïoléftes. VL a t'usa
çEerché à reçoïlhatti^ Ik toikTSk^bn t^tiù les ftlcaUs Writ âk
former avec VàcîÂe de l'o^iirth ; àtâîslà p^fitë HqààUtfté de
cristaux àiï'H a fabifenàs ; letrtr tJàJôrtiiîohy1èurîà«nB whilm
fTté , helui éïi pas p^r^xlî^ 'Se liés lA\éh ëiômittéry'il à èëtale-
mept appris que ce noùVéàÙ àA fite'décoinpd^ît khréc feflfer*
véscèuce par IVcide stdftiHqiùte ^ et 'fl a soupç^iiK i|we
racide cpî^ral; ttlm àm î«ir«t tfij^ ^ 1>PP»
^cétèux. ' • ' > i
DE FqAEW4CIB. 4%
naisâance en Fiance , et qui , d« «pa ^y^u ^^me4 incomplet ,
ii^avaîtr pQÎf t .Qxé latteptiofl de fe^ jconâtQfeQ^ ; U vient de
f^pr^drece tx^yfwX , et de pal>)ier en f41em^n4 ua m^moir^
dont la traduction ^ tm^re d^ 1^ toqie 5 def Aiuiales de
chÎ9Û«et de pby^iqi^f page au
A|, ^Mir^^rf^ , 4^ xe mémoire oô il est peu d'accord
avec M. Derosne , s'est proposé principalement de faire con«
naitpp ^ ^v^ I» uopi de AOrphipe , une nouydle base fiflui-
line de nature v^étaje , et sons le nom d acide mécpniqo^
)m Boi^el a^df v^igéul cyist^llyiaMe , tou% denf e^f4fs de
De la Èffurphine*
Il £iit digérer k chand^ k plnsienra repr^ , de Vopiajii^
d|fu|8 Jlean dlauHée^ Averse 4f rw»monii^i{9ie eu e^cès dans
la solntiDKi; il a y &ît nu précspité d*i|a l^lanc gn^àtre^ qui
hU^U^i •prend ta forme du cmimx grenus et translucide^;
c^Vfa frécii^it , çet^ fplMmÇ^ cfift^itinpy qu'il appelle
morphine^ et qne d'après l'eii^érieaoe il r€|^^ coinme Ifi
fAMe efliiVBiCp d^ rf9pi4W?
Pour la débarrasser dff Tf^t^u^tif et ifi l'acide méconiqne
qui l'acoompa^n^em ^ tf ]# disfout 4«9s da l'ac^ sulfurique
aflaftli; il la précipite de nii^ro^ par l'afimoniaque , ex
achève de la purifier p^r jf^fi 4^ €i;istaUisa,tiGtQ daçs 1'^*
enliol.
La motfplii^ parrennei pfiflyahf u]l deg^ft 4e pnreté se
présente m pandlélipipMU» xépiHfm A £sieef o^li^pies ^ elle
est «BQoImf ^, satable dakia l'eau hçimïfa»» en A^îjble propor-
tion , ipèMolaUe dans Talcobol At4ana l'étW» p(^<lîp^^-'
mente l'aide de la chaleur. Ses diaacJbutons aont d'une suiveur
trèaami— » «t, qnoique la morphine qu'elles cpnxi^nnent
sois entièrement privée d'ymmdmiaquc^ celles hoMÛssent le
ppier teint far la* ffanhafi^ .» U ^m^Vim » ^^ rj^tablis; fut
44^ f OURHAB :
la conlénr Ueae àa tournesol tougiepnrkt acM^jX» «or-
phine se dissent fadlement par les aeides , et fbme avee €«z
des sek neutres fort remarquables.
' Le sàus-carbonate d& morphin» se*f&mie eir fimant agir
Tacide carbonique sur la morphine , ou en décomposaitt h
dissolution par le sous-carbonate de potasse.
Le carhonate de morphine cristallise en prismes comls.
Vdcétâte dé morphine cristalUae' en petitk rayons cl e|t
très-soluble. - .- -
Le sulfate de morphine y lrès->sohibIe , crntallfoe ^l 'ram*
fications. - < . •;'.,-
' Le muriate de n^rphineîoxme des plumes ott des rayons ;
il se dissout plus difficilemeni que les autres seb ht \mse de
morphine, et se prend, paY le refroidissement, e» ont
masse brillante d\ui blanc d*ai^ent , si Ton a poussé Féfapo-
ratikm trop loin. *' / -
M. Sertnémer n'a pas formé de m^naèe rf»imiiffclid,
'mais du ^ou^^meconote^cristaHisapt en pnsm«s>^ Si'iE^ibieBa
^n traitant par Falcohol la solution aqueuse d*opîam ; il &ut
heancoop dVau pour le dissoudre et pow le sépartm
tièrement de Topium.
Le tartratt de morphine ^y il cristallise en plis
semblables k ceux du sel précèdent.
Ces diffSJrens self lui ont paru très^nuisibkviils i
solubles dam Fean , et presque tons d'un échft lÂstacé , et
's'effleurissént promptement à Fair.
D'apris ces propriétés de la morphine , M. Sertnetaer,
-plus hardi que M. Derôsne, qui n*avait regardé la même
substance qoe comme le sel ^eisentiel de Fopimai , ofacemi
'modifié par bi|K>tas«e^ B^hëdto pas â k' ranger pflcmi les al-
calis , et à la placer immédiatement après Fammoma^e ; et t
continuant à obsenerles caraetères qui lui sont propres , i^
trduve qu'elle se lend aisémem à Faide de la.chaJeur , 4|«*elW
' ressemble alors au sOnfre ibadu , qu^dle se prend en csiataniK
par le refroidissement, qu^ellebràleTiMmei^tà Faâfilii^i
BmÊiê «ueeiibttaiioettoixâtEC etTérinense d'mè bdeor partie
cnlière \ qù^Me se cOTokme avec le aonfri à^r^dde de h oha*
Ie<ir,«w»ie.cljkmt en BDtèmetanpt.et fatme da ^Afdh^
su^urigue.
* ■ Z)tf f acide méconique. -
M. perosne n'avait pas poussé très^loin la recherche de
#et acitle ; M» Sertuemer la trouvé dans le liquidé dont il
f vait préçipi^ la morphine
U a évaporé ce liquide en consistance de sirop ^ il en a sé-
paré «a i«si^ de morphine , d'^l^wd ii V^ide de Tévapora-
tiouc , jifiia par Famoioniaque ; V^ljêuia ensuite étendue d^eaa
^t filtrée vil 9L ajouté une dissolution de.mtuiate de baryte ,
il a*7 est £ii| un j^ipité qui , lavé et desséché , s'est trouvé
être , suivant lui, une; combinaison qn|sdrup1e de baryte^ de
Wftfpti^e y dVcide méçooîque et d'extmciif *
' En défaarvassant cette «conibinaison de reziràctif pèr Tal-
•cohol, de labarjie par Tadde sûlfurique , il a obienji une
Jiqoear enqore ttâsHU>lorée qni^ mmmm àPéreporatieBi
pois à la sublimation , hi a fo|irm .un'acsde^cemrei en ai*
fuiUea belles, longues' et incofereà/Malbevireiisement, à
cause de la fracture de TappareU , il n.*a «retii^é qil'une pe<r
^te ^pantîti de cet acide y en sorte qu'il s'est srewré obligé
,de 4e borner à examiner, i*. son affinité nour l'piide de fer i
il le précipite de sa dissoluUon muriauque en beau rouge
rde cmse^ 3^ sa combinaison avec la chaux 4 il ferme avef^
elle un méconate qui cristallise en prismes , eA peu sojfnble y
et n'est pas décomposé par^L'acide sulfiiriqae; 2^ enfin son
'activitésur le corps hnn[uûn , il l'a tiauTée nuUei pme^i U
desedêcinq grains* • ?
lia découverte d'noeiiouvelle baie alcaline et d'un non*
-vel acide mériterait d'être constatée. M. .Eobiquet a'eot
'.:cliergé de cette besogne, et s'en est acquitté avec le tile^t^
;cp!on lui ponnaft.
442 s^mkAàûk
ML Sertnenwr ,.el^ t^élaiil jçodçv qa'ctte donaait «pvIqfM»
UMM dfaBÎmnniiipia , Ifytdbt^ pcuiTaiéBt \eilm imionMe^
sur son exûience comme alcaU , il s^est décide poor IkcMnom
a subsdttter à rammoiiia^e k nu^goMe, baao Iftiea mmM
énergique. Voici «on procédé :
On Ait booiHii^tmê dissohitioK concentrée dV>piam aree
une petite çumlîté'de magnésie ordinaire; lo grdas pi^
liTre d^opiom suffisent. On soutient rébullition pendant un
qttan d'keoro} il se finto ira d^pAi gijsàtre ass^a cmsUé*
rible; on filtre , on kve à Teàu froide^ et ou tmte U fté*
eïpité par TaltiotMil fsiMe ^ ^*on laisse macérer à diand
sans porter i TâiùlKtion; on enlère ainsi très^-pen de moi^
pkStte et beaucoup de matière cdorante; en filtre et on lave
avec uti peu d'atoolu^lroid ; le dépôt est ensnite repris par
une phu grande ^pimtité d'al^oM rectifié, et on fQf^mf
inaqtt^àfébnUidon Uen«entennai;'oiifikm.laliqueQr^eafiOf« .
kooittante, et parierefimidisseinent on m la moridiiiie très-
Uen ctwpsjiisée et fiwt peu colorée* On réitère )mqu'â.ti|Ms
fins^ia même opération» sur k pôctEoD non cneoreatiaquée
indi^ôt ^ et kmofpliiîw^pieroa ditieiiti cliafue filtMîs^
est de plus en ^s incoloie.
M. KoUquet obsenre que cette merj^fue ne retient au-
ctme portion de mggnésie^ cHebrûle sans résidu ç ette loi a
paru cependant plus ticêiùe que celle chenue p» l*amm»«
tda^ue ; ^le avait d^ailieters toutes les propriétés indiquées
fwilr l^mteur de cette décourerte.
lia morphine reconnue pour un afcaK , M^ RoMqneC 4*eft
Wupé" le facide méconique ; îl a répété fort etvCtement k
procédé décrit par M* Sertuemer ; mais quoiqu'il n'ait -pa^,
comme ce chîmîste , -eu lemalheûr de briser son appareil ,
^ a dbténuune si petite ipiaiitilé d*acide, qu'il n'a plu» été
surpris que M. Sefituémer-ait été tauasi réservié ^ans l'éMd^-
qu'il a £iite de cet acide ; aussi s est-il empressé -de <li^cl^
o^MHtf HtfjfÊÊÊb 'oè^ t% lé yéinitMii ok pitwRÊtw Miè 5 w ièr
de ^érMè^ ftiml i^iit^ M tïêtààktè heûM 'M èÈorp^âàé ,'
' AfitM Vikré àiMti ^ }4 Mtièfé éASitiilliAè de îkoMM
UtiMi^iikSi pê M mMOùxUm dé fiir,M. ]tlébh{iiet éû a
ISkft iottiffif* éàà^ unû ài$k6làû6à ié ^otaAàë caustique. Cette^
prïAé de fceloi^ eu notigé les séb de ^er. Um égale ^aiitii4
dé h mètùé inadèrë et de ttùriàtè de bki^te forent teima
loâl^-teijàp^ Auu ràléohèlen lâiuUitioli , ims qu^il t <^t ^
la moindre déboïhpoâtd on. '
Dans rmxentioii de i^ûeeir lé sel dé Iktàsnt dàtis W
mêmes drt6iistahces 5ù il dcfît te tt^ûtét* flèâs lès ftisbhb*
ûônê d'o^f^iton, oh èfli fit dissoudre deitric ghittittiëé dàM
Taddè aeâlqne, d'ôtt ai furent prëcîtfitéfc pat to excèl
d^Mtindtiià^aë. La ^Veist èkftofiSé , ifihi^è et éyràpa/tée atëè
le j>hié gMind métiagëilietit , b*à pas dMaë Ik iuotnâre t^ce
d'acide mëconiqae. Ce sel dé ï>etb^aé tvA cMstriê Imitée
fli. KMWfnet i 11 a jMil ^ix ^récsiSt v MCnrlnr tnftbraè fatéa^
«fe%ée du sd ^ Derbtme f péMà àfrèé ttâàdft ^"'ekfdé^tifil
vu eiccès dé ifna^^àfe ^pMt AtMtti la 'Hïàr^âtté ^ Véï^
détait nY fitér ^aldtAbit fet ibi^Mler ikftè ë6tad]lMa&oh fftM^
IMilè) en ceïâtf^énèe, aj[>tSs VV^ 'épuisé ^diêpèt ttfcgtté^
aietipir ralcûbol, ft trtutàle Vâldilpkr l^èôM très^fiffii^
bK ; f t fnt pi^^qo^ éntiii'eUtèfak disM>tkk. Là diaéèlotita dé
èoùtebr bnme tôii^ssait fi>Hfeihèiit Isa ^Bsiolàûms de farv
Pdor se di9»artra)iser a^ ^ tkùîiiïMe) dà murâftë de baryte
fut ajoute ^ la liqàeor addè. U seféUtta itii fîMtSpitë HJsh
f ^mieiTtlro!(é , cbtnposë de lifèconaftë et de kuttktodè batjfte ,
^i fut 4écompoÀi4 pter^R^de 'aùlfiiri^ilâ>te. il Imt hi^
-èèr le mélitùgè loi^E-Miipa èb iokdimtàùn I '^HÂ , parbe.
ifoit ^ 'ïritécAiàte esl iBffIdIte k décmÉpoiër, ëùïaiaoïi d'une
^ubsiaûùe êwm^tfci h tMsqtxt, et dûài éà ne peut Ifc
444 .r:|OîJ.»î?>A ^:r
i^dt oiéconi^ipe eu uèfi-peu ac^iiU^^ laat ^i^ï^S-^tft ui i
«fBtte iobiUiM» : fttisl £iat-il^>€iiiicpmi d>aa |KMir Fattlewr
au méconate de beryle décomposé* Qn»d la l^QMmr ^
co&tieot cet Acide est suffisanu^eqt coiu:emrée par Véwft^
ratîop, il cristallise en petites ramificaâo» oa bocqppw n^o^
nées d'un îanne itnigeâtre. Poor î^obceoir pnr^ on k kve
avec un peu d'eau 'froide, , on le dessècke bien , et on If an-
bUme h une douce cbalenr long-temps continnAt» et smtDPot
bien ménagée an commencement. On peut vers la fin, lon-
fi^touAff rbnWdité est dissipée, éb^^ ten^pétatiire ,
mais pas an point d*altérer la substance <{ui accompagne
V>çi4e içaéconique; Amsi purifié , il affecte différentes formes,
il est en lames carrées ou en longues aiguilles , et 4|iielqae-
fois jBi) ramificatians d'octaèdres trésrallonfçés. Il se Sood de
^%o ^ mS degr^ centigrades ; il se sublime swtia dépon^KH
siUonà mesure qu^ est liquéfié ^ et forme à la Tcxute m^
rieuse du vase .i;ne espèce de ma^sse ^ co^nme le can^nreu
composée de ses criâtaïuc ^réimi^.
L'acide mécooiqne est très^aoluble dans l'alcolipl et dans
r-ean $ il roiigijt le toufuespl ; il n a d'influence bien marquée
ffat sur les diyolf^îo^ de fer , ei surtout quand efies sont
au mojpimwn d'csidaMon ; il se prodoit alors une couleur
twgp :des phis intenses ; mais il n'y a^pas de prédpiution y
comme l'a anfioucé M. Sertneroer„ U fait.passer la solution
âvL. sulÊUe de cuivre à la couleur vert émeniude. H n'y a pas
d'abord de précigiti^n^ à la longue il se dépose nue pondre
jaqne >pftle/II troguble aussi à la longue la dissolution de
subiUmé^çofvosif^. enfin cet acide fonne des sels plus on
^ IRçina soluUfss avec la;pot^sse ^ la sonde et la cbaux.
, Labarytetet ses çcunbinaisi^as ne donnent point de pcé^
iripité par le même apide. lia magilésie qu'on fait bouillir
ayecJa dissçl^itipn d'opium eiflra|ne, pjiitre Facide et lamofs
pbine ^ une substance qui leur est toi^-fb-fj|it étraiigère ^ ma^
Am4é9i4fi ^^^^<5!F^Ho» de TêcWe ayec la baryte , etp*
li*ol|^ igAkSpii Be iés expénianées^itait éé eùmlpêtêt k
combintttiMi d'acide viécoiuque et de merphine avec le^^
de Derosoe. Le mécomte de iBorphine éal extrêmement ser
kible dans Teau ei dasa Talèohôr; ït ne crUtaUMe paa , il
eooaenre la propriété caractémttip:^ de s6n acide^ de eetor
-rer lea diâaôlntioDflr de Cmt ; il est, dé plwa^ déoomposé par les
elcalM^;etc.; d^où M.'Rclyiqiiet condut qu'il n'y a aucune
«nalDc^ entre ces deux corps y tA qne le sel de D^h>sne
n^est pas dtt méconate de morpUne , ooeime M» Syhiuiier
Faavoaé.
Malgré tontes les expérienoes que je viens de rapporter ,
}e me suis encore fiiit une nouTdlé d^ectian, dit Âf« Ro^
biquet : î 'ai cru possible que Facidé mécanique fàt seule-
m^it racide libre de l'opium , et que la morpbSne se troi»-
vÀt combinée dans Fextrait , arec un autre adde, pourfcn^
nier fe'sel dé Derosne. Poér rechèreber cet acide présumé
daip la dissolution de l'opiuin ,' privée d^ la môipbine et die
Fdcide méoonique , elle a été p^édpiléé par le sous^cétate
de plomb , et le |^mb séparé ensuite par l'hydrogène snl-
faré. Il est resté une liqueur d'un roage bnm , rougissai^t
le tournesol, en le saturant par la baryte^ il s'est déposé
beaucoup de matière colorante, et l'acide %»t resté en disso-
lution à l'état de sel. La baryte a été séparée du ael , formé
k l'aide de l'adde sulfnrique ; la liqueur, alors moins colorée,
aviait une saveur acide asses franche ; mais elle ne colorait
pas en rouge les solutions de fer , même les plus oxidées.
Cet autre àdde végétal de l'opium ne se voliitilise pas, et
ne présente aucune propriété remarquable; il forme avec
• la morphioe un sel soluble dans l'alcohol e| dans l'eau commue
)e méconate , mais n'ayant aucun mpport avec la substance
cristallisable de Desrone; en conséquence , il ne reste aucu^
doute à M. Robiquet , que cette demière n'existe conjoin-
tement avec la morphjne dans l'opium ; mais indépcndam-
ïnent l'une de l'anale.
L'auteur des obsenrations Uniàuf^^ en foomksant iu|e
44^ fOVRMÀft y, f
«ioivn1|« pMbré Ife. FexutMPM «nitfttefb iif <
«jpes en ^pieitiptt 4laiM Fopifiâi brat, et m
Moyen ieki •buwir imijéAiitiimini
« $i;MJie«4»dlmiKk«r#Iiîu[id*sFeta,4Ni*]ei
mpanrTant par TMier , ist ^n^im Tiéptaitè^e ^nà «• qm'HM
,de aoIsMe-^ttè ce v^ikojle, oqqp efokÉt dtè ffemiliM il*aB
To^àm, reaiMit lieiiMte leiig^^enq^ aptis '
Teaa > Taleoliol ^ Télber , et qui , à la disdUatioD, i
-»ifaxie94e ceNe^poodba iannAtie;, dommiCi par bqr tfvih
-poradott) daicmtaMxiiÉpr^D^ A'kÉie hiâle viwf^imt^ aft
3iffijra de kqvelie^tt toU nager de pefites «a^iea jAnteoft-
ridérabfes 4e eaonlekMie, qpiOti peut a^merl JTaîd» >d*an
tndile. On déesnte ie liquide Indieiir pour isoler lot txtt-
taitic, et<mleé terite par lVlccfail>>ooillam}jeB.fllmpiire^rii»
par refrèidièselfaEiQiit dn «el de Deroene', iAifoégiié^^ai pen
de caoutcboue*, en. le purifie par nne mmwfMm di8sah4k».
Cet (^icrm, ainsi ëpnisé par Ftfther, et repris par Cew,
donne des dlsabhttions loni nussi aeides Kja^ajupaftffanf » et
qtii se comportent arec la* magnésie , eonune(SilV»|Man'«At
^s été traité par l!élher; c*eBt-4-dire , qa'on ^^ètient à pen
-près la même quantité denorpUtie, etavec ■antaii de ftci>
Thé.»
M. le doctenrOtfila tientd!*essa3rer faction delà motplifa»
sur récbnonlie aoîmale', et il nésnite de ses evpérienees ;
i\ (^lambrjAniiepare/imfedtiitedansl'estûoiacd^nfa
cliien , même faiÛe, n'a pas d*aetion warqnée i la:dese4ML
douze grains -, tandis qU'nne pareille dose d'etti«îl aqoevK
d'opium peut occanoner la mort. Cette nuliiié inaction pe*
>aU dépendre du pen de solnbifité de cotte singulière sdb-
stance;
a^ Que les sels solnbles de morj^liine agissent atee 4a
'nfème intensité ei-prodêobent Ie$ mêmes efieir qoe r-exuait)
Aire «m^MKb 4 «m sfll iè mott^MM, 4ei fMlfoMcffliMtMi
Biéeôatte ; <mr Texindl aNfMux 4^ttfii y «tketemettt M^
hâtitedose; .
3^ Que fis grtiiiit 4e «irtriliMiet iimom iâmi Littiile
d^olive 9 sont aussi actîfii qae douce grains d'extrait aquenxi;
«e ^ pfoa^ne^HiB l'kldle'Bedtmliiè WaiieoDpiMiBsles fny
yrJÂét ^ùiéÊftUMm dte ktmwyhine'yie ke acides ^
4^ Qaekmor|plûiiie,iaiiisî'qiiele«le»lcsJivbslaiu)esqQi
^^isse&t, 'après avèfar ^lé sl>soifaée> a; imesKitioa beaucoup
plus intinse , ^lant iiqeelée^aM les ^mes*, qa*appBqatfe sur
le tissu teUttlaiffe ou introdsûledÉnsffeôaal digestâff
. 5^* Que rempoisuM^emcat p^dait par De nouveau eerpa
doit être traité oomme.iceluî que pM>dnitirepani. Uftàt
ifomc s'«ttaelielr. d'sdboffd i ^«ipulscr lé psâMm f» Jes âné-
lûfoes ^.AdB^BÎstier «ttsiâte lés acides iv^itaos nwptnablsi
ffieataSBÛUkvl'w'Ea**» du:cafti9 «te. i^-:F. G.S.
Expériences sur la Morphine ettAcUh rfkkoniqiie,^ .
( Extrait d ua Mémoire lu â rAcadéoii« de» Scienoes de Momeli,)
Lb mémoire de M* Sertuemer sur Yopium , imprimé datis
les dkpoales de Pl^fdq^ de Gittien , reAfertue des fiifis si
iiMpûrtaw/ytej^'oru^ie'aiimdei^ de itf péter tes expé^
xiences, .at d^ cottUMvI^r lis 'lééttlcM-à^rAcadéinie
n^y^gity da» leittëimtre de^S«rtHei^ siibétance
nouyelle , qui a des propriétés alcalines par elle-même , ce
l]ui est sans exemple daos'la série oeuibfeQse des Aires
orgawques. Ce -oortM est , sddn M.^Senuemer, le principe
Mrcotiqae de Fopiirta tt^ isolé , corps qui a été chei^^
SA vain depuis bmg-temps par tant de chimistes.
44$ iovîiiikL ..
il est Trai que cette matijère a iM défè aperçue , «làis <
Uilée avec un acide. Baume (i) Ta décrite sous le nom di
id. essentiel d'opium ; ft M. Desrpiie (ft) fit beiivpoap d'ei^
péneoces sur cette'substdnce cristailiaiée ; mais p^vonae o^a
poussé ses recherches aussi loin que M. Sertuemer.
M* Seriuemer a donné deux procédés pour obtenir It
morphine.
Le premier consiste à dissoudre Vi^mm dans Tean diand^^
et i précipiter. par rammoniaque; le second, à triturer
ïqpium réduit eh pondre avec de Tacide acétique ésenfa
d'eau^ et à précipiter ensuite la dissolution par Tammo-
niaque. J ai répété les deux modes arec succès ; mais je dois
donner la préférence au dernier; car, au moyen de ÏBÔâê
acétique , on obtient une beaucoup plus grande quantité de
nuMrpîiine. que.dané le premier cas.
Au lieu d'ammoniaque, je me suis senri de curbonaie
d'ammoniaque en cristaux ; j'ai égaleinent employé la diam
et la baryte ;.mais une partie de ces terres se pfféeipiieafee
la morphine et entraîne une trop grande quantité de nniîke
colorante ; de sorte que Ton a plus de peine à purifier h
moïphine par Talcohol (3).
La morphine bien cristallisée , provenant d'une disaolutiou
dans Falcohol ou dans l'éther, a toujours les mêmes pro-
priétés , quel que soit le mode qu'on ait employé pour sou
extraction»
Ses caractères alcaljns sont, dans beaucoup de
stances, très-saillfms : elle rend au papier de toumeaai i
sa couleur Ueue , et brunit le papier de ihubarbe*
(i) yojrez Bauttié, ÉI«neM ât PfaàrnuUsîet ifptièine Mlàfià, |Mif. ^.
(a) P^ayem Aaaalet de Chimie » tom. 45 » ptg. ^7.
{S) Le réddu d'^ywim, ipais^ par Teau cbaade et boaiHatiU, doBAe
faoone des crifUux de ■i6rphiii#coMbtBëe ftTèc ira adde , lorsque Vtm h
traite par Talcohol ou réthïr. Lliirile grasse ^ae Tga tronve lei » |«oviert
sans doute de qaelqaes sememcts énukiTcs » qui existent topioars dans
Fo^ffiiff.
DE PHARMACIE. 44^
S'il y a quelques reproches à faire à son alcalijaité^^.cg^st
qu'elle bruâit très^eu le papier ciurcun^a^ niais elle iusiiû^
eu revanche cette propriété,. par la tendance qu'elle a dft
s'unir aux acides , de les neutraliser avec bie^ucoup 4e faci-
lité 5 et de former des^ sels qui cristallisent bien. ^ . * ,\
Je n'ai fait que le muriate de morphine. Le premier cris-
tallise en houppes soyeuses nacrées ^ qui laissent dégager du
gaz muriatique , quand on les plonge, dans l'acide sulfuriq^iei
. Le tartrate A morphine cristallise en prismjes tronqués*
Ce sel est inaltérable à l'air; il est soluble dans l'alcohol et
possède une saveur très-amère. Cent parties.de morphine
en exigent smxante d'acide tartarique pour être neutraU^iées
réciproquement. ^ ; . . :
De t acide méconiqùe. .
Après 0voir précipité la morphine d'un infusum d'opium j
au moyen de l'àmmomaque , j'ai versé dans la liqueiir filtrée
Une illîlsorution bouillante de nitrate de baryte qui occa^io-*
liait un précipité jaunâtre très-abondant.
Lorsque ce précipité fut suffisamment }avé et desséché î
je le fis bouillir à plusieurs reprises avec de l'alcohol à
i8^« ; par ce moyen , il fut considérablement purifié d'une
matière'brùne qui se dissouf dan^ Talcoholi '
' Étant desséché , j'en fis bouillir soixante grammes aveé
cent 'grammes d'eau , qui était mèléè préalablement^vee
>ingtW;inq grammes d'acide sUlfurique concentré*
La liqueur filtrée était btimAtre et laissa déposer, après
le refroidissement', une mùkftude de^cnstaux jaunes 4'un
aspect- de^ mièié ' . . . ,
Ces cristaux introduits dans une cornue de vei^e -légère^
ixient'^ échauffée dans ùu bain de sable ^ laissent sublîmer
quelques aiguilles blanches , mals^ en si petite quantité que
j^aî dû renoncer à ce mode dei^pur^eri'iiddtf. « - - r '
J'ai donc eu recours à' la cristallisation , en faisant redis*
soudre les cristaux dans le moins possible d'eau bouillante*
m*««. Année. '-^ Octobre 1817. 2»9
450 *JOV&t![Â1&
Le K^de Utté k^M dé^oier ^ par le r(Aoidui8eiii«nt des
i;rituiix jaunâtre^^ d!Sm aspect métàH^oe, qm ne renfement
tii baryte, ni âCide sulforique;
Ces cdsUiut sont très-ftddeS; et se dissolvent Inen dam
Takohol et dans Ttfther.
Je les regarde comme Tacide méootiii{ue) mi pea moîai
pur qae eeltii qni eat suldmié.
Ia sensibiltttf de Taddé méconiqne pour décâer la prf-
sence da fer est t^le, que lé filtre de papiS* Jesepk en de-
vient ixmgè , par rapport à quelques atomes de fer ccMem
dinâ ee papier.
Des lettres ,4critet at^ dâ l'encre ordioaite ploligées dJbs
une dissolution chaude d'acide méconiqae, déiteuml
rouges sur-te-champ. . . •
L'acide méconique , quand il n est pas combiné avec m
alcali y e$i un excellent réacUf pour ks ael^fi^rragi^Mur^ et
peut an^lement rivaliser avec le prusslate àe potasse»
Tai mis dans une grande masse d'eâu quelques gouttes dr
muHatede fer au miuràiiiiiitiqivJ le prussiate de posasse na
pouvait plus fidre^rçconnaitm : celle eau devifut^i^peuàmt
l^ouge par l'acide miéconiquef
Là couleur rouge fopoé que Vùn oblienl quMd on met
de l'acide mécooiqite avec du muriate de fer> di^anbpar
les akalia et les terres alcalines y ainsi qu# par les acÛes
muriatiques simple et Oxigéfté^ mais cjW B'e#t pas âétruiit
pas ces acidea. Au mc^Feu du caribonate de poiaaso on peoc
(aire revenir la nuance avec louDe ion insenlllé»
Ce rouge foncé parait être détruit par leaiiqF^'U sobuûesî
le liquide blanchit au soleil , et je n'ai pas pu £ûro revenir
launnoce.
La morphine âinsi'que l'acide mécanique Sont Amic deaa
aubsiaAces aouvdlos tris-intéressant , qui Aiériioni d^tat
étudiées avec sain par Uê fhiwiil^
Dk YSIEMACIE^ 4&i
ANALYSE i
Ih hi Chéiidoine ( Chdidoxùuio glançom)*
Pat mm. CflBviuEm, pharmacien interne de Thàpital det
Véuéri^^ et J.-L. Lassiigse^
Là cottleur du suc de cette plante, et «on odeur tirêttae'^
hoUft doDsireiit fidée de Teiùiminer, afin de toir qttds étaient
les principes , et surtout d'examiner si elle portait dans l'é^
cônotïliè animale un déAng<3meiît qui pAit la faire considérer
comme AU poison ; mais ayant essayé sur direré animaux \ù
lue de cette plantent les dirers extraiu, tant alcoholiqnes
qu^aqùeux, die nous a paru seulement agir comme diuré-
tique. En conséquence, nous allons rapporter les moyens
que nous ayons employés pour isoler ses principes consti*
tnâAs*'
Une certaine quantité de cette plante, pilée et laissée en
macération dans l'eau distiHée, a fourni A ce liquide Une
couleur jaime-brunAtre très-foncée, qui diminuait d'intensité
par ràd<fition d^ùne quantité d'eau et derenait jaune.
I ""• Cette liqueur avait une saveur acre et fortement amèrej
elle rouissait le papier de tournesol.
2*. Elle précipitait en flocons l'acétate de plomb, et i'oxa-
late d'ammoniaque en une petite poussière très-blanche.
3«. Le nitrate de baryte n'y formait pas dé précipité»
4*- Le nitrate d'^^t la troublait , et elle ne devenait pas
transparente par ^addition de l'acide citrique pur.
5*. L'eau de chaux y occasionait un précipité flocon**
Ueux.
6*. La noix de galle , l'acide nitrique ,1e cUore la trott«
blaient.
7*. Exposée k l'action de la chaleur, elle forni^ une pelli-
cule à sa stufaee, qui au^ente de volume et d'épaisseur par
45? JOURNAL
Taction continuée du calorique , et qui ensuite se prédpile
sous forme de flocons brunâtres; cette matière, soumise i la
distillation^ a fourni un produit alcalin d^une odeur très-^
tide, semblable à celle de la corne brûlée : le charbon resté
dans la cornue était légèrement alcalin; il faisait eilervescence
avec les acides , et sa dissolution dans Tacide nitrique préd-
pitaîi par Toxalate d^ammoniaque.
D'après ces expériences , la matière qui s^est coagula dn
suc decbélidoiqe p^ Faction du calorique^ est de l'alboimoe
qui a entraîné,, en se précipitant , une petite portion d'un sd
calcaire.
8^. La liqueur d où Von avait séparé l!albamine, évaporée
en consistance sirupeuse, a laissé précipiter, au bout de quel-
que temps, une subsUnce blanche, jaunâtre ^ ayant la fenne
de paillettes ; qui , recucjillie , lavée et examinée avec sein ,
a présenté tous les caractères du citrate de chatix; car I^
calciné, il a donné naissance à du. carbonate de chaux; 20. il
s'est dissous dans une grande quantité d'eau bouîBante , et la
liqueur, précipitée par Tacétate de plomb, a fourni, au mojen
de rhydrogène sulfuré, un acide qui avait toutes les propriétés
de l'acide citrique.
La liqueur doù Ton avait séparé ce sel , évaporée en con-
sistance d'extrait mou, a été traitée par Talcoholâ 36 deg., qui
s'est coloré en jaune brun. Cette soluti<^n évaporée a fourni on
extrait d'un jaune brunâtre, sans odeur^ d'une saveur amère
très-désagréable, qui , traité par l'eau , a laissé précipiter une
matière brune, qui réunissait tous les caractères d'une ma-
lièrç résineuse.
L'eau qui a servi à ce lavage était colorée en jaune orangé ;
évaporée, elle a fourni un extrait gommo-résineux jaunâtre,
dans lequel il s'est formé des cristaux, qui, isolés et examinés,
ont été reconnus pour être du nitrate mêlé de muriate de
potasse; mais ce dernier était en bien moihdre quantité. Cet
extrait avait une saveur amère, nauséabonde ; cependant pris
inlcricurcment il ne fit qu'agir comme diurétique*
DE t^HABMACIE. 4^3
La prtîe de l'extrait insoluble dans Talcohol, redissoute par
Tean, a été précipitée par l'acétate de plomb-, le précipité re-
cueilli , délayé dans Teau , a été soumis à un courant de gaz
bydrogène sulfuré , qui a fourni un précipité noirâtre , la li-
queur filtrée était légèrement acide ^ évaporée , elle a laissé
pour résidu une matière jaune, acide, qui, dissoute dans une
petite quantité d'eau, n'a point cristallisé qnoîqu'exposée dans
un lieu dont la température était très-basse. Pour reconnaître
la nature de cet acide on l'a précipité par l'eau de chaux qui
a produit un précipité floconneux qui avait toutes les pro-
priétés du phosphate de chatix.
La liqueur surnageante saturée par l'acide acétique , fut
de nouveau précipitée par l'acétate de plomb, et le précipité
soumis à l'hydrogène sulfuré; la liqueur filtrée et évaporée,
contenait un acide qui avait tous les caractères de Facide ma-
lique ; car , traité par l'acide nitrique , il s'est converti en
acide o^ique qui , saturé par l'ammoniaque et dissous dans
l'eau, précipitait la chaux en une poudre blanche.
La liqueur d'où l'on avait séparé ces deux acides par l'acé-
tate de plomb , évaporée à slccité , a. laissé un extrait d'un
gris brunâtre , qui , abandonné â lui-même pendant quelques
)ours,alais«é déposer des cristaux en aiguilles en très-grande
quantité. Les propriétés physiques et chimiques de ces cris-
taux nous les ont fait raconnaitre pour du nitrate depo^
tasse. .
- La grande quantité de nitrate de potasse que cette plante
contient , nous a donné l'idée.d'en brûler pour connaître la
quantité d'akali qu'elle peut fournir. D'après l'expérience ,
QOU8 avons trouvé que cent livres de chélidoine desséchée
peuvent fournir dix-huit liyres. de cendre , qui produisent
trois livres de salin contenant une livre six onces deux gros
d!alcali réel (potasse). Xes cendres de chélidoine lessivées
traitées par l'acide nitrique , iious«ont. donné du carbonate et
du phosphate de chaux , et un peu de silice. .
4^4 ÏOlTENât •
U litvhê ie'c6% 6xpérietioes que !• suc ;!• dléMoinc
e<«tient:
i\ Une iBan'ère rësipeuse âmire, d'une couleur faene
très-foncëe;
^". Uoe matiàre gommo-résiaeiise d'ime eooWtir jihw
orangée^ d'ime saveur auère iiailséalMHide;
3*. Du citrate de chaoT)
4** Du phosphate de chaux;
6^ De )*;idde maliquie libre )
^. Duuitrateetdumnriatedepousief
7% Une matière mucilagineuae;
8*. DelasîKce;
9^« De ralbnoiiue.
. MÉMOIRE
^ur ks combinaisons des hydrogènes pKosf^h^rès
Tacid^ hydriôé^itMe y
Par M. HotrtM Labiixhuoiè&c ,
Préparateur de Chimie et de Physî<tue- ,
La à U SôcîA^ dft Pliiriwc», k i5. wAl tai%
Les côïhbîiïi&aiis qui font le «ijet de ce Mémoire^ seul
<«Ufe» qui T^pultent de l'actiDn de Thydrogène pfoWphoft-
phoré et perphosphorë sur le gaz acide hydriodîque.
