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Full text of "Journal de pharmacie et des sciences accessoires"

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JOURNAL 


DE 


PHARMACIE. 


TOME  m. 


JOURNAL 

DE  PHAKACàiGIE 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

RÉDIGÉ  PAR  MESSIEURS 

L-J.-B.    BOUILLON   LA   GRANGE,    C.-L.    CADET, 

L.-A.  PLANCHE ,  P.-F.-G.  BOULLAY, 
XJ>.  BODDET,  J.-X  VIREY,  J.  PELLETIER,  A.TOGEL, 

Membres  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris. 


Major  collectis  viribus  exit. 


TOME  TROISIÈME. 


tt^tMnyit^m/vtt^vw%u 


À  PARIS, 

CHEZ  L.  COLAS,  IMPR»fEUR-UBRAIR£, 

Rue  du  Petit-Boarbon-St-Solpice ,  N°.  14. 

1817. 


JOURNAL 


*'i 


DE  PHARMAGïEïf^ 


V-^'i/;' 


DES  SCFENCES  ACCESSÔiTFfES; 

N"*  L— 3*.  Armée. — Janvier  1817. 

EXTRAIT 

D'an  Méaioire  ioiilalé:  RscherchBs  sut  taaàon  du  Borax  ^ 
dc't€kàde  borique  et  des  borates  neutres  sur  lestartrates 
addules  de  potasse  etdesoude^ 

(Ls  à  la  Classe  des  Sciences  physique»  et  mâtkématîques  de  l'Aca- 
demie  rojaie  des  Sciences  de  Muniok ,  le  i  o  janvier  i S 1 7 .) 

Par  ml.  Vogki., 

Menliffv  de  FAcadéinte ,  et  Gonseftateur  da  Laboratoire  royal. 

Af&ès  avoir  tracé  Thistoriquc  da  la  Cfètadite  ait  tarthe  sola- 
ble  y.  Fauteur  dirâe  son  Mémoire  «n  d««ut  section^.  Dans  h 
première ,  il  examine  Factîoa  dn  bonix  s^r  la  crème  de  iài^ 
tre  ;  et,  dans  la  seconde ,  il  décrit  les  phénomènes  qui  ae 
passent ,  quand  on  traite  la  crème  de  tartre  et  le  tartrate 
acidulé  de  soude  par  Facide  boriqne  et  lea  borates  neutres. 

in*"*.  Année.  —  Janvier  1817.  i 


12  JOURNAL 

Les  meilleures  proportions  entre  la  crème  de  Urtre  et  le 
borax ,  sont,  suivant  M.  Yogeli  troi8,j>artiès  de  tartre  et 
une  partie  de  borax. 

çc  Si  Ton  bit  bouillir ,  dit-U ,  six  livres  de  crème  de  tar- 
tre et  deux  livres  de  borax  ave€  seise  livres  d'eau  pendant 
cinq  minutes  \  qu'on  laisse  refiroidir  entièrement  la  Dqueur , 
'  et  qu'on  la. décante  ensuite ,  ee  qui  reste  au  fond  du  vase 
est  le  tartrate  de  chaux  qui  se  trouve  toujours  dans  la  crème 
de  tartre.  Le  liquide  décanté  retient  néanmoins  une  quan-^ 
tité  de  ce  tartrate  de  chaux  en  véritable  dissolution. 

Lorsque  Ton  fait  évaporer  la  dissolution  jusqu'à^  siccitë , 
^  on  obtient  le  sel ,  qui  ne  pèse  que  7  livres.  Il  y  a  donc  ea 
un  huitième  de  perte  ;  qu'il  hni  atU'ibuer  non-seulement  à 
unç  parue  du  tartrate  de  chaux  précipité,  mais  encore  à 
l'eau  de  cristallisation  qui  existe  dans  la  crème  de  tartre , 
d'après  Thénard ,  k  7  pour  cent;  et  dans  le  borax,  d'après 
Gmélin ,  à  4^  pour  cent. 

La  crème  de  tartre  soluUe  obtenue  par  ce  procédé ,  se 
liquéfie  i  Tair  ;  aj^s  avoir  été  desséchée ,  elle  devient  déli* 
quescente  de  nouveau ,  quoique  Tancoigne  ait  prétendu 
le  contraire. 

01e  se  dissout  dans  son  pmds  d'eau  &  10  *  R. ,  et  dans 
une  demi -partie  d'eau  bouillante.  Cette  dernière  disso- 
lution a  une  consistance  sirupeuse,  et  laisse  précipiter  au 
bout  de  quelques  jours ].des  cristaux  de  tartrate  de  chaux, 
qi4  ont  été  vraisemblablement  pris  par  M.  Laudet,  de 
Bordeaux ,  pour  de  la  crème  de  tartre  sxAuble  cristallisée. 

M.  Bachdz.a  regsatéé  ces  cristaux  (  qui  retitedraient  sans 
le  lavage  un  peu  de  crème  de  tartre  soluble),  comme  du 
.tartrate  acidulé  de  soude ,  et  l'eau-mère  serait  chaînée ,  d'a- 
près le  même  chimiste,  de  borate  de  potasse.  Il  en  avait 
conclu  que  la  crème  de  tartre  soluble  était  un  mélange  de 
deux  sels  ,  savoir  de  tartre  acidulé  de  soude  et  de  borate^ 


DE  PHAKMACIE.  3 

^e  potasse ,  ran  et  Fautre  formés  par  l^âoa  mutuelle  dit 
borâs  et  de  la  cràœe  de  Urtre. 

La  dissdntion  de  la  crème  de  tartre  soluble  est  tris^im- 
paxfiûtemenc  décomposa  par  les  i^cidès  sulfarique,  nitri- 
ijae  et  miMriatiqiie.  Ces  addes,  d  après  les  expérienees  de 
fiestcmclies ,  déoamposent  en  partie  la  crème  de  tartre  ;  c*est 
poanpioî  il  se  se  précipite  qu'une  très'{>etite  quantité 
d  teidt  Conque  daas  csetta  drconslanee  ;  une  autre  partie 
d'acide  borique  reste  en  dissolution,  dans  la  liqueur ,  à  Taide 
de  lacide  sulfimque  employé  ;  mais  la  plus  grande  quan- 
tité reste  combinée  avec  le-  tartre ,  et  ne  saurait  en  ttre 
séparée  par  aucun  acide.  Ces  acides  ne  forment  pas  ua 
atome  de  crème  de  tartre,  en  les  faisant  bouillir  Avec  une 
dissdbtioR  de  crème  de  tartae  soluUe  ;  ce  qui  prouve  que 
Je  sel  ne  contiienc  qu'une  petite  quantité  de  tartrate  de  po<* 
taise  neutre ^  Facide  tartarique,  au  contraire,  y  fait  r^^é- 
nérer  une  quantité  cimsidérable  de  crème  de  tartre. 

Dans  la  deu^ème  section ,  AL  y<^el  fait  yciir  que  quatre 
parties  de  crème  de  tartre  et  une  partie  d'acide  boricpie  sont 
les  seuks  proportions  qu'il  faut  employer  pour*  obtenir  un 
sel  qui  ne  contient  m  acide  borique  ni  tartre  en  état  de 
liberté.  Les  proportions  indiquées  dernièrement  par  M.  Thé- 
venin  ne  sont  pas  convenables. 

La  crème  de  tartre  soluble,  provenant  des  proportions 
qu'on  vient  de  citer,  ne  communique  rien  à  l'alcohol  bouil- 
lant^ tandis  que  celle  préparée  avec  une  quantité  un  peu 
supérieure  d'acide  borique ,  abandonne  cet  acide  non  com-* 
biné  à  Taicobol  ;  et  si  l'on  emploie  plus  que  quatre  parties 
de  tartre,  le  surplus  de  cet  acidulé  se  dépose  par  le  refroi^ 
diisement. 

Cent  parties  de  cette  crème  de  tartre  soluble  exigent  7$ 
p.  d'eau  froide,  et  moins  que  5o  p.  d'eau  bouillante  pour 
la  dissolution. 

Elle  renfermé  la  totalité  du  tartrate  de  chaux  qui  existai 
uansle   tartre  ordinaire,  et  ce  sel  calcaire  est  enpaftia 


4  JOURNAL 

cause  de  Faspect  g^tineuxde  la  dissoludon  concemrëe  (i)/ 

Lorsque  Ton  verse  la  dUsolution  bouillante  la  plu»  con- 
-oeutrée  possible  dans  une  capsule  froide ,  il  reste  une 
masse  jaune  transparente^  fragile  ^qui  est  un  hydrate  ,  et 
^ui  renferme  o,34  d'eau.   .  '     *  ' 

Les  acides  minéraux  ne  décomposent  la  crème  de  tartre 
solable  que  trè»4mparfaitement ,  et  Tacide -urtarique  ,  quA 
j'on  fait  bouillir  avec  elle,  ne  produit  aucune  action  décom- 
posante» t. 

La  crème  de  tartre  soluble  calcinée  au  ronge  dans  un 
creuset  de  platine ,  laisse  pour  résida  du  borate  de  chaux, 
4it  borate  et  du  carbonate  de  potasse. 

L -acide  >boriqae  que  Ton  fait  dissoudre  dans  Talcohol  se 
volatilise  avec  lui  par  la  distillation,  et  l'on  éprouve  une 
perte  de  0,20  d'acide.  Ce  fait  doit  mettre  en  garde  daaa 
l'analyse  des.  minéraux. 

Sur  la  possibilité  éPune  <iombinaison  de  T acide  borique 
auec  t acide  tartarique. 

L'union  de  l'acide  borique  avec  ^s  acides  fluorique  et 
sulfurique  est  avérée  par  plusieurs  chimistes  ;  celle  de  l'acide 
borique  avec  l'acide  tartarique ,  au  contraire ,  n^a  pa9  Qncoi^ 
acquis  la  mèmp  certitude. 

Ou  conçoit  que  l'idée  de  la  combinaison  de  ces  deux 
acides  est  favorable  à  la  théorie  de  la  crème  de  tartre  solu- 
ble; et  si  MM.  Lartigue  et  DestQuche$  avaient  démontré 
par  une  expérience  décisive  ce  qu'ils  ont  avance,  le«r 
explication  serait  à  l'abri  des  reproches*  M.  Thévenin,  dit 
M.  Vogel,  parait  adopter  l'opinion  de  M.  Lartigne  dans  aa 


.  (1)  Nous  pensons  qu^il  est  préférable  de  séparer  le  tarirate  de  chaux 
qui  se  trouTe  natureUement  dans  la  crème  de  tartre  :.6*il  n^cst  plus  ioi 
un  grand  obstacle  à  la  solubilité  de  Tacidule  tartareux,  il  n'est  pas  moins 
Changer  k  ta  composition ,  comme  sel  particulier.  P.  F.  G.  B. 


T>E    PHARMACIE.  5 

diueriation^qui  n^e^tpas  encore  arrivée  k  Munich)  mais  dont 
il  connaît  les  principales  conséquences  par  Fexirait  qni  a 
paru  dans  le  Journal  de  Pharmacie.  Tout  le  raisonnement 
des  chimistes  nommés  ci^essus ,  est  fondé  sur  ce  fait , 
€[u  un  mélange  des  deux  acides  s'humecte  au  contact  de 
Vaîr. 

Cependant ,  lorsque  Ton  traite  nm  mélange  de  parties 
^es  éet  deux  acides,  qui  a  attiré  i'hmnidrté  de  Fair ,  avec 
une  petite  quantité  d'eau  froide  ,  on  redissout  la  totalité' 
de  Tacide  tartarique  ^  et  Pàeide  borique  reste  presque  intact. 
Si  Ton  emploie,  pouf  une  autre  quantité  du  méknge,  très- 
peu  d'eau  bouillante ,  tout  se  dissout  ;  Tacide  borique  s'en 
précipite  k  onetempératore  de  o*  R. ,  tandis  (][ue  Tacide  tar- 
tarique  reste  dans  l'eau-mère ,  retenant  un  peu  d'acide  bori- 
que^ de  la  présence  duquel  on  peut  s'assuferparlaftaftinn 
vate  qee  l'on  aperçoit  ,  quand  on  fait  bouillir  de  l'alcohol 
ssr  cette  dissolution. 

Comme  ces  deux  acides  sont  solubles  dans  Feau ,  dans 
Falcohol  et  dans  l'éther  j  et  quoique  l'acidie  borique  soit  tou- 
joars  beaucoup  moins  soluble  dans  ces  trois  meastmes 
que  Facide  tartarique^  on  ne  salirait  déterminer  exactement 
la  petite  quantité  d'acide  borique  qui  reste  dans  une  disso- 
lution concent;)rée  d'acide  tartarique. 

M.  Thévenin  prétend  encore  avoir  combiné  les  deux 
acides  par  l'intermède  de  la  chaleur.  M.  Vogel  objecte  que, 
lorsqu'on  fait  fondre  Facide  tartarique  dans  son  eau  de  cris* 
laUisation  à  une  douce  chaleur  ,  la  matière  r^roidie  est 
blanche  et  cassante  ;  elle  attire  alors  tellement  Fhnmidîté 
de  Fair ,  qu'elle  présente  un  Uquide  parfait  dans  quelques 
heures. 

Ce  serait,  en  général,  un  raisonnement  assez  singulier , 
d'argumenter  sur  une  combinaison  entre  deux  «  corps  , 
quand  leur  mélange  attire  l'humîdité  de  Fair  5  car  en  mêlant 
partie  égale  d'acide  tartarique  et  de  sulfate  de  soude  ,  il  en 
résulte  un  liquide,  et  personne  ne  voudra  conclure  de  là 


6  JOURNAL 

qu^une  combinaison  chimique  se  soit  ctj^ée  entre  les  deux 
substances. 

De  faction  des  borates  neutres  sur  la  crème  de  tarire.  ' 

Les  trois  borates  alcalins  de  potasse ,  de  soude ,  d'ammo- 
niaque ,  se  comportent  avec  le  tartre  absolument  de  la 
même  manière  que  le  borax ,  et  le  sel  qui  en  résidte  est 
trc&-5oIuble  y  très-acide  et  déliquescent. 

La  formation  d'une  cfème  de  tartre  solubie  j  au  moyen 
de  borax  de  potasse  neutre ,  parait  détruire  entièrement  la 
théorie  de  M.  Bucbols ,  d'après  laquelle  Facidide  serait  un 
simple  mélange  de  tartrate  acidulé  de  soude  et  de  borate  de 
potasse. 

Aucun  borate  ti'est  dâiquescent ,  et  ceux  qui  prétendent 
que  la  déliquescence  de  la  crème  de  tartre  soluble ,  préparée 
avec  le  borax ,  est  due  aux  borates  neutres ,  n'ont  pas  bien 
examiné  ces  sek. 

Au  reste ,  les  borates  se  combinent  chimiquement  avec 
la  crème  de  tartre,  à  peu  près  de  la  même  manière  que  le 
borax  se  combine  avec  le  miel ,  d'après  les  propres  expé^ 
riences  de  Bucfaolz. 

L'acide  borique  et  ses  combinaisons  salines  ne  sont  pas 
d'ailleurs  les  seules  substances  qui  soient  propres  à  s'unir  k 
la  crème  de  tartre ,  et  à  lui  communiquer ,  par  leur  union  ^ 
une  grande  solubilité.  L'alun  partage,  jusqu'à  un  certain 
point ,  cette  propriété  ,  comme  M.  Berthollet  l'a  fait  voir. 
MM.  Thenard  et  Roard  ont  donné  plus  de  suite  i  cette 
vérité  dans  leur  Mémoire  sur  les  mordans.  M.  Vogel  exa- 
mine en  ce  moment  les  altérations  qu'éprouve  le  tartre 
par  l'alun ,  et  il  se  propose  de  nous  communiquer  incessa- 
ment  ses  observations. 


Du  tartréOe  aeuUJe  de  somde* 

Ce  sel ,  dëcotnrert  en  1776  par  M.  Berthollet ,  a  été  étu- 
dié depuis  par  M.  Bucholz.  U  se  dissout  dans  douze  parues 
d^ean  firoide. 

Par  l'union  de  Tadde  borique  et  des  borates ,  ce  sel  de- 
Tient  très -acide  et  soluble  dans  la  moitié  de  son  poids 
d'eau. 

n  est  remarquable  que  son  union  avec  Facide  borique 
présente  un  composé  très*déliquescent. 

Le  Mémoire  dt  M.  Yogel  remerme  beaucoup  d'autres 
détails  sur  ces  diOférens  objets ,  que  nous  ne  pouvons  pas 
rapporter  ici.  Il  est  termiué  par  les  conclusicms  sui- 
vantes : 

i^.  La  crème  de  tartre  soluble ,  faite  avec  le  borax ,  n'est 
pas  un  mélange  de  tartrate  acidulé  de  soude  et  de  borate 
de  potasse ,  mais  une  combinaison  chimique  de  tartre  et 
de  borate  de  soude. 

2^.  Les  acides  minéraux  ne  la  décomposent  que  très- 
imparfaitement  sans  faire  régénérer  du  tartre. 

3^.  La  crème  détartre  soluble,  faite  avec  l'acide  borique, 
est  la  plus  soluble  et  la  plus  acide  de  toutes  les  espèces  : 
elle  renferme  la  totalité  du  urtrate  de  chaux  contenu  dans 
le  tartre. 

4^.  Elle  forme  ,  avec  l'eau ,  une  masse  dure  et  transpa- 
rente (i) ,  un  hydrate  qui  contient  o,34  d'eau. 

5*.  Elle  est  impalrfaitement  décomposée  par  les  acides 
minéraux ,  et  ne  Test  pas  du  tout  par  l'acide  tartarique. 

é^.  C'est  une  combinaison  chimique  de  0,80  de  tartre, 
et  de  0,20  d'acide  borique. 

(1)  LVUt  gëUtineiix  et  la  transparence  de  ce  m^nge  sont  dus ,  tans 
dente  ,  an  tartrate  de  chanx ,  qm  joue  un  rÂle  analogue  dans  tontes  les  so- 
loHona  aalmes  pour  lesquettei  on  emploie  la  crème  de  tartre  dn  com- 
merce. P.  F.  G.  B. 


s  JOURNAL 

fj^.  Ujinion  des  acides  borique  et  Urtarique  n'est  pas 
démontrée  ,  et  la  tbëorie  ,  fondée  sur  te  -prétendu  fait , 
n'est  pas  admissible. 

8*.  L'acide  boriqne  se  roIatiCse  avec  Talcobol  tiouilïant^ 
et  ce  liquide  Ini  fait  éprouver  une  perte  de  o^ao. 

g^.  Les  borates  neutres ,  à  baçe  d'alcali.,  se  comportent^ 
avec  la  crème  de  tartre  d'une  manière  analogue  à  celle  de 
Tacide  borique  et  du  borax ,  et  contractent  avec  elle  une 
combinaison  chimique ,  d'où  résulte  un  composé  acide  très- 
soluble  et  déliquescent. 

lo**.  L'acide  borique  et  les  borates  agissent  sur  le  Urtrate 
acidulé  de  soude  comme  sur  la  crème  de  tartre ,  et  pro- 
duisent ,  par  leur  combinaison  avec  lui ,  des  composés  très- 
acides  et  très-déEquescens. 


<iw»w»%tn^w>*^%»»n»<»«»»<*»»»i»»%»%»»%%  »%»^»»»»» 


Lettre  de  M.  IV&btuac  à  MM,  les  Rédacteurs  du  Journal 
de, Pharmacie. 

Messieurs, 

DBptJi»  plusieurs  mois^  f^  m'occupe  de  recherches  sur  la 
erème  de  tartrt  sohible.  Ne  pouvant  encore  publier  les  ob- 
servations que  j'ai  faites  sur  la  combinaison  singulière  de  ce 
t^mpose,  je  Vous  prié,  eu  attendant  que  je  puisse  offrir 
tnon  travail  eômplct ,  dfe  vouloir  bien  insérer  dans  le  Journal 
de  Pharmacie  le  procédé  pouF  avoir  une  crème  de  tartre 
beaucoup  plus  soluble  que  cède  qu^on  prépare  dans  Ta 
pharmacie. 

M.  Lartigue  ,  pharmacien  distingué  à  Bordeaioc ,  a  fait 
parahre,  il  y  a  long-temps,  un  Mémoire  sur  là  crème  de 
tartre  soluble ,  qui  laissait  peu  à  désirer.  Il  avait  observé 
quelesur-tartrate  dépotasse  exigeait,  pour  sa  dissolution  par- 
faite ,  on  huitième  de  son  poids  diacide  borique.  Ce  serait 


DE    IPHARMACIE.  Q 

It  k  jttBte  proportion ,  si  ce  pkarmaoien ,  au  Beu  deprendre 
de  Taeide  boriqm  cristalKsé ,  Veut  employë  vitrifié.  Les  ex- 
pàiences  de  M.  Davi  prouretic  qae  cet  acide  contient  57 
pear  1 00  d'en.  Ayant  été  h  même  de  les  répéter,  j^ai  trouvé, 
à  yea  de  chose  près ,  les  mêmes  proportions. 

Voici  comnftant  f  ai  opéré  :  ]'ai  pris  roo  gr.  de  sur-tartrate 
de  potasae,  /^oo  gr.  d'ean^Vai  porté  le  tout  à  Tébullition  ; 
]j  ai  afouté  la  gr.  5  d.  d'acide  borique  vitrifié;  j*aî  faîl 
bomllir  pendant  plusieurs  minutes;  le  sur-tartrate  de  po- 
tasse s'est  dissous  ;  la  plus  grande  partie  du  tartrate  de  chaux 
s'est  précipitée  ;  j*aî  laissé  refroidir ,  j'ai  filtré  ;  j'ai  fait  en- 
suite évaporer  la  liqueur  ji  8iccité;'f ai  réduit  en  poudré 
fine  ;  j'ai  obtenu  une  crème  de  tartre  soluble  d'une  blan- 
cheur extrême ,  n'exigeant  que  quatre  parties  d'eau  à  froid 
pour  se  dissoudre,  et  deux  parties  à  la  température  de  l'eau 
bouillante;  par  ce  procédé,  on  sépare  la  presque  totalité 
du  tartrate  de  chaux  qui  se  trouve  dans  le  sur-tartrate  ,  et 
qn  «mit  à  la*  solubilité  de  la  crème  de  tartrate  soluble  :  j'ai 
dénué  la  préférence  à  ce  procédé ,  qui  m'a  paru  le  plus 
sim|^ 

Il  est  nécessaire  de  mettre  un  huitième  diacide  borique  : 
pour  peu  qu'on  dimintfe  la  quantité ,  la  crème  de  tartre 
perdf  beaucoup  de  sa  viabilité ,  et  a  besoin  d'être  portée  à 
VébuQition  pour  se  dissoudre. 

Les  borates  neutres  de  potasse  et  celui  de  soude  ont  la 
propriété  de  rendre  la  crème  de  tartre  soluble  comme  les 
sous-borates  de  ces  mêmes  bases. 

Aprèsavoir  exposé,  pendant  plusieurs  jours,  sous  une  cloche 
renfermant  de  la  chaux ,  imc  dissolution  de  crème  de  tartre 
'  soluble  ,  je-  suis  parvenu ,  par  cette  évaporation  lente ,  à 
obtenir  des  cristaux  si  pplîls  ,  qu'il  m'a  été  impossible  d'en 
déterminer  la  forme.  En  Répétant  cette  expérience ,  j'espère 
arriver  k  de  meilleurs  résultats. 

G>mrae  M.  Lartigue  ,  je  ne  pense  pas  que  la  crème  de 
tartre  soluble  soit  plus  acide  que  la  crème  de  tartre ,  en 


lO  JOURNAL 

raison  de  Tacide  boriqae  qu'oa  y  ajoate  pour  la  rendre 
floloble  :  si  elle  parai(plus  aoide ,  cela  lient  k  sa  plus  grande 
aolohilité.  Mais ,  comme  ce  chimiste ,  je  crois  ,  d'après  les 
expériences  que  j'ai  été  à  même  de  ûôre ,  que  Facide  bo- 
rique ne  s'empare  pas  d'une  portion  de  potasse  de  la  crème 
de  tartre.  S*il  en  était  ainsi ,  lorsqu'on  verse ,  dans  une  dis- 
solution de  crème  de  tartre  sokiUe ,  dutartrate  neutre  de 
potasse ,  il  ne  pourrait  y  avoir  un  précipité  d'tme  partie  de 
crème  de  tartre  soluble  qui  se  forme.  Metrac. 


•n^^MMMt^mfinnmMi^kmtmmi^mmmmm^futi^wi 


ExpÉRiEircES  sur  la  Manne ,  par  M.  Bouuloh-li-Graiige  y 
docteuT'médecin. 

Jusqu'à  ce  moment^  aucun  travail  régulier  n'a  été  fait 
sur  la  manne  :  on  ne  connaît  que  quelques  faits  isolés  ,  et 
qui ,  en  partie  ,  n'ont  point  été  répétés  de  manière  à  eôn-* 
slater  celles  des  expériences  qui  doivent  être  admises. 
Proust ,  Thenard ,  Fouroroy,  etc. ,  diiTèrent  dans  quelques 
résultats  d'expériences.  J'ai  donc  pensé  qu'en  répétant  les 
unes  et  les  autres ,  on  parviendrait  à  connaître  plus  positi- 
vement la  nature  de  cette  substance. 

Les  caractères  que  présente  une  manne  pure^  sont  la  lé- 
gèreté ;  de  paraître  consister  dans  une  réunion  de  cristaux 
capillaires  très-fins  \  d'avoir  une  saveur  sucrée  ,  mais  laissant 
sur  la  langue  une  impression  nauséabonde^  enfin,  d'agir 
comme  un  laxatif  doux. 

Cette  manne ,  dite  en  larmes ,  sécKée  avec  soin  ,  est 
légèrement  acide  \  sa  solution ,  concentrée  soit  dans  Teau  , 
soit  dans  l'alcohol,  rougit  la  teinture  de  tournesol.  Le  pa- 
pier teint  par  le  tournesol ,  qu'on  y  laisse  tremper  quelque 
temps ,  est  également  rougi  (i). 

(i)  La  manne,  bouillie  dans  peu  d^eau,  clanfî<$e  par  le  blanc  d'<suf , 
et  sufOsamment  rapprochée  ,  fournit  de  véritables  cristaux  de  sucre. 
(  Fourcroj,  Système  dçs  Connaissances  chinuques.  ) 


DE    PHAEMACtE.  Il 

Qnalre  onces  de  maniie  <mt  été  dissoutes  dans  detix  livres 
d'ean  :  la  liipieiir  filtrée  fut  mise,  pendant  huit  jours ,  dans 
nn  flacon  à  appareil  pneumato  -chimicpie  \  il  n* j  eut  au* 
cnn  dégagement  de  gaz.  Au  bout  de  ce  temps ,  la  lique^  se 
troubla  'y  de  petits  flocons  se  formèrent,  le  liquide  devint 
sensiblement  acide  ,  et  acquit  Todeur  d'acide  acétique;  k 
température  était  omstamment  de  iS"*. 

Une  solution  plus  concentrée  se  trouble  {dus  facilement 
et  s^acidifie  plus  promptement.  $î>  dans  une  telle  solution , 
on  ajoute  un  peu  de  levure ,  on  aperçoit ,  quelques  heures 
après  ,  des  bulles  dont  le  dégagement  devient  plus  considé- 
rable. An  bout  de  deux  jours ,  la  liqueur  avait  une  légère 
odeur  alcoholique.  Dans  la  crainte  que  la  température  de 
i5^  fàt  insuffisante ,  on  la  porta  k  ao.  En  eflet ,  la  fermen*. 
tadon  devint  plus  active  et  dura  plusieurs  jonra.  On  obtint , 
à  la  distillation^  une  quantité  notable  de  produit  spiri- 
meux  (i)  :  ce  qui  restait  dans  la  cornue  était  très-acide  et 
Ibnaait  un  précipi^i  floconneux  {aune-orangé  avec  le  nitrate 
de  mercure  au  maximum  ^  d'un  gris-jaun&tre  avec  le  nitrate 
au  minimum,  jaune-blanchAtre  avec  le  nitrate  de  plomb  et 
le  muriate  d'étain. 


J*ai  obtcnn ,  ]^r  oe  proo^d^ ,  «ne  cristalKsatîon  loiis  forme  d'aiguilles  ; 
p«s  c'était  toujoan  de  la  maimey  et  noa  doacicre. 

On  a  pens^  long-tempt,  dit  M.  Proust ,  qae  la  manne  devait  sa  mol- 
lesse et  la  ftcilit^  de  s'humecter  à  une  matière  extractive,  et  que,  celle-ci 
Masquant  en  elle  les  qualité  qui  la  rapprochent  du  sucre ,  eDederait  être 
la  cause  de  sa  propriété  lazative  ^  cependant ,  si  on  examine  la  dissolutwm 
arec  le  muriate  dVtain ,  on  ne  remarque  que  hien  peu  de  précipite. 

L'aloohol  dissout  la  manne  en  entier ,  contre  Topinion  de  Lemer; 
(cette  expérience  est  exacte).  Cette  solution ,  abandonnée  à  Tair,  se 
prend,  en  une  masse  poreuse  «omposée  de  fi^mens  cristallins  trés-menus, 
et  de  parties  grenues  qui  ressemblent ,  par  leur  légèreté,  au  bel  agaric 
blanc.  (  Proust ,  Annales  de  Chimie ,  Mémoire  sur  le  sucre  de  raisin ,  fé- 
vrier 1806.) 

(t)  La  manne ,  fermentée  avec  de  Feau ,  a  une  odeur  vineuse;  mais,  loin 
d^ètre  alcoholique ,  elle  est  au  contraire  très-sacrée ,  etc.  (  Tb/?Aard  , 
Analyse  de  Furine  des  diabétiques.  -—  Annales  de  Chimie  ,  juillet  1806.) 


Il  JOURNAL 

On  a  fi5t  passer  du  chlore  dans  tinv  éôTution  aqueuse, 
concentrée  dé  manne. 

On  a  nu9  dé  làème  une  semblable  solution  de  manne  dan^ 
un  flacon  e<mtenant  du  cKlore  ;  on  Ta  agité  long-temps. 

Dans  le  premier  cas ,  le  gaz  fut  sensiblement  absorbé ,  et 
roniretiraà  Fappareil  pneumâto-cbiinique ,  un  mélange  dtf 
gaz  acide  cariH>nique  et  de  chlore. 

Dans  le  second ,  la  couleur  du  géz  a  disparu  entièrement. 
Au  iK>ut  de  quelque  temps  ,  on  déboucha  ïe  flacon  sous 
Feau  :  ceMc-ci  y*  est  entrée  de  manière  à  occuper  un  espace 
qui  a  démontré  la  formation  du  vide  dans  un  quart  de  sa  ca- 
pacité :  les  trois  quarts  restans  étaient  occupés  par  du  g^z 
acide  carbonique. 

Cette  liqueur ,  évaporée  i  une  très-douce  chaleur  ,  de- 
vient toujours  brune  et  même  noire  avant  d^arriver  à  la 
consistance  sirupeuse  :  '  il  est  probable  que  Tacide  hydro- 
chlcH'ique  la  •carbonise  en  formant  de  Tëau. 

L'acide  nitrique  qu'on  feit  bomttir  avec  cette  masse  noire' 
hii  enlève  sa  ck>uleur  et  la  jaunit  :  il  se  dégage  beaucoup  de 
gaz  nitreux.  Si  Ton  débouche  le  flacon  vingt-quatre  heures 
après ,  on  observe  encore  un  dégagement  cotisidérabie  :  le 
même  effet  a  lieu  a«ii-bo«il  de-huit ,  dix ,  et  même  quinze 
jours. 

L'alcohol  dissout  la  manne  â  Taide  de  la  chaleur,  et  célCë 
dissolution ,  abandonnée  &  elle-même  ,  dépose  une  masse 
cristalline^  très-blanche,  légère  et  spon^use(i).  Si  on  la  fait 
fondre  à  une  douce  chaleur ,  elle  reprend  sa  couleur  pri- 
mitive. 

Celte  substance  cristalline  a  une  saveur  sucrée  fort  agréa- 
ble ,  se' fond  facilement  sur  la  langue.  Je  ne  pense  pas  qu'on 

(i)  Deux  Kvres  deux  onced  d'alcohol  à  36»  degl  ont  dissout  quatre  onces 
de  manne.  La  première  précipitation  a  donne  deux  onces  de  matière 
criitaUine  ;  U  dctfxièaie,  deUx  gros.  Il  est  resté  ,  après  l'éVaporâtion  de  )a 
liqueur  surnageante  ,  sii  gros  d'une  matière  brune,  cassante,  approchant 
du  caramel  ;  d'une  Mveur  sucrée,  Udssant  un  arrière^^oùt  désagréable. 


DE    PHARMACIE.  l3 

doive  cbercher  une  analogie  eotre  cette  substance  et  Le 
sucre  :  la  forme  des  cristaux,  sa  saveur,  sa  grande  solubi- 
L'té  ,  présentent  des  diû'érences  assez  marquées  ppur  ne 
point  la  confondre  sk\4c  d'autres  matières  sucrées  :  peut-être 
doit- on  considérer  cette  niasse  cristalline  cotfime  la  manne 
pure  (i) 

En  effet ,  si ,  après  avoir  éyaporé  la  dissolution  surnageant 
les  cristaux ,  on  Fabandonne  de  nouveau  à  .elle-même ,  il  s'y 
dépose  encore  une  certaine  quantité  de  cristaunç  ;  mais  ils 
ne  sont  pas  aussi  beaux^  ni  aussi  agréables  au  goût« 

Enfin  ,  si  Ton  amène  la  liqueur  restante  à  Tétat  d'un  en- 
trait,  on  ne*  peut  parvenir  à  le  dessécher  entièreme9t.  J[« 
crois  donc  que  cette  maUère  est  étrangère  à  la  nianne^  et 
qu'elle  lui  doit  sa  saveur  nauséabonde. 

Ces  résultats  m'ont  conduit  à  examiner  IVctiom  de  Tal- 
cobbl  sur  de  la  manne  desséchée. 

A  cet  effet ,  j'ai  mis  de  la  manne  dans  un  mortier  4e  por- 
celaine que  j'ai  placé  sur  un  bain  de  sable  chaud.  Lorsqu'elle 
fut  fondue ,  je  triturai  jusqu'à  ce  qu'elle  fut  entièrement 
séchée.  Dans  cet  état ,  elle  était  cassante ,  très-dure  ,  cro- 
quait sous  les  dents  comme  le  sucre  candi ,  mais  n^avait 
pas  perdu  sa  saveur  particulière  ^  elle  avait  cependant  ac- 
quis un  petit  goût  de  caramel  assez  agréable  ;  elle  attirait 
Thi  midité  de  l'air.  Je  parvins  facilement  k  la  réduire  en 
poudre  ,  et  je  la  broyai  long-temps  avec  de  l'alcohol  à  36^  : 
celui-ci  la  rendit  visqueuse,  de  manière  à  s'attacher  au 
pilon.  J'ajouui  de  l'alcohol ,  et  je  filtrai  ^  j'obtins  une  li- 
queur de  couleur  ambrée.  Je  repris  le  résidu  resté  sur  le 
filtre  ,  et  je  triturai ,  à  plusieurs  reprises  avec  une  nouvelle 
quantité  d'alcohol ,  jusqu'à  obtenir,  par  la  filtration^  i^i 

(i)  M.  Thenard  a  désigné  cette  substance  sous  le  nom  de  marmite.  Pour 
Tobtenir ,  il  faut  dissoudre  de  la  manne  en  larmes  dans  Talcobol  bouillant. 
On  laisse  rcfroiJir  la  dissolution,  çt  on  dissout  de  noureau,  dans  Pal- 
cobol  bouillant  »  le  dépôt  cristalUn  qui  8«  formç  ;  U  mannite  se  précipite 
pure  de  cette  seconde  dissolution. 


t4  10tJllNA% 

Ëquide  incolore  et  insipide.  Texprimai  fortement  le  rësidu  ^ 
et  je  fis  évaporer  la  liqueur  au  bain  de  sable  ;  elle  devint 
plus  colorée  ,  et  il  se  forma  y  pai^efroidissement  y  des 
cristaux  en  petites  aiguilles. 

La  matière  restante ,  après  Pexpression ,  était  d'un  blanc- 
grisàtre,  dure  et  cassante,  insoluble  dans  lalcohol  froid, 
«t  n'attiiant  presque  pas  Thumidité  de  Tair.  Ce  résidu  se 
dissont ,  comme  la  manne ,  dans  Talcohol  bouillant,  d'où  il 
cristallise  par  refroidissement. 

Traité  par  Facide  nitrique ,  il  donne  de  Tacide  malique, 
oxalique ,  et  une  quantité  d'acide  muqueux  qui  se  pré- 
cipite (i). 

Je  fis  évaporer  Talcobol  qui  avait  agi  k  froid  sur  la 
manne  :  il  resta  une  matière  sous  forme  de  petits  cristaux 
grumeleux ,  surtout  si  Ton  £ût  cette  évaporation  avec  soin  : 
ils  avaient  une  saveur  plus  sucrée  que  la  matière  précé- 
dente ,  quoique  conservant  toujours  le  goût  &de  de  la 
jnanne. 

Mêlée  avec  de  la  levure ,  elle  passa  aussi  protauptement 
que  le  sucre  à  la  fermentation  alcobôlique. 

Traitée  par  Tacide  nitrique ,  il  y  eut  formation  d'acide 
malique  ,  oxalique,  et  très-peu  d'acide  muqueux. 

Ces  ùiîs  peuvent  donc  faire  croire  que  la  manne  est  com« 
posée  de  deux  substances  :  l'une  soluble  dans  l'alcohol 
froid ,  qui  a  quelque  analogie  avec  le  sucre  ;  Vautre  inso- 
luble dans  l'alcohol  froid ,  et  donnant  une  plus  grande  quan- 
tité d'acide  muqueux  par  l'adde  nitrique. 

Maintenant  qu'il  nous  parait  démontré  qu'il  existe  une 
différence  entre  la  masse  cristalline,  obtenue  à  l'aide  de  l'al- 
co]}ol,  et  la  manne  ordinaire ,  il  m'a  paru  utile  de  consuter 

(i)  Un  des  caractères  distinctiii  de  la  maime  est  de  foonir  »  avee 
Fadde  nitrique  t  les  denx  acides  que  donnent  la  gomme,  le  sacre  de  lait, 
les  mucilages  y  etc.  (Pronsty  Annales  de  Qûnie  »  Mémoire  sur  le  sucro 
de  raisin ,  Urvia  1806.  ) 


DE    PHARMACIE.  l5 

ies  pmpriëtés  médicinales  de  cette  iubsUoce ,  <pie  j'appelle 
tnanne  pure^  comparativement  avec  la  manne  dite  en  lar- 
mes. Conune  il  est  important ,  pour  présenter  des  résultats 
certains ,  de  multiplier  les  expériences ,  je  ferai  connaître , 
dns  lUi  autre  article ,  les  ayantages  <jue  U  médecine  peut 
rtcirer  de  cette  subsunoe. 

Nota.  Toi  fait  préparer  chez  M.  Planche  de  cette  substance 
cristdillUwifmrite  les  pratkiens  à  enfûire  Fessai. 


SUITE 

Des  Recherches  Mnigues  sur  les  Corps  gras  j  et  leurs  comr 
hinaisons  avec  les  alcalis,  par  M.  Chstebul. 


EXTRAIT  DD  SIXIÈME  MÉMOIRE. 

Examen  des    Graisses  d'homme^  de  mouton ,  de  bcsuf,  de 
jaguar  et  doie* 

Dans  ce  sixième  Mémoire,  consacré  i  Texamen  des 
graisses  d'homme,  de  mouton  ,  de  bœuf ,  de  jaguar  et  dW, 
Tantenr  a  également  cherché  à  déterminer  jusqu'à  quel 
point  les  principes  immédiats  de  ces  graisses ,  et  les  acides, 
huileux  qu'ils  sont  susceptibles  de  produire ,  se  rapprochent 
de  ceux  de  la  graisse  de  porc. 

M.  Chevreul  annonce  un  septième  et  tm  huitième  Mé- 
moires :  il  s'occupera ,  dans  le  premier ,  de  ThuUe  du  del- 
phinus  globiceps  et  de  l'huile  de  poisson  ^  l'autre  aura  pottr 
objet  le  beurre ,  sur  lequel  M.  Bracconnot  a  déjà  publié  des 
observations  si  intéressantes  (i). 

(i)  Joainal  d«  PhaoMcie.  Septsmbre,  i8i5. 


l6  JOURNAt 

-*. 

«  Pour  cosigner  des  corps  qm  avaient  été  confctndas  en^ 
semble ,  ainsi  que  plusieurs  autres  ,  dont  )*ai  faît  connaître 
Je  premier  l'existence ,  je  me  suis  servi  jusqu'ici  de  péri- 
phrases ,  en  auendant  que  la  nature  de  ces  substanees^  fût 
«mieux  déterminée  ^  au}Ourd'bui,  mes  observations  sont  asses 
multipliées  pour  que  je  remplace  ces  péripki*ases  par  àes 
noms  spéciaux  qui,  en  donnant  plus  de  rapidité  au  dis- 
eonts  ,  ccmcourront,  en  mè^ne  temps,  à  mieux  faiï^  sentir 
'  lé  rapport  de  ces  corps  les  uns  avqc  les  autres*  Je  nommerai 
chotestarùie ,  de  xo^»  )  bile ,  et  çtpcoç  solide ,  la  substance . 
cristallisée  des  calculs  biliaires  humains ,  et  cétine  de  x>]roç, 
l)aleine ,  le  blanc  de  baleiœ  ou  spermaceti.  Ces  deux  corps 
gras ,  qui  ont  été  décrits  sous  les  dénominations  de  substance 
grasse  etde  substance  huileuse,serontdésignés,dans  lasuitede 
ces  recherches,  par  les  noms  de  stéarine  et  dHélaïne;  celui-ci, 
dérivé  de  «Xaiov  ,  huile ,  et  le  premier  de  çtap ,  suif  ^  enfin  , 
j'appellerai  acide  margarique ,  la  magarine  ;  acide  oléique^ 
Tacide  que  j'ai  désigné  par  l'expression  de  graiese  fluide  ; 
et  acide  cétique ,  la  substance  concrète  qu'on-^btient    en 
saponifiant  la  cétine ,  qui  avait  été  désignée  sous  le  nom  de 
spermaceti  saponifié.  Les  margarates^  le^  oléates^    les  ce- 
tates  seront  les  noms  génériques  des  savons  ou  combinai- 
sons que  ces  acides  sont  susceptibles  de  former  en  s'unis* 
sant  aux  bases  salifiables.  » 

§  I.    Queîqttes  propriétés  physiques  des  graisses, 

I .  Graisse  humaine. — ^Une.  ^isse  extraite  jdes  reins  d'an 
homme  supplicié  était  jaune  e|  sans  odeur  ;  die  était  com- 
plètement fluide  à  4^^9  ^^  °6  conunençait  à  se  troubler  qu'à 
j^$^^  à.  17%  elle  éuit  prise  en  une  masse  dans  laquelle  on 
distinguait  une  matière  concrète ,  et  une  huile  jaune. 

Une  graisse  extraite  des  cuisses  d-un  homme  mort  d'une 
maladie  aiguë  était  également  colorée  et  inodore  :  elle  était 
parfaitementlimpidfi.il  i  S""  5  conservée  plusieurs  jours  dans 


DE    PHARMACIE.  jj 

m  flocon^  à.  oe^6  température,  elle  d^KMa  qne  substance 
foneràte  que  sumageoit  une  hidle  )âui|e. 

On  Toit  que  la  fluidité  de  la  graisse  humaine  peut  rariferT 
ce  qui  tieux  à  des  prop<»tions  diverses  de  stéarine  et 
tf«bùic  j  car  la  partie  cooLcrèle  est  une  oomttnaîsjtm 
d'âaia^  avec  excès  M  stéaiûie ,  et  la  paifiie  fluide  uieeom- 
ibioaison  de  stéarine  avee  excès  d'âaïue.  't  <    ^ 

^.   ^/»^^roûiito«.^Béocnte,elie  était  fchnc^^^ 
presque  inodore  :  elle  se  fond,  i  une  ^mpérature  variable^ 
quand  ejle  provient  d^anipiaux  diff^reua,  de  87 'à  4 1«».        ' 

3.  Graisfcdc  bœuf,  -r  Couleur  jaune^e ,  peu  d'odeur. 
Un  tbermomètce  plon^  dans  cette  graisse ,  fondue  à  5o^ 
descendit  à  37  et  remonta  à  3û^.  ' 

4.  Graisse  dejagum.  r-  Sa  couleur  était  jaune-orangée  • 
son  odeur,  particulière  et  désagréable;  foqdue  à  4o-  le 
ihennomètBC  plongé  par  M.  Chevrcul  descendit  à  ag*.    ' 

5-  Groupe  Soie.  —  Légère  couleur  jaune ,  odeur  agréa- 
ble ,  d'une  fusibilité  analogue  à  la  graisse  de  porc. 
Aucune  de  ces  graisses  n'a  donné  de  signes  d'acidité. 
Cent  4'aloohol  bouillant  i  0,8a  i  ont  (tissons  : 

a,48  de  griisse  humaine  5 

2,a6  de  graisse  de  mouton; 

8,62  de  graisse  de  bœuf; 

o,  1 8  de  graisse  de  jaguar. 

Cent  d'alcohol  à  0,816  ont  dissous  a,.8o  de  graisse  de- 
porc.  9     ^  ^   ^Y 

S  IL  Des  Chanpfn^ns  de  ifatur^f  ^  Us  graisses  ^rouvem 
*  Wp0Pi  4€  tapotasse. 

Toutes  ces  graisses  se  sont  parfaitement  saponifiées*  san. 
le  contact  de  l'air ,  dans  une  cloche  placée  sur  le  mercure^ 
dans  toutes,  comme  avec  la  graisse  de  porc ,  il  j  a  eu  for' 
mation  de  graissp  saponifiée  et  de  principe  dou*  •  il  ne  t'tst 
pas  produit  d'acide  carbonique ,  et  le^  savons  formés  n^ 
ro^""*.  Année.^  Janvier  1817.  :^ 


^'^A 


î8  JOURNAL 

contenaient  pas  sensiblement  dadde  acétique.  Les  graisses 
sap<nûfiées  avaient  plus  de  tendance  à  cristalliser  que  les 
graisses  naturelles  :  elles  se  dissolvaient  en  toutes  propor- 
tions dans  Takc^l  d'une  densité  de  o,8;ki.  Cette  solution 
contenait  de  Vacide  margarique  et  de  lacide  oléique  :  ces 
graisses ,  altérées  par  la  saponification ,  éuient  aussi  deve- 
nues moins  fusibles.  Celles  de  mouton  et  de  bœuf  avaient 
acquis  la  tnèmc  solubilité  dans  la  solution  de  potasse  et  de 
soude,  que  celle  de  porc* 

M^  Chevreul  établit,  comme  preuve,  qu'il  ne  s'est  pas 
formé  d'acide  carbonique  par  l'acte  de  la  saponiGcation  des 
graisses ,  que  si  l'on  prend  deuxquantités  égales  d'une  même 
solution  de  potasse ,  et  que  l'une  d'elles  soit  employée  i 
saponifier  une  graisse  quelconque ,  on  trouve ,  «n  décom- 
posant par  l'acide  muriatique ,  le  savon  qui  s'est  produit  | 
que  la  quantité  d'acide  carbonique  est  sensiblement  égale  à 
celle  contenue  dans  la  portion  d'alcali  qui  n'a  pas  servi  à  la 
saponification. 

Pour  savoir  s'il  se  produisait  de  l'acide  acétique ,  l'au- 
teur a  saponifié  20  grammes  de  chacune  de  ces  graisses , 
par  la  potasse  à  la  chaux,  décomposé  le  savon  par  l'acide 
t^riarique  ,  décanté  le  liquide  aqueux  qui  a  été  distillé.  Le 
produit  de  la  distillation  ,  saturé  par  l'eau  de  baryte  ,  a  été 
évaporé  a  siccité  :  ce  résidu  salin  était  inappréciable  à  la 
balance  pour  la  graisse  humaine  ;  celui  du  savon  de  graisse 
de  mouton  pesait  à  peine  o  gr.  06 ,  encore  était-il  altéré  par 
un  peu  de  principe  doux.  L'acide  phosphorique  en  déga- 
geait une  odeur  de  boUe  mêlée  d'ime  odeur  piquante  d'acide 
aoëiîque.  Le  résidu  salin  du  savon  de  graisse  de  bœuf  était 
inappréciable  -,  cependant ,  le  liquide  provenant  de  la  dé- 
composition du  savon  était  acide  et  ombré  ,  et  d'une  odeur 
analogue  à  celle  qu'exhalent  les  bœufs  échaufies  par  une 
longue  course ,  etc. 

De  ces  observations ,  M.  Chevreul  conclut  que  la  pousse 
développe ,  dans  plusicms  gtaisscs ,  des  principes  odoran' 


DB    PHARMACIE.  I^ 

iem^lables  i  ceux  que  les  animaux  dont  elles  provietmeDt 
eziuJent  dans  certaines  circonstances  -y  et>  de  pins ,  que  la 
propriété  acide  accompagne  c^s  principes.  Ce  dernier  phéno- 
mène nous  parait  peu  remarquable  et  faiblement  constaté. 
L  aateôr  donne  ensuite  leë  proportions  suivantes  de  ma- 
tière soluble  et  de  graisse  saponifié  en  lesquelles  loo  parties 
de  grsdsses  sont  transformées. 


Graisse  d'homme .  |  ^!^^_  "T"^^^ 


Matière  soluble. 


G»«d.»».«u...jSS»>£^: 

r»    .       j    ,       r  f  Graisse  saponifiée  . 

Gnu.se  de  bœuf  .  .  .  .  .  j  j^^^^^  ,^,^jj^ 

j-i     .       j  f  Graisse  saponifiée  . 

^^"^  ^^  !«'•'= [Matière  sSible .  . 

§  m.  Examen  des  soyons  de  graisse  et  dépotasse. 


1 

4>9 


'  Tous  ces  savons  ,  séparés  de  leur  eau-mère  ,  ont  été  dis« 
sous  dans  Feau  bouillante  :  par  le  refroidissement ,  il  s'est , 
déposé  de  la  matière  nacrée  ,  à  laquelle  M.  Chevreul  don- 
nera dorénavant  le  nom  de  sur^margarate  dépotasse  (i)  \ 
et  la  liqueur  est  devenue  alcaline  :  celle-ci ,  filtrée  et  neu- 
tralisée par  Tacide  tartarique  ,  il  s'^st  produit  de  nouveau/», 
sor-margarate  ,  et  de  Talcali  a  été  mis  à  nu.  La  même  opét 
lation  a  été  répétée  tant  qu^il  s*est  séparé  de  la  matière  na- 
crée \  alors  on  a  obtenu  un  oléate  de  potasse  qui  a  été  éga« 
lement  décomposé  par  Tacide  tartarique.  Le  savon  s'est 
donc  réduit  en  sur-margarate  dépotasse  et  en  cunde  oléique» 
L'auteur  examine  ensuite  les  rapports  des  acides  niai^a- 

■  ■        ■  ■        ■       >^    Il  I    - 

(i)  Le  tavon  de  graisse  de  jaguar  a  aussi  déposé  une  matière  nacrée 
tr^4>rillantej  mais  M.  Cherreul  a  reconnu  qu'elle  n'était  pas,  comme  celle 
4e  tons  les  kutres  savons ,  do  sur-margaratg  (h  potats9 ,  'nuis  dt  VaMê 
margarUfu^  oontsnant  da  margaraU  de  chaux. 


rioue  et  oléiouq  de  ces  divers  savons  comparés  ^u;;^  luéi^o^ 
acides  retir^  d^  savon  de  graisse  ^e  porc,  ^^ 

De  r  Acide  margàriquc. 

Ppur  I>i}n&^r  U^  surn^agncates ,  «a  passa  trois  feU  de 
Teim  4^ltillé^  9ur  1^  &U^  q^  les  coQfenaient  ;  on  ks  fit 
ëgoutter ,  on  les  mh  dans  1 5  fois  leur  poids  d'eau  bouillante; 
Qçi  filtra  la  li<{aeur  refrçidie  ;  on  passa  de  l'eau  froide  sur 
l^s  filtres;  en0n,  les  s^^mar§|aratcs  furent  séchas  à  l'air , 
puis  traités  par  l'alcohol  bouills^nt  ;  la  solution  alcoholique 
refïoîdie  fut  filtrée  j  et  de  l'alçol^ol,  passé  par  les  filtres ,  on 
e^rima  les  sur-magarates  q^ui  y  étaient  restés  ,  puis  on  les 
j^t  sécher  au  soleil.   .  .   .   .  ^^ 

Les  surmagarates  ainsi  prép^és  et  analysés  par  l'acide 
byirô-chloriqiie ,  on^  doni^é  les  résultats  suivans  : 

ihu^rs.d.gr.i«.dW.  I*^^;*-    ^i^    '"^^ 

Le  sur-margarate  de  graisse  de  porc  étant  formé  de  loo 
d'acide  et  8,8  d'alcali ,  il  s'en  suit  que  tous  ces  sur-marga- 
rates  sont  assu  jétis  à  la  même  composition. 

Tous  ces  sur-margarates ,  mis  à  bouillir  dans  des  propor- 
tions égales  d'eau ,  ont  refusé  de  se  dissoudre  ;  pour  plu- 
sieurs ,  l'eau  a  perdu  de  sa  transparence.  Ou  a  aperçu  quel* 
ques  globules  d'apparence  grasse  à  la  surface  de  l'eau  qui 
avait  bouilli  avec  le  sur-margarate  de  graisse  de  mou* 
ton,  etc. 


DE    l^ÉÂUldiCIE.  îli 

L^alcohol  bouillant  dissout  les  sur-mai^arates  en  toutes 
proportions ,  &  Texception  du  margarate  de  chaux. 

Les  acides  de  toiis  eed  suT-ilfôt^ahitès  iorti  d^xin  H&nc 
brillant  >  insipides  ^  pteè<|dè  iBodbi^è ,  inibliiBIei  dànsTéati; 
selnblés  dans  rdeôbol  bodÙhlit  ;  leur  cdM)liiàisdii ,  Ratu- 
rée de  Imitasse ,  est  sèluMti  déns  rèah  bôidUadté ,  et  ^  par  lé 
reireidissenient  5  èe  fédiJAi  èh  pbtaë^é  èî  ëil  sinr-iiiargàrâté  iîi* 
solubie.  On  ftigërti  ,  par  lés'  fléstriptlëtis  hiivâfitte,  que 
leurl prtB«â|wles  AOétêé^  ït»il,  soiis  lé  UppàH  ftë  là  îtt^ 
sibilité  j  de  la  disposition  et  de  la  grandeur  des  aiguilles  qui 
se  produisent ,  lorsqu*on  laisse  refroidir  racide  margarique 
â  la  surface  de  Teaii. 

l^  Jtcide  margcMjhe  dé  rhbmmè.  —  M.  Chévrfeiii  Ta 
obtenu  sous-  trois  fbrnîes  diffifrâites  :  1*  exi  âîguMïéS  très- 
fines  et  allongées  ,  disposées  en  étoiles  planes^  a*  en 
aiguilles  très-fines  et  tr^s*courtes  formant  des  dessins  ondes 
semUal^les  k  ce«x  de  Tacide  mafgarit[ue  des  cadavres  *, 
3*  en  cristaux  plus  laî^ës  ,«lmllans,  dlipbsés  ed  étoile j  knso- 
Ittoietii  semblable^  i  i'acide  mar^ari^e  de  la  gftâSlë  de 
porc^  fusible  à  une  température  de  55  à  56«4 

2^.  Acide  margarique  de  mouton.  —  Cet  acide ,  retiré 
du  j»reiEàier  dép6t  ^  é^était  formé  AskUs  le  savon  du  mou- 
ton ^  était  ti£  aiguille^  iinei ,  radiées.  Le  înème,  rétif e  des 
dèiniéi^  dépdt^  dé  kitr-iâafgàrâtès  cnsullis'ail  en  sagiuUes 
plus  laides  >  et  se  fondait  à  56^. 

3^.  Adde  margarique  de  hœuf.  — -  Cristallise  en  petites 
aigtdllèé  radiées  :  il  est  fusible  à  59,9. 

4***  A(^  margturiqrjue  du  j(ig;ijua^ 
que  lé  prÀïedent  \  fusible  à  55,5. 

5<».  Adie  lim^àtiq&é  S'àiè.  —  Ù  crislaîlîse  en  belles 
lames  brillantes  ^  coBEune  celui  de  pore  j  fl  se  fond  k  55*. 


îia  JOUÏlIf  AL 

De  V Acide  oléique. 

.  liCS  premières  expériences  de  M.  Cbeyreul  sûr  Tol^te 
de  baryte ,  pour  en  déterminer  les  proportions  élémentaires, 
lui  donnèrent  loo  d'acide  et  aS^Sg  de  base.  D  sWéte  au- 
jourd'hui,  après  avoir  répété  plusieurs  fois  son  analyse  à  la 
proportion  de  loo  à  ^7  ;  d'où  il  résulte  que  Tacide  neutralise 
a,835  d'oxigène  dans  les  bases;  capacité  de  saiuration  con- 
firmée par  l'examen  des  qléates-de  etrontianeétdeplomb. 

Acide  oléique  de  graisse  humaine. 

Baryte.  Strontiane.  Plomb.   ' 

Acide 100         ....   100         ..-.•.    lOQ 

Base a6        ....     19,41  .  ,  .  ,     82,48 

Acide  oléique  de  graisse  de  mouton. 

Baryte.  Stnmtiane.  Plomb. 

Acide.   .   •  m  ■•   100         .   •   .'.   100         ....   100 
Base aÇ,77  ....     19,33  ....     81,81 

Acide  oléique  de  graisse  de  hceuf. 

Baryte.  Strontiane.  Plomb. 

Acide.  .  •  •  .  100        ....  100        ....  100 
Base  .....    218,93  ....     19,41  ....     81,81 

Adde  oléique  de  graisse  doie. 

Baryte.  Strontiane.  Plomb. 

Acide 100        ....  100        ....  100 

B^ 26,77  •  V  •     '9>38  ....  81,34 

Add^  oléique  de  graisse  de  porc. 

B**?**-  Strontiane.  '   Plomb. 

Acide 100         ....   100         ....   100 

*^ n       •  •  •  .     i9>38  ....    81,8 


DE    PHARMACIE.  ^3 

L'auteur  obaerve  qa'il  n'est  pas  aussi  facile  d^ohtenir  pur 
Facide  oléique  que  Facide  margarique  :  celui  qui  a  servi  i 
ses  expériences  ,  ay^nt  été  préparé  de  la  même  manière  et 
dans  les  mêmes  drconstances ,  ne  iikt-il  pas  d'une  pureté 
absolue^  oâre  du  moins  des  rapports  exacts  de  comparaison. 
Il  ol>serve  encore  que  ,  lorsqu'il  s'est  développé  un  principe 
odorant  dans  la  saponification ,  ce  principe  se  rétrouve  dans 
facide  oléique. 

S  IV.  Analj$e  des  Graisses  par  talcohol. 

La  faculté  de  l'alcoliol  absolu  pour  dissoudre  les  corps 
gras  diminuant  dans  une  progression  extrêmement  rapide  « 
par  l'addition  de  la  moindre  quantité  d'eau ,  M.  Chevreul 
a  trouvé  un  grand  avantage  à  employer  ce  dissolvant  d'une 
densité  de  0,791  a  0,798,  au  lieu  de  0,821 ,  qui  était  la 
pesanteur  spécifique  de  l'alcohol  qui  lui  avait  servi  dans  ses 
premières  analyses.  Il  a  suivi ,  du  reste,  la  même  méthode 
que  dans  l'examen  de  la  graisse  de  porc.  Les  graisses  ont 
été  soumises  à  l'action  de  l'alcohol  bouillant;,  par  le  refroi- 
dissement ,  la  portion  de  graisse  dissoute  s'est  séparée  en 
deux  combinaisons  :  l'une  ,  avec  excès  de  stéarine ,  s'est  dé- 
posée ;  l'autre ,  avec  excès  d'élalne ,  est  restée  en  dissolu* 
tion.  On  a  séparé  la  première  par  la  filtration  ;  on  a  distillé 
la  liqueur  filtrée  -,  et ,  en  ajoutant ,  sur  la  fin  de  l'opération , 
'  un  peu  d'eau,  on  a  obtenu  la  seconde  dans  la  cornue  avec 
un  Uquîde  alcohoUque  aqueux.  L'alcohol  distillé  provenant 
de  la  graisse  humaine  n'avait  pas  d'odeur  sensible ,  non  plus 
que  celui  qui  avait  agi  sur  les  graisses  de  bœuf ,  de  porc  et 
d'oie.  La  graisse  de  mouton  lui  avait  communiqué  une  lé- 
gère odeur  de  chandeUe. 

Liquides  alcoholiques  aqueux. 

Celui  de  graisse  humaine  exhalait  une  odeur  de  bîle  , 
comme  celui  obtenu  de  la  graisse  de  porc.  (  Troisième  Mé- 


j4  journal 

moire ,  n*.  tg.  )  Il  donna  un  cfxtrait  jaune  dtter.  Celui  qu'on 
obtint  du  prunier  lavage  était  alcaliri  ;  celui  qu^on  obtint 
du  detnîer  était  acide  ;  il  contenait  de  plus  une  trace  d'une 
buile  empyt'euniaUque. 

Celui  de  graisse  de  mouton  n'exbala  pas  Fodeur  de  la 
bile  >  mais  il  donna  un  e^ttrait  dcide  semblable  au  {Pré- 
cédent. 

Celui  de  graisse  de  bœuf  était  roux  ,  alcalin  5  il  conte- 
nait un  peu  de  muriate  de  potasse  et  de  muriate  de  soude. 

Celui  de  jaguar  avait  une  odeur  désagréable  ;  il  conte- 
nait de  la  matière  jaune  et  amère  ,  huileuse  9  et,  à  ce  qu  il 
m'a  paru  ,  un  peu  d'acide  acétique. 

Celui  d'oie  ne  contenait  qu'une  trace  de  matière  sdlublc 
dans  l'éau  ;  il  était  absolument  inodore. 
9  Je  ferai  observer  que  les  graisses  de  mouton  et  de  bœuf 
m'ont  quelquefois  présenté  la  propriété  de  colorer  Falcobol 
en  hlevL  ;  mais  ce  phénomène  est  accidentel  :  il  est  dû  à  un 
corps  étranger  à  la  graisse. 

J'ai  traité  ensuite ,  par  Falcohol  bouillant ,  la  combinai- 
son avec  excès  de  stéarine ,  jusqti'à  ce  que  j'en  aie  obtenu 
une  matièr^  fusible  à  43^  environ.  Quant  à  la  «combinaison 
avec  excès  d'élaïne  ,  je  l'ai  abandonnée  au  froid  pour  en  sé- 
parer ,  le  plus  possible ,  de  substance  concrète  )  et  je  ferai 
observer  que ,  quand  on  analyse  des  graisseâ  qui  sont  eh 
partie  fluides  à  la  température  de  rS^'^et,  à  plus  (àtie  raison , 
à  une  température  plus  baçse ,  il  faut  les  (exposer  pendant 
plusieurs  jours  à  une  température  telle  qu'il  i'en  sépare  j  le 
plus  possible ,  de  stéarine ,  san4  que ,  pour  cèk ,  la  combi- 
naison avec  excès  d'élaïne  soit  exposée  k  se  congeler.  On 
filtre  la  graisse  y  et  on  traite  la  matière  testée  sur  le  filtre 
par  l'alcohol  comme  les  graisses  qui  sont  solides  à  la  tempé- 
rature ordinaire.  C'est  de  eette  manière  qtie  l'on  peut  par- 
venir à  faire  l'analyse  de  la  graisse  d'homme. 

Maintenant ,  comparons  entre  elles  les  stéarines  et  les 
élaïoes  des  graisses  dont  nous  avons  entrepris  l'examen. 


DE   PHARMACIB*  d5 

De  la  Stéarine^ 

Toutes  étaient  d'un  très-beau  blanc ,  inpdorcf ,  ou  près* 
<Jae  inodores  ,  insipides  j  et  absolument  sans  action  sur  le 
tournesol. 

Stéarine  d'homme.  —  Un  thermomètre  qu'on  y  jdongéa , 
après  lavoir  fait  fondre ,  descendit  à  4i**  et  rembnta  k  i^\ 
par  le  refr^idissèiiiexit ,  \â  étéariiië  ëriStdiRàtt  eh  higUiUé» 
très-fines  dont  la  Surface  était  plane. 

Stéarine  de  moiAon.  —  Un  thermomètre  descendit  à 
40"*  et  remonta  à  43  ;  ^1^  «e  figea  en  une  masse  plane ,  dont 
le  centre ,  cjui  s'était  refroidi  jAm  loilemeiit  cJHe  les  bords  , 
présèiitâit  dé  petites  aiguilles  fines  radiées. 

Stéarine  de  Bœu/.  —  Le  thermomètre  y  descendit  à  Jj^^S, 
et  remonta  â  44^  y  elle  se  figea  en  une  masse  doni  la  éunacé 
éUit  plana  et  parsemée  d'étoiles  microscopiques  \  elle  avait 
me  légère  demi -transparence. 

Stééryae  de  porc.  ~  klle  exhalait  une  odeur  de  graisse 
de  porc  lorsqu'elle  était  fondue  ;  le  thermomètre  y  descen- 
dît ^à  3e«  j  et  remonta  à  43  5  par  le  refroidissement ,  die  se 
prit  e«k  iïhé  masse  doht  la  Stirface  éuit  trè^-lli^ale  et  qui 
s^rttBIàit  rdnhéé  de*  pefittes  aiguilles-,  lorsqu'elle  sfe  fefir<*ift- 
saîl  promptétnent ,  les  pïirties  qui  touchaient  les  pàrctf  dà 
vase  qui  la  contenait  avaient  la  demi-transparenée  du  blanc 
.  d'oeuf  cuit. 

Stéarine  d'oie.  —  Le  fhermomètre  descendit  à  40*,  et  re- 
monta à  43  ;  elle  se  figeait  en  une  masse  plane. 

Solubilité  dan^  talcohil  —  Cent  parties  d'alcoliol ,  d'une 
densité  de  o^'j^^ ,  ont  dissous  : 

1 1 ,5o  de  stéarine  d'homme  ; 
16,07  de  stéarfne  de  mouton  ; 
^  1 5,4^  àe  stéarine  de  bœuf; 
i8,a5  de  stéarine  dé  pa/tt  i 
36,00  de  sténrlne  d'oie. 


i6 


JOURIfÀL 


Saponification  par  la  Potasse. 


Stéarine 
d'homme 
a  domié, 
parja  sa- 
ponificat. 


Stéarine 
de 
mouton. 


Stéarine, 
de  bœuf. 


Stéarine 
de  porc. 


Graisse  sapon.  94,9 
Matière  solnb.     5,i  < 

Graisse  sapon.  94,6 

Matière  solnb.     5,4 

Graisse  sapon.  95,1 


Matière  splob, 


•     4.9  j 


Graisse  sapon.  94,65 


Matière  solnb.  5,35 


Elle  était  fusible  à  5i; 
elle  cristallisait  en  pe- 
tites aiguilles  ï*éunies  en 
entonnoir. 

Le  sirop  de  principe 
doux  pesait  8,6  ;  Tacé- 
tate,  0,3. 

Elle  commençait  à  se 
troubler  à  54,  et  le  ther- 
momètre  s  arrêu  à  53  : 
die  cristallisait  en  pe- 
tites aiguilles  fines  ra- 
diées. 

Le  sirop  de  principe 
doux  pesait  8  ;  racétate 
0,6  était  mêlé  de  prin- 
cipe aromat.  de  bouc. 

Elle  commençait  à  se 
figer  à  54 ,  mais  elle  ne 
le  fut  complètement  qu*à 
5a  :  elle  cristallisait  en 
petites  aiguilles  réunies 
en  globules  aplatis. 

Le  sirop  de  principe 
doux  pesait  9,8  5  l'acé- 
tate 0,3. 

Elle  commençait  à  se 
I  figer  à  54° ,  et  le  ther- 
momètre s'arrêtait  à  Sa; 
elle  cristallisait  en  pe- 
tites aiguilles  réunies  en 
globules  aplatis. 

Le  sirop  de  principe 
doux  pesait  g;  l'acé- 
tate 0,4. 


[      Elle  se  figeait  à  48,5; 
1  ^    ,  ,  ,  )  elle  crisullisait  en  ai- 

Stéarinc  ;  ^^"^  ^P^-  9*'*  )  guilles  réunies  en  en- 
doie.         I  V  tonnoir. 

Tons  les  saTons  de  stéarine ,  analysés  par  les  mêmes  pro- 
cédés que  les  savons  de  graisse ,  ont^^né  du  snr-margarate 
de  potasse  nacré  et  de  Toléate.  Le  premier  était  beaucoup 
plus  abondant  que  le  second.  L'acide  margarique  des  stéa- 
rines avait  absolument  la  même  capacité  de  saturation  que 
celui  retiré  des  savons  de  graisse  ;  seulement  Tacide  mar- 
garique de  stéarine  de  mouton  était  fusible  k  6i)5 ,  et  celui 
de  stéarine  de  boeuf  k  62 ,  tandis  que  Tacide  margariqye 
des  stéarines  de  porc  et  d'oie  avait  presque  |a  même  fu- 
sibilité que  Facide  margarique  de  ces  mêmes  graisses. 

Dès  Élaïnes. 

.  Toutes  étaient  fluides  à  i5^;  conservées  pendant  un  mois 
dans  des  flacoiis  boucbés ,  elles  ne  déposèrent  rien  \  aucune 
n'était  acide. 

Élaïne  lutmaine.   — •  Jaune  ,  inodore ,  d'ime  densité  de 
0,91 3 ,  soluble  dans  moina  de  son  poids  d'alcobol  bouillant;  * 
a  commencé  à  se  troubler  k  77^. 

Éiaïne  de  mouton.  —  Incolore^  d'une  légère  odeur  dt 
mouton ,  d'cme  densité  de  0,916. 
.  ÉlaXne  de  bœuf. -^ïneolore,  presque  inodore ,  densité 
de  0,91 3*  .  . 

Élaïne  de  porc.  *—  Incolore ,  presque  inodore ,  densité 
de  0,915. 

Élaïne  de  jaguar.  — •  Citrine  ,  odorante  /densité  de 
0,914* 

Élaïne  doie.  —  L^èrement  citrine ,  presque  inodore , 
densité  de  0,929* 


^â  JOtTBNAlL 

Toutes  ces  ëlaïnes  sont  solubles  dans  Talcoliol  bouillant , 
à  quelques  légères  différences  dans  les  proportions. 

Saponification  par  la  Potasse. 

Il  est  plus  diàicile  de  déterminer  la  quantité  de  matière 
soluble  que  les  élaïnes  cèdent  à  Teau  dans  k  saponification , 
que  pour  les  stéarin^i^  qui.  sont  moins  altérables  que  leë 
élaïnes  )  et  qu'il  est  moSns  difficile  d'obtenir  dans  un 
état  de  purecé.  Les  élaKnés  dé  mouton ,  de  pdrc ,  de  ja- 
guar, d'oie ,  extraites  par  Valcëbol ,  ont  ^ilné ,  par  Tadtidn 
de  la  potasse  : 

89  dé  graisse  saponifiée  ; 

I  î  de  matière  sdubkf. 
L'élaïné  de  boeuf ,  extraite  de  la  même  manière ,  a 
donné  : 

92,6  de  graisse  saponifiée  ^ 

7,4  ^^  matière  soluble. 
Lt  graissé  naturelte  n'ây^t  perdu  ^e  5  pùtxt  xdo  de 
matière  soluble ,  et  les  stéarines  en  àjéhi  perdti  5,^3  (tetihe 
moyen  de  Texpériénce  rapportée  plus  haut),  et ,  d  un  autre 
côté ,  les  stéarines  se  conrertisMttt  ^  par  Paction  àeâ  alcalis , 
en  acides  mai^rictues ,  oléiques  j  et  principe  dout ,  aiâsi 
que  les  élaïnes  obtenues  sans  Pititermède  dix  éaldi^ë  et  de 
Falcofaol  )  M.  Ciièvreul  concltit  qtie  les  âàlnes  qui  àVaiefnt 
perdu  1 1  de  matière  soluble  pan^  k  Sàpdtnficàtioii  pouvaient 
a?oir  épi^ooT^  M  eommt^eeinént  de  décomposition  ;  en 
conséquence ,  il  saponifia  i^"  de  Télame  humaine ,  qui  lk*était 
pas  endora  fi^  à  nê^à ,  et  qtli ,  à  ^''-^o^  né  ié  coagulait 
qu'en  partie  seulement.  Elle  se  convertit  en 

GMssé  ^dpdnifiée.  »  .  •  95^ 

Matière  soluble .....     5, 

Le  sirop  dé  principe  doux  pesait  9,8 ,  et  la  graisse  sapo- 
nifiée était  fusible  entre  34  et  35.  a"»  De  Félaïne  de  pore 


DB    PHARMACIE.  29 

paifiiltement  incolore ,  parfuitement  fluide  i  ao*^.  Elle  se 
cooTertit  en 

Graisse  s^pooifiée.  •  •  •  94  î 
l^^tière  5oluble 6. 

D  résulte  de  ces  faits  y  que  les  ékânes  dans  lesquelles  on 
ne  peut  remarquer  aucune  altération  sensible ,  cèdent  à 
l'eau  par  la  saponification ,  autant  ou  un  peu  p|us  de  ma^ 
tière  sduble  que  les|;raî^ses  natujreUes.  Ce  qui  prouve ,  au 
reste ,  la  ressemblance  qui  existe ,  sous  ce  rapport^  en|re  la 
stéarine  et  Vélaïne ,  c'est  que  les  graisses  qui  diffèrent  le 
plus  en  fusibilité  donnent -fusibiement  la  même  quantité  de 
matière  grasse  par  la  saponification^  et  que  les  diverses 
élaïnes  paraissent  avoir  entre  elles  la  même  analogie  que 
les  diverses^^téarines. 

«  De  tout  ce  q^i  précède  y  4it  IMt.  Cb^yreul ,  on  peut  tirer 
les  conclusion^  générales  suiva^ea  : 

»  Les  graisses ,  considérées  dans  leur  état  naturel ,  se  dis- 
tinguent les  unes  des  autres  pat  la  couleur ,  Fodeur  et  la 
fluidité. 

n  La  cause  de  leur  couleur  est  évidemment  un  principe 
étranger  k  leur  propre  nature ,  puisqu'on  peut  les  obtenir 
parfaitement  incolores.  U  en  est  de  même  de  leur  odeur; 
car  si  on  ne  les  en  prive  pas  toujours  entièrement ,  on  leur 
en  enlève  une  portion ,  laquelle  sufik  pour  démontrer  que 
le  principe  de  cette  propriété  lie  peut  être  confondu  avec  les 
corps  gras  fixes ,  d*où  il  a  été  séparé;  enfin,  la  réduction 
des  graisses  en  stéarine  et  en  ékïne  rend  compte  des  divers 
degrés  de  fluidité  que  Ton  observe  entre  elles.  Mais  doit-on 
regarder  la  stéarine  et  Téliàne  comihe  formant  deux  genres , 
lesquels  comprennent  plusieurs  espèces ,  ou  bien  comme 
deux  espèces  dont  chacune  peut  être  absolument  repré- 
sentée par  une  stéarine  ou  une  élaïne  obtenue  d'une  -des 
graisses  quelconques  qui  font  Tobjetde  ce  Mémoire? 


3o  JOURIVAL 

»  Si  les  stëariaes  sont  identiques ,  elles  doivent  se  com- 
porter absolument  de  la  même  manière  lorsqu'on  les  étu- 
diera dan3  les  mêmes  circonstances,  sous  tous  les /apports 
possibles.  Conséquemment ,  elles *présenteront  même  forme, 
même  solubilité  dans  Falcohol  ,  même  décomposition  ^ar 
la  potasse  ;  conséquemment ,  les  acides  margarique  ,  oléi- 
que ,  et  le  principe  doux  qu'elles  donneront ,  seront  identi- 
ques et  en  même  proportion.  Ce  que  nous  venons  de  dire 
est  applicable  aux  élaïnes.        '-  ^ 

»  Les  choses  amenées  à  ce  point ,  là  question  parait  facile 
à  résoudre ,  car  il  semble  qu'il  n'y  ait  plus  qu'à  voir  si  les 
stéarines  et  les  élaïnes  présrâtent  cette  identité  de  rapport». 
Or ,  nous  avons  observé  des  di£^rences  entre  les  stéarines 
amenées  à  un  même  degré  de  fusibilité  :  celles  d'homme  , . 
de  mouton ,  de  bœuf  et  d'oie  ,  se  coagulent  en  une  masse 
dont  la  surface  est  plane  ^  celles  de  porc  en  une  masse  dont 
la  surface  est  inégale.  Les  stéarines  de  mouton,  de  bœuf, 
de  porc  ont  la  même  solubilité  dans  l'alcohol.  La  stéarine 
d'honmie  est  un  peu  plus  soluble  ,  et  celle  d'oie  l'est  deux 
fois  davantage.  Les  élaïnes  d'homme ,  de  mouton  ,  de  bœuf, 
4e  jaguar,  de  porc,  ont  une. densité  d'etiviron  0,916  ,  et 
celle  d'oie  de  0,929.  Les  élaïnes  de  mouton,  de  bœuf, 
de  porc  ,  ont  la  même  solubilité  dans  l'alcohol  :  l'élaïne 
d'oie  est  un  peu  plps  soluble.  D'un  autre  côté ,  les  acides 
margariques  d'homme ,  de  porc  ,  de  jaguar  et  d'oie  ne  peu- 
vent être  distingués  les  uns  des  autres  :  ceux  de  mouton  et  ' 
de  bœuf  en  diflerent  par  une  fusibilité  de  4  ^  ^  degrés,  et 
un  peu  par  la  forme.  Quant  aux  légères  différences  que 
présentent  les  divers  acides  oléiques ,  elles  ne  sont  point 
assez  précises  pour  que  nous  puissions  en  parler. 

»  Ces  différences  sont-elles  suffisantes  pour  justifier  des 
distinctions  entre  les  stësurines  çt  les  élaïnes  retirées  des  di- 
verses graisses  ?  Je  ne  le  pense  point ,  par  la  raison  que  si 
une  stéarine  s'éloigne  d'une  autre  par  une  propriété  qui  la 
rapproche  d'une  troisième  ,  elle  s'éloigne  de  celle-ci  par 


BE     PHAEMACIE.  3i 

une  propriété  qui  la  rapproche  de  la  seconde.  Plusieurs  ca- 
Fictéres  ne  se  rénnifsent  donc  pas  sur  une  même  stéarine  , 
on  une  même  élaïhe  ,  pour  la  séparer  des  autres.  Mais  s'en 
suit-il  que  les  différences  que  nous  arons  fait  remarquer 
doivent  êtres  négligées ,  de  manière  à  ce  que  Ton  conclût 
affirmatiTement  Fidentité  parfaite  de  ces  corps  ?  non ,  cer- 
tainement ,  car  la  solution  de  cette  question  est  infiniment 
Béeâ  cette  autre  :  les  substances,  que  nous  appelons  fibrine^ 
albumine  ,  fromage ,  mucus ,  etc. ,  dans  les  divers  animaux , 
constituent*elles  des  espèces  ou  des  genres  ?  l'existence  de 
ces  corps ,  conune  espèces  ,  s'accorde   parfaitement  avec 
l'opinion  que  j'ai  émise  il  y  a  long-temps ,  que  les  principes 
immédiats  sont  assujettis  à  des  proportions  fixes  d'élémens  ^ 
mais  qu'ils  sont  susceptibles  de  s'unir  entre  eux  en  im  nom- 
bre illimité  de  proportions,  lorsqu'ils  ne  portent  pas  dans 
leurs  combinaisons  des  propriétés  susceptibles  de  se  neu- 
traliser mutuellement  ;  mais  quelle  que  soit  la  certitude  de 
cette  manière  de  penser  j  et  la  facilité  avec  laquelle  elle  ait 
déjà  expliqué  lès  différences  que  présentent  des  matières 
composées  de  principes  immédiats  identiques  ^  je  ne  l'ap- 
pliquerai point  ici  pour  résoudre  la  question  que  j'ai  élevée, 
parce  que ,  à  la  rigueur ,  il  est  possible  que  les  substances 
que  j'ai  nommées  ci-dessus^  soient  des  genres  ,  sans  que  , 
pour  cela  ,  les  espèces  qu'ils  renferment  aient  une  compo- 
sition indéfinie ,  et  qu'en  second  lieu ,  on  conçoit  très-bien 
la  difficulté  dedistinguer  ces  espèces^  lorsqu'on  considère  les 
nombreux  rapports  qu'elles  peuvent  avoir ,  et  combien  sont 
bornées ,  danis  l'état  actuel  de  la  science ,  les  propriétés 
qu'il  nous  est  donné  d^leur  reconnaître.  Ces  raisons  m'ont 
engagé  à  faire  ressortir  quelques  différences  observées  dans 
ies  principes  inmiédiats  des  graisses. -Des  recherches  ulté- 
rieures leur  donneront  plus  d'importance  en  étabUssant  de 
nouvelles  distinctions  entre  ces  corps ,  ou  apprendront  si 
l'on  doit  tout-à-fait  les  négliger.  P.  F.  G.  B. 


3a  JOURNAt* 


»%t(»»%%»in>%i^»»m>»»»»»>fw<fc»^>»»Ma%»w» 


Pu  Par/snçbym^  4^  la  Parm^mièrp  çonsià^ré  comme 
substance  alimûruaire. 

La  p9ffii?ae-4€-tfi^rpç  (  folanum  tuhnvsum)  ,  depaus  les 
Jopgi  et  ^jtUef  l^i^yamc  df  ParmeiUter,  qui  l^i  a  donné  son 
nom  ^  ¥f^^  9  <^  r«g^449  .oomme  ralîm/eot  le  plus  saîn 
et  le  plus  écouoçoique  dopt  le  p^uple  puisse  se  nourrir. 
Celte  i;aciue  e^  derenijLe  le  mets  du  ri^che  conune  celui  du 
pauvre ,  et  Tart  cuJUoake  remploie  sous  mi^e  formes  dif- 
férentes. 

Cependant ,  jusqu^à  présent ,  Ton  nV  regardé ,  comme 
partie  nutritive  de  la  pomme-de-terre  ,  que  la  fécule  ou 
amidon ,  et  les  autres  parties  constituantes  du  tubercule , 
n'ét^iient  considérées  que  conune  le  son  par  rapport  a  là 
ffuîne. 

Qa  a  &it  en  Frwce  et  en  Angleterre  plusieurs  analyses 
d^  la  p^irmentîère  :  oipi  il  imaginé  plusieurs  prooédés  pour 
en  extraçùre  U  matière  ^tJ^jUu^é»^  pour  a^nserrer  la  pomme- 
de-lerre  epjûère^  on  Va  «prftmmée  dans  fies  «sages ,  dans  ses 
propriété!  >  dans  so^  appUcatiçi»  wx  fiots  et  à  1  econonde 
domestiqua ,  et  Jlo^  ^  pa?  encore  fipprécié  tons  ses  avan-^ 
tages. 

M.  Cad^  '4^'ViWP  Tient  d^  faii«  iaire  un  nouTeiin  pas 
&  rhistoire  de  la  pomperde^tecre  )  en  exanpiaant  les  pro^ 
priétés  de  son  paren<&yme ,  qui  était  jusqu'ici  r^eié  comme 
substance  inntile  et.  peu  nuttcidye.t!)n  trouve  les  nonv«Ues 
recherches  de  ce  jnespectabb  agronome  dans  deux  écrits 
qu  il  vient  de  pubh'er ,  Fun  sous  le  titre  à^VAmi  de  tÊtO' 
nomie  aux  Amis  de  Fbwmmié^  ^  les  pains  dwen  dans 
la  copiposition  desquels  entre  la  pcmmerde-terre  ,  etc. } 
Tautre  sous  le  titre  d'Instruction  sur  le  meSUeur  emploi  de 


DE    PfiAUttiGIE.  hi 

h  pomme^de-tem  dans ya  co-pahification  àiièù  les  fax^fes^  ' 
ii  céréales  {})*    *  /.'* 

Dins  rextrail  qtié  âoiis  allôné  donner  de  ces  detci  bro-  ^ 
dunes  ,  nbns  pàs^rbns  ràpideiiidiit  sur  les  proeédëa  con- 
Bos  pour  inbdiâer  la  )[>6mme-dé-teiTe ,  soh  qu^on  Teuifle 
fa  coE»er¥er ,  soit  ^*on  veuille  la  convertir  instantanénieot 
en  ornent.  ^  *' 

Totit  le  mofade  sait  que  la  pannetitière ,  telle  qu^on  U 
letire  de  terre ,  se  cuit  de  dtffétentes  manières  :  d^hs  Teau; 
ttDS  cftii  9  à  là  vapeur,  spot  les  cendres ,  ou  ^  four,  que 
cûte  et  desséchée  dans  un  foui* ,  elle  en  sort  jauae-reusse  ^ 
l^èce^  friable  comme  un  éohandé  sec^  demi-traiifsparente 
et  ayant  Taspect  d'une  gomme  \  que ,  dans  cet  état ,  dlé 
pent  Ée  eonserver  sans  attirer  Thuntidilé ,'  mois  ètris  attaquée 
par  Jes  animaux  rongeurs  ;  que  ,  ciute  à  la  vapeur  et  rë- 
dwte  en  pâte  :  on  peut  la  vermiccdler  ou  là  gruatktér  eh  là^ 
fjMariî  |>asier  par  un  cylindre  dont  la  base  est  percée  de 
nous ,  et  en  faisant  agir  un  piston  par  une  foHe  pression. 

Toitt  k  lÉKJiidé  sait  aussi  qtre ,  pour  éxiràijre  la  fécule  dé 
pommé-^te-terre  ,  il  faut,  après  Tavoir  lavéé  et  pelée ,  la 
laper  sur  un  tamis  .serré ,  ou  une  toile  qui  trempé  dans  un 
vase  rempH  d'eau  claire.  lyamidon  pas^e  air  travers  du  umis, 
ou  de  la  toile  ;  et  bomme  il  e^  insotulilè  danà  l'eau  froide  ^ 
3  se  précipite  aU  fond  du  vase  ^  tandis  qdlk  le  parenchyme , 
réseau  fibreux  du  tubercule ,  déchiré  par  là  râpe ,  reste 
sur  ie  iMnis^m  sur  la  tcSit. 

C'est  èe  parenchyme ,  qu  on  a  jusqu'ici  rejeté  conMve 
inoâe  ,  <{ûè  M.  Cadet- dé -Vaux  offire  comme  substance 
afiaMnntàire ,  pânîfiàblé ,  et  comme  une  ressource  très-in[^« 
portante  pour  l'économie  domestique. 

(i)  Chez  if.  Colas,  nie  du  Petit-Bourbon  Saint*Sii]f>ic« i  n*  i4* 

ni^.  Armée*  —  Janvier  1 8i  7.  5 


34  jovuyKh 

Diaprés  lauleur ,  ua  quinul  de  parmentière  est  com^ 
pose  de 


Fécule  amylacée.  .  •  « 16 

Parenchyme 9 

Eaa  de  végétation. 7$ 


} 


5  lir. 


100  liv. 


Ainsi  ,  la  pomme -de -terre  ,  parfaitement  desséchée  au 
four  ,  est  réduite  au  quart  de  son  poids. 

Le  parenchyme  est  muqueuz^  sapide  et  légèrement  sa* 
cré ,  desséché  et  réduit  en  farine  )  il  a  plus  de  saveur  que 
le  gruau  de  froment  \  sa  bouillie ,  cuite  à  Teiau  et  assai- 
sonnée d*un  grain  de  sel ,  joint  à  sa  sapidité  np  arrière  goût 
sucré.  Le  parenchyme  concourt  essentiellement  à  la  fonnar 
tion  de  Teau-de-vie  de  la  pomme-de-terre.  On  peut  Tassi- 
miler  comme  substance  alimentaire  au  salep  et  au  sagou  , 
matières  nutritives  et  de  facile  digestion  que  la  médecine' 
emploie  dans  les  maladies  d'épuisement.  On  peut  employer 
le  parenchyme  de  la  parmentière ,  soit  seul ,  soit  avec  1  ami- 
don ,  pour  le  mêler  aux  farines  des  céréales^  et  en  laire 
du  pain. 

La  farine  de  parenchyme  est  d^un  blanc-grisâtre  ,  si  la 
pomme-de-terre  a  été  pelée /avant  d'être  râpée  ;  elle  est  d'uu 
gris  plus  foncé  ^  et  rend  le  pain  ^ ,  si  Ton  n'a  pas  pelé-  la 
pomme-de-terre. 

Quand  on  emploie  le  parenchyme  seul  ,  on  Fassocie  à 
partie  égale  de  farine  de  froment ,  et  il  fournit  autant  de 
livres  de  pain  que  de  livres  de  mélange.  Ce  pain  est  blanc , 
savoureux  ;  il  trempe  à  la  soupe ,  et  se  conserve  frais  des 
mois  entiers. 

A  la  campagne  ,  on  fait  un  excellent  pain  de  ménage  ave« 
■le  parenchyme ,  la  farine  de  fi-oment  et  la  farine  dWge. 
Ainsi  5  tiieuf  livres  de  parenchyme ,  neuf  livres  de  farine  de 


DE    FâARHACIE.  35 

Uë,  et  dix-bmit  livres  de  farine  d'orge  doBatroat  trente  six 
livres  de  pain. 

Quand  M.  Cadet-de-yaux*conseille  au  cultivateur  d'em* 
ployer  le  palreiMJijme  seul ,  Vest  quVi  peut  alois  vendre  son 
KDÎdon  ,  et  diminuer  par  Jà  le  prix  du*  pain  qu'il  fabrique 
potfr  son  usage.  Votct^le  calcul  ifue  fait  Fauteur  :  On  retire , 
dan  quintal  de  pomme-dê-terre  ,  seize  livres  de  fécule 
qui  se  vendent  six  francs;  avec  cette  somme^  Tindigent 
acqyûttera  ses  neuf  livres  de  farine  de  froment ,  ou  ses  dix- 
huit  livres  de  £irine  d'orge  ,  plus  les  cent  livres  de  pomme- 
de-tèrre ,  et. le  combustible.de  sa  fournée  -,  son  pain  ne  lui 
coâlera  donc  que  le  temps  qu'il  aura  mis  à  le  préparer  :  et 
Ion  demande  quelle  est  la  valeur  du  temps  d*ùn  homme  qui 
nwurt  de  faim ,  et  qui  manque  de  travail!      - 

'  Sais  s'il  est  avantageux  d'employer  le  parenchyme  sec 
et  réduit  en  farine  ,  il  ne  Test  pas  moins  de  le  cotivertir 
en  pain  au  moment  de  son  extraction  ;  et  l'on  doit  ce  pro- 
cédé à  M.  Chabrand ,  ancien  directeur  des  vivres  mili* 
taires* 

'  Le  procédé  consiste ,  le  parenchyme  lavé  et  fortement  ex- 
primé, i  profiter  de  son  état  de  demi-solution  pour  Phumec- 
ter  d'eau  chaude  au  degré  voisin  de  Fébullition,  et  le  disposer, 
par-là ,  k  se  laisser  atteindre  par  la  fermentation  pa'baire  : 
on  le  malaxe  ,  on  l'introduit  dans  je  levain  ,  et  on  y  ajoute 
successivement  partie  égale  dé  la  farine  qu'on  veut  lui  asso- 
cier. On  a  Fattention  de  déchiqu^r  les  pdtons^  a  Taide  du 
pouce  ,  disant  levier  sur  la  seconde  articulation  de  Tindex. 
Ce  moyen  simple  opère  un  mélange  tellement  exact  du 
parenchyme ,  qu'il  dbparalt  dans  la  masse.  Enfin  ou  passe 
au  pétrissage....  » 

Après  avoir  indiqué  le  moyen  le  plus  économique  pour 
le  pauvre  de  se  procurer  un  pain  de  bonne  qualité  , 
M.  X^adet-de-Vaux  passe  en  revue  tous  les  procédés  par 

lesquels  on  introduit  la  |>onuae-de-terre  dans  le  pain ,  et 


36  JOtJRkAL 

il  troare  dus  toas  un  avantage  poar  Tëtat  et  pour  le  par- 
ticulier. De  tous  ces  moyens ,  le  meilleur  est  le^ivànt  : 

On  enit  la  pannentière  à  la  Tapeur ,  on  k  pèle  ^  on  la 
gruaute  >  en  la  dessècliÉ  à  Tétùve ,  ou  dans  le  fbnr ,  et  on 
la  rédoit  en  £uine»  G^tté  farine^  qui  se  consarire  parfaite- 
nient  bieki  i  sans  attirer  rkuâiidîtë  v  sans  être  attaquée  ^r 
les  charençons ,  les  blattea^  ni  les  vers,  se  mélange  par 
moitié  avec  les  finines  des  céréales  ^  et  donne ,  avec  toutes ,  ' 
un  pain  nourrissant  et  savourent  qui  a  la  propriété  Inen  > 
précieuse  de  se  conserver  frais  pluaieuts  semaines. 

Tous  les  procédés  que  nous  venons  d^extrairé  sont  sim'» 
{4es  et  faciles.  Les  iralrumèns  nécesmreé  à  la  pr^nitionL* 
de  la  fBuine  de  pommenle^srre  ne  sont  pas  dispendiiuK  :- 
c'est  un  moulîn-rape  et  une  presse  â  gruauter.  t 

liO  motilin-r&pe  est  un  eylihdre  erenx  ou  plcln^  rêvètu 
d'une  râpe  en  tôle  dont  les  trous  sont  multipliés  autant  que 
possible  '.  ce  cylindre  est  monté  sur  un  cbassis^  que  ^r»* 
monte  une  caisse  ou  trémie  idèstmée  à  recevoir  les  ùiber** 
cules  de  parmentîère ,  que  Ion  comprime  à  l'aide  d'une; 
planche  chargée  de  poids.  L%  moulin  se  meut  avee  une 
simple  manivelle  :  on  râpe  quatre  ou  cinq  cent  livres  par 
heure  avec  un  cylindre  de  quarante  pouces  de  circonférence 
sur  vingt  de  longueur.  Ce  moulin  n'est  utile  que  lorsqu'on 
veut  séparer  la  fécule  du  parenchyme ,  mais  il  est  inutile  , 
quand  on  veut  faire  cuire  la  pomme-de-terre  pour  la  gmaur 
ter  ;  alors  on  ne  se  sert  (j^e  de  la  presse  des  vermicelliers . 
réduite  à  de  petites  proportions.  Si  même  on  ne  veut  pas 
faire  la  dépense  d'un  cylindre  à  gruauter ,  on  peut  dessécher 
la  pemme-de-tcrre  cuite  et  grossièrement  émiétée^  et  la  di- 
viser ensuite  à  l'aide  d'un  rouleau  pour  pouvoir  la  faire  mou- 
dre  comme  on  moud  le  grain. 

Maintenant  ,  considérons  les  avantages  inappréciables 
qui  résultent  de  cette  nou^eUe  modification  <ie  la  porni^c- 
de-lerre^  Si  elle  est  adoptée  »  Û  n'y  a  plus  de  disettes  â 
craindre.  Quand  les  grains  manqueront,  la  pommer dfe- 


DE   rHàRVACIfi.  37 

terre  ne  manquera  )am^is.  Ou  peut  d  ailleurs  prévoir  les 
mauvaises  années^  puisque  la  fèurîaei  de  parmenUère  peut 
se  (;arder  tai\t  qu'on  le  veut  sau0  sci  détériorer  :  on  f&xi  en 
appiovisio^pner  les  places  fortes ,  les  marins  die  la  marine, 
ceux  des  h^itaux  ;  le  pajuvre ,  le  soldai  et  le  marin  y  troa- 
feront  toujours  ûncgnourriture  saine  et  abondante.  Il  fau- 
dra encore  du  grain ,  nuôs  il  n'en  faudia  plus  que  moitié. 

Quelle  diflférence  eulre  le  produit  ^timeulaire  d*an  ter- 
rain cukivé  ei;L  blé  et  celui  d'un  terrain  ettltivé  eu  pomm<es- 
de-terre!  |!jaissons  parler  NL  Ca<jel<*iio-^aisir. 

lJ|i  arpe^u  de  100  prêchas,  et  la  penche  île  110  pieds  rend 
ordinairemeçjt  six  seiiers  de  Ué  du. poids  de  ^J^o  hrreB^ 
ce  qui  donne  i44o  li^re^  de  blé. 

Les  i44^  livres  de  blé  font  le  même  poids  en  pain ,  dont 
le  pri^  par  livre  est  d'autant  de  deniers  que  le  setier  coûte 
de  francs^  en  sorte  que  le  blé,  valant  36  francs  te  setier, 
la  valeur  de  la  livre  de  pain  est  de  3  sou^ ,  plus  un  çen^- 
time  et  demi  pour  frais  de  fabrication. 

On  peut  calculer  une  Kvre  de  pain  par  individu  de  tout 
9eze  etde  umt  Age  pour  Jes  disses  d^  la  sœiéié  qui  vivent 
dans  l'aisance  ;  mais  c'est  da. trois  |  qualve  livres  par  jour 
que  consomme  le  mpnflauvrier  ue  vivmpi  k  pcn  près  <fae  de 
paii^  ;  et  c'est  at^si  ce  qu'en  oonsomsae  le  mendiant  vaga- 
bond. Qui  :  .des!  un  arj^nt  en  blé  que  prélève  suc  la  société 
.ce  mendiant  qui  en  est  le  fléau* 

Un  mftme  arpent ,,plaplé  en  po|nmes*dc  lerrc  ,  donne, 

.en  grande  culture,  ao  milliers;  et  par  k  petite  culture  , 

toBJpars  plua  soignée  y  3q  milliers.  Nous  nous  bovnoaa 

.aui(  %o  milliers  ,  ils   nous  donmeont  jtïaCe  le  quart  en 

farine. 

lies  dqq.inilliers  de  farine  représenteront ,  dans  la  masse 
panaire  ^  par  leur  association  1  avec  partie  égale  de  iarine 
céréale  ^  environ  6,3ûû  livres  de  pain ,  quand  l'arpent  de 
blé  n'en  rend  qu*  li^o^ 

Voilà  donc  cinq  manœuvriers ,  ou  une  famille  composée 


38  JOURNAL 

de  seize  indi^iis,  alimentas  de  ce  que;consoiiiine  en  bTé 
un  seul  journalier  ou  un  seul  mendient!  Quelle  consolante 
comparaison  !  Et  il  y  aurait  encore  des  famines  !  Au  moins 

n'est-on  pas  en  droit  d'en  accuser  la  nature i) 

Ce  résultat  nous  a  paru  d'un  ri  grand  intérêt ,  que  nous 
j:i'ayons  pu  résister  au  désir  de  le  présenter  k  nos  lecteurs  ; 
et  quoique  le  travail  de  M.  Cadet -de-Vaux  soit  beaucoup 
.plus  relatif  aux  ar^  éconoçiiques  qu*a  la  chimie  ,  nous 
pensons  qu'il  peut  faire  naître  quelques  idées  utiles  k  h, 
science ,  et  cBga^er  quelque  pharmacien  k  faire  une  analyse 
complet  de  tous  lés  produits  de  la  pomme-de-terre,  tiges , 
fleurs  ,  baies  et  tubercules ,  en  cherchant  particulièrement 
le  rôle  que  joue  le  parenchyme  dans  la  fermentation. 

'  Cl*       ÏUm       Kj% 


Sur  le  TapwcA  ,  ou  Tipiâcâ  (i)  ,  aliment  nou\^eau  apporte 
en  Europe. 

C'est  presque  un  jeu  sûr  de  présenter  dans  le  com- 
merce ,  sous  un  nom  généralement  inconnu ,  une  substance 
assez  vulgaire  >  mais  arrivant  des  pays  étrangers. 
.  La  plupart  dés  négocians  ,  plus  soucieux  du  gain  que 
d'une  étude  approfondie  des  objets  ,  achètent  et  revendent, 
sans  songer  qu'on  leur  fait  'payer  fort  cher  ce  qu'ils  pour- 
raient obtenir  a  fort  bas  prix.  Tl#st  certainement  dans  l'in- 
térêt de  ceux  qui  introduisent  ces  substances  comme  nou- 
velles ,  d'en  déguiser  la  nature  et  l'origine  pour  maintenir 
un  prix  élevé  qui  s'attache  k  tout  ce  qui  paraît  rare  et  nou- 
veau. C'est  ainsi  que  des  charlatans  conunerciaux  rançon- 
nent impudemment  les  pauvres  Européens ,  en  leur  ven- 
dant assez  chèrement  le  rebut ,  pour  ainsi  parler ,  dés  nègres 

(i)  Ces  noms  ne  se  IrouTent  en  aucun  dci  dictidioaires  que  nous  aTomi 

consulléi. 


DE     PHARMACIE.  ^9 

e(  àes  sauvages,  de  FAinërique.  Maïs  il  appartient  a  Fhis* 
toire  naturelle^  et  à  toas  ceux  qui  s^occupent  ded  sciences 
de  dévoiler  ces  honteuses  fraudes  de  certains  pressureurs 
des  nations. 

Beaucoup  de  personnes  ajant  désire  de  savoir  ce  qu'est* 
]e  tapioca  j  ou  le  tipiaca  ^  espèce  de  fécule  blanche  en  gru- 
meaux ,  analogue  au  sagou  ^  apportée  en  Europe ,  débitée 
prescqie  partout ,  et  qui  est  un  aliment  agréable  et  salubre , 
Doas  croyons  devoir  faire  part  au  public  de  nos.  observa  lions 
i  ce  sujet. 

Depuis  plus  d'un  siècle  et  demi ,  Guillaume  Pîson,  mé- 
decin de  Leyde,  et  Georges  Margrave ,  de  Liebstad,  ont 
donne ,  dans  leur  Histoire  naturelle  et  médicaJe  du  Brésil  (  i  ) , 
la  description  et  la  manière  de  préparer ,  en  cette  contrée 
do  Nouvean-Monde ,  le  tapioca ,  ou  le  tipiaca ,  qui  porte  des 
noms  varias  en  langue  brasilienne.  Voici  comment  sVx* 
|)rime  Marg;rave  ,  dont  nous  traduisons  le  texte,  P^getij, 
Histar.  phmtan  Brasil^  lib.  ii ,  cap.  6.  De  mandijla ,  seu 
maniiba ,  è  gudjfit  mandioca* 

«  Le  Auc  de  mimioc ,  exprimé  de  ses  racines  ,  est  laissé 
dans  un  Tase>  et  dans  l'espace  de  deux  heures  ,  il  dépose  â 
ton  fond  une  fécule  extrêmement  blanche ,  que  les  indi« 
S^  nomment  tipioja ,  tipiaca  et  tipiahica.  Cette  fécule , 
àtsUùiée  de  la  manière  dont  il  a  été  question  (  dans  une 
poêle  de  cuivre  y  ou  sur  des  plaques  de  fer  chaufiées) ,  pré* 
sente  une  farine  très-blanche  appelée  tipiocut,  de  laquelle, 
on  prépare  des  galettes  longues  et  minces  qui  se  nomment 
tipiadca  ,  et  qui  tiennent  lieu  de  paiu  du  j^us  pur  fro** 
nent ,  etc.  » 

C'est  cette  fécule ,  agglomérée  en  petits  grumeaux,  par  la 
dessiccation ,  qui  forme  le  tapioca  du  commerce. 

; • -■ f 

(a)  Bistoria  nmuralis  Brasiliœ ,  lib.  yiit.  Cum  appendice  dt  Tûpx^is  et 
ChiUnsUfu^,  Jok.  de  ïaiH.  Lagd.' Bd^tar.' ,  in^fbl.  fig.  Ehertr. 


•r 


4^  JOtTRN^t 

Le  manioc  dont  se  vetire  cette  substance ,  et  qui  i<mnii( 
d'autres  produits  alimeutaires  également  précieux,  étant 
mi  dçs  végétaux  lea  plus  intéressons  pour  Texiftence  de 
rhomme,  on  nous  accordera  d*en  présenter  les  faits  le^ 
moins  connus  dans  une. histoire  abrégée  ici. 

Le  manioc,  ou  manihot^  magnoc ,  mandioque ,  est  une 
planta  bisannuelle  s'élevant  en  arbrisseau  tortueux  a  six  ou 
huit  piedç  de  baut ,  portant  de  petites  fleurs  d^un  jaune 
livide  ^  les  unes  mâles ,  d'autres  femelles  y  ou  quelquefois 
bermaphrodites ,  déc^cndriques  et  trigynes  :  c'est  \ejatropha 
mamhùt  dç  Linné*  U  appartient ,.  cpmme  les  ricins  et  les 
crototis  (tournesol) ,  à  la  famille  des  eupborbiacées ,  et  con- 
tient j  comme  les  autres  espèces  de  cette  tamille ,  mi  lait 
vénéneux ,  ainsi  que  nous  le  verrons.  Les  feuilles  du  mauioc 
sont  palniées  au  nombre  de  cinq  ou  sept,  comme  le  chan- 
vre (i)  ,  et  lui  donnent  quelque  ressemblance  avec  les 
ricins  ou  palma-christilllà  pour  fruit  trois  gaines  huileuses, 
Icres.  Le  manioc  ne  se  pTait  que  dans  les  pays  chauds  et  ïe$ 
terrains  secs,  où  il' vient  très-bien.  La  culture  eu  a  formé 
un  grand  nombre  de  variétés  ,' comme  de  toutes  les  plantes 
eomesâbles;  il  se  reproduit  aisément  de  bouture  par  les 
racines  ,  mais  nç  saurait  ^re  transplanté  sans  périr.  Les 
variétés  TÔuges  et  violettes  sont  préférables. 

Ce  qui  rend  ce  végétal  précieux  ,  se  sont  les  grosses  elt 
nombreuses  racines  <ju'if  produit,  depuis  deux,  trois  ou 
quatre  ,  jusqu^à  quinze  ou  vingt ,  dans  les  meilleurs  ter* 
rains.  * 

Chacune  de  celles  -  ci ,  au  moins  grosse  comme  le  bras , 
ou  comme  nos  betteraves ,  peut  devenir  aussi  épaisse  que  la 
cuisse  d'un  h^mme,  et  longue  de  deux  à  trois  pieds.  Leur 
«xtérjev  est  brun ,  mais  lé  dedans  est  blanc ,  plein  de  îéeale 

-  (i)  Cm  le  j^cafoUis  cannahimt  de  Baahin.  Pinax  ,-ii*.  90.  Itidnat 
heptaphrUnê  de  PlukeneU  Alm  num^,  p«j^  i6t ,  011  k  JttcimM  pef^ 
pfyUo*  dt  Afonion»  Uitu  plofiS»  m ,  p«ge  34S ,  a*,  i^,  et^. 


DE     PflÂflMACIE.  4^ 

et  d'«n  suc  laiteni  qui  poisse  les  maiofl ,  conum  uo  f^aten; 
il  répand  une  odeur  désagréable ,  rireuse ,  et  est  vénéneux 
pour  ks  animaux.  Gépendant,  ceux-ci  désirent  d^en boire, 
parce  qu'il  est  sucré.  Au  bout  de  deux  jours ,  souvent,  oi^ 
y  Toit  naître  des  larves  d'insectes ,  noooanés  tapuru  par  les 
Êra^iliens^  et  quoique  ces  vers  soient  empoisonnaus  pour 
les  animaux  qui  les  avaleraient ,  ils  ne  lont  pas  eux-mèmef 
empoisonnés  par  le  suc  ou  ils  éclosent.  La  racine  de  ma- 
nioc se  pourrit  en  moins  de  tixiis  jours.avfo  une  odeur  fé- 
nde ,  car  son  suc  est  asoté  et  albumineuf  • 

.  On  pourrait ,  à  la  rigueur  ,  tirer  de  terre  les  racines  k  six 
mois  ;  mais  elles  ne  sont  bien  mûres  qu^&  un  ^  ou  dit-huit 
mois  ;  elles  sont  déjà  gitées  i  deux  ans,  el  la  plante  ne  passe 
pas  la  troisième  année. 

Le  femBage  du  nianibc  n^est  pas  malfaisant  :  les  chèvres 
et  les  chevaux  le  broutent  -,  on  peut  le  faire  cuire  avec 
du  beurre  ou  de  l'huile ,  et  le  manger  comme  nos  épiqards. 

Suivant  Rochefort  (ffist.  des  îles  ^tntHles)^  un  arpeut 
planté  de  manioc  peut  nourrir  six  Ibis  plus  de  personnes 
qu  nn  arpent  de  froment ,  et ,  de  phis  ^  son  rapport  est 
moins  exposé  à  manquer  par  Fintempérie  des  saisons.  Ce 
végétal  est  originaire  de  presque  touteii  les  contré^  chaudes 
des  deux  Amériques  :  il  se  trouve  aussi  dans  les  Indes 
Orientales  et  en  Afrique.  On  a  même  prétendu ,  mais  9ans 
preuves ,  qu'il  était  originaire  de  l'Ancien-Monde  :  il  est , 
au  contraire ,  naturel  dans  les  Antilles  et  sur  le  nouveau 
continent.  ' 

PIu$ieiu*8  espèces  du  genre  àesjatropha  sont  usitées  en 
médecine;  ce  qui  a  (ait  nommer  ce  genre  mécUcimer^r  les 
botanistes.  Ainsi  Ton  connaît  le  médicinier  catb^rtique  y 
jatropha  curcas  L. ,  doi)t  les  semences  sont  les  pignons 
d'Inde  ou  de  Barbarie,  ou  noix  médicinales  des  B.irbades 
é%  deTAipérimie.  C'est  nl;i  violent  purgatif,  dangereux  même» 
On  çn  tiré  de  l'huile  à  brûler. 


I\2  JOURNAL 

Le  médicînîer  d'EsJiagne,  ou  la  noisette  purgative,  jatr(y 
phamultijida  L. ,  agh  de  même. 

•   L'herbe  au  mal  de   ventre  ,  jatropha  gessypîfolîa  L. , 
A  (fes  feuilles  purgatives ,  mais  qui  donnent  des  tranchées. 

On  cottL-ait  plus  de  vingt  autres  espèces  douées  de  qua- 
lités purgatives  analogues  par  le  lait  qu'elles  ccntiennenu 
Toutes  sont  dés  pays  chauds. 

L'arbre  qui  fournit  principalement  la  gomme  élastique, 
ou  le  caoutchouc ,  est  si  analogue  aux  médiciniers ,  que  des 
botanistes  le  rangent  parmi  les  y^ifro/^/ia. 

En  effet ,  le  suc  du  manioc ,  ou  le  lait  dé  loutes  ces  plantes, 
est  poisseux  et  capable  de  donner  par  sa  dessiccatioD  une 
gomme  élastique  conmie  le  lait  acre  de  nos  figuiers. 

Nous  avons  déjà  dit  que  ce  lait ,  de  toute  la  plante  d« 
mnnioc ,  et  surtout  le  suc  exprimé  de  la  racine ,  était  un 
poison  mortel.  On  a  prétendu  que  ce  suc  contenait  de 
Tacide  prussique(hydrocyanique),  qui  est  véuénçux  comme 
on  sait  ;  toutefois  cette  présompiion  ne  s'est  point  confirmée. 
Ce  qui  est  connu ,  d'après  les  expériences  du  docteur  Fer-n 
min,  en  1764  ,  c'est  que  le  principe  vénéneux  de  ce  suc 
laiteux  est  volatil  entièrement  ;  qu'on  en  tire  à  peu  près, 
trois  onces  par  cinquante  livres ,,  au  moyen  de  la  distilla* 
tion  ;  le  liquide  restant  dans  l'alambic  ^  ayant  bouilli ,  éuut 
rapproché  en  consistance  de  rob ,  et  séparé  de  son  écume , 
devient,  par  ladditiou  de  quelques  baies  de  i^\mevit{myr- 
tus  pimenta)^  un  assaisonnement  excellent ,  nommé  cabiou 
et  capîou  a  la  Guyane.  Il  assaisonne  les  ragoûts,  excite  lap 
petit,  se  conserve  très-long-temps,  et  ne  ptoduit  aucun 
accident,  au  rapport  d'Aublet.  11  est  légèrement  sucré  , 
aussi  nous  avons  vu  que  les  animaux  aimaient  ce  suc  frais , 
quoique  vénéneux.  Le  principe  qui  a  passé  à  la  distillation 
est  un  poison  affreux  et  d'une  odeur  insupportable  qui  agit 
sur  le  système  nerveux.  Trente-cinq  gouttes  ont  fait  pcnr, 
dans  les  tourmens  les  plus  horribles,  au  bout  de  six  ni- 
nutes,  un  enclave  empoisonneur  condamné  à  mort.  Leb- 


DE  Pharmacie.  4^ 

tomac  de  ce  iilalheareux  n'était  point  enflammé ,  mais  crispé 
sur  lui-même  et  tout  contracté. 

On  prétend ,  que  le  suc  de  rocou  (  bfxa  orellana  >  L.  ) , 
avalé  sur-le-champ,  est  le  contré* poison  du  suc  de  manioc* 

H  est  étonnant  que  les  fécules  du  manioc  et  la  cassave 
ne  retiennent  aucune  qualité  malfaisante  du  suc  qui  l'en- 
toure (i).  Voici  comment  se  prépare  la  cassave. 

Les  racines  du  manioc  étant  mûres  et  arrachées ,  tarées  y 
ratissées ,  on  les  râpe  ;  on  met  cette  ràpure  dans  des  nattes 
ou  sacs  de  toile ,  et  on  la  soumet  i  ufie  forte  pression  p^i* 
dant  plusieurs  heures.  Ensuite  les  gâteaux  de  ce  marc  sont 
écrasés  ,  passés  au  travers  d'un  crible  à  larges  trous.  Cette 
sorte  de  fécule  grossière  est  ensuite  placée  sur  des- platines 
de  fer  soiis  lesquelles  on  allume  du  feu.  On  laisse  chauffm* 
celte  couche  de  fécule  ,  épaisse  de  deux  doigts  également , 
sans  Fagiter.  Les  grains  de  cassave  s'agglutinent  en  un 
gâteau  qu'on  retourne  quand  il  est  légèrement -rousSi  ;  pom* 
faire  une  galette  bien  cuite  des  deux  côtés.- Celte  galette 
s'appelle  cassaue»  On  la  met  ensuite  refroidir  â  l'air  ^  où 
elle  devient  sèche  ^  cassante  ef  facile  à  émietter  eïi  forme  de 
sagoa.  Elle  a  quelquefois  l'aspect  de  râpure  de  pain ,  ou 
de  chapelure,  ou  du  biscuit  de  mèr  concassé.  Cette  cassave 
se  prépare  aussi  dans  une  grande  poèle  plate ,  chauffée ,  dans 
laquelle  on  retourne  et  on  agite ,  avec  une  spatule  de  bcHS  , 
de  larapure  de  manioc. 

La  cassave  ^  nommée  encore  coua^ue ,  se  peut  garder 
en  lieu  sec  et  bien  fermé  pins  de  quinze  à  vingt  an^sans 
altération»  On  verse  un  peu  d'eau  chaude  ou  du  bouillon 

(i)  On  a  dit ,  a^aDmoÎQS  qu'elles  retenaient  touiours  un  peu  d'âcreté 
du  végétal  qui  les  produit ,  et  qu'en  mangeant  du  oouaque  ou  de  la  céu- 
saye ,  les  nègres  étaient  obligés  de  boire  souTent  de  Feau  pour  adoucir  la 
gorge  ou  le  pharynx;  mais  cela  n^a  lieu  que  pour  les  cassa ves  mal  préparées, 
on  parc«  qu'on  a  négligemment  ratissé  la  peau  de  la  racine  de  manioc. 
L*ariidoD  trés-blanc  du  manioc  est  tr^s  sec;  et,  si  Ton  s'en  sert  p^ur 
poudrer  les  cbcreuX;  il  les  desséche  trop. 


44  JOURNAL 

tur  \eoo^aq^0  pour  m  fwe'uBe  bouillie.  CeUê  fécule 
prend  un  Yolume  coosidërable  ;  dix  livres  de  cassa ve  uour- 
riroDt  un  voyageur  pendant  quinze  jours. 

Lç  iuc  e^rimé  du  luanioc  dépose  çetle  fécule  irès-fin» 
et  très-bbaclie  qu'où  décante  et  qu'on  lave  pour  jEaire  le 
fapioca  :  cUe  se  uouinde  ^?^a  à  la  Guyauo^  On  ^  prépase 
des  mets  délicats )  lels  que  biscuits,  écbaudéa ,  maase- 
paius ,  etc. ,  et  tout  ce  qu'on  peut  £siire  avec  le  plus  bel  ami- 
don du  froment.  Ce  cipipa  ou  tapioca  se  nomme  aussi 
moussache*  "  '      ■ 

tw  sauvages  de  la  Guyane  française  préparent ,  au  moyen 
de  bi.€9499vt  lenuentée  dans  Feau  avec  du  sucre  et  de» 
patates ,  diverses  boissons  spiritoeuses-ou  acidulés ,  agréa* 
hle^yWmxàée^tncou^  paya^  i>oua>f}aya,  cachai.  Ilss'eni- 
vrent  avec  ces  lorles  de  bières  ,  dont  On  trouve  les  détails 
de  fabricati<ni  dans  l'ouvrage  de  Fusée  Aublet ,  pbarmaciea 
et  botainiste ,  qui  traite  des  plantes  de  la  Guyaue.  (  Fojtûsi^ 
aussi  le  nouv.  4ict^  d'hist.  uat^^  art.  m4Ximc.  )  . 

]Pe9  pègres  marrons  ou  fu(^|ifs  viven]^  du  naanioeavec 
peu  d'appréis.  Ib  en  coupent- les  nuânes  par  tranches,  les 
ibnt  fécber  au  feu ,  et  les  conservent  aiusi  ;  'c'est  le  coariÊna 
4e»  Brasâîeus.  Qn  peut  réduis  en  ftirine  bùndie  ces  racines 
léchées;,  et  eu  versant  de  l'eau  bouillante  sur  le  caanma, 
on  obtient  une  bouillie  nommée  mingàu ,  fort  au  goût  des 
sauvages,  qui  y  ajoutent  du  poivre  on.  Uen  y  font  cuire 
desi  «r^ies.  l^e  pmgau  su«ré  est  encore  une  bcmne  panade 
pour  les  malades.  Enfiulaiarîae  sèche  du  manîoo  forme, 
avec  le  bouiUpu  y  des  polagss  nommés  msM^^woiQattBvésil; 
ou  fin  &it  deagàteaux  appelés  b^  :  noms  que  nous  donnons 
a&i  qu'<m  puisse  reoonnalife  un  jour  les  vieilles  nouveau- 
tés qu'on  nous  a  apportées  d^un  autre  monde  (t). 
■  I      >    '  ■  ■   j         '     ■  I  ■  Il  ■  1     I  ■■     *     

(i)  Vojrex  encore  le»  Obfepratioa^  de  Niçoise  Mopsjrd^^.sur  ht  cw 
a^ye  QD  caeavi ,  tfp.  5»  et  Oviedo ,  en,  ton  iommaire ,  char*  v»  et  ^- 
toria ,  lib.  m ,  chsp.  9  ,  etc.  Marg^ye  parie  eaoors  ^^unpm^rm^Udf  de 


DE     PHARMACIE.  4^ 

Une  ordomiuice  ie  Louis  XIV ,  datfe  île  Versailles ,  en 
168S9  ordootte  expressémenl  aat  celons  dé  domer  h  ebn- 
que  esclave  au-dessas  de  dur  ans  deux  pots  et  demi  de 
couaque  noire  ou  de  farine  de  mamoc  ,  par  semaine ,  le  pol 
teoaiit  deuk  pinles  ^  ou  en  place ,  Itqm  |MΫa  dé  oassavè  , 
du  poids  de  deux  livres  et  demie  chacon*  Ainsi  ^  dit  FaUDé 
Roiaer  ^  il  a  été  néeessaire  d'ordonner  de  nourrir  toffisam- 
ment  de  pauvres  nègres ,  tandis  que  nulle  part  on  ne  refilât 
de  nourrir  les  chevaux  !  «  J.  •  J.  Viasv. 


VI        '1     I    Ton- 1^ 


NOUVELLES   DES   SCIENCES. 
Pkiims  vîHes  de  ta  NoU^^ùU  iféu^tTle^H^Màndé. 

It  ne  serait  pas  impossible  de  MturAHser,  dnis  en»  àé*^ 
psrtemens  meridionaust ,  difilîretis  tégétanl  tftti  erdissetH' 
sar  le  sol  st^le  et  sabloÉiieux  de  la  Notasie.  MM.  LecK 
dienàult ,  Robert  Brown  ,  et  d'àvtres  bota&istëé  eëlèl>rei«  ^ 
abrès  M.  Labilkrdière ,  nous  ont  apporté  pkiricfïUf^  de  dé^ 
pnnies ,  qu'il  devient  intéreâsant  de  ceanAl^re. 
*^Oft  Tcçoît,  dans  le  commerce,  une  gotuMé  nmgfe,  bù 
I^tôt  un  suc  astringent  très-recomniandé  coîitnÈ  lè^  d;^' 
senteries  ,  de  même  que  le  kino  et  le  cachou.  C'est  un  pro* 
duit  qui  découlé  de  VéiÊùaMiUs  tiestn^ym,  de  Smitli  et 
White ,  bel  arbre  dis  la  famiUe  des  mjrteq»  Un  autre  beau 
v%étal  du  même  genre ,  Yeucahviu^  robtata ,  àéjk  cuhitév 
chez  quelques  pépiniéristes  de  Fiimce  y  partient  k  ume  ars^e^ 
grande  hauteur  dans  des  terrains  arides ,  et  donne  de  beaa 
bois  aromatique  et  dur.  Oxia mente  tu  -de  t^  arbres  s'éleva 
i  plus  de  1 5o  pieâsr^  maïs  sa  d'oissante  panift  leifte* 

n  découle  une  résine  jaune ,  abotidàntë  et  odorante  d'un 
antre  arbre  npmmé  xanthothœa.  EUè  A  été  analysée  par 
AL  Yauquelin  :  elle  sertàWUateir  dëé  cAnttts^  et  &  d'auirès 
usages  ,  comme  le  goudfon.  . 

manioc  préparée  avec  le  sua  de  ta  racine  coït  en  consistance  ât  bouilUé» 
STcc  a^dilion  de  rit  et  4e  inerte ,  cliex  Ici  |'6rip^a{$'dil^irâîl ,  Mitt.  fét. 
Iftttuf.  /tib.  o ,  chip,  d,  pagte  <W. 


46  JOURNAL 

Une  plante  voisine  des  cafriers  a  été  trouvée  par  le 
43*  degré  de  latitude  .australe,  et  «'acclimaterait  ainsi  , 
aans  peine ,  au  midi  de  la  France ,  pour  donner  ime  sorte 
de  caië. 

Outre  deux  espèces  de  lin  et  vm  indigotier  observé  aa 
canal  d*£ntrecasteaux  ,  il  se  trouve  un  hibiscus  hetero^ 
phjllus  dont  les  écorces  sont  très^propres  à  fabriquer  tles 
cordages. 

Le  casuarina  tortdosa^  qui  donne  un  beau  bois  de  mar* 

Îueterie  ,  pourrait  prospérer  dans  les  landes  arides  de  Bor^ 
eaux  ,  puisquMl  aime  les  li%ux  sablonneux. 
U  en  serait  de  même  de  ces  graminées  rigides ,  aiguil- 
lonnées ,  à  feuilles  petites  ,  linéaires  ,  coriaces  ,  spines- 
centes ,  des,  uniçiou,  des  festuca^  qui  sont  naturelles  à  ces 
régions  arides  y  sablonneuses ,  et  qui  forment ,  avec  des 
bruyères ,  des  protées  ,  des  arbustes  âpres  et  ligneux ,  cette 
végétation  sombre  et  triste  des  plages  de  la  Nouvelle* 
Hollande.  Cçtte  végétation  offre  des  rapports  avec  celle  du 
C9p  de  Bonne^Espérance  ou  de  Fextrémité  sud  de  TAfrique. 
On  y  trouve  (outre  ces  myrtoïdes ,  ces  bruyères  et  protées  ) 
plusieurs  plantes  syng^èses ,  et  àts  légumineuses  i  fleurs 
papilionacées  et  à  étamines  libres.  Les  premières  sont  sou-^ 
vent  aromatiques.      •  .  . 

ITié  de.Bogota ,  au  Pérou. 

Le  savant  botaniste^  Jos.  Célesin  Mulis ,  ayant  trouvé  le 
premier  ,  au  royaume  de  la  Nouvelle-Grenade ,  dans  FAmé- 
rique  méridionale  espagnole  ,  une  nouvelle  espèce  de  thé  , 
elle  eit  aujourd'hui  fort  employée  àMeridaet  à  Maracaybo. 
Les  Espagnols  en  ont  apporté  en.Europç ,  où  l'arbuste  qui 
le  fournit  peut  aisément  s^acçliniater  ^  parce  qu  il  croit  dans 
des  lieux  élevés  et  modérément  froids  ,  quoique  y  sous'  un 
parallèle  àé  i^^  à  5  degrés  au  plus  de  latitude  septen- 
trionale. 

Ce  thé  vient  d'être  figuré  dans  le  Journal  américain, 
publié  par  don  Palacio  FaxàrTQn  en  préfère  même  Tin- 
tusipn  au  thé  de  .la  Chine  ,  parce  qu'il  jouit  d'un  parfum 
naturellement  agréable  ^  et  qui  communique  unç  saveur 


DE     PHARMACIE.  4? 

delîcale  à  son  infusion.  £Ile  est  d^une  couleur  jaune  légère- 
m^it  verdàtre.  On  m  peut  tirer,  par  la  distillation  ,  une 
eau  aromatique  ,  soit  pour  parfum  de  toilette ,  soit  pour 
les  liqueurs  de  table.  Il  excite  la  transpiration  et  facilite  la 
digestion. 

Nous  avons  déjà  fait  mention  de  cet  arbuste  dans  le  Bul- 
kiin  de  Pharmacie  de  Tan.  1 8149  pag^  ^44?  ^^  ^^^  '^ 
Journal  de  Pharmacie,  an  181 5,  pag<^8B.  C'est  Fa  hopea 
temtfoBa  d'Ortega,  plus  connue  sous  le  nom  d'abtonia 
îheœfbrmis ,  décrite  par  Wildenow^  Nous  ajputerous  ici  ses 
caractères  :  c'est  un  joli  arbuste  de  la  famille  des  ébcnacées 
de  DecandoUe  (  plaqueminiers  de  Jussieu  ) ,  voisine  des  9a- 
potiliers  et  des  olciaées  ,  et  des  rhodofacéçs  et  bruyères  de 
nos  climats* 

L'alstonia  présente  le  port  de  Tarbuste  du  thé  ;  ses  flçuss 
naissent  aux  aisselles  de  ses  feuilles  ,  qui  sont  rangées  trois 
à  trois  ;  la  corolle,  monopétale  à  tube  court ,  divisée  en  huit 
a  dix  parties,  renferme  de  nombreuses  étamines.  Le  fruit  a 
dn  rapport  avec  celui  du  styrax  ou  de  notre  alibouGer  aro- 
matique^ qui  est  de  la  même  famille ,  et  dont  les  feuilles 
seraient  sans  doute  aussi  agréables  ,  si  on  en  faisait  du  thé. 
Celui-ci  a  le  malheur  de  naître  en  nos  climats  :  c'est  pour- 
quoi il  serait  infiniment  ridicule  et  vulgaire  d'en  proposer 
Vusage.  V.  D.  M. 


%i»<»»%»%»»%»%»>i>»%%%i»»WW%»W 


Note  ïiir  VAsparagine. 

Eh  classant  Tasparagine  dans  notre  genre  crystxillùiite , 
BOUS  étions  guidés  par  l'analyse  qui  semblait  avoir  produit 
de  Fammôniaque  en  la  chauffant  fortement;  mais  M.  Rohi- 
quet ,  qui  a  découvert  le  premier  ce  principe ,  en  faisant  un 
travail  avec  M^Vauquelin  sur  le  suc  de  l'asperge,  a  bien  voulu 
nous  communiquer  ses obserrations ,  et  nousassurer  que  le 
principe  ammoniacal,  que  l'on  obtenait  de  l'asparagioe,  ainsi 
nommée  par  Thompson ,  provenait  de  parties  qui  lui  sont 
étrangères ,  et  qu'elle  ne  contient  point  d'ammoniaque  :  il 
en  résulte  que  ce  principe  doU  rentrer  dans  le  troisième 


4S  JOURNAL     DE     PHARMACIE, 

r    • 

ordre  de  notre  troisième  classe,  et  former  un  genre  [  Vin 
culiet ,  car  elle  ne  pent  rentrer  duns^aucun  de  ceux  que 
nous  avons  établis.  Le  caraclère  générique  sera  d>tre  cris- 
tallisable ,  de  donner  une  sf^eur  fraîche  légèrement  nauséa^ 
bonde ,  d'être  intôkible  dans  Taleofatol  >  de  se  convertir 
en  tanin  artificiel  ,  étant  mis  en  contact  atee  Taoid^  ni'- 
triqae  À^haufTé.  W.-A,  Dksyaux. 


PROGRAMME 

Du  Prix  proposé  par  V Académie  royale  des  Sciences  et 
des  Arts  de  Rousir,  pour  être  décerné  dans  sa  séance 
'  fmblique  de  1817. 

L'AcAHÂHit  propose  ^or  sujet  de  prix  à  décerner  dans 
to  séance  publique  de  1817,  savoir  : 

CLASSÉ  DES  SCIENCES. 

a  Espôser ,  abstraction  flûte  de  tonte  espèce  d'hjpo^ 
»  thase  ,  les  coosëqueMes  qui  résultent  nàturellemont 
»  des  obsenrations  et  des  expériences  faites  jusqu'à  ce 
h  \o\xT ,  relativement  aa  mouvement.de  la  sève  dans  le 
»  végétal; 

»  Confirmer  ceë  téfttfiMs  par  dès  dbservations  et  '  des 
»  expériences  aoaTeBes»  Indiquer  les,  applications  utiles 
»  qu'on  peut  faire  k  Ja  culture  de  ce  qu'on  sait  jusqu'^ 
»  présent  de  certain  sur  le  mouvement  des  fluides  vé- 
»  gétaux,  » 

Les  Académiciens  résidans  sont  scfids  exclus  du  cweours^ 

Les  Mémoires ,  écrits  en  fran}ais  oti  en  laiia  4  devront 
être  adressés  ,  francs  de  port,  à  M*  VrtAus ,  siecrétairè  per- 
pétuel de  l'Académie  ^  pour  la  Classe  des  Scienees ,  avant  le 
1*'  juillet  1817.  Ce  terme  sera  de  rigueur. 


JOURNAL 


DE  PHARMACIEi^,' 


ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES: 

N**  II. — 3».  Année. — Février  1817. 

MÉMOIRE  SUR  L'ACIDE  MALIQUE  (1)5 
Par  MM.  Boij^illoii  là  G&ih gv  et  Yogbl. 

Il  est  peu  de  Végétaux  qui  ne  présentent  quelque  acide 
pliu  ou  moins  développé  :  plusieurs  fruits^  doux  dans  leuc 
principe  ,  s'aigrissent  insensiblement ,  et  quelques-uns  con* 
lenrent  même  un  goût  acide  après  leur  maturité. 

Cette  observation  a  dû  conduire  les  cbimistes  à  chercher 
des  moyens  de  reconnaître  la  nature  des  acides  contenu» 
dans  les  végétaux  \  et  comme  ils  leur  ont  trouvé  des  carac- 
tères particuliers ,  ils  ont  cru  devoir  établir  des  espèces  qui , 
devenant  assez  nombreuses ,  les  ont  forcé  d'admettre  entre 
elles  une  division  méthodique ,  Une  classification  qui  per-* 

*^— ^^1»^-.— ^— ^     Il  ■  ■  ■       t^mm^^^m       11    »       ^^ai^— — ^^W    I  I  I 

(1)  Noos  ayons  pr^entë,  le  :i6  février  180^ ,  à  rinslitut ,  un  JVIe'moire 
iv  Tadde  malique.  Lea  objectifMis  qui  noua  ont  é\é  faites  »  nous  ont  en-* 
gi^  à  répéter  quelques  expériences,  Nous  espérons  que ,  ai  on  ne  lea 
troore  pas  concluantes  1  elles  peurent  au  moins  ^oiiduira  à  quelques»  vé- 
rités utiles. 

in*»*.  Année.  —  Février  1817.  4 


//> 


5o  JOURNAL 

mit  de  le6  ooin{|ftrtr.  C'est  dans  cette  intenliaii  qae  Foorcroy 
a  parUgé  les  acides  végétaux  en  six  genres. 

Depuis  cette  ckssification  j  MM.  Foorcroy  et  Vanquelin 
<Mt  reconnu  les  premiers  que ,  parmi  ces  acides ,  plijsieurs 
devaient  leurs  caractères  particuliers  à  un  éta  t  de  combi- 
naison.' 

Le  signal  étant  en  quelque  sorte  donné  par  cette  pre- 
mière découverte ,  on  a  étudié  avec  plus  de  soiç  la  former 
tjon  y  Textraction  9  et  les  propriétés  des  autres  acides  Yégé> 
taux.  Il  est  permis  d^espérer  maintenant  que  Ton  parviendra 
A  en  diminuer  le  nombre  ,  et  que  les  ei^jpérienqes  ùitf  a  sur 
ces  corps  pourront  jeter  un  grand  jour  sur  lu  physiologie 
végétale. 

De  tous  les  chimistes  cpii  ont  découvert  des  acides  végé- 
taux particuliers ,  Schèele  est  celui  dont  les  travaux  en  ce 
genre  sont  les  plus  multipliée  et  laB  fLm  ewt^. 

On  sait  que  c'est  en  traitant  la  groseille  du  groselier  k 
fruits  velus,  rites  grossularia,  ave^i acide  nitreux,  pour 
voir  jusqu'à  quel  point  son  acide  ressemblait  &  celui  du  ci- 
tron, que  cet  illust^  chimiste  a  trouvçracideparticûlkpqui 
fait  Tobjet  de  ce  Mémdre. 

Quoique  Facide  malique  existe  dans  un  grand  nombre  de 
fruits ,  c'est  dans  les  ppmn^es  qu'il  parait  èt^  le  plus  abon- 
dant. Sohèele  l'a  aussi  obtenu  du  sucre ,  et  il  est  le  premier 
qui  ait  converti  des  substances  fades  ou  non  acides  ^  ^ 
acide  malique. 

Pour  essayer  de  détert>^ner  la  nattyre  intime  de  ce^ 
acide ,  nous  avons  d'a^prd  suivi  exactement  les  procédéd 
de  Schèele  dans  Vextraclion  du  suc  de  pommes  \  nous  avons 
ensuite  comparé  cet  acide  avec  celui  que  do^ne  Ip  s^cre  i 
l'aide  de  l'acide  nitrique  ;  les  marnes  moyens  aiviljtîquea 
ont  été  employés  sur  V^^  et  Tautre ,  afin  d  obtenir  un  Ter 
sultat  plus  sûr  et  phis  comparable. 


DE    |>HA.RMAGIE.  5l 

Examen  ie  VAéde  malique  extraà   du  Sucre  par 
V Acide  nitrique. 

On  a  mis  dans  tine  cornue  six  onces  de  sucre  blanc,  on 
a  T9né  dessus  un  peu  plus  que  sAi  poids  d'acide  nitrique 
à  36^  ;  étendue  de  deux  parties  d'eau  distillée ,  et  successi-^ 
Tement ,  on  a  ajouté  trois  fois  son  poids  de  Facide  ,  à  me- 
sure que  fa  liqueur  de  la  cornue  commençait  à  brunir.  On 
a  évaporé  ensuite  jusqu'à  ce  qu'il  ne  restât  que  12  onces  de 
liqueur.  Dans  cet  état^  elle  était  jaune ,  et  ne  c<Mitenait  que 
très-pèn  d'acide  oxaHque. 

JPouf  cîixleyer  l'acide, oxalique  que  con tenait  la  liqueur, 
on  y  ajouita  de  la  chaux  vive  délayée  dans  de  Feat^.On  fit  en- 
sofce  bouillir  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  surnageante  ne  fût 
plus  acide.  Pendant  réb.uUition  ,  il,  s'est  manifesté  une 
odeur  sensible  d'ammoniaque.  On  ne  put  parvenir,  malgré 
la  quantité  de  clviux  eiuployée ,  à  n'atoir  plus  de  précipité 
par  l'eau  de  chaux  *,  cependant  la  liqueur  était  nei:|t|*e  et  ne 
contenait  pins  d'acide  oxaliqae.  Le  précipité  ne  ressepiblait 
pointa  celui  de  l'oxalate  de  chaux  :  il  était  floconneux,  un 
peu  branàtre ,  e(  soluble  dans  une  grande  quantité  d'eau* 

On  filtra  la  liqueur  :  elle  avait  acquis  une  couleur  plus 
bmne  que  celle  employée ,  quoique  ^tendue  au  moins  de 
six  fois  plus  d'eau* 

he  malate  de  plomb  ,  précipité  par  ce  moyen ,  fut  en- 
suite lavé  et  séché  >  on  le  déUya  dans  de  Teau ,  et  on  le^  fit 
bouillir  avec  de  l'acide  sulfurique  étendu  de  six  fois  son 
P^ds  d'e^u.  Arrivé  au  point  où  la  liqueur  surnageante  ne 
contenait; plus i^  acide suUurique  m  malate  de  plomb,  on 
iafiltia. 

Cet  acide  ni;  fet  point  troublé  par  le  miiriate  de  baryte  : 


Sa  J0UR19AL 

Tcau  de.chàux  donna  im  précipité  moins  sensiMe  que  Feaci 

de  baryte  (i). 

L'acide  malique  distillé  dans  une  cornue  avec  la  fdiia 
'grande  attention  jusqu'à  consistance  sympeuse ,  il  passa  un 
liquide  blanc  transparent ,  qui  rougit  sensiblement  la  teio— 
turc  de  tournesol ,  et  qui  ne  précipita  point  Facétate^  dm 
^lomb. 

On  versa  dans  cette  liqueur  de  Teau  de  baryte  jusqu'à  sa* 

Station  ;  après  l'avoir  filtrée  ,  on  la  fit  évaperer  jusqu'à 
c<dlé  ;  ce  produit  fut  ensuite  Relayé  dans  de  l'acide  phos- 
pborique  faible ,  et  l'on  soumit  le  tout  à  la  distillation  \  il 
passa  un  liquide  blanc  qui  avait  toutes  les  propriétés  de 
l'acide  acétique ,  et  dont  l'odeur  était  très-marquée. 

Nous  avons  fait  bouillir  quelqites  temps  à  l'air  liLre  de 
l'aeide  malique  :  la  liqueur  se  trouble  par  le  refroidisse- 
ment *,  il  se  précipite  une  matière  noire  lîon  acide ,  inso- 
luble dans  l'eau ,  et  très-peu  soluble  dans  Valcohol ,  se  dis- 
solvant dans  l'acide  citrique  ,  et  lui  communiquant  une 
couleur  jaune.  Cette  substance  avait  tous  les  caractères  de 
l'extractif  rendu  insoluble  par  une  longue  ébullitîon ,  ou 
ceux  d'un  extrait  oxigéné. 

Examen  de  t  Acide  tiiaUque  extrait  du  Suc  de  pommet. 
«  • 

Le  suc  que  Ton  a  obtenu  des  pommes  brunit  par  toutes 
les  bases  alcalines  \  saturé  par  le  carbonate  de  potasse ,  la 
liqueur  filtrée  a  une  saveur  sucrée  et  fade ,  si  l'on  ajoute  dm 
l'acétate  de  plomb ,  la  liqueur  devient  acide ,  ^impHTlet 

I         '    '       ' 

(i)  L'eau  de  baryte  est  beaucoup  plus  propre  pour  reconnaître  la  pr^ 
sence  de  Tacide  acétique  dans  ces  substances  ,  parce  qu'elle  en  sépare  un* 
grande  quantité  de  matière  colorante  qui  se  précipite  avec  elle.  La  po- 
tasse et  la  aoadQ  lorment  uae  combinaiton  tripU  :  alors  Tacide  est  plu^ 
n^^iiqué. 


DE   PHARMACIE.  .55 

deox  dkfioiiimis  fùsêent  neutres.  La  liqueur  sumageanu 
contient  toujcmrs  du  plomb  >  même  lorsqu'on  n'ajoute  qu'une 
trb^tite  quantité  d'acétate.  U  parait  quef  c^Ia  tient  à 
l'eut  acide  de  la  UqUcur. 

Le  précipité  par  Fabétate  de  pkmb  fut ,  après  avoir  été 
«netOBBCHtlAvé.  décomposé  par  l'acide  sulfurique  fiûble« 
Le  {tfodait  Ait  de  Tacide  maKqne. 

Si  Ton  distille  dans  une  cornue  cet  acide  ^alique^  il  passe 
un  liquide  blànc  qui  .rougit  la  teinture  d^  tournesol  ,%t  qui 
a  tontes  les  propriétés  du  vinaigre  distillé  faible.  Ce  qui 
reste;dans  la  cornue  est  beaucoupplus  acide.  On  y  ajouta 
de  feau  de  baryte  popr  le  saturer ,  et  l'on  Gt  ensuite  éva* 
porer  jusqu'à  siccité.  On  délaya  cette  matière  avec  de  l'eau 
aiguisée  d'acide  pbosphorique  ,  M  l'on  soumit  le  tout  à  la 
disiSatiou  ;  on  eut  pour  produit  de  Facide  acétique. 

Comme  tm  peut  olqecter  que  ces  expérieuees  ne  prouvent 
pas  rigoureusement  la  présence  de  l'acide  acétique  dans  le 
suc  des  poDunes ,  attendu  que  cet  acide  âoit  provenir  d'un 
peu  d'acétate  de  plomb  mêlé  au  malate ,  et  qae  l'acide  sul-^ 
foriqae  aurait  décomposé  y.  noais  avons  cru  qu'il  éuit  utile 
de  nous  servir  dii  nitrate  de  plomb  au  lieu  d'un  acétate , 
mais  nous  avons  obtenu  exactement  les  mêmes  résultats. 

On  satura  cet  acide  par  Teau  de  baryte  ;  il  se  forma  beauf 
coup  de  flocons  gris4>runatre  ,  et  la  liqueur  devint  plus 
claire  après  l|i  fihratioB*  Ou  rassembla  ces  %cons ,  et  on  les 
fit  sécher)  il  résulta  ui|e  matière  noirâtre  insoluble  daiu 
Talcohol,  et  peu  aoluble  dans  l'eau  bouillante.  On  ne  peut 
douter  que  ce  ne  soit  nne'partie  de  la*matière  extractive 
colorante  aéparée  par  l'acide ,  et  qui  avait  entraînée  uu  peu 
de  baryte. 

Dès  ^'on  eut  séparé  les  flocons  de  la  liqueur  sati^rée  par 
Tea^'de  baryte  ;on  a^onu  de  l'acétate  de  plomb  qui  y  forma 
uu  précipité  très- peu  cplocé,.  beaucoup  moins,  abondant 


S4  JOURNAL 

^pe  celui  qtte  Ton  obtient  Ayeo  le  résidu  de  hk  £stiliaiioA 

ée  Taeide  malique  étendu  d'eau. 

ÉTatK>rë  internent  et  jusqu^â  dccitë ,  il  resta  uHe  poodit 
blanchâtre  qui  n'attira  pas  lîumiditë  de  Tair  ^  qui  s^  iibilrdt 
'  dans  le  creuset  plutôt  que  de  se  fondre.  Projetée  dans  un 
creuset  de  platiâe  presque  rouge ,  elle  brûla  subitement^ 
sa  flamme  était  vive ,  blanche.  Ou  ne  trouva  pour  résidu 
qu  un  carbonate  de  baryte.  Ce  sel  était  donc  aussi  inlîiftîble 
et  au^i  insoluble  dans  Talcohel  que  Tacétate  de  baijte. 
t)éïayé  dans  Tadde  phosphorique  faible  et  distillé ,  il  passa 
un  liquide  blanc ,  acide  |  parfaitement  semblable  i  Tacide 
acétique  ;  Facétate  de  jAomb  n'a  point  changé  la  liqueur 
distillée.  Saturée  par  la  potasse  -^  il  s'en  est  séparé  quelques 
îQiooons  ;  son  évappration  produisit  un  sel  feuiâeté  ,  neutre, 
très-déb'quescent ,  formant  avec  le  i^trate  de  mercure  un 
précipité  blanc  ,  écailleux ,  dégageant  de  l'acide  acétique 
par  les  acides  suUurique  et  phosphorique. 

Quoique  tous  ces  i&its  nous  parussent  déjà  asset  con- 
cluans  pour  prouver  la  présence  de  Tacide  acétique,  il  nous 
a  paru  essentiel  de  poursuivre  nos  expériences  sur  le  sut 
de  poDunes  'et  sur  cdui  de  joubarbe,  déjà  analysé  par 
M.  Vauquclîn. 

Exameh  du  Suc  de  ponùnès  et  de  celui  de  fouharbe. 

Le  suc  de  {^mmieS,  nouvellement  ^kprimé  etBttré,  (ut 
soumis  k  la  distillation  ;  on  obtint  un  liquide  bhuc  ,  qui 
perdit  bientôt  sa  transparence,  tl  rougissait  la  teiàfCutie  de 
loumesol.  Saturé  par  Teau  dfe  l>àryte ,  il  se  sé^at*a  qudques 
flocons  colorés.  On  fit  évaporer  la  liqueur  filtrée  ,  jusqu'à 
consbtance  épaisse ^  laddition  de  Facide  phosphorique  pro- 
duisit un  dégagement  d  acide  acétique.  * 

On  satma  de  même  avec  Fcau  de  baryte  le  suc  resté  dans 
la  cornue ,  et  You  fit  évaporer  jusqu  a  sîccité  5  il  n'y  eut 


DE    PHABMÂCIE.  ^$ 

fa  on  iaiUe  dégagement  d*abide  abéii^e  par  Tacid^  phos* 
phoriqne*  • 

La  joubarbe  donna  Im  suc  iueoloi^ ,  pins  ftdde  en  été 
ffi&i  automne* 

Soumis  à  l'ébuUition^  il  s'est  troublé ,  et  il  a  déposé  dei 
flocons  blants  qui  disparurent  entièrement  par  le  refroi- 
dissement* 

Distillé  dans  une  cornue ,  le  suc  de  joubarbe  a  dtrtmé  an 
Jiqnîde  incolore,  peu  àctdê  ,  qni ,  saturé  par  Tèau  de  ba- 
ryte, a  laissé  préei[Mter  des  floeons.  On  étâpora  la  liqueur  , 
après  Tavoir  filtrée ,  et  Foià  obtint ,  pai^  Tacide  phospbo- 
rique  ,:de  Tacide  acéUqué. 

La  cornue  contenait  im  liquide  épais  de  coulenr  rouge , 
dans  lequel  on  apercevait  des  flocons  blancs. 

On  évapora  cette  liqueur  colorée  jusqu  à  siccité  ;  il  resta 
Qoe  poudre  jaunâtre ,  qui  attirait  l'hunudité  de  Tiiir  ^  traitée 
par  Talcobol  bouillant ,  il  devint  aeide  ;  Facélate  de  plomb 
j  forma  un  précipité  ec^ré,  floconneux ,  soliiUe  dans  Teau , 
dans  Valcokol ,  et  Inéme  dans  un  cQtcès  d  acétate  de  plomb  $ 
ce  qui  prouve  évîdemideni  que  et  n'étak  peint  «a  nui- 
late  de  plomb. 

La  matière  qui  avait  résisté  1  laloebol  n'étdt  plu»  Acide  ; 
Ah  était  soluble  dans  Teau ,  et  précipitait  par  Tacéute  de 
plomb. 

L  acide  malique  obtenu  du  suc  de  joubarbe  a  été  traité 
par  iVau  de  bdryte  ,  et  ensuite  par  Tacide  pbospbbrique  ; 
<Ni  obtiai  des  résultats  parfaitement  semblableis  a  ceux  éooo» 
tés  ci-d«fssiis* 

Nous  ^urrions  encore  citer  d'autres  expérienpias  ponr 
prouver  que  Tacide  at:étique  eiHste  tout  formé  dans,  les 
pommes  et  dans  le  suc  de  joubarbe ,  mats  elles  n^ajoute- 
raient  rien  aux  faits  que  nous  venons  d'exposer.  Nous  avons 
reccmnu  également  la  présence  de  cet  acide  dans  beau- 
coup d'autres  fruits  ^  et  spécialeiiieiit  dans  les  baial  à% 


56  JOURNAL 

nerprun  ^  il  exûte  aussi  libre  dans  tous  les  extraits  phamut* 
ceutiques ,  et  dans  la  sève  de  quelques  arbres  ,  comme 
MM.  Vhuquelin  et  Deyeux  Tont  démontré. 

Mais  avec  quel  principe  cet  acide,  ^e  trouve*t-il  intime- 
ment combiné  dans  ces  sortes  de  sucs  ,  principe  dont  U  ne 
se  sépare  qu^avec  beaucoup  de  diifictdté  ,  ^ui  lui  donne  des 
caractères  particuliers ,  et  le  rend  souvent  très-difficile  à  re- 
/conuattre? 

En  considérant  avec  attention  les  phénomènes  qui  ont 
lieu  pendant  la  fabrication  du  cidre ,  on  verra  que  le  sucre  se 
décompose  et  qu'il  forme  de  Talcohol  k  la  ifaveur  d'ui&  fer* 
ment-,  mais  en  même  temps ,  il  se  forme  plus  ou  ipoins 
d*acide  acétiqne.  En  efiet ,  cet  acide  est  plus  prononcé  dans 
le  cidre  que  dans  le  suc  de  pommes  non  fermténté;  aussi 
Facétate  de  plomb  ne  donne-t-il  qu'un  faible  précipité  avec 
le  cidre  préalablement  saturé  par  une  base ,  comparaison 
faite  avec  le  çuc  de  pomme.  On  décompose  doue ,  à  Taidc 
<ie  la  fermentation  ,  une  partie  de  cette  matière  ,  qui  parait 
augmenter  la  quantité  du  précipité  de  plomb. 
•  Nous  scBQcmes  donc  portés  $  croire  qu'une  matière  végéto^ 
animale  ,  ou  purement  végétale ,  masque  l'acide  acétiquo^ 
danâ  les  substances  que  nous  venons  de  traiter. 

Exanten  de  la  Lev'ure  de  èière^ 

On  a  délayé  de  la  levure  fraîche  ,  préalablement  bien 
lavce  5  on  a  mis  une  demi^nce  de  cette  levure  avec  huit 
onces  d'eau  5  le  tout  a  été  conservé  pendant  un  mois  dans 
une  bouteille  bien  fermée.  Au  bout  de  ce  temps  ,  la  liqueur 
était  irès-acîclg  et  avait  ime  odeur  putride  des  plus  fortes. 
L'acétate  de  plomb  y  formait  un  précipité  abondant ,  flor 
conncux ,  coloré ,  qui  ressemblait  au  malale  de  plomb  ou 
au  précipité  obtenu  du  suc  de  pommes. 

L^  Jçyure ,  dissoute  dan$  le  vi^iaigre.  distillé  à  froid ,  a 


DE    PHARMACIE.    ,  S7 

ansi  h-propriëté  de  précipiter  par  l'aeëtate  de  plomb; 
mai  le  précipité  est  moins  coloré  et  moins  analogue  au 
makte  de  plomb. 

iprèa  avoir  r;i$semblé  le  précipité  obteAu.  de  la  levure 
en  ermentation^  on  le  fit  pécher  et  on  le  rédoi^t  en  poudre  : 
on  e  traita  ensuite  par  très*  peu  d  acide  sulfurique  faible  ^  il 
suoagea  une  liqueur  légèrement  colorée  en  jaune ,  qui  pré-* 
ciptaît  par  Tacétate  de  plomb. ,  sans  cependant  contenir 
d^a:ide  sulfurique. 

Quoi<|iie  ces  expériences  nous  indiquent  que  la  levure 
soif  susceptible  de  se  combiner  avec  Toxide  de  plomb^  'tt 
de  x>rmer  avec  Im  un  composé  insoluble ,  il  u  en  est  pas 
mous  évident  que  ce  n'est  pas  ce  ferment  qui  produit  cet 
eff€  dgns  une  foule  de  circonstances^  car  le  suc  de  pommes 
n'ei  contient,  pas  une  grande  quantité. 

BeaucMtp^de  substances  végétales  précipitent  abottdailH 
ment  par  l'acétate  de  plomb  \  presque  tous  Iqs  acides  végé- 
tau  sont  dans  ce  cas  ;  nous  i\vons  encore  le  tannin,  les  kuUes 
grasses  rancies ,  les  extraits ,  plusieurs  matières  cc^oca^tes , 
le  safian ,  etc.  ;  il  nous  a  donc,  paru  plus  na^t^rel  de  cher- 
cher à  isoler  la  matièrq ,,  afin  d'étudijor  ^t&  caractères  el  de 
la  comparer  aux  autres  substances  vigétules  ,  .ou  de  Ja 
classer  comme  substance  nouvelle.  C'est  le  suc  de  pommea 
que  nous  avons  cboisi.  JDéjà  Qous  avions  remarqué ,  comme 
nous  l'avons  annoncé  ci-dessus ,  que  lo;*squ'on  saturait  ce 
suc  par  l'eau  de  barjte ,  il  se  précipitait  toujours  une  ma^ 
tière  colorée  que  nous  avons  en  soin  deséparer,.  Pour  obtenir 
une  plus  grande  quantité  de  cette  substance ,  nous  avons 
opéré  comme  il  suit  :  •      .        •        . 

On  a  ajouté  à  du  suc  de  pommes  de  la  baryte  délayée, 
ds^s  très-peu  d'eau  v  on  le  sotunit  cuisuitc  à  l'ébullition  \  il 
se  forma  un  précipité  noîrfttre.  Qa.  reprit  ce  précipité,  et 
on  le  fit  bouillir  plusieurs  fois  avec  de  l'eau  ,  jusqu'à  ce 
que  le  lavage  ne  formât  plus  de  précipité  par  l'acétate  d^ 


plbnA  ou  put*  Tâeidd  sulfnriqiié.  Ahts  ôh  fit  iéther  létté 
séhs^xnce ,  qid  doniki  va^  {Kmdre  griàâtre.  On  la  déiSiyà 
dakis  beaucoup  d'eau ,  et  ou  la  fit  bouillir  avec  très-^petl  d'âudë 
ftulimtque  Eubte  :  ia  liquéui*  aatnâ^ànte  était  d'tm  jaine- 
bmiiiâtre  \  du  k  décanta  ;  elle  ik'étâit  pA^  acide ,  mai3  fUé 
précipitait  abondammeni  Tàcéiate  de  plomb  :  évaporle  â 
iiccité ,  il  resta  tttie  matière  ndrâtrte;  soluble  danà  Teiii, 
et  911 ,  sédiée ,  dissoute  et  bouillie  plusietùrs  fois ,  a  tm- 
jours  donné  un  précipité  qui  avait  la  propriété  de  5  attacher 
an  étofifes  ahâiéeè ,  et  de  fenbet»  uiie  cotileur  brune  assez 
solide  ]  ëlk  tidUè  a  pt-ésénté  tbus^  lei  caractères  dé  fëx- 
inittif  >,  im  de  ce  que  Ton  nmiimtë  itlatiè)re  extractive  ,co- 
lora«i«e» 

ÉVapôféè  jusqu'à  coiiristance  db  ihiel ,  elle  ti*a  maïqué 
aucune  acidité  ;  elle  fut  dissoute  dmis  te  vinaigre  distillé 
affaibli ,  alot%  la  liquetii'  colorée  p)t>5sédâit  toutes  tes  po* 
priécés  de  1  acide  uuilS^^. 

L^  eipériehces  ï^p^iéttéeè  dans  èè  Mémoire  noiu  por- 
^t à  conclure, 

1^.  Que  Tacide  liiiriqUe  ,  quelque  fitblë  <[u'il  soit  j 
finiÉie  aveè  lé  éutté  Wfte  matière  eztracttvie  qui  s'unit  ind« 
mènent  à  de  Tacide*  acétique ,  résultant  égalemetit*de  l'ac- 
tioa  réciproque  dé  tfes  deut  substances  ; 

a^*  Que  cette  màtiètie  ettractiye  ^è  éotubine  atéc  la 
ehau> ,  la  baryte ,  Taltimine  et  avec  plusieurs  olddes  métal- 
liques )  et  qu'elle  forme  areè  eux  des  produits  peu  sdubles 
où  tdût-à-fait  itisolublës  dans  l'eàU  ; 

3%  Qu'elle  ue  décompose  pbint  les  éels  tétrcut,  knais 
bien  un  grand  nombre  de  sels  métalliques ,  et  spécialement 
les  sels  k  base  de  plomb  et  d'étaill  ;  ' 

4^;  Qu'elle  se  rencontre  quelquefois  parfaitement  llaU- 
éie  y  Ou  plus  ou  moins  colorée  ;  comme  dans  les  liquidée 
séveux  de  chatme ,  de  bouleau  9  et  dans  le  suc  de  fou- 
iarbe,* 


DE    -pHâmiIACIE-  <^9 

5-:  Quele  »*  êB  «««e.  et  trfri  de  «^  c«^»- 

«e«  &  lîcid*  acédçf^ ,  .t  ««  M«.  €«»de  T»»»»»* 

ieeette  matière  »tr*eti^}  ^  «v- V«ntre  de 

c*.  «^unce.   eirt  c«p«*,  décidé   .cétt«i.e  et   â«x 

"*^Qué  tet  «cidè  prf^We  •e.ibo.»  »f  .**"*! 'j^^ 
tèiet  le..irf*««  prindt*.  d«.  «e««poritçB ,  «^^ 

^«sdudoi»  de  «ère  ,   et  goiùibe  ,  les  mi»ita|e«   «e 

^^:tL,  qoe  r»»  pem  >-^  «•  ""^JT^ 
jjl.  barytej  ét^e,  a«ri  i«,l^,  o.  pe«t  Tt^"P^ 
IWide  ihdiqoe  en  combinaiit  cette  »d»8taBC«^  «wc  l«ad* 
•eëtiqufk 


»»»»»>iw»»*^*»**  »»**<»' 


,M»W»W^H^>tW^»*^ 


jtfacftwc  de  compression  si^stUuée  au  chdîumcau  iU 
^ewmann, 

ivJcmbre  eo|^sponaant  de  la  Socïclé  ie  Phann.de. 

Ataot  Tôulu  répéter  q«filque«^e»  da  *>^'^?^!^ 
n»cée.p;.rleprof««e«ra,»ke,  *«  .r^«  .«^ ''î^*^ 
<le  tîé^pn ,  et  n'en  pa..éda.t  p.. ,  jWy»  J« '»  f^^ 
tner  nm  machine  à  compresdort ,  employée  4  la  «>"«*«« 
de. eani.«.x.«se5(«é«otée  parles  ^^Y^'^'^Jt 
«pp«^l ,  qui  a  ravauiage  de  «e  trWiTèr  dansles  main»  « 
i«ieur.ckimiste«,remplaceparfiritememcelmdeNewm«^ 

n  se  compose  d'un  vase  de  métal  cylindrique ,  de  >» J^^]*^ 
Bance  de  huit  à  dis  pintes  (  il  en  existe  aussi  dans  de  iwen 


6o  JOURKAIi    ' 

plus  grandes  dimemions) ,  au  couva^cle  duquel  est  adaptée 
une  pompe  i  compresskm  :  à  son  côté  est  fixé  ua  rolmiet 
ÎDcliné ,  faisant  avec  elle  un  angle  d^environ  quarante  de- 
grés. II  faut  fixer  dans  ce  robinet ,  au  moyen  de  la  cire  fou* 
dante,  un  tube  capillaire  ^  ayant  un  coude  d'environ  cia^ 
quante  degrés  ,  pour  lui  procurer  une  direction  horizontale, 
et  on  remplit  le  vase  d'eau.  Alors ,  adaptant  à  la  pompe  à 
compression  lyie  vessie  contenant  le  gaz  explosif,  on  le  Sait 
passer  dans  le  vase  en  même  temps  qu'on  donne  issue  i 
Teau  par  un  Robinet  placé  dans  sa  partie  inférieure.  Si  Ton 
ne  veut  pas  ^  servir  de  toute  la  capacité  du  vas^^-  «a  peut , 
en  mesuraul  iV^au  expulsée  y  cotfnaitce  exactement  céAe  (  ia 
capacité  )  à  laquelle  on  veut  se  borner.  Cela  étant  (ait,  ou 
comprime  fortement  avec  de  nouvelles  quantités  dega£  mé* 
langés.  Oun*a  plus  qu'A  ouvrir  le  robinet,  auquel  est  adapté 
ie  tube  capilkûre  ,  et  à  allumer  le  gaz ,  poiH*  produire  cet 
agent  si  puissant,  et  qui  promet  les  plus  brillantes  décou* 
vertes. 

Pour  éviter  le  danger  qui  accompagné  Tusage  d^un  réser- 
voir métallique ,  et  rendre  en  même  temps  cet  instrum^C 
plus  simple  ,  j'avais  essayé  de  comprimer  des  vessies  rem- 
plies du  gas  explosif^  par  des  poids  placés  sur  Te^trémité 
d'une  planche  longue  de  deux  à  trois  pieds ,  qui  reposait 
son  autre  extrémité  sur  la  table  ,  du  côté^pposé  à  celui  où 
je  me  plaçais.  Au  robinet  de  la  vessie,  jeu  vissais  un  autre 
qui  était  muni  d'un  tube  capillaire*  . 

L'explosion  n'étant  plus  à  craindre  avec  cet  appareil  ^ 
puisqu'elle  devait  sebomer  à  soulever  ou  k  jeter  la>planch6 
en  arrière  avec  les  poids^,  j'essayai  de  comprimer  avec  une 
cinquantaine,  de  livres  seulement  un «niélange  de  six  pintes 
d'hydrogène  et  de  trois  d'oxigène  ]  j'employai  un  tube  d'un 
cinquième  de  ligne  de  diamètre ,  qui  avait  déjà  servi  avee 
la  machine  à  compression.  Je  n'eus  pa§  plutôt  aljumé  ,  qu'il 
le  &  une  horrible  explosion ,  mais  qui  n'eut  d'autre  incoa^ 


DE    PHARMACIE.  6l 

véoieDt  que  d'affecter  virement  les  oreilles,  *la  planehe^et 
les  poids  ayant  été  sim^^ement  renyersés  sur  la  tdl^. 

J'ai  ciiargé  deS  vessies  munies  de  tubes  â*un  plus  petit 
diamètre,  de  près  de  deux  qoîntainc ,  mais  le  jet  i^ië  n'était 
point  aàssi  actif  ni  aussi  aflongé  que  celui  produit  par  la 
nachsae  à  compression,  la  vessie  n'étant  pas  eooore  assez 
fi^rcement  comprimée. 

Fout^-ètre  oes  essais  ne  seraient-ils  pas  tou^-à-fait  innifles 
aiârifMsonnes  qui  se  proposent  de£dredes  rocherclies  avec 
«ci  »UFlunent.  Dans  tous  les  cas ,  vous  vondrex  eu  faûns 
rusjjgci  qu^il  vous  jdaira. 

NouveBes  observations  sur  t acide  acétique  j 

Adressées  à  M.  Cadet} 

Pak  m.  Biirr. 
BfoivsisTni , 
Dans  le  numéro  de  décembre  do  Journal  de  Pharmacie , 
se  lrouv€  un  extrait  du  rapport  qui  a  été  fait  sur  le  Mémoire 
que  î^'avaîs  eu  Tlionneur  de  vous  Adresser ,  pour  être  sou^ 
mis  au  jugement  de  la  Société  de  Pharmacie*  La  lecture  <Ie 
cet  extrait  me  faisant  présumer  que  je  ue  me  serais  pas  suf-< 
fisanmeutéieadu  à  quelques  égards,  je  prends  k  liberté  cW 
préieulericî  quelques  explications  qui  ne  me  paraissent  pas 
radiffifimies. 

lies  proportions  que  j'indiquais  pour  la  préparation  de 
r^cide  aeétiquiS'COBce&tré,  quoique  peu  différentes  de  celles 
fsopoaées  en  dernier  lieu  dans  le  Bulletin  de  Pharmacie , 
tNtte  TV ,  page  4o8 ,  en  différent  cependant  par  un  point  ey 
sentieir  Toîci  odles  que  j'indiquai»  : 

i6  parties  d'acétate  de  plomb  cristallisé  ^ 
X  d'oxide  de  mangapèse , 
9  d'acide  suUurique  concentré* 


EjH  ll^0HlpIoyaBt  <|«e  sept,  pardct  d*aoide  «nl&iiîqBe^  aui* 
Tant  l'auteopde  l'aiticie  da  Bulletin ,  on  obdenl  oomiaiiuiieBt 
un  prôduH  sulfurem:  vers  la  fin  de  Topëtation^  ce  qu'on 
évite  en  en  prvnam  neuf  parties.  La  pesanteur  spîSdfiquede 
Tacide  obtenu ,  en  suivapc  Tune  ou  l'autre  proportion ,  ne 
varie  qu^entre  1,069  et  i>o^,  et  non  de  1,082  k  1,09e, 
comme  Tauteur  du  même  article  annonoe  Favoir  obtenu  ;  à 
la  vérité ,  elle  surpassa  (piélqaefois  cette  deniière  denské , 
maïs  ce  n^est  qu'avant  la  rectification,  et  eo  raison  ^ht 
qifantitédVcide  sulfurique  qui  est  passée  vers  la  fin  deSV 
pération ,  ce  qu*on  ne  peut  éviter  qu^en  la  terminant  f^ien. 
avant  Tentier  dégagement  d^  Tadde  acétique.  J'ai  répété 
cette  opération  un  grand  nombre.de  fois ,  avec  des  quantité^ 
différentes  ;  et  )'ai  toujours  reçu,  après  la  rectification,  un 
acide  chimiquement  pur,  d*q|ie  densité  variant  seulement 
entre  1,069  ^^  ^9^7^  9  ^  formant  en  poids  les  /«  de  Tacétate 
de  plomb  employé. 

Je  disais  dans  mon  Mémoire  :  «  que  la  distittadon  du  vi- 
naigre n  était  pas  sans  iUfilùukés^  à  cause  de  sim  action  sur 
les  vases  disttBatoires ,  etc. ,  )»  parce  qu^en^lc^ant  dans  tee 
laboratoires  de  grandes  quantités  de  vinaigre  distillé^  on  n'i| 
recours  qu^aux  alambics ,  dont  les  cbapitaux*,  la  plupart  en 
cuivre ,  sont  le  plus  souvent  mal  étamés ,  jU  rencontré  plus 
d^îuie  fois  du  vinaigre  distillé ,  contenam  du  cuivre  en  disso^ 
lùtion  ;  mais  j'en  ai  rarement  rencontré  qui  fiât  de  la  même 
force,  et  qui  n'eût  pas  une  odeur  empyreumatiqua  plus  <m 
moins  prononcée.  C'est  pour  parera  ces  inconvéniens ,  que 
j'indiquais  les  proportiens  d'une  partie  d'acide  acétique  de 
1,070  avec  II  parties  d'eau  distillée ,  compte  donnant  un 
adde  acétique  étendu ,  d'une  force  toujours  constante ,  et 
propre  &  rempU^^  '^  vinaigre  distillé  ;  la  densité  du  mélange^ 
est  de  1 ,0 1  o  à  1 ,0 1 2 ,  c'est  le  degré  d'acidité  exigé  du  vinaigre 
par  plusieurs  pharmacopées ,  en  voulant  qu'une  once  puisse 
saturer  demi-gros desouân^arbonate  de potas$e. 


DE   PHARMACIE.  ^ 

Comme  )e  n^avais  trouvé  dans  aucun  ou vinga  phftrmaeeu-* 
tii[ue  et  que  f  igQoraû  complétemeni  le  procédé  que  Textrait 
jxL  rapport  iodique  être  en  usage  k  la  phannacie  dea  h6pii« 
Uftçs ,  et  chêa  M.  Vallée ,  pour  la  prépaiaiioa  de  Testniit  d^ 
satnme ,  au  moyeu  de  Tacétate  de  plomb  et  de  Wlitb'arge , 
jWais  eherché  à  unifier  le  procéda  de  M.  Th^aard ,  iudi* 
^é  dans  aon  Traité  de  chimie  ;  et  plusieum  expériences  m V 
Tfient  prouvé  quil  fniUaît  au  moips  dewi  partijes  de  litharg* 
pour  en  saturer  quatre  d'acétate  ^  plftmb  ;  mais  pouF  étrf 
certain  que  la  saturation  soit  toujours  complète  (si  j'ose 
m'exprimer  ainsi) ,  j'ai  proposé  trois  parties  de  litharge  tur 
qoatre  d'acétate  de  plomb.  En  employant  cette  proportion  , 
9a  doit  obtenir,  vingt  parties  de  soui-acétate  de  plomb  liquide^ 
d'une  densité  de  i,ia^  à  191217,  oa  marquant  3o  degrta  k 
l'firéomètre  de  Beaiimé. 

Comme  œs  expUçations  piiuvent  être  de  quelque  utilité  ^  ^ 
j«  VO09  prie ,  Monsieur ,  de  vouloir  les  faire  insérer  dans  W 
|l9obaill  numéro  du  Journal  de  Pharmacie ,  et  d'agréer,  ele. 

$^r  tçi  Mqyen  âaméëarer  hs  Grains  moisis. 

ML  Hàtcbstt  ,  dans  une  lettre  adressée  à  sir.  Joseph 
Buiks  ,  et  qui  $^  été  lue  k  la  Société  royale ,  le  5  décembre 
)8i6,  a  communiqué  un  procédé  pour  améliorer  les  grains 
moisis.,  U  y  a  plusieurs  anoées,  ce  savant  avait  eotrepris  des 
rfçhercbes  sur  1^  qualité  et  les  produits  du  blé  et  de  l'orge  ^ 
f t .  à  c(9tle  occasion  ,  il  découvpt  que  4<t  grain  quoisi  qi^ 
ét9i(  ame|<  ^u  point  d'être  entièrement  âmpropre  à  aucun 
Qfagp  )  e(  qu'on  pouvait  à  peine  looudre  ,  recouvrait  sei| 
bonnes  qualités  en  l'immergeant  simplement  dans  l'eau 
tHmiUwte,  et  en  Vj  laif^^nt  jusqu'à' ce  que  l'eau  fùtre- 
fr9idi«.  J^  SPH^^t^  4?  w  liquide  einpiayée  fut  tQujoMn 


64  70URNAlir 

double  de  celle  du  grain  qu'on  voulait  purîfler.  M.  HatcKett 
trouva  que  le  moisi  pénétrait  Yarement  à  travers  Técorce  lu 
Mé ,  et  que ,  dans  les  cas  les  plus  mauvais ,  il  «n  atteignait 
pas  la  matière  amylacée  qui  se  trouvait  immédiatement  ai- 
dessus.  Tous  les  grains  gâtés  nagent  à  là  surface  de  Feiiu 
cbaude  :  ceux  qui  se  précipitent  sont  débarrassés  de  toute 
inipureté  ,  sans  aucune  perte  réelle.  Le  grain ,  après  avilir 
été  desséché ,  est  amélioré  à  un  degré  qu'on  aurait  de  la 
peine  i  concevoir ,  &  on  n'en  faisait  rexpérience. 


»»»»»»»»%»»»»»%%%>»»»»%K%%»%%|»%»» 


Méthode  perfecUonviée  défaire  le  Pain. 

Suivant  M.  Edmund  Davj,  le  carbonate  de  magnésie  du 
commerce ,  bien  mêlé  avec  les  iannos  nouvelles ,  leur  corn* 
munique  la  propriété  de  faire  un  meilleur  pain.  La  pâte 
faite  avec  le  carbonate  de  magnésie  lève  bien  dans  le  four  ; 
et  le  pain  ,  après  sa  cuisson,  est  léger  et  spongieux  ^  a  une 
bonne  saveur  et  tient  bien.  Dans  les  temps  où  la  farine  est 
d'une  qualité  passable,  vingt  à  trente  grains  de  carbonate  àt 
magnésie  améliorent  singulièrement  le  pain.  Lorsqu'elle  est 
de  la  plus  mauvaise  qualité ,  quarante  grains  sont  néces<* 
saires  potir  produire  le  même  effet.  Dans  tous  les  cas ,  il 
fisiut  avoir  l'attention  de  bien  mêler  le  carbonate  avec  la 
fitrine  avant  de  faire  la  pâte. 

La  potasse  et  la  soude ,  caustiques  ou  carbonatées ,  em-' 
ployées  en  petite  quantité ,  améliorent ,  jusqu'à  un  certain 
point ,  le  pain  fait  avec  des  farines  nouvelles  ;  mais  aucune 
substance  ne  réussit  mieux  que  le  carbonate  de  magnésie. 
Voici  les  résultats  d'une  épreuve  colnparative  faite  avec 
les  plus  mauvaises  farine  de  seconde  sorte  qti'il  fût  pos- 
sible  de  se  procurer ,  avec  et  sans  l'addition  du  carbonate 
de  magnésie. 

On  fit  cinq  petits  pains  contenant  chacun  une  livre  de 
farine  ^  cent  grains  de  sel  commun ,  et  une  bonne  cuillerée 
de  levure.  La  pâte  ^  pour  chacun  d'eux  ^  fut  faite  avec  dq 


DE  PHAKMACIC*  65 

Teaa  à  la  température  de  SS""  centigrades ,  et  mise  &  fer« 
menter  devant  le  feu  pendant  deux  hem-es  ,  à  la  tempéra- 
ture de  ai^. 

Lie  premier  pain  ne  contenait  rien  autre  chose  :  le  second 
contenait  dix  grains  de  carbonate  de  magiiésie  \  le  troisième , 
30  grains ,  le  quatrième  3o  ,  et  le  cinquième  4o*  Les  paî 
après  leur  cuisson ,  furent  examinés  :  le  premier  sjéujt 
aplati  dans  le  four;  il  avait  Tappareuce  d'une  galette/^élalt 
mou ,  pâteux ,  et  adhérait  aisément  au  couteau  ;  le  s^ond , 
contenant  dix  grains  de  carbonate  de  magnésie ,  euitamé^ 
lioré  ,  il  avait  mieux  levé  que  le  premier ,  mais  l'ameHçitst^ 
tion  était  peu  remarquable  ;  le  troisième  pain  <jtait  iri 
supérieur,  et  assez  léger  et  poreux;  le  quatrième,  avec 
trente  grains  de  carbonate  de  magnésie ,  iKit  encore  mieux  ; 
mais  le  cinquième  était  supérieur  à  tous  les  autres  par  sa 
belle  couleur  et  sa  légèreté  uniforme. 

On  peut  être  rassuré  sur  Femploi  du  carbonate  de  ma- 
gnésie  dans  la  proportion  qui  a  été  indiquée.  On  Tadmi- 
nistre  même  aux  cîifans  avec  toute  sûreté  ;  et  Fusage  ex- 
clunf  du  pain  fait  avec  du  carbonate  de  magnésie  ,  pendant 
cinq  semaines ,  n'a  £ût  éprouver  &  M«  E.  Davy  aucun  mau- 
vais effbt. 

M.  Ë.  Davy  promet  de  nouvelles  expériences  pour  dé^ 
tenmner  comment  agit  le  carbonate  de  magnésie  dans  la 
panification  des  nouvelles  farines. 


»»i»»*>*<»>»»t»»»i«»»»»»m>»»MiW» 


Sur  la  noweïlc  méthode  d améliorer  le  Pain^ 
par  M.  VoGBL. 

Quoique  le  mode  proposé  par  M.  Edmimd  Davy,  de  per- 
fectionner le  pain  par  le  moyen  du  carbonate  de  magnésie , 
ne  porte  pas  tout-i-fait  le  caractère  de  la  nouveauté ,  (  car 
M.  Edlin  dans  son  Treatise  on  the  art  ofbreadrmaking  ^  « 
ISb^.  Année. ^Février  iSiy.  _    ■   ^       5 


66  norANkL 

déjà  employé  awc  snccis  le  carbonate  de  poutssé  ) ,  j*a{  crû 
de  mon  devoir ,  tu  la  pénurie  iet  le  nuftivais  état  des  grainos 
céréales  de  cette  année ,  de  répéter  les  expériences  du  chi^ 
tniste  anglais  (i)é 

.  J'ai  pris  à  cet  eibt  la  qnidicé  la  plus  inférieure  de  &riiie 
de  seigle  que  j'ai  pu  me  procurer. 

Une  livre  de  cette  farine  fut  mêlée  avec  2  gros  de  sel  coni« 
mun  et  im  demi-gros  de  carbonate  de  magnésie;  j'ajoutai i 
uhe  autre  livre  de  Êirine  d  gros  de  sel  senkment. 

Les  deux  mélanges  introduits  dans  un  vase  cylindrique  de 
verre,  et  convertis  en  pâte  au  moyen  de  3  onces  de  levain 
liquide ,  dont  se  servent  lès  boulangers  de  Munich ,  et  d'une 
quantité  suffisante  d'eau  tiède. 

Les  deux  mass%  étaient  entrées  en  fermentation  pendant 
la  nuit  ;  mais  cdle  qvd  renfermait  du  carbonate  de  magnésie 
était  tellement  levée ,  qu'elle  occupait  presque  le  double  d'es- 
pace de  kpâte  sans  magnésie.  Après  avoir  été  pétrie ,  elle  s'é- 
^t  afikissée ,  mais  surpassait  néanmoins  de  beaucoup  le  VO" 
lume  de  la  première  pâte ,  quoique  le  poids  lui  (&t  égal. 
^  Les  pains  étant  cuits ,  il  se  trouvait  que  celui  qui  avait 
«eçu  laddition  de  la  magnésie,  était  plus  gros  et  plus  léger 
que  l'autre ,  et  sa  saveur  aigre  était  remplacée  par  une  lé- 
i^e  amertume. 

Il  me  semble  que  la  principale  action  de  la  part  de  la  ma- 
gnésie est  due  à  son  acide  carbonique ,  qui  se  dégage,  et  qui 
étant  renfermé  par  I^àte,  doit  la  dilater.  II  ne  peut  pas  exis- 
ter du  carbonate  de  magnésie  dans  le  pain ,  car  le  levain  con- 
tient plus  d'acide  acétique  qu'il  n'en  faudrait  pour  décopaposer 
le  carbonate  de  inagnésie.  Au  reste,  je  me  suis  assuré ,  par 
l'expérience  ,  que  le  pain  contient  de  l'acétate  de  magnésie, 
ce  sel  ne  pouvait  pas  se  décomposer  pendant  la  cuisson  j 
car  la  température  des  fours  Tle  boulangers  ne  surpssepas, 
•>  ■        I       *  ■■■■■■-■  I        ^  .       — i»— ■* 

.^vT  (t)  Voyez  Tdloi^phUoêophiiMlMagtMiK.  Décembre,  i8i6. 


DE    PHARMACIE.  67 

dfiiprèsTjllet,  ^3i''^  en  outre,  le  pain  ne  tarderait  pas  à  se 
cariiKmiser  et  à. se  noircir,  si  la  décomposition  de  Tacétate 
de  magnésie  avait  lieu. 

L'expérience  de  M.  Edmund  Dayy,  sans  râccueillir  avec 
enthousiasme ,  peut  trouver  son  application  dans  les  cas  ou 
une  farine  de  très-mauvaise  qualité  refuse  d'entrer  en  fer- 
inentation  suffisante. 

Quant  aux  effets  sur  Féconomie  animale  ,  je  ne  pense  pas 
qu'il  y  aurait  quelque  chose  à  redouter  \  nous  sommes  habi- 
tuées aux  sds  magnésiens,  dont  nous  faisons  un  usage  jour- 
nalier dans  le  sel  marin  (1). 

Des  personnes  pusillanimes  et  soupçonneuses  ont  répandu 
le  bruit  qu  il  avait  plu  cette  année  à  la  nature  de  former  de 
lacide  prtissique  dans  les  graines  céréales^  d'où  Ion  veut 
dédoire  toutes  sortes  de  maladies.  Pour  rassurer  tcktA  com- 
patriotes effrayés  sur  ce  point,  j'ai  examiné  plusieurs  espèces 
de  mauvaises  farines  ,  et  je  peux  assiurer  que  je  n'y  ai  pas 
rencontré  un  atome  de  ce  poison.  Les  graines  de  myosotis , 
lappula ,  L. ,  qui  se  trouvent  fréquemment  mêlées  à  la  farine , 
ne  contiennent  pas  non  plus  d'acide  prussique. 

Quant  aux  graines  de  lathjrrus  cicera ,  L. ,  et  d'eyvum  er^ 
vUia ,  L.  dont  parle  M.  Yirey ,  dans  un  des  précédens  cahiers 
de  ce  journal ,  je  n'ai  pas  encore  eu  l'occasion  de  les  soumet- 
tre à  l'expérience. 


(i)  Le  carbonate  de  magnée  ne  ponvant  être  dangereux  ,  non  plus 
qne  Tacétate  de  magnésie  qni  se  f>nne. pendant  la  fermentation  de  la 
pAte  à  laquelle  on  en  aioate,  on  pourrait  en  mêler  avec  aTantage  nne  pt' 
tite  quantité  lorsqu'on  fait  le  pain  aTec  des  substances  qui  ne  contiennent 
p^  de  gluten  :  es  serait  on  moyen  de  &ire  Ut^er  la  pâte  et  de  diminuer  sa 
conpacité.  P.  F.  G.  B. 


ti/v¥mm^^mMvwMtMnni¥t^^V*^M*^^ 


€8  JOURNAL 

IirSTRUCTION  COHGERNATIT  hk  PàVIFICATIOU  DES  BlÉS  iVABlés  } 

rédigée  par  une  Commission  spéciale  nommée  par  Son 
Excellence  le  Ministre  secrétaire  (TÉtat  a^  déparienteni 
de  l'intérieur  y  et  composée  de  MAI.  Gau  ,  conseiller 
d'État,  président  ,•  Morel  de  Vîndë,  pair  de  France^ 
de  Saint-Martin ,  munitionnaire  général  des  hospices  ; 
et  les  Membres  de  l'Académie  des  Sciences  Bosc ,  Yvart , 
Thenard ,  Gay-Lussac  et  Sylvestre. 

{-Extrait  par  M.  Hermann  de  la  llogue,  pharmacien  à  lli^ital  militaire 
dlnftroclion  y  aa  Val-de-Gr4cc.) 

tloMME  les  longuea  pluies,  durant  les  mois  de  juillet, 
août  et  septembre  1816,  ont  été  préjudiciables  aux  ré- 
coltes ,  et  surtout  aux  moissons ,  le  gouvernement  a  dû 
s'occuper  avec  sollicitude  des  moyens  de  prévenir  les  incon- 
véniens  qui  en  résultent.  Il  est  tombé  environ  trois  fois  au- 
tant d'eau  dans  ces  ntiois  quil  en  était  tombé  Tannée  précé* 
dente  aux  mêmes  époques.  :  la  température  atmosphérique 
moyenne  a  été  plus  basse  aussi  en  général ,  ce  qui  a  nui  à 
la  maturité  de  tous  les  fruits  et  autres  productions  de  la 
terre. 

Dès  Jaf  commencemens  de  Pété ,  divers  procédés  avaient 
■^lë  indiqués  aux  cultivateurs  pour  préserver  leur  récolte  de  la 
funeste  influence  de  Thumidité  ;  on  leur  avait  conseillé  de 
mettre  à  couvert  leurs  gerbes  dès  qu'elles  seraient  abattues, 
sans  attendre  la.  fin  de  la  moisson  ;  de  relever  celles  qu'ils 
seraient  obligés  de  laisser  sur  le  sol  ;  d'en  former  de  petites 
meules  couvertes  ;  de  ne  pas  entasser  les  gerbes  mouillées 
dans  les  grange»  et  dans  les  meules;  de  battre  le  plus 
promptemeut  possible ,  pour  retirer  au  moins  une  partie 
des  grains  et  de  les  faire  sécher  avant  que  de  les  envoyer  à 
-*  la  mouture. 

Ces  conseils  salutaires  ayant  été  négligés ,  et  des  avaries 
considérables  ayant  été  la  suite  de  ceUe  négligence ,  la 


DE    PHÂHUACIE.  69 

commission  cticHsie  pour  y  porter  remède  fit  un  grand 
nombre  de  recherches ,  dont  Toici  les  résultats  : 

Lorsqu'on  entasse  dans  les  granges  ou  dans  les  meules 
les  blés  mouillés ,  sans  précaution  et  sans  y  établir  des  cou- 
rans  d'air ,  ils  achèvent  de  se  détériorer  ^  rhumidité  ,  au 
Ben  de  se  po^r  k  la  partie  supérieure  pour  s  y  évaporer , 
se  concentre  dans  Fintérieur ,  pourrit  la  paille  ;  et ,  suivant 
son  abondance  et  sa  température ,  bâte  la  germination  'com- 
mencée ,  ou  bien  excite  une  fermentation  qui  échauffe  et 
rougit  le  grain ,  le  moisit  quelquefois ,  et  réduit  la  paille  en 
fumier. 

Les  granges  et  les  meules  ont  fourni  cet|e  année  des  blés 
dans  ces  divers  états  d  altération.  Les  grains  livrés  i  la  mou* 
tnre  sans  préparation  graissent  les  meules  et  donnent  des 
farines  difficiles  à  trarailler  ;  souvent  cette  farine  se  réunit 
en  morceaux  d'une  consistance  (elle  qu'il  faut  pour  l'em- 
1  ployer ,  la  briser  avec  des  masses  ;  alors ,  pour  peu  qu  elle 
soit  ancienne ,  il  est  impossible  d'en  faire  de  bon  pain  sans 
la  mélanger  avec  d'autre  de  meilleure  qualité. 

On  a  vu  quelquefois  la  germination ,  qui  ne  faisait  que 
commencer,  se  développer  entièrement  dans  les  sacs. 

Les  grains  ainsi  altérés  ont  perdu  une  partie  d^  leur 
poids. 

Voici  i  peu  près  les  différences  qu'ils  ont  offertes  dauf 
letirs  poids  et  leurs  produits  : 

kilo,    hecto. 
Le  bon  blé  de  181 5  pèse  ordinairement 

le  hectolitre 75 

Le  bon  blé  de  1816.' 78     ' 

Le  blé  peu  germé 61         S 

fortement  germé.  ....  ^  ...  56 

rouge  échauflRî 6'i 

moisi  non  germé .  57 


70  JOURNAL 

Le  pesage  est  donc  tin  des  bons  moyens  pour  reconnaître 
le  degré  d'altération  que  les  blés  ont  éprouvé. 

A  la  mouture  à  la  grosse  ces  blés  donnent  : 

kilo,    hecto.    d^cag 

Le  blé  de  i8 1 5^  farine  et  gruaux 58  5 

SOUi II  - 

Le  ^on  blé  de  1 8 16,  farine  et  gruaux.  •  56  S 

son ...14  5 

filé  peu  germé ,  farine  et  gruaux   ....  4^  5 

son 17  2         5 

Blé  fort,  germé,  farine  et  gruaux  ....  36  7         5 

son 17  «7         5 

Blé  rouge  échauiîé ,  farine  et  gruaux.   .  .  44 

son. i5 

Blé  moisi,  farine ^et  grqaux,  ......  35  .5 

son i3  I 

Les  grains  germes ,  échauffés  ou  mo  isis ,  ne  doivent  point 
fccrvîr  de  semences  5  des  expériences  faites  anciennement, 
ont  prouvé  qu'3s  ne  levaient  qu'en  partie ,  que  ceux  même 
qui  avaient  poussé  restaieul  chétifs ,  produisaient  oonstam- 
ment  une  paille  mal  nourrie ,  des  ti^s  moins  hautes ,  des  épis 
moms  nombreux  et  des  gr.iins  ^us  petits  que  les  blés  de 
bonne  qualité.  Ces  essais  ont  été  répé  tés  celte  année  ;  les  blés 
qui  avaient  déjà  éprouve  un  commencement  de  germina, 
lion  ,  ont  levé  dans  la  proportion  de  moitié  environ  des  se- 
mences employées  ;  les  grains  fortement  germes  dans  celle 
du  tiers ,  et  il  n'a  pas  levé  plus  cl'u^  cinquième  -des  grains 
rouges  ou  moisis. 

Les  cultivateurs  qui  ont  fait  usage  de  ces  blés  pom*  ense- 
mencer ,  seront  peut-ètte  obligés  de  semer  de  nouveau  au 
printemps. 

Ils  devront  alors  empirer  le  blé  de  mars ,  les  orges ,  par- 
iculièremenl  Toi^  nue,  les  fèves  et  les  pommes-de^'terre. 

L'humidité  altère  surtout  dans  les  blés  la  partie  gluti- 


DE    VXAIHACIE.  7t 

aeose  ;  cette  aUération  est  d^aoïant  plus  coiisidëraI>le ,  que 
son  influence  a  été  plus  prolongée  et  plus  active. 

Dans  les  blés  fortement  germes ,  dans  ceux  qui  sont  rôu« 
ses  ou  mçîsis ,  le  gluten  n'a  presque  plus  d'adhérence  ;  il 
sa  r^uit  en  bouillie  à  Foualyse  et  se  mêle  avec  Tamidon , 
aalieu  de  présenter  cette  ooDsistance  et  cette  âastieité  qu'il 
offire  dans  les  grains  de  bonne  qualité. 

La  dessiccation  peut  seule  remédier  i  ces  altérations.  Des 
noBibreux  procédés  tentés  à  ce  sujet ,  le  plus  simple  et  le 
plus  iadle  k  faire  adopter ,  est  celui  du  dessèchement  dans  le^ 
fonrs  i  cuire  le  pain. 

On  peut ,  sans  danger  ,  verser  dans  ses  fbnrs  les  grains 
humides  ,  immédiatement  après  que  le  pain  en  a  été  retiré  ; 
on  Téteqd  en  couches  de  3  à  4  pouces ,  on  le  remue  fréquem- 
ment avec  des  pelles  et  des  râteaux  ;  au  bout  de  loà  i5  mi- 
nutes, suivant  le  degré  d'humidité,  pu  peut  le  retirer  du  four  ; 
on  l'expose  à  l'air ,  jusqu'à  son  par&it  refroidissement ,  et  il 
«cqoifxt  aiqsi  toutes  les  qualités  qui  le  rendent  propre  k  la 
moQture  et  à  la  panification.  Ceux  des  fours  des  cultivateurs 
qui  sopt  surmontés  d'ipie  pkte-forme,  offrent  naturelle- 
ment une  étuve ,  à  l'aide  de  laquelle  on  peut ,  sans  aucun 
sisque  ,  dessécher  les  grains  avec  assez  de  rapidité. 

Voulant  s'assurer  jusqu'à  quel  degré  on  pouvait  chaufler 
les  grains  sans  les  dénaturer,  la  commission  a  fait  construire 
uo  cylindre  de  t6)e ,  disposé  et  chauffé  à  la  manière  des  brù* 
loirs  k  café.  Ce  cylindre  est  garni  dans  son  intérieur  de  ban- 
des métallique^  étroites ,  parallèles ,  qui  forcent  le  blé  1  se 
.diviser  k  chaque  révolution ,  et  exposent  ainsi  tons  les  grains 
à  une  chaleur  égale.  A  8e$  extrémités  latérales,  deux  tuyaux 
percés  de  trous  dans  la  partie  qui  s^attache  au  cylindre ,  lais- 
sent passer  la  vapeur  produite  pendant  le  dessèchement.  En 
dix  minutes  les  blés  du  commerce  s'y  dessèchent  entière- 
loent  ;  les  plus  mouillés  n'exigent  pas  plus  d'un  quart 
d'heure. 

On  pourrait  faire  servir  à  cet  usage  un  brûloir  à  café , 


7^  JOURNAL     ^ 

mais  II  faudrait  Toiivrir  souvent  pour  donïier  tsftue  k  la  ta- 
peur, d'eau. 

Ces  moyens  ne  suffisant  pas  pour  opérer  sur  de  grandies 
masses ,  on  a  pensé  que  l'on  pourrait  tirer  un  parti  avanta- 
geux d'un  po^e  plaeé  dans  la  chambre  mémedu  cphivatenr, 
et  dontle  tuyan  traverserait  le  grenier  à  blé  ;  ou  bien  faire 
adapter  à  son  foyer  des  conduits  de  chaleur  dont  les  bou- 
ches s'ouvriraient  dans  le  grenier. 

En  remuant  fréquemment  les  grains ,  après  aToit*  ménagé 
dans  la  partie  supérieure  du  grem'er  des  ventilateurs  pour 
renouveler  l'air ,  on  pourrait  dessécher,  et  maintenir  dans  le 
meilleur  état  possible  une  assez  grande  quantité  de  liés.    • 

Si  le  blé  est  très-humide ,  il  est  plus  avantageux  de  se 
servir  de  grandes  chaudières  en  fer  ou  en  cuivre,  placées 
sur  des  fourneaux  construits  de  manière  i  ce  que  la  flamme 
y  fusse  plusieurs  circuits ,.  en  ne  mettant  dans  ces  chaudières 
qu'une  couche  d'un  pouce  environ  de  grain» ,  et  en  renou- 
velant souvent  les  surfaces  ;  un  seul  homma  peut  en  une 
journée  sécher  plus  de  dix.  setiers  de  blé  ,  surtout  ai  la 
température  est  élevée  i  90  degrés ,  thermomètre  de 
Béaumur. 

La  commission  s'occupe  ensuite  de  la  panification.  Le 
procédé  usité  dans  les  campagnes  est  défectueux ,  et  serait 
surtout  nuisible  à  l'emploi  des  blés  altérés.  On  prend  un 
levain  long-temps  c<»iservé  ,  souvent  en  partie  putréfié ,  et, 
sans  prendre  le  soin  de  faire  les  levains  de  seconde,  et  de  tout 
point ,  on  le  délaye  dans  l'eau  presque  bouillante ,  on  j  mêle 
la  farine ,  on  pétrît  mal  et  on  enfourne  sans  s'enibarrasser\de 
la  fermentation  :  aussi  le  pain  est- il  toujours  de  mauvaise 
qualité. 

Le  levain  étant  la  partie  la  plus  importante  de  la  panifica- 
tion ,  le  cultivateur  doit  surtout  s'occuper  de  le  bien  confec- 
tionner j  il  n'emploiera  que  des  levains  récemment  préparés , 
c'est-^-dire  qui  n'ayent  pas  plus  de  24  heures  d'auciennnté , 
ou  bien  il  se  serviia  d'un  levain  desséché  au  four;  ce  levain 


DE    PHABMACIE.  73 

ne  doit  être  cpie  âe  deux  Kvres  tout  au  plus  pour  quarante 
Kyres  de  paîn;  il  le  délayera  dans  Teau  tiède ,  en  y  ajoutant 
de  la  farine ,  le  pétrira  et  le  laissera  fermenter  deux  fois 
avant  d'achever  la  confection  de  son  pain ,  observant  tou- 
joaw  la  température  de  Tair  pour  régler  la  chaleur  de  l'eau 
qu'il  veut  employer.  Si  un  changement  subit  dans  la  tem* 
pératnre  accélère  ou  retarde  la  fermentation ,  il  devra  tra- 
vailler la  pâte  de  nouveau.  C'est  avec  ces  précautions  que 
l'on  obtient,  avec  de  bonne  farine  ,  un  pain  toujours  égal, 
et  toujours  agréable  au  goût. 

SU  s'agit  de  fabriquer  le  pain  avec  des  farines  altérées  , 
il  tut  employer  le  levain  très-frais ,  l'eau  moins  chaude  y 
tenir  la  pâte  plus  ferme ,  les  pains  moins  épais ,  de  manière 
que  les  panetons  destinés  à  des  pains  de  six  livres  ne  re-  , 
çoîvent  que  trois  livres  de  pâte,  qu'on  étendra  avec  soin 5 
on  laissera  peu  fermenter ,  on  enfournera  un  quart  d  heure 
an  plus  après  le  pétrissage  \  le  four  sera  chauiTé  d'avance 
et  tenu  plus  chaud  que  de  coutume-,  le  pain  n'y  séjournera 
pas  plus  d'une  demi  -  heure.  Ce  pain  ne  sera  mis  en  con- 
sommation que  deux  jours  après  la  cuisson. 

Les  farines  de  blés  légèrement  germésr,  celles  de  blés 
germes  fortement,  mais  séchées préalablement,  peuvent,  avec 
ces  précautions  ,  former  de  bon  pain,  sans  mélange  d'autre 
£irine.  Il  n'en  est  pas  ainsi  pour  celles  des  blés  rouges  ou 
moisis^,  il  faut  nécessairement  les  mélanger  avec  moitié  e| 
même  deux  tîera  de  bonne  farine  ,  pour  en  obtenir  un  p^^ 
de  bonne  qualité. 

On  tenterait  eu.  vain  ,  en  ajoutant  une  plus  grande  qitâU* 
tilé  de  levure ,  d'améliorer  la  fabrication  de  ces  pains  ;  la 
pâte  dépourvue  de  gluten  n'est  pas  propre  à  retenir  les  pro- 
duits de  la  fermentation.  .On  peut  avec  succès  introduira 
dans  la  composition  du  pain  de  ménage  ,  p?^rlie  égale  de  fa- 
rine de  froment  et  de  farine  de  seigle,  d'orge,  d'avoine, 
de  sarrasin  et  de  pommenle-terrc.  Moitié  froment  et  moitié 


74  JOlTENAt 

^aï3  forme  le  pain  le  plus  ag|éa|}le  et  le  meilleur  qa*4 
f  oit  possible  de  manger. 

Les  farines  de  maïs ,  de  seigle ,  d'orge ,  d'avoine ,  de  sar- 
rasin ,  de  pomme-de-terre ,  mêlées  entre  elles  en  diverses 
proportions ,  alliées  toujours  à  un  cinquième  de  levain  de 
froment ,  offrent  un  pain  d  une  bonne  confection* 

En  général ,  la  pomme-de-terre  peut  entrer  pour  moitié , 
Jor$(]u  elle  est  sèche ,  pour  deux  tiers  et  même  pour  les 
r|uatre  cinquièmes  lorsqu'elle  est  fraîche ,  dans  la  fabrication 
du  pain  de  ménage.  La  pâle  doit  être  tenue  plus  ferme  qu^ 
pour  ^ons  les  autres^  le  four  moins  chauffé  que  pour  l'orge, 
le  sarrasin  et  l'avoine ,  plus  chaud  que  pour  le  maïs  ,  les 
farines  de  sarrasin  et.  dé  maïs  absorbant  plus  d'eau  dans  la 
panification  que  les  autres  farÎDes. 

