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Full text of "Journal de pharmacie et des sciences accessoires"

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** 


Chemistiy  Ubrs 

r 


i 


JOURNAL 


' 


' 


DE 


PHARMAG^jg. 


TOME  XX. 


•1 


riRIS.  -^  IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAm, 
Rue  Racine  ,  n<*.  4  >  place  de  TOdcoA. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


V2~I.HÙ 
DES  SCIENCES  ACCESSOIRES,     . 

CONTENANT 

LE  BULLETIN 

DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS , 


E.4.  BOUILLON-LAGfi ANGE ,  L.-A.  PLANCHE, 

P.-F.-G.  BOULLAY.  J.-P.  BOUDET,  J.  J.  VIREY,  J.  PELLETIER, 

A.  BUSSY,  E.  SOUBtlIRAN,  O.  HENRY. 

OOZiI.ABORATZirB8 

MM.  F.  BOUDET,  P.  BOULLAY,  J.-P.  COUERBE, 
L.-R.  LE  CANU,  A.G.  VALLET. 


MM.  A.  YOGEL,  àMwùch,  G.   TADDEI.  à  Fiortncé. 


Major  coUectis  yiribas  exit. 


TOME  VINGTIÈME. 


A  PARIS, 

CHEZ  LOUIS  COLAS,  LIBRAIRE, 

RUE  dàophine,  k".  3a. 

1834. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 


€0NTBNiyilT 


LE  BULLETIN 

* 

D£S  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE   PARIS. 


'         ■  "1^ 


iip^?'!^   ii'<.  .1     i   'iii  liiu..' ■■■III  '    ri.  .1     M.,1   niMiM  itiiril    fi'* 

MÉMOIRE 
"  Sktv  les  îodures  de  plomb.     - 

Présenté  à  t^  Société  d«  pharmiurie,  par  M.  Bsifoi^,  éièire  en  phanuiâc^ , 

ch«z  M.  Frémy,  à  YersailUs. 

Le»  a»rp6  halogènes  occupenit^  eomme  on  le  sait,  une 
pla€e  él^Tée  dan$  Féchelle  électro-négative.  Parmi  les  sels 
<jui  résultent  de  leurs  combinaisons  avec  les  métaux,  il 
en  est  qui  possèdent  encore  une  force  électro-négative 
considérable  ;  aussi  plusieurs  peuvenl-ils  se  combiner  aux 
bases;  maison  observe  qu'ils  s'unissent  tonjôurs  à  Toxide 
dont  le  métal  est  déjà  l'élément  électro-posilif  du  sel  h^r 
loïde.  Le»  chlorures  et  les  fluorures  basiques  sont  les 
TLIL*.  Année. — Janvier  i834.  * 


2  JOURNAL 

corps  les  plus  connus  de  ce  gtsire  ;  leur  composition  est 
telle  que  le  métal  de  Toxide  est  à  cdui  du  sel  lialoïde , 
comme  i ,  a ,  3 ,  7  est  à  i.  Le  résultat  des  expériences , 
dont  j*ai  l'honneur  d'entretenir  la  Société ,  proure  quf'i! 
existe  des  combinaisons  analogues  d'iodure  et  d'oxide 
plombique.  Dans  celles  que  j'ai  observées,  le  plomb  de 
l'oxide  est  à  celui  de  l'iodure  comme  i ,  a,  5  est  à  i. 
Avant  d'entrer  dans  le  détail  des  expériences ,  je  croi» 
utile  de  dire  un  mot  sur  fétat  de  la  question  : 

Aussitôt  que  M.  Courtois  eut  découvert  l'iode,  le» 
chimistes  distingués  qui  en  étudièrent  les  propriétés  in* 
diquérent  une  combinaison  de  ce  corps  avec  le  plomb* 
lU  l'obtenaient ,  soit  directement ,  soit  en  traitant  un  sel 
plombique  dissous  par  un  iodure  alcalin.  Bientôt  l'iodure 
plombique^  fut  employé  en  médecine ,  et  sa  préparation 
dans  les  officines  donna  lieu  à  plusieurs  observations  re* 
marquables.  M.  Berthemot  découvrit  sa  solubilité  dans 
l'eau  bouillante  ,  et  détermina  à  7^  la  quantité  que  l'eau 
peut  ainsi  en  dissoudre  (i).  Quatre  ans  plus  tard  M.  Ga« 
Tentou  fit  la  même  découverte,  -et  ajouta  qu'en  poursuivant 
les  traitemens  par  l'eau  bouillante  sur  l'iodure  obtenu 
de  l'acétate  neutre,  elle  finissait  par  le  transformer  en 
une  poudre  insoluble  blanchâtre  qu'il  supposa  être  un 
80US*iodure  de  plomb.  M.  Henry  observa  que  lorsqu'on 
prépare  l'iodure  par  l'acétate  de  plomb  en  versant  peu  à 
peu  sa  solution  étendue  dans  celle^de  l'iodure,  de  potas- 
sium également  très-étendue ,  il  arrive  un  instant ,  sur 
la  fin  de  l'opération,  où  le  précipité  se  développe  en  ondes 
brillantes  cristallines  ;  il  reconnut  que  ce  pl^nomène  était 

(i)  M.  Polydore  Boallay  dans  son  mémoire  sur  les  iodares  doubles  ^ 
qui  est  antérieur  aux  travaux  de  MM,  Berthemot  et  Caventou  ,  avait 
indiciué  la  solubilité  dans  Teau  bouillante  de  l'iodure  de  plomb  obtenu 
par  le  nitrate  ,  et  sa  cristallisation  par  le  refroidissement  de  la  liqueur 
en  belles  et  larges  paillettes,  très-régulièrement  hexagonales,  d'un 

'jaune  d*or. 

(  Note  du  Rédacteur,  )      « 


DE    PHAEMAGIE.  5 

^  à  une  réaction  acide  qui  se  développait  dans  la  li- 
€gsmm%  et  il  indiqua  qu'on  pouvait  obtenir  tout  d  abord 
de  Fiodure  de  plomb  cristallisé  en  mêlant  quelques 
gouttes  d'acide  acétique  aux  solutions  très-étendues.  Le 
même  chimiste  annonça  encore ,  qu'un  précipité  pulvé* 
rulent ,  de  couleur  jaune  blanchâtre ,  devait  contenir  un 
sous-ipdure.  Il  en  fit  l'analyse ,  et  y  trouva  en  effet  un 
peu  plus  de  plomb  que  dans  Hodure  neutre. 

M.  Frémy  avait  fait  cette  remarque  importante  que 
l'iodure  obtenu  avec  le  nitrate  de  plomb  est  entièrement 
soluble  dans  Teau  bouillante  ,  tandis  que  celui  obtenu 
avec  l'acétate  laisse  indissoute  une  portion  considérable 
qui  se  présente  sous  forme  de  poudre  *d'un  jaune  blan- 
châtre. 

Tous  ces  faits  bien  connus,  je  commençai  par  étudier 
les  phénomènes  de  précipitation  des  sels  plombiques  par 
l'iodure  potassique,  ^t  je  parvins  à  ces  conclusions  : 

i^.  Tous  les  sels  plombiques ,  neutres ,  solubles,  traités 
par  l'iodure  potassique  ,  donnent  un  précipité  d'une  belle 
couleur  jaune  orangé  :  l'iodure  plombique  ainsi  obtenu 
est  entièrement  soluble  dans  l'eau  bouillisinte.  Si  les  li- 
queurs sont  très-étendues,  et  qu'on  verse  peu  à  peu  la 
solution  du  sel  plombique  dans  celle  de  l'iodure  potas- 
sique,  le  précipité ,  qui  ne  parait  pas  d'abord ,  se  déve- 
loppe ensuite  en  ondes  brillantes  comme  soyeuses,  puis 
se  dépose  en  paillettes  quelquefois  asez  volumineuses  ; 

S"».  Si  au  lieu  de  l'acétate  neutre  on.  emploie  l'acétate 
légèrement  basique,  mais  ayant  encore  une  réaction  acide 
sur  le  tournesol  (i),  et  qu'ony  verse  peu  à  peu  la  solution 
d'iodure  potassique  en  fractionnant  les  produits^  les  pre- 
mières portions  sont  d'un  jaune  citron  pâle,  insolubles 
dans  l'eau  bouillante  ;  mais  bientôt  la  réaction  acide  aug- 


(i)  L'acétate  neutre  qui  a  été  exposé  à  lair  pendant  quelque  temps 
est  dans  ce  cas  ainsi  que  je  le  dirai  plus  loin. 

I, 


^  JOCBKAt 

mente  ^  la  couleur  du  prétipiié  se  fonce  de  phis  en  plus 
et  finit  pat*  égaler  celle  de  TiodUre  obtenu  par  les  sels  neu- 
tres. Alors  il  est  entièrement  soluble  dans  Feau  bouil- 
lante, et  lorsque  tout  le  sel  plombique  est  ainsi  décom- 
posé ,  la  réaction  ^cide  a  complètement  disparue  ; 

3"".  Si  Ton  précipite  lacétate  tri  - plombique  par  im 
excès  d'iodure  potassique.,  le  précipité  est  Jaune  serin 
blanchâtre ,  entièrement  insoluble  dans  Teau  bouillante. 

Tous  ces  produits  peuvent  donc  être  partagés  en  deux 
classes,  d'après  l'action  qu'exerce  sur  eux  Feau  bouillante  ; 
If  s  iin6  solubles  et  cristallisables  ^  les  autres  insolubles  et 
pulvérulens. 

J'examinai  d'abord  l'iddure  cristallisé  afin  dé  m'assurer 
de  son  identité  :  voici  le  mode  d'analyse  dont  je  me  suis 
B0£Yu  L'iodure  plombique  est  délayé  dans  environ  4<^ 
parties  d'eau  dont  j'élève  la  température  jusque  vers  le 
point  debuIMtion  ;  j'y  ajoute  alors  dn  nitrate  argentifique 
jusqu'à:  ce  qu'il  n'occasione  plus  de  précipité ,  l'iodure 
argeatifique  recueilli^  lavé  et  sécbé,  donne  le  poids  de 
l'iode.  La  liqueur  réuuie  aux  eaux  de  lavage  est  traitée 
d'abord  pai^  le  cUorute.  isodique  pour  séparer  l'excès  de 
açtl  arg^ntiâque ,,  pms  par  le  sulfide  hydrique  :  le  sulfure 
plombiqi^e  re^uiçill^,  lavé  et  sécbé,  donne  le  poi^s.  du 
plomb.  J'ai  fail  ainsi  trois,  analyses. 

La  première  a  été  Saite  sur  l'iodure  cristallisé  obtenu 
e»  traitant  par  l'eau  bouillante  te  précipité  provenant  du 
nitrate  neutre  ; 

La  seconde  a  été  faite  sur  le  même  iodure  edbteiiu:  du 
même  précipité  provenant  de  l'acétate  neutre  ; 

Là  troisième  enfin  a  été'  feite  ^uir  l'iodure  cristaiKié 
'cd>tenu  en  traitant  par  l'èau  booillaote  le  précipité  pr»- 
vttaaat  de.  L'acétate  légèrement  basique,  lequel  précipité 
ayajiit  lais^  une  portion  assez  considérable  du  produit 
pulvérulent  blanchâtre. 


DE    PHARMACIE. 


Voici  Iç  résultat  des  trois  expériences  en  opérant  sur 
deii3^  grammes  de  matière  : 


0 

No.  1. 

»o.a. 

N«,  3. 

■OTEKMB' 

dAtroh 
esp«ri«BeMr 

Ipdare   argentiqae*  •   .  . 
I&alfnre  i^mbîqae.  .  .  . 

Iode 

a,o3 
i,oa 

!i,o5 

l.OI 

a,o3 
'i.o3 

X. 

o,8^ 

l.îOl 

o,8:4  . 

1.094 

o,$0l 

l^iomb 

*                                                                     1 

k  - 

; 

Total >,.976 

i.©:8 

I.9R5 

X 

t 

1       »-979 

1 

La  formule  (a  I.  PI.)  donne  : 

ïode.    . 1,099 

Plomb 0,901 


a^ooo 

La  diilérence  entre  ces  nombres  est  trop  peu  considé- 
rable pour  que  je  puisse  penser  quelle  ne  provienne  de 
fties  expériences  ^riodure  plombtque  cri3tallisé  e$t  donc 
identique,  c'est,  comme  on  le  yoit,  Tiodure  neutre. 

Tel  qu'on  lobtiçnt  des  sels  neutres ,  il  est  en  foudre, 
d'un  jaune  oriuagé  foncé.  A  la  température  ordinaire,  il  est 
soluble  dans  1235  parties  d'eau  ;  contrairement  à  Tassetr 
tion  de  M.  Henry,  lacide  acétique  n'augmente  pas  cettcf 
solubilité,  qui  s^ffit  pour  expliquer  la  forme  cri stallinedu^ 
précipité  provenant  des  sels  n.eutres  en  solution  étendue. 
A  la  température  de  l'ébuUition  |  il  est  soluble  dans  19  { 
parties  d'eau. 

Voici  la  manière  dopt  j'ai  déterminé  ces  deux  points 
de  solubilité  :  de  l'eau  distillée  est  mise  à  bouillir  avec  uH 
excès  d'iodure  plombique.  La  liqueur  filtrée  bouillante 
est  reçue  dan«  un  matras  et  concentrée  par  ébuUition  jus^ 


6  JOURNAL 

qu'à  ce  qu'on  y  aperçoive  quelques  parcelles  cristallines, 
et  que  suspendant  1  ebullition  elle  cristallise  instantané- 
ment. Le  matras  est  alors  bouché  jusqu'à  ce  qu'il  soit 
complètement  refroidi;  puis  on  y  laisse  rentrer  l'air ,  on 
le  pèse,;  et,  après  vingt-quatre  heures  de  repos,  on  filtre 
pour  séparer  Tiodure  cristallisé.  Celui-ci  est  ensuite  sé- 
ché et  pesé.  La  liqueur  filtrée ,  dont  on  a  pris  le  poids  et  la 
température,  est  précipitée  par  le  nitrate  argentique;  le 
précipité  recueilli  séché  et  pesé  donne  le  poids  de  l'iode 
que  le  calcul  convertit  en  iodure  plombique.  Ces  données 
suffisent  pour  calculer  la  solubilité,  tant  à  la  température 
à  laquelle  on  a  opéré  qu'à  celle  de  l'ébullition.  En  effet, 
l'iodure  plombique ,  obtenu  par  le  calcul  du  sel  argenti- 
fique,  indique  la  solubilité  pour  la  température  à  laquelle 
on  a  opéré;  le  même  iodure  ajouté  à  celui  cristallisé ,  ob-  ' 
tenu  d'abord,  indique  la  solubilité  à  la  température  de 
l'ébullition.  Ce  procédé^  compliqué  en  apparence  ,  est 
cependant  très-simple  et  très-facile  à  exécuter  ;  je  le  crois 
exact ,  car  trois  expériences  m'ont  donné  des  résultats  qui 
différaient  à  peine. 

La  solution,  d'iodure  plombique  est  complètement  in- 
colore contre  Tassertion  de  M.  Berzélius,  qui  la  dit  être 
jaune.  Par  le  refroidissement,  l'iodure  cristallise  en  pail- 
lettes brillantes  d'un  jaune  d'or  magnifique.  Si  cette  cris- 
tallisation s'opère  seulement  dans  une  éprouvette,  et  qu'on 
observe  attentivement ,  on  vpit  que  ces  paillettes,  qui  s'a- 
gitent en  tous  sens,  sont  des  hexagones  parfaitement  ré- 
guliers ;  mais  elles  sont  si  minces  et  si  flexibles  que  lors- 
qu'elles viennent  à  se  rencontrer,  elles  s'appliquent,  se 
ploient  ou  se  déforment  ;  et  lorsqu'elles  se  sont  déposées, 
si  l'on  agite  le  liquide,  on  n'observe  plus  que  des  parcelles 
ou  des  agrégats  de  paillettes  qui  ne  présentent  aucune 
forme  définie.  Recueilli  sur  un  papier  Joseph  bien  tendu 
sur  un  linge ,  l'iodure  s'y  applique  d'abord;  mais  après  la 
dessiccation ,  on  l'enlève  facilement  en  une  seule  feuille 


DE    PHAAMACIE.  7 

qui  a  la  couleur  et  Téclat  de  lor.  L'iodure,  ainsi  recueilli , 
est  beaucoup  plus  beau  que  si  on  le  reçoit  sur  un  filtre  où 
il  se  tasse. 

Restent  maintenant  à  examiner  les  produits  pulyéru- 
lens  insolubles  dans  l'eau  bouillanteet  de  couleur  jaune 
plus  ou  moins  pâle.  Je  m'occuperai  d^abord  de  celui 
que  l'on  obtient  pour  résidu ,  lorsqu'on  épuise  par  l'eau 
bouillante  le  précipité  provenant  de  l'acétate  légèrement 
basique.  La  circonstance  de  sa  formation  en  présence  d'un 
sel  plombique  basique ,  jointe  à  la  propriété  de  donner 
de  l'iodure  neutre  cristallisable  lorsqu'on  le  traite  par  de 
l'eau  acidulée,  ne  me  permettait  pas.de  douter  que  c'é- 
tait un  iodure  basique  :  deux  grammes  de  ce  corps  fu- 
rent donc  soumis  à  l'analyse,  en  suivant  le  mode  indiqué 
plus  baut,  avec  la  précaution  d'ajouter  préalablement  un 
peu  d'acide  nitrique  très-étendu,  j'obtins  : 


Iodure  argentique. 
Sulfttre  plombiqae. 


Iode 

Plomb.  ...... 

Oxigène  calculé. 


BT».  1. 


1,38 
i|39 


0,743 

I,Q03 

0.047 


h99^ 


N».  a. 


1,36 
1,40 


0.733 
x,aia 
0,047 


»»99î> 


■OIJUIIK. 


1 


0,738 
1,208 
0,047 


i>993 


Nombre  qui  s'éloignent  peu  de  ceux  donnés  par  la 
formule  P  W  O  == 

Iode 0,741 

Plomb i,aia 

Oxîgène.       0,047 

2,000 


8  iOUBKAI. 

On  peut  donc  regarder  ce  corps  comme  ua  iodure  ha^ 
sique  ;  c'est*à-dire  que  Tiodure  se  trouva  combiDe  avec 
Toxide  plombique  en  proportion ,  telle  que  le  plovib  dp 
Toxide  égale  celui  de  l'iodure. 

Pour  bien  concevoir  la  formation  de  ce  produit ,  tQIi 
peut  considérer  le  sel  que  j'ai  désigné  légèrement  b^^ 
sique  comme  un  acétate  aesqui-plombique;  et  «i  l\>|i^4it 
réagir  (  A^  Pl^  )  f  (I*K2),  on  a  <  AaJ^^  )  +  {*' PU^^ 
{P PI -4- PI)  :  lacétate  potassique  reste  dissous  ;  l'iodâtre 
plombique  neutre  et  Tiodure  basique  ae  précipitent  2 
mais  lorsqu'on  traite  ce  précipité  par  l'eau  bouiUante^ 
l'iodure  neutre  se  dissout ,  et  il  reste  de  l'iodure  b^siq-pe 
sur  lequel  l'eau  bouillante  n'a  plus  aucune  action. 

L'acétate  plombique  neutre ,  exposé  à  l'air ,  perd  dp 
l'acide  acétique  et  devient  basique  :  j'ignore  le  termp 
dp  ce^e  décomposition  ;  mais  de  l'acétate  neutre  que  j'ai 
exposé  à  l'air  pendant  trois  semaines  à  une  température 
de  i5  à  3oo  c.  s'est  trouvé  presque  entièrement  trans-r 
formé  en  acétate  sesqui-b^sique  ;  il  ne  s'est  pas  formé  une 
quantité  notable  de  carbogaate  plombique.  Dans  une  autre 
expérience ,  le  même  sel  fut  exposé  peijdant  huit  jours 
dans  une  étuve  cbauSée  graduellement  de  3o  à  60*"  G. 
Traité  alors  par  l'eau  distillée ,  il  laissa  indissoute  une 
quantité  considérable  de  carbonate  plombique  ,  et  le  sel 
dissous  était  de  l'acétate  sesqui-basique.  Ces  faits  setnir 
blent  prouver  que  dans  l'altération  qu'éprouve  à  l'air  Ta*? 
cétate  plombique ,  l'acide  carbonique  n'agit  que  lorsque 
le  sel  plombique  est  transformé  en  acétate  sesqui-basique^ 
Le  sel  de  saturne  du  commerce ,  que  l'on  regarde,  géné- 
ralement comme  neutre ,  a  subi  une  décomposition  ana^ 
logue.  Ces  observations  expliquent  l'anomalie  apparente 
entre  les  faits  exposés  au  commencement  de  cette  note  et 
ceux  observés  par  plusieurs  cbimistes,  -qui^  pren^t  pour 
neutre  le  sel  préparé  sans  doute  depuis  quelque  temps , 
ont  annoncé  qu'il  donnait  un  précipité  d'iodure  non  en-? 
tièrement  soluble  dans  l'eau  bouillante. 


PE    PHAAMÀCIK.  9 

}jà  ^rce  électro- négative  de  Tiodure  pk>mbique  est 
ielle/que  si  Ton  £ait  bouillir  dans  Teau  de  Tiodure  neutre 
avec  du  carbonate  plombique,  l'acide  carbonique  ^est  dé- 
gagé, et  il  se  forme  de  Tiodure  basique. 

Je  passe  maintenant  à  l'examen  du  précipité  que  Ion 
obtient  lorsqu'on  décompose  l'acétate  tri-plombique  par 
l'iodttre  potassique  en  quantité,  telle,  que  tout  le  sel  plom^ 
bique  soit  décomposé.  Deux  grammes  de  ce  corps,  conve- 
nablement lavés  et  sécbés  à  loo*"  c*,  furent  soumis  àTan»- 
Ijse  9  et  donnèrent  : 

Iode 0,53a 

Plomb .     1,346 

Oxigène 0,070 

La  formule  V  PPO^  donne  : 

Iode.    ^ o,558 

plomb.    . 0,372 

Oxigène.    .    .  • 0,070 

2,000 

Ce  corps  est  donc  un  iodurebi-basique.,  c'est-à-dire 
que  Je  métal  de  loxide  est  à  celui  de  l'iodure  comme  a  :  i  ^ 

en  faisant  réagir  (A  PP  J  -)*  (  ^^  ^  )  9  <^  ^  ^^  ^^^^  (  ^  ^) 
+  (PP1  +  PP). 

L'acétate  plombique,  traité  de  même  par  un  excès 
d'iodure  potassique,  donne  un  iodure  quinque-basique; 
c'est-à-dire  que  dans  ce  corps  le  plomb  de  l'oxide  esta 
celui  de  l'iodure  comme  5  :  1  ;  et^  en  efiet,  puisqu'on  a 
f?itréagir(PK)-f  (APJ5),ona(AK)4-(PPl+PP). 

Ces  trois  iodures  basiques,  desséchés  dans  le  vide  ou 
par  leur  exposition  à  une  température  de  ipo''  c.  relien«> 
nent  de  l'eau  combinée  qu'ils  ne  perdent  que  vers  ^koa% 
La  quantité  de  cette  eau  est  telle,  que  ses  élémens  suffi- 
raient pour  transformer  l'iode  en  acide  bydriodique  et  1^ 
plomb  en  oxide  plombique  ;  de  sorte  que ,  dans  cet  état  t 


« 


lO  JOUENAL 

on  peut  tout  aussi  bien  les  considérer  comme  des  hydrio- 
daU^  basiques  que  comme  des  iodures. 

Soumis  à  l'action  de  la  cbaleur  dans  un  creuset ,  ils  se 
fondent  tous ,  de  3oo  à  SSo""  c.  ;  alors  ils  ne  tardent  pas  à 
se  décomposer  en  répandant  une  épaisse  fumée  blanche 
mêlée  de  Tapeur  d'iode.  Si  Ton  continue  à  les  chauffer 
jusqu'à  ce  qu'ils  soient  en  fusion  tranquille  et  qu'ils  ne 
dégagent  plus  de  vapeurs,  on  obtient  un  verre  ambré 
parfaitement  diaphane  ,  très  -  élastique  et  doué  d'une 
grande  force  réfringente.  Je  n'en  ai  pas  fait  l'analyse  quan- 
titative ,  mais  je  me  suis  assuré  qu'il  contient  encore  de 
l'iode  auquel  il  doit  probablement  sa  couleur  et  une  par- 
tie de  sa  force  réfringente  ;  il  contient  aussi  de  la  silice 
qui  a  été  enlevée  au  creuset. 

Si  je  résume  maintenant  les  faits  exposés  dans  cette 
note,  on  voit  ; 

i"".  Que  l'iodure  plombique  est  soluble  dans  ia35  par 
ties  d'eau  à  la  température  ordinaire  i5°  c,  et  dans  194 
parties  à  la  température  de  l'ébuUition  ; 

2*".  Qu'il  cristallise  en  paillettes  hexagones  régulières  ; 

3"*.  Qu'il  peut  se  combiner  avec  l'oxide  ploinbique  en 
trois  proportions,  dans  lesquelles  le  métal  de  l'oxide  est 
à  celui  de  l'iodure  comme  i ,  2 ,  S  est  à  i  ; 

4^.  Que  ces  iodures  basiques  retiennent  de  l'eau  en 
quantité  telle ,  qu'on  peut  aussi  bien  les  considérer  comme 
des  hydryodates  que  comme  des  iodures  ; 

5^.  Que  pour  préparer  l'iodure  plombique,  on  doit 
préférer  le  nitrate  à  l'acétate  plombique  ; 

6^  Que  si  l'on  avait  employé  de  l'acétate  basique,  et 
qu'une  portion  du  produit  refusât  de  se  dissoudre  dans 
l'eau  bouillante ,  on  devrait  alors  aiguiser  l'eau  d'un  peu 
d'acide  acétique  ; 

7*.  Que  l'acétate  plombique ,  exposé  à  l'air ,  perd  de 
l'acide  acétique;  qu'indépendamment  de  l'action  de  l'a- 
cide carbonique ,  il  se  transforme  en  acétate  sesqui-ba- 


DE     PHARMACIE.  II 

sique,  et  cpi'on  doit  ériter  d'employer  le  sel  ainsi  altéré 
pour  préparer,  par  double  décomposition ,  les  sels  plom« 
biques  neutres  peu  ou  point  solubles. 

Dans  le  cours  des  expériences  que  j'ai  tentées  sur  les 
combinaisons  de  Tiode  avec  le  plomb,  je  suis  parvenu  à 
former  un  iodure  bleu  que  je  crois  correspondre  à  Toxide 
plombeux  de  M.  Berzélius.  Jusqu'à  présent  je  n'ai  pu 
suivre  exactement  les  réactions  qui  ont  lieu  lors  de  sa 
formation ,  parce  que  le  procédé  au  moyen  duquel  je  l'ai 
obtenu  est  très-compliqué  ;  je  poursuis  mes  recherches 
sur  cette  combinaison ,  et  si  je  parviens  à  un  résultat  sa- 
tisfaisant, je  m^'honnorerai  d'en  faire  part  à  la  Société. 
'  Je  dois  dire  en  terminant  que  M.  Frémy ,  après  m'avoir 
fait  part  de  ses  remarques ,  m'a  constamment  guidé  par 
ses  conseils  :  qu'il  me  soit  permis  de  lui  témoigner  ici 
toute  ma  reconnaissance. 

NOTE 

Sur  les  litharges  du  commerce. 

Présentée  à  la  Société  de  pharmacie  par  M.  Ledoyeh  ,  pharmacien  à  Paris, 

« 

(extrait.) 

Ayant  eu  souvent  occasion  d'examiner  les  diverses 
'espèces  de  litharge  du  commerce ,  pour  en  apprécier  la 
pureté ,  M.  Ledoyen  a  proposé  de  substituer  au  procédé 
connu  de  M.  Boutron-Charlard  le  procédé  suivant ,  qui 
lui  a  paru  préférable,  parce  qu'il  permet  de  reconnattre 
des  atomes  de  fer  ou  de  cuivre  qui  échappent  au  premier. 
Ce  procédé  consiste  à  triturer  2  grammes  de  litharge  ré- 
duite en  poudre  très-fine  avec  3a  grammes  d'acide  sul- 
furique  étendus  de  11  à  la  fois  leur  poids  d'eau 9  et  à 
laisser  agir  pendant  |  d'heure,,  en  ayant  soin  d'agiter  de 


12  JOUIKNAL 

lettips  0o  temps.  On  filtre  «Dsuile  la  li^ii^ur  ei  on  Tess^ 
par  l'hydrocyânate  ferrure  de  potasse. 

M.  Ledoyen  a  étudié  avec  attention  les  litbarges  d'An- 
gleterre.,. d'Allemagne  et  de  France ,  et  les  a  tour  à  tour 
soumises  à  1  épreuve  de  sa  méthode. 

La  litbarge  anglaise  se  présente  en  paillettes  minces., 
brillantes ,  assez  entières  et  uniformçs,  d'une  couleur 
jaune  d'or  plus  ou  moins  foncée ,  quelques-unes  cepen- 
dant offrent  des  points  arrondis,  jaunes  yerdâtres  oc^ 
,  bleuAtres,  maiscette  espèce  est  la  plus  rare  aujourd'hui.  Au 
reste,  quel  que  soit  son  aspect,  la litharge  anglaise,  traitée, 
par  le  procédé  de  M.  Ledoyen ,  lui  a  toujours  fourni  une 
liqueur  dans  laquelle  l'hydrocyanate  ferrure  de  potasse  a 
Catit  nattre  un  précipité  d'un  bleu  vif  plus  ou  moins  abon«<: 
dant.  Il  n'y  a  d'ailleurs  jamais  rencontré  de  traces  de 
cuivre. 

La  litharge  d'Allemagne  n'estpoint  en  paillettes  minces, 
sa  couleur  varie  du  rouge  au  jaune  pâle  ;  en  général  son 
aspect  est  terne ,  comme  si  elle  était  couverte  de  pous- 
sière ,  elle  est  toujours  piir$emée  de  points  grenus  jaunes 
verdâtres.  Quelquefois  on  la  rencontre  à  l'état  pulvéru* 
lent,  avec  une  couleur  terreuse  ;  elle  est  alors  le  plus  sou- 
vent mêlée  d'une  certaine  quantité  de  sable  qui  peut  aller 
jusqu'à  12  p.  f.  Toutes  les  litbarges  dites  d'Allemagne  ont 
présenté  à  M.  Ticdoyen  du  fer  et  du  cuivre  en  proportions 
variables  ;  mais  il  a  remarqué  qu'en  général  celle  qui 
offrait  un  aspect  terne  contenait  plus  de  cuivre  que  lea- 
autres.  Dans  tous  les  cas ,  au  moment  ou  on  ajoute  de 
rhydrocyanate ferrure  <le  potasse  à  la  liqueur  d'épreuve, 
elle  passe  au  rouge  macron ,  puis  au  bleu.  Le  passage  du 
rouge  an  bleu  est  d'autant  plus  rapide ,  que  la  litharge 
contient  plus  de  fer  ;  d'ailleurs ,  l'intensité  de  chaque 
couleur  dépend  de  la  proportion  des  métaux  étrangers  que 
renferme  la  litharge. 

Il  eidste  bien  peu  de  différence  en  général  entre  les  li- 


DE    PHABMACIE.  l3 

tbarges  de  France  et  celles  d'Allemagne  :  cependant  les 
})remiÀres  se  présentent  d'ordinaire  en  paillettes  plus 
petites  et  plud  brillantes ,  et  paraissent  contenir  moins 
jé  cuivrie  que  les  autres.  D'ailleurs^  ,un  échantillon  de 
litbarge  de  Clichy-la-Gareone  a  présenté  à  l'auteur  la 
même  composition  que  les  meilleures  lithargès  d'Angle- 
terre^ à  cela  près  de  à  à  3  p.  ^  de  plomb  métallique  qu'il  y  a 
reconnu.  Cette  observation  lui  fait  espérer  que  la  France 
pourra  bientôt  s'affiràinchir  du  tribut  que  la  supériorité 
des  litbarges  anglaises  la  force  dé  payer  à  l'étranger. 

M.  Ledoyen  n'indique  pas  de  procédé  particulier  pour 
apprécier  les  quantités  de  fer  du  dé  cuivre  contenuet  daes 
les  litbarges,  il  fait  observer  seulement  qu'il  est  plus 
facile  et  bien  plus  court  de  déterminer  la  qualité  de  eet 
oxide  par  sa  méthode  que  par  celles  qui  ont  été  usitéef 
jusqu'ici. 

Les  av^atages  du  trutemènt  des  litbarges  par  l'acidi! 
suif  urique  ne  se  bornent  pas  à  signaler  les  métaux  qu'ellea 
renferment ,  il  peut  encdire  servir  à  rencfare  propre  à  la 
préparation  des  emplâtres  ,  les  litbarges  d'Allemagne  qui 
fournissent  en  général  des  emplâtres  de  mauvaise  qualité; 
En  effet ,  l'auteur  de  ce  travail  a  réussi  h  faire  un  eii^ 
plâtre  très-blanc  et  de  bonne  consistance  avec  une  litharge 
qm  j  avant  d'avmr  été  purifiée  par  l'acide  sulfurique ,  ii^ 
lui  avait  fourni  qu'une  masse  emplastique  aiolle.  et  giv 
sâtre;  d'ailleurs,  la  perte  qu'aitralne  la  purification  defi 
litbarges  d'Allemagne ,  se  trouve  à  peu  près)OQNaip<ansée 
par  l'infériorité  dé  leur  prix. 


l4  JOURNAL 


EXTRAIT  DU  RAPPORT 

Fait  à  ta  Société   de  Pharmacie,  sur   le  mémoire 

précédent , 

Par  MM.  BooTaoM'CHARi.ABD  et  Pelouzb. 

Noitô  nous  sommes  convaincus ,  disent  les  rapporteurs  , 
que  l'acide  suif uri que  af&ibli  enlève  aux  litharges  que  Ton 
soumet  à  son  action ,  les  petites  quantités  de  fer  et  de 
cuivre  qu'elles  renferment  presque  toujours^  et  nous  avons 
obtenu  les  précipités  indiqués  par  Fauteur;  mais  son 
procédé  ne  nous  a  point  paru  préférable  à  ceux  dont  on 
se  sert  babituellement ,  car  il  est  bien  moins  important 
pour  un  pharmacien  de  savoir  si  une  litharge  contient  da 
fer  ou  du  cuivre,  puisqu'elles  en  contiennent  presque 
"  toutes,  que  de  connaître  la  proportion  de  ces  deux 'mé- 
taux ,  ce  qui  est  impraticable  par  le  procédé  indiqué  dans 
le  mémoire. 

MM.  Boutron  et  Pelouze  ont 'voulu  s'assurer  ensuite 
s'il  était  vrai ,  comme  M.  Ledoyenle  pense  avec  beaucoup 
d'autres  praticiens ,  que  les  petites  quantités  de  fer  et  de 
cuivre  contenues  dans  les  litharges  de  France  et  d'Alle- 
magne ,  fussent  les  seules  causes  de  la  mollesse  ou  de  la 
couleur  grise  des  emplâtres  qu'elles  fournissent.  A  cet  effet 
ils  en  ont  essayé  cinq  échantillons  divers,  et  ont  constaté 
que  si  leurs  produits  étaient  il  est  vrai  très-légèrement 
grisâtres ,  ils  ne  présentaient  pas  la  mollesse  qu'on  leur 
attribue  :  ils  ont ,  d'ailleurs  ,  préparé  de  l'emplâtre  avec 
,  de  la  litharge  d'Allemagne  purifiée  par  l'acide  sulfurique, 
et  ont  reconnu  que  le  procédé  de  M.  Ledoyen  pouvait  bien 
être  employé  avec  avantage  pour  donner  de  la  blancheur 
aux  emplâtres  préparés  avec  des  litharges  impures ,  mais 
qu'il  ne  paraissait  aucunement  influer  sur  leur  consistance. 


Cepciidfart,  JttHt  ilirm  tenninant  leur  rapport ,  eomme 
diani^  qadqgMrt^tiitmnstances  ce  procédé  peut  étreayanta* 
getix  ^  flKMV  eroyons  devoir  engager  la  Société  à  remercier 
Mi.  Létojen  de  sa  communication ,  et  à  enroyer  sa  note  à 
lieummission  de  rédaction  comme  devant  être  imprimée 
par  extrait. 

Sur  les  idnaigres  et  acides  pyroligneux  du  commerce. 

Bans  une  autre  note  également  adressée  à  la  Société  de 
pharmacie ,  M.  le  doyen  annonce  qu'ayant  eu  occasion 
de  faire  quelques  essais  sur.  les  vinaigres  et  acides  pyro- 
ligneux ,  ii  a  constamment  rencontré  du  fer  dans  les  pre- 
miers, et  dans  les  autres  du  sulfate  de  soude,  du  fer 
et  même  du  cuivre ,  soit  ensemble  dans  le  même  acide, 
soit  séparément. 

^    Cei  observations  l'engagent  à  appeler  la  surveillance 
de  l'administration  sur  le  commerce  des  vinaigres. 

NOTE 

Sur  faction  de  [acide  sulfurique  concentré  et  froid  sur 

'  le  cuii^re. 

Par  M.  Baiaobl  fib. 

Dans  tous  les  traités  de  chimie,  on  pose  en  principe 
que  le  cuivre  est  sans  action  à  froid  sur  l'acide  sulfurique 
concentré,  et  qu'il  n'y  a  réaction  entre  ces  deux  corps  qu'à 
une  température  élevée. 

Les  expériences  suivantes  prouvent  que  le  cuivre  agit 
sans  le  contact  de  l'air  sur  l'acide  sulfurique  pur  et  con- 
centré, à  froid  comme  à  cbaud  ;  mais  beaucoup  plus  lente- 
ment pour  le  premier  cas,  et  que  le  mode  d'action  est  aAu 
solument  le  même  à  l'exception  de  la  durée. 


l6  JOURNAL 

Le  î%  ànil  »833 ,  j'ai  introdait  dans  un  flacott  boaetké 
à  rémeri  de  la  toamure  de  cuivre  rou^e  bien  décapée  et 
pmée  de  matières  étrangères  ;  j  ai  ensuite  complètement 
rempli  d'acide  solfut-ique  pur  à  66"  le  flacon  que  j'ai  bien 
fermé* 

Au  bout  de  huit  à  dix  jours ,  le  liquide  s'est  légère- 
ment coloré  en  rose  :  au  bout  de  trois  semaines  la  colora- 
tion avait  disparu,  et  le  cuivre  conservait  son  brillant 
métoliique. 

Le  f  a  mai ,  ayant  ouvert  le  flacon^  il  ne  s'est  point  dé^ 
gagé  d'odeur  d'acide  sulfureux. 

Environ  un  mois  après,  je  vis  une  petite  quantité  d'une 
hiatière  brunâtre,  pulvérulente ,  tapisser  les  parois  et  le 
fond  du  flacon.  Il  n'y  avait  point  d'acide  sulfureitx  dégagé 
du  liquide. 

La  quantité  de  la  matière  brune  augmenta  pendant  lès-* 
troisième^  quatrième  et  cinquième  mois,  et  de  petits  <mB* 
taux  incolores  et  transparens  adhéraient  aux  parois  dut 
flacon. 

Au  bout  du  sixième  mois,,  la  liqueur  exhalait  une  forte 
odeur  d'acide  sulfureux  ;  c'est  à  ce  moment  que  j'exami-^ 
nai  la  liqueur,  les  cristaux  et  la  poudre  brune. 

La  liqueur,  qui  était  à  peine  colorée^  prenait  une  belle 
couleur  bleue  lorsqu'on  y  versait  de  l'eau,  et  contenait  du 
sulfate  de  cuivre  anhydre. 

Les  cristaux  transparens  et  incolores  se  dissolvaient 
dans  l:eau  qu'ils  coloraient  en  bleus  exposés  à  l'air,  ils  ne 
tardaient  pas  à  devenir  également  bleus  t  ces  cristaux 
étaient  donc  du  sulfate  de  euwre  anhydre. 

Pensant  que  la  matière  brunâtre  devrait  être  du  sulfure* 
de  cuivre ,  je  1  ai  vergée  wt  un  filtre,  lavée  et  séchée  à  Fa- 
bri  du  contact  de  Tair.  ^ 

Cette  matière ,  traitée  par  l'acide  nitrique  très-faible  à 
l'aide  d'une  douce  chaleur,  a  donné  une  liqueur  bleue 
(  nitrate  de  cuivre  ) ,  et  il  est  resté  sous  forme  de  flocons 


j 


DE    PHARMACIE.  Ij 

une  matière  d'un  blanc  grisâtre  qui  a  été  séparée  de  la 
liqueur  à  laide  du  filtre;  après  avoir  été  léchée,  une  poc-» 
tion  a  été  mise  sur  les  charbons  ardens,  e'cet  fondue,  et 
a  brûlé  avec  une  flamme  bleue  et  dégagement  d  acide 
sulfureux  ;  une  autre  portion  y  mise  dans  un  tube  à  expé- 
rience ,  s'est  volatilisée  lorsqu'on  Ta  cbaufiee. 

Il  est  évident,  d  après  ces  expériences ,  quâ  la  tempé- 
rature ordinaire ,  l'acide  siilfurique  est  décomposé  en 
partie  par  le  cuivre,  en  acide  sulfureux  et  en  oxigèoe,  qui 
se  porte  sur  ime  portion  du  cuivre  pour  former  de  l'oxide 
de  cuivre,  et  de  là  du  sulfale  de  cuivre  anhydre,  puisque 
l'acide  est  concentré. 

L'acide  sulfureux  se  dissout  dans  la  liqueur  ;  mais  le 
cuivre  réagit  à  son  tour  sur  lui ,  le  décompose  en  soufre 
et  en  oxigène  pour  former  une  nouvelle  quantité  d  oxide 
de  cuivre  et  du  sulfure  de  ce  métal. 

Pour  m'assurer  qu'il  en  était  ainsi,  j'ai  introduit  de  la 
tournure  de  cuivre  dans  un  flacon  bouché  à  Fém^ri,  rem- 
pli d'acide  sulfureux  récemment  préparé  et  exempt  d'a- 
eiàe  sulfurique. 

Au  bout  de  cinq  à  six  mois  le  cuivre  était  transformé 
en  Une  matière  brune  qui ,  examinée ,  a  été  reconnue  être 
du  sulfure  de  cuivre;  la  liqueur  avait  pris  une  couleur 
bleue  et  répandait  à  peine  Todeur  d'acide  sulfureux. 

Ces  faits  me  portèrent  à  rechercher  si  la  réaction  qui 
avait  lieu  entre  le  cuivre  et  l'acide  sulfurique,  à  laide  de 
la  chaleur ,  donnait  les  mêmes  résultats. 

Je  me  rappelai  que  lorsqu'on  préparait  à  l'École  d« 
médecine  l'acide  sulfureux  anhydre  au  moyen  xlu  cuivre 
et  de  l'acide  sulfurique ,  le  résidu  était  brunâtre  :  ie 
voulus  reconnatUre  s'il  y  avait  formation  de  sulfure  de 
cuivre. 

Je  fis  bouillir  de  l'acide  sulfurique  concentré  avec  de  la 
tournure  de  cuivre;  je  traitai  le  résidu  par  l'eau  pour  dis- 
soudre, et  enlever  le  sulfate  de  cuivre  :  il  resta  une  ma- 
XX* .  Année.  — Jan  \^ier  1 834-  2 


l8  JOUENAL 

liére  brune  mélangée  de  cuivre  métallique  que  je  sépa* 
rai  facilement.  La  matière  brune  ,  traitée  par  l'acide  ni- 
trique ,  comme  dans  l'expérience  précédente ,  laissa  du 
soufre. 

Je  pense,  d'après  ces  expériences,  que  l'action  des 
acides  sur  les  métaux  à  froid  n'a  pas  encore  été  assez  étu- 
diée, et  que  les  beaux  travaux  de  M.  Becquerel  doivent 
faire  présumer  que  cette  action,  qui  est  toute  électrique, 
doit  varier  avec  la  température ,  la  durée  du  contact ,  la 
division  des  métaux  et  la  concentration  des  acides. 

Sur  la  viscine ,  principe  immédiat  des  {végétaux  qui  se 
retrouve  dans  la  glu ^  et  la  matière  exsudée  par  ratraC'- 
tylis  gummifera. 

Par  M.  Macaibb. 

Extrait  des  mémoires  de  la  Société  de  physique  et  d'histoire  naturelle 

de  Genève. 

Uatractjlis  gummifera ,  plante  de  la  famille  des  com- 
posées cynarocépbales ,  qui  croit  en  Sicile,  laisse  suinter 
du  réceptacle  ou  de  Tinvolucre  une  matière  particulière 
qui  se  présente  sous  forme  de  masses  arrondies ,  demi- 
transparente  ,  douée  d'une  sorte  de  mollesse  et  de  demi- 
élasticité  comme  ce  qu'on  nomme  caoutcbouc  fossile, 
d'une  saveur  nulle  et  d'une  couleur  légèrement  rougeàtre. 

Cette  matière,  que  M.  Macaire  admet  comme  un  nou- 
Tcau  principe  immédiat  des  végétaux ,  a  été  nommé  par 
lui,  viscine,  en  raison  de  sa  viscidité.  Les  caractères  de  la 
yiscine^sont  les  suivans. 

Elle  est  plus  légère  que  l'eau  sur  laquelle  elle  surnage. 

Mais  elle  tombe  au  fond  de  l'alcool  à  36°;  elle  se  ra- 
mollit à  la  cbaleur  ,  se  fond  et  se  boursouffle ,  brunit  lé- 
gèrement ,  et ,  si  elle  est  refroidie ,  elle  reste  liquide  et 
s'attacbe  fortement  aux  doigts  comme  la  colle-forte. 


DE    PHARMACIE.  ig 

Chauffée  plus  fortement  elle  brûle  avec  une  flamme 
blanche  ,  beaucoup  de  fumée  et  une  odeur  assez  sembla- 
ble à  celle  de  l'huile  à  brûler* 

Elle  se  comporte  du  reste  à  la  chaleur  comme  les 
substances  non  azotées ,  et  ne  donne  pas  d'ammoniaque 
lorsqu'on  la  traite  par  la  chaux. 

La  vi^cine  ne  se  dissout  dans  l'eau  ni  à  chaud  ni  à 
froid.  Mais,  à  la  température  de  lo  à  i5**,  elle  absorbe 
un  peu  du  liquide,  devient  opaque  ;  à  loo**;  elle  reste 
translucide  et  devient  poisseuse  et  filante. 

L'alcool  à  4<>°  ^'^^  dissout  point  à  froid ,  mais  en  dis- 
sout un  peu  à  TébuUition  et  la  laisse  précipiter  par  le  re- 
froidissement ;  l'éther  bouillant  la  dissout  complètement  ; 
une  très-petite  portion  se  précipite  par  le  refroidisse- 
ment; l'éther  évaporé  laisse  une  matière  d'une  extrême 
viscidité. 

L'essence  de  térébenthine  la  dissout  à  chaud  et  de- 
vient très-viscide  ;  par  l'évaporation  il  reste  une  substance 
jaune  transparente  très-glutineuse,  liquide  à  chaud, 
s'épaississant  par  le  refroidissement ,  et  formant  alors 
un  vernis  transparent,  gluant  les  doigts.  L'alcool  bouillant 
dissout  toute  la  thérébentine  qui  existe  dans  ce  composé, 
et  la  matière  glutineuse  reparaît  agglutinée,  d'une  trans- 
parence très-viscide,  et,  avec  toutes  ses  propriétés.  Aban- 
donnée à  Vair  libre  pendant  un  temps  très-considérable, 
elle  y  demeure  sans  altération  et  sans  se  dessécher  en 
aucune  manière. 

Elle  est  insoluble  dans  l'huile  grasse  à  chaud  et  à 
froid. 

Soluble  dans  la  potasse  caustique  qui  ^e  colore  alors 
légèrement. 

L'acide  sulfurique  la  dissout  en  se  colorant  fortement 
en  brun  ,  et  sans  former  de  tannin  artificiel  ;  une  grande 
quantité  de  ciiarbon  se  dépose. 

a. 


20  JOURNAL 

L'acide  nitrique  ,  chauffé  sur  celle  subslance ,  se  co- 
lore en  jaune  rougeâtre  et  la  dissout.  Dans  1  evaporation 
à  siccité,  il  reste  une  substance  d'un  blanc  jaunâtre 
non  anière ,  qui  ne  contient  pas  d'acide  oxalique ,  se  dis- 
solvant dans  la  potasse  caustique  en  la  colorant  fortement 
en  rouge,  très  facile  à  enflammer ,  et  brûlant  vivement  à 
la  manière  de  l'amadou. 

Elle  est  composée  de  :  . 

Carbone.  .  .       76,6    ou    Carbone •  76,6 

Hydrogène.  .        9,2  Eau 17,2 

Oxigène'  i5,3i  Hydrogène  excédant.        7,3 

Celte  subslance  se  rapproche,  comme  on  voil ,  par  sa 
composition  des  résines  et  de  la  cire;  mais  elle  s'en 
éloigne  par  sa  viscidilé,  son  insolubililé  dans  l'alcool  et 
dans  l'huile  grasse. 

M.  Macaire  a  recherché  si  la  glu  et  le  fruit  du  gui 
blanc  contenaient  de  la  viscine;  il  conclut  de  ses  expérien- 
ces ,  que  le  fruit  du  gui  ne  contient  que  de  la  gomme  ou 
du  mucilage,  et  que  la  glu  du  commerce  est  composée 
de  mucilage,  d'acide  acétique  en  petite  quantité,  de 
ciiromule  verte ,  de  quelques  corps  étrangers ,  comme 
sable,  etc.,  et  en  grande  partie  de  yiscine,  tout-à-fait 
semblable  pour  ses  propriétés  à  celle  qui  exsude  de  l'in- 
volucre  de  l'alractilis  gummifère.  M.  Macaire  s'est  as* 
suré  ensuite  que  de  l'écorce  de  houx  [ilex  aquifolium)^ 
bouillie  avec  de  l'eau  et  enfouie  dans  la  terre ,  comme 
on  le  fait  pour  la  préparation  de  la  glu  ordinaire ,  conte- 
nait, au  bout  de  trois  semaines  de  séjour  dans  la  terre , 
une  quantité  très-notable  de  viscine  qui  s'est  iiccrue  en 
prolongeant  davantage  la  fermentation.  L'écorce  de  gui 
{yiscum  album  ) ,  traitée  de  la  même  manière,  a  donné  des 
résultats  identiques;  enfin  M.  Macaire  s'est  assuré  que 
la  viscine  existe  toute  formée ,  mais  en  petite  quantité  , 
dans  les  écorces  de  ces  végétaux  avant  la  fermentation. 


DE    PHARMACIE.  21 

c|ue  cellç-ci  paràtt  transfonner  tout  le  mociliige  et  une 
partie  du  Ugneuic  en  cette  singulière  substauce/ 

l^  clm)mui€  verte  est  la  seule  partie  de  l'écorce  qui 
consefTe  ses  propriétés  et  ne  change  pas  de  nature. 

A.  B. 

Sur  la  composition  des  acides  méconique  et  métaméco^ 
nique  (paraméconique  de  M.  Robiquet  )  (i)  ;  par  Juçtus 
LiEBiG.  (  Annales  de  Pharmacie,-  vol.  VII 9  cah.  3  , 
pag.  287.) 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Robiquet  une  petite 
quantité  des  acides  si  remarquables  qu'il  a  le  premier 
caractérisés  d'une  manière  ei^acte  dans  l'opium,  et  je  pro- 
fite de  cette  occasion  pourJever  par  leur  analyse  quelques 
doutes  qu'aura  pu  faire  concevoir ,  sur  leur  composition ,. 
l'examen  attentif  de  la  transformation  de  l'acide  méconi- 
que en  acide  paraméconique. 

En  effet ,  mes  expériences  ont  produit  des  résultats  qui 
non-seulement  ont  prouvé  que  ces  deux  acides  ne  sont 
pas  isomériques,  mais  encore  ont  expliqué  d'une  manière 
tout-à-fait  satisfaisante  la  transformation  de  l'un  des  deux 
dans  l'autre.  J'ai  donné  avis  de  mes  expériences  à  M.  Ro- 
biquet, et  je  ne  me  suis  décidé  aies  publier  qu'après  que 
ce  savant  distingué ,  que  des  souffrances  corporelles  em- 
pêchent de  travailler  par  lui-même ,  eût ,  en  faisant  ré- 
péter ses  premières  analyses ,  acquis  la  conviction  que 
leur  inexactitude  était  due  à  une  erreur  dans  la  proportion 
de  l'hydrogène.  Cette  circonstance  a  aussi  fait  voir  l'im- 
portance de  la  petite  machine  pneumatique  de  M.  Gay- 
Lussac ,  et  som  absolue  nécessité  dans  l'analyse  organique. 

(1)  Voyez  le  mémoire  de    M.  Robiquet ,  sur  les  principaux  produits 
de  ropiam,  Journ.  de  Phanft.^  février  i833,  page  67. 


22  JOURNAL 

Outre  l'acide  méconique  de  M.  Robiquet ,  j  ai  aussi 
analysé  une  autre  portion  que  j'avais  extraite  moi-même 
du  roéconate  de  chaux  que  M.  Merck  avait  eu  Tobligeance 
de  me  remettre.  Je  n'ai  rien  à  ajouter  à  la  préparation 
de  Tacide  méconique.  Le  procédé  indiqué  par  M.  Robi- 
quet le  donne  exempt  de  toute  substance  étrangère.  L'a- 
cide méconique ,  ainsi  que  le  méconate  acide  de  chaux  , 
se  décolorent  bien  par  le  charbon  de  sang  :  mais  M.  Ro- 
biquet a  déjà  fait  remarquer  que  ces  deux  corps  ont  une 
tendance  extraordinaire  à  former  une  combinaison  très- 
intime  avec  le  charbon.  On  perd  la  majeure  partie  de 
1  acide  méconique  si  l'on  ne  soumet  en  dernier  lieu  à  l'é- 
bullition  avec  du  carbonate  de  potasse ,  le  charbon  qui  a 
servi  à  la  décoloration. 

Comme  les  deux  acides  méconiques  n'ont  pas  la  même 
composition,  ainsi  qu'on  l'avait  conclu  des  premières 
analyses,  le  nom  d'acide  paraméconique  ne  convient  plus 
à  celui  des  deux  auquel  l'autre  donne  naissance  à  l'aide 
de  Tébullition  avec  l'eau.  En  attendant  une  meilleure  dé- 
nomination,  je  l'ai  appelé  acide  métaméconique. 

Si  on  entretient  en  ébullition  une  solution  d'acide  mé- 
conique dans  l'eau,  il  se  dégage  de  l'acide  carbonique  pur, 
et  il  se  forme  une  matière  extractive  qui  finit  par  colorer 
la  liqueur  en  brun  foncé  ou  en  noir.  Si  l'on  verse  de  l'eau 
sur  de  l'acide  méconique  cristallisé,  et  que  l'on  chauffe  le 
mélange  jusqu'à  l'ébullition ,  on  voit  que  l'eau  qui  entoure 
l'acide  méconique  se  colore  en  jaune  citron  à  la  première 
action  du  feu  sans  qu'il  y  ait  dégagement  d'acide  carboni- 
que. L'ébullition  est-elle  continuée^  le  mélange  se  trouble 
et  se  colore  en  brun  foncé  :  mais  la  quantité  d'acide  car- 
bonique développé  est  incomparablement  moindre  que 
lorsqu'on  fait  bouillir  de  l'acide  méconique^  cristallisé  avec 
l'acide  hydroc'ilorique  fumant.  Dans  le  dernier  cas,  comme 
aussi  lorsqu'on  décompose  un  méconate  par  de  l'acide  hy- 
drochlorique  bouillant,  le  dégagement  de  l'acide  carboni- 


DE    PHARMACIE.  ^5 

que  donne  lieu  à  une  effervescence  semblable  à  celle  qui 
accompagne  la  décomposition  d'un  carbonate ,  mais  la 
production  de  la  matière  extractive  manque  alors  tout-à- 
fait  :  on  obtient  de  Tacidé  métaméconiquè  à  peine  coloré , 
et  qui  né  parait  légèrement  rougeàtre  qu'autant  que  l'acide 
hydrochlorique  employé  contient  des  traces  de  fer. 

La  formation  de  cette  matière  brune  n'a  donc  pas  une 
liaison  immédiate  avec  la  production  de  l'acide  métamé- 
coniquè. C'est  sans  contredit  un  produit  de  la  décompo- 
sition de  l'acide  méconique,  mais  qui  n'a  aucun  rapport 
avec  la  composition  de  l'acide  métaméconiquè.  Ce  dernier 
acide  se  forme  en  effet  dans  les  deux  circonstances  et  avec 
des  propriétés  parfaitement  semblables. 

Pour  déterminer  la  proportion  deau  de  cristallisation, 
l'acide  méconique  cristallisé  a  été  cbauffé  à  une  tempéra- 
ture de  cent  à  cent  vingt  degrés  dans  l'appareil  décrit 
vol.  y,  pag.  189,  de  ces  analyses  (i).  2,566  gram.  ont  perdu 
6,549  d'^^u,  c'est-à-dire  ai  pour  cent,  ce  qui  est  d'accord 
avec  l'expérience  de  M.  Robiquet. 

I.  0;8o5  g^ram.   ont  en  outre  donné         1,326  acide  carbonique  et 

Q,i^6  eau. 

II.  0,948  1,445 

et  0,181. 

On  a  donc  pour  la  composition  de  100  parties 


I. 

II. 

42«iii8i 

4a.  1473  carbone. 

a,oi5i7 

a,iai4  hydrogène 

55,87301 

55,73x3  ozigèner 

Je  me  suis  servi  du  méconate  d'argent  pour  déterminer 
le  poids  atomique  de  l'acide  méconique.  Ce  sel  s'obtient 
facilement  en  mêlant  du  nitrate  neutre  d  argent  avec  une 
solution  aqueuse  de  cet  acide ,  on  a  un  précipité  d'un  blanc 
éclatant,  qui ,  parle  lavage  et  la  dessiccation,  se  transforme 
en  paillettes  cristallines  et  brillantes. 

(i)  Appareil  de  M.  JLiébig,  pour  déterminer  la  quantité  d>aii  de 
cristallisation  des  sels  et  des  autres  corps. 


^4  JOCaNAl 

J'ai  déjà  dit  dans  une  autre  occasion  (i),  que  ce  s^ 
forme  une  dissolution  transparente  dans  l'acide,  nitrique 
légèrement  concentré,  et.que  si  on  cbauSè  cette  liqueur 
il  se  produit  au  bout  de  quelque  temps  une  rire  décom* 
jiK^sitioQ  avec  formation  d'un  précipité  blanc  caillebo^té. 
Ce  précipité  est  du  cyanure  d'argent  pur.  ChavtSé  à  l'éUt 
sec  il  se  fond,  donne  lieu  à  un  dégagement  de  cyanogène 
pur,  et  laisse  pour  résidu  de  l'argent  métallique. 

Le  méconate  d'argent  chauffe  seul  à  l'état  sec,  produit 
un  léger  boursoufflement,  et  donne  pour  résidu  de  )  argent 
métallique  d'un  blanc  brillant.  o,36i  gram.  ont  fourni 
0,179  de  métal ,  d'où  l'on  tire,  pour  le  poids  atomique  de 
l'acide  le  nombre  1274,  2696.  Si  l'on  calcule  d'après  cette 
donnée  les  nombres  des  précédentes  analyses,  on  a  pour  la 
composition  théorique 

7  atomes  carbone 535,o59  4^,4^ 

4               hydrogène.  .  .  .      ^,936  iy979 

^  oxigéne 700,000  55,56 1 

1259,965 

L'acide  métaméconique  ne  perd  pas  par  la  chaleur,  d'eau 
de  cristallisation  :  chauffé  avec  le  deutoxide  de  cuivre  il 
produit  les  résultats  suivans  : 

I.     o,4o3  gram.  ont  donné  0,677  acide  carbonique  et  0,095  eau. 
II.     o,5i7  0,868  0,129 

Ce  qui  donne  pour  1 00  parties 


I. 

II. 

46,45 

46,37  carbone. 

2,61 

2,77  hydrogène. 

5ô,94 

5o,86  oxigènle. 

0,217  gram.  de  métaméconate  d'argent  ont  laissé  après 
la  caldriâtion  dans  un  creuset  de  porcelaine  o,o8S  d'argent. 
Dans  une  seéonde  expérience,  0,267  grato.  de  même  sel 
ont  donné  exactement  0,100  gram.  de  ce  métal.  Le  poids 
atomique  de  l'acide  serait  donc  représenté  p^ir  le  nombre 

■    I      i Il»  I         ■ I  ■  . 

(0  Voyez  le  Journ.  de  Pharm, ,  novembre  l833,  page» 6 14» 


DE    PHARMACIE.  25 

1998  d'après  la  première  analyse,  et  par  2021  d'après  la 
seconde.  En  calctthitif  d'sipnSlsees  tKnnbtiesIes  réâulfats  des 
analyses  précédentes ,  on  a  pour  la  composition  théorique 

la  atomes  carbone 917,244  4^,63 

8                hydrogène.  ...       49>^7^  ^«^^ 

10  ozigène 1000,000  5o,85 

1967,116 

< 

La  formation  des  acides  métaméconique  et  méconique  est 
facile  à  expliquer  d'après  la  composition  des  deux  acides. 
Si  de  la  composition  de  lacide  méconique 

7C  +  4H-f.70 
on  retranche    i  C  4-20  =  1  atome  d'acide  carbonique 

il  reste    6G  +  4^  +  ^0  répondant  exactement  à  un  demi-atome 

d'acide  métaméconique. 

Ce  mode  de  décomposition  de  lacide  méconique  dans 
lequel  sa  capacité  de  saturation  est  diminuée  de  moitié  par 
la  perte  d'un  atome  d  acide  carbonique,  est  très-remarqua- 
ble, et  semble  promettre  qu'un  examen  plus  attentif  de 
ses  combinaisons  produira  des  résultats  tout-à-fait  inté- 
ressans.  Le  manque  de  substance  m'a  seul  empécbé  de 
pousser  plus  loin  mes  expériences. 

L'acide  méconique  forme  avec  toutes  les  bases  des  sels 
peu  solubles,  facilement  cristallisables  ;  la  morphine  est 
la  seule  avec  laquelle  il  forme  une  combinaison  très-soluble 
et  qui  n'est  pas  susceptible  de  cristalliser.       A.-G.-V. 


26  JOURNAL 

EXTRAIT  DES  ANNALES  DE  CHIMIE 

ET    0£     PHYSIQUE. 
Naméros  publiés  jasqa'à  ce  joar,  mai  (i) ,  juin  et  juillet  i833. 

Sur  une  nouvelle  combinaison  de  l'iode  ax^ec  toxigène , 
acide  hyperiodique  ,  par  MM.  Ammermuller  et  G. 
Magnus. 

Il  est  impossible  d'obtenir  cet  acide  par  la  méthode 
qu'a  donnée  SéruUas  pour  se  procurer  l'acide  hyperclo- 
rique ,  car  en  chaiifiant  l'iodate  de  potasse  on  n'obtient 
pas  d'hyperiodate. 

Lorsqu'on  fait  passer  du  cblore  gazeux  dans  une  solu- 
tion d'iodate  de  soude  avec  excès  de  base^  et  qu'on 
cbaufi'e  légèrement  la  liqueur ,  il  se  précipite  une  poudre 
blanche  cristalline  insoluble,  qui  est  l'hyperiodate  de 
soude. 

La  chaleur  ne  permettan.t  que  diiBcilement  d'extraire 
tout  l'oxigène  contenu  dans  ce  sel ,  ces  chimistes  ont  eu 
recours  à  l'hyperiodate  d'argent  pour  déterminer  la  com- 
position de  l'acide  hyperiodique.  Ce  sel  est  obtenu  sous 
la  forme  d'un  précipité  jaune  clair,  lorsqu'on  décom- 
pose par  le  nitrate  d'argent  une  dissolution  d'hyperio- 
date  de  soude  dans  l'acide  nitrique  faible.  En  évaporant 
à  chaud  la  dissolution  de  ce  précipité  dans  l'acide  nitri- 
que jusqu'à  cristallisation  ,  on  donne  naissance  à  des 
cristaux  de  couleur  jaune  orangée. 


(])  Ce  numéro  contient  un  mémoire  de  MM.  Payen  et  Persoz,  sur 
la  diatase.  Nous  en  parlerons  plus  tard ,  en  traitant  de  la  dextrine  et 
de  la  polarisation  circulaire  dont  il  a  été  dit  peu  de  chose  dans  ce 
journal. 


DE    PUAAMACIE.  2"] 

•  •  •  ' 

Ce  sel  a  pour  formule  î  A  g ,  ce  qui  donne  en  nombre  : 

Iode 4^,3 1 3 

Argent 36,^37 

Oxigène 21)44^ 

100,000 

C'est  un  byperiodate  d'argent  neutre  et  anhydre.  Ce 
sel  neutre  est  décomposé  par  l'eau  pure  en  un  sel  basi- 
que insoluble  et  en  acide  byperiodique.  C'est  la  meil- 
leure manière  d'obtenir  à  l'état  de  pureté  cet  acide ,  qui , 
comme  l'acide  bypercblorique,  contient  sept  atomes  d'oxi- 
gène  pour  un  double  atome  de  chlore  ou  d'iode. 

La  dissolution  d'acide  hyperiodique  peut  être  portée  à 
l'ébuUition  sans  être  altérée ,  par  l'évaporation  on  obtient 
l'acide  cristallisé  ;  cet  acide  forme  très-facilement  des  sels 
basiques  cristallisables. 

Du  sulfure  de  plomb  cristallisé ,  par  M.  Becquerel. 

On  sait  que  le  sulfure  de  plomb  ou  galène  ,  en  raison 
de  sa  volatilité ,  peut  être  obtenu  cristallisé  en  cubes 
ou  en  octaèdres  par  sublimation.  On  est  parti  de  là 
pour  élablir  que  cette  substance  avait  été  formée  par 
voie  ignée  dans  les  filons.  Cependant  on  trouve  la  ga- 
lène dans  des  terrains  secondaires  de  dernière  formation, 
dont  lorigine  aqueuse  est  bien  constatée.  M.  Becquerel 
s'est  attaché  à  prouver  qu'à  l'aide  d'un  liquide  et  de  deux 
substances  (Convenablement  placées ,  pour  qu'un  courant 
électrique  résulte  de  leur  réaction  réciproque,  on  peut 
obtenir  des  cristaux  de  galène  semblables  à  ceux  que  l'on 
trouve  dans  lesJîlons. 

C'est  ce  qui  a  lieu  lorsque ,  dans  un  tube  d'un  déci-  .4 

mètre  de  long  sur  cinq  millimètres  de  diamètre^  fermé 
par  un  bout  et  renfermant  du  sulfure  de  mercure  à  la 
hauteur  de  deux  à  trois  centimètres ,  on  verse  une  disso- 


\ 


j 


2S  JOURNAL 

lution  de  chlorure  de  magnésium ,  et  que  Ton  plonge 
dans  le  liquide  jusqu'au  fond  du  tube  une  lame  de  plomb. 
Le  tube  éXant  fermé ,  au  bout  de  six  semaines  on  aper- 
çoit sur  les  parois  ,  au-dessus  du  sulfure ,  une  couche 
mince  cristalline  qui  présente  tous  les  caractères  de  la 
galène. 

L'antimoine ,  le  zinc ,  le  fer ,  donnent  les  mêmes  ré- 
sultat». 

Sur  l'influence  qu  exerce  la  température  sur  la  solution 
d'iodure  d'amidine,  par  M,  Lassaigne. 

L'iodure  d'amidine  ,  obtenu  en  versant  avec  précau- 
tion une  solution  alcoolique  ou  aqueuse  d'iode  dans  une 
solution  damidine  préparée  en  traitant  la  fécule  broyée 
par  leau  froide  ,  est  non-seulement  remarquable  par  sa 
belle  couleur  bleu  indigo  ,  mais  par  ce  caractère  particu- 
lier de  se  décolorer  à  une  température  de  89  à  90  degrés 
centigrades  ,  et  de  réprendre  ensuite  sa  couleur  en  refroi- 
dissant lentement  ou  brusquement. 

Ce  phénomène  peut  se  reproduire  plusieurs  fois  de 
suite  avec  la  même  solution,  si  on  a  la  précaution  de  ne  pas 
dépasser  le  poiùt  où  la  décoloration  est  complète  ;  car  en 
faisant  bouillir  la  solution  pendant  une  minute  et  demie 
environ  ,  elle  perd  la  propriété  de  se  colorer  par  le  refroi- 
dissement. 

Dans  cette  circonstance  ,  Tiode ,  en  réagissant  sur  une 
partie  de  l'amidine  ,  a  été  "transformé  en  acide  hydriodi- 
çue  ,  et  Ton  peut ,  en  versant  avec  ménagement  une  solu- 
tion faible  de  chlore  ,  faire  reparaître  la  couleur  bleue  de 
l'iodure  qui  se  trouve  ainsi  régénéré  par  Tiode  mis  en 
liberté. 

Le  point  de  décoloration  de  la  solution  bleue  d'iodure 
d'amidine  paraît  subordonné  à  la  densité  de  la  liqueur. 


DE    PHARMACIE.  2Q 

En  effet ,  une  solution  concentrée  qui  &e  décolorait  à  + 
89''  étendue  de  son  volume  d'eau ,  s'est  décolorée  à  yj^^ 
et  au-dessous  lorsque  la  proportion  d'eau  était  plus  con- 
sidérable. 

L'amidîne,  extraite  de  l'amidon  de  froment  trituré, 
forme  avec  l'iode  une  combinaison  remarquable  par  la 
belle  couleur  violette  ,  ce  qui  semble  déjà  établir  une  dif- 
férence entre  ce  produit  et  celui  qu'on  obtient  de  la  fécule 
de  pomme -de-terre. 

Les  réactions  qu^exercent  les  acides  sur  les  solutions 
de  ces  deux  iodures  d'amidine,  dénotent  aussi  les  diffé- 
rences qui  paraissent  exister  entre  ces  deux  principes  re- 
tirés de  la  fécule  et  de  l'amidon  de  froment. 

Sur  la  présence  de  t azote  dans  toutes  les  semences  ,  par 

M,  Gay-Lussac. 

Toutes  les  graines,  soumises  à  la  distillation  par  ce  sa- 
vant chimiste,  ont  fourni  des -produits  ammoniacaux  ,  ou 
susceptibles  de  fournir  de  l'ammoniaque  par  l'addition  de 
la  chaux.  On  peut  considérer  une  graine ,  abstraction  faite 
de  son  enveloppe ,  comme  formée  de  deux  parties,  l'une 
végétale ,  qui  donne  à  la  distillation  un  produit  acide , 
l'autre  animale,  qui  donne  un  produit  ammoniacal ,  en 
sorte  que  le  caractère  acide  ou  alcalin  du  produit  dépend  de 
la  prédominance  de  Tune  de  ces  deux  matières  sur  l'autre. 

Cette  matière  très-azotée  ,  contenue  dans  les  graines, 
cjxplique  leur  qualité  si  nutritive.  On  y  voit, la  cause  de 
rétonnante  fécondité,  comme  engrais,  du  résidu  que  lais- 
sent les  graines  après  l'extraction  de  l'huile  qii  elles  con- 
tiennent ,  et  réciproquement  la  nécessité  dans  les  engrais 
d'une  matière  animale. 


3o 


JOURNAL 


Recherches  de  chimie  organique  ,par  3f.  Dumas. 

Dans  de  précédens  travaux  (i),  M.  Dumas  a  cherché 
à  élabUr  la  composition  du  camphre  et  des  huiles  essen- 
tielles légères.  Il  a  considéré  quelques-unes  de  ces  sub- 
stances comme  des  carbures  d'hydrogène  purs,  faisant 
fonction  de  base  en  certains  cas ,  ou  de  radical  en** 
d'autres  occasions  ,  et  il  a  montré  en  outre  que  plu- 
sieurs huiles  essentielles  légères  pouvaient  être  consi- 
dérées comme  du  protoxide  de  ces  carbures  d'hydrogène. 

Les  huiles  essentielles  pesantes ,  difi'èrent  des  autres  en 
ce  quelles  sont  plus  riches  en  oxigène,  aussi  font -elles 
fonction  d  acides  bien  caractérisés  et  d'une  composition 
assez  simple.  M.  Bonastre  avait  déjà  reconnu  àThuilede 
girofles  cette  propriété  que  M.  Dumas  croit  devoir  gé- 
néraliser. 

L'huile  de  gicofle  pure ,  desséchée  au  moyen  du  chlo- 
rure de  calcium,  absorbe  le  gaz  ammoniac  et  produit  des 
cristaux  doués  d'un  grand  éclat.  Son  poids  atomique,  dé- 
duit de  cette  combinaison  ,  est  2200. 

Les  produits  du  girofle ,  analysés  par  M.  Dumas ,  sont 
l'huile  essentielle,  la  matière  nacrée  qui  se  dépose  dans 
l'eau  distillée  et  la  caryophylline.  En  réunissant  leurs 
analyses ,  on  saisira  aisément  les  relations  qui  les  lient. 


Haile  de  girofles.     Matière  nacrée.       Caryophylline. 


Carbone.  .  • 
Hydrogène.  . 
Oxigène.   .  . 


atomes. 

40 
26 

5 

70,02 

22,56 

atomes. 

1 

73,55 
7,21 

^9M 

atomes. 

40 
33 

a 

''Kl 

10,36 
10.37 

1 00^00 

180,00 

100,00 

Les  conséquences  que  l'on  peut  tirer  de  ces  analyses 
sont  les  suivantes  :  i*'.  la  matière  nacrée  diffère  de  l'huile 


(i)  Journal  de  Pharmacie ,  tom.  XIX,  pag,  3i. 


D£    PHARMACIE.  3l 

de  girofles  p.nr  la  perte  d'un  atome  deau  ;  a".  In  caryo- 
phylline  contient  précisément  6  atomes  d'hydrogène  de 
plus  que  l'essence  de  girofles  ,  et  3  atomes  d'oxigène  de 
moins,  comme  si  de  Teau,  décomposée  par  une  force  quel- 
conque, eût  cédé  son  oxigène  à  Tun  de  ces  produits  et 
l'hydrogène  à  l'autre. 

Ainsi ,  dans  les  trois  substances  que  le  girofle  fournit , 
voyons  un  radical  unique  se  modifier  par  le  seul  concours 
de  l'eau ,  de  manière  à  produire  trois  substances  telle- 
ment dissemblables,  que  leur  commune  origine  a  pu  seule 
porter  à  les  comparer  entre  elles. 

M.  Dumas  fait  encore  observer  Tisomérie  de  la  caryo- 
phylline  et  du  camphre  naturel  qui  ressort  de  ses 
analyses.  Il  ajoute  enfin  que  les  huiles  pesantes  se  rap- 
prochent des  résines  à  un  si  haut  degré,  qu'on  sera 
peut-être  forcé  quelque  jour  de  les  confondre ,  et  il  passe 
à  lanalyse  des  composés  azotés  fournis  par  Tindigo. 

Le  procédé  que  M.  Dumas  met  en  usage  pour  déter- 
miner l'azote  est  fort  simple  et  fort  exact. 

On  dispose  le  tube  à  analyse  comme  à  l'ordinaire ,  en 
ayant  soin  de  placer  à  son  extrémité  fermée  quelques 
grammes  de  céruse.  Après  avoir  fait  le  vide  dans  le  tube^ 
on  décompose  une  portion  de  la  céruse  afin  de  balayer 
les  portions  d'air  qui  restent  dans  l'appareil  et  de  les 
remplacer  par  de  l'acide  carbonique  pur.  Après  avoir  dé- 
gagé un  litre  d'acide  carbonique  environ ,  on  fait  le  vide 
une  seconde  fois ,  et  on  opère  la  combustion  comme  à 
l'ordinaire  ;  les  gaz  sont  reçus  par  le  mercure  ,  dans  une 
cloche  qui  renferme  une  forte  dissolution  de  potasse.  La 
décomposition  terminée,  on  cbauife  de  nouveau  le  carbo- 
nate de  plomb ,  et  on  dégage  encore  un  litre  ou  deux 
d'acide  carbonique ,  de  manière  à  chasser  tout  l'azote  de 
l'appareil,  et  à  le  porter  dans  la  cloche.  En  agitant  con- 
venablement celle-ci ,  l'acide  carbonique  est  absorbé,  et 
il  reste  l'azote  pur  que  l'on  peut  mesurer  avec  précision. 


32  JOURNAL 

La  seule  précaution  à  prendre  consiste  à  décomposer 
une  qoaftlîté  de  matière  capable  de  produire  an  moins 
trente  ou  quarante  centimètres  cubes  de  gaz  azote. 

Nous  allons  réunir  comme  ci-dessus  les  diverses  ana- 
lyses avant  d'en  commenter  les  résultats. 

Indigo  pur.      Acide  indigotiqae.  Acide  carbazotiqae. 


Carbone.  .  . 
Hydrogène. . 
Asote-  .  .  . 
Ozigcne.   .  . 


atomes. 

atomes. 

atomes. 

45 

72,34 

45 

48,09 

a5 

3i,3 

i5 

3,93 

i5 

a,6i 

6 

1.3 

3 

II, i3 

3 

7'4o 

6 

i7>7 

3 

12,60 

j5 

41,90 

i5 

49' 7 

100,00 

100,00 

100,0 

L'indigo  a  été  puriBé  par  les  procédés  indiqués  par 
M»  Berzélius.  Son  analyse ,  devenue  par-là  plus  exacte 
que  celles  qui  ont  été  publiées  jusqu'ici ,  s'en  éloigne 
pourtant  un  peu.  L'indigo  blanc  ou  désoxigéné  est  trop  al-, 
térable  pour  qu'on  puisse  en  obtenir  une  assez  grande 
quantité  pour  lanalyser  directement.  Berzélius  admet 
que  cent  parties  d'indigo  hlaiic  mises  en  contact  avec 
du  sulfate  de  cuivre,  lui  enlèvent  456  d*oxigène  pour 
passer  à  Tétat  d'indigo  bleu.  Si  l'indigo  blanc  prend  en 
cette  circonstance  le  tiers  de  l'oxigèn^e  total  contenu  dans 
l'indigo  bleu  ,  cette  quantité  ne  doit  s'élever  qu'à  ^^'i. 

L'acide  indigotique  n'est  pur  que  lorsqu'il  est  parfai-  • 
tement  blanc ,  sans  cela  il  retient  de  l'acide  carbazotique 
qui  altère  profondément  les  résultats.  On  voit,  par  son 
analyse,  que  ce  n'est  autre  chose  que  de  l'indigo  très- 
oxigéné  et  renfermant  cinq  fois  plus  d'oxigène  que  l'in- 
digo bleu.  Cet  acide  nous  offre  le  premier  exemple  d'un 
acide  renfermant  quinze  atomes  d'oxigène  dans  son  pro- 
pre atome. 

Toutes  les  matières  animales  traitées  par  l'acide  ni- 
trique peuvent  fournir  de  l'acide  carbazotique ,  qui  four- 
nit des  sels  détonnans.  L'acide  indigotique,  d'après  la 
remarque  de  M.  Chevreul ,  se  transforme  en  acide  car- 
bazotique avec  une-  facilité  qui  indique  entre  ces  deux 


DE    PHA|lBfACIE.  55 

corps  une  grande  apalogie  de  composition.  Or ,  si.  Ton 
soustrait  des  élémens  du  premifsr,  de  Fa^nmoniaque  et  de 
'  l'acide  oxalique ,  et  qu'on  y  ajoute  de  l'acide  nitrique  , 
on  obtient  exactement  la  composition  du  second.  On  sait 
que  pendant  cette  conversion  il  se  forn^e  de  l'acide  oxa- 
lique. M.  Dumas  fi  constaté  la  production  de  l'ammo- 
niaque. 

L'acide  carbazotique  deviendrait,  par  ces  résultats,  un 
composé  d'hydrogène  carboné,C^^  H^  et.de  trois  propor- 
tions d'acide  nitrique  Az^  O*^,  ce  qui  rend  bien  compte 
de  ses  propriétés  détonnantes. 

'  M.  Dumas  remet  l'interprétation  définitive  de  ces  ré- 
sultats à  un  autre  mémoire,  où  il  traitera  d'un  corps  qui 
fait  suite  à  ceux  dont  il  vient  de  traiter,  te  qui  résulte 
d'une  modification  de  l'acide  carbazotique  lui-même. 

Sur  t huile  essentielle  de  moutarde  noire ,  par 
'MM.  J.  Dum^s  et  J.  Pelouze. 

On  sait  queThuilç  essentielle  de  moutarde  ne  préexiste 
pas  dans  la  graine  et  qu'elle  se  forme  sous  l'influence  de 
l'eau  dans  la  distillation  même.  Purifiée,  cette  huile  bout 
à  143**  c,  et  possède  une  densité  égale  à  1,01 5  à  la  tem- 
pérature de  20''  c.  Très-solubie  dans  l'alcool  et  dans  l'é- 
tber,  elle  est  séparée  par  l'eau  de  ces  dissolutions.  Elle 
dissout  à  chaud  une  grande  quantité  de  soufre  qui  s'en 
sépare  sous  forme  cristalline  par  le  refroidissement.  Il 
en  est  de  même  du  phosphore. 

Les  alcalis  produfsent,  par  leur  réaction  sur  cette  huile 
à  chaud,  du  sulfure ,  du  sulfocyanure ,  et  une  matière 
qui  n^est  pas  encore  bien  définie.  Il  se  dégage  de  l'ammo- 
niaque. L'acide  nitrique  ,  l'eau  régale  l'attaquent  avec 
force,  el  donnent  pour  résultat  final  une  grande  quantité 
d'acide  sulfurique. 

XX* .  Année.  —  Jamner  1 834 •  ^ 


34  JOUBNÂL 

Son  analyse  la  repréêente  comme  formée  de 

C'^  en  ceotiémes  i^^S/^ 
H^^  5,o4 

0V2  10,18 

syi  20,48 

ï  00,00 

Dans  cette  formule  5  at.  de  l'élément  électr6*négatif , 
savoir  :  4  d'oxigène  et  f  de  s6afre  ,  corps  qui  peuvent  se 
remplacer  atome  à  atome,  paraissent  correspondre  aux 
5  atomes  d'oxigène  qui  entrent  dans  la  composition  de 
l'huile  de  girofles. 

La  densité  de  la  vapeur,  que  l'expérience  indique  être 
de  i^o ,  est  donnée  par  le  calcul  comme  égale  à  3,37,  ce 
qui  diffère  peu. 

L'ammoniaque ,  absorbé  rapidement  par  cette  huile  , 
forme  avec  elle  un  produit  soluble  dans  l'eau  susceptible 
de  cristalliser.  Ce  n'est  pourtant  pas  iin  sel,  mais  plutôt 
un  corps  de  la  famille  des  amides.  Ces  cristaux  sont  d'un 
blanc  éclatant ,  fusibles  à  ^o"",  solubles  dans  l'eau ,  l'al- 
cool et  l'éther.  Leur  dissolution  est  neutre  et  ne  se  troq-^ 
ble  pas  par  les  réactifs. 

Les  alcalis  bouillans  ei^  dégagent  l'ammoniaque ,  mais 
le  dégagement  lent  s'effectue  à  la  manière  de  corpç  qui 
ont  besoin  de  décomposer  l'eau  pou^  produire  ce  gaz.  Ce 
corps  est  produit  par  la  combinaison  de  8  vOl.  de  gaz 
ammoniac  et  de  8  vol.  de  vapeur  d'huile. 

Dans  un  second  mémoire,  ces  chimistes  chercheront 
à  établir  des  données  précises  sur  le  radical  qui  existe 
dans  ces  divers  corps  çt  dans  la  synapisine. 

Sur  plusieurs  combinaisons  noui^elles  du  platine ,  par 

M.  Doëberéiner. 

En  mêlant  du  chloride  de  platine  a  une  dissolution 


ÙE    ^iàARMÂËIE.  55 

èé  cârbopate  de  soade  éii' excès,  et  expo&sintle  liquide 
au  fidleil  pendant  plusieurs  jours  ^  dn  obtient  un  préci- 
pité jaune  de  platinate  de  soude. 

.  L'acide  pxalique  dissout  le  platinate  de  soude  avec  àèt 
gagement  d'acide  ofirbonique.  Par  le  refroidissement  on 
obtlept  de  petites  aiguilles  d'uni  rouge  cuivré^  qui  sont 

de  l'oxalate  d'oxidule  de  platine  Pt  DT 
.  L'eaii  dé  chaux  transforme  Ic^  cbloride  dç  platine  m 
une  çomb^paispjci  de  ce  corpA  avec  du  platinate  de  ciiaut; 
(PtCh^+Ca  Pt^).  , 

Sur  les  moui^eméns  de  rotation  au  camphre  ^  par 

M,  Ch.  Matteuci. 

d'est  uniquement  à  Tévaporation  du  camphre  et  à  suf 
dissolution  dans  les  couches  d'eau  qui  l'environnent  qu'on 
doit,  suivait  M.  Matteuci,  attribuer  la  cause  de  ce  mou- 
vement. Lorsqu'on  jette  sur  l'eau  un  petit  charbon  al- 
lumé ou  un  fil  niétaUique  fin  suspendu  et  chaufié  à 
l'avance ,  le  mouvement  de  rptatiûn  qui  se  manifeste  est 
produit  pRr  la  yapeur  d'eau  développée  autour  du  corps 
flotiant.Àussi  expliqué-t-on  très-aisément,  dans  cette  hy- 
pothèse, la  suppression  de  cette  rotation ,  lorsqu'on  jette 
une  goutte  d'huile  sut  la  surface  de  l'eau ,  ou  lorsqu'oi^ 
la  couvre  avec  une  lame  de  verre. 

Or ,  si  l'on  met  sur  l'eau  un  morceau  de  camphre  assez 
gros  pour  qu'il  ne  se  meuve  que  très-lentement,  et  que 
l'on  porte  le  verre  qui  le  contient  sous  la  machine  pneu- 
matique ,  les  mouvemens,  d'abord  presque  insensibles, 
deviennent  plus  sensibles  à  mesure  que  l'on  fait  le  vide 
et  s'arrêtent  quand  on  cesse.  Tous  les  corps  volatils  pla- 
cés sur  l'eau  produisent  le  même  phénomène  ;  il  en  est 
'  ainsi  des  corps  fixes  imprégnés  d'un  liquide  volatil. 

Le  phénomène  du  bâton  de  camphre,  qui  le  coupe  sui^ 
Tant  la  ligne  qui  touche  la  Surface  extérieure  du  liquide^ 
est  dîi  à  ce  que  cette  couche  d'eau  dissout  sans  cess«  une 

3. 


36  JOÙHNài^ 

aourelle  quantité  de  ciimphre  qi^elle  liBSse  évaporer*  Ba 
niettant  obstade  à  la  disaplatioq)  ce  phinom^èDe  çcMe  dei 
se  produire. 

Sur  la /acuité  que  possèdent  les  fleurs  de  laurîer^to^^ 
d attraper  les  insectes ,  par  M.  Braconnoi. 

II  est  un  assez  grand  nombre  de  plantes  qui  possèdent 
la  faculté  d'attraper  les  mouches  :  ce  phénomène,  expit* 
que  jusqu'ici  par  la  contraction  qui  résulte  de  rirritabi-!' 
lité  des  organes  de  la  génération,  est  attribué  à  d  au^ 
très  causes  par  M.  Braconnot,  qui  vient  de  l'étudier  sur 
le  laurier-rose.  Il  a  remarqué  que  c'est  dans  les  ipter- 
stices^  que  les  anthères  laissent  entre  elles  y  que  Ton  re- 
marque la  trompe  des  mouches  évidemment  collée  la* 
téralement  de  haut  en  bas  dans  environ  la  moitié  de  la 
longueur,  par  une  humeur  visqueuse  sécrétée  par  le  stig- 
mate et  destinée  à  agglutiner  les  grains  de  pqllen.  Si  on 
applique  sur  cet  olgane  des  mouches  vivantes,  élises  j 
sont  retenues  malgré  leurs  efforts  pour  se  débarrasser.  Si 
Ton  dégage  une  mouche  qui  vient  de  se  prendre ,  et  qu'on 
applique  la  lèvre  de  sa  trompe  sur  un  corps  quelconque,^ 
elle  s'y  attache  sans  pouvoir  s'échapper.  Les  étamines 
de  la  fleur  demeurent  d'ailleurs  écartées  les  unes  des  au-r 
très  comme  dans  Tétat  normal. 

M.  Braconnot  a  remarqué  encore  sur  ces  fleurs  que  de 
petites  aranéides  incapables  par  leur  faiblesse  d'attraper 
elles-mêmes  les  mouches ,  viennent  chercher  leur  nour-* 
rituré  dans  la  fleur  du  laiirier-rose ,  et  se  forment  un  abri 
en  recourbant  fortement  £|vec  leurs  fils  une  oti  deux  divi-^ 
sions  de  la  corolle. 

Procédé  des  Chinois  pour  lajahnçation  dç  Fc^cre.  (  Ex? 

trait  de  \ Encyclopédie  japonaise  ) ,  par  M^  Stanislas 

Julien. 

C'est  à  tort  que  quelques  personnes  pensent  que  l'eur 
cre  de  Chine  se  fait  avec  la  liqueur  de  la  sèche  ou  dt; 


DE    i^UÂBMACIE.  3y 

;{>Oulpe.  Celle  liqueur,  qui  est  noire  comme  de  TeiiGre , 
peut  à  la  yérité  servir  à  tracer  des  caractères  ;  mais  au 
bout  d'un  an'  les  caractires  disparaissent  entièrement, 
et  le  papier  reste  tout  blanc. 

C'est  avec  le  noir  de  fumée  que  cette  encre  se  prépare, 
et  sa  qualité  dépend  de  celle  du  noir  lui-même  ;  on  en 
forme  une  pAte  avec  une  colle  animale. 

Le  noir  de  fumée  se  prépare ,  soit  par  la  combustion 
de  l'huile  de  long  {bignonia  tomentasa)^  soit  par  celle 
de  l'arbre  song  {pinus  s/l^estris).  L'huile  est  brûlée  dans 
^es  lampes  surmontées  d'un  couvercle  de  métal ,  dont  on 
détache  le  noir  avec  une  plume.  Le  noir  de  fumée  de 
pin  s'obtient  en  grand  dans  des  chambres  successives 
garnies  de  cloisons,  sur  lesquelles  il  se  dépose.  Le  plus 
beau  noir  est  celui  qiii  se  dépose  dans  la  chambre  la  plus 
éloignée  du  brasier. 

L'encre  fine  se  fait  avec  le  noir  d'huile,  et  l'encre 
commune  avec  le  noir  de  fumée  de  pin.  Gellte  qui  vient 
de  Nanking  est  toujours  la  plus  estimée.  L'encre  faite 
avec  le  noir  de  fumée  de  pin  est  d'aatant  meilleure,  qu'elle 
s'enfonce  davantage  datis  l'eau,  dans  laquelle  on  la  laisse, 
tremper  quelque  temps  ,  elle  est  médiocre  ,  si  elle 
surnage. 

Le  suc  de  gingembre,  mêlé  à  l'eau  dans  laquelle  on 
délaie  l'encre,  empêche  les  caractères  que  Ton  trace  sur  la 
soie  de  s'étaler. 

Le  suic  dejan-tsiao  (  piper  nigrum  )  l'^npêche  de  se 
congeler:  Celui  de  sung-kan  (  espèce  de  pin  ))  empêche 
le  papier  de  boire. 

.    L'encre  délajée  dans  l'eau,  sous  forme  de  pAte  épaisse, 
apaise  subitement  la  douleur  d'une  brûlure. 

P.-F.-G.  B. 


3.8  JOURNAL 

NOyVEÎ.LES    PES    SCÏEWCE3^ 


M.  Dutnas ,  en  faisaM  réagir  TAiiiidé  thloro^iicarboai- 
que  sur  ralcbôl,  est  ai^rivé  à  là  coililaissahce  d'tih  Nou- 
veau corps  liquide  éthéré  fort  remarquable. 

Ce  savant  chimiste  a  obtenu  ce  singulier  produit  en 
faisant  j^asser  quelques  grammes  d'alcool  dans  un  litre 
de  gaz  phogène.  L'auteur  a  îremarqùé  que,  pef^dant  Vex? 
pérjence  ,  Talcool  S'échauflait  et  acquérait  une  légère 
couleur  ambrée.  En  débouchant  le  flacon  ,  recueillant 
le  liquide,  le  mélangeant  avec  son  égal  volume  d'eaa 
distillée,  il  en  a  séparé  de  l'acide  hydrochlorique  libre  et 
un  liquide  lourd,  qu'il  a  distillé  sur  dii  chlorure  dé  cal- 
cium et  de  la  litharge  pour  l'obtenir  dans  la  plus  grande 
pureté. 

La  composition  de  ce  produit  a  été  trouvée  égale  à 

Ch^ 4o2,6  =  32,4 

O*.  s. .....  .  4^^?^  ^  ^9y4 

C«.   ......  459,1  =  33,6 

H^o 62,5  =  4,6 

D'après  cette  com^yosition ,  q-ue  Mv  Duitiais  traduit  en 
cette  formule  C^'O^^Gb^^G^H^H^Hî^O ,  ah  n'a  pas  de 
.  peine  à  adopter  les  idées  die  l'auteur,  qui  sont  deconsi-!* 
dérer  c^  composé  ^IJOttittiê  un  véritable  élhet* ,  d'un  type 
entièrement  nouveau  et  très-reçnat'qtkable  :  car  Tacide  qui 
le  forme,  analogue  à  l'acide  carbonique,  en  difière  toutj^'- 
fois  .  en  ce  qu'uji  atome  d'ôtigène  y  est  remplacé  par 
deux  atomes  de  chlo^6. 

Voici,  dureMe-,  eôbiment  M.  Dunias  explique  la  forma^^ 
tion  de  ce  singulier  corps  :  «  4  volumes  d'acide  chloro- 
carbonique  réagissent  sur  4  volumes  d'alcool,  décompo- 
s^pt  la   moitié  de   l'eau  qu'il  renferme ,  produisent  4 


I 


DK   PHAIIMACIE.  3q 

yolumes  d'acide  hydrpchloriqMe  et  en  niém^  t/eo^pa  le 
fiouyel  éiher.  » 

A  la  température  ordinaire  ce  corps  est  fluide  et 
plus  lourd  que  l'eau,  il  a  une  odeur  péuétraote  et  pro- 
voque le  larmoiement  lorsqu'on  le  respire  sans  précau- 
tion I  en  très-petite  quantité  son  odeur  est  suave  et  sans 
effet  fâcheux.  Il  entre  en  ébullition  à  qo"*  centigrades. 

L'acide  sulfurique  le  dissout  et  en  dégage  du  gaz  hy- 
drochlorique. 

L'ammoniaque  oiire  un  pbénomène  remarquable  eo 
même  temps  qu'elle  produit  un  nouveau  composé  cris- 
tallisable  en  lames  carrées;  lorsqu'on  la  verse  dans  Té- 
ther  chlorocariM>nique ,  le  mélaiige  s'écbaufie  tellement^ 
qu'il  entre  en  ébullition,  et  on  n^en  retrouve  plus  dans  I9 
liqueur  qu'une  combinaison  nouvelle  qui  cristallise  en 
même  te(nps  qu'un  peu  d'faydrochlorate  d'ammoniaque. 

M.  Dumas  n'a  pas  encore  fait  connaître  la  natuc'e  de 
ces  cristaux ,.  mais  il  s  en  occupe  en  ce  moment,  et  ne  tar- 
dera pas  à'  publier  le  résultat  des  ses  recherches. 

M.  Donné,  chef  de  clinique  à  la  Charité ,  propose 
l'iode  comme  contre- poison  des  alcalis  végétaux,  et  parti- 
culièrement de  la  strychnine.  Le  chlore  partage  cette 
propriété ,  la  solution  doit  être  alcoolique. 

Ge  moyen  ne  serait  sans  cloute  avantageux  qu'au- 
tant que  la  r^ction  serait  produite  par  une  solutioi^ 
trés-diluée,  à  cause  de  l'acre  té  de  ces  i^gens. 

Du  benjoin  et  de  l'acide  benzoique,  pur 
M.  S.-W.  Brown. 

On  croit  généralement  qi^e  les  larmes  blanches  du  ben- 
join ,  et  la  mas_se  brune  qui  les  lie  ,  contiennent  à  peu 
près  la  niéroe  proportion  d'acide  benzoïque.  Mes  expé- 
riences m  ont  prouvé  qu'il  n'en  e&t  pas  ainsi  \  car  j'ai 


46  iotki<iÀi 

dbténii  h  peine  8  ^  poar  cent  d'acide  impur  Aes  hrmei 
blanches ,  tandis  que  la  partie  brune  en  a  fourni  i3  pdur 
cent.  Il  est  bon  d'observer  toutefois  que  la  partie  brune 
sur  laquelle  jai  Opéré  était  d'une  apparence  nette  et 
transparente ,  éi  d'une  cassure  unie  et  nette. 

On  peiit  extraire  l'acide  benzoîque  du  baume  de  Tolii 
et  de  plusieurs  autres  baumes,  en  eh  faisant  bouillir  seu- 
lement dans  l'eau ,  qui  dissout  l'acide  et  le  laisse  préci- 
piter par  le  refroidissement.  De  cette  manière  j'en  ai  ex- 
trait 9  pour  cent  du  baume  de  Tolu  ,  5  du  styrax, et  4  7 
du  i^aume  dû  Pérou,  ie  n'ai  pu  parvenir  à  l'obtenir  pair 
sublimation  de  ces  baumes ,  sans  qu'il'  fut  souillé  par 
une  huile  qui  se  volatilise  à  peu  près  à  la  même  tem^ 
pérature  que  l'acide.  (  Jour,  of  the  Philad.  ,  etc,  ^ 
yu/y  i833).  P.  B. 

itfote  Sur  la  créosoie. 

La  créosote,  ce  produit  si  remarquable,  découvert  pài* 
M.  Keichembach  dans  la  distillation  de  certains  goudrons  , 
et  qui  parait  destiné  par  ses  propriétés  extraordinaires 
6ur  1  etonomie  animale,  à  jouer  un  rôle  important  en  hié- 
decine ,  a  dû  éveiller  à  la  fois  l'attention  des  pfatibieïis 
et  des  chimistes.  Déjà  plusieurs  se  sont  empressés  de  lé 
préparer ,  mais  sans  succès  bien  évident;  MM.  Billard, 
pharmacien  à  Paris ,  et  Olivier  fils  ,  fabricant  de  produits 
ëhimiques ,  viennent  d'annoncer  à  l'académie  royale  de 
médecine  qu'ils  obtiennent,  et  en  grande  quantité,  dans 
un  appareil  particulier  ,  la  créosote  avec  les  propriétés 
que  l'auteur  de  sa  découverte  lui  attribue.  Cette  réussite 
aura,  nous  n'en  doutons  pas,  dés  conséquences  très- 
avantageuses  ,  puisqu'elle  pourra  periflettre  de  répéter 
et  de  continuer  des  essais  qui,  jusqu'ici,  ont  paru  presque 
tenir  du  prodige  dans  certaines  maladies.  A  cette  an- 
nonce, MM.  Billard  et  Olivier  fils  ont  joint  un  échan- 
tillon de  créosote^  que  des  expériences  antérieures  leur 


DE    PHARMACIE.  4^- 

diit  déirionWée  pure  et  toat-à-fait  privée  ae  têtte  hou- 
vfcUle  substlaiicè ,  si  horriblement  vomitii^e ,  que  M.  Reî- 
bheiàibâch  a  isigualé  1  aceompagner  dnns  certaine^  circon- 
stances ,  et  dont  la  pirésence  offrirait  les  plus  gràvefi 
dangers. 

Sur  quelques  arts  chimiques  connus  par  les  premier^ 
hahitans  du  nord  dé  F  Amérique ,  par  M.  Jacob 
Green. 

(extrait.) 

Lorsqu'on  examine  les  vastes  ruines  des  anciennes 
construclions  et  les  diverses  antiquités  des  peuples  qui 
habitaient  les  bords  de  TOhio^  du  Mississipi  et  de  plu- 
sieurs autres  fleuves  occidentaux  de  TAmérique ,  on  ac- 
quiert de  suite  là  conviction  que  cette  terre  a  porté  une 
l'ace  d'bômmes  bieh  supérieurs  en  civilisation  aux  tribus 
indiennes  qui  y  sont  aujourd'hui  dispersées.  L'habileté 
de  ce  peuple  mystérieux  dans  là  poterie,  la  sculp- 
ture, aussi  bien  que  la  beauté  et  la  syniétrie  de  plu- 
sieurs autres  produits  de  leur  industrie,  ont  été  si- 
^alées  fréquerpmcnt  par  les  antiquaii'es  américains  ; 
mais  jusqu'ici  aucuti  auteur  n'avait  indiqué  qu'ils  fussent 
familiers  avec  Tàrt  de  faire  ou  dé  colôret  le  verre. 

On  sait,  à  to'en  pas  douter,  que  les  procédés  de  vitri- 
fication retaohléni  h  l'antiquité  la  plus  reculée ,  quoique 
bieà  imparfaite  alofs.  Le  livre  de  iàh  ,  les  antiquités  de 
l'Egypte,  de  la  Grèce,  dé  l'ttalie,  en  font  foi.  Quant  à 
la  teinte  des  verres,  ceàt  le  bleu  plus  ou  moins  verdâtre^ 
qui  domine  presque  exclusivement.  Le  cuivre  produit  avec 
la  plus^  grande  facilité  ces  nuances  ;  aussi  est-ce  Toxidè 
de  ce  métal  qui  colore  tous  ces  échantillons.  C'est  aussi 
l'oxide  de  cuivre  qui,  uni  à  la  silice  et  à  un  alcali,  consti- 
tue les  verres  trouvés  dans  les  «ruines  laissées  par  les 
premiers  hahitans  du  nord  de  l'Amérique. 

Parmi  les  antiquités  indiennes  qui  décorent  le  musée 


4^  JOU&JiAL 

de  M.  Lanibdia,à  PîUsbui^)  CD  PensylvaniC)  on  trouva 
ui)  grand  nombre  de  larges  grains  d'une  couleur  vert 
bleuâtre.  La  substance  dont  ils  sont  formés  est  à  pein^ 
transparente  et  incomplètement  vitrifiée.  Ces  grains  sem-r 
blent  avoir  été  perforés  par  un  instrument  aigu ,  et  dif- 
fèrent, sous  tous  rapports,  de  ceux  des  modernes  manu- 
factures eui^péepnes  si  communs  aujourd'hui  et  depuiif 
long-temps  parmi  les  Indiens.  Voici  les  circonstances  de 
leur  découverte.  M.  Lambdin  les  a  trouvés  lui-même , 
en  creusant  un  ancien  tombeau  indien  sur  les  bords  de 
rOhio.  Il  possède,  outre  des  os  brisés  du  squelette  que 
ces  grains  servaient  sans  doute  h  décorer ,  un  grand  nom- 
bre débâches  en  pierre,  de  têtes  de  flèche$,  des  pipes 
fE;t  des  fragmens  de  vaisselle  de  terre  extraites  du  mékne 
tombeau,.  Ces  particularités-  doivent  convaincre  que  ces 
objets  ont  appartenu  à  l'un  de  ces  anciens  peuples  qui 
habitaient  cette  fertile  et  vaste  région,  long-temps  avant 
le  voyage  de  Colomb. 

On  ne  sera  donc  pas  surpris  maintenant  si  ce  hasard 
a  fait  rencontrer  çà  et  là  quelques  fragmens  4e  verre 
bleu,  que  les  minéralogistes  ont  pris  pour  un  minerai 
naturel.  C'est  ce  qui  a  eu  lieu  pour  un  échantillon  qui 
existe  dans  le  cabinet  de  M.  Dobson  à  Philadelphie ,  et 
qui  a  été  trouvé  non  loin  des  rives  dh  la  rivière  de  Cfias- 
tetée ,  qui  borde  la  Géorgie ,  dans  une  contrée  presque 
privée  de  relations  avec  les  parties  civilisées.  Son  ana- 
lyse prouve  que  c'est  du  verre  Ideu ,  car  sa  composition 
est  la  même  que  celle  des  grains. 

Plusieurs  matières  colorantes  étaient  aussi  connues  de 
ces  mêmes  peuplades  :  on  a  retrouvé  des  vases  bien  con<^ 
serves  et  cuits  au  feu ,  qui  présentaient  des  parties  jau- 
nes et  brunes  ,.rougeàtre6,  colorées  par  les  ocres  de  fer, 
d'autres  en  rouges,  probablement  parle  minium.  {Journ, 
ofthe  Philad.j  çolL  ofpharmacyyjuly  i833  ).  P.  B. 


DE     PHARMACIE.  4^ 

Du  principe  actif  de  la  salsepareille. 

Par  M»  Bat&a. 
(  Extrait  d^QDe  lettre  adtessée  par  M.  Batka  à  M.  Pelletier. .) 

Le   principe   actif    de   la  salsepareille  est,    d après 
M.  Batka,  un  acide  particulier  auquel  il  donne  le  ix)in 
d'apide  parillinique ,  et  qui  jouit  des  propriétés  sàÎTaates  t 
à  Fétat  d'hydrate  ;  il  ressemble  à  des  écailles  de  poisson  ; 
fondu ,  il  a  Taspect  d'une  résine  ;  par  la  fusion  ,  il  prend 
une  couleur  brunâtre;  si  Ton  augmente  par  degré  la  tem- 
pérature, il  répand  une  odeUr  particulière  piquante  et  se 
charbone  ;  le  charbon  brûlé  ne  laisse  point  de  cendre.  Cet 
acide  rougit  le  papier  de  tournesol  ;  il  se  dissout  par  l'alcool 
et  s'en  sépare  dans  un  état  cristallin  par  évaporation,  il  est 
très-peu  soluble  dans  Teau  froide  ;  il  se  dissout  en  quan- 
tité se'hsible  dans  Teau  bouillante  à  laquelle  il  commimi- 
que  la  propriété  de  mousser  fortement.  Le  chlorure  de 
calcium  ,  les  acides  minéraux ,  et  particulièrement  l'acide 
hydrochlorique,  lé.précipitent  en  flocons  gélatineux  ;  il  a  en 
cela  quelques  rapports  avec  l'acide  pecti  que;  mais  il  diffère 
de  ce  dernier  acide  principalement  en  ce  que  l'acide  pec- 
tique,  traité  par  l'acide  nitrique,  se  convertit  en  acide 
oxalique',  tandis  que  l'acide  parillinique  se  dissout  dans 
l'acide  nitrique  sans  s'altérer,   et   peut  être  obtenu  par 
l'évaporation  de  l'acide.  L'acide  parillinique  s'unit   aux 
alcalis  et  forme  alors  des  combinaisons  solubles,  mais  in-r. 
cristallisables;  ces  combinaisons  donnent  toutes  à  l'eau  la 
propriété  de  mousser  fortement ,  et  de  se  couvrir  d'écume 
par  l'agitation.  Ici  M.  Batka  rappelle  \e principe  écumant 
annoncé  dans  la  salsepar^Ue  ^  par  M«  Thubeuf ,  et  dit 
que  ce  principe  e^t  un  pariUiilat^  de  potassé. 

M.  Batka  promet  sous  peu  de  faire  connattre  la  com- 


44  JOURNAL 

position  élémentaire  de  Tacide  parillinique  et  sa  capacité 
de  saturation. 

Peur  obtenir  l'acide  parillinique ,  M.  Batka  prend 
l'extrait  de  salsepareille  obtenu  par  l'alcool  absolu;  il 
traite  cet  extrait  par  l'eau  bouillante  qui  dissout  Facide 
parillinique,  évapore  à  siccité,  et  reprend  le  résidu  par 
l'acide  hydrochlorique  ;  l'acide  parillinique  se  sépare  alors 
eh  flocons  qu'on  lare  et  que  l'on^ dessèche. 

D'après  l'analyse  de  M.  Batka ,  la  Salsepareille  é^t 
formée  de  : 

t'*^.  Une  matière  cristalline  (  acide  parillinique  )  ^ 

2*».  Une  matière  colorante  cristalline , 

5<>.  Une  huile  essentielle  , 

4"*.  Gomme , 

5**.  Bassorine, 

6^.  Amidon, 

5^*.  Albumine. 

8"*.  Matière  extractiformé  ^ 
.  9**.  Gluten  et  glaïadine , 
lo®.  Tissu  cellulaire  et  fibreux^ 
1 1**.  Acide  pectique , 
12**.  Acide  acétique , 

i 3°.  Sels,  sav^oir :  chlorure  <le  calcium,  potassium  i^ 
magnésium ,  Carbonate  de  chaux  ,  oxide  de  fer 
et  alumines 

Extrait  d'ane  lettre  de   M.  Merck   de  Darmstadt  ^ 

à    M.'ROBIQUET. 

Sur  ta   santonine. 

Je  profite  d'une  occasion  favorable  pour  vous  offrir  un 
échantillon  de  santonine;  bien  que  dette  substance  ait  été 
découverte^  il  y  a  quelques  années ,  dans  l'extrait  éthéré 


4fS  Ig  semencine ,  on  ne  la  point  encore  foucnie  ju$qu'à  ce 
jour  aussi  pure  que  celle  que  je  vQus^  adresse. 
.  Ses  propriétés  chimique^et  médicinales  sont  ai  curieuses 
que  j'^i  cru  devoir  engager  M.  Hermann  Tromadorf 
(  fils  du  professeur  Tromsdorf  à  Erfurt  ),  qui  diilige  dans 
c^  moment  mon  I^Jioratôire ,  à  Texaminer  ayec' attention. 
Les  résultats  de  ses  recherches  seront  pul^Iiés  sous  peu 
dans  le  Journal  de  Pharmacie^  rédigé  par  son  père 
L'extrait  que  je  vous  en  donne  dès  aujourd'hui  est  bien 
imparfait  sans  doute ,  mais  il  devra  néanmoins ,  j'espère, 
intéresser  les  chimistes, 

La  spntonipe  ^e  présent^  en  prismes  brillans,  incolores, 
sans  saveur  et  sans  odeur  ;  exposée  aux  rayons  du  soleil , 
elle  jaunit  fortement  ;  dissoute  dans  lalcool ,  sa  splution, 
jaune  d  abord ,  se  décolore  en  quelques  minutes  çt  fournit 
de  la  santonine  aussi  belle  qu'auparavant.  Chauffée  dans 
un  creuset  de  platine  elle  se  fond ,  et  se  volatilise  sans  se 
4écomposer.  Les  acides  dilués  ont  peu  d'action  sur  elle  ; 
mais  bien  qu'elle  ne  soit  point  acide,  elle  forme,  avec  les 
bases ,  de  véritables  sels  dont  plqsieurs  soqt  criçtallisables, 
tels  sont  ceux  de  chaux ,  de  baryte  et  de  plomb.  Ces  com* 
binaisons  se  produisent  avec  des  phénomènes  bien  remar- 
quables. Lorsqu'on  chauffe  en  effet  un  mélange  de  chaux 
vive,  d'eau,  de  santonine  et  d'alcool,  le  fluide  prend  bientôt 
une  belle  couleur  rouge;  par  le  refroidissement,  le  sel  cal- 
caire cristallise  en  aiguilles  soyeuses ,  en  perdant  sa  cou- 
.  leur  du  haut  en  bas  et  devient  p^rfaiten^ent  blaQc.  Pour* 
purifier  ce  sel  on  le  dissout  dans  de  l'eau  chaude ,  et  on 
précipite  l'excès  'de  chai^x  par  un  poursuit  dp  gaz  carbo- 
nique. La  combinaison  calcaire  ne  se  trouve  point  décom- 
posée par  l'acide  carbonique ,  bien  que  celle  de  plomb  se 
détruise  au  seul  coutaçt  de  lair.  La  coloration  en  rouge 
se  produit  également  lorsqu'on  chauffe  la  santonine  avec 
la  baryte ,  l'ammoniaque ,  la  strontiane ,  la  soude  et  la 
potasse,    mais  seulement  dans  le  cas  où  on  ajoute  de 


Talcool ,  autrement  les  cotnbinaisons  se  forment  tout  aussi 
l)ien ,  mais  eUés  restent  parfaitement  blancheà. 

Lorsqu'on  prend  pour  la  formation  de  ces  sels  basiques 
de  la  santonine  jaunie  par  l'influence  du  soleil,  on  obtient' 
des  produits  aussi  blancs  que  si  on  avait  employé  de  la 
Santonine  blanche  ;  mais  on  observe  pendant  Tévaporation 
une  coulei^r  jaune  qui  ne  tarde  pas  à  disparaître  par  lé 
refroidissement,  à  Fexemple  de  la  Couleur  rouge  elle-^ 
même. 

M.  Liébig  n'a  point  encore  déterminé  le  poids  atômi^ 
que  de  la  combinaison  calcaire  de  la  santofaine ,  maislana-^ 
Ljse  de  cette  substance  lui  a  fourni  les  résultats  suivons  : 

Carbone .       70,5og 

Hydrogène 7^466 

Oxigène , .       2a,o25     * 


1 00,000 


1 


On  peut  obtenir  la  santonine  to  soumettant  la  semen- 
cine  à  l'action  de  la  chaux  vive  hydratée  et  de  l'alcool  ;  la 
teinture  alcoolique  évaporée  au  quart,  puis  passée  au 
filtre  pour  séparer  la  résine ,  let  traitée  à  chaud  par  l'acid^ 
acétique  concentré ,  laisse  cristalliser  la  santonine  par  le 
refroidissement. 

On  la  purifie  en  la  faisant  bouillir  à  plusieurs  reprises 
avec  de  1  alcool  et  du  charbon  animal.  La  semencine  que 
l'on  a  déban^assée  de  son  huile  essentielle,  fournit 
autant  de  santonine  que  celle  qui  a  été  avariée.  Une 
livre  de  semencine  m'a  fourni  2  gros  à  2  gros  et  demi  de 
santonine  pure.  Les  médecins  de  notre  ville  ont  reconnu 
h  ce  nouveau  principe  des  propriétés  vermifuges  bien 
prononcées,  à  la  dose  de  trois  à  quatre  grains  deux  fois  par 
jour;  prissh  une  dose  plus  élevée  ,  elle  occasione  des  dou- 
leurs de  ventre  et  éructations  d'estomac  avec  un  goût  Irès- 
prononcé  de  semencine.  'Peut-être  nos  célèbres  praticiens 
lui  découvriront**ils  encore  d'autres  propriétés. 


DE    i^HABIIl'ACIE.  ^^ 

•  » 

NOTES  ET  FORMULES 

Extraites  du  Êulletiti  de  Thérapeutique. 


Sur  l'emploi  des  chlorures  de  chaux  et  de  soude  dans 
quelques  affections  de  la  bouche^  commune  chez  les  eri- 
fans ,  par  M.  le  docteur  Constant.       « 

M.  le  docteur  Constant  pense  que,  tout  en  faisant  k 
part  de  l'enthousiasme  et  de  l'amour  des  nouveautés  qui 
ont  fait'  ei^agérer  les  propriétés  des  chlorures ,  il  &ut 
convenir  que  la  matière  médicale  s'est  enrichie  d'un  agent 
plrébieux...  On  en  relire  journellement  de  grands  avan- 
tages dans  le  traitement  des  affections  de  la  houche  ,  fré- 
quentes dans  les  hôpitaux.  Il  résulte  d'un  graiid  nombre 
de  faits  observés  à  Thôpital  des  enfans,  que  les  plaies  de 
la  bouche ,  les  ulcérations  des  amygdales,  etc.,  pren«^ 
nent  un  caractère  favorable  par  suite  d'application  de 
chlorure  de  soude  ou  de  chaux  ^  et  marchent  prompte^ 
mient  à  là  guérison.  * 

M.  le  dX)cteur  Bônneaù  emploie  concurremment  iin 
gargarisme  composé  de  décoction  d'orge ,  3  onces ,  miel 
rosat,  1  once  ,  chlorure  de  soude  d'ui^  scrupule  à  i  gros. 

M.  Guersent,  dans  la  gangrène  delà  bouche,  prescrit 
un  gargarisme  composé  de  : 

Bëcoction  dé  quinquina.;  .  .  ; trois  onces 

Sirop  d'écorce   d'oi-ange une  once.  ■ 

Chlorure  de  soude une  once. 

M.  Ângelot ,  dans  la  gengidite  ulcéreuse,  mettait  en 
usage  le  collutoire  suivant: 

Chlorure  de  chaux de  i5  à  3o  grains. 

Solution  de  gomme une  once. 

Sirop  d'écorce  d'orange demi-once. 


48  ^IQURNAIi 

à  employer  en  lotioii  sur  les  ulcères,  au  moyen  d'un 
pippeau  de  charpie. 

J)0  remploi  du  chlorure  de  chaux  contre  la  gale* 

M.  le  docteur  Hospital  emploie  en  général,  y)our  un 
traitement,  de  lo  à  la  onces  dé  la  pommade  suivante  : 

Soufre  sublimé  lavé une  once  et  dem|e. 

Chlorure  de  chaux  bien  trituré.   .  .  deux  onpes. 

Axonge .  t ^  9ix  onç^s. 

M.  S.  A. 

!fraitement  d^  la  coqueluçhç  ^par  M»,Sanàrsi^. 

M.  Sandras  emploie  ayec  succès  la  bellfidone  indiauée 
vers  la  fin  du  dernier  çiècle,  contre  cçtte  pénible  affec-? 
tion  ;  yoici  les  formules  qu'il  a  adoptée^  : 

If  Poudre  de  feuilles  d^  lïelladqnç.  .....    deux  grains. 

Extrait  quelconque  inerte  ou  mucilage.    .     Q.  S. 

Pour  Jiuit  bols,  dont  on  prendra  un  toutes  les  heures. 
Il  préfère  les  préparations  suivantes  qui  donnent  un 
médioan^ent  moins  désagréable  à  prendre  : 


♦ 


%  Sugre  blanc S|5ize  onces. 

Alcoolature  de  belladone  au  ^^ seiz^  gros. 

Un  gros  représente  i  grain  de  belladone;  on  peut 
donner  ce  sacçharure  seul  ou  le  faire  prendre  de  là  ma-: 
nière  suivante  : 

Mêlez  Eau  distillée  de  tilleul .  .    trois  onces. 

Eau  distillée  de  laurier-cerise.  ,   ....     trois  gros. 
'  Saccharuve  de  belladone.  •  •  .  • une  opco. 

Donnez  une  cuillerée  à  café  de  cette  potion  plusieurs 
fois  dan$  la  journée. 

On  donne  encore  la  poudre  de  racine  de  belladone, 
mêlée  à  quatre  ou  cinq  fois  son  poids  de  sucre  ou  de 
poudre  de  réglisse,  à  Ja  dose  d'un  quai't  de  grain  ,  ma- 


DE    PHARMACIE.  4$ 

lin  et  soir  pour  les  enfans  au-dessous  d'un  an  ;  ^  grain 
matin  et  soir  pour  un  enfant  de  deux  à  trois  ans  ;  i  grain 
pour  un  enfant  plus  âgé ,  et  2  grains  de  même  pour  un 
adulte. 

Traitement  du porrigo  (  teigne ),/>ar  M.  Cazenave. 

M.  Bietta  quelquefois  employé  avec  avantage  la  lotion 
suivante ,  dite  de  Barlow 

^    Sulfure  de  potasse 2  gros 

Savon  blanc a  gros  ^ 

Eau  de  cbaux 7  onces 

Alcool  rectifié ^-  ?•  %^^^ 

Les  pommades  avec  le  calomel ,  avec  Toxide  de  man- 
ganèse dans  la  proportion  d'un  à  deux  gros 'par  once 
d'axonge  ,  réussissent  bien  ;  il  en  est  de  même  de  la  sui- 
vante 

*5/:    Savon  blanc 2  gros 

Soufre  sublimé 2  gros 

Axonge. i  once 

Ainsi  que  de  celle  de  Ranger 

¥  Litbarge. 2  onces 

Alun  calciné i  once  ^ 

Calomel i  once  7 

Axonge 2  livres 

Térébentbine  de  Venise.   .   .  {  livre 

M. 

De  tous  ces  agens,  aucun  ne  recèle  toutefois  une  effi- 
cacité aussi  constante  que  l'iodure  de  soufre ,  introduit 
il  y  a  dix  ans  dans  la  thérapeutique,  par  M.  Biett.  Voici 
la  formule  à  laquelle  M.  Biett  s'est  arrêté  après  un  grand 
nombre  d'essais  :  , 

XX* .  Année .  — -  Jan  uier  1 8  3  4 .     -  4 


5o  JOURNAL 

%   Io()ure  àe  soufre 24  à  36  grains 

AxoDge I  once 

M. 

Lotions  iodo-sulfureuses  dans  la  dartre  croûteuse  fia- 
vescente. 

M.  Dauvergne  emploie  les  solutions  suivantes  : 

Solution  iodui'éè. 

%  Iode 3  ^à^ 

lodurfe  de  potassium 6  gtios 

Eau  distillée 3  ttnicès. 

Solution  sulfureuse, 

%   Salfkire  de  potasfefe 4  ônCé^ 

featl  distillée ;  livre 

On  mêle  ces  solutions  dans  la  proportion  d'un  gros,  ou 
une  cuillerée  à  café  de  solution  iodurée,  avec  une  demi- 
once  de  solution  sulfureuse ,  c'est-à-dire  à  peu  près  une 
cuillerée  à  bouche  ;  le  tout  dans  une  cuvette  d'eau  tiède 
ou  d'eau  froide,  suivant  l'indication.  Q.  H. 

VVV%MVV%^VV«VvWvVVV%VVVIVV«V%'«VVk%V\VV%VVVVVVVV\VV\V\\/VVWVV\V%V%%VVVVV«<V\%\    «t WA w 

EXtUÂlT  DU  PROCÈS  VÈRÊÀL. 

De  la  séance  de  la  Société  de  Pharmacie^  a  déôeràbre  1 833. 

PBESIDENGE      DE     M.     BAGET. 

Là  'ébrrespoiidance  imprimée  se  compose  :  i",  d'une 
pétition  et  mémoire  pour  demander  la  répression  des 
abus  qui  compromettent  la  pharmacie  et  r amélioration 
de  la  loi  qui  en  dirige  t exercice  ^  par  MM.  les  pharma- 


DE    i^HAHMACIE.  5l 

tiens  dii  départ^tn^iit  des  Hautes- Pyrénées  ;  a®.  AmiiMes 
de  TAuTcrgne  ,  tom.  6,  septembre  et  octobre;  renvoyé 
à  M.  Boudet;  3**.  Gazette  éclectique  de  thérapeutique,  de 
«ïédecine  et  de  chirurgie  ,  octobre  i833  ,  n*.  4  ;  renvoyé 
à  M.  Chéreau. 

La  correspondance  manuscrite  se  compose  d'une  lettre 
de  M.  Merck  ,  de  Darmstadt ,  à  laquelle  est  jointe  un 
écimntillon  de  Sahtoihîte  ,  en  prismes  brillans.  Cette  let- 
tre donne  des  détaife  sur  Textraclion  de  ce  produit ,  tiré 
dtt  semen  tontra^  qui  a  déjà  été  signalé  dans  le  Bulleltfi 
MÏe  la  Société  (tom  XVII du  journal ,  pag.  1 1 5  ),  et  qui  a 
été  découvert  par  deux  personnes ,  à  peu  près  à  la  même 
époque,  MM.  Kablcr,  pharmacien  a  Dusseldorf,  et  Alm, 
•élève  en  pharmacie ,  à  Peuzlin-Mecklembourg. 

La  Société^procède  à  la  nomination  d'un  vice-président, 
'd'ttn  secrétaire  général,  d'un  trésorier  et  d'un  secrétaire 
tfe  correspondance. 
M.  Reymond  est  nommé  vice-président  pour  i834' 
M.  Robiqnel,  secrétaire  général, 
M.  Martin ,  trésorier. 

M.  Jules  Pelouze  ,  secrétaire  de  correspondance. 
M.  Bussy  présente  à  la  Société,  en  son  nom  et  en  celui 
de  M.  Ferrand  ,  de  la  paraffine  obtenue  en  cli&tiHant  de 
la  cire  avec  delà  chaux;  traitant  le  produit  obtenu  par 
de  lacîde  suKurique  concentré,  et  portant  la  tempéra- 
ture fte  6o  à  ^6° ,  on  obtient  alors  une  couche  de  paraf- 
fine-, cette  paraffine,  selon  MM.  Bussy  et  Ferrand  ,  diffère 
Un  peu  de  celle  de  Reichembadi  ;  ainsi  la  paraffine  ob- 
tenue par  ce  savant  se  fond  à  43"*,  celle  obtenue  par 
MM.  Bussy  et  Ferrand  se  fond  à  52°.  La  paraffine  fondue 
et  mise  en  contact  avec  le  potassium  n'altère  pas  ce  métal. 
La  paraffine  obtenue  par  MM.  Bussy  et  Ferrand  est  un 
peu  plus  altérable  par  lacide  sulfurique  que  ne  Test 
celle  obtenue  par  Heichembach. 

M.  Bussy  annonce  que  M.  Couerbe  est  parvenu  a  faire 

'      4- 


52  JOURNAL 

cristalliser  la  biixine  (  la  matière  retirée  du  buis)  que 
M.  Fauré,  deBordeaux,  n'avait  obtenue  qu'à  l'état  de  ma- 
tière pulvérulente  ;  le  procédé  suivi  par  M.  Goucrbe 
consiste  à  ajouter  de  lacide  nitrique  au  sulfate  de  buxine, 
cet  acide  s'empare  de  la  résine  qui  rendait  le  sulfate 
moins  pur.  On  obtient  alors  un  sulfate  duquel  on  peut 
précipiter  la  buxine  pure. 

M.  Lecanu  annonce  à  la  Société  qu'il  est  parvenu  à 
extraire  du  suif  de  mouton  et  de  l'axonge  un  principe  im- 
médiat solide,  fusible  à  62"*  centigrades,  soluble  dans  plus 
de  cent  fois  son  poids  d'éther  froid ,  et  par  conséquent 
tout'à*fait  distinct  delà  stéarine  de  M.  Chevreul.  M.  Le- 
canu continue  les  recbercbes  sur  cette  substance,  qui  con- 
stitue environ  le  quart  du  poids  du  suif  de  mouton,  et  il 
communiquera  plus.lard  ses  résultats  à  la  Société. 

M.  Desinarest  lit ,  en  son  nom  et  en  celui  de  M.  Caillot, 
un  rapport  touchant  le  travail  de  M.  Denot ,  sur  les  io- 
dures  de  plomb.  Le  rapporteur  conclut,  le  travail  étant 
remarquable ,  à  ce  qu'il  soit  imprimé  et  que  des  remer- 
ctmens  soient  adressés  à  l'auteur. 

M.  Boutron  -  Charlard ,  en  son  nom  et  en  celui  de 
M.  Pelouze ,  lit  un  rapport  sur  des  notes  envoyées  par 
M.  Lçdoyen,  pharmacien  de  Paris;  il  conclut  à  ce  que 
les  notes  de  M.  Ledoyen  soient  publiées  par  extrait. 

M.  Chevalier  annonce  qu'il  a  trouvé  un  moyen  très- 
simple  de  reconnaître  la  présence  de  l'acide  sulfurique 
ajouté  aux  vinaigres  ;  ce  moyen  consiste  à  faire  évaporer 
le  vinaigre  dans  une  capsule  de  porcelaine  ,  l'eau  et  l'a- 
cide acétique  se  volatilisent  d'abord ,  ensuite  l'acide  sul- 
furique se  montre  sous  la  forme  de  vapeurs  très-denses, 
et  qui  sont  faciles  à  distinguer. 

M.  Soubeiran  présente,  au  nom  de  M.  Langlois,  phar- 
macien de  l'hôpital-militaire  de  Strasbourg,  un  mémoire 
sur  l'iodure  d'amidon.  Voici  les  conclusions  de  ce  mé- 
moire. 


DE    PHARMACIE.  55 

«  L'iodure  d'amidon  intègre ,  qu'il  soit  rougeàtre , 
violet,  bleu  ou  noir,  est  toujours  insolflble  dans  l'eau 
froide  ; 

»    2*".   La  solution  aqueuse  d'iodure  d'amidon  ne    se 

décolore  par  la  chaleur  que  parce  que  l'eau  à  l'aide  de 

ses  *élémens  transforme  l'iode  en  acide  iodique  et  bydrio- 
dique ; 

»  3"".  La  propriété  qu'il  possède,  sous  certaines  condi- 
tions de  reprendre  en  refroidissant ,  une  partie  de  sa  cou- 
leur primitive  dépend  d'une  réaction  ultérieure  des  deux 
acides  que  je  viens  de  nommer; 

»  4''*  L^^  acides  concentrés  ou  étendus  ne  rétablissent 
la  couleur  bleue  qu'en  s'emparant  de  l'eau  nécessaire  à 
l'existence  simultanée  des  acides  de  l'iode;. car  si  pre- 
mièrement on  ajoute  à  la  liqueur  quelques  gouttes  d'à- 
dde  sulfureux,,  le  phénomène  de  coloration  ne  se  produit 
plus  ; 

»  5"*.  Les  acides sulfurique,  nitrique,  hydriodique  sul- 
fureux ,  hydrosuif urique ,  le  chlore ,  les  alcalis ,  Téther  et 
l'alcool ,  se  comportent  avec  Tiodure  d'amidon  comme  si 
la  substance  végétale  et  Tiode  s'y  trouvaient  dans  un  état 
d'isolement  ; 

»  6*^.  Ces  diverses  considérations  nous  permettent  d'af- 
firmer que  l'iode  ne  forme  pas  avec  l'amidon  une  combi- 
naison dans  le  sens  propre  du  mot ,  mais  bien  un  mélange 
uniquement  caractérisé  par  sa  couleur;  en  conséquence, 
l'iodure  d'amidon  ne  semble  plus  pouvoir  désormais  figu- 
rer au  nombre  des  composés  chimiques.  » 

MM.  Tallart  et  Dubail  examineront  ce  mémoire. 

M.  Bonastre  lit  un  rapport  d'admission  sur  M.  Waflard 
qui  est  nommé  à  l'unaniinité  membre  résidant. 


54 


JOURNit 


RÉSUMÉ  D'Ua  l^ROGËDÉ 

Pour  êffeeluer  l'mHufyse  è/émentwre  ongaïuque , 

Proposé  pur  M.  Ossian  Hemry. 

Lor^qoejc  publiai  il  y  a  trei»  ans,  avec  fea  Plisson  mon  ami ,  un  pro« 
cédé  pour  exécuter  l'analyse  élémeiUain  des  sobsUinces  organiques,  an 
obtenant  chaque  élément  à  Tétat  gazeux  ^  ou  représenté  par  un  équipa» 
knt  gatéiforme ,  nous  avons  été  obligés  de*  présenter  une  foule  d'obser- 
vations et  d'essais  à  l'appui  de  nos  idées.  Ces  essais  ont  dû  disséininer 
les  faits  principaux ,  et  s'opposer  à  permettre  de  comparer  aisément  notre 
méthode  avec  celles  connues  antérieurement.  Attachant  quelqulntérêt 
à  notre  travail ,  tant  pour  les  soins  que  nous  lui  avons  donnés  que  pour 
l'importance  du  sujet,  j'ai  cru  pouvoir  résumer  le  plus  succinctement 
possible  ies  moyens  opératoires  proposés  par  nous,  et  c'est  ce  résumé 
que  je  soumets  à  l'impression  aujourd'hui.  J'ai  quelque  espoir  que  le 
procédé  que  je  présente  pourra  trouver  place  à  côté  d'autres  mpdes  appli- 
cables au  même  sujet,  et  publiés  soit  avant  soit  postérieurement. 

L'analyse  élémentaire  organique ,  grâce  aux  moyens  simples  qu'on  a 
publiés  depuis  peu  pour  l'effectuer,  et  surtout  aussi  parce  qu'on  s'est  fa- 
miliarisé généralement  avec  elle,  est  devenue  d'une  exécution  assec 
facile  ;  mais  elle  n'en  n'exige  pas  moins  des  soins  nécessaires  à  l'exacti- 
tude de  ses  résultats.  Ces  soins ,  dont  nous  ne  nous  sommes  jamais  affran- 
chis, sont:  3*.  une  extrême  propreté  dans  les  vases  employés;  a«.  une 
grande  pureté  dans  les  matières  organiques  soumises  à  la  décompositioii, 
ainsi  que  dans  les  oxides  de  cuivre ,  le  cuivre ,  le  chlorate  de  potasse , 
le  sable,  etc. ,  qui  servent,  soit  à  opérer  cette  combustion,  soit  à  di- 
viser la  substance;  Z°.  les  tubes  doivent  être  toujours  préalablement 
passés  au  feu  avant  d'y  introduire  les  mélanges,  afin  de  les  sécher  exac- 
tement et  de  détruire  toute  poussière  qui  pourrait  y  adhérer  à  l'inté- 
rieur ;  4^.  nous  avons  toujours  le  soin  ,  avant  chgque  analyse ,  de  calciner 
le  sable ^  \oxide  de  cuivre^  etc  ,  qui  vont  servir  à  l'opération  ;  le  chlorate 
est  fondu  pour  ne  retenir  aucune  trace  d'eau  ;  et,  pour  les  substances 
azotées,  le  cuii^e  réduit  ou  moyen  de  l'hydrogène  nous  a  semblé  préfé- 
rable à  la  tournure^  avec  laquelle  les  gaz  oxide  d'azote  et  nitreux 
échappent  souvent  sans  être  entièrement  décomposés.  Au  reste,  il  faut, 
pour  qu'une  analyse  soit  bonne ,  que  les  produits  gazeux  obtenus  soient 
tott£-à^a// exempts  de  couleur  et  d'odeur;  lorsque  le  mercure  est  terni 
par  une  croûte  grise,  c'est  qu'il  a  passé  de  l'acide  nitreux,  et  quand  le 
gaz  a  une  odeur  aromatique  particulière ,  c'est  que  les  résultats  de  la  dé- 
composition organique  ont  été  mal  brûlés  ;  dans  ces  deux  cas  il  est  pru- 
dent de  recommencer  l'analyse;  5o.  nous  séchons  la  matière,  à  moins 
qu'elle  ne  soit  très-volatile,  à  ii5  degrés  centigrades  en  l'exposant  au 
milieu  d'une  solution  bouillante  saturée  de  nitre  ou  de  tartrate  de  po- 


DE    P^A^IVACIE-  55 

t^sse  et  de  soude  ;  lorsque  cette  matière  cpsse  de  perdre  k  la  (),«^laDce , 
on  en  prend  un  poids  déterminé  (  c'est  ogr^^iaS  que  nous  employons  (la- 
bitnellement),  et  nous  le  mêlons  très-exactement,  et  le  plus  rapidement 
possible ,  dans  un  mortier  d'agate  avec  un  peu  de  sable  sec ,  puis  avec 
i5  ou  18  grammes  environ  d'oxide  de  cuivre  ;  (  nous  faisons  ordinaire- 
ment usage  de  cet  oxide  encore  tiède,  et  bien  exempt  de  nitrj^te)  (1). 
Si  la  substance  organique  était  liquide  et  volatile,  on  la  placerait  d^us 
une  ampoule  de  verre  effilée  et  ouverte  par  une  extrémité  plus  disposée , 
çoit  entre  deux  couches  d'oxi4e ,  soit  à  la  culasse  ;  (  dans  ce  dernier  cas , 
il  funt ,  comme  çl^ns  l'appareil  n*».  3 ,  placer  à  l'entrée  4u  tube  un  ai^tre. 
|»^(it  t9be  proprç  à  fourpir,  selon  le  cas,  de  Toxigènc  on  de  lacide 
carboniqi^e après  la  décofnposition  ).  Quand  la  matière,  qnoiqi^ç  liquida, 
es^  fixe,  alors  on  peut  la  n^êler  et  la  triturer  avec  {'oxide;  ipafs,  ^fin 
d'en  avoir  lin  poids  exact ,  on  en  introduit  daos  une  petite  Qmpoulç 
pesée  ^v^c  soin ,  et  on  laisse  ensuite  tomber  goutte  à  goiittç  le  liquide 
4ans  l'o^ide  sans  en  perdre  ;  la  di^érence  an  poids  de  l'ampoule  indique 
la  quantité  ajoutée  à  ce  composé  ;  il  faut  toujours  placer  en  i^vant  du 
mélange  un^  couche  qsse^  èundue,  8  à  10  grammes  par  ej^emple  d'oxide 
dç  cuivre,  puis  di;  cuivre  divisé  sf  cette  matière  contient  de  |azQ(.e;  ces 
deux  coi|i:hes  seront  préalablement  bien  chauffées,  car,  à  la  première 
chaleur  ipnprimée  au  méli^nge,  la  substance  organiqi^e  se  décompose, 
presque  toujours  avant  qi|e  l'oxide ,  ^vec  lequel  el)e  est  en  contact ,  soit 
<(ssez  cbamd  pour  la  bien  brûler  ;  et ,  si  elle  ne  rencontrait  p^s  plus  loin 
d^  l'oxlde  à  nne  température  |rès-élevée ,  le  gaz  serait  ou  coloré  ou 
odorant,'  jet  l'opération  manquée;  7^.  npus  avons  constamment  laissé 
les  tubes  de  verre  vert  ou  deyerre  blanc  tout-à-fait  nns.  afin  déjuger 
plus  aisément  He  la  inarche  de  l'opération;  8^.  enfin,  poi^r  apprécier 
pf  p^  sûrement  l'exactitude  de  notre  appareil ,  nous  l'avons  SQnmis  à  di- 
verses coiUre-èpreuves  ,  comme  on  le  dira  plus  loin,  et  ces  CQntre-ép^eu- 
yes  ayant  été  trè»-«atisfaisantes ,  mous  l'avons  regardé  comme  avanta- 
geiii(  dans  son  emploi ,  en  raison  de.  sa  simplicité ,  d£  sa  précision  ^t 
de  la  facilité  de  $Qn  exécution. 

Tph^  ces  faits  e^pQs^s,  nni|9  allons  passer  à  la  ^escrip|:jon  de  cet  ap- 
pareil, puis  aux  moyens  à  employer  pour  évaluer  successivement  le 
ccfrbm^ie  ,  {'hydrogène,  Vqzot»  et  i'oxigène  d'un  composé  organique» 

Desùtiption  de  l'appareil. 

Il  consiste  dans  un  simple  tube  de  verre  vert  de  préférence  d'environ 
i5  à  18  pouces  de  longueur,  fermé  par  une  extrémité >  et  portant  à 
l'autre  un  bouchon  très -exact  y  tantôt  avec  un  petit  tube  (quelquefois 
de  29  à  3o  pouces  de  hauteur)  recourbé  pour  recueillir  les  gaz,  ou  tantôt 
avec  deux  tubes ,  comme  dans  les  n»*.  2  et  3.  Seulement  dans  l'opération 
où  l'on  veut  évaluer  I'oxigène,  ^ure  n°.  5 ,  le  tube  est  ouvert  par  les 
deux  extrémités  et  un  peu  plus  compliqué  ;  on  en  fera  la  description 


(i)  Gomme  il  passe  presque  constamment  après  chaque  opération  un 
courant  d'oxigéne  sur  Toxide  cuprique  qui  a  servi  à  la  décomposition  , 
il  arrive  que  cet  oxide  repris  pour  d'autres  analyses  est  très-pur. 


56  JOURNAL 

pi  as  loin.  Eiaminons  maintenant  comment  on  applique  cejt  appareil, 
et  comment  on  le  fait  fonctionner. 

Carbotie. 

Si  la  substance  ne  renferme  pas  d'azote,  on  u  a  qu'à  s'occuper  du  car' 
boue;  si  elle  en  contient ,  on  peut  n'apprécier  que  le  carbone,  ou  bien 
évaluer  et  ce  principe  et  V azote. 

lo.  Dans  le  tube^ure  n^.  i  (après  l'avoir  bien  séché),  on  introduit 
à  la  culasse  c  A/  un  mélange  pulvérisé  de  chlorate  de  potasse  pur  fonda 
I gram.y  5  à  2  grammes ,  avec  sable  calciné  4  ou  5  grammes;  on  place  la 
matière  organique  ogram.,  i-x^  triturée  très-intimement  avec  deutoxide  de 
cuivre  encore  tiède,  i8  à  20  grammes  oxm,  puis  on  termine  (si  la  sub- 
stance n'est  pas  azotée)  par  une  couche  d'oxide  de  cuivre  ox  de  10 
grammes  environ  ;  lorsque  la  matière  renferme  de  l'azote ,  on  ajoute  en 
t  du  cuivre  réduit  ;  enfin,  on  remplit  le  tube  avec  du  verre  pilé  bien 
lavé ,  pour  assujettir  les  couches.  Alors  on  adapte,  à  l'aide  d'un  bouchon 
très-exact,  le  tube  recourbé  plongeant  sous  le  mercure  pour  recueillir  les 
gaz.  Le  tout  est  luté  avec  de  la  cire  ramollie  par  l'essence  de  térében- 
thine; on,  au  lieu  de  bouchon,  on  emploie  un  tube  de  caoutchouc. 

Quand  ou  veut  n'avoir  que  le  carbone  ,  on  chauffe  de  suite  les  cou- 
ches c,  ox,  puis  successivement  oxm  de  haut  en  bas,  et,  lorsque  la 
décomposition  est  finie ,  on  approche  le  feu  de  la  culasse ,  d'abord  avec 
précaution ,  puis  plus  vivement .  L'oxigène  commence  par  réoxider  le 
cuivre  réduit  dans  l'opération',  et  enfin  se  dégage;  un  décilitre  suffit 
pour  expulser  tous  les  gaz  du  tube.  Ceux-ci  réunis,  et  mêlés  avec  soin, 
sont  mesurés,  puis  analysés  à  l'aide  de  la  potasse.  L'absorption  donne  la 
proportion  en  volume  d'acide  carbonique ,  et  le  calcul  conduit ,  après 
les  réductions,  à  o^,  0,76,  et  à  l'état  sec  à  en  déduire  le  carbone. 

2^.  Dans  le  cas  où  l'on  désire  apprécier  aussi  l'azote  ,  il  faut  d'abord 
chasser  l'air  de  l'appareil  en  décomposant  une  partie  du  chlorate  cA/, 
et ,  quand  il  a  passé  1  décilitre  i  à  peu  près ,  on  procède  à  la  décompo- 
sition, ainsi  qu*il  vient  d'être  décrit,  en  terminant  aussi  par  chauffer  le 
reste  du  chlorate. 

Les  gaz  sont  de  même  réunis  et  mélangés  ;  puis ,  quand  on  a  séparé 
et  apprécié  l'acide  carbonique  ,  on  mesure  le  résidu  ,  et ,  au  moyen  d'un 
essai  eudiométrique  avec  l'hydrogène,  on  juge  de  la  proportion 'd'azote. 
Cet  essai  a  un  avantage ,  c'est  de  servir  de  contrôle  à  1  essai  où  l'on  ne 
s'occupe  que  de  l'azote.  ^ oy. Jig  n^.  4' 

L'oxigène  n'a  pas  seulement  pour  but  de  vider  le  tube  de  l'air  et  des 
produits  gazeux  qu'il  renferme,  il  concourt  encore  à  brûler  toutes  les 
parcelles,  de  carbone  qui  n'auraient  pas  été  converties  en  acide  carboni- 
que. Quand  on  opère  à  tube  découvert ,  on  voit  en  effet  souvent  de  pe- 
tites taches  brunes  ou  noires  de  ce  corps  qui  viennent  tapisser  le  tube 
et  qui  ne  disparaissent  qu'après  leur  contact  avec  le  courant  d  oxigène. 

Jljrdrogène. 