J'enténck id pu* hydrogène protoph<»plior<^ Hiydro-
gène phoaphoré qui le dégage de Vstàà^ ^(wphoktnc et
letr, par la chaleur; et par hydrogène perpbosplMttf y ceki
obtenu d'un méhyoge d'un excès de phospore , de cbiMnt «
d'ciu , en ne t^cueillam que les premières portMis ^ ae
dégagent par raettoft éa feu êur ce m^ange. Le gtt hydro^
gène pfoto^osphoré se cHsiingue du pet^Aospboi^ , mt ce
qfa'il Va put ia propri«iéide s'enflammer par k commi
^e TaiT) e^de ne paa nbendeaner de ph^fÂori» lem^'oii
DE rHiftHiiCIB* 4^5
1« efw^rre , l4n4U ipie le gaz hjàtofièioà perplu)«pketé t'ar
flamflAe par le wnlaa di l'air , el q«'il abàa donne nne partie
4e ien phQspbevejpltf le temps, et cp'ilcesaepaslà 4'Acare
inflammable par le cant^ct de Fair.
l'-ej^senrefai ^ en passant , qne le gaz hydrogène prot^lios^
"phpjré pent s^enfl^iamer dans Teir «unosi^éijqi^ i la te^ir
pératore ordinaire, maïs seulemem jfAsnd il |e itroiiiye ra-
r4&é'y on peqt s'assnrer de ce fâîi en imroduifaat dans nnf
ëpronreUe trèa-lbrte et longne, entonnée 4*iw grillage de
fil de fer ponr éviter les morceaux si le vaie Tenait i casser^
49 Tair on de FoxigèM et de Yhjittogikm piio^phûsporé|
en maintenant le mercure dans réprouyetUd ^k^. niveau du
«i^n!Cnre extérienr ; aloce, en éleyant TépriMiieUf de^ian^re
'que le mercnre de réprourette soit i dent decfinètres envi-
ron aurdesaos da mercure dti htàa lor^u'on opèi« k ao^ c*
eitkvinon, ilaeprodiût toniiconpone détonnsti^n dansFë»
pt)C)«ure|tte , produite par la combustion de Thydrogène phQs<>
pb^ par lozigène. Lorsque la temp^mlnre est «u-dc^us
de oeUe que j'indique , il fiiut rar^r davantage le tpélauge
de gais pour eo qp<rer la combustion. Je rapporte ces faiu ,
peroe qu'ils |ieRTent prërenir queiqurn iKCçidens que j'eusse
évités , Vils eiMsent élé bien connus.
Il est à remarquer que .le pbospbore brùle dan# Toxigène
très-raréiiéy que l'bydrogèM proaopho^[4u>ré s'^enflamme
daiu Tair ùêi l'origine «loins raréfié que pour le phof*
plioré, et que l'jbydrogtee perph^^apbqré s'enflafnme dans
IWr ou.4'o)tifine i k Mmpéramre ordimôre; pi est extri*
niemept{irobeble qne si ronmatiaîit ce 4eiW(r gai&M con*
tact avec de l'air ou de Toxigève tffteroompcimé y il.4;essel}^t
de l'enflammer.
ilçcès avoir indiqué la miJiiAna de prép^rqr le^ hydro-
gènes phosphores ^ ie wiâ .dire un mot sur ceI)te(d*obteiiir
l'acÂde hydiriodique gueux : ^ jpiiefid ponr cela un tu|^
d'un centimètre de diamètre eniri^roii « noiicbé fêr une de
«es eatifémi<(^ } w y intcodwt i'âed^ e» Jk f^^
456 ,-: . XOtrUNAL :.
sôperposém avec du verre gfossièrémeiit pulv^sé et k^
niecté ; on adapte à ce tiil>e un tube convenable pour ».
cueiller le gaz, il su^t alors de chauffer avec la lampe t
espnt-de-vin pour dégager le gaz adde hydriodique. Ce
inoyen a l'avantage dé donner à volonté le gaz- tandis^ qu a
inéîaogeant les trois matières et chauffant, il se produit, aa
moment de la combinaison du phosphore avec Fîode, use
très-grande quantité de gaz acide hydriodiqué , dont od ne
j^iit modérer le dégagement. Comme il est important p(iar
des expériences quieles gaz ne contiennent pa^d^eau , je 6i-
sars passer ce gaz dans un tube contenant du muriate de chanx
fondu , pour lui enlever toute Peau qu'il pouvJEdt entraîner.
I**. De la combinaison de Thydrogène prbtophosphoié
avec racide hydriodiqué,
• * Lorsqu'on fait arriver en même temps dans nne épitxi-
Velte sur le niercurede l'hydrogène prôtopbosphoré ei de
Tacide hydriodiqué sfecs , de manière qu'il y ait uo eseès^Q
igaz hydrogène" protophosphoré pour maintenirtin es{fi€e
Mans l'éproùvetle qui ne soitijioint occupé par le.mercare,
afin d'éviter que ce corps ne souille le composé solide qui
se forme par la combinaisoii dos deux gaz , o^ obtient sar
les parois de l'éprouvello une couche de cristaux blancs
affectant la forme cubique, se volatilisant â une douce cha-
léury sans se fondre ni se décomposer j mis en contact avec
l'eau , ils se décomposent aVee effervescence entonnant Ben
à un dégagement de ga^ hydrogène protophospboré, et à de
l'acide hydriodiqué, qui reste en dissolution dans Feau.
L'àlcôhol sec décompose ce oérps de , même que l'eau ainsi
que les dissolutions alcalines; acides et salines^ â part Tac-
tion que ces corps exercent sur l'apid^ hydriodiqué qui se
dissout dans Fean. Le mercure- seo ne l'atùre pas; mais
lorsqu'il ti'a pasété bien séché, Il le décompose lentement
èfi dégageant l'hydrogène phosphore , et l'acide hydriodiqué
rougît sur lui. Les gaz 'acide hydrochlorique , acidéhydro-
sulfurique, oxigènes , acide carbonique, etFair atmosphér
DE PHARMACÏB. ^Sj
yiqite n'oDt aùcDiie aoiipn sûr ce corps Idrsqtt^ftd èont piflVéâ'
d'eau ; 'maîa loriqne ces 'gaz condennem de reaubygromé-'
triqaC) ils le déoompoacntleutenifiat , eti'doniiaht dea vapeur^
blanches pîrodiiites par i*aciâe hyilriodkpie, qtii ise'cdHibîiie'
avec réao que 'ces ^;az contienilèDt) et en hydrogène phos-'-
pho'réqai se dëgagei Le. gas 'a i^nBoînac décompose t^ corps,
en dégageant l'bydrogè^' phôspboré et en se combûiaBr
arec l'acide liydriodique , et formant on- hydriodate d'ani*'
BÎdniâc sôHdè 5 ilcat à remarquer que ie gaz ammoniac ^é*'
gagé' un vohime d'hydrogène phôsphoré'égal au volume de
€6 gaz absorbé.
3^. De la combinaison de Thydrogèhe perphosphoré aveè'
Tacidè hydriodique.
On obtient' ce composé par lé mtme moyen querlp pféoé^
dent; il jouit des mêmes propriétés , excepté qud pi^ Keau,
)1 se décompose en hydrogène protophosphoré avec dép^t
de phosphore et en acide hydriodique » et qu'il dégage , avec
le gaz ammoniac, la moitié du volume de gaz ammoniac
absorbé d'hydrogène protophosphoré^ avec un dépôt" de
pbofph^te qui s'aantooce par la couleur jaune qu6 prend lé
iXMQuposé.
: On petit se procurei; d'assez grande^qUimlité de ces co^^
eB Taisant artiver eti même temps Un courant de^diaquè
^az dans un long tube; les gaz s'y combinent , et le ocmiposé
qui en réscdte sattAche sur les! parois, !d^oà ilestfacOe'de
le séparer. ; . •
^ L'analyse de ces c<>mposés ine présenta d'abord quelques
difficultés , en ce que l'acide hydriodique attaque le mer«
cure, et qUe le composées! altérable par l'air; joiparviafl)
api^ès' quelques essais^ à trouver nn* moyen d'obvier à (m
causes d'erreurs. • i
« Je basai fanalyse sur les propriétésqu'ont ces corps-d^èt^o
^empiétement décomposés par l'eàn^en hydrogène pho»*
•phoré qui se dégage, et de céder à l'eau tout l'acide hyr
diibdîque. JétikAiraî^ dans ceiie-déeomtM)8iûon9 le m0jm
da awiiiwt 1^ Mime Hkfixcg^ phûst^onijel]
uHm cdnî dé r«ckU kif^Modifue» ftmvaum Tande pm»
imant id9 U dfomfwilîon 4e cet eûcfe pv Teni, per ^
oMix>iute Mtor^ 4e iMdc^ ei le Tolane 4*efii4e
n^mquiee démMi» seratinesonr celui de l'adbde
4ffodiqttt » poifee le teleMt de facide iiydôodîqiie , ^
IjBs hydriodales mirei^ €Bl le mèew peur «ne I
tifé de kttse qm dnis les cerbeoeftei âatnrde» 3Le ToImBe
d'acide eerbKWÎqpee sur 4oimti préciBémeai qdid Ae l'eciie
lijdriodique» reflipieyai de pDtférpnee lé ceifamele eeivi
aasousrcarbonate) car il faut mettre un eArèadeeeeel;^!,
H ïw employait le •oqa-pcariboiiate , Tèioès de ee aci peor-
rait absorber une partie de l'acide carhoqifjue, et Fecide
cai^niqtie dégagé ne ateait ;pt^*la indlié da Vehma de
laoîde bydffiedique*
jinalyse de la comhinaison de ffgrdrçgl^nfi p^y^phospboré
avec Ta<idp hfarh.iique.
Je ^ peiser dans une r<prou¥ei{e fr^dnfe «t ipdneie
dëienniiié 4'h7d«0gène pi«>toplio#iAor< ^aee que je mi«<4
par un excès d'acide hydriodîque sec ; quand tonc le eoen
p«M< fut bien dépeeé lurleë patois de Ftfpreuretie ^ |etfcteraî
Feiceès tie gas (pâ était fprmé d aeide %driodiqué et dlq^
diogèae prorenant de l'actien du mercure sur F^dde h^
driodique ; je pris l'caHeut^n «ëeessaîre pour ne ^ perdes
du composé qui était daus Téprouvette; j'yintrediMBune
•ne peikequâniiiéd*ea«,q«d le décomposa eompléMiaeHt,
et 41 $e dégagea un TÔkime d'hydrogine pMtophoq^lMeé
égaé au edtime employé \ )e Es enauile passer quelques peite
moreeaux 4e carbonate eaturé dans r.^iocrre«ie ; j'agitai 4»
manière k mettre tout le liquide en contact afOC ee sd ; fl
•a dégagea un Tolunie 4'aoide cai^oaicpie égal sSi volume
df hydrofine phosphore employé ; 4'eprà» ce résdian, î«
ceiichM que les 9» a'éiaient oeu^oéâ 4 "fohmie égal, le
ua^^^situpi en fitfsantwie opération seeibkUe,meia dans
It^nelfe il j «rat wk ê«to dli^iiogteè flhù9^ûtê \ ftlb^
lîna ke ittees Téftdtatt^ )« ttfpéuiplttuietm fois cette an**'
lyse ^ :et ibboiis toDJdurs U$ mèoteè résnltau à très-peu de
On obsenre qa'tprèt Pâeiion de Ttcide hydriôdique sur
le carbonate de soude , il ae dépose une matière bnme-ma-
rott y qui provient de ce que Tacide bydrio^qae gazeux agit
êttp le meroure ^ fait un iodure de mercure qui se trouve dans
réprouTCtte, et qui se dissout dans Facide hy^riodique,
provenant de^l'action de Teau sur ce composé : cet iodure
de mercure se précipite par la saturation de Facide bydrio*
dique par le dorbouate de soude.
Anafyse du composé formé par T hydrogène peryAosphoré
av^ Fadde kydriodigue.
J'opérai pour ce corps , comme pour le précédent , en
ayant soin de {^rendre Fbydrogène perpbosphoré avant qu*il
eût commencé i déposer du phosphore 9 mais je fus obligé
de Femployer contenant de Feau hygrométrique -, car , en le
desséchant par le mnriate de chatK fondu , on lui fait perdre
UM partie deaon phosphore; mais comme la quantité d*ean
qu*il eontient est extrêmement faible , cda dut avoir bien
peu d'influence sur le résultat»
J'ebcms de la décomposition de ce corps par Feau ^ un
vidbme dliydregène protopliosj^oré égal au volume d*hy-
drogèneperphosphoré employé et un dépôt de phosphore.
Le oaciKmasede soude démontra^ par Facide carbonique dé-
gagé d'hydrogène phosphore , une quantité double de Kacide
hydriodique. Je Wpétai plusieurs fois cette amdyse, et les
réiukam fuMot toujours peu diflKreflis les uns des autres.
L'en a vu que , par la décomposition de <îe corps par
F-ejB», le irolume de Fbydrogène prolophosphoré était égal
M -volume d'hydrogène perphosphoré employé , ce qui
ppottve que Fl^dreg4»e perphosphoré , en perdant une
partie de son phospheie , passe & Félat d'bydiogène piroto-
46o JOURNAL
phosphore sans changer de volume. D'après ceb , je derais
être porté à croire que ces deux gaz contenaient le même
yolume d'hydrogène pour chacun d'eux , ce dont'je m'as-
siu*ai en les décomposant par le potassium dans .tme petite
cloche courbe «ur le mercure. J'obtins , pour chacun d'eux,
ip volume et demi d'hydrogène pour nn volume de ces
gaz. Je comparai i'hydro^ne protophosphoré obtemi de la
décomposition de ce corps par l'eau , avec l'hydrogène pro-
tophosphoré obtenu de l'acide phosphoreux de Tair-, je
trouvai qu*il jouissait des mêmes propriétés , eu^u'il se com-
binait avec l'acide hydriodiquc dans la même proportion que
celui obtenu de l'acide phosphoriqjae de l'air.
M. Gay-Lussac , dans son mémoire sur l'iode ( Annales
de Chimie, i8i4)> observa, pentiant la préparation de
l'acide hydriodiqne, . à la voûte de la ceraue y. quelques pe-
tits ccistauxblaQcs. cubiques qu'il soupçonna être fermés
d'acide hydriodique et de. phosphore. Ces cristaux ne sont
quç la combinaison de l'hydrogène protophosphoré avea
l'acide hydriodique. Ce corps se forme , dans cette drcon- '
stance , par l'action de l'hydrogène protophosphoré qui se
dégage par la chaleur , de l'acide phosphoreux qui se pro-
duit pendant la préparation de l'acide hydriodique sur l'a^
cide hydriodique qui se dégage en même temps.
M. Dulong , dans un mémoire sur les combinaisons de
l'oxigène avec le phosphore , lu à l'Académie des sciences
en 1816, annonça seulement ces composés comme nn rap-
prochement de plus entre les propriétés du phosphore avec
l'azotft.
Si l'on cherche à coiQparer ces composés aux composés
jusqu'alors connus , on ne trouvera que les sels anmonia-
eaux auxquels on puisse les compaicer y comme eux , ibré-
sultent de la combinaison d'un acide avec un composé dliy-
drogène et d'un corps combustible ^ui ne forme pas d'acide
avec l'hydrogène , et qui , avec l'oxigène , forme des aci-
des qui ont une grande; analogie, dans leur composîtioD.
DE PHARMACIE. 4^1
Diaprés ces considëiations , je propose de ranger ces com-
binaisons avec les sels ammoniacaux, et de les nommer
hydriodates d'hydrogènes phosphores , et de les désigner
comme on a fait pour les hydrogènes phosphores.
On voit , d'après ce qui a été dit ,
1°, Que l'hydrogène protophos]phoré peut s'enflammer
à la température ordinaire dans l'air ou Toxigène suffisam-
ment raréfiés ;
a*. Qu'il existe , pour chaque hydrogène phosphore^ une
combinaison avec l'acide hydriodique ;
, 3^. Qu'il exbte difierentes propriétés particulières à cha*
cun des composés ;
4"". Que ces composés scmt formés de volume égal des deux
gaz pour celui où-entre le gaz hydrogène protophosphoré , et
d'un volume d'hydrogène perphtosporé et de deux volumes
d'acide hydriodiquè pour celui où entrent ces denx gaz ;
5**. Que les hydrogènes phosphores contiennent un même
volume d'hydrogène , et que l'hydrogène perphosphoré ne
change pas de volume en passant à l'état d'hydrogène proto*
phosphore ^
6*>. Que , d'après les analogies qui existent entre l'azote
et le phosphore , on compare ces composés aux sels am-
moniacaux , et que , par analogie avec ces sels , on désigne
ces combinaisons par les noms d'hydriodates d'hydrogènes
phosphores.
RELATION
De r histoire naturelle médicale, tirée dès trois règnes , dans
Tile de la Guadeloupe (i) ,•
Par M. F. L'Herminteh , pharmacien.
ARTICLE PREMIER. — Minéralogie.
(y» ne rencontre dans la Guadeloupe proprement dite ^
et à chaque pas, que des laves litholdes, compactes, cellu-
(i.) Extraite par J. J. V.
40a jotr'BrfA'ï*^
plètes ^e cdkt de Upvi , dei 4m«ux ,dèi f<aiui , tidbi,
potUKolftMS^ .«ofia C9 qm CMmocériaé Tdi^pittt rcdcamiqiK^
des cratèces en placf , ébottléti âiSûiaés ^ d'miilEes bien co»-
aenrÀ ; des eaux therpiÉles ; une soofirîère eà aoârité, dé-
truisant le leademain ce ^'dle e fiût le TeiDé ; d^dbormes
CGomis^ KHi délurés, on baoevxjroUàipeiiprès^eqil
£mne rossatore de la Qnadeloupe : la chaux ^ U bnytesâi-
Uiét \ la pceBÛè^ i cari>oiiacée «êcideotellemeiit et d^ssée
postërieurameot; la HiagiiMe, Taliuiiiiie, le fisr dilIihcM^'
meqi combiaés avee le mèsie addd ; ia soude muriaftfe;
les laves plus ou moins ali^rëes , soit par ksTapemm acido
sulfui:eu8esyetleeagensuiÉHAnTfueSfOUjreBi^
Teauy reufbmiant du quarte^ àdJipatk, pjnnèaeB^ av
phibolest nepbtfioes, pés^dots, en souTenl empâtés dns
les l^ues^ ou enratiquesi du fer ondë^ ternux^ jiMai^
jpiurbonaté; du soufre plus ou moins pur, à difféoensictfs,
combiné ou mélangé ayec les lerres,.anUiBsé dans Issjcie-
sures des kives , recouvraei des débris de planteis ^.duletase
glutiiieux ( mahha ) forment à peu près la série de nos pNr
duits minérslogiqttcs.
ARTICLE II. -^Botanique.
La botanique , plus délicate , plusnombreuse en çenies ,
puisque nous en comptons plus de trois cents y ea ptisaHe
quelques-uns d^à introduite ou dont les espèces sont d^
introduites dans la matià^ médicale, comme succédanéot
ou par leur activité particulière. Je vous les tracerai fM
ordre alphabétique > ponr me conformîopr à la notice de
nos genres, dans latpielle nous avions préféré ce mode de
distribution jusqu'à ce que les lacunes soient remplies. Parmi
ces espèces , nous comptons Vabrus precaiorius , dont la
saveur sucrée m*a décidé de la substituer au gtjriyrhUa
j^bra , en traitant les feuilles daàs lesquelles réside le prin-
cipe sucré, m^ d*une légère saveur Aicre ; parJa décocsisn
I>E FKAàilAGIE. 4^^
tt it la «MiiHèifè ^ mere^ e'e|l4<dirt p«r raddilbn d'oM
trèfl-petile quanlitë de ^iM^ L'extrait obtenu a par&âte^
BMM f«&i]4i ka lildi^adiait , ai ce n'ett qa'il senUe ^àêfosé
à attifer lëg^ment rimaiâîlS ataoBphériqne^ «otion pa^-
rmB^M dépendre de oe ^pne keuîte n'a paa 4iéfore4ecai&ia6
dans retirait de réglieae du commerce.
Ij'adirms sap&ta présente duia t^at 90à Snditidu le siti-
geJiéi* Éiélaiige de la gotstiie résilie et dtt eaoutdidac. Le
Ihm h plus lUÀ^ , le niieux conaeilré en contient toujoui^ ^
et lés semenées eenmes ta pharmacie et usitées dans ce
pàyi setià la forme d'ëmukioo ^ tantéeë cotnme spécift{ut
de là néphrétique , litfaoutripliques au dernier degré , qudf-
iqu6 l'en aie £ik usage pour la gratelle , dont je suis parfois
incommodé ,: sans qu'elles m'aient sonbgé; ces semences ,
dis-*je , sont entourées qtielquefois d'une portion de ce mé-
langé > blftnc> friable, briUant avec boursouflemeM , d^a-
géant nue odtfur très^aromatique , en partie aokible dans
raleûliolvlni communiquant une l^père couleur rose, eh
partie sohible dans l'eau , etc.
tt^àâianihum ttàpèzîjhrme vemplàce celui du Canada et
de Montpellier. Le sirop préparé est â p^u près atlèsi énet^
gique , te n'est pad peu dire. ••..••.
Valoës nostràs noUs fouruit également un sue que l'on
bbûeht par incision , décoction , expression , lequel , purfûé,
peut é^Iement reUiplacer celui du commerce. Les feuilles
charnues sont émployéeè comme yulnéraire appliquées exté-
rieurement; Qphlhalmiqu^; la pottion noii colùtèd seule-
tâent, t>topre à réublir le cour» des uriues, uppKqu^ sur
la région hypogastrique ; rafratehissantes, en en mettaututi
morceau sut une grande quantité d'eau ) propres pour la
guérison des vieux ulcères ateuiques, en catajdaames on
en lotion.
Parmi les atutns àe trourent une succédanée des smihx
àiina : die est au moins suspecte ; la raciue de Vnsti&pias
cmassimcay apocin de Juss. ^ si smgulière par ses nectaitea
4$4 joyRNAL
^i^réa. Sa rdcîse.joiik de la propriété éméd(|9e; Oa i
ia plante ^ ^er^ à.nuniame^omn.
Le buKsera gummifera^^ cteua 8ôi}^ le IiquI de gonuBier
Je montagiiLe , nanSwfouniît par meisjoa on par exsmdaimi
J^m iE^Î4^.9]^i|4^oie : bUnchb l^Bscpi-elle eat récente^ de
consistance analogue À Cfi^ du. miel blanc, moûidre ce*
.pendant-, ^^enant s^li^^ , |nabl^9 ^^ passant au jaune en se
.deaséchant, contenant -beaucoup d'huile Tolatile jaune aii»-
brée ; o^eur asse^ s«Miye ,.préférable.f ceUede térébenikiiie)
"ppyiv 1^ Qpnfec^qn des yemis» La résine fondue i «ne douce
xhale^r , .yai|t be|ii>coup «ajeux que la résine colophane pour
.tous .les usages ^ soit en chirurgie 019. en musique. Elle rem-
.p^ce égaleo^nt Téleini et là tacamahaca. Les boui^eons de
Farbre entrent cUns mon onguept popu/^um , et Talent au
^oins autant que ceux de peuplier.
. Lçs iç^cU : genre de fanûlle très- désagréable v parfets
,uti}es , surtout l'espèce privée de piquans,, succédanée des
x^ci^es et espèces .émoUientes , mucilagineusçs , préféffbleâ
rintérieur qu à Textérieur , parce qu'elle exmte quelqo^us
une légère excoriation , <lue peut-être à un. peu diacide sut-
Uque libre.
Le fruit de' celle nommée raquette à piquons , et bien
,nomfnée spus ce rapport , doit sa couleur rouge éclatante k
cet acide;. elle disparait en l'isolant ou en Tobtenant à nu,
[et reparaît dans sa reformation (malate de plomb, acide
stilfurique) > c^est ce qui empêchera jamais de. la fixer : ç^est
^Vraiment une perte pour les arts.
l^e çaloph/lluni' calaba , dont le fruit contient une huile
abondante y bonne. pour la peinture et les vernis gras. .
Le. capraria bi/lpra , employé généralement conune thé ,
,e| jLuqyel on accprde quelques propriétés.
Le cardiospermum hdlicaa^bum , dont la racine , adminis-
trée en décoction , est spécialement Teconunandée dans les
•.aJSTectipns de la vessie ; elle est rangée au ifombre des iithon-
itriptiques. . , y ., ' . t „
DE PHARMACIE. 4^5
Le cassia JisttUaris j dont le$ siliques'ou légumes^ assez
hien nourris , et qui valent celles d'Egypte , d'Arabie , etc.
he cassui'ium pomiferum^ du tronc duquel découle une
gomme tran3parente, contenant un peu d'acide gallique^
paraissant répugner aux insectes , et ^dont le péricarpe charnu
porte â «a base une semeocé réniforme^ renfermant une
amande très'^çréable pouvant remplacer Tamande douce ,
et contenue dans une espèce d'enreloppe formée entre deux
cooclies de cellules qui logent Thuile caustique et acre
d^acajou ; spécifique pour détruire les cors aux pieds ; bonne
pour marquer le linge. La trace qu'elle laisse sur le linge
devient inaltérable à la* lessive.
,Le chenopodium anthelmtnilucum ^ et Yantbrosioïdes :
spécifique, pouf les affections vermineuses; recommandé
pour la curation des ulcères atoniques , etc.
Le chrysobcdanus Icaco. Rosacée contenant une semence
huileuse propre à être employée pour la préparation des
onguené."
Le genre cinchona fournit deux espèces t le montana oa
piton de Badier , émétique d'abord , puis fébrifuge , déjà
totmn par là belle analyse du célèbre Fourcroy.
L'auti^ espèce > carSfcea^ habitant les bords de là mer et
les versans des mornes de ce côté; peu connue ; saveur tnu-
cilaginense, amère^ douceâtre , commence à être employée
dans la j^ratiqùe médicale. Le premier ^ cinchona montana,
-fortement âmër dan^ toutes ses parties, surtout Técorce,
-nommé boù-tahùc-inontagne ^ offre un phénomène singu-
lier. Si ou Fécorce dans 'une de ses parties , îl est bientôt
attaqué par une espèce de cerambyx à fortes mâchoires , qui
parviennent eu bien peu de temps a Tachever, et ce, jus-
qu'à ce qu'il soit prêt à tomber. Ces insectes se réunissent
alors par myriadeSi^La seconde espèce porte , dans le pays , le
nom de bois-chandelle , marie-'galante , poirier-'monta^ne.
Le genre eif ru s , très^nombreux nous oBVe dans Tespèee
tnedica , outre le- suc acide , connu sous le nom de suc dç
III*"»*. y/nnée. — Octobre 1817. io
466 JOURNAL
citroa, et sur la préparation dut^Uel j'aurai occa^on ile
eniretenir, une écorce retirée de la racine, et qui jouît,
que son extrait^ d'une énergie particulière dans qiie)<pxi
fièvres ; car. Dieu merci ! il n'en manque pas chez ikius.
Le ckome sinapistnwt : épîspastique, vésicaht, apptîcpé
extérieurement , sons la fbrme de sinapisme , et que fat
inangc en câlalou (i) , après avoir été cùït; très-sain.
Le coccoîoha uyifera produit un firuît légèrement jcide
et une semence acre et huileuse.
Le fruit du palmier cocos peut remplacer ^ iorsqu^il cA
récent , les amandes douces pour les toks \ l'enveloppe li-
gneuse de Tamande , outre une huile empyreumatique pai^
ticulière , obtenue par la distillation , spéciBque dans les
odontalgies , très-usitée dans l'Inde , fournit également â h
peinture un charbon très-velouté , et préférable au nda de
noyaux de pèches.
: lia conwielina zanonia remplace les espèces ^moll'en^
et les racines mucilagineuses.
La conyza lobata , calea lobata , herbe à pique Rostnss,
remplace la gentiane, et jouit d'une saveur amère aroma-
tique aii^-dessus de celle précitée, et de toits les amers oon-
nus. Son extrait, introduit par le docteur Lamaory, médecta
recommandable , paraît répondre aux idées qu'il s'en élait
formées. Cet extrait contient , outre de l'acide acétique libre ,
de l'acétate de chaux et de potasse , et convient pariaitemeoC
dans les affections séreuses du bas-ventre : obstractions,
engorgemens squirrheux du mésentère ; dans les pâles cou-
leurs , et à la suite des fièvres dans les anorexies , et quelqmes
affections vermineuses.
Le genre cordia nous offre le sébeste.
Le crescentia cujete, d'une famille suspecte, donne un ùvii
connu sous le nom de calebasses ; les fleurs et les jeunes
«■' »' ■ ' ■ ' "1 *■
( I) Ce soDt des herbei potagères cuites et assaisoosées au i^eo t, «te,
à la inanicre créole. V.
Imks formcDtla base du airop que votis connaissiez, auquel
on aUribue .peut-être plus de propriétés quHl n^eii a réel-
•jkemettt; il est Trai cpke h tprépâMtton âë:^e'ém>p n>a étxS
confiée jusqu'à présent quà des marchands de coiifitures^
«ptl4eècoibnièresàèeeret8. ""
Daas feé-'O'vfcons:, nAss rel»obt<6ttii dés '{>H>pi^étés enté-
tiques et pnigatiTes y trop > actives ^pour supposer -que quel-
^pMb-utos.d'Mitfeiettx seieiit javiirts employée ; ce^ndant , il
eat étonnant qu il n^arrire pas plus d'^^Dcidens de'lVihpIoi de
cekùr-ipe. Toik-iionilne médi^iier , dont les feuilles , admi-
.«IfU^ SMW'Up nonthre myscérie^Uïs toujours impair, sont
^pUqiftées ^ floit exiérienrement, ^m , ce qui est pis , înté-
^îeuretvieot:
Le genre cissampelos, dont nous avons , k cequi parait ,
rcspi^r^^oreËrOt, connue A)us te notxi spécifique de liane
4fuinMP'ji»àn* l>a racine., fréfliuewment eniplbyée dans le
blemtCMrrMes^ei afibctions vénériennes , jouit de la plus grande
C|0n|ki9Cft des nègi69. ,
H Les JUt^ai^mat «in>âe ne» sioinfres poisotls. Une espèce ,
ï'épdimse^ omtme ^fm^^it^Mm ée' pdnàne-)p6isson , et que
IW aM^fre «^artocit yaH^^ÏÉij^loyë^ comme Watdratif.
Les dioscorea ou ignames , doht'lès éhôrinës racines foiir-
inasentlatOL nègnss yiiae -tidut¥lhîfré abôudmitef et saine.
f> Lcf (MIcAoitf sui^t 4e '/^m^t^T» , petii-èlre'trop souvent
éibpftqré'fdàtts les «ffMtiQil^ tehùiiieusies , se dôaûe de celte
manière : On prend dix à douze légumes garnis de leurs
Ipo^^ Onles^ëttedanstUiie bbiiiëHlë ordinaire, cton'versc
ffar-desâtts^nn qhavt die'si¥Dp ( eau-inère du 'Àucrq ) et le reste
^«au^, ott agite liùrtèmem; <et on làîste infuser du soir au Ien«
{I^TmAo^y itoiFadmiiiktre 'Jiar cuillerées pendant trois jours
MÎvam. Fige, ajnmt Tattentiôu de faire m^Énger de suite A
renfiia «be piiNiée de farina tie matdoc sèche. Ce moyen
fiiit'pDesqae to^niurs i^én^ clés vers; on purge après cela
avec rhtdle de carapaie/ou palma christi. La déroatigeni-
•on am>fie cpie'foot éprotvér ces poils se ^guérit de suit^
468 JOURNAL
par Tapplic^^tion de la cendre chaude ;t:e qui parahndt aa-
noncer une combinai$oii , et un produit da poil , analogue
à Tacide oxaliqub, ol>s«i:vé daiîs les pois chichea, par
M, Deyeux..
h'erjrngium Jietidum , connu, sous le nom de chatdM
rôlandy est fie^omlnandé danales affections hjstériqnea, cal-
culeuses , etc^ Ou se sert ou de la racine , ou de la pbnie
entière eu infusion théiforme. Elle n'est pas auasi désa-
gréable qu on se Timagine.
Le genre si intéressant Eugenitf, cacbîe datts sa racne ^
les semences de Fespèoe jornboUfora un 'poisoD l^rribfé,
malheureusement connu des nègres^ Ce genre, trè^^-nosH
breux, offre quelques espèces que Ton pourrait* culcrrerca
Europe et ^n France. .fi
Dans les héliotropes:, une belle espèce se trouve coo»
fondue avec le^ verveines dans Ja médecine des^eommèra,
et paraît fouir de quelques propriétés ^ elle est pur^dve.
Dans le genre hernandia^ Y espèce sénom ^ÀhM\^1rià^^
considéré comme un drup^,^*.... domei^au* lîi]iioiMe la
portion charnue, laquelle JQui!l,d,lm>e.odeor.8oave , etfbnne
la liqueur, ou .mieux Ja iase du myrobokn^ I^^ioyau lem-
place les mjrobolans trop vaniés»^ . : . »
Vhibiscm esçukntus fournit , un aliment sain dans sot
fruit, et son mucilage abondant 4e fait recherdier par la
chirurgie, ^qui l'emploie en ,ç^pfesmes ou en aimpfe dé-
coction. ' \ ., .
Vfuppomane mançanOla tient; ; un rang, diptiagué ftami
les poisons. Nous avons malhenreiueineBtrle triste «xen»le
d'une famille empoisonnée! il^ri^rGalaBl* ,He muas <i«
la Guadeloupe, par les nigi^de cette même fiomije, et
par le mancenillier donné daps Je-eaféanx enfanr et grandes
personnes. Ils vont être, Urrésaigc flammes sur le Beo qui
les a vus commettre une telle abpminatio.. Quoi qu'il en
sou, je m'occupe actn^ement à préparer un extrait de
mancenillier, par le procéda ordinaire, e» employant des
,DE PHARMACIE. 4^9
fpui^es oxidëet; Cet extrait remplacera celni dir rbus toxi*
codeadroD \ mais son emplcH sera appliqué à la maladie af-
freuse' connue sous le nom d'élepbantiasis.
L'eau de ftier est le contre-pûison le pkis- actif du %iani:;e«
niUier. : sou suc laiieut parait «tre un mélange de caout-
chouc. Nous u ayons rieu encore sur ces goupcsde pcîusons.
Le genre Aura offre liïspèce crepiians , àoni ta semence ^
prise e» telle quantité que ce soit (si la plantâley existe),
agit comme fortement émétique^ drastiqnéw J'ai'faJlIi en
^tre la victime.
. Ce n'est que dans Tétat de maladie que VJiynicTtûa couf'-
baril donne une substance rësîno-gommense.
Uhydrocotyle wnbeîlata fournit un assez bon anlîscor-
butique : dans le genre jatrûpka , nous avons plusieurs es-
pèces ou variétés d'espèces toutes dangereuses^ etdesqtielles
nous tirons cependant l'aliment le plus nécessaire, et qui
nous tient lieu de pain. Cette préparation est connue sous
le nom de. Carine de manioc, La plante entière est un poi-
son ; mais il existe une variée nommée camatiioc , dont
la racine peut être impunément mangée crue, bouiHie^ ou
rôtîe sous 1* cendre. Les Anglais ont appris et lettrs dépens à
connaître Faction virulente des.àutres espèces de maniocs.
Le sucre donné à grande dose y Teau de mer pour tes hommes,
en y ajoutant les feuilles récentes du bixa oreUana , on ro-
cou, pour les «bestiaux, sont les contre-poisons.
Indîgofera.^Ce genre, connu par la belle fécule colorée
que donnent presque toutes les espèces , est employé dans
la toilette des nègres ; les semences pilées , ou les racines
incisées et infiisées dans ht ufîa (eau-de^vie de- sucre), sont
recommandées contre les poux«> .
La justicia pedoralis : bon vulnéraî^ , entre et fait la base
du sirop d'herbe à charpentier'^ ce sirop très-agréable, est
béchique et stomachique.
L'îm /iufrtî>iA?e/ms est^emménagcigue , d'après l'apprécia-*
tipq du doGtmr Benaudot.
470 lounnkh
Le kuwsoma ùiermis , apporté dfe Bftrkarîé par te préfet
sem^ De^footaSnes^ crok pà^feitement bien ici , vient* mieiiz
de boutures, et porte le nom de réséda du pays. C'est le
Iieimé de* Ègjfùaks.
Le ianêana camara^^ arbrisseau |rès*-élégaDt , est emj^é
à IVfarie-Galaiite , ou du moins ses feuilles et ses fleur».
Les lobeUfi , 4oi%t nous avons pbisiems espèces , pami
los^uelles ou, disliogue X^hrig^hra^pi oopdinaiés, soUt mJ^
l^eureusemeut trop coimues des^ nègres méchans.
Dans les malpighia se rencontrent plusieurs espèees doof
le fruit passerait, pour médiocre , si ou le comparait à nos
mauvaises cerises samfogeonnesv on les n<Hnme cerisiers da
pays-
Une grande espèce* fournit une écoroe abondame en tiw*
ni» et acide. gaUique. HIe est rov^, mais elle taone très-
bien. On la noiume maurickiy . :
Dans le genre mapimea nous trouvons le fhdf n^ittaié
abricot de Sniat-X^omingue ^ quelquefois bon/ plasseavÉïit
mauvais \ ce genre appartient aui&gutiier&) et donne pat ht-
cision faite au fruit ou à Tarbre iln suc jaune ^«evreneenbe
également cbins le moronobœa cocdnea ,* la fleur du vmir-
jnea amerkana entre dans la préparation d^ liqueurs de k
Martinique. Ob se sert du suc de la semence pour tracer
sur le linge des caractères ineâb^^ables.
JMtangifera. Ce genre de l^Indfe , très-multiplié à la Gua-
deloupe , fournit un finît diflïremment savoureux , coloré^
volumineux ^ on ne sait si c^est k ht culture que cet arbre
doit la différence de ses fruits , ou à la natnte. Quoi qu*îf en
soit , depuis celui qui conserve là véritable ôdéur de téré-
benthine et la saveur de carotte, en y ajoutant un bon
nombre de filaraens très-désagréables; on peut considérer
quelques bonnes espèces , qui patseraiefit en ï'rabèe pour
très-agréables; et il serait à désirét'tfu'^o^pâtle ha^araliser
dans nptre Europe. Cet arbre ; de la famille des térébenAa-
cées fournit, par Imcision du fruilf etfexcIsfendesTeuties
DE r^^ARMACIE. 4?!
brandies,,, une résine liajiitle, odorante, employée dans
rinde pour la guérison du syphilHs ; la pellicule du fruit
infusée dans l'alcohol lui comm^oi({ue une saveur* agréable :
yen ai fait de bonne b'queur.