Dn  n'a  point  fait  d'çssais  sur  les  farinçs  de  sorgho ,  de  riz  ^ 
de  millet,  les  fécules  d'arum,  les  patates  ,  les  châtaignes ,  les 
fèves ,  les  haricots,  les  pois ,  la  vesce .  la  lentille ,  et  autres 
semences  ,  graines  et  irâcines  féculentes ,  que  l'on  peut  em- 
ployer plus  avantageusement  sous  différentes  formes. 

On  ne  conseille  pa?  non  plus  d'employer  dans  la  fabrica- 
tion du  pain  ^  pour  en  corriger  les  défauts ,  des  substances 
étrangères  an^- farines  ,  telles  que  l'alun  ,  le  carbonate  de 
noude  ,  la  IttaghësM  ^  les  acides  ,  etc.  U  est  absolument  inu^- 
lilè  de  recourir  k  tous  ces  moyens ,  puisqu'avec  une  dessîo 
cation  préalable  des  grains ,  une  bonâe  toouture ,  et  une 
manutention  cdnvenable ,  on  Obtient  de  tous  les  blés  hu- 
Inides  ou  germes  un  bon  pain ,  e*  qu'il  suffit  d'ajouter  une 
portion  de  bonne  farine  à  celle  des  grains  les  plus  avariés , 
zpfis  préparés  siûvant  les  procédés  indiiiués  ci-de$su9 ,  pour 
/Qfbteuir  un  excellent  pain  de  ménage  (i). 

(i)  Nous  ajouterons  ici  d*autres  renseignemens  sur  les  ouyrages  que  Toa 
^>eut  conluker  : 

.    \D^abord,  sur  les  meules  à  coarant  dair  ;  <m  eo  trouTe  U  detcriptio» 
dans  le  Théâtre  àl" Agriculture éCOUuierâfi  Serrée^  Baris^  édit.  de  x^i* 
a  vol.  in-4". ,  tome  i«'. ,  p.  689. 
li'instrument  appelé  tarare ,  employé  dans  diverses  exploitttioiiu  rura» 


DE    FHAAMA.t:iE.  76 


CORRESPONDANCE. 


Extrait  éCune  Lettre  de  M.  Samson  ,  pharmacien  à  Calais  , 

SUR  XES    IIACIIIE8    DE    R4TANHIA  ,. 

adressée    à  M.  Vire  y. 
Monsieur, 

Je  crois  devoir  vous  entretenir  d'un  nouveau  médicam^ic , 
ou  du  knoius  peu  ou  point  employé  en  Europe  ,  inconnu  en- 
core de  U08  droguistes  ^  leur  prix  courant  n'en  pariant  aucu- 

k$  pour  ventiler  le  blë ,  ett  décrit  et  û^té  dans  le  Cours  complet  tTj^grî- 
adture  de  Rozier,  tome  a ,  page  Soq.  On  en  Toit  an  modèle  au  Conserva- 
toire des  Arts  et  Métiers ,  rue  Saint-Martin  ,  à  Paris. 

Le  procédé  pour  dessécher  le  \Àé  peut  être  le  mèOLt  que  eelot  pour  le 
aalpétse ,  pratique  en  ^and  à  Tarsenal ,  k  Paris-  Voyea  aussi  dons  Tow- 
Traçe de  MM.  Bouée  et  Éiffault,  intitule,  CAn  de  Jabiiquer  la  Pùuiins, 
Tans,  i8f  I ,  in-4^)  planche  3. 

^Pott.  veut  ne  rien  perdre  des  issues  de  la  motOu^  à  U  groiu  00  ordi* 
«aire  (  pertes  qne  Ton  n'cpronve  point  par  la  mouture  économique ,  la- 
quelle serait  bien  avantageuse,  en  ce  moment ,  à  mettre  en  pratique)  ,  il 
&a(  ou  remoudre  ces  issues  dans  des  moulins  à  bras,  si  Ton  a  ces  instru- 
«ens,  ou ,  du  moins ,  foire  macérer  dans  l'ean  froide  leurs  aons  et  gruaax 
)te>d^nt  une  jonnëe ,  9&m  d'en  séparer,  A  travcfs  «n  tMiiis  de  crin ,  beau- 
-tonf  de  fifcule  ou  de  Cirine. 

A  1  égard  de  la  panification  et  du  pétrissage ,  de  la  levure ,  etc. ,  il  est 
très-avantageux  de  consulter  le  Parfait  Boulanger ^  par  ParmerUier,  son 
Mémoire  sur  les  at*antages  que  le  roytntme  peku  reikifrkle  ses  grains^  Paris 
-1789,  in-^.  Otï  troav<era  sncore  de  boiis  renseigpeaaeiifdans  un  mémoire 
de  M.  l^essier,  sur  les  substances  farineuses  dont  on  fait  du  pain  dans  les 
diverses  parties  de  la  France  (Mém»  Sociétçde  Médcc ,  tome  10,  an 
'7^)  j  le  Traité  sur  tort  de  fabriquer  le  pain ,  par  A,  E4lin  (  en  anglais , 
Lond.  ,  i8o5,  in-ia;  et  trad.  franc,  par  M.  Peschier ^  Genève,  181 1» 
în-8*  )  ;  enfin,  le  Traité  de  Duhamel  du  Monceau  y  sur  la  conservation 
«es  grains  j  le  Traité  des  subsistances ,  par  Béguillet  ;  celui  de  la  corner- 
vation  des  grains ,  par  César  Bucquet  ;  divers  article?  dans  les  ouvrages  de 
rabbé  Rozier  j  les  articles  j^omenf ,  conservation  des  grains ,  dans  XEncr- 
clopédie  mnlhodique^  partie  de  l'agriculture ,  etc.  J.-J-  V. 


76  JOURNAL 

nement  (i)  ;  c^est  la  racine  de  Ratanhia  (Krameria  triandray 
Linn.)  ,  que  M.  le  docteur  Pagez  nous  a  fait  connaître  le 
premier.  Cette  plante  est  abondante  aux  environs  de  la  ville 
de  Huanuco  et  autres  endroits  où  elle  a  reçu  difierens  noms  5 
elle  se  plaît  dans  les  terres  sablonneuses. 
.  La  racine  seule  est  employée  depuis  long-temps  par  les 
Indiens  duPérou  ;  ils  s'en  serventcomme  d^unspëcifiqueponr 
affermir  les  gencives  ;  mais  on  a  découvert  depuis  qu'elle 
convenait  particulièrement  dans  toutes  les  espèces  d'bémor- 
rhagics  ,  Thématurie ,  rbémopthisie  ,  la  ménorrbagie ,  etc. 
Elle  se  prend  en  décoction  ou  autrement. 

Je  pourrais  vous  parler  dequelques  épreuves  que  fai  tentées 
sur  quelques-unes  de  ces  racines ,  que  je  me  suis  procurées 
assez  difficilement,  et  afin  de  connaître  les  principes  dont  elles 
étaient  composées  ;  mais  les  analyses  que  j^en  ai  faites  étant 
incomplètes ,  j'aime  mieux  vous  rapporter  celles  que  cite 
M.  Pagez ,  les  regardant  exactes ,  et  croyant  qu  elles  nous 
éclaireront  sur  Fespoir  que  Ton  peut  justement  concevoir  de 
Tusage  de  cette  plante ,  et  de  son  action  sur  Forganisation 
viule.  Les  tiges  sont  laissées ,  comme  ayant  peu  de  proprié- 
tés. L'on  distribue  seulement  dans  le  commerce  les  racines 
et  leur  extrait.  Un  gros  d'extrait  de  racines  de  ratanhia ,  infusé 
pendant  24  beures  dans  6  onces  d'eau  à  20  degrés  de  tempéra- 
ture^ un  quart  seulements'y  est  dissous,  en  donnant  à  la  liqueur 
une  couleur  rouge  orangée  (qui  s'anime  par  les  ^Icalis ,  et  se 
décompose  par  les  acides).  Cette  infusion  est  àmère  ,  styp- 
tique  y  un  peu  nauséabonde  \  la  dissolution  de  gélatine  y  forme 
un  précipité  rouge ,  abondant ,  floconneux  ;  ce  précipité  en^ 

(i)  On  peut  «e  procurer  facilement  à  Paris  de  la  racine  et  de  l'extrait 
dfi  ratanhia;  celui-ci  n'est  pas  toujours  bien  prépare',  et  se  moisit  souTcnt- 
Ou  a  TU  en  Angleterre  des  quantite's  énormes  de  racines  de 'ratanhia  ches 
les  droguistes  de  Londres.  Elles  sont  employées ,  dit-on ,  chez  ces  Insa- 
kircs  pour  colorer  en  roi«ge- vineux  des  boissons  que  Ton  vend  en  place  de 
\ii3s.  La  couleur  et  Taslriction  de  U  racine  de  ratanhia  sont  en  tScX 
ussez  propres  à  cette  fraude.  J.  J.  Y- 


DE     PHARMACIE.  ^j 

traine  avec  lui  la  matière  colorante ,  et  la  liqueur  devient 
presque  incolore ,  insipide. 

Oitte  dissolution,  précipite  la  solution  de  sulfate  de  fer  en 
bleu  si  fonce ,  qn*on  pourrait  en  faire  de  Tencre  (ce  qui  prouve 
que  la  racine  de  ratanbia  contient  beaucoup  d'acide  galîique)  : 
la  liqueur  filtrée  est  d'un  beau  vert ,  et  le  précipité  devient 
noir. 

Cette  dissolution  décompose  la  couleur  du  sirop  de  vio- 
lettes. La  solution  de  carbonate  alcalin  de  potasse  n'y  forme 
pa5  de  précipité ,  mais  augmente ,  conune  je  l'ai  dit ,  l'intea- 
sîté  de  la  couleur. 

La  dissolution  de  tartrate  de  potasse  n'est  pas  troublée  par . 
elle. 

Un  gros  d'extrait  par  Talcohol ,  infusé  dans  6  onces  d'al- 
cohol  à  3o  degrés,  s'y  dissout  aux  trois  cinquièmes,  et  lui  corn- 
mimique  une  couleur  rouge  foncée  :  la  saveur  de  cette  tein- 
ture  est  styptique  seulement,  sans  être  nauséabonde. 

La  solution  de  carbonate  de  potasse  très-chargée  y  forme 
un  précipité  qui  se  redissout  entièrement ,  lorsque  Ton  étend 
le  tout  de  suffisante  quantité  d'eau  (  ce  qui ,  selon  moi ,  est 
produit  par  une  cristallisation  instantanée  du  carbonate  de 
potasse^  l'alcohol,  s'unissant  à  l'eau ,  abandonne  le  sél)^ 

Avec  les  autres  réactifs ,  elle  agit  comme  ci-dessus.  Le  ré- 
sida de  l'alcohol ,  infusé  dans  a  onces  d'eau  k  3o  degrés  , 
s'y  est  presque  tout  dissous  ;  la  liqueur  commimiquée  était 
rouge  faible ,  la  saveur  presque  pas  styptique. 

Filtrée  y  évaporée  ^  elle  a  donné  i5  grains  de  substance 
insipide. 

On  voit  que  cette  racine  parait  tenir  beiiucoup  de  sub- 
stance résino-gommeuse ,  du  tannin ,  de  l'acide  gallique  ; 
toutes  substances  qui  doivent  la  rendre  tonique  (i) ,  astrin- 
gente ,  fébrifuge  :  elle  peut  aussi  servir  à  la  teinture. 

Je  suis ,  etc. , 

(i)  M.  Cadtt  n'a  reiaarqao  ai  tannin  i  ni  réûne,  ^ns  la  racine  ck 
raùnliu.  J.  J.  V. 


78  JOURNAL 


jiddàion  à  T Histoire  naturelle  de  la  KràmbkiA  TRiÀm)iLi ,  L., 
ou  de  la  Ratanhià.  ^ 

Il  a  dëja  ^té  plusieurs  fois  question  de  ce  médicameni 
âans  le  Bulletin  et  le  Joprnal  de  pharmacie  des  années  précé- 
dentes, par  notre  confrère  Ml  Cadet.  En  remerciant  Tauteor 
de  cette  communication ,  nous  rappellerons  quelques  nou- 
veaux détails  sur  la  plante  de  ratanhia ,  parce  que  les  bota- 
nistes ne  paraissent  pas  d'accord  sur  la  famille  naturelle  des 
végétaux  auxquels  on  doit  la  rapporter.  Cependant  cette  dé- 
termination serait  utile ,  et  donnerait  plus  d'éclaircissemens 
sûr  ses  vraies  propriétés  médicales. 

On  sait  que  les  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou  et  du  Cbili , 
Iluiz  et  Pavon ,  sont  les  premiers  qui  nous  aient  fait  connaî- 
tre ce  végétal.  Si  la  ratanhia  est  triandrique ,  il  y  avait  déjà 
d^autres  espèces  de  krameria  tétrandriques  connues  \  il  n*y 
a  point  constamment  de  calices  en  toutes  les  espèces  ,  à  ce 
qu  il  parait ,  mais  quatre  pétales  et  deux  nectaires.  Le  supé- 
rieur a  trois  divisions ,  Tinférieur  en  a  deux  \  le  style  est  uni- 
que ;  le  fruit  est  une  capsule  globuleuse  comme  un  pojs , 
hérissée  de  poils  ;  elle  est  uniloculaire  et  monosperme  ;  les 
aminés  sont  hypogyncs  •,  mais  épigynes  dans  la  krameria 
cytisoïdes ,  selon  Cavanilles. 

M.  de  Jussieù ,  dans  un  travail  sur  \espotygalees  y  inséré- 
parmi  les  nouveaux  Mémoires  du  Muséum  d'Histoire  Tiatu 
relie ,  cahier  x*'. ,  place  les  krameria  dans  cette  famille ,  qu^il 
a  séparée  des  rhinantacées.  Nous  ne  dissimulerons  pas ,  que^ 
quel  que  soit  le  rang  qu'on  donne  aux  poljgalées  parmi  les 
familles  naturelles  ;  soit  qu'on  les  rapproche  de$  légumineuses 
ou  des  àiosmées  y  nous  observons  peu  de  rapp9rts  entre  les 
propriétés  éminemment  astringentes ,  la  forte  couleur  rouge 
de  la  krameria  trianJra,  et  ks  propriétés  fort  différentes 


DE    PRAKMAGIC.  fjig 

des  espèces  iepolygata  imlgarîs ,  senega ,  yenenosà ,  amara , 
Aeezans ,  tinctoria,  eie. 

D  antres  bolanisies  pedseot  que  les  kramèria  se  rappré- 
dieraient  plntôt  des  violettes  et  des  cistes.  A  Fëgard  de  ceux 
qui  rapportaient  ce  genre  aux  rosacées  dans  le  voisinage  des 
tormentilks,  des  poterium,  des  ancîstrum,  etc. ,  les  propriétés 
taiédicales  y  convenaient  très-bien  ^  mais  les  caractères  bota- 
niques de  la  fructification  les  éloignent. 

Au  reste ,  on  n*a  pas  pu  encore  exactement  étudier  les 
fleurs  des  kramèria ,  pour  leur  assigner  définitivement  un 
Vang  parmi  les  familles  naturelles.  M.  de  Jussieu  les  avait 
laissées  parmi  les  genres  încertœ  sedis.  Les  espèces  connues 
^e  kramèria  ixina ,  cytisoïdes,  Unearis,  triandra,  ettf. ,  sont 
assez  différentes  entre  elles  pour  devenir  les  types  de  nou- 
veaux genres  ^  au  cas  que  Ton  découvre  un  plus  grand  nom- 
t>re  d^espèces.  Nous  ne  saurions  donc  trop  engager  les 
trais  amateurs  de  lliistoire  naturelle  médicale  à  se  procurer 
par  la  suite  de  plus  complètes  notions  sur  ces  végétaux. 

J.  J.    VlEEY. 

EXTRAIT 

lyune  Lbttms  de  M.  Chevreul  à  MM.   les  Jiédacteurs 
du  Journal  de  Pharmacie. 

«  On  lit ,  dans  l'Extrait  de  mon  sixième  Mémoire  sur  les 
Corps  gras ,  que  vous  avez  inséré  dans  le  Numéro  de  jan- 
vier de  cette  année  :  «  M.  Chevreul  annonce  uq  septième  et 
^  hniUème  Mémoire  :  dans  le  premier,  il  s'occupera  de  Thuile 
»  du  delphinus  globicepa ,  et  de  Thuile  de  poisson  ;  1  autre 
"ft  aura  pour  objet  le  beurre,  sur  lequel  M.  Braœnnot  a  d^ 
»  pubUé  des  Obsen/ations  si  intéressantes.  »  Cette  ciution  , 
indiquant  que  M.  Braconnot  a  publié  un   travail  sm*  U 


8o  JOURNAL 

beurre  qui  est  antérieur  à  celui  qu  on  annoncé ,  n^est  poiiit 
exacte ,  et  m'oblige ,  pour  repousser  Taccusation  de  plagiai 
que  les  lecteurs  de  votre  Journal  pourraient  m'intenter  un 
jour  3  à  mettre  sous  leurs  yeux  k  substance  d'une  récla* 
mation  qui  a  été  insérée  dans  les  Annales  de  Chimie  ^ 
tome  94)  page  78  ,  et  qui  est  relative  au  travail  de  M.  Bra** 
connot.  A  la  vérité  ,  dans  les  Extraits  de  mes  premiers 
Mémoires ,  qui  ont  été  imprimés  dans  le  Bulletin  de  Phar- 
macie de  18 15,  on  parle  de  ma  réclamation,  mais  d'une 
manière  si  vague ,  qu'on  pourrait  douter  de  mes  droits  k 
une  priorité  qui  ne  peut  m'ètre  contestée ,  si  l'on  reconnaît 
Qu'une  découverte  appartient  à  celui  qui  l'annonce  le  pre- 
mier.  Par  malheur  pour  moi ,  dans  les  Extraits  dont  je  parle, 
on  a  oublié  de  citer  la  date  des  Mémoires  qui  font  l'objet 
de  la  contestation^  cependant  c'était,  ce  me  semble,  la 
meilleure  manière  de  mettre  les  pièces  du  procès  sous  les 
yeux  du  public.  Mon  premier  Mémoire  a  été  lu  à  l'Institut 
le  5  juillet  i8i3;  le  second  ,  le  2  novembre  i8i3;  le  troi- 
sième, le  4  ^^^^  i^'49  ^^  cinquième,  le  19  septembre 
18 14*  Quant  au  Mémoire  de  M.  Braconnot ,  il  a  été  lu  à 
l'Académie  de  Nancy  ^  le  9  février  181 5. 

»  L'analyse  de  la  graisse  de  porc  a  été  publiée  dans  mon 
troisième  MémoiiH3^  et  les  résultats  de  l'analyse  des  graisses 
d'homme^  de  femme,  de  mouton,, de  bœuf,  de  beurre 
de  i^aclie ,  ont  été  publiquement  annoncés  à  l'Institut  dans 
l'ExQ-ait  du  cinquième  Mémoire  qui  y  fut  lu  plus  de  quatre 
mois  avant  que  M.  Braconnot  présentât  son  travail  à  l'Aca- 
démie de  Nancy  (i).  Mes  recherches  sont  donc  bien  évi- 
demment antérieures  à  celle  du  chimiste  de  Nancy^  et  j'ajou- 
terai ici  que,  non- seulement  j*ai  dit  que  le  beurre  était 
composé  de  deux  corps  gras  analogues  à  ceux  de  la  graisse 
de  porc ,  mais  qu'il  contenait  en  outre  un  principe  colorant 


(i)  L'extrait  du  Mémoire  dont  je  parle  est  dépoté  au  secrétariat  de 
riitftitut. 


DE    PHARMACIE.  8l 

et  un  principe  odorant  extrêmement  remarquable ,  auquel 
il  devait  les  pi^priëtés  qui  le  distinguent  des  graisses  pro- 
prement dites.  Ce  principe ,  que  )*ai  appelé  depuis  acide 
batérique  ,  forme  des  sels  bien  caractérises  avec  la  baryte  , 
la  strontiaoe ,  la  chaux ,  les  oxides  de  cuivre ,  de  plomb,  etc. 
Il  neutralise  pour  loo  une  quantité  de  base  qui  contient  en- 
viron 10  d'oxygène.  Un  fait  remarquable^  c'est  que  le  bu- 
tiiate  de  potasse  concentré  peut  s'unir  à  un  excès  de  son 
acide  ,  sans  pour  cela  rougir  le  tournesol  ^  mais  dès  qu'on 
ajoute  de  l'eau  à  cette  combinaison  ,  l'excès  d'acide  rede- 
Tenn  libre ,  au  moins  en  partie ,  réagit  sur  la  matière  colo- 
rante, lui  enlève  son  alcali,  et  la  fait  passer  au  rouge.  Le 
botirate  de  baryte  donne ,  à  la  distillation ,  une  quantité 
d'acide  carbonique  qui  est ,  à  très-peu  près,  dans  la  propor- 
tion nécessaire  pour  neutraliser  la  baryte ,  un  liquide  que 
je  nomme  pyro-butirique  (  à  cause  de  son  analogie  avec  l'es- 
prit hydro-acétique  du  gaz  hydrogène  percarboné.  Tous 
les  butiràtes  ont  une  odeur  fof te  de  beurre  frais.  L'acide 
batirique  forme  avec  l'eau  un  hydrate  qui ,  a  l'exception 
de  l'acidité ,  Jouit  de  toutes  les  propriétés  pliy&iques  de^ 
huiles  volatiles.  L'acide  butirique  produit  peu  à  peu  avec 
l'alcohol ,  à  la  température  de  la*  ,  un  composé  éthéré  qui 
a  l'odeur  des  ponmies  de  reinette  (t).       . 

(i)  Nous  nom  empre&sons  de  rendre  publique  la  rcclamation  de 
M.  Ghevrecd ,  en  hii  observant  iootefois  que  no6  propres  expres- 
sions ,  rapportées  au  commeneement  de  sa  lettre ,  ne  nous  paraissant 
pas  donner  lieu  à  l'interpre'ta^on  qu*il  leur  ^donne.  Kn  rappelant  qu« 
M.  Braconnot  a  publié  d'intéressantes  Observations  sur  la  même  matière  » 
ce  n'était  pas  dire  que  ces  Obseryations  étaient  semblables  à  ceOes  de 
M.  Gberreul  et  qa*il  en  aTaît  tiré  les  mtees  conséquences ,  mais  seule- 
ment que ,  malgré  les  saTantes  recherches  de  M.  CbeTreul ,  nous  avions 
coQserré  le  souyentr  du  Mémoire  de  M.  Braconnot  sur  le  beurre  «de  set 
ingéuieux  procèdes  pour  en  isoler  la  partie  fluide  et  la  matière  concrète  , 
ainsi  que  des  utiles  applications  qu^il  proposait  d'en  faire ,  soit  pour 
f  économie  domestique ,  le  commerce  et  les  arts.  Pouvions-nous ,  au  reste  • 
mieux  prouver  Fintérétque  nous  avaient  inspiré  les  Mémoires  de  M.  Cht« 

nj°«.  Année*  •«—  Février  1817.  6 


?! 


JOURNAt 


BIBLIOGRAPHIE. 


OIÇTIQNNAIRE  PES  SCIENCES  MÉDICALES, 

TOMES   XVI   et  XVII. 

(  ArUde  comnimiqué  par  M.  Luihert. } 

Le  mérite  da  Dictionnaire  des  Sciences  médicales  est 
généralement  senti  par  toutes  les  personnes  qui  peuvent  le 
juger.  L'homme  éclairé  sait  tout  ce  qui  s'est  fait^  ses  con- 
naissances acquises  fournissent  à  ses  comparaisons,  et  il 
apercevra  facilement  la  distance  qui  existe  entre  ce  qu'il  a 
anciennement  lu  en  ce  genre ,  et  ce  qu'il  vient  de  lire  daiu 
rpuivrage  dont  nous  parlo^s« 

Les  tomes  i6  et  i^  sont  dignes  des  autres.  11$  pontieimem 
une  foule  4  articles  très-iutéressans  ^  dont  nous  allons  par- 
courir quelques-uns  pour  leur  attirer  l'attention  des  lecteurs. 
L'article  y/eiir ,  de  M.  Guersent,  présente  la  précision 
rigoureuse  de  là  science  des  végfétaux,  sans  sécheresse.  Ot 
est  charmé  de  la  simplicité  ^t  de  la  çlf^rté  qui  régnent  dans 
cette  courte  description  du  lit  nuptial  de  la  plante.  L'auteur 
considérant  ensuite  les  fleurs  sous  im  autre  point  de  vu^ , 
nous  mpfître  que  lepr  trop  gran4e  jouissance  peut  nous  éire 
funeste.  Plus  d'une  fois  des  expériences  terribles  nous  ont 
appris  qu'en  flattant  nos  sens  d'une  manière  si  agr^ab|e  par 
la  sqi^yiié  de  ses  parfums  et  Teclat  de  $es  couleurs ,  la  riche 
parure  dq  printemps  est  capable ,  en  certaines  clrcônstarice^s 
de  nous  donner  la  mort. 


vreul ,  que  par  remprcssrment  avec  leq»»*»!  nous  en  aven?  pnWii?  des 
extraits  pins  étendus  et  plus  détaiUifa  peut-être  qne  ne  le  comportait 
ti»)tre  recueil.  P.  F.  G.  B. 


DE     PHARMACIE.  !^3 

On  a  chafché  Tei^plicfttion  de  cfe  ftfit',  trop  bîeti  cônstaîté  : 
Jct  uns  i'oni  «Wribtté  â  i'abkdiipirô*!  dagSfr.  biygèuë'el  au 
dégagement  da  gftz  acide  earbonriqtre  |>ei4(kint  i'absdnfce  de 
la  lamière.  Mms  dès  qu'il  a  été  dûftaoètré  'que  fe  fleut  ab- 
sorbe également  l'oxygène  dui*ant  le  jour ,  on  a  Ai  s'uppo.^cr 
qu'il  s'en  dégageait,  durant  la  imit,  im  -principe  dëlétëre 
qtti ,  sans  être  le  priHcî{)e  odorant ,  loi  est  intimeknent  tinî", 
probableraoït  dans  le  poUen;  Cette  «éraanafdon  se  fftit  remar- 
quer dans  certaines  fleurs,  et  les  plus  suaves  mêmes  frajS- 
pent  d'étonrtKssement  ou  de  céphatalgre  quelques  personnes 
disposées  jplus  que  les  autres  k  en  épro«?er  lesdfiTets.  Quoi- 
qoe  k  chimie  jusqu'à  ce  jour  n  ait  pas  reconnu  ce  principe 
odorant,  il  fiàut  Fadmettre  pour  ex^quer  les  observations 
enrieuses  rapportées  par  1  auteur ,  qui  lui  attribue  CotBis  hs 
accîdens.  Son  opinion  parait  d'avXant  plus  probable,  qti'il 
assure  que  Faction  des  fleurs  s'ex«rce  sur  le  iTstëme  ner- 
reux  ;  cpic  lies  fonctions  chimiques  de  là  respiration  nie  sont 
pas  primitivement  lésées,  comme  dans  Fasphyxie *,  qtt'elles 
ne  le  sont  que  secondairement,  en  reisoti  de  Tefiei  relatif 
qui  frappe  le  principal  organe  de  la  circulation ,  et  qaî  para- 
lyse par  degrés  ses  monvemens. 

.  Apj^ès  avoir  exposé  les  dangers  qu'il  y  a  dife  s'en^mer 
dans  im  appartement  avec  une  grande  quantité  de  fleurs ,  et 
les  moyens  de  remédier  aux  accidéns  causés  par  leurs  éma- 
nations odorantes ,  Fauteur  entre  dans  les  déûnls  des  usages 
auxquels  nous  les  employons ,  et  d^abokxl  dès  Avantages  que 
la  médecine  en  retire.  Il  e&t  été  à  ÀDUhaiter  sans  doiite  qu  il 
eût  dit  quelque  chose  de  la  réooité  et  de  la  dessiccation  des 
fleurqni ,  n'ayant  qu'une  durée  très-passagèrie,  exigent  des 
précautions  pour  èit%  oonseirvëes  >  et'étre.aitisi  employées  en 
tout  temps. 

Fcetus.  —  Dans  cet  article ,  oh  trouve  de  graudi  développe- 
mens  sur  l'accroissement  du  fœtus,  sur  ses  dimensions  aux 
différentes  épbqties  de  la  grosseèse.  Cfes  détaih  iiitétx'ssent 
et  le  luédecin  légiste  ,  et  le  médiiciu  accoucfeeor.  L'évalua* 


84  JOURNAL 

tion  de  la  longueur  du  fœtus ,  établie  par  M.  Murât ,  jusqa^à 
cinq  mois,  est  au-dessous  de  la  proportion  consignée  par 
M.  le  professeur  Chaussier ,  dans  son  Tableau  synoptique 
des  accouehemens ,  tandis  qu'elle  est  au-dessus  depuis  cin<| 
jusqu'à  neuf  mois. 

Le  fœtus,  encore  enfermé  dans  le  sein  de  sa  mère,  peut 
être  atteint  de  différentes  maladies.  Presque  toutes  lui  sont 
transmises  avec  la  vie ,  et  c'est  up  triste  héritage  qu'il  re- 
cueille de  parens  dont  le  système  entier  se  trouve  frappé  de 
quelque  affection.  D'autres  maladies  ne  sont  pas  héréditaires. 
Les  vices  de  conformation  et  cette  singulière  observation 
d'un  enfant  déposé  à  la  Maternité ,  et  offrant  ses  os  loqp 
fracturés,  sont  de  ce  nombre.  On  les  a  attribuéç  à  diffé- 
rentes causes  ,  et  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  ren- 
voyer à  la  lecture  de  l'artide  po  ur  de  plus  amples  détails. 

EoUe.  — UmûflefoUe  est  le  plus  élepdu  de  ce  volume  :  il 
est  annoncé  comme  le  développement  de  l'article  aliénation 
mentale  de  M.  Pinel.  ^    ' 

U  y  a  tant  de  genres  et  tant  de  degrés  de  folie,  que  les 
symptômes  qui  la  caractérisent  doivent  être  fort  nombreux. 
Us  sont  relatifs  à  l'altération  de  la  faculté  pensante ,  à  la  sub-' 
version  des  affections  morales  ^  et  cet  état  déplorable,  dans 
lequel  l'homme  privé  de  ses  facultés  intellectuelles  est  quel- 
quefois rabaissé  au  niveau  de  la  brute ,  ne  peut  subsister  sans 
que  les  fonctions  de  sa  vie  organique  sdent  lésées.  Ainsi  , 
dans  les  fous,  la  faculté  de  sentir^  de  comparer,  d'asso- 
cier ses  idées,  la  volonté,  la  mémoire,  les  affections  mo- 
rales ,  sont  altérées  avec  les  propriétés  vitales. 

Les  causes  de  ces  désordres  sont  aussi  nombreuses  que 
variées.  L'influence  des  climats  ne  parait  pas  être  aussi  con- 
sidérable qu'on  l'a  cru  sur  la  production  de  la  folie;  mais 
on  a  remarqué  depuis  long-temps  celle  des  saisons.  EUppo- 
crate,  Arétie,Celse  assurent  que  l'été,  l'automne  proctui- 
•ent  la  fureur.  La  plupart  des  aqteurs  répètent  que  la  mélan- 
colie sévit  en  automne  et  la  démence  en  hiver.  Des  exemples 


DE     PHARMACIE.  85 

nombreux  prouvenl  que  rexposition  aux  rayons  cTun  soleil 
ardent^  ou  à  un  froid excessiifemeut  rigoureux,  a  déterminé 
la  folie.  L'enfance  est  peu  sujette  à  Taliënation  mentale  \  la 
tendance  à  en  être  atteint  croit  ikyec  nos  forces  et  diminue 
aiec  elles.  Les  données  que  nous  avons  ne  sont  pas  suffi- 
santes pour  assurer  positivement  que ,  dans  une  quantité  de 
fous ,  le  nombre  des  femmes  est  plus  grand  que  celui  des 
hommes.  On  a  cru  remarquer  que  les  différences  dans  les 
tcmpéramens  en  apportaient  une  dans  le  genre  de  la  folie; 
qa  elle  était  plus  fréquente  dans  les  professions  qui  rendent 
rhomme  plus  dépendant  des  vicissitudes  sociales.  L'hérédité 
est  la  cause  de  la  folie  la  plus  ordinaire.  Quelques  exemples 
de  femmes  guéries  par  le  travail  de  Tenfantement  ont  fait 
proposer  l'état  de  grossesse  comme  moyen  curatif  ;  mais  on 
s'est  beaucoup  trop  pressé  dans  cette  conclusion. 

En  un  mot ,  les  causes  de  la  folie  sont  extrêmement  nom- 
brenses.  Toutes  celles  qui  agissent  trop  fortement  sur  cer- 
tains individus  la  déterminent.  Elles  sont  générales  ou  par* 
ticnlîéres ,  physiques  ou  morales ,  primitives  ou  secondaires , 
prédisposantes  ou  existantes. 

La  folie  est  aiguë  ou  chronique  ^  continue ,  rémittente  ou 
intermittente. 

La  folie  continue  a  une  marclie  régplière,  et  parcourt, 
selon  M.  Pinel ,  trois  périodes  bien  marquées.  La  folie  remit- 
tente  présente  des  anomalies  dans  le  caractère  et  la  durée  de 
la  remiuence.  Dans  quelques  cas  ,  la  remission  n'est  quelle 
passage  d'une  aliénation  à  ime  autre  ;  dans  d'autres ,  elle 
présente  une  diminution  sensible  des  symptômes  de  la  même 
espèce  defoUe.  La  folie  intermittente  est  quotidienne,  tierce 9 
quarte ,  mensuelle^  annuelle ,  et  régulière  ou  irrégnlière. 

Tous  les  médecins  qui  ont  écrit  sur  la  folie  ont  fait  men 
tion  de  jses  crises ,  et  des  diverses  manières  dont  on  l'a  vue 
se  [uger.  Le  terme  moyen  de  sai  durée  est  d^environ  un  an  ; 
le  pronostic  qu'on  peut  établir  est  différent  selon  le  genre 


86  JO.UBNAL 

de  folîe ,  et  selon  q^u'elle  existe  depuis  plus  ou  moins  de 

temps. 

L'exposé  <ï,u  t;*<)iteoi£ot  d^  cette  maladie  termine  cet  ei- 
çcllent  article  4e  M.  Esquirol ,  et  d'abord  on  voit  combien 
ce  traitement  doit  être  varié.  Ici  tout  peut  être  considéré 
comme  médicament  :  chezVun  c'est  par  des  distraclions , 
par  des  raisoi^nemetis  suivis  que  Ton  doit  essayer  de  le 
rendre^  lui-même,  tendis  tjue  chez  d'autres,  il  font  mettre 
en  usagje  des  moyens  plus  énergiques ,  modifier  ces  moyens , 
les  combiner^  etc.  Pour  éiablir  l^  base  d-une  thérapeutique 
suredaitôle  trait/emcnt  de  l'aliénation  mentale  ,  il  faudrait 
connaître  toutes  les  causes  individuelles  et  génénil^s  de  celle 
maladie  -,  distîngiier  par  des  signes  certains  le  foyer  dwi 
partent  tous  les  désordres  ;  déterminer  si  cVst  le  physique 
qui  réagit  sur  le  moral,  ou  Ip  moral  sur  le  physique;  fixer 
les  espèces  qui  guérissent  spontanément ,  celles  qui  récla- 
ment les  secours. moraux,  celles  qui  exigent  des  médica- 
mens ,  enfin  celles  qui  ne  c^ent  qu'à  un  traitement  mixte. 

Fonction,  ^  Les  savans  auteurs  de  l'article^/ictib/z ,  après 
en  avoir  établi  la  définition,  examinent  quelles  sont  œllcs 
qui  s'exécutent  dans,  les  végétaux ,  les  plus  simples  des  êtres, 
pour  s'élever  ensuite  aux  animaux,  dont  l'organisation  est 
plus  compliquée.  C^înq  fonctions  suffisent  à  Taccomplisse- 
Tïient  du  mécanisme  de  la  vie*  du  végéial  :  l'absorption ,  la 
circulation  ,  la  nutrition,  l'excrétion  et  la  génération.  Dans 
les  animaux ,  il  faut  en  ajouter  au  moins  trois  de  plus  :  la 
sensibilité-,  la  locomolîvîté  et  la  digestion,  et  encore  deux 
chez  les  plus  parfaits  :  la  respiration  et  la  voix,  ce  qui  fait 
que  la  vie  de  ceux-ci  est  entretenue  par  des  fonctions  diûe- 
rentes. 

Les  physiologistes  ne  sont  pas  d'accord  sur  le  nombre  des 
fonctions.  Les  uns  en  comptent  plus,  les  autres  moins;  ei 
ces  diversités  d'opinions  proviennent  de  ce  que  les  auteurs 
n'ont  pas  précisé  les  caractère^  d'après  lesquels  on  doit  spé- 
cifier une  fonction  :  et  de  ce  que ,  quelques  règles  dont  OQ 


DE     PHkîi^KClE.  87 

€on\îcime,  îl  y  aura  toujours  ud  peu  d*arb!tralre  dans  Tiso- 
lement  et  k  spécification  des  fonctions. 

L'historique  de  chaque  fonction  est  renvoyé  à  sa  place, 
suivant  Tordre  alphabétique  du  Dictrorihaîre  ;  niais  il  faut 
Dre  dans  ce  bel  article  la  discussion  judicieuse  que  les  au- 
icurà  apportent  à  rexànleii  des  diverses  clai^ificatiohs  des' 
fbuctioiis. 

force.  —  Le  mol  force  a  foi^'rti  plusieurs  articles  ihtéres- 
sans  qui  ont  été  traités  avec  succès. 

Dans  le  premier  on  s'occupe  des  forces  que  la  nature  dé- 
veloppe dans  les  êtres  organisés.  Aprè^  avoir  promené  sa 
bdllante  ituagination  sur  les  forces  intellectuelle^  et  morales 
de  l'homme ,  M.  Parîset  passe  à  l'examen  de  celles  qui  pré- 
sident aux  fonctions  des  organes  sécréteurs.  Il  conclut  qu'elles 
sont  soustraites,  par  leur  nature,  à  tous  nos  moyens  de 
calcul  5  et  qu'il  faut  les  exclure  de  la  dynamique  proprement 
dite.  Il  i\eù  est  pas  de  mênie  deTactîon  des  autres  systèmes 
organiques,  et  l'auteur  les  passe  eh  revue  pour  éii  déduire' 
'  des  considérations  de  dynamique  ahiniale.  La  première  qu'il 
examine  est  la  circulation,  qu^on  ne' saurait  isoler,  et  donff 
les  rapports  d'union  influent  si  puissamment  sur  la  respira- 
tion. Après,  vietment  l'absorption  et  la  digestion ^  mais 
il  faut  se  rappeler  que  les  forces  qui  exécutent  toutes 
les  fonctions  sont  bien  loin  de  pouvoir  être  .mesurées  et 
calculées  avec  rigueur.  Cependant  on  a  appliqutî^avcc  plus 
de  certitude  le  calcul  à  l'appréciation  des,  forces  du  système 
locomoteur  :  c'est  ce  qui  devrait  constituer  vraiment  la 
dynamique  animale.  L'auteur  s'occupe  aussi,  avec  beaucoup 
de  soin  ,  de  l'action  musculaire,  qui  estla  dernière  partie  de 
cet  article  ingénieux,où  l'élégance  du  style  dispute  d'intérêt 
avec  la  science. 

Les  autresi  articles  qui  viennent  se  rattacher  att  mai  force  ^ 
sont  ceux  de  force  médicatrice,  forc^^usculaire  et  force 
vitale. 

Formule.  —  Lorsqu'on  fait  entrer  plusieurs  substances 


88  JOURNAL 

mécUcanieDteiises  dans  la  ipréparadon  d'un  médicament ,  il 
ne  s'agit  point  de  les  entasser  au  hasard ,  et  Tusage  a  établi 
un  certain  ordre ,  une  règle  à  suivre  dans  leur  arrangement^ 
c'est  ce  qui  constitue  Fart  de  formuler  dont  on  nous  a  laissé 
les  préceptes.  Cet  art  de  formuler  était  surtout  nécessaire  i 
Fépoque  où  la  polypharmaciè  jouissait  de  cette  grande  faveur 
qu'elle  a  heureusement  perdue.  Alors  une  formule  avait  de 
rigueur  une  base',  un  correctif ,  un  auxiliaire  et  un  exci* 
pient  ;  et  c'est  k  ces  quatre  chefs  que  l'on  rapportait  toutes 
les  substances  diverses  employées  ,  en  les  rapprochait 
d'après  leur  manière  d'agir.  Sans  tomber  dans  un  excès  con- 
traire ,  la  pharmacie  a  été  singulièrement  simplifiée  :  b 
nouvelle  chimie ,  en  éclairant  ses  opérations ,  a  amené  ce 
grand  résultat.  Mais  cependant ,  quoique  nous  ne  nous  fassions 
plus  honneur  de  ces  médicamens  où  il  entrait  vingt  ou  trente 
substances  ditférentes ,  il  est  bon  de  suivre  un  ordre  dans  la 
rédaction  des  formules  ;  et  nous  conserverons  celui  dont 
quelques  grands  maîtres  xious  ont  fait  une  loi ,  et  qui  est  ex- 
posé par  M.  Barbier )  dans  ces  articles,  avec  autant  de 
précision  que  de  clarté. 

TOME  XVII. 

Frigorifique,  —  Le  -mol  fiigorifique  est  employé  pour  dé- 
signei*  la  prc^riété  qu'ont  plusieurs  substances  de  produire 
du  froid.  La  physique  a  établi  en  loi  générale  que  ,  dans 
l'instant  du  passage ,  soit  de  l'état  solide  à  l'état  liquide  y 
soit  de  l'état  liquide  à  l'état  aériforme ,  une  certaine  quan- 
tité de  chaleur  disparait  aux  sens  et  au  thermomètre ,  c'est- 
à-dire,  qu'eUe  est  combinée.  On  connait' plusieurs  moyens 
de  produire  im  froid  plus  ou  moins  intense^  ils  se  rapportent 
tous  à  la  loi  relative  aux  corps  qui  passent  d'un  état  d'agré- 
gation plus  dense  à  un  autre  plus  rare.  Parmi  ces  moyens 
on  compte  l'évaporation,  qui  donne  im  degré  de  froid  d'au- 
tant plus  considérable  qu'elle  se  fait  plus  promptement. 


DE    PHARMACIE.  89 

Voîlà  pourquoi  racidehydrodanîqtte ,  Téther etFalcohol  sont 
de  tous  les  liquides  les  plus  frigotifiques.  Les  sels,  pourvus 
de  toute  leur  eau  de  cristallisation)  passant  de  Fétat  solide  à 
Tétat  liquide ,  en  se  dissolvant  daps  Teau ,  produisent  du 
froid  ;  mais  les  effets  les  plus  remarquables  sont  dus  aux 
mâanges  de  sels  cristallisés  et  de  neig^  on  de  glace  pilée  , 
dans  lesquels  les  deux  parties  constituantes  passent  en 
même  temps  à  Tétat  liquide.  M.  Virey  a  rassemblé  dans  cet 
article  les  proportions  de  plusieurs  mélanges  frigorifiques 
remarquables  par  le  degré  de  froid  qu'ils  sont  capables  de 
produire. 

On  peut  encore  produire  du  froid  en  enlevant  à  un  corps 
une  certaine  quantité  de  son  calorique ,  par  Tapproche  d'un 
autre  corps  qui  en  possède  ui^e  moindre  quantité.  Ceux  qui  ^ 
sons  un  même  volume ,  contiennent  plus  de  matière  ,  pa- 
raissent en  général  absorber  ou  conduire  plus  de  calorique. 
La  qualité  conductrice  est  augmentée  par  diverses  circon- 
stances ,  et  dans  les  corps ,  par  diverses  dispositions  dans 
lesquelles  ils  se  trouvent.  C'est  ainsi  que  ceux  dont  les  sur- 
faces sont  raboteuses  ou  mattes ,  ou  noircies ,  absorbent 
davantage,  comme  aussi  ils  cèdent  plus  £[icilement  que  ceux 
dont  les  surfaces  sont  bien  polies ,  vernissées  et  blanches. 

Frigorique.  —  Le  calorique,  qui  est  soustrait  par  un 
corps  à  un  autre ,  s'en  échappe  en  rayonnant  ;  et  quand  on 
met  un  morceau  de  glace  au  foyer  d'un  miro'ir  concave , 
l'éclielle  d'an  thermomètre,  placé  au  foyer  du  miroir  cor- 
respondant baisse  graduellement  à  mesure  que  l'instrument 
cède  de  son  calorique.  Long-temps  on  a  cru  que  cet  abaisse- 
ment xle  thermomètre  était  du  à  un  fluide  subtil,/ antago- 
niste de  la  chaleur,  et  envoyé  par  la  glace.  Il  était  regardé 
comme  fa  matière  du  froil  et  désigné  par  le  nom  de  frigo- 
rique.  L'académie  Je?/ Cî/ne/iZo  avait  fait  connaître  le  fluide 
frîgorique  ou  frigorifique.  C'est  par  lui  que  Mussehenbrock 
expliquait  la  dilatation  que  prend  l'eau  en  se  congelant* 
Mairan ,  et  de  nos  jours  le  comte  de  Rumfbrt ,  l'adoptèrent. 


90  .         JOUR!«rAL  • 

Cependant,  comme  Texisleace  du  calorique  estasses  bîeii 
prouvée ,  on  doit  regarder  le  froid  comme  un  état  négatif  de 
-la  chaleur  ,  et  penser,  avec  M.  Vîrey ,  qu'il  est  plus  simple 
d'expliquer  par  une  diminution  de  calorique  tous  les  phé- 
nomènes au  sujet  desquels  on  faisait  intervenir  la  matière 
frigorique. 

Fruit.  —  Le  don  le  plus  agréable  et  le  plus  précieux  que 
nous  ait  fait  la  nature  est  celui  des  fruits.  En  les  dissékuinant 
avec  abondance,  elle  avait  sans  doute  Tîntentioû  d'alimenter 
presque  tous  les  êtres. vivans.  L'homme  semble  né  pour  se 
nourrir  de  fruits ,  dit  M,  Virey ,  et ,  dans  certaines  circon- 
stances ,  l'instinct ,  ou  plutôt  là  voix  de  notre  organisation 
crie  hautement  qu'ils  devraient  être  notre  première  nour- 
riture. Cependant  un  régime  purement  frugivore  est  bien 
moins  nourrissant  qu'un  régime  animal;  il  alTaiblil  le' corps, 
et  dans  les  circonstances  où  l'homme  se  trouve  placé  a  une 
grande  distance  de  Féquateur,  sous  l'influence  d'ùti  climat 
froid  et  rigoureux,  une  semblable  alînientation  ne  pourrait 
lui  convenir ,  tandis  que  les  peuples  situés  entre  les  tropiques 
s'en  accommodent  très-bien. 

Après  avoir  tracé  les  considérations  générales ,sur  l'usage 
des  frtiits,  M.  Virey  passe  à  l'examen  de  leur  nature  et  de 
leurs  diverses  espèces.  11  distingue  avec  soin  toutes  les  parties 
du  fruit;  mais  il  ne  suit  pas,  dans  la  division  de  ceux-ci, 
les  méthodes  données  par  les  botanistes.  Il  établit  deux 
classes ,  celle  des  fruits  secs  et  celle  des  fruits  succulens.  Dans 
la  première  entrent  toutes  les  graines  céréales  usitées  en  ali- 
ment; les  semences  des  polygonées  qui  sont  farineuses  et 
nourrissantes  ;  les  légumes  ou  gousses  des  végétaux  papîUon- 
nacés  ;  très-peu  de  graines  enfermées  dans  des  capsules; 
celles  qui  sont  enfermées  dans  les  siliques  des  crucifères;  les 
graines  des  ombellifères  ;  divers  autres  fruits  qu'on  n'em- 
ploie que  comme  condîmens ,  tels  que  la  muscade ,  les  poi- 
vres, la  vanille,  etc.;  les  noix,  noisettes,  et  toutes  les 
amandes  émulsives  ;  jes  glands  ,  la  châtaigne,  etc.  Dans  la 


DE    TfïAnMACIE.  QT 

YJasscdes  fruits  succulens,  îl  comprend  les  différentes  sortes 
de  baies  ;  les  étairons  de  M.  Mirbel ,  qui  sont  des  fruits  com- 
poses ou  squameux,  remplis  d'une  chair  fondante  et  ^créc; 
les  soroses  do  M.  Mîrbel  ;  les  fraises  et  leurs  variétés ,  les 
finies  sicomores ,  etc.  ;  leé  figues  d'Inde  et  les  bauanes  -,  dif- 
férentes baies  exotîc|U(es  ;,  les  fruits  pommacés^  ceux  de6 
Ifespéridîes  ^  \e& p^ouîdes^  et  enfîu  les  daupes. 

Fumigation.  — •  La  fumigation  est  un  moyen  que  Fliy* 
gîène  et  la  thérapeutique  emploient  pour  préserver  l'homme 
de  quelques  maladies  ou  Fen  guérir.  Il  consiste-.^  réduire , 
n  l'aide  de  la  chaleur,  une  ou  plusieurs  substances  en  va- 
peur ,  et  A  les  diriger  eu  cet  eut  sur  la  surface  du  corps  ou 
do  diverses  parties  du  corps-.  L'effet  dq\l9.  fumigation  est 
double  à.  raison  dn- calorique  et  dci  laJ  substance  qu'il  tient 
m  vapeur.  L'action  du  calorique  est  la  même  que  dans  les 
ëluves ,  et  le  corps  se  trouve  dans  un  bain  gazeux  où  nagent 
les  molécules  extrêmement  divisées  de  la  substance  médica- 
menteuse qu'il  absorbe. 

Les  fumig^tion8  étaient  employées  par  le  père  de  la  méde^ 
cine  ;  les  anciens  en  faisaient  un  fréqiHAt  usage  et  les  pré- 
paraient avec  beanooup  de  substances  difUrenies.  La  ma* 
m'ère  de  l^admifiistrer  n'est  point  indifféronto  :  elle  a  excité 
la  sagacité  de  plusieurs  praticiens ,  ce  qui  a  donné  naîssanc<î 
à  plusieurs  appareils.  Tous  ont  pour  but  de  contenir  la 
matière  de  la  fumigation  pour  qu'elle  ne  soit  pas  perdue  à 
pure  perte,  et  a£m  de  pouvoir  la  diriger  exactement  et 
CQmçMKléyienl  sur  tjefle  partie ,, ou  pcmyoir  la  maintenir  en 
'eottlact  arec  tcUea<ilre< 

€>n'peiH  reeourir  à  l'emploi  des  fumigations,  dit  M*  le 
professeur  H?»llé ,  i*.  pour  produire  un  effrt  relâchant  et 
adoucissant  5  "îi**.  pour. exciter  les  parties  sur  lesquelles  on  les 
dirige ,  et  les  excrétions  qui  s'opèrenià  leur  surface  ;  3**.  pour 
provoquer,  u^  effiît  révulsif^  4**'  pptar  combattre  certain 
vin^.Gt  ameniêr  iHie  dépuration;  5^.  pour  agir  jur  le  sys* 
ième  nerveux  dtilie  manîèro  sédative  oiiaatf-spasnK)dît[ue. 


9^  JOURNAL 

La  liste  des  substances  qu'on  réduit  en  vapeur  pour 
tcmplir  ces  difï'ércns  moyens  thérapeutiques ,  est  assez  con- 
sidérable ,  quoiqu'on  laît  singulièrement  réduite  compara- 
tivement à  celle  des  anciens.  Les  fumigations  sont  humides 
ou  sèches.  Les  premières  diffèrent  des  secondes  en  ce  qu'elles 
coDtieunent  un  liquide ,  tel  que  Tenu,  le  vinaigre,  l'alcoholen 
vapeur ,  soit  que  cette  vapeur  constitue  à  elle  seule  la  matière 
de  la  fumigation ,  soit  qu'elle  contienne  quelque  autre  priÉ- 
cipe.  Les  matières  minérales,  végétales  et  animales  ont  été 
employées  dans  Tun  et  l'autre  cas.  On  a  renoncé  à  la  plupart 
de  celles  qu'on  préparait  avec  des  substances  animales.  Dès 
que  le  mercure  fut  administré  en  frictions  dans  la  curation 
des  maladie's  syphilitiques ,  on  voulut  aussi  Tadministrer  en 
vapeur ,  et  c'est  au  cinabre ,  ou  sulfure  rouge  de  mercure , 
qu  on  a  eu  souvent  recours.  De  nos  jours  ,  le  soufre  en  va- 
peur jouit  d'un  gcandt  crédit.  M.  Gales  l'a  employé  avec  un 
très-grand  succès  ^Ur  le  traitement  de  la  gale  et  celui  des 
dartres ,  etc.  L'usage  des  fumigations  arsenicales  a  été  entiè- 
rement prosciît.  Quant  aux  substances  végétales ,  les  res- 
sources qu^elles  nous  offrent  sont  plus  nombreuses. 

Ce  n'est  point  d'après  une  analyse  qu'il  faut  se  former 
une  idée  de  cet  important  article;  c'est  en  le  lisant  avec  la 

Elus  grande  attention.  Un  ouvrage  qui  en  contient  de  sem- 
labiés  est  vraiment  recommandable ,  et  MM.  Halle  et  Nys- 
ten  (mt  traité  également  d'une  manière  supérieure  l'article 
galvanisme. 

Gale,  —  Ce  savant  article  de  M.  Foumier  est  le  plus 
étendu  de  ce  volume.  La  gale  fut  décrite  par  les  anciens  5 
mais  pendant  des  siècles  la  cause  de  cette  maladie  d^o&- 
tante  et  incommode  a  été  ignorée.  On  découvrit  enfin  de  pe- 
tits insectes  dans  ses  pustules ,  et  on  les  regarda,  avec  raison, 
comme  la  cause  de  la  gale.  Ces  insectes  ont  été  étudiés  et 
décrits  avec  précision  par  plusieurs  naturalistes.  Nous  en 
avons  de  bonnes  figures ,  parmi  lesquelles  on  peut  placer 
celles  de  ce  Dictionnaire. 

La  cause  de  la  gale  bien  connue ,  .c'est  contre  elle  qu'on  a 
dirigé  le  traitement.  Mais  depuis  des  siècles  ,  quelles  diffé- 
renceè  dans  les  opinions  et  dans  les  méthodes  n'a-t-on  pas 
observées  !  On  feraitfacilement  un  ouvrage ,  dit  M.  Foumier^ 
sur  le  traitement  de  la  gale ,  si  l'oa  voulait  expoicr  toutes  let 


DE    PHARMACIE»  93 

méthodes  curativea  qui  ont  ëté  préconisées ,  à  différentes 
Coques ,  contre  cette  maladie. 

Le  soufre  a  éié  généralement  regardé  comme  une  sorte  de 
spécifique.  Cest  encoi*e  à  cette  substance  minérale  qu^on 
^recourt  aujourd'hui^  mais  la  méthode  de  ladministrer 9 
^lioique  renouvelée  et  singulièrement  perfectionnée ,  cou* 
m\^  à  réduire  le  soufre  en  vapeurs  ^  dans  lesouelles  on 
{Jonge  pendant  un  certain  temps  le  corps  des  galeu^.  Une 
antre  méthode  de  traitement  très -raisonnable  est  celle  de 
remploi  du  camphre.  M.  Yaidy  en  est  Tinventeur  :  il  Ta  mise 
CD  usage  dès  1807  ,  et  en  a  obtenu  de  nombreux  succès.  Le 
camphre  agit  sur  le  sarcopte ,  auquel  il  donne  la  mort  par  sa 
vertu  insecticide ,  en  même  temps  qu'il  calme  le  prurit.  Ce* 
deux  moyens  de  traitement^  et  celui  avec  le  sulnire  de  po- 
tasse en  liniment  ou  en  bain ,  sont  regardés  conmie  les  plus 
efficaces  de  tous  ceux  que  rapporte  Fauteur  de  cet  intéressant 
arûcle. 

Gaz.  —  Le  bel  article  de  M.  Nysten  sur  les  gaz,  se  recom- 
mande assez  par  les  expériences  de  Fauteur,  relativement  à 
la  manière  d'agir  des  gaz  sur  Téconomie  animale. 

Bicfaat  avait  été  porté  à  croire  qu'il  suffisait  d'injecter 
qudques  bulles  d*air  dans  le  système  vasculaire  des  animaux 
vivans.  pour  leur  donner  la  jggrt  ]  et  Ton  avait  appliqué  la 
m^Be  opinion  à  Faction  de^Vp^es  At^  M.  Nysten  a  répété 
soigneusement  les  expérienoiFde  firchat ,  et  il  s'est  assuré 
que  Fautorité  du  grand  nom  de  cet  immortel-  physiologiste 
avait  suffi  pour  accréditer  cette  erreur. 

M.  Nysten  a  injecté  plusieurs  fois  de  Fair  en  quantité  mo- 
dérée dans  le§  veines  des  animaux,  sans  donner  lieu  à  aucun 
symptf&me  dangereux.  Mais  loi^ue  la  quantité  est  suffisante 
pour  distendre  outre  mesure  Foreillette  et  le  ventricule  pul* 
monaire ,  leur  force  contractile  est  vaincue  par  la  force  ex- 
pansible du  gaz ,  et  la  circulation  est  arrêtée  tout  à  coup  dans 
son  principal  agent ,  et  non  pas ,  comme  Fa vait  affirmé  Bichat , 
parce  que  Faction  cérébrale  est  préliminairement  anéantie. 
Ainsi ,  Bichat  étant  parti  de  faits  rapportés  par  Morgagni ,  et 
qui  manquant  d'exactitude,  avait  conclu  que ,  dans  ce  genre 
de  mort ,  Tanimal  tombe  privé  de  h  vie  animale ,  et  vit  encore 
organiquement  pendant  un  certain  temps  ]  qu  en  injectant  de 
Fair  par  une  des  carotides ,  on  détermine  la  mort  avec  des 


94  JOURNAL 

ptïénoHiènes  analogues.  Le  contraire  a  lîea  d'après  les  <?xpé^ 
rîences  de  M.  Nysten  :  en  injectant  de  Taîr  dans  les  veines , 
c'est  la  vie  organique  qui  fcewe ,  tandis  qu'on  déiruit  la  vie 
animale  en  injectatil  l'air  par  les  caix)tîdes. 

Qttoîqn'on  ne  détermine  aucun  symptôme  ^angteretix  en 
injectant  une  petite  quaniiiëd  air  dans  les  veiwes ,  cépendam,' 
é\  ces  petites  quantités  sont  successivement  répétées , on  donne 
lieu  cûtisécutivement  à  un  embairasdans  le  système  cajnflaire 
des  poumons ,  et  à  une  lésion  de  sécrétion  du  mucus  brôn- 
diique;,  auxquels  succombe  f  animal  au  bout  d'un  h  trois 
jours ,  et,  dans  ce  cas ,  la  mort  <iomtnewoe  par  les  poùtnons. 
L'auteur  explique  ce  fait  d'une  manière  très  -  satisfaisante. 
D'après  ces  notions  ,  on  voit  dans  quelles  drconsiahces  on 
doit  attribuer  la  mort  de  quelques  individus  à  la  qriantitédn 
gaz  qu'on  trouve  dans  leur  système  vasculaire. 

L'usage  thérapeutique  des  gak  sera  probablement  toujouw 
borné  à  la  respiration  de  quelques-uns  de  ces  fluides  et  à  leur 
administration  en  boisson  ,  lorsqu'ils  sont  dissous  dans  l'eau. 

Mais  tous  le&  gaz  ne  sont  pas  propres  à  entretenir  la  respi- 
ration. C'est  en  prenant  pour  l>ase  leurnaanîère  d'agir,  que 
l'auteur  a  établi  leur  classification.  Il  les  divise  en  quatre  sec- 
tions :  I*.  Celle  des  gaz  respirables,  qui  ne  comf^rend  que 
l'oxygène  :  i**.  Celle  des  gai;  fini  ne  nuisent  à  la  respimtÎQP 
que  par  leur  non- respirao^ij^  Elle  contient  les  g»*  atote 
et  protoxide  d'azote ,  le  gaz  bydrogène  et  les  variété  du  .gn 
hydrogène  caf'boné,  le  gaz  acide  carbonique  et  le  ga^onde 
de  carbone  :  3^.  Celle  des  gaz  irritans ,  qui  est  formée  par  le 
gaz  hydrogène  phosphore  ,  ammoniac,  acide  sulfureux, 
acide  nitreux ,  acide  muriatique  oxygéné  ou  chlore ,  acide 
murialique  sur-oxygéné  ou  acide  chloreux,  acide  muriâiîque 
ou  hydro-chlorîque,  acide  carbo-muriatiqoe,  aoidefluorfqne 
silicée ,  acide  fluoborique  et  acide  hydriodique  :  4^.  Celle 
des  ga2  délétères ,  crut  en  comprend  trois  seulement  \  le  gat 
déutoxide  d'azote ,  le  ga£  hydrogène  sulfuré  et  le  gaz  hydro- 
gène arséniqué ,  qui  sont  les  plus  pernicieux  de  tous. 

Cet  article ,  de  M.  Nysten ,  est  un  excellent  traité  de  pneu- 
matologie,  où  sont  exposées  avec  beaucoup  d'exactitude  les 
connaissances  de  chimie  et  de  physique  sur  lei  gaz,  et  celles 
de  leur  manière  d'agir  sur  notre  économie. 

Gélatine*  •*-*  Ce  principe  immédiat  de$  ttjbsf^nces  anî- 


D£  p:harma.cie.  9? 

înales  ouï  forme ,  en  quelque  sorte  ,  rexcîpîent  de  la  ma- 
tière ealeaire  des  os ,  est  employa  dans  les  «rU  et  en  méde- 
cine. Sous  ce  point  de  vue  ,  nous  devons  considérer  la 
gélatine  conune  substance  alimentaire  et  comme  médica- 
ment. On  sait  de  quelle  manière  on  l'obti^it  en  la  débarras- 
sant du  phosphate  de  chaux ,  par  la  méthode  de  M«  Darcet. 
Alors  die  se  di)»out  tr^-hien  dans  Teau  bonillapte  pour 
être  employée  aux  différens  usaces  auxquels  on  la^destine.   , 

La  gélatine,  sous  un  potit  volume,  contient  une  grande 
somme  d'éléniens  réparateurs.  Mais  seule  et  rapprochée 
en  gelée,  elle  n'est  pas  d'une  digestion  facile.  Pour  la  di- 
gérer Càcîlejnej^  ,  if  faut  la  dissoudre  dans  une  certaine 
quantité  d'eau  ^t  et  U  mêler  avec  quelque  substance  tonique 
ou  aromatique.  I^es  tablettes  au^on  prépare  avec  la  géla- 
tine ,  connues  $ous  le  nom  ce  tablettes  de  bouillon., 
sont  aromatisées  avec  des  épipes.  Les  soupes  qu'on  en 
fait  dans  les  hàpitaux  et  dans  quelques  établissemens  pu- 
blics ,  se  font  au  moyen  de  légumes^  conune  le  céleri ,  les 
capotles ,  les  parais  ,  etc.  -,  de  plus ,  on  emploie  dans  leur 
confection  la  quatrième  partie  de  la  quantité  de  bœuf  dont 
on  avait  coutume  de  se  servir. 

Le  bouillon  de  veau  ,  de  poulet ,  de  grenouilles^  etc. , 
n'est  qu'une  eau  dç  gélatine  .sans  principe  extractif  acre  ou 
aromatique.  Ces  bouillons  Ant  émoUiens^  leur  action  est 
surtout  marquéç  ^  dans  les  affections  inflammatoires ,  par 
une  4étenie  favorable 9  une  diminution  de  lardeur  géné- 
rale ,  le  cours  des  urines  et  la  mollesse  de  li^  peau. 

On  a  employé  la  gélatine  dans  la  curation  des  fièvres  in- 
termitlente? ,  et  M.  Segyip ,  inventeur  de  ççtte  méthode 
de  traitepi^ent ,  assure  en  avoir  obtenu  de  grands  résuluts. 
Il  la  doi^p^  à  haute  dose ,  mêlée  avec  du  sucre  y  quelques 
heures  avant  1^  retour  de  l'accès.  Selon  l'auteur  de  cet  arti- 
cle^ cç  u'est  point  par  uue  vertu  particulière  qu'elle  pro- 
duit; ces  avantages  -,  maî^  en  portant  dans  tput  le  système 
animal  une  surabondance  d'élémens  nourriciers  dont  l'assi- 
milation à  tous  1^3  tissus  vivans  produit  d'une  manière  sou- 
daine ufi  surcroît  d'énergie  qui  se  manifeste  au  moment 
même  où  l'accès  doit  avoir  Heu.  C'est  en  rapprochant  la 
gélatine  des  agens  fortifians  qu'il  explique  son  action. 

F.  E.  042 ATT ,  doctatr-médecin. 


96 


JOURNAL     DE     PHARBiAGIE. 


NOTICE  NÉCROLOGIQUE 

5ur  MÀRTinHEHaïKLAPROTH,  Chimiste  de  Prusse. 

M.  KViproth ,  célèbre  professeur  de  chimie  et  miûéraIo« 
giste  allemand,  membre  de  racadëmie  des  sciences  de  Prusse , 
et  associé  étranger  de  l'Institut  de  France ,  est  mort  à  Berlin 
le   I*^  janvier   i8i^.  Il  était  né  le  I•^  décembre  de  l'an 
1743.  Il  fut  doué  aune  rare  sagacité  pour  les  recherches 
d  analyse  chimi({ue ,  et  il  surpassa  peut-être  tous  ses  con- 
temporains dans  ce  genre  de  travaux,  sur  le  règne  minéral 
principalement.  Outre  ses  nombreuses  analyses  de  substances 
fossiles  ,  qui,  sous  le  Utre  de  Mémoires  de  Chimie^  ont  été 
traduites  en  français  en  a  vol.  in-8^.  ;  nous  connaissons  de 
lui  un  Système  mbiéralogique ,  principalement  basé  sur  l'a- 
nalyse ou  les  principes  constitutifs  des  (i)  minéraux.G'est  par 
ses  travaux  ou'on  est  parvenu  à  distinguer  un  grand  nombre 
d'espèces  minérales ,  autrefois  mal  connues  ou  confondues. 
On  doit  à  ce  célèbre  savant  la  découverte  ou  la  parfaite  sé« 
paration  de  trois  métaux  ,  le  tellure ,  Vurane  ,  le  titane  ,  et 
du  zirconùan  ou  de  la  zircon^  On  sait  combien  de  fois  le 
savant  Vauquelin,  son  plusdi^e  émule,  a  rendu  justice  aux 
recherches  profondes  de  Klaproth  ;  si  celui-ci  n'a  point  établi 
de  théorie  nouvelle  ,  ni  posé  quelque  grand  fondement  dans 
la  science ,  il  y  a  semé  du  moins  une  multitude  considérable 
de  faits  toujours  importans  qui  illustreront  sa  mémoire.  De- 
puis Bergmaws^  personne  mém^n'a  fait  faire  des  pas  plus 
nombreux  à  la  minéralogie  chimique  ,  et  les  sectateurs  de 
Wemer  en  ont  beaucoup  profité  pour  étendre  la  connaissance 
du  règne  minéral.  M.  KJaproth  laisse  un  fils  ,  Henri' Kla- 
proth  ,  extrêmement  versé  dans  la  connaissance  de  la  lan- 
gue chinoise  et  des  antres  idiomes  de  l'Asie ,  carrière  ou.  il 
se  distingue  y  mais  qui  n'est  point ,  ce  nous  semble ,  d  une 
utilité  aussi  grande  que  celle  des  sciences  de  faits. 

J.  J.  V. 

(1)  Et  son  Dictionnaire  de  Cfiimie^eiï  commun  aTCc  Wolf  ;  il  a  été  tra- 
duit en  français  pi^r  nos  confrères  fioailbn  la  Grange  et  Yogel.    ^.-J.  V* 


JOURNAL    ^^ 

DE  PHARMACll         ' 


ET 


DES  SaENCES  ACCESSOIRES; 


s^     ■    t         ■'     rw    '  I 'i,i  uni  .^1  .'II,',  ..r^ssaaax» 

N"  m.  —3'.  j^nnée,—MkHB  i8Î 7. 

Quelques  Expériences  sê^r  fe  Syccur^    .    ' 
par  M.  6otaixb5-LÀ-GKANGfi. 

L  y  ji  x{iieV}iies  amiées  que  M.  Gehlen  a  tmioiicé  avoir 
reconnu  la  pré^aice  de  Tacide  soçcltiiqtte  dans  une  décoc- 
tion de  saçcin. 

On  trouva ,  dam  un  autre  aiticle ,  que  le  même  chi* 
misc^  ëtait  parrena  à  séparer  Taçide.  siiccmiijtfe  cristallisé 
d^nne  liqueur  qui  .tenait  du  sucdn  en  solution. 

Les  procédés  de  Tauteur  ne  nous  étant  point  connus  ,  j'^ 
pensé  qu'il  pourrait  être  intéressant  de  yérifier  cette  as* 
sertion  }  j'ai  donc  soumis  le  si^cçin  à  quelques  essais  ,  afin 
de  m'assurer  si  Tacide  succinique  exfttait  tout  formé  dat^s 
le  succin« 

On  a  .fidt  bouillir  une  livre  de  succin  transparent  et  ré- 
duit en  poudre  fine  avec  six  livres  d'eau ,  jusqu^'à  réductiw 
de  quatre  livres* 

lll«»«.  .é^mée.  —  Mars  1817^  .7 


9^  JOURNAL 

La  Kquenr  filtre  avait  une  oâ€ur  suave  ^  une  couletilr 
}«nne ,  une  saveur  amère ,  et  ne  rougissait  pas  sensiblement 
la  teinture  de  toumescJ.  • 

Distillée  dans  une  cornue  y  on  obtînt  un  liquide  blan* 
cbàtre  sans  acidité.  La  distillation  ayant  été  arrêtée  aux 
deux  tiers  environ ,  on  trouva  dans  la  cornue  une  liqueur 
d^uu  jaune-brunÂtre ,  très-acide.  On  jpoursuvît  la  distilla- 
tion jusqu^à  siçcité;  il  resta  une  niasse  brunâtre^  d'une  sa- 
Teur  amère ,  et  dont  on  ne  parvmt  pas  k  extraire  d'acide  ^  ni 
par  cristallisation ,  ni  par  std>limatiQn. 

L'alcohol  a  une  action  bien  plus  marquée  sur  le  succin. 
On  peut,  k  l'aide  de  l'ébullition,  obtenir  une  teinture  qui 
blanchit  avec  l'eàu ,  d'une  saveur  amère;  donnant,  avec 
l'eau  de  chaux ,  des  «flocons  légers  :  ceux  que  l'on  obtient 
avec  l'eau  de  baryte  sont  plus  colorés ,  plus  lourds  et  plos 
abondans.  La  teinture  du  succm  rougit  le  tournesol. 

Si  on  évapore  cette  teinture  jusqu'à  siccité,  if  reste  une 
matière  jaune ,  transparente ,  d'une  odeur  cireuse  ',  assez 
suave  ;  mise  sur  des  charbons  ardens ,  elle  répand  une  fumée 
analogue  à  celle  du  succin. 

J'ai  répété  cette  expérience  de  la  manièret  suivante  : 

J'ai  fait  bouillir  une  once  d'alcohol  à  4o  degrés  ,  avec 
4o  grains  de  succin  porphyrisé;  après  avoir  filtré ,  on  ajouta 
sur  le  résidu  une  même  quantité  d'alcohol  5  06:  flï  bouillir 
de  nouveau,  ou  filtra  ;  on  répéta  une  troisièihe  fois  y^  et  l'on 
fit  dessécher  le  résidu  resté  sur  le  filtre  :  son  poids  était  de 
ao  grains. 

On  soumit  k  la  distillation  )e  produit  aleoholique  dés 
trois  opérations  :  i^passa  une  liqueur  d'une  odeur  suave, 
mais  point  acide.  '  ' 

La  portion  dû  liquide  resté  dans  la  cornue  avait  une  cou- 
leur jaune ,  se  troublait  par  le  rèrr6i(fissetn€lnt,^et  rougissait 
fortement  le  papier  teint  par  le  tournesol.     '  "' 

J'ai  remarqué  que ,  lorsque  le  succin  a  été*  long-temps 
traité  par  l'alcohol ,  il  arrive  une  époqu*  éù  cdui-ci  n'a 


DE    P&AE1IAGIE.  99 

fins  d^aclkm  sensible  :  il  reste  toujours  plus  de  moitié  du 
succin  inscJuble.   .-     :  . 

Désirant  connaître  si ,  en  élevant  la  température ,  on  pour* 
mit  favoriser  1  action  de  T^au ,  je  fis  évaporer  jusqu^à  siccité 
une  solution  alcohoKquè  de  sucoin  ;  et  tandis  que  fai  matière 
était  encore  chaude ,  je  versai  dessus  de  Teau  botiillante ,  et 
j'entretins  Fébullition  quelque  temps.  Le  liquide ,  après 
avoir  été  filtré /aVàit  une  couleur  jaune,  une  saveur 
amère  non  acide ,  mais  dpnnant  un  précipité  par  Tacétate  * 
de  plomb. 

Xa  masàe  restante  n*av^it  point  perdu  de  ses  propriétés  ; 
elle  était  solmble  dans  Talcobol ,  et  avait  conservé  son  aci- 
dité. Ces  expériences  paraissent  donc. prouver  que  Teau,  à 
ce  degré  de  température ,  n'a  aucune  action  sur  le  succin. 

Si  rpn  verso  de  Feau  dans  la  solution  alooboliqu^  de  suc- 
citt',  la  Jiqu^ur  filtrée  est  toujours  trouble  ,  et  il  est  impos- 
sible de  lui  donner  de  la  transparence.. On  évapora  cettQ 
liqueur  jusqu'à  siccité  ^  on  fit  dissoudre  le  résidu  dans  Tefiu 
bouillante.,  mais  celle-ci ,  quoique  évaporée  à  plus  des  deux 
tiers,  ne  donna  aucune  tracç  d'acidité. 
,  Eofid ,  j'ai  saturé  par  k  potasse  U.  teinture  aloobolique 
de  ^ujD^n.f  ai  obtenu  un  sel  déliquescent,  qui ,  mêlé  à  de 
Pacide  ]^bt>flipborique ,  e^  chauffé  dans  une  cornue,. n'a  point 
doimé  d'acide  liquide  \  mais  il  s'est  sublimé  de  ^l'acide  suc- 
cbiqne ,  sous  forme  d'aiguilles  blanches. 
(  Malgré  qoeces  expériences  soient  lois  d'être  concluantes, 
on  peut ,  je  crois,  admettre  que  le  snccin  contient  v^  acide 
libre  qui.se  dissout  avec  lui  dans  l'alcohol ,  et  que ,  lorsque 
l'on  vent  y  k  l'aide  de  Toau  ,  enlever  l'acide,  à  l'alcohol  sU9- 
dné ,  Tacide  reste  combiné  avec  le  succin. 

Quelques  es^is  me  portent  à  croire  qae  l'on  pourrait  par- 
venir à  etdever  cet  acide  au  succin  par  l'eau ,  si  l'on  trouvait 
la  fadltté  de  tenir  le  succin  en  fiïsion  à  une  température 
qui  ne  eersùt  pas  susceptible  de  le  déeomposer^  ou  bien  M 


lOO  JdlTRNAt 

faisant  passer  de  la  vapeur  d^eaa  hi  travers  du  c^cciu  fondu  / 

et  ramolli  par  une  huile  grasse  bouillante. 

Tai  remarqué  que  le  succin  devenait  flexibîe  à  Taidé  de 
Thuile  de  lin,  sans  changer  de  nature;  mais  il  faut  quek 
température  de  Thuile  soit  amenée  très4entement  au  degré 
de  Tébullition. 


%vmàk(iiwi¥¥^w^ti^/tM9^tm^9My»/ttMnMytt¥ytMm 


ESSAI 

Sur  les  F'égétaux  astringens  ^  et  principalement  sur  ceux 
qui  sont  propres  au  tannage  des  cuirs  ; 

Par  M.  Cadet. 

Si  Ton  pouvait  classer  régulièrement  les  végétaux  par 
kvrs  propriétés  chimiques ,  on  dirait  que  les  i5o  familles 
naturelles  de  Jussieu  offrent  au  moins  âig  plantes  ou  àil>res 
astringens ,  savoir ,  i5  parmi  les  acotylédones ,  9  parmi  les 
monocotjlédones ,  et  igS  dans  les  dicotylédones.  Les  fa- 
milles les  plus  abondantes  sous  ce  rapport ,  sont  les  hf 
biées ,  les  oinarocéphaleS ,  les  corymhifères  ^  les*  ruhiacées , 
les  érables ,  les  géraniums,  les  joùbaries^  les  myrtes,  lès 
rosacées  ,  les  iégumùieoses ,  les  thérébeniacées  ^  les  amen^ 
tacécs  et  les  conifères  ;  mais  les  plus  liombreui»es  en  espèces 
ne  sont  pas  plus  astringentes.  Dans  cette  grande  qtiantité  de 
végétaux  ,  la  propriété  astringente  réside  tantôt  dans  la 
racine  ,  tantôt  dans  Técorce  des  branches  ^  tantôt  dans  les 
ÊBuilles ,  quelquefois  dans  les  fleurs  et  dans  le  fruit.  Elle  se 
manifeste ,  on  par  un  acide ,  ou  4>ar  une  résine  v  oiei  par 
une  matière  extractive  stjptique.  Les  uns  précijMtent  en 
noir  les  dissohitions  ferrugineuses  ,  d*a[Utrefr  coagulent  la 
solution  de  gélatine.  Ces  difierences  pro^jiveut  qœ  Ffistrinr 
f  ençe  ne  tient  pas  à  un  principe  ide<it^«Q  dans^l^  v^é- 
taux.  Au«si  les  physiologistes  ne  sont-ils  pas  ^Vceord  siu: 


Dlf    PHARMACIE.  lOt 

ce  qu'on  doit  entendre  par  astringent.  Les  uns  donnaoït  ce 
nom  aux  substances  qui  augmentent  la  contraction  fibril- 
laire  des  tissas  vivans  par  ^in  resserrement ,  une  astriction 
particulière  :  telles  sont  les  racines  de  bistorte ,  de  toimen- 
tille,  le  quinquina,  la  noix  de  gale,  le  cachou,  la  ratan- 
Lia,  etc.  Les  autres  étendent  cette  dénomination  à  des 
végétaux  y  qui  diminuent  ou  arrêtent  les  évacuations  san* 
gnines  ou  humorales  par  une  action  secondaire  et  plutôt 
émoUiente  que  tonique  :  tels  sont  le  riz ,  la  graine  de  lin ,  la 
grande  consoude ,  etc.  U  y  a  dcmc  un  travail  médical  très- 
intéressant  à  fiûre  sur  la  nature  des  astringens ,  et  sur  leur 
mode  spécial  d'action  sur  les  tissus  vivans  et  morts. 

Dans  cet  Essai ,  je  ne  considère  les  végétaux  que  rela- 
tivement à  la  propriété  astringente  que  leur  donne  le 
tannin. 

M.  Bertbollet,  dans  ses  Élémens  de  teinture,  observe 
que  le  tannin  n'est  pas  c<mstamment  le  même  dans  les  végé- 
taux dont  on  l'extrait,  et  qu'<m  doit  en  distinguer  plusieurs 
espèces^  que  celui  ducacbou  difl%re  du  tannin  du  sang-de-dra- 
gon, et  que  ni  l'un  ni  l'autre  n'est  identique  avec  celi^i  du 
sumac ,  etc.  ;  mais  comme  toutes  ces  espèces  ont.  une 
'  propriété  commune  ,  celle  de  tanner  les  cuirs ,  je  n'ai  di- 
rigé mes  recherches  que  sur  la  manière  d'apprécier  les  dif- 
férentes proportions  de  tannin  que  peuvent  fournir  Içs 
v^étanx  astringens  les  plus  communs  en  France ,  soit  in- 
.  dîgèoes ,  soit  nouvellement  acclimatés. 

JTai  été  conduit  à  ce  travail  par  le  désir  d'indiquer  à  un 
de  mes  amis  qui  allait  parcourir  FAmérique  méridionale , 
un  moyen  facile  de  reconnaître  les  écorces  les  plus  propres 
au  tannage  des  cuirs. 

Pour  aToir  des  résultats  comparatifs ,  fai  précisé  les  ex- 
.  périences  de  la  manière  suivante  : 

J'ai  pris  5o  grammes  de  noix  de  gale  du  Levant,  biem 

,  pleine  et  bien  cbobie  ;  ye  l'ai  fait  sécher  et  concasser  :  dans 

sa  décoction  prolongée ,  et  après  m'ètre  assuré  qu'elle  cpn- 


'lOa  JOURTfAL 

tenait  tous  ks  principes*  solubles  du  végétal ,  j'ai  versé  pieti 
à  peu  une  solution  de  gélatine  (colle  forte  de  première 
qliaïîté),  dont  je  connaissais  le  poids  \  il  s*est  formé  uù  pré» 

'cipité  qui  ^  réuni  et  séché ^  pèse  4^  grammes  :  j'avais  em- 
ployé pour  cela  25  grammes  de  gélatine.  La  noix  de  gale 
d'Alep  contient  donc  environ  36  pour  c/o  de  tannin  i^^esi  le 
végétal  le  plus  riche  en  cette  substance;  c^est  aussi  celui  qui 
m'a  servi  de  sujet  de  comparaison. 

Le  précipité  que  Ton  obtient  de  la  noix  de  gale  ,  par  le 
procédé  précédent,  est  très-Facile  à  réunir,  parce  qu'il  est 
abondant,  et  parce  que  la  gélatine  tannée ,  plongée  dans  tie 
l'eau  à  70  degrés ,  s'agglutine  et  forme  une  masse  brune-, 
tenace,  m^e  et  élastique ' comme  le  gluten  du  froment. 
Mais  en  opérant' sur  des  végétaux  qui  contiennent  moins  de 
tknnin ,  on  éprouve  de  grandes  difficultés  pour  réunir  le 
précipité;  sauvent  même,  on  ne  peut  y  parvenir ,  parce 
que  la  gélatine,  augmentant  la  densité  de  la  liqueur,  elle 
reste  trouble;  il  ne  se  forme  pas  de  dépôt,  et  Ton  ne  peut 
ni  la  décanter ,  ni  la  filtrer. 

Je  me  suis  vu  au  moment  de  renoncer  forcément  au 
travail  que  j'avais  entrepris,  lorsque,  après  avoir  essayé 

'  sans  succès  plqsieui^s  réactifs  ,  plusieurs  procédés ,  je  suis 
parvenu  à  obtenir  une  séparation  com|>lète  de  la  gélatine 
tannée ,  par  le  mo^eû  suivant  : 

Quand  la  décoction  du  végétal  astringent  est  fortement 
troublée  par  la  solution  de  colle,  et  que  la  liqueur  ne 
s'éctaircit  point  par  le  repo^,  on  y  ajoute  im  excès  de  géla- 
tine ;  on  agite,  et  l'on  y  mêle  peu  à  peu  une  dissolution  de 
soude  caustique  Concentrée.  Cet  alcali  dissout  le  précipîlé 
occasioné  par  la  gélatine ,  et  la  liqueur  devient  trauspa*- 
parente  ;.ak)^s  on  sature  la  soude  par  de  l'acide  sulfurique 
faible.  Cette  nouvelle  combinaison  fait  reparaître  le  préci- 

'  pité  insoluble ,  qui  se  coagule  et  se  précipite.  On  filtre ,  on 

'  lave'le  précipité ,  et  on  le  recueîlte.  Ce  précipité  a  toutes  les 
propriétés  de  la  gélatine  tannée  ;  il  s'agglutine  par  Feau 


»      Dl    FHARB(A>GIE.  io3 

bouillante  ^  on  le  sèche ,  et  on  en  détermine  le  poids  y  que 
Ton  compare  à  celui  que  Von  a  obtenu  de  la  même  quantité 
des  autres  végétaux  astringens. 

Dans  les  expériences  comparatives  que  f ai  faites ,  f  ai 
toujours  opéré  sur  5o  grammes  de  matière  végétale  réduite 
m  même  degré  de  dessiccation  et  de  division. 

Je  partagerai  les  v^étanx  que  j'ai  essayés  en  quatre 
genres. 

i"*.  Végétatix  très-légèrement  astringens,  ayant  fort  peu 
â^acUon  sur  ]e3  dissolutions  de  fer  ,-et  troublant  très-faibie*- 
ment  la  solution  de  gélatine. 

Orme  (  ubnus  campestris). 

Jophora  du  Japon. 

Caragan  (robinia  caragana). 

Frêne  commun.  . 

Filaria  {phiUyrea  JaUfoUa). 

Micocoulier  (cehis  cordata). 

Acacia  blanc. 

Micocoulier  de  Virginie  (eefttr  oeeide/itaUs). 

Liciet  (Ijrciuinjiuminotdes). 

i^.  Végétaux  astringens  qui  noircissent  les-  dissolutions 
^  fer ,  et  qui  troublent  la  solution  de  gélatine  sans  qu'on 
poisse  réunir  le  précipité. 

Elrable  négundo  (acer  aegundo). 
sycomore, 
rçuge  de  Virgyiie. 
dps  bois, 
plane.^ 
\  de  montagne. 

Fustet  (r^  coti/iu^-). 
Févier  d'Amérique  (ghditsia  triacanthos)* 
Troëne  (ligustrum  yulgàre). 
Tulipier  de  Virginie  (  lùiodendrum  tuUpiferay 


I04  .JOURNAL 

3^.  Végétaux  très-astrîngens  précipitant  considérable- 
ment le  fer  ,•  mais  ne  troublant  que  légèrement  la  solution 
de  gélatine  sous  forme  de  précipité. 

Noyer  commun  (juglans). 

Noyet  noir  d'Amérique  Quglan$  nigrum). 

4^.  Végétaux  très-astringens  dont  le  précipité  de  gélatine 
tannée  a  pu  être  recueilli. 

grammes.        d^cigr» 

Tfoîx  de  gale ifi 

Racine  de  tormentille  •..;....  25 

G>rnouiller  sanguin  du  Canada.  .  •  •  22 

Écorces  d'aulne ig 

^  d'abricotier •  ,  .^.  16 

de  grenadier.  .•...••..  16 

de  chêne •  •  •  •  id              5 

de  cerisier 12 

de  cornouiller  maie 9              5 

d'érable  de  sir  V^Tager  .  .  *  .  8 

de  saule  pleureur.  •  ..  .  ^  •  .  8 

d'olivier  de  Bohême  .....  7 
de.  redpul  (  coriaria  tnyrûd» 

foUa. 6               5 

de  sumac  de  Virginie 5 

de  chêne  vert  .  • 5 

de  sorbier  des  oiseaux  ...  1  4 

de  marronier  4' Amérique) .  •  4 

de  marronier  d'Inde 3    . 

de  Pavie  rouge 3 

de  sumac  de  Canada.  ....  3 

Cet  Essai  n'a  d'autre  mérite  et  d'autre  but  que.  de  mettre 
sur  la  voie  ceux  qui  veulent  examiner  les  végétaux.  Sous  le 
rapport  du  tannage  des  cuirs ,  ils  reconnaîtront  : 

1*.  Que  la  saveur  acerbç  ,  stjptique  et  astringente ,  n'est 


DE    PHARMACIE.  Io5 

pas  nn  incfice  suffisant ,  et  souTent  est  un  indice  trompeur 
^e  k  propriété  Cannante  ;    . 

*  ^^.  Que  ^  tannin  se  trouve  plus  ou  moins  abondamment 
dans  les  racines  ou  1^  écorces  de  différentes  familles  de 
Tégétaaz; 

3^.  Que  le  chêne ,  presque  exdusiyement  employé  en 
France  pour  le  tannage ,  peut  être  fort  avantageusement 
remplacé  par  le  cerisier,  Tabricotier  et  Faulne,  surtout  par 
le  cornouiller  sanguin  et  par  la  tormentille. 

L'aulne  (betula  alnus)  vient  si  facilement  dans  les  lieux 
bnmides.,  qu'on  peut  le  multipUer  près  des  tanneries;  son 
bois  sert  à  beaucoup  d'usages  ;  ses  feuilles  offrent  un  four- 
rage aux  animaux ,  et  comme  elles  sont  astringentes ,  elles 
poiurraient  servir  comme  Técorce.  Il  y  aurait  donc  un 
grand  profit  à  l'employer ,  puisqu'il  donne  un  tiers  de  tan- 
.nin  de  plus  que  le  ch&ie. 

Le  cornouiller  sanguin  (  cœiius  sangumea)  n'est  qu'un 
arbrisseau;  mais  il  vient  dans  les  t^rpains  les  plus  ingrats , 
sans  culture ,  .n'exige  aucun  travail ,  et  ne  nuit  point  aux 
plantes  de  son  voisimfge  ;  il  ne  redoute  point  les  influences 
des  mauvaises  saisons  ;  son  fruit  contient  une  huile  excel-- 

•  leate  à  brûler  ;  loo  livres  de  ses  baies  donnent,  par  expres- 
sion ,  34  livres  d'huile  ;  ses  branches  servent  à  la  vannerie  y 

.  et  «on  écorce  fournit  en  tannin  près  de  moitié  plus  que  le 
chêne. 
Quant  à  la  tormentille  {iormeniSla  erecta)  ^  indépen- 

.  damment  de  ses  propriétés  médceamenteuses ,  elle  mérite- 
rait d'être  cultivée ,  ne  fût-ce  que  pour  l'apprêt  des  cuirs. 

.  On  la  trouve  dans  les.  bois  et  les  marais  humides  :  si  ses 
feuilles  et  ses  tiges  peuvent  servir  à  quelques  usages ,  on  au- 
rait dans  le  prix  de  ses  racines  un  ample  dédommagement 

..  des  frais  de  culture  ,  puisque ,  à  moitié  poids ,  elles  four- 
nissent autant  de  tannin  que  le  chêne. 

Toutes  les  écorces  qui  condennenr  d«  taftntn  colorent  les 
cuirs  en  fauve  plus  ou  moins  foncé  ;  mais  comme  il  est  pro- 


106  JOURNAI. 

bable  que  la  madère  extraclive  ajoute  k  Ykiteaévi-âeht 
couleur /on  peut  espérer  que  les  végétaux  qui  coulienDenit 
plus  de  tannin  sons  un  petit  volume  ^  colorei:ont  moins  les 
peaux.  Les  maroquiniers^  les  peaussiers,  et  tous  oeux  qui 
teignent  les  cuirs  autrement  qu'en  noir  ,  pi^éférerout  saut 
doute  le  cornouiller  sanguin  et  la  tormentille«. 


HISTOIRE  NATDRELIE  ET  MÉDia\LE  DES  CASSES^ 

Et  particulièrement  de  la  casse  et  des  sénés  employés  en 
médecine  ;  par  L.  Th.  Fréd.  Collaboxi,  de  Genève^  dbc^ 
teur en  médecine  (i). 

(  Extrait.  ) 

Élève  de  deux  naturalistes  distingués ,  M.  Colladon-  a 
puisé  dans  les  travaux  de  M.  son  père  et  dans  les  savantes 
leçons  de  M.  de  Gind^lle  le  goût  le  plus  vif  pour  Vhistoire 
OAturetle  appliquée  à  la  médecine ,  autrement  dit  pour  la 
matière  médicale,  si  négligée  par  la  plupart  des  ttiédecins  et 
si  importante  à  Tart  de  guérit*. 

La  dissertation  dont  nous  rendons  compte  se  divise  en 
deux  parties.  Dans  la  première,  M.  Colladon  fait  Thistoire 
générale  des  casses  ,  et  traite  de  l'emploi  médical  de  plu- 
sieurs d'entre  elles  ;  dans  la  seconde,  il  présente  la  monogra- 
phie du  genre  Cassia. 

Après  avoir  traité  de  la  structure  et  de  la  classification 
botanique  des  casses ,  l'auteur  exannne  les  modifications  des 
divers  organes  de  ces  plantes  5  il  expose  les  diverses  classi- 
fications proposées  par  les  auteurs,  et  compare  te  genre 
cassia  avec  les  genres  voisins. 

(i)  Brochure  îq-4*  de  i4o  pages,  avec  ao  planches  gravées.  Montpel- 
lier ,  181$,  chc«  Jean  Martel  atni^y  imptrix^ur  de  la  Faculté  de  Mar 
decine. 


DE    PHARMACIE.  I07 

ftkssMit  ensuite  à  f  bisioire  naturelle  des  castes ,  il  fixe 
Tépoque  i  laquelle  elles  ont  été  couaues ,  parle  de  leur  jBh 
position  géographique ,  de  leur  oultnre  et  de  leur  Tëgeia- 
tien  ;  il  décrit  leurs  prq[iriélés  et  leurs  usages.  Les  sénés 
iqipellent  ensuite  son  attention  ;  il  en  donne  Thistoire  y  dis- 
tingue leurs  différâtes  espèces,  indique  leur  patrie,  donne 
kir  nomenclature  et  leur  synonymie ,  et  &it  connaître  le 
mélange  frauduleux  de  Y  arguai  ayec  le  séné.  Après  quel- 
ques cODfidérations  sur  le  commerce  et  la  culture  du  séné , 
sur  son  mélange  avec  le  baguenaudier,  sur  rinutîlité  de  sé- 
parer les  bûchettes  des  f<dioles  dans  Tusage  médical  ;  il 
compare  raotion  du  séné  avec  celle  des  autres  purgarifs ,  et 
passe  en  revue  les  différentes  préparations  officinales  dans 
lesq^Ues  on  emploie  les  feuilles  de  cette  plante  et  les  foK 
licdes.  Il  présente  avec  les  mêmes  deuils  et  la  même  mé- 
thode lliistoire  du  canéficier  et  de  la  casse  des  boutiques, 
note  les  autres  espèces  de  casses  à  pulpe  purgativp,  et  ter- 
mine par  quelques  observations  sur  Tusage  des  graines  prises 
dans  les  C.Jistula,  C.  Tagera,  C.  ocddentaUs  et  C.  absus* 

Dans.  la  monographie  qui  suit  cette  intéressante  disserta- 
tion ,  M.  CoUadon  donne  la  description  botanique  de  cent 
vingt-cinq  espèces  de  casses;  ce  qui  complète  un  des  plus 
beaox  mémoires  qui  aient  été  faits  sur  une  substance  nalUr 
relle  considérée  sous  le  peint  de  vue  médical. 

En  parlant  des  propriétés  et  usages  des  casses  ,  Fauteur 
remarque  «  que  les  chamœcrista  et  les  fistula  ont  les  feuilles 
»  et  les  tiges  inodores ,.  et  que  la  plupart  des  autres  casses 
»  ont  les  parties  herbacées  plus  ou  moins  fétides;  telles 
»  tout  C  sophera ,  C  obtusifolia ,  C.  hùfuta  ocoidenta* 
»  &,  etc.  Cette  odeur  a  été  souvent  comparée  à  celle  de 
)»  Fopium  ;  aussi ,  toutes  celles  qui  présentent  cette  odeur^ 
»  sont  employées  è  rextérieur  comme  sédatives.  » 

n  ne  croit  pas  à  l'assertion  de  Schoepff,  qui  dit  «  que  la 
3»  racine  de  la  C.  bj/Iova  est  antisyphilitique  ]  il  ne  pense  par 
»  avec  Rheede  que  Técorce  de  la  racine  de  la  C  glaucà , 


-108'  JOURTfA.L 

»  mêlée  arec  tîu  lait  et  du  safran  vert  (  croco  yirenie)^  soit 
M|ffi€acem^it  employée  contre  Fespèce  de  goutte  qt^'i» 
v^omme  au  M^lab^r  sorùda  badda  ;  avec  Margrave ,  que  la 
j»  raciae  du  C  occitientalis  «oit  un  contre-poison  et  un  re- 
.»  mède  contre  la  strangurie  ^  quoiqu'on  l'emploie  au  Brë^ 
»  âil  ;  avec  Rheedeencore  ,  que  la  racine  de  la  C,  sophera 
3  ait  la  propriété  qu  on  lui  attribue  au  Malabar  de  détruire 
Ji  les  enchantemens  magiques.  ^ 

Le  bois  des  casses. qui  atteignent  la  grandeur  d^  arbres, 
•ert  à  la  construction  des  maisons  dans  Flnde  et  en  Âiné^ 
lique.  L'emploi  des  feuilles  mérite  plus  d'attentîcm.  C^es 
de  la  C  alata  sont  employées  en  application  à  l'extérieur 
(pour  guérir  les  dartres  :  dt^os  les  Antilles  françaises ,  elle 
porte,  par  ce  motif ^  le  nom  de  dartrier;  et^  dans  l^de 
Java,  elle  reçoit  celui  de  daun  curap^  que  Rumph  traduit 
,par  celui  Hherpetica.»..* 

Rheede  rapporte  que  les  feuiUes  de  la  C.  tagera^  broyées 
et  appliquées  sur  des  piqûres  d'abeilles ,  les  guérissent. 

Pison  dit  que  le  suc  des  feuilles  des  C  ocddeniaMs  et  C. 
serioea^  est  donné  en  lavemens  pour  apaiser  Tinâammatioa 
.de  l'anus ,  et  qu'on  en  forme  des  cataplasmes  pour  guérir 
^'inflammation  des  jambes. 

Rheede  observe  encore  que  l'herbe  de  la  C.  glàuca^  mi- 
lée  avec  3u  sucre  et  du  lait ,  finit  la  gonorrhée  virulente ,  et 
que  l'écorce  ,  infusée  avec  du  sucre  dans  l'eau ,  est  bonne 
.pour  le  diabètes. 

La  décoction  de  la  C  sophera  est  utile,  selon  le  mène 
«médecin^  contre  la  fièvre  symptomatique  produite  parla 
'  goutte ,  et  contre  l'ictère. 

La  plupart  des  feuilles  de  casse  ont  pour  emploi ,  dans 

divers  pays,  de  purger  comme  les  feuilles  de  séné  :  ainsi, 

Sloane  nous  apprend  qu'à  la  Jamaïque  celles  des  C*  obtU' 

1  sifoUa  et  emarginata  sont  emplo^^s  à  la  place  du  séné ,  et 

'  pnrgent  de  la  même  manière  ,  quoique  avec  un  peu  moios 

d'activité.  Gayton  en  dit  autant  des  feuilles  de  la  C.  Ugus- 


DB   PHARMACIE.  lOg 

irina  i  et  Schœpff  asture  qu'il  ea  est  de  même  des  C.  mary'* 
hmdkaex  chameecrista. 

On  saTak  qu'il  emtak  deux  espèces  àt  éêaê^  savoir,  la 
C  senna  chivala  et  la  C.  senna  bmceolàta  y  que  FÉgypté 
en  exportffir  euviroii  quinze  à  seize  mille  quintaux  par  au  f 
nais  ou  ignorait  qu^i  Boulacf ,  grand  en trepèt  de  séné,  oti 
mélangeait  non-seulement  les  di^z  espèces  entre  elles ,  maia 
encore  avec  l-argel  ou  argud ,  dans  les  proportions  sui^ 
▼autel  :  séné  lancéolé^  5oo^  parties  ;  séné  -oboré  ,  ioo  ; 
«13^1 ,  aoo  (i). 

L'âi^el  on  Targuel  est  rm  cynanehmm  deœJbUum,  dont 
les  feuilles  ressemblent  assez  k  celles  du  séné  ;  cependant  ott 
peut  les  distinguer  aux  caractères  suivans  :  -  ' 

1^.  La  feuille  dé  Fârgel  atteint  jusqu^â  un  pouce  et  qua- 
torze lignes  de  longueur,  tandis  qu'il  est  rahs  queles  folî<dai 
du  séné  passent  neuf  lignes. 

:k^.  La  feuille  de  l'argel  a  une  c&te  longitudinale  ,  sail-* 
hnte  en  dessous^  et  tes  nervures  latérales  ^e  sont  pas  sen* 
sibles  ;  la  foliole  du  sén^  jsl  les  nervures  latérales  saillantes 
en  dessous  d'une  manière  évidente. 

3^.  La  feuille  de  l'^irgel  est  régulière  »  sa  base  ;  c'est4<* 
dire  que  les  deux  côtés  du  parenchyme -se  'ternûneut  à  la 
même  hauteur  sur  le  pétiole  ^  la  foliole  du  séné  est  toujours 
oUique,  c'est-à-dire  que  l'un  des  côtés  du  parenchyme  est 
un  peu  plus  large,  et^,s^  prolonge  un  peu  plus  bas  que 
l'autre.  Il  parait  probable  que  la  variété  de  s^é  désignée , 
dans  le  commerce  de  Marseille ,  sous  le  nom  de  séné  de  la- 
pique  y  est  celui  qui  est.  en  grande  partie  composé  d'arguel. 

Les  drcmiistes  d'Europe^  en  grabelant  le  séné  qu'ils  re^- 
tcivent  d'Egypte ,  le  mé)ai^ent  quelquefois  avec  les  feuilles 
de  notre  baguenaudier  (  i^oî^Ooa  arborescens  }  \  mais  cett^ 

.. ; rA .--r^ T^ 

(1)  MBi.  Siectonz ,  DelîlU  »  fi  «OMiita  M.  iUajr«r  »  ont  depuis  loof- 
ttmpftiaitiBeptiandec^yv^élaoffs.  J.-J.  V. 


IIO  70UEHAL 

altération  a  peu  d'ioconvémens ,  soit  parce  que  Id  ^iné  4 
feuilles  obtuses  est  le  moins  employé,  soit  parce  ^e' le  ^b»* 
g^enaudier  ne  hii  est  pas  fort  inférieur  en  action  ,  soit  sur- 
tout parce  qu'il  est  aisé  de  reeoanaltre  cette  falsification.  Ea 
effet ,  les  fpUoles  du  baguenaudier  sont  exactement  ovales  , 
nullement  ^étrécie^  k  leur  ba^e  ,  qui  est  égale  et  régulÂàre  ^ 
obtuses,  même  un  peu  éch^crées  au  sommet ,  et  dépomw 
vues  de  pointe  terminale.  Les  folioles  du  séné  sont  rédle» 
ment  obovées ,  c'est-à-diiè  ovales ,  rétrécies  au  coin  et  &  la 
base,  inégales  à  leur  base ,  larges  et  obtuses  au«0(mittet> 
l'arement  écbancrées,  presque. jtpujours  terminées  parioie 

petite  pointe.  , 

M.  G>llàdon ,  xUus  Tbistoire  .et.les  usages  du  canéfici^^ 
observe  «  que  les  noms  de  eo^ûz.ou  de  casia  appartenaient 
»  primitivement ,  dahs  lès  écrits  d'Hippocrate ,  de  I^héo- 
»  phraste  et  de  Dioscoride ,  à  une  espèce  de  cannelW,  ap 
»,  portée  de  rindcy  que  les  pharmaciens  appellent  encore 
»  cassia  ligi^ea,  et  qui  est  produite  par  le  laurus  càssia. 
M  Ils  dérivent,  selon  les  orientalistes  '.'du  i^om  .bi^reu 
»  &ETSIÂ  ou  KETsiOTH,  lequel  vîèiil  du  verW  KA&Ai,*'écorcêr, 
»  parce  qu'en  effet  Técorce  dé  la  cassia  Ugned  s^énlève  de 
D  dessus  l'arbre.  IT  est  probable  que,lorsqu'au  r t*l^  si4cle  lés 
»  Arabes  introduisirent  l'usage  de  leur  eiarxambet  (Sèrap.  ) 
1»  ou  cKaiarlànder  (Avic.  ),  on  trouva  quelque  ressemblance 
^  ^[rossière  de  fortùe  entre  cette  'gousse  cylindi^i(j[ué  et  les 
»  cylindres  d'écot*ce  de  la  cdssm  "/^>ieti>X)n  '  dôtidà  aWtH 
»  (et  Actuarius  parait  être  le  pienrier)  à^e  méâièàmëtit' ie 
»  nom  de  Kwata  ;  on  lé  di^tin^  j^ar  les  épithétes  '  de 
v  afi^tva  en  grec ,  purgatrix ,  sotutii^a  nîgra  ouJisUild^etk 
)»  latin.  A  cette  époque ,  pn  disiiiiguait  la  eassin  U^kea^ùjfOB 
V  le  nom  de  syrinx  ou  sjrîngodes  \,  qui  fiiit  sUusidn  à  sa 
n^  forme  creuse.  Il  parait  que  le  nom  de  C.  fiiudaytfBi'tie 
»  convient  guère  à  notre  casse ,  laquelle  n^est  pas  réellement 
a  fistuleuse,  est  une  traduction  et  une  fausse  apjfliéâHon  de 
»  ce  nom  de  C.  syrinx,  cité  par  Dodociis  pour  h  Cà^sia  %- 


*  DE   l^HAHMACIE.  III 

"B  nea^  et  par  Dorstenius  et  Cuitins ,  pour  la  cassia  ingra 
»  ottcathartica 

n  Le  canéficîer  a  été  trouvé  dans  presque  tous  les  pays 
»  chauds  du  globe,  de  sorte  quil  est  difficile  d'affirmer 
h  qu'elle  est  sa  yéri table  patrie,  M.  CoUadon  penche  à  croire 
1»  ayec  Rumphius  que  cet  aii>re  est  indigène  d'Ethiopie. 
1»  II  ne  parait  pas  propre  à  TÉgypte  ,  puisque  les  anciens  ne 
»  Tont'pas  connu ,  et  qu'on  ne  Ty  trouve  encore  que  dans 
>  les  jardins  ;  cependatit ,  c'est  d'Egypte  que  iNisage  du 
»  irnit  et  la  connaissance  dé  l'arbre  nous  sont  parvenus. 
»  H  s'est  répandu  dans  l'Arabie ,  la  Perse ,  l'Inde ,  etc.  ;  il  a 
»  été  transporté  aux  Antilles  et  en  Amérique  par  les  Espar 
»  gnols  ;  mais  le  canéficier  est  tellement  abondant  en  Amé- 
»  rique ,  et  offire  quelques  particularités  telles  ^  que  l'on  se- 
»  rait  tenté  de  soupçonner  que  l'on  confond  ici  deux  arbres 
T»  difiërens  ^  l'un  originaire  de  l'Ancien  Monde,  et  l'autre  ori- 
»  ginaire  du  Nouveau.  Le  premier  a  des  fruits  plué  minces , 
»  plus  grêles ,  et  une  pulpe  plus  douce ,  dit-on ,  que  le  se- 
'B  coud  ;  e'est  un  doute  que  les  voyageurs  pourront  éclair- 
s^cir.....  t 

Vesling  dit  ce  que  les  fleurs  de  casse  confites  au  sucre 
»  purgent  bien,  à  la  dose  de  deux  ou  trois  onces.  Les  jeunes 
»  fruits  de  casse  sont  verts ,  et  assez  semblables  à  des  hari* 
»  cols.  Oh  les  recueille  ,  soit  en  Egypte ,  soit  dans  llnde  j 
»  et,  après  les  avoir  fait  bouillir  dans  l'eau ,  on  les  confit  a^ 
»  sucra  :.  cette  confiture  est  employée ,  dans  quelques  pays , 
»  comme  laxatif  très-dotix  pour  les  çnfans  et  les  perspâne^ 
»  délicates y> 

En  l'an  i3 ,  il  €st  entré  en  France  ^,ooo  kilogrammes 
de  casse,  et  17,000  en  1806;  ce  qui^  au  prix. moyen  de 
^So  francs  le  quintal  métrique,  et  déductip^  fiiite  de  g-frsoics 
.de  droits  d'entrée  ,  fait  jone  somme  de  179,000  francs  qtie 
la  France  a  payés  pour  ce  médicament  pendant  chacuncf  dt 
,ees  deux  années*. 


lia  lôuRNAiir       T  » 

Ootre  la  C.JisUda  y  il  e$t  d!«utrci9  ^«jpède»  de  .caide  k 
pojpe  purgative.  

d  Le  canéficier  du  Mexique  est  encore  un  objet  de;  doute 
»  et  de  discussion  ;  sous  le  nom  àç  quanbaiohuatU,^  Her- 
»  nandez  donne  la  figure  d^ùn  arbre  qui  parait  è  tre  la  C^f 
»  tida.  M.  Mocitto  a  communiqué  à  M.  de  Gandolle  le  des- 
»  sin  d'une  espèce  qui  garait  très-di^érénte  de  la  C^fistula  , 
))  et  que  nous  ayons  fiojpmiejisudoïdes*  La  cassia  brasUia^ 
H  ruk ,  qui  se  trouve 'noii-^eulet];Lent  au  Brés^ ,  mais  dans  la 
)>  Guiane ,  ^t  qui  parait  naturalisée  dans  les  Antilles ,  ren- 
»  ferme  une  pulpe  abondante  ,  qui ,  selon  Breguins,  est  as- 
)t  tiiiq;eDte  avant  sa  maturité  ,  purgative  lorsqu'elle  est 
»  mûre ,  mais  d'une;  saveur  toujours  glùtineuse  ^  amère  et 
»  désagréable. 

»  Enfin ,  Fesp^ce  de  Java  et  des  Mbluques ,  C  javanica^ 
»  pprte  m^  gouss^e  cylindrique ,  qui, renferme  une  pulpe 
))  blanchâtre  et  :£(>ngueu^e  :  celte  pulpe  est  peu  ou  point^m* 
»  ployée. 

»  Rumphius  raconte  très-sédeusement  qu'on  pourrait 
y>  nommer  cet  arbre  sôhuium  senum^  parce  que  let  vieilla^s 
»  d'Amboine  vont  s'asseoir  à  sop  on^bre,  et  trouvent,  agréa- 
»  ble  de  se  sentir  lé  d6s  heurté  légèrement  par  ses  gousses 
)).  longues,  pepd^teS)  et  agitées  par  lê  vent..... 
'  ))  l^es  graines  des  basses  sont  très-rarement  employées  : 
%  celles  dé  la  C.fisiula  sojii  purgatives  \  celles  de  la'  C.  ta" 
i>  gerd  servent ,  sélpn  Rîieède ,  eh  cataplasmes  :  celles  de  fa 
A  C.  occidentalis  ^  îiifusées  dans  le  vinaigre,  sont*  bonnes, 
»  suivant  Mdrelot,  pour  guérir  la  gratellÈf  \  mais  la  plus  in- 
Ti  téressante  est  la  graine  de  la  C  absus  ou  dé  chichm  ,  ëm« 
m  ^oyéé  avec  su^Gës  éU  ^ypte  cbtitre  ro{>htha]ikiie  propre  i 
W'ce  pays.      î  '      .<•  =  »'••      '  t   r •      •.  •  '^ 

"  '  ¥  'Pour  en  feflre  tisage,  dît  M.  Frtnk,  on  doît-nettoy^ 
^  ^fti^temèpt'Ik'^àînè  dé  chichfn  *,  la  «laver  plusieurs  (oh 
iKdiffi^  4'eau  froide ,  -puM  la  dessécher  au  isoleil  ;  lorsqu*«lfe 
»  est  bien  sèche,  on  la  broyé  dans  un  mortier  de  marbre ', 


BB    FfrÀRMACt£«  Il3 

>  puis  on  passe  la  poudre  par  un  tamis  bien  fin  ^  on  y  unit 
»  une  portion  de  sucre  en  poudre  fine ,  et  on  consenre  le 
»  mélange  dans  une  fiole  bien  bouchée. 

»  La  pondre  de  chichm  n  est  employée  »Tec  succisjme 
«pendant  la  premiire  invasion  de  Tophibalmie ^ÇlM^^ ^ 
»  rœil  est  déji  considérablement  enflammé,  alors  le  remidé,^^-^ 
»  l<aa  d'être  utile ,  ne  £dt  qa  empirer  le  mal.  <^uand  la  viOç^r     j 
ulence  de  Tophtbaimie  est  passée  (yers  le  Imiiitimè  «j^^"-   >} 
»  dixième  jour),  le  remède  produit  de  recbef  des  effets  saUi-^'^y  I 

>  uires  ;  on  lappUque  une  fois  par  jour,  le  soir.  SI  1  œil  est  j  ''^ 
^  très*sensible,  on  ne  le  dpnne  que  tous  les  deux  ^eurs. 

)(  Cette  poudre  produit  une  cuisson  modérée  etmomentanéei 
»  ainsi  que  quelque  larmoiement. 

»  Pour  rappliquer,  on  couche  le  malade  horizontalement , 
»  on  écarte  les  paupières  avec  deux  doigts  de  la  main  gauche; . 
»  on  prend  de  la  droite,  au  moyen  d'une  petite  pièce  de 
»  monnaie ,  gros  comme  uu  grain  d'orge  de  poudre,  et  on 
»  la  verse  de  près  sur  la  cornée  transparente.  Le  docteur 
»  Frank  regarde  ce  remède  comme  supérieur  i  tous  les  coU 
»  lyres  connus» 

»  On  emploie  encore  la  (>oudre  de  chichm  dans  les  oph thaï- 
»  nues  chroniques  ;  mais  alors  on  augmente  son  activité  en 
»  umssant  un  quart  ou  un  tiers  de  poudre  de  Curcuma ,  ou 
»  quelquefois  du  suc  de  citron ,  de  Talun  ou  de  la  noix  de 

>  gale.  Leê  Égyptiens  se  servent  du  chichm  pour  guérir 
»  les  taies  de  la  cornée  transparente. 

»  Il  est  singulier  qu'à  la  suite  des  rapports  «multipliés  que 

>  l^rope  a  eus  dans  ces  derniers  temps  avec  l'Egypte , 

>  l'usage  de  ce  collyre  ne  se  soit  pas  introduit  dans  la  méde- 

>  cioe  européenne.  La  plante  pourrait  ^tre  cultivée  dans  le 
»  midi  de  l'Europe.  M.  Frank  a  déjà  réus^  à  la  faire  végéter 
V  à  Corfou  et  en  Épire.  » 

Nous  ne  multiplierons  pas  davantage  les  citations.  Celles- 
ci  stiffisent  pour  prouver  avec  quel  soin.  M.  G>lladon  a  re^ 
cueilli  tous  les  faits  qui  se  raiuchaienti  l'histoire  botanique 
m*-,  jinnée.  —  Mars  lÔiy,  ^ 


I.î4  JQURNAJP 

el  médicale  de  la  casse  et  da  séné.  Son  ouvrage  (  car  il 
rait  injurieux  d^appcler  thèse  une  au3$i  longue  et  aussi  belle 
dissertation  )  ,  réclame  une  place  distinguée  dans  la  biblio- 
thèque des  naturalistes,  des  médedns  et  des  pharmaciens  ; 
il  est  un  modèle  d'ordre  et  de  classification  pour-  tous  les 
jeunes  praticiens  qui  voudront  s^occuper  de  monographie. 

*       *  ^.»  *^»  ^» 

Suf  Vusage  de  la  Doradillr  d^ Espagne. 

La  doradîUe  (a5/?/e7i«um  cétérach)^  ou  scolopendre  vraie 
des  montagnes  d'Andalousie ,  de  Castille ,  d'Aragon  ,  de 
Catalogne  et  de  Valence ,  est  employée ,  depuis  long-temps , 
en  médecine ,  comme  pectorale ,  incisive  et  diurétique.  Ce 
sont  les  Arabes  qui  ont  fait  cotiHîtltre  ses  propriétés ,  et  qui 
lui  ont  donné  le  nom  de  cétérach.  M.  Morand,  chirurgien- 
major  des  invalides ,  publia  plusieurs  observations  sur  les 
vertus  de  ]a  doradille  dans  \eé  maladies  des  voies  urinaires  et 
dans  les  coliques  néphrétiques.  La  confiance  qu'inspirait 
cet  habile  pi^ticien  engagea  les  médecins  à  prescrire  cette 
plante  dans  les  mêmes  afiections  ,  et  bientôt  les  journaux 
furent  remplis  de  cures  faites  par  la  doradille  à  Paris ,  à 
Verdun  ,  à  Grenoble ,  etc.  On  cita  surtout  la  guérison  com- 
plète de  M.  Je  comte  d*Auteuil^  chef  d*escadre  des  années 
navales  d'Espagne ,  qui ,  depuis  plusieurs  années  ,  avait  la 
gravelle,  et  étaft  au  moment  de  se  faire  opérer.    *  ' 

Malgré  de^  succès  multipliés  et  si  bien  constatés ,  la  dora- 
dille qui ,  sans  doute ,  ne  guérit  pas  toutes  les  maladies  de 
vessie  et  qui  n^'^a  pas  la  propriété  de  dissoudre  les  calculs , 
fut  négligée  par  les  médecins  et  presque  abandonnée  ^  ce- 
pendant elle  méritQ  Tattention  dos  chimistes  et  dés  prati- 
ciens. Nous  pouvons  attester  les  faits  suivans  : 
*    Mji  Bouill^  ,hi  Gt-angé  a  obtenu  un  succès  certain  sur 


DE    PHARMACIE*  Îl5 

trois  malades  attaqués  de*  rétention  d^urine,  de  catarrhe  de 
▼essîe  et  de  gravelle. 

Il  existe  en  ce  moment ,  à  Vhospîce  des  vieillards  de  Pa* 
rîs,clan5  la  salle  Saint-Pierre ,  im  nommé  Monchablon, 
âgé  de  68  ans ,  qui  souffrait  depuis  six  ans  d'un  catarrhe 
de  vessie^.  Les  remèdes  qu*on  lai  prescrivait  à  l'hospice 
calmaient  faiblement  ses  douleurs,  et  ses  urines  déposaient 
uapea  de  sable  (lirate  de  chaux)  avec  une  assez  grande 
qnanûté  de  mucosités.  Il  maigrissait  et  dépérissait ,  lors-' 
qu'un  de  ses  amis  Tengagca  k  boire  une  ini'usion  de  dora* 
diile.  Il  en  demanda  à  Thospice ,  mais  on  ne  crut  pas  devoir 
lui  en  donner.  Il  sortit  et  s'adressa  à  nous ,  en  nous  disant 
que  son  ami  avait  été  guéri  de  la  gravelle  par  cette  plante, 
et  que  si  nous  lui  en  donnions ,  il  était  persuadé  que  nous 
lui  sauverions  la  vie.  Nous  en  remîmes  une  certaine  quan-^ 
tiléà  ce  vieillard,  en  le  priant  de  nous  faire. cobnaltre les 
effets  qu'il  en  éprouverait.  Deux  mois  après  ,  il  est  revenu 
nous  dire ,  avec  les  expressions  de  la  plus  vive  reconnais* 
sance ,  qu'il  avait  rendu  considérablement  de  gîavier ,  que 
ses  urines  ne  déposaient  plus ,  qu'il  n'éprouvait  aucune  dou** 
leur ,  et  qu'iFse  ctx>yait  entièrement  guéri.  Il  prenait  matin 
et  soir  deux  verres  d'uile  infusion  faite  avec  une  once 
de  doradiUedans  une  pinte  d'eau  bouillante*       C.  L.  C. 


M^<*»%4»»%»*4t<»%%%%%»»<^i»»»M^%»% 


Sirop  dépuratif  amer  et  Poudre  tempérante  laxativei  - 
'    Par  M:  Bouillo»  la  Grawge. 

•Noos  avons  aHendu- pour*  publier  les  formules  de  ces 
deux  médicaraens  que  leur  utilité  f&t  constatée  par  des 
expéri^t^ces  fiLSfiez  nombreuses  pour  ne  laisser  aucune  incerti 
tttde  sur  leur  emploi.  Nous  iavitons  donc  les  praticiens  à 
en  faire  usage. 


I 


Il6  JOURNAL 

Dans  le  sirop  dëparatif,  que  Ton  peut  considërer  comme 
une  modification  du  sirop  antiscorbutic[ue ,  on  a  évité  quel- 
ques inconvéniens  de  ce  dernier.  Le  sirop  antiscorbutique 
est,  comme  l'ont  remarqué  plusieurs  praticiens,  trop  échauf- 
fant, souvent  même  irritant. 

Les  enfans  ne  le  prennent  qu'avec  un  extrême  degoût« 
La  nouvelle  formule  que  nous  proposons  donne  un  sirop 
qui ,  outre  les  propriétés  qui  lui  sont  communes  avec  le 
sirop  antiscorbutique ,  est  tonique ,  moins  irritant  et  moins 
désagréable. 

Ou  peut  Tadministrer  dans  le  lait  ou  dans  d'autres  véhi- 
cules, suivant  Tiodication. 

Le  inélange  que  je  nomme  poudre  tempérante  laxative 
s'emploieavec  succès  dans  les  maladies  lymphatiques  eu  tanéof 
et  autres ,  où  Ton  a  intention  de  diviser  les  humeurs  sans 
trop  irriter  le  canal  intestinaL  II  convient  alors  à  certains 
tempéramens ,  que  les  autres  pui^ati&  de  ce  genre  incommo- 
dent et  irritent. 

Un  paquet  de  cette  poudre  dissous  dans  une  pinte 
d'eau  et  pris  dans  quatre  verres ,  à  une  demi-heure  de  dis- 
lance ,  purge  conveuablement.  A  la  dose  d'un  verre  chaque 
matin ,  on  l'a  employée  avec  succès  dans  quelques  aficc- 
tion  catarrhales  et  dans  certaines  rétentions  d'urine. 

Sirop  dépurât^  amer. 

flacine'  de  raifort Ib  ^î* 

«^  sèche  de  gentiane Ib  )• 

Feuille  de  cochléaria.  .  ^ 1b  ^j. 

•—  de  ménianthe 1b  i)- 

Vioiblanc Ib  xvj. 

Faitqs  macérer  pendant  quelques  jours ,  alors  prenez  : 

Sucre Ibi^f^i- 

Vinci-dessus.  .  •  •  • Ib  }• 

Faites  fondre  à  une  douce  chaleor* 


DE    PHARMACIE.  II7 

On  ajoutera  sar  chaque  livre  de  ce  ce  sirop  |  j  d^un 
sirop  fait  avec  Fesprit  de  cochléaria. 

Poudre  tempérante  laxath^e. 

Nitre  réduit  en  poudre  fine. ,     Ib  ")• 

Acide  boracique Ib  b. 

Tartrate  de  potasse ;  •  .  •     Ib  iv  s. 

Mêlez  exactement  ces  trois  substances ,  et  passez  à  travers 
tSL  tamis  de  soie  très-fin. 

Pour  une  pinte  d*eau ,  on  prend  : 

Sulfate  de  soude  effleuri*  • 8  ij  s. 

Pondre  tempérante  ci-dessus •  •  •  •     3  s. 

On  Élit  fondre,  et  Ton  filtre. 

Nota.  Si  les  pharmaciens  veulent  préparer  cette  eau   ;. 
minérale,  on  peut  se  servir  du  sulfate  de  soude  ordinaire; 

Abrs,  on  prendra  pour  une  pinte  d'eau  : 

SnUate  de  soude 3  vj. 

Poudre  tempérante  laxative 3  s. 

\ 

*  ■  '  ■    ■        •    1 1 1 1        ■  I     1.  ■ 

CORRESPONDANCE. 


LErniE  à  M.  Firey  sur  trois  medicamens  végétaux  des 
des  de  France  et  de  Bourbon,  Tanibayfelle  à  fleurs 
blanches ,  Je  grand  millepertuis  de  montagnes  et  técorce 
iun  faux  benjoin  ; 

Par  M.  DbsvAux  ,  professeur  de  botanique 

MoiîsiEua , 

Je  ne  me  dissimulerai  pas  que  Tentreprise  que  j'ai  faite , 
de  donner  un  Dictionnaire  des  drogues  simples,  ou  Nouveau 


Il8  JOURNAL 

Lémery,  à  la  baiiteiir  des  connaissances  en  histoire  riaiu- 
relie,  ne  soit  un  travail  d'une  grande  difficulté,  par  le  nombre 
et  l'exactitude  des  choses  qu'il  doit  renfermer  ^  mais  des 
soins  ,  du  temps  et  de  ncmibreuses  recherches ,  peuvent 
mettre  dans  le  cas  de  poser  les  bases  d'un  bon  ouvrage , 
qui  manque  depuis  bien'  des  années  ;  car  on  ne  doit  pas 
compter  celui  de  Morelot,*  qui  h'â  fait  qu'une  indigeste 
compilation  ,  fourmillant  de  fautes ,  et  qui  ne  peut  faire 
bonneur  ni  à  celui  qui  l'a  entreprise ,  ni  au  temps  où  elle 
a  paru.  ^      , 

En  attendant  que  je  puisse  donner  l'ensemble  de  mon 
travail,  permettez,. Monsieur,,. que  de  temps  à  autre  j'en 
détache  quelques  fragm^ns  ,  afin  de  les  placer  dans  Tinté-' 
ressante  collection ,  au  succès  de  laquelle  vous  concourez 
si  éminemment  par  vos  précieux  travaux. 

Je  vais  vous  entretenir  aujourd'hui  de  trois  végétaux  en 
usage  dans  nos  îles  d'Afrique ,  et  sur  lesquels  on  n'a  point 
encore  de  données  dans  les  ouvrages  qui  traitent  des  parties 
végétales  en  usage  daus  la  médecine, 

Amba\feUe  à  fleurs  blancJies. 

Depuis  long-temps,  on  fait  usage ,  aux  iles  de  France  et 
de  Bourbon  ,  d'une  plante  que  l'on  y  nomme  ambaveUe  à 
fleurs  blanches,  et  qui  a  été  décrite ,  par  les  botanistes ,  sous 
les  noms  de  senecio  ambavUla  et  de  hubertia  amba^^illa  : 
mais  c^est  bien  certainement  un  séneçon  en  arbrisseau ,  à 
feuilles  glabres ,  oblongues  ,  lancéolées ,  dentées  $  à  dents 
écartées  ,  grandes  et  couchées  ;  à  rameaux  eflilés  |  droits , 
couverts  d'une  écorce  brun  rouge. 

Si  on  en  juge  par  sa  saveur  qui  est  légèrement  acre ,  et 
son  odeur  qui  a  peu  dMntensité  ,  elle  ne  doit  pas  jouir  de 
très<*gràndes  propriétés  ]  cependant  elle  est  habituellement 
employée  ,  par  les  nègres  ,  contre  la  syphilis.  Voici  la  ma* 
Bière  dont  Us  remploient  ;  ib  font  dea  décoctions  avec  U 


DE    PHARMACIE.  II9 

sommité  des  jeunes  rameaux,  et  en  usent  régulièrement 
soir  et  matin.  S'ils  ont  des  ulcères  qui  tiennent  à  la  même 
cause ,  ils  les  détergent  avec  une  forte  infusion  des  feuilles 
de  ce  même  v^étal ,  qu'ils  ont  eu  soin  d'abord  de  pulvé- 
riser dans  une  sorte  de  mortier ,  après  les  avoir  desséchées 
fortement  à  une  chaleur  aitificielle ,  avec  le  soin  de  ne  pas 
les  torréfier. 

Ce  traitement,  prolongé  pendant  un  mois  à  six  semaines , 
donne  un  résultat  si  C(»nplet  et  si  constant ,  que ,  malgré 
le  peu  d'énergie  apparente  des  propriétés  de  Vamba%felle  à 
fleurs  blanches  y  il  serait  peut-être  Utile  de  l'essayer  en 
France  ,  en  tenant  compte ,  dans  son  emploi ,  de  la  diffé- 
rence que  doivent  apporter  nécessairement  les  hommes  et 
le  climat. 

Grand  miHepertais  de  montagnes. 

Nous  mettrons  sur  une  ligne  bien  différente  le  grand 
millepertuis  de  monÊagnes  des  mêmes  iles  :  il  n'y  a  aucun 
doute  i  élever  sur  ses  propriétés  éminemment  sudorifiqves, 
puisque  ses  qualités  sont  bien  prononcées.  Cet  arbuste,  qui 
s'élève  quelquefois  de  douze  à  quinze  pieds ,  et  que  M.  de 
Lamarck  a  fait  connaître  sous  le  nom  à'hypeiicum  lanceo- 
latum ,  est  employé  avec  succès  dans  le  cas  de  maladies 
syphilitiques.  On  se  sert  du  liber  levé  en  feuillets ,  qui^ 
étant  desséchés ,  sont  irrégulièrement  enroulés  en  long  ^ 
d'une  couleur  brun-rouge  5  on  y  remarque  des  parties  qui 
.  ont  laissé  transsuder  une  substance  composée ,  presque  en 
totalité ,  d'une  résine  aromatique  jaune-rougeatre ,  et  qui 
donne  son  odeur  â  l'écorce  lorsque  celle-ci  est  échaniSée  ou 
mâchée  ^  outre  ce  goÂt  aromatique,  on  trouve  à  cette  écorce 
un  goût  astringent  bien  marqué ,  liiais  qui  n'est  pas  très- 
éoergique  ,/et  qui  est  mêlé  d'un  peu  d'amer tubie. 

Dans  l'état  naturel ,  il  découle  du  grand  millepertuis  de 
montagnes  une  résine  balsamique,  qui  reçoit  aux  lies  dç 


laO  JOURNAL 

France  et  de  Bourbon  le  nom  de  baume  de  fleurs,  qui 
jouit  de  tous  hs  avantages  attribués  aux  baumes  les  plii$ 
précieux,  et  qui  est  employée  aux  mêmes  usages.  La  stature 
de  cet  arbuste  fait  qu'il  ne  peut  en  donner  qu'une  très-petite 
quantité,  qui  est  très*recherchée« 

C'est  de  la  décoction  de  Técorce  dont  on  se  sert  comme 
sndori6que  dans  les  maladies  vénériennes  ;  on  en  met  de 
la  largeur  et  longueur  de  quatre  doigts  dans  une  pinte 
d'eau ,  et  on  en  boit  trois  vierrées  par  jour. 

Êcorce  de  benjoin* 

Le  dernier  végétal  dont  je  vais  parler ,  n'oŒre  pas  moins 
d'intérêt  cpie  le  précédent  :  on  le  connaît  à  l'île  de  Franee 
s6us  le  nom  de  benjoin,  à  raison  de  la  résine  qu'il  fournit , 
et  qui  est  connue  sous  le  nom  de  gomme  de  benjoin'^  mais 
cet  arbre  n'a  aucun  rapport  avec  celui  qui  fournit  le  benjoin  ; 
c'est  un  badamier ,  que  l'on  a  désigné  sous  le  nom  àe  ter- 
mînàtia  borbomca  dan»  les  ouvrages  de  botanique. 

Cet  arbre,  d'une  assez  grande  stature,  a  une  écorce  épaisse, 
dont  les  couches  se  détachent  facilement  les  unes  des  autres  ; 
elles  sont  jaunes  et  comme  parsemées  d'une  poudre  jaune 
dans  les  morceaux  secs.  Cette  poudre  provient  d'un  prin- 
cipe résineux ,  et  colore  la  salive  en  jaune-Tcrdatre  lorsque 
Ton  mftche  cette  écorce ,  qui  a  un  goût  un  peu  astringent 
amer ,  laissant  soupçonner  un  peu  de  mucilage  par  une 
mastication  prolongée,  sans  donner  d'aromatine.  Sa  décocr 
tion  précipite  le  fer  en  noir.  On  se  sert  de  cette  écorce  k 
l'Ile  de  Bourbon ,  dans  la  même  intention  et  avec  le  même 
avantage  que  de  celle  de  l'arbuste  dont  il  vient  d'être  parié) 
en  l'employant  à  la  même  quantité ,  avec  l'attention  de  n'en 
prendre  qu'une  verrée  les  premiers  jours ,  deux  ensuite ,  et 
enfin  trois  chaque  jour. 

Je  sais  bien ,  Monsieur  ^  que  les  médecins  n'emploient 
pas  légèremtnt  une  ootiieUe  substance  dans  le  traitement 


DE    PHARMACIE.  l!)! 

des  maladies  ;  aussi  5  c'est  moins  pour  engager  d*en  faire 
Fessai ,  que  je  vous  communique  ce  que  je  sais  à  Tégard  des 
plantes  dont  je  viens  de  vous  entretenir ,  que  pour  mettre 
sur  la  voie  de  reconnaître  ces  végétaux,  si  on  les  introduisait 
dans  le  commerce  sous  une  qualification  qudconque ,  ou 
sous  le  rapport  de  certaines  propriétés  ;  ce  qui  ne  serait 
point  étonnant ,  vu  que ,  sous  la  forme  dont  j'en  ai  traité  ici , 
on  en  fait  un  très-grand  usage  dans  les  lies  de  France  et  de 
Bourbon. 

raiHionneur,  etc. 


»»M»»»<W»10<a<»>iMMH**MI*««»«i>»» 


A  messieurs  les  Rédacteurs  du  JounuU  de  Pharmacie.^ 

Messieurs  , 

Nous  nous  empressons  de  vous  adresser  des  réflexions 
dictées  par  Famour  de  notre  art ,  et  la  nécessité  d'apportâr 
une  réforme  à  des  abus  qui  ont  depuis  peu  d'années  plongé 
la  pharmacie  dans  un  état  d'avilissement  auquel  nous  dési« 
rerions  la  soustraire  sous  le  gouvernement  d'un  monarque 
dont  la  justice  est  égale  aux  lumières. 

En  réclamant  la  suppression  des  jurys  médicaux  des  dé- 
partemens ,  nous  avons  signalé  les  vices  de  cette  institutioia 
sans  prétendre  attaquer  les  membres  qui  tiennent  d'elle  un 
*  pouvoir  qui  devient  chaque  jour  plus  fimeste. 

G>nvaincus  que  la  médecine  et  la  pharmacie  veulent  at- 
teindre le  même  but,  et  ne  sont  que  deux  parties  d'un  même 
tout,  nous  avons  cru  que  l'expérience  a  suJflBsamment  dé- 
montré que,  pour  remédier  k  des  maux  déjà  si  nombreux^  il 
était  nécessaire  qu'il  n'appartint  qu'aux  trois  écoles  spéciales 
de  recevoir  des  candidats ,  puisque  ces  mêmes  écoles ,  en 
conservant  la  dignité  et  la  sévérité  dans  les  examens  et  dans 
les  réceptions ,  donnent  à  la  pharmacie  des  sujets  capables 


laa  JOURNAL 

d'agrandir  son  domaine ,  et  d'exercer  avec  honneur  une  pro- 
fession aussi  illustre  qu'ancienne. 

Ce  sont,  Messieurs,  ces  réflexions  que  nous  vous  prions 
d'insérer  dans  votre  intéressant  Journal. 
Agréée ,  etc. 

(Suîi^entks signatures.  ) 

Bordeaux,  le 24  février  18 17. 

RÉFLEXIONS 

Sur  les  Inconyéniens  du  Mode  de  Réception  des  Pharma- 
ciens par  les  jurys  de  médecine. 


Mémoire  présenté,  le  24  février  1817,  àla  Chambre  des  Députas, 
par  ksPbannaciens  de  Bordeaux. 


»»%»^%<l>»%»»^WW»%%iW<>»MW^^ 


A  Messieurs  les  Président  et  Membres  de  la  Chambre 
des  Députés. 

HoNsicûk  lE  Président  et  Messieurs  , 

La  joi  da  II  aTii)  i8o3  (ai  gennîna)  an  ti  ) ,  relatîte  à  la  formation  des' 
Écoles  de  Pharmacie,  aatorisa  ceox  qui  aspiraient  2k  Texercice  de  cette  profes- 
•ion  à  te  faire  rcMietoIr ,  on  dans  leaditea  écoles,  on  par  les  jnrys  établit  <)ans 
chaque  département  poor  la  réception  des  officien  de  sanlé,  en  vertn  de  IV- 
ticle  16  de  la  loi  dn  10  mars  i8o3  (  19  Tentose  an  1 1 }. 

En  accordant  cette  facilite  ank  aspiràns,  on  Yonlot  ménager  \  des  jennes 
gens  dont  les  parens  n'étaient  pbs  riches ,  les  dépenses  qn'occasionareDt  des 
▼oyages  coûteux ,  et  des  frais  d'étodes  dispendienses. 

Il  est  impossible  de  ne  pas  reconnaître  celle  intention  dans  Texposé  des  mo- 
tifs (|ui  ïcicrminèreut  la  création  des  jurys  médicaux. 

Le  biéb  que  lei  hommes  se  proposent  dans  leurs  institatiom  dégénère  qti"' 
fuefoif  en  mal. 


DE   PHARMACIE.  1^3 

Od  en  iff«toTe  nne  preuve  afligoance  dftM  tViiiMîss€iii«nt  de  ces  Jarys ,  et 
dans  losage  qa'en  ceruios  dcparCemeoi  ils  ont  fait  da  droit  de  crder  des 
pbèfMaciiai*. 

lif  ont  y  en  effet  ,  molljptic  des  pharmaciee ,  dirî^^  par  des  homnes 
ctrao^s  «as  oooiwiasMioes  phainaccfHiqacs ,  et  qoi  n  offraient ,  ni  par  leur 
àbcaijon  ,  ai  par  lenrs  étodes ,  Mieune  garantie  de  lenr  «ptitode  ans  fonc- 
ÔODs  ddicales  401  Jeur  éu^nt  confiées. 

Les  amis  de  lart^  péaibleBeat  affectés  de  cet  état  de  efabses,  réunirent 
pbsieors  fois  leors  efibrtt  ponr  qn'ii  fût  mis  nu  terme  à  ces  abos. 

A  des  époques  diferses,  ib  lee  dénoncèrent  à  leurs  excellences  les  MinSstrCs 
de  Iwiérienr ,  et  les  cartons  ^  ce  ministère  dorrem  renfermer  une  foule 
de  réclamations  qu'on  j  a  eoseTelies  dans  Toubli ,  non  qn'dles  ne  fossent  pas 
fiMdées  y  mais  parce  qo'alors  on  «n  était  venn  an  point  de  dédaigner  tdnt  ce 
qei  était  bon  ,  lont  ce  qui  était  ntile,  pour  s'occuper  czclosiTement  de  réqui- 
»*Û0M  dlmaEimes,  de  denrées  et  d^argent. 

Les  pharmaciens  de  Bordeani ,  sonssignés ,  pêrsoadés  qnlls  n'ont  pas  à 
cniodre  ce  dédain  sons  le  gonvernemem  d'on  Mooarqoe|  aussi  éelidré  qoe 
jaste,  et  sons  la  bienfaisante  inftnence  d'oiie  Chambre  des  Bépotés  çonsum- 
mcm  occupée  de  ce  qui  peut  reubltr  l'ordre  dans  tontes  les  branches  de  l'ad- 
■HWMration  publique,  Ont  pensé,  Messieurs,  que  irons  daignerez  leur  par- 
dsaoer  de  toos  sonmeicre  aom  quelques  réflexions  sur  les  inconténiens 
qoi  résultent  de  l'eiercice  d«  fonctions  attribuées  aux  jurys  médicaux  ,  en  ce 
qat  concerne  la  pharuiaeie ,'  et  «ot  la  nécessité  pressante  d'exiger ,  pour  l'ave- 
air,  que  ceux  qui  se  destinent  à  cette  profession  fassent  leurs  études,  et 
suint  reçus  dans  les  écoles  diablics  par  la  loi  et  avec  moins  de  facilité. 

Hooa  avons  avancé ,  Messieurs ,  qiie  les  jurys  de  pNisienrs  départeraens  ont 
associée  la  pratique  de  notre  art  des  hommes  que  le  de*fiint  de  conoaissancies 
icadaic  incapables  de  l'exercer. 

Omme  il  serait  aussi  contraire  k  nos  intentions  ^n'à  noire  bot  de  jouer  le 
rôle  de  dénonciateurs,  et  comme  le  motif  qoi  nous  dirige  ne  se  rapporte  qn'à 
la  gloire  de  la  profession  et  au  bien  de  l'humanité,  nous  n'appuierons  pas 
celle  assertion  par  des  exemples  malheureusement  trop  nombreux  :  nous  noui» 
Wrverons  à  poîier  nos  «rgumens  contre  l'institotion  dont  nons  avons  à  do- 
plover  les  effets ,  dans  les  vices  qui  y  sont  inhérens ,  et  qoi  en  seront  iusépai  a- 
blés ,  tant  qu'on  la  laissera  subsister. 

Nous  remarquerons  d'abord  ,  Messieurs ,  qui]  est  impossible  que ,  dans 
ht  jurys  départementaux ,  les  réceptions  aient  lien'avcc  la  rigueur  des  formes , 
la  sévérité  des  examens,  et  la  connaissance  réfléchie  des  dbpositlons  et  de  la 
Boralhé  du  récipiendaire,  qui  tranquillisent  la  conscience  des  jurys  e\  qui 
d^termin  ent  la  confiance  du  public. 

La  loi  Veut  que  ce  jury ,  composé  de  deux  docteurs  et  de  quatre  pharma- 
«ens  domicilie^  dans  le  départemeut,  soit  présidé  par  un  commissaire  piis 
dans  les  écoles  fie  médecine. 

Ce  commissaire ,  dès  que  le  Ministre  a  fixé  l'époque  des  èïamens ,  annonce 
icspcctWemeot  à  Messieuri  Ici  Préfets  des  dépariemenk  sitn6  dans  l'éteudoe 


1^4  JOtrRNAL 

ik  too  comniMMirîaty  l'ordre  de  it  loom^t  >t  le  jour  ob  il  arrivera  au  cM- 
liett  du  départemeDt. 

De  lear  o6të ,  Me«iean  les  PréCete  en  iaformént  lee  aipirane  par  un  tvii 
ÎMcré  dani  on  joiuiial  officiel. 

AotsiiAt  qae  cet  avis ,  qui  devance  d'an  moia  an  aaoina  lee  examena  et  la 
léceptîona,  eat  conuo ,  lea  aepirana  ae  préparent  k  répondre  ans  «pieaUem 
priBcipalea  qo'iJa  anppmenc  ponToîr  lenr  eue  lailaa ,  et  qui  eonvent  lenr  tout 
conimoniqo^ea;  et,  anbatiiuant  la  méoMire  an  aavoir ,  aecood«$e  d*aillenra  par 
une  indalgence  qa'iU  ont  an  ae  concilier ,  ila  parviennent  à  devenir  phaona- 
ciena ,  qnoîque  an  fond  ila  n'entendent  rien  à.la  pharaaade. 

U  nfB  Cent  paa  ae  peianader ,  Meaaicnra,  qpe  la  préaence  de  oee  denx  éoù- 
tenra  et  dea  quatre  pharmaciena  anz  examena  yoit  nn  obaucle  à  cet  abna;  car 
pour  laa  membrea  qni  aont  domicîliëa  dana  le  département  »  il  Unr  eat  aoa- 
vcnt  difficile  de  réaiater  à  dea  reoommandationa  ou  à  dea  conaidératiooa  Ip- 
calea;  et  quant  an  commiaaairo,  il  loi  eat  k  peo  pria  impoaaible  de  rempUr, 
dana  tonte  aon  étendue ,  robjci  de  sa  miaaioB. 

Nooa  ne  doutons  poa,  Meaaienra,  que  ce  commiflaire  ne  aoit  libre  de  loot 
penchant  pour  tel  on  tel  récipiendaire  ;  roala  il  a  une  grande  toaroée  k  ùm; 
il  fait  cette  toomée  en  poate;  il  eet  preaM,  leUemeot  preaaé,  qa'aprèa  avoir 
donné  le  tempa  néceaaaire  an  voyage ,  et  lea  înattna  qu'il  croit  devoir  conaa- 
crer  k  des  actea  de  poUteaae  envera  dea  peraoonea  qni  le  comblent  d'boB' 
nétetéa,  il  lui  eat  imposable  de  ae  prêter  ans  lenteora  aalotairee  deeeMOMOi 
praiiqnea  qui  aéraient  trop  longs ,  et  qni  aeola  penvent  cependant  donner 
l'exacte  mesure  de  la  capacité  dea  candidate. 

Ce  août  là ,  Meaaienra,  permettetriioua  de  vona  en  faire  Mbeervation ,  ee 
aont  Ik  lea  vicea  radicaux  dea  réceptiona  par  jnrya,  et  la  véritable  canaede  k 
dégradation  dana  laquelle  est  tombée  la  pharmacie  depuis  pen  d'annéea. 

VoilU ,  en  effet ,  pourquoi ,  dana  la  France  entière ,  on  voit  »  poor  neei 
servir  dea  ezpreaaions  dea  rédactenra  do  Bulletin  de  Pharmacie  :  c  des  offi- 
dnes  métamorpboaéea  en  magasins  universels ,  ob  dea  apoibicairea-drogntrtftr 
marchanda  amphibies,  pèsent,  dans  les  mêmes  «b ilancea ,  la  manne  et  b 
chandelle ,  le  quinquina  et  le  savon  ;  vendeor  indifféremment  du  poivra  et 
de  rémétiqne ,  des  sirops  et  de  l'huile  à  qainquets  ^  font  enfin  dea  poiiost 
porgatives  an  quintal ,  comme  les  sommeliers  dea  coU^gca  faisaient  l'dioa- 
donce  des  réfectoires.  > 

D'où  vient  ceue  avilissante  métamorphose  ? 

Il  est  affligeant  d'en  assigner  encore  la  aource ,  maia  nous  ne  pouvons  noei 
en  dispenser. 

Cc&t  parce  que  des  apprentis  épiciers-droguistes ,  c'est  parce  qne  des  eiipf 
tiques  de  tontes  les  espèces;  c'est  (noos  éprouvons  une  certaine  répognance  à 
le  dire)  j  c'c»i  parce  qne  des  maneenvriers ,  qni  n'ont  manipulé  des  remèda  et 
des  drogues  qne  pour  les  chvrroyer  dans  les  laboratoires ,  on  les  palvériter 
dans  les  mortiers ,  ont  troové  une  complaisance  funeste  auprès  de  qoelqa<* 
jarjsj  cest  enfin  parce  que  ces  intrus,  ne. pouvant,  malgré  leur  ^P*j^ 
inspirer  la  confiance  comme  pharmaciens ,  se  dédommaguit  de  U  nolbte  w 


D£    PHARMACIE.  I!l5 

Inr  infMl  «but  cetM  partie ,  par  Tei^ioe  d'une  profciiîon  purement  mer- 
cantilt ,  qoTilk  ne  rongiiienc  pae  d'aetocier  k  on  arc  que  son  objet ,  «on 
€Ôetenee  et  ton  iUoauatîoa  deraient  ^rantir  d'une  si  honteuse  aUianee.| 

Hons  n^avons  encore,  Messienrt ,  présenté  cp'on  côté  des  inconTéniens  at- 
mhrsà  la  réception  deapbannacîena  par  let  jorys  des  départemene. 

Soos  nn  antre  point  d«Toe ,  mh»  allons  établir ,  i*.  qne  si  cette  instiintioa 
élMt  mnîntenne  ,  la  pbamaacie ,  h  qui  la  France  est  rederablfjto  tant  de  coo- 
Bsissancei  cbimiijoes  et  de  mnt  de  découTertea  otîles ,  finiri^phir  détenir  k 
dcMuîne  dlmnoMt  aaas  calens ,  sans  émulation  et  tans  fortune ,  incapables 
de  soutenir  et  moinsencore  d'agrandir  ta  répuution  ;  9^  qne  la  santé  des  ma- 
ladcs  serait  compromise ,  parce  qu'il  ne  pourrait  guère  plus  leur  être  admi- 
aistré  qoe  des  remèdes,  ou  mal  préparés ,  on  de  qualité  inférieure,  par  cet 
phanuciene  mixtes ,  dépoorms  de  savoir  et  de  mojcns  péconiaires. 

Pour  pnrtenir  à  la  démonstration  de  ces  deux  Tériiés,  il  nous  suffit,  Met' 
âeors ,  de  faire  remarquer  qoe  les  études  et  les  réceptions  dans  les  écolee 
aigeni  des  dépenses  considérables  de  la  part  des  élères  qui  s'y  rendent  ponr 
carairre  les  cours ,  pour  subir  les  examens  et  pour  y  être  reçns. 

L'admiesion  dans  nn  jucy  de  département ,  n'exposant  an  contraire  lea 
cancEdats  è  aucun  frais  de  déplaotment ,  ajant  été  tarifés  par  les  articles  35 
et  36  de  l'arrêté  du  a5  ibermidor  an  1 1,  à  une  rétribution  beaucoup  ioférienm 
i  otile  qo«  le  même  arrêté  (article  So  et  3i  )  fixe  pour  let  écoles^  il  en  résulte 
^  les  joryt  donnent  à  la  pharmicie  dce  suj^  peu  fortunés ,  que  leur  sitna- 
tion  a  forcés  de  calculer  les  dépensée,  et  qui  ne  se  sont  pas  crus  astet  fortunés 
pour  aller  puiter  la  tdence  à  la  toutee,  en  te  rapprochant  det  proféaseorsha- 
bilet  auxquels  le  Goovemement  a  confié  renseignement  pnUic  de  la  bota- 
nique ,  de  rUstoîm  aaMftUt  dm  médieimioe  ,  de  la  chimie  et  de  la 
pharmacie. 

Si ,  d'après  ce  que  nona  Tcnona  d'a?oir  lluMnenr  de  toos  obserter ,  bean- 
coup  d'aspirans  ne  se  font  rcceroir  par  les  jurys  qne  parce  qn'tbue  sont 
pat  en  état  de  fournir  aux  fnns  d'étude  et  de  réception  dans  les  écoles,  il  est 
iocontcsidile  qne  les  jurjm  feomissent  peu  de  pharmaciens  qui ,  par  lenr  for- 
ime ,  puissent  se  livrer  à  des  trftnux  et  à  dee  expériences  utUei. 

Ce  tort  fait  à  la  science  n'ett  pm ,  Mesaiems ,  le  seul  dont  nous  ayons  à  noqi 


Llmmanîté  en  épronto  aussi  an ,  qui  n'eat  ni  moins  évident ,  ni  moins 
grire. 

' S«îettà  une  Infinité  demanx ,  les  hommes  ,,pnnr  let  soobger ,  ou  pour  Im 
guérir ,  ont  besoin  d'avoir  recours  k  la  médecine ,  et  la  médecine  elk^même 
emprunte  iodispensablement  tes  secourt  de  la  pharmacie. 

Man  si  cm  secours  sont  éqnivoqnm ,  si  le  pharmattten  malaisé  qui  Ira  « 
fournis  «e  tient  par  économie  dans  ton  officine  qoe  dm  drogues  en  oompo» 
skions  dcponryoes  dm  qualités  hérmqum  qn'eUm  dérrident  avoir ,  le  ma* 
lade  doit  nécessairement  succomber ,  puisque  le  remède  qui  pouvait  lui  pro- 
curer tonlagement  on  gnériton  était  incapable  de  produire  ancnn  dm  Àtts 
miotatres  sur  Imqoals  le  médecin  avait  dA  compter. 


Î26  JOUBWAL 

Ce  n'est  pas  sans  raison ,  Messieori,  qn^.^  d^pois  des  siècles ,  on  ne  ccts»' 
de  dire  ppon'rbialemeat  qu^iJ  faut  poui:  soigner  sa  sant^  :  -fCteux  médecin  f' 
jeune  chirurgiea.et  riche  apothicaire. 

Et  eu  eflet,  Je  pharmacien  aiaé,  ialooy  de.  conserver  la  considération  due  au 
profession  et  la  confiance  qu^iospirent  son  savoir  et  sa  (brtnne ,  ■'ninimTJsiw 
liera  parfaitement  dans  toqs  les  genres  de  drogoçs  «impies;  il  ne  regfeMwa.pss 
les  fiais  ponr  Ipê  compositions ,  et  se  gardera  b.ien  de  rtmpSacer  nne  subatanca 
par  one  ant^Mjj^Uupce  analogue  j  il  dedajgqerji  les  spéculaiions  da  ckmik* 
taniame,  et  irfEra^pn  no  not ,  tont  oeqoi  doit  être  fini  ponr  eat^cnter  scra- 
pQl«lisementle%formn|es  des  docteurs,  €C  cette  exactitude  s^vèce  devieodm  le 
salut  des  malades. 

Mais  pour  tenir  rigonreosAment.  cette  conduite,  poor  oe  paa- a*ccarter  de 
cette  ligne  de  probité,  il  faut  (  on  ne-aanmil  it/op  insister  snr  ce  point) 
ricJte  apothicaire  f  et  celni-U  ne  pfot  pas  en  gênerai  remplir  çeiu  conclkioa, 
qoi,  déponrvu  de  moyens  ponr  éjtodier  et  se  (iaira  raoetoir  dans,  les  écc^es  , 
a  par  calcul  arec  ses  ressourcée  eu  lobligation  de  reoonrir  à  la  rdccptioa 
cconomiqne  do  Jury  médical  de  son  dn'pacteoient. 

IHous  ne  croyons  pas»  Messieurs,  atoiv  b$ioin.  d ajouter  ^  cca  r<S6eiioiis- 

ISoos  noof  p^mentroos  seulement  d  obaerrer,  en  finissant,  qu'iodëpendam- 
inent  dn  préjudice  qne  portent  h  la  pliarmacie  et  au»  malades  les  10171 
médicaux ,  en  oe  qp'iU  sont  autorises  à  reoe?oir  les  candidau  qui  se  dô- 
tinent  à  cette  profession,  «(.indôpendammfnH-^as  motiCi  qu'il  y  a  de  ne  plas 
permettre  d'antOBS, réceptions  qiie.  celles  des  oeolaS),  ces  jurys ,  par  rapport  à> 
ceruines  fonctions  tqfi  leocaontr  atiribqeeft»  ne.detraieot  pins  exbter. 

Cbarg^s  par  rar^c}»  4^  .de  l'arr^tô  du  aS  iheraiiclor  an  if  ,  de  visiter  et 
inspecter,  conformément;  à  la  loi ,  l«s  cMPèdetb  etJea-drogoea  cbca  les*  pbanna* 
ciens ,  droguistes  et  épiciers  ,  et  recevant  pour  cette  inspection  une  aomnae  de 
sii,frapcs  poor  chaque  oiScioe ,  oetto  rfitt^iiQAet,ceUe  des  riicepiioaft  aitti 
que  des  ëmolumeni.qniU  y  ont  attaches,  iaoreat  trop  «rantagense  poar 
qi^Hlf  n'emploient  pas  tons  lc9  moyens  d'en  j<%9ic;  le.  plus  long>-tcmp«r  qo'il 
l^iu  est  possible  ^  anssi ,  cçntre.le  vœu  de  la  loi»  troiiveotHlsIe  moyen  ds  se 
perpétuer  dans  ces  fonctiona  an  delJi  ilo  lerme  prescrit,  etd'é.re'ioujoni;s-iei 
iospocleurs  de  leurs  coUègues,  sans  en  4(re  jamais  io4pfiCtes*..v 

Les  vices  d'une  telle  organisation  sont  trop  «videos  ponr  que  nous  ayons 
bfsoin  d«ntrer  dau»  nn  plus  long  déTeloppemoMf  ... 

Après  avoir  démontre',  Messieurs,  la  nécessité  de  la  suppression  des  [nryt 
médicaux ,  noua  osons,  réflan^  do  votre  io4tice  que  leâ  visites  des/officines 
et  laboratoires  df.  phimNiQie  soient  iaitea  ananeUement et  plus  souvent,  si  U 
cas  l'exige,  par  ordre  dn  jnaire  de  chaque  cDmauine  «  par  loi ,  son.  adjuini, 
ou  oacpmmisiaireaaiiat«i  de  quatre  phiiroaaoiens  Jégalamenir^cus^  soiisnavndt 
les.foroftcs  anoieonés  -on  ka  nouveaux  règUmens-;.  q»Hls  soient  resKwvelés 
eu.  totaJUtç'  chaque  année;  iiiais.que  l'Age  dirige  tonioacs  le  magistrat  dans 
le'  d^x  dea  quatre  pkarmacions  qui  seront^faargés^dela*  police  de  la  pbar- 
nucif ,  jespposaUes  desdDontfavcniioas  li  la  loi  et  qui  cfecceiont^mCItt/eMiant 
les  fonctions  d'inspectenca  des  drogues  et  lemèdea  ai  m  pies  on  composés. 


DE    PHARMACIE.  I27 

Moiis  ooot  lomiBet,  Meuîean,  mterdil  la  cîution  da  Aiiu  l^rtppiii  de 
OM  obaenratkms,  parce  que  noos  faitoos  la  guerre  à  l'iosiilotioa  ,  etaon  |nis 
au  indÎTidot  qoi  dennent  d*eUe  le  pkia  faoente  et  le  p|^a  dangereoi  pooToir. 

Ooi ,  c^est  le  seol  amour  da  bien  poblic  qni  ooni  a  fait  éJetcc  û  Toix  et 
ioipire  le  coorage  de  sigtialer  à  noa  l^blaieora  daa  aboa  dont  l'iaiéréc 
gëDéral  exige  la  rcTomie. 

Nnoa  noQf  eatîmèDonf  trop  kaocanx  »  Meatî^rt ,  ai ,  rmdam  joftîce  ans 
teDliment  qoi  nous  animeot ,  ▼00a  daignes  accoeitKr  arec  qaelqae  bienveîl- 
lance  et  qnekjoe  Intérêt  lea  réfleziona  cpe  noua  nons  aonunca  permia  d« 
vont  adretfcr. 

I^ooa  aonunea  «vec  on  tria-pcqfiaod  impact, 

Monaieur  le  PrdHdent  et  Meeaîenrs  y 

Voa  trèa-homblea  et  Irès-obeîaaMM  aenriteon, 
les  Pbarmaciens  de  Bordeanx, 
Pierre  Docoamao,  pire,  dojen;  D.  Falqoetj  OuUt,  P^i  Teacaa» 
Donbrère ,  J-B.  Lacotte  ^  Delord ,  AI7 ,  MaJIeTÛle ,  Landet ,  Alpbooae  •^'^i 
Dnbedat,  CadiUiop,  Dncoomean  file,  pharmacien  de  la  marine^  Desajbau» 
jeone  ;  ;Artbaod ,  Latonr  ,  Dabooais ,  Onlès  fils  •  Goimard  ,  Barbille  ,  ' 
L.  Magonty,  Gaabric,  H.  Bpcaye,  Gba?oiX/  Rivière,  J^  VtUe-Snaannc. 


VARIÉTÉS. 


Sur  la  Làhogpaphi^         * 

Oh  prendrait  une  idée  bien  fausse  de  la  pefffeotion  avec 
laquelle  un  bon  lithographe  peut  rendce  les  dessins  ori<* 
^Baux  qu'<m  lui  confie  ,  si  on  jugeait  de  cet  ait  par  la  gra* 
Yiire  incorrecte  et  presque  informe  que  nous  avons  donilée, 
dans  notre  avant-dernier  numéro.  C'est  Vessâi  grps3Îer  d*ûa, 
ouvrier  maladroit  de  IVt:  Engelnianli,;^  ,Uffiis  les  dessins, 
cjiannaus  de  MM»  Ve^^  et  Girapidet  ,  reproduits  par 
M.  Engelmann  lui-mtoie  i  ymfi&mt  toua  les  .éloges,  cl  les^ 
encouragemens  que  cet  artiste  a  reçus. 

Un  étranger  très-distingué  par  son  rang  eC  par  ses  con- 
naissances dans  les  arts ,  nous  a  remis  ;  sur  la  lithographie  ^ 


1^8  JOURNAL 

une  note  qui  diffère  beaucoup  de  ceHe  que  homà^oW  im^ 
primée.  Mous  la  publions ,  avec  son  agrément ,  et  comme 
ayant  été  faite  sur  la  demande  d^un  prihce  qui  voulait  £aivo' 
nser  un  établissement  lidiographique  dans  ses  états. 

Manière  d'imprimer  sur  la  Pierre  ^  et  Composition  de 

r  Encre. 

Toute  pierre  calcaire,  compacte,  k  grain  fin  et  égal, 
susceptible  d*ètre  polie  par  là  pierre  ponce  ,  absorbant  un 
peu  Phumidité ,  peut  servir  à  la  lithographie.  On  a  cru, 
pendant  quelque  temps ,  que  les  pierres  employées  à  Mu- 
nich étaient  seules  douées  des  propriétés  nécessaires  ]  mais 
on  en  a  trouvé  en  France  dans  plusieurs  départemens.  Il  y  a 
entre  autres  des  couches  de  pierre  calcaire  dans  les  monta- 
gnes qui  séparent  Ruffec  d  Angoulëme ,  et  qui  sont  très- 
propres  à  ce  genre  de  travail. 

Pour  composer  Tencre ,  on  fait  chauffer  un  vase  vernissé 
et  lulé  extérieurement  ;  quand  M  est  chaud ,  on  y  intro- 
duit ime  partie  (en  poias)  de  savon  blanc  de  Marseille , 
autant  de  mastic  en  larmes.  On  fait  fondre  ces  madères  en 
les  mélangeant  soigneusement  :  alors  on  y  incorpore  cinq 
parties  (en  poids)  de  laque  en  tablettes  ;  on  continue  à  re» 
muer  pour  que  le  tout  soit  bien  mêlé ,  et  Ton  y  verse  peu  i 
peu  une  solu^on  d'une  partie  de  soude  caustique  dans  cinq 
à  six  parties  de  son  volume  d*eau.  On  fait  cette  addition 
avec  précaution ,  parce  que ,  si  Ton  ajoutait  toute  la  lessive 
à  la  fois  j  la  liqueur  mousserait ,  se  gonflerait  et  s*éleverait 
an-dessus  des  bords  du*Tase. 

,  Lorsque  le  mélange  d«  ces  substances  est  bien  fait ,  en 
employant  une  chaletur  modérée  et  Tagitation  d'une  spa- 
tule ,  on  ajoute  tout  le  noir  de  fumée  nécessaire ,  et ,  immé- 
diatement après  ,  là  quantité  d*eau  suffisante  pour  rendre 
cette  encre  fluide  et  propre  à  Técriture. 

On  se  sert  de  cette  liqueur  sur  la  pierre ,  comme  sur  le 
papier ,  avec  les  moyens  ordinaires ,  soit  ime  pluïne ,  soit  un 
pinceau* 

Qtiand  le  dessin  est  bien  sec  et  qu'on  désire  imprimer, 
OD^  prend  de  Teau  acidulée  avec  de  l'acide  nitrique  dans 
la  proportion  de  cinquante  parties  d'eau  sur  une  d'acide* 


fis   VHÂRHÂCte»  ti9 

Aa  tttùjexï  d^aae  éponge  ,  on  imbibe  aree  cette  eau  la  su* 
perfide  de  la  pierre  >  en  ayant  soin  de  ne  paa  exercer  de 
frottement  sur  le  dessin.  On  réitère  cette  imbibilioa  anssit6c 
que  la  pierre  parait  sèche.  'U  se  fait  une  effervescence ,  et, 
quand  elle  a  cessé ,  on  lare  légèrement  la  pierre  en  Tarro» 
sant  ayec  de  Teaa  pure. 

Dans  cet  état ,  et  la  pierre  étant  encore  humide ,  on 
porte  sur  le  dessin ,  avec  le  tampon  d'imprimerie ,  dn  noir 
de  grareur ,  qui  ne  s'attache  que  sur  les  parties  qui  ne -sont 
pas  mouillées.  Alors  on  étena  sur  la  pierre  une  feuille  de 
papier  préparée  pour  recevoir  Tempreinte,  et  on  soumet  le 
tout  â  la  presse  ou  à  Faction  d'un  cylindre. 

Pour  conserver  le  dessin  sur  la  pierre  et  le  préserver  de 
la  poussière  ouand  on  tarde  i  s'en  servir,  on  met  dessus 
une  couche  ae  solution  de  gomme  arabique  ^  et  on  enlève 
ce  vernis  avec  de  Teau ,  quand  on  veut  imprimer. 

Au  lieu  d'encre  >  on  se  sert  quelquefois  de  crayons  gras 
pour  dessiner  sur  la  pierre ,  ou  sur  le  papier  dont  on  tire 
une  contre^preuve  sur  la  pierre*  Ces  crayons  se  composent 
de  la  manière  suivante  : 

On  fSdt  fondre  ^isemble  ,  dans  un  vase  quelconque  y 
Trois  parties  de  savon , 
Deux  parties  de  suif  ^ 
Une  partie  de  cire. 

Quand  le  tout  est  bien  fondu  et  bien  mêlé ,  on  ajoute  du 
noir  de  famée  de  lanlpe,  dit  noir  de  Francfort,  juqu'â  ce 
qœ  la  couleur  soit  bien  intens%  ^  on  coule  alors  le  mé- 
lange dans  des  moules  où  la  liqueur  se  solidifi  e  en  refroi*^ 
dissant ,  et  prend  la  consbtance  nécessaire  pour  servir  de 
crayons.  C.  L*  C. 


0m/^mmi%wwmktmimtA  wmmmm^^itm 


SurJafabrifiOthn  de  la  pciassê  par  f  incinération  de  diverses 
espèêes  de  plantes.        * 

(  Extrait  d'un  mémoire  de  M.  MatJbîeade  Dombaile.  ) 

M.  de  Dombasle  fit  en  i8to  une  suite  d^expériences  pour 
connaître  l^  plantes  qui^  fournissent  le  plus  oe  potasse  par 

I    UI"«.  Année.  —  Mars  1617.  9 


l30  JOURNAL 

leur  combustion.  II  a  essayé  trente-deux  espèces  de  plantes 
diverses  parmi  lesquelles  Tépinard,  Tarroclie,  la  rhubarbe 
et  surtout  la  betterave  champêtre  lui  ont  donné  les  meilleurs 
Résultats.  Le  tableau  suivant  présente  la  quantité  de  salin 
fourni  par  cfaacpie  espèce  de  plante ,  et  le  degré  qu'il  â  mar 
que  à  Talcalimètre  de  M.  Descroisilles. 


POIDS. 


NOMS  DES  PLANTES. 


Grand  raifort. 
Grau3  trt-fle. 
Paille  de  navette 
liges  de  pois 
Grande  chicorée. . 
Betteraves 
Épinards. 
Arroche  . 
Rhubarbe 
Pivoine  . 
Topinambour 
Tournesol 
Absinthe 
Fumoterre. 

Potasse    d' Amérique   essayée 

T»our  point  de  comparai<on. 

Salin   provenant  des  cendres 

de  bois  de  chéiie 

Cendres  gravelees  provenant 
de  la  combustion  de  la  lie 

de  vin 

Cendres    entières    de    bette- 
raves  


DEGBES 
alcalimétriq. 


II 
63 

6^ 
60 
63 

î 

44 

5i 
54 

55 
4« 


3o 


Dans  la  betterave  et  Tarroche,  la  potasse  est  combinée 
principalement  à  l'acide  nitrique*  La  betterave  contient  vjûfi 


DE     PMAKMACIE.  l3l 

«grande  quantité  de  nitrate  de  potasse ,  que ,  si  l^on  fait  sé- 
cher à  l'ombre  et  très-lentement  le  p(*tiole  d'une  de  ses  feu^il- 
les,  sa  surface  se^couvre  d'une  gtande  qnantllé  de  cristaux' 
de  ce  sel  ;  dans  Ja  rhubarbe ,  la  potasse  e.Nt  à  Tétat  de  suroxa- 
laie ,  de  même  que  dans  Toseille  son  c<»ngénère. 

Le  mode  de  combustion  des  plantes,  ainsi  que  les  moyens 
employés  dans  le  lessivage ,  apportent  des  difl'érenres  consi- 
dérables dans  le  résultat  des  expériences.  M.  de  Saussure, 
en  ne  brûlant  que  de  petites  masses  à  la  fois,  en  faisant* 
Lodllir  les  cendres  daus  vingt  mille  fois  leur  poids  d'eau 
distillée ,  en  a  tiré  une  quantité  de  potasse  pins  considérable 
que  celle  obtenue  par  des  procédés  en  grand.  En  efi'et,  il  a 
.  extrait  de  loo  parties  de  cendres  de  chêne  38,  6  de  sels 
solubles ,  tandis  que  les  fabricans  de  sab'ns  ne  retirent  que  le 
dixième  du  poids  des  cendres  en  substances  soîubles. 

Des  expériences  répétées  avec  soin  ont  démontré  à  M.  de 
Dombasle  qu'il  existe  une  différence  notable  entre  les  quanti- 
tés d*alcali  contenues  dans  les  cendres  d'une  même  espèce 
déplante ,  selon  la  nature  du  terrain  dans  lequel  elle  a  \é- 
gelé.  Les  tc>rres  fortement  fumées  sont  celles  qui  produisent 
constamment  les  plantes  les  plus  riches  eu  potasse.  M.  de 
I^inhasle  croit  avoir  remarqué  que  les  plantes  qui  contien- 
nent la  potasse  à  l'état  de  nitrate ,  et  qui  croissent  dans  les 
environs  des  habilations,  sont  plus  riches  en  salpêtre  que 
celles  qnî  en  sont  plus  éloignées. 

M.  de  Dombasle  a  adressé  à  la  Société  d'Encouragement  : 
I®.  des  tiges  de  betteraves  desséchées;  a*",  des  cendres  de 
feuilles  de  betteraves  ou  potasse  brute;  3°.  de  la  potasse  raf- 
finée retirée  de  la  potasse  brute.* 

M.  Darcel  a  trouvé  que  a38  grammes  de  tiges  de  bettera- 
ves desséchées,  donnent  "il  grommes  de  cendres,  qui  ont  pro- 
duit'1 5  grammes  et  demi  de  belle  potasse  bien  sèche,  au 
titre  alcaHmétrique  de  64  degrés  et  demi;  cette, potasse  est 
aussi  riche  que  les  plus  belles  et  les  meilleltes  du  com-' 
merce*  *  •  *  . 


l3l  JOURNAL 

M.  VauqueliD  a. trouve  qae  les  cendres  des  feuilles  (oa  U 
potasse  brute)  donnaient  fyy  et  demi  pour  loo  d*alcali9 
contenant  de  88  i  90  centièmes  de  soas-car|K>nate  de  potasse 
pur  et  sec.  Elle  manpie  34  degrés  alcalimétriqueS)  ce  qui 
est  le  titre  moyen  des  soudes  &ctices  et  des  bonnes  soudes 
oaturellesl 

Suivant  M.  Vauquelin^  i!K>o  kilogrammes  de  ces  cendres 
auraient  fourni  54o  kilogrammes  d'alcali,  ou  1080  livres  a 
77  degrés  qui ,  à  raison  d'un  franc  le  degré ,  font  une  somme 
de  83o  francs. 

En  admettant  que  Valcall ,  obtenu  de  ces  cendres ,  coûtât 
4  sous  la  livre^  c'estrà-dire  le  cinquième  de  leur  valeur ,  il 
resterait  une  somme  de  678  francs  pour  trois  hectares  de 
terre,  ce  qui  ûiit  ia8  francs  par  hectare. 

La  potasse  {Purifiée ,  qui  a  aussi  été  analysée  par  M.  Vau- 
quelin^  contient  77  centièmes  de  sous-carbonnate  de  potasse 
pur  et  sec,  de  Feau,  du  sulfate  et  du  muriate  de  potasse, 
et  21,5  de  sable  par  quintal.  En  purifiant  cette  potasse, 
M.  Vauqualia  Ta  amenée  à  marquer  jusqu'à  69  degrés  alca-' 
l^métriques.  C.  L.  C. 


tmnmn^MinM^Mt^MVt^ti»m%m0tnmmnmnw% 


Notes  extraites  du  Foyage  dans  t intérieur  du  Bréiil^  par 
Jeik  Mawe;  et  traduit  de  tanglais ^  par  L-B.-B. 
EvRiès ,  i8i6. 

Du  Murex.  •—  Cb  coquillage ,  qui  fournissait  la  pourpre 
des  Romains  ,  est  appelé  au  Brésil ,  purpura.  U  est  de  la 
grosseur  d'un  limaçon ,  et  renferme  un  animal  sur  le  corps 
duquel  on  aperçoit  ime  vésicule  pleine  d'une  substance 
)aun|itre  ,  visqueuse  et'  purulente ,  qui  fournit  la  teîature. 
Pour  l'obtenir ,  on  casse  soigneusement  la  coquille  avec  on 
marteau ,  de  manière  à  ne  pas  écraser  l'animal  \  puis  on  fait 
sortir ,  avec  une  lancette  ou  un  autre  instrument  aigu  ^  la 


DE     PHAHMÂCIf:.  J^3 

Kqueur  de  k  vésicule.  Les  tissus  de  laîme  ou  de  coton 
trempés  dans  cette  liqueur  paraissent  d'abord  d'«n  vert 
sale.  Exposés  k  Fair  pendant  quelques  hetires ,  ils  devien- 
neat  d'un  heau  rouge-écarlate.  La  quantité  de  liqueur  don* 
née  par  ebaque  animal  est  Xrès^tite.  Si  la  matière  colo^ 
rante,  quand  elle  vient  d'être  extraite ,  <était  délayée  dans 
de  Teau  de  gomme ,  ette  fournirait  safns  doute  on  objet  de 
commerce  très  -  précieux.  L'essai  vaut  au  moins  la  peine 
d'être  fait  :  la  liqueur  est  une  teinture  tx^-solîde  ,  et  qui 
résiste  à  l'action  des  alcalis. 

Teinture  noire  pour  les  cub^.  •—  Les  corroyeuss  ont  Une 
méthode  singulière  de  noircir  les  peaux  de  vachea  et  de 
Veaux  :  quand  elles  sont  préparées  pour  l'opération  ,  ib 
ebercbent  un  trou  bourbeux ,  au  fond  d'une  couche  ferru- 
gineuse ,  par  exentple ,  un  fiossé ,  et  ib  couvrent ,  avec  la 
vase,  le  côté  de  la  peau  qtn  doit  être  teint.  Le  sul&te  de 
fer  fonné  par  la  décomposition  des  pyrites  agit  moins  éner- 
giquemeiit  datis  cet  était ,  que  lorsqu'on  Tapplique  de  la  ma- 
nière ordinaire. 

Qmnqmna  de  lavras^  uelhas.  —  Près  de  Villa-Rica ,  on 
trouve  abondamment  un  quinquina  que  les  Portugais  re- 
gardent «xmime  doué  des  mêmes  propriétés  que  celui  du 
Pérou.  Les  BrésiKens  eu  font  usage ,  mais  n\n  fbnt  pas  lé 
commerce. 

P£9(fdie.  — Ce  métal  se  rencontre  abondatmment  à  Lar< 
gos  ;  mais  on  en  a  nbandonué  l'exploitation  fknte  d^  débou- 
ché. M'étant  procuré  de  ce  platine,  dît  M.  Mawe^  je  vis 
qu'il  étafk  accompagné  d'osmium  et  d'iridîtmi ,  et  que  la 
sui&ce  des  gnons  présentait  plus  d'aspérités^^que  celle  des 
gnana  ée  platine  du  Choeo^  ce  qui  peut  veiftr  de  ce  qu'il  n'a 
pas  été  «rilUBé  avec  du  mercurev 

On  trouve  aussi  le  platine  àan»  le  Cascattiao,  au-dessous 
de  la  terre  végétale.' 

Lickens  propres  à  la  temiure.  —  Depuis  Vîlla-Rica  jus- 
qu'à   Barro ,  on  observe  sur  Técorce  de  plusieurs  arbres 


r34  JOURNAL 

unç  grande  variétë  de  lichens  rouges  quî ,  par  leur  dëcoo 
tion  dans  Teau  ,  donnent  une  belle  teînlure.  Xes  forêts 
voisines  du  RichdoS'P^elhos  et  du  Paranna  en  ofirenl  une 
grande  quantité ,  particulièrement  sur  les  vieux  bois.  J'en 
ai  rionné  nu  mQiceau,  dit  le  voyageur  anglais  ^  à  un  amntcur 
de  chimie;  il  obtint,  de  trois  grains,  assez  de  matière  co- 
lorante pour  donner  une  once  de  teinture  violette  trè»- 
foncëe.  Du  fil  de  soie  blanc  trempé  une  seule  fois  dans  la 
dissolution  alcoholique  y  reçut  une  belle  teinte  violette. 
Une  portion  d'un  écheveau  de  la  mc^sesoie,  mise  dans  une 
dissolution  de  potasse,  produisit  un  violât  plus  foncé.  Les  fils 
de  coton  et  de  laine,  plongés  dans  la  diss»lul>ion  alcohoh'que , 
prirent  les  mêmes  i  ouleurs.  La  portion  d'un  écheveau  d^ 
soie,  teinte  par  cette  dissolution ,  fut  plongée  dans  du  mu- 
riate  d'élain  liquide  \  ce  qui  produisit  une  beUe  couleiu-  li- 
las ,  approchant  du  bleu  gorge  de  pigeon.  La  même  soie 
teinte ,  plongée  d'abord  dans  une  dissolution  de  potasse ,  et 
ensuite  dans  du  muriate  d'étain ,  pnt  la  couleur  d'oeillet 
rouge  foncé*.  Ce  lichen  peut  devenir  un  objet  précieux  de 
commerce. 

Remède  contre  la  SciaUque.  *—  Au  Brésil  ,  la  sciatique , 
qui  attaque  les  voyageurs  après  une  longue  course  sur  les 
mulets,  est  attribuée,  par  les  habitans ,  à  la  chaleur  na- 
turelle h  ces  animaux  ;  elle  est  beaucoup  plus  grande ,  en 
effet ,  que  celle  des  chevaux ,  se  communique  aux  reins  des 
cavaliers  ,  et  leur  occasione  des  douleurs  cruelles  presque 
continuelles,  qui,  fréquemment ,  deviennent  chroniquc*s  et 
presque  incurables.  \jg  remède  qui  réussit  le  mieux  contre 
cette  affection  consiste  dans  l'opération  suivante  : 

Le  malade *s'Aend  &iu*  un  banc  ,  le  dos  tourné  en  haut;- 
un  jeune  homme  de  douze  à  qw^torze  ans  s'agenouille  sur 
les  reins  du  patient ,  qu'il  presse  et  foule  par  un  mouve- 
ment continuel  de  ses  genoux  durant,  environ  une  dend- 
hcure  :  ce  qui  réduit  les  muscles,  en  apparence,  presque 
en  une  gelce.  En  peu  d'heures,  la  partie  foulée  se  décolore 


DE   PHARMACIE.  l35 

ei  a  Taîr  d'avoîr  éprouvé  une  meurtrissure  cansidéraWc.  Sî 
cette  opération  ne  produit  pas  l'effet  désiré,  on  a  recours  à  "         ^^ 
une  seconde ,  et  même  à  une  troisième.  Il  faut  <i^oaer  t^iie 
ce  remède,  en  éloignant  un  mal ,  en  occasions  un  autre |.       ^   >i 
mais  il  a  au  moins  cet  avantage ,  c'est  que  le  dei  nier  est  de     / /j 
courte  durée ,  tandis  que  l'autre  continue  qiielquefiMaJgj^^jv^^ 
cause  des  douleurs  cruelles.  Ce  remède  est  souvent  ap- 
pliqué avec  succès  \  mais  on  Ta  vu  aussi  écbouer  entiè- 
rement. 

Tlié  du  Brésil.  —  Cette  plante  ~est  une  herbe  qu'on 
nomme  motte  et  qui  vient  du  Paraguay  :  son  infusion  est 
très-agréable ,  et  cette  boisson  est  aussi  en  usage  au  Brésil , 
que  le  thé  en  Angleterre.  (On  croit  que  c'est  le  psoraUer 
d'Amérique.  ) 

Végétation  remarquable.  -^  Près  de  Moro-Quemado , 
M.  Mawe  mesura  un  arbre  qui  était  tombé  à  terre.  Il  avait 
66  pouces  de  diamètre  au  collet  de  la  racine ,  c'est-l^-dire, 
16  pieds  de  circonférence,  et  plus  de  80  pieds  de  long. 
Je  n'avais  jamais  vu ,  dit-il ,  ime  si  grande  pièce  de  char- 
pente. .  . 

Chou  prodigieux.  —  A  Villa-Rîca  ,  un  Brésilien  ,  pour 
donner  i  M.  Mawe  ,  une  preuve  de  la  fertilité  du  sol  et  de 
la  beauté  du  climat,  lui  envoya  un  chou  de  i4  pouces  de 
diamètre  dépouillé  de  ses  feuilles  d'enveloppe  :  il  était  dif«» 
ficile  de  voir  un  plus  beau  végétal. 

Bottes  singulières.  —  Les  peons  ,  ou  gardiens  de  trou-* 
peaux ,  se  font^dçs  espèces  de  bottes  avec  la  peau  crue  des 
jeunes  chevaux.  Quand  ils  ont  tué  l'animal ,  ils  coupent  la 
peau  de,  la  cuisse  à  18  pouce»  au-dessus  de  la  jambe  *,  en^ 
suite ,  ils  rétendent ,  et  l'apprêtent  jusqu'à  ce  que  les  poils 
tombent  et  qu'elle  devienne  toute  blanche.  Ils  la  tannent 
avec  l'écorce  du  cannifistula  ,  qui  ne  colore  pas  le  cuir.  Ils 
l'assouplissent  et  la  corroient.  La  partie  inférieure  qui  cou- 
vrait la  jointure  forme  le  talon ,  et  l'extrémité  est  liée  en  um 


l36.  JOUEKÂX 

paqœt  pour  courrir  les  orteils.  Quand  ces  bottes  sont  nea- 

Tes ,  elles  ont  une  apparence  agréable. 

Racme  fécutentie.  — -  On  cultive  à  Saint-Paul  une  plante 
cpe  les  Brésiliens  appellent  caya.  Sa  racine ,  bulbeuse ,  est 
aussi  bonne  et  plus  farineuse  que  les  meillenres  pommes* 
de-terre  :  eHe  a  à  peu  près  six  pouces  de  diamètre  \  et 
rôtie  et  bouillie ,  elle  fournit  une  nourriture  excellente. 

Plante  textile.  —  Dans  lô  district  de  SanU-Bita  ,  on 
trouve  la  variété  de  palmier  dont  les  feuilles  longues  , 
dentées  en  scie ,  lancéolées  ,  sont  composées  de  fibres  m* 
nombrables  qui  égalent  la  soie  en  finçsse  et  en  force  :  on  en 
fait  des  lignes  à  pêcher.  Si  Ton  employait  les  moyens  con- 
venaUes  .de  propager  la  culture  de  ces  arbres,  cette  sub- 
stance précieuse  deviendrait  aussi  abondante ,  et  à  aussi  bon 
marché  que  le  dumvre. 

Trahement  as  la  pouàre  JCor.  —  Pendant  son  séjour  i 
T]lla*Rica ,  M.  Mawe  a  visité  la  monnaie.  Dans  la  fonderie , 
il  y  a  sept  à  dix  peâts  fourneaux  dont  la  forme  ressemble 
beaucoup  à  cdle  des  âtres  de  forgerons.  On  y  brûle  du 
charbon.  Quand  on  apporte  de  la  poudre  d'or ,  on  la  pèse 
d'abord ,  et  Ton  en  prend  le  cinquième  pour  le  prince  ;  le 
reste  est  mis  dans  un  creuset  de  iHesse  de  3  pouces  de  dia- 
mètre que  Ton  place  à  Tinstant  dans  le  fourneau.  On  jette 
dans  le  creuset  dû  sublimé  corrosif  qui ,  échauflé ,  répand 
une  fumée  très-forte  ;  s'il  se  forme  des  scories ,  on  les  etn 
lève  avec  des  pinces ,  et  Ton  ajouto  encore  du  sublimé ,  si 
cela  est  nécessaire  ;  quelquefois  il  survient  de  TébullitioB , 
alors  on  ooivrre  le  creuset  avec  un  morceau  de  tuile  :  aus- 
sitôt que  le  mercure  est  éva(poré ,  on  verse  Tor  dans  une 
lingotière  graissée ,  et  on  la  plonge  dans  un  tonneau  plein 
d'eau.  Le  mercure  s'est  emparé  d'une  portion  du  lingot 
qui ,  dans  cette  partie ,  a  l'apparence  du  plomb.  Pottr  Tea 
débarrasser ,  on  le  tient  avec  des  tenailles ,  dans  un  feu  très* 
fort,  jus^'à  ce  que  le  mercu^  soit  évaporé  :  on  l'envoie 


DE  Pharmacie.  137 

ensuite  à  Tessayeur.  Cet  or  est  tantôt  au  titre  de  16  carats , 
tantôt  à  20  ,  aii  et  23. 

L'or  se  trouve  généralement  dans  une  couche  de  cailloux 
roulés  et  de  gi*ayier  qui  repose  immédiatement  sur  la  roche  : 
on  rappelle  cascalhao.  On  lare  ce  sable  aorilère  à  la  caisse. 
Pour  faire  les  caisse^  on  prend  deux  planches  de  dix  à 
douze  pouces  de  large ,  et  de  douse  à  qninse  pouces  de 
long  que  Ton  étend  à  terre  sur  un  plan  incliné  d'un  (loucd 
par  pied«  On  fixe,  à  six  ponces  an-dessous  de  leur  extré^ 
mité  infiérieure ,  deux  antres  phmdies  de  la  même  dimen-' 
sion  y  q«i  forment  un  second  plan  incliné.  On  place  sur  leur 
côté  des pbuidies  de  champ ,  fixées  en  terre  par  des  pieux^ 
et  Ton  forme  ainsi  des  anges  iJlongées  dont  on  courre  le 
fimd  de  cnîrs  tannés  arec  leurs  poils  tonmés  en  dehors;  et, 
an  défaut  de  cnirs  ,  de  draps  grossiers  ;  on  fait  couler  le 
loMg  de  ces  auges  l'ean  contenant  Foxîde  de  fer  et  les  pard- 
enfes  dW  les  plus  légères  :  alors  ceHes-cS  sont  arrêtées  dans 
leur  oonrs  par  le  poil  des  cuirs.  On  enlève  les  cuirs  tontes 
les  deBtt-henres ,  et  on  les  porte  i  un  réservoir  voiiin ,  formé 
par  quatre  murs ,  ayant  cinq  piedar  de/long ,  qtiatre  de  large, 
denx  de  prdbndeur,  «t  contenant  de  Fean  àia  hauteur  de 
deux  pieds;  on  ^tend  les  peftux  an-^essus  de  ce  réservoir  et 
•nies  hal;  puis  on  les  plonge  dans  Teau ,  et  on  les  hat  de 
nouveau  jusqu'à  ce  que  For  en  soit  détaché;  après  quoi ,  on 
ks  reiporte  au  lavage.  Le  sédiment  que  Von  tfu  retire 
étant  léger  se  lav«  aôsément  à  la  main,  et  il  ne  reste  qne 
de  Toxide  noir  de  fer  appdé  ici  émeri^  et  for,  qui  est  si 
fin  qne  Von  emploie  le  mercure  poulr  le  isépntrer. 

Farinha  de  nàdho ,  on  farine  demdXs.  —  Cet  aliment  se 
prépare  de  la  manière  stdvâoite  :  On  fait  d^ahord  tremper  le 
grain  dam  l'eau;  puis,  quaind fl  est  rctiflé  cl  encore  hu- 
mide ,  on  le  pile  pour  'en  détacher  la  pelRcuIe  extérieure  : 
alors  il  est  presque  réduit  en  petits  grains  ;  on  le  "met  sur 
des  plaques  de  cuivre  échauffées  par-^Iessous ,  et  on  Tagite 
tonstamment  jusqu'à  ce  qu'S  soit  ^t  et  bon  à  manger. 


l38  JOURNAL 

Cuivre  natif.  —  Le  plus  grand  morceau  de  cuivre  natif 
que  Ton  connaisse  a  été  trouvé  dans  la  capitainerie  de 
Bahia.  II  pesait  près  de  deux  mille  lii^res.  Il  fut  découvert 
par  des  personnes  qui  se  préparaient  à  laver  de  Tor;  mais  il 
était ,  contradictoirement  à  toutes  les  lois  de  la  nature ,  par- 
faitement isolé,  et  Ton  ne  put  apei^voir  de  vesuge ,  ni 
même  la  moindre  apparence  d^une  mine  4e  ce  métal  dans 
les  environs. 

•  Diamans.  —  An  Brésil ,  les  mines  de  diamans  sont  à 
San  -  Gonzalès ,  à  M andangà ,  à  Cau  jeca  ,  à  Burgalhao  ,  à 
Montero ,  à  Rio-Pardo ,  à  Carolina ,  à  San-Antonio ,  an 
Rîo-de-la-Plata.  Pour  les  trouver  ,  on  détourne  les  rivières, 
et  on  met  leur  lit  à  sec  par  le  moyen  de  grands  caissons,  ou 
pompes  à  chaîne  mises  en  mouvement  par  une  roue  à  eau. 
On  enlève  la  boue ,  et  Ton  porte  le  cascalhao  (  sable  )  dan^ 
un  lieu  conmiode  pour  le  lavage.  Il  est  ensuite  porté  dans 
des  compartimens  où  les  nègres  font  le  triage.  Quand  ain 
nègre  a  le  bonheur  dç  trouver  un  diamant  qui  pèse  un  oc^ 
tavo ,  ou  i']  {  carats ,  on  lui  met  sur  la  tète  une  couronne 
de  fleurs  ;  on  le  mène  à  la  procession ,  et  l'administrateur 
lui  donne  la  liberté.  Celui  qui  trouve  une  pierre  de  huit  i 
dix  carats  reçoit  deux  chemises  neuves ,  un  habillement 
neuf  complet ,  un  chapeau  et  un  beau  couteau.  Il  y  a  des 
primes  proportionnées  pour  de  plus  petite  diamans. 

Les  substances  qui  accompagnent  les'  diamans ,  et  que  Toa 
regarde  conmie  de  bons  indices  de  leur  présence ,  sont  un 
minerai  de  fer  brillant  et  pisiforme ,  un  minéral  schisteux , 
siliceux  ^  ressemblant  à  la  pierre  lydique  (  kieser^h^er 
de  Wemer) ,  de  l'oxide  de  fer  noir  en  grande  quantité  ,  des 
morceaux  roulés  de  quartz  bleu  ,  du  cristal  de  roche  jau- 
nâtre ,  et  toute^sortea  de  matières  entièrement  diûerentes  de 
celles  que  Ton  sait  être  contâmes  dans  les  montagnes 
voisines. 

La  quantité  de  diamans  envoyée  en  Europe ,  pendant  les 
vingt  premières  années  ,  est  presque  incroyable  :  on  dit 


DE     PHàRMACÏE.  i3^ 

qu^elle  excéda  mille  onces.  Elle  était  si  prodigieuse ,  qu'eHe 
diminua  la  valeur  de  ces  pierres  ;  car ,  auparavant ,  il  n'en 
▼cnait  que  de  Tlnde  :  on  expédia  même  dans  ce  pays  les 
diamans  du  Brésil ,  et  ils  y  furent  mieux  vendus  qu^en 
Europe. 

Aucua  potentat  n'a  une  collection  de  dramans  égale  k 
celle  du  prince  régent ,  pour  le  nombre  ,  la  grosseur  et  la 
qualité  de  ces  pierres  :  sa  râleur  excède  soixante-*douxe 
millions  de  francs. 

Le  plus  gros  diamant  que  possède  la  couronne  (ut  trouvé, 
il  y  a  douze  ans ,  dans  un  ruisseau  appelé  TAbaïlé ,  k  quel* 
ques  lieues  au  nord  de  Rio*-Plata.  Trois  malfaiteurs  furent 
bannis  dans  Tintérieur ,  et  reçurent  défense ,  sous  peine  de 
prison  perpétuelle  ,  d'approcher  d'aucune  ville  capitale ,  ou 
de  rester  dans  les  lieux  habités  :  ils  rôdèrent  dans  cette 
contrée  ,  au  risque  de  tomber  entre  les  mains  des  naturels , 
anthoopophages.  Us  arrivèrent  au  bord  de  TAbaïté,  dont  une 
longue  sécheresse  avait  rais  une  partie  du  lit  à  sec.  Tandis 
qu'ib  cherchaient  et  lavaient  de  For ,  ils  trouvèrent  un  dia- 
mant qui  pesait  près  d'une  once.  Us  consultèrent  un  prêtre  ^ 
qui  leur  conseilla  de  se  remettre  â  la  clémence  du  gouver-* 
nement,  et  les  accompagna  à  Villa-IUca ,  ou  il  leur  obtint 
accès  auprès  du  gouverneur.  tHelui-ci ,  après  stricte  vérifi- 
cation,,  suspendit  l'ellet  de  la  condamnation  des  trois  tiirU 
fl^enrs.  Le  diamant  fut'envt>yé  à'  Rio-lvtneirO',  d'où  une 
frégate  le  transporta  à  Liboumeavec  Tectlésiastique  chargé 
de  faire  des^refirésentations  relatives  aux  malheureux  qui 
lavaleilt  découvert.  vLe  souverain  confirma  le  pardon  accordé 
provisoirement  aux  criminels ,  ^  donna  d&l^«ancement  au 
prêtre. 

Dans  leur  éta^t  actuel ,  les  mines  de  diamans  paraissent 
produire  beaucoup  plus  qu'elles  ne  rapportent  en  effet.  De 
1801  k  1806  inclusivement,  les  dépenses  ont  été  de 
2o4)00o  livres  sterlings  (4)836,000  francs),  et  le  poids  des 
diamans  envoyés  au  trésor  a  été  de  115,6^7  <^^^t8.  La  va- 


l40  JOUEMXL 

leur  de  For  trouve  durant  la  même  période  a  été  de  17,300 
livres  sterUngs  (4i6)3oe  francs);  d'où  il  résulte  que  le» 
diamans  <x>ûteBt  actuellement  au  gouvernement  33  schel- 
liogs  9  pences  (4o  fn  5o  cent.  )  le  carat.  On  regarde  ces 
années  comme  très-abondantes.  Les  mines  de  diamans  ne 
rendent  pas ,  en  général ,  au  gouvernement ,  plia  de  ao^ooo 
carats  par  an» 

Le  trésor  royal  à  îRio-Janeiro  renferme  deux  grandes 
lames  de  diamant ,  d'une  couleur  brune^-sale ,  ayant  cha- 
cune un  pouce  de  surface  et  un  huitième  de  pouce  d'ëptfis- 
seur.  Quand  on  les  trouva ,  èUes  ne  formaient  qu^un  seul 
morceau  ]  éWïi  Mn^rpke,  on  Be'sut^pas  d'abord  que  c'était 
un  diamant.  Le  chef  des  travaut^  pour  l'essayeV,  le  plaça 
sur  une  pierre  très-Jure ,  et  le  frappa  avec  un  marteau  \ 
ayant  ainsi  fiût  deus  diamans  d!'fm  seul ,  il  les  envoya  i  l'iu'* 
tettdimc. 

Les  ^aimua  bruts  qui  sont  entourés  d'une  couche  ver- 
dàtre  ,  ont  la  plus  beUe  eau  'étant  ttfillés. 

La  figure  des  diamans  du  Bréail  varie  :  quelques-uns  sont 
octaèdres  ^  ibrmés  par  la  réwrion  de  deux  pyrtimidés  té* 
traèdres  \  ^'est  le  •adamas  msèaedrus  turbinams  de  Walle^ 
rius  9  ou  le  diamant  odaèdre  de  Rome  de  Lille  :  ceux-ci  se 
trouvent  presque  tondeurs  4bnB  la  croate  des  tncmagnes* 
D'autres  ^oat  presque  ronh  ^  ou  par  tme  cri^listiioa 
propre ,  ou  par  le  roulemevt  ^  ik  reMewd^lmt  a  ceux  ïïe 
rOnentj^pie  lesPwtkigaisetlesfKupleft'dt  l'Inde  app^eat 
reboiidoê  ^  <;'esl-ifdire  roulés^  dWlrt»  «afin  lOM  oblongs 
et  paraissent  «être  It  adamas  hexœdrui  tabeBaîm  de  Wal« 
lerius.  Ces  detcc  'dermensise  trravem  «rdinanement  dans 
les  lits  des  rivières  et  les  atterrissemeii|  qui  accotopaçnea^ 
leurs  bord&  C.  L*  C* 


ÉHgMfc»>aw* i»i»i<mMii»it^» 


DE    PlAmXAGIB.     ,  l4i 

Sur  les  pépinièns  d'OIMêrs. 

O9  a  long-temps  essaye ,  sans  succès ,  de  multiplier  les 
oliviers  par  les  semis  de  graineé  :  ou  a  ét^  obL'gé  d^em- 
plojer  les  boutures^,  on  de  recueîHir  dans  les  bois  des  saur 
vageoDS.  Un  Provençal ,  habitant  de  Marseille ,  ëtonntf  de 
voir  qu^on  ne  pouvait  pas  obtenir  par  la  Culture  ce  que  la 
nature  produisit  d*ell)e-mème  ,  réfléchit  sur  la  manière 
dont  naissaient  les  sauvageons.  Ils  viennent  de  noyaux  :  ces 
noyaux  ont  été  portés  et  semés  dans  les  bois  par  des  oiseaux 
qui  ont  mangé  des  olives.  Ces  olives  digérées  ont  été,  par 
cet  acte,  privées  de  leur  huile  naturelle  ,  et  les  noyaux  sont 
devenus  perméables  i  Thumidiié  de  la  terre,  la  fiente  des 
oiseaux  a  servi  d'engrais  ;  et  peut-être  la  soude  que  contient 
cette  fiente  ,  en  se  combinant  avec  une  portion  d'huilé 
échappée  à  la  digestion  â-t'-elle favorisé  la  germination? 
YcMli  probablement  le  rabonnement  qu'a  fait  cet  agricul- 
teur ,  et  qui  Ta  conduit  à  tenter  les  essais  suivans  : 

Il  a  lait  avaler  des  olives  v^ùres  i  des  dîndons^  ren&r« 
mes  dans  une  enceinte  :  il  a  recueilli  leur  fiente  contenant 
les  noyaux  de  ces  olives ,  et  il  a  placé  le  tout  dans  ime 
eoQche  de  terreau ,  qu'il  a  fréquemment  arrosée.  Les  noyaux 
ont  levé ,  let  il  a  eu  des  plants  d'oliviers  ^*il  a  iniques 
ensuite^  et  qui  otit  parfaitement  végété.  Eclairé  par  cette 
expérience^  i)  a  cherché  à.  se  |>asser  des  oiseaux  ^t  )>asse- 
cour ,  Qt  il  fi  fiût  macérer  des  noyaux  dans  une  lessive  àlca- 
fine.  Peu  de  temps  après  ^  il  les  a  semés  et  fl  1^  obtenu  \xï\ 
plant  d'oliviers  aussi*  bei^u  que  le  premier. 

Les  agronomes  doivent  negardet  ce  procédé  ingénieux 
comme  une.  découverte  susceptible  de  plusieurs  applica^ 
tions ,  soit  en  France ,  soit  dans  les  colonies.  H  est  des  se* 
uences  tellement  oléagineuses ,  qu'il  faut  des  circonstances 
particulières  très*rares  pour  que  Peau  puisse  les  pénétrer 
^  les  développer  :  teUes  sont  les  muscades ,  qui  ne  lèr^nt 


l4^  JOURNAL 

point  dans  nos  sares- chaudes ,  et  qui  peut-être  végète- 
ratent,  si  elles  étaient  soumises  à  laction  d'une  lessive 
alcaline ,  ou  à  celle  de  la  digestion  d'ime  gallinacée. 

C.  L.  C. 


9IIMftêlt^Mn^ttlt^M¥infV¥»^0y¥9imimimitMM^ 


Platine  travaillé. 