Le  plus  ordinairement  »  et  comme  on  le  fait  depuis  long-temps ,  on 
^évalue  cet  élément  d'après  le  poids  de  l'eau  formée  dans  le  traitement 


DE    PHARMACIE.  Ôj 

des  substances  organiques  par  l'oxide  de  cuivre.  Nous  l'estimons  alors 
en  même  temps  que  le  carbone  «  et  dans  un  appareil  fort  simple ,  voy. 
le  n<>.  3.  Après  avoir  disposé  les  couches  et  le  mélange  comme  dans 
l'essai  précédent»  on  chauffe  à  la  lampe  l'extrémité  du  tube,  on  lui  donne 
une  sorte  de  renflement,  puis  on  l'effile,  et  la  pointe  est  dirigée  en  bas. 
Cette  pointe,  engagée  k  frottement  exact  dans  un  petit  bouchon  qu'on 
peut  d'ailleurs  luter  au  lut  maigre  ,  s'adapte  à  un  tube  taré  contenant 
me  du  chlorure  de  calcium,  puis  quelques  lumières  de  papier  Joseph ,  et 
muni  du  tube  recourbé  x.  Ayant  chauffé  le  tout  convenablement,  l'hu- 
midité est  entraînée  dans  le  tube  me ,  poussée  soit  par  la  chaleur ,  soit 
par  les  gaz  et  le  courant  d'oxigène  de  la  culafte ,  on  n*a  donc  point  à 
craindre  qu'il  en  reste  après  les  bouchons  ou  à  l'entrée  du  tube.  D'ail- 
leurs, s'il  s'en  trouvait  quelques  traces  dans  le  renflement  ou  dans  la 
pointe ,  on  couperait  cette  partie ,  et  de  spn  poids ,  avant  et  après  dessic- 
cation, on  estimerait  celui  de  cette  eau. 

Le  reste  de  l'opéiation  pour  les  produits   gazeux  s'achève  comme 
précédemment. 

Hydrogètie  en  volume. 

Malgré  l'exactitude  du  procédé  qui  vient  d'être  indiqué,  pour  nous 
conformer  au  plan  et  au  but  de  ce  travail ,  nous  avons  voulu  tenter  dé- 
soler l'hydrogène  en  volume*pour  l'apprécier  directement  et  non  plus 
par  un  équivalent.  Le  mode  auquel  nous  sommes  parvenus  donne  éga-  ^ 
lement  une  grande  exactitude ,  et  s'il  présente  un  peu  plus  de  difficultés, 
il  a  l'avantage  d'être  applicable  quand  les  substances  analysées  sont  ou 
très-peu  hydrogénées  ou  en  très-minime  proportion.  Car  il  est  bien  plus 
facile  d'apprécier  exactement  un  petit  volume,  surtout  d'un  poids  aussi 
faible  que  celui  de  ce  gaz  ,  qu'un  poids  très -léger  avec  une  balance  même 
fort  sensible.  Voici  quel  est  ce  procédé  : 

La  figure  n^.  3  représente  un  tube  dans  lequel  on  a  mis  à  la  culasse 
le  mélange  OXM  d'oxide  et  de  la  matière  décomposable ,  puis  ^A" 
d'oxide,  et  enfin  C  de  cuivre  avec  quelques  fragmensde  verre;  le  tube , 
ainsi  disposé ,  est  chauffé  à  la  lampe  et  tiré  en  iV,  de  manière  à  réduire 
beaucoup  son  diamètre  et  sou  épaisseur  ;  dans  lapartie  antérieure  alors 
on  introduit  du  verre  en  morceaux  et  un  mélange,  fait  rapidement  dans 
un  mortier  de  fer ,  de  verre «ec  en  poudre,  ou  de  fluate  de  chaux  calciné 
pulvérisé,  12  gram.,  à  peu  près,  et  de  20  gram.  d'alliage -d'antimoine  et 
de  potassium ,  très-exempt  de  scories  et  récemment  préparé ,  puis  conservé 
dans  un  flacon  très-sec  (i). 

Ces  substances  se  réduisent  en  poudre  aisément  en  peu  de  minutes , 
et  sont  poussées  dans  le  tube  avec  une  petite  feuille  de  cuivre  ou  d'un 
autre  métal.  Le  tube  rempli  de  verre  est  fermé  exactement  avec  un  bon 

(i)  On  obtient  cet  "alliage  avec  la  plus  grande  facilité  ;  à-cet  effet  il  faut 
faire  un  mélange  intime  de  10  parties  d'antimoine  en  poudre  et  de  9  f  de 
crème  de  tartre,  et  calciner  trésfortement  dans  un  creuset  de  verre.  Quand 
le  creuset  est  presque  refroidi,  on  le  casse  ,  on  sépare  avec  iom  toutes 
les  scories  de  l'alliage ,  puis  on  brise  rapidement  celui-ci  pour  le  conserver 
dans  un  flacon  bien  exempt  d'humidité. 


58  JOUftNAÎ^ 

(^qqçhon pprt^^i^t  dçox autres  tabès,  l'aq  recourbé  de  28a  3o pouces  pour 
]q  gaz ,  t^^^trç  contenant  du  chlorure  de  cakium  MC ,  et  à  la  culasse  du 
bi-CHrb9,P.Ç»te  de  potasse  B  Ç. 

Voici  coipment  oçi  fait  agir  cet  appareil  :  on  décompose  d'abord  le 
mélan^ç  OXM  en  chauffant  C,  0-X"  et  par  portion  OXM  ;  on  force  par 
1$^  chaleur  tovilç  l'eau  prodi^ite  à  passer  sûr 'l'alliage  ;  alors  on  place 
bçaiiçpup  de  charbons  à  ia  partie  iV  effilée,  de  manière  à  fondre  le 
venQ  çt  à  boucher  le  tube;  lorsqu'on  y  est  parvenu,  on  continue 
r^çtiop  de  1^  chaleur  sur  l'alliage  de  bas  en  haut,  et,  tout  étant  chauffé, 
99CUI1  ga^  i^e  se  dégageant  plus,  on  approche  de  J?  C  quelques  charbpns 
gui  4onnentde  l'acide  c^urbonique  afin  d'éliminer  tous  les  produits  gazeux 
qçl'iippareii. 

Les  gaz  recueillis  sont  mélangés  convenablement,  et  se  composent 
4'air  ,  d'azotç,  d'acide  carbonique ,  d'oxide  de  carbone  et  d'hydrogène; 
ils  sont  très-secs.  On  en  prend  la  mesure  ,  puis  on  fait  détonner  un  vo- 
lume  déterminé ,  avec  quantité  suffisante  d'oxigène,  et  l'absorption  donne 
la  quantité  d'hydrogène ,  l'oxide  de  carbone ,  transformé  en  acide  cai- 
,bonique,  ne  change  pas  de  volume. 

Avec  le  calcul ,  l'hydrogène  est  raniené  à  0°,  0,76,  et  alors  de  son  vo- 
lume on  déduit  aisément  son  poids. 

Dans  cette  opération,  leaa  qui  se  décompps#  en  partie  p^r  le  pQ^s- 
fiium  donne  de  l'oxide  qui  retiendrait  de  l'eau  si  on  n'arait  poin^  la 
pjréi^aatida  de  faire  un  mélange  avec  le  Uùaie  de  chaux  ou  le  verre  «  ^t 
de  eliAuffev  assez  fortement. 

An  reste ,  ce  procédé  a  été  pontrôlé  au  moyen  de  l'eau  que  nous  ayoïns 
plusieurs  fois  analysée  avee  lui.  (Voyez  Jonraçl  de  Pharmacip,  t.  XVI, 
page  39a. 

L'évaluation  exacte  de  ce  principe  est  as«ez  importante  pour  la' com- 
position surtout  des  alcaloïdes ,  aussi  avons-nous  mis  beaucoup  de  soin 
a  l'apprécier  par  up  procédé  à  la  épis  simple  et  digne  de  confiance.  Nous 
nous  sommes  arrêtés  au  suivant  : 

La  figure  n«.  4  représente  un  tube  fermé  par  une  extrémité ,  et  itiani 
à  l'autre  d'un  tube  de  28  à  3o  pouces  recourbé  pour  recueillir  les  gaz. 
En  BC,  on  inet  un  mélange  de  sable  3  à  3  gram.,  et  de  bi-carbonate 
de  potasse,  i  gram.,  à  2  gram.  à  peu  près^  on  introduit  ensuite  en 
OXM\a  substance  organique  bien  triturée  avecl'oxidede  cuivre,  comme 
dans  les  essais  antérieurs ,  en  OX  une  couche  d'oxide  de  cuivre ,  plus  un 
peu  de  cuivre  réduit  C  (x),  et  enfin  une  certaine  quantité  de  sulfure 
de  baryum  ou  4e  potassium,  pulvérisés  grossièrement.  (Ces  sulfures 
s'obtiennent  en  calcinant  un  sulfate  avec  une  certaine  quantité  d'ami- 
don ;  on  les  conserve  ensuite  dans  de«  flacons  bouchés  exactement).  Le 
tout  est  assujetti  avec  du  verre  pilé. 

Qn  comm^pce  à  chauffer  qqie  pprtiori  4i|  bi-carbppate ,   de  manière 


I-     1»  »»     U    I       J    '    I  -TM  >■  ■      ■       T       , ■     .     .  .      J. 


Çi)  Ce  cuivre  a  pour  but  d'éviter  qu'il  n'arrive  sur  le  sulfure  dp  baryum 
aucune  bulle  d'acide  nitreux  qui  pourrait  former  de  l'hypo-nitrrte  ba- 
rytiqûe,  et  pour  n*avoir  que<du  deptoxide  d'azote. 


DE    PHARiVAGlË.  69 

à  obtenir  un  à  deux  décilitr^ç  de  ga«..  et  ju3q4  44:6  qm  U  Kàz  q^i  pasM 
soit  absorbé  eutiéremeot  p9ir  la  pçita$&ç  ;  Vair  de  l'app^ir^ii  ét^nt  aîasi 
expulsé  ,  on  procède  à  la  décompositioi;  en  chauffant  fêgèremçnt  le  suU 
fnre,  puis  fortement  les  couches  C,  OX,  et  OX M,  Les  produits  gft*- 
zenx  sont  reçus  çons  \e  mercure  dans  une  solution d^potas^  caustique, 
afin  ^ue  Tacide  hydrosulfurique  dégagé  n'agisse  point  sur  c«  métal  ; 
la  combustion  terminée,  on  achève  de  chauffer  le  bi-earbonate ,  et  en 
peu  d'instans  tout  le  tube  é&t  vidé  des  produit^  de  la  isatiepe  organique» 
On  ne  s'occupe  plus  alors  que  de  ceux-ci,  et,  en  laminant  la  cl€M;lie, 
il  ne  s'y  trouve  effectivemeut  que  de  Vawta.  Il  suffît  de  le  mesurer  dMis 
une  éprouvette  étroite  ,  et  au  moyen  des  calculs  de  le  réduire  à  l'état 
sec,  k  00*,  0,76,  Ton  arrive  alors  à  sou  poids.  Ou  peut  reconnaître  que 
ce  procédé  est  d'ane  exécution  très-simple ,  très  «commode  et  très-Cacilo. 
Il  est  d'une  exactitude  très-grande ,  car  des  expériences  publiées  Jour- 
nal de  Pharmacie,  t.  XVIII  page  29-i,  et  t.  XIX,  page  i90n  prouved'une 
part ,  que  lair  contenu  dans  le  tube  et  adhérent  au  mélange  et  à  roxidf 
est  entièrement  expulsé  par  le  courant  d'acide  carbonique }  d  autre  part» 
que  le  cxanure  de  mercure ,  et  les  mirâtes  purs  de  cuivre ,  d*  pçtaise  et  d'ëf* 
tfeut  décomposés  convenablement  ont  fourni  en  volume  tout  l'aj^ote  ran*- 
fermé  dans  le. cyanogène  et  l'acide  nitrique  à  des  approxitoatiops  d^a 
plus  satisfaisantes. 

Sou/re. 

]Le  soufre  fait  quelquefois  partie  élémentaire  des  substances  organi** 
ques ,  ainsi  qu'on  le  remarque  dans  l'albumine .  dans  la  sinapisine  •  dans 
quelques  huiles  volatiles ,  et  qotammept  dans  celle  de  moutarde  noire. 

On  peut  apprécier  ce  principe  en  volume  par  uo  équivalent  gazeux; 
mais  il  est  préférable  d'adopter  le  moyen  le  plus  généralement  suivi, 
qui  consiste  à  transformer  ce  corps  en  uo  sulfate  insoluble >  celui  de  bur 
ryte,  par  exemple*  On  y  parvient  trés-faeilement  en  traitant  à  chaud 
la  matière  par  Tacide  nitrique  pur  dans  uu  creuset  de  platine  ;  lorsque 
la  réaction  a  cessé ,  on  sature  par  la  potasse,  on  fait  évaporer  «  puis  en 
calcine.  I^e  résidu  dissout  dans  l'eau  est  précipité  par  un  sel  bary  tique  , 
et  le  dépôt  lavé  à  l'acide  nitrique ,  à  l'eau  pure ,  donne ,  après  avoir  élé 
exposé  au  feu ,  un  poids  de  sulfate  bary  tique  d'où  l'on  déduit  le  soufre 
ptarle  calcul. 

Quelquefois  le  soufre  peut  gêner  dans  les  opérations  où  l'on  reeher* 
che  l'acide  carbonique  et  par  suite  le  carbone ,  en  raison  de  l'acide  sul- 
fureux qui  se  forme  aussi,  pou  pas  qu'on  ne  puisse  avec  le  borax  le  sé- 
parer de  l'acide  carbonique ,  mais  il  est  souvent  plus  commode  de  ie 
retenir  dans  l'appareil  ;  on  y  parvient  en  faisant ,  comme  l'ont  indiqué 
quelques  chimistes,,  passer  le  gaz  sur  du  peroxide  de  plomb  chaud  ( 
l'acide  sulfureux  s'y  change  en  sulfate  de  plomb  et  reste  dans  le  tube. 

Oxigène. 

Afin  de  nous  conformer  au  but  de  ce  travail ,  et  de  donner  plus  de 
valeur  à  notre  procédé  analytique,  nous  avous  voulu,  comme  coQtre- 
épreuve,  estimer  aussi l'oxigène en  volume,  soit  directement,  soit  indl- 


6o  JOURNAL 

rectement ,  par  un-  équivalent  gazeux.  Le  mode  que  noiu  avons  pré- 
senté est  à  la  yérité  calqué  sur  un  autre  proposé* quelques  années  avant  I 
par   MM.    Pelletier    et    Dumas.    {Annal  de    chimie  et  de  physique ^ 
tom.  XXIV.  ) 

Mais  Tappareil  dont  nous  nous  servions  est  différent.  Le  procédé  est 
fondé  sur  la  réduction  complète  de  Toxide  de  cuivre  par  Thydrogène  ; 
voici  la  théorie  de  l'opération  :  prenant  un  poids  très-exact  d'oxide  de 
cuivre /7f«r,  de  cuivre  également  très-pur,  et  une  quantité  de  substance 
organique  osi**,  125,  on  opère  avec  soin  la  décomposition  en  négligeant 
les  gaz  formés  ;  on  achève  ensuite  entièrement  la  réduction  de  loxide 
restant  dans  le  tube ,  an  moyen  d'une  quantité  d'hydrogène  dont  on  a 
apprécié  très-exactement  le  volume.  Cette  quantité  représente  donc ,  par 
le  calcul  en  volume ,  puis  en  poids  ,  Toxigène.  Or ,  d'après  les  analyses 
antérieures ,  on  sait  ce  que  la  matière  organique  a  fourni  d'oxigéne  en 
eau  et  en  acide  carbonique ,  on  connaît  la  proportion  d'oxigène  con- 
tenue primitivement  dans  Toxide  de  cuivre  :  ainsi ,  celle  que  Ton  ob- 
tient par  la  deuxième  réduction  ajoutée  à  la  quantité  donnée  en  pre- 
mier, doit  former  un  total  qui  représente  à  la  fois  Toxigène  de  Toxide , 
plus  celui  provenant  de  la  matière.  On  voit  si  cet  excédant  est  égal  à 
celui  fourni  par  le  calcul  dans  la  somme  des  autres  élémens  obtenus, 
et  leur  différence  avec  le  poids  primitif  soumis  à  l'analyse. 

L'appareil  qui  nous  a  servi  est  le  suivant, ^^.  5. 
.  Le  tube  où  s'opère  la  combustion  est  ouvert  par  les  deux  extrémités  ; 
à  la  partie  postérieure  on  adapte  ,  soit  à  l'aide  d'un  bon  bouchon  soit 
avec  des  tubes  de  caoutchouc  ,  un  petit  robinet  X  en  cuivre  qui  va 
s'introduire  dans  la  tubulure  d'un  grand  flacon  G.  Ce  flacon  en  porte 
ube  autre  inférieurement  O  ,  et  une  supérieurement ,  dans  laquelle  est 
placée,  avec  des  luts  convenables  ,  un  tube  à  robinet  y  et  à  entonnoir 
plongeant  au  fond  du  vase  G.  Ce  flacon  a  une  capacité  de  2  j  ou  ^  pintes, 
il  sert  de  gazomètre  ,  et  on  le  remplit  presqu'en  entier  d'hydrogène 
pur  (i).  On  assure  qu'il  n'y  a  aucune  perte  (2)  ;  on  joint  alors  h  l'autre 
extrémité  du  tube  de  comt>ustion  un  tube  de  3o  pouces  pour  conduire 
le  gaz  sous  le  mercure ,  et  l'on  procède  à  la  décomposition  par  les 
modes  connus.  Les  produits  sont  négligés ,  comme  on  l'a  dit ,  puis  on 
laisse  refroidir  l'appareil  ;  quand  il  est  froid  ,  on  délute  et  l'on  adapte 
avec  un  bon  bouchon  un  autre  tube  AA  recourbé  sur  lui-même ,  et 
dont  la  branche  extérieure  est  engagée  dans  une  cloche  graduée  , 
mobile  dans  une  éprouvette  contenant  du  mercure  ;  la  cloche 
renferme  un  volume  d'air  déterminé.  Après  avoir  ouvert  le  robinet  X, 
on  introduit  par  l'entonnoir  un  poids  ou  un  volume  d'eau  pure  très- 
exactement  connu  ;  on  ouvre  avec  soin  le  robinet  Y  ,  en  ayant  soin  qu'il 
n'entre  aucune  quantité  d'air  ,  et  on  le  ferme  ensuite  ;  on  force  ainsi  de 

(i)  On  introduit  de  l'hydrogène  d^ns  le  flacon  eu  le  remplissant  en- 
tièrement d'eau,  puis  fermant  les  robinets  JK* et  A*,  et  faisant  arriver 
le  gaz  pur  par  la  tubulure  O  du  bas:  on  laisse  seulement  une  couche 
d'eau  au-dessus  de  cette  tubulure. 

(2)  Pour  s'assurer  qu'il  n'y  a  aucune  perte  ,  on  plonge  le  flacon  G 
tout  entier  sons  l'eau  ;  s'il  y  a  la  moindre  fuite  on  voit  le  gaz  s'échapper 
en  petites  bulles  par  \'6  fissure  ;  si  non,  rien  ne  se  manifeste. 


DE     PHARMACIE. 


-    61 


passer  un  certain  yolnme  d'hydrogène  dans  le  tnbe  de  combnttion ,  ce 
tube  est  alors  chanffé  ;  on  fait  alors  écouler  successivement  de  nouvelles 
proportions  d'hydrogène  sur  Foxide  an  .moyen  d'additions  d'eau  ,  dont 
on  tient  compte  avec  une  scrupuleuse  attention.  Le  gaz  qui  échappe  à 
la  réduction  passe  dans  l'éprouvette  graduée  B,  Lorsque  l'oxide  est 
entièrement  réduit  à  l'état  métallique ,  on  ramène  l'éprouvette  à  son 
niveau  primitif,  et  on  laisse  refroidie  l'appareil.  On  a  toutes  les  données 
pour  terminer  l'opération,  savoir,  le  volume  de  l'hydrogène  à  une 
température  connue  (  que  l'on  ramène  à  zéro  avec  le  calcul  ) ,  par  le 
poids  ou  le  volume  de  Tean  introduite  dans  le  flacon  G. 

Ainsi  cet  hydrogène  représente  en  volume  et  par  suite  en  poids 
l'oxigène  de  Toxide.  On  fait  donc  les  calculs  comme  il  a  été  annoncé 
tout  à  l'heure.  Voici  au  reste  un  exemple  qui  fera  mieux  comprendre  ce 
procédé  ;  il  a  été  exécuté  sur  la  mannite. 

Mannite, 

D'après  les  analyses  de  cette  substance ,  on  trouve  que ,  si  les  résultats 
sont  bons ,  un  gramme  donne ,  par  la  différence  entre  le  carbone  , 
rhydrogène  et  le  poids  de  la  matière ,  oxigène  ogr.,52^^.  Partant  de 
cette  donnée  ,  et  agissant  sur  mannite  sèche  oS'**"^*,  i  ,  et  oxide  très-pur 
six  grammes ,  on  a  eu  par  l'eau  o$r-,0765  ,  et  l'acide  carbonique  ogr*,i4ia 
un  poids  d'oxigène  égal  à  o9i'-,i735,  dont  ogr.,o5a74  sont  fournis 
par  la  mannite,  en  oS***  11 76 par  l'oxide  de  cuivre,  il  doit  donc  rester 
dans  l'oxide  ,  après  la  combustion  oxigène  ,  iffc.^oQaG,  qui  exigent  pour 

leur  réduction  complète  hydrogène  sec  à  o®,  0,76.    |  î363 

Dans  l'opération  que   nous   décrivons,  on  a  ajouté   à   17^  eau  pure 

I  kil.  690  grammes ,   et  il  a   passé   d'hydrogène   non    absorbé  à  o*. 

oï>t',o8  ;   reste  donc    hydrogène  pour   la  réduction   à '00,076,  iCt«,5i, 

-  représentant  oxigène  igi'*™*,o8  ,  ce  qui  est  fort  rapproché  de  la  quantité 

voulue. 

Couclusiûns . 

D'après  l'ensemble  de  ce  travail ,  on  voit  que  le  procédé  que  nous 
avons  proposé  réunit ,  à  la''  simplicité  et  à  la  facilité  de  l'exécution  , 
une  grande  exactitude  ;  nous  n'hésitons  pas  à  le  regarder  comme  avan- 
tageux. C'est  à  l'aide  de  ce  mode  que  nous  avons  fait  l'examen  élémen- 
taire d'un  grand  nombre  de  substances  ;  nous  publions  ici,  dans  deux 
tableaux  ,  les  analyses  qui  nous  ont  paru  les  plus  exactes  ;  on  pourra 
juger  ,  par  la  comparaison  avec  les  travaux  entrepris  par  d'antres  mé- 
thodes sur  les  mêmes  matières  ,  du  rapprochement  souvent  très-grand 
qui  existe  entre  les  résultats. 


62 


ItBâ 


JOfJRIfAl 
TABtËAV  d'analyses  de  substances  alcaloïdes. 

^mhmtmm^mmmmmmmmmmmmmÊmm^mmmmÊmmÊÊÊam i  il    ni» Éi  i  iti 


I 


Dutoxiifiltons 

Séchéesà  lood. 


Quinine. 


Cinchonine  , 


HtlfKY    tT   PLI880II. 


Expérience. 

Carboilè  .  .  74i552 
Hydrogème.  8,43^ 
Aiote.  .  .  .  8,195 
OKÎ^ène. .  %    8,791 

Carbone. .  .  78,880 
Hydrogène.  8,876 
Azote.  .  .  .  9,352 
Oxigène. .  .     2,862 


LIEBIG. 


E^périesce.        Théorie, 
Sée4i«ei  à  lao'o. 


Morphine. 


Slrjrt^tnittè, . 


■"** ' 


Brucine. 


JUL. 


-UA 


CarbotieCï).  73, 5o 
Hydrogène.  6,80 
Azote.  .  .  h  4'?^ 
Ozigène. .  .  15,98 


75,76 

8,11 
«,61 


77,81 
7.37 
8,82 
593 

72.34' 
6,36 

^^ 
i6»3ï 


7,25 
8,62 

_9»74 

76,67 

7,06 

9." 
5,16 


PBI.LBTIBR  BT 
DUMAS. 


Expérience. 
75,01 

6,66 

8.45 

10,43 


ovainymoiis. 


1- -  ■■'  -  '^' 


•-I 


Carbone  ^  .  76,400 
Hydrogèoe.  7,878 
Azote.  .  .  .  7t5o4 
Ôxigéne. .  .     0,219 


idii^dâAMMB 


Cairboue  .  .  70,48 
Hydrogène.  7,01 
Azote.  .  V  .  0,76 
Oïigène  .  .  i4>95 


7^»«> 
16,66 


7643 
6,70 
5,81 

11,06 


77,01 
6,7a 

5,95 
io,i3 


70,88 
6,66 
5>07 

,17,39 


6,5o 

5,14 
17,45 


6,22 

9»o^ 
7>79 


72,02 
7,oï 

14.54 


78,  M 
«,54 

8. 


M 


75,04 

6,52 

7>*a 
11,21 


Tous  ces  alcaloi 
des  n'ont  pas  dans 
CM  dfvera«s  anal^ 
set  été  extraits! 
des  ttiémes  végé-| 
tanc,  et  peut-êlre 
celte  caufte  •  - 1  l 
elle  contribué  en- 
<jdnR  -i  «apporter 
quelque*  nuances 
dans  les  résultats; 
ainsi  la  strychnine' 
de  la  noix  vomique 
pourrait  différer  lé- 
gèrement de  celle 
de  laféwfil.Ignace; 
9i  de  fpluk  encore 
souvent  est-il  irès- 
difficife  d'isoler^ 
exactenitfBt  des  tra- 
ces d'un  alcaloïde 
d'avec  un  autre  qui 
l'arcompaigne  ;  la' 
Jbriicineetla  strych- 
nine, la  quinine  et 
la  «inchcÂiine ,  la 
nnorphine  etia  nar- 
cotuie,  etc. 


HftNAV. 


eOVSRBft. 


Delphine  (2). 


■•  '  I  ' 


Carbone  .  .  77,55 
Hydrogène.  0.81 
Azote.  ...  5,58 
Oxigène.  .  .     8,06 


nyarogèùe.  9,14 
A%ote.  ...  $,o9 
Otijgéne. .  .  1^,78 


ges  de  dou- 
ce-amère. 


76,69 
8,80 

7.49 


72.03 
8,86 
6,61 
7,5o 


»        B 


•        » 


Pour  les  pre- 
miers résultats  , 
voir  Jovmal  de 
Pharmacie,  t.  iS,^ 

pas- 99»- 


HBNRT. 


LIEBIG. 


Narcotine(3). 


Carbone  %  . 
Hydrogène. 
Azote.  .  .  . 
Oxigène* . 


6S,99 
6,00 
2,60 

26,41 


65,oo 
5,5o 

2,5l 

26,99 


W.  Mlelrer  a 
troorré  plus  d'a^ 
zote  dans  un  au- 
tre échanliflon,il 
pense  que  celle  ci 
n'était  pas  encore 
tout-à-iait  pure. 


I 


(1)  Analyse  refaite. 

(2)  Analyse  refaite  avec  la  delphhie  purifiée,  d'après  le  procédé  de  M.  Couerbe. 
(^Journal  de  Pharmacie  ^  octobre  i833.) 

(3)  Cette  narcotine  ayait  été  préparée  par  M.  Merck ,  et  analysée  déjà  par  M.  Liébig 
Çdnnal.  de  chim.^  de  phys.  et  Journal  de  pharm.   i832) 


DE     PtlARMACtÈ. 


63 


TABLEAU  d'antdyses  ée  substttncts  organiques. 


DENOMINATIONS 

Séchées  à  loo  d. 


Mannites.  . . 

I 


Jfmjrrine  (i). . 


Carbone.    .  8^,76 

iduraâe.   .   .  .  Hydrogéné.  i5,o8 

Oxrgfèâè. ..     1.16 


BKNRY    BT    PMSSON. 


Carbone. .  .  ^^yll 
Hydrogène.  8,4° 
Oxîgène. . .  5a,85 


Carbone. .  .  8i;o4 
Hydrogène.  10,4? 
Oxigène.  .  .     8,49 


CanthttHâ!hè.. 


Carbone.  . .  68,56 
Hydrogène*  8>43 
Azote.  ...  9,85 
Oxigène. .  .  ia,i6 


AmygdaUke.  . 


Carbone.  • .  58,56 1 
Hydrogène.  2,o85 
Azote.  .  .  .  0,628 
jXhcigène. .  .  30,726 


jispàrngîHe 


Carbone.  . .  37,817 


DENOMINATIONS. 


Sinapisine   (  pair 
Tëau.    .  .  . 


Sîtiapisine  (Ro- 
l^iquet  )  par 
lalcool.  •  •  . 


HENRY    ET    GAROT. 


Il  iii     • 


OB8ERTATI0NS 


I 


Carbone. . .  57,920 
Hydrogène .  g  ,795 
Azote.  .  .  .  4*94^ 
Soufre.  *  .  9.657 
Oxigène. .  •  19,688 


Carbone- .  •  54«ooo 
Hydrogène.  xo,65i 
Azote.  .  .  -  2,839 
Soufre.  .  .  Oi367 
Oxigène.  . .  23, 142 
»   •  •  •     '  '    ■  '•'    >  *i  i* 


Aàde  quinique 
(I) 


HBltnt. 

Cafrbonb. . .  46,3o 
Hydrogène.  S, 71 
Oîrtgène. . .  47*99 


Haile  volatile  de  Carboné.  .  .  09,25 
baume  copal-  Hydrogène.  10,46 
me  (à).  .  .  .  Oxiçène.  .  .    0,39 


Stft-achte  (3)  -de  Carbone. .  .  56,17 
baume  cc^l-  Hydrogène.  5^50 
me OxigèAe. . .  i8,23 


MM.    BODTRON     ET    PBLODZE 

.  -.,--y  I     Carbone 38,70 

Hydrogène.    5,6é6 1     Hydrogène 6,54 

(of/ioivMie).' Azote.  .  .   .  22/l3of      Azbte a2,ti 

.    .Oxigène.  .  .  34,387  ]     Oxigène 34,65 

-\---^ 1_  Il . _ 

que  oU  &-  Hydrogètfe.    5,37   (     Hydrogetoe 5,52 

pafmtifùe     lAaotç. .  .   .   xs,o4   /      A^ote 11, 25 

^    ■  '  Ox%ène. . .  44*87   ]     Oxigène. 44»^ 


.   I  T 


V 


irik^aïaMii^MM 


,^^ 


tint       l.tl 


BRfe 


ifeasB 


I1I    It 


(i)  On  a  analysé  aussi  d  autres  sons -résines,  mais  eUes  étaient  e&  si  petke  pro- 
portion qu'on  n  a  pu  répéter  les  essais. 

(a)  Analyse  refaite  depuis  les  ebseryations  de  M.  Liébig.  (  Journal  de  Pharmaciey. 
i83a). 

(3)  Ces  deux  substances  étaient  aussi  en  très-petite  quantité,  et ,  quoique  Tessaii 
ait  été  satisfaisant ,  on  n'a  pu  varier  beaucoup  les  expériences. 


64 


JOURNAL    DE    PHARMACIE. 


<>»»%%%%»»%»%»%»»»%»»^^»***>»»^<V»»»»»»»**%<*%*»»'»****»»»^t»>»»'»»^^»*»****%'»^»^^»^*^^V\'^»»* 


BIBLIOGRAPHIE. 


BiBLiOTRiBQOE  DU  Ghiiiistb  ,  pabUéc  par  M.  Lo^gchàmp  ,  contenant  les 
oay  rages  et  les  mémoires  qai  ont  été  publiés  sar  la  doctrine  clumiqne  , 
et  particalièrement  les  travaux  de  Bayen^  Beccher^  Berthollet  ^  Ber- 
zélius ,  Cavetidish ,  Dation ,  Darcet ,  Davy  ,  Dulong ,  Foureroy  ,  Gay^ 
Lussac  ,  Glauber^  Kunckel ,  Laplace  ,  Lavoisier  ,  Mayow  ,  Monge  , 
Meusnier  ,  Peiit ,  Pries tley  ,  Proiut ,  Jemi  Rey ,  de  Saussure ,  Seheèle  , 
Séguin,  Stahl ,  Thenard  ^  f^auquelin ,  l^olta  ,  etc.  Première  livraison. 
Paris  ,  1  vol.  in-8«.  Prix  ,  S  fr.  avec  a  planches ,  chez  Baillière , 
libraire,  rue  de  TÉcole  de  Médecine  ,  n».  i3  bis, 

(extrait.  ) 

Si  les  travaux  des  hommes  de  génie,  dont  lesdécou vertes  oot  élevé  les 
sciences  chimiques  à  une  si  grande  hauteur  de  nos  jours ,  étaient  encore 
à  juger  ,  nous  essaierions  de  nous  acquitter  de  cette  tâche  difficile.  Mais 
déjà  la  postérité  a  prononcé  ,*  c*est  pour  mettre  les  générations  actuelles 
en  état  de  connaître  leurs  beaux  ouvrages,  que  M.  Longchamp  a  formé 
le  projet  de  publier  cette  Bibliothèque  du  chimiste.  lî  est  utile  d'ob* 
server  par  quelle  voie  laborieuse  la  science  a  été  créée ,  et  Ton  n  a  pas 
toujours  assez  recherché  Torigine  des  plus  brillantes  découvertes  dans 
leurs  auteurs  ,  pour  apprendre  Tart  d'en  faire  de  nouvelles  ,  en  suivant 
la  route  de  leurs  doctes  investigations.  Nous  devons  donc  savoir  gré  à 
M.  Longchamp  d'avoir  remis  sous  nos  yeux  ces  travaux ,  la  plupart 
enfouis  aujourd'hui  dans  des  bibliothèques ,  ou  écrits  en  diverses  langues. 
S'ils  ne  peuvent  rien  apprendre  de  neuf,  Fart  difficile  d'expérimenter  et 
les  écueils  à  éviter  sont  des  instructions  importantes.  On  peut  d'ailleurs 
être  mis  ,  par  la  lecture  de  ces  beaux  ouvrages ,  sur  la  voie  d'idées 
nouvelles  ,  ou  de  quelques  rameaux  non  encore  approfondis  de  ces 
mines  si  riches  et  si  fécondes.  M.  Longchamp  a  divisé  son  travail  en 
trois  époques ,  celle  des  premiers  chimistes  qui  n'étaient  point  encore 
désabusés  de  l'art  de  la  ckrysopée ,  celle  delà  théorie  du  phlogistique^ 
en &n  la  théorie  j^neumari^ue  commençant  au  x8«.  siècle.  C'est  par  cette 
période  que  M.  Longchamp  débute.  Ainsi ,  par  les  travaux  de  Bayen  , 
il  remonte  à  ceux  de  Jean  Rey  et  de  John  Mayow.  Ensuite  il 
passe  aux  premières  découvertes  de  Lavoisier,  en  rappelant  les  essais 
de  Boyle  ,  de  Yanhelmont ,  de  Venel  ,  de  Black  ,  de  Haies  ,  de  Caven- 
dish  ,  de  Priestley ,  etc.  Les  opuscules  de  Lavoisier  ,  aujourd'hui  rares 
et  épars  au  milieu  de  la  tempête  révolutionnaire  qui  le  ravit  aux 
sciences  ,  ont  tout  l'attrait  de  la  nouveauté  ,  surtout  pour  ce  qui  con- 
cerne l'acte  de  la  respiration,  considéré  comme  une  combustion  et  une 
source  de  chaleur.  Le  mémoire  curieux  de  M.  de  Saussure  ,  sur  l'action 
des  fleurs  sur  l'air,  termine  ce  volume  intéressant ,  qui  mérite  certaine- 
ment d'être  lu  par  tous  les  chimistes.  J.-J.  Vixet. 


PARIS.  — IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAIN, 

RUE    RACINE,    N'*.    4f   PLACE    DE   l'odÉOR. 


^Oix^eAXC^ 


I 


II 


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"^preiwéX 


Zcfh  àe  E  Hohért,  J  JTLttet.  t  BcuZUt.  -^C  "5. 


% 


K 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

...'.*  ■  •   •  • 

CONTEtfAUT 

LE  BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DE   PARIS. 


«■■**• 


N*.  IL  — 20*,  Année. — Février  i834. 

Em^Ê^mmm^m^^  ii   i                n  m             ii  ■       ■  i  i  ■  i    ■  il  — ^— ^— ^i^fc—^— p— ^m» 

-■  '  fa'  ■  ■   ■'  ■     I  >         m  li^^i^M^  I  I  iiiii  II  iili         II  1— li^^^^i — ^^— ^wpwWWi^M^M^^— — *i^» 

Sur  les  colorations  qu  on  peut  obtenir  au  moyen  de  For, 
de  leur  préparation  et  leur  emploi  dans  les  arts.  ' 

Par   M.    GoLl'tER-BESSEYKE. 

Après  un  très-grand  nombre  d'expériences  pour  chcr- 
clier  les  circonstances  les  plus  favorables  à  la  production 
de  beaux  pourpres ,  je  suis  parvenu  à  recueillir  quelques 

faitsnoûveai^x  qu'il  m'a  paru  important  de  faire  connaître. 

»  » 

Préparation  des  pourpres  hydratés ,  ou  de  Cassiâs. 

Ayant  dissous  trois  grammes  d'or,  j'ai  fait  évaporer  le 
plus  possible  l'excès  d'acide  et  étendu  ma  liqueur  de  ma- 
nière à  avoir  un  volume  total  d'un  litre;   chaque  cen- 
XX".  Année.  —  Fémer  1 834.  ^ 


66  JOURNAL 

limèlre  cube  r#pré^enii|it  coos^tteotment  trois  milli-. 
grammes  de  métal  ;  j'ai  également  âif^oiis  trois  grammes 
d'étain  dans  Tacide  hydrochlorique  pur ,  et  en  prenant  les 
soins  nécessaires  pour  n'avoir  que  du  protochlorure  le 
moins  acide  possible  i  j'ai  mis,  d  abord  dans  un  flacon  de 
demi-litre ,  environ  quatre  cents  grammes  .d'eau  distillée  ^ 
puis  ayant  pris  yingt  centimètres  cubes  de  dissolution d  or 
au  moyen  d'un  tube  gradué ,  j'ai  porté  l'orifice  inférieur 
du  Inbe  w  fond  du  ibeon  »  et  t'y  al  T^é  en  spoflbpt  lente- 
ment de  manière  à  rassembler  le  chloride  d'or  en  une 
couche  mince  sous  l'eau  distiUée;  après  cela ,  au  moyen 
d'un  autre  tube  gradué,  j'ai  mesuré  dix  cjçntimètres  cubes 
de  la  liqueur  d'éta^  ^  et  JQ  les  ai  vid^s  ic^idement  en 
soufflant  fortement  dans  le  tube  et  dirigeant  le  jet  d'une 
m^xMèra  oblique  duns^  l'intémur  du  go«|Iot  du  flacon  poni^ 
en  diminuer  la  vitesse  et  ralentir  son  arrivée  au  chloride 
d'or  :  aussitôt  après ,  j'ai  bouché  le  flacon  et  l'ai  renversé 
plusieurs  fois  très-rapidement;  de  celte  manière  j'ai  ob- 
tenu un  beau  pourpre  d'une  teinte  homogène  et  se  pré- 
cipitant presque  instantanément.  J'ai  recommencé  en- 
viron vingt  fois  de  suite  la  même  opération ,  et  j'ai  ob- 
tenu constamment  les  marnes  résultats. 

Ayant  ensuite  essayé  de  doubler  la  quantité  d'eau  en 
opérant  de  la  même  manière ,  les  résultats  ont  été  abso- 
lument les  mêmes  ;  $eulemei>t  la  teinte  était  plus  rosée , 
parce  que  le  précipité  était  plus  divisé. 

M'étaut  aperçu  que  mes  liqueurs  claires  contenaient 
un  excès  très-notable  d\)r,  je  recommençai  en  élevant  le 

rapport  de  l'étain  à  For  de  2  à  3,  c'est-à-dire  en  prenant 

♦ 

400  **•*•  d'eau,  ' 

*  iQ      de  dissolution  d'or, 
j       de  dissolution  d'étain. 

En  opé):axit  toujomrs,  avec  It^s  mêmes,  soin»,  j'obiin» 
C9^t^  ù^  IW  ;rougerpourpFe  n^agnifique  dç  la  plus  rîcbc^ 


DE    PHARMACIE.  6y 

teinte ,  se  précipitant  de  suite  en  gros  flocone  :  l'essai  de 
mes  eaux  daives  m'y  fit  tfouvèr  eneore  de  Tor,  mais^ 
très-peu. 

J'i^sayai,  eu  maintenaiil  toujours  la  même  quantité 
d*eau ,  d'employer  l'étatn  et  Ter  à  parties  égales  ;  j^obtinaf 
un  beau  précipité  rouge  orangé,  ayant  beaucoup  moins 
èe  tendance  à  se  rassembler  que  les  précédents  :  je  iré-^ 
commençai  un  certain  nombre  de  fois ,  et  j'obtins  con-' 
stamment  la  même  teinte  ;  je  fis  ensuite  varier  les  pro^ 
portions  d'étain  ainsi  qu'il  suit  : 

^00  c»  €•  d'eau  10  «•  «•  d'or  =  3o  mil.  -|-  20  c-  c.  iTétain  =5    60  mil. 

Id.  id.  id.  47  241 

Id,  id.  id.  5o  i5o 

Id»  id.  id.  100  diM> 

Id.  id.  id.  i5o  4^0 

Ces  cinq  formules  m'ont  donné  constamjnent  une  cou- 
leur rawzh  de  Corinthe  très-belle,  mais  ne  se  précipitant 
que  deusc  ou  trois  jours  après ,  et  prenant  alors  une  belle 
teinte  pourpre  vineux,  qui,  bien  lavée,  devient  enfin 
d'un  beau  pourpre  cramoisi. 

Je  pensai  alors  que  le  chlorure  d'étain  civait  la  propriété 
de  tenir  en  suspension  le  pourpre  de  Cassius,  et  que  le 
chloride  n'avait  aucune  action. 

Je  recommençai  mes  dernières  expériences,  et  j'ajoutai 
de  l'acide  nitrique  pour  déterminer  la  décomposition  du 
chlorure  en  excès;  pour  activer  cette  décomposition,  je 
cbaufiai  un  peu  ;  aussitôt  je  vis  la  teinte  jaune  disparaître 
et  un  beau  pourpre  violet  se  précipiter  en  gros  flocons, 
ce  qui  sembla  confirmer  ma  présomption. 

•Je  ne  m'expliquai  pas  d'une  manière  aussi  satisfaisante 
pourquoi  les  mêmes  quantités  d'eau ,  d'or  et  d'étain  m'a- 
vaient donné  dans  un  cas  du  pourpre  et  dans  l'antre  du 
violet;  cependant^  je  pensai  que,  dans  le  cas  où  j'avais' 
activé  sa  précipitation ,  l'or  s'était  agrégé  d'une  m<inière 

5. 


68  JOURNAL 

inégale,  cest-à-dîre  qu'il  s'était  fait  du  pourpre  et  une 
certaine  quantité  de.bleu  dont  le  mélan^  était  du  yiolet. 
Il  y  a  quelques  années  ,  ayant  eu  des  quantiiés^  de 
pourpre  assez  considérables  à  préparer  pour  colorer  de^ 
masses  de  cristaux ,  j'obtenais  à  coup  sur  des  teintes  vio-r 
lettes  en  ajoutant  du  cblorure  de  sodium  et  opérant  à  Tan* 
cienne  manière  »  c'est-à-dire  en  versant  d'une  liqueur  dans, 
l'autre  et  à  une  douce  cbaleur  ;  mails,  en  opérant  comme 
j'ai  dit  pour  les  trois  premières  formules  le  chlorure.de 
sodium  retarde  seulement  la  formation  du  pourpre; 
le  produit  est  homogène  et  n'est  retenu  plus  long-temps 
en  suspension  qu'en  raison  de  la  plus  grande  densité  du 
milieu  ;  ainsi ,  avec  : 

4^0  *^*^-  d'eau  , 
10       de  dissolution  d'or, 
5o       de  chlorure  de  sodium  concentré  ^ 
7       de  dissolution  d'étain , 

on  obtient  d'abqrd  une  coloration  semblable  à  de  la  bief  e^ 
c'est,  ce  me  semble ,  de  Tor  dans  un  élat  de  division  ex-- 
tréme,  qui  devient  en  dix  minutes  raisin  de  Corinthe, 
et,  en  quelques  heures,  d'un  beau  pourpre  exactement 
semblable  à  celui  qu'on  obtient  avec  un  grand  excès  d'é- 
tain  et  laissant  précipiter  spontaîiément. 

Si  l'on  maintient  la  même  formule  en  diminuant  gra- 
duellement la  quantité  de  chlorure  de  sodium ,  on  ob- 
tiendra d'autant  plus  promptement  les  mêmes  résultats. 
.  Je  viens  de  dire  que  le  violet  était  un  mélange  de  rouge 
et  de  bleu,  et  après  de  nombreux  tàtonnemens,  j'ai  ob- 
tenu séparément  cette  dernière  couleur. 

Je  mets  dans  un  tube  de  la  grosseur  du  doigt  lo'^'^^de 
ma  dissolution  d'étain ,  j'ajoute  aussitôt  3*^-*^*  d'acide  nitri- 
que, et  je  chaufie  à  5o  ou  6o°,  c'est-à-dire,  jusqu'à  ce 
qu'on  apprécie  bien  par  son  odeur  un  dégagement  d'acide 
hydrochlorique  qui  se  fait  alors,  et  j'instille  de  suite  un  cen- 


DE    PHAftMAGIE.  69 

tîmètre  cube  de  dissolution  d'or;  enfin  j'étends  d'eau  dis- 
tillée et  je  mêle  en  renversant  plusieurs  fois  le  tube  ;  le 
produit  est  d'une  couleur  d'indigo  plus  ou  moins  claire , 
en  raison  de  la  quantité  d'eau. 

Si  l'on  verse  le  tout  dans  une  capsule  et  qu'on  l'aban- 
donne à  lui-même  au  contact  de  l'air,  au  bout  d'un  cer- 

■ 

tàîn  temps  le  bleu  deviendra  violet,  puis  pourpre,  et 
quand  lia  presque  totalité  du  liquide  sera  évaporée ,  il  ne 
restera  au  fond  de  la  capsule  qu'un  oxichlornre  d'étain  et 
du  cUoride  d'or  ;  mais  si  l'on  veut  conserver  la  teinte  ob- 
tenue dans  toute  sa  pureté ,  il  faut  verser  le  produit  dans 
un  vase  très-allongé,  et  mieux  dans  un  grand  tube  conique 
fermé  à  son  plus  grand  diamètre ,  et  laver  le  plus  promp- 
tement  possible  par  voie  de  décantation  jusqu'à  ce  qu'il  ne 
se  manifeste  plus  aucun  loucbe  par  le  nitrate  d'argent. 

Voici  trois  formules  dont  les  résultats  sont  certains  en 
opérant  comme  je  viens  de  dire  : 


Euin. 
10 

Acide  nitrique. 

3 

Or. 
I 

Eau. 
» 

Couleur  du  produit 

beau  bleu. 

3o 

10 

3 

» 

id. 

3o 

10 

3 

60 

violet. 

D'après  le  conseil  de  M.  Gay-Lussac ,  j'ai  cbercbé  si 
des  mélanges  dans  certaines  proportions  de  chlorure  et  de 
cbloride  d'étain,  ne  donneraient  pas  des  bleus  en  opérant 
à  froid  ;  je  suis  bien  parvenu  à  en  obtenir  ;  mais  ils  diffé- 
raient beaucoup  dans  leur  composition  chimique  ;  l'ana- 
lyse de  ces  derniers  m'a  donné  sur  100  parties  séchées 
à  100"  :  eau  de  combinaison  io,o,  or3a,8,  étain  peroxî- 
dé  5^,21. 

On  verra  bientôt  que  les  autres^  bleus  contiennent  plus 
du  double  de  la  quantité  d'or. 

11  est  indifférent  d'acidifier  plus  ou  moins  les  liqueurs 
pour  obtenir  les  diverses  nuances;  j'ai  opéré  ayec  des  li- 
queurs aussi  peu  acides  que  possible,  en  «acidifiant  l'une 


JO  *        JOURNAL 

OU  Faulre ,  €t  les  dwxk  1^  foia  ;  j'ai  zuému  opéré  daii4  d» 
Ipcide  hydrocfaloriqjie  en  guise  d'es^u^  et  j'ai  remarifiia. 
qu^il  n  y  a  jamais  cbaDgeivenlmi  altération  de  teinte  :  seu«* 
fement  l'excès  d'acide  retarde  la  formation  complète  et  la 
préoipîtation  du  pourpre,  bien  plus  encore  que  les  chlo- 
rures d'étain  et  de  sodium  >  et  tellement  qu'il  peut  rester 
plusieurs  mois  en  suspension,  si  on  ne  fait  pas  bouillir 
la  liqueur  ;  mais  comme  le  pourpre  tant  qu'il  est  en  6us*> 
pension,  soit  dans  un  acide  ou  un  chlorure,  n'est  pas, 
entièrement  formé,  on  peut  à  volonté ,  en  faisant  bouillir 
plus  tdt  ou  plus  tard,  obtenir  des  nuances  qui  seront  pi  lis 
ou  moins  variées  t  ainài  du  pourpre  vineux ,  du  pourpre 
violacé,  du  violet  vif,  du  violet  sombre;  l'acide  nitrique 
se  comporte  de  la  même  manière  »  à  moins  qu'on  n'opère 
sans  addition  d'e^iu ,  qu'on  cbaufie ,  et  qu'on  verse  l'or 
commej  ai  dit  pour  obtenir  le  bleu. 

Le  chloride  d'or  est  très-^peu  stable  ,  1  or  ne  m'y  semble 
tenu  en  dissolution  qu'à  la  faveur  d'un  excès  d'acide  sans 
lequel  il  s'en  sépare  avec  le  temps.  Je  possède  un  flacon 
rempli  d'une  dissolution  préparée  avec  le  moins  d'acide 
possible  ,  dont  chaque  centimètre  cube  ne  contient  que 
deux  milligrammes  de  métal ,  qui  ayant  été  oublié  à  l'om- 
bre depuis  le  mois  de  mars  i83o,  contient  aujourd'hui 
une  infini^  de  petites  paillettes  très-brillantes  d'or  mé-*' 
taUiqujç,  qu'on  n'aperçoit  pas  quand  on  les  regarde  par 
tr9iismi.ssiou  «  mais  q^i  so^t  très-évidentes  ,  vues  par  ré- 
flexion. 

J'ai  obtenu  de  semblables  paillettes  mêlées  à  du  per*- 
Qxide  d'étain  daps  un  cas  particulier  que  je  vais  sigaa-^ 
1er  :  quand  on  a  préparé  un  chlorure  d'étain  avec  l4^ 
moins  d'acide  possible ,  et  qu'on  l'abandonne  à  lui-même , 
jusqu'à  ce  qu'il  ait  subi  un  commencement  de  décompo-> 
sition,  il  ne  s'y  fait  aucun  dépôt  doxicblorure  comme 
dans  une  dissolution  ordinaire  ;  mais  seulement  il  prend 
une  teinte  jaune  de  paille  ,  et  si  9lors  on  y  verse  du  chlo*) 


DE     PHAtHàCIE.  71 

ride  d'or ,  il  ne  se  fait  d'abord  aucune  apparence  de  pré- 
dpité  ;  mais ,  quelques  jours  après  ^  il  aura  laissé  déposer 
de  For  métalliqae  mêlé  à  du  peroxide  d'étain  :  ce  fait 
m'a  semblé  curieux  ;  car  le  chloride  d'étain  ne  donne  Ueu 
à  aucun  précipité ,  et ,  si  peu  de  chlorure  qu'on  y  ajoute , 
il  s'y  fait  du  pourpre  instantanément. 
Voici  maintenant  l'analyse  de  sept  pourpres  diflférens  : 

Qutnti.  d«  ponrp.  prodoitet 

Êtatn. 
So 

75 
100 
xoo  •(-  ^5o 

ckl#md«. 

360  + 

«oide  «ùtri^iM. 
1000 


Risse 1 

RoQ{;e  pourpre.  .  a 
Pourpre  cramoisi.  3 
td,  TÎneax.   ...  4 


Id,  violet    .  .  . 
Violet  sombre. . 


5 
6 


0r< 

too 

100 
100 
100 

100 

too 


• 

à  1000. 

au  rou^. 

QuaiAitM 
d*or. 

!M)1,8 

5o3,7 

l3o,a 

184,7 

254,7 
4ai,o 

7S.46 
^i,i3 

88,67 

99»55 

5!ia,6 

443.5 
4Ô0.3 

100,00 
too,oo 

Indigo. 


100 


i5q,o 


i4o,o      100,00 


Ot  6a,3a 

Étain  perozîdé  38,70 

4o,ao 

5i,33 

3i»75 

59.48 

'9»7« 

63,8) 

ao,07 

68,^ 

19,13 

a^.95 

e6«00 

96,68 

Sur  f  00  parties  séchées  à  loo*"  chacun  de  ces  pourpres 

était  donc  formé  de  : 

« 

K*'    I.  Eas  de  combinatton  7,98 
.    2.  8,47 

3.  S,77 

4.  16,4c 

5.  10.97 
6  11.9a 
7.  6,66 

Tous  ces  pourpres  préalablement  broyés  avec  pareille 
quantité  d^un  fondant  très-fusible ,  et  appliqués  en  pein* 
ture  sur  vicrre  ou  sur  porcelaine  donnent  :  n"**.  i ,  21  et  3  en 
côucbe  épaisse  du  bleu  et  des  violets ,  en  couche  très- 
mince  des  rouges  ;  n*'.  4  9  S  et  6 ,  en  couche  épaisse  ou 
mitice  des  roses ,  rouges ,  et  rouges  violacés  ^  n"".  7  donne 
constamment  du  bleu.  . 

La  manière  d'opérer  que  j'indique  pour  obtenir  les 
pourpres  de  Cassius  est  très-manufacturière  ;  car  on  peut 
remplacer  Teati  distillée  par  de  l'eau  de  Seine  filtrée  et 
décupler  les  quantités  dans ebaque  formule;  ainsi,  pour 
len^  3  *,  j'ai  employé  t 


7^  JOURNÂI^ 

4!Soi  d'eau;      ' 

o  ,    I ,  de.dissolution  dor. 

o ,     I ,  de  diasoluiion  d  etain. 

Il  en  résulte  même  I  avantage  de  pouvoir  gouverner, 
plus  facilement  les  résultats. 

De  remploi  des  pourpres. 

L'emploi  des  pourpres  est  aussi  dépendant  d'un  en- 
semble de  circonstances  particulières  que  je  crois  devoir 
développer,  parce  qu'elles  se  lient  entièrement  à  ma  ma- 
nière de  Jes  considérer. 

En  peinture  sur  porcelaine  ou  sur  verre  ils  sont  préa- 
lablement mêlés  mécaniquement  h  un  fondant  très-fusible  ; 
et  comme  d'ailleurs  ces  couleurs  sont  cuites  dai^s  une 
moufle  dont  la  température  n'atteint  pas  le  degré  de  fu- 
sion de  l'or ,  ou ,  quand  même  elle  serait  chauffée  bien 
au  delà,  la  conservation  des  objets  peints  exigeant  que  le 
passage  du  froid  à^l'extréme  chaud  soit  lent ,  le  fondant 
a  le  temps  nécessaire  pour  opérer  facilement  le  mélange 
chimique ,  qui  ensuite  peut  résister  à  de  plus  h£iutes 
températures. 

'  Dans  ces  sortes  d'opérations,  les  précautions  à  prendre 
consistent  à  éviter  la  poussière  quand  on  broie  à  l'eau  ou 
avec  les  huiles  essentielles  ;  et  à  volatiliser  lentement 
celles-tci  afin  de  ne  laisser  aucune  trace  de  cliarbon.  sur 
la  peinture  au  moment  de  la  fusion  du  fondant ,  sans  quoi 
il  se  fait  une  réduction  de  l'oxide  du  fondant ,  puis  un 
alliage  d'or  et  de  plomb  ;  ce  dernier  s'oxide  de  nouveau^ . 
et  le  fondant  reprend  sa  transparence,  mi^is  la  couleur  . 
a  disparu,  et  l'or  n'existe  plus  qu'en  grenailles  microsco- 
p^ues. qu'on  peut  quelquefois  apercevoir  à  l'cpil  nu. 

^i  les  pourpres  que  Ton  broie  pour  la  peinture  n'ont 
été  lîijvés  que    long-temps  après  leur  préparatioix ,  ou  . 
l'ont  été  imparfaitement,  ils  retiennent  tro|^  d'élain,  çt 


é 

DE    PHARMACIE.  7? 

la  cûuleur,  q.uaiid  elle  est  cuiie^  estLûteuse  et  quelquefois 
opaque  ;  c'est  alors  ub  véritable  émail ,  et  je  dirai  même 
que  cette  apparence  de  chatoiement)  qui  distingue le& 
pourpres  cramoisis  \  n  est  autre  chose  que  cette  même  al* 
tération  de  letain  à  un  degré  moindre. 

Ce  qui  est  un  inconvénient  pour  les  peintures  cuites 

\       est  un  avantage  dans  ces  mêmes  couleurs  préparées  pour 

\     1  aquarelle ,  etc.  ;  car,  plus  les  pourpres  qui  doivent  être 

gommés  retiennent  d  oxide  d  etain,  plus  leur  ton  est  chaud, 

et  ils  foisonnent  in^niment  plus  en  conservant  toute  la 

'     richesse  de  leurs  teintes..  » 

Quand  on  broie  un  pourpre  quelconque,  ou  de  Tor  en 
feuilles,  ou  divisé  d'une  autre  manière  avec  du  borax> 
au  du  verre  de  plomb  ,  ou  du  verre  ordinaire  ,  et  qu'en- 
suite on  fond  très-promptetnent ,  il  arrive  que  chacune, 
de  ces  substances  se  fond  comme  si  elle  était  isolée  :  le. 
borax  fond  k  premier  ,  et  s'il  contient  du  pourpre ,  il  le. 
,  retiendra  en  suspension  jusqu'au  degré  de  fusion  de  l'or, 
et  alors  plus  pourpre  ;  mais  on  aura  de  petits  globules  d'or 
qui  se  rassembleront  au  fond  du  creuset.  La  même  chose 
arrivera  dans  les  autres  creusets.   Si  Ton  chauffe  davan- , 
tage ,  le  borax  et  surtout  le  verre  de  plomb  et  le  verre 
ordinaire  se  coloreront  d'abord  en  jaune  ;  puis,  en  chauf- 
fant davantage  et  graduellement  autant  qu'il  est  possible 
au  fourneau  à  air,  ils  deviendront  jaune  fauve,  vert , 
vert  bleuâtre  d'un«  part  ;  ou  jaune  orangé,  orangé  rouge, , 
veine  de  pourpre  et  pourpre  d  autre  part.  Ces  différences  » 
dépendent  d'un  coup  de  feu  plus  ou  moins,  vif  et  pro- 
longé.  Par  exemple,    on  obtiendra  de  suite,  et  à  des 
températures  peu  élevées,  les  colorations  jaunes  ,  vertes 
et  bleues;  mais  pour  obtenir  les  pourpres  il  faudra  pro- 
longer l'opération  considérablement,  et  surtout  élever  au- 
tant que  possible  la  température.  Ainsi  ces  opérations, 
faites  dans  un  fourneau  de  coupelle  tirant  très-bien,  ne 
donneront  jamais  que  des  jaunes,  des  verts  et  des  bleus; 


74  JOUENAt 

ésM  ttn  foura^au  à  air  très-puissant,  en  tbauflhat  pendant 
au  moins  huit  heures  avec  un  feu  vi&lent  et  soutenu  (pour 
une  masse  d'environ  aoo  gr.  ),  on  obtiendra  des  masses 
qui,  refroidies  lentement,  seront  ineolores  ou  légèrement 
jaunâtres,  et  qu'il  suffira  de  chauffer  au  point  de  ramoU 
Hssement  pour  leur  faire  prendre  une  belle  couleur 
pourpre  ou  violette. 

'  Ces  résultats  expliquent  très-bien  ce  qui  se  passe  au 
feu  du  verrier  :  quand  on  veut  colorer  en  pourpre  une 
masse  de  cristal ,  on  commence  par  mêler  une  certaine- 
quantité  de  matière  en  poudre  avec  du  pourpre  à  em* 
ployer;  puis  om  fait  quelques  essais  au  four  à  manche; 
si  la  matière  en  revient  avec  une  apparence  d'un  jaune 
opalescent,  le  verrier  juge  que  l'essai  est  satisfaisant 
et  fait  mettre  en  pot  \  après  une  première  fonte ,  on 
cueille  tout  le  pot,  on  étonne  dans  l'eau,  et  si  l'on 
examine  la  masse,  elle  est  toute  parsemée  de  petites 
grenailles  d'or  et  est  colorée  en  jaune  de  topaze;  on  réitère 
cette  opération  quatre  fois ,  et  même  dans  certains  cas 
jëisqu^è  cinq  et  six  fois;  alors  ordinairement  la  masse 
est  d'un  beau  pourpre  foncé  et  ne  présente  plus  aucune 
apparence  de  grenailles  d'or. 

%  Il  me  semble  clairement  démontré  que  le  pourpre 
qu'on  a  mis  d'abord  dans  la  masse  s'y  est  fondu  isolément 
en  petites  grenailles ,  et  comme  l'or  à  la  température  des 
fours  à  verrerie  est  volatil  :  dans  la  première  fonte  une 
certaine  <}uantité  de  vapeur  d'or  a  coloré  la  masse  en 
jaune ,  dans  les  suivantes  cette  quantité  de  vapeur  d'or 
s'étant  augmentée,  a  fini  par  la  colorer  en  pourpre,  préci- 
sément comme  quand  on  prépare  par  la  voie  humide 4^ 
ptmrpres  dans  un  liquidie  plus  dense. 

-  Ma  conviction  à  cet  égard  est  telle ,  que  je  crois  qu'un 
verrier  doit  trouver  de  l'avantage  à  employer  de  l'or  au 
lieu  de  pourpre,  en  ce  qu'il  peut  obtenir  des  teintes  plus 
pures  et  des  masses  plu^  transparentes,  qu'on  peut  en* 


suite  fausser  jau  canbmé-  bu   an  ctânidut ,  «n  ajdu-^ 
tant  un  peu  de  chlorure  d'arjge&t  ou  de  |>1ioftplmte  -de 

chaux  (0* 

II  n-est  pas  exact  de  dire  cpie  pour  colorer  une  masse 
de  cristal  eu  violet  il  faut  employer  du  violet  de  Cas* 
sius.  La  somme  des  composacs  dans  les  violets  bydrat'és, 
contenant  une  ]^us  grande  quantité  d  oxide  d'étain  qui  ai* 
vise*  une  plus  petite  quantité  d'or,  ces  deux  corps  semaiii* 
tiennent  divisés,  jusqu'à  ce  que  la  masse  dans  laquelle  on 
les  a  mis  soit  fondue ,  et  alors  il  se  fait  une  séparation 
die  For  qui  se  divise  encore  plus  et  se  délaie  dans  cette 
niasse:  Tozide  d'étain   lui *> même  subit  un  partage  à 
cette  températiure ,   et    se   réduit   en    grande  partie  ; 
comme  Tétain,  à  ce  qu'il  parait,  est  beaucoup  plus  fixe 
que  l'or,  il  se  précipite  et  se  rassemble  en  culot  au  fond 
du  creuset ,  tandis  que  la  portion  qui  ne  se  réduit  pas 
se  combine  avec  une  très-petite  partie  de  la  masse,  et 
forme  un  émail  qui  se  rassemble  en  écume ,  ou  bien  reste 
adhérent  aux  parois  du  creuset.  J'ai  cru  remarquer  que 
le  poids  du  culot  est  d'autant  plus  petit ,  et  la  quantité 
d'émail  d'autant  plus  grande ,  qu'on  avait  opéré  à  une 
pllAs  haute  température. 

Ceux  qui  s'occupent  des  cc^orations  des  masses  ^de 
cmtal  asu  moyenne  l'or,  s'étonnent  de  la  facilité  avec 
laquelle  ces  masses  perdent  et  reprennent  leurs  aspects 
colorés^  et  de  ce  que  les  résultats  sont  si  capricieux  qu'on 
n'a  pu  jusqu  a  présent  rien  formuler  avec  certitude. 

Gomme  j'ai  "étudié  avec  le  plus  grand  soin  ce  qui  se 
passe  dans  ces  opérations,  je  vais  indiquer  quelques  faits 
généraux  :  quand  une  masse^est  saturée  de  vapeur  d'or 
elle  est  opaque  et  le  plus  souvent  jaune,  alors  elle  n'est 
pas  susceptible  de  donner  seule  aucune  autre  apparence 
■  ■ Il  .  ■  ■  I     •■.■,„ 

(i)  M.  DouauU-Wiéland  à  Tobligeance   duquel  j'ai  eu   recours,  ne 
colore  ses  niasses  de  rubis  qu'au  moyen  de  chloride  d*or. 


y&  -     JOUENAL 

de  couleur,  il  faut  la  refondre  intimement  arec  unenou* 
vel^e  quantité  de  cristal  incolore  ;  moins  saturée  elle  est 
translucide  et  donne  toujours ,  soit  en  lames  minces  ou 
travaillées  en  petites  épaisseurs,  des  bleus -et  des  violets 
très-riches  ;  moins  saturée  encore ,  elle  a  une  teinte  de 
topaze,  ou  bien  est  incolore  après  avoir  été  purifiée  k. 
un  feu  violent  long-temps  soutenu  et  ensuite  refroidie 
lentement;  quand  on  la  ramollit,  elle  prend,  si  elle 
est  incolore ,  la  plus  riche  teinte  de  rouge  vineux  ;  si  elle 
est  jaune,  une  belle  teinte  rouge  carminé.  Supposons 
qu'on  prenne  un  morceau  de  cette  masse  incoloré  et  qu'on 
le  chauffe  seulement  pour  le  ramollir,  il  se  colorera  en 
rouge;  si  on  le  tient  quelque  temps  en  fusion  tranquille, 
et  qu'on  le  laisse  refroidir  encore  lentement ,  il  se  décolo- 
rera de  nouveau  ;  et,  quand  on  le  ramollira  ,  il  se  colorera 
en  rouge  u/i  peu  viplacé  ;  si  Ton  recommence  les  mêmes 
expériences,  il  se  colorera  en  violet ,  puis  en  bleu,  et  enfin 
se  décolorera  pour  ne  plus  se  colorer,  à  moins  quon  ne 
le  chauffe  comme  la  première  fois ,  c'est-à-^dire  de  manière 
à  volatiliser  de  nouveau  l'or  et  le  redélayer  dans  la  masse. 
Voici  comment  je  m'explique  ce  qui  se  passe  dans  ces 
circonstances  :  quand  le  refroidissement  de  la  masse  a  été. 
très-lent,  les  petits  grains  d'or  sont  restés  mouillés  de 
cristal  ;  ipais. quand  le  refroidissement  a  été  brusqué ,  l'or, 
qui  s'était  dilaté  plus  que  le  cristal,  a  continué  son  retrait 
après  la  solidification.  Cette  supposition  est  d'accord  avec 
un  fait  où  ceci  arrive  d'une  manière  plus  évidente  :  je 
veux  parler  de  ces  médaillons  d'argile ,  ou  quelquefois 
d'autre  substance ,  qu'on  introduit  dans  une  épaisseur  de 
verre,  et  qui  y  prennent  un  aspect  métallique  ressem- 
blant le  plus  souvent  à  de  l'argent  mat.  On  petit  ad- 
mettre encore  que  les  molécules  d'or  ont  aifecté  des  formes 
différentes.  Mais  dans  les  deux  suppositions ,  il  me  semble, 
certain  que  l'or  s'est  agrégé  de  plus  en  plus  et  a  gagné  le 
fond  de  la  masse. 


DE     PHARMACIE.  ^^ 

D'ailleurs ,  j'ai  coloré  des  masses  de  toutes  les  couleurs 
da  )>ri8ine,  soit  en  employant  des  pourpres,  du  cbloridè 
oii  de  l'ammoniure  d'or  ou  de  Tor  métallique ,  soit  en 
composant  ces  masses  de  corps  susceptibles  ou  non  dé 
céder  de  Toxigéne  à  Tor ,  soit  avec  ou  sans  le  contact  de 
Tair,  mais  en  faisant  seulement  varier  Tititensité  et  le 
prolongement  du  cou})  de  feu ,  car  en  ceci  'tout  me  semble 
dépendre  de  la  température. 

Souvent ,  quand  on  fond  de  For  et  qu'on  cbaufie  forte- 
ment, il  se  fait  du  pourpre  :  j'ai  vu  de  gros  lingots  d'or 
fin  ne  contenant  qu'un  peu  d'argent ,  comme  tout  l'or  fin 
du  commerce  en  contient,  et  qui ,  ayant  été  fondus  avec 
du  borax  seulement ,  étaient  tout  couverts  d'une  litbarge 
pourpre  de  rubis  ;  j'avais  depuis  long-temps  observé  le 
même  pbénomène  en  fondant  des  ors  à  ^5o  millièmes  de 
fin  ;  mais  je  craignais  alors  que  le  cuivre  ne  fût  pour  quel- 
que cbose  dans  cette  coloration. 

J'ajoutémi  enfin  que  les  couleurs  vitrifiées  dues  à  lor 
sont  de  celles  qui  graissent ,  comme  disent  les  verriers  \ 
cette  singulière  propriété  est  commune  à  beaucoup  d'oxides 
colorans,  et  se  manifeste  toutes  les  fois  qu'on  est  obligé  dé 
repasser  plusieurs  fois  ces  verres  au  feu.  Je  Dépense  pas 
que  dans  ce  cas  il  y  ait  une  réaction  avec  l'oxigène  de  l'air^ 
car  le  cristal  incolore  ne  s'altère  pas  facilement  de  cette 
manière;  mais  je  présume  qu'il  se  fait  un  groupement 
différent  des  molécules  de  la  surface  du  verre ,  qui ,  renou- 
velé un  certain  nombre  de  fois,  produit  des  jaspés  très- 
curieux  :  ainsi  avec  le  cuivre  on  obtient  des  verts  et  des 
rouges  très-limpides,  et  par  de  longues  expositions  à  lair 
et  au  feu , les  produits  deviennent  semblables  à  des  mala- 
chites ou  à  des  agates;  avec  l'argent  le  cristal  se  colore 
en  jaune  de  topaze  très-pur  etdevient  jaune  jaspé  opaque 
et  quelquefois  même  blanc  opaque  :  je  crois  que  c'est  une 
dévitrification  partielle.  Le  cobalt  et  le  chrome  purs  ne 
graissent  ip'd%  ou  très-peu;  mais  les  cristaux  colorés  par 


ç8  JOURNAL 

Ter  jouissent  de  cette  propriéié  presque  aussi  bien  que 
ceux  qui  doivent  leur  couleur  à  largent.  Le  moyen  d e*- 
viter  cet  inconvénient  est  de  travailler  le  plus  vite  et  18 
plus  chaud  possible. 

Je  termine  en  rappelant  en  peu  de  mots  les  consé-* 
queoces  principales  des  recherches  précédentes  : 

1*".  Dans  la  préparation  des  pourpres  hydratés  par  les 
chlorures  d^étain ,  si  l'orr  veut  obtenir  des  produits  ho-* 
mogènes,  on  doit  opérer  trè$*rapidement  le  mélange  des 
chlorures.  Le  procédé  que  j'ai  décrit  rend  cette  condition 
facile  à  remplir. 

%"".  L'état  de  dilution    des    liqueurs  n'importe  que 
jusqu'à  un  certain  point,  passé  lequel  il  devient  insigni^* 
fiant. 

S"".  Le  proto-chlorure  d'étain  jouit  seul  de  la  propriété 
de  réduire  l'or  et  de  le  transformer  en  pourpre ,  le  cbkn 
ride  est  sans  influence  pour  ce  résultat» 

Une  certaine  quantité  de  chlorure  d'étain  réduit  tou- 
jours une  proportion  correspondante  de  chloride  d'or; 
mais  si  l'on  ajouté  un  excès  du  premier,  la  formation 
complète  du  pourpre  s'en  trouve  retardée  à  tel  point  y 
que,  dans  le  cas  où  on  aurait  enlployé  un  grand  ex- 
cès de  sel  d'étain ,  il  faudrait  attendre  que  tout  cet  excès 
se  fîit  décomposé  spontanément  pour  recueillir  tout  le 
pourpre.  On  peut,  il  est  vrai,  brusquer  cette  décompo- 
sition du  chlorure  d'étain  ;  mais  alors  l'or,  qui  n'est  point 
encore  précipité,  s'aggrège  d'une  manière  particulière,  et 
il  se  produit  du  bleu ,  dont  le  mélange  avec  le  pourpre 
déjà  formé,  donne  naissance  à  du  violet. 

4''*  Les  acides,  le  chlorure  de  sodium,  le  sulfate  de 
potasse,  etc.,  retardent  aussi  la  formation  complète  du 
pourpre. 

5"".  Plus  loin  y  après  avoir  indiqué  les  conditions  déli^ 
cates  auxquelles  il  est  nécessaire  de  se  soumettre  pour 
obtenir  du  bleu,  j'ai  exposé  les  observations  nombreuses 


DE    PUAftMAClE.  79 

qui  m'oxit  amefuiiiciraclure  que  tou$.  k»  ps«cipit4s  dor» 
désignés  sous  le  nom  commun  de  pourp^res ,  ne  sont  9U* 
tre  chose  que  de  For  métallique  divisé ,  et  dont  l'état  de 
division  seul  fait  varier  les  couleurs ,  de  telle  sorte,  que 
plus  cette  division  est  parfaite ,  plus  les  couleurs  sont 
claires  et  réciproqnemeat. 

6°.  Enfin ,  j'ai  présenté,  sur  l'emploi  des  pourpres  dans 
les  arts,  plusieurs  remarques  qui  m'ont  paru  devoir  jeter 
quelques  nouvelles  lumières  sur  cette  industrie  inté- 
ressante. 


NOTE 
Sur  r acide  méconiqne. 

Dans  le  mémoire  sur  les  principaux  produits  de  Topium, 
que  j'iai  produit  en  i83a ,  j  ai  dit,  en  traitant  de  lanaljse 
des  acides  méconiques,  que  l'acide  hydraté  était  composé 
de 

41*199  carbone.  .  .\  d'où  on  peurrait  déduire 
44^^  hydrogène. .  >  les  fomales 

54,3()5  okigène.  .  J  C^WO^z=:C^W06+n2  0 

et  que  l'aeide  anhydre  était  fbmé  de 


45,376  carbone.  .  . 


3,370  carbone.  .  .% 
i.pnS  oxigrène*  .  ./ 


âi»p73  oxigène 

Peu  de  temps  après  cette  pohlioalion ,.  M.  J.  Liébîg:, 
à  qui  j'avais  eu  occasion  d'envoyer  de«  éehaniiUon&  de-ces 
nouireaux  produits,  m^e  fit  l'honneur  de  m'écriM^  pouv 
me  prévenir  qu'en  adoptant,  comme  il  l'ayait reconnu  né<^ 
ceasaire  à  son  appareil  pour  l'analyse  élémentaire  la  petite 
pompe  de  Gay-^Lussac ,  il  «ivait  obteau ,  au  moyen  d'uae 
dessiccation  plus  exacte  des  résultats  qui  différaientuikpea 


80  JOURNAL 

des  miens  en  rsdson  de  cette  moindre  hmnidité;  ainsi 
Fàdde  hydraté  lui  avait  donné 


,xia  carbone.  .  .\ 

,oi5  hydrogène. .  |   où  G^  H^  O^i 

,8^3  oxîgène.  .  •/ 


tandis  que  Facide  anhydre  lui  avait  fourni 


1,45  carbone.  .  .\ 

,61  hydrogène. .  |  où  C^  H^  0^. 

,94  oxigène.  .  ./ 


C'est-à-dire  que  ces  deux  acides,  pulieud'étre  isomires 
Tun  de  lautre  comme  je  l'avais  supposé ,  ne  diQërent  entre 
eux  que  par  un  atome  d'acide  carbonique. 

J'ai  répété  ces  analyses  en  prenant  la  précaution  indi- 
quée par  M.  Liébig ,  et  j'ai  en  eOet  obtenu  des  résultats 
qui  se  rapprochaient  infiniment  des  siens.  Mais  les  ma- 
tières organiques  offrent  de  si  étranges  variations,  qu'on 
ne  saurait  apporter  trop  de  réserve  avant  de  se  prononcer 
d'une  manière  définitive,  et  j'aurais  bien  désiré  revenir 
encore  sur  ceç  recherches  •  mais  Une  maladie  grave  m'a  forcé 
d'interrompre  toute  espèce  de  travail ,  et  je  me  proposais 
de. faire  connaître  l'importante  observation  de  M.  Liébig, 
lorsque  j'ai  appris  que  lui-même  venait  de  l'insérer  dans 
un  journal  allemand. 

Depuis  la  publication  de  son  mémoire,  je  ne  me  sers, 
pour  l'extraction  de  la  morphine,  que  du  procédé,  de 
MM..  Grégory  etBobertson;  mais,  par  une  singularité 
assez  remarquable,  je  n'ai  pas  obtenu  depuis  un  an 
la  moindre  portion  de  méconate  de  chaux.  Je  ne  recueille 
par  suite  de  la  double  décomposition  à  laide  du  muriate 
calcaire,  que  du  sulfate  de  chaux.  Ce  fait  vient  étayer 
Topinioii  dès  long-temps  émise  par  M.  Dupuy,  pharma- 
cien, qui  prétend  que  la  morphine  est  à  1  état  de  sulfate 
et  non  de  méconate  dans  l-opium;  ce  qu'il  y  a  de  certain 
c'est  que  ce  jeune  chimiste  a  obtenu,  à  diverses  reprises, 
du  sulfate  de  morphine  en  abandonnant  long-temps  à  elles- 


DE    PHARMACIE.  8l 

• 

mêmes  des  dissolutions  concentrées  d'opium.  Mais  comme 
d'un  autre  côté  j'ai  souvent  obtenu,  ainsi  que  beaucoup 
dautrès  chimistes ,  du  méconate  de  chaux  mélangé  de  sul- 
fate dans  le  traitement  par  le  muriate  calcaire,  il  devient 
assez  probable  que  certains  opiums  contiennent  la  mor- 
phine à  Tétat  de  sulfate  et  d'autres  à Tétat  de  méconate, 
ou  peut-être ,  et  c'est  ce  que  je  croirais  le  plus  volontiers, 
que  cet  extrait  contient  tout  à  la  fois  du  sulfate  et  du  mé- 
conate de  morphine  en  rapport  variable. 

Manquant  ainsi  de  matière  première,  je  n'ai  pu  prépa- 
rer de  Tacide  méconique ,  et  me  livrer  à  de  nouvelles  re- 
cherches ;'  mais  en  attendant  que  des  circonstances  plus 
favorables  me  permettent  de  donner  suite  ^  mon  premier 
travail ,  je  vais  faire  connaître  quelques  résultats  remar- 
quables dont  je  n'ai  point  encore  fait  mention. 

On  se  rappelle  que  l'acide  méconique  hydraté  jouit  de 
la  propriété  bien  singulière  de  donner  naissance  à  de 
l'acide  carbonique  par  la  simple  réaction  de  l'eau  bouil- 
lante ,  et  même  avant  ce  degré.  Il  résulte  aussi  de  mes 
premières  expériences,  que  ce  même  acide ,  quoique  bien 
desséché ,  produit  également  beaucoup  d'acide  carbonique 
quand  on  le  chauffe  dans  une  cornue  pour  obtenir  l'acide 
pyro-méconique.  L'opinion  de  M.  Liébig  vint  me  rappe- 
ler ces  résultats,  et  me  faire  concevoir  la  possibilité  de 
transformer  par  le  seul  secours  de  la  chaleur  l'acide  méco* 
nique  hydraté  en  cet  autre  acide  auquel  j'avais  donné  le 
nom  d'acide  para-méconique.  Je  fis  donc  dessécher  dans 
une  étuve  chautiéeà  i  rto'',  une  certaine  quantité  d'acide  hy- 
draté ,  et,  après  avoir  bien  constaté  qu'il  ne  subissait  plus 
aucun  déchet,  j'en  pris  lo  gr.  que  j'introduisis  dans  une 
cornue  en  verre  ,  et  je  disposai  mon  appareil  de  manière 
à  pouvoir  chauffer  graduellement  l'acide  dans  un  bain- 
marie  de  mercure ,  et  recueillir  exactement  tous  les  pro- 
duits, et  enfin  de  constater  à  chaque  instant  la  tempéra^ 
turc  ,  et  la  rendre  slationnaire  ou  progressive. 


8â  JoDHMilL 

Vèici  éfe  que  j'observai  da&è  le  cottl*é  Aë  Ybpéreiiiw. 

(Je  hie  âtiis  siei'Vi,  pour  faite  ces  expériences,  d'un  petit 
ati^areil  irès-simpll;  et  a^sez  eoihhiode,  il  se  compose  d'un 
creiliet  ordinaire  adqbéi  je  pratique  Utie  ouverture  de 
quelques  lignes  de  ldft*getif,  dtoptiià  son  orifice  jUlsqu^au 
tiers  enirlroti  de  èft  bauteUr(À,jS^.  i.  ))  d'une  cornue  en 
Terre  et  d'uti  ColiVéltlë  eii  lôlë:  Lik  cbrtitie  est  maintehue 
dans  le  crétisët  ad  nldyett  d'une  plaqlie  de  fer  courbëe 
et  percée  d'un  troti  dans  bon  ôéblté  pouf  dbnnéf  passage 
au  col  de  in  tornùë  (  B ,  Jf^.  i  );  Gëtte  claque  est  main- 
tenue âu  moyen  d'uile  petite  trdtefâë  èil  fer  qui  s'ap- 
puie d'iin  côté  sut'  la  plaque ,  et  de  TâUtrë  Sur  Id  pah)i 
ôppdècé  du  bl-euâet;  Cette  tringte  assujettit  en  même  tetnps 
latbrtiuè,  pàt'cé  qu'elle  l'appUiè  Sur  SSi  tdàte.  On  partait 
la  plaque  intërleUtëitiënt  et  lextériétircinent  d'uii  Ht  d'ar- 
gile qu'on  laisse  sébber  \  dn  remplit  de  îiiercuré  de  ma- 
jpiëre  à  ce  qtië  le  ddHlë  dé  la  corniié  en  Soit  couvëtt,  puis 
ôti  adapte  le  couvercle  feii  tôle  (c);  ce  couvetcle  est  muni 
fl'uh  tube  en  fer  placé  borizontalèknënt  (a) ,  qui  sert  à  côm 
duire  les  Vapeû)*s  merbiiHellës  dabs  Un  matras  tubulé ,  et 
d'une  doUille  tetticâlë  (8)  destitiëë  à  Recevoir  un  tbetfaio- 
inètre  gravé  sur  véire.  Cet  apjjareil  est  plabé  à  l'aide  d'un 
triàbgle  ëh  fëi^  sUt  hh  jietit  foumëâti  muni  de  ses  deux 
portes',  le  fouineali  ëSt  lui^méinè  j)Osé  sur  Ube  capSuIe 
plate  eh  iëtte ,  hflti  dfe  i)batbit  fêcUellHi-  le  mercUte  eil 
cas  d'accidfetit;  On  chauffe  ttès-graduèllfeinënt,  et  qUand 
bn  veut  )*ëiidrë  là  tèm|iërâlurë  stationûâiré ,  on  adapte  la 
pi^hë  infétiëUtë  dû  fbiifnëâb. 

:<  J'etbplôie  aussi  poUr  deS  températures  moins  élevées  un 
autre  Êipparell  pluS  Simple  encore,  c'elsl  un  petit  mairaS 
iubblé  a  cbl  coUrt,  huquel  j'jtdajite  uue  éproUvette  droite 
ôUfcburbé,  suivnbt  la  Stibstrthte  que  je  veu*  expérimeni- 
l^ty  et  je  reinpHè  au  ^  le  iliatraS  ,  soit  avec  de  Tenu,  SOit 
avec  une  soldlibn  Ûe  murialé  de  chaux,  soit  avec  de  l'huile; 
un  thermoîiiêttfe  ordinaire  eSl  fixé  dî«bs  In  tubulutc,  rtil 


DE   i^kÂitMAciE.  85 

ifiajfëri  if  ttd  Bôiithon  qui  porte  latéhiiéMëût  ^Idàiëurs  - 
éisliaiitf  ures  daiis  toute  sa  longueur ,  afin  Ae  laisser  éëtiap- 
pet*  les  Yàt)ëUi'«;  fout  ëèla  est  supporté  pai*  ÙQë  maid  éti 
bois,  ti  U  iiiàlras  fest  fchailffé  par  un  cjulhquet  (fig.  *i). 

Je  proQtei^âi  de  Toccasiou  pour  fiiire  connaître  plus 
{^ëdéi^filëtiieiit  Tappareildont  je  me  sers  tlèpuife  plbsiëuH 
kritiéeé,  fel  dont  il  a  déjà  été  fait  mention  datis  le  hiémoire 
^ttè  jai  pttbKé  cobjoiniethent  avec  M.   Boulrbn,  isiir 
Tiillile  ci'atnaudëii  àmères.  Cet  appareil  est  d'un  emploi 
trèè-»à¥àntageut  pour  les  traitëmens  successif^  dés  ma- 
tières organiques  par  les  diQ'érens  véhicules.  Il  ne  ^e  eoin- 
pdéë  que  de  deux  pièces  essentielles  :  d'une  carafe  ordi- 
fiake  (I  ,y%.  3  )  et  d'une  allonge  très-étroite,  bouchée  à  l'é- 
inèii  {h)  ;  la  douitle  de  Tallonge  et  eelle  de  la  carafe  doivent 
étrëtiséës  à  Tëineri  pouf*  potlVoir  boucher  exactement.  On 
iUtrddùii:  put  la  plus  large  ouVettUire  de  lallohgeun flocon 
flè  totdij ,  et,  en  iis|:lirant  par  réxtrémité  opposée, le  coton 
tîeiit  dbétrrifei'  suÉ^àinment  rîniérîétir  de  là  douille;  ofa 
plaéé  iik^-désstlS  Ih  tiialièré  à  Imiter  jusqu'à  deux  pouces 
ëûYîrdn  de  rôuvertuhe  sa|)érieut'e.  On  verse  le  menstriie 
^a^&à  Veut  em{)loyer,  pUié  bli  bolichë,  et  oti  tient  ainsi 
tout  l'appareil  fermé ,  tant  qu'on  veut  que  la  macératioii 
Ite  pi'olonge.  Ensuite  on  soUléVe  Rallonge  et  on  place  dans 
lé  gbnlot  de  ia  carafié  une  petite  lanière  de  papier  épais. 
Oïl  fiermët  ainéi  le  déplacement  de  l'air  et  la  fîlli'ation  du 
liquide.  Lorsqu'oti  Veui  agif  à  Une  lémpératuté  plUs  éle- 
téë  q  dé  belle  de  l'attttosjphke ,  ôtt  eiiveloppé  l'allongé  avec 
Un  tnanthoh  en  fer-blâiié  ou  eh  cùivi-é,  et  on  y  verse  de 
l'ëâii{ilds  ou  moine  chaude,  bu  que  Ion  chauffe  à  laide 
d'uii  eduirant  de  vâpeUrs). 

Lorsque  le  bain-marié  eUt  atteint  Ho''  cenligraJes  il  se 
dëgîTgfeâ  encore  un  peu  d'huhiidité  qui  fiit  accompagnée 
dfe  quelques  bulles  de  gaz  acide  carbonique,  puis  le  déga- 
gèfnebt  ctéssa,€t  on  |)rofil.i  de  celle  interruption  pour 
âédher  dé  hcatveàu  tous  les  tubes ,  puis  on  éleva  gradUcl- 

6, 


84  JOUBTfAL 

lement  la  chaleur  jusqu'à  170%  le  dégagement  était  alert 
à  peine  sensible  ;  mais  on  voyait  beaucoup  d'eau  ruisseler 
dans  les  tubes  ;  à  200"^  les  bulles  devinrent  plus  fréquentes  ; 
à  220"*  elles  se  succédaient  sans  interruption,  et  ce  gaz  était 
toujours  complètement  absorbable  par  une  solution  de  po- 
tasse. Tout  à  coup  le  dégagement  s'arrêta  ;  cependant  la 
chaleur  fut  soutenue  et  on  la  monta  jusqu'à  aSo®  sans  qu'il 
se  manifestât  de  nouveaux  phénomènes  ;  arrivé  à  ce  terme 
on  laissa  refroidir  pour  pouvoir  apprécier  l'altératioil 
éprouvée  par  l'acide  méconique  dans  cette  période  de  sa 
décomposition. 

Le  résidu  n'était  pas  sensiblement  charbonné ,  sa  cou* 
leur  était  le  gris  cendré;  on  y  distinguait  à  l'œil  nu  une 
foule  de  petites  paillettes  cristallines;  traité  par  l'eau  à 
80"",  il  en  fallut  une  très-grande  quantité  pour  le  dissou* 
dre,  on  n'en  dégageait  par  l'ébullition  aucune  portion 
d'acide  carbonique,  et  il  fut  par  cela  même  bien  démontré 
qu'on  n'avait  plus  affaire  à  l'acide  primitif.  Cette  dissolu- 
tion étant  filtrée  laissa  déposer  par  le  refroidissement  une 
grande  quantité  de  poudre  cristalline  légèrement  jaunâtre 
qui  présenta  tous  les  caractères  de  l'ancien  acide  para- 
jnéconique. 

Ces  faits  sont  sans  doute  bien  concordans  arec  les  résul- 
tats obtenus  par  M.  Liébig,  car  il  paraîtrait  plausible  d'at« 
tribuer  l'eau  fournie  pendant  cette  réaction  à  une  cause 
accidentelle  ;  ainsi  on  pourrait  dire  que  la  chaleur  étant 
plus  vive  en  certains  points  qu'en  d'autres,  dl  y  a  eu  quel- 
ques portions  d'acide  qui  ont  subi  un  autre  genre  de  décom- 
position ;  mais  si  on  rapproche  cette  observation  de  celle 
déjà  faite  relativement  à  la  seule  réaction  de  Feau  bouil- 
lante sur  l'acide  méconique,  réaction  dans  laquelle  il  se 
produit  non-seulement  de  l'acide  carbonique  ;  mais  encore 
une  matière  colorante  très-iotense,  il  deviendra  assez^pro- 
bable  que  cette  transformation  ne  dérive  pas  uniquement 
d'une  simple  formation  d'acide  carbonique.  Tel  était  le 


DE    PHARMACIE.  85 

motif  qui  me  faisait  vivement  désirer  de  pouvoir  répéter 
celte  eYpérience  avant  de  prendre  auctn  parti  à  cet  égard  ; 
mais,  ayant  appris  que  M.  Liébig  venait  de  publier  ses 
expériences,  j'ai  cru  devoir  faire  connaître  immédiate- 
ment mes  observations. 

Extrait  iTune  lettre  de  M. .  William  Grégort  à 

M.  KOBIQUET. 

Je  viens  d'examiner  le  muriate  de  morphine  préparé 
d'après  notre  procédé,  par  M.  Duncan.  Ce  sel  est  d'une 
blaâcheur  éclatante  et  ne  retient  pas  la  moindre  trace  de 
narootine.  J'ai  opéré  sur  ^  kilogrammes  en  suivant  votre 
procédé  pour  la  codéine,  et  de  cette  quantité  j'ai  retiré 
9  ùDces  de  codéine  hydratée ,  parfaitement  soluble  dans 
l'étber  et  dans  l'eau.  Je  lui  ai  trouvé  toutes  les  propriétés 
que  vous  avez  si  bien  développées  dans  votre  dernier  tra« 
vaiL  Ayant  ainsi  à  ma  disposition  une  quantité  considé- 
rable de  cette  substance  nouvelle,  j'ai  cru  devoir  faire 
quelques  expériences  sur  ses  propriétés  thérapeutiques. 
J'ai  donc  préparé  du  nitrate  cristallisé  que  j'ai  pris  moi- 
même  et  que  j'ai  fait  prendre  à  plusieurs  de  mes  élèves 
qui  ont  bien  voulu  en  essayer  les  effets  ;  personne  n'a  rien 
ressenti  d'une  dose  de  3  grains  et  aunlessous ,  mais  une 
dose  plus  forte  de  4  ^  6  grains  a  produit  des  symptômes 
assez  remarquables  :  d'abord ,  accélération  du  pouls,  cha- 
leur dans  la  tète  et  dans  la  face  ;  ensuite  excitation  remar- 
quable de  l'esprit  analogue  à  celle  que  produisent  les  li- 
queurs enivrantes  ;  excitation  agréable  et  qui  dure  assez 
long-temps.  Elle  est  accompagnée  d'une  démangeaison  des 
plus  marquées  qui  commence  à  la  tête  et  qui  se  répand 
sur  tout  le  corps.  Après  quelques  heures  cet  état  est  suivi 
d'une  dépression  désagréable,  avec  nauséea^t  quelquefois 


3^  4PI3)IM4i' 

vûrDis$m<sQ#*  AucMa  d€  nous  i»' «i  obfieryi  la  moiinire  i^un 
daQceau somn^eil, excepté  ^prè^ Tét^t  de d^pressiop. Kquf 
n'avons  pas  poussé  plus  loin  la  dos0,  mm  il  pariait  qii«lii 
codfsine  posisèd^  pn  eit'et  ^^imnlQ^t  et  produit  une  (Qfin 
démangeaison  à  la  dose  de  5  gr<iins,  T^\\p  est  la  vas^ff^hn 
ordinaire  des  symptômes  qu'elle  dé  termine,  mais  chez  plu- 
sieurs individu^  ses  eil'fstç  ,  surtpi)^  ddM  Tétat  àu  défitê^n 
sion,  ont  été  fort  désagréables. 

D  après  0^3  ^ifpériences  ,  il  n'est  pa3  prpl^bU,  cf>ipme 
vous  Favez  soupçonné^  que  la  présence  de  la  codéine  soit 
la  cause  de  la  supériorité  du  muriate  de  morphine  ordi- 
naire. Comice  ce  dernier  9el  agit  à  la  dQ%^  de  ^  dfi  groin 
4^1;  ne  contient  que  le  jz  de  son  ppidi  4#  t^àéiue^  dont  11 
faut  au  moins  3  ou  4  grains  pour  agir ,  on  ni»  ^eiU  [la*  m 
attribuer  les  qualités  à  la  codéine.  Reste  à  savoir  silo  mur 
riate  dépouillé  de  codéine  est  moins  stimulant  pour  isolai 
«t  s'il  ne  cause  pas  les  démangeaisons  que  j'ai  va  assee  S0U!P 
y^nt  produites  par  1^  muriatt^  non  purifié ,  «t  même  auasi 
par  l'opium ,  dan#  un  bon  nombre  de  cas  ;  c'est  un  fw^ 
que  je  me  propose  d  examiner  proçbainemfâdt, 

3i  vous  croyez  qi)e  ces  remarques  puissent  iniéresaei 
la  Société  de  plharmacie  ^  ayez  la  bonté  de  les  lai  eommnnir 
^uer.  Peut-être  quelques-^uns  de  mes  confrères  sera^trill 
curieux  d«  répéter  ces  expérientces  avec  la  codéine  i|Ufi 
vous  avez  prépa(*é.  Je  dois  ajouter  que  daas  deu¥  ou  imia 
a^  la  codéine  a  produit  un  léger  ^S^^  purgatif ,  tandii  «pia 
dans  d'autres  elle  a  parp  indifféninte  fpos  isr  rapport 


-**¥■ 


J'avais  dit  aussi  que  la  morphine  était  loin  de  représc»i*« 
ter  les  propriétés  essentielles  de  Hopium ,  et  que  la  codéinp 
viendrait  peut-être  en  ofirir  ie  complément  ;  les  observa^ 
tions  de  M-  William  Grégory  confirment  en  grande  pf^^ié 
mes  prévisions.  Mais  ii  est  à  remarquer  qnefstl  babils 
chimiste  n'a  employé  la  codéine  qu^à  l'état  de  nitrate  ,  et 
qu'il  résulte  dei  expériences  de  M.  Kuakcl ,  que  la  codéine 


DE    PH^EMACIE.  87 

piîrd  beaucoup  die  son  action  s||r  |ps  prg^Pps  )or^q^Vlt^  ^st 
poipl^inée  ^px  acidies.  }1  es^  dqpc  à  présumei:  qu  eo  ^pii^ 
plojapt  p(B  nouvo)  fdcalojfda  en  çin^plp  splution  x^qpçuse, 
Qn  obtii^ûclf'a  de^  elT^ts  beaucoup  plus  fnamués  que  cf^jf 
observés  par  M.  Grégory.  Hobiqu^t. 


Suvplif 41614 f^  principes  alcaloïdes ,  tirés  ^e  Iqjatnilie  de^ 
solat^éps  pqr  divers  ckimisUs  d'Allemagne.  (  4-iinalfB^ 
de  Pbarjpaci^,  ^833.) 

lia  Société  de  Pharmacie  de  Paris  a ,  comme  on  le  sait, 
}llt^  au  concours ,  pour  Tannée  i834 ,  la  question  des  prin- 
çîpi^s  alcaloïdes,  tirés  de  la  famille  des  solanées  :  i)  est 
dOQp  essentiel  d'appeler  en  ce  moment  l'attention  sur  les 
trArnuY  publias  en  Allemagne,  et  qui  jettent  un  jour 
muYe^u.sur  w  sujei  important. 

filous,  passerons  en  revue  dans  cet  article  Xa^ropinQ^ 
Xhyoscyamino ,  la  daturine ,  fa  solfinine.  Nous  remettrons 
k  un  procbaia  numéro  Teiamen  de  la  cplchicina ,  et  de 
Xi^cifniîine ,  autres  alcalis  organiques  fournis  par  des  £it 
«  milles  diS'éccntes  de  celle  des  (iolancées ,  çt  qui  Tiennent 
iussi  d'Atre  obtenus  par  des  chimiste^  allemands. 

uétropine. 

M.  Brandes  avait  déjà  cru  ayojr  extrait  cet  alcali  orr 
(pnique  de  l'atropa  beliadona ,  mais  ses  travaux  ne  s'ér 
latent  pas  confirmas ,  et  lexistence  de  l'atropine  était 
«Morc  problématique ,  lorsque  parurent  en  Allemagne 
les  travauii  de  MM.  G^iger  et  Hessu  d'une  part ,  et  ceux 
de  |I.  Mein ,  pharmacien  à  Neustndt  -  Gôders  de  Tautre. 
Les  deux  premiers  chimistes  ont  retiré  cet  alcali  de  Tex-» 
Irait  préparé  avec  les  liges  et  l&k  feuilles  de  la  belladone. 


88  JOURNAL 

Le  dernier  Ta  extrait  de  la  racine;  et  cest  a  M.  Mein, 
que ,  de  Taveu  même  de  M.  Geiger ,  appartient  l'honneur 
de  lavoir  obtenu  le  premier  à  Tétat  de  pureté.  C'est  aussi 
son  procédé  que  nous  ferons  connaître  comme  étant  le 
plus  simple. 

On  prend  environ  24  parties  de  racines  sèches  de  bella- 
done provenant  de  plantes  âgées  de  deux  à  trois  ans  bien 
nourries,  pesantes,  et  présentant  à  la  cassure  un  faible 
éclat  résineux  ;  on  les  réduit  en  poudre  extrêmement  fine, 
et  on  les  met  en  digestion  avec  60  parties  dalcool  de 
86  à  90  pour  cent  :  on  prolonge  le  contact  pendant  plu- 
sieurs jours  :  alors ,  on  exprime  fortement ,  et  on  traite 
de  nouveau  le  résidu  par  une  égale  quantité  d'alcool.  Les 
teintures  réunies  et  filtrées  sont  mêlées  avec  une  partie 
d'hydrate  de  chaux  pulvérulent,  et  le  mélange  est  agité 
souvent  pendant  vingt-quatre  heures.  Après  avoir  séparé 
par  le  filtre  la  liqueur  du  dépôt  abondant  qui  s'est  formé, 
09  y  ajoute  de  Tacide  sulfdrique  étendu  goutte  à  goutte, 
jusqu'à  ce  qu'il  y  ait  un  léger  excès  de  ce  dernier.  Le  sul- 
£ite  de  chaux  ,  qui  se  précipite ,  oblige  de  filtrer  encore 
une  fois.  Alors ,  la  liqueur  alcoolique  est  mise  dans  une 
cornue,  la  distillation  est  poussée  jusqu'à  moitié  ou 
même  un  peu  plus  :  on  ajoute ,  au  résidu  de  la  cornue , 
6  à  8  parties  d'eau  pure ,  et  on  fait  chauffer  la  liqueur  à 
un  feu  très-doux  dans  une  capsule  à  évaporation ,  jusqu'à 
ce  que  tout  lalcool  soit  dégagé.  Le  liquide  restant  est 
filtré ,  s'il  est  nécessaire ,  et  rapproché  avec  précaution 
jusqu'au  tiers.  Alors,  après  le  refroidissement,  on  y 
ajoute  par  gouttes,  et  en  remuant  légèrement,  une  so- 
lution concentrée  de  carbonate  de  potasse  dans  l'eau, 
jusqu'à  ce  que  la  liqueur  ne  se  trouble  plus ,  et  on  laisse 
le  mélange  en  repos  pendant  quelques  heures.  Cette  der* 
nière  addition  a  pour  but  de  précipiter  une  résine  jau- 
nâtre qui ,  dissoute  dans  de  lalcool ,  lui  donne  un  aspect 
irisé ,  et  qui  met  un  grand  obstacle  à  la  cristallisation  de 


DE    PHARMACIE.  89 

l'atropine.  Si  la  liqueur,  qui  contient  du  sulfate  d'atro- 
pine, est  suffisamment  rapprochée,  ou  n'est  pas  trop 
pauvre  en  atropine,  elle  se  prend  ordinairement  en 
niasse  gélatineuse,  au  bout  de  quelque  temps  de  repos , 
après  laddition  de  la  solution  de  carbonate  de  potasse. 
On  décante  les  eaux-mères  avec  précaution ,  ou  bien  on 
les  sépare  à  l'aide  du  filtre,  et  on  y  ajoute  de  nouveau  de 
la  solution  de  carbonate  de  potasse,  jusqu'à  ce  qu'elles 
ne  se  troublent  plus. 

Le  mélange ,  qui  ne  tarde  pas  à  se  prendre,  abandonné 
à  lui-même  pendant  douze  à  vingt-quatre  heures ,  ofire 
souvent  à  sa  surface  où  dans  la  masse  des  points  blancs 
étoiles  d'atropine  cristallisée.  Par  l'agitation ,  les  molé- 
cules de  la  masse  gélatineuse  se  rapprochent  beaucoup , 
et  abandonnent  une  grande  quantité  d'eaux-mères  que 
Ton  en  sépare  autant  que  possible  au  moyen  de  filtres ,  et 
de  la  compression  entre  des  feuilles  de  papier  brouillard. 

Gomme  l'atropine,  récemment  précipitée,  encore  hu- 
mide et  impure,  perd  beaucoup  par  le  lavage  à  l'eau ,  on 
la  fait  préalablement  sécher ,  puis  on  en  forme  une  pâte 
avec  de  Teau  :  on  enlève  promptement  l'eau  du  lavage  par 
la  compression  entre  des  feuilles  de  papier ,  et  on  fait  de 
nouveau  sécher  le  résidu.  On  dissout  cette  atropine ,  en- 
core impure ,  dans  cinq  fois  son  poids  d'alcool;  on  filtre  la 
dissolution ,  on  ajoute  à  celle-ci  six  à  huit  fois  son  volume 
d'eau  pure.  La  liqueur  devient  laiteuse  par  celte  addi- 
tion, ou  prend  bientôt  cet  aspect  par  l'évaporation  de 
l'alcool  en  excès  ;  au  bout  de  douze  à  vingt-quatre  heures, 
on  trouve  l'atropine  déposée  en  cristaux  groupés  et  de 
couleur  jaune  claire;  après  l'avoir  lavée  avec  quelques 
gouttes  d'eau,  on  la  met  sur  du  papier  brouillard  et  on 
la  fait  sécher. 

Les  cristaiTx  obtenus  sont  de  nouveau  traités  comm^ 
l'a  été  l'atropine  impure ,  et  donnent  un  alcaloïde  pres- 
que blanc  et  cristallisé  régulièrement.  Douze  onces  de 


go  JOURNAL 

cadoe  de  b'elladoiie  n'ont  foprm  à  M*  Mein  qu'environ 
90  gmins  d  atropine  pure* 

L'atropine ,  retirée  d^  parties  dlfllérefites  de  la  mémfs 
plante  par  deux  procédés  diSéreps,  a  offert  à  M.  Mein , 
et  à  MM,  Geiger  et  Hesse ,  des  propriétés  identiques  à 
quelques  légères  diQérenees  près  ;  ces  différences  tien- 
nent sans  doute  au  plus  ou  moins  grand  état  de  pureté  ; 
voiai  les  principales  propriétés  de  ce  nouvel  alcali  : 

L'atropine  pure  est  blauché,  cristallisable,  en  pris- 
mes transparens ,  à  éclat  soyeux ,  groupés.  Elle  est  ino- 
dore} soluble  dans  lalcool  absolu  et  dans  l'^tber  sulfuri- 
que  ;  ces  deuj^  liquides  en  dissolvent  pliis  à  chaud  qu'à 
froid*  L'eau,  à  la  température  ordinaire,  n'en  dissout  qu'une 
petite  quantité  -^^  suivant  MM.  Geiger  et  Hesse  ;  et  cette 
solution ,  qui  a  paru  très-légèrement  amère  à  M.  Mein , 
H  été  trouvée  d'une  amertume  très-désagréable  par  les 
dciux  autres  observateurs,  La  solubilité  augmente  par  la 
dsmleur  ;  la  solotioà  aqueuse  d'atropine  bleuit  le  papier 
de  tournesol  rougi  par  les  acides  ;  lors  mémp  qu'elle  ett 
très-étendue,  elle  dilate  très-promptement  la  pupille  de 
J'ooil  blimaia ,  et  cette  dilatation  persiste. 

Vf^iHQfine  ne  se  volatilise  pas  à  la  température  de 
l'isfiy  bouillante  ;  mais^  exposée  entre  deux  petits  verres 
4e  inoiilre  à  une  température  plus  élevée ,  elle  fond  d'a- 
bord 9  puis  se  transforme  en  vapours  qui  ramènent  au 
J^leu  \çi  papier  de  tournesol  rougi  et  bumecté ,  et  qui 
yiefiQent,  en  se  condensant,  recouvrir  d'une  cpudie  ver- 
nissée les  parois  du  verre  supérieur  que  l'on  a  soin  de 
tenir  froid  ;  du  reste  cette  couche  se  comporte  comme  l'ai- 
trppine  non  altérée.  Ghaufiée  à  la  flamme  dans  une  cuilr 
1ère ,  l'atropine  fond  prompiement ,  répaod  des  vapeurs 
empyreumatiques , 'brunit  et  s'enflamme  ;  elle  bruie  avec 
une  ^mme  d'un  jaune  clair  peu  fuligineuse,  et  ne  laisse 
pas  de  cendre. 

Le  cblore  laUère  fort  peu  ;  elle  parait  former  avec  les 


DE    fllAfllliClK.  gi 

s^fAAe^  ^(m  CQOipp^4$  «alÎDs  déSoU  ;  1^  i^ulfate  et  1  Véltalfl  - 
çiçpitleqt  pouvpir  être  o|)tenua  pli^ç  fi)ci)^ment  kVéiik\ 
pri^tallii)  que  l'hydrocblorate  ou  U  nitrate.  La  ppta&s»  ' 
pure  la  précipita  avec  uni^  couleur  bl^^Qcbe  de  se^  di^&o-i 
lutions  salines  ;  il  en  est  de  même  de  rammooiaqiic  cau^ 
tique.  I4SL solutioo  aqueupie de lotropioe dopoe  un  préci- 
pité blanc  abondant,  par  laddition  de  l 'infusion  aqiiet|$Q 
de  noix  de  galle.  Elle  précipite  en  jaune  citron  par  Thy- 
drochlorate  d'or ,  et  en  isabelle  par  la  solution  de  platine. 
La  manière  dont  se  comporte  cet  «ilcali  ayec*rhydro- 
cblorate  d'or  légèrement  acide ,  semble  caractéristique.  Le- 
précipité  jaune  citron  prend  en  effet ,  au  bout  de  quelque 
temps  de  repos ,  une  structure  cristalline,  et  parait  repré- 
senter une  double  combinaison  saline  de  l'atropine  avec 
l'hydrochlofate  d'or*  CfiUi^  qb^ervution  1»  été  faite  iBt  par 
AI-  Mp\n  et  par  MM*  Ceig^r  ^t  Hpffie. 

diroplllprique ,  dit loUwl  liss  crifUHV  d'%trppine  $ms  dé^ 
pgemmt  ée  g%%  :  a«s  Aili^iuliopt  eqnt  ipooIcht^».  P^r 
r«(ptioD  d#  }a  cbdleuiP  ;  l*aj»dç  §Mlfurique  brunie  \ç%èF^^ 
lomts  l'acid 6  nitrique  prmdui^f  toii^^^jaun^  c)|iiri9i,  «1 
i'iiisid^  bydrojcbloriqiyi?  n^  se  pak>c«  p^9  ^^  moim  4^01  1m 
efffftûi  &k  petit. 
Cbwiiée  avec  4»  h  patate  })y4fa(é§  «  )'iitropiD<;  )gi^se 

dégager  d'abpnd^qt^^  yiip^urs  {unmPQiapal^f. 

MH<  Geîg^  #t  He3»e  vieupwt  4p  §ig09l«r  iine  ^u^re 
propriété  reni|i»f quable  de  }'atropiae  s  c'est  U  facile  sUpii 
J^i¥l^  qu'elle  éprPiivf^veq  lé  teiiip#  dau^  $pn  siiuple  cpn*- 
%9içi  làvec  l'eau  à  T^ic  et  k  la  iempérAture  ordinaire*  Elle 
perd.  #fi  prt(^priét|3  de  cristalUier  1  les  çri^toux  déjà  formée 
di^pni^il^ept ,  la  liqueur  prend  uue  légère  teinte  jaun4-« 
ii^e  I  et  pfir  l'évappration  pa  pbtient  un  résidu  incrUtalfi^ 
M0kl§  %  ««iuble  en  toute  propi^tiop  4ws  Veau  9  cette  atro^ 
piîieilU4i^e  contracte  une  odeur  narcotique  nauséabonde* 
Dti  mate  raliératipo  m  peu  MUaidéfable  i  lalêali  eat 


g2  JOURNAL 

aussi  vénéneux  qu'auparavant ,  et  si  on  le  combine  avec 
un  acide ,  et  que  Ton  traite  la  dissolution  par  du  charbon 
de  sang,  les  alcalis  en  précipitent  la  majeure  partie  sous 
forme  solide,  et  cette  atropine  est  de  nouveau  susceptible 
de  cristalliser. 

'  D'après  la  dernière  analyse  de  M.  Liébig ,  Patropine 
est  composée  de  : 

34  atomes  de  carbone  , 
2i3  d'hydrogène , 

6  d'oxigène , 

I  d'azote , 

Hjoscjamine. 

Son  existence  dans  Phyoscyamus  niger^  n'avait  pas  non 
plus  jusqu'alors  été  démontrée  d'une  manière  évidente , 
et  c'est  à  MM.  Geiger  et  Hesse  que  nous  devons  le  pro- 
cédé pour  sa  préparation  et  1  étude  de  ses  propriétés. 
L'extraction  en  est  un  peu  difficile  en  raison  de  son  assez 
grande  solubilité  dans  l'eau,  ou  plutôt  de  sa  prompte  al« 
térabilité  dans  son  contact  avec  l'eau  et  les  alcalis  libres  ; 
l'altération  qu'elle  subit  alors  la  rend  soluble  en  toutes 
proportions  dans  l'eau  ,  et  produit  même  une  décompo- 
sition plus  avancée.  C'est  des  semences  qu'on  extrait  le 
plus  facilement  cet  alcali  :  on  les  traite  par  de  l'alcool 
af  ec  ou  sans  addition  d'acide  ,  ou  bien  aussi  par  de  l'eau 
chaude  ;  on  fait  évaporer  les  liqueurs  à  une  chaleur  très« 
douce  :  on  les  décolore  en  les  traitant  à  plusieurs  reprises 
par  de  la  chaux  et  de  l'acide  sulfurique ,  et  les  filtrant  :  on 
les  rapproche  par  l'évaporation  et  on  y  ajoute  un  excès  de 
carbonate  de  soude  pulvérisé  :  on  prive  aussi  promptement 
que  possible  le  précipité  de  l'alcali  fixe,  en  soumettant  À  1a 
presse  et  traitant  par  l'alcool  absolu  :  on  reprend  en 
même  temps  les  eaux-mères  par  de  lether  ;  on  réunit  les 
liqueurs  alcooliques  et  éthéfée$  :  on  y  ajoute  de  nouveau 


DE     P0A1MACIK.  g5 

(If  ]a  cliaux  :  on  6Ure ,  on  traite  le  liquide  filtré  par  du 
charbon  de  sang  ,  on  retire  la  majeure  partie  de  l'alcool  et 
de  1  ether,  et  enfin  on  fait  évaporer  à  une  très'^douce  cha- 
leur en  ajoutant  un  peu  d'eau.  Si  Thyoscyamii^e  n  est  pas 
encore  incolore ,  il  faut  la  combiner  une  nouvelle  fois  à 
un  acide  et  la  traiter  comme  il  a  été  indiqué.  Le  produit 
est  souvent  très-faible. 

L'hjoScyamine  très-pure  cristallise  lentement  en  ai-* 
guilles  incolores  transparentes,  à  éclat  soyeux,  groupées, 
ou  disposées  en  étoiles  ;  ces  cristaux  sont  inodores ,  peu 
solubles  dans  Teau ,  plus  solubles  toutefois  que  ceux  da- 
tropine.  La  saveur  de  Thyoscy aminé  est  acre,  désagréable, 
semblable  à  celle  du  tabac ,  et  son  action  est  également 
très-vénéneuse  comme  celle  de  l'atropine.  La  moindre 
quantité  portée  sur  l'œil  détermine  aussi  une  dilatation 
de  la  pupille  qui  dure  très-long-temps.  A  l'état  anhydre 
elle  n'est  pas  alcaline,  (non plus  que  tous  les  autres  alcalis 
organiques  au  même  état)  ;  mais  l'addition  de  l'eau  y  fait 
naitre  aussitôt  une  alcalinité  fortement  prononcée  qui 
persiste.  Distillée  avec  précaution  ,  l'hyoscyamine  se  vo- 
latilise ,  et  semble  alors  ne-subir  qu'une  légère  altération  : 
au  moins  elle  est  aussi  vénéneuse  et  aussi  alcaline  qu'au- 
paravant. Toutefois  il  est  facile  d'en  décomposer  une  partie 
dans  cQïte  opération  et  il  se  dégage  des  vapeurs  ammonia- 
cales. Lorsqu'on  la  chaufie  avec  de  l'eau ,  il  s'en  volatilise 
également  une  petite  partie;  car  le  liquide  distillé  est 
légèrement  alcalin  ,  et  dilate  la  pupille  ;  mais  la  majeure 
partie  ne  se  volatilise  pas.  Chauffée  avec  des  alcalis 
fixes  hydratées  ,  elle  est  complètement  décomposée 
comme  l'atropine,  en  donnant  lieu  à  un  dégagement  d'am- 
moniaque. Cette  propriété  établit  une  différence  essen- 
tielle entre  ces  alcalis  et  la  nicotine ,  qui ,  soumise  à  l'ac- 
tion de  la  chaleur  avec  des  alcalis  fixes  hydratés ,  n'est 
pas  décomposée  (  au  moins  en  partie  ) ,  mais  se  volatilise 
avec  lesf  vapeurs  d'eau ,  et  peut  ainsi  être  obtenue  par  la 


^4  i6«i«tAt 

dt^tiliatldA  èofhmâ  ih  atropine ,  ce  qui  Wéki  paé  possible 
À^éfc  lès  premiers  nlcalis.  Là  solution  aqueuse  d'hypscya- 
fnitie  est  (iphls&ie  par  l'addition  de  la  teinture  d'iode ,  et 
prend  alters  Ih  colilèù*'  du  kermès.  Tous  le*  alcalis  orga- 
niques ïixâtfHHés  jiisqu'à  te  jour  offrent  cette  propriété 
parlifcUliêrfe.  Lfe  JiFécîpilé  eàt  blanc,  abonclaHl  aVéc  la 
teinture  de  noix  de  galle,  blanc  jaunâtte  arec  là  disso* 
hitiond'or,  hulavéfc  celle  dé  platiné.  Les  Sels  d'hyoscjra- 
làiiië  èoht  neutres  ;  ils  cristallisent  facilement  en  partie , 
et  sont  ftiissi  f  ënéùeul  que  Thyôscy aminé  pure  ;  léùt  sô- 
hitioii  aqueuse  se  comporte  avec  les  ^êacHft;  indiqués 
eëinmé  celle  de  lalcali Itii-inënié.L'byoscyaiiiiiië  est  très- 
èdlttblé  dans  Takool  ainsi  qUe  dansTétbe^. 

Dàtdrine.  '^ 

MM.  Geiger  et  H  esse  àoiit  encore  lès  pfëfaiiers  qtii  dut 
réelkniëttt  exti^hit  la  daturitie  du  dàtwm  simmohium  efc 
fait  cbnnàttrë  sel  caractères.  Ge  sont  aussi  les  semehcëk 
qui  la  cèdent  le  plus  fadlement;  lè  procédé  d'ëxthictbfl 
e»t  le  tnéme  que  pbtir  lliyoscyathine  ;  il  est  plus  facilià 
parce  que  U  daturine  a  plus  de  tendance  à  prendre  la 
foi^mé  solide  ;  mai^r  les  Semences  réduites  en  poudre  AdU 
rent  étfë  coiistaiiithèht  traitées  pat*  Talcool  chaud  ;  alttî^e- 
ntent  elles  retiéhnëne  la  majetlre  partie  de  la  daturine.  Cet 
dlcali  cdètaUisë  fabilemënt  ;  il  së  dépose  de  sa  solûtioîi 
hydro^tcooliquè  isoufe  fbrme  de  pristnes  bien  nets ,  ihco^ 
.  lores,  très-brîUiiîis  et  gh>tipés  ;  il  est  inodore,  la  saveilr  est 
d  abord  légèrement  amère ,  puis  elle  détient  très-âfcre , 
semblable  à  celle  du  tabac;  il  est  très-véiiéhéur.  ^  dé 
gtiains  suffit  pour  tilër  un  moineau  dans  TëSpace  de  trois 
heures.  Porté  sur  ï'œil ,  il  détermine  aussi  une  dilatation 
Irès-forle  et  persistante  de  la  pupille.  Cette  dilatioh  dure 
en  p«trtie  huit  jdurs  et  tliéme  davahtage. 
Il  est  digne  de  remarque  qitë  MM.  Oéi^lr  fet  tléssë 


n'aient  reconnu  cette  propriété  si  prononcée  de  dilater 
les  pupilles,  que  dans  lés  trois  alcalis  organiques  de  la 
famille  des  solanées  dont  nous  venons  de  parler.  La  sola- 
nihe,  celle  ad  hioins  qui  a  été  préparée  par  M.  Otlb  et 
dont  il  sei*a  question  d-liprèà,  ne  lâ  dilate  paâ,  et  la 
nicbtinè  opère  au  contraire  âdii  i*étréciâseilient. 

La  datuHne  en  cdhibinaisôn  avec  l'eau  ôAre  aiissi  Uhë 
alcalinité  ttèâ-hiarquée.  Lorsqu'on  la  clin ufie  avec  précilU"* 
tioti  elle  Se  Vokiilidë  également  en  ^arlié  sans  altération 
sous  forme  de  nuages  blancs  ;  mais  plus  facilement  fencorë 
qu'avec  Vhfôsbyàixkihe ,  une  partie  &e  détruit  ëil  dotinânt 
Ilëu  à  deâ  phénorhèned  semblables.  Ghadfiéë  avec  de  Pêaû| 
elle  ne  èe  volatilise  pas  :  lorsqu'on  \A  isoUtnet  à  Tattloxi 
d'une  chaleur  âoUtetue  avec  des  alcalis  fixés  hydratés  ^ 
elle  se  décotiipôàe  aussi  en  dégageant  des  vapeurs  am- 
moiiia&alèâ.  ËUè  est  peu  àdluble  dans  Tèdu.  Elle  en 
énig'e  280  parties  environ  à  la  température  ordinaire,  et 
ji  à  la  chaleur  dé  rébullitioii  :  la  solution  Se  trouble  par 
lé  refroidissement  sans  que  la  datilride  cristallise  :  toute- 
fbis  elle  bé  salière  pas  aUssl  facilement  pat*  Son  ëon-* 
tact  avec  TéaU  que  Tatrbpine  et  Phyoscyamine.  Pat-  Téva* 
poratioh  dé  la  solution  aqueuse,  on  n'obtient  pas  d'abok*d 
de  cristaux  ;  mais  si  on  humecte  avec  de  Teau  la  masse 
hon  ctlstàllinë ,  ou  bien  qu  on  abandonne  la  solutioh  elle- 
inèmé  à  révapoiratiôh  Spontanée ,  il  se  fofme  au  houl  de 
qUélqUé  temps  deS  cristaui  dé  daturine.  La  solutiôil 
aqueuse  dé  cet  alcali  se  comporte  aVec  les  réactif^  comme 
celle  dé  l'hyoscyamine  ;  il  est  aussi  très-soluble  dahs  l'hl- 
cool  ;  il  l'est  Un  peti  moins  dans  J'éther.  Lés  sels  de  da- 
turine donnent  en  partie  de  très-beaux  cristaux,  et  Sont 
en  général  inaltérable^  à  l'air  et  aiséilient  soIubleS.  Leur 
action  est  très-vénéneuse.  Leur  solution  aqueuse  se  com- 
porte avec  les  réactifs  comme  celle  de  la  datiiHne  pure» 
Les  alcalis  inorganiques  en  précipitent  cet  alcali  sous 
forme  de  flocons  blancs,  lorsque  la  liqueur  u'>êst  pa%  trop 
étendue. 


g6  JOUANAL 

Solanine. 

La  solanine,  déjà"  trouvée  par  difiérens  chimistes  fran- 
çais dans  le  solarium  nigrum^  dans  le  solanum  dulcw^ 
mara^  dans  le  solanum  m^ammosum  et  dans  le  solanum 
i/erbascifolium ,  vient  d'être  extraite  des  germes  de 
pomme-de-terre  par  M.  Jul.  Otto  de  Brunswick ,  qui 
n'avait  pu  la  découvrir  dans  la  pomme- de-terre  elle- 
même  (i). 

Il  a  obtenu  cet  alcali  en  traitant  les  germes  par  de  l'eau 
aiguisée  d'acide  sulfurique,  séparant  les  acides  sulfurique 
et  phospborique ,  et  la  matière  extractive  par  l'acétate  de 
plomb,  saturant  par  du  lait  de  chaux  la  liqueur  presque 
décolorée,  faisant  bouillir  le  précipité  obteni^avec  l'alcool 
de  80  pour  100 ,  et  purifiant  le  produit  par  plusieurs  dis- 
solutions dans  l'alcool.  Les  essais  entrepris  par  M.  Otto 
sur  deux  lapins,  pour  éprouver  l'action  de  la  solanine  sur 
l'économie  animale ,  lui  ont  appris  qu'elle  doit  prendre 
place  parmi  les  poisons  narcotiques  acres.  Un  seul  grain 
de  sulfate  de  solanine  a  fait  périr  l'un  des  deux  lapins 
en  six  heures.  L'autre  plus  fort  a  succombé  au  bout  de 
neuf  heures,  après  en  avoir  pris  3  grains.  L'action  para- 
lysante qu'elle  exerce  sur  les  extrémités  postérieures  des 
animaux  est  très-marquée.  11  suffit  même  de  nourrir  les 
bêtes  à  corne  avec  des  lavures  provenant  de  pommes-de- 
terre  germées  pour  produire  cette  espèce  de  paralysie  ; 
il  n'y  a  donc  pas  de  doute  que  les  germes  de  pommes- 
de-terre  ne  doivent  leurs  propriétés  nuisibles  à  la  so- 
lanine. 

Cette  substance,  telle  que  M.  Otto  l'a  obtenue,  est 
blanche,  pulvérulente,  à  éclat  nacré  ;  sans  action  sur  le  pa- 
pier de  curcuma,  elle  ramène  cependant  au  bleu  le  pci- 

(i)  M.  Baop  avait  également  trouvé  la  solanine  dans  les  germes  de  la 
pommede-terre* 


.• 


JfR   PHARMACIE.  gy 

pier  de  tournesol  rougi  par  les  acides.  Si  on  la  traite  par  la 
potasse  caustique,  elle. doune  à  peine  lieu  à  des  vapeurs 
ammoniacales.  Mais,  par  la  distillation  sèche  de  Thydro- 
chlorale  de  solanine,  on  obtient  un  liquide  huileux,  qui , 
traité  par  de  Thjdratede  chaux,  produit  du  gaz  ammo- 
niac suffisamment  caractérisé  par  l'odeur  et  le  nuage  au- 
quel donne  lieu  Tacide  hydrochlorique. 

Bien  que  le  caractère  d'un  alcaloïde  soit  moins  mar- 
qué dans  la  solanine  que  dans  la  strychnine,  la.  qui- 
nine, etc.,  la  manière  dont  elle  se  comporte  avec  les 
acides  ne  permet  pas  de  douter  qu'elle  n'appartienne 
à  cette  classe  de  corps.  Elle  se  dissout  facilement  dans 
les  acides,  et  est  précipitée  de  ces  dissolutions  par  des 
bases  plus  énergiques*  La  plupart  des  sels  prennent ,  par 
la  dessiccation,  l'aspect  d'une  masse  semblable  à  de  la 
gomme.  Le  sulfate  seul  s'effleurit  en  forme  de  choux- 
fleurs. 

La  solanine  de  M.  Otto  a  été  analysée  par  M.  Blan- 

chet,  préalablement  privée  de  son  eau  de  cristallisation, 

qui  en  forme  à  peu  près  le  dixième ,  elle  lui  a  donné  sur 

100  parties  : 

I.  II. 

Carbone 6i,86  62,11 

Hydrogène. 8,87  8,92 

Azote 1,64  1,64 

Oxigène.  • 27,68  27,33 


«^■^■«■■■«.^■9  ■MBSBlHB^MHIi» 


100,00  100,00 

Et  en  atomes  : 

42  carbone 82,088  =    62,66 

68  hydrogène 4»^36  =      8,27 

I  azote. 0,884  =      ')7^ 

i4  Oxigène i4,ooo  =    27,34 

5 1,208  99,99 

Ne  serait-il  pas  à  propos  de  comparer  les  propriétés 
XX\  Année:--  Février  1834.  7 


• 


^8  JÔtJkNAL 

et  là  cemposition  élémentaire  des  diverses  solâiiines  o1^ 
tenues  par  plusieurs  chimistes,  pour  pouvoir  admettre 
ou  rejeter  leur  identité.  A.-G.  V. 


« 

JRemarques  sur  la  digitaie  ^  pat  Watsojv  /.  Welpino* 

(  Extrait  d'une  thèse  inaagiirale.  ) 

La  digitale,  sans  être  indigène  aui  États-Unis ,  y  est 
eultivée  à  la  fois  pour  ses  vertus  médicinales  et  pour  sa 
beauté  t  cette  plante  communique  ses  propriétés  parti- 
culières à  lalcool  froid  ou  chaud  ,  et  à  Teau  bouillante. 
Sa  décoction  ou  son  infusion  rougissent  le  papier  bleu, 
sont  précipitées  en  noir  par  les  sels  de  fer,  en  blanc  jau- 
nAtre  par  le  nit(ate  d'argent ,  en  brun  verdAtre  par  le 
sulfate  de  cuivre,  en  jaune  parle  sous-acétate  de  plomb, 
en  vert  brunâtre  par  la  chaux.  Les  acides  nitrique,  hy- 
drochlorique  et  sulfurique  y  produisent  aussi  des  pré- 
cipités* 

L'alcool  ajouté  à  la  décoction  ,  lui  donne  Une  consis- 
tance presque  gélatineuse ,  sans  doute  à  cause  du  mu- 
cilage qu'elle  contient. 

En  distillant  la  digitale  avec  de  l'eau ,  on  pbtient  une 
très-petite  quantité  d'une  huile  volatile  (  i  grain  par 
once  de  la  plante)  ,  à  peine  plus  colorée  que  l'eau  et 
presque  de  Li  même  densité.  A  mesure  que  la  vapeur 
d'eau  se  condense,  elle  dépose  sur  les  parois  du  vase  une 
substance  bkmche  floconneuse,  mais,  en  quantité  trop 
pelite  pour  pouvoir  être. recueillie.  Cette  matière  pos- 
sède à  un  haut  degré  l'odeur  particulière  aux  feuilles,  et 
se  volnlilise  dans  lespace  de  trois  ou  quatre  heures ,  par 
son  exposition  à  l'air.  Il  s'en  dépose  une  autre  portion 
également  blanche  sous  forme  concrète  à  la  surface  de 
l'eau,  i\  laquelle  elle  communique  une  saveur  particulière 


DE    ^HAIMAGIB.  ^g 

douceâtre  et  légèrement  aromatique ,  mats  toujours  en 
si  pelile  proportion  ^  qu'on  ne  peut  parvenir  à  la  séparer 
du  Gltre. 

Une  partie  de  feuilles  produit  un  quart  de  son  poids 
d'extrait  aqueux  et  un  quarantième  d'extrait  ateoblique. 
Le  premier  est  d'un  brnn  rou^eâtre  et  de  consistance 
pilulaire  ;  l'autre  est  onctueux  au  toucher ,  nauséeux  et 
légèrement  amer  au  goût ,  noirâtre  lorsqu'il  est  vu  en 
masse,  mais  d'un  beau  vert  lorsqu'il  est  en  Inmes  minces  ;  il 
est.essentiellement  composé  de  matière  grasse  unie  h  la 
chlorophylle. 

En  agissant  sur  la  plante  ,  d'abord  par  l'alcool ,  puis 
par  l'eau,  on  obtient  un  tiers  d'extrait  alcooliqde  et  un 
tiers  de  deuxième  d'extrait  aqueux.  Le  premier,  vu  en 
masse,  est  d'une  couleur  verdâtre  tirant  sur  le  noir,  d'une 
consistance  pilulaire  et  d'une  saveur  amère  et  nauséeuse. 
Le  second  est  d'une  couleur  brune  légèrement  rougeâtre, 
*  d'tine  sareur  doueeâtre,  mucilagineuse,  mais  il  laisse  un 
arrière-gout  désagréable  dans  la  bouche. 

•Si  l'on  fait  digérer  les  feuilles  dans  l'alcool ,  et  si , 
après  avoir  évaporé  la  teinture  jusqu'à  siccité  ,  on  fait 
bouillir  lé  produit  dans  l'eau  distillée  avec  un  peu  de 
magnésie  pure,  pendant  un  temps  assez  long  pour  dé- 
colorer la  liqueur;  en  lavant  le  précipité ,  le  desséchant , 
le  traitant  par  l'alcool  bouillant  et  évaporant  la  solution, 
on  obtient  inie  masse  brune ,  semi*transparente ,  d'un 
goûl  très*amer  et  désagréable ,  ayant  une  réaction  alca- 
line au  papier  bleu  rougi  par  un  acide. 

En  faisant  digérer  oe  nouveau  produit  dans  l'alcool  , 
évaporant  à  siccité ,  faisant  bouillir  dans  l'eau  distillée 
avec  du  protoxide  de  plomb  pour  neutraliser  l'acide  qu'il 
retient,  filtrant,  desséobant  de  nouveau  ,  traitant  le  ré- 
sidu par  1  ether  à  une  chaleur  modérée,  et  évaporant  , 
on  obtient  une  substance  d'une  couleur  brune  légèrement 
verte,  qui  reste  molle  et  adhérente  lorsqu'on  la  laisse 


it*^  ■*»* 


100  JOURNAL 

exposée  à  l'air.  L'odeur  de  ce  produit  est  faible ,  son  goul 
çxtrémemeiTl amer  et  persistant,  ses  propriétés  alcalines. 
Ce  corps  peut  neutraliser  la  plupart  des  acides,  nais  il 
est  incristallisable,  soit  seul,  soit  combiné. 

M.  Welding  conclut  de  l'ensemble  de  ses  expériences , 
qui  ne  sont  exposées  ici  qu'en  abrégé,  que  les  feuilles 
de.  digitale  sont  composées  :  i*".  d'acide  gallique;  a®,  de 
mucilage  ;  3^.  d'une  matière  colorante  rouge-brune ,  so- 
lubie  dans  l'eau,  insoluble  dans  Talcool  ou  l'éther  ;  4*«  de 
cblorophylle  ;  5°.  d'une  matière  sucrée  ;  6".  d'une  trace 
de  fécule  ;  7**.  d'une  buile  volatile  ;  8*.  d'une  matière  con- 
crète floconneuse;  9°»  de  gluten;  io°.  d'une  matière 
grasse;  11**.  d'une  matière  extraclire;  12°.  de  ligneux  ou 
défibre  végétale;  13*".  d'un  principe  particulier  soluble 
dans  l'alcool  et  l'éther.  {Journ.  qfthe  Philad.  Collège 
of  pharm.,  july  i833.)  P.  B. 

Sur  Capocynum  cannabinum,  par  Johqt  H.  Gaiscon. 

(extrait.)* 

Soumise  à  l'analyse  chimique,  la  racine  de  cette  plante 
a  fourni  les  élémens  suivans :  i*'.  du  tannin  ;  2^.  un  acide, 
probablement  l'acide  gallique  ;  3°.  de  la  gomme  ;  4°*  ^^  '^ 
résine  ;  5°.  de  la  cire  ;  6°.  de  la  fécule  ;  ^**.  un  principe  amer  . 
ou  apocyne;  8°.  une  matière  colorante;  9°.  de  la  fibre 
végétale  ;  lo*".  enfin  une  proportion  de  caoutchouc  proba- 
blement très-considérable  dans  la  plante  fraîche. 

L'eau  réussit  mieux  que  lalcool  à  enlever  à  la  racine  les 
parties  colorantes  et  amères  ;  car  la  teinture  alcoolique  est 
moins  amère  et  moins  foncée  que  l'infusion  aqueuse.  L'eau 
froide  se  charge  même  de  la  plus  grande  proportion  des 
principes  actifs.  L'écorce  est  la  partie  qui  en  contient  de 
beaucoup  la  plus  forte  proportion. 


•  „     >  * 


DB    i'iTARMAClE.  10I 

Pour  extraire  le  principe  actif,  M.  Griscom  épuise  la 
racine  par  leaû  distillée  en  répétant  les  macérations. 
L'extrait  qui  en  résulte  ,  et  qui  forme  du  cinquième  au 
sixième  de  la  racine,  est  traité  à  son  tour  par  l'alcool  à 
plusieurs  reprises.  La  teinture,  après  avoir'bouilli  avec 
un  peu  de  magnésie  calcinée,  est  filtrée  et  évaporée  à 
siccité.  Il  en  résulte  une  masse  d*un  brun  rougeàtre  ,  cas- 
sante,  déliquescente ,  nauséeuse ,  très-amère.  M.  Griscom 
la  considère  comme  le  principe  amer  coloré  ,  mais  presque 
pur,  parce  que  sa  solution  n'est  altérée  que  par  le  sous- 
acétate  de  plomb  et  le  nitrate  d argent,  et  seulement  au 
bout  de  douze  heures. 

Cette  plante ,  prise  à  l'intérieur,  agit  d'une  manière 
prononcée  comme  émétique,  comme  purgative,  comme 
sudorifique  et  comme  diurétique.  Les  trois  premiers  ef- 
fets se  succèdent,  le  dernier  est  plus  variable.  (  jémcric, 
Joum.  ofmed.  sciences^  may  i833.  )  P.  B. 

Sur  la  daturine ,  par  Samueii  Simes. 

(  Extrait  d'une  thèse  inaugurale.  ) 

Le  procédé  indiqué  par  M.  Brandes  pour  préparer 
la  daturine  ne  permet  pas  de  l'obtenir  en  cristaux  régu- 
liers ,  sans  doute  parce  que  la  matière  colorante  qui  la 
souille  s'y  oppose.  Après  divers  essais,  M.  Simes  s'est 
arrêté  au  mode  suivant: 

Il  prend  une  livre  de  poudre  fine  de  semences  de  stra- 
monium,  et  la  fait  bouillir  pendant  une  heure  dans  trois 
pintes  d'alcool  faible';  à  Ja  liqueur  filtrée  encore  chaude, 
il  ajoute  quatre  gros  de  magnésie ,  puis  agite  de  temps  en 
temps  le  mélange  pendant  vingt-quatre  heures.  Le  pré- 
cipité recueilli  est  placé, pendant  quelques  minutes  dans 
douze  onces  d'alcool  fort  bouillant,  que  Ion  filtre  et  que 


103  iOfJENAL 

1  on  traite  put  le  charbon  animal ,  de  manière  à  obtenir 
une  nouvelle  liqueur  transparente  et  presque  sans  cou-*' 
leur  ;  une  très-petite  quantité  de  cette  liqueur  cause  des 
nausées  et  des  maux  de  tète.  Réduite  à  moitié  ,  et  aban- 
donnée jusqu'au  lendemain,  elle  laisse  déposer  au  fond 
du  vase  évaporatoire  d'innombrables  petits  globulef 
d'huile,  et  sur  les  côtés  une  foule  de  petits  cristaux 
blancs.  L'évaporation  continuant  spontanément,  un  phiâ 
grand  npmbre  de  cristaux  se  déposent  successivement , 
et  Ion  trouve,  au  fond  de  la  terrine,  de  l'huile  et  unn 
matière  résineuse. 

La  daturine  ,  d  après  Brandes ,  existe  dans  les  êe^ 
mences  à  l'état  <le  malate  :  Talcool  s'empare  du  sel ,  la 
Magnésie  précipite  la  base  en  saturant  lacide  et  formas! 
un  sel  soluble.  Le  précipité  formé  de  l'excès  de  magné* 
sie,  de  daturine  et  de  matière  colorante,  cède  k  laicool 
les  deux  derniers  principes  Le  charbon  s'empare  de  la 
matière  colorante  ,  et  la  daturine ,  beaucoup  plus  soluble 
dans  l'alcool  à  chaud  qu'à  froid ,  se  dépose  par  le  refroi^ 
dissemeut. 

On  réussit  mal  il  extraire  la  daturine  au  moyen  de 
l'eau  et  des  acides  ,  car  la  coagulation  de  l'albumine  rend 
la  liqueur  si  épaisse  qu'il  est  presque  impossible  de  la 
filtrer. 

Pour  se  débarrasser  de  la  grande  quantité  d'huile  fixe 
contenue  dans  les  semences ,  M*  Simes  traita  les  graines 
par  l'éther;  mais  il  trouva  la  daturine  soluble  elle-même 
dans  cet  agent,  du  moins  dans  l'éUit  d'association  où  ell^ 
se  trouve  dans  la  graine. 

La  daturine  est  une  substance  cristalline,  blanche t 
semi-transparente  ,  dont  la  saveur  est  légèrement  amère 
et  acre»  Ses  cristaux  affectent  la  forme  d'un  prisme  qtia^ 
drangulaire  allongé,  et  ressemblent  h  ceux  du  seld'Ëpsom. 
La  daturine  est  insoluble  dans  l'eau,  l'alcool  froid  etl'é** 
ther,  un  peu  soluble  dans  l'eau  bouillante,  et  très-solubU 


DE    PHà|(|llClE.  I03 

cIhqs  r«Icool  bouillaot.  heês^çiàe^  co^cenlrév  ont  peudai>i 
lion  sur  die,  à  l'.exceptioa  de  l'acida  aulfurique  qui  h  car^ 
bOJDtse.  I^a  daturinc  se  combinée  aux  acides  et  forme  des 
sels  blancs  solubles  et  çrisiallisable^.  Le  sulfate  cristallisa 
çn  aiguilles,  le  muriate  en  groupes  rayonnes  de  petits 
cristaux  linéaires,  le  nitrate  en  cristaux  aciculaires,  le 
tartrate  ep  petits  graips. 

Les  principes  jmniadiats  contenus  dans  les  semeoces 
de  slraoïonium  sont,  d'après  IV^.  Simes  :  i°.  un  sel  à 
base  végétale ,  découvert  par  M.  Brandes  ;  a**,  une  huile 
fixe  insoluble  dcins  l'eau  et  Talcool  froid ,  soluble  dans 
Talcoal  bcKlillant  ^t  dans  Tétber  ;  3°.  une  matière  ré« 
sineuse  rouge ,  solitble  dans  l'alcool  et  1  ether  ;  4°-  une 
matière  colorante  verte ,  presque  insoluble  dans  leau  , 
l'alcool  froid  et  Thuile  bouillante ,  plus  soluble  dans 
Téther  et  très-soluble  dans  l'eau  et  l'alcool  bouillant  ; 
S"*,  lune  matière  colorante  jaune  rougeâtre  soluble  dan$ 
Teau»  l'alcpol  ei  l'huile  bouillante  -,  6°.  delà  gomme  ;  7"".  de 

l'alhumine. 

La  datarine  est  bien,  comme  Brandes  l'a  annoncé,  le 
principe  actif  du  stramoniam;  quatre  grains  de  son  mu- 
riate  ont  donné  en  quelques  heures  la  mort  à  un  petit 
chat ,  après  des  nausées  et  des  contractions  dans  les  mus*» 
clés  des  pâtes  et  du  cou.  . 

Proranitz  a  trouvé  les  feuilles  de  stramoniam  com- 
posées dégomme,  d'extf  actif,  de  fécale,  d'albumine ,  de 
résine  et  de  divers  sels.  Le  reste  de  la  plante  contieot, 
outre  ces  principes ,  une  forte  proportion  de  ligneux. 
§elon  Thompson,  le  carbonate  d'ammoniaque  est  un  4e 
ses  élémens.' 

.  Ms  $inm5  a  cherché  à  découvrir  la  daturine  dans  les 
feiiilles ,  mais  sans  succès.  Il  obtint  bien  un  précipité  cris-» 
tallin ,  mais  en  si  petite  quantité ,  qu'il  ne  put  déterminer 
ses  propriétés. 

L'analyse  et  l'expérience  s'accordent  donc  à  prouver 


loi  JOURNAL 

que  les  semences  de  stramonium  sont  la  partie  la  plus 
active  de  la  plante.  Les  semences  produisent  -^  d'un  ex- 
trait noir  et  amer,  douceâtre  et  nauséeux  tout  à  la  fois; 

» 

son  odeur  est  herbacée  et  fortement  nc-trcotique. 

Les. chirurgiens  américains  préfèrent  les  cataplasmes 
de  stramonium  à  ceux  de  belladone  pour  dilater  la  pu- 
pille, avant  d'entreprendre  l'opération  de  la  cataracte. 
{Joupi-  ofthe  PhiladeL  Collège qfpkaïmacy^  july  i833.  ) 

P.  B. 

Extrait  d*un  mémoire  {i)  de  M.  Guiseppe  àlessi,  sur  la 

v^éritable  origine  du  succin. 

Par  A.  Chère  AU. 