Le genre melastome , très-^nombreux en espèces toutes in-
téressantes , présente la jolie espèce qu on ne trouve qu'à U
30ufrière. , .
Le moringa b^lien noua fourQit une huile inodore , inco-
lore , et qui se conserve assez bien \ su racine jouit de Fodeur
Bt de la saveur de notre raifort.
Le margrauia umbeUata mérite d'être cultivé, pour
Toriginalité de sa fleur et de ses cinq nectaires.
Le genre musa nous présente les bananiers et la figue
banane. La sève de cette plante singulière est une véritable
.«olution d'acide galliqu^e dans re«li. '
Le ^gsMemagnoUa^ qui' parait plutôt appartenir au tàlaw
nui , mériterait un antre sol. Sa belle fleur blanche odo-
rante entre dans la composition secrète des liqueurs de la
Martinique.
Le genre mjrtus esl assez nombreux et nous offre parti-
culièrement l'espèce pimenta , indiquée par les pharmaco-
logues. Les baies vertes et les bourgeons entrent dans ma
formule ^e l'onguent Populeum sans peuplier.
Le gc»nre nicotiana n'offre qu'une seule espèce tabacum ,
dont les. feuilles .vertes , recouvertes d'huile et appliquées
tièdes sur une douleur quelconque , paraissent en dîmîrtuer
la violence. Il en est de même des feuilles de sablier ^ fuira
c pitans. .^^
Le genre mirabilis ^ dont nous n'avons que des variétés
d'espèces. Sa rocihe tubéreuse a été employée dans le pays
comme succédanée du coni^oli^ulus jalapa , mais à plus
forte dose.
II existe une espèce à'ocymum sur laquelle nous avons
des doutes ; elle garnît indigène : alors ce serait Xocymum
47^ JOURNAL
amcricanum ( Swi^RTz ). Les autres espèces d'Eorope vîcb-
lient très-bîen.
Omphalea. Ce genre appartient à une famille suspecte,
et dopt nous avons une espèce très-rëpandue dans nos forêts,
sous le nom de bois de soie, La glu produite par incisioB
faite au tronc dans tous les temps, est un suc blanc, laiteux,
très-liquide d'abord , s'ëpaisissant à l'air extérieur^ se colo-
rant et )Ouissant d'une sorte de ténacité et d'clàsticile ana-
logues ^u caoutchouc récemment obtenu. Le soc dedtroD
la solidifie de suite. I^es enfjins s'en servent comme nous £u-
sona de la glu,
Carica^ espèce papaya^ a été long-temps le sujet d'ob-
servations, et on ne sait poiat définiuvement à qaoî s'a
tenir. Les uns ont recominandë le suc laiteux comme aati-
helmintique puissant; d'autres l'ont regardé comme sus-
pect. Quoi qu'il ej\ soit , on en mange le fruit mur on verL
Dans ce dernier cas , on confît. les jeunes papayes au snçre.
Jjcs semences sont vermifuges.
Les passiflores, Nons en avons diterses espéœs dent
j)lusî(nirs portent des fruits très-agréables, et parmi le»^
quels on distingue la pomme-liaue.
Passijlora laurifoUa, JJes feuilles sont recommandées
comme vermifuges , en infusion» — Inertes.
Petrœa volubilis. Celle jolie liane mériterait bien d'onier
nos cabinets de verdure. On la nomme liane Saint- JeoM^
liane rude, La feuille peut être employée pour prèler par
fa rudesse particulière.
Piscidia. L'espèce carthaginensis est employée pour
enivrer le poisson', et porte le nom de bois à enivrer. On
peut Qianger le poisson sans crainte.
Plumba^o. Nous n'avons que l'espèce scahdens^ em-
ployée comme épispastique actif. Les branches , infuséei
dans le vinaigre , remplacent celles à^ellébore dans l*hîp-
pîairîque.
Poinciajia pulcherrinia. Une des plus belles légumi-
BE PHARMACIE. 47^
netues. Ses fleurs sont etnméiiago([aes , donnas en infusion
théiforme. On prétend dans ce pays qu'elles favorisent
l'avoFtement I données k forte dose. Peu connue^ peu
usitée.
Psidium pjrri et pomiferum : les deux espèces qlic nous
avons de ce genre. Outre un fruit très-agréable dans la
variété de Cayenne , il contient dans son écorce le principe
tannant et en grande quantité ; Fécorce a l'avantage de ne
pas être colorée ; elle tanne parfaitement bien^ et c'est de
son extrait principalement dont je me sers pour conserver
les oiseaux que je prépare. Cet arbrisseau est un de ceux
qui fournissent la meilleure potasse et en plus grande
quantité.
Psychotria. Ce genre est ici chez lui ; mais malheureu*
sèment nous n^avons pas Tespèce emetica ou ipécacuanha.
jRidmis. Ce genre nous présente Fespèce de laquelle se
retire Tbuile fixe de palmonchristi ; mais il faut que cette
huile soit préparée par des personnes fidèles , délicates ,-car
Qu est dans l'habitude d'y joindre des semences de médi-
cinier , espèce de croton , et dont la {dos petite quantité peut
produire les accidens les pitis funestes.
• Sausfagesia erectu. Une seule espèce de ce. genre est
employée comme fébrifuge , administrée toute entière en
infusion; on la noçime ^Ae de montagne.
' Spigelia. Ce genre, en considérant la préférence qu'à
donnée la trop fameuse Brinvillers à une de st^ espèces , est
réellement énergique comme anti-heimintique , mais de-
mande une appbcation raîsonnée et la plus grande prudence.
Quelques commères, et elles sonttrès^multij^liées dans notre
âe, préparent encore ce sirop^ avec précaution il est vrai,
mais sans connaissance de cause , et l'administrent avec un
appareil vraiment sépulcral. Malgré fous leurs soins , il en
i^ésulte toujours des accidens très*graves. Heureusement •gué
nos médecins instruits l'ont isolé , et que cette plante est
abandonnée aux nègres empoisonneurs. Cependant comme
J
4t74 JrOXIBNAJ*
elle se multiplie très-vîçe , et <ju'on ne rarrachc pas wec
assez de pr&autîon , il en résulte aussi qu'elle se trouve
mêlée parmi les fourrages, quelquefois involo^taîrefnent,
le plus souvent aussi dans Fintention de nuire , et que les
cheraux ou ^utres animaux domestiques em deviennent la
victime. Les souffrances des animaux dans leuragonie présen-
tent quelque chose de plus qu*affreux«
Stac/iys. Cette labiée est nommée ici baume à zAnglaàs^
et a été, dit-op, apportée par eux et semée au hasard dans U$
environs du. fort Richepanse ; elle s'est depuis tellemait
multipliée, qu ellea gagné insensiblement la partie dite sons
le vent , à dix Ueqes de distance, danç un temp^ où le cam-
phre , si nécessaire dans les fièvres ardentes de notre zone,
nous manquait. Je chei'chais les moyens d'en obtenir de nos
produits, et c'est sur le stcuhys que je Q^ les essais les pins
satisfaisans. Il entre dans la formule succédanée de Feau
vulnéraire /lo^tnu.
SpQttdias. ?(qus avops plusieurs espjsces de c^e geBre^
toutes portant des friiits plus ou moins savoureux, mais
acides au supr^ine degré. On les^omme mombms , prunes
d'Espagne , de Cythère. lies acides tartareux , oicalique ef
maliqufB paraissent i^re à nu dans ce$ arbres. Les feuilles,
)es écorces , les fruits , tout s'en nsssen;* L'espèce jaun^ me
remplace la framboise pour le sirQpdfî.yinaigre framboise,
pn se sert de la décoction des feuilles pour laver les ulcères
des nègres. Les lenmies en cpoche s'^n servent également ^
scât e^ bain , on appUquée sur le bas-ventre.
Tarmuiadu^ imHca , très-connu. Il serait à désirer qne
4'pn abandontiât la méthode ordiriaire de le pnépajcer pour
lui subf HlUer la nôtre : eUe consistera déponiUer le légume
dA son enveloppe coriace, de ses longs filamens ,, et à le pk-
cer par couches alternatives avec du sucre brut* Il se con-
serve très-bien par ce moyen, ne subit aucune espèce d'al-
tération , et ne doit plus inquiéter le pharmacien , qoi
s'attend toujours à. y trouver 4^ l'aoétâte de cuivce formé
DE PHARUf^CIE. 475
4«^05 l^ferpiftW^^^Qn de ce i&ruit et par Valtération à^ vçises
qvî Ç>iC\t smi à le préparçx; : il en ré&ujte que les pr^par^
^pps à,9fi^ îeçijueUeç U ewV*^ soj^it jhxs^ agréables. Nous eo^
^yp^^f 4^^ \^ cploi^e guî ppf^eut de«i kv^ doux, sans saveup
açi^e ^^cid^Rî, WÎ^ w ^ ofeseryé cpi^ des urbresi pori^u^
ÇftMls. prpyepfnl de ap^eqoe^ de ^a ys^j^iété sucrée , avaj|^|
t^çpmlfijtç.Iffewirç W^dilf .
J^ilan^fm^Ç^ g^e uoii>^)rejaif présem^Tespèce ^sr^
néotde presque capillaire^ s'étendant sur quelques ceKha, et
l? w. dot^i^Rt Y^\i det yjeu3ç b^ahitan^ d^s forêts, lie tissu par-
ticulier de cette plan^tç eA nussi élastique et plu^ fin que fe
çri^.; i^peifjt ftçfvir ^ nfop^er ïe§ oiseaux?
^ XPMffi? Içs çla^fes d']ÇufO]pe vienAçnt asse? bien, soit
dans les hauteurs ou autres expositions qui leur convienpetil^
J:9J narçpuru très-lé^èiien^entles genres les plt)^ intéressans;
cependant 'il en est beaucoup encore dans le nombre qu^
nxéjit^t d'être cités,., ï^eç I^u^rs paraissent tri^s-nombreuXt
La zool6âie a encçre quelques-unes de ses branche^ peu
connues. Nous Ue possédons point de ces quadrupèdes si
singuliers du, nouve^iu iponde, si ce n'est ¥angouti\ les
autres sont originairies d^urppe et d'Afrique , ou de l'Amé-
rique.
L'ornithologie ne présente guère qu'une quarantaine d'eSr
Ipèces. Rarement la nature les a favorisées de cette belle
parure , ornement des bois de la Guyane. Nous avons peu
de reptiles , pas'un de Teuîmeux (i). On a été plus loin , et
on a prétendu que les serpens y mouraient. Nous pouvons
nous hasarder huit et jour à parcourir les bois les plus four-
rés saa| craindre alitre* chose que les hègres marrons , qui
sont assez bombreù^ d^ns ce moment.
^ (i) Cependant on connaft la rcdoatabte vipère fer de lance à tête
trian{;jilaîre , on le ttiaonocéphaù décrit par M. Morûaa de Jonnèf.
(ifoU tiUÂédaeieur.)' " '
4?^ JOURNAL
L'ichthyolôgîe est neuve , et nous manquonus d'otiTrages
classiques. Celte partie est d'autant plus kitëressante, que la
nourriture la plus ordinaire est fournie par le çecoufv des
poissons, dans le noinbré desquels se rencontrent quelques
mdividus vénëneut. On ne connaît rien encore sur ce sin-
gulier poison 5 il prdduit des effets terribles. Le ^iilflire dk
potasse , le lait , le rhum , bus à Finstant , paraissent en di-
minuer la yiolence 5 alors on en est quitte pour un érysipik
général.
L'étude de l'entomologie, encore Clément neuve , parait
s agrandir dé jour en jour. Un seul insecte paràtt r^emplacer li
canîharide officinale (1). Les larves du charançon , nommés
vers palmistes , se mangent , et nos colons en sont très-
friands. ' ' -
Il me reste à vous entretenir dé la pharmacie en parti-
culier : vous verrez avec plaisir, j'ose respéfer , la prépara,
tten pharmaceutique à laquelle faî ajouté le nom du «s-
pçctable docteur Amie 5 elle est basée sur l'action chinûque
des alcohols éthérés sur le fyUq ypsiçatoria^ oanihariie
officinale , meloë i^esicatorius. Sa première intention éuit de
formuler une teinture rubéfiant de jcét insecte par le vi-
naigre , un peu plus acUve que celle de nos pharmacopées.
Vous n'ignorez point l'emploi fréquent que nous sommes k
même de faire tous les jours des médif^mens vësieailïc, dans
les terribles maladies, qui nous affligent sans cesse'. Je vous
adresse ma formule, et je puis vous assurer qu'ielle a rem-
pli jusqu'à présent , et d'une manière satisfaisante, l'indica-
tion et le désir des médecins.
Prenez : Acide acétique blanc du com-
"^^'^^^r • • , . . ao parties.
xide noir de manganèse porphyrisé. . • a *
Faites digérer à une très-dotice chaleur ,
(i) Le «avant cnlomologisle Latreiïle nous assure qu'aucun insect*
du genre des fyua et des cantharides yraies , n'existe que dans les An-
tilles.
DE PHÀAMACIE. 47?
dans un matras lutté S. A. , pendant quel-
ques jours , puis ajoutez :
Âlcohol de vm rectifié à 36 degrés aréo^
mètre de Baume. 1' .'.•.. .*. i6
Coi^tinuez la dîgesjtioo encore quelques
^ourfli, ,69, agitant de i^2D{>§ en temps.— *-Dtsr :; / . . «>
tillez ce mélange àt.i^jÇeiUi^îpux d'abord ^iqu > i , i
rélçvantetmcontinuant jusq^!àsicci(é9 puis ;
Prenez de mouches caglliaiîde& gi^isière- t . . >
jneQt .contuses. • *\ •\'f,*i^» ,»i^^ -*v«'*: .^ »•«••» d< > «•
De gomme résine^ euphorbe officinale ^^.
' De*,camphre raffip^, p^Iy ^ 3* A.,.mêpâev;
quantitc^'. • . • • ■. • •.•!.»•,•-,» « . ,, •! •^'»*' ^ , ., > j
D'alcohol éthér^.^céjLiqp^.feçtiQé^iÇi^mine' •' ^. ;..
ci-dessufi' ;•; • • . k, #>.,.>♦*»<.• • • •«•.•.,? ii.-* iP -^
Mêlez selon Tart, e|Jai(es.macérer4sui&'UP matras bieb
recoavQTl, finbain^jd? ^s^b^Q^ .à un feuj^ès^oux. Colorez
^yçc le Iklien-ortejJlle pu.^vçp.|«i coch^i^me \-, puis filtrez: tfl
conservez pour Tusage ( i ). ."».'. i . ; . . . >
. Cette A^ure s'qmp)i>î^^lSlél$eurctiMq|c^m^'.vésieaQte,
i?tibéfiiWtfi*jWiï W feî^f plw -wi JûwM J^ ftflriie 4ésigné»l
^lii, l^aroir éçh4|uijGéjQ 4V^4 ^V;^!^;^^ Jiage..9ec, ^ppHf-
q^ej^ dç^u^p^q comfiip^^f^'la^lée d« la %^dM^V ^onvenâf*
})^ ^ ef ^qU^ibé^ dé- t|slnture,. Getle préparation est, énergique,
ei remplit les eijGetsvéaicana mieux q.uejes eoipiàtreS) n^en*:
lrafo^,.pf^Pi;a,Yec iç||p,jes désagrébQafns^de^,c^x;-ci, nest
point aiJHssigên^nle^.parp^rque.spQ emploi n exige pas Fap^
pjicati9n,d^;bapdagçs5x>ntçnti&» ^e l^i nommée Teinture
r^dicin^^.àef canf^^trkc^s du, docteur jfirpffi^., ,j
_ ^l^n Vé^vi^raift e^ lui, doni^t la,spissitud^ d^ sirop, oi^
peut rappliquer sur la peau médiatement avec un pinceau,
' (kJ'Cc^te ibrmuie p^î txit 'aVihtageusecùeot rià)^Ia'cëè par Télher
gcétiqtttf doldMïteur Doob^ •V^J'c Pharmm^péû général àM^rugù^Xt^ ,
49Ô
yatt^^fe
"Précis topogrqphique et géohgf^oe sur VUcr âe la Mmr6r
nique , par M. A. Morea n de Jobnès.
L'aspect de h Maii^Uhiqiiie , dit TXt. dé J<î^u]tis y éfiVe éô^iùiie
O-Taïti , deux-va&tes-péttfttîsul^ ^ 'AéWé le tèl'ratte sMlèTe ^
duellement depm» b riVage jù^u^àlâi Centre ou <àblit^^très-
hautes montagûés cbdrertës de tiiia^, qdi fiMiitaièséiil dek
eaux abondante^ m des^k*rénis Wëlribréiac.
Chacune de- ces- péninsiiles * a- été- formée -^làt'^uiiMt
volcans. * ' '
Le massif mifiéralogiquede IJile doit son origine aux A^
dons successi véî^ âé ^ix fbjerH pi4hëipktil , (^ idflRkieht entre
eux par Tépoque-dc leur origine et tîelle deleurexfiiicâoii,
ainsi que par k Mture <)e Knii^'ëjëctiôite.
Le plus^ièptentrional de ces foyers 'est k Montagiie^Mëe«
dont le côîlfe s'Wèv^^i %ewe cénto ttteti^*
Le'f:dtts^m9${i^r <le tôuSs ^t 'l'^cfèh "ttAcUi tlés'pildiis
du Ottrèet. Le grtind diahiAlf^âè^À ^ypbèfèâWtidn^^t*
de trente mille mètres. .. v...,- w >
fe volcan ^téim,dàM le iMï^Jàcq^i^ ëtk IncMtÉ^^
Vkuclin y par&i^èntttvéir'ëtj tûWr tl fbù)r1e^yërV%e eHitfi^
du Marin , et le gi^s'^bmiÉidU^D{^rhsfè(t ,^ b^fé*feWié^
cinq volcaii» adjaeén», dottt lès "àii^i i^eÛàies oki ^eiiVinm
soixante-quatf^ mille ihéti^ae'fcfrboïîféH^
De ces six points crdminam deicéftidlent'^iihité-qiiitnJfe
rivières principales '^i tftiTértttat.sittfcessîViefaèirt ^V^oH
ides forêts et celles' des cuHitfes'Vçî 'rôàt èe'jaièr"aihis h
mer, La plupàift de tés ^îS^tes 'fié; ^«ii^
d^s h beRe saison , et àt^tàAtëtii dèfs ÀAt^s dtftfslHiiv^-
nage. ■ - ''*' . '^^ - ■ . - '.- • . . ^
Tous Tes relîêîs dëTHe sont groupé^ àutou^^e cbactin des
anciens foyers de la conflagttitioa.'voloamquev a laquelle k
Martinique doit son origine. Des forèfif ^pailssibs^'pi^ésque
impénétrables couvrettt*la moitié de' t;ès' reliefs. Les plus
bdi^ë $bnt eelieë^Q Càrbet , <{Qi ottt au moins six lieues de
Ibng. . / ■
' tieS difficultés que i;es forèu et la multiplicité des accî-
dens du sol apportent aux communîcatioos à travers Tinté*
rieur de Tîte , ont oftTigif les cblokis ii ^e fixer presque exclu-
siVerAlént àur le^ rfVàgés ; et la population décroît ainsi que
léà ctihùrcs , à mesuré qu'oh s*en éioi^e* C'ésk pour celte
rai^ que la minéralogie de la Martinique a été jusqu'ici
pyu connue.
Bifw IVferéàu de Joiîifts^ iH>rtîespbndânt de l'institut, mili-
taire , naturaliste et p&ysicieti distingué, donne dans le pré-
cis que nous analysons/ des tableaux orthc^raphiques , con-
tenant la nomeuclatare des montagnes., et leur cjdnstitutioB
minéralogique* Nous allons offrir les principales substances
que présentent ces, tableaux :
t > >.i\ u4ire du Volcan éteint de ia montagne Pelée.
Laves compactes , lencîtîqUés , coméénnes , schorlacées
en înaéses ^ porpliy rîtîques , vîôlâires , pierres ponces grises
^t noires, brèches volcaniques à ciment argileux , rapillo ^
nices rouges , hi;èchçs k ciment argilo*fernigineux , amphî-
e et'pjroxènea coogbtoérées. .
^^.' Aire du Mcàn éteint des, pilous du Carbet.
Laves (compactes ^ porpbjri tiques y micacées , schorlacées,
lenci tiques , 'oôtftetiat^t dés chrysoKtes et du quartz de mo-
derne formation. ^ .
Lave sphatiqt^e très-altérée , contenant de la steatite et du
^artz , fer spféculaire hexagone , gébdes quartzeuses. Lave
vîolàire , contenant des pyrites \ ponces grises , brèches
schorlacées. Laves cornéennes, contenant des hyacinthines ;
pouddings, argilites, contenant des types de feuilles et de
rameaux divers ; lave poreuse , contenant des virescites ou
tballites \ tuiSi volcanique , argilo-siliceUx ^ cari:)ture de fer \
gravier volcanique , appendice calcaire*
48o JOURNAL DE PHARKAGIE.
3^. Au*e du volcan éteint des Jtodies^Çarrées»
Lave argileuse décomposée ; basajtes prismatiqaeft hesar
gones , lencitiques k base de roche de come. Laye steati-
tettse et cornéenne» Chï^socolle ^ silex errati<ïue ^ jaune^
l)run , quartz de deu^ème formation.
4*- ^^^ ^^ volcan éteint ékfoV.audm.
Brèche ) b^te homogèine; lave coraéçmie, cellolairei
caverneuse 9 iencidque. Lave po^hypjlîquej, blocs de car-
bonate de chaux y stéatite. Lave sphaiique.
5**. Aire du volcan éteint du Marin* *
Lave basaltique I compacte, hon^gèpe, base de pétiO'
silex t quelqiieiois poreuse. Masse calcaire^, formée de h
dépouille des mollusques l^tacées et côralîgènes. Quartz
grâsr, amorphes, à dents de côchobl Tâspes, sinoples, jaunes
.variés , rubanés , géodes , agathes ; cidcédoines , zéolytbes,
végétaux pétro-silicés. ■ ' .
6*^. Aire du volcan éteint du Môme la plaine.
Lave pôrphyritîque à ^os feld>-^6]^ths%; lave micacée ^
schorlacée, lencitique quartzeuse^|ave décomposée, eor-
néenne , erratique , brèche-'argileuse 5 tufla ponceux , lerm-
gineux, vivement coloré-, lave compacte, pôrphyritîque *%
brun-violet, d'une belle conservation.
La descriution spécifique des fossiles et des minéraux,
dont ces tableaux contiennent la simple nomenclature,- se
trouve dans un Mémoire de M. Moreau de Jotmès, intitulé:
Minéralogie des P^otcans éteints de la Martinique , lu k
rinstitut, le a8 novembre i8r4* ^ sera imprimé dans la
collection des Mémoires des savans éti^augeirs. C. h* C.
Page ^74» il estditr'^iiÂti4»'-onces'de Vas côib^poskieiit le atudrans^ et
trois le trient-^ c'est. )q ço^ti;-aire : Le qua^raru, Çqwàxt de lâs^ était df
trois onces ( 3 est le quart de 11 ) ,'^ et le triens (tiers) était de 4 onces... >
Si de quincunce rembta est '' '
Unçia , quid svpeççft?.,.^pçlfirasdixi9^iriensi '
• HojiAT. , de ari» poët.
Si du quincunx ' Ç^ •nces ) , on ôte une once , que reste-t-il ? BeOe
question ? un tiers ( ttienr) i quatre onces. -
• Dans le numéro de septembre , page 43a,'jiQtq sur le sirop d*étlicr,
étu lieu de: M. Fleury, /wcs :, M. Fréuiy. '
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET , .
DES SCIENCES ACCESSOIRES.
!N^ XL — 3^ Année, — Novembre 1817.
ANALYSE
De différentes i^ariétes de pommes^dderre ^
Par M. VATjQUîEtiN.
(Extrait du Joui-hal de Physique , août 1817 , par Pelletier.)
Parmi les nombreux écxnts^ publiés idepuis ^elque temps
sur la pomme-de-lerre , on doit sans doute remarquer ceux
de Parmeotîer, quî , le premier, en France, a fait connaître
les avantages que Téconômie rurale et domestique pouvait
retirer de la culture et de Femploi de cette racine salutaire;
cependant Tanâlysc chimique de la pomme-de-lerre restait
eacore à faire , et une grande lacune existait dans les ou*
vrages du chimiste agriculteur. En chargeant M. Vauque-
liii . de Veltameii cliimique des principales variétés de la
pomme-de-lerre , la société d'agriculture a voulu qu il ne
restât rien à désirer sur cette matière ; elle a de plus donné
occasion à ce savant chimiste de faire une de ces analyses
qui , à l'avantage des résultats, joignent encore celui d'oÛrir
des exemples précieux à ceux qui s'eflbrcent de marcher
dans la carrière des recherches chimiques.
1II^"% Année. — Novembre 1 8 1 7 . 3 1
482 JOURNAL
Quarante-sept variétés de pommes-Hle-terre avaienl été re-
mises à M. Vauquelîn , par la société d'agriculture , dans
rintention de connaître principalement les quantités rela*
tivcs d^aroidon , de parenchyme et de matière extractÎTe
que chacune d'elles pouvait contenir.
L'analyse de ces quarante-sept variétés , considérée sous
ce point de vue , et exposée en un tableau qui offre d'un
seul coup d'œil le résultat d'un travail long et minutienr,
en remplissant parfaitement le but que la société s'était pro-
posé , fait connaître les avantages particuliers qu'offre cha-
cune de ces variétés. On y remarque que onze d'entre elles
ont fournies depuis le cinquième jusqu^au quart de leur
poids d'amidon , deux seulement n'en n'ont donné qne k
huitième. Onze variétés n'ont diminué que des deux ders
par la dessiccation , et ce sont justement celles qui ont donné
le plus d'amidon *, dix ont perdu les trois quarts , et six près
des quatre cinquièmes par la même opération. La quantité
des matières solubles , dont on exposera plus bas la nature ,
s'élève aux deux ou trois centièmes de la masse.
En jetant les yeux sur le tableau dont nous avons parlé,
et que nous ne pouvons , en raison de son étendue y faire
entrer dans ce journal , nous remarquerons les variétés dé-
signées sous les noms A^ orpheline ^ de decroisille ^ à'oocno^
hle y de petite hollandaise ^ de brugeoise^ comme les plus
riches en amidon. Sur 5oo grammes l'orpheline contient
i^^i, gr. d'amidon ; la dccroisille 1 19 ; l'oocnobie et la petite
hollandaise m gr. ; la brugeoisc 107. Parmi les variétés
qui contiennent le plus de parties parenchymateuses , nous
citerons la Parmentière , qui sur 5oo gr. contient 94 Ç^-
5o de parenchyme *, l'imbrignie qui en donne 9^1. Dans les
autres variétés, la partie parenchymateuse ne.s'élève pas au-
dessus de 3o grammes. Considérant enfin, dans la pomme-
de-terré la masse des parties solides , savoir , l'amidon , le
parenchyme , et les matières solubles , nous voyons que les
variétés les plus riches en parties alimentaires sont la lefuf
tofi PHARMACIE. 483
gin qui , svHc 5oo grammes donne i65 gramines die pomme-^
cte'terre desséchée ; la ceUkuger^ qui en produit 162-, la
nHoleUe^francbe et V imbriquée ^ qui se réduisent à 160 gr. ;
la kidney et la bleue^des-foréts j qui se réduisent à 167 , et
la grosse zélandaise >f dont le produit desséché pèse i55 gr.
La beauUeu parait être la plus aqueuse par la dessiccation :
elle pèse 490 grammes , et fournit 1 10 grammes de pomme**
de-terre desséchée»
L'analyse dçs matières solubles de k pomme-de^terre est
pour le chimiste la partie la plus intéressante de ce travJEtil*
Nous ne suivrons pas M. Yauquelin dan^ toutes les expé^
riences qu il a faites pour connaître la nature de ces sub-
stances et les obtenir isolées. Nous nous coiy^enterons d'en
rapporter les résultats ^ nous y joindrons textuellement la
méthode qu on doit suivre maintenant pour répéter l'ana-
lyse de la pomme-de-terre : méthode que M. Vauquelin a
tracée lui-même , et qui est le résultat de toutes ses expé^
riences antérieures sur cet objet.
(( Le suc ou plutôt le lavage des pommes-de-terre écrasées
contient huit à neuf substances , savoir :
1°. De Talbumine colorée , qui fait environ les sept mil-*
lièmes de la pomme-de-terre ;
n^. Du citrate de chaux y dans la proportion d'environ
douze millièmes ;
3**. De Tasparagine, dont la quantité n a pas été exacte-
ment déterminée à cause de sa solubilité : elle ne fait pas
moins d'un millième de la pomme-de-terre ;
4*'. Une résine amère , aromatique et cristalline , en très-
petite quantité ;
5*'. Du phosphate de potasse et du phosphate de chaux ^
6'. Du citrate de potasse et de l'acide citrique libre ;
7''. Une matière animale particulière qui peut faire les
quatre ou cinq millièmes de la pomme-de-terre.
Je n*ai point obtenu le cjtrate de potasae à part ; mais j'ai
conclu s(A exbtence dé Facétate de potasse ^ qui s'est formé
484 JOtJKNAL
pendant la précipitation du suc de pomme— de^tem {m
Tacétate de chaux ^ après qu'on en avait séparé le cilrated;
chaux. Cooime le suc était légèrement acide et coBteiiAit et ^
Tacide phosphoriqne, on pourrait croire que ce dentier ex
uni à la potasse , et que l'acide citrique est libre ^ miii,
j'observe que, d'une part , Tacide phosphoriqae n'existe p»
en assez grande quantité pour pouvoir saturer toute la po-
tasse , et que Facidité du suc n'est pas assez marquée pour
croire que tout Tacide citrique que nous en avons obteao,
soit à l'état de liberté : telles sont les raisons qui m'ont déter-
miné à regarder cet acide comme en partie libre et en partie
combiné.
Les seuls des principes des pommes;-de-terre qui aient
une saveur marquée , sont la résine , et surtout la madère
animalisée ; ce sont aussi les seuls qui soient colorés ; ainsi
Farôme et la saveur des pommes-de-terre qui ont coït dans
la cendre, dans leur propre suc , sont dus à ces deux corps-
La saveur de la matières animalisée est assez agréable quând
elle est divisée par la partie amylacée et fibreuse de la pcmune-
de-terre^ mais, quoique analogue à celle du jus de cham^
gnons comestibles , elle est uauséabonde quand elle est con-
centrée.
Si quelqu'un youlait répéter l'analyse du suc de pomm»-
dc-terre ^ voici la manière la plus simple suivant laquelle il
devrait opérer :
!•• Broyer la pomme-de-tcrre , exprimer fortement k
marc, le délayer ensuite avec un peu d'eau et le presser de
nouveau; réunir les liqueurs, les filtrer et les faire boaillir
pendant quelque temps ;
a*". Filtrer cette liqueur pour séparer Falbiunine qui a été
coagulée par la chaleur , la laver et la sécher pour eu coo-
naitre le poids ;
3^ Faire évaporer la liqueur en consistance d'extrait , re-
dissoudre ce dernier dans une petite quantité #eau, pour
DE PHARMACIE. 4^5
séparer le citrate de chaux qu'il faut laver avec de Teau
froide jusqu'à ce qu'il soit blaac ;
4*. Étendre d'eau la liqueur et la précipiter par l'ac^^tate
de plomb mis en extrait*, décanter la liqueur surnageante
ei laverie précipité à plusieurs reprises avec de l'eau chaude ,
et mettre' à part les liqueurs réunies^
5**. Délayer le précipité obtenu dans l'opération prccé-
dei^te , dans une suffisante quantité d'eau pour donner assez
de fluidité h la liqueur ; décomposer ce précipité par un cou-
rant d'hydrogène suHuré , jusqu'à ce qu'il y en ait un excès
sensible;
6**. Filtrer la liqueur , et la faire évaporer en consistant
sirupeux , pour obtenir l'acide citrique cristallisé ;
7**. Précipiter de. la même manière par l'hydrogène sul-
furé , la liqueur décantée de dessus le précipité obtenu dans
Topération ; filtrer la liqueur et l'évaporer à une très-douce
chaleur^ jusqu'à consistance sirupeuse, ou plutôt d'extrait
mou; l'abandonner dans cet état pendant quelques jours
dans un lieu frais pour que l'asparagine cristallise ; délayer
ensuite cette matière dans une très -petite quantité d'eau
froide; laisser reposer et décanter la liqueur; laver avec de
petites quantités d'eau froide, jusquà ce que l'asparagine
soit blanche ;
8°. Concentrer de nouveau la liqueur en consistance-
d^extrait et la traiter à chaud par Falcohol à 3o degrés , pour
en séparer l'acétate et le nitrate de potasse , et obtenir Ift.
matière animalisée la plus pure possible.
La matière animale de la. pomme-de-terre fouit d^ pro-
priétés assez remarquables : sa saveur est analogue à celle des
champignons comestibles ; elle est insoluble dans l'alcohol
déphlegmé , elle n'est coagulée ni par les acides , ni par
le chlore , ni par la noix de galle ; on ne peut la confondre
avec l'albumine altérée par une longue ébuKilion. M. Vau«
qnelin se propoce de cevenir sur cette matière, et de la dé-
486 JOtTRNAL
signer par un nom particulier , qui lui donnera nmg p«nu
les matériaux immédiats du règne animal.
NOTICE
Sur la matière iferte des feuilles ,
Par MM, PelletteK et CiVEirror.
lii substance à laquelle les feuilles des arbres et les pknies
herbacées doivent leur couleur verte est peo connue : ancon
travail ex-^pfofesso n'a. été entrepris sur cet objet ; et la ma-
tière verte désignée aussi^ dans quelques analyses végétales,
sous le nom de résine on fécule s^erte , n^est pas enooie
classée parmi les matériaux immédiats des v^étaux, et ne
fait le sujet d'aucun chapitre dans les traités de chimie les
plus modernes. Cependant le rôle qu elle joue dans réoo-
nomie végétale , son abondance dans la nature , des pro-
priétés intéressantes déjà reconnues par plusieurs cliimistes
qui^e sont occupés d'analyses végétales /et particah'èrement
par M. Yauquelin , auraient dû engager à étudier plus spé-
cialement cette substance. Nous ne nous proposons pas de
remplir la lacune que nous avons observée ; mais en rappe-
lant les faits déjà connus^ et en rapportant plusieurs obser-
vations qui nous sont particulières, nous réunirons du mcnns
quelques matériaux pour lliistoire de cette substance re-
marquable.
Nous avons d'abord cherché à nous procurer la matière
verte à Tétat de pureté ; et , à cet effet , nous avons traité
par Talcohol déphlegmé et à la température ordinaire , le
marc bien exprimé et bien lavé de plusieurs plantes herba-
cées. La' liqueur alcoholique filtrée était d'un beau vert^
et^ par une évaporation ménagée, elle a fourni une sub-
stance d'un vert foncé et d'apparence résineuse. Cette ma-
tière, réduite en poudre et traitée par l'eau chaude , a acquis
pu' grand degré de pureté., en abandonnant un peu de ma-
DE PHA.RÎttACIE. 4^7
tîèrc colorante oa extractive brune. Une petite quantité <Io
la matière verte s'était aussi dissoute dans Teau bouillante;,
mais elle s'en est séparée en partie par le refroidissement.
La matière verte, ainsi obtenue, s'est alors otTerteavec toutes
SCS propriétés déjà connues; elle se dissolvait entièrement
dans Falrohol, Téther, les huiles, et le chlore détruisait
sur-le-champ sa couleur verte •
Exposée à Tair pendant plusieurs semaines , la matière
▼erte n'a éprouvé aucune altération : elle donnait des tein-^
tures alcoholiques aussi colorées qu& lorsqu'elle était nou-
vellement préparée. Soumise à l'action de la chaleur , elle
se ramollit, mais elle ne fond pas ; et, si le fieu est augmenté,
elle se décompose et fournit de l'eau , de l'huile , un peu
d'acide acétique, et du gaz hydrogène carboné : on ne re-
trouve aucune trace d'ammom'aque dans les produits.
Un fragment de matière verte dcsséehée, exposé à la
flamme d'une bougie y s'est enflammé ; il a ensuite continué
à brûler par lui-même avec une fljamme moins allongée que
celle que présentent les résines , et il en est résulté un char-
bon qui avait conservé la forme du fragment de matière , et
qui s'est en partie incinéré dans l'air atmosphérique..
L'action des acides sur la matière verte esta^sez remar-^
quable. L^acide sulfurique même concentré- la dissout à
froid sans l'altérer; et cet acide, mêlé à parties égalés aveo
nne dissolution alceholique de matière verte , ne lui fait
éprouver aucun changement. La dissolution de matière verte
dans l'acide sulfurique, se troubleet abandonne une portion
de matière colorante y lorsqu'on y ajoute de l'eau ; il en reste
cependant une quantité très-notable dans la liqueur , et on
peut l'en extraire , en saturant l'acide par un alcali ou un
'carbonate alcalin,
La propriété qu'a la matière verte de se dissoudre ^n«
l'acide sulfurique « sans l'altérer, semblerait la rapprocher
de l'indigo. Cependant les expériences que nous avons faites
{iom* qooserver ces deux substances Tune dans l'autre^ om
488 JOURNAL
été infructueuses ^ nous ne croyons pas nécessaire de les
rapporter,
L*acide hydroclilorîque altère sensiblement la madère
▼erte , et lui fait prendre une tel u le jaunâtre qu'elle ne petit
plus perdre.
L'acide nitrique agit avec énergie sur cette substance et
d'une manière toute parlicoUère. Il détruit d'abord la coa-
leur verte pour lui en substituer une jaune grisâtre : le dé-
gagi'inent d'acide nitreux se manifeste , et la matière dispt-
rait en presque totalité , par sa dissolution dans Facide , sur^
tout à chaud. En dernier résultat , on obtient une matière
d'un blanc sale, sans saveur , ni odeur; soluble dans ladde
nitrique concentré ^ insoluble dans les alcalis et dans Feau,
et ne donnant aucune trace d'acide oxalique , ni mociqiie.