PossvssETJii  d^une  grande  quantité  de  platine ,  M.  Cuoq- 
Couturier,  demeurant  à  Paris,  rue  de  Ménars,  n**.  12,  et 
M.  Bréaùt,  essayeur  de  la  monnaie,  viennent  de  le  purifier 
et  de  le  faire  laminer  en  assez  grandes  feuilles  pour  remployer 
à  la  fabrication  des  vases  et  ustensiles  de  toute  espèce.  Ils 
ont  présenté  à  la  Société  d^Encouragement,  pour  Tindustrie 
nationale  et  au  bureau  consultatif  des  arts ,  un  alambic  des- 
tiné à  la  distillation  de  Tacide  sulfurique.  La  chaudière  faîte 
d'une  seule  pièce ,  sans  soudure ,  a  29  pouces  de  diamètre. 
Elle  contient  cent  soixante  litres  de  liquide,  et  pèse  i5  kilo- 
grammes et  demi« 

Cette  belle  pièce ,  munie  de  syphons  et  robinets  en  pla- 
tine ,  coûtera  de  neuf  à  dix  mille  francs.  Cependant  M.  Cou- 
turier peut  établir  le  platine  à  un  prix  beaucoup  plus  modéré 
qu'on  ne  Fa  fait  jusqaici ,  quoiqu'il  emploie  pour  le  prépa- 
rer et  Je  purifier  la  voie  humide  plus  coûteuse  que  le  procé- 
dé par  Farsenic.  Ilpeùt  le  donner  tout  façonné  de  16  à  i8fr. 
Fonce*,  et  si  on  le  prend  en  feuille,  de  i4  à  i5  francs.  Son 
platine  ne  contient  ni  fer,  ni  or,  ni  osmium,  iridium,  ou 
palladium.  Il  est  d'une  si  grande  malléabilité ,  qu'il  se  prêteà 
toutes  les  formes ,  et  qu'on  peut  en  le  battant  le  rendre  aussi 
mince  que  les  feuilles  d'or  en  livret.  M.  Bréant  est  parvenu 
à  le  souder  sans  employer  d'autres  métaux ,  il  l'applique  en 
couverte  sur  poterie,  et  en  a  fait  un  doublé  sur  cuivre  qui 
promet  les  plus  heureuses  applications.  C.  L.  C« 


DE  :pharmagie.  x4S 


>»w»»»%»x»«»x»«^*»*»»*«<»**'^**** 


Plantes  usitées  contre  les  morsures  des  serpens  venimeux. 

M.  le  clievaKer  Alexandre  Moreau  de  Jonnès ,  membre 
de  plusieurs  sociétés*  savantes ,  et  atuché  au  ministère  de 
la  marine  pour  les  travaux  géographiques  relatifs  aux  co- 
lonies ,  a  donné  une  description  intéressante  d'une  grande 
vipère  de  la  Martinique  (  la  vipère  fer-de-lan<»,  ou  le  trigO" 
nocéphale ,  conunun  aux  lies  Antilles  ).   La  nature  de  ce 
journal  ne  nous  permet  guère  d'entrer  dans  les  divers  dé-  ^ 
tails  de  ce  mémoire ,  lu  à  l'Institut  ^  mais  voici  les  médi* 
camens  usités  le  plus  ordinairement  contre  le  venin  très* 
dangereux  de  ces  serpetis ,  si  commtms  en  Amérique  et  9ux 
Antilles.  L'emploi  de  ces  remèdes  n'a  pas  toujours  été 
suivi  d'heureux  succès-,  U  cautérisation ,  les  scarifications,, 
la  friction  avec  le  suc  de  citron ,  des  lotions  avec  du  rhum , 
la  succion  de  la  plaie ,  l'usage  de  l'eau  de  Luce,  l'application 
de  la  chaux  vive ,  de  la  cendre  alcaline  de  sarment ,  même 
de  préparations  arsenicales  et  d'oxide  de  cuivre ,  ont  offert 
des  secours  plus  ou  moins  utiles.  Néanmoins , le^  nègres, 
plus  exposés  que  tout  autre  i  ces  dangereux  reptiles ,  ont 
eu  besoin  d'essayer  différens  végétaux ,  et  passent  pour  plus 
habiles  à  guérir  ce  genre  d'accident  que  les  médecins  eu- 
ropéens. 

Les  nègres  ont  souvent  pilé  et  appliqué  sur  les  morsures 
de  la  vipèae  de  la  Martinique ,  les  plantes  suivantes  : 

Des  feuilles  de  tabac  vert,  ou  de  l'ail,  de  la  bétoine  | 

du  mouron,  etc. 
Du  thym  des  savannes ,  fumera  montana» 
De  la  moutarde  de  la  Martinique,  cleome  pentaphyUa.  L. 
^  De  la  liane  brûlante  ,  tragia  v^olubilis.  L. 
De  l'herbe  à  serpent ,  petiveria  aUiacea.  L. 
Du  phjftolaçca  deçandra ,  L»  (agouman  des  bois). 


X44  lOtrBNAX.     DE    PHARMACIE* 

Surtout  du  fleuri -noël  ,  eupatoriuni  macrophyïïum  ,  et 
d  autres  eupatoires  ^  les  eup.  atripUcifolium ,  et  eup.  cotint* 
foïium^  L.  Ces  plantes  paraissent  douées  à  cet  égard  de 
qualques  rertus,  comme  le  guaco\  si  vanté,  espèce  d*eu- 
patoire  \  et  Vayapana  ^  autre  espèce  (  eupatorium  ayapana 
deVentenat^non  moins  préconisée. 

En  outre ,  la  liane  à  savonnette ,  on  nhandiroba  du  Père 
Feuillée  (^fe\fittea  nhandiroba^  L.^) ,  et  doux  espèces  d^aris- 
toloches  y  aristolochia  anguicida ,  L.  ^  et  or.  fragrantU^ 
sima  j  L. ,  ont  été  employées ,  soit  extérieurement  ^  soîK 
à  Fintérieur^  avec  des  succès  variés.  Enfin,  celles  qu^on 
regarde  comme  les  plus  efficaces  à  la  Martini({ue ,  sont  di* 
verses  espèces  d'euphorbes  ou  tithymales  ;  les  euphorbia 
piluUfera ,  euph*  parviflora ,  euph.  granunea  ,  L» 

La  cautérisatioA  par  la  pierre  infernale  ou  Tinflammatioa 
de  la  poudre  à  canon  sur  la  pinjùrei  ont  offert  aussi  4ai 
résultats  utiles. 

On  pourraijt  essayée  eu  Europe  n^  eupiitoires ,  nos  aris- 
toloches et  noa  tithymalea  contre  le  veoÎQ  de&  vipères  el  deé 
aspics.  !•  J.  V. 


0^f«»»^%«*HWt%»%M<»WWWIW»i<»K 


AVIS 

en  réponse  aux  demandes  qui  nous  ont  été  faites. 

LMmpression  du  nouveadCodex  n'est  pas  encore  terminée, 
et  nous  ne  pouvons  indiquer  Tépoque  de  la  pilblication  de 
pet  ouvrage.  Nous  noua  empresserons  de  ^annoncer. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


steea 


N^  IV.— 3\  Année. — Avril  1817. 


BECHERCHES  CHIMIQUES  ET  PHYSIOLOGIQUES 
SUR  i.' Ipécacmemha  ^ 

Par  MM.  MâfiSffME  et  PiLumn. 

(Mémoire  lu  à  l'Académie  des  Sci^noes ,  le  35  Urnes  1817.  ) 

Il  cxfste  peu  de  mëdicamens  sur  lesquels  011  tit  plus 
écrit  que  sur  Tipëcàcuanha  :  une  immense  quràtité  de  re- 
cherclies  ont  fixé  les  iilées  des  médecins  sur  son  emploi 
dans  la  médecine  ^  son  histoire  naturelle  ne  laisse  presque 
rien  à  désirer  depuis  la  publication  de  plusieurs  IKssertations 
de  MM.Humboldt  et  Bompland ,  et  d'un  MémcSre  de  M.  De- 
candole  sur  les  genres  et  espèces  botaniques  qui  fo^^isseUt 
ses  diyerses  variétés.  Mai34|^istoire  chimique  de  ce  m^i- 
^ament  est  beaucoup  moins  avancée  :  il  reste  encore  &  Êiii'e 
PanalyBe  de  ces  diflKrentes  espèces ,  k  rechercher  si  la  pro« 
prtétë  Tomi^ye  de  Tipécaciianha  est  due  k  une  matière  par** 
IXI*"»*.  Année*  —  Avril  1817.  la 


l46  JOURNi^I- 

ticulière  qu*on  pcmrrait  isoler^-  li  cette  iqptière  est  iden* 
tique  dans  les  différentes  espèce^  o^  Taiîétés  d'ipécacuanha  , 
oa  si  elle  diffère  dans  ces  espèces.  Dans,  Tune  ou  Tautre  bj^- 
pothèse ,  quelle  action  exerce  sur  récoaomie  animale  le 
principe  atdf  aussi  pûr'qué  possible?. Ces  consideratioiis  ont 
déterminé  nécessairement  la  division  de .  ce  Mémoire  en 
deux  sections  distinctes  :  la  première,  que  nous  avoQS  cra 
devoir  appeler  partie  chimique  ;  Fautre  ,  partie  physio- 
logique. 

'  ;PARTIE   CHIJilQUE. 

Plusieurs  chimistes  se  sont  déjà  occupés  de  Texameii  de 
Tipécacuanba  \  mais  leurs  résultats  se  trouvant  contradic- 
toires, ils  n^ont  pu  nous  guide^^  dans  nos  travaux.Nous  devons 
cependant  citer,  conmie  les  plus  importantes  ,  les  Disser*» 
tati<m$  de  M.  Henry,  du  docteur  Irvine^  et  de  M.  Masson- 
Four, 

M.  Henry  à  retiré  de  Tipécacuanlia  une  matière  rui- 
neuse et  une  matière  éxtractive  sobible  dans  l'eau ,  Tune  et 
Tautre  vomitives.  M.  Henry  regarde  cependant  la  matière 
résineuse  coDune  plus  vomitive  que  la  seconde.  On  lit  le 
détail  de  ses  expériences  dans  le  lvii^  volume  des  Annales 
de  Chimie. 

Nous,  n'avons  pu  nous  procurer  le  mémoire  original  de 
M.  Irvine  ;  mais  s'il  nous  est  permis  d'en  juger  par  un 
passage  de  la  chimie* de  Thomson,  ces  expériences  sont 
loin  d'être  satisfaisantes.  Nous  croyons  devoir  citer  en  en- 
tier le  (>assage  de  la  chimie  de  Thomson  ;  il- prouve  la  né- 
cessité où  Fon,  est  ^e  refaire  une  nouvelle'  analyse  de  Tipé* 
Ccicuanha.  -, 

<c  Qvibique/çette  subsunce  ^K^  d'une  grande  importance 
»  dans  la  médecine  (l'ipécacuanha),  il  n'en  a  cependant 
»  pas  été.  fei^t.jusqu'à  présent  d'analyse  exacte  4  les  re- 
)>  cherchés  le^  plus  récente^  sn^iit  celles  di(  dpptéur  Iryine , 


DB    PHARMACIE*  it^j 

»  quiobtînt  le  p|ii^  de  là  Société  hervéyealie;à  Edimbourg, 
»  pour  Faimée  l'jB^^  Diaprés  ces  expérienceâ,  elle  parait 
id  contenir  une  matière  gommo-résineuse  y  dans  laquelle  ré- 
»  side  principalement  son  activité,-  il  y  existe  probablement 
»  aussi  de  la  résine  pure  et  dé  Textractif.  Lorsqu'on  fait 
n  bouillir  long-temps  cette  racine  dans  Feau ,  elle  perd  sa 
»  propriété  caustique  *,  si  on  la  distille  avec  l'eau ,  le  liquide 
»  qui  passe  est  inactif,  mais  la  décoction  qui  reste  dans  lat 
»  cucurbite,  a  une  action  très-forte  sur  l'économie  animale^.  »' 

M.  Masson-Fonr  a  publié  aussi  dans  le  premier  volume 
du  Bulletin  de  Pharmacie ,  une  série  d'expériences  sur  le 
même  objet;  il  termine  sou  mémoire  par  les  conclusions 
suivantes,  qui  contiennent  en  césumé  les  résultats  de  son 
travail.  '  \ 

«  On  peut  donc  conclure  que  Tipécacuanba,  td  qu'on  le 
»  rencontre  dans  le  commerce,  contient:  i^.  de  Tacide 
»  ipllique;  2®.  du  mucilage';  3^.  de  Textractif  ;  4''*  <lela 
»  résine. 

V  Que  les  principes  actifs  de  cette  racine  paraissent  être 
»  Fextractif  et  la  résine  ;  que  Falcohol  k  trente-six  degrél 
9  ^ssout  la  résine,  l'adde  gaHiqne  et  une  partie xle  Fextrac- 
»  tif  ;  que  Teau  s'empare  du  n&ocilage ,  de  l'acide  gallique , 
»  mais  qu'elle  ne  parait  pas  retenir  une  quantité  notable  de 
»  réfflne.  » 

Les  recbercbes  de  M.  Masson-Four,  quoique  importantes, 
ne  présentent  donc  pas  encore  des  résultats  assefe  saùtfaisans 
pour  dispenser  d'un  nouveau  travail  sur  ce  sujet:  nous 
ayons  essayé  de  l'entreprendre ,  nous  sommes  loin  peut-être 
d'avoir  atteint  le  but  proposé  ;  cependant,  comme  les  expé- 
riences nombreuses  que  pous  avons  faites  nous  ont  fourni 
quelques  résultats  intéressans,  nous  les  donnerons  du  moins 
comme  des  matériaux  qui  pourront  être  de  quelque  utilité , 
dans  un  travail  général  sur  cet  objer.       *         •       ^'     ' 

Dans  ce  mémoire,  nous  n'entretiendrons  l'Académie  que 
de  nos  recherches  sur  les  trois  espèces  d'ipécacuanhîi  bs 


}48  JOU&NAL 

phu  ttsh^  :  rip^cnànha  bnui ,  fourni  f^  le  psyehotrû 
^meàc^  et  rip^orcoiaiha  gm,  produit  par  le  caKooccMpé* 
caélUlahâ  et  rîpëcaeaanha  Manc  (  YÎola  emeûca.  ) 

jinatyse  de  Pïpécacuanha  brUn  (Psyohotria  emetiea  )• 

^  L'expérience  ayant  appria  qae  la  partie  corticale  dje  U  ni<- 
^h^  dç  ripéfr^çqaiiiu  était  douée  4^  prppriétés  plus  actives 
g^0  la  partie  ligneuse  ^ou  medituUiiua^  dont  e}le  se  détache 
d'ailleurs  trèa-facilemeot ,  nous  aTons^cru  dev<Hr  Fisoler  et 
cominencer  sur  elle  la  série  de  nos  e^^rieoces  :  nous  passe- 
rons sous  silence  les  essais  préliminaires  ^^e  nous  Avons 
faits  sur  cette  substance  y  pour  indiquer  de  suite  le  mode 
d'analyse  que  nous  avons  cru  devoir  suivre  dans  son  exa-' 
men ,  d'apvès  les  données  que  nous  avions  déjà* 

Unç  quantité  déterminée  de  poudre  corticale  d'ipéca- 
^uadba  a  été  soumi^  à'J'ae^on  deTéther  sulfurique  rectifié^ 
d'abord  à  froid,  ensuite  à  Faide  du  calorique ,  et  avec  de 
nouvelles  quaotités  d'étliçr*  On  a  ainsi  épuisé  F^ctÎMi  dç 
Téthet  ^a  ripécacuanha,  qui  alors  a  été  desséché  aU  bainr 
inarie.  Les  teinjUires  évapora  dans  une  cornue  ont  produit^ 
unéther  qui,pei|daiit  les  premières  époques  de  la  dislillationi 
çVyait  auc^une  odeur  étrangàre;  mais^  «ur  la  fin  de  la  distil- 
lation, il  acquiérait  Todeur  particulière  de  Tipécacuanba.  U 
est  resté  dans  la  cornue  une  matière  grasse  huileuse  ^  odo- 
l^te,  sur  laquelle  nous  reviendrons  plus  loin. 

L'ipécacuanha  épuisé  par  Téther  sulfurique  a  été  soumis  k 
l'action  de  Talçohol  à  quarante  degrés ,  aidé  4e  la  chaleur;  il 
a  ialla  beancoup  de  temps  et  une  très-grande  quantité  d'al- 
çohot  pour  enlever  k  l'ipécacuanha  toutes  les  parties  solubles 
dafiaee  menstrue  :  les  premières  teintures  étaient  d'nn 
jaune  brunâtre,  et  n'avaient  pas  cette  bcflle  couleur  )aunç 
'  dorée  qui  distinguait  les.  teintures  éthérées.    . 

Lçs  teintures  alcoholiqaesfiltréesbouiUantes  ont, par  l'éva- 
poratiqn ,  laissé  précipiter  quelques  flocons  blancs  d'uite 


DE    PHAKMACIE.  ^149 

m«tiire  que  nous  àTons  recomme  être  aiialdj^ufi  à  k  cife* 
Leç  lîqaeurs^filtrées  om  donne  jptr  Tévaporadoii  ooe  madèrt 
eztrmctire  d'un  roi^e  safrané  :  cette  natière}  dÎMMle  •dèai 
Teau  froide,  a  laissé  des  flocons  de  drequ^cm  a  sëpai^  par 
la  filtratioa ,  et  rëams  à  cette  qw^twaavait  déjà  obteiwa. 

La  matière  solubk  dans  TeairaMâe  a  été  obteMe  par 
Imporation  an  bain-maria.  Elle  était  alors  d'vn  ro«gd 
bnm ,  trèa-déKquesoante ,  d'one  saveur  amère  y  presque 
uns  odeur.  L'erpérience  nous  a  âppriè  qu^elk  avait  den 
propriétés  Toiuitites  très-marquées ,  oonune  noua  le  dtrooa 
pins  bas;  elle  roiigissait  légèremem  le#  cituleurs  bleues 
T^lalea.  ' 

Cette  aaatièrè  extradiforme  a*  été  alob  mise  ca  oomact 
STec  dû  cailH>nate  de  baryte.  Après  quelques  jours ,  la  ma- 
tière a  étiS  jreprise  d*abord  par  Teau^  ensuiie  par  Talcoholt 
ék  ne  rougissait  plus  alors  les  tetutures  bleoes^  végétales, 
elle  ne  retenait  d'ailleurs  aucui»  atome  de  baryte  y  la  baryte 
«Wt  doue  £ût  que  s'emparer  d'im  acide  auquel  elle  devait 
sa  proprjiété  de  rougir  le  tournesol  \  mais  la  quauUté  dWde 
coaieçH  daus  la  matière  extraciifortae  était  ai  petite,  que 
mm  n'aToutf  pu  IHs^iler.  Noils  sommes  ctp^udaût  ibudéa  k 
regarder  eei  acide  comkie  de  Taçide  gattique,  parce  4|u'avatit 
d'aToir  été  tri^itée.  par  la  baiyte,  U  matière  extractifbrma 
CÙBait  virer  aa  vert  la  solutioi»  d'acétate  de  ier. 

ipris  avotr  redisaons  la  matîète  dans  Veau  diatiUée,  uoui 
y  aTOQs  ajouté  peoàpeu  et  pKr  pi^rtiesde  Tacélale  de  plomb. 
Amntèi  il  sVi  iormé  m  précipité  àb^idiort,  d'w  Uaiio 
pHtf^  et:  txmjours  ide^tîipie,  qmelleqna  fKU  Tép^i^e  de  aa 
finiiiaiiim  ^  i^omma  l'expérim^e  uws  l'a  démontré. 

Ce  précipité  fut  recuei0i  par  la  fliration ,  et  la  Bqueur 
^ttée  était  presque  incolore  s  uae  autre  portion  de  Hqueur 
^as  laqu^  on  avait  versé  du  soussicéuue  dei  plooab ,  était 
«atièremeiM  décolorée. 

Le  précipité  obtaiu  par  Tacétate  d#  pbnnb,  ^ti$  avoir 
^ kiFé  av«o  de  Peau  dktifiée>  •  élé  déc(«ip<^T^  ^^ 


, l50  JOURNAL 

coxirant  d'hydrogène  sulfuré;  le  plomb,  paf  ce  moyen ^  a 
été  s<^rë  de  la  matière  que  nous  nommons  vomitive,  et 
cette  matière  elle-même  a  été  obtenue  par  Tévaporation  de 
la  liqueur;  mais  comme  elle  retenait  un  peu  d'acide  acétique, 
on  l'a  mise  en  contact  Jfl||  un  excès  de  litharge  en  poudre , 
et  jcnsuite  traitée  de  ncnHk  par  Thydiiogène  sulfuré. 

Cette  expérience  est  une  dé  celles  que  nous  regardons 
conune  décisives  pour  établir  Thomogénéité  de  cette  matière. 
•En  effet,  si  elle  eût  été  composée  de  deux  matières  diffë* 
rentes ,  ou  Tune  aurait  été  de  nature  à  être  précipitée  par 
Tacite  de  plomb ,  et  l'autre  non  ;  et  alors  ce  réa^ctif  eitde 
prime  abord  pu  servir  à  la  séparation  de  ces  deux  matières , 
ou  Tune  et  l'autre  eussent  été  susceptibles  d'être  précipitées 
par  ce  sel.  Mais  dans  ce  cas  il  est  plus  que  probable  que 
l'une  l'aiirait  été  avant  l'autre ,  et  alors  on  aurait  trouvé  des 
différences  entre  les  précipités  pris  à  diverses  époques  :  d'ail» 
leurs,  d^autres  propriétés  que  nous  rapportions  plus  bas , 
en  traitant  spécialement  de  la  matière  vomitive^  nous  confir*- 
ment  dans  notre  opinion  :  continuons  nôtre  analyse. 

L'alcohol  n'ayant  plus  d'action  sur  l'ipécacuanha ,  nous 
avons  traité  cette  substance  par  l'eau  froide  :  l'eau,  par  un 
séjour  prolongé  sur  cette  racine,  est  devenue  mucilagîneuse; 
filtrée  et  évaporée,  elle  a  donné  une  matière  grisâtre  qui', 
traitée  par  l'alcohol ,  a  blanchi  en  abandonnant  Une  certaine 

^   quantité  de  matière  vomitive  analogue  à  celle  dont  nous 

,  venons  de  parler.  La  matière  blanche ,  examinée  avec  soin , 
a  présenté  tous  les  caractères  de  la  gomme  pure  ;  elle  four- 
nissait ,  en  la  traitant  par  l'acide  nitrique,de  Tacide  oxâUque 
et  de  l'acide  muqueux.  La  matière  ligneuse,  après  avoir 
subi  l'action  de  l'eau  froide,  a  été  soumise  i  celle  de  l'êan 
bouillante,  qui  a  enlevé  une  quantité  considérable'd'une  sub- 
stance que  nous  avons  reconnue,  à  toutes  ses  propriétés,  être 
de  1  amidon.  Il  suffit  de  verser  dans  la  liqueur  une  certaine 

.  quantité  d'iode  pour  déterminer  ^ur-le-champ  une  belle 
couletir  bleue  ;  la  matière  fibreuse  qui  restait  après  plusieurs 


DS    PHARMACIE.  l5l 

âiulfitioits  dans  Teau ,  avait  tom  les  caractères  du  ligneux  ; 
mais  nne  chose  digne  de  remarque,  c^est  TuBÎte intime  de 
l'amidoB  avec  le  ligneux.  (^  deux  corpi  tlennait  teltement 
ran  à  Tautre,  qu'après  dix-kvit  ébuUitions  dal»  de  nouTelles 
quantités  d'eau,  le  ligneux  retenait  encoi^'une  certaine 
quantité  d'amidon  ^  cette  analyse  a  été  répétée  plusieurs 
fois,  la  moyenne  de  nos  résultats  nous  a  donbé  les  propor- 
tions suivantes  pour  chacun  des  principes  constituans 
indiqués  : 

Matière  grasse  huileuse*. ..••>.    .2 

Matière  vomitive.  . •  V  •  •     '^ 

Ciffi  végétale* .....••/...'  6 

Gommée*  •  .^  . .»•••..,':  lo 

Amidon.  .  •  • , 4^ 

Lignoçc.  ..•..*.•..'.•. 20 

Acide  galfiquedes  traces.  ..;.,.•.  v'\.  .  •     y 
Pertfew  .,..•••.•../ -  .  •  .      4 


lOO 


Nous  avons  également  analysé  l%partie  lifoeuse  interne^ 
ou  meditullium ,  de.  la  racine  de  psychotria. 
Yoici  les  réstfltats  que  nous  avons  ohteiras  t 

Matière  vomitive.  .  .  .^  ^  . i  •  i5 

Matière  extractive  non  vomitive.  ...    a  .4^ 

Gomme.  .  - ...*.......     5  j) 

Amidon.  ......,.[. -  .  aoj  » 

Ligneux .^ ....^  .6q          ; 

Acide  gallique  etmatièrç^.  .^.  *  .  .  .  >     );i  ,  ^, 

Grasse  des  traces.  ............    »  •     ?^  .. 

Perte l  ..  i  .....  ..  ,  .    j  8o 

loo  j    » 

'  Nous  avons  indiqué ,  dans  ces  réraltats ,  tine  matière  ex* 
tractive  non  vomitive.  Cette  substance,  qui, se  çapproche 
beaucoup  des  extraiu  ordinaires  qu'on  retire  de  la  plupart 


f  $9  iOîVliiKA^ 

•ma^èr^  y^miti^fi  >  49a(  d^e  affiiibUi  les  prq^tét*  EHe  ^n 
diQîsiy  ^pmdl^jll  jesfmtieHfiimDt  ea  4^  qix'elle  aW  pM 
préc^pitj^c  pfty  Wf^  ffA^q/^y  mi  U  tpnlfire  de  neûc  de 
jale  ;.jl4iii4i$'qw  Ia  mAtîèi^  vomitive  forme  ,  comme  bo^s 
ie  dirfîps  p\n$  hB$j  aareu  ces  réactils,  des  précipitée  très- 
abondikQS,  On  peur  m  serm  de  ce  moyen  pour  féperev  Tex- 
Irait  Bçm  vooiidf  de  la  madère  vomitive.  Dans  ce  cas^  !• 
comhiiiaison  précipitée  doit  être  traitée  par  la  baryte,  .qui  la 
décoiupose^  et  la  matiëre.  vpnjiti^^ l'^pri^  par  TalcohâL  La 
petite  quantité  de  matière  yoçimye  çO0l^)Ue  dans  le  medi- 
tullium  de  Tipécacuanha,  n^oi^tre  .q^e  p^est .  a)iM  rmvi  que  5 
daosi  la  prépara^onde  la  pou,dre.d']'péçaçuiudia ^  les  p1ua> 
maqqos  aéparent  la.  partie  Ijgpeu^e  d^  h  xficinfi. 

Npu8  allons  maifit^ai^t.npiis  oçcpper  de.resameii  chi* 
mique  de  la  matière  .jgrassp  fefiré/^  d^ Tipé^nafihp,  et  de 
rétu4e  des  propriétés,  de  la.  ip^ti^re  yqn^tivf  •  .Nousiaepar* 
leron^pasdes  antres  substances  trouvées  dans  Tipécacuanha, 
parce  qu  elles  sont  identiques  avec  des  mat  ièr^  déjàpar- 
fidtAuént  eonnuef.      é         '  ^ 

De  k^  Matière  grosse  ^  tjp^aqii^tfyt' 

La  matière  grâséie  kt^iré^  dé  l'ipécacuaulia  par  le  moyot 
de  Téther  suU^irique  est  d'une  belle  couleur  jaune  brunâtre, 
lorsqu'elle  est  enmaste  ;  mais  lorsqu'elle  se  dissout  dana  Tal- 
coboLet  Féther  sulfiirique  ^  elle  letur  cominùnique  tme  cou- 
leur jàime  dorée  ^  hiisè  dans  la  bouche  ^  elle.iigit  pdnpipa- 
lement  sur  k  gOrge  et  le  voile  du  palais  ^  et  est  acre  à  la 
manière  des  |iuite^  ësscâtfelleA  ]'  s6n  odeur  est  très-fortp ,  et 
se  Tfipjproclie  ^e'péUe  dé  Thuilé  ésâeotieUe'dé  raifort;  elle 
devient  insupportable  quand  on  Texalte  par  la  chaleur  ] 
affaiblie  jys^  sa  divisipn.duqs  1^  vâiiculej  ^le.  esf  en^ère* 
meqt  analogue  à  celle  de  Hp^capuanha,  et  ç  esti  cette  mf- 
lière  g^'on  doiç  rapport^  Fodeur  de  pptie  wcine,  La  matièie 


DE    PffàHMACIE.  l53 

gcM«e*  €81  fluff  kmrde  ^-l'dooiiol  ^  et  m  pesanieaf  dîffiré 
peti  de  cdle  dé  Tefiti.  hénqaùa  kclmaflfe ,  la  chaleur  en 
sépiore  une  hidlD  eÂrèmemoit'fagaoe,  d'one  odeur  très^ 
pénéiraMe;  mak  k  pka  grande  partie  de^Ia  «ladëre  «*al-^ 
êère  ïïftM  de  se  Toiatiîeef ,  et^mlt  tflors  1*  prodtdcs  que 
donnent ,  par  Tactioà  da  fea ,  les  niatièipe&  vëgéniles  tràs- 
hjirogfoém ,  et  r-hnîle  qni  passe  akto  à  k  dlstSlaiion  est 
^itiérement  enofijfreamaiciquè. 

Si ,  d^  autre  cét< ,  c»  dkdlle  de  Fean  aveé  de  la  ma^ 
ûère  gr»se,  Tean  n'en  enlève  quNuie  i^aHSe,qm  i^ieîit  en- 
saile  nager  *&'  k  ambuce  en  fonnant  dés  iris.  La  matière  grasse 
4e  Hpécaçaanha ,  comme  pinsienrs  a<Btfes  huiles  végétales , 
parait  ^dnnc  être  formée  de  dettk  huites  i  Ttîne  volatile, 
tris-fagaoe  ,  principe  ombrant  de  fipécaeuanha  ;  Tautre, 
grasse  &fe,  peu  on  peint  odorante^  et  tfne  ^[u^ques  éhi- 
mistes ,  qui  né  Tavaient  fM  ebtoiae  ismée  et  entièrement 
sépavéedek  matière  vonutive  \  ont  prise  pour  tinè  résine. 

jfons  parlénms  plus  baa  de  faction  de'k  jmatière  grasse 
sur  l!écofiomie  ankaàie.     - 

Db  lu  Matière'  mmUy. 

Cette  subat^çp  qç^  poH«  daignons  aona  k  nom  de  nmr 
tière  vomîtiv^,  99t^q§^  poiiA  p'ftyfllM  paaenisi^fQfait  çQto^^ 
jes  expé^ei^s  q^i  fmi^tmmt  wt\e  piopAéiÂ^  mais  que 
nom  ne  swriWA  4(^fnep  soiis  un  aoÉrepom,  s'obiijf^^ en 
fpiivant  k  u^rç]|e  qi^e  jmnA  avons^tihiGifeY  Gqpendmt^  ajriiôt 
simplifié  le  mode  d^opération  nécessaire  pour  Tobtenip,  liws 
rinffique^^Qim  fn  pfsn  4^  1^14  )  ^'ip^^M^undia  doit  ètrg  ré- 
difii  HP  pondse  :  al^B9  qa  U  trpîie  pan  Fédier  à  fio/degréa, 
pour  dissotidrs  m  mtier  k  matière  gipaase  odorante.  Ijorsque 
Tipéc^çtianlia  ne  oè^e  pli»  nm  k  V^tW  sm  r#pUi»e  par 
l'aloohol,  les  teint|isea  akoliriiqnea  dbivoiil  èlre  évaporées 
ensuite  au  bajo-mariè,  èl  la  pmti^re  redisaout^  dads  dé  Teâù 
froide  ;  elle  abandonne  alors  sir  cire  et  un  peu  de  matière 


l54  JOUBNAL 

grosse  ^'elk  retenait  :  mise  en  macératioii  sur  in  carbonate 
de  baryte,  eUe  .perd  son  acide  galtiqne.;  reprise  par  Talcoliol 
et  évaporée  à  siccité,  die  est  alors  à  Tétat  de  puretés 
«   La  matière  vomitive  desséchée  se  présente  'sons  fonne 
d'écaillés  tra^parentes  d*mie  couleur  brune  rougeâtre  ;  sas 
.odeur  est  presque  nulle ,  elle  a  cependant  un  peu  d'analogie 
avec  celle  du  sutre  caramélé^  sa  saveur  est  amère,  un  pev 
acre,  mais  nullement  nauséabonde;  une  chaleur  moins 
forte  ,  ou  égale  à  celle  de  Teau  bouillante.,  ne  lui  fait 
éprouver  aucune ,  altération  ;  â  une  chaleur  supérieare  , 
elle  se  boursoufle  ,   noircit,  se.  décompose  ;-^  donne  de 
Teaii ,  de  Tacide  acétique ,  de  Faciile  carbonique  ,  trè»- 
peu  d'huil^;•il  reste  un  charbon  très-spongieux'et  trè»- 
léger;  on  ne  peut,  da^s  les  produits  de  la  distUIaticm,  troo- 
.ver  aucune  trace  d  ammoniaque.;  ce  qui  indique  que  Falote 
n  entre  pas  dans  la  comt>ositioQ  de  i^tte  matière  ;  exposée  à 
Tair ,  elle  n'éprouve  d  autre  altération  que  de  tomber  en 
déliquescence  ea  absorbant  Te^u  hygrométrique;  Teau  la 
dissout  en  toute  proportion  sans  Taltéref  :  on  ne  peut  Fob- 
tenir  cristallisée  par  aucun  moyen. 

L'acide  sulfurique  étendu  d^eau  n'exerce  aucune  ac- 
tion wr  cette  matière;^racide  sulfurique  concentré  la  détroit 
et  la  charbone  ;  Tacide  nitrique  k  dissout  k  froid  oonmie  i 
chaud^et  fait-virer  sa  couleur  au  rouge  foncé-,  en  continuant 
l'action  deFacide  nkrique,  la  couleur  passe  au  jaune;  il  se 
•dégage  beapcoup  de  ga^  nitreux  :  on  obtient  beaucoup 
d'acide  oxalique  ^  et  il  ne  se  ferme  pais  de  matière  jaune 
aBdère. 

Les  acides  mnriatique ,  phosphorique ,  dissolvent  la  ma- 

.tîère  vomitive  sans  Faltérer.  On  peut  la  retirer  de  ces  dis- 

— ^ " — *— — — 

(i)Pn  peut  solMiitaer  au  carbonate  de  baryte  le  carbonate  de  magnësiet 
OQ  ralamme  ea  ffHét  :  le  pharmacien  évitera  par  U  TenîpkA  d'unes!]^ 
•tance  qui  pqprrait  inspirer  des  craintes  aux  mëdecina  qui  emploieraieat 
la  matière  vomitive  dans  la  pratique.  (Voyez  la  partie  physiologique  de  ce 
Mémoire.)    '     - 


DE    PHARMACIE.  l55 

sohxtioas  en  saturant  les  acides.  L'acide  acétique  est  un  des 
meilleurs  dissolvans  de  la  matière  vomitive  :  Facide  gai- 
licpie,  an  cûntraife ,  la  précipite  de  sa  dissolution  aqueuse 
oo  alcoholique ,  en  contractant  ^vec  eliie  une  union  trës*- 
intîvne  ;  le  précipité  est  abondant  et  floconneux  ,  peu  so- 
Inblie  ;  cependiant  il  en  reste  encore  une  quantité  notable  en 
dissolution  dans  la  liqueur.  La  matière  vomitive  a ,  dans  cette, 
combinaison  ,  perdu  sa  propriété  la  plus  caractéristique, 
aÎQsi  que  nous  le  verrons  plus  loin.  ■ 

I^  teinture  de  noix  de  gale  précipite  la  matière  vomitive 
avec  plus  d'énei^e  encore  que  Tacidegallique. 

Lies  acides  <^lique ,  tarlarique,  etc. ,  n'ont  aucune  action 
.sur  la  matièrevomitive.-— Les  solutions  alcalines,  lors- 
qu'elles sont  un  peu  étendues  ,  n  y  produisent  aucnn 
changement  ;  les  alcalis  concentrés ,  au  contraire ,  altèrent 
et  dénaturent  la  m#ière  vomitive.'Les  alcalis  décomposent 
et  dissolvent  les  précipités  formés  par  l][acide  gallique  et  la 
noix  de  gale ,  avec  la  matière  vomitive. 

L'iode  dissous  disins  Talcohol ,  et  versé  dans  une  solution 
alcoholique  de  madère  vomitive  ^  y  produit  un  prédpité 
rouge  qui  nous  a  paru  être  une  combi^son  diode  et  de 
matière  vomitive.  La  petite  quantité  que  nous  avons  obtenue 
de  ce  précipité  ne  nous  a  pas  permis  d^en  faire  un  examen 
approfondi.  w 

.  Parmi  les  sels  dont  nous  avons  étudié  Vaction  sur  la  ma- 
tière vomitive ,  il  n'en  est'pas  qui  ait  un.  effet  plus  marqué 
que  le  sous-aéétatè.dé  plomb,  qui  la  précipite  entièrement. 
L^açétate  de  plomb,  du  commerce  précipite  aussi  la  matière 
.  vomitive^  mais  ici.  le  précipité  n  est  pas  >(isû  abondant  et  la 
liqi^eur  reste  légèrement  colorée  \  on  vpit  que  Facide  acéti- 
que s'oppose  à  la  formation  du  précipité.. 

Les  autres  sels  métalliques  n'ont  que  peu  ou  point  d'ac- 
tion sur'la  matière  vomitive.  Le  proto- nitrate  de  mercure, 
le  deuto^hlorure  du  même  méul  ,*et  le  muriate  d'étain, 
sont  les  seuls  sek  métalliques  qui  produisent  quelques  pré- 


l56  JOURNAt 

cipitÀ  assez  légers.  Les  sels  de  fer  n'oât  ancnne  action  sut 
4a  matière  vomitive  dépotnUëe  A^acide  gallique  ;  elfe  ne 
trouble  ni  ne  décompose  la  solution  de  tartrate  de  potasse 
antimonié.  Ce  fait  était  intéressant  à  vérifier,  ces  deux  w^^ 
stances  étant  quelquefois  réunies  pour  l'emploi  médical* 

La  décoction  de  quinquina  produit  un  léger  précipité 
dans  la  solution  de  matière  vomitive;  mais 'ce  précipité 
n'est  pas  comparable  i  celui  p^duit  par  rinfosioo  de  noix 
de  gale. 

Les  sels  végétaux  n^oiit  aucune  action  sur  la  matière  to- 

mitive.  Il  en  est  de  même  du  sucre^  de  la  gomme ^  de  la 

gélatine  et  dess  autres  matières  végétales  et  animales  que 

nous  avons  soumises,  Ni  les  éthers  ni  les  Uuiles  né  disâot- 

•  vent  fa  matière  vomitive* 

En  revenant  sur  les  propriétés  dç  la  matière  vomitive, 
nous  nous  croyons  autorisés  à  la  regaraer  comme  une  sub- 
stance sui  generis. 

Les  tentatives  nombreuses  que  nous  avons  faites  sur  elle 
pour  la  séparer  en  plusieurs  substances ,  les  propriétés  vo- 
mitives^ radion  qu'exerçât  sur  el|eles  agens  chimiques, 
paiticuliègremeut  iaclde  gallique  et  la  uoix  de  gale ,  f en- 
semble de  se9  propriétés,  nous  la  font  considérer  comme  un 
0incipe  immédiat  des  végétaux ,  d'autant  plus  que  iious 
lavQUs  retrouvée  4ftQ3  de^  plaute^  vomitives  appartenant 
m^e  à  dea  iawU/^.  4i0*ér!^Pte8 ,  le  çaUq^cca-ipécacuanha 
et  le  Yklk  ewciica  (  voyçz  Vaualjsç  dç  çe^  deux  matiè- 
res). Wou^  entons  doue  qu'on  peut  lui  douu^p  raug  dans 
]a  nomenclatufie ,  eu  la  désigni^m  par  le  n<fxa  4*émétine 
lè^0y  ifomo)^  qui  indiquera  sa  propriété!  la  plu$  rçmarqu^* 
.  ble  ,  et  rappellera  Ifi  plante  dans  laquellç  m  la  d*abord 
trouvée ,  U  pa^çhptr^a  emetica^ 


DE   PHARMACIE.  iS'] 

Anaijrse  du  CaScoccehipécaauanha  (  ipécacoanlu  gris  ). 

Nous  croyons  inutile  dû  rtppprter  ioi  eu  détail  Us  expé- 
rî«BGes  que  nous  atons  àiiles  sw  le  caUçoeoa ,  .parce  qae 
1«9  principes  fa'il  contient  ,  éiatkt  lé#  «lèmèt  que  ceiix 
cpie  renfeme  le  psydhotria ,  nons  ayons  dû  employer ,  pour 
c€8  analysés  y  «a  mode  d'opérerà  pen  prts  tonblable  :  noas 
nooB  éoatenleroBs  dé  raf^nér  nos  tésnltats^  Nons  ayons 
opéré  sur  la  partie  coitieala  do  la  rtciiiÉ  déponittéo  dn  me* 
dîtîdSnm  ligneiix ,  et  nèns  avons  dkeM: 

émétine  •  •  *  » ...•••••««•.  i4 

Matière  grasse  .  •  •  •  • •  •  a 

Gomme.  ••;.•• 1  •  i6 

Ami<fon "^  ••«.•••  •  lÔ 

Ligneux.  • •  •  . •  4^ 

Perte ...!!,.  i  ^  •  i  1  i  i  .......  .  2 

100 

En  comparant  cette  analyse  avec  celle  de  la  partie  cor* 
ticale  du  p^fiAotria ,  on  voit  qn'il  existe  une  grande  ana- 
logie entre  ces  denz  racines  ^  le  psyohotria,  cependant ,  con- 
tenant  pins  d'émétine ,  dcrft  être  plus  «etif ,  et  t'oM  ce  qiia 
déjà  on  avait  remarqué.  # 

Du  Fiùla  emetica  {^écacoaidia  bjbmc)  {iy 

Ce  végétal  nous  a  également  fonhu  une  petite  quantité 
d'émétine  ;  mais,  dans  cette  mcinè^  TémÂitte  eit  teUe- 
teecit  t!6dfàùffi€  psv  les  au»es  prineipÉ»  y  ^'0»  ne  peat 

(t>  Non»  tmimSu&b^mt  sstu  aaiifss^fpdf  ne  ass»  a  pu  f^w»  «0M9 
MtMÊûfailte  que  Us  pHoëdeStas,  laaia  «pS  fMHti  ]i*aT<m«  pu  encore  répé- 
ter, fiaote  dVchantillmis  certaîm.  Nous  comptons  aussi  exammer  d*aatre9 
racmes  de  violette ,  paiticidiimBSttt  cdtfl  cloBi  IsMlseBoson  a^  fetroi»^ 
terla  propri^ifviailittft 


l58  JOURNAL 

la  retirer  par  les  moyens  dont  on  s'éuit  servi  clans  les 
analyses  précédentes  ;  il  faut ,  au  Ueu  d^eniployer  Téther 
et  Fakohol ,  faire  bouillir  la  racine  pulvérisée  dans  une 
grande  quantité  d*eau ,  et  en  préparer  un  extrait  aqoéux. 
Cet  extrait,  traité  par  Falcohol  à  Ifi  degrés,  se  décolore, 
abandonne  une  matière  brune ,  qiie  nous  avons  reconan 
être  de  Témétine;  il  reste  une  matière  blancHe  presque  eif 
tièrement  solnble  dans  l'eau  ^  la  substance  soluÛe  est  de  la 
gomme  ;  la  matière  insoluble  était  glutineuse ,  et  donnait 
de  l>mmoniaqoe  à^  distillation.  NoUs.n^avons  retrouvé  ni 
matière  grasse  ni  amidon  dttis  la  radoe  de  violette. 

Cent  parties  sont  e(Hnposées  :  ... 

Émétine .•••.;:: 5 

Gomme '.....;:.  3.5 

Matière  végétb-animale :.;.....  i 

Ligneux.  '...'.  ^ :.;..•  S'j 

Perte.  .  .  .  . ;.:.;.  3 

lOO 

PARTIE  PBTSIOLOQIQUË  ET  MÉDICALE. 
) .     •  • 

L'analyse  à'ufi  médicament  est,  en  quelque  sorte ,  stérile 
p>ur  la  thérapeutique ,  si  on  n'y  joint  Texamen  physiologi- 
que des  divers  principes  immédiats  dont  Tcxistence  a  été 
reconufie  \  et  l'étude  tîe  leurs  propriétés  médicinales.  C'est 
sous  ce  nouvea)L  point  de  vue  que  nous  allons  maintenant 
considérer  l'ipécacuânha.  \  .. 

Il  fallait  d'abord  Techércher  si,  parmi  les  principes  immé- 
diats trouvés  dapstles  racines  d'ipécacùanha^un  ou  plusjeiiFi 
possédaient  la  prcq^MÎété  vomitive  comme  ces  racines  elles- 
mèmes.Gette  vertu  ne  pouvant  être  attribuée  ni  à  la  gomme, 
ni  k  l'amidon ,  ni  à  la  cii^ ,  ni  aot  ligneux ,  il  restait  à  exa- 
miner  la  matière  ^ros^e  odorante  et  V émétine. 

La  matière  grasse  odorante,  agissante  sur  l'odorat  et  sw 


DE    PHARMACIE.  iSg 

k  go&l  ie  la  même  manière,  et  avec  plus -d'énergie  encore 
que llpécacuanha  en  nature,  on  pouvait  présumer  qu'elle. 
aorait  une  acticm  analogue  sur  Testomac  ;  mais  Texpérience 
ne  confirma  pas  cette  conjecture.  Ù'assez  fortes  doses  de 
cette  substance  ont  été  données  à  des  animaux,  il  n'en  est 
résulté  aucun  effet  sensible  ]  nous-mêmes  en  avons  avalé  à 
diverses  reprises  plusieur$  grains,  et  nous  n avons  senti 
qu'une  impression  désagréable ,  Nauséabonde  sur  Todofat 
et  sur  la  gorge ,  impressioN  dont  les  effeU  n*ont  été  que  mo^ 
mentanés*  M.  Caven^u,  qm  a  bien  vonln  nous  aider  dans 
nos  recherches ,  en  a  pris  six  graina  en  une  seule  fois  et  n'en 
a  pas  éprouvé  des  effets  plus  marqués.  Nous  obtînmes  des 
résultats  bien  différens  avec  Yémétine.  Un  demi-grain  qui 
fut  donné  &  un  )emie  chat  excita  chez  cet  animal  des  vo- 
missemens  trèa-forts  et  prolongés ,  après  lesquels  il  tomba 
dans  un  assoupissement  profond ,  d'où  il  ne  sortit  ou'au 
Ixrat  de  quelques  heures  avec  toutes  les  apparences  de  la 
santé.  . 

Cette  expérience  fut  répéta  sur  d'autres  chats  et  sur  des 
diiens,,en  variant  les  doses  d'émétîne  jusqu'à  deux  grainsl 
Les  résultats  furent  analogues,  c'est-à-dire  qu'il  y  eut  tou- 
jours vomissement  d'abord,  assoupissement  çnsuite,  puis 
Ktour  àla  santé  après  im  temps  plus  ou  moins  long. 

^  premiers  essais  nous  enhardirent  à  éproiiver  sur 
n<m»4ii6mes  les  effets  de  Témétine  -,  l'un  de  nous  en  avala 
d«tt  grains  à  jeun  ;  trois  quarts  d'heure  après  il  ressentit  des 
nausées  et  bientôt  il  eût  plusieurs  accès  de  vomissement  qui 
lurent  suivis  d'une  disposition  prononcée  au  sommeil.  Plu- 
sieurs étudians  se  prêtèrent  à  la  même  tentative  et  éprou- 
vèrent les  mêmes  effets. 

If oos  pensâmes  dès  lors  qu'on  pouvait  sans  inconvénient 
administrer  Témétine,  commf  vomitif  dans  les  cas  demala* 
ilie,  eice  fut  encore  l'un  de  nous  qui  en  fit  le  premier  l'essai. 
Ayant  été  attaqué  d'un  embarras  fastrique  dans  le  courant 
du  mois  dernier,  il  en  avala  4  gwlîtïs  en  deux  prises  à  ^  heure 


l6o  JptntHAL 

de  dîstence;  aprè*  la  première  pHse,il  ttéiârda  pas  à  éprou- 
ver un  vomissemeat,  qui  fut  augmenté  par  h  seconde  prise , 
ce  qui  détermina  un  prompt  86ulagem6nt  et  une  entière 
gttérÎ9on«  . 

Depuis  cette  époque ,  Témétine  a  étéadfnbistrée  comme 
Tomidf  à  plusieurs  persoimés  malades  ;  elles  ont  tcmt^ 
éprouvé  1^  effets  qu'on  retire  or^uairement  de  Fipéça* 
cùlnha  sans  qu'elles  aient  été  feti(^ées  par  Todenr  etla  saveur 
désagréable  et   persistante  de  ee  médiôamQit ,   puisqoer 
yémétine  n'a  point  d'odeur  et  ^[œ  M  ^àTeu^  est  aealemenC 
«npenamère  (»).  Nous  ne  crames  |>àâ  âvoîr  terminé  nos  re- 
cherekes  physiologiques  et  ttiédieates  sur  Téinélinie  ,  pouf 
avœr  constaté  les  propriété»  vé^fires  ;  il  était  important 
de  savoir  si  cetie  substance)  donnée  a  tfne  doée  uA  peu  forte, 
avait  quelques  inconv^ens  :  à  cet  effet,  ro  griains  ^éine- 
line  forient  donnés  &  du  chien  de  petite  taille  et  âgé  cf  en- 
viron deux  ans.  Le  tomissetneni  commença  att  Bout  d'une 
demi-heure ,  se  prolongea  assez  long-temps  ^  et  raôiiùaf 
a'assouph  ;  mais,  au  Heu  de  repren4rë  sa  sAnté ,  comme  ceux 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut ,  il  «leurut  dans  la  nuit  qui 


(t)  Nous  ferons  Yemlrquer  que  témàSne  étant  trés-soinble ,  et  ne  s^at- 
tacbant  pak  auK  'parok  d^  Festomc ,  i(  côtrrieat  dé  ne  pas  administrer 
en  une  seul»  fo&  là  (puurtité  ^owent  taire  |lf«ndns  au  raakde  »  parce 
que  celui-2i  pourrait  la  rejeter  enKéredMentàu  prtfni^r  a^cétdc  iBluiai 
ment,  qui  cesserait  8101*8.  A  faut  donc  donner  Pémétine-  en  deux  ou  trois 
doses ,  dont  k  préiQié^  soit  beaucoup  plus  (orU.  Quatre  ffatns  ê^émé- 
tine  en  sokiiion  éam$  quatre  ottt&t  d'eau,  c|u^«n  peut  édntéorer  atéc  un 
sirop  et  aromatiser  arec  Teau  do  fleura  âJ^or^Bffét ,  étaiit  «dniînktrdB  doit 
manière  indiquée  ,  sont  la  dose  qui  confient  à  un  adulte  dans  les  cas  o^> 
dinaires^. 

Pour  les  enfans ,  cm  peut  se  senrir,  pour  eveiler  le  vonkissiinient,  de  pas- 
tilles où  IVmétine  entre  à  la  doee  d*un  deoi^gnan  :  deu<  on  trois  tafiistot 
ordinairement  pour  assurer  Teflfet  désiré. 

Bans  les  coquélUclies,  tes  catarrbel  pulmonaires ,  les  diarrbées  chrxmi' 
qnes,  etti. ,  nouë  etnpbyotu  a^ec  avatitage  dés  pastille»  qui  contiennent 
un  huitié;me  df  gi^ûn  d'éméttA ,  et  ipii  nàbi  paràiseeùl  retepkiter  a?ec 
avantage  les  pastilles  d'ipécaciuoha  pitlinàire. 


DE     PHARMAeiE.  t6i 

mmiîetféneDce ,  c'était  à  peu  près  i5  heures  après  avoii/ 
fris  rémétme. 

Son  cadavre  (ut  ouvert  avec  toutes  les  précautions  néces- 
saires, et  Texamen  auatomique  fît  voir  que  Tanimal  avait 
taccombé  à  ane  vioIeUte  inflammation  du  tissu  propre  du 
pouniMt  et  de  la  membrane  muqueuse  du  canal  intestinal , 
depuis  le cai*dia  jusqu à lanSs  (i). 

L'eïpérienee,  répétée  sur  plusieurs  autres  aniraaux,méme' 
tTeC  six  grains  d'émétine  eut  une  pareille  issue  ;  il  en 
foi  de  même  de  plusieurs  antres  chiens  ,  dans  lesquels  Témé- 
boe  (Cssoute  damr  une  petite  quantité  d'eau  fut  injectée^ 
^itdans  la  Veine  jugulaire ,  soit  dans  la  plèvre,  soit  dans 
TaBus,  ou  introduit  dans  le  tissu  des  muscles;  partout  les^ 
résultats  furent  sehiblable:s  r  vdiiiissemens  prolongés  d*abord,' 
déjeciiooa  alvînes  ,  assoupissement  consécutif^  ^t  mort  dan^' 
les  a4  <^  3o  heures  qui  suivirent  Texf  érîence  ;  ouverture  du 
cadavre ,  inflammation  du  poumon  et  de  la  membrane 
nuqneuse  du  canal  intestinal. 

Ces  résukats  semblent  importans  sous  plusieurs  rapports» 
D  abord  il  est  très*utile  de  savoir  que  Téméune/ donnée  à 
forte  dose ,  peut  avoir  des  inconvénients  graves,  et  par  cette 
propriété  elle  se  rapproche,dans  les  effets,  de  plusieurs  autre% 
Substances  vomitives,  et  particulièrement  de  Témélique: 
ce  fiiit  pourra  faire  jeter  quelques  doutés  sur  Topinioa 
g^^ralê  où  Ton  est ,  que  Tipécacuanha  peut  être  admi- 
nistré h  fortes  doàes  sans  inconvénient ,  parce  que,  dit-on , 
son  action  se  borne  à  exciter  le  vomissement ,  et  que  la 
quantité  excédente  est  rejetée  par  le  vomissement  lui-même. 
En  outre  ,Taction  ^spéciale  de  Fémétine  sur  le  poumon  et  sur 
le  canal'  intestinal  ne  montre-t-elle  pas  que' c'est  avec  rabou 
que  Ton  fait  prendre  Tipécacuanha  à  petites  doses^  souvent 

(il  Ces  phcnom^oes.  sont  semblables  à  ceux  qu'on  remarque  dans  Tem- 
poMonnemeot  par  IVm^tk^ae  (  tartnrte  de  potasse  et  d'antioroine  ).  (  Voyex 
It  Mëcnoire  nir  Véméûqot ,  par  M.  Biagandic.  )    ' 

f  ili^.  Jnnée.  ^  Açril  1 8 1 7 .  11 


lép^t^  ttmx  perMnne&  atteintes  de  rlmmei  à  Iter 
période,  de  catarrhes  pulmonaires  chroniques,  do  diarrhées 
de  lon^e  durée ,  etc.  ? 

Si  Ton  obtient  ces  effets  de  Tipécacuanba.  en  sub« 
stance,  il  était  permis  d'espérer  qu*oi^  obtiendrait  des. 
résultats  plus  marqués  en  employant  r^étim  :  ceat  ce 
que  nous  avons  été  assez  heiuftux  pour  constater  sur  jAu^ 
sieurs  personnes  affectées  de  Catarrhe  pulmonaire  chro- 
nique ,  entre  lesquelles  noua  citerons  une  dame  âgée  de  '64 
ans,  tourmentée  depuis  près  de  trois  ans  d'im  catarrhe  avec 
des  quintes  très-fatigantes ,  le  matin  et  le  soir;  depuis  environ 
six  semaines  qu'elle  fait  usage  de  pastilles  où .  Fénoiétine 
entre  à  la  dose  d^i^  huitième  de  grain ,  die  est  eotièrement 
débarrassée  de  ses  quintes  et  sa  toux  a  considéralJement 
diminué.  ^ 

Par  le  mèiiie  moyen ,  \in  honune  àgéde  36  ans  a  été  guéri 
complètement  d*tux  rhtune  opiufàtr^  qui  durait  depuis  prei^ 
de  six  mois ,  et  qui'  avait  résisté  à  la  plupart  des  moyens 
usités  en  pareil  cas ,  et  m^e  aux  pastilles  d'ij^oacoanha 
Ordinaires. 

Nous  avons  aussi  empbyé  avec  succès  Témétine  à  la  dose 
dW  quart  de  grain  et  même  d'un  demi- grain,  donné  tous 
ks  matins  dans  le  traiten^ent  d'une  coqueluche  dont  ëtait 
atteint  un  enfant  de  6  ans  \  nous  avons  auçsi  fait  usi^e  de 
Témétinè  à.  petite  dose  sur  des  personnes  d'âge  et  de  sexe 
différens,  affectées  de  rhumes  simples^  et  nous  en  avons 
<^btenu  des  effets  au  moins  aussi  satisfaisans  qu«  ceux 
qu'qn  obtient  ordinairement  deTipécacuanha  en  substance  :, 
seulement  nous  avons  souvent  remarqué  un  effet  nar- 
cotique,  qui  ne  parait  pas  être  produit  par  cettç  deroière 
substance. 

'  Les  divers  phénomènes  que  nous  venons  de  rapporter  ont 
été  obtenus  par  l'émétine  retirée  soit  du  psychotria  emetica, 
sôit^du  calicoccaipécacuanha>  soit  du  violii  ipécacusAha; 
ce  qui  confirme  le  i:é^ullal  de  nos.  ^xpéficBces  chimiques  y 


iftâ  êàêbYiê^soxViàéntàié  de  k  matière vomitire dans  ces  troîtf 
végétanu^.  Il  résulte  ansai  des  fiits  et  des  e^spériences  quer 
netis  venons  de  rapporter  daiia"  celte  seconde  partie  de 
noire  nàévndîié ,  que  l'éiiiétÎDe  a  tous  les  ayantâges  de 
ripëciteiMK^  êÊkhs  en  avoir  les  încoaTëniens.  En  clfet, 
FipecactMmh»  a  tme  odeur  forte  et  nauséaboudt  que  n*ar 
fs»  Téniélme;  la  saveur  ée  Fipécacuanha  est  acre  et  désa-* 
gfitehle  ^-œlle  de  Témétine  eh  seulement  un  peu  amère  ; 
hê  doaea  d'ipéeaeoanlia  qu'on  est  obligé  d*emptoyelr  pour 
pfo4aii«^  le  romissement  sur  un  même  sUjet ,  ne  sont  paaT 
eonsltfBles  :  car  êlies  dépendent  non-^ulemenc  de  la  quantité 
dtéméàûé  coài^iue  dans  npééacuanha ,  et  cette  quantité  varie 
fkmrles  (fi  versesraeines  désigpéesson^  le  noiti  ^Igaire  et  géné^ 
rique  d^pécacnanba-,  mafsf  encore  de  la  manière  de  préparer 
leur  poudre  :  on  eat  clone  obligéde  porter  la  dose  de  l'îpéca- 
cuanha  de  i5  à  4o  grains^  donné  à  une  aussi  grande  quanti- 
té, son  odeur  et  sa  saveur  scmt  insupportables.  Ses  partictdesi 
s'attachent  aux  parois  de  la  bouche,  du  phrajnx,  de  Tceso- 
pliage.  Ces  inconvéniens  sont  si  grands  pour  certaines  pér- 
3oni>es,qu'ellesont  une  répugnance  invincible  pour  ce  médi- 
cament :  Fémédne  étant  soluble  dans  Feaù  et  ayant  une 
action  très-énergique  à  la  dose  de  a  ou  4  grains  au  plus ,  nç 
peut  jamais  avoir  aucun  de  ces  inconvéniens;  en  outre ,  sa 
solubilité  dans  Teau  laread  très^propre  à  être  absoii>ée  dans 
le  canal  intestinal  ^  et  à  produire  ainsi  plus  vite  les  effets 
généraux  sur  l'économie  anin&Je.  Ajoutons  enfin  à  ces  divers 
avant^Çes  celui  de  pouvoir  être  paralysée,. aussitôt  qu'on  le 
désire,  par  l'introductioii  dans  l'eçtomac  d'ime  petite  quantité 
d'une  légère  déco^tipa  de  noix  ^e  gale ,  coifime  nous  notis  eu 
sommes  plusieurs  fois  assurés  sur  noos-mémes.Npus pensons 
donc  que ,  dans  la  pratique  de  la  Qxédecii^e,  il  sera  préfé^ 
rable^dansbeaucpup  de  circonstances,  d'employer  Féméûijtç 
au  fieu  de  l'ipéçacuanha  en  substance. 

N  ous  conclurons  des  iaits  et  des  expériences  consignés 
dans  les  deux  parties  dé  ce  mémoire  ,  i"*.  qu'il  existe ,  dans 


l64  JOURNAL 

les  trois  variétës  d'îpécacuaoha  les  plus  usitées  et  dont  Dons  i 
a  vous  rapporté  Tanalyse ,  une  substance  partîcuUère  cjuq  , 
nous  avons  nommée  émétîne  et  à  laquelle  ces  racines  dpi  veut 
leurs  propriétés  médicales;  2^.  que  cette  matière  est  vomit-  ' 
tive   et  pui^ative  ,  et  qu'elle  a  uue  action  spéciale  sur 
le  poumop  et  la  membrane  muqueuse  du  canal  intestinal; 
que ,  de  plus  ,  elle  a  une  propriété  narcotique  marquée  ; 
3"*.  que  Témétine  peut  remphicer  ripécacuanbà  dan^  tontei 
les  circonstances  où  Ton  einploie    ce  médicament  >  avec 
d^autant  plus  de  raison ,  que  cette  substance ,  à  dose  déter- 
minée,a  des  propriétés  constantes,  ce  qu'on  ne  rencontre  pas 
dans  les  divers  ipécacuanhas  dn  commerce ,  et  que  son  pea 
de  saveur,  son  odeur  presque  nulle,  lui  donnent  encore 
un  avantage  marqué  comme  médicament. 

p.  5.  Le  Rapport  que  MM.  Halle  et  Thenard  \  nommés 
commissaires  par  TÂcadémie  des  sciences ,  ont  bien  voulu 
faire  sur  ce  Mémoire,  est  imprimé  dans  le  Recueil  pério- 
dique  de  la  Société  de  médecine ,  rédigé  par  M.  Sédillot. 

AifALTSE  de  seigle  ergoté  du  bois  de  Boulogne  j  près  Paris ^ 

par  M.  YltiQtTELiN. 

(  Extrait  des  Aooales  de  chimie.  ) 

Sua  l'invitation  de  M.  le  professeur  Desfontaines ,  cliargé 
par  l'Académie  des  sciences  d'examiner  une  note  de  notre 
f^oUègue  Virey  sur  l'ei^ot  du  seigle,  M.  Vauquelin  a  sou- 
mis de  nouveau  l'ei^ot  k  l'analyse  chimique.  Déjà ,  dit 
M.  Vauquelin,  plusieurs  chimistes  distingués,  et  notam- 
ment Bucquet  et  Cornette ,  ont  traité  cette  matière,  et  ont 
laissé,  peu  à  faire  quant  à  la  composition  matérielle  de 
l'ergot. 


DE    ^HAKMACIE.  l6S 

On  trotrre  anssi  dana  les  Récréations  physiques  et  chimi- 
ques de  Model ,  oayrage  traduit  de  Fallemand  p^r  Parmen^ 
tier,une  dissertation  sur  Fergot,  son  analyse  chimique,  et 
des  eïpérieàoes  ayant  pour  but  de  reconnaître  si  cette  sub- 
stance est  aussi  malfaisante  qn^on  le  pense  vulgairement. 

Model  regarde  Tergot  comme  une  maladie  qui  attaque 
principalement  le  seigle  dans  les  années  plurieuses,  et  qui 
doit  son  origine  à  de  la  sève  trop  abondante,  qui  gonfle  les 
Taisseanx  et  qui  les  rcmipt,  soit  d^elle-mème,  soit  à  Taide 
de  lapîqûre  d^un  insecte. 

Aux  auteurs  qui  prétendent  que  Fergot  est  nuisible, 
Model  objecte  que  les  maladies  qu'on  lui  attribue ,  ont  peut- 
être  a?ec  plus  de  raison  pour  causes  la  disette,  la  famine,  les 
ploies  froides ,  les  brouillards  qui  existent  4  Fépoque  où 
régnent  ces  maladies,  qui  affectent  plus  particulièrement  les 
pauTres.  Il  cite  à  t:e  sujet  les  Mémoires  de  FAçadémie  des 
sciences  de  Paris  pour  Fannée  1748  ,  dans  lesquels  il  est  dît 
que  Tergot  ne  produit  ses  effets  nuisibles  que  quand  il  est 
DOQTeau ,  que  quand  il  n'a  pas  sué. 

Il  oppose  encore  l'opinion  de  Wolf ,  exprimée  en  ces  ter- 
ines  :  «  L'ergot  n'est  pas  Funique  et  principale  cause  des 
maladies épidémiques ,  puisque,  dans  beaucoup  d'années, 
cette  substance  existe  en  abondance  sans  qu'on  ait  éprouvé, 
l'espèce  de  maladie  qu'on  lui  rapporte.  )•  * 

Model  rappelle  encore  que,  dans  une  dissertation  soutenue 
à  Strasbourg  en  1766,  il  est  dit  qu'on  trouve  abondamment, 
en  Alsace,  du  seigle  ergoté ,  mais  que  les  cultivateurs  n'ont 
jamais  reconnu  qu'il  donnât  lieu  à  des  maladies.  11  convient 
que  Fergot  n'étant  pas  organisé  comme  le  bon  grain ,  ne 
possédant  pas ,  comme  on  le  verra  par  l'analyse ,  les  parties 
qui  constituent  celui-ci ,  il  ne  peut  fournir  un  pain  nourris- 
sauit  ;  mais  il  persiste  à  penser  que  ce  n'est  point  une  raison 
pour  le  regarder ,  avec  M.  Vétillart,  comme  un  poison  des 
plus  subtils. 


n  est  pfts^ûble)  dît-il,  que  4e«  ÛMacM  ^dJmcnft  kar 
domicilcfd^  L'ergot^  tmûs  diioc«e  d^  •^cpériences  inkco- 
ncopîque^  ne  loi  ont-eUe^fait  rtc^waatere  que  l^mmeiit  k 
présence  de  ces  btecies  e*  dbe  leHrs  dArit  dtat^Ie  ignâA  er- 
goté. Modcj  ne  oooit  pu»  non  plus>  ooouue  Tillet  ce  Sishfdber. 
que  cette  alt^ratioo  60Îi  ^ni<}^ji<Qtteitf  d«eii  la  f  iq4re  d'ÎMec- 
tes  venimeux. 

Model  réfute  a^ussî  ropinion  a^urje  de  ^pid^uea  ^fmêot^ 
nés ,  qui ,  dans  un  temps  o^  la.  c^oùe  tétait  peu  «Mraiieëe ,  Et- 
tribuaîent  la  malignité  de  Fergot  .à  ^M^  00t^re  aaadùt ,  k  ««i 
nkre  volatil^  à  une  fausse  fmrmdité,  à  àes  vapeurs  arsmncor 
leSf  etc.^  et,  pour  prouver  qu  il  n'y  eidsie  ri^  d«  parai, 
non-seulement  il  en  a  £(Ut  maqger  impqn^^ent  à  d^aai- 
maux^  mais  avec  parties  égales  de  farine  d«rg<>t^t  d^ftrine 
de  seigle ,  il  a  composé  un  pajb  djpnt  |1  a  mangé  luj-mfane 
sans  éprouver  aucune  espièce  d'accident. 

Parmentîeri  dans  les  obsmationa.  et  additions  qu'il  a 
faites  à  Touvrage  de  Mode},  partage  m>n  opûuoii,  l'appw 
de  nouveaux  raisonnemeps  et.  de  npuvellea  expéri^ncM.  fl  ^ 
est  loin  de  penser  que  Teigo^  equivaille  au  li>on  grain  ;  maMMÎl- 
cToit  pouvoir  assurer^  d'après  sa  propre  expéritnce^.qne 
cette  substapce  p'est  pas  ma)£u^ante.  Uremai^ei  d'aiUevip, 
que,  quelcfùe  abondante  qu'on  la  suppose  da^  noariécollÂt 
il  ne  s'y  trouve  jamais  dans  u^e  auçsî  grande  prqfpcutiap 
qu'il  Fa  employée  dans  le  pain  qu'il  a  mangé  ,  etc. 

On  peut  assurer,  dît  Béguillet,  que  Je  pain,  cette  nown- 
ture  si  essentielle  à  Fhomme,  est,  après  Fair,  U  cause  la  pins 
commun^  des  maladies  épidémiques ,  lorsqu'il  est  de  mau- 
vaise qualité.  Le  mauvais  pain,  surtout  celui  de  ^gle, 
cause,  suivant  Fa  vis  de  célèbres  médecins,  la  plupart  des 
maladies  qui  régnent  dans  les  campâmes ,  telles  que  le  3C0^ 
Lut ,  la  dyssenterie ,  etc. 

Le  grain  dans  lequel  réside  le  principe  ntalfaisant ,  n'a , 
ditRenou,  rien  dfe  diflérenf,'aù  premier  coup  d  œil ,  du 
seigle  ordinaire ,  sïee  jn'est  sa  couleur,  qui  est  d'un  rouge  ^ 


DE   PSAftMÂCIE.  1t67 

lMri<]aetë,dVatres£oîs  jaaneetmème  noire.  Tous  ces  grains, 
dctfitpkisieurs^ootaVfn'tés^ae  bmemt  entre let  doigts.  Si  on  les 
broie ,  k  poudre  est  d^une  couleur  plus  foncée  que  leur  extç- 
riemr.  Psuf  la  mafticfitjoii ,  on  j  dëteloppé  un  goâ.t  de  pour! , 
amer,  nauséabond.  L'odeur  fétide  qui  s'en  exhale,  augmente 
par  Kaddîtion  de  Tean  chaude  pour  en  former  de  la  pâte. 
Le  pain  qui  en  résulte ,  n'a  ih  la  liaiaon ,  ni  la  consistance  oi^ 
diiuâre#  ^  H  il  prodail  aur  ceux  qui  en  mangent ,  tous  leoi 
accidens reprochés  à  Tei^t.  Il  les  produit,  ajoute  Parmem- 
4Mr  I  fuand  même  le  seî(^  ne  cdntiendniit  pas  un  seul  grain 
ergoté ,  tandis  qu'cm  ne  Jesobsenre  pas  lorsque  le  seigle  sain 
^eontiest  de  Tergot. 

Qoelqac  rissams  qae  puissent  être  les  témoigoageè 
,€jfÊBè  nous  avona  rapportés  en  faveur  du  peu  d'inconvénient 
^'il  j  aurait  à  tàitfé  usage  de  l'et^^ot ,  en  comparant  Topinion 
des  médecins  modernes  et  particulièrenient  ce  qne  noTfs 
avons  lu  sur  cette  matière  dans  le  Dictionnaire  des  Sciences 
médicales ,  06  l'ergot  eet  considéré  à  la  fois  conuae  cause  de 
maladie  et  comme  médicament ,  nous  pensons  que ,  cette 
matière  a  besoin  d'être  Picore  étudiée^  et  que,  dans  tous  les 
cas ,  il  est  au  moin^  prudent  do  l'écarter  de  nos  alimens. 

L'analyse  de  l'ergot^  par  Model,  est  assea  remarquable 
pour  l'époque  oà  elle  a  été  faites  car  en  le  traitant  par  Tf^ao, 
l'aleohol  et  la  distillation  à  la  cornue  ^  il  en  a  .'redonna  la 
partie  eolorante  et  plusieurs  autres  principes.  Nous  nous 
{larderons  bien  cependant  de  la  comparer  à  celle  que 
M.  Yauquelin  a  la  modestie  de  regarder  conoune  imparfait^ 
11  nous  semble,  au  contraire ,  l^u'eUe  est  propre  à  accomplir 
le  vœu  deParmentier,  et  qu'il  semble  en  avoir  désigné  l'ai^- 
teur^  lorsqu'en  finissant  ses  observations  sur  l'article  de 
Model ,  il  souhaite  qu'un  savant  impartial ,  et  sans  aucun 
préjugé,  veuille  bien  lever  tous  les  doutes  sur  cet' objet  iui- 
porttint. 


l68  JOtTRNAI* 

Propriétés  physiques  de  FergoU 

Coûktir.  '— Violacée  à  rextérienr,  blanche  dans  Fint^ 
rieur. 

Forme.  —  Cylindri({ne ,  dont  les  eztrëmités  sont  plus  ott 
moins  effilées,  et  recourbées  en  forme  de  croissant,  ayant 
une. raie  sur  la  partie  convie  ainn  que  sur  la  partie 
4;onvaYe. 

iSaf^eur.-^  Nulle  au  premier  moment ,  înais  acre  et  désa» 
gréable  au  bout  d'un  certain  temps. 

Une  graine  coupée  transversalement  et  vue  an  microscope^ 
a  présenté  des  grains  blancs  et  brillons  comme  Tamidon.  La 
pellicule  colorée  qui  en  forme  Tenveloppe  extérieure  , 
soumise  à  la  même  expérience,  a  présenté  une  masse  viola- 
cée ,  parsemée  de  petites  parcelles  blanchâtres. 

Essais  y  par  différens  agens,  pour  sa^foir  quel  était  k  véri- 
table dissolvant  de  la  matière  colorante  de  TergoU 

Plusieurs  graines  ,^  mises  dans  une  fiole  avec  de  Talcohol , 
ne  Font  pas  sensiblement  coloré;  mais  une  certaine  quantité 
4ie  semences  broyées,  traitées  par  ^alcoholboni^ant,  Font 
coloré  en  rouge  brun ,  un  peti  violacé. 

L'eau  qui  a  bouilli  sur  ces  mêmes  semences ,  a  été  colo- 
rée en  beau  rouge  violacé ,  couleur  qui  était  moins  intense 
que  par  Talcohol. 

L'eau ,  alcalisée  par  le  sous^arbonate  de  potasse ,  s'est 
colorée,  à  froid ,  en  rouge  lie  de  vin,  couleur  qui  est  deve- 
nue plus  intense  par  la  chaleur. 

L'eau  ,  acidulée  par  l'acide  acétique  ,  n'a  donnée  i 
chaud ,  aucune  couleur  remarquable  ;  elle  a  donné  par  l'a- 
cide sulfurique  tme  couleur  un  peu  rouge,  par  l'acide  mu- 
riatique  la  même  couleur ,  mais  plus  prononcée;  par  l'acide 


DE    PHARMACIE.  '169 

taitariqae,  une  couleur  d'un  rose  très^le ;  par  Tacide  ni- 
triqae,  la  couleur  a  été  détruite,  car  elle  a  jauni. 

L'eau  et  Talcohol  paraissent  être  les  véritables  dissolvans 
des  matières  colorantes  de  Fergot  j  mais  l'eau  possède  cette 
propriété  à  un  plus  haut  degré. 

Essais  des  différentes  dissolutions  par  les  réactifs. 

Dissolution  aqueuse.  —  Elle  rougit  le  papier  Meu  de 
tournesol ,  précipite  Tacéiate  de  plon^  en  lilas,  Feau  de 
diaux  en  bleu  léger,  et  la  liqueur  surnageante  reste  verte; 
Tacéute  de  fer  est  précipité  en  gris  bleuâtre. 

La  dissoluuon  par  l'eau  alcalîsée  précipite  par  Tacélale 
it  plomb  en  lilas ,  et  en  rouge  purpurin  par  le  vinaigre  :  la 
liqueur  reste  rose» 

Traitement.  ' —  i».  2  onces  de  seigle  ergoté  broyé  ont 
été  tlhaitées  par  l'e^u  bouillante  jusqu'à  ce  qu  elle  cessât  de 
se  colorer;  la  matière ,  ainsi  épuisée ,  a  été  traitée  par l'alco- 
liol  qu'on  a  fait  bouillir  dessus.  Cette  décoction  alcoholique, 
tftin  rouge  jaunâtre,  a  été  introduite  dans  une  cornue,  et 
dîsûUée  pour  en  retirer  l'alcohol ,  et  avoir  la  matière  qui 
s'était  dissoute  dans  ce  liquide.  L'extrait  qu'on  en  a  obtenu 
avait  une  couleur  brune  verdâtre ,  une  saveur  acre  et  amère; 
il  rougissait  la  teiflture  du  tournesol ,  et  se  boursouflait  sur 
les  charbons  incandescens ,  en  dégageant  une  odeur  de  pain 
brûlé. 

Sa  décoction  aqueuse  éteit  troublée  par  le  chlore  et  la  noix 
de  gale;  évaporée,  elle  a  fourni  un  extrait  d'une  couleiu* 
rooge  brune,  d'une  sauveur  d'abord  douce,  ensuite  araère 
et  nauséabonde.  Cet  extrait  rougissait  fortement  le  papier 
bleu  de  tournesol  ;  mais ,  broyé  dans  un  mortier  avec  de  la 
potasse ,  "il  a  dégagé  une  odeur  ammoniacale  très-fétide. 
Lergot  ainsi  épuisé  par  l'eau  et  l'alcohol,  a  été  divisé  en  plu- 
sieurs parties ,  dont  une,  iraitéie  par  le  sous-carbonate  de 
soude,  n'a  coloré  que  faiblement  cet  alcali;  l'autre,  intro- 


,170  lOURNAL 

duite  danrtme  petite  eomue  de  Terre  lutée ,  a  doimé  k  ht 
dislillation un  produit  huileux,  en  consistance  de  beorre. 
Un  papier  rougi  par  vai  acide,  plongé  dans  Pair  du  récipient 
où  était  le  produit ,  a  été  ramené  à  sa  couleur  naturelle  ;  de 
Feau  agitée  avec  cette  huile  s'est  un  peu  colorée ,  a  acquis  an 
peu  d'acidité  et  une  saveur  acre  et  amère  ;  mise  avec  de  la 
potasae,  elle  a  dégagé  de  Fammoniaque.  Le  charbon  resté 
dans  la  cornue  a  laissé  après  sa  combustion,  <pii  est  très- 
difficife ,  une  cendre  grise  principalement  composée  de  pbos- 
phate  de  chaux  "et  de  iiltagnésie  ^  elle  contenait  aussi  un  peu 
d€  fer. 

2^.  20  grammes  de  ces  semences  broyées ,  distillées  k 
feu  doux  avec  4  onces  d*eau,  ont  fourni  un  liquide  légère- 
tnent  alcalin^  car  il  a 'bleui  le  papier  de  tournesol  rougi 
par  un  acide ,  verdi  le  sirop  de  violettes ,  et  précipité  la 
dissolution  d*acétate  de  pIonJ>  et  de  nitrate  de  mercure^ 

3°.  Une  certaine  quantité  de  semences  broyées  ont  été 
lavées  sur  un  tamis  de  soie,  pour  savoir  si  elles  conte- 
naient de  la  fécule  amilacée  ;  mais^  on  n*a  obtenu  qu'unç 
matière  colorée  qui  n'avait  point  les  propriétés  de  Famidon. 
L'eau  qui  avait  servi  à  cette  opération ,  conservée  dans  un 
flaccm  bien  bouché,  a  dégagé  au  bout  de  quelques  jours 
une  odeur  ammoniacale  mêlée  d'une  odei|r  insupportable  de 
poisson  pouri. 

4*"*' Comme  la  matière  soluble  dans  Falcohol,  à  la  pre* 
mière  opération,  était  mêlée  avec  de  la  matière  soluble  dans 
Feau ,  on  a  recommencé  Fopéradon  pour  avoir  la  matière 
résineuse  pure  ;  on  a  donc  traité  20  grammes  d'ergot  par 
Falcohol  à  4o*,  jusqu'à  ce  qu'il  cessât  de  se  colorer  •,  après 
Fa  voir  évaporé,  on  a  obtenu  une  matière  rouge  bleuâtre 
qnî  avait  une  saveur  acre,  et  ensuite  d'huile  ranœ  de  pois- 
son. L'alcohol  distillé  avait  une  odeur  insupportable  de 
marée  pourie.  La  matière  ainsi  extraite  par  l'alcohol , 
,  mise  sur  les  charbons  ardcns ,  bruiait  en  répandant  une 
odcûr  de  graisse  en  vapeurs.  Après  Fa  voir  ainsi  épuisée 


DE    PHARMACIE.    ^  l^Jl 

|mr  Talcbliol,  on  a  fait  bomllir  de  Teau  sur  €e  réû^»  celler 
ci  s'e6t  colorée  en  très-^beau  rouge  vîdacé^et  a  exu'aitune 
huile  blanche  qui  nageait  â  la  surface  :  cette  boile  n  avait 
aucune  odeur  ni  sareur  remarquables.  La  matière  colorante, 
aolnhle  dans  Veau ,  rougissait  par  les  acides. 

5^v  4o  grammes  de  seigle  ergoté  et  concassé  ont  été 
^distillés  dans  une  cornue  de  verre  lutée ,  au  col  de  laquelle 
une  fiole  était  adaptée  pour  recevoir  le  produit  de  la  distil-' 
-latittn.  On  a  d'abord  donoé  une  chaleur  douce  qu'on  a  eutre- 
tenue  pendant  trois  quarts  d'heure ,  et  ensuite  augmentée 
au  point  de  faire  rougir  le  fond  de  la  cornue.  L'appareil 
refroidi  y  on  a  trouvé  dans  le  récipient  une  grande  quantité 
d'boile  épaisse ,  d'une  odeur  nauséabonde.  Un  papier  de 
tooni^sol  rougi  par  un  acide,  plongé  dans  l'air  du  récipient 
a  été  ramené  à  sa  couleur  bleue ,  de  l'eau  mise  sur  l'huila 
jpoor  dissoudre  la  partie  liquide  ammoniacale,  a  présenté 
la  douceur  au  toucher^  et  toute  l'apparaoçe  d'une  solution 
concentréç  de  savon;  elle  était  aussi  hautement  alcaline  ^ 
chose  remarquable ,  car  l'eau  qui  a  servi  au  lavage  de  l'huile 
provenant  de  l'ergot  épuisé  par  l'eau  et  l'alcohol ,  et  distillé , 
était  légèrement  acide  (  Foy^  première  opération). 

Le  charbon  resté  dans  la  comae,  provenant  de  cette  der- 
nièreopéraiion ,  était  très-l^ger-,  il  pesait 7, 700 sur 40 grammes 
de  matière  employée  :  eDe  a  donc  perdu  3a,3oo» 

&".  Désirant  savoir  si  le  seigle  ergoté  dont  on  avait  ëpuisé 
la  matière  colorante  par  l'eau  et  par  l'alcohol ,  pouvait  don- 
ner une  couleur  rouge  à  l'acide  muriatique,  on  en  a  mis  une 
portion  bien  brojée  dans  cet  acide  concentré  :  il  n'y  a  eu 
aucune  action  remarquable  dans  le  moment;  mais  il  s'e^t 
coloré  en  rouge  brun  ^u  bout  de  24  heures. 

uéppHcadon  de  la  couleur  de  t ergot  sur  la  laine  et  sur 
la  soie. 

M;  Vanqnelin  ayant  remarqué  de  l'analogie  entre  la  partie 
colorante  de  )Wgot et  e^  de  l'orsfiiUo,  «essayé  de  l'appU- 


Ï72  JOURNAL 

quer  aux  étoflfcs;  il  a  mis,  à  cet  effet,  de  la  laine  et  <Ie  b 
soie ,  à  tremper  pendant  24  heures  dans  une  solution  d'aîlun 
et  d'un  huitième  de  crème  de  tartre.  Ces  matières  ont  ensuite 
€të  plongées  dans  Tinfusion  d'ergot  échauffée  à  60^  :  la  cou« 
leur  a  bien  pris ,  mais  en  rouge  jaunâtre ,  au  lieu  de  pourpre 
qu'était  le  bain.  La  laine  était  plus  colorée  que  la  soie;  en 
supprimant  la  crème  de  tartre ,  la  soie  a  pris  dans  le  même 
bain  une  couleur  lilas. 

L'infusion  d'ergot  traité  préalablement  par  Talcohol  loi 
enlève  ime  matière  jaune,  de  nature  huileuse  ou  résîaeuseï 
donne  un  violet  plus  pur. 

U  y  a  donc  dans  le  seigle  ergoté,  dit  M.  Vauquelîn,  deux 
matières  colorantes  différentes  :  l'une  ^  d'une  couleur  jaane 
rougeâtre ,  soluble  dans  l'alcohol  ;  l'autre ,  beaucoup  moins 
soluble  dans  ce  menstrue,  as^  soluble  dans  l'eau,  et  qui 
est  violette  comme  le  jus  d'orseille,  dont  elle  diffère  par  son 
insolubilité  dans  l'alcohol. 

J'ai  trouvé ,  en  cherchant  à  connaître  la  manière  dont  cette 
cotileur  se  développe  dans  l'ergot,  que  l'on  peut  faire  naître 
une  couleur  de  la  même  nuance  dans  la  farine  de  froment, 
en  la  dissolvant  dans  l'acide  muria tique  concentré.  Â  mesure 
que  la  dissolution  de  la  farine  s'opère ,  on  voit  la  couleur 
se  développer  peu  à  peu,  et  arriver  jusqu'au  violet  foncé  ; 
mais  au  bout  de  quelques  heures ,  elle  passe  au  pourpre, où 
elle  reste  constamment ,  au  moins  pendant  plusieurs  jours. 
Cette  dissolution ,  étendue  d'eau ,  ne  se  trouble  point ,  ni  ne 
change  de  nuance  ;  seulement  elle  diminue  d'intensité  comme 
toute  autre  couleurl'éprouverait.  On  remarque  au  bout  d'un 
certain  temps,  à  la  surface  de  ce  mélange  d'eau  et  de  tein- 
ture, une  légère  couche  d'huile,  comme  on  en  voit  sur 
l'infusion.de  l'ergot  faite  à  chaud. 

Il  est  probable  que  cette  matière  grasse  n'est  point  le  résul- 
tat de  l'action  de  l'acide  muriatique  sur  la  farine,  car  j'ai 
trouvé  que  cette  dernière  en  consent  si  naturellement,  que 
j'enaicxiraitavtmoyende  l'alcohol.  Il  me  paraissait  intéressant 


DE     PHARMACIE.  lyî 

de  connaître  ,  si  cela  était  possible,  auquel  des  élémens  de 
la  ÊiHAe  le  phénomène  de  la  coloration  était  dù^  en  consé- 
quence f  ai  dissons  d*une  part  de  Tamidon  pur  d^ns  Facide 
muriatîque ,  mais  il  n'y  a  point  eu  de  développement  de  cou-  ■ 
leur.  D'une  autre  part  j'ai  dissous  du  gluten  frais  dans  le , 
même  acide,  et  il  s'est  produit  une  couleur  grise  bleuâtre. , 
Voyant  que  les  deux  principales  matières  qui  composent  la  . 
farine  de  froment  ne  fournissaient  point  isolément  la  couleur 
dont  il  s'agit,  je  me  disposais  à  préparer  le  principe  mucoso-, 
sucré  qui  fait  le  complément  de  la  farine,  lorsque,  m'avisant, 
de  mêler  la  solution  du  gluten  avec  celle  de  l'amidon ,  je  vis  se , 
développer  presque  instantanément  1^  belle  couleur  dont  nous , 
avons  parlé.  Je  crus  pendant  quelques  instans  avoir  formé 
nne  couleur  semblable  à  celle  de  l'ergot,  et  cela  me  parais-, 
sait  d'autant  plus  vraisemblable ,  que  j'avais  observé  autre- 
fois que  le  gluten  produisait ,  en  se  décomposant  au  milieu . 
de  l'eau,  unç  couleur  violette.  {Voyez  Annales  du  Muséum, 
volume  7,  page  i.  )  Mais  les  expériences  suivantes  m'ont 
détourné  de  cette  idée*,  i^.  les  alcalis ,  versés  en  excès  dans, 
la  dissolution  muriatique  de  froment,  font  tourner  en  jaune 
cette  couleur  pourpre,  et  les  acides  ne  la  rétablissent  ensuite^ 
qae  très  -  imparfaitement.  Je  n'ai  point  aperçu  de  déga- 
gement d'alcali  volatil  en  saturant  ainsi  cette  dissolution. , 
La  couleur  de  l'ergot  ne  change  pas  sensiblement  par  les; 
alcalis,  seulement  ils  la  font  virer  un  peu  plus  au  violet; 
1^.  cette  couleur,  étendue  avec  de  l'eau  alcaline  pour  affai- 
blir l'acide,  ne  se  fixe  ni  sur  la  laine  ni  sur  la  soie ,  comm«i. 
celle  de  l'ergot. 

n  faut  conclure  de  là  que  la  couleur  développée  dans  la 
farine  de  froment,  au  moyen  de  Tacide  muriatique,  n'est 
pas  de  la  même  nature  que  celle  de  l'ergot,  et  Ton  ne  peut 
tirer  aucune  induction  de  ces  expériences,  sur  l'existence 
ou  rabsence.du  gluten  et  de  l'amidon  dans  l'ergot.  Cepen- 
dant s'il  n'y  à  pas  de  véritable  gluten  dans  l'ergpt ,  il  y  a  au 
moins  une  substance  azotée ,  puisqu'il  se  produit  beaucoup 


pas  étébien  décrite  encore  sous  ce  nouveau  rapport.Il  regarde 
donc  cette  espèce  comme  devant  être  placée  entre  les  cla- 
vaires et  les  helvelles ,  dans  le  genre  sclerotium  dé^rmiité 
par  Tode.  Nous  avons  rapporté  1e$  principaux  détails  dit 
mémoire  du  savant  professeur  de  botanique  de  la  Faculté  de 
Montpellier,  dans  le  Joumalde  Pharmacie,  novembre  1 8 1 5, 
page  5i&i.  Les  dangers  qui  résultent  de  Tusage  de  Tergot 
pour  la  nourriture ,  paraissaient  être  une  confirmation  assez 
manifeste  de  cette  opiniod ,  puisque  la  plupart  des  champi- 
gnons sont  vénéneux.  'Au  reste ,  le  docteur  Paulet,  dans  ses 
beaux  travaux  sur  les  champignons ,  avait  déjà  émis ,  sur 
Vergot  du  seigle ,  la  même  opinion  long-temps  auparavant , 
comme  nous  Fa  'fait  remarquer  notre  confrère  ,  le  doc^ 
teur  Cbaumeton.  Ce  point  paraissait  donc  suf&sauimeoC 
éclairci. 

Les  pluies  de  Tan  1816  ne  fournirent  que  trop  Toccasion 
d^observer  de  nouveau  Tergot  du  seigle ,  et  en  ayant  recueHh\ 
)€  le.  soumis  i  un  nouvel  examen.  J'observai  que  le*  grain 
ergoté  était  exactement  attaché  et  situé  entre  les  balles  cali- 
cinalesde  Tépi,  comme  les  grains  sains  environnans;  qu'il' 
y  avait  des  grains  à  moitié  ergotes  et  presque  sains  daps  leur 
partie  inférieure  5  cpie  les  grains  ergotes  conservaient  le  sil- 
lon longitudinal  du  grain,  ou  cariopse  du  seigle;  que  plu- 
sieurs même  conservaient  aussi ,  quoique  ergotes ,  le  style 
du  pistil  (M.  Palisot  de  Beauvois^  en  confirmant  ces  faits, 
a  remarqué  pareill^ent  les  restes  des  étamines  dans  les 
balles  calicinales);  enfin  j'ai  dû  conclure  de  ces  observations 
et  de  quelques  autres ,  que  Vergot  était ,  non  pas  un  cham- 
pignon, mais  bien  une  maladie  particulière  du  grain  du 
seigle,  maladie  dépendante  d'une  humidité  surabondante; 
causant  une  dégénérescence  vicieuse  et  un  accroissement 
insolite  dans  les  grains  ergotes ,  comme  chez  quelques  ani- 
maux on  observe  aussi  des  générations ,  des  accroissemens 
vicieux  de  diverses  parties ,  tels  sont  les  squirrhes  doi 
ovaiies,  lepédarthrocacé,  etc. 


DE    PHARMACIE.  I77 

De  pltis.)  rintërieur  des  graiti3  ergotés  est  biaoc,  et  pré- 
sente plutôt  des  rapports  a?ec  une  fécule  altérée  qu'une 
apparence  de  tissu  fongueux  ,  ordinaire  chez  les  cliam* 
pignons. 

Ayant  présenté  ces  remarques  en  juillet  1816  à  TAcadémie 
des  sciences,  elle  chargea  plusieurs  commissaires  d'exai|ii-> 
Der  de  nouveau  Tergot,  et  de  lui  faire  un  rapport.  M.  le 
professeur  Desfontaines ,  qui  en  fut  le  principal  rapporteur , 
(^erva  Tergot  sur  un  grand  nombre  d'autres  graminées 
que  le  seigle  )  sur  des  carex^  etc. 

Quoique  une  grande  probabilité  lui  semblât  favoriserropi* 
tiion  qui  considère  Tergot  comme  une  maladie  du  grain ,  de 
même  que  Tavaient  pensé  la  plupart  des  auteurs,  M.  Desfon- 
laines  ne  crut  pas  devoir  excliire  Fopinion  de  M^.  Poulet  et 
DecandoUe,  parce  qu^il  pourrait  exister  diverses  sortes  d'er- 
gots. Dans  cette  circonstance,  les  lumières  que  fournit  la 
diimie  pouvaient  servir  à  éclairer  ce  sujet  important.  C^est 
pourquoi  M.  Vauquelin  fut  invité  i  faire  Fausse  de  l'ergot. 
Comparée  aux  champignons  sclerotium,  on  voit  que  cette 
production  n^a  rien  présenté  de  semblable. 

Si  Ton  considère  les  propriétés  physiques  de  cette  pro-* 
duction  ,  on  sera  encore  plus  disposé  à  la  regarder  comme 
un  véritable  grain  de  seigle  ahéré  par  une  maladie.  En  effet, 
il  conserve  encore,  jusqu'à  un  certain  point,  sa  forme. ori- 
gin^e;  on  y  remarque  encore  dès  restes  de  la  rainure  qui 
caractérise  les  semences  céréales  5  Ton  voit  dans  l'intérieur 
de  l'ergot  coupé ,  une  structure  formée  de  grains  blancs  et 
LrîUans  comme  dans  le  seigle  naturel. 

Il  parait  que  ^  dans  sa  dégénérescence,  le  seigle  a  princi- 
pcdement  souffert  dans  son  principe  -amilacé,  puisque  Ton 
n'en  retrouve  pas  de  traces  Sensibles  dans  l'ergot  ;  l'amidon 
y  a  ëté  remplacé  par  une  sorte  de-  matière  muqueuse.  Le 
glaten  n'y  est  pas  non  plus  dans  son  état  naturel  ;  il  a  subi 
une  altération  qui  a  modifié  ses  propriétés,  et  parait  tivoir 
donné  naissance  à  une  huilé  épaisse  et  à  de  l'ammoniaque. 
in^c.  Jnnçe. — j4pril  181 7.  la 


1^8  JOURTTAL 

Enfin,  je  pense  que  Ton  peut  considérer  Tergot  du  êti^e 
comme  Teffet  d'nnc  matière  putride. 

Il  est  probable  <Jue  c'est  à  la  matière  acre,  et  i  h  sub- 
stance animale  putresc^r  te  contenue  dans  Tergot,  que  éotti 
dus  les  effets  vénéneax  que  cette  production  fait  naître  dan^ 
Fëconomie  animale* 

M.  Vauquelîn  a  fait  l'analyse  dii  sclerotîum  sieriorum ,  com- 
parât! vement  à  celle  de  Tergot,  e(  il  a  trouvé  qu'il  existe  des  dif- 
férences essentielles  entre  ces  deux  productions.  L'infusion 
delà  prQoiière  est  sans  couleur  et  sans  aciditë  ;  elle  prëcipitfe 
plus  abondamment  parl'alcohol,  la  noix  de  gale  etië  clilore; 
elle  est  plus  mucilagineuse  que  celle  de  l'ergot  *,  son  extrait 
n'est  ni  acre ,  ni  désagréable ,  il  est  au  contraire  doux  et 
mucilagineux  conmie  cdui  des  cbampignons. 

Le  scteroiium  ne  donae  pas  à  la  distillation  autant  d'huile 
l>utyreuse;  le  produit  est  plu»  liquide  et  plus  acide.  U  se 
contient  pas  comme  l'ei^ot  une  huile  fine ,  ni  une  résine 
très-âcre.  Ennn ,  on  peut  extraire, à  la  température  de  l'ea» 
bouillante,  Fammoniaque  qui  est  toute  formée  dans  l'ergot^ 
tandis  que  le  sclerotîum  n'en  donne  qu^à  u6e  chaleur*  rovge. 


»»^»»»»MO»»»IW^>»1fcW<<MMiMiM4%i%<^ 


Collections  pour  un  essai  sur  la  matière  médicale  des  États^ 
Unis ,  par  Behjamih  Smitu  Barton  ,  professeiir  d^IRskm 
NaUureïk ,  à  Philadelphie  (i). 

Un  empire  nouveau ,  sur  une  terre  féèonde  et  si  long- 
temps inculte ,  cherche  dans  son  propre  territoire  les  âé- 
mens  de  sa  future  grandeur.  Aussi  les  Américains  cuhiTent 
avec  ardeur  tous  les  arts  conune  toutes  les  èciences  qui  peut 

^ ^ <-■■■■■'■         

(i)  CbUeetions  for  an  euitjr  towards  a  materUi  fhêdlcû  oj^  lAe   U/UUd 
Slates.  Philadelphie,  1 79S ,  iB-8  y  «t  autnt  ^dÂtions* 


De    l»HAKMÀClEé  179 

vent  les  porter  rapidem^it  au  nit eau  des  peiipl(3s  européens 
les  plus  civilisés.  Le  temps  a'esl  pas  éloigné ,  sans  doute ,  où 
ics  deux  Amériques ,  désormais  émancipées  de  leurs  métro^ 
pôles  y  comme  le  deviennent  à  la  longue  toutes  les  colonies 
lointaines  qui  s'agrandisseUI  et  se  suffisent  à  elles  Seules , 
élèveront  de  puissans  empires  v  ^U^s  feront  éclore ,  dans  cet 
outre  hémisphère  ^  ces  vertus ,  ces  talens  ,  et  pette  haute 
gloire  que  bientôt  notre  vieille  Europe  ne  saura  plus  hono- 
rer. Elles  ne  âe  vengeront  que  trop ,  peut-ètre ,  des  dévas- 
tations des  Cortez^  des  Almagro,  des  Pizarre  et  autres 
brigands  y  qualifiés  du  nom  ^  à  mon  gré  synonyme ,  de  con- 
tquérans.  Ceci  ne  dérobe  rien  toutefois  de  l'honneur  dû  au 
^rai  soldat  défendant  son  pays  aipc  d^ns  de  sa  vie'. 

Nous  voyons  avec  plaisir  que  M.  le  professeur  l^rton 
pense  ainsi ,  puisqu  il  place  dans  la  préÂice  de  son  Opus- 
cule les  bienfaiteurs  de  Thumanité ,  ceux  qui  s'occupent 
des  sciences  utiles  (  eoname  des  diverses  parties  de  la  méde 
fâne^  de  Thistoire  naturelle  ^  des  arts  et  de  la  chimie) ,  fort 
an-dessus  des  Alexandre  et  des  César,  et  qu'à. son  avis,  le 
pauvre  ^a|uvage  qui  découvrit  les  propriétés  du  quinquina , 
vaut  bien  tel  noble  ferrailleur  qui  ne  peut  se  vanter  que  de 
savoir  massacrer  ses  semblables,  piller  ses  voisins ^^  et  ré- 
pa^^dre  le  fléau  de  la  syphilis  avec  tous  les  vices  du  brigan- 
dage. 

L'Amérique  offre  à  la  médecine  des  trésors  encore  in- 
connus. Chaque  jour  nous  voyons  apporter  de  nouveUes 
substances  pour  la  matière  médicale.  '  Nous  croyons  donc 
devoir  rendre  compte  de  cet  essai  de  matière  médicale  in- 
digène pour  les  Etats-Unis.  La  comparaison  des  médica- 
mens  employés  dans  les  différentes  contrées ,  nous  avertit 
d'ailleurs  de  nos  propres  richesses  territoriales  ;  car  si  nous 
avons  des  espèces  de  plantes  d'im  même  genre  que  celles 
employées  en  d'antres  contrées ,  nons' saurons  recourir  à  ces 
bienfaits  naturels  de  notre  sol  que  nous  négligeons  trop.  Les 
autres  peuples  qui  savent  se  eontenter  de  ce  que  la  nature 


l8o  ÏOURNÀt 

leur  offre  chez  eux ,  sont  donc  plus  sages  que  nous*  Appre^ 
nons,à  leur  exemple ,  à  ne  pas  dédaigner  des  biens  que 
nous  préférerions  si  le  sort  les  eût  placés  loin  de  nous.  On 
%*cut  ayoir  ce  quôn  n'a  pas ,  et  ce  quon  a  cesse  de  plaire  ^ 
disenf  les  malades  et  les  médecins  ,  aUssi-bien  que  certains 
maris  trop  amateurs  de  nouveautés. 

M.  Smith  Barton ,  connu  par  bien  d^autres  écrits^  a  suivi , 
dans  son  petit ,  mais  intéressant  essai ,  la'  division  des  re- 
mèdes j  selon  leurs  propriétés ,  d'après  Tordre  adopté  par 
CuDen ,  dans  sa  Matière  médicale.  CVst  le  dessein  d'un  plus 
grand  ouvrage ,  mais  qui  renferme  quelques  renseignemens 
assez  précieux.  Nous  conserverons  la  distribution  de  ce  tra- 
vail 9  dont  nous  présentons  les  faits  principaux. 

Médicamens  simples ,  indigènes  des  États-Unis  d* Amérique» 

AsTRiiroEKs.-*-  Géranium  maculatum.  Sa  racine  est  don- 
née (ians  du  lait  aux  enfans^  contre  les  diarrhées  ,  et  aussi 
d'autres  géranium  sont  employés  au  même  usage. 
.  Heuchera  americana  ^  sanicle  alnéricaine  ,  ou  racine 
d'alun,  est  fort  astringente  au  goût;  les  Chérokées  en  usent 
contre  le- cancer ,  les  ulcères  sordides,  pilée  en  topique. 

Actœa  racemosa ,  ou  racine  noire  de  serpent ,  astrfn- 
gente  \  s'emploie  en  gargarismes  et  décoctions  ;.  sert  aussi 
cotit]^e  les  tnaladies  dés  chats ,  en  Caroline  du  Nord. 

Arhiltiis'wà  ursi j  commune^  Schoepf  dit  que  les  In- 
dicns^en  mêlent  les  feuilles  à  leur  tabac  k  fumer. 

Comptonia  asplenifoUa ,  d'Aitpn  (  liquidambar  asplem- 
folium^  de  jt^inné),  sert  contre  les  diarrhées;  ses  autres  usages 
sont  cit^s.par  Schoep£,  dans  sa  Materia  medicd  americana, 
potissimîwfi  regpi  vegetabiJis ^  i^Sj.Erlang.  8°.^ 

ToKiQVE^»  -^  Vécorce-^Çagnole  du  quercus  ruera  ^  mon- 
tajta  de. .Marshall,  dans  l^gapgrène.,, égale  le  kiiia.  —  Le 
prwius  mrginiana,  ^Qn  çpûiçe  les  fièvrps  in^çrmiuentes  ; 


DE    PJELA.a]tfACIE.  l8l 

mais  ses  feuilles  sont  no  poison  pour  les  oiseaux  et  autres 
animaux. 

L'écorce  du  làurus''sassafras ,  du  diospyros  î^irgùuana , 
sert  contre  les  fièvres  intermittentes.  (  Voyez  sur  ce  dernier, 
Woodhouse ,  inaugural  dissertât,  œnceming  the  persim- 
mon.  Philadelph. ,  1792.  ) 

Aussi  des  saUx  j  alba  ^  pefntandra ,  ladfoUa;^  le  cornus 
florlda^  ses  écorces  conviennent  contre  les  fièvres  malignes  \ 
et  ses  fleurs  en  infusion,  contre  les  coliques  flatulèntes. 
Menyanthes  trifoUa ,  usité  pareillement. 
Le  cornus  sericqa  et  autres  espèces.  Ecorces  employées 
avec  le  tabac  cheï  les  sauvages  ^  cette  écorce  égale  le  kina 
pâle.  Aussi  les  cornus  canadensis ,  drdnata.  * 

Vœsculus  pavia  et  (Bsc.Jtava^à^Mion.  Ecoree  t<mique. 
Les  nyignoUa  glauca,  acuminata,  tripetala ,  ^andi-- 
flora  ,  auricuJata  elfraserL  (  La  glauca ,  ou  swamp  sassa- 
fras y  est  aromatique,  amère  ,  sert  contre  les  fièvres  in- 
termittentes. Uacuminoia  ,  contre  les  rliuma&mes.  La 
grandi/lora  se  donne  dans  les  fièvres,  avec  la. racine  de 
8eq>entaire«J|    . 

Le  ïiriodendron  tuUpifera  a  T/écorce  fébrifiige,  nîai&'in^ 
ftrieure  ail  kina'.  , 
l^popi4ius  tremula  est  stomachique  pour  les  chevaux. 
^aristoloclda  serpentaria.  Sa,  racine  est  tpniqiie.  Aussi 
romto^QG^  >^Ao  de  L'Héritier^  — . 

Stimulais  ou  excitans  inTEiuiEa.—  Géneraust,^  comme 
le  tacamahaca  du  popuJàs  balsamifara ,.  le  Uquidamiar  sty- 
racijlua  est  usité  contre  les  diarrhées  ;  les  Indiens  en  arô« 
matisent  lei^r  ta))ao«  Il  s^'eiAploie!  contre  le  poison  du  dàtxira 
^ammoniumy  du  cicuta rnaq4^ta*  (  herhododendronjhaxi' 
^^Tn ,  en  Pcnsylvanie  ,  est  un  poison  \  le  rhodod*  chrysan-^ 
^^^^tn  sert  contre  les  rhumatismes  chroniques*  )  Le  J(abma 
i^folia^  calîco-trec  ,  s'emploie  contre  la  teigae  ,  et  en  dé- 
coction iji  qsiusp  des  soubr^u^.  de  tendons  ^\^d^s  convul- 
sions. Uandromeda  mariana  cause  des  ulcérations  aussi. 


i8?  joukvjll 

Gaubheriaprùoanbems^  i{u  yient  AHflesiMAlagBes,  M 
donne  en  infusion  stimulante ,  anodyne.   . 

,  Zoùrussassafréis  sert  tontffe  le  bfMclioeèle  ;  9a  ra<bbie  est 
surtout  usitée, 

Zaunis  BenzoH ,  estimé  des  Indieni  pimr  des  tuagea 
analogues,  ' 

Panax  quim(ùêfolium'eB%le  ginseogdeH  Chinois  3  tom^ 
mun  en  Amérique. 

Eryngium  cufuatàcwn ,  est  oq  sudorifi^e  en  décectiott , 
comme  le  contrayerva. 

:  jirum  inrgùiicum  a  des  Tadnes  ftorea,,  eenitee  te  dta^ 
comkm  perikswn ,  dans  Thydcopisie,  à  Démérary. 

SriMfLANs  TowQUES  OU  gniÉMwms.  '»—  L'éooircc  4a  )k-. 
^Zartf  cùàcrea ,  est  vésioante  sar  les  morsures  des  serpens. 

La   4irca  pok^siris  (nooose   ^ood)    sen  «u  lieu  éxL 
garou* 

Le  daphne  s'emploie  aiftsi  contre  la  scJaticpie ,  |par  les 
sauvages^,  il  s'applique  comme  irritant* 

Rammaulus  sceleratiu ,  et  IndbosHS ,  sont  yésicans. 

Les  rhus  radicans^  rhui  glabrurriy  rhus  yetniXy  troot 
blent  réconomie  en  yésicam. 

'  Errhiks.  — !  Parmi  beaucoup  d'autres ,  les  prineipaus 
sont  le  tabac ^  les  feuilles  èiandromeda,  de  kàkmii.y  ^e 
rhododendron  ,  des  euphorbes. 

.  SiALAGOouEs.  — •  On  emphûe  surtout  les  racines  dn  peiy^ 
gala  senega ,  en  masticatoire. 

Le  zéuahûày^um  cla^a  ffercuBsj  la  pyrèlhre,  etc. 

Émétiqvbs.  ••-»  Eiiphorhia  ipecac^anha  \est  très  ^  actif  ; 
on  doit  en  user  avec  précamlon.  Vasarum  eanadense ,  etc. 

Spirœa  trifoUa^  sa  racine  remplace  ripécacuanha ,  son 
écorce  est  aussi  vomitive. 

Celastrusscandens)  Técorce,  e%  le  vin  d6  ses  baies  font 
vomir  les  sauvages. 

JEifpatorium  perfoUat^m ,  en  décoction^  est  un  bon  éni4i 
tique, 


DE    PHIlAMAGIE.  ^B3 

Ssrftgmnèri^  fnaademif  eu  nàtée  anasi  des  sauvagef , 
qui  p'AyMi  ffml  i^  fecour»  posUifs  de  la  mëdficîae ,  (oûl 
bçpi^coiip  4'e3^.s  de»  diiDprentes  piaules  qui  Umob^^^i  $ous 
leur  maij}.  C'^t  aii^sî  qu  ils  ont  découvert  le9  prçpriétéi 
d'une  foule  d'herbes* 

CATBARTiQiWBS.  «<«-  jisclétpjas  decumiens  ,  «n  Virginie  , 
sert  contre  la  dyssenterie  et  s'applique  en  poudre  sur  des 
ulcères  ;  aussi  Yasckpias  tuberosa* 

Le  suc  du  fruit  éCarmona  triloba  purge  fort  bien. 

Le  convol\ndus  panduratus  est  la  rhubarbe  sauvage,  en 
¥îrçînîe. 

lueco/ii^oli^uluspurpureus^ selon Catesby,Girol.  i,pag«  35j 
purge. 

Le  podophfyïïum  peltatum.  Son  fruit  est  nourrissant ^  ses 
feuilles  empoisonnent,  et  la  racine  purge  fortement. 

Podophyllwn  dipkyllum  a  des  qualités  analogues. 

Cassîa  maryïandica ,  des  États-Unis  ;  purçalif  ihdigènç 
commode. 

Juglans dnerea.  Son  écorce et  aussi  l'extrait  pwgent  bien. 
La  décoction  de  racine  de  dirca  palustris  ,  ou  Técorce 
de  cette  plante  ,  est  drastique.  La  race  de  poly^ala  senega 
purge  anssi  selon  CuHen. 

'Vins  s^ema  ,  cher  les  Indiens  du  stid  de 'F  Amérique  sep- 
tentrionale ,  purge.  Un  croton ,  ou  stUKngia  ,  s'emploie 
contre  les  yaws  (  sdïUngia  syl94aica  )  ,  est  usité  contre  la 
syphilis  en  Géorgie  ,  Floride. 

DiuaÉTiQuEs.  —  Ce  sont  surtout  les  plantes  snî vantes  : 

La  digitalis  purpurea^  la  serrauda  sptcata,  hbelia  sy- 
phSîtica ,  potygala  senega  ,  hhdia  ir^ata  ,  Uex  yomitària 
on  cassmd^  mkcheUa  repens  (Pawiridge-Berry  ). 

Mededa  lirgimca  sert  fn  hydropisie  coteme  hydrago- 
{[ue  aussi. 

AxfTHELMiHTiQUES.  — -*  On  emploie  fréquemment  ^n  Amé- 
rique les  spigeSà  marylandka ,  k  racine  de  podôphjrilum 
p^tatiMmyle  chenopoiiumanàietmmiicuifi.  Le  tabac,  YheBe^ 


l84  JOURjyAL        i 

borusfûBtidus;  et  aussi  la  lobdia  cardinalisfdLTmi  les  Cliér6- 

kées  et  le  silène  vîrginica.  Sa  racine  sert  ^ft  décoction. 

Les  potypodàtm  vulgixre^  et  virginicum ,  sont  nsités  ches 
les  sauvages.  J.  J.  V.  d.  m. 

Du  sirop  de  Karatas. 

Od  envoie ,  de  quelques  ilcs  Antilles ,  un  sirop  assez 
agréable ,  un  peu  coloré ,  d'une  saveui;  de  fruits  ^  et  qui 
s^emploie  comme  un  léger  sudori6que  ou  diaphorétique. 
On  rappelle  sirop  de  garata  ,  parce  que  les  noms  des  sub- 
stances^ ou  imparfaitement  connues  ,  ou  venantde  loin,  sont 
souvent  altérés. 

Ce  sirop  j^  dont  il  nous  a  été  remis  un  échantillon  par 
MM.  Briant  et  Lecanu  ,  pharmaciens  recommandables  de 
Paris ,  venait  de  File  Saint-Thomas. 

Le  karatas  du  P.  Plumier  ,  qui  a  décrit  le  premier  cette 
plante ,  est  une  espèce  de  bromelia.  L. ,  voisine  de  Fespèce 
de  Vananas ,  et  qui  croit  dans  TAmérique  méridionale  et 
les  îles  adjacentes,  dans  les  bois  ou  Tétat  sauvage;  il  a  des 
feuilles  droites  ,  bordées  d'épines.  Ses^eurs ,  qui  sont  me 
nc^tales  se  réunissent  en  un  épais  corymbe  j  ou  touffe  et 
bouquet  à  la  base  de  la  tige  :  car  elles  sont  sessiles.  Il  y  a 
six  étamines ,  un  pistil.  Le  périanthe ,  qui  est  double  >  ad- 
hère à  Fovaire ,  ce  qui  distingue  ces  végétaux  des  jucca  , 
des  aloës ,  des  agave  et  des  tillandsia ,  dont  ils  ont  Taspect. 

On  connaît  le  fruit  délicieux  de  Fananas  \  mais  le  karatas 
produit  seiilement  des  baies  succulentes  et  agréables  au 
goût.  C'est  de  celles-ci  qu'on  prépare  le  sirop  de  fruits , 
dit  karatas  y  quand  elles  sont  bien  mûres.  On  les  fait  cuire, 
en  y  ajoutant  une  quantité  suffisante  de  sucre  ^  et  on  procède 
comme  pour  les  autres  sirbps^de  fruits.  On  sait  que  l'ananas 
se  confit  et  s'envoie  souvent  ea  Europe ,  où  d'ailleurs  on  le 


\. 


DE    PHARMACIE.  Î85 

evkÎYe  dans  des  aeires.  On  y  multiplie  ^fdemeDt  le  kara- 
tMBj  comme  plante  d'agrément.  39icqain(Stirp.  americ.  y 
-psig.  90 ,  etHortus  Findobon,  f.  30  et  !ii)  en  a  publié  des 
figures ,  ain6i  que  d'autres  auteurs. 

Beaucoup  de  végéuux  portent^  en  Amérique ,  le  nom  d» 
caratas ,  caraguay  karaguata^  et  surtout  diverses  espèces 
^de  plantes  usitées  en  médecine  |  dont  nous  allons  parler. 

Des  caragates  usitées  en  médecine* 

Les  colons  européens ,  aux  Antilles  et  sur  le  continent 
d'Aménque^  donnent  le  nom  de  caratas. k  dilTérens  yégé- 
taux,  autres  que  les  ananas  sauvages.  Ce  sont  surtout'  des 
agai^es  ,  à.e&yuccay  la  Furcrœa^  et  autres  plantes  à  feuilles 
roides  et  épineuses  ^ui  représentent  nos  diardons.  Telles 
sont  principalement  encore  les  caragates  ou  caraguata, 
dont  les  premières  ont  été  décrites  par  lie  P.  Plumier^  mi- 
nime ,  savant  botaniste.  On  les  connaît  sous  le  nom  de  tilland^ 
5ÛS  y  L.  Mais  toutes  n'ont  point  Taspect  cjies  aloës  et  des 
agaves ,  comme  l'ont  les  caragates  proprement  dites. 

Oucpnnait  aujourd'hui,  plus  de  quarante  espèces  de  ca- 
ragates ,  toutes  américaines  ,  et  la  plupart  croissent  su^  dpa, 
troncs  d'arbres ,  comme  notre  gui,  ou  ^ur  des  rochers  aussi* 
Elles  ont ,  conmie  les  renealmia,  et  d'autres  genres  voisins , 
l'aspect  des  aloë^  ^t  des  scilles ,  leurs  feuiHes  §ont  quelquefois 
larges,  engainante!  y  de  manière  qu  elles  recueillent  Veau  des 
pluies  et  présentent  des  godets  pleins  d'eau  fraictie  au  voya- 
geur Itéré  dans  les  forets  ,de  la  zone  torridc..  D'autres  fois, 
on'wolt  des  tiOandsia  avec  desfepilles  très-déliées,  et  comme 
capillaires  ou  chevelues ,  ainsi  que  la  cuscute.;  .  ,    , 

De..ioUes  fleurs  à  trois  pi|  six  pétale;^  >  ropge$  ou  bleus  ^ 
on  violets,  ou  blanchâtres  ;  sixétamines^  uustjile,  rap- 
prochent encore  cea  plantes  de  quelqi^  famille  voisine  des 
agaves  ,  des  ananas  >  des  aloës  et  deë  colchiques. 

Ce  ne  sont  point  des-phmtes  dépourvues  de  qualités  mé- 


i86  ëovtiVki; 

dicales.  La  phipon  «<mt  empreintes  d'ail  me  amer ,  jannki^, 
tABtôc  drastique^  tant^c  tonique^  aslringient,  ou  même  iott 
acdf.     f 

Les  caragates  participent  4e  plusieurs  de  œs  qualités.  Ait 
PérMi ,  suivant  Ruiz  et  Pavon ,  Flor.  pènw. ,  tom.  III ,  p.  4^  > 
pi.  «71 ,  fig.  I.  La  tiBandêia  reeurvataj  ou  sali^age  macho 
des  Espagnols ,  se  broie  avec  de  Tavonge  de  pore,  et  fiûc  une 
•pommade  astringente  contre  les  tumeurs  hëmorholdales  ^ 
Yanancis  des  bois  de  la  Biartinique ,  à  belles  fleurs  jaunes  , 
ou  la  caraquata  latifoUa ,  du  P.  Plumier  {tillandsia  lingft- 
bta  ,  de  Jacc[uin  y  Select,  stirp.  amerîc. ,  p-  9^  ,  fig-  62) , 
à  le  port  d'im  aloês  ;  et  les  faabitans  connaissent  ses  qualités 
amères  et  toniques,  purgatives  (Sloane,  Nal,  Hist.  Jamaic.^ 
tom.  I,p.  189,  fig.  120). 

'  Mais  Pespèce  la  plus  usitëe  ,  celle  aont  on  Êdt  des  infu- 
sons daas  les  Antilles ,  est  la  tittandsia  usneoïdeSy  L.  Cette 
plante^  singulière  par  la  tënuitë  de  sou  feuillage,  «ntre- 
laêlé  comme  celui  de  notre  cuscute,  est  connue  sous  k 
Aom  de  caragate ,  barbe  de  vieil  Aomme  (oW  mans  beard), 
et  figurée  par  Sloane ,  dans  son  Histoire  naturelle  delà  Jo' 
ifufique  (tom.  i ,  pag  i^i ,  pi.  122 ,  fig.  2  et  3) ,  sous lentom 
di&  viscum  caryophiiïoïdes  tenuissùnum  ,  etc.  Elle  pené 
des  branches  d'arbres  ,  ou  des  acacias ,  comme  des  paquets 
de  fils  embrouilles  à  b  manière  de  Tusnëe  et  autres  mousses. 
Sa  fleur,  petite,  de  couleur  pourpre,  k  trois  pétales;  le 
feuillage  est  d'un  gris  blanchâtre.  On  s'en  sert  aussi  pour 
rembourrer  des  coussins,  des  oreillers ,  ou,  comme  de  foin, 
^ur  emballer  divers  objets  ,  et  faire  mûrir  les  meilleurs 
fruits  cuefllis  et  envoyés  au  loin. 

C'est  avec  là  dëcoctiou  de  cette  plaute,  ^nî  est  amère, 
tonique  et  stomachique  (  mais  purg;ative ,  et  même  dras- 
tique i  haute  dose  )  ,  qu'on  prépare  divers  remèdes.  'Hs 
peuvent  avoir  de  Futilité  dans  les  contrées  chaudes  ft 
humides  des  Antilles ,  où  le  sptèiàe  digestif  est  îtvpfé 
tfatonÎQ    pu  d'inertie.    Sans  doute  fls  y  produisent   de 


DE     PHÀRMACtC.  1S7 

tsèfirhcais  ftffets^  ^^omm^  |ous  ies  rgspjMf < ,  jlijïiiilans  4t. 
amers.  Ils  conviendraient,  en  nos  climats^  à  4e9  complexions 
molles^  inertes^  iAilkéei  par  Fabns  4ies  oMneas  trop  re- 
lâcliiyis,  trop  humectans  ,  on  des  boissons  de  qualitës 
semblables  ,  telles  que  la  bière  ^  etc.  Peut-être  qu'en  com- 
binant Palpas  et  la  scillo  lUnsus  airop  .«ffiaaife  ^  cm  attein- 
drait au  même  résultat  qua  celui  que  promettent  les  ca« 
ragates  ^  et  ce  fiât  vient  enedre  i  f  appui  de  la  doctrine  des 
analogies  de  propriélés  entre  les  fiïmilles  des  plantes  ygi^ 
sines.  }•  J.  V..  ni  m. 


CORRESPOrfPÀNCJE; 


Kora  dé  M.  fiose  à  M.  VtRÈr,  an  sé^eit  4e  te  le«m  dé 
M.  DcsTAxrx,  armançaM  trois  noupecaix  médkantem  Jeà 
tks  de  France  et  de  Bourbon. 

Tai  ya ,  xooiisieurj^dap^ledenkicr  mua^rQ  de  votre intéres^ 
m(t  }€«irMl,  4es  iioit4  à^  Al  Desivaus  «ur  4s9  «omniités 
d'a^obaycUe  (  hubertia  Bory  )  et  «ur  ks  éenrOes  tAe  grasid 
]nîllepartRriis4e  nostagiiej,  et  4*iin  faux  bejQJ^in  {terrnîncdùt 
horbonica  ).  ' 

U  n  7  a  rien  à  objocter 'relativement  an^fond  de  t^  xiotes  \ 
mais  \e  dois  réclamer  la  propriété  dcfs  laits  qti:i''çll6s  c^h- 
tîeuBent,  au  nom  de  M.  Ch.  Élubert,  colon  de  111e  de. 
Bourbon.  I  couqu  par  soii  aèle  pour  la  propagation  des. 
ponnaissanoes  utiles  :  il  xaj^^in,  ^|dréss4€f s^notes ,  ainsi  quà 
les  méàifi^^fiM  qu'i^Ues  signident^  po«r.èti«  Defma  à  Fécole 
de  médecine ,  i  laquelle  le  ministre  de  Tintérieur  a  écrit' 
pour  qu'ils  fussent  «<yufaiîs  nux  «tpérietttes  indiquées  paf 
cet  exceHent  citoyen.- 

J'ai  Thonneur  d'être ,  etç»  ^  Bpsp. 


i88 


JOURNAL 


ACADÉMIE  ROYALE  DES  SCIENOES. 


PRIX  PROPOSÉS  AU  CONCOURS , 

Fpua  LES  kmiÈES  1818  ET  1819.  .  . 

L^AcADÉMiE  avait  proposé,  en  i8i5 ,  pour  le  sujet  da 
prix  de  physique ,  le  programme  suivant  : 

«  Lorsqu'un  corps  se  refroidit  dans  Tair,  la  perte  de  clia- 
»  leur  qu'il  éprouve  à  chaque  instant  est  aautant  plus 
^  grande ,  qu'il  y  a  plus  de  différence  entre  sa  température 
»  et  celle  de  l'air.  Cette  perte  de  chaleur  n  est  pas  le  ré- 
yi  sultat  d'une  seule  cançe  :  elle  est  due  au  calorique  rayon- 
»  nant  que  le  corps  lance  de  toutes  parts ,  et  au  calorique 
»  ({ui  lui  e$t  enlevé  par  l'air  eQvironaant -,  il  serait  dcmc 
»  important  de ,  déterminer  l'influence  de  ces  deux  causes 
yy  de  refroidissement,  non-seulement  par  rapport  à  l'air, 
»  mais  même  par  rapport  1  d'autres  fluides  élastiques  k  des 
»  températures  et  sous  des  pressions  différentes.  On  ponr- 
»  rait ,  pour  ces  recherhes ,  se  servir  du  thermomètre  à 
>  mercure  ordinaire'^  mais  ,  comme  on  ne  connaît  pas 
)).  assez  exactement  les  quantijtés  de  chaleur  indiquées  par 
»  chaque  degré  de  ce  tfa|ermo|nètre  ,  il  serait  nécessaire 
»  d'en  constater  la  loi  par  des  expériences.  » 

En  conséquence  |.  l'Académie  av-ait  proposé  de  détermi- 
ner, f(  i<*.  ^  marche  du  thermon^ètre  à  mercure,,  compa- 
rativement à  la  marche. du  ihermomètre  à  air,  depuis  20^ 
au-dessous  de  zéro  jusqu'à  îîloo**  centigrades;  a**,  la  loi  du 
refroidissement  dans  le  vidé  -,  è^,  les  lois  de  refroidissement 
dand  l'air,  le-gaz  h)rdrogène  et 'le  gaz  açide  fcarboniqne,  à 
différent  dégrés  de  «température ,  et  pour  différéds  états  de 
raréfaction.  *»-  -  . 

Aucun  des; Mémoires  enyojiés  W  concours  ne  lui  ny^nt 
parU  digne  du  prix ,  elle  propose  de  nouveau  le  même  sujet 
pour  Tannée  1818.  ^,     ,.      , 


DE    PHARMACIE,  iSq 

Le  prix  sera  nne  mëdaîlle  d'or,  de  la  valeur  de  3ooo  fr. 
Le  terme  du  concours  est  fixé  au  i«'  janvier  1818. 
L'Académie  avait  encore  publié ,  en  i8i5  ,  pour  un  au- 
tre sujet  de  prix  de  physique ,  le  programme  suivant  : 

a  Les  fruits  acquièrent  des  propriétés  nouvelles  en  par* 
»  venant  à  la  maturité  ,  même  lorsqu'on  les  a  soustraits  à 
>»  la  végétation  :  ils  passent  ensuite  promptement  à  un  autre 
1»  élat ,  et  l'on  ne  connaît  point  encore  les  cbangemeus  qui 
»  se  font  dans  leur  composition ,  et  les  causes  qui  les  pro« 
»  duisent. 

V  L'Académie  royale  des  sciences  avait  appelé  l'atten- 
n  Uon  des  physiciens  sur  un  phénomène  qui  peut  jeter 
»  on  grand  jour  sur  la  théorie  des  combinaisons  végétales, 
1»  et  dont  le  développement  promettait  des  résultats  utiles  à 
»  la  société.  » 

En  conséquence ,  elle  avait  proposé  pour  sujet  de  prix , 

«  De  déterminer  les  changemens  chimiques  qui  s'opè- 
rent dans  les  fruits  pendant  leur  maturation  et  aurdelà  de  co 
<enne« 

n  .  Ob  devra ,  pour  la  solution  de  cette  question ,  examiner 
avec  soin  l'inQuence  de  l'atmosphère  qvâ  environne  les  fruits, 
et  les  altérations  qu'elle  eki  reçoit. 

»  On  pourra  borner  ses  observations  à  quelques  fruits 
d^espèces  différentes ,  pourvu  qu'on  puisse  en  tirer  des 
conséquences  assez  générales.  »• 

Les  Mémoires  envoyés  au  concours  n'ayant  pas  rempli 
les  conditions  du  programme ,  l'Académie  propose  de  nou- 
veau le  même  sujet  pour  l'année  18 19. 

Le  prix  sera  ime  médaille  d'or  de  la  valeur  de  3ooo  fr. 

Le  te^me  de  rigueur  pour  l'envoi  des  Mémoires  est  le 
i^  janvier  1819. 

L'Académie  royate  des  sciences  propose,  pour  sujet  d'un 
autre  prix  de  physique ,  le  programme  suivant  : 

«  i**.  Déterminer ,  par  des  expériences  précises ,  tous  les 
effets  de  la  diffraction  des  rayons  lumineux  directs  et  ré- 
fléchis ,  lorsqu'ils  passent  séparément  ou  simultanément 
près  des  extrémités  d'un  ou  de  plusieurs  corps ,  d'une  éten- 
due ,  soît  illimitée^  sqît  indéfinie,  en  ayant  égard  aux  iii- 


I^  J0t7KlfAti 

tcrvaHeé  dé  ces  corps  ,  ainsi  qu'à  la  dbtaaee  au  foyer  liâni^ 
neux  d'où  les  rayons  émanent  ; 

»  2^.  Conclure  de  ces  expériences  ^  par  des  hiduccions 
mathématiques ,  les  mouvemetis  des  rayons  dans  lear  pas» 
sage  près  des  corps.  » 

Le  prix  sera  décerné  dans  la  séance  publique  de  1 8 19, 
mais  le  concours  sera  fermé  le  i^'  août  1818^  et  ainai  & 
Mémoires  devront  être  remis  avant  celte  époque  ,  pour 
que  les  expériences  qu^ils  contiendrout  puissent  être  vé^ 
rifiées. 

Le  prix  sera  une  médaille  d'or  de  la  valeuf  de  3ooo  fr» 

t^RtX  DE  CttlMIE, 

L' Académie  tùjà\é  des  sdeiices  avah  publié^  ôtl  i9i6^ 
le  progranmie  suivant  : 

;  JFeu  M.  Râf  rio ,  ayant  eu  souvent  occasion  d^dbserver 
combien  Fart  de  dorer  par  le  inercure  est  ntiisible  è  la 
santé,  fiiit  un  legs  de  trois  mille  franes  en  faveur  de  céiaiqa) 
parviendra  à  trouver  un  procédé  au  moyen  duquel  oé 
jbottrta  employer  le  mercure  sans  aticuii  dangeb  «hbs  k 
dorure. 

L'Académie  a  cru  utile.de  donner  tlne  courte  déseriptiaB 
dé  Tart ,  pour  que  l'on  puisse  tnîeux  sainr  les  Urtis  inœiH 
véniens  dont  il  est  accompagné. 

L'espèce  de  cuivre  que  Ton  dore  est  le  laiton. 

La  première  opération  à  laquelle  on  le  soumet  ootistste  à 
le  recuire  jusqu'au  rouge  ;  elle  a  pour  objet  de  détfuire  les 
corps  gras  dont  il  pourrait  être  recouvert;  mais  comme  il 
s'oxîde  en  nkème  temps  que  la  graisse  se  brûle,  il  fiiut  né- 
cessairement le  décaper ,  et  c'est  l'objet  de  la  seconde 
opération:  celle-ci  se  fait  dans  l'acide  nitrique  ou  dans 
l'acide  sulfurique  faible  :  après  quoi ,  on  lave  le  métal ,  et 
on  le  sèche  en  le  frottant  avec  du  son  ou  de  la  sciure  de 
bois. 

Lô  laiton  étant  ainsi  préparé,  on  se  procure  du  nitrate 
de  mercure  par  les  procédés  brdînaîres,  et  de  l'amalgame 
d*or  5  en  chauffant  dans  un  creuset  du  mercure  et  de  l'or 
laminé.  Alors  on  le  mouille  avec  la  dissolution  mereurielle, 
qui  le  recouvré  tout  à  covp  de  iiércuite,  et  l'on  appKque 


B^B  PHARMAOIK.  I9I 

Jèssaa  et  ^rtouC  dé  Tainalgame  avec  tme  gfUtte^^brossei 
GeitaiBS  doreurs  ,  an  lie«  d'emi^oye^  la  dissolution ,  ne  font 
«sage  €fme  d'amalgame  mêlé  d'un  peu  d'acide  mtrique.  Daaâ 
toês  les  cas ,  on  chaufib  ensuite  progreiâivement  la  pièot 
pour  pouvoir  étendre  plus  facilement  ^amalgame  et  pour 
vaporiser  le  m^eure. 

Au  sortir  du  feu  j  les  una  font  bonillir  la  pièce  dans  Feau  « 
d'autres  dans  k  décoction  de  régKs^e,  d'autres  dans  oeila 
de  £sirtne  de  marron  d'Inde  )  tous  en  métade  t^Bps  la  f^o^• 
tent  pour  la  liettoyer. 

La  pièce  sort  toujours  de  cette  cj>ératioti  d'un  faune  sale* 
On  ne  parvient  à  lui  donner  la  couleur  de  l'or  qu'en  la  eou^ 
vrant  d  utie  bouillie  composée  d'eau  ,  de  sel  de  nitre  et 
d  alun ,  l'exposant  au  feU  y  la  traitialit  par  l'eau  chaude  et 
l'essuyant. 

Enfin ,  on  la  passe  k  la  dent  de  loup ,  lorsqu'on  :veul  la 
brunir^  et  on  la  livre  au  commerce* 

Parmi  toutes  ces  opérations ,  celles  qui  offirent  plua  o^ 
moins  d'inconvéniens  ou  de  dangers  sont  : 

La  préparation  de  la  dissolution  mercurielle,  la  préparer 
tien  de  1  amalgame  ,  et  la  calcinatiou  de  la  pièce  couverte 
d'amalgame. 

La  préparation  de  la  dissolution  donne  lieu  è  des  exba*- 
laisons  de  gaz  nltrenx,  (|ui  est  l'un  des  gas  les  plus  délér 
téres  ;  à  la  vérité ,  il  s'en  produit  peu ,  ^t  ^  par  cette  raison  | 
ce  gaz  est  peu  k  craindre. 

Il  se  forme  de  la  vapeur  m  ercuriellependatit  la  prépara- 
tion de  l'amalgame  y  if  s'en  forme  surtout  pendant  la  calei* 
nation  oe  la  piè^e  Couverte  d'amalgame.  Une  partie  dci  cette 
vapeur  se  répand  dans  l'atelier ,  si  la  cheminée  tire  lAal , 
atteint  les  ouvriers  ^  et  finit  par  les  faire  périr  :  c'est  c^tte 
dernière  opération  qui  est  de  beaucoup  la  plus  dange- 
reuse. 

Quoique  ces  opérations  n'aient  jamais  été  faites^  du  moins 
dans  presque  tous  les  ateliers  de  Paris  ^  de  manière  k  éviter 
la  vapeur  mercurielle ,  il  ne  faut  pas  croire  qu'il  soit  dif- 
ficile de  les  perfectionner  k  ce  point.  Il  y  a  même  si  peu  de 
difficultés  à  vaincre  ,  que  la  section  de  chimie  se  serait  bien 
gardée  de  mettre  ,  de  son  propre  mouvement ,  une  sembla- 
ble question  au  concours,  surtout  après  des  essais  heoreu^l 


jg%  JOURIÏAI.     BE^    PftÂRMACtC« 

2  ne  naos  devons  à  M.  Gosse ,  et  à  M.  Robert  Guedlti ,  ie 
rettève.  Mais,  consultée  sur  la  Question  de  savoir  si  le 
Gouvernement  devait  autoriser  le  legs  de  M.  Ravrio ,  qù 
désirait  qu'elle  y  f&t  soumise*,  considérant  d'ailleurs  que  l'ap- 
pareil de  M,  Gesse ,  et  celui  de  M.  Robert  Guedin  ,  sont 
encore  susceptibles  de  perfectionnement,  elle  n'a  pas  hésité 
à  se  décider  pour  Taffirmative ,  parce  qu'elle  espère  que  c^ 
sera  un  moyen  d'éveiller  l'attention  des  maîtres  doreurs  sur 
les  dangers  dont  leiu*s  ouvriers  sont  sans  cesse  menacés ,  et 
qu'ils  ne  seront  point  assez  insoucians  pour  rejeter  un  a^- 
ml  simple  qui  les  en  préiserverait ,  lorsqu'ils  le  verront 
en  activité* 

En  conséquence  du  programme  ci-dessus,  l'Académie 
Avait  proposé  pour  sujet  du  Prix  dont  cet  estimable  ar- 
tiste a  fait  les  fonds  par  son  testament ,  la  question  sni- 
Tante  : 

«  Trouver  un  moyen  simple  et  peu  dispendieux  de  se 
»  mettre  à  l'abri ,  dans  Tart  de  dorer  sur  le  cuivre  par  le 
»  mercure  ,  de  tous  les  dangers  dont  cet  art  est  accompa- 
n  gué,  et  particulièrement  de  la  vapeur  mercurielle.  » 
-  On  exige  que  lés  concurrens  pratiouent  à  Paris ,  dans  na 
atelier  disposé  à  cet  effet ,  les  procéaés  qu'ils  proposeront; 
que  leurs  appareils  soient  plus  parfaits  qu'aucun  .de  ceux 
qui  sont  connus  jusqu'à  ce  jour ,  et  l'on  désire  en  m^ 
temps  qu'ils  soient  tels  qu'on  y  puisse  recueillir,  le  mercure 
Taporisé. 

Les  Mémoires  envoyés  au  concours  n'ayant  pas  rempli  les 
conditions  du  progranune ,  l'Académie  propose  de  4àodveaa 
le  même  sujet  pour  Tannée  t8i8. 

Le  prix  sera  de  '3ooo  francs. 

Le  terme  du  concours  est  fixé  au  z^  janvier  18 18. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

» 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 


N^  V.  —  3\  yînnée. — Mai  1817. 


QUINQUINA. 

Continuation  des  expériences  de  M.  Làubbrt,  sur  le 
Quinquina. 

Les  pbénomèties  que  j^avaîs  observes  dans  les  expériences 
faites  sur  l'extrait  du  quinquina  loxa(i),  me  paraissaient 
indiquer  que  Tëlher  enlève  à  celte  ëcorce  une  madère 
verte,  et  une  matière  colorée  en  rouge  par  une  substance 
que  je  disais  avoir  quelque  analogie  avec  les  huiles  essen* 
tieDes.  Tai  dit  que  la  première  est  glutineuse ,  nauséabonde 
et  plus  soluble  dans  Tétber  que  dans  Talcofaol  y  et  que  la 
'  seconde  a  une  odeur  agréable ,  et  se  dissout  plus  facilement 
dans  l'alcohol  que  dalis  Téther.  JTai  fait  depuis  d'autres 
expériences  sur  lès  mêmes  matières,  que  je  crois  devoir 
communiquer  à  la  société  de  Pharmacie,  parce  qu'ellespour- 
raient  fournir  des  vue»  utiles  à  ceux  qui  voudraient  entre- 
prendre de  nouveaux  travaux  sur  Técorce  du  Pérou. 

(i)  ^ayet,  le  Journal  de  Pharmacie,  juillet  1816. 

in*»*.  Année. ,—  Mai  18} 7.  1 3 


1{)4  JOURNAL 

'       De  la  matière  verte. 

La  matière  verlè,  ou,  pour  mieux  dire,  la  substance  qui 
communique  celte  couleur  à  1  ether,  dissoute  dans  Falcohol, 
lui  donne  une  couleur  verte  citrine.  Lorsqu'elle  ne  contient 
pas  d'eau,  elle  se  conserve  à  lair  sans  altération;  mais, 
lorsqu'on  fait  évaporer  les  teintui^s  éthérée  et  alcoholique 
avec  le  contact  de  l'eau ,  la  matière  verte  retient  l'eau  avec 
une  grande  force.  Exposée  à  l'air  pendant  qu'elle  ooncientde 
l'humidité ,  elle  jaunit ,  et  parait  perdre  une  partie  de  sa 
lénafiiié» 

J'ai  fait  évaporer  sa  teinture  éthérée,  dans  une  l^rge  cap- 
sulej  la  tnatière  verte  est  restée  atUchée  aux  parois  sous  la 
forme  d'un  beau  vernis:  elle  avait  la  consistance  de  la  cirf. 

L'eau  potassée  la  dissout  complètement  ;  cette  dissolution 
est  jaune-citrine  :  elle  a  un  goût  d'abord  alcalin ,  ensuite 
amer  et  tiauséabond.  Si  Ton  décompose  ce  èavon  p^i'a- 
cidè  sulfurîque,  il  se  forme  un  précipité  jaune,  qui  verdit 
par  la  dessiccation-  J'ai  redissous  ce  précipité  dans  l'eau 
potassée,  je  l'ai  précipité  une  seconde  fois  par  le  même 
acide,  et  le  précipité  était  encore  verdâtrc.  Pendant  tout  le 
temps  qu'a  duré  re:q)érîence ,  la.  matière  verte  a  «halé 
l'odeur  qui  lui  est  parUcuIière.  L'eau  rend  laiteuse  sa  dissolu^ 
Uon  alcoholique^  sans  fonnaUon  immédiate  de  précipité; 
cette  eau  mousse  par  l'agita  tîon  ;  après  une  Ibngue  exposiiioà 
à  l'air ,  il  s'est  formé  un  dépôt  grisâtre,  attaché  ^n  partie 
aux  parois  du  verre,  et  l'on  a  remarqué  des  traces  de 
mousse  à  la  surface  du  h'quide. 

Tai  fait  évaporer  la  teinture  alcoholique  de  la  maticrc 
verte  dans  une  étuve;  à  la  fin  de  l'évaporaUon,  Falcoliol  a 
ete  remplacé  par  de  l'eau  distillée,  qui  à  son  tour  Ta  été 
par  une  nouvelle  quantité  d'alcohol,  et  ainside  suite  pendant 
dix  lois.  La  matière  v«rte  s'est  trouvée  transformée  en  une 
matière  jaune  en  petits  grains ,  qui  occupait  la  partie  «ipé- 


DK    PH/RMACIE.  39Î 

rieure  delà  «capsule ;  Fod  voyait  aptes  \^  ipatière  jaune  un< 
matière  gme-blanchâtre  qui  occupait  la  partie  intermédiaire 
et  il  s'était  réuni ,  ^u  fond  de  la  capsule ,  dune  m^tièri 
rougeâlre  pulvérulente. 

Mise  en  macération  dans  Teau  saturée  de  clilore ,  elle  i 
pris  la  consistance  et  la  couleur  de  Tadipocire.  et  répandai 
une  forte  pd&ur  diacide  liydroclilorîque  5  je  l'ai  lavée  quatn 
fois  dans  Teau  sans  pouvoir  lui  faire  perdre  cette  odeur;  y 
Fai  fait  disaondre  dans  Talcohol  avec  le  secours  de  la  cha* 
leur,  et,  par  le  refroidissement,  je  n  ai  pas  obtenu  de  préci 
pité;  la  liqueur  alcobolique  a  donné  un  précipité  jaune  pa 
feau  distillée.  G?tte  substance  n^avait  doiic  pas  les  propriété 
delà  cire,  comme  elle  paraîssaitl'indlquer  au  premierabord 
l'eii  ai  (ait  sécher  une  portion  sui"  un  bain  de  sable  doux 
ponr  chassefb  le  peu  d'humidité  qu'elle  contenait,  et  leresu 
deTacide  hydrochlorlque ;  elle  est  devenue  jaune,  etapri 
les  eanctèrés  d'une  véritable  résine.  Dans  cet  état  elle  étai 
lèehe,  insipide^  la  dissolution  alcokolique  était  peuamère 
IWi  |)otasȎe  l'attaquait  faiblement.  La  liqueur  du  chlon 
contenait  une  grande  quandté  d'acide  hydroehloirique;  soi 
acidité  .devenait  plus  intente,  par  Tévaporation^  malgré  h 
perte  oontimieUe  d'acide  qu'elle  ^prouvait.  Après  Féva- 
poraùon  de  l'eau,  il  .ea{  reste 'Une  xtiatière  jaune,  acide  e 
très-amère.  Je  l'ai  lavée  {dusieurs  fois  avec  de  l'eau  ammo 
niacée,  et  ensuite  avec  de  l'eau  distillée^  je  lui  ai  enlev< 
par  ce  moyen  son  acidité^  alors  je  l'ai  fait  dissoudre  dan; 
ralcohol ,  que  j'ai  abandonné  à  Tévaporation  spontanée  ;  il 
«lusaéune  résine  d'un  rouge^brun ,  transparente,  solubU 
dans  la  bouche ,  d'une  très*gnmde  amertume,'  et  qui  brûlai 
avec  flamme ,  mais  difficilement^  répandant  ime  fumée  âcn 
et  laissant  besracoup  de  charbon*. 

L'acide  nitrique  concentré  a  communiqué  h  la  matiez 
verte  une  belle  coulçur  jaune  sans  la'dissp,qdre,  et  jl  ^ 
pris  luir-même  cette  couleur.  Il  s'es^  dégagé  pendant  h 
^^cér^lion  beaucoup  de  gaz  nitreux.  J'ai  lavé  la  matién 


19^  JOURNAL 

jaune  ;  elle  n'ëtait  ni  acide,  ni  amère,  rassemblait  a  la  dre 
pax'  la  consistance ,  la  ténacité,  et  même  par  Fodeur  qu^eUe 
répandait  siir  un  fer  chaud  ;  mais  elle  n'en  avait  pas  les 
autres  caractères  :  sa  dissolution  dans  Talcohol  a  donné,  par^ 
Teau,  distillée ,  un  précipité  blanc. 

L'acide  sulfurique  concentré ,  dans  lequel  j'ai  laissé  la 
matière  verte  pendant  une  minute,  n  a  exercé  sur  elle  qu^une 
faible  action.  La  couleur  s'est  un  peu  affiûblie  ;  mais  la  ma- 
tière a  conservé  la  propriété  de  se  dissoudre  dans  Tëther. 
L'acide  avait  pr!s;uQe  couleur  brune,  et  a  formé  avec  Feaa 
distillée  une  liqueur  laiteuse^  ayant  Fodeur  de  Fhuile  rance. 

Mise  sur  un  fer  chaud  )  la  matière  verte  donne  une  odeur 
aromatique  et  répand  beaucoup  de  fumée  :  sur  un  fer  rouge 
elle  s'enflamme,  et,  dans  l'un  et  dans  l'autre  cas,  elle  ne  laisse 
pas  une  quantité  sensible  de  matière  carboneusé. 

J'ai  fait  quelques  essais  comparatifs  sur  le  quinquina  gris, 
dit  lima ,  sur  le  calisajra  de  plancha  et  sur  le  quinquina 
rouge.  Leloxa  m'a  fourni  plus  de  matière  verte  que  le  Hma. 
Le  calisaya  a  communiqué  à  l'éther  une  couleur  jaune-dtroo, 
et  on  a  retiré  de  cet  éther  une  matière  jaune-verdâtre  \  Ii 
teinture  éthérée  du  quinquina  rouge  était  rougeâtre ,  ainsi 
que  la  matière  que  l'éther  a  laissée  par  son  évaporation. 

D'après  ces  expériences,  la  matière  verte  que  le  quinquina 
cède  à  l'éther,  serait  une  huile  essentielle  qui  contient  une 
résine,  ou  qui  en  prend  les  caractères  par  l'action  du  chlore, 
et  probablement  par  celle  de  l'oxygène.  Elle  contient  aussi 
un  peu  de  la  matière  rougeâtre  que  nous  désignerons  plus  bas 
sous  le  nom  de  matière  colorante.  Je  ne  sais  pas  si  on  doit 
attribuer  la  co^leur  verte  à  l'huile ,  ou  si  on  doit  regarder 
cette  couleur  comme  le  résultat  d'une  espèce  de  modificaticHi 
des  molécules  ;  je  compte  revenir  sur  cette  question,  et  sur 
la  matière  verte  elle  même,  lorsque  j'examinerai  la  mauère 
^e  le  quinquina  calisaya  et  le  quinquina  rouge  cèdent  à 
l'éther.  V  * 


DE    PHARMACIE.  I97 

De  la  matière  rosée. 

Tai  dit  qne,  par  le  secours  des  réactifs,  on  ponyait  enlever 
s  la  matière  rosée  le  principe' qui  la  colore  en  rooge,  et 
que  je  croyais  que  le  principe  colorant  était  d^nne  natore 
analogne  i  celle  des  huiles  essentielles.  Mais  f  ai  cherché  ^a 
Tain  à  faire  dissiper  ce  principe  colorant  par  de  longues 
macérations  dans  Teati  et. dans  Talcohol ,  à  une  température 
assez  élevée:  la  matière  rosée  a  conservé  sa  couleur,  malgré  le 
temps  qu'ont  duréles  éraporations  et  malgré  la  perte  pr^ue 
totale  du  principe  odorant  qu'elles  ont  occasbné;  le  résida 
a  offert  seulement  quelques  différences  dans  la  cohérence 
de»  molécules;  J'ai  donc  renoncé  à  Fidée  que  je  m'étais 
tomée  du  principe  colorant,  et  je  vais  rendre  compte  des 
mojens  que  j'ai  employés  pour  décolorer  la  matière  rosée , 
et  des  expériences  que  j'ai  faites  sur  la  maûère  blanche  et 
sur  le  principe  colorant.         , 

Ne  pouvant  me 'procurer  par  l'éther  assez  de  matière 
rosée,  pour  les  expériences. que  je  me  proposais  de  faire, 
je  me  suis  décidé  à  l'obtenir  par  l'alcoho),  qui  n'a  janiaî^ 
en  moins  de  38  degrés.  Cent  quatre  vingt  gramme^  de  quin^ 
quina  calisaya  (i)  que; }'a vais  tenus  vingt-quatre  heures  eu 
macération  dans  l'éther,  m'ont  fourni,  par  trois  macérations 
successives  dans  l'alcohol,  treu^i  grammes  d'uu  extrait  fauve, 
tran^upide ,  amer  et  styptiqu^  ;  j'ai  séparé  par  une  seconde 
dissolution  dans  l'alcohol  le. peu  de  gomme  qu'il  contenait, 
^  j'aj  divisé  cette  seconde;  teinture  en  quatre  parties  égaW, 
^on  en  fûre  Tobjet  de  quatre  expériences  tlifférenteff. 

La  première  portion  dû  la  teinture^  m^ée  avec  un  égal 
vdome  d'eau  a  été  placée  sous  le  récipient  de  la  machine 
paeumari<pie;  Après  l'évap^ation  dç  raloohol  ^  la  liqueur 

(r)  Je  T^vrm»  phis,  à  Pëpoqae  où  \\\  (ait  cet  esp^rieiiCM,  du  Teritable 
qnmqitiiia  loxa;  fai  éXé  oÛig^  de  me  senrir  da  califlaja\  me  proposant 
de  reprendre  plus  tard  les  expériences  sui^  le  qninc^uiaa  loza. 


ïgS  jotmyÀ'L  • 

avait  une  couleur  jaunâtre.  Le  j^ésîda  paraissait  formé  de 
deux  matières  ,  Tune  plcis  fauve  qui  occupait  le  foud  du 
\ase^  l'autre  plus  jaune  qui  ëtak  à  sa 'parué"sttj^ëriieufe  : 
la  surface  du  vase  étak  recoui^erté  d'une  matière  'Jaune- 
rouge&tre  ,  mèl^  avec  quelques  molécules  de  ihatlèce 
verte.  -     *-  ». 

J^ai  fait  dissoudre  dans  très  peu.  d'sdcohol  une  portion  dn 
résidu  jaune;  Talcohol  était anier^  un  ]ieu-st;^tîqae^  etverdîs- 
èrait  les  isels  ferrugineux,  Vefsé'gthitte  à'gbnUe' sur  Tean 
distillée,  fl  s^*est  formé  un  prédptlé  janne-grisAtre ,'  qui  est 
resté  suspendu  dans  la  liqueur.  Quelques'  mfo]é<^les  tf une 
matière  rouge  étaient  repouwées'versr  les*  bords ,  k  mesure 
qu'elles  se  sépa<>aient,  par  rexpanaion  que  Falcohol  épitrti- 
T«t  k  U  surface  de  Teau  :  je  versais  lès  gouttes  par  intervaRe. 
:  Toute  la  matière  contenue  dans  Tentoimoir  a  été  iiiise 
dans  un  demi-litre  d'eau  en  ébullttiom  j^près  cinq  mîmitcs 
la  capsule  a  été  retirée  du  feu ,  et  vingt-quâirci  heui^s  après 
ht  liqueur  a  été  iséparée  du  dép^.  Réduite  au  quart  par 
Tévaporatiôn ,  elle  était  jaune  et  limpide:  je'rài'  filtrée,  et 
)*6n  ai  obtenu  par  Tévaporation  un  extrartt  jaune,  urt  pfu 
ikuve,  traltspareut,  d'une  amertume  agréable',  aromatique, 
aidant  une  odeur  douce  de  miel,'  et  Verdissant  légèrement 
les  sels  ferrugîbeux,  "  ,      '  .     ' 

-'  La  seconde  porthn  dé  làHeiniure  a  été  décolorée  parTa- 
lumibe.  €et  oxide  lui  a-  ôté  entièrement  sa  coulenr  rouge 
•Elfe  était  jaune,  amère  ,  légèrement  styptique,  et  verdissait 
les  sels  ferrugineux.  Tai  lavé  plusieurs  fois  raluniine  aft* 
de  ralcobbl;  j  ai  évaporé  toutes  les'  liqueurs  alccffiôliqt^ 
'réunies,  et  j'ai- obtenu  un  réàid  à -pareil  au  précèdent,  mais 
plus  jaune. 

'  L'alumide'iitâit  jaune  :  «près  arroSr  épuisé  sw  t^t  ùAifi 
Vaction  deTaleobel,  je  l'ai-  lavé  plusicura  fois  avec  del'etu 
.distillée.  Les  acides  n'ayant  pins  séparé  la  partie  <^Iorai)te, 
j'ai  employé  la  macération  dans  l'eau  potassée;  la  ItquetU'a 
pris  une  couleur  rouge  deBc  ;  je  l'ai  illlrée  et  précipitée 


DE     PffA&MAGIE.»  I99 

pw  Ymddi^  «oUdrique  ;  )  ai' obtenu  ua  prÀ^lpit^  jamie,  (|ui , 
lavé  et  sëch^)  4  est  trouvé  être  de  rtlumiDe  combiiiée  avec  le 
prioeipe  colqpai^je  mis  un  peu  de  cette  alumme  sur  un  fer 
roufev  elle  prit  une  leînte  i^sètre,  en  exhalant  une  légtoe 
odeur  de  miel  très-suave  peudant  sa  torréCsiction^ 

Troisième  portion  de  la  teinturà.'-^T^ï  versé  sur  cette 
teinture  quelques  gouttes  d  alco&ol  potassé^  il  s'est  formé 
sur-le-champ  un  précipité  rongeàtre»  J*ai  eèntinué  Tactiim 
cfaa  réactif  iusq^'à  ce  qu  il  cessât  d'occasioèer  de  poécipité. 
Après  vingHpuatre  heures ,  m'élànt  assuré  que  Tàlcebi^  po- 
tassé n'avait  plus  d'action  sur  la  teinture  âirée y  \9k  la«vé  le 
précipité.  Uakohol  employé  au  lavage  a  été  réuni  i  la  tein- 
ture ^  le  mébioge  était  jaune  avec  unelégèfe  teinte  rougeatre; 
il  avait  ua  g«ut  alcalib  i  pcfîne  sensible,  et  lieaucoup  d'a- 
mertume ;  liiaîsil  n'était  pas  styprique.  J'ai  précipité  la  po- 
tasse par  quelques  gouttes  d'adde  sulfuriqu»  affiiibli  par 
l'alcohol  «  et  après  trois  jo^irs  i'ai  filtré  la  liqneur  ;  eUfe  avait 
une  bell» couleur  janne.  Cette  liqueur  m'a  donné,  par  Vé- 
vaporaii^n  de  l'alcohol  ^uike  matière  jaune  pareille  aux  piré- 
cédçi^tes,  m^i9  qiui  9^  verdissait  pas  les  sels  ferrugineux. 
Ou  peut  obtenir  im  pareil  réiSuUa^  ayec;  ki  chaux.. 

Le  précipité  était  trèa-akalio  ;  il  était  devenu  plus  rouge 
par  le  lavage  ;  il  s'est  dissous  facileuient  dans  l'eau^  à  laquelle 
il  a  communiqué  une  couleur  rougc-£Mive.  J'ai  neutralilié 
l'alcali  par  une  dissolution  aqueuse  d'acide  snlfttffique>  et 
i'ai  obtenu  un  précipité  fauve  ^  que >'ai  bvé  plusieurs,  fiois 
et  séché  \  il  était  brun-rougeàtre  après  la  dessiccation.  ^ 
donnerai  plus  bas  le  résultat  im  son  examen  ^  et ,  pour  nous 
reconnaître)  je  le  désignerai  sons  le  nom  de  muOièrû  eoh^ 
rante{i). 

■    ■      I      II     II    ■  ■■  > Il        '■«    ■  I    ■  ■■  ■  ■»> 

(f)  J^ai  applk{uë  ce  procédé  à  la.  matière  verte  distoute  Jans  F^ther: 
je  Vmkbkvée  afieçun  peu  d^ead  tré»-lëg^teitieat  alcalhie  ;  l'eau  e«t  devine 
ronge,  a  donné  un  peu  df  matière  oolorantA,  et  U  couIauv  verte  a  fHrii 
une  teinte  plus  foncée. 


aOO  •        JOURNAL 

Quatrième  portion  de  la  teinture.  — •  Cette  portion  a  été 
divisée  en  deux  parties.  La  première  a  été  triturée  avec  de 
Tacétaté  de  plomb  cristallisé;  il  s'est  développé  ^  pendant  la 
trituration^  une  odeur  très-sensible  d'acide  acétique;  la  li- 
queur était  douce&tre,et  à  cette  saveur  succédait  une  amertume 
prononcée.  Une  portion  de  Tacétate  de  plomb  s'est  réunie  â  la 
matière  colorante.  La  liqneursumageante,  précipitée  parFliy- 
idrogène  sulfuré,  avait  une  teinte  jaune  faible  -,  elle  contenait 
une  matière  faune  comme  les  précédentes^  mais  en  petite 
quantité.  La  dernière  portion  de  la  teinture  réduite  au  tiers 
deaon  volunae,  par  une  douce -évaporation ,  a  été  précipitée 
par  Tédier.  J'avais  remarqué  que  la  matière  colorante  ne  se 
dissout  pas  dans  ce  réactif,  et  je  m'étais  figuré  qu'il  la  préd- 
]piterait  de  la  teinture  alcoholique.  Tai  obtenu  en  effet  un 
précipité  considérable  qui  avait  l'apparence  de  la  poix  li- 
quidé; ce  précipité  était  astringent^  peu  amer,  et  verdissait 
les  sels  ferrugineux., J'ai  trouvé  dans  ce  précipité  im  peu  de 
matière  soluble  dans  l'éther  ;  la  matièk^e  qui  n'a  pas  été  dis- 
soute par  ce  réactif  contenait  de  la  matière  jaune  et  de  la 
matière  colorante,  et  le  principe  qui  verdit  les^  sels  ferrugi- 
neux accompagnait  cette  dernière. 

Toutes  ces  expériences  me  paraissent  prouver  que  la 
'  connaissance  des  principes ,  qui  se  trouvent  dans  la  teinture 
du  ealisaya ,  dépend  principalement  de  l'examen  de  la  ma- 
tière jaune  et  de  la  matière  colorante  rougeâtre  :  le  principe 
îqui  verdit  les  sels  ferrugineux  est  probablement  de  l'acide 
gallique.  , 

Les  extraits  jaunes ,  obtenus  par  les  procédés  que  j'ai  in- 
qués ,  diffèrent  peu  essentiellement  les  uns  des  autres  ;  le 
plus  homogène  de  tous  étant  celui  que  j'ai  retiré  par  k  po- 
tasse et  par  la  chaux ,  je  l'ai  pris  pour  type  de  ma  description, 
et  je  l'ai  employé  dans  mes  expériences. 

Cet  extrait  était  d'un  beau  jaune,  transparent,  moins  gluti- 
neux  quela  matière  verte,  d'une  odeur  très-agréable ,  surfout 
lorsqu'on  l'expose  à  une  douce  chaleur  ;  il  avait  l'apparence 


DS    PHAfiHAClE.  ^Ol 

dabanmede  Tola privé  d'une  partie  de  son  huOe  esAentielle. 
Sa  saveoT  était  amère  et  aromatique ,  sans  le  goût  oléagineux 
et  rougeàtre  de  la  matière  terte  ;  il  se  dissolvait  peu  dans 
Teau  froide ,  et  beaucoup  mieux  dans  Feau  chaude,  k  laquelle 
il  conununiquait  lu^e  amertume  agréable  ;  Téther  le  dissol- 
vait également ,  mais  Talcohol  était  son  meilleur  menstrue. 
Ces  dissolutions  ne  verdissaient  pas  les  sels  ferrugineux,  etne 
prenaient  pas  une  teinte  h>ugeltre  par  la  potasse.  Par  Téva- 
poration  de  ces  teintures ,  soit  dans  le  vide ,  soit  à  la  tempe- 
ratnre  de  l'atmosphère ,  soit  en6n  avec  le  secours  du  calori- 
que, l'extrait  n'a  pas  subi  d'altération  (i). 

Placé  sur  un  fer  rouge ,  il  brûlait  avec  flamme. 

L'eau]potassée(^),  après  une  macération  de  i^^heures^ 
n'avait  produit  sur  lui  d'autre  effet  que  de  blanchir  sa  sur- 
face; mais,  en  faisant  chauffer  légèrement  le  liquide  pour 
ramollir  l'extrait,  et  en  facilitant  les  contacts  par  la  tri- 
tnratioD^  il  s'est  séparé  une  matière  d'un  blanc-grisâtre ,  sur 
laquelle  je  reviendrai  plus  bas. 

L'alcohol  potassé  l'a  dissous  complètement. 

Mis  en  Hiacération  dans  l'eau  saturée  de  chlore,  il  s'y  est 
^ûaous  en  partie  ^  la  portion  qui  n'avait  pas  été  attaquée  par 
le  chlore,  conservait  sa  couleur  et  ses  propriétés.  La  liqueur 
avait  une  teinte  rougeàtre,  une  odeur  faible  d'acide  muriati- 
^ue,  dont  la  présence  a  été  confirmée  parle  nitrate  d'argent  ; 
«onévaporation  a  laissé  Une  matière  acide,  qui,  lavée  avec  de 
i'eau  légèrement  ammonîacée,  et  ensuite  avec  de  Teaudis- 
^llée,  s'est  trouvée  composée  d'une  matière  résineuse  et  d'un 
P«u  de  matière  colorante. 

n  se  comportait  avec  les  acides  comme  les  résines. 

Le  phénomène  le  plus  remarquable  que  fai  observé  pen- 
dant mes  essais  sur  la  matière  jaune,  était  sans  doute  l'action 

(()  On  peut  rëdiûre  rentrait  jaune  en  écailles,  en  faisant  ëvaporer  les 
teblares  sur  une  Is^rge  surface  ^  ces  écailles  prd  le  reflet  des  paillettes  d*or. 

(^)  Cette  eau  était  composée  d'un'  demi-gfaxnme  de  potasse ,  et  un  dé- 
«lilw  d'eau  distiUée. 


!^03  .      JOUfANAl. 

qu'exerçait  sur  elle  Teau  potas^.  Tai  donc  répété 
expérience ,  et  yêi  lavé  le  résidu  avec  de  Teau  acidulée  ,  et 
ensuite  avec  de  Veau  distillée  \  le  n^u^iate  de  pUiine  n^a  piw 
indiqué  la  présence  de  la  potasse  d^ns  ce  résidu*  Je  Ysa  Sût 
dissoudre  dans  très-peu  d'alcobol  chavkd;  je  Tai  préciiMté 
avec  beaucoup  d'eau  distiUée  >  et  j'ai  obtenu  une  matière  tpii 
cause  de  sa  coufeur,  je  désignerai  sons  \»  nom  de  matière 
blanche,  La  liqueur  alcaline  ne  contenait  qu'un  peu  de  imi- 
tière  jaime  et  un  peu  de  matière  colorante* 

La  solubilité  de  la  matière  jaime  dans  Veau  '  m'étanl 
prouvée ,  j'ai  versé  goutte  à  goutte ,  et  par  intervaHe  , 
une  teinture  aleobolique  de  ùetSe.  matière  siur  dt  Teau  voi- 
sine dé  l'ébullition  :  Feau  était  d'un  beau  jaune  et  avait 
contracté,  une  &rte  amertiune  après  Tévaporation  de  l'al- 
cohol.  Quand  je  l'ai  cru  asses  satvirée  de  matière  jaune  ,  je 
l'ai  laissée  refroidir  ;  je  l'ai  séparée  du  très-petit  dépôt  qui 
s'était  formé ,  et  je  l'ai  précipitée  par  t'eau  potassée  ^  chaque 
goutte  d'eau  poussée  produisait  un  précipité  abondant  Lrèir 
blanc.  Après  avoir  é!puisé  l'action: de  l'eau  potassée,  j'ai  sé- 
paré le  précipité  par  la  filtration  vii  était  très4>la«c  y  et  plus 
blanc  que  le  précédent,  ce  qui  me  fiil  ercjre  que  la  auitière 
jaune  contient  encore  un  peu  de  matière  colorante,  qui  se 
sépare  dans  cette  expérience  par  sa  grande  solubilité  dam 
l'eau  alcaline.  U  est  inutile  de  fiure  remarquer  que  ces  expé- 
riences doivent  varier  dans  leurs  résultata^  si  les  teiolufcs 
ne  sont  pas  asse^  chargées ,  et  si  les  niatièpes  ne  sont  pais  biea 
pures ,  comme  me  l'ont  assez  prouv^tles  nombreux  essais  que 
j'ai  été  obligé  de  faire  avant  de  parvenir  aus  résultats  que  fat 
indiqués. 

De  la  matière  blanche. 

Cette  matière  est  sèche,  friable,  inodore ,  moins  fosBiie 
que  la  matière  jaune ,  très-bbnche  lorsqu'elle  est  dans  une 
extrême  division  dans  l'eau  ^  et  prend  pai:  la  fusioa  une  lé- 
gère teinte  jaune  î  elle  est  très-peu  solt^le  daps  Teau  froide^ 


DE     l'rfiRirfJtcflE.  ^o3 

(dhê  soki^^  âatts  Failcohol  que  dans  Téiher,  iiuxqueb  elle 
eofiiiÉilifii({^  une  fhible  codiettr  jaune.  Si  Fon  fait  évaporer 
e%9  leÎAtihre»  â  une  douce  température ,  la  matière  bîaiichd 
efî^tetffté^ ,  aea  petks  cristaux  représentent  souvent  des  Kup- 
pes  radiées ,  etneeouvrent  toute  Ik  surface  de  1^.  capsule  ;  ceè 
ci^stous^  ZH^nt  paru  fbrmer  âes  prismes  rectangnfaires  ;  il# 
brûlent  conime  fa  matière  jaune,  mais  Jeur  odeur  est  moins 
agréable  et  un  peu  piquante.  ^ 

'  lâkmatiëre'blancheiaeparaltn^ètre  qu'une  résine  pure  dé- 
pouillée eutièrement  daPliuîle  essentielle;  elle  paraît  pres- 
que înaipilEM  âr  cause  de  son  peu  de  solubiUté  -,  mais  ses  disso- 
lations  sont  amères*,  et  annoncent  bien  que  c'est  elle  qui 
ferme  -lé  principe  amer  du  qiiihqulna. 

Traitée  par  le  chloré ,  il  s  est  formé  de  Tàcide  hydrochlo- 
rique ,  et  là  Kqucur  a  fourni  un  peu  de  matière  résinieuse. 

Il  me  reste  à  ferler  de  la  matière  rouge  que  la  potasse  a 
précipitée  tté  la  teinture  àkofaoHque ,  et  que  f  ai  désignée  sous 
le  nom  de  matière  cohrante* 

Ife  la  matière  colorante^ 

J'ai  ^t précédemnent  qdê  gavais  fait  dissoudre  dans Teau 
la  matière  rougeàtre  alcaline  que  |a  potasse  avait  précipité 
db  ht  iGhtlvité  alêoboKqtie  de  calisaya  ;  que  cette,  matière  s  j 
était  dijgaotrte  promptement,  et  lui  avait  communiqué  une 
couleur  rouge-fauve  j  enfin  y  que  Tacide  sulfurique  versé  dans 
cette  fisâHo^^bnaqueu^  aVaif  ^aré  une  matière  &uve ,  (jue 
f ai  dé^i^ée-sous  le  tibnr  de  nUOière  cùJôrïinte. 

La  précipitation  de  cette  matière  fitft  cbanger  entièrement 
-la^ceuîeuf  delà  Hqucur ,  elle  détient  constammeut  jatme.  J'ai 
irotrf  édoM  la  résida  de  «on  évaporât»» ,  o«tre  le  sutfute , 
i>û  peu  tfe  matîère  jaune  qu'il  a  été  facile  de  sépater. 

I^e  j^r^cij^it^  fft.u^ ,  avant  d'être  séclié;i  ^vait  sur  le  6Itr« 
l'^P9&i»M«t  d'un.-  HMMrJay  trèftrépaîft,  use  ooukiir  ronga- 
Aiuve  plus  infèuseqtiefeMqiiUlétatt  suspendu  dfttts  Fean  ^et 


ao4  lOUANÀL 

une  sayeur  légèrement  amère;  il  YerdiBsait  faiblement  les 
sels  ferrugineux  (i),  ei  se  moisissait  promptement^  Tiode 
n  a  pas  changé  sa  couleur  (^).  Son  volume  diminue  considé- 
rablement parla  dessiccation */ sa  coulçur  devient  presque 
noires^  Textérieur ,  rougeàtre  intérieu;*ement. 

n  colore  Falcobol  sans  s*y  dissoudrç  -,  mais  ilnec^orepis 
Tétber,  même  après  une  très-longue  macération. 

L'acétate  de  ploaib  le  précipite  de  ses  dissolutions. 
'     n  est  très-peu,  soluble  dans  Tacide  sulfurique  concentré, 
iont  \l  est  précipité  sans  altération  par  Teau  distillée. 

L'acide  nitrique  concentré.  le  change  en  une  matière 
jaune  avec  dégagement  de  gaz  nitreux.  .     , 

Le  chlore  ne  change  pas  sa  couleur  ^  mais  après  Taction 
du  chlore  il  rougit  Talcohol  et  Téther,. 

Sur  un  fer  chaud,  il  répand  une  fumée  un  peu  violacée , 
une  odeur  qui  parait  avoir  quelque  rapport  avec  celle  de 
Théliotrope,  et  laisse  ttn  charbon  volumineux  qui  brùk 
facilement.  ... 

Cette  matière  est  très-abondante  et  me  parait  former  an 
moins  la  moitié  de  l'extrait. 

Je  crois  pouvoir  conclure  de  mes  recherches ,  que  la  ma- 
tière que  Téther  extrait  du  quinquina  loxa  n'est  pas  encore 
assez  bien  définie; 

Que  la  matière  jaune  du  calisaya  est  une  espèce  de 
baume  qui  fournit  une  inatière  résineuse  qu'on  peut  faire 
cristalliser;  .       ,   ,,, 

Enfin ,  que  la  matière  que  j'ai  .désignée  sons  le  nom  de 
matière  colorante  ^est ,  si  l'on  veut  ^  une  espèce  d'extracd- 
que ,  ou  plutôt  une  espèce  de  tannin. 

^  :(i)  Xai  traité  une ^ocoade  foît  cett^  OMit^i'frmTec  la  potage  *  ajant  Tm- 
tentioii  de  Favoir  plus  pur  ;  mais  alors  elle  ^  presque  entiéremeiit  perda 
la  iacuHë  de  rerdirles,  sels  ferrilgine'ux. 

(pi)  LVxpe'riènce  nft^ayanl  prouve  que  la  ftfcale  atnilacëe  existait  datt 

'  le  résidu  ligiîéuxdu  cafisaja ,  je  devais  m'assnrer  si  one  partie  de  oettt 
iécula  aVait  pa»  été  e^tratoéa  par  la  majîdra  «olonuitc. 


DE    PHARMACIE.  !io5 

Tannus  dësirë  que  mon  travail  eût  présenté  an  résultat 
plas  satisfaisant ,  mais  j'espère  qu'on  trouvera  mon  excuse 
dans  les  difficultés  qui  accompagnent  le  sujet  que  j*ai  exa- 
miné. 

ANALYSE 

Du  Gaz  troui'é  dans  T abdomen  de  Téléphant  mort  au 
Muséum  d'histoire  naturelle  ,  la  nuit  du  i^  au 
i5  mars  1817  5 

Par  M.  Vauquelïh. 

ViiïoT-QtjATiiE  heures  après  sa  mùrt,  cet  animal  était  ex* 
trftmement  météorisé ,  ce  qui  semble  annoncer  qu'une  tym- 
pamte  a  été  la  cause  de  sa  mort. 

I®.  Ce  gaz  avait  une  odeur  très-fétide  de  matière  ahî- 
xnale  poiuîe  ,  mèiée  de  celle  de  Thydrogène  sulfuré. 

2*.  Mis  en  contact  avec  la  potasse  caustique  en  liqueur^ 
il  a  diminué  d'un  peu  plus  de  moitié  de  son  volume^  55  cen- 
tièmes environ  ;  la  potasse  s'est  colorée  en  jaune ,  et  a  ac- 
cpi's  la  propriété  de  faire  effei^escence  avec  les  acides  \  elle 
n'a  pris  qu'une  odeur  fade  et  désagréable ,  mais  pas  aussi 
fétide  que  celle  du  gaz;  elle  précipitait  l'acétate  de  plomb 
en  Que  substance  blanche ,  soluble  en  entier  dans  l'acide 
nitrique  avec  effervescence. 

3^  L'on  voyait,  dans  la  solution  alcaline  qui  avait  été  en 
comact  avec  le  gaz^  une  poussière  noire  qui ,  dissoute  dans 
le  chlore  liquide ,  a  légèrement  précipité  le  muriate  de  ba-» 
ryte ,  ce  qui  annonce  que  du  sulfure  de  mercure  s'était 
formé,  et  que ,  conséquemmènt ,  le  gaz  contenait  dti  soufre» 
Eaeflet,  la  surface  du  mercure  avec  lequel  ce  gaz  a  sé- 
journé pendant  quelque  temps  devient  très-noire. 

4°'  Le  gaz  qui  n'a  pas  été  absorbé  par  Talcali  a  été  dt- 
visé  en  deux  portions  :  dans  l'une ,  Ton  t  plongé  U|iè  bougie 


StoG  JOUftNJlX 

qui  8^y  est  ëteinte  aussitôt  sans  produire  d'inflanmation ,  et 
dans  Fautre,  Ton  a  mis  un  bâton  de  phosphore  qui  a  pro- 
duit quelques  légères  vapeurs  blanches ,  mais.qui  ont  bien- 
tôt cessé  :  le  yolum^,  de  Ce  gaz  n  a  pas  sensiblenieot 
diminué. 

n  parait)  diaprés  ces  expériences ,  que  le  gaz  trouvé  dam 
Tabdomen  de  Téléphant  est  composé  principalement  diacide 
carbonique  ,  de  gaz  azote ,  d^une  petite  quantité  d'hydro- 
gène sulfuré,  et  d'une  matière  animale  en  putréfacdôn 
ettirémément  fetîde. 

Analyse  du  Gaz  intestinal  de  VéléphanU 

x^»  Son  odeur  ^tait  extrèmemfint  fétide ,  ayant  quei^ 
analogie  avec  celle  de  Thydrogène  sulfuré. 

a<**  Les  trois  quarts  environ  de  ce  gaz  sont  absorbés  par 
la  solution  de  potasse  :  celle-ci  devient  jaune  <,  précipite  en 
blanc  Tacétate  dé  plomb,  et  îàii  tme  vive  efiervescenceavec 
les  acides. 

3*".  La  suriace  du  mercure  sur  lequel  le  gaz  intestiod 
reposait  est  devenue  noire ,  et  formait  une  pellicule  qui  sf 
détachait  du  reste. 

4^.  Cent  Q^esures  de  la  portion  de  ce  gaz  non  absorbable 
par  l'alcali ,  mêlées  avec  ipS  mesures  de  gaz  oxigène  ,  ont 
été  brûlées  au  moyen  de  Teudiomètrie  à  mercure  :  après  U 
détonation,  les  29$  mesures  n'en  occupaient  plus  que  1 15; 
ces  dernières^  mises  en  contact  avec  la  potasse |  ont  dimiDué 
de  75 ,  et  les  4o  restantes  étaient  du  gaz  oxigène,  probablcr 
ment  ipèlé  d'une  petite  quantité  de  gaz  azote  \  au  moins  il 
ne  brûlait  pas  les  corps  avec  autant  d'énergie  que  quand  il 
est  pur.  Il  y  a  donc  eu,  par  la  détonation,  une  absorption 
de  1 8a  mesures. 

5"*.  Le  gaz  intestinal  entier  éteignait  les  bougiez  qu'on  j 
jplongeait,  sans  qu'il  y  eut  d'inflammation^  mais  quand 
l'acide  carbonique  en  avait  été  séparé  par  l'alcali ,  il  brûlait 


DE    FHAEMACIE.  ,  ^7 

sans   dëtonafScn ,    en  produisant   utie   lunoière   blanche 

blenitre* 

6^.  Il  résulte  des  expëriènoes  ci-dessus ,  que  là  pordoa 
de  gas  intesdual  insoluble  dans  la  potasse ,  a  besoin ,  poar 
bràler ,  d'une  fois  et  demie  son  volume  de  gaz  OYÎgène ,  et 
qu'il  fournit ,  par  cette  eoai^tistion ,  les  trois  quarts  de  son 
Tolume  d'acide  carbonique.  Ainsi ,  loo  parties  de  et  gas 
ont  absorbé  i55  de  gas  oxîgène  en  brùlMit ,  et  il  en  est  ré-* 
sullé  75  d'acide  carlMmique  et  de  Teau^  dans  laquelle  il  est 
entré  80  parties  d'otigène  en  vokiiae^  d'où  l'on  peut  con-> 
dore  que  ce  gaz  est  composé  de  75  mesures  de  vapeur  de 
charbon  et  160  d'hydrogène,  dont  le  toul  ^35 ^tt  réduit  à 
loa  par  l'affinité  et  conAioaiscm  ;  de  là  11  mît  encore  que  ^ 
dans  ce^z ,  le  poids  de  f  hydrogène  eat  k  ctekii  du  charbon 
eomott  5,5  est  à  i^i^^^tmjeÊL  termes  plus  siÉsples ,  comme 
eanron  i  à  4» 

Les  quantités  de  carbone  et  d'hy<irogèftfe  dam  ce  gaz , 
n'étant  pas  confovmes  k  celles  des  trois  espèces  de  gaz  hy- 
^Irogèfoe  carboné  oonnuee  y  il  faut  que  èe  aoit  tine  espèce 
Mu?elle,  ou  un  mélaagie  des  deux  pi^n^ères. 

Ce  gaz  ipflammafcle  doit  peser  environ  /^  centigrammes 
le  liire. 

C'est  une  chosa  très-remarquable ,  que  les  deux  gaz  dont 
nous  venons  de  parler  .soient  aussi  ditférens  entre  eux.  Il 
•«Dublcraît  naturel,  en  effet,  de  penser  que  celui  qui  étah 
ï^pandu  dans  la  eavné  abdominale  était  venu  primîtivemem 
des  intestins  à  travers  ksquels  il  aurait,  pour  ainsi  dire^ 
liltré.S'îl  en  était  ainsi ,  il  faudrait  admettre  que  le  gaz  intes- 
tinal aurait  changé  de  nature-avec  le  temps ,  ce  qui  n'est  pas 
impossible.  Il  n'est  pas  douteux ,  par  exemple ,  que  l'énorme 
quantité  d'acide  carbonique  qui  composait  ki  plus  grande 
partie  de  ce  gaz  ne  provienne  de  la  première  période  de  la 
recomposition  des  aliraens  pris  par  l'animal  peu  de  temps 
*vï»ni  sa  mort.  Or ,  n'est-il  pas  possible  qu'une  fois  les  in- 
tesitns  pleins  de  gaz,  ils  Taient  forcé,  par  leur  résistance^ 


208  JOURNAL 

à  se  rendre  dans  Tabdomen  ,  et  que  celui-ci ,  plein  k  son 
tour  ,  n'ait  pas  permis  au  gaz  de  la  deuxième  période  deia 
fermentation  de  s*^y  introduire  ?  L'on  sait  que  le  gaz  de  la 
denxièjne  période  de  la  fermentation  végétale  contiait  du 
gaz  hydrogène  carboné*    . 

Cette  hypothèse  parait  d'autant  plus  vraisemblable,  que  le 
gaz  abominai  contient  du  gaz  azote,  et  encore  quelquei 
restes  ctWir  atmosphérique  non  décomposé ,  tandis  que  celai 
des  intestins  n'en  .contenait  plus ,  au  moins  en  quantité  ap- 
préciable. Quoi  qu'il  en  soit ,  le  développement  si  rapide 
d'un  si  grand  volume  de  gaz  dans  le  corps  de  Téléphant 
n'en  est  fis  moins  étonnant.  Ce  gaz  avait  acquis  un  tel  res- 
sort ,  par  la  résistance  des  parois  de  l'abdomen ,  qu'au  mo- 
ment où  l'on  a  coupé  la  peau ,  il  a  déchiré  les  meimbranei 
et  l^s  aponévroses  sous-jacentes.pour  se  faire  un  )our  an- 
dehors.  Nous  avons  pu  juger  aussi  de  cette  élasticité  énorme 
par  la  vitesse  avec  laquelle  des  vessies  se  sont  remplies  de 
ce  gaz  y  lorsque  nous  avons  introduit  dans  le  ventre  de 
l'animal  les  tuyaux  de  cuivre  à  robinet  dont  elles  étai^t 
garnies  :  elles  étaient  tellement  tendues ,  que  si  nous  ne  les 
avions  pas  fermées  aussitôt ,  elles  auraient  peut-être  crevé. 


wvtMi^My¥è^^*mmn^^ft^itMmimtt/ttyv»t*ivt^»M%/ti 


ANALYSE 


D'aune  espèce  de  Concrétion  trow^ée  dans  les  glandes  maxH' 
laires  de  TéUphant  mort  au  Muséum  dlùstoire  noÊUr 
relie  \ 

Par  M.  Vâuquklih, 

Propriétés  physiques.  —  Ces  calculs  sont  blancs ,  à  cas- 
sure lamelleuse  \  la  plupart  sans  forme  cristalline  -,  quelques- 
uns  cristallisés  en  tétraèdres  réguliers  ;  d'autres  présentant 
une  forme  allongée ,  et  ayant  pour  noyau  un  grain  d'avoine 
dont  il  ne  reste  que  les  enveloppes  ;  on  a  trouvé ,  dans  les 


DE    PHABMACIE.  209 

mêmes  glaodes ,  plusieurs  de  ces  graines  cpjî  avaient  con- 
servé tons  leurs  caractères. 

Propriétés  chimiques.  —  Un  de  ces  calculs  y  concassé  et 
séparé  de  $oii  noyau,  a  été  mis  avec  de  Tacide  nitrique  fai- 
ble :  il  y  a«a  une  ei&rveseence  écumeuse ,  et  la  dissolution 
Vest  faite  complètement  ^  même  à  froid,  a  Texception  seu« 
lement  de  petits  Aocons  de  nature  animale  qui  nageaieni 
dans  la  Uqoeur» 

La  liqueur  filtrée  a  été  mêlée  avec  de  Fammoniaque ,  qui 
7  a  produit  va  précipité  blanc  très-peu  abondant ,  formé 
endèrement  de  phosphate  de  chaux. 

La  liqueur  sumageanùt.,  nûse  lavec  de  Toxalate  d'ammo- 
niaque ,  a  donné  on  précipité  blanc  formé  d^oxakte  de 
chaux»  ,       ' 

Ces  deux  expériences  suffisent  pour  prouver  que  les  con* 
crétions  Cbrmées  dans  les  glandes  maxillaires  de  Téléphant 
sont  composées  de  ^oar^Nmalé  de  chaux ,  qui  en  fait  la  plus 
grande  partie ,  de  phosphate  de  chaux ,  et  d'nné  mati^^rô 
animalequiservait  de  lien  au  tout. 

Ôiservadùn*  -—  Il  est  tfàre  de  trouver  dans  le^  animaux 
des  cQDCtéiidBs  de  cette  nature ,  excepté  cependant  celles 
gui  se  reacontrent  dans  les  vliiçs  nrinâires;  elles  sont  ordi- 
nairement de  phosphate  de  chatlx  ,  quelquefois  de  ma- 
gnésie :  -ces  deniières  iippartienn^nt'  principalement  aux 
inteftini,   •    .   '  .:■.!::. 

J*aî  foçii' dernièrement  de  M;  Derrien /imprimeur  du 
R<H,  k  Quimper,  des- concrétions  trouvées  dans  les  en- 
tr^îllfi  4'ime  s^ ,  qui'  étai«év  emiêretbent  formées  de  phos* 
phate  de  chaux  et  de  magnésie ,  et  qui  avaient  ude  forme 
çuUqoe*.  Toici  .lesi  eitfpéri^ceèalixquellfes*  je  les  ai  sou- 
mises ;  •  :    .     t         '  '  ' 

i<>^,  ChaufieS'  au  chalumeau ,  ces  cakiili^  ^cxhklettt  une 
odeur  de  matière  animale*  bvâdéé,  et  se  fondent  ensuite  en 
émail  blanc  opaque, 
s^*.  Mis  dans  l'acide  nitrique  faible ,  ik  s*j  dissolvent  sans 
in*»»«.  Jnnéê.^-Mai  1817.  14 


210  JOURNAL 

effervescence;  et^  à  mesure  que  la  dlsiolutioo  8V>pire, 
l'on  voit  de  légères  membranes  blanches  qui  s'en  détachent 
et  flottent  dans  la  liqueur. 

3\  La  dissolution  a  été  abondamment  précipitée  psr 
Foxalate  d'ammoniaque  et  par  l'acétate  de  ptonfiJ> ,  ce  qui 
prouve  que  ces  calculs  sont  principalemoit  formés  de  phos- 
phate de  chaux. 

4^.  Cependant  la  poussière  de  ces  cilbiik ,  broyés  avec 
dé  la  potasse  caustique  ^  a  exhalé  une  odeur  très-sensible 
d'ammoniaque ). et  la  potasse^  qui  avait  resté  environ  vingt- 
quatre  heures  sur  cette  poussière^*^ saturée  par  Fadde  ni- 
trique ,  avait  acquis  la  propriété  de  précipite^  Teau  de 
phaux}  enfin,  la^ppussière,  bien  lavée  et  séchée^  produisait, 
après  cette  opérati<m ,  une  légère  effervescence  avec  les 
acides.. 

Ces  derniers  phénomènes  annoncent  que  cea  calculs  con* 
ti^mçnt  aussi  une  petite  quantité  de  phosphate  anunoniao»- 
magnésien.  * 

La  forme  cubique  que  présente  ces  calculs ,  non  plus  que 
celle  des  concrétions  de  Téléphanl ,  j^'^^  P^  I^  r^bit  de 
la.  loi  de  cristallisation  à  laqudle  est  soumise  k  matière 
dont  ils  sont  formés  :  elle  est  tout  simplement  l'effet,  oi 
d'tme  pression  que  cette,  matière  a  éprouvée  pendant  qu'dle 
était  encore  molle  ^  ou ,  ce  qui  ^t  plus  vraisemblable ,  d'an 
frottement  long-temps  continué  de  ces  calculs  entre  «ux.  En 
effet ,  quand  on  brise,  ces  concrétions ,  on  trouve  qa  noyau 
rond  qui  n'aurait  pas  manqué  de  continuer  &  croître  sous  It 
znéme  forme  ,  A  quelque  caïue  extérieure  n'y  eàt  mis 
obstacle. 

Nous  avons  eu ,  il  y  a  déjà  long-temps ,  M»  Fourcroy  et 
moi  ,  occasion  d'analyser  une  concrétion  de  poisson  qni 
était  de  la  même,  nature  que  celle  dont  je  viens  de  parkr. 
(  Voyez  Annales  du  Muséum ,  vol«  to ,  page  179.  ) 


Dfi    PHARMACtE.  Sît 

EXTRAIT 

Jfvok  Mémoire  intitulé  :  Recherchée  analytiques  sur  ks 
graines  céréales  ,  suivies  de  quelques  expériences  sur  la 
fermentation  de  ces  graines  et  sur  la  nature  du  pain; 

(La  à  r Académie  royale  des  sciences  de  Hoaich ,  le  8  mars  1817J 
Par  M»  ToGEL. 

Quoique  Fart  de  faire  du  pain  fôt  déji  connu  des  orien-' 
taux  ayant  Moïse ,  nous  ne  savons  pas  k  qilelle  époque  il 
fm  découvert,  et  nous  connaissons  encore  moins  Finventenr 
de  cet  art.  

La  religion  mahométane  défend  de  faire  laver  la  pAte  ^  et 
les  musulmans  ne  savaient  pas  encoi:e  cuire  le  pain  vers  la 
fin  du  dix'septième  siècle.  Ils  le  préparaient  ordinairement 
cha({ue  jour ,  en  le  faisant  cuire  sous  les  cendres  de  là  che-- 
iniûée  (i). 

Panni  les  graines  céréales ,  il  n^y  a  que  le  firoment  et  le 
sâgle  qui  donnent  un  bon  pain  ;  toutes  les  autres  semences , 
ainsi  que  les  ponmiesHle-terre ,  ne  servent  qu^i  être  mêlées 
anx  deux  premières. 

La  iàrine  de  froment  a  été  analysée  par  d'habiles  cb> 
tniste ,  de  sorte  qu'il  ne  nous  reste  aucune  incertitude  sur  sa 
composition  ;  mais  les  derniers  travaux  de  M.  Davy  ont  fait 
▼oir  que  le  climat ,  dans  les  différens  pays^)  et  d'autres  cir- 
GOQsutnces,  influent  d^une  manière  non  équivoque  sur  les 
proportions  quantitatives  des  matériaux  immédiats  de  la  fa- 
rine ,  d'où  il  a  tiré  le  résultat  général ,  que  le  froment  cul- 
tivé dans  les  provinces  méridionales  contient  plus  de  gluten 
que  le  froment  du  Nord  (2). 

(0  Voyez  MahiUon ,  JOUs.  da  pana  euchmiitiço  w^mo  «c  fsrmgn^o. 
Paris  1675. 
(a)  Voyez  H.  Davy,  Cbimif  d'agricoltorc. 


212  JOURNAL 

Ceci  m^a  engagé  à  déterminer  les  proportions  des  pardei 
constituantes  de  deux  espèces  de  froment  qui  sont  cultivées 
en  Bavière  au  bord  du  Dan^ibe  ,  entre  Ratisbomie  et 
Straubing. 

Le  froment  provenant  du  iriticum  hibemum ,  L. ,  a  fourni 
les  résultats  suivans  : 

Fécule 68 

Gluten  (non  desséché) ^4 

Sucre  gommeux 5 

Albumine  végétale.  • i,5 

Et  le  froment  du  iriticum  speka  ,  qui  donne  une  ùnint  de 
qualité  supérieure,  était  composé  de 

Fécule 74 

Gluten    (non   desséché) ^n 

Sucre  gommeux.  .  .  • *  .    5,5o 

Albumine  végétale o,5o 

Quant  aux  phosphate  terreux  et  autres  sels  que  l'on  rfo- 
contre  dans  les  cendres,  je  ne  les  ai  pas  déterminés;  je 
Bravais  pour  but  ici  que  de  connaitre  les  proportions  entre 
la  fécule  et  le  gluten. 

Analyse  de  t  Avoine  et  du  Riz. 

L'avoine  blanche  {avena  saii\fa  ) ,  que  j'ai  employée  pour 
mes  expériences ,  m'a  donné  d'autres  résultats  que  ceax 
énoncés  par  M.  H.  Davy.  Ce  «avant  veut  en  avoir  retiré, 
outre  la  recule  ,  6  pour  cent  de  gluten ,  et  moi  je  n  ai  pa 
trouver  du  gluten  élastique  dans  cette  graine  (i). 

L'eau  de  lavage  filtrée ,  qui  provient  {le  la  pâte  d'avoioe, 
portée  à  l'ébullition ,  a  laissé  déposer  encore  ime  nouvelle 
,1,  -  I      1-^ 

(i)  Les'expcriences  de  M.  Dary,  dëcrites  dans  sa  Chimie  d'agricnl' 
culture  ,  me  paraissent  être  faites  un  peu  à  )a  hâte»  car  il  ne  trouve ^li» 
non  plus  de  fécule  dan^  la  carotte  ,  qui  en  renferme  pourtant  une  qnan- 
titë  considérable ,  d'après  MM.  Parmjentier ,  Bouillon  la  Grange ,  et  dont 
Je  me  suis  assuré  en  répétant  les  expériences  de  ce  dernier  chimisce. 


DE     PHAEMAGIE.  2l3 

quantité  d'albumine.  L'eau ,  évaporée  convenablement ,  et 
le  résidu ,  traité  par  Falcohol  ^  ont  donné  une  substance 
amère ,  de  la  gomme  et  du  sucre. 

La  âiriae  d'avoine,  traitée  par  l'alcohol  bouillant,  lui 
communique  une  huile  grasse  d'un  jaune-verdAtre. 

Parmentier  dit  que  l'avoine  contient  plus  de  mucilage 
que  de  fécule.  Voilà  tout  ce  qui  est  parvenu  à  ma  connais- 
sance  sur  la  composition  de  l'avoine. 

Lorsqu'on  lave  une  pâte  d'avoine  sous  un  filet  d'eau  ,  il 
ne  reste  aucune  substance  dans  la  main  ;  on  remarque  ce- 
pendant dans  l'eau  de  lavage  deux  substances  bien  dis- 
tinctes :  l'une ^  qui  est  blanche,  la  plus  pesante,  s'attache 
au  fond  du  vase ,  et  une  autre  substance  grise  plus  légère  qui 
nage  plus  long-temps  dans  la  liqueur  peut  être  séparée  par 
lévigation.  Cette  matière  grise  n'est  pas  élastique  et  mem- 
braneuse ,  ni  translucide ,  comme  le  gluten  ;  elle  jouit  du 
reste  des  propriétés  de^  matières  animales ,  et  ressemble 
le  plus  à  Talbumine  des  lentilles. 

n  résulte  de  cet  analyse ,  que  la  farine  d'avoine  est  com- 
posée de 

Fécule.  ......•« 59 

Albumine 4)^0 

Gomme  •  •  • •  .  •  .     2,5o 

Sucre  et  principe  amer.  .  ......     8,i5 

Huile  grasse '2 

Matière  fibreuse i> 

La  pâte  du  riz ,  lavée  par  un  filet  d'eau ,  n'a  pas  non  plus 
laissé  de  gluten. 

I L'eau  de  lavage  contient  un  atome  d'albumine,  un  peu 
de  fécule  qui  se  trouve  en  véritable  dissolution ,  et  du 
sucré. 

L'alcohol  bouillant  dissout  du  riz  une  huile  grasse  jau- 
nâtre. 
La  fécule  contenue  dans  le  riz  est  improppe  «u  collage. 


2l4  lOUKNAL 

Le  riz  est  ccmipotë  de 

Fécule, 96 

Sucre * ••••       I 

Huile  grasse.  •  •  ;  4  •  .  • i,5o 

.    Albumine  •  • ••••••      0^20 

Après  avoir  examiné  les  graines  céréales  ci^dessus ,  je  les 
ai  mises  eu  fermentation  el  disposées  ensuite  en  paiiifi« 
cation. 

La  farine  de  froment  a  été  suffisamment  lavée  i  beaucoup 
d*eau  froide ,  et  Feau  de  lavage  enlevée  au  moyen  d'un  sj-> 
pkon.  Le  résidu ,  exprimé  entre  un  linge  et  fiiiblement  dei* 
séché  sur  du  papier  â  filtrer ,  présente  une  masse  élastique 
qui  subit  encore  la  fermentation  aussitôt  quon  ajoute  de  la 
levure.  Cette  expérience  est  contre  la  théorie  de  la  ferraeiH 
tation ,  car  le  sucre  a  dû  être  enlevé  à  la  fariile  &i  totalité 
par  la  grande  masse  d*eau  qui  a  servi  au  lavage. 

La  farine  de  ris ,  délayée  dans  Feau  et  mêlée  d*un  peu  d^. 
levure ,  subit  aussi  la  fermentation  alcoholique.  Pour  ob< 
tenir  une  liqueur  spiritueuse  semblable  au  rack ,  )*ai  ajouté 
a  la  masse  des  amandes  douces  et  du  sucre  (i). 

Le  vin  de  riz ,  obtenu  et  souniis  k  la  distillation  |  a  donné 
une  liqueur  spiritueuse  qui  avait  une  grande  analogie  avee 
le  rack. 

Quoique  Favoîne  puisse  entrer  en  fermentation  ,  la  S* 
queur  qu'on  ol)tient  par  la  disUllatiou  est  toutefois  très-pea 
alcoholique. 

Il  est  à  remarquer  que  Favoine ,  réduite  en  poudre  gros- 
sière et  délayée  avec  de  Feau  mtiée  d'un  peu  de  levure  f 
donne ,  au  bout  d'un  mois ,  un  très-fort  vinaigre  contenant 
un  peu  de  fer  et  une  matière  animale. 

t)ans  la  fermentation  avec  les  différentes  graines  céréales , 
■^■^~^— ~~— ~-^—   '  — ■ —  . 

(t)  Comme  les  habitans  de  Goa  et  des  colonies  prt^parent  le  rack  e« 
ajoQtant  des  noix  de  coco  an  riz  en  fenaentatioo  ,  j^ai  cm  pouvoir  rea^ 
|ilaofr  <)••  demîen  par  Us  amaadtt. 


DB    PHARHACIE.  2X5 

j  u  toujours  recueilli  du  gaz  acide  carixmiqiie ,  même  arec 
la  fermentation  de  Forge  germée ,  quoique  MM*  Fourcroy 
et  Vauquelin  aient  obtenu  de  cette  dernière  parties  ^;alet 
de  gaz  acide  carbonique  et  de  gaz  hydrogène  pur. 

Quant  à  la  panification ,  elle  est  encore  enreloppée  d% 
beaucoup  d'obscurités  y  et  je  ne  jkmrtais  y  ajouter  que  quel» 
ques  faits  isolés. 

Tai  dqè  dit  plus  haut  que  la  fiurii;^  lavée  peut  encore  su- 
Ittf  la  fermentation ,  mais  je  me  suis  assuré  que  cette  pâte 
fermentée  n'est  pas  susceptible  de  donner  du  pain. 

M.  Edlin,  diuis  son  jirt  du  Boulanger  ^  a  avancé  des 
choses  si  intéressantes ,  que  j'étais  curieux  de  les  constater. 

n  prétend,  entre  autres ,  que  la  levure  et  le  levain  peu- 
mit  ttre  remplacés ,  dans  la  fermentation  panaire ,  par  le 
gai  acide  carbonique. 

Pour  me  convaincre  de  ce  fait;  je  fis  une  pâte ,  en  ajou- 
tant à  la  £arine  de  l'eau  chargée ,  autant  que  possible ,  de 
gaz  acide  caxbomque. 