L'origine  du  succcin  a  long-temps  occupé  les- natura- 
listes ,  et  tous  ceux  qu'un  zèle  infatigable  porte  à  sur- 
pren/ire  les  secrets  de  la  nature,  à  fixer  la  source  réelle 
de  ses  produits,  les  plus  intéressans  et  les  moins  dévoi- 
les. Cependant,  Klaproth  et  Wolf,  et  particulièrement 
Ferrera  (2),  dans  ses  recherches  sur  J'ambre  sicilien, 
confessent  (comme  le  dit  M.  Alessi,  l'auteur  du  mé- 
•moire),  qu'à  la  honte  des  progrès  que  nous  avons  faits 
dans  la  science  de  la  nature,  nous  sommes  encore  loin  de 
savoir,  d'une  manière  positive',  comment  se  forme  le 
succin. 

M.  Alessi  revendique  aujourd'hui  cette  découverte, 
dans  le  mémoire  dont  il  a  fait  hommage  à  l'Académie  de 
Catane. 

L'auteur,  après  avoir  rappelé  les  opinions  poétiques  et 
fabuleuses  des  anciens,  mais  aussi  le  sentiment  de  Pline 
qui  na  rien  perdu  de  sa  valeur,  entre  comme  il  suit  en 
matière. 

■€  Au  centre  de  la  Sicile  se  trouve  Tantique  cité  d'Enna 

(i)  Memoria  sulla  vera  origine  del  succino  dal  cnn  :  Guiseppe  Alessi  pro- 
motore  di  drillo  cannonico ,  e  catcchista  y  etc. y  etc.  Aui  dail ,  Academia  Gio- 
cria;  Catane,  i833. 

(2)  Memoria  di  Francesco  Feirara ,  sopra  Vambra  siciliana  ;  Palerme  , 
1825. 


DE   fHÀEMACIE.  lo5 

ï>  en  Castro  -  Giovanni  (i),  avec  ses  vastes  et  fertiles 
»  plaines  qui  en  forment  le  centre ,  et  non  loin  de  là , 
»  entre  le  levant  et  le  couchant,  T^ncien  fief  de  Fico.  Là 
»  s  élève  une  haute  colline  flanquée  de  coteaux  à  sa  partie 
»  déclive,  à  l'opposé  de  laquelle  d autres  collines  se  dessi* 
»  nent  en  amphithéâtre*  Les  parties  basses  sont  sablon- 
»  neuses  ;  mais,  lorsqu'on  a  fait  quelques  pas  en  gravissant 
»  la  colline ,  on  voit  que  l'argile  s'y  trouve  mêlée  à  des 
»  substances  calcaires,  au  sable  et  à  du  terreau  véèétal. 
»  On  rencontre  à  sa  superficie  et  à  quelque  profondeur  ^ 
»  accumulés  sans  ordre,  des  morceaux  d'albâtre,  de  chaux 
■  sulfatée,  d'ardoise,  avec  des  pyrites  de  fer,  d'argile  fer- 
»  rugineuse,  quelques-uns  de  lave  vitreuse  obsidienne, 
»  et  parfois. aussi  des  fragmens  d'ambre.  L'argile  schis- 
p  teuse  s'y  montre  aussi,  mais  à  plus  de  profondeur,  et 
»  à  moins  de  quatre  cents  pas  de  la  colline  coule  un  bras 
»  de  la  Moselle,  rivière  qui,  prenant  de  plus  haut  sa 
»  source  2  va  grossir  les  eaux  du  fleuve  Salso,  ou  Himera 
»  méridionale ,  d'où  l'on  reconnaît  évidemment  que  cette 
»  superficie  s'est  formée  à  la  suite  d'une  des  révolutions 
»  les  plus  récentes  de  notre  île.  ■ 

Dans  un  de  ces  bas  sablonneux  de  la  colline  que  npus 
venons  de  décrire,  est  un  banc  de  roche  aréneuse  qui 
n'est  pas  très-compacte ,  où  Thydrochlorate  de  soude  en 
quantité  les  recouvre  d'une  abondante  efflorescence ,  et 
au-dessous  de  cette  masse  coule  un  ruisseau  qui  s'im- 

f)règne  du  sel  de  soude  et  de  soufre.  La  couleur  de  ses 
acs  est  blanchâtre,  l'odeur  en  est  désagréable  et  la  saveur 
salée. 

«  C'est  là  ,' poursuit  l'auteur ,  que ,  d'après  ces  indices , 
»  mon  frère  Anlonino  crut  avoir  découvert  une  mine  de 
p  sel  et  de  soufre  ;  il  fit  entr'ouvrir  cette  masse ,  et  pé- 
»  nétrant  avec  hardiesse  dans  les  «mfractuosités  de  la 
H  montagne .  à  vingt  pieds  horizontaux ,  et  sur  plus  de 
»  quatre  cents  pieds  perpendiculaires,  il  trouva,  entre 
»  ae  l'argile  mêlée  à  du  soufre  et  quelques  morceaux  de 
»  fer  sulfuré ,  une  sorte  d'arbre  minéralisé ,  que  les  pion- 
»  niers  rompirent  en  passant  outre. 

•  »  Tout  en  ramassant  quelques  éclats  et  des  portions 


(i)  Aajoard'liui  Castro-Giovanne. 


10$  _    ^ODIINM 

9  àe  branches  cfuinouêpréfientateni  une  gomme  odorante^ 
»  translucide ,  imitant  le  succin ,  nous  joignîmes  à  ces 
»  échantillons  un  peu  de  poudre  fine  et  des  débris  de  bi^ 
f  tume  recueilli  sur  d autres  parties  de  larbre,  pour  sou« 
»  mettre  le  tout  à  lobservation  et  à  l'analyse.  » 

Quelqnés  branches  rompues  du  diamètre  de  cincj  à  dix 
pouces  s'étaient  fendillées  dans  diverses  directions ,  au 
contact  de  1  air,  et  oflfraient  plutôt  la  ressemblance  de 
la  tourbe  que  de  la  lignite.  Elles  avaient  toute  lappa- 
renee  d'un  charbon  éteint.  D'autres  présentaient  la  partie 
fibreuse  enveloppée  d  argile ,  et  dans  les  fissures  longitu- 
dinales existait  une  légère  efflorescence  de  soufre,  sensible 
à  la  vue  comme  à  lodorat ,  et  en  le  brûlant.  Deux  autres 
morceaux  plus  compacts  étaient  formés  de  feuilles  concen-* 
triques,  crevassées,  qui,  lorsqu^on  les  détachait  princi- 
palement sur  Técorce  et  le  liber ^  laissaient  voir  une  sorte 
de  résine  qui  avait  évidemment  transsudé  du  bois,  car  elle 
semblait  sortir  encore  des  fibres  ligneuses,  à  Tinstar  d'une 
gomme,  en  larmes  mâmmelounées ,  ou  en  stalactites  plus 
ou  moins  jaunes  et  rougeàtres,  comme  était  la  poudre 
prise  sur  les  rameaux  ,  dans  son  état  naturel. 

M.  Alessi,  après  avoir  reconnu  à  ce.  produit  tous  les 
caractères  physiques  extérieurs  du  succin,  savoir;  la  cou-» 
leur  d'un  jaune  clair  ou  citrine,  parfois  orangée,  l'odeur 
analogue  à  celle  que  la  résine  du  pin  a  coutume  d'émettre, 
enfin  l'odeur  bitumineuse ,  propre  au  succin  qui  prédo- 
mine ,  le  soumit  à  l'expérience. 

Comparé  au  succin  du  commerce ,  le  succin  de  M.  Âlessi 
ou  deFico(comniejele  nommerai  pour  la  fin  de  ce  rap- 
port), en  a  montré  tpus  les  caractères.  Il  n'en  diffère  que 
par  sa  pesanteur  spécifique  ,  qui  se  trouva  être  de  0,009 , 
tanrlis  que  celui  du  commerce  est  porté ,  d'après  les  phy^ 
siciens,  à  1,078. 

Le  nouveau  succin  donne  aussi  des  apparences  non 
équivoques  .d'électricité ,  attirant  la  paille,  caractère  le 
plus  antique  que  le  succin  développe  à  un  plus  haut  degré 
que  toutes  les  autres  résines.  Il  en  donne  aussi  de  ma- 
gnétisme. 

Exposé  à  la  flamme,  il  brûle  de  même  que  son  congé- 
nère, en  se  gonflant,  et  exhalant  une  odeur  pénétrante 
agréable. 


DE  mAniAciE.  107 

Rédait  en  poudre  et :mift  à  digérer  daiù  VuleotA  {t)^ 
M.  Alessi  en  obtint  une  teinture  qui  avait  tout«f  les* 
propriétés  de  Talcoolé  de  sucoin ,  tel»  que  la  couleur  am- 
brée, l'odeur  bitaraineuse  succinique,  la  saveur  légère^ 
ment  âpre,  et  quelque  peu  astringente. 

II  put  aussi ,  à  l'aide  dune  faible  cbaleur ,  le  diss^oudre 
dans  les  huiles  volatiles  de  lavande,  de  térébenthine,  et 
dans  les  huiles  fixes ,  comme  celle  de  lin  cuite  ;  le  succia 
du  commerce,  cependant,  a  besoin  d'un  plus  fort  degré 
de  feu  pour  céder  h  l'action  de  ces  deux  sortes  d'huiles.  . 

Enfin,  le  succin  de  Fico^  introduit  dans  une  cornue  de 
verre  munie  de  son  récipient,  commença  par  se  fondre 
en  se  gonflant ,  et  remplit  de  v.ipeurs  blanches  le  petit 
appareil.  Cette  vapeur  dissipée,  la  voûte  et  le  col  ac  la 
cornue  furent  tapissés  d'une  grande  quantitéde  globules 
dVau  traversés  par  des  stries  d'une  huile  brûn&tre  avec 
des  cristaux  soyeux  à  peine  visibles  à  l'oeil,  mais  très-fa- 
ciles  à  apercevoir  à  la  loupe.  L'appareil  démonté ,  dès 
qu  on  eut  délulé  la  cornue ,  it  se  dégagea  une  odeur  sens 
sible  d'huile  de  succin*  Un  peu  d'eau  distillée  introduite 
dans  ce  vase  pour  recueillir  tout  ce  qui  avait  dû  restée 
adhérent  aux  parois ,  ne  tarda  pas  à  prendre  la  couleur  et 
l'odeur  propre  à  l'huile  du  succin.  Elle  faisait  virer  au 
rouge  la  teinture  de  tournesol.  Le  résidu  fut  trouvé  dia» 
phane ,  brun ,  d'un  aépect  vitreux ,  friable ,  et  se  dissolvant 
presqu'à  froid  dans  les  huiles  dont  il  a  été  parlé. 

Carbonisé,  il  fournit  un  charbon  très-cassant  qui  laissa 
une  cendre  roussâtre.  Cette  dernière  verdit  les  couleurs 
bleues  végétales  ;  l'hydro-cyanate  de  potasse  décela  la 
présence  du  fer,  l'oxaiate  d'ammoniaque  y  démontra  des 
sels  (te  chaux ,  et  l'hydrochlorate  de  platine  des  traces  de 
sels  de  potasse. 

Revenant  à  la  nature  du  succin,  l'auteur  émet  cette 
opinion ,  qu'il  ne  suffit  pas,  comme  le  disait  Pline,  que 
le  succin  provienne  d'un  arbre,  nmis  il  faut  encore  qu'il 
soit  minéralisé,  et  que,  modiGé  par  des  voies  qui  nous 
sont  inconnues ,  il  reçoive  des  difiërentes  substances  mi« 

(1)  A  froid  dans  ce  véhicule  •  il  ne  s'en  dissout  guères  qa  on  quart  oa 
un  cinqutérae  après  quelques  joars  de  macératioa ,  ce  (|ui  s^accorde  avec 
,  i«s  «KfMBfMacM  d'H^ycir  1  4it  raatear. 


Io8  iOUtNAL 

Dérales  qui  gissent  au  sein  de  la  terre ,  la  qualité  de 
succin. 

Quant  à  l'espèce  d'arbre  dont  le  succin  tire  son  origine, 
M'.  Alessi  ne  peut,  d'après  l'inspection  des  plantes  dy- 
colylédonées ,  ou  des  tiges  auxcruelles  elles  adhèrent, 
le  déterminer  avec  certitude.  Pline  a  dit  ouvertement 
qu'il  était  du  genre  des  pins.  GéronimoRécupéro,  qui  s'é- 
tait occupé  de  recherches  à  ce  sujet ,  rechercnes  savantes, 
mais  qui  n'avaient  pas  été  publiées ,  avait,  trouvé  dans 
un  morceau  d'ambre  trois  larves  de  la  phalène  du  pin.  Il 
possédait  encore  un  autre  morceau  d  ambre ,  dans  lequel 
se  trouvait  engagée  une  petite  branche  de  pin  qui  avait 
porté  fleurs.  ueTa  vient  confirmer  les  observations  des 
chimistes,  rapportées  par  Martius,  que  de  la  résine  du 
sapin  on  avait  retiré  une  masse  semblable  à  l'ambre 
jaune.  Or,  la  poudre  de  succin ,  trouvée  par  M*  Alessi, 
retient  encore  l'odeur  de  la  résine  de  pin  ,  odeur  que  ne 
donne  pas  le  succin  du  commerce,  parce  qu'elle  s'est 
probablement  dissipée ,  comme  de  jour  en  jour,  dit  Tau- 
teur,  nous  nous  apercevons  que  celle  de  notre  succin 
nous  échappe.  Pline  a  dit  du  succin,  pineus  in  attritie 
odor*  Brûlez  le  bois  dont  transsude  le  succin ,  et  vous 
aurez  l'odeur  et  la  flamme  du  pin.  La  structure ,  l'écorce, 
le  Uber^  la  résine  qui  y  est  attachée,  conservent  dellden- 
tité  avec  les  branches  du j»mii^5i7(^e5fer,  natif  de  Sicile, 
où  il  sert  encore  dé  torche  aux  habitans  du  pays,  et  re- 
tient le  nom  latin  de  tœda.  Quoique  le  pinus  silyester 
donne  peu  de  gomme  aujourd'hui,  ït pinus  abies  fournit 

Îresque  toujours  une  grande  quantité  d'un  liquide  téré- 
enthiné  de  la  nature >néme  de  la  gomme  du  pin  sauvage, 
et  propre  à  être  minéralisé  comme  le  succin.  C'est  ce  qui 
peut  donner  l'explication  des  morceaux  volumineux  de 
succin  qu'on  rencontre  parfois,  et  des  insectes  qui,  se- 
tant  plongés  facilement  dans  ce  suc  liquide,  y  demeurent 
incrustés. 

En  résumé,  M.  Alessi  croit  avoir  démontré  que  le 
succin  tire  sa  véritable  origine  d'une  espèce  de  pin  ou 
d'un  arbre  analogue ,  que  cette  résine  transsude  ou  dis- 
tille de  son  écorce.  Il  admet ,  qu'uni  au  bois  ou  détachée 
de  lui ,  elle  se  sera  minéralisée,  ce  qui  est  cause  qu'il  l'a 
trouvée  faisant  corps  avec  la  lignite ,  et  précisément  e^ire 


DE   PHAIMACIE.  IO9 

Técorceetle  liber.  Fluide  en  premier  lieu  à  Tair  libre  « 
elle  aura  plus  tard  passé  à  Tétat  concret;  de  là  1  origine 
des  papillons ,  des  mouches  et  des  autres  insectes  qu'on 
y  retrouve  intacts  et  les  ailes  étendues  ;  que  du  fer  et  des 
autres  métaux  proviennent  les  pyrites  et  les  paillettes  de 
fer  sulfuré,  ainsi  que  les  dendrites  qu'on  y  trouve. 
M.  Alessi  rappelle  encore  que  la  résine  minéralisée  a 
tous  les  caractères  du  succin ,  la  couleur,  l'odeur ,  la  cas« 
sure  conchoïde ,  la  transparence. 

Ainsi  se  trouve  confirmé  le  sentiment  des  natura- 
listes anciens  et  modernes ,  et  Ton  trouve  k  se  rendre 
compte  de  tous  les  phénomènes  appartenans  au  succin* 

Extrait  d'une  lettre  sur  la  méthode  de  déplacement  ^ 
adressée  à  MM.  les  rédacteurs. 

Par  M.  SiKovis,  pharnucien  à  Nancy. 

Le  regret  exprimé  par  M.  Boullay ,  que  M.  Soubeiran 
n^ait  point  employé  le  déplacement  pour  obtenir  les  ex-« 
traits  de  ralannia,  m'engage  à  vous  adresser  quelques 
observations  que  j  avais  eu  1  occasion  de  faire  sur  le  même 
sujet  et  à  la  même  époque.  Elles  viennent  d'une  part  à 
l'appui  des  conclusions  de  M.  Soubeiran,  et  oure  de 
1  autre  une  preuve  nouvelle  de  la  bonté  du  procédé  ingé-^ 
nieux  de  MM.  Boullay.  J'aurais  rendu  mes  essais  plus 
nombreux  et  plus  variés  si  je  n'eusse  été  prévenu'par  la 
publication  dont  je  viens  de  parler. 

Une  livre  et  demie  d'eau,  quantité  nécessaire  pour 
mouiller  une  livre  de  poudre  de  racine  de  ratanhia,  dé- 
placée après  vingt-quatre  heures  de  macération,  produit 
4  gros  d'un  extrait  très-lié,  gommeux,  transparent,  d'une 
belle  couleur  rouge,  entièrement  soluble  dans  C  eau  froide 
et  chaude. 

Six  livres  d'eau ,  versées  successivement  sur  la  poudre , 
et  déplacées  à  leur  tour ,  ne  fournissent  plus  que  2  gros 
d'un  extrait  friable ,  comme  celui  du  commerce ,  et  comme 
lui  peu  soluble. 

La  décoction  du  résidu,  dans  quatre  livres  d'eau,  donne 


f  tO  MÔtAKÀt 

Vite   li4|aeul*    trsiiisparente,  très«  rouge ,  maisi   suscep- 
tible de  se  décolorer  par  le  refroidissement,  et  d'aban-  - 
àfmner  une  poudre  rouge,  qui  achève  de  se  séparer  par 
l'évaporation.  Le  poids  total  de  ce  produit  s  élève  a  i 
once  a  gros. 

Deux  livres  d'alcool  à  32*" ,  déplacées  après  une  macé- 
ration de  deux  jours,  enlèvent  à  la  poudre,  épuisée  ^ar 
l'eau  bouillante  1 6  gros  d'un  entrait,  comme  le  précédent , 
presque  insoluble  dans  Téau  froide. 
•  La  solution  de  ces  divers  extraits  produit,  avec  le» 
réactifs ,  les  phénomènes  suivans  :  avec  Vémétique ,  aucun 
changement  :  avec  les  sels  de  fer,  précipité  verdâtre. 

Le  premier  seul  précipite  la  gélatine  animale. 

En  résumé  ^  i*.  un  premier  déplacement  suffit  pour  en- 
lever presque  toute  la  partie  soluble  dans  Teau  troide  de 
1^  racine  de  Vatatihià  :  on  Tobtient  par  ce  procédé  sans 
altération  ;  ^°.  l'extrait  aqueux,  fait  à  froid  ou  par  infu- 
sion ,  est ,  comme  la  prouvé  M.  Soubeiran ,  beaucoup 
plus  riche  ea  matière  soluble  et  «ctive  que  les  extraits 
obtenus  par  l'eau  bouillante  ou  l'alcool. 

J^ai  appliqué  aussi  avec  bonheur  la  méthode  de  dé- 
placement à  la  salsepareille.  On  sait  qu'il  faut  éviter  de 
traiter  celte  substance  par  décoction ,  ou  de  soumettre 
les  liqueurs  à  une  longue  évaporation.  L'infusion  par 
déplacement  évite  si  bien  ,  dans  la  préparation  du  sirop, 
tous  les  ioconvéniens  de  l'ancien  procédé ,  que  je  crois 
très-utile  d'attirer  l'attention  sur  le  suivant. 

Ixk  salsepareille-houturas  (6  liv.  ),  découpée  très-menu, 
fat,  après  une  complète  dessiccation,  réduite  en  grosse 
poudre,  humectée  avec  suffisante  quantité  d  eau  (  5  litres) , 
et  ei^posée  à  une  température  d'environ  6o°  dans  un  Vase 
clos  pendant  vingt-quatre  heures.  On  la  mit  ensuite  dans 
un  cylindre  convenable,  et  on  déplaça  l'infusion  qui  s'é- 
coula avec  une  couleur  si  intense ,  qu'elfe  paraissait  noire; 
telle  était  très-limpide ,  et  sa  saveur  excessivement  pro- 
noncée et  caractéristique  de  la  salsepareille.  Ces  5  litres 
furent  mis  à  part,  et  on  ajouta  successivement  sur  le  cy- 
lindre quelques  litres  de  nouvelle  eau  qui  se  teignit  encore 
beaucoup ,  mais  dont  la  saveur  était  de  plus  en  plus 
fiûble.  Dans  ces  dernières  eaux  de  lavage,  on  fit  fondre 
«1  clarifier  le  sucre  ;  et,  dans  le  sirop  cuit  en  consistance 


DE    PHAkilACIB.  ^  1  t  t 

demie),  on  versa  la  première  iofusion  par  petites  pjortionftf 
et  SfttiS  Interrompre  rébullition ,  p^î^Min  passa  à  travers 
la  chausse  le  sirop  convenablement  cuit.  Ainsi  préparé, 
ce  sirop  est  très-litnpide ,  et  doué  à  un  degré  très^émi- 
nent  de  la  saveur  de  la  salsepareille,  comparée  oeltii  qvk 
est  fait  par  lanciemie  métbode;  il  lui. est  évidemment 
supérieur. 

Je  me  suis  assuré  que  là  quaatité  de  matière  soluble 
que  cède  la  salsepareille  \  après  un  premier  déplacement , 
est  très^faible.  On  pourrait  donc  la  négliger,  et  n^em-^ 
ployer  que  la  quantité  d'eau  rigodreusement  nécessaire 

Eour  faire  fondre  le  sucre  et  le  miel ,  et  prendre  un 
ouillon.  Les  blancs  d'œufs  sont  inutiles^  le  sirop  se  cla- 
rifie parfaitement  sans  le^r  secours ,  et  filtre  à  travers  la 
chausse  avec  une  promptitude  remarquable. 

Je  ne  puis  terminer  sans  rendre  hommage  à  MM.  Boid- 
hy.  Leur  procédé  si  simple  est  applicable  à  tant  d'opéra- 
tions ,  qu'il  doit  produire  une  véritable  révolution  en 
pharmacie.  Je  ne  puis  trop  engager  mes  confrères  à  consi- 
gner dans  votre  journal  le  fruit  de  leurs  observations  à 
ce  sujet  (i)  :  elles  n  auront  point  sans  doute  Téclat  ni  l'at- 
irait  des  nombreuses  découvertes  de  notre  temps;  mais, 
pour  être  plus  modeste»,  elles  ne  seront  pas  moins  utiles  ; 
il  y  a  encore  quelque  gloire  à  appliquer  aux  procédés  de 
notre  art  des  moyens  exacts,  rigoureux ,  .économiques , 
et  à  la  portée  de  tous,  etc. 


■^«tÉMMM*>ii*«ii 


(i)  Nous  nous  unissons  au  yœu  formé  par  M.  Simonin,  qai  parait 
avoir  §i  bien  senti  la  Valetir  de  la  niéthode  de  déplacement,  et  le  rôle 
qtt'elle  €St  destinée  à  joneir  dans-  la  pratique  de  la  pharmacie.  Nous 
croyons  ton tefoit  devoir  ajottter  que,  fat  cela  inénle  que  te  mode  est 
rigoureux  et  pour  ainn  dire  maihématiq|ie«  par  eeU  qu'il  est  essen^ 
tieilement  propre  à  conduire  à  T  uniformité  dans  le  mod;Q  de  prépara^ 
tion ,  il  importe  de  ne  l'appliquer  aux  formules  qu'après  avoir  étudié  et 
discuté  à  fond  les  conditions  exigées  par  chaque  substance.  Ce  travail, - 
qai  demande  beaucoup  de  soins  et  de  temps  ,  a  retardé  jusquici  la  pu- 
blication de  diverses  applications  qui  découlent  de  noi  premiers  essais. 

BoOiLAY ,  père  et  fils. 


11:9  JOURNAL 

« 

RECHERCHES 

D'histoire  naturelle  et  de  chimie  sur  la  matière  cireuse 

du  carnauba  {palmier). 

Par  J.  J.  ViiBY. , 

Le  ministre  de  la  marine  ayant  adressé  à  TAcadémie  dé 
médecine  de  la  résine  d'acajou  déjà  connue^  et  la  nia* 
tiëre  cireuse  du  carnauba ,  avec  Tinvitation  d'en  examiner 
la  nature  et  les  propriétés ,  nous  croyons  devoir  publier 
nos  recherches  et  le  résultat  de  quelques  expériences  sur 
cette  dernière  substance  rare  et  encore  peu  observée. 

On  ignorait  généralement  ce  qu'était  le  végétal  cara" 
na'iba ,  décrit  par  Marcgrave  (i)  et  par  Pison  (a),  dans  leur 
Histoire  des  plantes  du  Brésil ,  ou  le  caranaiii^e  de 
Laët  (3)  y  bien  qu'on  en  ait  publié  au  XYIP.  siècle  des 
figures  grossières  représentant  sous  ce  nom  une  espèce 
de  palmier.  Cependant  on  avait  apporté,  sous  la  dénomi- 
*  nation  de  carnauba ,  une  matière  cireuse^ conservée  par 
quelques  curieux  pharmacologistes  dans  leurs  cabinets. 

En  i8io,  le  comte  de  Galvéas  envoya,  de  Rio«Janeiro, 
à  lord  Granville ,  ministre  anglais ,  ce  produit  brasilien 
comme  assez  précieux  »  soit  pour  former  des  flambeaux 
brûlant  avec  une  odeur  suave ,  soit  pour  tout  autre  em« 
ploi. 

La  découverte  qu'avait  faite  M.  de  Humboldt'  du  paU 
mier  ceroar//oi^  andicola^  qui  donne  par  exsudation,  àe 
•on  tronc,  une  cire  végétale  (4) ,  fit. présumer  que  le  car- 
nauba ,  déjà  reconnu  pour  un  palmier,  selon  Corréa  de 
Serra,  était  le  même  arbre  ou  une  espèce  voisine.  Iviais 
le  carnauba  ,  loin  de  s'élever  de  900  à  i45o  toises  sur  les 
montagnes  au-dessus  de  la  nier,  comme  le  céroxylon , 

(1)  Hitt,  nat,  Brasil. ,  édit.  1648,  p.  i3o ,  fig.  I. 

{1)  Hist.  nat.  med. ,  éàit.  Àmsteîod.  i658,p.   ia6,   fig.   i  (exclus.  , 
fig.  2  ),  et  Jean.  Rajas,  Hht. plant.,  tom.  II,  p.  i368. 

(3)  Voir  aussi  Joan.  de  Laët,  Nov.  orbis  descrip  ,  p.  612 ,  et  Jonston, 
Dendrol.,  p.  i5o,  édit.  de  1768. 

(4)  Plant,  équinoxiales ,  p.  3. 


DE    PHARMACIE.  il3 

croit  dans  les  plaines  chaudes  et  fertiles  de  rintérieur  du 
Brésil ,  et  des  provinces  de  Fernambouc ,  de  Bahia ,  tantôt 
solitaire,  tantôt  formant  d'épais  bocages*  Ce  n'est  pas  de 
son  tronc ,  mais  de  Faisselle  de  ses  feuilles ,  que  découle  la 
matière  cireuse.  Celle-ci  diffère,  comme  nous  le  verrons, 
de  celle  du  céroxylon  *,  enfin  le  carnauba  est  un  palmier 
hermaphrodite  du  genre  des  lataniers,  corypha^  d'abord 
décrit  par  Manuel  Arruda  (i),  puis  figuré  en  couleur  et 
>  examiné  dans  tous  ses  détails  par  le  savant  botaniste  Mar- 
tins  (2).  Sa  tige  ou  caudex ,  ayant  à  peine  6  à  8  pouces  de 
diamètre,  s'élance  à3o  ou  4o  pieds  de  hauteur,  et  se  cou- 
ronne d'une  belle  tétè  de  feuillage  et  de  régimes  de  petits, 
fruits.  Les  feuilles  sont  en  éventail ,  à  pétiole  épineux  (3). 
Les  fleurs  ,  environnées  d'un  spathe ,  sont  suivies  d'une 
baie  ronde  à  chair  amère ,  que  ni  les  singes  ni  les  perro- 
quets ne  mangent,  et  cependant  Pison  rapporte  que  les 
sauvages  les  apprêtent  et  les  mâchent  avec  plaisir.  Tel 
est  le  coiypha  cerifera. 

On  avait  donc  à  tort  présenté  la  famille  des  palmiers 
comme  n'offrant  aucune  matière  grasse ,  puisque  des 
vaisseaux  propres  du  tronc  et  des  pétioles  de  ce  corypha 
et  du  céroxylon  exsudent  une  sorte  de  cira,  et  que 
les  fruits  des  cocotiers  et  de  Ta  voira  sont  butyreux ,  tan- 
dis que  l'intérieur  des  troncs  de  presque  toutes  les  es- 
pèces, riche  d'abord  en  sève  sucrée,  contient  ensuite  de 
la  fécule  à  sagou,  puis  donne  à  son  sommet  une  sorte  de 
chou  très-nourrissant.  Des  principes  amers  et  astringens , 

(1)  Man.  Arruda  da  Garaara ,  dans  lappendix  de  Koster,  Traveh  in 
BraMily  London  ,  i8j6  ,  in-4**« 

(3)  G. -F. -P.  de  Martius , /^e/i«ra  et  speeies  palmarum  Brasil,^  etc.,  Mo- 
nachi,  1823,  fol.  fig. ,  p.  56.  Corypha  ceri/era^  caudice  annulato  petio- 
loruni  spinosorum  basibus  persistentibus  coronato ,  frondibus  flaoelli- 
formibus  glaucis ,  absque  filis  injter  pinnas.  Spadicis  ramis  floribasqae 
sericeo-tomentosis ,  spathis  glabris  ;  baccis  ovatis ,  obtusis. 

(3)  Les  épines  crochues  sont  noires  ;  le  feuillage  en  é?entail  a  jus- 
qu'à ^o  rayons  sur  chaque  pétiole ,  et  ces  rayons ,  longs  de  6  pouces, 
sont  souvent  bifides.  Les  spathes  longs  de  5  à  6  pieds,  comme  les  ré* 

f;imes ,  couvrent  les  fleurs  naissant  en  panicules  sur  un  rachis  ramenx  ; 
es  fleurs  sont  velues  ,  à   calice  et  corolle  à  3  divisions  ,  6  étamines, 
3  styles  dont  a  avortent;  un  seul  ovaire  devient  le  fruit,  en  baie,  ayant 
\  un  noyau  unique. 

XX^  Afiiiéc.  —  Fés^rier  1 834-  8 


■ 

parfois  caustiques  ^  se  manifestent  aussi  dans  Tenveloppe 
charnue  de  plusieurs  fruits  de  palmiers.  Cette  belle  tribu  ^ 
de  monocotyledones  est  donc  aussi  fertile  en  produits 
Tëgétaux  dirersement  élaborés,  que  beaucoup  d'autres 
familles  de  dicotylédones  à  structure  plus  compliquée. 

La  cire  du  carnauba  découle  des  feuilles  {e /rondibus)  ^ 
elle  est  en  morceaux  frustes  ^  pluBX)u  moins  mêlée  d'im^^ 
puretés  d'abord;  mais  les  babittins  des  contrées  où  elle 
se  recueille,  la  fondent,  la  purifient  pour  divers  usages; 
on  la  peut  mélanger  avec  la  cire  d'abeilles  pour  en  former 
de  belles  bougies. 

^        Description  de  la  èire  de  catrêduba^ 

Elle  est  en  masses  dures,  mais  fragile,  et  peut  même  . 
se  pulvériser  grossièrement  par  percussion.  Sa  couleur 
est  d'un  blanè  jaunâtre  ou  grisâtre  tirant  sur  le  vert.  Son 
odeu^  rappelle  celle  du  mélilot ,  ou  du  foin  nouveau  (  ou 
de  la  fève  tonka  ),  mais  faible;  elle  n'a  point  de  saveur  et 
se  brise  Sous  la  dent ,  elle  manque  de  liant. 

Sa  pesanteur  spécifique  a  été  trouvée  de  0,980.  Elle 
est  fusible  à  97**  centigr.  ou  à  la  cbaleur  du  bàin-marie. 
liteau  bouillante  n'a  sur  elle  aucune  autre  action  que  de  la 
liquéfier  et  de  prendre  légèrement  son  odeur;  l'alcool 
à  36*»  ne  la  dissout  point  à  froid  et  ne  lui  enlève  pas 
sensiblement  de  son  poids  ;  mais  à  chaud  il  en  dissout 
une  portion  qui  se  précipite  presque  entièrement  par  le 
refroidissement. 


Analyse  chimique  de  la  ciré  du  eamaij?a\ 

Cette  analyse  ayant  été  faite  par  Will.Thom.  Brandes(0 
et  non  publiée,  que  je  sache,  en  France^  nous  allons  en 
donner  le  précis.  v 

Après  âvoir  rappelé  que  Vâuquelin  considérait  la  cire 
àueér^^yhn  comme  formée  de  deux  parties  de  résine  et 


ftp^^Bi^MbriBiAMU 


■  J     i.fc 


tmam 


(I)  Account  of  a  vegetahU  ^ax/mm  Bra^l.,  dans  1«|  pluioioph.  trUtt- 
sact.  Lond. ,  ioii|  p.  aoi  sq. 


DE   PHAEMACiE.  t  l5 

d'une  partie  dé  cire,  Brandes  regardé  la  matière  du^ear-^ 
nauba  comme  uniquement  constituée  de  cire  végétale. 

Deux  onces  d'alcool  à  Saô'^aréom.  ont  diêsoat  lo  grains 
de  cette  cire  par  1  ebullition  ;  il  s'est  précipité  8  graine 
par  le  refroidissement.  L'addition  de  l'eau  a  fait  déposer 
a  grains.  La  dissolution  alcoolique  était  verdàtre. 

Deux  onces  d'élher  sulfurique  de  7563  de  densité ,  ont 
pris  3o  grains  de  cette  cire  à  6o^  de  température.  Il  se 
dépose  par  le  refroidissement  %6  grains. 

Les  huiles  fixes  dissolvent  en  toute  proportion  cette 
cire  à  Taide  de  la  chaleur,  et  en  forment  des  cérats.  Ce 
composé,  avec  Thuile  d  olives,  devient  soluble.dans  Téther 
et  dans  Talcool ,  bien  que  l'huile  d'olives  seule  resté  inso- 
luble dans  ce  menstrue* 

Traitée  par  la  potasse  caustique,  la  cire  du  caroaubt 
donne  un  composé  rose  p4le  ;  cependant  ii  n'en  résulte 
point  un  véritable  savpn,  et  les  acidei  détruisent  facile*» 
ipent  cette  «imposition* 

L'acide  nitrique  jaunit  la  cire  du  camauba  ;  il  en  résulte 
pne  matière  grasse,  fragile* 

Le  cblore  blanchit  parfaitement  Cette  cire.  L'acide  sul** 
furique  concentré  Uk  brunit,  Elle  «e  comporte  eoil  ail 
^eUy  soii  avec,  d'au tref  réactifs ,  à  U  manière  de  la  cire 
d'abeilles,  quoiqu'elle  soit  beaucoup  moins  fusible  et  plus 
friable* 

Cette  matière  présente  le  mémd  genre  d'intérêt  que  lee 
autres  cires  des  végétaux ,  et  en  particulier  celle  du  m^ 
rica  cerifera ,  du  oroton  fiebtferum ,  celle  du  la€  de  l'Inde, 
i^elle  qui  exsude  de  l'écorce  du  fruit  d'une  cucurbitacce, 
celle  du  celastru^  o^riferuS ,  ou  celle  développée  par  le 
çocçus  ccrifet'us ,  cochenille  dont  la  piqûre  fait  exsuder 
cette  cire ,.  etc.  L^s  anal^fies  faites  par  Pearson ,  Bostock , 
Hachett,  etc.,  montrent  l'analogie  de  toutes  ces  produo^ 
tions  avec  la  cire  dçs  abeilles  ;  néanmoins  oç  y  a  distin- 
gué depuis  la  cériae  proprement  dite,  et  la  myricine, 
et  quelques  autres  modifications  de  ces  principes. 

Il  ré^jiiUe  de  ces  diverses  observations  que  le  eurnauba 
dofine  itne  cîr«  plus  i^cilide,  plus  friable  et  moins  fusible 

8.  . 


Il6  JOURNAL 

que  les  autres  cires  des  végétaux.  De  là  vient  que,  pour 
l'employer  plus  facilement  à  divers  usages,  les  Brési- 
liens Fassouplissent  par  son  mélange  avec  de  la  cire 
d'abeilles. 

NOTES 

Sur  d'autres  productions  i^égétales. 

Par  Ls  MÊjCB. 
1  °.  Sur  la  chaleur  développée  par  certaines /leurs* 

Personne  n'ignore  que  la  fleur  d'arum  cordifolium  de 
Madagascar,  observée  par  Hubert  à  Ttle  de  Bourbon,  s'était 
échauffée  au  moment  de  la  floraison  de  19  à  26°  Réaumur; 
mais  M.  Bory  de  Saint-Vincent  avait  fait  remarquer  que 
la  température  du  climat,  pendant  le  jour,  avait  pu  con- 
tribuer à  cette  élévation  thermométrique.  Ensuite  La- 
marck  et  Sennebier  avaient  retrouvé  cette  même  augmen- 
tation de  température  dans  les  fleurs  à'arum  italicum»  J.^ 
N.  Link,  dans  le  tome  »•.,  page  224  de  son  ouvrage, 
[Dienatur  der  lebendigenpjlanze)  avait  annoncé  un  pareil 
phénomène  dans  une  autre  aroïdée,  le  caladium  pinnatifi- 
dum;  mais  il  avait  été  révoqué  en  doute  par  le  docteur 
Goeppert  de  Breslau.  Pour  mettre  fin  à  cette  incertitude, 
le  savant  D'.  E.-H.  Schultz,  de  Berlin ,  a  répété  avec  soin 
l'eiçpérience  sur  cecaladium.  Le  i".  mai  i833  à  midi,  à  iS** 
Réaumur ,  après  6  heures  ,  la  fleur  commença  à  répandre 
une  odeur  de  charogne,  ou  cadavéreuse  ammoniacale,  qui 
lui  est  naturelle  ;  à  y  heures  du  soir  elle  donnait  1  y"  Réau-  ^ 
miir ,  à  8  heures  iQ"*,  à  9  heures  20°  et  à  10  heures  2 1  ^  (ou 
81  Fahrenh.)*  Cette  chaleur  ne  s'est  plus  accrue  au  delà, 
le  lendemain  la  fleuj  était  revenue  à  la  température  atmo- 
sphérique sans  manifester  de  nouveau  le  même  phénomène. 
Mais  sur  le  même  pied  delà  plante,  d'autres  fleurs  se  sont 
successivement  développées  avec  des  degrés  semblables 
d'élévation  de  température  et  de  dégagement  d'odeur  fé- 


DE    PHARMACIE.  11^ 

tide ,  soit  de  nuit,  soit  de  jour,  dans  la  même  chambre ,  et 
suivant  le  même  ordre.  Le  caladium  pinnatifidum  est 
originaire ,  des  forêts  de  Garaccas  ;  Te  développement 
périodique  de  chaleur  doit  avoir  liçu  régulièrement  dans 
la  végétation  de  cette  plante. 

a*.  Sur  les  plantes  causant  tidiotisnie  chez  les  Turcs. 

m 

Le  docteur  Oppenheim,  qui  vient  de  publier  un  travail 
fort  curieux  sur  l'état  de  la  médecine  dans  la  Turquie  d'Eu- 
rope et  d'Asie,  donne  des  preuves  que  certaines  familles 
de  haut  rang  parmi  les  Osmanlis ,  rendent  exprès  et  arti- 
ficiellement idiots  des  enfans  et  des  adultes ,  afin  de  les 
mettre  hors  d'état  de  gérer  leur  affaires  ,  soit  pour  s'em- 
parer de  leur  fortune ,  soit  pour  s'affranchir  de  compéti- 
teurs dangereux  dans  les  plus  hauts  postes  de  1  état.  Déjà 
Bernier,  dans  son  voyage  au  Mogol,  avait  signalé  cette 
pratique,  et  citait  des  frères  du  grand-mogol,  auxquels  on 
donn.iit  une  composition  narcotique,  nommée  du /?oajt, 
qui  rendait  complètement  idiot.  C'est  ce  qui  se  pratiquait 
9ussi  à  Gonstantinople,  et  ce  qui  a  suggéré  à  Racine  ces  vers 
de  la  tragédie  de  Bajazet  : 

L'imbécile  Ibrahim,  sans  craindre  sa  naissance , 
Traîne  'an  fond  du  sérail  une  éterneUe  enfance  ; 
Indigne  également  de  vivre  et  de  mourir. 
Il  s'abandonne  aux  mains  qui  daignent  le  nourrir. 

On  sait  de  plus  quelle  vénération  les  mahométans  té- 
moignent aux  idiots ,  regardés  comme  de  saints  innocens  ; 
de  même  qu'on  a  dans  les  Alpes  et  le  Valais  un  préjugé 
favorable  pour  les  crétins  (  ou  bons  chrétiens) ,  parce  qu'ils 
ne  font  pas  de  mai ,  et  s'en  laisseraient  faire  plutôt  par 
stupidité. 

Or,  cet  idiotisme  se  procure  soit  par  les  moyens  de  com- 
pression qui  refoulent  le  sang  veineux  dans  les  sinus  du 
cerveau  et  stupéfient  le  sensorium  en  appelant  le  coma  et 
Je  sommeil ,  soit  parades  plantes  très-narco tiques  du  genre 
des^  datura ,  des  hyoscjamus  et  auti'es  solanées ,  avec  l'o- 
pium.   Ces  végétaux  déterminent    une  sorte  d'ivresse 


Il8  JOUBNAJi 

joyraN  «  ou  de  douce  Aomnolence  ;  aussi  cet  idiotisme  ou 
cet  éiat  dç fatuité ,  loin  d'être  pénible  ,  au  contraire  plonge 
dans  l'oubli  de  toutes  les  peines  de  la  vie.  C'est  une  sorte 
de  castration  intellectuelle  qu'on  exerce  pour  les  seules 
causes  politiques  sur  les  enfans  mâles  des  sultans ,  quand 
il  y  a  danger  de  voir  des  frères  se  disputer  l'empire.  Le 
docteur  OpfSenbeim  donne  à  cet  égard  des  détails  intéres* 
sans«  Nous  avons  exposé  des  faits  analogues  dans  notre 
dissertation  sur  le  Népenthès.  {Bulletin  de  Pharmacie^ 
Tome  V,  page  49?  sq') 

NOUVELLES  DES  SCIENCES. 


Dans  le  dernier  numéro  de  ce  journal ,  j'ai  donné  l'es-^ 
prit  d'un  travail  fort  intéressant  que  M.  Dumas  a  entre- 
pris sur  l'action  du  gaz  phogëne  sur  l'alcool  ;  j'ai  dit  quç 
Tauteur  avait  obtenu  de  cette  réaction  un  éther  nouveau, 
et  j'en  ai  donné  les  principales  propriétés ,  ainsi  que  la 
composition,  telles  qu'elles  se  trouvent  consignées  dan$ 
le  mémoire  de  M.  Dumas. 

Dans  cette  même  note  j'ai  dit  que  M.  Dolnas  avait  ob- 
tenu une  nouvelle  substance  solide  cristallisable ,  en  fai- 
sant agir  l'éther  chloro-carbonique  sur  l'ammoniaque  ; 
c'est  de  ce  corps  remarquable  dont  nous  allons  parler 
mainteoant,  en  nous  servant  des  expressions  même  de 
l'auteur. 

«  L'éther  cUoro-carbonique  étant  représenté  par  C^ 
0'Ch3^*C«H«+H2  0,  on  doit  obtenir  de  curieux  pfo-^ 
doits  en  le  soumettant  à  l'action  de  l'ammoniaque.  Il  se 
passe ,  en  effet ,  une  vive  réaction  entre  ces  deux  corps 
liquides  ;  elle  a  lieu  quelquefois  avec  une  sorte  d'atplo- 
«ion,  la  liqueur  devient  claire  et  homogène  ;  en  l'évapot 
rant  dans  lé  vide ,  on  obtient  un  résidu  blanc  ;  eeiui'-ei 
mis  dans  une  cornue  et  distillé  dans  ud  bain  d'huile,  t€ 
sépare  en  sel  ammoniac  qui  reste  dans  Id  cornue,  et  en 
lia  produit  volatil  qui  coule  comme  de  l'adipocire  et  qu{ 


DE    PHAlMàCIE.   '  119 

cristallise  ei>  masse  nacrée.  Ce  corps  est  formé  de  G^  O*, 
H^  G*,  Aj^  H^,  c'est  un  cari3onate  d'hydrogène  carboné  et 
d'ammQniaque.  II  est  trëfi-«soIubIe  dans  Feau  et  cristallise 
de  ses  dissolutions  avec  une  promptitude  singulière,  et 
donne  des  cristaux  d'un  volume  remarquable.  Il  est  neutre. 
On  pourrait  représenter  cette  combinaison  par  un  atome 
d'éther  carbonique  et  un  atome  d'urée.  On  a ,  dans  ce  cas, 

Le  gaz  chloro^cârbonique  lui-même ,  traité  par  l'ammo^ 
niaque  gazeuic,  donne  du  sel  ammoniac  qui  cristallise  en 
cubei,  et  une  autre  matière  qui  cristallise  en  aiguilles. 
Gelle«ci  est  soluble  dans  lalcool,  elle  se  concrète  par 
l'acide  nitrique.  Je  n'ai  pas  aperçu  de  carbonate  d'am- 
moniaque dans  le  produit.  Mais,  bien  que  la  réaction 
puisse  fournir  de  l'urée ,  je  n'ai  pas  encore  la  certitude 
.    qu'il  s'en  soit  formé.  » 

Âprite  cette  note,  dans  laquelle  il  est  facile  de  voir  une 
faute  de  réactions  irès^curieuses,  IVL  Dumas  a  bien  voulu 
m'en  remettre  une  seconde  portant  sur  l'étber  oxalique , 
et  la  réaetion  qu'il  présente  ^vec  l'ammoniaque ,  je  m'eo 
vais  le  reproduire  littéralement. 

«  L'élher  oxalique  ofire  d  autres  propriétés  qui  ont  mo- 
tivé  de  nouvelleB  recherches  à  son  sujet*  6on  analyse, 
faite  de  nouveau ,  a  donné  les  mêmes  résultats  que  la 
même  analyse  faite  par  MM.  BouHay  fils  et  Dumas. 
Elle  ne  laisse  aucun  doute  sur  la  constitution  de  cet 
éther. 

Traité  par  l'ammoniaque  sec,  il  donne  un  compofé 
d'aspect  gras,  fusible  et  irès-soluble ,  qui  renferme 
G*  0%  H*  G*,  Az  HS  c'est  un  oxalate  double  d'hydrogène 
carboné  et  d'ammoniaque  sans  eau.  Ce  produit  peut  se 
représenter  aussi  par  de  i'oKamide  et  de  1  ether  oxaliquci 
atome  à  atome  G* O^  Az' H*  +G< 0\W Ç», H^  0  ;  elle 
ressemble  donc  sous  ce  rapport  è  la  matière  qui  provient 
de  l'éther  chloro^carbonique,  et  ecmstitue  avec  elle  uq 
nouveau  type  de  matières  azotées. 

L'ammoniaque  en  excès ,  comme  l'a  remarqué  M.  Lié- 
.  big,  change  l'éther  oxalique  en  oxamide,  ^expérience est 


.   120  JOURNAL 

facile  à  faire  en  traitant  cet  éther  pnr  rammoniîique  li- 
.  quide  en  excès.  Ainsi  les  chimistes  allemands  avaient  eu 
tort  en  réunissant  la  matière  précédente  découverte  par 
MM.  Boullây  et  Dumas,  a  celle  qui  résulte  de  Taction 
de  l'ammoniaque  liquide  par  lether  oxalique  (i).  » 

J.-P.  C. 

L'on  sait  que  la  croûte  blanche  qui  se  forme  à  la  sur- 
face du  phosphore  a  d'abord  été  considérée  comme  de 
Toxide  de  phosphore  par  quelques  chimistes ,  et  comme 
un  hydrate  d'oxide  de  phosphore  par  d'autres.  M.  Pe- 
lôuze,  dans  une  thèse  qu'il  a  présentée  à  l'École  de  Phar- 
macie, a  décrit  ce  corps,  et  l'a  considéré  comme  un 
hydrate  pur  de  phosphore,  sans  mélange  d'oxide;  ses 
expériences  sont  claires,  ses  résultats  sont  nets;  ils  sont 
accompagnés  de  chiffres ,  et  semblaient  faire  évanouir 
tous  les  doutes  sur  la  nature  de  ce  corps. 

M.  Gagniard  de  Latour  a  fait  quelques  expériences 
simples  sur  le  phosphore ,  qui  doivent  ou  infirmer  les  ré- 
sultats trouvés  par  M.  Pelouze,  ou  expliquer  la  formation 
de  l'hydrate  de  phosphore.  Il  a  pris  deux  tubes  baromé- 
triques de  douze  à  quinze  pouces  de  longueur,  il  y  a  in- 
troduit de  Teau  distillée  et  un  morceau  de  phosphore 
parfaitement  transparent,  puis  il  a  fermé  les  tube$  à  la 
lampe ,  en  ayant  le  soin  d'en  purger  un  entièrement  d'air^ 
Les  deux  petits  appareils  ont  été  abandonnés  à  eux- 
mêmes  pendant  quelques  mois.  Après  plusieurs  semaines, 
le  phosphore  qui  se  trouvait  dans  le  tube  contenant  de 
l'air  s'est  recouvert  de  la  croûte  blanche  citée  plus  haut, 
tandis  que  le  tube  purgé  d'air  présentait  le  phosphore 
avec  sa  transparence  pfemière. 

D'après  ces  expériences ,  M.  Gagniard  de  Latour 
pense,  à  juste  raison,  que  la  nouitière  blanche  qui  re- 
couvre le  phosphore  contient  peut-être  des  traces 
d'oxigène,  mats  trop  petites  pour  être  sensibles  à  nos 
moyens  d'analyse ,  ou  bien,  ce  qui  paraît  plus  probable, 

(i)  Dans  les  formales  employées  dans  cette  note  pour  représenter 
leurs  actions  observées  par  M.  Dumas ,  on  a  pris  pour  poids  d'atome  de 
carbone  le  chiffre  37,63. 


DE    PUAKMÂCIK.  ^ 

que  Thydrate  se  forme  aux  dépens  de  1  acide  produit  d'a- 
bord en  en  dégageant  son  oxigène.  Ce  qui  revient  à  dire 
que  l'eau  et  le  phosphate  ne  se  combinent  pas  directe* 
ment  à  la  température  ordinaire ,  comme  le  prouve  d'ail- 
leurs une  des  expériences  citées. 

J'ajouterai  à  ces  curieuses  observations,  que  M.  Du-' 
mas,  dans  ses  précieuses  et  savantes  leçons  orales ,  tout 
en  considérant  la  croûte  blanche  qui  recouvre  le  phos- 
phore que  Ton  conserve  sous  Teau  comme  un  hydrate  de 
phosphore ,  a  fait  quelques  digressions  qui  auront  pro« 
bablement  laissé  dans  Tesprit  de  ses  auditeurs,  qu'un 
nouveau  travail  sur  les  oxides  de  phosphore  ne  pourrait 
que  tourner  au  profit  de  la  science.  J.-P.C. 

M.  Pelouze  a  fait  une  remarque  bien  curieuse,  et  qui 
devient  une  loi  générale  ea  chimie  organique  ;  elle  est 
relative  à  la  formation  des  acides  pyrogéués.  Il  a  observé 
que  les  acides  susceptibles  de  donner  des  pyro-acides  ne 
le  faisaient  qu'en  abandonnant  ou  de  Tacide  carboni- 
que ou  de  l'eau,  ou  enfin  Tun  et  l'autre  de  ces  corps  à  la 
fois  et  dans  des  proportions  variables.  Voici  du  reste  l'ex- 
pression de  cette  import«inte  loi  :  «  Un  acide  pyrogéné 
quelconque  ,  plus  ,  une  certaine  quantité  d'eau'et  d  acide 
carbonique,  ou  seulement  l'un  de  ces  deux  corps,  re- 
présente toujours  la  constitution  de  l'acide  qui  lui  a 
donné  naissance.  » 

Lorsque  l'acide  pyrogéné  n'exige  pas  une  température 
très-élevée  pour  se  volatiliser,  il  se  forme  et  se  dégage 
dans  un  état  de  pureté  parfaite  ;  l'eau  et  l'acide  carboni- 
que qui  l'accompagnent  ne  sont  pas  mêlés  de  la  moindre 
trace  de  matière  empyreumatique.  Nous  plions  citer  quel-' 
ques  exemples  à  l'appui  de  cette  opinion  : 

Acide  galliqaeà ai5o=C7  H^  05=C 02 4-(C6 H603  =: A.  pyrogalUque) 
Acidecitrique=C6H606=C02-hH2  0  +  (C5H403  =  A.pyrocitriq«e) 
Acide  méconique=  C7  H*  0^  =0  02  -f-  (  C^^  H^  O^  =  A  métaméconique  ) 
Acide  métaméconiqae=C6H4O5=CO24-(C*H*03=A.pyromécoQiqae) 
Acide  macique=C«Hi0O8=CO2+3(H2O)+C5H4O3  A.  pyromucique) 

Un'e  remarque  que  le  lecteur  a  déjà  faite  sans  doute, 
c'est  que  l'acide  pyrocitrique,  l'acide  pyroméconique  et 
pyromucique  sont  isomériques.  Ce  ne  sera  pas  les  seuls 

3ue  l'on  rencontrera  sans  doute ,  et  déjà  M.  Pelouze  a 
evers  lui  quelques  cas  semblables. 


tM  lOUlNAL 

Quand  lacide  est  volatil ,  et  que  la  ckaleur  par  consé'- 
quent  ne  peut  rien  sur  lui ,  on  peut ,  en  le  combinant  aux 
bases ,  obtenir  des  phénomènes  analogues  et  rentrer  dans 
la  loi  énoncée  par  M.  Pelouze.  Tel  est  Tacide  acétique 
combiné  à  la  baryte,  qui  se  transforme  en  carbonate  de 
baryt,e  et  un  esprit  pyro-acétique  comme  le  représente  la 
formule  : 

C4H60J4.BaO  =  BaO  +  COa-f  C3H«0. 

Enfin ,  on  pourrait  citer  encore  les  acides  gras  qui , 
chaudes  aviec  la  baryte  caustique,  se  transforment  en 
nouvelles  matières  et  en  carbonate  de  baryte ,  comme 
M.  Bussy  l'a  démontré  dans  un  mémoire  fort  curieux 
imprimé  dans.ce  journal. 

Nous  attendrons  que  M.  Pelouze  ait  publié  ses  recher- 
ches pour  présenter  toute  l'importance  que  paraît  pro- 
mettre cette  loi  nouvelle.  J.-P.  C. 

Dans  un  mémoire  que  MM.  Pelletier  et  Couerbe  ont 
présenté  tout  récemment  à  l'Institut ,  les  auteurs  don- 
nent une  nouvelle  analyse  de  la  coque  du  Levant  (me- 
nispermum  cocculu$  ].  Ce  sujet  a  été  traité,  comme l'oo 
sait,  par  divers  chimistes,  et  surtout  par  M.  Bouilay,  qui 
adonné  une  bonne  analyse  de  ce  fruit  drupacé.  et  qui 
y  a  signalé,  le  premier,  une  matière  cristallisabie  jouis- 
sant de  propriétés  vénéneuses  au  plus  haut  degré.  Cette 
singulière  substance  reçut,  en  raison  de  cette  propriété, 
le  nom  de  picrotoxine. 

Dans  le  nouveau  travail  sur  la  coque  du  Levant ,  que 
j'analyse,  les  auteurs  ont  examiné  à  part  l'amande  et  son 
enveloppe  ,  et  ont  découvert ,  dans  l'enveloppe  corticale , 
deux  principes  immédiats  parfaitement  blancs  et  cristalli- 
sables.  L'un  de  ces  corps  porte  le  nom  de  ménispermine , 
il  est  alcalin  et  forme  des  sels  bien  déterminés.  Le  sul- 
fate a  été  décrit  et  analysé  avec  soin.  L'autre  matière  a 
reçu  le  nom  de  paraménispermine  en  raison  de  sa  0001-» 
position  ,  qui  est  identique  à  celle  de  la  ménispermine  j 
elle  se  distingue  de  celle-ci  par  sa  non-alcalinité ,  par  sa 
volatilité,  sa  solubilité  et  sa  forme  cristalline,  etc. 

La  composition  de  ces  matières  est  assez  remarquable, 
elle  ne  diffère  de  celle  de  la  quinine  que  par  2  atomes 
de  carbone;  en  effet,  la  formule  delà  quinine,  d'après 
l'analyse  de  M.  Liébig,  est  C^^H^*  Az^O^,  celle  de  la 


DE    l>IIAfi]llACI£.  ia3 

méniftpermine  ss  C^^  H^*  O^  Âz^  Mais  ceci  n'a  rien  A*i^ 
ionpant,  et  l'on  remarque  le  même  rapprocbement  entre 
]a  eomposition  de  la  brucine  et  celle  ae  la  morphine  , 
maUgré  que  cea  substances  s'extraient  de  végélaux  qui 
ne  présentent  pas  la  moindre  analogie  ;  ainsi  la  morphine 
a  pour  formule  C^^H^^Az^O^  et  la  brucine  C^^H»«N20«. 
Je  me  propose  de  revenir  sur  ces  divers  rapports. 

L'enveloppe  de  la  coque  du  Levant.contient,  en  outre 
de  ces  deux  substances  ,  un  autre  produit  brun  acide, 
qui  a  été  étudié  et  analysé ,  et  que  les  auteurs  ont  ap* 
pelé  acide  hypo-picrotoxique. 

La  picrqtoxine ,  découverte  par  M/  BouUay ,  n'a  été 
trouvée  c^ne  dans  l'amande ,  elle  a  été  soumise  à  de  nom«- 
breuses  expériences  par  MAI.  Pelletier  et  Couërbe,  et  les 
phénomènes  que  cette  matière  leur  a  offerts  leur  ont  per* 
mis  de  la  placer  au  rang  des  acides.  On  sait  qu  elle  avait 
été  considérée  tour  à  tour  comme  substance  neutre  et 
comme  substance  alcaline.  Toutefois  je  ferais  observer 

3ue  la  picrotoxine  est  un  acide  des  plus  faibles  ,  et  qu'on 
oit  le  regarder  comme  servant  d'anneau  réunissant  les 
acides  végétaux  aux  substances  neutres. 

Les  combinaisons  que  forme  Tacide  picrotoxique  avec 
les  alcalis  minéraux  et  végétaux  ont  été  soumises  au  cou-* 
rant  de  la  pile  voItaVque  ,  afin  de  voir  si  elles  suivraient 
la  loi  commune,  dans  ce  cas,  aux.  composés  salins  mi- 
néraux ,  et  les  auteurs  n'ont  remarqué  aucune  anomalie 
dans  les  expériences  nombreuses  qu'ils  ont  faites  sur  les 
divers  picrotoxates ,  c'est-à-dire  que,  toujours  la  picro- 
toxine s'est  conduite  comme  un  véritable  acide  venant 
cristalliser  au  pôle  positif. 

.  Le  mémoire  original  devant  bientôt  paraître  dans  ce 
journal,  je  passe  sous  silence  un  grand  nombre  de  faits 
qui  y  sont  consignés;  je  ne  désire  présenter  au  lecteur  , 
pour  le  moment,  que  1  esprit  et  la  marche  du  travail  qui 
ont  guidé  les  auteurs  dans  leurs  recherches. 

Jt*»P«  G» 

Sur  l'emploi  de  la  créosote.         ' 

Quoique  la  créosote  n'ait  pu  être  soumise  encore  qu'à 
un  petit  nombre  d'expériences,  presque  toutes  ayant 
proouit  un  résultat  avantageux,  on  peut  croire  que  ce 


1^4  JOUfiNAL 

précieux  agent  est  entré  dans  le  domaine  delà  thérapeuti- 
que, et  tout  fait  espérer  que  cette  conquête  sera  impor- 
tante et  durable.  C'est  particulièrement  à  l'extérieur  que 
ce  corps  a  été  applique  jusqu'ici  :  il  parait  essentielle- 
ment propre  à  améliorer  les  plaies  de  mauvaise  nature ,  à 
arrêter  les.Iiémorrhagies.  On  l'a  essayé  aussi  avec  le  plus 
grand  succès  pour  calmer  instantanément  les  douleurs 
violentes  causées  par  la  carie  des  dents  :  dans  ce  cas  seul 
on  se  sert  de  créosote  pure. 

Dans  tout  autre  elle  doit  être  mêlée  a  une  proportion 
d'eau  qui  varie  suivant  l'usage  auquel  on  la  destine. 

Les  divers  médecins  qui  l'ont  essayée,  paraissent  d'ac- 
cord pour  admettre  que ,  dans  la  plupart  des  cas ,  il  faut 
qu'elle  soit  fortement  diluée. 

Ainsi  M.  le  docteur  Goster  a  annoncé  à  l'Académie 
de  médecine  qu'il  avait  employé  la  créosote  à  la  dose  d'un 
scrupule  par  fivre  d'eau  à  l'intérieur  ou  de  j^  environ, 
d'un  scrupule  par  demi-livre  en  gargarisme  ou  de  7— , 
d'un  scrupule  par  quart  de  livre  à  l'extérieur  ou  de  7^. 

M.  le  docteur  Téallier  a  fait  connaître  récemment  à  la 
Société  de  médecine  du  département  de  la  Seine  qu'il 
venait  d'employer  avec  un  succès  aussi  prompt  qu'inespéré 
la  créosote  contre  des  ulcérations  anciennes  ,  dans  des  cas 
où  il  avait  échoué  par  les  moyens, ordinaires ,  et  même  par 
la  cautérisation  au  moyen  au  nitrate  acide  de  mercure. 
Quoique  la  créosote  ne  fût  qu'au  -—^ ,  chaque  application 
déterminait  une  douleur  vive,  mais  de  courte  durée. 

M.  Téallier  a  observé  en  outre  que,  lorsque  cet  «igent 
est  moins  dilué ,  son  application  sur  des  parties  douées 
d'une  grande  sensibilité ,  peut  déterminer  des  douleurs 
très-violentes  ,  mais  passagères,  sans  causer  toutefois  ni 
inflammation  ni  désorganisation. 

Aujourd'hui,  oùlacréosotedoit  être  dans  toutes  les  phar- 
macies ,  il  était  important  de  dire  quelques  mots  sur  le 
mode  de  son  emploi ,  et  de  mettre  chaque  pharmacien  à 
même  de  répondre  aux  prescriptions  qui  pourraient  lui 
être  faites  sous  cette  forme  :  créosote  au  -^ ,  créosote  au 
•—^  ou  sous  toute  autre.  P.  B. 


DB   PHARMACIE.  1^5 

\  '  - 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL^ 

De  la  séance  de  la  Société  de  Pharmacie ,  8  janvier  1 834« 

PRÉSIDENCE    DE    M.     CHEREAU. 

La  correspondaiice  manuscrite  comprend  : 

i**.  Une  lettre  de  M.  Mouchon  fils ,  annonçant  que  ~  de 
magnésie  solidifie  la  térébenthine  du  pin  maritime,  et  de- 
mandant que  la  Société  fasse  répéter  ses  expériences  sur 
les  échantillons  qui  accompagnent  sa  lettre.  M.  Mouchon 
demande  en  outre  que  son  travail  sur  la  fermentation  de  la 
salsepareille  et  sur  la  thridace  alcoolique ,  soit  inséré  dans 
le  Bulletin  de  Pharmacie.  M.  Soubciran  observe  qu'il  est 
vrai ,  comme  l'a  annoncé  M.  Mouchon  \  que  la  salsepa- 
reille fournit  plus  d'extrait  par  la  fermentation  que  par 
les  autres  procédés  ;  mais  que  cet  extrait  a  beaucoup 
moins  de  saveur,  et  qu'il  est  d'une  qualité  inférieure  ,  eu 
raison  de  la  présence  d'un  grand  nombre  de  matières 
inertes  rendues  solubles  par  la  fermentation. 

M.  Boullay  partage  l'opinion  de  M.  Soubéiran ,  et  de- 
mande que  le  travail  de  M.  Mouchon  soit  l'objet  d'un 
rapport. 

2'*.  M.  Robiqaet  communique  une  lettre  de  M»  W. 
Grégory ,  dans  laquelle  ce  chimiste  annonce  qu'il  a  retiré 
de  2  kilogrammes  de  muriate  de  morphine  préparée  par 
sa  méthode ,  64  grammes  de  codéine  hydratée  ,  et  qu'avec 
cet  alcali  il  a  préparé  un  nitrate  pur  qui  lui  a  servi  à 
quelques  expériences  physiologiques. 

M.  Soubéiran  annonce  qu'il  a  retiré  du  sel  double  à 
peu  près  la  même  quantité  de  codéine  que  celle  trouvée 
par  M.  Grégory ,  et  qu'il  a  d'ailleurs  observé  que  le  nou- 
veau procède  fournissait  autant  de  morphine  que  l'an- 
cien, lorsqu'on  séparait  cet  alcaloïde  de  toute  la  narcotine 
qu'il  relient  ordinairement. 

A  l'occasion  de  ces  diverses  remarques  sur  l'opium, 
M.  Robiquet  communique  le  fait  suivant.  Ayant  préparé 
de  la  morphine  en  la  précipitant  du  muriate  par  l'ammo- 
niaque ,  et  reprenant  le  précipité  par  l'alcool  sans  em- 
ployer de  charbon ,  il  a  obtenu  une  poudre  blanche ,  inso- 


126  JOURNàL 

lubie  dans  Tenu  froide  et  dans  Teau  bouillante,  égale- 
iDeul  insoluble  dans  les  acides  faibles  et  dans  lalcool.  Les 
acides  8iilfuriqu«  et  hydrochlorique  concentrés  la  diç- 
solvaient  sans  aucunecoloration,  et  l'eau  la  précipitait  de 
ce^diasoluttond.  Les  alcalis  caustiques  dissonraient  égâle*^ 
ment  cette  substance ,  et  en  se  carbona tant  à  l'air  laissaient 
précipiter  une  poudre  également  cristalline.  Cette  sub- 
stance, délayée  dans  un  peu  d'eau ,  développe  une  couleur 
vineuse  très -intense,  quand  on  y  ajoute  d'Uchloridedefer. 
M.  Pelletier  annonce  qu'il  a  de  son  côté  trouvé  dabs  les 
eaux-mères  des  précipités  de  morphine -par  lammonia- 

3ue ,  une  substance  blanche ,  d'un  aspect  nacré ,  insoIubU 
ans  Teau  froide ,  soluble  dans  l'eau  bouillante  ,  d'où  elle 
se  précipite  par  le  refroidissement  sous  forme  de  cristaux. 
Cette  substance  rougit  par  l'acide  nitrique,  mais  elle  na 
colore  pas  en  ble^i  les  sels  de  fer  :  elle  ne  laisse  d'ailleurs 
aucun  résidu  quand  on  la  brûle  au  contact  de  l'air. 

La  correspondance  imprimée  compirend  :  i"".  le  Bulletin 
d^ndustrie  agricole  et  manufacturière  de  Saint-Etienne , 
tome  a,  3, 4?  i^^^  ;  ^''-  l'Introduction  à  l'étude  de  la  chimie 
par  la  théorie  atomique,  par  M.  Baudrimont;  M.  Bussy 
fera  un  rapport  verbal  sur  cet  ouvrage;  3°.  Journal  cïe 
Pharmacie }  4°*  Rapport  officiel  sur  le  congrès  scientifique 
tenu  h  Caen,  juillet  i833;  M.  Lodibert  rapporteur; 
S^'.deux  numéros  delà  Gazette  éclectique,  M.  Chéreau 
rapporteur. 

M.  Chevallier  fait  hommage  k  la  Société  d'une  notice 
surM.  Vauquelin.  Cette  notice,  qui  présente  un  exemple 
de  la  possibilité  d'unir  la  typographie  à  la  lithographie  , 
a  fourni ,  sur  une  seule  pierre  et  dans  un  même  tirage  fait 
par  M.  Delarue  ,  i°.  un  transport  de  gravure  sur  pierre  ; 
a*»,  un  transport  décomposition  typographique;  3**.  un  tran- 
sport d'un  dessin  au  cr.lyon;  4°«  tin  transport  de  deux 
dessins  à  la  plume;  5**.  des  écritures  sur  pierre  et  des  écri- 
tures autographiées  et  transportées. 

M.  Robiquet,  à  l'occasion  des  dernières  expériences  de 
M.  Pelouze  sur  les  modifications  qu'éprouvent  certains 
acides  organiques,  en  les  exposant  à  des  températures  dé- 
terminées, tnonlre  A  la  Société  un  petit  appareil  propre 
à  obtenir  des  températures  consUntes.  M.  Planche  de- 
mande que  le  dessin  en  soit  inséré  dans  le  prochain  nu- 
méro du  Bulletin. 


OB   PHàHMAGIfi.  li;^ 

Mi  Hefûâftde2  lit  eu  son  nom  et  en  celui  de  M.  Garot , 
un  rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Mouchon ,  relatif  à  la 
préparation  de  l'extrait  de  laitue  avee  les  ti^es  desséchées 
de  cette  plante.  Sur  les  observations  de  plusieurs  mem- 
bres ,  la  Société  décide  que  le  rapport  sera  difTéré 
jusqu'à  ce  que  MM*  les  commissaires  aient  pu  répéter  le 
procédé  de  M.  Mouehon. 

M.  Henry  lit  un  rapport  sur  un  mémoire  de  MM.  Lo- 
renzo  et  Morens.,  sur  une  substance  cristallisée ,  que  les 
auteurs  appellent  espartine,  et  qu'ils  ont  découverte  dans 
le  genêt  commun  [spartium  tnonospermum  h»).  Cette 
matière  paratt  n'être  autre  chose  que  de  la  salicine. 
MM.  Henry  et  Lecanu  proposent  l'insertion  du  mémoire 
de  MM.  Lorenzo  et  Morens  dans  le  Bulletin  de  la  So- 
ciété, et  la  nomination  de  ces  deux  chimistes  au  titre  de 
correspondans.  M«  Lodibert  est  chargé  d'un  rapport  sur 
leurs  travaux. 

M.  Bonastre  dépose  sur  le  bureau  un  mémoire  sur  l'a- 
nalyse de  la  graine  d  ambretle  (  hibisus  hab-el  tnoschus  ) , 
et  une  substance  cristallisée  retirée  de  cette  graine. 

M«  Bussy  lit  un  rapport  sur  les  travaux  de  M.  Morel. 
Ce  pharmacien  est  nommé  à  l'unanimité  membre  corres- 
ponaant  de  la  Société. 

M.  Lecanu  lit  un  rapport  d'admission  sur  les  travaux 
de  M.  Félix  Boudet. 

M.  Boudet  est  proclamé  à  l'unanimité  des  suffrages 
membre  résident  de  la  Société» 

SOCIÉTÉ  DE  PRÉVOYANCE 

DES  PHARMACIENS  DU  DÉPARTEft^EKT  DE  LA  BEINÉ. 

La  Société  de  prévoyance,  établie  entre  les  pharma- 
ciens du  département  de  la  Seine ,  arrêta ,  dans  sa  séance 
du  ^  août  dernier ,  sur  la  proposition  qui  lui  en  fut  faite 
par  son  conseil  d'administration  ^  qu'un  nouveau  projet 
de  loi  sur  l'exercice  de  la  pharmacie  serait  rédigé  sur  les 
matériaux  fournis  par  une  commission  spéciale  (t),  et 

mmmm^  ij  11  I       I     II     II      I    I..  «.iwi— .1.  !!■  I  .  .,■111     >■■     ■■!     I       I »'*» 

(i)  Cette  commission  ,  composée  de  MM.  Boullay,  Raymond,  Ber- 
nard-Derosne ,  Gùihoart  et  Thubœuf ,  se  réunit  p^ur  travaiUer  conjoin- 
tement avec  celle  nommée  par  la  Société  de  Pharmacie.  IMM»  Rohiquet, 
Chereau,  Cap,  Blondeau  et  Boution-Oiailard  t'ont paitie de  cette  der« 
nière. 


laS  JOURNAL   DB   PHARMACIE. 

que  ce  projet  serait  adressé  au  ministère  et  aux  chambres. 

Elle  a  pensé  aussi  qu'en  cherchant  à  augmenter  le 
nombre  de  ses  souscripteurs ,  elle  acquerrait  la  force  mo- 
rale dont  elle  a  besoin  pour  appuyer  ses  demandes  orès 
de  l'aulor^é.  Pour  arriver  à  ce  but,  il  fut  décidé,  uans 
la  même  séance,  que  la  souscription  qui  avait  été  jus- 
qu'alors de  3o  fr. ,  serait  réduite  à  12  Ir.,  et  qu'une  cir- 
culaire en  avertirait  les  pharmaciens  de  Paris,  et  les  pré- 
viendrait que  ceux  d'entre  eux  qui  s'inscriraient  comme 
membres  de  la  Société ,  eii  signant  la  feuille  de  présence, 
prendraient  immédiatement  part  à  ses  travaux ,  et  à  la 
nomination  de  ses  officiers  pour  l'année  i834« 

Cette  séance,  qui  avait  été  fixée  au  6  décembre,  s'ouvrit 
à  midi  et  demi,  sous  la  présidence  de  M.  Aaymond.  Cin- 
quante-six nouveaux  membres  vinrent  s'inscrire  à  côté 
des  quarante  dont  se  composait  le  personnel  de  la  So- 
ciété ,  cei  qui  porte  son  effectif  à  quatre-vingt-seize. 

MM.  Hottot  et  Garot,  nommés  pour  la  vérification  des 
comptes  de  M.  le  trésorier,  font  un  rapport  favorable  sur 
la  gestion  de  ce  comptable;  et  il  résulte  de  leur  examen, 
que  la  Société  possède  aujourd'hui  i2,55o  fr.   3o  cent. 

M.  Guibourt  lit  un  aperçu  sur  le  travail  qui  a  pour 
objet  la  législation  pharmaceutique. 

L'ordre  du  jour  appelant  le  renouvellement  d'une  partie 
des  membres  du  bureau ,  les  élections  ont  donné  le  ré- 
sultat suivant  : 

M.  Boudet,  vice-président,  passe  à  la-présidence  ; 

M.  Robiquet  est  élu  vice-président  ; 

M.  Bernard-Derosne ,  secrétaire-adjoint,  devient  se- 
crétaire général  ; 

M.  Cap  est  élu  secrétaire  adjoint; 

M.  Béral  est  réélu  trésorier; 

MM.  Vée  et  Chereau  sont  nommés  conseillers  ; 

Et  MM.  Corriol ,  Robinet ,  Touche  et  Regnaud  Victor  , 
membres  de  la  commission  permanente. 

La  Société  charge  le  conseil  dadministralion  de  véri- 
fier son  règlement,  et  dy  faire  tous  les  chang^mens  qui 
y  sont  devenus  nécessaires. 


PARIS.  — IMPRÏiMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAIN, 

/     RUB    RACIKE,    B".    4»   PIACE    DE   l'odÉON. 


"•f>- 


xTournai lie  J*7utrf9Ui4:^^  -iSJ4-  ■ 


kJ 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

CONTENANT 

LE  BULLETIN 


•  » 


DES  TRAVA.UX  PE  LA  SOCIETE  DE  PHARMACIE 

fi£   PARIS. 


N°.  in.  —  20*.  Atmée. — Mars  i834. 


"_**•"  ■  ■  *  ;  T  • 


De  l'analyse  élémentaire  des  substances  organiques  (i). 

Par  M.  J.  Dumas. 

PREMIERS    PARTIE. 

On  entend  par  analyse  organique  élémentaire^  celle 
qui  a  pour  objet  dé  faire  connaître  la  nature  et  la  propor- 
tion exacte  des  éléniens  dont  une  substance  organique 
se  compose. 

Ce  problème  important  n'a   été  résolu  d'une  manière 

(i)  £11  publiant  ces  pages  détachées  du  cinquième  volume  de  Toa- 
vrage  de  M.  Dumas ,  qui  est  sous  presse,  les  rédacteurs  du  Journal  de 
Pharmacie  tant  pensé  qu'ils  rendraient  service  aux  jeunes  chimistes  qui 
tournent  leurs  travaux  vers  cette  direction  nouvelle  et  féconde. 

XX'.  Année.  —  Mars  i834-  9 


l30  JOURNAL 

complète  etpratiqile  c(il^âprèê  de  loilgiiès  recherches.  Le 

procédé  que  l'oti  Suit  généralement  aujourd'hui  consiste 
à  brûler  la  substance  au  moyen  de  loxide  de  cuivré,  de 
manière  a  fédOire  sôh  Carbona  en  addd  carbonique  et  son 
hydrogèûe  en  eflu.  Qùaiid  elle  C§t  azotée,  on  recueille 
Fazole  à  1  état  de  gaz.  L'oxigène  que  la  substance  peut 
renfermer,  est  représenté  par  Texcès  de  poids  de  celle-ci 
sur  le  carbone ,  Thydrogène  et  l^aaote  réunis. 

Nous  aliôds  décHrè  avec  soiti  les  procédés  qiie  Ton  em- 
ploie pour  brûler  la  matière ,  ainsi  que  pour  doser  leau  , 
l'acide  carbonique  et  l'azote. 

La  combustion  d«  là  tnaiièrè  ddvMt  s^dpéfer  au  moyen 
de  l'oxide  de.  cuivre ,  il  faut  se  procurer  a  abord  celui-ci 
en  quantités  assez  considérables  ;  les  chimistes  ont  donné 
qtiélque  citteniion  aux  diverses  méthodes  qui  peuvent  le 
fournir  pur  et  dans  l'état  lé  {)lds  favorable  au  succès  de 
l'opération. 

Les  recherches  de  M.  Berzélius  ayant  prouvé  que  Toxide 
de  cuivre  peut  retenir  des  quantités  notables^  des  alcalis 
qui  ont  servi  à  opérer  sa  précipitation  ,  il  faut  éviter  tout 
procédé  dans  lequel  loxide  aurait  eu  le  contact  d'une 
substance  «ilcaline  6xe,  et  l'on  sait  d'ailleurs  que  rammo- 
niaque  rie  peut  pas  être  employé  comme  agent  de  précipi- 
tation. Il  reste  donc,  comytie  procédés  faciles,  l'oxidation 
directe  du  cuivre ,  la  décomposition  par  le  feu  du  sulfate, 
du  nitrate  ou  du  carbonate  de  ce  mêlai. 

L'oxidation  directe  du  cuivre  peut  s'^ilectu^r  sur  delà 
tournure,  sur  des  planures  ou  sur  de  la  limaille  de  ce 
métal.  On  place  le  cuivre  divisé  dans  la  moufle  d'un  four* 
néau  de  coupelle,  et  on  l'y  laisse  quelques  heures*  Au  be- 
soin ,  on  pulvérise  la  matière  dans  un  mortier  de  bronze, 
et  au  moyen  du  tamis  on  sépare  l'oxide  q^ui  s'est  détaché 
des  lamelles  cuivreuses  qui  n'ont  pas  éprouvé  d'oxidation. 
Celles-ci ,  repassées  à  la  moufle ,  fournissent  une  nouvelle 
quantité  d  oxide*  Ainsi  préparé  ^  t'oxide  de  cuivre  est  dur. 


D£    f^HAJftMAClE.  l5l 

cnhéri^t,  dênsè  et  difficile  à  réduire.  La  matière  organique 
se  mêle  mal  arec  lui  ;  sa  combustion  exige  une  ehaledr 
roti^e*  Aussi ,  bien  que  toutes  les  analysés  puissent  s'exé- 
cuter a?ed  cette 'espèce  d'oxide,  toutefois  on  se  trouvera 
mieux  de  ne  pas  l'employer  pour  les  méistnges ,  qu;lnd  il 
«agit  surtout  de  matières d'un^  difficile  Combustion. 

Une  autre  manière  dé  se  procurer  Totide  de  ctiivirë 
directement)  consiste  à  brûler  lé  résidu  métallique  de  la 
distillation  du  verdet  ou  du  vert-de-*gris.  Ces  acétates  lais- 
sent ^  comme  on  sait,  un  résidu  métallique  pulvérulent 
et  si  combustible,  qu'il  suffit  de  le  toucher  avec  un  ehar- 
boti  enflammé  pour  qu'il  pretiné  féU  comme  de  t'atfiadoù. 
La  combustion  gagne  de  proche  en  proche ,  et  Toxidation 
se  trouve  complète  si  on  a  pris  1^  soin  de  temuer  douce- 
ment la  masse  pendant  son  ighition.  L'opération  s'exécute 
dans  an  tét  à  rètir  que  l't^n  thaufl'e  â\i  rouge ,  poiir  main- 
tenir la  combustion.  Quand  elle  pandt  terminée,  il  reste 
éncote  néanmoins  bèduedtip  de  cuiî^ré  interposé  parmi 
l'oxide.  On  place  le  mélange  par  coUches  dans  uti  creuset, 
.en  arrb^ant  chaque  codcbe  âVeb  de  Tacide  nitrique,  et  bn 
chaufi'e  peii  à  peu  lé  creuset  ju^riii'a  ce  qiie  U  matière  soit 
itieandescente  et  n'enhalë  plus  la  hioii:idre  vapeur.  Ainsi 
préparé ,  l'oxide  de  cuivre  n'a  pas  éprouvé ,  à  beaucoup 
près ,  un  coup  de  feu  ausfti  fort  que  lé  précédent.  Aussi 
esl-il  bien  moins  itxt  ^  bieo  moins  cohérehl;  e( ,  par  suite  sa 
réduction  s'opère  plus  aisément.  II  peut  donc  être  employé 
pour  ËHre  les  mélanges,  même  quarid  il  s'dgit  de  corps 
:peu  combustiblet. 

L'oxideprrovenafit  delà  décomposition  dd  sulfate  de 
cuivre  par  le  feu,  se  rapproche  beaucoup  du  précédenl 
par  son  état  de  division,  mais  il  est  plus  difficile  à  réduire. 
Du  reste,  sa  préparation  exigé  urle  grande  aitenlion 
pour  éviter  la  présence  du  sous-suliale  de  cuivre,  ainsi 
t{u«  celle  du  sulfure  qui  peut  se   former,  si  quel(|L«es 


l32  J013RNAL 

gaz  carbures  pénètrent  dans  le  creuset.  Je  ne  pense  pas 
qu'il  convienne  de  choisir  ce  procédé  de  préparation. 

Le  nitrate  de  cuivre,  décomposé  par  le  feu  dans  un  creu- 
set de  terre,  donne  un  oicide  léger,  très-fin  et  d'un  fort 
bon  emploi.  Mais  cet  oxide  serait  presque  toujours  mêlé 
de  sous-nitrate  si  Ton  n'avait  soin  de  briser  les  petites 
masses  qu'il  oii'rc,  et  de  le  calciner  une  seconde  fois  quand 
on  aperçoit  les  plus  légères  traces  verdà  très.  En  tout  cas, 
cçtte  seconde  calcination  sera  toujours  utile.  Cet  oxide  est 
le  meilleur  de  tous  pour  faire  les  mélanges  quand  on 
analyse  des  matières  difficiles  à  brûler.  Mais  si  1  on  vou- 
lait s'en  servir  pour  des  substances  très-riches  en  charbon 
6u  en  hydrogène ,  il  arriverait  souvent  que  le  mélange 
brûlerait  tout  à  coup  comme  une  poudre  qui  fuse.  Les 
gaz  dégagés  trop  vite  seraient  impurs  ,  on  ne  pourrait  les 
récolter  qu'avec  difficulté ,  et  l'opération  serait  manquée. 
Cette  circonstance  tient  à  ce  que  cette  variété  d'oxide  est 
très-divisée,  très-facile  à  réduire ,  et  qu'elle  se  réduit  réel- 
lement avec  incandescence,  soit  dans  l'hydrogène  pur  soit 
par  le  charbon  ,  enfin  dans  toute  vapeur  combustible  ;  en 
sorte  que  la  réaction  se  propage  avec  une  rapidité  que  Ton 
ne  peut  pas  maîtriser.  On  évite  tout-à-fait  cet  inconvé- 
nient, quand  on  prend  le  soin  de  chauffer  l'oxide  au  rouge 
pendant  une  demi-heure  à  trois  quarts  d'heure.  11  devient 
ainsi  plus  cohérent  et  plus  difficile  à  réduire. 

Les  observations  qui  concernent  Toxide  provenant  du 
nitrate  s'appliquent  également  à  celui  qui  se  retiredu  car- 
bonate par  la  calcination.  Cet  oxide  est  du. reste  peu  em- 
ployé ,  parce  qu'on  redoute  avec  raison  qu'un  lavage  im- 
parfait n'y  ait  laissé  des  traces  du  carbonate  de  soudé  qui 
a  servi  à  le  précipiter. 

Ainsi,  on  peut  et  Ton  doit  même  avoir  sous  la  main, 
quand  on  veut  exécuter  beaucoup  d'analyses  organiques, 
les  quatre  produits  suivans,  que  Ton  a  soin  de  conserver 
dans  des  flacons  à  l'émeri,  où  on   les  enferme  encore 


DE    P'HÂRMAGIE.  î  53 

chauds:  i*.  des  j>lanures  de  cuivre  oxidées  par  le  gril- 
lage à  la  moufle  ;  a**,  la  poussière  en  provenant  par  le  bat- 
tage dans  un  mortier  de  bronze  ;  3**.  loxide  formé  par  la 
combustion  du  résidu  de  l'acétate  de  cuivre  ;  4**»  de  loxide 
formé  par  la  décomposition  de  nitrate.  Répétons  iQi  qu'un 
seul  de  ces  oxides  peut  suflSre,  mais  qu'on  gagne  du  temps 
à  les  avoir  tous ,  parce  que  Ton  voit  bien  vite ,  par  le  pre- 
mier essai,  quel  est  celui  qui  convient  le  mieux  à  la  par- 
faite combustion  de  la  matière. 

-'-  Outre  l'oxide  de' cuivre,  il  faut  encore,  quand  il  s'agit 
d'analyser  une  matière  azotée ,  du  cuivre  métallique  des- 
tiné à  décomposer  l'acide  hyponitrique,  le  deutoxideoule 
protoxide  d'azote  qui  pourraient  prendre  naissance  au 
moment  de  la  décomposition.  Pour  se  procurer  le  cuivre 
mét.allique  à  l'état  convenable ,  il  faut  griller  et  oxider  for- 
tement des  planures  de  cuivre,  puis  les  mettre  dans  un 
tube  que  Ion  ajuste  a  une  source  d'hydrogène  sec.  Quand 
l'air  du  tube  a  été  expulsé  par  l'hydrogène,  on  chauffe  le 
tube  au  rouge,  et  la  surface  des  planures  se  réduit.  Tout  le 
cuivre  étant  revenu  a  l'état  métallique,  on  enlève  le  feù 
et  l'on  continue  à  dégager  de  l'hydrogène  jusqu'à  ce  que 
le  tube  soit  refroidi.  On  enferme  de  suite  ce  cuivre,  pré- 
paré ainsi ,  dans  un  flacon  à  l'émeri  bien  sec. 

Il  est  facile  d'expliquer  les  motifs  qui  rendent  néces- 
saire la  préparation  que  l'on  vient  de  décrire.  Les  pla- 
nures de  cuivre  sont  souillées  d'huile  et  de  poussières  or- 
ganiques qu'il  faut  détruire  parle  grillage.  La  réduction 
par  l'hydrogène  devient  donc  nécessaire  ensuite  pour 
reproduire  le  cuivre  métallique.  Du  reste,  cette  prépara- 
tion offre  un  autre  avantage.  En  oxidant  profondément  la 
surface  des  fragmens  de  planure  et  en  réduisant  ensuite 
l'oxide  formé ,  on  obtient  un  produit  poreux  qui  offre 
beaucoup  de  surface  aux  gaz  oxidés  que  l'on  veut  détruire, 
sans  perdre  l'avantage  que  présentent  les  planures,  qui  ne 


|34  ^p«!^Pï4l' 

risqucnl  jamais  f)  obstruer  les   lubes  en  se  Ussi«ni  trop 
dans  leur  intérieur. 

Il  serait  difficile  et  fastidieux  de  se  procurer  à  neuf  ces 
n^atières  pour  chaque  nouvelle  analyse.  L'expérience 
prouve  qme  cet  eycès  de  précaution  n'est  pas  nécessaire. 
Quand  une  ço|nbustio|i  est  terinifiéq ,  il  «viffit  de  casser  le 
tube  qui  a  servi  ^  Topérer ,  d'en  retirer  les  portipiis  de 
ci^ivre  qui  ont  conservé  tout  leur  éfAat  B)éta)Uquq  ;  cel(ii-ci 
peut  servir  de  nouveau.  Tout  le  vçsle,  tantcuivreq^'oxide, 
est  mi«|  ddp4  un  creuset  ay^c  ou  mén^e  sans  s^dcjiiion 
d'acide  nitrîqiif,  cl^auHé  au  rouge,  remué  doucement  a veq 
mif:  tige  cle  fer ,  puis  enfermé  dans  un  ll^con  à  l'émoi* 
C'est  un  o^ide  très-propre  à  de  nouyelles  analyses* 

|ie  mélange  que  Ton  veut  analyser  doit  être  placé  dan^ 
un  tube  de  verre;  tous  les  essais  qu'oo  a  faits  pourle# 
fempLicer  par  des  tu)>es  métalliques  oi^^.  donné  de  maui- 
Yjiis  r^si||tat$.  Qn  va  voir,  du  reste,  qu'on  peut  copci-» 
lier  l'avantage  que  présentent  les  tubçs  métalliques  sou$ 
le  rapport  de  la  résistance  au  feu ,  avec  celui  qu'on  re-^ 
cherche  dans  les  tubes  vitreux ,  qui  permettent  de  voir 
]^  mftrche  de  la  décomposition,  et  qui  d'ailleurs,  à  raison 
fie  la  difficulté  avec  laquelle  la  chaleur  se  propage  d^ns 
leqr  substance ,  laissent  la  faculté  de  chauQer  Un  pain( 
quelconque ~4e  leur  langueur  au  rouge,  sans^  que  les 
p^irtie^  voisines  participent  a  cette  élévation  de  (eippé-^ 
r^tore, 

Mais  tous  les  tubes  de  verre  ne  conviennent  pas  éga« 
]cp:(çnt  à  ce  genre  d'analyse.  Il  faut  des  tubes  capables 
de  résister  au  rouge  très-prononcé ,  ce  qui  exclut  toutes 
les  variétés  de  verre  blanc  Les  tubes  en  verre  yert  coUr 
viennent  très-bien;  ils  ne  cassent  jamais,  résistent  à  ia 
chaleur  qui  est  nécessaire,  et  rendent  faciles  et  sûres  de# 
analyses  que  les  tubes  de  verre  blanc  permettraient  diffir 
cilement  d'exécuter.  On  doit  donner  à  ces  tubes  40  oi^  i'4 
millimètres  de  diamètre  et  4o  ou  5o  centimètres  de  Ion- 


DE    PHARMACIE.  |3£f 

•  gueur.  L'àréie  iotérieurç  de  la  cassure  du  bout  qu  oo  hme 
ouvert,  Ç3t  abattue  avec  uiie  lime  roade  pour  éviter  toute 
altéra tioii  de  la  suriace  du  bouchon  qui  doit  y  wtrer.  L^ 
bouiferi^é  e^t  tantôt  arrondi,  tantôt  tiré  en  poiqte^  aelo». 
qu'on  veut  mesurer  ou  peser  l'acide  carbonique.  Dans  h 
dernier  cas,  Ja  pointe  est  tirée  suivant  l'axiq  mé|ne  du 
tube  ou  bien  relevée  à  45°  environ. 

Les  tubes  de  verre  attirent  l'humidité  de  Tair.  II  s'en, 
dépose  une  mince  couche  à  leur  surface  interne.  Quand 
on  veut  se  servir  d'un  tMbe,  il  faut  dpncle  chaufl'er  et  le 
dessécher  en  soufflant  de  l'air  dans  son  intérieur. 

En  général,  pour  obtenir  la  combustion  régulière 
d'une  matière  organique ,  il  faut  placer  au  fond  du  tube 
djç  l'oxide  de  cuivre  dans  une  longueur  Je  4  centimètres  ^i 
y  porter  ensuite  le  mélange  qui  occupe  5  pu  6  centime- 
%r^  i  pp  recouvre  celui-ci  d'une  quantité  d  pxide  suffi- 
sante pour  remplir  le  tube  à  3  cenHmètres  près,  quapd  la 
matière  è|  analyser  n'çst  pas  azotée,  Si  elle  renferme  de 
l'azote,  on  met  par-deasus  Je  mélange  i6  ou  ^o  centimètres 
d'o^ide  ,  puis  3ou  |o  centimètres  de  cuivre  métallique^ 
laissant  toujours  le  tube  vide  dans  une  longueur  de  t^oi^ 
centimètre^  environ* 

Quç^lqiieç  cbiinistes  jugent  popvenable  d'employer 
J'o^ide  de  cuivre  en  poudre^  soit  pour  le  mêler  à  la  ma- 
tière ,  ^oit  pour  remplir  le  tube  ;  ipais  dans  ce  ça&  les  gaz 
qui  se  dégagent  ne  trpuyapt  pas  une  issue  facile,  soulè^ 
vent  Ja  maspe  pulvérulente  et  1^  poussent  pomme  un 
pistop  au  dehors  du  tube  à  combustion^  Pour  éviter  cet 
i|^coAvé|iJept ,  on  conseille  de  placer  dans  l'axe  du  tube 
ijn  ftl  de  cuivre  ,  le  long  duquel  se  dégagent  les  gaz.  On 
évite  bien  ainsi  rincoovénient  précité,  mais  çp  détruit 
par  cela  meuve  tout  l'avantage  qu'oSrait  Ja  masse  d'oxide  / 
P^jr  superposée  au  mélange  qu'il  s'agit  de  décomposer, 
Qelle-ci  est  desjtipjBe  à  détruire  les.  traces  d'oxide  de.car- 
bçjfïç  Ql^  4  '^jdf^ëèPfi  parboué  que  laisse  une  cpn^bustiop 


l36  JOURNAL 

imparfaite,  et  il  est  clair  qu'en  ouvrant  une  route  au  gaz, 
on  annule  Feffet  de  la  presque  totalité  de  Toxide  de  cui- 
vre. La  même  réflexion  doit  faire  abandonner  le  procédé 
qui  consiste  à  ouvrir  un  passage  aux  gaz ,  en  mettant  le 
tube  en  place  borizontalement ,  et  le  frappant  de  quelques 
petits  coups  qui  tassentl'oxide  et  l'obligent  ainsi  à  laisser 
un  petit  espace  vide  à  la  partie  supérieu  e  du  tube  et 
dans  toute  sa  longueur. 

J'ai  essayé  ces  divers  moyens,  et,  quoiqu'on  puisse  en 
obtenir  de  bons  résultats  quand  il  s  agit  de  matières  fa- 
ciles à  analyser,  je  crois  pouvoir  assurer  que,  dans  les 
analyses  difficiles ,  ils  offrent  des  cbances  d'erreur  très- 
réelles,  la  combustion  étant  souvent  imparfaite.  A  la  vé- 
rité, il  est  facile  de  savoir  si  une  matière  est  ou  non 
complètement  brûlée;  mais  au  moins  est-il ,  que  ces  pro- 
cédés exigent  des  soins  extrêmes  et  présentent  des  cbances 
d'insuccès  qu'il  est  bon  d'éviter. 

Il  me  semble  rationnel  de  diviser  la  masse  d'oxidede 
cuivre,  au  moyen  d'une  quantité  de  planure  de  cuivre 
oxidée ,  capable  d'ouvrir  partout  aux  gaz  un  passage  assez 
facile  pour  que  ceux-ci ,  s'insinuant  dans  tous  les  vides , 
se  mettent  en  rapport  avec  la  totalité  de  l'oxide. 

Ainsi ,  au  fond  du  tube,  je  mets  de  l'oxide  divisé  par 
cette  planure,  par-dessus  le  mélange  divisé  de  même, 
quoiqu'à  un  moindre  degré  par  la  même  matière  ;  enfin , 
l'oxide  qui  recouvre  le  tout  est  encore  divisé  par  les  pla-  ^ 
nures  grillées.  Ainsi  disposé,  le  tube  offre  une  éponge 
d'oxide  perméable  aux  gaz  dans  toutes  ses  parties  ,  et  les 
opénrtions ,  on  peut  le  dire,  réussissent  toujours  ^  en  ce 
qui  concerne  l'entière  combustion  de  la  matière  qu'il  s'a- 
git d'analyser. 

La  plus  grande  difficulté  que  l'on  puisse  rencontrer  dans 
l'analyse  organique,  provient  d'une  combustion  mal  faite, 
qui  fournit  des  gaz  carbonés,  des  vapeurs  goudronneuses, 
des  oxides  d'azote  ou  même  de  l'ammoniaque.  Je  ne  con- 


Dk    PHARMACIE.  iSj 

riais  qu'un  moyen  assuré  d'éviter  toujours  ces  inconvé- 
riens,  ou  du  moins  de  les  atténuer  au  point  d'en  rendre 
les  conséquences  tout-à-fait  nulles.  Il  consiste  à  forcer 
les  produits  de  la  combustion  à  passer  au  travers  d'une 
colonne  plus  ou  moins  longue  d'oxide  de  cuivre  ou  de 
cuivre  portés  à  une  bonne  chaleur  rouge.  Bien  entendu 
qu'on  fait  varier  la  longueur  de  la  colonne  avec  la  nature 
de  la  substance,  selon  que  celle-ci  estplu^  ou  moins  dif- 
ficile à  brûler.  Les  proportions  fisées  plus  haut  suffisent 
dans  tous  les*  cas.  Mais ,  comme  il  serait  difficile  de  main- 
tenir cette  pcirtie  du  tube  à  l'incandescence  ,  pendant 
toute  la  durée  des  opérations  ,  sans  lui  faire  éprouver 
de  déformation  ,  il  est  fort  commode  de,  la  revêtir  d'une 
enveloppe  de  clinquant,  ou  mieui^ ,  de  ce  qu'on  nomme  du 
cuivre  gratté.  Le  clinquant  pris  un  peu  épais  sert  à  trois 
ou  quatre  opérations.  Le  cuivre  gratté  peut  servir  bien 
plus  souvent.  Cette  enveloppe  maintient  si  bien  le  tube, 
que  Ton  peut  sans  crainte  en  porter  la  température  à 
l'incandescence  pendant  toute  Li  durée  ^le  la  combustion, 
quelque  lenteur  tju'on  mette  à  Hexpérience. 

La  manière  de  chauffe/  le  tube  exerce  une  si  grande  in- 
fluence sur  le  succès  des  expériences ,  qu'il  est  indispen- 
sable de  faire  usage  d'un  fourneau  disposé  avec  un  soin 
particulier. 

Je  me  sers  d  un  fourneau  long  en  terre  ;  c'est  le  four- 
neau que  les  repasseuses  emploient  pour  chauffer  leurs 
fers.  Les  trous  qui  donnent  l'air  ordinairement  doivent 
au  contraire  léire  bouchés  avec  de  l'argile,  et  la  cavité 
qui  sert  à  contenir  les  charbons  est  remplie  de  cendres 
jusqu'au  niveau  des  bords  du  fourneau.  Une  grille  en 
fil  de  fer  repose  sur  ce  lit  de  cendre.  Cette  grille  est 
munie  de  huit  ou  dix  arceaux  en  fil  de  fer  fort,  qui  ser- 
vent à  soutenir  le  tube  à  quatre  centimètres  au-dessus  de 
la  grille. 

Ce  fourneau  présente  l'avantage  de  fournir  une  cha- 


i38  jouaNAi^ 

leur  égale  et  Hmilée  aussi  exactement  que  Ton  veut  aux 
points  qu'il  convient  de  chauffer.  Il  n  y  a  ni  faux  courans 
4  Mr ,  ni  raypnnemens  des  parois  à  craindre ,  en  sorte 
qii€,  pour  modérer  une  décomposition  trop  rapide,  il  suf- 
fit d«  retirer  le  fragment  de  charbon  qui  loccasione  ;  la 
«larchfi  de  l'opération  se  régularise  à  l'instant. 

11  f^^t  maintenant  établir  quelques  règles  pratiijues 
sur  la  m«^<)ièrede  porter  la  substance  qu'il  s'agit  d'analyser 
dans  le  tube  à  combustion.  Cette  manière  doit  varier, 
en  eifi^t,  seloo  que  (a  substance  est  solide,  liquide,  ix^e 
ou  très-volatile. 

S'il  n'agit  d'une  matière  solide ,  il  f^ut  la  peser  et  la 
perler  immédiatement  dans  un  mortier  dagate  sec  et 
même  cbaud ,  quand  la  nature  de  la  matière  le  permet , 
ce  qui  nirrive  presque  toujours.  On  bi  bfôie  avec  lo^ide 
dd  puivre  proveuai^t  du  nitrate,  qu'il  faut  employer 
cbaud ,  si  op  le  peut.  L'on  évite  i  en  respirant ,  de  porter 
l'hal^neBur  l^raéI«ioge,  ce  qui  pourrait  y  introduire  de 
rbumidité*  i^a  matière  est  bientôt  broyée,  au  point  de 
ne  plus  être  en  grains  discernables ,  et  le  mélange  peut 
être  versé  dans  le  tube.  C'est  alors  seulement  que  l'on 
ajoute  1^  plapures  o^^idées  destinées  à  le  diviser.  Ëm« 
ployées  chaudes ,  elles  chassent  de  la  poudre  toute  hu- 
midité accidentelle,  et  dès  ,  qu'elles  sont  mêlées  grossiè- 
rement à  la  poudre ,  il  faut  porter  le  tout  dans  le  tube. 
Paiir  c^}a,  au  met  le  mélange  sur  une  feuille  de  clinquant 
fSQupée  ei|  façon  de  carte ,  et  on  le  fait  couler  dans  h  tube 
qui  a  déjà  reçu  quelques  centimètres  d'oxide  de  cuivre 
cbaud  mêlé  de  planures  grillées 

Certaines  matières ,  quoique  solides ,  sont  si  volatiles  , 
qu'il  serait  LoutTà-fait  inutile  de  les  mélanger  av^c  l'pKide 
de  cuivre.  Dès  la  première  impression  du  feu,  elles  dis- 
tiUeraient,  et  le  mébnge  se  trouverait  détruit  \  c'est  donc 
peine  perdue.  Le  camphre  ,  la  naphtaline  et  bien  d'autres 
«Wp»  m^{  *»«ftpe  ç^^  U  ?#t  a%^  d'en  pe^pr  çl«?s  frag- 


n/^em  que  Ton  fait  tomber  dans  ]e  iubi*  Alt^rnalivemeot) 
avec  de»  portious  doxidè  de  cuivre  pro¥4BqAai  du  nitrate» 
dÎTisé  par  des  plaoures  grillétsa* 

Quand  ^1  s  a^t  de  ]iquidQ$  pep  0u  poipt  TolatiU  ^  oo 
peut  les  verser  dans  une  capsule  de  porcelaine  et  verser 
par-dessus  loxide  de  cuivre  fif)  (fui  les  absorbe  bieut^l. 
Au  moyçu  d'up  pilon  d'agate ,  on  broie  le  mélange ,  et 
l'on  ^ijoute  ensuite ,  comiae  k  l'ordinaire ,  les  planuires 
Qxidées ,  puis  on  verse  le  tout  dans  le  tiibe. 

•  Si  le  liquide  est  volatil  SJ^PiS  lêtra  beaucoup ,  comme 
lether  oicalique,  Tessence  de  térébentbioe ,  et  en  général 
Vil  bout  ail-dessus  de  4ao*ei  au-dessous  de  Soo*",  il  est 
nécessaire  d  éviter  un  brojage  à  Tair,  qui  en  ferait  per- 
dre quand  Voxide  est  chaud  ,  ou  qui  laisserait  àl'oxide  le 
temps  de  se  charger  4^'humidité  si  oi|  l'employait  froid.  On 
pie(y  en  ce  cas ,  Içliquide  daps  un  petit  tubeoiivert  par  un 
bout  et  capable  d'entrer  dans  le  tube  à  combustion.  On 
fait  glisser  ce  petit  tube  dans  If: grand,  après  que  pelui^ci 
a  déjà  reçu  quelques  centimètres  d'oxide  mêlé  de  pW 
^ur^s.  On  verse  9  par^dessus  le  petit  tube ,  de  l'oxide  en 
poudre,  tant  pour  le  remplir  que  pour  l'entpurer,  puis  o^ 
ajoute  ,  comme  à  {ordinaire ,  le  inélanges  d'oxide  et  de 
planures,  pour  remplir  le  grand  tube. 

Est-il  question  eisfiu  de  Fanalyse  d'une  substance  très-^ 
volatile ,  comme  l'alcool ,  Téther ,  la  liqueur  des  HoUan-* 
dais,etc.yil  faut  la  peser  dans  une  ampoule  dont  la  poéete 
dççueure  ouverte  :  oi^  met  au  fond  du  tube  deux  ou  troif 
centimètres  d  oxide  et  de  planures  oxidées ,  et  prenant 
r^mpoule  sur  la  balance ,  au  moment  où  on  vient  de  la 
peser,  on  la  fait  toipber  dans  le  tube,  la  pointe  dirigée 
vers  le  fond  On  ajoute  un  peu  d'oxide  sec  et  froid  par* 
dessus ,  puis  le  mélange  ordinaire  qui  peut  être  intro* 
duit  plqs  ou  moins  chaud,  selon  la  nature  de  la  Uqumir* 

Ainsi ,  dans  lu  disposition  du  tube  pour  une  niatièrc 
non  azqtiif ,  oq  pe^t,  ^i^ng^er  troi$  région#  et  il  y  en  9 


l4o  .  JOURNAL 

quatre,  quand  il  s  agit  d'une  substance  azotée-  En  partant 
du  bout  fermé ,  on  a  r  une  couche  d  oxide ,  2°  le  mélange 
ou  le  tube  qui  contient  la  matière,  3**  une  nouvelle  couche 
d  oxide,  4"*  et  enfin  une  couche  de  cuivre  métallique  ,  si  la 
matière  est  azotée. 

Ces  divers  couches  doivent  être  chauffées,  dans  un 
ordre  déterminé.  On  place  le  charbon  qui  doit  être  tou- 
jours très-allumé  et  ne  produisant  plus  de  flamme,  d  abord 
du  côté  ouvert  dn  tube,  qu'on  entoure  peu  à  peu  de  char- 
bon ardent ,  jusqu'à  ce  qu'on  soit  arrivé  à  trois  centimè- 
tres du  mélange  ou  de  la  matière  ;  on  attend  alors  que  le 
tube  soit  bien  incandescent.  Il  fautTentretenir  à  cet  état 
pendant  toute  la  durée  de  la  combustion  ,  en  ajoutant  des 
charbons  rouges  à  mesure  du  besoin. 

Quand  la  portion  du  tube  entourée  de  clinquant  est 
bien  rouge ,  on  porte  deux  ou  trois  charbons  autour  de  la 
partie  effilée  du  tube  ,  c'est-à-dire  à  Textrêmité  bouchée. 
On  empêche  ainsi  que,  par  distillation,  la  matière  ou  les 
produits  de  sa  décomposition,  viennent  s'y  condenser. 
Quand  on  analyse  des  substances  volatiles  surtout,  il  en 
résulterait  un  grave  inconvénient  ;  la  matière  une  fois 
confinée  dans  cette  partie  étroite,  serait  retenue  par  la 
capillarité,  au  point  de  rendre  impossible  toute  évapora- 
tion  régulière.  Elle  en  sortirait  par  bouQées  de  vapeur  , 
qui  ne  permettraient  pas  une  combustion  exacte.  On  évite 
cet  accident,  en  garnissant,  comme  on  Ta  dit,  le  fond  du 
tube  d  oxide  pur  et  en  le  maintenant  chaud,  dès  avant 
que  la  décomposition  commence. 

Les  soins  qu'exige-celle-ci  varient  avec  la  nature  des 
produits  qu'on  analyse.  Si  c'est  une  matière  solide  ou  un 
liquide  peu  volatil ,  on  porte  du  charbon  rouge  près  des 
portions  qui  avoisinent  le  clinquant  et*  se  laissant  guider 
par  la  production  du  gaz  carbonique ,  qui  doit  être  lente  et 
régulière ,  on  en  remet  de  nouveaux  ,  en  approchant  peu  à 
peu  de  l'extrémité  du  tube.  Dès  qu'une  partie  du  mélange 


DE    PHARMACIE.  l^î 

cesse  de  fournir  du  gaz,  on  en  rapproche  les  charbons, 
de  ^manière  à  rougir  celte  portion  du  tube  ;  de  telle  sorte 
que ,  lorsque  la  décomposition  est  accomplie  j  le  tube  est 
incandescent  dans  toute  sa  longueur. 

Quand  on  fait  l'analyse  d'une  liqueur  très-volatile,  en- 
fermée par  conséquent  dans  une  ampoule ,  on  doit  dis- 
poser celle-ci  de  façon  qu'elle  soit  à  peu  près  à  dix  centi- 
mètres du  clinquant  et  à  pareille  distance  de  la  portion 
effilée  du  tube.  Dès  lors  il  devient  facile  de  faire  bouil- 
lir la  liqueur  dans  l'ampoule,  de  manière  à  la  vider  en- 
tièrement sans  que  la  décomposition  ait  commencé.  Il 
suffit  d'approcher  un  charbon  rouge  du  point  occupé  par 
le  corps  de  l'ampoule.  La  liqueur  est  absorbée  par  l'oxide 
voisin  de  la  pointe,  et  il  est  très-facile  ensuite  d'en  opérer 
la  décomposition.  On  porte  au  rouge  peu  à  peu  l'oside 
placé  ea  avant  du  liquide ,  et  bientôt  celui-ci  se  volatilise 
de  lui-même  et  vient  se  décomposer.  Au  besoin ,  on 
avance  ou  on  retire  les  charbons,  qui  sont  à  proximité 
du  point  que  la  liqueur  occupe ,  se  laissant  guider  en 
cela  par  le  dégagement  des  gaz. 

Quatre  indices  permettent  de  juger  si  la  combustion 
s'est  bien  opérée  :  l'aspect  des  gaz  qui  peuvent  être  nua- 
geux par  la  présence  de  vapeurs  goudronneuses  ;  leur  sa- 
veur qui  est  souvent  empyreuma tique,  bien  qu'ils  soient 
clairs  et  transparens  ;  un  dépôt  de  charbon  sur  les  por- 
tions d'oxide  réduit  qui  avoisinait  la  matière  ;  enBn  ,  la 
lenteur  que  l'opération  met  à  se  terminer ,  bien  que  tout 
le  tube  soit  incandescent. 

Nous  allons  en  quelques  mots  décrire  quelques-unes 
des  particularités  qui  se  remarquent  dans  ces  accidens. 
*  Quand  on  soumet  à  l'analyse  des  produits  d'une  facile 
combustion ,  comme  le  sont  en  général  tous  les  corp^  qui 
ne  contiennent  pas'beaucoup  de  carbone  ou  d'hydrogène, 
ces  accidens  ne  se  présentent  pas.  Dans  le  cas  contraire, 
une  partie  de  la  matière  se  brûle,  /nais  l'autre  éprouve 


une  Véritable  distUlation  qtii  dodne  tiaiéâahce  à  des  va- 
peurs  huileuses  trës^riches  ert  charbon  et  en  hydrogène, 
et  douées  d'une  len^ion  assez  forte  pour  rester  mêlées  au 
gaz  carbonique  dans  tout  son  trajet  au  travers  du  tube. 
On  conçoit  que  fces  vapeurs,  ainsi  disséminées  dans  le  gaz, 
en  deviennent  bien  plus  difficiles  à  brûler.  Elles  sont  ra- 
rement hsses  abondantes ,  quand  on  prend  les  prédautions 
que  j'ai  indiquées,  poilir  donner  un  produit  condensé 
appréciable.  Mais  il  est  certain  que;  lorsque  les  tubes 
•ont  trop  courts  et  la  température  trop  basse,  on  ob- 
tient assez  de  ces  vapeurs  pour  qu'elles  produisent  quel- 
ques iputtelettes  oléagineuses  dans  les  parties  froides 
de  l'appareil.  Il  faut  rejeter  toute  ansllyse  entachée  d  une 
telle  cause  d'erreur.  J'en  dis  autant  des  eipériences  qui 
ont  fourni  des  gaz  nuageux.  Les  causes  sont  les  mémeS , 
et  avec  les  précautions  que  j'indique,  il  ne  m'est  pas  afc^- 
rivé  d'accident  de  ce  genre  dans  plus  de  deux  ou  trois  et- 
périences  sur  plusieurs  centaines. 

Mais,  si  ces  combustions  très-imparfaiteé  s'évtteht  san^ 
difficulté,  je  n'oserais  en  dire  autant  de  celles  qui  pèchent 
encore,  quoiqu'à  un  moindre  degré,  et  qui,  sans  fournir 
d'huile  ou  de  vapeurs  blanches ,  donnent  des  gaz  empy- 
-reumatiques.  Cet  accident  est  très-fréquent  dans  rana*» 
iyse  deé  corps  fortement  carbonés  ou  hydrogénés.  Les  gaz 
offrent  une  saveur  d'empyreume  facile  à  apprécier,  quel- 
que faible  que  soit  la  portion  de  matière  échappée  à  l'a*- 
nulyse.  Aussi ,  le  meilleur  moyen  de  se  rendre  compte  de 
la  marche  delà  combustion,  consiste-l-ii  à  essayer  le  gaz 
en  l'aspirantt  Ce  caractère,  quand  il  se  présente,  doit 
engager  à  redoubler  de  précaution  dans  la  disposition  de 
l'expériencef  Mciii  il  faut  cijouter  que  l'erreur  qu'il  in- 
dique est  souvent  négligeable,  i  ou  a  milligrammes  de 
substance  empyreumatique  suffisent 'bien  pour  donner 
une  saveur  au  gaz ,  mais  ne  modi6ent  pas  sensiblerhent  le 


DE    tilAfcMÀCIE.  14^ 

résultat  de  l'aîiàlyse.  Cepcodant ,  il  t^ohvièfit  dt  i-éilérer 
les  essaie  jusqu'à  ce  que  toute'saveur  aitdièparu. 

Il  arrivé  assez  souvent  qu'une  partie  du  ch«irbou  échappe 
à  }a  combustion.  On  évite  cet  accident. pour  les  corpus  soli-^ 
des  en  les  mêlant  tréâ-întiinement  avec  deFoxide  fin  et  ten- 
dre; mais,  pour  les  sûbstatices  volatiles,  on  est  embal*-^ 
rassé  pônrirôbter  un  moyen  Commode  et  sôr,  propre 
à  prévenir  cet  accident,  ou  du  ,lnoiils  à  le  faife  recon^ 
naître. 

II  est  dès  cas  OÙ  le  èharbon  se  voit  en  ()OtlsèiAre  noire 
sur  le  cuivre  réduit  ou  sur  la  paroi  du  tube.  Il  en  est  d'ail'^ 
très  où  on  ne  l'aperçoit  paS.  Dans  ce  dernier  cis  même ,  je 
erôis/que  Tinesactitude  de  l'analyse  peut  se  reconnaître  à 
un  caractère  assez  facile  à  constater.  Dans  les  combustions 
bien  faites ,  le  déjgâgemetit  de  gaz  cesse  ,  pour  ainsi  dire, 
tout  d'un  coup.  Quand  il  y  a  dépôt  de  charbon ,  ce  déga*- 
gement  continue  long-temps,  quoique  tout  le  tube  Soit  in- 
candescent, parce  que  ce  charboii  se  brûle  cohime  par  une 
sorte  de  cémentation.  Il  faut  toujours  se  défier  d'une  ana- 
lyse qui  a  offert  ce  caractère. 

L'ulmine  possède  h  Un  haut  degré  Cette  résist.liice  à  la 
combustion.  On  ]A  retrouve ,  mais  par  l'eflet  d'une  dé- 
composition produite  par  la  simple  chaleur,  dans  cer- 
taines huiles  ou  produits  analogues,  et  particulièrement 
dans  les  huiles  pesantes,  C*est-fi -dire  peu  hydrbgétiées , 
quoique  très -carbonées.  Dans  les  deux  eas,  le  seul  remède 
que  Vôn  puisse  ifldiquer  consiste  si  adapter  aU  tube  à 
combustion  Un  petit  appareil  qui  lui  fournisse  du  gaz 
Oxlgêfte,  une  fois  la  combustion  terminée.  Une  petite 
boule  qui  renferme  du  chlorate  de  potasse  fondu  et  qu  on 
adapte  à  la  partie  effilée  dd  tube,  remplit  parfaitenient 
cet  objet.  On  a  Soin  Sfeuletneiit ,  quand  on  dispose  Tap- 
pareil  dans  ce  but,  de  donner  h  la  pointe  un  peu  plus  de 
force  qu'à  lordlUaire,  et  de  la  casser  régulièrement  quand 
le  tube  cesse  de  fournir  du  gass  par  lui-même.  Laissant 


l44  JOURNAL 

le  tube  incandescent,  et  donnant  naissance  à  un  courant 
de  gaz  oxigène  ,  on  achève  de  brûler  le  charbon  déposé. 

Rien  n'empêcherait ,  dans  lanalyse  d'un  corps ,  comme 
l'acide  ulmique,  de  placer  d'avance  le  chlorate  de  potasse 
au  fond  du  tube  ;  mais  dans  l'analyse  des  produits  volatils, 
on  s'exposerait  à  des  détonations  fort  dangereuses ,  et  j'ai 
appris,  par  expérience,  que  les  soins  les  plus  minutieux 
dans  la  c^^nduite  du  feu  n'en  garantissent  pas  toujours. 
Il  faut  donc  éviter  cette  disposition. 

Les  détails  circonstanciés  dans  lesquels  on  vient  d'en- 
trer pourraient  certainement  suffire  ;  mais  on  trouvera 
pour  plus  de  facilité,  à  la  fin  de  ce  chapitre;  quelques 
exemples  d'analyses  qui  serviront  à  résumer  les  principes 
de  la  méthode. 

Nous  allons  exposer  maintenant  la  marche  à  suivre 
pour  la  détermination  de  chacun  des  élémens  qui  peuvent 
se  rencontrer  dans  une  matière  organique. 

Azote.  Il  est  toujours  utile  de  chercher  si  une  substance 
organique  est  azotée,  et  la  même  expérience  pouvant  don- 
ner immédiatement  la  proportion  d'azote,  il  est  conve- 
nable de  faire  l'essai  de  manière  à  doser  ce  corps. 

Au  fond  d'un  tube  en  verre  vert ,  on  introduit  en  a 
quelques  grammes  de  carbonate  de  plomb  bien  pur  et  sec; 
pac-dessus ,  en  £ ,  on  met  de  l'oxide  de  cuivre  mêlé  de 
tournure.  On  mélange  os'^^a  ou  o3''-,3  de  la  matière  à  es- 
sayer avec  dix  ou  douze  grammes  d'oxide  de  cuivre^  auquel 
on  rajoute  une  pincée  de  planures  grillées  ;  on  porte  ce 
mélange  en  c,  par-dessus  on  met  de  l'oxide  mêlé  de 
planures  grillées  en  J,  puis  du  cuivre  pur  en  e.  On  enve- 
loppe declinquant  les  portions  du  tube  qui  correspondent- 
aux  parties  e  et  d ,  puis  on  lie  le  tube  au  moyen  d'un  tube 
en  caoutchouc  à  la  petite  pompe  h  ,  qui  porte  un  tube  de 
verre  i ,  de  3o  pouces  de  long ,  plongeant  dans  une  cuvette 
remplie  de  mercure.  Qn  interpose  deux  écrans  de  clin- 
quant/ entre  le  fourneau  et  le  tuyau  de  caoutchouc. 


Dfi   PHA,aMi€fE.  l/{S 

■  IhK  ]J!(^i»pQ.e#l  munie  de  trois  robinets,  mais  un  seul  sert 
djm^  V^^P^W^uce,  les  autres.çestent  constamment  ouverts. 
Le  K^ïnp^^  r^  celui  qui  est  réellement  utile  i  est  d'abord 
ouver^li,  et  «au  moy  ^n  de  la  pompe  on  fait  le  vide  dans  lappa- 
reil^c  Un  cufseur  en  fil  de  fer,  tourné  en  tire-bouchon , 
^prtjà  Qiarquer  le  niveau  du  mercure.  On  ferme  le  robinet 
r  et  op  abandonne  lappareil  à  lui-même.  Si,  au  bout  d'un 
quart  .d'beui;e,  léni¥eau  du  mercure  dans  le  t|ibe  n'a  pas 
v^ié.,  pi^.en  co|[iclut  que  les  jointures  tiennent  et  que  Fou 
peut  p^oqéder  à  l'expérience. 

Çh^  détourne  i^p  peu, le  tube,  et  on  chauffe  une  por- 
tion du  carbonate  de  plomb ,  au*  moyen  d'une  lampe  à 
l'alcodl  y  jusqu'à  ce  que  l'acide  carbonique  s'en  dégage. 
Cdui-ei.cfaasseles  traces  d'air  laissées  par  la  pompe,  et,  en 
reçev:ant  dans  une  cloche  le'mélange  gazeux  ,  on  peut  sa- 
voir à-peurprës  la  quantité  d'acide  carbonique  produit. 
Il  faut  .recueillir  environ  5o  cm.  ob.  d'acide  carbonique  ^ 
pour  expulser  tout  l'air  restant.  J'en  dégage  ordinairement 
aoo  ou  3oa  et  quelquefois  le  double ,  quand  il  s'agit ,  par 
exemple  )  de  maiières  très-faiblement  azotées,  et  daiy  l'a- 
nalyse desquelles  oui  veut  éviter  les  plua  légères  causes 
d'erreur^  {  i 

Apfès,  cette  opération  ,  l'appareil  peut  être  considéré 
comm^  étant  parfaitement  purgé  d'air.  On  procède  alors 
à  Isi  décomposition  de  la  matière  ;  on  place  d'abord  sur  la 
cuvette  une  cloQhe  graduée,  contenant  trente  ou  qua- 
rante !cm.  cb.  d'une  dissolution  de  potasse  caustique  à  45"* 
d«.  i'aréiHnètre  de.  Bauiné  9  dan»  laquelle  le  tube  à  gaz  est 
engagé  soigneusement. 

On  p^rte  au  rouge  le  tube  ene,  puis  en  J,  et  quand  il 
est  bien  incandescent ,  on  commence  à  chauffer  le  mé- 
lange en  c.  Les  gaz  dégagés  arrivent  dans  la  potasse  , 
l'aoide  carbonique  s'absorbe  et  le  gaz  azote  se  rassemble 
au  sommet;  on  termine  la  décomposition,  en  ayant  soin 
que  le  dégagement  de  gaz  soit  lent  et  régulier.  Quand 
XX'.  Année.  —  Mars  i834.  10 


i^6  IO€flNàl 

€Ue  est  achevée,  on  perle  quelques  charbons  prè^ile  la 
portion  b ,  puis  en  a.  Il  arrive  quelquefois  que  des  pro- 
duitfr  volatils  soDt  venus  se  condenser  en  i,  et  ce  sont  en 
général  des  produits  très^^otés ,  car  on  voit  alors  la  pro- 
portion d  azote  augmenter  rapidement  dans  la  cloche. 
Quand  toutes  les  parties  du  tube  qui  renferment  de 
l'oxide  de  cuivre  sont  incandescef^tes ,  on  procède  à  la 
décotaposkion  du  catbonate  de  plotnb  lui-même ,  et  on 
fait  dégager  ainsi  du  ges  carbonique  pur  pour  balayer 
l'appareil  pendant  dix  minutée  ou  un  quart  d'heure.  Au 
bou(  de  ce  temps,  tout  i'azote  est  rassemblé  dans  la 
dodie. 

.  On  agite  là  c\bolie  long-ienps  pour  fafvoriser  Fabsorp- 
ti»^  Àm,àen^ii€éê  fracas  diacide  carbonique ,  et  quand  le 
v0iUiBe^ttgaZ'pâ<^t <^n«tant ,  on trânsporle'l'éprouvette 
dâ&s  uaje«bKiie*pleine  4'<au  5  de  manière  %i  remplacer  le 
nneipiipe  et  ia  potas«e^ui  ^y  «trowveat ,  par  «de  i'eau.  On 
meswreiegaB^  4;|;,^t^naAt  èo^pte  de  la  vapeur  aq^i^use,  4^ 
ia4(s'ApiBrature>et  4e  la  pression ,  on  en  calcule  le  poids. 
-»*  Qfk  p€Ut«c«nainement  apprécier  le  gaz^uiote  par  cette 
«nééhod«'  m^c  une  prédsion  sirfBisante  pour  les  beapins 
actuels  de  la  chimie  organique.  On  pourrait  même  dire 
que  ie  résultat  est;  absoHr  si ,  indépen^mment  de^  er- 
««ui;s  /possibles  dans  la  n^sujre  du  gaz ,  il  ne  restait  quel- 
iquft  'îiiceititade  sur  da  combustion.  L  azote  peut  former 
<deJ'M»monioquè^  des  oxides  ^aj(ote,  et  il  se  produit 
q^^el^uefois  «des  gaz  carbures  que  la  potasse  n'absorbe 
ipaa- Toutes:  ces  «rre^tro  disparaissent,  ei  la  combustion 
est  lente  et  si  le  (ube  est  fortement  cbaufié  ;  tc^utefois ,  on 
idait  av^it  spin  d*e«saj<er  par  les  papiers  de  curc;iuina  et 
^ertournesol,l!eau  quis*estcondeasée  al  entrée  du  tube  k 
,coi»ljiisti<MD  ;  jon  doit  aus»  s'assurer,  par  l'addition  dvn 
.p^u.d.'air.,  que  le  gaz  azote  ne  contient  pas  de  dcutoxide 
,d  a^^Qle  ;  en  y  syoulant  ^de  l'hydrogène ,  et  de  IWigèoe,  et 
ifmsdi>t  détonoer ,   on  obtiendrait  de  l'acide  carbonique 


DE    ^liAaiiÀCIE.  l4f 

%*i\  eoBtenait  des  gaz  carbures,  et  cette  épreuve  ne  doit  pas 
élre  négligée. 

Avec  quelque  habitude  on  ol^iendra  toujours,  pat 
cette  méthode ,  des  résultats  aussi  sùrs  dans  la  détermi- 
nation du  gaz  azote ,  qu'il  soit  permis  de  les  obtenir  dans 
l'appréciation  d'un  produit  gazeux  quelconque  ;  tout  dé- 
pend de  la  Combustion. 

Hydrogène.  La  détermination  de  i'bydrogène  peut  se 
faire  avec  unç  pareille  précision ,  quoiqu'areG  un  peu 
plus  de  difficultés 

•  Les  matières  à  cet  égai-d  se  partagent  en  deux  dasses  ; 
l'une  renferme  celles  qui  9opt  -fixés  et  qui  ae  pierdenl 
pas  d'eau  dans  le  vide  ;  l'autre  contient  celles  qui  sont  vo* 
latiles  ou  qui  peuvent  perdre  de  i'eau  dans  le  vide. 

À  Tégatd  des  premières  ,  ia  détermination  de  l'faydro* 
gène  est  (ibsolue  ;  on  dispose  le  tube  à  combusti^m  comme 
on  vient  de  4e  dire;  seulémeiU,  fi  la  matièr^  a'est  pas  azo«- 
tée,  ou  supprime'  le  carboti.ite  de  plomb  et  le  Cuivre  me* 
talliqne,  et  quand  etle.e^t  azotée,, on  supprime  dé  même 
le  carbonatede  plëmb^'iûaisnonp^s  le  cuivre.  L'extrémité 
bouchée  du  tube  est  terminée  p£|r  une  pointe  épiûssé  en 
verre  ,  et  longue  de  ieui  cefi.lim'ètres.'  • 

On  adiipte  le  tube  à  combustion,  ainsi  préparé,  à  une 
petite  pompe,  au  moyen  d'un  tube  en  caoutchouc.  On 
ajuste  un  bouchon  percé  à  la  pointe  du  tube  pour  le  ga«* 
rantir  de  frpctnre ,  puis  on  le  plonjçe  dans  un  baiii  d'eau 
saturée  de  sel ,  contenu  dans  un  tube  de  fer-blanc  a ,  qifi 
est  placé  sur  un  fourneau. 

On  ferme  le  robinet  j>  et  on  onvve  4e  robinet  f  ;  pois  au- 
moyéd  de  la  pompe ,  00  fait  le  vide  dans  l'appareil.  On 
marque  le  niveau  du  mercure  à  Taide  du  curseur  gj  et  on 
ferme  le  robinet  r.  «Quand  le  bain  est  à  ioo«  depuis  quel* 
ques  ifistans,  on  ouvre  le  robinetp,  qui  permet  la  ren«> 
trée  de  l'air.  Mais  l'air  qui  rentre  pass^  au  travers  du 
iuhed  j  qui  renfernje  du  chlorure  de  calcium  et  s'y  des- 

10. 


l4B  JOURNAL 

•sècbe*  Au  bout  de  qaelqacs  minutes  on  fait  de  nouveau 
le  vide  et  on  rend  l'air  de  la  même  manière.  Cette  opéra- 
lion,  répétée  douze  ou  quinze  fois,  emporte  tout^liumidité 
inhérente  à  Toxide  ou  au  verre ,  si  surtout  on  a  eu  soin 
d'employer  tous  les  produits  secs  et  chauds*. 

On  sort  enfin  le  tube  du  bain  y  on  le  laisse  refroidir  en 
maintenant  le  robinet  p  ouvert ,  en  sorte  qu'il  ne  rentre 
que  de  l'air  sec  dans  le  tube. 

On  défait  le  tuyau  de  caoutchouci  et  on  aj  udte  immédia-^ 
tement  au  tube  à  combustion  le  petit  appareil  a  qui  ren- 
ferme du  chlorure  de  calcium  et  qui  est  exactement  taré. 
Ce  petit  appareil  se  lie  au  précédent  au  moyen  d'un  ex- 
cellent bouchon  de  liégé.  On  çntourele  tube  de  clinquant, 
on  le  munit  de  ses  écrans/*,  et  on  procède  à  la  combustion 
avec  les  précautions  ordinaires.  Gellerci  tcirminée,  et  le 
tube  étant  encore  incandescent ,  on  retire  leâ  charbons  qui 
avoisinent  la  pointe,  et  quand  celle-ci  est  refroidie,  on 
la  casse  et  on  y  adapte ,  au  moyen  d'un  petit  tuyau  de 
caoutchouc ,  le  petit  appareil^,  qui  renferme  du  chlo- 
rure de  calcium.  On  aspire  doucement  par  l'extrémité  c 
de  rappareil,  et  on  fait  passer  ainsi  de  l'air  sec  au  travers 
du  tube.  Toute  la  vapeur  aqueuse  qui  pourrait  y  rester 
encore  se  rend  ainsi  dans  le  tube^z  où  elle  se  dépose. 

L'«auproduite  parla  combustion  existe  sous  deux  formes, 

dans  le  tube  a«. Une  partie  est  déposée  £|]a  surfacedes  frag* 

mens  de  chlorure,rautree»t  à  l'état  liquide daias  le  petit  tube 

qui  s^engage  dans  le  tube  à  combustion.  Quelquefois  même 

une  portion  de  l'eau  s'arrête  près  d^  bpvbchon.  Dans  ce  cas,  i  l 

faut  en  approcher  quelques  charbonset  aspirer  long-temps, 

même  après  quecette  eau  a  dispa:ru  complètement.  Quand 

on  est  sùrque  toute  l'eau  s'est  rendue  dansJetube  taré,  on 

le  démonte  avec  précaution  et  on  le  pp^te  sur  la  balance* 

L'excès  de  poids  donne  le  poids  de  l'eaii ,  et  celle-ci  indir 

que  exactement  la  proportion  d'hydrogène  renfermé  dans 

la  substance. 


DE     PHARMACIE.  1 49 

Quoique  l'expérience  ait  appris  que  les  bouchons  de 
liège  n'offrent  aucun  inconvénient ,  on  peut  avoir  à  e%a« 
miner  des  matières  qui  exigent  une  extrême  sévérité  dans 
l'appréciation  de  Thydrôgène.  Il  faut  alors  en  éviter  rem- 
ploi; en  pareil  cas,  on  effile  le  tube  après  qu'il  a  reçu  le 
mélange  et  ses  accessoires ,  et  on  le  dispose  comme  l'indi- 
que la  figure  ci-dessous.  "< 

L'opération  s'exécute  coinme  dans  le  cas  précédent; 
mais  quand  elle  est  terminée,  on  coUpe  la  pointe  en  c  et 
on  pèse  d'abord  le  tube  à  chlorure  avec  cette  pointe.  Puis 
on  dégage  celle-'ci ,  on  la  sèche  et  on  prend  le  poids.  Re- 
tranchant  ce  poids  du  premier ,  On  a  le  poids  de  Teau ,  sans 
erreur  possible,  si  la  combustion  a  été  bien  faite. 

Mais  quand  on  a  besoin  d'analyser  des  substances  vola-» 
tiles  où  capables  de  perdre  de  Teau  danois  le  vide ,  la  déter- 
mination, de  l'hydrogène  n'a  plus  ce  caractère  absolQ ,  et 
son  exactitude  dépend  seulement  de  la  dextérité  de  l'o- 
pérateur. En  pareil  cas,  voici  la'ràarche  à  suivre  :  on  fait 
rougir  les  oxides  de  cuivre  qu'on  veut  employer;  on 
chauffe  à  loo**  le  cuivre  métallique;  si  on  traite  une  ma- 
tière azotée^  on  verse  les  oxides  dnns^éux  capsules  mé- 
talliques, et  dès  qu'ils  sont  rainenés  à  roè**  environ,  on 
s'en  sert  pour  laver  le  tube  et  le  mortier ,  et  on  met  à  part 
Voxide  employé  à  ces  opérations.  On  met  ensuite  aufond 
du  tube  des  oxides  chauds,  on  fait  le  mélange  avec  de 
loxide  tiède,  et  par-dessus  on  rajoute  des  oxides  chauds. 
Le  cuivre  lui-même  est  introduit  chaud.  Puis,  sans  perdre 
de  temps ,  on  ajuste  le  iubeà  chlorure  ;  on  metlenveloppe 
de  clinquant  et  on  procède  à  la  combustion. 

Avec  un  peu  d'exercice  on  arrivera  toujours  à  des  ré- 
sultats exacts  par  ce  moyen.  C'est  celui  do^it  je  me  sers 
généralement.  Je  réserve  l'emploi  du  vide,  même  dans  l'a- 
nalyse des  matières  qui  peuvent  le  supporter,  pour  les 
cas  très-rares  ou  les  matières  sont  hygrométriques  ;  je  m'y 
suis  décidé  par  de  nombreux  essais  comparatifs,  qui  m'ont 


idO  JOURNAfc 

prouvé  ifu  oir  obltenl  des  résultats  semblables  avec  (es 
deux  méthodes  pour  la  même  substance*  Quand  il  s-.i^it 
enfin  de Tarialysc  d'uoe  matière  très-volatile,  il  faut  pla-- 
oer  Tôxidè  qui  doit  Tentotirer  dans  une  cloche  à  coté  d'une 
ciipsule  qiû  contient  de  lacide  sulfurique  concentré  et  l'y 
kil»ser  yius<);ue&  à  son  parfait  refroidissement. 

On  verra  plus  loin  que  la  détermioaliciade  Teaiiet  celle, 
du  c^irbone  peuvent  se  faire  simultaiiément ,  ce  qui 
abrègebeattcouplesFecherches^ians  nuire  à  leur  précision^ 

Carbone^  Cki  connatt  deux  procédés  pour  le  dosage  du. 
em*bojie«  Dans  le  premier  o»  détetinisne  le  yolume  du  gaz. 
0wrboniqiie  ;»  daùs  le  second  on  absorbe  le  gaz  par  la  po« 
tasse  et  on  ie  pèse.  Cette  dernière  méthode  mérite  la  pré-< 
férence. 

Pour  mesurer  exactement  l'acide  carbonique  formé  ^  il- 
feutune  multitude  de  prééautions  qui  ont  été  générale- 
ment né|fiigées«  Elles  ont  peu  d'intérêt,  en  eflel  »  quand 
onfait  1  analyse  de  Substanbes  d-une  composition  simple  , 
CUT  alors  de  légères  erreurs  ne  peuvent  modifier  les.  for- 
mules ,  mais  quand  il  entre  un  grand  nombre  d'atomes, 
de  charbon  dans  le  composé ,  les  erreurs  lea  plus  légères^ 
modifient  les  formules  et  jettent  de  la  coofasi^on  dans  les^ 
résultats. 

L'appareil  se  compose  du  t^be  à  combustion  a ,  dis- 
posé ^  comme  à  lordiBaire  ^  d'un  tube  en  yerre é,  qi|i  cou*, 
duit  legaaausomihetd'une  cloche  graduée c,  d'une  éprou- 
vette  à  pied  dd^  qui  est  renlplie  de  mercure,  et  d'un  vase 
en  terre  e  e ,  qui  est  rempli  d'eau.  Le  fourneau  et  le  gazo- 
mètre sont  séparés  par  deux  écrans  ^/y*,  qui  sont  eu  car-, 
ton  où  en  toile. 

Avant  de  \itr  ks  deux,  tubes ^  on  descend  la  cloche 
jusqu'à  ce  qti'elle  soit  remplie  de  mercure  à  8  ou  lo  cent, 
cubes  près;  on  lie  le  tube  de  caoutchouc,  puis  on  établit 
exactement  le  niveau  dans  la  cloche,  et  le  .bain  extérieur. 
On  mesure  lair  qui  reste  dans  la  cloche  en  ayant  soin  de 


DE    FHAAMACIE.  t5l 

pfendre  la  température  de  lair.  Puis ,  on  procède  h  la 
eombiulieii  comme  à  l-ordmaire,  en  ayant  »oin  toutefoi9 
de  ménager  le  féu  ^  afin  q^ue  le  tube  ne  s4Ht  ni  déformé 
ni  soudé  au^  dinquaat  ^  ce  qui  sie  lui  permettpait  pna  de 
fte  refroidir  sans  oasàer.  Si  on  peut  éviter  (e  clinquant ,  il 
vaut  mieux  n'en  pas  mettre.  A  mesure  i^uela  eombustion 
marche  ^  <hei  élève  la  o)ocbe^  pour  éviter  toute  pression 
inutile  €f«i  tendrait  à  déformer  le, tube.  Quand  elle  ^t 
terminée ,  on  rétire  le  feu.-  Au  bout  d'oH  quart  d'heure  ^  te 
tube  est  sUffisaDament  refroidi  pour  qu'on  puisse  le  pion-» 
ger  danà  l'eau;  ii  y  reprend  bientôt  sa  température  iDilialef, 
et  alors  on  mesure  le  gaz  obtenu.  En  retranchant  du  vo*. 
lume  total  celui  de  l'air  qu'on  avait  laissé  dans  la  cloche , 
on  a  le  volume  net  du  gaz  carbonique  humide  à  une 
présnone^àime^température connues.  Lecakul  faiit  con-> 
nattre  la  doée  exacte  de  oarboBe:i|U''il  représente. 

Une  prémsion  patfalte  n&peuC  s'obtenir  :  .dans  cetta 
évaluation  qu'à  l'aide  des  pi:écaution»  suivantes  : 

1^.  Il  fautmesurer  le  gaapèu  de  temps  après  que  la  com^ 
huiiion  eat  terminée  ;  au  bout  de  douze  hewei^  «  par 
exemple,  on  aurait  déjà  un  déficit.  Si  ontatlendaitvin^t-» 
quatre  heures,  la  perle  serait  très*forte ,  et«n  huit  joursi 
tout  l'acide  carbonique  aurait  disparu.  C'est  que  l'oxidede 
enivre  se  combine  peu  à  peu  à  lacide  carbonique  ;  il  fout 
doac  mesurer  le  gdz  avant  que  son  action  puisse  avoir  ua 
efiet  appréciable. 

a*.  Il  convient  d'éloigner ie  gazomètre  du  fourneau,  da 
Tabriier  par  des  écrans ,  de  Ti^ntourer  d'eau,  parc^  que  la 
ténpâratore  du  mercure  s'élè^  beaucoup  si  on  néglige 
ces  précautions;  avant  qu'il  s^t  refroidi,  si  on  }aban«« 
dèéne  à  lui-même ,  l'oxidé  de  cuivre  aui^a  réagi  ^  et  l'aua- 
lyse  deviendra  inexacte.  Par  le  même  motif ,  on  ramena 
pràmptemenl  le  tube  à  la  température  primitive  ^  en- le 
ptapgeaiit  daos  de  l'eau  qui  possède  eUe^méme  ceHe  jteai-» 
paratiMie.!'.*  --  -  •      • 


i52  JODKNÂL 

3*.  Il  faut  rajouter  du  mi^rcure  dans  la  clocbe  gazomé- 
trique  au  moment  de  la  seconde  mesure,  de  manière 
que  son  niveau  soit  le  même  que  dans  la  première ,  sans 
quoi  une  portion  du  tube  qui  conduit  le  gaz  étant  à  dé- 
couvert ,  accroîtrait  de  son  propre  volume  le  volume  ap- 
parent du  gaz  carbonique. 

^  4*"*  Oa  doit  enfin  s  arranger  de  façon  à  obtenir  au  moins 
i^  ou  1200  cm.  cb.  de  gaz  carbonique  si  la  matière  pos- 
sède un  faible  poids  atomique ,  et  aller  jusqu'À  5oo  ou 
6oo  cm.  cb.  quand  le  poids  atomique  de  la  substance  s'é- 
lève à  3ooo  ou  4ooo  ,  car  alors  sa  formule  peut  être  fort 
compliquée.  »  * 

Cette  nécessité  paraîtra  d'autant  plu» impérieuse ,  que 
Ton  doit  avoir  toujours  une  légère  erreur  dans  cef  pt^ooédé 
par  labsorption  que  le  cuivre  réduit ,  6u  la  matière 
dle«méme  ,  font  subir  à  une  portion  dé  Toxigèné  de  Tàirv 
Les  résultats  tendent  donc  à  être  faibles  en  carbone,  et  si 
l'on  s'en  est  rarement  aperçu,' <?'ést  qu'on  a  pris  trop  peu 
^'attention  à  prévenir  toute  élévation  de  tempêtât  are  dans 
le  verre  des  clocbes  où  est  le  mercure.  GettedrrèUï*  ^  due  à 
Fabsorptiôn  d'un  peu  d'oxigène^  étant  comtant«e,.oii  en  dî-^ 
minuera  d'autant  plus  l'efiet,  que  Ton  aura  soin  déformer 
de  plu»  fortes  quantités  d'acide  carbonique.   - 

5**.  Il  est  enfin  indispensable  d'employer  des  cloches 
graduées  étroites  et  de  les  maintenir  xlans  une  situation 
verticale  exacte,  en  les  fixant  à  une  tige  en  fer  qui  peut 
monter  ou  descendre  à  volonté.  .  .>. 

Toutes  ces  précautions  prises  ,  Tanalyse  est  exacte  et 
facile;  inais,  comparaison  faite,  il  vaut  mieux  peser  l'acidç 
carbonique  par  deux  motifs  très-puissans  :        

I**.  Piarce  que  la  balance  répond  mieux  d'un  milli- 
gramme que  la  mesure  d'un  centim.ctd). 

a®.  Parce  que  le  tube  étant  sacrifié ,  quand  on  pèse  l'a- 
cide ,  rien  n'empêcbe  d'élever  la  température  autant  que 
l'exige  une  bonne  combustionr  Ce  dernier  motif  paniitD» 


DE    I^HARMAGIE,  l53 

tellement  puissant  à  toute  personne  etercëe  à  ce  genre 
d'analjse ,  qu'elle  y  verra  la  cause  principale  de  la  préfé- 
rence donnée  aujourd'hui  par  tous  les  chimistes  à  la  mé- 
thode des  pesées;  tontes  les  analyses  en  deviennent  fa^ 
ciles'^et  sûres,  la  combustion  pouvant  toujours  s'opérer 
avec  rigueur,  quelle  que  soit  la  substance  qu'on  examine. 