Nous comptons revenir sur ces résultats singuliers.
Le chlore détruit avec la plus grande rapidité la couleur
verte de cette substance de la matière : il la sépare de son
dissolvant sous forme d'une matière fiocconnense, jaune,
qui n'a plus aucun rapport avec la substance d'où elle pro-
vient. Ce fait avait été observé par M. Proust (Journal de
Physique),
L'iode agit d'une manière analogue à celle du chlore; mais
son action est extrêmement lente et insensible dans ses pre-
miers momens.
L'action des alcalis sur la matière verte est en partie déjà
connue : on sait que les dissolutions alcalines la dissolvent
sans l'altérer, elles semblent même raviver la couleur. Si oo
kiture l'alcali par un acide faible , la matière verte est en
partie précipitée , sans aucune altération.
Les sels neutres n'ont à froid aucune action sur la matière
verte , le murîate d'étain y fait néanmoins un léger préci-
pité ; m^s , si après avoir ajouté un sel terreux ou métal-
lique dans une dissolution alcoholiquô de matière verte
étendue d*eau , on y verse un alcali on un sous-carbonate
alcalin , il se fait un précipité abondant de la base qui , dans
DE PHAKMAGIC. 4^
la plupart dés cas , entraine ]a matière verte à Fëtat de oom;^
l^înaisou. C'est ainsi que nous avons prépara avec cette suIh
stance retirée de diflierentes plantes, et des sels de chaux ,
d^aluniine y de magn^ie , de plomb et d'étain , des laques
vertes , de teintes diverses , selon la plante et le sel emploje*
On réussit également et avec beaucoup moins de frais à
préparer ces laques^ en ajoutant dans le suc des plantes,
obtenu simplement par expression ei suffisamment étendu ,
un sel terreux qu'on décompose par un alcali ou un sous-*
carbonate alcalin. Nou^ avons préparé, par ce procédé , plui
de vingt laques ditlérenles entre elles, selon l'espèce de vé*
gétal. Nous remarquerons ici que la même plante, dans leâ
mêmes circonstance», fournit toujours tme laque de même
nuance de ton.
Xia plupart de ces laques, préparées depuis plusieurs se-^
maines , n'ont éprouvé aucune altération de la part de la
lumière ; cependant la matière verte retirée des arbres rési-^
neux^ tels que le pin et le sapin , a donné des laques dont la
couleur s'est altérée. Ce phénomène serait-il dû, comme
nous le présumoi;is, k un peu de résine qui serait restée
mêlée à la matière verte, et qu'il est très-difficile d^isol^r
entièrement ?
Nous avons essayé d'appliquer sur du papier ces laques
broyées à la colle ; nous avons eu des papiers peints dont la
couleur ne s'est pas encore altérée. En préparant ces laques,
nous avons remarqué que celles faites avec le même végétal
et diverses bases, étaient d'autant plus vertes, que la basé
était plus alcalin^; ai^si les laques faites avec la chaux sont
généralement plus belles que celles obtenues par la magnésie
et l'alumine. Nous ne doutons pas qu'on ne puisse, dans les
arts, tirer un grand parti de ces laques, et les substituer
dans des cas au yert de scheele , préparation chère et surtout
dangereuse.
Parmi les laques préparées par ce moyen , nous avons
remarqué celles fournies par l'herbe commune des prairies^
490 JOURNAL
qui, ct^sme on le sait, est presque entièremefit composée
de diverses graminées ; celles fournies par la ciguë et di-
verses autres ombelliféres : le sureau en donne également
une fort belle; la ciguë donne une laque d'un ^une serin
très'-remarquable ; la luzerne produit un vert très-clair.
Nous comptons , dans une saison plus favorable à la v^é-
tation, -préparer im plus grand nombre de ces échantî lions,
et poursuivre avec un peu plus de succès nos recherches
sur les moytsns de eonoibiner la matière verte avec les tissus
végétaux et animaux ; avantage des plus importans pour la
teinture , et que nous ne présumons pas impossible d at«
teindre.
Nous avons également recherché Faction que pouvai(avQÎr
sur la matière verte les substances végétales , que Ton peut
regarder comme agens chimiques. Nous nous sommes assG-
irés que parmi les acides végéuux , Tacide acétique seni la
dissolvs^it d'une manière remarquable; Teau ne peut la pré-
cipiter de ces dissolutions : elle est soluble dans les étben
aulfurique et acétique : les huiles fixes la dissolvent aussi ,
l'action des huiles volatiles est moins^marquée : on sait enfin
qu'elle se dissout dans les graisses.
Il suit des faits contenus dans cette notice , que la madért
verte des végétaux , improprement appelée^ecxi/e ou résme ,
est une substance particulière , qui doit être classée parmi
les substances végétales très-hydrogénées ; qu'elle doit être
séparée des résines ; qu'elle se rapproche de plusieurs ma-
tières colorantes, telles que celles de l'orcanette, du curcuma,
du santal rouge ; et qu'elle mérite , par ses propriétés et le
rôle qu'elle joue dans l'économie végétale , d'être considérée
conune un principe immédiat de végétaux : il serait alors
nécessaire de la désîgner^par un nom particulier.
Nous n'avons aucun droit pour nommer une substance
connue depuis long-temps , et à l'histoire de laquelle nous
^'avops ajouté que quelques faits ; cependant nous propo-
serons, sans y mettre' aucune importance , le nom de chlo*
DE PHARMACIE. 49*
rophjle^ de cfdoros^ couleur, et <pyUov, feuille : ce nom in-
diquerait le rôle qu^cIle joue dans la nature.
Quant aux avantages qu'on pourrait retirer des laques
dont nous avons préparé plusieurs échantillons , ce n^est que
le temps et Tusage qui pourront les indiquer.
NOTE
Sur la formation de Facide lactique pendant lafermenUtUon^
Par M. VoGEL.
L'aciue lactique de Scheele a été déclaré par plusieurs
chimistes pour de Tacide acétique chargé d^une matière
animale.
M. Berzelius , appuyé sur de nouvelles recherches , est
loin de partager cette opinion ; il considère Tacide lactique
comme un acide particulier , et assure , à cette occasion, que
Sclieele ne s est jamais rendu coupable dune erreur en
chimie.
Le même chimiste découvrit l'acide lactique dans la chair
musculaire et dans différentes humeurs animales.
Il y a quelques années que M. Braconnât publia un
Mémoire (i) , qui avait pour but de prouver , qu'il se forme
pendant la fermentation du riz , des betteraves , des fè-
ves, etc., un acide particulier, qui reçut le nom S acide
nanceïque , d'après la^ville natale de l'auteur.
C'est cet acide , découvert par M. Braconnot de Nancy,
que j'ai soumis à un nouvel examen.
J'avais remarqué, en faisant l'analyse de l'avoine , que
l'eau , dans laquelle la farine de cette graine était délayée
depuis plusieurs semaines , avait pris une saveur très-acide ;
et malgré cette acidité je n'en obtins par la distillation que
très-peu dé vinaigre. ^
^' ' ' ' ' ' ■ I I I I M (l.l ■ ■■■
(i) Foyez AoDales de Chimie , tom. 86, pag. 84.
49^ JOURNAL
Le résida syrupeux dai^ la cornue ëuît' très^aigrc ^
avoir une odeur d acide ^c^tique.
Il fat mêlé avec Feau de cI;iWiXi jusqu'à ce qWi\ ne se
formât plus de. précipilé , et mis en ébullitioa pour dégager
l'ammoniaque provenant de la inatière animafe de Favoîne.
Le précipité se comportait comme un phosphate de chaux,
et le h'quide filtré renfermait un acide combiné avec la
chaux.
Cette base calcaire étant enlevée par Tacide oxalique, le
liquide fut évaporé à consistance syrupeuse, et redissoos
dans Talcohol.
Lorsque Talcohol fut volatilisé par la distillation , il resta
une hqueur brune , épaisse , très-acide , qui avait les carac-
tères de Tacide maUque, mais qui forma, avec Toxidede
plomb , un sel trèsrsoluble.
Pour le comparer à Tacide obtenu de la même manière
que.du lait de vache , je le fis bouillir, d'après la méthode de
Berzelius , avec du carbonate de plomb nouvellement préci-
pité et suffisamment lave.
Je Qs passer dans le liquide filtré un courant de gaz hydro-
gène sulfuré pour enlever le plpmb. La liqueujr évaporée
présenta ajors. un. liquide synipeux très-aigre , qui ressem-
blait eu toujt point à Tacide obtenu du lait de vache ^ excepté
qu il était un, peu plus, brun , pat: rapport au principe amer
qui exist^e daQ^ Tayoîne.
Je fis les mêmes expériences avec Teau qui avait séjourné
un mois avec la faripe de xiz.
Cet acide du riz éuit jaunâtre et presque incolore , en
)tout semblable à Vacide du lait (i).
-(i) Je dois rcciiôer, à celte Qccasioo , une erreur que ooas aroiiftooiB-
mise , M. Bouilloa-Lai^ran^e et moi , dans notre Mëmoire sor le sucre
de lait.
Nous y avons arance' que le lait de vache nVtait pas susceptible d'une
fermentation spiritueuse , parce qu'il ne contenait pas de principe sucré.
Quoique le sucre de lait soit impropre à produire de ralcohol , iai
DE PÉAlliilAGIE. \i^^
Dans r^muUioQ des amandes d6ttces s'était formé aussi ,
eprës un mois^ cet acide conjointement aréc le Vinaigre;
-niais il ëutit en bien moindre quantité que celui qu'on ob-
tient du lait de vache y et dés deux giraines qttè )ts viens di^
cit^K
On ne parvient jamais k produire un acide seihblable ,
lorsque V'àii fait dissoudre du gluten où de la malière cà-
seuse dans le vinaigi^.
Il devient probable , d'apl^ès Ces expériences , que Tacide
lactique, qui est d'une nature àtiîmale , se formé jourheile-
ment sous nos yeux avec toutes les farines délayées dans
Feau , et dans beaucoup de circonstances aiialogues.
NOTE
Reladve à la matière particulière produite dans la distUr
lotion du succin.
( \aye% Journal de Pharmacie y août 1817 ^ page 337, etc. }
SoTJtEifT des chimistes travaillant^ sansr le savoir^ sur des
sujets pareils, îsont tonduitd à faire les mêmes découvertes ;
Tantériorlté que Fun réclamerait alors If e pourrait diteintic^
eo rien le mérite de celui qui , peu à près , Sei^it arrivé aii
même résultât ^ surtout si la différence des langues , Tâol-
guement des lieux , la difficulté des communications , et pins
que tdiit cela , si la science et la sincérité du dernier le met-
tait à Fabri de tout sonpçonr Cest ainsi que Orégor et Kk-
preuth ont trouvé le titane^ Ekebferg et Hatcfaett le tantale j
Gehlen, Al. fiotillay, M. Thébârd, Véther muriatùfue. H
n est donc pas étonnant que MM. Colin et Ri^iqnet, dalis
leur Mémoire sur la distillation du succin j aiefit déerît
*— i , i— I : — (
cependant obseirô que , dans le lait de vache expose au aoleil , il s'était
forme, au bout de huit jours, un peu d^alcohol, qui disparatt à la
yéritë quand on expose le lait plus longtemps au soleil dans un vais-
seau clos.
494 SOVfiVkL
comme nouTelle , une substance déjà rue par M. Vogd iê
Bayreuth; et no^s sommes persuadés que notre collègue >
M. Yogel, maintenant professeur de cliimie à Manidij
quoique réclamant avec uii peu de qjialeur la priorité de
la découverte pour M. Yogel de Bayreuth , ne met nulles
ment en doute les intentions loyales de MM. Colin et Ro-
Biquet. Cest dans cette persuasion que nous ne publierooi
pas , en son entier ^ la réplique que ces derniers nous ait
adressée. Nous sommes cependant) convaincus , par cotte
dernière notice , que M. Vogel de Bayreuth n'avait pas ob-
tenu la substance , dont il s^agit , dans son état de pureté, et
que plusieurs de ses propriété^ sont plus exactement de*
crites dans le Mémoire des chimistes français.
En effet a L'acide nitrique ne convertit pas cette matim
en une substance ^ résineuse éCune odeur de musc , mais en
une autre matière qui juse sur les charbons , et qui pandt
analogue aux combinaisons de ce genre, et examinées ayec
tant de soin par M. Chevreuil.
» Il n'est pas non plus très-exact de dire que les aicahi
la décomposent : à la vérité, ils la dissolvait; nais on
n'observe aucune décomposition. EJIè^ n'est pas solubledâns
Téther ^ ou du moins elle ne Test qu'en très-petite quantité,
puisque c'est le moyen qu'on doit employer pour la réparer
des dernières portions d'huile qui y sont unies. £fl£n , lor>-
qu'on soumet cette substance à l'action du feu , on n'obtient
pas l'acide carbonique , mais, au contraire , un ^z bruiaiit
en bleu et ne troublant pa$ l'eau de chaux avant sa com-
bustion. ))
En rendant à MM. Colin et Robiquet la justice qu'ils
méritent à tant de titres , nous croyons remplir les inten*
tions de notre collègue et ami Me. Yogel, de Munich, et
nous sommes persuadés qu'il ne nous désavouera pas.
J. P.
BS PHARMACIE» 49^
DISSERTATION
Sur le Jalap , thèse présentée et soutenue à la Faculté de
Médecine de Patif^ par C.-L.-Féux Cadet de Gassi-
couKT , docteur en médecine.
Extrait par J. Peuletier.
Si la thèse que vient de soutenir d'une manière sî bril-
lante M. Félix Cadet de Gassicourt , n'était qu'une monogra-
phie du jalap, si elle n'offrait que le tableaq de tout ce qui
a été publié sur ce médicament , malgré le, mérite de cette
production et mettant de côté notre affection particulière)
nous ne nous permettrions pas d'en entretenir nos lecteurs ;
lé Journal de Pharmacie ayant pour but principal , non de
rappeler les anciens travaux , mais de présenter la suite des
^expériences ou des observations nouvelles : c'est sous ce
point de vue particulièrement que nous nous occuperons de
la ihèse de M. Cadet ; nous croyons cependant devoir faire
connaître la marche qu'il a suivie , et qui nous semble poa-
-voir servir de modèle aux travaux du même genre.
M. Cadet , après avoir donné la synonymie du mol jtdap ,
dans lés dialectes principaux de l'Europe y Ëiit voir que ce
mot vient de Xalapa, nom d'une ville de l'Amérique
méridionale , où il se fait un grand commerce de cette racine.
Passant à l'histoire naturelle de ce médicament, M.^Cadet
rapporte les opinions de tous les auteurs qui ont écrit sur
ce sujet : cette partie du travail de M. Cadet est remplie
d'érudition et d'une saine critique. Nous rapportons ici les
conclusions qu'il a tirées de ces recherches.
« L'espèce de plante à laquelle %n attribue le jalap , dé-
crite, d'abord par Thierry de Menonville, puis par M. le
professeur Desfontaines, appartient plus spécialement au
genre Ipomœa qu'au genre convoi vulus , et n'est autre que
Ylpomhia macrorœza , décrite par André Micliaux : elle dif-
fère 5 par ses caractères bouniques et par la grosseur de sa
49^ . jroUBJîAt
racine, du conuoluubis jalapa^ que AL le professeur Richard
a vu cultiver a File Saiate4Droix , et qui parait être la véri-
table espèce du commerce : néanmoins Fune et Tautre soot
purgatives. »
Après avoir ainsi établi Tespèce qui fournit le jalap^
M. Cadet donne une bonne description pbysique de cette
racine. Passant ensuite à Texamen chimique du )alap, il rap-
pbrte d'abord les travàu^c de M* Henry et ceux de M. Planche.
M. Henry, quoique li'ayânt pour but que de déterminer daos
les différentes sortes de jalap les quantités respectives de
résine^ de matîèt*e extractive et de résidu , a étendu ses re-
cherches assez loiu pour qu'on puisse les regarder comme
une analyse dû jalap ] et lès travaux de M. Ca4et , quoique
poussés j^lus loin^ codGrment ceux de ce chimiste. Les pro-
cédés de M. Planche pour Textraction de là résine de jalap,
également rapportés par M. Félix Cadet ^ paraissent lui avoir
domié ime idée dont il a tiré parti avec beaucoup de sagacité
dans le courant de son analyse.
M. Cadet fait piécéder la rechei*che des principes immé-
diats contenus dans la racine de jalap; de la détehnioation
exacte des sels qu'elle renferme^ Cette méthode à un grand
avantage; en effet ^ lorsqti'on fait l'analyse d'une substance
végétale qui contient des sels en quantité notable , et qn'oa
ignore leur nature et leur quantité , 6n peut attribuer aux
principes immédiats que Ton retire , des propriétés qiu leur
sont ^trailgères , et qui proviennent des sels qui s'y rencon«
trent. Nous rappdrteft>ns plus bas les résultats <^tenus dans
cette analyse préliminaire;
M. Cadet ayant fliounds à l'action dû calorique la rarîne
de jalap^ a vu qu'elle se«ramollissait; en augmentant le feu ,
elle a donné les produits que fournissent les matières végé-*
taleSun peu azotées ; oiïa reconnu l'ammoniaque , en traiuut
par la chaux le produit liquide de la distillation à feu nu.
La résine de jalap , distillée comparativement , a donné
pour lo grammes
DE PHARMACIE. 497
Résida charbonneux et salin ..... i^^.
Huile a, 8^
Eau et acide acétique 6,2'.
Perte. .#..., o
Total 10
M. Cadet n'a pas trouvé d'ammonia^ine dans ce produit :
il fait remarquer qn'il ne se développe point de gaz dans
l'opération ; d où il conclut que dans la résine de jalap , Tby-
drogène, l'oxigène et le carbone sont dans les proportions
nécessaires pour se convertir entièrement en bùile^ en eau
et en acide acétique.
Ces résultat^ doivent engager les chimistes à soumettre
d^autres résines à la distillation pour s'assurer si le même
phénomène se représentera.
Avant de procéder à Tanalyse quantitative du jalap , et
pour pouvoir établir le mode d'opération , M. Félix Cadet
exanyne successivement l'action qu'exerce sur cette résine ,
l'eau froide, l'eau tiède, l'eau bouillante , et l'alcohol.
L'eau froide n'a sur le jalap qu'une action très-lente : si
Ton voulait employer la simple macération pour obtenir les
principes solubles du jalap à la température ordinaire , on
ne pourrait les avoir sans altération , la fermentation acide
^'établirait dans Je liquide.
L'eau à 3o ou ^o degrés et an-dessus , leur offre , ai;
contraire , d'assez grands avantages pour avoir un vrai ex-
trait de jalap cujueux^ ne contenant p^s d'amidon \ ce n'est
du reste que par plusieurs infusions qu'on pourrait extraire
toutes ses parties solubles.
Le jalap, ou plutôt son marc, précédemment traiië par
Teau tiède .et Taicohol^ a été soumis à l'action de Teau
bouillante ^ il s'est alors divisé, a pris un aspect gélatineux ,
et à foun;ii une sorte d'empoi ^ la matière dissoute donnait
par la dessiccation di^s plaques transparentes : M. Henry re^r
gardait la substance dissoute comjpe de l'aipidQn ; l'actio^
III'"^ Année, — No¥embre 18 17. 3?.
^19^ JOURNJLt
de Tiode , sur cette matière , a mis M. Gidet à même de cou*
£rmer les conjectures de M. Hèniy.
Eo parlant de raciion dé Valcohol sur le jalap , M. Cadet
prend occasion de rappeler Ws procédés indiqués pour k
préparation de la résine de jalap , et de donner la njëlhode
de M. Planche; M. Cadet fait volÉ les inconvëniens qui in-
sultent de remploi de la résine du jalap tel que la piësente
le commerce.
Au moment de rapporter la série des opérations que
M« Cadet a faites pour arriver à l'analyse quantitative dû
jalap ^ nous ne croyons pas devoir rien retrancher au texte,
et nous laisserons parler M. Cadet lui-même.
ik L'impossibilité d'isoler la fécule amyllcée du ligneux
dans XéUit sec ne parut pas i M. Henry permettre d'en dé-
terminer le poids \ c'était presque résoudre la difficulté que
de Findiquer : nous espérons y Hvoir réussi , et nons devons
à cette solution de nous avoir mis sur la voie qne l'on peut
suivre pour extraire en même temps les autres prfficipes
immédiats du jalap. Nous avons profité de la propriété qne
. cette racine possède , de s^emparer avidement d^une asses
grande quandté d'eau, pour suppléer, autant qu'il est néces-
saire , à l'eau de végétation qu'elle a perdue par la dessic^
cation , et la ramener à un état mou , qui permet de la traiter
par le procédé dont on se sert pour les racines firaiches dans
lesqitelles abonde la fécule amylacée.
Le jalap sain y étant celui qui présente le moins de varia-
tions^ est aussi celui qu'on a choisi pour cette opéradon :
on conçoit sans peine que les résultats varieraient i Fin-
fini , suivant la dél#ioration plus ou moins grande de la
racine par les insectes ou autre cause.
On a piis 100 grammes des fragmens de la racine soi-
gneusement choisie et nettoyée , on les a mis dans un vase
de faïence , et on les a immergés dans une quantité suflisatiie
d'eau distillée^ on les a laissés en macération pendant cjoa-
rante>-huit heures , i Fombre et à la température atmos-
DB PHAKMACIE. , 499
phërSque d^ 1 5 à ao degré» ( Réaumur). Les cent grammes
de racine ont absorbé quatre-vingt grammes d*eau. L'eau
de macération était légèrement acide. La racine fut râpée ,
puis la rhpe éunt lavée soigneusement sur la pulp^., celle-*
ci fut pétrie dkn/s les mains avec une quantité d'eau versée
goutte à goutte. En moins d'un quart d'heure , la majeure
partie de la résine adhérait aux mains, et l'extrait était
dissous presque en totalité. On se kva les mains , d'abord
avec un peu d'eau sur le marc , puis dans un vase & part
avec un pçu d'alcohol k 4o degrés , pour en détacher la ré-
sine. On a passé et exprimé le parenchyme, délayé à travers
une toile d'un tissu serré. La liqueur trouble n'a pas tardé
.à laisser déposer t^ne quantité notable d'amidon»
Le mare soigneusement ramassé sur le Jinge, puî^ lavé,
pétri, délayé dans une nouvelle quantité d'eau, en un mot,
traité comme il est dît précédemment , a fourni de nou-
velles quantités de résine adhérente aux mains, puis dîa-
flonte dans Talcohol , d'extrait dissous dans Teau et d'amidon
précipité dans la colature; mais tous ces produits immé-
diats, en moindre quantité que la première fois^ à IVxcep-
tîon de l'amidon, qui continue d'être assez abondant , tant
que le parenchyme se déchire à l'aide des mains.
Quatre ou cinq opérations au plus de cette espèce suflS-
. raient, si Ton ne se proposait que d*exiraire les produits
principaux; mais pour l'analyse, elle devait être répétée un
plus grand nombre de fois, jusqu'à ce que la liqueur fC^t
claire , et n'entraînât plus d'amidon.
Le marc, épuisé de cette manière, a été traité par une
petite qnantité d'alcohol chaud , pour s'emparer des der-
nières portions qui auraient pu échapper ; on a passé , ex-
primé, puis réuni les teintures 5 et d'une autre part, on a
fait sécher le marc. Ce résidu est entièrement ligneux, d'un
gris très-clair , évidemment bien mieux épuisé de toa^ ses
principes que par les autres procédés-, il pesait vingt-neuf
grammes. Pour nous en assurer , nous Tavons fait bouillir
500 JOUBNAL
dans une petite ({uantitë d^ean; ce liquide s^est nmiotenii
clair, insipide, sans consistance après )e refiroidisseinentpl
ne contenait pas un atome d'amidon en dissolation , ainii
qa*on Fa éprouvé par l'iode.
La teinture alcoholique distiHée pour retirer une grande
partie de l'alcohol^ précipitée par Fean, a fotihii un préd*
pité résineux , et un liquide l^èrement coloré par qnelqoes
portions solubles dans l'eau ; ce liquide décanté et 6ltrf a
été ajouté h la dissolution aqueuse. La résine làvëe â grande
eau , â cbaud comme à froid , est demeurée liquide uat
qu'elle a été dans l'eau; évaporée à siccité, elle pesait dis
grammes, ce qui est le dixième du poids de la racine. L'o-
pération a été faite une seconde et une troisième fois,
dans l'espoir d'obtenir un produit plus abondant (on avait
à cet effet choisi les fragmens qui paraissaient les plus riches
en résine)^ et cependant on en a retiré exactement la même
quantité.
Ce procédé ne serait peut-être pas le plus expéditîf , et
celui que nous conseillerions pour l'usage pharmaceutique ,
où Ton ne se propose autre chose que l'extraction de la ré^ne.
Il vaudrait mieux, après avoir ramolli et râpé la racine
comme il est dit plus haut , la triturer à deux ou trois re-
prises dans un mortier , avec ime petite quantité d^alcohol
absolu , et précipiter ensuite , comme de coutume , k ré-
sine des teintures réunies et concentrées (i).
Ajoutons^ en passant, le résultat de qudques easais faits
sur la résine obtenue.
Dix grammes de résine de jalap ont été traités par Féther
sulfurique. Celui-ci n'en a pu dissoudre que trois grammes.
La dissolution éthérée évaporée , fournit un résidu diffi*
cile à dessécher. Cette matière est d'un brun foncé , trans*
parente en couches minces , et presque noire et opaque en
(î) Je dois cette o))senratîon à M. J. Deslauricrs jeune , phannaci^B
attache au laboratoire de mon père.
DE PHARMACIE. 5oi
niasse. Elle est douce au toucher , grasse et molle , graissant
le papier, difficilement cassante, et de consistance emplas^
tique ; elle se décompo^ aisément par Traction de la chaleur,
fcn répandant une odeur bitumineuse d^une àcreté suffocante ^
il reste un dépôt charbonneux.
Le sept grammes insolubles dans Téther conservent tes
caractères de la résine. Ils se liq[uéfîent plus difficilement ,
et ne répandent pas une odeur aussi forte par la dé( ompo-
sition.
Dix grammes de résine de jalap dissous, préalablement
igoïs Falcohol absolu ne sont pas précipités par la disso-
lution aqueuse de deutoxide de sodium , et s'y combinent
au contraire entièrement , après un léger trouble , en déga-
géant une odeur de coing fort prononcée, et que la combi*
naison conserve même après son évaporation et sa dessic*
cation.
Lorsque Ton £dt chauffer la dissolution alcaline sur la
résine non. dissoute dans Falcohol , la combinaison a lieu
de même , sans dégagement de cette odeur qui nous parait
remarquable.
En versant dans la dissolution savonneuse formée par ce
inoyen un léger excès diacide sulfhrique, dtins Fintention
de s'emparer de Falcali et de précipiter la résine , il ne se
fait qu'un précipité floconneux jaunâtre abondant; il se
trouve trop léger pour être susceptible d'examen ; d'ailleurs ,
il est en partie décomposé par Fexcès d'acide sulfurique.
La liqueur évaporée à siccité donne une substance soluble
dans Falcohol , ainsi que dans Feau , conservant Fodeur de
coing dans Fun et dans Fautre de ces menstrues. Son poids
égale la presque toulité de la résine employée. Elle n'est
pas purgative.
La résine de scammonée traitée de même fournit un pro-
duit semblable.
La partie de la résine de jalap insoluble dans Féthcr sf
5osi JOUaiNAL
dissout comme elle dans la lessive des saroniiiers , mns ne
donne pas de précipité par un excès d'acide sulfurique.
La partie de la résine séparée paf Télher et dissoate par
la lessive des savonniers , précipite comme la résine , quand
on chen^he a s^emparer de Talcali par un excès diacide
sulfurique.
Reprenons l'analyse primitive.
,La dissolution aqueuse ayant reposé pendant plusieurs
beures , et le précipité d'un blanc date qui s'était formé
n'augmentant plus^ on a décanté, lavé à plusieurs eaux, et
fait sécher ce précipité qui donne une poudre grise , dotMJl
au toucher, pesant deux grammes et cinq dëcigrammes ,
insipide , se gonflant , s'épaississant eu bouillie dans mte
petite quantité d'eau bouillante, et formant une gelée par
le refroidissement. Enfin , sa dissolution aqueuse se colore
en bleu foncé par la solution d'iode. C'est donc de la fécule
amylacée.
Quoique ïa dissolution ait cessé de déposer, elle est trou-
ble , très^-difficile à filtrer r elle n'est pas acide comme Veau
de macération. Mise sur le feu, bientôt elle devient lai-
teuse; puis, par l'ébuUition, il s'y forme un 'précipité de
matière légère. Quand la concentration est assez grande ,
quand il ne se fait plus de précipitation, en filtrant, lavant
et recueillant le précipité sur le filtre avec une lame d'ivoire,
puis le faisant sécher', on obtient une matière noirâtre , rude
au toucher, cornée, pesant deux grammes 5 decigrammes,
et que l'on reconnaît pour être une substance végéto-ani-
male presque en totalité, aux caractères suivans. Jetée sur ^
les charbons ardens, elle répand une odeur de matière
animale en combustion. Elle est soluble à chapd dans la
lessive des savonniers; il n'en faut excepter qu'une certaine
quantité de matière colorante inappréciable. Elle d^age
alors un peu d'ammoniaque , et répand une odeur très-forte,
semblable à celle qui se dégage pendant la fabrication du
B^E PltxVllHACfE. [)0^
snvon animal. Leblanc d'œuf luî-mème , traîié par ce r&c^
tif , n*en répand pas une si forte. La dissolution alcaline,
étant filtrée et ti^itée par un acide , ne précipite pas , tant
qu'il y a excès d'alcali. Cette substance e9t dqnc l'albumine
végétale, ou mieux, le ferment.
La dissolution aqueuse, ensuite é^apofée en consistance
d'extrait épais et m»u, après le refroidissement, doiînc
quarante-quatre grammes d'extrait presque sec, brun, et
dont la surface attire une certaine quantité d'eau , maisu
sans tomber en déliquescence.. L'intéijjeur ^ découvert avec
un instrument, est d'un ronge pâle*, sa saveur est salée,
»%réable. Sa dissolution rougit légèrement la ti^iuture de
de tournesol , quand on a joint, pour la préparation de l'exr
trait, l'eau de macération aux eaux de lavage de la pulpe ,
et qu'on les a fait évaporer simultanément. L'extrait éprouvé
par t'alcohol ne démontre pas la présence d'un seul atome
de résine; i^abandonne seulement à ce mensirue une faible
•portion de matière soluble qui le colore légèrement-, en-
core, pour obtenir cette portion soluble , faut-il l'aide du
calorique qui liquéfie l'extrait gommeux, autrement il res-^
terait en morceaux , qui se durciraient plutôt que de se ra->
mollir. En agitant avec une spatule d'argent dans une petite
quantité d'alcohol à ^o degrés l'extrait ramolli par le calo-
rique , il s'y montre sous le même aspect satiné que la ré-
sine, lorsqu'on la lave dans l'eau après sa précipitation.
Chaque lavage dans l'eau n'enlève qu'une faible- portion de
matière soluble ; mais il faut un grand nombre de lavages
semblables pour que l'alcohol^^n sorte non coloré; et ce-
pendant l'alcohol des lavages distillé ne laisse qu'un résidu
très-peu considérable. Il contient, outre cette inaiièrc coIo-<
rante, le muriate de cbauic, que nous avons aussi trouvé
dans les cendres.
L'extrait privé de cette portion saline n'en conserve pas.
moins la propriété d'attirer l'humidité dç l'aie et ses autres,
propriétés physiques.
5o4 JOURKi^L
D après les opéiutions précédentes , loo grammes dejalap
coutiennent doi^c
i»-
R^sine ..«.•* * • • . . lo^o
Fécule amylacée. * a, 5
Albumine végétale ou ferinent \ • . • a,5
Extrait aqueux. ......;•. ii* ..••• • 44><>
Principe ligneux ,.*..*•«.• ^yO
Les 12 grammes de perte que noas éprouvons ne peuvent
provenir que de la part du principe fibreux arrêté dans les
toiles employées pour les différens lavages; les principes
susceptibles d'être retirés soit par Teau^ soit par ralcoliôl^
ayant été exactement obtenus^
Parmi les plantes de la même famille employées en né-
decine , le convohidus meckoacanna est cel)e doût kt racine
est le plus usuelle et officinale. Nous avons tenté les mêmes
essais sur cette autre espèce ^ mais le même prqfédé se nous
parait pas applicable , parce que la racine de méchoacsn ne
contient pas de résine proprement dite , et parce que ses
autres principes sont si peu distincts les uns des autres , qne
les lavages multipliés viennent à peine à bout de séparer les
dernières portions de fécule amylacée d'un résida trop mal
caractérisé pour qu'on puisse le nommer ligneux»
En faisant digérer dix grammes dé rftcine de méchoacan
concassé dans suffisante quantité d'alcobol absolu , penduit
plusieurs jours , à une douce chaleur , puis en décantant et
réitérant la digestion avec de nouvel alcobol ^ autant de fins
qu'il est nécessaire pour épuiser \^ substance du principe
soluble par ce menstrue ; puis enfin en réunissant les cola-*
tures à peine colorées , et les évaporant à siccifé , on obtient
deux décigrainmes d'une espèce d'huile fi^e assez analogue
au produit de la résine de jalap traitée par l'éther sulfu-*
rîque.
, Dix grammes de racine de méchoacan concassée ont été
traités par Peau distillée à froid -, ensuite h liquide décanté)
filtré et soumis à rëbollidon , a laissé déposer un précipité
qui j recueilli et desséché , pesait deux décigrammes, et pré^
sentait les propriétés de ralbumine. La liqueur évaporée à
siccité a donné un principe eictractif pesant un gramme et
six décigrammes.
Le résidu des dix grammes de méchoacan traités par
Teau distillée à froid , Ta ensuite été par Peau distillée
bouillante ; et l^n a répété ce lavage tant qu'elle s*est co-
lorée en bleu par la dissolution d'iode. Le résidu de cette
dernière opération, gonflé par Teau, était blanc, Tolpmi-^
neux et léger ^ desséché , il est d'un gris brun : cette matière
insoluble , cassante , non fibreuse en apparancè , mais gre-
nue et brillante , pèse trois grammes. Par la perte que le
lavage par T'eau bouillante opère, on voit donc que la ra*
cine du méchoacan contient la moitié de son poids de fécule
amylacée.
Pour être à même de comparer les principes immédiats
du jalap et ceux du méchoacan , supposons que nous ayons
opéi*é sur cent grammes de cette racine , nous aurons com*^
par«Àtivement avec le tableau précédent :
gr.
-Principe huileux soluble dans l'dlcohol à qua-
rante degrés. '••.'....*.. 2 -
Fécule amylacée*- „ * . 5o
Albumine 2
Extrait aqueux; ... * 16
Résidu 3a '
> . Résumé.
En dernière analyse , 5oo grammes (nne livre) de racînt
Ûe jàlap contiennent :
«»• '
Eau ^4
Résine 5o
Extrait gommeux aao 1
5o6 JOURNAL
I
Fécule amylacée, . . • i^.,5
Albumine végétale ou fermenl, . . • ia,5
Principe ligneux i45
Phosphate de chaux 4)^^
Muriate de potasse 8,ii8
Muriate de chaux • o,a
Sous-carbonate de potasse • • • i^SSa
Carbonate de chaux ^
Carbonate de fer • • o,io5
Silice 21,7
Des traces dfi sul&te de chaux. • »
Carbonate de magnésie. ..•••• ^
Acide acétique »
Matière sucrée ^
Matière colorante i»
Perte attribuée surtout au principe ligneux. . 16,975
TOTAL 5oo gr.
Je ne dirai rien des essais que j ai faits pour découvrir
d^autres principes dans le jalap , ni du tannin artificiel qui
résulte de l'action des acides sur la résine ; ces essais n of-
frent rien de particulier »
Action du jalap sur téconomib animale.
Tel est le titre de la seconde partie de la thèse de
M. Félix Cadet. On y trpuvç une suite d'observations phy-
siologiques et médicales bien faites pour intéresser les sa-
Tans. Les journaux de médecine , qui sans doute soccnr
peront de la thèse de M Cadet , feront connaitre dans leurs
détails, tous les faits et les réflexions qui font de. cette
thèse une dissertation aussi intéressante sous le point de
vue médicale que sous celui qu'offrent les résultats chi-
miques ^ mais , pour ne pas sortir des bornes que nous
nous sonunes prescrites et pour nous renfermer autant
DE PHARMACIE. 607
rpie possible dans la sphère da ioumal de phjimacic ,
»ous nous bornerons à transcrire les propositions déve-
loppées dans le courant de cette Seconde partie. Cela
suflira pour donner une idée de leur importance.
La résine de jalap est une substance acre et irritante :
En contact auec les membranes muqueuses , i*^. elle pro-
duit une excitation générale, et provoque des sécrétions
abondantes de la part de ces membranes et de Tappareil
de la sécrétion biliaire; 2^. d^autres fois elle occasione
les symptômes d'une inflammation locale ; et le plus sou-
vent alors les suites en sont funestes.
En contact as^ec les membranes séreuses , r*. conveha-
blement dissoute et injectée dans la cavité du péritoine ,
la résine agit d'abord comme diurétique : la péritonite ,
suite immédiate de Tinjection , est accompagnée d'une
diarrhée abondante , puis de dyssenterie, et. d'une entérite
qui se termine par la gangrène. Les fonctions du foie par-
ticipent évidemment h la perturbation générale, a^. La ré-
sine de jalap, injectée dans la plèvre, a borné ses effets
aux symptômes de Tinflammation locale.
Les frictions de résine de jalap combinée avec la graisse,
€t ses applications réitérées à fortea doses sur la peau de la
région hypogastrique, ontproduit la diarrhée et ladyssenterie.
La résine de jalap en contact avec le tissu cellulaire
souscutané de la région lombaire ne procure que les symp*
tomes de Finflammation locale.
L'injection de résine de jalap dans les veines, i doses
assez fortes, n'avait produit aucun effet remarquable au
bout de dix jours.
L'emploi tbérapeudqne de la racine et de la résine de
jalap est relatif au tempérament, à la constitution , aii
sexe, à Tàge, au régime, aux habitudes, aux passions
du sujet , et enfin à la maladie.