Lorsque  la  masse  était  transportée  dans  tm  endroit  de 
^5  degrés  (Réaumur) ,  elle  s'élevait  un  peu ,  et  parut  être 
eiKennentation  ;  mais  la  matière  n'avait  pas  acquis  l'odeur 
dW  pâte  fermentée ,  et  ne  donna  pas  du  pain  par  la  cuis- 
^A)  3  en  résulta  un  gâteau  plat  très-dur ,  qui  n'eut  aucune 
l'cssemblance  avec  le  pain  levé« 

Pour  voir  si  le  dégagement  d'un  gaz  peut  fiôre  lever  une 
pâte  saps  l'amener  cependant  â  la  fermentation ,  fe  fis  encore 
les  deux  expériences  suivantes  «; 

Cent  gramnaes  de  baryte  oui  été  mêlés  avec  5  grammes  de 
carbonate  de  magnésie  convertie  en  pâte  avec  de  l'eau 
chargée  d'une  quantité  d'acide  sulftirique,  capable  de  sa« 
torer  les  5  grammes  de  magnésie. 

Le  volume  de  la  pâte  était  augmenté ,  et  la  surface  était 
crevée  â.  quelques  endroits  par  le  dégagement  du  gaz  aoide 
,  ^bonique  provenant  de  la  magnésie. 


2l6  JOURNAL 

Un  mélange  de  loo  grammes  de  farine  et  5  grammes  de 
zinc  en  poudre  a  été  transformé  en  pâte  par  de  l'ean  ai- 
guisée d'acide  sulfuriqne  :  la  pftte  «'est  bientôt  levée ,  et  un 
spectateur  non  prévenu  aurait  pu  croire  que  la  masse  était 
en  pleine  fermeutatic»!.  Mais  les  deux  pâtes ,  mêlées  de  car- 
bonate de  magnésie  et  de  zinc ,  n^avaient  pas  fermenté ,  et 
ne  donnèrent ,  par  conséquent ,  pas  de  pain. 

J'ai  tenté  plusieurs  essais  ,  dans  Fintention  de  faire  da 
pain  avec  les  ingrédiens  provenant  de  Tanalyse  de  la  farine. 
Je  mêlai  d'abord  ensemble  de  la  fécule  et  du- gluten  avec  un 
peu  de  sucre  et  de  la  levure ,  d'où  résultait  nne  fermentatioa 
dans  le  cas  où  la  pâte  n'était  pas  trop  épaisse  ;  mais  la  ma- 
tière fermentée  ne  donna  qu'un  gâteau  dur«  Le  même  phé« 
nomène  ar  lieu  lorsqu'on  ajoute  à  la  fécule  et  au  gluten  ea 
état  frais ,  Teau  de  lavage  évaporée  de  jcetie  farine  et  de  laPe- 
vure  \  la,  pâte  fermentée  n  est  pas  plus  susceptible  de  fonner 
du  pain  ',  et  il  parait  que  ^  lorsqu'une  fois  le  lien  est  rompa, 
qui  tient  ensemble  dans  la  farine  le  gkitèn ,  la  fécule  etkt 
matériaux ,  il  n'y  a  plus  de  moyen  de  les  i^nnir  pour  la  foi^ 
mation  du  pain. 

On  voit  que  mes  expériences  s'accordent  peu  avec  les  ré- 
sultats qu'a  obtenus  M.  Ediin. 

*     Le  pain  provenant  du  riz  et  de  l'avoine  est  dur  ;  et  le  der- 
nier ,  d'une  couleur  grise ,  a  une  amertume  très-prononcée. 

J'ai  remarqué  que  toutes  ces  graines  céréales  ,  en  fennen- 
tation  panajre  dans  des  vaisseaux  clos ,  laissent  apercevoir 
une  odeur  alcotiolique  au  moment  où  l'on  ouvre  le  vase  :  il 
faut  cependant,  pour,  cela,  que  la  pâte  ne  soit  pas  trop 
épaisse. 

Analyse  du  Pain. 

II  y  a  près  de  cent  ans  que  Geoffiroy  publia  unç  analyse 
du  pain  (i). 

(i)  Voyex  Mémoires  de  FAcadëmie  des  sciences,  173a. 


DE   PHARMACIE.  ^IJ 

D*ane  livre  de  pain  il  avait  retiré  3  onces  d^extrait^ 
*€  enees  de  résidu  insoluble  ,  et  4  onces  d^eau. 

Je  ne  sache  pas  qu'on  ait  fait  d'autres  expériences  sur  le 
pain  depuis  cette  époque  si  reculée. 

Pour  être  certain  d'opérer  sur  un  pain  dépourvu  de  toutes 
substances  étrangères ,  j'en  ai  fait  cuire  moi-même  en  pre- 
nant de  la  farine  de  froment,  de  l'eau  distillée  tiède  et  de  la 
levure,  sans  y  ajouter  du  sel. 

Le  pain  a  été  débarrassé  de  sa  croate  ,  i4.^^^^u*^  après 
la  cuisson.  Cent  grammes  de  cette  mie ,  desséchée  dans  une 
étuve ,  ont  perdu  36  grammes. 

Le  pain  renfermait  donc  plus  que  le  quart  de  son  poids 
d'eau. 

Le  pain ,  ainsi  desséché ,  a  été  réduit  en  poudre  fine  et  em- 
ployé aux  expériences  suivantes  : 

Agité  pendant  quelques  minutes  avec  de  Feau  froide  et 
la  liqueur  filtrée ,  celle-ci  contient  de  la  fécide  en  dissolu- 
tion et  fut  colorée  en  bleu  par  l'iode. 

Cç  phénomène  me  rappela  de  suite  à  la  fécule  torréfiée^ 
qui  est  solublc  dans  Teau  froide  y  d'après  les  expériences  dé 
M.  Bouillon  la  Grange. 

Dans  le  courant  de  ces  essais,  j'ai  acquis  la  certitude 
que  l'eau  froide  ne  dissout  pas  de  la  fécule  de  toutes  les 
farines  des  graines  céréales,  excepté  de  la  farine  de  riz; 
mais  que  le  pain  formé  d'une  espèce  quelconque  de  ces 
farines,  contient  de  la. fécule  solnble  dans  l'eau  froide. 

Lorsqu'on  fait  agiter  100  grammes  de  pain  avec  de  l'eau 
froide  à  plusieurs  reprises  ,  et  si  l'on  fait  évaporer  les 
liquides  filtrés  ^  on  obtient  par  l'évaporation  ^e  la  fécule 
torréfiée  et  du  sucre.  Ce  dernier  pent  être  enlevé  à  la  fécule 
au  moyen  de  l'aleohol  bouillant  ;  celui-ci  en  dissout  aussi  un 
peu  de  muriate  de  chaux  et  de  magnésie  (i).  .Les  infusions 

(i)  JVtâif  surpris  de  trouver  encore  presque  autant  de  matière  tu- 
crce  dans  le  pain  qn^il  j  en  avait  dans  la  farine. 


3tl8  JOtTRNAL 

du  pain  éraporées  ëtaient  composées  de  o,i8  de  fëcole 

torréfiée  et  de  3, 60  de  sucre. 

Le  paio  épuisé  par  Feau  froide ,  a  été  mis  en  contact  avec 
de  Teau  bouillante ,  et  l'ébullition  répétée  avec  de  nouYclles 
quantités  d*eau  ,  jusqu^à  ce  que  la  dernière  décoction  ne 
communiquât  plus  une  nuance  pourpre  k  Hode.  Les  décoc- 
tions réunies  laissèrent  déposer ,  par  le  refroidissement  et 
le  repos ,  une  poudre  blanche  qui ,  étant  desséchée ,  repré« 
sente  1 1  granmies  de  fécule  ;  et  la  liqueur  décantée  de  ce  dé- 
pôt laissa,  après  Tévaporation,  3a,5o  de  fécule  desséchée. 

Le  pain  épuisé  par  Feau  froide  et  par  Teau  bouillante, 
laissa  nu  résidu  légèrement  élastique,  en  état  de  siccité^ 
il  présente  une  matière  brune,  translucide,  cassante,  quia 
quelque  analogie  avec  le  gluten  desséché  et  qui  pèse  20, 
^5  grammes.  Il  se  dissout  dans  unelessive  de  potasse,  qoi  en 
dégage  de  Tammoniaque  j  c'est  du  gluten  retenant  un  pen  de 
fécule^  que  Teau  bouillante  ne  saturait  lui  enlever.  L'acide 
nitrique  le  dissout ,  et  sa  dissolution  est  colorée  en  bien 
par  l'iode. 

Lorsque  Ton  met  des  morceaux  de  pain  dans  Teau  chaude, 
il  s^en  dégage  de  Fair  et  du  gaz  acide  carbonique. 

HÉSUMÉ. 

Les  principaux  résultats  contenus  dans  ce  Mémoire , 
sont  : 

I®.  La  (ànne  de  froment  de  trùicum  hibemum  est  com- 
posée dé 

Fécule 68 

Gluten ..#..•••  ^4 

Sucre  gottuneux • 5 

Albumine  végétale •  .  •  •       i^5o 

Xe  froment  de  triiicum  spelta  renferme  : 

Fécule 74 

Gluten  non  desséché. %% 


DE   PHARMAGIl.  itg 

Sucre  gommenx 8,5o 

Albumine  végétale  (i) 5o 

a^.  La  farine  d'avoine  est  composée  de 

^Fécule 59     • 

Albumine ••*••»••••      ^^3o 

Gomme  • • S^So 

Sucre  et  principe  amer 8,a5 

Huile  grasse 21 

Matière  fibreuse » 

3**  Le  riz  contât  : 

Fécule 96 

Sucre •  *  •       I 

Huile  grasse , ^       i,5o 

Albumine o,ao 

4^.  Le  gaz  acide  carbonique  ne  peut  pas  remplacer  la  le- 
vure et  le  levain  dans  la  fermentation.  Le  gaz  hydrogène 
peut  soulever  la  pâte ,  mais  non  pas  la  faire  fermenter. 

5*.  Les  parties  constituantes  de  |a  farine^  une  fois  sépa* 
rées ,  <m  ne  saurait  les  réunir  et  reudre  cette  farine  recomr 
posée  propre  à  la  panification* 
6*.  Le  pain  de  froment  est  composé  de 

Sucre.  ..  ^  ..»•..  • 3^60 

Fécule  torréfiée 18 

Fécule •     53,5o 

Gluten   combiné  avec  un  peu  de 

fécule aOy'jS 

Acide  .carbonique 9 

Muriate  de  cbaux •  •  .  •  •       » 

Magnésie  (1) n 

(1)  Ed  fjûiant  âes8ëcli«r  le  flateii ,  il  liai  d^idre  9»5o  de  la  •omins 
àa  produit. 

(9)  Je  Tions  d^apprendre  que  M.  Edmond  Darj  prétend  aroir  re* 
marque  u^e  odeur  dVicide  prussique ,  en  distillani  la  décoction  ëraporée 
du  pain  aT€C  l'acide  salfurique-  Tfâ  répéU  cette  expérience  en  intro4iû* 


22tO  JOURNAL 


AMTI-GOtJTTEtX    de  WaKT. 

Il  est  peu  de  remèdes  qui  aient  été  prônés  avec  anunt 
d'enthousiasme;  il  en  est  peu  (jui  aient  acquis  plus  prompte- 
ment  la  vogue  que  celui  dont  nouB  donnons  ici  la  formule. 
A  peine  est-il  connu,  que  déjà  les  journaux  de  médecine  de 
Londres  le  proclament  le  spécifique  le  plus  certain  contre 
les  maladies  arthritiques;  «  U  est ,  disent- Ûs ,  pour  la  goutte, 
ce  que  le  quinquina  est  pour  la  fièvre ,  m  que  le  mercure 
est  pour  les  affeodons  syphilitiques,  n  Ge  précieux  remède,' 
dû  aux  recherches  de  M.  le  docteur  Want ,  chirurgien  de 
Londres ,  est  une  teinture  de  colchique  (colchicum  autiun' 
nale)  préparé  de  la  manière  suivante  : 

Qtaatre  bulbes  de  colchique  frais ,  coupés  ^  ^  iv. 

Alcohol  à  ao  degrés f  vj. 

Faites  macérer  pendant  une  semaine ,  passez  avec  expre»> 
sion ,  filtrez  et  conservez  la  liqueur  pour  Tusage. 

La  dose  ordinaire ,  pour  un  adulte ,  est  de  deux  dracb- 
'  mes ,  ou  deux  cuillerées  à  café  environ  ;  mais  on  doit  la 
varier  selon  la  constitution  des  malades.  Cette  dose  pttxlajt, 
en  général  ,•  des  Tomissemens  et  des  évacuations  par  Te  bas, 
quoique  cet  effet  ne  soit  pas  indispensable  pour  obtenir  la 
guériton.  Le  médecin  doit  donc  user  de  ce  remède  avec  pré- 
caution. 

.  Quelques  personnes  as^rent  que  Tanii  -  goutteux  de 
Wànt  est  la  mème'prépara'tiôn  que  la  fameuse  eau  médicifuje 
JPHusson.  Quoi  qu'il  en  soit ,  M.  Want  parait  être  le  pre- 

sant  l'extrait  du  pain  de  seigle  dans  une  cornue  avec  de  Facide  sulfuriqoe 
étendu  de  4  parties  d*eau.  Le  liquide  qui  passe  dans  le  récipient  a  Fodenr 
piquante ,  qu'on  observe  en  distillant  une  matière  organique  quelconque 
avec  de  Facide  sulfîirique  :  je  ne ,  lui  ai  pas  reconnu  d'analogie  a?c€  ^ 
Fodeur  de  Facide  prussique. 


DE    PtiARMAGIE.  321 

tnier  qui  ait  proposé  le-  colchique  comme  spécifique  contre 
la  goutte.  Cette  plante,  regardée,  avec  raison  ,  comme  xA- 
Tiolent  poison,  n'était  employée,  îusqu^îfci,  en  médecine, 
que  sous  la  forme  d'oxymel  ou  de  sirop ,  et  n^était  indiquée 
que  comme  nn  puissant  diurétique.  Stœrck  recommande 
roxymel  colchique  di}ns  quelques  faydropisies  et  lencophlèg^ 
maties ,  dans  Tasthme ,  et  même  dans  la  phthisie  pulmo- 
naire. Quelques  médecins  l'emploient  dans  la  coqueluche* 
On  a  conseillé  les  bulbes  de  colchique  en  cataplasme  sur 
les  verrues.  Bauhin  dit  que  la  décoction  de  cette  racine  sert 
a  laver  les  parties  de  la  génération .,  lorsqu'elles  aont  irritées 
par  la  morsure  du  pediculus  ferox  pubis* 

Wédélius ,  très-savant ,  mais  peut-être  trop  crédule ,  dît 
que  le  bulbe  de  oolebiqûé,  pendu  au  cou  en  amulette,  pré- 
serve de  kupeste  et  autres  maladies  contagieuses.  U  raconie 
qaW  1668  il  fut  chargé  de  traiter  4oo  malades  attaqués  en 
Slésie  d'une  dyssenterie  pestilentielle ,  et  qu'il  -  suivit  leur 
traitement  pendant  deux. mois,  sans  éprouTèr  k^moindne 
iodisposîtioa ,  parce  qull  portait  sur  lui  de  la>  racine  ée  col- 
chique, n  cite  un  viUage  et  un  régimeaLqui  lurent  pnéset^ 
▼es,  par  le  même  .moy^n  ,  en  1637.  Jacques  Wolfitts^, 
nédedn  Génois ,  dans  son  Traité  intitulé  z  Cutiosus  amuh^ 
torum  scrutator^  met  le  colchique  préparé  au  nombre  des 
n>eilleurs  préservatifs  de  la  peste.  Quirmus'Rivinûs,  dans 
soa  Traàé  dé  la  Peste  (Leipsick  ,  1680),  fait  mention  de 
ce  rexoède  ;  mais  il  ajoute  naïvement,  qlie  sa  propi^téla 
pins  utile  est  d'encourager  le  peuple  et  de  l'empêcher  de 
<^^dre  la  contagion.  *      '  '      • 

I^  Turcs,  selott^jnelques  auteurs,  se  servent  de  fleurs 
de  colchique  pour  s'enivrer  ;  ils  les  font  macérer ,  dans  une 
"Çteitt  fiermentéc 5  et,  après  l'avoir  avaliSe,  ils  sont  lellc- 
'ûcût  hébétés ,  qu'ils  tombent  en  extase.  ' 

Garidel  dit  qu'en  Provence ,  les  paysans  se  guérissent 
.^ndquefois  de  fièvres  intermittentes  en  mangeant  trois  ou 


2^4  JOURNAL 

place,  Legenciré,  suivis  par  Biot,  Poinsot ,  Ampère,  etc. 
dans  la  itiëcaDic[ae ,  Monigolfier /Monge  ,  Camot ,  Prony^ 
Poisson ,  etc.  ;  la  physique  n^a-t-elle  pas ,  après  G)u]omb ,  et 
feu  Malus,  Charles ,  Gay-Lussac ,' Âr^go ,  etc.  La  chi- 
^e,  outre  Laroisier,  Fourcrpy,  Guyton-dç-Morveau  (f), 
<piî  ne  (sont  plus  ,  '  Berthollét  ,  Vauquelin  , ,  Proust , 
Thënard ,  et  tant  d'autres  qui  s^eâbrcçnt  dç  [es.  atfeîn- 
dre  ?  La  minéralogie  ne  compte-t-ellç  pas  ses  Hauj ,  Ba- 
mrad,  Bron^iart ,  Brochant  ^  Cordier^  etc.  L'économie 
rurale,  après  les  Piarmentier  et  Rozter,  compte  ThouiO| 
Huiard ,  Bosc ,  Tvart',  la  phartnade ,  Deyeux ,  Vauquelio 
6t  plusieurs  autres^  les  applications  dé  la  chimie  aux  manu- 
factures ,  les  Ghaptal ,  les  Darcet ,  etc.  Mais ,  c'est  surtout 
encore  dans  les  sciences  naturelles  et  médicales  que  la 
France  nous  semble  surpasser  aujourd'hui  les  nationsrivales^ 
et  ses  prédécesseurs  comme  ses  contemporains.  En  zoologjç, 
on  ne  trouverait  nulle  part  des  hotnmés  tels  que  Cirvier, 
'Lamarok,'Latreille,  sans  oublier  d'autres  tels  que  Lacépède. 
feuPéron,Iliehard,  Duméril,  etè.  La  botanique  a  ses  Jussieu, 
'Desfontaines,  arec  Mirbel,DecandoIle ,  LabiIIardière ,  Pali&ot 
Beauvois ,  Du  l^etit-Thouars  et  de  dignes  émules.  Bans  les 
diverses  branches  de  la  médecine',  on  voit  éclater  stvrtout 
■«ux  premiers  rangs',  Pînel ,  Hané*,'^'CoiVîsarl ,  outre  Bichat , 
-que  la  mort  a  enlevé ,  Chaussier  ^  Pèlletan,  Percy  ,  Boyer^ 
Dubois,  suivisdeBJcherand,  Aîîberi,  Dupuytreu,Par!i5et,etc. 
'£n  quelle  contrée  delà  terre  trouverait-on  une  réunion  aussi 
domplète  d'hommes  éminens,  que  dans' les  divers  établisse- 
métis  scientifiques  de  llnsdtut  ou  des  quatre  acadéuûes^ 
du  muséum  d^histoire  naturelle ,  de  l'école  de  méde<^ine ,  du 
collège  de  France,  etc.?  La  France  renferme  cependant  bien 
d'autres  savant  habiles ,  et  présiente  cjes  sociétés,,  des  assem- 

(i)  Un  Anglais  qui  vient  de  publier  Tëioge^t  ce  savant,  rep^be.aia 
Français  la  Ûchetë  de  Vaycir  oublié.  Ce  reproche  n*est  pas  juste  poiff 
loMv  et  les  Anglais  ont  aussi  Iftchemfcnt  ôiibBé  MîKon ,  à  tine  pareille  rp<>> 
que  historique  \  tant  il  'se  trouro  pai*tout  des  esprits  snis  caraclère  !  Qbu- 
di  nous  feront  peut  -être  un  crime  de  montrer  de  IVquité.en  oe  Jounui. 


Jbtéfs  dftvim^  d'milisUs  ^  d^  pcofe^senis ,  d'homme^  lettres 
^HiMtroiu ,  cpi'briUfi&t  des  talens  las  plas  varias.  G-est  de 
oaUe  4etdé  ftUHittlfe  qu'on  a  pa  dijre  que  risprit  y  était  À 
^pDin^ii  qu'il  courait  les  raei.  S'il  nak  en'Eovope  qlidque 
àiwiiBè  âlBStre  par  ses  ialem^  c^est  dans  le  centre  de  là 
France  qu'il  pojUita  le  ndeiix  les  djéployer  ^  comme  on  le 
$fck  jÊmMiAi  dèfliikboldt  ^r6a^  ^  etc.  Pfiris  aiumeîlle  avee 
ardeur  le  iiaérile  étranger  ^  etitiette  superbe  ei  té, 'digne 
éttxxàe  de'la(SpifitoeUe  Athènes'^  n'imita  jamais  envers  ses 
^nemis  tiiéflK«,m  l'orgueil  ^e  R<tee,  ni  l'austërké  farotu^ 
-de  Ijiacédtfmoiie  ^ ni  k  jalousie  des  patres  i^tiôàs.    * 

Aus$i  :1^  tei^nces  et  lès  lettres  ^imiblent  avoir  ^xé  Uut 
ééjoor  en  France -et  ii^aris^  de  la'les  mônunfens  magtiifiquBs 
qu'elles  ont  su  élevet ,  et  ce' phare-  iùimneiùt  qui  rép^ttdses 
srayonâaurséulè  TE^irope  ^  '^  mèin&  jusqu'aux  ^àtrémités 
•des  deta  hémisphères.  Lifféstra^dlm  de  Piiris  pendr«Ul^f *u- 
iope  aTWjgle^  coÉtmte  si  l'on  crevait e^ei^eux.Qué  l'oti  èoiii- 
'pare  les  l^j^hs  publiée  en  d'amiiéi''4ibâtréès  sut  les  ^îences 
et  les  lettres  f  à  (iéux  que4e  goÀt^t  la  «éumo^  éèé  plus  vives 
imnières  ifont  ^lorç  et  pkdisseât'dfiftis  Paris  ;  4filfU  jugement 
imparti^^  HAdrè  enrêcouintlirff  bieniAt'Ia  diATéfenèe.  .Sads 
doute  tout  le  géttie  n'est^poiot  «v  Fratocé ,  ^  {'on  y  publie 
:$Êam  dj^  pitoyables  rapsodi«s^  tM^  qu'on  toit  ^1â  ter  «  dé 
^mes  tvaées^etâlens ailleutis^  rorigiAatitéflà  vérrt», 'la  forcé, 
.peuveotfee trou^^er  ausgf  fréqiicAuatem  en  d'autres  pays  ,  Ynak 
«es  fruits  ^l'utie  heureuse  hMttà*e^tnÂrissei|t-inîeu^' pre^ 
^^unfojier^tdieotd&'touiesles  soîenoès^  les  cofifiparàïsoW^  du 
-ffùàt  y  ^flM  paï^  uécesritl  plùs-^fes,  plus  péîrfecti^éèé. 
Kidleavtre  ptfrt<fu'jtfârts  on  n'auryt  pu  cféei^de^^nds 
corps  d'ouvrages  ràumssanti^  égal  degré  des  eounaksances 
si  profendes ,  telieis  que  letf -deuit^f  ;zi^dbpâfe^,  lés  JHeUor^* 
^udres  desiStiences  médicales^Hùioire  nalw^Mtjdéè  séiékces 
•naturelles ,  etc.'  En  èfiet  ^  les  encydopédies  J^riiantuiques  (  de 
Londres ,  d^Êdinibottrg  )et  d'autres  grands  ouwages'en  Al- 
lemagBe^jMibtiés aux  mêmes  époques,  peuveni^errîride  té- 
II1"*^  Jnnée.  —  Mai  1 8 1 7 .     ;  1 5 


HlÔ  JOtrUNAÏ. 

ihoîgnageqae,8i  certames  partiesy  «onttrftk^es  pardes^tpriti 
supériears ,  d'autres  sujets  se  traînent  souvent  dans  mie  ex- 
trême médiocrité.  Nos  jounmux,  littérature  phu  légère, 
sont  écrits  avec  beaucoup  plus  d'esprit,  de  talent  et  de  go%; 
ils  conservent  un  meilleur  ton  et  présentent  des  objett  plus 
choisb ,  des  réflexions  plus  délicates  que  la  grossière  Kcence, 
ou  la  monotonie  pédantesque ,  ou  les  phrases  ol^scnres  eC 
entortillées  qui  semblent  endémiques  en .  certaines  natîonf. 
Tout  n'est  point  parfait  sans  doute ,  mais  lorsque  les  jalon- 
aies  et  les-  défiances  seront  dissipées ,  la  liUératnre  française, 
encore  fortifiée  par  l'expérience  de  tant  de  secousses  poli- 
tiqueé  qui  ont  certainemeni  aiguisé  les  esprits,  rejneiidni 
tout  Tascendaift  dont  elle  s'est  montrée  autrefois  si:  digne  et 
Europe  et  à  là  cour  des  rois  mêmes. 

S'il  entrait  en  e£kt ,  daQ9  nou^  sujet ,  dé  traiter  dulhéitie 
le  plus  parfait  qui  existe  parmi  ils  modernes,  et  des  auti^ 
parties  de  la  littérature ,  :WW  que  des  beaux-arts,  de  la  peîa- 
ture,  Avenue  de  nos  jours,  i  Isi  plu?  noblç  simj^itéet  i 
l'étude  de  l'antique  ou  de  la  belle  nature  >^  ilserait  bien  &cile 
de  manifester  encore  notjoe  baute  supériorité ,  'mais  il  est 
temps  de  rentrer  dans  le  domaine  des  sciences  propiemeirt 
dites ,  qui  s<^nt  l'objet  de  nos  études  habituelles. 

La  litjlérature  étrangère  médicô-pharmaceutique  a  prâenté 
divers  matériaux  uUles.'  Le  Manuel  de  Pharmac^ogie  en 
allemand,  de  F.  Â.  Gren,  a  été  publié  pour  la  tn>isîènie 
fois  à  Halle ,  par  les  soins  et  avec4es  additions  dé  Bèrnhaidi 
et  de.  Buchojz, ,  ix  vol.  in-8<^. ,  Halle.  Les  mémoires  pour  ser- 
vit*  à  la  connaissance  chimique  i^  corps  minéraux^  par  Kla- 
protb  y, formant  6  vo^in-8<^. ,  contiennent  d'exeelleKles  ana- 
lyses de  minéraux  et  une  bonne  histoire  de  la  teinture 
.nervin^e  de  Bestuchef  ;  le  Journal  de  Chimie  deSchweigger 
annonce  va. métal  %fégéuU\  par  Dobepeiner^  et  jdea  travaux 
neufs  en  chimie  animale^  par  ferzélius.' On  trouve  des 
observations  sur  la  £d)rication  des  vins  artificiels  i^glais, 
dansleiMosée  des  inventions  et  découvertes  modernes,  de 


DE    PHXKMACIE.  2!27 

HenabsCcedi.  Forsberg  a  publié  untdisa^rtatioii. botanique 
sur  de  nouveaux  qumqumas ,  à  Upsal,  sous  la  présidence 
de  Thunberg.  Le  Journal  de  Médecio^  pratique  de  Hufeland 
et  d'autres  Annales  médicales  d'Allemagne  et  d'Angleterre 
renferment  des  articles  intéressans,  tels  que  la  purification 
de  Famidon  des  blés  ^  au  moyen  de  la  feimentation ,  par 
Kirchoff  ^  la  c(mibinaison  du  tannin  et  du  mucus  végétal ,  par 
Ooesmann^rinfluence  de  l'air  sur  la  cristallisation  des  sels^etc. 

M.,Donovau  a  fait  de  nouyUes  recherches  sur  Tacide  ma« 
lique  de.  plusieurs  végétaux;  selon  cet  auteur,  le  sorbier 
donne  un  ad(jb  sorbique  particulier.  Sander  a  montré  que  le 
Jkhèjt  pariètinus  peut  égaler  les  vertus  du  quinquina. 
Gieae  a  trouvé  s^ussi  de  l'acide  benzoique  dans  l'urine  des 
chats,  quoique  ces  animaux  ne  soient  pas  herbivores.  Les 
tatares  .mongols  préparent  de  l'extrait  de  thé ,  en  tablettes 
pour  voyager,  et  cet  extrait  parait  conserver  l'odev  et  les 
autres  qualités  du  thé. 

Le  docteur  Curt  Sprengel  a  publié  ses  mstkutionesphanhar 
€oloigiœ,  un  vol.  in*î8^.  ^eipsic  ^  elles  forment  aussi  lé  oin<- 
quiànoLe  volume  de  ses  Institutions  de  médecine-  Nona  pour* 
Tons  revenir  sur  cet  ouvrage  savant. 

Barrow  a  donné  une  notivelle  édition  de  la  n^itière  médicale 
de  Cullen,  perfectionnée,  et  Cox  a  publié  un  dispensaire 
4»méricain,  Roscœ a  inséré  dans  les  transactions  delà  société 
Linnéenne  de  Londres,  une  nouvelle  description  des  plantes 
monandriques ,  le^  amomes ,  galanga ,  zedoaire ,  gingembre. 

La  Phùrmacopœa  in  usmm  nosoconiU  militaris  Wurce^ 
burgensis ,  (  Wurzbourg,  1816,  in-4'**  )  est  annoncée  comme 
un  ouvrage  assez  distingué. 

Dobereiner  a  traité  de  la  fakîcation  artificielle  de  toutes 
les  espèces  de  vinaigres,  (en  Allemand)  nouvelle  édition, 
léna,  1816,  in*8®. 

'  Le  Manuel  dei  Chimistes  et  des  Pharmaciens,  nubUé 
autrefois  par  Gœttling,  est  k  sa  36*.  année  :  il  est  continué 
psLt  Bucholz,  et  contient  des  articles  iniéressans,  comme  la 


ctaibitiaiioii  3a  oiel  m,  du  borax^  d»  observatialB  sur  le  * 
mojèn  de  ooaserver  le  principe   narcotiqae  des  megé* 
taux. 

Dans  le  Musée  des  inventicms  et  découveites  d^Hcini* 
bstdedt ,  tom.  VII,  cahier  a*.,  Schrader  fiiit^st>Iyenraiioiit  ; 
sur  la  matière  huileuse  des  semences  céréales  ^pi  Gommuni* 
ijuent,  selon  lui,  la  saveur  désagréable  aux  eaux*de-yie  et 
,  grains.  Le  docteur  Bancroft  prc^[iose  le  tac  làke^  et  le  kc 
dye  pour  remplacer  la  cochenijjie  dasisleis  teincures  écadates. 
Oh  a  fait  de  fort  bonne  rApes  a  boitf  en  terre  ciftite,  ai 
Angleterre. 

PkiKppe  Hartmann  a  publié,  à  Vi^e,  uAe  Phetrmacblogià 
dynandca^  mui  academico  aScùmmodaiA ,  in^.,  1816;  et 
Trommsdorf  ^  les  tomes  !^4  ^t  ti5  de  son  Journal  de  PhArmav 
de,  LcjipMC,  18 16  in-8^,  qui  tenfermd. presque  tous  lei 
articles  de  notre  joumal,  traduite^  ce  qu^on  remarque  sou- 
vent aussi  dans  le  Joumal  de  Chimie  et  de  Phy^que  et 
Schwat^er.      • 

Le  i^^rtoire  de  Pharmacie  cdlnmâicé  par<jeMeii  et 
fiûcfhivér ,  toâne  1". ,  et  continué  pat'Buchodz ,  contient  deè 
obserrations  sur  Fongu^t  égyptiac  ou  lefs'  cbthblnaisohs  dei 
aéis  cnhHvk  avec  lés  matières  sacdhàrîbfés  er  \jtie1qiie9  * 
^autres  corpa,  par  BUchiier  et  Lucas.  On  doéne  une  analyse 
des  éàvtx  suH^ireusés  de  Oumher ,  pnès  de  Sc/hdei^faausen  ; 
tine  nouvelle  combinaison  du  phbspbore  "avec  Jes  alcaKs, 
tt  une  méthode  particulièi^  pour  'préparer  Fonguent 
Inercuriel. 

Hermbstœdta  publié  le  procédé  pOûrTabriqù'er  ènÈufojpe5 
avec  du  froment ,  de  l'arak  coàiparable  à  celui  fait  dans 
rinde  avec  le  riz.  Le  musicien  Bi^aungArien,  à  Copenhague, 
fabrique  avec  de  la  soie  iTéJtcëllentes  éordes  à  violon. 

Le  docteur  Marcet  examine  les  liquidés  des  différentes 
espèces  dliydroplsie ,  et  en  donne  Fanalyse  chimique. 
J.  Wil^sou  a  fait.paraitre  une  Pharmacopœa  Q^irurgica^ 


DE    VHAftUîACIE.  Oâ^ 

<  ou  Manuel  de  Pharmacopée  Chkorgîcala.  Londooi,  i9i6 , 

Nana  donneroqa  une  suite  à  oet&e  nofioc ,  pour  lannée 
jffésente.  ;  '  I.-J.V. 

*T  ■"   t    .  •  t    ,  .  ■  'Iv^     »■■  V  ..'■  ...  1  fli...'.:     i  fc  =g 

*  TABLÈÀtr  lAi   Système  de  Minéralogie  diindque  de 

B&EZELIUS. 

3a^li  6^i:^Uu9  a  pQbli^  spa  ^ai  de  9PH^«I^  |ttî§p'|p^ 
^  gîque  purefoeiU  clpwquf ,  à  §ioçVhp^n,  ^a  jSiS.  Voici 
an<  idée  des  pcîiieipes  de  sa  classification  : 

GUSSK  tamifùiiii* 

Consiste  en  substances  formant  les  principes  de  la  natmre 
inorganique ,  el  compose  ks  corps  contenant  au  plus  deux 
élémens. 

A.  Oxigène, 
'     B«  Ùotps  cottibustiMés  ,  ordre  premier  ;  MftTAixèini^. 
Première  famille.  Soufre.  Ses  oxides  et  adées. 
Deuxième  famille.  Muriatiquâi  Ses  oxides  { acide  mu« 
rfaiîqpe). 

Troisième  famille.  Nitrique.  Suboxide ,  ^otè. 
Quatrième  famille.  Boron.  Sonoxide,  âctde  boracique. 
•  Cinquième  fannlle.  Carbone.  Diamant. 

Anthracite.  , 

^  *  ^  Acide  carbonique. 

Sixième  famille.  Hydrogène  suHuré. 

Carburé. 
Oxidé,  eau. 

Oanns  »Èpxià9[E.  *^  Métaux  élecimTnég(ilif^ 

§e  compose  des  métaux  ou  o^id^s  qui ,  ei^  coitibinaîson 
'  avec  d'autres  corps ,  font  office  d'acides  ou  dé  ba^e^; 


a3o  JOtJ&NAI. 

Première  famille.  Arsenic  natif. 

Sulfuré,  rëalgar,  orpiment. 

Deuxième  &mille.  Chrome.  Sbn  oxide ,  chromocre  ? 

Troisième  famille.  Molybdène ,  sulfure ,  oxidë. 

Quatrième  famille.  Antinioine  natif,  sulfure ,  oxidë ,  etc. 

Cinquième  famille.   Titane.  Ses  oxides^  anatase  ,  ruthil. 

Sixième  famille.  Silicon.  Son  oxide ,  pur  eri^l  de  roche, 
quartz  j  calcédoine  ,  mélangé ,  cornaline ,  agate ,  jaspe , 
flint ,'  etc. 

Okdre  moisiÈME.  -:r-  Métaux  électro^posidfs ,  ou  Jont  les 
oxides  servent  de  bases  aux  acides. 

PaEMiÈRE  nnrisioir.  -*  Métaux  dont  les  àxides  se  réduisent 
facilement  j  avec  ou  sans  charbon,  à  ïétat  méUdUquey 
ou  leur  radical. 

Première  famille.  Iridium  natif  ^  osmium  ?•  ^ 

Deuxième  famille.  Platine  natif,  noir. 

Troisième  &mille>  Or  natif,  tellure. 

Quatrième  famille.  Mercure  natif  ,  sulfuré  (  cinna- 
bre ,  etc.  ) ,  muriaté. 

Cinquième  famille.  PéUadiam  natif. 

Sixième  famille.  Argent  natif,  sulfuré ,  antimonié ,  au- 
rifère ,  hydrargyré ,  mùriaté  ,*carbonaté. 

Septième Êunille.  Bismuth  natif,  sulfuré,  oxidé. 

Huitième  famille.  Ètain  sulfuré  (voyez  cuivre) ,  oxidé. 

Neuvième  famille.  Plomb  natif,  sulfuré  (galène),  con- 
tenant argent ,  cobalt,  antimoine,  bismuth,  etc. ,  tellure, 
oxidé ,  sulfiité ,  murio-car£onaté  -,  phosphaté  ,  carbonate , 
chràmaté,  molybdaté. 

Dixième  famille.  Cuivre  natif,  sulfuré,  oxidé ,  sul&té , 
submuAaté^  subphosphaté,  carbonate ^  hydro-carbonaté , 
arseniaté  ,  subarseniaté  ,  siliciaté  (  dioplase ,  cuivre  si- 
liceux ). 

Onzième  famille.  Nickel  arsénié  ,  oxidé  ,  arseniaté  , 
silidaté  (  pimelite  ). 


DE  PHARMACIE.  2^1 

DoÉEÎÂiBe  iannlle.  Coiàk  sulfuré ,  arsénié  ,^  oxidé ,  sul* 
fiitë,  arséniaté. 

Treizième  famille.  Uraneoidâé* 

Qaatesxième  finmlle.  Zinc  salftiré ,  oxidé ,  siilfiité ,  car- 
bonate,  ^siliciaté  (calamine  siliceuse),  almmnialé?  (gah7 
nîte). 

Qninsième  famille.  Fer  i^tif  (mét^^riqne)  ,  sulforé , 
cailmré  (graphite),  arsénié  (mispickel),  tellure,  oxidé 
(hâaBatite.,:i^iAiant ,  fer  oligiste)  ,  snlphaté  ,  phosphaté 
(bletL  de  Prusse  natif),  carbonate,  arséniaté^  chrômaté, 
duniaté  (  mâiaohanit^ ,  siUciaté  (  hedenbergite  ),  hydraté 
(limonenr)« 

Seiâème  famille.  Manganèse  $niùiTé^  snroxidé,  phos- 
phaté, c^bonaté,  tndgstaté  (wolfram)  >  tantalaté  (tanta^ 
lite  ) ,  silidaté  (  pjrrosmalite). 

Dix-sçptiàme  famille*  Cmum  siliciaté  (  cérite). 

DmBioTfDExnaiMB. — Métaux  non  réductibles  pi^r  la  poudre  ' 
de  charbon ,  mais  dont  les  oxides  forment  des  terres  ou 
des  •  alcaJiSm 

^Première  famifle.  Zirconuim  silidaté  (  zircon  im  hya- 
cinthe). ^  •  , 

Deuxième  famille.  Aluminium  sulfaté,  fluaté  (wavel* 
lite?)^  Jiuosiliciaté  (pycnite,  topaze) ,  siliciaté  (saphir ,  ru- 
bis, coryndbn^  émeril,  collyrite,  nepheKne,  disthène, 
]^te?  sti^urob'te  ,  etc.)  ,  hydraté  (  diaspore  ,  turquoise 
orientale,  etc.),  alumino- silicates  (kaolin,  lithomarge ^ 
savon  de  montagne ,  bol ,  terre  de.  Lemnos ,  terre  k  foulon , 
dmolite  ^  etc.  ). 

Troisième  famille.  Ittrlum  flnaté  (  Foyez  calcium  )  ,  tan- 
talate  (yttrountalum  avec  le  tungstène ,  ou  aveo  Turane) , 
siliciatés(gadolinite). 

Quatrième  famille.  Gkuinum  sîlicîaté  (^émeraudes ,  aree 
le  chrome ,  avec  le  tantale ,  avec  Fétain ,  eudase.) 


îï3i  sav^ykij 

Cjpsfàiiftae  biXiMe.  'Mcignéiium  éulfSrffe  i  '^ùtdùMMê  ^jtia 
fcrolite)  ,  borate  (boracite)  ,  silidaté  (  stéaâte  ^  écmné  dé 
mer,  serpeDtines^  cUoriié^  nephrke^  Miluintè  dsTeie, 
fayperstënèy  bronoite ,  olîvhie ,  ^gasite  y  limlkff)  ,  dxr 
zninaté  {spinèHé ,  eic  )  • 

Sixième  famille.  Calcium  sulfite  (  gypse  hydrate) ,  phop 

Îtiatë  (ôa  àpatJte)^)  flnaté  (^aA  fltt<ï#^yfft'Octrii») ,  oar- 
ODàté  (âfi^ragènite,  etc.  ^ y  bord-âilieat^  (^4>lile^,  bocryo^ 
Ike  )  9  arseaialé  (.  {Âfaradaisoliie  )  ,  tcmgéuité  (  tofigéfèMe)  ^ 
«îHcio-tiUmàté  («^kètfe)  ,  siUciaté  (temitAihe,  siiftllè^ 
âckortbéryl  ,  ôu  dcàpolké  ^  K^ib^ ,  prehnne  ibliacéè  ^ 
rayonnante ,  koupholite  ;  chrysobéryl ,  gramnWktlie  et  nut* 
hêt^e  ■  A^lbmè ,  ttélitidKte  j  éOSèome ,  by^M^»  ^  yâttile , 
n^{<tiùe  ^  aplome  ,  labétfttf  ^  ifcMbf  hoAité^  t^yropis  ,  àlto^ 
çhroïte ,  vé»u vienne ,  ou  pierre  (îstMièllë ,  idotetteè',  tfxîmie) 
tourmaline  du  Bt*ésîl,'  ^{^idëté^  scftfétà  ^  «ëi^Vé  ^  s^^kiH 
phyllite  ,^8maragdite  ,  aagiie ,  homblenile ,  alknite ,  etc.  ) 

Septifeinë  fenriHe/  SitartiÙifn  sùlfaCg  (  stîhtrtiîté  )  ^  caito^ 
iiat*  (stcpAtlàriîie^.  '     '  " 

Huitième  famille.  Barytium  sulfaté,  caif>oti^té  ('Wit^ 
hérite^ ^  siliciaté  (harmetom.d^d'Aiidré^^sJberg.,  oberstei%) 

Neuvième  fanulle.  Podium  suUaté  ,  murialé  ,  bon^ 
( iinkal ) ,  fluaté  (ciyolîthe) ,  siliciaté  (eedalitç ,  mézotype 
pu  n^trolitc,  lazurslein  ^  soliorl  électrique ,  scolezite ,  c\t 
biziile ,  Sj^rcolite^ç  \Yerriérite  ,  èkébergStc,  scapolite,  saus^ 
^uritc  j  pierrç  de  Labrador ,  basalte ,  clink-^^ène.    , 

Pixième .  famille.  Potassium  siUfaté  ,  nitrate  ,  eîliciaté 
t  feid  spath  y  leucite ,  elfeotite ,  lépidolite.y.  s^oduiiiène ,  an- 
dalusite  ,  tourmaline  ^  ichtyophthalmè  ,  cuabâsite  y  mica 
argentin  ,  foliacé,  noir ,  talç^agalnaateliteyteri^c  verte,  pierre 
poncé ,  jaspe  porcelaipe  r  ,  Q,Wîdienne.  . 

CLASSE    PEUXIÈME.   '.    

^pteâant  les  cotp^  £ei9cmé&  des'j^incjpfis  ileU  Iiata^eo^ 
ganisée  ,  et  €[u}  çomp^^Sjç^tl  ^;:Sa}l^D^e§;  ^Ç^plus  de  *dem 
.  cléments. 


DE     flIÂtlF^GIE.  ,    ±i:à 

•r—  Humus .  tourbe  ,  charbon-de-terre  brun. 

Otùfe  «temdètae.  C^rps  rdiimmz.  •-«  Atnbïe>  iwîms- 

plialtef  y  cMufchose  mteërai). 

Or^fê  trdiièitie.  Zé^Â^i. -^  I^ilite ,  pëtKrie 
Ordre  tfmiAètxîé.  Corps  poùsetut.  --*  Malthe ,  asphab». 

'    Ordre  cûlqmétiie.  Charbons.  -^  Terre  brûlée  (brauderz)  { 

èftarbod'de^erfe» 

*    Otéte  âizièilte.  Sels.  -^  Sotblef  d'attmnomaque ,  sel  am^ 

liioiriâc!  9  monte. 

Le  docteur  Schubert ,  qui  a  donné  cet  Essai  de  Berzé^ 
lius ,  doits  le  Journal  de  Chimie  de  Sehweigger ,  tome  xv, 
page  2icio^]|'a>oiitedi3S4U9idyfle*  de  plusieurs  minéraux  pour 
9ffmjét  pat  de»  finla  Us  ckiMfiqiM'ons  de  ces  suhstancest 
Au xeste  y  Robert  Jalneson  a  aussi  publié,  en  1 8 16>  à  Édim^ 
kmrg  ^  en  trois  Tokuneâ  in^* ,  im  système  de  mhiéraiogiç 
mstàmi  ,  et  dëji  à  sa  aeeonde  éditio»  ;  il  contient  plusieurs 
plîMickcs  qui  dotment  les  ^gures  des  cristaux  et  des  autres 
mtjpÊ  terresires  ou  fossiles.  XTattteur  emploie  les  caractères 
physiques  ou  esièrftes  arec  k  cemposilion  chimique ,  pour 
'sescIaasificaliQDs.L  on  connait  s^n$ai  la  classification  des  corps 
•fatilrelsi  proposée  par  M«  Ampère  ^  dàm  las  Annales  df 
Chimie  et  de  Physique.  .  J,-J.  y. 


CÎORRËSPONDANCE.' 


Lettre  •*  Mi  i^'vc|p ,  f/Aarmadan  à  Pmis. 

Monsieur  et  cher  confrère  ^ 

Je  voiu  remets  deux  petits  flacons  contenant ,  le  {ft*emier, 

la'  liqueur  anti-gouttefuse  de  M,  Villet«e ,  préparée  et  vendue 

|ÉL1^4''AueNff^  avèmRedcs  Champs-Elysées^  et  1# deuxième^ 

^tti^doialKnét'  à  *k  pfaalrmade  cetitràle  ^  d'éprès  une.  rer 


a34  .    JOTTRUAL 

cette  remise  par  M.  YOlette  à  Ja  commission  des  reioèdet 

secrets. 

G)mme  j^ai  troavé  mie  différence  très-6ensible  entre  ces 
deux  liqueurs  ;  que  la  première  est  débjLtëe  an  puUic , 
comme  le  remède  approuvé  par  la  conuqissicm  des  r^nèdes 
secrets  ^  et  que  les  pharmaciens ,  en  suivant  la  recette  im- 
primée, dans  le  Bulletin  de  Pharmacie^  tome  5,  page  298 
(18 1 3) ,  n'obtiendront  pas  un  médicament  semblable  à  cetm 
que  débite  M,  YiUette  :  je  vous  prie  d'examiner  ces  liqueurs, 
et,  si  vous  le  jugez  convenable,  de  publier,  par  la  voie  dn 
loumal  de  Pharmacie ,  la  note  ci-)ointe. 

Obseivation  sur  la  liqueur  de  M.  Yillbtte. 

M.  Villette  remit  à  la  conunission  des  remèdes  secrets , 
en  181 1 ,  la  formule  d'un  élixir  anti-goutteux ,  sous  le  nom 
dV/£r£r  ek  Gayac  dulcifié.  La  conmiission  fît  préparer  le 
remède  à'ia  pharmacie  c^itrale  :  il  fut  donné,  par  plusieurs 
de  ses  membres ,  à^  des  malades  attaqués  d'afibctions  goat« 
teuses  et  rhumatismales  ;  et ,  diaprés  un  Rapport  fût  dans  k 
séance  du  27  décembre  .1811 ,  on  proposa  au  gouverne- 
ment d'accorder  à  l'auteur  une  gratificlition  de  deux  miBe 
cinq  cents  francs.  En  i8i3  ^  le  Bulletin  de  Pharmacie  pu-' 
blia  la  formute ,  qui  lui  fut  transmise  par  le  secrétaire  de  la 
commission  des  remèdes  secrets. 

Un  membre  du  conseil^énéral  des  hôpitaux  de  Paris , 
M.  le  baron^Bichard  d'Âubigny ,  m'ayant  invité  à  exami- 
ner une  liqueur  qu^il  avait  achetée  chez  M.  Villette,  avenue 
des  Champs-Elysées ,  j'avoue  que  je  n'ai  pas  reconnu  le  re- 
mède quifut  préparé  à  la  pharmacie  centrale. 

Void  ee  que  j'ai  fait  pour  m'en  assurer ,  et  le  résidtat  de 
mes  eiy[>ériences  : 

Liqueur  de  M.  Villette. 

Caractères.  ''^CovAeûr  rouge  légèrement  violette,  saveur 
sucrée  agréable  ^  alcoholique  ,  hissant   dans  la  boa«h9 


DE     PHÂBMACIE.  âBS 

Tarome  des  fleurs  d'œillets ,  s'unissant  très-bien  à  Feau  san^ 
la  troubler ,  Mugissant  la  teinlure  de  tournesol. 

Analyse.  —  Cent  grammes  dé  celte  liqnenr ,  évaporés 
au  bain-marie  dans  une  capsule  de  porcelaine ,  ont  donné 
36  {rains  d'ime  substance  m6lle  ,  '.  visqueuse  ,  colorée  et 
transpareuté ,  qui ,  traitée  par  loo  grammes  d'alcohol  i 
36  degrés  ,  a  coloré  ce  dernier  en  rouge  très-clair.  En  fid- 
sam  bouillir  l'alcobol ,  on  est  parvenu  à  le  dissoudre  ;  mais, 
parle  refroidissement,  il  s'est  précipité  une  poudre  blan-* 
che  grenue  p  très-soluble  dans  Feau ,  d'une  saveur  sucrée; 
la  liqueur  surnageante  ne  précipitait  pas  avec  Feau;  évaporée 
de  nouveau ,  elle  a  laissé ,  pour  résidu ,  dix  grammes  d'une 
siubstance  visqueuse ,  peu  colorée,  entièrement  soluble  dans, 
Feau ,  insoluble  dans  Falcohol  et  dans  Fétber  sulfnrique. 

Liqueur  préparée  à  la  pharmacie  centrale  sur  la  formule 
de  M.  ViLLETTE ,  e7H>oyéa>  à  la  commission  des  remèdes 
seçf^ets.  '  ^ 

Caractères.  —  Liqueur  visqueuse  d'une  couleur  ambrée^ 
d^une  saveur  sucrée ,  alcoholique ,  laissant  dans  la  gorge 
une  impression  très-remarqikable  d'âcreté  due  à  la  résine  de 
gayac,  troublant  Feau,  et  rougissant  la  teinture  de  tour- 
nesol. 

jânalysc-^Ceai  grammes  évaporés  ont  laissé  ,'pour 
résidu,  36  grains  d'une  substance  )annàtre,  molle,  vis- 
queuse ,  contenant  beaucoup  de  petits  cristaux  sucrés ,  co- 
lorés par  une  matière  extractive.  Cent  grammes  d'|ilcohol  à 
36  degrés  ,  mis  en  macération  sur  ce  résidu ,  ont  été  colorés 
en  jaune-brun  ;  par  Fébulliti^m,  cette  matière  s'est  dissout^ 
entièrement  dans  Falcohol;  mais ,  par  le  refroidissement ,  il 
s'est  précipité  une  infinité,  de  crîsunx  semblables  au  sucre 
terré  :  ces  cristaux  étaient  très-solubles  dans  l'eau.  La  li- 
queur surnageante  ,  évaporée  de  nouveau  ,  a  donné  8  gram- 
inés  d'une  substance  résineuse  insoluble  dans  Feau^  et  en* 


%3A  |0I7R1»AL 

lièMiiiMt  sdhdble  èuis  TakoHoI;  ,  aololik   dam  Fiâtker 
sulfurique  e»  trè«^tiite  quantité.  * 

»  Diaprés  Mtte  légère  analyse ,  je  CTéis^  potivoir  cooclare 
que  la  liqueur  que  j\ii  exattimée  ne  contient  pas  de  r^ine 
ée  gayac ,  qu^ette  Q*a  pas  élé^véparée  suivant  la  f(oniHile  re- 
mise k  la  commission  des  remèdes  àecre|3 ,  ddnt  le  goo- 
▼ernement  a  fait  Tacquisition.  Il  nj  a  pas  de  doute  que 
le  sieur  Villettia  u'aît  voulu  &ire  une  liqueur  très-agrénUe 
^mLT  ftatter  te  goût  des  personnes  qui  en  font  usage. 
:  Il  serait  très-avantageux  pour  le  pubHc  que  le»  remèdes 
particuliers  ^  dékilés ,  je  ne  sais  pâurquoi ,  par  leurs  aateors, 
liassent  soumis  aux  visites  de  la  |{aeull<  de  médecine  et  de 
l*école  de  pharmacie ,  et  qu'on  arrêtât  le  débit  de  ceux  qm 
ne'  seraient  pas  préparés  suivant  les  formules  aequises  par  le 
gouvernement. 

Recevez ,  etc.  Heurt. 


BIBLIOGRAPHIE. 

Couas  ÉifÉifi^NTiaiE  fB  lUxilu  utoKULXf  ^^J^wipr^ 
de  Part  d^ formuler;  par  Dbssozsj^e  Rocb^bfoi^  ^  ^OQUen^' 
n^édeci|i|  etc.  ^  Nouvelle  édition, ,  avec  des  augmienta tiens 
et  des  changemens ,  par  M.  Lullier-Winsix)w  ,  docteur- 
médecin  ^^  etc. ,  Pçux  vol.  ii^-S**.  Paris  ,  chez  Méquignon 
Ji  aine  p^re,  libraire,  rue  de  FÉcole  de  Médecine  (i). 

(EztiMi't) 
SoiTvp9T  l'éditeur  ou  le  traducteor  d'un  sneieA  euvrsg^, 
p^mr  justifier  les  libertés  qu'il  a  prises^  juge  et  eoudauiBe 
uivee  hauteur  le  pauvre>}éfont,et^près  lui  avoir  adlinûaisiré 
ces  sortes  d'étrivières,  il  s'applaudit  de  quelques  miapes 
castratioBs  qu'il  lui  foit  subir.  M.  Ltdlier*Wiuslpvr  s'a^t 
garanti  de  ce  ridicule  de  aoA  tiou^éaux  Mines  el  Btiwb- 
*  «Minte  /qui  fouettent  lee  morts  avec  faut  de^  ngueur  ^  ^  les 

(i)  Prix  :  i3  francs ,  broché;  et  i6  francs  5o  centimes  franc  de  port 


De  i^HAHitictË.  iâ^ 

mam  avec  tant  de  partialité  flaps  le6  hî^gm^hMl  4e  aomi 
temps.  II  a  respecté  iotï  auteur,  et  seuleioieot  il  «éH  dà  fe 
revèUi^  d^nn  babit  plus  à  la  tno^ ,  en  écfirtMtt'Ce  <{ai  para» 
sait  trop  sâeigmer  dea  cOBoai3ianDes  acCueUûi*,  et  en  ()oiii«» 
plétoDt  ce?q«[i  manquait  à  cel  ouTrage  estimé  de  ycstimaUb 
Deshw  de  Roehefert.  U  a  eu  som,  je  Ta^roue^  d?a)oiitarqii6 
le  nifvet  était  de  la  tétradjttmie  siliqneuse  de^innée  et  daa 
cmdfères de  Jussied^  et  la  magnésie  un  ftmde  dcmagméfioKi) 
suivant  les  chimistes  actuels;  mais  il  aurait  pu  réfidnMT 
avec  plus  de  soin  des  inexactitudes  ^hàfipéàs  à  Desbois  ^  6u 
ses  faïues  en  bistçire  naUMPelle  qui  résultaiont  del'iniperiGB&* 
bou  dç  4^tte  science I  .auf  plusbmrs  dbîetS',  >à  Icpo^pie  où 
cet  auteur  écrivaiit.  CcpendjR&t  la  partie  chioiiq|ie  ou  manM 
raleqpus  a  paru  i?6vue  avecploadechaimeiBnnS)  «qui,  vsa 
reste,  étaient  i^dispensaUca*. 

Loûvragc  de  Desbois  de  lUcbefiMrt^  en  hiS^mème,  «aas 
être  d'uQ  vaog  fort^ev^gll  thétapeuticpie.,  ne-manque  .fnto 
d'im  iDé^ite réel,  <A  à  ^oui  d'A  assez  brillsnrsuceèS'à  l!ép^ 
qtie  où  il  parut  jpour  la  première  foia*  Ijea  .fimmdes  cfu'il 
dflue  s6nten|^éjïéralaasfe  rationeUeayaimplBB^viaisofl^eiit 
pea  de  mmveantés  ou  aont  fienrde-^sarlHaat)  eliesjmnoDoêilC 
an  praticien  sage ,  qni  tait  k»  Toutes  bien  twoéea/Bt  ap«» 
fliqae  à  tel  qial'tel  remède/Il  n''entre')an«ttsi;én  degtaoïfai 
diècuasiéas^u^iiiques  ;  pour  lui,  les  tciix  d'^orerisset  sont 
toniques  ^pti-«paBmodique6>  et  to*t  ^  quj  voiM  plaiiâ^rà 
la  vérité ,  il  augmentel^r  qualité  par- raâftt  de  menthe.  fi6if 
vrée^  la  liqueur  ^'Hoiunanv  ,  Je  laudanum  de  Sjitmlimmf 

^nilny  adenadire»  

Quand  ce  bon  doeteor,  au  contmre,  tmc  Vexptiquer 
faction  des  n*m*Hes  ;  tl  fout  voir  comment  il  fait  joner  leà 
acrimonies  bSieuséSy  le  rucoTTmserjfieiU  des  nerfs ,  1^  Sissc^ 
^çf^,pulr:fdesj  lefi  %i^ines  glaireuses  et-plâtretéses,  la  pimAe^ 
la  {nscosité  de  lafymphe ,  les  ^éresités,  V4mimeurkiheuSe, 
les  mucosités  plastiuues^  Yépaùsissement  ^  Y  empâtement  ^ 
ou  au  COQ  traire  les  dissolutions  acrei^mË^Umii^  loi  vieilles 


a38  lOlJRNAL 

théories  humorales  que  lui  passe  trés-<oitt{JaisaiiitBeiit 
M.  LnUier  Winslow.  Si  Desbois  de  Rochefort  e&t  vécu  au 
■lemps  de  Sylvitis  de  Le  Bo%â  Tëcole  de  Lejde,  s'il  eAt  traité 
•les  phlegmadques  hollandais^  il  n'y  a  nul  doute  qu'il  n  eAt 
adopté  toute  la  théorie  iatrochinûque)  et  considéré  le  c<nrps 
Vi»i«ti  comme  un  tonneau  de  bière  en  fermentation  fTes- 
aomac  comme  une  cucurbite,  la  tète  comme  le  chapiteau  qui 
,€n  reçoit  les  vapeu/s  ^  lesquelles  étant  condensées  ^  distillent 
par  le  nez,etG« 

:  U  7  a  pour  Desbois  de  Rochefort  des  remèdes  attmuans  ^ 
fbndans ,  incisifs ,  incrassans ,  des  ezpectorans  doux,  voUbjexm 
et  forts  ,  ainsi  que  des  apéritifs  aux  n^émes  degrés  ,  sehm 
^u'il  faut  plus  ou  moins  ouvrir  les  portes  aux  humeurs  ;  ou 
.voit  figurer  des  apophlegmatisans  de  diverses  qualités  ;  le 
pied  d'élan ,  les  bézoards  ,  etc.  Sauf  ces  objets ,  et  lorsqu'on 
est  conv^iu  du  sens  que  Fauteur  attache  à  ces  propriétés,  on 
.trouvera  des  indications  fort  utilf^  pour  les  conunençans , 
-quoique  le  langage  médical  aif  changé  à  leur  égard  (i). 

Nous  croyons  donc  que  cet  ouvrage  peut  être  avantageux  ^ 
quoique  nous  ne  connaissions  point  encore  de  traités  de  ma* 
tière  médicale  exempts  de  plusietu^  défiants  graves.  Qu^ 
ques-uns  décès  traités  sont  purement  médicaux  ,  'd  autres 
seulement  phannacêutiques.  Vapparatus  medicarmniun  de 
Murray  est  certainement  un  ouvrage  savant  et  bien  fieit, 
inaisqui  laisse  en  médedine  des  indications  txt^  vagues^ 
néonmdns  1  histoire  naturelle  des  médicamens  y  est  incom- 
parablem^t  mieux  traitée  que  partout  ailleurs.   Il  serait 

(i)  Noos  ezofcpteroiis  cependant  \t»piluie$  mercurielies  plus  JondanÊetf 
àe  la  sœur  de  charité  de  Saint^Mery,  prëoonise'es,  tbme  i,  page  4^-  ^  ^ 
fort  respectable  de  remplir  les  devoirs  8acr<b  de  la  chante,  sans  doute  j 
mais  depuis  quand  les  sœurs  doivent-ellefe  composer  des  pilules  naercs- 
rielUs ,  péw  chanté,  pour  certaines  maladies  ?  Nous  craignons  qi*iï  n'j 
entre  trop  de  mondanité  ;  le  zèle  ne  suffit  pas  sans  la  science,  et  l'on  est 
trop  disposé  à  supposer  des  moti£i  intéressés  aux  cuisinières  pharmaceu- 
tiques, pour  que  des  personnes  dévouas  A  un  ministère  si  généreux  s'ex» 
posent  au  blâme  et  au  ridicule* 


DE    P&AAMACXS.  iSq 

Wp  long  de  passer  en  revue  tant  d'écrîu  snr  cette  matière  y 
et  souvent  plus  médiocres  les  uns  que  les  autres. 

Nous  ne  ten^inerons  pas  cet  extrait  sans  faire  menli<9a 
d*iuie  nouveauté  assez  singulière  introduite  par  M.  LuUier-  ' 
Winslow  dans  rouvr9ge  de  Desbois  de  Rochefort ,  qui  ne 
Tanrait  probablement  pas  approuvée.  Je  ne  sais  en  quelle 
pharmacie  on  trouvera  cette  drogue  de  nouvelle  espèce ,  le 
magnétisme  animatl  Que  M.  Lullier ,  qui  bérite  du  nom  du 
savant  et  réservé  "Winslow ,  *se  présente  comme  ardent  ad- 
•  mirateur  de  Mesmer  et  de  ses  successeurs ,  personne  ne  lui 
mie  sans  doute  cette  gloire  ;  mais  les  prestiges  d'uike  ima- 
gination égarée  ne  nous  paraissent  guère  des  médicamens  à 
placer  i  côté  de  la  rbubarbe  et  du  quinquina.  Heureux  ce- 
pendant le  don  de  la  foi  qui  peut  transpbrter  des  montagnes! 
Dsoflisaità  tout,  etn^est-ce  pas  en  vérité  une  profanation 
que  d'étaler  auprès  nos  misérables  moyens  physiques?  Jamais 
opinm  endonnit-il  mieux  que  M.le  marquis  dePuységurPCcst 
^c  une  indigne  dé(iance»de  la  part  des  adeptes  du  grand 
œuvre,  que  d'user  de  matières  médicales.  On  sait  combien 
les  illuminés  furent  scandalisés  parla  crèmede  tartre,  dont 
Mesmer  assaisonnait  Taction  trop  faiblement  purgative  de 
ta  baguette  ou  de  ses  baquets.  Une  jeune  et  aimable  magné- 
tisée ne  se  trouve-t-eUe  pas  infiniment  plue  satisfaite  de  rînw 
position  des  mains  de  son  docteur,  qui  a  la  ferme  volonté  de 
lui  faire  du  bien  (  tant  recommandée  pour  opérer  le  charme 
>i>agnétique  ) ,  que  d'une  médecine  noire  et  dégoûtante?  Ce 
it'était  pas  avec  des  drogues  qu'on  agissait  au  célèbre  tom- 
^u  du  diacre  Paris,  dont  les  magnétiseurs  animaux  veyen-^ 
tiquent  les  cures  miraoukuses.  La  foi  était  alors  plus  vive , 
^t  ^  siècle  moqueUr  et  mécréant  n'était  pas  encore  venu 
'^fr<Hdir  les  cerveaux  par  ses  raisonnemens  impies.  Mais 
^*est  la  faute  de  Voltaire,  de  Rousseau ,  et  voilà  pourquoi  il 
l'ûusfaut  tristement  recourir  aux  officines  des  pharmaciens 
ponr  le  moindre  rhumatisme.  J.-J.  V. 


^s^o        ;roVRsrâl.   9t  «^'ItAÂjMtAciËi 


HOMMAGE  A  PARMENTIÊR; 


M.  le  comte  Prançois  de  Neùfcliâteaji ,  tout  à  la  fois  poêle 
et  agronome  y  vient  de  publier  uu  Mémoire  sur  le  mais, 
dans  lequel  >  après  avoir  rappelé  les  travaux  de  Parmentio:^ 
•Mr  cette  plante  olUe ,  il  s'exprime  ainâ  : 

L'honneur  est  aii  premier  qtd  remplit  la  carrière  :  * 

Parmenùer  la  fournit  entière  ; 
Mais  à  ses  gtauds  travaux ,  trop  fail>le  associé  ^ 

Ce  qu'il  put  laisser  en  arrière , 
Je  le  |[Iane«  A  dessein  Favait-il  oublié  ? 
.  Pettt«étre  ;  mais  eafln  ^  de  ce  double  hémispbère  ^ 

JLe  mitïs  et  la  parmentière 

J^fourrissent  au  moins  la*  moitié.  ^  « 

A  oe  riche  banque^ ma  jeunesse  en  fut  fiète) 

Bkrmeptier  mavait  convié. 
Il  n'est  plus.  Je^apporteà  cette  Qipbrejsi  chère^^ 
Xtes  miettes  que  j'ai  du  ramasser  y  pc^ur  lui  f>lûre ,- 

A  la  table  de  l'amitié* 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES- 

H  I  ■  I      I  ■        ■         "  =Sg» 

W;  VI, — 3*.  Année. — Juin  1817. 


EXPÉRIENCES 

Pour  déterminer  T action  de  Falcohol  à  différens  degrés  sur 
T huile  de  bergamote;  m 

Pae  m.  Yauqueiin. 

ÂTA9T  eu  dernièrement  occasioi  d'examiner  de  Fhnile  de 
bergamote ,  pour  savoir  si  elle  na.c^ntenait  pas  de  Falcohol, 
j'ai  fait  quelques  expériences  dont  le  résultat,  paraissant 
BYoirquelque  intérêt ,  me  détermine  &  le  publier  ici. 

Expérience  première.  —  4 1  mesures  de  cette  huile ,  mar* 
quant  32  degrés  i  Farépmètre,  mêlées  et  agitées  avec  3o  par- 
ties dalcohol  à  33  degrés ,  se  sont  comportées  de  la  manière 
suivante  :  Thuile^  quoique  auparavant  plus  pesante  que 
l'alcohol,  occupait  la  partie  supérieure,  et  Talcohol  par 
conséquent  la  partie  inférieure  ;  nu|is  çomi[nent  se  fait-il  que 
l'alcohol ,  dont  la  pesanteur  spécifique  est  moindre  que  celle 
deThuile,  se  soit  après  Fagitation  placé  au-dessus  de  celle* 
^?  Les  expériences  dont  il  sera  naention  plus  }>as,  pourront 
P«nt-étre  expliquer  ce  fait, 

^^.  Armée.  ^  Juin  1817.  1$ 


^4^  JOUHNAL 

Expérience, deuxième,  -^  lo  mesures  d'buile  et  lo  d*tl- 
cohol  à  4o  degrés  >  mêlées  et  agitées ,  Thuile  a  dîminne  de  5, 
et  raugpientation  de  ralcohol  a  été  de  5  ,  c'est-a-dire  qu'il 
occupait  i5  mesures  *,  lo  autres  parties  d*aicohol  oot  dissous 
toute  Thuile,  cependant  la  liqueur  était  un  peu  trouUe; 
«Ue  est  devenue  parfaitement  claire  par  Taddition  de  lo  au- 
tres mesures  d'alcohol  :  ainsi ,  il  faut  un  peu  plus  de  deux 
volumes  d'alcohol  à  4o  degrés  pour  dissoudre  une  partie 
d^ile  debei^amotc. 

Expérience  troisième*  — ^  5o  autres  mesures  d^huile ,  et 
lo  d'alcohol  à  4o  degrés,  agitées  ensemble ,  Talcohol  a  dimi- 
nué de  3 ,  et  Thuile  a  augmenté  de  3.  Les  7  parties  d'alcohol 
restant  devaient  contenir ,  d'après  ce  qui  est  dit  plus  haut, 
au  moins  le  tiers  de  leur  volume  d'huile  :  d'où  il  suit  qu'il 
n'y  avait  plus  que  f\  mesures  deux  tiers  d'alcohol,  etper 
conséquent  que  5  un  tiers  ont  été  absorbées  par  l'huile  \  il 
suit  de  là  aussi  que ,  si  l'on  ne  mêlait  que  dix  mesures  d'at- 
cohol  à  4o  degrés  à  100  mesures  y  d'huile  elles  seraient  eor 
tièrement  absorbées.  C'est  en  effet  ce  que  l'expérience  a 
confirmé  :  10  autres  mesures  d'alcohol  ajoutées  ont  y  après 
le  mélange,  augmenté  de  trois ,  et  l'huile  est  revenue  i  son 
volume  primitif  (5o). 

On  vei*sa  dix  nouvelles  mesures  d'alcohol ,  et ,  après  l'a- 
gitation et  le  repos,  le  volume  de  Thuile  éuit  réduit  a  3;; 
10  autres  le  réduisirent  i  nS ,  10  autres  a  a3 ,  10  autres  i  17, 
10  nouvelles  à  m,  10  à8,  10  à4;  enfin ,  les  dix  dernières 
à  o.  En  résumant  les  quantités  d'afcohol  employées,  I'od 
trouve  qu'il:  en  a  fallu  100  mesures  pour  dissoudre  5o  me- 
sures d'huile  ;  mais  la  dissolution  était  encore  un  peu 
louche* 

En  examinant  les  résultats  ci-dessus ,  l'on  voit  que  TactioB 
dissolvante  de  l'alcobol  ne  suit  pas  une  marche  régulière; 
car,  lorsque  la  dissolution  a  commencé ,  c'est-à-dirè  que  le 
volume  de  l'huile  a  diminué,  il  y  a  eu  i3  parties  de  cetU 
demièrcide  dissoutes,  ensuite  9,  5,  6,  4?  4)  4}  P^^  ^ 


DE     PHARMACIE.  ^43 

mkttktB  quantités  d^alcofaol.  J'îgnor)»  à  quoi  tiennent  Ces  va- 
riatioDs  :  j'obaervai  senlement  que  ce  n*e»t  qnk  la  troisfèmei 
addition  de  Talcohol ,  c^est-Â-dire  quand  il  y  en  a  eu  3o  me- 
sures, que  rkuile  a  (diminué  de  i3  ;  ce  qui  ne  &it  que  4  un' 
quart  pour  chaque  lo  parties. 

Expérience  quatrième.  —  ao  mesures  d'huile  et  20  d'aï- 
cofaol  à  28  degrés ,  mêlées  et  agitées ,  n'ont  subi  aucun  chan- 
gement après  le  repos  et  la  séparation  ;  chacune  de  ces  li- 
queurs avait  conservé  son  volume  primitif;  ce  ne  fut  que 
lorsqu'on  eut  ajouté  successivement  sept  fois  autant  d'alco- 
bol,  que  le  volume  de  l'huile  diminua  de  cinq  mesures.' 
Alors  on  y  mit  encore  trois  fois  autant  d'alcohol  qu'on  en 
aTait  mis  d'abord,  et  toute  l'huile  fut  dissoute.  Il  faut  donc 
^8  parties  d'alcohol*  à  a8  degrés  pour  en  dissoudre  une 
d'huile  de  bergamote.  Il  suit  des  expériences  oi-dessus, 
1**.  que  l'htule  de  bergamote  peut  contenir  8  pour  100  d'al* 
cohol  à  4o  degrés. ,  sans  qu'on  puisse  s'en  apercevoir  par  son 
mélange  avec  l'eau  ;a^.  que,  quand  elle  en  contient  une  plus 
grande  quantité,  le  surplus  se  sépare  en  dissolvant  environ 
uu  tiers  de  son  volume  d'huile  *,  3®.  qu'une  petite  quantité 
d'<au,m£léeà  l'alcohol,  diminue  singulièrement  son  ac- 
tion sur  l'huile^  puisqi|t  l'alcohol  à  28  degrés ,  qui  ne  con- 
tient environ  que  le  tiers  de  son  volume  d'eau  ^  ne  dissout 
]u  un  vingt-huitième  de  son  volume,  tandis  que  l'alcohol» 
absolu  en  dissout  presque  la  moitié  de  son  volume  ;  4^-  m^^'i 
quand  on  mêle  de  l'alcohol  à  une  huile  volatile,  il  se  fait  un 
échange  mutuel  entre  les  deux  fluides^  dont  le  rapport  doit 
varier  suivant  la  pureté  de  l'alcohol  :  ce  dernier  '  dissout  de 
lliuile,  et  l'huile  absorbe  de  l'alcohol  ;  5o.  que,  qiAnd  on 
mêle  de  l'alcohol  à*34  degrés ,  par  exemple,  à  de  l'huile  de 
bergamote  qui  n'en  a  que  3a ,  l'alcohol  va  occuper  lé  fond, 
et  Thuile  le*  surnage  -,  ce  qui  est  dû  à  ce  que  l'huile  sibsorbe 
ûnè  partie  de  l'alcohol  absolu ,  et  rend  par  là  plus  lourd  lé 
testait  de  ce  fluide ,  en  même  temps  qu'elle  devient  plus 
légère  ;  60.  qu  il  se  fait  une  sorte  de  décomposition  do  l'al^'' 


a44  JOURNAL 

cobol  hnniîde  par  Fhuile,  d'où  il  est  permis  de  soupçonner^ 
que  j  si  Ton  ne  mêlait  qu'une  petite  quantité  d^alcohol  hp* 
mide  avec  beaucoup  d'buile  volatile ,  Teau  serait  séparée  eC 
se  précipiterait  seule  au  fond  :  il  suit  enfin  de  ces  expérien- 
ces que  les  marcbands  d'essences  pourraient  introduire. buit 
pour  cent  d'alcohol  dans  ces  parfums,  sans  qu'on  pût  le  voir 
par  les  moyens  ordinaires;  mais  on- le  reconnaîtrait  à  Taide 
de  Taréomètre  :  leur  densité  serait  diminuée  d'une  quamiié 
sensible ,  ed  viron  d'un  centième» 

L'étber  sulfurique  ne  se  comporte  pas  comme  Falcohol 
avec  ressentie  de  bergamote  5  il  s'y  unît  en  toutes  pro- 
portions ,  et  le  temps  n'opère  pas  de  séparation  entre  ces 
deux  fluides- 


9iwmw¥itvwm^^t^ttti^vmnM/^ti¥»^^M»mmm 


ANALYSE 

.     De  L'Aauimo-DOHAX  (canne  de  Provence); 

Par  M.  Chevaujeb, 
Pbarinacico  ÎDteme  de  Thôpital  des  Tén^rient. 

Cette  plante  croit  dans  le  midi  de  la  France  ;  elle  a  ordi- 
nairement dix  À  douze  pieds  de  fauteur  ;  sa  feuille  est 
rude ,  sa  tige  noueuse,  creuse;  la  racine  est  jaune ^  ridée 
extérieurement,  spongieuse  intérieurement,  n'ayant  aucune 
odeur  ;  lorsqu'elle  est  fraicbe ,  elle  a  une  saveur  sucrée. 

Cent  granmies  de  cette  racine  soumis  k  l'action  de  l'eau 
bouillante ,  ont  donné  ime  décoction  d'une  couleur  bru- 
nâtre y  d'une  saveur  amère  assez  agréable. 

Cett#  liqueur ,  essayée  par  les  réac^fs^  a  présenté  la 
pbénomènes  sujvans  : 

i^.  Elle  rougissait  le  papier  de  tournesol  ;  ^ 

a^.  Le  nitrate  d'argent  y  formait  un  précipité  floconeox, 
insoluble  dans  un  excès  d'acide  nitrique ,  ce  qui  me  fit 
▼oir  qu*elle  contenait  quelque  muriate  ; 


DE     PHARMACIE.  ^4^ 

3«.  Lé  nitrate  de  baryte  y  forma  an  léger  précipite ,  qui 
indiquait  la  présence  de  Facide  sulfuriqne  ; 

4^.  L^oxalate  d'sunmoniaque  donna  lieu  à  un  léger  lou-* 
che  dans  la  liqueur ,  dû  à  un  peu  de\ïhaux  qui  se  précipita 
àl'élatdoxalate; 

S"*.  Les  épreuves  faites  pour  reconnaître  la  présence  dé 
k  fêcole  amylacée  ont  été  infructueuses. 

La  liqueur  évaporée  a  laissé  uû  extrait  d^un  jaune  bru-» 
oitre ,  d'un  goÂt  semblable  à  celui  de  la  décoction ,  mais 
plus  marqué,  â  cause  de  la  quantité  plus  considérable  de 
matière  qu'il  contenait  sous  un  même  volume  :  cet  extrait 
était  acide  et  rougissait  le  papier  de  tournesol. 

Un  peu  de  cet  extrait,  mis  dans  une  petite  cornue  de 
vetre  et  exposée  k  Faction  du  feu ,  a  donné  d'abord  une 
odeur  de  pain  brûlé ,  ensuite  une  odeur  d'huile  animale  ; 
le  papier  bleu  avait  rougi  au  commeneement ,  tnais  il  re- 
prit sa  couleur  bleue  sur  la  fln  dé  l'opération ,  ce  qui  indi- 
que la  présence  d'une  matière  animalisée. 

Cet  extrait ,  traité  par  Faicohol  botuNant  k  plusieurs  re- 
prises ,  et  jusqu'à  ce  que  ce  liquide  ne  se  colorât  phis ,  a 
donné  une  solutitm  alcoolique  d^nu  jaune  orange ,  qui  a 
laissé  ,  par  le  i^iifroidissement ,  déposer  une  substance  cris- 
taffine,  donlr^a  solution  dans  l'esiu  ,  Rapprochées  à  cristal- 
lisé ;  ces  crsëta^x  ,  que  leur  petitesse  h'avait  pu  faire  re- 
coQiiattre  au  simple  examen  de  leurs  forlties  ,  5nt  été  traités 
'par  Feau;  él ,  au  moyen  de^  réactifs ,  j^e  me  suis  assuré 
qu'ils  étaient  formés  de  muriate  de  potasse. 

L'alcohol  qui  avait  enlevé  à  J'eitrait  une  matière  jaune 
orangée ,  ayant  été  séparé  par  la  distillation ,  n'avait  acquis 
aucune  odeur  ;  il  a  laissé  -dans  la  cornue  uu  t-ésidu  qui , 
traité  pstr^SMHif  ^  laitôé  précipiter  Une  ihatière  téaineuse 
d'un  bnm  TOUgefttre,  d'tfne  saveur  chaUdè  ÀràVnatîque , 
âyaAt  Un  péa  d'analogie  avec  h  saveur  de  là  fanillë.  Je  fis 
tfne  lèinCuré  de  cette  résine/el  h.  tnèlai  avec  du  sucre  pour 
eu  faûhe  des  pastilles  ;  des  persèimes  non  prévéhues ,  à  qui 


^46  JOURNAL 

j^en  fis  goûter,  leur  trouvèrent  un  goÀt  de  Tanîlle|  mns 

moins  marqué  que  celui  des  pastilles  préparées  avec  cette 

substance. 

La  partie  de  Fextrtfit  ffaî  ne  s^était  pas  dissoute  dans  Fal- 
cohol  a  été  mise  en  contact  avec  de  l^eau  ;  elle  a  laissé  un 
résidu  qui  a  présenté  toutes  les  propriétés  d'une  matière 
animale  ,  laquelle  avait  été  coagulée  par  Falcohol;  elle  bro- 
Jait  avec  une  odeur  de  cco^ne ,  donnait ,  avec  Tacide  nitri^ 
Êuble ,  des  fumées  blanches ,  et  bleuissait  le  papier  de  tour- 
nesol rougi  par  les  acides. 

La  partie  dissoute  dans  Fean  a  donné ,  par  Févaporatioo  « 
un  extrait  brun  d*un  goût  amer  salé  ;  il  contenait  encore^im 
peu  de  muriate  de  potasse  qui  ne  s'était  pas  dissous  dam 
Falcohol. 

L'odeur  aromatique  de  la  matière  résineuse  m'apnt  fait 
.penser  que  Farundo-donax  contenait  une  htiile  essentielle, 
^je  mis  avec  de  Feau,  dans  une  cornue ,  loo  grammes  de 
cette  racine  ,  et  je  disUllai.  L'eau  qui  passa  k  la  distillatioD 
était  laiteuse  ^  mais ,  au  lieu  de  Fodeur  que  je  cherchais,  je 
trouvai  une  odeur  particulière  ressemblant  à  celle  de  l'eaa 
panée ,  et  le  goût  était  semblable  à  Feau  chargée  des  prin- 
.  cipcs  du  riz. 

Au  bout  de  quelque  temps,  Fextrémité  de  l'allonge  trem- 
pant dans  Feau  me  laissa  apercevoir  une  légère  couche 
d'huile  qui  surnageait ,  mais  elle  se  mêla  à  Feau  par  l'agi- 
tation  .C'est  sans  doute  à  cette  huile  que  sont  dus  l'apparence 
laiteuse  de  Feau  distillée ,  et  son  odeur^  etson^oût  parucn- 
lier;  en  recohobant  cette  eau  distillée  sur  de  nouvelles  ra- 
cines ,  j'obtins  une  couche  plus  grande  d'huile  ^  mais  elle  sa 
mêla  à  Feau  :  je  crus  (qu'après  quelques  jours  de  repoi 
Fhuilç  se  rassemblerait  à  sa  surface  ,  du  moig  en  partie^ 
mais  Feau  n'a  changé  ni  d'état  ni  d'odeur.     ^* 

Le  résidu  de  la  distillation  rougissait  la  teinture  de  t/ons- 
hesol  ;  j'y  versai  de  l'acétate  de  plomb  jusqu^à  ce  qu'il  ne 
précipitât  plus  ;  je  mis  le  précipité  sur  un  filtre  >  je  le  lavai  i 


DE   PHARMACIE.  !^47 

Fean  bouillante.  Ce  précipita ,  encore  humide ,  fut  déTayé 
dans  de  l'eau  distillée ,  et  soumis  à  un  courant  de  gaz  hy- 
drogène sulfuré  pour  séparer  le  plomb  k  Tétat  de  sulfure  : 
je  le  séparai  par  la  filtration  ;  la  liqueur ,  évaporée  jusqu^à 
ceosistance  sirupeuse ,  était  très^cide  ^  abandonnée  à  elle- 
tnème  pendant  quelques  jours  ,  elle  ne  cristallisa  pas.  Je 
ressayai  par  les  réactifs ,  et  j'y  reconnus  une  pedte  quantité 
d  acide  phosphorique ,  car  elle  précipitait  la  chaux  en  flo- 
cons ,  qui  nageaient  dans  la  liqaepr.  Il  y  avait  en  outre  un 
acide  végétal ,  que  je  soupçonnai ,  k  son  incristallisabilité  , 
appartenir  à  l'adde  malique  ;  pour  m*en  assurer ,  je  le  trai- 
tai par  Tacide  nitrique  ;  il  y  eut  dégagement  de  gaz  nitreùx  ^ 
formation  d'un  acide  en  petits  cristaux ,  qui ,  redissous  dans 
Tean.  distillée ,  et  saturés  par  lammoniaque ,  précipitaient 
la  chaux  en  une  poudre  blanche  )  caractère  distinctif  de 
Foxalate  de  chaux. 

Ainsi  la  canne  contient  donc  de  Tacide malique,  qui  est 
sims  doute  en  partie  libre  et  en  partie  combinée  k  la 
pousse. 

Anafyse  par  le  feu* 

De  la  racine  de  canne  ,  soumise  à  la  distillation  à  feu  nu , 
fournit  un  produit  acide  mêlé  d'une  huile  pesante^  empy- 
reumatique  ;  ce  produit ,  mêlé  avec  un  peu  de  potasse,  caus* 
tiqae^  a  exhalé  une  vapeur  d'ammoniaque,  que  Tacide  ni- 
trique afiaibli  a  rendue  très-sensible.  \ 

Le  charbon  était  poreux  :  incinéré  et  lavé  k  Teau  bouil- 
lante ,  il  a  donné  du  sulfate  de  chaux  et  du  muriatc  de  po- 
tasse en  quantités  sensibles. 

Le  résidu ,  traité  par  Tacide  muriatique  ,  a  fait  efferves- 
cence ,  due  à  un  dégagement  de  gaz  acide  carbonique  :  la 
liqueur  filtrée  contenait  de  la  chaux. 

Il  restait  sur  le  filtre  une  matière  blanche  insoluble  dans 
lacide  muriatique }  examinée ,  elle  a  été  reconnue  pour 
d«  U  silice. 


RÉSUMÉ. 

Il  réftdte  •dfié  expâîences  ci-desiiis ,  qjat  la  racine  fk 
rarondo-donax  contient  : 

i^  Un  extrait  muqaeox  légèrement  amer  ; 

u^.  Une  matière  rëgineuse  amère  aromatise  ayant  da 
l'analogie  avec  la  matière  résineuse  aromatique  dé  k  u* 
niOe; 

3*.  De  Tacide  maKqne  ^ 

4''.  Une  huile  essentielle  d'nn  goût  et  d'une  odeor  parti* 
colière  ; 
.   5\  Une  matière  azotée  ; 

&*.  Du  sucre  en  quantité  appréciable  quand  la  canne  eie 
fraîche^  mais. ce  principe  ne  ^*y  troure  plus  au  boutd'nn 
certain  nombre,  d'années  ; 

7*.  Des  muriates,  malates,  phosphates  de  potasse  et  dè^ 
sulfates  de  chaux  ; 
,    8"^.  De  la  silice. 

La  canne  a  été  long-temps  employée  en  médecine  coadae 
antilaiteux;  mais  depuis  que  Yçn  emploie  avec.succèal» 
s]ulfates  de  soude  et  de  magnésie  pour  cette  maladie ,  Tusage 
de  la  canne  a  été  abandonné  \  cependant  un  examen  attentif 
de  ses  propriétés  médicales  serait  utile  pour  confirmer  ou 
détruire  Topinion  des  anciens  à  son  égard.  C'est  à  messieurs 
les  médecins  quil  appartient  d'éclairer  ce  point  de  matière 
médicale.  , 

Mémoire  sur  u^  pluie  couleur  de  sang ,  par  H.  Ls  Siat } 
pharmacien   à  Nantes. 

(Extrait  par  M.  BdVLLiT.) 

Lbs  anciens  ont  beaucoup  parlé  de  prétendue^  pluies  de 
sang-,  PKne  parle  de  phiies  de  sang^  de  lait  et  de  sable; 
plusieurs  auteurs  modernes  citent  cEesoèserrations  analogues. 
La  plupart  les  re^gardent  comme  des  chimères  enfiditées  dam 


DE     PHAHMACIE.  s4{) 

des  sîècks  d'ignorance  et  de  bdrbane.  Personne  n'admettra 
«ans  doute  aujourd'hui  Tidée  de  véritables  pluiei  de  sang , 
Agnes  évidens  de  la  colère  céleste^  mais  le  phénomène  d'tiné 
eau  colorée  par  quelques  substances  d'im  muge  Ibncë,  ayant 
Vaspect  et  Topacité  du  sang  Irais ,  n'étant  pas  trontesté ,  et 
la  cause  de  cette  coloration  n'étaht  pas  encore  èscactement 
dlëterminée ,  mérite  sans  douté  de  fixer  l'attention  des  natu^ 
ralistes.  Ce  phénomène  vient  de  se  renouveler  ,  ainsi  qu'on 
le  verra  par  les  détails  que  nous  a  transmis  M.  Le  S^pt,  phar- 
macien très-estimable  et  très^itistmit  de  Nantes. 

«  Le6novembne  dernier,  ditM.  Le  Sant,  vers  les  ^hëfurcs 
dn  soir,  un  nuage  creva  sur  Ingrande ,  et  la  pluie  continua 
de  tomber  pendant  la  nuit.  Le  lendemain  mâtin ,  la  cuisitiièrè 
de  M.  de  Muller  fils  fut  très*surprise  de  trouver  dans  les 
Tasès  qu'elle  avait  placés  la  veille  sous  la  goiittièrè,  Une  ènu 
te  tôuUur  de  sang  nouvellement  tM  dans  une  palette.  Elle 
fit  voir  cette  eau  à  M.  de  MùHer ,  qui  pensa  que  &a  couleur 
devait  être  attribuée  aut  matières  que  les  ta^es  avjieiit  p\i 
Mfitenir  précédemment ,  ou  k  quelques  substances  que  l'eau 
avait  rencontrfes^  Son  pasèiàgesurlè  toit  ou  dans  la  salle.  Il 
fit  tisite^  ceé  lieux  avec  som^  et  tout  lui  prouva  que  h  ma- 
tière colorante  avait  une  autre  origine. 

M  Fendatit  ces  recherches,  un  nouveau  nnage  se  déchargea 
encore ,  et  MM.  de  Mùller  ,  le  Bteftif,  et  Franc  père,  firéht 
mettre  plusieurs  vases ,  bléô  nettt>yés ,  dans  difi^éren^  étîdroits 
éloigtiéà  et  isolés.  Tôt»  Ces  vases  i^eçurënt  une  èau  d'uft 
rose  pâle.  La  différence  de  couleur  de  cette  eau ,  et  de  celle 
tombée  pendant  la  nuit ,  fortifia  M.  de  MutlerMans  sa  pre- 
mière Idée;  il  crut  eiieo^e  que ,  loi^  de  sa  chute  sur  les  ar- 
doises, oti  de  son  passage  dans  les  daHfes,  cette  eau  avait 
dissous  une  matière  particulière.  Cependant,  réfléchissante 
fanado^ie  (làrfaité  dès  éattt  recueillies  im  même  instant  en 
divers  lieùic,  et  rètnarqtmnt  qve  Feati  contenue  dans  Itk 
petits  creux  dti  pavé  de  sa  cour  avait  aussi  une  teinte  rdsb 
trèl»-pr6nc»ii6ée  ^ÛM  pvttsé  rd'tfsér  à  croire  qu'ëlk  tonibait 


^9  JOURNAL 

naturelkment  colorée^  et,  p^ar  s'en  assurer ,.  il  fit  pkœr 
des  vases  en  plein  air.  Malheareasement  il  s'y  prit  trop  tard) 
il  ne  pyt  en  recueillir  qu  une  très^petite  quantité ,  laquelle 
était  encore  moins  colorée  que  celle  reçue  dans  les  vases 
placées  sous  les  gouttières;  elle  Tétait  cependant  assez  poor 
convaincre  M.  de  MuUer  que  la  matière  colorante  de  Fean 
pe  provenait  pas  du  lavage  des  toits ,  mais  avait  eu  sa  source 
dans  l'atmosphère.  ,  ^ 

»  La  singularité  de  ce  phénomène  piqua  la  curiosité  de 
M'  de  Mullcr»  Il  rassembla  en  deux  bouteilles  Teau  qu'il 
av^it  recueillie ,  et  en  adressa  une  k  M.  Palois ,  docteur- 
médecin  à  Nantes ,  en  lui  donnant  tous  les  détails  ci-dessus^ 
et  en  l'engageant ,  i'il  jugeait  Tobservation  assez  curiçuse , 
d'en  faire  faire  l'analyse.  L'eau  que  M.  de  MuUer  envoyait 
provenait  du  second  nuage  ;  celle  du  premier,  si  riche  en 
matière  color^te,  avait  malheureusement  été  jetée.  BrL  Pa- 
lois ,  qui  veut  bien  m'honorer  de  sa  confiance ,  me  chargea 
de  cet  examen  :  je  commençai  a  m'en  occuper  le  22  dn 
même  i^ois. 

»  Cette  eau  n'avait  ni  odeur  ni  saveur  sensibles. 

»  Un  très-petit  dépôt  s'y  apercevait  lorsqu'on  agitait  la 
bouteille. 

«  Recueilli  sur  un  petit  filtre  et  vu  à  l'aide  de  microscope; 
ce  dépôt  présentait  assez  bien  l'aspect  du  sang  desséché.  D 
était  trop  peu  considérable  pour  qu'il  fût  possible  de  le  sou- 
mettre à  un  examen  ultérieur.  Je  n'eus  donc  à  m'occuper 
que  de  l'eau. 

»  Elle  n'était  ni  acide ,  ni  alcaline. 

i>  La  teinture  de  noix  de  galle  en  précipita  (  après  viDg^ 
quatre  heiu^s  de  repos  )|ine  matière  floconneuse  de  couleur 
brune.  ^  ■ 

..  »  L'acétate  de  plomb  la  troubla  sur-le-champ  ,  et  vingt 
quatre  heures  après  la  liqueur  était  parfaitement  incoloit 
et  surnageait  su^  un  dépôt  floconneux  brun. 

»  La  potasse  caustique  n'offint  rien  de  sensible  au  moment 


DE    P^HARHACIE.  !i5l 

do  tnâange  ;  oàais,  le  lendemain  ,  on  y  retnarquait  nn  prë- 
ciphë  rougeâtre  bien  divisé ,  mais  peu  abondant  \  quelque^ 
joars  après ,  le  précipité  se  réunit  sons  forme  floconneuse  et 
parnt  avoir  changé  de  couleur  ^  il  était  alors  beaucoup  plus 
brun. 

»  Le  nitrate  d'argent  donna  i  cette  eau  un  aspect  lactescent, 
mais  aucun  précipité  ne  parut ,  même  après  plusiem*s  jours 
de  repos. 

»  Les  prussiates^Vacide  oxalique,  rammoniaque,  la  chanX| 
nie  muriate  de  baryte  n'y  occasionèrent  aucun  cbangemenC. 
»  Une  portion  dé  la  même  eau  fut  soumise  à  une  légère 
ébuUition ,  dans  un  appareil  convenabteodent  disposé  pour 
obtenir  les  fluides  élastiques  qu'elle  avait  pu  emiteair.  Jen^y 
trouvai  que  de  Fair  atmosphérique. 

»  Pour  mieux  juger  Tefiet  des  réactifs  sur  Feau  que  j'exa* 
minais  ,  j'avais  près  de  moi  un  petit  flacon  de  la  même  eaU 
pare,  et  je  fai^is  en  même  temps  des  expériences  compara- 
tives avec  de  l'eau  distillée. 

M  Après  avoir  termjiié  l'essai  par  les  réactifs ,  il  me  restait 
une  livre  d'eau.  Je  l'évaporai  avec  soin ,  jusqu'au  volume 
que  vous  lui  trouverez.  Eln  se  concentrant^* cette  eau  s'est 
comportée  à  la  manière  des  extraits.  Ce  produit ,  quoique 
foncé  en  couleur ,  n'a  pas  perdu  de  sa  transparence.  Je  l'ai 
constamment  gardé  dans  ce  flacon  bien  bouché  et  placé  à 
Tabri  de  la  lumière.  Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  subi  d'allé- 
ration. 

»  Je  n'ai  pas  cru  devoir,  pousser  plus  loin  cet  examen  ^ 
dans  la  crainte  que  mon  peu  d'habitude  des  expériences  de  ce 
genre  ne  m'exposât  à  perdre  tout  le  irait  de  Inobservation  de 
M.  de  Muller.  En  abandonnant  ce  soin  i  des  miûns  phia 
habiles  et  plus  exercées,  je  crois  que  je  répondrai  mieux  à  It 
<!onfiance  dont  M.  Palois  m'a  donné ,  en  cette  occasion ,  un# 
nouvelle  preuve.  C'est  après  en  avoir  codTéré  avec  ce  méde« 
cin  disungué ,  que  j'ai  pris  la  liberté  de  vous  ofinr)  de  voui- 
adresser  le  produit  de  mon  opération.  » 


^^*  JOURWAt 

.  JNow  aroDS  examine  la  petite  quantitë  de  lî<inenr  «». 
T"t^  notre  confrère  .  bien  voulu  nops  t^ett»  -, 
elle  et«t  d  an  rouge  brunâtre,  d'une  odeur  de  cbarboTa^ 
2u^^aÎ'''"'V''  ^^'^^Vo^é  ;  la  chaux  et  la  potage  can.. 
jque  en  dégageaient  de  l'ammoniaque  ;  elle  précipitait  11., 
losion  de  no«  deg.lle,à  la  manière  des  substances  iuimales. 
^vaporee  a  siccité  dans  une  petite  fiole,  et  chauflee  de 
manière  à  opérer  lentement  la  décomposition,  die  «'est 
iKwrtouflée  en  répandant  une  odeur  très-fédde  ;  sa  vapew 
a  tait  revirer  «u  bleu  un  papier  de  tournesol  rougi  par  m 
«cide ,  avant  de  donner  des  signes  d'acidité ,  etc. 

Bartni  les  causes  auxquelles  on  a  cherché  à  attribuer 
-  phénomène  qqi  nous  occupe,  les  uns  ont  admis  li 
possibibté  que  le  pollen  de  quelques  plantes ,  entraîné  par 
le  vent  et  rencontré  {wr  un  nuage  au  moment  où  l'eau  se 
lorme,  an  pn  s'interposer  dans  sa  masse  et  la  colorer aini 
i)  antres  1  ont ,  je  crois  ,  expliqué  par  des  essaims  d'insecia 
transportés  et  enveloppés  de  la  mêiiemanière.  L'époqnedela 
MMon  où  celles;!  est  tombée  nous  semble  exclure  la  pre- 
mière opinion ,  tandis  que  l'examen  chimique  de  l'eau  eolo- 
rée  nous  paraît  être  favorable  à  la  seconde. 
/_ 

RAPPORT 

Taà  à  la  Société  de  pharmacie  de  Paris,  le  i5  mai  1817/ 
sur  un  owrage  de  M.  Opoix; 

PurM,  P.^.  BouLLiY. 

L'ouYiiAGE  dont  la  société  ma  chargé  de  Itiî  rendre  un 
compte  reri>âl,  a  poiir  titre  :  Traité  des  eaux  minérales  de 
ProVi^ ,  par  M.  Opbî* ,  insgectèur  de  èët  établissement ,  et 
notre  confrère.  LWteur,  par  sa  correspondance,  paraît 
mettre  htancoup  d'importance  i  rayîs  âe  là  sbciété  éni-  scà 
^ptUfcnle  \  il  préfère  ihêriie  le  hlkûxt  au  ^l^eé;  mais  il  est 
très-disposé  à  rompre  une  Uucé  areè  tiàîéôriq[uè  vdndrâà 


DE    PHARMACIE.  2^3 

combattre  ses  opinions.  Je  dois  répondre  à  la  confiance  dont 
la  société  m'a  honoré  dans  cette  occasion  ;  je  m'exprimerai 
fraachement  et  sans  me  soumettre  à  aucune  des  influences 
qoe  redoute  M.  Opoix  ;  je  déclare  cepend^t  que,  ne  me 
sentant  pas  la  même  disposition  et' le  même  talent  pour  com- 
bittre  des  sophismes  que  M.  Opoix  pour  en  établir,  je  ne 
reviendrai  plus  sur  Tobjet  dont  il  est  ici  question. 

LWvrage  coihmence  par  un  court  historique  des  eaux 
mhërales  de  Provins ,  de  leur  situation ,  de  la  nature  fcrra« 
ginense  du  sol  qui  les  avoisine,  et  avec  lequel  elles  son^  ha« 
bitnellement  en  contact.  L'auteur  attribue  leurs  qualités  k 
des  pyrites  sulfuro-martiàles ,  qui  s'effleurissent  spopitané- 
ment  en  se  couvrant  de  sulfate  de  fer  et  d'alun  de  plume,-  et 
c'est  par  la  solution  de  ces  sels  dans  l'eau  que  M.  Opoi^  con* 
seille  d'imiter  l'eau  minérale  de  Provins. 

M.  Oporx  cite  les  écrits  de  Legwre^  habile  médecin  du 
seizième  siècle ,  sur  les  propriétés  chimiques  et  médicales  de^ 
ces  eaux  ;  et  il  donne  de  grands  détails  sur  les  précautions 
^'cxige  leur  usage. 

On  trouve  ensuite  quelques  détails  sur  une  analyse  de 
Téiu  de  Provins  par  M.  Vanqnelin ,  de  laquelle  il  résulte- 
rait que  ce  chimiste  aurait  trouvé  tes  mêmes  principes ,  et 
surtout  le  fer  dans  le  même  état ,  dans  deux  bouteilles  que 
lui  a  adressées  M.  Opoix ,  dont  l'une  était  naturelle ,  et  l'au- 
tre composée  avec  le  sulfate  extrait  des  pyrites  effleuriez. 
M.  Opoix  sVtaiedes  résultats  de  M.  Vauquelin  pour  sou  te- 
nir que  Teau  de  Provins  contient  bien  réellement  le  Ter  à 
l'état  de  anlfate ,  quoiqu'on  ne  puisse  pas  y  démontrer  chi- 
miquement la  présence  de  l'acide  sulfuriquc.  Ses  réclama- 
tions, adressées  à  l'Institut  sur  cet  objet ,  ont  donné  lieu  à 
une  nouvelle  analyse  faite  concurreinment  par  M^%.  \ax^ 
quelin  et  Thénard ,  qui  parai|«ent  y  avoir  mis  le  plus  grand 
icân,  et  de  laquelle  il  résulte  que  non-seulement  il  n'y  a  pas 
de  suUate  de  fer,  mais  encore  qu'il  n'y  a  aucun  sulfate  dans 
l'eau  minérale  de  Provins.  De  plus  y  la  présence  du  carbo-' 


a54  JOURNAL 

UHte  de  chaat  ne  pourrait  se  ccmcilier  avec  celle  du  sulfate 

niétallique. 

M.  Opoix  parle  d^une  analyse  de  Feau  de  Prtovîns,  qu^ 
a  publiée  en  1 7^0  ^  mais  il  avoue  qu'elle  est  trop  imparÊûte , 
aujourd'hui  qu'on  a  d'autres  moyens  d'analyser  les  corps. 
Cependant  il  persiste  à  soutenir  la  présence  d'un  l^er  sul- 
fate de  fer  dans  ces  eaux.  II  me  semble  que  c'était  là  le  cas 
d^appliquer  ces  nouveaux  moyens  que  la;  chimie  nous  ofirei 
pour  en  démontrer  Pexistence ,  et  combattre ,  par  des  faits  et 
non  par  des  raisonnemens  captieux ,  les  travaux  de  nos  meil* 
leurs  chimistes.  Trouvant  plus  facile  de  raisonner  que  d'ex*« 
périmenter,  M.  Opoix  fait  la  supposition  d'un  sulfate  de  fer 
dans  un  état  intermédiaire^  irnparfaà,  dune  constitution 
plus  débile  que  celui  que  nous  connaissons ,  qui  doit  échap- 
per aux  réactifs,  et  qui  ^  par  sa  t/blatiHté,  est  plus  propre  a  se 
répandre  de  suite  dans  toute  l'habitude  du  corps  i  mais  il 
n'en  prouve  aucunement  l'existence  :  il  nous  semble  cepen- 
dant que  c'est  à  lui  d'en  foi^ruir  la  preuve. 

Selon  M.  Opoix,  analyser  n'est  pas  connattre.  Les  ea«x 
minérales  sont  des  combinaisons  mystérieuses  et  délicaUis, 
auxquelles  il  ne  faudrait,  pour  ainsi  dire,  que  toucher  d» 
yeux ,  ou  n'y  porter  la  main  qu'avec  une  extrême  circonspec- 
tion \  tandis  que,  aous  la  majn  de  plomb  de  la  chimie  mo- 
derne ,  tout  se  réduit ,  selon  l'auteur,  en  des  caput  mortuun^ 
Cependant  il  avoue  jlui-mème ,  ainsi  que  nom,  l'avons  d^a 
dit ,  que  son  ancienne  analyse  ial  imparfûte  à  une  époque  où 
la  chimie  n'avait  pQs  acquis  tous  les  moyens  qu'elle  possède 
aujourd'hui.  Était-ce  le  cas  de  regretter  ces  temps  de  l'aiH 
çienne  chimie ,  où ,  suivant  les  propres  paroles  de  M.  Opoix, 
on  n'était  jamais  content  de  soi  \  ces  temps  où  les  résultats 
étaient  incertains ,  où  la  véri^^ était  entourée  de  tant  d^obs* 
curité ,  que  ceux  qui  cultivaient  les  sciences  étaient  déooa- 
ragé$  et  arrêtés  à  chaque  pas  \  ces  temps  où  le' médecin  Le* 
{ivre^diiait  que  les  eaux  de  Provins  contenaient  le  fer  résous 


DE   PHARMACIE.  ^55 

«a  ses  cinq  principes ,  savoir  :  en  mercure ,  soufre,  sel,  terre 
et  flegme  ?  )  . 

Il  n*est,pas  douteux  qu'il  ne  reste  beaucoup  à  connaître; 
mais  comment  ne  pas  être  frappa  des  immenses  avantages  de 
cette  révolution  bpërée  par  Lavoisier  et  âes  contemporains , 
que  M.  Opoix  qualifie  ï état  forcé  et  qui  aura  son  terme? 
Noos  sommes  loin  de  faire  ,  avec  Fauteur,  des  vœux  pour 
qu'on  en  revienne  vSix  anciens  erremens ,  et  que  sa  théorie 
des  couleurs  et  des  corps  inflammables  fasse  fortune.  Nous 
désirerions  plutôt  qu'il  appréciât  les  progrès  de  la  chimie  ap- 
pliquée i  l'analyse  des  eaux  mîinérales  depuis  une  trentaine 
d'années ,  et  par  l'estime  que  nous  inspire  d'ailleurs  ce  phar^ 
macien  respectable ,  qu'il  renonçât  k  cette  manière  de  rai^ 
sonner,  désespérante  pour  ceux  qui  cultiveraient  les  scien- 
ces ,  qu*il  ne  faut  pas ,  par  exemple  en  chimie ,  juger  des 
choses  par  ce  qu'on  voit ,  et  qu'il  faut  admettre  un  sulfaté 
de  fer  léger ^  i^olatil^  qu*€m  ne  peut  ni  apercevoir  ni  démon- 
trer, de  préférence  à  un  carbonate  de  fer  palpable,  dont 
l'existonce  dans  les  eaux  minérales  en  question  ne  laisse  au- 
cim  doute. 

Les  cfainristes  chargés  par  Taeadémie  des  sciences  de  vé* 
rifier  lès  objections  de  M.  Opoix ,  n'ont  pas ,  dit-il ,  répondu 
d'tme  manière  satîsfeisante  et  n'ont  pas  détruit  ces  objeo* 
tîons.  U  nous  semble  que  M.  Opoix ,  n'ayant  opposé  aucun 
fait^  aucun  résultat  d'expériences,  la  meilleure  réponse,  la 
seule  convenable,  était  ime  nouvelle  analyse  des  eaux  de 
Provins  3  et  c'est  ce  qui  a  été  fait  en  utilisant  toutes  les  res^ 
sources  actuelles  de  la  chimie.  Aussi  M.  Opoix ,  ne  pouvant 
rien  opposer  de  raisonnable ,  se  retranche-t-il  derrière  le 
peu  d'importance  qu'il  semble  mettre  à  l'analyse  chimique 
des  eaux  minérales ,  qu'il  regarde  comme  à.  peu  près  inutile^ 
II  suffit ,  suivant  lui ,  de  consulter  l'odorat  pour  juger  de  la 
qualité  d'une  eau  ferrugineuse.  Je  craindrais  beaucoup  que  ' 
l'auteur  ne  raisonnât 'd'une  autre  manière,  et  qu'il  ne  riede- 
vlnt  promptement  partisan  d'une  science  à  laquelle  il  a  coa««  . 


i56  JOURNAL 

sacré  pne  partie  de  $«yie ,  si  un  nouveau  réaettf  yenait  mettra 
à  découvert  son  prétendu  sulfate  martial^  l^gcr^  9<daiii,  vt- 
^ensibh  à  faction  du  muriaèe  de  iaryte,  etc. 

S'il  n  est  pas  très-i  m  portant,  suivant  Topinion  de  M.  Oponr, 
de  connaître  les  atomes  de  silice  ou  de  toutes  autres  sab- 
stances  inertes  existant  dans  les  eaux  minérales,  on  ne  pcmt 
blâmer  ceux  qui  en  font  iin  examen  approfondi.  Ce  n^est 
qu'en  observant  tous  les  corps  ccmtenus  flans  ces  eaux,  qu'on 
peut  bien  apprécier  les  pi^opriétés  et  les  quantités  de  ceni 
qu'il  importe  plus  particulièrement  d'étudier.  Les  décaib 
d'une  analyse  minutieuse  prouvent  aussi  l'inst^ction  de  ce- 
lui <{ui  r^  faite ,  et  sert  â  établir  la  confiance  qu^on  ddt  ac^ 
corder  à  ses  principaux  résultats.  N'est-ce  pas  encore  pax 
Fexamen  attentif  de  tous  les  principes  qui  les  conatituent^ 
qu'on  pourra  parvenir  à  expliquer  la  différence  d'action  de 
leur  ensemble  sur  l'économie  animale,  comparativement 
avec  un  seul  de  leurs  principes  isolés  ? 

Ce  que  dit  M-  Opoix  de  l'instabilité  des  eaux  de  Proviiu, 
et  de  la  différence  que  présente  leur  composition  suivant 
l'état  hygrométrique  de  l'atmosphère  et  la  variation  des  sai- 
sons ,  est  facile  à  concevoir.  Cela  ne  prouve  pas ,  comme  il 
le  pense ,  rinsu$sance  de  ]a  chimie  ,  puisque  c'est  par  die 
qu^on  est  parvenu  i  établir  ces  différences.  Cette  variabilité 
nous  semble  favorable  à  l'emploi  des  eaux  factices  ^  qui  peu- 
vent être  dans  un  état  plus  constant^  mais  ce  n'est  pas  l'cfi- 
nion  de  M.  Opoix.  11  ne  fiiut  pas  tenter  d'imiter  la  natare, 
puisqu'il  ne  faut  pas  essayer  de  la  pénétrer  et  de  lui  arracher 
ses^  secrets. 

Ceci  suffira  peut-être  pour  dopner  à  la  société  une  idée  de 
l'ofivrage  et  des  opinions  de  notre  confrère  de  Proyiqs  ]  ce 
n'^t  que  dans  le  Kvre  qu'on  pourra  prendre  connaissance 
des  détails  locaux  suscepdbks  d'intéresser  les  noédecins  eilei 

On  trouve,  à Ja  fin  de  la  brochure  de  M.  Opoi^,  woef^ 
damatîon  vive  contre  l'opinion  d'un  honuQfî  rospecuMf# 


DE    PHARMACIE.  !l5'] 

dont  le  nom  seul ,  répété  parmi  nous ,  réveille  le  triste  sou- 
>^ir  d'uoe  grande  perte  pour  la  pharmacie.  Parmenûer 
était  d'avis,  non  par  des  motifs  particuliers,  comme  M.  Opoix 
oberche  à  le  faire  croire ,  que  les  roses  dites  de  Provins  pou- 
vaient être  également  bonnes  et  avoir  les  mêmes  qualités , 
cultivées  sûHeurs  qu'au):  environs  de  la  ville  de  Provins.  J  a- 
To'ue  que  je  partagerai  Topinion  de  Parmentier  jusqu  à  ce 
^'une  analyse  comparée ,  ûdte  par  quelqu'un  de  désinté* 
re89é ,  et  avec  les  circonstances  convenables ,  ait  prouvé  le 
contraire.  Je  ne  blâme  pas  le  patriotisme  local  de  M.  Opoix, 
qui  déA*e  conserver  à  la  ville  qu'il  habite  l'avantage  de 
fournir  exclusivement  des  roses  rouges  ;  mais  jene  puis  qu'ap- 
plaudir au  zèle  philanthropique  d'un  savant ,  qui^  mettant 
de  eité  les  intérêts  particuliers ,  cherchait  à  étendre  sur  une 
plus  grande  surface  une  culture  lucrative. 

Je  conclus  à  ce  que  la  société  place  dans  la  bibliothèque 
louvrage  de  M.  Opoix  y  et  fasse  écrire  à  l'auteur  pour  Fen 
reQiercier. 

«liiv>%%i(iiififiiV|ivtfiri-nvtn-rtT»r>i 

SUR  LA  RACINE  DE  FÉDÉGOSE. 

Um  oflicier  français  qui  a  suivi  notre  ambassadeur  à  la 
cour  du  Brésil  m'a  envoya,  de  Riode  Janeiro,  deux  remèdeg 
employés  par  les  habitans  du  pays ,  et  qui  lui  on(  para  in« 
connus  en  France, 

Le  premier  portait ,  pour  étiquette  ,  racine  de  féâégose 
tmphyée  œmme  fébrifuge,  sudorifiifme ,  eta ,  remède  umr- 
yersel  des  Brasiliens. 

Le  nom  de  fédégose  est  sans  doute  portugais  ou  am4n- 
caiu  :  je  ne  Tai  trouvé  dans  aucun  ouvrage  de  botam^e 
moderne. 

Cette  racine  est  brune ,  ligneuse  ,  un  ptu  plus  grosse  <2lie 
le  doigt  -,  sa  coupe  transversale  présente  un  tissu  spongieux) 
<a  coupe  longitudinale  offre  des  fibres  écartées  laissant 
HI*n>«.  jàmée.-^Juin  1817.  17 


258  ^OUENAt 

entre  elles  des  celliilet  remplies  d'tm  suc  propre  ;  plusienn 
échantillons  de  ces  racines  ayaient  à  Tintérienr  un^  cou- 
leur jaune-serin  assez  éclatante  ;  le  bois  on  la  partie  ligneose 
n'a  pas  sensiblement  de  sareur  ;  on  en  obtient  par  Tean  on 
par  Talcohol  nne  teinture  à  peine  odorée  en  jaune  \  réoorce 
brune ,  qui  s'en  sépare  très-facilement  dès  que  la  racine  est 
sècbe  t  est  amère  et  astringente. 

Vingt-ci&({  grammes  de  ces  écorces ,  éptiisées  par  une  dé- 
coction dans  une  litre  et  demie  d'eatt ,  Ont  donné  nn  liqinfe 
d'une  couleur  rouge -brutie  assez  foncée,  d'une  saveiir 
amère  et  stiptique ,  légèrement  aromatique ,  ne  se  froubbttt 
pas  par  refroidissement,  rougissant  a  la  longue  ^t  fiiiUe- 
ment  le  papier*  de  tournesol ,  ne  formant  aucun  prédpilé 
SLvec  les  solutions  d'émétique,  de  gélatine ,  de  muriate  de 
baryte. 

Le  nitrate  de  fer  donne  à  la  liqueur  une  couleur  noire, 
qui  disparaît  par  une  addition  d'acide  oxalique  ;  le  nitrate 
d'argent  y  forme  un  précipité  floconneux ,  coloré  comme 
la  décoction ,  et  soluble  dans  l'adde  nitrique  ;  le  muriate 
de  platine  y  forme  un  léger  précipité. 

.Cette  écorce  fournit ,  par  sa  décoction  dans  Vêik ,  le  qmrt 
de  son  poids  d'extrait  sec  d'une  saveur  analogue  à  celle  de 
l'écorce ,  mais  plus  prmioncée ,  mais  moins  aromatique  ^  son 
aspect  est  brillant  comme  le  sel  essentiel  de  quinquina  \  si 
couleur  est  plus  foncée. 

L'écorce  de  fédégose,  traitée  par  l'alcohol ,  ne  doane 
qn'ua  sixièmi»  de  son  poids  d'extrait  sec  :  cette  teinture, 
assez  étendue ,  ne  trouble  pas  l'eau  i  mai^  quand  elle  est  rap- 
prochée, ou ,  mieux, quand  on  a  (ait  dissoudre  une  partie 
d'extrait  sec  alcoholique  dans  très-pfu  d'alcohol ,  Tean  y 
forme  un  précipité. 

On  peut  croire  ^  d'après  ces  essais,  que  cette  substance 
est.  faiblement  résineuse^  qu'elle  contient  un  principe  as- 
tringent, puisqu'elle  précipite  le  fer  en  noir  :  si  elle  ne  précipite 
pas  la  gélatine,  cela  tient  &  l'absence  ou  à  la  nature  du  tao- 


BB    PHARMACIE.  sSq 

tàn  )  comme  cela  arrÎTe  avec  ceruiaes  tubstances  astrin^ 
^Dtes.  • 

n  est  probable  cjue  l'acide  gallique  est  le  prÎDcipe  qui 
igit  sur  le  papier  de  tournesol  \  le  nitrate  d'argent  et  le 
muriate  de  platine  indiquent  encore  que  cette  ëcorcê  ren« 
terme  quelques  muriates  et  un  peu  de  potasse»     C.  L.  C» 


M»»<llr%<^>»»»»»»r%>»^>»HH%»4W)M»»»»»»»»»%«<>»»»»t 


SUR  LE  GUARANA. 


Lb  second  remède  portait  >  pour  étiquette  ,  cette  pbrase  s 
Morceau  de  Guarana^  Remède  des  Indiens  très-estimé 
jwûr  les  djrssenteries,  les  rétentions  4f  urine,  etc.  On  le  rdpe, 
et  tan  en  prend  deux  petites  cuillerées  dans  un  9erre  âeau 
mrée. 

Cet  échantillon  de  guarana^  de  forme  hémisphérique,  est 
atme  couleur  rouge  foncée;  il  présente  ,  dans  sa  coupe ^ 
tuie  espèce  de  marbrure  >  comme  certaines  gommes  résines 
ntélangées;  son  apparence  et  son  odeur  sont  celles  d'un  ex- 
trait légèrement  rireux. 

La  décoction  aqtieUse  du  guatana  est  peu  colorée  et  d^utie 
larear  amère;  elle  a^t  très^faiblement  sur  le  papier  de 
toomesol  ;  elle  se  Colote  en  vert  par  les  sèls  ferrugineux  ; 
mais  il  ne  se  forme  pas  de  précipité ,  et  Facide  oxalique  «ftit 
^sptrsttre  cette  couleur  ;  le  nitraie  d'argent  y  occasione  un 
précipité  blanchâtre  soluble  dans  Fadde  nitrique  ;  le  nitrate 
^  baryte  trouble  aussi  cette  décoction  ;  mais  elle  ne  «donne 
iucun  précipité  avec  la  gélatine,  Fémétique,  le  carbonate 
^e  potasse  et  le  muriate  de  platine* 

La  teinture  alcoholique ,  beaucoup  plus  chargée  en  cou^ 
leur  que  la  décoction  ;  devient  laiteuse  par  son  mélange 
avec  Tean  \  elle  diffère  de  la  déi^oction ,  en  ce  qu^elle  préci-* 
pite  abondamment  par  la  gélatine  et  par  Fémétique.  Cette 
propriété  est  très^remarquable ,  et  nous  expliquerait  peut- 
ttre  ^comment  certains  arbres  résineux ,  qui  ne  semblent  pas 


aGo  JOURNAL 

contenir  dé  tannin ,  sont  cependant  employés  ayec  succès 

au  tannage  des  cnirs. 

Vingt  décigrammes  de  gnarana  contiennent  sept  dia- 
grammes de  matière  soinble  dans  Talcohol ,  ^ept  décigraBi- 
mes  solubles  dans  Teau  :  il  reste  six  décigrammes  d'nne 
matière  parfaitement  insoluble  et  insipide ,  qui  prend  en  se 
desséchant  un  aspect  briliaot. 

Le  nom  de  guarana  est  brasilien.  Les  naturalistes  donnent 
ce  nom  à  une  espèce  de  courlis ,  d'autres  à  un  pàsseresa 
teité  *,  mais  aucune  plante  jusqu'ici  n'a  été  appelée  guarana 
par  les  botanistes.  Il  est  donc  difficile  de  savoir  quel  est  le 
végétal  qui  produit  Textrait  résineux  qu*on  m'a  envoyé  î 
mais  comme  plusieurs  familles  françaises  sont  récemmeat 
établies  au  Brésil ,  et  que  nos  relations  commerciales  arec 
ce  pays  paraissent  devoir  être  fréquentes  et  multipliées,  non 
parviendrons  sans  doute  a  connaître  lorigine  du  guiram et 
la  description  de  la  fédëgose.  C.  L.  C 


%W»»%%»K*H(»»MHr»« 


SUR  LES  PROPRIÉTÉS  DE  LA  RACINE  DE  RATAIiffli. 

(Extimit  des  Mémoires  de  la  Sociëtë  de .  médecine-pntiqae  de 
Montpellier,  «imëe  1816.) 

Il  est  un  très-grand  nombre  de  plantes  jusqu^id  négfi- 
gées ,  dont  les  propriétés ,  connues  t6t  ou  tard  ,  leur  assi- 
gnent un  rang  distingué  dans  la  matière  médicale. 

La  racine  de  ratanbia  {krameriatriandra)  est ,  d'après 
une  foule  de  faits ,  le  remède  le  plus  éminemment  astrin- 
gent. M.  le  docteur  Hurtado  assure  qu'il  est  d'une  gnmde 
efficacité  dans  les  hémorragies  passives  ou  astbéniques ,  qui 
sont  le  résultat  de  la  faiblesse  ou  de  la  diminution  plus  oa 
moins  considérable  dé  la  contractilité  des  fibres  et  de  Tatth 
nie  générale.  M.  Hurtado  déclare  que  cette  racine  nesl 
pas  moins  utile  dans  les  hémorragies  actives ,  quelle  que  soie 
la  voie  par  laquelle  elles  aient  lieu ,  lorsqu'elles  sont  exce$- 


,    DE   PHARMACIE.  a6l 

sives  on  qii^elles  se  prolongent  trop  long-temps.  Dan^  ces 
cas ,  la  racine  de  ratanhia  prévient  Texcès  de  faiblesse  qui 
mettrait  en  danger  la  vie  du  malade. 

D'après  ses  nombreuses  observations  ,  M.  Hurtado  ne 
craint  pas  d^assurer  que  Fusage'^  même  prolongé^  de  cette 
racine  n'est  jamais  suivi  des  accidens  que  fait  craindre  Tad- 
ininistration  des  autres  substances  astringentes. 

On  donne  la  ratanhia  en  décoction  et  en  infusion  ^  mais 
c est  lextrait  de  la  racine  qui  est  le  plus  en  usage  &  la  dose 
d  un  demi*gros  k  un  gros. 

Elle  a  été  employée  avec  succès  pour  arrêter  les  évacua* 
lions  excessives  des  lochies ,  les  exhalations   cutanées  et  ^ 
muqueuses ,  telles  que  certaines  espèces  de  leucorrhées  , 
de  diarhées  ^  de  sueurs  ^  etc. ,   en  augmentant  prompte- 
ment,  dans  tous  les  cas ,  la  cohésion  des  solides. 

La  série  des  faits  présentés  par  M.  Hurtado  doit  encou- 
rager les  praticiens  à  continuer  de  nouvelles  expériences 
sur  cette  substance.  C»  L.  C. . 


PURIFICATION  DU  PLATINE. 

tf.  k  Biapqms  de  Ridolâ  a  d<Mné  un  procédé  nouveau 
pour  purifier  le  platine  (i)*  Il  avait  (J>servé  que  personne 
^iuk  «Doore  parvenu  à  oombûier  le  soufre  avec  ce  m'étal  : 
il  en  a  conclu  que  y  s'il  pouvait  convertir  en  suHure  tous  les 
nétaiEx  qui  se  trouvent  naturdiement  alliés  an  platine  brut , 
il  parviendtait  facilement  à  purifier  le  platine  lui-mème«  Il 
A  imaginé  dans  ce  but  un  procédé  très-simple^  II  commence 
par  séparer  du  platine  brut  quelques-unes  des  matières 
étraTig^s  qui  s'y  trouvent  mêlées ,  et  il  le  lave  avec  l'acide 
inuriatique  étendu  de  quatre  fois  son  poids  d'eau.  Il  le  fait 
fondre  ensuite  avec  quatre  fois  son  poids  de  plomb  pur,  et 

(i)  f^iyjrez  le  Jbuma  des  Sciences  et  des  Arts  de  Florence ,  et  le  Btil- 
Wlia  ^e  la  Société  d'encouragement  dt  Paris ,  n*.  1 5o ,  décembre  1816. 


a6l  JOVEUÂL 

il  y  jette  Falliage  dans  Feaa  froide.  II  pulvérise  ce  composé} 
il  le  mêle  ayec  portion  égale  de  soufre ,  et  le  jette  dans  mi 
creuset  de  Hesse  rougi  à  blanc  :  on  recouvre  ensuite  le 
creuset ,  et  on  le  maintient  rouge  à  blanc  pendant  dix  mi- 
nutes. Lorsqu'il  est  refroidi,  on  trouve  «  sous  les  scories, 
un^boutoométallicpe  brillant, composé  de  platine,  de  plomb 
et  de  soufre.  On  ajoute  un  peu  de  plomb ,  et  on  fait  foodrt 
de  nouveau  :  le  soufre  se  sépare  avec  de  nouvelles  scories^ 
et  il  ne  reste  qu'un  alliage  de  platine  et  de  plomb.  On  le  fiit 
chauffer  à  blfoc ,  et  on  le  bat  sur  une  enclume  cbaude ,  avec 
/  un  marteau  chauffé ,  de  manière  à  fiure  sortir  le  plomb  qui 
•  est  en  fusion  ;  si^  lorsqu'on  forge ,  il  n  est  pas  rougi  à  Uanc, 
il  s'éclate. 

Le  platine  obtenu  par  ce  pcocédé  est  ductile ,  malléaUe 
et  aussi  tenace  que  celui  qu'on  obtient  par  le  muriate  d'am- 
moniaque ;  il  se  tire  parfiîitement  à  la  filière ,  et  on  peut  k 
battre  en  feuilles  presque  aussi  minces  que  celles  d'or.  Ss 
pesanteur  spécifique-est  =  22i^63o. 

En  répétant  plusieurs  fois  le  procédé  ,  Tautenr  ne  trouve 
pas  toujours  le  platine  réuni  en  une  seule  masse  an  fond  dn 
creuset;  quelquefois  il  est  disséminé  en  globules  parmi ki 
scories  :  alors  on  traite  la  masse  avec  nn  peu  d'acide  sut 
furique  étendn  \  les  globules  ne  tardent  pas  â  abandonner 
la  masse  et  à  se  précipiter  an  fond  du  creuset.  On  les  nh 
masse ,  on  les  lave ,  et  on  les  soumetà  l'action  du  marteau, 
tout  conune  si  le  platine  avait  été  réuni  au  plomb  «n  nn  seal 
bouton,  C.  L,  C 


DE    PHARMACIE.  a63 

PLATINE  FULMINANT, 

(Extrait  d^uniM^nioire  de  M.  Edmond  Da^y,  de  l^aititiitioii  dft  Cork, 
la  à  la  Société  royale ,  le  6  et  le  i3  février  1817*  ) 

Ce  nouveaa  composé  fat  préparé  de  la  manière  sm** 
▼ante  : 

Od  fit  dissoudre  du  platine  dans  Fadde  ninKKmnriati'«- 
que  ;  la  dissolution  fut  évaporée  jusqu'à  siccité ,  et  le  résid» 
redissons  dans  Teau.  On  précipita  le  platine  k  1-état  de 
sulfiire ,  en  faisant  passer  un  courant  de  gaz  hydrogène 
lulfuré  k  travers  le  liquide.  On  mit  ce  sulfure  en  digestion 
dans  Facide  nitrique,  jusqu'à  ce  qu'il  fût  converti  en  sulfrte 
de  platine.  On  versa  un  peu  d'aounooiaque  dans  le  sul£Eite 
liquide  de  platine  ;  il  s'enscdvit  un  précipité  qui ,. étant  sér- 
paré  et  lavé ,  fut  mis  dans  un  flacon  de  cristal  avec  une 
quantité  de  lessive  de  potasse.  On  fit  bouillir  quelques  mo- 
mens  ,  et ,  après  avoir  filtré ,  lavé  et  séché  ,  on  çut  le  pla- 
tine fulminant. 

Cette  substance  est  une  poudre  brune ,  dobt  la  teinte  varie 
et  devient,  quelquefois  d'im  brun  très-foncé. 

Le  platine  fulminant  est  spéci6quement  plus  léger  que 
Tor  fulminant*  Il  détonna  avec  violence  lorsqu'on  le  chauf&i 
jusqu'à  aoo''  centigr.  environ  ,  ce  qui  est  auasi  la.  tempérant- 
tare  à  laquelle  l'or  fulminant  fait  explosion,  t^e  platine  ful« 
minant  ne  détonne  point  par  trituration  ou  par  percussion. 

U  n'est  point  conducteur  d'élec^icité^  cis  qui  l'empêche 
de  détonner  par  l'action  de  la  batterie  voltaïque  :  comme 
l'or  fulminant ,  il  entame  une  plaque  de  métal ,  sur  laquelle 
on  le  fait  détonner  ^  s'il  fait  explosion  entre  deux  plaques , 
c'est  sur  là  plaque  inférieure  qu'il  agit  avec  le  plus  de  vio- 
lence. 

n  se  dissout  dans  l'acide  sulfurique ,  sans  dégagement  de 
Saz.  La  dissolution  est  d'une  couleur  très-sombre  *,  les  acides 
nitrique  et  murialique  n'ont  que  peii  d'action  ,  et  le  gaz  am- 


264  JOURNAL 

moniacal  n'en  a  point  sur  ce  corps  ;  le  chlore  le  décompose  ; 
et  le  convertit  en  muriate  d'ammoniaque  et  en  muriate  de 
platine  ;  chauffé  dans  le  gaz  acide  muriatiqùe ,  il  donne  du 
muriatcf  d'ammoniaque  et  du  muriate  de  platine  ;  exposé  à 
Tair ,  il  absorbe  un  peu  d*humidité ,  mais  du  reste  ses  pro- 
priétés restent  les  Bième% 

M.  Edmond  Davy  a  fait  un  grand  nombre  d'expériences 
pour  déterminer  la  composition  de  For  fulminmht. 

Cent  grains  de  poudre  contiennent  73,^5  grains  de  pk* 
tine.  Si  on  traite  la  même  poudre  avec  Facide  muriatiqùe 
et  qu'on  chauffe  avec  pré<)aution  ,  il  reste  un  oxide  gris  de 
platine  )  que  M,  Davy  regarde  comme  nouveau ,  et  qu'il 
promet  de  décrire  sous  peu  de  tçmps. 

Cent  grains  de  la  poudre  fulminante  laissèrent  pour  ré* 
sidu  82y5o  grains  de  cet  oxide  gris.  Il  suit  de  là  que  Toxide 
gris  de  platine  contient 

xoo        de  platine , 
11,86  d'oxigène. 

Afin  de  déterminer  les  autres  principes  constituans  de 
platine  fulminant ,  M.  Edmond  Davy  en  fit  détonner  de  pe- 
tites quantités  dans  des  tubes  de  verre  sur  le  mercure.  H 
obtint  de  Fammoniaquc,  de  l'eau,  et  une  petite  quantité 
de  gaz  azote.  Il  conclut  de  cette  analyse  que  le  platine 
fulminant  a  pour  élémens  : 

82,50  d'oxide  gris , 
9,00  d'ammoniaque, 
8,5o  d'eau. . 


DE    PHA^RMACIE.  2Ô5 


Rapport  yîïà  à  la  Société  de  Pharmacie ,  au  nom  de  la 
Commission  des  travaux* 

Les  membres  de  la  commission  des  travaux  ont  pris  in* 
diTiducIlement  connaissance  dé  deux  mémoires  envoyés  au 
concours,  et  les  ont  examinés  avec  la  plus  scrupuleuse  atten- 
tion; ils  se  sont  ensuite  réunis,  et  ont  été  unanimement 
d'avis  que ,  dans  aucun  de  ^s  mémoires  ,  la  question  pro* 
posée  n'était  pas  résolue  d*une  manière  assez  précise  ppar 
qu  on  pût  décerner  le  prix.  Cependant  votre  commission 
«e  plaît  à  ren(îre  un  juste  tribut  d'éloges  aux  efforts  et  aux 
recherches  multipliés  des  deux  auteurs  qui  se  sont  occupés 
de  cette  question;  elle  regrette  de  ne  pouvoir  récompenser 
leur  2^Ie  et  leur  talent,  mais  elle  n'a  pas  cru  devoir  couron« 
ner  des  travaux  qui  ue  fournissent  pas  les  résultats  qu'on  en 
attendait. 

Plusieurs  chimistes  modernes  regardent  l'extractif  des 
>Ddeo8  comme  un  corps  idéal  ;  d'autres  le  considèrent  seu* 
lement  comme  un  produit  complexe  fort  peu  connu  dans  sa 
ttitnre  intime,  et  nous  voyons  encore  chaque  jour  l'extrac- 
lif  figurer  parmi  lés  produits  des  analyses  végétales  les  plus 
^timées.  Il  s'agit  donc  de  fixer ,  à  cet  égard ,  l'opinion 
«  toe  manière  bien  positive  ;  mais  tant  qu'on  ne  fera  que 
^  livrer  à  des  dissertations  plus  ou  moins  vagues ,  à  des 
vues  plus  ou  moins  spéculatives ,  on  n'arrivera  point  à  la 
solution  d'un  problème  de  cette  nature.  Il  faut ,  de  toute 
nécessité ,  avoir  recours  à  l'expérience.  Ce  sont  des  faits , 
et  des  faits  seuls,  qu'on  peut  substituer  avec  avantage  aux 
idées  déjà  reçues.  Op  ne  doit  point ,  selon  nous  ,  se  borner 
a  examiner  légèrement  ce  qu'on  a  appelé  Yextractif  dans 
certains  végétaux ,  et  à  se  hâter  de  nier  son  existence , 
parce  qu'il  n'est  pas  toujoiVrs  identique.  Nous  pensons  qu'on 
doit  s'attacher  scrupuleusement  à  isoler  d'une  manière 
<îomplète  et  rigoureuse  les  différens  produits  d'un  grand 


!l66  JOUBMAL       • 

nombre  de  v^^taux,  et  à  les  étudier  sous  tous  leurs  rapports 
entre  eax.  C'est  alors  seulement  qu^on  pourra  porter,lu 
jugement  sûr ,  et  nous  apprendre  s'il  existe ,  dans  un  oer* 
uin  nombre  de  végétaux ,  un  principe ,  quel  qtt*îl  soit ,  com- 
parable ,  auquel  on  puisse  conserver  le  nom  d^extradtf^  ou 
si  nous  devons  définitivement  le  rayer  de  la  liste  des  pro- 
duits immédiats. 

Votre  commission  ne  se  dissimule  pas  que  cette  impor- 
tante question  oSre  beaucoup  ée  difficultés ,  et  exige  un  tnr 
y^l  considérable ,  et  elle  pense  qu*on  doit  rejeter  en  grande 
partie  sur  Télat  actuel  de  la  science  le  peu  de  succès  ipie 
les  concurrens  ont  pu  obtenir  de  leurs  efforts  toinltipliés.  Ei 
conséquence  ,  la  commission  croit  convenable  de  remettit 
cette  question  à  d'autres  temps ,  et  elle  propose  ,  comme  un 
acheminement  à  sa  solution ,  de  décerner  en  1818  le  prix 
fondé  par  M.  Parmentier  à,  celui  qui  donnera  la  meilleure 
analyse  végétale ,  soit  sous  le  rapport  des  résultats  ,  aok 
90US  le  rapport  de  la  méthode  ^  et  elle  est  d'avis  qu'on  pres- 
crive de  prendre  ,  pour  objet  de  ces  analyses ,  des  substan- 
ces végétales  employées  comme  médicament. 

On  doit  prévoir  qu'on  tel  sujet  peut  être  abordé  par  un 
grand  nombre ,  et  que,  très-probablement ,  un  seul  prix  ne 
sera  pas  suffisant  ^  nous  prions  donc  la  Société  de  maintaùr 
les  dispositions  de  l'année  précédente  ,  et  de  fixer  an 
deuxième  prix  sur  ses  propres  fonds. 

LAtraniT^  Bouixat,  Plàicohe,  Hehat,  J.  Pbixbtiei^ 
RoBiQVET  y  rapporteur. 


La  Société  de  pharmacie  adopte  le  Rapport  de  sa  ccnn- 
mission,  et  arrête  que  la  question  mise  au  concours  pour 
1816  sera  retirée ,  et  qu'il  sera  rédigé  cm  nouveau  pro- 
gramme pour  1817.  {Foyez  le  Progranune ,  page  aSt  * 
pe  cahieTf } 


DE    PHARMACre*  ^67 

Explosion  dans  une  Pharmacie,  à  Munich. 

Un  triste  événement  qui  a  eu  Heu  le  la  fémer  dam 
une  des  premières  pharmacies  de  Municli ,  dojt  être  ajouté 
aux  nombreux  exemples  de  ce  genre. 

Un  élève  était  occupé  à  triturer  dans  un  mortier  de  ser^ 
pentine  no  mélange  de  trois  ouces  de  muriate  suroxigéné 
de  potasse ,  de  soufre ,  de  sucre  et  de  ciqabre ,  destiné  à  la 
6brication  des  allumettes.  Il  broyait  la  matière  dans  un  ca-» 
binet  situé  entre  le  laboratoire  et  la  pharmacie ,  et  dont  les 
fenêtres  donnaient  sur  la  rue.  Le  mélange  partit,  arec  une 
détonation  terrible ,  dans  le  nioment  où  le  pharmacien  se 
rendait  auprès  du  mortier>  Il  reçut  huit  à  neuf  blessures 
plus  ou  moins  dangereuses ,  et  Télève ,  la  malheureuse  rie- 
time  d^une  imprudence  à  peine  explicable ,  eut  plusieurs 
membres  fracassés  par  la  violence  du  pilon ,  et  mourut 
denx  heures  après  Féclat.  * 

lia  détonation  fut  entendue  dans  presque  tous  les  quar- 
tiers de  la  ville  ;  les  vitres  de  la  maison  furent  briséei ,  et  les 
débris  du  mortier  sautèrent  au  loin  ;  im  cavalier  qui  passa 
dans  V  rue  en  fnt.blessé.  Les  vases  de  la  pharmacie  étaient 
lonmés  dans  une  autre  dirlsction ,  et  une  pendule  placée  à 
Vextrémité  de  la  pièce  s'arrêta  par  la  conunotion ,  pour 
indicpier-)  en  quelque  aorte ,  J'heure  de  FévénemenL 

A.  V, 


308  JOURNAL 


Note  sur  la  Tempémtufe  de  Voir  de  la  mer  et  des  ani^ 
maux  entre  les  Tropiques ,  extraite  d'une  Lettre  de 
M.  JoH»  Djlvy,  insérée  dans  le  The  asialic  journal  pu- 
blished  at  Londoa  :  no\^embre  ï8i6. 

Gip  de  Booiic-Espénince ,  iS  mai  1816. 

Entre r Angleterre  elle  Cap,  sous  les  différenUis  latitudes 
et  longitudes ,  j'ai  vu  que  les  eaux  de  la  mer  a  vaîent  à  peu 
près  la  même  pesanteur  spécifique  :  elle  varie  au  plus  d'un 
ou  deux  centièmes. 

L'eau  de  la  Manche ,  où  se  jettent  un  gr/md  nombre  de 
rivières,  a  une  pesanteur  spécifique  de  X077  ,  et  sousk 
ligne  l'eau  de  mer  ne  va  pas  au-delà  de  1087.  Ainsi, 
l'assertion  contenue  dans  plusieurs  ouvrages  de  chimie, 
qu'entre  les  tropiques  les  eaux  de  la  mev  sont  beaucoup  pfns 
denses  et  plus  salées  qu'aîlIeuFs ,  est  détruite  de  fond  eo 
comble.  ^ 

A  mon  arrivée  i  Ceylan ,  j^exam\ncrai  à  loisir  les  échan- 
tillons nombreux  d'eaux  de  mer ,.  que  j'ai  recueillis  et  qac 
je  conserve  avec  soin.  J'en  ferai  une  analyse  exacte ,  cl  je 
verrai  s'il  y  a  quelque  différence  dans  leur  composition. 

Pendant  tout  le  temps  de  mon  voyage ,  à  toutes  lés  heures 
du  jour ,  j'ai  observé,  avec  une  attention  scrupuleuse,  la  tem- 
pérature de  l'atmosphère  et  c;elle  de  l'Océan ,  et  ^e  n'ai  pa 
obtenir  d'autres  résultats  que  ceux  que  j'aurais  trouvés  en 
raisonnant  d'après  les  seuls  principes  de  la  philosophie 
naturelle. 

A  une  grande  distance  de  la  terre ,  pendant  le  jour  et  la 
nuit ,  la  température  ne  varie  pas  cle  deux  degrés  :  celle  de 
l'air  est  à  midi  précis  à  son  plus  haut  degré  \  deux  heures 
après  environ  ,  celle  de  l'eau  est  à  son  maximum  ;  sous  la 
ygne,  où  le  soleil  est  vertical,  la  chaleur  ne  va  pas  au-delà  de 
82  degrés  (Fahrenheit),  pendant  que  célhs  do  Teau  esta 


DE    PHARMACIE.  269 

peu  près  égale  ^  c'esl-à-dire  de  80  à  81  degrés  :  dalis  ces  ré- 
gions ,  les  rosées  sont  rares  et  Tatmosph^re  est  humide.  1 

Ces  circonstances  répandent  on  grand  jour  sur  Tutililé 
des  voyages  de  mer  pour  les  personnes  faibles.  Ces  voyages 
sont  même  un  excellent  remède  contre,  les  affections  pul- 
monaires. L^  raison  en  est  dans  la  pureté  de  Tair ,  où  ne  se 
trouvent  ni  des  flots  de  poussière ,  ni  une  infinité  d'insectes , 
;toutes  substances' capaUes  de  nuire  aux  principales  fonc- 
tions  du  corps. 

Pai  fait  égalementnles  recherches  sur  la  température  de 
Fhomme.  Ces  observations  expliquent  comment ,  |en  éle- 
Tant  la  température  du  système ,  une  longue  exposition  à 
Tair  de  ces  climats  produit  des  affections  fébriles. 

En  Europe ,  la  température  moyenne  du  corps  humain 
est  de  98  degrés  (Fahrenheit);  hors  des  tropiques  ,  elle  ne 
I  est  pas  élevée  au-delà  chez  la  plupart  de  ceux  qui  étaient 
dans  le  vaisseau  ;  elle  s'est  accrue  d*uù  degré  sous  la  ligne  ; 
et ,  sous  le  douzième  degré  sud  ou  environ ,  elle  a  été  portée 
jusqu'au   centième. 

Je  n'ai  pas  négligé  l'occasion  qui  s'offrait  de  m'assurer  de 
la  température  de  différens  animaux  :  celle  des  poissons  / 
sur  lesquels  j*ai  fait  des  expériences ,  surpassait  de  deux  ou 
trois  degrés  là  température  du^ milieu^  d'où  je  les  avais  tirés. 
La  température  de  la  tortue  était  plus  grande  que  celle  de 
l'eau ,  de  deux  ou  trois  degrés  ;  celle  du  marsouin  allait  à 
loo  degrés  :  ainsi  elle  n'était  pas  inférieure  à  la  température 
des  habitans  de  la  terxe ,  qui ,  dans  l'acte  de  la  respiration ,  . 

consomment  une  plus  grande  quantité  d'air.  "^ 

Je  n'ai   fait  que  peu  d'observations  sur  la  chaleur  des  ^ 

oiseaux  et  des  insectes.  J'en  publierai  le  résultat  lorsqu'elles 
seront  en  plus  grand  nombre.  C.  L.  C. 


RAPPORTS 


Des  Pdds  et  Mesures  de  diverses  nations  modernes  et  des 
anciennes^  grecque,  IcUine  et  arabe^  etc.; 

D^APBÈS  mSËNSCttMlD,  MASSARIUS«  ABOT  DE  BAZIIfGEN 
•         ET  TiLLCT; 

COltTAftis    AUlL   1l£SmtSS    OB    pAfttS    (t). 


La  lifte  d'Amsierâanttit  de  toute 

h  Belgique 

Berlin 

Berue «  «  • 

Cologoe.  «  4  ...  ».  . 
Copmhague*  ...... 

Dùtzick  .  « 

tlorence 

Francfort-sur-le-MeÎD .  • 

Genève 

Gènes •  •  • 

Hambourg.  «•«..«• 
Lisbonne  «  ••••••  • 

Liondres*  •••••.«« 

Lyon * .  .  • 

Madrid ^  • 

Mat^heim 

^  Marseille 

de  médec.  en  Allemag. 

Milan >»  • 

Monaco.  •••«.•.• 

Naples  •  .  4 

£.oiàe.  •  .  «  • 

Strasbourg.  .  .  •  4  •  •  . 
Stockholm.  .••.«.. 
Varsovie.  ........ 

'Venise* 

Vienne  (Autriche).  .-. 


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39 


(I)  Il  sera  facile  d'éiablir  le«  rapporta  arec  les  poids  dëcimaox ,  d'aprèf 
l*dTaluat)o&  GOtnae  gëoéralemeat  de  la  livre  et  de  la  pinte  de  Paris. 


mBBÊÊeÊÊÊÊ 


SUITE. 


Poids  de^  andenS  Romains. 


Le    quintal     pesait   (  centum 

pondo) . 

La  Kvre  rothai^e'antiqtie  •  *,.  '* 

Léonce •  •  *• 

La  duella.  «  «  .  4  .   .  «  *  •  « 

Le  sicilicos  *  •  •  4 é 

La  sextula 

Le  denier  consulaire  .  .  .  ^  • 

impérial  ou  drachme. 

Le  Tictoriatus.  ••••...• 

Lescriptulum  ou  scrapilie  (i). 

L'obole 

La  silique.  •  T;  «  •  .  .  ^  .  4  • 

Poids  des  Grecs  anciens. 

Leur  talent ,  raXan^ov ,  pesait.  . 
Leur  mine,  |Avdt.  ...*..* 

La  drachme ,  ^poi^.  .  .  .  .  . 

L^obole ,  o^àloç  •.••.... 

Le  cération ,  wpaftov 

Le  chalcos ,  x^^k*  ...... 

Le  lepton,  ^ttfTÔ» 


Poids  des  Arabes ,  des  Grecs 
modernes ,  et  des  Latins  des 
temps  b€trhares  du  mofen 
âge. 

L'alchemion  • «  •  4' 

Mânes  ou  ominos  .  •  .  4  •  .  . 
Sacrajad 4  .  • 


Ht. 


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40 
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41 


(1)  A  Paris,  on  «Htim  le  scnijpnle  en  a4  g>^i>8f  comme  faisaient 
1^  Grecs;  mais  les  antres  nations ,  k  Fimitaiiûki  de  Pécole  de  Salerne, 
ne  font  le  scrupule  que  de  ao  ptiat  >  le  gros  ou  la  dtackne  que  de 
60  grains.,  par  cette. rmîsoo. 


■BBB 


Suite: 


Sacros,  auguen^  adar,  assatil. 
La  grande  noix ,  ou  royale.  •  . 

La  sextarios ,  stater 4 

La  petite  noix.  ...  •  •  .  .  .  '. 
Alcovanus  •....••.•. 

Aurens,  alcobolus ' 

L*avelin«)  boiÉlacate,  ou  Thol- 
ca  ,  Talchi ,  le  darchimi , 
l'atogochilos  ,    Tologinat  , 

le  nabach 

Le  gland  ,  le  lupin  ,  la  fève 
d'Egypte  ou  de  Syrie  ,  ïe 

bachil 

La  fève  d'Alexandrie ,  ou  tre- 

messis 

La  fève  grecque ,  ou  le  gram- 
me ^  le  kermet ,  le  gormin , 
Tharmi ,  le  ganchus.   •  .  . 
L'anneau ,  le  cumulus  ^  le  se- 
minet, pu  Tonolodsich.  .  . 

Le  danich 

Le  kirat ,  oualkilat,  ou  kararit. 


Mesures  Seau  froide  des  an-- 
ciens  Romains  ,  évaluées  en 
poids  de  Paris. 


Mr. 

)) 
» 
» 


Le  culens  pesait 

L  amphore  ,  ou  le  càde.  . 

L'urne 

Le  congé 

Le  sextarius 

L'hémine . 

Le  quartarius 

L'acetabulum.  ...... 

Le  cyathus ,  ou  petit-verre. 
La  ligula  9  ou  cuillerée.  •  • 


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SUITE. 


Mesures  grecques. 

La  grande  mesure ,  farpun^ç 

Le  chus,  x^^c 

Le  ceste ,  5«<p>ç . 

Le-coiyle ,  itùtùhi  ,  ,  .  .  , 
Le  tétrartoo,  Trc^poprov.  .  • 
L'oxybaplie,  ^^^pov  .  •  . 

LecyathusjjEvaOoc 

'La  conque ,  x<>73P»!.  .... 
Le  mjstron ,  pçrpov.  •  .  . 

La  chira  )  )03jp)} 

La  cuîHcârée^^X^*^^-  •  • 


Mesures  des  médecins  arabes 


et  arabistes 
m&yen   d|ge 


p<Àds  de  Taris, 


et    latins  du 
évaluées 


en 


Le  Missohaof  pesait 

Abea ,  kist ,  ejub ,  eberia ,  ou 

la  mine  romaine.  .  .  .  •  . 
La  fiole^haffitius,  ou  kassidnm. 
Le  calice ,  ou  rejelati  .  - .  •  .  . 
La  poignée ,  pugîilum ,  cornu- 

sum • 

Le  kassuff,  ou  aesasse ,  ou  ane- 

sime 

Le  conos,  ou  coatus ,  ou  alcan- 

lus ,  ou. almunesi ,  briale , 

cuabus  .«•.....•. 
La  petite  bâchâtes.  •  .  •  .  •  «^ 
La  plus  grande  cuilterëe  •  •  . 

La  grande  cuillère 

liccoianos,  ou  reclanariuiQ.  • 
la  plus  petite  cuillère,  ou  flage- 

rina ,  ou  cyanes 

hà  plus  pet.cuulère^ou  fahaliel. 
1ÊP"\  Année*  —  Juin  i8ij\ 


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18 


^n^  JOURNAL 

f  UITE  DES  ElPFORTS  DB»  POIDS  ET  MBSUtBS. 

Voyez ,  dans  Arbulhnot  et  Eîsenschmîd ,  les  caractères* 
ou  signes  de  tous  ces  divers  poids  et  mesureH. 

La  livre  romaine  ancienne  s  appelait  pondo  ou  05 ,  se  dî- 
tisatit  en  douze  onces.  \ 

Les  onze  onces  se  nommaient  deunx^ 


Lés  dix 

dextans* . 

Les  neuf 

.    dodrans. 

Les  huit 

hes. 

Les  sept 

septunx. 

Les  s{% 

semis. 

Les  cinq 

quincUnx. 

Les  quatre 

{fuadrans, 

Les  trois             • 

triens. 

Les  deux 

sextans. 

L'once  et  demie. 

sescuHx. 

Le  muid  de  Paris  est  de  deux  cent  quatce^vingt  ^pintes  de 
deux  livres  pesant  chacune. 

*  h'ohme  des  Allemands  pèse  quatre-vingt-seize  livres  de 
Paris. 

Le  gallon  dès  Anglais  est  de  hiiit  livres. 

La  mesure,  en  Allemagne,  est  quatre  livres. 

Les  livres  de  Londres ,  Gènes ,  Florence ,  Naplea ,  Rome , 
sont  divisées  eu  douze  onces ,  comme  la  livre  médicinale  des 
Allemands  aussi. 

Quant  aux  doses  des  médicamens ,  d-après  les  difTérens 
auteurs  de  médecine'  et  selon  les  Ages  des  malades ,  on  peut 
eonsultier  avec  fruit  Touvragé  intitulé':  PcaJi  Andreœ  JP«- 
renti^àe  dosibus  medicamentorum^  etc.  y  edU.  curd  GaubiL 
Lugd.  Bat.,  1761 ,  in-8^.  Lçs  médicamens  y  sont  rangés 
dans  l'ordre  alphabétique..   .   .  }^.  V^ 


DE     PHARMACIE.  275 


CORRESPONDANCE. 


Lettrk  à  M.  le  Docteur  Virey  sur  un  emppisonnement 
des  bestiaux  par  le  pain  d' amandes  du  prunier  des  Alpes , 
et  sur  son  contre-poison. 

MOlfSIEUE, 

Les  substances  qui  ccmiierment  de  Tacide  prussique  oui, 
dans  récobomie  animak  ^  des  eflkts  délétères  si  reconnus , 
qu'on  n^  saurait  trop  recommander  d'en  proscrire  ('usage. 
Rien  ne  pouvant  mieux  retnpKr  ce  but  que  de  donner  de  la 
pubUcité  aux  accidcos  qm  sont  toii)ours  le  résultat  de  leur 
emploi,  je  prends  la  liberté  de  vousTaire  part  d'un-  de  ces 
accidens  dont  j'ai  été  témoin  il  y  a  peu  de  temps ,  et  4a 
moyen  que  j'ai  employé  pour  le  combattre. 

On  obtient  dans  mQjgi  pays^  par  «xpres^Op ,  de  l'amande 
du  pninier  des  Alpes  une  huile  douce  très- estimée  pour 
la  table ,  et  un  gâteau  légèrement  amer ,  qui  contient  beau- 
coup d'acide  prussique  :  le  vulgaire  lui  attribue  la  propriété 
d'engraisser  t^ès-promptement  les  anjmaux ,  si  on  leur  en 
donne  en  petite  quantité.  Une  poignée  de  ce  ré&idu  mis  len 
poudre ,  et  délayé  dans  de  Te^u  >  avait  été  donnée  dans  cette 
intention  k  deux  vaches;  dies  éproui^èrent  Aussitôt  d'af- 
freuses convi^lsions  ;  Je^r  ventre  devint  très-'tendu  et  volu- 
mineux ,  U  rumination  ce&ça  ,  ,et  ime  périt  en  p^u  de  tet^ps  y 
m^l^ré  les  soins  de^  art^istes  vét^naires;  Vauti'e  était  près 
de  suqçoçï^^r ,  Jpxsq^e  j/s  Vavi$?fl  d^  lui  faire  avaler. une 
légère  dî^soluiion  de  sulfate  ^e  fer,  dans  l'idée  d'absorber 
cette  .g^nde  .quantité  d'acide  prussique  développé  par  la 
chaleur,  et  dont, une  portion  étajtppussée*au  dehoi^s  par  les 
expirc^tions  ,  qui  navrent  lieu  que  trèf*difficilement  et  à  de 
longs  intervalles.  Aussitôt  quece  remède  fut  parvenu  dans 


^^6  JOURNAL 

le  .premier  estomac ,  la  respiration  devint  plus  facile  ;  k 
vache  se  mit  sur  le  ventre ,  position  qu  elle  garda  sept  à  huit 
minutes;  après  quoi  les  convulsions  la  reprirent  ;  et,  renver- 
sée sur  le  dos,  elle  agitait  vivement  ses  jambes.  Je  lui  fis 
prendre  une  nouvelle  dissolution  de  sulfate  de  fer,  qm  fit 
cesser  sur-le-champ  l^s  convulsions ,  tellement  qu  elle  put 
se  lever  et  manger  librement ,  et  la  maladie  çesa^  enti^- 
ment. Cet  étonnant  résultat  me  fait  croire  que  le  sulfate  de 
fer  serait  également,  pour  lliommç  incommodé  par  les  dia* 
blotins ,  les  amandes  amères  (même  empoisonné  par  Tacidt 
prussique  pris  à  Tintérieur  ) ,  Tantidote  le  plus  souverain. 
Ce  n'est  qu  à  vous  ,  Monsieur ,  et  aux  habiles  praticiens  vos 
confrères ,  qu'il  appartient  de  juger  du  mérite  de  cette  appli- 
cation; et,  si  vous  croyez  convenable  de  publier  la  commu- 
nication que  j'ai  rhonnieur  de  vous  en  faire ,  je  la  soumets  k 
vos  lumières  et  au  :^le  que  tous  montrez  pour  ^ut  ce  qui 
intéresse  l'utilité  publique. 

,     J'ai  rhonneur  ,  etc. 

J.-J.-L.  Chàkcel  ,  pharmacien  à  Briançon. 


Réflexions  sur  la  lettre  précédente. 

L'estimable  auteur  de  cette^  observation  nous  confirme 
dans  l'opinion  que  nous  avions  déjà  émise  sur  le  danger  de 
prendre  intérieurement  des  amandes  amères  de^plusieurs 
rosacées.  (  Voyez  nos  remarqués  sur  des  macarons ,  etc. 
Journal  deJPharmacie.  1816.  Mai,  p.  ao4*  ) 

U  s'agit  ici  des  amandes  exprimées  du  puUer,  ou  pru- 
nier-cerisier des  Alpes  (  Prunus  Padus.  L.  ),  dont  les  fruits 
naissent  en  grappes.  L'huile  douce  qu'on  en  exprime  est 
très-agréable  au  goût  dans  les  assaisonnemens ,  sans  doute 
parce  qu'elle  retient  une  petite  quantité  du  principe  amer  et 
odorant  des  amandes  ;  aussi  quelques  cufllerées  de  cette  huile 
fort  limpide  communiquent  une  saveur  très*recherchée  à 
rfiuile  d'olive* 


DE    PHARMACIE.  277 

Uantanr  nous  apprend  ^ncore  que  les  bestiaux  malades 
pour  ayoir  ba  trop  de  cette  eau  blanche  ou  laiteuse,  dans  la- 
quelle on  a  délayé  ce  pain  d^amandes  qu^ils  aiment  beau- 
coop ,  exhalent ,  dans  leur  haleine ,  Todeuc  de.  Tacide 
hydro-cyaniquè  ou  prussique ,  de  même  ^e  les  animaux 
auxquels  on  £dt  prendre  du  phosphore,  en  tendent  des  ya- 
peors  dans  leur  expiration. 

Les  bestiaux  s'engraissent  par  le  moyen  de  cette  eau  lai- 
teuse donnée  à  dose  modérée  (i);  c'est  re£fet  naturel  de 
toutes  les  substances  qui  débilitent  et  ralentissent  le  cours 
du  sang ,  ainsi  que  nous  le  montrons  en  traitant  de  la  graisse 
dans  le  Dictionnaire  des  sciences  médicales. 

Si  les  amandes  amères  sont  un  poison  débilitant,  Teffet 
de  la  dissolution  du  sulfate  de  fer  pour  combattre  ses  dan-^ 
gereux  résultets,  peut  être  de  plusieurs  sortes.  Ce  sel  peut 
agir  principalement  conmie,  tonique  ou  fortifiant  dans  les. 
premières  voies.  U  ne  peut  pas  se  décomposer  toutefois 
par  de  Tacide  hydro-cyanique  pur,  ou  sans  double  décom- 
position ,  au  moyen  d'un  alcali ,  à  moins  qu'il  n'agisse  d'une 
manière  inconnue  dans  l'économie  animale.  Il  serait  .utile 
d'observer ,  dans  ces  circonstances ,  si  les  excrémens  des 
bestiaux  sont  teints  en  bleu  de  Brusse.  Il  £iudrait  aussi  faire 
prendre  le  bût  d'amandes  amères  combiné  à  la  dissolution 
de  sulfate  de  fer,  pour  s'assurer  s'il  est  alors  sans  danger. 

J.  J.  V. 

(i)  Ce  que  noas  avons  dit  du  suc  de  manioc  {Jaum^dePharm.  %  1^179 
WS^  40  >  paiement  laitenz  et  tënéaeoz,  mais  reciierchë  par  les  bes- 
tiaux, nous  paratt  une  nouvelle  preuve  que  certains  poisons  ne  déplaisent 
pas  an  goût  et  peuvent  contribuer  à  la  nutrition  des  animaux» 


à78 


JOURNAL 


a*<^i»*4i%*%%<»»»>%»i^»»<%»»»<r»i%»»»»»%<*0»*<**%*»»»»»%«*»*^ 


Extrait  d'une  Lettre  de  F'ienhe  su^  ta  fabrication  de  faZ- 
çohol  de  pomme'^''terre. 

TJjBiE  Française  que  les  ëv'énemenà  politiques  ont  trans-^ 
portée  des  rives  de  la  Saône  à  8  lieues  de  Tienne  en  Au- 
,triche ,  madame  la  comtesse  N^^^^  a  établi ,  dans  une  pro- 
priété territoriale  d'une  étendue  médiocre ,  tine  distillerie 
d'eau-dc-vîe  de  pommes-de-terre ,  dont  le  produit  net  est  dé 
3^200  francs,  argent  de  France^  déduction  Êiile  de  tous  frais 
de  culture  ,  récotte  et  manipulation.  Cette  èau-de-yie  a 
ao  degrés  (Rénumur) ,  na  aucun  goût  d'empyreume,  et  «a 
saveur  est  firànche.  Gmime  cette  opération  est  a  la  portée 
de  tous  les  <:uUiy^tettrs,  qu'elle  est  facile  et  très-lucrative, 
nous  croyons  utile  d^en  donner  tmie  eonnaissanca  exacte. 

On  prend  cont  livres  de  pommes-^-terre ,  bien  lavées  y 
cuites  à  la  vâfpeur  et  éetasëes  S6us  un  rouleau. 

D'un  autire  côoé ,  on  prépare  4  Kvres  de  drécbe  (  orge 
germéC)  séchéeet  moulue  au  Moulin). 

Oa  commence  par  délayer  Torge  dans  un  peu  d*eau  tiède  : 
on  jette  cette  orge  dans  la  ^ve  destinée  à  la  fermentation; 
on  verse  par-^ssus  vingt-cinq  livres  d'eau  bouillante ,  et 
Ton  agite  cette  eau  5  on  y  jette  ensuite  les  pommes^c-terre 
écrasées ,  et  l'on- brasse  le  tout,  avec  des  râbles  de  bois,  jus- 
qu'à ce  que  la  division  paraisse  complète. 

.  On  délaye  sur4es;hamp  six  à  buii  onces  de  levure  de 
bière  dans  environ  s^aS  livres  d'eau  plus  où  moins  froide, 
de  manière  à  ce  que  toute  la  masse  prenne  la  température 
de  12  à  1 5  degrés  deBiaumur,  et  l'on  y  ajoute  six  à  buit 
onces  de  bonne  eau-dc-vie. 

La  cuve  à  fermentation  doit  être  placée  dans  un  cellier 
ou  dans  une  pièce  quelconque  fermée ,  où  la  température 
soit  entretenue ,  parle  moyen  d'un  poêle ,  à  1 5  ou  18  degrés. 
On  laisse  le  mélange  tranquille. 


DE    ^PH4RMACIE.  279 

Il  f«ut  que  la  euye  «oit  àùez  grande  pour  qoe  la  ims^ 
puisse  s'élever  aH  moins  de  six  à  sept  ponces  sans  débor- 
der. Si  y  malgré  cette  précaution ,  elle  débordait ,  il  faudrait 
en  Àter  ud  peu^  que  Ton  remet  lorsque  la  masse  commence 
à  s^affaisser.  Alors  on  recouvre  la  cuve ,  et  on  laisse  la  fer- 
mentation s'achever  tranquillement  :  elle  dure  ordinairement 
cinq  à  six  jours  ;  on  connaît  qu'elle  est  terminée  ^  lorsquln 
découvrant  la  cuve  on  ne  voit  qu'un  liquide  clçir ,  et  quç 
les  ponunes-de-terre  sont  tombées  au  fond  de  la  puve  :  op 
décante ,  on  presse  le  ïnarc  et  Ton  distille. 

Cette  distillation  se  fait  à  I9  vapeur  avec  vn  ^alapi^jn  en 
bois  ou  en  cuivre ,  constr^it  d'après  les  proc^diés  de  Rumr 
foru  .   ,\ 

Le  produit  de  cette  premjlère  4i<itillation  e|t  cobobé. 
Lorsque  la  fermentation,  a  été  bonne  >  on  peut  s'attendre 
à  obtenir ,  ptr  quintal  de.pommesrde-terre  employé  ^  5  à  6 
pintes  de  France  d'ean-dcfflriO).  au  tiire  de  a#  degrés  de 
l'aréomètre.  Cette  eaiirdee*vîf  y  conservée  quelques  mois 
dans  .des  J)ariU  ou  tonn^ux*  neufs ,  «nsnite  ilégèBement  ca- 
ramélée  comme  les  eawcrde-im  dé.  Fcanœ  ^^pourrai^  entrer 
en  concurrence  avec  les  eauxHle<>vie  de  viftx^eiqualité  oc^ 
dinaîre. 

Madame  la  comtesse  •N**Mwt  tmire  et  distiUer ,  par  jour , 
1000  livres  de  pommesrdis-;ten;e  en  d^u^rcu^os ,  de  5oo  li- 
vres chacune ,  ce  qui  lui  donne  60  pintes  environ  de  bonne 
eau-^e-vie.  Qn  peut  jug^r^v.par  cet  essai  y  -ce  qne  devien- 
drait une  pareille  explpitalicm^^i  elle  ^taU  J9ion(ée,de  ma- 
nière à  être  en  activité  t(>u(e  l'année. 

Les  réttdus.de.la  distillation  sont  emphr^  k  ila  nourri- 
inre  du  béèail  de  ce  domaine.  Il  consiste  eq  34  bètes  à  cor- 
nas, 60.  coohobs«t'6o  moakMis«  Le  bétail  boit  avec  plaisir 
•ees  fëtidiu  délayés,  qui  idenaoït  .beaucqup  de  bit  aux  va* 
cJbcs.  tOuique  mouton  iC#nsomme  environ  .cinq  pintes  par 
jonr.de«etle bouillie,  moitié fe.matin ,  amtantle>soir. 


a8o  JOURNAL 

On  fait  moudre  toutes  les  semaines  la  quantité  d*oi^  né* 
cessaire  i  la  fenaentation.  C.  L.  C« 


NOUVELLES  DES  (SCIENCES. 


« 


M.  le  professeur  Leslie  continue  ses  recherches  sur  le  ' 
refroidissement  artificiel.  Il  a  trouvé  que  plusieurs  sub- 
stances minérales  poreuses ,  telles  que  la  pierre-ponce  et 
quelques  laves  Itères ,  réduites  en  poudre  grossière  et  par- 
faitement desséchées  ,  exerçaient  sur  Teau*  vaporisée  une 
puissance  absoiiumte  aussi  forte  que  celle  de  Tacide  suUu- 
rique  concentré ,  des  alcalis  caustiques  et  des  sels  les  plus 
délîquescens.  Plusieurs  circonstances  ayant  attiré  son  atten- 
tion sur  ce  sujet ,  il  réduisit  en  poudre  des  fragmens  de 
trap  porph jriforme  qui  servent  à  ferrer  le  ckemîii  fie  Cal- 
tonhill  ;  il  les  fit  séch/er  dans  ime  étnve  ;  et ,  quelques  jours 
après,  dans  une  expérience  pnbiiqw,  il  obtint  la  congéla- 
tion d'une  certaine  quantité  d'eau ,  en  plaçant  soqs  la  ma- 
chine pneumatique  le  vase  qui  h  contenait ,  au  milieu  d'une- 
capsule  remplie  de  cette  poudre. 

NOUVELLE  SUBSTANCE  ALCAUNE. 

Use  substance  végétale^  douée  des  propriétés  caractfo's.- 
tiques  des  alcalis ,  susceptiUe  de  se  combiner  aux  acides  et 
de  former  des  sels  neutres  ,  verdissant  la  teinture  de  tour- 
nesol ,  vient  d'être  reconnue  dans  l'opium.  Le  principe  nar- 
cotique décrit  par  Derosne  est  une  combinaison  de  cette 
substance  alcaline  qu'on  a  nommée  morphine j  avec  im 
acide  particulier  qu'on  désigne  sous  le  nom  d'adde  méconir 
que.  Cette  découverte  importante  est  due  à  M.  Srtumer  :  elle 
vient  d'être  confirmée  d'une  manière  authentique  dans  «ne 


DE    PHARMACIE.  !i8l 

série  d^expâriences  entreprises  par  notre  savant  confrère, 
M.  Robiquet. 

Nous  nous  empresserons  de  donner  une  analyse  détaillée 
de  son  trayail  aussitôt  qu'il  aura  paru.  J.  P. 

Nota.  Pour  obtenir  la  môrpliine ,  il  Îsmî  ,  dans  une  sohition  aqueuse 
d'opium ,  verser  un  alcali  :  la  morphine  se  prëeipite  aussitôt  On  la 
purifie  par  la  dissolution  dansl'alcohol.  M.  Robiquet ,  en  employant  la 
woffiéàt  y  Tobtient  pure  avec  beaucoup  de  facilite. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Nouveau  projet  de  réorganisaUon  de  .la  Médecine,  de  la 
Cfururgie  et  de  la  Pharmacie  en  France  {i),  avec  ceUe 
épigraphe  ; 

Xai  ùli  ce  qve  fai  pu  fxmr  atteindre  à  la  yéritë. 

(J.-J.  RooMfcAV,  Pro/.iUfoidm¥ie.sm.) 

Cette  brochure ,  dont  la  minute  a  été  adressée  à  M.  le 
conseiller  d'état  de  Gérando ,  chargé  de  préparer  le  travail 
sur  le  système  d'organisation  de  la  médecine ,  est  écrite  dans 
un  bon  esprit  ;  elle  se  distingue  par  le  ton  de  modération  et 
de  candeur  qui  y  règne  ;  et ,  bien  que  nous  ne  partagions  pas 
en  tous  points  les  idées  de  Fauteur,  nous  pensons  que  nos 
abonnés  liront  son  ouvrage  avec  intérêt. 


DiGTioiiNAiRB  eaisouné  bb  Botahique  ,  contenant  tous  les 

termes  techniques  tant  anciens  que  modernes ,  considérés 

sous  le  rapport  de  la  botanique,  de  l'agriculture ^^de  la 

•médecine ,  des  arts ,  etc.  \  par  Séb.  Géràudqi  ;  publié  , 

revu  et  augmenté  de  plus  do  trois  mille  articles  \  «par 

(0  A  Paris  y  chez  Mépiignan-Manrii »  rua  do  l*Éoole  de  Médecine» 
a**.  9etS.Priz:ifr.5ooeQt.  / 


^^2  JOUHKÀL 

N.  A.  PfiflvAirx,  profeneur  de  botanique,  etc.  A  PÉm, 
chez  Dondey-Dupré ,  imprimeur-Iibraire ,  éditear,  rm 
Saîm- Louis ^  n\  46,  au  Marai»,  et  rue  Neuve-Samt- 
Marc,  n\  lo.  Un  vol.  iinS  d'environ  800  pages:  aTee 
portrait.  Prix  :  10  francs. 

lïfousespéroAs  revenir  sur  eet  ouvrage.    . 


PROGRAMME  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHAhMACÏB, 

POUR  l'ait    1818. 

Li  Société  de  pharmacie  mettant  le  plus  grand  intérêt  à 
la  solution  de  la  question  sur  Textractif,  et  demeurant  bien 
couvaînciie^iu'on  ne  pourra  y  arriver  qu'en  s'étayant  sur  un 
grand nmnbre d'analyses  exactes  et  rigoureuses,  décernera, 
en  janvier  1818,  le  prix  fondé  par  M.  Parmemier,  i  celui 
qui  présentera  une  ou  plusieurs  analyses  végétales ,  faites 
avec  un  tel  dlegré  de  perfection,  que  chacun  des  principes 
se  trouvera  complètement. isolé  de  tous  les  autres,  et  qu'on 
en  aura  déterminé  les  principales  propriétés  physiques  el 
chimiques. 

Comme  il  arrive  très-souvent,  dans  les  expériences  de  ce 
genre,  que  la  difierence  des  méthodes  d'analyses  fait  varier 
les  résultats  et  conduit  à  acquérir  une  idée  plus  nette  de  la 
composîlion  des  corps,  1a  Société  engage  les  concurtens  i 
faire  l^nalyse  de  chaque  substance  de  plusieurs  manières 
différentes. 

.  L  mtention  de  la  Société  étant  que  tous  ces  travaux  tour- 
nent^ le  plus  possible ,  à  TavanUge  de  la  pharmacie,  elle 
recommande  particulièrement  de  choisir,  pour  sujet  de  ces 
analyses,  des  substamjes  végétales  médicamenteuses. 

Les  membres  résidans  de  la  Société  sont  seails  flvrgpt^^  Jq 
'  concours. 

Le  premier  prix,  celui  fondé  par  M.  Parmemier,  est 


DE     PHARMACIE.  ^8^ 

de  600  francs  ;  h  Société  en  décernera  un  deailènie  de 
3aa  ffftiics. 

Lob  mémoires ,  tx)rtaiit  le  nom  et  Fadreisé  cachetés  de 
ichaqtie  ^ooneupreiil ,  devront  être  adressée  au  i*'.  janvier 
>fti^  (tenAe  de  riguiortr),  k  M.  Hôbiqhet,  secrétaire- 
général  de  la  Société ,  rue  dé  la  Montiate,  n"".  ^. 


<tm^tmtmm9^ut^m>vt0tMtt0v^tMvyw^w^v 


SOCIÉTÉ  DE   MÉDECINE -PRATIQUE 
DE  MÔNtPELLIBR. 


Prix  nott^krHeBt  proposé. 

• 

«  QtJELtE  a  été  rinfluence  de  Lapeyronie  sur  le  lastre  et 
»  les  progrès  de  la  chirurgie  en  France?  » 

Ce  prix ,  consistant  en  une  médaille  d'or  de  la  vaïear  de 
3oo  francs  ,  sera  décerné  dans  la  séance  publique  du  i5  dé- 
cembre 1817.  Les  Mémoires  seront  envoyés  franc  de  port 
jusques  au  i5  novembre  exclusivement  :  cette  condition 
est  de  rigueur. 

Prix  remis. 

t 

Dans  la  séance  publique  9  tenue  le  mardi  i5  mai  i&i3 ,  la 
Société  de  médecine -pratique  avait  proposé,  pour  un  prix 
consistant  en  une  médaille  d'or  de  la  valeur  de  3oo  francs^ 
la  question  qui  suit  : 

a  Les  connaissances  acquises  sur  les  fonctions  du  sya^ 
n  tème  nerveux  en  général ,  et  du  système  nerveux  en 
»  particulier ,  peuvent  -  elles  influer  sur  celle  de  la  na- 
»  ture ,  du  caractère  et  du  traitement  de  Tépilepsie?  Quels 
»  sont  les  résultats  de  ces  connaissances ,  et  comment  peu- 
9  vent-ils  être  appliqués  aux  méthodes  curativcs  employées 
»  pour  guérir  cette  maladie  ?  » 

L'importance  de  ce  problème  se  déduit  facilement  de  la 
difficulté  que  les  praticiens  trouvent  à  combattre  Tépilep- 


^84  JOURNAL 

sie.  La  Société  de  médecine  n  a  reçu  aucun  Mémoire  i 
solution.  Les  temps  difficiles  par  lesquels  nous  «tow  passé,. 
€t  qui  ont  été  si  peu  propres  à  la  culture  des  scienoes  y  kii  ont 
paru  en  avoir  été  la.  cause.  Un  délai  suffiaaBi  pouvant  luis 
faire  croire  que  seM  intentions  seront  remplies  ,  eUe  prémnl 
Messieurs  les  eoncurrens ,  que  ce  prix  ne  sera  a4)ngéi[Bt 
dans  la  séance  publique  du  i5  décembre  l8i8. 

Prix  JPencouragemeni. 

Depuis  son  établissement  ^  la  Société  de  médedDe-pn> 
tique  n'a  pas  cessé  de  distribuer  des  médaiÇes  d'encoora* 
gement  aux  meilleurs  Mémoires  envoyés  sur  la  topographie 
médicale ,  sur  les  maladies  épidémiquès  ou  régnantes ,  ou 
sdr  divers ,  objets  importans  de  médecine  ou  de  cbirurgie. 
Auentive  à  répaudre  de  plus  en  plus  l'émulation  parmi  ses 
membres  associés  ou  coirrespondans,  elle  se  fera  un  devoir 
de  décerner  toutes  les  années ,  en  séance  publique ,  deux 
prix  d'encouragement  :  l'un ,  consistant  en  une  médaille  de 
la  valeur  de  loo  francs ,  destinée  à  l'auteur  du  meilleur  Mé- 
moire sur  Tun  des  grands  objets  relatifs  a  l'une  des  parties  de 
l'art  de  guérir^  l'autre,  consistant. en  une  médaille  de  la 
.valeur  de  5o  francs,  réservée  à  l'auteur  qui  anra  envoyé  dans 
le  cours  de  l'année  les  observations  qui  auront  le  mieux  mé- 
nié  l'attention  de  la  Société. 

Les  Mémoires  devront  être  adressés,  francs  de  port,  a 
M.  Baumb,  secrétaire  perpétuel  de  b  Société,  rue  de  la 
Tieille-Litendance. 


DE    PHARMACIE.  ^85 


,  NÉCROLOGIE.      * 

Notice  sur  PHaipps  Alyoh  ,  Pharmacien  et  Chimiste^  . 

Philippe  Aljim ,  né  eiï  1 7  58  dans  une  petite  ville  dé  l'an- 
cienne  Auvei^e,  fat  placé  dans  sa  jeunesse  comme  lecteur 
près  du  duc  d'Orléans  ;  il  étudia  k  chimie  sous  le  cél^re 
Foorçrpj  et.  y  fit  des  progrès  rapides.  Dès  17S7,  il  pabHa 
un  Cours  élémentam  de  Chimie ,  en  on  volume  in^"".  qu'il 
perfectionna  dansuneseconde^tionen  a.  volumes,  en.i8.oo* 
Çest  h  rbôpital  d'instroctàon  du  Yal-de-GrAce,  ou  il  était 
.  employé  romme  pharmacien  en  1797^  qu'il  publia  im  nou- 
veau moyen  de  traiter  les  maladif  vénériennes  par  Toxygè^e 
ou  la  limonade  nitrique;  -ce  procédé  eut  une  grande  vogue, 
et  son  ouvragç  fut  tmduii  eu  aUemaad  et  eu  suédois.  La 
pommade  oxygénée, ^remplaçant  Fonguent  citrin,  fut  aussi 
mise  ea usage  par  lui«  Eu  1798,  il  traduisit  de  langlaîs  un 
tndté  du  docteur  RoUo  sur  le  diabète  sucré ,  et  Fonrcroy  y 
ajouta  des  notes.  Ce  fut  vers  1800  qu- Alyon  fit  aussi  des 
additions,  au  Traité  des  maladies  vén^rieùnea  de  Vacca  Ber- 
linghieri,  et  il  tradpisiten  1813  un  ouvrage  dé  Necker  sur 
la  ^norrhée.  Il  est  mort  le  a  avril  18 17  d^un  catarrhe  suf- 
focant. 

Sous  up  extérieur  et  avec  des  manièresqui  prévenaient  peu 
d'abord^  Alyon  possédait  des  qualités  précieuses  du  cœur 
et  noe  vivacité  \lVsprit  qui  aurait  pu  Félevèr,  dauslacarrièro 
des  sciences,  à  un  rang  distingué.  Il  fut  em{doyé  à  Thèpital 
de  la  garde  impériale ,  et  appartint  aux  sociétés  de  médecine 
et  de  pharmacie  de  Paris.  Sa  fille  imique,  dirigée  dans  son 
éducation  par  la  célèbre  madame  de  Genlis,  hérite  d'une 
partie  des  ulens  de  son  père^  elle  a  traduit  de  l'anglais  un 
ouvrage  estimé,  intitulé  le  Cabinet  du  jeune  naturaHœ* 


286  JOUKNAL 


mm9mn»mmmmm%*mtii^mmm%m^v^  1 1 


Noté  biographique  sur  M.  Figuier^  professeur  à  Técole  de 
pharmacie  de  Montpellier.     . 

Vtco%t,  ^p^qîale  de  phammcie  de  Montpdlier  Tient  de 
perdre  RL  Figuier,  «on  profe3«eur  de  chimie.  Il  est  mort, 
le  a8  mars  dénier,  no»  moios  regretté  par  les  douiIhotx 
élércs  qui  suivaient  s»a  cours  et  qui  Jui  étaient  attachés  par 
les  plus  Tift  acotmmis  dç  l'estime  et  de  la  r^oouiaiasance, 
que  par  les  bàbilans  de  Montpellier,  dont  il  avait  mérité  la 
confiance ,  .en  leur  offrant ,  réuçis  dans  sa  personne ,  toutes 
les  vertus  et  téus  les  talens  qui  consdtuant  le  vrai  pfaa^ 
macien. 

Nous  avons  aussi  k  nous  affliger  de  9a  pertes  M.  Figuier 
était  un  c<»rre8ponda«it  des  plus- estimés  de  notre  société  de 
pharmacie,  et  l'un  des  plus  %^é^  correspondans  de  ce  îom^ 
nal  :  sous  ces  deux  rapports ,  nous  regrettons  de  ne  pouvoir 
rendre  à  sa  mémoire  un  hommage  aussi  complet ,  ^é  s'em- 
presseront sans  doute  de  le  faire  Us  corps  sa  vans  de  la  vifle 
ou  a  brillé  son  mérite  :  nous  nous  bornerons  a  quelques  dé- 
tails sur  sa  vie,  et  à  la  liste  des  traVaûv  qui^a  j^uBIiés. 

Pierre  Figuier  jiaquît  a  Soinmières  ,  département  da 
Gard,  en  l'année  1765,  de  parens  aisés;  il  fit  ses  études 
danscetie  vïHe,^^  làil  ftit  envoyée  MontpelKer,  où  il  passa 
trois  ans  d'apprentissage  dans  la  pharmacie  de  M.  Chonnet. 
Il  fut  enstrite  a^jpelé  à  Genève  par  line  de  ses  tantes  qui 
îe  plaça  chez  *IM.  Royei*  et  Tmgri ,  pharmaciens  irè^fis- 
tingués  de  cette  viHe.  Il  demeura  pendant  cinq  années  cx^ 
sécniîves  chez  ceà  èxcrflens  maîtres';  il  y  traVaflhi  avec  une 
ardeur  pètt  commune.  Il  se  rendît  ensuite  à  Paris  eu  irqo, 
suivit  les  leçons  des  savahs  profe^éurs  de  cette  capital 
pendant  Tespacededeux  années.  Ce  fut,  muni  de  tous  ces 
titres  et  d'tait  insti[iiction  aussi  solide  qu'étendue ,  qu'il  alla 


DE    FH  ARM  A  CI  G.  !lB'J 

fonder  i  Montpellier  Tofficine  qu'il  y  a  coQservëe  jusqu'à  la 
fin  de  sa  carrière» 

Lorsqu'on  établit  les  écoles   spéciales  de  pharmacie^ 
M,  Figàier  fut  nommé  professeur  de  chimie  â  celle  de 
Montpellier.  Ses  principaux  travaux  sont,  i^.  une  analyse 
diimiqué  de  la  chausse-trape  ceniaurea  caldtrapa  (i). 
a».  L'analyse  des  eanx  minérales  de  Balaruc  (a); 
3^'  L'examen  chimique  des  pois  chiches  (3)  \ 
4"^.  L'analyse  des  eaux  minérales  des  bains  d'Ussat,  lïépar- 
teaient  de l'Arriége ,  en  i8io;  "  -^ 

5*.  Un  mémoire  très-Hntéressafat  sur  la  décoloraUon  du 
vinaigre  et  d'autres  matières  végétales ,  par  l'eiUploi  du 
charbon  animal,  qu'il  a  lé  preanier  proposé  de  substituer  au 
charbon  végétal  dans  la  décolorisadon,  lu  à  la  société  acadé- 
mique de  Montpellier,  le  27  septembre  18 10  (4); 

6^.  Des  observau'ons  sur  les  préparations  d'or  proposées 
par  le  dqcteur  Chrétien  (5)  ; 

7*^.  Des  observations  sur  la  préparation  du  sel  de  Seignette 
et  du  phosphate  de  soude  (6)  ; 

8^.  D'autres  observations  sur  la  manière  de  préparer 
l'acéute  de  potasse  (7); 

9^  Enfin ,  de  nouvelles  observations  sur  la  précipitation 
de  l'oxide  d'or  paija  potasse ,  et  sur  l'administration  du  mu- 
rîaie  triple  d'or  et  de  soude  (8). 

Nous  avons  vu  M.  Figuier  à  Paris  à  diverses  époques,  et 
BOUS  l'avons  jugé  digne  de  la  réputation  qui  l'y  avait  de- 

(i)  BdUetin  de  Pharmacie,  tomel,  page  193. 
(a)/iùl^,pagea78. 

(3)  i^iJ.,  page  3*9. 

(4)  Bulletin  de  Pharmacie ,  tome  III,  page  307. 

(5)  BuUetia  de  Pharmacie,  tome  III,  page  307. 

(6)  Ibid. ,  tome  IV,  page  i45. 

(7)  Ibid. ,  tome  VI,  page  407. 

(8)  Joanul  de  Pharmacie ,  tome  II ,  page  %|i. 


l88  JOUHNAL     DE     PHÀRHAGIE. 

▼ancë.  II  nous  a  paru  un  homme  aimable  j  d'un  caractère 
doux ,  sans  faste ,  sans  ostentation ,  bon  citoyen ,  entièrement 
dévoué  â  sa  patrie ,  et  vivement  affligé  des  malhenrs  pu- 
blics. Nous  savons  que,  professeur  zélé ,  il  s^estimait  heureux 
de  pouvoir  allumer  dans  Tàme  des  iéunes  pharmaciens  une 
noble  émulation ,  et  de  leur  commimiquer  oe  besoin  d'ètie 
utile ,  qui  Ta  toujours  dominé,  et  auquel  il  a  satisfiiit  par 
des  travaux  qui  lui  assurent  un  rang  honorable  panai  les 
sa  vans. 

M.  Figuier  laisse  un  frère,  associé  depuis  long-temps  aux 
soins  de  son  établissement ,  qni  lui  succède ,  et  qui  mérite^ 
sous  jJusieurs  rapports ,  de  conserver  la  confiance  et  la  ré- 
putation dont  jouit  à  juste  titre  la  pharmacie  qm  lui  est 
dévolue*  P*  F.  G.  B. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES- 

N\  Vn. — 3%  ^/îTz^e. -7- Juillet  1817. 


ANALYSE  DE  LA  SYNOVIE  D'ÉLÉPHANTî 

Par  M.  Vaxtqueliiî. 

Là  synovie  du  bœuf  a  été  analysée  avec  soin  par  M.  Mar- 
gneron ,  pliarmacien  à  Paris  :  il  e&l  résulté  de  son  travail  que 
cette  humeur  est  composée,  i®.  d'albumine  dans  un  état 
particulier  ;  a"*,  d'albumine  ordinaire  ;  3^.  de  muriate  de 
soude ^  4^.  de  carbonate  de  soude;  5^.  de  phosphate  de 
chaux,  et  6"*.  d'eau  qui  en  fait  à  peu  près  les  quatre  cin- 
quièmes. Voyez  Annales  de  chimie,  tome  i4)  page  ia3. 

Les  anatomistes  et  les  physiologistes  ont  décrit  k  synovie 
comme  une  liqueur  blanche ,  quelquefois  rosée ,  visqueuse^, 
4puce  et  onctueuse  au  toucher ,  laquelle ,  à  cause  de  ces  di- 
verses qualités ,  est  destinée  par  la  nature  à  lubrifier  la  sur- 
face des  articulations ,  à  rendre  par  conséquent  leur  mouve- 
ment plus  facile,  pour  éviter  réchauffement  de  ces  parties  el 
les  autres  inconvéniens  qui  en  seraient  les  suites. 

L'éléphant  mort  au  Jardin  du  Roi  nous  ayant  fourni  une 
assez  grande  quantité  de  synovie ,  nous  avons  cru  devoir  pro- 
in^«,  jinnée.-^JuiUet  1817.  19 


290  JOURNAL 

fiter  de  cette  occasion  pOur  comparer  chimiquement  cette 

humeur  à  celle  du  bœuf  déjà  analysée.' 

La  synovie  de  Téléphant  a  une  légère  couleur  rouge,  qu'elle 
doit,  sans  doute ^  à  une  petite  quantité  de  matière  colorante 
du  sang;  elle  a  une  consistance  filante  comme  une  décoction 
de  graine  de  lin  ;  elle  est  douce  au  toucher;  sa  saveur  est 
fade  et  cependant  un  peu  salée.  Elle  a  déposé  en  quelques 
heures  des  filamens  blancs  qui  ont  Fapparence  de  la  fibrine  ; 
mais  il  y  en  avait  très-peu  (  i  grain  environ  sur  6  onces  de 
liqueur  ). 

Les  acides  concentrés  la  coagulent  en  une  seule  masse,  k 
la  manière  de  Talbumine  de  Tceuf  :  Facide  acétique,  mêlé 
à  cette  humeur ,  opère  la  séparation  d'une  matière  filan- 
dreuse ,  qui  se  redissont  dans  un  excès  de  cet  acide  comme 
Ta  remarqué  M.  Margueron.  La  chaleur  la  fait  prendre  com- 
plètement aussi  ^  de  manière  que  pour  pouvoir  en  séparer 
lés  sels  et  les  autres  matières  non  coagulables  par  la  chaleur, 
il  £iut  rétendre  de  trois  ou  quatre  parties  d'eau ,  et  laver  le 
coagulum  à  Teau  bouillante. 

Le  coagulum  lavé  se  dissout  dans  la  potasse  caustique 
sans  laisser  aucun  résidu ,  quoiqu'il  contienne  un  sel  calcaire 
insoluble  t>ar  lui-même  ,  ainsi  qu'on  le  yerra  plus  bas.  Il 
prend  en  se  desséchant  une  couleur  rouge-brune  ;  ainsi  des- 
séché ,  il  se  boursoufle  beaucoup  par  la  chaleur ,  forme  un 
charbon  très-léger  qui  brûle  assez  facilement  et  qui  produit 
une  cendre  alcaline ,  contenant  de  plus  un  peu  de  carbonate 
de  chaux,  et  pas  sensiblement  de  phosphate. 

L'albumine  coagulée  et  lavée  ne  communique  rien  k  Vair 
cohol  avee  lequel  on  la  fait  bouillir  pendant  long-temps  ; 
elle  ne  contient  donc  pas  la  matière  grasse  comme  l'albumine 
du  sang. 

La  liqueur  de  ki  synovie  d'où  l'on  a  séparé  l'albumine 
par  la  chaleur,  est  claire  et  sans  couleur  bien  sensible  ;  elle 
est  alcaline.  Pendant  son  ëvaporation  à  une  chaleur  douce , 
elle  formcde  petites  pellicules  grisâtres  qui  ae  succèdent  et 


DE    PHARMACIE.  291 

se  précipitent  tour  à  tour.  Le  résidu  de  Févaporation  est 
jaunâtre,  il  a  une  saveur  salée  très-prononcée  ]  pour  séparer 
les  parties  solubles  de  celles  qui  ne  le  sont  pas,  on  a  lavé  le  ré- 
sidu ci-dessus  avec  de  Peau  froide ,  et  Ton  a  évaporé  de  nou- 
veaula  dissolution  en  consistance  sirupeuse.  Au  bout  de  quel- 
ques jours,  elle  a  donné  des  cristaux  cubiques  qui  avaient  une 
saveur  piquante  et  salée  tout  à  la  fois.  Un  peu  de  cette  li- 
queur épaissie  précipite  la  solution  de  platiné  en  jaune,  ce 
qui  proave  qu'elle  contient  un  sel  à  base  de  potasse  :  quoi- 
que ce  sel  (ut  alcalin ,  il  ne  produisait  point  d'efTervescence 
avec  les  acides.  Si  l'on  sature  Talcalinité  de  cette  liqueur 
par  un  acide,  une  matière  visqueuse  se  précipite,  mais  la 
liqueur  61trée  retient  encore  beaucoup  de  matière  animale  ^ 
caria  noix  de  galle  y  donne  un  précipité  très-abondant.  La 
matière  visqueuse  précipitée  m^a  paru  être  de  l'albumine 
tenue  en  dissolution  par  Talcali  de  la  synovie* 

Une  portion  de  cette  liqueur  j  desséchée  et  br&lée ,  four- 
nit un  résidu  salin  composé  de  muriate  de  soude  et  de  po- 
tasse ,  et  d'un  p0u  de  sous-cai^bonate  de  soude  ;  ces  sels  ne 
contenaient  point  de  phosphate  alcalin,  circonstance  assez  re- 
marquable. 

L'on  voit  que  la  synovie  de  l'éléphant  ne  diffère  point  de 
la  synovie  du  bœuf;  mais  je  crois  que  dans  la  synovie  de 
Téléphant,  aussi  bien  que  dans  celle  du  bœuf,  il  y  a.,  indépen- 
dattiment  de  l'albumine  qui  en  fait  la  majeure  partie ,  une 
autre  matière  animale  qui  n'est  pas  .susceptible  d'être  coa- 
gulée par  la  chaleur  ni  par  les  acides,  mais  qui  l'est  par  le 
tannin  ;  à  moins  qn'on  tie  suppose  que  les  propriétés  de  l'al- 
bumine n'aient  été  modifiées  par  la  chaleur  et  la  présence 
des  sels  qui  se  trouvent  dans  cette  humeur. 

L'existence  du  sel  à  base  de  potasse  dans  la  synovie  ne 
doit  point  étqnner,  quoique  personne  n'en  ait  encore  parlé; 
carfen  ai  trouvé  dans  presque  toutes  les  autres  matières  ani« 
mâlea  que  j'ai  examinées  depuis  quelque  temps. 


agi  JOURNAL 

On  a  malheureusement  oublié  de  prendre  la  pesanteni* 
spécifique  de  la  synovie ,  et  de  déterminer  k  ({uantité  de 
matière  solide  qui  y  était  dissoute. 

RECHERCHES 

Sur  r  action  qu^exerce  F  acide  nitrique  sur  la  matière  nacrée 

des  calculs  biliaires  humains ,  et  sur  le  nouvel  adde  quien 

résulte; 

Par  MM.  Pelletier  et  CiVEirrotr. 

(Mémoire  lu  ▲  la  Société  philomathique.) 

Là  substance  nacrée  des  calculs  biliaires  humains,  dé- 
couverte par  Poulletier  de  la  Salle^  et  sur  laquelle  le  célèbre 
Fourcroy  a  fait  im  travail  si  intéressant,  ressemble  beaucoup 
au  blanc  de  baleine  par  ses  caractères  physiques  et  par  plu- 
sieurs de  ses  propriétés  chimiques.  Aussi ,  ce  savant  aca- 
démicien ,  tout  en  remarquaut  la  différence  de  fusibi- 
lité qui  distingue  ces  substances ,  et  Faction  qu*exercent 
sur  elles  certains  agens ,  avait  cependant  pensé  que  ces  deux 
matières  pouvaient  être  réunies  avec  le  gras  des  cadayres , 
sous  le  nom  générique  d^adipocire,  non  comme  étant  iden- 
tiques dans  leur  nature ,  mais  comme  ayant  une  grande  ana- 
logie :  de  même  que  les  chimistes  rangent  encore ,  sous  le 
nom  générique  d^hmle ,  des  substances  qui  se  dessèchent  à 
Tair ,  et  d'autres  qui  restent  onctueuses  \  des  matières  sus- 
ceptibles de  se  combiner  aux  alcalis  et  de  former  des  sa- 
vons, et  d'autres  qui  ne  s'y  combinent  point,  ou  qui  ne  s'y 
combinent  qu'avec  beaucoup  de  difficulté  ]  sous  le  nom  gé- 
nérique de  gomme ,  des  substances  qui ,  par  l'acide  nitrique, 
donnent  de  l'acide  muqueux,  et  d'autres  qui  n'en  fournissent 
pas.  Quoi  qu'il  en  soit,  M.  Chevreul,  dans  son  grand  travail 
sur  les  matières  grasses,  a  soumis  comparativement  le  blanc 
de  baleine  et  la  substance  des  calculs  biliaires  humains  â  de 


DE     PHARMACIE.  293 

nouvelles  recherches  :  eotre  autres  observalions,  il  a  con- 
staté que  la  matière  nacrée  de  ces  calculs  ne  pouvait  en  au- 
cune manière  être  saponifiée  par  Faction  des  alcalis;  que  le 
spermaceti,  au  contraire ,  se  combine  à  la  potasse  et  à  la  sou- 
de,  et  forme  un  véritable  savon  dont  il  a  retiré  une  matière 
grasse,  difféirente  du  spermaceti,  comme  généralement  les 
matières  grasses  retirées  des  savons  diffèrent  des  huiles  ou 
graisses  qui  les  ont  produites.  A  la  suite  de  ces  considérations, 
il  a  cru  devoir  séparer  le  blanc  de  baleine  de  la  matière  na- 
ci'ée  des  calculs  biliaires ,  en  désignant  la  première  de  ces 
substances  par  le  nom  de  cétine ,  et  la  deuxième  par  celui 
de  cholestérîne. 

Ayant  en  occasion  d'examiner  des  calculs  biliaires  hu- 
mains, nous  les  avons  considérés  sous  un  autre  point  de 
vue,  et  notre  attention  s'est  particulièrement  portée  sur  l'ac- 
tion qu'exerce  l'acide  nitrique  sur  la  matière  nacrée  de  ces 
calculs ,  matière  que  nou^  désignerons ,  avec  M.  Chevreul , 
par  le  nom  de  cholestérine.  Les  résultats  que  nous  avons 
obtenus  nous  ayant  paru  offrir  quelque  intérêt,  nous  nous 
empressons  de  les  mettre  sous  les  yeux  de  la  Société. 

L'action  que  l'acide  nitrique  exerce  sur  la  cholestérine 
avait  été  entrevue  par  Klaproth  ;  mais  ce  chimiste  n'ayant  pas 
éteddu  ses  recherches  sur  cet  objet,  il  n'avait  pas  été  conduit 
à  tirer  les  conséquences  qu'un  travail  subséc^uent  lui  aurait 
suggérées.  Nous  rapporterons  ici  Je  passage  de  son  Bictbn- 
naire  de  chimie ,  qui  contient  le  détail  de  aes  observations 
sur  ce  sujet. 

«.  L'acide  nitrique  agit  rapidement  sur  cette  substance  , 
surtout  a  l'aide  de  Ja  chaleur.  Il.sje  dégage  du  gaz  nit^ux  ; 
une  partie  reste  en  dissolution ,  et  l'on  peut  l'en  pr^piter 
^ar  r.çjîut.La  plus  grande  quantité  s'élève  cependant,  par  le 
refroidissement  du  liquide,  en  forme  de  gouttes  d'huile  à  la 
surface,  .qui  se  solidifient. 

»•  Parce  moyen,  la  forme  cristalline  de  cette  substance 
est  détruite ,  et  sa  consistance  est  semblable  à  une  résine. 