Parmi  les  dispositions  qui  permettent  de  peser  le  gaz 
carbonique  ,  il  en  est  une  qui  mérite  la  préférence  à  tous 
égards ,  c'est  celle  qui  repose  sur  l'emploi  de  Tingénieux 
appareil  d'absorption  de  M.  Liébig.  Voici  comment  on  dis* 
posé  Texpérience.  .  •  ^ 

Le  tube  à  conïbustion  a  est  préparé  comme  on  l'a  déjà, 
vu  plus  haut.  On  y  ajuste,  au  moy<^i  d'un  bovcliott.,  en^ 
liège  de  la  meilleure  qualité,  le  tube  à  chlorure,  de  calcium 
b ,  àcelui**ci  s'adapte  l'appareil  condenseur  de  M.  Liébigc } 
cet  appareil  consiste  en  un  tube  qui  porte  ein^  renfle- 
mens  ;  comme  l'indique  la  figure.         r 

On  met  dans  le  condenseurdela potasse cauatiqueen die* 
solution  concentrée  df4^''0"4^''  de  laréûmètre  de  Baume. 
Il  faut  en  ^mettre  assez  pour  que  les  gaz,  en  (lassaDi  dam 
les- boules  horizontales ,  soient  toujours  forcés dedéplacor 
le  liquide  pourallerdelapremièreà  la  seconde  et  de  la  se- 
conde à  la  troisième.  En  sortant  de  celle-ci  ils  sont  encore 
obligés  de  soulever  et  de  traverser  une  colonne  de  liquide 
avant  d'arriver  dans  la  dernière  bonle^  ce  qui  ne  sepeuliaire 
sans  quelques  oscillations  qui  terminent  le  lavage  du  gaz.. 
Une  inclinaison  plus  ou  moins  forte  est  toujours  nécessaire 
pour  favoriser  le  jeu  de  cet  appareil  ;  on  la  donne  en  des< 
cendant  plus  ou  moins  le  crochet  m ,  ce  qui  oblige  la  bran- 
che o  a  descendre.  Quant  à  la  branche  n  ,  elle  est  fixe  et 
n'a  d'autre  jeu  que  celui  qai  lui  est  laissé  par  la  flexibilité 
-du  tuyau  de  caoutchouc,  qui  sert  à  la  réunir  au  tube  ren- 
fermant le  chlorure  de  calcium. 

L'appareil  ainsi  disposé  ,  on  procède  à  la  corabusiion 
comme  à  l'ordinaire  ^  l'eau  se  condense  dans  le-chlorureet 


l54  lOeSNAt 

l'ncié^  carbonique  4aii9  la  fiaUisse;  en  sorte  qae  latote 
9eu)s'écUappe,9i  la  matière  esE azotée.  Qoahd  la  cotnbus*^ 
tidn  €àt  terfinînée ,  le  dé^geniefti  »'arrétè  ei  la  polâase 
]»rtnd  UR  «mtvejRieii(asc€iD9ioi)nelTers  Iaboule/>,  quiétait 
jii«qii€*12i  restée  vide.  Oa  casse  la  j^nle  du  lubc  à  rom- 
bnation  ^eiottcomnieRdfide  suite  à  aspirer  doucement^par 
le  tttUe  rt  £ki  Éaéme  leœps  un  aide  ajuste  le  tube  e  garni 
de  cblof  ore  de  ralcium  9Ur  la  pointe  qu'on  vient  de  eas- 
s^  5  afiirqne  Yvàr  aspifé  snit  sec  et  ne  porte  aucune  humi^ 
dîié  aocidenleUe  dana^  1  appareil. 

On  peut  négliger  cette  dernière  précaution  ^  nais 
sdors  il  faudra  regarder  Fbjdrogène  comme  étant  dasé 
uir  peu  faaiil.  L'air  qu'on  emploie  à  balayer  lappareil,  soit 
dé  vapeur  aqueuse^  «oit  d'dcide  carbonique  t  y  porte  de 
8- à  i&  milligrammes  d'èau  quand  il  n'a  pl>int  été  dessé* 
ékié  Bans  la  plupart  des  analyses  y  cette  cause  d  erreur 
peut  être  négligée,  mais  il  en  est  qui  Seraient  tottt*-à-faii 
fautives  si  cm  n'y  avait  égard. 

V9pp$^ti\  dé  M.  Liébig  àimplifie  tellement  l'analyse 
cnrganiqite^  et  donne  des  résultats  tellement  précis,  qu'oiS 
peut  le  regarder  comme  une  des  acquisitions  les  plus  pré- 
deoses  qu'ai<  fàhes  depuis  long-temps  la  chimie  analy- 
tique; 

On  peut  regarder  comme  certain  que  l'acide  carbolii- 
queestexaeteœent  absorbé  par  la  potasse ,  même  quand 
on  analyse  les  silbstances  les  plus  aaotées.  M«  Liébig  s'en 
est  assuré  directement ,  et  l'expérience  de  eliaque  jour  con-. 
firme  ce  résultat  essentieL  Ainsi,  bien  que  l'acide  car- 
bonique arrive  dan  s  le  condenseur,  mêlé  de  beaucjoup  d'air, 
au  commencement  ou  à  la  fin  des  opératèans ,  il  y  a  toute 
certitude  que  son  absorption  est  complète. 

Cependant^  on  ne  doit ^ pas  négliger,  quand  on  fait 
l'analyse  d'une  matière  azotée,  de  maintenir  le  dégagement 
degaauiipeulent  pour  favoriser  cette  absorption.  Quand 
la  juatlère  est  dépéur vim  d'azote  f  le  gaa .  carbonique  est  si 


DE    l»HA»liACIE.  tdS 

lo'éo  absorbé  l' qit'ea  génitst]  les,buH«s  dîsi^aritisaeiiè  touieiEi 
dans  Ja  première  boule,  sans  que  rien  arrive  dans. ]a  ses-* 
Miide,  une  fois  que  l'air  d»Fappareil  a  été  expulsé^  ^kfi$, 
par  Id  motif  ééjà  éiiOBcé ,  il  éon vient  d^  rendre  ]h  çùmhwh 
tiin  lente  au  commencement  de  leipériieileeiret'd aspirev 
lair  trës-lentement  à  la  fin.- 

hv  condenseur  et  le  tube  à .  ohlorore  Hy»vst  Mé  tarés 
avant  Texpérience,  l'excès  de  poids  €|i»'ils7  preieah 
tent  aprrès .  donne  le.  poîdi'  dé  l'aeMlè  earboôi^iAef  et  celui 
de  Teaur 

LesbowBboDS'delîégo  bien  ehoîsi^  ne  laissent  perdre 
dNKïâne  portion  dtt^az;  mais  il  arrive  quelquefois  qu'on 
y  remarque  quelques légeradéfautsqui  jetteraient  dudoute 
stsr  le  résultât  de  ViUial^se^ei  comme  il  y  a  une  aeses 
forte  pression  k  taîncre,-  6i»  ne  amiraît  peflier  trop  de 
«erupule  à  eet  égarât  Pbur  an  mettre  k  Tabri.de  tat*le  ers 
«enr ,  il  est  bon  de.liK»*(er  k  sarfaoe  du  bouchon  chrec  d^ 
e^afchooc  fondu*  Au  mèyen  de  cette  précaution  9  le 
boécbno  résiste  )  ménie^uniid  il  ofiiriraif  quelques  légers 
déffràtsde  textove.  liecâontcbmie  supporte  d'aiU^nrs  un« 
température  assez  élevée  peur  volatiliset  l'eau^quî^avoî^int 
le  boucboji  sans  rien  dégager  y  eé  qui  est  indispeAsablti 
Quand  on  Remploie  ilfWui  «AserVer  que  le  bouobon  m 
devient  telletnenl  gKasenty  que  si  le  eondensenr  était  0ua«i 
pendu  de  manière  à  exercer  une  tmetion  sur  le  bouchon  1 
cdtti-ci sortirait  infaiU^emenl  du  tube  pendant  \»  dnfée 
de  Fexpérience.  Il  faut  donc  fixer  le  bouebon  au  tube  au 
nioyetÉ  de  quelques  tours  de  fil  de  cuivre. 

Tons  ces  procédés  étant  bieii  compris  ^  il  nous  resteen^ 
eore  à  faire  conoi^^re  la  ddse  dé.  matière  qu'il  convient 
d'employer  dans  les  dtvetse  expériences.  Cette  dose 
vnriè  i9éce&sairein(ent>  car  cetlnin^s  matières  ont  une  for- 
mule si  simple  y  qu'elle  se  déoèlt  par  l'analyse  la  plus  g;ros-o 
sière,  tandis  que  d'antres  oflirenl  des  ibrmuJes  si  compli<r 
quécs^que  les  analyses  les  plus  attentives  laissent  encore 


i56  joc&Nàif 

des  doute»  légilimes  et  permettent  plus  d'une  inlerpré* 
tation. 

Pour  aroir  des  résultats  assurés  dans  toute  analyse 
organique ,  il  convient  de  brôler.  une  cfùantité  de  matière 
capable  de  produire ,  au  moins  i 

3o  à  4o  centim.  cub.  de  f^az  aisote  ; 

i^o  oa  4oo  centîm. 'Cub.  d'Hcide  carbonique  ^si.  on!  le 
dose  au  volûniie  ;  • 

'   oC'ySoo  à  I  5oo  d'acide  «arbonicfue  9  si  on  le  pèse  ; 
~  o,  loo  à  o,aoo  d'eau. 

Ainsi ,  les  qulantités  à  employer  varieronA  d'une  matière 
à  l'autre,  et  même ,  pour  la  même  matière ,  selon  la  nature 
de  l'élément  que  Von  veut  doser. 

On  ne  saurait  trop  recommander  d'augmenter  les  quan^ 
tités  de  matière  à  analyser  ^  et  de  les  porter  jusqu'au  point 
de  fournir  tin  ou  deux  grammes  d'acide  cfirbonîque;  par 
exeinple  ^  quand'  il  s'agit  de  produits ,  comme  les  acides 
gras  ou  des  corps  analogues ,  dont  les  formules  sont  telles 
que  le  nombre  des'  atomes  de  carbone  ou  d'hydrogène 
peut  varier  par  le  seul  efièt  des  erreurs  d'obser- 
vation qui  se  présentent  dans  lés  analyses  ordinaires. 
Quand  on  est  muni  de  bonnes  balances  ,  on  aime  mieux 
augmenter  le  soin  que  l'analyse  exige,  sans  élever  le  poids 
de  ta  matière  au-^lelà de o,3oo oude o,4oo, afin  de  rendre 
sa  complète  combustion  pins  facile. 

Du  reste  ^  la  meilleure  manière  de  vérifier  une  analyse  f 
consiste  à  faire  trois  expériences  dans  les  mêmes  con» 
ditions,  maïs  en  brûlant  des  quantités  croissantes  de 
matière,  comme  0,200'  Oj-foo;  0,600.  On  découTre  ainsi 
des  erreurs  constantes  dues  à  la  méthode ,  qui  ne  s'aper« 
cevraient  jamais ,  si  l'on  brûlait  toujours  la  même  dose. 

On  trouvera,  dans  le  chapitre  suivant,  les  considérations 
d'après  lesqtielle^  on  doit  se  diriger  dans  la  discussion  des; 
résultats  que  fournit  l'analyse  élémentaire. 


DB   PttABHACIB.  iSj 


NOTE 

Sur  une  matière  cristalline  isolée  dun  tks  produits  de  la 
préparation  en  grand  du  sulfate  de  quinine ,  et  dési* 
gnée  d'abord  sous  le  nom  de  quinidine. 


}. 


'  '    Fa'r^MM:  HiÉURT  (OuittnVeV'A.  DÉiovDit. 


/,4iU4rii>9il:>41of4abr^:d^Emerf  nous  avons  annoncé  à  la 
pociél^é  l'^x^alrc^be  probable  d'une  nouvelle  substance  alca- 
]ineorgaQique4^9  le  quinquina  j^une,  ou  l'un  des  pro- 
di|^s  deJ^Qi^tn^ctippen  gcaqd  delà  quinine.  Getip  subs- 
Unç^,  pl^céfîjmf^éd^atementà  côté  de  la  quinine  et  de  la 
cincfaowi^^^vïaiiiOffertjune  grande  analp^gie  avec  le  .pre7 
mi^  d9.<^pade^9J|]^î^cipe$;  in^is  qiielque^  caractères  ayant 
p«içu,.r«,faiif?^i,d^fl[ér^r^  çensiblemept,  nous  lui  avions 
dooiaé):ja^uà^pl|it^)S|mple  e^i^men,  le  non^  de  quinidinej 
et,  pour  prendri^ date ^nouç  ^vjlonç  v.erbalement  indiqué 
les  essiSii^i  ptéhiUin&ire^  qui  nçus  avaient  conduits  à  obte- 
nir cette  matière.  Des  recbercbes  ultérieures  étaient  néces- 
saires, pour  en  mieux  constater  l'existence  et  la  nature, 
nous  no^us  étions  réservés  de  poursuivre  le  travail  pour 
confirmer  ou  infirmer  nos  prévisions.  La  substance  cris7 
iallin^  que  nous  avions  appelée  quinidine  fut  isolée  en 
quant}téa9sezgraqde  pour  multiplier  et  varier  beaucoup 
les  essais  istles  analyses.  Mettant  jdonc  à  profit,  et  notre 
propre  espérience  et  les  bons  avis  de  quelques-uns  de 
nos.  honorables  confrères ,  habitués  spécialement  à  ce 
genre  de  recherche's ,  nous  avons  soumis  la  substance 
ci-desAlis  à  un  très-grand  nombre  d'épreuves,  afin  de 
vérifier  si  elle  s'éloignait  de  la  quinine  ou  concordait 
avec  elle.  On  la  combina  en  conséquence  avec  plusieurs 
acides ,   espérant  qu&,  dans  ces  nombreuses  combinai- 


sons,  le   hasard  conduirait  peut -être  à  en  rencontrer 
quelques  -  irnës"   ôflraiït  ites' titflférenccs  tranchées  avec 
les  sels  de  quipine.  Ainsi,  nous  avons  successivement 
pris  les  acides  sulfurique,-  hydrochlorique,  phosphori- 
qiie«  c^l/f qMf^ Ml'^iyP^)  bydriodique,  acétique,  citrique, 
tartriq^e,  f^jiî^Vqug,   fi^cçinique,  kinique ,  carboazoti- 
que,  etc. ,  les  i^^;^^ant,^Qrt  directement ,  soit  par  double 
décomposition  avec   l'alcaloïde,  et  formant  tantôt  des 
composés  neulMft,  UiMôt  ayec  Qxçèd  d'acide*  Dans  tous 
ces  cas ,  les  sels  obleuus  avaient  la  plus  grande  analogie 
avec  ceux  de  quinihe  du  miéme  genre  ;  et  la  composition 
du  sulfate,  par  exemple ,  bien  exempt  d'acide  en  excès, 
très^pur,  et  séché  à  r3o**  centigr. ,  fut  à  très-peu  près  la 
même  que  celle  trouvée  par  M.  Liébig  pour  le  sulfate 
quinique,  La  seule  différence  que  nous  puissions  noter 
pour  ces  combinaisons  salines ,  est  leur  très-gratodê  fa- 
cilité à  cristalliser,  due  sans  doute  à  l'extrême  pureté  de 
Talçaloïde ;  car ,  par  exemple ,  le  nitrate  qui ,  avec laqui* 
nine  ordinaire,  se  présente  en  gouttelettes  oléagioeuftes 
difficiles  à  transformer  en  cristaux ,  a  promptemènt  pris 
une  forme  crislaHine  aiguillée  ;   et  Yhydriodate  neutre, 
préparé  par  double  décomposition»  en  versant ,  dans  un 
soluté  de  sulfate  de  quinine  sans  excès  d'acide ,  une  cer- 
taine quantité  d^iodure  de  potassium  dissous,  a  donné 
un  dépôt  blanc  grumeleux ,  qui,  après  lavage  convenable 
à  l'eau,  traité  par  l'eau  bouillante  et  filtré,  se  prît  par 
évaporation  en  cristaux  aiguillés.  Enfin ,  l'hydrochlorate 
qui,   préparé  directement   avec  l'acide  et   la  quinine, 
comme  on  le  voit,  et  comme  l'a  indiqué  Winckler,  nf 
forme  presque  toujours  qu'une  masse  épaisse  visqueuse, 
préparé  de  même  avec  notre  substance  cristalline ,  noua 
a  laissé  une  cristallisation  soyeuse,  trés-^belle,  nacrée, 
et  facile  à  sécher  (r). 


(i)  Nous  ajouterons  qu'aux  sels  formés  il  en  est  quelques-uns  non 


DB  ^HkmUkCiE.  1S9 

Ces  premiers  îe^ces  serablaieût  ime  nous  eoftdam 
&  reeranaHre  que  le  premier  alcaloïde ,  dont  nous  aviQns 
cru  entrevoir  rexîsttace  y  u- était  autre  q^i^e  de  la  quinine  ; 
l'analyse  élémentaire  devait,  en  dernier  lieu ,  nous  f^ 
struire  tout*-à-faiC.  Cette  analyse  fik  donc  entreprise «veç 
tout  le  soin  poss^ible,  en  nous  servant,  soit  de  lapp«v 
rei}  que  l'un  de  nous  a  proposé-,  soit  de  la  méfbode  de 
M.  Liébig,  que  M.  Pelouze  a  bien  voulu  mettre  eii  pra«- 
tique  sur  une  certaine  proportion  de  matière  cristallisée 
que  noms  lui  avions  confiée.  Dans  Tune,  et  ^'autre  jAr^ 
constances ,  les  résultats  furent  assez  concordans  et  iden- 
AiqilÊS  avec  ceux  fournis  à  M^  Liébig  etài'uQ  de  nous  pO}ir 
la  quinine  pure;  savoir  :  pour  too 'parties  séc^^éesi  i3ot^ 
centigr.  ;  carbone,  'j^y^i^  hydrogène ^  7,1;  asote  8,68 
exigène,  9,8a.  JNuf  doute  alors  que ;notre  substance  ne  fût 
de  la  quinine.  Sa  cristailistition  était  le  résultat  d'une 
combinaison  d'eau  avec  elle,  car  en  prenitnt  1 00  parties  de 
cristaux 'bien  privés  d'^humidité  extérieure  par  une, exprès^ 
sioB  convenable  entre  le  papier  Joseph ,  puis  les  exposant 
âans  un  bain  d'huile  à  iSo"^  centigr.,  jusqu'à  ce  que  le 
poids  fût  -invariable,  on  a  perdu  pour  cent  6,8,  ce  qui 
conduit  a  trouver  qu'il  y  avait  pour  1  atome  de  quinine, 
I  atome  d  eau  ;  car  94^9  :  5,8  :  :  2, 1 45  :  x  =  1 1 g^^^o ,  pres- 
que 112,48.  Ainsi,  les  cristaux  obtenus  parvpous  de  la 
matière  précipitée  "par  l'ammoniaque  dans  les  eaux  jaur 
nàtres^  surnageant  le  produit  de  la  disti^ation  des  tein- 
tures alcooliques  de  quinine  (  préparittion  en  grand  du  sul- 
fate,), et  qui  ont  été  désignés  sousie  nom  de  quinidint^^  ne 


JLa. 


en£dr«..in4iqn«>  gue  noM  avons  obiemis  ,  savoir  uïtMiceiMate  cxistalii- 

sai  le  en  prismes  nacrés ,  et  le  (arti aie  diiffhle  ^^ J^<^*Mifi'^  à^,fi*\i»*h^  fait, 

en  pâturant  par  cet  alcali,  l'excès  d'acide  du  bi-taviiate  de  potasse.  ^1  est 

cristal lisable,  soloble  dans  Tatcool,  et  calciné,  kiisse  du  carbonate  de 

potasse.  Je  compte,  pour  ma  part,  revenir,  plus  au  long-  sur  divers  de 

ces  s«]s  et  leur  composition,  afin  de  compléter  iepcor^.  la  manograpliie 

des  alcaloïde!  des  quin<;iainas.  '  •       < 

'  OvH. 


l60  ;     JOCîRNA,L      i 

soniatttee  chose  que  de  Xhydrate  de  quinine^  Béjl^  M.  Lié- 
hig,  dans  son  beau  t,ravail  sur  les  alcalis  organiques,  a 
fait  connaître  qu'il  avait  recueilli  la  quinine  en  petites 
aiguilles,,  en  précipitant  le  sulfate  par  lammoniaque  ; 
et 'M.  Pelletier  a  récemment  con;iniuniqué  à  l'un  de  nou« 
qu'il  obtenait  également  des^  cristaux  en  faisant  bouillir 
dans  l'eau  la  quinine^  filtrant  à  froid 9  et  laissant  évapo- 
rer  spontanément. 

Notre  travail. ne  sert  donc  qu'à  cçnfirmer  ces  faits ,  et 
à  ajouter  quelques  indices  aux  caractères  de  la  quinine» 
.  Yoici ,  au  reste ,  le  moyen  de  se  procurer  facilement  cet 
hydrate  :  on.  prend  un  sel  de  quinine  cristallisé  très-pur , 
bien  exempt  de  matière  jaune ,  on  le  fait  dissoudre  dans 
une  grande  quantité  d'eau,  puis  on  en  précipite  l'alca- 
loïde par  l'ammoniaque.  Lorsque  le*  dépôt  grumeleux 
résiniforme  est  recueilli  et  bien  privé  de  substances 
étrangères  par  un  lavage  convenable  «  il  est  dissous  à 
chaud  par  l'alcool  à  32°  ceutigr. ,  et  le  soluté  additionné 
d'eau  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  devienne  laiteuse  ;  on 
labandonne  ainsi  à  Tair  libre,' et.,  en  peu  de  jours,  les 
portions  qui  se  sont  précipitées  sous  forme  d'une  résine 
fluide,  se  changent  en  cristaux  radiés,  d'un  très-bel  as- 
pect (  à  peu  près  à  la  manière  de  la  brucine  )  ainsi  que  la 
liqueur,  qui  tapisse  les  parois  des  vases  de  semblables  ai- 
guilles. Ces  cristaux ,  séchés  à  l'air  libre ,  sont  des  prismes 
allongés  à  six  pans  assez  efllorescens  et  qui ,  exposés  à 
Faction  de  la  chaleur,  se  ramollissent  d  abord,  puis  se  ré- 
duisent en  une  poudre  blanche ,  ne  changeant  d'état  qu'au 
delà  de  i5o  à  i55°  c. ,  où  ils  se  fondent  eu  une  résine 
jaune  translucide  friable  comme  de  la  colophane,  et  sans 
dégager  dMcxm produit  ammoniacal. 

J'ai  une  seule  fois  soumis  à,  l'analyse  une  partie  déter- 
minée de  cette  substance  fondue ,  et  bien  qu'elle  fût  com- 
plètement transparente,  sans  traces  de  cbarbon  inter- 
posé, je  l'ai  trouvée  presque  entièrement  composée  de 


DE    PHARMACIE.  l6l 

carbone.  Je  répète  que  cette  expérience  n'a  tté  faite 
qu'une  seule  fois,  et  je  compte  la  reprendre,  car  elle 
nous  a  paru  très-singulière  si  elle  est  exacte.  Elle  pour- 
rait conduire  à  supposer  qu'il  s'est  dégagé,  pendant  cette 
/usiorij  un  radical  complexe ,  azoté,  particulier,  composé, 
auquel  on  pourrait  attribuer  l'alcalinité  de  la  quinine? 
Je  livre  cette  prévision  aux  chimistes  plus  habiles  que 
nous,  en  me  réservant  aussi  d'en  poursuivre  la  recherche. 
La  quinine ,  qui  se  rencontre  en  asses  grande  quantité 
dans  les  liqueurs  jaunes  amères ,  sans  odeur  d'alcool , 
surnageant  le  produit  de  la  distillation  des  teintures  al- 
cooliques pour  l'extraction  en  grand  de  la  quinine,  en  est 
précipitée,  en  partie  seulement  par  l'ammoniaque,  sous 
forme  de  flocons  blanchâtres  qui  se  réunissent  bientôt  en 
une  matière  résiniforme  jaune  (i)  ;  le  liquide  jaune,  bien 
que  très-fort  ammoniacal ,  est  encore  amer ,  et  laisse  sé- 
parer de  nouveau,  par  la  soude  caustique,  un  deuxième 
dépôt  résiniforme  de  quinine,  mêlé  d'une  proportion  no- 
lablede  chaux.  Nous  pensons  que  l'alcaloïde  se  trouve ^ 
dans  ces  eaux  colorées,  tenu  en  solution  par  sa  combi- 
naison avec  une  substance  jaune ,  qui  fait  fonction  d'a- 
cide ,  et  qui  probablement  forme,  avec  la  chaux ,  un  sel 
double  (  à  moins  que  cet  effet  ne  soit  du  à  un  hydrochlo- 
rate double),  qui  n'est  qu'en  partie  décomposable  par 
l'ammoniaque.  Des  essais  que  nous  poursuivons ,  et  que 
nous  espérons  bientôt  faire  connaître  à  la  Société ,  s'ils 
nous  semblent  dignes  de  l'intéresser,  nous  ont  permis 
d'isoler  la  substance  jaune  ;  elle  nous  parait  être  un  acide 


(i)  Cette  quinine  étant  presque  pure,  satare  à  poids  égal  ane  quantité 
d'acides  plot  grande  que  celle  qui  s'est  reposée  après  la  distillation ,  et 
qai  est  mêlée  de  résine  ou  de  quelque  matière  étrangère  ;  c'est  ce  qui 
nous  avait  fait  croire  que  la  première,  désignée  par  le  mot  qninidine, 
avait  une  capacité  de  saturation  supérieure  à  celle  de  la  quinine  ordi- 
naire ;  mais  la  composition  du  sulfate  par  de  l'une  et  de  Tautre  est  sem« 
blable. 

XX\  Année,  —  Mars  1 834-  1 1 


|64  JOtJANAL 

partieulfer^  et  c'est  lui  qui  se  retrouvé  en  grande  pro^ 
portion  dans  les  eaux -mères  incristallisables  du  sulfate 
de  quinine,  dont  il  gène  singulièrement  la  cristallisa* 
lion  ;  M.  Sertuerner  a  déjà  dit  qu'il  se  trourait  ayec  sa 
quinioïdîne  une  matière  jaune  qu'il  désigne  sous  le  nom 
de  suspecte^  et  qu'il  regarde  eomtne  un  acide^  Nous  es- 
pérons bientôt  apporter  peut-être  ,  quelque  jour,  sur  Ik 
nature  de  ces  composés  organiques  ^  on  du  moins  contrit 
fcUer  à  guider  dans  leur  recherche  c«ui  qui  s'occupent  d^ 
cette  spécialité. 

ih  ié  S^l^nrine,  èdpHntipe  nciîfde  là  MlsèpareiUe. 

9%k  Ml  THoèftvf; 

* 

Cette  subftlâniKe «i^istàlUhe ,  qUiË  j'anliôtiÇâien  ld^3a  àf oîlr 
r«li«^é  de  la  éahepareille  ^  ih'â  télijoûrs  {taru  être  le  prin- 
cipi»  abtif  de  cette  racine;  car^  cohinîe <elle  ^  ellecnmmu«« 
que  à  Tëiiu  la  propHété  de  tndiisser  ^ar  l'agitation  et  lui 
ddnnid  au^éi  lé  geût  âere  et  âmei*  qiiè  ce  tégétal  abandonne 
k  ses  Inat^érâtions  à^neuftës  et  alcooliques*  Ce  corps  ^  vu 
âu  milsrostopë  ^  est  ulri  assemblage  cristallin  radié  ^  dont 
Itéë  latties  %6îii  CôkiVergentes  à  leurs  exti^émités;  il  est  en-^» 
tièreoilstit  neuti'e  et  ëans  àt^tion  sur  les  papiers  die  niauV« 
^1  dé  toUMie^dl  ;  celi  ^apiéhs  k^OUgié  pftt  un  àddë  ne  sont 
pa%  faMehé^  à  IteU!"  cbtiieur  primitive. 

Dans  son  état  de  pureté  la  salseparine  est  blanche  «  sans 
odeur ,  et  d'une  saveur  presque  nulle  à  l'état  anhydre  ; 
peu  soluble  dans  leuu  froide ,  elle  se  dissout  en  totalité 
dans  l'eau  bouillante ,  mais  s'ço  précipite  en  grande  paitie 
par  le  refroidissiement. 

L'alcool  la  dissout  en  toute  proportion  à  froid  et  à  chaud  ; 
elle  y  cristallise  par  évapora tion  ;  elle  peut  être  précipitée 


DE    I^HAiMÀblE.  t6'5 

de  ses  dissolutions  alcooliques  par  l'addition  d'une  petite 
quantité  d^eau  ;  insoluble  dans  Péther  même  bouillant, 
elle  se  dissout  très-bien  à  chaud  dans  un  mélange  par  par- 
tiëi^  égalés  d'étbët"  et  d^aleool ,  elle  y  cristâlltde  en  paillettes 
parle  refroidissement. 

Un  mélange  d'iode  et  dq  salseparine  dissout  dans  l'eau 
Ifli  donniA  Une  couleur  jattne  Aèfrfttiéti  $  mise  dan«  un  creli- 
iet'de  platine  et  ebaufiee^  1a  salêepaHne  le  fond,  fte  dé- 
ddmposd,  et  Ibiisse  dégager  une  od^ur  piquante;  bott  t;bar- 
boti  Oateiné  ne  laisse  aucun  résidu.  Elle  ne  hi'à  paé  putn 
contenir  d'azote;  au  surplus,  en  annonçant  que  notre  hô- 
iiôr^ble  cDâfr*èlrë  M.  Henry  h  eu  l'eulréme  obligedtice  de 
se  charget*  de  l'analyse  élémeûtaire  de  <;ette  éubètance , 
cf'ett  dir«  a  Pavancé  quelle  pnâdsiDn  sera  apportée  à  tettë 
déiteàte  opération^ 

J^ai  répété  lé  procédé  au  moyen  duquel  M.  Èatka  db* 
tient  ce  É[u*il  appelle  Vacide  parillinique  *  la  substance 
produite  ^xâihinée  àveB«oin  a  présenté  tous  les  Caraclèreé 
de  la  saltêparine,  seulement  je  suis  persuadé  qti'il  j  a 
erreur  de  la  part  de  cd  chimiste  lorsqu'il  reconnaît  à  ce 
corps  les  propriétés  d'ub  acide)  «ar  l'ayant  mis  à  boùillilf 
aVeo  de  l'eau  et  ub  excès  ûè  magnésie  calcinée  ^  je  n'ai 
pas  observé  de  combiti»ison  )  le  liquida  Ôitré  a  été  érâporé. 
à  seOj  et  le  résidu  repris  pat*  Talcoôl  a  cristallisé  atec 
toutes  les  formes  particulièlres  à  la  salsëpaHne. 

Je  rappellerai  que  le  premiei^  aussi,  j'ai  annoncé  Vêxié'^ 
îmntM  d'une  buile  gra^ëe  fixe  dans  la  êalsepareille  ;  elle 
contient  de  pluà ,  entre  autres  sels ,  beaucoup  de  nitrate 
de  potasse. 

Je  termine  ici  cette  note  ^  m^  rései^vanl  de  Oiire  un  Ira- 
irail  plus  complet  sur  la  salseparine  ausÉîtôt  qu^  mes  oc- 
eupatâo&B  me  le  permettront* 


II 


l64  JOURNAL 

De  la  colchicine,  par  MM.  Geiger  et  Hesse.  (  Annalen  der 
Pharmacie,  i833,  vol.YIl^cah.  3,  p*  275.  ) 

On  extrait  la  colchicine  des  semences  du  colchicum  au'- 
tumnale  par  un  procédé  semblable  à  celui  dont  il  a  déjà 
été  question  pour  la  préparation  de  la  daturine.  Il  est 
toutefois  un  peu  plus  difficile  de  l'obtenir  pure  et  inco- 
lore. 

La  colchicine  cristallise  en  aiguilles  déliées  :  elle  est 
inodore  ,  d'une  sayeur  très-amère^  puis  âpre  (  mais  elle 
n'offre  pas  Tâcreté  delà  vératrine)  ;  portée  dans  les  narines, 
elle  n'excite  pas  du  tout  à  éternuer,  tandis  que  la  moindre 
parcelle  de  vératrine  détermine  un  violent  étemument. 
La  colchicine  à  l'état  hydraté  n'offre  qu'une  faible  alcali- 
nité; cependant  elle  neutralise  complètement  les  acides,  et 
forme  avec  eux  (  ce  qui  n'a  pas  lieu  avec  la  vératrine) ,  des 
sels  en  partie  cristallisables^  dont  la  saveur  est  amère  et 
dpre.  Cet  alcali  est  assez  soluble  dans  l'eau ,  tandis  que  la 
vératrine  y  est  insoluble.  Cette  dissolution  précipite  celle 
de  platine.  L'action  de  l'acide  nitrique  concentré  sur  la 
colchicine  est  caractéristique  ;  cet  acide  la  colore  en  violet 
foncé  et  en  bleu  indigo  ;  la  couleur  passe  bientôt  au  vert 
et  au  jaune.  L'acide  sulfurique  concentré  la  colore  en 
jaune  brun  :  quant  à  la  vératrine,  elle  devient ,  comme  on 
sait ,  rouge ,  puis  jaune  par  l'addition  de  l'acide  nitrique, 
et  l'acide  sulfurique  la  colore  d'abord  en  jaune,-  puis  en 
rouge  de  sang,  et  enfin  en  beau  violet. 

La  colchicine  est  également  très- vénéneuse  :  on  en  donna 
à  un  chat ,  âgé  de  8  semaines,  environ  -^  de  grain  dissous 
dans  un  peu  d'alcool  affaibli  ;  il  se  forma  aussitôt  beau- 
coup d'écume  à  la  gueule;  au  bout  d'une  heure  il  y  eut 
des  déjections  alyines  liquides  abondantes  ;  plus  tard  il 


DE    PHARMACIE.  ]65 

survint  plusieurs  vomissemens.  La  marche  de  l'animal 
dennt  chancelante,  il  tombasse  roulade  calé  et  d'autre, 
poussa  des  cris  plaintifs ,  et  parut  agité  de  mouvemens 
conyulsifs.  Ces  accidens  augmentèrent  de  plus  en  plus 
d'intensité  ;  enfin,  la  mort  eut  lieu  au  bout  de  12  heures 
environ.  A  l'ouverture  du  corps  on  trouva  l'estomac  et  le 
canal  intestinal  violemment  enflammés,  avec  épanche- 
ment  de  sang  dans  toute  leur  étendue.  On  donna  pour 
contre-éprenve  7;  de  grain  de  vératrine  à  un  chat  un  peu 
plus  jeune.  L'effet  du  poison  se  montra  aussitôt  avec  une 
grande  intensité.  L'animal  chancela,  fît  des  mouvemens 
convulsifs,  tomba,  et  mourut  en  dix  minutes.  A  l'autopsie 
on  ne  trouva  de  l'inflammation  qu'à  la  partie  supérieure 
de  l'œsophage.  Cette  partie  du  tube  digestif  n'était  pas 
enflammée  chez  le  chat  empoisonné  par  la  colchicine. 


De  taconitine ,  par  MM.  Geiger  et  Hesse.  (  Annales  de 
Pharmacie ,  i833,  vol.  VIT ,  cah.  3  ,  pag.  276.  ) 

En  i832,  M.  (reiger  «ivait  publié  quelques  expériences 
physiologiques  entreprises  avec  des  aconites;il  en  tirait  la 
conclusion  que  dans  les  aconites  acres  il  devait  y  avoir , 
à  côté  du  principe  aisément  destructible  qui  constitue 
cette  âcreté,  une  substance  narcotique  tout-à-fait  diflé- 
rente ,  parce  que  les  feuilles  de  Yaconitum  napellus^  même 
récoltées  tard,  et  dont  la  saveur  n  était  pas  du  loul  acre, 
jouissaient  d'une  action  narcotique  lrès*énergique.  Les 
recherches  de  M.  Hesse  sont  venues  à  l'appui  de  cette 
conclusion.  Ce  chimiste  a  retiré  laconitine  des  feuilles 
sèches  de  Yaconitum  napellus ,  à  peu  près  de  la  même  ma- 
nière que  l'on  a  retiré  l'atropine  des  racines  delà  bella-^ 
done«  L'aconitinene  semble  pas  susceptible  de  cristalliser  ; 
à  l'état  le  plus  pur  elle  est  blanche ,  grenue,  ou  sous  forme 


{66  JOURNAL 

f)'i|De  roagâe  incolore  lrao«pare;nte ,  préaenUol  Véclol  du 
ve^rre,  inaltéFable  à  lair  :  elle  est  inodore,  aa  anveur.  eal 
nmère,  puis  Acre  ;  mais  celte  àcreté  n'eat  ni  forle  ni  pei^ 
aiatante ,  bien  différente  de  celle  de  la  plaate  qui  dure 
«ouvept  la  heures  et  plus ,  et  laisse  la  langue  tout  (^ngour-» 
4ies  le  principe  acre  eat  intimement  uni  à  rac0nitineim<r 
pure  ;  ifiaia,  en  combinant  a  plusieurs  reprisea  cet  aleall 
avec  les  acides  et  décomposant  le  sel  formé,  on  enlève  peu 
k  peu  TàcretésL  aconittoe  privée  en  totalité  nu  ei^  prieaque 
totalité  du  principe  acre  est  vénéneuse  au  plu>  haut  degré, 
^  de  grain  dissous  dans  un  peu  d'alcool  étendu  d'eaU  suffit 
pour  tuer  un  moineau  dana  l'espace  de  quelqu^aminutea, 
et  -^  df  grain  tpe  un  petit  oiaeau  avec  la  rapidité  dç 
l'éplair.  Portée  sur  l'œil  elle  produit  une  dilatation  de  la 
pupile  qui  ne  dure  que  peu  de  temps.  Elle  est  facilement 
fusible,  non  volatile  :  elle  donne  des  vapeurs  ammoniacales 
à  la  d-istillatiaR  sécbe  \  elle  eat  peu  aoluble  dans  l'eau , 
mais  très-soluble  dans  l'alcool;  Téther  la  dissout  égale- 
firent.  Lçs  soli|tioi)s  sont  alcalines ,  la  ^olutiqu  aquei^fç 
n'est  pas  précipitée  par  la  dissolutiofi  de  platii(ie,  Lj'acide 
nitrique  dissout  l'ciconitine  sans  produire  de  coloration, 
lapida  sulfurique  la  colore  d'abord  en  J£|une,  puis  en 
rouge  amarar^te  sale.L'acopitine  neutralise  complét^niei^t 
lea  acides ,  lea  sels  de  cette  ba«0  parai^^pnt^tre  incri^tf^l-r 
lisabl^s.  Ils  n'pnt  pas  encore  é\é  bien  exaininés*  Qua^t  k 
l'analyse  élémentaire,  et  au  poids  aton^ique  de  l'fiçonir 
tine,  ils  n'ont  encore  été  Tobjetd  aucune  rpcberçhe* 

Nous  joignons  à  l'histoire  de  ces  deux  alcalis  org^niqui^^ 
quelques  observations  de  M.  Geiger  sup  cette  clas$e  d^ 
corps  si  iptéressante  pour  le  chimiste  et  le  piéd^cin^ 

On    peut,    d'f^près   M.   Geigpr,  partager  le^  alcalia 
organiques  en  volatils  et  en  fixes  ^  in^ia  quitte  cl^s^jfiqa* 
tion  pe.  saurait  être  que  relative.  Les  alcalis  organique 
volatils  sont  çcuk  qui  se  volatilisent  Vf^ètfiQ  à  la  teippéra 
tiire  ordinaire.  Dans  leur  grand  état  ^^  pureté  ^l|i  son| 


DE    PHAtMAClE.  167 

liquides  et  te  distinguent  toujours  par  une  odeur  par ticu-^ 
Uère.  Ceux  qui  ne  soiit  pas  volatils  à  la  tenpérature  or-^ 
dinaire  sont  solides,  inaltérables  à  Tair,  et  ioodores  lors-^ 
qu'ils  sont  tris-purs.  Mais  quelques-uns ,  retirés  de  la 
famille  des  selanées ,  contractent  facilement  une  odeur 
narcotique  nauséabonde.  L'byosciamine  forme  pour  ainsi 
dire  la  transition  entre  les  alcalis  organiques  volatils  et 
ceux  qui  sont  fixes. 

Sous  le  point  de  vue  physiologique ,  on  peut  diviser  ces 
corps  en  vénéneux  et  non  vénéneux.  Les  alcalis  organi- 
ques volatils  sont  tous  Acres  et  vénéneux ,  autant  au  moins 
qu'on  en  peut  juger.  Parmi  ceux  qui  sont  fixes,  Falrapine; 
rhyosciamine,  la  daturine,  la  colchicine  et  Taconitine,  et 
deplusladelpbinine  et  Témetine,  sont  acres  ou  amères  et 
vénéneuses*  La  morphine,  la  strychnine  et  la  caniramine 
(  brucine  )  sont  amères,  narcotiques  et  vénéneuses.  La 
quinine  et  la  cincbonine  appartiennent  aux  alcalis  pPgA^. 
niques  amères  non  vénéneux. 

Sott9  h  rapport  chimique ,  il  est  digne  de  rem^irque 

que  toutes  les  bases  organiques  contiennent  de  l'azote; 
^t  3ur  tpqte»  celles  qui  qn\  é\.é  exan^inées  jjisqu'?!  cçjottr, 
s'est  vérifiéçceU^  loi  revnarqu^bl^  décqMyerte par  M.  Lié- 
big  ,  que  la  proportion  d'azote  donne  la  mesure  de  leur 
capacité  de  siituratiox).  Ainfi^  un  i)tome  d'un  alç^Uofga- 
niqpe  pQn^ieqt  toqjours  çxQcteniept  pn  atome  d'azQte, 

Toutes  les  substances  prg^ipiqiies  cnstallisqhlfss  véné-r 
penses  qi|  bien  douces ,  d'unç  aplre  aplion  énergique,  et 
qui  sonMcinl>l^bles  im:|l>4ses  salinps  organiqpes,  pnp^ 
pflf^i^pi^^P^  pas  pour  ç^l^  à  cettq  classe  de  corps-.  IJp 
grand  nombre  de  ces  substances,  qp^j'on  ^vait  regardées 
çomn^e  Celles,  n'en  sQpt  p^si,  e(  beaucoup  spnt  dépourvpes 
4'^ap(e.  Elles  ofirent  en  partie,  sous  le  rapport  physiqlo-t 
giqpe^  ppf! grande  ressiçmblapce  avep]p^basfs  prganiqpess 
^ipsî,  i)oy|  cpnnaissqps  1^  çocçulpie  (  picrptoxipe  ),  dont 


l68  JOl]RNAL 

lactucarium ,  dont  l'analyse  n'a  pas  encore  été  faite.  Ceis 
substances  viennent  se  ranger  auprès  de  \2k  strychnine  ^  dé 
la  caniramine  (brucine),  et  des  principes  narcotiques  de 
l'opium.  L'élaterine,  qui  est  un  drastique  très-énergique, 
la  colocynthine,  la  bryonine  et  la  digitaline  présentent 
beaucoup  d'analogie  dans  leurs  effets  avec  la  vératrine ,  la 
colcbicine  et  l'énietine.  La  salicine,  le  gentianin  et  autres 
principes  amèrescristallisables  non  azotés  ont  une  action 
semblable  à  celle  de  la  kinine  et  de  la  cincbonine. 

Toutefois,  ces  analogies  présentent  unediflérencc  bien 
trancbée  :  c'est  que  les  bases  azotées  jouissent  d'une  ac- 
tion beaucoup  plus  énergique  que  les  principes  neutres 
non  azotés. 

Les  substances  alimentaires  donnent  lieu  à  une  re- 
marque analogue  ,  car  on  sait  que  celles  qui  sont  azotées 
sont  beaucoup  plus  nourrissantes  que  celles  qui  ne  le 
sont  pas. 

Sur  le  kermès   minéral^ par  Just  Liebig.  (Ânnalen  der 
Pharmacie,  vol.  VII,  cah.  i,  pag.  i.  ) 

M.  Liébig  vient  de  publier  un  mémoire  fort  étendu  sur 
le  kermès  minéral.  Nous  allons  faire  connaître  les  princi- 
paux résultats  auxquels  il  est  arrivé. 

Le  kermès  officinal  ne  se  forme  et  ne  se  dépose  des 
dissolutions  qu'autant  que  celles-ci  contiennent  de  l'oxide 
d'antimoine,  ou  bien  que  cet  oxide  peut  se  former  aux  dé- 
pens des  oxides  alcalins. 

Des  dissolutions  ne  contenant  pas  d'oxide  donnent 
lieu ,  il  est  vrai ,  dans  certains  cas,  à  des  précipités  dont 
la  couleur  offre  au  premier  coup  d'œil  une  ressemblance 
éloignée  avec  celle  dû  kermès  officinal;  mais  un  examen 
plus  attentif  fait  bientôt  voir  qu'ils  ne  ressemblent  à  ce 


DE    PUAAMAGIE.  169 

dernier  corps ,  ni  dans  leur  composition ,  ni  dans  lenrs 
autres  propriétés. 

Tous  les  prétendus  kermès  exempts  d  oxide,  sont  iden- 
tiques avec  les  précipités  que  Ton  obtient,  en  ajoutant  à 
la  température  ordinaire  des  carbonates  alcalins  à  des  dis- 
solutions alcalines  de  sulfure  d'antimoine  avec  des  oxi- 
sulfures  alcalins ,  qui  ne  sont  pas  décomposées  par  le  sim- 
ple lavage  avec  l'eau.  Il  n'y  a  donc  pas  d'autre  sulfure 
d'antimoine  par  la  voie  bumide  ,  que  le  précipité  hydraté 
obtenu  en  décomposant  les  solutions  des  sels  d'antimoine 
par  de  l'hydrogène  sulfuré  ;  préparé  par  une  autre  voie,  il 
contient  toujours  de  l'ozide  ou  bien  un  sulfure  métallique 
qui  le  remplace.  Les  dernières  combinaisons  qui  renfer- 
ment un  oxisulfure  alcalin,  ont  pour  caractère  distinctif 
de  pouvoir  se  dissoudre  complètement  dans  la  dissolution 
de  potasse  lorsqu'elles  sont  encore  humides,  et  de  donner 
naissance  alors  par  l'addition  d'un  acide  à  un  dégagement 
d'hydrogène  sulfuré ,  outre  le  sulfure  d'antimoine  qui  se 
précipite.  La  production  de  l'hydrogène  sulfuré  est  due 
dans  ce  cas  à  la  décomposition  de  l'oxisulfure alcalin.  Les 
combinaisons  de  sulfure  d'antimoine  contenant  del'oxide, 
le  vrai  kermès  officinal,  par  exemple,  ne  se  dissolvent 
pas, au  contraire,  complètement  dans  la  potasse  caustique 
lorsqu'elles  sont  humides  ;  mais  elles  laissent  pour  résidu 
une  combinaison  jaune  pulvérulente  de  potasse  de  sulfure 
d'antimoine  avec  de  l'oxide  du  même  métal ,  combinaison 
qui  est  insoluble  dans  l'eau  et  représente  le  crocus  pur 
des  anciens. 

Espérant  avoir  mis  hors  de  doute,  d'après  tous  les  faits 
énoncés  dans  son  mémoire,  la  nature  et  la  composition 
du  kermès  officinal ,  M.  Liébig  a  cherché  un  procédé  pour 
obtenir  un  produit  qui  restât  toujours  semblable  dans  sa 
composition.  Voici  celui  qu'il  propose  comme  donnant  un 
très-beau  kermès  de  couleur  de  feu  très- vive ,  qui  se  sè- 
che facilement  et  prend  alors  l'aspect  d'une  poudre  fine 
cristalline. 


170  JPUEW4I' 

Q|i9tri^piirUiS#  àe  sulfup^  d'antimoine  pulvérisé  sont  méf- 
iées avec  une  partie  <le  carbonatede  soude  desséché,  et  fq^kr 
diffff  à  laç}iplrar  muge  jusqu'à  c^  q|ip  U  !n^»*B  soit  f  n  ^Msion 
trayiqiMU^i'  On  exilera  avec  %qiu  d'ooiplajep  pqi^f  riimMer 
diss  instriimeps  çq  fer.  La  mas^e  fopdue  eat  yersée  sur 
uf\e  brique  ;  Q]le  s^  cassQ  par  le  refroidissement  et  s^  laissa 
rédliii^^  Av§<;  une  gRudç  facilité  ef^  une  pqudre  trèsrfine, 
Qafait  alor^  ))Q|Jiillir  pendant  uqe  heure  une  partie  de 
çeHe  nta^sp  ti^ést^fineipent  pulvérisé^ ,  fivep  une  solution 
4^  d^m  punies  4^  car}]ionate  de  ^pude  cristallisé  daf)^ 
p6  parties  d'eau  }  on  61tre  et  on  laissa  refroidir  la  liqueur. 
]L|^)^Qfqiè§  se.prépipite|  ^p  répare  aveq  facilité  du  liquidq 
si^rpjigeantf  et  §e  dépose  80u§  forme  d'une  poudre  pesaut(e;« 
Qu  déçapteles  eaux-mères,  et  on  ]es  fait  de  nouveau  bouil- 
^r  av^  Iç  résidu.  Ou  peut  répéter  plusieurs  fois  ces  opé- 
r^ypps,  jil^qu  i  pequ  fnfin  il  ne  reste  plus  de  crocus  jaune; 
eu  brun ,  et  on  p)?tifnt  a  chaque  f  efroid^sseuiçnt  upe  quan-: 
ti^q  çprrçpipuu4aRtçd^  kerniès. 

Cq  produit  est,  d'après  l'auteur  »  beaucoup  plus  fibQU-: 
d^ilt  par  cç  prpcédç  que  par  celui  de  Çluzel. 

JA.  Méfeig  fait  euççre  çbserver,  en  terminapt,  qu'^1  imk 
fviter  ifi.  laver  le  kermès  avec  de  l'eau  chf(ude ,  parce 
qi^'^ll^  le  tléçQïuposç ,  Qt  pomme  elle  f^git  plup  §uir  loxide 
4a^tifi)pine  qup,  sur  le  sulfure,  et  qu'elle  le  dissout,  QU 
^pi^i  ^i  QU  continue  à  traiter  le  fermés  par  de  Veau  cbau4p9 
par  obtenir  un  kerinès  contenant  moins  d'oxide  i  et  par 
éprouver  une  perte  notable.  M.  le  professeur  Geigçr  e( 
M.  Hesse  ont  même  fait  l'observation  que  si  l'on  soumet 
du  I^ermés  réceipment  préparé  à  une  ébuUition  très-sou- 
tçnue  avpc  beaucoup  d'eau ,  et  à  l'abri  du  contact  de  )'air| 
il  se  découipose  complètement  en  hydrogène  sulfuré  qui 
gç  dégage  à  l'état  de  gaS|  ^t  en  oxid^  d'antimoine  qui  festç 
|ÇU  dissolution  dau^l'e^u,  et  que  le  kermès,  arrosé  d^ beau- 
coup d'^au  et  abandonné  au  contact  de  l'air,  di^parai^ 
€©ÎPpl4t«mwM"  Î>9UÏ  dç  quçjquetfinps  et^ç  laisse  pçuf 


DB    PHARMACIE,  I7I 

résidu  que  quelques  flocons  hlancbAtres.  C  eH  pour 
eèlte  pîiisoii  aussi  que  le  premier  dépôt  dé  l^ermès  qui  sfl 
ferme ,  b  W  pas  brun ,  inais  jaiiae  brun ,  ou  brun  jft^Hlii  § 
si  la  sdutiomileaUBe  ust  filtrée  dofis  btoili»ufi  d'eau* 

NOUVELLES    DES    SCIENCEiS. 


NOTE 


iSftr  les  ^œnias  et  les  divers  mcdicamens  employés  pour 

les  combattre. 

Par  FiLix  Bottoit. 

Les  lœnias  se  reiiecMitreni  anses  fféqueiiiBieo^^q  iPt^vktie^ 
mais  c'est  d^ns  la  baute  ItaliQ  ^t  an  3Di«li9  qu'Us  wmX  pri^sr 
cipalement  répandus,  et  qu'il  a  été  surtout  facile  d'ét^dw 

leurs  caractères  ^péciQquès  et  d  appvécîar  la  ^il^pr  des 
divers  médieaineos  proposés  polK  \^^  eipuUer,  M,  le  dPÇ-i 
tc^urltfayor  de  Genève  s'est  beaue^iip  oeciipé  d<}  P^  f HJet 
qui  lui  a  fourni  f ocdusio»  d'^rit^bir  la  sciei|f;e  d*o  ^  • 
lions  curieuses.  Je  vais  e|i  iiKliq^er  ip4  qi|e)qHes^uBs  qu'il 
a  -bien  voulu  me  communiquer, 

M,  Mayor  rejette  le  ndm  spéeifique  de  soliatfè  q^i  ^  étfi 
îttdiQéremment  appliqué  aux  trois  espèces  de  tœnia  ob^ 
servées  jusqu'ici ,  et  n'admet  que  le  toiiia  Bfsaé,  et  le  bo^* 
tfjfûoépbale. 

Le  piremier  se  distingue  parce  que  cb«<cMn  de  ses  an?- 
neaux,  qui  est  un  animal  distinct,  porte,  outre  les  parties 
de  la  génération,  quatre  suçoirs. silr  pbaque  fa<»e«  D'ailleurs 
les  quatre  intestins ,  ou  plutét  Y^^tQxms^o  est  eontouru^  d^ 
manière  à  présenter  plusieurs,  replis. 

Mt  Mayor  f^it  du  tœnia  bpJrypçéphale  deux  espèces  : 
le  botryocéphale  à  anneaux  loqgi  ^l  le  bQtryQfépbël^  k 


1^2  JOURNAL 

aoneaux  courts.  On  avait,  avant  le  docteur  Mnyor,  carac- 
térisé deux  espèces  de  tœnia  par  I0  longueur  ou  la  briè- 
veté des  anneaux  ;  mais  c'est  à  lui  qu'il  faut  rapporter  les 
principaux  détails  da  signalement  quf  va  suivre. 

Les  tœnias  botryocéphales  diffèrent  du  tœnia  armé  parce 
qu'ils  ne  portent  sur  chaque  face  de  chaque  anneau  qu'un 
seul  suçoir  ;  qui  est  d'ailleurs  accompagné  des  parties  de  la 
génération ,  et  parce  que  l'estomac  et  les  intestins  ne  pré- 
sentent pas  de  contours  ou  de  replis. 

On  peut  très-bien  reconnattre  ces  caractères  en  appli^- 
quant  et  faisant  dessécher  les  tœnias  sur  des  plaquçs  de 
verre  et  les  recouvrant  d'un  enduit  qui  les  rende  trans- 
parens ,  leurs  organes  se  dessinent  très-distinctement. 

Le  bolryocéphale  à  anneaux  courts  a  six  lignes  environ 
dans  sa  plus  grande  largeur ,  la  longueur  des  anneaux  est 
d'environ  une  ligne.  Le  suçoir  se  divise  en  houppes  de 
plus  de  cinq  ramifications ,  la  longueur  du  ver  va  jusqu'à 
soixante  pieds.  ' 

Le  botryocé[)liale  à  anneaux  longs  a  quatre  lignes  en- 
viron dans  sa  plus  grande  largeur ,  les  anneaux  ont  à  peu 
près  deux  lignes  de  longueur.  Le  suçoir  se  divise  en  houp< 
pes  qui  ne  présentent  que  cinq  ramifications  ;  la  longueur 
totale  du  ver  ne  dépasse  pas  vingt-cinq  pieds  (1). 

Dans  la  pratique  médicale  il  est  très-important  de  dis- 
tinguer les  différentes  espèces  de  tœnia ,  car  les  divers 
moyens  qui  ont  été  recommandés  pour  les  détruire  ne 
réussissent  pas  également  avec  chaque  espèce. 

Ainsi  l'huile  de  fougère  chasse  presque  infailliblement 
le  botryocéphale  à  anneaux  longs ,  tandis  que  le  botryo- 
céphale  à  anneaux  courts  lui  résiste  le  plus  souvent,  et 
exige,  pour  être  expulsé,  l'emploi  de  la  poudre  de  racine 
de  fougère  ou  de  la  décoction  d'écorces  de  racine  de  gre- 

(i)  M.  Mayor  cite  qa'an  de  ses  cliens  a  rendu  saccessirement  cinc| 
botryocéphales. à  anneaux  longs. 


DE   PHAlUfAClE.  IjS 

nadier  sauvage  ;  de  son  côté  aussi  le  boCryocéphale  à  an* 
neaux  long  résiste  à  ce  dernier  médicaments 

Enfin  la  poudre  d'étain  et  la  décoction  d*écorce  de  ra- 
cine de  grenadier  sont  les  spécifiques  les  plus  sûrs  pour 
combattre  lé  tœnia  armé. 

Il  est  facile  de  juger  la  nature  du  ver  dont  le  malade  est 
affecté  en  examinant  les  fragmens  qui  ont  été  rendus. 

La  grande  expérience  que  le  docteur  Mayor  a  pu  acqué- 
rir pendant  sa  longue  pratique  à  Genève,  lui  a  permis 
de  déterminer  avec  précision  les  doses  et  les  modes  de 
préparation  et  d'administration  des  tœnifuges.  Je, vais 
indiquer  ici  les  principaux  résultats  de  son  observation. 

La  poudre  d  etain  se  donne  d'abord  à  la  dose  d'un  scru^ 
pule  sous  forme  d'opiat  préparé  avec  du  miel ,  cette  dose 
peut  être  portée  jusqu'à  une  demi-once  s'il  est  nécessaire. 

La  poudre  de  racine  de  fougère  doit  être  parfaitement 
verte,  autrement  elle  ne  produit  point  son  effet. 

On  en  prescrit  trois  à  quatre  gros  délayés  dans  un 
mélange  de  trois  onces  d'eau  de  mélisse  et  d'une  once  de 
sirop  de  gomme.  Cette  polion  se  prend  le  soir ,  le  lende- 
main matin  on  donne  une  once  et  demie  d'iiuile  de  ricin. 

L'huile  de  fougère  s'emploie  en  pilules  ou  à  l'état  li- 
quide. 

On  en  prescrit  trente  ou  cinquante  gouttes  pour  vingt* 
quatre  pilules  suivant  la  force  des  sujets.  On  prend  douze 
pilules  le  soir  ,^  douze  le  lendemain  matin  ,  et  une  heure 
après  une  once  et  demie  d'huile  de  ricin. 

A  l'état  liquide  on  donne  depuis  un  demi-gros  jus- 
qu'à un  gros  d'huik  de  fougère ,  soit  pure,  soit  mêlée  avec 
de  l'huile  de  ricin  ;  mais  d'ordinaire  on  n'administre  celle- 
ci  que  plus  tard. 

La  décoction  d'écorce  de  racine  de  grenadier  est  prépsi* 
rée  à  Genève  comme  l'indique  te  formulaire  de  Jourdan. 
On  fait  bouillir  deux  onces  d'écorce  avec  deux  livres  d'eau 
jusqu'à  rédaction  d'un  quart,  la  colature  s'administre 


t;4  JOUiNAL 

pilf  ptiM  cl^  dëtlii  entes  de  demi -heure  en  demi*heure^ 
Quatre  prises  suffiseDlordinairement  pourexpulser  le  ver^ 

Il  tèt  bon  d«  faille  remarquer  qu'à  Pari»  les  médecins 
^t^eél^fiVèht  eti  général  ee  médicament  d'une  manière 
toute  différente,  et  que  lorsqu'il  est  prépaté  aree  ekac« 
titude  il  ne  Indfique  presque  jamaiiB  son  effet. 

Là  dose  d'éeorce  est  également  de  àen%  onces,  la  qtiaioi«> 
tité  d'éâU  de  dl^iiH  livres;  mais  la  décoction  est  précédée 
d'ufie  lUâcétvatiort  de  douze  heures  danareim  froide^  et 
doit  elleMnémè  se  prolonger  pendant  deux  heures  à  petti 
bdllillôli.  On  l'ecueilie  quinze  dnees  de  eoluture  que  Ton 
admiëiétre  en  tr^isdosesà  demi^heure  d'intervalle,  le  ma» 
tin  k  jenn.  On  fait  prendre  deux  onces  d'huile  de  ricin  la 
Teille  au  ë(Mr ,  ou  le  matin  même  après  la  décoction  de 
grenadier  « 

On  emploie  encore  sourenl  à  Genète  l'ea^enee  de  té- 
rébenthine rectifiée  à  la  dose  d'une  demiMMiee  à  ûx  ^mi 
mêlée  avec  une  once  d'huile» 

Eèn  Alsace  ^  où  il  y  a  beaucoup  de  tceniae  ,  on  ddtine 
avec  «uccès  l'huile  empyreumatique  de  Ghaberi  ^  que 
Bremser  presiirivalt  aussi  à  Vienne. 

Cette  huile  se  prépare  en  mêlant  : 

Huile  volatile  décerne  de  cerf. %ir 

Béseméëdetéréb^lhinè.  ....  ^  .....  4      %tij 

Làissëf  di^érèt  peâdatlt  quatre  jôUrs  et  distillez  jus- 
qu'à ce  que  voUs  A^éz  obtenu  douze  onces  de  produit  ;  là 
dose  est  de  trente  golit tes  matin  et  soif. 

.    JPfote  sur  la  codéine. 

M»  le  doeieUr  Earbier  d'Afcnienis  a  adressé  à  rAéadëmin 
royale  de  Médecine  une  note  sur  l'emploi  de  la  codéine 
que  lui  avait  procurée  M.  Kobiquet  pour  en  faire  l'ossai , 
comme  tnoyen  thérapeutique. 

Suivant  ce  pmticien,  la  codéine  jouit  de  propriétéè 
médicales  très^remarquabieei  comparée^  dani  ses  effets | 


DE  -l^ifAhMAClE.  'i^5 

aux  ailtfés pt^aits de  lopiam  et  h  Tôpiùbi Itrf'^lnêilie , 
et  adiîiiûiBtréé  en  solution  ,  ou  eu  sirop  ,  à  la  dose  d'une 
cuillerée  ou  une  demi-once  contenant  un  grain  de  cette 
i$ ubs tancé  ,  la  éôdéine  aj^it  prbÉtiptehienl  eut  l&s  tierfs 
du  syàtéme  gânglioiiaire ,  sUr  rappat*«il  de  l^innek'fa-» 
tiOh  ;  elle  à  petl  de  priée  fiui*  les  béknisphëres  èéfébratix , 
ne  fait  ailéiitlë  impression  sur  ia  mdële-épinière  bi  SUtleé 
plexus  âerveut  diigrahd  sjmpatique,  diaié  i^éus^ittiontre 
'  la  gastralgie,  pl^oeùfé  titi  somtneil  remàft{Uabl(i  par  sa 
douceur  et  le  bien^étt*è  qui  te  suit. 

Elle  sbUla^  sUHout  le  céhtre  épigiidtritjul!,  et  loiH  et 
iftènstiperles  malades,  comme  le  foiit  le  plus  loutetit  les 
prépaî-atilons  d'opitirii ,  la  codéine  fcrid  leS  gîirdë-fobë* 
plus  faeilei. 

M.  Barbier  regarde  la  codéitiié  •- 

i<*.  Comtne  Un  principe  d'uûè  ât;qiiisilion  pirecielise 
pour  là  thérapeutique  ;  - 

2®.  Dont  l'influence  s'exerce  principalement  suf  le 
])lexû8  Uervélix  deè  nerfs  gdilgliohaires; 

3*.  Elle  proToqUe  Ife  sommeil  safté  fatigue  \ 

4''i  Elle  agit  contre  Ité^  néTiroses  abdominales; 

5**.  Ne  soulage  nullement  les  douleurs  nétralgîqtifeé  ; 

6**.  Ne  trouble  pas  l'exercice  dès  fonctions  digestives,  et 
semble  faVoriseir  les  selles  au  lieii  dé  les  Iretak-der . 

J;-lP.  B 

.     EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL, 

JDe  la  séance  de  la  Société  de  Pharmacie  ^  1 834» 

PRESIDENCE     DE    M.     CHEREAU. 

La  société  reçoit  les  lettres  et  ouvrages  suivans: 
Une  lettre  de  M.  Durand,  de  Philadelphie,   qui  la  re- 
tnercîe  du  titre  de  membre  correspondant  qu'elle  lui    a 
conféré,  lui  atinonce  Tenvoi  procbain  du  dispcnfaire  des 


176  JOURNAL 

États-Unis,  cl  lui  fait  hommage  de  la  Pharmacopée  de  Phi- 
ladelphie '  M.  Chereauest  chargé  de  faire  un  rapport  ver- 
bal sur  cet  ouvrage. 

M«  Robertson  d' Edimbourg  remercie  également  la 
Société  de  lui  avoir  accordé  le  titre  de  correspondant. 

M.  Chariot,  pharmacien  à  Saint-Aignan ,  adresse  une 
note  accompagnée  d'un  sparadrapier  de  son  iiîvention. 

MM«  Baget  et  Yée ,  sontixommés  commissaires. 

La  Société  reçoit  les  n°'.  de  la  Gazette  éclectigue,  le 
Journal  de  Pharmacie,  les  Annales  deTAuvergne;  une 
Pharmacopée  de  M.  Antoine  Giomaud,  présentée  par 
M.  Durosier  ;  les  Mémoires  de  la  Société  d'agriculture 
et  des  arts  de  Seine-et-Oise.  M.  Plancl^ie  est  chargé  de 
faire  un  rapport  verbal  sur  le  premier  de  ces  ouvrages , 
et  M.  Moutillard  sur  l'autre. 

M. -Bonastre  dépose  sur  le  bureau  un  superbe  échanliU 
Ion  de  résine  copale  de  Madagascar  ;  cet  échantillon  pèse 
3  livres. 

M.  Pelouze  présente,  de  la  part  de  M.  Boutin,  une  cris- 
tallisation abondante  et  fort  régulière,  d  acide  hippurique, 
obtenu  en'modiiSant  le  procédé  donné  par  M.  Liébig ,  au- 
teur dé  la  découverte  de  cet  acide. 

Ce  procédé  consiste  à  concentrer  l'urine  des  herbivores, 
àajouteràcetle  urine  concentrée  une  certaine  quantité  d'a- 
cide muriatique ,  il  se  forme  un  précipité  abondant  qu'on 
lave  avec  de  petites  quantités  d'eau  froide,  et  qu'on  dissout 
dans  l'alcool  à  2  ou  3  reprises  ;  on  obtient  à  la  dernière 
dissolution  des  cristauic  très-blancs. 

Le  même  membre  communique  un  procédé  de  M.  Woh- 
er  pour  extraire  l'osmium  et  l'iridium  des  résidus  de 
platine. 

M.  Bussy  lit  un  rapport  verbal  très-favorable  sur  un 
ouvrage  de  M.  Baudrimont,  intitulé  :  Introduction  à  /'£*- 
tude  de  la  chimie  par  la  théorie  atomique* 

M.  Yallet  communique  un  extrait  des  journaux  aile- 


DE    FHAaMÀGIE.  1^7 

maudis ftur  deux  nouveaux  alcalis, la  colchicine  eiVaconitine, 
et  des  observations  générales  de  M.  Geiger  sur  les  alcalis 
végétaux. 

M.  Henry  lit  en  son  nom  et  celui  de  M.  Delondre  un 
mémoire  sur  une  matière  cristalline ,  isolée  à*niï  dés  ptQ-f 
duits  delà  préparation  en  grand  du  sulfate  de  (juinine,  çt 
désignée  sous  le  npm  de  qùinidine.  Les  conclusions  4e  ce 
mémoire  sont,  que  cette  matière  a  exactement  la  même 
composition  élémentaire  ^  et  le  même  poids  d  atome  que  la 
quinine,  et  qu'elle  n'est  autre  ckose  <jue  de  l'bydrate  de 
quinine  parfaitement  pur. 

Du  sulfate  de  quinine  du  commerce,  purifié  avee 
beaucoup  de  soin  par  M.  Henry ,  lui  a  donné ,  par  l'addi- 
tion de  l'ammoniaque,  un  précipité  blanc  qu'il  a  pu 
faire  cristalliser  avec  autant  de  facilité  que  la  prét(endu^ 
qùinidine  elle-même. 

M.  Tbubœuf  lit  une  note  sur  la  salseparîne,  matière 
blancbe  cristallisable  ,  qui  lui  paratt  posséder  les  princi-!- 
pales  propriétés  médicales  de  la  salsepareille.  Cette  sub-^. 
stance ,  découverte  par  M.  Tbubœuf  il  y  a  déjà  plus  d'un 
an ,  possède  une  saveur  amère ,  elle  n'a  aucune  action  sur 
les  couleurs  végétales  ;  elle  ne  se  combine  ni  avec  les 
acides,  ni  avec  les  alcalis;  elle  donne  à  l'eau  la  propriété 
de  mousser  par  l'agitation,  et  ne  laisse  aucun  résidu  quand 
on  la  brûle  à  l'air  libre  sur  une  lame  de  platine. 

M.  Bussy  fait  remarquer  quelques  analogies  qui  parais-r 
sent  exister  entre  la  salseparine  et  l'acide  que  M.  Fremy 
fils  retire  de  la  saponine, 

M.  Chevallier  annonce  que  M.  Filière,  élève  du  Val- 
de-Gràce ,  a  retiré  des  marrons  dinde  une  substance  qui 
ressemble  beaucoup  à  la  saponine. 

"M.  Pelouze  ajoute  que  les  recherches  de  M.  Fremy^ 
dont  les  principaux  résultats  ont  déjà  été  annoncés   par 
M.  Soubeiran ,  dans  son  cours  de  pharmacie ,  sont  tcrmi-  * 
nées  et  seront  incessamment  livrées  à  la  publication. 
XX%  Année. — Mars  i834.  la 


17^  JODRHAt 

BIBLIOGRAPHIE. 


Iniroditciion  «  V étude  de  la  chimie  par  te  thêaritê  atomique  i  par  M*  9av. 
DBiMONT ,  docteur  en  méd^cioe,  i  toI.  ia  ft».  Prix;  3  fr.  5a  c.  f  cbes 
Louis  Colas,  librairç,  rue  Dauphine ,  d».  3a. 

Dès  les  premières  obserrationt  que  les  homn^es  fure9t  à  pertée  de. 
faire  sur  les  propriétés  intimes  des  corps ,  ils  durent  chercher  à  se  forn^r 
uii«  idëed«  leur  constitution  intérieure,  et  à  requérir  quelques  notions 
svr  l«i  forces  qw.  opèrent  les  dif^rses  modifications  dont  ili  sont  sttft- 
ceptibies.  Aussi  cette  question  de  la  constitution  ést%  corps  a-t-elie  été 
souvent  discutée  et  reproduite  ;  tant  qu'elle  n*t  pu  être  éclaircie ,  sinon 
sur  l'obseryation  directe ,  du  moins  par  des  inductions  rationnelles  des 
faits ,  elle  est  restée  circonscrite  dans  le  cercle  sans  fip  dçs  questions 
métaphysiques  ;  les  okiyraçes  des  physiciens  eax-mêmes  ont  rep^duit 
quelquefois  les  interminables  discussions  sur  l'essence  de  la  matière,  sur 
la  question  de  savoir  si  elle  est  divisible  ou  non  à  l'infini ,  etc.  Tout  ce 
qui  a  été  dit  et  écrit  sur  ce  sujet  prouve  suifisammerft  flntérét  qu'on  j 
«toujours  attaché.  L'esprit  de  Thomme,  en  efi'et,  ne  peut  pas  se  borner 
à  la  simple  observation  de«  faits,  il  n'est  pas  ménie  satisCait  par  la  dé- 
couverte de  la  méthode  ei^périmentale ,  à  l'aide  de  laquelle  il  peut  le^ 
reproduire  a  sa  volonté,  il  tend  toujours  à  remonter  a  l'essence  dea 
choses ,  il  veut  analyser  les  forces  abstraites  et  mécaniques  sons  l'in- 
fluence desquelles  ces  faits  s^accomplissent,  il  veut  connaître  les  âé^ 
mens  sur  lesquels  elles  exercent  leur  action.  Lorsqu'il  se  trouve  arrêié 
dans  son  investigation  par  l'imperfection  de  ses  sens  ouparTimpuissancfi 
de  ses  instrumens,  il  y  supplée  par  des  systèmes;  ces  systènt^es,  bien 
qu'ils  ne  puissent  jamais  être  considérés  comme  l'expr^sion  exacte  de 
la  vérité ,  peuvent  cependant  fournir  des  conséquences  utiles  •  r^ais  alors 
seulement  qu'ils  sont  fondés  sur  un  ensemble  de  faits  asseiL  importani( 
et  bien  observés.  Aussi  n'est-ce  que  depuis  que  les  lois  qui  président 
aux  combinaisons  des  corps  ont  été  mieux  connues ,  que  les  données  sur 
la  constitution  intime  des  corps  ont  pu  acquérir  quelque  valeur,  par 
suite  des  vérifications  expérimentales  auxquelles  il  a  été  possible  de  le^ 
soumettre  :  c'est  dire,  par  conséquent,  que  la  théorie  corpusculaire  ac- 
tuelle ,  considérée  sons  le  point  dç  vue  scicntiBque ,  est  une  conception 
toute  nouvelle. 

Les  travaux  qui  lui  ont  servi  de  base,  en  établissant  les  vrais  principes 
de  la  coMbinaisoiî  des  corps,  ne  remontent  pas  au  delà  de  1777 ,  ils  sont 
dus  à  Venzel,  Richter,  Guyton  de  Morveau ,  Proust,  Gay-Lussac, 
Berzélius. 

Toutefois ,  la  première  idée  qui  a  servi  de  point  de  départ  à  l'établis- 
sement du  système  atomique ,  tel  que  Vont  fait  les  travaux  modernes.. 


DE    PIIARMÀCIE.  179 

est  due  à  Higgios,  savant  irlandais ,  et  remonté  â  1789.  Cette  idée  om- 
aiste  à  considéntr  1er  corps  comme  Eormés  dé  particn^les  indestmctibles, 
qttl  s*anisseat  une  à  une  oa  dans  toaté  avtre  pfaportion  poor  former 
les  diverses  combinaisons  chimiques. 

Plus  tard,  I^alton»  frappé  de  «ette  oi»etvation,  que  lorsqn'vn  corpt 
peut  se  combiner  avec  plusieurs  proportions  d*nn  autre,  les  diverses 
proportions  de  ce  dernier  sont  ordinairement  des  multiples  simples  de 
la  plus  petite,  adapta  à  resplieafiott  de  cette  loi  l'hypothèse  de  Hig- 
l^ins,  qui  eu  rend  parfaitement  raison;  il  donna  une  grande  extension 
è  cette  idée ,  qui  avait  été  entièrement  oubliée  ;  il  chercha  à  la  mettre  ^ 
dans  tontes  ses  conséquences»  en  harmonie  avec  les  faits  :  aussi  le  oonsi- 
dère-t-oa,  à  juste  titre  ^  comme  le  véritable  créateur  du  système  atow 
mique. 

Ce  progrès.  Ton  des  plus  grands  que  la  chimie  ait  faits  vers  son 
perfectionnement,  excita  bientôt  Tattention  générale  des  chimtsteâi 
surtout  en  Angleterre  et  en  Suède ,  où  Ton  travailla  plus  particulier 
rement  à  donner  au  nouveau  système  les  développemens  dont  il  est  sus- 
ceptible. En  Frsnce  il  fut  moins  promptemlent  et  moins  généralement 
adopté  ;  cependant  les  idées  ingénieuses  de  M*  Ampère,  les  travaux 
importans  de  MM.  Petit  et  Dulottg,  ont  étendu  beaucoup  les  données 
sur  lesquelles  il  repose',  et  l'ont  établi  sur  des  bases  plus  larges.  Nous 
ne  devons  pas  omettre  non  plus  les  travaux  de  M'.  Dumas ,  dont  plu»- 
sieurs  ont  eu  pour  objet  spécial  la  détermination  du  poids  atomique 
de  certains  corps  par  des  méthodes  nouvelles  9  c'est  surtout  dans  ses 
leçons  orales  que  ce  savant  professeur  a.  développé  les  idées  qui  lui  sont 
propres;  il  est,  sans  contredit,  un  de  ceux  qui  ont  le  plus  contribué  à 
répandre  »  parmi  les  jeunes  chimistes ,  la  connaissance  de  ce  système  et 
le  goût  des  idées  spéculatives  «  sans  lesquelles  une  science  ne  sauçait 
faire  de  progrès.  Il  y  a  deux  manières  de  présenter  le  système  atomique  : 
Tune  consiste  à  exposer  d'abord  les  propriétés  des  corps ,  les  lois  de  leur 
combinaison,  puis  enfin  Thypothèse  à  l'aide  de  laquelle  on  les  explique  , 
Ut  qui  sert  de  lien  commun  à  tous  les  faits  de  la  science  :  cette  méthode, 
qui  est  celle  que  la  marche  naturelle  des  choses  a  introduite  d'abord 
dans  l'enseignement,  a  le  grand  inconvénient  d^eziger  la  connaissance 
approfondie  des  parties  les  plus  ardues  de  la  chimie ,  et  de  rebuter  en 
général  les  élèves  par  la  confusion  qui  naît  dans  leur  esprit  entre  les 
résultats  de  Texpérience  et  cens  qui  sont  la  conséquence  de  la  suppo- 
sition des  atomes. 

La  deuxième  manière  de  le  présenter  consiste  à  l'établir  à  priori  avec 
toutes  ses  conditions,  comme  dérivant  de  l'essence  même  de  la  matière  ; 
tt  à  montrer  ensuite  comment  chaque  fait  particulier  peut  se  déduire  du 
système  comme  conséquence  nécessaire. 

Cette  méthode,  qui  a  été  adoptée  par  l'auteur  du  livro  dont  nous 
rendons  compte,  a  l'immense  avantage  de  rattacher  tontes  les  propriétés 
des  corps  à  on  lien  commun  ;  ainsi  les  propriétés  générales  de  la  ma^ 


l8o  JOURNAL 

tière,  telles  que  là  dilatabilité,  Télastitité ,  1&  pesanteUr  apécifîqaé,  âk 
même  qae  les  proportions  définies ,  et  toutes  les  lois  de  combinaison 
des  corps ,  ne  sont  plus  que  des  cx)nséqnences  nécessaires  et  tressa- 
ciles  à  prévoir,  de  Thypothèse  fondamentale.  L'étude  de  la  science  s6 
trouve  alors  ^in^lièrement  facilitée ,  et  Ton  s*y  livre  avec  d'autant  plus  ^ 
d'intérêt,  que  Ton  tient  dès  le  principe  le  fil  qui  doit  tous  en  faire  par« 
cburii  tons  les  détours. 

C'était  donc  un  véritable  service  à  rendre  à  ceux  qui  commencent 
rétude  de  la  chimie,  que  de  leur  présenter  le  système  atomique  sous 
ce  point  de  vue,  c'est  ce  qu'a  fait  M.  Baudrimont. 

Sou  livre  se  trouve  divisé  en  deux  parties  :  dans  la  première  il  exposé 
les  propriétés  générales  de  la  matière,  il  montre  comment  certaines  de  ces 
propriétés,  telles  que  la  porosité,  la  compressibilité ,  la  divisibilité, 
n'appartiennent  point  aux  atomes  élémentaires ,  mais  à  des  réunions 
d'atomes  i  ce  qui  le  conduit  à  distinguer  les  propriétés  de  la  matière  en 
proprités  essentielles,  qui  sont  celles  qui  seraient  inhérentes  à  une  seule 
molécule  isolée  dans  l'espace  ;  telles  sont  l'étendue  ,  l'impénétrabilité , 
l'indivisibilité  et  les  propriétés  des  masses }  telles  sont  la  divisibilité ,  la 
porosité ,  l'élasticité ,  etc.  Il  fait  aussi  une  nouvelle  classe  de  propriétés 
qu'il  appelle  propriétés  de  rapport ,  dans  laquelle  il  place  la  pesanteur  ^ 
l'électricité ,  la  chaleur ,  regardant  la  matière  coi&me  calorifique  et  élec* 
trique. 

Il  explique  ensuite  ce  qu'on  doit  entendre  par  élément  appliqué  an± 
corps  simples ,  ce  qu'on  entend  par  combinaison,  par  poids  des  atomes  , 
à  quelle  unité  on  les  rapporte  ,  et  comment  on  parvient  à  déterminer 
le  poids  des  atomes  qui  constituent  une  combinaison  quelconque,  lors- 
que ,  par  certaines  considérations ,  on  a  pu  préalablement  connaître  le 
nombre  relatif  d'atomes  dont  elle  est  composée.  Il  fait  connaître  les 
signes  abréviatifs,  ainsi  que  l'usage  des  formules  employées  pat  M.  Bet- 
zéltus  pour  représenter  la  composition  des  corpsi 

M.  Baudrimont  dierche  ensuite  à  montrer  commeilt  les  lois  de  la 
cristallisation  et  la  forme  des  cristaux  se  rattachent  à  la  théorie  ato- 
mique ;  il  pose  en  principe,  que  les  atomes ,  de  quelque  nature  quili 
soienè  ,  ont  tous  le  même  volume  et  une  firme  régulière  et  là  même  pour  tousi 

£n  admettant  le  principe  comme  vrai«  on  explique  très-facilement 
l'isomorphisme  ,  qui  consiste  en  ce  que  certains  corps ,  qui  ont  atomi- 
quement  la  même  composition ,  peuvent  se  remplacer  mutuellement 
dans  les  combinaisons  dont  ils  font  partie  sans  que  la  forme  cristalline 
de  ces  combinaisons  soit  Changée. 

Comme  les  atomes  ne  sont  soumis,  dans  leur  pbsitioii  res;^ectivé  i  qu'à 
la  loi  de  symétrie,  on  conçoit  qu'il  puisse  y  avoir  plusieurs  arrangëméns 
qui  satisfassent  à  cette  condition  d'où  naît  Thétéromerphisme ,  c'est-à- 
dire  la  faculté  qu'ont  certains  corps  de  se  présenter  sous  des  Tornies 
cristallines  différentes,  leur  composition  restant  la  même,  ainsi  que 
leurs  propriétés  chimiques  ;  lorsqu'au  contraire  les  corps  ayant  là  méHnê 


DE    PHARMACIE.  iSl 

composition ,  ont  des  propriétés  différentes  en  raison  d*an  antre  arran- 
gement des  atomes  y  on  les  appelle  isomériqaes,  qa'ils  soient  isomorpiies 
on  hétéromorphes. 

En  cherchant  à  construire  géométriquement  les  formes  cristallines 
des  diverses  combinaisons ,  en  s'astreignant  a  la  seule  loi  de  symétrie» 
J&f.  Bandrimont  montre  que  les  formules  chimiques  actuelles  ne  don- 
nent pas  le  nombre  absolu  des  atomes  qui  représentent  Tatome  com- 
posé, mais  seulement  un  nombre  proportionnel  au  nombre  réel.  Ainsi  la 
formule  admise  pour  le  sulfure  de  plomb  PbS,  ne  serait  pas  la  véritable 
formule ,  attendu  que  Von  ne  peut ,  avec  deux  atomes  supposés  de 
même  forme  et  de  même  volume ,  et  placés  l'un  à  c6té  de  l'autre, 
obtenir  un  cube  qui  est  la  forme  primitive  du  sulfure  de  plomb ,  il 
faut  au  moins  quatre  atomes  de  chacune  des  deux  substances  placées 
symétriquement  aux  huit  angles  du  cube. 

Il  en  est  de  même  pour  la  plupart  des  corps  composés  :  ainsi  une  molé- 
cule de  chlorure  de  sodium  qui  crbtallise  aussi  en  cube ,  ne  devrait  pas 
contenir  moins  de  a^  atomes,  dont  18  de  chlore  et  9 de  sodium, quoi- 
que la  formule  ordinaire  soit  GPna.  Ce  mode  de  formation  de  cristaux 
conduit  M.  Baudrimont  à  envisager  d'une  manière  différente  qu'on  ne 
l'a  fait  jusqu'ici  les  combinaisons  bi-binaires,  particulièrement  les  sels. 

Ayant  observé  que  la  forme  du  nitrate  de  plomb  ne  peut  pas  se  con- 
struire avec  deux  élémens  seulement,  Tacide  nitrique  et  l'oxide  de  plomb, 
mais  qu'an  contraire  on  peut  très-bien  le  construire  avec  les  élémens  de 
cet  deux  composés  ,  qui  sont  l'azote  >  l'oxigène  et  le  plomb  ;  il  en  con- 
clut que ,  dans  les  combinaisons  bi-binaires ,  ce  ne  sont  pas  les  produits 
binaires  eux-mêmes  qui  se  combinent  entre  eux,  mais  seulement  leurs 
élémens,  de  sorte  que  toutes  les  formules  des  sels ,  par  exemple ,  seraient 
fausses  en  ce  sens ,  qu'elles  y  indiquent  un  acide  et  une  base ,  tandis 
qu'il  n'y  aurait  réellement  que  des  atomes  élémentaires.  Cette  opinion, 
que  l'on  a  déjà  cherché  à  faire  prévaloir,  mais  avec  plus  d'apparence  de 
raison  pour  certains  produits  organiques,  serait,  comme  on  voit,  tont-à- 
fait  subversive  de  l'état  actuel  de  la  science  \  elle  exigerait  une  refonte 
générale  de.  la  nomenclature ,  puisqu'il  n'y  aurait  plus  aucune  combi- 
naison bi-binaire  à  laquelle  elle  put  s'appliquer ,  elle  détruirait  radica- 
lement les  notions  fondamentales  de  la  chimie.  Ce  ne  sont  pas  toute- 
fois ces  motifs  qui  nous  portent  à  la  rejeter  ;  nous  ne  Tadoptons  pas, 
parce  que  nous  la  croyons  essentiellement  inexacte ,  nous  admettons  avec 
l'auteur  que  beaucoup  de  phénomènes  de  décompositions  et  de  réactions 
chimiques  peuvent  s'expliquer  aussi  bien  dans  Tune  des  suppositions 
que  dans  l'autre  ;  toutefois  il  noas  est  impossible  de  concevoir  que , 
dans  les  sels  acides,  tels  que  la  crème  de  tartre,  le  sulfate  acide  de  po- 
tasse les  élémens  des  acides  soient  dissociés  ;  que  dans  les  sous-sels , 
la  potasse,  la  chaux  ou  l'ammoniaque  n'y  existent  que  par  leurs  élémens. 
On  serait  aussi  conduit  à  supposer  que  dans  l'hydrate  de  chaux  ou  de 
baryte,  que  dans  la  .dissolution  de  l'acide  sulfurique  ou  de  l'ammo- 


iSi  JOURNAL 

-kîaqve,  ces  composés  n*y  existent  que  par  lents  élémaaai  con&éf  veaces 
kpd  se  nous  paraissent  pas  admissibles  y  et  sont  en  opposition  avec 
la  théorie  électro-chimique  qai  est  adoptée  par  la  plnpart  des  chimistasik 
D'après  cette  théorie,  les  corps  se  combinent  en  raison  de  la  polarité  élec- 
trique dont  sont  doués  lettrs  élémens  ;  la  chaleur  qui  se  mantfeste  pea» 
dant  la  combinaison  est  due  à  la  combinaison  même  des  atftiètpiières 
électriques ,  et  la  permanence  de  la  combinaison  dépend  à'vm  état  ékec'- 
trique  opposé  qai  persiste  même  après  la  réunion  des  atomes  différent 
Ces  considérations  sont  tont-à-fait  applicables»  selon  nous,  aux  corps 
binaires  ;  il  est  tout  naturel  de  supposer  que  la  force  qui  détermine  la 
combinaison  est  celle  aussi  qui  la  maintient,  et»  comme  la  première  ne 
ft*exerce  qu  entre  Tacide  et  Talcali  dans  un  sel ,  il  faut  admettre  qu'il  en 
iést  de  même  de  la  deuxième ,-  et  que ,  par  conséquent ,  leurs  élémen»  se 
trouvent  dans  le  sel ,  lui-même  à  Tétat  d'acide  et  à  Tétat  d'alcali- 

Les  considérations  eristallo^raphiqueS,  qui  ièrvent  de  base  principale  à 
1  opinion  de  M.  Baudrimout ,  mé  paraissent  moins  importantes  en  raison 
curtout  du  peu  de  données  que  nous  avons  sur  cette  matière.  Il  serait , 
suivant  nous ,  prématuré  de  répudier  les  résultats  d'une  analyse  ou  même 
une  simple  opinion  théorique ,.  par  cela  seul  qu'elles  ne  s'accorderaient 
pas  avec  la  forme  primitive  que  présente  telle  ou  telle  substance.  La 
forme  primitive  des  cristaux  est  tellement  peu  liée  à  la  forme  ou  au 
volume  de  l'atome  primitif ,  que  les  corps  simples  »  dont  les  atomes  de? 
Vraient  avoir  même  forme  et  même  volnnie  >  ne  crisftaliiscnt  pas  ions 
4ans  la  même  forme ,  et  que  quelquefois  le  mémo  corps  se  présente 
sous  des  formes  incompatiUlès ,  comme  le  soufre. 

Néanmoins ,  nous  n'hésitons  pas  à  ^reconnaître  que  les  données  cristal* 
lographiques  établissent  un  élément  nouveau  dans  les  questions  de  ce 
genre,  élément  extrêmement  important,  qui  nous  parait  destiné  à  avoir 
une  grande  influence  sur  l'avenir  de  la  science  ;  Ton  estr  déjà  parvenu  à 
soumettre  à  la  vérification  du  calcul  les  lois  des  combinaisons*  chimi-* 
ques  f  lorsqu'on  aura  pu  y  soumettre  aussi  celles  de  la  cristallisation  et 
celles  des  polarités  électriques,  qui  dnt  entre  elles  une  si  étroite  con* 
nexion ,  la  chimie  sera  arrivée  au  degré  de  développement  et  de  per« 
fection  qu'elle  peut  atteindre  comme  science  d'observation  «  L'on  doit 
donc  toujours  encourager  ceux  qui,  sortant  delà  voie  battue»  cherdient 
à  frayer  des  routes  nouvelles  à  la  science ,  lors  même  que  les  idées  ou  les 
faits,  dont  ils  lui  apportent  le  tribut ,  paraîtraient  de  nature  à  en  ébran* 
ier  les  fondemens.  Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  nos  théories  ne  Sont 
^ue  des  approximations  de  la  vérité ,  et  que  les  faits ,  qui  les  cootredi* 
sent,  sont  ceux  qui  méritent  en  général  le  plus  d'attention,  parce  qn'ilji 
€o.nt  naître  le  doute,  et  donnent  ainsi  naissance  à  de  nouveaux  travaux 
qui  conduisent,  dans  tous  les  cas»  à  un  plus  grand  développement  de  la 
vérité. 

La  deuxième  partie  du  livre  renferme  toutes  les  donnée»  chimiques, 


DE    FHAI^MAGIE.  l85 

phytiqMs  et  géométriqaei,  qui  ont  serri  jusqu'ici  k  la  détermination- 
Au  paicU  ^es  atom^k. 

Enfin,  Toarrage  esf  ^miné  par  nne  table  des  formiiles  et  des  poids' 
atomiques  des  corps  simples  et  des  combinaisons  les  plus  nsitées  et  les 
mieux  coonnes  ;  rànteur  ne  s*est  pas  borné  à  y  comprendre  les  combi* 
liaisons  inorganiques  ^  il  y  a  joint  les  combinaisons  organiques  qui  onti 
pu  être  analysées  jusqu*ici. 

£n  tésumé ,  Tonvrage  que  nous  annonçons  remplit  parfaitement  le 
but  de  fauteur,  il  offre  aux  jeunes  gens  qui  commencent  1  étude  de  la 
cbimie ,  un  exposé  succinct  et  bien  fait  de  la  théorie  atomique ,  capi^ble 
de  leur  faciliter  singulièrement  Tétudé  de  la  science.  A.  B. 

Pkthnnaire  raisonné  étpnologigue  ^  rjrnonjrmique  ^  pofy^oUe  êet  termer 
UfiUs  dant  Us  sciences  juUureUet  ^  etc.;  par  A.-J.L.  Jourdàic,  docteur 
^n  médecine ,  etc. ,  s  vol.  in-8o.  Paris ,  i8$4.  Prix  :  18  fr.  Ghex  J.*B. 
Baillière,  libraire,  rue  de  lÉcole-de-Médecine,  n*^.  i3  his. 

Chaque  science  a  son  vocabulaire ,  car  les  artisans  eux^-mémes  créent* 
4es  noms  propres  pour  chacun  àe%  instrumens  ou  chacune  des  opëra-' 
fions  de  leur  art.  La  première  connaissance^  pour  arriver  aux  choses, 
pèi  donc  celle  des  mots.  A  la  Térité,  la  plupart  des  sciences  éprouvent 
aujourd'hui  le  malheur  de  se  voir  encombrées  de  nouveaux  termes,  que 
chaque  auteur  s'efforce  d'introduire,  pour  se  signaler  du  moins  de  queU 
qne  manière ,  &  défaut  de  nouvelles  découvertes  ;  les  plus  féconds  en 
paroles  sont  les  plus  stériles  en  faits.  Sous  peine  de  retomber  dans  la 
confnsion  de  là  tour  de  Babel ,  il  faut  donc  étudier  la  valeur  des  ex-' 
pressions  employées.  Or,  nulle  part,  ce  travail  ne  devient  plus  iDdis- 
pensable  que  j^fis  V histoire  naturelle  {minéralogie^  phytologie ,  zoologie) 
et  les  autres  sciences ,  anatomie,  chimie^  géographie  ^  astronomie  ^  phj^ 
figue,  etc. 

Déjà  nous  avions  des  dictionnaires  pour  les  termes  de  médecine, 
pour  la  botanique;  il  existe  des  vocabulaires  pour  la  marine  ,  l'art  mili- 
taire, et  diverses  professions.  Maintenant  les  sciences  physiques  sont 
tellement  coltivées,  leur  emploi  est  si  vulgaire  pour  une  foulé  d*arts ,  et 
niém^  dans  Tusage  de  la  société  la  plus  ordinaire ,  qu'ion  ne  peut  plus 
ignorer  leurs  expreesioDS  devenues  fréquentes  ou  habituelles. 

M.  Jourdan ,  infatigable  traducteur  des  meitleurs  ouvrages  allemands 
de  médecine,  de  obimie  on  d'autres  sciences ,  nous  p«1rait  plus  que  d'au- 
tres, en  état  de  bien  exécuter  un  dictionnaire  de  ce  genre  ;  car ,  si  nous 
pouvons  lui  adresser  un  reproche,  c'est  seulement  de  n'avoir  point, 
sislon  nous,  étendu  assez  son  cadre.  Nous  voyons  bien,  en  effet,  de 
euffisanles  définitions  de  termes  de  plusieurs  sciences,  et  en  parliculier 
cl^  la  chimie,  d'après  la  nomenclature  de  M.  Berzélius  (dont  il  a  tra- 
duit l'ouvMge);  mais  on  pourrait  désirer  surtout  une  foule  de  dénomi- 
nations reçues  par  divers  auteurs  non  moins  célèbres.  Il  est  vrai  quecela 
pput  s'élendre  indéfiniment,  et  qu'on  en  viendrait  à  demander  jus- 


l84  JOURNAL   DE    PHARMACIE. 

qu*aux  TÎeilles  expressions  des  alchimisfes ,  ou  tout  1m  termes  bbarres 
imaginés  par  les  opiDÎons  les  plus  extravagantes.  M.  Jourdan  s'est  borné 
un  peu  arbitrairement,  selon  nous,  aux  diverses  expressions  spécifiques, 
soit  pour  TListoire  naturelle,  soit  pour  d'autres  sciences  analogues*  Ce 
sont  principalement  les  termes  les  plus  compliqués  que  Tauteur  ex^ 
plique ,  en  doi^nant  les  étjmologies  tirées  du  grec ,  ou  Jes  ^nonjrmies 
en  langues  allemande ,  anglaise,  italienne  ,  etc.  On  aurait  pu  demanda 
d^  plus  les  noms  de  tous  les  genres  d'animaux  ou  de  végét2|ux  et  de  mi- 
néraux introduits  dans  les  sciences  naturelles,  et  leurs sjnonjmçs.  Ge 
travail  immense  et  difficile  est  sans  doute  à  faire  encore,  puisque  les 
traités  de  zoologie  y  de  botanique,  de  minéralogie,  ne  le  donnent  pas^^ 
méine  les  plus  récens. 

En  résumé,  ce  dictionnaire  immense  de  travail ,  pour  plus  de  seize 
mille  mots,  quoique  peu  complet  (et  peut^tre  ne  le  deviendra-t>il  ja- 
mais, à  cause  de  la  création  iecessaute  de  termes  nouveaux),  est  bon 
dans  ce  qu'il  donne;  il  sera  fort  nécessaire  pour  tous  ceux  qui  se  livrent 
à  l'étude  des  sciences,  malgré  ses  lacunes  ;  car  il  ne  saurait  dispenser  des 
dictionnaires  spéciaux.  Nous  né  chicanerons  point  l'auteiir  sur  certaines 
acceptions  étymologiques.  11  serait  facile  de  Ipi  faire  une  guprre  de  dé- 
tail ;  j'en  avais  noté  un  grand  nombre  :  cependant  c'est  dans  la  valeur 
particulière  des  mots  que  l'auteur  excelle ,  bien  qu*il  n'ait  nullement 
offert  d'idées  générales  dpns  les  connexions  et  les  origines  des  étjriQolo- 
gies  de  même  ordre ,  ni  dans  d'autres  parties  des  sciences. 

Nous  croyons  donc  que  ce  travail  peut  beaucoup  aider  les  étudîans 
pour  les  faire  avancer  dans  la  connaissance  des  sciences,  soit  natu- 
relles, soit  pbjsico-chimiques,  les  plus  nécessaires  en  médecine  et  en 
pharmacie,  tin  jour  il  deviendra  plus  complet ,  même  en  le  dégageant 
de  quelques  termes  trop  connus,  comme  épines ,  arbre ,  minuit ,  etc.,  4 
Qioins  que  ces  expressions  ne  donnent  lieu  à  des  remarques  plus  impori 
tantes.  '  J.-J.  Yiwr, 


MRRATJ, 

Page  io5,  ligne  17 ,  an  lieu  de  la  Moselle ,  lises  :  de  la  Morello. 

27 ,  au  lieu  de  ses  lacs,  lises  .*  ses  eaux. 
108 ,  23  ,  au  lieu  de  attritie ,  lisez  :  attrita. 

i  19  «  18,  une  faute ,  lises  .*  une  foule. 

120,  ayant-dernière  ligne  de  la  note,  au  lieu  de  leurs  ac^ 

tions,  lisez  :  les  réactions. 

121 ,  3 ,  et  le  phosphate ,  lises  :  et  le  phosphore. 


ts. 


PARIS.  —  TMrRlMERTï:  ET  FONDERIE  DE  FAIN, 
Pue  Racine ,  n».  4 ,  place  de  TOdéon. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

CONTENANT 

LE  BULLETIN 


*  t 


DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIETE  DE  PHARMACIE 

DE    PARIS. 

I 

.1  II  ■  Il       I  I        ■     '    I  '        Ti  "M 

N\  IV.— -20*.  Armée* — Avril  1834. 

*  • 

Détermination  du   nombre  (tatomes  qu'une   matière 

organique  renferma. 

Par  M.  J.  DuKAi; 

DEUXIÈME    PARTIE. 

*  •  '  ■  1 

-^''^Ona  vu  dans  le  chapitre  précédent  comment  s'exé- 
cute l'analyse  élémentaire  d'une  substance  organique 
quelconque  ^  et  comment ,  par  suite  ,c»  en  déduit  le  rap^- 
port  des  atomes  entre  cbacim  de  se»  principes.  Mais  , 
prise  1. isolément,  cette  analyse  ne  suffit  pas^  pour  faire 
connaître  le  nombre  de  ces  atomes,  et  par  conséquent 
pour  ramener,  avec  certitude  ,  le  rapport  approximatif 
que  Ton  a  trouvé  à  sa  véritable  valeur. 

ILX.^,  ^nnée> — -/rfm/i834.  •  '    i3 


l86  JOURNAL 

Il  faut  encore  connàtîrc  )e  poids  atomique  de  la  ma- 
tière, soit  qo'on  he  tire  de  Tanalyse  d'une  de  ses  combi- 
naisons ,  de  la  densité  de  sa  vapeur  ou  de  rexamen  atten- 
tif de  ses  réactions. 

On  peut  diviser,  à  cet  égafd ,  les  matières  organiques 
en  acides ,  bases ,  corps  volatils  et  corps  neutres  fixes. 
Ces  quatre  classes  de  produits  exigent  l'application  de 
diverses  méthodes  que  nous .  allons  étudj^ef  successive- 

En  même  temps,  on  fera  connaître  les  procédés  qui 
permettent  de  dégager  Teâu  que  ces  substances  peuvent 
perdre  sans  s'altérer;  carf  c^tt^  esiti  troublerait  tous  les 
résultats,  et  donne  au  cohiraire,  quand^"  elle  est  exacte- 
ment déterminée ,  un  moyen  de  plus  pour  arriver  à  la 
connaissance  de  la  vérité. 

Diins  les  acides,  on  observe  des  propriétés  fort  diverses 
relativement  à  l'eau.  Toutefois,  on  peut  dire  que  les  aci- 
des organiques  en  renferment  généralement.  Les  uns 
contiennent  de' l'eau  de  cristallisation  qu'ils  peuvejQt 
perdre  à  une  température  de  loo  ou  de  120°.  Les  autres 
n'en  contiennent  pas.  Presque  tous  renferment  en  outre 
de  Teau  combinée  qui  .résiste  .çntièremenl  aux  procédés 
de  dessiccation,  ordinaires.  Pour  obte^airces  acides  à  l'é- 
tît  sec,  il  faut  les  convertir  en  sels  ]  car  alors  la  base ,  en 
saturant  l'acide ,  lui  fait  perdi^e  la  propriété  de  retenir 
l'eau ,  et  s^il  est  bien  choisi ,  le  sel  lui-même  ne  retient  pas 
d'eau  combinée. 

Il  eai  tdilenient  essentiel /de  pouvoir  soumettre  avec 
quoique  certitude  le  véritable  acide  sec  à  l'analyse ,  que 
YojPL  a  du  i^ecli€rcber.avec  beaucoup  de  soin  queiUes  sotit 
les  bases  qui  ont  le  plus  de  tendance  À  former  tles  sel$ 
anhydres.  L'oxide  d'argeat/ei  loxide  de  plomb  sont  es-* 
seDliellemen^  dans  ce  cas.  On  a  donc  choisi  de  préférence 
tes  deux- oxid^fdanfi'i  toutes  les  analyses  faites  avec  sois 
pour  établir  la  natui^e réelle;  deS' acides  •secs*     •  > 


DE    PHARMACIE.  I  87 

On  peut  mettre  en  usage  plusieurs  méthodes  ,  que 
nous  allons  décrire  successivement. 

La  première  consiste  à  soumettre  un  poids  déterminé 
de  1  acide  à  Tàction  dun  excès  d'oxide  de  plomb.  On 
chauffe  le  mélange  avec  de  l'eau  ,  jusqu'à  ce  que  lacidei 
soit  exactement  neutralisé  ;  puis  on  dessèche  le  tout  ;iU' 
bain-marie  ,  jusqu'à  ce  que  le  poids  de  la  masse  ne  varie 
p  us.  On  connaissait  le  poids  de  l'oxide  de  plomb  etxe- 
4ni  de  l'acide  ;  la  perte  indique  le  poids  de  l'eau  que  l'a- 
cidé  renfermait.  Cette  épreuve  réussit  toujours ,  quand 
on  a  soin  de  prendre  de  l'oxide  de  plomb  tfè«*fin,  bien 
exempt  à  lâfois  de  minium  et  de  carbonate.  On  met  dans 
un  matras  de  verre  à  col  court ,  ro  ou  its  grammes  d'oxide , 
avec  un  petit  fil  de  platine  destiné  à  servir  d'agitateur. 
Ou  pèse  le  tout,  et  on  ajoute  alors  2  ou  3  grammes  d!a«- 
cide  pesé  lui-^méme  avec  soin.  On  met  de  l'eau  dans  le 
matras ,  de  manière  à  former  une  bouillie  liquide ,  et -on 
place  le  tube  dans  un  bain  d'eau  bouillante ,  en  ayant 
soin  d'agiter  la  matière ,  de  temps  à  autre  ,  pour  déter- 
miner la  combinaison.  Quand  la  liqueur  est  exactement 
neutre ,  on  fait  évaporer  l'eau ,  en  plaçant  le  matras  dans 
un  petit  bain  de  sable  chauffé,  au  point  de  faire  bouillir 
Teau  qu'il  renferme.  En  agitant  sans  cesse,  et  tenant  le 
matras  incliné  à  4S»'*9  on  évite  les  soubresauts,  ou  du  moins, 
s'il  s'en  produit ,  ils  ne  peuvent  projeter  aucune  portion 
de  la  matière  hors  du  matras.  Quand  celle-ci  paratt  sèche , 
on  met  le  matras  sur  la  balance ,  et  on  détermine  la  perte 
qu'il  a  éproùréè.  On  le  place  de  nouveau  dans  «m  bain 
d'ead  bouillante  ,  on  agite  encore  pendant  quelque  temps 
et  on  pèse.  Si  la  perte  demeure  edri^tànte  ,'ott  peut  re* 
garder  Texpérieifce  commS  étant  lerftiinée.     *       : 

Cet  essai ,  en  faisant  connaître  la  proportion  d'e^u  ique 
Facide  perd,  peut  donner  le  moyen  de  rectifier  son  ana- 
lyse et  de  calculer  celle  de  Tacide  anhydre  d'après  ceH# 
de   l'acide    hydraté.   Mais   ii  laisse  encore   quelque*  in- 

i3. 


l88  JOUENAL 

certitude f  car  la  quantité  d  eau  qu'un  acide  peut  perc|re 
ainsi ,  variera  avec  Tétat  de  1  acide ,  et  l'on  ne  sait  pas 
toujours  d  avance  quel  est  le  nombre  d'atomes  que  celte 
quantité  doit  représenter.  Toutefois,  lorsqu'un  acide  n'est 
pas  naturellement  anhydre ,  on  trouve  généralement  qu'il 
retient  un  atome  d'eau  après  avoir  élé  desséché  à  loo  ou 
120  degrés  et  que  cet  atome  d'eau  se  dégage  par  sa  combi- 
naison avec  l'oxide  de  plomb. 

11  est  préférable  de  former  un  sel  de  plomb  pur,  de| 
le  dessécher  exjiclement ,  de  déterminer  avec  préci- 
sion les  proportions  de  base  et  d'acide  qu'il  renferme  , 
et  d'en  fiiire  ensuite  l'analyse ,  comme  celle  d'une  sub-, 
sta'nce  organique  quelconque.  La  première  de  ces  épreu- 
ves ,  en  donnant  le  rapport  d'après  lequel  se  combi- 
nent l'acide  et  la  base ,  sert  à  faire  connaître  le  poids 
atomique  de  l'acide,  ou  tout  au  moins  un  multiple  ou 
bien  un  sous^multiple  de  ce  poids.  La  seconde  indique  la 
nature  et  la  proportion  des  éléoiens  de  l'acide  anhydre. 
Quand  les  deux  épreuves  sont  bien  faites ,  on  trouve  desL 
nombres  tels,  que  les  atomes  élémentaires  étant  repré- 
sentés par  des  nombres  entiers ,  leur  somme  équivaut 
au  poids  atomique  de  l'acide  ,  en  même  temps  que  leurs, 
rapports  se  confondent  avec  ceux  que  l'analyse  de  l'a- 
cide lui-même  indique*  Quand  une  aiialysç  s^itisfait  à 
cette  double  condition  ^  elle  présente  bien  plus  de  garan- 
ties d'exactitude  que  si  Ion  s'en  était  tenu  à  l'analyse 
élémentaire  seule  ,  et  l'on  trouve,  dans  la  détermination 
du  poids  de  l'atome,  une  critique'propre  a  guider  dans 
la  recherche  des  diverses  causes  d'erreur  qui  n'échappent* 
que  trop  souvent  aux  yeux  les  plus  attentifs. 

La  préparation  du  sel  de  plomb  destiné  à  l'analyse 
n'est  pas  sans  difficulté.  Il  faut  de  grandes  précautions 
pour  l'obtenir  pur  et  constant.  Voici  la  méthode  la  plus, 
générale  à  employer,  sauf  quelques  cas  particuliers  sur 
lesquels  en  reviendra  plus  bas. 


DE    PHARMACIE.  I  $9 

On  forme  d'abord  avec  l'acide  qu'il  s'agit  d'analyser 
un  sef  de  soude  ou  de  potasse  parfaitement  neutre  ,  en 
ayant  soin  de  vérifier  l'absence  d'acide  sulfurique  ou  hy- 
drocblorique  dans  les  matières  employées.  On  dissout 
d'un  autre  côté  du  nitrate  de  plomb  cristallisé  dans  de 
l'eau  tiède.  On  filtre  les  deux  liqueurs  et  on  plaee  dans 
une  capsule  la  dissolution  du  sel  organicfue.  On  agite 
celle-ci  sans  cesse  avec  une  baguette ,  tandis  cfu'on  y 
Terse  goutte  à  goutte  le  nitrate  de  plomb.  La  double 
décomposition  s'effectue  et  le  précipité  se  forme  ordi- 
nairement totit  de  suite.  Quand  on  a  lieu  de  croire  que 
la  précipitation  est  près  de  son  terme,  on  s'arrête  ,  car  il 
est  essentiel  de  laisser  une  portion  du  sel  organique  en 
dissolution.  On  abandonne  le  mélange  à  lui-même,  pen- 
dant quelques  heures  ;  on  décante  ensuite  la  liqueur 
claire  ;  on  recueille  le  précipité  sur  un  filtre  et  on  le  lave 
avec  soin  ,  tant  que  les  eaux  de  lavage  laissent  à  l'évapo- 
ration  un  résidu  sensible. 

En  général ,,  cette  méthode  procure  un  sel  neutre  de 
plomb  à  l'état  d'hydrate ,  mais  qui  ,  séché  à  i  oo»  ou  à  i  ao?, 
perd  son  eau  tout  entière.  Quelquefois,  ce  sel  peut  être 
préparé  plus  promptement  et  dans  un  état  qui  se  prèle 
mieux  aux  lavages.  Il  faut ,  pour  cela ,  qu'il  puisse  résister 
à  l'action  d'eau  bouillante:  alors  on  porte  à  1  ebullilion  la 
dissolution  du  sel  organique,  on  y  verse  le  nitrate  de 
plomb  avec  les  précautions  déjà  indiquées,  et  l'on  obtient 
de  suite  un  sel  de  plomb  anhydre  dans  un  état  dense, 
grenu  on  sablonneux ,  qui  le  rend  plus  facile  à  laver  que 
le  sel  hydraté  qui 'est  toujours  volumineux  et  qui  forme 
souvent  une  espèce  de  gelée  peu  pénétrable  à  l'eau  des 
lavages. 

1  En  indiquant  qu'il  est  des  sels  de  plomb  que  l'eau  dé- 

compose, quand  elle  est  bouillante,  on  a  fait  voirie  point 

'  précis  de  la  difficulté  dans  la  préparation  de  ces  sortes  de 

sels.  En  effet ,  il  est  des  sels^rganiques  à  base  de  plomb 


ipO  JOUENAL 

que  les  lavages  résolvent  eo  sels  acides  et  en  sous-sels. 
Tantôt  cet  efiel  s'opère  déjà  à  froid  ;  tantôt  il  tJivg^  que 
Tesiu  soit  bouillante;  tantôt  enfin  il  n'est  pas  sensible , 
même  dans  cette  dernière  circonstance,. 

On  s'aperçoit  aisément  que  le  sel  de  plomb  obtenu  est 
sounii&  à  quelque  influence  décomposante  de  cette  nature, 
quand  les  lava^e^ ,  quoique  prolongés  au  delà  du  terme 
ordinaire ,  donnent  une  eau  qui  ren&rme  toujours  de 
Tàcide  libre  ou  des  traces,  de  sels  plombeux  j  et  quand 
surtout  l'analyse  des  précipités  ne  donne  pas  des  résultats 
constans  dans  des  analyses  faites  sur  des  précipités  pré; 
parés  séparément.  Il  ne  faut  dûnc  jamais  se  fier,à  une  seule 
analyse  ou  à  des  analyses  faites  sur  le  même. sel  de  plomb  ; 
bien  au  contraire,  il  faut  préparer  séparément  plusieurs 
portions  de  sel ,  ,les  laver  et  les  analyser  à  part  pour  en 
confronter  les  résultat^.  Quand  le  sel  est  altérable ,  on 
obtient  les  nombres  les  plus  di^cordans. 

îl  est  facile  de  voir,  d'après  ce  qui  précède,  que,  poiy 
les  sels  que  l'eau  froide  même  peut  décomposer,  on  doit, 
quand  leur  nature  le  permet ,  recouric  à  l'alcool  comme 
véhicule.  On  peut  produire  ainsi  des  sels  neutres  dfins 
des  circonstances  qui  ne  permettent  pa^s  l'emploi  de 
l'eau. 

Quelques  chimistes  préfèrent  l'acétate  de  plomb  au  ni-* 
Irate  ;  d'autres  mettent  l'acide  organique  en  contact, avec 
i^ne  dissolution  d'acétate  de  plomb  tribasique  :  ces  nié- 
tbodes  peuvent  être  bonnes  pouc  des  cas  déterminés* 
C'est  à  des  essais  préalables  à  fixer  la  nature  des  réactifs 
qui  conviennent  à  chaque  acide  en  particulier. 
.  Il  est  des  cas  peu  nombreux  où  l'acide  forme ,  avec  le 
protoxide  de  plomb ,  un  sel  neutre  soluble.  La  prépara-» 
tion  n'offre  alors  aucune  difficulté^  et  généralement  le  sel 
perd  à  l'aide  d'une  dessiccation  à  lao'*  tpute  Teau  qu'il 
peut  contenir.  .!*  .:      y 

P.i;l  £aLVori^.e  sipgulièrement  la  dessiccation  de  ces  s^I^ 


en  les  exposant  dans  le  vide ,  à  côté  d'une  capsule  qui 
renferme  de  Tficidesulfuriqiie  concentré.  Quand  on  met 
le  sel  de  plomb  dans  un.tjube  plongeant  dans  un  bain  de 
sable  cba^ifé  ;^  i90«,  et  quon  place  le. tout  dxtus  le  vide, 
la  dessiccatian  est  toujours  aussi  complélie  qi^'eUe  puisse 
l'être  .au  bo^t  de  quelques  bjwres.  Si  le  sel  retient  de 
Teau^  QP  :peut  admettre  qu'il  ne  la  peardra  par  aucun 
moyçn. 

..  On  peut  suppléer  à  l'effet. du.  vide  par  .celui  d*un  coif- 
rant  d'air  ,^^.  hsi.fig,  x  de  la  pla))çbe  '^  montre  la  dispo^ 
sition  la  plus  simple  que  l'on  puisse  4wner  à  l'appareil 
dans  le  cas  .trèsrfréquent  au  il  s'agit  de  dessécber  une 
matière  organique  destinée  à  l'analyse. 

Cet  a^ppareil  n'exige,, pour  aiusi  dire,  aucune  explica- 
tion. On  voit  que  1  écoulement  d.élern;ûnépar  le  sipbon 
a  i^\l  passer  Ae  l'air  au  travers  du  bajilon  b  qui  renferme  la 
substance,  et  qui  est  placé  d;^ns  un  bain-marie  cbauQé  à 
ioo,  lao  et.  ipéme  i5o°;  l'air  arrive  seç,  ayant  traversé 
le  tube  c  qi^i; contient  du  cblorure  de  calcium. 

QMî^nd  le  sel  de  plomb  est  sec ,  on  en  pèse  rapidement 
un  ou. deux  grammes  pour. en  faire  l'analyse  t  il  arrivp 
so^venjt  ^uie  ce^ sortes  de  produits  absofbept  de  Ibumi- 
dité,pejadant  la  pesée.  11  fiaut  donc,  par  une  pesée  rar 
pide,,5e  tenjir  en  garde  cQntre  c^tte  cause  d'erreur*  Ou 
pè^e/Qir4.inair^n^ent  le  sel. dans  la  oapsule  même  où  doii 
s'opéter  sa  décomposition. 

Cette  déooipppsition  ,peut;^'efiectuer  de. plu&jeurs, ma- 
nières avçc  des  résultats  également  exacts  ;  Tune  d'elles 
consiste  à  placer  la  matière  dim^  un  verre  de  montre  que 
Ton  chauffe  .doc^^nent  au  moyen  d'une  Jampe  à  alcool.  Le 
sel  orgapiqi^e prend  fe^,,  quand  il  est.parvenu  à  une  eer- 
taÎAe  tempéralpre,  et  conl4n)ie ,  d^ms  la  plupart  des  cas.,  ;^ 
brûler  caçrimeid^  l'amadou  ^  en  sorte  qu'on  peut  retirer 
la  lampe  .dès.querjguition^se  manifeste  sur  uu  point.  Par 
ce.  moyen  (telle  s'^eqtue  $ivec  lenteur  et^ns.piççiîi^ç^Qn»  Si 


t^^  JOURNAL 

on  laissait  agir  à  la  fois  la  lampe  et  rignition  propre  du 
corps ,  la  combustion  serait  trop  vive  et  une  portion  dû 
résidu  serait  projetée.  Quand  la  combustion  est  terminée, 
le  résidu  se  compose  d'oxide  de  plomb  et  de  plomb  mé- 
tallique :  il  faut  le  peser ,  puis  Farroser  d'acSde  acétique 
pur  qui  dissout  Toxide  de  plomb.  On  lave  par  décantation 
et  on  sècbe  le  plomb  qui  reste  :  en  calculant  la  quantité 
d'oxide  qu'il  représente  et  la  réunissant  à  celle  que  Tacide 
acétiqtie  a  dissoute,  on  obtient  le  poids  exact  deloxide 
de  plomb ,  et ,  par  la  perte  que  la  matière  a  éprouvée ,  celui 
de  Tacide  organique. 

On  peut  aussi  convertir  Toxide  de  plomb  en  sulfate ,  et 
pour  cela  il  faut  peser  le  sel  de  plomb  dans  une  capsnle 
mince  en  platine;  on  Tarrose  d alcool ,  auquel  00  ajoute 
un  peu  plus  d'^acide  sulfurique  qu'il  n'en  faut  pour  dé^ 
composer  le  sel.  On  enflamme  f  alcool  et  on  le  laisse  brûler 
jusqu'au  bout  :  la  cbaleur  qui  se  produit  détermine  la  dé- 
composition du  sel,  et  presque  toujours  la  combustion  de 
l'acide  lui-même.  Au  moyen  d'un  chalumeau  on  projette 
la  flamme  d'une  lampe  à  alcool  dans  la  capsule  pour  tèr- 
rtiiner  la  décomposition  ou  pour  évaporer  l'excès  d'acide 
sulfurique.  En  procédant  avec  précaution  ,  la  masse  est 
bientôt  assez  sèche  pour  qu'on  puisse  chauffer  la  capsule 
par-dessous,  sans  risque  de  projection  de  la  substance. 
Si  le  sulfate  restant  n'est  pas  blanc  ,  on  recommence  ïo- 
pération  ,  et  on  a  alors  pour  résidu  un  sulfate  très-blanc 
et  très-pur  que  l'on  pèse.  Quand  l'acide  est  volatil ,  il 
n'est  besoin  d'alcool  qu'autant  qu'il  en  faut  pour  mouiller 
la  substance  et  rendre  ainsi  la  matière  facile  à  atteindre 
par  l'acide  sulfurique  dans  toutes  ses  parties.  ' 

Par  l'une  ou  l'autre  de  ces  expériences  ,  on  connatt  donc 
le  rapport  dans  lequel  l'acide  et  l'oxide  de  plomb  sont 
combinés  ,  et  par  une  proportion  on  en  déduit  la  quantité 
d'acide  qui  correspond  à  un  atome  de  protoxidede  plomb. 
Cette  quantité  représente  le   poids  atomique  de  l'acide  , 


Dfi     PHARMACIE.  IqS 

au  du  moins  un  multiple  ou  un  sou6<*multi{>Ie  de  ce 
poids. 

Connaissant  la  proportion  de  matière  organique  qui 
entre  dans  le  sel  de  plomb ,  on  peut  procéder  à  lanalys^ 
de  celui-ci  au  moyen  de  loxide  de  cuivre,  comme  s'il 
sagissait  d'une  substance  organique  pure.  L'oxide  de 
plomb  n'éprouve  aucun  changement  daus  cette  analyse, 
et  doit  être  regardé  comme  une  matière  étrangère  inerte, 
dont  l'efiet  se  bornerait  à  diminuer  le  poids  delà  substance 
analysée. 

Connaissant  la  proportion  des  élémens  qui  constituent 
l'acide  organique,  on  cherche  le  nombre  d'atomes  que  cha- 
cun d'eux  représente.  On  prend  ensuite  la  somme  des 
poids  de  ces  atomes  réunis,  et  l'on  trouve,  si  les  opéra^ 
tions  sont  bien  faites  ,  qu'elle  est  égale  au  poid«  atomique 
déjà  déterminé ,  ou  en  rapport  simple  avec  lui. 

Quelques  exemples  développés  plus  loin  donneront  une 
idée  précise  de  l'application  de  ces  méthodes  qui  s'ap- 
pliquent, non-seulement  à  tous  les  acides  ,  'mais  aussi-, 
d'après  les  expériences  nombreuses  de  M.  Berzélius ,  à 
une  foule  de  substances  organiques  c(ui ,  possédant  d'ail- 
leurs tous  les  caractères  des  corps  neutres ,  ont  néanmoins 
la  faculté  de  s'unir  en  proportions  déterminées  avec  l'oxide 
de  plomb.  Le  sucre,  là  gomme  et  beaucoup  d'autres  corps 
sont  dans  ce  cas. 

Quand  la  matière  qu'il  s'agit  d'analyser  joue  le  rôle  de 
base,  on  procède  d'une  manière  analogue;  mais  alors 
on  déduit  son  poids  atomique  de  1  une  des  combinaisons 
qu'elle  forme  avec  un  acide. 

On  peut  employer  divers  procédés.  Le  plus  simple 
consiste  à  peser  une  certaine  quantité  de  la  base  préala- 
blement desséchée  à  120*",  à  la  dissoudre  dans  l'alcool, 
à  étendre  d'eau  la  dissolution  pour  obtenir  la  base  très- 
divisée,  à  faire  bouillir  le  mélange,  pour  en  chasser 
l'acool  5  pui4  enfin  à  saturer  très-exactement  la  base  par 


194  '     JOURNAL 

lacide  sulfnrique.  En  décomposant  ensuite  ce  9el  neutre 
par  le  chlorure  de  barium,  on  obtient  du  sulfate  de  barite, 
A'où  l'on  -déduit  le  poids  de  l'acide  sulfurique  aécesBaire 
pour  saturer  un  poids  donné  de  base  anhydre»  j 

.  On  peut  encore  prendre  le  sulfate  cristallisé  et  déter- 
iiiinep,  en  opérant  sur  quatre  ou  cinq*  grammes,  la 
quantilé  de  sulfate  de  barite. qu'il  peut  fournir,  en  le 
traitant  parle  chlorure  de  barium.  Pour  savoir  combien 
il  renferme  de  base  organique  ,  on  l'analyse  ensuite 
au  moyen  de  l'oxide  de  cuivre.  Il  est  nécessaire,  en 
pareil  cas,  de  placef  après  le  tube  à  -tjblorure  de  cal- 
cium ,  un  tube  renfermant  du  borax  mêlé  .de  per^xide 
de  ploftib,  afin  d'arrêter  quelque  peU:d'>Qide  sulfureux 
qui  viendrait  augaxMsnter  le  poids  de  l'acide  carboniqa^ 
absorbé  par  l'appareil  à  potasse.  Le  caxbone,  ainsi  dé-^ 
terminé,  servira  à  calculer  la  base  elle«-méme,  en  sorte 
que  si  Tacide  et  la  biise  réubis  ne  repré&entenl^  pa&  la 
totalité  ;du!  sulfate,  on.  aura,  par  là  perte,  le  ^poids 
de  l'eau'de  cristallisation  (du  sel,  qu'il  est  quelquefois 
impossible  d- ex  traire  en  en  tuer  par  les  moyens  d«f  desn 
siscation  ordinaire.   • 

C^  méthodes^  applicables  aux  alcalis,  végétaux,:  peu?' 
vent  être  vérifiées  par  un  procédé  très^simple  dû.  à 
M  Liébig.  Il  consiste  à  combiner  la  base  sèche  àJacidè 
hydrochloriquesec,  et  à  déterminer  rexcè&dupoids>qu'elle 
acquiert  parla  combinaison.  Ua  p  pareil  consiste  ;  en  ^un 
ballon  qui  fournit  l'acide  hydrochlorique V  un  long. tube 
renfermant  du  chlorure  de  calcium  >  fondu  où  lé  'gdz  3e 
dessèche,  une  boule  contenant  la  base  desséchée  et  pesée , 
et  enfin  un  petit  tube  contenant  du  chiorure  de  calcium. 

On  fait  dégager  l'acide  hydrochlorique  pendant  une  o» 
deux  heures,  en  ayant  soin >de  secouer  lahôiile,  de  tempa 
en  temps,  pour  changer  les. surfaces,  et  de  ia  chauficr 
à  foo*"  pour  ^lavoriser  la  combinaison.  AiU.  bout  ..de  ,è6 
ten^ps,  on  supprime  la  source  d'acide  hyâro€Uo];iqUe^. et 


DK    PHA.RMACIE.  IQÔ 

on  souffle  de  Tair  en  le  faisant  passeï^  au  travers  du  long 
tube  qui  contient  le  chlorure  4^  calcium.  Quand  tout 
]  acide  hydrochlorique  gazeux  est  expulsé ,  on  enlève  Ja 
boule  et  on  la  pèse. 

Le  sel.. formé  dissous  dans  Teaudoit  être  neutre; 
décomposé,  par  le  nitrate  d'argent,  il  doit  fournir  une 
quantité  4e  chlorure  d'argent  correspondante  à  lexcès 
de  poids  que  la  boule  a  acquis.  Cette  vérification  ne  doit 
pas  être  négligée. 

Il  y  a  dea  corps  qui  sont  trop  volatils,  quoique  sus^ 
ceptibles  de  s'unir  aux  acides ,  pour  qu'on  puisse  les 
éprouver  de  la  sorte.  Je  citerai  ici  le  camphre  comme 
exemple. 

Alors  .OJQ  pèse,  une  quantité  convenable.de.  ce  -corps., 
un  gramme,  environ,  et  on  le  porte  sur  le-  n^ercure 
dans  une  éprouvette  graduée.  Qn  fait  passer  dans  celle-:Qi 
ube  mesure .  connue  d'acide  hydrochlorique  sec,  et  an 
ajoute  de  nouvellfes  portions  de  gaz,  jusqu^à  ce  que  le 
niveau  du  mercure,  étant  le  même  dans  la  .cloche  et 
hors  de  la  cloche,  l'absorption  ait  complètement  cessé. 
On  mesure  le  gaz  restait,  et,  le  retranchant  4e  c^|ui 
q:u'on  »  introduit,  op  connaît  le  volume  et,,  par  suite  le 
poiid^  du  gaz  combiné. 

'  Ëngénéiral , le^ combinaisons, 4e  ce  genre  sont  faillies; 
elles  se  détruisent  ^  l'air;  elles  ne  résistent  pas  à, une  di- 
minution de  pression  ;  enfin ,  elles  peuvent  sans  doute 
dans  certains  cas  dissoudre  du  gaz  liydruchlQrique..Il  ne 
faut  doQc  pas  ac<ïorder  une  confiance  tr^p  grande  à  de 
tela  résuitats-;  mais,  à  défaut  de  meilleurs ,  on  fera  bieâ 
de  s'en  servir  pour  cheixher  les  poids  atomiques  de  corps 
quiine  se  prêtent  pas. â  deAcombinaisonâ  plus. stables.  :   . 

S'il  s'agit  enfin  de  corps  neutres.,  incapables  déformer 
des 'cçmposés.  avec  d'autres  oprps ,  on  doit  les  partager  en 
trois'«lasses.;Les  was  sottt  volatils  et  piermettent  de. cher- 
cher leur  poids  atomiqjde  par.  la.  densité,  de  leur:  vapeur  \ 
les  autres  sont  fixes,  mais  proviennent!  dé ^  cocps  td'un 


ig6  JOURNAL 

poids  atomique  connu  par  une  réactioii  très-siniplc ,  oa 
se  transforment  par  une  une  réaction  très-simple  aussi 
en  substances  d'un  poids  atomique  connu;  les  derniers 
enfin  sont  fixes,  et  ne  se  rattachent  pas  à  une  substance 
connue  par  aucune  réaction  spéciale  et  nette.  Dans  le  pre- 
mier cas ,  le  poids  atomique  peut  être  déterminé  f  dans 
le  second,  on  arrive  à  un  nombre  atomique  en  rapport 
simple  au  moins  avec  le  véritable;  dans  le  dernier,  rien 
ne  critique  lanalyse  ,  et  alors  elle  demeure  fort  incertaine 
et  doit  être  regardée  comme  une  approximation  ,  dont  la 
véritable  interprétation  exige  la  découverte  de  nouveaux 
faits. 

Quand  une  substance  est  volatile ,  rien  de  plus  aisé 
que  de  déterminer  la  densité  de  sa  vapeur.  Le  procédé  le 
plus  commode  consiste  en  général  à  cbauiler  un  ballon 
effilé ,  contenant  un  excès  de  la  matière ,  dans  un  bain , 
dont  la  température  est  portée  à  3o  ou  4^''  au-dessus  du 
point  d*ébullition  de  la  substance.  Quand  Texcès  de  ma- 
tière est  chassé  du  vase  par  Tébullition ,  on  ferme  la 
pointe  de  celui-ci  au  moyen  du  chalumeau.  On  obtient 
ainsi  un  vase  rempli  de  vapeur  à  une  température  connue, 
sous  la  pression  de  l'atinosphère,  au  moment  où  on  a  fermé 
le  ballon.  En  déterminant  le  volume  du  ballon  et  le  poids 
de  la  matière  qui  s  y  trouve ,  on  a  tous  les  élémens  néces- 
saires pour  calculer  là  densité  de  la  vapeur. 

Ce  procédé  n  est  applicable-  qu'à  des  substances  bien 
homogènes  et  d'une  parfaite  pureté.  En  eiiet ,  comme  il 
faut  employer  un  excès  de  matière  pour  expulser  lair  du 
ballon ,  il  est  clair  que  si  elle  renfermait  quelque  impu- 
reté formée  d'une  substance  plus  fixe ,  celle-ci  se  concea* 
trerait  dans  le  ballon  et  accroîtrait  beaucoup  le  poids 
apparent  de  la  vapeur.  Des  produits  assez  purs  pour 
donner  des  résultats  snaly  tiques  à  peu  près  exacts ,  pour- 
ront donc  fournir,  par  ce  motif,  des  résultats  trè&*vicieux 
quand  on  les  soumettra  à  ce  genre  d  épreuve  qui  exige 
une  pureté  absolue. 


DE    PHABMACIE.  igj 

Ceci  posé ,  je  vais  décrire  les  appareils  que  j'emploie 
depuis  long-temps ,  et  faire  coanaître  les  précautions  qui 
m'ont  paru  nécessaires  dans  les  diverses  circonstances 
qui  peuvent  s'offrir.  Je  dois  mentionner  les  modifi- 
cations faites  à  ce  procédé  par  M.  Mitscberlicb.  Elles 
consistent  principalement  à  remplacer  les  ballons  par  des 
tubes  cylindriques,  effilés  par  un  bout.  Comme  l'emploi 
de  ces  tubes  exige  des  chaudières  d'une  forme  particulière, 
je  n'ai  jamais  voulu  m'en  servir,  quoique  j'eusse  songé 
depuis  long*temps  à  les  mettre  en  usage.  Mais  je  suis 
dans  la  persuasion  intime  que  les  densités  de  vapeur  sont 
si  faciles  à  déterminer,  que  bientôt  tout  chimiste  un  peu 
soigneux  voudra  s'en  servir  comme  d'un  excellent  moyen 
de  critique  pour  l'analyse  des  corps  volatils.  Il  fallait 
donc  laisser  à  cette  opération  toute  sa  simplicité,  la  ren- 
dre essentiellement  pratique,  et  telle  enfin,  qu'avec  une 
chaudière  de  fonte  ordinaire  et  quelques  morceaux  de  fil 
de  fer  on  pût  l'exécuter.  C'est  ce  que  j'ai  fait  dès  l'ori- 
gine et  .ce  que  je  persiste  à  faire  ,  mon  but  n'ayant  jamais 
été  de  créer  un  appareil  de  plus  pour  les  cabinets  de  phy- 
sique, mais  de  donner  aux  chimistes  un  procédé  simple 
et  éminemment  pratique ,  quoique  exact.  Tout  considéré, 
ce  sont  les  seuls  qui  restent.  D'ailleurs,  les  tubes  ont 
l'inconvénient  grave  d'offrir  une  capacité  trop  faible,  à 
moins  qu'on  ne  les  choisisse  d'un  diamètre  qui  les  rend 
difficiles  à  effiler,  ou  d'une  longueur  qui  exige  des  appa- 
reils coûteux  et  peu  maniables. 

Pour  prendre  une  densité  de  vapeur,  quel  que  soit  le 
cas  qui  puisse  se  présenter,  il  faut  être  pourvu  de  plu- 
sieurs appareils  bien  vérifiés ,  savoir  : 

I®.  Une  balance  capable  de  peser  loo  grammes  au  mil- 
ligramme près.  Aujourd'hui ,  on  en  exécute  d'excellentes 
dans  les  ateliers  de  Fortin,  qui  n'exigent  pas  la  double 
pesée ,  et  qui ,  dans  le  modèle  que  j'ai  adopté ,  réunissent 
la  sensibilité  convenable  à  une  rapidité  suffisante  dans  là 


pesée.  Leur  prix  ,  qui  ne  s'élève  quà  ft5ô  franes,  les  fen- 
dra bientôt  tout-à-fait  usuelles,  et  le  goût  de  la  chimie 
de  précision  se  répandra  rapidement  en  France  ;  Une  fois 
qu'elles  seront  plus  généralement  connues  ; 

2°.  Un  thermomètre  capable  de  s'élever  jusqu'à  Téhul- 
lition  du  mercure  ;  on  sait  que  ceux  qui  sortent  des  mains 
de  M.  Collardeau  ne  laissent  rien  à  désirer  ; 

3**.  Un  baromètre  exact  ;  " 

4"*.  Une  cloche  étroite ,  graduée  en  ctentimêtres  cubi- 
ques ,  pouvant  contenir  loo  à  i5o  cm.  cb. ,  et  permettant 
d'apprécier  un  cinquième  de  cm.  cb.  :  il  convient  qu'elle 
n'ait  guères  que  deux  centimèti'es  de  diamètre. 

Ces  appareils  ,  qui  doivent  se  rencontrer  dans  tous  les 
laboratoires,  étant  donnés,  on  déterminera  facilement 
toutes  les  densités  de  vapeur  que  l'on  peut  avoir  besoin 
de  connaître. 

Oii  a  déjà  yu  qu'en  général  la  densité  d'une  vapeur  se 
déduit  du  poids  d'un  volume  connu  de  cette  vapeur,  me- 
surée à  une  température  et  sous  une  pression  conïHies.OB 
ramène  par  le  calcul  le  volume  à  ce  qu'il  serait  à  la  tempé- 
rature de  o**  et  sous  la  pression  de  0,760 ,  et  l'on  a  ainsi  le 
poids  d'unie  fraction  de  litre  de  la  vapeur.  On  en  tire  le 
poids  du  litre  et  par  suite  la  densité  comparée  à  Pair;  le 
poids  du  litre  d'air  étant  connu.        ^ 

Le  vase  dans  lequel  doit  se  produire  la  Vapéuî?  est  un 
simple  ballon  ordinaire,  que  l'on  choisit  d'un  verre  pur , 
égal  et  pas  trop  épais.  Sa  capacité  peut  varier  de  260  à 
5o6  cm,  cb.  Je  ne  conseille  pas  de  les  employer  plus  grands, 
parce  que  c'est  généralement  inutile  ;  mais  je  pense  f[ue ,' 
si  on  les  prend  plus  petits  et  qu'on  ne  leur  donne  que 
100  cm.  cb.  par  exemple,  on  s'expose  à  des  erreurs  fâ- 
cheuses. En  pareil  cas,  les  fautes  ordinaires  sur  la  déter- 
mination de  la  capacité  exercent  une  influence  très-tid- 
table  sur  le  résultat  définitif.  On  lave  le  ballon  à  plusieurs 
reprisies  à  Veau  distillée ,  puis  on  le  dessèche  en  le  chàiif* 


DB    PHARMACIE.  tgg 

fant  et  en  icsuiBant  de  l'air  dans  riniérieur  au  moyen  d'titif 
soufflet.  Quand  le  ballon  est  à  la  fois  bien  propre  ^et  bijen 
^c  5  on  en  ramoHit  ïe  eol  près  de  la  panse ,  aii  moyen  de  la 
lampe  d'émailleur.  EÔ^fchaultant  pendant  quelque  temps , 
le  col  se  rétrécit  et  Tépaisseur  du  verre  ramolli  augmente. 
Quand  on  juge  que  cet  effet  -est  suffisamment  produit ,  on 
étiré  le  col,  de  manière  à  obtenir  un  long-  tube  capillaire, 
et  on  recourbe  ceflui-ci  brusquement  pour  le  ramener  à 
une  direction  qui  fasse  un  angle  droit  avec  la  direction 
primitive  du  col.  Les  figures  2,  3  et  4  indiquerit  les  d** 
versés  époques  de  cette  opération  fort  simple  d'ailleurs. 

On  entamie  le  col  en  a  au  moyen  d'une  pierre  a  fusil 
tranchante,  et  en  tirant  un  peu ,  le  tube  se  casse  net  au 
^oint  marqué  par  la, pierre.  On  essaie  alors  le  bout  ca- 
pillaire adhérent  au  col ,  au  moyen  dû  chalumeau  :  s'il  se 
ramollit  bien ,  s'il  se  fond  et  se  ferme  aisément ,  le  ballon 
peut  être  employé. 

Il  arrive  sôiiVent,  et  surtout  pour  les  ballons  qui  ont 
séjourné  long-temps  dans  un  lieu  humide ,  que  le  verre 
du  col  devient  écailleux  quand  on  le  chauffe  à  la  lampe. 
D'autrefois,  lé  verre  se  dévîtrifîe  et  se  durcît  :  quelquefois 
enfin  le  ballon  est  formé  d'un  verre  un  peu  plombeux , 
toit  à  dessein ,  soit  parce  qu'on  à  fait  entrer  des  débris  de 
cristal  dans  la  composition.  Dans  ces  trofs  cas,  le  Verre  se 
fond  mal  au  chalumeau,  et  la  pointe  est  très-difficile  à 
fermer  ;  il  est' donc  utile  d'essayer  toujours  la  qualité  du 
verre,  si  on  ne  veut  pas  s'expmer  à  faire  une  expé-^ 
rienoe  qui  échouei^ait  précisément  à  la  fin  dé  lopéra-^ 
tion. 

Lé  ballon  effilé  étant  sec  et  froid ,  et  renfermant  de 
l'air  qu'on  peut  généralement  regarder  comme  séc, 
sans  qu'il  en  résulte  une  erreur  Lien  grave,  on  peut 
le  porter  sur  la  balance  la  pointe  Ouverte.  Si  on  a  une 
ïnachine  pneumatique  h  sa  disposition ,  il'  vaut  mieux 
le  remplir  auparavant  d'air  bien  sec  :'ôh  place  le  ballon 


sous  la  cloch«  de  la  machine  pneumatique)  et  on  y  fait  le 
vide  ;  pujis  on  restitue  de  Tarr  qu'on  force  à  passer  au 
travers  d'un  tube  rempli  de  chlorurç  de  calcium.  En  réité- 
rant deux  ou  trois  fois  cette  opération ,  pn  parvient  à  des- 
sécher très -exactement  lair  que  le  ballon  contient.  Cette 
opération  faite ,  on  porte  le  ballon  dont  la  pointe  est  toor 
jours  ouverte  sur  la  balance ,  et  on  en  fait  très-soigneu- 
sement la  tare.  On  le  laisse  en  repo» pendant  dix  minutes, 
et  on  vérifie  Texactitude  de  la  pesée.  Il  n'est  pas  rare  que 
le  ballon  ait  acquis  une  augmentation  de  deux  ou  trois 
milligrammes ,  ce  qui  tient  à  ce  que  le  contact  des  mains 
en  avait  un  peu  élevé  la  température.  Quand  le  poids  est 
devenu  stable,  on  prend  la  température  de  l'air  contenu 
dans  la  cage  de  la  balance  même ,  ainsi  que  la  hauteur  du 
haromètre ,  et  on  en  tient  note. 

Quand  on  n  a  pas  pris  soin  de  dessécher  l'air  renfermé 
dans  le  ballon,  cette  tare  est  trop  faible  de  quelque^ 
milligrammes ,  en  sorte  que  la  densité  trouvée  en  devien- 
drait trop  forte.  Mais,  dans  le  cas  le  plus  défavorable 
même,  c'est-à-dire  quand  l'air  est  presque  saturé  d'humi. 
dite,  l'excès  de  densité  qu'on  trouve  ne  peut  modifier  en 
rien  les  conséquences  de  l'expérience. 

Si  la  matière  sur  laquelle  on  opère  est  de  nature  à 
réagir  sur  l'air  atmosphérique,  il  faut  alors  remettre  le 
ballon  sous  la  cloche  de  la  machine  pneumatique  et  faire 
le  vide;  on  restitue  de  l'acide  carbonique  ou  de  l'hydro- 
gène ,  et  on  réitère  deux  on  trois  fois  lopération.  Le  ballon 
est  ainsi  rempli  d'acide  carbonique  ou  d'hydrogène  purs  ; 
ce  cas  s'e^t  montré  assez  rare  jusqu'à  présent. 

On  échauffe  alors  doucement  le  ballon ,  puis  op  en 
plonge  le  bec  dans  la  substance  naturellement  liquide,  ou 
bien  fondue  par  une  chaleur  douce  au  besoin.  A  mesure 
que  le  ballon  se  refroidit ,  la  liqueur  monte  et  se  répand 
dans  son  intérieur  ;  on  en  fait  arriver  cinq  ou  six  grammes 
plus  ou  moin«  environ. 


Qaand  on  ppèrQ  eur  on  corps  liquide ,  IbouilUuit  yer» 
loo"*  ou  au-dessus  ,'•  cette  opératipu  se  fait  ^ans  4ifî* 

çûité;  ^\'-'[  .;  ;_.  ^  ^\  ;;;^  '•/;     \  ;_.•." 