L'admiiiistraflon de la racine est généralement préférable
i celle de la résine. »
5<)8 JOURMAI.
«•*<»»■<•*»»>»■•»•%»»—<
ExTi^àiT â^une lettre de M. Peschier âe Genè\^e à M,
VoGEL sur t action de quelques substances végétales sur les
sels métalliques.
Première lettre^ — * Lorsque vous avez cherché k recon-
ttaitre ce qui devait se passer par Taction du priucipe sucrt
sur lacétaie de cuivre par rébulUtiou y vous a'avez aperça
dans un appareil ad mercure aucun dëgageipent de pz
ëxraoçer \ j'avais .eu la même idée » et , supposant qu'il pcp-
vait y avoir un dégagement de gaz acide carbooique , fai
reçu tout l'air qui s'est dégagé dans de l'eau de chaux. Les
premières buU^ formées de Tair atmpsphérique conteno
tant daoa le vase que dans le liquide, n^ont eu aucune action;
mais y à l'instant où l'ébullition a commencé , il y a -eu pen-
dautt ^ne ou deux piiuutes un dégagement de petites bulles
de gaz acide carbonique , qui m'ont fourni deux grains de
carbonate de chaux. L'ppération avait lieu sur bne once
d'acétate de cuivre cristallisé dissous dans six onces d'ean ,
traité avec une once de sucre. Le dégagement du gaz acide
carboniqiie n'a pas lieu pendant toute la durée de la décom-
position du sel par le sucre \ mais dès le moment qu'elle
commence^ le ga;^ se dégage, et le protoxide se dépose (i).
L'aoétate. de fer pi'a foiuni aussi du gaz acide carbonique ,
mais en n^oindre quantité , et il s,'est déposé uu protoxide
noir de fer. Dans une autre expérience il n'y a point eu de
protoxide de forn^. L'acétate de zinc ne m'a donné que
quelques bulles qyi ont rendu l'eau de chaux un peu louche.
— Le vinaigre bouilli avec du sucrer ne m'a point donné ce
même gaz. -^ Les sels métalliques ayant pour base les
acides sulfurîque , nitrique et muriatique , ne pouvant être
e^iployés à cette recherche , je ne l'ai pas essayée sur eux*
I _ ' — ■
(i) J'ai dit qu'il se (dégageait un peu de. gaz acide carbonique^ ma.i4
fc :tribuai sa formation au sucre trop ëcbaûffô. fV^z Journal de Phar-
nacie, tom. i , pag. ap' A. V.
DE PHAnittÂGIE. 509
-*-* Le changement de oonleiir qoe tous arez recoima avoir
lieu avec le» protoxides de cuivre , provient bien de la Ion-*
gueur de rëbuUition^ car, si Ton sépare le premier précipité
formé y il a une belle teinte purpurine , tandis que les préci-
pités obtenus par des ébuUitions reprises et Continuées sont
grisâtres. J*ai aussi préparé du muriate blanc de cuivre par
la dissolution' du protoxide dans Tacide muriatique.
J'ai, stinsi que vous, Monsieur, comparé l'action de la
gomme et de la gélatine sur la plupart des sels méuUiques ,
et fsA obtenu les mêmes résuluts» Il s'est présenté une petite
différence dans l'action de la gomme sur l'acétate de cuivre;
après une longue ébuHition il s'est déposé un précipité
brun , lequel a été séparé par le filtre ; le liquide vert a laissé
déposer avec le temps un protoxide purpurin , au-dessus
duquel nageait un ozide jaunâtre. "-* La gélatine m'a doué
un précipité plus abondant que la gomme, ayant une teinte
d'un blanc verdâtre.
L'acétate de plomb^ duquel vous n'avez point obtenu de
précipité , m'en a fourni un brun , par une ébullition longue.
Le miel blanc , dont le principe acide avait été auparavant
saturé , m'a paru avoir une action plus forte que le sucre ,
let m'a donné sur t5o grains d'acétate de plomb , 28 grains
de précipité brun \ pendant l'action de ces substances , il
n'y a pas eu de dégagement de gaz acide carbonique. — -X^cs
muriates de mercure , soit celui qu'on obt^t par la préêi*
pitation avec un muriate , soitcdui préparé par sublimation,
n'ont point éprouvé de cbangemens dans leur couleur , et le^
liquide éprouvé par le nitrate d'argent n'a pas laissé pa-
raître la plus petite trace d'acide muriatique libre'. Qserai*-
je supposer que celui qui est devenu grisâtre dans votre
travail contenait encore un peu d'oiimuriate ?
L'oximuriate de mercure porté de suite à Tébullition après
son mélange avec le sucre , m^a donné nn précipité brun
sale charbonné; et le Kquide versé dans de Teau de chaux ^^
n'a prb qu'une couleur i'vfk jaune pâle. %^s chan^^mens ,
5lO lOUHNAL
que vous avez observé avoir eu liea snrroûittitritfley'Coa*
firment les observations faites sur les sirops dans lesqueb
on mêle des dissolutions d'oKÎmnriate, où. ce sel a ëlë re-
connu passer avec lé temps en mnriate, et se précipiter as
fond des boutéîDes.
Le nitrate de mercure cristallisé m^a présenté le mèm
fait que f avais observé ci-devant a^c 1 ailhunine ^ ce ael
est désoisidé beaucoup plus rapidement que la dissolmîoo
de mercure dans Facide nitrique , et cette désoxidatioa des
nitrates de mercure est sensible sur le carbonate de mei^
cure que Ton obtient en saturant la liqueur avec un carbo-
nate alcaKn^ car, au lieu d'avoir un précipité d'un jauv
roUge, on obd^t un précipita blanc passant au gris.
Le tartrate de cuivre ne m'a laissa apercevoir aucuoe
ti^ce de dégegement du ga£\acide carbonique pemlant son
ébullition avec le sucre \ et il ne s'est &rmé qu*an très-
petit précipité de protoxide violet. — Le muriate Uaiic de
cuivre n'a éprouvé aucune décomposition ; la liqueur a pris
seulement une légère teinte violette. — Le nitronuriafe de
platine étendu d'eau n'a eu d'autre action sur le swrô, ou
f^/ce uersd , que de former un précipité brun charbonneux ,
sans aucune trace d'oxide de platine. — Le nitrate et le sul-
fate de manganèse n'ont fourni aucun précipité (lesoppriaie
la répétition par ou avec le sucre , cela étant soos-entendn}.
Le tartrate de potasse antimonié n'a .éprouvé aucun effet.
La dissolution des oxides de plpmb par le sucre m'a rendu
curieux de répéter vos recherches , et de les porter sur
' d'autres oxides ; mais^ mes résultats n'ayant pas été les mêmes
que les vôtres , je veux vous rapporter en quoi ils ont dif-
féré.
Le protoXide gris de plomb n'a subi qu'une £adble dia-
solution; le deutoxide jaune s'est dissous en plus grande
quantité, mais cependant moins que le tritoxide rooge; k
tetroxide puce n'a pas éprouvé une dissolution plus forte que
le deutoxide : ces essais ont été feits avec nue pinte d'oxide
DE PHARMACtt. 5lt
et 6 piutes de «ucre, entretenues pendant nne heure en ébol*
lition. L'oxide vhrenx , la Hthaq^e , soit en ji^iUette , soit en
pondre fine , agité bien fréquemment ^ laissé pendant deux
heures oi ébullition , n'a pa^ éprouvé la plus, légère dissor
lution; aucun réactif n*a pu me faire reconnaître aucun
atome de plomb dissous (i). L'oxide brun que j ai obtenu
par Faction du sucre sur lacétate de plomb , n'a éprouvé
qu'une très-faible action.
Le carbonate de cuivre a subi une dissolution plut abon-
dante \ le liquide a pris une teinte verte ^ les carbonates alca*
lins n'ont eu sur lui aucune action^ mais l'ammoniaque,
l'hydrosulfure d'ammoniaque et le prussiate de potasse ont
démontré la présence du cuivre sous les couleurs accoutu-
mées. Ce dernier réactif est de tous ceux que j'ai essayés,
^celui qui m'a démontré la présence du cuivre , là où d'autres
n'avaient aucune action. — Le protoxide de fer traité avec
' cinq pintes de sucre par une longue ébullition , n'a point été
dissous ; mais le peroxide a donné un liquide , dans lequel
l'hydrosulfure d'aounoniaque a formé un précipité, et sur
lequel ni Fammoniaque , ni le prussiate de potasse n avaieni
aucune action.— -Le peroxide blanc de zinc a été indisso-
luble. L'oxide noir de mercure , dit mercure d'Hahnemam,
a éprouvé ime dissolution , et l'oxide gris aucune. — - L'oxide
rouge, obtenu par le lavage du mereure précijMté ronge dn
commerce , m'a offert les mêmes résultats que ceux qui sont
consignés dans votre Mémoire» Le peroxide d'antimoine^
obtenu par la détonation avec le nitre, a été dissous en
très-petite quantité , que je n'ai reconnue que par l'action
des acidfs suUuriqua et muriatique, qui ont blanchi la K«
queur; mais l'oxide précipité par l'eau dnmuriate d'antb-
moine n'a point été dissous. On peut regarder aussi comme
nulle l'action de sucjne sur les oxides de manganèse,
(i) Cette eipérience mëritertit d*toe r4fé\Â\ car M. Berzeliot et
' tfftoi I nous avoiM obtenu un r^ltat tout-â-lait opi>otc.
Deuxième Letite.
PouK en revenir, à notre travail sur TactioB des principet
-sHcrés 9 etc. , snr les oxidcs et les sels métalliques , îe vais
vous rapporter dans quelles proportions les ondes de plomb
se sont dissous dans le sucre ; les voici : Le protoxide gris,
s'il est permis de Tappeler ainsi , s'est dissous oo,4* — I^
déutoxide , o,io ; le tritoxide^ o,3o \ le tetroxîde, o^io, et Jb
Jitharge bien porphyrisée , o^do. Les doses de sucre ont ëcf
ile 6 à lo pour une de plomb. La {^mme possède aussi k
propriété dissQlv<ante sur les.osides de plomb , mais non pai
la gélatine , et toutes tesdeu^ dissolvent les noirs et rou^
■de mercure ; mais ^ quelque étendues que soient les dissolu-
tions , elles n'éprouvent aucun efiet de Thydrosulfure d'am-
moniaque , au moment où on le verse ; ce n'est qu'après plm
' ou moins de temps que le sulfure se forme.
Le suliate ^ nitrate et tartrate de cuivre m'ont donné par
rébullitiou avec le sucre des protoxides yiolets , mais bon-
fooup iqoins abondans que l'acétate*
Une propriété que ces substances végétales et la gélaùne
' possèdent encore , est de décomposer des nitrates métaUiqnes
.dissous dans une grande quantité d'acide. Une méprise d'une
maison de commerce étrangère , qui m'avait expédié de
Tacide nitrique, tenant du mercure en dissolution , ma pro-
curé cette découvertet Je m'étais servi de cet acide dans un
travail sur le résidu de l'évaporation d'urine sucrée, pro-
venant d'un diabétique , et j'obteHais des produits très-étran-
gers à ceux que )e devais SToir, jusqu'à c^ que j'en reconnusse
la cause. Si l'on eiqpose quatre onces d^Blcide nitrique (te-
nant vingt-quatre grains de mercure par on^) à une ch^^
leur conrenable, en y ajoutant une demi-once de sucre,
il se dépose pendant l'action un précipité blanchâtre , qui
augmente par le refroidissement; si, après avoir séparé le
précipité du liquide ,^ on expose ce ^ernier de recbef a la
chaleui:, en y ajoutant une once d'acide, il se forme ua
DE PHArftMACIE* 5l3
second précipité aussi abondant que le premier. EnGn, cette
dernière opération reprise trois à quatre fois , avec une addi*
tion d'une quantité mcnudre d'acide ^ d(»ine chaque fois un
précipité. Les ppids réunis de cinq précipités obtenus s'é-
lèvent souvent jusquià trois cent quarante grains , et ils ne
doivent contenir que soixante-douze grains de mercure.
L'examen des autres parties constituantes m'a déncKmtré les
acides oxalique et nitriqu^ \ pour cela , f'ai décomposé le '
précipité par un courant de gaz hydrogène sulfuré j et fiiit
évaporer le liquide. Cette manière d'opérer m'a fait recon-
naître à l'eut crisuUin l'acide oxalique ibrmé par l'acide
nitrique et l'amidon , dont je n'ai trouvé rannonce que dans
la chimie de Tbén»rd , et dont }e n'avais encore aucune
idée* Cçs précipités varient entré eux ; le i ""^ qui se forme
est grenu criâtallin , les suivans sont pulvéruleas ; ils ne se
dissolvent dans l'acide nitriqjue qu'à l'aide de^ chaleur^ et
en employant l'acide en poids décuple ; et cette dissolution:
laisse déposer avec le temps un oxinitrate de mercure*
D'autres oœmitrates métalliques , si je peux me servir dé
Fexpression y donnent de même des précipités parmi les sels
4e fer : le nitrate concentré^ c'est-à^ire , tenant cent gr.
de fer dissous par onco, a donné un précipité \ les sels de
plomb n'en ont point fourni.
Voilà , en quelque sorte ^ le plus important de ce travail :
je désire que la brièveté nécessaire dans une lettre ^ n'en
rende pas le texte inccnnpréhensible.
Je me suis occupé ce printemps de l'analyse du firai de
grenouilles^ les résultats sont très-curieuiQ; et je nie pro-
pose y dans une prochaine, de vous en envoyer un extrait,
qui , je crois , fierait aussi plaisir au jj^ofesseur John y ce tra^
"vail manquant dans son ouvraje»
^ Pescbibe.
III»»«. uinnée. — Nos^embre ,1817. 3d
5i4 lOURHAt
Sur les seringues peffectîonnées^
A la réception d^nn candidat dans une de nos ëcoles dg
pharmacie , on médecin 'examinateur lui fit cette quesâoo :
Dites-nous y Monsieur y je innis prie ^ quel est TinstnancKi
' qu^on appelle seringue? quel est son usage ? Donnez-nom^
en la description ? Le récipiendaire répondit l Je pourrais,
Monsienr, me dispenser de traiter cette question qui ne se
rapporte que très*indirectement au sujet de cet examen;
mais par déférence , j*anrai Thonneur de tous répondre que
la seringue est un instrument de chirurgie , destiné à Tener
soit dans le canal intestinal , soit dans toutjautre^ les injec*
lions simples ou composées que le médecin prescrit, et qoe
doit préparer le pharmacien. La seringue est composée de
trois pièces, i*. d'un tuyau cylindrique, ordinairemoit
d*étain , quelquefois d^argent, terminé Ici le candidat
fut interrompu par le docteur , qui s'étonna qu'un pharma-
cien au lieu de revendiquer le droit exclusif de mettre en
oeuvre cet instrument , en fit un des attributs de la chi*
rurgie. Une discussion s'éleva sur-le-champ entre les méde-
cins présens et les pharmaciens. Les définitions , les auto-
rités furent citées de part et d'autre ; et il resU démontré
que les chirurgiens employant très-fréquemment la seringue
pour injecter des liquides médicamenteux dans diflerentes
cavités^ et l'administration d'un lavement exigeant, dans
certains cas , des connaissances anatomiques qu'on ne peut
attendre d'un pharmacien , la seringue était et avait tou-
jours été un instrument de chirurgie \ quoique par huma-
nité et à une époque où les différentes branches de l'art de
guérir n'étaient pas parfaitement distinctes , plusieurs phar-
maciens se soient prêtés à faire usage de la seringue pouv
d'autres que pour eux-mêmes , et ayent ainsi donné lieu aox
plaisanteries de Molière et de ses pMes imitateurs. Ces plai-
santeries étaient justes \ et les pharmaciens les auraient évi-
DE pharmacie/ 5l5
Xées , s^ils s'ëtaient dit : Ne nous mêlons que de ce qui nous
regarde.
Les sintears de rencyclopédie , bon juges en cette matière ,
t>nt fait du mot seringue un des articles de chirurgie. Il eu
est de même de la plupart des lexicographes; et enfin dans
tous^les Traités de Pharmacie pratique, même dans ceux
que les médecins ont écrits , il n^est nullement question de
l'usage de la seringue , mais seulement de la composition
€t préparation des liquides désignés sous les noms de olys*
tères et lavemens.
" Ce journal n'étant point consacrée la chirurgie, nous ne
devrions point parler des perfectionnemens de la seringue ^
mais, comme d'une part tout ce qui contribue au soulage^
ment de l'humanité soufiranie a droit de nous intéresser,
et que de l'autre nous avons pris l'engagement d'entretenir
nos lecteurs des progrès que font les sciences et les arts
accessoires de la pharmacie , nous croyons devoir donner
connaissance de qqelqiies inventions utiles qui obvient aux
înconvénîens des seringues ordinaires.
La seringue est une invention moderne. Du temps d'Hyp*-
pocrate , c'était avec une vessie et tm bout de roseau que l'on
injectait les intestins. .Dans quelques, provinces , à Londres
-même , c'est encore avec une vessie que la classe du peuple
"la moins aisée prend -des lavemens^ Au Brésil, c'est avec
un intestin de bœuf lié par un boat et termiaé par une ca-
nule de bois. Dans TAmérique , c'est arec une bouteille de
gomme élastique et un ajutage d'ivoire. En France, c'est
avec une seringue ou pompe d'étain coulé; en Autriche^
avec une seringue d'étain, tournée et plus soignée qu'à Paris.
Les seringues ordinaires ont rinconvénient de n'être pa3
parfaitement calibrées : elles fuient souvent : le piston garni
de Masse agit quelquefois par secousses ou devient très-dur
à pousser. Pour peu qu'il y ait de la part du mdkde quel-
que résistance natprelle et involontaire, il devient impos-
sible de se servir de la seringue»
5l6 JOITfRIlAL
Les Albmfincls. ont cm ranëdier à cet inconTâjîeni «a
creusant la colonne du piston en spirale , et en fesant de»
cendre le piston par lin mouvemeat.circulaîre imprimé par
cette spirale. On évite effeccivement par ce moyen les 8e«-
cousses ^ mais la seringue n'en est pas moins dure et d'oa
effet trèst-Ient.
Un potier d'étain de Paris, M. Boiscervaise ^ imngni
d'appb'quer k. la construction de la seringue j la crémaillère
et (a manivelle du cric : c'était augmenter la force «n coa*
servant la douceur du mouvement. Ses seringues pararenc
extrëmemeal commodes , et reçurent lapprobation des so-
ciétés de médecine -qui les examinèrent; mais elles étaient
encore susceptibles de perfeetionnem^t. La crémaillère
n'étant qne d'un' seul côté du manche^ il y avait uoe pres-
sion latérale qui fesait perdre au piston une portion de k
force verticale* ï^a noix ou pignon qui agissait sur la cfé*
maillère:se fatiguait prompteixient. M. Chemin , balancier,
me de la Férbnnarie , au Q couronné , a pensé , avec raisao,
qu'on remédierait à ce défaut, en renfermant dans le manche
même le; mécanisme de l'instrum^it , et en construisant ce
manche et le pigUon aveé un alliage dont l'étdn est la base^
mais qui ^ beaucoup plus solide , plus dur que ce métal.
Pour donner au corps de la seringue une forme pariaiteuMiit
cylindrique , après Favoir coulé , il le fait passer au banc*
attirer , oonuiie l'on fait pour calibrer les tuyaux de lunettes^
Le piston fermé de rondelles de feutre , glisse doncemcm et
également dans le cylindre à l'aide d'une BianiveUe pareille
k celle de M. Baiseenfoise.
Cette construction offre deux grands avantages : le pae-
mier , c'est quJen. état de santé Tindiviâu peut , sans efforts ,
prendre lui-même un lavement ; le second , c'est qu'un la-
vement peut, au moyen d'une canule et d'im tuyau de
gamme élaatiipie,'ètoe administré à un malade on à ua
blessé, dans toutes les situations y dans toutes les postures
qu'il serait obb'gé de prendre ou de garder. Cte seat oombîea
DB PITARMACIE. SfJ
d»ae ies 1i6piltiiz milkaires iin pareil instrument devient
pcécîeiur.
JV. JSepnajm , ferbkntier , me du Mont-Blanc , n*. 3 ,
s^est .t>ccupë da perfiactionnemeBt de la seringne sons un
autre rapport. Ârec son înTention , le senrice des mains de-
vient presque inutile. Sa seringue qu'il nomme à pompe ,
est formée par un cylindre creux d'un diamètre double au
moins de celui de la temgue ordinaire, mais moitié moins
haut. Un autre cylindre presque plein entre à firoitemcfnft
dans le premier ; il est f«rcé au centre d*nn trou par lequel
le liquide s'élàve lorsque le cylindre le -presse. €e condliît
est ^rminé par une canule qui est environnée d^uu large
champignon d'étain , sur lequel on peut poser un coussinet
de gemme élaotiquek Xorsqbe la seringue est irempiie^ le
malade s'asseoit sur le cou^ainet ,« et le poids de son corps
pressant le liquide , le fait passer dans ses>in4estins , sans qu'il
ait besoin d'employer les ma^is. Cette seringue se pose sur
un siège en forme de^gué^^idou , ou sur la 'boite même qm
la renferme lorsqu'on veut l'emporter en voyage.
Ces instrumens joignent k Téléganceune grande commo-
dité ; mais leurs inventeurs tiennent leurs seringues à un
prix très-élevé, qui ne permet qu'aux personnes aisées de
se les procurer. C. L. C.
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CONCOURS
Des élèves de T École de pharmacie pour Tannée 1817.
( Extrait des registres des séances de l'Ecole de pharmacie. )
lî'écoLfe de pharmacie, voulant récompenser le zèle des
4lèvesqui, pendant le cours de cette année, ont suivi les
leçons , a ouvert un concours le 26 août dernier.
Convaincus que le seul nioyen de parvenir à établir entre
les candidats le rang qu'ils doivent occuper d'après leur mé-
rite respectif, et voulant éloigner jusqu è^l'ombre du soup-
5l8 JOURNilL ' ^
çoade la faveur et de la partialité, nous aroDs décidé que
les questions seraient préparées avant la séance , et qa'eÔes
seraient tii*ées au sort. Persuadés également que souvent Ton
exprime plus facilement et plus etacCement ses idées par
écrit que par dés réponses verbales ^ que cependant on ne
^devait pas proscrire ce dernier moyen employé précédem-
ment dans l-école , on a arrêté de diviser le concours en deoz
séances : la première, ou les élèves répondraient par écrit
aux questions désignées par la voie du sort : et la seconde ,
dans laquelle ils auraient i répondre Terbalement â des
questions également tirées au sort , ce qui a été exécdté.
Première séance après la lecture du procès verbal.
Les candidats à dix heures du matin ont tiré au sort une
question de chimie ahisi conçu :
Qu'est-ce qu'on acide ?
L'oxigène est-il le seul corps qui puisse acidifier les bases,
en considérant les acides sous le rapport de leur composition ?
Comment les a-t-on divisés ?
Une base susceptible de s^acidifier en se combinant avec
l'oxigène , ne fbrme-t-elle nécessairement qu'un acide ?
Qu'est-ce que l'acide sulfurique ?
Démontrer queUe est sa composition , et donner la théo-
rie de sa composition.
Puis une question de pharmacie; savoir :
Qu'est-ce qu'un eniplâtre?
Quelle différence peut-on éubhr entre un emplâtre et mi
onguent?
Décrire la préparation de l'emplâtre de ciguë et de lem-
plâtre diapalme. Donner l'explication de ce qui se passe dans
cette dernière séparation*
Qu'entend-on par pastilles et tablettes?
Y a-t-il plusieurs manières de les préparer?
Décrire la préparation des pastilles de soufre et de kunkel.
DE PHAKWAGrR. 5lp
Il a été accordé aux candidats deux heures pour répondre
par écrie à chaque question.
Les candidats, après avoir terminé la composition, ont
cacheté leurs noms ^ et remis ensuite leurs copies au secré-
taire qui les a numérotées.
Dans la seconde séance, les candidats ont répondu verba-
lement à des questions également désignées par le sort. Cet
q uestions étaient ainsi conçues,
CJdmîe.
Qu*entend-on par oxîde ?
Toute combinaison d^me base et d^oxigène qui n'est pas
uu acide, est-elle nécessairement un oxide?
Une même base, en se combinant avec Foxigène, est-elle
susceptible de former plusieurs oxides distincts , et ces corn-
bi naisons sont-elles limitées dans leur nombre?
Examiner comparativement et en général comment se
composent les diflerens oxides d^une même base, soit en les
soumettant à Taction de la chaleur , soit en les comi)inant
avec les a|cides*
Pent-on tirer quelques considérations générales des oxidet
pour établir une classification des bases ?
Traiter en particulier des oxides de fer> de leur nombre^
de leurs caractères distinctifs et de leur préparation.
Pharmacie.
Qu*est-ce qu*un électuaire ? Quelle distinction ou quel
rapprochement peut-on établir entre électuaire , conserve ,
tablette ou pastille ?
Quelles sont les règles à suivre pour la préparation des
électuaires , en suivant Tacception générale du mot. ,
Décrire en détail la manière de faire Télectuaire de rhor
barbe composé , ou catholiciim double.
Qn est-ce qu'on sirop?
De corpbien de manières peut-on préparer un sirop?
520 JOURNAI.
Décrire la préparation des sirops de groseilles , d'orgeat,
de salsepareille composée et antÎ8corbuti<itie.
Après la seconde séance, les membres se sont réunis
pour jnger des réponses verbales , et lire les compositions.
Le i*'. septembre les copies ont été lues puMiquement
en présence d'un grand nombre d^élèves et de pharmaciens.
D*oû il résulte, i* :
Questions jie chimie.
Les compositions de quelques candidats ont présenté une-
différence bien marquée , tant pour la rédaction, la poreié
du style , que pour la précision des idées et Tordre méthodi-
que. Ces compositions, comparées aux réponses verbales,
sont pour la plupart bien supérieures j elles doivent aussi
nécessairement avoir la préférence. L*écoIe a décidé d*ac**
corder le premier prix à la copie n. i3 , comme étant h&at
coup au-dessus d^s autres , quoique Tauteur n'ait pas donné
dan sses réponses verbales toiU le développenaent dont il éuft
capable.
M. Jérôme étant celui datons les candidats qui an^Kindu
verbalement avec «clarté , précision et assurance , enfin de
manière à le placer font au-dessus des autres, sous ce rap-
port , Técole a arrêté qu'il lui serait accordé le deuxième
prix, bien que sa copie n. la ne dût occuper que le qua-
trième rang.
MM. Delaporte et Sauvigny^ se présentant sur la même
ligne , en ayant égard à leurs compositions et à leucs répon-
ses verbales, Técole, ne pouvant partager le deuxième prix
entre trois ^ leur a accordé uoe mention honorable.
Questions de pharmacie.
lo. Les candidats , -dans leurs réponses veriNiIes , n'ayant
pas présenté des différences assez marqt^antes pour qn^oa
puisse les classer par jcette seule conÂdératioa , Técole n'a
DE PflAf\MA.C*IB. But
en égard qu'««K «omposilîons éeriiee Atmi ie «nérite se pré-
sente dans Tordre suivant , n**. 8, 6' et 7.
Le n^. 8 prouve, par Fexactitude des procédé^ qui y sont
décrits, que son auteur a plus de pratique, qu^il a mieux
observé les prépanAÎons ,«t qu'il «o ooiuiait mieux les dé*
Uik.
Len*. 6 , dont la rédadioii est plus ooiveefe et le styW
plus soigné , oKre cependant moins de précision et d'habi-
tude dans la manipulation.
Len^ ^ a omis quelques détails essentiels, et tout en se
renfermant dans les préparations^ n'a pas assez dévelo^^
les . pluénomène^s qui «s'y p^^sent.
D'apvèsees jdifféoeDte^AOBaidfiffatinBS , l'école a diéeemé:
les prix suivans :
Chimie.
Premier prix. — A M. Mercanéîer ( Jaeques ) , natif de
Marseille , élève à l'hôpital Saint-Louis.
Deuxième prix. — A M. Jérôme (Jacques) , naiîf dé
Metz , élève à Thospice de la Salpétrière.
Memion hanorable.'^A MM.. Delaporte (Louis) , natif de
Troyes, élève à l'Hôitel-sDîeu^ et À M* Sauvigoy (Charle^)^
•natif de Paiâs , élève à Thôplud des vénériens.
PJiarmacie.
Premier prix."--' A M. Delaperte (Jean-Louis), déjà
nQiptné. . ' *
Deuxième prix. 1— A M. Mercandîer (Jacques) ,^ d^a
nommé. - >
Mentian honorAbk. -^ A M. Sauvigny (CWles), >d^
^nommé.
BOIULLOK*I.A^G>RÀ1IOE ,
D,-M. Professeur secrétaire.
J
5a2 JOURNAE
BIBLIOGRAPHIE.
Dictionnaire des sciences médicales,
Arlicle communiqué par M. Liubert.
Nous devons rendre compte des tomes dix-huit ei £x-
neuf du Dictionnaire des Sciences médicales. Nous serions
entraînés trop loin, ei nous dépasserions de beaucoup les
bornes qne nous sommes obligés d'observer , si nous voi-
lions parcourir les articles de pratique qui se présen tenl dans
ces deux volumes pour les recommander. Forcés de nous
restreindre à cause de Fabbndance du sujet , nous c hotsiroos
les articles qui appartiennent à la pharmacie et à la matiéfe
médicale , et nous en domierons une analpe abrégée.
Tome i8.
Genêt. — Les arbrisseaux qui composent la famille dont
il est ici question , nous offrent de ces médicamen s qui , em-
ployés d abord et essayés ensuite par des hommes sans pré-
irention,sont enfin appréciés i leur juste valeur, et dij/NH
raissent insensiblement de la matière médicale. Sans nier
leç propriétés qu*on a remarouées dans quelques parties des
genêts, il faut croire , ave<; IVl. Jourdan , que ce sont en gé-
néral des moyens thérapeutiques très-faibles ^ et par cette rai-
son peu usités. Cependant, quelque faible que soit Faction de
certaines substances, il est très-bon de la connaître, parce qu'il
peut arriver des cas où elle soit une ressoui[^ce infini ment pré-
cieuse. M. Jourdan a exposé toutes les propriétés médicalo
attribuées au genêt par différens praticiens.
Ge;xeVner.— -Le genévrier commun est d^nn usage biea
plus frécraent dans la pratique de la médecine que le genêt
Quoiqu'il soit loin de posséder les éminentes qualités qne
Itti ont accordées certains auteurs, cependant oiv emptoîe
avec avantage son bois, ses feuilles et surtout ses baies.
L'odeur forte de tontes les parties de cet arbuste prouve assex
cpi'elles contiennent une grande quantité de résine. Elo Ara-
bie et dans cette partie de TAfrique qui avoisine le détroit de
Babel-Mandel, où la température donne plus de force a la
Tégétation , non-seulement les genévriers prennent un ac-
DE pharmàcieJ 5^3
croMtemoit ploA considérable ; mais leur prmêipe résineux
est plus abondant et surtout plus odorant, et il suffit de pra-*
tiquer des incisions sur le tronc de ces arbres pour obtenir
leur résine.
On prépare , par Finfusion des baies dé genièTTe dans de
la bonne eau-de-vie , un ratafia stomachique; et , en favori-
«ant la tendance qu'elles ont à éprouver la fermentation, on
en retire ce qu'on appelle genevrette , qui est une sorte de
vin , employé dans quelques provinces de France. Ce vin
de genièvre distillé donne un alcohol très-ardent dont la
saveur est acre. Les baies fournissent aussi uneimile jaune y
très-odorante , dont la dose est d'une vingtaine de gouttes ,
sur du sucre ou dans quelque potion. On s'en sert fort peu,
quoiqu'on lui ait attribué des vertus emménagognes et car*
uiinatives. Une pratique qui ne saurait être trop blâmée est
celle de faire des fumigations avec les baies die genièvre,
dans les appartemens occupés par des malades ; elle n'inspire
qu'une sécurité trompeuse et dangereuse, sans détruire les
causes des mauvaises qualités de l'air. Tout le monde con-
naît trop bien l'action des fumigations gujtoniennes , pour
que nous nous arrêtions à prouver leur supériorité dans des
circonstances semblables.
Gentiane, — Nous devons encore à M. Jourdan l'article
intéressant de la gentiane. Les propriétés médicamenteuses
de quelques-unes des plantes qui composent la famille des
gentiane, sont connues depuis des siècles ; nuds, comme la
gentiane jaune les possède an plus baut degré, c'est elle que
nous employons nvec le plus ae confiance. En efiet la racine
de cette plante ofire à la médecine un puissant moyen , qui
devrait nous être d'autant plus précienx que nous ne sommes
Eoint obligés d'aller l'acquérir k grands frais dans un autre
émispbère , qu'il croit parmi nous , qpe la modicité de son
prix le met a la portée de tout le monde, et à Tabrî des^
spéculations des sopbistiquenrs insatiables*
On a comparé les propriétés de la gentiane avec celles du
quinquina; il en est toujours résulté que^ quand l'écorce du
Pérou a été bien cboisie et de bonne qualité, son efficacité
a été infiniment supérieure. Toutefois la gentiane est de
toQlis nos substances indigènes celle qui remplacerait le
quinquma avec plus d^avantage.
\
§24 JOURNAL
On admiiiitftre la vacine àe^eaéme Bons
très-rarement en pondre , à cause de aa fvmée amertutse,
et par la même raison pen sourentien décoction ; rcxuzi:
est beanconp plus usité. Il parait que l'alcohol dissout mieax
que feau k principe amer de la racine de gentiane; aosali
teintnre^n est-elle la prépsriitioa la plus éaergîqne Avecii
teinture de gentiane on prépare no vin médiciBal trèi-«e-
ployé , et ^e Ion rend plus oa moins acttf. Noos reour-
queroBs , en passant , que k propoition consignée àbs k
code pharmaceutique du savant et respesiable PaiHicutier,
dont vous ifaonorons la mémovve , ne peut «errir de guide;
et en effet ^^ «is gros -de teirtture «ur deux lÎTces de «în , ca
ae peut a^poir , »suvtout si on l'administre à ki dooe d'ne
once par fonr, qu'on tnédicament presque nul.
' La racine de gentiane a rendu auasi quelques sermcsâ
]a ehirui^e. Maggi, chirargîeB italien , -qui de «on temps •
«> bien écrit «ur les plaies d'amqs à (feu , et dont rourrage
parut en r55* , se serrait ie tentes prépai«ées avec b radne
de gentiane^ ^our dilater les '^aies faites par des faaiies oa
des jgrains de plomb , et parvenait ainsi plus facileoienc i
extraire ces corps étrangers. M.. Jotirdan, en traçant /his-
toire de la gentiane , n'a rien omis de ce qui avait oouirftiié
À lui £ùre une réputation si bien méritée.
Géranion. — ^On connaît Tintérèt que le aavaat antenr ^
la Flore du Oidio&uaire des •sC'ienoes médicales répand sar
ses articles^ Il choisit de préférence ceux de èotaniqoe ^ et
IVm est tàr d'jr tpouver une grande érudition toii)onrs Im
dirigée. Le genre -déplantes appelé ^erAiiûim par linnaein.
géroines par>lussieu , que fiu^mann a^divisé en trtMs genres.
'erodkan , pelargonium et geramurh , lesquels ont été eocoff
'sùbdiviéés pia* d'autres auteur» Vi^^^'n^Pf^^ F^ de dem
cents espèces. ^Quelques-'unes ontUxé l'attentiMi des thara-
peutistes , ^ui leur ont reconnu '0nstipposé dea propriéëi
médicales. Le plus célèbre -est l'herbe k Robert , ^eraman
Jiobèrtùinum. Les propiriétés astringente et vulnéraire de ^
l'euHles , et même de la plante en ^entier , ont été beaucoup
irop vantées. Suivant Stocker et Tabernamonflanns, Therk
À Robert en poudre arrête les hémorragies ^ «urtout ceik
du nez. Son auc est ^ selon d'autres , un exceflent,vtflnâp»m
après les chutes violentes. Appliquée en cataplasme sur dp
DE PHAAHiLGIE. 5^5
umenrs , elle peut Aire regardée a?eo plus de raUoiv comme
in résolutif.
L»^ autres géranions cités par M. Chauroetou sput le co-
ombin, le sanguin et le musqué. Il dit, en pariant de ce
lemier , que sa réputation u^a été qu'éphémère , qu'il est à
>résent banni, comiue les deux espèces, précédentes ^ de
oates nos pharmacologies.
Germandrée. — La plupart des plantes du genre de la
{ermandrée, teucriam^ appartiennent a la médecine, et
quelques-unes même, depuis les temps les plus reculés^
jouissent d'une, grande réputation. M* Chaumeton fait men-
lion dans cet article de huit espèces de teucrium , et place
au premier rang la germandrée olQcinale appelée aussi cha-
maedris. Son odeur, légèrenxent aromatique, et sa saveur
médiocrement amère, ne semblent pas justîtier sa renommée»
Toutefois , dit M. Chaumeton, il serait injuste de nier abs(H
lument les assertions , et regarder comme mensongères les
observations de tous lesécrivains qui ont célébré les vertus
de cette labiée \ il suffit de se teniir sur ce point dans une
^age réserve.
La germandrée maritime est douée d'une saveur ècre,
cbaude et. amère ; elle exhale, surtout quand on la froisse,
une odeur aromatique camphrée, tellement pénétrante,
qu'elle excijte bientôt des étemuemens. C'est sans doute cette
odeur qui plait beaucoup aux chats , et qui les attire. La
germandrée maritime n'est pas très-employée, quoique plu^
sieurs auteurs,. même Timnoortel Linnaeus, en aient fait
l'apologie.
^ Les autres gennandrées dont M. Chaumeton fait mention
sont , le teucrium mofUanum y qu'on peut placer s^r la même
ligne avec \ç teucrium polium , le teucrium capitalum , et le
teucrium craticum; le teucrium scorodonia, qu'on désigne
sous le nom de sauge des bois; le teucrium botrys; le teu-
crium i^a^ et le teucrium scordùim^ qui sera décrite , ainsi
que Tivette teucrium chamœpitys , sous sa der^ère dénomi*
nation.