;i94  JOURNAL 

L'eau  ne  la  dissout  point  dans  cet  éut ,  mais  parait  la  rendre 
plus  friable.  L'alcohol  la  dissout  à  une  chaleur  moyenne ,  et 
Teau  la  précipite  sous  la  forme  d'une  poudre  grise  ;  Tétlier 
la  dissout  rapidement ,  et  en  est  séparé  par  Teau  en  forme  de 
gouttes  d'huile.  La  dissolution  évaporée  ne  donne  pas  de 
cristaux;  la  potasse  caustique  la  dissout  très-facilement ,  la 
dissolution  a  unfe  couleur  d'un  brun  rougeâtre.  Elle  n'est 
point  précipitée  par  l'eau ,  mais  l'acide  sulfurîque  en  sépare 
une  poudre  grise.  L'ammoniaque  agit  à  peu  près  de  la  même 
manière,  et  son  action  parait  être  encore  plus  forte;  cette 
dissolution  est  également  brune ,  rougeâtre ,  mais  le  préci- 
pité par  l'acide  sulfurique  est  d'un  jaune  brillant,  i» 

Désirant  détenpiner  d'une  manière  certaine  la  nature  et 
les  propriétés  de  la  substance  produite  par  l'action  de  Tacide 
nitrique  sur  la  matière  nacrée  des  calculs  biliaires  hûmainsi 
substance,  malgré  l'assertion  de  Klaproth^  très-différente 
des  résines,  nous  ayons  préparé  une  certaine  quantité  de  cette 
matière^  en  traitant  de  la  cholestérine  très-pure  avec  une  fois 
sonpoids  d'acide  nitrique  concentré.  L'acide  n'a  pas  urdé  à 
attaquer  la  matière  et  même  à  la  dissoudre  à  l'aide  de  la  cha- 
leur en  laissant  dégager  beaucoup  de  gaz  nitreux;  parle  refroi- 
dissement ,  une  matière  jaune  s'est  séparée.  La  liqueur  acidç 
qui  surnageait  en  baignant  là  matière  jaune  ayant  étéétendue 
d'eau  ^  en  a  encore  abandonné  une  certaine  quantité.  Cette 
substance,  traitée  par  l'eau ,  ne  s'y  est  pas  dissoute  en  quan- 
tité très-sensible  ;  mais  ep  élevant  la  températu]:e ,  elle  est 
venue  surnager  comme  du  beurre  à  la  surface.  Par  plusieurs 
lavages  on  est  parvenu  à  la  dépouiller  de  toute  isaveur  aci- 
de ,  elle  n^avait  plus  quWe. légère  sa vepr  styptique  c(ui  lui 
est  pârtîcûKèrè  ;  cependant  dans  cet  état  elle  rougissait  for- 
tement le  tournesol,  saturait  les  bases  alcalines  comme  un 
acide  doué  d^une  certaine  énergie.  De  nouvelles  ébu)litians 
dans  Teau ,  plusieurs  solutions  dans  l'alcohol ,  suivies  d'éva- 
porations  et  de  dissolutions  nouvelles,  n'afTaibliissaieni  plus 
ses  propriétés.  Nous  pouvions  donc  déjà  rcgamer  çeitç  sub- 


DE    PHARMACIE.  29S 

stance  comme  un  acide  particulier  ;  cependant ,  pour  être 
plus  certains  de  nos  résultats,  nous  ayons  procédé  à  sa  pu- 
rification de  la  manière  suivante.  Une  certaine  quantité  de 
matière  ayant  été  fondue  au  milieu  de  Teau ,  nous  y  avons 
ajouté  une  petite  quantité  de  carbonate  de  plomb  y  et  nous 
avons  fait  bouillir  le  tout  pendant  plusieurs  heures ,  en  chan- 
geant plusieurs  fois  Teau  qui  servait  de  bain-marie. 

Les  liqueurs  évaporées  ont  toutes  donné  un  peu  de  plomb 
combiné  avec  le  nouvel  acide,  mais  nous  n  avons  trouvé  de 
tracesde  nitrate  deplomb  que  dans  les  premiers  lavages. 

La  matière,  séparée  de  Teau  qui  Timprégnait,  a  alors, 
été  traitée  par  Talcohol ,  qui  a  dissous  la  partie  de  Tacide  qui 
n'était  pas  entrée  en  combinaison  avec  le  plomb,  et  par  Féva- 
poration  de  Talcohol  nous  avons  obtenu  notre  acide  à  Fétat 
de  pureté. 

Quant  à  la  partie  de  Tacide  qui  était  restée  en  combinai- 
son avec  le  plomb,nous  Tavons  obtenue  en  décomposant  cette 
combinaison  par  Tacide  sulfurique  étendu  d'eau.  L'acide , 
après  quelques  lavages ,  ne  précipitait  plus  la  soli;uion  de 
muriate  de  baryte;  ce  qui  prouve  qu^il  était  entièrement 
exempt  d'acide  sulfurique. 

Obligés  de  donner  à  cet  acide  un  nom  particulier  pour  le 
distinguer  et  pour  désigner  ses  combinaisons,  nous  ne 
croyons  pas  créer  une  expression  entièrement  nouvelle  en  le 
nommant  acide  cholestérique ,  puisqu'il  est  produit  par  l'ac- 
tion de  l'acide  nitrique  sur  la  matière  nacrée  des  calculs  bi- 
liaires humains ,  matière  que  M.  Chevreul  a  déjà  nommée 
cholostérine ,  nom  que  les  chimistes  semblent  généralement 
avoir  adopté.  Nous  allons  donc  exposer,  dans  un  ordre  à  peu 
près  méthodique,  ce  que  nous  avons  déjà  observé  sur  cet 
acide  et  ses  combinaisons. 

De  Tacide  cholestérique^ 

L'acide  cholestérique ,  susceptible  de  se  dissoudre  dans 
Talcohol,  et  de  crisulliser  par  Tévaporation  spontanée  de  ce 


296  JOURNAL 

fluide,  se  présente  alors  en  aiguilles  blanches ,  dont  il  nous 
a  été  impossible  de  déterminer  la  forme.  II  est  au  contraire 
jaune  orangé  lorsqu'il  est  en  masse  ;  son  odeur  a  quelque 
analogie  avec  celle  du  beurre  *,  sa  saveur,  peu  sensible ,  est 
cependant  légèrement  styptique.  Il  se  à  fond  58  degrés  du 
thermomètre  centigrade  ;  à  une  chaleur  supérieure  à  celle 
de  Feau  bouillante ,  il  se  décompose  et  forme  de  Thuile ,  de 
l'eau  en  assez  grande  quantité ,  de  Facide  carbonique  et 
du  gax  hydrogène  carboné  :  on  ne  retrouve  pas  d'ammonia- 
que dans  les  produits  ce  qui  indique  L'absence  de  l'azote  dans 
sa  composition  (i)  ;  sa  pesanteur  spécifique  est  plus  grande 
que  eeUe  del'alcohol ,  et  moindre  que  celle  de  l'eau  \  il  est 
presque  insoluble  dans  l'eau  ;  cependant  il  s'en  dissout  assez 
pour  lui  communiquer  la  propriété  de  rougir  la  teinture  de 
tournesol  \  il  se  dissout  dans  l'aleohol  à  toute  température , 
cependant  l'aleohol  bouillant  en  dissout  une  plus  grande 
quantité. 

Les  solutions  alcalines  le  dissolvent  avec  énergie ,  et  dans 
ce  cas  il  se  forme  des  combinaisons  sur  lesquelles  nous  re- 
vieiidrons  plus  loin.  Les  acides  ont  peu  d'action  sur  l'acide 
cholestérique ,  l'acide  sulfurique  ^ïoncentré  seulement.  le 
charbonne  ;  mais  il  n'y  parvient  qu'après  un  temps  assez 
long ,  et  n'agit  d'abord  sur  lui  qu'en  faisant  virer  sa  couleur 
au  rouge  fonéé.  L'acide  nitrique  le  dissout  sans  l'altérer^  et 
son  action  n'est  pas  plus  forte  en  élevant  la  température  jus- 
qu'à l'ébullition  ;  il  s'évapore  et  laisse  l'acide  cholestériqae 
avec  toutes  ses  propriétés. 

Les  acides  végétaux  ne  dissolvent  pas  l'acide  cholestéri- 
que. L'acide  acétique ,  concentré  lui-même ,  ce  grand  dis- 
solvant des  substances  végétales  et  animales ,  n^a  aucune  ac- 
tion sensible  sur  cet  acide,  et  la  quantité  qu'il  en  dissout  est 
si  petite ,  qu'on  peut  facilement  la  négliger.  Il  n'en  est  pas 

(i)'  L'analyse  de  Facide  cholestérique,  £iiite  depuis  au  moyen  du  deu* 
toxide  de  cuivre  »  a  confirmé  ces  résultats. 


DE     PHARMACIE.  297 

de  même  des  éthers  sulfiirique  et  acéti(|ue  ;  ces  fluides 
le  dissolvent  en  tputes  proportions.  Les  huiles  volatiles , 
telles  que  celles  de  bergamote ,  de  lavande ,  de  romarin  ^ 
de  térébenthine  ^  agissent  facilement  sur  Tacide  choies- 
térique,  et  opèrent  sa  dissolution  même  à  froid;  mais  il  est 
insoluble  dans  les  huiles  fixes  d'olive  ^  d'amandes  douces , 
de  ricin ,  etc. 

La  propriété  qu'a  Facide  cholestérique  de  s'unir  aux  ba- 
ses salifiables  étant  ici  caractéristique ,  nous  avons  cru  devoir 
rassembler,  sous  un  même  point  de  vue,  toutes  les  observa-^ 
tiens  que  nous  avons  faites  sur  ces  combinaisons. 

Les  propriétés  générales  des  chdestérates  sont  d^ètre  tous 
colorés;  les  chplestérates  alcalins  sonttrès-solubleset  déliques-^ 
cens  ;  les  cholestérates  terreuxet  métalliques  sont  au  contraire 
très-peu  ou  point  solubles.  Us  sont  décomposés  par  tous  les 
acides  minéraux  et  la  plupart  des  acides  végéuux ,  exceplé 
par  l'acide  carbonique.  Les  cholestérates  alcalins  précipitent 
toutes  les  dissolutions  métalliques,  et  les  précipités  varient 
en  couleur  selon  l'espèce  de  métal  et  quelquefois  selon  son 
degré d'oxigénation ;  en  général,  les  couleurs  sont  plus  bril- 
lantes lorsque  les  précipités  sont  encore  humides. 

Le  cholesterate  dépotasse  eslvoi  sel  neutre ,  d'une  couleur 
jaune-brunâtre  incristallisable,  très-déliquescent; cette com^ 
binaison  est  insoluble  dans  l'alcohol  et  l'éther,  ce  qui  empêché 
de  la  classer  parmi  les  savons ,  et  tend  encore  à  faire  regarder 
comme  un  acide  la  substance  qui  ici  satiu*e  la  potasse.  Il 
est  impossible  d'obtenir  ce  sel  avec  excès  d'acide^  et  si,  après 
en  avoir  saturé  la  potasse,  on  ajoute  de  nouvelles  doses  d'a- 
cide cholestérique,  il  se  sépare  sans  entrer  en  combinaison.. 
Si  on  décompose  le  cholestérate  de  potasse  par  l'acide  sulfu- 
rique  ou  un  acide  quelconque ,  on  obtient  l'acide  cholestéri- 
que sous  forme  de  flocons  blancs  qui  viennent  nager  à  la  sur- 
face de  la  liqueur.  En  lavant  ces  flocons,  les  fondant,  ou 
mieux  encore  en  les  dissolvant  dans  l'alcohol  ou  l'éther,  on 
obtient  de  nouveau  l'acide  cholestérique  jouissant  de  toutes 


300  JOURNAL 

Pour  Tanalyser ,  nous  en  avons  pris  0,200  gr.  desséchés 
a  la  chaleur  de  Teau  bouillante,  nous  les  avons  convertis  en 
sulfate^ nous  avons  obtenu  0^100  de  sulfate  de  strontiane. 
Or,  ce  sel  étant  composé,  d'après  l'analyse  de  M.  Yaa- 
quelin ,  de  : 

Strontiane 54       117     Sg 

Acide  sulfurique 4^       100     00 

les  1200  milligrammes  de  cbolestérate  de  strontiane  soof 

formés  de  : 

Strontiane .,  •  •  •     54  miU. 

Acide  cbolestérique 1^6 

200 
Ou  sur  cent  parties  : 

Strontiane 217         36    98 

Acide  cbolestérique •  .     73       100    00 

100       i36    98 

Cholestérate  de  chaux. 

I^e  cbolestérate  de  cbaux  s'obtient  en  décomposant  le 
muriate  de  chaux  par  lé  cliolestérate  de  potasse.  Ce  sel,  sans 
odeur  ni  saveur ,  est  d'un  rouge  de  brique  \  sa  solubilité  sem« 
ble  tenir  le  degré  intermédiaire  entre  les  cholestérates  les  plus 
insolubles  et  ceuic  qui  sont  déliquescens* 
.  Le  cboiestératede  magnésie  est  insoluble:  on  Td^itient 
par  dotd)le  décomposkioh  \  sa  couleur  est  le  rouge  de  bri- 
que  peu  foncé. 

Le  cholestérate  é^ahwïine^  obtenu  en  versant  une  solur 
tion  d'alun  dans  le  cholestérate  de  potasse ,  est  d'un  rouge 
superbe,  nouvellement  précipité;  par  la  dessiccation,  il  de- 
vient terne  et  plus  sombre. 

'  Le  cholestérate  dor  ne  peut  exister  quand  on  verse  du 
cholestérate  de  potasse  dans  du  muriate  d'or;  ce  métal  eti 
précipité  à  l'état  métallique. 


DE     PHARMACIE.  3oi 

Le  cholestérate  de  platine  obtenu  par  double  décompo- 
sition entre  le  muriate  de  platine  et  le  cholestérate  de  po- 
tasse, est  d'une  couleur  bistre,  insoluble,  très-pesant. 

Le  chokstérate  JCturgent  obtenu  par  le  nitrate  de  ce  mé- 
tal et  le  cholestérate  de  pousse,  est  d'un  rouge  orangé;  sa 
couleur  est  plus  vive  avant  la  dessiccation. 

Du  cholestérate  de  plomb. 

Le  cholestérate  de  plomb  obtenu  par  la  décomposition  du 
nitrate  de  plomb^  ou  de  Tacétate  de  plomb  par  le  cholestérate 
de  potasse ,  se  présente  sous  forme  d'un  précipité  d'un  rouge 
de  brique  foncé  assez  éclatant  \  parla  dessiccation,  il  devient 
terne  et  plus  foncé.  On  peut  aussi  obtenir  le  cholestérate  de 
plomb  en  traitant  le  sous-acétate  de  plomb  par  l'acide  cho- 
lestérique;  il  se  précipite  du  cholestérate  de  plomb,  et 
l'acétate  est  ramené  a-  l'état  neutre*  On  peut  enfin  former 
ce  sel  par  Timion  directe  de  l'acide  avec  l'oxide  de 
plomb. 

Le  cholestérate  de  plomb  est  insoluble  dans  l'eau ,  il  se 
dissout  dans  l'acide  acétique,^ ou  plutôt  il  est  décomposé 
par  cet  acide. 

Pour  analyser  le  cholestérate  de  plomb,  nous  en  avons 
pris  cent  parties  (  i  gramme) ,  nous  les  avons  décomposées 
parla  calcina tion ,  et  le  résidu  a  été  dissous  dans  l'acide  ni- 
trique, et  précipité  par  le  sulfate  de  soude.  Nous  avonr  ob- 
tenu loo  parties  (  i  granune)  de  sulfate  de  plomb  ;  ce  résul- 
tat extraordinaire,  en  ce  qu'il  indiquerait  dans  le  cholesté- 
rate de  plomb  des  proportions  d'oxide  et  d'acide  égales  à 
celles  de  l'oxide  et  de  l'acide  dans  le  sulfate  de  plomb ,  nous 
a  engagés  à  répéter  trois  fois  l'expérience  :  nous  avons  tou- 
jours obtenu  des  résultats  semblables. 

.  Le  cholestérate  de  plomb  serait  donc  composé  ^  conune  le 
sulfate  de  plomb ,  de  : 


3oâ                                 JOURNAL 
'Protoxide  de  plomb.  •  .  .  .  .     7 3    66       ^79    74 
Acide a6    34       100    00 


100  00  379  74 
(  Voyez  Chimie  de  Thënard ,  tome  II,  page  ^4^*  ) 
Mais ,  d'un  autre  côté  ,  si  nous  vouloiis  fixer  les  pro* 
portions  du  cholestérate  de  plomb  par  le  calcul,  et  que  pour 
cela  nous  établissions  une  proportion  dont  le  premier  terme 
serait  la  quantité  de  baryte  qui  sature  100  parties  d'acide  sul- 
furique  *,  le  second,  la  quantité  de  protoxide  de  plomb  qui  sa- 
ture 100  parties  d'acide  sulfurique;  le  troisième,  la  quantité 
de  baryte  qu'îl/aut  pour  saturer  l'acide  cbolestérique  :1e  qnar 
trième  terme  sera  la  quantité  d'oxîde  de  plomb  cberchée; 
nous  aurons  donc  : 

190,47  t  279,74  :  :  56,39  :  x. 
x.  =  77,46. 

La  quantité  d'oxide  de  plomb  est  donc,  d'après  ce  calcul, 
de  77,46  ,  tandis  que  par  l'expérience  directe  elle  est 
<le  279,74. 

On  ne  peut  expliquer  la  diflférence  énorme  qui  existe  en- 
tre les  résultats  du  calcul  et  l'expérience  directe ,  qu'en  sup- 
posant que ,  dansison  union  avec  le  plomb ,  l'acide  cholestéri- 
que  éprouve  un  changement  dans  la  proportion  de  ses  prin- 
cipes i  mais  comme  en  traitant  la  nouvelle  combinaison  par 
un  acide,  on  obtient  de  nouveau  l'acide  cholestérique ,  il 
fatkdra  supposer  que  l'acide ,  après  avoir  perdu  une  partie 
de  l'un  de  ses  principes  en  s'unissant  au  plomb,  le  reprend 
à  l'ean  dé  l'acide  qui  le  sépare  duplomb  au  mioment  d'une  nou- 
velle i^action.Ce  pHncipe  est  probablement  l'hy drogène,et  te 
que  nou5  avons  nbmmé  cholestérate  de  plomb  n'est  peui- 
ètre  qu'un  chobstérure.  Les  belles  expériences  de  M.  Gay- 
Lussac  sur  les  prussiates ,  celles  de  M.  Dulong  sur  les  oxala- 
tes ,  donnent  beaucoup  de  probabilité  â  cette  hypothèse.  La 
réduction  du  métal  par  l'acide  devient  d'ailleurs  plus  plao- 


DE     PHARMACIE.  3o3 

fible ,  si  Ton  se  rappelle  raction  de  l'acide  cholestërique  sur 
le  muriate  d'or. 

Acide  cholestérique  et  mercure. 

En  versant  du  cholestérate  de  potasse  dans  du  proto-ni-* 
trate  de  mercure^ il  se  fait  aussitôt  un  précipité  noir.  Il  est 
probable  que  cette  combinaison  est  analogue  k  la  précéden* 
te ,  et  que  le  mercure  est  ici  à  Tétat  métallique. 

SiFoa  verse  du  cholestérate  de  potasse  dans  du  per-chlo- 
mre  de  mercure ,  il  se  fait  aussitôt  un  précipité  rouge  foncé. 
Nous  n'avons  pas  obtenu  assez  de  cette  combinaison  pour 
l'examiner. 

Du  cholestérate  de  cm^re. 

II  suffit  de  verser  du  cholestérate  de  potasse'dans  un  sel 
cuivreux  soluble,  pour  obtenir  sur-le-champ  un  précipité 
abondant  de  coideur  olive  ^  sans  odeur  ni  saveur,  et  totale- 
ment insoluble. 

Pour  analyser  cette  combinaison ,  nous  en  avons  calciné 
ogr.  200  dans  un  creuset  ae  platine^  le  résidu,  dbsous  dans 
Facide  nitrique,  a  été  étendu  d'un  peu  d'eau,  et  mis  en  con- 
tact avec  une  lame  de  zinc  bien  décapée.  Le  cuivre  s'est  pré- 
cipité à  l'état  métallique;  il  pesait  o  gr.  lao,  ce  qui  fait 
Gopourioo. 
Le  deutoxide  de  ctiivre  étant  composé  de  : 

Cuivre 80       100 

Oxygène.  .  * ao        aS 

La  combinaison  analysée ,  considérée  comme  un  cholosté* 
rate  de  cuivre  ,  serait  formée  de  : 

Oxide  de  cuivre ^5 

Acide  cholestérique •  •  .  •  .     ^5 

Mais  d'après  ces  mêmes  proportions  et  la  facilité  qu'a  le 
cuivre  de  se  réduire  à  Tétat  métallique ,  nous  sommes  portés 
i  regarder  cette  combinaison  comme  un  cholestérure  conte- 
nant 60  centièmes  de  cuivre  à  l'état  métallique. 


3o4  JOURNAL 

Du  éliolestérate  de  fer. 

Dans  une  solution  de  deuto-eulfate  de  fer ,  le  cholestérate 
de  potasse  forme  un  précipité  d'un  brun  foncé  qui  est  un  pea 
soluble  dans  Feau,  exposé'à  Fair,  il  jaunit  en  absorbant  de 
Foxygène  \  on  peut  obtenir  ce  second  cholestérate  de  fer ,  en 
décomposant  le  trito-hydrochlorate  de  fer  parle  cholestérate 
dépotasse. 

.  Nous  avons  fait  Fanalyse  du  deuto- cholestérate  de  fer. 
A  cet  effet,  nous  avons  calciné'  o  gr.  5oo  de  ce  sel,  qui  ont 
donné  o  gr,  i5o  d'oxide  de  fer  rouge ,  gui ,  d'après  M.  Gay- 
Lussac,  correspondent  à  loo  parties  de  fer  et  à  i%S  d'oxide 
de  ce  métal. 

5oo  parties  de  cholestérate,  de  fer  contiennent  donc  1^5  de 
deutoxide,  d'où  loo  parties  de  cholestérate  de  fer  se  com- 
posent de  : 

Oxide  de  fer •  •  %     a5         33     33 

Acide  cholostérique 7$       100     00 

D'après  ces  proportions,  ce  sel  doit  donc  être  considéré 
comme  un  cholestérate,  et  non  comme  uncholestérure;  ce 
qui  rentre  dans  la  théorie  :  car  ici  la  quantité  de  protoxide 
de  fer  qui  sature  Facide  choiestérique,  est  plus  faible  que  le 
tiers  de  celle  qu'il  faut  pour  saturer  Facide  suUurique. 

Cholestérate  de  zinc.  Ce  sel  s'obtient  par  double  décom- 
position^ il  est  d'un  beau  rouge,  très-légèriemexit  soluble  dans 
l'eau  froide  \  Feau  bouillante  f n  dissout  une  plus  grande 
quantité.  Ce  sel ,  par  son  commencement  de  solubilité,  se 
rapproche  des  choiestérates  alcalins^  et  il  est  très-probable 
que  c^est  un  véritable  cholestérate*  Du  reste ,  un  sel  de  zinc 
coloré  est  remarquable ,  la  plupart  de  ces  sels  étant  blancs 
ou  incolores. 

La  petite  quantité  d'acide  cholestérique  qui  nous  restai t, 
ne  nous  a  pas  permis  de  préparer  les  autres  sels  métalliques 
en  asseas  grande  quantité  pour  examiner  leurs  propriétés  ; 


DE     l^HilRMAGIE.  3o5 

nous  avons  cependant  vu  que  le  cEolestérate  de  potasse 

précipitait  d'une  manière  particulière  tous  les  sels  métal- 
liques. 

Le  cholestéraie  de  cobalt ,  qu  on  obtient  aussi  par  double 
décomposition ,  est  d'uue  couleur  jaune  semblable  a  celle  du 
tabac  d^Ëspagne. 

Le  cholestéraie  détain  est  également  jaune ,  mais  la  teinte 
en  est  plus  claire  et  tire  même  à  l'orangé. 

Les  cholestérates  de  nickel  et  de  manganèse  sont  d'une 
couleur  bistre. 

Il  suit  des  principaux  faits  contenus  dans  ce  Mémoire,  que 
la  matière  nacrée  des  calculs  biliaires  hvLnmu^^i^lestérinede 
M*  Cheyretdy  traitée  par  Facide  nitrique,  forme  une  ma- 
tière particulière  composée  d'oxygène ,  d'hydrogène  et  de 
carbone  3  que  cette  matière  qui ,  sous  plusieurs  Rapports ,  a 
encore  beaucoup  d'analogie  avec  les  corps  gras ,  possède  de 
plus  la  propriété  caractéristique  des  acides ,  et  a  reçu  le  nom 
diacide  cholesterique.  Cet  acide  se  combine  sans  décomposi- 
tion aux  bases  terreuses  et  alcalines ,  et  à  quelques  oxides 
métalliques  ;  il  forme  des  sels  toujours  colbrés ,  et  qui  diffè- 
rent par  leur  solubilité.  On  peut  désigner  ces  sels  par  le 
nom  de  cholestérates.  Avec  les  oxides  métalliques  dont  Toxy- 
gène  est  peu  adhérent  au  métal,  le  même  acide  forme  im 
antre  genre  de  combinaisons  qu'on  peut  nommer  choiesté^ 
rare  pour  en  désigner  la  nature  :  les  preuves  à  l'appui  de  ces 
assertions  sont  développées  dans  le  courant  de  ce  Mé- 
moire. 


in«.  Armée.  —  JidUet  1 8i  7.  ao 


3o6  JOURIfAI. 

ExAUE»  CHIMIQUE  des  FleuTS  du  Cytise  des  Aipes 

(Cytisas  labumum^  Linii.  )  ; 

Lu  hi  la  Sociëtë  de  Phaimacie  ,  le  i5  juillet  18179 

Par  J.-B.  Caveiitou. 

Lors  de  Texamen  que  je  fis  de  la  fleur  du  narcisse  des 
prés  (i) ,  je  fus  conduit  à  comparer  la  matière  coh>rante 
jaune ,  retirée  des  fleurs  de  cette  plante  ,  avec  la  couleur 
jaune  de  ipielques  autres  substances  végétaleB*  Mon  atten- 
tion se  porta  particulièrement  sur  la  fleur  du  cytise  des 
Alpes ,  cytisus  laburnum  ,  dont  la  couleur  m'avait  frappe 
par  son  éclat  et  son  intensité.  Persuadé  que ,  si  cette  couleur 
était  identique  avec  celle  du  narcisse ,  si  du  moins  elle  en 
avait  la  solidité ,  ce  serait  un  fait  précieux  pour  la  teinture , 
j'en  entrepris  Texamen  chimique.  Les  résnluts  nayant 
pas  été  satisfaisans ,  j'aurais  passé  cette  analyse  soiu  silence , 
si  d'un  autre  côté  je  n'avais  pensé  que  toute  analyse  vé- 

(1)  Depnii  IVpoq^e  k  laquelle  j*ai  publie'  le  trarail  sur  cette  fleur ,  on 
m^a  observé  que  cinq  on  six  ans  auparayant  il  avait  paru  un  Mémoire  de 
M.  Gbarpentier,  pharmacien ,  â  Valenciennes,  sur  le  même  sujet.  Ses  ré- 
sultats ne  s^aocordent  pas  avec  les  miens.  J*ai  cru  devoir  répétei*  moa 
analyse  ;  et  mes  nouveaux  produits  coïncidant  parfaitement  aTec  ceux 
que  j'avais  obtenus  en  premier  lieu ,  je  persiste  ^  croire  qu^ils  sont  exacts. 
M.  Charpentier  dit  à  la  fin  de  son  Mémoire  que  le  narcisse  des  prés  en  pou- 
dre 9  pris  â  la  dose  de  16  â  18  grains ,  est  vomitif.  Je  ne  sais  sur  quels  laits 
notoires  ce  pharmacien  fonde  son  assertion  ;  mais  je  peux  assurer , 
par  des  expéiiences  certaines  y  qu'k  juger  de  la  propriété  vomitive  du  nar- 
cisse par  celle  de  Fémétique ,  de  Fémétine ,  etc. ,  elle  est  bien  éloignée 
d'être  caractérisée.  En  effet  »  j'ai  pris  la  fleur  en  poudre ,  en  extrait ,  et 
séparément  chacune  des  parties  qui  la  composent,  je  n'ai  jamais  res- 
senti la  moindre  envie  de  vomir.  Je  ne  dis  pas  cependant  que  Fextrait  du 
narcisse  pris  ^  haute  dose  »  et  surtout  introduit  dans  la  circulation ,  ne 
produise  le  vomissement,  ainsi  que  l'a  remarqué  M.  Orfila  ;  mais  la  forte 
dose  qu'il  a  été  obligé  d'employer  k  cet  efiCst,  sert  enoore  à  prouver  que 
cette  propriété  vomitive  n'est  pas  bien  marquée. 


DE    PHARMACIE.  3,07 

gëtale  est  utile ,  et  qu'aucun  des  faits  qui  peuvent  servir  de 
matériaux  â  l'histoire  des  matières  colorantes  n'est  à  re- 
ieter.  M^is  pour  ne  pas  donnera  ce  travail  une  étendue  que 
son  peu  d'imporunce  ne  réclamé  pas,  je  n'en  rapporterai 
que  les  principaux  résultats. 

Les  teintures  obtenues  par  l'action  de  l'étW  sur  les  fleura 
du  cytisu»  éuient  d;un  jaune  dosé  superbe.EDes  ont  donné, 
pour  produit  de  leur  distillation  au  bain-marie ,  de  l'éther 
incolore  et  inodore;  et,  pour  résidu,  une  madère  jaune, 
odorante,  soluble  dans  l'alcohol  et  dans  l'eau,  et  qui  éuit 
une  combinaison  du  principe  colorant  jaune  avec  une  ma- 
tière grasse ,  fixe  ,'ayant  la  plus  grande  analogie  avec  celle 
^n  narcisse ,  mais  qu'il  nous  â  été  impossible  d'isoler  tou- 
lement. 

Après  avoir  fait  agir  l'éther;  les  fleurs,  quoique  moins 
colorées,  étaioit  cependant  encore  jaune*.  On  les  a  sonm^es 
à  l'action  del'alcohol  à  4o+o  bouillant.  Après  phideurs  trai- 
temens  alooholiques  ,  elles  étaient  devenues  blanches  et  ne 
fournissaient  plus  rien.  Les  teintures  ,*évaporées ,  ont  laissé 
pour  résidu  une  substance  jaune  brunâtre ,  vue  en  masse 
mais    dun   jaune    superbe  étant   étepdue  ;    cette   sub- 
stance,  véritable  principe  colorant  des  fleurs  du  cytisus. 
est  soluble  dans  l'eau  et  l'éther;  elle  rougit  le  tournesol ,  ce 
qm  est  dû  à  un  peu  d'acide  gallique,  car  elle  fait  tirer  au 
foirâtre  la  «ohition  de  sulfiite  de  fer;  et  en  traitant  cette 
mauère  ainsi  acide,  par  un  peu  de  magnésie,  on  peut  l'en 
oépooiller  totalement. 

Le  principe  colorant  est  déliquescent.  Les  huiles  fixes 
nont  sur  lui  presque  aucune  acuon  ,  mais  les  huiles  vola- 
toles  paraissentl  attaquer  plus  facilement;  l'acide  acétique  le 
dusout  MUS  altération;  propriété  bien  remaniuable,  quand 
on  considère  l'action  destructive  de  cet  acide  sur  toutes  les 
couleurs  ^jaunes  en  général  (Q;  les  acides  sulfurisé,  ni- 

J^^dï' rJ"  '^"*.^,*?»«'"  ••  Pl-  «•-"»«-  pour  reconnaître  U 
•«Mité d OB  ,.ane,  con.ute  i  1«  «ettr«  «n  m.crf«tion  d«u  da  ruttigr. 


3o8  JOURNAL 

trique  et  hydro-cMorique ,. décomposent  entièrement  le 
principe  colorant  ;  la  potasse  et  la  soude  ne  le  décomposent 
pas ,  ils  lui  donnent  au  contraire  plus  d'intensité  :  cependant 
Tammoniaque  semble  lui  donner  un  ton  plus  clair. 

L'action  des  sels  sur  le  principe  colorant  jaune  n*est  pas 
moins  digne  de  remarque. 

Les  acétate  et  sous-acétate  de  plomb  n'y  produisent  au- 
cun changement  ^  il  en  «st  de  même  du  sulfate  d'alumine  ; 
mais  si  on  ajoute  dans  la  liqueur  un  peu  d'ammoniaque ,  on 
obtient  une  laque  d'un  jaune  peu  intense  ,  d^une  faible  so- 
lidité ,  et  qui  se  détruit  par  la  seule  action  de  l'acide  nitriijae 
trés-étendu.        < 

Le  muriate  d'étain  précipite  assez  sensiblement  le  prin- 
cipe colorant  ;  mais  il  suffitde  précipiter  le  métal  par  l'acide 
bydi^o-sulfurique ,  pour  qu'on  n'observe  plus  aucun  indice 
du  principe  colorant  :  l'action  seule  de  l'acide  hydro-sulfu- 
rique  est  suffisante  pour  le  détruire* 

L'action  de  ces  principaux  réactifs  sur  la  matière  colo- 
rante jaune  des  flevrs  du  cytisus  ne  faisait  pas  augurer  en 
faveur  de  son  application  à  l'art  de  la  teinture*  Mon  pressen- 
timent était  justement  fondé ,  et  j'ai  tenté  plusieurs  expé- 
riences qui  n'ont  été  couronnées  d'aucun  succès  bien  sa- 
tisfaisant. 

On  voit,  d'après  ce  qui  précède,  que  la  matière  colo- 
rante jaune  des  fleurs  de  cytisus  ne  peut  être  confondue 
avec  celle  du  tiarcisse  des  prés  ,  et  qu'elle  diffère  également 
de  tous  les  principes  colorans  jaunes  connus  j  particulière- 
munt  de  celui  du  curcuma ,  que  MM.  Pelletier  et  Vogel  ont 
obtenu  à  l'état  de  pureté^  et  sur  lequel  ils  ont  fait  des  ob- 
servations si  intéressantes  (i). 

Je  reviens  maintenant  h  mon  analyse.  Les  fleurs  du  cy- 
tisus ,  après  avoir  été  épuisées  par  l'alcohol  et  l'étber ,  ont 

fort ,  et  ^''il  est  reconnu  bon  teint  lorsque  cet  acide  ne  fait  éprouver  ««- 
•une  altération  à  la  couleur, 
(i)  Journal  de  Pharmacie ,  tome  I ,  page  a8^  et  toiv. 


PB     PHARMACIE.  Sog 

été  mises  en  macération  dan»  Teaû  froide.  Après  vîngt- 
quatre  heures  de  séjour  on  a  filtré;  Teau  était  visqueuse^ 
ce  qu  elle  devait  à  une  matière,  qu  on  a  reconnue  être  de  la 
gomme  ;  et  les  liqueurs ,  essayées  par  les  réactifs  convena- 
bles ,  ont  montré  quelques  traces  de  muriate  et  de  sulfate 
de  chaurî* 

L'eau  bouillante  a  donné  les  mêmes  résultats ,  et  c'est  en 
vain  qu'on  a  fait  toutes  les  recherches  nécessaires  pour  y 
découvrir  de  Tamidon  ou  toute  autre  substance. 

Les  fleurs ,  après  avoir  éprouvé  celte  série  d'action  de  la 
part  des  divers  agens  qui  ont  été  cités ,  n'offraient  plus  qn*un 
réseau  fibreux ,  incolore ,  inodore ,  insipide ,  qui  présentait 
tons  les  caractères  du  ligneux  des  végétaux.  Il  ne  fournis- 
sait plus  rien  à  Feau  ,  l'alcohol  et  Féther.  On  Fa  traité  par 
l'acide  nitrique  ,  qui  a  donné  ,  par  le  refroidissement,  plu- 
sieurs cristaux  d'acide  oxalique  et  quelques  atomes  d'une 
poudre  blanche,  que  )'ai  présumée  être  deFacide  mucique 
formé  à  l'aide  d'un  peu  de  gomme  qui  avait  échappé  à  Fac- 
tion de  Feau. 

Il  résulte  donc  des  faits  précédens  : 

h  Que  les  fleurs  du  crytisus  labumum  contiennent  : 

I  °.  Des  traces  d'une  matière  huileuse,  odorante,  analogue 
à  celles  du  narcisse  des  prés  ; 

2^.  Un  principe  colorant  jaune  particulier  ^ 

3**.  De  l'acide  gallique  ^ 

4®.  De  la  gomme  ; 

5®.  Du  sulfate  de  chaux  (des  traces); 

6®.  Du  muriate  de  chaux  (des  traces)  ; 

7^*  De  la  fibre  végétale. 

IL  Que  les  fleurs  du  cytisus  labumum  ne  peuvent  être 
d'aucune  utilité  aux  arts  chimiques ,  et  que  leur  principe  c^ 
lorant  jaune  se  distingue ,  par  certains  caractères  ,  de  tous 
les  jaunes  connus. 


3o8  JOURNAL 

trique  et  hydro-cTilorique  ,.  décomposent  /      / 

principe  colorant  5  la  poUss^  et  la  soude^^/     / 

pas ,  ils  lui  donnent  au  contraire  plus  S//^     / 

l'ammoniaque  sembleJuî  donner  un  y/    A  Tantimoinei 

L'action  des  sels  sur  le  principe  Y    ,  ^ 
moins  digne  de  remarque.  r  ^  ^^  ^^  p^^^,^^  j 

Les  acéute  et  sous -acétate  // 
cun  changement  i  a  en  est  r'  /.  ctant  un  mélange  d'antî- 
mais  si  on  ajoute  dans  la  V^.  iie  avec  une  proportion  rela- 
obtient  une  laque  d  un  i  'i"'f>n  obtenait  ce  singulier  pro- 
lidité ,  et  qui  se  dcOT  '^^^^  ^®  ^^^  ^®  beurre  d^andmoîne. 
très-étendu.        >     ^  ^^^^  ^  ^^^^^  ^^*^®  combinaison  dirécte- 

Le  murkte  d'  .;/ gavait  queFacide  muriatique  seul  n  at- 
cipe  colorant  j  ^^o^^'*^  f  ®  9^'^"*  nommait  autrefois  le  ré- 
hydi-o-suliur  .^'  on  n'ignorait  pas  que  ce  métal  éiait 
du  princir  '^/ffï'^ious  par  la  réunion  des  acides  nitrique  et 
rigue  ef  z'"*^  ^"  ^^^  régale  5  mais  on  éuît  loin  de  regarder  la 

T  '-v    .'^difl  résiiliatite  comme  étant  du  beurre  d'antimobe 

rao^    /'jfeAtion,  On  était  persuadé ,  au  Contraire ,  que  le  «cl 

ï?     '^  M^^  qii  on  obtenait  ainsi  participait  des  deux  acides 

^ye5*  Ce  ^'est  que  depuis  quelques  années  qu'on  a 

^^outté  cette  t>pinion.  Nous  en  sommes  particulièrement 
^vâbks  À  MM.  Proust  et  Benhollet,  qui  nous  ont  Cadt 
foif  V^^  ^^"^  l'acide  nitro-muriatique ,  l'acide  nitrique  n& 
^^rvait'qu'à  oidgénerracidenittriatique,  et  que  la  combi- 
naison qui  avait  lieu  par  suite  d^  la  réaction  de  cet  acide 
jnixte  sur  un  métal  était  un  muriate ,  ou ,  en  raisonnant 
d'après  les  nouvelles  données , ,  aJMi  qne  l'a  fait  M*  Dawy 
dans  une  note  insérée  dans  les  Annales  en  mars  1816,00 
traduit  l'opinion  précédente^  en  disant  qne'^'dattis  Teau  ré- 
gale ^l'acide  nitrique  ne  .sert  qu'à  enlever  Thydcoigène  a 
1  acide  hjdro-chloriqne ,  et  que  ee  n'est  qu'après  avoir  ré- 
duit celui-ci  i  l'état  de  cblore ,  qu'il  dévient  «usc^[Mibk 
de  se  combiner,  et  qu'il  se  combine  en  effet  avec  le  métal , 
en  sorte  qu'on  ne  peut  obtenir  ,  par  ce  moyen  ,^  que  des 
chlorures. 


DE    PHARMACIE.  3ll 

*e  première  conséquence  de  ces  observations  a  été 
^x^ennes  prop<Mtions  pour  Teau  régale  étaient  bean- 
'^  ""^jcteê  en  addeipitrique.  En  effet ,  il  suffit  qu'il  y 

^  Naent  la  quantité  nécessaire  pour  brûler  tout 

^  l'acide  hydro-chlorique.  Aussi  M.  Proust, 

y  \  sur  l'or ,  imprimé  en  1806,  a-t-il  pro« 

^'^  ^     tJ  .^portion  de  i  d'acide  nitrique  à  4  d'acide 

/  1^\  ^'9  conune  remplissant  parfaîtem^t  le  but. 

%^^  .  que  depuis  que  toutes  ces  domiées  ont  été  bieo 

^  ^  ,i  confirmées  par  l'expérience ,  qu'on  a  abandonné 

^ooe  méthode  ,  et  qu'on  a  cflGedué  directement  la 
jibinaison  de  plusieurs  chlorures.  Ainsi  ,  par  exemple , 
pour  cdui  dont  il  est  ici  question ,  nous  prenons  une  partie 
d'acide  nitrique  ,  4  décide  et  une  d'antimoine  métallique  : 
la  dîssolntioa  étant  îaite  avec  tomes  les  précautions  d'usage> 
on  évapore  en  Taisseaux  clos  pour  chasser  lomt  l'excès  d'a- 
cide et  d'humidité;  et  kNcsque  le  chlorure  est  sec ,  on  cou- 
tinne  Tadion  d^la  chaleur,  mais  on  change  de  récipient* 
C'est  par  ce  moyen  que  nous  obtienons  de  très-beam  chlo* 
rure ,  ou  beurre  d'antimoine. 

w  Ce  procédé  a  de  grands  avantages  sur  l'ancien  :  le  pro- 
duit est  beaucoup  plus  beau ,  et  n'a  pas  beacmi  d'être  rec- 
tifié ,  comme  celui  que  l'on  obtient  par  l'intermède  du 
sublimé  corrosif  ;  de  plua  ,  il  revient  à  bien  meilleur 
compte.  Aussi  le  beurre  d'antimcnine  a*tril  maintenant  une- 
valeur  sous-double  de  odle  qu'il  avait  autrdEÎMS.  Si  ce  pro- 
cédé a  aes  arantages  ,  il  est.vrai  de  dire  qu'il  n  aussi  ses  in*- 
convénitos^;  et  cette  opération  est  regardée  comme  toH 
capricieuse  par  tous  ceux  qui  n'ont  pas  fu  iftprécier  les 
cavsee  de  ses  Tsariations  :  ceifcmm  )e  l'ai  emqployé  ttès-firé* 
querauaeiit)  )'s£  efti  ocoàsâon  de  £M#e  quelques  observations  ^ 
que  je  cras  assea  intértsshates  pour  être  publiées  ^  et  pour 
mériter  principalement  l'atlenôen  des  pvatieîena. 

»  il  y  H  vnip  de  circonstances  qui  influent  sur  k  rapidité 
delà  disaotjAkmderantinMine,  pour  cpK^l'opéiistettr, sur- 


3l2  JOURNAL 

tout  s'il  agit  sur  des  masses  uo  peu  considérables ,  paisse  Ta 
régler  à  son  gré.  DiiTérens  phénomènes  ont  lieu ,  snivaut 
que  cette  dissolution  a  été  plus  ou  moins  prompte.  Je  suppo- 
serai d*abord  qu'elle  soit  faîte  avec  beaucoup  de  lenteur  : 
dans  ce  cas ,  le  chlore ,  à  mesure  qu'il  se  forme  et  se  déve- 
loppe ,  se  cominne  à  lantimoine  sans  aucune  perte.  Lorsque 
le^  métal  est  entièrement  dissous ,  la  formation  du  chlore 
continue ,  reste  dans  la  dissolution ,  et  fonne  un  sur^-chlo- 
rure  qu'on  peut  évaporer  sans  en  déterminer  la  décomposi- 
tion ;  mais  qui/ après  avoir  été  amené  par  les  progrès  de  Téva-t 
poration  à  une  consistance  presque  sirupeuse,  résiste  désor- 
mais à  Faction  d'une  chaleur  modérée,  et  ne  se  sublime  pas. 
n  est  très-'facile  d'obvier  à  cet  inconvénient,  pnisqu'il^uffitde 
mettre  cette  dissolution  concentrée  dans  un  flacoB  y  et  <le 
l'agiter  a  froid  avec  de  Tantimoîne  très-divisé.  Cette  addition 
de  métal  doit  ae  faire  avec  bien  de  la  précaution  9  car  il  se 
dissout  si  promptement  et  en  si  gnmde  quantité.,  qu'il  j  a 
une. chaleur  considérable  de  dévdoppée ,  ej  que  le  vase  bii- 
serait  nécessairement,  si  on  n'y.  apportait  les  précautions 
convenables. 

»  Admettons  muntenant  que  la  dissolution  ait  ^é 
prompte  et  tumultueuse ,  et  cela  aura  lieu  toutes  les  fois  que 
le  mélange  des  acides  aura  été  fait  long-^temps  d'avance,  on 
que  l'acide  nitrique  sera  en  proportion  surabondante ,  ou 
enfin  lorsque  le  métal  aura  étéirop  divisé. 

»  Voici,  dans  cette  nouvelle  supposition,  ce  qui  aura  lien  : 
Lorsque  la  dissolution  est  très-Arive^  il  se  dégage  ime  cha- 
leur excessive  qui  détermine  une  réaction  subite  dies  deux 
acides  l'un  &ur  l'autre ,  et  qui  est  telle  que  la  majeure  partie 
du  chlore  est  entraînée  avec  le  gax  nitreux;  de  là  il  résulte 
que  ce  n'est  plus  du  chlore ,  mais  bien  de  l'iM^ide  nkriqne 
qui  reste  en  excès  dans  la  dissolution  :  aussi ,  lorequVm  évft* 
pore  cette  dissolution  se  comporté-t-elle  d'une  manière  bien 
diÔérente  que  celle  dont  nous  avons  parlé.  Presque  aussitôt 
que  l'ébulUtion  a  lieu ,  on  voit  de  nouveau  leaucoiq)  de  gaz 


DE    PHARMACIE.  3l3 

oitreax  se  dégager,  et  la  li<]^uear  se  trouble.  Cet  effet  va  tou- 
jours croissaut  'j  il  se  forme  un  magma  si  considérable^  et 
il  se  manifeste  des  soubresauts  si  TÎolens  ^  qu^on  est  forcé  de 
renoncer  à  une  distillation  c^*on  ne  pourroit  plus  continuer 
sans  courir  de  grands  risques.  Ce  serait  fort  inutilement 
qu'on  chercherait  à  rétablir  «ette  dissolution  en  y  ajoutant, 
comme  précédemment,  de  Tantimpine  métallique;  car  alors 
il  se  produit  une  effervescence  des  plus  vives;- le  dépôt 
s'augmente  n  tel  point  et  devient  si  volumineux  /qu'on  ne 
peut  plus  le  séparer  du  liquide.  J*ai  été  long-lemps  san^ 
aplanir  cette  difficulté,  parce  que  j'attribuais  à  Fimpureté  du 
métal  ce  qui  dépendait  uniquement  de  la  réaction  et  de  la 
proportion  relative  dei  acides.  M'éunt  assuré  que  le  dépôt 
en  question  était  une  combinaison  d'oxide  et  de  chlorure 
<)  antimoine  ,  alors  j  al  pu  n'apercevoir  de  la  véritable  cause 
des  phénomènes  observés  ,  et  je  me  suis  rendu  bientôt  maî- 
tre de  mon  opération.  J'ai  fait  remarquer  que ,  quand  la  dis- 
solution était  r^ide ,  une  grande  par  de  du  chlore  se  déga- 
geait par  suite  de  la  chaleur  qui  se  manifestait.  J\  irestedonc 
dans  la  dissolution  un  excès  d'acide  nitrique';  mais  celui- 
ci,  né.  pouvant  plus  porter  j;,  son  action,  sur  Facide  hydro- 
cblorique  ,  réagit  sur  lé  chloruré  lui-même .  oxide  le  métal , 
et  c'est  alors  qu'il  le  précipite  en  se  combinant  avec  une  cer- 
taine proportion  de  chjorure.  Or,  rieii  déplus  simple  que 
àe  parer  a  ce  nouvel  inconvénient  :  '  il  faudra  tout  bonner 
ment  ajouter  un  peu  d^aiciile  hydro-chlorique  avant  d'éva- 
porer la  dissolution ,  et  l'agiter  peiidant'quelque  temps  avec 
de  l'antimoine  très-Bivisé.  Ces  précautions  étant  prises ,  là 
dissoIàti6U  n'éprouve  plus  aucun  des  ëccidens  mentionnés  ^ 
elle  reste  parfaitement  claire  pendant  tout  le  temps  de  son 
évaporalibn  { quelquefois  ,'vers  la  fin,  elle  dépose  un  peu  de 
muriate  -àe  piomb ,  lorsque  l'antimeine-  en  contient  ;  on  le. 
sépare  et  on  achève  l'opération  dans  une  cornue  plus  petite. 


3l4  JOURNAL 

ANALYSE  DU  RIZ  5 

Par  M.  Bràgonnot  ,  professeur  à  NancL 

Ok  trouve,  dans  les  Annales  tie  ehinne  et  de  physM^oe, 
d'arril  dernier^  une  analyse  très  •détaillée  du  ris  faite  par 
M.  Braconnot.  Nous  ne  rapporterons  pas  ici  le  deuil  de  ses 
nombreuses  expériences ,  nous  y  placerons  seulement  les  ré- 
Sttluts  de  l'analyse  du. riz.,  faite  en  nvème  temps  par  plu- 
sieurs habiles  chimiitts;  Les  produits  offrent  quelques  diffé\ 
rences  qui  ttennent  surtout  au  point  de  vue  sous  lequel  ceue 
semence  céréale  a^té  examinée  par  chacun  d^eux  ;  leur  com- 
paraison labse  peu  de  chose  à  faire  pour  compléter  Thistoire 
chimique  de  cette  substance  alinientaire. 

lUx  de  la  Caroline.        Rit  du  Piémont 


Eau  •••••• 5,00  7|Oo 

Amidon 8^,07    ^  83,8o 

Pareuchyme 4)8o  ^fio 

Matière  végéto-animale.  .  .  .  3,6o  3,6o 

Sucre  incris tatlisable ^>^9  ^s^^ 

Matière  gommeuse  voisine  de 

Tamidon  •  •  •  • 0^71  0,10 

Huîle  ••....../..•.  o,i3  o,î»5 

Phosphate  de  chaux  *  .  •  •  •  o,4o  ^À^ 

Munate  de  potasse.  .  .  •  .  .  0,00   \  /  0,00 

Phosphate  de  potasse.  •  •  •  •  0,00   i  1  0,00 

Acide  acétique o,po    T  1  0,00 

Sel  végéta  à  base  de  chaux,  o^    1  '\  0,00 

Sel  végétal  à  base  de  potasse.  a,oo  «1  1  a^oo 

Soufre •  .  .  ^..  •  .  Ojioa  y.  \  4,o^ 

Total.  ;«:...  too^oo  100,00 


DE   PHARMACIE*  3l5 


^MMM^Mtw^*^nnmnMmt¥t^iytm^Mtmm>%tt^ 


ANALYSE  DU  RIZ; 

Par  M.  Vauqueu». 
(  Elirait  ) 

Eh  travaillant  sur  les  pommes*de-terre ,  M.  Vauquelin  a  ' 
en  ndée  de  faire  aussi  Tanalyse  du  riz  pour  connaître  en 
quoi  il  pouvait  différer  des  autres  graines  céréales ,  et  savoir 
s'il  coudent  de  la  matière  sucrée  propre  à  la  formation  de 
lalcobol. 

Trente-un  grammes  de  riz  Concassé  ont  été  macérés  dans 
Teau  pendant  quelques  jours ,  et  jusqu^à  ce  que  ce  liquide 
cessât  d'en  extraire  quelque  chose.  On  a  obtenu  une  liqueur 
parfaitement  transparente,  mucilagineuse,  sans  saveur,  sans 
action  sur  la  teinture  de  tournesol ,  ne  précipitant  point 
lacétàte  de  plomb  ;  cette  liqueur ,  évaporée  k  une  douce 
chaleur,  a  fourni  un  extrait  moU ,  blanc  ,  jaunâtre  ,  trans- 
parent, d*une  saveur  douce  et  mucilagineiise ,  comme  celle 
de  la  gomme  arabique ,  mais  ensuite  un  peu  sucrée.  Il  pesait 
3,6oo  grammes  et  le  riz  séché  ne  pesait  plus  que  39,800. 
Cet  extrait ,  mis  sur  les  charbons  ardens,  se  boursouflait  en 
répandant  une  fumée  blanche  ,  acide ,  d'une  odeur  de 
gomme  brûlée. 

On  a  traité  cet  extmt  k  plusiefurs  reprises  |iftr  Vadde  ni- 
trique pour  le  convertir  en  acide  ;  on  a  oblefiu  une  liiquent 
jaunâtre  fortement  acide  qui  laissait  prédpiter ,  par  TaddK- 
tioti  de  Feau  ,  une  poudre  blanche  grisiktre,  kisipide ,  cra- 
qiuuit  4o«tt  là  deQt\  insdkble  dans  Tenu  béid31iq|^ ,  soluble 
presque. en  totalité  dans  r^eide  nitriqttè^  et  en  étant  préci* 
pitée  par  Fammoniaque ,  non  en  flocons ,  mais  en  pous- 
sière blanche.  Chauffée  au  cbalumeau ,  cette  poudre  parait 
ii'éprouver  aucme  altéHiûon  ;  cependant  eHe  bhrttchit  et  de- 
ncnt  al^ne ,  fait  alors  èffiHnrescence  «vcé  lés  acides  ,  cl 
^t  pt^écipitée  de  &£$  diasoluiiotis  ea  flocom  Ûa'ncs  par  Ta 


3l6  JOURNAL 

inonîaque,  chose  remarquable,  et  la  liqueur  surnageante 
précipite  abondamment  par  l'acide  oxalique. 

Ainsi,  il  ne  parait  pas  douteux  que  cette  pondre ,  qui  se 
forme  par  Faction  de  Tacide  nitrique ,  sur  l'extrait  de  riz, 
ne  soit  formée  de  phosphate  de  chaux  et  d'un  sel  v^étal 
à  base  calcaire. 

Cette  expérience  pfiraltra  peut-être  cobtradictoire  k  c^le 
qui  est  citée  plus  haut ,  de  laquelle  il  résulte  que  Teaa  mise 
sur  le  riz  ne  précipitait  point  Facétate  de  plomb ,  ce  qui  est 
vrai  ;  mais  on  avait  soumis  à  ce  réactif  les  premiers  lavages 
faits  à  froid.  La  même  opération  n'a  pas  été  faite  avec  les 
dernières  portions  d'eau  qui  avaient  infusé  sur  le  riz  i 
une  douce  chaleur.r 

Or,  pour  confirmecl'opinionde  la  dissolution  du  phosphate 
de  chaux  dans  l'infusion  aqueuse  du  riz ,  on  a  fait  infuser  du 
riz  dans  l'eau  a^une  douce  chaleur;  la  liqueur  filtrée ,  trans- 
parente ,  précipitait ,  par  l'acétate  de  plomb ,  la  baryte^  et 
ces  précipités  étaient  solubles  dans  l'acide  nitrique  pur;  la 
solution  d'iode  faisait  tourner  cette  liqueur  au  bleu  foncé| 
ce  qui  prouve  que  l'eau  avait  dissous  de  l'amidon.  Est-ce  cet 
amidon  qui  est  la  cause  de  la  dissolution  du  phosphate  de 
chaux?  c'est  ce  que  l'expérience  nous  indiquera  plus  bas. 

Examen  du  Riz  traité  par  Teau. 

Vingt  gramme^  de.  ce  riz  distillés  dans  une  corane  ont 
donné  un  produit  fo|rtement  acide  et  empyreumatique  ;  mis 
avec  la  potasse ,  il  a  dégagé  de  l'aounoniaque. 

Le  charbon  provenant  de  cette  opération  ne  brûle  qu'avec 
peine  ;  il  kisse  une  matière  noirâtre  pesant  cent*nûllièmei| 
qm  contienfun  pe4  de  phosphate  de  chaux. 

Farine  de  Biz. 

.  Elle  a  présenté  les  mêmes  phénomènes  ;  mais  pour  se  con- 
vaincre de  la  p^sence  et  de  la  quantité  d'animoniaque  dansk 
jproduit  de  la  distiUation  de  ao  grammes  de  riz  ^  on  a  opéré 


DE   PEARMÀGIE.  Si'] 

comme  il  suit  :  le  produit  acide ,  introduit  avec  de  la  chaux 
dans  une  cornue  de  verre,  au  col  de  laquelle  éuit  adapté  un 
petit  ballon  où  Ton  avait  mis  de  Tacide  muriatique  faible  , 
a  été  soumis  à  Tébullition  jusqu'à  ce  que  les  vapeurs  de 
changeassent  plus  la  couleur  du  tournesol  rougie.  L*on  fit 
ensuite  évaporer  la  liqueur  qui  était  dans  le  récipient,  et  on 
obtint  un  centigranmie  d*nn  sel  acide  coloré  en  brun ,  qui, 
délayé  dans  un  peu  de  potasse  caustique ,  laissa  dégager  de 
lammoniaque. 

D'après  ce  résultat ,  il  parait  qu'il  n'y  a  que  fort  peu  de 
matière  animale  dans  le  riz  ,  au  moins  à  en  juger  par  la  pe- 
tite quantité  d'ammoniaque  qu'il  fournit,  et  l'usage  long- 
temps continué  de  celte  graine  céréale,  comme  aliment, 
doit  nécessairement  changer  le  mode  de  nutrition. 

Examen  de  racide  provenant  de  faction  de  F  acide  nitrique 
surPextroàderiz. 

Comme  en  U^aitant  cet  extrait  par  l'acide  nitrique  il  s'était 
formé  un  sel  calcaire  insoluble ,  dont  la  plus  grande  partie 
avait  pour  principe  un  acide  végétal,  à  en  juger  par  l'effer-' 
vescence  qu'il  faisait  avec  les  acides  après  avoir  été  calciné, 
et  par  le  précipité  que  formait  alors  l'acide  oxalique  dans  la 
dissolution  nitrique  précipitée  auparavant  par  l'ammonia- 
que, il  devenait  curieux  de  savoir  s'il  y  avait  eu  décom- 
position du  phosphate  de  chaux  ;  car  si  les  choses  avaient 
eu  lieu  ainsi ,  on  devait  retrouver  de  l'acide  phosphorique 
dans  la  liqueur  d'où  ce  sel  calcaire  s'était  précipité. 

On  a  à  cet  effet  soumis  cette  liqueur  à  l'examen  chimique  : 

i®.  Elle  ne  fournit  point  de  cristaux,  quoiqu'elle  soit  rap- 
prochée et  privée  de  la  plus  grande  partie  de  l'adde  nitrique; 

2^.  Elle  avait  une  couleur  jatuie-clair^  une  saveur  forte- 
ment acide  ; 

3*.  Formant  avec  l'eau  de  chaux  de  baiyte  des  précipités 
floconeux  solubles  dans  l'acide  nitrique  ; 


3l8  JOURNAL 

4<»<  Une  portkm  de  cet  acide,  saturée  par  la  potasse  et  le  sd, 
provenant  de  cette  combinaison  calcinée  pour  décomposer  le 
sel  végéul  s'il  en  existait ,  a  fourni  un  charbon  dont  Teau  a 
extrait  une  matière  alcaline;  laquelle,  saturée  par  l'acide  acé- 
tique pur,  a  donnéun  précipité  floconettx  assez  abondant  par 
Tacétate  de  plomb  :  cette  liqueur  contenait  donc  de  Tacide 
phospborique.  Cet  aeide  ne  peut  provenir  que  du  phosphate 
de  chaux  décomposé  par  Tacide  végétal,  qui  se  forme  par 
Faction  de  l'acide  nitrique  sur  la  substance  végétale,  et  qui 
a  plus  d'affinité  avec  la  chaux. 

.Expérience  fQur  déterminer  ht  cause  de  la  dissolution  du 
phosphate  de  chaux  dans  t infusion  de  riz. 

Une  certaine  quantité  d'amidon  pur ,  retirée  du  froment, 
mise  avec  de  Feau  disdllée,  a  été  chauffée  à  une  douce  cha- 
leur *,  la  liqueur  filtrée  ne  précipitait  point  du  tout  l'acétate 
de  plomb,  quoiqu'elle  bleuU  la  solution  diode]  ce  qui  prouve 
que  le  précipité  formé  par  l'acétate  de  plomb  dans  l^infii- 
sion  de  riz  £iite  à  chaud,  n'appartient  pas  à  l'amidon,  mais 
«u  phosphate  de  chaux  dissous,  comme  l'expérience  suivante 
va  nous  le  prouver. 

La  même  quantité  d'amidon ,  à  laquelle  on  a  ajouté  un 
peu  de  phosphate  de  chaux  pur  en  poudre ,  a  été  chauffée 
dans  une  quantité  d'eau  suffisante;  la  liqueur  filtrée  précipi- 
tait par  l'acétate  de  plomb  et  l'oxalate  d'ammoniaque.  D'après 
ces  expériences ,  il  parait  que  l'amidon ,  en  se  dissolvant  dans 
l'eau,  rend  soluble  une  petite  quantité  de  phosphate  de 
chaux ,  et  que  si  l'infusion  de  riz  faite  à  une  douce  chaleur 
précipite  l'acétate  de  plomb  ,  elle  doit  cette  propriété  à  la 
décomposition  du  phosphate  de  chaux ,  dissous  par  ce  seL 
L'infusion  de  riz ,  faite  à  la  température  ordinaire ,  ne  préci- 
pite point  l'acétate  de  plomb ,  mais  elle  acquiert  cette  pro- 
priété par  la  concentration. 

Vingtgrammes  4e  Hz  concassé,  infusés  avec  de  l'eau  froide 
a  la  température  ordinaire  de  i5  degrés,  ont  donné  une  li- 


DE   PHAKMACIE.  3l9 

qneur  qui  ne  précipitait  point  Tacëtate  de  plomb;  mais  rap- 
prochée en  ccNisistance  syrupense,  elle  le  précipitait  d'une 
manière  sensible  ;  le  peu  dé  matière  produite  par  cette  infu- 
sion à  froid  ne  faisait  pas  la  dixième  partie  des  autres  ex 
traits  obtenus  i  l'aide  d'une  douce  chaleur  ;  ce  qui  prouve 
que  dans  les  infusions  de  riz  faites  précédemment  y  il  y  avait 
eu  de  l'amidon  dissous ,  et  c'est  la  dissolution  de  cette  fécule 
dans  l'eau  qui ,  rapprochée  y  a  laissé  un  extrait  mou  >  collant 
et  mucilagineux. 

La  matière  obtenue  de  l'évaporation  de  Teau  infusée  à 
froid  sur  les  20  grammes  de  riz,  décomposée  au  feu ,  a  don* 
né  un  charbon  qui ,  traité  par  l'acide  nitrique ,  a  donné  nu 
précipité  floconeux  par  Fanmioniaque  et  Feau  de  chaux. 

Ainsi ,  le  phosphate  de  chaux  se  dissout,  même  à  froid, 
dans  Teau  à  l'aide  d'une  espèce  de  corps  muqueux  contenu 
dans  le  riz.  Mais  pourquoi  Tinfusion  de  riz ,  faite  à  froid ,  ne 
précipite-t-elle  pas  l'acétate  de  plomb?  C'est,  je  erois ,  parce 
que  le  phosphate  de  chaux  se  trouve  en  si  petite  quantité, 
qae  son  effet  sur  le  plomb  ne  devient  pas  visible;  si  l'infusion 
fait  à  chaud  donne  un  précipité  sensible ,  c'est  qu  il  y  a  une 
.  plus  grande  quantité  de  phosphate  de  chaux  dissous  à  Faide 
de  l'amidon. 

Cette  observation  pourrait  peut-être  fournir  le  moyen  de 
concevoir  la  présence  quelquefois*  assez  considérable  de 
phosphate  de  chaux ,  en  dissolution  dans  des  liqueurs  ani« 
inale^et  végétales  qui  ne  sont  point  acides,  et  qui  sont  au 
contraire  souvent  alcalines  ;'  le  phosphate  de  chaux  parait 
exerceir  une  affinité  assez  puissante  sur  les  substances  ani- 
males et  végétales;  car  quand  on  vient  par  un  moyen  quel- 
conque à  séparer  ces  substances  de  l'eau  où  elles  sont  dissou- 
tes avec  le  phosphate  de  chaux,  elles  Fentrainent  avec  elles. 
C'est  peut-être  ainsi  que  la  nature  le  dissout  pour  le  transpor- 
ter dans  Féconomîe  animale  ,  pour  la  formation  et  la  répara- 
tion du  système  osseux. 


320  JOURNAL 

Expérience  pour  déterminer  à  quel  degré  de  chaleur  Tandr 
don  commence  à  se  dissoudre. 

De  la  farine  de  riz  mise  dans  une  capsule  avec  deTean  ,  a 
été  chauffée  sur  un  bain  de  sable  jusqu'à  3o  degrés  :  alors 
une  portion  de  la  liqueur  filtrée  ne  précipitait  point  la  solu- 
tion d'iode;  ce  n'a  été  qu'à  5o  degrés  qu'elle  commença  it  la 
verdir  légèrement,  et  à  55  elle  l'a  rendue  entièrement  bleue. 

L'amidon  commence  donc  à  se  dissoudre  dans  Teau  à  un« 
température  de  5o  degrés  de  Réaumur. 

CONCLUSION. 

Le  riz  est  une  graine  essentiellemen^amilacée^qui  ne  con- 
tient que  des  traces  à  peine  perceptibles  de  gluten  et  de  phos- 
phate de  chaux;  elle  diffère  donc  des  autres  graines  céréales 
servant  à  la  nourriture  des  hommes  et  des  animaux,  les- 
quelles renferment ,  comme  on  sait ,  beaucoup  de  ces  deux 
matières  ;  ainsi  le  mode  suivant  leque)  le  riz  nourrit,  doit  être 
différent  de  celui  du  froment.  Par  exemple,  nous  avons  &ît 
tous  nos  efforts  pour  découvrir  de  la  matière  sucrée  dans  le 
riz ,  mais  ils  ont  été  sans  succès  ;  il  est  cependant  singulier 
que  cette  graine  ne  contienne  pas  de  corps  sucré  ,jcar  l'on  as- 
sure que,  dans  ceruins  pays,  l'on  en  tire  de  l'eau-de-vie  qui 
est  appelée  rock. 

Au  reste ,  la  pomme-de-terre  qui  ne  contient  pas  non  plus 
desucre,foumitcependantdereau-de-?ie,çoitqu'onl'emploie 
crue ,  soit  qu'on  la  fasse  cuire  auparavant.  De  là  il  faut  con- 
cliu'e  ou  qu'il  y  a  autre  chose  que  le  sucre  qui  peut  former  de 
l'alcohol ,  ou  que  le  sucre  se  trouve  quelquefois  tellement  en- 
veloppé dans  les*  végétaux ,  qu'il  échappe  aux  moyens  de  la 
chimie. 


BE     PHARMACIE.  3ai 


De  Tétai  de  4a  Mëdecme  et  de  la  Pharmacie  en 
Angleterre* 

LETTOfe  adressée  à  M.  Pelleîier  par  M.  G.'L.  CAtrcr. 

Londres,  ce  9  mai   1817. 

Mon  cher  collègue , 

Vors  viendrez  mn%  dovrie  vîsrter  \m  jotir  une  ville  où 
voire  répirtrtioa  vcrtis  a  devancé ,  et  où  vous  devei  vous 
promettre  de  faire  beauconp  d'observations  nàXi^s  'pOnr  les 
sciences  que  vous  cuinvc*  avec  tant  de  succè».  Pour  angfnen* 
ter  en  Vous  le  désir  de  venir  étudier  cette  Albion,  imparfaite- 
ment décrite  par  les  voyageurs^  parce  qu'il  y  n  mille  m»* 
nières  de  Fenvisager ,  *et  quelle  offre  à  rhaqine  instant  ies 
contrastas  les  plus  siac;iiliers;  je  v&fs  vous  4a ire  part  des 
premières  remarques  que  j'aKaites ,  et  je  oommeucepar  ce 
<fà  noas  intéresse  le  plus  ^  lu^pharmacie» 

Si  vmis  demandies  daiTS  qael  fnjs  ,  dans  qu'elle  ville  du 
monde  le  ckarlatanisme  eU  phss  général ,  pliM  im|mdent^t 
i\m  meillenr  produit,  vous  < -ne  vous  atteu^ries  fns  sans 
doute  qu'on  dut  vous  nommer  r'Ângieterre  et  X.iHidrt!s.  Ce- 
pendant,  Jnalgré  le  hident  tabU^aù  ti[tie  nous  présente  le 
ckarlatanisme  en  FVance  ,  cette  réponse  serait  parfiakement 
jnate. 

iLa  première  chcfse  qai  frappe  lynand  on  ae  premèns  dites 
l<^s  rues  marchandes  de  c^te  ville ,  c^est  la  rediereke  ex- 
trême, la  symétrie  avec  lesquelles  lès  ob'^ets  de  vente  sont 
^lés;  c'est  le  soin  minutieux  et  puéril  que  pnsment  ks 
boutiquiers  d'attacher  à  chaque  marchandise  ûa«  annonce 
ttanuserite  des  propriétés  et  des  avantages  quelle  pi^sente. 
ftien  ne  ae  vend  «ins  prospectus.  La  moindre  babiole  ^st 
^>fierte  aux  acheteurs  avec  les  épilhètes  de  ptufake ,  /ïou- 
vrife ,  admiYabfù ,  yrfùTVf^îlIcusè ,  &yquisè ,  incomparable. 
III'.  Année.  — JCuillet  1817.  21 


322  JOURNAL 

Les  oiScines  des  pharmaciens  sont  d'une  richesse  et  d*one 
élégance  qui  ne  le  cède  pas  à  celle  des  bijoutiers.  On  y  yoit 
plusieurs  rangées  de  vases  de  cristal,  portés  sur  des  pieds 
dorés  ,  reufermant  des  liqueurs  colorées  en  rouge,  en  vert, 
en  jaunf-,  en  bleu.  Ces  teintures  sont  écktantes ,  et  leurs 
reflets  combinés  produisent  le  soir ,  k  l'aide  des  lumières 
bien  placées ,  les  effets  brillans  du  spectre  solaire.  Sur  ces 
vases ,  dont  la  médecine  ne  fait  aucun  usage,  sont  peints  en 
or  des  caractères  chimiques  que  le  peuple  prend  pour  de  la 
magie,   ou  des  écussons  blasonnés  qui  annoncent  qu'un 
prince  protège  spécialement  cette  officine.   Sur  un  large 
comptoir,  et  dans  des  cases  vitrées ,  sont  disposées  avec  art, 
je  dirais  presque  avec  coquetterie,  des  groupes  de  flacons 
taillés ,  de  boites  de  différentes  formes ,  de  petits  pots  bien 
-enveloppés^et  cachetés,  portant  tous  de  jolies  vignettes  en- 
luminées et  des  imprimés  qui  annoncent  que  ces  précieux 
spécifiques  guérissent  tous  les  maux,  et  se  vendent  en  vertu 
de  patentes  ou  de  brevets  d'Uvention. 

Étonné  de  la  grande  quantité  des  pharmacies  que  je  re- 
marquais dans  tous  les  quartiers ,  plus  étonné  de  voir  ven- 
dre par  des  merciers ,  des  quincailliers  ,  des  orfèvres ,  quel- 
ques remèdes  patentés ,  comme  chez  les  apothicaires  ;  plus 
étonné  encore  de  trouver  dans  le  Strandnae  maiscm  portant 
'  cette  inscription  :jfifi^Ce/  des  pûules(t);derencoutret  dans  les 
.  places  des  colporteurs  bizarrement  costumés ,  et  se  prome- 
nant avec  des  écriteaux  où  Ton  propose ,  en  grosses  lettres, 
des  trésors  de  santé  ^  tandis  que  des  Juifs  ou  Arméniens  pré- 
sentent^ sur  les  trottoirs ,  de  la  rhubarbe  dans  de  petites 
corbeilles  \  je  demandai  à  un  savant  médecin,  auquel  j'étus 
recommandé ,  si  toute  la  ville 'éuit  malade ,  et  ce  que  tout 
cela  voulait  dire. 

«  Votre  surprise.  Monsieur,  me  répondit-il ,  est  fort  na- 
turelle. Il  est  honteux  pour  la  Grande-Bretagne  de  ne  pas 
avoir  de  police  médicale ,  ou  du  moins  ^e  laisser  le  charlt- 

(i)  Ce  sont  les  pilules  écossaises  du  docteur  Anderson. 


DE     PHÀBMÀGIE.  3^3 

tenisme  exercer  impunément  sa  funeste  influence.  Avant 
de  vous  indiquer  les  causes  de  cette  tolérance ,  je  vais  vous 
donner  quelques  exemples  de  l'audace 'des  empiriques  : 
Un  prétendu  docteur  se  vante  de  guérir  la  goutte  par  le 
aeul  mouvement  musculaire.  Il  fait  masser  ses  malades 
comme  on  masse  les  nababs  de  Flnde  dans  leurs  volup- 
tueux «érails ,  et  il  les  place  sur  une  machine  qui  les  agite 
en  tous  sens  et  qu'il  appelle  trémoussoir.  —  Un  autre  a 
trouvé  des  bains  miraculeux  qui  guérissent  tous  les  maux , 
mèdie  ceux  à  venir. — Un  autre  proclame  son  cordial  aérien, 
qui  rend  le  corps  à  sa  première  jeunesse.  Ce  cordial  est  un 
gaz  aromatique  qu  il  fait  respirer  dans  un  appareil  mysté- 
rieux (i)  et  qui  rend  une  nouvelle  vigueur  aux  Iflbertins 
épuisés  el  aux  beautés  l,anguisaantes.  —  Plus  hardi  que  ces 
charlatans ,  le  docteur  Graham  propose  aux  jolies  femmes 
stériles  un  Ut  céleste  qui  garantit  leur  fécondité  \  et  son  con- 
frère Quackmaid  leur  offre  un  spécifique  anodin,  qui  a  la 
vertu  de  renouveler  la  virginité  autant  de  fois  qu'on  le  dé-, 
rire. -r- Plua.  les  promesses  de  ces  jongleurs  hypôcratiques 
sont  absurdes  ,  plus  ils  font  de  dupes.  Un  nommé  Darvin 
s'enrichit  en  colportant  ses  gouttes  céphàliques  ,  qu'il  suffit 
de  mettre  sous  le  nez  pour  chasser ,  comme  par  enchante- 
ment ,  les  vapeurs  et  les  névroses.  Si  les  Pradier,\es  F'i- 
ktte ,  les  M0emberg  et  les  Rouuière  venaient  à  Londres, 
ils  y  feraient  fortune  en  peu  de  mois  ^  mais  de  grâce  ne  les 
-envoyez  pas. 

1»  Parce  que  vous  avez  vu  beaucoup  de  boutiques  où 
l'on  vend  des  drogues  composées ,  vous  avez  cru  qu'il  y 
avait  beaucoup  de  chimistes  et  de  pharmaciens  à  Londres  : 
détrompez  -  vous.    Excepté    MM.    fF.   Allen  ^   Bcttley  ^ 

(i)  C'est  sans  doute  le  eo/v/t'/i/  aérien  qui  «  donne  au  génial  Prëcy,  ou, 
Praissis ,  I  idée  de  ses  tahUs  JhaUs.  Ce  sont  de  petits  meubles  elëgans  reoft- 
plis  de  différentes  substances  odorantes  et  suaves  ;  on  eb  reçoit  les  éma- 
nations ,  et  Ton  aspire  leurs  vapeurs  par  des  tubes  de  rerre  disposes  à 
cet  effet.  Le  gënëral  ne  vend  que  5n  et  60  louis  ces  tables  menreilleoses 
qui  assurent  presque  Timmortalité  ^  et  il  en  a  peu  de  débit  \ 


324  JOURNAL 

Godfrex,  Lelmn  et  cinq  on  six  anires  ,  vous  chewihe- 
riez  en  vain,  parmi  les  six  cents  marchands  de  drogues  qoi 
se  disent  apothicaires  ,  un  seul  pharmacien  qui  put  tous 
répondre  sur  les  principes  élëmentaires  de  la  chinric.  I»es 
neuf  dixièmes  ne  préparent  même  pas  les  mëdîcamens  qti'il* 
vendent.  ïl  existé  une  société  médicale  et  commerciale  éta- 
blie à  Slacl-FriasSaïl,  et  dirigée  par  quelques  hommes 
instruits  ,  tels  que  MM.  Brandi  et  Phaipps.  Cette  socfeté , 
i  laquelle  sdnt  admis  lés  pharmaciens  les  phis  accrêdhés, 
a  deux  magnifiques  laboratoires  dans  lesquels  on  faft  e» 
grand  les  préparations  officinales  d'après  les  fomnA» 
de  la  pharmacopée  de  Londres  ;  et  c'est  dans  les  maga- 
sins de  la  société  que  se  fournissent  presque  tous  les  apo- 
thicaires de  la  ville ,  et  que  se  font  fes  cxpédWons  de  mé- 
dicamens  pour  les  îles.  »    '  %   «      i 

Vous  connaissez ,  mon  cher  collèçue ,  notre  befle  ptiar- 
macie  centrale ,  dirigée  avec  tant  de  soin  pw  votfe  cAirfrère 
Henri.  Supposez  un  phis  grand  débH,  et  votts  auret  une 
idée  exacte  de  la  société  pharmaceutique  de  hàbdrcs. 
■  Parmi  les  pharmaciens  q-,e  m'avoit  cités  le  docteur!^ 
voulait  m'ibstruire ,  je  Visitai  M.  'Batfey,  qui  rtie+eçnl  fort 
lien  et  me  montra  ce  qu'il  petit  nommer  wrti  exhUfkùm. 
Dans  une  salle  voisine  de  son  offirÎYie,  on  voit  «ur  «ne  belle 
table  d'acajou  presque  tontes  les  siibsXJftices  afcaplés  que  Toa 
emploie  en  pharmacie ,  wfngétes  •méihodjqttementi  mais  s*bs 
étiquettes.  Cela  ressemble  beaucoup  à  Texposîtldnqni  ter- 
mine la  réception  4és  candidats  ddfls  notre  éeolte.  C!»s  sub- 
stances sont  reiifermées  dith  aëi'hmea  carirées  ieflwtenant 
chacune  cinq  à  sîx  livres  de  matière,  latotti»  i«  n'ai  VU  tm 
«plus  beau  choix  de  drogues.  A  tbtë  de  'chéqtfe  Iwtte  « 
trouve  la  même  substance  en  extrait,  en, poudre,  enlein- 
-tore,  etc.  M.  AKtey  a  irti  procéd^particitlier  ^ur  sécher 
et  pulvériser  les  plantes.  Ses  'poudrt(s  sont  d'ntti)eflu  »*rt , 
d'une  tinesse  extrême,  et  elles  Conservent  paifaîiemenl  l'o- 
deur propre  à  chaque  jifente.  On  fiiit  MWt  aussi-bien  dans 


DE     rHAHMACIE.  32^ 

plu&ieurs  pliarmaclçs  de.  Paris,  mais  oq  Qe  fait  nxieu^ 
iMiUe  part. 

Cctt^  exposition  coDsiante  de  4^gaes  de  choix  et  de  pre* 
parations  simples,  a^oo  avapi^ge.  Le^s  médecine  Tisitent  fré* 
quemment  celte  coUectiom ,  et  comparent  ce3  ëchantiUons 
avec  les  médi^amens  feurois  à  leurs  mal^des^.  Cest  sur  cette 
comparaison  qu'ils  règlent  leur  conâauce. 

Près  du  Dispen$ary:,  uu  autre  pharooacien  a^  dans  son  la- 
boratoire y  une  pompe  à  feu  pour  pulvériser  et  tamiser  \  les 
poudres  qu'il  oKtient  par  l'espèce  de  bluttoir  que  met  en 
jeu  cetto  machine ,  sont  d'uoe  ténuité  supérieure  à  celle 
qu  on  obtient  par  les  lamis.dc  soie  les  plus  fins. 

Je  reprends  les  documens  de  mon  médecin  instructeur. 

«  Maintenant,  m^  dîi-U,  que  vous  connaissez  Fétat  ac- 
tuel de  cette  branche  de  Tart  de  guérir ,  passons  aux  d^px 
autres. 

»  U  n'y  a  pas  de  profession  plus  lucrative  que  celle  de 
médecin  ou  de  chirurgien  eu  Angleterçc.  Nous  avons  plu- 
sieurs praticiens  habiles ,  tels  que  MM.  LeUsom  y  Babing-' 
ton  y  Jenner ,  ^WUlis  John  Bellj  Coop^r  et  autres^  qui, 
non-seulement  jouissent  d'une  grande  considération ,  mais 
encore  d'ime  belle  fortune  :  malheureusement  le  nombre 
de  ceux  qui  se  livrent,  à ,  l'exercice  de  U  médecine  et 
de  la  chirurgie  est  immense  ,  relativement  ai^x  beaoiuf 
de  la  population^  et  comme  il  faut,  quaad  on  exerce 
une  profession  libérale ,  vivre  honorablement ,  quelque 
coûteuse  que  soit  la  yif  à  Londres ,  ou  tpit  ime  grande 
quantité  de  médecins  et  de  chirurgiens,  qui  me  peuvent  pas 
se  former  une  clientèle  suffisante ,  cumnler  toutes  les  fono- 
lions  y  et  joindre  le  commerce  des  médicamens  à  la  pratique 
de  la  médecine  et  de  la,  chirurgie  ;  semblables  au  maître 
Jacques  de  FAvare,  ou  plutôt  at(  Crispii^.  de  ^.egpoard,  ils 
peuvent  dire  :  .  . 

J'ai  fait  tant  de  métiers  d'a^irès  le  naturel: 
Que  je  puis  m'appeler  ua  homme  univei'scl; 


326  JOURNAL 

Qnand  vous  rons  promènerez  dans  les  grandes  mes ,  iron» 
Terrez  la  plaparl  des  inscriptions  des  pharinadens  avec  le 
titre  de  surgeon  :  ce  sont  les  amphibies  dont  je  tous  parie* 
Vous  Terrez  même  beauconp  de  gens  de  Fart  sans  officine  , 
mais  non  sans  magasin  de  drognes ,  faire  le  commerce  des 
médicamens  an  premier  on  an  second  étage. 

»  Un  médecin  qni  ne  fait  qne  la  ipédecine,  lorsqu'il  est 
accrédité^,  a  denx  sonrces  de  bénéfices  :  ses  Tisites  exté- 
rieures, et  des  consultations  données  à  son  domicile.  Toutb 
Tisite  faite  dans  la  Tille  à  un  malade  se  paye  une  gui- 
née  ,    et   se  paye  comptant  à   chaque  insite.  Excellent 
usage  !  Mais  si  le  médecin  est  obligé  de  sortir  de  Lon- 
dres ,  il  se  fait  donner ,  indépendamment  du  prix  ordi- 
naire ,  trois  guinées  par  lieue  qu'il  est  obligé  de  parcou- 
rir. Les  conseils  qu^l  donne  dans  son  cabinet ,  sans  sortir 
de  chez  lui ,  sont  du  prix  d'une  demi-guinée.  A  ces  frais 
TÎebt   se   joindre    la  Taleur   des    drogues   prescrites  ,   et 
que  le  malade  doit  prendre  chez  son  pharmacien.  H  n*y  a 
que  les  gens  aisés  qui  puissent  supporter  de  pareilles  dé- 
penses :    aussi  les  familles  boui^eoises  ont- elles  recours 
aux  praticiens  trinkaires  ,  c'est-à-dire  qui  cumulent  les 
trois  exercices , .  et  qui ,  n'ayant  point  d'équipages ,  ne  de- 
mandent pour  leurs  visites  que  quatre  ou  cinq  schelBngs. 
n  est  Trai  qu^ils  ont  un  grand  intérêt  à  enfler  lecy^s  mé^ 
moires  de  médicamens ,  et  que  les  pauTres  malades  tombent 
de  Carybde  en  Scylla. 

)»  Quant  àl  a  classe  riche  des  lords  etdes  ladys,  comme  dl« 
aime  beaucoup  la  table  et  les  plaisirs ,  cp'elle  Teille ,  joue 
et  prend  abondamment  du  thé,  bientôt  les  maux  de  nerfs, 
le  délabrement  de  l'estomac ,  nécessitent  la  présence  du 
médecin.  Il  soulage  momentanément,  et  prescrit  un  régime 
sage  qu'on  ne  Teut  pas  suivre ,  des  privations  auquelles  on 
ne  se  soumet  pas  :  le  malaise  habituel  augmente ,  les  aflec- 
tions  deviennent  chroniques ,  les  remèdes  n'opèrent  pins  ; 
on  ne  croit  plus  à  l'efficacité  des  prescriptions  médicales  ra- 
ionnelles ,  et  l'on  se  jette  dans  les  bras  des  charlatans ,  qui 


DE     PHÀBMACIE.  827 

gcrantiasent  efirontément  la  guérison  qu'un  homme  d'hon- 
neur oe  peut  plus  faire  espérer.  » 

Quand  je  tous  ai  dit  qn'il  y  aTait  peu  de  chimistes  à  Lon- 
dres ,  mon  cher  collègue  ^  je  n'ai  çntendu  parler  que  des 
chiniistes  pharmaciens.  Vous  connaissez  trop  le  mérite  du 
célèbre  Dayy  et  de  son  frère,  de  MM.  Chenevix^  CnUk- 
shank ,  Howard^  Hatchett^  Tenant  ^  Pepy s  ^  Pearson^ 
fFbUasioH ,  Aikin ,  Accum ,  pour  douter  que  la  chimie  ne 
soit  cultivée  avec  grand  succès  en  Angleterre.  On  compte 
en  Ecosse  MM.  Thomson  ,  Hoppe^  Hall  et  Kennedi  :  ce 
dernier  a  mérité ,  par  ses  tràrvaux  exacts ,  le  surnom  de 
KauqueUn  écossais.  Il  est  étonnant  qu'il  y  ait  autant  de  chi- 
mistes distingués  dans  nn  pays  où  le  gouvernement  ne  paye 
aucun  professeur,  aucune  académie;  mais  il  y  a  beaucoup 
de  sociétés  savantes  libres,  fondées  et  entretenues  par  des 
souscriptions  volontaires.  j 

Malgré  tant  de  lumières ,  les  arts  cbinSiques  ne  sont  pas 
encore  parvenus  en  Angleterre  au  degré  qu'ils  ont  en  France, 
parce  que  les  hommes  habiles  qui  cultivent  les  sciences  s'oc- 
cupent fort  peu  des  applications;  ils  cherchent  de  nouveaux- 
faits  ,  ils  veulent  avancer  la  théorie  et  négligent  le  perfec- 
tionnement des  procédés  de  fabrique. 

I/Mndustrie  anglaise  est  cependant  bien  secondée  par  les 
capitalistes.  Les  plus  grandes  entreprises  ne  les  eflfraient 
pas ,  et  ils  lèvent  des  masses  énormes  avec  des  leviers  d'or. 
Je  veux  vous  en  donner  une  idée.  Les  seules  forges  de 
MM.  Cnxwshajr^  àv^  le  Glomorgan ,  versent  dans  le  com- 
merce 3oo  mille  kilogrammes  de  fer  en  barre  par  semaines. 
Les  propriétaires  de  cette  forfe  ont  établi ,  pour  le  service 
de  leurs  ateliers,  des  chemins  de  fonte  qui  ont  quatre- 
vingt  milles  de  long ,  c'est-à-dire  ,  vingt-huit  lieues  de 
France.  Dans  quel  pays  de  l'Europe  trouverex-vous  de  pa- 
reils établissemens  faits  par  de  simples  particuliers? 

L'éclairage  des  rues  par  le  gaz  hydrogène  a  nécessité  la 
construction  de  plusieurs  appareils  dont  les  dimensions  son( 


^^ 


3î^8^  JOUENXL 

éffî^ayantes.  On  voit  dans  le  quartier  de  T^npla^JSta^  deiM 
gazomètres  qui  ont  ^5  pied»  de  diamètre  sup  3o  d'élé¥atioiL^ 
et  qui  contiennent  chacun  27  mille  piedsicièbe&degia». 

On  est  également  fturpris.  q/iapd  on  YÎsite  la  belle  hwm^ 
soriedeM.  Meux  (i)  ;  quoiqueUe  ne  spitpes y  dii-on ,  la  plos 
oonsidérable  de  Londres ,  elle  occupe  io4  chevaux  et  i5& 
hommes.   Une  grande  partie  dm  ti-avail  eèi  fidte  p^r  une 
pompe  à  feu.  Il  J  a  plusieurs  cuyes  qui  contiennent  chacuna 
6oaio  banques;  mais  une  beaucoup  plus  vaste  en  cotitieBi 
ao,oob  de  36  galona  chaque  ^  ce  qui  équivaut  k  3^^4^,000 
bonteilles.  C'est  dans  ceUe  cuye  que  le  ii  mai  1797^  k 
prince  rçiyal  de  Wurtemberg  permit  qu'on  lui  doimàt  un  hnl  y 
elle  a  (i5  pieds  de  diamèccé,  sur  aâ  d'élévation*  M.  Mm^ 
brasse  1600  banques  par  jours.  Ses.  trois  chaudières  tîenoeot 
ohacuue  600  bariqnea.  Pour  faciliter.  la  consommalion  d'une 
si  grande  quantité  de  boisson  ,  ce  brasseur  possède  en  pr^ 
priété  ,  dans  la  ville,  90a  cabarets ,  qail  loue  à  la  oondtfion 
qu'on  n  y  h^ira  que  de  sa  bière* 

11  y  a  trois  ans  que ,  dans  Ia>  brasserie  d'un  de  sea  engins  > 
tme  grande  ouve  pleine  vint  à  effondrer  ;  elle  .inond«  le 
quartier ,  noya  37  personnes  ^  et  renversa  deux  maisons.  Si 
un  pareil  événement  n'avait  pas  eu  des  milliers  de  t^inoÎ95, 
je  n'oserais  vous  le  rapporter,  et  vous  croiriezcpie  j^vous 
fiiis  un  conte.    \ 

Il  est  notoire  qu'à  bumort  de  M.  Wïubt'ead^  le  $^  mo- 
bilii^r  de  sa  .brasserie  fut  estimé  24  millions.  Il  y  ap^ii,  sans 
doute  ,  d'établissemeos  aussi  considérables  ;  mais  M.  JPay 
de  Saint-Constant  y  dans,  son  tableau  de  Londres.,  parle 
d'une  brasserie  vendue  il  y.  a  quelques  années  3,a88,ooo  fin., 
qui  fut  dbputde»  par  vingt-deux  concnrrenSk  Ab  und  dis» 
omnesi 

Les  distillateurs  ne  softt  m  aussi  nombreux  ,  ni  anasi  ri- 
ches :  cependant  on  en.  cite  un  qui  paye  par  an  a  Viuxist 

1^200,000  fr»)es  diB  dvoit  -,  ce  qiû  snppose  uotcon»merce 

'  " ■'  '      ■  •^'     ■■      11  I  I  I  II     ■  ■  I - .  ■       ,  ,    I  1 1  »        .....     I        — 

(i)  On  prononce  miouse. 


DE  vukmnkciE.  ^29 

trè9-ét6ncki«  Eo  i8i3t  y  ks  dMliUatowa  aeida  ^nu  pa;;4  i 

Vous  eomupsfeB,  mon  ami,  ks  atwata^  ^pi«  lea  maMh 
&eturos  tnMi:>tfDt  dmsi  Vwo/phi  de  la  popipe  à  feiA  *,  mm$ 
peia-éire  »  ea  ooMuôa»ez^o«]â  p^  toutes  lea  app)kaims« 
La  pkis  consktéraUe  de  oes  viaclmes.  esl  âaJ^li^  sui^  imo 
il»se  du  coule  de  Goraouailles  ^  elle  %  k  icrtce  de  miMo 
cfaeTHux  ,  etpoape  Tean  i  5oo  piecb  de  pfcrfoodenr^  en  mott 
tant  eu  moo.Tement'pluaieuras^alèiiieft de  pompea»  Useaiir 
tre.,  coaatmite  à  LoDibe&,  fait  i^n  d0ux.aeiesieifcdbk]e3  de 
18  pieds  de  diamifire»  Ces  seies  Somk  6a  TévolisliMia  par  mi- 
nute. 11  s'ea  siiia  <pie  lea  piècea  de  charpente  cpa  elles  peor 
veot  déUier,  addÛoimées  Tane  au  bout  de  Vamae,  étpi^ 
i«ilent  à  ttrois  cfaarts  de  nille  de  bogoaur/Mir  WÊinuêÊ*  Quels 
services  de  semblables  machines;  me  randcleUe»,  pea  à  le 
inaFftie  et  »  Farehiteclure!  avec  oe*  aciae  en  oawrier  ialel- 
ligent  peue  dispeeet ,  dana  imk  mafteée,.  k  eherpe«le  ai  mm 
édifice. 

£3  puis-  eiKore'  citer  une  pompe  à.  feit  awpleiyiée'à  Xiaoe* 
pression  dca joimuKix :  a^ec  elle  onn atbesôin c{ne deoOHi^ 
positetirs;  en  lui  liiq:^  le  pa|nsl^etka  cadbaa^  eUb  fesH 
pomie  ks  caractères ,  pkce  les^fcoilbs  ,  preset  ^  relève^ 
Change  9  k  tdm  sans  ouvrière ,  etpeut  ticer  dn  mille  eao» 
plaires  par  heure.  Ces»  eUe  <pii  imprime*  k  Times  et  le 
Moming^Cbromei^.  Une  aulm  &iit  de»  sevBers ,  mneantee 
ftache  de  k  paitl^pbur  k»  chei^uii',  rtrpe  desbois^deldBf 
tnre,  kit  marcher  une  grande  fflatore^ 

Après  ces  grands  appareils  dou*  k  nomkre  approche*  de 
4oo  àLondres^,  on  doit  admirer  comme  invention  éooeomî" 
^e  k  cuisîne  h  rapeur  inrentée  par  Bl:  Starks^  et  AtabKe  à 
Cfieapside-Street.  Park  chafcur  d'un  fisycrtrè^-erdîuaire^ 
tel  que  ceux  denos  appartemens,  Peau  d'une  cbandlèpefenDée^ 
ttW«te  en  <%uHitiott,  fournit  assez  de  tapeurs  etFélève  à  une 
assez  haute  temj)énitt»*e  pour  chaufffer  uîifour ,  une  étave^ 
et  plusieurs  caisses  ou  cuisent  vingt,  trente-,  quarante  meis 


330  JOURNAL 

différeos.  Avec  cet  appareil  on  a  constamiiœiil  de  Teau  booil' 
lante.  Par  un  mécanisme  trèa-simple,  celui  d'un  flotteur  à 
tige  qui  ouvre  et  ferme  un  robinet  selon  que-  le  liquide 
baisse  ou  s'élève ,  la  chaudière  se  remplit  à  mesure  que 
Feau  s*évapore  ;  et  si  Ton  n'a  pas  beaucoup  d^alimens  à  pré- 
parer, on  peut  employer  l'excédent  de  la  chaleur,  que  Ton 
conduit  où  Ton  veut^  soit  k  chauffer  des  bains,  soit  k  dis- 
tiller, ou  simplement  à  maintenir  dans  Fhiv^r  une  tempéra-  - 
tnre  douce  dans  un  appartement  composé  de  phisieurs  pè- 
ces,  le  tout  avec  quelques  morceaux  de  charbon  de  terre. 

La  dépense  d'un  appareil  qui  suffirait  aux  besoins  d'un 
hôpital,  d'une  caserne,  d'une  prison  ou  d'un  lycée ,  n'excé- 
derait pas  cent  louis  d'achat  et  d'établissement.  Comment 
cette  invention,  connue  depuis  plusieturs  années,  n^est-elie 
pas  généralem^it  adoptée? 

Je  ne  quitterai  pas  les  objets  d'ibdustrie  sans  vous  parier 
d'un  honnête  et  habile  charpentier,  M.  Georges  Smart ,  qui 
demeure  k  Westminster-Bridge.  Il  a  imaginé  une  machine 
pour  ramoner  les  cheminées,*  j'en  attends  les  dessins  que  je 
commtmiquerai  à  notre  Société  d'encomragement.  U  con- 
struit de  grandes  rames  creuses  qui  sont  à  la  fois  très-I^pè* 
res  et  très-solides.  U  compose ,  avec  de  petits  bois  de  char- 
pente, des  nâts  évidés  qui  ne  le  cèdent  en  rien  pour  la 
solidité  aux  mâts  pleins,  et  qui  ont  l'avantage  de  moins 
charger  les  bàtimens,  et  de  n'exiger  que  des  bois  de  petite 
dimension.  Pour  démontrer  la  force  d'unl^is  mince  qui  est 
taillé  dans  le  sens  de  ses  fibres ,  il  présente  une  latte  ordi- 
naire de  cinq  pied^  et  demi  de  Icmg ,  sur  deux  pouces  de 
large^  tendue  horizontalement  entre  deux  montans;  elle 
supporte  un  poids  de  plus  de  deux  cents  sans  se  rompre.  Son. 
altesse  le  prince  Régent,  qui  est  d'une  structure  herculéen- 
ne ,  s'est  couché  dessus  en  travers  sans  la  briser.  J'ai-  répété 
Texpérience,  et  vous  savez  que  je  ne  suis  pas  léger.  Les 
physiciens  devraient  calculer  cette  force. 

Parmi  les  instriunens  d'un  usage  conunun ,  j'ai  remarqué 


DE    PHARMACIE.  33l 

nn  sécatifur  parfaitement  pareil  à  celui  que  M.  Cadet-de^ 
J^cuuc  nous  a  donne  pour  lé  jardinage  ;  une  pompe  ou  serin* 
gne  pour  diriger  ^  sur  les  plantes  dévorées  par  tes  insectes, 
des  fumigations  nuisibles  à  ces  animaux  \  des  tire-bouchons 
à  robinet  pour  verser  les  vins  mousseux  sans  déboucher  les 
bouteilles;  des  plumes  mécaniques  à  plusieurs  becs  et  à 
genouillières  ;  des  loupes  carrées  pour  compter  les 
fils  4^8  tissus  les  plus  fins;  des  tourne-broches  portadfs 
et  appKcables  à  tdtites  sortes  de  foyers;  un  trébuche t  gra* 
due  pour  estimer  la  qualité  du  grain  au  marché.  Cet  instru- 
ment ,  semblable  i  celui  que  nous  avons  pour  peser  les  louis, 
porte  un  poids  curseur  glissant  à  coulisse  sar  satige,  au  bout 
dèlaqnelle  pend  un  petit  vase  cpie  Ton  remplit  exactement  de 
blé,  de  seigle ,  d'orge  ou  d'avoine.  La  pesanteur  decégrain^ 
de  bonne  qualité,  est  marquée  sur  l'échelle  de  la  tige,  et  si 
Ton  est  obligé ,  pour  obtenir  TiSquilibre ,  dé  fiiire  glisser  le 
curseur  plus  loin  que  la  marque  convenue^  le  grain  que  Ton 
essaie  est  inférieur.  Cette  infériorité  est  estimée  par  le  nom- 
bre de  degrés  contenus  entre  le  curseur  et  la  marque  exacte 
qui  sert  de  type. 

Un  autre  ustensile ,  applicable  au  même  commerce ,  est 
un  cône  creux,  fermant  par  un  opercule  à  ressort  que  l'on 
fait  jouer  à  volonté.  Ce  cône,  placé  au  bout  d'un  bâton ,  est 
plongé  dans  les  sacs  de  grains,  et  en  apporte  des  échantillons 
pris  à  différentes  hauteurs^  sans  que  les  grains  puissent  se 
mélanger.  On  voit ,  par  ce  moyen ,  si  le  grain  est  d'une  qua- 
lité égale  dans  toute  sa  masse. 

Enfin,  j'ai  vu  un  chandelier  avec  lequel  on  peut  porter 
horizontalement  une  chandelle  ou  ime  bougie  sans  craindre 
qu'elle  ne  coule;  un  autre  qui  devient  lanterne  à  volonté. 

D  parait  que  tous  les  inventeurs  eq>èrent  tirer  en  Angle- 
terre un  plus  grand  parti  de  leurs  découvertes  que  dans 
leurpays,  car  iln'est  pas  dejour  qu'on  ne  voie  des  étrangers 
importer  à  Londres  quelques  nouveaux  produits  de  leur  in- 
dustrie. Un  nommé  F^ziicAe-Jffore/ ,^phis  célèbre  en  France 


3^2^  JOURNAL 

dans  Tart  des  machinations  que  dans  celui  des  maclÛDes , 
yient  d'apporter  un  soulier  de  cuir  fait  d'une  seule  pièce  «€ 
S3^s  coulure*  Cela  seoible  d'abord  un  prodige;  mais  réton- 
i^ement  cesse ,  quand  on  reconnaît  que  c'^st  un  cuir  évîdë 
dans  son  épaisseur ,  ou  plutôt  creusé  et  dédoublé  de  axa- 
uïère  que  la  fleur  fait  Fempeigne  ^  et  le  derme  la  semelle  : 
dans  la  manière  de  tailler  le  soulier  consiste  tout  le  secret. 

Un  autre  inventeur  propose  unte  machine  <;pii  fait  tpoties 
sortes  de  coutures  &ur  tonte  espèce  de  lissu  ou,  d'étofiès , 
linge,  draps ,  peau ,  etc.  Si  cette  machine,  que  je  n  ai  point 
vue,  remplit  réellem^it  le  but  qu'on  s'est  proposé  eu  la 
feisant,  les  taiUeurs  et  les  couturières  se  ligueront^  sans 
doute ^  pour  la  faire  rejeter^  et  il  ne  leur  sera  pas  difficile 
de  prouver  que  ces  perfectiennemens ,  dans  le»  arts  méca- 
BÎquea ,  peuvent  devenir  de  véritablesi  fléaux. 

Un  cl|ef  d'atelier ,  bon  patnote,  me  disait  en  parlant  des 
Mécaniciens  anglais  :  Tenez ^  gentleman^  si  on  ne  chasse 
eesgens^là.  Us  finiront  par  inueider  une  mac?iine  qui  fera  un 
vaisseau  de  ']^  canons ,  Umt  appareillé,  sans  quon  y  regew^ 
de.  L'hyperbole  est  im  peu  forte ,  mais  d^un  grand  sens. 

Il  est  quelques  procédés  d'arts  chimiques  que  nous  ne 
connaissons  pas  eucore,  et  qui  méritent  d'être  recherchés. 
Tels  sont  la  fabrication  du  papier  de  coton  propre  a  écrire, 
la  composition  de  la  liqueur  à  marquer  le  linge  d'une  ma- 
nière indélébile,  l'ajitprét  des  toiles  de  coton ,  celui  des  cha- 
peaux qui  les  r^di  non-seulement  imperméables,  ni^s  hf- 
drofuges ,  c'est-à-dire  ne  ^e  laissant  pas  plus  mouiller  par 
l'eau  qu'une  plune  de  oigne;  la  préparation  d'u^  papier 
noir  propre  à  multiplier  les>  copies  d'une  lettre  ou  d'un  aessia, 
par  des  calques  répétés ,  et^, 

Londres  possède  une  Société  d'encouragement  pour  Fin- 
dttstrie  nationale;  et  cette  Société,  qui  a  précédé  celle *de 
Pari» ,  est  établie  sur  les  mêmes  bases  ;  elle  fut  formée 
en  1754  par  M.  JV.  Sfdpley  ^  propriétaire  à  Nortlismptoo* 
£lle 'n'eut  d'abord  que  120a  souscripteurs,  elle  en  a  niatiue* 


.     DE    1PHA1VMACIE.  333 

ham  7000,  et  son  revenu  s'élève  à  288  mille  francs.  Son 
local,  situé  dans  Adelphi^  se  compose  d'un  cabinet  de  mo- 
dèles ,  d'une  bibliothèque ,  d'une  salle  d'assemblée  dans  la^ 
({uelle  sont  exposés  les  objets  qu'elle  a  jugés  dignes  d'une 
récompense.  Dans  ce  moment ,  elle  a  ponr  secrétaire  géiré«- 
ral  M.  j4ikin ,  dihniste  distingué  et  passionné  pour  les  art^. 
ai  les  Anglais  n'étaient  pas  si  amoureux  des  vins  de  Fran- 
ce^ d'Espagne  et  de  Portugal ,  ils  ne  laisseraient  bientôt  plu£ 
au  continent  aucun  moyen  d'échange.  ÏIs  font, < pour  imiter 
le  jus  de  la  treille,  des  efforts  incroyables  et^rt  heureuses 
mentinfructueux.  J'ai  biidss  vins  feJbMn^pés  à  JuQndrect^  ceèoM; 
lie  véritables  poifons.  Le  iamedx  Pilt ,  qjii'a'y  cokmaissait;)  dt 
n'allait  jamais  tfu  |>arlemeitt  ^bs  itvo}r  sMalysé'^jfUélques  bôn- 
tcîTl(^s;  s'éleva  contre  cî^te branche  d^industrre  frauduleuse, 
et  dénonça  ces  vins  comnae  étant  faits  avec  des  navets  ,  des 
prunes  sauvages  et  des  ronpes  bouillies,  le  tout  mêlé  avec  de 
la  bièro,  de  Teau-de^vie,  et  adouci  avec  de  la  litharge.  Malgré 
ses  justes  ptaîutes^  on.  fait  encore  à  Londres  dds  vins  artifi- 
ciels pour  des  sounnes'énoraves.  La  moins^daligereiioe  «tria 
plus  ffgréaft)fe  de  ces K(|uenrs  fermentées, 'ési^^lIeqti^OfrV^- 
pefle  Vin  de  groseilles ,  et  qui  sfe  prépare  âfvee  le  ribes  iiyu 
crispa  de  Linnée,  vulgairement  groseîITe  â  maquereau.  Le 
suc  de  ce  fruit  fermenté  imite ,  pour  la  sav.^jm;,,  It^  xip^ 
Chablis  uA.peu  tnous#euK;e|Liégireaem$u^ 

Cette  efippèce  de  vin-,  ^lowkcpiel  onouddve^M^aAd'une 
*elle  variété  du  groseîNw  Violât épin«tit(r),'n^tstf»rs  ertf'oi'e 
un  objet  de  commerce,  et  se  prréparë  ttaWsTes  faiéntt|îcs:à'fe 
campagne.'  -   -   .       • 

Je  ne  vous  ai  donné ,  mon  cher  collègue,  qu'upe  l^re 
idée  de  Tindustrie  anglaise  et  «As  i'organîsalioB  de  Jaortde 
guérir  à  Londres  ;  il  faudrait  faire  un  volume  pour  satisfaire 
i  cet  égard  votre  juJste  curiosité  que  je  n'ai  voulu  qu'exciter. 
Encore  un  mot  sur  la  médecine  et  la  pharmacie. 


336  JOURKâL     DE     PHARMACIE. 

VARIÉTÉS  LITTÉRAIRES. 

La  disette  (les  grains  aurait  mis  cette  aptiëe  lé  cotij'ble  aux 
maux  qui  arcaWent  ta  ï'rance,  si  la  culture  des  jïmwmey» 
de-terre  n'»vâit  suppléé  aux  farines  de  froment  *  |)fâWout  in- 
suffisantes. Les  ÎRi^ançaîs  reconnaissans  ont  seirtS  qti'îls  de- 
vaient ce  secours  à  Parmentier ,  et  le  tiota  de  cet  lioititne 
célèbre  est  dans  toutes  les  bouches. 

Le  Mercure  de  France  vient  de  publier  deux  acrosticbci 
que  nous  ncms  cfmpressons  Jinisérer ,  comme  ^appatlenant  â 
la  pharmacie  v  pui8(}u'ils  bonoilsoit  'la  «léfiioire  d»  netre  vé- 
nérable collège  C»  L.  G. 
♦tiottr  secoutit  fe  pauvre  *et  li«^ir  sa  {rtstHe , 
>  des  travaul  constans  il  consacra  sa  vie; 
^ien  n'a  pu 'ralentir  sa  généreuse  ardeur  : 
géme  au  milieu  des  oamps  il  sut  se  rendre  utile , 
C?:t  par  son  art  heureux ,  un  fléau  destructeur 
*Ze  porta ^lus  la  noort  aux  champs  comme  à  la  ville. 
H^nt  de  bienfaits  n'ont  pu  Vabsoudre  du  trépas  ; 
'wl  n'e&t  plus  !...  Mais  la  voix  de  la  i-econnaissance , 
çjb  répétaf^Jpartout  sa  noble  bienfaisance,, 
^0^tera^ s0«  non^  ^vÀ  ne  s'éteindra  pa^;. 

*dtre  des  incBgesa  ^  rVfiuvcipe  touie  entière 

ï>-  recueilli  le  fvuit'detessavan8!lravwii|; 

^pawdise  <eii  t«n6  Heux  Ï^Qtih.parmcHiih'e 

^H-poéft  tiÂx]o\irt  uti  «eriweiati:|)l«8'gtiand  ^s  fldn»  : 
t         t>3nriçhi  par  tts  ttmm  ^  lalx>areur  tMnqt^iHe 

zsie  citiifrt^ltis^ësottnaii  <Je  v<yh- son  chàmfp  sftérflè. 

HOti  fi-ont'e^  cotfTbnné  d'uti  paWîble  làtiVii^r  ; 
>^1  y  fut  déposé  J)ar  ffciimàriité  'mëkte  ; 

ftl  le  peuple  français  qui  t'bônoré  et  qui  î'àSto'e , 

Répète  avec  orgueil  le  nom  de  tiârm^tier. 
*       ■'     \  '  '    1*ai- !*!:£.  ib.  de  toDÈvt. 

t  £ Rïm^tA  du  numéro lâé  Jupi  i fe i y . 

Page  a^4^  "^"^  9  •  ftw ^  Iweaitçatt^y  i 

Pag-csBl  >î>gne  23  :  Séb.  Gérauoiîî,  UsezSts.  GicAUDiii. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 

N°.  VIII.  —  3'.  jànnée.—A.ovt  1817. 

*-  '  '  '  '^ 

ANALYSE 

Des  jimandes  douces.  (  Aiuygdalm  communis.  )  (i) 

Par  M.  P.-F.-G.  Boullaï. 

Cbict  grammes  d'amandes  doaces^  dites  de  Provence , 
sorties  de  leurs  coques  et  séparées,  par  le  frottement,  d'une 
poudre  rougeàtrequi  recouvre  ordinairement  leur  surface , 

(i)  n  y  a  plusieurs  années  qu'après  avoir  fait  Panalyse  de  la  oooquedu 
Leranty  je  m'étais  occapë  d^un  travail  général  sur  les  semences  émulsives. 
Je  ne  terminai  cependant  que  Texamen  des  amandes  douces  ,  dont  j*ai 
£iit  connaître  depuis  long-temps  les  principaux  résultats  à  mes  coofrères 
de  ce  {ouroal  :  j'en  ai  dit  quelque  chose  tome  4  t  pa$e  34  du  Bulletin  dt 
Pharibacie ,  et  M.  Virey  Fa  cité  de  mémoire,  et  i  cause  de  cela  d'une 
ma«iér« -moins  exacte ,  tome  6 ,  page  rS  de  ce  même  recueil,  l'espère  que 
M.  Vogel ,  mon  collègue  et  mon  ami ,  s'en  souviendra  également ,  et  qu'il 
m'approuvera  d'avoir  placé  mon  travail  pu  point  où  il  se  trouve  »  auprès 
du  mémoire  intéressant  qull  vient  de  nous  adresser  sur  l'analyse  des 
amandes  amères.  Si  nos  résultats  senties  mêmes  sons  quelques  rapports , 
ils  ofifitent  des  ds£6srenoes  remaRTuabks^qut  tiennent  surtout  à  l'espèce  di- 
verse des  amandes ,  k  la  manière  variée  d'envisager  les  résultats ,  et  an 
but  différent  de  nos  recherches.  . 

in^«.  Armée. — Août  1617.  ?3 


338  JOURNAL 

placées  pendant  trois  jours  dans  une  ëtuve  chauffée  de  4o  à 

60  degrés ,  ont  perdu  3  grammes  5  dédgrammes. 

Les  amandes  ainsi  desséchées  ont  été  plongées  dans  Teau 
bouillante^  et  retirées  sur-le-champ  pour  séparer  la  pelli- 
cule qui  les  recouvre;.  Cette  pellicule  desséchée  pesait 
5  grammes;  sa  décoction,  d'une  couleur  rougeàtre,  d'une 
saveur  douce  et  astringente  ,  ne  rougissait  pas  la  teinture  de 
tournesol  ,ne  précipitait  pas  par  la' noix  de  galle  ;  elle  était 
troublée  par  la  solution  de  colle  de  poisson^  et  abondamment 
précipitée  en  noir  par  la  solution  de  sulfate  de  fer. 

Les  amandes  mondées  ont  été  pilées  dans  un  mortier  de 
marbre  avec  suffisante  quantité  d'eau ,  pour  former  une  émnl- 
sion  trës-chargée ,  qu'on  a  passée  à  travers  un  linge  après  l'a- 
voir laissée  déposer  pendant  quelques  instans. 

Une  partie  de  ce  lait  d'amandes ,  abandonnée^à  elle-même 
a  vaisseau  ouvert,  à  une  température  de  i5  à  16  degrés, 
s'est  séparée  comme  on  le  remarque  tous  les  jours  dans  nos 
pharmacies.  Une  substance  ayant ,  Todeur  et  l'aspect  de  la 
crème,  mais  prenant  promptement  une  odeur  acéteuse,  oc- 
cupait la  surface  du  liquide.  Au-dessous ,  la  liqueur  avait 
acquis  une  demi-transparence  ;  un  dépôt  blanc  occupait  le 
fond  du  vase. 

Cette  espèce  de  crème  recueillie,  exprimée  graduelle- 
ment, mais  fortement,  entre  des  feuilles  de  papier,  a  fourni 
beaucoup  d'huile  \  elle  a  laissé  pour  résidu  une  matière  blan- 
châtre ,  demi-transparente ,  dont  il  sera  question^i-après. 

La  liqueur  demi-transparente ,  filtrée ,  d'une  saveur  dotor 
centre ,  chauffée  jusqu'à  l'ébuUition ,  a  fourni  un  coagulum 
de  la  même  nature  que  celui  qui  avait  été  recueilli  par  l'ex- 
pression de  la  crème)  seulement  il  était  moins  transpa- 
rent. 

Mise  à  bouillir ,  l'autre  portion  du  lait  d'amandes  a  pré- 
senté sur  sa  surface  cette  espèce  de  pellicule  désignée  par 
MM.  De  jeux  et  Parmentier,  comme  particulière  au  lait  des 
animaux.  U  t'est  formé  un  énorme  coagulum  très-analogue 


DE    PHARMACIE.  SSg 

k  celui  qa*on  obtient  du  lait  de  vache  caiUé  par  un  agent 
quelconque.  Ce  coagulum^  séparé  du  liquide ,  abandonné  à 
lui-même ,  amaigrit  promptement  en  prenant. une  odeur  de 
fromage.  Si  on  Texprime  aussitôt  qu'on  Fa  séparé  du  liquide, 
il  fournit  beaucoup  d'huile ,  et  se  réduit  comme  celui  qui 
s'est  séparé  spontanément  du  lait  d'amandes ,  en  une  matière 
solide,  demi-transparente,  insipide  et  inodore,  ayant  les 
mêmes  propriétés  que  celle  qui  avait  été  séparée  du  lait  dé- 
composé spontanément. 

Le  liquide  séparé  du  dernier  coagulum  avait  une  saveur 
douce  et  sucrée,  assez  analogue  au  petit  lait,  quoique  plus 
agréable.  Malgré  Tabondance  de  la  matière  coagulée ,  cette 
espèce  depptitlait  précipitait  encore  par  la  noix  de  galle; 
abandonné  à  lui-même ,  il  s'y  est  développé  de  l'acide  acé- 
tique, la  liqueur  s'est  ensuite  troublée^  et  au  bout  de  quel- 
ques jours  elle  verdissait  le  siropde  violettes.il  parait  que,  par 
la  décomposition  de  la  portion  dejmatière  coagulable  restée 
en  dissolution ,  il  s'était  formé  assez  d'ammoniaque  pour 
sur  saturer  l'acide  acétique.  Évaporé  en  consisunce  d'ex- 
trait ,  il  a  donné  une  matière  brune ,  filante  et  très-sucrée. 

Le  lait  d'amandes  distillé  a  fourni  une  liqueur  légèrement 
acide;  il  n'a  présenté  aucune  trace  d'huile  volatile. 

Mille  grammes  d'amandes  mondées  sads  le  secours  de 
l'eau ,  broyées  sur  une  pierre  dure ,  et  soumises  dans  un  sac 
de  coutil  k  l'action  d'une  forte  presse  pendant  plusieurs 
jours,  ont  fourni  4^0  grammes  d'huile  légèrement  jaune  , 
prcsqne  inodore ,  d'tme  saveur  douce ,  soluble  à  froid  dans 
cinquante  parties  d'alcohol  et  dans  deux  parties  d'éther 
sulfurique  :  ce  dernier  agent  en  a  précipité  des  flocons  blancs. 
Ce  sont  les  propriétés  généralement  connues  de  l'hnile  d'a- 
mandes douces. 

La  dixièmepartiedu  résidu  des  amandes  pressées,  chauffée 
légèrement  avec  de  l'éther  sulfurique,  a  fourni,  par  l'éva- 
poration  spontanée  de  l'éther ,  six  grammes  d'huile  sembla- 
ble à  la  précédente. 


3f\6  JOURNAL 

La  pâte  d*amandes  dépouillée  d'hnile ,  délayée  dans  suffi- 
sanle  quantité  d'eau  froide ,  et  mise  à  la  presse ,  a  laissé 
couler  un  liquide  jaunâtre,  visqueux,  un  peu  trouble.  Lt 
résidu,  délayé  dans  de  nouvelle  eau ,  et  traité  de  la  même 
manière,  eu  a  fourni  une  nouvelle  quantité  encore  irèf- 
chargée.  Ce  liquide  réuni  et  filtré  avait  pour  caractères  : 

lo.  De  rougir  légèrement  la  teinture  de  tournesol. 

2^.  L'alcohol  le  coagulait  en  masse. 

3«.  L'infusion  de  noix  de  galle  y  formait  un  dép^t  très* 
abondant ,  insoluble  et  d'un  blanc  sale. 

4''.  Un  peu  d'acide  acétique  l'a  coagulé;  nn  excès  de  cet 
acide  a  fait  disparaître  le  précipité. 

5*.  Le  chlore  a  troublé  la  liqueur  et  lui  a  donné  la  consis- 
tance d'une  gelée. 

6"*.  Les  acides  sulfurique^  nitrique  et  mnriatiqne  ont 
formé  un  coagulum  ,  que  l'ammoniaque  n'^a  pas  fût  dispa- 
raître. 

7*.  L'acétate  de  ploteb  y  formait  nn  prédpitë  blanc, 
«bc(ndant,  soluble  dans  un  excès  d'acide  acétique. 

8"*.  Le  nitrate  de  mercure  a  déterminé  un  coagulum  Mane 
et  brillant. 

ff'i  LV)xi*muti«te  de  mercure  lui  a  d<MDné  l'aspect  de  lait 
caillé. 

lo*.  La  solution  d'émétique  ne  l'a  pas  troublé. 

Cette  liqueur,  extraite  par  l'expression  des  amaifdes  dépouil- 
lées d'huile ,  délayée  dans  l'eau  froide ,  s'est  prise  en  masse 
par  la  chaleur.  Le  magma,  mis  h  la  presse  entre  des  feuilles  de 
papier  Joseph,  et  la  pression  d'abord  ménagée,  ayant  été  suc- 
cessivement très-loin ,  on  a  trouvé  une  matière  solide  qui, 
desséchée  a  l'étuve ,  était  transparente  et  cassante  comme 
de  la  corne  ou  de  très-belle  colle  forte  :  elle  s'est  conservée 
pendant  plusieurs  tnnées  sans  éprouver  la  moindre  altéra- 
ration.  Sa  couleur  était  grisâtre  *,  elle  n'avait  pas  de  saveur  m 
d'odeur  marquées.  Sa  quantité  était  d'eiiviron  ao  ^nmies. 
Entièrement  insoluble ,  elle  est  restée  dans  feau  pendant 


DE     PHARMACIE.  34l 

huit  jours  sans  avoir  subi  d'antre  9hérati<«i  que  d'être  de* 
venue  d'un  blanc  opaque.  Çétait  la  même  substance  qui 
avait  dëjà  été  séparée  de  la  crème  du  l^t  d'amandes,  ainsi 
qaé  du  laît  d'amajodes  coagulé  par  la  chaleur;  c'est  aussi  la 
même  substance  que  j'ai  re^ouvée  avec  les  mêmes  caractères 
dans  la  plupart  des  semences  dites  émulsions. 

Cette  matière  se  dissout  dans  la  potaasç  caustique ,  en 
laissant  dégager  de  Tanuxtoniaque  (i). 

Distillée  è  feu  nu,  elle  fournit  beaiV)0up  dliuile  épaisse, 
et  de  sous^arbonate  d'ammoniaque. 

Toutes  ees  propriétés  appartiennept  à  1  albumine,  qui  ne 
se  trouve  peut-être  pas  aus^i  bien  caractérisée  et  aussi  abon- 
dante daus  aucun  autre  végétal. 

La  liqueur  qui  avait  fourni  cette  grande  quantité  d  albu- 
mine, évaporée  avec  beaucoup  déménagement,  en  a  fourni 
de  nouvelles  quantités  qui  ont  été  recueillies.  Réduite  près* 
que  en  consistance  de  sirop,  et.tndtée  par  quatre  fois  son 
poids  d'alcohol ,  il  s'est  fonné  un  nouveau  coagulum,  qui , 
lavé  par  de  nouvd  alcobol ,  desséché ,  pois  repris  par  l'eau, 
a  laissé  un  résidu  de  matière  albumineuse.  Toute  la  quan- 
tité d'albumine  obtenue  jusque-là  en  portait  la  somme  totale 
à  eqviron  vingt-quatre  grammes.  La  liqueur  aqueuse,  évapo- 
rée avec  précaution^  a  fourni  denx  gntmmes et  deoû  de  vé- 
ritable gommeaualogueÀ  la  gomme  arabique,  maïs  un  peu 
mmiu  soUbJe. 

L'alcohol  qui  avait  opéré  la  ptécipiution  d'une  nouvelle 
,  quantité  d'albumine  et  de  la  gomme,  misé  évaporer,  a 
fourni  une  espècede  sirop  rougeàtrequi,an  boutdedix  jours 
d'abandon  à  l'étuve ,  n'a  déposé  aucune  espèce  de  cristaux  : 
ce  sirop,  traité  de  nouveau  par  l'alcohol,  a  laissé  encore 
cinq  décigrammes  de  gomme.  Concentrée  comme  la  pre- 
mière fois  ,  Ja  liqueur  alcoholique  a  foumisix  grammes  d  un 

(i)  Ce  caractère,  qu^oD  a  regarde  comme  propre  au  cast^amet  capable 
de  le  distinguer  de  iMbumine ,  ne  me  paraît  d'aucun  poid»^  carValbumine 
coagulée  jouit  de  la  même  propriété. 


34^  JOURNAL 

sirop  presque  solide,  mais  déliquescent ,  soluble  dans  Palco- 
hol  et  dans  Teau,  très-sucré,  ayant  un  peu  la  saTcar  dtt 
nougat;  mais  qu'on  n'a  pu  parvenir  à  faire  cristalliser,  cjuoi- 
que  amené  â  la  consistance  d'une  mélasse  très-épaisse ,  traité 
par  le  charbon  aninlal  qui  lui  a  enlevé  une  grande  partie 
de  sa  couleur  et  de  sa  saveur  particulière ,  et  tenu  de  noa- 
veau  pendant  plusieurs  jours  dans  un  lieu  très-^haud. 

Le  résidu  des  amandes  dépouillées  d'huile ,  d'albumine  , 
de  gomme  et  de  sucre ,  retient  encore  un  peu  de  la  matière 
albumineuse,  dont  on  ne  le  dépouille  que  par  des  lavages 
très-muItipIiés.^La  présence  d'une  certaine  proportion  d'al- 
bumine ,  ^ans  un  état  de  combinaison  intime ,  s'y  fait  remar- 
quer surtout,  parce  qu'elle  lédisposeà  la  moisissure,  et  à  pren- 
dre une  odeur  puante  qui  a  quelque  analogie  avec  c^e  de 
l'eau  sure  des  amidonniers.  Cependant  l'iode  n'y  dénote  pas 
la  moindre  trace  d'amidon  ;  elle  le  colore  en  jaune  au  lien 
de  développer  une  couleur  bleue.  Au  reste^  cette  albnnûne 
végétale  est  très-altérable  lorsqu'elle  est  humide  et  naa 
coagulée.  Un  commencement  de  putréfaction  parait  néces- 
saire pour  dégager  entièrement  la  portion  qui  est  unie  à  la 
fibre  des  amandes.  Le  résidu  des  amandes  épuisé  et  pnr 
est  sans  saveur,  sans  odeur,  indolubie,  soit  à  chaud,  soit 
à  froid ^  dans  l'eau,  l'alcohol  et  l'éther.  Distillé,  il  four- 
nit beaucoup  d'acide  acétique  et  nullement  d'ammoniaque  \ 
il  ressemble  donc  au  corps  ligneux:  c'est  pourquoi  je  le 
désignerai  sous  le  nom  de  fibre  ou  matière  fibreuse  des  aman- 
des *,  il  est  à  ce  fruit  ce  que  le  ligneux  est  à  l'arbre.  C'était 
une  poruon  de  ces  mêmes  fibres  qui  s'était  déposée  au  fond 
du  lait  d'amandes  séparé  spontanément. 

Ce  qui  précède  établit  les  principes  constituans  des  aman- 
des douces  dans  les  proportions  suivantes. 

Eau 3,5o 

Pellicules ' S^oo 

Huile  fine 54>oo 

Albumine 24}00 


DE     PHARMACIE.  343 

Sucreliquide /.  •  •     6,00 

Gomme 3,oo 

Partie  fibreuse ^ 4)^^ 

Perte  et  acide  acétique o,5o 

^  

100,00 

On  voit  par  ce  qui  précède  :  i©.  la  ressemblance  étonnante 
qui  existe  entre  le  lait  végétal,  préparé  artificiellement  avec 
les  amandes,  et  le  lait  des  mammifères.  M.  Proust,  qui 
porte  un  œil  pénétrant  sur  toutes  les  matières  dont  il  fait 
le  sujet  de  ses  observations ,  a  remarqué  cette  analogie ,  mais 
sans  entrer  dans  les  détails  d'une  analyse  complète.  Ce  sa- 
vant a  dit  (i)  que  Vémubiqn  des  amandes  est  un  caséum  uni 
à  Fhuile  avec  un  peu  de  sucre  et  de  gomme.  Je  ne  pense 
pas  ,  comme  M.  Proust ,  qu^il  existe  dans  les  amandes ,  ni 
même  dans  plusieurs  autres  espèces  de  végétaux,  où  Scbeele 
Tayait  supposé ,  un  principe  particulier ,  diiOférent  de  Talbu* 
mine ,  et  qu'on  a  désigné  sous  le  nom  de  caséum. 

1^^.  Que  le  caséum  ou  fromage  qui  se  forme  au  milieu  du 
lait  d^amandes ,  et  il  en  est  probablement  ainsi  pour  le  lait 
animal ,  se  compose  principalement  d'albumine  coagulée ,  et 
d^une  certaine  quantité  d'huile  fixe  ;  car  on  a  vu  que  ce  pré- 
tendu caséum  perdait  ses  propriétés  distinctes  quand  on  le 
privait  d'huile  par  la  pression,  et  qu'il  ne  présentait  plus 
alors  que  les  caractères  connus  de  l'albumine:  mais  cette  albu. 
mine  ne  tardant  pas  à  s'altérer  et  à  dégager  de  l'ammoniaque, 
il  se  forme,  avec  le  concours  de Phumidîté,  outre  de  l'acé- 
tate d'ammoniaque,  un  véritable  savon  ammoniacal,  qui 
est  la  base  essentielle  de  tous  leA  fromages faàs ,  et  dont  la 
proportion  augmente  k  mesure  que  la  décomposition  d'une 
plus  grande  quantité  d'albumine  s'est  opérée. 

3**.  Que  c'est  sans  doute  à  cette  grande  quantité  d'albu- 
mine contenue  dans  le  lait  d'amandes ,  qu'il  doit  la  propriété 

(1)  Journal  de  Physique  y  année  i8oa,  tome  54* 


J 


344  JOURNAL 

de  clarifier  et  de  décolorer  toutes  sortes  de  liqueurs ,  aussi 
bien  que  le  lait  ordinaire,  qui  doit  probablement  cette  qua- 
lité k  la  présence  du  mèmç  principe. 

4"^.  Que  toutes  les  semences  émulsives  contiennent  de 
Talbumine  dans  le  même  eut ,  et  que  si  plusieurs  d^entre 
elles  ne  forment  pas  des  émulsions  aussi  parfaites ,  ou  ne 
présentent  pas  en  se  séparant  un  coagulum  aussi  abondant 
ou  aussi  bien  caractérisé ,  cela  tient  à  la  différence  des  pro- 
portions albuminenses  relativement  à  Thuile ,  et  quelques 
fois  à  la  consistance  de  cette  dernière. 

5<».  Que  le  petit  lait  d'amandes  pourrait  fournir  à  k  mé- 
decine une  boisson  adoucissante  ^  préférable  dans  quelques 
circonstances  au  lait  d'amandes,  et  qui  n'aïu^itpas  les  qua- 
lités Indigestes  qu'il  doit  à  cette  abondance  d'albumine ,  et  â 
la  présence  d'un  peu  de  matière  fibreuse. 

6"*.  Enfin ,  que  la  fécule  amilacée  ne  constitue  pas  la  base 
solide  des  semences  émulsives ,  comme  on  le  croyait  autre- 
fois. 

Recherches  astài^ttiques  sur  ics  amandes  ancres, 

(  Lues  à  la  classe  de  physique  et  mathématique  de  rAcadànie 
royale   des  sciences  de  Munich,  le   12  juillet   1814 ;  ^r 

M.  VOGEL.  ) 

'        (  Extrait.  ) 

Un  grand  nombre  de  substances  du  règne  orgamqne  ont 
été  examinées  depuis  le  conunencement  de  ce  siècle;  mais 
personne,  à  ma  connaissance,  n'a  publié  une  analyse  des 
amandes  amères. 

Il  est  vrai  qiie  MM.  Bohrn  et  Schrader  ont  soumis  les 
amandes  amères  à  la  distiHation  avec  de  l'eau ,  pour  y  dé- 
montrer la  présence  de  l'acide  prtissique ,  ce  qui  a  été  vérifié 
par  MM.  Vauquelin  ,  Bucb ,  Olz  et  Ittner  ;  mais  aucun  de 
ces  chimistes  n'a  pu  pousser  plus  loin  ces  recherches. 

J'ai  taché  de  remplir  cette  lacune ,  et  j'y  étais  d'autant 


DE    PHAKMAGIE.  345 

phu  disposé ,  que  les  amandes  amères  prësenlent  un  intérêt 
général  par  leur  action  mortelle  ^r  l^économie  aniniale. 

Expériences. 

Mille  grammes  d^amandes  amères  Ont  été  mises  dans  \à 
moins  possible  d'eau  chaude,  et  mondées  ensuite  de  leurs 
enveloppes.      ^ 

L^eau  délayage,  un  peu  laiteuse,  laissa  déposer  3  gram- 
mes d^une  poudre  brune  provenant  de  la  superficie  des  en- 
veloppes (i). 

Cette  poudre  brune,  ainsi  que  les  enveloppes  épuisées  par 
Veau  bouillante,  deviennent  d'un  noir  foncé  lorsqu'on  les 
£iit  bouillir  avec  une  dissolution  de  sulfate  de  fer. 

Les  deux  substances ,  c'est-à-dire  la  poudre  brune  et  les 
enveloppes,  forment  avec  la  lessive  caustique  une  dissolu- 
tion rouge ,  d'où  Ton  peut  séparer,  au  moyen  des  acides, 
du  tannin  et  une  huile  grasse. 

LVnveloppe  de  Famande  est  donc  composée^  outce  le 
tissu  membraneux ,  de  tannin  et  d'une  huile  grasse. 

Les  amandes  mondées^et  desséchées,  soumises  à  la  presse, 
ont  donné  260  grammes  d'huile  grasse,  d'une  légère  odeur 
d'amandes  amères  (2)  (*).  . 

Le  gâteau,  réduit  en  poudre,  a ^té  introduit  dans  une 
vaste  cornue  de  verre  avec  trois  fois  son  poids  d'eau,  ft 
le  récipient  entouré  de  glace  pilée. 

J^en  ai  distillé  i5o  grammes  dVau,  au  fon(l  de  laquelle 
se  trouvait  une  huile  transparente  d^un  jaune  blanchâtre. 

(1)  Mitte  gramme$  d^amandes  amères  ëprouyent  par  cette  opénitioo 
une  perte  de  i*o  grammet* 

(3)  GeUe  odefir  est  beaucoup  pl^B  jgodrgue^  <}U9i»d  on  fait  chau&r  J^ 
gèrement  les  amandes  avant  de  les  exprimer.  jSote  <Je  M.  f^ogel, 

(*)  L'huUe  préparée  à  froid  avec  des  amafides  amières  ,  pourvues  de 
leurs  enveloppes, nVadcmifiddeDr,  et  ifee  ptutlâlre  dialiogtfilepxrce-Mul 
earactère  de  Thuile  d'amaodes  douces.  Cest  un  fait  qufs  fed  )9ol)s|«té  l>iimée 
dernière ,  et  dont  j'ai  rendu  téi^oin  notre  collègue  M.  Virey. 

h.  A.  Plamche. 


346  JOURNAL 

L*eau  distillée  des  apriandes  rougit  la  teinture  de  tottmes^^ 
et  donne,  étant  saturée  par  Tammoniaque,  du  bleu  de 
Prusse,  au  moyen  de  sulfate  de  fer ,  objet  qui  est  devenu  de- 
puils  quelques  années  une  vérité  chimique. 

Je  reviendrai  plus  tard  sur  Thuile  volatile  pesante  des 
amandes. 

Le  résidu ,  dans  la  cornue ,  a  été  épuisé  par  Tean  bouil- 
lante ;  et  la  liqueur  filtrée,  évaporée,  donna  9  et  demi,  pour 
100  d'amandes  employées  d'un  sirop  épais >  qui,  à  son  tour 
épuisé  par  Talcohol  bouillant ,  a  fourni  6  et  demi  de  sucre 
liquide  et  3  centièmes  de  gomme. 

Le  résidu  des  amandes ,  qui  avait  été  suffisamment  traité 
par  Teau  bouillante ,  a  été  desséché  et  pulvérisé.  Il  prit  par 
la  trituration  un  aspect  gras ,  et  Ton  pouvait  voir  aisément 
que  tout«  rhuile  n'avait  pas  été  enlevée  par  la  presse.  Je  l'ai 
traité  à  plusieurs  reprises  par  l'alcohol  bouillant,  mojenpar 
lequel  je  pus  lui  enlever  encore  3  grammes  d'huile.  D  resta 
enfin  une  matière  blanche  qui  avait  les  propriétés  suivantes. 
.  Délayée  avec  un  peu  d'eau  et  la  pâte  conservée  pendtfit 
plusieurs  jours  dans  la  cave^  elle  acquit  beaucoup  de  les- 
'  semblance  avec  le  fromage  fermenté. 

Elle  retient,  chimiquement  combinée,  une  quantité d^huile 
grasse  ;  je  m'en  suis  convaincu  en  agitant  la  matière  avec 
l'ammoniaque.  Cet  alcali  dissout  la  matière  blanche,  et 
l'huile  vient  nager  à  la  surface. 

Elle  est  soluble  dans  la  potasse,  avec  dégagement  d'ammo- 
niaque ,  et  soluble  dans  les  acides  étendus  d'eau  ;  l'anuno- 
niàque  la  précipite  de  cette  dernière ,  et  un  excès  redissous 
le  précipitç. 

Projetée  dans  un  creuset  de  platine  chauffé  au  ronge^  dk 
bràle  avec  une  flamme  vive ,  et  répand  une  odeur  forte  de 
matières  animales.  Il  reste,  après  l'incinération  de  la  potasse 
carbonatée ,  du  carbonate  et  du  phosphate  de  chaux. 

Il  est  évident  que  cette  substance,  qui  retient  toujours  un 
peu  d'huile ,  a  une  grande  analogie  avec  la  matière  caseetise 


DE     PHARMACIE.  347 

animale  (i).  Elle  est  contenue  dans  les  amandes  à  3opour 
loo  environ. 

Action  de  T  eau  froide  sur  les  amandes  triturées. 

Dix  gramme^s  d'amandes  amères,  privées  d'enveloppes, 
ont  été  tri  tarées,  avec  Peau  froide  5  et  le  résidu  broyé  de  nou- 
veau jnsqu'À  ce  que  Feau  n'en  prit  plus  aucun  aspect  lai- 
teux. Le.  résidu  desséché  ne  pesait  que  5o  grammes,  d'où 
il  suit  que  lo  paities  d'amandes  peuvent  être  converties  en 
■jI  d'émulsion. 

L'émtdsion  d'amandes  amères  se  comporte  dans  beaucoup 
de  cas  comme  le  lait  des  animaux. 

Elle  se  coagule ,  par  exemple ,  au  moyen  des  acides ,  de 
l'alcohol  et  de  l'éûncelle  électrique. 

Lorsqu'dle  est  exposée  au  contact  de  l'air  chaud  dans  un 
Taseplat^il  se  forme  une  crème  à  la  surface.  Cette  crème, 
agitée  dans  un  flacon,  se  partage  en  deux  parties;  l'huile 
grasse  se  sépare  comme  le  beurre,  et  la  partie  caséeuse  se 
dépose  au  fond. 

L'émlilsion  poitée  à  l'ébullition  se  coagule  sur-le-chan^  ; 
le  liquide  filtré  ressemble  en  beaucoup  de  points  au  petit 
lait: 

Il  est  d'abord  troi^Ué ,  comme  le  petit  lait ,  par  l'infudon 
de  noix  de  galle  et  par  l'acide  muriatique  oxigèné ,  ce  qui 
indiquerait  la  présence  d'nne  matière  animale.  L'oxalate  de 
potasse ,  l'eau  de  chaux  et  l'ammoniaque  y  forment  un  pré- 
cipité blanc ,  qui  est  dans  le  dernier  cas  du  phosphate  de 
chaux.  Le  liquide  ne  contient  pas  de  sucre  de  lait ,  mais,  au 
lieu  de  cela  ^  du  sucre  et  de  la  gomme. 

De  la  même  manière  se  comportent  lesémulsions  de  mou- 
tarde ,  de  semences  de  concombre,' de  chenevis ,  de  mdon^ 
de  cucuméris,  de  pavot  blanc,  de  pistache,  de  noix  et  de 
noisette. 

(i)  M.  Proust  a  dëjà  troutë  du  caséum  dans  le«  amandes  douces,  f^ayv» 
Dèkm . ,  Journal  de  Physique ,  f .  55. 


348  JOURNAL 

L'émulsion  de  noix ,  mise  en  ébuUition ,  et  le  liquide  £1* 
tré ,  devient  noir  par  les  sels  ferrugineux*,  et  rose  par  Fean 
de  chaux.  M.*  Planche ,  notre  confrère,  a  déjà  fait  voir  que 
rëpiderlne  des  noix  contient  dn  tannin  (i). 

La  madère  casëeuse,  séparée  des  noix,  derientroag^tre^ 
tandis  que  eelle  des  noisettes  reste  blanche. 

Le  caséum  proyenaott  de  toutes  les  substances  que  }e 
Tiens  de  citer ,  conservé  dans  la  cave ,  passe  à  la  fiennenta- 
tion ,  et  donne  naissance  k  une  oaatière  qui  a  beaucoup  d'mr' 
nalogie  avec  le  fromage  ;  elle  est  plus  ou  moins  dore  seloo  la 
'quantité  d'huile  grasse  et  d^azote  qu'elle  contient. 

De  rhuile  volatile  des  amandes  izmères. 

L'huile  volatile  des  amandes  amères ,  spécifiquemeot  plus 
pesante  que  Teau ,  a  les  propriétés  suivantes  : 

Lorsque  Teau  des  amandes  lui  est  enlevée  autant  que 
possible ,  elle  perd  sa  fluidité ,  prend  une  consistance  càreoseï 
et  finit  par  se  cristalliser  en  lames  et  ta  aiguilles  (2). 
^  Lorsque  Ton  conserve  Fhuile  fluide  sous  Teau,  die  de* 
vient  opaque  et  se  solidifie  dans  quelques  jours ,  et  au  bout 
âe  plusieurs  semaineis  elle  a  entièrement  disparu^  il  ne 
reste  que  quelques  flocons  brunâtres  qui  nagent  dans  la  li* 
qùeur.  L'eau  ne  contient  pas  d'acide  prussique  après  cette 
déoompositi(m  d'huile.  U  tant  donc ,  pour  conserver  Thotle 

volatile  des  amandes ,  la  séparer  de  suite  entièrement  de 

1»     • 
eau. 

L'huile  fluide  se  dissout  en  petite  quantité  dans  Teau 
froide  par  l'agitation,  et  lui  communique  l'odenr  et  la  sa- 
veur des  amandes  amères. 

Elle  brûle  avec  une  flamme  blanche  très^vive,  et  forme 
beaucoup  de  suie  pendant  la  combustion»    . 
; ...^  .ur  ';  ■/>  i^' •    ■ 

(1)  F'ofez  Bulletin  de  Pharmacie,  t.  4»  p-  ^^<^ 

(a)  M.  Robert,  de  Rouen,  a  aussi  obtenu  de  Teau  distiOiTe  des/eoille» 
àt  laurier  cerise  ^  une  substance  cristalline.  F'oye*  AiHii^s  de  Cfaîmie, 
t.  9a ,  p.  54. 


DE     PHÀEMACÎE.  349 

Lorsque  Ton  fait  a^ter  Vlmiie  atec  une  leMÎye  de  potasae, 
une  partie  se  dissout ,  et  une  autre  vient  nager  à  lat  surface  \ 
mais  la  potasse  tte  ccmtient  pas  après  Ta^itatioii  Une  trace 
d'acide  prussique^  et  si  M.  Ittner  prétend  que  20  grains 
d^huile  d'amandes  fourmssent  8  grains  de  bleu  de  Prusse^ 
il  faut  que  rtmile  ail  été  mêlée  k  une  quantité  considérable 
d^eau  d^amaxKles. 

L'huile  se  dissout  aussi  en  quautité^notable  dans  Fammo- 
maqua. 

Pour  obtenir  l'huile  en  plus  grande  quantité  cl  entière- 
ment isolée,  j  ai  agité  5oo  grammes  d'eau  d'amande  concen- 
trée ,  avec  TiO  grammes  de  baryte  éteinte  ;  le  mélange  intro- 
duit dans  une  cornue  munie  d'un  ballon  entouré  de  glacé 
pitée,  j'en  ai  distillé  3o  grammes  d'eau.  Outre  l'huile  vola- 
tile liquide  au  fond  de  l'eau,  le  col  de  la  cornue ^prît  ta^ 
pissé  d'écaiHes  brillantes  et  d'aiguilles  6ncs. 

Une  quantité  d'eau  semblable  a  été  distillée  sur  Toidde 
rouge  de  mercure  ;  j'en  ai  obtenu  aussi  beaucoup  d'huile 
pesante.  Il  resta  dans  la  cornue  des  aiguilles  blanches 
de  prnssiate  de  mercure ,  et  un  peu  de  earbone  mêlé  à.xô« 
xide  rouge  et  noir  de  mercure;  ce  qui  semble  indiquer  une 
décomposition  parti^e  de  l'huile  ou  de  l'acide  prussiqué.' 

L'huile  rectifiée  sur  la  baryte ,  la  chaux  ou  l'oxide  rouge 
de  inercure ,  est  soluble  dans  l'alcohol ,  l'éther  et  dans  l'huile 
grasse  ^  et  communique  à  cette  dernière  Todeur  des  aman-* 
des  amères.  L'huile  grasse,  exprimée  des  amandes  amères, 
pourrait  donc  tenir  un  peu  d'huile  volatile  en  dissolution , 
-  et  acquérir  par  là  des  propriétés  vénéneuses* 
/  'Lé  caractère  le  plus  saillant  de  Thuile  volatile  est  sa  ma* 
tiikite  de  se  comporter  au  contact  de  l'air.  Lorsque  l'on  met 
quelques  gouttes  d'huile  sur  utLè'làme  de  terre,  elles  se 
changent  dans  quelques  minutes  en  une  masse  cristallincf 
demi-transparente.  £!htn1e  solidifiée  a  perdu  en  partie  son 
odeur  et  sa  volatilité;  ear  I^scristaux  conservés  plusieurs  joues. 
,  aans  un  courant  d'air  chaud ,  ne  paraissaient  pas  seniijUeH 


35o  JOURNAL 

ment  diminuer  :  ils  sont  très-soluUes  dans  Fëther  et  dau 

ralcohol(i). 

Quelques  gouttes  d'huile ,  portées  sur  la  boule  d'un  ther- 
momètre qui  marquait  17  degrés  Kéaumur ,  ne  firent  des- 
cendre le  mercure ,  pendant  le  court  espace  que  Thuile 
était  entièrement  cristallisée ,  qu'à  1 4  degrés.  Comme  cette 
huile  est  privée  d'acide  prussique .  on  ne  peut  pas  direqull 
y  a  ici  congélation;  il  serait  au  reste  intéressant  de  voira, 
après  la  volatilisation  d'un  acide  prussique  concentré  et  pur, 
le  résidu  prétendu  congelé  n'est  réellement  autre  chose  que 
de  la  glace ,  et  Tacide  prussique  non  altéré. 

Lorsqu'elle  a  été  solidifiée,  elle  est  singulièrement  modifiée 
dans  ses  caractères  d'huile:  d'abord  elle  n'est  plus  aussi 
combustible  que  l'huile  fluide,  et  brûle  à  peine  avec  une 
flamme  légère  sans  produire  de  suie. 

Chauffée  sur  des  charbons  rouges ,  elle  se  fond  en  un  li- 
quide jaune  transparent  qui  n'a  pas  d'odeur  dans  cet  état 
de  fluidité^  elle  cristallise  de  nouveau  en  groupes  soyeux 
après  le  refroidissement. 

Quelques  gouttes  d'huile  introduitesi^dans  un  flacon  sec , 
rempli  d'air ,  s'étaient  solidifiées  en  quelques  minutes.  Lors- 
que le  flacon  fut  débouché  quelques  heures  après  sons  le 
mercure ,  le  métal  y  entra  à  plusieurs  lignes. 

De  l'huile  mise  sous  une  cloche  remplie  de  gaz  oidgi|pe, 
posée  sur  du  mercure,  s'est  bientôt  volatilisée  en  partie  ; 
les  parois  de  la  cloche  furent  tapissées  par  de  petits  aïs- 
taux,  et  l'huile  restant  dans  une  petite  capsule  de  porcelaine 
au  fond  de  la  cloche,  s'était  également  solidifiée  ;  le  mercure 
montait  à  plusieurs  lignes  dans  la  cloche.  Elle  devint  so- 
lide sur-le-champ ,  et  présenta  une  masse  blanche  cristallin 
sée  lorsqu'on  la  versa  dans  un  flacon  rempli  de  gaz  nuirîati- 
que  oxigène. 

— - —  j  ' 

(i)  Leur  dissolutioo  dans  Talcohol  est  troublée  par  Teau.  Lliuile  est 
moins  volatile  que  l'alcohol  ;  car  lorsque  Ton  fait  euflammer  la  dissolu 
lion,  il  r^te  de  Tliaile  cristallisée  après  la  combtistioii. 


DE    PHARMACIE.  35l 

B  parait  donc ,  d'après  ces  deux  premières  expériences, 

c[ue  l'huile  absorbe  Foxigène  en  passant  à  l'état  de  solidité. 

Tai  déjà  dit  plus  haut  que  Fhuile  cristallisée  est  presque 
inodore.  On  peut  lui  rendre  cette  odeur  en  la  faisant  dissou- 
dre dans  Thydrosulfure  d'ammoniaque;  je  présume  que 
dans  ce  cas  Fhydrogène  sulfuré  lui  enlève  Foxigène  qu'elle 
avait  absorbé,  et  la  fait  repasser  à  son  premier  état^  où  elle  a 
de  Fodeur. 

n  est  possible  que  Fhuile  volatile  ^fluide  agisse  conmie 
poison  sur  les  organes,  en  les  désoxidant;  je  ne  mets  ce* 
pendant  aucun  prix  à  cette,  idée  ,  et  je  Fénonce  seulement 
pour  la  soumettre  aux  physiologistes  médecins  qui  veulent 
s'occuper  de  cet  objet. 

Dfeins  le  temps  de  la  disette  du  quinquina,  M.  Horn^  mé« 
decin  à  Berlin ,  fit  donner  à  ses  fiévreux  de  la  Charité  6  gros 
d'amandes  amères  en  émulsion  par  jour;  je  suis  persuadé 
queFeau  distillée  de  cette  quantité  d'amandes  administrée 
dans  un  jour  aurait  produit  des  efiets  plus  violens ,  et  je  ne 
doute  pas-que,  dans  les  amandes  en  substance  et  dans  l'émul- 
fiion,  l'huile  grasse  et  la  matière  caséeuse  n'amènent  une 
grande  modification  dans  l'action  de  Facide  prussique  et 
de  l'huile  volatile  sur  l'économie  animale. 

Le  docteur  Soemmering ,  fils  de  notre  illustre  collègue 
dans  l'Académie  royale ,  est  venu  au  laboratoire  pour  faire 
avaler  de  cette  huile ,  ainsi  que  de  Feau  distillée  d'amandes 
amères ,  k  plusieurs  chiens  ;  tous  en  ont  péri  plus  ou  moins 
promptèment  selon  la  dose  :  les  uns  tombèrent  morts  dans 
l'instant  même  où  ils  avalaient  et  paraissaient  comme  frap- 
pés de  la  foudre  ;  les  autres  périssaient  au  bout  de  quelques 
minutes. 

Dans  aucun  cas,  nous  n'avons  aperçu  une  odeur  d'huile 
ou  d'acide  prussique  dans  le  cerveau,  conmie  M.  Cisseville 
de  Rouen  l'a  remarqué. 

Je  ne  peux  pas  entrer  dans  ces  détails  que  M.  Soemme- 


320  JOURNAL 

ring  va  publkr^lui-méme ,  et  je  me  borne  à  rappeler  très- 

brièventeaC  les  principaux  faits  de  ce  mémoire. 

Résumé. 
II  résulte  : 

i^.  Que  les  enveloppes  des  amandes  amères  contiennent^ 
outre  le  tissu  membraneux ,  du  tannin  et  de  Thuile  grasse; 
a*.  Que  loo  parties  d^amandes  renferment  les  matières 
ci-dessus  dans  les  proportions  suirantes  ; 

Enveloppes 8    5 

Huile  grasse 28    » 

Matière  caséeuse 3o    « 

Sucre , 6    5 

Gomme 3    » 

Fibre  végétale 5    » 

Huile  volatile  pesante b    i 

Acide  prussique »    n 

3"*.  Que  Fémulsion  des  amandos  amères  a  une  grande 
analogie  avec  le  lait  des  animaux. 

4''.  Que  la  matière  caséeuse  est  répandue  dans  beaucoup 
de  végétaux ,  comme  dans  les  semences  do  moutarde,  d» 
concombre,  de  cbetievis,  de  melon,  de  pavot  blanc ^  dans 
les  pistacbes ,  les  noix  et  les  noisettes  ; 

5^.  Que  ces  émulsions  sont  susceptibles  d'être  coagoiées 

par  les  acides ,  Taleobol,  la  chaleur  et  Fétinoelle  électricpie^ 

6''.  Que  Tamertumc  des  amandes  réside  principalement 

dans  les  parties  volatiles,  c*es(^à-dire  dans  Tacide  prussique 

et  dans  Thuile  essentielle. 

7''.  Que  Tbuile  volatile  pesante  peut  être  obtenue  indé- 
pendamment de  Tacide  prussique ,  et  qu^étant  dissoute  dans 
Teau ,  elle  lui  communique  l'odeur  et  la  saveur  de  Tadde 
prussique  sans  lui  donner  la  propriété  de  former  du  bleu  de 
Prusse  avec  le  fer  5 

S"".  Enfin ,  que  Thui le  volatile ,  rectifiée  sur  la  baryte,  la 
cbaux  ou  Tôxide  rouge  de  mercure,  perd  au  contact  de  l'air 


DE    PHARMACIE.  3^1 

311-flaîditë ,  et  pa^se  de  suite  à  Tétat  de  solidité  en  présen- 
tant des  cristaux  blancs ,  presque  inodores,  bien  moins  volaf 
files  que  Thuile  fluide. 


i%ivw%v^v%MM%mf*nM%n^^^^nMMtfW¥9n^ 


NDTICl 

Sur  le  raffinage  du  Camphre^ 
Lue  à  la  Société  d«  Pharmade  »  le  xÇ  juin  18174 

Par  M.  Clémiwdot  ,  plutrmaden  à  Paris. 

Ov  a  déjà  beaucoup  écrit  sur  le  campbre ,  p^  si  Ton  peut 
dire  que  les  auteurs  qui  ont  traité  de  cette  substance  n'ont 
rien  oublié  de  ce  qui  appartient  à  son  origine  jkses  proprié- 
tés ,  à  ses  divers  usages,  on  conyiendra  au  moins  que  les 
procédés  qu'ils  ont  indiqués  pour  la  pqrifier  sont  loin  d'être 
satisfaisans  ;  car,  bien  que  l'opération  du  raffinage  du  cam- 
phre, dont  les  Hollandais  profitaient  seuls  autrefois,  soit 
aujourd'hui  connue  en  Prusse,  en  Angleterre,  et  depuis 
quelques  années  en  France ,  le  procédé  est  resté  entre  les 
mains  de  quelques  personnes  qui  en  font  un  secret* 

Il  est  donc  Vrai  de  dire  que  la  majeure  partie  du  camphre 
purifié  qui  se  trouve  dans  le  commercjs  nons  vient  de  l'é- 
tranger, parce  que  le  petit  nombre  de  laboratoires  qui  exis- 
tent chez  nous  ne  saurait  suffire  aux  besoins  de  notre  con- 
sommation. 

C'estpour  libérer  la  France  du  tribut  qù^elle  paye  sous 
ce  rapport  à  l'industrie  étrangère ,  que  je  me  snis  déterminé 
â  publier  un  nouveau  travail  surj'art  de  raffiner  le  camphre. 

Je  ne  répéterai  pas  tout  ce  qui  a  été  écrit  sur  le  raffinage 
du  camphre  ^  je  dirai  seulement  que  Valmont  de  Bomare 
(1)  parait  avoir  donné  les  meilleures  directions  a  cet  égard; 
I*.  en  prouvant  que  le  camphre  raffiné  se  met  en  pains,  non 

(x)  Article  Camphre  de  son  Dictionnaire  d^histûre  naturelle. 

in*»%  Jnnèe.  -^Août  1817.  ai 


Saa  JOURHÀL 

par  fusion  comme  on  Tavait  cm  jusqu^à  Ini ,  mais  par  subli- 
mation ;  0,^.  en  indiquant,  mais  sans  entrer  dans  des  délaik 
suffisans,  l'espèce  de  vaisseaux  dont  il  fallait  se  serrir; 
3<>.  en  déterminant  i  peu  près  le  degré  de  feu  nécessaire. 

Le  procédé  publié  dans  le  dictionnaire  d'histoire  naturelle, 
(  Ire.  édition  de  Déterville  )  qui  consiste  à  faire  dissoudre  le 
camphre  brut  dans  l'alcobol  y  à  précipiter  ce  camphre  par 
Teau ,  à  le  séparer  par  le  filtre ,  et  ensuite  à  le  âiire  entrer  en 
fusion  pour  lui  donner  la  forme  que  Ton  connaît  aux  pains  de 
camphre  ne  peut  convenir,  parce  que,  dit  M.  Cadet ,  (Page 
i3g ,  1er.  volume  du  Journal  de  Pharmacie ,  année  i8i5.  ) 
ce  procédé  n*est  pas  économique  ;  il  est  trop  longpour  être 
employé  en  grand ,  etc.  Et,  s'il  m'est  toutefois  permis^  je  di- 
rai :  «  parce  qu'aussi  la  fusion ,  que  M.  Dutour  conseille , 
ne  peut  être  substituée  à  la  sublimation ,  ainsi  que  l'observe 
Valmont  de  Bomare. 

Au  reste ,  les  auteurs  de  la  nouvelle  édition  du  Dicuon- 
naire  d'Histoire  naturelle ,  ont  inconnu  eux-mêmes  Finsoffi- 
sance  du  procédé  de  M.  Dufour ,  puisqu'ils  n'en  ont  pas  £ût 
mention.  *• 

En  dernière  analyse,  il  existe  un  autre  procédé  pour  raffi- 
ner le  camphre;  il  est  indiqué  par  M.  Ferber  (Journal  de 
Pharmacie  i8i5)  comme  étant  suivi  par  les  Hollandais; 
mais'cette  assertion  de  M.  Ferber  est-elle  bien  exacte  ?  J'ai 
peine  à  concevoir  que  ces  derniers  qui,  depuis  si  long-temps, 
raffinent  la  majeure  partie  du  camphre  qui  se  trouve  dans  le 
commerce ,  n'aient  pas  reconnu  que  des  bouteilles  st  fond 
plat ,  et  de  verre  vert  ou  blanc ,  étaient  préférables  aux  bou- 
teilles de  forme  ronde  et  de  verre  noir;  celles-ci  ne  laissent 
pas  voir  aussi  facilement  ce  qui  se  passe  pendant  l'opération. 

L'emploi  des  calottes  coniques ,  percées  d'un  trou ,  n'est 
pas  non  plus ,  selon  moi ,  d'une  grande  utilité ,  et  je  ne  pense 
pas  qu'on  doive  poser  plusieurs  bouteilles  sur  un  même  bain 
de  sable  ;  car  il  est  difficile  que  le  degré  de  cbaleur  soit 


DE    PHAHMACIE.  3^3^ 

le  même  partout,  si  ce  bain  de  sable  est  d'une  certaine 
étendaf. 

D'an  autre  c6té ,  il  n^est  pas  possible,  avec  le  procédé  que 
M.  Ferber  indique  ,  de  connaître  le  moment  précis  où  fo- 
pération  est  terminée. 

D'après  ces  observations,  il  paraîtrait  constant  que  la 
forme  des  vases  et  la  manière  de  conduire  le  feu  sont  les 
principaux  moyens  4  l'aide  desquels  on  peut  rénssir  dans  Iç 
raffinage  du  camphre.  C'est  donc  en  donnant  une  description 
exacte  de  ces  moyens,  que  je  mettrai  les  personnes  qui  vou- 
draient s'occuper  de  cette  opération,  à  portée  de  la  répéter 
avec  succès. 

On  prend  un  vase  k  sublimer,  semblable,  quant  à  la  forme^ 
à  une  fiole  à  médecine ,  mais  beaucoup  plus  évasé  (i);  on 
y  introduit  environ  deux  livres  et  demie  de  camphre  brut 
grossièrement  pulvérisé ,  et  que  l'on  a  mêlé  à  6  gros  de  chaux 
vive  en  poudre  ;  on  place  le  vase  dans  un  bain  de  sable  (a)  ; 
on  ajuste  le  cercle  de  tôle  (  même  note  a  )  i  la  capsule ,  et 
l'on  verse  du  sable  de  manière  à  ce  que  la  bouteille  en  soit 
recouverte  jusqu^à  la  naissance  de  son  goulot. 

«Alors  on  pose  le  tout  sur  un  fourneau  ordinaire ,  dont  le 
feu  doit  être  d'abord  très-ménagé,  pour  que  la  bouteille  s'é- 
chauflfe  peu  à  peu.  On  l'augmente  graduellement  jusqu'au 
point  nécessaire  pour  faire  entrer  le  camphre  en  fusion ,  ce 


(i)  Le  fond  de  cette  fiole  eu  matras  a  six  pouces  et  demi  de  diamè- 
tre ;  sa  hauteur ,  prise  intérieurement  du  fond  du  yate  à  la  naissance  du 
col,  est  de  quatre  pouces  ;  le  diamètre  du  col  à  sa  naissance  est  à^un 
pouce;  â  son  orifice  ,  il  n^est  que  de  huit  lignes.  La  plus  grande  circoofë- 
renée  de  la  fiole  est'  de  deux  pieds. 

(a)  La  capsole ,  qui  doit  recevoir  le  sable»  aura  un  pouce  et  demi  eiH 
viron  de  profondeur ,  et  sera  munie  d^un  cercle  de  tôle  de  trois  ponces  da 
hauteur ,  que  Ton  pourra  6ter  m  Tolonté.  Ce  ccwte  serrira  à  augmenter  » 
pendant  la  première  partie  de  l'opération  (la  fusion  )  la  profondeur  dtt 
bain  de  sable.  0  faut  aussi  que  la  capsule  ail  «b  cercle  saillant  qoi  la  sup- 
porte svr  les  bords  du  foomean  dans  lequel  elk  doit  entrer. 


324*  JOTJKNAL 

que  Ton  accélère  encore  en  mettant  quelques  cliariMms  aSv- 

jxkés  sur  le  sable  qui  recouvre  le  matras  (i).  • 

Lorsque  le  campbre  est  bien  fondu  (a)^  on  cesse  d'ang- 
menter  le  feu ,  et  on  Tentretient  au  même  degré  pendant  m$ 
quart-d'benre  ou  une  demi-heure ,  afin  de  dissiper  rhuau- 
dite  que  renferme  toujours  le  camphre  brut  *,  alors  on  dimi- 
nue le  feu,  et  on  n'en  laisse  que  la  quantité  nécessaire  pour 
que  le  campbre  ne  cesse  pas  de  bouillonner ,  de  manière  à  ce 
qu'en  approchant  Toreille  on  entende  distinctement  de  légen 
soubresauts. 

Cest  à  ce  poiqt  qu  il  fai^t  s'arrêter ,  et  auquel  s'opère  la 
dernière  partie  du  procédé ,  je  veux  dire  la  sublimation. 
Pour  la  faciliter ,  on  dégage  le  goulot  du  matras  du  sable  qoi 
l'entoure  *,  l'air  Tenant  alors  à  frapper  cette  portion  de  Tappa- 
reil,  la  refroidit  et  détermine  ainsi  la  condensation  da 
camphre. 

Pendant  toute  la  durée  de  Topera tion  ,  il  faut  retirer  du 
sable  successivement  et  par  intervalle ,  en  sorte  qu^il  n  ea 
reste  plus  autour  du  matras  vers  la  fin  de  Topéi-ation.  U  faut 
même ,  à  ce  moment  là ,  soulever  la  bouteille  pour  la  dégager 
tout-à-fait.  Mais  la  soustraction  du  sable  doit  se  faire  lepte- 
ment ,  et  même  il  serait  nécessaire  ,  si  l'air  était  trop  froid  ^ 
de  garantir  les  parties  de  Tappareil  d'où  on  a  retiré  le  sable , 
en  les  couvrant  d'un  morceau  de  drap  ou  de  toute  autre 
-  chose  analogue.  Cette  précaution  est  tellement  importante, 
que  si  on  la  néglige  on  voit  bientôt  le  camphre ,  qui  occupe 

(i)  Pendant  celte  première  partie  àe  rope'ratlon ,  le  feu  assex  fort ,  que 
Ton  est  oblige  de  faire ,  réduit  en  vapeur  une  assez  grande  quantité  6% 
camphre,  qui  se  répandrait  en  pure  perte  dans  Pair,  si  IVn  n'obTiait  â 
cet  inconvénient  en  adaptant ,  vers  le  milieu  du  col  du  ma  iras,  au  moyen 
jd'itt^  Wget  4m  pfateau  ^/er-bianc,  troué  dans  son  milieu,  àe  quatre 
pouces  de  diamètre»  et  destiné  a  soutenir  un.càntf  creux  anssi  en  fer-blanc, 
.où  le  camphre»  qui  s^cchiftppe  de  l'appareil,  vient  se  condenser» 

(a)  On  reepnnatt  que  le  camphre  est  entièrement  fondu  en  ôtant  le 
-c6ne  da  fer^blanc  qui  convr«la  bouteille  >  et  en  examinant  oe  qui  se  pavt 
dans  Tintérieur-de  ce  TâM. 


DE     PHARMACIE.  SaS 

/les  portions  de  la  bouteille  soumises  au  coutî^ct  de  Taîr  froid, 
prendre  un  aspect  blanchâtre  et  opaqiie  tout  différent  de  ce- 
lai qu'il  doit  avoir  pour  être  livré  au  commerce. 

Le  raffindge  du  camphre,  en  employant  la  quantité  que  j^ai 
indiquée  plus  haut ,  est  une  opération  assez  lohgue.  Elle  dure 
sept  h  huit  heures  au  moins ,  et  demande  des  précautions 
très-minutieuses,  dans  le  détail  desquelles  il  eist  indispensa- 
ble d'entrer. 

I*.  11  est  bien  essentiel  de  pousser  le  feu  un  peu  fort  pour 
fondre  entièrement  le  camphre  brut:  sans  cette  précaution, 
la  portion  non  fondue  se  ramollirait,  s'attacherait  aux  pa- 
rois supérieures* de  la  bouteille  >  et  salirait  le  camphre  qui 
viendrait  se  sublimer. 

!2<*.  Lorsqu'on  est  parvenu  à  fondre  le  camphre,,  je  re- 
commande bien  de  diminuer  le  feu,  avecra  précaution  néan- 
moins d'en  laisser  assez  pour  l'entretenir  au  point  de  bouil- 
lonnement que  j'ai  décrit  ci-dessus  •,  sans  cela ,  il  se  formerait 
à  la  surface  du  camphre  une  croûte  que  l'on  ne  ferait  dispa- 
raître qu'en  augmentant  le  feu,  et  il  s'en  suivrait  que  le 
camphre^  déjà  sublimé,  se  liquéfierait  et  retomberait  au 
fond  de  h.  bouteille.  Cet  inconvéniém. pourrait  se  reproduire 
plusieurs  fois  pendant  le  cour^  d'une  opération ,  et  si  l*on  rie 
mettait  pas  tous  ses  soins  à  le  prévenir ,  on  perdrait  beau- 
coup de  tebips ,  et  une  assez  grande  quantité  de  combus* 
lible. 

On  voit  cfa'il  faudra  des  soins  continuels  et  vraiment  exclu- 
sifs de  tout  autre  objet ,  quand  on  aura  plusieurs  fourneaux 
à  conduire  simultanément. 

3**.  Tant  que  dure  Topération,  le  camphre  sublimé  est 
tenu ,  par  la  chafcur  de  la  partie  supérieure  de  la  bouteille , 
dans  luiétat  de  demi-fusion  qui  le  rend  diaphane  et  presque 
invisible.  Cette  circonstance ,  indifférente  en  apparence , 
semblerait  néanmoins  avoir  induit  en  erreur  plusieurs  de 
ceux  qui  ont  entrepris  le  raffinage  de  cette  matière ,  en  leur 
faisant  croire  que  la  sublimation  n'avait  pas  eu  lieu.  Dans 


320  JOURNAL 

eette  persuasion ,  ils  augmentaient  le  feu  et  faissaientretom* 
ber  ainsi  au  fond  du  vHsele  camphre  déjà  sublimé  ;  il  résul- 
tait delà  une  forte  évaporation  ^  et  par  conséquent  beaucoup 
de  déchet. 

4^.  On  reconnaît  que  Topération  est  terminée ,  en  plon- 
geant une  baguette  de  fer  au  fond  de  la  bouteille.  Le  camphre 
fondu  s'attache  autour  de  cette  baguette,  et  fait  connaître 
d*une  manière  précise  la  quantité  restante;  lorsqu'il  n*en 
reste  plus  que  quelques  lignes,  alors  on  retire  la  bouteille, 
et,  après  un  demi-quart  d'heure,  on  la  mouille  avec  un  lioge 
trempé  dans  Teau  froide  :  cette  précaution  est  nécessaire 
pour  que  le  pain  de  camphre  se  détache  facilement.  On  en- 
lève ensuite  avec  un  couteau  les  taches  jaunâtres  qui  le  salis- 
sent quelquefois  >  et  on  Tenveloppe  enfin  de  papier  bleu. 

5^.  Pour  ne  paftperdre  ce  qui  reste  au  fond  des  bouteilles, 
et  le  camphre  qui  adhérerait  encore  aux  fragmens  de  verre, 
on  peut  user  du  moyen  indiqué  par  M.  Ferber  ;  il  consiste 
à  jeter  toutes  ces  matières  dans  une  chaudière  de  cuivre  re- 
couverte d'une  calotte  de  même  métal ,  que  Ton  place  sur 
un  fourneau  *,  le  camphre,  en  se  volatilisant,  s'attache  aux 
parois  de  cette  calotte,  dont  on  le  retire  ensuite  aisément. 
(Journal de  Pharmacie,  année  i8i5.  ) 

Après  être  parvenu,  à  l'aide  de  ces  divers  moyens,  à  raffiner 
le  camphre  tel  qu'on  le  trouve  dans  le  commerce ,  j'ai  voulu 
m'assurer  s'il  était  possible  d'obtenir  plus  facilement ,  et 
d'une  manière  soutenue,  le  degré  de  chaleur  convenable  pour 
que  la  sublimation  s'opère.  J'ai  fait  dans  cette  intention  plu- 
sieurs essais  qui  n'ont  pas  été  infructueux.  Je  ne  me  décou- 
rage point,  et  si  le  zèle  que  m'inspire  le  désir  d'être  utile  me 
fait  atteindre  ce  but ,  je  m'empresserai  de  publier  le  résultat 
de  mon  travail. 

Description  de  F  appareil  pour  le  raffinage  du  Camphre. 

A.  Bouteille  danslaquelle  on  met  le  camphre  brut  pulvérisé. 

B.  Capsule  de  tôle ,  d'un  pouce  et  demi  de  profondeur , 
pour  servir  de  bain  de  sable. 


DE   PHARMACIE.  827 

(7.  La  même  capsule  vue  de  côté. 

Z>.  Cercle  de  tôle  de  deux  pouces  dé  hauteur ,  destiné  à 
jçntrer  dans  la  capsule ,  vu  de  côté. 

DD.  Le  même  cercle  vu  de  lace. 

£*.  Plateau  de  fer-blanc  d'envirou'six  pouces  de  diamè- 
tre ,  muni  d'un  rebord  de  trois  lisnes  de  hauteur ,  qui  s'a^ 
dapte  autour  du  col  de  la  bouteille ,  au  moyen  d'un  morceau 
de  liège* 

F.  Le  même  plateau  vu  de  côté. 

G.  Cône  creux  de  fer-blanc  de  dix  pouces  de  hauteur, 
ayant  à  sa  base  le  mème^iamètré  que  le  plateau  E. 

H.  Le  côoe  tx,  renversé,  vu  de  face  du  côté  de  sa  base* 
/•  Fourneau  ordinaire  stu:  lequel  est  placé  Fappareil 
garni  de  toutes  %Çi%  pièces. 

JSl.  Coupe  verticale  delappareil  et  du  fourneau* 

NOTE 

Sur  la  Distillation  du  Succiii  , 

ParMM.RoBiQUBTetCoLiN.  \ 

«  Le  succin  est  jusqu*à  présent  le  seul  corps  dont  on  ait 
retiré  de  lacide  succinique.  Tromsdorff  a  cependant \ui* 
nonce  qu'en  soumettant  Tacide  muqueux  à  une  chaleur 
assez  élevée  ,  on  obtenait ,  par  sa  sublimation',  une  certaine 
quantité  d'acide  succinique ,  ou  du  moins  des  cristaux  ai- 
guillés ,  qui ,  purifiés  du  liquide  empyreumatique  dont  ils 
.étaient  imprégnés,  jouissaient  de  toutes  les  propriétés  par 
lesquelles  on  a  prétendu  caractériser  Tacide  du  succin.  Nous 
avons  répété  ,  M.  Colin  et  moi ,  cette  expérience;  mais  Fa- 
cide  succinique  ayant  été  peu  étudié  ,  il  est  assez  difficile  de 
prononcer  sur  l'identité  de  ces  deux  produits;  d'ailleurs, 
notre  but  étant  seulement  de  nous  assurer  s'il  y  aurait  de 
l'avantage  k  employer  ce  procédé ,  en  supposant  qu'on  ob- 
tienne bien  le  même  acide  ,  et  ayant  acquis  des  preuves  du 


3l8  JOURIÏAL 

contraire ,  nous  nous  sommes  contentés  de  faire  quelques 
essais  sur  lesquels  on  ne  peut  rien  stamer  de  bien  positif  k 
cet  égard. 

»  L'acide  succinique  offrant  tout  k  la  fois  un  médicament 
utile  et  un  i^actif  précieux,  il  est  â  regretter,  sous  ce  dou- 
ble rapport ,  que  son  prix  élevé  en  rende  l'emploi  si  dif- 
ficile (i).  Ainsi  donc,  pour  en  faciliter  et  en  propager  Fusage, 
nous  avons  essayé  tous  les  moyens  qui  nous  ont  paru  les 
plus  convenables  pour  Textraire  en  plus  grande  quantité  du 
siiccin  o  il  est  contenu;  nous  en  avons  traité  par  les  alcalis 
très-étendus.  Nous  avons  essayé  de  précipiter  par  Teau  la 
teinture  alcobolique  de  succin ,  et  de  rechercher  Taddc 
dans  les  eaux  de  lavage ,  etc.  Aucun  de  ces  moyens  ne  nous 
a  offert  d'avantage  sur  le  procédé  généralement  employé. 
Forcés  donc  de  retenir  k  la  distillation  du  succin  ,  nous 
avons  du  moins  cherché  à  le  bien  connaître  et  à  en  tirer  toot 
^  le  parti  possible  :  nous  avons  vu  qu'une  chaleur  brusque  ou 
ménagée  n'apportait  pas  une  grande  différence  dans  les  résul- 
tats; que   cependant  il  j  avait  moins  dMnconvéniens  à 
mener  l'opération  avec  lenteur.  Voici  5  au  reste,  tous  les 
phénomènes  que  cette  distillation  nous  a  présentés. 

»Le  premier  effet  de  la  chaleur  sur  le  succin  est  de  Icra- 
moHir  etde  le  faire  entrer  en  fusion.  Si  cette  chaleur  est  très- 
modérée  ,  la  distillation  de  l'huile  est  a  peine  sensible  ,etce  . 
n'est  qu'après  plusieurs  heures  qu'on  voit  paraître  quelques 
aiguilles  d'acide  succînique.  Si ,  au  contraire ,  on  élève  da- 

(i)  Les  persoDoes  <^i  ignorent  que  ce  qu^on  vend  dansie  commerce  de 
la  droguerie  Y  sous  le  nom  de  sel  de  succin  d'Allemagne,  n'en  contient  fai 
iin  atome ,  seront  sans  doute  e'tonnëes  quVn  puisse  citer  ce  produit  comme 
étant  d*un  emploi  difGcile  en  raison  de  son  prix  ,  puisqu'on  sVn  procure 
à  3o  ou  4®  fr.  la  livre.  Mais  pour  ceux  qui,  préparant  tacide  succînique 
eux-mêmes ,  savent  qu'il  ne  revient  pas  à  moin)  de  i5  à  ao  fr.  r<ftice,  et 
que  le  sel  de  succin  du  commerce  n'est  antre  chose  que  du  sul&te  acide 
de  potasse  imprtfgnë  d'huile  de  succin ^  ceux-là,  dis^e,  verront  que, 
comme  médicament,  on  ne  peut  le  prescrit'e  qu'aux  gens  riches,  e|  que , 
eomme  réactif,  on  ne  peut  l'employer. 


DE     PHARMACIE.  3ti9 

vantage  la  température ,  il  se  produit  un  boursoufflement 
assez  considérable ,  et  l'opération  marche  plus  rapidement. 
C'est  ce  boursoufflement  qui  doit  guider  l'opérateur,  et  qui 
rend  cette  distillation  difficile  en  vaisseaux  opaques,  parce 
que  la  plus  petite  diûTérence  en  plus  dans  la  température  dé- 
termine fréquemment  l'expulsion  presque  totale  de  la  ma- 
tière contenue  dans  la  cornue,  et  occasionela  rupture  des 
récipiens.  Il  parait  que  cette  tuméfaction  est  due,  ati  moins 
en  grande  partie,  au  développement  de  l'acide  succinique , 
dont  la  vapeur  ne*  soulève  ta  masse  visqueuse  du  succin 
fondu  qu'avec  une  extrême  difficulté.Cfe  qu'il  y  a  de  bien  cer- 
tain, c'est  que  ce  boursoufflement  diminue  à  mesure  qufl 
reste  moins  d'acide  succinique  à  obtenir,  et  qu'il  arrive  une 
époquQ  de  la  distillation  où  la  masse  s'affaisse  d'elle-même , 
bien  que  la  chaleur  ait  été  toujours  progressive.  C'est  pré- 
cisément à  cette  époque  qu'on  arrête  ordinairement  l'opéra- 
tion ,  parce  que  non-seulement  il  ne  se  produit  plus  d'acide 
succinique ,  mais  qu'en  outre  l'huile ,  au  lieu  d'être  fluide 
et  peu  colorée  comme  on  l'obtient  dans  le  principe ,  est 
alors  très-brune^  visqueuse  et  comme  onguentacée  \  en  ou- 
tre elle  coule  avec  une  excessive  lenteur, 

»Le  résidu  pris  à  cette  époque  a  encore  une  cassure  nette, 
vitreuse,  et  un  aspect  résineux  ;  mais  si,  au  lieu  d'arrêter  l'o- 
pération on  élève  au  contraire  brusquement  la  température, 
la  matière  eiltre  en  ébullitionvive,  mais  sans  aucune  tumé- 
'faction  \  la  distillation  reprend  son  cours ,  et  l'huile  passe 
avec  une  telle  rapidité,  qu'elle  coule  enfilet.La  vapeur  a  une 
température  telle ,  que  souvent  elle  brise  les  récipiens  lors 
même  qu'ils  sont  échauffés  depuis  long-temps ,  et  celte  huile 
n'a  pas  la  consistance  épaisse  de  celle  qui  termine  la  pre- 
mière époque  de  la*distillation  ;  elle  se  rapproche. par  sa  fluw 
dite  de  celle  qu'on  obtient  dans  le  principe  ;  mais  elle  est  phia 
colorée ,  et  nous  présumons  qu'elle  doit  être  d'une  natura 
particulière  ;  nous  j  sommes  fondés  par  la  grande  diiTéreace 


33o  JOURNAL 

qui  existe  entre  les  circonstances  dans  lesquelles  Tûoe  cl 
l'autre  se  développent. 

»  Pour  achever  la  distillation  du  succin  y  SI  ne  faut  plus 
qu'augmenter  la  chaleur ,  et  pousser  jusqu'au  point  de  ra- 
mollir le  fond  de  la  cornue ,  en  supposant  qu'elle  soit  en 
Yerre.  Au  moment  où  la  cornue  commence  à  rougir,  et  cjn'ellc 
ne  contient  presque  que  du  charbon ,  on  voit  se  condenser 
dans  le  col  une  substance  jaune  de  la  consistance  de  la  cire  \ 
quelquefois  il  en  coule  jusque  dans*  le  matras  qui  contient 
l'huile^  alors  elle  se  condense  au  fond',  et  ne  se  mélangée 
point  au  reste  du  produit.  Lorsqu'on  a  séparé  autant  que 
^ssible ,  et  par  la  pression  et  par  les  lavages  ,  l'huile  dont 
elle  pourrait  être  imprégnée,  cette  substance  n'a  ni  odeur, 
ni  saveur  bien  sensibles  lorsqu'elle  est  froide ,  elle  iidbére 
eiicore  moins  aux  dents  que  ne  le  fait  la  cire  bien  pure.  L'ai- 
cohol,  même  bouillant,   n'en  dissout   qu'une    très-petite 
quantité  y  et  le  peu  qui  se  dissout  se  dépose  en  grande  partie 
par  le  refroidissement  \  cependant  la  teinture  alcoholique , 
quoique  froide^  se  blanchit  encore  par  Taddition  de  l'etu; 
xnais  on  peut  attribuer  ce  phénomène  à  la  présence  d'un  peu 
d'huile.  L'éther  est  le  véhicule  qui  nous  a  paru  avoir  le  pins 
d'action  sur  cette  substance  \  il  la  dissout  rapidement ,  même 
a  froid  ^  et  l'évaporation  spontanée  la  reproduit  sans  altéra- 
tion. 

»  Les  alcalis  sont  loin  d'agir  sur  cette  matière  jaune 
comme  sur  la  cire.  L'effet  de  l'ammoniaque  peut  être  regardé 
comme  nul ,  et  la  potasse  caustique  ne  l'attaque  pas  sensi- 
blement ,  lors  même  qu'on  emploie  le  concours  d'une  cha- 
leur soutenue  jusqu'à  l'ébullition:  la  liqueur  contracte  ce- 
pendant une  légère  teinte  jaune. 

»  Nous  avons  traité  une  petite  quantité  de  cette  substance 
par  l'acide  nitrique  ordinaire^  ce  n'est  que  parles  progris 
de  l'ébullition  que  l'action  est  devenue  sensible  :  quoique 
peu  marquée ,  lamajeure  partie  de  cette  matière  jaune  sur- 
nageait toujours.  L'acide  paraissait  prendre  plus  de  coosis- 


B£    PHAHMAGIE.  33l 

tance,  se  fonçait  en  couleur ,  et  l'acide  lui-même ,  au  bout 
d'un  certain  temps ,  est  devenu  d'un  jaune  rouge  assez  in* 
tense  :  par  le  refroidissement,  la  liqueur  a  perdu  im  peu  de 
sa  teinte ,  et  a  laissé  déposer  uu  précipité  grenu.  La  sub* 
stance  dont  il  est  ici  question ,  n'est  pas  toujours  identique  ; 
elle  diâOère  surtout  par  la  consistance  :  tantôt  elli!  est  molle 
et  ductile ,  d'autrefois  sèche  et  cassante.  Cela  seul  nous  a 
fait  voir  que  nous  ne  l'avions  pas  encore  obtenue  dans  son 
état  de  pureté,  et  il  était  tout  naturel  de  supposer  que  cette 
dii!iérence  remarquée  provenait  d'une  portion  variée  de  cette 
buile  qui  précède  et  accompagne  ce  nouveau  produit  pen- 
dant sa  formation.  Nous  avons  essayé  de  le  purifier  en  le  fai- 
sant bouillir  dans  de  l'eau  distillée  pendant  un  temps  assez 
long  :  nous  supposions  que ,  par  ce  moyen ,  l'huile  serait  va- 
porisée^ et  en  eifet  cette,  matière  devient  alors  extrêmement 
friable  ,  et  acquiert  un  nouveau  caractère,  celui  de  prendre 
un  aspect  cristallin  ;  il  faut  toutefois ,  pour  cela ,  qu'elle  ait 
été  débarrassée  de  l'eau ,  et  qu'on  l'ait  tenue  en  fusion  pen- 
dant quelques  minutes  à  une  température  très-douce  :  par  le 
refroidissement,  la  surface  devient  lisse  et  chatoyante.  On 
remarque  dans  l'intérieur  une  foule  de  petites  paillettes  na- 
crées qui  se  croisent  en  toutes  sortes  de  sens.  Cette  matière^ 
lorsqu'on  la  casse  brusquement,  présente  une  cassure  tout- 
à-faît  cristalline,  et  fort  analogue  à  celle  de  certains  fers. 
Dans  cet  état,  nous  l'avons  soumise  à  de  nouvelles  épreuves, 
et  c'est  surtout  l'éther  qui  nous  a  présenté  une  différence 
marquée  \  la  dissolution  n'est  plus  complète  ;  toutes  ces  pail- 
lettes se  séparent,  et  forment  au  fond  de  la  liqueur  un  dépôt 
d'un  beau  jaune  pur  ^  la  dissolution  filtrée  est  d'un  jaune 
orangé  assez  intense;  la  vaporisation  spontanée  de  l'éther  laisse 
tine  substance  huileuse ,  ou  plutôt  résineuse ,  très-gluante , 
qui ,  lorsqu'elle  est  débarrassée  complètement  de  son  dissol- 
vant ,  devient  tout-à-fait  solide ,  mais  n'est  plus  cassante 
elle  se  ramollit ,  au  contraire^  facilement  par  la  couleur  des 


332  JOURNAL 

doigts ,  s'étsle  h  la  Aurface  de  la  peau ,  et<y  forme  une  sorte  de 
Ternis  qu^ofi  ne  peut  enlever  que  difficilement. 

»  Les  paillettes  réunies  sur  le  filtre  et  bien  lavées  arec 
réther  sont^  comme  nous  Tavons  dît ,  d^une  couleur  jaune 
éclatante  et  bien  pure  ;  elles  forment ,  par  leur  réunion ,  des 
plaques  micacées  qui  ressemblent  assez  bien  à  Toxide  d^n- 
rane  natif.  Cette  substance,  ainsi  débarrassée  de  tonte  la  ma* 
tière  huilenae,  n'est  attaquée  ni  par  Teau ,  ni  par  Talcofaol  ; 
Téther^se  colore  i  peine  ;  Tacidc  nitrique  se  comporte  à  peu 
près  comme  avec  la  substance  brute.  Si  on  l'expose  secde  i 
l'action  d'une  chaleur  brusque ,  elle  se  volatilise  en  partie , 
et  une\K>rtion  se  décompose  :  il  reste  un  peu  de  cbaleor  si 
on  fait  cette  expérience  en  vaisseaux  clos.  Enfin ,  jusqu'à 
présent ,  nous  n'avons  reconnu  à  cette  matière  ancane  pro- 
priété bien  saillante  et  digne  de  remarque, 

u  Si  nous  n'avons  pas  atteint  précisément  le  but  que  non» 
nous  étions  proposé  en  cherchant  à  obtenir  Tacide  soccini- 
que  en  plus  grande  quantité ,  du  mobis  nous  avons  fait  quel- 
ques observations  qui ,  sans  être  bien  importantes,  peuvent 
être  utiles  aux  praticiens ,  et  peuvent  même  conduire  k  qnd- 
ques  indices  nouveaux  sur  l'origine  du  succin  :  on  sait  de 
combien  de  fidèles  cette  origine  a  été  laeource ,  et  personne 
n'ignore  qu'elle  est  encore  reléguée  au  nombre  des  hypo- 
thèses. 

»  Il  se  pourrait  que  cette  matière ,  doNi  «aeun  auteur  n^a 
encore  fait  mention ,  au  moins  à  notre  conmaissance,  de- 
vint, lorsqu'elle  aura  été  étudiée  plus  exaetemeat,  nhe  occa- 
sion et  un  moyen  de  mieux  copnaitre  la  nature  du  succin  5  nous 
nous  propok>ns  de  l'examiner  ayec  soin,  de  la  comparet^soas 
tous  les  rapports ,  avec  Thuile  qu'on  obtient ,  soit  à  la  fin , 
soit  au  commencement  de  l'opération,  et  de  comparer  ces 
huiles  entre  elles  ;  car  elles  nous  paraissent  différer  essentiel- 
lement. Il  est  encore  une  chose  plus  importante  à  examiner, 
c'est  de  savoir  si  celte  nouvelle  substance  n'est  que  le  produit 
de  la  décomposition  du  succin^  ou  si  elle  y  est  toute  formée  ] 


DE    PHARMACIE.  353 

«t  dans  ce  cas,  elle  offrirait  un  intérêt  réel.Cette  détermination 
nécessitera  une  analyse  complète  du  succinç  nous  comptons 
l'entreprendre,  et  si  elle  nous  conduit  4  quelques  résultats 
intéressans ,  nous  nous  empresserons  de  la  publier. 

»  En  considérant  cet  aperça  sous  le  seul  point  de  vue 
pratique ,  on  verra  que  la  distillation  du  succin  peut  se  parlft- 
geren  trois  époques  bien  distinctes  ;  que  dans  la  première,  il 
faut  employer  une  chaleur  ménagée  en  raison  du  boursoufle- 
ment considérable  qui  a  lieu  tout  le  temps  que  Tacide  succi- 
nique  se  dégage  ;  dans  la  deuxième  période ,  il  faut  de  toute 
nécessité  que  la  chaleur  soit  plus  intense  :  on  peut  l'augmen- 
ter sans  aucun  risque  ^  parce  qu'alors  la  matière  ne  se  bour- 
SoufQe  plus.  Enfin ,  lorsque  les  vapeurs  sont  à  peine  sensibles 
et  qu  on  élève  la  température  jusqu'au  rouge  obscur ,  on 
voit  se  condenser  cette  substance  dont  nous  avons  fait  men- 
tion ,  et  qui  caractérise  la  troisième  époque  et  la  fin  de  Topé* 
ration.  » 


mynMwyy^^n^fvtA^/^^nfk^mnnmÊim 


NOTICE- 


Sur  une  matière  jaune  qui  se  sublime  pendant  la  distiUation 

du  Succin. 

Dans  le  cahier  de  mars  des  Annales  de  chimie  de  cette 
année,  on  lit  une  note  de  MM.  Colin  et  Robiquet  sur  une 
nouvelle  matière  qui  se  forme  pendant  la  distillation  du 
succin.  Cette  substance  a  été  trouvée  et  décrite  avec  le  plus 
grand  détail  en  i8o5 ,  pamM.  Vogcl ,  pharmacien  de  Bay- 
reuth. 

Je  conçois  que  le  Mémoire  de  M.  Vogel ,  imprima  ea 
allemand  dans  le  tome  5  du  journal  de  Gehlen,  a  pu  rester 
inconnu  à  MM.  Robiquet  et  Colin;  mais  une  chose  plus 
difficile  à  expliquer ,  est  que  les  auteurs  n'aient  pas  consulté 
Farticle  succin  dans  le  Dictionnaire  de  Chimie  de  Klaproth 
(traduction  française),  avant  d'écrire  sur  cette  matière* 


334  JOURJîAL 

Quoiq\ie  M.  Vogel  soit  mort  depuis  quelques  années,  la 
justice  exige  de  nous  de  lui  rendre  la  priorité  de  ce  travail. 
L'extrait,  dans  le  Dictionnaire  allemand  de  Klaproth,  est 
Irès-succinct,  et  il  n'a  pas  été  plus  étendu  par  les  traduc- 
teurs. Malgré  sa  brièveté,  et  à  défaut  d'une  traduction  du 
Mémoire ,  nous  donnerons  textuellement  le  passage  concer- 
nant cet  objet  dan&  le  Dictionnaire  français  dé  Klaproth , 
t.  4 ,  p«  1 55. 

c(  Vogcl ,  pharmacien  de  Bayreuth,  a  remarqué  que  si 
l'on  fait  rougir  le  résidu  noir  charbonneux  de  la  ^distillation 
de  succin  dans  une  cornue ,  il  se  sublimait  dans  le  col  nne 
résine  sous  forme  de  poudre  jaune.  Cette  substance  se  fond 
dans  l'eau  bouillante  sans  s'y  dissoudre  :  par  ce  moyen  on 
parvient  à  la  détacher  facilement.  Elle  est  sans  odeur  et  sans  ; 
saveur.  A  une  température  au-dessus  de  l'eau  bouillante , 
elle  se  volatilise ,  ^  décompose  partiellement  en  formant  de 
l'acide  carbonique  et  de  l'eau  :  elle  est  soluble  dans  ralcohol 
bouillant. La  dissolution,  d'un  jaune  doré,  laisse  déposer, 
après  le  refroidissement ,  la  plus  grande  partie  de  la  matière 
en  cristaux  confus  très-légers.  L'alcohol  retient  en  dissolu- 
tion les  parties  huileuses  qui  étaient  combinées  avec  la  ré- 
sine. 

»  L'éther,  les  huiles  grasses  et  volatiles  (  excepté  Thuilc 
de  succin  )  ,  dissolvent  cette  substance  à  froid.  L'huile  de 
succin  bouillante  la  dissout  à  la  vérité  ;  mai$  la  résine  s'en 
précipite  par  le  refroidissement.  Les  alcalis  décomposent  plu- 
tôt la  substance  qu'ils  ne  la  dissolvent.  Lorsqu'on  la  fait 
bouillir  avec  Tacide  nitrique,  elle  se  convertit  en  une  sub- 
stance résineuse  d'une  odeur  de  musc.  (  F^ayez  nouveau 
Journal  de  Chimie,  t.  5,  p.  aja.) 
Munich^  ce  30  juillet  1817. 


DE   PHARMACIE.  335 

NouvEiXE  HÉTHODB  pouT  découviir  T arsenic  et  le  suhUmé 
corrosif  dans  leurs  solutions  respectives  ^  et  de  les  dis;' 
tinguer  Fun  de  Fautre. 

(  Tiré  da  Joarnal  de  Physique  de  Bkugvatclli.  ) 

On  prend  de  Famidon  de  froment  cuit  dans  Feau  en  coo- 
sistance  convenable  et  récent;  on  y  ajoute  une  quantité  suffi- 
sante d'iode  pour  le  rendre  bleu;  on  le  délaye  ensuite  dans 
de  iVau  pure ,  de  manière  à  avoir  une  belle  teinture  azurée. 

Si  on  verse  dans  la  solution  azurée  aamidon  quelques 
gouttes  de  solution  aqueuse  d'oxide  d'arsem'c ,  la  couleur 
bleue  passe  au  roussàtre,  et  se  dissipe  ensuite  entièrement^ 

La  dissolution  de  sublimé  corrosif,  versée  dans  Famidon 
ioduré^  y  produit  à  peu  près  le  même  changement;  mais  si  à 
la  teinture  décolorée  par  Foxide  d'arsenic  on  ajoute  quelques 
gouttes  d'acide  sulfurique.,  la  couleur  bleue  primitive  repa- 
rait avec  plus  d'éclat ,  taudis  qu'on  ne  rétablit  pas  par  le 
même  moyen,  ni  par  aucun  autre  acide,  la  couleur  de  la 
teinture  décolorée  par  le  sublimé  corrosif.     P.-F.-  G.  B. 

•NOTE 

Sur  la  forme  cristalline  du  deutoxide  de  plomb  (i)  , 

Par  M.  HOUTON  là  BlLLÀRDlfeRE, 

Prëparateor  de  Chimie  et  de  Physique  à  l'école  vétérinaire  d'Alfbrt. 

(  Lue  à  la  Société  de  Pharmacie  le  i5  jaillet  1817.  ) 

En  traitant  à  chaud  un  excès  de  massicot  ou  deutoxide  de 
plomb  par  une  dissolution  de  soude  à  la  chaux ,  séparant 
l'excès  d'oxide  de  plomb  par  le  filtre ,  on  obtient  une  disso- 
lution de  deutoxide  de  plomb  dans  la  soude  ;  cette  dissolu- 

(i)  JVotendspar  deatoxi4e  de  plomb,  le  massicot  ou  Toxide  de  plomb 
qui  se  combine  avec  les  acides  dans  les  sels  de  plomb  ^  car  il  existe  un 
oxide  moins  oxidé  qoç  Toii  obtient  par  la  calcination  de  Toxalate  do 
{tlomb* 


336  JOURNAL 

tion  ,  ayant  été  conservée  dans  un  vase  bouché,  laissa  dé* 
poser  pendant  Thiver  une  certaine  quantité  de  crisUax 
blancs ,  demi-lransparens  de  la  g**osseur  d'une  tète  d'épingle, 
paraissant  arrondis,  à  la  vue  simple  ;  mais ,  k  Taide  d'une 
loupe  assez  faible,  db  y  distinguait  parfaitement  des  facettes 
au  nombre  de  douze  ^  qui  formaient  par  leur  réunion  des 
dodécaèdres  réguliers. 

Je  cherchai  à  déterminer  la  nature  de  ces  crisUiux,  etToid 
les  essais  auxquels  je  les  so^umis. 

Mis  sur  lescharljpns  ardep,  ils  se  tranformèreot  en  plonB 
métallique.  •  | 

Soumis  au  feu  dans  un  c|*eusct  de  platine ,  ils  ne  perdirent 
rien  de  leur  poids. 

Traités  par  leau  distillée ,  ils  ne  cédèi'ent  rienà  ce  liquide, 
même  à  la  température  4e  Feau  bouillante  ;  Feau  qui  avait 
bouilli  sur  ces  cristaut^  ne  se  colorait  point  par  Thydrogène 
sulfuré. 

Traités  par  Tacide  nitrique  pur  et  étendu  d'eau,  ils  frirtiA 
dissous  complètement  sans  dégagement  de  gaz;  celte disjo» 
lution  ne  précipitait  point  par  le  nitrate  d'argent  ïûJVk 
nitrate  de  baryte ,  l'hydrosulfure  de  potasse  la  précipil«lcn 
noir ,  le  prussiate  de  potasse  en  bhinc  :  l'acide  sulfnrfqoe  y 
faisait  un  précipité  insoluble  dans  l'acide  nitrique. 

Tous  ces  caractères  appartiennent  au  nitrate  dcploBu> 
et  à  l'oxide  de  plomb ,  d'où  je  conclus  que  la  base  de  ca 
cristaux  était  l'oxide  de  plomb. 

Je  cherchai  cnsiute  s'il  n'y  avait  point  quelques  corps 
combinés  avec  cet  oxide  de  plomb. 

A  cet  effet,  je  fis  dissoudre  ces  cristaux  dans  l'acide  acefr 
que  pur-,  je  traitai  cette  dissolution  par  le  gaz  hydrogène  «J 
furé,  qui  sépara  complètement  tout  le  plomb  à  Téiat  desïW' 
fure  que  je  séparai  par  le  filtre  ;  je  fis  évaporer  la  uff^ 
qui  contenait  Tacide  acétique  qui  avait  dissous  les  cnsia   j 
et  je  n'obtins  aucun  résidu.  , 

Ayant  employé,  pour  faire  cette  dissolution ,  de  h  '<^ 


DE    PHARMACIE.  .     36q 

k  la  chaux  qui  oecontenait,  en  corps  gazeux ,  que  de  Tacide 
c^rboni^e ,  de  Facide  muriatique  et  dés  matîèrea  fixes  Ich 
lubies  dans  Tacide  acétique;  si  Toxide  eût  été  en  combinai- 
son avec  quelques  corps ,  ils  eussent  dû  se  trouver  dans  k 
liqueur,  d'on  Toxida  de  plomb  fut  séparé  de  sa  dissolution 
dans  Facide  acétique  parrhydro-sulfure.  Que  d'ailleurs  les 
cristaux ,  se  réduisent  en  plomb  sur  lès  charbons  ardens , 
et  se  comportent  au  feu  comme  le  massicot ,  je  conclus  que 
ces  critaux  sont  entièrement  formés  d'oxide  de  plomb  sem* 
blable  au  massicot,  et  que  ces  cri,staux  aflectent dans  ce  cas 
la  forme  de  dodécaèdres  réguliers. 

obseuvations  chimiques 

Faàes  dans  t analyse  et  un  calcul  ejrstique , 

Far  M.  J.*B.  Cavestou  (i). 
PhsIfiaMcien  intMiie  det  hApitanz  de  Paris ,  etc. 