.'Mais  si  là  substance  est' très-volatile  \  dès  qù^ellîe  arrive 
dans  le  ballon  chaud  elle  y  développe  beaucoup  de  va* 
peprs  I  et  celles-ci ,  se  mêlant  à  l'air,  arrêtent  l'absoi^ption 
et  pcci^iônent  métnë.'souveni  unç  dilatation  capable  .d'exf. 
puiser  dé  nouveau  ùoiè  partie  de  I  air  dii  .bsjlon.  Four  ré* 
iiiédiër  à  cette  petite  difficaUé,. on  main tieîit  là  pointé 
plongée  dans  la  nqueùri  ônlirrose  le- ballon  avec  un.  peu 
d  ether  sulfuric[ue^  et  on  souffle  poiîr  b^tër  son  éyapora* 
lion,  ^absorption  se  fait  rapidemené ,  et  la  liqueur  monte 
dans  le  ballon* 

D'un  autre  c&té,qi^nd  on  opère  sur  une  matière  doiijt 
le  point  de  fusion  est  un'peii  élevé  ^éfte  aè  %e  dansl^ 
col  à  mesure  qu'elle  y  parvient  et  empéçbe  1  absorption 
de  continuer.  Pour  parer  à  cet  inconvénient ,  il  faut 
saisir  le  ballon  avec  une  pince  et  le  cbauffer  sur  un  feu 
de  cbarbon ,  de  telle  sorte  que  le  tube»  capillaire  parti* 
cipe  à  réiévation  de  température.  En  plongeant  alors  là 
pointe  dans  la  substance  liquéfiée,  celle-ci  remonte  sans 
se  figer  et  gagne  la  panse  du  ballon,  où  on  en  laisse 
arriver  une  quantité  convenable. 

Ceci  fait ,  on  dispose  le  ballon  dans  le  bain  où  doit  se 
terminer  Texpérience.  Comme  liquide,  on  emploie  1  eau, 
si  la  matière  bout  au-dessous  de  8o  degrés  ;  l'huile ,  si  elle 
bout  au-dessous  de  200  degrés ,  et  enfin  l'alliage  fusible 
de  Darcet,  si  la  matière  bout  plus  haut. 

Il  est  possible  avec  un  bain  d'huile  fixe  de  porter  la 
température  à  3oo  degrés';  mais  alors.il  faut  faire  Tex- 
périence  en  plein  air  pour  éviter  toute  chance  d'incendie. 
Avec  cette  précaution, Kemploi  de  1  alliage  fusible  devient 
presque  toujours  inutile ,  en  ce  qui  concerne  les  substances 
organiques. 

En  général,  le  bain  doit  être  en  état  de  supporter  une 
im,^.  Année.  —  ^m/i8it4*  '4 


hûà  JOCHIIAI 

tèiùpëf ati&e.  4ê  20  (ïég^rés  au  moins  et  mieux  cle  3o  dè^és 
ou  40  degrés  âû  delà  du  poiot  d'ébuUition  de  la  inàtière. 

L'expédence'prouy&  que  m  qn  s'arrête  à  8  ou  10  degrés 
seulement  au-dessus  du  point  d'ébuUition.  la  densité 
trouvée  sèra^  sçnsiblement .  trop  forte.  L'erreur  pourra 
étr^  d'u,n  yingtièin^  ou  diun  jtrentième ,  comme  si  les  loik 
de  Mariptte  et  ^e  Caj-^liussac  n'étaient  plus  applicables 
avec  riguefîr  i,  des  vapeur^  jprisâs  trop  près  du  point  où 
eues  peuvent  se  liquéfier.  Quand  on  s'élève  à. M  du  3o* 
au  delà,  la  densité  devient  exacte. 
^  On  fixe  leba|Ilon  dans  le.  bain^  qui  est  renfermé  dans 
une  bassine  en  fonte,  par  des  moyens  fort  sin^pTes.  ïe 
nrends  par  exeniple  un  triangle  en  fil  dç  fer  fort  dont  les 
tiranches  sont  recourbées  en  S.  Le  ballon  posé  sur  le 
inangle  èsX  fixé  par  trois  fils  de  fer  attachés  au  triangle 
et  que  Ton  tord  en  faisceau  au-dessus  da ballon  en  serrant 
assez  pour  ç|ue  le  ballon  ne  puisse  bouger.  0^  en&nce 
le  triangle  dans  la  bassine,  et  on  le  maintient  en  place 
par  trois  poids  en'  plomb  qui  s^accrocbent  à  chacune  des 
branches.  Ou  pourrait  imaginer  bien  d'autres  dispositions 
analogues. 
Un  thermomètre  placé  dans  le  bain  indique  sa  tempe- 

■  •  "         .  "...  .  .         ; 

rature.  ... 

Aien.  n^empéche  de  placer  d'avance  la  bassine  sur  le 
^u  de  manijère  que  la  température  du  bain  s'élève  à  4o  ou 
So  degrés.  £n  plongeant  brusquement  le  triangle  e(  son 
ballon ,  il  n'y  a  rien  h.  craindre.  On  pousse  le  feu  convena- 
blement^ jusqu'il  ce  qu'on  ait  atteint  le  point  d'ébulUtion 
de  la  matière. 

,Si  Von  opère  dans  un  baiû, d'eau,  on  laisse  celle*ci 
s'échauffer  jusques  h  Tébullition  ^et  Ton  a  soin  de  la  main- 
tenir, à  cette  température  pendant  dix. minutes  au  moins 
«avant  dé  fermer  le  ballon. 

Au  moment  où  le  point  d'ébyllition  de  Ja  matière  est 
atiçint  ,011' voit  s'échapper,  par. le  bec  du  ballon  d^))Oui- 


fkV     PII  àttUf  À*Pf  R  ^^^^ 

£6ftft  âb  vaprar  qui  pvodaisent.  UentAl  tin  jet  ^kmthiuv 
Qôand  tontl'exoèft  de>  fiqoide  a  dtkparil  et  ^ue  le  baQàn 
pe  inenfcnne  phis  que  âe  lavapeUr,  ice  jet  ^arrête  et  roA 
se  Toit  plai  sortir  que  dés  traces  de  vapeur^  dé  tem^a  eA 
temps,  à  nieaure  que  TélëTation  de  température  déter^ 
mine  la  dilatation  de  la  rapeur  et  eu  elpulse  de  petites 
porlibns  hors  du  liiailon. 

.'Quand  on ^st  paivenii  à  loo  degrés  et  que  Ton  s'y 
maintient',  il  be  se  dégage  rien  d'appréciable  au  bout 
diei'iquelques  minutes»  Cependant  il  vaut  mieux  prolonger 
encore  un  peu  Tébuflition  de  l'eau  pour  s'assurer  que 
l'équilibre-  de  tebpératnre  s'est  bien  établi  dans  toàt  le 
ajistème.-'  ^       •• 

/  Pourferinerleballon ,  je  me  sersdu  ehalumeau  et  d'une 
petite  lampe  à  aleool  fort  simplei  Elle  consiste  en  iin 
jtabe  :de  Terre  garni  d'rnie  niéçbe  et  d'un  manche  en  fil 
de  fer  de  dix  ou  douze  centimètres  de  longueur.  Il  est 
facile  de  comprendre  qu'on  ne  peut  employer  ni  chan^ 
délie  ai  ^bougie  pour  cette  apération ,  car  le  courant'  d'air 
chaud  qui  s'élève  du  fourneau  les  fondrait  et  dérangerait 
aiosi  le  dard,  de  manière  à  rendre  la  fermeture  très- 
difficile; 

Au  moyen  de  la  petite  lampe ,  au-»dessous  de.  laquelle 
on  place  Une  peHe  à  braise,  qui  sert  d'écran  pour.'empé- 
cher.le  courant  d^àir  chaud  d'en  déranger  la  flamme),  r  on 
ferme  eti  ua  instant  lé  bec  du  ballon  d'un  jet  de  cha- 
Itmieau; 

<  :  Quaiid  le- bisc  parait  fermé,  il  suffit  presque  tot^oors, 
pour  en  acquérir  l'entière  certitude ,  de  souffler  sur  le  bec 
pour  le  refro^ir.  La  vapeur  s'y  condense  et  forme  une 
petite  cotoone  liquide  que  la  capillarité  fixe  dans  le  bout 
dnitube«  Quand  le  ber; n'est  pas  fermé,  cet  effet  ne  se 
présente  pas. 

'  SrFoa  opère  ffur  ui^e  sid>8tance  qui  exige  l'emploi  du 
bain  d'huile  >  il  laut  plus  dé  précautions  pduy  s'assurei 

14. 


que  îU  temperaliut^e  dv:  bain  et  cèU6'4e'  li)  rtpcif r  «onit  bièik 
idèiiititplesi  jIliesÉ  facilb  $de<!iéoipàf>criDdce^  patYs^iLèmpi^^ 
«plk^loca^ufi.la  Acgnpérattufe  /du  baiH'S'^èTé  un  .pcki:  witB\ 
l%uiiùi  esi.tonykms:  -plvL^  >eh9ûai^^  qur  ne 

refait  sa  ^  tempé^^^^^  V^^  -^^'  ^^^  d'buile  luinnéii^e*  ■  ^  i^ 
>  i  iGette  eif constance  ne  se  présenté ipas^  jgtuûid  cm  a  im 
bain  à  température  constante,  comme. lé bSain  d'eau<bduit 
lante ,  .car  alors ,  en  prolongeant  la  durée'  de  l'ébullîti^n  ^ 
on  est  bien  kûr  que  L'équilibre  finit  par  s'établir:  JËà'cMn* 
parant  les/deùx  cas.,  entrouTe  aisément  le  seul  renpièdfi 
que  l'on  puisse  portera  la  marcbe  du  bain  d'huile.  / 

:j\  Quand  on ésft  arrivé  à  i5  ou  %o?  aa*dessoiis/du  tefme 
où  l'on  veut  s'arrêter ,  il  faut  fermer  toutes  les  issues  du 
fouiveau  pour  étouffer  le  feu.  La; température. s'élève 
plus  lentement  déjà  par  ce  moyen.  Enfin,  quamd  on  est 
à.  5  ou  6**  du  terme  de  l'expérience ,  U  faot  retirer'  le  feu 
dufaumeait.  Par  ce  moyeni'élévation  de  température  de-» 
vient  fort  lente,  et  l'équilibre  caatre  l'buile. et  la  vapeur 
sfétablit.  Quand  on  edt  parvenu  au  degré  voulu  »  '^oa  fehn« 
je  ballon. 

Au -moment  même ,  on  détermine  la  tenipéiratùrè  in^ 
diquée  par  le  thermomètre  et  la  pression  ,  qui  ordinaire* 
ment  n'a  pas  eu  le  temps  de  changer. 

»  La  bassine  retirée  du  feu ,  on  peiit;sortir  le  triangle  et 
son.ballonJ  On  le  laisse  égoutter  et  refroidir;  On  détache 
le  ballon  et  cm  l'essuie  avec  le  plus  grand  s^b.  Quand  il 
est  propre  et  froid ,  on  le  remet  sur  la  balance  et  on^déter-^ 
mim  laugmentation  de  poids  qu'il  a  éproutéé.  On.  tient 
noie  de.  cet  excès  de  poids.  '         '  f 

On  plong'e  ensuite  le  bec  du  ballon  dans  du  mercure. 
Avec  une  pierre  à  fiisil,  on  l'entame  sôus  le  meiture  èten 
casse  la  pointe.  Le  mercure  rentraadaris  le  ballon  et:l« 
remplit  ,  si  l'excès  de  matière  a  été  suffisant,  pour 
exptilser  tout  l'airw  Dans  le  cas  contraire,  il  rieste  de  l?air 
dont  on  tient  compté.  La  présence  de  l'aiifTamènel'eipéi- 


DE    PHÀSMAâlE.  20& 

m 

nence'à  Ik  inâmecdmlitioii  «fue  si  Ton  eût  empïoyi*  fift» 
ballon  plus  petit  d'une  qiiantitiâiégak  ànkiHùùi^  d&Vaiph 
Elle  n'a  pas  daujtré  incon^réniei^t.    /     .         '    -'«  ^  i-   '• 
i  Pour  mesurer  le  yolomè  de-  cet  aity  on  hrise  ped  à'peu> 
}e  ocd  capillaire  du  lialion ,  spi  moyen  d'une  pinoe)  6n- 
€^>erantsôusle  mercure,  et  on  s'arrête  dès  qu'on es^paiv 
Tenu  à  la  partie  où  elle  commence  à  s'évaser.  Sans  loette 
précaution  f  il  serait  impossible  de  transraser  cet  air  pom 
le  n^eflmrer,  et  la  destruction  du  tubeicapiHaire^  qui  est  si 
fH^tl  de  chose  relativement  à  la  capacité  totale  du  bsJlpn,; 
n'a  pas  d'importance.  L'erreur  qui  ex^  résulte  piçut  être 
négligée, 

.  En  renversant  le  ballon  «ous  une.  petite  cloqbe  ,^  on 
recueille  l'air  et  on  porte  celle-ci  sur  l'eau.  On  transvase 
ensuite  l'air  dans  un  tube  gradué  où  on  le  mesure  exacte- 
l^entf^en  tenant  note  de  la  température  de  l'eau.  Quand 
Texpérience  est  bien  faite,  on  a  rarement  plus  dte  deux  pu 
trois  centimètres  cubes  d'air  et  quelquefois  ofi  ovLoJà  4;m. 
cb.  et  même  moins*  .  . 

Quant  à  la  capacité  totale  du  ballon,  il  suiEt^e  verser 
le  mercure  qu'il  renferme  dans  une  cloche  graduée  étroite 
pour  l'évaluer  avec  une  précision  suffisante.  On.  pourrait 
au  besoin  vider  ce  mercure ,  et  peser  le  ballon  rempli 
d'eau,  ce  qui  donnerait  sa  capacité  d'une  manière  plus 
rigoureuse. 

Au  moyen  de  ces  diverses  données,  il'  est  facile  de 
connaître  le  poids -de  la  vapeur  et  son.  volume,  d'où  l'on 
déduit  sa  densité. 

Le  poids  de  la  Vapeur  se  compose  de  l'excès  de  poids 
du  ballon  plein  de  vapeur  qui  est  donné  par  l'expérience 
et  du  poids  de  l'air  déplacé  par  le  ballon  qu'il  faut  cal- 
culer*. Connaissant  îe  volume  du  ballon ,  la  température 
de  Tair  an  moment  de  la  pesée  et  sa  pression ,'  on  ramène 
ce  volume  à  &*  et  o,y6 ,  et  ce  volume  corrigé  est  converti 
en  poids  au  moyen  du  poids  connu  du  litre  d'ait'dianft 


20ê  JOUINAL 

• 

CM  imi  circonstances.  Ce  poid^âjoiulé  ji  Teiote  obi^rv^ 
donne  le  poids  de  la  vapi^ur.  : 

Son  volume  exige  quelques  calculs  de  plus  ;  et  d'abord^ 
oommè  le  ballon  a'estdilaté,  il  faut  chercher  ce  que  son 
volume  est  devenu  à  la  température  à  laquelle  on  a  porté* 
la  vapeur,  ce  qui  est  facile  ^  puisqu'on  connaît  la  ^a« 
tation  cubique  du  verre  pour  chaque  degré  du  thermo** 
mitre  dans  les  limites  de  ces  sortes  d'exp^ences* 

Ayant  ainsi  le  volume  vrai  de  la  vapeur'  à  là  tempe-* 
rséture  et  à  la  pression  sous  lesquelles  le  ballon  a  été 
fermé,  on  le  ramène  à  o*  et  0,76.  ;     ;       1;. 

Quand  il  est  resté  de  l'air  dans  le  ballon ,  on  corrigea 
de  même  le  volume  de  cet  air  pour  l'humidité ,  la  tem|^é« 
rature  et  la  pression^  en  le  ramenant  à  ce  qu'il  serait ,' 
s'il  était  sec ,  à  ©•  et  à  0,76,  -'    ^ 

*        .     »  •  " 

Retranchant  ce  dernier  volume  du  précédent ,  on  a  le 
véritable  volume  de  la  vapeur. 

Mais  quand  il  est  resté  de  l'air,  il  faut  en  calculer  le 
poids  ppur  le  soustraire  aussi  du  poids  de  la  vapeur 
trouvé  précédemment* 

Ces  diverses  opérations  faites /il  reste  le  poids  et  le 
volume  de  la  vapeur  pure.  On  en  déduit  le  poids  du  litre 
et  par  suite  la  densité  de  la  vapeur. 

Avec  un  peu  d'habitude  de  ces  sortes  de  calculs  et  de 
leur  marche,  il  faut  tout  au  plus  dix  minutes  pour  arriver 
au  résultats  II  est  évident,  du  reste,  que  malgré  le  nom- 
bre considérable  de  donnée^  qui  interviennent,  comme 
elles  sont  toutes  parfaitement  connues^  le  résultat  final 
peut  être  d'une  exactitude  parfaite  ou  du  .moins  bien 
suffisante,  pour  le  genre  de  détermination  dont  il  s'agit. 

,  Un  exemple  rendra  ces  détails  plus  facile  à  suivreA^n 
le  trouvera  dans  la  série  d'exemples  analogues  qui  i^ous  a 
paru  nécessaire  pour  familiariser  le  lecteur  avec  Teiyv? 
ploi  des  méthodes  des  calculs  nécessaires  dans  TanalY^q 


prgwique ,  et  ç^st  p^t  li ,  quç  n^;j  ^ei^wj^f oj|^^  jÇjS^ 

Pour  l'intelligence  des  .çxep[^le$^de  calculs  placés  ici, 
il  suffit  de  rappeler  les  noml^ces.  suivans  qui  y  sont 
adoptés. 

Oxîgène.  .......  ^  .     loo .  ,  1,10:16  .         r, 

Carbone.  .  :  .  t\'Vl'''isl'7Gf"''^"     0,4216       ''     * 

-  ^-  -Bifdtogèiie.    ."..•.'.>  .•"6,iS-'>J"     éjtjeW-  -'>'««-  » 

-  ■ .  :      :  .  .  ibsote, .,  ,  ;,  v  .  >  /^  ."!  ,W,S^-.    "  »»OT^Î''  'iv  î.;^t   ^ 

Ghlpre. .  :.    a^JiS^,  ^i44^       '  .  *.     > 

•  •  .  ' 

jicide  acétique.  Gomme  par  la  simple  Ae^ïimkiioo^iàM 
le  vide  à  froid ,  on  peut  priver  l'acétate  ^eju^e  de  plomb 
de  toute  son  eau,  M.  Berzélius  s'est  servi  dé  ce  sel  pour 
faire  l'analyse  4e  L'acide  poétique»  En  tir&lânt  ce  sel  sec 
dans  un  verre  de  montre,  et  pesant  l'oxide  où  le  plomb  ob- 
tenus ,  il  a  trouyé  qu'il  çstjEbr^  de  ^ 

'68,52  oxide  de  plonu), .     ,       ,  .      , 

•  -      ■  XOO.OO  .    .       ^ 

'CM  -     ■   •     ,-*T*'»>^       ,      ,  ^    ,  ..  ••.'•»     l    ■    i  ».',  'l     <    Il  l((î 


Cette  expé;rijencjB  doiuiejle  piMid»  âtoniqnede  faoériaii 
moyen  de  la  proportion , suivante  ::3j,4d  «..68,52  ::  x  : 
1394)5.  Ce  dernier  noihhfe  ^représentant  le  poids  ato-^ 
mique  de  l'oiide  de  plomb ,  et  x  celui  de  l'acide  acétique, 

on  tire  de  Ik  a>z^  !i!^ÇiM!^  soit  64o,6. 

D'un  autre  côté  ,  i8^*,o6o  du mémeacétate  sec,  qui  re- 
présentent o«*'',3S3  d'acide  acétique,  ont  fourni  o5'-,574 
d'acide  carbonique  et  o^',i8o  d'eau,  par  la  combustion 
eonrenableœent  exécutée.*  .    .:    ' 

0,574  acide  carboniqîie  Tenfenneùt.  o/x5Bd^  de  c&irbohe 

è,t8a  d*€itt  rttifennênt. OyO^Égg  ÛhjèTOf;ètï&  -     *  , 

•    «,^545  perterepBéswtapt  l'ox^èn^ 

0,3^0  pàUds  deVâcid».'     t  'i 

En  partant  dé  cette  analyse ,  on  pevti  caieurer  èé  qu  ati- 


JaUKNÀL 

nlketH  âdtiné  640^6  dWde  acétique  1  et  Ton  trbuye  Içs 
nombres  Btiifans  : 

So4it8  carbon« 

ag8,i8  ozigène 
640,60  acSde  acétique. 

Il  reste  maintenant  k  chercher  le  nombre  de  chacun 
des  atomes  élémentaires  que  pes  chiffres  représentent.  On 
y  parvient,  comme  il  est  facile  de  le  comprendre ,  en  divi* 
sant  chacun  d'eux  par  le  poids  atomique  du  corps  lui* 
mémet  Oaa  donc  ainsi  : 

do4  18  '.<•';• 

'Tg'^cs  j,95  atomes  de  carbone 

«^^  fis  6^  Il  atomes  d'hydrogène      .     '         ' 

*  *  -  .  • 

y*    ss  ft^oS  atomes  dVtiffène. 

Ces  nombres  différent  à  peine  de  G^H^O',  qui  doit 
être  la  formule  de  l'acido  acétique  sec ,  ce  qui  devient 
plus  évident  encore ,  en  comparant  lés  résultats  qu'elle 
donnerait  avec  ceux  de  re!(périence4  On  à ,  en  effet  ^ 

Pat  le  ealoaU  C<  =  8o6,o8  on  bien47t5 

U^so    37.50  5,8     ?,  •  : 

0*  s=  3oo,oo  ^     46,7 

643,58  100,0 

Par  rezpërieâce.  Carbone.  .  .    3o4i  18  47,6 

Hydrogène..'     38^         .5,9 
Oxifène. .  .    498,18  46,5 


■      '    640,60  100,0 

Cette  analyse,  qui  date  de  vingt  années,  nous  offre  les 
légères  erreurs  qui  affectent  encore  celles  du  même 
genre  que  Ton  fait  aujourd'hui.  Quand  elles  sont  de  cet 
ordre,  ce  que  Ton  obtient  toujours  avec  des  matières 
pures ,  des  analyse»  soigneuses  et  répétées ,  jusqu'à  ce 
que  les  ré,suU^t3.  deviennent  constans,  on  peut  les  né- 
gliger eutièrement  ;  elles  né  changent  pas  les  formules. 


DB   raAÏlMÀGffi.  it6§ 

Jfc/ûie  bensiôpqtie.  Pàûs  lëi  luDciennes  èkji^ètkcâ  ^de 
M.  Berzélius ,  la  composition  réelle  de  cet  acide  fut  meN 
comnîe ,  parce  qné  l'analyse  en  fût  faite  à  Fétàt  d^e  Bén- 
2oate  de  pîomb,  qui  retient  un  atome  d'eau,  sans  qu'ont 
puisse  le  lui  enlever,  par  les  méthodes  ordinaires  dé 'des- 
siccation. Cette  erreur  a  été  rectifiée  par  MM.'Liébîg  et 
Vôhler,  qui  ont  analysé  le  benzoate  d'argenti  Ce  sel 
est  anhydre  et  s'analyse  en  le  brûlant  dàùs'ûn  creuséC 
de  porcelaine.  Il  laisse  pour  résidu  de  l'argent  métal*> 
lique. 

0^*9827  de  ce  benzoate  ont  laissé  0,389  d'argent.  Ea 
partant  de  ce  fait,  on  a,  0,827  :  0,389  ••  ^  •  1 35 1,6.  En 
représentant  par  x  le  poids  atomique  dû  benzoate  d'ar- 
gent, celui  de  l'argent  l'étant  .par:  1 35 1,6«  De  là  on  tire 

x  = *        ' — i  =*  ^873,4  poids  atomique  du  benzoate.    ■, 

Gomme  ce  benzoate  doit  renfermer  un  atome  d'oxide 
d'argent ,. 00  aura,  par  difiérence,  la  poids  atomique  de 

l'acidd  : 

4873,4  ■        •   "       .  ' 
.1451,6 

l4ai,8  poids  atomiqiie  de  l'acidebenxoîqne.  ' 

D'un  autre  câ.té»  0^600  du  même  benzoate  renfermant 
0,3964  d'acide  sec  9  étant  brûlés^  par  .l'oxide  de  cnivrev 
ont  donnée  O'^isia  d'eau  et  0,797  d'acide  carbonique*  Oxk 
tire  de  là) 

.OfXaaeaa.     =  0,01 35  hydrogène 
^       0,797  acide  c.  c=  o,a2o5  carboné 

O10634  oxigène  ott  perte 

.^— ■—  »■     Il  ■ 

'  0,2964  acide  anaîysé. 

Calculant  d'après  ces  nombres  la  composition  de  l'a* 
cidebenzoïque,  en  prenant  le  poids  atomique  précédent , 
on  aurait 

Carbone.  .  .  .  •  .    1057,9  on  atomes  27,66 
Hydrogène,  i  .  .  .        64,7  lo,36 

Oxigène.  .  ^,.  .  .      299,2  2j99 

1421,8 


aïO  JOtÎRNAIi 

Ces^  aombrça  se  rapprochent  tellement  de  b  formule 
Q28  H^OQ^,  qu'elle  sera  cK^osidérée , comme;  riirén^ble 
si  pa  la  compare  avec  les  données  4&  rexpérience^i  car 
sjioTS  on  verra  disparaître  un  léger  écart  qui  se  manifeste 
ici,  et  qui  tient  à  ce  que.  le  poids  ajLopiiquç  Âe  lacid^ 
est  uv  peu  frop  £aible^  ainsi  que  le  dojMge  du  carbone  et 
que  ces  deux  erreurs  étant  dans  lemèqie  sens  |  exagireiÉ^ 
ijne  diSérepce  trës-^faible ,  enTcalité^ 
.;    ■   ;  iÇ2M07i»aa  74,i  ; 

RIO     6a,5o  43 

05  .  3qo,po  ai.o 

■   ■  I    ■  II*   '  mt       .     •     '  .  f*  II»!  f  I  I  ■  ■  I 


1433» 78  .  ^  ï99^o 

'                  "                .  '      » 

L'expérience  ayant  donn^ 

Carbone.  .  •  .    foS^iQ     .  94i4 

Hydrogène. .  .        64*7  4>^ 

Oxigène.  •  .**      399»^  **>* 


.1  I .. 


»  '  '  f 


.'.-.:.'  r.  '.    -i4s't|9.  ■  w^jO- ,   ..'  .^ 

Cette  analyse  f  faite,  ayee  unsoia  ex-tr^me  par  ^euît 
des  plus  babiles  chimistes  de  notre  époque ,  montre  bOm4 
bien  est  délicate  toute  recherche  qui  porté  sur  des  sub- 
stances d'un  poids  atomique  élevé.  En  effet,  une  erreur 
d'un  centième  sur  ce  poids,  qui  serait  nulle  dans  le 
cas  de  l'acide  acétique ,  par  exeiâple ,  d^Viéfit  toi(5apable 
de  faire  une  erreuîr  presque  équivalente  à  ttn-  atome^ 
carbone ,  et  telle,  relativement  à  Thy drogèùe  y  îqfeïl  •  n« 
faut  jamais,  en  pareil  cas ,  s'en  fier  au  poids  atémiqtte^ 
pour  déterminer  la  quantité  de  .cet  élément. 

L'acide  benzoïque,  sublimé  et  fondu  ensuite,  renferme 
un  atome  d'eau ,  comnle  le  prouve  l'analyse  suivante  : 

o;4oo  d'acide  donnent  1,004  acide  carbonique  et  0,^1 80 
d'eau  I  qui  représentent  . 

0,2778  carbone       Oa  bien  69,4^ 
0.0199  hydrogène  „,  4,99  . 

o,i023  oxigène.  25,56 

Of^QQO  100,00 


DB   PHAllIAOIK.  211 

.  (Jiplaidiust  d'après  ceUe  ai)ia)yii^  le.  9imbce  dfatpçiffs 
q[u'eUe  représente ,  on  trouTerait    ■ 

tfir.    a^ti  cùhùûB    '  Ou  bkn (96»ft  carbone  /» .         > 
0,79  hydrogène  id,3  hydrogène 

o,a556       oxigène  -    ,4»o  oxigène. 

...  ■    .       '  .  * 

B'où  Ton.  tire  la  formole  G^^H^^  0\  et  commis  on 
sait  que  l'acide  sec  est  formé  de  C^' H1^0?>  cdle  de, 
l'acide  sublimé  devient  G"  H^^  O^  +  H*  O. 

Ces  résultats  sont  confirmés  pat  la  deqsitjé  de  la, 
vapeur  de  l'acide  benzoïque,  qui  :^st  égaie,  daprés 
mes  expérienipes  ^t  celle.de  M«  ]y[its<3herUc|K ,  k  4,^7^ 
environ  ;  or,  on  a  par  le  calcul 

a8  Yoliimes  de  oarhone       as  âSXM^^®  *=■  i%fif^  ^ 

xa  d'hydrogène     ac  i^Xo,o68S  =;    O^SaSô 

4  d*oxigène  =    4Xiiioa6  =:    4>4i^ 

17,0408 

Si  tous  ces  volumes  se  condensaient  en  un  seul ,  on 
aurait  donc  17,04  poùir  la  densité  de  la  vapeur;  mais 
une  vapeur  aussi  lourde  ne  se  rencontre  guères  dans  les 
substances  qui  bouillent  à  une  température  pluSibaSse 
que  le  mercure.  D'autres  expériences  m'ont  appris, 
d'ailleurs ,  qu'en  général,  pour  lee  acides  hydratés ,  cba^ 
que  atonie  fournit  quatre  volumes  de  vapeur,  tout 
comme  dans  les  hydraddes.  Divisant  par  4  1®  nombre 
précédent,  on  a  ' 

17,0408      ,    ^         '      *  ' 

-^=4,a6o 

Nombre  qui  s'accorde  avec  4»^P  î^®  Texpérience  a 
fourni. 

Morphine.  La  marche  à  suivre  dans  toute  recherche 
sur  la  composition  des  bases  ol^asiques  a  été  si  nette- 
laent  tracée  dans  le  mémoire  temarqU9J>le.  où  M.  I>iébig 
Çteonnaitee.  son  précieux  jûo&deimeur,  qu'il  suffira  d'^ 
repcoduire>iei  un  des  exemples  qu'il  renferme. 

Après  s^étreaâsuré  que  la  morphîbe  perd  à  isIq"^  tç^ie; 


5fr2f  JOÙHNAl.      '^ 

soto  eau  At  cristàlfisàtion,  il' Fâ  examinée  i^près  l^airdir  4^8- 
aéchée  à  cette  température.  *        '  ;   '  •' 

o,365  de  cette  morphine  ont  domié  0^055.  d'acide  car- 
Iionique.  ^  " 

0,553  morphine  ont  donné  o,3i8  d'eau. 
'  0,619  morphine  ont  donné  34939  cm  ch.  d'a2otéà  o*^  et 
0,76 ,  le  gaz  étant  sec. 

Le  carbone  et  Thydrôgène  se  calculent  cl'àprjis  là  com- 
position connue  de  l'acide  carbonique  et  dé  Tèau.  Qua^t  à 
l'azote ,  on  sait  qu'un  centimètre  cube  de'  ce  gaz ,  à  o^  et' 
0,76, pèsC)  quand  il  est  sec,  o,^'Ooi&679^ce  qui  permet  de 
calculer  le  poids  du  volume  de  gaz  obtenu.         ,  -   <    .  1 

Ces  trois  déterminations  donnent  donc,  en  les  ramenant 
à  100  parties  de  morphine  sèche.  -  ' 

Carbone.    *>........     ^3,3 

Hydrogène 6,3 

Azote. 4»9    .  •     . 

Oxigène.   .  •. i6«â 

.    .       Morphine  sèche.    «  -.  «  «^  •  lPO,p 

Le  poids  atomique  de  la  morphine  peut  s'ohtenif^^de 
diverses  manières;  mais  la  méthode,  employée  par 
M*  Liebig  est  aussi  simple  qu'élégante  et  mérite  la  pré* 
férence.  Elle  consiste ,  comme  on  la  vu  plus  haut ,  à  dé- 
terminer l'augmentation  de  poids,  qu'elle  iprouye  quand 
on  la  soumet  à  l'action  d'un  coitrant  d'acide  bjdroehlori- 
que  sec ,  la  matière  étant  maintenue  dans  un  bain  d'eau 
bouillante. 

0,600  de  morphine  ayant  absorbé  0,076  d'acide  hydro- 
chlorique ,  il  suffit  de  la  proportion  suivante  pour  trou- 
ver le  poids  atomique  de  la  morphine. 

0,600:0,076  ::  a;:455,i4**«  j?=359i.  , 

Si  l'on  cherche  maintenant,  d'après  l'analyse  élémentaire, 
quelle  serait  la  composition  de  3593  parties  de  morphine , 
on  arrive  à  des  nombres  qui  indiqueront  très^exactement 
la  formule  C^*  H^*  Az'  O^,  qi;i  donne  ^  en  effet, 


DB    PHAAM^CIS.  2l2[ 

^■':.'^-'\.'  /  Ai*- :si^    177,0      '''•••4,9"-    '•;'  ;  ••- 

L'expérience  apprend  en  outre  que  loô  parties  àé  àibf^ 
pîiinë  aîihy dré  proviennent  de  i  d6  ou  1 0*7  '  de  morphine 
eristàllisee  ,  qui  reilferme  en  conséquence  6  0U7  d'eaâ 
de  cristallisation.  Cette  eau  contient  à  peu  près  le  tiers 
de  Toxigèûe  qu'on  a  trouvé  dans  la  morphine  anhydre, 
*en  sorte  que  la  formule  de  la  morphine  cristallisée  sera 

Camphre.  L'analyse  élémentaire  du  camphre  ordinaif e, 
dans  des  expériences  que  j'ai  déjà  puhKées  en  partie, 
m'a  donné  : 

Pour  o,4o6  de  camphre,  o,383  d'eau  et  0,167  d'acide 
carbojbiquë ,  d'où  l'on  déduit  la  formule  suivante  t 

Expérience. 

C10[      38a,6  TOt^S.  79»5 

H8  •      5o,o  io,36  10,4 

Oy         5o,o  10,36  10,1 


••-■— iiw— ^^* 


i  43a,6  100,00  100,0 

Cette  formule  n'est ,  on  le  conçoit  bien ,  qu'une  ap- 
prcaimationy  tant  que  le  poids  atomique  du  camphre  n'est 
;pa^  donné;  mais  on  peut  l'obtenir  par  divers  moyens. 

Mis  dans  une  éprouvette  d'acide  hydroohlocique  sec, le 
iCampl^re  se  liqji^fie  et  absorbe  ce  gaz.  En  pesant  la  quan- 
tité de  matière  employée  et  mesurant  l'acide  absorbé^ 
on.  trouve  qu'à  la  pression  de  0,760 ,  l'acide  absorbé  par 
tir-oi'g  de  camphre  est  égal  i45  cm,  cb,  à  o**  et. 0,76.  Eu 
'^amà^antpe  gaz  en  poids,  on  trouve  donc.  :' . 

1,019  camphre .......,.;     8i,3 

0,235  acide  hydrochloriqne 18,7 


*  • 


f   .  .  j ./      •      .   . 


'  -    100,0 

On  peut  donc  établir  la  proportion  suivante  : 
i,ôig:o,235::4S5,i4:-r...ar^  '97^* 


2ï4  iJOUBNAt 

Mais ,  en  qùaSraplant  ràtome  approximatif  déduit  de 
l'analyse  élémentaire,  on  trouve  1^30,4;  ^^  quiindiipie 
que  si  l'hydrof^blorate  de  camphre  est  nu  sel  qu'on  puisse 
regarder  comn^e  x^eùtre ,  le  Vérilâble  atome  du  camphre 
^sjeraC*<>«*^0^ 

.  Toutefois  ).comme  rien  ne  prouve  que  ce  sel  soi^, neu- 
tre ^  et  comme  il  importe  de  vérifier  ce  résultat  par  d'au- 
tres moyens^  on  a  pris  la  densité  de  la  vapeur  du  cam- 
phre^: en  ayant  soin  de  porter  la  température  un  peu  plus 
^ut  que  dans  les  expériences  quej'ai  déjà  publiées  sufr 
cet  objet.  Voici  les  données ,  ainsi  qu'un  ex^pledeoet^ 
espè/çp  de  calcul  : 

,  On  a  fait  la  tare  du  ballon ,  le  baromètre  étant,  a  0,74^ 
et  le  thermomètre  à  13*^5.  Après  avoir  chau0é  1^ «ballon, 
^t  sou  bec  sur  un  feu  de  charbon .  on  ^  introduit  la 
pointe  dans  du  camphre  fondu;  On  a  laissé  rentrer  envi- 
ron quinze  grammes  de  ce  corps.  On  a  porté  le  ballon 
dans  le  bain  d'huile  et  on  a  chauflé  celui-ci  doucement 
jusqu'à  235*;  on  a  retiré  le  feu  en  grande  partie,  et  le 
bain  s'est  élevé  néanmoins  jusqu'à  ^44^,  où  il  est  devenu 
Stationnairependant  quelque  temps;  On  a  fermé  le  ballon. 
En  le  pesant  dé  nouveau,  il  avait  gagné  be^'-^yoS  en  poids. 
•  On  a  casse  la  pointe  sous  le  mercurie  et  l«l  ballon  s'est 
coihplétement  rempli.  En  mesurant  le  merciure  qui 
'remplissait  le  ballon*,  on  en  a  îrouvé  296  cm.  cb. 

Ces  diverses  données  suffisent  pour  caltHiler  exaîctement 
'làdeiisité  de  la  vapeur  du  camphre.      '  ''   '  ' 

îLè' poids  de  la  vapeur  se  compose  dit  poids  apparent 
0,708  et  du  poids  de  l'air  renfermé  dans  le  ballon  qttand 
on  en  a  fait  la  tare.  On  trouve  le  poids  de  ce  demîer'par 

les  formules  suivantes ': 

,     .  .  .  "I       II.' 

395X0,74^  ^  ^gg  ^Qiuj^çg  de  Yîm  à  0,760  et  i3«,5 
0,760  '  ' 

288' 
•.+(°.oo3y5.Xi>.5)  =^74  vol.  de  l'air  à  o,,6o  eto- 

374XoS'>oox299i=:osr-,3559  poids  de  l'air. 


BE    PHAKMACIB.  aiS 

-  Aitaéi,lèpG9&  dèlàVapeurBera^giJà.    ^ 

0,3559 

0,7080  .  ■  • 

1,0639  poids  de  la  yapeiir. 

Qaant  à  son  volume,  il  «''obtint  à  l'aide ^es  calculs 
suiyans  :  la'  température  indiquée  par  le  thermomètre 
était  de244''>  iQ^^is  on  sait,  parlés  eipérieUced de  A|M.  Du- 
long  et  Petite  qiiQ  cette  texppérature  apparente  ae  réduit 
à  aSg®  réels,  c'est-à-dire  des  degrés  indiqués  par  le  ther- 
momètre à  air.  Les  mêmes  physiciens  ont  fait  voir  qu'à 
cette  température,  et  à  partir  de  o^^  le  verre  s'est  dilaté  de 
^^  de  son  volume  à  0°  pour  chaque  degré  du  thermo- 
mètre. Le  volume  du  ballon,  au  moment  où  on  l'a  fermé, 
était  donc  de 

qui  est  le  volume  de  la  vapeur  à  289^  sous  la  pressioa 
de  0,74:1. 

Ce,  ^olume  corrige  serait  donc  . 

'^  '    i-Ho,oo3^5X239)  ^         .        '^ 

'  Ainsî,.tôùWçoVrection  faite,  i53,5  éta'.  çb.  de  vajieuir 
de  câmpifciré  supposée  à  o*  et  0,760,  pèsent  l?^*  0639.  On 
tjire  de  là 

•  •/,'*  ,  ê  .1.  '  ^< 

l53,5  :  lOOo  :*  1,0639  ;  X  .. ..  x  =  6^93o  poids'  da  litre 

6,930   :  X' si   1,399!  r  X  ....x=:  5,337  densité rappoi^tëe S Tair. 

D'aptes  iranâlysé  et  le  poids,  atomique,  donnés  plus 
hî^ut,, on  aurait 

-.    ::::r       ,^;fnt^.â0  cs^rbPUB        as4     16^9640.. 
.    ,    j  ,        .33  dJJiydrPgène  *  =5      a,aoi6 

a         d^oxigene         =      3,3063 


■«awanp, 


^i—;  =5,1177 


jt^ 


Ainsi ,  chaqiif  .at<w^  d^,  «WP^^^fj  T!»V^M»f P  ifl«atrc 
volumes  de  vapeur,  et  le  résultat  de  l!eipériéDce  s'accorde 
d'une  manière  satisfaisante  avec ,  <^ui  du  calcul.  La 
formule  du  camphre  demeure  donc  fixée  à  C*^  H^*  O^. 

.   Stéarine.  La  Aiéan^né  pure,  a  donne  les  résultats  sui- 

•.t')'':'i  »  .y      f  •.  ■  ••    \if  \   .■-  ^/   M  ■^^'    ..>'■■'    ' 

vfuis  dans  1  analyse  que  M.  .Lecanu.en  a  ia^e  : 

Matière.  ••  ^ V  «  ■!  ...  .  •    OiSoo  .  ■   .,.    .•  *   ..  '.  •:j.\ 

.  .      Acide  carboniqae.  •  .  ..•    0,846  =  q,334o8  carbone 

Eau.   .:  ^ ,.  V.  V  ....    o,336  =s  0,37^96  bydrogè  ^ 

Ea  ramenant  en  centièmes ,  on  aurait  :        . 

78,01  carbone 

'  ia,43  hydrogène  ]  '  '^ '^''   '' 

9,55  oxiçène 
*  ■  ■  » 

*ioo;oo  stéariDe. 

Comme  on  ne  connaît  aucune  combinaison  de  la  stéd-* 
rine,  il  faut  emprunter  son  poids  atomique  à  d'autres 
considérations.  Or,  on  sait  qu'en  se  saponifiant,  100  par- 
ties de  stéarine  fixent  environ  Spairties  d'eau,  et  donnent 
96,8  d'acide  stéarique  hydraté  et  8  de  glyoérine  hydratée. 
Gomme  cette  réaction  doit  se  faire  en  proportions  ato- 
miques, il  faut  établir  la  proportion  suivante  : 

6806  :  X  ::  96,8  :  8....  a:=»  662. 

« 

Dans  cette  proportion ,  a:  représente  la  quantité  de 
glycérine  qui  correspondrait  à  68q6  qui  est  un  atome 
d  acide  stéarique  hydraté.  Mais  x  s=  562  et .  l'atome  de 
glycérine  hydraté  pèse  579;  il  est  clair  que  Is^  réaction 
donne  lieu  à  un  atome  de  chacun  de  ces  corps.  Ainsi  la 
stéarine  en  fixant  de  l'eau  se  trans[fprme  en 

0^40  gnf  05  +  IP  O  et  C^Hfi  02  +  H^  O 

• 

Enfin,  si  les  deux  atomes  d'eau  qui  figurent  dans  ces 
formules,  se  fixent  dans  la  réaction  même,  ioo  parties 
de  stéarine  doivent  donner  io3  d'acide  stéarique  ou  de 
glycérine.  Il  est  facile  de  le  calculer,  par  une  propor- 
tion entre  les  nombres  ^385  et  7160.  qui  représentent 


DE  .P«&.EMÂ'CIB.  Hl^ 

poids  atomiques  de  ces  deux  ctirp^  hydratés 
«t  ambydrés.  Ckiixiixie  l'expérienoe  a  donné  un  peu  plus; 
il  détient  fort  probable  qne  Ja  stéarine- renfermé  lés 
deux  corps  à  Tétai  anhydre. 

r  La  BtéàriBedoit  donc  contenir  G**°H^^*  O^+C^  H^O^ 
et  SMS  poids  atomique  se  compose  de  ce»  poids  TeunisJ 
£He  Tenfermerei  fiinsi  ;  :  ...      ;.|. 

•  ^  aw  5586  7«,oa  - 

O?  ,     .   '        700  .  9,78      / 

.\  Résultais  qui  s'aocordenH  av«o  l'analyse  cilée  plus  haut  ; 
du  reste,  coonne  le  nombre  -d'atomes*' est irés-griuiid  et 
que  Texpériencé  relative  à  la  .fixation  de  .leau  laisse 
cfu^elque  choserà  désirer^/ril  est  utile  de  tecq^if ir  au^;  v.é-* 
lifications  svtiyantes  :  v* 

'On  utoît  que  larsléarûote  supposée  anhydre  renf^rm^ 
esactenienl  78  de  carbone,  nombre  donné  par  Fanalyset 

En  supposant  que  la*  stéaHne  coatint  ui^  atome  d'eau» 
elle  ae  rehferfalerait  qâe  76,7  de  carbone»  ,       , 

Si  on  y  admet  dsux  atomea  d'eau,  elle  ne  renfermesai^ 
que-yS^S  de  carbone*  J      , . 

,  L'éxpériieDce  pouvant  répondrje  du»,  carbone  à  deiçi 
poiur  cent  près,  û  faut  etk conclure  que  la. stéarine  est 
réeUement:  anhydre. 

.  On  remarquera  enfin  que  dans  les  stéarates  neutres , 
Toxigène  de  la  base  est  à  celui  de  la^^ide  il  a  :  5,  ce  qui 
s  observe  aussi,  dans  la  stéarine,  entre  lacide  et  la  gly- 
cérine. .Mais  ce  n'est  pas  le  lieu,  de  discuter  si ,  dans  1^ 
glycérisLe,  lacide  et  la.  base  préexistent  Op. bien  s'ils 
sont  'siimplemeot  produits  dans  l'acte  même  de. la  sapQ- 
nificatiom  Les  personnes  diaposées  ji  admettre  sa  prée^tis* 
lenfie ,  verrooft  dans  ce  rapport  Yme  nouvelL^^  pr^uye  de; 
l'exictitùde  du!,  poids  atomique  que  Iw  vient  d'a^^t^ibiie^ 

XX".  Année  —  A^ril  i834.  '  ^ 


^l8  JOURNAL 

■ 

Chloral.  Préparée  avec  les  plus .  grands  soins  y  pour 
Tavoir  tout  à  fait  pure,  cette  substance  qui  renferme 
du  chlore,  du  carbone,  de  Toxigène  et  deThydrogéne^ 
a   été  analysée  par  les  moyens  suivans  : 

On  en  a  pesé  dans  un  petit  tube  bouché  par  un 
bout ,  0,437  et  on  a  ajouté  dans  le  tube  enyiron  autant 
d'alcool  pur  ;  on  a  pris  un  tube  en  verre  vert  de  dix*^ 
huit  pouces  de  long  et  on  a  versé  au  fond  un  peu  de 
chaux  pure  ;  on  a  introduit  le  petit  tube  renfermant  la 
matière,  puis  on  a  rempli  le  tube  de  chaux  ,  on  a 
chauffé  au  rouge  le  tube  ,  d'abord  vers  sa  partie  ouverte 
et  en  avançant  peu  à  peu  le  feu  vers  le  bout  fenné. 
Quand  on  est  parvenu  près  du  tube  contenant  la  ma- 
tière ,  on  a  eu  soin  d'éviter  une  ébulhtion  trop  vive  et 
on  l'a  réduite  lentement  en  vapeurs.  A  mesure  que 
celles-ci  passaient  sur  la  chaux  incandescente,  elles 
excitaient  une  ignition ,  en  produisant  du  chlorure  de 
calcium,  des  gaz  carbures  et  un  dépôt  de  charbon.  La 
décomposition  faite,  on  a  laissé  refroidir  le  tube* 

On  a  pris  la  précaution  d'étendre  le  chloral  d'alcool , 
parce  que  le  chloral  pur  en  agissant  sur  la  chaux  produit 
une  véritable  explosion  et  projette  tout  hors  du  tube. 
Quand  on  tasse  la  chaux  pour  éviter  cet  inconvénient , 
l'incandescence  qui  se  manifeste  est  si  vive  que  le 
tube  fond  et  crève.  J'ajoute  que  le  chloral  est  la  seule 
matière  renfermant  du  chlore,  qui  ait  exigé  cette  pré- 
caution ,  jusqii^à  présent. 

On  ne  peut  pas  se  servir,  dans  ces  analyses,  delà  chaux 
vive  ordinaire.  Elle  contient  toujours  des  chlorures 
provenant  de  la  cendre  du  combustible  qui  a  «ervi  à  la 
préparer.  Il  faut  éteindre  cette  chaux  ,  la  laver  sur  une 
toile  jusqu'à  ce  que  les  lavages  soient  exempts  de 
chlorures ,  la  laisser  sécher  et  la  calciner  au  rouge  sané 
briser  trop  les  petites  mottes  qui  se  sont  formées  dans 
la  dessication.  On  l'enferme  chaude  encore,  dans  un 


DE    PHARMACIE.  2îg 

flacon  à  rémeril.  Les  petits  moites  brisées  en  fragmens 
qu'on  introduit  dans  le  tube  sous  cette  forme ,  ofilrënt  à 
la  vapeur  des  issues  suffisantes  et  sont  d'ailleurs  a«sez 
poreuses  pour  s'en  laisser  pénétrer,  de  sorte  que  la 
décomposition  se  fait  complètement  et  sans  risque  de 
projection.        . 

Le  tube  refroidi ,  on  le  casse  sur  une  feuille  de  papier, 
on  rejette  toutes  les  portions  de  verrcauxquelles  il  n  ad- 
hère rien  et  on  verse  tout  le  reste  dans  une  large  capsule. 
On  met  daas  la  capsule  un  entonnoir  renversé ,  la  pointe 
enbaut ,  en  ayant  soin  que.  toute  la  matière  soit  renfermée 
sous  Tentonnoir.  Par  le  bec  de  celui-ci ,  on  verse  de  Teau , 
peu  à  peu.  Comme  la  cbaux  est  très-divisée ,  elle  s'éteint 
vivement  et  produit  assez  de  chaleur,  pour  qu'il  en  ré- 
sulte de  petites  décrépitations  qui  projeteraient  la  ma- 
tière au  dehors.  Les  parois  de  l'entonnoir  larrétent. 
Quand  on  a  mis  assez  d  eau  pour  former  une  bouillie 
claire,  on  enlève  l'entonnoir  on  le  lave  avec  une  pipette 
et  on  reçoit  l'eau  de  lavage  dans  la  capsule.  Enfin  on  verse 
dans  celle-ci  un  excès  d'acide  nitrique  pur.  On  favorise 
la  dissolution  de  la  chaux,  en  chauffant  un  peu  et  on  filtre 
pour  se  débarrasser  du  charbon.  La  liqueur  filtrée  et  les 
eaux  de  lavage  étant  réunis  dans  un  flacon  à  l'émeril ,  oh 
y  verse  du  nitrate  d'argent.  On  secoue  vivement  leflacon, 
on  laisse  reposer,  et  la  liqueur  s'éclaircit.  On  rajoute  du 
nitrate  d'argent  jusqu'à  ce  qu'il  y  en  ait  un  excès ,  on  se- 
coue encore  le  flacon  pendant  quelques  minutes,  et  quand 
le  chlorure  paraît  b  f  n  cai  lebotté  ,  on  verse  le  tout  dans 
un  verre  à  pied  conique.  On  lave  le  flacon  et  on  rajoute 
les  eaux  de  lavage  dans  le  verre. 

Le  chlorure  étant  rassemblé ,  on  décante  la  liqueur 
claire  et  on  la  met  à  pcirt.  Le  chlorure  lui-même  est  réuni 
sur  un  filtre  et  lavé  avec  de  Teàu  légèrement  acidulée 
par  de  Tacide  nitrique  pur*  Quand  les  lavages  pe  sont 
plus  troublés  par  lesd  marin  ,.on  sèche  le  filtre. 

i5. 


2!àX)  SOTlKffJLL 

.  hé  filtre  étant  see^  on  en  sépare  le  cUorurè  d'srgtnt 
le  mreirx  possible.  On  Êiit  la  tare  de  déax  capMiIes  en 
porcelaine  un  peu  inégales  de  grandeur.  Dans  la  plus  pe- 
tite on  met  le  filtre  qu'on  a  pris  soin  de  pelotonner^  et 
dans  la  plus  grande  on  met  le  cMorure. 

On  cbauQe  la  capsule  qui  contient  le  filtre  jusqu'au 
ronge  ^  le  papier  se  brûle,  et  quand  tout  le  cbarbon  a  dis- 
paru, on  la  renverse  sur  la  capsule  qui  cèntient  le 
cblorure.  ':-  . 

On  cbauffe  alors  les  deux  capsules  ensemble  jusqu'à  ce 
que  le  fond  de  la  capsule  inférieure  soit  bien  rouge.  On 
maintient  cette  température  pendant  dix  minutes ,  ce  qui 
suffit  pour  fondre  le  chlorure  d'ai'gent. 

On  laisse  refroidir  comp/eteme/it  les  deux  capsules  et 
on  les  pèse.  L'augmentation  de  poids  donne  le  poids  du 
cliloruEe  ^d'argent ,  dont  il  faut  soustraire  celui  '  de  la 
cendre  du  filtre,  qui  dans  îa  plupart  des,  cas  ne  s'élève 
pas  à  plus  d'un  milligramme ,  si  le  papiei:  est  bien 
choisi. 

En  opérant  de  la  sorte ,  les  0,487  de  chloral  ont  fourni 
i,ï66  de  chlorure  d'argent,  qui  représentent  71,6  de 
chlore  pour  100  de  chloral.  : 

D'un  autre  c6ié,  o,63i  du  même  chloral  ont.  fourni 
par  le^ir  ci^mbustioii,  à  l'aide  de  Toxide  de  cuivre  9  09879 
d'acide  carbonique  et  o,o45  d'eau. 

Ces»  divers  résultats ,  ramenés  en  centièmes  «-  dosneul 

0 

Carbone 16,61 - 

Hydrogène 0,79  • 

Chlore 7I160 

Oxigène.  •  .  •  • •.  11,00    . 

100,00 

Ce  qui  conduit  à  la  formule  atomique  C^  HO.Gh?  ou 
C*  H^P^  Ch^  Ott  bien  enfin  un  multiple  quélcoûquç  de 
la  première.  En  effet ,  la  formule  brute  donilérait  : 


•  > 


DE    FBàllUÀCIE.  9^1 


à  I 


.C4f 

A=  iâ3»o4 

16.6 

H 

=   6,25 

•  * 

<>»7 

O 

^z    ioo,oo 

10,8 

0 

=f  663,96 

7ï^9 

(p3,25  100,0 


.  Xi]9.poi{l^  a4ami^»e  du  chliQrdl  ;Pf ut  «être  6xé  par  divers 
»oy$ffif$»  Ëi):^^Vila  dep^ita  d^  sa,  vapeur  déterminée  p^r 
expérience  est.égf^leà  &,i  et  &fi  la  <:alctilant  d'après  la  for« 
mule  qu'pa  yico.t  de.  doiUiQC5.  on  aurait  : 

-  ;  •:.  .  C4  .   =:  1,6864       „,^,  . 

H      =  0,0688 

'''''-'   —  '^  •       O      =  1,1026 


Ch»    =  7,338o 


*   «  « 


•  î. 


10,1958 

ï 
En  supposant  que  ceci  représente  deux  ypiumes  de 

cl^oral^  on  jurait,  en  divisant  par  deux  le  total  précédent, 
6^99  pour  ja  ^densité  de  la  sapeur  du  chlora,  ce  q.ui 
«'accorde  avec  Texpériencedire^cte^  .      ._ 

.£t  comme  ile^t  probiablc  que.  T^lomq  du  chloral,  de 
m^n^e^que  c^ui  deJa  pljipart  des  corps  ne jUres^,  est  .ca- 
pable de  fournir  quatre  v.olimçs.de  vapeur,  U  ^^"^  ^^ 
conclure  que  le  poids  atomique  réel  de  ce  corpis  corres- 
pond à  la  forwiule.C^.H^  O.2  W,  . .  \,  "        ;» 

Le  chloràl  provient  d«  Faction  duchl<ive  4ur  Talcool , 
et  comme  oetcaction  est  fort  simple ,  qu'elle  se  borne  à  éli- 
miner iderhydrogèoé  et  à  fixer  du  chjbre,  on  peut  présu- 
mer qae  la .  néactîon  s'opère  de  manière  à  définir  par 
elle-même  le  poddfi  atomique  du  chloral;  Il  faut  donc 
soumettre  le  poids  donné  par  la  vapeur  à  cette  vérifica- 
tion. La  formule  de  l'alcool  est  égale  à 

^  >    •     Cdïl^  du  chlc^at  a.  .    C»  H?  X)3  Gh^ 

.    <      Et  gagné.  ......  Ch6 

pour  produire  un  atome  de  ehlofal  par  chaque  fitome 


Hà2       '  MOURNAI; 

d'alcool,  ce  qui ,  par  la  simplicité  des  rapports  ,  rend  la 
formule  très-vraisemblable. 

Quand  on  étudie,  d'autre  part,  Faction  des  alcalis  sur 
le  chloral ,  on  Toit  que  ce  corps  se  convertit  en  acide 
formique  et  en  cbloro-forme  dont  la  formule  est  repré* 
sentée  par  C*  H^  Ch*.  La  formule  admise  pour  le  chloral 
explique  très-bien  cette  réaction ,  car  en  admettant  que 
Teâu  se  fiie ,  ce  qui  est  indispensable ,  on  a 

C«  02  H' Ch« +H»  a«  C*  H^  O'  +  C*  H^  Ch« 

Et  comme  le  chloro-forine  se  convertit  lui-même  par 
l'action  des  alcalis  en  chlorure  et  en  formiate,  les  faits 
énoncés  dans  cette  formule  seront  accompagnés  de  la  pro- 
duction d'un  peu  de  chlorure  et  d'un  peu  de  formiate, 
qui  du  moins  n'empêcheront  pas  de  saisir  le  phénomène 
fondamental. 

Ainsi,  les  propriétés,  la  production  et  les  réactions 
du  chloral  conduisent  à  la  formule  C®  H^O^Ch®,  qdî^doit 
être  adoptée,  jusqu'à  ce  qu'on  soit  parvenu  à  le  combiner 
avec  quelque  corps  connu  doué  d'affinités  énergiques. 

Salicine.  D'après  l'analyse  publiée  par  MM.  Pelouze 
et  J.  Gay-Lussac,  là  salicine  renferme  '   '^' 

Carbone 55,49 

Hydrogène <5,3S'     •   ' 

i       Oxigène.  .  .  •  . ,  .    38.;i5 


1 .  > 


Si  Ton,  cherche  quel  est  le  nombre  d'atomes  le.,  pii» 
simple  qui  convienne  à  cette  analyse,  on.  trouve  .         . 

Cl»  573,9  55,3  . 

H^o  6a,5  6,0 

0*  .  4oo»o  38j7 

xo36,4  ^     100,0 

Mais,  comme  la  salicine  est  un  corps  indifférent  et 
qu'elle  ne  forme  aucune  combinaison ,  cette  formulé  brute 
n'est  vérifiée  par  aucun  moyen ,  en  sorte  que  rien  n' em- 
pêche de  la  doubler,  tripler,  quadrupler,  etc.  ^j'-  1 


DB     PHAEMAGIB. 

Bien  plas,  rien  ne  prouve  qu'elle  soit  même  un  sous- 
multiple  exact  de  la  formule  réelle  de  la  salicine,  car, 
sans  violenter  les  nombres  fournis  par  l'expérience ,  on 
pourrait  admettre  d'autres  formules.  Mais,  en  s'arrétant 
à  ces  noml>re5  9  comme  exacts,  celle  qui  précède  est  la 
seule  qui  convienne. 

Toutes  les  fois  que  l'on  examine  un  composé  indiffé- 
rent, et  fixe  commela  saliciue,  on  rencontre  les  mêmes 
difficultés.  Pour  arriver  à  un  résultat  quelque  peu  vrai- 
semblable, il  faut,  dès'lors,  recourir  à  des  réactions  aU 
térantes  et  en  examiner  les  produits  avec  la  plus  grande 
attention.  En  général,  on  peut  dire  qu'en  soumettant 
ces  sortes  de  composés  ^  l'action  des  bases  ou  à  celle  des 
acides  ,  on  est  presque  toujours  certain  ^e  faire  naître  àé 
nouveaux  corps  d'un  poids  atomique  déterminable  et  liés 
avec  le  premier  par  des  relations  simples ,  qui  permettent 
de  définir  son  propre  atome  d'une  manière  assurée. 

En  s'arrétant  aux  formules  brutes ,  l'analyse  organique 
ferait  un  premier  pas.  Quand  le  poids  atomique  est  fixé 
par  des  expériences  convenables,  on  en  fait  un  second 
bien  plus  essentiel  que  le  premier.  Enfin,  quand  de  ces 
formules  atomiques  ressort  une  conception  explicative^ 
capable  de  lier  entre  eux  de  nombreux  phénomènes  et 
propre  à  faire  prévoir  de  nouveaux  résultats,  on  peut  dire 
que  pour  ce  point,  du  moins,  la  chimie  organique  s'est 
élevée  au  rang  d'une  véritable  science.  C'est  ce  troisième 
point  de  vue  qu'on  essayera  d  apprécier  dans  le  chapitre 
suivant. 


r  r  ■  '  »... 

'  De  la  compô^tidn  de  quelques  hèmincisorgaftiques.^ 

i.     '  '       '■'.,:  •'  •     •      .    . .  •:     ;   ■  • 

L 

Extrait  des  Annales  de  pharmacie,  tom.  YI,  cahier  3. 


r  '  1 


HUîMS  DE    TÉRÊBSNTinilB.  «      *  ♦ 

AvJUidle^  de  térébenthine  des  Kosges» 

M.  le  docteur  Mougeot  de  Bruyères ,  cophu  par  sa 
collection  de  cryptogames  des  Vosges  ,  a  eu  Ja  complai- 
sance de  nous  envoyer  de  celte  contrée  de  la  téréhen- 
tbine,  en  nous  indiquant  en  même  temps  sa  préparation. 
Voici  ce  qu'il  nous  a  communiqué  par  écrit  : 

L'écorce  des  abies  pectiï^ata  (Decand.  ) ,  pînus  picea 
{^L,)j  s'enfle  un  peu  en  été,  forbiedes  endroits  sâillans, 
qui,, remplis  de  térébenthine,  sont  percés  avec  lé  bout 
pointu  et  •  ouvert  d'une  corne;  la  corne  ,  fermée  par 
l'ouverture  large,  se  remplit  bientôt  de  poix  qu'on 
recujBille  en  la.  faisant  écouler.  Les  babitans  du*  pày$ 
rappellent  poix  claire,  pour  la  distinguer  cje  lu.  poix 
dure  .que  leur  fournissent  les  àbies  eoccélsa  (t)ecând.)^ 
pinus  abies  (L.)  ;  toutes  les  deux  sont  recueillies  en  été. 
La , térébenthine  gu'on  obtient  de  cette  manière  est'blaû- 
cbe  ,  tï'ansparente ,  très-fluide^  elle  a  une  odeur  agréable 
et  aromatique  ;  elle  a  été  analysée  par  Caillot,  qui  la  trouva 
composée  de: 

Huile  volatile 33,5 

Résines  différentes 63,44 

Matière  extractive  et  acide  snccinique.  .  o,85 

Perte.    .   .    .• a, 21 

Par  la  distillation  avec  de  l'eau,  nous  avons  obtenu  de 
cette  térébenthine  à  peu  près  la  même  quantité  d'huile 
que  celle  indiquée  par  Caillot.  L'eau  qui  reste  avec  la 


t 


colo^liâpQè  dansle  vaee  diatiUaioire  B'a  poiiat  de  réaolioo 
&ur  les  couleurs  végétales ,.  et  ne  précipitait  ni  par  le 
soDB-acétate  de  plomb.ni  pat  ks  sels  de  fer;. évaporée 
après  y  avoir  ajouté  quelques  gouttes  d'ammoniaque  ^  là 
iiqueur  coxioentrée  précipitait  Irèsrpeu  ea  blanc, par  ces 
sels.  Caillot,  Unverdorbea,  Sangiorgia,  ont  prisi  ce  - 
résidu  pour  de  lacide  succinique  ;  Moretti  croyait  y 
trouver  d£  lacide  acétique,  tandis  que  Marabelii  la  cru 
un  acide  résineux;  à  juger  d'après  le  précipité  que  nous 
avons  obtefno,  ropi&ion  de  Marabelii  nous  parait  la  mieux 
fondée» .  , .    . 

L'huile  cribtejiue  de  ia  térébenthine  décrite  plii6  haut , 
fut  distillée  sur  une  nouvelle  quantité  d  eau ,  après  quoi 
on  Ta  misé. en  contact  quelque  temps  avec  du  chlorure  de 
calcium  ;  alors  elle  devint  parfaitement  incolore  et  posséda 
une  odeur  très-agréable  analogue  à  celle  de  Thuile  de 
citron;  elle  fut  ua  peu  plus  soluble  daùs  l'alcool  que 
l'huile  de  térébenthine  du  commerce,  l'alcool  anhydie 
'sy<  m^ié.dans  tout£S)'lça  proporiioas  ;  soa  poids  Apécir 
fique&t  698^0  à  1 5  degrés,  le  point  de  rébuUitionsà  i&5^ 
•Deux  ânatysea  oint  donné  : 


'        II! 


j;..  . 


"^   .    'Carbone. ,.  -  ...  68,6,7     .(i)       Çarbane.    .  •  .    88,4^   '    .•. 
..'      r  Hydrogène.  .  .     ïi,4o  Hydrogène/,*.     11,64 

ioq,07  .  ,     .,    100,06    .    .  ,    ' 


'..!■'   i.'    /'«     ,        '.    i 


i  « 


B .  Huiles  de  templîn  "(  templinôl  ) . 

m 

On  obtient  cett^  liuile  en  Suiëse,  en  distillant;  le^ 
fruits  àa  pinu$  mugho  ^  .2^\tc  de  Teau;  telle  qu'on  la 
trouve  dans  le  "commerce,  elle  est  peu  colorée,  et  d'une 
odeur   agréable   par  son    analogie  avec  celle  de  fleurs 

d'orangers  ;  eçi  la  distillant  avec  de  Teau  nous  l'avons  ob- 

,-  '.■,■■■ ,,  — \ — -— ^ — -— 1 — j — 

(i)  Les  an^lyjtes  dpnt  les  résaltatç  soi^t  indiqués  dans  Ip  mémoire» 
ont  été  faites  an   înoyen   de  ï'oxide  de  cuivre   et  avec  l'appareil  do 


•      \ 


t 


X 


226  JOURNAL 

tenue  parfaitement  incolore  et  avec  un  peu  moinsil'Oileûr; 
pour  la  dépouiller  de  toute  l'eau  nous  l'avons  mise  na 
contact  avec  du  chlorure  de  calcium.  Sa  solubilité  dans 
Talcool  ordinaire  est  la  même  que  celle  de  Thuile  précé- 
dente ^  à  Talcool  absolu  elle  s'unit  en  toute  proportion ,  à 
i65^  elle  entre  en  ébuUition. 

Première  analyse. 

0S'*,47B  hnile  nous  ont  donné  i,52o  acide  carbonique  et  o,5eo  ean. 

DeDxiitDe  anal^e. 

psr*,6245  haile  nous  ont  donné  I1991  acide  eai^oniqneet  o,656re$M* 

La  composition  suivante  correspond  à  ces  analyses  :. 

'    Carbonique.  .  .  67,95  Carbone*  ...  88,19 

Hydrogène.  .  .  11,67  Hydrogène..  .  ix>67 

99»57  99»^ 

C.  Huile  de  térébenthine  du  commerce. 

L'huile  de  térébenthine  ordinaire,  telle  qu'on  la  trouve 
dans  le  commerce,  est  fréquemment  colorée  en  jaune, 
elle  aune  odeur  empyreumatique  et  désagréable,  eil« 
contient  une  résine  qui  s'est  formée  par  l'oxidation  de 
l'huile  en  dissolution ,  en  outre  elle  contient  un  stiéaro^- 
tène  qu'on  peut  en  séparer  d'après  Margueron ,  par  un 
refroidissement  jusqu'à  —  17**;  ce  stéaroptène  fond  à  y®, 
on  peut  parfaitement  séparer  ces  deux  corps  en  distil- 
lant l'huile  avec  de  l'eau.  L'huile  se  dissout  dans  douze 
parties  d'alcool  à  SS"",  et  en  toutes  proportions  dans 
l'alcool  absolu,  l'huile  non  rectifiée  entre  en  ébuUition 
d'après  notre  observation  à  1 5o  degrés. 


<-•  ' 


D*après  Despretz  à.   ......*..*  .  i56|&- 

Récemment  rectifiée  d*après  Ure*  .  .  i5a       .    x    . 
Huile  ancienne  d*après  le  même.  .  .  .  i58 

Son  poids  spécifique  est,  d*après  Sanssnre.  0,86  à  aa* 
Id.  Despretz.  0,87  à  10 

Id.  Brisson.  .  0,86  à  3i 

Haile  rectifiée  d'après  Guibourt 0,87  à    8 

Par  des  expériences  que  nous  citerons  plus  loin,  nous 


DB    PHÂHMACIE.  2^^ 

croyon|$  {iidafoir  prouver  qae  l'huilé  de  térébeblhine 
est  composée  de  deux  hùile»  isomères ,  dans  dep  rap^ 
ports  diflérens.  Cette  opinicMi  a  été  émise  déjà  par 
Theoard.  Pour  obtenir  pour  notre  analyse  une  huile 
parfaitement  pure,  nous  l'avons  distillée  à  différentes 
reprises  sur  de  la  chaux  vive ,  après  quoi  nous  l'avons 
mise  en  contact  avec  du  chlorure  de  calcium  fondu ,  pen- 
dant uû  temps  ass^z  long  ;  aprè^  avoir  subi  ce  traitement , 
ette  fut  parfaitement  incolore  et  elle  avait  perdu  une 
partie  de  son  odeur  désagréable* 

•  Pretnièro  anâljse* 

QSr*»394  hwHe  nbai  ont  donné  i,^j  acide  oarboniq[ae  et  o^o*  eau*.  - 

Beuiièm*  analj9«. 
ogr',477  l^^i^c  nous  ont  donné  i,5i^  acide  carbomc^ae  et  497  .^^^' 

La  compositiojçi  de  l'huile ,  calculée  d'après  ce»  ^^ux 
analyses ,  donne , 

Analyse  i.  Analyse  t. 

Carbon^.  .  .  .  87,66  Carbone.  .  .  .  $ÎB,o5 

Hydrogène..*  ii,33  Hydrogène..-.  11,57 

98.39  99.6^ 

Le  nombre  des  atomes  calculés  d'après  ces  analyses  se 
trouve , 

Analyse  calenlée  <l*a|»ré»  les  atbmes. 

10  atomef  de  carbone.  .  .  7,64370         Carbone..  •  »    8S,4?.'   •'• 
16  atonies  d'hydrogène.  .  0,99824         Hydrogène...    11, 54 

|00,Q0 

Par  compar^on ,  nous  faisons  suivre  les  analyses  de  . 
l'huile  de  térébenthine  qui  ont  été  faites  jusqu'à  ce  jour  : 

fionton  tab,  s  '  Siossare.         Herrmân.  Oppenfian.         Vvm»»*' 

Carbone.    .     87.6  87,788.  88,88  84,593a  884 

Hydrogène.      ia,3  11,646  11, ia  u.7349  "»^ 

Oxigène,  .  .       »  »                   •  3,6728  • 

Aiiote»  .  .  .  r'    »  0,566            »  »    .•  .    •  ;* 

I  I  I         •         I     I  II  w—  ■     «  I  "  ■  ■ 

^,9         100,000         100,00         loOfôdoo-       '  1010,0 

L'iode,  le  chlore,  l'acide  nitrique ,  le  potassium  et  lés 
alcalis  se  comportent  absolument  de  la  même  manière , 
avec  ce»  diverses  huiles  ;  le  potassium  s'y  conserve  sanis 


all^ratioiii  la  ciiaux  vivç  leur  enlève  la  copieur  JMioMrq 
et  en  partie  leur  o4eur  désagréable.  -     , 

Camphre  de  ter^e/itAi/ie.  (Berzélius ,  torn.  V,  ^.  itgS. } 
Pfous  d^;vons  ce  camphre  à  la  bonté  de  IVJL  le  professeur 

Buchner»  Boissenot^  Perdez  et  Cluzel  ont  &xjt  lobseif^ 
▼atioa  qiie  si  l'on  expose  rbutle  de  térébenthine  dfiiis 
un  appareil  distillatoiro  à  Une  ftempératuce  de  +&^ 
pendant  un  temps  assez  loQg,  il  a'en  sépare  du  camphre. 
Celai«<ci  se  sublime  dans  la  partie  Gupérieure  dès  yaaes , 
ou  si  l'on  distille  Thuile  après  l'avoir  chaufiée  assez  long- 
temps ,  il  se  sépare  en  cristaux  du  produit  de  la  distilla- 
tion. On  ne  saurait  pas  confondre  ce  camphre  avec  cet 
autre  qu'on  obtient  en  exposant  l'huile  à  un  froid  de 
17  degrés;  ce  dernier  présente  des  propriétés  tout-à-fait 
différentes,  il  se  fond  déjà  à  7  degré$,  d'après  Boi^senât, 
Persoz  et  Geiger  ;  on  n'obtient  ce  caJOiphre  que  d'une  huile, 
ancienne  distillée  avec  de  Teau,  mais  jamais  d'une  hjiile 
récente. 

Ce  camphre,  dit  de  térébenthine,  cristallise  en  colonnes 
droites ,  rectangulaires  ou  rhomboïdales ,  unies  en  touffes. 
Use  fonda  i5o degrés  et  se  volartilise «ans  décomposition 
entre  i5o  à  i55  degrés;  il  se  sublime  aussi  facilement 
que  l'acide  benzûCque  sur  dès  efaarbons  incandestens  ,  et 
•dan^.Ia 'flantme  de  la  lumière  (^une  chandelle)  41  s'éra*- 
pore  sanst  s'epllammer;  il  se  .  dissout .  dans  •  deux  cents 
parties  d'eau  froide,  dans  douze  parties  d'eau  bouitlante*, 
ainsi  que  dans Talcool,  dans  l'éther, clans  les^huiles gras$^ 
et  volatiles.  Si  Ton  dissout  ce' camphre  dans  l'huile  de 
pavot  au  moyen:  de  la  ^chaleur,  il  s*en  sépare  sous  forme 
;Cri9taIUn]e  par  le. refroidissement  ;  il  se  dissout  dans  l'huile 
4s  tprébejatb^sne  au  mojrep  die  la  cbaleux:,  sao?  3Q  séparer 
p^ç  le^i;^ro^di^ement  de,çiBtt.ç  di^s^lutipn.  li'.eaujlep^éçi- 


DK    l>HÀttMA€IE.  !339 

pilie'^  seè(' diBrâlutions  alcoôMqu^s;  La  petite  quanréltl  . 
èe  ce  cainphi*^  qui  était  à  ndtre  disposition, 'ne  hottê 
permettant  pas  de  le  purifier  par  des  opéniUons  uilé* 
ri^ures ,  celui  que  hous  arons  employé  poufp  l'ànalyscf  a 
pM  coiïfenir  encore  lin  peu  de  Tbuile  adhérente. 

os^r.^ii*^  de  matière  nons  ont  donné  o,3oo  acide  carboniqae  et  o,i^8éau. 

Sa  composition ,  calculée  d'après  ce  résultat ,  donne  : 
Le  nombre  suivant  des  atcfnïei  correspond  à  l'analyse , 

Compcûdon  calculée  d'aprèt  les  atoma* 

10  atometf  de  catbètt^  ,  .17^6487    '  Qaithùàti'\»K\*p^^ï§ 

ao  d*hydrogène.  .  i,a4^  Hydrogène.  .  .  ^«44-  - 

a  d'oxigène.    .  .  2,0000  Oxigéne*    >  •  •  x8,36 

■'■'■••         ^,99 

Si  Ton  considère  la  composition  cliimique  de  ç^  cam- 
phre 5  on  peut  voir  tout  de  sorte  qu'il  est  composé 
de  I  atome  d'huile  de  térébenthine ,  plus  i  atome  d'eau 

CIO  H16 -}.  H*  6^  =  C^o  Ô^^  0^ 

Si  l'on  voulait  tirer  une  conséquence  ultérieure  du  ré- 
sultat de  cette  analyse ,  «ce  serait  .celle  que  la  formation 
de  ce  camphre  ne  demande  que  la  fixation  d'unô  certaine 
quantité  jd'èau. 

Colophone. 

Pour  obtenir  un  produit  parfaitemept  puJT  pour  no^ 
recherches,  nous  avons  séparé  nous-mêmes  la  colophone 
de  la  térébenthine  des  Vosges,  et  nous  ayon^.fait  nos 
expériences  sur  cette  matière.  Le  résida  de  la  distillatîoh 
de  rhûile.  de  térébenthine  pcéparée.  "par.  jaoiis-mémês ,'  a 
été  mis  en  ébuUition  assêi  lông-tenlpîi  "alVec  de  l'eau  re- 
nouvelée plumeuTd  Cois  pour  en  sépai:er  toute  hwle.vcda- 
tile  ;.  son  odeur  ayant.  iUsjjparu  ei»|ièreiiiiQn|  y  noua  avons 
veirâéla  colophane  dans?  un  ermite  t  dVgcsit^  où  elle.ç 
bwiUî  encorb  qiielqui^  tempf  sans  «au  ;  elte  éf ait  àolocétt 
en  jauipe.,  .trià/^tran8paf eate^  friaUë  >  .tiri»-5olbble  dana 


j330  JOURNAL 

rdleool  y  dans  Téther,  dans  les  huiles  grasses  et  volatiles, 
sa  dissolution  éthéri(}ue  nous  la  fournit  parfaitement 
blanche  ;  après  Tévaporatioa  de  1  ether,  eUe  est  parfiai"- 
tement  soluhle  dans  l'alcool  absolu,  aussi  bien  que  dana 
lacide  nitrique  (avec  dégagement  d acide  nitreux)^  et 
dans  les  différentes  huiles  de  pétroles  que  jious  décrirons 
plus  bas. 

Première  tnalyte. 

oe^-,3^  de  matière  nous  ont  .donné  i,xia  acide  carbonû]!^  et  (v363  eaa. 

Dciuième  «Daljse. 

11  .  .  . .  ' 

oS'>,5xa  de  matière  nous  ont  donné  1,468  acide  carbonique  et  0,4^8  eau. 

D  après  ces  deux  analyses,  la  coloph(me  serait  composée 

de  :  ^i^ 

Analyse  i.  Analyse  a. 

Carbone.  .  .  .     80,04  Carbone.  .  .  .  79,27 

Hydrogène...    10,01  Hydrogène...  10,  i5 

Oxigène.  .  .  .      9,95  .Oxigène.  .  .  .  xo,58 

^•mmmmimmÊÊÊmmm  «m       i  ■  ■    ■      m 

100,00  100,00 

Le  nombre  des  atomes  calculés  d'après  ces  analyses 
serait  : 

Composition  calculée  d'après  les  atomes. 

ko  atomes  de  carbone.  .  .  .    7,64370  Carbone.    .  .  .    79,28 

16  d*hydrogène.  .  .  ..    0,99824  Hydrogène.  .  .     10, 34 

I  d*oxigène x,oo6oo    ■         Ozigène.   .  .  .     10,37 

Les  analyses  de  la  colophone,  faites  auparavant  ^  ont 
donné  les  résultats  suivans  : 

G.>L«  et  Thenard.         Thomson.  Uré.  Saussure. 

Carbone.  ....      76,944  63,24  73,6  77.4°^ 

Hydrogène.».  .       10,719  12,64  12,9  9>65i 

Ozigène i3,337  25,12  i3,5  x3,o47 


100,000  100,00  100,0  200,00a. 


Gomme  nous  l'avons  déjà  fait  observer  plus  haut,  la 
colophone  que  nous  avons  soumise  à  l'analyse  était  un 
peu  colorée  en  jaune ,  cette  couleur  provient  probable- 
ment de  Faltération  d  une  petite  quantité  de  résine  par 
l'action  de  l'eau,  altération  quç  nous  n'avons  pu  ém^ 


DE     PIIAaMAGIS.  â3l 

pécher.  C'est  par  ce  fait  que  nous  nous  rendons  compte 
de  cette  légère  perte  d'hydrogène  que  nous  ayons  suhie 
dans  ces  analyses.  ~  .    .  -s        * 

Par  cette  analyse ,  et  par  la  formule  des  atomes  calculés 
d'après  celle-ci ,  on  verra  facilement  que  la  formation  de 
cette  colophone  tient  à  ce  que  l'huile  absorhe  de  Toxigène, 
ce  qui  s'explique  par  la  formule  suivante  :  C'°  H^^  rf-  O. 
On  pourrait  donc  considérer  la  colophone  comme  un  oxide 
de  l'huile. 

Selon  Unverdorhen ,  la  colophone  est  formée  de  deux 
résines ,  l'une  est  soluble  dans  l'alcool  froid  à  72*^ ,  tandis 
que  l'autre  ne  se  dissout  que  dans  la  double  quantité 
d'alcool  chaud;  ce  dernier  cristallise  par  le  refroidis- 
sement. Toutes  les  deux  forment  des  sels  avec  les  alcalis 
qui  présentent  parfaitement  les  mêmes  propriétés ,  toutes 
les  deux.se  dissolvent  dans  l'acide  sulfurique,  et  après 
avoir  été  précipitées  de  cette  dissolution  sont  parfaite- 
ment identiques. 

De  même  que  nous  considérons  Thûile  de  térében- 
thine comme  composée  de  deux  huiles  isomères ,  qui 
avec  l'acide  hydrochlorique  forment  deux  composés  dif- 
férens  l'un  de  la utre,  quoique  de  la  même  composition 
f  himique^  on  pourrait  aussi  admettre  dans  la  colophone 
deux  résines  isomères  y  qui  se  comportent  diiiéremment 
avec  l'alcool. 

Combinaisons  de  Fhuile  de  térébenthine  a^ec  Facide 

Ii/droçhlorique, 

La  réaction  de  l'acide  hydrochlorique  sur  l'huile  de  té- 
rébenthine donne  lieu  à  deux  produits  diiférens  :  un  so- 
lide, dont  la  découverte  est  due  à  Kind,  et  qui  a  recule 
nom  camphre  artificiel  A  ;  l'autre  liquide  B. 


sSâ  joubnaL      ' 

! 
Produit  solide.  .        ,      , 

« 

Analyse  i.  ogr.,5io  de  matière  nous  ont  donné  1,096!  aeide  earboniqtté 

^  et  0^4^  eau. 

Analyse  q.  o£^-,44^  ^^  ms^tière  noas  ont  fourni  1,12a  acide  carbonique 

et  0,396  eau. 

La  quantité  de  carLone  et  d'hydrogène  calculée  d'après 
ces  deux  analyses,  on  obtient  : 

Analyse  I.  Analyses. 

Carbone.    .  .  .     70,20  Carbone.    .  .  .     ^6,50 

:    Hydrogène»  .  .     f^,oi  >  Hydrogène.  •    .'    io,oto'  •    '^ 

Chlore.  •  ;  .  .     ig^^  Cbtore-  .  .  -^  .    19*^4.  : 


-  Pour  déterminer'la  <jtrantité  du  cbloré  cénlemie  dan^cè 
eamphre,  noeis'  en  avons  introduit  une  certaine  quantité 
dans  un  tube  de  verre,  arec  de  la  chaux;  vive  en  pduiirè 
grossière  ;  en  chauffant  ensuite  jusquW  rouge ,  il  $^  sé- 
pare du  charibon  et  îi  se  forme  du  chlorure  de  câlcimh: 
Ce  dernier  fut  recueilli  avec  beaucoup  de  $oin  dànis  uifi 
verre  avec  de  Teâu ,  dissous  eifi^^iite  dans  fadde  nitrique 
pur;  après  avoir  séparé  le  feharbon  par  la  filtra tioh ,  la 
liqueur  a  été  précipitée  par  le  nitrate  atgcntique.  Après 
que  le  chlorure  arg<^ntique  formé  9^  fui  parfaitenjent  dé* 
pose  ^nous  avons  décanté  la  liqueur  surnageante;  le  chlo- 
tureargentiqùe,  transvasé  ensuite  dans  une  petite  capsullè 
'  en  porcelaine ,  y  a  été  lavé  jusqu'à  ce  que  Feau  de  lavage 
ne  précipita  plus  par  Tacide  hydrochlorique.  Ensuite  on 
a  ^pàré  Teau  par  Tévaporation  au  bain-marie;  enfin  on 
Ta  chauffé  jusqu'à  le  faire  foadre  a  peu  près.  On  la  fait 
refroidir  sous  une  cloche  de  verre  à  côté  de  lacide  sulfu- 
fîcriiiéV après  quoi  la  quantité  du  chloruré  argéiitïque  a 
e^è  dëtierminée  aii  moyen  de  la  balance.  Dans  la  pre- 
icïiifé  analyse  nous  nous  aperçûmes ,  par  le  calcul,'  d^^unô 
perte  de  i  pour  loo  de  chlorut'e';  nous  fumés  portée  à  en 
attribuer  la  cause,  à  ce  que  la  chaux  vive  en  poudre 
grossière  n'absorbe  peut-être  pas  toute  la  quantité  de 


• 


DE    PHAHMACIB.  â33 

cUorei  Nott$  nous  sommes  servi  plus-  tard  de  l'h ydirisite 
calcique  récemment  n^gî ,  et  alors  nous  n'aYÔifïs  pas 
éprouvé  dé  pert^.  .  .    >    . 

Chlorure  pour  loo  partitt. 

'  .        I.  argtnliqtte.         .    Chloré. 

Aaial}»e  i.  o, 726  de  matière  noms  ont  dpané  ,o,537  ,       18,37 

a  0,960  0,735  iS.SS" 

*  i.-ayS                     i  0,975  ^ï6;l$6 

4  -0*854  o»666.^  ...  iSba4 

5  0,647  .  ..A^..      ;  'Si48 
l)ans  les   analyses,   n°'.  4  ^t  5,   nous  avons  employé 

rhydrate  caickjue  récemment  rougi  pour  décomposer  le 
camphre. 

Les  analyses  que  nous  avons  faites  s'accordent  avec  la 

formule  des  compositions  suivantes  : 

.  ■  »       ■  •  j 

Anal/se  etleoléf  d'après  lea  atomes. 

- 1«  «tiiiies  de  carbone.  .  .    7,64370        ''    Carbone.  . '.     70,01$ 

17)  •  d'bysdrofii&Qe,    .     Û06076  Hydrogène..      9,717 

I  de  chlore.  .  .  .    a,ai3a5   .        Chlore.  .  .  .    sio»aja 

Composition  du  camphre,  artificiel ,  d'après  .,     ,. 

Houtoft  Iiâbillardière.  Oppermâna» 

Carbone .•  •  •     76|39   .  .    Carbone.  .  .    7^,8073 

Bydtogène .  .      9,63  '  '     ÎHydrogène. .  '  8,980a 

Acide  hydroohlonqiie.  •  .    i4^'  •  ->  Chlore.  :  * .- .     i8,aio6 

>   Par  la  formule  atomistique  calculée  d'après  cette  analyse  ; 

et,  d'après  ces  analyses  mêmes ,  il  est  facile  de  s'apercevoir 

que  le  camphre  artificiel  €fst  formé   d'tin  atome  d'huile 

de  térébenthine  et  d'un  atome  d'acide  hydraçhlopque  ^ 

opinion  qui  a  été  émise  déjà  par  M.  ])ttmas. 

CioH»6-f-ClH. 

Oppeiinann  a  adopté  la  formule  ^uivai^te  : 

C24  Hl!^  +  a  Ci  H.        .)     .      i 

Huile  Uqûîde  proi^nant  de  la  décomposition  du  camphre 
"  "{urtifihidl  i  ^dônt  bn  a  enlevée  tout   t acide  hydrochlo- 
riqu^  {Hadyl). 

P'est  Oppejrmaon  qui  prépara  le  premier  cette  huile 
en  déqçmposant  le  camphre  artificiel  par  la  chaux  vive , 
yiX.^.jinnée»' — jii^ril  i834«  16 


^34  iOUANA'L 

il.I^  4î^î^l9  ^  travi^rsuD  iMb^  ^diaud  juaquà  ce  qiu'eUe 
eul  perdi^  sa  çquleur  af.  lout  squ  âcide^  Il  U  4écnl<o(>nuliie 
une  matière  fluide  épaisse ,  d'une  odeur  aromatique  ^  qui 
se  durcit  déjà  à  10°. 

Nous  avons  obtenu  ce  produit  par  la  méthode  indiquée 
par  Op{>érmann  ;  Igfpf es  Tavoii^  rectifié  âur  de  la  chauY  vive, 
nous  avons  obtenu  une  matière  peu  colorée^  d'une  odeur 
très-aromatique,  età  o"  parfaitement  fluide ,  <^OTtim'e  l'huile 
de  térébenthine.  En  la  mettait  en  contact  avec  du  pplfis- 
slum  ,  on  ne  .pouvait  apercevoir  aucune  bulle  d'hydro-^ 
gène  ;  avec  l'iode ,  la  potasse  caustique;  avec  les  acides 
sulfurique  ^t  nitrique,  elle  se  comportait  comme  l'hiiile* 
de  térébentnine. 

.  Pour  l'obtenir  parfaitement  incolore  pour  Vanaljse  , 
nous.  l'îiYons  distillé^  à  diiTér^ntes  reprise^  aveçiju  potas- 
sium; 7.  elle  ne  perdait  p^rlà  aucune /dés'  propriétés 
que  ïïous  venons  de  lui  avssigner,  elle  restai t;  même  sans 
aucune  altération  pendant  deux  iriois.' Avec  le  ga'a  hydro- 
chlorique  »ëc,  elle  fournissait  tout  dé  suite  du  camphre 
artificiel.  Son  poids, spécifique  est  à  i5°de  o,87,,.son  point 
d'ébullition  =  145"^.' La  deriiière  portion  OJHèiçue'' par  la 
recti^cation  ,  qui/était  coloriée  >,  n  entrait  coi  ébullition 
qVà  i&4^.  [ 


.J  t  *        •  '  9  \  »       é  0  s» 


,  etp,6j[5  e£m.       ,    . ..  ,       ,         .    , 

•AnWly^ié  a.   ovi^>;6{6'  de  matière  iioùs  ûht  Abnnë  1,970  d'àclàe  carbbniq'iie 

La  composition  suivante  cpmQspond  à  cette  analyse. 

Analyse  I.  A|»^pe>î      •      \\ 

Carboné.    .  .  .  .."88,86  88,4a 

Hydrogène.  .  .M.  .     ii,âB     ^-  '  11*59 

est  ,  1   .      .  V  ■       . 

Analyse  calculée  a'après  lesMÔmet. 

10  atomes  de  carbone.    .  .     7,64370  Carbone.    .  .     88^^ 

•  '::  16     :         dr«iydt<ègéhe.    .   ' 0,1)9817  =  «EydfigêheP.  ^MM 


DE  .rHA.R4tA.GiE.  a35 

Opperm^tH)  J^  ywk^ié  à  oelte  oiaiière  la  oompbsîiSon 


$uiv^nte 


>it  ii 


Carbpne^    .    *  .  ^  *  ».  .    68,4^.      ^  r  t 


Hydrogène 11,8^0 

ioo,33o 

Huile  proPeHtiht  de  la  décomposition  du  produit  liqùideB, 

Pour  obtenir  la  base  de  la  combinaison  fluide,   nOBB 

avons  employé  iQ.ménue  mQy^n  que  pour  la  Qoml^iQ^iion 

solide-: i^'buile  fluide oblepueavait  uned^nsité. d«  O9S6 1 

«Dirait  en  ébnllitiop  k  l'i^'^t  Thuile de  térébenihipe  ,Qrd]r 

nuire  étaqt  isomère  avec,  la  ba«e  du  i^amphre  artificiel ,  U 

est  de  toute  évidwce  que  la  base  dq  produit  liquidée  doil 

auscii.  être  isomère  avec  la  même  huile. 

En  résumant  les  résiiUats  précédens  des  expériences 

analytiques  sur  l'huile  de  térébenthine  et  ses  coinbiQ94'^ 

sonst  on  trouver^  quç  toutes  les  espaces  d'huiles  dei  tér^n 

benthiae  à  Tétat  .de  pure.l^é  so^t  ideptiques  dans  leur  çoinr. 

position».  L'erreur  qu^  préseaate  l'analyse  de  l'buitet  de 

térébepf^l^ine  du,  commerice»  par  M,  Opperpaon,  doti 

être  attribuée  seulem^pt  à  ce  que  cette  huile  c^ateoait 

^j^QiTQ  ()ç  leau.f  qupn  jpie.peut  en;  séparer  par  la  di&tiln 

Ution  .(jTjectifipation)  sur  4u  qhlçrur^  4^  calciMni)  vuque 

son  point  d'ébullition  e^t^ç^juiie  t,empérature  p^u^  él<3vée 

que  .celle;  ou  le  chlorure  de  calcium,  4^g^e,  §<m[^(.^i|4  pq 

parvient. ais  coatra^e  à  If  dépouiller  4^.  ^(;>â)(^p/).'ei)<Iat 

faisfgat.  digérer.  ^  macé^e>*,  ).,  seulement  avec  ;  çe)Se|i:  à/]{|^9mr> 

péra(,u?re  çrâinair^Çf  La^spi\pliûi^  .4^  V'Oxig^ijie)  par  l'ihwlft 

4e  térébeçithiAe ,  iqui  se  f^it  4'uue  imni$re|„e|$rêm§i^€\i;^t) 

rapide  si  l'hqil^.es^l.eq  cqjfi^iiçtayeçJ'air.atmçs^phér^yQ'; 

e^,  s^i^tout  dans  la  d^illa^Uon  où  le^  vap^i^rf  ,4e  l^Àl«^ 

s^  mêlent  ayeo.J'air,  exi^ê  e^  poutre; ^.avaqt  l'analysQ,^ 

qu'on  n'exppse  l'huile  au  copM^ot  de  l'air  qi^p  le  mp^pa 

ppssib^ç ,  sans  cela  il  est  impossible*  d'éviter  de  petites 

erreurs.  ,       .  .0  -> 

16. 


256  JOUBNAL 

La  formation  dé  deax  combinaisons  dîflërentes  (dont 
Tune  est  liquide  et  l'autre  solide  )  par  la  réaction  du 
gaz  hydrocblorique  sur  Thuile  de  térébenthine ,  rend 
déjà  très-probable  que  ce  corps  présente  un  mélange  de 
deux  builes  isomères ,  et  que  les  propriétés  différentes 
des  huiles  de  térébenthine  du  commerce  s'expliquent  par 
les  didérens  rapports  dans  lesquels  existent  l'un  et  l'autre 
de  ces  principes. 

'  On  passe  de  cette  suppôsitifHi  h  la  conviction,  en 
examinant  les  produits  qu'on  obtient  en  déct)mposant  sur 
la  chaux  vive  ces  deux  combinaisons  avec  Tadde  hydro- 
cblorique. D'après  les  caractères  extéWeui's,'on  ne  sau- 
rait distinguer  de  l'huile  de  térébenthitie  pnire  ni  de  l'un 
ni  de  l'autre,  lorsqu'ils  sont  dépouillés  de  tout  l'acide 
hydrocblorique.  Le  poids  spécifique  est  à  peu  près 
égal  ;  mais  le  point  d'ébullitiôn  de  Tuti  est  très-diflérent 
dé  celui  de  l'autre.  L'huile  liquidée  de  la  combinaison  so- 
lide entré  en  ébullilion  à  i45* ,  tandifeiqtie'' celle  de  îa  com- 
binaison liquide  bout  à  i34<^.  Il  est  hors  de  tout  doute 
que  la  composition  des  deux  huiles  est  parfaitement  iden- 
liqueyvu  que  celle  contenue  dans  le  camphre  artificiel 
ne  diffère  sous  aucun  rapport  :dè  la  composition  de  rhuile 
de  .térébenthine'  orditiàire  à  Fétat'  de  puriété ,  qui  pré- 
sente un  mélange  des  deux  huiles.    ' 

Par  l'analyse  de  la  colophonè  des  combih'ais'ôns  de  l'a- 
cide hydrocblorique  avec  l'huile  de'  térébeht'biiye  et  du 
camfphre  de  cette  huile,  nous  croyons  avoir sufBs'Jmment 
caractérisé  cetie  combinàison;de  carbone  et  (l'hydrogène , 
comme  radical  organique  '  in^sfrîable  ;  la  colophonè  est 
l'oxidè,  ledit  camphre  l'hydrate  de  ce  radical.  Les  deux 
résines  différentes  qui,  d'après  Unverdorbién',  consti-' 
tuent  la  colophonè,  doivent 'sans  doute  Feur  formation, 
Fune  à  cette  huile  qui  forme  la  base  de  la  dombinaison 
Solide^  et  latitre  à  cette  huile  qui  forme  là'  base  de  la 
combinaison  liquide  de  l'acide  hydrocblorique  avec  Phuile 


».♦' 


DE    PHARMACIE.  25j 

de  térébenthine* V  mais  il  est  évident  que  les  radicaux  , 
aussi  bieci  que  leurs  oxides ,  doivent  être  isomères  dfins 
leur  composition.  C'est  pourquoi  nous  avons  cru  plus 
sur  dfi  faire  l'analyse  de  la  colophonëUans  en  isoler  les 
deux  résiniîa.  Quoique  la  composition  de  l'huile  de  té- 
rébenthine ^  «indiquée  par  Dtinias,  ak  été: confirmée  par* 
notre  analyse  y  nous  croyons  néanmoins  devoir»  révoquer 
en  doute  la  supposition  théorique  qui  donnait  le  nom  de 
camphùgène  à  Thuile  de  térébenthine.  Du  reste,  nouft  ne^ 
voulons  point  nier  l'existence.d'un.  radical  analogue  pour 
le  camphre  commun  :  car,  en  comparant  la  formule  de  la 
colophone  avec  celle  qui  exprime  la  composition  du  cam- 
phre ,  on  trouve  qu'elles  sont  parfaitement  identiques. 
Quoique  ceci  ne  puisse  plus  être  regardé  comme  im* 
possible,  la  cause  de  la  diversité  de  ces  deux  corps  nous 
paratt  cependant  être  fondée  sur  un  autre  arrangement 
des  élémens  (atomes),  ou  ce  qui  revient  au  même  sur 
un  radical  d'une  autre  composition.  II  nous  paraît  moins 
vraisemblable  que  le  campbre  soit  un  oxide ,  cas  dans  le- 
quel il  se  combinerait  probablement  avec  les^ alcalis  nous 
préférons  le  considérer  comme  un  stéarophène<^ 

Nous  avons  jugé  convenable  de  donner  des  noms  parti- 
culiers aux  diflerentes  huiles,  qui  constituent  l'huile  de 
térébenthine  ;  nous  donnons  le  nom  de  dadyl  à  celle  qui 
forme  avec  l'acide  hydrochlorîque  la  combinaison  solide  y 
en  réservant  à  l'autre  le  nom  de  pcucjl^  Ces  noms  sont 
dérivés  de  dadu>>i  principe  da. sapin  et  ttcukvXv  principe  du 
pin.  La  terminaison  j^/ est'  imitée  du  mot  Benzojrl;  ces 
trois  noms  ont  été  composés  et  proposés  par  Ritgen. 

Huile  de  citron  é 

ê 

w        » 

I 

.  L'huile  de  citron ,  rectifiée  par  la  distillation  avee  Teau, 
se  comporte  avec  l'iode ,  le  chlore ,  le  potassium  ;  et  les 
alcalis,  comme  l'huile  de  térébenthine,  l'acide  hydro- 


25^.  JOURHAL    "K' 

chlorique ,  donnent  aussi  deux  combinaisons  ^,  une  ^fide, 
£usible  à  43°^  ise  sublimant  à  5o»  sans  décomposition  ,  et 
entrant  en  ébullition  à  i6o^. 

'  .D'après  Bizio,  Fiiuile  de  citron ,  soumise  à  tm  abars«* 
seme&t  de  température  ^  fournit  du  camphre»  Une  livre 
d'biiile  de  citron^  distillée  avec  l'eau ,  a  fourni  un  premier 
pncMduitd'uBe/once,  cpii  entrait  en  ébuUition  à  f67«;  le 
dernier  produit  était  coloré  tégèremaatetbpttiltaità  173'. 
C'est  le  premier  <|ui  st'scfvi  à  nod  analysels*  ' 

AÀblf^ké'  08^-,5^i  halle  tidtts  dût  donné  1,660  acide  carbonique  et  o,544* 


CarWne 87,93 

H;fdrogène. . 11,57 


-    .  -----  .         _ 


^( 


99»5o 

La  formule  suivante  s  accorde  à  cette  analyse. 

I  ,    ,    .  AoAlyMi  cftlottléf  ^**F^  ^ 

5  atomes  de  carbone.   .  ..    3,8a i5  Carbone.    .  .  .    88,46 

8      >         dlifydrogéne. .  .     0,4984'         Hydrogène.  .  .     11, 54 

..•)■.  ' 

100.00 

Composition  de  Thùile  de  citron  suivant 

Saussure.  BerrimoD^  Dumas. . 

Carbone 86,879  88,5  88,45 

I     :.  '  Hydrogène »,3i6     '         11, 5  ix>4^ 

La   combinaison    solide  avec  Tacide  hydrocbloriqvie  a 

donné 

♦      '       ■       ■       ► 

analyse  x.  ogc*/i5o  la  matière  nous  a  donné  .Oi5aa  acide  carbonique 

et  0,196  eau. 
Analyse  2.  at^^t^/S^&ÏA  matière  nous  a  donne  0,984  acide  carbonique 

et  o,365. 

La  quadtitéde  eblore  fut  déterminée  d'après  la  méthode 
au  moyen  de  laquelle  nous  avons  déterminé  la  quantité 
de  eblore  contenue  dans  .l<^com]^jn^i son  de  lacide  hy- 
drocblorique  avec  Thuile  de  térébenthine. 

E^  iMi^aiH  Je  calcul  sur  ces  analyses  >  on  trbuTé,<paur 
la  '  q^D^ioaiflOB  solide  de  l'acide  hydroehlorique  avec 
l'^Hli^'  cU  citrjDn  ,  la  conipoisitidn  suivante  :     '  I     !« 


DB     PHARMACIE.  !l$0 


. . .  .-«Uar^bone.  ..\  .  -..  .    57,*?^.  •);  -58,6(7 

Hydrogène  .....      8,«i  8,73 

"    ËtMôré:-,  :\  .  .  '3S,50  33,ofe 

.  '  '  "  ' •    •'  '  "  V" 

i.oo>i5  xo6,38 

.   La  forjDople  suiyante  correspond  à  cette  anfilyse  : 

>  « 

:*    r'                           ■■■'  •  Atniysv caIoqU* d'après  if« «l»>iei«     ' 

5  atomes  de  carbpne.  .  .  »  3,8ai85             Carbone.'.  »  .    679938 

9          ,    d*hydrogène.-   .  .  o,56i58'            hydrogène..  .      8,5oi  ^ 

t       :    ''  de  icrhlora.  ....  a,9i2bd  ''  .XSilore.  .  .  ..  »    33,55:»' 

■  Mil 

1  ' .  •  .1  ,  •       j  '  .  »     '  >    •  -      » 

Éasede  la  combinaison  solide  {  Citrohyl  ). 

<.  ■.  .  -  '  «  ■■••  -• 

L'analyse  de  cette,  matière^  qui  est  fluide  et  analo^e  ii 
celle  que  fcA^rnit  l'huile  de  térébenthine  dans  les  mêmes 
ci rcons taiiceè  y^  donne  lea  résuiiafcs^ftaivans  : 

Analyse.  Atomes,  Analyse  calculée. 

Carbon^...  ...  ,j88,45     .,  ,,..,5  ==  3»8ai5   ,.        ,8346 

Hydrogène.  .  .     ix,64  8  ;=  0,4984  11 164 

100^         >    ■    '        .'  ■  \sAii  K» 

D'après  ces  recherches ,  Thuile  de  citron  a  une  compo- 
sition identique  avec  celle  de  l-huile  dé  féréb^iithfâe  ; 
mâi«  nouâf  arons  tu  'qu'elle  forme  aveé  l'acide  hydm-i 
cfaloriqtte  des  composés  dans  ies^Ueb  cet  aci^e  ebtre' 
pour  tibé  quantité  juste^meilt  doubla  de*  celle  (J^^ôn 
trouve  dans'  le  camphre  artificiel  ;  ce  qui'pfbute^  à  cl) 
qu'il  BOUS  semble,  que  le  poids  de  son  atome  ëst  là 
moitié  plus  petit.  En  supposant  que  4es  combinaisons 
de  l'adde  bydrochlorique,  aVee  le  dadylet  citrodyl,  eoki*- 
tiennent  les  mêmes  Toliimes  (  le  inéme  nombre  d'atomes 
respectifs),  l'e  volume  d'atomes  de  dady]  contiéndraiti 
un  nombre  d'atomes  de  carbone  et  hydrogène  double^ 
de  celui  ^td  compose  le  citfonyi  ^  ee  qui  nous  porte  il 
conclure  que  ce  radical  peut  entrer  dans  des  composée 
d'tine  Manière  trè^-> -variée  ;  mais  on  ne  réuedit  pas  à 


transformer  mie  de  ces  combinaisons  dans  l'aaire.  Quoi* 
que  ce  soit  avec  beaucoup  de  facilité  qu'on  paisse  pri- 
ver Iliydrodblorate  de  citrbjpyl  d'une  partie  de  son  acide 
hydrochloriqueen  le  distillant  sur  de  la  potasse ,  on  n'ob- 
tient pourtant  pas  l'hydrochlorate  de  dadyl ,  mais  ,  une 
buile  liquidé*  contenant  de  l'acide  bydrocblorîque  à  la- 
quelle on  ne  peut  enlever  le  reste  même  en  la  distillant 
avec   une   dissolution   alcoolique  de  potasse. 

L'acide  bydrocbloorique  forme  deux  composés  diSérens 
avec  rhùite  dé  citron,  dont  l'un  est  soluble  dans  l'alcool 
et  susceptible  de  cristalliser,  tandis  que  Tautre^  qui  peut 
aussi  cristalliser,  est  décomposé  par  l'alcopl.  A  ia  base 
du  premier  de  ces  composés  nous  donnons  le  nom 
de  citronyl  ,  réservant  à  la  biaàe  de  l'autre  le  nom^  de 
citryl.  A.  B*  '        »  ' 

La  Éuite  au  numéro  prochain. 

NOUVELLES  DES  SCIENCES. 


M.  A^tony  Tbomson  vient  de  nous  faire  çonnattre  le 
procédé  qu'il  emploie  po^ur  découvrir  la  présence  de  très- 
petites  proportions  d'iode.  Sa  méthode  est  fondée  sur  la 
propriété  que  possède  le  chlore  ^ze^ux  de  décomposer 
instantanément  les  solutions  d  acide  hydriodique  et  celle 
de  tous  les  bydriodates;  lorsqu'on  dirige  ce  gaz  sur  la  sur-^ 
face  de  la  ^solution ,  la  plus  petite  quantité  d'iode  est  dé- 
celée  par  cet  artifice.  La  solution  ne  contiendrait"ëlIe;que 
•;*~^ .d'bydriodate ,  la  décomposition  est  instantanée,  et 
l'iode  libre  apparaît  dans  la  liqueur.  Au  moment  où  le 
gaz  totichelQ'6aif«(c6^;Ui)elé!gèrcpe11icii^,le  brune  se  mani- 
feste .et  répand  graduellemQn  t  ça  teinte  à  travers  le  liquide., 
Si  Ton  ajoute  une  solution  froide  et  très-étcMAdue  d'an^i* 
don,,  au^sit^t  la  couleur  caractérisrtiqiie  de  l'iodive  dVr 


\ 


DE    PHAEM>CIE.  2^} 

wiàojx  se  majDif^sle.  On  peut  encore  opérer  le  mélange 
avant  de  faire  arriver  le  gas,  .P.  B. 

Les  derniers  numéros  des  Annales  de  Pharinacîe  con- 
tiennent, I**.  uni  mémoire  de  M.  Berzëlius  sur  deux  acides 
organicjues  qui  se  trouvent  dans  les  eaux  minérales; 
a«.  un  autre  de  M.  J.-B.  Trommsdorff,  sur  le  prétendu 
acide  malique  que  Ton  obtient  en  traitant  le  sucre  par  Ta-^ 
cide  nitrique  ;  3*.  un  travail  de  M.  Mein,  pharmacien  à 
Neustadt-Godens,  sur  le  principe  amer  de  l'absinthe; 
4^.  des  recherches  chimiques  dé  M.  le  docteur  Gragfer,  sur 
la  maladie  du  blé,  connue  sous  le  nom  de  nielle \  5^  des 
observations  de  M.  Venghans ,  sur  un  mode  particulier 
de  formation  de  l'acide  lampîque  ;  6®.  une  suite  aux  mé- 
moires du  docteur  Beichenbach,  sur  les  produits  de  la 
distillation  sèche  des  corps  organiques ,  contenant  l'his- 
toire de  deux  nouvelles  substances  auxquelles  cet  habile 
chimiste  a  donné  les  noms  de  picamare  et  de  pittacalle. 
Tous  ces  articles  renferment  des  faits  intéressans.  Nous 
nous  proposons  de  les  passer  successivement  en  revue 
dans  les  prochains  numéros  de  ce  journal.         A.  J.  V. 

14.  le  Mahoût ,  pharmacien  à  St.-Brieax ,  vient  d'écrire 
au  njinistre  de  la  marine  pour  lui  annoncer  que  vingt  dau- 
phins ont  échoué  le  i"".  février  sur  les  côtes  de  Bretagne. 
Après  avoir  présenté  l'historique  du  fait ,  M.  le  Mahoùt 
eiiti;e  dans  diverses  considérations  relatives  à  ces  dau-  ' 
phins,  et  rappelle  que  soixante -dix  de  ces  animaux 
échôuèren^  également  sur  les  côtes  de  Bretagne  en  1812  ; 
mais  un  fait  curieux  et  de  nature  à  intéresser  plus  parti- 
culièrement nos  lecteurs  ,  est  relatif  au  sang  de  ces 
anin^aux.  Vu  au  microscope,  il  présente  un  aspect  fort 
remarquable  et  qui  n'est  offert  par  le  sang  d'aucun  au- 
tre animal  :  il  est  parsemé  de  très-grosses  vésicules  d'air^ 
et  de  globules ,  d'une  teinte  bleuâtre^  très-nombreux ,  tous 
d'pn  même  diamètre,  et  paraissant  formés  d'huile  en  sus^ 


!2i|îà .  JObRNAL 

pension  cldits  ce  liquide.  Le  preftiicr  de  ces  faits  ïhërite 
.d'être  ftfoté,  et  porte  à  penser,  dit  I!adtéUr,  que  Fhcfemo- 
tose,  chez  ces  animaux ,  ne  s'opère  pas  seulement  dans 
les  organes  pulmonaires  i  mais  bien  dans  tous  l«s.  organes 
siipultanément.  .  J.-P.  B.  . 

»  '         •  »  •  » 

M.  Pelouse  ^  eq  poursuivant,  ses  recherches  sur  le  tan<^ 
jQin,j  est  arrivé  à  des  résultats  du  plus  haut  intérêt, 
dont  ppus  allons  présenter  ici  un  aperçu, 
,  LaDpix  de  G^lle  sèche,  traitée  par  l'éther anhydre, ne 
fot^rnit  .jp»;5  d,e  tannip  ;  la  présence  d'un  diKième  d'eaif  dans 
ijether. est  indispensable  au  succès  de  ropération» 

,Le  tjinnin  se  cox^porte  dans  beaucoup  de  circonstances , 
et  .particulièrement  dans  son  contact  avec  les  hases , 
confina  les  açidçs  le^  mieux  définis,  et  suit  les  mêmes  loi$ 
d^  saturation. 

Lorsqu'on  abandonne  à  Tinfiiience  de  l'air  ou  de  J'çxxÎt 
gènç  une  solution  aqueuse  très-ét€ndue  de  tannin,  ^lie 
perd  peu  à  peu  sa  transparence ,  et  laisse  précipiter,  de 
l'acide  gaUique  presque  entièrement  pur.; 

L'action  de  la  chaleur  sur  l'acide  gallique  est  extrême- 
ment remarquable  '  Soumis  à  la  température  de  tiio  à  îîi5'* 
dans  utie  petite  cornue ,  il  se  décompose  entièrement  et 
sans  résidu  en  acide  carbonique  et  en  acide  pyro-gallîqiie* 
Vient-on  au  contraire  à  chauffer  tapidement  ce  mêihc 
acide  gallique  jusqu'à  *A^(y  ou  sSo",  il  se  dégage  encoffë 
de  Tacide  carbonique;  mais  au  lieu  d'acide  pyro-gallique  ^ 
dont  il  ne  se  produit  pas  la  plus  petite  quantité  ,  6n  ob-: 
tient  de  l'eau  qui  distille  ,  et  il  reste  au  fond  de  la  cornue 
une  matière  noire ,  brillante ,  qui  se  dissout  facilement  à 
froid  dans  une  légère  eau  de  potasse  ou  de  soude ,  et  con- 
stitué ûtl  nouvel  acide ,  désigné  par  l'auteur  sous  le  nom 
d'acide  métagallique. 

Le  tannin  lui-même ,  chauffé  rapidement  à  îsSo*»,  four- 
nit ,  ciômme  l'acide  gallique   de   l'adde  carbonique ,  de 


D£    PHÀâMAtIR.  34^ 

l'eau  et  'de  Tiicide  niéta^^Ilique  ;  mbid  à  1 1  S""  il  donne ,  en 
même  terapBquè  les  acides  carbonique  et  pyto-^gallique ,' 
un  résidu  considérable  d'aeide  métâgallique. 

'  A  roccasion  de  ces  produits  remarquables  obtenus  par 
laciiop  ménagée  de  la  chaleur,  M.  Pelouse  insiste  sur  la 
nécessite  de  mesurer  exactement  la  tetaipérÀture  à  laquellli^ 
on  soumet  les  substances  organiques ,  et  de  léd  étudier 
sous  l'influencie  de  son  action  graduellement  conduite. 

C'est  en  appliquant  ce  principe  d'obsertatiofi  au  tan^ 
0in,.!aux  adides  gîlllique ,  pyro-gieilliqtt^,  et  à  phisieurd 
autres  «dbstâMedi,  qu'il  est  arrivé  à  la  découverte  d'èla  loi 
générale  de  formation  dci  acid^â  pyrogénés.  Cette' Idi  im- 
potiante  Sera  déreloppée  pà^  M.  Pelouse  dans  ûA  itté- 
moire  que  npus  ferons  connaître  à  ttioai  lecteurs. 

•M,f Pelouse  a*  étudié  eomparàlivement  les  acides  ella- 
gique  )  gallique  et  métagallique ,  on  troùrera  leur  histoire 
dans  son  propre  travail ,  qui  sera  inséré  dans  le  prochain 
numérote  céjout'nal.  F.  B. 

La  saponine,  que  M.  Bussy  a  fait  connaître,  se  ren*- 
contre  dans,  plusieurs  végétaux.  Elle  a  été  retirée  dla- 
bord  :4e  la  saponaire  officinale  {stMponaria  officinalU)' 
par  Buchols.  Ensuite  M.  Bussy  Ta  sign<alée  dans  la  ra*« 
cjne  delà  saponaire  d'Egypte;  enfin  M.  Frémy  fils  vientt 
de.constatér  sa  présence  dans  le  marron  dinde,  fruit  de' 
Yesàubis  'hippocastauum* 

iHetlet.maiièfe.'ii^cristsillisable  a  été  parfaitement  étu^^ 
diée  ^arM.  Bussy  ;  l'analyse  obtenue  en  a  été  également 
faite,  de  sorte  .-qu'il  ne  restait  quepea  de  caractères  im^ 
portana  à  connaître  ;  mais  l'on  sait  que  Tpn  peut  y  en  va- 
riant ^es  réactions,,  obtenir  des  phénomènes  singuliers 
souvept  féconds  en  nouveaux  produits^ 

M.  J^xémj  fils  a  fait  tout  nouvellement  quelques  expé- 
riençf^  sur  Ja  sfiponine  extraite  du  mafro^. d'Inde  ^  et  il 
est  arrivé  à  ce  résultat  corie.nx  ^<{ue  la  saponin^  traitée  1 


.    244  JOVIINAL 

par  1  acide  bydrochlorique  étendu  d'eaju ,  aous  l'influence 
delà  chaleur,  produit  une  poudre  blanche  acide  que  Fau- 
teur a  nommée  acide  esculique. 

L'acide  esculique  est  très-peu  soluble  dans  l'eau ,  50^ 
lubie  dans  1  alcool  et  pouvant  cristalliser  dans  ce  liquide- 
Il  est  presque  insipide.:  l'acide  nitrique  le  transforme  en 
une  résine  jaune  probablement  acide. 

Les  bases  inorganiques  $e  combinent  à  :  lui,  et  Ton 
peut  facilement  obtenir  les^esculates  de  potasse ,  de 
soude  et  d'ammoniaque  qui  sont  solubles  d^ina  l'eaju ,  et 
font  prendre  au  liquide  un  aspect  gélatineox.  Ils  peu* 
yent  crislalliser  dans  l'alcool  faible.  Les  autres  es^^ulates 
sont  insolubles  dans  Feau;  mais  plusieurs  peuvent  cris- 
talliser comme  les  précédens  dans  l'alcool  aqueux. 

L'acide  esculique  est-il  tout  formé  dans  la  saponine 
et  combiné  à  une  matière  organique  particulière  y  ou 
bien^se  forme-t-il^sous  l'influence  de  l'acide  hydrochlo- 
rique  et;de  la  chaleur  par  suite  de  laltération  de  la  sar 
ponine?  telle  est  la  question  qui  se  présente  tout  d'abord 
et  que  M.  Frémy  a  cherché  à  résoudre. 
-  M.  Frémy  pense  qu'il  préexiste  réellement  dans  la 
sapcmine ,  il  appuie  cette  manièi*e  de  voir  des  considéra* 
tions  théoriques  qu'il  développe  dans  son  travail  encore 
ii^it.  Serait-k;é  la  potasse;  comme  le  soupçonne  l'auteur, 
qui  masquerait  l'acidité  de  l'acide  esculique  dans  la  sa-^ 
*  ponine  de  M.  Bussy,  car  c'est  de  celle-là  que  jte  ^vle,  ' 
et  qui  lui  donnerait  le  caractère  di'un  principe  imniédiat 
neutre?  Mais  deux  incinérations  que  j'ai  faites  sur  deux 
échantillons  différens  ne  m'ont  donné  que  : 

i*^^  échantillon. 1^027 

Résidu.    ; 0,010 

2^.   échantillon.    ,'............     0,69$  *  ' 

|/       Résidu i   ..«•••••  •     .0,009  ' 

Le  résidu  dans  les  de^x  caë  était  composé  dé  carbo- 
nate de  potasse- et  de  carbonatte  de  chaux. 


DE     PHARMACIE.  ^4^ 

Ces  rapports  m'empêchent  bien  sûr  de  considérer  la 
saponine  de  M.  Bussy  comme  un  sel  composé  d'acide 
esciilique  et  dès  bases  trouvées.  ' 

Où  a  pensé  encore  que  Tacide  esculique  était  combiné 
avec  une  matière  organique  particulière  qui  1  empêchait 
detrianifester  ses  propriétés.  J'avoue  ^qù'il  me  paraît  bien 
singulier  que  cet  acide  soit  retenu  par  un  lien  aussi  fort 
à  une  matière  végétale  inconnue.  De  deux  choses  lune , 
ou  la  matière  qui  sature  Tacide  eéculique  dans  la  saponine 
est  isolable  sans  altération,'  auqilel  cas  la  jpréeiiistence  de 
lucide  serait  incontestable^  on  bien  ceite  matière  dispa- 
raît ou  se  présente  sous  forme  de  corps  inerte  h'ofirant 
aucune  propriété  digne  dû  plus  léger  exanieu,  eJbsilors 
l'acide  esculique  n'est  qu'une  transformation  de  la  sa- 
poniuie.  ^ 

'■Cette  manière  de  voir  paraît  du  reste  d'accord  avec 
l'e&l^érience  ' -et  avec  tôfùt  ce  que  nous  savons  niaint^ant 
dur^Ja  naissance  d'uA  grand  nombre  de  matières  organi- 
ques. ■^''    ''-      •  J.-P.  C, 
*  .       .                                    •       •  • 

t  t 

NOTES  ÇXyRAJTJeS  îDUiBUH^TlN  DE  THÉRAPJÎIÏTIQUK.. 
V  Par   M.  O!  Henry. 

Les  derniers  numéros  du  Bulletin  de  thérapeutique 
renferment  cUfiér.ens  articles  doûtvHous  croyons  pouvoir 
donner  en  quelques  mots  connaissance  à  nos  lecteurs. 
Le  premier,  publié  par  M.  le  docteur  Réveillé  Parise , 
e8t>  un  ;  travail  sor  \ emploi  des  chtbrure»  doûddes  et  du 
èhlore  dans^les^affaotiongi  tjplioxdes  (i)»  Auprès ^vqir passé 

(i)  Déjà  remploi  des  chlorures  d'oxides  a  été  nais  en  usage  il  y  a  plu- 
sieurs années  pdf  différents  praticiens  et  liotamment  par  M^  Masuyer 
de  Strasbourg;»  COQ tre- le' tjph as;  aussi  Mi  HéTeiUé  Pàrisè  n'âHt-il  en 
rinteotion  que  d'en  rappeler  ]i'4saee,paf  de>noi|veUes  appUoa^ons,  et 
cest  a  cause  de  leur  utilité  que  nous  les  avons  signalées  aujouranni. 


a4^  ;  joii^NA^ 

^n  T^viiele^  motbo^es  de  Irait^mei^is  l^s  plus  opposes 
empjoyées  pour  combattra  le  typhus,  çoit  sporadlque  et 
contagieux^  telles  que  les  loétbodes  aittiplilQgi?t«iqi;i,f^ ^ 
içx^çt;(»i;ites,  etc,  Vs^uteur  8>st  î^rr-êté  à  l'usage  dç^  fçhjo- 
rqres^  dont  il  pars^U  avoir  obtenu  de  boos  ii(l*Qt3.  Déjà 
long-temps  auparavant  Tacide  bydrocblorique  ^yait-été 
^piini^tré  par  gouttes  dans  des  ^Sections  malignes, 
dç^  inflammations  gangreneuses  ;  et ,  dès  1809  à:  i$;«4^ 
ce,t  acide  ava^.  <:ûmbatta  avantdgeusemept  1^  q^fecUona 
typhoïdes,  M.  Réveillé  Parise  a  mis.eq  usager, le  chlore 
et  s'est  arrêté  au  mélange  suivait  :  chlore  HqMtde  %  Qf4 
3  gros,  eau  distillée  8  onces ^  sirop. de  sucre  i-  once  ;>il.r<^ 
employé  plusieurs  fois  avec  succès  contre  le  typhus  ^ 
en  le  faisant  prendre  par  cuillerée  à  café  dar44  les 
24  heures.  Il  a  réussi  également  en  substituant  au  çli^lore 
le  chlorure  de  soude  (  à  18  4<^gi*és),  et  à  la  do^i^  de 
f  5  grains  dans.  UH; pot  de  tisane  poujr  {e^  ^^hwve^  ;  ^ uia 
activant  l'effet  par  troi^. . iavc^rnsna y  contenant i.chacua 
6  grains  de  ce  composé  chimique.  Nous  ne  suivrons  pasi 
l'auteur  dalis  ses  réflexions  sur  l'action  de  l'agent  dont  il 
présente  l'emploi^  ce  serait  nou&.éloigner/da.but<de  ce 
journal,  car  nous  pensons  qu'il  nous  suffit .  d'indiquer 
aux  prati<(iens  œ  ibode  de  traitement  pour  qu'As  le  met- 
tent à  profit  dans  des  circonstances  ^semblables,  puisqu'il 
a  produit  de  très-heureux  résultats. 

•  '  .  •    .    .  ,    .     '     .      ; 

,.    •  ,'  ,  •  ..:  ;   '  .    ■  .  .         <      • 'Il  ,  «    .    .    1^1 

De  Veau  disiillèe  de  l€turiér''Oétise,      •  '  <  i     '^ 


»    :-  )    '".Mi: 


.  L'esfiSL  ^iisttUé^  de  lautierrcériseydoiit:  l'ajctiûdrfiurj  l'e-r 
cônomi^i  àninialQ  n'est  nullement  douteuse  èt/exige  dakis 
son  emploi ^térieuF  une  scirapulèusé  atténiioi^^  A.Mè 
employée  avec  succès  ,- comme  topique ,  par  M.  te  dac- 
içûr  Carron  de  VitlarsV  soit  pour  dissïpçr.les  jinflam-. 
mation»  du  tissu  cellulaire  et  de  'la^peau  ,  »oit  pour  trUs-' 
prendre  la  sécrétion  du  lait  dans  les  cas  d'engorgement 


DE    PHAHMAGIE.  ^^J 

de  la  glaqde  mammiiire ,  soit  enfin  pour  calmer  le$.  dé'- 
mangeaisons  qui  surviennent  à  lu  suite  de  certaines  af- 
fections ,  ^  potammept  pendant  la  desquammation  et  la 
dessiçcé^tion  de  la  petite  vérolç.  L'au^e^r  de.  ce  travail ,9.e 
loue  beaucoup  dç  Temploi  de  bains  composés  de  décoc- 
tions de  pieds  de  veî|u,  coupés  avec  Teau  de  laurier-ç^risc^ 
Il  est  probable  que  les  baips^  dits  stupéfions  hjdrp<^ar(,és 
{  bagni  idriocianici  torjpenti  ]  vantés  par  Iç  dpc^piir  Pa- 
ganini  d'Allegio,  contre  quehjues  afieçlions  doulag.rèuso$^ 
de.l«i  peauj,  ayaient  Mpe  CQ^pqsitiQXXfipalogUç.  ,j 

IfeTenipldtre  de  ciguë.  .    ' 

*  •    •  * 

Cet  emplâire  a  été  Fdbjet  d  une  Ibule  de  modifierions 
pour  sa  {5répar0tioii>y  M.  Duelou  en  pl^opose'unè  dou- 
vdle,  adala^iie  à  cielle  juropos^e  il  y  a  quelque^  (lânées 
parlVf.  Cput-dem^àche)  et  qui  consiste  à  ajouter  au  mé-^' 
lange;  des  résines  et  |golm«M*-résines  fondues  uné>ceirt|iinef 
quantité,  d  extrait  dé  cygiiôprépiiré  avec  la  plante  sèche 
et  iraicoblJ  En'^adnveUant  livet)  Fayt^r  ]''avàtftagê  àe 
Gei^MTOcédépour  I^  produi);  et  l^earéttition  de  ce  dompdsé 
pbàrnïacentiqiieii,  il  reste  encore  à  rèeonnâttre  is'i)  ^t 
pcéférable^  (^uani  à  ses  eiTets-,  à  celikitdtiiCôdeiH,  diaprés 
lequel  le  principe  actif  df^Ia  cignê  (  la  cénitifiè)  ebt  entevé 
à  U.  plante  fniklie,,  e|t  na  pii  subir  tes '^lénifions  qtie 
psuli  éprouver  ce  prihcipe, i^i  facilement  déooitipofefable^ 
pendant  la  dcssiceatioii  de  Ja  .{ilanlev  et  iaptio  dé 'lâÈ 
chaleur  iémplùjée^  ia  prëparatiop  de  -i^ettrait  alûôol;^iiQKf| 

:    J^  %raiUm»f^  d€li  Ja  paràljsi»  «starnihe  pàr^ia 

^  ^'  t.   .   ;  .  •  .-        -  .     .     4t0ychmiie0  ./.••«!•     i  -  -1  ^  i  û; 

.'On  sait,  depuis  plusieuc^  années,  par  Jes  belles  fe-« 
cb'erchèp  die  MM.  Pelletier  et  Caventou ,  sur  la  noix  vo^ 
n^ique,  q,ue  cette  substance  renferme,  entre  autres  prinr 
çipes  ,  un  alcaloïde  très-actif  qu'us  ont  appcié  str^çhnir^e^ 


2^9  JOCRHAt 

et  qui ,  pris  à  de  certaines  doses ,  parait  jouir  de  la  pro- 
priété d'exciter  le  système  nerveux  et  de  réveiller  en 
quelque  sorte  les  membres  affectés  de  paralysie.  Déjà 
Textrait  de  noix  vomique  avait  été  employé  par  M.  Fbù- 
quier  dans  des  cas  semblables  et  avec  quelque  succès. 
M.  Rayer  a ,  depuis  dix-huit  mois ,  constaté  de  nouveau 
à  la  Gfbarité  les  effets  avantageux  que  Ton  peut  retirer  de 
la  strychnine  dans  le  traitement  de  \sk paralysie  saturnine^ 
effets  que  M.  lé  docteur  Tancarel  a  suivis  avec  soin  et 
recueillis  pour  en  faire  le  sujet  d'un  mémoire  fort  inté- 
ressant. Tous  les  ouvriers  qui  travaillent  aux  prépara- 
tions de  plomb ,  comme  les  peintres  en  bâtiment ,  les 
broyeurs  de  couleurs,  le^.fabricans  decérusej.,  sont  très- 
souven);' atteints  d'une  siorte.d'ein'poiioniiement  nûasma- 
tique  qui  aSiçcte  particulièrement  lés  intestins,  et:  est  vul- 
gairement désigné  âous.le  xiom  de  colique  de  plomb  aa 
colique  des  peintres^  Sans  co&oattre  au^  JMSte  quel  genre 
d'altération  a  lieu. dans  cette  circonstance,  on  remarque 
œpendaiit  que  l'action. du  plomb  .pajCatt  être  d'amortir  la 
sensibilité  des  t)rganes  sur  lesquels  il  porte  et  de  tendre 
à  la  paralysie.  Le  traitemient  le  plus  habituellement  suivi, 
et  celui  qui  réussit. le  mieux,  est  l'emploi  des  purgatifs 
assoiçié  à  des. caïmans;  au  bout  de  quelques  jours  les 
malades  sont  guéris  où  très-soulagés  ;  mais  il  arrive  sou-»* 
yent  qu'avec  le  temps ,  ou  quelquefois  dès  le  début  de  ce 
gçnf'e  d'empoisonnement,  les; Malades  sont*  atteints  de 
p^alysie  dans  diverses  parties  du  corps ,  et  particuUère** 
ment  dans  les  membres  supérieurs.  Cette  paralysie  est 
précédée  ordinairement, d'un  affaiblissement  progressif 
dans  les  membres,  et  elle  se  pointe  aussi  sur  certains  or- 
ganes comme  celui  de  la  voix .  en  produisant  l'aphonie  ou 
le  bégaiement,  et  sur  les  nerfs  optiques  en  donnant  lieu  à 
laraaurosé.  C'est  pour  le  traitement  de  ce  genre  dépara-- 
Ijsie^  causée  par  le  plomb  et  désignée  alors  sous  le  nom  de 
Saturnine,  que  lès  docteurs,  cités  plus  haut,  ont  employé 


DE     PHARMACIE.  2^^ 

\a  Strychnine  j  9kàmmi$tvée  soit  à  Imtérieur,  soit  à  l'exté- 
rieur sur  la  peau ,  par  la  méthode  endermique.  A  rimé-- 
rieur ^  od  la  donne  en  potion,  ou,  mieux  encore,  sous 
forme  pilulaire,  à  des  doses  minimes  et  graduées,  avec  la 
plus  grande  attention,  depuis  ^  de  grain  jusqu'à  d  grains. 
Quand  on  est  arrivé  à  produire  les  secousses  tétaniques, 
on  s'arr-ét«  ou  on  diminue  les  doses  pour  suspendre  ou 
maintenir  seulement  les  commotions;  et,  lorsqu'on  re- 
prend le  remède ,  il  faut  toujours  ne  commencer  qu'avec 
des  quantités  très-petites.  |^.  de  grain  suiEt  même  souvent 
quand  on  ne  veut  avoir  que  des  effets  lents.  Les  premières 
doses  de  str jclmine  déterminent  des  contractions  spasmo- 
diques  dans  ^iresque  tous  les  sens  et  dans  des  points  fort 
éloignés  des  parties  paralysées  ;  mais  bientôt, ^par  l'usage 
prolongé  du  médicament,  les  effets  se  concentrent  sur  le 
siège  de  la  paralysie ,  et  alors  la  maladie  marche  rapide- 
ment vers  la  guérison.  Les  avantages  que  présente  en 
outre  la  strychnine  dans  cette  médication ,  sur  un  grand 
nombre  d autres  médicamens  internes,  c'est  de  ne  point 
altérer  l'énergie  de  l'estomac,  mais  d'exciter  au  contraire 
l'appétit  et  de  faciliter  la  digestion .'^On  administre  aussi, 
à  Vextérieur^  la  strychnine  en  poudre  très-ténue,  depuis 
j  de  grain  jusqu'à  st  grains,  en  la  versant  sur  la  surface 
récente  et  très-nette  d'un  vésicaloire;  le  tout  est  recou- 
vert d'un  papier  brouillard  enduit  d'une  légère  couche  de 
pommadté'épispastique,  puis  le  pansement  est  Renouvelé 
ainsi  pendant  cinq  où  huit  jours.    L'application  de  la 
strychnine,   suivie  immédiatement   d'une    sensation  de 
brûlure,  donne  ordinairement  dés  effets  très-sensibles; 
•et  les  excitations  causées  par  l'emploi  de  ce  remède  actif 
amènent ,  dans  un  espace  de  temps  un  peu  variable ,  la 
sensibilité,  la  chaleur,  et,  par  suite,  le  mouvement  dans 
les  parties  paralysées  ;  mais  c'est  surtout  dans  les  para- 
lysies comme  celle  du  plomb  où  le  système  nerveux  n'a 
perdu  que  son  activité  ou  n'a  subi  qu'une  sorte  d'ébran- 
X  X' .  Année .  —  u4\fril  1 8 .^  4  '7 


J25o  .  .        JOCENAL 

« 

lement,  que  la  strychnine  agit  de  la  manière   la  plus 
prompte  et  la  plus  heureuse. 

Ces  nouvelles  applications  prouvent  de  nouveau  Tavan- 
tage  de  l'emploi ,  en  thérapeutique ,  des  principe^  immé- 
diats organiques  purs ,  qui  représentent  presque  toujours 
les  verttîs  les  plus  tranchées  des  substances  complexés 
d'où  on  les  a  extraits.  Avec  ces  principes  isolés  et  purs, 
le  praticien  est  toujours  certain  du  corps  sur  lequel  il 
agit ,  et  il  peut  le  doser  à  volonté ,  beaucoup  mieux  qu^avec 
les  poudres  ou  les  extraits  dans  lesquels  là  proportion  du 
principe  actif  dominant  est  généralement  variable. 

C'est  ici  l'occasion  de  rappeler  l'importance  qu'il  y  a' à 
n'employer  pour  la  médecine  ces  produits,  ijcamédiatequ  a 
l'état  de  pureté  parfait  ;  il  est,  comme  on  sait ^  fort  or- 
dinaire de  voir  des  alcalis  organiques  groupés  deux\à 
.deux  ou  plus,  même  dans  les  végétaux  qui  les  fourâis- 
sent ,  et  cela  a  lieu  notamment  pour  la  strychnine  qui , 
dans  les  strychnos  nux  uaYnica ,  igmHia ,  colubrïcia ,  est 
accompaguée  d  une  proportion  de  brueine  souvent  assez 
grande»  Il  est  donc  fort  utile  de  séparer  cette  dernière , 
et  Ton  y  parvient ,  en  traitant  d'abord  à  chaud  par  l'al- 
cool à  1 8°  le  précipité  formé  à  l'aide  de  l'ammoniaque  dans 
un  sel  triple  de  brueine  et  de  strychnine ,  puis  faisant  cris- 
talliser dans  l'alcopl  à  36*^  bouillant  la  partie  insoluble. 
Par  ce  moyen ,  on  est  sûf  d'isoler  la  strychnine. pure:;  les 
dernières  portions  de  brueine  restent  en  dissobition  dans 
les  eaux-^mères  alcooliques.  Cette  strychnine  ne  rougit 
qu'à  peine  ou  point  par  Tacide  nitrique,  tandis  que  l'effet 
contraire  a  lieu  avec  celle  qui  a  été  précipitée  en  poudre 
dans  la  première  opération ,  et  qui  repferme  des  quan- 
^tés  très-variables  de  brueine.  .  0.  H.  : 


DE    PHAftMAQ,IE.  29? 

Essai.dune  histoire  chimique  de  la  tourbe  ^  accompagtié 

'd'une  nou%^è  analyse  de.  la  cendre  de  tourbe ^  par 

MUf^'liioK  Obeuliit,  et  A«t  BoGHVEn.yeifne^  à  Strasbourg. 

'  (Rep^tarium  fur  die  Pharmacie ,  du  docteur  Buchueb  , 

Tol.  XL VI ,  cah.  2 ,  pag.  i85.  ) 

Eki  rais<m  de  soo  bas  prix  et  de  la  chaleur  qu  elle  laisse 
après  sa  combustion ,  la  tourbe  «st  uo  des  combustibles 
les^plus  irapoi^tffns  pour  plusieurs  contrées ,  mais  surtout 
pour  celles  qui  sont  pauvres  en  bois.  Outre  son  charbon , 
sur  lequel  -M.  Blavier,  ingénieur  des  mines  français ,  a 
fait  une  série  d'expériences  intéressantes,  et  qui  peut 
servir  aux  niémes  usages  que  le  charbon  de  bois  ;  elle 
fournÀrt ,  comm«  on  sait,  une  quantité  assez  considérabie 
àe  cendres  que  Ton  utilise  pour  lamendenient  des  terres  : 
aussi  le  pharmacien  est^il  souvent  comsulté'  sur  la  com*- 

Sositiondèces  cendrés  dans  les  contrées  où  se  trouvent 
ei^tôurbièreâ. 

•"  •  Ce  sujet,  bien  qu'étranget*  à  la  pharmacie  proprement 
dite ,  ma  paru  digne  d^atteniion  sous  le  rapport  indus- 
triel ,  et  il  ne  sera  pas  sans  intérêt  de  faire  connaître 
"en  peu  de  mots  l'histoire  chimique  de  la  tourbe,  que 
MM.  Oberlin  et  Bnchner  jeune  ont  placée  en  tête  de 
letir  travail.  Gomme  les  pays  septentrionaux  sont  ceux  où 
là  tourbe  se  trouve  en  plus  grande  abondance,  quelle 
tîonstitue  une  des  principales  richesses  de  quelques-urts , 
il  ne  sera  pas'.surprenant  de  voir  figurer  surtout  les  chi- 
mistes de  ces  contrées  parmi  ceux  qui  se  sont  occupés  de 
recherches  sur  ce  combustible. 

Achard  de  Berlin  parait  être  le  premier  qui  ait  publié 

*^tm  travail  assez  satisiaisant  sur  la  tourbe,  il   distingua 

trbié  couches  dans  celle  qu'il  soumit  à  son  examen  :  une 

Supérieure,  qui  contenait  le  plus  de  parties,  végétales 

Éfon  altérées,'  et  qui  lui  parut  fa  moins  propre  à  Vu- 

'  sage  habituel  ;    une    moyenne   et  une  intérieure  ,    qui 

lui  dofma  le  meilleur  combustible.  Son  travail  date  de 

■^iySÔ.^Vint  ensuite 'Lampadius,  qui  démontra,  par  des 

■  éxpétiences ,  les  applications  que  Ton  pouvait  faire  de 

îaftoutbé  àùx  tr^aùx  métallurgiques.  Puis  parurent  suc- 


25ii  JOURNAL 

sessivement  les  recherches  de  Bucholz,  qui  appela  l'at- 
tention  surla  propriété  dont  jouit  la  cendre  de  tourbe 
d'amender  les  terres;  celles  de  Tbaer  et  de  Einbof ,  qui 
fixèrent  les  opinions  sur  la  véritable  nature  de  la  tourbe 
et  sur  son  mode  de  formation^'  et  y  indiquèrent  la  pré- 
sence d'une  substance  qui  se  comporte  comme  un  adde , 
et  à  laquelle  Doebereiner  et   Sprinfçel  donnèrent   plus 
tard  le  nom  diacide  de  l'humus  :  celles  de  Proust ,  qui 
examina  comparativement  la  tourbe  avec  la  houille,  qui 
confirma  la  solubilité  de  la  première  dans  la  potasse  caus- 
tique ;  solubilité  déjà  annoncée  par  Einhof ,  et  qui  fit 
voir  que  lacide  nitrique  concentré  la  dissout  également 
à  la  chaleur  de  1  ebullition ,  et  la  transformé  en  acide  oxa- 
lique et  en  substance  amère  ;  celles  de  Gharnisso,  de  Fr. 
HoQmann  et  de  Ghr.  Poggenderf ,  qui  ont  donné  sur  cette 
matière  un  traité  très-instructif,  où  la  tourbe  est  étudiée 
sous  tous  ses  points  de  vue ,  et  surtout  sous  le  rapport 
des  plantes  qui  concourent  à  sa  formation ,  et  de  ses  pro- 
priétés chimiques  et  .physiques,  etc.  Les  recherches  les 
plus  modernes  sont  celles  de  Lampadius  et  de  Springel  : 
Lampadius,  qui,  comme  nous  l'avons  dit,  avait  déjà  fait 
un  premier  travail  sur  la  tourbe,  reprït  le  même  objet 
en  1828,  il  soumit  plusieurs  espèces  à  la  distillation,  et 
trouva,  1°.  que  loo  parties  de  tourbe  donnaient  6-8  par- 
ties de  gaz  ,  i8 ,  28,  48,  52-56  parties  de  substances  li- 
^quides,  et  36,  4o,  45  à  66  de  charbon;  2°.  que  les  gaz 
.étaient  formés,  terme  moyen ,  de  67,5  volumes  de  gaz 
hydrogène  carboné  léger,  de  ao  d'acide  carbpuique  ^  de 
10,5  d'oxide  de  carbone,  et  de  o,5  à  20  d'hydrogène  sul- 
furé, et  qu'ils  étaient  impropres  à  l'éclairage;  3**.  que 
les  substances  liquides  contenaient  3  à  5  pour  cent  de 
goudron,  et  1,17  pour  cent  d'acétate  d'ammoniaque  avec 
de  l'eau ,  etc.  Les  cendres  de  tourbe  analysées  par  les  di- 
vers chimistes    que  nous  venons  de  nommer,  leur  ont 
doniié  à  peu  près  les  mêmes  résidtats  :  ils  y  ont  trouvé 
du  carbonate  de  chaux ,  du  sulfate  et  du  phosphate  de 
chaux ,  de  l'oxide  de  fer,  de  la  silice  ;  quelques-uns  y  ont 
rencontré  en  plus  de  l'alumine ,  de  la  magnésie,  de^Foxide 
de  manganèse  et  de  l'hydrochlorate  de  soude.  La  présence 
de  l'iode,  annoncée  par  le  docteur  Strub  dans  la  tourbe, 
ne  s'est  pas  vérifiée  ;  différentes  espèces.,,  qui  prpvensdent 
de  plusieurs  contrées  de  l'Allemagne,  n'euvont  point  of-< 


DE     PHARMACIE.  1^55 

fert  une  seule  trace  à  d'autres  chimistes.  Il  ne  serait  pas 
invraisemblable  que  Tiode  ne  se  trouvât  que  dans  la  tourbe 
qui  est  le  produit  de  la  décomposition  des  plantes  ma- 
rines. 