Gingembre. — La racine du zinziter^ qu^ Ton doit rî^p-
porter au genre amomum, est décrite djans cet article avec
le plus g7*and soin et la plus grande vérité. Lovg*temps elle
ne servit que d'assaisonnement, et l'usage qu*on en faisait
dans les cuisines , est presque entièrement oublie. Elk i
conservé du crédit dans nos pharmacies.
La racine de gingembre jouit de propriétés excitantes
très-marquées. L^eau extrait fort bien le principe médica-
ihenteux du gingembre. Son infusion est administrée pont
combattre la diarrhée et les flatuosités qui dépendent d'osé
atonie du canal intestinal. Elle sert aussi à la prépanuicn
d^un sirop qui est un bon tonique.
Gin^seng. ^ Voici encore une racine fameuse par soi
action aphrodisiaque. L'étymologie de son nom , dans plus
d*unc langue asiatique, indique qu'il ne lui fut donné qne
d'après ses qualités merveilleuses.
M. Vaidy a fait sur cette racine un article intéressant : D
contient Tëtymologie de son nom chinois gin-chen , Tiden-
tité du giu-chen avec le nindsin des Japonais , Torkhoda des
Tartares Mantchoux , Ffaistoire de la plante eUe-mème , la
plate qu'elle doit occuper dans les familles naturelles de
végétaux , les lieux où elle croît , la forme de sa racine , la
manière de la récolter, celle de la préparer, ses propriétés
physiques , ses modes d'administration , et les ooses aux*
quelles on la prescrit.
Giro^ier.— Cet arbuste, de la famille des myrtes de Jus-
sieu, originaii*e des Moluques, nous fournît les clous de
girolle, qui sont les calices de ses fleurs cueillis avant la flo-
raison. On les prépare pour le commerce en les faisant sécher
â la fumée et au soleil. Dans cet état , ils sont d'un rooge
brun foncé , et huileux quand on les écrase. Leur odeur est
aromatioue , forte ; leur saveur chaude , acre , brûlante, est
due à 1 huile essentielle rougeatre qu'ils contiennent en
assez grande quantité. On obtient cette huile ordinairement
par distillation-, elle est plus pesante que l'eau. On Fempioîe
très-rarement à l'intérieur , cependant elle entre dans di-
verses préparations pharmaceutiques. Les clous de girofles
sont encore moins employés. Leur plus grand usage est celui
qu^on en fait dans les cuisines comme assaisonnf>mcnt.
Glace. — M. Vaidy , sans s'arrêter aux détails physiques
de la congélation , parCe qu'ils ont déjà été décrits , a tracé
un précis de l'histoire des boissons glacées, et a traité df
l'usage de la glace à l'intérieur et à l'extérieur, dans rétat'de
santé et daus l'état de maladie.
BE PHARMACIE. 5l7
tilohulaires^. — - Deux plantes de cette famille , sur Vent^
ploi desquelles on a fait des essais , ont été reconnues pur*
gatives, et peuyeut remplacer avanlageusement le sëné,
dont Todeur et la saveur sont si repoussantes ; Tune est le
fiobularia aljpum L* Les anciens n^ont point fait mention
e cette plante ; et les premiers modernes qui en ont parlé,
lui 6rcnt une réputation effrayante en la nommant heroa ter^
ribilis. Cependant les paysans provençaux continuaient à s'en
servir pour se pnrger; ce qui fut remarqué par GarideU
EnGn , M. Kamcl, dans un Mémoire publié en 1784* pré*
senta la globulaire comme un bon fébrifuge, capable de
remplacer le quinquina , et indiqua la pratique des paysans
qui se purgeaient communément avec cette plante. Les
expériences de M. Loiseleur Deslonchamps , sur |e globw
laria alypum^ ont pleinement confirmé ce quW avait dit
de sa vertu purgative.
L'iiutre espèce est la globularia nUgaris : elle possède
presque au même degré lés propriétés médicamenteuses pur-
gatives de la globularia atypum. D'autres globulaires qu'on
n'a pas encore essayés , jouissent peut-être des mêmes
vertus ?
GhUen, — Cette substance , qu'on regarde comme un pro-
duit immédiat des végétaux , iut découverte par Beccaria ,
chimiste italien , qui , le premier , analysa la farine de fro*
ment. Elle existe, non -seulement dans toutes les graines
céréales, mais encore dans une très^frande quantité de vé-
gétaux.
M. Vaidy ne laisse rien d'essentiel à désirer dans cet ar-
ticle , où il entre dans une foule de détails.
Gomme. — M. Barbier a rassemblé dans cet article des
médicamens dont les propriétés sont extrêmement di/lé-;
rentes , et généralement tous ceux qui pouvaient se rallier au
mot^o.7i.me.
La satisfaction que nous avons éprouvée à la lecture dos
diiïérentes parties qui t^omposent cet article, nbus a fait dé-
sirer qu'on eût donné plus de développement h la partie qui
traite de la gomme résine , en y comprenant les dernières
recherches de M. Pelletier, sur les substances indiquées
jusqu'à présent sous le nom dégommes résines. On sait que
ce pharmacien nous a fait connaître la nature et les propor*
S28 JOUR]»AL BV FHA&HÂCn.
tiotts ^6 kuH principes 4 il nous a pëouTé ^ qità TeKceptitt
de quel<{tte6 principe^ ac.cideo^ek , elles soni composées de
gommes^ de résines el d'huiles volatiles en diverses propor-
tions , auxquelles se trouve jointe une petite quandtë d'adde
malique libre ^ ou coinbiné k la chAux ou à la potasiejque
plusieurs contiennent de la cire , et que la bassorine esut
aussi comme partie coi^tituante de quelques-unes d'entre
elles. CesC probablement cette dernière siibstance qui avait
fc^it croire a quelques chimistes que i'extractif entre dass la
composition des goaunes résines ^ car dans l'analyse dessol-
stanoes végétales , on avait Thabitude d'indiquer soms le m»
dextract^j la matière qtii n'avait pas des caractères asseï
prononcés pour former une substance nouvelle, on qû
n!avait pas les propriétés des substances déji hteo cane-
térisées.
La composition des gommes résines a suggéré a M. Pel-
letier, ridée de les placer à la suite de la gonune, delà
résine ou de la bassorine , selon la nature du principe domi-
nant qu'elles contiennent. Cette classification naturelle, ea
retranchant ces substances de la liste des principes immé-
diats de la végétation , parmi lesquels elles ne doiyeatpbs
figurer, les place contme dans un appendice des saktances
avec lesquelles elles ont plus de rapport. Nous aurions des
rnluits immédiats de la végétation qui se rapproebent de
gomme , de la résine , de la bassorine , et la chimie (eak
pour ces produits, ce qu'elle a déjà fait pour les minénox
composés.
Noua ajouterons , qti'en fidsant connaître la compositicni
de ces substances, on aurait donné une idée plus exacte de
leur action sur l'économie vivante, et qu'on aurait P^P^
fiter de cette occasion- pour réparer les omission» q«u «"'
raient eu lieu en traitant de chaque substance en particoto*
Ainsi , par exemple , Fauteur de l'article Bdelliiûn , b ajas«
pas parlé de la composition de cette sv^sCance , ses principe
constituans auraient pu être rappelés à l'article ^o''»''^'^
sine, etc.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES;
N\ Xn. — 3*. Année. — Décembre 1817.
REMARQUÉS
Sur la disposition géographique des i^égétaïut alimentairei ^
et son influence sur le genre de rie des hommes^
Par J.-J. VîHET , Docteur Médecin.
Ix6|At9, ot pa OtoWt ^tiroi^OTtç àOova xouriVf
OvTf fVTBOVfft ^Tt fOTO'it^ ov^' api(t>9CV*
k*Xkk xérf &trKa,fiiùL taà. al)7prra itôcvra fùôvratj
nvpot xat xpi^od , ^y i^frtXoi y airt f épovaiv
OÎvov Ipc^^c^poXov Xfiù 9f cv Ac^Cx^^ftépoc àff$<c.
ce Nous abordâmes à la terre des orgueilleux Cyclopes , cpiî , sans lois ;
9 mais protèges pailles dieux imuortels , né cultivent ni ne plantent de
» leurs mains aucune herbe j tout leur natt sans le secobrs des semencea
3> et du labourage , des blés , des orges , des TÎgnes , dont les grappes
% énormes sont gonflées de tin ; la pluie de Jupiter suCQt seule i leur
M accroiséement. » Odjssée, L. ix.
A coiïsiDÉaER la ricliesse et l'abondance des plantes entre
les tropiques , leur pauvreté et leur rareté près des pôles 9
m*-. Jrmée. — Décembre 1817. H
53o JOURNAL
il est facile de comprendre ipie Thabituit des pays Iroids
sera souvent réduit au régime animal, et portée au con-
traire, sous la zone torride, à vivre surtout de y^étaux;
rhabitant des zones intermédiaires, à un régime mixte.
En effet , la multitude de fruits délicieux que la terre
offre si libéralement dans les climats chauds , le dégoût des
viandes putrescibles , rheureùse température qui^ attnant
au dehors la sensibilité, rend si débiles les oi^anes internes
de nutrition , tout fait un devoir d*y vivre de végétaux ^ mais,
sous des zones où le froid dévore les forces et la vie , il fut
des alimens substantiels, de la graisse et des chairs; et
d'ailleurs les plantes nutritives sont presque exilées du voi-
sinage des pâles ; on serait réduit i brouter quelques liebeas
avec le renne , des écorcea de pin ou de boukaa conme
les Lapons en hiver, ou bien k déterrer les bulbes de qnd-
ques omithogales et asphodèles , etc. , comme le fooi les
rats souterrains de Sibérie. Le blé ne croit plus au-delà dn
6a*. degré de latitude ; le maïs ne passe guère le 4^. ,
ainsi que les millets et les panics ] les holcus , les éZeusùie
ou caracans sont encore plus tendres k la froidure , ainsi que
le riz et la plupart des* graminées à glumes biflores , qm ne
dépassent guère la limite des tropiques.
La nature semble avoir, par une prévoyance spéciale,
établi dans les climau tempâréa la plupart des gramiDées
nourrissantes. L'orge vulgaire, la plus ancienne giaminée
cultivée, selon Pline, nait spontanément sur les bordt dn
fleuve Kur ou de l'Araxe , à Torient de la Géorgie , suivant
Moyse de Chorène ( Géagr. , p. 36o. ), et d autres orges
croissent dans la grande Bucharie, près du Thibet. Aa rap-
port de Marc-Paul ( Ramusio , Fiaggi , tom. a ^fol. lo , à. )
notre blé est originaire des Indes , dans la contrée des Blasi-
cani de Strabon ( Gao^. 1. xy. p. 1017.)^ et. André Mi-
chaux a rencontré Fépeautre sauvage, en 1782, dans une
province de Perse nommée Hamadan ( Lamarck , Encyd.
méth. , tom. a. p. 56o. )• Les haricots viennent aussi de
DE PHARMACIE. 53£
llnde. La vigne , qui ne donne plus de vin au-delà du 5o^.
degré, naît spontanément en ArméDie et en Géorgie , d'après
le témoignage de Toumefort, de Chardin, de Gulden-
stœdt , etc. Nous verrons pareillement que nos animaux do-*
xnestîques sont naturellement originaires des c}imats tem-
pérés de la Haute-Asie. Le maïs , originaire du Mexique, a
été répandu par les anciens Tultèques , avec la patate ( co/i-
wlinJus batatqs)j en diverses régions d'Amérique. La
pOQune-de-terre nous est venue de la Virginie ; le blé noir
(potygonumfagopjrrum) fut apporté d'Asie Mineure par
les Sarrasins dont il a retenu le nom. Nous devons depuis
long-temps à FOrient , le cerisier , le poirier , Tabricotier ,
la pèche, la grenade, le citron > et la plupart de nos arbres
fruitiers ; Folivier , le mûrier, le noyer , Tamandier , le mar-
ronier , le chène-ballote ( quercus œsculus et haUota ) à
glands doux , le figuier , etc. ; aussi plusieurs de ces arbres
ne peuvent donner des fruits murs au-delà du 4o*. degré.
D'ailleurs la nature a multiplié les farineux , les fruits '
secs, la châtaigne et la faine, les noix et noisettes, les pois
et haricots , ou des racines potagères sous les climats déjà
froids , comme ressource de conservation pendant les longs
hivers , tandis que ^ sous les zones ardentes et pendant nos
étés , elle fait croître des fruits aigrelets , aqueux et rafraî-
chissans ^ cerises , fraises , groseilles , melons , etc. ). Sur
le sol enflammé et aride de l'Afrique, elle pr^ente une mul-
titude de malvacées et de portulacées humectantes ^ les hi"
biscuSy les malva^ les pourpiers, les ficoïdes ou plantes
grasses , les cucurbitacées, etc.
On juge en outre, par la nature des territoires , quel genre
de culture leur convient , et quelle existence préparent à
l'homme les plantes qui y naissent spontanément. Nous
Toyoïis dans les régions froides , stériles et rocailleuses,
comme an sommet des montagnes , des plantes grêles , pe-
tites , à feuilles très-fines ou divisées , souvent couvertes de
duvet , portant des fleurs blanches pour la plupart , et peu
532 JOURNAL
odorantes, fleurissant dès le printemps lorsqu'on ]es traiU'
porte dans les bas-fonds , et mourant par la chaleur. Telles
sont les bruyères , les rosages , les vaccinium , arbutus , aif
dromeda , diyas, alchemUla , des violettes , des véroniques ,
des gentianes. Les terrains pierreux se couvrent de sedum
et d'autres plantes succulentes , ou d'asclépias , de cymba-
laires , de clinopodes , d*origan ^ les collines sablonneuses
nourrissent des gnaphalium^ Tamica, le grémil, la car-
line , etc. Si ces sables sont voisins de la mer comme les
dunes , on y trouve des carex , des éfymus , le trîglockin \ à
le terrain est salé, il présentera des salsola^ des saUcomia,
des arrocbes, des eryngium^ le crambe maràùnaj des
plantes sèches et épineuses plus ou moins ligneuses, les
hippophaê , etc. On connaît les plantes fluviales des mis-
Beaux , les potamogeton , les sagittaires et butomes , les
chara , ou celles des étangs , telles que les nénuphars, les
arundo , scirpus , isoëtes , ou les plantes des bords de Teau,
telles que les salicaires^, les eupatoires, les lysîmaclues.
Des terrains fangeux et tourbeux donnent un aspect bleuâtre
à la plupart des végétaux qui y croissent , tels que des soEx^
lediân^ scirpus ^ eriophorum^ aira^ tamarixj etc. Les
champs arides et venteux nourrissent des anémofoes , des
daucusy des miches, des vipérines ( ec&îum ). Les terres
argilleuses sont souvent couvertes 'de potentille et d*ansé-
rine , de thlaspi , i^ùnthyUis^ de tragopogon ; un sol crayeux
se décèle par les réséda , les giroflées , les hippocrépis , les
campanules, les scabieuses , etc.
Si une exposition chaude , sèche et méridionale , nonrrit
des végétaux aromatiques ou odorans et sapides , tels que
des labiées , des lauriers , ou qui donnent des fruits sucrés ^
les expositions froides, humides et boréales, donneront des
herbes insipides et inertes ou étiolées. Les fruits non m&ris
resteront acerbes \ et jusqu'aux pousses d'aconit sont si fades
qu'on les mange sans danger comme des asperges. On trou-
vera des pUntes Acres et yéuéneuses daus les lieux aijua*
DE PHARMACIE* 533
tiques , telles que plusieurs ombellifères , des renoncules ,
les caUa et aroïdes , la persicaire, et diverses crucifères , les
printanières surtout. Les flancs sablonneux et froids des
hautes montagnes se vêtissent la plupart d'arbres résineux
•toujours Terts , ou conifères, des pins, des genévriers, des
ifs , des cyprès \ tandis que les prairies voient croître en tapis
de verdure les trèfles et luzernes , sainfoins , vesces , etc. ,
pour la nourriture des bestiaux ruminans les plus utiles k
rhonune.
La nature , ayant approprié la plupart des graminées ce*
réalês et des herbes légumineuses aux climats tempérés , a
déterminé le genre d'agriculture convenable à ces pays ^ elle
a donné le blé pour les champs de Thomme , le trèfle , les
gramens pour la prairie du bœuf. Les peuples agricoles , et
par conséquent les mieux gouvernés et civilisés du globe ,
seront donc les habitans de ces régions intermédiaires , où
le partage des terres, la propriété des fruits qui en naissent
par le travail de Thomme , deviennent lorigine de la plupart
des lois ; aussi les anciens Grées représentaient Cérès légis-
latrice , appuyée sur le soc de la charrue et couronnée d'épis.
Mais dans Tlnde et les pays les plus chauds , où l'aridité du
sol ne permet guère à nos graminées de se propager , où
l'on ne voit pas ces beaux tapis verdoyans de nos prairies ,
il faut tantôt semer le riz dans des ferres inondées , ou con-
fier à la terre du mil , du couz-couz, du coracan , du maïs .
que trop de sécheresse pent empêcher de croître ] alors les
fruits des palmiers , des bananiers , des figuiers suppléent ,
et l'on recherche les racines de patate et de manioc. La cul-
ture , moins nécessaire à cause de la fécondité naturelle du
sol , devient donc moins régulière ^ les propriétés , moins as-
surées ou moins fixes , sont souvent la pro^ d'un gouverne-
ment despotique , avide et vexaleur , de telle sorte que les
famines peuvent être plus fréquentes là même où l'on se
confie avec plus d'iosouciance à la fertilité du climat.
Les pays chauds fournissent beaucoup de fruits substanr>
534 JOURNAL
tiels aromatiques , de légumes nutritifs qui suffisent pour
soutenir une vie passée d'ailleurs dans Tindolence. De mèmt
la chaleur du climat quî permet de vivre presque nu , ne de-
mande que des vétemens légers | des habitations aérées;
aussi le Méridional , assis sous une feuillée ou un ajoupa de
rameaux de lataniers, sous un kiosque en parasol , est légè-
rement vêtu de mousselines de coton , assez amples pour
conserver la fraîcheur. Au contraire , l'habitant des climats
froids, qui a besoin d'une nourriture abondante et sub-
stantielle de chair , parce que sa vie doit être active et labo-
rieuse , qui s'échaufie et s'anime par des spiritueux , d<nt
encore s'envelopper de vétemens chauds et serrés , de laine ,
de poils et de peaux d'animaux , puis se renfermer dans des
maisons à parois épais et bien calfeutrées , pour se garantir
des rigueurs de la froidure. Ainsi l'habitant des régions
équatoriales se nourrit et se revêt des végétaux : le même
palmier lui suffit souvent à tout ; mais l'habitant des régions
polaires se nourrit et se revêt presque uniquement de ma*
tières animales, plus conservatrices du calorique. Le Sa-
moïède , le Lapon , dévorent le renne ou Fours et le
chien , puis se couvrent de leur peau , et s'enfoncent sons
leurs iourtes ou caves , sortes de tanières dans lesquelles
ils se blottissent pour éviter les rigueurs épouvantables de la
froidure. L'habitant des contrées tempérées et înlermé-
diaires fera donc dominer dans sa nourriture et ses vête*
mens , plus ou moins , les substances végétales et animales,
à mesure qu'il sera plus ou moins plaoé près du tropique
ou.di^ pôle. On remarque à ce sujet une gradation manifeste
. en Europe : l'Espagnol a son chocolat^ ses glands doux , son
oUa'podrida et sa sobriété; l'Italien aussi se nourrit de lé-
gumes , de polenta et de macaronis , ou de pâtes , mais fort
peu de viandes et de vin ; le Français use davantage du
pain , du vin et de la viande, quoiqu'en proportions assez ré-
gulières ; l'Anglais mange bien plus de viande que de pain,
et augmente la quantité des spiritueux. La gradation des
DE PHARMACIE, n 535
▼ètemens de matières végéiales ou des animales sait la
même progression que les climats ; et ]es*édifices fastes, à
larges fenêtres , des Italiens , sont remplacés par farchitec-
tnre plus étroite et pins resserrée des habitations des Sep-
teotrionauz.
myt/tntti^t%^¥V¥¥»^iMMniwnmm^mM^
ExTtJLrr éCune note^ sur la nature du i^enùi du crapaud
commun;
La à la SociëU médicale d'émolation :
Par Pellêtieh,
LiA liqueur que le crapaud commun, rana hufo^ contient
dans les vésicules dont sa peau est couverte , est couleur
jaunâtre et d'une consistance oléagineuse. Exposée à Tair
elle ne tarde pas à devenir concrète, et, si on a reçu la ma-
tière sur une plaque de verre, elle peut^ au bout de quelques
instans , être enlevée sons la forme d'écaillés solides et trans-
parentes. Le venin du crapaud , solide ou liquide , est d'une
saveur extrêmement amère ^ acre et même caustique ; il
rougit fortement la teinture de tournesol ; il forme émulsion
avec Teau.
L'alcohol à froid n'a pas , ou du moins n'a que très-peu
d'action snr elle; mais, par la chalem*, il l'attaque et en
dissout une partie en. se colorant en fauve. La partie non-
dissoute dans l'alcohol est par&itement blanche , sans odeur
ni saveur \ elle ressemble à des mendl)ranes gélatineuses.
La solution alcoholique rougit à peine le tournesol^ et
même perd entièrement cette propriété par l'évaporation.
A mesure que Talcohol se dégage , il se sépare une matière
grasse, huileuse, qui se concrète par le refroidissement;
cette matière est insoluble dans l'eau , peu solnble dans l'é-
ther , mais beaucoup plus dans Talcohol. Sa saveur est très-
amère , mais n'a plus rien d'acre ni de caustique. Bien loin
de rougir le tournesol , elle en rétablit surtout, à l'aide de la
538 JOURNAL
Heureusement que cette espèce de confusion est corrigée par
la table gënerâle,^où Tordre alphabétique rend la recherche
des formules très-facile : mais puisque M. Van Moos pre-
nait la peine de refaire une édition de cette pharmacopée,
pour la mettre au courant des connaissances actuelles,
puisqu'il la corrigeait , l'augmentait^ Tenrichissait cle trois
à quatre cents formules nouvelles , pourquoi n'a-t-il pas
cherché un ordre plus médical ou plus pharmacentiqQe.
Si cet éditeur était en France, peut-être aurait-il atteadi
pour faire cette nouvelle édition que celle du codex de
Paris eût paru ; mais notre faculté de médecine est une
moderne Pénélope , dont Touvrage s^achève toujours , sans
finir jamais , et M. Yan Mons qui aurait sans doote
beaucoup profité des travaux de notre illustre école , ni
pas eu la patience d'attendre une publication dont Tépoque
est encore très-incertaine.
Un recueil de prescriptions n'est pas susceptible d'extrait^
et Texamen analytique de chaque formule nous mènerait
trop loin. Il sortirait du cadre de ce Journal* Pour donner
cependant à nos lecteurs une idée de cette pharmacopée
universelle, destinée principalement aux médecins, nous
allons transcrire une certaine quantité de formules choisies
parmi celles que nous regardons comme les moins connues,
ou les plus nouvelles. Nous ne les présentons point comme
des modèles à suivre , mais comme des prescriptions à
examiner, et qui peuvent engager nos lecteurs â nous faire
part des idées et des observations qu'elle feraient naître.
SELS.
MuRIATE D^AXMONIAQUE CUIVREUX.
Miiriate de cuivre. . . i .. , ,
- d'ammoiiiaque. . . t P«rt»es égales.
Dissolvez dans Feau et ajoutez, goutte k goutte, de Pammoniaque
liquide , quantité suffisante, jusqu'à ce qu*il se fonne un prédptté :
lavez et séchez-le.
DE PHARMACIE. 539
Us€ige. — On remploie dans répilepsie, mélë avec de la poudre
de valëriane sauvage.
Dose. -— De 3 grains 4 20 à 3o par jour , à moins qu'il n'excite
des nausées.
MURUTE d'ammoniaque ET Dl FER.
Sulfate de fer, . • . . 1 De ohaoue partie ^gale
Muriate d'ammoniaque | ad libitum.
Faites dissoudre dans suffisante quantité d'eau bouillante ; qnan j
elle est refroidie , précipitez la dissolution par Tammoniaque liquide 9
et lavez le précipité.
Usage. — Dans le» scrophules , la cachexie , le rachitis et dans
les maladies lymphatiques en général.
Tartrate de potasse et d'ammoniaque liquide.
Sous-carbonate d'ammoniaque , q. v. , saturez-le en ajoutant suffi*
•anle quantité de surtartrate de potasse pulvérisé très-fin , posez sur
des cendres chaudes afin de faciliter la combinaison , filtrez et con-
servez dans des bouteilles de verre légèrement bouchées.
Vertus. — Cette préparation est diurétique et tient le ventie libre.
A de fortes doses , elle est cathartique et sudorifique.
Dose. -— Une demie once à une once , en deux fois en un jour ^
dans da miel blanc et de l'eau de fenouil.
Tartrate de potasse et de mercure liquide.
( Sin. Eau végéto^mercorielle de Passavin. )
Oxide de metcure rouge S xin ^.
Mercure coulant ,^ xii {$.
Surtartrate de' potasse 3 ^ f!*
Eau , q. s. , pour former une pâte ^ triturez long-temps dans un
mortier de verre , placé sur les cendres chaudes. Après l'extinction
du mercure , le mélange ayant pris une couleur blanche, ajeutes-y de
l'eau bouillante pour opérer la solution. Filtrez et évaporez jusqu'à
pellicule.
Usage. — Excellent dans la siphilis.
Dose. — Une demie once , six gros , et même une once dans un
*ftirop simple; on réitère la dose deux et trois fois par jour.
54o JOURNAL
MURIATE DE SOUDE ET d'oR.
Or tréspur, muriate d« soude Sa q. r.
Dissolvez Tor dans de l'acide nitro-muriatique , ajoutez le ma-
riate de soude , filtrez et évaporez sur un feu doux jusqu'à âcdlé.
Vertus, — Antisipoilitique.
Usage, — Employé contre la pbthisie qui suit les affections véaé-
riennes : on l'administre quand le mercure cesse d'être utile.
Dose. — 3f 69 12, 18, grains par jour incorporés dam di
sirop de gomme arabique.
Sulfate de soude sulfuré.
Sulfate de sonde 5o parties.
Charbon 10
Soufre^ ' 6
Faites fondre dans ua creuset couvert, retirez, lavez, filtrez;
faites cristalliser.
Usage, — Dans le ptyalisme causé par l'usage du mercure , dans
les maladies du foie devenues chroniques.
Dose, — De un li quatre scrupules quatre fois par jour : on U
dissout dans un peu d'eau.
ÂRSENIATE de SOUDE LiCfUtDE.
( Sin. Solution arsenicale de Prusse.*)
Oxide d'arseDic sublimé t pulyérisé très-fin. • • 1 ç^ « ; -- »-
Sous-carbonate de soude j- aa 5 j. gr. ir.
Eau distillée S xn.
Mettez la liqueur dans des fioles sur un bain de sable ; chaufièz ,
filtrez , versez cette liqueur dans une bouteille et bouchez. Le gros
de cette préparation contient deux tiers de grains d'oxide : on peut
l'étendre avec du sirop simple.
Usage, — Les fièvres intermittentes, opiniâtres : on ne doit pas
prendre plus d'un vingtième de grains à la fois.
Sulfate de cuivre ammoniacal.
Sulfate de cuivre q, r.
Après une légère calcination dissolvez , ajoutez de l'aounoniaque
liquide, caustique, saturez jusqu'à ce qu'il se forme tm précipité 3 ^
DE PHARMACIE. 5^T
peine formé il disparàtt : ajoutez à la liqueur limpide la troisième
partie de son poids d'alcohol recti&ë. Laissez ensuite re[^oser afin que
les cristaux puissent se former. Cette préparation est composée de 34
grains d'oxide de cuivre; 12 parties d'acide sulfurique; 36 parties
d'ammoniaque et huit parties d'eau.
Vertus, — Diurétique , astringent.
Usage. -» Dans l'épilepsie et fhydropisie.
Dose. -* Un demi grain , jusqu'à trois.
PflOSPHATE DE CHAtTX STIBIÉ.
Corne de cerf râpée. •••.... q. t.
Cuisez dans eau ^ suffisante quantité, jusqu^à ce que toute la géla-
tine soit obtenue. Desséchez le résidu.
De ce résidu desséché * * * * l S^ it il
Sulfure noir d'antimoine j aa 11 ij.
Mêlez et jetezp-les dans une grande bassine de fer chauffée au
rouge , remuez avec soin , jusqu*à ces substances prennent une cou-
leur grise ; réduisez en poudre la matière refroidie et mettez-la dans
on creuset brasqué , joignez^y un autre petit creuset renversé 1 réunis
par du lut et percé 4'une petite ouverture par le haut. Chauffez et
augmentez le feu» jusqu'à ce que le creuset commence à rougir sen-»
siblement ; augmentez encore le feu et continuez-le pendant deux
beures ^ ensuite la masse étant refroidie 9 réduisez-la en poudre très*
fine.
MURIATE FERRÉ ^E MEKCDRE DE HARTMAPTIf.
Mariate de mercure doux. , , , '• 3 parties.
Muriate de fer ammoniacal. ...••* i partiei
Triturez et mêlez exactement.
SAVONS.
Sàyon de GâTAG<
Potasse !.. Ib j'
Eau tiède • îfe ij.
Tenez à une lente ébullttion et remuez continuellement la masse ,
«joutez successivemment de la gomme résine de gayac en poudre ,
543t JOURNAL
autant qu'il peut en être dissout , ensuite coulez et ér^porez à me
douce chaleur, jusqu'à consistance pilullaire. Ses Tertus et soi
usage sont les mêmes que celles de la résine de gajac.
ALCOHOLS.
Algobol d'Angéuque composé.
( Sin. Esprit thériacal , esprit d'Angélique composa. Ph. de BerGs. )
Racine d'Angélique Ib h
Herbe du scordium Ib iS*
Bacine de Talëriane saurage \ ^^^^ % jl»^
Baie de geniéyre . 1 3 "!•
Alcohol Ib Ti.
Eau îb iij-
Retirez à la distillation six liTres de liquide , ajoutez-y ^
Camphre 3 j. B.
Conservez dans un vase bouché pour l'usage.
Vertus. -— Stimulant , diurétique , sudorifique , antispasmodique.
Usage, — Dans les maladies spasmodiques , Fasthéoie , la iff^ftàt-
Dose. — Trente gouttes , quatre-vingt gouttes.
Alcohol d'aios composé.
(Sin. Esprit d'anis composé. Ph. de Londres. )
Semences d*aiiis | ^. ^
D'ADgélique J a» Ibl. fi*
Alcohol Ifc !▼.
Eau Ife ij.
Retirez-en quatre livres k la distilktion.
Vertus. — Cardiaque.
l/fâ^e. —Dyspepsie y éructations.
Dose. — Trente , quatre-vingt gouttes.
Alcohol de genièvre composé.
( Sin. Esprit de genièvre composé. Ph. de Londres. )
Baies de geniérre , Ybh
" Semences d^anis,de canri 3 i« £•
DE PHARMACIE. 543
GoDtusez-les , faites macérer pendant vingt-quatre heures avec
deux livres d'eau et
ajoutez-y alcohol^ Ife ti.
Retirez six livres de liqueur à la distillation,
^e/tiii. -^Garminatif, diurétique.
Usage, — Dyspepsie » hydropisie colique venteuse.
Dose. — Deux , quatre gros. ,
ÉTHER.
ÉTHER NITRIQUE y TÉRÉBENTHims.
Alcohol de vin Ib ij*
Hélez avec huile de térébenthine , remuez avec soin , ajoutez peu
à peu ,
Acide nitrique concentré • • . • . Ib ij*
Distillez à une, douce cbaleur et retirez la moitié du mélange.
Usage. — Les calculs biliaires, Thictère opiniâtre , Tengourdissc-
ment hépatique, etc. ; les rhumatisones.
Usage. — Interne et externe.
Dose. — ^Vingt gouttes , à quarante ^ mêlées dans du miel ou dans
un jaune d'œuf sucré.
EAU, CONDITS, PATES, DECOCTUMS, BOLS.
Eav d'opium.
Opium I partie.
Eau. ..•..• 13
Distillez et retirez. . . . , • 6 parties.
Perius. — Narcotique très-remârquable.
Dose. —Deux gros mêlés avec du sirop simple.
CiMmiT MmROrXERCURIEL.
Macikge de gomme arabique 3 ix.
Onguent mercuriel au beurre de cacao. . . g iij.
Remuez en formant une émulsion ^ et mêlez«y 4 onces de miel blanc.
Pertus. — Antisiphilitique.
Usage. — BlesDonrbée ocoasionée par des pui|;atif trop violens
ou pris à contre-temps.
Dose, «««Selon la gravité de la maladie, 2 , 4 > cuillerées à café.
544 JOURNAL
Trochisque^ DE Ghaussier.
Camphre g j.
Opium. 3 j.
Gomme adraganthe. . .' 3 û'
Sucre 5 IX.
Eau 8. (j.
Pour faire cent cinquante trocbisques.
Usage, — Dans la pbthisie laryngée , ou l'angine.
Vinaigre de café extempokané.
Café torréfia 3 iij.
Vinaigre de vin 3 xii.
Chauffez ensemble jusqu'à l'ébullition^ ensuite passez et ajoutez^
Sucre 3 j. B.
Usage, — Contrepoison de l'abus de l'opium.
Dose, — Deux cuillerées chaudes toutes les quatre heures.
Bol d'étaiic.
iâmaille dVtain g ij.
Conserve dVcorcea d'oranges. . . g j.
Sirop simple. . q. s.
Pour faire ùu bol , on en prend deux et trois par jour ; aa lieu ii
limaille d'dtain , quelquefois Ton prend i
Oxide gris d'étain 3 fi.
Usage, — Contre les lombrics , et le tënpi
^ Décoctum anthelmirthiqve.
Écorce du geoffroya inermis ( écorce de Surinam) en pondre. . g j.
^";- • • ^ Ifeij.
Réduisez la colatnre à une livre.
Usage. — Contre les ascarides , les lombrics.
Dose, — Une once toutes les heures , jusqu'à ce que le yentre
commence à se lâcher.
Décoctum de garou coiiposé;
Écorce de garou . . .■ 3 ii.
Tiges de douce am^re 5 ly,
Ecorce dç [racine de bardann« ; § îj.
DE l^HAKMAGIE. 545
Faites bouillir dans quatre livres d'eau , jusqu'à réduction de trois
livres y retirez du feu, et ajoutez :
Bacine de réglisse ratiss^e 3 ij.
Passez et décantez.
Usage, — Contre la sipbilis; la goutte sipbilitique , ]jl douleur
ostdocope yënërienne.
Dose. — Un demi-verre toutes les quatre heures.
Ëlegtuaire sédatif astringent.
( Sin. Confection japonaise. )
Cachou î IV.
Gomme Idno 5 iij*
Cannelle, l « z
Muscade , f ** ^
Opium , mélë dans du vin blanc d'Espagne , jusqu'à entière
«aluration 3 fi-
Sirop de cannelle épaissi, jusqu'en consistance de miel. • • . Ib ij*
pour faire im électuaire.
N. B. Trois gros de cette composition contiennent un grain d'opium.
ÉMULSION, LAVEMENT, GOUTTES, INFUSUM,
MIXTURE, PILULES.
Émulsion cantharidée.
. Macilaee très-épais de gomme arabique 5 iij.
Huile de cantharides 5 j* iS*
Triturez soigneusement , puis ajoutez , en continuant la tritu-
ration , un jaune d'œuf.
Miel blanc ? j.
Eau de genièvre. ...... 3 vi.
J^ertus. — Celles de la cantharide \ ainsi divisée et imbibée , elle
agit sans inconvénient. La partie yésicante de la cantharide se trouve
extraite par l'huile.
Usage. — Elle est utile dans l'ascite , dans la vésanie , dans les
maladies des voies urinaircs , la leucorrhée.
Dose. — Deux gros , quatre fois ou six fois dans le jour , selon
la gravité du mal (i).
(1) Ce remède dangereux ne doit être administré que par un méde-
cin , ou avec les plus grandes précautions.
WV^^. Année. ''-'Décembre i8i7, 35
546 JOURKAL
Latcment téaébemthuié.
Tërëbeothîtie de pin , dissoute dans un jaune d*çraf , d*on groa à
LsTement ordinaire tb ]• '
Huile de lin ï « •
Sirop de nerprgp. . . / ' ^ ''
Usage. — Contre la nëphrétique , Tischurif ca|cirfeii9^ ; oantre
la colique néphrétique , ou celle causée par 1|b plpiy^.
GOCTTES 4CIDES TOICljQPES.
( SÎQ. ]Êlixir acide , çou^e^ de Qaller. )
Alcohol concentré , plusieurs onces. Jetez-j goatte i 9Piitte fo^
gneusement acide sutfuriqne - j.
Vsage. — Contre la dyspepsie , l'atonie du Tey&tncuk , Pasikëflie
nerveuse , rerétbisme , l'ataxie.
Dose, — De huit gouttes k quinze avec du sacre, dans une goijée
d^eau ou de vin bl^ç généraux ^ deux ou trojs fp^ Ams le jour.
IlfFUSUM DE SÉNÉ COMPOSÉ.
( Lin. Eau laxative de Vienoe. )
. FeuiUei de sënë 5 iîjoiiiv.
Semcnres de cardamome et coriandre y de chacfue Z\*
Tartrate de potasse et de s<m4e 3 vu
Faites infuser à une dppçe pMe^r l'esjiape de deux heures, 1
ajoutez :
Sirop simple , ou , si l'on veut , de la n^anne. • « . , . { j.
La colature servira pour une ou plusieurs fois. Au lieu 4c sirop ^
de manne , on peut ajouter au commencemei|t de la digestion :
Baisins secs de caisse , ensuite exprimez la çoli^ture. . • S fi à 2 ).
LiQUEUK exut6ire.
Mouches caplharides grossièrement pulvéris4^. ... r partie
Mêlez huile de térébenthine trois parties et demi^, avto hdb
d*olive , demie partie.
Faites-y digérer chaudement 1 pendant quelques jeun
de caolhan4es, exprime» fortemeqt et passez.