Dàhs  le  nombre  des  calculs  biliaires  que  j'eus  occasioir 
d'examiner  lors  du  travail  que  j'entrepris  avec  M.  Pellelîor 
sur  l'acide  cholestérique ,  il  s'en  t^uva  tm  qui  fixa  princi- 
palement mon  attention  parla  singularité  de  sa  composition. 
Il  fut  rencontré  dans  le  canal  cystique  d'une  jeune  fille  hys- 
térique qui  succomba  presque  subitement  à  une  attaque  fol)- 
droyante  d'apoplexie. 

I.  Ce  calcul ,  du  poids  de  la  décigrammes  et  demi ,  était 
moins  pensant  que  l'eau ,  d^une  couleur  jaunentMigeitrc,  lisse 
çà  et  lÀ  dans  l'étendue  de  sa  surface  extérieure  |  et  affectant 
la  forme  de  deux  tétraèdres  appliqués  base  ^  base  et  arrondis 
à  leurs  angles;  ce  qui  provient,  comme  l'observe  M.  Thé- 
nard ,  de  la  compression  que  ces  corps  éprouvent  dans  le 
canal  cystique.  Cassé  en  deux  parties ,  Tiniérieur  éat  calcul 

(i)  Connnaniqfiëe  à  M.  |r  docteur  Vîrcj. 

llle.  Année.  —  Août  1817.  24 


^70  JOURNAL 

présentait  une  infinité  de  petites  lames  micacées,  brillantes, 
appliquées  les  unes  sur  les  autres,  et  mêlées  d'une  matière 
jaune-brunâtre ,  dont  Vintensité  augmentait  vers  le  centre 
du  calcul. 

II.  Une  quantité  de  cette  concrétion  fut  soumise  à  l'action 
de  Talcohol  bouillant  ;  presque  aussitôt  ce  fluide  prit  une 
teinte  jaune-verdàtre ,  et  il  resta  dans  le  fond  de  la  capsule 
une  poudre  d'un  rouge  briqueté ,  qui ,  épuisée  de  tout  prin- 
cipe soluble  dans  l'alcobol ,  fut  recueillie  sur  un  filtre.  L'ai- 
cohol  ainsi  obtenu  était  transparent  ;  mais,  par  le  refroidisse- 
ment ,  il  laissa  déposer  une  matière  micacée,  qui  était  de  la 
cliolestérine ,  et  qu'on  eut  soin  de  séparer.  On  fit  alors  rap- 
procher la  liqueur  jusqu'aux  deux  tiers  de  son  volume,  et 
on  la  laissa  refroidir  :  elle  était,  transparente ,  jaune ,  d'an 
goût  acre  d'abord,  mais  qui  devenait  doux  et  légèrement 
saccbarin  bientôt  après.  De  Facélate  de  plomb  avec  excès  de 
base  fut  versé  dans  la  liqueur  ;'il  y  ciit  aussitôt  un  précipité 
assez  abondant,  qu'on  sépara  soigneusement,  et  qu'on  essaya 
de  faire  dissoudre  dans  l'acide  acétique  étendu ,  ce  qui  rcos* 
sit  parfaitement.  On  fit  passer  dans  cette  dissolution  un cour 
rant  de  gaz  acide  hydrosulfurique  ^  ori  filtra  et  on  fit  évaporer 
à  siccitc.  11  resta  ime  matière  jaune-verdâtre ,  d'une  saveur 
anière,  à  laquelle  succédait  un  goût  douceâtre  et  d'une 
odeur  particulière  ;  l'alicolibl  et  l'eau  la  dissolvaient  avec  fa- 
cilité, et  il  en  était  de  même  de  l'acide  acétique;  ces  solu- 
tions étaient  précipiubles' par  le  sous-acétate  de  plomb  et  le 
t  protoniirate  de  merc\ire  ;  enfin  ,  l'ensemble  de  toutes  les 
propriétés  de  cette  matière ,  Wa    convaincu  qu'elle  était 
identique  avec  le  principe  qu^M.  Thénard  a  désigné  sous 
le  nom  de  pycromeL  La  présence  du  pycromel  dans  un 
calcul  bilîaire.humaîn  mérite  d'autant  plus  d'être  remar- 
quée, que  c'est'  seulement  le  second  ou  troisième  exemjde 
qui  nous  offre  un  tel  phénomène.  En  effet  ^  M.  Orfila  (i) 

(i)  Ann.  Cbimie,  t.  $3 /p.  34. 


DE      P|[.AJIM^CIE.  3f]C 

fstle.prfmÎQr  qui  ait  fixé .  l'aUentioi)  des  chimiste»  suc  ce 
point ,  dans  Tanalpe  intéressante  qu'il  fit  d'un  caleul  bi^  : 
liaire  retiré  delà  vésicule  d*une  jeune  Qlle  de  i^^^ns,,  et  dans 
lequel  il  trouva  tres-peii  de  pycromej  ;  no^is  ij  paraîtrait 
néanmoins  qu^antérieuremei^t  à  la  publication  4u  Mémoire  (- 
de  M.  Orfila ,  M.  le  docteur  Jobn ,  de  BeçHp^  aufra^  ^g^lo^ . 
ment  trouvé  dans  un  calcul  dumêmegeurp unesut^sta^oe^' 
qu'il  désigna  alors  sous  le  nom  dpr^çîi^repiiçrçç,d^Jaiih(i\, 
et  qu'il    assure  aujotjrd'liui  être  le  pjcjcpipel  décrit  par 
M.  Thénarci^. 

III*  La  liqueur  d'oùlepycromc]  avait.été  précipité  était 
encore  jaune  ;  et  je  me  suis  assuré,  par  qucJqyea  expérieiw* 
ces ,  que  cette  couleur  était  due  à  un  peu  de  matière  jaune  « 
delà  bile. 

IV.  Après  avoir  examiné  la  nature  des  principes  obtenus 
par  Talcoliol,  on  a  voulu  s'assurer  de  quelle  nature  pouvait 
être  la  poudre  rougeâtre  que  ce  fluide  n'avait  pu  dissoitdre.  - 
Cette  matière  séchée  était  inodore  et  iqsipide  5  elle  ne  four- 
nissait rien  à  Talcohol ,  l'eau  et  Téther.  Cependant  elle  pré- 
sentait plusieurs  points  brillans ,  qui  me  faisaient  présumer 
encore  la  présence  de  la  cholestérine.  Je  résolus  alors  d'en 
traiter  une  partie  par  l'acide  nitrique  concentré.  Aussitôt  la 
première  impression  de  la  chaleur,  il  y  eut  Utie  vive  efferves- 
cence avec  dégagement  de  gaz  nitreu^  ;  la  matière  se  tumé* 
fia  considérablement ,  et  la  petite,  cpiantité  d'acide  nitrique 
qu'on  avait  fait  agir  ayant  été  sur-le-champ  décopiposée ,  la . 
capsule  devint  sèche  et  couv.erte  d'i^ne  quantité  de  petits  ; 
cristaux  irréguliers  ,  confondus  les  uns  dans  les  autres ,  qui 
me  présentèrent  tous  les  caractères  de  l'acide  cholestérique* 
V,  Une  autre  partie  de  la  poudre  rougeAtre  fut  traitée  par,, 
la  potasse  caustique.  La  liqueur  prit  une  teii^te.yei^te;fon(9éie, 
et  il  resta  ime  matière  insolttble  d'un  noir  peu  intense ,  qu'qp , 

sépara  à  Taide  du  filtre. 

'*'  ' <  f      I  ■         ■       I 

(a)  Jobn  :   Tableaux  chitniquei  du  r^gn«  «ra^nîîi  »  p.  '6t ,'  "in   i8x^. 
Traduction  de  M.  Robinet,  1  voî  hi-4**  >.  «^e^  L.  CoMSî 


37a  JOURNAL 

Lu  solation  potassëe  a  été  soumise  &  TaclSon  de  plasieors 
réactifs.  On  en  a  mêlé  nne  partie  avec  de  Talcoliol  ;  la  liqueur 
se  troubla,  et  presque  en  même  temps  se  sépara  en  deux 
couches  bien  distinctes.  La  coùcbe  inférieure  était  due  à  une 
matière  animale  d'un  gris  brunâtre;  la  couche  supérieure  se 
formait  de  Talcohol  potassé,  qui  tenait  encore  en  solution  un 
peu  de  la  substance  animale  dont  je  viens  de  parler»  Cette 
subsUttce ,  aussi  peu  consistante  que  la  gélatine ,  se  prenait 
en  masse  coagulée  lorsqu'on  la  traitait  par  le  feu  ;  mise  sûr 
les  charbons  ardens,  elle  répandait  une  odeur  fétide  et  ana- 
logue à  celle  des  nuitières  animales.  Redissome  dans  la  po- 
tasse ,  elle  n'en  était  point  précipitée  par  Tacide  hydrochlo- 
rique:  la  couleur  Yerte  de  la  dissolution  n'était  pas  même 
altérée  par  l'action  de  cet  acide.  Ces  particularités  que  pré- 
sente la  matière  qui  nous  occupe,  portent  a  croire  quelle 
diffère  de  la  ^bstance  dont  M.  Thénard  parle  dans  son  ou- 
vrage, et  quiï  Résigne  sous  le  nom  de  matière  jaune  des 
calculs.  Mais  comme  ce  savant  pense  que  cette  matière  jaune 
est  susceptible  de  présenter  des  modifications ,  et  qu'il  ne  la 
regarde  d'ailleurs  que  comme  une  altération  du  mucus ,  j'ai 
cru  inutile  de  faire  une  espèce  distincte  de  la  matière  que  je 
viens  de  décrire. 

YI.  La  poudre  noirâtre ,  insoluble ,  qui  a  été  séparée  de 
la  solution  alcaline  (  N«.  IV)  se  dissolvait  en  partî^e  dans  l'a- 
cide hydrochlorîque,  et  on  apercevait  nager  quelques  flocons, 
qui  étaient  dus  à  de  la  cholestérine  unie  à  un  peu  de  char- 
bon. La  liqueur  filtrée  était  très^légèrement  colorée,  et 
comme  elle  tirait  au  noirâtre  en  y  versant  un  peu  de  gallate 
de  potasse,  j'en  ai  conclu  qu'il  devait  y  avoir  existence  d'un 
peu  d'oxîde  de  fer. 

Quoique  aucun  chimiste  n'^îi  annoncé  jusqu'ici  la  pré- 
sence del'bxide  de  fer  daïis  les  calculs  biliaires,  il  n'est 
pas  extraordinaire ,  sans  doute,  d'en  trouver  un  qui  en  con- 
tienne, puisque  ce.  métal  existe  dans  la  bile  à  une  dose  tré»; 
notable  ;  mais  îL  eût  étéasset  intéressant  de  constater  sa 


DE    FlIARMACtC.  i']3 

présence  en  calcinant  une  partie  de  la  concrétion  que  j'exa- 
minais .'  malheureusement ,  la  disette  de  matière  m'a  tout-à- 
fait  6té  lea  moyens  dé  me  donner  cette  satisfaction. 

VII.  D'après  tous  ces  faits,  on* peut  donc  conclure  que 
le  calcul  cystique  était  composé  : 

1*.  De  cbolestérîne  ; 

a®.  D*un  peu  de  matière  jaune  de  la  bile  \ 

3**.  De  pjcroûiel  ^ 

4**-  D'une  std>stance  auimale  qui  peut  être  regardée 
comme'une  modification  de  la,  matière  jaune  des  calculs  bi- 
liaires humains  ; 

5*.  De  traces  d'oxîde  de  fer  ; 

6**.  De  quelques  pa^'celles  de  charbon. 

^  EXTRAIT 

D^ime  iettte  de  M.  Pbschier  ,  phtirmacien  à  Genèi^e , 
adressée  à  M.  Boulât  ,  sur  tincertitude  dé  quelques 
réaetifi. 

((Je  vous  fais  passer  quelques  obsenratipns  auxquelles 
ont  donné  lieu  des  recherches  que  jVi  été  dans  Je  cas  de  faire 
cette  année  sur  du  pain  qui  avait  indisposé  quelques  person-- 
nes«  Ayant  été  chargé  de  rechercher  la  cause  des  mauvais 
effets  du  pam  fait  avec  des  farines  ahérées,  j'ai  fait  usa^  des 
réactifs ,  entre  autres  de  ccu):  qui  sont  recoititnahdés  d/^puis 
peu  pour  faire  découvrir  la  présence  de  l'arsenic ,  et  dont 
les  changemens  de  couleur  sont  indiqués  comme  constatant 
la  présence  de  ce  dangereux  métah  J'ai  pensé  qu'il  était  im- 
portant de  faire  connaitreavec  quelle  circoqspedion  le  chi- 
miste-légiste doit  prononcer. , 

»  Les  précieux  ouvrages  de  Remer  et  Orfila ,  qui  contieu'» 
nent  le  résultat  des  travaux  des  savéns  de  tous  les  pays  sur 
cette  matière ,  sont^  à  j,uste  titre,  pris  pour  guides  dans  de 
ftmblables  recherches.  C'est  pourquoi  il  me  parait  indis- 


374  JOURNAL 

pensable  de  publier  que  la  dlsaoluuon  rouge  de  camétéon 
minéral ,  recommandée  par  ces  auteurs  comme  passant  au 
)aune  par  l'action  de  Farsenlc ,  éprouve  le  même  change- 
ment avec  une  multîttide  dé  substances  alimentaires. 

»  Ayant  une  dissolution  d'une  très-belle  couleur,  violette, 
je  versafi  quelques  gouttes  de  la  décoction  du  pain  suspect , 
et  à  Tinstant  même  elle  passa  au  Jaune  et  perdit  toute  cou- 
leur ;  pour  m'assurer  de  la  chose  comparativement,  )e  fis 
une  déeoctioti  de  mon  pain ,  et  elle  eut  le  même  effet.  Le 
travaSi'àuquel  lalkrine  do  froment  est  exposée  par  Teflet  du 
paitrissage ,  de  la  fermentation ,  de  la  cuite  et  du  sel  que 
Ton  y  ajoute ,  ne  peut-il  pas  en  changer  la  nature  de  manière 
à  ce  que  les  principes  consdtuans  du  pain  n'eussent  point 
cet  effet  avant  .la  panifioaiion ?  VeiUi  k  ^question  que  j'ai 
cherché  à  résoudre ,  e(  j'aj  reconnu  qu'une  infusion  à  frdd 
et  une  décoction  de  son  de  bon  froment  décoloraient  la  dis- 
soluticni  violettfi^4Q,  cafiaéléon  nùnéfàl  ;\{ue  celle  du  aiMi  de 
blé  feqneptévajiiWleiiiêBQie  effist^  amiis'^elea  prittdpes 
^sucrés,  mucilagineux  et  amilacés,  n'en  changeaient  point 
la  couleur ,  que  le  gluten,  rendu  dissoluble;,  la  détruisùt 
complétemeiit^   &6vl  il  résulte  que  si  une  eau  provenant 
d'un  lavage  de  pain  décolore  la  dissolution  du  maganèse, 
elle'  le  pirodiiit ,  par  suite  delà  combinaison  des  principes  die 
la  farine  pendant  la  panîfitation.  Je  viens  de  me  servir  de 
Texpression  de  dissolution  de  glùteu  :  effectivement  je  suis 
parvenu  à  le  diviser ,  et  â  détruire  sa  viscosité  en  le  triturant 
avec  de  la  goriime  et  de  l'eau. 

»  Une  dissolution  de  miel  blanc  dans  de  l'eau  distillée  ^  les 
Tins  blancs ,  le' bouillon  de  viande ,  etc. ,  décolorent  la  disso- 
lution violette  du  caméléon',  d'où  je  crois  pouvoir Tlemander 
que  ce  réactif  doit  être  soustrait  du  nombre  de  ceux  qui 
indiquent,  par  le  changement  qu'ils  éprouvent ,  la  j>résence 
de  l'arsenic. 

»  Deux  autres  réactifs  éprouvent  des  effets  <fai  méritent 
d'être  connus  :  ce  sont  le  sulfate  de  cuivre ,  et  le  sulfate  de 


DE     PâARMACIE.  3']5 

cuirre  ammoniacal  \  les  dissolutions  arsenicales  font  passer 
au  vert  les  dissolutions  de  ces  deux  sels ,  en  donnant  un  pre-< 
cipité  vert  de  pré  :  cVst  ce  dernier  fait  qui  mérite  d^ètre  ob- 
servé; car  la  décoction  de  pain,  celle  de  son,  la  dissolution 
de  miel  blanc,  le  vin  blanc,  changent  en  vert  ces  deux  dis- 
solutions de  cuivre ,  mais  sans  donner  de  précipité  ,%t  Tarn- 
moniaque  versé  ensuite  ne  rétablit  pas  la  couleur  bleue  du  * 
sulfate  de  cuivre  ammoniacal  ;  mais  il  doàne  la  couleur  bleue 
foncée  à  la  dissolution  du  sulfate  de  cuivre  qui  avait  verdi. 
»  Le  bouillon  de  viande  verdit  le  sulfate  de  cuivre  sani 
faire  éprouver  aucun  changement  au  sulfate  de  cuivre  ammo- 
niacal ,  etc.  »  (  P^où* ,  Société  d'encouragement ,  Pain  d*orgè 
{[^ermé.  ) 


»»MI»»*WI%*%»*t  %'»<^(%M%»M>ll»»»»%l»%l«>%»»l»i 


hiSTiTCTioiii  pharmaceutûfue  de  bienfaisance. 

O»  compte  en  France  et  en  Angleterre  beaucoup  de  siocié- 
tésde^ecours  mutuels,  établies  dans  les  fabriques  et  n^anu- 
factures  ,  ou  dans  les  corporations.  Ces  sociétés  sont  d'^ne 
grande  utilité  ^  elles  soutiennent  le  courage  des  hommes  la- 
borieux, qui,  dans  Timpuissanoe  de  faire  des  économies  suf- 
fisantes pour  alimenter  leur  vieillesse  dans  le  repos^  secou- 
rir leur  famille  inactive  et  soitlager  leurs  jnGrmités,  voient 
avec  consolation  la  prévoyante  administration  des  secours^ 
muittelsleur  préparer  un  asile,  et  les  garantir  de  la  misère* 
Mais^  en  Angleterre  comme  en  France ,  on  n'a  rien  créé  de 
semblable  pour  les  pharmaciens*,  parce  qu  on  a  pensé  que 
eetle  profession  honorable  devait  mettre  au-dessus  de  tout 
besoin  ceux  qui  la  professent^  il  n'en  est  malheureusement 
pas  ainsi.  La  licenciement  des  armées ,  la  multiplicité  des 
officiees,  la  protection  accordée  au  charlatanisme,  ont  privé 
beaucoup  de  pharmaciens  civils  et  milijtalres  des  ressources 
qve  lear  prés^itait  leur  état.  II  est  donc  intéressant  de  faire 
eonnaitre  ce  qu  une  noble  pitié  a  inspiré  k  quelques  pharma- 
ciens étrangers. 

A  Stuttgard  y  capitale  du  royaume  de  Wurtemberg ,  un 


376  iOUHNÀL 

iïère  en  pharmacie  Ait  prÎTé  de  la  vue  par  Tesplosum  d'an 
appareil  avec  lequel  il  préparât  rammo^iaque  liquide.  Poi 
de  teipps  après ,  une  pharmacie  delà  même  ville  fut  ince&» 
'  diëe.  Le  désir  de  venir  au  secours  des  vic^stnes  de  ces  deux 
accîdens  inspira  k  MM.  Frédéric  Jobst  ef  Klein ,  pharaïa- 
ciens  droguistes ,  un  plan  de  société  de  secours  oqytuels  qui 
fut  promptement  réalisé.  Ils  annoncèrent  qu'ils  ouvraient 
un  registre  oà  tous  les  pharmaciens  établis  étaient  inscrits , 
et  où  tous  les  élèves  éuient  engagés  à  s'inscrire  ;  qa*ils  for- 
niaicnt  une  caisse  de  prévoyance  qu'ils  administrenicnt 
gratuitement  y  et  que  tous  les  pharmaciens  pouvaient  y  ver- 
ser les  fonds  qu^ils  destinaient  aux  secours  mutuels.  Pour 
donner  aux  recettes  quelque  régularité,  ils  proposèrent  aux 
pharmaciens  et  aux  élèves  de  payer  ^  au  minimum  ,  un  florhi 
à  chaque  mutation  de  place,  ou  à  chaque  vente  de  fonds.  Os 
avaient  calculé  qu'il  y  avait  deuxâ  trois  cents  mutations  par 
an  dans  le  royaume.  Ils  s'engagèren^à  rendre  compte  tout 
les  ans  des  recettes  et  dépenses.  La  maison  Frédërie  lebst 
et  Klein  jouit  d'une  si  ^ande  coiisidération  et  d'une  con- 
fiance si  méritée ,  que  tou^  les  phannaciens  adhérèrent  aux 
propositions,  et  souscrivirent  non-seulement  pour  un  florin 
par  mutation ,  mais  pour  une  rétribution  aimuelle.  Ils  virent 
dans  l'association  de  tous  les  élèves  un  moyen  trèsHODoral 
de  les  attacher  i  leurs  devoirs.  En  effet,  tout  élève  qui  se 
fai  t  ioscrire  est  obligé  de  se  faire  donner  une  recommandation 
du  maître  chez  lequel  il  travaille ,  et  cette  recommandation 
doit  être  renouvelée  tous  les  èns  jusqu'à  sa  réception  ,  pour 
lui  donkier  droit  aux  secours  de  la  société ,  s'il  tombe  un 
jour  dans  l'infortune.  Quand  une  place  vient  &  vaquer  dans 
.   une  officine ,  le  pharmacien  s'adresse  à  MM.  Jobst  et  Klein  | 
qui  lui  font  connaître  les  élèves  les  mieux  reconunandés  par- 
I  ini  ceux  qui  n'ont  point  d'engagement.  Par  cette  corre^pon- 
*  ctànce  exacte ,  les  bons  sujeu  sont  certains  d'être  occupa , 
qt  l'émulation  qu'une  pareille  censure  inspire  tourne  au  pro- 
fit 4e  la  société  entière. 


i 


DE    PHAHMACie.  877 

Déjà  MM.  Jobst  et  Klein  ont  en  Toccasion  d^assorer  des 

pensions  de  i5o  et  aoo  florins  à  des  pharmaciens  yieux ,  îQ'** 

firmes  et  indigens^  à  de^  Teuves  on  à  des  élèves  privés  par 

accident  de  leur  état. 

En  Bavière,  Texemple  de  Stattgard  a  été  imité.  H  existe 
à  Munich  une  compagnie  d'assurance  ou  société  de  secourt 
mutuels  pour  les  pharmaciens.  A  Erfurt,  M.  Tromsdorff  a 
créé  une  institution  pareille ,  et  chaque  pharmacien  a  sous- 
crit pour  5  thallers ,  ou  9  florins. 

Ce  que  quelques  particuliers  philanthropes  ont  fait  dans 
des  états  moins  riches  et  moins  étendus  que  la  France ,  les 
écoles  ou  sociétés  de  pharmacie  peuvent  le  faire  avec  plus 
dWantage ,  de  roulante ,  et  k  moins  dei  frais  k  Paris ,  Stras- 
bourg et  Montpellier.  Nous  livrons  cette  idée  au  zèle,  à  la 
raison  et  i  l'honneur  de  tous  les  pharmaciiens  français. 

\jf  Ai.  C 


BIBLIOGRAPHIE. 

Coims  éUmentaîre  d'Histoire  naturelle  des  SfétBcaniens , 
par  M.  LAjjREjnr  Salle  ,  de  Brest,  docteur  en  médecine^ 
maître  en  pharmacie^  professeur,  etc. ,  avec  c6Cte  épigraphe: 
L'itrt  if  instruire  est  détre  court ,  mais  clair.  Un  vol.  in-8*. 
Chez  Crochard  et  Gabon,  1817. 

(  Extrait  oommuniqtië.  ) 

Qh  voit ,  k  la  manière  dont  Fauteur  a  traité  cet  ouvrage, 
qu^il  a  compté  beaucoup ,  pour  en  avoir  le  débit ,  sur  les 
nombreux  élèves  qui  suivent  ses  cours ,  et  auxquels  saiis 
doute  il  ne  manquera  pas  de  faire  sentir  la  nécessité  de  se 
le  procurer. 

L'épigraphe,  car  il  en  fiiut  une,a  été  religieusementsnivie, 
mais  le  laconisme  cesse  d'être  im  mérite  ]téA  dans  un  ou- 
vrage quand  on  j  a  oublié  le  pltu  utile;  tâchons  de  le 
prouver. 


^78  JOUKIfAL 

Quel  ft  été  le  bot  de  l  autevff  en  deoinint  une  conpilabcn 
trcsHiicorA^èCe^  air  nous  n'y  atonspn  rien  découvrir  dt 
fienf  PNoUs  pensons  qu'il  pourra  donner  aux  éldvte  des  co»* 
naissances  superficielles,  pour  rëpondie  A  leur  troisiéiM 
examen ,  de  manière  i  obtenir  le  satisfait  on  très-satisfait 
qu'ils  ambitionnent.  Mais,  avec  cea  faibles  connaissances^, 
ils  ne  feront  que  de  très-médiocres  tbérapeulsites  ^  qm  ne 
sont  ifialfaenreusement  que  trop  communs  en  Franee. 

Nous  avons  cru  aperceroir  que  Fauteur  s'est  borné  à 
ébaucher  le  plan  de  Texcellent  pharmacologiste  M.  Barbier, 
d*Amiens ,  qui  est  fondé  sur  les  propriétés  pbysiqBes  dont 
les  caractères  prmcipiinic ,  odenr  et  saveur ,  Ini  oM  servi  a 
classer  les  corps  naturels  propres  à  la  médication.  Ce^ 
lème  n'est  qu'une  suite  conséquente  des  recherches  de  l'ia»' 
mortel  Btchat,  tôuchantl'actiondêstnédicamenssnrleB^cis 
organes.  M;  Saflé ,  en  ne  s'écartant  pas  des  principes  de 
oes  deux  savaoa^  atrat  pu  eonsdier  avec  avantage  lV>nvnigie 
de  Swilgué  ,  qui  a  puisé  dans  le^  deux  systèmes  ce  qnlls 
paraissent  avoir  dé  plus  certàih. 

K  Mais  il  ^nvkndfi  «vec  nous  que  les  expérîcDces  mao- 
qnent  enooce  pour  pouvoir  classer  rûsonBablemwtlea  corps 
naturels  d^sprès  leur  action  sur  nos  oqanes  \  et  la  classi- 
fication de  M'.  Sttllé  vient  à  l'appui  de  ce  que  nons  oftons 
avancer  :  aussi  nous  eroyonsiqne,  jusqu'à  ce  que  de  nom- 
breuses expériences  noHS  laissent  une  espèce  de  certitude 
sur  l'action  des  corps  médicamenteux  snr  nos  organes  y  la 
classificadon  la  moinsr  yitiieusé  sera  soumise  enoove  long- 
temps à  l'empirisme. 

Parce  qu'on  n^a  pu  faire  une  bonne  classification ,  oa  ne 
doit  pas  moins  s'atta<!;her  i  donner  l'kîstoire  Ja  pins  eon- 
plète  des  corps  naturels  médicamenteux^  Nous  possédons , 
dans  beaucoupd*ottVrages,  d^exeellb»  matériaux»  Si  M:  Salle 
les  arait  consultés ,  il  se  serait  éieuABi  davantage  stu^  lefiî  dé- 
nominations'latlne»-  ;  c'eit  nn  oulili>dflr>conaéqueiiee  majocwe* 
Mais,  quand  on  veut  être  court  ^  on  ne  peut  tout  dire  \  et  c'é* 


DE    l^AARMAÇIE.  3'J^ 

tait  une  raison  de  plus  de  meurtre  les  divers  noms  latins  bota- 
niques ,  a6n  de  facilitêi^  au)t  élèves  \es  recherches  dans  le^ 
oavrages  justement  célèbres,  entre  autres  celui  de  Murray, 
trop  peu  consulté. 

Une  omission  plus  grave,  que  Ton  doit  reprocher  à 
M.  Salle ,  et  à  tous  ceux  qui ,  comuie  lui .,  écrivent  sur  Iliîs- 
toire  des  médîcatnens ,  c'est  Tonbli  des  analysés  qui  existent 
en  grand  hombre  dans  les  Annales  de  chtxnie ,  les  Bulletins 
de  pbai*fflacié ,  et  autres  ouvrages  de  médeciniç. 

On  a  d'autant  plus  tort  de  les  négliger ,  que  ce  «oi^t  tes 
<^rps  qui  paraissent  doués  des  vertus  lies  plus  énergiques 
qtt^on  a  soumis  à  Fanalyse  chimique.  Elles  servent  à  gu!« 
der  les  praticiens  dans  leur  emploi ,  les  éclairent  sur  Içurs 
principes  constituans;  ils  peuvent  parla  juger  quelle  est 
la  forme  pharmaceutique  qu'on  peut  leur  donner,  et  quels 
sont  les  menstrues,  ou  véhicules ,  ou  intermèdes  ,  qu'on  doit 
leur  associer.   Si  M.  Salle  eût  tenu  compte  de  ces  analyses, 
îl  n'aurait  pas  mis  dans  la  classe  âès  laxatifs  la  graiiole  ', 
qui  a  présenté  i  M.  Vlauqu'elin  l'actioA  rf'un  fort  drastique  ; 
fi  n^âunrit  pas  mis  non  plus  lesf  iunocïens  myrobolans,  U 
mercirriitle ,  dans  la'  classe  des  drastiques.  ÏJt ,'  puisqu'il  voii- 
lait  être  court ,  potfrqudi  ne  pas  faire  gVSce  à  ses  lecteurs 
des  noms  pompeux  de  l'ancienne  école ,  telfs  que  les  diu- 
lîAi^ës  sialagogues,  etc. ,  propriétés  souvent  données  à  des 
eor^s  qui  ne  les  ont  pas  ?' 

-  M.  Devanx,  qui  nous  fait  espérer  urt  oûyrnge  d'Histoire 
naturelle  des  médicaraens  ,  ne  fera  pluV  figurer ,  cohAaB 
Tlf.**'9àllé,  dans  ses.  Élémensr ,  Voîeà-réJln^  du  oopaïfii'ra, 
àftisî  qtiecélle  du  pinus  cànadensts^  soxii  Ife  hotn  Jc  baumeàs 
^  le^  ié^nes-gommes  pour  des  gotnmès-rëslties ,  on  ^otA 
>ie  ^«m  <fc  gommes  puahtes,  commd^le  sont  toutes  les  ri'- 
^?Aès^^ôttitnes  de  férulacées,  qui ,  d'aprè's  M.  ©ev^iux/mî^- 
ritent  une  classification  particulière  en'  raison  du  principe 
paitîtuHer  ,  qui  devient  d'uu  rouge  tntiense  par'  leur  éifno- 
sWbnèrair.  D'ailleurs ,  il  est  toujours  ïmpropre  ctans  vê- 


38o  JOUKNAL 

actuel  de  nos  connaissances ,  et  c^est  donner  une  fausse  id^ 
aux  élèves ,  que  d'appeler  gommes  des  substances  qui  n'en 
contiennent  qu'une  très-petite  quantité,  par  rapport  à  la  ré- 
aine ,  et  de  donner  celui  de  baumes  i  des  substajices  qui  ne 
contiennent  pas  d'acide  benzoïque. 

Nous  finirons  en  faisant  observer  à  M.  Salle  que  Fanal jse 
est  un  des  auxiliaires  les  plus  utiles  de  l'Histoire  natorelle 
des  mëdicamens ,  et  qu'elle  est  toujours  incomplète  quand 
on  a  négligé  de  les  recueillir.  Nous  en  avons  tm  exemfJe 
récent  dans  l'analyse  deTipécacuanha ,  par  M.  Pelletier ^  et 
M.  Salle  nous  permettra  de  lui  faire  observer  de  plus  que, 
depuis  long-temps, plusieurs  ipécacuanha  ne  font  plus  partie 
du  genre  î^iola. 

Dans  Ténu mération des  substances  médicamenteuses  ttfées 
des  minéraux  ou  de  leur  préparation,  M.  Salle  a  eu  grand 
tort  de  conserver  les  noms  anciens,  qui  ne  nous  disent  ricD^ 
et  dans  son  appendice  il  nous  offre  une  série  de  métaux  «» 
classés  ;  il  valait  encore  mieux  ne  pas  e^n  parler ,  ou  bien  les  - 
classer  d'après  Fourcroy  ou  M.  Thépard. 

Sous  le  rapport  de  la  pharûuicie ,  on  pourrait  amre  qœ 
Fauteur  a  voulu  faire  oublier  qu^l  est  maître,  si  nous  n'en 
étions  instruits  par  le  titre  de  son  ouvrage ,  et  danscecas  il 
a  eu  grand,  ton  d'oublier  beaucoup  de  préparations  minérales 
justement  inscrites  dans  les  pharmacopées  étrang^r^  et  na- 
tionales ,  et  le  Codex  de  Paris  lui  aurait  désigné  les  prépara- 
tions composée!  pharmaceutiques^  dans. lesquelles  entrent 
les  corps  simples. 

Je  ne  puis  iuger  Tptt^rage  sptts  le  rapport  médical^  n'ayant 
pas  l'avaptage,  comme  M.  Sallé>  d'être  docteur  ^.maia  il  ma 
semble  qu'on  ne  croit  pas  i  autant  de  spécifiques  que  ,pe^ 
qu'il  veut  bien ^umérer.  Ainsi,  le  quinquina  ,,ropnuDrft 
le  mercure  peuvent  bien  passer  pour  tels  ;  il  nous.penneKFa 
de  faire  justice  des  autres. 

M.  Salle  fait  agir  la  digitale  exdusivement  sur  le  sj^it^e 
sanguin;  des  auteurs  moins  exclusifs  ont  aiioué4out,.b«ô- 


BE    PHARMACIE.  38z 

nement  qu'ils  ne  sayaient  pas  comment  elle  agit;  aussi  Font- 
Us  mise  dans  la  classe  des  incertcd  sedis.  Cet  article,  traité 
dans  le  Dictionnaire  des  sciences  médicales ,  aurait  dû  mé- 
riter un  coupd^œildeTauteur  ;  il  y  aurait  vu  qu'il  n*y  a  rien 
d'absolu  dans  l'action  des  médicaraens  y  comme  il  semble 
nous  le  dire  *po\ir  l'huile  de  térébenthine  qu'on  doit  admi» 
nistrer  avec  beaucoup  de  circonspection  J'assure  a  M.  Salle 
que  je  l'ai  vu  administrer^  le  ao  avril  1817 ,  à  une  once,  et 
le  21  du  même  mois  k  deux  onces ,  et  que  les  effets  se  sont 
bornés  k  l'expulsion  d'un  grand  nombre  de  vers  par  suite 
d'une  purgation  ordinaire. 

En  mettant  l'iris  de  Florence  k  l'appendice  (où ,  par  pa* 
renthèse,  on  a  oublié  de  placer  beaucoup  de  corps  utilisés 
en  pharmacie,  comme  intermèdes),  l'auteur  aurait  d& 
tenir  un  peu  compte  de  Todéur  et  de  la  saveur  de  ce  mé- 
dicament, qui ,  vu  ses  caractères  et  son  action  assez  forte  sur 
les  membranes  de  la  bouche ,  aurait  dû  avoir  un  autre  rang 
que  celui  destiné  à  l'inutilité. 

Nous  croyons  avoir  assez  démontré  les  côtés  faibles  de 
ces  élémens  ;  nous  aurions  pu  en  donner  de  plus  grandes 
preuves  ,  surtout  sous  le  rapport  pharmaceutique,  y  y  au- 
rait  beaucoup  à  ajouter  et  à  retrancher.  Nous  conseillons  & 
Tauteur  de  faire  comme  le  célèbre  Baume  ^  qui  avait  toii- 
jours ,  dit-on ,  des  matériaux  en  poche  pour  une  nouvelle 
édition  de  sa  Pharmacopée.  Si  M.  Salle  n'a  pas  pris  cette 
précaution.  Il  peut  consulter  Murraj^  SwIlgué^AJiberty 
Barbier  d* Amiens ,  Lamarck  et  Decandole^  et  le  texte  de 
la  savante  Flore  du  docteur  Chaumeton ,  où  il  trouvera 
les  excellens  matériaux  qui  manquent  à  ^ses  élémens  pour 
être  à  la  hauteur  des  connaissances  modernes ,  et  les  rendre 
dignes  de  la  réputation  méritée  de  ce  professeur. 

R. ,  maître  en  pharmacie  de  TÈcole^de  Strasbourg. 


3^2h  JOURNAL 


STATISTIQUE  MÉDICALE. 

Relevé  des  tableaux  de  mortalité  dressés  par  les  douze  tnu- 
nicipaîités  de  Patis ,  pour  Tannée  :8 16. 

Le  nombre  des  décès  en  1 8 16,  est  de.  .....     i9>8oi 

*   En  i8i5,  il  était  de ai, 549 

LadiiTérenceenmoîûspour  1816,  estde.  .  •  .      174^ 
Le  nombre  des  décès  se  compose  de  1  a,4^9  morts  k  domi- 
cile 9  savoir  : 

Du  sexe  mascub'n 61^76 

Du  sexe  féminin 6,3i3 

On  comprend  dans  cette  classe  278  cadavres  déposés  k  la 
morgue,  et  7^3 12  morts  dans  les  hôpitaux  et  hospices 
civils ,  savoir  : 

Du  sexe  masculin.  •  ^  • 3,683 

Du  sexe  féminin 3,629 

Le  nombre  des  personnes  mortes  de  la  petite  vérole  pen- 
dant Tahnée  1816  est  de  i5o,  savoir  : 

Du  sexe  masculin 79  \    1; 

Du  sexe  féminin 7^J* 

Leitombreen  18 1 5  était  de.  * 190 

La  différence  en  moins  pour  1816  est  de.    ...  .      4^ 
Les  suicides ,  pendant  1 8 1 6  ^  se  sont  élevés  a  1 88 ,  savmr  : 
122  hommes. 
06  femmes. 

188 
En  i8i5  ,  ils  n'ont  été  qu'à  1^5. 
Les  naissaùces,  en   1816,  donnent  pour  total   22,366 

Savoir:  du  sexe  masculin 11, 584   (^^  agg 

du  sexe  féminin 10,782   )      ' 

Le  nombre  des  décès  étant  de i9>8oi 

Les  naissances  excèdent  les  décès  de 2,565 


DE     B'&Ai^MACJE.  383 

Il  y  a  eù ,  en  i8i6^  278  noyés ,  savoir  : 
22!2  kommcs. 
56  femmiçs. 

Les  nudadies  les  plus  remarquables  envaU^n  4u  aombi^ 
des  personnes  qui  en  k>iit  mortes ,  sonjt  les  fièyres  putrides 
ou  adynamiques  malignes  oaat&xiques.,  Ic^.phl^j^nàdies  des 
membranes  muqueuses,  celles  du  tissu  pellulaîre  et  paven- 
cbymateux,  -les  lésions  organiques. générales*. •*.  N^us  ne 
d^nBcrons  point ,  comme  les  amiées  deoiières ,')a  divi$ion 
des  morls  par  genres  de  maladies.  Les  indications  spécia;Ies, 
portées  dansâtes  tableaux  des  douze  arcoodi^aevKens ,  ne  «Ont 
pas  assez*  exactes.  On  s'occupe  d'un  .travail  important  pour 
régolariseDles  descriptions-nosograpbiques  ;  nous  atteadrons 
qu*U  soit  terminé ,  pour «clasaer  les  causes  desdécès.  On  ne 
tirerait  que  de  fausses  conséquences,  des  rriejvésiqui  ont  «té 
faits  jusquici ,  si  Ton  admettait. comme  jrigoureudes  les  éva- 
luations approximatives*  portées  dans  Jes  précédais  celevés. 


ôbli 

JOURNAL 

M&capàulaiion  des  deux  sexes. 

Mfticafin. 

Fàniain. 

Totau. 

De  1^  jour  k  3  mois.  , 

.   2,399.   .   . 

.    1,735.  .   . 

.  4,i34 

3  mois  à  6  mois. 

.   .        157.  •  i*vj.       129.   .   . 

.      ad6 

6  mois  à  I  an.  • 

V  •      ^77-  •  • 

aia.  .  . 

.      489 

I  an  i  2  ans.  .  . 

.  .      385.  .  . 

.      395.  .  . 

.      780 

a  ans  i  3  ans.  .    , 

>  •      257.  .  . 

aoa.  .  . 

.      459 

3  ans  à  4  ans.    .  < 

.  .      171.  .  . 

.      143.  .  . 

.      3i4 

4  ans  â  5  ans.    .  . 

»  •      124*  •  • 

106.  .  . 

.      a3o 

5  ans  k  6  ans.    .  , 

.      95.  .  : 

.      118.  .  . 

.     ai3 

6  ans  k  7  ans.    .  . 

.      9a.  .  . 

96.  .  .  . 

188 

7  ans  â  8  ans.    . 

.  .       5o.  .  . 

.      48.  .  . . 

9» 

8  ans  à  9  ans.    .  , 

.  .       53.  .  . 

^0.  ,  .  . 

93 

9  ans  â  10  ans.  • 

.  .       34.  .  . 

.       34.  .  .  . 

68 

loansàiSans.  . 

.  .     x44..  . 

..    188.  : . , 

.     33» 

i5  ans  à  20  ans.  • 

.  .     a55.  .  . 

.     a63.  .  .  , 

.     5i8 

90  ans  a  25  ans.  • 

.  .     a86.  .  . 

.     38i.  .  . 

.     667 

25  ans  k  3o  ans.  •  , 

.     a3o.  .  . 

.      36a.  .  .  , 

S9* 

3o  ans  k  35  ans. .  • 

.      a8i.  .  . 

.     4i5.  .  ,  , 

696 

35iinsà4oans. .  • 

.     a53.  .  . 

4o3.  •  •  . 

656 

4o  ans  k  45  ans. .  , 

.     «89.  .  . 

.    397 

686 

45  ans  k  5o'  ans.  • 

.  .     35o.  .  . 

.    454 

804 

Soansà  55  ans.  • 

.  ♦     456.  .  . 

.      4a5.  .  . 

.  881  1 
,     934» 

55 ans  à66ans.  . 

.  .     496.  .  . 

.      438.  .  .  . 

~  60  ans  à  65  ans. . 

,  .     6a7.  .  . 

.     598.  ..  . 

»)"5  1 

6Sansà  7oans.  .  , 

.     611.  .  . 

.     586.  .  .  . 

»»'97  1 

70  ans  à  75  ans.  •  . 

.     537.  .  . 

.     665.  ..  . 

1 
.  i,ao>  ; 

75  ans  a  80  ans. . 

.  .     387.  .  . 

.     455.  .  .  . 

.     84a 

8oansJi85ans. .  . 

.     a5i.  .  . 

4io.  .  .  . 

661 

85ansà  9oans.  .  . 

.       3i.  .  . 

i5a.  .  .  . 

a33 

90  ans  A  95  ans.  •  . 

9-  >  • 

.       34.  .  .  . 

43 

95  an»!  100  ans. 

.  .         1.  »*. 

I.  .  .  . 

2 

C.  L.  C. 


^ 

>• 


3^ 


n 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 

N^  IX, —  3'.  Année. — Septembre  181 7. 

ANALYSE 
Des    ceufs   de   Brochet , 
Par  M.  Vaxjqueliik 

J'ignore  si  quelque  chimiste  s'est   occupé  de  l'analyse 
des  œufs  de  poisson;  j'ai   cherché  dans  les  taUeaus  des 
analyses  des  substances  animales  par  M.  John ,  et  }e  n'en  ai 
trouvéâucmi  indice;  c'est  pourquoi  je  me  suis  déterminé  à 
publier  celle-ci ,  non  qu  elle  soit  très-intéressante  en  elle- 
même,  mais  parce  qu'elle  pourrait  peut-être,  donner  le  dé- 
sir, aux  personnes  placées  convenablement ,  d'entreprendre 
un  travail  suivi  sur  cette  partie  intéressante  de  la  chimie  ani- 
male; il  en  pourrait  fort  bien  résulter  que  les  œufs ,  k  quel- 
que classe  d'animaux  qu'ils  appartiennent ,  soi«nt  composés 
des  mêmes  élémens  dans  des  proportions  variées.  Déjà  j'ai 
TU ,  par  le  résultat  de  l'analyse  des  œti&  de  lâ  gràinde  saute- 
relle verte  (Locusta  viridis L*)^  qu'ils  ipessemblaiént  beau- 
coup aux  œufs,  die  brocbetC^(^}^e:?  les  tableaux  de  M.  John.) 
IlX^e ,  Armée, — Septembre  1 8 1 7 .  2  5 


386  JOURNAL 

Expérience  premie^re. 

Quatre  livres  de  ces  œufs  ont  été  lavés  à  grande  eau  ;  la 
liqueur  provenant  de  ces  lavages  évaporée  à  Taide  de  la  cha- 
leur, s'est  coagule  en  une  matière  blanche  floconneuse ,  qui 
a  été  recueillie ,  lavée  et  sécfaée.  En  cet  état  elle  était  grise , 
blanchâtre^  cassante^  elle  se  dissolvait  en  totalitëf  dans  la 
potasse  caustique*,  sa  dissolution  était  brune-jaunâtre;  elle 
était  précipitée  par  Tinfusion  de  noix  de  galle ,  et  par  Tacide 
nitrique  en  flocons  blancs. 

Expérience  deuxième. 

Une  ^utre  porlion  de  cette  matière ,  distillée  dans  une 
<:omue^  a  donné  un  produit  hui  leux  akalin  d'une  odeur  fétide. 

Le  charbon,  brûlé  dans  un  creuset  de  platine,  a  laissé 
unex^endre  blanche  alcaline,  qui,  lessivée  à  Teau,  a  donné 
une  liqueur  qui  précipitait  le  nitrate  d'argent  en  flocons, 
«olubles  en  partie  dans  Pacide  nitrique  ,  et  la  dissolution  de 
platine  en  matière  jaune  :grenue*  Cette  liqueur,  saturée  par 
Tacide  nitrique  et  évaporée ,  a  fourni  des  cristaux  prismati- 
ques de  nitrate  de  potasse ,  auxquels  adhéraient  des  cristaux 
cubiques  de  muriate  de  soude.  Ces  divers  sels,  dissous  dans 
r«au,  formaient  avec  Teau  de  chaux  un  précipité  floconneux 
peu  abondant.  La  partie  de  la  cendre ,  insoluble  dans  Teau , 
a  été  traitée  par  l'acide  nitrique;  la  dissolution  précipitait, 
par  l'ammoniaque ,  l'acétate  de  plomb  et  Toxalate  d'aouno- 
niaque.     , 

D'après  ces  expériences,  il  parait  que  la  matière  coagulée 
par  la  chaleur  dans  l'eau  qui  a  servi  au  lavage  des  œufs  de 
brochet,  est  composée  d'albumine,  de  potasse,  de  phosphate 
de  potasse,  de  muriate ,  de  soude  et  de  phosphate  de  chaux. 

,  Expérience  troisième* 

L'eau ,  d'où  l'on  avait  séparé  ce  eoagulum  ,  a  donné ,  par 
l'évaporation ,  un  extrait  d'une  couleur  jaune-brune,  alcalin, 
d'une  odeur  de  poisson ,  et  d^une  saveur  itortement  salée: 


DE     PHARMACIE.  387 

dUsODS  dans  Teau ,  il  précipite  le  nitrate  d'argent*  Le  préci- 
jpité  est  insoluble  dans  Tacide  nitrique  ,  il  exhale  de  l'ammo- 
niaque par  son  mélange  a  vecla  potassé  :  traitée  par  FalcolioJ 
rectifié^  il  n'a  pas  paru  se  dissoudre^  alors  on  l'a  fait  fondre 
dans  l'eau,  et  on  y  a  mis  de  Talcohol  qui  en  a  précipité  une 
matière  floconneuse  brunâtre,  qui  ensuite  ne  s'est  redlssoote 
qu'en  partie  dans  l'eau  ;  sa  dissolution  est  abondamment  pré- 
cipitée par  le  tannin  et  la  noix  de  galle;  rapprochée,  elle  a 
donné  une  matière  brune-jaunâtre ,  qui  est  devenue  dure  et 
luisante  comme  de  la  colle  forte,  ayant  une  «aveur.un  peu 
analogue  a  celle  de  l'osmazôme ,  et  rétablissant  le  papiçr  de 
tournesol  xougi  par  un  acide.  Projetée  dans  un  creusât 
rouge ,  cette  matière  se  boursoufle  et  brûle ,  en  dégageant 
l'odeur  des  Ratières  animales  ;  le  charbon  ^  chauâe  forte- 
ment ,  donne  une  cendre  blanche  alcaline ,  dont  la  lessive 
précipite  le  muriate  de  platine  en  jaune ,  et  le  nitrate  d'ar- 
gent en  flocons  jaunâtres,  solubles  en  grande  partie  dans 
l'acide  nitrique.  Le  charbon  lavé  à  l'eau  donne ,  par  l'a- 
cide nitrique,  une  liqueur  qui  est  précipitée  en  flocons 
blancs  par  l'ammoniaque  ,  et  un  peu  par  l'oxaiate  de  cette 
base  :  cette  partie  terreuse  de  la  cendre  est  principalement 
formée  de  phosphate  de  magnésie,  d'un  peu  de  phosphate 
de  chaux  et  de  carbonate  de  la  même  base. 

Expérience  quatrième.    • 

La  matière  qui  ne  s'était  pas  redissçute  dans  l'eau  après 

avoir  été  précipitée  par  l'alcohol ,. ayant  été  calcinée  dans  un 

creuset ,  a  donné  une  cendre  grise  qui  a  produit  une  légère 

effervescence  ^av^c  Tacide  nitriq^g ,  et  qui  a  été  précipitée 

de  sa  dissolution  par  l'ammoniaqitf^ ,  et  easuiite  plœji'oxalate. 

Cette  cendre  contenait  dqnc  du  phosphate  et  du  cfirbonate 

de  chaux.         »  ■'•-.*.;,        ■•  '     ,       ./  .-..  .0 

!  Expérience  cinquième.  .»  ,, 

L'akohol  ',  qui  avait  servi  â  précipiter  le*  matières  dont 
on  vient  de  {Mirlef ,  a  donné  par  Tévaporation  une  matière 


388  JOURNAL 

brune ,  d'une  saveur  salée  et  piquante ,  dans  laquelle  il  s'est 

formé  des  cristaux  cubiques  de  muriate  de  potasse*,  broyée 

avec  de  la  pousse  caustique,  elle  dégage  une  forte  odeur 

d'ammoniaque. 

Cette  expérience  indique  la  présence  du  muriate  d'ammo- 
niaque parmi  ces  cristaux  de  muriate  de  potasse.  Brûlée, 
cette  matière  a  fourni  une  cendre  dont  la  lessive  alcaline 
précipitait  le  muriate  de  platine  en  jaune ,  l'eau  de  chaux 
en  flocons  blancs ^  le  nitrate  de  baryte  en  poudre  grenue, 
après  avoir  été  saturée  par  l'acide  nitrique  et  cliau0ee  :  cette 
même  matière  animale  n'étant  soluble  dans  l'alcobol  qu'à 
la  faveur  d'une  certaine  quantité  d'eau,  elle  ne  peut  être 
regardée  comme  de  l'osmazôme- 

Expérience  ^sixième. 

On  a  fait  bouillir  ensuite  dans  l'alcobol  déphlegmé  )es 
œufs  de  brochet  lavés  à  grande  eau ,  et  on  a  filtré  la  li^gueor 
bouillante.  Elle  était  jaune,  se  troublant  par  l'addition  de 
l'eau  et  par  le  refroidissement;  Talcohol  évaporé  a  laissé 
une  matière  huileuse  d'un  jaune  orangé .  d'une  odeur  et  de 
saveur  de  poisson  -,  mise  sur  les  charbons ,  elle  bruIe  sani 
résidu,  en  répandant  une  fumée  blanche  d'une  odeur  d'huile 
brûlée  ;  c'était  donc  tme  véritable  huile.  Brûlée  dans  du  ni- 
trate de  potasse  fondu,  cette  matière  lui  a  transmis  de  l'acidt 
phosphorique  en  quantité  remarquable. 

Expérience  septième. 

Les  œufs,  précédemment  traités  par  l'eau  et  par  l'alcohol, 
ontétélHilklés  dans  un  creuset;  ils  ont  fourni  un  charbon 
difficile àincinérer , qui  semblait  éprouver  une  sorte  de  fu- 
sion par  la  chaleur  en  devenant  pâteux;  lessivé  à  Peau 
chaude  en  cet  état,  il  a  produit  une  liqueur  acide ,  précipi- 
tant l'eau  de  chaux  et  de  baryte  en  flocons  blancs ,  et  l'oxa- 
late  d'ammoniaque  en  unç  matière  pulvérulente. 


DE    PHARMACIE.  SSq 

Jje  résultat  de  cette  combnslioii  était  donc  du  phosphate 
acide  de  chaux. 

Les  oeufs  de  brochet,  d'après  ces  expériences ,  sont  com^ 
posés  : 

I  *•  De  beaucoup  d  albumine  -j 

a**.  D'une  matière  huileuse^ 

3^  D'une  substance  animale  ayant  quelque  rapport  avec 
la  gélatine^ 

{de  potasse, 
de  soude, 
d'ammoniaque. 
{dépotasse, 
de  chaux, 
de  magnésie. 
6^,  De  sulfate  de  posasse.  * 

7*.  De  phosphore. 

Réflexions* 

Nous  trouvons ,  comme  Ton  voit ,  dans  les  œufs  de  pois- 
son, les  mêmes  élémens  que  dans  les  œufs  des  oiseaux,  ce 
qui  permet  d  établir  entre  la  nature  de  ces  productions  ani- 
males une  similitude  de  composition  générale.  Mais  la  na- 
ture  de  Thuile  qui  existe  dans  les  œufs  de  brochet  n^est  pas 
la  même  que  celle  des  œufs  d'oiseau  ;  celle-ci  est  douce , 
agréable  à  l'odorat  et  au  goût  ;  l'autre  est  acre ,  nauséabonde 
et  extrêmement  désagréable  :  c'est  peut-être  à  celte  huile 
qu'est  dit  l'effet  vomitif  que  l'on  a  attribué  aux  œufs  de 
brochet. 

Nous  retrouvons  encore  ici  le  même  phénomène  que  nous 
avons  autrefois  remarqué,  M.  Fourcroj  et  moi,  dans  les 
laites  de  carpe  ^  c'est  la  production  de  l'acide  phosphorique 
en  grande  quantité  par  la  combustion  du  charbon  des  œufs 
de  brochet  ;  ici  l'on  ne  pourra  certainement  pas  dire ,  comme 
on  l'a  dit  au  sujet  des  laites  de  carpe ,  que  cet  acide  phos- 
phorique provient  de  la  âéc(»nposition  de  quelques  phos- 


390^  JOURWAI* 

phates  ;  car  les  oeufs  de  brochet ,  avant  d'être  brûlés ,  ayaient 
été  lavés  avec  une  quantité  d'eau  considérable  qui  nau- 
rait  pas  manqué  d'enlever  lès  sels  phospboriques  :  Tob- 
jectîon  ne  pourrait  donc  s'appliquer  qu'aux  phosphates  in* 
solubles ,  tels  que  les  phosphates  de  chaux  et  de  magnésie  ; 
mais  dans  ce  cas  on  aurait  dû  trouver ,  après  la  combustion 
de  la  chaux  libre  ou  carbonatée  y  et  l'on  a  trouvé ,  au  con- 
traire ,  du  phosphate  acide  de  chaux.  D'ailleurs  Fhuile 
qu'on  a  séparée  des  œufs  parl'alcohol  déphlegmé  qui  ne  peut 
pas  dissoudre  les  phosphates  terreux,  brûlée  avec  du  nitrate 
de  potasse ,  fournit  à  cet  alcali  de  l'acide  phosphorique  en 
quantité  notable. 

L'on  est  donc  obligé  d'admettre  la  présence  du  phosphore 
dans  les  œufs  de  brochet ,  et,  sous  ce  rapport ,  et  sous  plu- 
sieurs autres ,  l'on  entrevoit  une  grande  analogie  entre  la 
composition  des  laites  et  des  œufs  de  poisson^  et  celle  de  la 
matière  cérébrale ,  delà  moelle  allongée  et  des  neifs. 


<»»%%%»%%Wj»»%*»^<»^<i»%%%%%»»»%%^%%HO^»^(%<%%% 


REMARQUES 

Sur  les  ITers  iniestînaux  quon  trouve  dons  Vhonwtey  sur 
leur  origine ,  et  les  Remèdes  i^ermijuges  employés  en 
médecine.  .      ' 

Par  J.  J.  Vikey',  Docteur  en  médecine. 

L'espèce  humaine,  ainsi  que  les  autres  animaux,  les  do- 
mestiques surtout ,  sont  exposés  à  nourrir  dans  leurs  entrailles 

•  et  d'autres  organes ,  plusieurs  vers  sur  l'origine  desquek 
nous  présenterons  quelques  réflexions.  11  a  paru  ,  en  eflet , 
tellement  difficile  à  beaucoup  de  naturalistes  tels  que  Goëze , 
Leclero,  Bloch,  Pallas,  etc.  ,  d'en  expliquer  la  formation, 

*  que  plusieurs  ont  cru  nécessaire  de  recourir  à"  des  généra- 
tions spontanées. 

Rudolphi ,  dont  le  Traité  sur  les  vers  intestinaux  est  le 


DE     PHARMACIE.  Sqi 

plus  complet  (Girol.  Âsmund.  Rudolphi,  Entozoorum^ 
sif^è  verwium  intestinalium  Histor.  natur.  Paris  et  Argentor. 
et  Amstelod.  1810.  In^S^  ,  -3  vol.  fig.)  9  compte  environ 
quinze  espèces  de  vers  qui  attaquent  Thomme.  L'énuméra- 
lion  en  suffira  ici  :  ( 

I®.  Le  dragonneau  ,  filatia  medinensis^  Gm,  Rndolpli. , 
loin.  2  ,  part.  1  ,  pag.  55,  qui  se  trouve  dans  le  tissu  cel- 
lulaire ,  entre  les  muscles  ,  et  on  en  a  vu  aussi  dans  Tœil. 
Ce  ver  n'attaque  guère  les  hommes  qu'entre  les  tropiques, 
a**.  Hamularia  suhcompressa  de  Treutler  (  Obs,  pathm 
anal,  X,  tajb.,  2^  fig.  3  ).  Cette  espèce  habite  dans  les  glandes 
conglobées  ou  lymphatiques ,  et  dans  les  ramifications  bron^ 
chiques  du  poumon. 

3**.  Trîchoceplialus  dispar^  B.ud. ,  découvert  d'abord  par 
Morgagni ,  epîst.  XIV,  art.  ^1.  Ascaris  trichm^a  L.  mas^ 
tigodes ,  de  Zéder.  Il  se  trouve  dans  les  gros  intestins  ;  on 
l'a  vu  aussi  dans  des  singes. 

4**.  Le  lombric,  ascaris  ïumhrîcoïdes  L,,  décrit  d'abord 
par  Tyson ,  Redi  ,  Valisnîeri ,  etc. ,  habite  les  intestins 
grêles.  Il  est  fort  commun  aussi  dans  le  bœuf,  le  cheval  y 
l'âne ,  le  cochon. 

5**.  L'ascaride^  ascaris  uermîcularis  L. ,  qui  se  tient  vers 
le  rectum,  le  colon,  passe  aussi  quelquefois  dans  les  or- 
ganes génitaux,  par  l'extérieur.  , 

6°.  La  douve  du  foie ,  distoma  Iiepatkum  Abilgaard  et 
Rudolphi,  fasciola  hepatica  L. ,  et  Mùller,  et  Bloch;  se 
trouve  dans  la  vésicule  du  fiel ,  d'où  elle  passe  aus^i  dans 
les  intestins  par  le  canal  chplédoque. 

70.  Polystoma  pinguicol^  de  Zéder ,  naturg,  ,  p.  a3o^ 
n**.  2.  Hejcaihyridium  pinguicola  de  Treutler ,  ver  jau- 
nâtre ,  long  de  huit  lignes  ,  observé  dans  le  Ussu  cellulaire 
de  Tovaire  des  feipmes. 

8°.  Pol/stoma  venarum  de  Zéder,  ib.  p.  a3i.  Hexa* 
ihjr.  Treutler ,  Obs. ,  p.  23  ,  tab.  4  y  fig*   i-3  ,  tiré  de  la 


39^2  JOURNAL 

yeine  tibiale  antërieare  dans  une  saignëe  du  pied»    Cette 

espèce  de  ver  est  douteuse  et  mal  décrite. 

g^  Le  cucurbitaîn>  t^m^solium^  L.  Andry.  Carlisle, 
Soc.  Uanéenncy  tom.  2,  tab.  25,  Bréra,  etc.,  est  assez 
commun  dans  les  intestins  grêles  ,  où  il  arrive  jusqn^â  Tiogt 
et  trente  aunes  de  longueur  ^successivement. 

10^.  Le  ver  splitaire ,  tœnia  Iota  L. ,  Pallas ,  Bloch , 
Wemer  ,  Jœrdens  ,  Retzius ,  Brera ,  Zéder  ,  Schrank  , 
Bat^ch,  Bonnet,  est  le  plus  vulgaire  dans  le  nord.         \ 

ii<>.  Uhjàmàe  ^  cysticercus  cellulosœ  Rudolphi^  a  d'a- 
bord été  découverte  par  Malpighi  dans  le  tissu  cellolaire 
graisseux  des  cochons  ,  et  confirmée  par  Hartmann  et  Fa- 
''  bncius  9   ab  Aquapendente.  On  la  trouve  chez  rhonuoe 
entre  des  niuscles ,  quelquefois  au  cerveau  comme  dans 
les  mouton^ ,  et  dans  les   différens  viscères.  Les  espèces 
de  ^nges ,  comme  le  patas  ,  le  magot  (  simia  syh^anus  L.  ) 
en  ont  souvent,  mais  surtout  le  cochon.  Celui-ci  est  prin- 
cipalement attaqué  pars  Vhyd^tis  finna   de  Blumçnlxich, 
qui  leur  cause  la  maladie  appelée  ladrerie ,  pu  remplit  leur 
lard  de  çe^  hydatides  ^  analogues  à  des  glandes  scropha- 
leuses. 

12^.  L'hydatide  du  foie,  echinoccocus  hominù  Rado/phi; 
potycephaliis  kominis  de  Goëze  ,  Joerdens ,  2iéder ,  etc. , 
trouvé  par  Meckel  dans  le  foie  et  d'autres  viscères* 

i3».  Le  bicorne  rude,  âiceras  rude  Rudolphi ,  dàra- 
dijceras  rudis  de  Sultzer  ,  sorti  des  intestins ,  enveloppé 
d'une  tunique  lâche ,  avec  deux  cornes  dures  à  la  tète» 

i4**.  Strongylus  giganteus  ^  Rud,  ,  se  rencontre  parfois^ 
encore  dans  les  reins  et  la  vessie  urinaire. 

i5^.  Les  crinons  ,  plus  communs  dans  les  chevaux,  rares 
chez  les  enfans  ,  sortant  ou  du  dos  ,  ou  de  la  poitrine,  co^ 
madones  des  anciens  auteurs ,  sont  rapportés  à  làjllariapa' 
pillosa  Rudolphi  j  mais  Chabert  les  croit  être  une  espèce  de 
strongylus. 


DE    PHARMACIE.  SqS 

Des  Remèdes  anûtehnintliîtjues  ,  ou  qui  font  périr  les  vers 
intesiinaiix. 

L'on  pent .  distinguer  trois  espècçs  clVi|t}ielmioiU<{ae3 , 
ip.  ceux  qui  agissent  jnécanîqpjppient  ;.  9t^. ,  ceux  qui  opè* 
rent  comme  poison  sur  cçs  Yers;  et  3^»  les  purgatifs. 

Les  vermifuges  mécaniques  sont  d'abord,  Vétain  en 
limaUk ,  donné  à  la  dose  de  quelques  gros  ;  il  ne  semble 
pas  que  ce  métal  agisse  anU^einent  que  par  ce  qu'il  n'offre 
rien  de  nutritif  pour  1^  yers.  Il  a  d'abord  été.  employé  par 
AXslon^medicàl essays ofediwhurgh^  tom*  5,  part«  i,  p.  89. 
JEInsuite  1^  soies  d^  lé|;umQ  d'un  arbuste  papilionacé,  nègre» 
tia  (flor«  pen;y.  )  ^o&^&ium  de  Persoon,  Synops.pUuHt. 
part.  ^^  k8o6,  p.  289.  }I  en  est  de  mtùki^  des  soies  du  dol^ 
chospruriens.  L.  On  les, mêle  avec  du  midoudu  sirop pouren 
former  des  bols  qu'on  ^tale.  jCes  soies  fines  et  roides  percent 
les  vers  et  les  font  périr.  On  en  fait  usage  dans  les  Indes  oc- 
cidentales, selon  Gbcimberlayne,  on  the  efficacity  ofo&whage^ 
in.  diseases  occasionned  by  worms^  to  wich  are  added  obserp. 
on other  anthelmintics  ofîhe  west  Indies,  Lond.  i  j85,  8^. 

Le  charbon  pilé  est  un  bon  ^thelmlnduque  contre  les 
taenias,  chez  tes  Içlandai^,  selon  Pallas,  neue  nordùche  hef^ 
tr(»ge,\.  î,p.  57. 

Les  véritables  vermiftiges  ou  poisons  des  vers  ont  étéijpro* 
posés  en  grand  nombre ,  et  l'on  a  vu  mèiba  l'eau  à  la  glace , 
ou  celle  de  fontaine ,  prise  très-froide  à  grande  dose,  expul- 
ser les  cucurbitains  (Pâlies,  ihid.  p.  63).  Redi,  ayant  vu 
mourir  des  lombrics  dans  Feau  de  fleurs  d'dranger,  en  a 
conclu  qq'jslle  était  un  bon  anthelminthiqjae.  Les  végétaux 
d'odeurforte  et  de  saveur  amère  ont  été  employés  avec  succès 
comme  tous  les  stimu|ans  et  les  toniques. 

Ainsi  le  camphre ,  l'huile  de  cajeput  véritable^  le  semen 

«contra,  ouïes  graines  S artemisia  judaica^  celles  de  tanaisie, 

tanacetum  bulgare ,  les  spigelia  anthelnUnthiaa  et  maryian^ 

dica ,  l'écorce  du  geoffroya  surinamensis ,  bu  cabbag;e|£  le 


'Sgi  JOUHINAL 

jiicus  hehninthocorton ,  la  racine  de  fougère,  aspidiumfiiix 
mas  Willden. ,  ont  tour  à  tour  été  employés  avec  plus  on 
moins  de  succès  avec  Faîl,  les  amers  vîolens.  Cependant  Flor- 
man  (diss.  de  w  venenatd  nùcis  ubmicœ  nov.  experim.  prœ- 
bâta ,  Lund.  1798,  in-4*.)  a  vu  des  vers  encore  vivais  dans 
des  animaux  tuée  par  la  noiic  vomiqùe; 
•.  L'eau  dans  laquelle  a  bouilli  du  mercure  n'en  contient  pas 
im  atome ,  et  cependant  elle  agit  comme  anthelminthique. 

Parmi  les  substances  fétides  qui  tuent  le  plus  énergiquemeat 
les  vers ,  il  faut  compter  Thuile  animale  empyreumatiqne. 
.Une  partie  mêlée  avec  deux  d'htiile  de  térébenthine 'et  dis- 
tillées ensemble  forment  un  remède  très-actif  contre  lotis  les 
vers,  même  la  douve  du  foie  et  les'  taenias ,  selon  Chabert 
-{Traite  des  maladies  uermineuses  dans  les  animoiut.  Paris 
1783  et  1787,  in -8**.  ).  Il  en  est  de  même  de  ITiuile  am'male 
.de  Dippei  à  lactose  de  dix  gouttes  dans  une  tasse  de  thé,  oit 
-de  Thuile  de  térébenthine  dans  du  jaune  d*œuf.  Le  pétxx>le 
.ou  naphte,  à  la  dose  de  dix  à  vingt  gouttes,  réussit  aussi  aux 
.  Egyptiens  contre  lès  tssnias  (Hasselquist^-r^ii^/iacA  Pahestina. 
Rostoch ,  1 762 .  8^  p*  507% 

.  Enfin ,  les  aiuhelminthiques  purgatife  sont  plusieurs  sels  j 
-^comme  Je  muriate  de  soude  et  celui  d'ammoniaque ,  le  sul- 
fate de  soude  ou  de  magnésie.  On  a  tiré  quelque  avantage 
aussi  de  Télixir  vitriolique  de  Mynsicht ,  ou  de  Télixir  aeide 
de  Haller.  Mais  les  principaux  vermifuges  sont  Thnile  de 
-ricin ,  vantée  par  Odîer  et  Dunant^  dans  le  Journal  de  Mé- 
decire  y  iom.  49  ?  contre  les  vers  solitaires  :  on  y  ajoute  ,  si 
Ton  veut ,  la  racine  de  fougère.  Passerat  de  la  Chapelle  , 
Joum.  de  Méd.  ,  tom.  VI,  p.  3o5  ,  avait  recommandé 
Fhuile  de  noix  ,  mêlée  de  vin  d'Alîcante.  Mais  les  dras- 
tiques ,  tels  que  la  gomme-guttc  y  l'aloës  ,  la  scammonée  , 
l'ellébore  noir  et  fétide,  la  gratiole ,  la  cévadille ,  données 
ravec  prudence  ,  sont  plus  eflScaces. 

On  connaît  le  remède  de  madame  Nouffer ,  acheté  en 
iTiyS,  par  ordre  du  roi ,  et  qui  consiste  en  racine  de  fou- 


DE    PHABMAeiE.  39^ 

.  gère  mâle  ,  en  muriaie  de  mercure  donx ,  en  scanmionëe  et 
gomme-gntte.  On  en  fait  des  bols  cônti*é  les  taenias.  Le 
remède  d'Herrenschwands  lui  est  fort  analogue. 

On  applique  encore  Fonguent  d'arlhanita  sur  l'épigastre 
des  enfans. 

Considérations  sur  la  classe   naturelle  des   vers  intestin 
'  Tiaux  (i). 

Il  est  bien  important  pour  les  sciences'  naturelles  Je  dé- 
terminer avec  soin  le  rang  qui  appartient  à  chaque  être ,  aGn 
d^assigner  le  degré  de  son  organisation  et  les  rapports  de  9a 
structute  avec  les  autres  êtres  organisés. 

L'un  des  ordres  les  plus  singuliers  du  règne  animal ,  et 
qui  doit  nous  intéresser  d'autant  plus  qu'il  nuit  souvent  k 
rhomme  et.à  la  plupart  des  animaux,  est  celtd  des  vers  i/ir 
tesiinaux,  appelés  entozoaires,  La  qualité  des  parasites  qui 
les  distingue  \  leur  production  dans  Tintérieur  même  des  ani- 
maux, où  ils  paraissent  uniquement ' destinés  à  vivre-,  la 
difficulté  d'expliquer  l'origine  de  cetix  qu'on  a  remarqués 
dans  des  foetus  naissans  d'hommes,  de  mammifères,  d'oiseaux, 
etc.  ;  la  mort  Compte  de  ces  vers ,  lorsqu'ils  sortent  de  ces 
demeures  ,  outre  qu'on  n'en  a  guère  observé  de  vivans  dans 
la  natnre  hors  des  animaux  ;  enfin  le  peu  d'apparence  qu'une 
hydalîde  ou  d'autres  vers  volumineux  puissent ,  sans  organes 
d'e  progression,  pénétrer  dans  l'intérieur  des  viscères  les  mieux 
enveloppés,  tels  que  le  cerveau,  tout  jette  un  voile  mysté- 
rieux sûr  leur  formation  et  leur  existence.  *Aussi  de  savan3 
naturalistes  se  croient  obligés  d'adnxettre  aujourd'hui  leur 
génération  spontanée  dans  nos  corps  avec  Buâbn ,  Néedham^ 
Trevjpanus ,  Rudolphi  et  plusieurs  autres» 

"Le  classement  de  ces  vers  dans  une  distribution  zoologique 
naturelle ,  n'a  guère  moins  embarrassé'  les-  méthodistes. 
Linnœus  les  avait  rapprochés  des  vers  de  terre  et  des  sang- 

(*)  Ce  mémoire  a  ctë  la  ^  VAooitëniie  des  sciences. 


396  JOURNAL 

sae3  ^  et  il  fut  imité  par  Bruguière  ;  mais  Touvrage  classicpie 
deRudolphisiu'Its  voi^s  intestinaux  a  semblé  devoir  rompre 
ces  rapports^  et  cet  auteur,  refusant  absolument  des  nerfs 
a  ces  animaux,, les  regardant  d*ailleurs  comme  une  produc- 
tion fortuite  et  spontanée ,  a  pu  les  faire  rejeter  jusqu^anx 
deraiëres  limites  de  Fanimalité,  et  comme  sans  analogie 
certaine  "avec  les^autres  classes  d^ètres.  M.  Çuvier  a  cm  de- 
voir les  intercaler  parmi  les  zoophytes  dans  sa  nouvelle  distri- 
bution du  règne  .animal,  d'après  Forganidation ,  et  M.  de 
Lamarck  les  range  aussi  parmi  les  animaux  apathiques» 

Sans  vouloir  rien  préjuger  ici  sur  Forigine  la  plus  proba- 
ble des  entozoaires,  il  parait,  sinon  impossible,  du  mwis 
extrêmement  difficile  d'admettre  que  des  mucosités  s'organi- 
sep[t  4'elles  seules ,  de  manière  à  composer  des  tissus  j  un 
ensênÂble  merveiUeu^ ,  régulier  et  constant  de  structure  \  ^ue 
différentes  parties  concoiurent  parCsiitement  à  toutes  les  fboc- 
tipns  vitales ,  et  surtout  qu!il  se  forme  sponunément  des  or- 
|anes  génitaux,  résulut  d'un  hasard  aveugle.  Une  multitude 
de  ces  vers  intestinaux ,  les  coinUw^  de  forme  allonge  dt 
les  nématodes  (tels  qu,e  \t9  filaria^  les  tdchocépbales ,  les 
ciicullans ,  les  ascarides ,  strongle^ ,  prionodermes ,  et  même 
des  trématodes ,  des  douves  ou  (fistomes^  etc.)»  ont  des  sexes 
distincts }  ils  s'accouplent  de  Faveu  de  Rudolphi  lui-même* 
Plusieurs  ont  des  ciiampons  à  leur  tète,  tels  sont  les  hœruca 
et  échinorhinques  ;  d'autres,  divers  crochets  et  des  épines  a 
leur  tète ,  cornue  plusieurs  taenias.  On  voit  que  les  causes 
finales ,  en  ces  questions ,  i^éritenl  d'êjtre  consultées ,  et  déci- 
dent aisément  ^i  de  tels  états  de  1  orgapisation  résultent  d'un 
mélange  fortuit  de  mucosités.  Les  anciens  supposaient  sans 
doute ,  avec  aussi  peu  de  fondement ,  que  les  champignons , 
les  hypoxylons  étaient  le  résultat  d'ime  sève  coagulée  des 
arbres  sur  lesquels  croissent  ces  cryptogames. 

La  difficulté  de.  concevoir  comment  ime  hydatide  oucysti-» 
cerque  pénètre  au  cerveau,  ou  la  douve  (distoma  hepaticum) 
dans  le  parenchyme  du  foie,  etc. ,  n'est  pas  tellement  excès- 


DE     PHARMACIE.  897 

$iwe  qu'il  faille  recourir  k  ces  créations  spontanées  ;  car  si  les 
poussières  séminales  des  plantes  agames  sont  si  subtiles, 
pourquoi  les  ovules  de  ces  entozoaires  ne  seraient-ils  pas 
d*une  ténuité  microscopique  telle  qn  ils  pénétreraient  sans 
peine  dans  les  vaisseaux  capillaires ,  dans  les  interstices  dé 
iios  tissus  organiques  du  plus  étroit  diamètre ,  tels  que  lès 
voyait  Lieberkuhn ,  et  passeraient  même  jusque  dans  les 
fœtus  )  jusque  dans  Tœuf  d'une  poule ,  et  se  développeraient 
en  son  poussin.  Car  Valisneri  ,  Pallas  et  dautres  savans  ont 
fait  Tobjection  que  des  enfans  naissans  apportaient  déjà  des 
petits  taenias ,  ce  qui  était  connu  d'Hippocrate  ,  comme 
on  a  trouvé,  des  distoma  ou  douves  du  foie  dans  des  poussins 
sortant  de  leur  coque. 

Nous  considérerons  donc  les  entozoaires  ^  non  comme  une 
production  fortuite ,  mais  comme  engendrés  et  orga&isés  à  la 
manière  ordinaire  des  autres  animaux  du  globe,  et  nous 
allons  chercher  dans^leur  structure  intérieure,  leurs  rapports 
avec  quelques  classes  d'êtres  vivans. 

La  grande  disparité  des  formes  de  plusieurs  entozoaires 
fera  sans  doute  établir  par  la  suite  en  cette  classe^  déjà  fort 
nombreuse ,  des  divisions  autres  que  celles  qu'on  a  fiiites. 
L^on  en  écartera  toutes  les  lernées  ou  d'autres  espèces 
ayant  plusieurs  appendices  et  des  sortes  de  mâchoires ,  et  les 
chondracanthes ,  pour  les  rapporter  comme  nuance  ou  pas- 
sage ^à  une  autre  famille  de  parasites  de  l'extérieur  des  ani- 
maux aquatiques,  les  épizoaires  qui  ressemblent  plus  ou 
moins  aux  petits  crusiacés  branchiopSde^  ^  tels  que  des  Caly~ 
ges  ,  des  argules  et  monocles  suceurs  ou  *pœc]lopes  de 
M.  LatreîUe. 

A  l'égard  du  système  nerveux ,  base  essentielle  de  toute 
bonne  division  du  règne  animal ,  il  n'est  guère  apparent 
sans  doute  chez  les  yers  intestinaux  proprement  dits,  puisque 
des  auteurs  en  ont  nié  l'existence  dans  ces  êtres.  Cependant 
M.  Cuvier  a  remarqué ,  surtout  dans  le  taenia  lancéolé  dé 
Chabert  (potystoma  Uenoïdes  Rndôlphi  )  deux  filets  ner- 


398  JOUHNAIi 

Yeux  loogîtudinaux  et  un  ganglion  cérébral.  Mais  quand 
même  on  ne  pourrait  pas  bî<*n  aperccroîr  le  système  ner- 
veux dans  les  entozoaîres,  ils  ont  une  tète  ou  une  parde 
antérieure  qui  eu  annooee  Fexiâtence ,  et  des  organes  géni- 
Uux  distincts  dans  la  plupart ,  ce  qui  indiqae  des  fonclîoiis 
animales  bien  déterminées.  Puisque  le  cerveau  si  volumineux 
dans  Vembryon  humain  ne  parait  encore  que  comme  mie 
gelée  à  demi  Hmpide ,  il  ne  serait  pas  extraordinaire  que  de 
minces  prolongemens  nerveux  puissent  être  fluides  pami 
ces  dernières  classes  di^  règne  animal ,  dont  les  espèces  ont 
souvent ,  au  lieu  da  fibres  musculaires ,  une  cellulosité  molle 
et  transparente* 

|1  ne  serait  pas  éloigné  du  vrai  de  considérer  les  deux  filets 
noueux  longitudinaux  que  nous  avons  vus  dans  Fascaride 
lombric ,  comme  des  cordons  nerveux ,  renfermant  dans  leur 
névrilème  une  pulpe  médullaire  diffluente  par  le  contact. 
Ces  'filets  nerveux  sont  situés  entre  deux  vaisseaux  longitu- 
dinaux. 

Cette  disposition  du  ^sterne  nerveux  des  vers  intestinaax 
se  rapporte  en  beaucoup  de  points  à  celle  des  vers  annélides 
sans  branchies,  et  en  général  à  celle  des  animaux  articnlés, 
si  Von  excepte  en  ceux-ci  le  nombre  souvent  variable  des 
ganglions.  En  eflet  le  ver  de  terre  a  un  grand  nombre  de  gan- 
glions nerveux  fort  rapproda^s  Tun  de  Tautre ,  le  long  de 
son  cordon  médullaire  double  ;  la  sangsue  a  beaucoup  moins 
de  ces  ganglions,  et  ibsont  plu&  écartés  ;  enfin  il  ne  reste 
plus  dans  les  yers  intestttaux  que  celui  de  la  tête.  A  Fé^rd 
4e  la  séparation  des  deux  branches  nerveuses ,  de  chaque 
côté  de  ces  vers ,  elle  résulte  de  Fabsence  même  des  gan- 
glions ,  car  dans  la  sangsue ,  ou  le  lombric ,  les  deux  bran- 
ches nerveuses  sortent  latéralement^du  bulbe  cérébral ,  pas- 
sent autour  de  Fœsophage  de  Fanimal ,  Fentourent  comme 
un  collier,  puis  vont  se  réunir  en  dessous  et  se  nouer,  pour 
ainsi  dire ,  d'espace  en  espace  le  long  du  ventre.  Mais  puisque 
ces  ganglions  abdominaux  n'existent  pas  chez  les  entozoaireS; 


DE     PHARMACIE.  399 

il  était  naturel  que  les  braDches  nerveuses  se  tinssent  écar- 
tées de  chaque,  côté  du  corps  ;  il  en  serait  de  même  du  dour 
ble  cordion  nerveux  des  insectes ,  des  larves ,  si  la  nature  ne 
Favait  pas  noué  en  divers  ganglions  qui  projettent  des  ra- 
meaux latéraux  dans  le  corps ,  afiu  d^aniiner  les  membres  et 
les  trachées  de  ces  espèces. 

Tous  ces  faits  concourent  à  prouver  que  les  i/ers  intesti" 
Tiaux  se  rattachent  uniquement  à  la  grande  division  des  ani- 
maux invertébrés  articulés.  Ils  se  devront  rapprocher  spé- 
cialement des  annélides  abranchiques,  tels  que  la  sangsue,  les 
lombrics^ le  gordius  aquatique,  les  planaires  qui.  montrent 
le  passage  au  genre  des  douves ,  comme  Tavaient  pensé  Lin- 
naeus  et  ses  successeurs. 

Pour  manifester  encore  plus  ce&  rapports  naturels,  nous 
croyons  qu'on  doit  revoir  le  genre  des  planaires  de  Mûller  ; 
car  ses  planaria  cornuta^  bicomis ,  tentaculata^  auriculata, 
etc.,  paraissent  être  de ' petites  espèces  de  limaces,  les  pL 
quadrangularis ^  teirestris  et  autres,  de  petites  sangsues. 
Delà,  les  passages  de  ces  vers  aquatiques  aux  intestinaux 
sont  très^équens.  Une  sangsue  du  flétan ,  hirudo  hippo^ 
glossij  une  autre  couverte  de   tubercules,  Jiir.  nmricata^ 
s'attache  aux  poissons  et  vit  dans  eux ,  une  autre  suce  les 
écrevisses^  etc.  Parmi  les   uers  intestinaux  habituels,  les 
pofystoma  de  Zéder ,  tels  que  tintegerrimum ,  celui  du 
thon ,  etc. ,  s'insinuent  entre  les  branchies  des  poissons  et 
dans  les  grenouilles  :  le  pofystoma  i^enanum  de  Zéder  parait 
être  une  vraie  planaire  à  Rudolphi  ;  les  tristoma  décrits  par 
M.  Cuvier  adhèrent  extérieurement  aux  branchies  des  pois-» 
sons-,  le  dragonneau  aquatique,   gordius  aquaticus^  nuit 
beaucoup  aux  poissons  dans  lesquels  il  pénètre  comme  le  ver 
de  Médine  entre  dans  les  jambes  des  nègres^  le  scolexgigas 
perce  de  même  la  castagnole  (  spams  Raii)  -y  la  n&nertes  de' 
Borlase^  retrouvée  par  M.  Duméril ,  entre  dans  des  moUus-' 
ques  bivalves;  Vascaris marina, (gorfUus  marinus  de  MùUer 
et  d'Otho  Fabricius  )  sausinue  chez  les  poissons  (gadus)  du 


400  JOURNAL 

genre  des  morues  et  cabillauds  ;  les  ligula  ,  décrites  par 
Bloch,  percent rabdômen  dej^ôissoûs  pour  en  sortir,  et  se 
rencontrent  également  dans  les  oisejux  piscivores,  les  har- 
les  et  les  plongeons.  Les  crinons,  rapportés  à  hJUaria  papS- 
losa,  sortent  pareillement  quelquefois  du  poitrail  des  che- 
vaux. 

Voilà  donc  des  exemples  de  i^ers  intestinaux  changeant 
de  demeure ,  et  rien  ne  prouve  qu'ils  ne  puissent  pas  subsis- 
ter ,  comme  le  soutiennent  beaucoup  d'helminthologistes^i 
hors  du  corps  des  animaux  et  dans  les  eaux. 

Nous  pouvons  ajouter  que  ces  parasites,  ceux  même  de 
rhomme ,  ont  des  climats  d'habitation ,  ce  qui  ne  serait  pas, 
s'ils  n'étaient  jamais  qu  intérieurs.  Pouitjuoi ,  en  effet ,  le 
ver  de  Guinée  ^filaria  medinensis ,  n'attaque-t-il  jamais  les 
hommes  que  sous  le?' climats  chauds  d'Afrique,  d'Asie  et 
d'Amérique?  On  en  voit  surtout  aux  nègres,  marchant  nu- 
pieds  dans  les  fondrières  ou  les  lieux  humides.  Le  tœnia  lata 
est  l'espèce  de  ver  solitaire  la  plus  fréquente ,  et  même  sou- 
vent endémique ,  selon  Pallas ,  en  Suède  et  en  Russie ,  tandis 
que  le  solitaire  à  longs  anneaux ,  ou  le  cucurbitain  (tœma 
soUum)  est  plus  commun  en  Italie,  selon  Bréra,  en  Suisse, 
en  Hollande ,  et  selon  CarKsle ,  en  Angleterre.  Nous  savons 
qu'à  Anvers ,  par  exefhple ,  l'àscàride  vermrculaire  attaque 
d'abord  la  plupart  des  étrangers  qui  y  viennent ,  parce  qu'il 
^  est  fréquent  chez  les  habitant  de  cette  contrée  maréca- 
geuse. 

Nous  n'entrerons  pas  dans  un  grand  détail  pour  prouver 
combien  les  i^ers  intestinaux  abondent  partout  où  les  terri- 
toires sont  humides,  profonds,  et  les  eaux  mal  saines,  limo- 
neuses ,  ni  que  les  ovules  de  ces  parasites  se  développent 
mieux  "dans  les  individus  chez4esquels  l'assimilation  s'opère 
imparfaitement ,  comme  les  enfans,  les  femmes,  les  personnes 
lymphatiques  ou  muqueuses,  pâles,  cacochymes,  débiles. 
Mais  ce  qui  doit  faire  présumer  encore  que  ces  fery  intestin 
naux  sont  originairement  aquatiques  ou  extérieurs,  c'est  que 


DE    FHiLRMACIE.  4^1 

lien  n^^t  plas  abondant  qu'eux  chez  les  pois^Cdas  qui  n^etr 
peuvent  recevoir  que  de  Teau,  et  chez  les  reptiles,  oiseaux, 
mammifères  aquatiques.  Rien,  au  contraire  ^  n'est  plus  rare 
que  oes  entozoaires  chez  le»  bètes  féroces  terrestres  ^  ou  les 
animaux  vivant  dans  les  lieux  secs  ;  les  oiseaux  de  proie  et 
de  haut  vol  n'en  ont  presque  point  présenté,  non  plus  que 
le  foie  des  quadrupèdes  carnassiers.  Au  contraire  les  herbi- 
vores puissant. dans  des  prairies  marécageuses^  les  cochons 
qui  y  fouillent  la  vase  sont  trè»->  exposés  soit  aux  douves  du 
foie'^'soit:  aux  cysticerques  on  hydatidesy  soit  au  cœnurus 
cerebraUs  qui  cause  le  tounijs  aux;  moutons.  Des  genres  de' 
verfl.>iic  se  rencontrent  presque' jamaisr  que  dan^  des  pois-i    . 
sons ,  tels  sont  les  cucullans,  les  ligules,  W  scolex,  à  motna 
que  ces  versne'passent  dans  des  oisetftoc  pi^di^ores^  comme 
mriuTcttwrqué.  -      .     .         * 

On  ti  cité  un  grand  nombre  de  chenille^,  dè4«rves  de  teri» 
-ArèJed  et  d8:pbrygane8  qui  contenaient^  selon:* Wemer  et 
Goëze ,  des  uers  intestinaux  du  genre  fitariàé  Sahs  nier  éo 
fait,  iie>|ieot*on  pas  désirer  déâ  preuves  que  ces  vers  ne  sont 
imll^Ment  dés  krves  d^ièhnéumons^  qui  se  développent  si 
iottvent^  eQiyime  on  sait)  danà  les  chenilkili,  de  Aiênie  qtie 
Ieffx)ë8tt«8  |lans  plusieurs  quadrupèdes? 

'  Li'objectioh  faite  â  Linné,!  Pallas ,  qttWnV point  ren* 
oonirë'irivaiis  hors-  du  corps  âtô  animaux,  les  entozoaites^ 
ne* O0it^ parait  pas  bien  fondée,  pour  beaucoup  d*espècfes  dit 
S9opl^^)^ûnsit>  le  dragonnéau  de  Pargile  passe ,  comme  on  sait^ 
dajuft  Téperlan  :  le  ver  4e  Guinée  est  extérieur  d  aboi^,  les 
iristoma  eipoÎYsioma  ^\\\^^^ni  iTextérieur  de  plusieurs 
poissons ,  comme  diverses  sangsueé.  Ces  faits  nous  semblent 
même  autorisés  dans  la 'nature,  par  Texemple  des  larves 
d*insectes  parasites ,  et  par  certaines  petites  lamproies ,  telles 
que  les  gasirobj^anches  {myxine  L.),  qui,  pénétrant  dans 
rintërieiâ*  d^HUtres  poissouè  ^  y  vivent  très -bien  en  les  dé^ 

N6u0  terminons  en  établissant^  !«•  que  les  yersintûsilnaux^ 
lïle.  Année.  —  Septembre  1 8 1 7  *  *iQ 


^.i^ 


401  JOtJBKAL 

•urtppt  les  Tèémaiodcs ,  ne  jse  rapprochent  daviiiuge  dTa» 
cune  classe  que  de  celle  dea  Ters  annélides  sans  brancUes, 
tels  que  lom)>ric3,  sangsues ,  dragonneaux  ^  par  le  genn 
des  planaires  aurtoot ,  mais  en  diiSàrent  par  Tahaence  de 
trachées  ; 

a"".  Que  la  disposition  du  système  nerveux  dea  cmoaoaircs, 
leur  ganglion  cérébral  ^  ou  seulement  la  structure  de  lair 
tète  9  la  distinction  des  sexes ,  etraccoûplement  de  phisievs 
espèces,  les  écartent  de  la  classe  des  Koophytes,  ches lesquels 
il  n  exiitte  im  nerfs  visibles^  m  tète  proprement  dite ,  ni  di»- 
linctîon  de  sexes  bien  séparés ,  ni  accouplement; 
.  3"^.  Que  Iqs  xoophytes ,  outre  qu'on  n'en  a  jamais  rencoa- 
tré  encore  dana  Tiptérieur  des  animaux ,  ont  dea  formes 
jrayonnantes  fort  diiMnctes  de  celles  des  entoaoairea  \  oéA» 
ci  sont  longitudinales  et  symétriques  \  les  rayonnantes  mon- 
trent tme  inciotnpatîbilîtéaYé^  un  centre  cérébral  et  avec  des 
^rgat^e^  sép^és  deFim  et  de  l'autre  sexe,. d après  pln8kii0 
saisons  tirées  des  lois  zoologîques  \ 
.,  4***  Que  les  vers  iiaes$inauxy  d  après  la  génération  bien 
évidente  de^ plusieurs  espèce,,  et  I^avules  dbservés  dans 
.la  plupart  des  autres ,  ne  doivent  point  être  auppesâ  fonaù 
dans  le  corps  des  animaux  par  des  générations  spontanées; 
.  .  5^  Enfin,  que,âron  n  a  pu  trouver  encore  la  plupartdes 
vçrs  intestinaux,^et surtout  des.t^nias  vivans ,  horsdn  corps 
,dçs  aiiimaux ,  un  grand  nombre  d'observations  s'aqoordan  à 
indiquer  leur  .oiîgine  comme  étant  uniquement  aqyyrtiqiie , 
ainsi  que  le  s^nt  cm  général  lies  annéUdes. 

MÉMOIRE 

Sur  les  teintures  pharmaceutiques ,  • 

Par  MM.  C.  L.  Ca^det  et  I.  I)BSLAU|uçtaa, 

S  I.  Les  progrès  que  font  chaque  jour  la  physiologie  et 
lanalyse  végétale ,  en  éclairant  te  pharmacien  sur  la  nt^ 


DE    PHARMACIE.  4^3 

livre)  la  formaûon  et  les  modifications  des  principes  immé- 
diats ou  éloignés  des  végétaux,  Tobligent  de  proposer  aux 
médecins  des  changemens  dans  les  préparations  officinales 
les  plus  importantes ,  pour  les  rendre  plus  rationnelles^  plus 
régulières  et  plus  conformes  aux  indications  que  le  théra- 
peute cherche  à  remplir* 

§  U.  Parmi  les  préparations  simples,  usitées  en  pharma-*- 
cie,  celles  qui  sont  connues  sous  le  nom  de  teintures  alcoholt» 
ques,  n^ont  point  ce  degré  de  précision  et  d'exactitude  si  néce»* 
saire  en  médecine»  La  même  teinture  varie  dans  différentes 
officines ,  varie  chez  le  même  pharmacien  à  différentes  épo* 
ques.  Il  n^a  encore  aucune  règle  sûre  pour  obtenir  constam- 
ment le  même  produit^  le  même  résultat ,  parce  qu'il  n*em«* 
ploie  pas  toujours  Talcohol  au  même  degré ,  &  la  même 
température,  et  sur -des  substances  de  nature  identique , 
fournissant  touiotu*s  une  égale  prc^rtion  de  matières  solu<* 
blés* 

§  Ulé  II  résulte  de  cette  incertitude  que,  lorsqu'un  méde« 
cin  prescrit  une  dose  quelconque  de  teinture^  soit  de  jalap , 
soit  de  scammonéc)  d'aloës  ou  d'ipécacuanha  >  il  ne  sait 
pas  combien  le  véhicule  contient  de  parties  végétales  dis-* 
soutes  :  il  ne  peut  donc  eu  apprécier  les  effets.  Il  y  a ,  dira- 
tH>n,  beaucoup  de  substances  avec  lesquelles  cette  exactitude 
jîgoureuse  n'est  pas  absolument  nécessaire  :  cela  est  vrai  ; 
mais  il  en  est  un  assez  grand  nombre  avec  lesquelles  elle 
est  indispensable;  et  d'ailleurs,  dans  toute  préparation 
pharmaceutique,  il  n  est  jamais  inutile  de  connaître  les  vé- 
ritables proportions  des  composans* 

§  IVé  Cette  vérité  a  été  depuis  long-^temps  sentie  par  les 
pharmacologues ,  et  ils  l'ont  exprimée  dans  leurs  ouvrages  ; 
plusieurs  même  ont  donné  des  tables  de  rapports  entre  les 
degrés  de  ('alcohol  essayé  par  Taréomètre  et  les  quantités 
variées  d'eau  que l'alcohol  contient,  des  tables  de  pesanteur 
spécifique  et  de  pesanteur  absolue  de  ce  liquide  aux  diffé- 
rens  degrés  de  l'aréomètre  ;  maisjces  tables  ne  sont  pas  suffi* 


4o4  JOURNAL 

santés ,  et  nVpargnent  pas  au  pharmacien  les  lâtonnemens  et 
des  incertitudes  sur  le  degré  de  saturation  des  teintures  ;  il 
nous  a  donc  paru  très-utile  de  chercher  une  méthode  sûre 
pour  faire  ces  préparations  d'une  manière  constante  et  r^u- 
Mère.  Revenons  aux  principes. 

§  V.  Le  but  que  Ton  se  proposes  dans  la  préparation  des 
teintures  pharmaceutiques ,  est  d'obtenir  des  médlcamens 
jouissant  de  toutes  les  propriétés  que  peuvent  donner  k  Vai* 
cohol  les  substances  que  Ton  soumet  â  son  action;  mais 
la  presque  totalité  d&ces  substances  ne  peut  céder  à  ce  véhi- 
cule tout  leur  principe  soluble  :  alors  on  est  dans  rusage, 
pour  toutes  celles  qui  se  trouvent  dans  ce  cas ,  d'employer 
un  véhicule  mixte ,  afin  de  s'emparer  aussi  de  la  madère 
soluble  dans  Teau  (i)*  Il  s'agit  donc ,  pour  déterminer  le  de- 
gré de  l'alcohol  convenable  à  telle  ou  telle  substance,  de 
connaître  parfaitement  le  degré  de  solubilité  de  cette  sub- 
stance dans  ees  deux  liquides.  On  y  parviendra  si  Ton  traite 
chacune  de  ces  substances  ,  préalablement  séchéés  à  l'étave, 
par  Talcohol  à  36  degrés,  à  froid  et  k  plusieurs  reprises, 
jusqu'à  ce  que  les  dernières  macérations  soient  obtenues 
incolores  et  insipides  (  c'est-à-dire  sans  saveur  étrangère  i 
l'alcohol  )  ;  on  peut  alors  la  regarder  comme  épuisée.  On 
notera  exactement  après  la  dessiccation  de  la  substance^  la 
perte  qu'elle  aura  éprouvée.  On  traitera  de  la  même  manière 
par  Feau  cette  matière,  jusqu'à  ce*que  ce  véhicule  refuse 
d'en  extraire  aucun  principe  soluble.  Par  ce  moyen ,  on 
aura  les  proportions  de  la  matière  dissoute  dans  l'alcohol  et 
dissoute  dans  l'eau  séparément^  et  l'on  saura  ce  qu'un  poids 
déterminé  d'une  substance  quelconque  peut  fournir  de  ma- 
tière soluble.  n  ne  s'agira  plus  que  de  déterminer  la  quantité 
relative  de  ées  deux  véhicules^  nécessaire  pour  tenir  en  dis- 

(i)  A  moins  qu^on  n'ait  reconnu  que  la  partie  actÎTe  du  médicament 
réside  entièrement  dans  la  portion  soluble  par  ralcohoL  Telles  aont  ki 
Ciotharidee. 


DE    PHAKMACIE.  4^5 

solution  la  totalité  des  principes,  solubles.  On  acquerra  cette 
connaissance  par  Je  procédé  suivant. 

§  VI.  On  prépare  des  teintures  saturées  en  faisant  macérer 
long-temps ,  dans  le  moins  d*alcohol  possible  à  36  degrés , 
]es  substances  que  l'on  veut  essayer.  On  filtre ,  on  fait  éva- 
porer ,  à  une  température  bien  ménagée ,  un  poids  déter- 
miné de  chacune  de  ces  teintures  pour  obtenir  la  quan- 
tité de  matière  tenue  en  dissolution.  On  agira  de  même 
avec  Teau  distillée  (i).  Cette  seconde  opération  étant  termi- 
née ,  on  cherchera  la  quantité  d'alcohol  nécessaire  pour  dis- 
soudre one  partie  aliquote  de  la  matière ,  en  raison  de  la 
proportion  contenue  dans  la  teinture  alcoholique  saturée  ; 
on  fera  la  même  opération  sur  la  teinture  aqueuse  également 
saturée.  Ensuite,  la  proportion  de  chacune  véhicule  néces- 
saire pour  dissoudre  une  partie  de  la  ihatière ,  sera  multi- 
pliée par  la  totalité  de  matière  soluble  que  contiendra  cha-i 
qae  substance  (  voyez  les  deux  premières  colonnes  du  ta- 
bleau), et  Ton  arrivera  à  des  résuluts  aussi  exacu  que 
possible. 

§  VU.  Cette  règle  cependant  n'est  pas  générale  ;  elle  ne 
peut  être  appliquée  aux  substances  dont  les  teintures  sont 
troublées  par  leur  union  avec  Feau  ;  car,  si  Ton  traite  une  de 
ces  substances  par  Falcohol  et  par  Teau  séparément,  on  ob- 
tiendra, il  est  vrai,  deux  teintures  claires ,  et  retenant  bien 
en  dissolution  tout  ce  qu'elles  ont  enlevé  &  la  substance  ; 
mais  si  l'on  vient  à  les  mêler ,  elles  se  troublent ,  et  il  s'y 
forme  un  précipité  ;  par  conséquent  la  propriété  dissolvante 
diminue  dans  le  liquide  qui  doit  être  le  véhicule  mixte  delà 
teinture.  Il  est  alors  nécessaire  d'ajouter  à  ces  teintures  un 

(t)  Pour  éviter  un  contact  trop  prolonge  de  l'eau ,  contact  t)endant  fe- 
qael  oes  substances  auraient  pu  se  dénaturer,  nous  avons  cru  nécessaire 
de  Caire  cette  opération  â  une  température  un  peu  éloTée:  afin  d'en  accé- 
lérer l'effet  nous  avons  versé  de  Tean  bouillante  sur  ^n  grand  excès  de 
ces  substances  y.  laissant  macérer  Tingt-quatre  heures ,  et  filtrant  ;  mais 
nous  avons  opéré  ayec  de  Teau  froide  sur  les  substances  que  nous  savions 
•ontenir  une  certaine  quantité  de  fécale. 


4o6  JOURNAL 

lexcjès  dVcohoIpour  pouvoir  redissoudre  cette  matière  pré- 
cipitée, k  moins  que  cette  addition  ne  fournisse  miTéhicuIe 
trop  étendu  ^  dans  ce  cas ,  on  négligerait  en  tout  ou  en  par- 
tie la  portion  soluble  à  Tean ,  portion  la  moins  importante 
dans  ces  sortes  de  substances^ 

§  yiIL  Au  lieu  de  faire  cette  opération  an  moyen  d^me 
liddition  d'alcohd,  nous  avons  cru  pouvcnr  arriver  à  des  rf 
sultats  plus  positifs  en  déterminant  jusqu'à  quel  point  Fal- 
cohol  peut  être  affaibli  sans  que  son  action  sur  ces  substan- 
ces soit  diminuée.  En  conséquence ,  nous  avons  txailé  par 
Talcohol  à  36  degrés  plusieurs  matières  pour^en  obtenir  dei 
teintures.  Nous  avons  pesé  dans  un  yase  une  quantité  déte^ 
minée  d'eau  ,^  nous  y  avons  ajouté  peu  à  peu  Fime  de  ces 
teintures.  Aux  pre^^es  portions  qui  se  sont  mélangées , 
l'eau  a  commencé  psq:  se  troubler  ;  nous  avons  continué  d V 
jouter  de  la  teinture  alcoholique,  jusqu'à  ce  que  la  liqueur 
s'éclaircit*  Arrivés  à  ce  pomt ,  nous  avons  noté  la  propordoo 
d'eau  avec  laquelle  la  teintare  a  pu  s'unir  sans  ëtretrooblée 
(  abstraction  faite  de  la  matière  e^itractive  dissoute  dans  l'al- 
cobol),  aQn  d'en  déterminer  le  degré  d'après  réchdlede 
proportion  dressée  pour  les  iegvés  deTalcohol  (A).  Cepfflnt 
étant  évidemment  celui  où  Talcohol  jouit  encore  de  toute  sa 
propriété  dissolvante  sur  la  substance ,  nous  avons  reconnu 
par  ce  moyen  que ,  pour  faire  la  teinture  de  gayac  (teinture 
qui  se  trouble  par  son  union  avec  l'eau  ) ,  l'alcohol  pouvait 
être  étendu  de  parties  égales  d'^au  ,  sans  que  son  action  sur 
cette  substance  fttt  diminuée  y  ce  qui  donne  un  alcofaol  à 
30  degrés.  L'assa  fœûda  supjporte  5o  parties  d'eau  sur  loo, 
ce  qui  réduit  l'alcohol  à  a5  degrés^  le  jalapûfem;  la  myrrhe 
jo  parties  d'eau  sur  loo ,  ou  alcohol  à  a3  degrés  ;  le  ctuco- 
ma  idem ,  etc.  *,  le  girofle ,  la  cascarille ,  la  muscade  ,  le  ma- 
çi$  j  esdg^t  un  alcohol  de  3o  à  32  degrés. 

S  IX.  Pour  prouver  l'exactitude  de  ces  expériences, 
lions  avons  distribué  dans  différens  vases  de  l'alcohol  affai- 
bli au  degré  assigné  à  chacune  de  ces  substances  par  les 


DE    PHARMACIE.  Ê^Ô^ 

espénûotiB  prëcëdentes.  Jfova  y  avons  versé  peo'i  peu  de 
leurs  teiolures  alcoholiques  saturées  \  il  ne  s'est  manifesté 
«vcun  trouble,  tandis  qu'un  alcokol  un  peu  plus  faible  leê 
rendait  loucbes  sur-le-champ.  Ces  expériences  nous  ont 
donc  paru  concluantes, 

§  X.  Pour  les  substances  dont  les  teintures  ne  se  trou- 
UeDt  point  par  leur  union  avec  Feau,  k^  cpiinquina  rouge 
fiiit  seul  exception  à  k  rigle  générale.  La  matière  soluble 
qu^il  contient  se  dissout  presque  en  totalité  dans  Talcohol , 
la  partie  soluble  dans  Feau  est  très-peu  considérable ,  encore 
ne  s'y  dissout-elle  que  trè»-difficil«nent.  Nous  pensons 
qaV>n  peut  la  négliger ,  d'autant  plus  que  la  proportion  d'at» 
cohol  qu'exige  la  substance  est  suffisante  ponr  former  le  vé- 
hicule. L*eau  ne  ferait  qu'allonger  la  teinture  sans  y  ajouter 
sensiblement  de  principes, 

Considérddons  particulières. 

%  XL  Quand  on  voudra  agir  sur  des  substances  qui  cè- 
dent difficilement  leurs  principes  solid>les  (on  les  connaîtra  ' 
par  le  tableau  que  nous  joignons  à  cet  exposé  )  ^  il  sera  bon , 
dans  la  préparation  de  leurs  teintures ,  d'opérer  à  une  douce 
chaleur  et  en  vais^ieaux  dos.  On  ne  peut  déterminer  le  nom* 
bre  précis  de  jours  que  doit  durer  la  macération.  L'opéra- 
tion sera  d'autant  moins  longue ,  que  Ton  trmtera  des  sub- 
stances plus  divisées.  Quelques-imes  même  doivent  être 
passées  au  tamis  de  soie ,  comme  on  le  pratique  pour  le  suc- 
cin ,  la  scammonée ,  etc.  La  couleur  peut  servir  de  guide  ea 
certains  cas  \  mais  ce  qu'il  y  a  de  mieux  à  faire ,  c'est  d'éva- 
porer une  petite  quantité  de  teinture,  qui  doit  laisser  pour 
résidu  une  proportion  connue  de  matière  soluble.  Les  sub- 
stances varient  en  qualités';  on  les  juge  par  les  différences 
que  présentent  leurs  produits. 

§  XIL  La  substance  qui  dans  nos  nombreuses  expé- 
riences a  le  pins  varié  par  les.  proporti<ms  de  ses  principes 
solubles,  est  le  jalap.  Sur  4oo  parties  employées^  il  a  cédé 


4o8  JOURNAL 

depuis  1 3e  jttsqu'â  12 1  o ,  ou  plus  demoidë  de  satï  poids.  H  est 
donc  très^important  de  s'apurer,  par ud  bon  choix,  de  la 
qualité  des  substances  que  roo  Teut.traiter ,  et  il  est  utile  de 
}gs  essayer  préalablement  en  petit.  Le  tableau  (B)  peut  gui- 
der dans  ces  essais. 

§  XIII,  Pami  les  substances  que  Ton  emploie  en  tein- 
tures., il  en  est  quelques'^unes  qui  se  dissolvent .eti  totalité  et 
en  très^raade  quantité  dans  Talcohol  :  telles  sont  Faloës ,  le 
mastic,  le  (olu  ,  le  benjoin ^  etc.  Si  Ton  voulait  aroir  dei 
teintures  saturées,  on  leur  donnerait  la  consistance  de  siropi 
très-^pais ,  ce  qui  rendrait  leur  iisags  difficile  en  raison  de 
leur  densité.  Ces  teintures  ne  s'étendraient  pas  facilement 
dans  un  autre. véhicule.  Ponr  savoir  à  quoi  s^en  tenir  dans 
TadminisiratioB  de  ces  médicamiens^  il  est  absolument  néces- 
saire  que  les  médecins  et  les  pharmacien^  s^entendent  sur 
les  proportions  constituantes  de  ce3  teintures.  11  nous  semble 
qu*on  pourrait  convenir  d*une  partie  de  substance  snr  huit 
d'alcohol.  Ces  proportions  une  fois  fixées  >  les  médecins 
Xi'auraieot  plus  d'incertitude  dans  les  doses  qu'ils  prescrivait 
aux  malades. 

5  XIV.  Gomme  dans  ce  travail  analytique  nous  avons 
principalement  considéré   les    rapports  pharmaceutiques, 
tious  n'avons  pas  cru  nécessaire  d'employer  l'alcohol  absolu. 
Notre  but  était  de  dissoudre  le  plus  possible  d'une  substance, 
«n  tenant  compte  de  la  proportion  des  deux  véhicules  dont 
nous  nous  sommes  servis ,  et  d'estimer  ensuite  le  degré  le 
plus  favorable  de  l'alcohol  pour  tdle  ou  telle  substance.  Ce- 
pendant,  si  Ton  voulait  se  rendre  compte  delà  propriété  dis- 
solvante de  l'alcohol  absolu  ou  à  4o  degrA,  il  suflBrail  de 
aavoir  que  100  parties  d'alcohol  à  36  degrés  contiennent, 
par  rapport  à  l'alcohol  à  4o  degrés,  10  parties  d'eau;  esti- 
mant ensuite  la  propriété  dissolvwte  de  l'eau ,  retranchant 
cette  somme  delà  totalité  de  la  matière  soluble  par  l'alcohol 
è  36  degrés ,  on  aura  Juste  la  proportion  soluble  daii9  l'alco- 
hol absolu* 


DB    PHARMACIE.  4^9 

formule  pour  déterminer  les  proportions  éCune  teinture  qm 
ne  précipite  pas  étant  unie  à  Teau(i). 

Exemple  :  la  digitale. 

Quatre  cents  parties  (2)  de  feuilles  de  digitale  sèches  con- 
tiennent 235  parties  de  matière  soloble  y  savoir  :  à  Talcohot 
i35  p.  ^àTeau  loo. 

Cinq  cents  parties  de  teinture  de  cette  plante  préparée  i 
Talcohol  â  36  degrés ,  et  chargée  autant  que  possible ,  lien*» 
nent  en  dissolution  5o  parties  de  matière  soluble,  ce  qui 
donne  pour  la  composition  de  cette  teinture  lesc  proportions 
de  45o  parties  d'alcohol ,  et  de  5o  parties  de  matière,  tenue 
en  dissolution. 

Maintenant  il  s'agit*  de  trouver  la  proportion  nécessaire 
d'alcohol  pouc  dissoudre  une  partie  de  cette  jnatière.  Pour 
connaître  cette  proportion,  il  suffira  de  diviser  les  4^0  par- 
ties d'alcohol  par  les  5o  de  matière  soluble.  On  aura  au  quo- 
tient 9,  c'est-à-dire  que  neuf  parties  d'alcohol  à  36  degrés 
seront  susceptibles  de  dissoudre  une  partie  de  matière^  alors 
inultîplianti  le  nombre  9  par  les  i35  parties  solubles  à  Tal- 
cohol^  on  aura  12,1 5  parties  proportion  d'alcohol  nécessaire 
pour  dissoudre  tout  ce  que  les  ^00  parties  dé  digitale  con-> 
tiennent  de  soluble  dans  ce  véhicule. 

On  fera  la  même  opération  pour  le  traitement  de  cette 
substance  par  Feau ,  ce  qui  doimera  d'une  autre  part  i  i,5o 
parties  d'eau.  Total ,  23,65  parties  de  véhicule  mixte. 

Les  proportions  de  ce  véhicule  étant  trouvées,  il  faut  en 
d^tenniner  le  degré.  "Pour  cela ,  on  se  servira  de  Téchelle  de 
proportions  (A),  et  Ton  dira  12,1 5  parties  d'alcohol  sont  à 

(i)  Toutes  cenés,  an  ooDtralre,  qui  troubleront  avec  r«aa  seront  traU 
tëes  comme  nous  TaTons  indique  %  VU  et  VUI. 

(a)  Chaque  partie  doit  être  considérée  comme  autant  de  centigrammes, 
et  la  virgule  qui  partage  cbaqac  aombre  sert  à  la  réduire  en  grammes  et 
centigrankmes. 


4lO  JOVRIfAL 

ji,5o  parties  dVan^  comme  loo  d*alcôhol  sonti  x.  Mid» 
tipliant  1 1 ,5o  par  loo ,  divisant  ensuite  par  I2,i5  ,  Ton  aura 
au  quoti(ïnt94)  cVst-à-dire  que  12,1 5  parties  d^alcohol  sool 
i,  1 1 ,5o  parties  d'eau ,  comme  1 00  d'alcohol  k  94  d'eau  ^  oe 
qui  répond  à  !i  1  degrés^  pris  sur  Féchelle  terme  moyen. 

Si  Ton  divise  maintenant  la  totalité  du  véhicule  a3,65  par 
les  400  parties ,  poids  de  la  substance  sur  laquelle  nous  opé- 
rons, Ton  aura  pour  cette  teinture  la  proportion  de  5,91 ,  oit 
6  parties  è  peu  près  de  véhicule  à  2 1  degrés  pour  une  partio 
de  stibsiance. 

Opération. 

j®.  Pour  Talcohol.  a*.  PourFeau, 

5oo 
5o 


45o I 5o 

i3f 
131 5  parties  d'alcobol. 


00  o 
i35 


ii5o  parties  d'eau* 
3^  Alcohol  iai5  100     f        -. 

EauiiSo  ii5ooo     l-^ 

a365         |4oo  o565o     '94>^^ 

365o       5,9ia5         079oo 
o5oo  06100 

1000  Tëhiculeàaid.      OOlS 
aoob 
I  000 

Si  ce  mode  de  préparation  4es  tantures  est  généra  lemoil 
reçu ,  les  médecins ,  à  Taide  du  tableau  (B) ,  verront  du  pre- 
mier coup  d'oeil  ce  qu'un  poids  déterminé  de  teinture  con- 
tient de  principes  en  dissolution ,  et  de  combien  de  parties 
de  substance  en  nature  cette  matière  provient.  Prenons  pour 
exemple  la  cannelle  de  Ceyian.  On  voit,  d'après  le  tableau,  que 
sur  400  parties  de  cette  substance  il  y  en  a  io5  de  solubles^ 
et  qu'il  faut ,  pour  préparer  cette  teinture ,  cinq  parties  un 


DE    PHARMACIE.  ^\l 

^ait  de  Tâiiciile  sur  une  partie  de  la  sabstance ,  donc  (  en 
négligeant  la  fraction)  cinq  parties  de  celte  teintore  rëpon* 
dent  à  une  partie  de  cannelle  ou  i  un  quart  de  partie  de  ma- 
tière soluble ,  puisque  la  cannelle  n'en  contient  que  le  quart 
de  son  poids  ;  donc  ao  grammes  de  teinture  répondront  à 
4  grammes  de  cannelle  ou  à  un  gramme  d  extrait. 

(A)  Échelle  de  proportions  pour  les  degrés  de  falcohol. 

Nota.  Cent  parties  d*alcohol  à  36  degrés ,  contiennent 
xo  parties  d'eau  par  rapport  à  Talcohol  absolu ,  ou  i  4^  ^^ 
grés. 

Proportion  d*aau  sur  loopmrt.  ^aleohol hdSd.    Defpréê,       Température. 

5,ooo  parties,  insensible  à  raréomètre.  .  lo 

2l,5oO« II. 

i,ooo • la 

5oo i3 

3oo«   •  .  .  •  • i4 

240 «  î5 

190.  ,  •  .  • ,  •  •  16 

i5o 17 

i3o 18 

"o • 19 

xoo.  •  •  ou  parties  égales «  '•  20 

9^ ^y 

.  OO.  •  •  » 22 

70.  , , 23  ^  1 1  degrés. 

60 • 24 

£^0.  •  • 25 

42 26 

35 .  •  27 

3o 28 

25 *  •  • 29 

20 •••»,.,  t  •  t  3o 

i5 .  •  .  3i 

II • •  ...  32 

8 33 

5 34 

2 •  •  35 

0 •  36 


4in  JOURNAL 


mvtmw^v*twtMv»^*tt^i*'*>*/*^f*i^^f^i*^'* 


ANALYSE 
Du  Chenopodmm  iniharia^ 

Par  MM.  Chevauea,  pharmacien  interne  des  hôpitaux  civib^ 
et  J.-L.  Lasseigne. 

La  plupart  des  végétaux  qui  ont  été  analysés  jusqu'ici  oat 
présenté  des  traces  plus  ou  moins  grandes  d'acide  développa 
et  aucun  n  a  offert  d'alcali  libre. 

La  plaqte  dont  nous  donnons  l'analyse  sera  le  premier 
exemple  de  la  présence  d'un  alcali  libre  dans  le  règne  végé- 
tal \  et  ce  qui  paraîtra  peulpétre  étomiant,  c'est  que  cet  alcaJi 
est  l'ammoniaque. 

L'on  a  remarqué,  sans  douté ,  depuis  long-temps  Todeur  ' 
fétide  du  poisson  pouri  que  répand,  quand  on  le  touche , 
l'espèce  de  chenopodium  auquel  on  a  donné,  à  cause  de  cehi 
le  surnom  de  uuluaria  ^  mais  on  a  ignoré,  jusqu'à  présent, 
que  le  principal  véhicule  de  cette  odeur  est  l'alcaK  volatQ* 
C'est  cette  singularité  remarquable  qui  nous  a  engagés  â 
entreprendre  l'analyse  de  ce  végéta] ,  et  à  en  publier  le 
résultat.  *.      . 

Propriétés  physiques. 

Cette  plante  a  une' couleur  verte-blanchâtre.,  couverte 
d'une  infinité  de  petits  corps  blancs  qui  s'en  détachent  aisé- 
ment. 

Elle  a  une  odeur  fétide  semblable  à  celle  du  poisson  pouri , 
donne  par  le  contact  des  vapeurs  d'acide  nitrique,  des  fumées 
blanches. 

Une  certaine  quantité  pilée  avec  de  l'eau ,  distillée  et  ex- 
primée ,  a  fourni  un  suc  verdàtre  qui  laissa  précipiter  une 
matièfe  colocante  verte. 


DE    PHAAMACIE.  4^^ 

Ce  suc  filtré  éuit  iaune-bruni^tre ,  et  se  con^rtait  aVee 
les  réactifs  de  la  manière  suivante  : 

.10.  11  bleuissait  la  teinture  de  tournesol  rougie  par  les 
acides. 

a*.  Il  donnaiypar  Faddition  d'un  peu  de  potasse  une  odeur 
d'ammoniaque  très-sensible.  , 

3».  Le  nitrate  de  baryte  n'y  formait  aucun  précipité. 
/{•.  Le  nitrate  d'argent  y  produisait  un  abondant  préciphé, 
dont  une  partie  éuit  soldble  dans  un  excès  d'acide  nitrique; 
la  liqueur  était  décolorée. 

5o.  X'eau  de  chaux  y  formait  un  précipité  floconneux  qui 
ne  se  rassembla  qu'au  bout  d'un  certain  temps. 

6*.  La  noix  de  galle,  le  cblore  y  formaient  un  prédpité 
floconneux. 

70.  L'acétate  de  plomb  donnait  un  précipité  abondant. 
8^. Les  acides  sulfurique  et  nitrique  concentrésle  troublent 
et  y  forment  des  précipités  blancs,  floconneux,  au  bout  d'un 
certain  temps  -,  il  se  dégage  pendant  cette  coagulation  de 
Vacide  acétique. 

Une  grande  quantité  de  cette  plante,  soumise  à  la  distilla- 
tion au  bain-raarie  sans  addition  d'eau ,  a  fourni  une  liqueur 
laiteuse  d'une  odeur  de  poisson  pouri^  mais  moins  forte  que 
celle  de  la  plante  elle-même. 

Cette  eau  verdbsait  le  sirop  de  violettes ,  précipitait  eu 
blanc  le  nitrate  de  mercure ,  l'acétate  de  plomb  et  le  sulfate 
de  cuivre  en  bleuâtre. 

L'eau  de  chaux  y  formait  un  précipité  floconneux;  il  paraît, 
d'après  les  expériences ,  que  l'eau  distillée  de  chenopodium 
contient  du  sous-carbonate  d'ammoniaque  et  une  matière 
huileuse  en  dissolution  qui  lui  donne  son  odeur  et  son  aspea 
kiteux. 

Onaévaporé  un  Utr©  de  suc  de  cbeuopodium  obtemtaYe« 


4i4  JOURNAL 

wx  peu  d'eau  distillée  en  eonsistanœ  sirapease;  cet  extrait 
était  fortement  alcalin  ;  une  partie^  saturée  par  Pacide  aaUt* 
f  iqtie ,  a  laissa  précipiter  une  matière  floconneuse  blanche- 
jaunâtre,  de  nature  animale  ;  pendant  cette  précipitation  il  y 
avait  un  dégagement  d*acide  acétique  très-sensible. 

Cette  matière  floconneuse,  recueillie  sur  un  filtre ,  et  lavée, 
présentait  les  phénomènes  suivans,  soumise  à  la  distiUatioo: 
elle  fi  fourni  i«.  un  produit  huileux  très  «*  alcalin  et  d^une 
odeur  de  corne  brûlée  ^  a"*,  elle  se  dissout  très  -  bien  dana  les 
alcalins  caustiques  -,  elle  dégage  pendant  la  dissolation  de 
l'ammoniaque  *,  elle  en  est  précipitée  sous  forme  de  flocona 
blanchâtres  par  les  acides. 

D'après  ces  propriétés,  il  parait  certain  que  cette  matière 
est  de  l'albumine  qui  était  dissoute  par  l'alcali  dans  le  suc  de 
chenopodium^  mais  qui  a  été  mise  en  h'berté  par  Tacide  sul- 
furique,  qui  s'est  emparé  de  l'alcali  qui  retenait  en  dissolotioB 
cette  matière  animale. 

.  F  On  a  saturé  l'autre  partie  de  ce  suc  par  l'acide  acétique,  et 
on  a  séparé  Talbumine  par  la  (iltration.  On  a  évaporé  en  con- 
sistance d'extrait  qui  avait  une  couleur  brune-jaunâtre,  une 
saveur  particulière  qui  avait  de  l'analogie  avec  celle  de  fof- 
mazone. 

Cet  extrait,  traité  par  Talcohol ,  ne  paraissait  subir  aucun 
changement;  cependant,  à  Taide  de  la  chaleur,  il  a  coloré 
Talcohol  en  jaune-brunâtre;  cette  dissolution  alcoholique,  au 
bout  de  quelques  minutes,  laissa  précipiter  un  sel  en  aiguilles 
qui  avait  toutes  les  propriétés  du  nitrate  de  potasse;  évaporée, 
die  a  fonûé  un  extrait  jaunâtre ,  àjant  la  saveur  de  Tosma** 
zone  (  niais  un  peu  amère  et  aromatique  )  ;  en  efiet  il  devait 
cette  propriété  à  cette  matière  animale  :  cac ,  mi»  sur  de» 
chaibons  ardens,  il  se  boursouflait ,  en  répandant  une  fmnée 
blanchâtre  ammoniacale,  d'odeur  de  corne  brûlée|  et  1 
uDeharboft  volumineux  alcalin. 


DE    9HÂ11MAGIE.  4l5 

On  a  traité  cet  extrait  par  Teau;  il  8*e9t  précipité  quel- 
ques petits  flocons  blancs  jaunâtres  en  quantité  inappréciable, 
mais  dont  on  a  pu  seulement  reconnaître  la  nature  résineuse. 
Mis  sur  des  charbons  incandescens ,  ils  se  réduisaient  en 
charbon ,  et  donnaient  une  vapeur  blanche ,  piquante  ^  d'une 
odeur  aromadque ,  semblable  à  celle  de  Toliban. 

La  dissolution  aqueuse  précipitait  ces  flocons  par  Tinfu- 
sion  de  noix  de  galle',  le  chlore ,  et  nullement  par  les  aci- 
des minéraux ,  propriétés  qui  caractérisent  bien  Tosmazone  ; 
mais  cette  dernière  n'était  pas  pure ,  elle  contenait  une  ma- 
tière amère ,  légèrement  aromatique ,  qui  était,  comme  elle , 
soluble  dans  Teau  et  dans  Falcohol  :  on  n  a  pu  Fenlever  par 
Téther  sulfurique. 

I^  partie  de  l'extrait  insoluble  dans  FalcohA ,  dissoute 
dans  Teaù,  a  été  précipitée  par  Facétate  de  plomb  ;  le  pré- 
cipité floconneux  obtenu  par  ce  moyen ,  décomposé  par  l'hy^ 
drogènestdfuré,  adonné  une  liqueur  acide,  qui,  évaporée  en 
consistance  sirupeuse,  a  laissé  déposer  de  petits  cristaux 
dont  on  n*a  pu ,  vu  leur  petitesse,  déterminer  la  forme.  Une 
partie  de  cet  acide,  combiné  avec  la  potasse,  a  fourni  de 
peât»oristau9t  de  crème  de  rartre  qui  étaient  déposés  dans 
une  nuitière  comme  sirupeuse. 

On  a  dissout  Vautre  partie  de  Tacide  dans  Teau;  on  Ta 
mêlée  avec  de  Tfan  de  chaux ,  qui  y  a  fermé  un  prédplté 
floconneux  de  couleur  jaunâtre  :  recueilli  sur  un  filtre  et  exa- 
miné ,  nous  Fayozis  trouvé  composé  de  tartrate  mêlé  de  phos- 
phate dé. chaux.  . 

La  Ifqueur ,  d'où  Ton  avait  séparé  l'acide  par  Facéute  de 
plomb,  évaporée,  a  fourni  un  extrait  jaunâtre  nmcilagi* 
nenx  qui  contenait  de  l'acétate  et  du  nitrate  de  potasse.  Le 
pMnbieif'ae  ces  sels  a  été  formé  par  la  décomposition  de  l'a- 
cétàiè  de  plomb  par  les  tartrates  et  phosphates  de  potasse  ; 
mâSs  ce  premier  sel  y  existait  déjà,  comme  on  peut  le  voir 
]^tofiaat. 


4i6  JOURNAL 

Observations. 

L'alcalinitë  dont  jouissait  Textrait  de  chenopodium ,  ëuk 
due  sans  doute  au  sous-carbonate  d'ammoniaque;  car  après 
Tavoîr  saturé  par  Facide  acëtî<jue ,  évapore  de  nouveau  et 
.traité  par  la  potasse ,  il  s'en  est  dégagé  de  Faleali  volatil;  ce 
qui  n'aurait  pas  eu  lieu  si  c'était  à  la  potasse  qu'il  e4t  d& 
cette  propriété. 

.  Résumé. 

II  résume  des  expériences  décrites  plus  haut ,  ^e  le  sac 
de  chenopodium  vulvaria  contient  : 

i^.  Du*^ous-carbonate  dVmmoniaque  libre,  dA  sans 
doute  aune  matière  animale  en  putréfaction  dam  \pL  plante 
quoique  vivante  ; 

a».  De  Falbumine; 
3^.  DeFosmazone; 

4o.  Une  petite,  quantité  d'une  résine  aromatique; 
5o.  Une  matière  amère  soluble  dans  Feauei  dtfiiFâl* 
cobol;  ,  ,..  . 

&>.  Du  nitrate  de  potasse.en  grapde quantité} 

70.  De  Facétate  et  du  phosphate  de  potasse; 

8^  Du  tartrate  de  la  même  base. 

Cette  plante  desséchée  perd  son  odeur  fétide  e^  en  prend 
une  aromatique  très-Jégère  ;  cependant  elle  produit  jençore 
avec  Facide  muriatique  des  vapeurs  blanéUes  ^  mais  en 
'  bien  mmns  grande  quantité. 

L'absence  des  sels  terreux  danslè  siic  de  ç6^te*,f»jUi^te 
nous  a  fait  penser  qu'elle  pouvait  ficeler  une  grande  jywfir 
tité  de  sqls  alcalins  (ce  que  l'analyse  nous  a  çoxiSi3mi^4^pd^ 
par  la  combustion,  pouvaient  fournir  une  asse?^  jf^Jôd^ 


DE     PHARMACIE.  417 

quantité  d'alcali  f  en  efiet,iM>ttfl  en  afons  fait  Inexpérience  ) 
nous  avons  trouvé  que  : 

Cent  tb  de  cheoopodium  desséché  peuvent  fournir 
Cendres.  •..••...  ^       18  ib 
Donnant,  salin.  •  ^         8  ]b 
Contenant) alcaU.  .        5  ^  {  (potasse.) 

Ces  résultats  paraissetu  àssezâatisfaisans  pour  qu'on  puiiitf 
tÉn  jour  eu  tirer  parti* 

NO'TE 

Sur    tétlwf  acétique^ 

ParM.  GtiiouiT, 
Chef  des  iiia({asins  de  la  pharmacie  centiralé^ 

On  prépare  Téther  acétique  par  trois  projcédés.  IJaHI 
l'un  5  ou  distiUe  et  ou  recohobe  cinq  où  six  fois  un  mélange 
d'alcohol  rectifié  et  d'acide  acétique  concentré  ;  dans  un  au* 
tre  y  on  fait  agir  sur  l'alcohol  un  mélange  diacide  sulftirique 
et  d'un  acétate;  dans  le  troisième  ^  on  facilite  la  Combinaison 
de  l'alcobol  et  de  l^acide  acétique,  en  ajoutant  à  ces 
deux  corps  une  certaine  quantité  d'acide  sulfurique  om' 
centrée 

Oo  emploie  peu  le  premier  de  Ces  procédés ,  qui  est  long 
et  impat*faiL  On  se  sert  quelquefois  du  second  ;  enfin  ^  nous 
préférons  le  troisième  qui  a  été  entrevu  pa^  Scheèle ,  et  pro^ 
posé  de  nouveau  par  M.  Thénard ,  dans  un  Mémoire  impri^ 
taé  parmi  ceux  de  la  société  d'ArcUeil. 

Dans  ce  Mémoire  «  M^  Thénard  fixe  les  proportions  des 
trois  corps  à  3o  p.  d  alcohol ,  ao  p.  d'acide  acétique  ^  et  5  p . 
d'acide  sulfurique.  On  trouve  des  quantités  un  peii  diffé'* 

llP*%  jérniéci  —  Septembre  18174  *      ?7 


4l8  JOURNAI. 

rentes  dans  son  Traite  de  chimie  ;  mais  noas  ayons  contmac 
d'employer  les  premières  qui  nous  ont  toujours  réussi. 

Quelques  personnes  ont  pensé' que,  dans  ce  cas,  Tacide 
sulfurique  agissait  en  formant  de  l'éther  suifurique,  qui 
augmentait  la  quantité  dVtlier  acétique,  soit  par  lui-même, 
.  soit  en  servant  d'intermède  enti^  Facide  acétique  et  Talcoliol. 
Dè$  lors ,  ne  voyant  plus  dans  le  produit  de  Téther  acétique 
pur,  ils  croyaient  devoir  rejeter  le  procédé. 

Cependant  M.  Thénard  assure  qu'il  ne  se  forme  pas  d*é- 
ther  sulfurique  dans  cette  opération  (Traité  de  Chimie,  III). 
Nous  nous  en  sonunes.aussi  convaincus  dans  le  grand  nombre 
de  fois  que  nous  avons  répété  son  procédé ,  mais  persuadés 
que  son  autorité  suffisait  pour  faire  admettre  le  fait  par  les 
chimistes,  nous,  nous  sommes  contentés  jusqu^ci  de  la 
satisfaction  intérieure  d'être  arrivés  au  même  résultat  que 
lui. 

Néanmoins  d^autres  professeurs  d'une  autorité  non  moins 
grande  ayant  dernièrement  remis  en  doute  ce  que  nous 
croyions  décidé ,  nous  avons  pensé  qu'il  ne  serait  pas  inatile 
d'exposer  les  preuves  que  nous  avons,  que  le  procédé  de 
M.  Thénard  produit  de  l'éther  acétique  exempt  d'éther 
sulfurique. 

L'appareil  dont  nous  nous  servons  pour  préparer  cet 
éther ,  est  composé  d'une  cornue  de  verre  placée  sur  un  bain 
de  sable ,  d'une  allonge ,  d'un  ballon  dit  ballon  à  trois  pobh' 
tes ,  porté  sur  un  flacon  par  sa  pointe  inférieure^  et  commu- 
niquant par  sa  pointe  latérale  avec  un  second  ballon  ordi- 
naire tubulé.  Ces  deux  ballons  sont  rafraichis  par  un  cou- 
rant d'eau.  Voici  les  résultats  obtenus  en  distillant  dans  cet 
appareil  un  mélange  de  trois  kilogrammes  d'alcohol  à  36 
degrés ,  a  kilogrammes  d'acide  acétique  à  lo  ou  1 1  degrés , 
et  5oo  grammes  d'acide  sulfurique  concentré. 

Nous  avons  distillé  d'abord  3  kilogrammes  5oo  grammes 
de  liqueur  que  nous  avons  cohobé  Une  fois.  C'est  la  seule 


13B    PHARMACIE.  4^9 

chose  que  nous  avions  ajouté  au  procédé  de  M.  Tkénard  ^ 
et  ce  n'est  pas  inutile  lorsqu'on  opèlre  sur  une  certaine  masse 
de  liquide*  Nous  avoua  retiré  de  la  secondé  distillation  3  ki- 
logrammes 670  grammes  d'éther  non  miscible  à  Teau,  plus 
environ  Sooj^ammes  d'une  liqueur  fortement  éthérée,  mais 
se  mêlant  à  Téau.  Nous  ^vons  encore  cokobé  cette  liqueur 
sur  le  résidu;  elle  ne  s'est  pas  éthérifiée  davantage >  et  nous 
Tavons  rejelée* 

Nous  ayons  agité  les  3  Jkilogrammes670  grammes  d'étber 
.acétique^  avec  3o  grammes  de  sousK^rbonate  de  potasse^  et 
vingt^quatre.  heures  après  nous  avons  décanté  et  rectîBé  Té*- 
ther  dans  le  même  appareil  que  d-nlessusaLes  premières  por^ 
tions  marquaient !i5  degréé  à  l'aréomètre  ^  les  secondes,  26 
degrés;  et  les  troisièmes  27  degrés  :  le  tout  mêlé  marquait 
a6  degrés,  et  pesait  3  kilogrammes  aoo  grammes. 

Voici  sur  quoi  je  me  fbnde  pour  dire  qu'il  ne  se  forme  pas 
d'éther  sulfuriqtie  danA  cette  opération.  Cet  éther  étant  plus 
volatil  ou  moins  facile  à  condenser  qnei'éther  acétique , 
s'il  s'en  formait  la  moindre  quanâté  ,  et  si ,  dans  le  cours  de 
l'opération,  le  rapport  de  la  masse  de  vapeurs  à  condenser 
dans  le  premier  ballon  au  pouvoir  rafraîchissant  de  Veau 
courante  était  tel ,  qu'il  dût  passer  un  peu  de  ces  Tapeurs 
dans  le  second  ballon  ^  il  est  évident  que  ce  serait  Téther  sul-* 
furiqne  qui  7  passerait  de  préférence ,  et  que  la  liqueur 
condensée  dans  ce  second  ballon  aurait  une  pesanteur  spéci- 
fique moindre  que  celui  du  premier*  Or  c'est  le  contraire 
.  qui  arrive.  Le  liquide  qui  se  condense  dans  ce  ballon ,  et 
dont  la  quantité  ne  s'élève  pas  à  plus  de  100  grammes  pour 
les  deux  premières  distillations  ou  pour  la  rectification  ;  ce 
liquide  marque  constamment  i5  degrés  ^  tandis  que  celui  du 
premier  ballon  s^élève  de  aS  a  27  degrés ,  et  quelquefois 
(  dans  la  première  distillation  )  de  a5  à  3o  degrés  du  corn-* 
mencementàla  fin  de  l'opération. 

Ces  deux  résultats  sont  faciles  à  expliquer  :  l'éther  acétî'- 
que,  éunt  à  la  fois  plus  volatil  et  plus  dense  que  l'alcohol  ^ 


4^0  JOURNAL 

distille  d'abord  pur  et  ensuite  mèlë  d'alcohol  qui  dîminue  sa 
pesanteur  spécifique  (i).  Pendant  ce  temps  aussi ,  une  pe- 
tite quantité  d^éther  échappe  k  la  condensation  dans  le  pre-* 
mier  ballon ,  et  passe  dans  le  second ,  où  il  conserve  nue 
densité  constante  et  plus  grande  que  celui  du  premier.  Je  le 
répète ,  s'il  coritenait  de  Féther  sttlfnrique ,  ne  serait-il  pas 
moins  pesai) t? 

On  fti'objectera  peut-être  que  je  ne  prouve  pas  absolu- 
ment que  ee  liquide  ne  contienne  pas  d'éther  sulfuriqne, 
et  quil  pourrait  en  contenir  assez  peu  pour  que  la  diminn- 
jdonde  pesax^teur  spécifique  qui  en  résulterait  fût  compensa 
etau»delàpar  la  plus  grande  pureté  de  Téther  acétique.  Q 
serait  facile ,  je  n'en  doute  pas ,  de  détruire  cette  objection 
par  l'analyse  du  produit;  mais,  comme  nous  le  mêlons  ali 
restant  de  Téther ,  je  n'en  ai  pas  à  ma  disposition ,  et  je  n'ai 
Soumis  à  Fessai  que  le  produit  total. 

M.  Thénard  annonce ,  dans  son  Traité  de  chimie ,  qu'où 
peut  retirer  TalcTohol  de  Féther  acétique  en  décomposant  cet 
éther  par  la  potasse  caustique,  et  distillant  le  liquide  qni  en 
résulte*  IPs'agissait  donc  seulement  de  s'assurer  que  cet 
alcoliol  n'est  pas  mêlé  d'éther  sûlfurique ,  lequel  est  indé- 
composable par  la  potasse,  et  se  reconinait  {acslement  i  son 
odeur. 

A  cet  effet,  j'ai  agité  dans  un  flacon  ^4  grammes  d'éther 
acétique  avec  ime dissolution  dépotasse  un  peu  étendue,  ce 
qui  a  causé  une  élévation  de  température  très-marquée. 
Quelques  jours  après ,  le  mélange  avait  encore  l'odeur  de 
Féther  acétique,  quoique  la  potasse  y  fût  enexcèf.  Je  pensai 
que  l'acétate  de  potasse  formé  pouvait  nuire  à  la  décomposi- 
tion complète  de  Féther ,  et  je  distillai  le  tdut  dans  un  appa- 

■  —   ' '  —  ■    ■     ■■■  .•  ^,  .  ^    • 

(i)  Lorsqu'on  poittte  la  dbtillation  ao-delà  du  terme  que  j'ai  marqua  , 
le  produit  cummeDce  â  reprendre  de  la  densitë ,  parce  qae  alors  l'akohol 
échappé  à  la  combinaison  est  ëpuis^,  et  qu'il  ne  reste  plu»  guère  dans  la 
cornue  que  de  l'acide  suïfurique  étendu  et  un  peu  diacide  acëtiquc  :  il 
est  inutile  d'allçr  jusque-là. 


DE     PHARMACIE.  4^1 

reil  convenable.  J'en  séparai  environ  4^  grammes  d'un  li« 
quide  qui  avait  encore  une  légère  odeur  d-éther  acétique.  Je 
mis  cç  liquide  en  contact  avec  de  nouvelle  potasse  ;  il  perdit 
presque  aussitôt  toute  odeur  d'éther ,  et  prit  celle  de  lalco^ 
ÏloI.  Je  le  distillai  y  et  j'en  retirai  a^à  grammes ,  5  d'alcofaol  à 
o,go3  de  pesanteur  spécifique.  Ce  produit  n'avait  qu'une 
légère  odeur  aromatique,  que  l'aleohol  acquiert  toujours 
lorsqu'on  le  recûfie  sur  la  potasse  caustique; 

Je  conclus  d/e  ceci  que  le  procédé  de  M»  Tbénard  donne 
de  l'éther  acétique  exempt  d'éther  sulfurique ,  et  dès  lors  il 
devient  superflu  de  prouver  qu'il  est  préférable  à  la  méthode 
plus  longue ,  plus  dispendieuse  et  inoins  productive  de  faire 
agir  seulemem  l'acide  acétique  sur  PalcohoL 

Quant  à  la  manière  dont  agit  l'acide  sulfurique ,  il  est.pro- 
bable  que  c'est  en  s'emparant  de  Teau  contenue  dans  i'alco- 
bol  et  dans  Tacide  acétique ,  qu'il  permet  à  ces  deux  corps 
de  se  combiner  presque  complètement  dès  la  première  dis« 
tillation  (4).. 

Mon  intention  n'est  pas  de  parler  jci  de  Féther  acétique 

—  ■      ■  ■  I     ■  ■ ■■  I      1;  1^1   .  ■    (  ■       1     . 

(t)'Eb  ne  conâidërant  Talcoho!  que  comme  de  l^ëtlier  sulfbrique,  plu» 
de  Feai) ,  oo  poarratttttppoiçr  ^iie  et  n'est  qu'e  l^tat  d'Ahcr  que  1  aloo- 
hol  se  combine  à  Tacide  acétique,  et  que  «^est  en  actï^ërant  s^  pMsage 
k  cet  état  que  l'acide  sulfurique  détermine  sa  prompte  combinaison  avec 
IVther  acétique.  On  dirait  que,  lorsqti^on  décompose  Fi; tber  acétique  par 
«se  diisolatîoo  aAoaline  ,  l'éther  sulfuriqije  se  combine  de  noureau  avec 
d#  l'eau  et  réforme  de  l'alôobo].  On  s*appuierait  sur  la  di^îcnlté  de  dé- 
composer réther  acétique  par  un  alcali  privé  d'eau  y  mais  1^^  cette  diffi* 

"  culte  peut  être  fondée  sur  le  défaut  de  contact ,  et  sur  ce  que  Pattraction 
d<*  Teau  pourl\icé(ate  de  potasse  qui  concourt  à  la  décomposition  do  Vé- 

'^  ther  dans  le  cas  de  la  dissolution  alcaline ,  n'existe  plus  dans  le  cas  d'un 
alcali  sec  ;  -a*.  Talcohol  dont  on  se  sert  pour  la  pré^rAtion  de  Tétber 
acétique ,  contient  encore  de  l'eau  non  essentielle  à  sa  constitution  ,  et 
c'est  surjcHe  que  Tacide  sulfurique  doit  d'abord  porter  son  attention  j 
3®.  la  quantité  de  cette  eau  est  encore  augmentée  par  celle  qui  existe  dans 
l'acide  acétique,  et  la  quantité  d'^cide  sulfurique,  an  contraire,  est  aor 
dessous  de  celle  qui  serait  nécessaire  pour  convertir  l'alcobol  en  étber  ^ 
4*.  enfin  ,  la  température  qu'éprouve  le  mélange  en  bouillant  ,  n'est  pas 
celle  à  laquelle  se  forme  l'éther  snl^ricpie.  Je  suis  donc  persuadé  que  oe 
n'est  que  de  VnUohol  se^  qui  existe  dsaslVtb.er  acétique. 


4?^  JOURKÀL 

obtenu  en  chaoâknt  nu  mélange  d'alcohol ,  diacide  saUnrU 
qye  e%  d'acétate  de  cnÎFre  on  d'an  autre  acétkté.  Je  diirai 
«eulem^nt  qulil  est  encore  plus  eitempt  d'alcohol ,  et  par 
suite  plus  dense  et  moins  soluble  dans  Teau  que  celai  qoe 
Ton  obtient  par  le  procédé  de  M:  Thénard.  Il  ne  marque 
que  33  degrés  i  Paréométre  depuis  le  commencement  jus* 
qu'a  la  iinile  l'opération.  Ce  procédé  serait  <:iertaînemeot  le 
meilleur^  si  la  oorpue  ne  cassait. pas  quelquefois,  en  raison 
de  la  n^a$se  sâliné  qui  se  forme  au  fbnd^  et  de  Tinégale  lé- 
partition  de  chaleur  qui  en  résulte  aux  diffîrens  points  de 
ça  parpi. 

N  p  T  E  *' 

:   «Sur  le  Sirop  ététherj  *   ' 

Par  M.  Fleury  ,  j^rnmjep ,  à  V^rm^îlles, 

Ok  prépare  le  sirop  d'éther  en  agitant  du  tré5-l>eaa  suop 
de  sucre  avec  de  Téther  pur ,  ou  de  Télher  mélangé  avec  de 
l 'aleohol  \  ou  bien  encore  de  Téther,  de  Talcohol ,  une  petite 
proportipn  d^eau  et  du  sirop  très-cuit^  On  fait  ce  mâange 
dans  un  flacon  tubulé  à*Ba  partie  inférieure,  parce  que  ce 
sirop  s'éelaîrcît  d^abord  dans  cette  partie. 

Pour  obtenir  un  sirop  saturé  d'éther ,  on  met  toujours  un 
excès  de  ce  liqiiide  ;  cet  excès  ne  tarde  pas  i  se  séparer  et  k 
surnager  5  cependant  il  en  reste  encore  des  portions  interpo- 
sées qui  troublent  la  transparence  de  la  liqueur^  et  le  sirc^ 
ne  devient  clair  qu'au  bout  de  quelques  jours. 

On  obtient  facilement  ce  résultat  dans  Thiver,  cVst-à-dire 
que  les  dernières  portions  d'éther  se  séparent  asses  prompte- 
mcnt  :  mais  il  n'en  est  pas  de  même  dans  Tété.  Si  on  opère 
sur  deux  kilogrammes  de  sirop ,  il  est  rare  que  le  quart  de 
cette  quantité  soit  éclaircie  au  bout  de  plusieurs  jours ,  les 
couches  de  sirop  qui  sont  voisines  de  Téther  sont  encore  trou- 
}>les  ^\x  bout  d'un  mois ,  à  moins  qu'on  ne  mette  le  flacon  à  la 


DE    PHARMACIE.  4^^ 

c^Te  ;  mais  alors,  lorsqu'on  soadre  le  sirop  y  et  lorsqu'on  le 
porte  i  une  température  un  peu  plus  élevée  y  il  ne  tarde  pas 
ik  perdre  sa  Umpidhé. 

Tous  les  phénomènes  dépendent  de  k  volatilité  de  Téthei". 
En  effet ,  lorsqu'on  laisse  dahs  Tété  Fessai  d'éther  en  contact 
avec  le  sirop ,  il  s'en  vaporise  une  certaine  quantité  qui  renv- 
plit  toute  la  partie  du  flacon  dans  laquelle  il  n'y  a  pas  de  li- 
quide *,  cette  vapeur  presse  continuellement  et  s'oppose  à  la 
séparation  des  dernières  portions^ qui  troublent  le  sirop  ;  et, 
si  on  enlève  la  couche  d'éther  qui  surnage^  le  sirop  s'éclaircit 
très-prompteDient. 

Toici  donc  comment  j'opère  dans  Tété.  Je  fais  le  mélange 
à  la  température  ordinaire  >  jç  conserve  le  flacon  dans  une 
armoire  de  ma  pharmacie  ;  aussitôt  que  le  sirop  commence 
&  s'éclaircir,  je  le. soutire  dans  un  autre  flacon  tubulé ,  et  le 
lendemain  il  est  très-limpide.  Il  contient  un  peu  moins  d'é<» 
iher  que.cdiuiqui  es%  préparé  dans  l'hiver;  mais  aussi  il  a 
l'avantage  de  ne  perdre  )amais  sa  limpidité. 

Sur  te  Sirop  de  yîoIeUes ,  par  le  même. 

Le  sirop  de  violettes  que  je  fis  préparer  en  i8i5 ,  perdit 
an  bout  de  quelques  heures  sa  belle  couleur  bleue ,  et  de* 
vint  d'un  brun  verdAtre.  Craignant  quelque  négligence  de  la 
part  de  l'élève  qui  avait  été  chargé  de  cette  préparation ,  je 
le  répétai  moi-même ,  et  j'obtins  un  résultat  absolument  pa- 
reil. Tout  ce  que  je  pus  faire  ne  rendit  pas  à  mon  sirop  sa 
couleur.  Je  ne  savais  à  quoi  attribuer  cet  accident,  lorsque 
je  reconnus  que  le  très-beau  sucre  dont  je  m'étais  servi  y  con- 
tenait de  la  chaux. 

Comme  dans  cette  dernière  opération  j'avais  fractionné 
l'infusion  de  violettes,  j'obtins' en  troisième  lieu,  avec  du 
sucre  moins  beau  que  le  précédent ,  mais  qni  ne  contenait 
pas  de  chaux ,  un  meilleur  sirop  de  violettes.  J'ai  pensé  que 
U  narration  de  ce  bien  petit  fait  pourrait  être  utile ,  et  éviter 


^24  10URNA(L 

à  quelque  confrère  la  perle  de  plusieur»  pintes  de  aîfop, 

aînsî  que  ceU  m'est  arrivé. 

J'ai  fait  du  très-beau  sirop  de  violettes  avec  du  aiicre  candi  ; 
je  n'ai  fait  qu'un  pejit  essai  :  je  nae  propose  de  le  répéter  un 
peu  phis  en  grand  l'année  prochaine  ,  car  ce  moyçn  me  p«r 
f4t  à  r^bri  de  tout  inconvénient. 


NOTE 

fiur  me  substance  yégélale  astringente ,  apportée  de  ta 
Chine {i}'^  et  nommée  Ou  poey  tse. 

Cette  lexcroissance  qu'on  apporte  de  Chine,  et  qui  peut 
être  employée  dans  les  arU ,  a  déjà  été  décrite  autrefois.  Cesi 
une  espèce  de  noix  de  galle  de  couleur  noirâtre  ^  formée  de 
Vésicules  îrrégulîj^res ,  contenant  à  l'intérieur  une  poussière 
))runâtre  dans  laquelle  on  peut  distinguer  à  la  loupe  des 
^ébris  de  larve?  d'insectes.  Ces  vésicules  sont  adhérentef 
à  àe$  branches  d'arbres ,  et  l'on  aperçoit  la  manière  drait 
^lles  y  sont  attach^ées. 

Leur  saveur  est  austère  et  franchement  astringfeote,  ce 
qui  annonce  qu'on  doit  ranger  cette  substance  dam  V  classa 
des  astringens  précipitent  les  sels  de  fer  en  noir. 

Déjà  le  père  Duhalde  (  Descrip.  de  T empira  de  la  Chine  ^ 
in^fol.  Paris,  1735,  pag.  496)  avait  fait  mention  de  cette 
substance ,  que  les  Chinois  emploient  sous  le  nom  de  ou 

Îjoey  tse.  Sa  formation  est  attribuée  à  des  insectes  dont 
es  caractères  extérieurs  paraissent  beaucoup  se  rapprocher 
de  ceux  des  cynips ,  qui  produisent  les.  c?ccrois$doces  du 
phène.  Cependant  M.  Geoffroy ,  dans  les  Mémoires  de  l'Aca- 
démie royale  des  Sciences,  an  17^4  )  a  publié  des  obser- 
vations sur  les  vessies  qui  viennent  aux  ormps,  et  sur  une 

I- 

(i)  ParWill.  Thom.  Brande,  eilraitc  des  Transactions  philosopl^îqaef 
de  1^1  Société  royale  de  Londres^de  1817. 


DB    PHARMACIE.  4^fF 

sorte  d'exeroissBiiee  à  peu  prè9  pareille  qui  nous  est  ap* 
portée  de  la  Chine.  Il  conçoit  la  fonnalita  de  ce»  vesaîeft 
de  la  même  miinière  que  celles  cle  Tonne ,  qui  renferment 
un  liquide  et  des  pucerons  ;  mais  la. description  de  Taiiire, 
donnée  par  le  pèreDuhalde,  nest  pas  celle  que,3appose 
Geoffroy. 

.  Cette  galle  de  Chine  est  emplo^iée  en  médecine ,  et  le 
père  Duhalde  en  cite  diverses  préparations. 

lies  expériences  de  Brande  y  démontrent  une  grande 
abondancfe  de  tannin  ,  et  d'une  autre  matière  végétale  asr 
trmgonte* 

Conune  cette  tna6ère  se  comporte  à  peu  près  de  même 
qne  leS^autres  galles  contenant  plus  ou  moins  de  tannin ,  4fus 
n^entrerons  pas  dans  de  plus  grandi  déràlt. 

J&tfÉilesalUiages  métaBùjueschtenm  aûmoyendu  galwinùme^ 
Par  le  professeur  BauGiiAtrEiLr^ 

^XoasQu'oN  plonge  une  lame  de  zinc  dans  une  djssolaiion 
étendue  de  nitrate  d'argent ,  l'argent  s'applique  sur  le  zinc. 
Les  deux  pâles  électriques  par  lesquels  Ye^u  se  décompose 
s'établissent. 

_  L'oxigène  attiré  au  p&le  positif  zinc,  oxide  celuirci,  et 

l'hydrogène  attiré  au  pôle  négatif  argent ,  sert  à  désoxider 

le  métal  dissous  ;  mais  le  zinc  qui  s'oxide  est  aussi  dissom 

par  l'acide  rendu  libre  ;  il  se  forme  prompiement  daps  la  sor 

,    lu  tien  un  mélaoge  de  nitrate  d'arjgent  et  de/^nc.. 

L'hydrogène  naissant  du  pôle  négatif  réduit  à  la  fois  l'af- 
gent  et  le  zinc.  La  lame  de  zinc  se  couvre  à  vue  d'œil,  d'une 
masse  floconneuse  à  l'état  d'hydrate  ,  de  couleur  noirâtre  : 
peu  à  peu  la  surface  floconneuse  devient  grise  et  brillante. 
Ayant  recueilli  et  examiné  toute  celte  matière  ,  j'ai  trouvé 
que  c'était  un  alliage  d'argent  et  de  zinc  sous  forme  d'hyr 
dra^e. 


\'^6  JOUBÏCAL 

Les  mèmei  pbëéonièiies  ont  eu  jliéu  arec  les  dissoludoii 
métalliques  que  je  vais  examiner,  et  le  zinc* 

L'herborisauon  àfacëttes  bri  Uantesyqa^on  obtientau  moja 
d*une  lame  de  zinc  suspendue  dans  la  solution  d*acétaiede 
plomb ,  est  un  alKage  de  plombet  de  zinc ,  et  non  de  fhah 
pur ,  comme  Font  cru  jusqu'ici  les  cbimistes  modernes  (i). 

En  répétant  la  mèoK  expérience  avec  une  lame  dhe  ziic  ^ 
et  la  solution  d'acétate  de  cuivre ,  j'ai  recueilli  la  matîèBe 
noirâtre  qui  se  réunit  sur  la  lame  métaUique  ;  je  Taî  dcs- 
sécbée  et  reconnue  pour  du  laiton ,  où  un  alliage  de  zinc 
et  de  cuivre ,  qui ,  lorsqu'il  est  sec ,  prend ,  au  mojai  du 
brunissoir ,  un  très-beau  poli  de  couleur  d'or. 

^^ arbre  de  Diane  est  pareillement  ui^'  amalgame  solide 
de  mercure  et  d'ai^ent. 

Si ,  dans  la  solution  d'argent  et  de  mercure  destinée  à  birt 
Tarbre  de  Diane ,  on  ajoute  un  cinquième  de  solution  dem- 
trate  de  cuivre ,  il  se  forme  de  gros  et  Ibngt  cristatix  bhacf  ^ 
brillans,  qui  sont  un  alliage  composé  d'ai^nt^  de  cnine 
et  dé  mercure. 

Voilà  un  moyen  facile  d'obtenii*  sûrement  des  alliages  arec 
des  métaux  qui  n'eussent  jamais  pu  s^ùnir  par  la  fusion  an 
.  feu.  Cet  objet  offre  aux  cbimistes  un  nouveau  cbamp  d^inté- 
ressantes  rechercbes. 


(t)  n  paraf(4[ué  M.  Brugiratelli  n^a  pas  eu  connaissance ,  oa  qa'tl  i 
perdu  àe  vue  la  notice  qut  j'ai  publiée  il  y  a  (quatorze  ans  daps  le  45«.  »o- 
lume  des  Annales  de  Chiniie  ,  sur  la  décomposition  de  Paoétmte  de  plamh 
par  le  zincli  Vétat  métallique.  Ce  saTant  professeur  y  aurait  tu  mentioDn^ 
page  9'  >l'aUiage  dé  plomb  et  de  zinc  commme  le  résultat  de  cette  décom- 
position.  L.  A.  PiAvcau. 


BB   FHÀKMACIE.  4^7 

BIBLIOGRAPHIE.     . 

Éi«^MBii6  DS'  CHIMIE  MéDiciLE ,  par  M.  P.  Orfilâ,  médecbt 
p€»r  quartisr  de  S.  Af  •  Louis  XVIII ^  membre  correspond 
doi^Âe  Flmtkutde  France^  etc. ,  ^  vol.  in-A^,  avec  i4 
planches^  chez  Crochurd^  Hbraire,  rue  de  Sorbonne, 
n^.  3. 

AvÀmr  d'entrer  dans  Tanaljse  de  Fatilé  ouvrage  que  nouft 
asuQiooçous ,  il  nous  semble  avantilg^eux  de  jeter  un  coup 
d^oeil  sur  les  causes  qui  ont  amené  les  sciences  ehimiquea 
au  degré  où  elles  sont  parvenues  dans  nos  temps  modernes, 
i^Mir  peu  qu*oa  examiné  Fëtat  ht   société  au   moyen 
&ge^  en  verra  les  nations  de  TEurope  soumises,  par  le  droit 
â»  la  cooqu^  des  batbàres  du  Nord ,  à  dés  gôuvememens 
militaires.  Elles  furent  atUchées  à  la  servitude  de  la  glèbe , 
pocir  nourrir  leurs  vainqueurs;  Le  sacerdoce ,  soit  séculier , 
aoit  régulier,  s'établissant  alors  Fîntermédiaire  des  maîtres 
et4es  esclaves ,  possédait  seul  le  peu  d'instruction  écliappée 
a^x  irruptions  des  Vandales  et  des  Goths ,  et  à  la  ruine  de 
Tempftre  romain.  Tels  furent  les  trois  ordres  de  l'état  ;  la 
noblesse  ou  lé  pouvoir  gouvernant^  plas  ou  moins  partagé 
entre  les  iiucs ,  comtier^  barons ,  etc.;  ensuite  Téglise  ou  la 
cléricature  qui,  par  yascendaut  de  la  religion  et  la  connais- 
sanc«  dés  lettres ,  sut  obtenir  souvent  et  mériter  le  preMier 
rang.;  enfin  ,  le  tiers  état  ou  le  gros  de  la  nation,  assujet- 
tie et  malheureuse  I  sans  se  mdufrer  toujours  digne  d'un  tel 
SWt.         f    .    '  .      .   '.'  ^    ::  ,       .      ' 

La  noblesse  qui  dédaignait  la  science,  fit  long-temps  gloire' 
de  né  savoir  signer  son'nomque  du  pommeau  de  son  épée. 
L'ordre  ecclésiastique  se  |rései^a  longuemetit  la  supréniatie 
de  toutes  les  connaissantes  ,"eQ  les  environnant  des  mystères 
religieux  et  du  sécrétées  éloitres,  jusqu'à  défendre  même 
la  lecture>dç  la  Bible  au  publie,  Gôluii-ci  resta  doi^c  dans 
Vignorîuice ,  laquelle  perpétuait  h  servitude  •  et  bien  des 


4^8  JOURNAL 

gens  qui  y  troavaient  leur  compte  regrettent  encore  cet  heo- 

reux  temps. 

Enfin ,  lorsqu'une  situation  tranquille  permit  à  la  masae 
de  k  nation  de  développer  un  peu  d'industrie,  de  se  résodr 
dans  des  villes,  il  s'étfiblit  des dasseà  moyennes  d'artûaos  , 
de  commerçans  ou  manufactnriets ,  ou  d'autres  pertomies 
étudiant ,  soit  la  qiédecine ,  soit  les  lois ,  etc.  EUet  rainien» 
cèrent  raffranchissement  général  des  peuples,  et  rétnde  des 
sciences  ou  des  lettres  et  des  arts  fit  q^elqu^  pr^jgrèa*    . 

Néanmoins  cette  partie  éclairée  à^%  pations  é.taH  eoeo» 
dans  un  état  si  précaire  en  France,  même  4prè$  François  I<% 
que  Charles  IX  di^t  qu'il  i^eiallait  pas  trop  eqjpraisser  ie$ 
'  Tpoëtes  et  ses  chenaux  y  de  peur  qu'ils  devinssw^  n^oiiM  pro- 
pres au  service.  Long-temps  après ,  on  a  vu  de  gros  pi«bts, 
sortant  des  divertissçmens  d'ian  fef  tîp.,  ^H^ter  des  mandemeas 
fpudroyans  qui  dapt^naiept  de  pauvres  miMBOuviiers  pouvant 
à  peme  nourrir  leurs  enfans ,  s'ils  avaîait  laudaee  de  man- 
ger seulement  des  oeufs  en  carême* 

Qu'est-il  résulté  de  cette  i|tarp)ie*de  tff^s  les  états  de  l'Eu- 
rope moderne?,Lç  sacerdoce  çt  U  nohli^e  n'ayant  pas  suivi 
généralement  .la  progression  de  riodu&trie  et  des  sciences  de 
la  masse  laborieuse  des  oatipns ,  de  c^s  rangs  moyens  ou 
même  inférieurs  de  la  société^  ceU)^-«i  se  trouvent  auiour- 
d'bui  proportionnellement  pli>S  éclairés ,  plus  industrieux, 
plus  habiles  en  tout  genre  que^ces  ordres  supërteurs  des 
états.  De  là  cette'luitq  sourde,  et  £khease,  puisqu'elle  de* 
vient  le  fermept  des  /évolutions  ;  chaque  homme  gravite 
nécessairement  vers  le  rang  que  lui  assigne  son  mérite , 
comme  dans  un  mélange  d^,  dlv^C^  liquides ,  ceux-ci  se  dis- 
posent selon  le  4%ré  de  leuirxi^sité*  Montaigne,  avait  déjà 
vu  cette  tendance  à  l'époque. de  ]a  ligue >,  puisqu'il  remar- 
que que  parfois  le  ^Is  d'un  duc  n'h^it^  avec  ses  ùtresque 
de  la  science  d'un  cuisinier.  C^  p'est  donc  .pas  ^ans  raison 
que  tant  de  personnes  crient  si  haut  contre  câ  qà'on  nomme 
)e  progrès  des  lumières^ 


Parmi  les  sciences  qui  ont  le  plus  ajoute  aux  arts  et  aux 
manufactures ,  à  rindjostriq  générale  des  nations ,  est ,  sans 
contredit ,  la  chioûe ,  même  avant  tpi'on  en  cfonn&t  le  nom  ; 
car,  lorsque  GoheHn  faisait  des  teintures  pour  $es  tapisseries, 
sous  François  I**^,  il  exerçait  un  art  chimique ,  sans  que  la 
science  eût  encore  des  axiomes  ou  des  principes  établis*,  et 
Bernard  de  Palissy  faisait  de  belles  potçries ,  sans  connaître 
la  théorie  de  Toxidation  des  métaux ,  etc.  '   ^ 

Depuis  Tillustre  Stahl ,  non  moins  grand  homme  en  mé- 
decine qu'en  chimie ,  bous  avons  vu  beaucoup  de  révolu- 
tions se  succéder  en  cette  dernière  science.  Elle  a  change 
trois  fois  de  face  dans  ces  trente  dernières  années  ;  car,  après 
Black  et  Prîestley,  qui  commencèrent  la  théorie  pneumati*!- 
qne,  est  venu  Macquer,.qui  essaya  de  la  combiner  avec  le 
phlogistique  des  stahliens  \  ensuite  parut  l'illustre  Lavoi- 
sier,  (ottdateUr  de  la  nouvéUe  théorie  chimique  ;  mais^  de- 
puis son  époque ,  de  nouvelles  recherches  ont  amené  plu- 
sieurs autres  explications  des  phénomènes  par  H.  Davy , 
MM.  Gay-Lussac ,  Thénard ,  Berzélius ,  etc.  Les  théories 
des  proportions  dans  les  combinaisons  chimiques  ont  égale- 
ment changé ,  à  beaucoup  d'égards ,  la  théorie  dé  la  science 
depuis  Bérgmann ,  par  suite  des  travaux  de  MM.  BerthoUet , 
Dalton ,  etc. 

Les  ouvrages  de  chimie  vieillissent  donc  vite  ;  et ,  si  c'est 
un  désagrément  pour  les  auteurs  et  les  lecteurs  ,  c'est  une 
preuve  dos  brillans  progrès  de  la  science.  Le  travail  que 
vient  de  publier  M.  Oi€la  est  certainement  celui  qui  con- 
tient ,  à  notre  connaissance ,  les  découvertes  les  plus  récen- 
tes ,  clasééesi  k  leur  rang.  Nous  croyons  saffi^aitt  d'offrir  une 
esquisse  rapide  du  plan  que  Tanteur  a  suivi.  D'abord  il  dé- 
crit et  figure  les  principaux  instrumens  d'nn  laboratoire, 
puis  passe  aux  notions  généniiles  sur  la  nature  Aes  corps  , 
des. fluides  impondérables ,  des  effets  du  calorique.  Il  traite 
ensuite  des  substances  simples  pondérables ,  des  fluides  aéri- 
formes  ,  des^ corps  non  métalliques.  Il  etitre  alors  dans  les 


43o  JOVK^kJs   :  . 

combinaisons  dé  ces  diffërens  corps  ^isoit  avec  Toidgéne  (ce 
qui  le  conduit  aux  osrides  et  aux  acides) ,  soit  avec  Htjdro- 
gène  qui  lui  donne  des  kydracides^  Un  autre  chapitre  traite 
des  métaux  et  de  leurs  combinaisons ,  leur  oxidation  ,  leun 
sels ,  avec  des  tableaux  de  Taction  mutuelle  de  ces  substan- 
ces ;  puis ,  des  sulfures ,  phospbures  ,  iodures,  chlorttr», 
etc.  Tels  sont  les  principaux  objets  contenus  datis  le  piY- 
mier  volume. 

.  Le  second  est  spécialement  consacré  à  la  chimie  -fégéuk 
et  animale.  L'auteur  s'y  occupe  des  principes  immédiats  des 
végétaux  ^  nous  j  trouvons  la  morphine  et  Facide  inécoiu« 
que ,  Témétine,  la  picrotoxhie  et  tous  les  &fts  les  plus  ré- 
cens. Il  en  est  de  même  des  prodoits  animaux  ;  des  addes 
cholestériqùe  ,  butyrique  ;  du  cyanogène  9  des  diSérentes 
humeurs  analysées ,  etc.  Dans  la  dernière  partie ,  rantenr 
résume  Texamen  des  forces  chimiques  ^  ou  la  phiio90|^e 
de  la  science.  Il  y  développe  la  théorie  des  diverses  combi- 
naisons )  soit  définies  ou  limitées  ^  soit  indéfinies  ,  et  les  dif- 
férens  moyens  employés  pour  les  analyses  des  pierres^  des 
.eaux  minérales  ,  des  substances  végétales  et  animales. 

II  n*était  pds  facile  de  faire  entrer  en  deux  volumes  tout 
l'ensemble  de  la  chimie  actuelle  avec  cette  préds/oo  qui  ne 
se  compose  que  de  faits  et  de  procédés  ;  c'est  donc,  sous  ce 
rapport)  un  travail  très-intéressoht.  L'auteur  y  a  càté  en 
peu  de  rapts  l'usage  des  préparations  chimiques ,  pour  Tari 
de  guérir ,  ou  leur  emploi  en  pharmacie  ^  mais  le  tiune  de 
chimie  médicale  semblerait,  au. contraire,  annoncer  que  Fou 
.hasarde  des  explications  de  clijmie  dans  la  physiologie  da 
.corps  vivant*  M.  Orfila  s'en  est  bien  gardé  ^  et  il  a  eu  trè&- 
grande  raison.  Il  lui  éuit  difficile  aussi  de  meure  d'accord 
les  explications  de  plusieurs  chimistes  sur  des  points  de  It 
science  qui  ne  sont  pas  encore  suffisamment  éclairds.  Sans 
.rien  préjuger,  M.  Orfila  éiablit  les  faits ,  et  laisse  l'explka* 
tion  à  l'avenir;  cependant  il  préfère  d'admettre  que  les 
chlorures  métalliques  solubles  décomposant  l'eau  en  s'y  dis- 


DE   PHARMACIE.  ipl 

«olrsait  )  et  forment  des  hydroclilorates  ^  à  la  théorie  an- 
cienne qui  établit  qu'ils  ne  la  décomposent  pas.  En  effet , 
oelle  qu'il  adopte  explique  assez  bien  les  résultats.  Nous 
i2''îg;noit>ns  pourtant  pas  les  objeclions  spécieuses  qu'on  y  a 
£skiies^  mais  y  à.  qui  n*adre8se*t-on  pas  des  objections^?  Les 
ténèl>res  en  font  même  à  la  lumière.  Nous  pourrions  en 
proposer  quelques-unes  à  M.  Orfila ,  si  nous  ne  préférions 
pas  de  donner  de  justes  éloges  à  ses  talens  et  à  un  ouvrage 
substantiel  qui  ne  saurait  manquer  d*ètre  utile  à  tous  les  étu- 
dlîans  en  médecine^  en  pharmacie  et  les  autres  arts  analogues* 

J.  J.  V. 

DISCOURS    ANNIVERSAIRE 

Prononcé  sur  le  tombeau  de  Parmentler. 

Messieurs  , 

Ne  pouvant  plus  avoir  parmi  vous  Thomme  que  vous 
avez  tant  chéri ,  vous  venez  tous  les  ans  rendre  hommage  à 
ses  cendres ,  dans  le  silence  des  tombeauic  ;  c'est  en  présence 
de  ce  monument  funéraire  que ,  isolant  votre  pensée  de  tout 
ce  qui  n'est  pas  lui ,  vous  cherchez  à  adoucir  le  douloureux 
sentiment  de  sa  perte. 

Parmeniier,  tu  n'es  plus  !  l'inexorable  mort  t'a  ravi  i  tes 
(larens^  à  tes  amis,  à  tes  élèves,  à  tes  admirateurs,  aux  sciences 
que  tu  enrichissais  de  les  découvertes,  ati  malheur  que  tu  sou* 
lagcaispar  tes  utiles  travaux...  Où  est  l'homme  qui  occupait 
jadis  un  rang  distingué  parmi  les  académiciens ,  et  que  la  phar- 
macie civile  et  militaire  montrait  avec  orgueil  à  toute  l'Eu- 
rope savante  ? Mortels ,  fixez  vos  regards  sur  ce  modeste 

cénotaphe  ;  vous  y  verrez  le  sort  des  grandeurs  humaines  ; 
mais  j'y  vois  aussi  l'humble  charrue  du  laboureur,  la  pomme- 
de-terre,  à  qui  la  reconnaissance  a  donné  le  ncmi  de  pamumr 
tière  ;  le  maïs ,  dont  il  a  propagé  la  culture ,  le  pampre  de 
vigne ,  qui  rappelle  de  si  beaux  souvenirs.  Ces  symboles  des 
travaux  bienfaisans  de  Parmentier  forment  le  plus  beau 


J 


432  JOURjrit     DE     PHARMACIE, 

monument  de  sa  gloire  ^  monument  impérissable  comme  la 
nature  élle-mètne ,  et  qu'elle  reproduit  tous  les  xas  par  son 
admirable  fëQondité^ 

lis  rappelleront  à  la  postérité  la  plus  reculée  que  Par* 
mentier  a  consacré  sa  vie  à  la  vérité  et  au  bonhfsur  de  ses 
semblables ,  qu'il  a  créé  de  nouvelles  ressources  k  Findustri^ 
nationale  dans  la  fabrication  des  sirops  de  raisin  ;  qu^il  m. 
vaincu  la  famine  par  sa  persévérance,  et  ses  efforts  dans  la 
culture  de  là  potome-de-terre  ;  que  les  services  qu'il  a  rest^ 
dus  à  l'économie  agricole  et  domestique ,  ont  produit  des 
améliorations  importantes  dans  les  procédés  des  arts  y  et  ont 
enrichi  la  sciencd  de  nouvelles  découvertes. 

Que  de  bénédictions  n'a  pas  attirées  sur  Parmentîersa  plante 
chérie  ,  dans  le  courant  de  cette  année ,  oà  la  détresse  me-i 
naçait  de  frapper  les  peuples  de  toutes  ses  horreurs  !...«•  ef 
combien  le  gouvernement  n'a-t-il  pas  à  s'applaudir  de  la  pro* 
teçtion  qu'il  a  accordée  i  un  savant  qui,  dans  une  circonstance 
aussi  désastreuse  et  pénible  ,  a  concouru  au  soulagement  et 
à  la  nourriture  des  peuples  !  Quelle  est  belle  cette  gloire, 
méritée  par  des  bienfaits  répandus  sur  l'espèce  humaine  ! 
Le  monument  de  neige ,  érigé  par  l'enthousiasme  de  la  re*' 
connaissance  au  meilleur  et  le  plus  infortuné  des  rois ,  n'esta 
il  pas  préférable  aux  éternelles  pypmides  élevées  par  la  bar^ 
bare  Memplûs  aux  conquérans  d'Egypte  !.-.. 

Amis  de  Pairmentier,  que  nos  larmes  cessent  de  couler,  w 
L'homme  qui  finit  sa  carrière ,  plein  de  vertus  et  de  bonnes 
œuvres^  ne  meurt  pas  ^  son  âme.,  rayonnante  de  bonheur ^ 
quitte  sa  mortelle  dépouille  pour  passer  dans  le  sein  de  l'é- 
ternelle bonté.  Oui,  si  la  mort,  en  brisant  notre  frêle  exis^ 
tence ,  nous  montre  d'un  côté  le  ridicule  des  prétentions  et 
la  vanité  de  l'orgueil ,  elle  détruit  en  même  temps  les  effets 
de  la  jalousie  et  de  l'envie,,  et  rend  aux  actions  généreuses 
toutréclat  de  leiir  gl4^re  :  semblable  à  l'étoile  du  matin,  qui 
parait  plus  lumineuse  â  mesure  qu'eUe  s'éloigne  de  son  cen. 
tre  de  mouvement ,  la  mémoire  de  Parmeotîer  brillera  d'un 
plusgrandéclatdansles  générations  qui  suivront  celle  dana 
laquelle  il  a  vécu.  Laxjbeht, 


'  >, 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 

N*".  X.  —  3'.  Année.  —  Octobee  1817. 

ANALYSE 

CSoffi/MreSff  âm  comptes  de  Ceylan  Hdeta  GujroM^ 

Par  M.  VàvQvsuv. 

M.  Jàqxs  Su-Hilaire ,  botaniste  distkigiié,  dont  tontes  les 
recherches  sont  dirigées  vers  Tintérèt  publie,  désirant  con- 
naître à  quoi  tiennent  les  difilfrences  qne  les  pharmacietu  ont 
remarquées  entre  la  cannelle  de  Cejlan  et  celle  de  la  Guyane , 
ma  remis,  à  cet  efiet ,  des  échantillons  de  chacune  d'elles. 
Cest  4e  résulut  des  essais  anxquek  je  les  m  soumis  que 
nous  allons  présenter  ici. 

Cànneth  delà  Guyane^ 

.  0ix  grammes  de  cette  cannelle  concassée  ont  été  distillés 
avec  m  décilitre  d'eau.  Qn  a  retiré ,  i».  le  quart  du  liquide 
employé  ;  iL  était  blanc  laiteux ,  d^une  odeur  très-prononcée 
de  cannelle ,  d'une  saT^ur  acre  et  piquante.  Au  bout  de  quel-^ 
ques  heures  il  s'éclaircit  totalement ,  et  laisse  déposer  quel- 
ques gouttelettes  d'bmle^  a^  le  second  produit ,  du  même 


434  Jùvnnkx 

volume  que  lé  preftuei^  ^iiAt  clair  è|  4riiftpareiit,  d*ai 
•âTeur  plus  agréabk  que  le  premier,  el  d^uoe odeur  moi 
forte, 

Ve^in  qui  restait  dans  TaluaallJic  t jjpandaît  epùoÉe  hue  le^ 
gire  odeur  aromatique  ^  elle  avait  une  couleur  fauve ,  ose 
saveur  âpre' et  astriogente^  elle  précipicait  abondamment 
le  sulfate  de  fer  en  flocons  verts ,  et  la  dissoluûou  .de  gâa- 
tine.  en  flocons  jaunâtres,  efiets  appartenans  an  tannin.  Les 
réactifs  ont  fait  reoonhahfe  laipréUçce.dâs  >ek  ^alcrireiet 
alcaBoa  dans  cette  décoction.  Cette  liqueur  contenait  aussi 
un  piucilage  que  Talcohûldéplilegmé  a  précipité  en  flocons 
blancs  demi-transparens. 

Deuxième  opération.  -*-  Quatre  grammes  de  cette  mteie 
écofce  ont  été  mis  danslidé  flbrelîvéc  eiivîroh^o'fnîimMes 
d'alcohol  à  Sô'^;  après  dnq  )ou9«de  macération  ansoleS, 
l*alcohol  était  coloré  en  jaune  rougeàtre;  Teau  ne  le  troa- 
blait  poim^  il  formait,  avec  tés  dii9<^tian»  ée  jdÉie  de 
fer  et  de  gélatine,  de|f  précipités *entiéiement  semblables  â 
ceux  que  produit  la  décoction.  La  cannelle  a  perdu ,  dans 
cette  iôpëraiiùb,  lé  itl*.  étiviron  de  àôn  poids. 

'Cannelh  de  Ooyhn. 

Les  prc^iiit^  de  Ua{rànittonaè^^ètfte  éspftée  de  i5ttade, 
fiiite  dans  lès  difitbes  proporddifa  ,'étâient'phis  dufi^  m 
huile  ;letirt>dêurèfleurfiivëifr  ^Miëht  plus  dMcb^'et'plBS 
agréables;  du  reste,  elle  contient* du  tannin  ëcÉSdûtte  ték 
de  la  Guyane ,  couiné  k  nne  matière  colorante  fauve  ^  so^ 
IttUe  en  partie  dans  Téau  et  dans  TalcohoL 
^  L*extndt  aqueux  de  la  céhtk'èlte  de  Céyîàh  ,'amtf-iRèn  que 
cehii  de  la  cannelé  delàLGufjfàtàéyltiàtés'pàt  Falcbhol,  a 
èommuniqué  t  ce  dernier  ubé  6^'uléur  ^ûxaÈkïte  ^  i^s'  ne  s^est 
j^lls  dissous  éntîèreiàént.  Lk  ^>àhié  îiléoliUUfe  tfvàft  fé^pi^ 
pri^tés  d*une  mâtfèï'e  ioîucitàgikièùâd  tàéià!ùgé^dtà!Bti  ikâtâù, 

LMcobôl  a  laissé,  après  Tétap^Àition ,  uSaèitlâtièhff^riM|gk 
qui  s'est  redisfOttte  ^rèsqtie  ^nnotUESS'datis  hoM^^lVest 


Mté  tpMS  ^pàqùeê  tégers  Aocons  qui  aVaieni  TappireiMve 
Â^mne  réBÎne  :  «tt  moiis  ik  se  nédnbaient  put  la  cfaak»r0|i 
une  fQm<6  blancke ,  piquante  ?t  asomalique.  i 

La ouuieUe ^poiaée  par )'eaa n'a ionm «û^te ^ If tcf Kol 
qa*ujie  l^ire  coukor  jaune ,  ,et  qae)que3'tEaceii  de  iiam^{. 

Eafià  distiUée  h  ^javty  cfiUp  papnel)^^  fàmi épmsjf  ^  fi 
^oani'oa  piodok  hoUfiiz  et  ac^de^  qui  a  J^é  ié^e^  «ê^e 
ï*>niinoaitqiie  pfir  IVddiUpn  4^  ^  po^^ffs  ci^imiqpe.  I^ 
ckarinm  mcméré  «  JUi$4i  W4ç<H)p  4e  c^rjbp^ajte  ^^fhaii^i 
iiepen4ec»rb<»rti4edppoiwg,yap<^jyft^ 
pkates^ 

Quatse  grammes  4e  paJ9Ui€;U?  .deÇ^lajQ,  iofu$^  ^U  W^l 
jpcttdiiil  cinq  jooi»  ^yeç  4o  £iTW9>^4Ws9^pV^  ?§^^  ^in^ 
tolorë  oeluitoî  d'mpe  mUniArpf  I]i8  iotQpaç  que  ja,(^i]yDieUe ,^ 
h  Gujîwiç.;  ^aja&si  çput^^H^  pl^*  ,4e  ,watière  extracUve, 
ceqmi  a^4lé  profiy^  jijfir  Ifi  per^  ^ufi  jépjcpuyée  la  cannelle  ; 
jelle  ?^U  d'un-luiitjièiue* 

La  cannelle  deCev^p,  m^  dans  rëther  sulfuri^ue^^ 
exposée  au  soleil  pendant  quatre  jours ,  n*a  communiqué  au 
liquide  qu'une  couleur  légèrement  jaune  ^  tandis  que  cette 
Juèmejéooree  a.doméil'idoohâl.une  l^iotoire.fWFe  û^és^in-^ 
tenae*  C^  ptoure  .que  la  maftîèrè  colorante  4e  la  panuelle 
n'est  pas  soluhfe  danal'iilûnr  anlfunque*  . 
.  Cependant. celui-ci  arait.ei^levé.une  certain^  quantité  de 
matière  \  .car  il  .a  laissé ,  apjès  vofifi  ,éyaporation  spontanée, 
une  substance  jamtp  d'finp  consistfu^ce  de^mi^fluide  ^  qui  avajt  . 
une  saveur  ^rjb-piqufinte  et  Var6me  de  l'essence  d^.cannelle  : 
c*était  prol^ablepient  un  mélange  d'huile  yolatile  et,4e  ré- 
sine. Il  jçestait ,  avec  cette  buile ,  une  goutte  4 Vu  incolore 
qui  précipitait  la  solution  de  gélatine.  -*  # 

La  di^rence  que  Top  ,a  remarquée  ep(re,  la  oânnelk  de 
Çejlan  et  la  çannellle  de  la  pujane ,  tient  certainement  k  fa 
,  nature  de  lliuj3e  Tolad^e,  qui  est  plus  acre  »  e^t  enquelc^iie 
^i^te  plus  poivra  dans  la  cannelle  de  la  Gu]^aneé    .    ' 

StTaii»re  qui  fourmi  la  «imnelle  e^t  Ja  menue  espèce  de 


r 


436  JouRwÂL   . 

dnnamomum ,  ainsi  que  le  ccoient  les  botaniftes  >  it  fitul 
•llribuer  la  di^rence  de  qaaUtë  de  ces  deoz  éeorces  à  ht 
nature  du  sol  ou  du  climat ,  ou  à  tous  les  deux  a  la  £ms« 

La  seule  chose  qui  soit  remarquaUe  dans  cette  asalyse, 
et  dont  je  ne  sacKe  pas  qti  on  ait  parlé  jusqu'à  présent ,  ctft 
l'existence  d'une  quantité  considérable  de  tannin  dans  cette 
écorce  ;  mais  il  parait  que  ce  tannin  est  combiné  â  une  ma- 
tière Tégéto-animale ,  et  à  un  acide  qui  rend  sofnbledaos 
^Feau  la  combinaison  dont  il  s'agit ,  ainsi  que  cela  existe 
dans  Tenveloppe  des  fèves  de  marais,  des  lentilles,  dans 
Fécorce  du  marronnier.  C'est  cette  matière  végéto-aoimale 
qui  modifie  la  couleur  que  l'infusion  de  cannelle  produit  dans 
le  sulfate  de  fer  par  sa  couleur  fauve ,  qui ,  se  mariant  avec 
le  bleu  du  tannate  de  fer,  forme  le  vert  bouteiHe. 

Ainsi ,  lorsque  les  médecins  administrent  kxaunfjlki  sait 
en  poudre,  soit  en  infunon,  s<Ht  en  teinture  jJcohàîqae, 
ils  donnent  un  mélange  d'huile  volatile  de  ti^wn^  dtf  mu- 
cilage, de  matière  colorante,  et  d'im  acide. 


tt^MtmtM^t^t^i^^MttfMMwtnMt^Mttnmttttm 


Extraà  du  mémoire  de  M.  SBRTusaziBa  sur  Fanafyse  àt 
tofnum  j  sur  la  morphine  et  Tadde  mécomque;  et  obser- 
votions  de  ilf»  Robiqubx  sur  h  mAne  sujeL 

Malgré  les  travaux  de  plusieurs  savans  distingués ,  tds 
que  Neumaim,  Wedelius,  Ho£fman,  Baume,  Josse, 
Proust,  etc. ,  l'analyse  chimique  de  l'opium  se  trouvait  pen 
avancée ,  lorsque  M.  Derosne  entreprit  d'en  faire  une  plus 
complète ,  et  surtout  de  bien  reconnaître  la  substance  par- 
ticulière! qu'on  y  avait  annoncée  ^  et  qui  éuit  regaidée  comme 
un  acide  par  les  uns,  et  comme  im  sel  terreux  par  les  autres. 
Le  mémoire  de  M.  Derosne ,  lu  à  la  société  de  pharmacie , 
et  inséré  dans  les  aimales  de  chimie ,  tome  4?,  page  ^$7 , 
a^ant  été  gâiéralement  accueiUi ,  il  nous  sufiSra  de  rapp^er 
le  plus  succinctement  possible ,  ce  qui ,  dans  tm  excdjent 


DE    ?flARMAGl£.  4^^" 

tjç^Tail ,  ei;!  relatif  k  h^  uibsuudce  sur  la  nature  de  Ufljaelle  on 
^ymt  énufli  des  sentimeiis  si  différens.  '  ^ 

M.  Derosne  fi  traité  à  frçid  ropiom  du  oomtnereé  par  Team 
diatillée  ^  il  a  éraporë  en  comistaaee  de  sirop  la  solution  ob- 
tenue ,  qui  alors  lui  a  donné ,  par  refroidissement,  des  oîs- 
t^az  d'une  couleur  brune  foncée ,  puis  un  dépôt  abond^m  i 
llaide  d'une  ({uantité  d*eatt  ajoutée,  et  eofiu  un  second  dép6t 
après  une  nouvelle  concentration  de  la  liqueur  surnageante  ^ 
et  une  nouvelle  addition  d'eau. 

Il  a  traité  à  chaud ,. par  Falcohc^,  le  mans  de  cet  opium 
^uisé  par  Teau^*  il  en  est  r^ulté  une  teinture  fortement 
c:olorée  en  rouge ,  de  laqudle  s'est  séparée^  par  refroidisse- 
i|iiînt,.une  matière  huileuse,  cimsistante,  et.  très-colorée  ; 
puis ,  ayant  enleré  k  cette  teinture ,  au  moyen  de  la  distiUa* 
tiou,  sa  partie  spiritneuse ,  la  résine  de  l'opium  s'est  troavée 
l^réc^tée;  ensuite,  fusant  évaporer  le  véfAàat  aqueux ,  il  a 
recueilli  des  flocons  d'un  )aune  aate*. 

Il'  k  séàffuis  i  des  diss<duti(ms  et  à  des  cristallisations  répé- 
tées ,  dans  Vacohol ,  les  flocons ,  les  dépôts ,  les  cristaux ,  pro- 
4uit$  des  deux  opérations  précédentes  j  ils  se  sont  débarras^, 
aés  de  la  résine  et  de  Fextractif  qui  les  coloraient ,  et  lui  ont 
fourni  dans  le  plus  haut  d^ré  de  pureté  la  substance  qui 
était  le  principal  ob}et  de  ses  recherches ,.  et  k  laqudOie  u  a 
donné  le  nom  de  sel  essentiel  d'opium ,  en  attendant  qu^on 
lui  en  Ait  trouvé  un  plus,  convenable. 
,  Ce  sel,  suivant  M.  Derosne,  est  Uanc-,  il  cristalKse  en 
^unes  droiu  k  base  rh^mboldale ,  souvent  réunît  en  petites 
houppes  I  il  est  insipide^  inodore,  iosoliible  dans  Feau  froide^ 
scduWn  dans  quatre  cenla  padies  d'eau  bouillante  et  dans 
vingi-quatce  parties^  d'alcohol  amené  aussi  au  degré  d'ébul- 
litiofi  ;  cette  dernière  dissolndoo ,  si  on  l'étend  d'eau ,  de- 
vieov  Uau^  et  opaque*  Ce  s^  se  dissout  eneore  dans  l'éther, 
dans  les  huiles,  vohdles,  mais  surtout  très-&cilement  et 
très«pxt>iq[itmient  dma  les  acides  limiides  ,  desquels  il  est 
séparé  par  les  alcalis  sous^  b  forme  d  une  poudre  l^ancbe. 


439  jôWïtNAft; 

àà  âùtré4  èàràètîres  iôiff  de  ùe  pki  toûgbr  là  iéntan  âe 
tournesol  9  de  fondre  i  la  ëBàleot  tioUMè  1$:  tite^  Ût  farfiJer 
aVëc  flàtiune  èm\  |irbje(£iiir  4élt  tliirbdiiâ  aldeiiâ,  de  dbxtr 
lier  successiveiAént,  par  éa  distÎHàtibà  à  k  cojîme ,  «ne  n»* 
tière  liufleuse  et;  jâtmàtrc ,  du  pUegMe  iib^gné  de  catN 
bonaté  d'àmtiiOnla^ùé ,  èft  du  gàï  hydrogèÉe  tàrboûë  ;  de 
laisser  un  charbon  trés-totulttitiétii ,  qur,  iideiUëré,  {présente 
^elques  tracée  de  pbUâsé.  Ce  sel  ënJSii  ^i(  '^{it^utët  tût 
animaux  auxtjuels  on  Vt^dminhhl^  éti  'péûpb  quabtit^  ^  lek 
acèîdens  que  leur  occâàiôneràîl  ràpîfaia  pris  ktùr^lb  dose, 
'  M.  l*roust  àvaît  tépktAé  ^oihttie  iinë  t^ihè  ptxre  le  préci- 
pité àBobdapi  4dé  IfbrmèiSt  les  kicàlis  daitt  wè  d&idbtion 
d'opium  faîte  i  frbîd.  Ce  précipité  lavé ,  puis  sobmîé  k  IW 
tiôn  réitérée  dé  Talcoliol  bouillant  y  k  fôUrtii  â  M.  Denosne 
un  sel  très-pur ,  qui  àxBèré  dti  JkWcédéni  éû  ce  qall  à  une 
saveur  îégèrémënt  âmère,  qùTl  érfitàlKse  mbîni  rS^ttiéhe* 
ment  ;  qu  il  a  un  peu  plus  de  solûlbiKté  dans  Tëau ,  que  ses 
dissolutions  vërdissenl  le  sirop  de  Violettes ,  qu'il  'Afei^pfle 
snr  le  feu ,  \6mhe  feu  unie  espèce  d'ëffl0rè$(^encè  àtVàttt  djB  le 
fondre  comme  i*auti%  ;  que  sa  dlssoliltîott  alcélroi^ié  ne 
prl^ipite  point  parTeau^l^câ^è  qùèlqtaés  tiiotliMé  ^tèà 
n  s'y  formé  de  petits  cnstaui  ;  que  }é  même  phébâtàène , 
cnstalBsatio'n'iMÎns' trôuBlè  apparent,  à  Keù  dans  sa  di&soln^ 
tio'n  par  les  acides.  M.  'Ûèitosne  ajoute  <^ù'il  à  redire  dé  (Èe  ^ 
à  peu  près  les  mêmes  prodtdts  qùé  de  raViCTë  &  là  d^st^Éon^ 
et  que  cependatfl  îï  li'a  pîu  donii^  au  premier  et  ftcér  an 
second  là  fi^cultè  4e  verdir  le  slroj^  aie  Vïoléftes.  VL  a  t'usa 
çEerché  à  reçoïlhatti^  Ik  toikTSk^bn  t^tiù  les  ftlcaUs  Writ  âk 
former  avec  VàcîÂe  de  l'o^iirth  ;  àtâîslà  p^fitë  HqààUtfté  de 
cristaux  àiï'H  a  fabifenàs  ;  letrtr  tJàJôrtiiîohy1èurîà«nB  whilm 
fTté ,  helui  éïi  pas  p^r^xlî^  'Se  liés  lA\éh  ëiômittéry'il  à  èëtale- 
mept  appris  que  ce  noùVéàÙ  àA  fite'décoinpd^ît  khréc  feflfer* 
véscèuce  par  IVcide  stdftiHqiùte  ^  et  'fl  a  soupç^iiK  i|we 
racide  cpî^ral;  ttlm  àm  î«ir«t  tfij^  ^  1>PP» 
^cétèux.        '  •      '     >  i 


DE    FqAEW4CIB.  4% 

naisâance  en  Fiance ,  et  qui ,  d«  «pa  ^y^u  ^^me4  incomplet , 
ii^avaîtr pQÎf t  .Qxé  latteptiofl  de  fe^  jconâtQfeQ^  ;  U  vient  de 
f^pr^drece  tx^yfwX ,  et  de pal>)ier  en f41em^n4 ua m^moir^ 
dont  la  traduction  ^  tm^re  d^  1^  toqie  5  def  Aiuiales  de 
chÎ9Û«et  de  pby^iqi^f  page  au 

A|,  ^Mir^^rf^ ,  4^  xe  mémoire  oô  il  est  peu  d'accord 
avec  M.  Derosne ,  s'est  proposé  principalement  de  faire  con« 
naitpp  ^  ^v^  I»  uopi  de  AOrphipe ,  une  nouydle  base  fiflui- 
line  de  nature  v^étaje ,  et  sons  le  nom  d  acide  mécpniqo^ 
)m  Boi^el  a^df  v^igéul  cyist^llyiaMe ,  tou%  denf  e^f4fs  de 

De  la  Èffurphine* 

Il  £iit  digérer  k  chand^  k  plnsienra  repr^ ,  de  Vopiajii^ 
d|fu|8 Jlean  dlauHée^  Averse 4f  rw»monii^i{9ie  eu  e^cès  dans 
la  solntiDKi;  il  a  y  &ît  nu  précspité  d*i|a  l^lanc  gn^àtre^  qui 
hU^U^i •prend  ta  forme  du  cmimx  grenus  et  translucide^; 
c^Vfa  frécii^it ,  çet^  fplMmÇ^  cfift^itinpy  qu'il  appelle 
morphine^  et  qne  d'après  l'eii^érieaoe  il  r€|^^  coinme  Ifi 
fAMe  efliiVBiCp  d^  rf9pi4W? 

Pour  la  débarrasser  dff  Tf^t^u^tif  et  ifi  l'acide  méconiqne 
qui  l'acoompa^n^em  ^  tf  ]#  disfout  4«9s  da  l'ac^  sulfurique 
aflaftli;  il  la  précipite  de  nii^ro^  par  l'afimoniaque ,  ex 
achève  de  la  purifier  p^r  jf^fi  4^  €i;istaUisa,tiGtQ  daçs  1'^* 
enliol. 

La  motfplii^  parrennei  pfiflyahf  u]l  deg^ft  4e  pnreté  se 
présente  m  pandlélipipMU»  xépiHfm  A  £sieef  o^li^pies  ^  elle 
est  «BQoImf  ^,  satable  dakia  l'eau  hçimïfa»»  en  A^îjble  propor- 
tion ,  ipèMolaUe  dans  Talcobol  At4ana  l'étW»  p(^<lîp^^-' 
mente  l'aide  de  la  chaleur.  Ses  diaacJbutons  aont  d'une  suiveur 
trèaami—  »  «t,  qnoique  la  morphine  qu'elles  cpnxi^nnent 
sois  entièrement  privée  d'ymmdmiaquc^  celles  hoMÛssent  le 
ppier  teint  far  la*  ffanhafi^ .»  U  ^m^Vim  »  ^^  rj^tablis;  fut 


44^  f OURHAB : 

la  conlénr  Ueae  àa  tournesol  tougiepnrkt  acM^jX»  «or- 

phine  se  dissent  fadlement  par  les  aeides ,  et  fbme  avee  €«z 

des  sek  neutres  fort  remarquables. 

'    Le  sàus-carbonate  d&  morphin»  se*f&mie  eir  fimant  agir 

Tacide  carbonique  sur  la  morphine ,  ou  en  décomposaitt  h 

dissolution  par  le  sous-carbonate  de  potasse. 

Le  carhonate  de  morphine  cristallise  en  prismes  comls. 

Vdcétâte  dé  morphine  cristalUae'  en  petitk  rayons  cl  e|t 
très-soluble.  -  .-     - 

Le  sulfate  de  morphine  y  lrès->sohibIe  ,  crntallfoe  ^l 'ram* 
fications.  -  <    .  •;'.,- 

'  Le  muriate  de  n^rphineîoxme  des  plumes  ott  des  rayons  ; 
il  se  dissout  plus  difficilemeni  que  les  autres  seb  ht  \mse  de 
morphine,  et  se  prend,  paY  le  refroidissement,  e»  ont 
masse  brillante  d\ui  blanc  d*ai^ent ,  si  Ton  a  poussé  Féfapo- 
ratikm  trop  loin.  *'   /  - 

M.  Sertnémer  n'a  pas  formé  de  m^naèe  rf»imiiffclid, 
'mais  du  ^ou^^meconote^cristaHisapt  en  pnsm«s>^  Si'iE^ibieBa 
^n  traitant  par  Falcohol  la  solution  aqueuse  d*opîam  ;  il  &ut 
heancoop  dVau  pour  le  dissoudre  et  pow  le  sépartm 
tièrement  de  Topium. 

Le  tartratt  de  morphine  ^y  il  cristallise  en  plis 
semblables  k  ceux  du  sel  précèdent. 

Ces  diffSJrens  self  lui  ont  paru  très^nuisibkviils  i 
solubles  dam  Fean ,  et  presque  tons  d'un  échft  lÂstacé ,  et 
's'effleurissént  promptement  à  Fair. 