Après  avoir  fait'  ainsi  l'histoire  chimique  de  la  tourbe , 
MM.Oberlin  et  Buchner  passent  à  l'exposition  de  leur 
propre  analyse.  La  tourbe  qu'ils  ont  examinée  est  de  la 
tourbe  marécageuse  des  environs  de  Strasbourg  :  elle  est 
fibreuse,  de  couleur  brune  foncée ,~  elle  brûle  facilement 
avec  flamme ,  en  répandant  l'odeur  désagréable  propre  à 
ce  combMtiblç.  '  looo  parties  bien  desséchées  leur  ont 
fourni,  par  l'incinération,  1 80  parties  de  cendres  d'un 
gris  rougeâtre,  mélangées  de  particules  blanches  et  rou- 
geâtres ,  sablonneuses  au  toucher,  d'une  saveur  saline 
terreuse ,  et  infusibles  au  chalumeau.  Ils  ont  soumis  100 

Earties  de  ces  cendres  à  une  série  d'expériences  ,  dans  le 
ut  de  déterminer  leurs   principes  constituans ,  et  voici 
les  résultats  qu'ils  ont  obtenus  : 

'  Substances  solubles  dans  Feau. 
Hydrochlorate  de  soude  avec  un  peu  de  sàUate  de  châux.  .     19  fuirties.  - 

Substances  insolubles  dans  teau. 

Carbonate  de  chaux >, .' 

Carbonate  de  magnésie .;.... 

Phosphate,  de  magnésie. 

Phosphate  ^dalnmine i      « 

Alumine / 

Oxide  de  fer 

Sulfate  de  chaux 

Silice 


mmmÊÊmmmmm 
100 


Ces  cendres  ne  contenaient  ni  alcali  libre  ou  carbonate, 
ni  combinaison  de  soufre  ,  ni  iode. 

Les  auteurs  de  ce  travail  font  observer,  avec  juste 
raison  ,  que  toutes  les  cendres  de  tourbe  ne  sont  pas  éga- 
lement propres  à  engraisser  les  terres.  Déjà  Thaer  et 
Ëinhof  avaient  fait  la  même  remarque  :  c'est  qu'en  effet 
la  nature  du  terrain  n'est  pas  toujours  la  même ,  et  qu'en 
outre  la  composition  de  ces  cendres  varie  suivant  la 
contrée  dont  on  tire  la  tourbe,  et  suivant  la  couche  à 


^54  JouaNAii 

}«(}ii^Ue  elle  aj^partient.  Il  importe  donc  au  cultivateur  de 
<€4H)nattre  la  compositioa  de  la  cendre  qu'il  veut  employeri 
li. absence  d'un  alcali  libre  ou  carbonate,,  dans  la  cendre 
de  tourbe ,  explique  pourquoi  elle  n'est  pas ,  conune  la 
cendre  de  bois,  propre  à  la  lessive,  au  blanchiment,  à  la 
fabrication  du  savon  et  du  verre,  etc.  A.  J.  Y* 

m 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL. 

4  A.' 

.Delà  séance  de  la  Société  de  Pharmacie ,  5  rrià)rs  1 834. 

PRÉSIDENCE    DE    M.     CBEREAU. 

La  correspondance  manuscrite  et  imprimée  comprend  : 
une  lettre  de  M.  Gay  fils,  qui  remercie  la  Société  du 
titre  de  correspondant  qu'elle  lui  a  décerné ,  et  lui  envoie 
deux  numéros  du  Journal  de  Pharmacie  du  Midi  dont  il 
est  le  rédacteur  ;  une  circulaire  de  la  société  industrielle 
de  Mulbausen ,  indiquant  les  conditions  d'une  souscrip- 
tion destinée  à  4)rovoquer  la  découverte  d'un  moyen  d'u- 
tiliser ,  comme  réservoir  de  force  motrice ,  une  partie  de 
celle  qui  se  perd  dans  les  usines  par  le  chômage  ou  par 
toute  autre  cause;  une  brochure  sur  la  fabrication  du 
noir  animal ,  par  M.  Clémandot  ;  une  autre  brochure  adres- 
sée pai:  M.  Vée,  et  ayant  pour,  titre  :  Séance  publique  de 
l'Ecole  de  médecine  de  Strasbourg  ;  un  mémoire  sur  l'a* 
cide  cobaltique  {  M.  Robiquet,  rapporteur);  le  numéro 
de  février  du  Journal  de  Pharmacie  ;  la  Pharmacopée  rai- 
sonnée,  par  MM.  Henry  et  Guibourt ,  nouvelle  édition,  en 
2  vol.  in-8°.  M.  le  président  adresse,  au  nom  de  la  So- 
, piété,  des  remerctmens  à  M.  Guibourt. 
j  ..  M.  VûUet  lit  un  rapport  favorable  sur  un  mémoire  in- 
-  titttlé  î~  Histoire  chimique  et  Analyse  de  diverses  variétés 
de  tourbes,  par  MM.  Buchner  et  Oberiin. 

M.  .Moutillard  communique  un  extrait  des  mémoires 
lusàrÀcadéuiie  royale  de  Rpuçn. 


DE     PHARMACIE.  Î5S 

M.  Lbdibert  expose  TaDâlyse  des  principales  observa- 
tions insérées  dans  une  brochure  sur  le  congrès  scientifi* 
figue  tenu  à  Caen  f  aânée  dernière. 

Deux  mémoires  de  M.  Mouchon,  sur  la  préparation 
des  extri^its  par^oie  de  fermentation,  sont  l'objet  d'un 
rapport  peu  favorable  de  M.  Soubeiran.  La  Société  dé- 
cide le  dépôt  de  ces  mémoires  aux  archives. 

M.  Henry  lit  une  note  sur  un  appareil  propre,  à  évapo* 
rer  les  liquides  sans  le  contact  de  l'air.  Sur  la  demande 
de  M.  le  président  et  celle  de  M.  Henry,  M.  Soubeiran 
est  prié  de  faire  construire  cet  appareil  sur  une  échelle 
assez  grande  pour  que  Ton  puisse  en  constater  d'une  ma- 
nière positive  les  avantages  et  les  inconvéDiens. 

M.  Blondeau  communique  un  nouveau  o^ode  dé  pré- 
paration du  sirop  d'prgeiiV;  la  formule  qu'il  propose  est 
la  suivante  : 

Amandes  douces.  .  .  : .^  yj 

amères ^  ij 

Gomme  arabique.  . ^  j 

;      Sucre- î^  XX 

Miel g   vj 

Eau  de  fleur  d'oranger.  .^  ...  .    g   viij 

Aux  observations  de  plusieurs  membres  qui  signalent 
l'inconvénient  de  modifier  les  préparations  pharmaceuti- 
ques ,  M.  Blondeau  répond  qu'il  ne  donne  de  la  publicité 
à  son  procédé  qu'afîn  de  l'ajouter  au  nombre  des  maté- 
riaux d'un,  nouveau  codex. 

M.  Vée  lit  un  mémoire  sur  les  explosions  qui  ont  lieu 
quelquefois  dans  les  fosses  d'aisance  ;  il  appelle  l'attention 
sur  les  accidéns  graves  auxquels  peut  donner  lieu  llnlro- 
duction  d'un  corps  enflammé  dans  ces  fosses,  et  insiste 
sur  ïa  nécessité  d'y  établir  d'autres  <tfyatit  d'évrât  que 
ceux  employés  jusqu'ici  (i).  •  . 

■■  ....■■    »       ..1     -^        '■  .1.     ■       .         .P   .H.    ■»    —    ».   ..      !..    ■   ■     M    I         ■  Il     I   ■       -,    ..I.  I      .1     I  ■■     I   I    I 

(i)  Nous  donnerons  dans  le  numéro  prochain  un  résumé  de  cet.  inté- 
ressant travail. 


a56  JOURNAL 

M.  Lodibert  lit  un  rapport  d'admission  sUr  MM.  Lo- 
reozo  et  Moreno,  docteurs  en  pharmacie  en  Espagne. 
Tous  deux  sont  nommés ,  au  scrutin ,  membres  correspond 
dans. 

M.  Foy  dépose  sur  le  bureau  ^n  paquet  cacheté. 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS, 

Séance  du  3  at^ril  i834* 


NOTICE 

Sur  les  pastilles  alcalines  digestibles  de  Darcet, 

dites  de  Vichy. 

Rédigée  par  une  commission  spéciale,  au  nom  de  la  Société  de  Pharmacie. 

La  création  à  Paris  d'un  dépôt  des  produits  de  réta- 
blissement thermal  de  Vichy ,  les  circulaires  et  prospectus 
adressés  aux  médecins  ou  répandus  dans  le  public  par 
cet  établissement,  soulèvent  des  questions  qiii  intéres- 
sent la  médecine  et  la  pharmacie. 

Ces  prospectus  ont  été  rédigés  avec  une  adresse  cap- 
tieuse ,  et  tendent  à  répandre  des  idées  fausses  sur  la 
véritable  nature  des  pastilles  alcalines  digestii^es  de 
Darcet ,  désignées  depuis  sou&  le  nom  de  pastilles  de 
.  J^ichy, 
./Encouragée  par  la  réprobation  éclatante  dont  TAca- 
démie  de  médecine  a  flétri  dans  ces  derniers  temps  les 
abus  dont  la  médeqne  et  la  phai^macie  ont  à  souffrir,  )a 
Société  de  pharn^^cie  de  Paris  n  a  pas  cru  devoir. laisser 
passer  sans  réplique  les  arguiqens  spécieux  que  le  Aouvel 
établissement  a  invoqués  en  faveur  de  ses  produits. 

A  cet  effet ,  dans  sa  séance  du  3  avril  i834>  l£t  Société 


DE    t'HARMAClË.  25? 

a  charge  une  comixiission  composée  de  MM.  Chereau, 
Bobiquet,  Pelletier  ,  Soùbeiran^  Reymond  et  Félix  Bou- 
^et ,  de  rédiger  une  notice  pour  rétablir  la  vérité  des  faits. 
*  D'après  lia  formule  originale  publiée  par  M.  Darcet  (i) , 
les  pastilles  alcalines  digèstiyes  ne  çoatiennent  pais  d'autre 
principe  actif  (jue  le  bi-carJ>onate  de,  soude.  On  peut 
licp,  dans  le  mémoire  que  M.  Darcet  a  publié  à  leur  sujet, 
que  lès  premières  (jui  aient  été  faites  ,  celles-là  même  qui 
ont  servi  aux  expériences  de  leur  auteur  et  fondé  leur  ré- 
imtatibn,  ont  été  préparées  à  Paris,  en  1 825,  par 
M.  Victor  Regnault,  pharmacien,  avec  du  bi-carbonate 
de  soude  fait  à  Paris  •  et  que  c'est  de  Paris  que  M.  Darcet 
en  a  porté  la  recette  a  Vichy  même. 

Ces  pastilles  n  ont  de  commun  çivec  les  eaux  de  Vichv 
<jue  le  bi-carbonate  de  soude  qui  fait ,  il  est  vrai ,  la  base 
des  unes  et  des  autres  ,  mais  qui,  dans  les  eaux ,  est  ac- 
compafçué  de  muriate  et  sulfate  de  soude,  de  carbonates 
de  fer  et  de  magnésie  et  de  glaidne,  tandis  que  ces  cinq 
substances  n'ont  jamais  fait  ni  du  faire  partie  des  p^$<^ 
tilles.  La  commission  d'ailleurs  s*est  assurée  ,  par  l'ana- 
lyse ,  que  ces  mêmes  substances  n'entrent  point  dan3  la 
composition  des  pastilles  que  MM.  Brosson  préconisent 
aujourd'hui  comme  véritables  pastilles  de  Vichy,  et  qui 
né  sont ,  comme  toutes  celles  que  l'on  a,  employées  jusqu'à 
ce  jour ,  que  des  pastilles  de  bi-carbonate  de  solide. 

Ce  sel ,  qui  est  devenu  en  France  ,et  en  Angleterre 
l'objet  d'unp  fabrication  importante,  peut  s  obtenir  par- 
tout avec  une  grande  facilité;  il  suffit  pour  cpla  d'exposer 
pendant  un  temps  convenable  du  carbonate  de   sjoude  à 


« 


,    <,>):i^wir«fei  de  Ckiinie  et  de  Physique,  tom^  XXXI,  page  60. 

"Bicarbonate  de  soude  sec. et  pur  en  poudre  fine.  ....     5  grammes. 

Sucre  ïrîea  blanc  en  poudre  fine <^  grammes. 

Mucilage  de  gomme  adragante  préparé  à  l'eau Q..S. 

Huile  essentielle  de  menthe  pure  et  récente.  ......  a  à  3  gouttes. 

XX^  Anjiée, — As^ril  1884.  18 


558  JOURNAL 

l'action  d'un  courant  d  acide  carbonique.  Au  reste ,  quel 
que  soit  son  mode  de  préparation,  quelle  que  soit  1  ori- 
gine du  gaz  qui  entre  dans  sa  composition ,  pourvu  qu  il 
soit  pur  I  son  caractère  essentiel  est  d'être  exactement 
saturé  ^  et  les  essais  les  plus  simples  permettent  d'ap- 
précier ce  caractère  avec  la  dernière  rigueur. 

En  annonçant  que  ce  nest  guères  qu'à  Fichy  que  Von 
peut  obtenir  du  bi'Carbonate  ae  soudé  parfaitement  pur , 
MM.  Brosson  frères  cherchent  donc,  au  moyen  d^une 
asisertion  complètement  fausse ,  à  inspirer  pour  leurs 
pastilles  une  confiance  que  né  mériteraient  pas ,  seton 
eux ,  celles  qui  ont  été  préparées  par  les  pharmaciens  dé- 
puis rprigine  de  ce  médicament. 

Plus  loin ,  en  ajoutant  que  leum  pastilles  ont  Pàuan-- 
tàge  d'être  préparées  avec  les  principes  que  l'on  tire 
âes  sources  thermales  de  Vichy  \  ils  teiident  à  insinuer, 
sinon  que  leurs  pastilles  contiennent  le  produit  de  Téva- 
poration  des  eaux  de  Vichy ,  ce  qui  les  rendrait  toutes 
diilérehtes  de  celles  dont  on  a  fait  usage  jusqu'à  ce  jour, 
et  de  celles  qulls  préparent  eux-mêmes,  puisqu'elles 
contiendraient  alors  du  carbonate  de  fer,  de  Ifi  glairine,  etc. , 
et  ^'elies  n'en  renferment  point*  du  moins  que  le  gaz 
extrait  dés  sources,  et  qu'ils  peuvent  eraployer  à  la  pré- 
paration du  bi-carbonate ,  donne  un  sel  plus  efficace  que 
celui  que  Toîi  fabrique  partout  ailleurs,  ce  qui  est.ëvi- 
déiiiment  inexact,  puisque  partout  on  peut  obtenir  de 
Taride  carbonique,  et  par  conséquent  dii  bi-cârbbnatè 
pai-faitement  pur. 

On  peut  voir ,  au  reste ,  clans  le  mémoire  de  M.  Darcet', 
que  cet  habile  chimiste  n'a  indiqué  l'ajrpiication  du  gffz 
des  spurces  de  Vichy  ^  à  la  prépi^ration  du  bi«-carbonate  , 
que  comme  un  moyen  purement  économique ,  sans  y  ;it- 
tacher  aucune  importance  relativement  à  Tefficacité  des 
pastilles. 

D'ailleurs  ,  ce  n'est  que  tout  récemment  que  MM  Bros- 


^     a    PHAEMAGIB.  25g 

son  ont  élevé  celte  nouvelle  prétention,  et  depuis  1826 , 
c'est-à-dire  depuis  neuf  ans ,  on  n'a  pas  cessé  d'employer , 
avec  un  succès  bien,  constaté  ,  une  inunense  quantité  de 
pastilles  de  Darcet,  préparées  avec  des  bi-carbonates 
dont  Vichy  n'a  fourni  aucuïie  partie. 

Oh  doit  conclure  des  observations  précédentes ,  que 
Timportance  attribuée  par  MM.  Brosson  à  la  prépara- 
tion de  leurs  pastilles  à  Yicby  même,  et  avec  des  prin- 
cipes tirés  des  sources  thermales ,  se  réduit  à  une  subtilité 
(ïontle  but  évident  était  de  leur  assurer  le  monopole  de 
ce  médicament ,  et  sur  laquelle  il  n'était  pas  hors  de  propos 
d'éveiller  l'attention. 

La  Société  de  pharmacie  a  cru  devoir  donner  son  opi- 
nion en  celte  circonstance  pour  éclairer  la  religion  des 
médecins  sur  une  entreprise  a  laquelle  des  hommes  tout- 
à-fait  étrangers  à  la  pharmacie  ,  et  retranchés  derrière  un 
préte-nom ,  cherchent  à  les  intéresser,  aux  dépens  de  la 
Vérîté.èt  delà  justice.  ' 

Il  n'est  peut-être  pas  hors  de  propos  d'appeler  à  cette 
occasion  l'attention  des  médecins  sur  ce  premier  essai 
cl^ihvasioû  des  spéculateurs  dans  le  domaine  de  la  phar- 
macie ;  les  médecins ,  qui  savent  tout  ce  qu'il'faut  de  con- 
naissances positives ,  tout  ce  qu'il  faut  de  conscience  et  de 
sacrifices  de  tout  genre  pour  exercer  la  pharmacie  hono- 
rabletnent ,  comprendront  sans  peine  quel  daDg.er  il  y 
aurait  à  laisser  des  nouveaux  industriels  faire  de  là  phar- 
macie à  la  pacotille,  et  porteî*  dans  une  profession,  qui 
exige  ^yant,  tout  ,du  savoir  et  une  probité  scrupulsiise, 
l'aveugle  cupidité  dej?  spécubteùrs. 

Un  seul  trait  suffira  pour  donner  la  mesure  de  la  bonne 
foi  qui  préside  aux  entreprises  de  ce  genre.  La  médaille 
de  la  Société  d'encouragement,  que  MM.  Brosson  frères 
font  figurer  en  télé  de  leurs  prospectus  ,  et  qui  semble 
nécessairement  se  rapporter  «lux  pastilles  de  Vichy  ,  leur 
a    été  décernée    pour  les   perfectionnemens  qu'ils   ont 


26o  JOURIfÂL    DE    PHARMACIE. 

introduits  dans  la  fabrication    du  ciment  des  trattoirê 
de  Paris. 

La  législation  actuelle  est  impuissante  deyant  les  graves 
^abus  qui  viennent  d'être  signalés  et  qui  menacent  de  se 
développer  encore.  Cette  impuissance  est  si  généralement 
sentie,  que  le  gouvernement  s'occupe  sérieusemeîit  dy 
porter  remède  :  niais,  en  attendant  lé  résultat  de  ses  e8brts« 
l'es  pbarmaciens  en  produisant  .au  grand  jour  et  discutant 
ces  abus,  et  les  médecins  en  les  frappant  d'une. réproba- 
tion éclairée  et  constante  ,  pevivent  encore  les  cpmbatti^e 
avec  quelques  chances  de  succès. 

Pour  copie  conforme  : 

RoBiQVST ,  secrétaire  général. 


CONCOURS 

'....■•  *  •  ■  "  • 

Pour  les  places  d*élèwes  en  pharmacie.^  dan^  le^  hçpii^ugc 

de  Paris. 

lies  élèves  nommés  au  concours  qui  vient  d'avoir  lieu  • 

sont'L    .        • 

-  nr.')  î  r.     •  ■  ...... 


*         » 


Riiçoilot  (Paul-Jean).  Coin  (Jean-Marie).     . 

Monthas  (Jéan-Baptiste).  El^ra  (Jean-Marc). 

'  Ghapjpiiis  (Jean-Aiine).  ■  Bernard  (Émile-Jean  Pierre). 

/         A|j»Sonty  (JosepIi-Bi9:ir7).  Seurre  (François).        -    • 

Çoq[iie]ui|[mot  (Pi^rre-Claiijd^).  .      Tabart  (Stanislas). 

.    Le  concours  de  cçtte  année ,  entre  les  élèves  internes 
des  bàpitaux ,  a  donné  le  résultat  suivant  : 

!••.  Prix.  M.  Mialhe  (Louis). 

a*.  M.  Jozan  (Georges- Adolphe). 


j  ■  I»  r> 


' ■  '  i"  '  '^'-  * 


PARIS.  —  IMPRIMEBIE  ET  F0N0EB1E  DE  FAIN, 
Rue  Racine  ,  n».  4  »  place  de  TOdéon. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIEIÎCES  A^lGESSOIRES, 

CONTENANT 

LE  BULLETIN 


*  * 


DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIETE  DE  PHARMACIE 

DE   PARIS. 


N\  V. — HQ*.  Armée. — Mai  i834* 

Considérations  générales  sur  la  composition  théorique 

des  matières  organiques* 

Par  M.  J.  DoiCAS. 

TROISifiMS    PARTIE. 

.  l 

Tant  qu'on  a  cherché  seulement  à  se  rendre  compte  4^ 
la  nature,  et  de  la  quantité  des  matières  élémentaires,  qui 
entrent  dans  la  composition  d'une  substance  organique  ^ 
tant  qu'on  s'est  contenté,  defixer  son  poids  atomique  par 
des  essais  précis,  on  est  resté  dans  le  domaine  de  Fexpé^ 
rience.  Si  les  matières  employées  sont  pures ,  les  mé- 
thode exactes  ».  et  les  essaî^conduits  avec  le  soin  et  Tinr 
teUigence  convenables ,  les  résultats  obteons  offrent  tonte 
les  caractères  d'une  yérité  absolue. 

XXs  Année^^^Mai  i834«  19 


262  JOURNAL 

Mais,  en  supposant  que  touleâ  les  inatières  organiques 
fussent  analysées ,  que  leur  poids  atomique  fut  fixé  d'une 
manière  rigoureuse,  la  science  existerait -elle  si  tous 
ces  faits  demeuraient  isolés  et  sans  lien  ?Non  sans  doute , 
la  véritable  Chimie  organique  resterait  encore  à  créer, 
car  si  les  sciences  s'établissent  sur  des  faits  ,  elles  ne  da 
tent  que  du  jour  où  ces  faits,  groupés  par  une  concep- 
tion sûre,  prennent  chacun  leur  plaee  systématique,  et 
laièsent  h  découvert  leô  vides  à  combler,  tout  en  mettant 
en  évidence  les  idées  générales  et  les  prévisions  qui  ras- 
sortent de  cet  arrangement  méthodique. 

Mais  dès  qtte  TOQ  en  vient  à  Cette  dernière  discussion , 
on  est  arrêté  par  des  difficultés  qui  seront  long-temps , 
sans  doute ,  inaccessibles  à  nos  moyens  d'investigation. 

Quelques  chimistes ,  par  exemple ,  veulent  que  tes  ma- 
tières organiques  soient  formées  d  elémens  réunis  sans 
prédisposition,  tout  en  laissant  aux  matières  minérales 
la  forme  sous  laquelle  on  les  définit  généralement.  D'au- 
tres étendent  à  teas  les -èomposés  cette  absence  de  pré- 
disposition moléculaire. 

Ainsi,  pour  fixer  les  idées ,  les  uns  croient  au  sulfate 
dépotasse,  comme  corps  formé  de  potasse  et  dWde  sul- 
furique ,  et  ne  croient  pas  à  Talcool  comme  corps  formé 
d'hydrogène  carboné  ei.d'fc^Q..  Led  autres  vont  plus  loin  , 
et  pensent  que  l'alcool  et  le  sulfate  de  potasse  ne  renfer- 
ment que  les  élémens  désunis  des  corps  binaires  par  les- 
quels oa  les  repréientc» 

Toute  U  chimie  actuelle  est  hsisée  sur  un  point  de  vue 
d'anta^nieme  entre  les  corps ,  qui  s'accorde»  admirable*- 
ment^vecles  phénomènes électriqueë.  En  supposant  que 
Ih  jforce  qui  produit  les  combinaisons  «cil  identique  avec 
Téleetricité,  on  explique  tantde  faits  4e  la  chimie ,  qu^îl 
^silMt  satardi  d 'admet  trvHfue  les  coinbiûâisoni  s'eiféc^ 
rtetnl  i  tûtiJQvrt  é&trè  âmin   corps  dettes  d'électrieilés 

contraires,  soit  que  l'on  mette  en  'préêwce  Atn  to^jfè^iv^ 

\  •      • .    *  '•        -  »■     ' 


pks ,  fioit  ^ttel'on  opère  mt  des  eotpê  compôiéd.  Toutei 
le»  théorie»  de  la  chimie  minérale  reposent  râr  cette 
éanception  générale. 

Pai»qu'on-met  en  question ,  d'une  part,  cette  ba$e  de  la 
eblmie  minérale ,  que  tous  thés  efforts  tendent  à  transport 
ter  dan»  la  chimie  organique,  ou^  bien  que,  tout  en  la  con- 
cédant pour  les  composés  de  la  nature  morie ,  on  en  con^ 
leate  rapplioatîon  dans  les  produits  de  la  nature  ôrganiquei 
il  faut  nécessairement  examiner  ces  opinions ,  autant  que 
le  permet  la  nature  des  choses. 

-  JRitter  a  donné  dans  le  temp»  uâe  théorie  de  i'eau,  qui 
consiste  à  la  regarder  corniheun  corps  simple.  Selon  lui  ^ 
les  moléculeade  Teau,  réduites  en  gas  par  l'effet  répulsif 
de l'éleetricité  positive  accumulée  autour  d'elles,  donnent 
naissance  au  corps  queiious  appelons  hydrogène.  Aucon^» 
traite  l'éleotricité  négative ,  aécumulée  autour  des  mole- 
eulesdeVeau,fournitlega2oxigène.  Dansèesga^,  le  corps 
pesant  c'est  l'eau,  réiectricité  ne  contribue  en  rien  à  leur 
poids*  Ainsi,  leur  volume  )  leur  densité  ,  de  même  que  tous 
les  phénomènes  chimiques  qu'ils  produisent ,  peuvent  être 
expliqués  sans  difficulté.  M;fis  celte  théorie  ne  mène  à 
rien  \  elle  dèvientabsurde,  dès  qti'on  U  sort  du  cercle  étroit 
oà  soh  auteur  l'a  ciroonscritef.  On  doit  donc  la  considérer 
eomme  un  jeu  d'espHt  qui  ne  mérite  >au<;une  attentioni 

Une  conception  qui  consiste  à  regarder  certains  compd-* 
ses  comme  formés  d'élémens  sans  prédisposition ,  tandis 
qiie  dans  une  foule  d'aqtres  on  admet  qu'il  y  a  prédisposi- 
tion dans  l'arrangement  moléculaire,  ne  mène  à  rien  non 
plus,  n^prévcdt  rien ,  el s'accommode  de  tout  ce  qui  peut 
arriyer  à  l'égard  des 'composés  qu'elle  ne  définit  pas. 

A  ees  <;ametères  on  reconYialt'  fiicilement  tine  théorie 

au  moins  inulile et  èoiivent  dangereuse.      > 

'  Ileii»estdettém€itôitt^à-faU,qii!iudonnie,  en  gténêralj 
fou^  espioè  de  {A*édilposition  dans  les  composés  cornai» 
qués^  fÙUi  vA  y»kirsopiMirà««ont^dii  «aenns  ocmaéqjui«ntei 

'9- 


^64  JOURNAL 

et  reprennent  le  rang  de  théorie  générale.  Cette  manière 
d'envisager  les  corps  a  été  indiquée  par  plusieurs  cbinatsr 
tes  ;  et ,  dans  ces  derniers  temps ,  deux  personnes  Tont 
développée  simultanément.  Elle  repose  sur  des  .idées  re- 
latives à  la  forme  et  à  l'arrangement  des  moléculed  dés. 
corps ,  et  dans  lopinion  de  ces  deux  auteurs ,  il  serait  im-» 
possible  de  se  représenter  la  structure  mécanique  dêa 
atomies  composés,  si  Ton  admettait  que  les  combinaisons 
binaires  persistent ,  quand  un  acide  et  une  base  forment 
un  sel ,  par  exemple. 

On  ne  peut  accorder  une  entière  confiance  aux  résul- 
tats que  ce  genre  de  spéculation  fournit  dans  letat  actuel 
de  nos  connaissances ,  car,  tandis  que  Tun  des  auteurs  re-< 
garde  ces  molécules  comme  des  sphères,  l'autre  les  consi- 
dère comme  des  cubes. 

Mais ,  loin  de  se  prévaloir  d'un  tel  argument  contre 
le  fond  de  cette  doctrine,  il  me  semble  plus  philoso- 
phique d'en  conclure  qu'il  faut ,  en  eilet ,  que  la  structure 
mécanique  des  atomes  soit  très-difficile .  à  reconstruire 
dans  le  système  d'idées  admis  généralement  par  les  chi- 
mistes ,  puisque  deux  hypothèses  aussi  difierentes  ne 
peuvent,  ni  Tune  ni  l'autre,  y  parvenir.  Mais  est-ce  la 
chimie  et  ses  conceptions  qu'il  faut  en  accuser ,  ou  bien  y 
serait-ce  tout  simplement  l'imperfection  de  nos  connais- 
sances ,  en  ce  qui  touche  l'arrangement  moléculaire  des 
corps ,  qui  serait  la  cause  de  notre  embarras? 

Il  est  permis  de  pencher  un  peu  pour  cette  dernière  epi* 
nion ,  sans  pour  cela  vouloir  en  rien  décourager  le&  per- 
sonnes qui  se  livrent  aux  recherches  difficiles  que  l'dn 
vient  d'indiquer;  A  mon  sens,  nous  devons  les  encourager^ 
au  contraire,  quoique  pendant  long-temps  peut-être  nous 
devions  laisser  de  tels  travaux  en  dehors  de  Im  chimie  ^ 
tout  en  convenant  que  si  la  physique  imoléculaire  iest 
accessible  à  nos  moyens  de  recherches ,  il  faudra  bieH 
qu'un  jour  elle  vienne  se  confondre  av^c  la  dUiAie. 


DE    PHAaMACIE.  265 

Jus€|ua'présent,  la  marche  suivie  en  chimie  a  con- 
sisté simplement  à  réunir  des  faits ,  à  les  grouper  par  leurs 
analogies ,  à  tirer  des  conséquences  de  leur  rapproche- 
ment, et  à  vérifier  celles^-ci  par  des  expériences  qui  de- 
viennent de  plus  en  plus  délicates  et  sûres.  En  suivant 
celte  route ,  la  chimie  s'est  élevée  à  des  considérations  qui 
nous  font  pénétrer ,  peu  à  peu  ,  dans  la  connaissance 
intime  des  propriétés  moléculaires  des  corps. 

.  Si  nous  comparons  cette  méthode ,  qui ,  après  tout ,  est 
celle  de  Tinvention  ,  à  la  méthode  à  priori,  essayée  par 
des  esprits  du  premier  ordre ,  nous  voyons  que  celle^^i 
est .  re&tée  constamment  stérile.  Si  on  voulait  se  rendre 
compte: des  résultats  laissés  par  les  hommes  éminens  qui 
se  sont  ésélayés  dans  les  spéculations  de  la  philosophie 
moléculaire ,  on  verrait  qu'ils  se  réduisent  à  rien.  Leur 
influence  a  souvent  été  funeste,  en  détournant  les  esprits 
de  4a  méthode  expérimentale  ;  elle  n  a  rien  produit  qu'on 
puisse  mettre  en  parallèle  avec  les  conquêtes  de  la  chimie 
moderne.  Quoiqu'on  puisse ,  en  raison  même  des  progrès 
de  la  chimie  moléculaire,  espérer  quelques  résultats  plus 
positifs  des  tentatives  actuelles, Il  me  semble  pourtant 
qu'il  ne  faut  pas  trop  se  presser  dans  l'application  pra- 
tique des  idées  de  cette  nature. 

Ainsi ,  l'histoire  des  sciences  nous  prouve  que  des  es- 
prits de  la  portée  la*  plus  haute,  ont  échoué  en  essayant 
de  descendre  aux  faits  de  détail  par  une  conception  ab- 
straite de  l'arrangement  moléculaire  des  col*ps.  Elle  nous 
apprend  que  lesi  efforts  plus  humbles  du  chimiste, 
s'^eVant  des  faits  aui  idées  générales^'  ont,  ati  con- 
traire ,  réussi  à  dévoiler  déjà ,  quelque  peu ,  et  d'une 
manière  assurée ,  les  mystères  de  la  nature  moléculaire 
\de5  ce^ps. 

-•  Il  faut  conclure  dé  là  que  la  chimie  est  dirigée ,  dans  ses 
reèbe«:be8 ,  par  une  méthode  qui  n'est  pas  tellement  vi^ 
cieiise,  qu'on  puisse  dédaigneft  sans  motif  évident^  le 


966  JoaRNAi 

genre  de  ruisonoement  quelle  oblige  à  admettre*  La 
confiance  que  paratt  mériter  cette  méthode  porterait 
donc  h  regarder  comme  vraisemblable  que  les  corps  sim-» 
pies  forment  des  composés  binaires  et  que  œux-ci  s^u» 
Dissent  ^nçuitCt  sans  perdre  leurs  caractères,  pour  former 
4esselS|  etc.         . 

Les  considérations  qui  tendent  .à  renverser  oe  système 
d'idées  ne  reposant  pas  sur  des  faits ,  oh  peut,  satis  les  re^ 
pousser  au  fond;les  considérer  comme  une  rue  deTesprit, 
jusqu'9  ce  qu  ellqs  se  soient  traduites  ea  déductions  sus- 
ceptibles d'être  vérifiées,  par  rexpéri once ,  et  absolument 
incompatibles  avec  les  idées  actuelles  des  cbimistes. 

J'admettrai  donc ,  jusqu'à  la  preuve  du  oontriaire ,  que 
les  élémens  des  corps , binaires  conservent  leui*  disposition 
dans  Iqs  combinaisons  salibes*  J'ajoute  que  le  système 
d'idées  que  j'ai  adopté,  touchant  la  natur<>  oi^niqùe^ 
et  qui  consiste  h  assimiler  ses  combinaisons  i  celles  de 
la  chimie  minérale,  demeure  presque; étranger  à  ces 
discussions ,  dès  que  l'on  avance  que  les  arrangemenamolé^ 
çulaires  prédisposés  ne  sont  admissibles  ni  dànsi  Tune  ai 
4ans  l'autre  de  ce^  deux  classes  de  eorpa^ 

Si  nous  ei^amincms,  en  nous  plaçant  au  point  de  vue 
généralement  admis  en  chimie  inorganique ,  les  comr 
posés  de  la  nature  organique >  il  ctoviisnt  dès,  l'abord, 
pour  s'entendre  ^  de  séparei?  ees  d^rniei^  ca  deuiK  claaMs 
fort  diBsttnctes* 

En  eifet,  les  anciens  chimistes  ont  eonfondu  ta»t  de 
corps  apos  le  titre  de  matières  organiques,  en  se  ^aaiit 
sur  un  simple  renseignement  d'origine ^  qn il  neftt  pas 
aurpreoant  qu'on,  ait  aujourd'hui  un  chaos  piretque  mwb^ 
tricable  à  débrouiller. 

Considérée  chimiquement ,  une  matière  organîqvedeil , 
pour  fbrm^r  une  espèce,  jouir  de  céttaiaes  propriétés  ^fa- 
xiles  à  résumer^  Quand  elle  est  cristallisable.  ou  v^ttfe 
«ani  décompetsition  à  une  Uinpératur^^  ift^apiabl»)  i» 


DE    PHAIMÀCIB/  Z67 

peut  être  aHuré  que  c'est  une  substance  particulière. 
Quand ^lie  mauque  de  ces  propriétés ,  et  qu'elle  peut  da 
moifiAf  sans  s'altérer,  produire  d<?s  combinaisons  qui  les 
possèdent)  il  est  probable  que  la  matière  est  pure  et  par* 
ticulière.  Quand,  enfin,  elle  n'est  douée  d'aucun  de  ees. 
caractères,  il  est  probable  que  c'est  un  simple  mélapgsidé 
divers  corps. 

11  faut  donc  renvoyer  à  la  physiologie  l'histoire  des  sob* 
stances  qui  ne  sont  que  des  organes  ou  des  débris  dor«- 
gaoe^,  comxaele  ligneux ,  |a  fibrine,  l'amidon  et  tantd'aU'^ 
très  produits  complexes,  qui  n'intéressent  le  cbipiste  que 
comme  maUère  première  de  ses  opérations^  Il  en  est  de 
ces  matières  comme  des  minerais,  dont  nous  laissons  l'bis* 
toire  à  la  minéralogie ,  tout  en  nous  en  servant  pour  ex* 
traire  )ea  corps  définis  qu  ils  r^erment ,  ou  qu'on,  peut 
cxéeK  aTtc  leurs  élémeos*  , 

Je  borne  donc  la  chimie  pi^gauique  à  l'étude  des  coin- 
.posés  définis,  existant  dans  le  règne  organique ^  09  pro- 
duits par.  des ,  réactions  exercées  sur  des  substances  qfù 
en  proviennent.  .  . 

Mais,  on  le  Toit ,  cesl.  encore  retomber  dans  une  dé- 
finition basée  uniqueipent  sur  lorigine  des  corps  «et  en- 
lièrt^ment  iodépfMadante  de  leur  nature  propret  7'ai  cher- 
ché Tdinement  une  autre  définitiçn ,  et  c  est  précisément 
parce  que  j  ai  été  impuissant  à  la  découvrir»  que  je  me  suis 
laissé  entraîner  à  croire  que  la  chimie  OTgiMÛque  et  U 
chimie  minérale  se. confeodep t. 

.  En  effet,,,  estrce  bien  sérieusement  que  l'on  peu^  dire 
^Ue.  le.pyanogène  «t  l'hydrogène  bi-carboné  qni  résultiint 
toujours  »  et  uiiiquem^nt ,  da  la  modificatm^i,  de  corps 
oi|;iimque«  »  sont  pourtant  des  produits  dépendait  4e  )a 
tikÂmé  minérale;  tandis  ^ue  l'aoîde  Qi«aUque:«  l'alcoq!, 
Véther  »  l'acide  aulforinique  >  ruréet  seraient  des  matière» 
0Êf$xÂ<p$f9  î  i^  cherche  U  diSerenee  qui  séfare^  «a  wrp» 
et  je  ne  ^is  la  voir. 


26s  JOUARAL      •    * 

'  Dans  mon  opinion ,  il  n'existe  pas  de  matières  organi-* 
(fuesj  c!est-à-dire  que  je  vois  seulement ,  dans  les  êtres 
organisés ,  des  appareils  d'un  effet  lent ,  agissant  sitr  des 
matières  naissantes,  et  produisant  ainsi  des  combinaisons 
inorganiques  très-diverses^  avec  un  petit  nombre  d'élé- 
mens. 

Les  êtres  organisés  réalisent ,  pour  les  combinaisons  dti 
carbone  avec  les  élémens  de  l'air  et  ceux  de  Feau,  ce  que 
les  grandes  révolutions  du  globe  ont  produit  pour  les  com- 
binaisons de  l'acide  silicique  avec  les  bases  qui  s'offraient 
à  lui.  De  part  et  d'autre ,  même  complication.  Les  chimis- 
tes, ^qui  soutiennent  que  les  substances  organiques  ont 
quelque  chose  de  spécifique  dans  leur  arrangement  molé- 
culaire ,  me  semblent  tout  aussi  fondés  dans  leur  opinion 
que  les  minéralogistes  qui  veulent,  ou  qui  voulaient  voir 
dans  les  minéraux  autre  chose  que  des  espèces  chimiques 
ordinaires.  M.  Berzélius,  qui  eut  si  long-temps  à  combattre 
ces  opinions  et  qui  en  a  si  habilement  triomphé  en  ce  qui 
coiûcerne  les  espèces  minéralogiques',  s^est  lui-même 
laissé  préocupper  à  l'égard  de  la  chimie  organique ,  ce 
mé  semble,  précisément  parlé  système  d'idées  qu'il  avait 
déjà  renversé  dans  ce  cas  particulier. 

Si  je  comprends  bien  les  causes  qui  ont  amené  la  sépa- 
ration établie,  jusqu'à  présent,  entre  la  chimie  inorgani- 
que et  la  chimie  organique,  elles  peuvent  se  résumer 
dans  lèa  observations  suivantes. 

En  chimie  organique ,  on  voit  un  petit  nombre  d'élémens 

'  produite  une  foule  de  combinaisons.  Celles-ci  sont  peu 

Stables,  et  se  modifient  avec  une.surprenante  facilité.- Les 

lois  dé  combinaison, observées  dans  la  nature  inorgatiique, 

*  sont  insuffisantes  pour  expliquer  les  faits  observés  dan^  )a 

'  nature  organique,  comme  si  quelque  chose  de  vital  restait 

toujours  datis  ces  dernières,  et  leur  imprimait  le  cachet 

'  originel,  quii  donne  souvent  à^es  corps  un  air  d^  faimlte 

et  les  faitreconnaitre  à  Tinstant.  •'        . 


DE    #ilAJ(MAGlE.  S^g 

G'e^t  ainsi  que  je  m'expHque  <;omiiient  les  chimistes,  qui 
d'abor4  avaient ,  par  une  simple  mesure  d ordre,  mis  èfi^' 
seml>fe  toutes  les  matières  tirées  du  règne  organique,  ont 
fini  par  régarder  cette  clussification  comme  fondée  en 
raison. 

Mais,  j'ai  déjà  dit  comment  il  était  facile  de  concevoir 
que  le  charbon ,  lair  et  Feau,  mis  en  rapport  soùs  taqt  de 
formes,  et  dans  des  appareils  si  variés,  pouvaient  produire 
des  combinaisons  si  diverses  elles-mêmes  dans  la  nature 
organique.  Ne  voyons-nous  pas  la  chimie  minérale  se 
compliquer,  h  mesure  que  nous  découvrons  de  nouveaux- 
principes  d  action  ? 

L'instabilité  des  combinaisons  organiques  ^  leurs  modi-* 
fications  singulières  ,  sont  des  faits  qu'on  pouvait  présu- 
mer, dès  que  l'on  voyait  que  les  élémens  dont  elles  se 
composent,  pouvaient  se  prêtera  une  multitude  de  cotnbi«« 
naisons; 

Toutefois  ,  j'ai  signalé  depuis  long-temps  un  caractère 
qui  se  replroduit  dans  beaucoup  de  substances  organiques, 
eh  supposant  que  leur  arrangement  moléculaire  soit  tel 
que  je  le  conçois.  Ce  caractère  se  retrouve  si  rarement 
dans  la  chimie  minérale,  qu'on  pourrait  y  chercher,  à  lati- 
gueur ,  l'explication  des  propriétés  qui  semblent  distin- 
guer les  composés  organiques  de  tous  les  autres.      ' 

En  effet,  dans  beaucoup  de  combinaisons  organiques,  il 
existe,  très-probablement,  deux  composés  binaires  dans  un 
état  éleëtrique  différent,  et  dans  chacun  d'eux  on  retrouve 
un  élément  commun  ,  le  carbone.  Tandis  que  le  carbone 
est  électro-positif  dansl'acidc,  il  est  électro-négatif  dans  la 
base.  Cette  circonstance  ne  se  reproduit  dans  la  chimie 
minérale,  qu^à  l'égard  du  nitrate  d'ammoniaque ,  ob  Telzote 
se  trouve  à  ces  deux  états  opposés  dans  la  basé  et  dans 
faoide.  '  .  ■      • 

I/éther  oxalique ,  par  exemple  ^  étant  considéré  comme 
un  composé  d'acide  oxalique,  d'hydrogène  carboné   et 


d'oau ,  nous  offre  le  carbone  positif  dana  Tactde  ^  «t  né* 
gatif  dans  la  base. 

iDe  tout  cela  se  tire  uae  sejile  conséquence ,  6  est  q^e 
les  élémeos  peuyent  se  grouper  sous  une  foule  de  formes^ 
Mais  «nu  lieu  de  restreindre  cette  règle  aux  élémeps  d^a 
oOrps  organiques  I  je  ne  crains  pas  de  dire  quVle  s  éten- 
dra plus  tard  à  tous» 

Si  j'i^tti]|cbe  quelque  priii  k  voie  disparaître  bientôt  cette 
barrière  inutile  qui  sépare  encore  les  combinaisons  des> 
deux  règnes  ,  c'est  précisément  parce  que  j'ai  la  convie^ 
UoQ  intiment  profonde^  que  les  progrès  futurs  de  la  cbi-> 
mie  générale  seront  dus  à  l'application  des  lois  observées 
dans  la  chimie  organique. 

En  maniant  sous  nos  yeui  les  trois  ou  quatre  élémena 
qu'elle  façonne  en  tant  de  formes^  la  nature.nous  fait  voir 
tout  ce. que  notre  science  naissante  peut  espérer  d'avenir, 
et  qu'elles  seront  ses  ressources  quand  on  aura  su  associeic 
les  autres  élémens  d'après  les  mêmes  règles. 

Ainsi ,  loin  d'être  surpris  que  la  chimie  organique  nous 
oflre  de  nouveaux  types ,  je  suis  étonné  qu'ils  ne  soient 
pas  plus  différens  quiU  ne- le  sont  des.  types  minéraux 
oorrespondans  ;  et,  loin  de  me  borner  à  prendre  les  règles 
delà  cbimie  minérale  pour  les  reporter  dans  la  chimie 
organique^je. pense  qu'un  jour,  et  bientôt  pèi^t*ètre,  la 
chimie  organique  prêtera  des  règles  à  la  chimie  minérale. 

De  telle  sorte  que  les  corps  organiques ,  mieux  connus , 
•e  rangeront  sous  de^  lois  plus  simples,  tandis  que  les  for^ 
ces  d^  la  chimie  minérale  mieux  appréciées  feront  naître 
des  composés  plue  compliqués.  C'est  ainsi  que.  s'opérera 
la  fusion,  de  fait,  qu'il  serait  prématuré  d'essayer aujour^ 
d'h^i ,  ^uo^^u  w  principe  on  puisse  W  considérer  comi^f 
nécessaire.  -  :  ^, 

Ceci  posé ,  le  lecteur  ne  sera  pas  surpris  de  voir  qiaq, 
daiM  les  corpa  organiqu^es  ^  il  en  es t  qui  se  confondent ,  par 
leura  prapriéUtt  aTeetles  aubstwcea  mii^ér^es^  t^ndijs 


DE   »IIAAIiÀCIE.  (a>t 

qu«  d'attiré» ,  voioa  bien  cûnnuâ ,  stmbltnt  i'eo  éloigner 
lirextréoûie*  >• 

Les  théories  que  nous  dllons  discuter  uuiîatenant  ne 
eoat point,  sans  doute,  encore  des  ▼érités absolues,  et 
chacun  peut  en  penser  ce  que  bon  lui  semble;  Ilestmétne 
évident  que  les  auteurs  qui  les  ont  énoises  lès  premiers,  où 
qui  les  «outienuenl  du  poids  de  leur  Assentiment,  sont  fort 
4oin,  £iu  fond ,  d'y  voir  rea^pression  néocssaire  d«la  vérité. 
Ces  théories  doivent  être  jugées  à  un  point  de  vue  de 
pure  utilité  actuelle,  car  elles  ont  pour  résultat  immédiat 
de  classer  b^f^coup  de  corps  en  groupes  d'une  étude  plus 
facile,  et  de  représenter  d'uae  manière  simple  une  foule 
de  phénomènes  compliqué3«  En  outre,  elles  permettent 
de  prévoir  uu  grand  nombre  Ae  réactions  nouvelles ,  ou 
bien  ,  elles  font  présumer  l'existence  de  corps  inconnus , 
susceptibles  d'être  créés  par  des  méthodes  que  la  théorie 
elfe-mérae  nous  indique. 

Envisagées  sous  cet  aspect,  les  théories  transitoires, 
peut-être,  que  nous  adoptons  en  chimie  organique,  suffi- 
sent,  quand  elles  donnent  une  explication  nette  des  faits 
connus.  Mais  quand  deux  théories  les  expliquent  égale- 
ment bien ,  il  faut  toujours  préférer  ta  plus  générale ,  la 
plus  simple ,  et  surtout  la  plus  riche  en  conséquences  sus- 
eeptibles  de  se  traduire  immédiatement  en  expériences 
nouvelles.  Laissons  de  cAté  les  théories  qui  se  traînent 
à  la  remorque  ,  et  qui  viennent  expliquer  après  coup  les 
observations  suggérées  par  le  point  de  vue  antagoniste, 
t%  n'bé^ttons  pits  adonner  la  puéféresuQeàeeUes  d'au  part 
le  .mouvement  scientifique* 

Indépendamment  des  motifs  expQaés  plu«  batUt,  qui 
m'engi^wt  à  établir  en  principe  que  les  lois  de  la  eU- 
9ne  organique  sont  nussi  aimplea  et  aussi  nettes  que  celles 
d/9  la  çhiniie  minérale ,  je  serais  di^po^é  à<le  fiiire  par  une 
4ei:idére  con^dération^  G'e«t  bien  iréell^entàeette  pw« 
dée  q^ue  noue  A^sm^  l«f  nanbrevfM  r«çlieri4i«i  dool.  la 


37^  JOOBWAL 

ohiiôie  organique  s  enrichit  chaque  jour.  Quel  est  le  chi*- 
miste  qui  se  livrerait  à  ce  genre  d'ëtude,  dans  le^seulbutde 
faire  connaître  la  proportion  des  élémens  d'une  matière 
organique  quelconque ,  5'il  n'était  animé  de  Tespoir  de 
découvrir  quelque  rapprochement  inattendu  ou  quelque 
loi  nouvelle  et  féconde  ?  Or,  ces  lois  ne  peuvent  s'établir 
qu'autant  que  l'on  admet  quelque  arrangement  molécu-' 
laire,  4^i  simplifie  des  formules  ordinairement  trop 
compliquées  pour  que  l'esprit  en  saisisse  les  rapports , 
ainsi  que  le  prouveront  les  exemples  suivans. 

Théorie  des  amides.  L'analyse  de  roxamide  ayant  fait 
•voir  que  ce  corps  renferme, 

•  4  Atomes  de  carbone. 
1  d'oxigéne.  * 

a  d*azote.      \. 

4  d'hydrogène. 

et  l'examen  de  ces  réactions  ayant  prouvé  qu'elle  se.copr 
yertit  en  oxalate  d'ammoniaque ,  ou  en  acid^  oxalique  et 
ammoniaque,  sous  un  grand  nombre  d'influences ,  il  en  est 
résulté  une  théorie  qui  s'est  bientôt  appliquée  à  beaucoup 
d'autres  composés  analogues.    .  ^ 

On  a  supposé  que  l'oxamide  peut  être  représentée  par 
deux  élémens  binaires ,  l'oxide  de  carbone  et  un.  azoture 
j)articulier  d'hydrogène  moins  hydrogéné  que  l'ammonia- 
que^ et  qui  n'a  point  encore  été  isolée  Vox^mide  s'écrit 
alors  sous  cette  forme, 

;C40«  +  Aa«H4. 

Parmi  ces  deux  compôsahs,  il  faut  chercher  quel  est  celui 
qui  joue  le  rôle  négatif,  par  exemple,  et  l'an  y  parvient 
aisément  par  là  considération  Suivante*,  on  sait  qu'en  gé- 
néral,  un  corps  qui  décomposé  l'eau  s'empare  de  Thydrtt- 
gène  par  son^éléineht  négatif,  et  de  Foxigène  par  son  élé^- 
mènt  pôsitiif.  Or,"  comme  roxamide  décomposé Teau  pour 
passera  Tétât  d'oxalafe*  d'ammoniaque ,  on  voit  queTazô- 
'luirecl'hydrogène,  quis'empiarè  de  rby drogène  ,*  doit  être 


DB    PHARMACIE.  2^3 

rélément  négi^Uf ,  et  que  Toxide  de  carbone  qui  s'unit  à 
Toxigène  doit,  jouer  le  rôle  positif  daus  lecomposé. 

Le  raisoDoement  qu'on  yiei^tde  faire  à  l'égard  de  Toxa-' 
mide  doit  se  répéter  en.  ce  qui  concerne  Turéei  celle-ci 
renferme  en.  effet, 

4  atomes,  de  carbone» 
a  d'oxigène. 

'  4  d'azote. 

8  d'hydrogène. 

EUe se  comporte,  de  tout  point,  comme  l'oxamide ,  et  se 
convertit  en  carbonate  d'ammoniaque,  ou  bien  en  acide 
carbonique  et  ammoniaque,  en  décomposant  l'eau  ,  sous 
une  foule  d'influences.  Sa  formule,  déqc^posée  d'après 
ces  considérations,  devient, 

C4  02+Az4H«. 

Où  Ton  voit  reparaître  Toxide  de  carbone  et  l'azoture 
d'hydrogène  déjà  reconnus  dans  l'oxamide.  D'ailleurs,  et^ 
par  les  mêmes  motifs ,  c'est  encore  ici  l'oxide  de  carbone 
qui  joue  le  rôlepositif,  et  l'azotured'bydrogène  qui  possède 
le  caractère  négatif. 

On  peut  donc  admettre,  presque  comme  l'expression 
delà  vérité,  les  principes  d'après  lesquels  on  explique 
les  caractères  de  l'oxamide  et  de  l'urée.  Mais  rexatnen 
attentif  de  ces  caractères  ndus  conduit  à  une  vue  pld^ 
'élevée  f  qui  donne  à  la  théorie  des  amides  un  degré  d'in- 
térêt fort  grand. 

Admettons ,  pour  un  moment ,  que  l'ammoniaque ,  en 
raison  de  sa  nature  hydrogénée  ,  puisse  fonctionner' 
comme  hydrobase  à  la  manière  des  hydracidès  ^  et  qu'el}^ 
puisse  perdre  tout  ou  partie  de  son  hydrogène,  en  for'* 
mantde  l'eaiu. 

.  Il  devient  facile  alors  de  concevoir  conimént,  par  Tac^ 
lion  du  feu,  l'oxalate  d'ammoniaque  se  convertit  en  oxa^ 
Biide.Sa  réa<^iôn  ressemble  à  celle  par  laquelle  on  expli- 
que la  conversion  d'un  hydrochlorate  en  chlorure.  En 
effet,  on  a 

G4  09 H^  As^  fi^ «te G4  0>  +  iM2  H4 ....  Vr?  O. 


/  .•  j 


^74  iOGftNAL 

Il  esi  AUBsf  fjicile  dt  comprei^dre  la  fepfôducttôxi  dé 
roxaIated'oi|imoniuqUe,  ou  celle  de  l'acide  oxalique  et  dé 
l'annnoniaqiie  ^  en  partant  du-  même  point  de  vue. 

Car,  sous  rinflu«flee  de  Tenu  seules  ft  une  température 
trës-éleyée,  Toxamidc  se  convertit  en -èxalate  d'ammo- 
niaque. 

Les  acides  déterminent  îa  formation  de  Tammoniaque 
et  mettent  de  l'acide  oicalique  en  liberté. 

Les  bases  produisent  la  mâme  réaction  et  donnent  lieu 
à  un  dégagement  d'ammoniaque. 

Ainsi ,  loxamide  se  comporte  comme  un  cWorure  qiiî , 
ne  renfermant  ni  acide  hjdrocMoriqne  ni  oïide  métal- 
lique, donne  néanmoins  de  l'acide  hydrochlorîqué  et  un 
oxide  ,  sous  les  influences  que  Ton  vient  de  signaler* 

11  petit  donc  sembler  ratiônel  de  considérer  Toxamide 
comme  un  corps  analogue  aux  chlorures ,  dans  lequel 
l'o^side  de  carbone  jouerait  le  rôle  de  métal,  et  Tazoture 
d'hydrogène  le  rèle  du  chlore.  En  appelant  amide  cet 

azoture  d'hydrogène,  on  aurait  dans  ce  poihl  de  vue, 

AmMni-e  d'oxîde  de  câfbotié.  i  .ssi  C^O^+Az^It*  ôxamîdè. 
.     Bi-amid«y«  d  oud«  de  carl»oiie«  .  »  C«  09  -f-  Aj&4  U»  àrée. 

$i  ce  nouvel  aspect  ^  bornait  à  expriiber  d'une  façon 
plus  simple  les  faita  que  Ton  n  sig&alé^.plus  liaut^  iln'y. 
auiraiLguereaIieu.de  lui  donner  pluçdi'atien4ion$mai8  s'il 
nous  porte  à  prévoir  mieux,  a  mieux  ordoai2ef,'à  tnieii^t 
expliquer  .de^  réactions  nombreuses,  il  de  vient,  alors  laé- 
cessaire  d^Jui  accorder  uj^e  place  parmi  les  théories  pro? 
visoires  de  la  çjaiinie  orgig:iique.  Pour  vérifier  la  justesae 
de  cette  théorie^  il  faut  examiner  le$  faits  concernant  le 
corps  négatif  et  le  corps  positif  que  l'on  suppose  danfl 
roxs^mide^:^iii|^i  que  cette  substapee  elle-méin<e  ^  et  voir, 
Bon-seulepent  si  rieA  n'y  cboquQ  jia  vraisemblance^^mait 
surtout  ^f  si  ces.  i^its  pouvaient ,  é(i:e  prévus .  pat*  ujoe  aioa^Y 
Ic^gie  incQAteçtabJe*.  .    ,  .    ;    .   ;   .  *,:?  ;     \   -^w 

Remarquons  d'abord  que ,  si  l'ammoniaque  secMipoliO 
comme  uni irjr^açidev  (}iioiquW  aeni  iâv^fM^  «Ile  doit 


DE    l^HAKMAGIE.  2Ji5 

encore  se  comporter  comme  eux  à  régnird  des  tnétnttx , 
puisqu'cn  perdant  de  Thydrogène,  les  étémens  resUns 
forment  un  corps  électro-négatif.  Ainsi,  en  ehauUiint  du 
potassium,  du  sodium,  par  exemple,  avec  de  l'ammo* 
niaque,  il  doit  se  former  des  aniidures  de  ces  métaux 
dont  on  peut  prédire  la  composition  et  les- propriétés 
caractéristiques.  Ces  amîdures  doivent  se  produire  d'après 
la  formule  suivante  : 

Az<  H6  4- Na  3s  H2  +  rïa  »  Aza  H4. 

End  autres  termes,  en  agissant  sur  l'ammoniaque,  le 
poLissium  et  le  sodium  doivent  fournir  deux  volume^ 
d'hydrogène,  en  décomposant  quatre  volume^  d'ammo7 
niaque.  , 

Ainsi,  en  agissant  sur  l'ammoniaque,  les  métaux  ci t^s 
doivent  dégager  la  même  quantité  d'hydrogène  que  s'ils 
agissaient  sur  l'eau.  C'est  précisément  le  résultat  auquel 
M1\I.  Gay-Lussac  et  Thenard  sont  parvenus  dans  leurs 
nombreuses  expériences  sur  cet  ohjtrt. 

Mais  ils  n'ont  jamais  observé  une  disparition  d'ammo- 
niaque égale  à  un  volume  double  de  celui  de  l'hydrogène 
formé.  Leurs  expériences  n'ont  jamais  donné  pour  quatre 
volumes  d^hydrogène  dégagé  plus  de  sept  volumes  d'am- 
moniaque décomposée.  Il  est  donc  nécessaire  de  recourir 
à  de  nouveaux  essais  pour  vérifier  ce  point  de  vue. 

Du  reste,  comme  ce  que  nous  regardons  ici  comme  de 
l'amidure  de  potassium,  se  convertit  par  la  chaleur  en 
azoture  de  potassium  et  ammoniaque,  et  que  l'azolure 
lui-même  se  change  en  ammoniaque  et  potasse  par  l'ac- 
tion de  Teau^  il  faut  vérifier  si  ces  deux  faits  peuvent 
s'expliquer.  On  a,  en  effet, 

K3,  Az6Ui2  =  K3A£2  +  Az«Hi2      , 

K3.  Az2-f  H6  03  =  K3  03  -f.A2  H6. 

La  première  formule  représente  Taction  du  feu  sur 
Tamidure  4e:P^^96siup^  la  $ff:ood(^^  celle  de  i'eau  sur 
Vazoture  qui  M  protient.  La  prefftière  de  ces  formules 


2y6  JOURNAL 

montre  combien  est  difficile  la  préparation  de  Tamidure 
de  potassium  sans  qu'il  se  produise  un  peu  d'azoture  ;  et 
elle  explique  à  nos  yeux  la  difiérence,  signalée  plus  haut, 
entre  les  formules  et  les  expériences  de  MM.  Gay-Lus$ac 
et  Thenard. 

Il  est  possible  que  les  substances  désignées  aujour- 
d'hui sous  les  noms  de  chlorure  d  azote ,  d'iodure  d'azote , 
ne  soient  que  du  chlorure  ou  de  l'iodure  d'amide ,  etc. 

L'oxide  de  carbone  peut  à  son  tour  être  considéré 
comme  un  radical,  ainsi  que  je  l'ai  professé  depuis  long- 
temps. Dans  cette  supposition ,  l'acide  chloroxicarbonique 
serait  un  chlorure  d'oxide  de  carbone ,  l'acide  carbonique 
et  l'acide  oxalique  en  seraient  des  oxides. 

Les  formules  de  l'acide  oxalique  et  de  l'acide  carbo* 
nique  peuvent  s'écrire  sous  la  forme  suivante  : 

Oxide  de  carbone C2  G 

Acide  oxalique ,    a  Ç2  O  +  O 

Acide  carbonique C?  0  -}-  O 

Celle  de  l'acide  chloroxicarbonique  serait  C^O  +  Ch^. 

En  revenant  sur  l'oxamide  et  l'urée ,  on  conçoit  mieux 

alors. leur  nature;  car  l'urée  devient  analogue  à  l'acide 

chloroxicarbonique,  et  l'oxamide  à  la  combinaison  C*0^  + 

Ch^.  En  effet,  l'action  de  ces  divers  composés  sur  l'eau 

produirait  des  résultats  identiques. 

(C2  0  +  Ch2)  4-  H2  O       =  Ch2  H2  -j-  (C2  0  4-  O) 
(C4  02  +  Ch2)  -H  H2  o      =  Ch2  H2  -4-  (C*  02  -H  O) 
(C2  O  +  Az2  H4) +H2  O  =  Az2  HG  +  (C2  O  -h  0) 
(C4  02  -h  Az2  H4)  -f  H2  Ô  =  A22  H6  -h  (C4  02  4-  0) 

Enfin ,  dans  l'oxamide  et  l'Urée ,  trouvons-nous  les  ca- 
ractères qui  appartiennent  aux  chlorures ,  c'est-à-dire  la 
faculté  de  se  combiner  avec  des  composés  du  même  ordre 
qu'eux ,  et  de  nature  neutre  ?  Pour  se  convaincre  qu'il  en 
est  ainsi ,  il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  les  formules  sui- 
vantes : 

Oxaméthanc  (C4  02,  Az2  I14)  4,  (C4  qs,  H»  C^  W  O) 

Oxamide.  ÉUi6r  ortltctue. 


Uréthane  (C2  O ,  Afc2  H^)  +  (C2  02,  H»  C»,;  H2  0) 

tré«»  JttlierGwbpfikiar. 


•« 


DE   PHARMACIE.  277 

Il  est  évident,  qu'ainsi  formulées,  ces  combinaisons 
correspondent  à  celles  que  le  sel  marin  produit  avec  les 
sucres  de  raisin  et  de  dial^etës. 

Ainsi,  sans  prétendre  que. ces  divers  exemples  soient 
interprétés  d'une  manière  conforme  à  la  vérité ,  on  peut 
dire  que,  si  Ton  admet  un  corps  électro-négatif  Az^,  H^, 
dans  les  amides ,  on  parvient  à  expliquer  un  grand  nombre 
de  faits ,  sans  sortir  du  cercle  ordinaire  des  conceptions 
chimiques,  et  qu'avec  un  peu  de  réflexion ,  on  est  conduit 
à  prévoir  l'existence  d'un  grand  nombre  de  combinaisons 
nouvelles. 

Théorie  des  éthers.  Cette  théorie  embrasse  des  faits  si 
nombreux  et  si  dignes  d'attention,  que  nous  allons  en 
offrir  ici  un  résumé  concis  :  1 

i"".  L'alcool,  d'après  son  analyse  et  sa  densité  de  Ta«> 
peur,  se  représente  par  un  volume  de  vapeur  d'eau  et  lUf 
volume  d'hydrogène  carboné  ; 

a"".  Traité  à  chaud  par  l'acide  sulfurique  concentré,  il 
fournit  l'éther  sulfurique,  qui  se  représente  par  deux 
volumes  d'hydrogène  catboné  pour  un  de  vapeur  d'eau  ; 

i"".  Les  hydracides ,  en  agissant  sur  l'alcool ,  forment 
des  composés  éthéres  qui  se  représentent  par  des  volumes 
égaux  d'hydrogène  carboné  et  d'acide ,  sans  eau  ; 

4*".  Les  oxacides  produisent  avec  l'alcool  des  composés 
éthérés,  dans  lesquels  l'analyse  indique  4  volumes  d'hy- 
drogène carboné ,  un  atome  d'acide  et  2  volumes  d'eau  ; 

5"".  En  traitant  ces  derniers  éthers  par  les  alcalis,  l'acide 
qu'ils  renferment  en  est  saturé ,  et  les  élémens  restans 
fixent  deux  volumes  d'eau,  de  manière  à  régénérer  de 
l'alcool  ; 

6"*.  L'acide  sulfurique  mêlé  à  l'alcool  produit  immé- 
diatement un  composé  acide,  où  l'analyse  indique  deux 
atomes  d'acide  pour  quatre  volumes  d'hydrogène  car- 
boné et  quatre  volumes  de  vapeur  d'eau.  C'est  l'acide  sul- 
fovinique ,  dont  la  capacité  de  saturation  est  précâ^émeat 
XX* .  Jnnée .  —  Mai  1 834  •  «o 


278  JOURNAL 

égaie  â  la  moitié  de  celle  de  Tacide  sulfuriqae  qu'il  ren- 
ferme j 

y"".  En  distillant  l'acide  sulfùrique  avec  des  dosés  conve- 
BabUs  d  alcool 9  en  produit  uq  composé  neutre  qui  est 
représenté  par  quatre  volumes  d^hydrogéne  carboné,  un 
atome  (^'adde  et  an  vdlutne  d'eau. 

Outre  ces  ooHibidàisons  ou  réactions  princi  pales ,  il  en 
984  beaucoup  d'autres  qui  ne  peuvent  rien  changer  à  la 
théorie  déduite  de  6elleÀ«ci,  et  qui  ne  hléritent  pas  une 
mention  dpéciaie* 

Dans  cette  théorie ,  on  admet  que  le  gaz  hydrogène  bi- 
éarboné  joue  le  rAlé  de  base  à  la  mii^nière  de  Tammo- 
Iliaque^  On  s'explique  alors  d'une  manière  fort  simple 
les  faits  cités  plus  haut,  qu'il  ^rait  difficile  dégrouper 
autrement  5  à  ce  qu'il  pnratt,  puisque  depuis  plusieurs 
iuméts  on  a  Vainement  essayé  dé  lé  faire.  Yoi ci  l'en- 
semble des  composés  auxquels  cette  théorie  s  applique. 

d^  ti^ hydrogène  l>i-oiitbon4« 

C'H^tCMi  ....  ]i(|aeùr  des  Hollandais. 
O»  m,  H»  O.    .  .     ëtiiét  «ttlfari^ae. 
GBaf.H^Qi^.     .  .  alcool. 
C«  H8.  H2  Ch?,    .  .  ^ther  by4ro€U^riqn. 
■     C8H8,H2IJî.   .    .  .  éther  hydriodiqjie. 
€l<H»,C4  03,H2b.  éther  oxalique. 
.  G»fi^  Ai^Ôi,  H«0.  éiktf  riitrettx. 
.     .      Cmâ,C9H603,H30,  ëthf t  aoétiqiii. 

C8H8,C2^H100^H20.  éthif  r  beiJMÏqu4|, 

C«  H8,  2SO3,  fl402.  acide  sulfovinique. 
BlfrÔ/»Ôa.-4*C«  1I«,6C>3,  tt4  OK .  salfovînate  de  baryte. 

O^H^  6Q9»HOf  .  taUate  neutre  d'hydfogène  earboné. 

C8JÏ8,ûSÛ?»-4rH20.  addpéAipninM. 
BaO,S03,+C8H8,  S03,H2  0.  .  éthionate  de  baryte.  ; 

C8H8,îiS03,H2  0.  .  acide  iséthionique. 
BaO,S03  4«î  Hissés,  H^O.  .  isëthionate  de  baryte 

Ç<H^,{H)l,H^O.  .acide  phoBphoviaiqae. 
aBa  6^+rC8M%-fP05H2Q.  phofybovinateAebaryfeiWïï^ikWÎf»*^ 

:  A  «àté  àé  oette  tliéorie ,  Uè  auteurs  qui  l'ont  proposée  V 
mî«Dién*il€4  uAo dtHfe  qui  cofisiéie  à^uppoàér  (Jue 


V* 


DE  ^uAiAfAGiE.  s»yg 

Viik^T  8ulf|uci^cie  est  lui-même  ttcrebàfte^  o'edUà^dire  ua 
oxide  d'un  bydrogèae  ciipboné  qui  tk^<)&t  pa^  «seope  eonna 
a  J  étal  libre.  Veici  ce  que  deviennent  les  formules  pré- 
eédeotes  daat  oe^te  bypoihèse, 

C^B^,  CM •  lic^ueur  des  Hollandais. 

C*H^.  .  .   ......  hydrogène  carKonë. 

£fl  1à}0 vadical  inc^tii^ 

C^HIQO «  .  4tli«r  sttlferi^B». 

CtUi0.O+H2O.   .  .  aUool. 

Çfi  H10,  Ck'^.  ;  .  .  .  .  4thcr  Ivydrochlttviqaa. 

q8 1)10,12. ëtlitr  hydriodiqae. 

C8  Hio,0  Ht  C*  0».  .  cth^roiaUqite. 

C«HlO,0-t-Az205.  •  éthernitreux. 

C8  RIO,  O  4-C8  H6  03 .  éther  acétique. 

CaH10,O-^C28H»^O3.  élh^r  hentniqne. 

C8H10Q.^2SO3+H2O  açi4e  sa Ifo.v inique. 
BaO,So3-f  C8H10,O.SO3-fH3O  salfovinate  de  baryte. 

C«H8,So3-f-C8H10O,SO3  sulfate  neutre  d  bydrogé ne  carboué. 

G8H10,0,)SO>  .    .  .  acide  étliioniqàe  et  isëthioni:iae. 
Bi^O,S03+C8HiOO,S03 éthionale  et  iséiktonate  de  baryte. 

Ainsi,  pour  représenter  les  mêmes coipbinaisons,  il  £^ut 
faire  intervenir  tantôt  C*  H%  tantôt  C  H'^,  ce  çjui  com- 
plique et  embarrasse  le.  point  de  vue,  sans  donner  aucune; 
garantie  de  plus  relativement  à  la  réalité  de  la  con-» 
ceptioû. 

M.  Berzélius ,  qui  a  récemn^ent  fait  y evivre  cette  hypon 
tbèse,  va  plus  loin  encore.  Il  régarde  lakool  non  plus 
comme  un  bydrate  d'hydrogène  carbpné  014  d'éllier,  mais 
comme  un  oxide  d'un  hydrogène  carboné  distinct.  L'al-s 
cool  devient  alors  G^  H^  O.  Mais  dans  cette  manière  de 
Toir^  l'acide  sulfovinique  C*  H^  O^SO'  s^rqit  un  composé 
neutre,  et  le^  sulfovinâtes  neutres  ^a  Ô^,  Sp^4-Ç'  f}*^  O^, 
SO^,  seraient  d^f  sels  sesquibasiques ,  ce  qui  parait  dif- 
ficile à  admettre,  quand  on  voit  q|ie  le  premier  de  ces 
corps  est  un  acide  très-énergique ,  et  que  les  sels  qu  il 
produit  sont  d'qne  par&Ue  p^uiralité.  Qette  modification 
à  la  seconde  théorie  étwt  écart éfi,  1^  ^^1^  tciujqurs  au 


''       '  ao. 


280  JOUENAL 

moins  h  choisir  entre  elle  et  la  première,  puisqu'à  la 
rigueur  elles  représentent  Tune  et  l'autre  les  faits  connus. 
Si  on  prouve  que  ces  deux  théories  ne  sontau  fond  que 
des  variantes  de  la  même ,  on  aura  singulièrement  sim- 
plifié la  question.  C'est,  il  me  semble,  ce  que  la  compa- 
raison suivante 'met  pourtant  hors  de  doute  : 

AmmoiiUque.  .  Az^H^.  — '  AzHS 

Hydrochlorate  d*âmttioniaqtt«.  Az2HS,Ch2H2.        ^  Az^US^Ch^ 
Hydriodate  d'ammoniaque  .  .  Az2|1642H2  ^  Ai^tt^,!^ 

Nitrate  d'ammoniaque Az2H6,Az205,H»0  —  Az2H8.04-Az205 

Sulfate  d'ammoniaque Az2il6,S03,H20      —  Az2H»,04-SO) 

Ceci  posé,  je  crois  qu'on  ne  peut  pas  éviter  cl'^n  tirer 
ces  conséquences  : 

Si  l'ammoniaque  est  une  base  formant  des  sels  an- 
hydres avec  les  hydracides,  et  des  sels  hydratés  avec  les 
oxacides ,  il  en  est  de  même  de  Thydrogène  carboné. 

Si,  au  contraire,  Thydrogène  carboné  ne  devient  base 
qu'à  l'état  d'éther,  l'ammoniaque  ne  devient  base  à  son 
tour  qu'à  l'état  d'oxide. 

Gomme  il  serait  difficile  et  inutile  de  faire  subir  cette 
révolution  aux  composés  ammoniacaux ,  les  auteurs  de  la 
théorie  des  éthers  pensèrent  qu'il  fallait  leur  laisser  leur 
forme,  en  y  accommodant  les  combinaisons  de  l'hydrogène 
carboné.  Mais  on  pouvait  choisir  eutre  les  deux  systèmes 
à  cette  époque.  Aujourd'hui  la  question  s'est  un  peu 
éclaircie. 

Rappelons  d'abord  les  opinions  exprimées  en  1828,  par 
MM.  Dumas  et  BouUay.  [Ànni  de  Chim,  et  de  Phjs. , 

tom.  XXXYII ,  pag.  4  ï  •  )      •  ' 

«  Le  résultat  le  plus  immédiat  de  nos  recherches, 

consiste  à  regarder  lether  sulfurique  comme  une  base, 

et  l'alcool' comme  un  hydrate  d'éther.  On  obtient  ainsi 

pour  la  composition  de  ces  deux  corps  : 


DE    PUARMACIB.  28 1 

^  Et  "pour  les  élhers  byponitreux,  acétique  et  bett^oîque, 
que  nous  yeh<ms  d'analyser,  il  est  très-probable  qu'ils  sont 
formés  de  : 

«  l  Tol.  Tapeur  d'ëther  solfuriqae 
7  vol.  yapenr  d*acide. 

»  L'éther  oxalique  fait  exception^  et  contient 

1  Tol.  Tapenr  d*éther  snlfori^e 
'  I  YoL  tapear  d'acide. 

»  Mais  les  uias  et  les  autres ,  comparés  à  lalcool ,  n'en 
diffèrent  qu'en  ce  que  le  volume  de  la  vapeur  acide  rem- 
place un  volume  pareil  de  vapeur  aqueuse. 

»  Mais  il  est  une  autre  manière  plus  générale  d^envi- 
sager  la  composition  dé  ces  corps.  Elle  consiste  à  reporter 
jsur  le  gaz  hydrogène  bi-carboné  lui-même,  le  caractère 
alcalin ,  et  l'on  acquiert  ainsi  la  faculté  d'embrasser,  d'ui^i 
seul  coup  d'œil,  les  combinaisons  les  plus  variées  de  cet 
ordre;  nous  attachons  quelque  importance  à  ce  point  de 
vue,  et  sa  simplicité  nous  engage  à  lui  donner  la  pré- 
férence sur  celui  que  nous  venons  d'indiquer. 

»  Il  s'agit  de  savoir  si  le  gaz  hydrogène  bi-carboné  pos- 
sède véritablement  le  caractère  alcalin  que  nous.  lui 
assignons.  Or,  les  preuves  suivantes  nous  semblent  ne 
laisser  aucun  doute  sur  ce  point. 

»  Le  sel  que  nous  avons  obtenu  en  traitant  l'éther  oxa- 
lique par  l'ammoniaque,  contient  a  vol.  d'ammoniaque  et 
a  vol.  de  gaz  hydrogène  bi-carboné,  qui  remplacent 
lès  a  vol.  de  gaz  ammoniac  qu'il  faudrait  pour  completter 
Toxalate  neutre  d'ammoniaque.  L'hydrogène  bi-carboné  a 
donc  exactement  la  même  capacité  de  saturation  que 
rammoniaqùè  (ij. 

»  Dans  Téther  liydrochlorique  ou  hydriodique,  i  vol. 

(i)  Ce  corps  possède  bien  la  compositioa  indiquée  ici ,  mais  il  vaut 
mîettx  lai  assigner  one  autre  formate.  C'est  roxaméthânè  qa*ou  a  cité 


989  JOURNAL 

de  ^az  acide  est  saiUré  par  un  voHilne  dé  gaé  iiydi^o^ène 
l)i^aT|»0D,é  ;  de  t»éme  que  dapslet  bydFochlorale  et  hy^ 
driodate  neutres  d'ammoniaque,  Incide  et  la  base  né 
trouvent  combiné»  volume  à  volume.  Lil  capacité  de  satu- 
ration est  encore  ici  la  méttie. 

»  Un  atome  des  acides,  ^yppqitr^nx ^  ae4tiq<à0.,  ben- 
zoïque,  oxalique,  sature  4  Yolumes  d'ammoniaque.  Or, 
dans  les  éthers  formés  par  çjç/s  a^i^esi  fi  Atome  de  chacun 
d'eux  sature.aussi  exactement  4  vplumjBç  4'bydrogiilie  bi- 
carboné.  La  capacité  de  saturation  se  retrouve  encore 
dans  cette  circonstance. 

»  Enfiq  )  dans  les  suliovinates ,  pn  atome  d'acide  6ulfu- 
Tique  est  exactement  saturé  par  4  volumes  d'hydrogèAe  bi- 
carboné ,  comme  il  le  serait  par  4  volumes  d  ammoni^qi^e. 
La  capacité  de  saturation  $e  reproduit  encore  ^ci ,  d'umç 
idaiii^re  également  précise. 

»  En  continuant  la  comparaison  du  gaz  bjdrôgène  bi- 
Cârboné  avec  l'ammoniaque ,  nou$  voyons  que  cette  der^ 
nière  base,  en  se  (combinant  avec  les  hydracides,  donn^ 
toujours  des  sels  annydres,  tandis  qu'avec  lesoxacide^3  elle 
fournit  dès  sels  toujours  pourvus  d'eau  de  cristallisation^ 
dont  il  est  très  -  difficile  de  les  priver,  saps  leur  faire 
éprouver  un  commencement  de  décomposition. 

»  Noi^s  retrouverons  les  mêmes  caractères  ayx  comti- 
inaisons  de  l'hydrogène  bi-carboné  avec  les  aciHf  s.  Les  Ig^T 
diacides  forinent  tous  des  éthers  anhydres,  c'est-à-dire  de$ 
composés  d'acide  pur  et  d'nydrogène  bi-çaf^oifé^.  ^eJf 
8ont,jusquà  présent ,. les  éthers  hydroçhlôrique  eVhy^f 
driodique.  ,  ....... 

)»  Les  acides  oxigénes  forment ,  au  contraire  ^de^  ^Sh^ff 
hydratés ,  c'est-à-dire  des  combin^iisçiis.  4'i\y4rpgi^e  J>i- 
carboné^  d*acide  et  d'eau.  

»  Ce  dêrmer  pointée  vue  embrasse,  comme  on  voit  •  des 
con^)08és  en  apparence  (xèp-rWsaemWabJi^s  ripajhfturfiiwi^ 
ment  on  n'a  guères  de  moyens,  aujourd'hui ,  d'en  délek'tti^ 


DE   fMAEMàCIB.  iSS 

ner  4ir^Ctaiiiwt  la  valeur.  Le  gas  hydrogène  bi*carboné 
n'éUptpav  9oluble  dausTeau^ne  peut  affecter  les  couleurs 
4u  tourûqsol  et  de  la  violette ,  qui  servent  habituellement 
dç  réacijlfs  pour  le$  alcalis.  Oh  peut  objecter  encore  que 
lesélbers,  considérés  comme  des  sels,  devraient  opérer' 
avec  les  sels  ordinaires  des  doubles  décompositions  qu'on 
n^observe  pourtant  pas  ;  tnais  ces  phénomènes  sont  trop 
peu  connus  dans  leuri  détaîh  pour  CQfnstStuer  une  pb^ 
jectioa  fopd^o ,  la  nullité  d'eflet  pouvant  être  due  à  ]a 
produclioii  de  êombinaisotis  solublés,  analogues  au;iic  suU 
fotinates. 

»  Mais  nous  osons  nous  flatter  néanmoins  que  ropi- 
nion  qiie  nous  discutons  ici  sera  admise ,  car  le  meilleur 
d9  'tous  les  oaractèreê  des  bases  h'est^'il  pas  la  propriété 
ém  lytraÛTB  iB.earaelère  édAé  dàhs  lèé  côtps  qui  en  sonè 
pourvus?  Et  pourrait-on  dtter  b^àutôoup  de  sels  plus  évi- 
demment neutres  quf  l«s  éthcrs?  D'ailleurs,  leur  état 
liquide  ou  gazeux  ne  fait  ri^à  à  b  question,  car  il  existe 
à^s  sds  d  atnmomdque  qui  son t  liquidiM ,  0t  Thydroéyanàte 
d';lr|[imoniat]cie  wt€St  pas  ëloigloé  dé  rétàt  ganeux.  » 

En  émettant  cfettè  théorie,  nous  espérionjs  qu'elle  sé- 
rail ad^mise  ptoaiptèmcnt  et  qa'elti^  servirait  de  guide  aux 
^biini^t^s.  dans  k  discusmc^  des  faits  ai)alogueB.  Gel 
espoir  a  été  déçu  en  partie  ;  :on  l^a  mise  k  pmfit  «ans  Pad^ 
mettre,  et  elle  a  soulevé  des  objections  sans  nombre, 
dont  chacune  s'annonçait  eômme  décisive,  et  dont  pas  une 

n'^tai^  fondée»  op  le  t^cof^Kmtl  wywvilkm* 

Après  9iVoitép»m  tput^  )ea  objeeiions^  «n  peconMit 
qi^'il  j  a  daus  le^  fait^  relalijTf  À  ralêo(4  «t.  aAf  éth^s, 
^ovt:^  H^H  f^ut  pQiJMfi^laJ^  ^D#  théittis^  itia}s  bu  aimé 
§i(mfl^  mi^W  adopta?  «eJU«  q^f  i^oitt. yavons  indîqUM  ^ 
i^Qjip^^nff  la .  mains  pnpJ^aUt  t  fUi»  A*m  imiir  à  nlb  M^iie 
joonf  airooa  adBÛs«|.  Jffovft  M9M  poorsuàrf^lst  diftôassûHi 
sur  ce  npavi^U  t^raîo^  j,       . 

-A;te'Ti«*«»«'i  ORpjHfe <59i|^yw  qu'il  toit  i^         de 


^M  JOUHNAL 

représenter  l'éther  hydrochlorique ,  non  comme  Un  com- 
posé tout  simple  d'acide  hydrochlorique  et  d'hydrogène 
bicarboné,  mais  comme  une  combinaison  de  chlore  avec 
un  carbure  d'hydrogène  inconnu,  ce  qu'expriment  les 
deux  foruiulçs  : 

C8H8a.Ch2H2 

C8HiO-|,ch2 

Quoiqu'on  ne  voie  dans  cette  supposition  aucun  moyen 

de  faire  disparaître  les  difficultés  relatives  aux  propriétés 

et  à  la  production  des  combinaisons  de  cette  nature,  quoii 

qu'enfin  celte  supposition  n'ait  aucun  avantage  en  sa  fa-, 
veur. 

Mais  nous  savons^  maintenant  que  l'essence  de  téré- 
benthine se  combine  ,  volume  à  volume  ,  avec  l'acide  hy- 
drochlorique ;  fl  faut  alors  faire  la  même  supposition ,  el 
on  arrivç  aux  formules  suivantes  : 

G40  fi32  4.  eiii  H2 

C'est-à-^r^ ,  qu'au  lieu  d'un  hydrochlorate  du  composé 
connu  et  très-simple  C^^  m,  il  faut  admettre  un  chlo- 
rure, du  composé  inconnu  et  bizarre  C*^  H^*. 

L'essence  4e  citron  se  combine  aussi  avec  l'acide  hydro- 
chlorique,  et  produit  un  composé  qui  devra  subir  le  même 
sprt  ;  en  sorte  que  l'on  aura  : 

C20H16-f.Cll2H3 

.      C20H18-f  Ch2 


Au  lieu  du  composé  connu  C^  H*,  qiii  est  TesseUcede 
dtxon ,  on  auraMonc  le  composé  ih connu  C^^  )H^«. 
,  La  iiaphtalinèj  dont  quatre  volumes  ,  représentés  par 
C*P  H^^:,  forment  des  confibinaisons  neutres,  côiiraiè 
.quatre  volumes»  d'hydrogène  bi-carbbné  ,' comme  quatre 
volumes  d'éssênod  de  térébejûthine ,  et  com'îhe ,  elifiû,  qua- 
tre voluinesd^amAioniaque  où  d'hydrogène  J)h6sphbré  i  }à 
naphtïiline  devrait  subir  une  pareille  modification;     *  -'"^ 

Pi^ir'iêtteconié^UensVlcs  chiniistéà  serôîtiûi  édÂÀits* 


L 


p 

DK    I^HARMAGIE.  ^85 

à  supposer  six  combinaisons  înconiiues,  qui  se  forme- 
raient partout,  et  que  jamais  on  ne  pbiirrait  snisir,  là  où 
)  ammoniaque ,  f  hydrogène  phosphore  ,  l'hydrogène  bi- 
carboné ,  l'essence  de  térébenthine ,  l'essence  de  citron 
et  la  naphtaline,  feraient  semblant  de  se  combiner  d'après 
une  règle  uniforme. 

Cette  hypothèse ,  déjà  si  peu  Yraisemblable ,  ne  mène- 
rait à  rien ,  après  tout,  puisqu'elle  laisserait  à  la  question 
toutes  ses  difficultés  sans  en  résoudre  une  seule,  et  qu'elle 
y  ajouterait ,  au  contraire,  la  supposition  peu  fondée  de 
FexisUence  de  divers  corps  d'une  formule  compliquée  et 
qu'on  n'a  jamais  vus. 

Ainsi ,  traitée  par  les  simples  ressources  de  la  chimie 
ordinaire ,  la  question  s'éclaircit  assez  pour  qu'on  puiisse 
afrréter  son  opinion.  Tout  le  monde  convient  aujourd'hui 
que  notre  théorie  des  étbers  rend  compte  de  tous  le^'faits 
Connus  ;i\pus  avions  déjà  vu  nous-mêmes,  et  je  conviens 
de  nouveau'  que  l'autre  e'^pliccltion  peut  satisfaire  aussi 
kwK  conditions  du  problème  ;  il  ne  restait  plus ,  pour  se 
décider,  que  les  considérations  générales  que  l'on  vieilt 
de  discuter,  quand  des  observations  nouvelles  sont  venues 
jeter  quelque  jour  sur  ces  difficultés.  Elles  vont  trouver 
place  dans  le  paragraphe  suivant. 

Hiéorie  des  substitutions.  En  examinant  avec  soinl'ac- 
tioU  du  chlore  sur  divers  corps  ,  j'ai  été  conduit  à  poser 
les  règles  suivantes  : 

'  i^.  Quand  un  corps  hydrogéné  est  soumis  à  faction 
deshydrôgénante  du  chlore ,  du  brome,  de  l'iode ,  de  Toxi- 
gèiie,  etc.,' par  chaquo  atome  d'hydrogène  qu'fl  pèrH*,  il 

gagne "un  aloinedc  chloré,  de  brome  où  d'ibdè,^ét  un 

^  •  •  •    ■    .  • 

demi^atothe  d'dxigène.  ' 

'  '  a^.  Quand  le  corps  hydrogéné  rehftrme^de  Foxigèbe, 
là'  iàéta^  tëgle  s'observe  sans  modification.  ^     "  .  / 

•  3i°.*0alind  le  corps  hydrogéné  tenférme  de  l'eau,  cellè^^ 
ci  |yërd' son  liyd^olg^  sans  qiië  rien'  lé^rèiiÉtilâcé  ,-ét  à 


986  «ojui^WA^ 

partir  dç  c^  point,  si  od  lui  enlève  une  noi^yelle  quantiti 
d'bydrogènç,  celle*ci.est  remplacée  comme  ppéc^^mmeoti; 

Depuis  que  j  ai  été  conduit  à  poser  ccb  règle»:,  i^n  ai 
ejssayé  rapplipatioç  à  tpus  ]e&  piiénoménes  qui  r^^  jmk^ 
connus  y  et  jf  n'ai  rencontré  aucun  fait  qui  i^e  fù|;  d!^çc0r4 
avec  elles.  Je  vais  en  citer  ici  quelque^^l^nf f -^^  suiv^If^fc 
l'ordre  Je  plus  siviple.     .. 

,  j;**.  On  «ait  :qve  l'acide  oxalique  |  /soas  rinfiuCTOÇîdfl 
}'lticide  nilrique,.î}c.caiiye^tit  toutenU?r«n  apide  Garbort 
Jique,  D'aprè5  la  formule  G*  0^  H^  0,  de  ra^eidç  oj^w 
iiqqei  oa  voit  que  les  deux  atomes  d'hydcogàne  appartç-* 
nant  à  Teau  sont  enlevés  sans  être  remplacé^ ,  et  qu'il  jreM^ 

Ç*  0*  ou  bien  de  Tacide  carbonique 

.  Si^  lac^de  ojxaljque  avait  la  formule  admise, pair  9^».DtiT 
l9SS:vÇ*^  P*,.HSmarèglene  s'y.appliqujçfi^it  plu^,;^tij 
df^yrait  se  faire  Ip  composé  C^  0\  ,.   . 

»^  liWd^.formique,  sous^  Vinfluenc^id^^  jÇxidi^  4^ 
ine^rçure  et  d argent?  se  convertit  ea  acidç carbpp^qno^  et 
$ia  formule  C*  H^  0^  montre  un  elîe^,  gy'ep.  perda^l 
W/}\  (îoit  g^ner p,  <:e  qui  laisse  C*  0*,  w  Wew  dft 
l^idp  carbonique*  .  :  ; ,{,    ;, . 

.^.,3^  Ii'sJcQolçx^misà  Vaqtioq  oxidantp  de  1  air  f fi  çwr 
vertiten  acide  acétique*  L  acide  eblorique,  «nlloxjid^tf 
pr,oduit  Je  pijém^  effet.  En  admej.laijt  qw  l'alcool  rjçnfiprme 
jp»  Ç%  H*  02,  Toxigène  doit  porter  ^oo  aqtippdiqpr^-r 
férence  sur  l'bydrogène  carboné,  et  s'il  enlève  i^fsi^  \^ 
rjçjwplace  p^r  Q^ïl  restç  donc  G^  JB^  OS  c  iç^tr^-d*re  > 
dç  lapide  acétique .  bydra J«é t  qui  se,  r.eprés^ot^ ^ par  0* 
P^(P+  H^P,  et  iBA  supposant,  quiç  l'^eau  for^i^e  Vi;!»^ 
pipse  ertermémeÀracide,.pn  ^^rait  G»-  H^  O^.r^^W  Qh 
ce  qui  donnerait  IWde acétique  au, ^»i^Qfnj4^4l$i:|fj|jt|ii 
.)^^  JUV^ol  traité,  pap  j§  p^rftx^çle  de.miwg^çè?^  et 
l'acide  sulfurique  ^  siÇ;  ç/^yertit  §9 ,  acide  forii|4qM*.0^.l 
Amidons  Ç»  ^S  JH*,Q2^  jnQji^  eflleT?)ïw  par;  b#^^(  p?ïij(ia- 


DB   f»HAAMÂGIE.  '^S^ 

plaoer,  Oi)  mira  4(»ic  ainn  endéfinhivê  C^W  CH/c^^b* 
4*r4iFe  àe^t  atomes  d'âcide  formkfiie  anhydre. 

50.  hi\  liqueur  d«B  Hollandais  G»  H\  Gh^  m  dé(^rA^ 
pose  au  soleil  sous  rinftuanœ  du  oblore^  ci  f^tvi  tout  séh 
Jiydrogène:  ;EJlte  doit  gagner  Ch*  et  prm|uire.U  èhlorUre 
fà^  c^rhoofï  :G^  Gb^^ ,  que  ftl«.Farad«iy  a  obl«kiu  pA^  ^è 
«oyePK    ' 

6**.  L'acide  hydrocyaoiqiie ,  soumis  à  l'at^tion  du  cblore, 
perd  tout  son  bydrogène.  Ainsi ,  la  formule  Cy  H,  doit 
te  convertir  eti  celle-ci ,  Gy  Ch  ;  ce  qui  a  lieu ,  comme.Qi| 
le  sait,  dans  la  formation  du  chlorure  de  cyanogène  «^  de^ 
corps  analogues. 

7« -  L'huile  d  amandes  amères  G"  H^^  0S+  H*  4tant 
exposée  à  Tair,  perd  H^  9t  doit  gagnerO  en.cpns^qiMjaef  ■) 
et  se  convertir  en  acide  benzoïque  G^^  H^^  O^  ;  ce  qui 
a  lieu. 

Traitée  par  le  bUdbef  ^a  même  huile  doit  dominer 
Q29  gio  0|2  ^  Gh' ,  ce  qui  <«t  «eiHifertfie  auit  faits. 

$"*.  Le  sutre  étant  formé  lelon  noir^  théorie  des  éthbirè', 
de  maoière  à  reprësepter  l'^ther  carbonique ,'  t^ft  ëàk^ 
position  serait  G^  OS  H^G<^ ,  H^  O.  On  sMt  que  l'âoide 
jpilrjqile  le  convertit  eu  ao&de  oxaliqite ,  ce  qui  k*evient'à 
^re  que  H ^  «tant  cemplaèé  pdr  0>,«t  t|ue  H^>di8p«râ»s^ 
éaQt  ^ps.remplaeement-,il  :doMi>rester  de  J'aeidie  ^llli^ 
qm^  O41  a  en  efiet  <ÏV^^C^:  qui  feraient  tboîè  ^OMeb 
i^'acidlaMiltque.     ■  .  -      • 

.  Le>r«i4crè  ne  ee  prêterait  pas  q  cette  expiieatioû  si  Véû 
admettafi;avébMi3ertéliii9  qu  il  reoferàieC^*  H^tQ^Ml 
oe^e  j  pBèleeait|>as',  ncmplot,  si  oa  àUppoêkit*  ifâ'il  ne 
contient  point dl^eua*'  i»»  »i  -»  *;    •    ^  '  <     : 

(    QK  fiilUèMppo«irifimmùl9Q^fiSH^O^vié«^ 
peiftt'entittfrer  H!^  tapne  lèe^viiiiplàéer» j  Utt  aeMU  qœ  ^'akfaM 
«era^eontei4iMrétbélr«déliqtt#  C^'^H*  O^v  é^  a^i  iM«^ 
«u  «8êi.  A  partÎF  dh^  Ice  térbi^s  «bâque  atéiiie  d'bydM^ 
^j\^fuimi:ÛÊBà  beeeiplacé  jMii  uA*  «IM|è  ^  fcUèï%'j^4ik 


2^  JOURNAL 

3%p^  nous  occuper  ici  des^omposésîntermédi«'iire9,  nous 
dirons  qu'il  se  forme  du^bloral  C*  H^  O^  Ch^  ,  où  l'on 
trouve  Texacte  application  de  la  règle.  G^est  1  analyse  de 
ce  corps  qui  a  conduit  à  l'établir. 

lo*".  L'esprit  pyro-acétique  est  produit  par  la  décom- 
pos^ion  de  l'acide  acétique  anhydre.  Il  se  forme  (}uand 
on  distille  un  acétate,  en  vertu  de  la  réaction  suÎTante  • 

C«  H«  0>  +R0=  C6  H6  O  4-  RO  .  C2  02. 

L'acide  acétique  se  convertit  donc  en  esprit^et  en  acide 
catbonique.  Il  parait  bien  probable ,  d'après  sa  formation 
et  seè  propriétés  ,  que  Tesprit  pyro-acétique  ne  contient 
pas  d'eau. 

'  Eh  cfiet  ^  quand  oh  le  traite  par  le  chlore,  il  perd 
H^'et  gagne  Gh^  formant  ainsi  la  combinaison 

C6H3  0Cha. 

.  Si  l'ensemble  de  ces  faits  parait  suffisant  pour  justifier 
les  règlea  que  nous  avons  posées  plus  haut,  il  deviendra 
cl^ir  que  l'alcool  a  pour  formule  C^  H^ ,  H^  O^ ,  et  alors 
toute  la  théorie  des  éthers  pourra  paraître  démontrée. 

Si  Ton  voulait,  au  contraire,  regarder  la  théorie  des 
substitutions  comm«  non  avenue ,  et  s'expliquer  la  con^- 
cordance  des  faits  avec  boette  théorie ,  comme  un  simple 
jeu^d.u  Jiàaard ,  il  y  aurait  encore  un  enseignement  utileà 
tirer  de  cette  discussion.  En  efiét'^  ^i  l'on  n'eût  pas' pris  ta 
théorie  des  éthers  pour  guide ,  on  se  fût  difficilement  tiré 
4e  l'étude  des  corps  complexes  qui  ont  servi  de  base  à  la 
théorie  des  substitutions  ^  et  si  cette  deimière  petit  sett- 
b|ef.  ha^sitdée,  du  moins  est-il  que  les  faits  Sfur  lesquels 
elle  s'est  établie  sont  acquis  à  là  sdence.  i 

.,  lilff  4h4oi^6]Oht  doilc  eiJt avantage ,  quelles  obligent  à 
;4tu4jic)r  9icrupi4eusenient  tbpft  les  feiteiqui  les  contrarient^ 
jVi|S^u'à. ce  qu'il  sOit  prdfi^é  :qtte  les  faits  sont  mal  vus:,  ou 
jqiu|e  la  théorie  doit  être  laodifiée.  Dahs  une  science  sans 
i^éon^ %A^ spi9L  M  f  jusqû'k'^tA  decnier»  iemps^,  la 


X 


DB   PHAftMAGIB.  29g 

chimie  orgjmique  /les  faits  inexacts  peuvent  se  maltipKèr 
à  Taise ,  car  rien  ne  met  sur  la  voie  des  erreurs ,  et  il  faut 
attendre  du  hasard  la  découverte  de»  vérités  défait,  qu^ 
la  théorie  conduit  à  chercher  et  enseigne  à  découvrir. 
.   On  pourrait  être  porté ,  d'après  ce  qui  précède ,  à  com- 
parer les  corps  gras  à  de  véritables  éthers  ;  mais  jusqqi'à- 
présent  il  ne  semble  pas  qu'on  doive  le  faire  d'une  ina-' 
nière  abs(4ue.  Nous  avons  déjà  donné  la  formule  de  la^ 
sétarine  i 

« 

Mais  G^  H^  0^  représentent  deux  atomes  de  glycérine ,' 
dont  l'atome  serait  C^  H^  O.  Reste  à  savoir,  si  ce  com- 
posé doit  être  considéré  comme  un  oiide  ou  comme  un 
hydrate.  Dans  ce  dernier  cas,  sa  formule  deviendrait 
C^  H ,,  H^  O.  Nous  n'avons  aucune  expérience  qui  per- 
mette de  choisir  entre  ces  deux  suppositions. 

L'analogie  ferait  pencher  cependant  pour  la  dernière  , 
quand  on  voit  que  la  cétine  se  compose  d'acides  anhydres 
combinés  avec  un  carbure  d'hydrogène  qui  parait  pur 
etisomérique  avec  l'hydrogène  bicarboné.  ^ 

Considérée  sous  ce  point  de  vue,  la  théorie  des  corps- 
gras  exige  donc  quelques  expériences  pour  se  compléter ,' 
et  elles  sont^Aciles^  maintenant  que  M.  Chevreul  en  a 
posé  les  bases)sur.d^s  faits  observés  et  discutés  avec  tant 
de  soin.  Si  les  lois  des  substitutions  sont  justes ,  il  faudra 
soumettre  •  par  exemple,  ht  glycérine  et  1  etbal  à  l'action 
du  chlore  et  en  étudier  les  produits. 

•  Le  lecteur  ne  perdra  pas  de  vue  que ,  dans  tous  les 
exemples  qui  précèdent ,  on  ne  s'est  pas  laissé  guider  par 
les  résultats  de:  l'analyse  pris  isolément ,  et  qu'on  a  tou- 
jours eu  ^  soin  de  les  étudier  en  vue  des  réactions  fondai 
mentales  -.de.chaque  substance.  C'est  levseul  moyen  d'ar- 
river à  des.rj^gles^qui  groupent  lescorps  d'après^ ufie  ana- 
logie vraie ,  celle  de  leurs  réactions* 

.  («a  iiçlùmie  organique  i  si  riche  cm  faits  de  détails  , 


iyiiiiU|:u6  «p^tèrementcie  oes  règles  génémieBi  Lu*  phipart 
d^  Oelles  qui  «oui  dai»ié«ft  pou? itcUes ,  Akm^  lès  traitét  àë 
chimie  9  iQJlt  de  pur««  iUusions ,  dont  il  éêi  facile  é^tit-^ 
pliquer.  Ijl  cause  etf  d'indiquer  la  soiic>ce. 

JS^  effet '^  quJHid  oo  a  Voulii  sereiidre  ednipte  cl\me 
msj[»ijffe  générale  de  1  effet  des  divers  agez^s  chimiques  « 
op. fi  pre^^que  toujours  employé ^  bois ^  te  suck« ,  ramit 
4^u  i  lu  gomme  ^  et  pouf  les  matières  aaotées  ^  la  g^élatiiie, 
la  fibrine,  la  chair ,  le  sang  ,  etc.  Or,  parmi  ces  substan-^ 
ceâ ,  les  unes  doivent  être  exclues  du  domaine  de  la 
chimie  pore '|.  et  les  ,autrés  appartiennent  toutes  «iu  même 
type  i  de  f ort^  que  l^sxéactions  observées  nous  oondaisenl 
à'unegénéraiité.qHi  nest  applicable  qu'à^ ce ty pe,  et  nuK 
li^ff^^nt  k  d'^utr^s.  C'eat  tout  comme  si ,  d'après  les  rëac** 
tiops  propres  A¥^. métaux  alcatins  ,  on  voulait  poser  deri 
règles  pour  Tensemble  des  métaux»    .       > 

C^  règles  de  ré^at^ons  doivent  pourtant  préoédef  toutes 
le^  théories  {  cellesroi  Miennent  ensuite  pour  les  ioterprè* 
ter*^  Ai^i  f  la  mafçh^  k  suivre  dans  Tél^e  de  k  ehimîe 
organique  est  bien  tracée.  Multiplier  les  analyftes ,  survive 
Qveç  foin  le^ude  des  réacUons  dans  tous  leurs  détails  ,  et 
li^r  les  deux  da^es  de^  fuit^  par  iu|é  v^e:  d'ensemble.  Il 
résuU^iade  çeUe  niarcbebeaueoupde^tbéo^ës  partielles^ 
qui  bientôt ,  se  rattfichent  «dtre  èUea  y  fini^dat  par  former 
Uft  WrpJI  de  doctrine. 

J'h^rie  4^s  (^ombin^Uons  benMCzques^  Lep  reélierehes 
de  M.  Robiquet,  qui  avaient  fait  connaHre  des  faitd  da* 
plus  haut  intérêt  pour  la  théorie  des  composés  qui  vont 
noifs  o<scuper«  ne  formaient  pourtant  pas  un  corps  de- 
doetrinot  G'est.MM.  Yôhler  et  (^iébig  qui  ont- établi  sur 
de^  analyses  rigoureuses  les  bases  de  cette  théorie^  à  la«t 
queUe  il  n^  manque  plus,  qu'une  exte^ion  propre  à  y 
^p^rentc^'.  déii<  eompoaés,  dopt  1|^  nature  intime  nous 
échappe  encore.  Voici  les  faits  principaux  i 

-I  p.  y\iui\fi  im^^^Àt^  anières  déhor»**!*»  dWido  hydfo* 


DE    l^ttARMAËIB.  !ï§t 

cyanic[U^,  ç$t  ^^  composé  capable  dal>«QrJixfir  Iq^igine, 
et  de  se  convenir  tout  catlei^  es  aoide  heùzoïqfie, 

2"".  Sous  riofluende  des  alcalijs  hy^r^lés^  filje^om-pit  de 
Vacide  benzoïque ,  «s  dégagfaiit  de  Vhyéfùfjètiéi  *  ^ 

3^  Elle  épwttVfî  de  la  pntt  du  çWoré  uneaçlioà  qui  la 
convertit  en  un  corps  rciifç|:uiai)ft  du  cklore,  et  propre  à 
réagir  sur  Teau  en  donnant  paissaucç  à  dçs  ficid^  bydro- 
chlorique  et  benzoïque. 

4''.  Dans  ce  composé,  le  ^blofe  pejit  étris  remplacé  ])a^ 
de  lïode ,  du  soufre,  du  ç^'anpgèpei  etc*.t  ^t  }e«  çoinpO#^# 
qui  ep  résultent  agissent  6ur  rc^au^'unem^pijtcç  apar 
logue.  ,        . 

S"".  L'ammoniaque  y  en  agissant  sur  )e  coiçpo^^  cblpré, 
produit  de  riiydrQchl'oratf;  d'i^mq^oiiiaquf ,  el  |ifi«t  combi- 
naison nouvelle  d«  la  familli»  des  amldes. 

â"",  Xi'iilcpol  fin  présence  4i^  iHéipe  Cor^»  fetirnit  d^  Ta*- 
cide  bydrocblarique  et  de  Vétbf  c  beoirolqur.    n     • 

Tous  ces  faits  s'expliquent  par  les  théories  qui  sâront 
discutées  plus  Iqin.  I)  en  est  daut^ea  dont  elles  ne  peuvent 
encore  nou^  dQuuer  la  clef i  et  que  noua  alloua  citera  leot 
tour. 

1**.  L'huile  d'amandes  amères  ne  préexiste  pafi  elle  ne 
se  forme  que  par  le  concours  de  l'eau. 
'  it^  Les  amahdes  ti'aitées  par  Talcoôl  donnent  un  pro-« 
dult  particulier  «nzoté,  l'amygdaline,  qui  peut  fournir  de 
Thuile  d'amandes  ou  de  l'àclde  benzoîque,  sous  IHnfluence 
de  l'acide  nitrique. 

.  3^»  L'iiPine  des  anîmau:!  herbitores  contient  un  acide 
azoté,  l'acide  hyppurique,  qui ,  sous  diverses  influençait^ 
se  convertit  en  acide  benzoïquéi 

Pour  le  moment ,  il  faut  donq  f^^  borner  a  Tf >^fifnen 
des  faits  explicables.  Voici  lea  formules  domées  par 
MM,  Wôlilet  et  Liéhiç. 


11 


2^2  JOUftNAL       f 

C28 ^iO  02  —  Radical  incoiina....bieDzoyle. 
JC29  H^o  02  +  H2  — "-hydrare  de  benzoyle ,  huile  d*amandes. 
G28  H 10  02  +  Çh2  ^  Chlorure  de  bessoyie. 
C28  RIO  02  -f  Cy2  —  Cyanure  de  benzoyle. 
C2B  H10  02  -f  S —  Sulfure  de  benzoyle. 
G28|il0O2-f.O— Acide  beotOîque  anhydre. 
C28  H10  02+ Q  +  H2  O  —  Acide  benzoïque  sublimé. 
C«  H8  4-  (  C28  H10  02  4-  0  )  -h  H2  O  —  Éther  benzoïque. 
G2a  H10  02  4-  Az2  H^  ^  Benzamide. 

Envisagé  sous  le  point  de  vue  que  ces  formules  tendent 
à  exprimer,  il  paraîtrait  que  le  benzoyle  doit  être  comparé 
à  Foxide  de  carbone,  et  le  chlorure  de  benzoyle. à  1  acide 
cbloroxicarbonique,  de  même  que  l'acide  benzoïque  cor- 
respondrait à  Tacide  carbonique,  ou  plutôt  à  Tacide 
oxadique.  Dès  lors  on  est  conduit  à  admettre 

C28H10«-Benzogène. 

Q2SH10O2  — Oxide  de  benzogène,  formant  un  nouveau  radical 

analogue  à  Toiide  de  carbone  (i). 

Ce  qui  suppose  l'existence  d'un  carbure  d'hydrogène  par- 
ticulier, sans  modifier  toutefois  les  formules  posées  plus 
haut. 

Mais  on  peut  eltprimer  tous  ces  faits  d'une  manière  bien 
différente,  en  établissant  les  formules  de  ces  divers  corps 
de  la  manière  suivante  : 

028  H10  sera  le  radical  benzoïque. 

En  supposant  que  ce  radical  puisse ,  comme  l'azote , 
former  un  alcali  en  s'unissant  à  six  volumes  ^'hydrogène^ 
bn  aura  pour  Thydrure  de  benzoyle  , 

C28H10.  H6-i-aC28Hi0O3. 

Le  chlorure ,  le  sulfure ,  le  cyanure ,  seront  représentés 
par 

C28  RIO  Ch«  H- a  C28  RIO  Q3 
C28  H10  Cy6  -h 2  C28  WO  03 
C28  HI0S3 -I- a  C28  H^o  03. 

(i)  J'avais  eu  l'honneur  de  communiquer  ce  poin|  de  vue  à  MM.  Vohler 
et  Magnus  ,  dans  le  mois  d'août  de  Tannée  dernière.  J  en  fais  la  re- 
marque ici^  parce  que,  dans  le  mois  de  décembre ,  M.  Liébig  en  a  fait 
iuag«  de  ^n  c6té  dans  ane  discussioa  sur  la  nature  des  éthers. 


DE    PHIRMAGIE.  ^qS 

Ge  qui  en  fait  des  beozoates  de  chlorure,  de  sulfure  ou 
de  cyanure,  identiques  avec  le  bichromate  de  chlorure  de 
potassium ,  découvert  par  M.  Péligot. 
'  Quant  aux  autres  formules,  elles  seront  tout  simple-* 
ment  : 

C28  RIO  05  —  Acide  benzoïque  anhydre. 
C28  H10  03,  H2  O  —  Acide  hydrate. 
C2B  H10  0\  C»  H8,  m  o  — Éther  bcnapique. 
C28  H10  02,  Az2  H*  —  Benzamide. 

Ainsi ,  dans  les  faits  connus ,  on  ne  voit  rien  qui  puisse 
conduire  k  choisir  positiyement  entre  les  radicaux  sup- 
posés 

C28  H^o  02  Bcnzoyie. 
G28  H10  Benzogène. 

Et  Ton  ignore  même  si,  dans  les  composés  étudiés  jus- 
qu'ici ,  c'est  sous  la  première  ou  sous  la  seconde  de  ces 
formes  que  le  radical  s'y  trouve.  On  peut  conclure  avec 
certitude,  de  ces  rapprochemens ,  que  les  combinaisons 
ben2oïques  déjà  étudiées  laissent  le  champ  libre  à  trois 
théories  diâérentes ,  et  qu'on  doit  attendre  de  nouvelles 
observations  avant  de  se  prononcer  sur  leur  nature^ 
Et  pourtant,  par  suite  des  observations  de  MM.  Vôhler  et 
Liébig,  cette  partie- es|  une  des  plus  avancées  de  la  chimie 
organique. 

'  Il  résulte  de  cette  discussion ,  si  je  ne  m'abuse ,  que ,  si 
l'on  veut  jeter  toutes  les  combinaisons  organiques  au  même 
moule,  on  se  trompera  peut-être.  Ceux  qui  essaieront  de 
tout  rapporter  à  la  théorie  des  oxides  ,  cexix  qui  verront 
partout  des  carbures  d'hydrogène  hydratés,  tomberont 
dans  la  même  erreur  que  si  on  s'obstinait  à  chercher  de 
l'osigène  dans  l'ammoniaque ,  ou  de  l'hydrogène  dans  la 
potasse.  Entre  les  personnes  qui  prennent  intérêt  à  la 
théorie  des  combinaisons  organiques,  la  question  qui  s'a- 
gite maintenant  est  précisément  de  cet  ordre. 

Arrivés  à  ce  point ,  les  chimistes  seront  bientôt  d'ac-* 
XXv  Année,  — Mai  i834.  ai 


âg4  JouaNAt 

cord,  et  l'on  ce  tardera  poial  à  te  convaincre  qu'il  y  «  4es 
oicides  et  des  hydrures  en  chimie  organique  9. tout  eomme 
il  y  en  a  dans  la  chimie  minérale,  qu'ils  se  ressemblent 
en  certains  points  et  diO'èrent  en  d'autres ,  et  q u'^  chaque 
groupe  il  faut  sa  théorie  à  part. 

Si  l'on  voulait,  par  exemple ,  expliquer  tous  les  faits 
de  la  chimie  organique ,  éq  supposant  que  les  substances 
qu'elles  renferment ,  sont  toutes  formées  d'après  les  lois 
que  la  théorie  des  éthers  nous  indique  ,  on  tomberait 
probablement  dans  l'erreur.  Il  en  Serait  de  même  sans 
doute  )  si ,  à  l'exemple  de  M*  Berxéiius,  bn  admettait  que^ 
dans  toutes  les  matières  organiques  oxidées ,  l'oxigène  s'y 
trouve  comme  élément  négatif  et  oxidant  ^  et  jamais  à 
lelat  d'eau. 

Une  théorie  générale  des  combinaisons  organiques  n'est 
pas  chose  proposable-aujourd'h^i»  Celui  qui  découvrirait, 
parune  vue  quelconque,  le  ipoded'aprè^  lequel  il  convieut 
d'envisager  les  composés  organiques  en  général^  livre* 
fait  à  la  discussiod  deâ  chimistes  ime  opinion  sans  preu«( 
Tes,  qui  probablement  pe  serait  que  d'une  faible  autorité 
sur  leurs  conceptions  de  détail. 

Il  ne  faut  donc  pas  t  dans  oes  matières  obscures  ,  adop*' 
1er  une  croyance  exclusive»  Il  sera  certainement  plus  pro-* 
fitable  à  la  découverte  de  la  vérité  de  recevoir  avec  bien* 
teillance  touteé  les  opit^ions  1  de  Us  comparer  dans  un 
espWt  jle  critique  impartiale,  et  surtout  d'éviter  tpuKïf 
a|>plication  générale  d'on  point  de  vue^  qiii ,  d'iûlleucs^ 
serait  tràs*convenabIe  pour  Un  das  particulier* 

Si  le  lecteur  a  compris  mes  doutes,  il  partagera  i^ea 
eipérances  dans  i'avenit ,  et  il  demeurera  convaincu  que 
l'immense  travail  qui  âou«  reste  à  faire,  exige  le  concours 
et' lés  eilbrté  oonsciencieux  de  tous  leS'  chhnislel»  Ce  so^t 
led  faits  qui  nous  m^inquefit ,  et  il  y  a  des  faits  à  décoM^ 
vrir,  ainsi  qu'une  piirl  de  gloife  à  acquérir  poMr  to|Ys 
ceu!it  qui  Yourlront  scnifrUie  «  l'œuvre. 


DE     PHARMACIE.  3g5 

APPLICATION 

JDe  la  polarisation  circulaire  à  t examen  de  plusieurs 

substances  organiques, 

Th^e  yoHtMUM  à  TÉcole  de  PharmacM ,  far  M.  F.  Tam«9. 

(Extrait)  (i). 

M.  Biot|  «ayant  reconnu  qu  un  grand  nombre  de  iub- 
stances  organiques,  telles  que  le»  gommes,  les  sucres ^ 
l^s  huiles  essentielles,  le  camphre,  elc. ,  étaient  douées 
d«  la  propriété  rotatoire ,  se  servit  de  ce  phénomène  pour 
ctadier  la  coQSlilution  moléculaire  de  ces  corps ,  et  pour 
f^^miner  le  mode  progressif  par  lequel  s  opèrent  les  mo* 
dtficalions  que  lamidon  ,  les  gommes  et  les  sucres  éprqu- 
T#nt,  lorsqu'on  les  soumet  k  laclion  de  certains  agent 
chiniiques  et  physiques* 

Je  vais  passer  en  revue  dans  celte  thèse  les  résultats  que 
ce  savant  a  obtenus  de  ses  expériences,  et  jy  ajouterai 
quelques  observations  qui  me  sont  particulières. 

u4midon. 

M.  fiaspail  a  constaté ,  par  des  expériences  faites  sous 
le  microscope ,  que  les  pnrticul^s  qui  composent  la  fé* 
cule  ne  sont  pas  de  simples  poussières  informes,  mais 
bien  de  véritables  corps  organisés  qui  consistent  en 
globules  de  grosseur  et  de  forme  variables ,  selon  l'espèce 
de  végétal  d'où  !a  fécule  a  été  retirée.  Ces  globules 
sont  transparens  et  contiennent  une  matière  intérieure 

(t]i  Noas  avons  pensé  qnll  nt  ierait  pat  inatita  dlmprimcr  ici  l'ex- 
trait du  travail  d^  M.  TUipus ,  qui  forme  aa  résumé  méthodique  des 
observations  faites  par  MM.BiotetPersoz,  matières  encore  peu  connues, 
et  anxqneUe*  M.  Thinns  a  ajouté  qtielqaes  expénences  fc(M  lui  «ont 
propres.  '  »• 

21. 


^9^  JOURNAL 

d'apparence  gommeuse,   c[ue  recouvre  une  enveloppe 
corticale  insoluble  dans  Teau  à  froid  et  à  chaud. 

Cette  gomme  intérieure  avait  seulement  été  indiquée 
par  M.  Raspail,  et  nommée  amidine  par  M.  Chevreul; 
M.  Biot  a  donné  à  cette  substance  le  nom  de  dextrine 
pour  la.désigner  par  le  caractère  spécial  que  lui  donnent 
le  sens  et  l'énergie  de  son  pouvoir  rotatoire  ;  car  au- 
cune substance  organique  jusqu'ici  connue  ne  dévie  aussi 
fortement  les  plans  de  polarisation  des  rayons  lumineux. 

On  retire  la  dextrine  de  la  fécule  de  pomme-de-terre 
par  diilérens  procédés. 

I**.  Par  Veau,  Si  Ton  fait  chauffer  jusqu'à  l'ébullitioii 
un  mélange  de  lo  grammes  de  fécule  et  5oo  grammes 
d'eau,  qu'on  le  maintienne  à  cette  température  de  loo^ 
centésimaux  pendant  quelques  minutes ,  on  obtient 
une  liqueur  opaline  légèrement  mucilagineuse,  qui',  jetée 
sur  un  filtre  de  papier,  le  plus  fin  possible ,  passe  len-» 
tement  au  travers  et  y  laisse  une  petite  quantité  de  celte 
gelée ,  connue  sous  le  nom  d'empois.  Si  on  examine  cette 
matière  au  microscope ,  on  reconnaît  qu'elle  est  formée 
par  les  enveloppes  corticales  déchirées,  agglutinées 
entre  elles  par  des  portions  de  la  matière  soluble  amenée 
à  l'état  d'insolubilité  par  le  refroidissement. 

Jja  liqueur  qui  a  filtré  très-limpide  possède  la  pro- 
priété de  dévier  fortement  à  droite  les  plans  de  polarisa- 
tion de  la  lumière*  Pour* obtenir  la  dextrine  qu'elle  con- 
tient, il  suflSt  de  l'évaporer  doucement  à  la  chaleur  du 
bain-marie  ou  à  letuve  chauffée  assez  fortement  pour 
que  la  dessiccation  soit  prompte ,  car  dans  le  cas  contraire 
la  dextrine  éprouve  des  modifications  très-remarquables  ; 
c'est  ainsi ,  qu'ayant  abandonné  pendant  trois  semaines  à 
l'évaporation  spontanée  une  solution  de  dextrine ,  j'en 
retirai  une  matière  légèrement  colorée  en  jaune ,  qui- 
n'était  plus  soluble  dans  l'eau ,  mais  s'y  gonflait  à  la  ma- 
nière de  la  gomme  adragant  et  de  la  gomme  du  pays. 


DE     PHARMACIE/  ^97 

Si  on  évapore  la  liqueur  qui  contient  la  dextrine  à  la 
température  de  loo""  c.  soutenue  jusqu'à  ce  que  1  evapo* 
ration  soit  entièrement  terminée ,  il  se  précipite  vers  la 
fin  une  matière  blanche  très-consistante,  cornée,  et  qui 
refuse  obstinément  de  se  redissoudre  dans  Teau  ^  même  à 
Taide  d'une  ébullition  Iong<-temps  prolongée. 

Dans  ces  deux  cas ,  la  dextrine  a  subi  bien  évidemment 
des  modifications  dans  sa  constitution  moléculaire. 

•  Lorsqu'elle  a  été  desséchée  avec  les  précautions  néces- 
saires, la  dextrine  obtenue  par  ce  procédé  est  en  lames 
transparentes ,  incolores  et  presque  sans  saveur  ;  elle  est 
très-pure. 

a".  Par  l'acide  sulfurique.  L'action  de  l'acide  sulfuri- 
que  sur  l'amidon  se  divise  en  plusieurs  phases  bien 
distinctes ,  que  les  caractères  donnés  par  la  polarisation 
ont  permis  &  MM.  Biot  et  Persoz  de  suivre  pour  ainsi 
dire  pas  à  pas. 

En  opérant  avec  5oo  gr.  de  fécule ,  i  ,3oo  gr.  d'eau  et 
120  gr.  d'acide  la  fécule  a  éprouvé  trois  changemens  d'état 
moléculaire  bien  prononcés.  Â  90""  c.  le  mélange  possède 
son  pouvoir  rotatoire  le  plus  fort,  et,  en  effet,  à  cette 
température  il  n'y  a  que  rupture  des  grains  féculacés,  et 
la  dextrine  est  mise  à  nu. 

Entre  go""  et  gS""  c,  son  pouvoir  rotatoire  diminue ,  et 
cet  abaissement  peut  être  causé  par  des  circonstances  peu 
importantes;  mais  à  loo*"  sa  constitution  moléculaire 
change  tout  à  coup  comme  l'indique  l'affaiblissement 
brusque  de  sa  force  de  rotation ,  et  Ton  reconnaît  qu'en 
même  temps  la  dextrine  s'est  transformée  en  sucre. 

Après  la  seconde  réduction  brusque ,  amenée  par  le- 
bullition  prolongée  de  la  liqueur ,  c'est  bien  encore  du 
sucre  d'amidon  qui  se  produit;  mais  ce  sucre  diffère 
considérablement  du  sucre  d'amidon  formé  lors  de  la 
première  réduction  de  la  rotation,  car  celui-ci  a  un 


^98  JOURNAL 

aspect  diflférent ,  et  possède  un  pouvoir  moléculaire  de 
rotation  beaucoup  plus  énergique. 

Tous  ces  phénomènes  se  reproduisent  qu«ind^on  rem* 
place  la  qunntité  d'acide  sulfurique  employéie  dans  oetté 
expérience  )  par  des  doses  plus  grandes  ou  plus  petites. 

Seulement  nyec  deç  doses  plus  fortes  les  phases  par** 
courues  sont  plus  rapides  et  correspondent  à  des  degrés 
thermométriques  inférieurs.  Tandis  quavep  l'acide  tmr 
ployé  dans  de3  proportions  plus  faibles ,  les  phases  sont 
au  contraire  plus  lentes ,  et  Tébullition  doit  iiv^  prolon*- 
gée  pendant  plus  d'une  heure  pour  amener  le  liquidf 
au  premier  changement  brusque  de  son  pouvoir  ro* 
tatoire. 

Quand  on  veut  seulement  préparer  de  la  dextrine  par 
Taction  de  lacide  sulfurique  sur  la  fécule,  on  doit  cm* 
ployer  les  doses  suivantes  : 

5o  grammes  de  fécale. 
600.  d'eaa. 

10  d*acide. 

On  délaie  la  fécule  dans  une  petite  partie  de  l'eau  ,  on 
mêle  le  reste  de  l'eau  avec  l'acide  et  on  y  verse  la  fécule  ; 
on  chaude  alors  en  agitant  continuellement.  Vers  65  à 
70®  c,  le  mélange  se  prend  en  une  gelée  claire  qui  sç 
dissout  peu  à  peu,  et  la  masse  parvenue  à  qi""  c.  est 
très-liquide.  On  la  maintient  pendant  quelques  minutes 
à  ce  degré ,  en  ayant  grand  soin  de  ne  pas  le  dépasser. 
La  liqueur  refroidie  reste  liquide,  elle  est  légèrement 
opaline;  en  l'abandonnant  à  elle-même  pendant  vingt- 
quatre  heures,  on  y  trouve  un  précipité  floconnçux 
très-peu  abondant,  d'un  blanc  grisâtre,  formé  des  tégù- 
rnens  déchirés  par  Taction  de  l'acide. 

On  jette  la  liqueur  sur  un  filtre,  elle  passe  très-faci- 
lement et  très-limpide;  on  y  ajoute  alors  de  l'akool 
jusqu'à  ce  qu'elle  ne  précipite  plus.  La  dextrine  se  dé^ 
pose  sous  forme  d'une  poudre  blanche.  Comme  elle  en* 


_l 


DE     PHARMACIE^  Ag^ 

traîne  un  pei^  d'acide  lùlfuriqae,  après  avoir  décdûté 
l'alcool  on  la  dissout  dans  une  petite  quaqtito  d'eau, 
d'dà  on  tji  précipita  de  nouveau.  On  la  lave  en9uile 
avec  de  Talcool  bouillant,  et  on  Tetpose  à  l'ëtuve  où 
elle  se  desséche  rapidement. 

3°.  Par  la  diastase.  Le  procédé  Ip  plus  simple  et  le 
plus  facile  à  employer  pour  l'extraction  delà  dextrine, 
est  bien  san&  contredit  oelui  qui  consiste  à  faire  agir 
l'orge  germée  sur  la  fécule. 

'  Êt|  étudiant  l'influence  déjà  observée  de  l'orge  ger-^ 
iiiéé  pour  opérer  la  liquéfaction  de  la  fécule,  MM.  Pnyen 
et  Perdôs  en  ont  iéolé  une  substance  à  laquelle  il|  ont 
donné  le  nom  de  diastase^  qui  exprime  son  pouvoir 
de  sépat'ation.  La  diastnse  se  développe  pendant  la  ger-» 
mination  dans  toutes  les  graines  des  céréales  ,  et  généra^ 
tëiiieiît  dans  toutes  eelles  qui  eontiennest  de  la  fécule. 
Le  rôle  de  cette  substance  est  de  déefairer  pendant  la 
germination  les  globules  féculaeés,  de  mettre  la  gomme 
intérieure  en  liberté,  d'en  transformer  une  partie  en 
sucre,  et  de  préparer  ainsi  la  nourriture  au  végétal  pen- 
dant son  premier  accroissement.  Pour  obtenir  la  diastaae 
k  Tétat  de  pureté,  on  opère  ainsi  \  on  délaie  de  l'nrge 
germée  concassée  dans  une  petite  quantité  d'eau  froide, 
on  laisse  en  contact  pendant  un  quart  d'heure  «  on  filtre» 
et  la  liqueur  elaire  est  chau&'ée  au  bain*-maric  i  «irrtv^e  k 
la  température  de  6S  à  6^"*  c,  elle  s'opalise.  Ce  change-» 
tnent  est  dû  b  une  matière  azotée  qui  se  eoagule  i  e6 
degré  de  ehaletir.  On  filtre  de  nouveau  la  Itqu^uè)»  et  oq 
y  verse  de  l'alcool  très-eodcentré  qui  en  précipite  Ifl 
diastàhe. 

La  diastase  est  floils  ferme  de  poussière  blanchie  ini' 
cristallisdble ,  très-eoluble  dans  l'eau  fti  coaiplélemeiit 
neuti^e;  elle  n'a  aucune  action  sur  les  plans  depolàrisa** 
tion  de6  rayons  lumineux.  Une  partie  de  cette  substanee 
éllflt  fùi^  faire  éelàtev  à  Tàide  àm   k  chaleur    deux 


300  JOURNAL 

mille  parties  de  fécale.  Ghaufiée  à  So"",  elle  perd  tout  h 

coup  cette  propriété. 

Pour  extraire  la  dextrine  au  moyen  de  Torge  germée^ 

on  pr^id  ; 

10  parties  de  fécale. 
I  partie  d*orge  germée. 
3o  parties  d'eau. 

On  laisse  Forge  dans  l'eau  pendant  un  quart  d'heure^ 
on  passe  dans  un  linge  et  on  chauffe  cette  liqueur  à  3o®  j 
alors  on  y  ajoute  la  fécule  délayée  dans  une  petite  quan- 
tité d  eau ,  on  continue  de  chauffer  ;  à  60°  la  masse  se 
prend  en  gelée,  mais  se  liquéfie  entièrement  dans  son 
passage  de  65  à  ^o''  c.  ;  on  porte  alors  promptement  la 
liqueur  à  FébuUition  pour  arrêter  l'action  de  la  diastase 
sur  la  dextrine. 

On  voit  se  précipiter  dans  la  liqueur  des- flocons  mem- 
braneux assez  volumineux,  qui  ne  sont  formés  bien 
évidemment  que  des  sacs  tégumentaires  agglomérés,  sur 
lesquels  la  diastase  n'a  plus  aucune  espèce  d'action. 
-  On  retire  la  liqueur  du  feu,  on  la  laisse  refroidir  et 
on  la  filtre  ;  elle  passe  avec  facilité  et  trèsr^impide. 

On  peut  en  obtenir  la  dextrine  par  une  simple  évapora- 
tion,  soit  à  Tétuve,  soit  à  la  chaleur  du  bain-marie;  mais 
cette  substance  obtenue  ainsi  n'est  pas  pure;  elle  contient 
toujours  une  certaine  quantité  de  sucre  d'amidon ,  qui 
s'est  formé  sous  l'influence  de  la  diastase  pendant  le  passage 
de  la  liqueur  de  65  à  80^  c,  et  de  plus  elle  a  une  sa- 
veur désagréable ,  causée  par  une  huile  particulière  con- 
tenue dans  les  tégumens  de  la  fécule. 

On  la  purifie  en  faisant  réduire  la  liqueur  à  la  moitié 
de  son  volume  par  une  évaporation  ménagée, -puis  précipi- 
tant par  l'alcool  qui  retient  le  sucre  et  l'huile  essentielle, 
on  débante  l'alcool  et  on  opère  la  dessiccation  de  la 
dextrine  à  Tétuve. 

Si  au  lieu  d'arrêter  l'action  de  1â  diastase  ea  portant 


DE   PHAJiHACIE.  3oi 

la  liqueur  à  rébullition ,  on  la  maintient  dans  les  limites 
de  65  à  7$°  c.  pendant  quelques  heures,  on  voit  que 
la  dextrine  a  été  transformée  en  partie  en  sucre ,  mais 
seulement  dans  le  rapport  de  a5  à  loo;  et  il  paraît  im^ 
possible  d'obtenir  ainsi  une  plus  grande  quantité  de  ma-» 
tière  sucrée.  Il  en  résulte  .un  sirop  de  de^trine  qui  est 
fort  agréable. 

On  peut  encore  obtenir  la  dextrine  par  l'action  des 
difiérens  acides  et  alcalis  sur  l'amidon  ;  car  toutes  ces 
substances  ont  la  propriété  d'user  les  enveloppes  corti^ 
cales  des  globules  et  de  mettre  ainsi  la  dextrine  à  nù. 

Propriétés.  La  dextrine  est' parfaitement  neutre,  se 
décompose  par  le  feu  et  donne  tous  lec^  produits  ordi* 
naires  des  matières  végétales  non  azotées}  très-soluble 
dans  l'eau ,  d'où  elle  est  précipitée  par  l'alcool  et  le  sous- 
acétate  de  plomb  ;  la  solution  aqueuse  d'iode  la  colore 
en  rouge  vineux  (i)  ;  traitée  i>ar  Tacide  sulfurique,  comme 
la  fécule  entière ,  elle  se  transforme  aussi  en  matière 
sucrée  ;  avec  l'acide  nitrique  elle  ne  donne  pas  d'acide 
mucique,  en  quoi  elle  difière  essentiellement  de  la  gomme. 
Le  sens  de  son  pouvoir  rotaloire,  opposé  à  celui  de^  la 
gomme,  est  encore  un  indice  moléculaire  qui  l'en  dis- 
tingue également. 

Dissoute  dans  l'eau  et  mise  en  présence  de  la  levure , 
elle  ne  fermente  pas  lorsqu'elle  est  pure;  mais  si  elle 
contient  des  quantités  de  sucre ,  même  très-minimes,  elle 
est  entraînée  dans  la  fermentation. 


(i)  La  dextrine  obtenue  par  Vaction  simple  de  Teau  est  colorée  en 
bléa  par  Tiode.  Celle  que  Ton  obtient  par  l^acide  aulluri^»  on  la 
diastase  est  colorée^oti  roage  vineax.  Ces  faits  ne  sont-ils  pas  denat^Tê 
à  faite  croire  que  H  deoxiérae  espèce  de  dextrine  est  nn  produit  d*altë-^ 
ration.  On  objecte ,  îl  est  Trai ,  l'extrême  difficulté  de  séparer  les  té£^* 
mens,  qoand  on  a  recours  seulement  à  Faction  de  l'eaa  pour  obtenir 
ia  dextrine;  mais  oomment  quelques  tégutfiens  rares ,  capables  de  se 
colorer  en  bleu ,  pourraient-ils  faire  disparaître  complètement  la  pro- 
priété que  possède  la  masse  de  liquide  de  prendre  une  teinte  purpurine  ? 

E.  S.   - 


3oâ  jodunàl 

Si  «NI  abandonne  à  «lU-méme ,  avec  ou  sans  le  coptaet 
de  lair^  une  solution  de  dextrine  parfaitement  limpide, 
il  s  j  forme  graduelletnent  un  précipité  blane  pulvérulent 
qui  s  accfQÎt  de  jour  en  jour.  Sépuré  par  décantation  ,  ce 
produit  n'eat  plui  «oluble  dana  Veau  froide ,  ce  qui  est 
Miurel ,  puisqu'il  l'est  aéparé  de  ce  liquide  par  préeipii^ 
tation  ;  mais  si  on  lefiiit  bouillir  quelque  tempa  daha  Teau^ 
il  a  y  rediasput  et  y  porte  la  grande  force  rotatoire  vers 
h\  droite ,.  (jui  c^raclérise  la  desctririenon  altérée» 
:  Cejtte  nouvelle  substance  se  rapproche  beaucoup  par 
80$  apparence»  de  ïinuUna  ;  mais  sa  rotation  à  droite 
fournit  à  MM.  Biot  et  Perso»  un  moyen  de  la  distinguer 
de  cette  sUbatance^  qui  tourne  à  gauche  le»  plans  de  po-* 
Wiiation  (!)♦ 

Gomme  arabique. 

La  gomme  arabique  jouit  de  la  propriété  de  dévier  à 
gauche  les  plans  de  polarisation ,  ce  qui  la  distingue  èssen* 
tiellement  de  la  dextrine.  * 

Si  on  la  soumet  à  l'action  de  l'acide  sulfurique  et  de  la 
ebaleur,  on  observe  que  sa  rotation  à  gauche  s'aShiblit 
graduellement  jusqu'à  un  certain  degré  de  température 
qui  varie  avec  les  proportions  d'acide  employées  ^  et  qU'à 
ce  point  elle  se  porte  tout  à  coup  vers  la  droite  avec  «ne 
énergie  beaucoup  plus  grande  que  rie  l'était  sa  force 
primitive  dans  le  sens  opposé.  Cependant  la  liqueur  pré-* 
cipile  encore  complètement  par  l'alcool.  La  matière  blan« 


(I)  Bmm  «ft  Irsnil  post«rÛMir,  NM.  Payen  ei  Persos  «e  Met  llil 
^m  sutiv  id4e  de  eslta  «}»ti«rs.  Ils  p«i»«ef)t  qu'eUe  pr^âeiiste  4si»ft  Si 
féf ftl*  ut  4e>lU  n'est  1^91  hp  réfaltAt  ^  Tsltératioa  4e  1»  ^itrîii«t 
Seifsat  ees  «himistes,  r«mi(km  sersit  camposé  4«  iroii  parties  diiii* 
fiii|»S,  Itdtxtriiw»  U  mmiève  iovoLvibli  et  if»  légnoiiias.  La  ^Usisse  # 
en  »gi«MOt  far  la  ff€iile  »  «épar^rgit  U%  tiig«me0Stiiso}«r«it  la  àvfXùvé 
en  |nême  temps  qa'»))e  en  ftvsi^iformefait  moa  partie  eq  sucsie ,  »%  eb4»v 
finiil  la  maMie  ÎMelebtê  a»  daKiri^  at  #0  tnatiàfa  smxé^t  Q»$  Mti  f 
encore  ciotispyersés ,  appellent  de  nouvelles  expériences.         £.  S. 


DB    P41XRMAC1E.  So3 

che  pfécipitéé  i  bien  lavée  à  Talcoal ,  puii  desf éch«o ,  rot 
prend  les  appanshces  d«  la  gomme  là  plus  purç  et  produit 
comme  elle  de  l'acide  mucique.  MM(  Bibi  et  P^rrcisont 
nommé  cette  sùbstanoe  gummi-dextrim  y  pouf  désigner 
à  là  fois  son  origine,  son  analogie  avec  la  deKtrie4  M  l4 
ièns  de  ëa  rotation. 

Si  RU  lieu  de  s'arrêter  à  la  température  à  laquelle  AA 
rotation  est  intervertie,  on  porte  la  liqueur  acide  à  l'é*» 
bullitioh , et  qu'on  Vy  maintienne  pendant  quelquO  temps, 
Ia  rotation  à  droite  prend  une  intensité  un  peu  plus 
grande,  qui  est  due  à  la  transformation  en  sucre  de  la 
gummi-dextrine. 

On  sait  que  le  ligneux  est  tratisfornié  en  matière  gom- 
meuse.  sous  J'influence  de  l'acide  aulfurique  concentré. 
Cette  gomme  peut  être  regardée  comme  de  Ude^trine^ 
car  elle  possède  aussi  une  rotation  très^forleà  drpjtef  et 
forme  un  sucre  analogue  à  celui  d'amidon  par  l'action 
prolongée  de  l'acide. 

Je  me  suis  assuré,  par  expérience,  que  la  dextrine  est 
sans  action  «ur  les  ligneux. 

Sucres. 

Lés  chimistes  considéraient  comme  analogue  an  auère 
de  raisin  .tout  sucre  qui  ne  possédait  pas ,  comme  celui 
8e  canne?  ,  la  propriété  de  cristalliser  régalièremenl^ 
M.  Biôt ,  à  l'aide  de  la  polarisation  circulaire,  vient  d'#s» 
èigner  aux  différens  sucres  des  caractères  positifs  qui  ne 
permettent  plus  maintenant  de  les  confondre. 

Suere  de  eantiês, 

'  La  pouvoir  de  rotation  nuoléculaire  du  sucre  de  caQi9«9 
^rintallisable  est  dirigé  dans  le  9en9  droit,  mais  peut  ae 
modifier  sous  diversea  influen<^9^  C  ei»t.  ainsi  qàe  i  Iprft- 
^«'(m  diau^e'  du  «ucrw  à^  «iOM9  JM^H^^^  ^^  tempéra- 


Sq4  journal 

tute  de  no  degrés,  son  pouvoir  moléculaire  se  trouve 
être  réduit  fort  au«des8ous  du  sucre  de  cannes  cristaU 
lisable,  et  dans  le  rapport  de  60  à  84.  Si  on  fait  dissoudre 
ce  sucre  incristalli sable  dans  l'eau  chaude ,  qu'on  fasse 
bouillir  cette  dissolution  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  arrivée 
au  degré  de  concentration  convenable  pour  former  le 
sucre  candi  ordinaire,  il  reprend  toutes  les  propriétés 
du  sucre  cristallisable. 

D'après  une  expérience  de  MM.  Pelouze  et  Malagulti  y 
il  suffit  même  d'entretenir  la  solution  de  sucre  étendue 
à  rébullîtion  ,  pour  voir  le  sucre  se  détruire  et  se  changer 
en  sucre  de  raisin. 

La  même  transformation  )a  lieu  pour  tous  les  acides 
végétaux  et  minéraux  convenablement  étendus.  Elle  se 
produit  encore  par  la  fermentation ,  et  elle  est  complète 
dès  qu'il  se  dégage  quelques  bulles  d'acide  carbonique. 

Sucre  d'amidon. 

On  connaît  jusqu'ici  deux  sucres  d'amidon  qui  -sont 
essentiellement  différens  dans  leur  rotation' moléculaire. 
Le  premier  s'obtient  au  premier  abaissement  brusque  de  la 
rotation  de  la  dextrine  ;  lorsqu'on  Ta  dégagée  de  ses  tégu- 
mens  par  l'influence  de  Tacide  ^ulfurique  étendu ,  c'est-à- 
dire  lorsque  cette  substance  arrive  juste  à  se  changer  en 
sucre  et  à  cesser  d'être  précipitable  par  l'alcool ,  ce  sucre 
exerce  une  rotation  moléculaire  presque  égale  à  ccfUe  du 
sucre  de  cannes.  Il  est  solide ,  d'une  blancheur  parfaite,  et 
offre  à  sa  surface  de  petites  pointes  cristallines.  La 
deuxième  espèce  de  sucre  d'amidon ,  que  l'on  obtient  par 
l'action  prolongée  de  l'acide  sulfurique  étendu,  exerce 
tine  cotation  moléculaire  moins  grande,  et  qui  est  à  celle 
du  sucre  de  canhes  comme  60  à  84.  Celui-ci  est  jaunâtre 
et  moins  bien  étistallisé  que  le  précédent. 

Ces  sucres  ont  la  pi'opriété  de  dévier  à  droite  les  plans 


DB   PHARMACIE.  5oS 

de  polarisation  de  la  lumière,  mais  avec  uae  moina 
grande  force  que  le  sucre  de  cannes ,  dont  ils  se  distion 
giient  essentiellement,  en  ce  que  leur  rotation  n  est  pas 
intervertie  par  Faction  des  acides  ni  par  la  ferment 
tation.  I 

Sucre  de  raisin  % 

r 

Ce  sucre  offre  des  différences  très-grandes  de  consti-» 
tution  moléculaire ,  selon  qu'on  l'observe  à  l'état  liquide, 
tel  qu'il  existe  dans  les  raisins  frais,  ou  bien  lorsqu'il 
a  été  amené  à  l'état  solide  par  l'action,  du  temps.  ^ 

Ainsi,  quand  on  examine  le  suc  du  raisin ,  extrait  par 
pression  des  grains  mêmes,  on  voit  qu'il  tourna  les 
plans  de  polarisation  vers  la  gauche  de  l'observateur, 
qu'il  diminue  graduellement  de  pouvoir  dans  ce  sçns 
avec  le  temps,  à  mesure  qu'il  se  rapproche  de  la  solin 
dification,  et  qu'il  arrive  enfin  à  tourner  les.  plans  dq 
polarisation  vers  ta  droite  d'une  manière  constante  lors-^ 
qu'il  s'est  solidifié. 

M.  Biol,  qui  a  découvert  cette  singulière  propriété, 
s'assura  par  des  expériences  sur  des  raisins  frais,  puis  si»t 
des  raisins  secs  des  années  précédentes ,  que  les  phéno^ 
mènes  se  passent  de  la  même  manière  dans  l'intérieur  de 
ces  fruits  par  l'action  du  temps. 

Les  dissolutions  de  sucre  dç  raisin  solidifié  conservent 
constamment  leur  rotation  à  droite,  lorsqu'on  les  soumet 
à  l'action  des  acides  étendus  ou  de  la  fermentation. 

Je  dois  parler  ici  des  expériences  que  j'ai  faites  sur  les 
sirops  acides,  et  qui  m'ont  donné  des  résultats  tout-à-faif 
semblables  à  ceux  qu'on  avait  obtenus  dans  les  expé- 
riences citées  plus  haut. 