Dissolvez-y camphre quatre parties , filtrai.
Venus et vsage, — Ceux des eantbarides. On frotte Ia peau ,
Ton applique dessus un linge imbibé de cette composition. Av
une heure Tépiderme se soulève ^ rougit , et il se forme des ampoda
Mivn»« DB «ose.
( Sio. Julep de mnsc. )
fiau de menihe. .... » .? t.
Alcohol dp geoiètre composé. %....... f (.
Musc 3 ij.
Gomaié arabique dissoute daùk 1 eau. ... 3 i«
6&iop shaple. * S iij.
Usage. — Les coovulsîone , le dtélire y h tnatitt.
jDoie^ — De trois cuillerées à six par heure.
Pilules de gomme-gutte composée.
Gomme-gutte 3 j-
Aloèi» » 5 >i-
Pulyërisez d'abord à paît, mélei ensuite, et ajoutez t
Huile Tolatile d'auis goût. zxz.
Sirop simple. ..••..»..•»••• q« s.
pOQr faire des piluDes de quatre grains.
Usage. — G)ntre la constipatioa habituelle et rebelle.
Dose. — ^Uue ou deux à Thfure du coucher , si l'on a intention de
Ucher le ventre; si l'on désire augmenter les ^Ites, on en prend
trois ou quatre.
POUDRES.
Poin>RE CONTRE LS CARCtNOMt.
Poodré àe ch.«rboit animal ^
ir.
S«*DS-dragoo ...... ^ . * 3 ij.
Oiiae d'arseoic ^ ,S vi.
Citebre. 3 ▼'•
Mêlez.
Usage. — Ulcères carcinomateux. Od mouille la poudre , on en
couvre des bandelettes , et on les applique sur des ulcères.
Poudre OEifrirRicE antiscorbutiqûe.
Pondre d'aërophore (0 é .? ▼>•
Èrbon animal très-nn • • 1 £^ K i {5
rce de quinquina rouge. ) ô j« li»
rce de canûell*. 3 £.
Mêlez , conservez dans une houleilTe fermée.
(i) Élymologie : acpoç air , et ycpw je porte. Celte poudre se compose ,
d'après Vogler, de sous-carbonate de soude effleuré» une partie^ tur-tar-
trate de potasse , deux parties.
548 JOURNAL
Poudre lunairs.
Nitrate d^argeot . 5 fi. ^
Pain sucrd. ......... -6 j- £•
Divisez en quarante-cioq prises.
L'sagc. — L'ëptiepsie, l'angine de poitrine; les vers întestinaiix.
Dose. — Deux à six prises dans un jour^ mêlées dans da sirop
simple , ou de Teau de fleur d'oranger.
Poudre stibiée.
( Ângl. James' powder. )
Phosphate de chaux stibië. . • • 3 f.
Dose. — Huit grains toutes les neuf heures. Ou
Phosphate de chaux pulvérisa %\\,
Oxide bkne d^antimome , obUnu par sublimation. § j.
Mêlez également en pilant.
Dose, — Huit grains , douze grains. Ou
Pl^o9pfa«te de chaux daus l'acide muriatiqoe» jusqo^eeqae
celui-ci soit saturé Ib iS<
Muriate d^antimoine oxigëné 1& ij-
Eau distille'e. Ib ij-
Mêlez.
Mêlez \k la dissolution , gouHe à goutte , une livre d'ammoniaqie
liquide ; conservez - biei^ pour l'usage la poudre blanche qui se
précipitera , après l'avoir bien lavée.
Usage, — Dans la phlog<q^re (i) , au commencement de la ma-
ladie; dans la blechronyre (i) (pour éloigner la crise). Dans les
maladies occasionées par la suppression de la transpiration , dans
la dysurie vésicale 6u urétrale^ oecasionée par la même taose.
Dose. — Six grains à huit , avec unç gorgée d'eau , une ou deux
fois par jour.
Poudre sudorifique de Dovfer.
Piitratr de. potasse > - > \ stâ « **:
Sulfate de potasse } àa . . g lY.
Après les avoir triturés ensemble en poudre fine , on les mettra
(i) Syuoque, flèvrp continue fiant redoublement.
(a) Typhus , ûèvie nerveuse.
DE t>HARMACIE. 549
dans un creuset pour les foudre. Jetez la masse fondue dans un mor-
tier iefer*, k peine refroidie, ajoutez :
Opium sëdié et pulvérisi^ . • .' J j.
Après la trituratton , racine dHp^caCuanha en poudre. % y
Broyez en poudre très-fine.
Usage. — Dans Farthrodynie ou la myodynie rhumatismale , ou
lutres maladies Qccasionées.par la transpiration supprimée , la dys-
senterie, Thydropisie.
N» B.'Oà la donne le matin au malade couvert , chaudement
enveloppé ; une heure après , on lui fuit boire une tasse de petit-lait
»t de vin, ce <|ae l'on répète toutes les demi-heures pendant plu-
iièurs heures,- jusqu'à ce que le malade sue abondamment.
Dose, Quinze grains , vingt-cinq grains. Ou
Sulfate de {potasse * . ^ iS*
Nitrate de potasse SU»
Opium desséché et pulvérise. • » ) ^
Bacine d'ipécaçuanaa / ana ... 3 )•
Racine de réglisse. ..*...••!
Vertus, — Elles sont énoncées plus haut.
Dose. — De 4 grains à 1 2 ,, dcMil fois , trois fois dans le jour.
TETNTORES.
TEnmJRE AMÈRE DE HaLES.
( Sin. Essence amère de Haies. )
Ahsynthe. • • • )
Taoaisie > ^. ... ^ ti.
Centaurée. • • . ;
Ménianthe ^ vni.
Alcohol Ib X*
Carbonate de potasse. ... f j.
Mettez en digestion à froid pendant six jours ; ensuite filtrez.
Racine d'Angélique. ■\
Écorce de citron. . . J
. Alcohol S XX*
Faites macérer pendant dix jours, ensuite ajoutez à la colaturt
xprimée ,
Teinture desuccin. ... ^ ij.
Mêlez avec la teinture précédente , et conservez pour l'usage ,
lans un vase clos avec soin.
Dose, -— Une grande cuiller^t dao^ un T^McWle ap|rQ|Kié. Ot»
Éoorce de citron séparée de ^9 ^idaTÉM hUac. • .i î^ £•
Vin d'Espagne iï* ^'
Les ëcorces coupëes sont mises à infiiacc cbaudmient diBS Aiin
pçDd«iDt uji jour , relire^ et ajoutez :
Çxtrait de cluirdoDrVëniL .... f j. fi.
Soiis-carbonare de potasse. , , . • 3 HJ.
Au bout de quelq^uc^ joarsr comIqz, k irauen 006 dlastse.,
Vaagf., — IndiqjUjé pc son iMHn.
Dose, — -Deqj,^ trois cuiJlecé^ft j^ar ^tmr; on «îrof«, çnifiath
caractère de la. maladie.,, de Teau. de» mentlia poÂvvte,. on âi» b na-
ture de rhubarbe à l'eau^
TEIlfTVRB COMPOSÉE. d'H17:(BAV'
Écorce de quinquina, officinal fij.
Ecorce dWanoe ^ * ji fi^
Racine d'arist^oche. serpentaire *9 Hj.
Safran ' *. . . . 3.J,
C>cbcnille piilvërise'e 3 iî.
Alcohol aflaibli Jxx.
Faites macërer pendant quatorze jours , ensuite passez.
Usage, — Dans les dialbypyres rebelles (1), principakBMBt
avec \a phjsconie (7) abdominale compliquée-, surtout poor les ■■-
lades qui ne peuyent supporter le quinq^io».
Dose, — Deux gros à quatre, deux ou plusieurs fbîa. dams le jonr.
Teinture de gaïac ÉTBÉaéB.
Résine de gaïac , p.irtie.
Hspnt de nitre dulcifid. 8 partie*
Filtrez, après avoir fajl un mélange; l| froid;
J^erUis, — Diaphorëtique , diurëtiq^e.
Usage. — Dans la goutte arlbritique, rbydropisie.
Dose, — Un scrupule à un gros mêle' dans du sirop simple.
Teinture odontalcique* Ph. Danoise.
R^pure de bois <îe gaïac \ ^
Ecorce pulvërisëe de sassafras J aa . • . J|.
(i) Fièvres inlermit tentes,
(a) Intumescence.
DE FHAIAÀCIE. 55f
^mmé de pyrèthtt- w ...... é . S vr. -
Serpolet \ --^
Origan I • ^ ^•
Camphre. . . . é • • • 5 {^.
Opium 3 j.
Après avoir coupé menu et cùtÀttÈé tes substances, versez dessus :
Aloohol. . ^ « « . 4 . t « )b ij*
Faites digërer pendant dix jours, remuez souvent le vase, en-
suite filtrez.
Usage, — Dans Todonta^'e causée par la earie oÉ par rhuma-
tisme , on met la liqueur sur oà petit tampon de coton ^Uéf l'on pose
dant h Ccvité de la denft cafi^e ; ùit on TeÉipIdie tiède , comme lotion
dans la paralysie de la ktfgne.
EAU.
Eau yulnéaaiee de Tséraiv.
Vinaigre de "vin J ▼!.
£au-ae-Tie • â ^!i*
Miel darifië f ij.
Acide sulfarique affaibli 3 j.
Mêlez , coulez à travers mie étamine.
Usage. — Externe , pour les contusions , entorses.
SOLUTION.
ScitûfwiW ÉLEtirÈ^ DE Gkvm&s.
Motîarte de soude ' 1^
ri itnMe de votasse^ . . . . V Sa. . . . ]b &>
Acide suffurique. . . . • )
Viiiidgj^ de tin Ib iv.
Eau îb ij.
Usage, ^- On fait ekattffier ce mélange pour éû répandre les
vapeurs dans les chambres infectées de miasmes dangereux.
N, B. Qui croirait quedEt.alexitère, conseillé trës-anciennement
par le plus célèbre ibédecin belge, n'a pas été rappelé quand on a
tant prééoiilâsé Faipparéil déskifectant de Guyton de MorVeau ?
POUDRE.
PotJDRE CONTRE LES ULCàRES DES JAttBÉS.
Racine dé jafà> 3 j.
Mitrate de potasse 5 ûî*
Mêlez.
5Ô2 JOURNAL
Usage, — Inteme , contre les tumeurs y prindpaiemaiit ooi^«
les ulcères enflammes des jatmbes» '
Dose. — Demi-gros, deux fois par jour.
LOTION.
Lotion contre la. teigne»
Soude sulfurée S '^*
SaTOD blanc 3 iij*
Eau de chaux J xviii.
£au-de-Tie. 3 '^ï-
Usage, — ^ Contre la teigne , tous les deux jours Ton cnlowf ht
tête d'un linge imbibé de cette prép^ation.
ONGDENS.
Onguent antheluintique.
Cire jaune S i* â-
Beurre. J xit.
Liquéfiez , et ajoutez :
Poudre dabspthe Tcrte. • • 1 55. . . 3 «:
— De tanaisie ) '
Tenez sur le feu, jusqu'à ce que toute l'eau soit évaporée; trans-
vasez , et ajoutez-y :
Solution d'assa-fœlida dans Tessence de térelienthine. . g j.
Usage* — Contre les vers : on en frotte le ventre deux fois par
jour. Les personnes qui craignent l'odeur désagréable de Fassa-
foetida , y substituent de la solution de galbanum dans l'essence de
térébenthine.
Onguent ophthalmique camphré.
Camphre dissons dans Talcohol. . \ «-. - ^
Oxide blanc de zinc /aa 3 yi.
Oxide vert de cuivre 3 ij.
Après les avoir bien triturés ensemble , ajoutez dans an mortier
chauffé , en agitant :
Axonee de porc. . . . 1 j^ ^ ..
Blanc d'œuF } ^- • • f 'J-
Usage. — L'ophthalmie chronique des paupières.
N. B. Ce lim*ment est presque semblable à celui connu k Londres,
sous le nom de SmeUome's omtmenl.
DE PHARMACIE.
553
OifGUENT (ou pâte) corrrRE les engelures.
Amandes améres privées de leur peau, ensuite
coupées par morceaux* . . . • . ^ tiii.
. Mîel pur ? VI.
Alcobol saturé" de camplire ^{^.
Farine de moutarde noire SU*
Alun fondu. ••.'.) ^ - ••
Oliban en poudre. . / ""^^ ^ ^'
Jaunes d^œufs n^. 8.
Usage. — Preaez , soir et, matio , gros comme une forte noisette .
de cette composition , posez^la sur le pied ou la main soufirante , et
frottez la partie , en ajoutant un peu d'eau ; ensuite lavez avec de
Teau tiède, et essuyez bien avec un linge , ou bien, après cbaque
friction sur les mains, mettez des gants pendant un quart d'heure.
N. B. Cette pâte, gardée long-temps comme secrète , fut em-
ployée souvent avec succès.
Onguent pour la teigne.
Charbon de bois. . \ ciL z ,• ..
Fleur de soufre. .. | *«•••• 5 '▼•
Suie i , . 5 ij.
Mêlez, après avoir bien pulvérisé :
Axonge de porc $ xv.
. Usage. — Contre la teigne : Tous les trois jours on en frotte la
fête le soir et le matin , et avant l'on à soin de laver la tête avec de
l'eau de savon.
C. L. C.
CuRTii Sprengel 5 InstUutiones pliarmacologicœ , Lîpsî» et
Ahenburgi, i8i6. in-8<>. (formant le tome 5 de seslnsti"
tution^s medicœ.)
Dans notre revue de la littérature médico-pliarmaceu-
tique étrangère (i), nous avions promis de revenir sur un
ouvrage célèbre en Allemagne , diaprés la renommée de son
auteur. Le docteur S{>rengel passe pour Tun des plus il-
lustres érudits de ce siècle , sur le sol classique de l^érudi-
■- ' ■ ■ m ■ ■■■ ■ *— <— — ^M»—— <>W^ii^
(i) Journal de Pharmacie, mai 1617, page 307.
V
554 xointNAL
tîon. Il a publié une multitude d'écrits, parmi lesquels son
Histoire de la médecine pratique , savant ouvrage j a obtent
rhonneur d'une traduciion française^ en 7 vol. îp-8*. Ses
travaux sur Yhistoire de la botanique ne sont pas moins re-
commandables. On trouve dans tousmi savoir prcpdîgienx;
mais , il faut Tavouer, il y a peu dd jugement et ^ critîqiie.
Cet auteur reconnaftfui'-mème que le cid , en loi faisant doi
d'une extrême facilité pour recuelRrr tout ce qui àvdl été
dit, le priva du talent de rinveillion. C'est du moins vex
aveu modeste , malheureusement justifié loilsqu^on te voit
ajouter foi aux prestiges les plus pitoyables du magnétisme
animal et de la polarité , etc. , dans ses Institutions pheysio'
logiques et ailleurs.
Ce médecin a néanmoins rendu des services trop émi-
nens aux sciences , pour qu'il soit permis de négliger ses
écrits ; on y appi^end utilement ce cfjÀ se passe ebez ées voi-
sins trop séparés de nous par leur langue, moins étudiée
en France que celle des autres Européens. Il en eil anrlOBl
résulté un préjugé fâcheux contre la littérature gemuoigoe.
Le père Boubours^ sous le siècle brillant de Louis ^^^
mettait en doute iî unjàUémdnd poussait avoùf de T&priL
Madame de Staël a voulu venger l'Allemagne dm ce JoAtt
injurieux , en lui attribuant un génie romantique et sublime
dans ses productions Hcténrifes. A l'égard de Téruditioo,
l'Allemand nous dépasse de beaucoup ^ en générai 9 mxd
ses livres de science sont tr^s-difius^ loiwds», sans goÀC^ et
souvent remplis d'un fatras métaphysique j divisant l'ennui
qu'ils causent, par des paragraphes , fort méthodiquement.
On trouve néanmoins presque tîoufourîi quelque perie , jus-
que (tans le fomier de leurs côinpilâtionsr.
Noos ne prétendons point appîîquéMoirtés ces remarques
générales aux Insri lotions pharmacologiques de RurtSprefî-
gel , dottt voîcT la distribatioti. Les treize chapitres de^ Fou-
rrage sont divisés^ en sections. Le premier chapitre di^lfil
la science de la pharttiacologîcf générale, et la connaissance
DE PHARMACIE. 555
les iBMéâicamens ).a$sez bien ^ soit par leurs qualités externes
et empiriques ^ soit par Tkistoire naturelle , soit par Tapa*
lyse chimique et le mode de lemr action sur le corps vivi^it*:
Dans le 'second Fauteur traite des mudlagineux , en général
et OA particulier ; parmi ceux-d il comprend aussi les amy-
lacés ^ les gommeux^ les gélatineux et albumineux des
substances- animales ^ dans lesquelles il place anssi le suc gas>*
trique y le lait ,. etc. II. annonce que dans la Nouvelle-Es-^
pagne on fait manger des lézards crus pour guérir la mala-
die vénérienne , et qu'à Naples conune en Portugal on met
infcLser des vipères dans du vin qu'ion fait boire pour le
même traitement. Les médicynens sucrés , parmi lesquels
on compte les extraits de plantes douces , telles que poly-
podej réglisse, etc. *, enfin les corps g^as^ les huiles ani-
males et végétales^ sont également compris parmi les
mucilagineux par Sprengcl. L'histoire naturelle médicale
est exactement exposée en général dans ce traité.
Dans le troisième chapitre, sous le nom de médicament
éthérés'huileux ,, l'auteur fait un singulier assemblage , d'a-
bord des matières animales à odeur pénétjrainte, comme
l'acide et l'huile particulière des fourmis (i), l'huile ani-
male de Dippel ,.puis du musc, du castoreum , de l'ambre et
de la civette , quoiqu'il spit fort impropre d'appeler éthérées
les odeurs de ces substances. L'auteur passe ensuite aux bi-
tumes , tels que le naphte et le pétrole , Tasphalte , le suc-
cin; puis aux végétaux éthérés- huileux, qui sont, selon
lui , les huiles empyreumatiques , les huiles volatiles odo-
rantes , de citron^ de bergamotte , de cannelle, etc. Dans
cette section., la plupart des aromatiques, la serpentaire ^
la fève pichurim (2), Fécorce de Winter, la vanille, etc. j
sont passées en revue avec nos plantes odorantes , Fangé-
• (t) Dans le H&Uteia on pîlè des fourmis aycc du pain , et l'on fait
avaler cette pâte , pour (^ërir la goutte vague.
(a) On en prépare un extrait tonique et astringent y donn^ comme
stomachique antidyssentcriqu* : elle fournit aussi une huile butyr^use.
S66 JOtTKNÀt
!ique , le calamus , les ombelEfères , parmi lesquelles je
trouve les s<^mences cTane herbe TénéDeuse, le phdttuh
drium mfuaticum. Les Allemands, moins timides à œl
égard que les Français ^ en donnent dans la plithisie pnlmo-
naîre , même ulcéreuse , comme remède spécifique. L'au-
teur place ensuite tons les médicatnens d'odeur fétide , eC
ceux qui recèlent du camphre , comme la zédoaire , les gae
langas , nos labiées ; on y voit aussi les crucifères qui , asr
sûrement , ne contiennent pas de camphre ; enfin Tiennent
les baumes naturels.
Le quatrième chapitre traite des corps résineux , d'abord
des résines acres et purgative , tirées de plusieurs racines,
piiis des acres rongeans , comme le garou, les cantharides;
ensuite des acres volatils , comme les poivres , et , selon Tafl-
teur, aussi la scille, la digiule, la bardane, la saponaire;
ce qu'on n'attendait guère en ce lieu.
Les amers extractifs viennent dans le cinquième chapitre;
les astringens dans le sixième, et parmi ceux-ci les quinquinas;
à l'occasion desquels l'auteur fait des sorties virulentes contre
Y extrasf agonie tyrannie française (i). Le ^ptiéme cha-
pitre comprend les narcotiques , parmi lesquels l'auteur
place la noix vomique. Âutenrieth en vante l'extrait uni à
l'assa-fœtida , contre les affections spasmodiques.
Le docteur Sprengel s'occupe des alcoholiques et des
éthers dans le huitième chapitre , et y avoue que l'Allema-
gne ne saurait se passer des bons vins de France. Il préco-
nise la teinture phjsagogue de Wendt , qui se prépare avec
Falcohol muria tique dans lequel on fait infuser des oranges
vertes -, médicament excellent , dit-il , contre la dyspepsie
des hypocondriaques et des vieillards.
Dans le neuvième chapitre on traite des acides; au
(i) Il est plaisant de voir déclamer ainsi les Allemands^ aujourd'hui
eonlre la nation qu'ils proclamaient hier la première noblesse du genre
humain , et chez Jaquclle ils Tenaient mendier des royautés.
DE PHARMACIE. 557
dixième des alcalis, avec les terres, les savons ; a|L onzième des
sels neutres; et, quoique Fauteur n y soit pas toujours bien
à la hauteur de la science chimique actuelle^ il 7 a peu à
reprendre. Son chapitre douzième comprend les substances
inflammables , carbone, soufre , phosphore et leurs prépa-
rations , les hydrosulfures ^ etc. Le treizième chapitre, qui
traite des métaux , exposé des généralités assez bizarres.
Selon les chimistes allemands actuels ( apparemment héri-
tiers des alchimistes leurs ancêtres), Thomme, les ani-
maux , les plantes , ne sont que des composes métalliques ;
le carbone est vai métal végétal ^ Fazote , Thydrogène^ sont
les, métaux volatils \ les procédés chimiques de Tanimalisa-'
tion fabriquent des métaux , nous sommes les forges de Vul-
Dain ; tout cela est évident selon Wenzel , Kastner , Hol-«
land, Dobereîner , et ne peut manquer d'être reconnu vrai
Lin jour, selon Sprengel. Du reste, celui-ci est assez raison-
lable dans le détail des préparations métalliques qu'il a
prises des bons traités de chimie et de pharmacie , français y
inglais , allemands \ quoiqu'il cite plus volontiers les Anglais
jue nous ; cependant on y voit les Vauquelinus , les Thenar-
lus , les Gay-Lussacus , les Proustius , et Cadetus , et Robi-^
pietus , et Pelleterius, et mille autres savans en us.
J,-J. V,
%%%%»»»%%» »i>%r»%% »%%>!»»
iur fe système de M. le docteur le Mazuier de Strasbourg^
et sur son Précis d'un cours de chimie philosophique et
médicale y publié à Lons-le-Saulnier ^ chez Delhorme
(i8i5)-
QuELQu'iNGÉNiEusE quc soit la théorie au moyen de la-
iielle on explique tous les phénomènes que présente une
cience physique^ il vient une époque où les anomalies
e multiplient , au point qu'on est obUgé de chercher à la
liéoric de nouvelles bases , ou même de la changer entiè-
55S JOURTîAL
retnent. Du tempi de Stahl , on expliquait avec le pUop-
«tique j UmtelB les combinaisoDS chimiques coùnaes ; la d>
mie pneumatique est Tenue renverser l'édifice de Stahl \ e
la théorie de Lavoîéîer , Priestley, Fourcroy , etc. , a coor^
donné lee nouveaux faits. De nombreuses découvertes ont
fait voir depuis qu'on avait trop généràlisé les lois deTal-
traction. Beaucoup d expériences sont devenues inexpB-
cables) et Ton a reconnu tant de corps indécomposables ,
ou du moins indécomposés , que l^on a senrî Tiiistiffisaiice
de la nouvelle théorie. Des hommes de génie , uiU qœ
MM. Davy, Berzelius , Gay-Lussac , Thénard , s^occupent,
avec sucois , de Texamen des nouyeaux phénomènes^ et de
k recherche de nouvelles lois de combinaison. Il est i
croire que, avant peu d'années , les anomalies disparaitroot
et feront place k un système plus simple 9 qui changera cn-
c6re une fois la face de k chimie. Eu attendant , ne décoo-
rageons aucun de ceux qui , par nii zèle bien louable, cher^
chent k parvenir à k vérité / même par la route des hy-
pothèses.
Toutes les sciences se prêtent un appui réciproque; et
celui qui est appelé à faii*e faire le plus de progrés a rcme
d'elles, est certainement celui qUi réunit le plus de connais*
sances puisées dans toutes les autres. La chimie doit beau-
coup aux mathématiciens et aux géomètres : elle peut ans
des secours delà métaphysique et de la philosophie , c*est ce
que M. le Mazuler cherche à démontrer dans son ouvrage ,
avant d'exposer la nouvelle théorie qu'il propose*
Il s'adresse . d'abord aux élèves des trois facultés de né-
decine de France , et il essaye de leur donner des idées
justes de la philosophie naturelle , en leur montant les
obstades que divers systèmes de philosophie générale ont
apportés aux progrès des scîences^ naturelles. 11 traite donc
d'abord de la philosophie naturelle, de ses rapports avec k
philosophie morale et spécuktivc, et de la position que licn-
nent dans la société ceux qui cultivent cette première branche
DE PHAHMACIE. / 65^
^s cor^uMssances bumaines. Des considérations snc la cerd^
lude de qos connaissances ^ qa^il appelle causalité^ le conduis
^^ept à examiner les sptèmes dxpîcharme, d'Anaxfigore et de
Platon , que Descartes , Mallebranche , Berkeley , Leibnit^,
3pinos^ et Kant, ont modifiés et suivis ; puis les systèmes de
Thaïes , Dëmocrite , Socrate y 2^non ;, Arisioie , Lucrèce ,
Bacon , Locke et Gassendi. Il en conclut qu'il n'y a qu'un
2)09 système de philosophie, celui de Timnlutabilité des
propriétés comme des /effets ou des lois qui résultent de cçs
propriétés ; que la certitude métaphysique est le résultat
nécessaire des notions générales acquises par Texpérience
ou par lea faits particuliers ( o'est*à^dire par l'analyse ) \ que
si la matière est formée d'élémens immuables » le tout est tel
qu'il est, par l'effçt nécessaire des propriétés immuables de
ces éléiuens , quels qu ils soient , et que les propriétés des
mixtes août égalemeni immuables , à raison de l'immuta-
l^ilité des propriétés des élémena dont ils sont composés ^
mais si l'inertie de chaque corps , comme de chaque molé^
cule pri^e isolément , est reconnue ^ son activité ou sa pro-
priété de changer d'état , par l'action d'autres molécules
douées ie propriétés antagonistes , ne l'est pas moins. Ainsi
l'activité du tout trouve sa raison suffisante dans la diffé-
rence des propriétés antagonistes des élémens , comme des
ipixtes) lesquelles propriétés antagonistes sont aussi des
propriétés spécifiques : ce sont ces propriétés qu'il nous
importe priucipalemeut de connaître en chimie et en mé-
decine.
Après cette savante disserta tiom que M. le Mazuier. ap-
pelle Épttre ) morceau qui ne brille pas toujours de la plus
^ande clarté , mais où l'on trouve des aperçus fins , et des
réflexions profondes, il a rédigé une introduction à S09
cours. C'est une suite de prolégomènes , qui ont pour objet
d'examiner ce que l'on doit entendre par les élémens de la
matière et leurs propriétés spécifiques-, ce que sont la philo-
sophie générale , la philosophie morale et spéculative , et la
56o JOURNAL
philosophie naturelle ; quelle est la matière dans son ëtat de
inasse et dans son état de mixtion? comment on apprécie
la force et le mouvement daus les phénomènes de la nature
et de Fart? Nous n'entrerons pas dans le développemeot
qu il donne à ces considérations , et nous présenterons seu-
lement le point de vue sous lequel son système diffère de
tous ceux qui ont précédé.
L'auteur rejette successivement toutes les notions gti'oB
a données jusqu'ici sur l'affinité , par une suite de raisoi^
nemens physiques et métaphysiques qui doivent, selon lui,
paraître concluans à tous ceux qui examineront cette ques-
tion sans prévention et avec toute l'attention qu^elle exige.
Ces raisonnemens le conduisent à établir la propriété spé^
cifique , et les rapports que les propriétés spécifiques déter-
minent entre tous les corps, comme la véritable cause de
tous les phénomènes chimiques. Il dé6nit la propriété gé-
nérale^ tout ce par quoi les corps se ressemblent, et I2 pro-
priété spécifique , tout ce par quoi ils diflèrent.
Il établit comme une donnée métaphysique incontesla^
que les élémens absolus , quels qu'ils soient^ sont nécessai-
rement doués de propriétés spécifiques , par lesquelles ils
diffèrent, et qui les constituent tel élément et non pas tel
autre.
Il rejette, en conséquence, l'idée /d'homogénéité de la
matière que quelques philosophes ont soutenue.
C'est la connaissance des rapports et des lois qui régissent
la matière , en vertu d^s propriétés spécifiques de s^ élé-
mens , quels qu'ils soient , que la chimie technique et expé-
rimentale poursuit.
La connaissance de ces lois doit nous conduire par élimi-
nation à celle des élémens absolus ; mais il n'est pas néces*
saire de nous occuper exclusivement de la connaissance de
ceux-ci , pour arriver à de grands résultats en chimie.
■ La physique diOère de la chimie , en ce qu'elle s^occupe
des corps sans changement de propriétés, tandis que la
1>E PHARMACIE. ^ 56l
rliiniîe ne s'en occupe que sous le rapport de leur chan-
gement de prèpriélés.
Toutes le» fo» qu il y a changement de propriétés , il y a
n^essaiftmtent composition ou décomposition.
L^élément absolu est celui qui ne peut éprourer de chan-
gement êe propriétés^ ^ie par soustraction.
C*esè à Taide d'une suite de raisonnemens analytiques
de Gi'tte natilre^ non moins qu'à l'aide des expériences et
dos faits pfécis et dif*ects , que M. Le Ma2&uier établit sa
doctrine contre TafEnité et sur les^ propriétés spécifiques.
Ainsi ^ dit-il , déjà M. Berthollet a reconnu que. dans
tout niélattge chimi^iae^ le composé le plus pesant , ou le
n^ioinis soli^ble^ esf eekii qui se forme le premier;,.... que
dès lors la cause de cette loi doit être attribuée :
' i^. A oeHe gfiuide p^nieuF spécifique de ce composé ;
2**. A ce qjue tous les composés qui restent en dissolution
ont une plus grande ^capacité pour le calorique ;
3**. A ce que ces. mêmes composés ont également des
propriétés électromotrices très-différentes.
Toutes les lois de combinaisons chimiques tiennent donc
évidemment et en grande partie k ces trois premières pro^
priélés Spécifiques des élémens absolus, quels qu'iis soient.
Il n'y a point, selon l'auteur, de mixtion ou de compo-
sition , comme de décomposition , entre deux corps, quels
qu'ils soient, sans intervention d'un troisième corps, Félec-
tricfûe oà le cfalorique q^i agissent toujours pap addition ou
par éliaiiaation dans le nouveau composé.
D'où il suit j que leurs divers degrés ; iK de pesanteur
spécifique ; !è^. de capacité pour le calorique ; 3^« de sus-
ceptibilité pour Télectriqne , qui sont des propriétés spéci«
liques de chacun d'eux , doivent être considérés comme les
principales causes de la mixtion , ou de la forc^ et- de Tac-
tîcm #cbimiqne ;
D'où l'auteur conclut, q^i'U est. inutile dayoir recours à
Thypo thèse de l'affinité. ...
lll"**. Année. — Décembre 1817. 36
562 ^ JOURNAL
Cest ainsi que M. Le Mazuier croît avoir le premier pio*
fessé cette doctrine ëlectrochimique , que M. Berzelius i
proclamée ensuite»^, mais très-postérieurement aa discous
inaugural , prononcé en i8o5 , à la rentrée- de la £aiciiltéde
médecine de Strasbourg.
La cause chimique n'est point une cause : elle est «■
effet de la mise en action des propriétés^ spëcifiqaes db
corps , et des rapports que ces propriétés établissent eiâEt
eux et les grands agens de la mixtion , savoir , Télectrique»
le calorique et la lumière.
Ces principes une fois établis^ Tautenr examine Fâat
concret de la matière , savoir , la cohésion, Tagrégatmo , k
cristallisation , la dureté , etc. Il dit que la cohésion «lieu :
i«. Par abaissement de température;
a«. Par changement de capacité des corps pour le cab-
rîque;
3". Par mutation d'équilibre diyis le calorique ;
J^". Par changement d'équilibre dans Télectricpe (cbc
trvmotion).
La cohésion a lieu de deux manières , ou avec augnen-
tation de vohime , ou avec contraction de volume ; enfii
elle a lieu entre les parties similaires et les parties éoé-
milaires.
' De là Fauteur passe aux phénomènes de la liquidité et
de la àuidité , de la dissolution de la matière et de la sain-
ration , et il termine ce premier volume par la théorie dt
la xombuttion y théorie qu'il fonde sur les faits soi vans.
Il est reconif tt, dit-il, qu'un morceau de fer exposé à Factioa
des deux pôles d'une batterie galvanique et plongé dans Tem,
s'échaujSe en peu d'instans , et porte bientôt l'eau a la tem-
pérature de l'ébulKtion. Il est reconnu qu'un morceau de
charbon placé dans des gas qui ne. contiennent pas d'osi-
gène , ou qui sont impropres à la combusdc»! , et exposé é I2
même réaction des deux pôles de la pile galvanique , st
échauffe également , devient rouge et ne br&le pas } d*où i
DE PHARMACIE* 563
êliit 9 i^. que Tefiet calorifique est le produit de la réaction
des deux pôles ; 2°« que rélévation de température , pro-
duite par cette réaction des pôles électriq&es ^ rend les corps
soumis à cette action électroposilive^ d'où naissent les con-
yergences de Toxigène , chez lequel on reconnaît une forte
puissance électronégative ^ 3^ que les corps dont la tempe-
rature a été életée à 3 ou 4^0 cents degrés au-dessus de o , .
par cette cause ou par une cause quelconque , étant devenus
électropositifs, cette température détermine les conver-
gences de Toxigène) qui est électronégatif ^^^'^ q^^ 9^^ con-
vergences de Toxigène déterminent la combustion -, 5^. que
la combustion étant accompagnée de la décomposition des
corps qui l'éprouvent , il y a lieu à la formation de nouveaux
mixtes , comme Feau , les acides et les oxides , etc.. 6^. que
la combustion est im e&t ékx^trique ^ 7^. que cet effet est le
résultat de plusieurs conditions et circonstances ^ 8°. toutes
les détonations paraissent devoir être attribuées au même
mécanisme. Ainsi la découverte des fonctions de Toxigène ,
dans Vopération de la combustion , n'était qu'une première
donnée du problème de cette opération, dont les faits ci-
dessus et les conséquences que Ton doit en déduire , four-
nissent l'explication la plus complète et la plus élégante i il
n'y a plus que la combustibilité qui tient visiblement à la
propriété des corps qui sont susceptibles de combinaison
avec Foxigène.
C'est M. Le Mazuier qui s'exprime ainsi : Quant à nous ,
avant de renoncer à la théorie des affinités , avant d'adopter
les hypothèses et les raisonnemens de l'auteur sur les élé'^
mens absolus de la matière et ses propriétés spécifiques ,
nous attendrons qu'il ait publié son cours entier de chimie
philosophique. Si cet ouvrage n'opère pas promptement des
conversions, il prouvera du moins, dans son auteur, de
profonde^ conmissancei , une vaste érudition , et un esprit
très-iB^énieux.
Kéé Ju. Cl*
5G4 JOURNAL
NOUVELLES DES SCIENCES.
Eau minérale remarquable»
Cette eau apportée en Angkterre, vient d'une île appelée
Vlh Bîanche , près des cAte^ de la Nouy^ne-Zélande : eBe
8ort d*un lac considérable, et fotme un petit ruisseau qni
coule dans la mer« Sa température, lorsqu'on la puisa , éiix
beaucoup au-dessus de celle de Tatmosp^ère.
Elle est d'un vert pale , tirant sur le jaune : elle a nue
odeur qui ressemble à celle d'un mélange d'acide muns-
tique et d'acide sulfureux. Sa saveur est très-acide et on
peu sijptique , comme une dissolution dé fer un peu fiable.
Sa pesanteur spécifique 1,073.
M. Garden {Annah of Philosoph. , juillet 1817.) croit
devoir conclure de Faction des réactifs sur cette même ciu^
et d'une analyse faite à la bite , qu*dle est composée prind-
paiement d'acide muriatiqueavec une légère trace desoufine,
un peu d'alun , de muriate de fer , de sulfatcT de fer pnjba-
blement , et de sulfiite de cbaux. C. L. C
Lactomètre de Jones»
M. Jones, facteur d*instrumens de mathématique», k
Londres, vient d'inventer un instrument pour mesurer les
quantités de crème fournies par le lait de diflereutes traites*
Il consiste en plusieurs tubes de verre montés sur un pla*
teau : leur longueur est de onze pouces , et leur diamètre
est de neuf lignes : ils sont fermés d'un bout , et ont une lé-
gère ouverture à l'autre. A dix pouces de la base est une
marque avec un zéro. A partir de là , et de b^ut en bas , pen-
dant l'espace de trois pouces^ le tube est divisé en dixième
de pouce *, de manière, que chaque division est un centième
du tube ; aussi , en les emplissant avec du lait nouveau reçu.
de plusieurs vaches , on reconnaît les quantités proportîos^
nelles de crème qui sont données ( Londvn^ medic. repos. ^.
DE PHABMACIE. 56;'
0»%»»li%»»«*»>*<%*»%»^^'»<>»«^>%»<*»»*<***»*»**'
BIBLIOÔRAPHIE.
Dictionnaire des sciences médicales ,
> Article communiqué par M. Laubert.
Tome 19.
Il n'y a que quelques articles de matière médicale dans
le dix-neuvièhie volume de ce Dictionnaire^ mais il est
presque en entier rempli par deux articles du plus grand
intérêt, dans la pratique de la médecine : celui de la goutte.