D'apris  ces  propriétés  de  la  morphine ,  M.  Sertnetaer, 
-plus  hardi  que  M.  Derôsne,  qui  n*avait  regardé  la  même 
substance  qoe  comme  le  sel  ^eisentiel  de  Fopimai ,  ofacemi 
'modifié  par  bi|K>tas«e^  B^hëdto  pas  â  k' ranger  pflcmi  les  al- 
calis ,  et  à  la  placer  immédiatement  après  Fammoma^e  ;  et  t 
continuant  à  obsenerles  caraetères  qui  lui  sont  propres ,  i^ 
trduve  qu'elle  se lend  aisémem  à  Faide  de  la.chaJeur , 4|«*elW 
'  ressemble  alors  au  sOnfre  ibadu ,  qu^dle  se  prend  en  csiataniK 
par  le  refroidissement,  qu^ellebràleTiMmei^tà  Faâfilii^i 


BmÊiê  «ueeiibttaiioettoixâtEC  etTérinense  d'mè  bdeor  partie 
cnlière  \  qù^Me  se  cOTokme  avec  le  aonfri  à^r^dde  de  h  oha* 
Ie<ir,«w»ie.cljkmt  en  BDtèmetanpt.et  fatme  da  ^Afdh^ 
su^urigue. 

*         ■  Z)tf  f  acide  méconique.  - 

M.  perosne  n'avait  pas  poussé  très^loin  la  recherche  de 
#et  acitle ;  M»  Sertuemer  la  trouvé  dans  le  liquidé  dont  il 
f  vait  préçipi^  la  morphine 

U  a  évaporé  ce  liquide  en  consistance  de  sirop  ^  il  en  a  sé- 
paré «a  i«si^  de  morphine ,  d'^l^wd  ii  V^ide  de  Tévapora- 
tiouc ,  jifiia  par  Famoioniaque  ;  V^ljêuia  ensuite  étendue  d^eaa 
^t  filtrée  vil  9L  ajouté  une  dissolution  de.mtuiate  de  baryte , 
il  a*7  est  £ii|  un  j^ipité  qui ,  lavé  et  desséché ,  s'est  trouvé 
être ,  suivant  lui,  une; combinaison qn|sdrup1e  de  baryte^  de 
Wftfpti^e  y  dVcide  méçooîque  et  d'extmciif * 
'    En  défaarvassant  cette  «conibinaison  de  reziràctif  pèr  Tal- 
•cohol,  de  labarjie  par Tadde  sûlfurique ,  il  a  obienji  une 
Jiqoear  enqore  ttâsHU>lorée  qni^  mmmm  àPéreporatieBi 
pois  à  la  sublimation ,  hi  a  fo|irm  .un'acsde^cemrei  en  ai* 
fuiUea  belles,  longues'  et  incofereà/Malbevireiisement,  à 
cause  de  la  fracture  de  TappareU ,  il  n.*a  «retii^é  qil'une  pe<r 
^te  ^pantîti  de  cet  acide  y  en  sorte  qu'il  s'est  srewré  obligé 
,de  4e  borner  à  examiner,  i*.  son  affinité  nour  l'piide  de  fer  i 
il  le  précipite  de  sa  dissoluUon  muriauque  en  beau  rouge 
rde  cmse^  3^  sa  combinaison  avec  la  chaux  4  il  ferme  avef^ 
elle  un  méconate  qui  cristallise  en  prismes ,  eA  peu  sojfnble  y 
et  n'est  pas  décomposé par^L'acide  sulfiiriqae;  2^  enfin  son 
'activitésur  le  corps  hnn[uûn ,  il  l'a  tiauTée  nuUei  pme^i  U 
desedêcinq  grains*  •     ? 

lia  découverte  d'noeiiouvelle  baie  alcaline  et  d'un  non* 
-vel  acide  mériterait  d'être  constatée.  M.  .Eobiquet  a'eot 
'.:cliergé  de  cette  besogne,  et  s'en  est  acquitté  avec  le  tile^t^ 
;cp!on  lui  ponnaft. 


442  s^mkAàûk 

ML  Sertnenwr ,.el^  t^élaiil  jçodçv  qa'ctte  donaait  «pvIqfM» 
UMM  dfaBÎmnniiipia ,  Ifytdbt^  pcuiTaiéBt  \eilm  imionMe^ 
sur  son  exûience  comme  alcaU ,  il  s^est  décide  poor  IkcMnom 
a  subsdttter  à  rammoiiia^e  k  nu^goMe,  baao  Iftiea  mmM 
énergique.  Voici  «on  procédé  : 

On  Ait  booiHii^tmê  dissohitioK  concentrée  dV>piam  aree 
une  petite  çumlîté'de  magnésie  ordinaire;  lo  grdas  pi^ 
liTre  d^opiom  suffisent.  On  soutient  rébullition  pendant  un 
qttan  d'keoro}  il  se  finto  ira  d^pAi  gijsàtre  ass^a  cmsUé* 
rible;  on  filtre ,  on  kve  à  Teàu  froide^  et  ou  tmte U  fté* 
eïpité  par  TaltiotMil  fsiMe  ^  ^*on  laisse  macérer  à  diand 
sans  porter  i  TâiùlKtion;  on  enlère  ainsi  très^-pen  de  moi^ 
pkStte  et  beaucoup  de  matière  cdorante;  en  filtre  et  on  lave 
avec  uti  peu  d'atoolu^lroid  ;  le  dépôt  est  ensnite  repris  par 
une  phu  grande  ^pimtité  d'al^oM  rectifié,  et  on  fQf^mf 
inaqtt^àfébnUidon  Uen«entennai;'oiifikm.laliqueQr^eafiOf« . 
kooittante,  et  parierefimidisseinent  on  m  la  moridiiiie  très- 
Uen  ctwpsjiisée  et  fiwt  peu  colorée*  On  réitère  )mqu'â.ti|Ms 
fins^ia  même  opération»  sur  k  pôctEoD  non  cneoreatiaquée 
indi^ôt  ^  et  kmofpliiîw^pieroa  ditieiiti  cliafue  filtMîs^ 
est  de  plus  en  ^s  incoloie. 

M.  KoUquet  obsenre  que  cette  merj^fue  ne  retient  au- 
ctme  portion  de  mggnésie^  cHebrûle sans  résidu ç  ette loi  a 
paru  cependant  plus  ticêiùe  que  celle  chenue  p»  l*amm»« 
tda^ue  ;  ^le  avait  d^ailieters  toutes  les  propriétés  indiquées 
fwilr  l^mteur  de  cette  décourerte. 

lia  morphine  reconnue  pour  un  afcaK ,  M^  RoMqneC  4*eft 
Wupé"  le  facide  méconique  ;  îl  a  répété  fort  etvCtement  k 
procédé  décrit  par  M*  Sertuemer  ;  mais  quoiqu'il  n'ait  -pa^, 
comme  ce  chîmîste ,  -eu  lemalheûr  de  briser  son  appareil , 
^  a  dbténuune  si  petite  ipiaiitilé  d*acide,  qu'il  n'a  plu»  été 
surpris  que  M.  Sefituémer-ait  été  tauasi  réservié  ^ans  l'éMd^- 
qu'il  a  £iite  de  cet  acide  ;  aussi  s  est-il  empressé  -de  <li^cl^ 


o^MHtf  HtfjfÊÊÊb  'oè^  t%  lé  yéinitMii  ok  pitwRÊtw  Miè  5  w  ièr 
de  ^érMè^  ftiml  i^iit^  M  tïêtààktè  heûM  'M  èÈorp^âàé ,' 

'  AfitM  Vikré  àiMti  ^  }4  Mtièfé  éASitiilliAè  de  îkoMM 
UtiMi^iikSi  pê  M  mMOùxUm  dé  fiir,M.  ]tlébh{iiet  éû  a 
ISkft  iottiffif*  éàà^  unû  ài$k6làû6à  ié  ^otaAàë  caustique.  Cette^ 

prïAé  de  fceloi^  eu  notigé  les  séb  de  ^er.  Um  égale  ^aiitii4 
dé  h  mètùé  inadèrë  et  de  ttùriàtè  de  bki^te  forent  teima 
loâl^-teijàp^  Auu  ràléohèlen  lâiuUitioli ,  ims  qu^il  t  <^t  ^ 
la  moindre  déboïhpoâtd  on.  ' 

Dans  rmxentioii  de  i^ûeeir  lé  sel  dé  Iktàsnt  dàtis  W 
mêmes  drt6iistahces  5ù  il  dcfît  te  tt^ûtét*  flèâs  lès  ftisbhb* 
ûônê  d'o^f^iton,  oh  èfli  fit  dissoudre  deitric  ghittittiëé  dàM 
Taddè  aeâlqne,  d'ôtt  ai  furent  prëcîtfitéfc  pat  to  excèl 
d^Mtindtiià^aë.  La  ^Veist  èkftofiSé ,  ifihi^è  et  éyràpa/tée  atëè 
le  j>hié  gMind  métiagëilietit ,  b*à  pas  dMaë  Ik  iuotnâre  t^ce 
d'acide  mëconiqae.  Ce  sel  dé  ï>etb^aé  tvA  cMstriê  Imitée 

fli.  KMWfnet  i  11  a jMil  ^ix  ^récsiSt  v  MCnrlnr  tnftbraè  fatéa^ 
«fe%ée  du  sd  ^  Derbtme  f  péMà  àfrèé  ttâàdft  ^"'ekfdé^tifil 
vu  eiccès  dé  ifna^^àfe  ^pMt  AtMtti  la  'Hïàr^âtté  ^  Véï^ 
détait  nY  fitér  ^aldtAbit  fet  ibi^Mler  ikftè  ë6tad]lMa&oh  fftM^ 
IMilè)  en  ceïâtf^énèe,  aj[>tSs  VV^ 'épuisé  ^diêpèt  ttfcgtté^ 
aietipir  ralcûbol,  ft  trtutàle  Vâldilpkr  l^èôM  très^fiffii^ 
bK  ;  f  t  fnt  pi^^qo^  éntiii'eUtèfak  disM>tkk.  Là  diaéèlotita  dé 
èoùtebr  bnme  tôii^ssait  fi>Hfeihèiit  Isa  ^Bsiolàûms  de  farv 
Pdor  se  di9»artra)iser  a^  ^  tkùîiiïMe)  dà  murâftë  de  baryte 
fut  ajoute  ^  la  liqàeor  addè.  U  seféUtta  itii  fîMtSpitë  HJsh 
f ^mieiTtlro!(é ,  cbtnposë  de  lifèconaftë  et  de  kuttktodè  batjfte , 
^i  fut  4écompoÀi4  pter^R^de  'aùlfiiri^ilâ>te.  il  Imt  hi^ 
-èèr  le  mélitùgè  loi^E-Miipa  èb  iokdimtàùn  I  '^HÂ ,  parbe. 
ifoit  ^  'ïritécAiàte  esl  iBffIdIte  k  décmÉpoiër,  ëùïaiaoïi  d'une 
^ubsiaûùe  êwm^tfci  h  tMsqtxt,  et  dûài  éà  ne  peut  Ifc 


444  .r:|OîJ.»î?>A  ^:r 

i^dt  oiéconi^ipe  eu  uèfi-peu  ac^iiU^^  laat  ^i^ï^S-^tft  ui  i 
«fBtte  iobiUiM»  :  fttisl  £iat-il^>€iiiicpmi  d>aa  |KMir  Fattlewr 
au  méconate  de  beryle  décomposé*  Qn»d  la  l^QMmr  ^ 
co&tieot  cet  Acide  est  suffisanu^eqt  coiu:emrée  par  Véwft^ 
ratîop,  il  cristallise  en  petites  ramificaâo»  oa  bocqppw  n^o^ 
nées  d'un  îanne  itnigeâtre.  Poor  î^obceoir  pnr^  on  k  kve 
avec  un  peu  d'eau  'froide, ,  on  le  dessècke  bien ,  et  on  If  an- 
bUme  h  une  douce  cbalenr  long-temps  continnAt»  et  smtDPot 
bien  ménagée  an  commencement.  On  peut  vers  la  fin,  lon- 
fi^touAff  rbnWdité  est  dissipée,  éb^^      ten^pétatiire , 
mais  pas  an  point  d*altérer  la  substance  <{ui  accompagne 
V>çi4e  içaéconique;  Amsi  purifié ,  il  affecte  différentes  formes, 
il  est  en  lames  carrées  ou  en  longues  aiguilles  ,  et  4|iielqae- 
fois  jBi)  ramificatians  d'octaèdres  trésrallonfçés.  Il  se  Sood  de 
^%o  ^  mS  degr^  centigrades  ;  il  se  sublime  swtia  dépon^KH 
siUonà  mesure  qu^  est  liquéfié  ^  et  forme  à  la  Tcxute  m^ 
rieuse  du  vase  .i;ne  espèce  de  ma^sse  ^  co^nme  le  can^nreu 
composée  de  ses  criâtaïuc  ^réimi^. 

L'acide  mécooiqne  est  très^aoluble  dans  l'alcolipl  et  dans 
r-ean  $  il  roiigijt  le  toufuespl  ;  il  n  a  d'influence  bien  marquée 
ffat  sur  les  diyolf^îo^  de  fer ,  ei  surtout  quand  efies  sont 
au  mojpimwn  d'csidaMon  ;  il  se  prodoit  alors  une  couleur 
twgp  :des  phis  intenses  ;  mais  il  n'y  a^pas  de  prédpiution  y 
comme  l'a  anfioucé  M.  Sertneroer„  U  fait.passer  la  solution 
âvL.  sulÊUe  de  cuivre  à  la  couleur  vert  émeniude.  H  n'y  a  pas 
d'abord  de  précigiti^n^  à  la  longue  il  se  dépose  nue  pondre 
jaqne  >pftle/II  troguble  aussi  à  la  longue  la  dissolution  de 
subiUmé^çofvosif^.  enfin  cet  acide  fonne  des  sels  plus  on 
^  IRçina  soluUfss  avec  la;pot^sse  ^  la  sonde  et  la  cbaux. 
,  Labarytetet  ses  çcunbinaisi^as  ne  donnent  point  de  pcé^ 
iripité  par  le  même  apide.  lia  magilésie  qu'on  fait  bouillir 
ayecJa  dissçl^itipn  d'opium  eiflra|ne,  pjiitre  Facide  et  lamofs 
pbine  ^  une  substance  qui  leur  est  toi^-fb-fj|it  étraiigère  ^  ma^ 
Am4é9i4fi  ^^^^<5!F^Ho»  de  TêcWe  ayec  la  baryte ,  etp* 


li*ol|^  igAkSpii  Be  iés  expénianées^itait  éé  eùmlpêtêt  k 
combintttiMi  d'acide  viécoiuque  et  de  merphine  avec  le^^ 
de  Derosoe.  Le  mécomte  de  iBorphine  éal  extrêmement  ser 
kible  dans  Teau  ei  dasa  Talèohôr;  ït  ne  crUtaUMe  paa ,  il 
eooaenre  la  propriété  caractémttip:^  de  s6n  acide^  de  eetor 
-rer  lea  diâaôlntioDflr  de  Cmt  ;  il  est,  dé  plwa^  déoomposé  par  les 
elcalM^;etc.;  d^où  M.'Rclyiqiiet  condut  qu'il  n'y  a  aucune 
«nalDc^  entre  ces  deux  corps  y  tA  qne  le  sel  de  D^h>sne 
n^est  pas  dtt  méconate  de  morpUne ,  ooeime  M»  Syhiuiier 
Faavoaé. 

Malgré  tontes  les  expérienoes  que  je  viens  de  rapporter , 
}e  me  suis  encore  fiiit  une  nouTdlé  d^ectian,  dit  Âf«  Ro^ 
biquet  :  î 'ai  cru  possible  que  Facidé  mécanique  fàt  seule- 
m^it  racide  libre  de  l'opium ,  et  que  la  morpbSne  se  troi»- 
vÀt  combinée  dans  Fextrait ,  arec  un  autre  adde,  pourfcn^ 
nier  fe'sel  dé  Derosne.  Poér  rechèreber  cet  acide  présumé 
daip  la  dissolution  de  l'opiuin ,'  privée  d^  la  môipbine  et  die 
Fdcide  méoonique ,  elle  a  été  p^édpiléé  par  le  sous^cétate 
de  plomb ,  et  le  |^mb  séparé  ensuite  par  l'hydrogène  snl- 
faré.  Il  est  resté  une  liqueur  d'un  roage  bnm ,  rougissai^t 
le  tournesol,  en  le  saturant  par  la  baryte^  il  s'est  déposé 
beaucoup  de  matière  colorante,  et  l'acide  %»t  resté  en  disso- 
lution à  l'état  de  sel.  La  baryte  a  été  séparée  du  ael ,  formé 
k  l'aide  de  l'adde  sulfnrique  ;  la  liqueur,  alors  moins  colorée, 
aviait  une  saveur  acide  asses  franche  ;  mais  elle  ne  colorait 
pas  en  rouge  les  solutions  de  fer ,  même  les  plus  oxidées. 
Cet  autre  àdde  végétal  de  l'opium  ne  se  voliitilise  pas,  et 
ne  présente  aucune  propriété  remarquable;  il  forme  avec 
•  la  morphioe  un  sel  soluble  dans  l'alcohol  e|  dans  l'eau  commue 
)e  méconate ,  mais  n'ayant  aucun  mpport  avec  la  substance 
cristallisable  de  Desrone;  en  conséquence ,  il  ne  reste  aucu^ 
doute  à  M.  Robiquet ,  que  cette  demière  n'existe  conjoin- 
tement avec  la  morphjne  dans  l'opium  ;  mais  indépcndam- 

ïnent  l'une  de  l'anale.         

L'auteur  des  obsenrations  Uniàuf^^  en  foomksant  iu|e 


44^  fOVRMÀft   y,  f 

«ioivn1|«  pMbré  Ife.  FexutMPM  «nitfttefb  iif  < 
«jpes  en  ^pieitiptt  4laiM  Fopifiâi  brat,  et  m 
Moyen  ieki  •buwir  imijéAiitiimini 

«  $i;MJie«4»dlmiKk«r#Iiîu[id*sFeta,4Ni*]ei 
mpanrTant  par  TMier ,  ist  ^n^im  Tiéptaitè^e  ^nà  «•  qm'HM 
,de  aoIsMe-^ttè  ce  v^ikojle,  oqqp efokÉt dtè ffemiliM  il*aB 

To^àm,  reaiMit  lieiiMte  leiig^^enq^  aptis  ' 

Teaa  >  Taleoliol  ^  Télber ,  et  qui ,  à  la  disdUatioD,  i 

-»ifaxie94e  ceNe^poodba  iannAtie;,  dommiCi  par  bqr  tfvih 
-poradott)  daicmtaMxiiÉpr^D^  A'kÉie  hiâle  viwf^imt^  aft 
3iffijra  de kqvelie^tt toU  nager  de  pefites «a^iea jAnteoft- 
ridérabfes 4e  eaonlekMie,  qpiOti peut a^merl  JTaîd» >d*an 
tndile.  On  déesnte  ie  liquide  Indieiir  pour  isoler  lot  txtt- 
taitic,  et<mleé  terite par  lVlccfail>>ooillam}jeB.fllmpiire^rii» 
par  refrèidièselfaEiQiit  dn  «el  de  Deroene',  iAifoégiié^^ai  pen 
de  caoutcboue*,  en. le  purifie  par  nne  mmwfMm  di8sah4k». 
Cet  (^icrm,  ainsi  ëpnisé  par  Ftfther,  et  repris  par  Cew, 
donne  des  dlsabhttions  loni  nussi  aeides  Kja^ajupaftffanf  »  et 
qtii  se  comportent  arec  la*  magnésie ,  eonune(SilV»|Man'«At 
^s  été  traité  par  l!élher;  c*eBt-4-dire ,  qa'on  ^^ètient  à  pen 
-près la  même  quantité  denorpUtie,  etavec ■antaii  de  ftci> 
Thé.» 

M.  le  doctenrOtfila  tientd!*essa3rer  faction  delà  motplifa» 
sur  récbnonlie  aoîmale',  et  il  nésnite  de  ses  evpérienees  ; 

i\  (^lambrjAniiepare/imfedtiitedansl'estûoiacd^nfa 
cliien ,  même  faiÛe,  n'a  pas  d*aetion  warqnée  i  la:dese4ML 
douze  grains  -,  tandis  qU'nne  pareille  dose  d'etti«îl  aqoevK 
d'opium  peut  occanoner  la  mort.  Cette  nuliiié  inaction  pe* 
>aU  dépendre  du  pen  de  solnbifité  de  cotte  singulière  sdb- 
stance; 

a^  Que  les  sels  solnbles  de  morj^liine  agissent  atee  4a 
'nfème  intensité  ei-prodêobent  Ie$  mêmes  efieir  qoe  r-exuait) 


Aire  «m^MKb  4  «m  sfll  iè  mott^MM,  4ei  fMlfoMcffliMtMi 
Biéeôatte  ;  <mr  Texindl  aNfMux  4^ttfii  y  «tketemettt  M^ 

hâtitedose;  . 

3^  Que  fis  grtiiiit  4e  «irtriliMiet  iimom  iâmi  Littiile 
d^olive  9  sont  aussi  actîfii  qae  douce  grains  d'extrait  aquenxi; 
«e  ^  pfoa^ne^HiB  l'kldle'Bedtmliiè  WaiieoDpiMiBsles  fny 
yrJÂét  ^ùiéÊftUMm  dte  ktmwyhine'yie  ke  acides  ^ 

4^  Qaekmor|plûiiie,iaiiisî'qiiele«le»lcsJivbslaiu)esqQi 
^^isse&t, 'après  avèfar  ^lé  sl>soifaée>  a; imesKitioa beaucoup 
plus  intinse ,  ^lant  iiqeelée^aM  les  ^mes*,  qa*appBqatfe  sur 
le  tissu  teUttlaiffe  ou  introdsûledÉnsffeôaal  digestâff 
.  5^*  Que  rempoisuM^emcat  p^dait  par  De  nouveau  eerpa 
doit  être  traité  oomme.iceluî  que  pM>dnitirepani.  Uftàt 
ifomc  s'«ttaelielr.  d'sdboffd  i  ^«ipulscr  lé  psâMm  f»  Jes  âné- 
lûfoes  ^.AdB^BÎstier «ttsiâte  lés  acides  iv^itaos  nwptnablsi 
ffieataSBÛUkvl'w'Ea**»  du:cafti9  «te.        i^-:F.  G.S. 

Expériences  sur  la  Morphine  ettAcUh  rfkkoniqiie,^   . 

(  Extrait  d  ua  Mémoire  lu  â  rAcadéoii«  de»  Scienoes  de  Momeli,) 

Lb  mémoire  de  M*  Sertuemer  sur  Yopium ,  imprimé  datis 
les  dkpoales  de  Pl^fdq^  de  Gittien ,  reAfertue  des  fiifis  si 
iiMpûrtaw/ytej^'oru^ie'aiimdei^  de  itf  péter  tes  expé^ 
xiences,  .at  d^  cottUMvI^r  lis  'lééttlcM-à^rAcadéinie 


n^y^gity  da»  leittëimtre  de^S«rtHei^  siibétance 

nouyelle ,  qui  a  des  propriétés  alcalines  par  elle-même ,  ce 
l]ui  est  sans  exemple  daos'la  série  oeuibfeQse  des  Aires 
orgawques.  Ce  -oortM  est ,  sddn  M.^Senuemer,  le  principe 
Mrcotiqae  de  Fopiirta  tt^  isolé ,  corps  qui  a  été  chei^^ 
SA  vain  depuis  bmg-temps  par  tant  de  chimistes. 


44$  iovîiiikL  .. 

il  est  Trai  que  cette  matijère  a  iM  défè  aperçue ,  «làis  < 
Uilée  avec  un  acide.  Baume  (i)  Ta  décrite  sous  le  nom  di 
id.  essentiel  d'opium  ;  ft  M.  Desrpiie  (ft)  fit  beiivpoap  d'ei^ 
péneoces  sur  cette'substdnce  cristailiaiée  ;  mais  p^vonae  o^a 
poussé  ses  recherches  aussi  loin  que  M.  Sertuemer. 

M*  Seriuemer  a  donné  deux  procédés  pour  obtenir  It 
morphine. 

Le  premier  consiste  à  dissoudre  Vi^mm  dans  Tean  diand^^ 
et  i  précipiter. par  rammoniaque;  le  second,  à  triturer 
ïqpium  réduit  eh  pondre  avec  de  Tacide  acétique  ésenfa 
d'eau^  et  à  précipiter  ensuite  la  dissolution  par  Tammo- 
niaque.  J  ai  répété  les  deux  modes  arec  succès  ;  mais  je  dois 
donner  la  préférence  au  dernier;  car,  au  moyen  de  ÏBÔâê 
acétique ,  on  obtient  une  beaucoup  plus  grande  quantité  de 
nuMrpîiine.  que.dané  le  premier  cas. 

Au  lieu  d'ammoniaque,  je  me  suis  senri  de  curbonaie 
d'ammoniaque  en  cristaux  ;  j'ai  égaleinent  employé  la  diam 
et  la  baryte  ;.mais  une  partie  de  ces  terres  se pfféeipiieafee 
la  morphine  et  entraîne  une  trop  grande  quantité  de  nniîke 
colorante  ;  de  sorte  que  Ton  a  plus  de  peine  à  purifier  h 
moïphine  par  Talcohol  (3). 

La  morphine  bien  cristallisée ,  provenant  d'une  disaolutiou 
dans  Falcohol  ou  dans  l'éther,  a  toujours  les  mêmes  pro- 
priétés ,  quel  que  soit  le  mode  qu'on  ait  employé  pour  sou 
extraction» 

Ses  caractères  alcaljns  sont,  dans  beaucoup  de 
stances,  très-saillfms  :  elle  rend  au  papier  de  toumeaai  i 
sa  couleur  Ueue ,  et  brunit  le  papier  de  ihubarbe* 

(i)  yojrez  Bauttié,  ÉI«neM  ât  PfaàrnuUsîet  ifptièine  Mlàfià,  |Mif.  ^. 

(a)  P^ayem  Aaaalet  de  Chimie  »  tom.  45  »  ptg.  ^7. 

{S)  Le  réddu  d'^ywim,  ipais^  par  Teau  cbaade  et  boaiHatiU,  doBAe 
faoone  des  crifUux  de  ■i6rphiii#coMbtBëe  ftTèc  ira  adde ,  lorsque  Vtm  h 
traite  par  Talcohol  ou  réthïr.  Lliirile  grasse  ^ae  Tga  tronve  lei  »  |«oviert 
sans  doute  de  qaelqaes  sememcts  énukiTcs  »  qui  existent  topioars  dans 
Fo^ffiiff. 


DE    PHARMACIE.  44^ 

S'il  y  a  quelques  reproches  à  faire  à  son  alcalijaité^^.cg^st 
qu'elle  bruâit  très^eu  le  papier  ciurcun^a^  niais  elle  iusiiû^ 
eu  revanche  cette  propriété,. par  la  tendance  qu'elle  a  dft 
s'unir  aux  acides ,  de  les  neutraliser  avec  bie^ucoup  4e  faci- 
lité 5  et  de  former  des^  sels  qui  cristallisent  bien.  ^  .  *  ,\ 
Je  n'ai  fait  que  le  muriate  de  morphine.  Le  premier  cris- 
tallise en  houppes  soyeuses  nacrées  ^  qui  laissent  dégager  du 
gaz  muriatique ,  quand  on  les  plonge, dans  l'acide  sulfuriq^iei 
.  Le  tartrate  A  morphine  cristallise  en  prismjes  tronqués* 
Ce  sel  est  inaltérable  à  l'air;  il  est  soluble  dans  l'alcohol  et 
possède  une  saveur  très-amère.  Cent  parties.de  morphine 
en  exigent  smxante  d'acide  tartarique  pour  être  neutraU^iées 
réciproquement.  ^   ;  .   .  : 

De  t acide  méconiqùe.  . 

Après  0voir  précipité  la  morphine  d'un  infusum  d'opium  j 
au  moyen  de  l'àmmomaque ,  j'ai  versé  dans  la  liqueiir  filtrée 
Une illîlsorution  bouillante  de  nitrate  de  baryte  qui  occa^io-* 
liait  un  précipité  jaunâtre  très-abondant. 

Lorsque  ce  précipité  fut  suffisamment  }avé  et  desséché  î 
je  le  fis  bouillir  à  plusieurs  reprises  avec  de  l'alcohol  à 
i8^«  ;  par  ce  moyen ,  il  fut  considérablement  purifié  d'une 
matière'brùne  qui  se  dissouf  dan^  Talcoholi ' 
'  Étant  desséché ,  j'en  fis  bouillir  soixante  grammes  aveé 
cent  'grammes  d'eau ,  qui  était  mèléè  préalablement^vee 
>ingtW;inq  grammes  d'acide  sUlfurique  concentré* 

La  liqueur  filtrée  était  btimAtre  et  laissa  déposer,  après 
le  refroidissement',  une  mùkftude  de^cnstaux  jaunes  4'un 
aspect- de^  mièié  ' .  .    .  , 

Ces  cristaux  introduits  dans  une  cornue  de  vei^e -légère^ 
ixient'^  échauffée  dans  ùu  bain  de  sable  ^  laissent  sublîmer 
quelques  aiguilles  blanches ,  mals^  en  si  petite  quantité  que 
j^aî  dû  renoncer  à  ce  mode  dei^pur^eri'iiddtf.      «  -  -  r      ' 

J'ai  donc  eu  recours  à'  la  cristallisation ,  en  faisant  redis* 
soudre  les  cristaux  dans  le  moins  possible  d'eau  bouillante* 
m*««.  Année. '-^  Octobre  1817.  2»9 


450  *JOV&t![Â1& 

Le  K^de  Utté  k^M  dé^oier  ^  par  le  r(Aoidui8eiii«nt  des 
i;rituiix  jaunâtre^^  d!Sm  aspect  métàH^oe,  qm  ne  renfement 
tii  baryte,  ni  âCide  sulforique; 

Ces  cdsUiut  sont  très-ftddeS;  et  se  dissolvent  Inen  dam 
Takohol  et  dans  Ttfther. 

Je  les  regarde  comme  Tacide  méootiii{ue)  mi  pea  moîai 
pur  qae  eeltii  qni  eat  suldmié. 

Ia  sensibiltttf  de  Taddé  méconiqne  pour  décâer  la  prf- 
sence  da  fer  est  t^le,  que  lé  filtre  de  papiS*  Jesepk  en  de- 
vient ixmgè ,  par  rapport  à  quelques  atomes  de  fer  ccMem 
dinâ  ee  papier. 

Des  lettres  ,4critet  at^  dâ  l'encre  ordioaite ploligées  dJbs 
une  dissolution  chaude  d'acide  méconiqae,  déiteuml 
rouges  sur-te-champ.    .      .        • 

L'acide  méconique ,  quand  il  n  est  pas  combiné  avec  m 
alcali  y  e$i  un  excellent  réacUf  pour  ks  ael^fi^rragi^Mur^  et 
peut  an^lement  rivaliser  avec  le  prusslate  àe  potasse» 

Tai  mis  dans  une  grande  masse  d'eâu  quelques  gouttes  dr 
muHatede  fer  au  miuràiiiiiitiqivJ  le  prussiate  de  posasse  na 
pouvait  plus  fidre^rçconnaitm  :  celle  eau  devifut^i^peuàmt 
l^ouge  par  l'acide  miéconiquef 

Là  couleur  rouge  fopoé  que  Vùn  oblienl  quMd  on  met 
de  l'acide  mécooiqite  avec  du  muriate  de  fer>  di^anbpar 
les  akalia  et  les  terres  alcalines  y  ainsi  qu#  par  les  acÛes 
muriatiques  simple  et  Oxigéfté^  mais  cjW  B'e#t  pas  âétruiit 
pas  ces  acidea.  Au  mc^Feu  du  caribonate  de  poiaaso  on  peoc 
(aire  revenir  la  nuance  avec  louDe  ion  insenlllé» 

Ce  rouge  foncé  parait  être  détruit  par  leaiiqF^'U  sobuûesî 
le  liquide  blanchit  au  soleil ,  et  je  n'ai  pas  pu  £ûro  revenir 
launnoce. 

La  morphine  âinsi'que  l'acide  mécanique  Sont  Amic  deaa 
aubsiaAces  aouvdlos  tris-intéressant ,  qui  Aiériioni  d^tat 
étudiées  avec  sain  par  Uê  fhiwiil^ 


Dk   YSIEMACIE^  4&i 


ANALYSE  i 

Ih  hi  Chéiidoine  (  Chdidoxùuio  glançom)* 

Pat  mm.  CflBviuEm,  pharmacien  interne  de  Thàpital  det 
Véuéri^^  et  J.-L.  Lassiigse^ 

Là  cottleur  du  suc  de  cette  plante,  et  «on  odeur  tirêttae'^ 
hoUft  doDsireiit  fidée  de  Teiùiminer,  afin  de  toir  qttds  étaient 
les  principes ,  et  surtout  d'examiner  si  elle  portait  dans  l'é^ 
cônotïliè  animale  un  déAng<3meiît  qui  pAit  la  faire  considérer 
comme  AU  poison  ;  mais  ayant  essayé  sur  direré  animaux  \ù 
lue  de  cette  plantent  les  dirers  extraiu,  tant  alcoholiqnes 
qu^aqùeux,  die  nous  a  paru  seulement  agir  comme  diuré- 
tique. En  conséquence,  nous  allons  rapporter  les  moyens 
que  nous  ayons  employés  pour  isoler  ses  principes  consti* 
tnâAs*' 

Une  certaine  quantité  de  cette  plante,  pilée  et  laissée  en 
macération  dans  l'eau  distiHée,  a  fourni  A  ce  liquide  Une 
couleur  jaime-brunAtre  très-foncée,  qui  diminuait  d'intensité 
par  ràd<fition  d^ùne  quantité  d'eau  et  derenait  jaune. 

I  ""•  Cette  liqueur  avait  une  saveur  acre  et  fortement  amèrej 
elle  rouissait  le  papier  de  tournesol. 

2*.  Elle  précipitait  en  flocons  l'acétate  de  plomb,  et  i'oxa- 
late  d'ammoniaque  en  une  petite  poussière  très-blanche. 

3«.  Le  nitrate  de  baryte  n'y  formait  pas  dé  précipité» 

4*-  Le  nitrate  d'^^t  la  troublait ,  et  elle  ne  devenait  pas 
transparente  par  ^addition  de  l'acide  citrique  pur. 

5*.  L'eau  de  chaux  y  occasionait  un  précipité  flocon** 
Ueux. 

6*.  La  noix  de  galle  ,  l'acide  nitrique  ,1e  cUore  la  trott« 
blaient. 

7*.  Exposée  k  l'action  de  la  chaleur,  elle  forni^  une  pelli- 
cule à  sa  stufaee,  qui  au^ente  de  volume  et  d'épaisseur  par 


45?  JOURNAL 

Taction  continuée  du  calorique ,  et  qui  ensuite  se  prédpile 
sous  forme  de  flocons  brunâtres;  cette  matière,  soumise  i  la 
distillation^  a  fourni  un  produit  alcalin  d^une  odeur  très-^ 
tide,  semblable  à  celle  de  la  corne  brûlée  :  le  charbon  resté 
dans  la  cornue  était  légèrement  alcalin;  il  faisait  eilervescence 
avec  les  acides ,  et  sa  dissolution  dans  Tacide  nitrique  préd- 
pitaîi  par  Toxalate  d^ammoniaque. 

D'après  ces  expériences ,  la  matière  qui  s^est  coagula  dn 
suc  decbélidoiqe  p^  Faction  du  calorique^  est  de  l'alboimoe 
qui  a  entraîné,,  en  se  précipitant ,  une  petite  portion  d'un  sd 
calcaire. 

8^.  La  liqueur  d  où  Von  avait  séparé  l!albamine,  évaporée 
en  consistance  sirupeuse,  a  laissé  précipiter,  au  bout  de  quel- 
que temps,  une  subsUnce  blanche,  jaunâtre ^  ayant  la  fenne 
de  paillettes  ;  qui ,  recucjillie ,  lavée  et  examinée  avec  sein , 
a  présenté  tous  les  caractères  du  citrate  de  chatix;  car  I^ 
calciné,  il  a  donné  naissance  à  du.  carbonate  de  chaux;  20.  il 
s'est  dissous  dans  une  grande  quantité  d'eau  bouîBante ,  et  la 
liqueur,  précipitée  par  Tacétate  de  plomb,  a  fourni,  au  mojen 
de  rhydrogène  sulfuré,  un  acide  qui  avait  toutes  les  propriétés 
de  l'acide  citrique. 

La  liqueur  doù  Ton  avait  séparé  ce  sel ,  évaporée  en  con- 
sistance d'extrait  mou,  a  été  traitée  par  Talcoholâ  36  deg.,  qui 
s'est  coloré  en  jaune  brun.  Cette  soluti<^n  évaporée  a  fourni  on 
extrait  d'un  jaune  brunâtre,  sans  odeur^  d'une  saveur  amère 
très-désagréable,  qui ,  traité  par  l'eau ,  a  laissé  précipiter  une 
matière  brune,  qui  réunissait  tous  les  caractères  d'une  ma- 
lièrç  résineuse. 

L'eau  qui  a  servi  à  ce  lavage  était  colorée  en  jaune  orangé  ; 
évaporée,  elle  a  fourni  un  extrait  gommo-résineux  jaunâtre, 
dans  lequel  il  s'est  formé  des  cristaux,  qui,  isolés  et  examinés, 
ont  été  reconnus  pour  être  du  nitrate  mêlé  de  muriate  de 
potasse;  mais  ce  dernier  était  en  bien  moihdre  quantité.  Cet 
extrait  avait  une  saveur  amère,  nauséabonde  ;  cependant  pris 
inlcricurcment  il  ne  fit  qu'agir  comme  diurétique* 


DE     t^HABMACIE.  4^3 

La  prtîe  de  l'extrait  insoluble  dans  Talcohol,  redissoute  par 
Tean,  a  été  précipitée  par  l'acétate  de  plomb-,  le  précipité  re- 
cueilli ,  délayé  dans  Teau ,  a  été  soumis  à  un  courant  de  gaz 
bydrogène  sulfuré ,  qui  a  fourni  un  précipité  noirâtre ,  la  li- 
queur filtrée  était  légèrement  acide  ^  évaporée ,  elle  a  laissé 
pour  résidu  une  matière  jaune,  acide,  qui,  dissoute  dans  une 
petite  quantité  d'eau,  n'a  point  cristallisé  qnoîqu'exposée  dans 
un  lieu  dont  la  température  était  très-basse.  Pour  reconnaître 
la  nature  de  cet  acide  on  l'a  précipité  par  l'eau  de  chaux  qui 
a  produit  un  précipité  floconneux  qui  avait  toutes  les  pro- 
priétés  du  phosphate  de  chatix. 

La  liqueur  surnageante  saturée  par  l'acide  acétique ,  fut 
de  nouveau  précipitée  par  l'acétate  de  plomb,  et  le  précipité 
soumis  à  l'hydrogène  sulfuré;  la  liqueur  filtrée  et  évaporée, 
contenait  un  acide  qui  avait  tous  les  caractères  de  Facide  ma- 
lique  ;  car ,  traité  par  l'acide  nitrique ,  il  s'est  converti  en 
acide  o^ique  qui ,  saturé  par  l'ammoniaque  et  dissous  dans 
l'eau,  précipitait  la  chaux  en  une  poudre  blanche. 

La  liqueur  d'où  l'on  avait  séparé  ces  deux  acides  par  l'acé- 
tate de  plomb ,  évaporée  à  slccité ,  a.  laissé  un  extrait  d'un 
gris  brunâtre ,  qui ,  abandonné  â  lui-même  pendant  quelques 
)ours,alais«é  déposer  des  cristaux  en  aiguilles  en  très-grande 
quantité.  Les  propriétés  physiques  et  chimiques  de  ces  cris- 
taux nous  les  ont  fait  raconnaitre  pour  du  nitrate  depo^ 
tasse.  . 

-  La  grande  quantité  de  nitrate  de  potasse  que  cette  plante 
contient ,  nous  a  donné  l'idée.d'en  brûler  pour  connaître  la 
quantité  d'akali  qu'elle  peut  fournir.  D'après  l'expérience , 
QOU8  avons  trouvé  que  cent  livres  de  chélidoine  desséchée 
peuvent  fournir  dix-huit  liyres.  de  cendre ,  qui  produisent 
trois  livres  de  salin  contenant  une  livre  six  onces  deux  gros 
d!alcali  réel  (potasse).  Xes  cendres  de  chélidoine  lessivées 
traitées  par  l'acide  nitrique ,  iious«ont.  donné  du  carbonate  et 
du  phosphate  de  chaux ,  et  un  peu  de  silice.    . 


4^4  ÏOlTENât     • 

U  litvhê  ie'c6%  6xpérietioes  que  !•  suc  ;!•  dléMoinc 
e<«tient: 

i\  Une  iBan'ère  rësipeuse  âmire,  d'une  couleur  faene 
très-foncëe; 

^".  Uoe  matiàre  gommo-résiaeiise  d'ime  eooWtir  jihw 
orangée^  d'ime saveur  auère  iiailséalMHide; 
3*.  Du  citrate  de  chaoT) 
4**  Du  phosphate  de  chaux; 
6^  De  )*;idde  maliquie  libre  ) 
^.  Duuitrateetdumnriatedepousief 
7%  Une  matière mucilagineuae; 
8*.  DelasîKce; 
9^«  De  ralbnoiiue. 


.      MÉMOIRE 

^ur  ks  combinaisons  des  hydrogènes  pKosf^h^rès 

Tacid^  hydriôé^itMe  y 

Par  M.  HotrtM  Labiixhuoiè&c  , 

Préparateur  de  Chimie  et  de  Physî<tue- , 

La  à  U  SôcîA^  dft  Pliiriwc»,  k  i5.  wAl  tai% 

Les  côïhbîiïi&aiis  qui  font  le  «ijet  de  ce  Mémoire^  seul 
<«Ufe»  qui  T^pultent  de  l'actiDn  de  Thydrogène  pfoWphoft- 
phoré  et  perphosphorë  sur  le  gaz  acide  hydriodîque. 

J'enténck  id  pu*  hydrogène  protoph<»plior<^  Hiydro- 
gène  phoaphoré  qui  le  dégage  de  Vstàà^  ^(wphoktnc  et 
letr,  par  la  chaleur;  et  par  hydrogène  perpbosplMttf  y  ceki 
obtenu  d'un  méhyoge  d'un  excès  de  phospore ,  de  cbiMnt  « 
d'ciu ,  en  ne  t^cueillam  que  les  premières  portMis  ^  ae 
dégagent  par  raettoft  éa  feu  êur  ce  m^ange.  Le  gtt  hydro^ 
gène  pfoto^osphoré  se  cHsiingue  du  pet^Aospboi^ ,  mt  ce 
qfa'il  Va  put  ia  propri«iéide  s'enflammer  par  k  commi 
^e  TaiT)  e^de  ne  paa  nbendeaner  de  ph^fÂori»  lem^'oii 


DE    rHiftHiiCIB*  4^5 

1«  efw^rre ,  l4n4U  ipie  le  gaz  hjàtofièioà  perplu)«pketé  t'ar 
flamflAe  par  le  wnlaa  di  l'air ,  el  q«'il  abàa  donne  nne  partie 
4e  ien  phQspbevejpltf  le  temps,  et  cp'ilcesaepaslà  4'Acare 
inflammable  par  le  cant^ct  de  Fair. 

l'-ej^senrefai  ^  en  passant ,  qne  le  gaz  hydrogène  prot^lios^ 
"phpjré  pent  s^enfl^iamer  dans  Teir  «unosi^éijqi^  i  la  te^ir 
pératore  ordinaire,  maïs  seulemem  jfAsnd  il  |e  itroiiiye  ra- 
r4&é'y  on  peqt  s'assnrer  de  ce  fâîi  en  imroduifaat  dans  nnf 
ëpronreUe  trèa-lbrte  et  longne,  entonnée  4*iw  grillage  de 
fil  de  fer  ponr  éviter  les  morceaux  si  le  vaie  Tenait  i  casser^ 
49  Tair  on  de  FoxigèM  et  de  Yhjittogikm  piio^phûsporé| 
en  maintenant  le  mercure  dans  réprouyetUd  ^k^.  niveau  du 
«i^n!Cnre  extérienr  ;  aloce,  en  éleyant  TépriMiieUf  de^ian^re 
'que  le  mercnre  de  réprourette  soit  i  dent  decfinètres  envi- 
ron aurdesaos  da  mercure  dti  htàa  lor^u'on  opèi«  k  ao^  c* 
eitkvinon,  ilaeprodiût  toniiconpone  détonnsti^n  dansFë» 
pt)C)«ure|tte ,  produite  par  la  combustion  de  Thydrogène  phQs<> 
pb^  par  lozigène.  Lorsque  la  temp^mlnre  est «u-dc^us 
de  oeUe  que  j'indique ,  il  fiiut  rar^r  davantage  le  tpélauge 
de  gais  pour  eo  qp<rer  la  combustion.  Je  rapporte  ces  faiu , 
peroe  qu'ils  |ieRTent  prërenir  queiqurn  iKCçidens  que  j'eusse 
évités ,  Vils  eiMsent  élé  bien  connus. 

Il  est  à  remarquer  que  .le  pbospbore  brùle  dan#  Toxigène 
très-raréiiéy  que  l'bydrogèM  proaopho^[4u>ré  s'^enflamme 
daiu  Tair  ùêi  l'origine  «loins  raréfié  que  pour  le  phof* 
plioré,  et  que  l'jbydrogtee  perph^^apbqré  s'enflafnme  dans 
IWr  ou.4'o)tifine  i  k  Mmpéramre  ordimôre;  pi  est  extri* 
niemept{irobeble  qne  si  ronmatiaîit  ce  4eiW(r  gai&M  con* 
tact  avec  de  l'air  ou  de  Toxigève  tffteroompcimé  y  il.4;essel}^t 
de  l'enflammer. 

ilçcès  avoir  indiqué  la  miJiiAna  de  prép^rqr  le^  hydro- 
gènes phosphores  ^  ie  wiâ  .dire  un  mot  sur  ceI)te(d*obteiiir 
l'acÂde  hydiriodique  gueux  :  ^  jpiiefid  ponr  cela  un  tu|^ 
d'un  centimètre  de  diamètre  eniri^roii  «  noiicbé  fêr  une  de 
«es  eatifémi<(^ }  w  y  intcodwt  i'âed^  e»  Jk  f^^ 


456  ,-: .  XOtrUNAL    :. 

sôperposém  avec  du  verre  gfossièrémeiit  pulv^sé  et  k^ 
niecté  ;  on  adapte  à  ce  tiil>e  un  tube  convenable  pour  ». 
cueiller  le  gaz,  il  su^t  alors  de  chauffer  avec  la  lampe t 
espnt-de-vin  pour  dégager  le  gaz  adde  hydriodique.  Ce 
inoyen  a  l'avantage  dé  donner  à  volonté  le  gaz-  tandis^ qu a 
inéîaogeant  les  trois  matières  et  chauffant,  il  se  produit,  aa 
moment  de  la  combinaison  du  phosphore  avec  Fîode, use 
très-grande  quantité  de  gaz  acide  hydriodiqué ,  dont  od  ne 
j^iit  modérer  le  dégagement.  Comme  il  est  important  p(iar 
des  expériences  quieles  gaz  ne  contiennent pa^d^eau ,  je 6i- 
sars  passer  ce  gaz  dans  un  tube  contenant  du  muriate  de  chanx 
fondu ,  pour  lui  enlever  toute  Peau  qu'il  pouvJEdt  entraîner. 
I**.  De  la  combinaison  de  Thydrogène  prbtophosphoié 
avec  racide  hydriodiqué, 

•  *  Lorsqu'on  fait  arriver  en  même  temps  dans  nne  épitxi- 

Velte  sur  le  niercurede  l'hydrogène  prôtopbosphoré  ei  de 

Tacide  hydriodiqué  sfecs ,  de  manière  qu'il  y  ait  uo  eseès^Q 

igaz  hydrogène"  protophosphoré  pour  maintenirtin  es{fi€e 

Mans  l'éproùvetle  qui  ne  soitijioint  occupé  par  le.mercare, 

afin  d'éviter  que  ce  corps  ne  souille  le  composé  solide  qui 

se  forme  par  la  combinaisoii  dos  deux  gaz ,  o^  obtient  sar 

les  parois  de  l'éprouvello  une  couche  de  cristaux  blancs 

affectant  la  forme  cubique,  se  volatilisant  â  une  douce  cha- 

léury  sans  se  fondre  ni  se  décomposer  j  mis  en  contact  avec 

l'eau ,  ils  se  décomposent  aVee  effervescence  entonnant  Ben 

à  un  dégagement  de  ga^  hydrogène  protophospboré,  et  à  de 

l'acide  hydriodiqué,  qui  reste  en  dissolution  dans  Feau. 

L'àlcôhol  sec  décompose  ce  oérps  de ,  même  que  l'eau    ainsi 

que  les  dissolutions  alcalines;  acides  et  salines^  â  part  Tac- 

tion  que  ces  corps  exercent  sur  l'apid^  hydriodiqué  qui  se 

dissout  dans  Fean.  Le  mercure- seo  ne  l'atùre  pas;   mais 

lorsqu'il  ti'a  pasété  bien  séché,  Il  le  décompose  lentement 

èfi  dégageant  l'hydrogène  phosphore ,  et  l'acide  hydriodiqué 

rougît  sur  lui.  Les  gaz 'acide  hydrochlorique ,  acidéhydro- 

sulfurique,  oxigènes  ,  acide  carbonique,  etFair  atmosphér 


DE    PHARMACÏB.  ^Sj 

yiqite  n'oDt  aùcDiie  aoiipn  sûr  ce  corps  Idrsqtt^ftd  èont  piflVéâ' 
d'eau  ; 'maîa  loriqne  ces  'gaz  condennem  de  reaubygromé-' 
triqaC)  ils  le  déoompoacntleutenifiat ,  eti'doniiaht  dea  vapeur^ 
blanches  pîrodiiites  par  i*aciâe  hyilriodkpie,  qtii  ise'cdHibîiie' 
avec  réao  que 'ces  ^;az  contienilèDt)  et  en  hydrogène  phos-'- 
pho'réqai  se  dëgagei  Le. gas 'a i^nBoînac décompose  t^  corps, 
en  dégageant  l'bydrogè^'  phôspboré  et  en  se  combûiaBr 
arec  l'acide  liydriodique ,  et  formant  on-  hydriodate  d'ani*' 
BÎdniâc  sôHdè  5  ilcat  à  remarquer  que  ie  gaz  ammoniac ^é*' 
gagé' un  vohime  d'hydrogène  phôsphoré'égal  au  volume  de 
€6  gaz  absorbé. 

3^.  De  la  combinaison  de  Thydrogèhe  perphosphoré  aveè' 
Tacidè  hydriodique. 

On  obtient'  ce  composé  par  lé  mtme moyen  querlp  pféoé^ 
dent;  il  jouit  des  mêmes  propriétés  ,  excepté qud  pi^  Keau, 
)1  se  décompose  en  hydrogène  protophosphoré  avec  dép^t 
de  phosphore  et  en  acide  hydriodique  »  et  qu'il  dégage ,  avec 
le  gaz  ammoniac,  la  moitié  du  volume  de  gaz  ammoniac 
absorbé  d'hydrogène  protophosphoré^  avec  un  dépôt" de 
pbofph^te  qui  s'aantooce  par  la  couleur  jaune  qu6  prend  lé 
iXMQuposé. 

:  On  petit  se  procurei;  d'assez  grande^qUimlité  de  ces  co^^ 
eB  Taisant  artiver  eti  même  temps  Un  courant  de^diaquè 
^az  dans  un  long  tube;  les  gaz  s'y  combinent ,  et  le  ocmiposé 
qui  en  réscdte  sattAche  sur  les! parois, !d^oà  ilestfacOe'de 
le  séparer.      ;       .     • 

^  L'analyse  de  ces  c<>mposés  ine  présenta  d'abord  quelques 
difficultés ,  en  ce  que  l'acide  hydriodique  attaque  le  mer« 
cure,  et  qUe  le  composées!  altérable  par  l'air;  joiparviafl) 
api^ès' quelques  essais^  à  trouver  nn* moyen  d'obvier  à  (m 
causes  d'erreurs.  •  i 

«  Je  basai  fanalyse  sur  les  propriétésqu'ont  ces  corps-d^èt^o 
^empiétement  décomposés  par  l'eàn^en  hydrogène  pho»* 
•phoré  qui  se  dégage,  et  de  céder  à  l'eau  tout  l'acide  hyr 
diibdîque.  JétikAiraî^  dans  ceiie-déeomtM)8iûon9  le  m0jm 


da  awiiiwt  1^  Mime  Hkfixcg^  phûst^onijel] 
uHm  cdnî  dé  r«ckU  kif^Modifue»  ftmvaum  Tande  pm» 
imant  id9  U  dfomfwilîon  4e  cet  eûcfe  pv  Teni,  per  ^ 
oMix>iute  Mtor^  4e  iMdc^  ei  le  Tolane  4*efii4e 
n^mquiee  démMi»  seratinesonr  celui  de l'adbde 
4ffodiqttt  »  poifee  le  teleMt  de  facide  iiydôodîqiie ,  ^ 
IjBs  hydriodales  mirei^  €Bl  le  mèew  peur  «ne  I 
tifé  de  kttse  qm  dnis  les  cerbeoeftei  âatnrde»  3Le  ToImBe 
d'acide  eerbKWÎqpee  sur  4oimti  préciBémeai  qdid  Ae  l'eciie 
lijdriodique»  reflipieyai  de  pDtférpnee  lé  ceifamele  eeivi 
aasousrcarbonate)  car  il  faut  mettre  un  eArèadeeeeel;^!, 
H  ïw  employait  le  •oqa-pcariboiiate ,  Tèioès  de  ee  aci  peor- 
rait  absorber  une  partie  de  l'acide  carhoqifjue,  et  Fecide 
cai^niqtie  dégagé  ne  ateait  ;pt^*la  indlié  da  Vehma  de 
laoîde  bydffiedique* 

jinalyse  de  la  comhinaison  de  ffgrdrçgl^nfi  p^y^phospboré 
avec  Ta<idp  hfarh.iique. 

Je  ^  peiser  dans  une  r<prou¥ei{e  fr^dnfe  «t  ipdneie 
dëienniiié  4'h7d«0gène  pi«>toplio#iAor<  ^aee  que  je  mi«<4 
par  un  excès  d'acide  hydriodîque  sec  ;  quand  tonc  le  eoen 
p«M<  fut  bien  dépeeé  lurleë  patois  de  Ftfpreuretie  ^  |etfcteraî 
Feiceès  tie  gas  (pâ  était  fprmé  d  aeide  %driodiqué  et  dlq^ 
diogèae  prorenant  de  l'actien  du  mercure  sur  F^dde  h^ 
driodique  ;  je  pris  l'caHeut^n  «ëeessaîre  pour  ne  ^  perdes 
du  composé  qui  était  daus  Téprouvette;  j'yintrediMBune 
•ne  peikequâniiiéd*ea«,q«d  le  décomposa  eompléMiaeHt, 
et  41  $e  dégagea  un  TÔkime  d'hydrogine  pMtophoq^lMeé 
égaé  au  edtime  employé  \  )e  Es  enauile  passer  quelques  peite 
moreeaux  4e  carbonate  eaturé  dans  r.^iocrre«ie  ;  j'agitai  4» 
manière  k  mettre  tout  le  liquide  en  contact  afOC  ee  sd  ;  fl 
•a  dégagea  un  Tolunie  4'aoide  cai^oaicpie  égal  sSi  volume 
df hydrofine  phosphore  employé  ;  4'eprà»  ce  résdian,  î« 
ceiichM  que  les  9»  a'éiaient  oeu^oéâ  4  "fohmie  égal,  le 
ua^^^situpi  en  fitfsantwie opération seeibkUe,meia dans 


It^nelfe  il  j  «rat  wk  ê«to  dli^iiogteè  flhù9^ûtê  \  ftlb^ 
lîna  ke  ittees  Téftdtatt^  )«  ttfpéuiplttuietm  fois  cette  an**' 
lyse  ^  :et  ibboiis  toDJdurs  U$  mèoteè  résnltau  à  très-peu  de 

On  obsenre  qa'tprèt  Pâeiion  de  Ttcide  hydriôdique  sur 
le  carbonate  de  soude ,  il  ae  dépose  une  matière  bnme-ma- 
rott  y  qui  provient  de  ce  que  Tacide  bydrio^qae  gazeux  agit 
êttp  le  meroure  ^  fait  un  iodure  de  mercure  qui  se  trouve  dans 
réprouTCtte,  et  qui  se  dissout  dans  Facide  hy^riodique, 
provenant  de^l'action  de  Teau  sur  ce  composé  :  cet  iodure 
de  mercure  se  précipite  par  la  saturation  de  Facide  bydrio* 
dique  par  le  dorbouate  de  soude. 

Anafyse  du  composé  formé  par  T hydrogène  peryAosphoré 
av^  Fadde  kydriodigue. 

J'opérai  pour  ce  corps  ,  comme  pour  le  précédent ,  en 
ayant  soin  de  {^rendre  Fbydrogène  perpbosphoré  avant  qu*il 
eût  commencé  i  déposer  du  phosphore  9  mais  je  fus  obligé 
de  Femployer  contenant  de  Feau  hygrométrique  -,  car ,  en  le 
desséchant  par  le  mnriate  de  chatK  fondu ,  on  lui  fait  perdre 
UM  partie  deaon  phosphore;  mais  comme  la  quantité  d*ean 
qu*il  eontient  est  extrêmement  faible ,  cda  dut  avoir  bien 
peu  d'influence  sur  le  résultat» 

J'ebcms  de  la  décomposition  de  ce  corps  par  Feau  ^  un 
vidbme  dliydregène  protopliosj^oré  égal  au  volume  d*hy- 
drogèneperphosphoré  employé  et  un  dépôt  de  phosphore. 
Le  oaciKmasede  soude  démontra^  par  Facide  carbonique  dé- 
gagé d'hydrogène  phosphore ,  une  quantité  double  de  Kacide 
hydriodique.  Je  Wpétai  plusieurs  fois  cette  amdyse,  et  les 
réiukam  fuMot  toujours  peu  diflKreflis  les  uns  des  autres. 

L'en  a  vu  que ,  par  la  décomposition  de  <îe  corps  par 
F-ejB»,  le  irolume  de  Fbydrogène  prolophosphoré  était  égal 
M  -volume  d'hydrogène  perphosphoré  employé ,  ce  qui 
ppottve  que  Fl^dreg4»e  perphosphoré ,  en  perdant  une 
partie  de  son  phospheie ,  passe  &  Félat  d'bydiogène  piroto- 


46o  JOURNAL 

phosphore  sans  changer  de  volume.  D'après  ceb  ,  je  derais 
être  porté  à  croire  que  ces  deux  gaz  contenaient  le  même 
yolume  d'hydrogène  pour  chacun  d'eux ,  ce  dont'je  m'as- 
siu*ai  en  les  décomposant  par  le  potassium  dans  .tme  petite 
cloche  courbe  «ur  le  mercure.  J'obtins ,  pour  chacun  d'eux, 
ip  volume  et  demi  d'hydrogène  pour  nn  volume  de  ces 
gaz.  Je  comparai  i'hydro^ne  protophosphoré  obtemi  de  la 
décomposition  de  ce  corps  par  l'eau  ,  avec  l'hydrogène  pro- 
tophosphoré obtenu  de  l'acide  phosphoreux  de  Tair-,  je 
trouvai  qu*il  jouissait  des  mêmes  propriétés ,  eu^u'il  se  com- 
binait avec  l'acide  hydriodiquc  dans  la  même  proportion  que 
celui  obtenu  de  l'acide  phosphoriqjae  de  l'air. 

M.  Gay-Lussac ,  dans  son  mémoire  sur  l'iode  (  Annales 
de  Chimie,  i8i4)>  observa,  pentiant  la  préparation  de 
l'acide  hydriodiqne, .  à  la  voûte  de  la  ceraue  y.  quelques  pe- 
tits ccistauxblaQcs. cubiques  qu'il  soupçonna  être  fermés 
d'acide  hydriodique  et  de.  phosphore.  Ces  cristaux  ne  sont 
quç  la  combinaison  de  l'hydrogène  protophosphoré  avea 
l'acide  hydriodique.  Ce  corps  se  forme ,  dans  cette  drcon-  ' 
stance ,  par  l'action  de  l'hydrogène  protophosphoré  qui  se 
dégage  par  la  chaleur ,  de  l'acide  phosphoreux  qui  se  pro- 
duit pendant  la  préparation  de  l'acide  hydriodique  sur  l'a^ 
cide  hydriodique  qui  se  dégage  en  même  temps. 

M.  Dulong ,  dans  un  mémoire  sur  les  combinaisons  de 
l'oxigène  avec  le  phosphore ,  lu  à  l'Académie  des  sciences 
en  1816,  annonça  seulement  ces  composés  comme  nn  rap- 
prochement de  plus  entre  les  propriétés  du  phosphore  avec 
l'azotft. 

Si  l'on  cherche  à  coiQparer  ces  composés  aux  composés 
jusqu'alors  connus ,  on  ne  trouvera  que  les  sels  anmonia- 
eaux  auxquels  on  puisse  les  compaicer  y  comme  eux ,  ibré- 
sultent  de  la  combinaison  d'un  acide  avec  un  composé  dliy- 
drogène  et  d'un  corps  combustible  ^ui  ne  forme  pas  d'acide 
avec  l'hydrogène ,  et  qui ,  avec  l'oxigène  ,  forme  des  aci- 
des qui  ont  une  grande;  analogie,  dans  leur  composîtioD. 


DE    PHARMACIE.  4^1 

Diaprés  ces  considëiations ,  je  propose  de  ranger  ces  com- 
binaisons avec  les  sels  ammoniacaux,  et  de  les  nommer 
hydriodates  d'hydrogènes  phosphores ,  et  de  les  désigner 
comme  on  a  fait  pour  les  hydrogènes  phosphores. 

On  voit ,  d'après  ce  qui  a  été  dit , 

1°,  Que  l'hydrogène  protophos]phoré  peut  s'enflammer 
à  la  température  ordinaire  dans  l'air  ou  Toxigène  suffisam- 
ment raréfiés  ; 

a*.  Qu'il  existe ,  pour  chaque  hydrogène  phosphore^  une 
combinaison  avec  l'acide  hydriodique  ; 
,    3^.  Qu'il  exbte  difierentes  propriétés  particulières  à  cha* 
cun  des  composés  ; 

4"".  Que  ces  composés  scmt  formés  de  volume  égal  des  deux 
gaz  pour  celui  où-entre  le  gaz  hydrogène  protophosphoré ,  et 
d'un  volume  d'hydrogène  perphtosporé  et  de  deux  volumes 
d'acide  hydriodiquè  pour  celui  où  entrent  ces  denx  gaz  ; 

5**.  Que  les  hydrogènes  phosphores  contiennent  un  même 
volume  d'hydrogène ,  et  que  l'hydrogène  perphosphoré  ne 
change  pas  de  volume  en  passant  à  l'état  d'hydrogène  proto* 
phosphore  ^ 

6*>.  Que ,  d'après  les  analogies  qui  existent  entre  l'azote 
et  le  phosphore ,  on  compare  ces  composés  aux  sels  am- 
moniacaux ,  et  que ,  par  analogie  avec  ces  sels ,  on  désigne 
ces  combinaisons  par  les  noms  d'hydriodates  d'hydrogènes 
phosphores. 

RELATION 

De  r histoire  naturelle  médicale,  tirée  dès  trois  règnes ,  dans 
Tile  de  la  Guadeloupe  (i)  ,• 
Par  M.  F.  L'Herminteh  ,  pharmacien. 
ARTICLE  PREMIER. — Minéralogie. 

(y»  ne  rencontre  dans  la  Guadeloupe  proprement  dite  ^ 
et  à  chaque  pas,  que  des  laves  litholdes,  compactes,  cellu- 

(i.)  Extraite  par  J.  J.  V. 


40a  jotr'BrfA'ï*^ 

plètes  ^e  cdkt  de  Upvi ,  dei  4m«ux  ,dèi  f<aiui ,  tidbi, 
potUKolftMS^  .«ofia  C9  qm  CMmocériaé  Tdi^pittt  rcdcamiqiK^ 
des  cratèces  en  placf  ,  ébottléti  âiSûiaés  ^  d'miilEes  bien  co»- 
aenrÀ  ;  des  eaux  therpiÉles  ;  une  soofirîère  eà  aoârité,  dé- 
truisant le  leademain  ce  ^'dle  e  fiût  le  TeiDé  ;  d^dbormes 
CGomis^  KHi délurés,  on  baoevxjroUàipeiiprès^eqil 
£mne  rossatore  de  la  Qnadeloupe  :  la  chaux  ^  U  bnytesâi- 
Uiét  \  la  pceBÛè^  i  cari>oiiacée  «êcideotellemeiit  et  d^ssée 
postërieurameot;  la  HiagiiMe,  Taliuiiiiie,  le  fisr  dilIihcM^' 
meqi  combiaés  avee  le  mèsie  addd  ;  ia  soude  muriaftfe; 
les  laves  plus  ou  moins  ali^rëes ,  soit  par  ksTapemm  acido 
sulfui:eu8esyetleeagensuiÉHAnTfueSfOUjreBi^ 
Teauy  reufbmiant  du  quarte^  àdJipatk,  pjnnèaeB^  av 
phibolest  nepbtfioes,  pés^dots,  en  souTenl  empâtés  dns 
les  l^ues^  ou  enratiquesi  du  fer  ondë^  ternux^  jiMai^ 
jpiurbonaté;  du  soufre  plus  ou  moins  pur,  à  difféoensictfs, 
combiné  ou  mélangé  ayec  les  lerres,.anUiBsé dans Issjcie- 
sures  des  kives ,  recouvraei  des  débris  de  planteis  ^.duletase 
glutiiieux  (  mahha  )  forment  à  peu  près  la  série  de  nos  pNr 
duits  minérslogiqttcs. 

ARTICLE  II. -^Botanique. 

La  botanique ,  plus  délicate ,  plusnombreuse  en  çenies , 
puisque  nous  en  comptons  plus  de  trois  cents  y  ea  ptisaHe 
quelques-uns  d^à  introduite  ou  dont  les  espèces  sont  d^ 
introduites  dans  la  matià^  médicale,  comme  succédanéot 
ou  par  leur  activité  particulière.  Je  vous  les  tracerai  fM 
ordre  alphabétique  >  ponr  me  conformîopr  à  la  notice  de 
nos  genres,  dans  latpielle  nous  avions  préféré  ce  mode  de 
distribution  jusqu'à  ce  que  les  lacunes  soient  remplies.  Parmi 
ces  espèces ,  nous  comptons  Vabrus  precaiorius ,  dont  la 
saveur  sucrée  m*a  décidé  de  la  substituer  au  gtjriyrhUa 
j^bra ,  en  traitant  les  feuilles  daàs  lesquelles  réside  le  prin- 
cipe sucré,  m^  d*une  légère  saveur  Aicre  ;  parJa  décocsisn 


I>E    FKAàilAGIE.  4^^ 

tt  it  la  «MiiHèifè  ^  mere^  e'e|l4<dirt  p«r  raddilbn  d'oM 
trèfl-petile  quanlitë  de  ^iM^  L'extrait  obtenu  a  par&âte^ 
BMM  f«&i]4i  ka  lildi^adiait ,  ai  ce  n'ett  qa'il  senUe  ^àêfosé 
à  attifer  lëg^ment  rimaiâîlS  ataoBphériqne^  «otion  pa^- 
rmB^M  dépendre  de  oe  ^pne  keuîte  n'a  paa  4iéfore4ecai&ia6 
dans  retirait  de  réglieae  du  commerce. 

Ij'adirms  sap&ta  présente  duia  t^at  90à  Snditidu  le  siti- 
geJiéi*  Éiélaiige  de  la  gotstiie  résilie  et  dtt  eaoutdidac.  Le 
Ihm  h  plus  lUÀ^ ,  le  niieux  conaeilré  en  contient  toujoui^  ^ 
et  lés  semenées  eenmes  ta  pharmacie  et  usitées  dans  ce 
pàyi  setià  la  forme  d'ëmukioo  ^  tantéeë  cotnme  spécift{ut 
de  là  néphrétique ,  litfaoutripliques  au  dernier  degré ,  qudf- 
iqu6  l'en  aie  £ik  usage  pour  la  gratelle ,  dont  je  suis  parfois 
incommodé ,: sans  qu'elles  m'aient  sonbgé;  ces  semences , 
dis-*je  ,  sont  entourées  qtielquefois  d'une  portion  de  ce  mé- 
langé >  blftnc>  friable,  briUant  avec  boursouflemeM ,  d^a- 
géant  nue  odtfur  très^aromatique ,  en  partie  aokible  dans 
raleûliolvlni  communiquant  une  l^père  couleur  rose,  eh 
partie  sohible  dans  l'eau ,  etc. 

tt^àâianihum  ttàpèzîjhrme  vemplàce  celui  du  Canada  et 
de  Montpellier.  Le  sirop  préparé  est  â  p^u  près  atlèsi  énet^ 
gique ,  te  n'est  pad  peu  dire.  ••..••. 

Valoës  nostràs  noUs  fouruit  également  un  sue  que  l'on 
bbûeht  par  incision ,  décoction ,  expression ,  lequel ,  purfûé, 
peut  é^Iement  reUiplacer  celui  du  commerce.  Les  feuilles 
charnues  sont  émployéeè  comme  yulnéraire  appliquées  exté- 
rieurement; Qphlhalmiqu^;  la  pottion  noii  colùtèd  seule- 
tâent,  t>topre  à  réublir  le  cour»  des  uriues,  uppKqu^  sur 
la  région  hypogastrique  ;  rafratehissantes,  en  en  mettaututi 
morceau  sut  une  grande  quantité  d'eau  )  propres  pour  la 
guérison  des  vieux  ulcères  ateuiques,  en  catajdaames  on 
en  lotion. 

Parmi  les  atutns  àe  trourent  une  succédanée  des  smihx 
àiina  :  die  est  au  moins  suspecte  ;  la  raciue  de  Vnsti&pias 
cmassimcay  apocin  de  Juss.  ^  si  smgulière  par  ses  nectaitea 


4$4  joyRNAL 

^i^réa.  Sa  rdcîse.joiik  de  la  propriété  éméd(|9e;  Oa  i 
ia  plante  ^  ^er^  à.nuniame^omn. 

Le  buKsera  gummifera^^  cteua  8ôi}^  le  IiquI  de  gonuBier 
Je  montagiiLe ,  nanSwfouniît  par  meisjoa  on  par  exsmdaimi 
J^m  iE^Î4^.9]^i|4^oie  :  bUnchb  l^Bscpi-elle  eat  récente^  de 
consistance  analogue  À  Cfi^  du. miel  blanc,  moûidre  ce* 
.pendant-,  ^^enant  s^li^^ ,  |nabl^9  ^^  passant  au  jaune  en  se 
.deaséchant,  contenant -beaucoup  d'huile  Tolatile  jaune  aii»- 
brée  ;  o^eur  asse^  s«Miye  ,.préférable.f  ceUede  térébenikiiie) 
"ppyiv  1^  Qpnfec^qn  des  yemis»  La  résine  fondue  i  «ne  douce 
xhale^r ,  .yai|t  be|ii>coup  «ajeux  que  la  résine  colophane  pour 
.tous  .les  usages  ^  soit  en  chirurgie  019.  en  musique.  Elle  rem- 
.p^ce  égaleo^nt  Téleini  et  là  tacamahaca.  Les  boui^eons  de 
Farbre  entrent  cUns mon  onguept  popu/^um ,  et  Talent  au 
^oins  autant  que  ceux  de  peuplier. 

.  Lçs  iç^cU  :  genre  de  fanûlle  très- désagréable v  parfets 
,uti}es ,  surtout  l'espèce  privée  de  piquans,,  succédanée  des 
x^ci^es  et  espèces  .émoUientes  ,  mucilagineusçs ,  préféffbleâ 
rintérieur  qu  à  Textérieur ,  parce  qu'elle  exmte  quelqo^us 
une  légère  excoriation ,  <lue  peut-être  à  un.  peu  diacide  sut- 
Uque  libre. 

Le  fruit  de'  celle  nommée  raquette  à  piquons ,  et  bien 
,nomfnée  spus  ce  rapport ,  doit  sa  couleur  rouge  éclatante  k 
cet  acide;. elle  disparait  en  l'isolant  ou  en  Tobtenant  à  nu, 
[et  reparaît  dans  sa  reformation  (malate  de  plomb,  acide 
stilfurique)  >  c^est  ce  qui  empêchera  jamais  de.  la  fixer  :  ç^est 
^Vraiment  une  perte  pour  les  arts. 

l^e  çaloph/lluni' calaba ,  dont  le  fruit  contient  une  huile 
abondante  y  bonne. pour  la  peinture  et  les  vernis  gras.  . 

Le.  capraria  bi/lpra ,  employé  généralement  conune  thé , 
,e|  jLuqyel  on  accprde  quelques  propriétés. 

Le  cardiospermum  hdlicaa^bum ,  dont  la  racine ,  adminis- 
trée en  décoction ,  est  spécialement  Teconunandée  dans  les 
•.aJSTectipns  de  la  vessie  ;  elle  est  rangée  au  ifombre  des  iithon- 
itriptiques.     .    ,      y      .,        '      .  t  „ 


DE    PHARMACIE.  4^5 

Le  cassia  JisttUaris  j  dont  le$  siliques'ou  légumes^  assez 
hien  nourris  ,  et  qui  valent  celles  d'Egypte ,  d'Arabie ,  etc. 

he  cassui'ium  pomiferum^  du  tronc  duquel  découle  une 
gomme  tran3parente,  contenant  un  peu  d'acide  gallique^ 
paraissant  répugner  aux  insectes ,  et  ^dont  le  péricarpe  charnu 
porte  â  «a  base  une  semeocé  réniforme^  renfermant  une 
amande  très'^çréable  pouvant  remplacer  Tamande  douce , 
et  contenue  dans  une  espèce  d'enreloppe  formée  entre  deux 
cooclies  de  cellules  qui  logent  Thuile  caustique  et  acre 
d^acajou  ;  spécifique  pour  détruire  les  cors  aux  pieds  ;  bonne 
pour  marquer  le  linge.  La  trace  qu'elle  laisse  sur  le  linge 
devient  inaltérable  à  la*  lessive. 

,Le  chenopodium  anthelmtnilucum  ^  et  Yantbrosioïdes  : 
spécifique,  pouf  les  affections  vermineuses;  recommandé 
pour  la  curation  des  ulcères  atoniques ,  etc. 

Le  chrysobcdanus  Icaco.  Rosacée  contenant  une  semence 
huileuse  propre  à  être  employée  pour  la  préparation  des 
onguené." 

Le  genre  cinchona  fournit  deux  espèces  t  le  montana  oa 
piton  de  Badier ,  émétique  d'abord ,  puis  fébrifuge ,  déjà 
totmn  par  là  belle  analyse  du  célèbre  Fourcroy. 

L'auti^  espèce  >  carSfcea^  habitant  les  bords  de  là  mer  et 
les  versans  des  mornes  de  ce  côté;  peu  connue  ;  saveur  tnu- 
cilaginense,  amère^  douceâtre  ,  commence  à  être  employée 
dans  la  j^ratiqùe médicale.  Le  premier ^  cinchona  montana, 
-fortement  âmër  dan^  toutes  ses  parties,  surtout  Técorce, 
-nommé  boù-tahùc-inontagne  ^  offre  un  phénomène  singu- 
lier. Si  ou  Fécorce  dans  'une  de  ses  parties ,  îl  est  bientôt 
attaqué  par  une  espèce  de  cerambyx  à  fortes  mâchoires ,  qui 
parviennent  eu  bien  peu  de  temps  a  Tachever,  et  ce,  jus- 
qu'à ce  qu'il  soit  prêt  à  tomber.  Ces  insectes  se  réunissent 
alors  par  myriadeSi^La  seconde  espèce  porte ,  dans  le  pays ,  le 
nom  de  bois-chandelle ,  marie-'galante ,  poirier-'monta^ne. 

Le  genre  eif  ru  s ,  très^nombreux  nous  oBVe  dans  Tespèee 
tnedica ,  outre  le-  suc  acide ,  connu  sous  le  nom  de  suc  dç 
III*"»*.  y/nnée.  —  Octobre  1817.  io 


466  JOURNAL 

citroa,  et  sur  la  préparation  dut^Uel  j'aurai  occa^on  ile 
eniretenir,  une  écorce  retirée  de  la  racine,  et  qui  jouît, 
que  son  extrait^  d'une  énergie  particulière  dans  qiie)<pxi 
fièvres  ;  car.  Dieu  merci  !  il  n'en  manque  pas  chez  ikius. 

Le  ckome  sinapistnwt  :  épîspastique,  vésicaht,  apptîcpé 
extérieurement ,  sons  la  fbrme  de  sinapisme ,  et  que  fat 
inangc  en  câlalou  (i)  ,  après  avoir  été  cùït;  très-sain. 

Le  coccoîoha  uyifera  produit  un  firuît  légèrement  jcide 
et  une  semence  acre  et  huileuse. 

Le  fruit  du  palmier  cocos  peut  remplacer  ^  iorsqu^il  cA 
récent ,  les  amandes  douces  pour  les  toks  \  l'enveloppe  li- 
gneuse de  Tamande ,  outre  une  huile  empyreumatique  pai^ 
ticulière ,  obtenue  par  la  distillation ,  spéciBque  dans  les 
odontalgies ,  très-usitée  dans  l'Inde ,  fournit  également  â  h 
peinture  un  charbon  très-velouté ,  et  préférable  au  nda  de 
noyaux  de  pèches. 

:    lia  conwielina  zanonia  remplace  les  espèces  ^moll'en^ 
et  les  racines  mucilagineuses. 

La  conyza  lobata ,  calea  lobata  ,  herbe  à  pique  Rostnss, 
remplace  la  gentiane,  et  jouit  d'une  saveur  amère  aroma- 
tique aii^-dessus  de  celle  précitée,  et  de  toits  les  amers  oon- 
nus.  Son  extrait,  introduit  par  le  docteur  Lamaory,  médecta 
recommandable ,  paraît  répondre  aux  idées  qu'il  s'en  élait 
formées.  Cet  extrait  contient ,  outre  de  l'acide  acétique  libre , 
de  l'acétate  de  chaux  et  de  potasse ,  et  convient  pariaitemeoC 
dans  les  affections  séreuses  du  bas-ventre  :  obstractions, 
engorgemens  squirrheux  du  mésentère  ;  dans  les  pâles  cou- 
leurs ,  et  à  la  suite  des  fièvres  dans  les  anorexies ,  et  quelqmes 
affections  vermineuses. 

Le  genre  cordia  nous  offre  le  sébeste. 

Le  crescentia  cujete,  d'une  famille  suspecte,  donne  un  ùvii 
connu  sous  le  nom  de  calebasses  ;  les  fleurs  et  les  jeunes 

«■'  »'    ■  '      ■  '  "1        *■ 

(  I)  Ce  soDt  des  herbei  potagères  cuites  et  assaisoosées  au  i^eo  t,  «te, 
à  la  inanicre  créole.  V. 


Imks  formcDtla  base  du  airop  que  votis  connaissiez,  auquel 
on  aUribue  .peut-être  plus  de  propriétés  quHl  n^eii  a  réel- 
•jkemettt;  il  est  Trai  cpke  h  tprépâMtton  âë:^e'ém>p  n>a  étxS 
confiée  jusqu'à  présent  quà  des  marchands  de  coiifitures^ 
«ptl4eècoibnièresàèeeret8.         "" 

Daas  feé-'O'vfcons:,  nAss  rel»obt<6ttii  dés  '{>H>pi^étés  enté- 
tiques  et  pnigatiTes  y  trop  >  actives  ^pour  supposer -que  quel- 
^pMb-utos.d'Mitfeiettx  seieiit  javiirts  employée  ;  ce^ndant ,  il 
eat  étonnant  qu  il  n^arrire  pas  plus  d'^^Dcidens  de'lVihpIoi  de 
cekùr-ipe.  Toik-iionilne  médi^iier ,  dont  les  feuilles ,  admi- 
.«IfU^  SMW'Up  nonthre  myscérie^Uïs  toujours  impair,  sont 
^pUqiftées  ^  floit  exiérienrement,  ^m ,  ce  qui  est  pis ,  înté- 
^îeuretvieot: 

Le  genre  cissampelos,  dont  nous  avons    ,  k  cequi  parait , 

rcspi^r^^oreËrOt,  connue  A)us  te  notxi  spécifique  de  liane 

4fuinMP'ji»àn*  l>a  racine.,  fréfliuewment  eniplbyée  dans  le 

blemtCMrrMes^ei  afibctions  vénériennes ,  jouit  de  la  plus  grande 

C|0n|ki9Cft  des  nègi69.        , 

H  Les  JUt^ai^mat  «in>âe  ne»  sioinfres  poisotls.  Une  espèce , 
ï'épdimse^  omtme  ^fm^^it^Mm  ée' pdnàne-)p6isson ,  et  que 
IW  aM^fre  «^artocit yaH^^ÏÉij^loyë^  comme  Watdratif. 

Les  dioscorea  ou  ignames ,  doht'lès  éhôrinës  racines  foiir- 
inasentlatOL  nègnss  yiiae  -tidut¥lhîfré  abôudmitef  et  saine. 
f>  Lcf  (MIcAoitf  sui^t  4e '/^m^t^T» ,  petii-èlre'trop  souvent 
éibpftqré'fdàtts  les  «ffMtiQil^  tehùiiieusies ,  se  dôaûe  de  celte 
manière  :  On  prend  dix  à  douze  légumes  garnis  de  leurs 
Ipo^^  Onles^ëttedanstUiie  bbiiiëHlë  ordinaire,  cton'versc 
ffar-desâtts^nn  qhavt  die'si¥Dp  (  eau-inère  du  'Àucrq  )  et  le  reste 
^«au^,  ott  agite  liùrtèmem;  <et  on  làîste  infuser  du  soir  au  Ien« 
{I^TmAo^y  itoiFadmiiiktre  'Jiar  cuillerées  pendant  trois  jours 
MÎvam.  Fige,  ajnmt  Tattentiôu  de  faire  m^Énger  de  suite  A 
renfiia  «be  piiNiée  de  farina  tie  matdoc  sèche.  Ce  moyen 
fiiit'pDesqae  to^niurs  i^én^  clés  vers;  on  purge  après  cela 
avec rhtdle  de  carapaie/ou  palma  christi.  La  déroatigeni- 
•on  am>fie  cpie'foot  éprotvér  ces  poils  se  ^guérit  de  suit^ 


468  JOURNAL 

par  Tapplic^^tion  de  la  cendre  chaude  ;t:e  qui  parahndt  aa- 
noncer  une  combinai$oii ,  et  un  produit  da  poil ,  analogue 
à  Tacide  oxaliqub,  ol>s«i:vé  daiîs  les  pois  chichea,  par 
M,  Deyeux.. 

h'erjrngium  Jietidum ,  connu,  sous  le  nom  de  chatdM 
rôlandy  est  fie^omlnandé  danales  affections  hjstériqnea,  cal- 
culeuses ,  etc^  Ou  se  sert  ou  de  la  racine ,  ou  de  la  pbnie 
entière  eu  infusion  théiforme.  Elle  n'est  pas  auasi  désa- 
gréable qu  on  se  Timagine. 

Le  genre  si  intéressant  Eugenitf,  cacbîe  datts  sa  racne  ^ 
les  semences  de  Fespèoe  jornboUfora  un  'poisoD  l^rribfé, 
malheureusement  connu  des  nègres^  Ce  genre,  trè^^-nosH 
breux,  offre  quelques  espèces  que  Ton  pourrait*  culcrrerca 
Europe  et  ^n  France.       .fi 

Dans  les  héliotropes:,  une  belle  espèce  se  trouve  coo» 
fondue  avec  le^  verveines  dans  Ja  médecine  des^eommèra, 
et  paraît  fouir  de  quelques  propriétés  ^  elle  est  pur^dve. 

Dans  le  genre  hernandia^  Y  espèce  sénom  ^ÀhM\^1rià^^ 
considéré  comme  un  drup^,^*....  domei^au*  lîi]iioiMe  la 
portion  charnue,  laquelle  JQui!l,d,lm>e.odeor.8oave ,  etfbnne 
la  liqueur,  ou  .mieux Ja  iase  du  myrobokn^  I^^ioyau  lem- 
place  les  mjrobolans  trop  vaniés»^  .    :        .  » 

Vhibiscm  esçukntus  fournit ,  un  aliment  sain  dans  sot 
fruit,  et  son  mucilage  abondant 4e  fait  recherdier  par  la 
chirurgie, ^qui  l'emploie  en  ,ç^pfesmes  ou  en  aimpfe  dé- 
coction. '  \     .,  . 

Vfuppomane  mançanOla  tient;  ;  un  rang,  diptiagué  ftami 
les  poisons.  Nous  avons  malhenreiueineBtrle  triste  «xen»le 
d'une  famille  empoisonnée!  il^ri^rGalaBl*  ,He  muas  <i« 
la  Guadeloupe,  par  les  nigi^de  cette  même  fiomije,  et 
par  le  mancenillier  donné  daps  Je-eaféanx  enfanr  et  grandes 
personnes.  Ils  vont  être,  Urrésaigc  flammes  sur  le  Beo  qui 
les  a  vus  commettre  une  telle  abpminatio..  Quoi  qu'il  en 
sou,  je  m'occupe  actn^ement  à  préparer  un  extrait  de 
mancenillier,  par  le  procéda  ordinaire,  e»  employant  des 


,DE     PHARMACIE.  4^9 

fpui^es  oxidëet;  Cet  extrait  remplacera  celni  dir  rbus  toxi* 
codeadroD  \  mais  son  emplcH  sera  appliqué  à  la  maladie  af- 
freuse' connue  sous  le  nom  d'élepbantiasis. 

L'eau  de  ftier  est  le  contre-pûison  le  pkis- actif  du  %iani:;e« 
niUier.  :  sou  suc  laiieut  parait  «tre  un  mélange  de  caout- 
chouc. Nous  u  ayons  rieu  encore  sur  ces  goupcsde  pcîusons. 
Le  genre  Aura  offre  liïspèce  crepiians ,  àoni  ta  semence ^ 
prise  e»  telle  quantité  que  ce  soit  (si  la  plantâley  existe), 
agit  comme  fortement  émétique^  drastiqnéw  J'ai'faJlIi  en 
^tre  la  victime. 

.   Ce  n'est  que  dans  Tétat  de  maladie  que  VJiynicTtûa  couf'- 
baril  donne  une  substance  rësîno-gommense. 

Uhydrocotyle  wnbeîlata  fournit  un  assez  bon  anlîscor- 
butique  :  dans  le  genre  jatrûpka ,  nous  avons  plusieurs  es- 
pèces ou  variétés  d'espèces  toutes  dangereuses^  etdesqtielles 
nous  tirons  cependant  l'aliment  le  plus  nécessaire,  et  qui 
nous  tient  lieu  de  pain.  Cette  préparation  est  connue  sous 
le  nom  de.  Carine  de  manioc,  La  plante  entière  est  un  poi- 
son ;  mais  il  existe  une  variée  nommée  camatiioc ,  dont 
la  racine  peut  être  impunément  mangée  crue,  bouiHie^  ou 
rôtîe  sous  1*  cendre.  Les  Anglais  ont  appris  et  lettrs  dépens  à 
connaître  Faction  virulente  des.àutres  espèces  de  maniocs. 
Le  sucre  donné  à  grande  dose  y  Teau  de  mer  pour  tes  hommes, 
en  y  ajoutant  les  feuilles  récentes  du  bixa  oreUana  ,  on  ro- 

cou,  pour  les  «bestiaux,  sont  les  contre-poisons. 

Indîgofera.^Ce  genre,  connu  par  la  belle  fécule  colorée 

que  donnent  presque  toutes  les  espèces ,  est  employé  dans 

la  toilette  des  nègres  ;  les  semences  pilées ,  ou  les  racines 

incisées  et  infiisées  dans  ht  ufîa  (eau-de^vie  de- sucre),  sont 

recommandées  contre  les  poux«> . 

La  justicia  pedoralis  :  bon  vulnéraî^  ,  entre  et  fait  la  base 

du  sirop  d'herbe  à  charpentier'^  ce  sirop  très-agréable,  est 

béchique  et  stomachique. 

L'îm  /iufrtî>iA?e/ms  est^emménagcigue ,  d'après  l'apprécia-* 

tipq  du  doGtmr  Benaudot. 


470  lounnkh 

Le  kuwsoma  ùiermis ,  apporté  dfe  Bftrkarîé  par  te  préfet 
sem^  De^footaSnes^  crok  pà^feitement  bien  ici ,  vient* mieiiz 
de  boutures,  et  porte  le  nom  de  réséda  du  pays.  C'est  le 
Iieimé  de*  Ègjfùaks. 

Le  ianêana  camara^^  arbrisseau  |rès*-élégaDt ,  est  emj^é 
à  IVfarie-Galaiite ,  ou  du  moins  ses  feuilles  et  ses  fleur». 

Les  lobeUfi ,  4oi%t  nous  avons  pbisiems  espèces ,  pami 
los^uelles  ou,  disliogue  X^hrig^hra^pi  oopdinaiés,  soUt  mJ^ 
l^eureusemeut  trop  coimues  des^  nègres  méchans. 

Dans  les  malpighia  se  rencontrent  plusieurs  espèees  doof 
le  fruit  passerait,  pour  médiocre ,  si  ou  le  comparait  à  nos 
mauvaises  cerises  samfogeonnesv  on  les  n<Hnme  cerisiers  da 

pays- 
Une  grande  espèce*  fournit  une  écoroe  abondame  en  tiw* 
ni»  et  acide.  gaUique.  HIe  est  rov^,  mais  elle  taone  très- 
bien.  On  la  noiume  maurickiy         .  : 

Dans  le  genre  mapimea  nous  trouvons  le  fhdf  n^ittaié 
abricot  de  Sniat-X^omingue  ^  quelquefois  bon/  plasseavÉïit 
mauvais  \  ce  genre  appartient  aui&gutiier&)  et  donne  pat  ht- 
cision  faite  au  fruit  ou  à  Tarbre  iln  suc  jaune  ^«evreneenbe 
également  cbins  le  moronobœa  cocdnea  ,*  la  fleur  du  vmir- 
jnea  amerkana  entre  dans  la  préparation  d^  liqueurs  de  k 
Martinique.  Ob  se  sert  du  suc  de  la  semence  pour  tracer 
sur  le  linge  des  caractères  ineâb^^ables. 

JMtangifera.  Ce  genre  de  l^Indfe ,  très-multiplié  à  la  Gua- 
deloupe ,  fournit  un  finît  diflïremment  savoureux ,  coloré^ 
volumineux  ^  on  ne  sait  si  c^est  k  ht  culture  que  cet  arbre 
doit  la  différence  de  ses  fruits ,  ou  à  la  natnte.  Quoi  qu*îf  en 
soit ,  depuis  celui  qui  conserve  là  véritable  ôdéur  de  téré- 
benthine et  la  saveur  de  carotte,  en  y  ajoutant  un  bon 
nombre  de  filaraens  très-désagréables;  on  peut  considérer 
quelques  bonnes  espèces ,  qui  patseraiefit  en  ï'rabèe  pour 
très-agréables;  et  il  serait  à  désirét'tfu'^o^pâtle  ha^araliser 
dans  nptre  Europe.  Cet  arbre  ;  de  la  famille  des  térébenAa- 
cées  fournit,  par  Imcision  du  fruilf  etfexcIsfendesTeuties 


DE    r^^ARMACIE.  4?! 

brandies,,, une  résine  liajiitle,  odorante,  employée  dans 
rinde  pour  la  guérison  du  syphilHs  ;  la  pellicule  du  fruit 
infusée  dans  l'alcohol  lui  comm^oi({ue  une  saveur*  agréable  : 
yen  ai  fait  de  bonne  b'queur. 

Le  genre  melastome ,  très-^nombreux  en  espèces  toutes  in- 
téressantes ,  présente  la  jolie  espèce  qu  on  ne  trouve  qu'à  U 
30ufrière.  ,  . 

Le  moringa  b^lien  noua  fourQit  une  huile  inodore  ,  inco- 
lore ,  et  qui  se  conserve  assez  bien  \  su  racine  jouit  de  Fodeur 
Bt  de  la  saveur  de  notre  raifort. 

Le  margrauia  umbeUata  mérite  d'être  cultivé,  pour 
Toriginalité  de  sa  fleur  et  de  ses  cinq  nectaires. 

Le  genre  musa  nous  présente  les  bananiers  et  la  figue 
banane.  La  sève  de  cette  plante  singulière  est  une  véritable 
.«olution  d'acide  galliqu^e  dans  re«li.  ' 

Le  ^gsMemagnoUa^  qui' parait  plutôt  appartenir  au  tàlaw 
nui ,  mériterait  un  antre  sol.  Sa  belle  fleur  blanche  odo- 
rante entre  dans  la  composition  secrète  des  liqueurs  de  la 
Martinique. 

Le  genre  mjrtus  esl  assez  nombreux  et  nous  offre  parti- 
culièrement l'espèce  pimenta ,  indiquée  par  les  pharmaco- 
logues.  Les  baies  vertes  et  les  bourgeons  entrent  dans  ma 
formule  ^e  l'onguent  Populeum  sans  peuplier. 

Le  gc»nre  nicotiana  n'offre  qu'une  seule  espèce  tabacum , 

dont  les. feuilles  .vertes ,  recouvertes  d'huile  et  appliquées 

tièdes  sur  une  douleur  quelconque  ,  paraissent  en  dîmîrtuer 

la  violence.  Il  en  est  de  même  des  feuilles  de  sablier  ^  fuira 

c  pitans.        .^^ 

Le  genre  mirabilis  ^  dont  nous  n'avons  que  des  variétés 
d'espèces.  Sa  rocihe  tubéreuse  a  été  employée  dans  le  pays 
comme  succédanée  du  coni^oli^ulus  jalapa ,  mais  à  plus 
forte  dose. 

II  existe  une  espèce  à'ocymum  sur  laquelle  nous  avons 
des  doutes  ;  elle  garnît  indigène  :  alors  ce  serait  Xocymum 


47^  JOURNAL 

amcricanum  (  Swi^RTz  ).  Les  autres  espèces  d'Eorope  vîcb- 

lient  très-bîen. 

Omphalea.  Ce  genre  appartient  à  une  famille  suspecte, 
et  dopt  nous  avons  une  espèce  très-rëpandue  dans  nos  forêts, 
sous  le  nom  de  bois  de  soie,  La  glu  produite  par  incisioB 
faite  au  tronc  dans  tous  les  temps,  est  un  suc  blanc,  laiteux, 
très-liquide  d'abord  ,  s'ëpaisissant  à  l'air  extérieur^  se  colo- 
rant et  )Ouissant  d'une  sorte  de  ténacité  et  d'clàsticile  ana- 
logues ^u  caoutchouc  récemment  obtenu.  Le  soc  dedtroD 
la  solidifie  de  suite.  I^es  enfjins  s'en  servent  comme  nous  £u- 
sona  de  la  glu, 

Carica^  espèce  papaya^  a  été  long-temps  le  sujet  d'ob- 
servations, et  on  ne  sait  poiat  définiuvement  à  qaoî  s'a 
tenir.  Les  uns  ont  recominandë  le  suc  laiteux  comme  aati- 
helmintique  puissant;  d'autres  l'ont  regardé  comme  sus- 
pect. Quoi  qu'il  ej\  soit ,  on  en  mange  le  fruit  mur  on  verL 
Dans  ce  dernier  cas ,  on  confît. les  jeunes  papayes  au  snçre. 
Jjcs  semences  sont  vermifuges. 

Les  passiflores,  Nons  en  avons  diterses  espéœs  dent 
j)lusî(nirs  portent  des  fruits  très-agréables,  et  parmi  le»^ 
quels  on  distingue  la  pomme-liaue. 

Passijlora  laurifoUa,  JJes  feuilles  sont  recommandées 
comme  vermifuges  ,  en  infusion»  — Inertes. 

Petrœa  volubilis.  Celle  jolie  liane  mériterait  bien  d'onier 
nos  cabinets  de  verdure.  On  la  nomme  liane  Saint- JeoM^ 
liane  rude,  La  feuille  peut  être  employée  pour  prèler  par 
fa  rudesse  particulière. 

Piscidia.  L'espèce  carthaginensis  est  employée  pour 
enivrer  le  poisson',  et  porte  le  nom  de  bois  à  enivrer.  On 
peut  Qianger  le  poisson  sans  crainte. 

Plumba^o.  Nous  n'avons  que  l'espèce  scahdens^  em- 
ployée comme  épispastique  actif.  Les  branches  ,  infuséei 
dans  le  vinaigre ,  remplacent  celles  à^ellébore  dans  l*hîp- 
pîairîque. 

Poinciajia  pulcherrinia.   Une  des  plus  belles  légumi- 


BE    PHARMACIE.  47^ 

netues.  Ses  fleurs  sont  etnméiiago([aes ,  donnas  en  infusion 
théiforme.  On  prétend  dans  ce  pays  qu'elles  favorisent 
l'avoFtement I  données  k  forte  dose.  Peu  connue^  peu 
usitée. 

Psidium  pjrri  et  pomiferum  :  les  deux  espèces  qlic  nous 
avons  de  ce  genre.  Outre  un  fruit  très-agréable  dans  la 
variété  de  Cayenne ,  il  contient  dans  son  écorce  le  principe 
tannant  et  en  grande  quantité  ;  Fécorce  a  l'avantage  de  ne 
pas  être  colorée  ;  elle  tanne  parfaitement  bien^  et  c'est  de 
son  extrait  principalement  dont  je  me  sers  pour  conserver 
les  oiseaux  que  je  prépare.  Cet  arbrisseau  est  un  de  ceux 
qui  fournissent  la  meilleure  potasse  et  en  plus  grande 
quantité. 

Psychotria.  Ce  genre  est  ici  chez  lui  ;  mais  malheureu* 
sèment  nous  n^avons  pas  Tespèce  emetica  ou  ipécacuanha. 

jRidmis.  Ce  genre  nous  présente  Fespèce  de  laquelle  se 
retire  Tbuile  fixe  de  palmonchristi  ;  mais  il  faut  que  cette 
huile  soit  préparée  par  des  personnes  fidèles ,  délicates  ,-car 
Qu  est  dans  l'habitude  d'y  joindre  des  semences  de  médi- 
cinier ,  espèce  de  croton ,  et  dont  la  {dos  petite  quantité  peut 
produire  les  accidens  les  pitis  funestes. 
•  Sausfagesia  erectu.  Une  seule  espèce  de  ce.  genre  est 
employée  comme  fébrifuge ,  administrée  toute  entière  en 
infusion;  on  la  noçime ^Ae  de  montagne. 
'  Spigelia.  Ce  genre,  en  considérant  la  préférence  qu'à 
donnée  la  trop  fameuse  Brinvillers  à  une  de  st^  espèces ,  est 
réellement  énergique  comme  anti-heimintique ,  mais  de- 
mande une  appbcation  raîsonnée  et  la  plus  grande  prudence. 
Quelques  commères,  et  elles  sonttrès^multij^liées  dans  notre 
âe,  préparent  encore  ce  sirop^  avec  précaution  il  est  vrai, 
mais  sans  connaissance  de  cause ,  et  l'administrent  avec  un 
appareil  vraiment  sépulcral.  Malgré  fous  leurs  soins ,  il  en 
i^ésulte  toujours  des  accidens  très*graves.  Heureusement  •gué 
nos  médecins  instruits  l'ont  isolé ,  et  que  cette  plante  est 
abandonnée  aux  nègres  empoisonneurs.  Cependant  comme 


J 


4t74  JrOXIBNAJ* 

elle  se  multiplie  très-vîçe ,  et  <ju'on  ne  rarrachc  pas  wec 
assez  de  pr&autîon ,  il  en  résulte  aussi  qu'elle  se  trouve 
mêlée  parmi  les  fourrages,  quelquefois  involo^taîrefnent, 
le  plus  souvent  aussi  dans  Fintention  de  nuire ,  et  que  les 
cheraux  ou  ^utres  animaux  domestiques  em  deviennent  la 
victime.  Les  souffrances  des  animaux  dans  leuragonie  présen- 
tent quelque  chose  de  plus  qu*affreux« 

Stac/iys.  Cette  labiée  est  nommée  ici  baume  à  zAnglaàs^ 
et  a  été,  dit-op,  apportée  par  eux  et  semée  au  hasard  dans  U$ 
environs  du.  fort  Richepanse  ;  elle  s'est  depuis  tellemait 
multipliée,  qu  ellea  gagné  insensiblement  la  partie  dite  sons 
le  vent ,  à  dix Ueqes  de  distance,  danç  un  temp^  où  le  cam- 
phre ,  si  nécessaire  dans  les  fièvres  ardentes  de  notre  zone, 
nous  manquait.  Je  chei'chais  les  moyens  d'en  obtenir  de  nos 
produits,  et  c'est  sur  le  stcuhys  que  je  Q^  les  essais  les  pins 
satisfaisans.  Il  entre  dans  la  formule  succédanée  de  Feau 
vulnéraire /lo^tnu. 

SpQttdias.  ?(qus  avops  plusieurs  espjsces  de  c^e  geBre^ 
toutes  portant  des  friiits  plus  ou  moins  savoureux,  mais 
acides  au  supr^ine  degré.  On  les^omme  mombms ,  prunes 
d'Espagne ,  de  Cythère.  lies  acides  tartareux ,  oicalique  ef 
maliqufB  paraissent  i^re à  nu  dans  ce$ arbres.  Les  feuilles, 
)es  écorces ,  les  fruits  ,  tout  s'en  nsssen;*  L'espèce  jaun^  me 
remplace  la  framboise  pour  le  sirQpdfî.yinaigre  framboise, 
pn  se  sert  de  la  décoction  des  feuilles  pour  laver  les  ulcères 
des  nègres.  Les  lenmies  en  cpoche  s'^n  servent  également  ^ 
scât  e^  bain ,  on  appUquée  sur  le  bas-ventre. 

Tarmuiadu^  imHca ,  très-connu.  Il  serait  à  désirer  qne 
4'pn  abandontiât  la  méthode  ordiriaire  de  le  pnépajcer  pour 
lui  subf  HlUer  la  nôtre  :  eUe  consistera  déponiUer  le  légume 
dA  son  enveloppe  coriace,  de  ses  longs  filamens ,,  et  à  le  pk- 
cer  par  couches  alternatives  avec  du  sucre  brut*  Il  se  con- 
serve très-bien  par  ce  moyen,  ne  subit  aucune  espèce  d'al- 
tération ,  et  ne  doit  plus  inquiéter  le  pharmacien ,  qoi 
s'attend  toujours  à.  y  trouver  4^  l'aoétâte  de  cuivce  formé 


DE    PHARUf^CIE.  475 

4«^05  l^ferpiftW^^^Qn  de  ce  i&ruit  et  par  Valtération  à^  vçises 
qvî  Ç>iC\t  smi  à  le  préparçx;  :  il  en  ré&ujte  que  les  pr^par^ 
^pps  à,9fi^  îeçijueUeç  U  ewV*^  soj^it  jhxs^  agréables.  Nous  eo^ 
^yp^^f  4^^  \^  cploi^e  guî  ppf^eut  de«i  kv^  doux,  sans  saveup 
açi^e  ^^cid^Rî,  WÎ^  w  ^  ofeseryé  cpi^  des  urbresi  pori^u^ 
ÇftMls.  prpyepfnl  de  ap^eqoe^  de  ^a  ys^j^iété  sucrée ,  avaj|^| 
t^çpmlfijtç.Iffewirç  W^dilf . 

J^ilan^fm^Ç^  g^e  uoii>^)rejaif  présem^Tespèce  ^sr^ 
néotde  presque  capillaire^  s'étendant  sur  quelques  ceKha,  et 
l? w.  dot^i^Rt  Y^\i  det  yjeu3ç  b^ahitan^  d^s  forêts,  lie  tissu  par- 
ticulier de  cette  plan^tç  eA  nussi  élastique  et  plu^  fin  que  fe 
çri^.;  i^peifjt  ftçfvir  ^  nfop^er  ïe§  oiseaux? 
^  XPMffi?  Içs  çla^fes  d']ÇufO]pe  vienAçnt  asse?  bien,  soit 
dans  les  hauteurs  ou  autres  expositions  qui  leur  convienpetil^ 
J:9J  narçpuru  très-lé^èiien^entles  genres  les  plt)^  intéressans; 
cependant 'il  en  est  beaucoup  encore  dans  le  nombre  qu^ 
nxéjit^t  d'être  cités,.,  ï^eç  I^u^rs  paraissent  tri^s-nombreuXt 

La  zool6âie  a  encçre  quelques-unes  de  ses  branche^  peu 
connues.  Nous  Ue  possédons  point  de  ces  quadrupèdes  si 
singuliers  du,  nouve^iu  iponde,  si  ce  n'est  ¥angouti\  les 
autres  sont  originairies  d^urppe  et  d'Afrique ,  ou  de  l'Amé- 
rique. 

L'ornithologie  ne  présente  guère  qu'une  quarantaine  d'eSr 
Ipèces.  Rarement  la  nature  les  a  favorisées  de  cette  belle 
parure  ,  ornement  des  bois  de  la  Guyane.  Nous  avons  peu 
de  reptiles ,  pas'un  de  Teuîmeux  (i).  On  a  été  plus  loin ,  et 
on  a  prétendu  que  les  serpens  y  mouraient.  Nous  pouvons 
nous  hasarder  huit  et  jour  à  parcourir  les  bois  les  plus  four- 
rés saa|  craindre  alitre*  chose  que  les  hègres  marrons ,  qui 
sont  assez  bombreù^  d^ns  ce  moment. 

^  (i)  Cependant  on  connaft  la  rcdoatabte  vipère  fer  de  lance  à  tête 
trian{;jilaîre ,  on  le  ttiaonocéphaù  décrit  par  M.  Morûaa  de  Jonnèf. 
(ifoU  tiUÂédaeieur.)'         "       ' 


4?^  JOURNAL 

L'ichthyolôgîe  est  neuve ,  et  nous  manquonus  d'otiTrages 
classiques.  Celte  partie  est  d'autant  plus  kitëressante,  que  la 
nourriture  la  plus  ordinaire  est  fournie  par  le  çecoufv  des 
poissons,  dans  le  noinbré desquels  se  rencontrent  quelques 
mdividus  vénëneut.  On  ne  connaît  rien  encore  sur  ce  sin- 
gulier poison  5  il  prdduit  des  effets  terribles.  Le  ^iilflire  dk 
potasse ,  le  lait ,  le  rhum ,  bus  à  Finstant ,  paraissent  en  di- 
minuer la  yiolence  5  alors  on  en  est  quitte  pour  un  érysipik 
général. 

L'étude  de  l'entomologie,  encore  Clément  neuve ,  parait 
s  agrandir  dé  jour  en  jour.  Un  seul  insecte  paràtt  r^emplacer  li 
canîharide  officinale  (1).  Les  larves  du  charançon  ,  nommés 
vers  palmistes ,  se  mangent ,  et  nos  colons  en  sont  très- 
friands.  '   '  - 

Il  me  reste  à  vous  entretenir  dé  la  pharmacie  en  parti- 
culier :  vous  verrez  avec  plaisir,  j'ose  respéfer ,  la  prépara, 
tten  pharmaceutique  à  laquelle  faî  ajouté  le  nom  du  «s- 
pçctable  docteur  Amie  5  elle  est  basée  sur  l'action  chinûque 
des  alcohols  éthérés  sur  le  fyUq  ypsiçatoria^  oanihariie 
officinale ,  meloë  i^esicatorius.  Sa  première  intention  éuit  de 
formuler  une  teinture  rubéfiant  de  jcét  insecte  par  le  vi- 
naigre ,  un  peu  plus  acUve  que  celle  de  nos  pharmacopées. 
Vous  n'ignorez  point  l'emploi  fréquent  que  nous  sommes  k 
même  de  faire  tous  les  jours  des  médif^mens  vësieailïc,  dans 
les  terribles  maladies,  qui  nous  affligent  sans  cesse'.  Je  vous 
adresse  ma  formule,  et  je  puis  vous  assurer  qu'ielle  a  rem- 
pli jusqu'à  présent ,  et  d'une  manière  satisfaisante,  l'indica- 
tion et  le  désir  des  médecins. 

Prenez  :  Acide  acétique  blanc   du  com- 

"^^'^^^r    •   • ,  .  .     ao    parties. 

xide  noir  de  manganèse  porphyrisé.  .  •       a    * 
Faites  digérer  à  une  très-dotice  chaleur , 


(i)  Le  «avant  cnlomologisle  Latreiïle  nous  assure  qu'aucun  insect* 
du  genre  des  fyua  et  des  cantharides  yraies ,  n'existe  que  dans  les  An- 
tilles. 


DE   PHÀAMACIE.  47? 

dans  un  matras  lutté  S.  A. ,  pendant  quel- 
ques jours ,  puis  ajoutez  : 

Âlcohol  de  vm  rectifié  à  36  degrés  aréo^ 
mètre  de  Baume.   1'  .'.•.. .*.     i6 

Coi^tinuez  la   dîgesjtioo  encore  quelques 
^ourfli,  ,69, agitant  de  i^2D{>§  en  temps.— *-Dtsr  :;  /   .    .      «> 
tillez  ce  mélange  àt.i^jÇeiUi^îpux  d'abord ^iqu    >  i  ,   i 

rélçvantetmcontinuant  jusq^!àsicci(é9  puis  ; 

Prenez  de  mouches  caglliaiîde&  gi^isière-   t      . .  > 

jneQt  .contuses.   •   *\  •\'f,*i^»  ,»i^^  -*v«'*:  .^  »•«••»  d<   >  «• 

De  gomme   résine^  euphorbe  officinale  ^^. 

'  De*,camphre  raffip^, p^Iy ^ 3*  A.,.mêpâev; 
quantitc^'.  • . •  •  ■.  •  •.•!.»•,•-,»  «  .  ,,  •!  •^'»*'  ^ , ., >  j 

D'alcohol  éthér^.^céjLiqp^.feçtiQé^iÇi^mine'  •'  ^.  ;.. 
ci-dessufi' ;•;  •   •  .  k,  #>.,.>♦*»<.•  •  •  •«•.•.,?  ii.-*  iP -^ 

Mêlez  selon  Tart,  e|Jai(es.macérer4sui&'UP  matras  bieb 
recoavQTl,  finbain^jd?  ^s^b^Q^  .à  un  feuj^ès^oux.  Colorez 
^yçc  le  Iklien-ortejJlle  pu.^vçp.|«i  coch^i^me  \-,  puis  filtrez: tfl 
conservez  pour  Tusage  (  i ).  ."».'.  i  .  ; .  . . > 

.  Cette A^ure  s'qmp)i>î^^lSlél$eurctiMq|c^m^'.vésieaQte, 
i?tibéfiiWtfi*jWiï  W  feî^f  plw  -wi  JûwM  J^  ftflriie  4ésigné»l 
^lii,  l^aroir  éçh4|uijGéjQ  4V^4  ^V;^!^;^^  Jiage..9ec,  ^ppHf- 
q^ej^  dç^u^p^q  comfiip^^f^'la^lée  d«  la  %^dM^V  ^onvenâf* 
})^  ^  ef  ^qU^ibé^  dé- t|slnture,.  Getle  préparation  est, énergique, 
ei  remplit  les  eijGetsvéaicana  mieux  q.uejes  eoipiàtreS)  n^en*: 
lrafo^,.pf^Pi;a,Yec  iç||p,jes  désagrébQafns^de^,c^x;-ci,  nest 
point  aiJHssigên^nle^.parp^rque.spQ  emploi  n  exige  pas  Fap^ 
pjicati9n,d^;bapdagçs5x>ntçnti&»  ^e  l^i  nommée  Teinture 
r^dicin^^.àef  canf^^trkc^s  du,  docteur  jfirpffi^.,  ,j 

_  ^l^n  Vé^vi^raift  e^  lui,  doni^t  la,spissitud^  d^  sirop,  oi^ 
peut  rappliquer  sur  la  peau  médiatement  avec  un  pinceau, 

'  (kJ'Cc^te  ibrmuie  p^î  txit  'aVihtageusecùeot  rià)^Ia'cëè  par  Télher 
gcétiqtttf  doldMïteur  Doob^  •V^J'c  Pharmm^péû  général àM^rugù^Xt^ , 


49Ô 


yatt^^fe 


"Précis  topogrqphique  et  géohgf^oe  sur  VUcr  âe  la  Mmr6r 
nique ,  par  M.  A.  Morea n  de  Jobnès. 

L'aspect  de  h  Maii^Uhiqiiie ,  dit  TXt.  dé  J<î^u]tis  y  éfiVe  éô^iùiie 
O-Taïti ,  deux-va&tes-péttfttîsul^  ^  'AéWé  le  tèl'ratte  sMlèTe  ^ 
duellement  depm»  b  riVage  jù^u^àlâi  Centre  ou  <àblit^^très- 
hautes  montagûés  cbdrertës  de  tiiia^,  qdi  fiMiitaièséiil  dek 
eaux  abondante^  m  des^k*rénis  Wëlribréiac. 

Chacune  de-  ces-  péninsiiles  *  a-  été-  formée  -^làt'^uiiMt 
volcans.  *  '  ' 

Le  massif  mifiéralogiquede  IJile  doit  son  origine  aux  A^ 
dons  successi  véî^  âé  ^ix  fbjerH  pi4hëipktil ,  (^  idflRkieht  entre 
eux  par  Tépoque-dc  leur  origine  et  tîelle  deleurexfiiicâoii, 
ainsi  que  par  k  Mture  <)e  Knii^'ëjëctiôite. 

Le  plus^ièptentrional  de  ces  foyers 'est  k  Montagiie^Mëe« 
dont  le  côîlfe  s'Wèv^^i  %ewe  cénto  ttteti^* 

Le'f:dtts^m9${i^r  <le  tôuSs  ^t 'l'^cfèh  "ttAcUi  tlés'pildiis 
du  Ottrèet.  Le  grtind diahiAlf^âè^À  ^ypbèfèâWtidn^^t* 
de  trente  mille  mètres.  ..    v...,-  w    > 

fe  volcan ^téim,dàM  le  iMï^Jàcq^i^  ëtk  IncMtÉ^^ 
Vkuclin  y  par&i^èntttvéir'ëtj  tûWr  tl  fbù)r1e^yërV%e  eHitfi^ 
du  Marin ,  et  le  gi^s'^bmiÉidU^D{^rhsfè(t  ,^  b^fé*feWié^ 
cinq  volcaii»  adjaeén»,  dottt  lès  "àii^i  i^eÛàies  oki  ^eiiVinm 
soixante-quatf^  mille  ihéti^ae'fcfrboïîféH^ 

De  ces  six  points  crdminam  deicéftidlent'^iihité-qiiitnJfe 
rivières  principales '^i  tftiTértttat.sittfcessîViefaèirt  ^V^oH 
ides  forêts  et  celles'  des  cuHitfes'Vçî  'rôàt  èe'jaièr"aihis  h 
mer,  La  plupàift  de  tés  ^îS^tes 'fié; ^«ii^ 
d^s  h  beRe  saison ,  et  àt^tàAtëtii  dèfs  ÀAt^s  dtftfslHiiv^- 
nage.  ■  -  ''*'   .  '^^      -   ■     .   -    '.-  •  .     .   ^ 

Tous  Tes  relîêîs  dëTHe  sont  groupé^  àutou^^e  cbactin  des 
anciens  foyers  de  la  conflagttitioa.'voloamquev  a  laquelle  k 
Martinique  doit  son  origine.  Des  forèfif  ^pailssibs^'pi^ésque 


impénétrables  couvrettt*la  moitié  de' t;ès' reliefs.  Les  plus 
bdi^ë  $bnt  eelieë^Q  Càrbet ,  <{Qi  ottt  au  moins  six  lieues  de 
Ibng.  .  /     ■ 

'  tieS  difficultés  que  i;es  forèu  et  la  multiplicité  des  accî- 
dens  du  sol  apportent  aux  communîcatioos  à  travers  Tinté* 
rieur  de  Tîte ,  ont  oftTigif  les  cblokis  ii  ^e  fixer  presque  exclu- 
siVerAlént  àur  le^  rfVàgés  ;  et  la  population  décroît  ainsi  que 
léà  ctihùrcs ,  à  mesuré  qu'oh  s*en  éioi^e*  C'ésk  pour  celte 
rai^  que  la  minéralogie  de  la  Martinique  a  été  jusqu'ici 
pyu  connue. 

Bifw  IVferéàu  de  Joiîifts^  iH>rtîespbndânt  de  l'institut,  mili- 
taire ,  naturaliste  et  p&ysicieti  distingué,  donne  dans  le  pré- 
cis que  nous  analysons/ des  tableaux  orthc^raphiques ,  con- 
tenant la  nomeuclatare  des  montagnes.,  et  leur  cjdnstitutioB 
minéralogique*  Nous  allons  offrir  les  principales  substances 
que  présentent  ces,  tableaux  : 

t    >  >.i\  u4ire  du  Volcan  éteint  de  ia  montagne  Pelée. 

Laves  compactes ,  lencîtîqUés  ,  coméénnes ,  schorlacées 
en  înaéses  ^  porpliy  rîtîques ,  vîôlâires ,  pierres  ponces  grises 
^t  noires,  brèches  volcaniques  à  ciment  argileux ,  rapillo ^ 

nices  rouges ,  hi;èchçs  k  ciment  argilo*fernigineux ,  amphî- 
e  et'pjroxènea  coogbtoérées.   . 

^^.'  Aire  du  Mcàn  éteint  des,  pilous  du  Carbet. 

Laves  (compactes  ^  porpbjri tiques  y  micacées ,  schorlacées, 
lenci tiques  ,  'oôtftetiat^t  dés  chrysoKtes  et  du  quartz  de  mo- 
derne formation.  ^   . 

Lave  sphatiqt^e  très-altérée ,  contenant  de  la  steatite  et  du 
^artz ,  fer  spféculaire  hexagone ,  gébdes  quartzeuses.  Lave 
vîolàire ,  contenant  des  pyrites  \  ponces  grises ,  brèches 
schorlacées.  Laves  cornéennes,  contenant  des  hyacinthines  ; 
pouddings,  argilites,  contenant  des  types  de  feuilles  et  de 
rameaux  divers  ;  lave  poreuse ,  contenant  des  virescites  ou 
tballites  \  tuiSi  volcanique ,  argilo-siliceUx  ^  cari:)ture  de  fer  \ 
gravier  volcanique ,  appendice  calcaire* 


48o  JOURNAL     DE    PHARKAGIE. 

3^.  Au*e  du  volcan  éteint  des  Jtodies^Çarrées» 

Lave  argileuse  décomposée  ;  basajtes  prismatiqaeft  hesar 
gones ,  lencitiques  k  base  de  roche  de  come.  Laye  steati- 
tettse  et  cornéenne»  Chï^socolle  ^  silex  errati<ïue  ^  jaune^ 
l)run ,  quartz  de  deu^ème  formation. 

4*-  ^^^  ^^  volcan  éteint  ékfoV.audm. 

Brèche  )  b^te  homogèine;  lave  coraéçmie,  cellolairei 
caverneuse  9  iencidque.  Lave  po^hypjlîquej,  blocs  de  car- 
bonate de  chaux  y  stéatite.  Lave  sphaiique. 

5**.  Aire  du  volcan  éteint  du  Marin*  * 

Lave  basaltique I  compacte,  hon^gèpe,  base  de  pétiO' 
silex  t  quelqiieiois  poreuse.  Masse  calcaire^,  formée  de  h 
dépouille  des  mollusques  l^tacées  et  côralîgènes.  Quartz 
grâsr,  amorphes,  à  dents  de  côchobl  Tâspes,  sinoples,  jaunes 
.variés ,  rubanés ,  géodes ,  agathes  ;  cidcédoines  ,  zéolytbes, 
végétaux  pétro-silicés.  ■     '   . 

6*^.  Aire  du  volcan  éteint  du  Môme  la  plaine. 

Lave  pôrphyritîque  à  ^os  feld>-^6]^ths%;  lave  micacée  ^ 
schorlacée,  lencitique  quartzeuse^|ave  décomposée,  eor- 
néenne ,  erratique ,  brèche-'argileuse  5  tufla  ponceux ,  lerm- 
gineux,  vivement  coloré-,  lave  compacte,  pôrphyritîque *% 
brun-violet,  d'une  belle  conservation. 

La  descriution  spécifique  des  fossiles  et  des  minéraux, 
dont  ces  tableaux  contiennent  la  simple  nomenclature,- se 
trouve  dans  un  Mémoire  de  M.  Moreau  de  Jotmès,  intitulé: 
Minéralogie  des  P^otcans  éteints  de  la  Martinique ,  lu  k 
rinstitut,  le  a8  novembre  i8r4*  ^  sera  imprimé  dans  la 
collection  des  Mémoires  des  savans  éti^augeirs.    C.  h*  C. 

Page  ^74»  il  estditr'^iiÂti4»'-onces'de  Vas  côib^poskieiit  le  atudrans^  et 
trois  le  trient-^  c'est.  )q  ço^ti;-aire  :  Le  qua^raru,  Çqwàxt  de  lâs^  était  df 
trois  onces  (  3  est  le  quart  de  11  )  ,'^  et  le  triens  (tiers)  était  de  4  onces... > 
Si  de  quincunce  rembta  est  ''    ' 
Unçia  ,  quid  svpeççft?.,.^pçlfirasdixi9^iriensi   ' 

•   HojiAT. ,  de  ari»  poët. 
Si  du  quincunx  '  Ç^  •nces  ) ,  on  ôte  une  once ,  que  reste-t-il  ?  BeOe 
question  ?  un  tiers  (  ttienr)  i  quatre  onces.    - 

•  Dans  le  numéro  de  septembre ,  page  43a,'jiQtq  sur  le  sirop  d*étlicr, 
étu  lieu  de:  M.  Fleury,  /wcs  :,  M.  Fréuiy.  ' 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

ET  ,  . 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES. 

!N^  XL  —  3^  Année,  —  Novembre  1817. 

ANALYSE 

De  différentes  i^ariétes  de  pommes^dderre  ^ 

Par  M.  VATjQUîEtiN. 

(Extrait  du  Joui-hal  de  Physique ,  août  1817  ,  par  Pelletier.) 

Parmi  les  nombreux  écxnts^  publiés  idepuis  ^elque  temps 
sur  la  pomme-de-lerre ,  on  doit  sans  doute  remarquer  ceux 
de  Parmeotîer,  quî ,  le  premier,  en  France,  a  fait  connaître 
les  avantages  que  Téconômie  rurale  et  domestique  pouvait 
retirer  de  la  culture  et  de  Femploi  de  cette  racine  salutaire; 
cependant  Tanâlysc  chimique  de  la  pomme-de-lerre  restait 
eacore  à  faire  ,  et  une  grande  lacune  existait  dans  les  ou* 
vrages  du  chimiste  agriculteur.  En  chargeant  M.  Vauque- 
liii  .  de  Veltameii  cliimique  des  principales  variétés  de  la 
pomme-de-lerre ,  la  société  d'agriculture  a  voulu  qu  il  ne 
restât  rien  à  désirer  sur  cette  matière  ;  elle  a  de  plus  donné 
occasion  à  ce  savant  chimiste  de  faire  une  de  ces  analyses 
qui ,  à  l'avantage  des  résultats,  joignent  encore  celui  d'oÛrir 
des  exemples  précieux  à  ceux  qui  s'eflbrcent  de  marcher 
dans  la  carrière  des  recherches  chimiques. 

1II^"%  Année.  —  Novembre  1 8 1 7 .  3 1 


482  JOURNAL 

Quarante-sept  variétés  de  pommes-Hle-terre  avaienl  été  re- 
mises à  M.  Vauquelîn ,  par  la  société  d'agriculture ,  dans 
rintention  de  connaître  principalement  les  quantités  rela* 
tivcs  d^aroidon ,  de  parenchyme  et  de  matière  extractÎTe 
que  chacune  d'elles  pouvait  contenir. 

L'analyse  de  ces  quarante-sept  variétés ,  considérée  sous 
ce  point  de  vue ,  et  exposée  en  un  tableau  qui  offre  d'un 
seul  coup  d'œil  le  résultat  d'un  travail  long  et  minutienr, 
en  remplissant  parfaitement  le  but  que  la  société  s'était  pro- 
posé ,  fait  connaître  les  avantages  particuliers  qu'offre  cha- 
cune de  ces  variétés.  On  y  remarque  que  onze  d'entre  elles 
ont  fournies  depuis  le  cinquième  jusqu^au  quart  de  leur 
poids  d'amidon ,  deux  seulement  n'en  n'ont  donné  qne  k 
huitième.  Onze  variétés  n'ont  diminué  que  des  deux  ders 
par  la  dessiccation  ,  et  ce  sont  justement  celles  qui  ont  donné 
le  plus  d'amidon  *,  dix  ont  perdu  les  trois  quarts ,  et  six  près 
des  quatre  cinquièmes  par  la  même  opération.  La  quantité 
des  matières  solubles  ,  dont  on  exposera  plus  bas  la  nature , 
s'élève  aux  deux  ou  trois  centièmes  de  la  masse. 

En  jetant  les  yeux  sur  le  tableau  dont  nous  avons  parlé, 
et  que  nous  ne  pouvons ,  en  raison  de  son  étendue  y  faire 
entrer  dans  ce  journal ,  nous  remarquerons  les  variétés  dé- 
signées sous  les  noms  A^ orpheline  ^  de  decroisille  ^  à'oocno^ 
hle  y  de  petite  hollandaise  ^  de  brugeoise^  comme  les  plus 
riches  en  amidon.  Sur  5oo  grammes  l'orpheline  contient 
i^^i,  gr.  d'amidon  ;  la  dccroisille  1 19  ;  l'oocnobie  et  la  petite 
hollandaise  m  gr.  ;  la  brugeoisc  107.  Parmi  les  variétés 
qui  contiennent  le  plus  de  parties  parenchymateuses ,  nous 
citerons  la  Parmentière ,  qui  sur  5oo  gr.  contient  94  Ç^- 
5o  de  parenchyme  *,  l'imbrignie  qui  en  donne  9^1.  Dans  les 
autres  variétés,  la  partie  parenchymateuse  ne.s'élève  pas  au- 
dessus  de  3o  grammes.  Considérant  enfin,  dans  la  pomme- 
de-terré  la  masse  des  parties  solides ,  savoir  ,  l'amidon  ,  le 
parenchyme  ,  et  les  matières  solubles ,  nous  voyons  que  les 
variétés  les  plus  riches  en  parties  alimentaires  sont  la  lefuf 


tofi     PHARMACIE.  483 

gin  qui ,  svHc  5oo  grammes  donne  i65  gramines  die  pomme-^ 
cte'terre  desséchée  ;  la  ceUkuger^  qui  en  produit  162-,  la 
nHoleUe^francbe  et  V imbriquée  ^  qui  se  réduisent  à  160  gr.  ; 
la  kidney  et  la  bleue^des-foréts  j  qui  se  réduisent  à  167 ,  et 
la  grosse  zélandaise  >f  dont  le  produit  desséché  pèse  i55  gr. 
La  beauUeu  parait  être  la  plus  aqueuse  par  la  dessiccation  : 
elle  pèse  490  grammes ,  et  fournit  1 10  grammes  de  pomme** 
de-terre  desséchée» 

L'analyse  dçs  matières  solubles  de  k  pomme-de^terre  est 
pour  le  chimiste  la  partie  la  plus  intéressante  de  ce  travJEtil* 
Nous  ne  suivrons  pas  M.  Yauquelin  dan^  toutes  les  expé^ 
riences  qu  il  a  faites  pour  connaître  la  nature  de  ces  sub- 
stances et  les  obtenir  isolées.  Nous  nous  coiy^enterons  d'en 
rapporter  les  résultats  ^  nous  y  joindrons  textuellement  la 
méthode  qu  on  doit  suivre  maintenant  pour  répéter  l'ana- 
lyse de  la  pomme-de-terre  :  méthode  que  M.  Vauquelin  a 
tracée  lui-même ,  et  qui  est  le  résultat  de  toutes  ses  expé^ 
riences  antérieures  sur  cet  objet. 

((  Le  suc  ou  plutôt  le  lavage  des  pommes-de-terre  écrasées 
contient  huit  à  neuf  substances ,  savoir  : 

1°.  De  Talbumine  colorée ,  qui  fait  environ  les  sept  mil-* 
lièmes  de  la  pomme-de-terre  ; 

n^.  Du  citrate  de  chaux  y  dans  la  proportion  d'environ 
douze  millièmes  ; 

3**.  De  Tasparagine,  dont  la  quantité  n  a  pas  été  exacte- 
ment déterminée  à  cause  de  sa  solubilité  :  elle  ne  fait  pas 
moins  d'un  millième  de  la  pomme-de-terre  ; 

4*'.  Une  résine  amère ,  aromatique  et  cristalline ,  en  très- 
petite  quantité  ; 

5*'.  Du  phosphate  de  potasse  et  du  phosphate  de  chaux  ^ 
6'.  Du  citrate  de  potasse  et  de  l'acide  citrique  libre  ; 
7''.  Une  matière  animale  particulière  qui  peut  faire  les 
quatre  ou  cinq  millièmes  de  la  pomme-de-terre. 

Je  n*ai  point  obtenu  le  cjtrate  de  potasae  à  part  ;  mais  j'ai 
conclu  s(A  exbtence  dé  Facétate  de  potasse  ^  qui  s'est  formé 


484  JOtJKNAL 

pendant  la  précipitation  du  suc  de  pomme— de^tem  {m 
Tacétate  de  chaux  ^  après  qu'on  en  avait  séparé  le  cilrated; 
chaux.  Cooime  le  suc  était  légèrement  acide  et  coBteiiAit  et  ^ 
Tacide  phosphoriqne,  on  pourrait  croire  que  ce  dentier  ex 
uni  à  la  potasse ,  et  que  l'acide  citrique  est  libre  ^  miii, 
j'observe  que,  d'une  part ,  Tacide  phosphoriqae  n'existe  p» 
en  assez  grande  quantité  pour  pouvoir  saturer  toute  la  po- 
tasse ,  et  que  Facidité  du  suc  n'est  pas  assez  marquée  pour 
croire  que  tout  Tacide  citrique  que  nous  en  avons  obteao, 
soit  à  l'état  de  liberté  :  telles  sont  les  raisons  qui  m'ont  déter- 
miné à  regarder  cet  acide  comme  en  partie  libre  et  en  partie 
combiné. 

Les  seuls  des  principes  des  pommes;-de-terre  qui  aient 
une  saveur  marquée ,  sont  la  résine ,  et  surtout  la  madère 
animalisée  ;  ce  sont  aussi  les  seuls  qui  soient  colorés  ;  ainsi 
Farôme  et  la  saveur  des  pommes-de-terre  qui  ont  coït  dans 
la  cendre,  dans  leur  propre  suc ,  sont  dus  à  ces  deux  corps- 
La  saveur  de  la  matières  animalisée  est  assez  agréable  quând 
elle  est  divisée  par  la  partie  amylacée  et  fibreuse  de  la  pcmune- 
de-terre^  mais,  quoique  analogue  à  celle  du  jus  de  cham^ 
gnons  comestibles ,  elle  est  uauséabonde  quand  elle  est  con- 
centrée. 

Si  quelqu'un  youlait  répéter  l'analyse  du  suc  de  pomm»- 
dc-terre  ^  voici  la  manière  la  plus  simple  suivant  laquelle  il 
devrait  opérer  : 

!••  Broyer  la  pomme-de-tcrre ,  exprimer  fortement  k 
marc,  le  délayer  ensuite  avec  un  peu  d'eau  et  le  presser  de 
nouveau;  réunir  les  liqueurs,  les  filtrer  et  les  faire  boaillir 
pendant  quelque  temps  ; 

a*".  Filtrer  cette  liqueur  pour  séparer  Falbiunine  qui  a  été 
coagulée  par  la  chaleur ,  la  laver  et  la  sécher  pour  eu  coo- 
naitre  le  poids  ; 

3^  Faire  évaporer  la  liqueur  en  consistance  d'extrait ,  re- 
dissoudre ce  dernier  dans  une  petite  quantité  #eau,  pour 


DE    PHARMACIE.  4^5 

séparer  le  citrate  de  chaux  qu'il  faut  laver  avec  de  Teau 
froide  jusqu'à  ce  qu'il  soit  blaac  ; 

4*.  Étendre  d'eau  la  liqueur  et  la  précipiter  par  l'ac^^tate 
de  plomb  mis  en  extrait*,  décanter  la  liqueur  surnageante 
ei  laverie  précipité  à  plusieurs  reprises  avec  de  l'eau  chaude , 
et  mettre' à  part  les  liqueurs  réunies^ 

5**.  Délayer  le  précipité  obtenu  dans  l'opération  prccé- 
dei^te ,  dans  une  suffisante  quantité  d'eau  pour  donner  assez 
de  fluidité  h  la  liqueur  ;  décomposer  ce  précipité  par  un  cou- 
rant d'hydrogène  suHuré  ,  jusqu'à  ce  qu'il  y  en  ait  un  excès 
sensible; 

6**.  Filtrer  la  liqueur ,  et  la  faire  évaporer  en  consistant 
sirupeux ,  pour  obtenir  l'acide  citrique  cristallisé  ; 

7**.  Précipiter  de. la  même  manière  par  l'hydrogène  sul- 
furé ,  la  liqueur  décantée  de  dessus  le  précipité  obtenu  dans 
Topération  ;  filtrer  la  liqueur  et  l'évaporer  à  une  très-douce 
chaleur^  jusqu'à  consistance  sirupeuse,  ou  plutôt  d'extrait 
mou;  l'abandonner  dans  cet  état  pendant  quelques  jours 
dans  un  lieu  frais  pour  que  l'asparagine  cristallise  ;  délayer 
ensuite  cette  matière  dans  une  très -petite  quantité  d'eau 
froide;  laisser  reposer  et  décanter  la  liqueur;  laver  avec  de 
petites  quantités  d'eau  froide,  jusquà  ce  que  l'asparagine 
soit  blanche  ; 

8°.  Concentrer  de  nouveau  la  liqueur  en  consistance- 
d^extrait  et  la  traiter  à  chaud  par  Falcohol  à  3o  degrés ,  pour 
en  séparer  l'acétate  et  le  nitrate  de  potasse ,  et  obtenir  Ift. 
matière  animalisée  la  plus  pure  possible. 

La  matière  animale  de  la.  pomme-de-terre  fouit  d^  pro- 
priétés assez  remarquables  :  sa  saveur  est  analogue  à  celle  des 
champignons  comestibles  ;  elle  est  insoluble  dans  l'alcohol 
déphlegmé ,  elle  n'est  coagulée  ni  par  les  acides ,  ni  par 
le  chlore ,  ni  par  la  noix  de  galle  ;  on  ne  peut  la  confondre 
avec  l'albumine  altérée  par  une  longue  ébuKilion.  M.  Vau« 
qnelin  se  propoce  de  cevenir  sur  cette  matière,  et  de  la  dé- 


486  JOtTRNAL 

signer  par  un  nom  particulier ,  qui  lui  donnera  nmg  p«nu 

les  matériaux  immédiats  du  règne  animal. 

NOTICE 

Sur  la  matière  iferte  des  feuilles  , 
Par  MM,  PelletteK  et  CiVEirror. 

lii  substance  à  laquelle  les  feuilles  des  arbres  et  les  pknies 
herbacées  doivent  leur  couleur  verte  est  peo  connue  :  ancon 
travail  ex-^pfofesso  n'a.  été  entrepris  sur  cet  objet  ;  et  la  ma- 
tière verte  désignée  aussi^  dans  quelques  analyses  végétales, 
sous  le  nom  de  résine  on  fécule  s^erte ,  n^est  pas  enooie 
classée  parmi  les  matériaux  immédiats  des  v^étaux,  et  ne 
fait  le  sujet  d'aucun  chapitre  dans  les  traités  de  chimie  les 
plus  modernes.  Cependant  le  rôle  qu  elle  joue  dans  réoo- 
nomie  végétale ,  son  abondance  dans  la  nature ,  des  pro- 
priétés intéressantes  déjà  reconnues  par  plusieurs  cliimistes 
qui^e  sont  occupés  d'analyses  végétales  /et  particah'èrement 
par  M.  Yauquelin ,  auraient  dû  engager  à  étudier  plus  spé- 
cialement cette  substance.  Nous  ne  nous  proposons  pas  de 
remplir  la  lacune  que  nous  avons  observée  ;  mais  en  rappe- 
lant les  faits  déjà  connus^  et  en  rapportant  plusieurs  obser- 
vations qui  nous  sont  particulières,  nous  réunirons  du  mcnns 
quelques  matériaux  pour  lliistoire  de  cette  substance  re- 
marquable. 

Nous  avons  d'abord  cherché  à  nous  procurer  la  matière 
verte  à  Tétat  de  pureté  ;  et ,  à  cet  effet ,  nous  avons  traité 
par  Talcohol  déphlegmé  et  à  la  température  ordinaire ,  le 
marc  bien  exprimé  et  bien  lavé  de  plusieurs  plantes  herba- 
cées. La' liqueur  alcoholique  filtrée  était  d'un  beau  vert^ 
et^  par  une  évaporation  ménagée,  elle  a  fourni  une  sub- 
stance d'un  vert  foncé  et  d'apparence  résineuse.  Cette  ma- 
tière, réduite  en  poudre  et  traitée  par  l'eau  chaude ,  a  acquis 
pu' grand  degré  de  pureté.,  en  abandonnant  un  peu  de  ma- 


DE     PHA.RÎttACIE.  4^7 

tîèrc  colorante  oa  extractive  brune.  Une  petite  quantité  <Io 
la  matière  verte  s'était  aussi  dissoute  dans  Teau  bouillante;, 
mais  elle  s'en  est  séparée  en  partie  par  le  refroidissement. 
La  matière  verte,  ainsi  obtenue,  s'est  alors  otTerteavec  toutes 
SCS  propriétés  déjà  connues;  elle  se  dissolvait  entièrement 
dans  Falrohol,  Téther,  les  huiles,  et  le  chlore  détruisait 
sur-le-champ  sa  couleur  verte  • 

Exposée  à  Tair  pendant  plusieurs  semaines ,  la  matière 
▼erte  n'a  éprouvé  aucune  altération  :  elle  donnait  des  tein-^ 
tures  alcoholiques  aussi  colorées  qu&  lorsqu'elle  était  nou- 
vellement préparée.  Soumise  à  l'action  de  la  chaleur ,  elle 
se  ramollit,  mais  elle  ne  fond  pas  ;  et,  si  le  fieu  est  augmenté, 
elle  se  décompose  et  fournit  de  l'eau ,  de  l'huile ,  un  peu 
d'acide  acétique,  et  du  gaz  hydrogène  carboné  :  on  ne  re- 
trouve aucune  trace  d'ammom'aque  dans  les  produits. 

Un  fragment  de  matière  verte  dcsséehée,  exposé  à  la 
flamme  d'une  bougie  y  s'est  enflammé  ;  il  a  ensuite  continué 
à  brûler  par  lui-même  avec  une  fljamme  moins  allongée  que 
celle  que  présentent  les  résines ,  et  il  en  est  résulté  un  char- 
bon  qui  avait  conservé  la  forme  du  fragment  de  matière ,  et 
qui  s'est  en  partie  incinéré  dans  l'air  atmosphérique.. 

L'action  des  acides  sur  la  matière  verte  esta^sez  remar-^ 
quable.  L^acide  sulfurique  même  concentré-  la  dissout  à 
froid  sans  l'altérer;  et  cet  acide,  mêlé  à  parties  égalés  aveo 
nne  dissolution  alceholique  de  matière  verte ,  ne  lui  fait 
éprouver  aucun  changement.  La  dissolution  de  matière  verte 
dans  l'acide  sulfurique,  se  troubleet  abandonne  une  portion 
de  matière  colorante  y  lorsqu'on  y  ajoute  de  l'eau  ;  il  en  reste 
cependant  une  quantité  très-notable  dans  la  liqueur ,  et  on 
peut  l'en  extraire ,  en  saturant  l'acide  par  un  alcali  ou  un 
'carbonate  alcalin, 

La  propriété  qu'a  la  matière  verte  de  se  dissoudre  ^n« 
l'acide  sulfurique  «  sans  l'altérer,  semblerait  la  rapprocher 
de  l'indigo.  Cependant  les  expériences  que  nous  avons  faites 
{iom*  qooserver  ces  deux  substances  Tune  dans  l'autre^  om 


488  JOURNAL 

été  infructueuses  ^  nous  ne  croyons  pas  nécessaire  de  les 

rapporter, 

L*acide  hydroclilorîque  altère  sensiblement  la  madère 
▼erte ,  et  lui  fait  prendre  une  tel u le  jaunâtre  qu'elle  ne  petit 
plus  perdre. 

L'acide  nitrique  agit  avec  énergie  sur  cette  substance  et 
d'une  manière  toute  parlicoUère.  Il  détruit  d'abord  la  coa- 
leur  verte  pour  lui  en  substituer  une  jaune  grisâtre  :  le  dé- 
gagi'inent  d'acide  nitreux  se  manifeste ,  et  la  matière  dispt- 
rait  en  presque  totalité ,  par  sa  dissolution  dans  Facide ,  sur^ 
tout  à  chaud.  En  dernier  résultat ,  on  obtient  une  matière 
d'un  blanc  sale,  sans  saveur ,  ni  odeur;  soluble  dans  ladde 
nitrique  concentré ^  insoluble  dans  les  alcalis  et  dans  Feau, 
et  ne  donnant  aucune  trace  d'acide  oxalique ,  ni  mociqiie. 
Nous  comptons  revenir  sur  ces  résultats  singuliers. 

Le  chlore  détruit  avec  la  plus  grande  rapidité  la  couleur 
verte  de  cette  substance  de  la  matière  :  il  la  sépare  de  son 
dissolvant  sous  forme  d'une  matière  fiocconnense,  jaune, 
qui  n'a  plus  aucun  rapport  avec  la  substance  d'où  elle  pro- 
vient. Ce  fait  avait  été  observé  par  M.  Proust  (Journal  de 
Physique), 

L'iode  agit  d'une  manière  analogue  à  celle  du  chlore; mais 
son  action  est  extrêmement  lente  et  insensible  dans  ses  pre- 
miers momens. 

L'action  des  alcalis  sur  la  matière  verte  est  en  partie  déjà 
connue  :  on  sait  que  les  dissolutions  alcalines  la  dissolvent 
sans  l'altérer,  elles  semblent  même  raviver  la  couleur.  Si  oo 
kiture  l'alcali  par  un  acide  faible ,  la  matière  verte  est  en 
partie  précipitée ,  sans  aucune  altération. 

Les  sels  neutres  n'ont  à  froid  aucune  action  sur  la  matière 
verte ,  le  murîate  d'étain  y  fait  néanmoins  un  léger  préci- 
pité ;  m^s ,  si  après  avoir  ajouté  un  sel  terreux  ou  métal- 
lique dans  une  dissolution  alcoholiquô  de  matière  verte 
étendue  d*eau ,  on  y  verse  un  alcali  on  un  sous-carbonate 
alcalin ,  il  se  fait  un  précipité  abondant  de  la  base  qui ,  dans 


DE     PHAKMAGIC.  4^ 

la  plupart  dés  cas ,  entraine  ]a  matière  verte  à  Fëtat  de  oom;^ 
l^înaisou.  C'est  ainsi  que  nous  avons  prépara  avec  cette  suIh 
stance  retirée  de  diflierentes  plantes,  et  des  sels  de  chaux , 
d^aluniine  y  de  magn^ie ,  de  plomb  et  d'étain ,  des  laques 
vertes ,  de  teintes  diverses ,  selon  la  plante  et  le  sel  emploje* 
On  réussit  également  et  avec  beaucoup  moins  de  frais  à 
préparer  ces  laques^  en  ajoutant  dans  le  suc  des  plantes, 
obtenu  simplement  par  expression  ei  suffisamment  étendu , 
un  sel  terreux  qu'on  décompose  par  un  alcali  ou  un  sous-* 
carbonate  alcalin.  Nou^  avons  préparé,  par  ce  procédé ,  plui 
de  vingt  laques  ditlérenles  entre  elles,  selon  l'espèce  de  vé* 
gétal.  Nous  remarquerons  ici  que  la  même  plante,  dans  leâ 
mêmes  circonstance»,  fournit  toujours  tme  laque  de  même 
nuance  de  ton. 

Xia  plupart  de  ces  laques,  préparées  depuis  plusieurs  se-^ 
maines ,  n'ont  éprouvé  aucune  altération  de  la  part  de  la 
lumière  ;  cependant  la  matière  verte  retirée  des  arbres  rési-^ 
neux^  tels  que  le  pin  et  le  sapin ,  a  donné  des  laques  dont  la 
couleur  s'est  altérée.  Ce  phénomène  serait-il  dû,  comme 
nous  le  présumoi;is,  k  un  peu  de  résine  qui  serait  restée 
mêlée  à  la  matière  verte,  et  qu'il  est  très-difficile  d^isol^r 
entièrement  ? 

Nous  avons  essayé  d'appliquer  sur  du  papier  ces  laques 
broyées  à  la  colle  ;  nous  avons  eu  des  papiers  peints  dont  la 
couleur  ne  s'est  pas  encore  altérée.  En  préparant  ces  laques, 
nous  avons  remarqué  que  celles  faites  avec  le  même  végétal 
et  diverses  bases,  étaient  d'autant  plus  vertes,  que  la  basé 
était  plus  alcalin^;  ai^si  les  laques  faites  avec  la  chaux  sont 
généralement  plus  belles  que  celles  obtenues  par  la  magnésie 
et  l'alumine.  Nous  ne  doutons  pas  qu'on  ne  puisse,  dans  les 
arts,  tirer  un  grand  parti  de  ces  laques,  et  les  substituer 
dans  des  cas  au  yert  de  scheele ,  préparation  chère  et  surtout 
dangereuse. 

Parmi  les  laques  préparées  par  ce  moyen ,  nous  avons 
remarqué  celles  fournies  par  l'herbe  commune  des  prairies^ 


490  JOURNAL 

qui,  ct^sme  on  le  sait,  est  presque  entièremefit  composée 
de  diverses  graminées  ;  celles  fournies  par  la  ciguë  et  di- 
verses autres  ombelliféres  :  le  sureau  en  donne  également 
une  fort  belle;  la  ciguë  donne  une  laque  d'un  ^une  serin 
très'-remarquable  ;  la  luzerne  produit  un  vert  très-clair. 

Nous  comptons ,  dans  une  saison  plus  favorable  à  la  v^é- 
tation, -préparer  im  plus  grand  nombre  de  ces  échantî lions, 
et  poursuivre  avec  un  peu  plus  de  succès  nos  recherches 
sur  les  moytsns  de  eonoibiner  la  matière  verte  avec  les  tissus 
végétaux  et  animaux  ;  avantage  des  plus  importans  pour  la 
teinture ,  et  que  nous  ne  présumons  pas  impossible  d  at« 
teindre. 

Nous  avons  également  recherché  Faction  que  pouvai(avQÎr 
sur  la  matière  verte  les  substances  végétales  ,  que  Ton  peut 
regarder  comme  agens  chimiques.  Nous  nous  sommes  assG- 
irés  que  parmi  les  acides  végéuux ,  Tacide  acétique  seni  la 
dissolvs^it  d'une  manière  remarquable;  Teau  ne  peut  la  pré- 
cipiter de  ces  dissolutions  :  elle  est  soluble  dans  les  étben 
aulfurique  et  acétique  :  les  huiles  fixes  la  dissolvent  aussi , 
l'action  des  huiles  volatiles  est  moins^marquée  :  on  sait  enfin 
qu'elle  se  dissout  dans  les  graisses. 

Il  suit  des  faits  contenus  dans  cette  notice ,  que  la  madért 
verte  des  végétaux  ,  improprement  appelée^ecxi/e  ou  résme , 
est  une  substance  particulière ,  qui  doit  être  classée  parmi 
les  substances  végétales  très-hydrogénées  ;  qu'elle  doit  être 
séparée  des  résines  ;  qu'elle  se  rapproche  de  plusieurs  ma- 
tières colorantes,  telles  que  celles  de  l'orcanette,  du  curcuma, 
du  santal  rouge  ;  et  qu'elle  mérite ,  par  ses  propriétés  et  le 
rôle  qu'elle  joue  dans  l'économie  végétale ,  d'être  considérée 
conune  un  principe  immédiat  de  végétaux  :  il  serait  alors 
nécessaire  de  la  désîgner^par  un  nom  particulier. 

Nous  n'avons  aucun  droit  pour  nommer  une  substance 
connue  depuis  long-temps ,  et  à  l'histoire  de  laquelle  nous 
^'avops  ajouté  que  quelques  faits  ;  cependant  nous  propo- 
serons, sans  y  mettre' aucune  importance  ,  le  nom  de  chlo* 


DE    PHARMACIE.  49* 

rophjle^  de  cfdoros^  couleur,  et  <pyUov,  feuille  :  ce  nom  in- 
diquerait le  rôle  qu^cIle  joue  dans  la  nature. 

Quant  aux  avantages  qu'on  pourrait  retirer  des  laques 
dont  nous  avons  préparé  plusieurs  échantillons ,  ce  n^est  que 
le  temps  et  Tusage  qui  pourront  les  indiquer. 

NOTE 

Sur  la  formation  de  Facide  lactique  pendant  lafermenUtUon^ 
Par  M.  VoGEL. 

L'aciue  lactique  de  Scheele  a  été  déclaré  par  plusieurs 
chimistes  pour  de  Tacide  acétique  chargé  d^une  matière 
animale. 

M.  Berzelius ,  appuyé  sur  de  nouvelles  recherches ,  est 
loin  de  partager  cette  opinion  ;  il  considère  Tacide  lactique 
comme  un  acide  particulier ,  et  assure ,  à  cette  occasion,  que 
Sclieele  ne  s  est  jamais  rendu  coupable  dune  erreur  en 
chimie. 

Le  même  chimiste  découvrit  l'acide  lactique  dans  la  chair 
musculaire  et  dans  différentes  humeurs  animales. 

Il  y  a  quelques  années  que  M.  Braconnât  publia  un 
Mémoire  (i) ,  qui  avait  pour  but  de  prouver ,  qu'il  se  forme 
pendant  la  fermentation  du  riz ,  des  betteraves ,  des  fè- 
ves,  etc.,  un  acide  particulier,  qui  reçut  le  nom  S  acide 
nanceïque ,  d'après  la^ville  natale  de  l'auteur. 

C'est  cet  acide ,  découvert  par  M.  Braconnot  de  Nancy, 
que  j'ai  soumis  à  un  nouvel  examen. 

J'avais  remarqué,  en  faisant  l'analyse  de  l'avoine ,  que 
l'eau ,  dans  laquelle  la  farine  de  cette  graine  était  délayée 
depuis  plusieurs  semaines ,  avait  pris  une  saveur  très-acide  ; 
et  malgré  cette  acidité  je  n'en  obtins  par  la  distillation  que 
très-peu  dé  vinaigre.  ^ 

^'  '     '     '  '      '  ■  I        I       I  I  M  (l.l  ■      ■■■ 

(i)  Foyez  AoDales  de  Chimie ,  tom.  86,  pag.  84. 


49^  JOURNAL 

Le  résida  syrupeux  dai^  la  cornue  ëuît'  très^aigrc  ^ 
avoir  une  odeur  d  acide  ^c^tique. 

Il  fat  mêlé  avec  Feau  de  cI;iWiXi  jusqu'à  ce  qWi\  ne  se 
formât  plus  de.  précipilé ,  et  mis  en  ébullitioa  pour  dégager 
l'ammoniaque  provenant  de  la  inatière  animafe  de  Favoîne. 

Le  précipité  se  comportait  comme  un  phosphate  de  chaux, 
et  le  h'quide  filtré  renfermait  un  acide  combiné  avec  la 
chaux. 

Cette  base  calcaire  étant  enlevée  par  Tacide  oxalique,  le 
liquide  fut  évaporé  à  consistance  syrupeuse,  et  redissoos 
dans  Talcohol. 

Lorsque  Talcohol  fut  volatilisé  par  la  distillation  ,  il  resta 
une  hqueur  brune ,  épaisse ,  très-acide ,  qui  avait  les  carac- 
tères de  Tacide  maUque,  mais  qui  forma,  avec  Toxidede 
plomb ,  un  sel  trèsrsoluble. 

Pour  le  comparer  à  Tacide  obtenu  de  la  même  manière 
que.du  lait  de  vache ,  je  le  fis  bouillir,  d'après  la  méthode  de 
Berzelius ,  avec  du  carbonate  de  plomb  nouvellement  préci- 
pité et  suffisamment  lave. 

Je  Qs  passer  dans  le  liquide  filtré  un  courant  de  gaz  hydro- 
gène sulfuré  pour  enlever  le  plpmb.  La  liqueujr  évaporée 
présenta  ajors.  un.  liquide  synipeux  très-aigre ,  qui  ressem- 
blait eu  toujt  point  à  Tacide  obtenu  du  lait  de  vache  ^  excepté 
qu  il  était  un,  peu  plus,  brun ,  pat:  rapport  au  principe  amer 
qui  exist^e  daQ^  Tayoîne. 

Je  fis  les  mêmes  expériences  avec  Teau  qui  avait  séjourné 
un  mois  avec  la  faripe  de  xiz. 

Cet  acide  du  riz  éuit  jaunâtre  et  presque  incolore ,  en 
)tout  semblable  à  Vacide  du  lait  (i). 


-(i)  Je  dois  rcciiôer,  à  celte  Qccasioo ,  une  erreur  que  ooas  aroiiftooiB- 
mise ,  M.  Bouilloa-Lai^ran^e  et  moi ,  dans  notre  Mëmoire  sor  le  sucre 
de  lait. 

Nous  y  avons  arance'  que  le  lait  de  vache  nVtait  pas  susceptible  d'une 
fermentation  spiritueuse ,  parce  qu'il  ne  contenait  pas  de  principe  sucré. 
Quoique  le  sucre  de  lait  soit  impropre   à  produire  de  ralcohol ,  iai 


DE     PÉAlliilAGIE.  \i^^ 

Dans  r^muUioQ  des  amandes  d6ttces  s'était  formé  aussi , 
eprës  un  mois^  cet  acide  conjointement  aréc  le  Vinaigre; 
-niais  il  ëutit  en  bien  moindre  quantité  que  celui  qu'on  ob- 
tient du  lait  de  vache  y  et  dés  deux  giraines  qttè  )ts  viens  di^ 
cit^K 

On  ne  parvient  jamais  k  produire  un  acide  seihblable , 
lorsque  V'àii  fait  dissoudre  du  gluten  où  de  la  malière  cà- 
seuse  dans  le  vinaigi^. 

Il  devient  probable ,  d'apl^ès  Ces  expériences ,  que  Tacide 
lactique,  qui  est  d'une  nature  àtiîmale ,  se  formé  jourheile- 
ment  sous  nos  yeux  avec  toutes  les  farines  délayées  dans 
Feau ,  et  dans  beaucoup  de  circonstances  aiialogues. 

NOTE 

Reladve  à  la  matière  particulière  produite  dans  la  distUr 
lotion  du  succin. 

(  \aye%  Journal  de  Pharmacie  y  août  1817  ^  page  337,  etc. } 

SoTJtEifT  des  chimistes  travaillant^  sansr  le  savoir^  sur  des 
sujets  pareils,  îsont  tonduitd  à  faire  les  mêmes  découvertes  ; 
Tantériorlté  que  Fun  réclamerait  alors  If e  pourrait  diteintic^ 
eo  rien  le  mérite  de  celui  qui ,  peu  à  près ,  Sei^it  arrivé  aii 
même  résultât  ^  surtout  si  la  différence  des  langues ,  Tâol- 
guement  des  lieux ,  la  difficulté  des  communications ,  et  pins 
que  tdiit  cela ,  si  la  science  et  la  sincérité  du  dernier  le  met- 
tait à  Fabri  de  tout  sonpçonr  Cest  ainsi  que  Orégor  et  Kk- 
preuth  ont  trouvé  le  titane^  Ekebferg  et  Hatcfaett  le  tantale j 
Gehlen,  Al.  fiotillay,  M.  Thébârd,  Véther  muriatùfue.  H 
n  est  donc  pas  étonnant  que  MM.  Colin  et  Ri^iqnet,  dalis 
leur  Mémoire  sur  la  distillation  du  succin  j  aiefit  déerît 

*— i , i— I : —  ( 

cependant  obseirô  que ,  dans  le  lait  de  vache  expose  au  aoleil ,  il  s'était 
forme,  au  bout  de  huit  jours,  un  peu  d^alcohol,  qui  disparatt  à  la 
yéritë  quand  on  expose  le  lait  plus  longtemps  au  soleil  dans  un  vais- 
seau clos. 


494  SOVfiVkL 

comme  nouTelle ,  une  substance  déjà  rue  par  M.  Vogd  iê 
Bayreuth;  et  no^s  sommes  persuadés  que  notre  collègue  > 
M.  Yogel,  maintenant  professeur  de  cliimie  à  Manidij 
quoique  réclamant  avec  uii  peu  de  qjialeur  la  priorité  de 
la  découverte  pour  M.  Yogel  de  Bayreuth ,  ne  met  nulles 
ment  en  doute  les  intentions  loyales  de  MM.  Colin  et  Ro- 
Biquet.  Cest  dans  cette  persuasion  que  nous  ne  publierooi 
pas ,  en  son  entier  ^  la  réplique  que  ces  derniers  nous  ait 
adressée.  Nous  sommes  cependant)  convaincus ,  par  cotte 
dernière  notice ,  que  M.  Vogel  de  Bayreuth  n'avait  pas  ob- 
tenu la  substance ,  dont  il  s^agit ,  dans  son  état  de  pureté,  et 
que  plusieurs  de  ses  propriété^  sont  plus  exactement  de* 
crites  dans  le  Mémoire  des  chimistes  français. 

En  effet  a  L'acide  nitrique  ne  convertit  pas  cette  matim 
en  une  substance  ^  résineuse  éCune  odeur  de  musc ,  mais  en 
une  autre  matière  qui  juse  sur  les  charbons ,  et  qui  pandt 
analogue  aux  combinaisons  de  ce  genre,  et  examinées  ayec 
tant  de  soin  par  M.  Chevreuil. 

»  Il  n'est  pas  non  plus  très-exact  de  dire  que  les  aicahi 
la  décomposent  :  à  la  vérité,  ils  la  dissolvait;  nais  on 
n'observe  aucune  décomposition.  EJIè^ n'est  pas  solubledâns 
Téther  ^  ou  du  moins  elle  ne  Test  qu'en  très-petite  quantité, 
puisque  c'est  le  moyen  qu'on  doit  employer  pour  la  réparer 
des  dernières  portions  d'huile  qui  y  sont  unies.  £fl£n ,  lor>- 
qu'on  soumet  cette  substance  à  l'action  du  feu ,  on  n'obtient 
pas  l'acide  carbonique ,  mais,  au  contraire ,  un  ^z  bruiaiit 
en  bleu  et  ne  troublant  pa$  l'eau  de  chaux  avant  sa  com- 
bustion. )) 

En  rendant  à  MM.  Colin  et  Robiquet  la  justice  qu'ils 
méritent  à  tant  de  titres ,  nous  croyons  remplir  les  inten* 
tions  de  notre  collègue  et  ami  Me.  Yogel,  de  Munich,  et 
nous  sommes  persuadés  qu'il  ne  nous  désavouera  pas. 

J.  P. 


BS    PHARMACIE»  49^ 

DISSERTATION 

Sur  le  Jalap ,  thèse  présentée  et  soutenue  à  la  Faculté  de 
Médecine  de  Patif^  par  C.-L.-Féux  Cadet  de  Gassi- 
couKT ,  docteur  en  médecine. 

Extrait  par  J.  Peuletier. 

Si  la  thèse  que  vient  de  soutenir  d'une  manière  sî  bril- 
lante M.  Félix  Cadet  de  Gassicourt ,  n'était  qu'une  monogra- 
phie du  jalap,  si  elle  n'offrait  que  le  tableaq  de  tout  ce  qui 
a  été  publié  sur  ce  médicament ,  malgré  le,  mérite  de  cette 
production  et  mettant  de  côté  notre  affection  particulière) 
nous  ne  nous  permettrions  pas  d'en  entretenir  nos  lecteurs  ; 
lé  Journal  de  Pharmacie  ayant  pour  but  principal ,  non  de 
rappeler  les  anciens  travaux ,  mais  de  présenter  la  suite  des 
^expériences  ou  des  observations  nouvelles  :  c'est  sous  ce 
point  de  vue  particulièrement  que  nous  nous  occuperons  de 
la  ihèse  de  M.  Cadet  ;  nous  croyons  cependant  devoir  faire 
connaître  la  marche  qu'il  a  suivie ,  et  qui  nous  semble  poa- 
-voir  servir  de  modèle  aux  travaux  du  même  genre. 

M.  Cadet ,  après  avoir  donné  la  synonymie  du  mol  jtdap , 
dans  lés  dialectes  principaux  de  l'Europe  y  Ëiit  voir  que  ce 
mot  vient  de  Xalapa,  nom  d'une  ville  de  l'Amérique 
méridionale ,  où  il  se  fait  un  grand  commerce  de  cette  racine. 
Passant  à  l'histoire  naturelle  de  ce  médicament,  M.^Cadet 
rapporte  les  opinions  de  tous  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur 
ce  sujet  :  cette  partie  du  travail  de  M.  Cadet  est  remplie 
d'érudition  et  d'une  saine  critique.  Nous  rapportons  ici  les 
conclusions  qu'il  a  tirées  de  ces  recherches. 

«  L'espèce  de  plante  à  laquelle  %n  attribue  le  jalap ,  dé- 
crite, d'abord  par  Thierry  de  Menonville,  puis  par  M.  le 
professeur  Desfontaines,  appartient  plus  spécialement  au 
genre  Ipomœa  qu'au  genre  convoi vulus ,  et  n'est  autre  que 
Ylpomhia  macrorœza ,  décrite  par  André  Micliaux  :  elle  dif- 
fère 5  par  ses  caractères  bouniques  et  par  la  grosseur  de  sa 


49^  .       jroUBJîAt 

racine,  du  conuoluubis  jalapa^  que  AL  le  professeur  Richard 
a  vu  cultiver  a  File  Saiate4Droix ,  et  qui  parait  être  la  véri- 
table espèce  du  commerce  :  néanmoins  Fune  et  Tautre  soot 
purgatives.  » 

Après  avoir  ainsi  établi  Tespèce  qui  fournit  le  jalap^ 
M.  Cadet  donne  une  bonne  description  pbysique  de  cette 
racine.  Passant  ensuite  à  Texamen  chimique  du  )alap,  il  rap- 
pbrte  d'abord  les  travàu^c  de  M*  Henry  et  ceux  de  M.  Planche. 
M.  Henry,  quoique  li'ayânt  pour  but  que  de  déterminer  daos 
les  différentes  sortes  de  jalap  les  quantités  respectives  de 
résine^  de  matîèt*e  extractive  et  de  résidu ,  a  étendu  ses  re- 
cherches assez  loiu  pour  qu'on  puisse  les  regarder  comme 
une  analyse  dû  jalap  ]  et  lès  travaux  de  M.  Ca4et ,  quoique 
poussés  j^lus  loin^  codGrment  ceux  de  ce  chimiste.  Les  pro- 
cédés de  M.  Planche  pour  Textraction  de  là  résine  de  jalap, 
également  rapportés  par  M.  Félix  Cadet  ^  paraissent  lui  avoir 
domié  ime  idée  dont  il  a  tiré  parti  avec  beaucoup  de  sagacité 
dans  le  courant  de  son  analyse. 

M.  Cadet  fait  piécéder  la  rechei*che  des  principes  immé- 
diats contenus  dans  la  racine  de  jalap;  de  la  détehnioation 
exacte  des  sels  qu'elle  renferme^  Cette  méthode  à  un  grand 
avantage;  en  effet  ^  lorsqti'on  fait  l'analyse  d'une  substance 
végétale  qui  contient  des  sels  en  quantité  notable ,  et  qn'oa 
ignore  leur  nature  et  leur  quantité ,  6n  peut  attribuer  aux 
principes  immédiats  que  Ton  retire  ,  des  propriétés  qiu  leur 
sont  ^trailgères ,  et  qui  proviennent  des  sels  qui  s'y  rencon« 
trent.  Nous  rappdrteft>ns  plus  bas  les  résultats  <^tenus  dans 
cette  analyse  préliminaire; 

M.  Cadet  ayant  fliounds  à  l'action  dû  calorique  la  rarîne 
de  jalap^  a  vu  qu'elle  se«ramollissait;  en  augmentant  le  feu , 
elle  a  donné  les  produits  que  fournissent  les  matières  végé-* 
taleSun  peu  azotées  ;  oiïa  reconnu  l'ammoniaque ,  en  traiuut 
par  la  chaux  le  produit  liquide  de  la  distillation  à  feu  nu. 

La  résine  de  jalap ,  distillée  comparativement ,  a  donné 
pour  lo  grammes 


DE    PHARMACIE.  497 

Résida  charbonneux  et  salin  .....  i^^. 

Huile a,  8^ 

Eau  et  acide  acétique 6,2'. 

Perte.  .#..., o 

Total 10 

M.  Cadet  n'a  pas  trouvé  d'ammonia^ine  dans  ce  produit  : 
il  fait  remarquer  qn'il  ne  se  développe  point  de  gaz  dans 
l'opération  ;  d  où  il  conclut  que  dans  la  résine  de  jalap ,  Tby- 
drogène,  l'oxigène  et  le  carbone  sont  dans  les  proportions 
nécessaires  pour  se  convertir  entièrement  en  bùile^  en  eau 
et  en  acide  acétique. 

Ces  résultat^  doivent  engager  les  chimistes  à  soumettre 
d^autres  résines  à  la  distillation  pour  s'assurer  si  le  même 
phénomène  se  représentera. 

Avant  de  procéder  à  Tanalyse  quantitative  du  jalap ,  et 
pour  pouvoir  établir  le  mode  d'opération  ,  M.  Félix  Cadet 
exanyne  successivement  l'action  qu'exerce  sur  cette  résine , 
l'eau  froide,  l'eau  tiède,  l'eau  bouillante ,  et  l'alcohol. 

L'eau  froide  n'a  sur  le  jalap  qu'une  action  très-lente  :  si 
Ton  voulait  employer  la  simple  macération  pour  obtenir  les 
principes  solubles  du  jalap  à  la  température  ordinaire ,  on 
ne  pourrait  les  avoir  sans  altération ,  la  fermentation  acide 
^'établirait  dans  Je  liquide. 

L'eau  à  3o  ou  ^o  degrés  et  an-dessus ,  leur  offre ,  ai; 
contraire ,  d'assez  grands  avantages  pour  avoir  un  vrai  ex- 
trait de  jalap  cujueux^  ne  contenant  p^s  d'amidon  \  ce  n'est 
du  reste  que  par  plusieurs  infusions  qu'on  pourrait  extraire 
toutes  ses  parties  solubles. 

Le  jalap,  ou  plutôt  son  marc,  précédemment  traiië  par 
Teau  tiède  .et  Taicohol^  a  été  soumis  à  l'action  de  Teau 
bouillante  ^  il  s'est  alors  divisé,  a  pris  un  aspect  gélatineux , 
et  à  foun;ii  une  sorte  d'empoi  ^  la  matière  dissoute  donnait 
par  la  dessiccation  di^s  plaques  transparentes  :  M.  Henry  re^r 
gardait  la  substance  dissoute  comjpe  de  l'aipidQn  ;  l'actio^ 
III'"^  Année,  —  No¥embre  18 17.  3?. 


^19^  JOURNJLt 

de  Tiode ,  sur  cette  matière ,  a  mis  M.  Gidet  à  même  de  cou* 

£rmer  les  conjectures  de  M.  Hèniy. 

Eo  parlant  de  raciion  dé  Valcohol  sur  le  jalap  ,  M.  Cadet 
prend  occasion  de  rappeler  Ws  procédés  indiqués  pour  k 
préparation  de  la  résine  de  jalap ,  et  de  donner  la  njëlhode 
de  M.  Planche;  M.  Cadet  fait  volÉ  les  inconvëniens  qui  in- 
sultent de  remploi  de  la  résine  du  jalap  tel  que  la  piësente 
le  commerce. 

Au  moment  de  rapporter  la  série  des  opérations  que 
M«  Cadet  a  faites  pour  arriver  à  l'analyse  quantitative  dû 
jalap  ^  nous  ne  croyons  pas  devoir  rien  retrancher  au  texte, 
et  nous  laisserons  parler  M.  Cadet  lui-même. 

ik  L'impossibilité  d'isoler  la  fécule  amyllcée  du  ligneux 
dans  XéUit  sec  ne  parut  pas  i  M.  Henry  permettre  d'en  dé- 
terminer le  poids  \  c'était  presque  résoudre  la  difficulté  que 
de  Findiquer  :  nous  espérons  y  Hvoir  réussi ,  et  nons  devons 
à  cette  solution  de  nous  avoir  mis  sur  la  voie  qne  l'on  peut 
suivre  pour  extraire  en  même  temps  les  autres  prfficipes 
immédiats  du  jalap.  Nous  avons  profité  de  la  propriété  qne 
.  cette  racine  possède ,  de  s^emparer  avidement  d^une  asses 
grande  quandté  d'eau,  pour  suppléer,  autant  qu'il  est  néces- 
saire ,  à  l'eau  de  végétation  qu'elle  a  perdue  par  la  dessic^ 
cation ,  et  la  ramener  à  un  état  mou ,  qui  permet  de  la  traiter 
par  le  procédé  dont  on  se  sert  pour  les  racines  firaiches  dans 
lesqitelles  abonde  la  fécule  amylacée. 

Le  jalap  sain  y  étant  celui  qui  présente  le  moins  de  varia- 
tions^ est  aussi  celui  qu'on  a  choisi  pour  cette  opéradon  : 
on  conçoit  sans  peine  que  les  résultats  varieraient  i  Fin- 
fini  ,  suivant  la  dél#ioration  plus  ou  moins  grande  de  la 
racine  par  les  insectes  ou  autre  cause. 

On  a  piis  100  grammes  des  fragmens  de  la  racine  soi- 
gneusement choisie  et  nettoyée ,  on  les  a  mis  dans  un  vase 
de  faïence ,  et  on  les  a  immergés  dans  une  quantité  suflisatiie 
d'eau  distillée^  on  les  a  laissés  en  macération  pendant  cjoa- 
rante>-huit  heures ,  i  Fombre  et  à  la  température  atmos- 


DB     PHAKMACIE.  ,      499 

phërSque  d^  1 5  à  ao  degré»  (  Réaumur).  Les  cent  grammes 
de  racine  ont  absorbé  quatre-vingt  grammes  d*eau.  L'eau 
de  macération  était  légèrement  acide.  La  racine  fut  râpée , 
puis  la  rhpe  éunt  lavée  soigneusement  sur  la  pulp^.,  celle-* 
ci  fut  pétrie  dkn/s  les  mains  avec  une  quantité  d'eau  versée 
goutte  à  goutte.  En  moins  d'un  quart  d'heure ,  la  majeure 
partie  de  la  résine  adhérait  aux  mains,  et  l'extrait  était 
dissous  presque  en  totalité.  On  se  kva  les  mains ,  d'abord 
avec  un  peu  d'eau  sur  le  marc ,  puis  dans  un  vase  &  part 
avec  un  pçu  d'alcohol  k  4o  degrés ,  pour  en  détacher  la  ré- 
sine. On  a  passé  et  exprimé  le  parenchyme, délayé  à  travers 
une  toile  d'un  tissu  serré.  La  liqueur  trouble  n'a  pas  tardé 
.à  laisser  déposer  t^ne  quantité  notable  d'amidon» 

Le  mare  soigneusement  ramassé  sur  le  Jinge,  puî^  lavé, 
pétri,  délayé  dans  une  nouvelle  quantité  d'eau,  en  un  mot, 
traité  comme  il  est  dît  précédemment ,  a  fourni  de  nou- 
velles quantités  de  résine  adhérente  aux  mains,  puis  dîa- 
flonte  dans  Talcohol ,  d'extrait  dissous  dans  Teau  et  d'amidon 
précipité  dans  la  colature;  mais  tous  ces  produits  immé- 
diats, en  moindre  quantité  que  la  première  fois^  à  IVxcep- 
tîon  de  l'amidon,  qui  continue  d'être  assez  abondant ,  tant 
que  le  parenchyme  se  déchire  à  l'aide  des  mains. 

Quatre  ou  cinq  opérations  au  plus  de  cette  espèce  suflS- 

.  raient,  si  Ton  ne  se  proposait  que  d*exiraire  les  produits 

principaux;  mais  pour  l'analyse,  elle  devait  être  répétée  un 

plus  grand  nombre  de  fois,  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  fC^t 

claire ,  et  n'entraînât  plus  d'amidon. 

Le  marc,  épuisé  de  cette  manière,  a  été  traité  par  une 
petite  qnantité  d'alcohol  chaud ,  pour  s'emparer  des  der- 
nières portions  qui  auraient  pu  échapper  ;  on  a  passé ,  ex- 
primé, puis  réuni  les  teintures  5  et  d'une  autre  part,  on  a 
fait  sécher  le  marc.  Ce  résidu  est  entièrement  ligneux,  d'un 
gris  très-clair ,  évidemment  bien  mieux  épuisé  de  toa^  ses 
principes  que  par  les  autres  procédés-,  il  pesait  vingt-neuf 
grammes.  Pour  nous  en  assurer ,  nous  Tavons  fait  bouillir 


500  JOUBNAL 

dans  une  petite  ({uantitë  d^ean;  ce  liquide  s^est  nmiotenii 
clair,  insipide,  sans  consistance  après )e  refiroidisseinentpl 
ne  contenait  pas  un  atome  d'amidon  en  dissolation ,  ainii 
qa*on  Fa  éprouvé  par  l'iode. 

La  teinture  alcoholique  distiHée  pour  retirer  une  grande 
partie  de  l'alcohol^  précipitée  par  Fean,  a  fotihii  un  préd* 
pité  résineux ,  et  un  liquide  l^èrement  coloré  par  qnelqoes 
portions  solubles  dans  l'eau  ;  ce  liquide  décanté  et  6ltrf  a 
été  ajouté  h  la  dissolution  aqueuse.  La  résine  làvëe  â  grande 
eau ,  â  cbaud  comme  à  froid ,  est  demeurée  liquide  uat 
qu'elle  a  été  dans  l'eau;  évaporée  à  siccité,  elle  pesait  dis 
grammes,  ce  qui  est  le  dixième  du  poids  de  la  racine.  L'o- 
pération a  été  faite  une  seconde  et  une  troisième  fois, 
dans  l'espoir  d'obtenir  un  produit  plus  abondant  (on  avait 
à  cet  effet  choisi  les  fragmens  qui  paraissaient  les  plus  riches 
en  résine)^  et  cependant  on  en  a  retiré  exactement  la  même 
quantité. 

Ce  procédé  ne  serait  peut-être  pas  le  plus  expéditîf ,  et 
celui  que  nous  conseillerions  pour  l'usage  pharmaceutique , 
où  Ton  ne  se  propose  autre  chose  que  l'extraction  de  la  ré^ne. 
Il  vaudrait  mieux,  après  avoir  ramolli  et  râpé  la  racine 
comme  il  est  dit  plus  haut ,  la  triturer  à  deux  ou  trois  re- 
prises dans  un  mortier ,  avec  ime  petite  quantité  d^alcohol 
absolu ,  et  précipiter  ensuite ,  comme  de  coutume ,  k  ré- 
sine des  teintures  réunies  et  concentrées  (i). 

Ajoutons^  en  passant,  le  résultat  de  qudques  easais  faits 
sur  la  résine  obtenue. 

Dix  grammes  de  résine  de  jalap  ont  été  traités  par  Féther 

sulfurique.  Celui-ci  n'en  a  pu  dissoudre  que  trois  grammes. 

La  dissolution  éthérée  évaporée ,  fournit  un  résidu  diffi* 

cile  à  dessécher.  Cette  matière  est  d'un  brun  foncé ,  trans* 

parente  en  couches  minces ,  et  presque  noire  et  opaque  en 

(î)  Je  dois  cette  o))senratîon  à  M.  J.  Deslauricrs  jeune ,  phannaci^B 
attache  au  laboratoire  de  mon  père. 


DE   PHARMACIE.  5oi 

niasse.  Elle  est  douce  au  toucher ,  grasse  et  molle ,  graissant 
le  papier,  difficilement  cassante,  et  de  consistance  emplas^ 
tique  ;  elle  se  décompo^  aisément  par  Traction  de  la  chaleur, 
fcn  répandant  une  odeur  bitumineuse  d^une  àcreté  suffocante  ^ 
il  reste  un  dépôt  charbonneux. 

Le  sept  grammes  insolubles  dans  Téther  conservent  tes 
caractères  de  la  résine.  Ils  se  liq[uéfîent  plus  difficilement , 
et  ne  répandent  pas  une  odeur  aussi  forte  par  la  dé(  ompo- 
sition. 

Dix  grammes  de  résine  de  jalap  dissous,  préalablement 
igoïs  Falcohol  absolu  ne  sont  pas  précipités  par  la  disso- 
lution aqueuse  de  deutoxide  de  sodium ,  et  s'y  combinent 
au  contraire  entièrement ,  après  un  léger  trouble ,  en  déga- 
géant  une  odeur  de  coing  fort  prononcée,  et  que  la  combi* 
naison  conserve  même  après  son  évaporation  et  sa  dessic* 
cation. 

Lorsque  Ton  £dt  chauffer  la  dissolution  alcaline  sur  la 
résine  non. dissoute  dans  Falcohol ,  la  combinaison  a  lieu 
de  même ,  sans  dégagement  de  cette  odeur  qui  nous  parait 
remarquable. 

En  versant  dans  la  dissolution  savonneuse  formée  par  ce 
inoyen  un  léger  excès  diacide  sulfhrique,  dtins  Fintention 
de  s'emparer  de  Falcali  et  de  précipiter  la  résine ,  il  ne  se 
fait  qu'un  précipité  floconneux  jaunâtre  abondant;  il  se 
trouve  trop  léger  pour  être  susceptible  d'examen  ;  d'ailleurs , 
il  est  en  partie  décomposé  par  Fexcès  d'acide  sulfurique. 

La  liqueur  évaporée  à  siccité  donne  une  substance  soluble 
dans  Falcohol ,  ainsi  que  dans  Feau ,  conservant  Fodeur  de 
coing  dans  Fun  et  dans  Fautre  de  ces  menstrues.  Son  poids 
égale  la  presque  toulité  de  la  résine  employée.  Elle  n'est 
pas  purgative. 

La  résine  de  scammonée  traitée  de  même  fournit  un  pro- 
duit semblable. 

La  partie  de  la  résine  de  jalap  insoluble  dans  Féthcr  sf 


5osi  JOUaiNAL 

dissout  comme  elle  dans  la  lessive  des  saroniiiers ,  mns  ne 

donne  pas  de  précipité  par  un  excès  d'acide  sulfurique. 

La  partie  de  la  résine  séparée  paf  Télher  et  dissoate  par 
la  lessive  des  savonniers ,  précipite  comme  la  résine  ,  quand 
on  chen^he  a  s^emparer  de  Talcali  par  un  excès  diacide 
sulfurique. 

Reprenons  l'analyse  primitive. 

,La  dissolution  aqueuse  ayant  reposé  pendant  plusieurs 
beures ,  et  le  précipité  d'un  blanc  date  qui  s'était  formé 
n'augmentant  plus^  on  a  décanté,  lavé  à  plusieurs  eaux,  et 
fait  sécher  ce  précipité  qui  donne  une  poudre  grise ,  dotMJl 
au  toucher,  pesant  deux  grammes  et  cinq  dëcigrammes , 
insipide  ,  se  gonflant ,  s'épaississant  eu  bouillie  dans  mte 
petite  quantité  d'eau  bouillante,  et  formant  une  gelée  par 
le  refroidissement.  Enfin ,  sa  dissolution  aqueuse  se  colore 
en  bleu  foncé  par  la  solution  d'iode.  C'est  donc  de  la  fécule 
amylacée. 

Quoique  ïa  dissolution  ait  cessé  de  déposer,  elle  est  trou- 
ble ,  très^-difficile  à  filtrer  r  elle  n'est  pas  acide  comme  Veau 
de  macération.  Mise  sur  le  feu,  bientôt  elle  devient  lai- 
teuse; puis,  par  l'ébuUition,  il  s'y  forme  un 'précipité  de 
matière  légère.  Quand  la  concentration  est  assez  grande , 
quand  il  ne  se  fait  plus  de  précipitation,  en  filtrant,  lavant 
et  recueillant  le  précipité  sur  le  filtre  avec  une  lame  d'ivoire, 
puis  le  faisant  sécher',  on  obtient  une  matière  noirâtre ,  rude 
au  toucher,  cornée,  pesant  deux  grammes  5  decigrammes, 
et  que  l'on  reconnaît  pour  être  une  substance  végéto-ani- 
male  presque  en  totalité,  aux  caractères  suivans.  Jetée  sur  ^ 
les  charbons  ardens,  elle  répand  une  odeur  de  matière 
animale  en  combustion.  Elle  est  soluble  à  chapd  dans  la 
lessive  des  savonniers;  il  n'en  faut  excepter  qu'une  certaine 
quantité  de  matière  colorante  inappréciable.  Elle  d^age 
alors  un  peu  d'ammoniaque ,  et  répand  une  odeur  très-forte, 
semblable  à  celle  qui  se  dégage  pendant  la  fabrication  du 


B^E     PltxVllHACfE.  [)0^ 

snvon  animal.  Leblanc  d'œuf  luî-mème ,  traîié  par  ce  r&c^ 
tif ,  n*en  répand  pas  une  si  forte.  La  dissolution  alcaline, 
étant  filtrée  et  ti^itée  par  un  acide ,  ne  précipite  pas ,  tant 
qu'il  y  a  excès  d'alcali.  Cette  substance  e9t  dqnc  l'albumine 
végétale,  ou  mieux,  le  ferment. 

La  dissolution  aqueuse,  ensuite  é^apofée  en  consistance 
d'extrait  épais  et  m»u,  après  le  refroidissement,  doiînc 
quarante-quatre  grammes  d'extrait  presque  sec,  brun,  et 
dont  la  surface  attire  une  certaine  quantité  d'eau ,  maisu 
sans  tomber  en  déliquescence..  L'intéijjeur  ^  découvert  avec 
un  instrument,  est  d'un  ronge  pâle*,  sa  saveur  est  salée, 
»%réable.  Sa  dissolution  rougit  légèrement  la  ti^iuture  de 
de  tournesol ,  quand  on  a  joint,  pour  la  préparation  de  l'exr 
trait,  l'eau  de  macération  aux  eaux  de  lavage  de  la  pulpe , 
et  qu'on  les  a  fait  évaporer  simultanément.  L'extrait  éprouvé 
par  t'alcohol  ne  démontre  pas  la  présence  d'un  seul  atome 
de  résine;  i^abandonne  seulement  à  ce  mensirue  une  faible 
•portion  de  matière  soluble  qui  le  colore  légèrement-,  en- 
core, pour  obtenir  cette  portion  soluble  ,  faut-il  l'aide  du 
calorique  qui  liquéfie  l'extrait  gommeux,  autrement  il  res-^ 
terait  en  morceaux ,  qui  se  durciraient  plutôt  que  de  se  ra-> 
mollir.  En  agitant  avec  une  spatule  d'argent  dans  une  petite 
quantité  d'alcohol  à  ^o  degrés  l'extrait  ramolli  par  le  calo- 
rique ,  il  s'y  montre  sous  le  même  aspect  satiné  que  la  ré- 
sine, lorsqu'on  la  lave  dans  l'eau  après  sa  précipitation. 
Chaque  lavage  dans  l'eau  n'enlève  qu'une  faible- portion  de 
matière  soluble  ;  mais  il  faut  un  grand  nombre  de  lavages 
semblables  pour  que  l'alcohol^^n  sorte  non  coloré;  et  ce- 
pendant l'alcohol  des  lavages  distillé  ne  laisse  qu'un  résidu 
très-peu  considérable.  Il  contient,  outre  cette  inaiièrc  coIo-< 
rante,  le  muriate  de  cbauic,  que  nous  avons  aussi  trouvé 
dans  les  cendres. 

L'extrait  privé  de  cette  portion  saline  n'en  conserve  pas. 
moins  la  propriété  d'attirer  l'humidité  dç  l'aie  et  ses  autres, 
propriétés  physiques. 


5o4  JOURKi^L 

D  après  les  opéiutions  précédentes ,  loo  grammes  dejalap 

coutiennent  doi^c 

i»- 

R^sine ..«.•* *  •  •  .   .      lo^o 

Fécule  amylacée. *        a, 5 

Albumine  végétale  ou  ferinent \  •  .   •        a,5 

Extrait  aqueux.  ......;•.  ii*  ..•••   •     44><> 

Principe  ligneux ,.*..*•«.•      ^yO 

Les  12  grammes  de  perte  que  noas  éprouvons  ne  peuvent 
provenir  que  de  la  part  du  principe  fibreux  arrêté  dans  les 
toiles  employées  pour  les  différens  lavages;  les  principes 
susceptibles  d'être  retirés  soit  par  Teau^  soit  par  ralcoliôl^ 
ayant  été  exactement  obtenus^ 

Parmi  les  plantes  de  la  même  famille  employées  en  né- 
decine ,  le  convohidus  meckoacanna  est  cel)e  doût  kt  racine 
est  le  plus  usuelle  et  officinale.  Nous  avons  tenté  les  mêmes 
essais  sur  cette  autre  espèce  ^  mais  le  même  prqfédé  se  nous 
parait  pas  applicable  ,  parce  que  la  racine  de  méchoacsn  ne 
contient  pas  de  résine  proprement  dite ,  et  parce  que  ses 
autres  principes  sont  si  peu  distincts  les  uns  des  autres ,  qne 
les  lavages  multipliés  viennent  à  peine  à  bout  de  séparer  les 
dernières  portions  de  fécule  amylacée  d'un  résida  trop  mal 
caractérisé  pour  qu'on  puisse  le  nommer  ligneux» 

En  faisant  digérer  dix  grammes  dé  rftcine  de  méchoacan 
concassé  dans  suffisante  quantité  d'alcobol  absolu ,  penduit 
plusieurs  jours ,  à  une  douce  chaleur ,  puis  en  décantant  et 
réitérant  la  digestion  avec  de  nouvel  alcobol  ^  autant  de  fins 
qu'il  est  nécessaire  pour  épuiser  \^  substance  du  principe 
soluble  par  ce  menstrue  ;  puis  enfin  en  réunissant  les  cola-* 
tures  à  peine  colorées ,  et  les  évaporant  à  siccifé ,  on  obtient 
deux  décigrainmes  d'une  espèce  d'huile  fi^e  assez  analogue 
au  produit  de  la  résine  de  jalap  traitée  par  l'éther  sulfu-* 
rîque. 

,     Dix  grammes  de  racine  de  méchoacan  concassée  ont  été 
traités  par  Peau  distillée  à  froid  -,  ensuite  h  liquide  décanté) 


filtré  et  soumis  à  rëbollidon ,  a  laissé  déposer  un  précipité 
qui  j  recueilli  et  desséché ,  pesait  deux  décigrammes,  et  pré^ 
sentait  les  propriétés  de  ralbumine.  La  liqueur  évaporée  à 
siccité  a  donné  un  principe  eictractif  pesant  un  gramme  et 
six  décigrammes. 

Le  résidu  des  dix  grammes  de  méchoacan  traités  par 
Teau  distillée  à  froid ,  Ta  ensuite  été  par  Peau  distillée 
bouillante  ;  et  l^n  a  répété  ce  lavage  tant  qu'elle  s*est  co- 
lorée en  bleu  par  la  dissolution  d'iode.  Le  résidu  de  cette 
dernière  opération,  gonflé  par  Teau,  était  blanc,  Tolpmi-^ 
neux  et  léger  ^  desséché ,  il  est  d'un  gris  brun  :  cette  matière 
insoluble ,  cassante ,  non  fibreuse  en  apparancè ,  mais  gre- 
nue et  brillante ,  pèse  trois  grammes.  Par  la  perte  que  le 
lavage  par  T'eau  bouillante  opère,  on  voit  donc  que  la  ra* 
cine  du  méchoacan  contient  la  moitié  de  son  poids  de  fécule 
amylacée. 

Pour  être  à  même  de  comparer  les  principes  immédiats 
du  jalap  et  ceux  du  méchoacan ,  supposons  que  nous  ayons 
opéi*é  sur  cent  grammes  de  cette  racine ,  nous  aurons  com*^ 
par«Àtivement  avec  le  tableau  précédent  : 

gr. 
-Principe  huileux  soluble  dans  l'dlcohol  à   qua- 
rante degrés.  '••.'....*.. 2    - 

Fécule  amylacée*- „  *  .     5o 

Albumine 2 

Extrait  aqueux;  ...  * 16 

Résidu 3a    ' 

>  .  Résumé. 

En  dernière  analyse ,  5oo  grammes  (nne  livre)  de  racînt 

Ûe  jàlap  contiennent  : 

«»•  ' 
Eau ^4 

Résine 5o 

Extrait  gommeux aao         1 


5o6  JOURNAL 


I 


Fécule  amylacée,  .  .  • i^.,5 

Albumine  végétale  ou  fermenl,  .  .  • ia,5 

Principe  ligneux i45 

Phosphate  de  chaux 4)^^ 

Muriate  de  potasse 8,ii8 

Muriate  de  chaux •         o,a 

Sous-carbonate  de  potasse •  •  •         i^SSa 

Carbonate  de  chaux ^ 

Carbonate  de  fer •  •         o,io5 

Silice 21,7 

Des  traces  dfi  sul&te  de  chaux.  • » 

Carbonate  de  magnésie.  ..••••         ^ 

Acide  acétique » 

Matière  sucrée ^ 

Matière  colorante i» 

Perte  attribuée  surtout  au  principe  ligneux.  .  16,975 

TOTAL 5oo  gr. 

Je  ne  dirai  rien  des  essais  que  j  ai  faits  pour  découvrir 
d^autres  principes  dans  le  jalap  ,  ni  du  tannin  artificiel  qui 
résulte  de  l'action  des  acides  sur  la  résine  ;  ces  essais  n  of- 
frent rien  de  particulier  » 

Action  du  jalap  sur  téconomib  animale. 

Tel  est  le  titre  de  la  seconde  partie  de  la  thèse  de 
M.  Félix  Cadet.  On  y  trpuvç  une  suite  d'observations  phy- 
siologiques et  médicales  bien  faites  pour  intéresser  les  sa- 
Tans.  Les  journaux  de  médecine  ,  qui  sans  doute  soccnr 
peront  de  la  thèse  de  M  Cadet ,  feront  connaitre  dans  leurs 
détails,  tous  les  faits  et  les  réflexions  qui  font  de.  cette 
thèse  une  dissertation  aussi  intéressante  sous  le  point  de 
vue  médicale  que  sous  celui  qu'offrent  les  résultats  chi- 
miques ^  mais ,  pour  ne  pas  sortir  des  bornes  que  nous 
nous  sonunes  prescrites  et   pour  nous  renfermer  autant 


DE    PHARMACIE.  607 

rpie  possible  dans  la  sphère  da  ioumal  de  phjimacic , 
»ous  nous  bornerons  à  transcrire  les  propositions  déve- 
loppées dans  le  courant  de  cette  Seconde  partie.  Cela 
suflira  pour  donner  une  idée  de  leur  importance. 

La  résine  de  jalap  est  une  substance  acre  et  irritante  : 

En  contact  auec  les  membranes  muqueuses ,  i*^.  elle  pro- 
duit une  excitation  générale,  et  provoque  des  sécrétions 
abondantes  de  la  part  de  ces  membranes  et  de  Tappareil 
de  la  sécrétion  biliaire;  2^.  d^autres  fois  elle  occasione 
les  symptômes  d'une  inflammation  locale  ;  et  le  plus  sou- 
vent alors  les  suites  en  sont  funestes. 

En  contact  as^ec  les  membranes  séreuses ,  r*.  conveha- 
blement  dissoute  et  injectée  dans  la  cavité  du  péritoine , 
la  résine  agit  d'abord  comme  diurétique  :  la  péritonite , 
suite  immédiate  de  Tinjection ,  est  accompagnée  d'une 
diarrhée  abondante ,  puis  de  dyssenterie,  et. d'une  entérite 
qui  se  termine  par  la  gangrène.  Les  fonctions  du  foie  par- 
ticipent évidemment  h  la  perturbation  générale,  a^.  La  ré- 
sine de  jalap,  injectée  dans  la  plèvre,  a  borné  ses  effets 
aux  symptômes  de  Tinflammation  locale. 

Les  frictions  de  résine  de  jalap  combinée  avec  la  graisse, 
€t  ses  applications  réitérées  à  fortea  doses  sur  la  peau  de  la 
région  hypogastrique,  ontproduit  la  diarrhée  et  ladyssenterie. 

La  résine  de  jalap  en  contact  avec  le  tissu  cellulaire 
souscutané  de  la  région  lombaire  ne  procure  que  les  symp* 
tomes  de  Finflammation  locale. 

L'injection  de  résine  de  jalap  dans  les  veines,  i  doses 
assez  fortes,  n'avait  produit  aucun  effet  remarquable  au 
bout  de  dix  jours. 

L'emploi  tbérapeudqne  de  la  racine  et  de  la  résine  de 
jalap  est  relatif  au  tempérament,  à  la  constitution  ,  aii 
sexe,  à  Tàge,  au  régime,  aux  habitudes,  aux  passions 
du  sujet ,  et  enfin  à  la  maladie. 

L'admiiiistraflon  de  la  racine  est  généralement  préférable 
i  celle  de  la  résine.  » 


5<)8  JOURMAI. 


«•*<»»■<•*»»>»■•»•%»»—< 


ExTi^àiT  â^une  lettre  de  M.  Peschier  âe  Genè\^e  à  M, 
VoGEL  sur  t action  de  quelques  substances  végétales  sur  les 
sels  métalliques. 

Première  lettre^  — *  Lorsque  vous  avez  cherché  k  recon- 
ttaitre  ce  qui  devait  se  passer  par  Taction  du  priucipe  sucrt 
sur  lacétaie  de  cuivre  par  rébulUtiou  y  vous  a'avez  aperça 
dans  un  appareil  ad  mercure  aucun  dëgageipent  de  pz 
ëxraoçer  \  j'avais  .eu  la  même  idée  »  et ,  supposant  qu'il  pcp- 
vait  y  avoir  un  dégagement  de  gaz  acide  carbooique ,  fai 
reçu  tout  l'air  qui  s'est  dégagé  dans  de  l'eau  de  chaux.  Les 
premières  buU^  formées  de  Tair  atmpsphérique  conteno 
tant  daoa  le  vase  que  dans  le  liquide,  n^ont  eu  aucune  action; 
mais  y  à  l'instant  où  l'ébullition  a  commencé  ,  il  y  a -eu  pen- 
dautt  ^ne  ou  deux  piiuutes  un  dégagement  de  petites  bulles 
de  gaz  acide  carbonique ,  qui  m'ont  fourni  deux  grains  de 
carbonate  de  chaux.  L'ppération  avait  lieu  sur  bne  once 
d'acétate  de  cuivre  cristallisé  dissous  dans  six  onces  d'ean , 
traité  avec  une  once  de  sucre.  Le  dégagement  du  gaz  acide 
carboniqiie  n'a  pas  lieu  pendant  toute  la  durée  de  la  décom- 
position du  sel  par  le  sucre  \  mais  dès  le  moment  qu'elle 
commence^ le  ga;^  se  dégage,  et  le  protoxide  se  dépose  (i). 
L'aoétate.  de  fer  pi'a  foiuni  aussi  du  gaz  acide  carbonique , 
mais  en  n^oindre  quantité  ,  et  il  s,'est  déposé  uu  protoxide 
noir  de  fer.  Dans  une  autre  expérience  il  n'y  a  point  eu  de 
protoxide  de  forn^.  L'acétate  de  zinc  ne  m'a  donné  que 
quelques  bulles  qyi  ont  rendu  l'eau  de  chaux  un  peu  louche. 
—  Le  vinaigre  bouilli  avec  du  sucrer  ne  m'a  point  donné  ce 
même  gaz.  -^  Les  sels  métalliques  ayant  pour  base  les 
acides  sulfurîque  ,  nitrique  et  muriatique ,  ne  pouvant  être 
e^iployés  à  cette  recherche ,  je  ne  l'ai  pas  essayée  sur  eux* 
I  _  ' — ■ 

(i)  J'ai  dit  qu'il  se  (dégageait  un  peu  de.  gaz  acide  carbonique^  ma.i4 
fc  :tribuai  sa  formation  au  sucre  trop  ëcbaûffô.  fV^z  Journal  de  Phar- 
nacie,  tom.  i ,  pag.  ap'  A.  V. 


DE    PHAnittÂGIE.  509 

-*-*  Le  changement  de  oonleiir  qoe  tous  arez  recoima  avoir 
lieu  avec  le»  protoxides  de  cuivre ,  provient  bien  de  la  Ion-* 
gueur  de  rëbuUition^  car,  si  Ton  sépare  le  premier  précipité 
formé  y  il  a  une  belle  teinte  purpurine ,  tandis  que  les  préci- 
pités obtenus  par  des  ébuUitions  reprises  et  Continuées  sont 
grisâtres.  J*ai  aussi  préparé  du  muriate  blanc  de  cuivre  par 
la  dissolution' du  protoxide  dans  Tacide  muriatique. 

J'ai,  stinsi  que  vous,  Monsieur,  comparé  l'action  de  la 
gomme  et  de  la  gélatine  sur  la  plupart  des  sels  méuUiques , 
et  fsA  obtenu  les  mêmes  résuluts»  Il  s'est  présenté  une  petite 
différence  dans  l'action  de  la  gomme  sur  l'acétate  de  cuivre; 
après  une  longue  ébuHition  il  s'est  déposé  un  précipité 
brun ,  lequel  a  été  séparé  par  le  filtre  ;  le  liquide  vert  a  laissé 
déposer  avec  le  temps  un  protoxide  purpurin ,  au-dessus 
duquel  nageait  un  ozide  jaunâtre.  "-*  La  gélatine  m'a  doué 
un  précipité  plus  abondant  que  la  gomme,  ayant  une  teinte 
d'un  blanc  verdâtre. 