On  sait  que  les  sirops  acides  de  groseilles,  de  limons, 
de  mures,  etc.,  laissent  déposer  quelque  temps  après 
leur  préparation  un  précipité  tellement  abondant ,  qu'il 


3a6  JOURT4AL 

Metipe  toQvenl  les  deux  liera  de  la  capacité  des  vaMH 
qui  les  renferment. 

La  polarisation  circulaire  m'ofiraal  un  moyen  (aeila 
et  en  même  temps  tris-exact  pour  examiner  les  modifi-^ 
cations  que  ces  composés  éprouvent  dans  cette  circon- 
stance, je  les  soumis  aux  expériences  suivantes  : 

M'étaot  procuré  du  sirop  de  limons  dans  lequel  s'était 
formé  un  dépôt  abondant,  j'examinai  séparément  la  par- 
tie encore  liquide  et  la  p<irtie  solidiflée.  Je  reconnus  que 
la  première  était  du  sucre  de  raisin  déviant  à  gaUche  le 
rayon  polarisé,  tandis  que  la  matière  cristallisée  les  dé« 
viait  à  droite,  et  avec  les  caractères  du  sucre  de  raisin 
ramené  à  Tétat  solide.  Je  trouvai  les  mêmes  caractères 
aux  cristaux  grenus  qui  s'étaient  formés  dans  de  la  gelée 
de  groseilles. 

'Je  fis  alors  une  dissolution  de  3^5  gr.  de  sucre-  de 
cannes,  3o  gr.  d'acide  citrique  dans  i  t^S  gr«  d'eau,  et  je 
cherchai  à  quelle  température  pouvait  se  faire  la  trans*» 
formation.  Je  trouvai  qu'à  60°  le  sucre  de  cannes  Hesubit 
pas  de  modification. 

On  sait  d'ailleurs  que  cette  transformation  peut  se 
faire  i  la  longue  à  froid ,  car  les  sirops  acides  ainsi  pré« 
parés  9  qui  cristallisent  dans  les  premiers  temps ,  donnent 
du  oandi  dur.  Plus  tard  c^est  du  sucre  de  raisin  qui  se 
dépose. 

MieL 

*  *  • 

Le  miel  est  formé  de. deux  principes  iounédiats,  Tiiiil 
crisiallisable ,  l'autr^^  incristallist-^ble  ^  qui  sont  doués  d'un 
pocitoir  rotatoire  contraire^ 

Le.  crij^tallisable  agit  danç  le  sens  droij  ;  l'incrilt^i- 
sable  dans  le  sens  gauche. 

II9  ont  ainsi  una  grande  analogiç  avec,  lea  auçres^de 

paisin  liquide  (çtsolidifi^'.-.^  .       i    :      ^ 

>    .  ■   ■  •       ■  '■  •    I 


D£  riuiiiÀCiE.  3o7 

Sucre  de  lait. 

Le  sucte  dû  lait  |)ô8dède  ane  rotation  à  droite  assez 
grande. 

Marmite. 

Lta  mannitç  esk  saut  action  sur  les  plains  d^  polarisa- 
tion. 

M.  Biot  a  démontré  de  plus, 

•  f*.  Que  Tessence  de  térébeutlûne  est  constituée  diffé^ 
ipemment  que  l'essence. de  citron  ; 

a<>.  Que  le  campbre  des  laurinées  diffère  du  camphre 
des  labiées  ;  car  ces  substances  possèdent  d^s  propriéiéf 
4e  rqtation  moléculaire  dans  des  sens  contraires. 

3°«  Que  la  gélatine  et  lalbumine  étant  douées  d'up^ 
certaine  action  sur  les  rayons  polarisés,  ce  caractère 
pourra  servir  h  Texamen  de^  fluides  animaux  qui  con- 
tiennent ces  substances. 

J)e  Fhuite  dé  touloueoana  du  Sénégal  et  de  ses  usages. 

Fftr  M.  J.-J.  Viitv. 

M.  Cadet  -  Gassicourt  pèrci  ainsi  que  M.  BouUaj,  ont 
donné  dans  le  Journal  de  Pharmacie  ^  iom,  Y,  p.  49 sq-^ 
et  tom.  Vll«  p.  293,  une  analyse  détaillée  de  Ttiuile 
ai:père  et  concrète  du  carapa  de  la  Guyane  (carapa  guia^ 
nensis ,  Aublet ,  ou  persoonia  guareodes  de  WiUdeoow  )  i 
MM.  Robinet  et  Petroz  ont  ensuite  examiné  Técorce amer ^ 
du  même  arbre^ 

Depuis  cette  époque  (i8i^Tai),  les  expéditions  faite% 
eQ  Afrique,  ont  appris  tju'il .existai!,  sqU.d<t.us  lu  Çuinée, 
soit  dans  Tiotériçur  du  Sénégal  et  sur  l|:s<  rivages  d^  l»i 
Sénégambie,  des  arbres  de  la  même  (amille  uatMf.elJedf^ 


3o6  JOUHNAl 

méliacées ,  appartenant  également  au  genre  càrapa ,  mais 
constituant  une  espèce  difiérente  et  fournissant  de  Thuile. 

£n  effet  y  Sweet,  4ws  YHortus.britannicus  (tom,I, 
p.  7a  )  y  avait  déjà  décrit  sous  le  nom  de  carapa  guineensis 
un  arbre  distinct  de  celui  de  la  Guyane.  Cependant  il  était 
réservé  à  M.  Perrottet,  notre  compatriote,  voyageant 
dans  Tintérieur  des  terres  du  Sénégal,  de  faire  mieux 
connaître  l'espèce  qui*procure  aux  nègres  l'huile  dite  de 
touloucouna.  Il  l'a  publiée  avec  M.  Guillemin  dans  la 
Flore  de  Sénégambie  (tom.  I?  p«  i^^S),  et  figurée  sous  le 
nom  de  carapa  touloucouna  ;  les  usages  de  son  huile  ont 
ét^  signalés  dans  les  Annales  de  là  Société  linnéenne  de 
Paris  ^  mai  1824. 

Cependant ,  ayant  reçu  un  échantillon  de  cette  huile 
encore  peu  connue ,  et  m'étant  procuré  d'autres  renseigne* 
mens  à  cet  égard ,  il  paraît  utile  de  les  publier. 

Nous  ne  décrirons  point  cet  arbre  à  calice  de  quatre  à 
cinq  divisions ,  à  quatre  ou  cinq  pétales ,  à  huit  ou  dix 
étamines  ,  et  dont  le  fruit  devient  un  drupe  sec ,  ligneux , 
rond,  gros  comme  un  boulet,  à  quatre  ou  cinq  valves, 
contenant  des  amandes  épaisses  ,  sans  albumen ,  amères 
et  oléagineuses.  Celles-ci ,  contusées ,  jetées  dans  de  l'eau  ■ 
bouillante,  laissent  surnager  une. huile  abondante  d'une 
couleur  jaune-rouge  de  rocou  ,  qui  se  prend  par  le  refroi- 
dissement en  niasse  butyreuse ,  d'odeur  rance  et  d'une  sa- 
veur amère,  chaude,  persistante  dans  la  gorge,  très- 
rebutante  ou  même  excitant  le  vomissement.  En  effet, 
cette  amertume  forte  passe  pour  être  vénéneuse  ;  mais  ce 
qui  est  remarquable  (comme  dans  lés  amandes  du  carapa 
de  là  Guyane ,  ocylocarpus  carapa) ,  c'est  que  }es  cochons 
dévorent  ces  amandes  sans  danger  et  sans  que  letir  chair 
en  contracte  dé  1  amertume;  au  contraire,  les  lapins ,  les 
lièvres  et  autres  rongeurs ,  lorsqu'ils  mangent  ces  aman» 
des ,  prennent  dans  leur  chair  une  saveur  si  amère ,  qu  elle  ' 
n'est  plus  mangeable  alors. 


DE    PHÀ&MÀGIE.  309 

L'amertume  de  Thuile  concrète  de  touloucouna ,  si  elle 
éloigne  de  tottt  emploi  interne  cette  sabstance ,  rend  aux 
peuplades  nègres  d  autres  services.  En  e^et^  sous  un  cU-» 
mat  aussi  brûlant ,  la  peau  se  gerce ,  se  crevasserait  sou* 
vent ,  et  des  nuées  d'insectes ,  tels  que  les  moustiques  ou 
maringouins ,  rendraient  1«  séjour  de  certaines  contrées 
marécageuses  insupportable,  si  des  frictions  avec  cette 
huile  amère  n'écartaient  pas  ces  graves  inconvéniens. 
L'abondance  de  la  sueur,  Faction  de  l'bumidité  extérieure 
et  du  froid  des  nuits ,  sont  également  réprimées  par  les 
frictions  de  l'huile  de  touloucouna;  on  peut  encore  lui 
attribuer  la  propriété   d*empécher  les  rhumatismes. 

Enfin ,  en  s'en  servant  comme  d'une  pommade  pour  les 
cheveux,  elle  éloignera  de  la  tête  des  enfansla  vermine  qui 
les  incommode.  Sur  une  peau  blanche,  cette  huile  laisse-- 
rait  une  teinte  jaune  safranée ,  ce  qui  n'a  nul  inconvénient 
pour  la  peau  des  nègres  ou  des  Maures. 

Elle  est  fusible  de  4o  à  So"",  et  limpide  alors ,  sauf 
une  portion  écumeuse  qui  la  surnage.  Elle  se  comporte, 
comme  celle  du  carapa,  avec  l'alcool,  l'éther,  les  aU 
calis ,  etc. 

La  substance  amère  dissoute  dans  cette  huile,  sans 
doute  avec  le  principe  colorant,  a  été  considérée  comme 
un  alcaloïde  organiqtte ,  par  plusieurs  chimistes ,  dans 
rhuile  de  carapa.  Celle-ci ,  appartenant  à  un  arbre  d'es- 
pèce analogue  et  du  même  genre,  confirmera  sans  doute 
cette  analogie  lorsqu'on  en  aura  suffisamment  obtenu  pour 
en  faire  l'analyse  complète. 

Cette  huile  de  touloucouna  peut  être  employée  comme 
un  l)on  cosmétique  pour  éloigner  les  insectes  de  la  cheve- 
lure des  enfans  ;  elle  n'a  point  les  inconvéniens  des  prépa- 
rations de  mercure,  ni  même  des  poudres  acres  et  irri* 
tantes  sur  la  peau.  Il  serait  facile  d'en  former  une  pom- 
made pédiculaire  d'agréable  odeur. 

D'ailleurs  on  prévient  les  suppressions  de  transpiration 
XX*.  ^wnéc.-i— iffai  i834'  aa 


3lO  JOURNAL 

0t  les  accideDS  de  létaDOs,  de  tritmus,  sortoilt  c^etles 
enfans ,  causés  par  Tefiet  du  fmid ,  en  frottant  leur  corps 
avec  cette  hilile.  C'est  comme  un  remède  universel  ohe^ 
ces  peuplades  nègres» 


y^<»%»vi4^ww^m»%»l»yiiw»  %wt%ii>%»M»ii»»tNi»iii>MMyw»%i><M  M^»^»>»in»i^»^ii*%%<«i» 

«  # 

Par  M.   Ëi  SoffBEiBA».  > 

MM.  Heory  e(  Quil^ourt  ont  publié i  il  y  a  quelques 
jinnées ,  des  obs^rvatipps  sur  Içç  pilules  dq  Bâcher,  Après 
nvpir  comparé  les  diverses  formules  proposées  pour  cette 
préparation,  ils  ont  donné  la  préférence  à  la  formule  pri»^ 
mitiv^de  Bâcher,  toutefois  après  lui  avoir  fait  subir  quelr 
ques  modifications.  Cette  préférence ,  au,  moios  en  ce  qui 
fonfer^e  1^  formule  du  Codex,  ne  me  paraît  pas  fondée  ; 
maisçopapie  içUe  a  en  sa  iafvçur  quelques,  motifs  spér 
cijeu^^  ell^  aura  sau?  doute  été  adoptée  par  plusieurs 
pharmaciens  qui,  sans  y  regarder  de  plus  près,  auront 
reçu  de  confiance  TopiniQU  de  praticitîns  a^ssi  recomman- 
4fil>l^s. 

Je  rappellerai  d  abprd  que  la  for^le  de  Bâcher  et  c^Ue 
adoptée  par  MM.  Henry  etGuibourtdiU'èrentà  peine  Tupp 
d^  lautre.  CeSrdisrmers.  ont  préoisç  la  dose  de  véhicule 
que  Ton  devait  eniployer.  Us  opt  aus^i^  ^  tort  ou  à  raispp^ 
supprimé  la  première  afi'usion  d'i^fiu  bouillant^  et  1^  redis- 
sQ.Iution  de  l'extrait  dans  Teau,  manipulations  recomman- 
^ÇeS' par  Bacber,  dont  il  nous  serait  au^si  difScile,  avec  le 
peu  de  oonpaissance  c]uç  nous  avon^  sur  la  compesitipa 
de  Içllébpre,  de  reconnaître  l'avantage  que  de  démontrer 
l'ip  utilité. 

Pour  mettre  les  lecteurs  à  même  de  suivre  plus  faci- 
lemeiit  la  comparaison  ,  entre  la  formule  de  Rachermo- 


difiéççt.cell^  4u  CodeK  I  je  comm^iiqe  par  \^$  napparter^ 
toutes  deux  en  regard  l'utne  de  lautre 

Ellébore  noir*  .  5oogram.           5oo  gram. 

Carb.de  pot.  •  ia5                      laS 

Ëau-de-vie.   .  •  àooo                    i^^S 

Vin  blanc»  <  ,  .  a  lit»  '        6  lit. 

On  voit  que  les  deux  élélneus  principaux,  ftavdir.  Telle** 
bore  et  le  sel  alcalin  sont  en  même  quantité  dans  les  deux 
fidrmules,  et  que  ladiilerence  réside  seulement  dans  là 
proportion  des  rébicules  dedissolation.  Qiie  la  proportion 
4'tâu^de^Tie  seit  plus  ou  moins  forte  ^  c'est  sans  .doute 
ehose  assei»  indifférente  ,  pourvu  qu/elle  suflise  à  épuûer 
la  racine ,  puisqu'il  n'en  reste  aucune  partie  dans  l'extrlili 
terminé.  Mais  on  ne  peut  en  dire  autant  du  vin,  dont  les 
parties  fixes  asâez  abondantes  s'aj  jutent  à  la  masse  ex- 
tractive  et  en  augmentent  le  poids*,  en  diminuant  par  con- 
séquent d'une  qu&oLité  correspondante  la  proportion  des 
^ineipes  actifs  fournis  par  l'ellébore.  Ceci  deviendra  de 
toute  évidence  si  on  jette  les  yeux  sur  les  résultiits  com^ 
pjiratifs  sfiivans  obtenus  en  opérant  avec.  l'un  ou  l'autre 
procédé.  II.  est  sans  doute  ihutile  de  dire  queiilon  s'est 
•ervi  pour  tous  deux  de  la  méaie  raoine  et  du  même  vin  ^ 
ti  que  la  quantité  des  produits  pourrait  changer  par  i'cm* 
ploi  d'une  autre  racine  d'ellébore  et  d'un  vin  blanc  difié-* 
remment  chargé  de  tartre  et  de  matiè<*e  coWante  ;  maie 
il  est  bien  évid^t  que  si  le  rapp<>rt  entre  les  deux  extraits 
s'en  trouvait  modifié,  le  résultat. général  n'en  resterait 
pas  moiiis' Vrai. 

5oo grammes  de  racine  d'ellébore  noir,  traités  par  chA* 
dune  des  formulée  de  Bâcher  et  du  Gèdex>  ont  donné, 

Extrait  du  Codex.  .  .  .  ...  ...  .  .  si64  gram. 

dé  Henry  et  Gdbourt.   .  .  .  4  .    '     i^^ 

,A6n  de  ne  pas  perdre  la  quantité  de  lirjuiiîe  vineux  qui 


22. 


3ia  jouEifÂL  ' 

restait  adhérente  au  marc  d'ellébore  dans  cliaque  opéra- 
tion, il  a  été  déplacé  par  de  Feau  et  ajouté  aux  liqueurs 
pendant  levaporation. 

La  grande  différence  que  présentent  les  poids  de  chacun 
des  extraits  dépend  évidemment  de  la  quantité  de  matière 
fournie  parle  vin  lui-même.  En  effet,  il  a  été  employé  pour 
l'extrait  du  Codex  deux  litres  de  vin ,  et  pour  l'extrait  de 
Bâcher,  6  litres.  Le  vin  dont  on  s'est  servi  laissait  m 
grammes  d'extrait  par  litre  après  l'évaporation.  Le  poids 
de  l'extrait  d'ellébore  a  donc  été  augmenté  par-là  de  4^ 
grammes ,  suivant  le  procédé  du  Codex,  et  de  i26-gram<^ 
mes  en  ayant  recours  à  la  formule  modifiée  de  Bâcher.  Or, 
si  nous  retranchons  ces  quantités  de  chacun  des  extraits 
obtenus,  nous  trouvons , 

Par  le  procédé  du  Codex 222  grains  d'extrait. 

de  Henry  et  Guib.  .     220  grains. 

On  voit  donc  que  la  différence  entre  les  deux  produits 
tient  réellement  à  la  proportion  de  matière  étrangère  que 
le  vin  introduit  dans  chacun  d'eux. 

Une  partie  de  l'extrait  du  Codex  représente  1,89 ,  près 
de  deuxiparties  de  racine  d'ellébore;  la  même  quantité 
d'extrait  obtenu  par  la  méthode  de  Bâcher  ne  représente 
que  I ,  i  {  parties  de  racine,  ou  presque  exactement  un  quart 
de  moins.  Il  en  résulte  que  le  praticien  qui  administre 
un  grain  de  l'extrait  du  Codex ,  emploie  la  substance 
soluble  de  deux  parties  de  racine ,  tandis  que  son  malade 
n'en  prend  réellement  que  3[4  de  grain ,  si  l'on  a  suivi 
pour  la  préparation  de  l'extrait  la  formule  de  Bâcher  mo<^ 
difiée  par  MM.  Henry  et  Guîbourt. 

J'igi?ore  tout-à-fait  quels  sont  les  motifs  qui  ont  engagé 
les  auteurs  du  Codex  à  adopter  de  préférence  la  formule 
qui  s'y  trouve  consignée.  Peut-être  ont-ils  eu  tort  de 
changer  la  formule  primitive  de  Bâcher ,  car,  sans  une 
absolue  nécessité,  on  ne  doit  pas  se  permettre  de  modi- 


DB     PHARMACIE.  3l3 

fier  de  vieilles  formules  consacrées  par  l'usage  ;  mais  main- 
tenant que  la  modification  a  été  faite  par  le  CoJei ,  et 
qu'elle  a  pris  force  d'usage,  ce  n'est  certainement  pas 
nn  perfectionnement  que  de  vouloir  revenir  à  l'ancienne 
formule. 

L'extrait  de  Bâcher,  par  la  méthode  du  Codex ,  contient 
plus  de  carbonate  alcalin ,  et  il  semble  devoir  être  plus 
deliquescent'yl'extraitobtenuparlaméthodedeMM. Henry 
et  Guibourt  est  moins  alcalin,  mais  il  n'est  pa«.  moins 
déliquescent,  parce  qu'il  contient  plus  d'acétatt;  de  po- 
tasse que  le  premier  ;  sous  ce  rapport  les  deux  formules 
.sont  peu  rationnelles,  et  l'on  n'aurait  pas  de  raison  pour 
donner  la  préférence  à  l'une  plutôt  qu'à  l'autre. 

i 

EXTRAIT  DES  ANNALES  DE  CHIMIE 

ET    DE    PHYSIQUE, 

Août ,  septembre  et  octobre  i833* 

Sur  la  composition  de  tasparamide ,  de  V acide  aspar^ 
miqûe  et  des  phosphovinates  ;  par  M.\Àéh\^. 

Les  analyses  de  Tasparamide  et  de  l'acide  asparmique , 
que  vient  de  répéter  M.  Liébig,  diffèrent  un  peu  de 
celles' qui  ont  été /faites  par  MM.  Boutron-Charlard  et 
Pelouze  (i).  M.  Liébig  a  trouvé  à  ces  corps  une  composi* 
lion  qui  se  rapporte  à  la  suivante: 

Asparamide  anhydre.     Cristallisée.  Acide  aspam.  anhjdre.  erislallisê. 

es  (a)  36,74  3a,35  G^  4a,i6  C»    36,5o9 

194  21,27  18,73  192  12,30  1^2   10,609 

H16  .5,94  6,60  HIO  4,37  H14    5,aï5 

0«  36,o5  4a,3a  06  41,27  O»    47,769 


im 


100,00      100,00  100,00       100^000 


(1)  JQt^^^'  de  Pharm» ,  tom.  XIX,  pag*  308. 
(3)  G  =  75,33. 


3l4  JOURNAL 

8i  à  la  composition  deTacide  asparmique  anbjrdre,  6U 
tel  qu'il  entre  dans  lasparmatë  de  plomb 

8Ç+2N  +  10H+6O, 

on  y  ajoute  2  atomes  ammoniaque  aN-f-GH,  on  ob- 
tiendra 8  C  +  4  N  + 16  H  +  6  0 ,  ou  exactement  la  cém- 
position  de  Tasparamide  anhydre. 

.  L  asparagine  ne  peut  donc  rentrer  dans  la  classe  deh 
amides ,  mais  doit  jusqu'à  nouver  ordre  conserrer  soA 
anpienne  dénomination.  '^f' 

L'acide  phosphovinique  ne  doit  pas  j  d'après  M.  Liébig, 
être  considéré  ciomme  une  combinaison  d'acide  phospho^ 
rique  et  d'alcool  (i) ,  mais  de  cet  acide  aVec  1  ether  suU 
furique. 

Suivant  ce  chimiste,  la  composition  du  phosphovinate 
de  b^ry  ta  est  la  suivante  : 

En  centiêmei. 
I  at.  de  phosphate  de  baryte.    .....    1806,070  6o,685 

la        d*eaa. 1349*800  39*191 

Î4  ât.  carbone^  ....      3oâ,756  6.61  a 

10        hydrogène.  .  .  .         62,398  i,34o 

I        oxigf^ne 100,000   .  3,i6t) 

4^*4><'!^  100-,OQO 

Le  sel ,  en  se  desséchant,  perd  12  atomes  deau. 

•Sur  les  sels  doubles   cinstattisès  d^oxidû  àe  iinc  et  féfe 
carbonates  alcalins  s  p<ir  M,  Wôhler. 

4 

Du  zinc  métallique,  mis  dans  une  dissolution  bouil- 
lante de  carbonate  de  soude,  s'y  dissout  lentement  et  avec 
dégagement  d'hy4rogène.  En  laissant  le  liquida  en  repos 
après  une  ébullition  de  plusieurs  heures ,  on  voit  au  bout 
de  quelques  jours  que  le  zinc  s'est  recouvert  de  petits 
«ristaux  durs,  incolores,  très-brillans ,  insoluble»  dans 
Feau  froide ,  soluble  avec  effervescence  dans  les  acides  ^ 

I  •  ..  j  .....    :.  — . — ^- ■ _ — t^. 

(1)  Journ.  de  Pkarm. ,  tom.  XIX,  pag.  166. 


DE    PHARMACIE.  3l5 

décomposables  par  Teau  bouillante.  Cctt  uq  tel  formé  àe 
oarbon^ite  de  soude  et  d'oxide  de  cioc. 

La  solution  d'oxide  de  aine  dans  l'ammoniaque,  mêlée 
à  du  oarbonate  d^'ammoniaque  et  exposée  à  l'air,  laisse 
déposer  à  mesure  que  l'ammoniaque  s'évapore  de  beaux 
cristaux  prismatiques  en  étoiles,  formés  d'oxide  de  «ne 
et  de  carbonate  d'ammoniaque.  Ces  cristaux,  exposés  à 
Pair,  perdent  de  l'ammoniaque  et  se  transforment  en  i;ua« 
poudre  blancbe  qui  contient  encore  de  l'ammoniaque, 
quoiqu'elle  n'en  manifeste  plus  l'odeur.  11  peut  donc  se 
former  deux  sels  ammoniacaux  dans  des  proportions  dif* 
fér  entes. 

Sur  le  borate  de  magnésie ,  par  M.  Wobler» 

On  sait  que  le  borate  de  soude  ne  produit  point  de 
précipité  dans  une  dissolution  de  sulfate  de  magnésie; 
mais  si  l'on  cbauffe  un  mélange  de  ces  dissolutions ,  il  se 
forriie  un  précipité  blanc  abondant,  qui,  à  mesure  que 
le  liquide  se  refroidit ,  se  redissout  lentement ,  ipais  com- 
plètement. 

Une  dissolution  semblable ,  dans  laquelle  le  précipité 
avait  disparu,  était  restée  pendant  plusieurs  mois  de 
l'hiver  à  un^  température  inférieure  à  o«.  Pendant  ce 
^en^ps  il  se  déposa  sur  les  parois  du  vase  de  beaux  groupes 
nidiés  de  cristaux  aciculaires  ,  qui  ressemblaient  tout-à* 
fait  aux  cristallisations  ^n  aiguilles  de  la  mésotjpe.  Ce^ 
cristaux  insolubles  dans  l'eau ,  soit  a  froid ,  soit  à  cbaud, 
étaient  un  borate  de  magnésie  pur  ou  de  la  boraçite , 
avec  16  atomes  d'eau  de  cHstalUsation ,  ou  bien 

•  ■  • 

MgB»4-i6H. 

Pu  métfk^  liquide  il  se  séparii  plus  tard  ua  nûtre  ^f  1 
WA  dilBirentt  en  crist^iuK  volumineux,  tr^spareo*  «t 
très-abondans  :  c'était  un  double  ber^te  de  inagné^i^  et  èe 


3l6  JOURNAL 

soude.  Ce. sel,  complètement  soluble  dansleau  froide ,  et 
autant  à  peu  près  que  le  borax,  ofire  une  réaction  alcaline, 
et  ne  précipite  pas  par  l'ammoniaque.  Sa  solution  possède 
la  propriété  caractéristique  de  se  troubler  lorsqu'on  la 
cbaufie ,  et  de  déposer  un  précipité  blanc  abondant ,  qui , 
à  mesure  que  la  liqueur  se  refroidit ,  s'y  redissout  entiè- 
rement. C'est  donc  à  la  formation  de  ce  sel ,  dans  le  mé- 
lange des  deux  solutions  de  sulfate  de  magnésie  et  de 
borax ,  qu'il  faut  attribuer  le  trouble  que  la  cbaleur 
produit  et  qui  commence  à  se  manifester  à  la  température 
d'environ  70**.  Cette  précipitation ,  qu'opère  la  cbaleur 
dans  la  dissolution  du  sel  double ,  provient  de  ce  qu'il  se 
cbange  en  un  borate  basique  de  magnésie ,  en  borate  de 
soude  et  en  acide  borique  libre. 

L'hydrate  de  magnésie ,  mis  en  digestion  avec  une 
solution  de  borax ,  s'y  dissout  en  grande  quantité ,  et 
donne  naissance  au  sel  double  précédent. 

Examen  d'une  substance  considérée  comme  un  composé 
d*h/drogène  et  de  platine  ;  par  M.  Boussingault. 

On  a  été  porté  à  considérer  comme  de  l'hydrure  de 
platine  une  poudre  noire  et  combustible  que  Ton  obtient 
en  mettant  en  digestion ,  dans  de  l'acide  bydrocblorîque , 
un  mélange  intime  de  fer  et  de  platine  extrêmement  di* 
visés.  M.  Boussingault ,  qui  vient  d'analyser  cette  matière, 
la  regarde  comme  un  alliage  de  fer  et  de  platine. 

Sur  l'acide  v^alérianique  et  ses  combinaisons  /  par 

M*  Trommsdorf. 

M.  Trommsdorf  s'est  assuré  que  l'acide  découvert  par 
Pentz  dans  l'eau  de  valériane,  et  qui  avait  été  considéré 
comme  de  l'acide  acétique ,  est  un  acide  particulier  doué 
des  propriétés  suivantes  : 


'^ 


DE    PHARMACIE.  31/ 

C'est  an  liquide  incolore ,  limpide  et  oléagifv^x;  son 
odeur  a  beaucoup  d'analpgie  avec  celles  de  la  racine  de 
valériane  et  de  son  huile  essentielle  :  elle  en  diffère  néan- 
moins ,  et  est  peut-être  plus  désagréable.  Elle  diminue 
lorsqu'on  conibine  l'acide  avec  une  base ,  mais  elle  ne  dis- 
parait jamais  entièrement. 

La  saveur  de  cet  acide  est  extrêmement  forte,  très- 
acide  et  repoussante  ;  la  sensation  particulière  qu'il  pro- 
duit sur  la  langue  y  persiste  long-temps.  Si  l'acide  est 
très-dilué,  il  laisse  un  arrière-goùt  douceâtre,  comme  le 
ferait  une  liqueur  sucrée.  La  densité  de  l'acide  huileux  a 
nG"  &"  de  pressiop ,  et  à  lOo  c,  est  égale  à  0,944*  H  reste 
liquide  à  — si'^î.il  brûle  sans  résidu  avec  une  :flamme 
intense  ;  il  bouta  i3*^''  sous  la  pression  de  27''  6'";  il  se 
dissout  dans  trente  parties  d'eau  à  lao  c.  L'alcool  le  dis- 
sout en  toutes  proportions.  L'essence  de  térébenthine, 
l'huile  d'olive.,  ne  paraissent. pas  le  dissoudre* .  L'acide, 
acétique,  concentré  de  1,07  de  densité ,  le  dissoi^  r^pi?* 
dément  et  en  grande  quantité.  L'acide  sulfurique  le  jau- 
nit à  froid,  et  à  chaud  le  charbpnne  en  dégageant  de 
l'acide  sulfureux.  L'acide  nitrique  fumant  sigit  à  peine 
sur  lui ,  même  quand  on  les  distille  ensemble  à  plusieurs 
reprises.  «  ^ 

On  prépare  l'acide  valérianique  en  agitant  l'huile  esseapit 
tielle  de  valériane  avec  du  carbonate  de  magnésie  et  (Sa 
Teau ,  on  distille*,  il  passe  une  huile  qui  n'est  plus  aoîde 
et  dont  l'odeur  est  moins  forte  que  celle  de  l'huile  pfi** 
mitive.  On  ajoute  ensuite  de  l'acide  sulfurique  au  liquide 
qui  reste  dans  la  cornue  et  on  distille  de  nouveau.  On 
peut  encore  saturer  l'eau  de  valériane  par  le  carbonate 
de  soudé ,  décomposer  la  solution  concentrée  par  l'iicidé 
sulfurique  étendu  de  son  poids  d'eau',  la  liqueur  distillée 
est  formée  de  deux  couchesrs  Tune  est  l'acide  valérianique 
oys%ineux ,  contenant  environ  Sopour  cent  d'eau  ; Ta^itç^ 
une  solution  concentrée  d'acide  valérianique^ 


4 

La  cûi#posît]on  de  Facide  va)érianii}ue  i€ç ,  détermiiiée 
par  M;  Ettlnig ,  est  lasuîfanle  : 


En  atomes. 

En  cenlièmes 

lo  G  '» 

764^37 

«4,9« 

i»H  =s 

U9,3l 

9>94 

30   = 

3oo,oo 

a5,5o 

1176,68.  400,QO 

Laeîda  oléagifteus  desséche  autant  que  possible  parait 
retenir  H*0  de  plas  que  1  acide  sec. 

Les  valérianates  présentent  les  propriétés  suivantes  t 
odeur  parliculière,  saveur  douce  avec  un  arrière-goût  pi- 
quant. Ils  sont  efflorescens ,  déliquescens  ou  tnaltérablet 
à  Tair.  Ils  cristallisent  avec  plus  ou  moius  de  facilité  ^  \\t 
Éoni  gras  au  toucher,  ils  sont  plus  ou  moii^^  solubles  dati» 
Veau.  La  chaleur  les  décompose  et  dégage  du  bofd  un6 
portion  de  l'acide  sans  altération.  Les  qcldes  forts  séparent 
Tacidé  valérianique  de  ses  combinaisons  ,  et  cet  aoid«  à 
sdti  tour  déëdihpesé  les  ben^o^tes  et  les  cai^bonates. 

•  I        :       .  ' .    • 

Procéda  très-éùônomiqué  pour  la  préparation   du  pto^ 
toscide  de  cUwrê ,  par  M,  Malaguti. 

On  fait  fondre  ensemble,  à  une  douce  chaleur).  fOO 
parties  de  sulfate  de  cuivre  et  57  parties  de  earboi^al^.de 
toude  cristallisé,  et  on  chauffe  jusqu'à  ce  que  la  niasi9 
iojt  solidifiée,  on  la  pulvérise,  et  on  y  mêle  ei^^ctl^*» 
niei|t  a6  parties  de  limaille'  de  cuivre  ,  on  Tentasse  âaps 
des'  creusets  qu'on  chauffe  jusqu'au  rouge  hlano  es  #0^*» 
tésiailt  cette  température  pendatit  ao  minutes.  Oa  p^l* 
cerise  la  matière  refroidie  et  on  la  lave;  le  résidu  fei^ 
1<  pvotoiiide  de  eaivre  d'un: beau  rouge,  et  d'autant  pUif 
beau,  qu'il  ^ta  divisé  et  l^vé.  Les  preiiiièrffi  0fi|ix 
Aé  laragè  contiendront  du  sulfate  de  soude  qu'pa  peut 
filtre  cristalliser.  Les  méoies  creuse  ta  peuvent  servir  plu** 
sieus  fois.  .     .  Pé-Ft»-G.  8« 


DE   >HAilMX€lfi.  3l9 

PHARMACIE  PRATIQUE. 


W0TI5>  EXTRAITES  DU  BULLETIIf  DE  THÉRAPEUtlQTJE. 

Par    M.  O.  HfiMâv. 

Mf  Page 9  pharmacien  à  Paris ,. a  publié,  il  y  a  peu  de 
temps ,  deux  procédés  de  pharmacie  pralique  qui  pârait*- 
sent  réussir  très-bien,  et  que  nous  pensons  bons  à  4tre 
connus  de  nos  lecteurs  ;  les  Toici  : 

Nouveau  modf  pour  la  préparation  de  lapommmdê 

de  concombres. 

Qfi  pr«iid  :  Graisie  d^  porc .( paiisa  dei  difffcnlieh  »  }  .' 

inondée  de  «e^  i^embranM  fit  d,^  s^^ 

X'^einttles),  ....  1 îb  xxlv 

Oniste  de  ? eait  (  égalf  lArtil  «I6tid<0é).  .  1b  <V  '  ' 

.  Après  avoir  coupé  ces  gicaisses  en  j»aUts  morceaM^i ,  Qp 
les  pile  dans  un  mortier  de  fer,  puis  on  le3  lave  À  V^au 
d'abord  tiède,  puis  froide;  on  laisse  égôutter,  et  Ton  fond 
au  bain-marie,  après  avoir  ajouté  :  ,,-...,■ 

Benjoin  disions  dans  l'alcool 5  yi 

Eau  de  rose  doublf.  >.  r  ^•  « S  i^  (') 

On  passe  avec  expresjilon  ;  on  Ja^^ct  déposer  la  partie 
aqueuse,  puis  la  graisse  qui  surnage  est  agitée  encore 
tiède  avec  suc  de  CQf^cSHli^Of  :provenant  de  fruits  ré- 
cens^  lao  livres  râpés  et  exprimés  convenablement.  On 
éiiâse  la  ioUlitéde  oe  suc  en  trois  parties,  qui  âont  iiié- 
lées  Buceessivcmeniavec  la  graisse  lioûide^  èhaeiinc  peit- 
^ant  m  heures ,  en  skjAt^i  eoifl  h  cIi^Kfue  'opération  de 
..déçantçr  le  suo.poHii'lc;  iremplacer  p^r  upe.pouvell^  qua^* 
Uté.  Au  bout  df  ce;  temps,  la  p^^ti^  gca^iisèusc  qni  suir- 
Mge  est  séparée  et  inaIa?t4e,.pQwr  is^it^  scM-iic  Jiç  plus 

..^M  ■  4         1       I  .  ...       '    '  .     ■    I         ;.      ;  ■  pu  H.    114     K      W^'    jMM»iH|ii 

(I)  Cette  addition  a  pour  but  de  ^QWiHf  K  Todsnr  4e  gi?is<W^  (|J|i  If  flût 
sentir  avec  les  graisses  seules ,  sanl  ÂaïqaêV'àèlIè  dit  ^^ohcombré. 


\ 

3^0  JOURNAL 

possible  la  portion  aqueuse  du  suc.  On  la  fait  fondre  au 
bain-marié^  en  vase  clos,  étamé,  et  on  enlève  toute  la 
graisse  pour  la  passer  à  travers  un  tissu  fin  ;  elle  est  alors 
coulée  dans  des  pots  de  25  à  3o  livres  (on  isole  le  plus 
possible  de  la  liqueur  aqueuse  les  dernières  quantités  de 
graisse).  Cette  pommade  peut  se  conserver  ainsi  pendant 
un  an  et  dix-buit  mois ,  sans  s'altérer  et  sans  acquérir 
d'odeur  rance  ou  de  saveur  acétique ,  comme  cela  arrive 
souvent  avec  la  même  pommade  préparée  par  d'autres 
modes. 

Pour  la  livrer  au  public  ,  il  faut  lui  faire  subir  la  pré* 
paration  qui  suit  : 

On  prend  :  pommade  de  concombres  ci-dessus  îb  xij, 
et  jamais  moins  de  6  ou  8;  on  la  fait  fondre  a  moitié  dans 
une  bassine  étamée ,  et  on  Tagite  avec  une  s^patule  de  bois 
à  la  manière  de  la  pâte  de  guimauve,  jusqu'à  ce  qu'elle 
soit  blancbe  et  grenue.  C'est  ainsi  qu'on  la  distribue , 
dans  des  pots  d'une  à  deux  livres  et  qu'il  ne  faut  pas 
conserver  plus  d'un  mois;  préparée  par  cette  méthode, 
la  pomi^ade  de  concombres  contient  par  livre  la  partie 
médicamentjBUse  ou  aronkalUque  de  i4  livres  de  ces  Iruits. 
Elle  est  très-légère ,  d'une  odeur  franche,  d'une  blancheur 
éélatante  ;  et -c'est  de  tous  les  corps  gras  un  des  meilleurs 
éxcipiens  à  employer.  , 

NOTE 

Sur  la  racine  d'iris  /cètidissima,  / 

Par  M.  LiGavu. 

La  racine  d'iris  fœtidissima  paraît  être  depuis  qadq[Qe 
temps  employée  avec  succès  par  un  de  nos  plus  célèbres 
praticiens  ^  le  docteur  Récamier ,  dans  le  traitement  de 
Ijertaines  maladies,  et  plus  spécialement  dans  celui  de 

"Fhydrôpisie.  Les  essais  aiixquels  je  l'ai  soumise,  à  l'invi- 
tation de  M.  lé  professeur  Clarion ,  dans  le  but  d'en  cdfi* 

"Dâttre  la  composition  chimique,  m'ont  fait  reconnaflHPê 
diinsxett^  iracinela  présence  :  '       \ 


DB    PnARMilGIE.  Z2I 

.   i"".  D'une  huile  volatile  excessivement  acre, 

;  a**.  ~  matière  résineuse, 

3®.  —       — •      amère, 

►  4«.  -^      —      colorante ,  jaune  rouge ,  ' 

5*.  —      —      sucrée, 

6-.  -      _      gommeuse. 

7**.  d'un  acide  libre , 

S"**  de  la  cire , 

9*.  de  sels , 

10".  de  ligneux. 

Ainsi,  la  composition  chimique  de  cette  racine  la  fait 
différer  de  la  racine  d'iris  de  Florence,  dont  M.  Vogel  a 
publié  l'analyse  dans  le  i*'.  volume  du  Journal  de  Phar- 
macie^  page  4^0. 

Le  procédé  que  j'ai  guivi  pour  déterminer  la  nature  de 
ses  principes  constituans,  n'offrant  rien  de  particulier,  je 
ne  le  décrirai  pas.  Seulement,  je  signalerai  un  fait  qui 
peut  ne  pas  être  sans  intérêt  pour  les  personnes  qui 
s'odcapeiat  des  travaux  de  ce  genre,  puisqu'il  fournit  ihie 
nouvelle  preuve  des  changemens  qu'apportent  dans  les 
réactions  ordinaires'  la  présence  de  corps  étrangers.. 

Dans  une  première  expérience,  en  traitant  directe- 
ment par  l'alcool  une  certaine  quantité  de  racine  d'iris, 
évaporant,  reprenant  par  l'eau  le  résidu  de  l'évaporar 
tion,  filtrant ,  afin  de  séparer  les  matières  résineuses  in? 
terposées ,  puis,  évaporant  de  nouveau ,  j'avais  constaté., 
dans  le  résidu  de  la  seconde  évaporation,  la  présence 
d'une  assez  grande  quantité  de  matière  sucrée. 

Dans  une  seconde  expérience ,  au  contraire,  le  produit 
concentré  d'une  décoction  aqueuse ,  additionnée  d'alcool 
dans  le  but  de  précipiter  les  matières  gommeuse»,  tout 
en  retenant  en  dissolution  la  matière  sucrée,  sembla, 
comme  chacun  sait,  dans  l'alcool  faible ,  ne  céder  à  l'alcool 
aucune  trace  de  matière  sucrée.  La  matière  gommeuse , 
en  se  précipitant ,  avait  entraîné  avec  elle  toute  la  ma- 
tière sucrée. 

Mais  en  dissolvant  le  dépôt  floconneux  flans  une  petite 
ijuantité  d^eau,  et  versant  dans  cette  dissolution  de  Fat-» 


^9$  lïOiWri.^* 

cool,  en  prçpor^^  telb  ^uil  fi  opéf ât  qu'iiQA  pHiScipita- 
lion  incomplète ,  et  répétant  ce  mQd«  de  traii«me0i  un 
certain  nombre  dé  fois  sur  chacun  d^s  précipités  fotmés 
par  lalcool,  jai  j^ni  par  obtenir,  d'une  part,  une  so- 
lution de  matière  sucrée  ;  d'autre  part,  un  coagulutn  de 
matière  gommeuse. 

Quant  aux  efiets  physiologiques  de  1s|  racine  d'iris  fœ- 
tidissima ,  ils  me  semblent  devoir  être  principalement 
attribués  à  la  présence  de  l'huile  volatile  ;  d'où  Ton  devra 
conclure  que  celles  des  préparations  pbarmacautiques 
daus  lesquelles  Thuile  volatile  sera  plus  abondante  ^  et 
plus  isolée  des  principes  qui  pourraient  en  masquer  Tao* 
tloUi  par  exemple  Teau  dislillée  et  la  teinture  alcoolique, 
seront  préférables  aux  autres. 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL. 

.  Pe  la  êéance  de  la  Société  dePharmacie  ^  %  auril  1 834* 

PBBSIDENCE    DE    M.     CHfiREAUk 

La  correspondance  manuscrite  et  impri(née  comprend 
Un  mémoire  de  M.  Buchner,  sur  diverses  réactions  clii- 
iniqués  (M,  Vallet,  rapporteur)  ;  les  Annales  cle  TAu- 
vek'gne  ;  le  Journal  de  Pharmacie  ;  la  Gazette  de  "Vérone  | 
une  Thèse  de  M.  P.  Boullay,  intitulée  :  Dissertation  sur 
lé  danger  des  modifications  successii^ement  introduiti&s 
dans  les  Joimules  et  les  pratiques  d^  la  pharmacie. 

M.  Pelouse  comriiunique  à  la  Société  l'extrait  d'un 
travail  de  M.  Boutin,  sur  le  beurre  de  cacao.  En  traitant 
cette  substance  par  lalcool ,  M.  Boutin  en  a  iretiiré  un 
principe  peutre  particulier,  erifitaliisable ,  qui  en  eonsti^ 
tue  }^  prfsquç  totalité.  Il  est  saponificible,  et  donne  snas 
Ti^fluei^pp  des  alcalis  un  nouvel  .acide  gras  très^r^mcirT 
tJu^b)[e. 

Les  belles  expériences  de  M.  Félix  Boudet»  relativ^l 
^  lactipn  dç  Ta^ide  h^ponitrique  sur  les  matières  grasses 
neutres,  ont  naturellement  donné  à-  ]Vl,  Boutiqi  l'idée  de 


•otttueiirft  lé  b«urre  d«  escao  uix  mipke  iraiicniêiil.  Le 
succès  A  répondu  à  son  attente  ^  et  il  a  obtenu  une  nutfe 
matière  grasse  neutre  qme  la  saponification  convertit  en 
un  nouvel  acide.  .. 

M*  Jkittlîn  a  ooBftiaié  que  Taeide  hypoaitriqa*.,  «a 
i^agissnnt  sur  les  matières  grasses ,  passait  à  1  état  de 
deutoside  d'azote,  et  leur  cédait  en  même  temps  l'excès 
de  son  oxigéne, 

M^  Reytnond  préseni^  des  obsertatiops  sur  la  fitbrir 
oation  et  la  vente  des  pastilles  de  Yicbj,  par  MM.  Bro^ 
son  frères.  Il  propose  de  nommer  une  commission  chargée 
d'écrire,  au  nom  de  Ja  Société,  aux  médecins  de  Paris, 
pour  les  mettre  en  garde  contre  le  cbarlal^nisme  dont  te 
prospectus  de  MM^  BrossQn  frères  est  empreint. 

La  proposition  de  M.  Reymond  est  adoptée  par  la 
Société,  qui  nomme  pour  commissaires  MM.  P.  Boudet, 
$oubeiran^  Reymond ,  Robiquet  et  Pelletier. 


» 

BIBLIOGRAPHIE. 


DlGTIONVAlâE  DE  M^OBCINB  ET  OB  CfllAURGIE  PRATIQUÉS  ,  par  MM.  Atldrat  , 

Bégîh,  BlandÎQ,  BôuiUaud,  Bôaviet,  Cruveifliier,  CuUerier ,  Bes- 
iandes,  Devergle  (Alph. ),  Dugès,  Dupuytrert,  Poville,  Gatboart, 
Jolly*  LaUetiland^  Londiâ,  Magendie,  Martin-Solon ,  Ratier,  Ray<ri*, 
Roche,  Sanson  ;  toiA.  X  et  Xt.  Paris,  ches  Méqaignon-Marvié,  rt 
X.-B.  Baitliére ,  Ubrait-es-édîtears.  Prit  :  ^  francs  chaque  volume. 

(aXTAAïT.) 

L'on  a  pu  connaître,  par  Vanalyse  des  volumes  prccëdenSi  notre  opU 
nion  sur  les  qualités  propres  à  ce  dictionnaire.  Il  est  deux  sortes  de  ces 
genres  d*oavrages  :  les  uns  constituent  une  encyclopédie,  eotnme  les 
grands  dictioniiaires  des  sciences  médicales  ou  naturelles  :  C*e$t  k  tiMe 
classe  plus  spéciale,  moins  tliéorlque  et  moins  étendue  ,  <|tie  àsloi'-ti 
appartient.  On  cherche  surtout  à  Ta^tpropl-ier  aax  besoins  des  prati- 
ciens. C*e5t  daos  ce  bdn  esprit  qu'on  a  jugé  Vhomœopathie ,  article  t)tti 
oavré  le  X«.  volume.  On  ne  lira  paS  .sans  intérêt  cettti  Stlr  leS  hépittitia: 
qui  le  suit,  et  résume  en  peu  de  mots  les  principes  de  salubrité  les  plus 
iroportans  pour  ces  établisscmens.  M.  Bouitlaud  a  traité  de  Vhumorisme 
en  homme  de  science  et  d'esprit;  peut-être ,  dans  ses  articles  »  recher- 
cbe^t-il  trop  Vhummtrf  comme  dan&  celai  sur  le  mvgniiitmt  ««»£flM^  àitP 
que  le  sujM  y  ptéle^  et  ^aHI  Hé  étbïé  point  malp:ré  M.  Aostan  qu'on 
paisse  lire  par  î«i<fii:i|mt,    -       :      v 


3!a4.  JOURNAL   DE    I^IIARMÀCIE^' 

tJn«  des  meillenres  qaalités  de  ce  recaeil  nous  semb)«  êtee  l'abseiipe 
de  tout  système  préconça.  Depais  quelques  annééi{,>la  médecine  s^est 
fort  dégoûtée  des  idées ,  des  opinions  qu  elle  avait  embrassées  Avec  le 
plus  d*enthousiasme  ;  on  cherche  les  fais  seuls  et  non  les  doctrines  dans 
Brown,  comme  dans  M.  Broussait;  on  ne  repousse  et  on  n'adOpte  plus 
uniquement  sur  parde.  C'est  ce  que  nous  aimons  à  reeonnAttre  dans  la 
plupart  des  articles  des  auteurs;  peut-être ,  cependant,  préférerions^ 
nous  voir  le  sentiment  bien  arrêté  sur  plusieurs  points  de  pratiqué  chez 
quelques  auteurs  aussi  distingués  que  M.  Andral ,  à  cette  incertitude 
yague  qui  résulte  d'un  éclectisme  beaucoup  trop  général.  Au  contraire', 
nous  désirerions  que  M.  Roche,  ou  quelque  autre  habile ,  éterjdît 
davantage  ses  moyens  thérapeutiques,  puisque  les  seils  antiphlogts^- 
ques  ne  sont  plus  regardés  comme  suffisans  contre  les  inflammati^is. 
L'art  pharmaceutique  présente  de  nombreuses  ressources  de  tout 
genre  »  qu'on  a  prétendu  trop  restreindre,  en  se  concentrant  un  moiÂent 
sur  la  seule  médication  avec  les  sangsues  et  l'eau  gommée  :  si  la  fffy;- 
pharmacie  est  vain  luxe;  \ oligopharmacie  est  pauvreté.  ^':'t 

Un  grand  article  sur  \iade  et  ses  préparations ,  son  emploi  médic^n'Ul, 
par  M.  ]V|artin-Solon ,  donne  tous  les  renseignemens  nécessaires  au  siyet 
'de  cette  active  substance.  Les  travaux  les  plus  récens  sur  la  lithoirîiie 
sont  dans  le  XL^,  volume,  fort  bien  retracés  par  M.  Bégin ,  et  Ton  .es- 
time généralement  les  articles  de  chirurgie  dus  à  des  hommes  axi^sr 
édairés  que  sa  vans  praticiens.  Tel  est  surtout  le  grand  article  luxatièvL^ 
par  M.  Sanson.  Quand  on  donne,  pour  spécifique  unique  du  mal- de 
mer ,  le  débarquement,  il  me  semble  que  l'on  compromet  peu  son  talent 
thérapeutique  ;  mais  il  est  d'autres  parties  de  Tart  médical  posées  avec 
beaucoup  de  savoir ,  et  M.  Alphonse  Devergie  traite  de  plusieurs  articles 
de  chimie  médicale,  çpmme  mercure  ^  méphitisme.  Les  sujets  de  maQ^ 
médicale  ou  de  pharmacologie ,  par  MM.  Ratier  et  GuibOurt,  pourrai^t 
ofifrirun  développement  plus  complet.  Ainsi  l'article  des  huiles  ,  quoig[uë  ^ 
important,  laisse  à  désirer  plusieurs  faits  connus,  notamment  àTégotçl 
de  Xhuile  d'œufs  et  des  principes  qu'elle  recèle.  Il  n'est  guères  exae^  de 
ranger  la  cire ,  le  blanc  de  baleine  ,  parmi  les  huiles  pf'ppi  ement  di^s. 
L'usage  thérapeutique  des  diverses  huiles ,  ou  fixes ,  ou  volatiles ,  bu  py- 
TOgénécs ,  est  décrit  superficielloment.  Les  préparations  iodiques  sont 
beaucoup  mieux  développées  par  M.  Martin-Solon ,  et  les  plus  récem- 
ment préconisées  sont  relatées.  A  l'article  du  mercure,  M.  Devergie  éta- 
blit une  polémique  avec  M.  Orfila ,  sur  la  manière  de  reconnaître  la 
présence  des  sels  mercuriels  dans  les  premières  voies  ;  polémique  peu  à 
sa  place  en  cet  ouvrage.  Du  reste ,  ce  dictionnaire  atteint  son  but  selpn 
les  limites  qu'il  s'est  imposées,,  et  d'après  les  conditions  de  son  pro- 
gramme. C'est  un  mérite  de  rester  fidèle  à  son  plan ,  et  une  rareté  au- 
jourd'hui de  ne  pas  sortir  de  son  sujet.  J.-J.  Viret. 


3d! 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  PAIN, 
Rue  Racine ,  n».  4 1  pl^ce  de  l'Odéon. 


^«.^     â 


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V  * 


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*. 


rr^m 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

CONTENANT 

LE  BULLETIN 


*  * 


DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIETE  DE  PHARMAGIS 

DE   PARIS. 


I  *     I  I  1 1  I  1  ■       ■     ■■       I     I   I  ■  I       m 


N\  VI. — 20\  Année. — Juin  i834- 


■^MMMM 


OBSERVATIONS 

Sur  la  composition  chimique  des  corps  gras. 

Fax  M,  L.«R.  Bi  Cavu,  professear  titulaire  à  VÉcole  de  Pharmacie  de 

n-     Paris,  etc. 

y 

Mémoire  lu  à  l'Académie  des  Sciences  (i). 

On.  admet  généralement  que  la  plupart  des  €orps*gras 
d'oi*igine  animale  ou  végétale,  tels  que  l'axonge,  le  suif  de 
mouton,  rhuile  d'olives,  présentent  essentiellement  la 
mêïtïû  composition  chimique ,  et  ne  diffèrent  entre  eux 

«  * 

(i)  Sur  le  rapport  de  MJV1«  Chevreal  et  Dumas,  chargés  de  Tezanieii 
de  ce  mémoire ,  TAcadémie  des  sciences ,  dans  sa  séance  du  7  avril ,  en 
a ovdomié  Tinserlion  ilans  le  recueil  des  savans  étrangers. 

XX.*^  Année •'^^  Juin  1834.  ^3 


3:26  JouRNAi 

que  par  la  plus  ouinoTifs  grande  proportion  de  principe 
solide  qu'ils  renfermeat* 

Cependant ,  lorsque  Ton  vient  à  les  traiter  comparati- 
Tement  par  Téther ,  oo  ne  tarde  pas  à  reconnaître  entre 
ces  corps  des  différences  prononcées. 

Ainsi  l'huile  d'olives  se  dissout  complètement  à  la  tem- 
pérature de+  15*^  centigrades  dans  une  fois  et  demie  son 
poids  d'étber  ,  tandis  qu'il  faut  dans  les  mêmes  circon- 
stances plus  de  60  parties  de  ther  poiir  dissoudre  une  seule 
partie  desuif  de  mouton;  et ,  ce  qui  prouve  que  cettedifTé- 
rence  n'est  pas  uniquement  due ,  comme  on  pourrait  le 
penser,  à  la  plu»  faible  proportion  de  matière  liquide  que 
contient  l'hilile  employée,  c'est  que  l'on  obtient  des  résul- 
tats analogues,  alors  même  que  l'on  opère  sur  la  partie  so- 
lide de  lliuile  d^olives,  séparée  par  le  filtre  et  Timbibition, 
entre  des  feuilles  de  papier  non  collé  de  la  matière  liquide 
qui  l'accompagnait. 

.  Ce  fait,  que  j'avais  eu  Tété^ërnier  Toecasion  de  consta** 
ter  en  m'oecupant,  pendant  mon  oours  à  l'école  de  phar- 
macie, de  rechercher  un  moyen  prompt  et  facile  de  distin- 
guer l'axonge  d'un  mélange  d'huile  et  de  cire,  m'a  conduit 
à  des  observations  que  je  crois  dignes  d'être  soumises  au 
jugement  de  l'académie ,  puisqu'elles  doivent  ajoiiter  quel- 
que chose  aux  travaux  si  remarquables  d'un  de  ses  plus 
célèbres  membres.  J'espèrei  en  effet,  démoi^rer,  dans  1« 
courant  de  ce  mémoire,  que  la  Composition  chimiquC'des 
corps  gras  précités  n'est  pas  constamment  telle  qu'on  a  dû 
l'admettre  jusqu'à  ce  jour; 

Que  l'on  traite  à  froid  par  l'éther  une  certaine  qiiantité 
de  suif  de  mouton  jusqu'à  ce  que  la  matière  mise  en  et^ 
]^(!rience  paraisse  ne  plus  din^inuer  de  volume,  ou  bien 
encore  après  avoir  versé  surda  suif  defiioutdnpféolable^ 
mei^  iandu  eu  baki-marie  5  à  6  fins-son  volume  d^éthcr, 
•llMêsé  refroidir  le  mélange,  qu'on  l'exprime  fortemcotii 
et  dans  l'un  ^t  faùtr^  cas  qa  obtiendra  pour  résidu  une 


matièi^è  $o\ide ,  blancbe  «  san»  odeor  et  éaiis  saveur  ^  eu 
apparesoc  semblable  à  la  atéarioe  de  M«  Çbevreul^ 
miaia  douée  de  propriéiés  chimiques  particulières* 

Goiliprimée,  elle  est  en  petites  lames  brillaotes  comme 
la  Céline  ou  comme  l'acide  stéarique,  ce  qui  n'a  jamait 
liaiiiiTec  la  stéarine  de  Mé  GberrtuL 

Fondue^  elle  est  en  mas&e  sans  ten  ture  eristallineet  demi» 
transparéote  comme  la  cire»  mais.infidiment  plus  cassante 
car  on  peut  aisément  la  réduire  en  pojiidre  Un  tbermemè- 
Ira  qu'on  y  plooge^  quand  elle  est  fondue^  s'abaisse  d'abord 
d'un  certain  nombre  de  dè^^St  pui<  remonte  au  momenl 
eàs'dpère  la  complète  solidification*  Dans  une  première 
expérience  la   colonne  de  mercure  est  remontée 

—  k +  55,5 

dans  une  a*,  à +54 

—  â*.  à +53 

—  .  4^  à +  53,5 

GfaaniTéeplnafortemcaEit,  elle  entre  en  ébuUition  et  fonmit^ 
sans  seeobreracnaiblement^  un  produit  solide  analo^o 
à  ôdui  que  nous  Arioas  obtenu,  M  Bussy  et  itatoif  dans  In 
distillation  de  l'anooge  et  du  aUif  »  plus  aclide  toutefoia^ 
et  demi  on  peut ,  an  moyen  de  la  pression  et  de  cristallisa* 
tioft  dans  Talcool  convenablement  répétées ,  extraire  un 
aef  de  fusible  à  +  65,  indice  certain,  d'après  ^(.  Chevreol , 
de  )a  présmee  de  l'acide  stéarique* 

Si  done  y  dans  nos  rvcbercbes  sur  la  distillation  A0 
I*axoflge  et  du  auif^  nousaTons  cru  pouvoir  annoncer  qu'il 
ne  se  produit  pas  d'acide  stéarique,  c'était  probable* 
ment  pi^rce  que  la  présence  d'un  corps  étranger  nous  en 
avait  masqué  rexistencé)  toUt  en  eifet  porte  à  penser  que 
IVieide  Stiarique  doit  aé  produire  pendant  la  distillation 
du  suif  et  dn^'atonge  ^  aussi  bien  qne  pendant  celle  dm 
la  matière  que  nous  examinons^ 

l/aleofi  dtt  eommeaoe  marquant  36<^  à  Ifaréomètife  de 


528  JOURNAL 

Baume ,  Talcool  plus  concentré  marquant  gj^  à  ralcoo* 
mètre  centécimal  de  M.  Gay-Lussac ,  ne  la  dissolvent  sen- 
siblement qu'à  chaud,  et  par  lé  refroidissement  la  laissent 
déposer  presque  en  totalité  sous  forme  de  flocons  blancs 
neigeux. 

L'éther  bouillant  la  dissout  en  très-grande  proportion  ; 
mais  à  la  température  de  -f-  iS"",  Téther  refroidi  n'en  con* 
tient  plus  que  7—  de  son  poids. 

La  potasse  caustique  en  dissolution  concentrée  la  dis*^ 
sont  à  cbaud  en  donnant  naissance  à  un  véritable  savon 
soluble  à  froid  dans  lalcool  et  dans  l'eau. 

Si  l'on  décompose  par  l'acide  bjdrochloriqùe  là  <disso<* 
lution  aqueuse  de  ce  savon ,  et  si  l'on  dissout  ensuite  à 
cbaud  dans  l'alcpol  acidulé ,  afin  d'en  séparçr  les  dernières 
portions  d  alcali ,  la  matière  gi*asse  figée  à  la  surface  de 
l'eau  refroidie,  on  s'aperçoit,  après  l'avoir  précipitée  au 
moyen  de  l'eau  et  lavée  jusqu'à  ce  que  les  dernières  eaux 
de  lavage  cessent  de  rougir  lé  papier  bleu  de  tournesol  et 
de  précipiter  le  nitrale  d'argent,  que  la  matière  grasse 
dont  le  poids,  après  dessiccation  au  bain-marie,  représente 
les  ^fp  seulement  du  poids  de  la  matière  mise  en  expé« 
rience ,  a  complètement  changé  de  nature. 

Elle  est  devenue  soluble  à  froid  dans  l'éther,  très^solu^ 
ble  à  chaud  dans  l'alcool  qu'elle  rend  acide  au  papier,  fusir 
ble  à  +64''  ;  enfin  elle  a  acquis  les  principaux  caractères- 
de  l'acide  stéarique,  à  cette  légère  difierence  près  ^ja'elle. 
est  un  peu  plus  fusible.  Une  dissolution  dans  l'alcool , 
suivie  d'une  cristallisation ,  élève  de  deux  degrés  son  point' 
de  fusion;  mais  ce  point  une  fois  atteint,  il  n'a  plus. été, 
possible  de  le  dépasser.  Cependant  l'acide  stéarique  est ,. 
selon  M.  Ghevreul ,  fusible  à  ^  70^. 

A  quoi  tient  cette  différence?  Je  l'ignore  compléter! 
ment,  et  je  me  borne  à  la  signaler  en  fiaiisant  observer  91 
comme  une  coïncidence  fort  singulière,  que. M.  Bu^sy^^ 
dans  le  courant  des  importajites  recherches  qu'il  poucsait 


DE    PHARMACIE.  3^9 

en  ce  moment,  n'a  jamais  de  son  côté  obtenu  un  acide 
stéarique  fusible  à  plus  de  66''  (i). 

Dans  la  liqueur  acide  provenant  de  la  décomposition 
du  savon ,  on  retrouve  en  évaporant  après  saturation  com- 
plète^par  le  carbonate  de  soude ,  afin  de  prévenir  la  réac- 
tion de  lexcès  d'acide  bydrochlorique  puis  reprenant  par 
l'alcool  concentré  le  produit  de l'évaporation, une  certaine 
quantité  de  glycérine  (8  pour  loo  environ). 

L'analyse  élémentaire  de  cette  substance,  faite  dans  le 

laboratoire  de  l'École  polytechnique,  sous  les  yeux,  et, 

j'ai  plaisir  à  le  dire ,  sous  la  direction  de  M.  Dumas ,  a 

donné  dans  une  première  expérience  pour  0,9860  de  ma* 

tière  : 

Acide  carbonique.  ...  •     I9O09 

Eau II'*'.'..    o,3g6 

ce  qui  fournirait  en  centièmes  : 

Carbone.  .  •  *  .  77^55 
Hydrogène*  •  .  •  1^917 
Oxigène«  ....       io,a8 


100,00 


/ 


(i)  i\r.  B.  La  complète  solubilité  dans  Télfor  froid  du  produit  de  la 
décomposition  du  savon ,  m'a  paru  indiquer  plus  sûrement  que  ne  le 
fait  sa  solubilité  dan^  Valcool  bouillant ,  l'entière  transformation  de  la 
matière  grasse  neutife  en  matière  acide.  J'ai  en  effet  eu  deux  fois  l'occa- 
sion de  remarquer  qu'une  portion  notable  de  matière  neutre  peut-être 
altérée ,  mais  à  coup  sûr  non  convertie  en  acide ,  s*était  dissoute  à  chaud 
dans  l'alcool  y  sans  doute  à  la  faveur  de  la  matière  acide  qui  l'accompa- 
gnait; tandis  que  l'éther  froid  avait  permis  de  la  séparer.  L'emploi  de 
réther  froid  permet  de  plus  de  constater  aisément ,  dans  ce  même  pro- 
duit ,  la  présence  d'un  sur  stéarate ,  qu'il  dissout  encore  moins  bien  que 
l'alcool  bouillant.  J'insiste  sur  ce  point ,  parce  qu'on  ne  se  fait  guères 
l'idée  de  la  ténacité  avec  laquelle  la  matière  grasse  retient  l'alcali ,  ou 
plutôt  de  la  difficulté  que  présente  l'entière  séparation  des  dernières 
portions  d'alcali,  quand  on  décompose  par  i acide  hydrochlorique  ou 
quelque  autre  acide  les  dissolutions  aqueuses  de  savon.  La  matière 
grasse  défend  les  dernières  portions  dé  stéarate ,  de  l'àctiofi  décoinpo- 
sante  de  l'acide  :  aussi ,  ai>je  toujours  employé  avec  succès  la  modifica* 
tion  que  j'ai  signalée  plus  haut,  et  qui  consiste  à  dissoudre  la  matièra 
grasse  dans  l'alcool  acidulé ,  et  à  faire  bouillir  quelques  instans.  De  cette 
manière ,  le  contact  entre  l'acide  hydrochlorique  et  le  sel  sayoDneas  est 
tniîuiraciit  plus  parfait. 


^80  JOURNAL 

. .  Mais  couine  la  matière  étoit  difficile  à  brûleri  on  a  re# 
commencé  1  expérience  en  la  dirigeant  avec  une  eitréme 
lenteur^  Auiei ,  bien  que  les  résultats  de  cette  analyse 
diflèrent  peu  de  ceux  de  la  précédente  ^  eomme  cependant 
la  eembustion  fut  plus  parfaite,  on  doit  les  considérer 
eomme  étant  encore  plus  exacts. 

Cette  Ibis  on  a  obtenu  pour  o^gSoo  de  matière  t 

.  Acide  carboni({ue.  •  .  •      0,84^ 
£au.  . 0|336 

ou  po9r  100: 

'■  '•  -  Carbone.  .*•*....     78,0^9 

Hydrogène .  •     ia,38^ 

Oxigène.  • 9iS84 


■«MMMMMMa 


00|000     * 

Transformés  en  Atomes,  ces  résultats  eo&duisent  à  la  for- 
mule suivante  :  ... 

C*4«H»4qo>. 
laquelle  doootrait  : 

ô*      a»       700  9,78 

■  III- m^^mimé^miÊm» 

7,i6t  100,00 

Or,  cette  formule  coïnciderait  avec  la  formule  décompo^ 
sée  qui  suit  : 

Ci40Hmo5+C»H«OS 

dans  laquelle  on  aurait  un  atome  d'acide  stéarique  anby« 
dre  combiné  avec  uû  atome  de  glycérine  également  anfay« 
ère  (i)« 

f  1)  On  adopte  ici  U  formais  dé  Tacidè  stéftriqae ,  rectifiée  fw  M.  Bêl^ 
téViû^ ,  qui  y  adfAét  ah  Sortie  d'hydrdgêné  de  moins  ({ué  f/L.  Ch^rreuU 
se  fondant  du  re>te  sar  TanalyM  de  M.  Gheyreal  lûi-métté. 


DE    PHAIMACIË.  35l 

Oo  peut  done  admettre  que  la  matière  analysée  rën« 
ferme  dès  iquantilés  de  cariiône  ^  d'fajdrogéne  et  d-oxig^èae 
telles^  qu'elle  peut  ^  sous  cërtaînes  influences^  se  transfbïH! 
mer  tout  entière  en  acide  stéarique  et  en  g^lyœrine  \  peitt*« 
être  même  constitue-t-elle  à  l'état  naturel  une  combinai-» 
son  particulière)  dans  laquelle  la  glycérine  jouefait,  "par 
rapport  à  Faeide ,  le  rôle  de  base^  et  eôntiendrait  éxaete** 
ment  autant  d'oxigène  qu'en  contiennent  les  oxidcsdane 
les  stéarates  neutres. 

De  ces  considérations  que  Texpérience  appuie^  puis** 
qu'elle  prouve  la  conversion  de  la  matière  première  »  d  une 
part,  en  acide  stéarique  sensiblement  pur,  représentant  en 
poids  les  ^-  de  la  matière  primitive; d'autre  part,  en  glyt 
cerine  dans  la  proportion  à  l'étal  d'hydrate  de  8  pour  loo 
environ  de  matière  grasse ,  découlent ,  ce  me  semblé  ^  entre 
autres ,  les  conséquences  suivantes  i 

j  *".  L'acide  stéarique  i  ainsi  que  l'avait  annoncé  M.  Cher 
yreui^maiseana  eidk  avoir  pu  fournir  une  preuve,  complète, 
est  dans  l'acte  de  la  saponification  l'unique  produit  âcid# 
d'ùti  dés  principes  înlmédiats  des  fisses;  de  xnéme  que 
très- probablement  laoide  oléique  est  à  son  toUf  l'unique 
produit  acide  d'un  autre  pHûcipe;  dé  même  encore  que 
trèà-probablelment  les  acides  butyrique,  caprique,  Cs^ 
proïque^  proviennent  d'autant  de  principes  particuliers 
dont  l'un  fôurpirait  l'aeide  butyrique  ^  l'autre  i'adide  ca- 
priquct  le  troisième  enfin  l'acide  caproïque  (i), 

a**.  Dans  l'acte  de  la  aaponification ,  l'actiob  des  alcalis 
se  borne^  suivant  qu'on  admet  telle  ou  telle  hypothèse 
relativement  à  Jà  composition  élémentaire  des. principes 
immédiats  des  corps  gras ,  dans  un  cas  à  produire  aux  dé- 
pens de  la  majeure  partie  de  leur  carbone^  de  leur  hydror 
^èné  et  dé  leur  étigène  |  un  aiide  ^ras»  tandis  que  le  reste 

'    \i)  Yoi#  &  ee  iàjst  rMttiigè  de  M.  Ghtfri«èiil<  41 M^  ëxëelltiis  MbOU 
4a  ifktionfwire  da  scipncti  luUwreîks ,  pabUé  cluMi  i««VTStlt* 


332  JOUANAL 

de  leur  carbone ,  de  leur  hydrogène  et  de  leur  oxigène  se 
combine  en  d'autres  proportions  pour  produire  la  gljce* 
rine.  Dans  un  autre  cas ,  à  éliminer  la  glycérine  toute  for- 
mée en  vertu  simplement  de  leur  plus  grande  affinité  pour 
lacide  qui  la  saturait. 

Pour  des  raisons  semblables  on  admettrait ,  que  dans 
l'acte  de  la  distillation,  la  majeure  partie  des  élémens  des 
principes  gras  s'unit  de  manière  à  donner  naissance 
à  des  acides  volatils ,  tandis  que  l'autre  partie ,  peut-être 
après  avoir  aune  certaine  époque  produit  delà  glycérine , 
se  dissocie  pour  former  les  composés  solides ,  liquides  et 
gazeux  qu'on  obtient  en  même  temps  que  l'acide  siéari- 
que.  Ou  si  l'on  préfère  la  seconde  hypothèse,  on  admettra 
que  dans  ce  même  acte  de  la  distillation ,  les  acides  vola*» 
tils  préexitans  ne  font  que  se  séparer  de  la  glycérine , 
ainsi  que  cela  a  lieu  pour  plusieurs  composés ,  dont  l'un 
des  principes  est  volatil  et  l'autre  fixe. 

J'observerai,  relativement  à  ces  conséquences,  qui  pour 
la  plupart  ne  font  que  reproduire  des  idées  depuis  long^ 
teiaps  émises  par  M.  Chevreul,  qu'elles  sont  toutes  fondées 
sur  les  analyses  de  lacide  stéarique  et  de  la  glycérine^  tel« 
les  que  les  a  données  cet  habile  chimiste.  Ces  analyses  pu- 
bliées à  une  époque  où  les  procédés  d'exécution  étaient 
loin  d'être  aussi  faciles  qu'ils  le  sont  devenus  depuis,  sont 
cependant  d'une  si  admirable  précision ,  qu'elles  ont  per- 
mis à  leur  auteur  d'établir  à  l'avance  là  véritable  com«- 
position  d'un  corps  qui  pour  lui  n'existait  pas. 

Je  veux  parler  de  la  stéarine  pure,  car  nous  verrons  tout 
à  l'heure  que  la  matière  à  laquelle  M.  Chevreul  a  donné 
le  nom  de  stéarine  ne  semble  pas  être  un  véritable  principe 
immédiat  organique. 

La  matière  nacrée,  dont  je  viens  de  décrire  les  princi* 
pales  propriétés ,  existe  pour  plus  de ,  ^  dans  le  suif  de 
mouton  ;  elle  existe  aussi  «  quoique  en  moindre  propor- 
tion I  dans  Faxopge ,  le  suif  de  veau  ,  le  beurre ,  et  très 


D£    PHAAMÀCiE.  533 

probablement  dans  la  plupart  des  autres  graisses  d'ori^ 
gine  animale. 

La  graisse  d'homme,  que  M.  Chevreul  signale  comme 
étant  dénature  particulière  parce  qu'elle  ne  produit  pas  d'a- 
cide stéarique  quand ^on  la  saponifie ,  contient  elle-même 
une  substance  nacrée  peu  ou  point  solubledansTétber,  que 
je  suis  très  disposé  à  croire  identique  à  la  précédente  ; 
mais  le  temps  ne  m^a  pas  encore  permis  d'en  faire  l'objet 
d'un  examen  comparatif  approfondi. 

Rien  d'ailleurs  de  plus  facile  que  d'obtenir  à  Tétat  de 
pureté  la  matière  nacrée  des  graisses;  il  suffit ,  par  exem* 
pie,  après  avoir  recueilli  sur  un  linge  et  fortement  exprimé 
la  partie  insoluble  dans  l'étber  froid  du  traitement  du  suif 
mouton  y  de  la  faire  dissoudre  dans  l'éther  bouillant  et 
cristalliser  jusqu'à  ce  que  son  point  de  fusion  reste  cons- 
tant, ou  jusqu'à  ce  que  les  liqueurs  éthérées,  au  sein  des- 
quelles elle  cristallise,  fournissent  elles-mêmes,  par  i'éva- 
poration,  un  résidu  fusible  à  -f-  62*"  (i). 

J'ai  dit  plus  haut  que  le  produit,  auquel  M.  Chevreul 
a  donné  le  nom  de  stéarine,  ne  me  paraissait  pas  être  un 
véritable  principe  immédiat;  voici  les  expériences  sur 
lesquelles  je  fonde  cette  opinion  :  * 

J'ai  pris  io  grammes  de  suif  de  mouton  fusible  à  -|*  4^  > 
je  les  ai  traités  par  3  livres  d'alcool  à  36%  employé  bouil- 
lant en  différentes  fois,  la  majeure  partie  du  suif,  si5  gram- 
mes ,  est  restée  indissoute ,  les  six  autres  grammes  se  sont 
dissous,  et  parles  refroidissemems  des  liqueurs  se  sont  en 
grande  partie  déposés  sous  forme  de  flocons  blancs  neigeux, 
que  j'ai  recueillis  sur  un  linge  fortement  exprimés  à  la 
presse,  puis  enfin  chauffes  au  bain^marie,  pour  en  séparer 
les  dernières  portions  d'alcool  interposées.  Leproduit  ôb- 


MM 


(1)  L*etnp]oi  de  l'éther  permet  tiissi  d'obtenir  arec  une  extiênie  £•• 
cilité  la  cétine  pare ,  dont  le  peu  de  solubilité  dans  Talcool  rend  l'en- 
tiére  purification  assez  diiiicile ,  quand  on  fait  usa^e  de  ce  dernier  véhi- 
cule. 


934  JOUANAt 

t40U«Uitfu$ibIeà4*49^9  parooméquént  d'uo  dcgféseuU^ 
ment  moins  fusible  que  la  matière  employée.  L'étber  froid 
{'«i  partagé  en  deux .  pattiea  tràs^^difitioctfis  9  Tutto  moins 
coi^dérdble,  opaque ,  d  an  Uaoc  mat,  irès-soluble  danè 
l'étb<3r  froid  ;  lautre ,  plus  considérable,  nacrée,  peu  ou 
fgiiït soluble  dans Téther  froid ,  très-soluble dans  letbcr 
bouillant^  qui.  la  laissait,  en  se  refroidissant,  précipiter  en 
petites  lames  micacées  faciles  enfin  à  reconnaître  pouf  lu 
matière  nacrée  précédemment  décrite* 

La  inatière  adipocireuse,  décrite  par  M.  Brgcoûnot, 
dann  son  ménucnre  siif  les  corps  gras ,  si  plein  de  faits  el 
InalbeHreusement  trop  peu  cité ,  correspond  au  coatraira 
purfaitement  à  notre  principe  nacré  dés  graisses  ,  et  en 
0fi'el  M.  Braconnôt^  Annales  dèehimiey  tome  93,  pages  si4o 
«t  ]i64f  lui  donne  pour  caractère  de  se  fondre  a  49**  Beau-* 
mur,  61525  centigrades^  et  de  fournir,  quand  on  l'a  traite 
par  la.potasae^unadipocire  fusible  à^^So  Aéamur^  6:»,5| 
centigrades. 

J'observerai  seulement  que  ringénieu:^  procédé  de 
M.  Bràeonndt  9  l'imbibilioa  dans  da  papier  non  toll«  d*uo 
mélange  de  âttif  de  mouton  et  d^eèsendede  térébenlbin^  ne 
fournit  un  produit  parfaitemelit  pur  qu  auti^Qt  que  Ton  a  U  ' 
fc^Jidefdadi'èlé  suif  à  plusieiirS'reprises  arec  denoUYéUes 
Quantités  d'essence,  encore  vauMl  mieux  commet  jesi  ai 
«u  l'idée  le  faire  dissoudre  en  dernier  lieu  daùsTéthelr 
Jiouillanl  et  cristalliser.  Cette  facile  modification  permet 
de  séparer  les  dernières  portions  de  matière  grass^  élraH» 
gkt%^  et  les  d^rnièreà  portions  d'essence  interposée 
plus  èompl^temenl  que  ne  peut  le  faire  une  ébuUitioo 
prolongée  i  d'ailleurs  susceptible  d'altérer  le  produit  lui- 
même  ,  «t  de  résiuifier  une  partie  de  l'essence. 

Mais  si  M.  Braconnot,  en  cela  plus  heureux  que 
tlié  CheTFeul^  a  1«  premier  séparé  du  suif  de  beeuf  et  de 
mouton  tiiti  principe  immédistt  solide  sensiblemMi  pur, 
il  n'a  point  apefçu  la  matière   solide  qui  1  accom|>agne 


0£   PUAlMàClË.  335 

eônstammeiDt^  et  constitue  la  partie  aolabla  4aot  l'étlier 
de  la  stéarine  de  M.  Cbèvbeul. 

Lëtudede  cette  seconde  matières  o^est  )>oiiit ,  je  Tavouei 
a  beaucoup  près  aussi  complète  que  je  TaUrais  déûré  } 
aussi  m'empresserai'je  de  la  reprendre  aussitôt  que  dea 
fonctioDsque  j  ai  à  coeur  de  remplir  Uonorablementi  m'en 
laiaseront  le  loisir.  Toutefois  ^  je  crois  dès  à  présent  pou<* 
yoir  en  admettre  l'existence  dans  le  suif  de  mouton ,  laxoQ*^ 
ge  Ht  quelques  autres  graisses  animales ,  comme  un  fait 
démontré  I  trois  moyens  principaux  ont  été  employés  pouiP 
l'obtenir.  Le  premier  consistait  à  abandonner,  à  une  éva-» 
poratioii  spontanée,  les  liqueura  étbérées proirenant  du 
traitement  ^u  siîif  de  mouton  ;  puis  quand  les  liqueurs 
avaient  laissé  déposer  une  partie  de  la  matière  so« 
lide  qu'elles  contenaient  en  retenant  de  préférence  la  par** 
tie  liquide  (oléine) ,  à  comprimer  les  flocons  recueillis  sur 
un  linge,  aies  exprimer  fortement,  enfin  à  les  exposer 
à  la  cbaleur  prolongée  du  bain-marie. 
"^  Le  second  à  évaporer  complètement  les  liqueurs  éthé^^ 
réès,  à  recueillir  lé  résidii,  &  le  eoûipritner  ëâtre  dêd  feuilles 
dé  papier  qu'on  avait  le  soin  àé  féDôuvëléf  plusieurs  foiâ , 
et  dans  cet  état  à  lé  partager  en  deult  portiôné  : 

L*une  destinée  à  être  traitée  pàf  lalcool ,  à  l'imitatioù 
du  procédé  donné  par  M.  Cbevreul  ;  Tautre  à  être  fondue 
znélangée  d'essence  de  térébenthine,  et  comprimée  de 
nouveau  à  l'imitation  du  'procédé  donné  paf  M.  Bra- 
connot. 

'  l)ans  une  dernière  expérience,  la  matière  obtenue  pa^ 
ce  dernier  procédé  fut  redissoute  dans  Téther  froid,  et  sé« 
{>arée  partiellement  pour  Tévaporation  ,*  afin-  de  rendre 
plus  complète  encore,  s'il  était  possible,  èa  piirifica^ 
tien  (t).  La  matière  obtenue  par  Tun  ou  par  1  autre  dé 
eëa  procédés  est  sensiblement  idètitique. 

pli  III         I  I  '      1  i  ■     I    1 I   I    •  I      ■      I      I  un    I  II     il  I  II 

(})  On  peat  eocore  se  procurer  cette  matière ,  en  exposant  à  une  basse 
ieitfpératafè  resftence  èe  téréfeeatlifiie<  dent  on  6«  s^l  féw  MlrâM 
l'adipocirc  de  M.  Braconnot,  et  comprimant  la  masse  congelée. 


336  JOCENÀL 

Elle  est  beaucoup  plus  fusible  que  la  matière  nacrée 
précédemment  décrite,  puisqu'elle  entre  en  fusion  à  -4*47» 
tandis  que  celle-ci,  placée  comparativement  dans  une  am- 
poule soufflée  à  l'extrémité  d'un  tube,  ne  se  fond  qu'à 
+  620. 

Elle  se  comporte  avec  l'alcool ,  soit  à  chaud ,  soit  à  froid , 
à  peu  de  choses  près  de  la  même  manière,  ce  qui  suffit  pour 
rendre  raison  de  sa  présence  dans  le  produit  désiré  par 
M.  Chevreul  sous  le  nom  de  stéarine  ;  mais  Téther  froid 
la  dissout  en  bien  plus  grande  proportion.  Ainsi  un  mé^ 
lange  de  2  grammes  de  cette  matière ,  et  de  5  grammte$ 
d'étfaer,  forment  une  dissolution  complète  à +  18%  si  le 
mélange  étsiit  fait  dans  les  proportions  de  10  parties  d'é- 
tber  contre  2  de  matière ,  la  dissolution  était  complète 
à  4*  ^6 ,  et  ne  se  troublait  qu'à  -{-  la». 

Là  potassé  caustique  la  transformait  d'une  part  en 
glycérine,  et  d'autre  pari  en  une  masse  acide,  eix  grande 
partie  formée  d'acide  fusible  à  -{-  66. 

La  preuve  que  j'avais  acquise  de  l'entière  transforma- 
tion de  la  matière  nacrée  en  acide  stéarique  dans  les 
mêmes  circonstances ,  jointe  à Fopinion  émise  par  M.  Che- 
vreul ,  de  la  présence  dans  les  savons  de  graisses  animales 
d'un  acide  distinct  de  l'acide  stéarique ,  conduisant  natu- 
rellement à  penser  que  l'acide  margarique  devait  être  pro- 
duit par  la  matière  nouvelle  ,  j'ai  trois  fois  répété  l'expé- 
rience ,  mais  trois  fois  je  me  suis  convaincu  de  la  pré- 
sence réelle  de  l'acide  stéarique  dans  le  produit  de  la  dé- 
composition de  son  savon. 

Au  reste,  ce  résultat ,  tout  en  contredisant  une  opinion 
trop  rationnelle  pour  qu'elle  ne  donne  pas  lieu  nécessai^ 
rement  à  de  nouvelles  recherches ,  n'aurait  après  tout  rien 
qui  dût  surprendre,  quand  on  réfléchit  que  l«i  cétine,.  si 
essentiellement  différente  de  tous  les  produits  immédiats 
connus  des  graisses  animales ,  peut  aussi ,  et  dans  la  dis"> 


DE    PUÂKMÀGIE.  537 

tiUàtîoii  et  dans  la  saponification ,  donner  naissance  à  des^ 
acides  identiques; 

Les  acides  stéariqùe  et  margarique  offrent  d'ailleurs 
une  telle  analogie ,  leur  caractère  distinctif  presque  ex- 
dusif,  la  fusibilité  de  Tun  à  «{-  70 /de  l'autre  à4-'€o, 
est  tellement  susceptible  d'être  altéré  par  la  présence  dé 
laplusminime  quantité  de  matière  étrangère,  qu'il  est 
très-difficile  de  ne  pas  les  confondre ,  et  même  que  sans  la 
confiance  si  légitimement  inspirée  par  le  nom  de  M4  Ghe- 
vreul ,  on  serait  parfois  tenté  de  ne  les  considérer *qu0 
comme  des  variétés  d'un  mémeoorps. 

Que  si  Vidée  se  présentait  à  l'esprit  que  le  produit  des 
graisses ,  fusible  à  «f-  4B'',  soluble  dans  environ  deinc  fois 
son  poids  dether  froid ,  pourrait  bien  être  iui  simple  iné-^ 
lange  ;  je  répondrai  d'abord  que  son  point  de  fusion  reste 
constant ,  et  qu'il  faudrait  par  conséquent,  pour  admettre 
l'idée  d'un  mélange ,  admettre  aussi  entre  les  corps  qui 
le  composent  une  force  d'attraction  assez  peu  vraisem- 
blable; ensuite  que  l'oléine  augmente  si  peu  la  solubilité 
dans  l'éther  de  là  matière  nacrée,  qu'il  est  possible'  de 
retrouver  cette  dernière  dans  des  mélanges  artifidela 
qui  n'en  contiennent  qu'un  dixième^,  voire  même  qu'un 
centième. 

Que  l'on  prenne  o,3a  de  matière  nacrée ,  qu'on  la  dis«*< 
solve  à  chaud  dans  20  grammes  d'huile  d'amandes  douces , 
et  lorsque  la  dissolution ,  qui  restera  fluide ,  sera  complè- 
tement refroidie ,  qu'on  y  verse  35  grammes  environ  d'é-^ 
ther,  et  l'on  verra  tout  aussitôt  le  mélange  se  troubler , 
laisser  déposer  des  flocons  blancs ,  jouissant  de  toutes  les 
propriétés  de  la  matière  nacrée. 

Dans  les  mêmes  circonstances,  un  mélange  d'huilé 
d'amandes  douées  et  d'éther  ne  se  trouble  en  aucune 
âianière* 

l!é'exisf%ncê  d'une  secondé  matière  solide^  comme  prin* 
cipe  imtaédiat  de  l'aicoi^,  du  suif  de  mouton  et  dé  leurs 


33$  loviHAi. 

•nfj0gw*,  tbe  samhlè  dohcy  je  le  répèle ,  devoir  éfffl 
admise ,  tout  en  avouant  encore  que  de  nourelles.  expé-^^ 
rieoG^I  sont  néoessaîrei  pour  en  faire  connaître  la  Téri- 
table  conipesltion  élémentaire^  et  pour  reûdre  parfaite*^ 
mm  compsferdês  ehangemens  qu'dle  éprouve  aa  contaiài 
des  aleaU». 

Li  iniiti^re  aoltdede  plutîeurtf  hoilea  d'origine  Tégétâle  ^ 
«t  plua  spécialement  deUe  de  Thuile  d  olives^  partage 
avec  la  matitire  que  je  viens  de  décrire ,  en  second  lieu  ^  la 
propriété  de  se  dissoudre  presquen  toutes  proportiiMif 
dans  Téther  froid,  ce  qui  eiplique  parfaitement  la  difié«i 
venca  signalée  au  commencement  de  ce  mémoire  entre  les 
difiërens  corps  gras  trailés  compara lîvement  par.  Téther. 
Mai»  J'identiié  n  est  pal  complète,  car  si  Tune  se  fond  à 
4*  4^ ,  l'autre  se  fond  à  -f^  aS  ;  si  l'une  fournit  pai^mi  ]es  prof< 
dnits  de  sa  saponification  unacide  fusible  k^66,  que  i'o^ 
peut  considérer  comme  étant  identique  arec  Tacide  stéari^ 
que^  Tautre,  au  contraire,  fournit  un aâidefusibleà+6o% 
dont  des  dissolutions  dans  l'alcool  bouillant  et  des  cristal* 
Bsatsons  réitérées  en  peuvent  élever  sensiblement  le  point 
de  fusiûtt. 

Ge  serait  donc  à  tort  que  l'on  prétendrait  considérer 
les  builes  d  origine  végétale,  identiques  à  l'huile  d'olives, 
conimé  ne  diRerant  des  graisse»  d'origine  animale  que  par 
l'absence  d^  la  matière  nacrée* 

.  Il  parait  même  qu'il  n'existe  pas  entre  touteë  les  builes 
4'origitte  végétale  tineais^^i  parfaite  analogie  qu'on  l'admet 
assea  généralement 9  et  qu«  quelques-unes  d'eotrt  elles  se 
rapprochent  davalilage  des  graisses  animales  que  00 
l'huile  d'olive;  ainsi  l'huile  cooorètd  de  muscades  paraît 
devoif  son  iœomplète  solubilité  dans  l'éther  i  UQe  ma- 
tière nacrée  ahalcgne  h  celle  qu'on  rencontre  dané  )o  suif 
de  mouton.  Schrader,  dans  des  expériences  qu^;oii#r 
Mf  Beraéiliu»^  avait  déjà  signalé  icette  incomplète  splubWté 
4u  b^urrQ  de  muscades  dans  1  étber }  et  j'ai  de  flou  venu  en 


DE   FHAIMArCtfit  35^ 

rocéatioli  âe  la  eoBtiater  en  éifenadant  la  même  ôbBarvatioB 
au  beurre  de  eaéaç  qui  toutefois  contient  une  plus  faible 
proportion  de  matière  nacrée;  de  telle  sorte  que,  pour 
¥j  Retrouver,  il  devient  nécessaired  employer  des  précau- 
tions l^ërticuliëree  ;  par  exemple ,  de  dissoudre  le  beurre 
de  cacao  dans  Tétber,  d'exposer  la  dissolution  à  un  froid 
de  quelques  degrés  au-^dessous  de  0  ^  et  de  ne  recueillir 
qil^  les  premiers  flocons  déposés. 

Si  nous  essayons  maintenant  de  résumer  les  faits  prin^ 
cipaui  exposés  dans  le  courant  de  ce  mémoire,  noua 
verrons:      '       ^ 

I®.  Que  si  les  builes  végétales  analogues  à  Thuile  d'oli- 
ves ne  paraissent  renfermer ,  comme  on  Ta  depuis  long- 
temps admis,  qu'un  principe  liquide  et  un  principe  solide 
mélangés  en  différentes  proportions ,  les  corps  gras  d'ori- 
gine animale,  outre  un  principe  liquide,  renferment  au 
moins  deux  principes  solides. 

Le  premier  seul,  moins  fusible,  beaucoup  moins  solu- 
ble  dans  1  ether,  pourra  conserver  >à  l'avenir  le  nom  de 
stéarine,  jusqu'alors  appliqué  au  mélange  des  deux. 

Le  second ,  plus  fusible ,  beaucoup  plus  soluble  dans 
l'élber,  fort  analogue  au  principe  solide  de  l'huile  d'olives  | 
mais  non  complètement  identique  avec  lui ,  devra  recevpir, 
au  contraire,  un  nom  particulier ^ui  pourrait. être  celui  de 
margarine,  en  distinguant  la  margarine  des  graisses  de  la 
margarine  des  builes. 

2*.  Que  le  beurre  de  cacao  et  l'buile  de  muscades ,  bien 
que  d'origine  végétale ,  s'éloignent  par  leur  composition 
de  Tbuile  d'olives  pour  se  rapprocher  davantage  des 
graisses  d'origine  animale. 

3"*.  Que  l'expérience  prouve  la  complète  transforma- 
tion par  les  alcalis  de  la  stéarine  pure  en  acide  stéarique 
et  en  glycérine,  en  même  temps  que  son  analyse  élémen- 
taire fait  voir  à  l'entière  simplification  de  la  théorie  de  la 


54Ô  JOURNAL 

saponification,  qu'elle  peut  être  représeitfée  dans  sa  com- 
position par  de  Facide  stéarique  anhydre  et  de  la  gly- 
cérine également  anhydre. 

Je  terminerai  en  appelant  d'une  manière  toute  ptirti- 
culière  1  attention  del  académie  sur  la  stéarine  pure,  dont 
j'ai  l'honneur  de  mettre  un  échantillon  sous,  ses  yeux.  Il 
me  semble  vraiment  impossible  que  l'industrie  française 
tarde  à  tirer  parti  de  cette  substance.  Aujourd'hui  qu'il 
reste  démpntré  que  la  partie  solide  des .  graisses  ,  telle 
qu'on  l'obtient  par  l'expression  ou  par  l'alcool  bouillant 
est  un  mélange  en  proportions  variables  de  deux  princi- 
pes diversement  solides^  diversement  fusibles ,  on  conçoit 
beaucoup  mieux  qu'on  ne  lavait  pu  faire  jusqu'alors  la 
possibilité  réelle  d  extraire  directement  des  graisses,  sans 
les  altérer,  une  matière  de  nature  à  remplacer  la  cire; 
et  d'un  autre  côté  divers  essais  m'autorisent  dès  à  présent 
h  penser  qu'il  sera  possible  de  livrer  au  commefce  la 
stéarine  pure  à  un  prix  assez  bas  pour  faire  un  jour  corn* 
plétemeut  abandonner  Fusage  des  chandelles  de  suif, 
dont  les  nombreux  inconvéniens  sont  depuis  si  long- 
temps signalés. 

J'ose  donc  espérer  que  l'académie  verra ,  dans  ce  qu'il 
peut  offrir  d'intéressant  pour  les  arts,  un  motif  de  plus 
d'excuser  les  imperfections  du  mémoire  que  j'ai  l'honneur 
de  lui  soumettre,  et  que  f  espère  faire  suivre  d'un  second 
ménibire  propre  à  le  compléter. 


/ 


DB    PHTARMACIE.  5^1 

*  »  »  * 

ê 

De  là  composition  de  quelques  substances  organiques. 

Par  MM*  Blàbcbbt  et  Sell. 
Extrait  des  Annales  de  pharmacie ,  tom.  VI ,  cahier  3. 

(Suite.) 
Huile  danis. 


» 


Elle  est  contenue  particulièrement  dans  les  semenced 
du  pimpinella  anisum;  elle  est  composée  de  deui  huiles, 
un  stéàroptène  et  une  éléoptène.  Le  premier  est  dissout 
dans  le  second  a  -}-  l'j''  \  son  poids  monte  au  quart 
de  celui  de  l'huile.  Toutes  les  huiles  d'anis  ne  laissent 
pas  déposer  du  stéàroptène,  on  trouve  des  huiles  parfaite- 
ment pures  qui  restent  liquides  dans  toutes  les  condi- 
tions. Celle  qui  contient  du  stéàroptène  commence 
à  le  déposer  à  +  ïû"*.  L'huile  d'anis,  comme  toutes 
les  huiles  volatiles^  absorbe  l'air,  augmente  de  poids  et 
devient  plus  épaisse  ;  son  poids  spécifique  est,  d'après 

Saussure,  àaSo 0,9867 

'    Martius.  . 0|9853  huîle  ancienne. 

Idem,   . :  .  .  .  0,979    récente. 

Tremlich,à  170 0,991 

Chardin,  à  25° 1,075 

Le  poids  spécifique  varie  donc  selon  son  âge  et  selon 
la  qualité  dn  stéàroptène  quelle  contient  : 

Analyse.  o,49^5  de  matière  nous  ont  donné  i,449  acide  carbonique  et 
0,379  ®*"* 

La  composition  de  Thuile  ,  caculée  d'après  cette  ana- 
lyse ,  serait  t 

Carbone.    ^  ,..,»,..  .     8i,35 

Hydrogène 8,55 

Oxigène. xo,io 

100,00 

XX".  Année.  ^^Juin  1 834  •  ^i 


^4?  JOURNAL 

L'huile  que  sous  avons  employée  pour  lanalyse 
était  de  l'huile  danis  ordinaire,  colorée  en  jaune ,  qui 
contenait  beaucoup  de  stéaropténe  ;  elle  a  été  dépouillée 
de  son  eau'^^ar  le  chlorure  de  calcium. 

Stéaropténe  de  l'huile  Partis. 

On  peut  le  séparer  de  Téléoptène,  en  le  pressant 
entre  du  papier  à  fiUrer,  à  une  température  de  o®. 
Ce  procédé  ne  fournirait  cependant  pas  un  produit  par- 
faitement pur  et  propre  à  être  soumis  à  l'analyse.  C'est 
pour  x;elte  raison  que  nous  àrons  suivi  le  procédé  ci- 
après. 

Le  stéaropténe  dépouillé  de  TéléoptéDe ,  autant  que 
possible,  par  le  procé<lé  qui  vient  d'être  décrit,  a  été 
dissout  à  chaud  dans  Talcool  à  90°  ;  par  le  refroidissement 
il  cristallisait  en  larges  écailles  brillantes,  qu'on  a  ras- 
semblées sur  un  filtre,  et  séchées  entre  du  papier  à 
filtre.;  en  faisant  fondre  le  stéaropténe  ainsi  obtenu, 
nous  l'avons  dépouillé  de  l'alcool  adhérent.  Le  stéarop- 
téne, parfaitement  pur,  était  cristallisé  en  paillettes 
nacrées;  il  est  plus  pesant  que  Feau;  il  fond  à  16"^  ;  il 
entre  en  ébullition  à  220^  6ans  se  décomposer;  il  est 
plus  volatil  que  l'éléopténe  ,  mais  se  dissout  avec  moins 
de  facilité  dans  l'alcool.  Le  stéaropténe  solide  n'éprouve 
aucune  décomposition à'rair,à letat  fluide  il  se  comporte 
•comme  Thùile. 

Aoalyse.  0,44^  de  matière  nous  ont  donné  lySii  acide  carbonique  et 
o>3a4  eau. 

Sa  composition,  calculée  d'après  cette  analyse,  serait  : 

Carbone 8i»ai 

Hydrogène.' . 8,  la  ^ 

Oxiféne 10,67 

100,00 

A  cetre  aimlyse  correspond  la  formule  suivante  ; 


F       * 


DE   PHAAMiCIE.  349 

5  atomes  dé  carboné.  •  .    3,8di5  Carbone.  .  •    ii,$g 

6  d'bydroçène.    .    0,3; 38  HydrogènOi .      7.9^ 
^    i             d'oxiçèué.  •  •  .    o,5ooo  Oxiffèoe.  *  •    iQfi^ 

99>99 
Satrssttre  et  Dumas  ont  trouvé  la  composition  suivante 
au  stéaroptène  de  l'huile  d'anis  t 


* 


Sâuuure.  Damas» 

Cft»b«»e SS,47  6t,SS 

Hydrogène. ...»  f  »  7,^3  8,a$ 

.  Oxigéne.  .  «     ....  «  S,$4  10,^ 

Azote o^é                         • 

i«j  liai  «   I     mi  t^i^m^Êf^f^ifmm 

1 00,00  100,09 

Huile  de  fknouiL 
Son  poids  spécifi(}ue  est  éelon  s 

Martias 0,9853 

Lecoij.  «».«.,••,•    0,997 
"*  Chardin,  k  25,    .....    0,890 

Cette  bulle  .  présente  la  plus  grande  analogie  avec 
rbuile  d'ani^  ;  toutes  les  deux  déposent  le  stéaroptène 
à  lo"*.  Ou  reste ,  elles. oàt  à  peu  près  le  même poida  spé*< 
cifique  :  .  ,   . 

Composition*  Carbone  .  •  v«  «  .  •  ^n*^^ 
Hydrogène,  .  ;  .  .^  849 
Oxîgèae.    .,..'•  .    i4,3» 


■.»■■ 


100,00 

Sdoil  Coèbeli  lliuile  de  fenonil  est  composée  de  : 

Carbone.    ,   ,,;,..,,,    754 

fiydrogène.   ....".....     ïo,6 

'  Osigêne.  ••»...*..«••    i4>^ 

100,0 

Stéaroptène  de  Vhuile  de  fenouil. 

Composition.  Carbone.  #  •  .  ,    80,79  .  81»  iQ 

fiydro^na. .  .  ,      8,09  8,^4 

Oxigène.   1  .  .  .    ihi0  1^,57 

^4. 


544  JOURNAL 

La  formule  trouvée  par  ces  analyses  est  : 

Composition  calculée. 

,  5  atomes  de  carbone.    .  .    3,8a 1 5  Carbone.    .  ,    8x,39 

6  d'hydrogène.  .  .    0,3738  Hydrogène.  .      7,96 

^  d'oxieène.    .  .  ,    o,5ooo  Oxigène.    .  .     10,64 

99.99 

En  comparant  les  analyses  du  stéaroplène  de  l'huile 
^  d'anis  avec  celle  du  stéaroptène de  Thuile  de  fenouil,  on 
ne  saurait  plus  révoquer  en  doute  leur  identité.  La  dif- 
férence des  deux  huiles  doit  être  attribuée  à  la  diversité 
de  leurs  éléoptènes ,  leurs  stéaroptèiïes  fondent  et  entrent 
en  ébullition  à  la  même  température ,  et  ils  présentent 
.  parfaitement  la  même  composition. 

Huile  de  menthe  poivrée. 

'  Dans  toute  la  plante  du  mentka piperita  se  trouve  ré* 
pandue  une  huile  volatile  qu  on  peut  obtenir  par  la 
distillation  avec  Teaù.  l)ans  le  commerce  on  en  dis- 
tingue particulièrement  deux  qualités,  Tune  vient  de 
l'Amérique,  l'autre  est  fournie  par  la  France,  l'Angle- 
terre et  l'Allemagne.  L'huile  de  menthe  poivrée,  d'A- 
mérique ,  dépose  une  plus  grande  quantité  de  stéarop- 
tène. Celle  produite  .en  Allemagne  possède  cette  pro- 
priété ,  dans  un  beaucoup  pioindre  degré.  D'après  Gièse , 
Thuile  qu'on  obtient  de  la  plante  verte  et  avan^la  floi:aison, 
ne  dépose  point  de  stéaroptène  ;  mais  si  la  plante  est 
recueillie  et  séchée  pendant  la  floraison ,  elle  donne  à  la 
distillation  avec  l'eaii  une  huile  qui  dépose  du  stéarop- 
tène. 

^Le  poids  spécifique  de  l'huile  de  menthe  poivrée  est 
selon  :  * 

Martids.  .....  0,9098  d'ane  huile  préparée  par  lai  et  non  rectifiée. 

Idem. ..,«...  0,9024  huile  rectifiée. 
Chardin,  à  i8^  .  0,9068  huile  d*Ângleterre. 
Idem,      à  a5  .  .  0;9ï7    hiûl«  de  France. 


r 


D£     PHARMACIK.  5^ 

L'huile  que  nous  avons  analysée  avait  été  tout  récem- 
ment préparée  par  M.  Nieper ,  pharmacien,  de.  Heidelr 
berg  ;  nous  Tavons  mise  en  contact  avec  du  chlorure  de 
calcium  pendant  plusieurs  jours  pour  la  dépouiller  de 
toute  l'eau  : 

Analyse  i.  Analyse  s. 

.    Composition.  Carbone 79>63  79i53 

Hydrogène.  .  .  »     Ii,a5  10,77 

Oxigcme.   .  .  .  •      9.1a  9>7o 

100,00  100,00 

Les  deux  analyses  donnent  la  même  formule  atomisti«- 
que ,  savoir  : 

Analyse  calculé^ 

6  atomes  de  carbone.  .  .    4*^^^^  Carbone.  .  .    8o,33 

10  d*hydrpgène.    .    o,6'23o  Hydrogène. .     10,91 

^  d'oxigène^  •  .  .    o,5ooo  Oiigéne.  .  .      8,76 

>  '  99>99 

Selon  Goebel ,  Thuile  de  menthe  poivrée  est  compo* 
sée  de  < 

Carbone .    jS,! 

Hydrogène..  .  ." i3,4. 

Oxigène xi,5 

100,0 


/ 


Stéaropiène  de  thuile  de  menthe  powrée. 

L'huile  de  menthe  porvrée  d'Amérique  dépose  en  partie 
son  stéaroptène  par  refroidissement.  Le  stéaroptène  cris* 
tallise  en  aiguilles ,  se  fond  à  4"  ^T  9  ^^^^^  ^^  éhullitiou 
à  -[-  aoS*"  ;  mais  au  contact  de  l'air  il  prend  à  cette  tempe-* 
rature  une  teinte  jaunâtre,  et  ne  se  fige  alors  qu'à  -f  ^4"** 
Il  peut  être  distillé  sans  altération  dans  des  vases  clos.  Le 
produit  de  la  distillation  forme  après^  le  refroidissement 
une  masse  blanche  cassante,  cristalline  et  assez  dure.  Ce 
stétiroptène  ne  cristallise  ni  dans  l'alcool,  ni  dans  un 
mélange  d'alcool  et  d^éther.  Proust  regarde  ce  stéaroptène 
aussi  bien  que  le  stéaroptène  des  labiées  en  général  comme, 
identiques  avec  le  camphre  commun . 


34^  JOURNAL 

Le  stéaroptène  soumis  à  Tanalyêe  a  été  jiurifié  pat  h 
diêlillation  :  \        • 

Analyse  2.    0,493  de  matière  ont  donné    i.aSi   acide  carbonique  et 

o,53d  eab.  ■  "       ' 

Analyse  a.   o,336  de  stéaropténe  ont  donné  0,939  acide  o«rb9lûi|W 

et  0,392  eau. 

r 

Analyse  k.  Analyse  9. 

Carbone 79.63  77Ȕ*7 

Hydrogène..  •  •  t  .  11, a5  1^,9^ 

Oiîgène 9,1a  9,77 

tOOiOO  109,90 

La  formule  atomistique,  calculée  d'après  ^  g^a  analyses 
est  : 

Analyse  calculée. 

5  atomes  de  carbone.  •  .    S.BsiS  Carbone.  .  .    77.^!^ 

10  d'hydrogène.  .    o,6i)b  Hydrogène. .    12,59 
l              d'oiigène.  1  .  *    o,5ooo               Ozigène.    .  .     10,12 

11  résulte  de  ces  analyses  qu'en  considérant  lat:omp<H' 
sition  chimique  de  ce  stéaropténe,  ^  on  ne  saurait  le  croire 
identique  avec  le  camptité  commun. 

Selon  DumaS)  le  «téaroptène  de  l'huile  de  menthe  poi- 
vrée, est  composé  de  :  >. 

Carbone»^  •..«!.«.'*    97«6l  ' 

Hydrogène x3,09 

Oxigèae* •     9>3o 

MI>,O0 

Huile  dasarum. 

Gompoiitioa.  Garboaet  ,...>..    ^^l   . 

Hydrogène "9176 

Oxigène.  .  .  -  .  .  .    14,86 

il     I  I    ■    I  ■!   I 

100,00 

Camphre  d^asarum  (hydrate  d'huile  d'asarum).' . 

Il  a  été  décrit  dahord  par  Goertiy  et  plus  tahl  par 
Lassaigne  et  FeneuU«  ;  nais  c'ealàM.  Grafigerjque  notts 


DE    PHARMACIE.  54y^ 

devons  les  recherches  les  plus  importantes  sur  le  cam^ 
phre  d'asarûm  ;  il  a  publié  les  résultats  qu'il  a  obtenus 
dans  la  dissertation  dont  nous  allons  donner  un  extrait^ 
d'autant  jplus  qu'on  n'en  a  pas  parlé  dans  d  autres  jouf- 

ilaux. 

L'auteur  a  retiré  deux  substances  cristallines  de  la  ra- 
cine d'asarum  europeum,  dont  Tune  était  déjà  connue 
auparavant  soué  le  nom  de  camphre  d'asarum  ;  lautre 
ressemble  à  la  première ,  il  est  vrai ,  mais  elle  .s'en 
distingue  par  sa  forme  cristalline  et  par  plusieurs 
autres  caractères  notamment  par  la  manière  dont  elle  se 
comporte  avec  les  acides ,  elle  a  reçu  le  nom  d*àsaritc. 
La  racine,  distillée  avec  de  Teau,  fournit  une  liqueur  . 
laiteuse  d'une  odeur  aromatique  et  d'une  saveur  âcre;*à- 
la  surface  du  liquide  on  voit  nager  des  gouttes  jaunâtres 
qui  se  transforment  peu  à  peu  en  une  masse  de  cristaux 
aiguillés.  Après  avoir  été  séparés  de  Teau  aii  moyen  de 
la  filtration  ,  ces  cristaux  ont  été  dissous  par  l'alcool ,  et 
précipités  de  cette  dissolution  par  l'eau  ;  ils  formaient 
alors  une  masie  blanchâtre  et  brillante  qui  flottait  dans 
le  liquide,  tandis  qu'une  matière  laiteuse  jauné.se  dé- 
posait au  fond.  Celle-ci  prenait  bientôt  l'apparence  dé  ta 
manna  tahulata ,  et  pouvait  être  séparée  des  cristaux 
parla  décantation  et  la  filtration.  Les  cristaux  séchés  entre 
des  papiers  à  filtrer,  présentent  Tasarite  pure.  La  massie 
huileuse  coagulée  jaune ,  qui  est  un  mélange  d'huile  vola* 
tile  et  de  camphre  d'asarum,  fut  pressée  entre  des  papiers 
à  filtrer.  En  la  faisant  fondre  dans  une  petite  capsule  de 
platine  ,  l'huile  fut  évaporée;  il  resta  une  matière  parfai- 
tement blanche. 

L'asarite  se  présente  en  petites  aiguilles  ayant  1  éclat 
de  la  soie  ,  sans  odeur  ni  saveur,   d'un  poids  s{Sécifiqcre 
de  0,95  à  56°  R.  ;  elle  se  fond  en  un  liquide  huileux  inco-^ 
k>re.  Si  Ion  continue  à  la  chaufIV:r,  elle  psisse  à  l'état  de 
vapeur  bhnche  très-irritante;  à  une  température  plus 


348  JOU&NAL 

élevée,  elle  brûle  avec  une  flamme  claire  fuligineuse,  et 
laisse  pour  résidu  un  charbon  facile  à  incinérer.  L'asarite 
se  sublime  sans  se  décomposer  au  commencement  ;  les 
jlérnières  parties  deviennent  facilement  empjreymatiques 
et  jaune  brun ,  en  déposant  du  charbon  sans  qu'il  se  forme 
de  l'ammoniaque.  Les  cristaux  sont  solubles  dans  l'alcool, 
l'éther  et  dans  les  huiles  volatiles  ,  mais  non  dans  l'^au  ; 
l'acide  nitrique  les  dissout  avec  dégagement  de  gaz,  en 
produisant  de  l'acide  oxalique.  L'acide  sulfurique  les  dis* 
«out  aussi  avec  dégagement  de  gaz;  mais  si  l'on  étend 
d* eau  cette  dissolution ,  ils  s'en  séparent  sans  altération. 
Si  Ton  élève  la  température  de  l'acide  sulfurique,  l'a^aritt; 
se  dissout  avec  une  couleur  brune  sans  que  la  dissolution 
précipite  par  l'eau.  La  liqueur  paraît  peu  à  peu  bleue  ; 
étendue  d'une  plus  grande  quantité  d'eau,  elle  parait  d'une 
couleur  rouge  de  vin.  Après  avoir  paasé  à  la  couleur 
violette  elle  dépose  de  l'ulmine.  L'auteur  présume  qu'il 
se  forme  une  combinaison  d'hjdrogène  carboné  et  d'adde 
sulfurique  ,   analogue    à  l'acide    sulfovinique   ou   sul-* 
fonaphtalique. 

Le  camphre  d'asarum  se  distingue  de  lasarite  par  les 
propriétés  suivantes  :  il  se  volatilise  sans  laisser  de  ré- 
sidu, en  dégageant  des  vapeurs  fort  irritantes;  l'eau  le 
précipite  de  sa  dissolution  alcoolique  en  cubes  et.  en 
.prismes  à  six  pans  ;  il  ne  se  dissout  dans  l'acide  nitrique 
que  lentement  et  sans  dégagement  de  gaz«  La  dissolution 
contient  de  l'acide  oxalique.  Avec  l'acide  sulfurique  con- 
centré, le  camphre  donne  une  dissolution  d'un  rouge 
brun  ;  l'eau  en  précipite  une  résine  briine.  La  dissolution 
étendue  contient  un  peu  de  tannin  ;  par  l'eQet  àe  la  chan- 
teur elle  ne  devient  ni  bleue  ni  verte,  mais  d'un  rouge 
brun.  Après  avoir  été  fondu  il  présente  une  masse  striée 
cristalline. 

Le  camphre  que  M,  Gracger  a  bien  voulu  nous  remet- 
',tre  possédait  les  propriétés  suivantes  .  il  est  parfait^ 


DE    PHAR&ACIË.  349 

i^enl  blanc,  transparent,  cristallisé  en  prismes  à  six  pan6  ; 
il  se  fond  à  +  ^o""  »  et  se  prend  à  +  27"  ;  il  entre  en, 
ébuUilion  à  a8q°.  Le  thermomètre  ne  tarde  pas  à  montjer 
jusqu'à  »f- 3oo'',  température  à  laquelle' le  camphre  est 
décomposé  ;  après  le  refroidissement  il  ne  se  solidifie  qu'à 
aS  degrés,  il  ne  se  sublime  pas.  Nous  Favons  purifié  de 
nouveau  pour  lanalyser,  en  le  faisant  dissoudre  dans 
l'alcool  chaud  et  cristalliser. 

AtOHMt. 

G<M]| position.  GadMne .  «  »    69,48  8 

Hydrogène. .      7,78  11 

Qxigène* 22,7a  2 

99i99 

En  comparant  Tanalyse  de  l'huile  d'asarum  à  celle  du 
camphre,  on  peut  admettre  presque  avec  certitude  que 
l'huile  est  la  base  du  camphre,  et  celui-ci  Thydrate  de 
l'huile.  La  forpule  pour  l'huile  serait  G^  H^  O ,  et  sa 
composition 

.•  Carbone 79»65 

Hydrogène 7,3a      •    ^ 

Oxigène i3,02 


Huile  de  persil. 


«K 


En  distillant  leâ  semences  d'opium  petroselinum  avec 
de  l'eau ,  on  obtient  une  huilé  volatile  légère,  et  une  huile 
plôs  lourde ,  qui  contient  du  camphre  ;  ce  dernier  nfe  tarde 
pas  à .  se  déposer  au  fond  de  Teau  en  cristaux  aiguillés; 
—  En  distillant  m^éme  une  très*grande  quantité  de  se^ 
mences,  nous  n'avons  obtenez  que  trop  peu  de  cette,  huile 
Jég^re  pour  pouvoir  la  soumettre  à  quelques  es^périenees. 

Camphre  de  persil. 

r  • 

•   »  ^ 

L'huile,  de  persil,  récemment  préparée  et  mise  en  con- 
tact avec  de  l'eou ,  s'est  convertie  en  camphre  au  bout  de 


350  JOURNAL 

quelques  jours*  Au  moyen  de  la  filtration  on  peut  séparer 
^luMi  de  lîeaii ,  et  le  sécher  entre  du  pnpier  -à  filtrer. 
Dissput  dans  1  alcool ,  il  cristalline  en  prismes  et  en  ai* 
giiill'es  à  six  pans,  il  se  fond  h  ^  So"".  H  ne  se  solidifia 
ensuite  après  un  temps  assez  long  qu'à  une  température 
beaucoup  plus  basse;  à-}-a t**.il  entre  enébuHition  ;  à4'3oo** 
àpèù  près  ,  il  se  colore  en  brun ,  et  il  ne  se  sublime  pas. 

Analyse   i.    0,4^7   de   matière   ont  donné  1,04^  acide  carDonique  et 

o^a'jQ  eau. 

Analyse  x  o,4335  de  matière  ont  donné   1,1^  àtide  iCarbQiiique  et 

0,279  eau. 

Sa  composition^    cailculée  d'après    ces  analyses,   se- 
rait 

Carbone 65,03  65,  i3 

Hydrogène.  .  .  .      6,35  6,4i 

Oxigéme ^7.7»  a346 


•  ioo,oa  -         100,00- 

La  formule'  atomistique  qiil  correspond  à  ces  analyses 
serait  ^e 

Apalysé  calculée. 

6  atomes  de  carbone.  .  .    4>^3^3  Carbone 65,3o 

7  d'hydrogène.    .     0,436 1            Hydfogéne.  ...      6,21 
3               d'oxigène.  .  .  .     3,0000  Oxigène 28,48 


99'99 
Huile  de  camphre. 

Gett«  huile  provient  <la  laurus  camphora^  L.  Dans  le 
tronc  At  cet  arbre ,  à  v^<m  1 5  pieds  au-dessus  du  sol ,  on 
fftit  une  forte  entaille ,  par  laquelle  s'écoule  l'huile  qui  s'y 
trouve  renfermée.  D'après  quelques  voyageurs,  le  camphre 
est  d'abord  liquide  ;  il  ne  devient  solide  par  ràction  de  l'air 
que  quelque  temps  après/ On  pourrait  concevoir  alors 
que  le  stéaroptène  qui  se  trouve  dans  l'éléoptène  plus 
volatile  se  sépare ,  tandis  que  ce  dernier  se  volatilise. 
Uhuile  de  camphre  n'est  retirée  de  la  plante  récente  que 
-dans  le9  Indes  orientales;  malheureusement  nous  ne  la 
iroiiveas  décrite  que  ârop  imparfaitement  v«(t  U  â^  a  qti« 


DB     PHAIRMACIE.  35l 

trop  peu  de  recliercfaes  qui  aient  élé  faites  sur  cette  huile; 
si  importante  pour'^  formation  des  camphres ,  pour 
qu'on  puisse  de  tàitt  une  idée  nette  sur  la  formation  des 
derniers. 

Camphre  commun* 

t 

L  existence  d'un  radical  organique  qui  fait  la  base  du 
camphre  de  plusieurs  huiles  volatiles  et  de  leurs  combi*> 
iMisons  ,  a  été  indiquée  d'abord  par  M.  Dumas ,  dans  aiifs 
note  {^nn.  de  Chimie  et  de  Phjs. ,  tùm.  4^,  pag.  ^io). 

Avant  que  les  recherches  de  M.  Dumas  ne  fuf6sent 
connues ,  les  analyses  du  camphre  et  de  Taoîde  campho^ 
rique  I  par  M*  le  professeur  Liébig,  et  celles  du  camphre 
artificiel  de  sa  base  et  de  l'huile  de  térébenthine,  par 
ie  docteur Oppermann, avaient  conduit ^lux  formula  tui** 
tantes  î 

« 

Camphre 6(aCH-3H)-|-0 

Acide cAUt^horiqué.    » 5(aG4")H)4-50 

Camphre  artificiel 6(aG+3  H)  +Chl  H 

Httiie  da  camphre  art^cid.  ..    6(aG  +  3H) 

Haile  de  térébenthine.    .  .  .  ;  lo  (a  €4-  3  H )  4- H2  O 

Il  suffit  pour  ainsi  dire  de  l'inspection  de  Ces  for- 
mules pour  présenter  à  l'esprit  l'idée  d'un  radical  orga* 
nique ,  composé  de  a  C  +  3  H  ;  en  admettant  une  légère 
différence  dans  la  quantité  d'hjdtogëne  qui  équivaut  à 
peine  à  une  faute  d'observation,  M.  Dumas  a  développé 
une  formule  encore  plus  simple ,  qui  porte  plus  d'accord 
entre  la  composition  du  camphre  et  de  l'acide  campho* 
rique  :  il  donna  le  nom  de  caoïphogène  à  une  combinaison 
de  C^^  4*  H'^'  Lorsque  M.  Dumas  publia  sa  note,  il 
n'avait  encore  fait  aucune  analyse  ;  ses  résultats  n  é« 
taieat  que  des  conclusions  théoriques ,  fondés  sur  les 
travaux  antérieurs  i  car  il  y  considère  encore  l'huile .  de 
térébenthine  comme  l'hydrate  du  camphogàne  hypolh^ 


552  JOURNAL 

tique,  ce  qu'il  reconnut  être  inej^act  plus  tard,  après 
qu'il  eut  analysé  lui-même  ThuilWe  térébe'nihtoe. 

'Du  reste,  excepté  Tanalyse  du  canîpbre,  M.  Dumas 
n'a  publié  aucune  expérience  par  laquelle  l'existence 
du  campbogène ,  comme  formant  la  base  de  plusieurs 
builes  volatiles  cristallisées  ou  liquides,  pût  être  mise 
hors  de  tout  doute;  car  ses  analyses  des  stéaroptènes 
dams  et  de  mentbe  poivrée  présentent  des  quantités 
différentes  d'hydrogène  pour  la  composition  du  campho- 
gène^  ce  qui  nous  semble  contredire  plutôt  que  con- 
firma l'existence  de  ce  radical  invariable,  dans  le  cas  où 
l'on  supposerait  que  la  base  de  ces  stéaroptènes  dôt  être 
idej^tique  avec  la  base  hypoj^bétique  du  camphre. 

C'est  ce  qui  nous  a  surtout  engagé- 'à  répéter  Tanalyse 
du  camphre  ave£  toutes  les  précautions  possibles  ;  pour 
Tanalyser,  lious  nous  sommes  servi  du  camphre  commun 
du  commerce ,  nous  avons  choisi  un  morceau  très-put'priâ 
dans  l'intérieur  d'une  grande  masse. 

Analyse  i.  0,5776  de  matière  ont  donné  1,470  acide  carbonique. o, 556  eau. 

2  0,4745  '  .    1,379  .      .     .o45a 

3  0,432  iy233  o»4^ 

La  composition  du  camphre ,  calculée  d'après  ces  ana- 
lyses ,  ^st  de 

Analyse  i.  -  Analyse,  s.  AnalyMS.,    :.  . 

Carbone 79,95  .    ,         79'ï9^  7^^9i/      . 

Hydrogène.  .  .  .  •  10,71  io,*58  io,5i'    ' 

Oxji^çne.   ....      9,34  ïo,23  10,58 


100,00  100,00  xoo,oô 

La  formule  suivante  correspond  à  ces  analyses  : 

Analyse  calculée. 

10  atomes  de  carbone.  .  .  7,6430  Carbqne.  .  .  .  .  79,28 

x6     .'        d'hydrogène.   .  0,9968  Hydrogène..  .  .  10,34 

I     ,    .      d'oxigène.     .  .  x,oooo         ,    Oxigèner..  .  .  ,  10,37 


Ces  analyses  confirment  les  résultats  obtenusparTVf .  Du- 
mas ;'  mais  elles  diffèrent  de  rpour  cent  de  càfbone  des 


DE     PHARMACIE.  553 

aBalyises  publiées  par  M.  le  professeur  Liébi^.  Selon,  ce 
dernier,  on  doit  rechercher  la  cause  de.  cette  différence 
dans  l'appareil  qu'il  a  employé  alors ,  pour  l'analyse  des 
matières  volatiles  et  très-riches  en  carbone  ;  en  déter- 
minant  ou  calculant  la  proportion  du  carbone  d'après  le 
volume  de  l'acide,  carbonique ,  on  commet  une  erreur  qui 
augmente  le  poids  du  carbone ,  et  qui  l'augmente  d'autant 
plu8 ,  q4ie  la  quantité  de  matière  est  plus  petite  relative- 
ment à  la  capacité  de  l'appareil;  cette  différence  cependant 
n'a  point  d'influence  sur  les  coinpositions  calculées.  C'est 
par  la  même  raison  que  l'analyse  de  l'bydrochlorate  de 
dadyl  (camphre  artificiel)  de  Oppermann ,  et  l'analyse  de 
l'acide  urique  par  Kodeveiss  ,  se  sont  trouvées  inexactes  ; 
la  cause  de  cette  erreur  parait  provenir  de  ce  que  le 
deutoxide  poreux  de  cuivre  absorbe  et  condense  de  l'ait 
atmosphérique  qui ,  chassé  pendant  la  combustion ,  ^ug" 
mente  le  .volume  du  gaz  qu'on  obtient ,  et  de  ce  que  l'oxide 
de  cuivre  qui  se  refroidit  dans  le  tube  étroit  n'absorbe 
cet  air  ou  un  volume  correspondant  d'acide  carbonique 
qu'après  un  temps  assez  long. 

Considérations  générales  sur  les  huiles  et  le  camphré 

cités  plus  haut. 

.  En  considérant  dans  l'ensemble  les  expériences  sui^ 
les  huiles  volatiles  que  nous  venons  de  publier,  on 
pourhi  admettre  que  les  deux  principes  ,  les  stéàrop- 
tènes  et  les  éléoptènea ,  se  trouvent  déjà  toutes  formées 
dans  la  plante  vivante ,  et  se  trouvent  dans  des  rapports 
très^differens;  les  conifères  et  Jes  àurantiacées  four- 
nissent, comme  on  sait,  les  éléoptènes«le$  plus  purs; 
quelques  laurus  ne  donnent  pour  ainsi  dire  que  des 
stéaroptènes  t  on  ne  saurait  déterminer  avec  exactitude 
le  rapport  qui  existe  ientre  le  stéaroptène  et  féléop-*' 
tène  dan$  les  huiles  volatiles.  Dans  une  quantité  pesée ,' 


354  iOUHKAl 

on  ne  pourrait  jamaU  les  isoler  de  mmihte  k  pûuvokr 
dire  que  les  éléopt^nQS  soient  parfaitement  dépouiliéa  dé 
stéaroptèoe  :  on  sait  que  les  vapeurs  d  alcool  ou  d  ena 
bouillante  entraînent  toute  Thuile  volatile,  quoique  les 
diverses  huiles  n'entrent  en  ébpUition  qu'à  une  tempéra* 
ture  beaucoup  plus  élevée  que  .l'eau  et  l'alcooil;  o  est  par 
la  mém^  raison  qu'on  ne  parvient  pas  h  séparer  le»  éléop^» 
tènes  du  stéaroptène  au  mo^en  de  la  distillation.  Lis  point 
de  la  congélation  des  huiles  volatiles  est  différent  ^  d'ai^rès 
la  nature  de  chaque  huile  ;  quelques»uoea  déposent  le 
stéarophène  à  +  lo*,  tandis  que  d'autres  demandent 
pour  cela  une  température  de  plusieurs  degrés  au^dessèus 
de  zéro.  En  comparant  les  analyses  de  Thuile  volatile  non 
akérée  avec  celle  du  stéai'optèoe  qu'elle  dépose  «  on  verra 
de  suite  que  la  première  contient  plus  d'oxi^ène  que  le 
second  ;  l'éléojptène  devrait  donc  être  d'autant  plus  ri-* 
che  en  oxigène  que  l'on  pourrait  l'analyser  dans,  un  plus 
grand  état  de  pureté.  Selon  Saussure  ^  l'huile  dé  rosé 
contient  de  l'ojiigène  ;  le  sté^rapténe  qu'elle  sépare,  est 
une  combinaison  de  carbone  et  d'hydrogène.  Le  point  de 
fusion  des  diflerens  stéaroptènes  varie  de  +  7°  à  76  :  le 
point  d'ébullition  est  ordinairement  au<*dessus  do  sioo^iil 
ils  ne  se  décomposent  pas  à  cette  température  ;  ils  ne  se 
dissolvent  point  dans  l'eau,  mais  avec  facilité  au  contraire 
dans  l'alcool ,  Téther ,  les  ht|iles  volatiles  et  grasse^. 
Comme  stéaroptènes  bien  caractérisés ,  nouii  citerons  le 
camphre  communales  stéaroptèneis  d'anis,  de  fenouils  lee 
stéaroptènes  de  rose ,  de  lavande  »  de  menthe  poivre^  et 
de  cubèbe,  sont  n^oins  bien  caractérisés.. 

Jusqu'à  présent  on  avait  donné  le  nom  de  camphre  à  tous 
les  principes  cri3tallin^  ^  sans  ei(ceptioa  ^  sép^^rés  dea 
liuijes  vpUtiles;  n^aisiiaus  cfoyoAS  dévoie  .apfjiquer  uoe 
nomenclature  plus  précise  à  ces  corps  ^jgious  désignons 
par  le  nom  de  Si^aroptèa^  Les  pjriax^ipei  arîstalUns  doot 
nous  avons  parlé  m  dénier  lieu,  et  à^eux  qui  ne  ae 


Sormtnt  et  ne  se  sépsunent  à  i'atat  cristallio  queparVior 
fluence  de  l'eau  sur  les  huiles  volatiles  à  une  tepipéralure 
déterminée  ,  nous  donnons  le  nom  de  Thydrate  des  huiles. 
Pour  justifier  cette  distinction  ^  nous  rappellerons  le  mode 
de  préparation  de  l'hydrate  d'huile  volatile  de  persil  et  la 
séparation  des  hydrates  d'asai^tlïn  et  de  térébenthine.  Dif- 
férentes opinions  ont  été  émises  wa  «ujet  de  ces  CQrps, 
Berzélius  cite  déjà  le  camphre  d'asarum  et  autres  produits 
organiques  analogues  comme  des  principes  particuliers 
sous  les  noms  de  asar,  helen,  anemon^  etc.;  il  était 
réservé  à  l'analyse  de  procuref  des  éclaircissemens  au 
sujet  de  ces  corps;  c'est  elle  qui  devait  nous  faire 
connaître  leur  composition ,  leur  formation  et  leurs 
propriétés  caractéristiques.  En  comparant  les  analyses 
des  huiles  de  térébenthine  et  d'asarum  avec  celles  desdits 
camphres  de  térébenthine  et  d'asarum,  on  ne  saurait 
plat  douter  que  ces  deroiers  ne  soient  les  hydrates  des 
huiles. 

Quant  à  leurs  propriétés  physiques,  les  hydrates  res^ 
semblent  beaucoup  aux  stéaroptènes  ;  ils  se  dissolvent  et 
cristallisent  dans  Teau  ;  ils  sont  solubles  dans  l'alcool,  les 
huiles  volatiles  et  grasses ,  mais  tous  ne  cristallisent  pas 
dans  ces  dissoli^ions  ;  J^ur  point  4e  fii^on  .se  trouve 
entre  3o°  e^  •  5o**  :  leur  point  d'ébullition  s'élève  jusqu'au 
dessus  de  aSo""  ;  à  cette  température ,  il  se  décomposent  en 
partie;  leur  dissolution  alcoolique  exposée  à  la  lumière 
solaire,  dépose  de  Fhuile.  Outre  les  hydrates  dasaruii»^ 
de  persil  et  de  térébenthine ,  nous  comptons. encore  les 
camphres  dalante,  d  anémone  et  de  citron.     / 

'  •  Jusqu'à  présent  nous  n'arons  vu  que  des  éléoptènes 
se  convertir  en  hydrates  da#s  les  circonstances  indiquées. 
Diaprés  les  ex^rienees  de  Pfâlf ,  qui  en  chaufiant.  lè 
camphre  commun  avec  défeàu  âai^é^Ie  digesteurde  Pirpin, 
trouvai  que  l'eaù  en  avait  dissoUt-  une  quantité  eoiisidé* 


5Ô6  JOURNAL 

Table,  on  pourrait  admettre  peut-être  que  les  slëarop- 
tènes  peuvent  aussi  se  convertir  en  hydrate* 

APPENDICE. 

Huile  de  pétrole  et  de  tiaphte. 

Les  différentes  analyses  qui  ont  été  faites  avec  l'huile 
de  pétrole  sont  les  suivantes  : 

Huile  dé  pétrole  d*amiano* 


^                                    Poidi  ^nciftque.       Carbonée      .  Hyirogènêk  Oxlgcoe. 

Saussure/  .   ,....,      o»936           ^8,02             11,98  » 

Huile  de  pétrole  de  Perse» . 

Thomson. .     ...".,     0,753           82,2             14,2  » 

Ure.  .  . »                 83,(4             ï^^.^i  4,65 

Herrmann 0,76                88«5                11, 5  » 

Dumas »                  86,7                12,7  > 

Blaiichet  et  SéU  »  no.  i.      0,749             84,70             i4»36  • 

BlanchetetSell,  ulP.  2.      0,849^           ^7170           .  i3,oo  » 

EXTRAIT  ÛÊS  ANNALES  DE  CHIMIE 

ET    tlt  PHYSIQUE. 


M  • 


,    '  Décembre  1 833- 

'JUémoire  sur  le  tannin  et  les  acides   galliquè ,  pyrO'- 
^^galliqùé ^ellagique et  métagallique , par  J .  Pelouse. 

,  Dans  le  dernier  numéro  de  ce  journal ,  nous  avons  déjà 
donné  à  l'article.  Nouvelles  des  sciences,  un  aperçu 
lapide  des  résultats  les  plus  saillans  de  ce  mémoire  ;  nous 
allons^  aujourd'hui  y  revenir  avec  plus,  de  détails* 
.  Ile  tannin  e^xtr^it  de  la  noix  de  galle;  par  Féther  hydraté 
à  Taide  de  la  méthode  de  déplacement  est  incolore  et 


DE    j>HÀBMÂGtE  ^6f 

sans  odeur,  sa  saveur  est  astringeoiïe  au|)this  batii degré; 
Teau  le  dissout  en  quantité  copSsi4éi:ableietr  1^  <U$solutiaa 
rougit  la  teinture,  de  tournesol.  Les  8<els  de  fer  au  i9i<« 
nimum  ne  la  troublisnt  pas  9  mais  elle  précipite  abon- 
damment en  bleu  foncé  par  les  i^iémes  sels  pero^idés* 
L'alcool  et  lether  dissolvent  le  tannin,  mais  beaucoup 
moins  bien  que  Teau  ,^  en  quantités  d'autant  plus  faibles 
qu'ils  se  rapprochent  davantage  de  l'état  anhydre,  M.  Pe- 
louse n'a  pu  réussir  à  le  faire  cris,talliser,,mais  il  lui  a 
présenté  au  microscope  l'aspect,  d'un  corps  parfaitement 
homogène,  et  d'ailleurs  il  birule  sans  lai^s^  aucune.trace 
de  résidu.    . 

L'acidç  nitrique  chauffé  avec  le  tannin  le  trans&rme 
en  acide  o;i^alJique. 

,  Les  sels  de  cinchonine,  ^de  quinitie^  de  brueânev  de 
strychnine,  de  codéine,  de  parcotine  et  da  morphine^ 
forment,  avec  la  solution  de-  tannin  des  précipités  falanca 
peu  solubles  dans  feaui,  ni^is  tuès-soli^^les  dians  l'acide 
acétique. 

M.  Pelouse  a  observé ,  contradictoirement  à  l'opinion 
de  M.  Wistock,  que  les  ^elsde' morphine,  accompagnés 
ou  non  de  narcotine ,  étaient  également  précipités  par 
l'infusion  de  noix  de  galle  comme  par  la  solution  de 
tannin  ;  mais  que  ce  phénomène  cessait  de  se  produire 
lorsque  l'infusion  était  ancienne,  sans  doute  à  cause  de 
l'acid^^aUique  qui  s'y  était  formé;  puisque  ce  deimiei: 
acide  dissout  fadletnent  les  précipités  produita  dans  les 
sels  de  morphine  soit  par  le  tannin ,  $oit  par.  Tinfusioa 
de  noix  de  galle. 

.  Le  tannin  forme  dans,  la  dissolution  de  gélatine  un  pré- 
cipité qui  se  redisaout  surtout,  à  chaud  lorsque,  la  gélav», 
tyie  est  en  excès*  .Ua  morceau,  de  peau  dépilée  par  la, 
chaux  ^  et  telle  qu'on  la  prépaie  pour  la  tanner,  ali^sorbe 
si  complètement  le  tannin  d'une  dissolution  ^dans  laquelle. 
Oj^  la  plonge,  qu^  la  liqueur  restante  lie  prend  pas  la 
XX*,  Année,  —  Juin  1 834«  a5 


359       ^  joukKAL 

plus  légère  teinte  avee  les  fiursels  de  fer,  et  ne  laisse 
aucun  réiidu  perrëvaporation.  Si  au  contraire  le  tannin 
est  mêlé  d'acide  gallique,  n'en  conttnt-il  que  les  quatre 
à  cinq  millièmes  de  son  poids ,  la  liqueur  colore  très- 
sensiblement  tes  sels  de  fer  en  bleu  ;  c'est  là ,  dit  M.  Pe* 
lonse,  le  meilleur  et  peut^tre  le  seul  mojen'de  s'assurer 
^  de  la  présence  de  l'acide  gallique  dans  le  tannin. 

La  combinaison  de  gélatine  et  de  tannin  est  sensible-^ 
ment  insoluble  lorsque  le  tannin  est  en  excès  ;  cependant 
la  combinaison  de  tannin  et' de  peau  épilée  est  plus  com«- 
plétément  insoluble  encore.  Il  en  résulte  qu'il  existe  une 
différence  notable  entre  la  gélatine  et  la  peau ,  et  que  lé 
cuir  doit  être  considéré  non  plus  comme  une  combinaison 
de  gélatine  et  de  tannin ,  mais  bien  comme  un  composé  dé 
tannin  et  de  peau.  L'alumine  gélatineuse  agitée  avec  une 
dissolution  de  tannin  l'absorbe  rapidement  et  forme  avec 
lui  un  composé  très^insoluble.  M.  Pelouse  a  soumis  quatre 
fois  à  l'analyse,  dans  l'appareil  de  M.  Liébig,  du  tannin 
cbaufie  à  lao"* ,  et  lui  a  reconnu  la  composition  suivante  : 


& 


Carbone..  •  •  « 5i,ift 

Hydrogène.    • é^^i^ 

Oxigène 44)^4 


100,00 


Ce  qui  donne  pour  rapport  atomique  C^  •  H*  O*  ;  le 

poids  d'atome  du  tannin  déterminé  par  la  calcination  du 

tannate  de  plomb  a  été  trouvé  a688,ao4  et  correspond  à 
la  formule  C^sR^s  012. 

L'analyse  du  tannate  de  peroxide  de  fer  a  donné  pour 
ce  sella  formule  suivante:  Fe^  O*  (C*«  VL^^  O^»)*.  Cette 
composition  remarquable  fait  voir  que  le  tannin  se  com-^ 
por^èeomme  les  acides  les  mieux  définis,  et  suit  les  mêmes' 
tois  de  saturation  en  se  combinant  avec  les  oiides* 
'  -Le  tannin  en  dissolution  aqueuse  très  •  étendue  scT 


I 


DE   PHABMAOIE*  3S9 

trànsfenne  en  acide  galBque,  et  se  iirécipite' en  petita 
oristauz  lorsqu'on  1  abandonne  à  l'influence  de  l'air  ou  de 
l'oxigène. 

Si  l'expérience  est  faite  dans  un  tube  ^adué  renfer- 
mant un  volume  déterminé  d'oiigëne,  ce  gaz  est  absorbé 
lentement  et  remplacé  par  un  volume  égal  datîde  car«* 
bonique. 

La  même  dissolution  se  conserve  au  contraire  san» 
altératiofa  lorsqu'elle  eét  renfermée  dans  un  vase  bien 
bouché. 

M.  Pelouse  a  conclu  de  ces  faits,  et  dé  Quelques  autres 
considérations,  que  l'acide  gallique  ne  préexistait  pas 
dans  la  noix  de  galle,  mais  résultait  de  la  lÀodification* 
du  tannin  par  l'éxigène  de  l'air. 


"»  % 


De  Facide  gallique,  * 

•  -  '\    '  .1 

Depuis  long-temps  M.  Braconnot  a  fait  observer  que 
l'acide  gallique,  préparé  par  sublimation,  différait  essen- 
tiellement de  laçidc  gallique  ordinaire,  et  a  donné  au 
premier  le  nom  d  acide  pyrogallique.  Cette  opinion, .com- 
battue par  M.  Berzélius,  mais  génériilement  admise  en 
France,  vient  délre  confirmée  par  les  expérieocei^  de 
M*  Pelouse,  qui  a  étudié  comparativement  les  acides 
gallique  et  pyrogallique. 

L'acide  gallique  pur,  bien  débarrassé  du  tannin,  ne 
trouble  pas  la  dissolution  de  gélatine.  Il  cristallise  en 
longues  aiguilles  soyeuses,  d'une  saveur  légèrement  aci- 
dulé et  stjptiqueb  II  est  soluble  dans  l'éiUer  et  plus 
•éluble  tncore dans  lalcool.  Il  forme  dans  la  dissolution 
du  persulfate  de  fe^  un  précipité  d'un  bleu  foncé  qui  se 
dissout  lentement  à. froid  dans  la  liqueur  au  sein.de  Ja4 
qneUe  il  s'est  formé.  Celle-ci  se  décolore  complélement 
au  ))0ut  de  quelques  jours  9  Tàcide  jmlfurîqiie  reprend  peu 
à  peu  la  majeure  partie  de  l'oxide  de  fer  à  l'adde^al^ 

25. 


360  JOtRNÀL 

Hqiie  ,  et  le  dernier  cristallise  dans  la  liquear,  raoïenée 
au  minimum  par  la  destruction  d'une  certaine  quantité 
d'acide  gallique. 

•  L'acide  gallique  ne  trouble  pas  la  dissolution  des  sels  à 
base  d'alcalis  végétaux ,  il  forme ,  avec  les  eaux  de  baryte  , 
de  strontiane  et  de  chaux,  des  précipités  blancs  qui 
prennent  des  couleurs  très-variées ,  depuis  le  vert  jus- 
qu'au rouge  foncé ,  et  se  détruisent  quand  on  les  expose 
à  l'influence  simultanée-de  l'air  et  d'un  excès  de  base. 

Les  galiates  de  potasse,  de  soude  et  d'ammoniaque 
donnent  des  solutions  incolores ,  mais  qui ,  au  contact  de 
l'oxigène,  absorbent  ce  gaz,  et  prennent  une  couleur 
brune  très*foncée. 

Les  cristaux  d  acide  gallique ,  exposes  à  tme  douce  cba- 
leur,  perdent  un  atome  d'eau  et  subissent  une  espèce 
d'efflorescence. 

Desséché  à  iao°,  sa  composition  correspond  à  la  for« 
mule  C7  W  05. 

On  a  vu ,  dans  le  précédent  numéro  de  ice  Journal , 
page  ^4^^  les  modifications  remarquables  qu'une  tempé- 
rature habilement  conduite  fait  éprouver  à  l'acide  gal- 
lique ,  au  tannin  et  à  l'acide  pyrogallique  lui-même';  nous 
ne  reviendrons  pas  ici  sur  ce  chapitre,  nous  passons  im- 
médiatement à  l'étude  des  acides  èllagiqùe ,  pyrogalHque 
et  métagallique. 

De  Vacide  ellagique. 

Uadide  ellagique  se  forme  quand  on  expose  à  l'air  une 
infusion  de  noix  de  galle ,  et  s'en  dépose  en  même  temps 
que  l'acide  gallique;  on  les  sépare  à  1  aide  de  l'eau  bouil- 
lante qui  ne  dissout  que  ce  dernier.  >  . 
'  L'acide  ellagique  difière  de  l'acide  gallique  par  U0 
atome  d'eau  eA  moins*  La  formule  est  par  ooiïsé<]ueff t  ^ 


DE   PHÂRMA.CIE.  36 1 

De  f  acide  pyrogallique. 

•  ,         •  ■ 

Cet'  acide  cristallise  en  aiguilles  très-allongées ,  excès- 
sïv^inient  sol^bles  dans  leau,  solubles  dans  Talcool  et 
Téth^  sulfurique*  Sa  réaction  sur  le  papier  de  tournesol 
est  extrêmement  faible.  Il  entre  en  fusion  vers  1 15  degrés 
et  en  ébullition  vers  aïo"^. 