Le premier est un Traité complet sur cette maladie, qui
préfère les palais et les lambris dorés aux chaumières , qu'on
ne guérit ps toujours , et sur laquelle on a tant écrit. Le
second , renferme tout ce qu il importe au médecin de con-
nattre sur Téut de grossesse , soit pour en constater l'exi-
stence, soie pour la conduire , sans accident, jusqu'au terme
fixé par la nature , ete. Un autre article non moins savant,
ei qui ne S;*en sépare pas , traite de la grossesse sous ce poiut
4e Ytte légal. Si cette portion de la science , qui éclaire la
■loi et guide ses décisions , est délicate , et demande la plus
rare et la {dus grande attention de la part du médecin , il
•iaat que celui-ci montre surtout sa circonspection quand il
est requis par les magistrats pour une infinité de circon-
stances dans un- cas de grossesse. L article de M. Marc offre
tout, ce que la science peut fournir de connaissances sur une
pareille matière.
Gmidron. — Tojit le monde connaît cette matière de cîr-
coostance sirupeuse, filante, d'un brun noirâtre, demi-
U'aDsparente , d'une odeur résineuse et empyreumatique
particulière, À laquelle on donne le nom de goudron. On
l'obtient sur la chaleur, en faisant subir unesorle de dis-
tillation par descensum. C'est par ce procédé, au moyen du-
566 jouftNÀi.
quel on fabrique en même temps du chatbon , da vinaigre
et du goudron ^ qu*on se procure ce dernier en grande quan-
tité , pour les usages des arts dans lesquels on Temploi ; anai
contient-il , outre la résine qui en £Eiit la base > et Vhidt
empyreumatique qui lui donne son odeur , du charbon tie»-
diyisé , et de l'acide acétique. La médecine se sert qndqne-
fois du goudron ; et les ùiédedns étrangers , surtout la
Allemands , assurent en avoir retiré de bons eflfets. AI a*
teneur , on Ta administré en substance dans diffîrens cas,
ou bien on a prescrit Teau daps' laquelle on l'avait fait in-
fuser. Suivant CuUen , les Écossais $*en servent à TextéiiaBr
pour guérir Fichthyose ; et d'après le témoignage du doc-
teur Schrœder , de Hambourg ; les paysans du Holstôa
l'emploient pour guérir les galeux : deux étranges mamëes
de le mettre eu usage.
Graine de paradis. "->Dans les officines , on donne ce b<hb
aux semences de Vamomum grana paradisi L. , qœ Desr
marcbats , dans son voyage à Madagascar , décrit sous cdd
de Maniguette, Ces semences, de la grosseur decdicsia
raifort, d'un rouge brun en dehors, blanches en dedans,
luisantes et un peu rugineuseis , sont enfermées dans on pé-
ricarpe qui a la grandeur et la forme d'une figae. Leur s>-
vcur est acre , thaude , se rapprochant beaucoup de ceBe
du poivre ^ auquel on le subsutue quelquefois , leur oèem
est peu forte. On peut &cilement remplacer les graines èe
paradis par d'autres substances ^ et plusieurs aulenis de aa-
tièrc$ médicales modernes ont négligé d'en faire mentioa.
Gratiole,.— Chlie plante nous fournit un médicameit
clangereux. BouMuc, qui a. donné un ^émoire sur la ^ra-
tiole , inséré dans ceux de l'Académie royale des sciences
années 1705, la regarde comme un des plus vioiens pur
gatifs indigènes. Cependant il ne craint pas de la recom
mander à assez fortes doses même, ainsi que les extrais
aqueux et alcoholique qu'il en avait obtenus. « Toute w
DE PtaÀRMACIE. 567
lente que nous la comiaistoiis , dit-il, elle n'a pas laissée
d'être appelée gratia dei, ^t pent-ëtre par diminmif g^ro^
Uala, parce que eelte grâce est accompagnée pour Tordi-
naire de yiolens effets, d'autant que aouvem en opérant elle
fait vomir et parge par irriution. » Il résulte , d'aiÛeurs , des
expériences de M. Orfila , que la gratiole , A la dose de deux
ou trois gros^ est un poison. Ces faits et les observations que
M. Bouvier a consignés dans le 54** volume du Jouroal gé-
néral de Médecine , et que M. Yaidy rapporte dans cet
article, doivent engager les pratici^is à renoncer absolu-
ment à se servir drun médicament qu'il est fiicile de rem-
placer avec avantage.
La gratiole a été recommandée contre différentes mala-
dies* Bouldnc la préférait à Tipécacuanha dans la dyssen-
terie. «c Elle est connue , ajonte-t-il , pour un très - bon
hydragogue , qui purge par haut et par bas , prise en sub-^
atance ou en infiuion : je Tai éprouvée pour un très- bon vei^
uiifuge , infusée dans le lait aussi-bien que pour Tascite ; de
cette manière , Teffet en est très-doux. )» Beaucoup de mé-
decins Font recommandée contre les divers genres d'hydro-
*pisie : M. Wolf Fa employée avec succès contre la goutte.
On lui a encore attribué d'autres propriétés qu on peut lui
contester. ^
On administre la gratiole en poudre , en infusion ou en
extrait.
Grenadier, "^he grenadier commun est la seule espèce
qui intéresse les médecins \ il n'y a que ses fleurs et ses fruits
qui soient employés. Le fruit est un agrégat de petits grains
rouges, transparens, polyèdres, contenant ckacun une
graine , adhérens à une sorte de placenta fort iirégulier par
sa forme et sa position , et renfermé dans une enveloppe co-
riace , arrondie , sur laquelle le calice persiste. Les fleurs
que l'on nomme aussi bàlaustes , et Tenveloppe coriace du
fruit sont employés comme un puissant astringent \ leur
568 joum*îAx *
saveur justifie les propriétés qu'on ienr al^Kbue , quoi^se
cependant c^le de la noilr^e galle et du cadiôa sdiem sape-
rieures. Dans les eoiitcéea de ta France , jst , par exenple en
Provence^ où le grenactier vient lrèft4)4en ^ et éonoe beau-
conp de fruits , on mange avec dé^ces la pulpe d*un si besa
rouge qui entoure les graines ; sa saveur aigrelette et doacc
en même temps , la rend fort agréable ; mai^tl ne faut ps
mftcher et écriuier les graines qui sont un peu stjptiqup».
On donne le fruit' de là grenade avec le plus grand avanta^r
dans les affections inflammatoires ; c*est un excédent rafraî-
chissant qui trompe très-bien les tourmens de la soif. On
en prépare un sirop fort agréable et ra&iaicfaissant.
Grenouille. — Dans le midi de b France et en IiaKe m
mange beaucoup de grenouilles. Leur chair blanche, del-
ta te et gélatineuse fournit un mets très-estimé. Le booiRon
qu'elles donnent contient une gélàCiùe douce qui le fait em-
ployer avec profit dans la phthisie , Thypocondrie et dans
' tontes les aflections chroniques accompagnées d une mut-
tîon permanente. M. Vaîdy nous dit que le docteur Pomme
fit autrefois une grande réputation aux bouillons de gie-
nouilles ; mais il le détruisit pai" son peu de savoir , et au-
jourd'hui ils sont bien moins employés.
Les grenouille^ entraient anciennement dans plusicnr?
compositions médicinales totalement abaudonnées à présent.
Groseiller, — Les fruits de presque tous les arbrisseaui
de ce genre sont acidulés et plus ou moiiis agréables. Le grr-
aeiller commun fournit en abonfdanee des fruits ncîdes qu«
Schéele soumit à Tanalyse ohiiniquer II trouva que lew aci-
dité provenait d'un mélange à peu près d'une qwotité 4g>k
d'acijde maliqueet d'acide citrique. Laméde^eenitploie ces
fruits dans tous les cas où il fa^it des d^layans et des. mfirai-
chissans , et dans nos officines on prépare un sirop de ^ro*
seilles destiné aux mêmes i^sages. On fait encore avec le mic
des groseilles ^ qui contient beaucoup de mucilage , et avec
|# j&U4;|ï^ ) jui^i^ 4:^uÇ.lai <4 <4fi g^.S^'u qui <x>i utt peu Qouirîâsante ,
fort agréable, et très-I^g|^$ poiM^ r^^^^^mtc 4e$ c<mva-
Le grôseHler épineux et le groscîHer noir dont parle
M. Gucrsenr né sont point employés en médecine.
Gui, — ^ On compte au lymibre de «es pîlaiHes parasfkes le
gm du cjikéne, fau^u^c par h nespect r£ligie\ix qa avaient
pour )ui les druides^ et la confiance qiie lui a^ijhireat cea
«ncicns prêtres dosiGawks; Il étakJÂea Datiirdi<çn effbt de
PToire que ce Tégétul , qu'o» a^c^fdait cconme ua piéeieal
ies dieux f était par œla même piijia^icamenti'éomssaut
toutes )osproj>néub.3aUi^iueiS, <td!ei»£»û^ie«fi»iyie panacée.
he» dfttWçs c(^ità>m99^ eu Tboimepr àxiff/i des çéréoHwes
reli§Jcais<Q# que M. Guorseut ^^orû d après Fa^éioicieD
A«iQlqs..G'(C4t /m JQtani vm ca^ d'ceil piiUoaoïiihiique.aur da
pareîMp9 <;ttutiiApies , que Tpa 4oit, ou .%dï»kwt les progrès
9*réaiauU#ti.d« la nûsc^luimaiQe) a^ifëlicii^ de vivre dans
IW ^îèds plus éclairé) quok[uà> vrai dire îl iroste encore
f9urm \»^nfle ifUfâques ti*ac?« de super9ti4i<>os cfu'on pbnrr
rait .a^^ bie^i <uei,M:e à o^ .de odAe diu «^ , et dont cetie
m^lOie riUson fera iiustice.
Le giM de chêne est devenu si rare de nqs joi^rs \ que quel-
ques-uns en ont nié Texistence. Des auteurs pensent que
ceux qui vivent sur les tilleuls^ les poiriers, les pom-
miers , etc. , «ont de la même espèce , et jouissent des mêmes
propriétés que lui. 11 j a peu de tempS'qu on chercha à don-*
ner mie grande célébrité k ce genre de plante^ mais en rap^
prochant les différentes observations 4<^Buées par les au*
leurs , on voit que c'est presque toujours dans les maladieâ
convulsives qu on a obtenu des avantages marqués ^é
Tusage de ce médicament. Quelles que soient les autorités
qui rappuienl de leurs noms , il ea est cependant d'autres
qui le rejettent absolument comme une substance qui a tou-
570 JOURNAL'
fours été inerte entre leurs mains , de sorte <{Qe imliiteBttt
le gui est «itièrement dans Toubli.
Nous ne déciderons pas s'il faut des j^récautiona paitioh
lières en le recueillant, afin qu'il jouisse de toutes set pro-
priétés \ mais si cela éuit nécessaire , ce seiait «icore m
raison pour engage^ les praticiens à abandonner ce met
cament infidèle , et à lui substit^r d'autres substances.
Guùnaui^e. — Cette plante crott spontanément en Fnne^
et nous donne un médicament très-précîeux. Les parte
qu'on en emploie communément sont la racine , les fcnilw
et les fleurs. La racine contient à peu près la mœtté de m
poîds de mucilage douceâtre , fade. C'est à raison de cet»
quantité de mucilage qu'elle est regardée, à juste litre,
comme émoUienie , adoucissante et nourrissante j mais a»
décocdon est trop chargée^ elle eause des pesanteurs d esto-
mac et des nausées. On la prescrit en décoction dans w
inflammatioi/é ' aiguës ou chroniques de la poitrine , dei in-
testins, des voies urinaires, dans les empoisonnemfioiptf
des substances acres et corrosives , etc. Les fcuiuci s»^
moins mucilagineuses; leur décoction est consacrée pov'^
layemens et les fermentations. Les fleurs de guimaare, (nt
avec raison M. Vaidy , font partie du filtras appeK«9^
. pectorales. On prépare le sirop de guimauve avec la r»^
de cette plante , et une suffisante quantité de sucre. Onp»^
facilement le remplacer par le sirop de gomme.
GuUe. — La gomme-gutte est un suc gonuno-résîneitt«
couleur jaune , qui découle naturellement de récorcc w
gardnia cambogia , ou des incisions qu'on y a pratiqoÇ^
Exposé à Tair, il s'épaissit , prend de la consistance, àem
rougeàtre , dur , cassant comme les résines/, sa cassure tf
vitreuse et Qonchoïde. La, gomme-gutte est soluble en p^^
dans l'eau, en partie dans^Falcohol , et communique a so
dissolvant une î)elle couleur jaune. Elle est sans odeur,
presque sans saveur d'abord } Qiais bientôt on ressentauloo
DE PHARMACIE. 57!
âe la gorge on àcreté et une ardeur trèaniieommode. Priae
intérieurement elle agit comme un purgatif des plus violenc.
A la dose de 12 ou 1 5 grains elle procure des déjections
et irrite les gros intestins , surtout le rectum^ A plus hautes
doses elle devient un poison très-dangereux ; elle produit
également ses terribles e£fets quand oa Tintroduit dans le
système de la circulation par la voie de l'absorption. Dans
plus 'd'ane circonstance , cependant , on a administré la
gomme-gutte. C^est principalement dans Fhydropisie qu'on
a yanté ses effets ; mais il faut la donner ayec beaucoup de
ménagemens , si Ton ne veut pas exciter avec violence des
évacuations par haut et par bas. On l'emploie comme ver-
mifuge , et surtout contre le toenia* II est dangereux de Fap-
[diquer extérieurement sur des surfaces dénudées.
Tome 20.
Nous ajouterons quelques mots sur le tome ao , qui viait
de paraître \ et qui , renfermant un grand nombre d'arti*
«les, sur les évacuations et stu* les affections sanguines, ne
nous en présente que quelques-uns en matière médicale.
Les deuxjirticles hémorrhagie et hémorroïde , qu'on lira sans
doute avec plaisir, sont fort étendus, et dépassent debeau^
coup les limites de ceux d'un dictionnaire. Us inspirent aux
souscripteurs la crainte de voir l'ouvrage porté au-delà de
trente et quelques volumes ; et certes le calcul qu'avait
établi l'éditeur en tête du tome i5 , ne se trouve pas asses
exact pour les rassurer. Si l'on désire donner la même atten-
tion et les mêmes développemens aux articles hydrbpisie^
hygiène, etc., la lettre H exigera peut-être encore un
'■ volume. Ce n'est pas , cependant , sur des articles aussi
essentiels qu'on se récriera; mais sur une grande quantité
d'autres qui ont des points de contact si étendus , que bien
«ouvent ils se confondent; de manière , que ce qui a été dit
une fois n'aurait besoin que d'être rappelé. Si , dès le com-
^'JIX JOURNAL
tnenc^ttieiit on avait pu éviter cet inconv^ient, les autesn
ne seraient pas toœi^és .dans d«s répéittîons et des redites
coD.^idërablea.
Hématite. -*- On a donn^ ce nom à un oâde defér , doot
la couleur s'a{^roc]be de celle du ^ttg ; il est très-dur, et
acquiert sous la iime un ëdat d'un gris métallique. Son tissa
est ordinairement fibreux , Tayoçnant. Quelques morceAQX
se diviseif t fiiciteraent exi fragmens , comme le bois qui ié-
date \ ils sont quelquefois asse^ teodus pour être propres
i faire des crayotis \ d'autres fois ils sont très-durs, et senreoi
à polir le fer et les autres métaux. L'hématite en poudre
est d'un rouge sombre : elle est employée en médecine
comme astringent; elle entre dans la oomposidonderem-
plâtre styptique , et dans celle dés fleurs ammdtiiacales li^
matitées.
On ne doit employer la ^nguine des dessinateurs qaon
a confondue quelquefois avec l'hématite, que comme la
terre bçlaire* -
Jïémérocalk.'^Gette jolie plante appartient aux mrcis^
«oïdes. Ses caractères sont : CkiroUe monopétale à six divi-
sions profondes et roulées en dehors , terminée en mbecj^
lindrique à sa base ; six étamines , dont les filets* acqnii sont
-dirigés d'un seul côté j ovaire , supère ; stile grêle de 1« l<*^
:gneur des étamines ; capsule à trois loges.
M. Foumier divine ce genre en quatre espèces par rxf-
port «I la couleur des fleurs qui est jaujne , Éauire, blanche
ou bleue. Les deux dernières espèces , cpa'on désigne »oo*
4es noms d'hémérocatte a feuilles de plantain , et d'héméro'
calle du Japon , Tb. , nou^ ont été rapportées de la Chine,
il y a peu d'iuinée$^ On leur attribue de merveilleuses vcrvas
médicinales qu'elles ne |)assèdent certatnement pas; ma»
dont le charlataisisme a cependant tiré un boa profil.
Nous ne noi^ étendrons pas d'avantage sui' ce yolnmt,
qui ne contient que ces iarticîes de matière médicale , et t^
laissons aux lecteurs le soin de porter, sur les aruclcs
DE PBARMACtK. ^ 5.7$
tnédecine pratique, un jagemeat qui lettr scfrâ sans doute
favorable.
• • *
Programme du prix proposé par la Société de Médecine ,
Chirurgie et Pharmacie du département de F Eure , pour
être décerné dans ht séance publique de i8 18.
* Signaler tous les abus qui se convmettent dans i^exercice
dei la médecine , de la cbirurgie et de la pharmacie ;
Deternainer le degré d'influence qu'ils peuvent avoir sur
la santé et la vie des hommes \
Indiquer les moyens les plus efficaces de les réprimer et
dTanéantir le charlatanisme.
Le prix est une médaille d*or, de la valeur de 200 francs.
Une niédaille d'argent sera décernée à Tauteur du mémoire
qui aura le plus approché du prix.
Chacun des auteurs mettra en tète de son mémoire une
devise qui sera répétée sur un billet cacheté ^ où il fera
connaître son nom et sa demeure. Le billet ne sera ouvert
que dans le cas où le mémoire aura remporté le prix ou Tac*
cessit.
Les membres du' comité central sont seuls exclus du con-
cours.
Les mémoires , écrits en français ou en latin , devront être
caressés j francs de port , à M. L. EL Detarue , pharmacien 9
à Evreux, secrétaire de la Société , avant le i^.^août 181&J
ce terme est de rigueur.
NOTICE NÉCROLOGIQUE
Sur V. J. P. BiKON , emden inspecteur général du Service
militaire dé santé , médecin en chef des armées , etc. (i).
Vincent^ Jean-Paul Biron est né l'an 1768 , d'une famille
- • ■ r -■-.■■■ ■ . ■ ■ I. ■ I ■■ ■ *
(i) L«s services «ntinen* que ce niiîdectn a remliis., fmrticuHàSiËSnit
«ux pharm«cieps d«< bî^pitaqx militaire» et ûr'iUj l'iotérét sincère qii^ii
574 JOURNAL
coDsidérée^ à Cbandes-Aigues, petite yiHedn département
du Cantal , remanpiable par des eaux thermales sans saTeor
«t sans odeur. La eurioshé détermina le^ jeune Biron ise
livrer aux sciences exactes pour expliquer ce Eut. Il neVex*
pKqna pas; mais après de brillantes études à Saint-FIour,!!
parvint au grade de docteur en médecine à Montpellier, avec
des condisciples tels que MM. Chaptal et Bérenger. En 1783,
étant entré au service de lâ médecine militaire k Metz,il traita
une 6èvre épidémique de la garnison avec tant d'habileté, de
succès et de zèle , qu'il obtint encore , en 1788 , le périllenx
honneur de vaincre la même contagion à Montmédy.M^e-
cin ensuite à Thôpital de Toulon , il fut appelé par Dehome,
k la rédaction du joumalde médecine militaire*, hienXttsa
profondes connaissances dans l'administration des hôpitaoi;
çt son esprit laborieux , "méthodique , lui méritèrent le rang
de secrétaire du conseil de santé des armées en 179^1' P^
sonne n'éclairant mieux que lui tous les services^ nzfftiàsit
pins exactement la conduite des officiers de santé miliuii^l
aussi devint-il l'un de leurs inspecteurs les plus hoooies.
Sous un abord firoid et*réser>é , il cachait une âme g&e-
reuse ^ toujours intrépide , soit k venger les droîu du mente
opprimé, soit à faire justice éclatante du charlatanisme en
crédit, et même à résister en fiice aux iniquités armées da
pouvoir. Juste et probe, il ne pouvait supporter linjo^^
et Timprobité; plus d'une fois son front parut sévère i^
grands eut-mêmes , mérite bien rare pendant ces tourmcûtes
de la révolution qui assouplirent si lâchement uni4'6"^
blés caractèret.
On le vit en 1806,. médecin de cette armée triompha»^
i|>«iini"|- 9 i| I ■ I — — — ^i— — ^^— «1^— ^— — ^—
a toujours minifestë pour raTanceaa^iit de l'art pharmftceatii^i^
trourait trop injustemeat néglige , tout bous 6ât uo devoir de ti^^
dans notre Journal, cet hommage à la mémoire d'un ami de ParfiM^^^
de Bayen , de Vauquelin et Fourcroy, de Pelletier, père et ^>^**f*
noQs honora aussi de témoignages de son affection, que nous ^9'"'*^
rons jamais.
BE I^HAEMACIE. 575
dans les champs d'Âusterlitz, y déployer , maigre une santé
frêle , ses talens et une activité prodigieuse ^ ils lui valurent
des distinctions honorables de Thomme le moins facile à
contenter sur ce point , et lui couquirent TesUme de la nation
autrichienne elle-même. Quarin , savant médecin de la cour
de Vienne , le célèbre botaniste Jacquin , Schreiber , miné-^*
ralogiste distingué , l'accueillirent avec amitié^ car M, Biron
faisait de Tétude des sciences , ses plus doux délassemens j
pour les tourner au profit de rhonune soufirant. Par une rare
alliance, il apportait autant de talent médical près du lit du
malade , que de sagacité dans, le cabinet. Il s'occupa sans
relâche d'améliorer le régime des hôpitaux militaires et civils
où il fut assidûment employé , et nécessaire par ses conseils ^
mais il publia peu dé travaux k l'exception de plusieurs arti-
cles fort remarquables de médedne^ insérés dans l'Encyclo-
pédie méthodique (i) , et les journaux de médecine militaire.
Les vues les plus salutaires de l'hygiène , et le jugement le
plus droit, y éclatent non moins que le courage de dévoiler
les abus au grand jour , par de nobles motifs d'humanité. Si
quelques détracteurs^ qui ne l'imitaient guère, lui reprochent
d^avoir tempéré la voix d'une juste indignation contrç de trop
criminels outrages faits à l'humanité, pendant les déplo-'
râbles années où le sang français ruisselait so\|p l'ambition et
le despotisme ; nous l'avons admiré lorsqu'il défendait avec
tant d'énergie la cause de l'infortune , contre les ministres de
ces barbaries et leurs honteux acolytes. Que d'autres per-
sonnages humiliaient alors leur front jusque dans la fange de
la servitude ! on respecta aes hautes vertus ; et ses importans
services l'élevèrent au rang de médecin en chef adjoint , â
l'hôtel des Invalides , auprès du vénérable M. Coste, le pa-
triarche de la médecine militaire.
Il y signala siu'tout son .courage dans une circonstance dé-
(i) On distingue principalement un ezceUent morceau sur Thygiése
des armées et des militaires dans les hôpitaux.
576 JOURNAL DE PHARMACIE.
cîsive. Ed i8i4 9 ^ Fentrée des aHiés dans Pitris, nti^vifnr
guerriers mudl^s aUaient voir lietiranle souillé {mr les Ir:^
lades de ces cohortes étrangères peut-être jalouses eneore(if!
glorieuses cicatrices de leurs anciens vainqueurs. MM. Biroj
etCoste épargnèrent cette insulte à des braves, latitaûli
valeur française, dans hes capitales étrangères^ ne Tanitin-
posée à des défenseurs de la patrie : la voix dé llionÉeQr.!i
dignité du malheur furent cette fois respectées, etTotaïkt
de Lotris-le-Grand ne put s'indigner d'avoir înstkoéecltf
illustre retraite pour nourrir des Tartares.
La satité toujours chanceiimte dé M. Biroé, contR
celle des autres Trommes d'uA: tempénimeMt nervent , grtlt,
 fibre sèche , vivant sous rerftpîrc do foie, soaffnk des
atteintes en automne et eU hiver, sans suspendre touttfeb
l'activité dé soii esprit. U travailla jusqu'à ses itérnie^jeoT^t
et cette constante faftiguè avait peut-^tre anticipé sa ^
lesse. H succomba le i5 décembre 1817, laîssrotàtff»-
milïe tmé mémoire irréprochable , et des amis desestff^w
par*del$ son tombeau.
Si les éïoges des grands , stir Feurs itiausolées , paw»^'
commaûdés par le pouvoir k la bassesse, ou venfdiisâr^rp'^
par la ifeftterie, un sentiment ptir d'estime dépose tmeRî**
deste couronue sur* le cercueil de l'homme de biei,^»»'
vant , qui lègue son souvenir au cœur de ses amis et d'kooo-
rables exemples à ses concitoyens.
J.-J. VmET.
A fis à MM, les Souscripteurs.
T.a première feuille du n*. VIII est la aa«. de ce ▼olume. Sa f»^
lion commence par 337, «t. doit finir par 55a. Au lieu de cela, «
niêre page porté 3^30, rétablissez 35a.
La seconde feuille de ce même n^ doit être, coltcc a3, •»***" J^
Sn pagination doit commencer à 353 et finir à 368. Cest par erreur;»
\'>r^<*. 321 à 3atf.
TABLE MÉTHODIQUE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME TROISIÈME
ou
JOURNAL DE PHARMACIE.
A.
Acide bokique. Son action sur les tartrate» acidulés de po-
tasse et de soude; par M. Fogel. Page x
Possibilité de sa combinaison avec l'acide tartaiique ;
par le même ^ 4
Acide tartarique. Possibilité de s^ combinaison arec Tacide
borique ; par le même Jbid,
-^ Malique (Mémoire sur T); par MM. BouiUon^Lagrange
et Vogcl 4g
•^^ Acétique. Nouvelles observations de M. B€mp. .... 6i
• — Nitrique. Recherches sur l'action qu'il exerce sur la ma-
tière nacrée des calculs biliaires humains, et sur le
nouvel acide qui en résulte; par MM. Pelletier et
Caventou 292
- — Cholestérique ( De 1' ) 2g5
— Méconique 44 1 €M47
— Hydriodique. Ses combinaisons avec les liydrogënes
phosphores; par M. UoiUon Labillardiere 4^4
— Lactique ( Note sur la formation de ) pendant la fer-
mentation ) par M. Vogel. 49'
lll"**. Année. — Table méth. des Matières. 3;
57^ TABLE DES MATlèKES.
Arundo-donax ( Analyse de T ) ; par M. ChevaiUerj phar-
macien ^
Alcohol de pommes-de-terre. Lettres sur sa febrication. . . 2;^
Amandes douces ( Analyse des ); par M. Bouilay 33^
— Amëres. (Recherches analytiques sur les); par H. Fogd-
Extrait ^
Arsenic. Nouvelle mëthode pour découvrir rarsénicitle
suUimé corrosif dans leurs solutions respectives, et
les distinguer l'un et l'autre ^
Alliages métalliques obtenus au moyen do galvanisme. . • Ip
B.
Borax. Son action sur les tartrates acidulés de potasse et 3e
soude ; par M. Vogel, '
Borates neutres , idem \ par le mime '^*
Brésil (Notes extraites du voyage dans rintérieor da)i
par M. Cadet ï^î
Brochet ( Analyse des ceuft de) ; par M. VauqueUn '^
C.
Casses (Histoire naturelle et médicale des ) 5 par £. î^
Fréd, CoUadon, docteur médecin à Genève, extitit
par M. Cadet »•*
Cytise des Alpes ( Examen chymique des fleurs do); pv
M. Caventou ^
Camphre ( Sur le raffinage du); par M. ClemanJot. . • • ^'
Calcul cystique ( Observations faites dans l'analyse d'on)- • ^
Chenopodium vulvaria ( Analyse du ) ; par M. Chevalier et
Lasseigne • ^'^
Cannelles de Ceyian et de la Guyanne ( Analyse compti^
des) ; par M. f^auqueUn ^
Chélidoine ( Analyse de la) ; par MM. Chex^alier et Lasseiffie' 4^
Concours des élèves de l'école de pharmacie , pour Taïuiee
1817 5i
Curlii Sprengel^ Institutiones pharmacologica ; par «'•"*'•
f'ire^ 5i
^
TABLE DES XATIÉEE5.* 679
D,
Dictionnaire clés Sciences médicales, tomes i6, t^ et i8.
(Extraits) 82 et 52a
— T<Hnes 20, 21.' 565
Doradille d'Espagne (Sur Tnsage de la) ; par M. Cadet. , 114
E.
Éléphant ( Analyse da gaz tronvé dans l'abdomen de V) ; par
M. VauqueUn ao5
^— Analyse d'une espèce de concrétion trouvée dans les
glandes maxillaires de Téléphant) ; par fe même, . . 208
— Analyse de la synovie de l'éléphant \ par le même. . . 289
Explosion dans une pharmacie , à Munich. 267
Eau régale et de l'antimoine (Observations sur la réaction
de T)^ par M. Robiquet. Extrait 3io
£ther acétique ( Note sur r ) ; par M. Guibourt 417
£lémens de chimie médicale ) par M. Orfila. Extrait. . . 4^7
F.
Fédégose (sur la racine de); par M. Cadet, .••'.... 257
G.
Graisses d'homme, de mouton, de bœuf, de jaguar et
d'oie ( Examen des )} extrait du sixième Mémoire de
M. ChevreuL i5
Crains moisis. Moyen de les améliorer 63
Graines céréales (Recherches analytiques sur les); par
M. VogeL Extrait. ......; 211
Goutte. Remède antigout^eux de JVant , 220
Guarana ( Sur le ) ; par M. Cadet 259
H.
Huile de Bergamotte (Expériences pour déterminer l'action
de l'alcohol à différens degrés sur V ); par M. /^ai/-
quelin 24?
Histoire naturelle des médicamcns ( Cours élémentaire d' ) y
par M. Laurent Salle. Extrait 87^
58o TABLE DBS M'àTiSrES.
— Médicale. Tirée des trois règnes , dans l'île de la Gua-
deloupe ; par M. Uhermtnier ^ pharmacien 4^i
Jurys de médecine (Réflexions sur les) 3 par MM. les phar-
maciens de Bordeaux isi
Ipécacuanha ( Recherches chimiques et physiologiques
surTj^parMM. Magendie et Pelletier. i45
Ictère ( Remède contre T )• 3X
Institution pharmaceutique de bien£usance 376
Ile de la Martinique ( Traité topographique et géologique
sur r ) ; par M. Moreau de Jormes 47^
Jalap ( dissertation sur le ) ; par M. Cadet de Cassicourt
fils , docteur en médecine. ExtraU. 49^
Karatas ( Du sirop de ) ; par M. Vir^^ . ^ 184
L.
Lettre de M. de Gheyreul , à MM. les rcdactears du Journal
.de Pharmacie 79
— De M. Desvaux , professeur de botanique , à M. Virejy
sur trois médicamens végétaux des îles de France et
de Bourbon. • • . 117
— A MM. les rédacteurs du Journal de Pharmacie ; par
MM. les pharmaciens de Bordeaux, sur les jurys
médicaux. . 121
«— De M. Bosc à M. Virey , sur les médicamens des lies de
France et de Bourbon 187
Litographie (Sur la); par M. Cadet 137
Littérature médico-pharmaceutique étrangère, pour 1816
( Revue de la ) ; par M. Firtjr aaa
Liqueur antigoutteuse de M. Vilette (Lettre à M. Planche,
sur la ) ai33
M. l
Manne ( Expériences sur la) ; par M. le docteur Bouillon^
Lagrange) ' iî>
TABLE DES MATIERES. 58f
Matière médicale des États-Unis (Collections pour un
Esssii j SUT h) ', ip^T Benjamin Smitk-Barton 178
Minéralogie chimique de Berzélius (Tableau du système de). 229
Matière médicale ( Cours élémentaire de ) f par Desbois de
Rochefort. Entrait par M. Virey, . 236
Morphine ( Note sur la ) 280
Idem, . . 4^
Idem . 447
Médecine , chirurgie et pharmacie ( Nouveau projet de
la réorganisation de la ) 281
Matière verte des feuilles ( notice sur la ) ; par MM. Pel-
letier et Caventou 4^6
N.
Nouvelles des sciences 4^ ^^ ^64
Nécrologie. Notice sur M. H. Klaproth ; par M. Virex- • • 96
— Notice biographique sur M. Figuier^ professeur à l'école
de pharmacie de Montpellier 5 par M. BouUajr, . . . 286
— Sur M. V.-J.-P. Biron, ancien inspecteur général du
service militaire «de santé , médecin en chef des ar-
mées , etc. . . 4 « 574
0.
Oliviers ( Sur les pépinières d' ) ; par M. Cadet 143
Opoix ( Rapport fait à la société de pharmacie sur un ou-
vrage de M. } ; par M. BouUajr, 252
Ou poey tse. Substance végétale 1 astringente, apportée de
la Chine 424
Opium. Son analyse. Eitraitda Mémoire de M. Sertuerner. \Z6
P.
Parmentière ( Du parenchyme de la ) » considéré comme
substance alimentaire. 32
Parmeutier (hommage à) 240
— Discours anniversaire, prononcé sur son tombeau^
par M. Lauberi, . .• 43i
Pain ( Méthode perfectionnée de faire le); par M. Edmond
Davj 64
/
58ti TABLE DES MATIÈRES.
— Nouvelle méthode de l'améliorer; par M. Vogcl. . . 61
— Son analyse; par le même 2ï6
Panification des blés avariés (Instruction concernant la). . 68
Poudre tempérante laxative ; par M. Boidllon^Lagrangc» . iiS
Potasse ( Sur la fabrication de la ), par Tincinération des
diverses espèces de plantes. i^
^Platine travaillé ; par M. Cadet ^^
— ( Purification du ) 261
— Fulminant ; par Edmond Davy. Extrait aS
Plantes usitées contre les morsures des serpens venimeux. \l^
Progranmie des prix proposés par l'académie royale des
sciences , pour les années 1818 et 1819 iW
— Du prix proposé par la Société de médecine , chirorgie
et pharmacie du département de l'Eure ^^
— De la Société de Pharmacie, pour 1817 ^^
— De la Société de Médecine pratique de Montpellier. . . t^
Pluie couleur de sang ( Mémoire sur une ) ; par M. I^
sant^ pharmacien à Nantes. Extrait par M. Boidlc^* . ^
Poids et mesures de diverses nations modernes , et des an-
ciennes ( Rapports des ) ; par M. F^irry ^*
Prunier des Alpes ( Empoisonnement des bestiaux, parle
pain d'amandes du ) ; lettre à ce sujet ^^
Réflexions sur ladite lettre ^r
Plomb (Sur la forme cristalline du deutoxide de plomb);
par M. Bouton de la Billardière J^
Ponmies^e- terre (Analyse des différentes variétés de);
par M. Vauquelin. Extrait ^*
Pharmacopœia mediei practici universalis , sistens medica-
menta praeparata et composita , cum eorum usu et
dosibus. Auctore Swediaur ; par M. Cadet ^*
— Pharmacie (De l'état de la) en Angleterre ; par M. Cadet. h\
Quinquina ( Continuation des expériences de M. Laubert
sur le) '9^
R.
Ratanhia (Lettre de M. Samson , pharmacien à Calais 9 vài
les racines de la ) '
Table DES matières. 583
-— ( Addition à Thistoire natarelfe de la )^ par M. Virejr. ^ ^B
< — (Sur les propriétés de la racine de )] par M. Cadet. . . 260
Refroidissement artificiel ( Noie sur le ). . 280
Riz ( Analyse du ); par M. Bràconnot . 3i4
— par M. Vahquelin. 3i5
Réactifs ( Sur l'incertitude de quelques ); par M. Peschier,
pharmacien à Genève. Extrait .' 87 3
Remarques sur la disposition géographique des végétaux
alimentaires , et son influence sur la vie des hommesi^
par y.-J". Vîr&jf 629
s.' \
Succin ( Quelques expériences sur le ) ; par M. le docteur
BouiUoTi'Lagrange yj
— Sur la distillation ; par MM. Robiquet et Collin 327
— ( Notice sur une matière jaune qui se sublime pendant
la distillation du ) 533
— ( Note relative à Iji matière particulière produite dans
la distillation du ). 493
Sirop dépuratif amer; par M. Bouillori^Lagrange ii5
— D'cther (Note sur le )} par M. Ftturjr 422
— De violettes; par le même 423
Seigle ergoté du bois de Boulogne ( Analyse du } ; par
M f^anquelm 164
— ( Note au sujet de l'analyse du ) ; par M. Virex» • • • lyS
Société de pharmacie (Rapport fait à la) au nom de la com-
mission des travaux , sur les mémoires sur l'extrac-
tif envoyés pour le concours. • 265
Safran ( Sur une propriété attribuée au ) 335
Sublimé corrosif. Nouvelle méthode pour découvrir l'arse-
nic et le sublimé corrosif dans leurs solutions respecti-
ves , et les distinguer l'un de l'autre 335
Statistique médicale 3b2
Substances végétales ( Action de quelques ) sur les sels mé-
talliques ; extr. d'une lettre de M. Peschier à lAJVogel. 5o8
Seringues perfectionnées (Sur les); par M. Ca£/e< Sij
Sur le système de M. le docteur Le Mazuier , et sur son
Précis d'un Cours de chimie philosophique et médicale. 557
$84 TABLE DES MATléRESr' ' ' -
T.
Tartrate acidulé de soude ( Du ) ; par M. VogeL . • • . . 7
•— De potasse soluble ( Lettre sur le) ^ par M. Mt^rac. . . 8
Tapioca , ou tipiaca ( Sur le ) ; par M. Virey. 38
Température de' Tair de la mer et des animaux entxe les
tropiques ( Note sur la ) «•.•••... 266
Teintures pharmaceutiques ( Mémoire sur les ) ; par
MM. Cadet et Dcslauriers • • . . . 403
Tableau synoptique de proportion pour le^ teintures sim-
ples pharmaceutiques .* 433
V.
Végétaux astrîngens ( Sur les); par M. Cadet 100
Variétés littéraires. 336
Vers intestinaux (Remarques sur 1^)» et les remèdes ver-
mifuges employés en médecine; par M. Virey. . . . 3go
-Venin du crapaud commun ( Extrait d'u«e note sur la na-
ture du )'y par M. Pelletier i35
è!^^--"-
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