L'acétate  de  plomb^  duquel  vous  n'avez  point  obtenu  de 
précipité ,  m'en  a  fourni  un  brun ,  par  une  ébullition  longue. 
Le  miel  blanc ,  dont  le  principe  acide  avait  été  auparavant 
saturé ,  m'a  paru  avoir  une  action  plus  forte  que  le  sucre , 
let  m'a  donné  sur  t5o  grains  d'acétate  de  plomb ,  28  grains 
de  précipité  brun  \  pendant  l'action  de  ces  substances ,  il 
n'y  a  pas  eu  de  dégagement  de  gaz  acide  carbonique.  — -X^cs 
muriates  de  mercure ,  soit  celui  qu'on  obt^t  par  la  préêi* 
pitation  avec  un  muriate ,  soitcdui  préparé  par  sublimation, 
n'ont  point  éprouvé  de  cbangemens  dans  leur  couleur ,  et  le^ 
liquide  éprouvé  par  le  nitrate  d'argent  n'a  pas  laissé  pa- 
raître la  plus  petite  trace  d'acide  muriatique  libre'.  Qserai*- 
je  supposer  que  celui  qui  est  devenu  grisâtre  dans  votre 
travail  contenait  encore  un  peu  d'oiimuriate  ? 

L'oximuriate  de  mercure  porté  de  suite  à  Tébullition  après 
son  mélange  avec  le  sucre ,  m^a  donné  nn  précipité  brun 
sale  charbonné;  et  le  Kquide  versé  dans  de  Teau  de  chaux  ^^ 
n'a  prb  qu'une  couleur  i'vfk  jaune  pâle.  %^s  chan^^mens , 


5lO  lOUHNAL 

que  vous  avez  observé  avoir  eu  liea  snrroûittitritfley'Coa* 
firment  les  observations  faites  sur  les  sirops  dans  lesqueb 
on  mêle  des  dissolutions  d'oKÎmnriate,  où.  ce  sel  a  ëlë  re- 
connu passer  avec  lé  temps  en  mnriate,  et  se  précipiter  as 
fond  des  boutéîDes. 

Le  nitrate  de  mercure  cristallisé  m^a  présenté  le  mèm 
fait  que  f  avais  observé  ci-devant  a^c  1  ailhunine  ^  ce  ael 
est  désoisidé  beaucoup  plus  rapidement  que  la  dissolmîoo 
de  mercure  dans  Facide  nitrique ,  et  cette  désoxidatioa  des 
nitrates  de  mercure  est  sensible  sur  le  carbonate  de  mei^ 
cure  que  Ton  obtient  en  saturant  la  liqueur  avec  un  carbo- 
nate alcaKn^  car,  au  lieu  d'avoir  un  précipité  d'un  jauv 
roUge,  on  obd^t  un  précipita  blanc  passant  au  gris. 

Le  tartrate  de  cuivre  ne  m'a  laissa  apercevoir  aucuoe 
ti^ce  de  dégegement  du  ga£\acide  carbonique  pemlant  son 
ébullition  avec  le  sucre  \  et  il  ne  s'est  &rmé  qu*an  très- 
petit  précipité  de  protoxide  violet.  —  Le  muriate  Uaiic  de 
cuivre  n'a  éprouvé  aucune  décomposition  ;  la  liqueur  a  pris 
seulement  une  légère  teinte  violette.  —  Le  nitronuriafe  de 
platine  étendu  d'eau  n'a  eu  d'autre  action  sur  le  swrô,  ou 
f^/ce  uersd ,  que  de  former  un  précipité  brun  charbonneux , 
sans  aucune  trace  d'oxide  de  platine.  —  Le  nitrate  et  le  sul- 
fate de  manganèse  n'ont  fourni  aucun  précipité  (lesoppriaie 
la  répétition  par  ou  avec  le  sucre ,  cela  étant  soos-entendn}. 
Le  tartrate  de  potasse  antimonié  n'a  .éprouvé  aucun  effet. 
La  dissolution  des  oxides  de  plpmb  par  le  sucre  m'a  rendu 
curieux  de  répéter  vos  recherches ,  et  de  les  porter  sur 
'  d'autres  oxides  ;  mais^  mes  résultats  n'ayant  pas  été  les  mêmes 
que  les  vôtres ,  je  veux  vous  rapporter  en  quoi  ils  ont  dif- 
féré. 

Le  protoXide  gris  de  plomb  n'a  subi  qu'une  £adble  dia- 
solution;  le  deutoxide  jaune  s'est  dissous  en  plus  grande 
quantité,  mais  cependant  moins  que  le  tritoxide  rooge;  k 
tetroxide  puce  n'a  pas  éprouvé  une  dissolution  plus  forte  que 
le  deutoxide  :  ces  essais  ont  été  feits  avec  nue  pinte  d'oxide 


DE    PHARMACtt.  5lt 

et  6  piutes  de  «ucre,  entretenues  pendant  nne  heure  en  ébol* 
lition.  L'oxide  vhrenx ,  la  Hthaq^e ,  soit  en  ji^iUette ,  soit  en 
pondre  fine ,  agité  bien  fréquemment  ^  laissé  pendant  deux 
heures  oi  ébullition ,  n'a  pa^  éprouvé  la  plus,  légère  dissor 
lution;  aucun  réactif  n*a  pu  me  faire  reconnaître  aucun 
atome  de  plomb  dissous  (i).  L'oxide  brun  que  j  ai  obtenu 
par  Faction  du  sucre  sur  lacétate  de  plomb ,  n'a  éprouvé 
qu'une  très-faible  action. 

Le  carbonate  de  cuivre  a  subi  une  dissolution  plut  abon- 
dante \  le  liquide  a  pris  une  teinte  verte  ^  les  carbonates  alca* 
lins  n'ont  eu  sur  lui  aucune  action^  mais  l'ammoniaque, 
l'hydrosulfure  d'ammoniaque  et  le  prussiate  de  potasse  ont 
démontré  la  présence  du  cuivre  sous  les  couleurs  accoutu- 
mées. Ce  dernier  réactif  est  de  tous  ceux  que  j'ai  essayés, 
^celui  qui  m'a  démontré  la  présence  du  cuivre ,  là  où  d'autres 
n'avaient  aucune  action.  —  Le  protoxide  de  fer  traité  avec 
'  cinq  pintes  de  sucre  par  une  longue  ébullition ,  n'a  point  été 
dissous  ;  mais  le  peroxide  a  donné  un  liquide ,  dans  lequel 
l'hydrosulfure  d'aounoniaque  a  formé  un  précipité,  et  sur 
lequel  ni  Fammoniaque ,  ni  le  prussiate  de  potasse  n  avaieni 
aucune  action.— -Le  peroxide  blanc  de  zinc  a  été  indisso- 
luble. L'oxide  noir  de  mercure ,  dit  mercure  d'Hahnemam, 
a  éprouvé  ime  dissolution ,  et  l'oxide  gris  aucune.  — -  L'oxide 
rouge,  obtenu  par  le  lavage  du  mereure  précijMté ronge dn 
commerce ,  m'a  offert  les  mêmes  résultats  que  ceux  qui  sont 
consignés  dans  votre  Mémoire»  Le  peroxide  d'antimoine^ 
obtenu  par  la  détonation  avec  le  nitre,  a  été  dissous  en 
très-petite  quantité ,  que  je  n'ai  reconnue  que  par  l'action 
des  acidfs  suUuriqua  et  muriatique,  qui  ont  blanchi  la  K« 
queur;  mais  l'oxide  précipité  par  l'eau  dnmuriate  d'antb- 
moine  n'a  point  été  dissous.  On  peut  regarder  aussi  comme 
nulle  l'action  de  sucjne  sur  les  oxides  de  manganèse, 

(i)  Cette  eipérience  mëritertit  d*toe  r4fé\Â\  car  M.  Berzeliot  et 
'  tfftoi  I  nous  avoiM  obtenu  un  r^ltat  tout-â-lait  opi>otc. 


Deuxième  Letite. 

PouK  en  revenir,  à  notre  travail  sur  TactioB  des  principet 
-sHcrés  9  etc. ,  snr  les  oxidcs  et  les  sels  métalliques  ,  îe  vais 
vous  rapporter  dans  quelles  proportions  les  ondes  de  plomb 
se  sont  dissous  dans  le  sucre  ;  les  voici  :  Le  protoxide  gris, 
s'il  est  permis  de  Tappeler  ainsi ,  s'est  dissous  oo,4*  — I^ 
déutoxide ,  o,io  ;  le  tritoxide^  o,3o  \  le  tetroxîde,  o^io,  et  Jb 
Jitharge  bien  porphyrisée ,  o^do.  Les  doses  de  sucre  ont  ëcf 
ile  6  à  lo  pour  une  de  plomb.  La  {^mme  possède  aussi  k 
propriété  dissQlv<ante  sur  les.osides  de  plomb ,  mais  non  pai 
la  gélatine ,  et  toutes  tesdeu^  dissolvent  les  noirs  et  rou^ 
■de  mercure  ;  mais  ^  quelque  étendues  que  soient  les  dissolu- 
tions ,  elles  n'éprouvent  aucun  efiet  de  Thydrosulfure  d'am- 
moniaque ,  au  moment  où  on  le  verse  ;  ce  n'est  qu'après  plm 
'  ou  moins  de  temps  que  le  sulfure  se  forme. 

Le  suliate  ^  nitrate  et  tartrate  de  cuivre  m'ont  donné  par 
rébullitiou  avec  le  sucre  des  protoxides  yiolets ,  mais  bon- 
fooup  iqoins  abondans  que  l'acétate* 

Une  propriété  que  ces  substances  végétales  et  la  gélaùne 
'  possèdent  encore ,  est  de  décomposer  des  nitrates  métaUiqnes 
.dissous  dans  une  grande  quantité  d'acide.  Une  méprise  d'une 
maison  de  commerce  étrangère ,  qui  m'avait  expédié  de 
Tacide  nitrique,  tenant  du  mercure  en  dissolution ,  ma  pro- 
curé cette  découvertet  Je  m'étais  servi  de  cet  acide  dans  un 
travail  sur  le  résidu  de  l'évaporation  d'urine  sucrée,  pro- 
venant d'un  diabétique ,  et  j'obteHais  des  produits  très-étran- 
gers à  ceux  que  )e  devais  SToir,  jusqu'à  c^  que  j'en  reconnusse 
la  cause.  Si  l'on  eiqpose  quatre  onces  d^Blcide  nitrique  (te- 
nant vingt-quatre  grains  de  mercure  par  on^)  à  une  ch^^ 
leur  conrenable,  en  y  ajoutant  une  demi-once  de  sucre, 
il  se  dépose  pendant  l'action  un  précipité  blanchâtre ,  qui 
augmente  par  le  refroidissement;  si,  après  avoir  séparé  le 
précipité  du  liquide  ,^  on  expose  ce  ^ernier  de  recbef  a  la 
chaleui:,  en  y  ajoutant  une  once  d'acide,  il  se  forme  ua 


DE    PHArftMACIE*  5l3 

second  précipité  aussi  abondant  que  le  premier.  EnGn,  cette 
dernière  opération  reprise  trois  à  quatre  fois ,  avec  une  addi* 
tion  d'une  quantité  mcnudre  d'acide  ^  d(»ine  chaque  fois  un 
précipité.  Les  ppids  réunis  de  cinq  précipités  obtenus  s'é- 
lèvent souvent  jusquià  trois  cent  quarante  grains ,  et  ils  ne 
doivent  contenir  que  soixante-douze  grains  de  mercure. 
L'examen  des  autres  parties  constituantes  m'a  déncKmtré  les 
acides  oxalique  et  nitriqu^  \  pour  cela ,  f'ai  décomposé  le  ' 
précipité  par  un  courant  de  gaz  hydrogène  sulfuré  j  et  fiiit 
évaporer  le  liquide.  Cette  manière  d'opérer  m'a  fait  recon- 
naître à  l'eut  crisuUin  l'acide  oxalique  ibrmé  par  l'acide 
nitrique  et  l'amidon ,  dont  je  n'ai  trouvé  rannonce  que  dans 
la  chimie  de  Tbén»rd ,  et  dont  }e  n'avais  encore  aucune 
idée*  Cçs  précipités  varient  entré  eux  ;  le  i  ""^  qui  se  forme 
est  grenu  criâtallin ,  les  suivans  sont  pulvéruleas  ;  ils  ne  se 
dissolvent  dans  l'acide  nitriqjue  qu'à  l'aide  de^  chaleur^ et 
en  employant  l'acide  en  poids  décuple  ;  et  cette  dissolution: 
laisse  déposer  avec  le  temps  un  oxinitrate  de  mercure* 

D'autres  oœmitrates  métalliques ,  si  je  peux  me  servir  dé 
Fexpression  y  donnent  de  même  des  précipités  parmi  les  sels 
4e  fer  :  le  nitrate  concentré^  c'est-à^ire ,  tenant  cent  gr. 
de  fer  dissous  par  onco,  a  donné  un  précipité  \  les  sels  de 
plomb  n'en  ont  point  fourni. 

Voilà ,  en  quelque  sorte  ^  le  plus  important  de  ce  travail  : 
je  désire  que  la  brièveté  nécessaire  dans  une  lettre  ^  n'en 
rende  pas  le  texte  inccnnpréhensible. 

Je  me  suis  occupé  ce  printemps  de  l'analyse  du  firai  de 
grenouilles^  les  résultats  sont  très-curieuiQ;  et  je  nie  pro- 
pose y  dans  une  prochaine,  de  vous  en  envoyer  un  extrait, 
qui ,  je  crois ,  fierait  aussi  plaisir  au  jj^ofesseur  John  y  ce  tra^ 
"vail  manquant  dans  son  ouvraje» 

^  Pescbibe. 


III»»«.  uinnée.  —  Nos^embre  ,1817.  3d 


5i4  lOURHAt 


Sur  les  seringues  peffectîonnées^ 

A  la  réception  d^nn  candidat  dans  une  de  nos  ëcoles  dg 
pharmacie ,  on  médecin 'examinateur  lui  fit  cette  quesâoo  : 
Dites-nous  y  Monsieur  y  je  innis  prie  ^  quel  est  TinstnancKi 
'  qu^on  appelle  seringue?  quel  est  son  usage  ?  Donnez-nom^ 
en  la  description  ?  Le  récipiendaire  répondit  l  Je  pourrais, 
Monsienr,  me  dispenser  de  traiter  cette  question  qui  ne  se 
rapporte  que  très*indirectement  au  sujet  de  cet  examen; 
mais  par  déférence ,  j*anrai  Thonneur  de  tous  répondre  que 
la  seringue  est  un  instrument  de  chirurgie ,  destiné  à  Tener 
soit  dans  le  canal  intestinal ,  soit  dans  toutjautre^  les  injec* 
lions  simples  ou  composées  que  le  médecin  prescrit,  et  qoe 
doit  préparer  le  pharmacien.  La  seringue  est  composée  de 
trois  pièces,  i*.  d'un  tuyau  cylindrique,   ordinairemoit 

d*étain  ,  quelquefois  d^argent,  terminé Ici  le  candidat 

fut  interrompu  par  le  docteur ,  qui  s'étonna  qu'un  pharma- 
cien au  lieu  de  revendiquer  le  droit  exclusif  de  mettre  en 
oeuvre  cet  instrument ,  en  fit  un  des  attributs  de  la  chi* 
rurgie.  Une  discussion  s'éleva  sur-le-champ  entre  les  méde- 
cins présens  et  les  pharmaciens.  Les  définitions ,  les  auto- 
rités furent  citées  de  part  et  d'autre  ;  et  il  resU  démontré 
que  les  chirurgiens  employant  très-fréquemment  la  seringue 
pour  injecter  des  liquides  médicamenteux  dans  diflerentes 
cavités^  et  l'administration  d'un  lavement  exigeant,  dans 
certains  cas ,  des  connaissances  anatomiques  qu'on  ne  peut 
attendre  d'un  pharmacien ,  la  seringue  était  et  avait  tou- 
jours été  un  instrument  de  chirurgie  \  quoique  par  huma- 
nité et  à  une  époque  où  les  différentes  branches  de  l'art  de 
guérir  n'étaient  pas  parfaitement  distinctes  ,  plusieurs  phar- 
maciens se  soient  prêtés  à  faire  usage  de  la  seringue  pouv 
d'autres  que  pour  eux-mêmes ,  et  ayent  ainsi  donné  lieu  aox 
plaisanteries  de  Molière  et  de  ses  pMes  imitateurs.  Ces  plai- 
santeries étaient  justes  \  et  les  pharmaciens  les  auraient  évi- 


DE  pharmacie/  5l5 

Xées ,  s^ils  s'ëtaient  dit  :  Ne  nous  mêlons  que  de  ce  qui  nous 
regarde. 

Les  sintears  de  rencyclopédie ,  bon  juges  en  cette  matière , 
t>nt  fait  du  mot  seringue  un  des  articles  de  chirurgie.  Il  eu 
est  de  même  de  la  plupart  des  lexicographes;  et  enfin  dans 
tous^les  Traités  de  Pharmacie  pratique,  même  dans  ceux 
que  les  médecins  ont  écrits ,  il  n^est  nullement  question  de 
l'usage  de  la  seringue ,  mais  seulement  de  la  composition 
€t  préparation  des  liquides  désignés  sous  les  noms  de  olys* 
tères  et  lavemens. 

"  Ce  journal  n'étant  point  consacrée  la  chirurgie,  nous  ne 
devrions  point  parler  des  perfectionnemens  de  la  seringue  ^ 
mais,  comme  d'une  part  tout  ce  qui  contribue  au  soulage^ 
ment  de  l'humanité  soufiranie  a  droit  de  nous  intéresser, 
et  que  de  l'autre  nous  avons  pris  l'engagement  d'entretenir 
nos  lecteurs  des  progrès  que  font  les  sciences  et  les  arts 
accessoires  de  la  pharmacie ,  nous  croyons  devoir  donner 
connaissance  de  qqelqiies  inventions  utiles  qui  obvient  aux 
înconvénîens  des  seringues  ordinaires. 

La  seringue  est  une  invention  moderne.  Du  temps  d'Hyp*- 
pocrate ,  c'était  avec  une  vessie  et  tm  bout  de  roseau  que  l'on 
injectait  les  intestins.  .Dans  quelques,  provinces ,  à  Londres 
-même ,  c'est  encore  avec  une  vessie  que  la  classe  du  peuple 
"la  moins  aisée  prend -des  lavemens^  Au  Brésil,  c'est  avec 
un  intestin  de  bœuf  lié  par  un  boat  et  termiaé  par  une  ca- 
nule de  bois.  Dans  TAmérique ,  c'est  arec  une  bouteille  de 
gomme  élastique  et  un  ajutage  d'ivoire.  En  France,  c'est 
avec  une  seringue  ou  pompe  d'étain  coulé;  en  Autriche^ 
avec  une  seringue  d'étain,  tournée  et  plus  soignée  qu'à  Paris. 

Les  seringues  ordinaires  ont  rinconvénient  de  n'être  pa3 
parfaitement  calibrées  :  elles  fuient  souvent  :  le  piston  garni 
de  Masse  agit  quelquefois  par  secousses  ou  devient  très-dur 
à  pousser.  Pour  peu  qu'il  y  ait  de  la  part  du  mdkde  quel- 
que résistance  natprelle  et  involontaire,  il  devient  impos- 
sible de  se  servir  de  la  seringue» 


5l6  JOITfRIlAL 

Les  Albmfincls.  ont  cm  ranëdier  à  cet  inconTâjîeni  «a 
creusant  la  colonne  du  piston  en  spirale ,  et  en  fesant  de» 
cendre  le  piston  par  lin  mouvemeat.circulaîre  imprimé  par 
cette  spirale.  On  évite  effeccivement  par  ce  moyen  les  8e«- 
cousses  ^  mais  la  seringue  n'en  est  pas  moins  dure  et  d'oa 
effet  trèst-Ient. 

Un  potier  d'étain  de  Paris,  M.  Boiscervaise ^  imngni 
d'appb'quer  k.  la  construction  de  la  seringue  j  la  crémaillère 
et  (a  manivelle  du  cric  :  c'était  augmenter  la  force  «n  coa* 
servant  la  douceur  du  mouvement.  Ses  seringues  pararenc 
extrëmemeal  commodes ,  et  reçurent  lapprobation  des  so- 
ciétés de  médecine -qui  les  examinèrent;  mais  elles  étaient 
encore  susceptibles  de  perfeetionnem^t.  La  crémaillère 
n'étant  qne  d'un' seul  côté  du  manche^  il  y  avait  uoe  pres- 
sion latérale  qui  fesait  perdre  au  piston  une  portion  de  k 
force  verticale*  ï^a  noix  ou  pignon  qui  agissait  sur  la  cfé* 
maillère:se  fatiguait  prompteixient.  M.  Chemin ,  balancier, 
me  de  la  Férbnnarie ,  au  Q  couronné ,  a  pensé ,  avec  raisao, 
qu'on  remédierait  à  ce  défaut,  en  renfermant  dans  le  manche 
même  le; mécanisme  de  l'instrum^it ,  et  en  construisant  ce 
manche  et  le  pigUon  aveé  un  alliage  dont  l'étdn  est  la  base^ 
mais  qui  ^  beaucoup  plus  solide ,  plus  dur  que  ce  métal. 
Pour  donner  au  corps  de  la  seringue  une  forme  pariaiteuMiit 
cylindrique ,  après  Favoir  coulé ,  il  le  fait  passer  au  banc* 
attirer ,  oonuiie  l'on  fait  pour  calibrer  les  tuyaux  de  lunettes^ 
Le  piston  fermé  de  rondelles  de  feutre ,  glisse  doncemcm  et 
également  dans  le  cylindre  à  l'aide  d'une  BianiveUe  pareille 
k  celle  de  M.  Baiseenfoise. 

Cette  construction  offre  deux  grands  avantages  :  le  pae- 
mier ,  c'est  quJen.  état  de  santé  Tindiviâu  peut ,  sans  efforts , 
prendre  lui-même  un  lavement  ;  le  second ,  c'est  qu'un  la- 
vement peut,  au  moyen  d'une  canule  et  d'im  tuyau  de 
gamme  élaatiipie,'ètoe  administré  à  un  malade  on  à  ua 
blessé,  dans  toutes  les  situations  y  dans  toutes  les  postures 
qu'il  serait  obb'gé  de  prendre  ou  de  garder.  Cte  seat  oombîea 


DB   PITARMACIE.  SfJ 

d»ae  ies  1i6piltiiz  milkaires  iin  pareil  instrument  devient 
pcécîeiur. 

JV.  JSepnajm ,  ferbkntier ,  me  du  Mont-Blanc ,  n*.  3  , 
s^est  .t>ccupë  da  perfiactionnemeBt  de  la  seringne  sons  un 
autre  rapport.  Ârec  son  înTention ,  le  senrice  des  mains  de- 
vient presque  inutile.  Sa  seringue  qu'il  nomme  à  pompe , 
est  formée  par  un  cylindre  creux  d'un  diamètre  double  au 
moins  de  celui  de  la  temgue  ordinaire,  mais  moitié  moins 
haut.  Un  autre  cylindre  presque  plein  entre  à  firoitemcfnft 
dans  le  premier  ;  il  est  f«rcé  au  centre  d*nn  trou  par  lequel 
le  liquide  s'élàve  lorsque  le  cylindre  le -presse.  €e  condliît 
est  ^rminé  par  une  canule  qui  est  environnée  d^uu  large 
champignon  d'étain  ,  sur  lequel  on  peut  poser  un  coussinet 
de  gemme  élaotiquek  Xorsqbe  la  seringue  est  irempiie^  le 
malade  s'asseoit  sur  le  cou^ainet ,«  et  le  poids  de  son  corps 
pressant  le  liquide ,  le  fait  passer  dans  ses>in4estins ,  sans  qu'il 
ait  besoin  d'employer  les  ma^is.  Cette  seringue  se  pose  sur 
un  siège  en  forme  de^gué^^idou ,  ou  sur  la  'boite  même  qm 
la  renferme  lorsqu'on  veut  l'emporter  en  voyage. 

Ces  instrumens  joignent  k  Téléganceune  grande  commo- 
dité ;  mais  leurs  inventeurs  tiennent  leurs  seringues  à  un 
prix  très-élevé,  qui  ne  permet  qu'aux  personnes  aisées  de 
se  les  procurer.  C.  L.  C. 


%%%%%<»%>»%%^<»%%%»v»»*wn^»<^w%< 


CONCOURS 

Des  élèves  de  T École  de  pharmacie  pour  Tannée  1817. 
(  Extrait  des  registres  des  séances  de  l'Ecole  de  pharmacie.  ) 

lî'écoLfe  de  pharmacie,  voulant  récompenser  le  zèle  des 
4lèvesqui,  pendant  le  cours  de  cette  année,  ont  suivi  les 
leçons ,  a  ouvert  un  concours  le  26  août  dernier. 

Convaincus  que  le  seul  nioyen  de  parvenir  à  établir  entre 
les  candidats  le  rang  qu'ils  doivent  occuper  d'après  leur  mé- 
rite respectif,  et  voulant  éloigner  jusqu  è^l'ombre  du  soup- 


5l8  JOURNilL     '  ^ 

çoade  la  faveur  et  de  la  partialité,  nous  aroDs  décidé  que 
les  questions  seraient  préparées  avant  la  séance ,  et  qa'eÔes 
seraient  tii*ées  au  sort.  Persuadés  également  que  souvent  Ton 
exprime  plus  facilement  et  plus  etacCement  ses  idées  par 
écrit  que  par  dés  réponses  verbales  ^  que  cependant  on  ne 
^devait  pas  proscrire  ce  dernier  moyen  employé  précédem- 
ment dans  l-école ,  on  a  arrêté  de  diviser  le  concours  en  deoz 
séances  :  la  première,  ou  les  élèves  répondraient  par  écrit 
aux  questions  désignées  par  la  voie  du  sort  :  et  la  seconde , 
dans  laquelle  ils  auraient  i  répondre  Terbalement  â  des 
questions  également  tirées  au  sort ,  ce  qui  a  été  exécdté. 

Première  séance  après  la  lecture  du  procès  verbal. 

Les  candidats  à  dix  heures  du  matin  ont  tiré  au  sort  une 
question  de  chimie  ahisi  conçu  : 

Qu'est-ce  qu'on  acide  ? 

L'oxigène  est-il  le  seul  corps  qui  puisse  acidifier  les  bases, 
en  considérant  les  acides  sous  le  rapport  de  leur  composition  ? 

Comment  les  a-t-on  divisés  ? 

Une  base  susceptible  de  s^acidifier  en  se  combinant  avec 
l'oxigène ,  ne  fbrme-t-elle  nécessairement  qu'un  acide  ? 

Qu'est-ce  que  l'acide  sulfurique  ? 

Démontrer  queUe  est  sa  composition ,  et  donner  la  théo- 
rie de  sa  composition. 

Puis  une  question  de  pharmacie;  savoir  : 

Qu'est-ce  qu'un  eniplâtre? 

Quelle  différence  peut-on  éubhr  entre  un  emplâtre  et  mi 
onguent? 

Décrire  la  préparation  de  l'emplâtre  de  ciguë  et  de  lem- 
plâtre  diapalme.  Donner  l'explication  de  ce  qui  se  passe  dans 
cette  dernière  séparation* 

Qu'entend-on  par  pastilles  et  tablettes? 

Y  a-t-il  plusieurs  manières  de  les  préparer? 

Décrire  la  préparation  des  pastilles  de  soufre  et  de  kunkel. 


DE    PHAKWAGrR.  5lp 

Il  a  été  accordé  aux  candidats  deux  heures  pour  répondre 
par  écrie  à  chaque  question. 

Les  candidats,  après  avoir  terminé  la  composition,  ont 
cacheté  leurs  noms  ^  et  remis  ensuite  leurs  copies  au  secré- 
taire qui  les  a  numérotées. 

Dans  la  seconde  séance,  les  candidats  ont  répondu  verba- 
lement à  des  questions  également  désignées  par  le  sort.  Cet 
q  uestions  étaient  ainsi  conçues, 

CJdmîe. 

Qu*entend-on  par  oxîde  ? 

Toute  combinaison  d^me  base  et  d^oxigène  qui  n'est  pas 
uu  acide,  est-elle  nécessairement  un  oxide? 

Une  même  base,  en  se  combinant  avec  Foxigène,  est-elle 
susceptible  de  former  plusieurs  oxides  distincts ,  et  ces  corn- 
bi  naisons  sont-elles  limitées  dans  leur  nombre? 

Examiner  comparativement  et  en  général  comment  se 
composent  les  diflerens  oxides  d^une  même  base,  soit  en  les 
soumettant  à  Taction  de  la  chaleur ,  soit  en  les  comi)inant 
avec  les  a|cides* 

Pent-on  tirer  quelques  considérations  générales  des  oxidet 
pour  établir  une  classification  des  bases  ? 

Traiter  en  particulier  des  oxides  de  fer>  de  leur  nombre^ 
de  leurs  caractères  distinctifs  et  de  leur  préparation. 

Pharmacie. 

Qu*est-ce  qu*un  électuaire  ?  Quelle  distinction  ou  quel 
rapprochement  peut-on  établir  entre  électuaire ,  conserve , 
tablette  ou  pastille  ? 

Quelles  sont  les  règles  à  suivre  pour  la  préparation  des 
électuaires ,  en  suivant  Tacception  générale  du  mot.  , 

Décrire  en  détail  la  manière  de  faire  Télectuaire  de  rhor 
barbe  composé ,  ou  catholiciim  double. 

Qn  est-ce  qu'on  sirop? 

De  corpbien  de  manières  peut-on  préparer  un  sirop? 


520  JOURNAI. 

Décrire  la  préparation  des  sirops  de  groseilles ,  d'orgeat, 
de  salsepareille  composée  et  antÎ8corbuti<itie. 

Après  la  seconde  séance,  les  membres  se  sont  réunis 
pour  jnger  des  réponses  verbales ,  et  lire  les  compositions. 

Le  i*'.  septembre  les  copies  ont  été  lues  puMiquement 
en  présence  d'un  grand  nombre  d^élèves  et  de  pharmaciens. 

D*oû  il  résulte,  i*  : 

Questions  jie  chimie. 

Les  compositions  de  quelques  candidats  ont  présenté  une- 
différence  bien  marquée ,  tant  pour  la  rédaction,  la  poreié 
du  style ,  que  pour  la  précision  des  idées  et  Tordre  méthodi- 
que. Ces  compositions,  comparées  aux  réponses  verbales, 
sont  pour  la  plupart  bien  supérieures  j  elles  doivent  aussi 
nécessairement  avoir  la  préférence.  L*écoIe  a  décidé  d*ac** 
corder  le  premier  prix  à  la  copie  n.  i3  ,  comme  étant  h&at 
coup  au-dessus  d^s  autres ,  quoique  Tauteur  n'ait  pas  donné 
dan  sses  réponses  verbales  toiU  le  développenaent  dont  il  éuft 
capable. 

M.  Jérôme  étant  celui  datons  les  candidats  qui  an^Kindu 
verbalement  avec  «clarté ,  précision  et  assurance ,  enfin  de 
manière  à  le  placer  font  au-dessus  des  autres,  sous  ce  rap- 
port ,  Técole  a  arrêté  qu'il  lui  serait  accordé  le  deuxième 
prix,  bien  que  sa  copie  n.  la  ne  dût  occuper  que  le  qua- 
trième rang. 

MM.  Delaporte  et  Sauvigny^  se  présentant  sur  la  même 
ligne ,  en  ayant  égard  à  leurs  compositions  et  à  leucs  répon- 
ses verbales,  Técole,  ne  pouvant  partager  le  deuxième  prix 
entre  trois  ^  leur  a  accordé  uoe  mention  honorable. 

Questions  de  pharmacie. 

lo.  Les  candidats  ,  -dans  leurs  réponses  veriNiIes ,  n'ayant 
pas  présenté  des  différences  assez  marqt^antes  pour  qn^oa 
puisse  les  classer  par  jcette  seule  conÂdératioa  ,  Técole  n'a 


DE     PflAf\MA.C*IB.  But 

en  égard  qu'««K  «omposilîons  éeriiee  Atmi  ie  «nérite  se  pré- 
sente dans  Tordre  suivant , n**.  8, 6' et  7. 

Le  n^.  8  prouve,  par  Fexactitude  des  procédé^  qui  y  sont 
décrits,  que  son  auteur  a  plus  de  pratique,  qu^il  a  mieux 
observé  les  prépanAÎons  ,«t  qu'il  «o  ooiuiait  mieux  les  dé* 
Uik. 

Len*.  6 ,  dont  la  rédadioii  est  plus  ooiveefe  et  le  styW 
plus  soigné ,  oKre  cependant  moins  de  précision  et  d'habi- 
tude dans  la  manipulation. 

Len^  ^  a  omis  quelques  détails  essentiels,  et  tout  en  se 
renfermant  dans  les  préparations^  n'a  pas  assez  dévelo^^ 
les .  pluénomène^s  qui  «s'y  p^^sent. 

D'apvèsees  jdifféoeDte^AOBaidfiffatinBS  ,  l'école  a  diéeemé: 
les  prix  suivans  : 

Chimie. 

Premier  prix.  —  A  M.  Mercanéîer  (  Jaeques  ) ,  natif  de 
Marseille ,  élève  à  l'hôpital  Saint-Louis. 

Deuxième  prix.  —  A  M.  Jérôme  (Jacques) ,  naiîf  dé 
Metz  ,  élève  à  Thospice  de  la  Salpétrière. 

Memion  hanorable.'^A  MM..  Delaporte  (Louis) ,  natif  de 
Troyes,  élève  à  l'Hôitel-sDîeu^  et  À  M*  Sauvigoy  (Charle^)^ 
•natif  de  Paiâs ,  élève  à  Thôplud  des  vénériens. 

PJiarmacie. 

Premier  prix."--'  A  M.  Delaperte  (Jean-Louis),  déjà 
nQiptné.  .  '  * 

Deuxième  prix.  1—  A  M.  Mercandîer  (Jacques)  ,^  d^a 
nommé.  -  > 

Mentian  honorAbk.  -^  A  M.  Sauvigny  (CWles), >d^ 
^nommé. 

BOIULLOK*I.A^G>RÀ1IOE  , 

D,-M.  Professeur  secrétaire. 


J 


5a2  JOURNAE 

BIBLIOGRAPHIE. 
Dictionnaire  des  sciences  médicales, 
Arlicle  communiqué  par  M.  Liubert. 
Nous  devons  rendre  compte  des  tomes  dix-huit  ei  £x- 
neuf  du  Dictionnaire  des  Sciences  médicales.  Nous  serions 
entraînés  trop  loin,  ei  nous  dépasserions  de  beaucoup  les 
bornes  qne  nous  sommes  obligés  d'observer ,  si  nous  voi- 
lions parcourir  les  articles  de  pratique  qui  se  présen  tenl  dans 
ces  deux  volumes  pour  les  recommander.  Forcés  de  nous 
restreindre  à  cause  de  Fabbndance  du  sujet ,  nous  c  hotsiroos 
les  articles  qui  appartiennent  à  la  pharmacie  et  à  la  matiéfe 
médicale ,  et  nous  en  domierons  une  analpe  abrégée. 

Tome   i8. 

Genêt.  —  Les  arbrisseaux  qui  composent  la  famille  dont 
il  est  ici  question ,  nous  offrent  de  ces  médicamen  s  qui ,  em- 
ployés d abord  et  essayés  ensuite  par  des  hommes  sans  pré- 
irention,sont  enfin  appréciés  i  leur  juste  valeur,  et  dij/NH 
raissent  insensiblement  de  la  matière  médicale.  Sans  nier 
leç  propriétés  qu*on  a  remarouées  dans  quelques  parties  des 
genêts,  il  faut  croire ,  ave<;  IVl.  Jourdan ,  que  ce  sont  en  gé- 
néral des  moyens  thérapeutiques  très-faibles  ^  et  par  cette  rai- 
son peu  usités.  Cependant,  quelque  faible  que  soit  Faction  de 
certaines  substances,  il  est  très-bon  de  la  connaître,  parce  qu'il 
peut  arriver  des  cas  où  elle  soit  une  ressoui[^ce  infini  ment  pré- 
cieuse. M.  Jourdan  a  exposé  toutes  les  propriétés  médicalo 
attribuées  au  genêt  par  différens  praticiens. 

Ge;xeVner.— -Le  genévrier  commun  est  d^nn  usage  biea 
plus  frécraent  dans  la  pratique  de  la  médecine  que  le  genêt 
Quoiqu'il  soit  loin  de  posséder  les  éminentes  qualités  qne 
Itti  ont  accordées  certains  auteurs,  cependant  oiv  emptoîe 
avec  avantage  son  bois,  ses  feuilles  et  surtout  ses  baies. 
L'odeur  forte  de  tontes  les  parties  de  cet  arbuste  prouve  assex 
cpi'elles  contiennent  une  grande  quantité  de  résine.  Elo  Ara- 
bie et  dans  cette  partie  de  TAfrique  qui  avoisine  le  détroit  de 
Babel-Mandel,  où  la  température  donne  plus  de  force  a  la 
Tégétation ,  non-seulement  les  genévriers  prennent  un  ac- 


DE  pharmàcieJ  5^3 

croMtemoit  ploA  considérable  ;  mais  leur  prmêipe  résineux 
est  plus  abondant  et  surtout  plus  odorant,  et  il  suffit  de  pra-* 
tiquer  des  incisions  sur  le  tronc  de  ces  arbres  pour  obtenir 
leur  résine. 

On  prépare ,  par  Finfusion  des  baies  dé  genièTTe  dans  de 
la  bonne  eau-de-vie ,  un  ratafia  stomachique;  et ,  en  favori- 
«ant  la  tendance  qu'elles  ont  à  éprouver  la  fermentation,  on 
en  retire  ce  qu'on  appelle  genevrette ,  qui  est  une  sorte  de 
vin ,  employé  dans  quelques  provinces  de  France.  Ce  vin 
de  genièvre  distillé  donne  un  alcohol  très-ardent  dont  la 
saveur  est  acre.  Les  baies  fournissent  aussi  uneimile  jaune  y 
très-odorante ,  dont  la  dose  est  d'une  vingtaine  de  gouttes , 
sur  du  sucre  ou  dans  quelque  potion.  On  s'en  sert  fort  peu, 
quoiqu'on  lui  ait  attribué  des  vertus  emménagognes  et  car* 
uiinatives.  Une  pratique  qui  ne  saurait  être  trop  blâmée  est 
celle  de  faire  des  fumigations  avec  les  baies  die  genièvre, 
dans  les  appartemens  occupés  par  des  malades  ;  elle  n'inspire 
qu'une  sécurité  trompeuse  et  dangereuse,  sans  détruire  les 
causes  des  mauvaises  qualités  de  l'air.  Tout  le  monde  con- 
naît trop  bien  l'action  des  fumigations  gujtoniennes  ,  pour 
que  nous  nous  arrêtions  à  prouver  leur  supériorité  dans  des 
circonstances  semblables. 

Gentiane, — Nous  devons  encore  à  M.  Jourdan  l'article 
intéressant  de  la  gentiane.  Les  propriétés  médicamenteuses 
de  quelques-unes  des  plantes  qui  composent  la  famille  des 
gentiane,  sont  connues  depuis  des  siècles  ;  nuds,  comme  la 
gentiane  jaune  les  possède  an  plus  baut  degré,  c'est  elle  que 
nous  employons  nvec  le  plus  ae  confiance.  En  efiet  la  racine 
de  cette  plante  ofire  à  la  médecine  un  puissant  moyen ,  qui 
devrait  nous  être  d'autant  plus  précienx  que  nous  ne  sommes 

Eoint  obligés  d'aller  l'acquérir  k  grands  frais  dans  un  autre 
émispbère ,  qu'il  croit  parmi  nous ,  qpe  la  modicité  de  son 
prix  le  met  a  la  portée  de  tout  le  monde,  et  à  Tabrî  des^ 
spéculations  des  sopbistiquenrs  insatiables* 

On  a  comparé  les  propriétés  de  la  gentiane  avec  celles  du 
quinquina;  il  en  est  toujours  résulté  que^  quand  l'écorce  du 
Pérou  a  été  bien  cboisie  et  de  bonne  qualité,  son  efficacité 
a  été  infiniment  supérieure.  Toutefois  la  gentiane  est  de 
toQlis  nos  substances  indigènes  celle  qui  remplacerait  le 
quinquma  avec  plus  d^avantage. 


\ 


§24  JOURNAL 

On  admiiiitftre  la  vacine  àe^eaéme  Bons 
très-rarement  en  pondre ,  à  cause  de  aa  fvmée  amertutse, 
et  par  la  même  raison  pen  sourentien  décoction  ;  rcxuzi: 
est  beanconp  plus  usité.  Il  parait  que  l'alcohol  dissout  mieax 
que  feau  k  principe  amer  de  la  racine  de  gentiane;  aosali 
teintnre^n  est-elle  la  prépsriitioa  la  plus  éaergîqne  Avecii 
teinture  de  gentiane  on  prépare  no  vin  médiciBal  trèi-«e- 
ployé ,  et ^e  Ion  rend  plus  oa  moins  acttf.  Noos  reour- 
queroBs ,  en  passant ,  que  k  propoition  consignée  àbs  k 
code  pharmaceutique  du  savant  et  respesiable  PaiHicutier, 
dont  vous  ifaonorons  la  mémovve ,  ne  peut  «errir  de  guide; 
et  en  effet  ^^  «is  gros -de  teirtture  «ur  deux  lÎTces  de  «în ,  ca 
ae  peut  a^poir ,  »suvtout  si  on  l'administre  à  ki  dooe  d'ne 
once  par  fonr,  qu'on  tnédicament  presque  nul. 
'  La  racine  de  gentiane  a  rendu  auasi  quelques  sermcsâ 
]a  ehirui^e.  Maggi,  chirargîeB  italien ,  -qui  de  «on  temps  • 
«>  bien  écrit  «ur  les  plaies  d'amqs  à  (feu ,  et  dont  rourrage 
parut  en  r55* ,  se  serrait  ie  tentes  prépai«ées  avec  b  radne 
de  gentiane^  ^our dilater  les  '^aies  faites  par  des  faaiies  oa 
des  jgrains  de  plomb ,  et  parvenait  ainsi  plus  facileoienc  i 
extraire  ces  corps  étrangers.  M..  Jotirdan,  en  traçant  /his- 
toire de  la  gentiane ,  n'a  rien  omis  de  ce  qui  avait  oouirftiié 
À  lui  £ùre  une  réputation  si  bien  méritée. 

Géranion. — ^On  connaît  Tintérèt  que  le  aavaat  antenr  ^ 
la  Flore  du  Oidio&uaire  des  •sC'ienoes  médicales  répand  sar 
ses  articles^  Il  choisit  de  préférence  ceux  de  èotaniqoe  ^  et 
IVm  est  tàr  d'jr  tpouver  une  grande  érudition  toii)onrs  Im 
dirigée.  Le  genre -déplantes  appelé  ^erAiiûim  par  linnaein. 
géroines  par>lussieu ,  que fiu^mann  a^divisé  en  trtMs  genres. 
'erodkan ,  pelargonium  et  geramurh ,  lesquels  ont  été  eocoff 
'sùbdiviéés  pia*  d'autres  auteur» Vi^^^'n^Pf^^  F^  de  dem 
cents  espèces.  ^Quelques-'unes  ontUxé  l'attentiMi  des  thara- 
peutistes  ,  ^ui  leur  ont  reconnu '0nstipposé  dea  propriéëi 
médicales.  Le  plus  célèbre -est  l'herbe  k  Robert ,  ^eraman 
Jiobèrtùinum.  Les  propiriétés  astringente  et  vulnéraire  de  ^ 
l'euHles ,  et  même  de  la  plante  en  ^entier ,  ont  été  beaucoup 
irop  vantées.  Suivant  Stocker  et  Tabernamonflanns,  Therk 
À  Robert  en  poudre  arrête  les  hémorragies  ^  «urtout  ceik 
du  nez.  Son  auc  est  ^  selon  d'autres ,  un  exceflent,vtflnâp»m 
après  les  chutes  violentes.  Appliquée  en  cataplasme  sur  dp 


DE     PHAAHiLGIE.  5^5 

umenrs ,  elle  peut  Aire  regardée  a?eo  plus  de  raUoiv  comme 
in   résolutif. 

L»^  autres  géranions  cités  par  M.  Chauroetou  sput  le  co- 
ombin,  le  sanguin  et  le  musqué.  Il  dit,  en  pariant  de  ce 
lemier ,  que  sa  réputation  u^a  été  qu'éphémère  ,  qu'il  est  à 
>résent  banni,  comiue  les  deux  espèces,  précédentes ^  de 
oates  nos  pharmacologies. 

Germandrée.  —  La  plupart  des  plantes  du  genre  de  la 
{ermandrée,  teucriam^  appartiennent  a  la  médecine,  et 
quelques-unes  même,  depuis  les  temps  les  plus  reculés^ 
jouissent  d'une,  grande  réputation.  M*  Chaumeton  fait  men- 
lion  dans  cet  article  de  huit  espèces  de  teucrium ,  et  place 
au  premier  rang  la  germandrée  olQcinale  appelée  aussi  cha- 
maedris.  Son  odeur,  légèrenxent  aromatique,  et  sa  saveur 
médiocrement  amère,  ne  semblent  pas  justîtier  sa  renommée» 
Toutefois ,  dit  M.  Chaumeton,  il  serait  injuste  de  nier  abs(H 
lument  les  assertions ,  et  regarder  comme  mensongères  les 
observations  de  tous  lesécrivains  qui  ont  célébré  les  vertus 
de  cette  labiée  \  il  suffit  de  se  teniir  sur  ce  point  dans  une 
^age  réserve. 

La  germandrée  maritime  est  douée  d'une  saveur  ècre, 
cbaude  et.  amère  ;  elle  exhale,  surtout  quand  on  la  froisse, 
une  odeur  aromatique  camphrée,  tellement  pénétrante, 
qu'elle  excijte  bientôt  des  étemuemens.  C'est  sans  doute  cette 
odeur  qui  plait  beaucoup  aux  chats ,  et  qui  les  attire.  La 
germandrée  maritime  n'est  pas  très-employée,  quoique plu^ 
sieurs  auteurs,. même  Timnoortel  Linnaeus,  en  aient  fait 
l'apologie. 

^  Les  autres  gennandrées  dont  M.  Chaumeton  fait  mention 
sont ,  le  teucrium  mofUanum y  qu'on  peut  placer  s^r  la  même 
ligne  avec  \ç  teucrium  polium ,  le  teucrium  capitalum ,  et  le 
teucrium  craticum;  le  teucrium  scorodonia,  qu'on  désigne 
sous  le  nom  de  sauge  des  bois;  le  teucrium  botrys;  le  teu- 
crium  i^a^  et  le  teucrium  scordùim^  qui  sera  décrite  ,  ainsi 
que  Tivette  teucrium  chamœpitys ,  sous  sa  der^ère  dénomi* 
nation. 

Gingembre.  —  La  racine  du  zinziter^  qu^  Ton  doit  rî^p- 
porter  au  genre  amomum,  est  décrite  djans  cet  article  avec 
le  plus  g7*and  soin  et  la  plus  grande  vérité.  Lovg*temps  elle 
ne  servit  que  d'assaisonnement,  et  l'usage  qu*on  en  faisait 


dans  les  cuisines ,  est  presque  entièrement  oublie.  Elk  i 
conservé  du  crédit  dans  nos  pharmacies. 

La  racine  de  gingembre  jouit  de  propriétés  excitantes 
très-marquées.  L^eau  extrait  fort  bien  le  principe  médica- 
ihenteux  du  gingembre.  Son  infusion  est  administrée  pont 
combattre  la  diarrhée  et  les  flatuosités  qui  dépendent  d'osé 
atonie  du  canal  intestinal.  Elle  sert  aussi  à  la  prépanuicn 
d^un  sirop  qui  est  un  bon  tonique. 

Gin^seng.  ^  Voici  encore  une  racine  fameuse  par  soi 
action  aphrodisiaque.  L'étymologie  de  son  nom  ,  dans  plus 
d*unc  langue  asiatique,  indique  qu'il  ne  lui  fut  donné  qne 
d'après  ses  qualités  merveilleuses. 

M.  Vaidy  a  fait  sur  cette  racine  un  article  intéressant  :  D 
contient  Tëtymologie  de  son  nom  chinois  gin-chen  ,  Tiden- 
tité  du  giu-chen  avec  le  nindsin  des  Japonais ,  Torkhoda  des 
Tartares  Mantchoux ,  Ffaistoire  de  la  plante  eUe-mème ,  la 
plate  qu'elle  doit  occuper  dans  les  familles  naturelles  de 
végétaux ,  les  lieux  où  elle  croît ,  la  forme  de  sa  racine ,  la 
manière  de  la  récolter,  celle  de  la  préparer,  ses  propriétés 
physiques ,  ses  modes  d'administration ,  et  les  ooses  aux* 
quelles  on  la  prescrit. 

Giro^ier.— Cet  arbuste,  de  la  famille  des  myrtes  de  Jus- 
sieu,  originaii*e  des  Moluques,  nous  fournît  les  clous  de 
girolle,  qui  sont  les  calices  de  ses  fleurs  cueillis  avant  la  flo- 
raison. On  les  prépare  pour  le  commerce  en  les  faisant  sécher 
â  la  fumée  et  au  soleil.  Dans  cet  état ,  ils  sont  d'un  rooge 
brun  foncé ,  et  huileux  quand  on  les  écrase.  Leur  odeur  est 
aromatioue ,  forte  ;  leur  saveur  chaude ,  acre ,  brûlante,  est 
due  à  1  huile  essentielle  rougeatre  qu'ils  contiennent  en 
assez  grande  quantité.  On  obtient  cette  huile  ordinairement 
par  distillation-,  elle  est  plus  pesante  que  l'eau.  On  Fempioîe 
très-rarement  à  l'intérieur ,  cependant  elle  entre  dans  di- 
verses préparations  pharmaceutiques.  Les  clous  de  girofles 
sont  encore  moins  employés.  Leur  plus  grand  usage  est  celui 
qu^on  en  fait  dans  les  cuisines  comme  assaisonnf>mcnt. 

Glace.  —  M.  Vaidy ,  sans  s'arrêter  aux  détails  physiques 
de  la  congélation  ,  parCe  qu'ils  ont  déjà  été  décrits ,  a  tracé 
un  précis  de  l'histoire  des  boissons  glacées, et  a  traité  df 
l'usage  de  la  glace  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur,  dans  rétat'de 
santé  et  daus  l'état  de  maladie. 


BE     PHARMACIE.  5l7 

tilohulaires^.  — -  Deux  plantes  de  cette  famille ,  sur  Vent^ 
ploi  desquelles  on  a  fait  des  essais ,  ont  été  reconnues  pur* 
gatives,  et  peuyeut  remplacer  avanlageusement  le  sëné, 
dont  Todeur  et  la  saveur  sont  si  repoussantes  ;  Tune  est  le 

fiobularia  aljpum  L*  Les  anciens  n^ont  point  fait  mention 
e  cette  plante  ;  et  les  premiers  modernes  qui  en  ont  parlé, 
lui  6rcnt  une  réputation  effrayante  en  la  nommant  heroa  ter^ 
ribilis.  Cependant  les  paysans  provençaux  continuaient  à  s'en 
servir  pour  se  pnrger;  ce  qui  fut  remarqué  par  GarideU 
EnGn  ,  M.  Kamcl,  dans  un  Mémoire  publié  en  1784*  pré* 
senta  la  globulaire  comme  un  bon  fébrifuge,  capable  de 
remplacer  le  quinquina ,  et  indiqua  la  pratique  des  paysans 
qui  se  purgeaient  communément  avec  cette  plante.  Les 
expériences  de  M.  Loiseleur  Deslonchamps ,  sur  |e  globw 
laria  alypum^  ont  pleinement  confirmé  ce  quW  avait  dit 
de  sa  vertu  purgative. 

L'iiutre  espèce  est  la  globularia  nUgaris  :  elle  possède 
presque  au  même  degré  lés  propriétés  médicamenteuses  pur- 
gatives de  la  globularia  atypum.  D'autres  globulaires  qu'on 
n'a  pas  encore  essayés ,  jouissent  peut-être  des  mêmes 
vertus  ? 

GhUen,  —  Cette  substance ,  qu'on  regarde  comme  un  pro- 
duit immédiat  des  végétaux ,  iut  découverte  par  Beccaria , 
chimiste  italien ,  qui ,  le  premier ,  analysa  la  farine  de  fro* 
ment.  Elle  existe,  non -seulement  dans  toutes  les  graines 
céréales,  mais  encore  dans  une  très^frande  quantité  de  vé- 
gétaux. 

M.  Vaidy  ne  laisse  rien  d'essentiel  à  désirer  dans  cet  ar- 
ticle ,  où  il  entre  dans  une  foule  de  détails. 

Gomme.  —  M.  Barbier  a  rassemblé  dans  cet  article  des 
médicamens  dont  les  propriétés  sont  extrêmement  di/lé-; 
rentes ,  et  généralement  tous  ceux  qui  pouvaient  se  rallier  au 
mot^o.7i.me. 

La  satisfaction  que  nous  avons  éprouvée  à  la  lecture  dos 
diiïérentes  parties  qui  t^omposent  cet  article,  nbus  a  fait  dé- 
sirer qu'on  eût  donné  plus  de  développement  h  la  partie  qui 
traite  de  la  gomme  résine ,  en  y  comprenant  les  dernières 
recherches  de  M.  Pelletier,  sur  les  substances  indiquées 
jusqu'à  présent  sous  le  nom  dégommes  résines.  On  sait  que 
ce  pharmacien  nous  a  fait  connaître  la  nature  et  les  propor* 


S28  JOUR]»AL     BV     FHA&HÂCn. 

tiotts  ^6  kuH  principes  4  il  nous  a  pëouTé  ^  qità  TeKceptitt 
de  quel<{tte6  principe^  ac.cideo^ek ,  elles  soni  composées  de 
gommes^  de  résines  el  d'huiles  volatiles  en  diverses  propor- 
tions ,  auxquelles  se  trouve  jointe  une  petite  quandtë  d'adde 
malique  libre  ^  ou  coinbiné  k  la  chAux  ou  à  la  potasiejque 
plusieurs  contiennent  de  la  cire ,  et  que  la  bassorine  esut 
aussi  comme  partie  coi^tituante  de  quelques-unes  d'entre 
elles.  CesC  probablement  cette  dernière  siibstance  qui  avait 
fc^it  croire  a  quelques  chimistes  que  i'extractif  entre  dass  la 
composition  des  goaunes  résines  ^  car  dans  l'analyse  dessol- 
stanoes  végétales ,  on  avait  Thabitude  d'indiquer  soms  le  m» 
dextract^j  la  matière  qtii  n'avait  pas  des  caractères  asseï 
prononcés  pour  former  une  substance  nouvelle,  on  qû 
n!avait  pas  les  propriétés  des  substances  déji  hteo  cane- 
térisées. 

La  composition  des  gommes  résines  a  suggéré  a  M.  Pel- 
letier, ridée  de  les  placer  à  la  suite  de  la  gonune,  delà 
résine  ou  de  la  bassorine ,  selon  la  nature  du  principe  domi- 
nant qu'elles  contiennent.  Cette  classification  naturelle,  ea 
retranchant  ces  substances  de  la  liste  des  principes  immé- 
diats de  la  végétation ,  parmi  lesquels  elles  ne  doiyeatpbs 
figurer,  les  place  contme  dans  un  appendice  des  saktances 
avec  lesquelles  elles  ont  plus  de  rapport.  Nous  aurions  des 

rnluits  immédiats  de  la  végétation  qui  se  rapproebent  de 
gomme ,  de  la  résine ,  de  la  bassorine ,  et  la  chimie  (eak 
pour  ces  produits,  ce  qu'elle  a  déjà  fait  pour  les  minénox 
composés. 

Noua  ajouterons ,  qti'en  fidsant  connaître  la  compositicni 
de  ces  substances,  on  aurait  donné  une  idée  plus  exacte  de 
leur  action  sur  l'économie  vivante,  et  qu'on  aurait  P^P^ 
fiter  de  cette  occasion-  pour  réparer  les  omission»  q«u  «"' 
raient  eu  lieu  en  traitant  de  chaque  substance  en  particoto* 
Ainsi ,  par  exemple ,  Fauteur  de  l'article  Bdelliiûn ,  b  ajas« 
pas  parlé  de  la  composition  de  cette  sv^sCance ,  ses  principe 
constituans  auraient  pu  être  rappelés  à  l'article  ^o''»''^'^ 
sine,  etc. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 

ET 

DES  SCIENCES  ACCESSOIRES; 

N\  Xn.  —  3*.  Année. —  Décembre  1817. 

REMARQUÉS 

Sur  la  disposition  géographique  des  i^égétaïut  alimentairei  ^ 
et  son  influence  sur  le  genre  de  rie  des  hommes^ 

Par  J.-J.  VîHET ,  Docteur  Médecin. 

Ix6|At9,  ot  pa  OtoWt  ^tiroi^OTtç  àOova  xouriVf 

OvTf  fVTBOVfft  ^Tt  fOTO'it^   ov^' api(t>9CV* 

k*Xkk  xérf  &trKa,fiiùL  taà.  al)7prra  itôcvra  fùôvratj 
nvpot  xat  xpi^od ,  ^y  i^frtXoi  y  airt  f  épovaiv 
OÎvov  Ipc^^c^poXov  Xfiù  9f  cv  Ac^Cx^^ftépoc  àff$<c. 

ce  Nous  abordâmes  à  la  terre  des  orgueilleux  Cyclopes ,  cpiî ,  sans  lois  ; 
9  mais  protèges  pailles  dieux  imuortels ,  né  cultivent  ni  ne  plantent  de 
»  leurs  mains  aucune  herbe  j  tout  leur  natt  sans  le  secobrs  des  semencea 
3>  et  du  labourage  ,  des  blés ,  des  orges ,  des  TÎgnes ,  dont  les  grappes 
%  énormes  sont  gonflées  de  tin  ;  la  pluie  de  Jupiter  suCQt  seule  i  leur 
M  accroiséement.  »  Odjssée,  L.  ix. 

A  coiïsiDÉaER  la  ricliesse  et  l'abondance  des  plantes  entre 
les  tropiques ,  leur  pauvreté  et  leur  rareté  près  des  pôles  9 
m*-.  Jrmée.  —  Décembre  1817.  H 


53o  JOURNAL 

il  est  facile  de  comprendre  ipie  Thabituit  des  pays  Iroids 
sera  souvent  réduit  au  régime  animal,  et  portée  au  con- 
traire, sous  la  zone  torride,  à  vivre  surtout  de  y^étaux; 
rhabitant  des  zones  intermédiaires,  à  un  régime  mixte. 

En  effet ,  la  multitude  de  fruits  délicieux  que  la  terre 
offre  si  libéralement  dans  les  climats  chauds ,  le  dégoût  des 
viandes  putrescibles ,  rheureùse  température  qui^  attnant 
au  dehors  la  sensibilité,  rend  si  débiles  les  oi^anes  internes 
de  nutrition ,  tout  fait  un  devoir  d*y  vivre  de  végétaux  ^  mais, 
sous  des  zones  où  le  froid  dévore  les  forces  et  la  vie ,  il  fut 
des  alimens  substantiels,  de  la  graisse  et  des  chairs;  et 
d'ailleurs  les  plantes  nutritives  sont  presque  exilées  du  voi- 
sinage des  pâles  ;  on  serait  réduit  i  brouter  quelques  liebeas 
avec  le  renne ,  des  écorcea  de  pin  ou  de  boukaa  conme 
les  Lapons  en  hiver,  ou  bien  k  déterrer  les  bulbes  de  qnd- 
ques  omithogales  et  asphodèles ,  etc. ,  comme  le  fooi  les 
rats  souterrains  de  Sibérie.  Le  blé  ne  croit  plus  au-delà  dn 
6a*.  degré  de  latitude  ;  le  maïs  ne  passe  guère  le  4^. , 
ainsi  que  les  millets  et  les  panics  ]  les  holcus ,  les  éZeusùie 
ou  caracans  sont  encore  plus  tendres  k  la  froidure ,  ainsi  que 
le  riz  et  la  plupart  des*  graminées  à  glumes  biflores ,  qm  ne 
dépassent  guère  la  limite  des  tropiques. 

La  nature  semble  avoir, par  une  prévoyance  spéciale, 
établi  dans  les  climau  tempâréa  la  plupart  des  gramiDées 
nourrissantes.  L'orge  vulgaire,  la  plus  ancienne  giaminée 
cultivée,  selon  Pline,  nait  spontanément  sur  les  bordt  dn 
fleuve  Kur  ou  de  l'Araxe ,  à  Torient  de  la  Géorgie ,  suivant 
Moyse  de  Chorène  (  Géagr. ,  p.  36o.  ),  et  d  autres  orges 
croissent  dans  la  grande  Bucharie,  près  du  Thibet.  Aa  rap- 
port de  Marc-Paul  (  Ramusio ,  Fiaggi ,  tom.  a  ^fol.  lo ,  à.  ) 
notre  blé  est  originaire  des  Indes ,  dans  la  contrée  des  Blasi- 
cani  de  Strabon  (  Gao^.  1.  xy.  p.  1017.)^  et.  André  Mi- 
chaux a  rencontré  Fépeautre  sauvage,  en  1782,  dans  une 
province  de  Perse  nommée  Hamadan  (  Lamarck ,  Encyd. 
méth. ,  tom.  a.  p.  56o.  )•  Les  haricots  viennent  aussi  de 


DE    PHARMACIE.  53£ 

llnde.  La  vigne ,  qui  ne  donne  plus  de  vin  au-delà  du  5o^. 
degré,  naît  spontanément  en  ArméDie  et  en  Géorgie ,  d'après 
le  témoignage  de  Toumefort,  de  Chardin,  de  Gulden- 
stœdt ,  etc.  Nous  verrons  pareillement  que  nos  animaux  do-* 
xnestîques  sont  naturellement  originaires  des  c}imats  tem- 
pérés de  la  Haute-Asie.  Le  maïs ,  originaire  du  Mexique,  a 
été  répandu  par  les  anciens  Tultèques ,  avec  la  patate  (  co/i- 
wlinJus  batatqs)j  en  diverses  régions  d'Amérique.  La 
pOQune-de-terre  nous  est  venue  de  la  Virginie  ;  le  blé  noir 
(potygonumfagopjrrum)  fut  apporté  d'Asie  Mineure  par 
les  Sarrasins  dont  il  a  retenu  le  nom.  Nous  devons  depuis 
long-temps  à  FOrient ,  le  cerisier ,  le  poirier ,  Tabricotier , 
la  pèche,  la  grenade,  le  citron >  et  la  plupart  de  nos  arbres 
fruitiers  ;  Folivier ,  le  mûrier,  le  noyer ,  Tamandier ,  le  mar- 
ronier ,  le  chène-ballote  (  quercus  œsculus  et  haUota  )  à 
glands  doux ,  le  figuier ,  etc.  ;  aussi  plusieurs  de  ces  arbres 
ne  peuvent  donner  des  fruits  murs  au-delà  du  4o*.  degré. 

D'ailleurs  la  nature  a  multiplié  les  farineux ,  les  fruits  ' 
secs,  la  châtaigne  et  la  faine,  les  noix  et  noisettes,  les  pois 
et  haricots ,  ou  des  racines  potagères  sous  les  climats  déjà 
froids ,  comme  ressource  de  conservation  pendant  les  longs 
hivers ,  tandis  que  ^  sous  les  zones  ardentes  et  pendant  nos 
étés ,  elle  fait  croître  des  fruits  aigrelets ,  aqueux  et  rafraî- 
chissans  ^  cerises ,  fraises ,  groseilles ,  melons ,  etc.  ).  Sur 
le  sol  enflammé  et  aride  de  l'Afrique,  elle  pr^ente  une  mul- 
titude de  malvacées  et  de  portulacées  humectantes  ^  les  hi" 
biscuSy  les  malva^  les  pourpiers,  les  ficoïdes  ou  plantes 
grasses ,  les  cucurbitacées,  etc. 

On  juge  en  outre,  par  la  nature  des  territoires ,  quel  genre 
de  culture  leur  convient ,  et  quelle  existence  préparent  à 
l'homme  les  plantes  qui  y  naissent  spontanément.  Nous 
Toyoïis  dans  les  régions  froides ,  stériles  et  rocailleuses, 
comme  an  sommet  des  montagnes ,  des  plantes  grêles ,  pe- 
tites ,  à  feuilles  très-fines  ou  divisées ,  souvent  couvertes  de 
duvet ,  portant  des  fleurs  blanches  pour  la  plupart ,  et  peu 


532  JOURNAL 

odorantes,  fleurissant  dès  le  printemps  lorsqu'on  ]es  traiU' 
porte  dans  les  bas-fonds ,  et  mourant  par  la  chaleur.  Telles 
sont  les  bruyères ,  les  rosages ,  les  vaccinium ,  arbutus ,  aif 
dromeda ,  diyas,  alchemUla ,  des  violettes ,  des  véroniques , 
des  gentianes.  Les  terrains  pierreux  se  couvrent  de  sedum 
et  d'autres  plantes  succulentes ,  ou  d'asclépias ,  de  cymba- 
laires ,  de  clinopodes ,  d*origan  ^  les  collines   sablonneuses 
nourrissent  des  gnaphalium^  Tamica,  le  grémil,  la  car- 
line ,  etc.  Si  ces  sables  sont  voisins  de  la  mer  comme  les 
dunes ,  on  y  trouve  des  carex ,  des  éfymus ,  le  trîglockin  \  à 
le  terrain  est  salé,  il  présentera  des  salsola^  des  saUcomia, 
des  arrocbes,  des  eryngium^  le  crambe  maràùnaj   des 
plantes  sèches  et  épineuses  plus  ou  moins  ligneuses,  les 
hippophaê ,  etc.  On  connaît  les  plantes  fluviales  des  mis- 
Beaux  ,  les  potamogeton  ,  les  sagittaires  et  butomes ,  les 
chara ,  ou  celles  des  étangs  ,  telles  que  les  nénuphars,  les 
arundo ,  scirpus ,  isoëtes  ,  ou  les  plantes  des  bords  de  Teau, 
telles  que  les  salicaires^,  les  eupatoires,  les  lysîmaclues. 
Des  terrains  fangeux  et  tourbeux  donnent  un  aspect  bleuâtre 
à  la  plupart  des  végétaux  qui  y  croissent ,  tels  que  des  soEx^ 
lediân^   scirpus  ^   eriophorum^  aira^  tamarixj   etc.  Les 
champs  arides  et  venteux  nourrissent  des  anémofoes ,  des 
daucusy  des  miches,  des  vipérines  ( ec&îum ).  Les  terres 
argilleuses  sont  souvent  couvertes 'de  potentille  et  d*ansé- 
rine ,  de  thlaspi ,  i^ùnthyUis^  de  tragopogon  ;  un  sol  crayeux 
se  décèle  par  les  réséda ,  les  giroflées ,  les  hippocrépis ,  les 
campanules,  les  scabieuses ,  etc. 

Si  une  exposition  chaude ,  sèche  et  méridionale  ,  nonrrit 
des  végétaux  aromatiques  ou  odorans  et  sapides ,  tels  que 
des  labiées ,  des  lauriers ,  ou  qui  donnent  des  fruits  sucrés  ^ 
les  expositions  froides,  humides  et  boréales,  donneront  des 
herbes  insipides  et  inertes  ou  étiolées.  Les  fruits  non  m&ris 
resteront  acerbes  \  et  jusqu'aux  pousses  d'aconit  sont  si  fades 
qu'on  les  mange  sans  danger  comme  des  asperges.  On  trou- 
vera des  pUntes  Acres  et  yéuéneuses  daus  les  lieux  aijua* 


DE     PHARMACIE*  533 

tiques ,  telles  que  plusieurs  ombellifères ,  des  renoncules , 
les  caUa  et  aroïdes ,  la  persicaire,  et  diverses  crucifères ,  les 
printanières  surtout.  Les  flancs  sablonneux  et  froids  des 
hautes  montagnes  se  vêtissent  la  plupart  d'arbres  résineux 
•toujours Terts ,  ou  conifères,  des  pins,  des  genévriers,  des 
ifs ,  des  cyprès  \  tandis  que  les  prairies  voient  croître  en  tapis 
de  verdure  les  trèfles  et  luzernes ,  sainfoins ,  vesces ,  etc. , 
pour  la  nourriture  des  bestiaux  ruminans  les  plus  utiles  k 
rhonune. 

La  nature  ,  ayant  approprié  la  plupart  des  graminées  ce* 
réalês  et  des  herbes  légumineuses  aux  climats  tempérés ,  a 
déterminé  le  genre  d'agriculture  convenable  à  ces  pays  ^  elle 
a  donné  le  blé  pour  les  champs  de  Thomme ,  le  trèfle ,  les 
gramens  pour  la  prairie  du  bœuf.  Les  peuples  agricoles ,  et 
par  conséquent  les  mieux  gouvernés  et  civilisés  du  globe , 
seront  donc  les  habitans  de  ces  régions  intermédiaires ,  où 
le  partage  des  terres,  la  propriété  des  fruits  qui  en  naissent 
par  le  travail  de  Thomme ,  deviennent  lorigine  de  la  plupart 
des  lois  ;  aussi  les  anciens  Grées  représentaient  Cérès  légis- 
latrice ,  appuyée  sur  le  soc  de  la  charrue  et  couronnée  d'épis. 
Mais  dans  Tlnde  et  les  pays  les  plus  chauds ,  où  l'aridité  du 
sol  ne  permet  guère  à  nos  graminées  de  se  propager ,  où 
l'on  ne  voit  pas  ces  beaux  tapis  verdoyans  de  nos  prairies , 
il  faut  tantôt  semer  le  riz  dans  des  ferres  inondées ,  ou  con- 
fier à  la  terre  du  mil ,  du  couz-couz,  du  coracan ,  du  maïs . 
que  trop  de  sécheresse  pent  empêcher  de  croître  ]  alors  les 
fruits  des  palmiers ,  des  bananiers ,  des  figuiers  suppléent , 
et  l'on  recherche  les  racines  de  patate  et  de  manioc.  La  cul- 
ture ,  moins  nécessaire  à  cause  de  la  fécondité  naturelle  du 
sol ,  devient  donc  moins  régulière  ^  les  propriétés ,  moins  as- 
surées ou  moins  fixes ,  sont  souvent  la  pro^  d'un  gouverne- 
ment despotique ,  avide  et  vexaleur ,  de  telle  sorte  que  les 
famines  peuvent  être  plus  fréquentes  là  même  où  l'on  se 
confie  avec  plus  d'iosouciance  à  la  fertilité  du  climat. 

Les  pays  chauds  fournissent  beaucoup  de  fruits  substanr> 


534  JOURNAL 

tiels  aromatiques ,  de  légumes  nutritifs  qui  suffisent  pour 
soutenir  une  vie  passée  d'ailleurs  dans  Tindolence.  De  mèmt 
la  chaleur  du  climat  quî  permet  de  vivre  presque  nu ,  ne  de- 
mande que  des  vétemens  légers |  des  habitations  aérées; 
aussi  le  Méridional ,  assis  sous  une  feuillée  ou  un  ajoupa  de 
rameaux  de  lataniers,  sous  un  kiosque  en  parasol ,  est  légè- 
rement vêtu  de  mousselines  de  coton ,  assez  amples  pour 
conserver  la  fraîcheur.  Au  contraire ,  l'habitant  des  climats 
froids,  qui  a  besoin  d'une  nourriture  abondante  et  sub- 
stantielle de  chair ,  parce  que  sa  vie  doit  être  active  et  labo- 
rieuse ,  qui  s'échaufie  et  s'anime  par  des  spiritueux ,  d<nt 
encore  s'envelopper  de  vétemens  chauds  et  serrés ,  de  laine , 
de  poils  et  de  peaux  d'animaux ,  puis  se  renfermer  dans  des 
maisons  à  parois  épais  et  bien  calfeutrées ,  pour  se  garantir 
des  rigueurs  de  la  froidure.  Ainsi  l'habitant  des   régions 
équatoriales  se  nourrit  et  se  revêt  des  végétaux  :  le  même 
palmier  lui  suffit  souvent  à  tout  ;  mais  l'habitant  des  régions 
polaires  se  nourrit  et  se  revêt  presque  uniquement  de  ma* 
tières  animales,  plus  conservatrices  du  calorique.  Le  Sa- 
moïède ,  le    Lapon ,   dévorent  le  renne  ou   Fours   et  le 
chien ,  puis  se  couvrent  de  leur  peau ,  et  s'enfoncent  sons 
leurs  iourtes  ou  caves ,  sortes  de  tanières  dans  lesquelles 
ils  se  blottissent  pour  éviter  les  rigueurs  épouvantables  de  la 
froidure.  L'habitant  des  contrées    tempérées  et  înlermé- 
diaires  fera  donc  dominer  dans  sa  nourriture  et  ses  vête* 
mens ,  plus  ou  moins ,  les  substances  végétales  et  animales, 
à  mesure  qu'il  sera  plus  ou  moins  plaoé  près  du  tropique 
ou.di^  pôle.  On  remarque  à  ce  sujet  une  gradation  manifeste 
.  en  Europe  :  l'Espagnol  a  son  chocolat^  ses  glands  doux ,  son 
oUa'podrida  et  sa  sobriété;  l'Italien  aussi  se  nourrit  de  lé- 
gumes ,  de  polenta  et  de  macaronis ,  ou  de  pâtes ,  mais  fort 
peu  de  viandes  et  de  vin  ;  le  Français  use  davantage  du 
pain ,  du  vin  et  de  la  viande,  quoiqu'en  proportions  assez  ré- 
gulières ;  l'Anglais  mange  bien  plus  de  viande  que  de  pain, 
et  augmente  la  quantité  des  spiritueux.  La  gradation  des 


DE   PHARMACIE,     n  535 

▼ètemens  de  matières  végéiales  ou  des  animales  sait  la 
même  progression  que  les  climats  ;  et  ]es*édifices  fastes,  à 
larges  fenêtres ,  des  Italiens ,  sont  remplacés  par  farchitec- 
tnre  plus  étroite  et  pins  resserrée  des  habitations  des  Sep- 
teotrionauz. 


myt/tntti^t%^¥V¥¥»^iMMniwnmm^mM^ 


ExTtJLrr  éCune  note^  sur  la  nature  du  i^enùi  du  crapaud 

commun; 

La  à  la  SociëU  médicale  d'émolation  : 

Par  Pellêtieh, 

LiA  liqueur  que  le  crapaud  commun,  rana  hufo^  contient 
dans  les  vésicules  dont  sa  peau  est  couverte ,  est  couleur 
jaunâtre  et  d'une  consistance  oléagineuse.  Exposée  à  Tair 
elle  ne  tarde  pas  à  devenir  concrète,  et,  si  on  a  reçu  la  ma- 
tière sur  une  plaque  de  verre,  elle  peut^  au  bout  de  quelques 
instans ,  être  enlevée  sons  la  forme  d'écaillés  solides  et  trans- 
parentes. Le  venin  du  crapaud ,  solide  ou  liquide ,  est  d'une 
saveur  extrêmement  amère  ^  acre  et  même  caustique  ;  il 
rougit  fortement  la  teinture  de  tournesol  ;  il  forme  émulsion 
avec  Teau. 

L'alcohol  à  froid  n'a  pas ,  ou  du  moins  n'a  que  très-peu 
d'action  snr  elle;  mais,  par  la  chalem*,  il  l'attaque  et  en 
dissout  une  partie  en.  se  colorant  en  fauve.  La  partie  non- 
dissoute  dans  l'alcohol  est  par&itement  blanche ,  sans  odeur 
ni  saveur  \  elle  ressemble  à  des  mendl)ranes  gélatineuses. 

La  solution  alcoholique  rougit  à  peine  le  tournesol^  et 
même  perd  entièrement  cette  propriété  par  l'évaporation. 
A  mesure  que  Talcohol  se  dégage ,  il  se  sépare  une  matière 
grasse,  huileuse,  qui  se  concrète  par  le  refroidissement; 
cette  matière  est  insoluble  dans  l'eau ,  peu  solnble  dans  l'é- 
ther ,  mais  beaucoup  plus  dans  Talcohol.  Sa  saveur  est  très- 
amère ,  mais  n'a  plus  rien  d'acre  ni  de  caustique.  Bien  loin 
de  rougir  le  tournesol ,  elle  en  rétablit  surtout,  à  l'aide  de  la 


538  JOURNAL 

Heureusement  que  cette  espèce  de  confusion  est  corrigée  par 
la  table  gënerâle,^où  Tordre  alphabétique  rend  la  recherche 
des  formules  très-facile  :  mais  puisque  M.  Van  Moos  pre- 
nait la  peine  de  refaire  une  édition  de  cette  pharmacopée, 
pour  la  mettre  au  courant  des  connaissances  actuelles, 
puisqu'il  la  corrigeait ,  l'augmentait^  Tenrichissait  cle  trois 
à  quatre  cents  formules  nouvelles ,  pourquoi  n'a-t-il  pas 
cherché  un  ordre  plus  médical  ou  plus  pharmacentiqQe. 

Si  cet  éditeur  était  en  France,  peut-être  aurait-il  atteadi 
pour  faire  cette  nouvelle  édition  que  celle  du  codex  de 
Paris  eût  paru  ;  mais  notre  faculté  de  médecine  est  une 
moderne  Pénélope ,  dont  Touvrage  s^achève  toujours ,  sans 
finir  jamais ,  et  M.  Yan  Mons  qui  aurait  sans  doote 
beaucoup  profité  des  travaux  de  notre  illustre  école ,  ni 
pas  eu  la  patience  d'attendre  une  publication  dont  Tépoque 
est  encore  très-incertaine. 

Un  recueil  de  prescriptions  n'est  pas  susceptible  d'extrait^ 
et  Texamen  analytique  de  chaque  formule  nous  mènerait 
trop  loin.  Il  sortirait  du  cadre  de  ce  Journal*  Pour  donner 
cependant  à  nos  lecteurs  une  idée  de  cette  pharmacopée 
universelle,  destinée  principalement  aux  médecins,  nous 
allons  transcrire  une  certaine  quantité  de  formules  choisies 
parmi  celles  que  nous  regardons  comme  les  moins  connues, 
ou  les  plus  nouvelles.  Nous  ne  les  présentons  point  comme 
des  modèles  à  suivre ,  mais  comme  des  prescriptions  à 
examiner,  et  qui  peuvent  engager  nos  lecteurs  â  nous  faire 
part  des  idées  et  des  observations  qu'elle  feraient  naître. 

SELS. 

MuRIATE  D^AXMONIAQUE  CUIVREUX. 

Miiriate  de  cuivre.  .  .  i         ..      ,    , 
-  d'ammoiiiaque.    .   .  t  P«rt»es  égales. 

Dissolvez  dans  Feau  et  ajoutez,  goutte  k  goutte,  de  Pammoniaque 
liquide ,  quantité  suffisante,  jusqu'à  ce  qu*il  se  fonne  un  prédptté  : 
lavez  et  séchez-le. 


DE    PHARMACIE.  539 

Us€ige.  —  On  remploie  dans  répilepsie,  mélë  avec  de  la  poudre 
de  valëriane  sauvage. 

Dose.  -—  De  3  grains  4  20  à  3o  par  jour ,  à  moins  qu'il  n'excite 
des  nausées. 

MURUTE  d'ammoniaque  ET  Dl  FER. 

Sulfate  de  fer,  .  •  .  . 1  De  ohaoue  partie  ^gale 

Muriate  d'ammoniaque |  ad  libitum. 

Faites  dissoudre  dans  suffisante  quantité  d'eau  bouillante  ;  qnan  j 
elle  est  refroidie ,  précipitez  la  dissolution  par  Tammoniaque  liquide  9 
et  lavez  le  précipité. 

Usage.  —  Dans  le»  scrophules  ,  la  cachexie ,  le  rachitis  et  dans 
les  maladies  lymphatiques  en  général. 

Tartrate  de  potasse  et  d'ammoniaque  liquide. 

Sous-carbonate  d'ammoniaque  ,  q.  v. ,  saturez-le  en  ajoutant  suffi* 
•anle  quantité  de  surtartrate  de  potasse  pulvérisé  très-fin ,  posez  sur 
des  cendres  chaudes  afin  de  faciliter  la  combinaison ,  filtrez  et  con- 
servez dans  des  bouteilles  de  verre  légèrement  bouchées. 

Vertus.  —  Cette  préparation  est  diurétique  et  tient  le  ventie  libre. 
A  de  fortes  doses ,  elle  est  cathartique  et  sudorifique. 

Dose.  -—  Une  demie  once  à  une  once ,  en  deux  fois  en  un  jour  ^ 
dans  da  miel  blanc  et  de  l'eau  de  fenouil. 

Tartrate  de  potasse  et  de  mercure  liquide. 
(  Sin.  Eau  végéto^mercorielle  de  Passavin.  ) 

Oxide  de  metcure  rouge S  xin  ^. 

Mercure  coulant ,^  xii  {$. 

Surtartrate  de'  potasse 3  ^  f!* 

Eau ,  q.  s. ,  pour  former  une  pâte  ^  triturez  long-temps  dans  un 
mortier  de  verre ,  placé  sur  les  cendres  chaudes.  Après  l'extinction 
du  mercure ,  le  mélange  ayant  pris  une  couleur  blanche,  ajeutes-y  de 
l'eau  bouillante  pour  opérer  la  solution.  Filtrez  et  évaporez  jusqu'à 
pellicule. 

Usage.  —  Excellent  dans  la  siphilis. 

Dose.  —  Une  demie  once ,  six  gros ,  et  même  une  once  dans  un 
*ftirop  simple;  on  réitère  la  dose  deux  et  trois  fois  par  jour. 


54o  JOURNAL 

MURIATE  DE  SOUDE  ET  d'oR. 

Or  tréspur,  muriate  d«  soude Sa  q.  r. 

Dissolvez  Tor  dans  de  l'acide  nitro-muriatique ,  ajoutez  le  ma- 
riate  de  soude ,  filtrez  et  évaporez  sur  un  feu  doux  jusqu'à  âcdlé. 

Vertus,  —  Antisipoilitique. 

Usage,  — Employé  contre  la  pbthisie  qui  suit  les  affections  véaé- 
riennes  :  on  l'administre  quand  le  mercure  cesse  d'être  utile. 

Dose.  —  3f  69  12,  18,  grains  par  jour  incorporés  dam  di 
sirop  de  gomme  arabique. 

Sulfate  de  soude  sulfuré. 

Sulfate  de  sonde 5o  parties. 

Charbon 10 

Soufre^ ' 6 

Faites  fondre  dans  ua  creuset  couvert,  retirez,  lavez,  filtrez; 
faites  cristalliser. 

Usage,  —  Dans  le  ptyalisme  causé  par  l'usage  du  mercure ,  dans 
les  maladies  du  foie  devenues  chroniques. 

Dose,  —  De  un  li  quatre  scrupules  quatre  fois  par  jour  :  on  U 
dissout  dans  un  peu  d'eau. 

ÂRSENIATE  de  SOUDE  LiCfUtDE. 

(  Sin.  Solution  arsenicale  de  Prusse.*) 

Oxide  d'arseDic  sublimé  t  pulyérisé  très-fin.  •  •   1  ç^  «  ;    --  »- 

Sous-carbonate  de  soude j-  aa  5  j.  gr.  ir. 

Eau  distillée S  xn. 

Mettez  la  liqueur  dans  des  fioles  sur  un  bain  de  sable  ;  chaufièz , 
filtrez ,  versez  cette  liqueur  dans  une  bouteille  et  bouchez.  Le  gros 
de  cette  préparation  contient  deux  tiers  de  grains  d'oxide  :  on  peut 
l'étendre  avec  du  sirop  simple. 

Usage,  — Les  fièvres  intermittentes,  opiniâtres  :  on  ne  doit  pas 
prendre  plus  d'un  vingtième  de  grains  à  la  fois. 

Sulfate  de  cuivre  ammoniacal. 

Sulfate  de  cuivre q,  r. 

Après  une  légère  calcination  dissolvez ,  ajoutez  de  l'aounoniaque 
liquide,  caustique,  saturez  jusqu'à  ce  qu'il  se  forme  tm  précipité  3  ^ 


DE    PHARMACIE.  5^T 

peine  formé  il  disparàtt  :  ajoutez  à  la  liqueur  limpide  la  troisième 
partie  de  son  poids  d'alcohol  recti&ë.  Laissez  ensuite  re[^oser  afin  que 
les  cristaux  puissent  se  former.  Cette  préparation  est  composée  de  34 
grains  d'oxide  de  cuivre;  12  parties  d'acide  sulfurique;  36  parties 
d'ammoniaque  et  huit  parties  d'eau. 

Vertus,  —  Diurétique ,  astringent. 

Usage.  -»  Dans  l'épilepsie  et  fhydropisie. 

Dose.  -*  Un  demi  grain ,  jusqu'à  trois. 

PflOSPHATE  DE  CHAtTX  STIBIÉ. 

Corne  de  cerf  râpée.  •••.... q.  t. 

Cuisez  dans  eau  ^  suffisante  quantité,  jusqu^à  ce  que  toute  la  géla- 
tine soit  obtenue.  Desséchez  le  résidu. 

De  ce  résidu  desséché *  *  *  *    l   S^  it  il 

Sulfure  noir  d'antimoine j  aa  11  ij. 

Mêlez  et  jetezp-les  dans  une  grande  bassine  de  fer  chauffée  au 
rouge ,  remuez  avec  soin ,  jusqu*à  ces  substances  prennent  une  cou- 
leur grise  ;  réduisez  en  poudre  la  matière  refroidie  et  mettez-la  dans 
on  creuset  brasqué ,  joignez^y  un  autre  petit  creuset  renversé  1  réunis 
par  du  lut  et  percé  4'une  petite  ouverture  par  le  haut.  Chauffez  et 
augmentez  le  feu»  jusqu'à  ce  que  le  creuset  commence  à  rougir  sen-» 
siblement  ;  augmentez  encore  le  feu  et  continuez-le  pendant  deux 
beures  ^  ensuite  la  masse  étant  refroidie  9  réduisez-la  en  poudre  très* 
fine. 

MURIATE  FERRÉ  ^E  MEKCDRE  DE  HARTMAPTIf. 

Mariate  de  mercure  doux.  ,  ,  ,  '• 3  parties. 

Muriate  de  fer  ammoniacal.  ...••* i  partiei 

Triturez  et  mêlez  exactement. 

SAVONS. 

Sàyon  de  GâTAG< 

Potasse !.. Ib  j' 

Eau  tiède • îfe  ij. 

Tenez  à  une  lente  ébullttion  et  remuez  continuellement  la  masse , 
«joutez  successivemment  de  la  gomme  résine  de  gayac  en  poudre , 


543t  JOURNAL 

autant  qu'il  peut  en  être  dissout ,  ensuite  coulez  et  ér^porez  à  me 
douce  chaleur,  jusqu'à  consistance  pilullaire.  Ses  Tertus  et  soi 
usage  sont  les  mêmes  que  celles  de  la  résine  de  gajac. 

ALCOHOLS. 
Algobol  d'Angéuque  composé. 

(  Sin.  Esprit  thériacal ,  esprit  d'Angélique  composa.  Ph.  de  BerGs.  ) 

Racine  d'Angélique Ib  h 

Herbe  du  scordium Ib  iS* 

Bacine  de  Talëriane  saurage \   ^^^^  %  jl»^ 

Baie  de  geniéyre .  1  3  "!• 

Alcohol Ib  Ti. 

Eau îb  iij- 

Retirez  à  la  distillation  six  liTres  de  liquide ,  ajoutez-y  ^ 

Camphre 3  j.  B. 

Conservez  dans  un  vase  bouché  pour  l'usage. 
Vertus.  -—  Stimulant ,  diurétique ,  sudorifique ,  antispasmodique. 
Usage,  —  Dans  les  maladies  spasmodiques ,  Fasthéoie  ,  la  iff^ftàt- 
Dose.  —  Trente  gouttes ,  quatre-vingt  gouttes. 

Alcohol  d'aios  composé. 
(Sin.  Esprit  d'anis  composé.  Ph.  de  Londres.  ) 

Semences  d*aiiis |         ^.    ^ 

D'ADgélique J  a»  Ibl.  fi* 

Alcohol Ifc  !▼. 

Eau Ife  ij. 

Retirez-en  quatre  livres  k  la  distilktion. 

Vertus.  —  Cardiaque. 

l/fâ^e.  —Dyspepsie y  éructations. 

Dose.  —  Trente ,  quatre-vingt  gouttes. 

Alcohol  de  genièvre  composé. 
(  Sin.  Esprit  de  genièvre  composé.  Ph.  de  Londres.  ) 

Baies  de  geniérre , Ybh 

"  Semences  d^anis,de  canri 3  i«  £• 


DE     PHARMACIE.  543 

GoDtusez-les ,  faites  macérer  pendant  vingt-quatre  heures  avec 
deux  livres  d'eau  et 

ajoutez-y  alcohol^ Ife  ti. 

Retirez  six  livres  de  liqueur  à  la  distillation, 
^e/tiii. -^Garminatif,  diurétique. 
Usage,  —  Dyspepsie  »  hydropisie  colique  venteuse. 
Dose.  —  Deux ,  quatre  gros. , 

ÉTHER. 

ÉTHER  NITRIQUE  y  TÉRÉBENTHims. 

Alcohol  de  vin Ib  ij* 

Hélez  avec  huile  de  térébenthine ,  remuez  avec  soin ,  ajoutez  peu 
à  peu , 

Acide  nitrique  concentré •  •  .  •  .     Ib  ij* 

Distillez  à  une,  douce  cbaleur  et  retirez  la  moitié  du  mélange. 

Usage.  —  Les  calculs  biliaires,  Thictère  opiniâtre ,  Tengourdissc- 
ment  hépatique,  etc.  ;  les  rhumatisones. 

Usage.  —  Interne  et  externe. 

Dose.  — ^Vingt  gouttes ,  à  quarante  ^  mêlées  dans  du  miel  ou  dans 
un  jaune  d'œuf  sucré. 

EAU,  CONDITS,  PATES,  DECOCTUMS,  BOLS. 
Eav  d'opium. 

Opium I  partie. 

Eau.    ..•..• 13 

Distillez  et  retirez.  .  .  .  ,  •      6  parties. 
Perius.  —  Narcotique  très-remârquable. 
Dose.  —Deux  gros  mêlés  avec  du  sirop  simple. 

CiMmiT  MmROrXERCURIEL. 

Macikge  de  gomme  arabique 3  ix. 

Onguent  mercuriel  au  beurre  de  cacao.  .  .    g  iij. 
Remuez  en  formant  une  émulsion  ^  et  mêlez«y  4  onces  de  miel  blanc. 
Pertus.  —  Antisiphilitique. 

Usage.  —  BlesDonrbée  ocoasionée  par  des  pui|;atif  trop  violens 
ou  pris  à  contre-temps. 

Dose,  «««Selon  la  gravité  de  la  maladie,  2 ,  4  >  cuillerées  à  café. 


544  JOURNAL 

Trochisque^  DE  Ghaussier. 

Camphre g  j. 

Opium. 3  j. 

Gomme  adraganthe.  .  .' 3  û' 

Sucre 5  IX. 

Eau 8.  (j. 

Pour  faire  cent  cinquante  trocbisques. 

Usage,  —  Dans  la  pbthisie  laryngée ,  ou  l'angine. 

Vinaigre  de  café  extempokané. 

Café  torréfia 3  iij. 

Vinaigre  de  vin 3  xii. 

Chauffez  ensemble  jusqu'à  l'ébullition^  ensuite  passez  et  ajoutez^ 

Sucre 3  j.  B. 

Usage,  —  Contrepoison  de  l'abus  de  l'opium. 

Dose, — Deux  cuillerées  chaudes  toutes  les  quatre  heures. 

Bol  d'étaiic. 

iâmaille  dVtain g  ij. 

Conserve  dVcorcea  d'oranges.  .  .    g  j. 

Sirop  simple.  . q.  s. 

Pour  faire  ùu  bol ,  on  en  prend  deux  et  trois  par  jour  ;  aa  lieu  ii 
limaille  d'dtain  ,  quelquefois  Ton  prend  i 

Oxide  gris  d'étain 3  fi. 

Usage,  —  Contre  les  lombrics ,  et  le  tënpi 

^  Décoctum  anthelmirthiqve. 

Écorce  du  geoffroya  inermis  (  écorce  de  Surinam)  en  pondre.  .    g  j. 

^";-     •  •  ^ Ifeij. 

Réduisez  la  colatnre  à  une  livre. 
Usage.  —  Contre  les  ascarides ,  les  lombrics. 
Dose,  —  Une  once  toutes  les  heures ,  jusqu'à  ce  que  le  yentre 
commence  à  se  lâcher. 

Décoctum  de  garou  coiiposé; 

Écorce  de  garou .  .  .■ 3  ii. 

Tiges  de  douce  am^re 5  ly, 

Ecorce  dç  [racine  de  bardann« ;    §  îj. 


DE     l^HAKMAGIE.  545 

Faites  bouillir  dans  quatre  livres  d'eau ,  jusqu'à  réduction  de  trois 
livres  y  retirez  du  feu,  et  ajoutez  : 

Bacine  de  réglisse  ratiss^e 3  ij. 

Passez  et  décantez. 

Usage,  —  Contre  la  sipbilis;  la  goutte  sipbilitique ,  ]jl  douleur 
ostdocope  yënërienne. 

Dose.  —  Un  demi-verre  toutes  les  quatre  heures. 

Ëlegtuaire  sédatif  astringent. 

(  Sin.  Confection  japonaise.  ) 

Cachou î  IV. 

Gomme  Idno 5  iij* 


Cannelle,  l    «  z 

Muscade  ,  f  ** ^ 


Opium ,  mélë  dans  du  vin  blanc  d'Espagne ,  jusqu'à  entière 
«aluration 3  fi- 

Sirop  de  cannelle  épaissi,  jusqu'en  consistance  de  miel.  •  •  .  Ib  ij* 
pour  faire  im  électuaire. 

N.  B.  Trois  gros  de  cette  composition  contiennent  un  grain  d'opium. 

ÉMULSION,  LAVEMENT,  GOUTTES,  INFUSUM, 
MIXTURE,  PILULES. 

Émulsion  cantharidée. 

.  Macilaee  très-épais  de  gomme  arabique 5  iij. 

Huile  de   cantharides 5  j*  iS* 

Triturez  soigneusement ,  puis  ajoutez ,  en  continuant  la  tritu- 
ration ,  un  jaune  d'œuf. 

Miel  blanc ?  j. 

Eau  de  genièvre.  ......    3  vi. 

J^ertus.  —  Celles  de  la  cantharide  \  ainsi  divisée  et  imbibée ,  elle 
agit  sans  inconvénient.  La  partie  yésicante  de  la  cantharide  se  trouve 
extraite  par  l'huile. 

Usage.  —  Elle  est  utile  dans  l'ascite  ,  dans  la  vésanie ,  dans  les 
maladies  des  voies  urinaircs ,  la  leucorrhée. 

Dose.  —  Deux  gros ,  quatre  fois  ou  six  fois  dans  le  jour ,  selon 
la  gravité  du  mal  (i). 

(1)  Ce  remède  dangereux  ne  doit  être  administré  que  par  un  méde- 
cin ,  ou   avec  les  plus  grandes  précautions. 

WV^^.  Année. ''-'Décembre  i8i7,  35 


546  JOURKAL 

Latcment  téaébemthuié. 

Tërëbeothîtie  de  pin ,  dissoute  dans  un  jaune  d*çraf ,  d*on  groa  à 

LsTement  ordinaire tb  ]•  ' 

Huile  de  lin ï  «  • 

Sirop  de  nerprgp.  .  .   /        '    ^  '' 

Usage.  —  Contre  la  nëphrétique ,  Tischurif  ca|cirfeii9^  ;  oantre 

la  colique  néphrétique ,  ou  celle  causée  par  1|b  plpiy^. 

GOCTTES  4CIDES  TOICljQPES. 

(  SÎQ.  ]Êlixir  acide ,  çou^e^  de  Qaller.  ) 

Alcohol  concentré ,   plusieurs  onces.  Jetez-j  goatte  i  9Piitte  fo^ 
gneusement  acide  sutfuriqne -  j. 

Vsage.  —  Contre  la  dyspepsie ,  l'atonie  du  Tey&tncuk  ,  Pasikëflie 
nerveuse ,  rerétbisme  ,  l'ataxie. 

Dose,  —  De  huit  gouttes  k  quinze  avec  du  sacre,  dans  une  goijée 
d^eau  ou  de  vin  bl^ç  généraux  ^  deux  ou  trojs  fp^  Ams  le  jour. 

IlfFUSUM  DE  SÉNÉ   COMPOSÉ. 

(  Lin.  Eau  laxative  de  Vienoe.  ) 

.    FeuiUei   de  sënë 5  iîjoiiiv. 

Semcnres  de  cardamome  et  coriandre  y  de  chacfue Z\* 

Tartrate  de  potasse  et  de  s<m4e 3  vu 


Faites  infuser  à  une  dppçe  pMe^r  l'esjiape  de  deux  heures,  1 
ajoutez  : 

Sirop  simple ,  ou  ,  si  l'on  veut ,  de  la  n^anne.  •  «  .  ,  .    { j. 
La  colature  servira  pour  une  ou  plusieurs  fois.  Au  lieu  4c  sirop  ^ 
de  manne ,  on  peut  ajouter  au  commencemei|t  de  la  digestion  : 
Baisins  secs  de  caisse ,  ensuite  exprimez  la  çoli^ture.  .  •    S  fi  à  2  ). 

LiQUEUK  exut6ire. 
Mouches  caplharides  grossièrement  pulvéris4^.  ...     r  partie 
Mêlez  huile  de  térébenthine  trois  parties  et  demi^,  avto  hdb 
d*olive ,  demie  partie. 

Faites-y  digérer  chaudement  1  pendant  quelques  jeun 
de  caolhan4es,  exprime»  fortemeqt  et  passez. 

Dissolvez-y  camphre  quatre  parties ,  filtrai. 
Venus  et  vsage,  —  Ceux  des  eantbarides.  On  frotte  Ia  peau , 
Ton  applique  dessus  un  linge  imbibé  de  cette  composition.  Av 
une  heure  Tépiderme  se  soulève  ^  rougit ,  et  il  se  forme  des  ampoda 


Mivn»«  DB  «ose. 
(  Sio.  Julep  de  mnsc.  ) 

fiau  de  menihe.  ....  » .?  t. 

Alcohol  dp  geoiètre  composé.  %.......  f  (. 

Musc 3  ij. 

Gomaié  arabique  dissoute  daùk  1  eau.  ...  3  i« 

6&iop  shaple. * S  iij. 

Usage.  —  Les  coovulsîone ,  le  dtélire  y  h  tnatitt. 

jDoie^  —  De  trois  cuillerées  à  six  par  heure. 

Pilules  de  gomme-gutte  composée. 

Gomme-gutte 3  j- 

Aloèi» » 5  >i- 

Pulyërisez  d'abord  à  paît,  mélei  ensuite,  et  ajoutez  t 

Huile  Tolatile    d'auis goût.  zxz. 

Sirop  simple.  ..••..»..•»•••    q«  s. 

pOQr  faire  des  piluDes  de  quatre  grains. 

Usage.  —  G)ntre  la  constipatioa  habituelle  et  rebelle. 

Dose. — ^Uue  ou  deux  à  Thfure  du  coucher ,  si  l'on  a  intention  de 
Ucher  le  ventre;  si  l'on  désire  augmenter  les  ^Ites,  on  en  prend 
trois  ou  quatre. 

POUDRES. 


Poin>RE  CONTRE  LS  CARCtNOMt. 
Poodré  àe  ch.«rboit  animal ^ 


ir. 


S«*DS-dragoo     ......  ^  .  * 3  ij. 

Oiiae  d'arseoic ^ ,S  vi. 

Citebre. 3  ▼'• 

Mêlez. 

Usage.  —  Ulcères  carcinomateux.  Od  mouille  la  poudre ,  on  en 
couvre  des  bandelettes ,  et  on  les  applique  sur  des  ulcères. 

Poudre  OEifrirRicE  antiscorbutiqûe. 

Pondre  d'aërophore  (0 é .?  ▼>• 

Èrbon  animal  très-nn  •  •  1  £^  K  i    {5 

rce  de  quinquina  rouge.  )        ô  j«  li» 

rce  de  canûell*. 3  £. 

Mêlez ,  conservez  dans  une  houleilTe  fermée. 

(i)  Élymologie  :  acpoç  air  ,  et  ycpw  je  porte.  Celte  poudre  se  compose , 
d'après  Vogler,  de  sous-carbonate  de  soude  effleuré»  une  partie^  tur-tar- 
trate  de  potasse ,  deux  parties. 


548  JOURNAL 

Poudre  lunairs. 

Nitrate  d^argeot .     5  fi.     ^ 

Pain  sucrd.  .........  -6  j-  £• 

Divisez  en  quarante-cioq  prises. 

L'sagc.  —  L'ëptiepsie,  l'angine  de  poitrine;  les  vers  întestinaiix. 
Dose.  —  Deux  à  six  prises  dans  un  jour^  mêlées  dans  da  sirop 
simple ,  ou  de  Teau  de  fleur  d'oranger. 

Poudre  stibiée. 
(  Ângl.  James'  powder.  ) 

Phosphate  de  chaux  stibië.  .  • •    3  f. 

Dose.  —  Huit  grains  toutes  les  neuf  heures.  Ou 

Phosphate  de  chaux  pulvérisa %\\, 

Oxide  bkne  d^antimome  ,  obUnu  par  sublimation.    §  j. 

Mêlez  également  en  pilant. 

Dose,  —  Huit  grains ,  douze  grains.  Ou 

Pl^o9pfa«te  de  chaux  daus  l'acide  muriatiqoe»  jusqo^eeqae 

celui-ci  soit  saturé Ib  iS< 

Muriate  d^antimoine  oxigëné 1&  ij- 

Eau   distille'e. Ib  ij- 

Mêlez. 

Mêlez  \k  la  dissolution  ,  gouHe  à  goutte ,  une  livre  d'ammoniaqie 
liquide  ;  conservez  -  biei^  pour  l'usage  la  poudre  blanche  qui  se 
précipitera ,  après  l'avoir  bien  lavée. 

Usage,  —  Dans  la  phlog<q^re  (i) ,  au  commencement  de  la  ma- 
ladie; dans  la  blechronyre  (i)  (pour  éloigner  la  crise).  Dans  les 
maladies  occasionées  par  la  suppression  de  la  transpiration ,  dans 
la  dysurie  vésicale  6u  urétrale^  oecasionée  par  la  même  taose. 
Dose.  —  Six  grains  à  huit ,  avec  unç  gorgée  d'eau ,  une  ou  deux 
fois  par  jour. 

Poudre  sudorifique  de  Dovfer. 

Piitratr de. potasse >  -  >  \  stâ        «  **: 

Sulfate  de  potasse }  àa  .  .  g  lY. 

Après  les  avoir  triturés  ensemble  en  poudre  fine ,  on  les  mettra 

(i)  Syuoque,  flèvrp  continue  fiant  redoublement. 
(a)  Typhus ,  ûèvie  nerveuse. 


DE    t>HARMACIE.  549 

dans  un  creuset  pour  les  foudre.  Jetez  la  masse  fondue  dans  un  mor- 
tier iefer*,  k  peine  refroidie,  ajoutez  : 

Opium  sëdié  et  pulvérisi^ .  •  .' J  j. 

Après  la  trituratton  ,  racine  dHp^caCuanha  en  poudre.    %  y 
Broyez  en  poudre  très-fine. 

Usage.  —  Dans  Farthrodynie  ou  la  myodynie  rhumatismale ,  ou 
lutres  maladies  Qccasionées.par  la  transpiration  supprimée  ,  la  dys- 
senterie,  Thydropisie. 

N»  B.'Oà  la  donne  le  matin  au  malade  couvert ,  chaudement 
enveloppé  ;  une  heure  après ,  on  lui  fuit  boire  une  tasse  de  petit-lait 
»t  de  vin,  ce  <|ae  l'on  répète  toutes  les  demi-heures  pendant  plu- 
iièurs  heures,- jusqu'à  ce  que  le  malade  sue  abondamment. 

Dose,  Quinze  grains ,  vingt-cinq  grains.  Ou 

Sulfate  de  {potasse *  .     ^  iS* 

Nitrate  de  potasse SU» 

Opium  desséché  et  pulvérise.  •  »  )         ^ 

Bacine  d'ipécaçuanaa /  ana ...     3  )• 

Racine  de  réglisse.  ..*...••! 

Vertus,  —  Elles  sont  énoncées  plus  haut. 

Dose.  —  De  4  grains  à  1 2  ,,  dcMil  fois ,  trois  fois  dans  le  jour. 

TETNTORES. 

TEnmJRE    AMÈRE   DE  HaLES. 

(  Sin.  Essence  amère  de   Haies.  ) 

Ahsynthe.  •  •  •   ) 

Taoaisie >  ^.  ...  ^  ti. 

Centaurée.  •  •  .   ; 

Ménianthe ^  vni. 

Alcohol Ib  X* 

Carbonate  de  potasse.  ...  f  j. 

Mettez  en  digestion  à  froid  pendant  six  jours  ;  ensuite  filtrez. 

Racine  d'Angélique.  ■\ 

Écorce  de  citron.  .  .  J 
.  Alcohol S  XX* 

Faites  macérer  pendant  dix  jours,  ensuite  ajoutez  à  la  colaturt 
xprimée , 

Teinture  desuccin.    ...     ^  ij. 

Mêlez  avec  la  teinture  précédente ,  et  conservez  pour  l'usage , 
lans  un  vase  clos  avec  soin. 


Dose,  -—  Une  grande  cuiller^t  dao^  un  T^McWle  ap|rQ|Kié.  Ot» 

Éoorce  de  citron  séparée  de  ^9  ^idaTÉM  hUac.  •     .i  î^  £• 
Vin  d'Espagne iï*  ^' 

Les  ëcorces  coupëes  sont  mises  à  infiiacc  cbaudmient diBS  Aiin 

pçDd«iDt  uji  jour ,  relire^  et  ajoutez  : 

Çxtrait  de   cluirdoDrVëniL  ....    f  j.  fi. 
Soiis-carbonare  de  potasse.  ,  ,  .  •     3  HJ. 

Au  bout  de  quelq^uc^  joarsr  comIqz,  k  irauen  006  dlastse., 

Vaagf.,  —  IndiqjUjé  pc  son  iMHn. 

Dose,  — -Deqj,^  trois  cuiJlecé^ft  j^ar  ^tmr;  on  «îrof«,  çnifiath 
caractère  de  la.  maladie.,,  de  Teau.  de»  mentlia  poÂvvte,.  on  âi»  b  na- 
ture de  rhubarbe  à  l'eau^ 

TEIlfTVRB  COMPOSÉE.  d'H17:(BAV' 

Écorce  de  quinquina,  officinal fij. 

Ecorce   dWanoe ^ *  ji  fi^ 

Racine  d'arist^oche.  serpentaire *9  Hj. 

Safran ' *.  .  .  .  3.J, 

C>cbcnille  piilvërise'e 3  iî. 

Alcohol  aflaibli Jxx. 

Faites  macërer  pendant  quatorze  jours ,  ensuite  passez. 

Usage,  — Dans  les  dialbypyres  rebelles  (1),  principakBMBt 
avec  \a  phjsconie  (7)  abdominale  compliquée-,  surtout  poor  les  ■■- 
lades  qui  ne  peuyent  supporter  le  quinq^io». 

Dose,  —  Deux  gros  à  quatre,  deux  ou  plusieurs  fbîa. dams  le  jonr. 

Teinture  de  gaïac  ÉTBÉaéB. 

Résine  de  gaïac ,  p.irtie. 

Hspnt  de  nitre  dulcifid. 8  partie* 

Filtrez,  après  avoir  fajl  un  mélange;  l|  froid; 

J^erUis,  —  Diaphorëtique ,  diurëtiq^e. 

Usage.  —  Dans  la  goutte  arlbritique,  rbydropisie. 

Dose,  —  Un  scrupule  à  un  gros  mêle'  dans  du  sirop  simple. 

Teinture  odontalcique*  Ph.  Danoise. 

R^pure  de  bois  <îe  gaïac \    ^ 

Ecorce  pulvërisëe  de  sassafras J  aa  .  •  .    J|. 

(i)  Fièvres  inlermit tentes, 
(a)  Intumescence. 


DE     FHAIAÀCIE.  55f 

^mmé  de  pyrèthtt- w  ......  é  .  S  vr.     - 

Serpolet \  --^ 

Origan I •  ^  ^• 

Camphre.    .   .  .  é •  •  • 5  {^. 

Opium 3  j. 

Après  avoir  coupé  menu  et  cùtÀttÈé  tes  substances,  versez  dessus  : 
Aloohol.  .  ^  «  «  .  4  .  t  «    )b  ij* 

Faites  digërer  pendant  dix  jours,  remuez  souvent  le  vase,  en- 
suite filtrez. 

Usage,  —  Dans  Todonta^'e  causée  par  la  earie  oÉ  par  rhuma- 
tisme ,  on  met  la  liqueur  sur  oà  petit  tampon  de  coton  ^Uéf  l'on  pose 
dant  h  Ccvité  de  la  denft  cafi^e  ;  ùit  on  TeÉipIdie  tiède ,  comme  lotion 
dans  la  paralysie  de  la  ktfgne. 

EAU. 

Eau  yulnéaaiee  de  Tséraiv. 

Vinaigre  de  "vin J  ▼!. 

£au-ae-Tie • â  ^!i* 

Miel  darifië f  ij. 

Acide  sulfarique  affaibli 3  j. 

Mêlez ,  coulez  à  travers  mie  étamine. 

Usage.  —  Externe ,  pour  les  contusions  ,  entorses. 

SOLUTION. 

ScitûfwiW  ÉLEtirÈ^  DE  Gkvm&s. 

Motîarte  de  soude '  1^ 

ri itnMe  de  votasse^  .  .  .  .   V  Sa.  .  .  .    ]b  &> 
Acide    suffurique.  .  .  .  •   ) 

Viiiidgj^  de  tin Ib  iv. 

Eau îb  ij. 

Usage,  ^-  On  fait  ekattffier  ce  mélange  pour  éû  répandre  les 
vapeurs  dans  les  chambres  infectées  de  miasmes  dangereux. 

N,  B.  Qui  croirait  quedEt.alexitère,  conseillé  trës-anciennement 
par  le  plus  célèbre  ibédecin  belge,  n'a  pas  été  rappelé  quand  on  a 
tant  prééoiilâsé  Faipparéil  déskifectant  de  Guyton  de  MorVeau  ? 

POUDRE. 

PotJDRE  CONTRE  LES  ULCàRES    DES  JAttBÉS. 

Racine  dé  jafà> 3  j. 

Mitrate  de  potasse 5  ûî* 

Mêlez. 


5Ô2  JOURNAL 

Usage,  —  Inteme ,  contre  les  tumeurs  y  prindpaiemaiit  ooi^« 
les  ulcères  enflammes  des  jatmbes»    ' 

Dose.  —  Demi-gros,  deux  fois  par  jour. 

LOTION. 

Lotion  contre  la.  teigne» 

Soude  sulfurée S  '^* 

SaTOD  blanc 3  iij* 

Eau  de  chaux J  xviii. 

£au-de-Tie. 3  '^ï- 

Usage,  — ^  Contre  la  teigne ,  tous  les  deux  jours  Ton  cnlowf  ht 
tête  d'un  linge  imbibé  de  cette  prép^ation. 

ONGDENS. 
Onguent  antheluintique. 

Cire  jaune S  i*  â- 

Beurre. J  xit. 

Liquéfiez ,  et  ajoutez  : 

Poudre  dabspthe  Tcrte.  •  •   1  55.  .  .    3  «: 
—  De  tanaisie )  ' 

Tenez  sur  le  feu,  jusqu'à  ce  que  toute  l'eau  soit  évaporée;  trans- 
vasez ,  et  ajoutez-y  : 

Solution  d'assa-fœlida  dans  Tessence  de  térelienthine.  .     g  j. 
Usage*  —  Contre  les  vers  :  on  en  frotte  le  ventre  deux  fois  par 
jour.  Les  personnes  qui  craignent  l'odeur  désagréable  de  Fassa- 
foetida ,  y  substituent  de  la  solution  de  galbanum  dans  l'essence  de 
térébenthine. 

Onguent  ophthalmique  camphré. 

Camphre  dissons  dans  Talcohol.  .   \  «-.  -  ^ 

Oxide  blanc  de  zinc /aa  3  yi. 

Oxide  vert  de  cuivre 3  ij. 

Après  les  avoir  bien  triturés  ensemble  ,  ajoutez  dans  an  mortier 

chauffé ,  en  agitant  : 

Axonee  de  porc.  .  .  .   1   j^  ^  .. 

Blanc  d'œuF }  ^-  •  •  f 'J- 

Usage.  —  L'ophthalmie  chronique  des  paupières. 
N.  B.  Ce  lim*ment  est  presque  semblable  à  celui  connu  k  Londres, 
sous  le  nom  de  SmeUome's  omtmenl. 


DE    PHARMACIE. 


553 


OifGUENT  (ou  pâte)  corrrRE  les  engelures. 

Amandes  améres  privées    de  leur  peau,  ensuite 

coupées  par  morceaux*  .  .  .  •  .  ^  tiii. 

.  Mîel  pur ?  VI. 

Alcobol  saturé" de  camplire ^{^. 

Farine  de  moutarde  noire SU* 

Alun  fondu.  ••.'.)     ^  -  •• 

Oliban  en  poudre.  .   /  ""^^ ^  ^' 

Jaunes  d^œufs n^.  8. 

Usage.  —  Preaez ,  soir  et,  matio ,  gros  comme  une  forte  noisette . 
de  cette  composition ,  posez^la  sur  le  pied  ou  la  main  soufirante ,  et 
frottez  la  partie ,  en  ajoutant  un  peu  d'eau  ;  ensuite  lavez  avec  de 
Teau  tiède,  et  essuyez  bien  avec  un  linge ,  ou  bien,  après  cbaque 
friction  sur  les  mains,  mettez  des  gants  pendant  un  quart  d'heure. 

N.  B.  Cette  pâte,  gardée  long-temps  comme  secrète  ,  fut  em- 
ployée souvent  avec  succès. 

Onguent  pour  la  teigne. 

Charbon  de  bois.  .    \   ciL  z  ,•  .. 

Fleur  de  soufre.  ..    |  *«••••     5  '▼• 
Suie i  ,  .     5  ij. 

Mêlez,  après  avoir  bien  pulvérisé  : 

Axonge  de  porc $  xv. 

.  Usage.  —  Contre  la  teigne  :  Tous  les  trois  jours  on  en  frotte  la 

fête  le  soir  et  le  matin ,  et  avant  l'on  à  soin  de  laver  la  tête  avec  de 

l'eau  de  savon. 

C.  L.  C. 

CuRTii  Sprengel  5  InstUutiones  pliarmacologicœ ,  Lîpsî»  et 
Ahenburgi,  i8i6.  in-8<>.  (formant  le  tome  5  de  seslnsti" 
tution^s  medicœ.) 

Dans  notre  revue  de  la  littérature  médico-pliarmaceu- 
tique  étrangère  (i),  nous  avions  promis  de  revenir  sur  un 
ouvrage  célèbre  en  Allemagne ,  diaprés  la  renommée  de  son 
auteur.  Le  docteur  S{>rengel  passe  pour  Tun  des  plus  il- 
lustres érudits  de  ce  siècle ,  sur  le  sol  classique  de  l^érudi- 

■-  '      ■       ■  m    ■  ■■■  ■      *— <— — ^M»—— <>W^ii^ 

(i)  Journal  de  Pharmacie,  mai  1617,  page  307. 

V 


554  xointNAL 

tîon.  Il  a  publié  une  multitude  d'écrits,  parmi  lesquels  son 
Histoire  de  la  médecine  pratique ,  savant  ouvrage  j  a  obtent 
rhonneur  d'une  traduciion  française^  en  7  vol.  îp-8*.  Ses 
travaux  sur  Yhistoire  de  la  botanique  ne  sont  pas  moins  re- 
commandables.  On  trouve  dans  tousmi  savoir  prcpdîgienx; 
mais ,  il  faut  Tavouer,  il  y  a  peu  dd  jugement  et  ^  critîqiie. 
Cet  auteur  reconnaftfui'-mème  que  le  cid ,  en  loi  faisant  doi 
d'une  extrême  facilité  pour  recuelRrr  tout  ce  qui  àvdl  été 
dit,  le  priva  du  talent  de  rinveillion.  C'est  du  moins  vex 
aveu  modeste ,  malheureusement  justifié  loilsqu^on  te  voit 
ajouter  foi  aux  prestiges  les  plus  pitoyables  du  magnétisme 
animal  et  de  la  polarité ,  etc. ,  dans  ses  Institutions  pheysio' 
logiques  et  ailleurs. 

Ce  médecin  a  néanmoins  rendu  des  services  trop  émi- 
nens  aux  sciences ,  pour  qu'il  soit  permis  de  négliger  ses 
écrits  ;  on  y  appi^end  utilement  ce  cfjÀ  se  passe  ebez  ées  voi- 
sins trop  séparés  de  nous  par  leur  langue,  moins  étudiée 
en  France  que  celle  des  autres  Européens.  Il  en  eil  anrlOBl 
résulté  un  préjugé  fâcheux  contre  la  littérature  gemuoigoe. 
Le  père  Boubours^  sous  le  siècle  brillant  de  Louis  ^^^ 
mettait  en  doute  iî  unjàUémdnd  poussait  avoùf  de  T&priL 
Madame  de  Staël  a  voulu  venger  l'Allemagne  dm  ce  JoAtt 
injurieux ,  en  lui  attribuant  un  génie  romantique  et  sublime 
dans  ses  productions  Hcténrifes.  A  l'égard  de  Téruditioo, 
l'Allemand  nous  dépasse  de  beaucoup  ^  en  générai  9  mxd 
ses  livres  de  science  sont  tr^s-difius^  loiwds»,  sans  goÀC^ et 
souvent  remplis  d'un  fatras  métaphysique  j  divisant  l'ennui 
qu'ils  causent,  par  des  paragraphes  ,  fort  méthodiquement. 
On  trouve  néanmoins  presque  tîoufourîi  quelque  perie  ,  jus- 
que (tans  le  fomier  de  leurs  côinpilâtionsr. 

Noos  ne  prétendons  point  appîîquéMoirtés  ces  remarques 
générales  aux  Insri lotions  pharmacologiques  de  RurtSprefî- 
gel ,  dottt  voîcT  la  distribatioti.  Les  treize  chapitres  de^  Fou- 
rrage sont  divisés^  en  sections.  Le  premier  chapitre  di^lfil 
la  science  de  la  pharttiacologîcf  générale,  et  la  connaissance 


DE   PHARMACIE.  555 

les  iBMéâicamens  ).a$sez  bien  ^  soit  par  leurs  qualités  externes 
et  empiriques  ^  soit  par  Tkistoire  naturelle ,  soit  par  Tapa* 
lyse  chimique  et  le  mode  de  lemr  action  sur  le  corps  vivi^it*: 
Dans  le 'second  Fauteur  traite  des  mudlagineux ,  en  général 
et  OA  particulier  ;  parmi  ceux-d  il  comprend  aussi  les  amy- 
lacés ^  les  gommeux^  les  gélatineux  et  albumineux  des 
substances- animales  ^  dans  lesquelles  il  place  anssi  le  suc  gas>* 
trique  y  le  lait ,.  etc.  II.  annonce  que  dans  la  Nouvelle-Es-^ 
pagne  on  fait  manger  des  lézards  crus  pour  guérir  la  mala- 
die vénérienne ,  et  qu'à  Naples  conune  en  Portugal  on  met 
infcLser  des  vipères  dans  du  vin  qu'ion  fait  boire  pour  le 
même  traitement.  Les  médicynens  sucrés ,  parmi  lesquels 
on  compte  les  extraits  de  plantes  douces  ,  telles  que  poly- 
podej  réglisse,  etc.  *,  enfin  les  corps  g^as^  les  huiles  ani- 
males et  végétales^  sont  également  compris  parmi  les 
mucilagineux  par  Sprengcl.  L'histoire  naturelle  médicale 
est  exactement  exposée  en  général  dans  ce  traité. 

Dans  le  troisième  chapitre,  sous  le  nom  de  médicament 
éthérés'huileux ,,  l'auteur  fait  un  singulier  assemblage ,  d'a- 
bord des  matières  animales  à  odeur  pénétjrainte,  comme 
l'acide  et  l'huile  particulière  des  fourmis  (i),  l'huile  ani- 
male de  Dippel  ,.puis  du  musc,  du  castoreum ,  de  l'ambre  et 
de  la  civette ,  quoiqu'il  spit  fort  impropre  d'appeler  éthérées 
les  odeurs  de  ces  substances.  L'auteur  passe  ensuite  aux  bi- 
tumes ,  tels  que  le  naphte  et  le  pétrole  ,  Tasphalte  ,  le  suc- 
cin;  puis  aux  végétaux  éthérés- huileux,  qui  sont,  selon 
lui ,  les  huiles  empyreumatiques ,  les  huiles  volatiles  odo- 
rantes ,  de  citron^  de  bergamotte ,  de  cannelle,  etc.  Dans 
cette  section.,  la  plupart  des  aromatiques,  la  serpentaire ^ 
la  fève  pichurim  (2),  Fécorce  de  Winter,  la  vanille,  etc.  j 
sont  passées  en  revue  avec  nos  plantes  odorantes ,  Fangé- 

•  (t)  Dans  le  H&Uteia  on  pîlè  des  fourmis  aycc  du  pain ,  et  l'on  fait 
avaler  cette  pâte ,  pour  (^ërir  la  goutte  vague. 

(a)  On  en  prépare  un  extrait  tonique  et  astringent  y  donn^  comme 
stomachique  antidyssentcriqu*  :  elle  fournit  aussi  une  huile  butyr^use. 


S66  JOtTKNÀt 

!ique ,  le  calamus  ,  les  ombelEfères ,  parmi  lesquelles  je 
trouve  les  s<^mences  cTane  herbe  TénéDeuse,  le  phdttuh 
drium  mfuaticum.  Les  Allemands,  moins  timides  à  œl 
égard  que  les  Français  ^  en  donnent  dans  la  plithisie  pnlmo- 
naîre ,  même  ulcéreuse ,  comme  remède  spécifique.  L'au- 
teur place  ensuite  tons  les  médicatnens  d'odeur  fétide  ,  eC 
ceux  qui  recèlent  du  camphre  ,  comme  la  zédoaire ,  les  gae 
langas ,  nos  labiées  ;  on  y  voit  aussi  les  crucifères  qui ,  asr 
sûrement ,  ne  contiennent  pas  de  camphre  ;  enfin  Tiennent 
les  baumes  naturels. 

Le  quatrième  chapitre  traite  des  corps  résineux  ,  d'abord 
des  résines  acres  et  purgative ,  tirées  de  plusieurs  racines, 
piiis  des  acres  rongeans  ,  comme  le  garou,  les  cantharides; 
ensuite  des  acres  volatils ,  comme  les  poivres  ,  et ,  selon  Tafl- 
teur,  aussi  la  scille,  la  digiule,  la  bardane,  la  saponaire; 
ce  qu'on  n'attendait  guère  en  ce  lieu. 

Les  amers  extractifs  viennent  dans  le  cinquième  chapitre; 
les  astringens  dans  le  sixième,  et  parmi  ceux-ci  les  quinquinas; 
à  l'occasion  desquels  l'auteur  fait  des  sorties  virulentes  contre 
Y extrasf agonie  tyrannie  française  (i).  Le  ^ptiéme  cha- 
pitre comprend  les  narcotiques  ,  parmi  lesquels  l'auteur 
place  la  noix  vomique.  Âutenrieth  en  vante  l'extrait  uni  à 
l'assa-fœtida ,  contre  les  affections  spasmodiques. 

Le  docteur  Sprengel  s'occupe  des  alcoholiques  et  des 
éthers  dans  le  huitième  chapitre ,  et  y  avoue  que  l'Allema- 
gne ne  saurait  se  passer  des  bons  vins  de  France.  Il  préco- 
nise la  teinture  phjsagogue  de  Wendt ,  qui  se  prépare  avec 
Falcohol  muria tique  dans  lequel  on  fait  infuser  des  oranges 
vertes  -,  médicament  excellent ,  dit-il ,  contre  la  dyspepsie 
des  hypocondriaques  et  des  vieillards. 

Dans    le    neuvième   chapitre   on  traite    des  acides;  au 


(i)  Il  est  plaisant  de  voir  déclamer  ainsi  les  Allemands^ aujourd'hui 
eonlre  la  nation  qu'ils  proclamaient  hier  la  première  noblesse  du  genre 
humain ,  et  chez  Jaquclle  ils  Tenaient  mendier  des  royautés. 


DE    PHARMACIE.  557 

dixième  des  alcalis,  avec  les  terres,  les  savons  ;  a|L  onzième  des 
sels  neutres;  et,  quoique  Fauteur  n  y  soit  pas  toujours  bien 
à  la  hauteur  de  la  science  chimique  actuelle^  il  7  a  peu  à 
reprendre.  Son  chapitre  douzième  comprend  les  substances 
inflammables ,  carbone,  soufre ,  phosphore  et  leurs  prépa- 
rations ,  les  hydrosulfures ^  etc.  Le  treizième  chapitre,  qui 
traite  des  métaux ,  exposé  des  généralités  assez  bizarres. 
Selon  les  chimistes  allemands  actuels  (  apparemment  héri- 
tiers des  alchimistes  leurs  ancêtres),  Thomme,  les  ani- 
maux ,  les  plantes ,  ne  sont  que  des  composes  métalliques  ; 
le  carbone  est  vai  métal  végétal ^  Fazote  ,  Thydrogène^  sont 
les, métaux  volatils  \  les  procédés  chimiques  de  Tanimalisa-' 
tion  fabriquent  des  métaux ,  nous  sommes  les  forges  de  Vul- 
Dain  ;  tout  cela  est  évident  selon  Wenzel ,  Kastner ,  Hol-« 
land,  Dobereîner ,  et  ne  peut  manquer  d'être  reconnu  vrai 
Lin  jour,  selon  Sprengel.  Du  reste,  celui-ci  est  assez  raison- 
lable  dans  le  détail  des  préparations  métalliques  qu'il  a 
prises  des  bons  traités  de  chimie  et  de  pharmacie ,  français  y 
inglais ,  allemands  \  quoiqu'il  cite  plus  volontiers  les  Anglais 
jue  nous  ;  cependant  on  y  voit  les  Vauquelinus ,  les  Thenar- 
lus ,  les  Gay-Lussacus ,  les  Proustius ,  et  Cadetus ,  et  Robi-^ 
pietus ,  et  Pelleterius,  et  mille  autres  savans  en  us. 

J,-J.  V, 


%%%%»»»%%»  »i>%r»%%  »%%>!»» 


iur  fe  système  de  M.  le  docteur  le  Mazuier  de  Strasbourg^ 
et  sur  son  Précis  d'un  cours  de  chimie  philosophique  et 
médicale  y  publié  à  Lons-le-Saulnier  ^  chez  Delhorme 
(i8i5)- 

QuELQu'iNGÉNiEusE  quc  soit  la  théorie  au  moyen  de  la- 
iielle  on  explique  tous  les  phénomènes  que  présente  une 
cience  physique^  il  vient  une  époque  où  les  anomalies 
e  multiplient ,  au  point  qu'on  est  obUgé  de  chercher  à  la 
liéoric  de  nouvelles  bases ,  ou  même  de  la  changer  entiè- 


55S  JOURTîAL 

retnent.  Du  tempi  de  Stahl ,  on  expliquait  avec  le  pUop- 
«tique  j  UmtelB  les  combinaisoDS  chimiques  coùnaes  ;  la  d> 
mie  pneumatique  est  Tenue  renverser  l'édifice  de  Stahl  \  e 
la  théorie  de  Lavoîéîer ,  Priestley,  Fourcroy ,  etc. ,  a  coor^ 
donné  lee  nouveaux  faits.  De  nombreuses  découvertes  ont 
fait  voir  depuis  qu'on  avait  trop  généràlisé  les  lois  deTal- 
traction.  Beaucoup  d  expériences  sont  devenues  inexpB- 
cables)  et  Ton  a  reconnu  tant  de  corps  indécomposables , 
ou  du  moins  indécomposés ,  que  l^on  a  senrî  Tiiistiffisaiice 
de  la  nouvelle  théorie.  Des  hommes  de  génie ,  uiU  qœ 
MM.  Davy,  Berzelius ,  Gay-Lussac ,  Thénard ,  s^occupent, 
avec  sucois ,  de  Texamen  des  nouyeaux  phénomènes^  et  de 
k  recherche  de  nouvelles  lois  de  combinaison.  Il  est  i 
croire  que,  avant  peu  d'années ,  les  anomalies  disparaitroot 
et  feront  place  k  un  système  plus  simple  9  qui  changera  cn- 
c6re  une  fois  la  face  de  k  chimie.  Eu  attendant ,  ne  décoo- 
rageons  aucun  de  ceux  qui ,  par  nii  zèle  bien  louable,  cher^ 
chent  k  parvenir  à  k  vérité  /  même  par  la  route  des  hy- 
pothèses. 

Toutes  les  sciences  se  prêtent  un  appui  réciproque;  et 
celui  qui  est  appelé  à  faii*e  faire  le  plus  de  progrés  a  rcme 
d'elles,  est  certainement  celui  qUi  réunit  le  plus  de  connais* 
sances  puisées  dans  toutes  les  autres.  La  chimie  doit  beau- 
coup aux  mathématiciens  et  aux  géomètres  :  elle  peut  ans 
des  secours  delà  métaphysique  et  de  la  philosophie ,  c*est  ce 
que  M.  le  Mazuler  cherche  à  démontrer  dans  son  ouvrage , 
avant  d'exposer  la  nouvelle  théorie  qu'il  propose* 

Il  s'adresse .  d'abord  aux  élèves  des  trois  facultés  de  né- 
decine  de  France ,  et  il  essaye  de  leur  donner  des  idées 
justes  de  la  philosophie  naturelle ,  en  leur  montant  les 
obstades  que  divers  systèmes  de  philosophie  générale  ont 
apportés  aux  progrès  des  scîences^  naturelles.  11  traite  donc 
d'abord  de  la  philosophie  naturelle,  de  ses  rapports  avec  k 
philosophie  morale  et  spécuktivc,  et  de  la  position  que  licn- 
nent  dans  la  société  ceux  qui  cultivent  cette  première  branche 


DE    PHAHMACIE.  /  65^ 

^s  cor^uMssances  bumaines.  Des  considérations  snc  la  cerd^ 
lude  de  qos  connaissances  ^  qa^il  appelle  causalité^  le  conduis 
^^ept  à  examiner  les  sptèmes  dxpîcharme,  d'Anaxfigore  et  de 
Platon ,  que  Descartes ,  Mallebranche ,  Berkeley ,  Leibnit^, 
3pinos^  et  Kant,  ont  modifiés  et  suivis  ;  puis  les  systèmes  de 
Thaïes ,  Dëmocrite ,  Socrate  y  2^non  ;,  Arisioie ,  Lucrèce , 
Bacon ,  Locke  et  Gassendi.  Il  en  conclut  qu'il  n'y  a  qu'un 
2)09  système  de  philosophie,  celui  de  Timnlutabilité  des 
propriétés  comme  des /effets  ou  des  lois  qui  résultent  de  cçs 
propriétés  ;  que  la  certitude  métaphysique  est  le  résultat 
nécessaire  des  notions  générales  acquises  par  Texpérience 
ou  par  lea  faits  particuliers  (  o'est*à^dire  par  l'analyse  )  \  que 
si  la  matière  est  formée  d'élémens  immuables  »  le  tout  est  tel 
qu'il  est,  par  l'effçt  nécessaire  des  propriétés  immuables  de 
ces  éléiuens ,  quels  qu  ils  soient ,  et  que  les  propriétés  des 
mixtes  août  égalemeni  immuables ,  à  raison  de  l'immuta- 
l^ilité  des  propriétés  des  élémena  dont  ils  sont  composés  ^ 
mais  si  l'inertie  de  chaque  corps ,  comme  de  chaque  molé^ 
cule  pri^e  isolément ,  est  reconnue  ^  son  activité  ou  sa  pro- 
priété de  changer  d'état ,  par  l'action  d'autres  molécules 
douées  ie  propriétés  antagonistes ,  ne  l'est  pas  moins.  Ainsi 
l'activité  du  tout  trouve  sa  raison  suffisante  dans  la  diffé- 
rence des  propriétés  antagonistes  des  élémens  ,  comme  des 
ipixtes)  lesquelles  propriétés  antagonistes  sont  aussi  des 
propriétés  spécifiques  :  ce  sont  ces  propriétés  qu'il  nous 
importe  priucipalemeut  de  connaître  en  chimie  et  en  mé- 
decine. 

Après  cette  savante  disserta tiom  que  M.  le  Mazuier. ap- 
pelle Épttre  )  morceau  qui  ne  brille  pas  toujours  de  la  plus 
^ande  clarté ,  mais  où  l'on  trouve  des  aperçus  fins  ,  et  des 
réflexions  profondes,  il  a  rédigé  une  introduction  à  S09 
cours.  C'est  une  suite  de  prolégomènes ,  qui  ont  pour  objet 
d'examiner  ce  que  l'on  doit  entendre  par  les  élémens  de  la 
matière  et  leurs  propriétés  spécifiques-,  ce  que  sont  la  philo- 
sophie générale ,  la  philosophie  morale  et  spéculative ,  et  la 


56o  JOURNAL 

philosophie  naturelle  ;  quelle  est  la  matière  dans  son  ëtat  de 
inasse  et  dans  son  état  de  mixtion?  comment  on  apprécie 
la  force  et  le  mouvement  daus  les  phénomènes  de  la  nature 
et  de  Fart?  Nous  n'entrerons  pas  dans  le  développemeot 
qu  il  donne  à  ces  considérations ,  et  nous  présenterons  seu- 
lement le  point  de  vue  sous  lequel  son  système  diffère  de 
tous  ceux  qui  ont  précédé. 

L'auteur  rejette  successivement  toutes  les  notions  gti'oB 
a  données  jusqu'ici  sur  l'affinité ,  par  une  suite  de  raisoi^ 
nemens  physiques  et  métaphysiques  qui  doivent,  selon  lui, 
paraître  concluans  à  tous  ceux  qui  examineront  cette  ques- 
tion sans  prévention  et  avec  toute  l'attention  qu^elle  exige. 

Ces  raisonnemens  le  conduisent  à  établir  la  propriété  spé^ 
cifique ,  et  les  rapports  que  les  propriétés  spécifiques  déter- 
minent entre  tous  les  corps,  comme  la  véritable  cause  de 
tous  les  phénomènes  chimiques.  Il  dé6nit  la  propriété  gé- 
nérale^ tout  ce  par  quoi  les  corps  se  ressemblent,  et  I2  pro- 
priété spécifique ,  tout  ce  par  quoi  ils  diflèrent. 

Il  établit  comme  une  donnée  métaphysique  incontesla^ 
que  les  élémens  absolus  ,  quels  qu'ils  soient^  sont  nécessai- 
rement doués  de  propriétés  spécifiques ,  par  lesquelles  ils 
diffèrent,  et  qui  les  constituent  tel  élément  et  non  pas  tel 
autre. 

Il  rejette,  en  conséquence,  l'idée /d'homogénéité  de  la 
matière  que  quelques  philosophes  ont  soutenue. 

C'est  la  connaissance  des  rapports  et  des  lois  qui  régissent 
la  matière  ,  en  vertu  d^s  propriétés  spécifiques  de  s^  élé- 
mens ,  quels  qu'ils  soient ,  que  la  chimie  technique  et  expé- 
rimentale poursuit. 

La  connaissance  de  ces  lois  doit  nous  conduire  par  élimi- 
nation  à  celle  des  élémens  absolus  ;  mais  il  n'est  pas  néces* 
saire  de  nous  occuper  exclusivement  de  la  connaissance  de 
ceux-ci ,  pour  arriver  à  de  grands  résultats  en  chimie. 
■  La  physique  diOère  de  la  chimie  ,  en  ce  qu'elle  s^occupe 
des  corps  sans  changement  de  propriétés,  tandis  que  la 


1>E     PHARMACIE.  ^        56l 

rliiniîe  ne  s'en  occupe  que  sous  le  rapport  de  leur  chan- 
gement de  prèpriélés. 

Toutes  le»  fo»  qu  il  y  a  changement  de  propriétés ,  il  y  a 
n^essaiftmtent  composition  ou  décomposition. 

L^élément  absolu  est  celui  qui  ne  peut  éprourer  de  chan- 
gement êe  propriétés^  ^ie  par  soustraction. 

C*esè  à  Taide  d'une  suite  de  raisonnemens  analytiques 
de  Gi'tte  natilre^  non  moins  qu'à  l'aide  des  expériences  et 
dos  faits  pfécis  et  dif*ects ,  que  M.  Le  Ma2&uier  établit  sa 
doctrine  contre  TafEnité  et  sur  les^  propriétés  spécifiques. 

Ainsi  ^  dit-il  ,  déjà  M.  Berthollet  a  reconnu  que.  dans 
tout  niélattge  chimi^iae^  le  composé  le  plus  pesant ,  ou  le 
n^ioinis  soli^ble^  esf  eekii  qui  se  forme  le  premier;,....  que 
dès  lors  la  cause  de  cette  loi  doit  être  attribuée  : 
'  i^.  A  oeHe  gfiuide  p^nieuF  spécifique  de  ce  composé  ; 
2**.  A  ce  qjue  tous  les  composés  qui  restent  en  dissolution 
ont  une  plus  grande  ^capacité  pour  le  calorique  ; 

3**.  A  ce  que  ces.  mêmes  composés  ont  également  des 
propriétés  électromotrices  très-différentes. 

Toutes  les  lois  de  combinaisons  chimiques  tiennent  donc 
évidemment  et  en  grande  partie  k  ces  trois  premières  pro^ 
priélés  Spécifiques  des  élémens  absolus,  quels  qu'iis  soient. 
Il  n'y  a  point,  selon  l'auteur,  de  mixtion  ou  de  compo- 
sition ,  comme  de  décomposition  ,  entre  deux  corps,  quels 
qu'ils  soient,  sans  intervention  d'un  troisième  corps,  Félec- 
tricfûe  oà  le  cfalorique  q^i  agissent  toujours  pap  addition  ou 
par  éliaiiaation  dans  le  nouveau  composé. 

D'où  il  suit  j  que  leurs  divers  degrés  ;  iK  de  pesanteur 
spécifique  ;  !è^.  de  capacité  pour  le  calorique  ;  3^«  de  sus- 
ceptibilité pour  Télectriqne ,  qui  sont  des  propriétés  spéci« 
liques  de  chacun  d'eux ,  doivent  être  considérés  comme  les 
principales  causes  de  la  mixtion ,  ou  de  la  forc^  et-  de  Tac- 
tîcm  #cbimiqne  ; 

D'où  l'auteur  conclut,  q^i'U  est. inutile  dayoir  recours  à 
Thypo  thèse  de  l'affinité.  ... 

lll"**.  Année.  —  Décembre  1817.  36 


562  ^  JOURNAL 

Cest  ainsi  que  M.  Le  Mazuier  croît  avoir  le  premier  pio* 
fessé  cette  doctrine  ëlectrochimique ,  que  M.  Berzelius  i 
proclamée  ensuite»^,  mais  très-postérieurement  aa  discous 
inaugural ,  prononcé  en  i8o5 ,  à  la  rentrée-  de  la  £aiciiltéde 
médecine  de  Strasbourg. 

La  cause  chimique  n'est  point  une  cause  :  elle  est  «■ 
effet  de  la  mise  en  action  des  propriétés^  spëcifiqaes  db 
corps ,  et  des  rapports  que  ces  propriétés  établissent  eiâEt 
eux  et  les  grands  agens  de  la  mixtion ,  savoir  ,  Télectrique» 
le  calorique  et  la  lumière. 

Ces  principes  une  fois  établis^  Tautenr  examine  Fâat 
concret  de  la  matière ,  savoir ,  la  cohésion,  Tagrégatmo ,  k 
cristallisation ,  la  dureté ,  etc.  Il  dit  que  la  cohésion  «lieu  : 

i«.  Par  abaissement  de  température; 

a«.  Par  changement  de  capacité  des  corps  pour  le  cab- 
rîque; 

3".  Par  mutation  d'équilibre  diyis  le  calorique  ; 

J^".  Par  changement  d'équilibre  dans  Télectricpe  (cbc 
trvmotion). 

La  cohésion  a  lieu  de  deux  manières ,  ou  avec  augnen- 
tation  de  vohime ,  ou  avec  contraction  de  volume  ;  enfii 
elle  a  lieu  entre  les  parties  similaires  et  les  parties  éoé- 
milaires. 

'  De  là  Fauteur  passe  aux  phénomènes  de  la  liquidité  et 
de  la  àuidité ,  de  la  dissolution  de  la  matière  et  de  la  sain- 
ration  ,  et  il  termine  ce  premier  volume  par  la  théorie  dt 
la  xombuttion  y  théorie  qu'il  fonde  sur  les  faits  soi  vans. 

Il  est  reconif  tt,  dit-il,  qu'un  morceau  de  fer  exposé  à  Factioa 
des  deux  pôles  d'une  batterie  galvanique  et  plongé  dans  Tem, 
s'échaujSe  en  peu  d'instans ,  et  porte  bientôt  l'eau  a  la  tem- 
pérature de  l'ébulKtion.  Il  est  reconnu  qu'un  morceau  de 
charbon  placé  dans  des  gas  qui  ne.  contiennent  pas  d'osi- 
gène ,  ou  qui  sont  impropres  à  la  combusdc»! ,  et  exposé  é  I2 
même  réaction  des  deux  pôles  de  la  pile  galvanique ,  st 
échauffe  également ,  devient  rouge  et  ne  br&le  pas }  d*où  i 


DE    PHARMACIE*  563 

êliit  9  i^.  que  Tefiet  calorifique  est  le  produit  de  la  réaction 
des  deux  pôles  ;  2°«  que  rélévation  de  température ,  pro- 
duite par  cette  réaction  des  pôles  électriq&es  ^  rend  les  corps 
soumis  à  cette  action  électroposilive^  d'où  naissent  les  con- 
yergences  de  Toxigène ,  chez  lequel  on  reconnaît  une  forte 
puissance  électronégative  ^  3^  que  les  corps  dont  la  tempe- 
rature  a  été  életée  à  3  ou  4^0  cents  degrés  au-dessus  de  o , . 
par  cette  cause  ou  par  une  cause  quelconque ,  étant  devenus 
électropositifs,  cette  température  détermine  les  conver- 
gences de  Toxigène)  qui  est  électronégatif  ^^^'^  q^^  9^^  con- 
vergences de  Toxigène  déterminent  la  combustion  -,  5^.  que 
la  combustion  étant  accompagnée  de  la  décomposition  des 
corps  qui  l'éprouvent ,  il  y  a  lieu  à  la  formation  de  nouveaux 
mixtes ,  comme  Feau ,  les  acides  et  les  oxides ,  etc..  6^.  que 
la  combustion  est  im  e&t  ékx^trique  ^  7^.  que  cet  effet  est  le 
résultat  de  plusieurs  conditions  et  circonstances  ^  8°.  toutes 
les  détonations  paraissent  devoir  être  attribuées  au  même 
mécanisme.  Ainsi  la  découverte  des  fonctions  de  Toxigène , 
dans  Vopération  de  la  combustion ,  n'était  qu'une  première 
donnée  du  problème  de  cette  opération,  dont  les  faits  ci- 
dessus  et  les  conséquences  que  Ton  doit  en  déduire ,  four- 
nissent l'explication  la  plus  complète  et  la  plus  élégante  i  il 
n'y  a  plus  que  la  combustibilité  qui  tient  visiblement  à  la 
propriété  des  corps  qui  sont  susceptibles  de  combinaison 
avec  Foxigène. 

C'est  M.  Le  Mazuier  qui  s'exprime  ainsi  :  Quant  à  nous , 
avant  de  renoncer  à  la  théorie  des  affinités ,  avant  d'adopter 
les  hypothèses  et  les  raisonnemens  de  l'auteur  sur  les  élé'^ 
mens  absolus  de  la  matière  et  ses  propriétés  spécifiques , 
nous  attendrons  qu'il  ait  publié  son  cours  entier  de  chimie 
philosophique.  Si  cet  ouvrage  n'opère  pas  promptement  des 
conversions,  il  prouvera  du  moins,  dans  son  auteur,  de 
profonde^  conmissancei ,  une  vaste  érudition ,  et  un  esprit 
très-iB^énieux. 

Kéé    Ju.    Cl* 


5G4  JOURNAL 

NOUVELLES  DES  SCIENCES. 
Eau  minérale  remarquable» 

Cette  eau  apportée  en  Angkterre,  vient  d'une  île  appelée 
Vlh  Bîanche ,  près  des  cAte^  de  la  Nouy^ne-Zélande  :  eBe 
8ort  d*un  lac  considérable,  et  fotme  un  petit  ruisseau  qni 
coule  dans  la  mer«  Sa  température,  lorsqu'on  la  puisa ,  éiix 
beaucoup  au-dessus  de  celle  de  Tatmosp^ère. 

Elle  est  d'un  vert  pale ,  tirant  sur  le  jaune  :  elle  a  nue 
odeur  qui  ressemble  à  celle  d'un  mélange  d'acide  muns- 
tique  et  d'acide  sulfureux.  Sa  saveur  est  très-acide  et  on 
peu  sijptique ,  comme  une  dissolution  dé  fer  un  peu  fiable. 
Sa  pesanteur  spécifique  1,073. 

M.  Garden  {Annah  of  Philosoph. ,  juillet  1817.)  croit 
devoir  conclure  de  Faction  des  réactifs  sur  cette  même  ciu^ 
et  d'une  analyse  faite  à  la  bite ,  qu*dle  est  composée  prind- 
paiement  d'acide  muriatiqueavec  une  légère  trace  desoufine, 
un  peu  d'alun ,  de  muriate  de  fer ,  de  sulfatcT  de  fer  pnjba- 
blement ,  et  de  sulfiite  de  cbaux.  C.  L.  C 

Lactomètre  de  Jones» 

M.  Jones,  facteur  d*instrumens  de  mathématique»,  k 
Londres,  vient  d'inventer  un  instrument  pour  mesurer  les 
quantités  de  crème  fournies  par  le  lait  de  diflereutes  traites* 
Il  consiste  en  plusieurs  tubes  de  verre  montés  sur  un  pla* 
teau  :  leur  longueur  est  de  onze  pouces ,  et  leur  diamètre 
est  de  neuf  lignes  :  ils  sont  fermés  d'un  bout ,  et  ont  une  lé- 
gère ouverture  à  l'autre.  A  dix  pouces  de  la  base  est  une 
marque  avec  un  zéro.  A  partir  de  là ,  et  de  b^ut  en  bas  ,  pen- 
dant l'espace  de  trois  pouces^  le  tube  est  divisé  en  dixième 
de  pouce  *,  de  manière,  que  chaque  division  est  un  centième 
du  tube  ;  aussi ,  en  les  emplissant  avec  du  lait  nouveau  reçu. 
de  plusieurs  vaches  ,  on  reconnaît  les  quantités  proportîos^ 
nelles  de  crème  qui  sont  données  (  Londvn^  medic.  repos.  ^. 


DE    PHABMACIE.  56;' 


0»%»»li%»»«*»>*<%*»%»^^'»<>»«^>%»<*»»*<***»*»**' 


BIBLIOÔRAPHIE. 
Dictionnaire  des  sciences  médicales , 
>  Article  communiqué  par  M.  Laubert. 

Tome  19. 

Il  n'y  a  que  quelques  articles  de  matière  médicale  dans 
le  dix-neuvièhie  volume  de  ce  Dictionnaire^  mais  il  est 
presque  en  entier  rempli  par  deux  articles  du  plus  grand 
intérêt,  dans  la  pratique  de  la  médecine  :  celui  de  la  goutte. 
Le  premier  est  un  Traité  complet  sur  cette  maladie,  qui 
préfère  les  palais  et  les  lambris  dorés  aux  chaumières ,  qu'on 
ne  guérit  ps  toujours ,  et  sur  laquelle  on  a  tant  écrit.  Le 
second ,  renferme  tout  ce  qu  il  importe  au  médecin  de  con- 
nattre  sur  Téut  de  grossesse ,  soit  pour  en  constater  l'exi- 
stence,  soie  pour  la  conduire ,  sans  accident,  jusqu'au  terme 
fixé  par  la  nature ,  ete.  Un  autre  article  non  moins  savant, 
ei  qui  ne  S;*en  sépare  pas ,  traite  de  la  grossesse  sous  ce  poiut 
4e  Ytte  légal.  Si  cette  portion  de  la  science ,  qui  éclaire  la 
■loi  et  guide  ses  décisions ,  est  délicate ,  et  demande  la  plus 
rare  et  la  {dus  grande  attention  de  la  part  du  médecin ,  il 
•iaat  que  celui-ci  montre  surtout  sa  circonspection  quand  il 
est  requis  par  les  magistrats  pour  une  infinité  de  circon- 
stances dans  un-  cas  de  grossesse.  L  article  de  M.  Marc  offre 
tout,  ce  que  la  science  peut  fournir  de  connaissances  sur  une 
pareille  matière. 

Gmidron.  —  Tojit  le  monde  connaît  cette  matière  de  cîr- 
coostance  sirupeuse,  filante,  d'un  brun  noirâtre,  demi- 
U'aDsparente ,  d'une  odeur  résineuse  et  empyreumatique 
particulière,  À  laquelle  on  donne  le  nom  de  goudron.  On 
l'obtient  sur  la  chaleur,  en  faisant  subir  unesorle  de  dis- 
tillation par  descensum.  C'est  par  ce  procédé,  au  moyen  du- 


566  jouftNÀi. 

quel  on  fabrique  en  même  temps  du  chatbon  ,  da  vinaigre 
et  du  goudron  ^  qu*on  se  procure  ce  dernier  en  grande  quan- 
tité ,  pour  les  usages  des  arts  dans  lesquels  on  Temploi  ;  anai 
contient-il ,  outre  la  résine  qui  en  £Eiit  la  base  >  et  Vhidt 
empyreumatique  qui  lui  donne  son  odeur ,  du  charbon  tie»- 
diyisé ,  et  de  l'acide  acétique.  La  médecine  se  sert  qndqne- 
fois  du  goudron  ;  et  les  ùiédedns  étrangers ,  surtout  la 
Allemands ,  assurent  en  avoir  retiré  de  bons  eflfets.  AI  a* 
teneur ,  on  Ta  administré  en  substance  dans  diffîrens  cas, 
ou  bien  on  a  prescrit  Teau  daps' laquelle  on  l'avait  fait  in- 
fuser.  Suivant  CuUen ,  les  Écossais  $*en  servent  à  TextéiiaBr 
pour  guérir  Fichthyose  ;  et  d'après  le  témoignage  du  doc- 
teur Schrœder ,  de  Hambourg  ;  les  paysans  du  Holstôa 
l'emploient  pour  guérir  les  galeux  :  deux  étranges  mamëes 
de  le  mettre  eu  usage. 

Graine  de  paradis.  "->Dans  les  officines ,  on  donne  ce  b<hb 
aux  semences  de  Vamomum  grana  paradisi  L. ,  qœ  Desr 
marcbats ,  dans  son  voyage  à  Madagascar ,  décrit  sous  cdd 
de  Maniguette,  Ces  semences,  de  la  grosseur  decdicsia 
raifort,  d'un  rouge  brun  en  dehors,  blanches  en  dedans, 
luisantes  et  un  peu  rugineuseis ,  sont  enfermées  dans  on  pé- 
ricarpe qui  a  la  grandeur  et  la  forme  d'une  figae.  Leur  s>- 
vcur  est  acre ,  thaude ,  se  rapprochant  beaucoup  de  ceBe 
du  poivre  ^  auquel  on  le  subsutue  quelquefois  ,  leur  oèem 
est  peu  forte.  On  peut  &cilement  remplacer  les  graines  èe 
paradis  par  d'autres  substances  ^  et  plusieurs  aulenis  de  aa- 
tièrc$  médicales  modernes  ont  négligé  d'en  faire  mentioa. 

Gratiole,.—  Chlie  plante  nous  fournit  un  médicameit 
clangereux.  BouMuc,  qui  a. donné  un  ^émoire  sur  la  ^ra- 
tiole ,  inséré  dans  ceux  de  l'Académie  royale  des  sciences 
années  1705,  la  regarde  comme  un  des  plus  vioiens  pur 
gatifs  indigènes.  Cependant  il  ne  craint  pas  de  la  recom 
mander  à  assez  fortes  doses  même,  ainsi  que  les  extrais 
aqueux  et  alcoholique  qu'il  en  avait  obtenus.  «  Toute  w 


DE    PtaÀRMACIE.  567 

lente  que  nous  la  comiaistoiis ,  dit-il,  elle  n'a  pas  laissée 
d'être  appelée  gratia  dei,  ^t  pent-ëtre  par  diminmif  g^ro^ 
Uala,  parce  que  eelte  grâce  est  accompagnée  pour  Tordi- 
naire  de  yiolens  effets,  d'autant  que  aouvem  en  opérant  elle 
fait  vomir  et  parge  par  irriution.  »  Il  résulte ,  d'aiÛeurs ,  des 
expériences  de  M.  Orfila ,  que  la  gratiole ,  A  la  dose  de  deux 
ou  trois  gros^  est  un  poison.  Ces  faits  et  les  observations  que 
M.  Bouvier  a  consignés  dans  le  54**  volume  du  Jouroal  gé- 
néral de  Médecine ,  et  que  M.  Yaidy  rapporte  dans  cet 
article,  doivent  engager  les  pratici^is  à  renoncer  absolu- 
ment à  se  servir  drun  médicament  qu'il  est  fiicile  de  rem- 
placer avec  avantage. 

La  gratiole  a  été  recommandée  contre  différentes  mala- 
dies* Bouldnc  la  préférait  à  Tipécacuanha  dans  la  dyssen- 
terie.  «c  Elle  est  connue ,  ajonte-t-il ,  pour  un  très  -  bon 
hydragogue ,  qui  purge  par  haut  et  par  bas ,  prise  en  sub-^ 
atance  ou  en  infiuion  :  je  Tai  éprouvée  pour  un  très- bon  vei^ 
uiifuge ,  infusée  dans  le  lait  aussi-bien  que  pour  Tascite  ;  de 
cette  manière ,  Teffet  en  est  très-doux.  )»  Beaucoup  de  mé- 
decins Font  recommandée  contre  les  divers  genres  d'hydro- 
*pisie  :  M.  Wolf  Fa  employée  avec  succès  contre  la  goutte. 
On  lui  a  encore  attribué  d'autres  propriétés  qu  on  peut  lui 
contester.  ^ 

On  administre  la  gratiole  en  poudre ,  en  infusion  ou  en 
extrait. 

Grenadier,  "^he  grenadier  commun  est  la  seule  espèce 
qui  intéresse  les  médecins  \  il  n'y  a  que  ses  fleurs  et  ses  fruits 
qui  soient  employés.  Le  fruit  est  un  agrégat  de  petits  grains 
rouges,  transparens,  polyèdres,  contenant  ckacun  une 
graine  ,  adhérens  à  une  sorte  de  placenta  fort  iirégulier  par 
sa  forme  et  sa  position ,  et  renfermé  dans  une  enveloppe  co- 
riace ,  arrondie ,  sur  laquelle  le  calice  persiste.  Les  fleurs 
que  l'on  nomme  aussi  bàlaustes ,  et  Tenveloppe  coriace  du 
fruit  sont  employés  comme  un  puissant  astringent  \  leur 


568  joum*îAx      * 

saveur  justifie  les  propriétés  qu'on  ienr  al^Kbue ,  quoi^se 
cependant  c^le  de  la  noilr^e  galle  et  du  cadiôa  sdiem  sape- 
rieures.  Dans  les  eoiitcéea  de  ta  France ,  jst ,  par  exenple  en 
Provence^  où  le  grenactier  vient  lrèft4)4en ^  et  éonoe  beau- 
conp  de  fruits ,  on  mange  avec  dé^ces  la  pulpe  d*un  si  besa 
rouge  qui  entoure  les  graines  ;  sa  saveur  aigrelette  et  doacc 
en  même  temps ,  la  rend  fort  agréable  ;  mai^tl  ne  faut  ps 
mftcher  et  écriuier  les  graines  qui  sont  un  peu  stjptiqup». 
On  donne  le  fruit' de  là  grenade  avec  le  plus  grand  avanta^r 
dans  les  affections  inflammatoires  ;  c*est  un  excédent  rafraî- 
chissant qui  trompe  très-bien  les  tourmens  de  la  soif.  On 
en  prépare  un  sirop  fort  agréable  et  ra&iaicfaissant. 

Grenouille.  —  Dans  le  midi  de  b  France  et  en  IiaKe  m 
mange  beaucoup  de  grenouilles.  Leur  chair  blanche,  del- 
ta te  et  gélatineuse  fournit  un  mets  très-estimé.  Le  booiRon 
qu'elles  donnent  contient  une  gélàCiùe  douce  qui  le  fait  em- 
ployer avec  profit  dans  la  phthisie ,  Thypocondrie  et  dans 
'  tontes  les  aflections  chroniques  accompagnées  d  une  mut- 
tîon  permanente.  M.  Vaîdy  nous  dit  que  le  docteur  Pomme 
fit  autrefois  une  grande  réputation  aux  bouillons  de  gie- 
nouilles  ;  mais  il  le  détruisit  pai"  son  peu  de  savoir  ,  et  au- 
jourd'hui ils  sont  bien  moins  employés. 

Les  grenouille^  entraient  anciennement  dans  plusicnr? 
compositions  médicinales  totalement  abaudonnées  à  présent. 

Groseiller,  —  Les  fruits  de  presque  tous  les  arbrisseaui 
de  ce  genre  sont  acidulés  et  plus  ou  moiiis  agréables.  Le  grr- 
aeiller  commun  fournit  en  abonfdanee  des  fruits  ncîdes  qu« 
Schéele  soumit  à  Tanalyse  ohiiniquer  II  trouva  que  lew  aci- 
dité provenait  d'un  mélange  à  peu  près  d'une  qwotité  4g>k 
d'acijde  maliqueet  d'acide  citrique.  Laméde^eenitploie  ces 
fruits  dans  tous  les  cas  où  il  fa^it  des  d^layans  et  des.  mfirai- 
chissans ,  et  dans  nos  officines  on  prépare  un  sirop  de  ^ro* 
seilles  destiné  aux  mêmes  i^sages.  On  fait  encore  avec  le  mic 
des  groseilles  ^  qui  contient  beaucoup  de  mucilage  ,  et  avec 


|#  j&U4;|ï^ )  jui^i^  4:^uÇ.lai <4  <4fi  g^.S^'u  qui <x>i  utt  peu  Qouirîâsante  , 
fort  agréable,   et  très-I^g|^$  poiM^  r^^^^^mtc  4e$  c<mva- 

Le  grôseHler  épineux  et  le  groscîHer  noir  dont  parle 
M.  Gucrsenr  né  sont  point  employés  en  médecine. 

Gui,  — ^  On  compte  au  lymibre  de  «es  pîlaiHes  parasfkes  le 
gm  du  cjikéne,  fau^u^c  par  h  nespect  r£ligie\ix  qa  avaient 
pour  )ui  les  druides^  et  la  confiance  qiie  lui  a^ijhireat  cea 
«ncicns  prêtres  dosiGawks;  Il  étakJÂea  Datiirdi<çn  effbt  de 
PToire  que  ce  Tégétul ,  qu'o»  a^c^fdait  cconme  ua  piéeieal 
ies  dieux  f  était  par  œla  même  piijia^icamenti'éomssaut 
toutes  )osproj>néub.3aUi^iueiS,  <td!ei»£»û^ie«fi»iyie  panacée. 
he»  dfttWçs  c(^ità>m99^  eu  Tboimepr  àxiff/i  des  çéréoHwes 
reli§Jcais<Q#  que  M.  Guorseut  ^^orû  d  après  Fa^éioicieD 
A«iQlqs..G'(C4t  /m  JQtani  vm  ca^  d'ceil  piiUoaoïiihiique.aur  da 
pareîMp9  <;ttutiiApies ,  que  Tpa  4oit,  ou  .%dï»kwt  les  progrès 
9*réaiauU#ti.d«  la  nûsc^luimaiQe)  a^ifëlicii^  de  vivre  dans 
IW  ^îèds  plus  éclairé)  quok[uà>  vrai  dire  îl  iroste  encore 
f9urm  \»^nfle  ifUfâques  ti*ac?«  de  super9ti4i<>os  cfu'on  pbnrr 
rait  .a^^  bie^i  <uei,M:e  à  o^  .de  odAe  diu  «^ ,  et  dont  cetie 
m^lOie  riUson  fera  iiustice. 

Le  giM  de  chêne  est  devenu  si  rare  de  nqs  joi^rs  \  que  quel- 
ques-uns en  ont  nié  Texistence.  Des  auteurs  pensent  que 
ceux  qui  vivent  sur  les  tilleuls^  les  poiriers,  les  pom- 
miers ,  etc. ,  «ont  de  la  même  espèce ,  et  jouissent  des  mêmes 
propriétés  que  lui.  11  j  a  peu  de  tempS'qu  on  chercha  à  don-* 
ner  mie  grande  célébrité  k  ce  genre  de  plante^  mais  en  rap^ 
prochant  les  différentes  observations  4<^Buées  par  les  au* 
leurs ,  on  voit  que  c'est  presque  toujours  dans  les  maladieâ 
convulsives  qu  on  a  obtenu  des  avantages  marqués  ^é 
Tusage  de  ce  médicament.  Quelles  que  soient  les  autorités 
qui  rappuienl  de  leurs  noms ,  il  ea  est  cependant  d'autres 
qui  le  rejettent  absolument  comme  une  substance  qui  a  tou- 


570  JOURNAL' 

fours  été  inerte  entre  leurs  mains ,  de  sorte  <{Qe  imliiteBttt 
le  gui  est  «itièrement  dans  Toubli. 

Nous  ne  déciderons  pas  s'il  faut  des  j^récautiona  paitioh 
lières  en  le  recueillant,  afin  qu'il  jouisse  de  toutes  set  pro- 
priétés \  mais  si  cela  éuit  nécessaire ,  ce  seiait  «icore  m 
raison  pour  engage^  les  praticiens  à  abandonner  ce  met 
cament  infidèle ,  et  à  lui  substit^r  d'autres  substances. 

Guùnaui^e.  —  Cette  plante  crott  spontanément  en  Fnne^ 
et  nous  donne  un  médicament  très-précîeux.  Les  parte 
qu'on  en  emploie  communément  sont  la  racine ,  les  fcnilw 
et  les  fleurs.  La  racine  contient  à  peu  près  la  mœtté  de  m 
poîds  de  mucilage  douceâtre ,  fade.  C'est  à  raison  de  cet» 
quantité  de  mucilage  qu'elle  est  regardée,  à  juste  litre, 
comme  émoUienie ,  adoucissante  et  nourrissante  j  mais  a» 
décocdon  est  trop  chargée^  elle  eause  des  pesanteurs d esto- 
mac et  des  nausées.  On  la  prescrit  en  décoction  dans  w 
inflammatioi/é  '  aiguës  ou  chroniques  de  la  poitrine ,  dei  in- 
testins, des  voies  urinaires,  dans  les  empoisonnemfioiptf 
des  substances  acres  et  corrosives ,  etc.  Les  fcuiuci  s»^ 
moins  mucilagineuses;  leur  décoction  est  consacrée  pov'^ 
layemens  et  les  fermentations.  Les  fleurs  de  guimaare,  (nt 
avec  raison  M.  Vaidy ,  font  partie  du  filtras  appeK«9^ 
.  pectorales.  On  prépare  le  sirop  de  guimauve  avec  la  r»^ 
de  cette  plante ,  et  une  suffisante  quantité  de  sucre.  Onp»^ 
facilement  le  remplacer  par  le  sirop  de  gomme. 

GuUe.  —  La  gomme-gutte  est  un  suc  gonuno-résîneitt« 
couleur  jaune ,  qui  découle  naturellement  de  récorcc  w 
gardnia  cambogia ,  ou  des  incisions  qu'on  y  a  pratiqoÇ^ 
Exposé  à  Tair,  il  s'épaissit ,  prend  de  la  consistance,  àem 
rougeàtre ,  dur ,  cassant  comme  les  résines/,  sa  cassure  tf 
vitreuse  et  Qonchoïde.  La,  gomme-gutte  est  soluble  en  p^^ 
dans  l'eau,  en  partie  dans^Falcohol ,  et  communique  a  so 
dissolvant  une  î)elle  couleur  jaune.  Elle  est  sans  odeur, 
presque  sans  saveur  d'abord }  Qiais  bientôt  on  ressentauloo 


DE    PHARMACIE.  57! 

âe  la  gorge  on  àcreté  et  une  ardeur  trèaniieommode.  Priae 
intérieurement  elle  agit  comme  un  purgatif  des  plus  violenc. 
A  la  dose  de  12  ou  1 5  grains  elle  procure  des  déjections 
et  irrite  les  gros  intestins ,  surtout  le  rectum^  A  plus  hautes 
doses  elle  devient  un  poison  très-dangereux  ;  elle  produit 
également  ses  terribles  e£fets  quand  oa  Tintroduit  dans  le 
système  de  la  circulation  par  la  voie  de  l'absorption.  Dans 
plus  'd'ane  circonstance ,  cependant ,  on  a  administré  la 
gomme-gutte.  C^est  principalement  dans  Fhydropisie  qu'on 
a  yanté  ses  effets  ;  mais  il  faut  la  donner  ayec  beaucoup  de 
ménagemens ,  si  Ton  ne  veut  pas  exciter  avec  violence  des 
évacuations  par  haut  et  par  bas.  On  l'emploie  comme  ver- 
mifuge ,  et  surtout  contre  le  toenia*  II  est  dangereux  de  Fap- 
[diquer  extérieurement  sur  des  surfaces  dénudées. 

Tome  20. 

Nous  ajouterons  quelques  mots  sur  le  tome  ao ,  qui  viait 
de  paraître  \  et  qui ,  renfermant  un  grand  nombre  d'arti* 
«les, sur  les  évacuations  et  stu*  les  affections  sanguines,  ne 
nous  en  présente  que  quelques-uns  en  matière  médicale. 
Les  deuxjirticles  hémorrhagie  et  hémorroïde ,  qu'on  lira  sans 
doute  avec  plaisir,  sont  fort  étendus,  et  dépassent  debeau^ 
coup  les  limites  de  ceux  d'un  dictionnaire.  Us  inspirent  aux 
souscripteurs  la  crainte  de  voir  l'ouvrage  porté  au-delà  de 
trente  et  quelques  volumes  ;  et  certes  le  calcul  qu'avait 
établi  l'éditeur  en  tête  du  tome  i5 ,  ne  se  trouve  pas  asses 
exact  pour  les  rassurer.  Si  l'on  désire  donner  la  même  atten- 
tion et  les  mêmes  développemens  aux  articles  hydrbpisie^ 
hygiène,  etc.,  la  lettre  H  exigera  peut-être  encore  un 
'■  volume.  Ce  n'est  pas ,  cependant ,  sur  des  articles  aussi 
essentiels  qu'on  se  récriera;  mais  sur  une  grande  quantité 
d'autres  qui  ont  des  points  de  contact  si  étendus ,  que  bien 
«ouvent  ils  se  confondent;  de  manière ,  que  ce  qui  a  été  dit 
une  fois  n'aurait  besoin  que  d'être  rappelé.  Si ,  dès  le  com- 


^'JIX  JOURNAL 

tnenc^ttieiit  on  avait  pu  éviter  cet inconv^ient,  les  autesn 

ne  seraient  pas  toœi^és  .dans  d«s  répéittîons  et  des  redites 

coD.^idërablea. 

Hématite.  -*-  On  a  donn^  ce  nom  à  un  oâde  defér ,  doot 
la  couleur  s'a{^roc]be  de  celle  du  ^ttg  ;  il  est  très-dur,  et 
acquiert  sous  la  iime  un  ëdat  d'un  gris  métallique.  Son  tissa 
est  ordinairement  fibreux ,  Tayoçnant.  Quelques  morceAQX 
se  diviseif t  fiiciteraent  exi  fragmens ,  comme  le  bois  qui  ié- 
date  \  ils  sont  quelquefois  asse^  teodus  pour  être  propres 
i  faire  des  crayotis  \  d'autres  fois  ils  sont  très-durs,  et  senreoi 
à  polir  le  fer  et  les  autres  métaux.  L'hématite  en  poudre 
est  d'un  rouge  sombre  :  elle  est  employée  en  médecine 
comme  astringent;  elle  entre  dans  la  oomposidonderem- 
plâtre  styptique ,  et  dans  celle  dés  fleurs  ammdtiiacales  li^ 
matitées. 

On  ne  doit  employer  la  ^nguine  des  dessinateurs  qaon 
a  confondue  quelquefois  avec  l'hématite,  que  comme  la 
terre  bçlaire*  - 

Jïémérocalk.'^Gette  jolie  plante  appartient  aux  mrcis^ 
«oïdes.  Ses  caractères  sont  :  CkiroUe  monopétale  à  six  divi- 
sions profondes  et  roulées  en  dehors ,  terminée  en  mbecj^ 
lindrique  à  sa  base  ;  six  étamines ,  dont  les  filets*  acqnii  sont 
-dirigés  d'un  seul  côté  j  ovaire ,  supère  ;  stile  grêle  de  1«  l<*^ 
:gneur  des  étamines  ;  capsule  à  trois  loges. 

M.  Foumier  divine  ce  genre  en  quatre  espèces  par  rxf- 
port  «I  la  couleur  des  fleurs  qui  est  jaujne ,  Éauire,  blanche 
ou  bleue.  Les  deux  dernières  espèces ,  cpa'on  désigne  »oo* 
4es  noms  d'hémérocatte  a  feuilles  de  plantain ,  et  d'héméro' 
calle  du  Japon ,  Tb. ,  nou^  ont  été  rapportées  de  la  Chine, 
il  y  a  peu  d'iuinée$^  On  leur  attribue  de  merveilleuses  vcrvas 
médicinales  qu'elles  ne  |)assèdent  certatnement  pas;  ma» 
dont  le  charlataisisme  a  cependant  tiré  un  boa  profil. 

Nous  ne  noi^  étendrons  pas  d'avantage  sui'  ce  yolnmt, 
qui  ne  contient  que  ces  iarticîes  de  matière  médicale ,  et  t^ 
laissons  aux  lecteurs  le  soin  de  porter,  sur  les  aruclcs 


DE     PBARMACtK.  ^  5.7$ 

tnédecine  pratique,  un  jagemeat  qui  lettr  scfrâ  sans  doute 
favorable. 

•  •  * 

Programme  du  prix  proposé  par  la  Société  de  Médecine , 
Chirurgie  et  Pharmacie  du  département  de  F  Eure ,  pour 
être  décerné  dans  ht  séance  publique  de  i8 18. 

*  Signaler  tous  les  abus  qui  se  convmettent  dans  i^exercice 
dei  la  médecine ,  de  la  cbirurgie  et  de  la  pharmacie  ; 

Deternainer  le  degré  d'influence  qu'ils  peuvent  avoir  sur 
la  santé  et  la  vie  des  hommes  \ 

Indiquer  les  moyens  les  plus  efficaces  de  les  réprimer  et 
dTanéantir  le  charlatanisme. 

Le  prix  est  une  médaille  d*or,  de  la  valeur  de  200  francs. 

Une  niédaille  d'argent  sera  décernée  à  Tauteur  du  mémoire 
qui  aura  le  plus  approché  du  prix. 

Chacun  des  auteurs  mettra  en  tète  de  son  mémoire  une 
devise  qui  sera  répétée  sur  un  billet  cacheté  ^  où  il  fera 
connaître  son  nom  et  sa  demeure.  Le  billet  ne  sera  ouvert 
que  dans  le  cas  où  le  mémoire  aura  remporté  le  prix  ou  Tac* 
cessit. 

Les  membres  du'  comité  central  sont  seuls  exclus  du  con- 
cours. 

Les  mémoires ,  écrits  en  français  ou  en  latin ,  devront  être 
caressés  j  francs  de  port ,  à  M.  L.  EL  Detarue ,  pharmacien  9 
à  Evreux,  secrétaire  de  la  Société ,  avant  le  i^.^août  181&J 
ce  terme  est  de  rigueur. 

NOTICE  NÉCROLOGIQUE 

Sur  V.  J.  P.  BiKON ,  emden  inspecteur  général  du  Service 
militaire  dé  santé ,  médecin  en  chef  des  armées ,  etc.  (i). 

Vincent^ Jean-Paul  Biron  est  né  l'an  1768  ,  d'une  famille 

- •     ■  r  -■-.■■■  ■  .  ■ ■  I.    ■  I     ■■    ■    * 

(i)  L«s  services  «ntinen*  que  ce  niiîdectn  a  remliis.,  fmrticuHàSiËSnit 
«ux  pharm«cieps  d«<  bî^pitaqx  militaire»  et  ûr'iUj  l'iotérét  sincère  qii^ii 


574  JOURNAL 

coDsidérée^  à  Cbandes-Aigues,  petite  yiHedn  département 
du  Cantal ,  remanpiable  par  des  eaux  thermales  sans  saTeor 
«t  sans  odeur.  La  eurioshé  détermina  le^ jeune  Biron  ise 
livrer  aux  sciences  exactes  pour  expliquer  ce  Eut.  Il  neVex* 
pKqna  pas;  mais  après  de  brillantes  études  à  Saint-FIour,!! 
parvint  au  grade  de  docteur  en  médecine  à  Montpellier,  avec 
des  condisciples  tels  que  MM.  Chaptal  et  Bérenger.  En  1783, 
étant  entré  au  service  de  lâ  médecine  militaire  k  Metz,il  traita 
une  6èvre  épidémique  de  la  garnison  avec  tant  d'habileté,  de 
succès  et  de  zèle ,  qu'il  obtint  encore ,  en  1788 ,  le  périllenx 
honneur  de  vaincre  la  même  contagion  à  Montmédy.M^e- 
cin  ensuite  à  Thôpital  de  Toulon ,  il  fut  appelé  par  Dehome, 
k  la  rédaction  du  joumalde  médecine  militaire*,  hienXttsa 
profondes  connaissances  dans  l'administration  des  hôpitaoi; 
çt  son  esprit  laborieux ,  "méthodique ,  lui  méritèrent  le  rang 
de  secrétaire  du  conseil  de  santé  des  armées  en  179^1' P^ 
sonne  n'éclairant  mieux  que  lui  tous  les  services^  nzfftiàsit 
pins  exactement  la  conduite  des  officiers  de  santé  miliuii^l 
aussi  devint-il  l'un  de  leurs  inspecteurs  les  plus  hoooies. 
Sous  un  abord  firoid  et*réser>é ,  il  cachait  une  âme  g&e- 
reuse  ^  toujours  intrépide ,  soit  k  venger  les  droîu  du  mente 
opprimé,  soit  à  faire  justice  éclatante  du  charlatanisme  en 
crédit,  et  même  à  résister  en  fiice  aux  iniquités  armées da 
pouvoir.  Juste  et  probe,  il  ne  pouvait  supporter  linjo^^ 
et  Timprobité;  plus  d'une  fois  son  front  parut  sévère  i^ 
grands  eut-mêmes ,  mérite  bien  rare  pendant  ces  tourmcûtes 
de  la  révolution  qui  assouplirent  si  lâchement  uni4'6"^ 
blés  caractèret. 

On  le  vit  en  1806,.  médecin  de  cette  armée  triompha»^ 

i|>«iini"|-      9  i|       I  ■     I  — — — ^i— — ^^— «1^— ^— — ^— 

a  toujours  minifestë  pour  raTanceaa^iit  de  l'art  pharmftceatii^i^ 
trourait  trop  injustemeat  néglige ,  tout  bous  6ât  uo  devoir  de  ti^^ 
dans  notre  Journal,  cet  hommage  à  la  mémoire  d'un  ami  de  ParfiM^^^ 
de  Bayen ,  de  Vauquelin  et  Fourcroy,  de  Pelletier,  père  et  ^>^**f* 
noQs  honora  aussi  de  témoignages  de  son  affection,  que  nous  ^9'"'*^ 
rons  jamais. 


BE    I^HAEMACIE.  575 

dans  les  champs  d'Âusterlitz,  y  déployer ,  maigre  une  santé 
frêle ,  ses  talens  et  une  activité  prodigieuse  ^  ils  lui  valurent 
des  distinctions  honorables  de  Thomme  le  moins  facile  à 
contenter  sur  ce  point ,  et  lui  couquirent  TesUme  de  la  nation 
autrichienne  elle-même.  Quarin ,  savant  médecin  de  la  cour 
de  Vienne ,  le  célèbre  botaniste  Jacquin ,  Schreiber ,  miné-^* 
ralogiste  distingué ,  l'accueillirent  avec  amitié^  car  M,  Biron 
faisait  de  Tétude  des  sciences ,  ses  plus  doux  délassemens  j 
pour  les  tourner  au  profit  de  rhonune  soufirant.  Par  une  rare 
alliance,  il  apportait  autant  de  talent  médical  près  du  lit  du 
malade ,  que  de  sagacité  dans,  le  cabinet.  Il  s'occupa  sans 
relâche  d'améliorer  le  régime  des  hôpitaux  militaires  et  civils 
où  il  fut  assidûment  employé ,  et  nécessaire  par  ses  conseils  ^ 
mais  il  publia  peu  dé  travaux  k  l'exception  de  plusieurs  arti- 
cles fort  remarquables  de  médedne^  insérés  dans  l'Encyclo- 
pédie méthodique  (i) ,  et  les  journaux  de  médecine  militaire. 
Les  vues  les  plus  salutaires  de  l'hygiène ,  et  le  jugement  le 
plus  droit,  y  éclatent  non  moins  que  le  courage  de  dévoiler 
les  abus  au  grand  jour ,  par  de  nobles  motifs  d'humanité.  Si 
quelques  détracteurs^  qui  ne  l'imitaient  guère,  lui  reprochent 
d^avoir  tempéré  la  voix  d'une  juste  indignation  contrç  de  trop 
criminels  outrages  faits  à  l'humanité,  pendant  les  déplo-' 
râbles  années  où  le  sang  français  ruisselait  so\|p  l'ambition  et 
le  despotisme  ;  nous  l'avons  admiré  lorsqu'il  défendait  avec 
tant  d'énergie  la  cause  de  l'infortune ,  contre  les  ministres  de 
ces  barbaries  et  leurs  honteux  acolytes.  Que  d'autres  per- 
sonnages humiliaient  alors  leur  front  jusque  dans  la  fange  de 
la  servitude  !  on  respecta  aes  hautes  vertus  ;  et  ses  importans 
services  l'élevèrent  au  rang  de  médecin  en  chef  adjoint ,  â 
l'hôtel  des  Invalides  ,  auprès  du  vénérable  M.  Coste,  le  pa- 
triarche de  la  médecine  militaire. 

Il  y  signala  siu'tout  son  .courage  dans  une  circonstance  dé- 


(i)  On  distingue  principalement  un  ezceUent  morceau  sur  Thygiése 
des  armées  et  des  militaires  dans  les  hôpitaux. 


576  JOURNAL    DE    PHARMACIE. 

cîsive.  Ed  i8i4  9  ^  Fentrée  des  aHiés  dans  Pitris,  nti^vifnr 
guerriers  mudl^s  aUaient  voir  lietiranle  souillé  {mr  les  Ir:^ 
lades  de  ces  cohortes  étrangères  peut-être  jalouses  eneore(if! 
glorieuses  cicatrices  de  leurs  anciens  vainqueurs.  MM.  Biroj 
etCoste  épargnèrent  cette  insulte  à  des  braves,  latitaûli 
valeur  française,  dans  hes  capitales  étrangères^  ne  Tanitin- 
posée  à  des  défenseurs  de  la  patrie  :  la  voix  dé  llionÉeQr.!i 
dignité  du  malheur  furent  cette  fois  respectées,  etTotaïkt 
de  Lotris-le-Grand  ne  put  s'indigner  d'avoir  înstkoéecltf 
illustre  retraite  pour  nourrir  des  Tartares. 

La  satité  toujours  chanceiimte  dé  M.  Biroé,  contR 
celle  des  autres  Trommes  d'uA:  tempénimeMt  nervent ,  grtlt, 
  fibre  sèche ,  vivant  sous  rerftpîrc  do  foie,  soaffnk  des 
atteintes  en  automne  et  eU  hiver,  sans  suspendre  touttfeb 
l'activité  dé  soii  esprit.  U  travailla  jusqu'à  ses  itérnie^jeoT^t 
et  cette  constante  faftiguè  avait  peut-^tre  anticipé  sa  ^ 
lesse.  H  succomba  le  i5  décembre  1817,  laîssrotàtff»- 
milïe  tmé  mémoire  irréprochable ,  et  des  amis  desestff^w 
par*del$  son  tombeau. 

Si  les  éïoges  des  grands ,  stir  Feurs  itiausolées ,  paw»^' 
commaûdés  par  le  pouvoir  k  la  bassesse,  ou  venfdiisâr^rp'^ 
par  la  ifeftterie,  un  sentiment  ptir  d'estime  dépose  tmeRî** 
deste  couronue  sur*  le  cercueil  de  l'homme  de  biei,^»»' 
vant ,  qui  lègue  son  souvenir  au  cœur  de  ses  amis  et  d'kooo- 
rables  exemples  à  ses  concitoyens. 

J.-J.  VmET. 


A  fis  à  MM,  les  Souscripteurs. 

T.a  première  feuille  du  n*.  VIII  est  la  aa«.  de  ce  ▼olume.  Sa  f»^ 
lion  commence  par  337,  «t.  doit  finir  par  55a.  Au  lieu  de  cela,  « 
niêre  page  porté  3^30,  rétablissez  35a. 

La  seconde  feuille  de  ce  même  n^  doit  être,  coltcc  a3,  •»***"  J^ 
Sn  pagination  doit  commencer  à  353  et  finir  à  368.  Cest  par  erreur;» 
\'>r^<*.  321  à  3atf. 


TABLE  MÉTHODIQUE 

DES  MATIÈRES 

CONTENUES  DANS  LE  TOME  TROISIÈME 

ou 

JOURNAL  DE  PHARMACIE. 


A. 

Acide  bokique.  Son  action  sur  les  tartrate»  acidulés  de  po- 
tasse et  de  soude;  par  M.   Fogel. Page       x 

Possibilité  de  sa  combinaison  avec  l'acide  tartaiique  ; 

par  le  même ^ 4 

Acide  tartarique.  Possibilité  de  s^  combinaison  arec  Tacide 

borique  ;  par  le  même Jbid, 

-^  Malique  (Mémoire  sur  T);  par  MM.  BouiUon^Lagrange 

et  Vogcl 4g 

•^^  Acétique.  Nouvelles  observations  de  M.  B€mp.  ....     6i 

• —  Nitrique.  Recherches  sur  l'action  qu'il  exerce  sur  la  ma- 
tière nacrée  des  calculs  biliaires  humains,  et  sur  le 
nouvel  acide  qui  en  résulte;  par  MM.  Pelletier  et 
Caventou 292 

- —  Cholestérique  (  De  1'  ) 2g5 

—  Méconique 44 1  €M47 

—  Hydriodique.  Ses   combinaisons   avec  les  liydrogënes 

phosphores;  par  M.  UoiUon  Labillardiere 4^4 

—  Lactique  (  Note  sur  la  formation  de  )  pendant  la  fer- 

mentation )  par  M.  Vogel. 49' 

lll"**.  Année.  —  Table  méth.  des  Matières.        3; 


57^  TABLE   DES  MATlèKES. 

Arundo-donax  (  Analyse  de  T  )  ;  par  M.  ChevaiUerj  phar- 
macien  ^ 

Alcohol  de  pommes-de-terre.  Lettres  sur  sa  febrication.  . .  2;^ 

Amandes  douces  (  Analyse  des  );  par  M.  Bouilay 33^ 

—  Amëres.  (Recherches  analytiques  sur  les);  par  H.  Fogd- 

Extrait ^ 

Arsenic.  Nouvelle  mëthode  pour  découvrir  rarsénicitle 
suUimé  corrosif  dans  leurs  solutions  respectives,  et 

les  distinguer  l'un  et  l'autre ^ 

Alliages  métalliques  obtenus  au  moyen  do  galvanisme. .  •  Ip 

B. 

Borax.  Son  action  sur  les  tartrates  acidulés  de  potasse  et  3e 
soude  ;  par  M.  Vogel, ' 

Borates  neutres ,  idem  \  par  le  mime '^* 

Brésil  (Notes  extraites  du  voyage  dans  rintérieor da)i 
par  M.   Cadet ï^î 

Brochet  (  Analyse  des  ceuft  de)  ;  par  M.  VauqueUn '^ 

C. 

Casses  (Histoire  naturelle  et  médicale  des  )  5  par  £.  î^ 

Fréd,  CoUadon,  docteur  médecin  à  Genève,  extitit 

par  M.  Cadet »•* 

Cytise  des  Alpes  (  Examen  chymique  des  fleurs  do);  pv 

M.  Caventou ^ 

Camphre  (  Sur  le  raffinage  du);  par  M.  ClemanJot.  .  •  •  ^' 
Calcul  cystique  (  Observations  faites  dans  l'analyse  d'on)-  •  ^ 
Chenopodium  vulvaria  (  Analyse  du  )  ;  par  M.  Chevalier  et 

Lasseigne •  ^'^ 

Cannelles  de  Ceyian  et  de  la  Guyanne  (  Analyse  compti^ 

des)  ;  par  M.  f^auqueUn ^ 

Chélidoine  (  Analyse  de  la)  ;  par  MM.  Chex^alier  et  Lasseiffie'  4^ 
Concours  des  élèves  de  l'école  de  pharmacie ,  pour  Taïuiee 

1817 5i 

Curlii  Sprengel^  Institutiones  pharmacologica  ;  par  «'•"*'• 

f'ire^ 5i 


^ 


TABLE  DES  XATIÉEE5.*  679 

D, 

Dictionnaire  clés  Sciences  médicales,  tomes  i6,  t^  et  i8. 

(Extraits) 82  et  52a 

—  T<Hnes  20,  21.' 565 

Doradille  d'Espagne  (Sur  Tnsage  de  la)  ;  par  M.  Cadet.  ,  114 

E. 

Éléphant  (  Analyse  da  gaz  tronvé  dans  l'abdomen  de  V)  ;  par 

M.  VauqueUn ao5 

^—  Analyse  d'une  espèce  de  concrétion  trouvée  dans  les 

glandes  maxillaires  de  Téléphant)  ;  par  fe  même,  .  .  208 

—  Analyse  de  la  synovie  de  l'éléphant  \  par  le  même.  .  .  289 

Explosion  dans  une  pharmacie ,  à  Munich. 267 

Eau  régale  et  de  l'antimoine  (Observations  sur  la  réaction 

de  T)^  par  M.  Robiquet.  Extrait 3io 

£ther  acétique  (  Note  sur  r  )  ;  par  M.  Guibourt 417 

£lémens  de  chimie  médicale  )  par  M.  Orfila.  Extrait.  .  .  4^7 

F. 

Fédégose  (sur  la  racine  de);  par  M.  Cadet,  .••'....  257 

G. 

Graisses  d'homme,  de  mouton,  de  bœuf,  de  jaguar  et 
d'oie  (  Examen  des  )}  extrait  du  sixième  Mémoire  de 

M.  ChevreuL i5 

Crains  moisis.  Moyen  de  les  améliorer 63 

Graines  céréales   (Recherches  analytiques  sur   les);  par 

M.  VogeL  Extrait.  ......; 211 

Goutte.  Remède  antigout^eux  de  JVant ,  220 

Guarana  (  Sur  le  )  ;  par  M.  Cadet 259 

H. 

Huile  de  Bergamotte  (Expériences  pour  déterminer  l'action 
de  l'alcohol  à  différens  degrés  sur  V  );  par  M.  /^ai/- 
quelin 24? 

Histoire  naturelle  des  médicamcns  (  Cours  élémentaire  d'  )  y 
par  M.  Laurent  Salle.  Extrait 87^ 


58o  TABLE  DBS  M'àTiSrES. 

—  Médicale.  Tirée  des  trois  règnes ,  dans  l'île  de  la  Gua- 

deloupe ;  par  M.  Uhermtnier  ^  pharmacien 4^i 

Jurys  de  médecine  (Réflexions  sur  les) 3  par  MM.  les  phar- 
maciens de  Bordeaux isi 

Ipécacuanha    (  Recherches   chimiques   et    physiologiques 

surTj^parMM.  Magendie  et  Pelletier. i45 

Ictère  (  Remède  contre  T  )• 3X 

Institution  pharmaceutique  de  bien£usance 376 

Ile  de  la  Martinique  (  Traité   topographique  et  géologique 

sur  r  )  ;  par  M.  Moreau  de  Jormes 47^ 

Jalap  (  dissertation  sur  le  )  ;  par  M.  Cadet  de  Cassicourt 
fils ,  docteur  en  médecine.  ExtraU. 49^ 

Karatas  (  Du  sirop  de  )  ;  par  M.  Vir^^  .  ^ 184 

L. 

Lettre  de  M.  de  Gheyreul ,  à  MM.  les  rcdactears  du  Journal 

.de  Pharmacie 79 

—  De  M.  Desvaux ,  professeur  de  botanique ,  à  M.  Virejy 

sur  trois  médicamens  végétaux  des  îles  de  France  et 
de  Bourbon. •  •  . 117 

—  A  MM.  les  rédacteurs  du  Journal  de  Pharmacie  ;  par 

MM.  les  pharmaciens  de  Bordeaux,  sur  les  jurys 

médicaux.    . 121 

«—  De  M.  Bosc  à  M.  Virey ,  sur  les  médicamens  des  lies  de 

France  et  de  Bourbon 187 

Litographie  (Sur  la);  par  M.  Cadet 137 

Littérature  médico-pharmaceutique  étrangère,  pour  1816 

(  Revue  de  la  )  ;  par  M.  Firtjr aaa 

Liqueur  antigoutteuse  de  M.  Vilette  (Lettre  à  M.  Planche, 

sur  la  ) ai33 

M.  l 

Manne  (  Expériences  sur  la)  ;  par  M.  le  docteur  Bouillon^ 

Lagrange) ' iî> 


TABLE  DES   MATIERES.  58f 

Matière  médicale  des  États-Unis  (Collections  pour  un 

Esssii  j  SUT  h) ',  ip^T  Benjamin  Smitk-Barton 178 

Minéralogie  chimique  de  Berzélius  (Tableau  du  système  de).  229 

Matière  médicale  (  Cours  élémentaire  de  )  f  par  Desbois  de 

Rochefort.  Entrait  par  M.  Virey,  . 236 

Morphine  (  Note  sur  la  ) 280 

Idem,    .    . 4^ 

Idem .  447 

Médecine ,  chirurgie  et  pharmacie  (  Nouveau  projet  de 

la  réorganisation  de  la  ) 281 

Matière  verte  des  feuilles  (  notice  sur  la  )  ;  par  MM.  Pel- 

letier  et  Caventou 4^6 

N. 

Nouvelles  des  sciences 4^  ^^  ^64 

Nécrologie.  Notice  sur  M.  H.  Klaproth  ;  par  M.  Virex-  •  •     96 

—  Notice  biographique  sur  M.  Figuier^  professeur  à  l'école 

de  pharmacie  de  Montpellier  5  par  M.  BouUajr,  .  .  .  286 

—  Sur  M.  V.-J.-P.  Biron,  ancien  inspecteur  général  du 

service  militaire  «de  santé  ,  médecin  en  chef  des  ar- 
mées ,  etc.    .  .  4 « 574 

0. 

Oliviers  (  Sur  les  pépinières  d' )  ;  par  M.  Cadet 143 

Opoix  (  Rapport  fait  à  la  société  de  pharmacie  sur  un  ou- 
vrage de  M.  }  ;  par  M.  BouUajr, 252 

Ou  poey  tse.  Substance  végétale  1  astringente,  apportée  de 

la  Chine 424 

Opium.  Son  analyse.  Eitraitda  Mémoire  de  M.  Sertuerner.  \Z6 

P. 

Parmentière  (  Du  parenchyme  de  la  )  »  considéré  comme 

substance  alimentaire. 32 

Parmeutier  (hommage  à) 240 

—  Discours  anniversaire,  prononcé  sur    son   tombeau^ 

par  M.  Lauberi,  .  .• 43i 

Pain  (  Méthode  perfectionnée  de  faire  le);  par  M.  Edmond 

Davj 64 


/ 

58ti  TABLE  DES  MATIÈRES. 

—  Nouvelle  méthode  de  l'améliorer;  par  M.  Vogcl.  .  .   61 

—  Son  analyse;  par  le  même 2ï6 

Panification  des  blés  avariés  (Instruction  concernant  la).  .  68 
Poudre  tempérante  laxative  ;  par  M.  Boidllon^Lagrangc»  .  iiS 
Potasse  (  Sur  la  fabrication  de  la  ),  par  Tincinération  des 

diverses  espèces  de  plantes. i^ 

^Platine  travaillé  ;  par  M.  Cadet ^^ 

—  (  Purification  du  ) 261 

—  Fulminant  ;  par  Edmond  Davy.  Extrait aS 

Plantes  usitées  contre  les  morsures  des  serpens  venimeux.  \l^ 
Progranmie  des  prix  proposés  par  l'académie  royale  des 

sciences ,  pour  les  années  1818  et  1819 iW 

—  Du  prix  proposé  par  la  Société  de  médecine ,  chirorgie 

et  pharmacie  du  département  de  l'Eure ^^ 

—  De  la  Société  de  Pharmacie,  pour  1817 ^^ 

—  De  la  Société  de  Médecine  pratique  de  Montpellier.  .  .  t^ 
Pluie  couleur  de  sang  (  Mémoire  sur  une  )  ;  par  M.  I^ 

sant^  pharmacien  à  Nantes.  Extrait  par  M.  Boidlc^*  .  ^ 
Poids  et  mesures  de  diverses  nations  modernes ,  et  des  an- 
ciennes (  Rapports  des  )  ;  par  M.  F^irry ^* 

Prunier  des  Alpes  (  Empoisonnement  des  bestiaux,  parle 

pain  d'amandes  du  )  ;  lettre  à  ce  sujet ^^ 

Réflexions  sur  ladite  lettre ^r 

Plomb  (Sur  la  forme  cristalline  du  deutoxide  de  plomb); 

par  M.  Bouton  de  la  Billardière J^ 

Ponmies^e- terre  (Analyse  des  différentes  variétés  de); 

par  M.  Vauquelin.  Extrait ^* 

Pharmacopœia  mediei  practici  universalis ,  sistens  medica- 
menta  praeparata  et  composita ,  cum  eorum  usu  et 
dosibus.  Auctore  Swediaur  ;  par  M.  Cadet ^* 

—  Pharmacie  (De  l'état  de  la)  en  Angleterre  ;  par  M.  Cadet.  h\ 

Quinquina  (  Continuation  des  expériences  de  M.  Laubert 

sur  le) '9^ 

R. 

Ratanhia  (Lettre  de  M.  Samson ,  pharmacien  à  Calais  9  vài 
les  racines  de  la  ) ' 


Table  DES  matières.  583 

-—  (  Addition  à  Thistoire  natarelfe  de  la  )^  par  M.  Virejr.  ^     ^B 
< —  (Sur  les  propriétés  de  la  racine  de  )]  par  M.  Cadet.  .  .  260 

Refroidissement  artificiel  (  Noie  sur  le  ).     . 280 

Riz  (  Analyse  du  );  par  M.  Bràconnot .  3i4 

—  par  M.  Vahquelin. 3i5 

Réactifs  (  Sur  l'incertitude  de  quelques  );  par  M.  Peschier, 

pharmacien  à  Genève.  Extrait .' 87 3 

Remarques  sur  la  disposition  géographique  des  végétaux 
alimentaires ,  et  son  influence  sur  la  vie  des  hommesi^ 
par  y.-J".  Vîr&jf 629 

s.'  \ 

Succin  (  Quelques  expériences  sur  le  )  ;  par  M.  le  docteur 

BouiUoTi'Lagrange yj 

—  Sur  la  distillation  ;  par  MM.  Robiquet  et  Collin 327 

—  (  Notice  sur  une  matière  jaune  qui  se  sublime  pendant 

la  distillation  du  ) 533 

—  (  Note  relative  à  Iji  matière  particulière  produite  dans 

la  distillation  du  ). 493 

Sirop  dépuratif  amer;  par  M.  Bouillori^Lagrange ii5 

—  D'cther  (Note  sur  le  )}   par  M.  Ftturjr 422 

—  De  violettes;  par  le  même 423 

Seigle  ergoté  du  bois  de   Boulogne  (  Analyse  du  }  ;  par 

M    f^anquelm 164 

—  (  Note  au  sujet  de  l'analyse  du  )  ;  par  M.  Virex»    •    •  •  lyS 
Société  de  pharmacie  (Rapport fait  à  la)  au  nom  de  la  com- 
mission des  travaux ,  sur  les  mémoires  sur  l'extrac- 

tif  envoyés  pour  le  concours.  • 265 

Safran  (  Sur  une  propriété  attribuée  au  ) 335 

Sublimé  corrosif.  Nouvelle  méthode  pour  découvrir  l'arse- 
nic et  le  sublimé  corrosif  dans  leurs  solutions  respecti- 
ves ,  et  les  distinguer  l'un  de  l'autre 335 

Statistique  médicale 3b2 

Substances  végétales  (  Action  de  quelques  )  sur  les  sels  mé- 
talliques ;  extr.  d'une  lettre  de  M.  Peschier  à  lAJVogel.  5o8 

Seringues  perfectionnées  (Sur  les);  par  M.  Ca£/e< Sij 

Sur  le  système  de  M.  le  docteur  Le  Mazuier ,  et  sur  son 

Précis  d'un  Cours  de  chimie  philosophique  et  médicale.  557 


$84  TABLE  DES  MATléRESr'       '    '    - 

T. 

Tartrate  acidulé  de  soude  (  Du  )  ;  par  M.  VogeL   .  •  •   .   .       7 
•—  De  potasse  soluble  (  Lettre  sur  le)  ^  par  M.  Mt^rac.  .   .       8 

Tapioca ,  ou  tipiaca  (  Sur  le  )  ;  par  M.  Virey. 38 

Température  de'  Tair  de  la  mer  et  des  animaux  entxe  les 

tropiques  (  Note  sur  la  ) «•.•••...  266 

Teintures  pharmaceutiques    (  Mémoire   sur  les  )  ;    par 

MM.  Cadet  et  Dcslauriers •  •   .    .   .  403 

Tableau  synoptique  de  proportion  pour  le^  teintures  sim- 
ples pharmaceutiques .* 433 

V. 

Végétaux  astrîngens  ( Sur  les);  par  M.  Cadet 100 

Variétés  littéraires. 336 

Vers  intestinaux  (Remarques  sur  1^)»  et  les  remèdes  ver- 
mifuges employés  en  médecine;  par  M.  Virey.    .    .   .  3go 
-Venin  du  crapaud  commun  (  Extrait  d'u«e  note  sur  la  na- 
ture du )'y  par  M.  Pelletier i35 


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