A  sSo''  il  noircit  fortement,  laisse  dégager  de  l'eau  et 
donne  un  résidu  abondant  d'acide  métalliijue.  Il  forme 
arec  la  potasse,  la  soude  et  l'ammoniaque  des  sels  très- 
solubles.  Il  ne  trouble  pas  les  eaux  de  baryte  et  de  stron- 
liane.  Le  persulfate  de  fer,  versé  soit  k  froid  soit  à 
chaud  dans  une  solution  d'acide  pyrogallique ,  est  instan- 
tanément ramené  au  minimum,  et  la  liqueur  prend  une 
belle  teinte  rouge ,  ^ans  laisser  <iéposer  la  plus  légère 
trace  de  précipité. 

Il  ne  se  forme  pas  d-acide  carbonique  comme  cela  a 
lieu  avecie  tannin  et  l'acide  gallique. 

M.  Pelouse  lui  a  trouvé  par  l'analyse  la  même  formule 
que  M.  fiersélius  lui  avait  donnée  il  y  a  déjà  un  grand 
nombre  d'années,  O^  H^  O'. 

De  l'acide  métagalUque.      < 

L'acide  métagallique  s'obtient,  comme  on  l'a  vu,  en 
cbauQant  à  25o®  du  tannin  ou  de  l'acide  gallique,  il  reste 
dans  le  vase  distillatoire  sous  forme  d'une  masse  noire 
très-brillante ,  insipide  et  complètement  insoluble  dans 
l'eau.  Il  dégagé  avec  efi'ervescence  l'acidç  carbonique 
des  èarbbna^tes  de  potasse  et  de  soude. 

La  foririule  déduite  de  ses  analyses  est  C^  H*  O^. 
.  La  formule  théorique  déduite  de  la  composition  du 
métagallate  d'argent  est  C^^  H^  0^ 

M.  Pelouse  se  propose  de  revenir  sur. cet  acide,  ainsi 
que  s  ur  Culmine  dans  un  procbaiii  mémoire. 

F.  B. 


^62  J  ou  AN  AL 


Suite  uux  mémoires  de  M.  le  docteur  Reighehbagh  ,  sur  les 
jnrosktiês  de  la  distillation  sèche  des  corps  organiques • 

Pieamaro. 

.  M»  le  docteur  fteich^nbach  Ç8t  parvenu  à  iac^r  cette 
jubftauce  qui  communique  ramertume  aux  produite  de 
Ja  distillatioQ  empyremnaûque  des  corps  organiques. 
.  Pour  1  obtenir  on  soumet  à  la  distillation  du  goudron 
de  bois  de  hêtre  ;  on  fractii^nne  le  produit,  el  les  portions 
qui  ont  une  pesanteur  spécifiqu<ede  i,o8o  à  1,09$  sont 
Tersées  dans  huit  parties  d'une  solution  de  potasse  d'une 
pesanteur  spécifique  d*  1,1 5  ,  et  on  opère  promptement 
le  mélange  que  l'on  abandonne  (insuite  à  lui--méme*  I)  se 
forme  d'abord  à  la  surface)  une  coucbe  d'eupione  impure 
contenant  de  la  paraffine ,  puis  la  liqueur  s'éclaircit  et  se 
remplit  au  bout  de  vingt-quatre  beutesi  de  cristaux  bril- 
lans  aiguillés  ou  lamelleux  :  on  décante  les  eaux-^^mères 
qui  ont  une  couleur  brune-noire ,  on  exprime  les  cris- 
taux qui  sont  alors  d'un  brun  clair ,  on  les  fait  dissoudre 
encore  plusieurs  fois  dans  une  solution  bouillantiB  de 
potasse,  jusqu'à  ce  que  les  eaûx-mères  soient  incolores , 
et  que  les  cristaux  aient  une  couleur  nankin.  Geux^i  sont 
alors  décomposés  par  de  lacide  phosphorique  étendu. 
La  potasse  se  combine  avec  lacide ,  et  il  se  sépare  une 
buile  limpide,  brunâtre ,  que  l'on  distille  deux  à  trois  fois 
avec  de  l'eau  aiguisée  d^une  petite  quantité  d'acide  pbos- 
pborique,  et  que  l'on  distille  ensuite  avec  précaution 
sans  aucune  addition.  S'il  fallait  Tobtenir  à  un  état  de 
pureté  extrême ,  on  ferait  cette  dernière  opération  sous 
la  macbine  pneumatique,  aussi  bien  pour  empêcher 
l'accèi  dtt  Toxigène  atmosphérique  que  pour  pouvoir  dis* 


DE    PHAEMACIE.  563 

UUer  à  une  moiodre  chaleur.  Ce  corps,  aioii  obteuu,  jouit 
des  propriétés  suivantes  : 

Il  est  presque  incolore,  limpide,  transparent (  il  a  la 
consistance  d'une  huile  un  peu  épaisse,  il  est  gras  au 
toucher,  son  odeur  est  faible,  particulière,  non  désaf^raable, 
sa  saveur  est  d'une  amertume  insupportable,  brûlante, 
*puis  fraîche  comme  celle  de  la  menthe  poivrée  :  cette 
fraîcheur  persiste  long-temps  après  que  Tamertume  a 
disparu.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  i,io  sous  une 
pression  atnàosphérique  de  o,730'»',  et  à  ao'*  ç*,  il  jouit 
d'un  pouvoir  réfringent  considérable,,  et  disperse  d'une 
manière  assez  marquée  les  rayons  lumineux,  mais  il  le 
cède  pour  ces  propriétés  à  la  créosote  et  au  carbure  de 
soufrei  C'est  le  principe  amer  de  tous  les  produits  empy-* 
reumatiques  :  M.  Aeichenbach  lui  a  donné  le  nom  de 
picamare  ( inpice  amarum). 

L'oxigène  n'exerce  pas  d'action  bien  sensible  sur  ce 
corps  à  la  température  ordinaire.  Lors  même  qu'on  l'ex- 
pose pendant  long-temps  à  l'air  il  ne  prend  qu'une  teinte 
légèrement  jaunâtre  ;  mais  soumis  a  rébullilion  à  l'air 
^  fibre,  i!  se  colore  peu'  à  peu  en  brun. 

Il  n'a  pas  d'action  même  à  la  chaleur  de  l'ébullition  sur 
Foxide  rouge  de  fer  et  le  peroxide  de  manganèse;  mais 
il  ramène  l'oxide  rouge  de  plomb  à  un  moindre  degré 
d'oxidation,  et  réduit  le  deutoxide  de  mercure  lorsqu'on 
le  fait  bouillir  avec  ces  oxides. 

Un  courant  de  chlore  gazeux  le  brunit  et  Tépaissit, 
lorsqu'on  continue  à  y  faire  passer  ce  gaz  jusqu'à  ce 
qu'il  ne  se  forine  plus  d'acide  hydrochlorique ,  on  trouve 
qu'il  s'est  produit  d'une  part  de  l'humus ,  et  de  l'autre 
une  nouvelle  substance  huileuse  qui  ne  se  dissout  plus 
dans  la  solution  de  potasse. 

Si  l'on  mélange  une  partie  de  brome  avec  quatre  par- 
ties de  picamare  9  ce  dernier  cox:p$  prend  aussitôt  une 


364  JOURNAL 

couleur  rouge-brun  foncée.  II  y  a  de  plus  dégagement 
de  vapeurs  de  brome  et  élévation  de  température. 

Il  donne  avec  Tiode  un  mélange  liquide  de  consistance 
épaisse. 

Il  dissout  le  phosphore,  le  soufre  et  le  sélénium. 

Il  se  dissout  sans  décomposition  dans  l'acide  sulfurique, 
et  ce  n'est  qu'à  une  température  élevée  (  i  So*»  c.  )  qu'il  se 
décompose.  Cette  propriété  fournit  un  moyen  de  le  se* 
parer  de  toutes  les  substances  empyreumatiques  qui  ne 
résistent  pas  à  l'acide  sulfurique  froid  ou  légèrement 
chaud,  ainsi  que  de  celles  qui  n'y  sont  pas  solubles. 

L^acide  nitrique  le  décompose  et  le  transforme  en  une 
masse  cTun  rouge*I}run  sans  qu'il  se  produise  d'acide 
oxalique. 

Il  se  dissout  facilement  dans  l'acide  acétique,  et  cette 
grande  solubilité  explique  pourquoi  l'acide  pyroligneux 
ordinaire  contient  une  assez  grande  quantité  de  picamare, 
ainsi  que  le  prouve  son  amertume. 

Ce  corps  dissout  même  à  froid  l'acide  carbazotique 
cristallisé  et  lacide  benzoïque  ;  les  acides  borique,  succi- 
nique ,  gallique  ,  oxalique  ,  racomiqué ,  tartrique ,  ci- 
trique ,  margarique ,  stéarique,  oléique,  n'y  sont  solubles 
qu'à  chaud. 

L'acide  mellitrique  cristallisé,  les  acides  molybdique, 
uriqûe,  subérique,  ne  sont  pas  attaqués  par  ce  corps 
même  à  la  chaleur  de  1  ebullition.  L'acide  hydrochlorique 
s'y  dissout  en  petite  quantité ,  à  cette  même  température 
lacide  bydriodique  y  est  légèrement  soluble  à  froid. 

Il  forme  avec  la  potasse  des  combinaisons  cristallines , 
ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut.  Les  cristaux  sont  presque 
insolubles  dans  l'alcool ,  et  Ion  peut  employer  une  petite 
quantité  de  ce  véhicule  pour  les  laver  :  un  excès  en  dé- 
composerait une  partie  et  dissoudrait  l'huile.  Etendu 
d'eau:,  l'alcool  dissout  à  la  chaleur  dé  Tébullition  une 


DE    PHARMACIE.  365 

grande  quantité  de  la  combinaison  de  picamare  et  de 
potasse  qui  s'en  sépare  par  le  refroidissement  sous  forme 
de  cristaux  blancs  brillans.  Si  la  dissolution  est  trop  sa- 
turée, la  cristallisation  n'a  pas  lieu  et  la  dissolution  reste 
à  froid  sous  forme  d'un  liquide  épais.  Les  cristaux  en- 
tièrement purs  sont  inaltérables  à  l'air  et  brillans  ;  mais , 
pour  peu  que  leur  pureté  ne  soit  pas  complète ,  ils 
prennent  peu  à  peu  une  couleur  brune  ou  bleue;  s'ils 
sont  très-impurs,  ils  deviennent  presque  bleu  indigo. 
Le  corps  bleu  qui  se  manifeste  dans  cette  coloration  sera 
décrit  à  part.  La  solution  delà  combinaison  de  picamare 
et  de  potasse  dans  l'eau  n'a  lieu  qu'avec  une  décomposi- 
tion partielle  ;  une  grande  partie  de  l'huile  est  alors  mise 
en  liberté.  L'addition  d'une  faible  solution  de  potasse 
éclaircit  la  liqueur,  une  solution  concentrée  du  même 
alcali  y  reproduit  des  cristaux.  La  combinaison  de  pica- 
mare et  de  potasse  cristallise,  il  est  vrai,  et  n'est  pas  atta- 
quée par  l'acide  carbonique  de  l'air  ;  mais  la  potasse  n'y 
est  pas  neutralisée,  et  cette  combinaison Irunit  aussitôt 
le  papier  de  curcuma  humecté.  La  soude ,  la  chaux ,  la 
baryte  et  l'ammoniaque  forment  aussi  des  combinaisons 
avec  ce  corps. 

Il  est  très-peu  soluble  dans  l'eau,  loo  parties  d'eau 
n'en  dissolvent  pas  même  une  partie.  Il  est  un  peu  plus 
soluble  dans  l'eau  bouillante ,  la  solution  n'a  d'action  ni 
sur  le  tournesol  ni  sur  le  curcuma,  il  peut  aussi  ({Jssoudre 
une  petHe  quantité  d'eau ,  20  parties  de  picamare  mêlées 
avec  une  partie  d'eau ,  donnent  un  liquide  trouble  qui 
s'éclaircit  complètement  lorsqu'on  élève  la  température 
à  90*  c. 

Il  se  dissout  en  toutes  proportions  dans  l'alcool,  l'é- 
ther  sulfuriquc,  i'éther  acétique,  l'esprit  de  bois  et  la 
créosote  ;  il  ne  dissout  pas  la  paraffine ,  l'asphalte  ni  le 
succin.  Le  camphre  artificiel  s'y  dissout  promptement  ; 
mais  la  solution  de  la  naphlhaliue ,  de  la  narcotine ,  de  la 


366  jouitMAi. 

strychnine,  de  la  cinchonine , de  la  piperioe^  de  la  bri4«» 
cine  ne  s'y  opère  qu'avec  lenleur.  La  picrotQiiine  et  la 
salicine  ne  s'y  dissolvent  que  par  rébuUition.  L'indigo* 
tine  s'y  dissout  auparavant;  mais  la  delphinine,  l'ané- 
monine,  la  vératrine,  le  tannin,  la  corthamine,  le  sucre 
de  canne,  y  sont  insolubles.  La  stéarine,  la  céline^  la 
cire  ne  s'y  dissolvent  qu'à  l'aide  de  rébullilion  et  s'en 
précipitent  par  le  refroidissement  :  il  dissout  même  .à 
froid  la  cholestérine  dclaïne,  les  huiles  d'olives  et  d'a- 
mandes, le  camphre^  l'essence  de  térébenthine,  le  baume 
deCopahu,  les  résines  et  les  matières  colorantes  ^fsi- 
neuses.  Le  caoutchouc  s'y- dissout  à  l'aide  de  la  chaleur 
et  s'en  précipite  par  le  refroidissement. 

Le  corps  n'exerce  pas  d'action  particulière  k  ^extérieur 
sur  l'organisme  vivant.  Son  amertume  extraordinaire  est 
toutefois  digne  d'attention.  De  quel  effet  peut  être  suivie 
son  administration  intérieure?  c'est  une  question  dont  la 
solution  exige  d'autres  recherches. 

Quant  à  son  appIicatioA  dans  les  arts,  pous  davops 
faire  remarquer  qu'en  raison  de  son  peu  de  volatilité,  do 
son  assez  grande  consistance  et  de  sa  faible  affinité  pour 
l'oxigène,  c'est,  après  la  paraffine,  le  principe  des  corps 
gras  retirés  du  goudron,  le  plus  susceptihle  d'être  em- 
ployé. Peut-être  pourra-t-on  s'en  servir  pour  graisser  les 
machine^  de  prix,  et  préserver  de  la  rouille  les  travaux 
d'acier  qui  sont,  comme  on  le  sait,  enveloppés  en  Angle- 
terre dans  un  papier  préparé  exprès  avec  de  vieux  câbles 
goudronnés. 

PittacaUe, 

La  découverte  de  ce  corps  est  encore  due  aux  belles 
recherches  de  M.  le  docteur  Reichenbach. 

« 

Si  h  une  solution  de  picamare  encore  impur  dans 
5o  parties  d^alcool,  ou  bien  de  l'huile  de  goudron  débar- 
rassée de  son  acide  lihre  par  de  la  potasse  liquide,  etc.j 


DE    PHàâMAGIE.  56y 

Cin  ajoute  quelques  gouttes  4'6ftu  de  Jbarytevk  liqueur 
pp€tid  tout  à  coup  «pe  très^beltê  couleur  bleue  qui  passe 
isiu  bleu  indigo  au  bout  de  einq  ihinutes.  Ce  phénomène 
est  dû  à  la  présence  d^une  noUYelle  suèstanee  bleue  par- 
ticulière pour  la  préparatîoti  de  laquelle  M*  Beicbenbach 
fera  connaître  plus  tard  le  proeédé  le  plus  convenable. 

Ce  chimiste  a  donné  à  ce  nouveau  corps  le  nom  de 
piitaculle  (de  ^^mrrot,  \a^  poix  et  ?•  «ottov,  le  beau).  Il 
possède  les  propriétés  suivante^  : 

Précipité  à  Tétat  floconneux  de  ses  dissoIutionSfOU  ob- 
tenu parleur  éyapQration,  il  se  réunit  soua  forme. d'une 
nUasse  tinctoriale  d'un  bleu  foncé  solide  et  cassante  comme 
J'indigo.  Il  prend  comme  celui-ci  par  le  frottement  un 
éclat  métallique  cuivreux ,  doQt  la  couleur  passe  suivant 
le  degré  de  pureté  au  jaunci  d'or  et  même  au  jaune  laiton 
Je  plu#  pur,  T/éclat  d0  Tor  est  si  dominant  qa'on  ne  peut 
l'obtenir  exempt  de  cet  éclat,  et  que  toutes  leis  matièrea 
sur  lesquelles  on  étend  ce  corps,  telles  que  porcelaine, 
.verre,  papier  et  toile,  sembleiU  dorées. 

'  Il  est  inodore  et  insipide,  non  volatil  ;  à  une  tempéra- 
ture élevéi^  il  se  ch^b<mde  sans  répandre  d  odeur  a«mo* 
niacale. 

Il  ne  se  dissout  pas  dans  Feau  à  proprement  parler; 
mais  il  y  est  suspendu  dans  un  état  de  ténuité  tel  que  la 
liqueur  qui  passe  à  travers  le  filtre  est  bleue,  et  limpide  ; 
mais  ail  bout  de  quelques  jours  la  matière  colorante  ae 
déposé  sous  forme  de  flocons  d'un  violet  foncé,  et  l'eau 
qui  surnage  est  incolore.  Ce  corps  est  sans  action  sur  le 
tournesol  et  sur  le  curetima.  U  est  inaltérable  par  Vair 
et  par  la  luniière.  Il  se  dissout  à  froid  et  sans  décomposi^ 
Uondans  l'acide  sulfurique  légèr^nent  étendu,  et  dans 
.1  acide  Ljfdrochlo^ue  l'acide  nitrique  le  décompose* 
L'acide  acétique  le  di#iout  en  graode  quantité;  la  sol«f- 
tion  acide,  est  rouge  aurore,  et  elle  re|>reiid  une  très4»eUe 
GODlew  bleue  pw  l'additioo  d'im  eMès  d'aloalis;  G^  oorps 


568  JOURNAL 

«st  9  suivant  M.  Keichenbach,  un  réaietif  encore  plus  sen* 
sible  que  Je  tournesol  à  l'action  des  acides  et  des  alcalis. 

Il  est  insoluble  danç  les  alcalis;  ces  corps  le  précipitent 
de  ses  dissolutions  sous  forme  de  flocons ,  qui ,  vus  au 
microscope,  ont  l'aspect  d'aiguilles  fines. 

L'alcool,  l'étber  et  l'eupione  ne  le  dissolvent  pas.  Il 
donne,  avec  l'acétate  de  plomb,  Thydrocblorate  d'étain, 
le  sulfate  de  cuivre  ammoniacal ,  l'acétate  d'alumine,  une 
belle  couleur  bleue  foncée  tirant  sur  le  violet;  il  se  fiice 
-très-bien  sur  la  toile  et  sur  le  coton,  à  l'aidé  de  l'acétate 
d'alumine  et  de  l'hydrocfalorate  d'étain,  et  leur  com- 
munique une  couleur  bleue  solide  qui  supporte  parfai- 
tement le  contact  de  la  lumière,  de  l'eau,  du  savon,  de 
l'ammoniaque  et  du  vin.  lia  découverte  de  ce  corps  fait 
donc  espérer,  sous  le  rapport  industriel ,  des  avantages 
d'une  grande  importance  pour  l'Europe  qui  ne  produit 
pas  d'indigo.  .  '      -.  Vallît, 

Extrait  d'une  lettre  adressée  h  MM.  les  Jtédacteurs  du 
Journal  de  Pharmacie ,  par  M.  Germain  ,  pharmacien 
à  Féoamp. 

Dans  ma  dernière,  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  annoncer 
que  je  vous  ferais  connaître  très-incessamment  le  véri- 
table auteur  de  la  préparation  du  suc  de  groseilles  par 
les  cerises. 

Ce  fut  M.  Tancoigne,  pharmacien  à  Paris,  rue  des 
Boucheries-Saint-Germain ,  qui  je  crois  était  neveu  et 
élève  de  Bayen  »  qui  le  premier  se  servit  des  cerises 
pour  coaguler  le  moût  de  groseilles  et  faciliter  la  dépu- 
ration de  son  suc,  d'une  manière  plus  prompte  et  plus 
régulière  que  par  la  fermentation.  M.  Tancoigne  en  fit 
part  à  M.  Néret^  pharmacien,  rue  Saint-Honoré ^  et  h 


DE    PfiAABfAÇIE.  369 

M.  Gûdatd  ,  aussi  pharmacien ,    rue  Gaumartia ,  tous 
trois  suivirent  son.  procédé  en  1800,  et  bientôt   leurs  ' 
élèves  le  répandirent  dans   Paris  et   chez  1  étranger, 
plusieurs   d'entre    eux   ayant    élé  commissionnés  pour 
les  armées  et  en.  ayant  suivi  les  mouvemens  ;  il  est 
donc  assez  .extraordinaire  que  M.  Roi,  pharmacien  à 
Mirecourt  {Journ.  de  Pharm. ,  tom.  XIII ,  pag.  SgS  ) ,  en 
ait  réclamé  la  priorité  en  faveur  de  M.  Langlois ,  pbar« 
macieUf  rue  du  Temple ^  sur  M^   Piel  des  Ruisseaux, 
pharmacien  à  Versailles.^  d'autant  plus  que  celui-ci,  loin 
de  se  l'approprier,  disait  au  œntraire  ,  page  258.  du  même 
volume,  au  sujet  de  ses  observations  sur  le  procédé  de 
M*  Robinet.,  qu'il  pensait  que   tous,  les  pharmaciens 
connaissaient  la  recette qail  publiait ,  et  que  M.  Langlois 
se  soit  tu  en  cette  drconstance:  il  n'est,  pas  moins  étrange 
que  M,  Waflard  {Journ»  de  Pharm, ,  tom.  IX,  pag.  6^4)9 
dopne  comme  nouveau ,  l'emploi  des  cerises  pour  la  pré- 
paration du 'SUC  de  framboises ,  puisqu'il  a  la  même  ori- 
gine que  pour  celle  .du  ^uc  de  groseilles ,  en  ce  que 
M.  Taticoigne  fut  immédiatement  conduit  a  se.servir  aussi 
des  cerises  pour  le  moût  de  framboises. 
.   Le  procédé  de  i/L  Tancoigne  consistait  à  écraser  en- 
semble avec  les  mains ,  dans  une  terrine  non  reraissée, 
cinq  parties  de  groseilles  avec  leurs  rafles,  ou  quatre  par- 
ties de  framboises  et  une  partie  de  cerises ,  dites  à  courtes 
queues ,  mondées  seulement  de  leurs  queues ,  et  dans  le 
seul  but  de  les  faire  sécher  en  ce  qu'îles  sont  quelquefois 
demandées  comime  apéritives;.à  abandonner  le  moût  du 
matin  au  soir  dans  un  lieu  où  la  température  n'excède 
pas.  dix  degrés  Réaumur;  à  couper  la  masse  qni  en  ré« 
suite  en  cinq  ou  sis  morceaux  au  plus ,  avec  une  écu- 
iQpire,à  la  mettre  égoutter  avec  précaution  du  soir  au 
matin  sur  uàai  tamis  posé  sur  une  autre  terrine  de  grès , 
et  à  y  faire  fondre  sur  un  feu  doux,  pour>  en  faire  du 
wop^  une^livre  ds  sucre  par  chaque  neuf  t>nces  de  suo 


5yO  JOUtlTAl. 

obtenu ,  enfin  à  passer  le  sirop  refroidi  par  un  blanchetr 
-     Ce  mode  de  préparation  leur  parut  d'autant  plue  avan-» 
tageuv,  qu'il  est  pnompt,  qu'il  fournit  constamment  un 
sirop  d'un  beau  roii|pe ,  irès«4impide ,  quoique  le  sùù  n'ait 
pas  été  filtré  ,  d*une  saveur  et  d'une  odeur  de  gro^itles 
très^-fortes ,  tandis  que ,  par  la  fermetttatiOD ,  l'opération 
est  plus  bu  moins  longue,  selon  la  température  à  laquelle 
on  eipose  le  moût  de  groseilles,  leur  acidité,  qui  peut 
dépendre  ou  de  leur  nature  ou  du  degré  de  leur  maturité, 
et  la  falicilé>avec  laquelle  on  parvient  à  filtrer  leur  sue, 
circonstances  qui  font  varier  ttk  couleur  depuis  le  reuge 
fcncé  jusqu'au  violet  ^t  détruisent  plus  ou  moins  sebsi-* 
blement  la  saveur  et  l'odeur  de  ee  fruit;  îMeur  parut 
turtoiit  fort  commode  pour  la  préparation  du  sirop  de 
framboises ,  qui,  selon  la  méthode  appliquée  au  sirop  do 
mûres  y  est  toujoui^  plus  ou  moins  gélatineux  ;  maié  le 
procédé  de  M.  Tansoigne  donne  souvent  lieu  à  un  grand 
inconvénient,  c'est  celui  de  procurer  un  sirop  qui,  quatre 
on  cinq  mois  après*  sa  préparation  et  quelquefois  m£me 
plus  tôt  y  se  prend  plus  ou  moins  en  masse  selon  -les  an-» 
nées,  dans  les  bouteilles,  d'abord  au  fond  et  de  plus  en 
pins  jusqu'à  environ  les  deux  tiers  du  verre  dans  le  âinop 
de  groseilles,  et  souvent  plus  encore  dans  lé  simp  dé 
framboisca.  En  ayant  cau^é  il  y  a  quelques  années  avec^ 
M.  Teruau^  pharmacien,  rue  Saint- Louis,  au  Marais ^ 
qui  a  demeuré  chez  moi,  il  m'assura  que  si  je  faisais" 
boUiiUr  un  instant  mon  sirop  de  groseilles ,  cet  àtfùideat 
ne  se  renouvellerait  plus  ;  en  efiet ,  dépens  que  j'ai  suivi 
son  avis,  et  que  poUr  cette  raison  j'emplcMé  diis  once!» 
de  suc  au  lieu  de  lieuf  par  livro^de  sucre ,  monsittcip  d^ 
groseilles  se  conserve  très-bien  et  a  toutes  les  propriétés 
de  celui  que  je  préparais  par  simple  solution,  et  je  né 
doute  nullement  qu'il  en  serait  de  même  du  airop  dé 
framboises}  mais  je  ne  m'en  suis  point  assuré^  en  ce  qu# 
ce  isirop  est  entièrem«nt  abandonné  dans  notre  oontré^r 


DB    PltAftMâ^IE.  571 

et  qa'ùn  n'y  oonieiHe  plus  que  le  sirop  de  vinaigré 
framboise ,  qui ,  comme  le  sirop  simple  de  vinaigre ,  ne 
s'aUère  jamais. 

M.  Tancoigne  connaissait  bien  aussi  ce  qui  dt  passait 
dansces  siropsde groseilles  et  deframboises  ;  il  savait  qu'on 
pouvait  par  la  chaleur  leur  rendre  leur  première  fluidité , 
et  qu'ils  la  perdaient  bientôt  de  nouveau;  aussi  était- il 
parvenu  à  éloigner  ce  second  inconvénient  en  y  ajoutant 
une  once  d*eau  par  boiiteille  avant  de  les  faire  fondre; 
mais  ces  sirops,  ainsi  raccommodés,  ont  perdu  la  majeure 
partie  des  qualités  qui  leur  donnent  une  si  grande  supé- 
riorité sur  ceux  préparés  par  la  fermentation  et  par  le 
procédé  employé  pour  le  sirop  de  mûres  et  encore  plus  si 
on  s'est  servi  de  suc  de  citron  au  lieu  d'eau,  notamment 
sens  le  rapport  de  leur  couleur. 

Quelle  influence  l'ébullition  exerce-t-elle  sur  le  sirop 
de  groseilles?  Je  ne  peux  mieux  l'expliquer  qu'en  ren^ 
voyant  à  la  page  44  ^^  cinquième  volume  du  Journal  de 
Pharmacie,  et  en  appliquant  à  son  sujet  les  conclusions 
de  M.  Cadet  à  1  égard  de  la  diilérence  qui  existe  entre  U 
limonade  faite  à  chaud  et  celle  préparée  à  froid,  et  quant 
à  l'altération  du  sucre  dans  les  sirops  d'acides  végétaux^ 
aux  réflexions  de  M.  Magnes ,  pharmacien  à  Toulouse 
(  Bulletin  de  Pharmacie,  tome  I''.^  pag^  4^^)  >  ^^^  obser> 
vations  de  M.  Pluquet  {Idem,  tom.  III,  pag.  38o);  et 
au  compte  rendu  de  la  séance  du  a5  juillet  1829,  de 
l'Académie  royale  de  médecine,  pendant  laquelle  M.  Che- 
vallier trouva  l'occasion  de  fixer  l'attention  de  cette  com- 
pagnie sur  les  sirops  acides  faits  par  simple  solution 
{Joam,  de  Pharm.  ^  tom.  XV,  p.ng.  47^);  et  à  cettç 
occasion  je  dirai  encore  qu'autrefois  je  préparais  moQ 
sinip  tartarique  par  le  simple  mélange  d'une  solution 
d'acide  avec  du  sirop  de  sucre  cuit  exprès,  comme  l'in- 
âiQu«nt  te  Formulaire  des  hôpitaux  militaires  et  le  Code 
pl^rmf^çeutiquejdto  bâfntaux  oivilsy  deM.  Parmentier,  et 


37^  :  JOURNAL 

qu'il  se  prenait  également  en  masee  s'il  n'était  prompte^ 
ment  écoulé  ;  mais,  que  depuis  que  je  fais  bouillir  lé  m6«* 
lange  quelques  momens,  il  se  conserve  aussi  très^bien, 
ce  qui  me  fait  présager  que,  par  rébullition,  on  peut 
prévenir  que  les  sirops  d acides  végétaux  ne  s'altèrent, 
ou  du  moins ,  prolonger  leur  conservation. 

Si  je  ne  vous  ai  point  entretenu  dans  le  temps  de  toud 
ces  faits ,  e  est  que  je  les  considérais  à  peu  près  sans 
objet,  le  procédé  de  M«  Waflard  m'a  seul  déterminé  à 
vous  les  communiquer. 

Je  suis  surpris  que  vous  n'ayez  eu  aucun  égard  aux 
différentes  lettres  que  j'ai  eu  Thonneur  de  vous  adresser, 
au  sujet  des  observations  de  MM.  Soubeiran  et  Yevie, 
3ur  mon  mémoire  relatif  au  sirop  d'orgeat,  puisqu'il  est 
vrai  quelles  n'ont  eu  daulres  causes  qu'une  erreur  de 
.ponctuation  qu'ils  auraient  dut  corriger  d'eux-mêmes,  en 
ce  quil  est  évident  que  ces  mots  ^par  une  légère  torsion , 
n'ont  aucun  sens  dans  la  phrase  où  ils  ont  été  placés ,  et 
qu'ils  appartiennent  à  celle  qui  suit.  Je  tenais  A  autant 
plus  aux  explications  queje  vous  ai  données ,  que  M.  Vevie 
m'a  accusé  d'avoir  annoncé  des  faits  inexacts,  tandis  au 
contraire  qu'ils  sont  le  résultat  d'une  longue  expérience* 

Sur  ^existence  de  Vamyris  balsamiféra  en  Egypte. 

X^otç  extraite  de  rallemand  et  commani^aée  par  M.  Charles  Martiks. 

On  trouve  dans  le  Traité  sur  le  baume  de  la  Mecque^  du 
médecin  arabe  Âbdallatif ,  traduit  de  l'arabe  par  le  doc* 
leur  Soniheimer,  la  preuve  que  l'amyris  balsamiféra  a 
existé  en  Egypte. 

Ce  traité,  écrit  par  un  médecin  de  Bagdad  à  la  fin  dtt 
sixième  siècle  de  l'èxe  mahométane  /est  extrait d'^ufl^om- 


1 


DB    PHARMACIE.  $75 

pendâum  sur  les  productions  remarquables  de  TEgypte/ 
L'arbrisseau^  dit  l'auteur,  qui  fournit  lebaume  delà  Mecque 
{et  gui  est  connu  sous  le  nom  d^jimyris  opobalsanmm) , 
croissait  autrefois  en  Egypte,  maîn tenant  on  n'en  trouve 
plus  qu'un  seul  cbamp  de  i4  arpens  entourés  d'un  mur, 
près  d'Ain schem.  L'arbuste  s  élève  à  trois  ou  quatre  pieds 
envffon  ;  lorsque  l'on  mâche  l'écorce ,  on  sent  un  goût  et 
une  odeur  agréables  dans  rintérieur  de  la  bouch^e^  On  ras<- 
semble  le  baume  en  faisant  des  incisions  à  la  tige  avec  des 
cailloux  trancbans,  de  manière  à  enlever  l'écorce  superfi* 
cielle  et  à  fendre  seulement  la  plus  interne.  Lorsque 
l'écoulement  commence  à  se  faire,  on  recueille  les  larmes 
avec  le  doigt,  et  on  les  rassemble  dans  une  corne  creuse, 
dont  le  contenu  est  ensuite  versé  dans  un  vase  de  terre. 
L'abondance  de  la  récolte  est  en  raison  de  celle  de  l''iiu- 
jnidité  contenue  dans  l'air.  La  quantitéobtenue  dans  l'année 
596  fut  de 4o  livres  environ.  Après  la  récolte,  on  enterreles 
flacons  pleins debaume, Fannéesuivanteonles expose £^uêO"> 
leil,  et  on  décante  l'huile  qui  s'e^t  amassée  à  la  surface;  cette 
huile  constitue  enviiTon  un  dixième  de  la  quantité  de  baume 

recueillie.il  résuite  decepassage,quelebaumedelaMecque 
se  trouvait  autrefois  en  Egypte;  ce  fait  est  confirmé  par 
l'historien  arabe Makrisy  etparMandevillé  qui  visita  l'E- 
gypte en  i335,  et  décrivit  minutieusement  les  Amyris  qu'il 
avait  Qbèervés  dans  le  voisinage  du  Caire  ;  le  dernier  pied 
a  été  détruit,  suivant  Niebubr,-  par  une  inondation  du 
Nil  en  1 6 1 5 .  (  Annales  de  Hecker ,  nov.  1 833 .  ) 

EXTRAITS  pu  BULLETIN  DE  THÉRAPEUTIQUE. 

Par   M.  O.  Henry. 

Dans  le$  der^iiers  numéros  du  Joum*  de  Thèrapeu" 
tique  ^  dont  l'utilité  et  le  succès  sont  chaque  jour  mieux 
appréciés,  nous  avons  rencontré  les  articles  suivans  que 

XX*.  Anné^.'^Juin  i834»  •  ^^ 


f  374  JOCRNAL 


nous  indiquons  comme  les  plus  capables  «notéresser  bob 
lecteurs. 

Emploi  du  goudron  et  de   la  suie  dant  quelques 

affections^ 

Depuis  la  découverte  de  la  créosote,  on  a  eu  recours 
à  l'administra tion  de  plusieurs  substances  où  cette  ma- 
tière existe  ou  peut  exister  ;  ainsi  le  goudron  a  d  abord 
donné  à  M.  Duchesne  Duparc  l'idée^de  revenir  à  Tusaîçe 
reconnu  si  efficace  par  les  Egyptiens  et  par  les  babilnns 
du  Holstein,  du  goudron  contre  la  gale.  Des  essais  variés 
et  nombreux  Vont  conduit  k  voir  combien  il  peut  ofirir 
d'avantages  dans  le  traitement  de  cette  dermatose ,  soit 
par  la  promptitude  et  l'efficacité  de  ses  effets,  soit  par  le 
prix  modique  qui  met  le  médicament  à  la  portée  de  la 
classe  indigente  aiiectée  presque  exclusivement  de  cette 
maladie.  M.  Duparc  a  yu  qu'une  pommade  faite  avec 
deux  gros  de  goudron  par  once  de  graisse^  et  employée  en 
frictions  sur  les  parties  atteintes  de  la  gale,  fait  cesser 
promptement  les  démangeaisons  et  amène  une  guérison 
très-prompte.  Il  a  agi  sur  un  très-grand  nombre  de  ma- 
lades en  comparant  les  autres  modes  ordinairement  mis 
en  pratique,  et  il  a  été  conduit  à  conclure  qu'en  se  ser-* 
vant  de  cette  pommade  chaque  jour  et  aux  doses  conve- 
nables (  une  demi-once  par  deux  frictions  matin. et  soir, 
combinées  avec  un  bain  sulfureux  ou  alcalin  de  jour  à 
l'autre  ) ,  on  guérit  presque  constamment  la  gale  en  moins 
de  dix  jours,  tandis  que  les  autres  traitemens  exigent  dé 
quinze  à  vingt  jours. 

La  suie  a  été  préconisée  aussi  comme  succédanée  de 
la  créosote  contre.  les  dîirlres  invétérées»  la  teigne,  les 
ulcères  de  mauvais  caractères,  etc.  D'abord  en  lotion  sou$ 
forme  de  décoction  {a{^ec  eau  Ibj  ,  suie  *! poignées  ,  après 
ébullition  d'une  demi-lieure,  on  passe  avec  expression  )• 
Le  liquide  sert  à  laver  troi^  et  quatre  fois  par  jour  les 
dartres  et  les  teignes  dont  on  a  (ait  tomber  les  croûtes  à 
l'aide  de  cataplasmes  ;  on  en  imbibe  aussi  des  plumaceaux 
de  charpie  en  fomentations. continues,  ou  bien  on  l'em- 
ploie en  injection  dans  les  fistules  invétérées.  Dans  l'in- 
tervalle on  opère  quelques  frictions  avec  la  pommade 
suivante  t  ,  ' 

Axonge.   ......      gif 

Suie.    •    .    4 Sij 


DE    PHXRMÀGIB.  BjS 

'   M.  Caron  DayiHards  à  fait  aussi  un  emploi  Irès-dTan- 
tageux  de  la  suie  dans  quelques  maladies  des  jeux. 

Tantôt  en  insufflant  cette  substance  pure  ou  unie  au 
sucre  candi ,  tantôt  en  l'associant  au  beurre  sous  forme 
d'une  pommade  qui  ne  le  cède  en  rien  à  celle  de  Désault. 

Il  rappelle  ïe  collyre  suivant  qu'il  a  administré  avec 
succès f  ainsi  que  M.  Baudeloque  dans  les  opbtbalmies 
scrophuleuses  ,  savoir  :  suie  %  ij  faites  dissoudre  dans  eau 
houillante  et  év^aporez  à  siccité  le  liquide  après filtration. 
Le  résida. sec  et  luisant  est  ensuite  dissout  à  chaud  dans 
du  ^i/ Migre  fort  a^ec  addition  de  2^  grains  d* extrait  de 
roses  de  Provins  pour  12  onces  de  liquide.  Quelques 
gouttes  de  ce  mélange  dans  un  verre  d'eau  constituent  le 
collyre.  EnCn ^  pour  dissiper  les  t<iies  de  la  cornée,  le 
inéme  médecin  conseille  Tusase  de  la  teinture  suivante  : 

Opium  %  i  j ,  clous  de  girofles  t  ij  ,  suie  la^^éa  3  i v ,  eau 
d^  cannelle  g  viij  y,  alcool  %  i  v ,  tenez  en  digestion  pendant 
cinq  jours,  passez  et  filtrez,  après  expression.  Pour  en  faire 
usage  on  toujche  les  granulations  de  la  cornée  avec  un 
|ûnceau  très-fin  imbibé  de  cette  liqueur* 

De  la  mannite. 


La  mannite,  principe  cristallisable  de  la  manne,  avait  été 
déjà  l'objet  de  quelques  essais  dans  le  but  de  remplacer 
Tusage  de  cette  dernière  substance,  dont  la  saveur  nauséa- 
bonde est  três-désngréable  pour  ceux  qui  fa  prennent  | 
mais  Tes  résultats  n'avaient  pas  été  très-avantageux. 

Depuis  peu  M.  Martin  Solon  a  administré  la  mannite 
avec  succès  ;  à  la  dose  d'une  à  deux  onces  dissoutes  dans 
deux  ou  quatre  d'eau  bouillante,,  l'a  aromatisée  convena- 
blement. Il  pense  que  Ta  saveur  fraîche  agréable  de  ce 
purgatif  offrira  Je  grands  avantages  dans  son  emploi,  si 
ses  effets  se  confirment  par  de  nouvelles  tentatives,  car 
cette  substance  ne  parait  pas  produire  d'irritation  sur  le 
canal  intestinal;  de  plus  les  travaux  de  M.  Payen  ayant 
démontré  dans  la  racine  de  céleri-rave  l'existence  de  la 

(i)  Le  procédé  à  l'aide  daquel  on  l'obtient ,  consiste  à  râper  la  racine , 
è-en  cipyiiner  le  sac,  qui,  chauffé ,  laisse  coag^uler  une  matière  abon* 
dante  ;  puis  à  concentrer  en  sirop  la  liqueur  filtrée  sur  du  charbon 
animal  ;  celle-ci  ne  tarde  pas  à  se  prendre  en  une  masse  cristalline  for*- 
néa  de  manoitei  et  qu^in  seul  traitement  suflit  pour  purider. 


I 


376         *  JOU&NÀI^ 

xnaBQile  dans  la  proportion  de  6  à  7  pour  100,  et  d'une 
«extraction  facile ,  il  est  à  espérer  que  ce  principe  orga- 
nique deviendra  un  objet  intéressant  à  isoler  et  a  appli- 
quer dans  la  thérapeutique. 

Des  préparations  de  colchique. 

Les  bulbes  et  quelquefois  les  semences  du  colchique 
{colchicum  autumnale ,  L.  )  fait  la  base  de  divers  composés 
médicamenteux ,  qui  sont  doués  d'une  énergie  assez 
grande  pour  mériter  beaucoup  d'attention  de  la  part  de 
ceux  qui  les  emploient.  On  sait  que  ce  sont  ces  bulbes 
qui ,  avec  l'alcool  (  2  parties  de  bulbes  frais  et  4  d'alcool 
Qstituent  Veau  médicinale  d*Husson  ,  si  vantée 


à  36),  coni 

]pend;int  plusieurs  années.  Malheureusement  les  recettes 
publiées  pour  la  préparation  du  vin  de  colchique,  de 
l'oximel  ^  etc. ,  soit  par  l'ancien  et  le  nouveau  Codex,  soit 
))ar  difiérens  formulaires  ,  sont  très-peu  conformes ,  ce 
qui  rend  l'usage  de  ces  composés  incertain  et  fort  varia- 
ble; de  plus,  les  bulbes  ae  colchique  sont  trè^-sujets 
aussi  à  dillérer  de  propriétés  suivant  l'époque  où  on  les 
récolte  (1).  On  ne  peut  même  pas  bien  réellement  pré- 
ciser à  quel  temps  de  Tannée  on  doit  faire  cette  récolte, 
et  l'on  dit  seulement  que  c'est  à  peu  près  au  mois  d'août, 
quand  la  bulbe  est  en  pleine  vigueur.  En  se  fondant  sur 
les  derniers  travaux  de  MM.  Geiger  et  Lesse,  qui  attri- 
buent ses  principes  du  colchique  à  un  principe  cristalli- 
èable  un  peu  différent  de  la  vératrine ,  qu'ils  ont  noinnie 
colchicine^  on  serait  sans  doute,  au  moins  dans  cette  cif" 
constance^ienié  de  remplacer  les  préparations  de  colchique 
par  des  quantités  déterminées  de  ce  principe  organique 
(lorsqu'on  en  aura  bien  constaté  les  propriétés  médicales), 
associé  ou  non  à  quelque  substance  gommeuse  ou  autre 
capable  d'imiter  celles  qui  raccompagnent  dans  le  végétal. 
Nous  adoptons  bien  certainement,  dans  la  majeure  partie 
des  cas ,  les  opinions  judicieuses  de  M.  Polydore  Boullay, 
sur  le  datiger  de  changer  les  formules  pharmaceutiques, 
et  ces  opinions  sont  dirigées  dans  un  trop  bon  esprit  pour 
n'être  pas  généralement  appréciées  ;  mais  nous  pensons 
que  l'usage  de  certains  principes  actifs,  isolés  des  vége- 

(1)  Il  en  est  sans  doute  de  même  pour  d'autres  bulbes  également 
us 'tés. 


DE    PHARMACIE.  3^7 

i^a%  jtctifs ,  oQre  ausai  de  très-grands  ayântagés ,  car  ie 
plus  ordinairement  ils  représentent  les  propriétés  les 
plus  tranchées,  des  substances  d'oà  on  les  a  extnaits ,  et 
il  est  facile,  par  des  ingrédiens  mixtes,  d'en^.pojodifiei:  ou» 
atténuer  les  effets.  On  est  du  moins  touîours  certain 
d'agir  sur  des  quantités  précises,  et  sur  des  composés 
identiques,  ce  qui  n'a  pas  souvent  lieu,  non-seulement 
avec  le  colchique,  mais  avec  beaucoup  d'autres  racines, 
écorces ,  semences ,  etc. ,  dont  la  composition  ou  les  pro- 
portions peuvent  varier  suivant  la  récolte.  Tannée,  et 
aussi  par  les  mélanges  coupables  du  commerce,  qu'on  ne 
reconnaît  pas  toujours  bien.  Knfin  le  mode  d'adminîstrà«> 
tiou  est  encore  favorisé  dans  ces  cas  par  la  facilité  de 
concentrer  sous  un  très-petit  volume  les  principes  actifs 
qui  sont  la  base  d'un  composé  pharmaceutique. 

Sur  l'emploi  de  [huile  de  morue. 

• 
L'huile  de  foie  de  morne  (oleum  jecoris  aselli)^  em- 
ployée anciennement  en  médecine  dans  certains  pays ,  a 
été  remise  en  pratique  avec  un  grand  succès  contre  plu- 
sieurs afi'ections  rhumatismales  chroniques,  et  pour  dé- 
truire aussi  les  lombrics  et  les  vers  ascarides.  Cette  huile 
s^obtient  par  trois  modes,  qui  donnent  des  produits  plus 
ou  moins  purs.  Le  premier  consiste  à  exposer  aux  rayons 
du  soleil  les  foies  des  morues  entassés  dans  des  cuves  ; 
il  en  sort  un  liquide  fluide  jaunâtre  (  huile  de  morue 
limpide  blanche)  destiné  pour  Tusagé  interne  ;  puis  quand 
les  foiçs  sont  restés  plus  long-temps,  ils  éprouvent  une 
sorte  de  putréfaction  et  fournissent  un  second  produit 
d'huile  limpide  brune;  enfla  en  les  chauffant  dans  une 
marmite  de  fonte,  on  retire  un  dernier  liquide  huileux 
encore  plus  coloré  et  visqueux. 

TJhuile  de  morue  est  administrée  à  l'intérieur,  soit 
seule ,  soit  mieux  dans  un  quart  de  verre  d'émulsiôn ,  et 
à  la  dose  de  deux  ou  trois  cuillerées  à  bouche  par  jour 
our  les  adultes ,  et  de  deux  ou  trois  cuillerées  à  cûfé  pour 
es  enfans.  A  l'extérieur  elle  s'emploie  en  frictions,  soit 
pure,  soit  unie  à  Téther  ou  combinée  à  l'ammoninque. 
Pour  détruire  les  ascarides  et  les  lombrics,  il  faut  la 
prendre  aussi  en  lavemens.  M.  Caron  du  Villars,  auteur 
de  cet  article,  cinnonce  que  ce  médicament  qu'il  regarde 


r. 


378  JOUINÂL 

comme  très -précieux  quoique  désagréttBle,  n'a  jamais 
causé  d'altérations  dans  les  fonctions  dig^estires  mém^ 
lorsqu'il,  a  été  pris  à  des  doses  assez  considérables. 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL. 

De  la  séance  de  la  Société  de  Pharmacie ,  6  mai  1 834. 

PRESIDENCE    DE    M.     CEEREAV. 

La  correspondance  imprimée  et  manuscrite  comprend  r 
deux  numéros  des  mémoires  de  la  société  industrielle 
de  Mulhausen;  plusieurs  numéros  d'un  nouveau  journal 
intitulé,  TEcho  du  monde  savant;  la  Gazette  eccleclique 
de  Vérone;  le  Journal  de  Pharmacie;,  un  mémoire  de 
M.  Mnlaguti  sur  divers  composés  de  tungstène.. 

M.  Robiquet  lit  une  lettre  de  M.  W.  Grégory,  d'Edîn- 
bourg ,  sur  plusieurs  combustions  très  -  remarquables  ^ 
auxquelles  donnent  lieu  un  grand  nombre  de  corps 
chauiïés  dans  une  atmosphère  de  gaz  oléfiant ,  et  un. 
particulier  sur  le  perchlorure  de  chrome. 

La  lettre  de  M.  Grégory  est  renvoyée  au  Bulletin. 

M.  Vée  lit,  au  nom  de  M.  Boget  et  au  sien,  un  rapport 
nnn  favorable  sur  le  sparadrapier  soumis  par  M.  Chariot 
au  jugement  de  la  Société. 

M.  Guibourt  dépose  sur  le  bureau  un  grand  nombre 
d  échantillons  de  produits  naturels  rapportés  de  Guali- 
mala  par  M.  Bazire,  négociant  français,  établi  dans  cei 
pays. 

M.  Guibourt  est  prié  par  la  Société  de  publier  dans  le 
Bulletin  les  observations  qu'il  a  faites  sur  ces  médi* 
camens.  ^ 

M.  Bazire,présent  à  la  séance^  est  invité  par  M.  le  pré- 
sident à  signer  la  feuille  de  présence.  A  la  demande 
de  M.  Bussy  et  de  plusieurs  autres  membres,  il  commu- 
nique quelques  renseigneniens  curieux  sur  les  cochenilles^ 
et  en  particulier  sur  la  cochenille  noire. 

M.Blôndeau  appelle  l'attention  de  la  Société  sur  le  fait 
suivant  :  ayant  préparé  de  Toxide  d'antimoine  par  le  pro- 
cédé du  Codex  5  qui  consiste  à  projeter  par  portions  dans 
un  creuset  rougi  au  feu ,  un  mélange  de  parties  égales 
denilre  et  d'antimoine,  l'opération  a  suivi  une  marche 
régulière;  mais  qu'ayant  fait  une  nouvelle  dose  doxide 


DE     PHARMACIE.  5jg 

par  la  méthode  décrite  dans  la  Pharmacopée  de  MM.  Henry 
et  Gaibourt,  d'après  laquelle  la  proportion  de  nitre  est 
a0ginentée  et  le  mélange  est  chauSé  tout  à  la  fois  dans  uur 
creuset  au  lieu  d  y  être  projeté  par  parties,  il  a  obtenu 
un  culot  d'antimoine. 

M.  Soubeiran  dit  qu'il  a  vu  plusieurs  fois  cette  sépa- 
ration d'anlimoiiie  métallique  s'eiïectuer,  même  en  sui*. 
Tant  le  procédé  du  Codex ,  et  qu'elle  lui  parait  être 
expliquée  par  lobservation  déjà  anciennement  faite ,  qu'à, 
une  haute  température  la  <:ombinaison  d'oxide  d'anti<% 
moine  et  de  potasse  est  changée  en  antimoniate  et  ea 
antimoine  métallique»  i 

M.  Robiquet  pense  au  contraire  qfxe  la  séparatioa 
d'antimoine  provient  de  ce  qu  une  partie  d'antimoine 
entre  en  fusion,  et  échappe  à  l'action  du  nitre  en  raison 
de  sa  pesanteur  spécifique  qui  lui  fait  gagner  le  fond  du 
creuset.  Il  croit  que  la  proportion  de  parties  égales  de 
nitre  est  trop  faible  pour  attaquer  complètement  Tanti'- 
moine,  et  qu'il  a  toujours  soin  de  l'augmenter.  Il  recon-^ 
xiait  d  ailleurs  que  d'autres  circonstances ,  comme  la  con-» 
duite  du  feu  ou  son  degré  d*intensité  et  plusieurs  autres 
causes ,  peuvent  avoir  une  influence  marquée  sur  les  ré-^ 
ftullats. 

M.  Soubeiran  ajoute  que,  dans  la  méthode  de  MM. 
Henry  et  Guibourt,  il  croit  possible  et  même  très-pro-» 
bable  qu'une  partie  d'antimoine  se  sépare  par  le  seul 
effet  de  sa  densité ,  ce  qui  doit  arriver  plus  aifficilemeni 
quand  on  projette  peu  à  peu  le  mélange  des  deux  ma- 
tières, mais  il  ne  Saurait  partager  l'opinion  de  M.  Robi- 
quet sur  l'augmentation  de  la  quantité  de  nitre.  Il  rappelle 
que  d'après  les  expériences  faites  anciennement  sur  le 
même  sujet  par  M.  Berzéiius,  la  nature  de  l'oxi de  d'anti- 
moine ch.inge  avec  la  quantité  de  nitre  dont  (m  s'est  servi, 
que  l'bxide  blanc  d'antimoine  par  le  procédé  du  Codex 
n'est  guères  qu'un  composé  de  proloxide  d  antimoine  et  de 
potassé  ;:  tandis  qu^  si  lenitre  est  en  plus  forte  porportion, 
il  se  fait  de  l'antimonile  et  de  rcinlimoniale  de  potasse* 
Il  fait  observer  que  l'oxide  d'antimoine  préparé  par  les 
pharmaciens,  suivant  le  procédé  du  Codex ,  est  un  médi- 
cament différent  de  celui  que  Ton  obtiendrait  en  forçant 
la  dose  de  nitre  et  qu'en  conséquence  il  faut  s'en  tenir  à 
la  formule  légale»     - 


38o  JOURNAL    DE    PHARMACIE. 

M.  Robinet  fait  remarquer  que  si  le  procédé  du  Codex 
peut  donner  un  médicament  vahabl<e  dans  sa  composition^ 
il  vaut  mieux  alors  recourir  à  la  méthode  qui  le  flqioiie 
constamment  le  même,  et  que  d'ailleurs  rien  ne  prouvie 
que  le  produit  en  serait  moins  efficace. 

M.  Soubeiran  répond  que  des  expériences  nombreuses 
ont  été  faites  à  ce  sujet ,  et  qu'elles  ne  sont  nullement  en 
harmonie  avec  la  manière  de  voir  de  M.  Robinet.  Il  dit  qu'il 
a  préparé  séparément  pour  M.  Trousseau,  chargé  d'un  ser- 
vice de  médecine  à  l'Hôtel-Dieu,  tous  les  composés  que  Ton 
peut  supposer  exister  dans  lantimoine  diaphorétique 
quelque  variation  que  l'on  puisse  introduire  dans  l'xïpéra-v 
tion  ;  savoir,  l'oxide  d'antimoine  sec  et  hydraté ,  les  acides 
antimonique  et  antimonieux  anhydres  et  hydratés,  les 
combinaisons  solubies  et  insolubles  de  Toxide  etdesacidea 
d'antimoine  avec  la  potasse,  et  qu'après  bien  des  essais ^ 
M.  Trousseau  a  donné  la  préférence  à  l'antimoine  dia-> 
phorétique  lavé  du  Codex  ;  que  quant  aux  reproches  que 
Ton  peut  faire  à  cette  dernière  préparation  à  cause. des 
variations  qu  elle  peut  éprouver  dans  sa  composition  ^  il 
fait  remarquer  que  ce  médicament  s'enfploie  à  des  doses 
trop  fortes  pour  que  la  présence  d'une,  quantité  un  peu 
plus  grande  ou  un  peu  moins  grande  d'antimonite  OU 
d'antimoniàte  puisse  avoit*  une  influence  marqaée.surles 
résultats ,  et  que«  d'ailleurs  en  suivant  exactj^mçnt  tou-^ 
jours  la  même  méthode,  telle  quelle  est  décrite  dans  le 
Codex,  il  ne  voit  pas  de  raison  pour  que  la  nature  du 
produit  varie  beaucoup.  Sur  la  pJToposition  faite  par  quel* 
qrues membres  de  rédiger  une  notice  à  ce  sujet,,  jyi.  Sou- 
beiran fait  observer  que  cette  matière  lui  paraît  avoir  été 
assez  étudiée,  qu'il  y  a  peu  de  temps ,  il  a  Résumé  tout  ce 
quia  été  fait  à  ce  sujet,  dans  l'article  antimoine,  d^s 
le  nouveau  Dictionnaire  de  médecine,  et  que  l£|.  ausçi  &ç 
trouve  Texamen  médical  des  préparations  d'antimoine 
fait  par  M.  Trousseau.  Il  pense  alors  qu'une  nouvelle 
notice  serait  sans  objet.  Cette  opinion  .«st  partagée  par  la 
Société,  .. 


'i'I'  Ml'l  I  il.  ■  I  ■  JSS 

PARIS.—JMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAIiJÎ  ^ 


AOB  AACIHE,  1°.  4>  PLACE  DB'2.*0DB0S* 


< .  '  î     1 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

GONTENANt 

m 

LE  BULLETIN 


O 


DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  pilAKMAGIB 

DE   PARIS. 


N'.  Vn. — 20'.  Année. — Juillet  .1834. 

ANALYSE 

De  la  gfaine  dambrefte.  Hibiscus  hab-el  moschus. 

Par  M.  BoRASTtErt 

Il  est  parfois  assez  difficile  de  Bien  déterminer  à  quel, 
sorte  de  produit  certains  corps  doivent  lodeur  qu'ils 
exhalent;  et  si  ces  odeurs,  qui  ont  entre  elles  une  grande, 
analogie ,  sont  uniques  ou  de  nature  complexe  ;  enfin  , 
quels  sont  dans  ce  dernier  cas  les  corps  d  où  émanent  ces 
odeurs  de  nature  complexe. 

.   La  plus  grande  partie  des   corps  odorans  que  nou6 
connaissons  sont  dus  à  des  huiles  volatiles  ou  essentielles, 
dont  les  unes,  plus  légères  que  l'eau  ,  ne  contenant  poipt 
XX*.  Année.  —  Juillet  i8î4-  ^7 


\ 


38^  JOURNAL 

d'oYigène,  sont  néanmoins  remarquâmes  p^r  Todeur  fort^ 
qu'elles  exbaleQt.  Ce  sMt^  les.  hiiil^s  èssi^ntielles  de  téré- 
benthine et  de  baume  du  copalme  du  Mississipi ,  liqui- 
dambar  styraci  Jlua  ;  ces  huiles  ne  se  combinent  en  au<- 
cune  maniênre  aV^é  les  alcaKs  ^l  \pi  dKides 'méCaOiques  é 
elles  sont  même  louf'-à-fait  refractaires  à  1  action  de  ces 
-Qgens. 

D'autres,  aU  contraire,  plus  pesantes  que  l'eau  ,  con- 
tiennent, d^apr<^  les 'belles  çt  récente^  enériences  de 
M.  Dumas,  une  grande  proportion  doxigène.  Les  huiles 
sont  remarquables  «ussi^  ^ar  l'odeur  vive  et  pénétrante 
qui  les  caractérise.  Ce  sont  les  huiles  essentielles  de 
girofle^  de  piment  de  la  Jafiiaîquci ,;  de  caïin^lle  giroflée  y 
nvyrtus  caryophitlata.  Ces  huiles,  ainsi  que  je  l'ai  constaté, 
se  combinent  avec  la  plus  grande  facilité  avec  Iqs  alcalis 
xes  ou  voktils  ,  de  même  qu  avec  les  terres  et  les  oxides 
métalliques.  Ainsi ,  dans  le  cas  que  je  signale  en  ce  mo- 
ment ,  la  présence  ou  l'absence  de  l'oxigène,  au  nombre 
des  corps  constituans  des  huiles  essentielles,  ne  peut  pas 
toujours  être  considérée  comme  principe  unique  ou  géné- 
rateur de  lodeur. 

On  trouve,  dans  les  corps  organiques  du  règne  végétal^ 
des  odeurs  qui  ont  entre  elles  une  si  grande  analogie, 
qu'il  f^ut  une  extrême  habitude  pour  les  distinguer;  telles 
sont  entre  autres  celles  de  la  badiane ,  illicium  anisatum  , 
et  de  l'anis  vert,  pimpinella  anisum.  Celles  de  la  violette 
dans  le  v^iola  odora ,  l'iris  de  Florence  et  la  giroflée  jaune, 
cheyrahtkus  cheyri ,  etc. 

Dans  les  corps  organiques  de  règne  différent,  on  te- 
màfrquè  aussi  des  odëuî-s  pour  ainsi  dire  analogues;  ce 
sont  celles  àé\^ pliocénine  (  acide  phocénique  de'M.  Cfhe- 
vreul  )  et  des  graines  du  uibûrrium  opulus\  celle  de  l'acide 
caproique  et  de  rhjpericum  hircinum;  enfin  celle  du 
mu6c  et  de  la  graïne  d'arhbretïe  dont  je  vais  rendre 
compte.  Cette  analogie  même  a  paru  si  frappante,  que  les 


DE    PUiAmWACIE.  58S 

Arabes  ont  appelé  cette  semence ,  avec  peut-être  plus  de 
raison  que  nous ,  hab  el  mosch ,  qui  signifie  graine  de 
musc,  plutôt  que  graine  d'ambrette ,  parce  qu'effective- 
ment la  graine  dambrette  a  une  odeur  bien  ]^lus  en  rap- 
port avec  celle  du  musc  qu  avec  celle  de  Fambre  gris. 

i 
f 

Histoire  naturelle. 


La  gr^iine.  d'ambrette  appartient  à  la  monadeilphie pof* 
lyandri^  de  Linné,  et  à  la  famille  des.malvacées.de  J(tt^ 
sieu  ;  c'est  un  escellent  parfun^lor^^'on  sait  lfemp]ojie& 
convenablement.  Le  prix  en  est  encore  asse^i.  élevé^  pacoè 
qu'il  remplace  avec  avantage,  le  mu$c  efe  l'ambre  daiM 
quelquiçd  çomp(^itions  parfumées  ;  on  a'en  sect  aaj^UD4 
d'hui  même  povur  préserver  h^s  étoffas  de  If  attaque  dei 
yers;  On  faisait  yqnir  s^utrefois  la  graine  d'ambrette  dià 
Levant,  et  notamment  de  l'Arabie-Heureuse;  maintenioïC) 
on  la  tire  de  nos  colonies  des  Indes  occidentales ,  et  sur-* 
tout.de  la  ]VIartinique«.  Au  surplus,  l'espèce  dViU^iscuSiqui 
la  produit  pourrait  étr^.cultiyée  avec  beaucoup-de^siicoè» 
dans  nos.  nouvelles  possession^  d'Afrique  «i  aux  eniriirQne 
d'Alger  et  de  Gonstantine,.  et  cette  culture,  devenir  pap 
la  suite  Tobjet  d'un  commerce  avantageux.  Lorc^qv^oW 
examine  avec  attention  la  graine  d  ambrette ,  on  s'aper- 
çoit bientôt  que  des  diverses  parties  qui  la  constituent , 
ce  n'eîst  que'la>pell¥cule^  extérieure  qui  recèle  iWeYir 'de 
muse,  et  que  Kntérieur  n'est  presque  point  odoraiit. 
B'>a^rès  ces  Considéra tioris^j^ii  cherché ,  mâis*vaineitieilt  ,- 
^séparer  la^  peMiculemusquée- au  moyen  d'unr  iboc^in', 
aitasi^qu'onlefait  pour  l'orge  perlé  ;maisr  cette  graine',  qui' 
n'4e84  «cependlmt  point  cornée  ,  c^t  asse^  difficile  àr rompre/ 
Toirtefëis^yaipréféi^  là*  moudre^  parce  qu'hinsitaoulufelé^ 
pelUtîules  ie t^uventplùtôtdéfcHirées,  et  deTiénneûfst^é- 
ceptlblfeâ  d'être  attaquées  par  lès  agens  quelon  eihplbié, 
et  de  donner  leur  corps  odôranti  " 


364  JOtJtNAt 

Analyse, 

l'ai  soumis  à  la  distillation  dans  Teau  aSo  giammes  de 
cette  moulure.  Le  liquide  qui  a  passé  daos  le  récipient 
était  à  peine  odorant ,  le  résidu  épais  resté  dans  la  cornue 
essayé  par  la  teinture  d'iode  ne  présenta  aucune  traoe  de 
fécule. 

L'action  de  l'eau  bouillante  fit  concréter  une  matière 
particulière,  blanchâtre,  opaque,  qui  se  rapprochait  de 
kl  nature  de  l'albumine;  lavée  à  plusieurs  eaux,  elle  ne  se 
redisisolvit  qu'en  très-petile  quantité;  abandonnée  dans 
Teau  q«i  l'aTait  en  partie  dissoute,  elle  ne  tarda  pas  à  pas- 
ser k  la  fermentation  putride  et  à  prendre  une  odeur  in- 
fecte y  tdut*à*faït  insupportable  et  difficile  à  décrire. 
Lorsque 'Cette  espèce  de  fermentation  fut  passée,  il  se 
déposa  tine  matière  blanche  pultérulente  ,  d'une  acidité 
tirès-prononcée,  mais  dont  la  faiUe  quantité  ne  me  permit 
pas  l'examen. 

«Le  résidu'de  la  décoction ,  fortement  exprimée ,  était  de 
ebnsistance  visqueuse,  peu  coloré.  Rapproché  convenable- 
ment il  laissa  une  matière  extractive  d'une  saveur  douce, 

qui  présentait  tous  les  caractères  d'une  substance  gom- 
^evse.  . 

Action  de  V alcool, 

»  -        ■  '' 

.ia5  autres  grammes  d'ambrette  récemment  moulue  ont 

été  mis  en  macération  dans  l'alcool  à  ^°  ;  après  quatre 

jours  j'exprimai  et  je  filtrai.  Ce  macéré  était  très-aronota* 

tique ,  il  avait  l'odeur  tout-à-fait  musquée  de  la  graine 

d'ambrette.  Je  réitérai  trois  fois  cette  opération  de  quatre 

e^'quatre  jours  ,  je  pressai  fortement  le  marc ,  filtrai  et 

réunis  tous  les  macérés  ;  je  procédai  à  la  distillation  à  feu 

vif.  L'alcool  passé  dans  le  récipient  était  bien  musqué,  il 

bjançhis^i^it  assez  lorsqu'on  y  ajoutait  de  l'eau,  ce  qui  in^ 

liiquait  la  présence  d*une  huile  essentielle. 


DE    fUÀItMACIS.  5S$ 

Le  résidu  se  troubla  en  refroidissant^  et  se  sépan^  en 
pkisieurs  portions. 

La  première  était  un  alcool  tfès-affaibli  qui  rbtr^ssait 
vivementle  papier  bleu  de  tournesol.  ..         .  ^ 

La  seconde  surnageait  celle-ci  et  formait  une  couéfae 
assez  épaisse  d'une  buile  grasse,  fluide  à  i  5  degrés,  d'une 
odeur  peu  agréable  d'ambretle.  -^ 

La  troisième  formait  un  dépôt  un  peu  yisqueûr.       ^  " 

Si  on  Tarie  ce  procédé  opératoire  ,  et  si  Ton •  fait  év&4 
porer  le  macéré  alcooKque  à  une  douce  cbateiir  Jqut  n'at- 
teigne pas  celle  de  l'eau  bouillante ,  l'alcool  qui  pa$se  dàbi 
le  récipient  né  blancbit  pas  l'eau,  et  le  résidu  a  uneodeùp 
plus  ambrée  et  moins  rance. 

Enfin  si,  comme  je  l'ai  pratiqué  dans  plusieurs  opéra* 
tions  subséquentes,  on  laisse  évaporer  le  même  macéré  à 
l'air  libre  et  à  une  température  qui  ne  varié  pas  phis  que 
de  la  à  25  degr. ,  on  obtient  un  résidu  extrêmement  aro~ 
matiquequi  conserve  la  plus  grande  partie  de  l'odeur  de 
la  graine  d'ambrette.  Il  est  à  remarquer  que  cette  odeur 
est  extrêmement  tenace,  qu'elle  dure  long-tenips,  et  qu'en 
cela  elle  a  encore  quelqu'analogie  avec  l'odeur  du  musc. 

L'alcool  à  froid  n'enlève  point  à  la  graine  d'ambrette 
tout  le  produit  odorant  qu'elle  recèle ,  et  la  preuve,  c*est 
que  si  l'on  continue  l'action  plusieurs  fois  répétée  de  l'ai- 
oool  bouillant ,  ce  véhicule  enlève  encore  du  produit  odo- 
rant. Si  l'on  filtre  immédiatement,  l'alcool  en  se  refroidis- 
sant  se  trouble  légèrement  et  dépose  une  certaine  quan- 
tité de  matière  grasse  concrète,  qurest  encore  odorante  et 
très-mttsqnée. 

J'ai  essayé  de  mettre  en  usage  le  procédé  de  déplace- 
ment indiqué  par  nos  honorables  collègues  Robiquet  et 
Boutron  Charlard  ,  et  en  dernier  lieu  par  M.  BouUay.  A 
cet  ellet ,  j'ai  placé  de  la  poudre  de  graine  d'ambrette  dans 
un  entonnoir  long  et  à  petite  ouverture  ;  j'ai  versé  de» 
]  alcool  en  quantité  suffisante  pour  bien  imbiber  la  pou^- 


389  JOUHNAL 

^ay€t  lorsque  je  l'aï  cru  ^uffifianunaeA  imbibée  et  Mturéey 
j'ai  versé  par  un  tube  une  nouvelle  qudiktité^d'alcool. 
lie  déplacement  a  eu  lieu ,  et  Talcool  est.  sorti  chargé  de 
beaucoup  de  matières  sol«ibles. 
.  J  ai  répété  plusieurs  fois  les  additions  dalcool,  et  j'en  ai 
retiré  chaque  fois  de  nouvelles  quantités  de  matière» 
grasses;  enfin  j'ai  fait  agir  à  piusiewrs  reprises  l'éAher,  qui 
s'est  aussi  çbaiPgé  de  matières  solubies  qui  avaient  échap- 
pé à  l'^tion  de  l'alcool. 

illiï'est  peut-être  pisis  inutile  de  faire  remarquer  que 
p4ir  Je  procédé  de  déplaeement  j'ai  t)btenu  plus  de  sub- 
•tiince  grasse  et  de  substance  résineuse  et  visqueuse;  mais 
que,  d'un  autre  côté  aussi,  ces  derniers  corps  étaient  pour 
ainsi  dire  priyés  de  la  presque  totaUf  é  des  produits,  ado- 
ralis.  Ainsi)  ea  employant  les  mêmes  agens ,  et  variant 
seiulein^it  le  procédé»  on  obtient  quelque  difiérence  dans 
les  résultats» 

IfCS  résultats  généraux  que  j'ai  observés  peuvent  se  ré^ 
duir#  au  nombre  de  quatre  corps  principaux  : 

l^  Une  huile  fixe  fluide  i 

%!".  Un  produit  à  principe  odorant  ; 

Si"^.  Une  matière  grasse  concrète  et  cristallisable  *, 

4''*  Enfin  une  matière  poisseuse  analogue  aux  résines* 

If lUle  fixe  fluide. 

Cette  huile  est  d'une  couleur  jaune  verdàtre  ;  elle  est 
fluide  à  la  température  de  o^.  CepeBdâi;it  à  ce  degré  elle 
laisse  déposer  une  petite  quantité  de  matière  concrète  qui 
cristallise  en  étoiles  par  le  repos ,  elle  est  soluble  dans 
trois  à  quatre  parties  d'alcool  à  froid,  et  en  toute  propor- 
tion dans  l'alcool  bouillant  et  dans  l'éther. 

Abandonnée  à  lair  libre  pendant  un  mois  et  plus ,  elle 
perd  de  ^  fluidité  et  se  concrète  par  lames  ou  feuillets,  qui 
se  superpœeat  les  uns  aux  autres.  Si  cette  huile'  a  été 


DE    PHARMACIE.  SSj 

pbtenue  par  la  méthode  de  déplacement ,  elle  est  péut*^ 
être  plus  abondante,  mais  sans  odeur  pour  ainsi  direi 
dans  le  cas  contraire,,  où  elle  a  été  préparée  à  l'aide  de  sa 
macération  alcoolique  et  de  Fexpression ,  ell(B  présente  la 
plus  grande  partie  de  l'odeur  de  Tambrette»  .      ^  ^ 

Elle  est  susceptible  de  se  saponifier  avec  les  alcalis,  tels 
que  la  soude  et  la  potasse.  Néanmoins,  ces  sortes  de  sa- 
vons n'acquièrent  point  la  consistance  de  ceux  faits  avec 
l^buile.  d'olive  ;  ils  sont  généralement  mous,  et. ont  dans  lé 
principe  une  apparence  feuilletée. 

Cor£s  odorant, . 

Ce  corps ^  sur  là  nature  duquel  je  ne  sau]:ais. encore  être 
fixé  d'une  manière  tout^à-fait  certaine,  à  été  obtenu  au 
moyen  de  légers  lavages  alcooliques  pratiqués  à  de.  courts^ 
intervalles  ,  de  quelques  secondes  seulement ,  sur  les  rési-% 
dus  concentrés  dés  diverses  macérations  alcooliques  er- 
primées  fortement  de  la  graine  d'ambretté. 

J'allaissé  évaporer  à  l'air  libre  ces  légers  lavages,  et  j'ai 
recueilli  pour  résidu  un  corps  particulier  très-odorant  qui 
recelait  la  presque  totalité  ae  l'odeur  de  là  graine  dam-* 
brelte. 

Ge^  corps  possédait  les  caractères  suivans  : 

Sa  couleur  était  très-légèrement  verdâti^e.  x 

Sa  consistance  semi*fluide  ;  même  à  lo  degr.  au-dessus 
de  6 ,  il  prenait  plus  de  consistance  par  un  abaissement 
de  température^ 

Son  odeur  est  extrêmement  remarquable  et  bien  carac- 
térisée ,  c'est  celle  du  musc  proprement  dite. 

Isolé  autant  que  possible  par  le  procédé  que  je  yieps 
d'indiquer  ,  s'il  est  abandonné  à  lui-même  et  à  l'air  libre» 
son  ôdeûr  perd  beaucoup  de  son  intensité ,  quelques  se- 
maines suffisent  même  pour  cela. 

Cet  efiet  n'a  pas  lieu ,  au  moins  au  même  degré,  si  ce 


388  JOURNAL 

.  corps  reste  mêlé  ou  combiné  avec  les  autres  matières 
grasses  ou  résineuses  contenues  dans  la  graine  d'arabrette; 
dans  ce  cas  j'ai  pu  en  conserver  pendant  plus  de  six  mois 
h  vase  découvert,  sans  qu'il  perdît  beaucoup  de  son  odeur. 
On  voit  ainsi  que  cette  odeur',  bien  que  extrêmement  ex- 
pansible ,  peut  se  conserver  dans  de  certaines  conditions 
et  se  perdre  ou  au  moins  s'altérer  dans  d'autres* 

Gomme  il  était  à  présumer  que  le  corps  odorant  ap- 
partenait aux  builes  essentielles  ,  j'ai  cherché  à  l'obtenir 
de  la  manière  suivante  :  j'ai  soumis  à  la  distillation ,  par 
l'intermède  de  l'eau,  le  résidu  de  la  macération  alcoolique 
concentré ,  il  passa  dans  le  récipient  un  liquide  blanchâtre 
surnagé  par  une  petite  quantité  de  matière  concrète  qui 
avait  en  grande  partie  l'odeur  du  corps  que  j'avais  soumis 
à  la  distillation  ;  cette  odeur  était  cependant  bien  moind^ 
agréable  et  moins  musquée  que  celle  obtenue  par  les  lé- 
gers lavages  alcooliques  à  froid;  mais  comme  je  n'ai  agi 
que  sur  de  très-faibles  quantités  de  matière ,  cette  expé- 
rience ,  pour  être  décisive  ,  a  besoin  d'être  recommencée 
sur  une  plus  grande  échelle. 

L  odeur  de  musc  qui  émane  continuellement  de  ce  pro- 
duit s'affaiblit,  ainsi  que  je  viens  de  le  dire,  dans  certaines 
conditions  ;  j'ai  cru  remarquer  que  c'était  en  s'acidifiant 
qu'il  perdait  ainsi  de  son  odeur,  et  que  si  on  y  ajoutait  un 
peu  d'ammoniaque  et  recouvrait  la  capsi^le  qui  le  con- 
tient avec  un  papier  et  un  linge  imbibés  de  cet  alcali 
(  pendant  une  nuit  seulement  ),  l'odeur  du  musc  acquer- 
rait une  nouvelle  force. 

Cet  effet  pourrait  s'expliquer  en  admettant  que  l'am- 
moniaque forme  avec  ce  produit  une  combinaison  volatile 
analogue  à  celle  que  j'ai  obtenue  avec  l'essence  neutre  de 
girofle  et  le  gaz  ammoniac  sec ,  combinaison  qui ,  bien  que 
peu  persistante ,  n'en  est  pas  moins  très-remarquable  ; 
car,  dans  le  fait  dont  il  s'agit ,  je  doute  encore  si  l'acidité 
existante  est  due  au  corps  odorant  lui-même,  ou  bien  si  elel 


DE    I^UAEMACIE.  3^9 

doit  ^tre  rapportée  aux  autres  corps  gras,  a«ides,ou  rési* 
ueux;  jepeucherais  même  pour  cette  dernière  opinion  (i). 

Matière  concrète. 

C'est  celle  qui  se  dépose  par  suite  de  l'action  de  l'alcool 
bouillant  sur  la  graine  d'ambrette ,  préalablement  traitée 
à  froid  parle  même  agent  ;  cette  matière  est  d'unblanc 

nacré* 

Sa  saveur  est  douce ,  agréable ,  elle  conserve  encore , 
malgré  plusieurs  dissolutions  alcooliques  ou  étbérées^  un 
peu  de  l'odeur  et  de  la  saveur  musquée  de  l'ambretté. 

Mise  sur  la  langue  elle  fond  facilement  à  la  manière 
du  beurre  de  cacao,  dont  elle  a  quelques  propriétés. 

Elle  est  très-soluble  dans  l'étber  sulfurique  ;  si  l'on  filtre 
la  dissolution ,  celle-ci ,  par  une  évaporation  lente,  dépose 
la  matière  concrète ,  sous  forme  de  petits  cristaux  radiés  i 
ces  petits  cristaux  prennent  naissance  au  milieu  d'une 
autre  matière  transparente,  concrète  aussi,  mais  qui 
n'est  point  criHallisée. 

Elle  entre  en  fusion  à  35  degr.,  mais  ne  cristallise  pas 
en  se  refroidissant. 

Le  beurre  de  cacao  entre  aussi  en  fusion  à  la  même  tem- 
pérature ,  peut-être  même  a  un  ou  deux  degrés  plus  bas,  et 
ne  cristallise  pas  non  plus  en  refroidissant.  Mais  le  beurre 

(i)  Il  est  bien  à  présumer  que  les  marchands  de  musc  connaissent 
cette  propriété  de  Tammoniaque^  aussi  ne  manquent-ils  pat  d'en  fiaire 
usage.  Ils  versent  ordinairement  deTurine  fortement  ammoniacale  sur  le 
musc  avariéy  quelques  jours  avant  de  le  mettre  en  vente.  L*ammoniaque, 
en  se  dégageant,  augmente  comme  de  raison  Todeur  du  musc;  mais  après 
quelques  jours  cette  odeur  diminue  et  le  musc  perd  de  sa  valeur.  C'est 
ainsi ,  et  je  le  tiens  d'une  maison  recommandable  dé  Paris  ,  celle  de 
M.  Chardin  Hadancourt  qu*il  y  a  quelques  mois  une  assez  forte  partie 
de  musc  ainsi  rehaussé  fut  répandu  dans  le  commerce.  Les  personnes 
qui  en  firent  l'acquisition  n'eurent  pas  à  se  louer  de  leur  marché  et 
éprouvèrent  des  pertes  assez  considérables. 

M.  Robiquet  nous  a  déjà  fait  connaître  un  fait  de  cette  nature,  et  si 
j*en  rapporte  un  semblable,  c'est  qu'il  vient  d'avoir  lieu  tout  récemment, 
et  que  des  pertes  asses  grandes  en  ont  été  le  rémltat. 


390  JOURNAL' 

de  cbcao  retient  encore  un  t>eu  d'huile  iSliide  V  ce  qui  doit 
nécesdaii^foient  augmenter  un  peu  son  dégiré  de  fusion. 

Par  son  aspect,  la  manière  dont  on  l'obtient,  sa  cristalli- 
sation, ainsi  que  par  le  degré  de  chaleur  auquel  elle  entre 
bn  fusion ,  la  matière  concrète  de  la  graine  d'ambrette  ma 
paru  posséder  quelque^-^ums  des  caractères  dé  Vdm^ 
bréine  (i>de  MM.  Pelletier  et  Chiventou ,  et  je  te  sièrais 
pas  éloigné  de  la  ranger  dans  le  même  genre  de  corpi 
gras,  si  toutefois  des  expérience»  plua  en  grand  tiénnèïit  à 
confiriiier  ces  premières  prévisions  ;  elle  è'en  t^pproché 
d'autant ,  que  plus  ellie  est  blanche ,  pure ,  bien  éristàl* 
lisée ,  et  plus  elle  perd  aussi  de  son  principe  odorant  ;  ce 
qui  lui  donne  une  analogie  de  plus  avec  Yambréîne. 

»     • 
Cette  substance  existe  en  petite  quantité  dans  la  graine 
d'ambrette  ;  peut-être  même  n'est-elle  due  qu'à  l'altérar- 
tion  que  cette  graine  éprouve  dans  les  difiçrens  traitemena 
qu'on  lui  fait  subir. 

Sa  couleur  est  brune  et  même  un  peu  noirâtre* 
Son  odeur  peu  agréable  est  comme  empyreui^atique. 
Sa  consistance  est  poisseuse. 

Elle  est  plus  pesante  que  les  divers  corps  gras  contenus 
dans  la  graine  d'ambrette,  car  elle  occupe  toujours  la  par- 
tie inférieure  de  ceux-ci ,  et  s'en  dépose  lorsqu'ils  sont 
légèrement  chauffés ,  et  leur  fusioii  prolongée  {rendant 
quelque  temps. 

Résumé. 

Tels  sont  les  corps  principaux  que  j'ai  pu  isoler  de  la 
graine  d'ambrette  j  on  voit  que  les  plus  intéressan's  sont 
de  la  tiafure  des  corps^gras  et  ôdorans.  Malheureusement, 
avant  d'arriver  à  la  séparation  de  ces  corps,  il  faut  de  lon- 

■«        I   ■■ ■■     »    .1     .      ■  I.  lU    ■      III     ■    ■     I  I 

(0  Journal  de  Pharmacie^  tom.  VI,  pag,  49- 


\ 


DE    PHAftMÂGIE.  S^I 

gues  opérations  souvent  infructueuses ,  et  les  produits  les 
plus  curieux  à  examiner  se  trouvent  excessivement  réduits 
par  les  faibles  proportions  pour  lesquellesijs  entrent  dans 
les  substances  qu'on  soumet  à  l'analyse.  Ainsi  sur  5o0 
grammes  de  graine  d'ambrette  que  j'ai  analysés ,  %bo  ont 
été  distillés  par  l'intermède  de  l'eau  et  n*ont  rien  donné 
de  remarquable  ;  des  25o  autres  grammes^  moitié  a  été 
traitée  par  l'alcool  à  froid  et  à  cbaud,  ensuite  exprimée  ; 
la  liqueur  filtrée^  puis  évaporée  à  Tait  libre,  a  {oaràl  un 
prodQit  des  plus  odoraiis  ;  1  autre  moitié  a  été  traitée  |>ar 
la  méthode  dite  de  déplacement  ;  dés  àeiix  méthodes  coni<- 
binées  ne  m'ont  jamais  pu  donner,  sur  d5o  gramme^  de 
graine  d'ambrette,  plus  de  1 6  grammes  de  corpâ  grà^ 
fluMie  ou  solide  ,  odorant  où  non,  poisdeoîk  résineux  oti 
coloré,  quantité  extrêmement  minime  lorsqu'il  s'agit  de 
soumettre  le  tout  ou  une  partie  de  cet  {>rodifltè  à  des 
expériences  variée^. 

>  Je  vais  seulement  donner  Ta  peu  près  dëà  proportions 
des  diverses  substances  que  j'ai  séparées  de  la  graine 
d'ambrette  ;  sur  aSo  glrammes ,  les  produits  les  pluâ  cer- 
tains et  les  plus  clairs  sont  les  suivans  : 

Parenchyme  et  humidité.  • i3o 

Mucillage  ou  gomme 90 

Matière  albumineuse i4 

Corps  gras ,  résineux  ,  acides  ou  non,  qui 

se  divisent  ainsi  : 

,  Huile  fixe  fluide ^ 

Matière  concrète 

Corps  odorant 

Résine  coloxée.  ..•.,. 


M» 


a5o 


5g2  JOUANAI» 

I 

t  ' 

PROCÉDÉ   ANALYTIQUE 

Pour  découvrir  les  préparations  arsenicales  en  dissolw^ 
tion  at^ec  des  matières  organiques , 

Par  M.  Taufflibb  ,  doctear  ès-sciénces. 

Les  opérations  de  chimie  légale  ont  souvent  pour  but 
de  découvrir  l'arsenic  dans  des  su]>stances  organiques, 
par  exemple  dans  les  matières  qui  ont  séjourné  daosle 
tube  digestif  d'une  personne  que  l'on  suppose  emppi- 
sonnée.  Dans  ce  cas  il  est  essentiel ,  avant  de  recourir  à 
l'emploi  des  réactifs,  de  détruire  les  substances  orga-.. 
niques  contenues  dans  la  matière  suspecte ,  afin,  d'énlei^ 
une  caus^  d'erreur  signalée  par  tous  les  cbimistes.  L^ 
divers  procédés  qui,  jusqu'à  présent,  ont  été  mis  ea 
usage  pour  arriver  à  ce  but ,  se  réduisent  à  décomposer 
les  matières  organiques  par  le  feu ,  par  les  acides  ou  par. 
les  alcalis.  Ces  méthodes  conduisent  en  général  à  des  ré*^ 
sultats  satisfaisans,  mais  elles  offrent  dans  rexécutlou 
**  ,  des  difficultés  parfaitement  senties  par  les  personnes  qjui 
s'occupent  d'analyses  toxicologiques. 

J'ai  réussi  à  éliminer  les  matières  organiques  par  un 
procédé  peu  compliqué,  et  qui  permet  de  reconnaître 
assez  promptement  de  très-faibles  quantités  d'acide  arsé- 
nieux  contenues  dans  des  substances  végétales  ou  ani- 
males. Je  traite  les  liquides  mucilagioeux ,  provenant  de 
la  décoction  des  matières  suspectes ,  par  une  dissolution 
d'oxide  de  zinc  dans  la  potasse  ;  cet  oxide  se  combine  avec 
la  matière  organique ,  et  forme  avec  elle  un  composé  in- 
soluble qui  se  précipite  avec  assez  de  promptitude.  La 
liqueur  qui  surnage  est  claire  et  limpide ,  elle  peut  faci« 
lement  être  filtrée  ou  décantée ,  et  ne  contient  plus  que 
de  l'arsenite  de  potasse  et  un  excès  d'oxide  de  zinc  dissous 


DE    PHAEMACIE.  SqS 

dans  la  potasse.  Cette  liqueur  ëtant  acidifiée  par  l'acide 
hydrochlorique,  j  j  verse  une  dissolution  de  gaz  acide 
hydrosulfurîque,  ou  bien  j^  fais  passer  un  courant  de  ce 
gaz^  le  liquide  ne  tarde  pas  à  se  colorer  en  jaune  ^  lors 
même  qu'il  ne  contient  que  des  traces  dacide  arsénieux« 
Le  zinc  reste  en  dissolution  à  la  faveur  de  Feiccès  d'acide. 
En  faisant  bouillir  la  liqueur,  le  sulfure  d  arsenic  se  ras- 
semble en  flocons  jaunes  qui,  qui  ap^^s  avoir  été  re-» 
cueillis  et  lavés ,  sont  traités  convenablement  pour  être 
réduits  à  1  état  d'arsenic  métallique.  J'ai  pu,  au  moyen  de 
oeprocédé,  démontrer  là  présence  de  -^  grain  d'acide  arsé* 
nieux.  dans,  une  demi-livre  de  matières  alimentaires  (i). 

Vowt  réduire  le  sulfure  d'arsenic,  je  me  sers  d'un  pro* 
cédé  bien  simple ,  et  qui  permet  de  démontrer  facilement 
la  présence  de  l'arsenic  dans  la  plus  petite  quantité  pos«» 
sible  de  sulfure.  Ce  procédé  consiste  à  introduire  le  sul- 
fure dîuis  un  tube  de  verre  de  trois  pouces  de  longueur,» 
fermé  à  l'une  de  ses  extrémités ,  et  de  faire  glisser  par- 
dessus, au  moyen  d'une  tige  suffisamment  étroite,  une 
dé  ces  feuilles  d'argent  extrêmement  minces,  dont  se 
servent  les  doreurs,  et  que  l'on  aura  préalablement  réduite 
au  plus  petit  volume  possible ,  pour  pouvoir  l'introduire 
plus  £sicilement  et  l'appliquer  sur  le  sulfure.  On  cbaufie 
l'extrémité  inférieure  du  tube  à  la  flamme  d'une  dian*- 
délie ,'  ou  mieux  encore  à  celle  d'une  lainpe  à  esprit  de 
vin.  La  décomposition  ne  tarde  pas  à  avoir  lieu;  le  sulfure 
se  volatilise ,  passe  sur  la  feuille  d'argent,  lui  abandonne 
son  soufre^  et,  transformé  en  arsenic  métallique,  vient  se 
condenser  sous  la  forme  d'un  anneau  gris  noirâtre  bril- 
lant,  à  quelque  distance  au-dessus  de  la  partie  chauffée. 


(  i)  L*opération  réassit  également  bien  si ,  an  lieu  de  se  servir  d'une 
dissolation  d'oxide  de  zinc  dans  la  potasse  pour  précipiter  les  matières 
organiques ,  on  verse  dans  les  liqaides  que  l'on  veut  examiner  une 
dissolution  de  sulfate  de  zinc,  et  que  l'on  ajoute  ensuite  de  la  potasse 
en  excès,  ou  simplement  du  sous-carbonate  de  soude. 


$9^  JOU&NAL 

On  mêle  ordinairement  *ces  trois  substances  avec  Té* 
mail ,  on  les  fond  et  on  les  broyé  immédiatement  avec  une 
quantité  convenable  d'essence  de  lavande  et  d'çssënce  de 
térébenthine  devenues  grasses  par  suite  d'une  longue 
exposition  à  lair;  le  mélange  de  ces  essences  doit  être 
fait  ordinairement  dans  la  proportion  de  deux  tiers  d'es- 
sence de  lavande  et  d'un  tiers  d'essence  de^térébentbine* 
On  applique  cette  peinture  au  moyen  de  pinceaux  plats 
et  bien  fournis  de  poils  de  fouine  ou  de  martre.  On 
prend,  par  exemple,  gros  comme  une  aveline  d'émail  pré- 
paré, on  y  ajoute  une  goutte  de  térébenthine  grasse, 
deux  gouttes  de  lavande ,  et  on  mêle  le  tout  sur  une 
palette  de  verre.  On  couvre  ensuite  avec  ce  mélange 
Une  surface  de  verre  un  peu  plus  étendue  que  celle  que 
doit  occuper  l'étiquette.  Lorsqu'elle  est  presque  sèche , 
on  en  unit  la  surface  à  l'aide  d'un  gros  pinceau  en  forme 
de  houpe  et  d'un  poil  très-doux,  on  achève  ensuite  la 
dessiccation  ;  lorsqu'elle  est  terminée ,  il  est  facile  de  re- 
connaître si  Ton  a  bien  dosé  les  proportions  relatives 
d'essences  de  térébenthine  et  de  lavande;  en  effet,  trop  de 
térébenthine  rend  1  email  difficile  à  détacher  quand  il 
s'a'git  d'écrire ,  et  on  ne  peut  réussir  qu'avec  une  pointe 
de  fer  très-dure  au  lieu  d'une  plume  ;  trop  de  lavande 
d'un  autre  côté  rend  l'émail  peu  adhérent,  et  il  se  détache 
par  le  plus  léger  frottement. 

Pour  dessiner  ou  écrire  sur  cet  émail  il  suffit  de  l'en- 
lever par  parties  ;  on  y  parvient  facilement  avçc  une 
plume  ordinaire  non  fendue ,  soit  qu'on  la  dirige  avec  la 
main  seulement,  soit  qu'on  s'aide  de  vignettes  ou  lettres 
à  jour  dans  les  vides  desquelles  on  conduit  la  plume. 

On  peut  dessiner  par  des  moyens  analogues  des  filets 
et  autres  ornemeas.  Je  n'entrerai  ici  dans  aucun  détail 
sur  les  divers  procédés  à  l'aide  desquels  il  est  &icile 
d'exécuter  des  dessins  très-variés  et  très-délicats,  je  me 
bornerai  à  dire  qu'avec  un  peu  d'adresse  et  de  goût  on 


DB    PHARMACIE,  Zgj 

peut  >saii8  peine  tracer  des  formes  assez- ooâipliqaées,  et 
que  rémail  se  -prèle  -  k  receToir'  ded .  lîgiies.  trèsnlâiqatei  et 
pour  ainsi  miGik>SGbptques«:      ..'>.; 

'  iLà. caisson  de  1  email  est  la  dernière  opétalion  à  la- 
quelle; on  le  soumeUe.:maift.c£st  aussi  la  plus  difficile. 
Gdpisiidant^  pour  peu  qu'on!  aôti  Tllahitude  de  traVâiller  le 
yerrêi  à,  là  lampe  d'énuiillettir^  on -peut  acquérir  prompte*^ 
inevt/sIssesàidiludxîletélpouTtjréusait  «onstaannent.  Si  roà 
▼duVciZkre'iUii  ^ràndtnonibfce  id'olijets  'à  là  fols  ;  il  ^est-  i&«» 
dispenaablè.d^employer  un  fourneau  partiçnliery  mais  né 
s'agit-il  que  de  quelques  pièces ,  toute  espèce  de  four* 
Aeau  peu^  semr ,  surtout  si  l'en  à  soin  de  reofermer  la 
pièce  à  cuire,  dans  une  chemiae  en  tâle  percée. seulement 
d'une  petite  ouverture,  qui  permette  de  regarder  dans 
«onimtérieur.»  Çana  tous,  les  cas,  la  disposition  la  pliie 
commode  est  :cellé  d'dn  fourneau  à  une  où  plusieurs 
moufles.,  dans  lesi^ielles- on. place  les  objets  à  cUire,  et 
qu'on  peut  dôuvrir  de  feu  de  tous  cistes.  IL  importe  aussi 
que,  lorsque  ]a  température  a  étéportée  au  point  conve- 
nable, c'est-à-dire  au  rouge,  on  puisse  fennec  he^metîquè*^ 
ment,  le  fourneau  pour. . qt:çe .  lé  refnoidissemént  s'opère 
avecjeqteur,.  ..,         ..n.  !.•'  •..,   •;:.:»,     .  .    •.   > 

JLxtrOtit  d  une  lettre  cl.  MM.  les  fiédacteurs  du 
j Journal  de  Pharmacie. 

Renrérmant  delB  ooserv^ations  sur  Fa  préparation  da  fanaanilin  liquide 
de  Sydènhàm,  par  M.  Emile  Moocboiv  fils,  pharmacien  à  Lyon. 

Tout  le  monde  sait  que  le  marc  du  laudanum  retient, 

avec  uqe  partie  du  vin  employé  à  la  préparation  de  ce 

médicament ,  une  certaine   quantité  des  principes  so- 

lubles  des  diverses  substances  qui  entrent  dans  sa  com- 

W^,  Année. — Juillet  \%Z^,  28 


position  y  de  telle  s«ie  quie  le  pn>diiit  otiUnni  ne  repré^ 
Mute  pas  ii^UgraLemttit  ces  mêmes  suLslaiices. 

En  traitant  pafr  Teau,  au  moyai  de  la  «téthode  d# 
^épIûceBient  propoace  par  MM.  Boullaj  père  èl  fiis^  le 
n^ûtc  de  Soo  grammes  de  laudanum,  M.  Mouckm  a  ob» 
taon  d'abord  3  om:es  de  hnsdaninpi  toot«^*-&it  setndblable 
«tt  premâfe^  '^fljdhiit  ;  puis^  «n  eomânuant  de  faite  filtrer 
de  l'eau  à  innneffi^'cc  même  marc^  il  a  reeuèilU  %  Kvties  à 
>a  li\T«B  et  demie  d'im  liquide  colcnré  très«^odoraii^^  qui  a 
ùmini  par  evaperatioD  64  |;tammes  d'ms  extrait  de  cousis^ 
lanoé  de  mekisseï»' 

M.  Moiichon  se  Sokide  Mt  eette  obsenratioft  pour  'pro* 
poser  de  traît«r  dorénaiFsmt  le  mare  du  kudannm  par 
l'eau  tl  lu  méthode  de  déplacement,  afin  de  recucîUir 
d'abord  le  laudanum  retenu  par  le  marc,  et  d'entrainer 
ensuite,  à  l'aide  de  ce  nouveau  diseolvant^  les  principes 
^i  ont  résisté  à  l'action  du  vin  ;  arec  la  teinture  aqueuae 
qu'il  obtient  ainsiy  il  prépare  un  extrait  qu'il  dissout  en^ 
suite  dans  une  certaine  quantité  de  tînmis  en  réserve, 
et  il  ajoute  la  solution  au  laudanum. 

ï^n  ajoutant  cet  extrait  aqueux,  M.  Movchon  obtient 
certainement  un  produit  différent  de  celui  qui  depuis 
son  auteur  a  été  connu  et  employé  sous  le  nom  de  lau-^ 
danum  de  Sydenham.  En  cela  nous  ne  saurions  l'ap^ 
prouver,  iious  ne  voyons  aucune  raison  pour  modifier 
ainsi  un  médicament  qui  depuis  tant  d'années  a  reçu  la 
sanction  de  l'expérience.  M.  Mouchon  aurait  du  se  bor» 
ner,  selon  nous ,  à  faire  usage  de  la  méthode  de  dépla^^ 
cernent  pour  recueillir  le  laudanum  retenu  par  le  marc^ 

F.  B* 


NOUVELLES  DES  SCIENCES. 

De  téther  hydrocyanîque ,  par  M,  Peloasc» 

€et  ëtlier,  que  M.  Pelouse  rieiit  de  détottriir,  fait  le 
9ujet  da  dek^mer  mémoire  qu'il  a  présenté  à  Ilastîtut. 

C'est  un  liquide  incolore ,  doué  d'une  odeur  alliacée 
ttès-f ortie ,  d'une  densité  de  x),78. 

Il  entre  en  ébullition  à  Sa*' ,  Feau  le  dissout  en  très-pe- 
tite quantité,  mais  il  est  sotnUe  en  toutes  proportions 
dans  l'alcool  et  dans  Téther  sulfurique. 

Son  action  sur  l'économie  animale  est  très-energique. 

Lor^iu'il  est  pur,  il  ne  trouble  pas  la  dissolution,  de 
siitrate  a'argent ,  l'eau  de  potasse  ne  ta  décompose  qu'avec 
la  plius  ig^rande  difficulté  et  seulemeat  lorsqu'elle  est  très- 
concentrée. 

La  fornittle  empyrique  de  1  etb(er  hydrocyanique  est  la 
suivantes 

C«H<oAr^. 

Si  l'on  adopte  la  manière  de  voir  de  MM*  Dumas  et 
Bouliay,  on.  doit  le  considérer  comme  formé  de  quatt'e 
volumes  de  gaz  oléfiant  saturés  par  quatre  volumes  de 
vapeur  hydrocyanique ,  et  alors  sa  fbrmule  devient  : 

D'après  MM.  Berzélius  etLiébig,  au  contraire,  ce  serait 
une  combinaison  d'éthyle  et  de  cyanogène  qu'on  i^epi^é- 
^senterait  ainsi  : 

Dans  tous  les  cas,  il  est  composé  de  telle  manière  qu'qn 
peut  le  considérer  comme  résultant  de  la  condensation 
de  volumes  égaux  de  gaz  oléfiant  et  de  vapeur  bydro* 
cyi^nique. 

On  le  prépare  en  chaufiànt  légèrement  un  mélange  de 

Îariies  égales  de  cyanure  de  potassium  et  de  sulfovinate 
e  baryte*  On  lave  le  liquide  disiilié  avec  quatre  ou  cinq 

28. 


400  JOURNAL 

fois  son  volume  d'eau  pour  lui  enlever  l'alcool  et  l'acide 
hydrocyani(Juè  q^tfil  peut  contenir,  on  le  maintient  pen- 
dant quelque  temps  a  la  température  de  60  à  70  degrés 
et  enfin  oB^le  diaftiUe  sur  du  chlorure  de  calcium*  . 

On  peut  rendre  compte  de  sa  préparation  par  l'équation 
suivante:'*    'f  .'.'    \    •    .  \     •  '  .    \ 

CBaoM--C4  H10  0.4-.ii^o?)-f-Ka  Az2  C2  :^  JCao  So^^Bao  Sp3-KC6  RIO  Az2> 

•■■.'••*••  ■  '    •   Fi  Bi 

■  '  f         '  •      •  ... 

•■•.  -.j      ■   <•■    NOTE  •  ■. 
Sur  la  créofote.  par  À.  Buchker,  à  Munich. 

"Lès  travaux  étendjus  de  M.  Reichembach ,  à  Blansko 
eii Mpravie ^  sur  le  goudron,  ses  découvertes  de  la  créo- 
soté^  dé  l'eûpione,  de  la  pciraffinë,  du  picamare  et  du 

?ittakal,  seront,  je    crois,    assez   connus    en   France, 
otir  qu'il  né  soit  pas  nécessaire  de  discuter  sur  les  pré- 
{>arations  et  les  propriétés  de  ces  produits  de  la  distil^ 
ation  sèche.  C'est  seulement  sur  la  créosote  que  je  me 
permets  d^  .'CjOmmuniguer  une  note  relative  à  ses  vertus 
.pediçales  et  sa  préparation,  sur  Jaqueiie  j  ai  eu  occasiQD 
de  f^ire;  beaucoup  d  expériences  dans  mon  laboratoire. 

M.  SLeicfaernbabh  ptesçrit  de  préparer  la  créosote  du 

goudron  du  bois  de  hêtre  par  six  distillations,  ensuite  il  la 

fait  dissoudre  trois- fois  dans  nne  solution  de  potasse  caus- 

•  IjqUie.,  et  la  met  chaque  fois  i^prj^s  en  liberté  par  l'acide 

aulf urique., ,  .      .  :  ,    " 

J'ai  trouvé  qu'on  peut  obtenir  la  créosote  de  la  même 
pureté  du  goudron  de  pin ,  et  qu'il  n'est  pas  nécessaire 
de  répéter  si  souvent  les  opérations  en  prenant  quelques 
^récàutiblis  que  lie  vais  indîcjiier  :   - 

^  i**.VA  la  premifere  distillation  du  goudron,  qui  se  fait 
dans  Tâlambic,  il  faut  avoir  soin  d'enlever  plusieurs  fois 
)e  distillé  (  l'huile  de  goudron  )  et  de  changer  les  récipiens. 

'^iD'abôrd  tl  hé  distille  que  de  l'enpione  qui  surnage  Veau; 
mais  aussitôt  qu'un  peu  de  l'huile  versée  dans  l'eau  se 

;  pr^ei pif e'ati! fond  ,  eltc  est  formée  en  grande  partie.de 


DÉ    PQAKJiACIE.  :4oi 

créosote.,  et  roo  continue  à  distiller  jusqu'à  ce  j|[Uf^  le  néh 
,s}Aa  ai^  obtenu  la  conisi^tance  de  poix  noirev   •*.:'..) 

.  a"*.  Ja^te  ensuite  Thuile  plus  pesante  que  l-eani^Wec 
.'une  p^etitè  quantité  d'acide  sulfurique  concentvé  piour 
-enlever  Tammoniaque  et  pour  favoriser  la  décolorislition. 

•3^•  Je  la  mêle  après  avec  son  volume  dcau,  j'âgiie  et 
pm&  je  la  rectifie  dans,  de  petites-  coniu^s. 

4°*  Le  distillé  qui  se  rend  au  fond  de  l'eau  consiste  déjà 
pour  là  plus  grande  partie  en  créosote;  je  la  fais  dis- 
soudre dans  une  solutionéchaufiée  de  potasse  caustique, 
-d'une  pesanteur  spécifique  de  i, 1 20 v après  quoi  je  laisse 
déposer  la  solution  concentrée  pendant  quelque  temps  à 
une  douce  chaleur.  L'eupione,  s'il  y  en  a  éneoi'e,  vient 
nager  à  la  surface  du  liquide ,  et  il  ^ut  Tènleyer  soigneu- 
sement. 

5*.  Après  le  refroidissement  Je  la  solution  alcaline ,  j-y 
ajoute  un  léger  excès  â'acidè  sulfurique,  par  le(|tiel  fa 
créosote,  est  itaise  en  liberté.  "  *     \ 

6**.  La  créosote  séparée  de  la  solution  de  sulfate  'de 

potasse  est  distillée  de  nouveau  dans  de  petites  cornues  , 
__  .       •_  ^ç  ^  j^  premrèrr  J-  •"-*•  •' 

clistillé.  La  d|sti 

agite  fprten^'eiit  f 
sente;  aussi  les  premiers  produits^ [ne  cpnsistent-il^.  qu'en 
eaii,  et  encore  une  petite  quantité,  deupione  qu'il  fout 
rejeter.  Le  résidu  est  fornié  d'une  masse  brune.  . 

7**.  Si  l'on  rectifie  la  créosote. obtenue  de  cette.manière, 
.  encore  deux  ou  trois  fois  sans  aucune  adfUtion ,  on  l'ob- 
tient assez  pure  pour  l'usage  médical.  ..." 

Le  praticien  trouvera  bientôt  les  précaution»  à  prendre 
.dans  ce  cas. 

Il  faut  que  la  créosote  soit  incolore,  d'une  grande  té- 
frangibilité  à  bleu  et  jaune ,  d'une  pesaîiteur  spédifiqiae 
de  i^oiy  à  ao"*  Celsius^  et  que  sa  solution  alcoolique 
ïnélée'ayec  l'eau  de  baryte  pe  se-brunisse  pas  à  l'air.:  Elle 
entre  en  ébultitibn  à  do3°  Gels.  (1)5  et  distillesans  aucune 
altération.  Elle  possède  une  odeur  tr^s-spédfique ,  qui 
rappelle  celle  de  la  viande  fumée  et  du  castor^um^en^méme 

■■    ■'    I  ■!  ■■  I  II      —^—■111  I  I  — — ^—i^Ml^ 

(1)  Le  thermomètre  de  Celsius  est  le  thermomètre  centigrade. 


4o2  ^ùvtinkh 

-temps*'  A  Véçsttd  d^  e^s  |>t0priétés  géoërates'^  elle  se- 
comporte  ooftime  une  huile  essentielle.  Quant  aux  vertus 
médicaleft  de  la  créosote  j  plusieurs  médecins  de  Mimich 
«Bt  confirmé  ses  propriétés  anti  putrides ,  dessiecathres  et 
.lilyptique^  Ceit  contre  des  uleères  lâches,  earoînona*- 
teux  et  syphilitiques ,  contre  tes  dartres  y  la  gale  et  coxitre 
la  carie  même  ^  c|u  eÙe  a  été  employée  avee  le  plgi|$  heureux 
fuccès^ 

Ou  l'emploie  prineipalepiei^  à  re:>(t4rieur^  soit  à  Tétat 
pur  en  friction^  soit  e&  solution  aqueujse,  qu^oa  pré- 
pare ordinairement  par  distillation  a  un«  partie  de  créo^ 
sote  avec  80  parties  d'eau.  Pour  obtenir  Veau,  de  evéosote 
-plus  concentrée ,  }e  prépare  anparavapt  un  alcoolat  d'un 
grps  de  créosote  et  de  a^ux  oneesi  ^'alco^)!  ^  que  je  mets 
alors  par  gouttes  et  en  q-uantité  suffisante  dans  l'eau 
pour  l'obtenir  du  degré  demandé,  e'est-à-dire  jusqu'à 
ce  qu  elle  commence  a  devenir  apaque.  Je  me  suis  con- 
vaincu que  c'est  une  excellente  eau  pour  faire  arrêter 
]a  carie  aes  dents.  C'est  un  dos  meilleurs  remèdes  contre 
les  maux  des  dents  cariées  d^  appliquer,  moyennant  un 
pinceau,  la  créosote  pure  ou  sa  solution  alcoolique,  faite 
avec'uiiie  {>artie  de  créx>sote  et  huit  à  seize  parties  d'al- 
cool. C'est  noiirquoi  la  créosote  est  déjà  fréquemment 
usitée  en  Allemagne.  On  a  aussi  essayé  son  usage  in- 
térieur, etM.  Reichembach'nous  rapporte  plusieurs  faits 
où  elle  avait  été  employée  avec  grand  succès  contre  la 
dyssenterie.  Ce  chimiste  croit  que  la  respiration  des  va- 
peurs de  aréosote  avec  Tair  présenterait  une  grande  éffica- 
«-ité  aussi  bien  contre  des  suppurations  dans  h.  trachée 
artère  que  dans  les  bronches.  JDes  expériences  faites  par 
plusieurs  médecins  à  Munieh^  avec  des  chiens,  noas  ap- 
prennent que  l'action  de  la  créosote  n'est  que  U>ptqoe, 
et  qu'elle  n'est  pas  absorbée.  On  a  coupé  p.  ex.  une  des 
carotides  par  le  milieu,  et  on  a  empêché  pendant  qu^I- 

3uesmomens  Técoulement  du  sang  ei/la  serranl  avec  le 
oigt ,  pendant  qu'on  appliquait  tout  après  un  tampon 
humecté  avec  de  la  créosote.  Lorsqu'on  enleva  le  doigt  9 
1;  artère  n^' coula  plus^  et  la  gMérisân  de  la  blessure  s  en- 
suivit en  peu  de  jours ,  nfcéme  ssûhs  bandage. 


%Hn<^MtH%>M»»wv^»<iiww»»v%j^(H1 


EXTRAITS, 
Ifa  Beifertoiittm  f.d.  Pharmacie ,  par  h.^k,  Bdchker, 


r. 


I.  Noutfclh  anafyse  du  poixn'e  de  eubëbe.', 
par  M;  Monheim  (i). 

D'après  ccitte  analjr^e,.,  looo  pariio»  de  cubèbe  cour 

fiuile  ToUtile  yerte.   •  .  ....  a5< 

Huile  tolatile  jirtuie»  ......  ro 

Gttbâ>îii.  ••<•••••.••  4^*' 

l^sise  kaUalni^ae.  ..  •  ......  i5^ 

Chlorure,  de  aodiiun* ro* 

Eitraetifi:  ...  ..^.  ....  ..  60^ 

ligneux. 65di 

Berte.  .....  ...  •  i55 

f  000 

ftes  fidbres  HgneuéeA  y  réduites*  en  eeadre,  doftnaienl  en^ 
eove-  ime  quantité  conlsidérable  de  carbonate  et  d'hydro* 
ekknrartéde  potasse  et  de  soude. 

Le  cubébia  pazatt  être  identique  a^c  le  pipenn  et  Se 
irctave  également  jofiiit  à>UBe  résine  molle  et  àere^ 

Dians  cette  combinaison  il  se  dissout  dans  i'éther,  Tal* 
cool ,  les  huiles  grasses  et  l'acide  acétique ,  majs  la  solu- 
tion de  potasse  caustique,  raèide  snifurique  étexidu  et 
flmile  de  târébenihine  n'ont  point  d'action  sur  ce  mé- 
lange ;^  chatifié  avec  l'acide  nitrique,  il  se  colore  en  rouge. 

Lexnbékin  pur,  chauffé  dans^une  cornue ,  se  fond  àâo% 


itm 


(1)  JUpertùHum ,  yol.  XLIY,  cahfaM  ». 


à  la  température  de  So""  le  liquide  commence  à  bouillir, 
et' en  même  tempo"  la  "ptûs  gWtifdéfârtie  ^é  volatilise 
sous  forme  de  nuages  blancs ,  qui  viennent  se  condenser 
dans  le  récipient  en  uti  liquide  d'une  consistance  épaisse, 
d'un  goût  âçre ,  semblal^le  à.  celui  dç  la  menthe  poivrée , 
d'une  odeur  spécifique  de  poivre  de  cubèbe  et  d'une 
couleur  jaune,  brunitre^  A  la  ten^pérature  de  i  S^  sons  zéro 
il  se  congèle. 
Dans  la  cornue  il  ne  reste  qu'un  léger  résidu  de  charbon. 


•  li    .         •  •         '      . •    t  r 


II.  Sur  le  camphre  de  cubèbe  et  ses  propriétés  chimiques , 

pajrM'  F..-A*,:.Winkler  <i). 

Dans  \^  Journal  ^^  JPAa/7?ui^.,:âep^en^)3r^  i832,  est 
publiée  up^  note  de, M., Millier^  çur  lef . cristSNiz  qui  se 
déposent  quelquefçis  dans  l'hui^q:  vtolatif^.  .a^  cubèbe; 
mais  le  magique  de  cristaux^  rii'4  pas^perip^  [à^  M.  Millier 
de  poursuivre  ses  expériences,  sur  ce ttç(jnpuy.dle  espèce 
de  camphr^.;^e  crois  donc  qu'il  sera. agréable: à  la  Société 
que  je  lui,*  communique  un  extrait  d'un  mémoire  sur  ce 
sujet ,  dans  lequel  les  propriétés  chimiques  du  camphre 
de  cubèbe  se'trouvent  plus  détaillées. 
.  ,  M.:Winklér.o)»(ient  f  en  distillant-  8  livres  de' cubèbes 
pi^lvériséSf  10,. onces,  d'iine  huile  troublé v  de  la  conûs** 
tance  de  l'huile  d'olives.(à  10''  R.  ) ,  de  l'odeur  et  saveur 
de  cubèbe ,  et  qui  se  laissait  fihrer ,  quoique  lentement , 
mais  sans  dMSoultés.  Après  la  filtration  elle  était  toat*à- 
fait  claire,  presqne  trànspariente  et  d'une  couleur  très* 
légèreiiient  vef  te«i 

Cette*  buile  ^i  abtadonnéeàu  repos  dans  un  verre  rem-*- 
pli  et  jcIqs  à  la  température  de  +4^  R.^  laissait!  déposer 
déjà  après  deux  jours  quelques*  btistaux^  dont.léfiombre 
s'augmentait  beaucoup  au  bout  de  ttois  seinainte^  et  ce 

I  I  II  I         I  I      ■      ■■-!     I  I    ■  I— ■—■lin     I  MM^^— nw^^iin^— PP«W^^— * 

(x)  /?e/»ertoriiim,  yol.  XLVy  cahier  3*  >..        i  * 


D£    IPHAftMAClE.  4^^ 

nJétait  qu'après  quelques  mois  que ia* formation  des  eris- 
taux  était  finie.  •  .  .  i  ;     . 

.  iiLe  camphre  dé  cubèbe',  soigneusement  séparé  de  llittile 
par  décantation  et  pressimns  entre  des  feuilles  de  papier 
Joseph,  possède'  les  propriétés  ^suivantes  -.  il- forme  des 
cristaux  incolores^  brillaHs,  presque  transparébs;  un 
peu  mous  et  faciles  à  réduire  en  poûdee^  fine  et  adhérente. 
Il  a  une  odeur  faible  de  cubèbe  ^  sai  saveur,  qui  est  d^a* 
bord' celle  du  cubèbe  et  du  camphre^  finit  par  être  fraîche. 
Il  est  aisément  soluble  dans  l'étiiçr  comme  dans^  Talcool, 
de  méme>en/ grande  qua3atité:daiiis  Tisuilede  térébenthine 
et  d'autres  huiles  volatiles ,  dans  les  huiles  et  les  autres 
substances 'fasses,  mais  iinsolnble  dans- Feau. 
:> .  Mis  dslnis.nn  tube  dtç  v^rre  et  chauffé- au  bain  dé  isâble, 
llise  fond  à  la  température  dé+  i^""  iat  56^  A^  e&  m  liquide 
clair,  incolore,  delà  consistance  deirhaile'd'oliv!e8,^etd(i 
i>eidsi8f]{écifiqùe  de  0^6  l(çelai»  àè  l'eàîii> étaiiti±e'  r ^000).^ G e 
liipsjbdd )seto6ngèle  à '  qae^U)6s;  deg}^8'soès ^<^ 
taifei  en  iànê>  -masse  : crirtaÛne^  >  traMparente  et)  •  iîicolor^. 
Après. le  refroidissement  il  se > forme  oinlinairéAiefil*  k 
diffé^éntesfplaces  de  petits  groupeis  de  cristaux;  d^une 
fbhile.xhond)oâîde  et  ^consistant  en  petites  et  très-fines 
colonnes,  et  une  remarquable  diminution  de  volume  a 
lieu.  . 

Quand  on  chauffe  davantage  dans  une  cornue  le  cam- 
phre de  cubèbe  fondu ,  il  se  dégage  des  vapeurs  de  l'as- 
pect d'une  poudre  très-fine  et  soyeuse  cristalline.  Le 
liquide  entre  en  ébullition  à  peu  près  à  4-  120  -  124''  K*  9 
mais  tout  après  il  prend  une  température  encore  plus 
haute ,  en  devenant  jaune  par  une  décomposition  par- 
tielle, sans  qu'il  se  sublime  du  camphre,  dans  la  capacité 
supérieure  de  la  cornue  du  moins  on  n'en  trouve  qu'une 
très-petite  quantité. 

Le  camphre  de  cubèbe  ne  se  laisse  donc  que  difilcile- 
ment  sublimer  à  une  chaleur  successive.  Mais  si  Ton  en 


expose  une  petite' quantité  sidûteineiit  à  oÉie  trèstgralidis^ 
chaleur,  alors  la.  sublim^tioQ  s'ensuit  aisément  ;  car  ent» 
chaufiant  presque  ai*  OHi^e-  un  cr^nsctt  de  platine  dans . 
lequel  on  met  un  lubede  Yeire  long  et  ourerl  à  chaque 
extrémité ,  et  en  jetant  un;  cristal  du  caiinplure  dans,  ce 
tube,  il  se  TolatiHse  dans,  le  momeuft  sous  forme  de- 
nuages  sws  qAicuBe  ^tératio^».  Après  le  refroidissement- 
il  se  trouT6  dans  le  tube  une  croûte  cifataHane»    t. 

Le  camphre  à^  cubèbe^  exposé  à  la  flamme  d'une- 
lampe  à  l'esprit  d&  vin  ^  ne  s'enflamme  qtiLaprës  qu'il  a 
commencé  à  ae  décomposer,,  mais  ocdinarârement  il  ne- 
ccmtinuepos  àboules» 

Avec  de  l'eau  le  camphre  de  cubèbe  ne  dîatlîlle  que  très? 
diflSlcileitent ,  et  il  parait  que  la.  petite  quantité  qui  se^ 
trouve  dans  le  récipient  eat  seulement  mécaniquement 
poussée  par  les  vapeaY&  d'eau. 

La  ^nde  quantité  du  campfaie  di^  cubèbe  a  permis  à^ 
M.  WinUec  de  fa^e  quelcj^ues  essais  de  l'action  de  quiel*^. 
quesélémens  et  d'autres  combinaisons  sur  lui.  fl  lui  pa*. 
raissail  intéressant  de  £aife  les  mémea  essais.avec  l'huile ,. 
de  laquelle  aucune  trace  des  cristaux  ne  se  déposait  plus«. 

L'es  résultats  de  ces  essais,  se  tr^Mivent  dans. la  tabler- 
suivante* 

(La  pesanteur  spécifique  de  cette  huile  était  de  o^gdôJu 
la  température  de  5  degrés  R.  ) 


BK  -P»A^B MAGIE. 


4507 


ESSAIS  AVIG  LE  GAKPHSS. 


A.  Action  de  tiode.  —*  Eb  mêlafit 
âvL  camphre  de  cabébe  palvérisé 
uret  de  l'iode  tetf,  il  ae  oelore  à  Vift- 
sUnt  en  br<iii  jaunâtre,  et  après 
quelques  minutes  le  mélangée  con^- 
jiMtice  à  se  fondre ,  en  foro^nt  pea 
à  pea  nn  liquide  épais ,  opaque  et 
d'une  odeur  âpéeifique  balsamique 
mi  rappelle  aussi  celle  de  Tioàe. 
En  faisant  ce  mélange  à  la  tempe-. 
«ature  de  ao  -^  aS®  &. ,  le  campnre 
•e  liquéfie  et  se  colore  dans  le 
moment,  la  température  du  mé- 
lange ft'élè^e  beaucoup  et  il  se  dé- 
gage des  vapeurs  jaunes. 

B.  Action  du  cbh^c.  -w*Si  Ton  îaXt 
passer  un  courant  de  chlore  gazeux 
«  travers  le  camphre  de  cubèbe, 
mis  dans  un  tube  de  verre,  il  se 
fend  dans  le  moment  en  un  liquide 
clair  et  incolore  qui  se  tit>uble 
blanchâtre  ^  et  dont  la  température 
•*élève  beaucoup  si  l'on  lait  passeï^ 


^mam 


ftSSA.IS  AVEC   IHOILE. 


A. -«L'huile  au  contact  avec  l'iode 
se  décompose  à  rinstant<  Le  mé- 
lange s'échaulfe  beaucoup  et  sépand. 
des  nuages  jaunes  et  des  vapeurs 
violettes*,  il  parait  brun  obscur  y 
plus  iluide  que  celui  du  camphre , 
et  d'une  odeur  de  cubébe  et  a  iode. 


davantage  de  chlore.  Peu  à  peu  le 
liquide  devient  encore  plus  chaud 


B.  —  Si  l'on  fait  passer  un  courant 
de  chlore  dans  l'huile  de  cubébe  » 
elle  se  trouble  an  commencement 
blanchâtre,  le  mélange  s'échaufto 
également  beaucoup,  et  afités  quel» 
que  temps  il  se  forme  un  liquide 
vert  brunâtre  ou  presque  noir.  Pen- 
passer] d«at  «fv'ony  fait  passer  le  chlore, 


#t  s'obecurcit.  Mais  après  quelque  revoîdissement  le  mélange  est  épais, 


temps  il  devient  nouvellement  clair, 
et  à  la  fin  du  Refroidissement  il 
forme  une  niasse  visqueuse ,  pres- 
que transparente ,  d'une  couleur 
jaune  brunâtre  et  d'une  saveur  et 
odeur  aigres. 

G.  Action  de  V acide  sutfuriquê  dé 
i,8ao  /7.  spec.  —  Cet  acide  ne  dé« 
eompose  que  lentement  la  poudre 
du  camphre  de  cubébe.  Après  quel- 
ques heures  le  mélange  devient 
bruno-clair»  et  lëpaiid  l'odeur  de 
l'acide  sulfureux. 


P.  Atiiôu  de  taéidé  nitrique  de 
i,.5  p,'  $pec,  —  L'acide  nitrique  dé- 
compose le  camphre  dans  le  mo- 
ment ,  et  il  se  dégage  fortement  de 
l'acide  nitreux.  Le  produit  de  cette 
altération  ett  une  résine  brune 
claire  «  tfansparente  ,  4)'un  goût 
amer  aromatique  »  et  sblnble  dans 
Talcool  et  réther. 


il  se  dégage  contmuellement  àe% 
vapeurs  tres*étonffantes.  Après  le 


d'une  odeur  balsamique  empyreu- 
matiqu^,^  semblable  à  celle  de  plu* 
sieurs  mélanges  de  l'acide  sulfu- 
rique  concentré  avec  des  corps  or- 
ganiques. 


C.  —  L'huile  est  bientôt  colorée 
Jtn.  brun.  Après  quelque  temps  elle 
se  sépare  en  deux  couches  ,  dont  la 
supérieure  est  claire  et  d'un  beau 
rouge,  mais  l'inférieure  gâcheuse 
et  brune.  Le  mélange  ne  laisse  dé- 
gager presque  tien  de  l'acide  sulfu- 
reux ,  mais  une  odeur  empyreuma- 
tique  balsamique. 

0.  —  L'huile  est  décomposée  en- 
core plus  rapidement  que  le  cam- 
phre. Le  mélange  s'échauffe  trè»- 
tort  et  fait  dégager  une  grande 
quantité  d'acide  nilreax.  La  résine 
formée  est  plus  foncée  que  celle  du 
csDiphre ,  mais  également  très-so- 
luble  dans  l'alcool  comme  dans 
réther. 


4o8  •       JOURNAL 

Avec  le  phosphore  et  le  soufre  le  camphre  de  cubèbe 
se  combine  sans  difficulté  en  mêlant  Tes  substances  en 
état  liquide. 

La  combinaison  avec  le  phosJ>horé  e^t  obtenue  en  lé 
fondant  sous  réau  dans  un  tube  de  verre  et  en  y  mêlant 
avec  une  baguette  de  verre  les.  cristaux  du  camphre.  Le 
camphré  de  cubèbe  se  cotobiné  aveè  une  partie  dé  pho- 
sphore, et  cette  combinaison  s'élève  en.  gouttes  à  la  sur-r 
face  de  Teau  en  la  couvrant.  Parle  i:éfroidissemen^  elle 
se  concrète  en  une  masse  molle ,  blanche ,  peu  transpa- 
rente, de  l'odeur  de  phosphore,. qui  attire  peu  à  peu  de 
l'oxigène  en  contact  de  Tair.  La  partie  de  phosphore ,  qtii 
ne  s'était  pas  combinée  ,  ne  paraît  pas  retenir  la  moindre: 
trace  du  camphre.  ,  !  . 

Le  camphre  de  etibèbe  mêlé  avec  dusoiifire  pur,  et  ré- 
duit en  poudre  ei.  chauS'é  jusqu'à  la  fusion  , ,  en  dissout 
unie  petite  quantité,  qu'il  laisse  déposer  presque  entière- 
iBBÀt  par  le;  refroidissement.  Le  soufre  ;non  dissout  ne 
subit  Aucun  changeaient.  .    ,    . 

L'huile  de  cubèbe  se  èôrâporte  avec  le  phosphore  et  le 
soufre  presque  de  la:  même  m<Voière  que .  le  ç^mpjire?  et 
par  conséquent  ces  deux  priîiçi{)ës  6ffren:t,  pour  la  ïnaiiière 
d'agir  avec  quelques-uns  des  corps  marqués  ci-dessiis,  une 
grande  analogie.  Le  camphre  de  cubèbe  se  joint  donc  aux 
huiles  volatileè  et  principalement  îiUx  corps  cristalli- 
sables ,  qui  se  déposent  quelquefois  dans  ces  huiles ,  mais 
il  se  distingue:  principalement  piar  sa  propre,  manière  de 
se  sublimer  et  par  le  haut  degré  de  sa  fifxité.^  Il  serait 
très-convenable  de  le  désigner  sous  le  nom  :  camphorid 
de  t huile  de  cubèbe. 

Quant  àJa  cristallisatiBli  du  camphre  de  cubàbei,  IVL.  le 
professeur  de  Kobell,  à  Munich,  l'a  lipuvelîëmient  dé- 
terminée. 

Les  cristaux  appartiennent  au  système  rhomboïdal.  La 
combinaison  ordinaire  est  P,  oP,  oo  P,  les  faces  dé  P  sont 


DE     PHARMACIE.  ^Q^ 

culminantes^  çfJles-  de  op  sont  petites.  Les  faces  ne  réflé- 
cVi^enl;  pas.sufl^saniment,  par  copséqneait  les  mesuras 
f  lii;Yaaate^  ^ntseulcpnexit  approximatives^.  Il  résulte;  de  ^ 
im>ji3nnel  d^  plusieurs;  m^sur^geç  que  Ta^gle ,  pbtu^  de 
l'^r^e  9U  commet  a,.»  it^''.  4o'«  ]1  .s'ensuit  q^e  Vanglç 

aigu4fi  l'iirAte  au  .sçii^p|^t;a  p;7^^a4',  et  J'fi.ngle.pl^  de 
ia  h%se  tF;I iV  ^',^(67^  5^'.  Si  Ipn  donne  a; l^,dia^onali^ 
4a  4emi^ong^Q^r..de, .la.baseac:  i,  ^^lors  de^ ^dimens^ons 
djC  la  pyramide  sont  :  .  !  •  •  ':!,.. 

a  :  J:  Css:  1,7704  :   i   :   0,6728. 

•  •  •        •    » 

•  Le  clivée  des  eri^taux  est  parfait  à  la  base,  et  par 
ces  plans,  ils  montrent  très -nettement  à  la  lumière 
polaire^  les  perole^  chromatiques ,  traversés  d'un  bras  ob- 
scur, que  les  cristaux  à  deux  axes  représentent  par  des 
plans  d'une  position  analogue. 

..  Les  iG^fiistaiix  déteiininés  par  M.  Brooke  sont  les  mêmes 
que  M.  deKobell  a  observés.  Il  met  l'angle  P  :  P' =  n  5*  ^5'^ 
^à^iptèh  U  tçFQiiftatioi)  de  M«  de  KobelLil  est  =  ii5*-4o^ 
il  trouve  l'angle  P  ;  F=5=j45°  ^q',  et  M.  de  Kobell—  i45, 
>Da  reste.,  la  posiljipn  eçt.la  même,  comine  IVf.  de  KobeTl 
Ta  déterminée ,;  et  ^çn  exactitude_çst. confirmée  par  la 
«pam^Sfi  doUt ,  ces  cristaux  se, .  comnor tçnt  avf^c .  )aj  lumière 

polaire.  :^.  ii.     ,:  ,.    ..  • 

t  i. 

'I'  ^>  '•,,}    /..i.'ï'  ;.  ,    •    .    r  ::,.       î>.  .:   .s*."  .  .  .  ^?.  »•;-.'  /  \  u:     . 


•  tl., 


,\%«\% 


EXTRAIT 


/    <  '  1 


D^une  lettre  de  M.  Edouard  Hebbeager  à  M.  Rowquet. 

>  '. 

^  ■  .,        , 

RheinBal>eFne  (Bayière  rhénane),  le  29  avril  i834- 


•      *      • 


J!i»7ep(amédes;;recherches  é-tenduc^s  sur  les.  d^iflérent^s 
eë|$èces  dégomme  et  de  muêilage.  Moti  travaiLsei^a  com- 
posé d'une  partie  pUrèihent  ph.irmaçeutique  et   d'une 


partie  etiimique;  la  dernière  traitera  des  ^aracléres  ipto^ 
prement  dits^  aiâst  que  de  la  coÂstitOtien  de  ces  matières  ; 
quant  à  la  première,  fe  prends  la  liberté  de  T<ms  c»  dter 
les  principaux  détaîlB  tels  quils  ressôrteut  de  la  «empa'^ 
raison  des  gommes  ara)>iqiie  et  Sénégal.  Si  les  résultais 
qui  Tont  suivre  ne  sont  pas  ^entièrement  d'accord  avec  les 
opinicms  émises  par  M.  Guéiin,  je  pais  néanmoins  assa* 
rer  que  mes  expériences  ont  été  faites  avec  une  religieuse 
lexactitude,  et  avec  toutes  les  précautions  nécessaires  pour 
ces  sortes  de  recherches. 

I .  La  gomme  arabique  n^est  pas  entièrem^it  identique 
aTec'la  gomme  Sénégal,  ni  sous  le  rapport  éhimique,  ni 
sous  le  rarpport  physique* 

«.  La  gomiûe  Sénégal  diffère  de  la  première  t 

A.  Par  son  extérieur; 

B.  Par  sa  pesanteur  spécifique  pIi|S  élevée; 

G.  La  gomme  Sénégal  est  capable  d«  former  (avec 
S.  q.  d'eau  )  une  gélatine  ; 

D.  D'envelopper  une  plus  grande  quantité  dliililes 
grasses ,  etc. ,  que  la  gomme  arabique  ; 

E.  La  gomme  arabique  enfin  est  moins  SeB9ibl«  mit 
sels  d'oxide  de  fer  que  la  gomme  SénégaL 

Yoici  le  détail  de  quelques-unes  des  expériences  q«e 
j'ai  entreprises  : 

Eau  hygroscopîque.  200  grains  de  chacune  des  deux 
sortes  de  gomme  furent  exposés  aune  ohaleiir  de+34'RM 
jusqu'à  ce  que  leur  poids  cessa  de  diminuer. 

r 

La  gomme  arabique  perdit  après  4  h.  x  i  ^r.  la  gomme  Sénégal  1 1  gr. 

»  »  •         th,  deplas  a  ■  »         & 

•  •  >-3-^-  3  ••4 

»  •  •  -j-h.  a  »  •  I 

¥tt  ■  ■ 

Perte  totale  à  +  34"  I^-  ••••••••     i?  ** 

D^autres  100  grains  de  chaqtfe  gomme  exposés' i  aaé  tMa)^i«liîre  de 
•^•SooiLf  diminaétent  jasqua  la  fin  de    17^.   .  •   .   .  •   •  •    ig\^ 

mais  non  sans  avoir  subi  une  légère  décomposition. 


jDensité.  La  pesanteur  spécifique  de  ces  àenxgùmmts 
^  été  trouvée  dans  trois  expériences,  comme  il  suit  : 


Gomme  arab.  tèchèa  â  4.  04  dcgaét  A* 

G.Sim 

égà  iichée  i + $4  dcgriét  H. 

i»e.^e5tp.   1,5956 

1,65  ro 

à*.           14606 

i,65x^ 

3«.            i,5io3 

1^5686 

LarsquW  dissout  parties  égales  d^  gomme  «taliiquit 
'^t  de  gomme  Sénégal  dans  les  miômçs  proportions  d  eau , 
la  scdutiop  de  la  dernière  se  trouve  cQUsCamnrei^  étte  plus 
dençe  que  celle  àt  la  pi^mière  gomme*  Il  s'ensuit  en 
t>utre ,  ce  que  j'ai  démontré  par  l'expérience ,  que  le  finge 
devient  plus  empesé  par  la  "gomme  Sénégal  xfaé  par  la 
gomme  arabique. 

SMbtUté  dans  Teau.  Les  nombres  reçus  sont  Men  su<* 
|)érieurs  à  ceux  qui  ont  été  indiqués  dans  le  mémoire  de 
M.  Gttéiin.  II  me  semble,  dans  la  vérité,  si  non  ipipos- 
sible^  dû  moins  très-^difficile,  de  déterminer  d'une  ma- 
nière incontestable  jusques  aux  nombres  décimaux  la 
t|uantité  d'eau  qu'il  faut  pour  dissoudre  une  partie  de 
commet  Eu  posant  en  principe  que  la  véritable  solubilité 
de  ces  matières  cesse  avec  la  disparition  de  \eL  forme  sous 
laquelle  le  liquide  peut  4tre  uersé  par  goutd^s ,  j'ai  obtenu 
les  nombre^  suivans ,  qui  tqutefoia  ne  doîveat  être  re- 
gardés que  comme  des  approximations. 

Gtanme  «ra^î^e»  Gomme  Sénégal. 

A  4*  2  2®  B^*  parties  égales  de  gomme  7a  part,  de  gom.  séchëe  à  +  34^  R. 
séchée  à  -f*  34<>  R.  et  sur  xoo  parties  d*eaa  distillée. 

'  d^ean  distiUée. 

A<4»8oôR.  loS  parties  de  gomme  96,  oa  un  peu  moins,  de  gomme 
surieo  part,  d'eaa.  snr  108  part,  d'eau» 

Capacité  d  envelopper  les  huiles  grasses^  eta.j  etc.  J'ai 
truMivé  que  la  capacité  de  la  gomme  arabique  est  à  celle  de 
la  gomme  Sénégal  comme  382  1 964  9  ou  à  peu  près ,  comme 
19  t  3q.  Ces  nombres' n'exprin^ent  du  reste  que  des  rela- 
tions approssimaii^es,. 


4ii» 


JOUENAL 


Jtéactions  chimiques. 


Réactf». 


Softtt&oii  <l'iiBe  p»rt. 
de  i^omrae  arabique 
dans  vingt  p.  d'eaa 
distillée. 


Solution  'd'ohe'  part^ 
de  gotfMfe  jfiénfjcal, 
dans  .Tingt  p.  d'èau 
distillée'  '*  -  ' 


Papier:  de  itonme 

sol  l^lea. 
r9ttrat6s  de  pMio 

icidédeinrcare.. 
Sotaii'-^cétiite'  de 
plomK    . 

I^VL  d'iode. 
Silicate    de     po* 

tasse. 
JSons  •>  bbratç    de 

soude. 


I , 


Rott|fi. 


Bel  s  .  d'ôxide  '  de 

-   fer.'  :     '.> 


tfi-bdbief*'    Man- 

»    ■ 

Pirééipitë  '  lylanc 
caseeux  floco^7 
nédz.  ' 


Précipité     blanc 
floconneux. 


.T 


Rôa^f. 


j    ' 


; .  )      :  I 


■»  \ 


I  il 


Changement     dé 
.    coueilr  en  rou- 
ge ,  après  quel- 
quetempstrou- 
bleléger.    • 


C.  d.  ).  g.ïrab'. 


G.  i.,  1.  g.  arat?. 


f  • 


Formation  ins- 
tantanée de  gé- 
latine ochra- 
cée. 


Remarques. 


Là  pUTçté'cte  mes 
gommes.  nja,n^*a 
pas  permis  de  re- 
masquer;  oomme 
plusieurs  antres 
chimistes,'  de  co- 
Ipwtipp^iii^e^ 


« 

Des  solationsplus 

concentrées 
furent  changées 
en  gélàtîi^q. . 
Une  solution /li/iif 
<  coiiéénirèf''     dé 
ffomme   .  arab. 
Tut    de    même 
précipitée  en  gé- 
latine   par    les 
'  sels  d  bxide  de 


'  '  Les  efxpérieiices,  précitées  démontrent  que  4a 'gomme 
•Sénégal  ^>oarràit  être  préférée  ;  dans  tous  lêW  iîàfé  où  il 
ne  s'agit  que  de  Vi^téloppem^Qt  des  huiles '^tâs^es,  etc.  ^ 
de  la  confectipu  4.e.s  pâtes ,  de  rempès.exxieAt.du  linge ,  etc.  ; 
Itiais  il  eè  faat  pas' confondre' les  ^deu^  gôitir'mes  tdàtés 
lé^  fois  que  les 'médecins  les  ôrdoiinentf oit  eh  substance 
soit  en  simple. dissolution  aqueuse.  (  Voir  pour 'de  plus 
amples  (létàils',  le  Répert,  de  B'uchnèr,  XL  Vil,  19,  ss.) 
,  :  J'ai,  au,^i  ,aaalj>sé  \j\.p.àj'riielias^pdri€tin^aàeh^^}ïi  a 
i^OMmi  :4^s  résultats  asaez  remarquahlesi:.  pqut|/;iètrîe 
communiqués  àU  Société»  Faute  de  temps:  j'ai  priémoti 
ami  et  cousin  Bupltûer  .de  vous .  prégehter  soûd  peu  .un 
extrait  du  mémoire  imprimé,  dont  j'ai  l.'houDeui;  de  voub 
envoyer  deux  exemplaires ,  Tun  destiné  pour  vous-même 


DBk  PIIÀEMACIE.  4'^ 

iet'l;nutre  pour  VhdDO'rable  Société  de  pharmacie.  Je  me 
borne  u&iqueâitent  à  ajouter  la  remarque,  qtie  j'y  ai  dé-^ 
iéoûvert,  outre  le  principe  jkunè  fcriçtallisable  indiqué 
il  y  a  plusieurs  années  par  iVt.  Schràder,  ùriq  matière 
colorante  d'un  très-bèaù  roÛ£[e  carmin  1  soluble  dans  l'eau, 
chaulTiâe.à  4"  8o^.R.,  et  douée  de  cristallisabilité.  La  ma* 
tière  JËiuiie  n!est  point  acide;  elle  ne  me.  semble  donc 
pas  identique  avec  la  Vulpuline.- 

Quant  à  mon  analyse  de  la  racihé  du  iiîctamnUs  àlbus 
et  à  d'autres  recherches,,  j'aurai  dans  lia  suite  l'a  van- 

'  .  ^^  lit' 

tage  de  youç  en  entretenir.  Des  e^périenices  sur  le  prin- 
cipe amer  de  l'écorce  de  Jradcinus  exceUiar  ^  qufi  j'ai 
exécutées  conjô4xiteiiieht  avec  M^  Buchner  fils ,  nous  ont 
cpnduits  tout  récemment  h^  la  découverte  et  à  la  prépara- 
tion en  état  pui^  du  polythrôme^  dont  l'existence  dans 
cette  écar<;e<n'avait  pas  encore  été  démontrée  jusqu'à  ce 
jour.  Gomme  nous  nous  occupons  d'une  monographie  des 
différeiUèsi espèces  dVHii//od&rar7ie( de  Iv^o^^t^  diuersus ,  et 
tp<*i»^^  ^^oior;  'polrchrônit^y,  notfs  auroiD^s  d'ans  la  suite 
f  honneur  de  tôu^  iéh  ptës'éhtcff  uii  ëiitèiiiplàire; 

■•,■■■  ■.  •  "■■     •  •■    ■    EXTRAIT 

D'une  lettre  de  lifcT.  William  Grégqry  à  M,  Robiquet. 

'  Edimbourg ,  ce  i6  avril  i834 

r  ,.Je.profi^e  d'un  jour  , de  vacance  pour  vous  prier  de 
}}ieu  vouloir  me  pardonner  un  silence  que  j'ai  gardé  trop, 
long-rtemps.  Yqus  aurez  aussi  peut-^étre  la  bonté  de  com- 
muniquer à  .mes  confrères  de  la  Société  les  deux  noteâ 
suivantes^  qui  ne  seront  pas  sans  intérêt  pour  quelques- 
un3  parmi  eyix. 

'      ï.  Sur  les  chlorures  de  chrome* 

.   On  connut  dispuis  quelques  années  le  liquide  volatil, 
rouge .  et  fumant,  découvert  par  TJnverdorben  et  par 
XX*.  Année. — Juillet  i834«  29 


4t4  JOOftHÂt 

Thomson ,  el  considéré  par  Unverdorben  comme  Un  per-< 
chloruré  analogue  à  lacide  chroûiiaue*  M«  Kemp 9  chi^ 
iniste  très  *  ÎDgénieux  de  celte  ville,  vient  d'observer 
quelques  faits  curieux  dans  sa  décomposition. 

Quand  on  mêle  ce  liquide  avec  du  chlorure  de  soufre 
il  en  résulte  une  action  trèâ-éhergique.  beaucoup  de 
imali ère  volatile  se  dégage,  et  il  Se  dépoie  une  poudiré 
d'une  trés-*belle  couleur  rose  claire  ;  qoi  est  insoluble  daîi^ 
l'eau.  La  même  substance  se  retrouve  lors  de  1  action  du 
soufre,  et  du  chlorure  liquide  de  phosphore  sur  le  per- 
chlorure  de  chrome.  M.  Kemp  a  cru  d'abord  que  lesaeux 
chlorures  se  combinaient. pour  produire  le  nouveau  com- 
posé; maïs  il  n'en  est  pAs  ainsi  :  <ràr,  aysiiit  tii^pàré  Une 
quantité  suffisante  de  cette  hiatièrey  j'en  fis  l'analyse  par 
la  potasse  caustique  et  je  la  trouvai  composée  de  : 

Chlore.  .  .    6,41     -.„  k;-i*     Chloré.  .  ^  at.     io6,35        ^,5o 

Chf^taé.  .3^7     ^^  ^^^     Chràtmt^  i^a|.    .  5ê,i»        34,56 

Perte  (  ean  ?  ).  .     o,aa 


i6MS>      too;ôo 


10,00 


Sa  fbriâuie  serait  donc  d  Cr  4"  3  Gf$  mais  tfeêt  là  la  for- 
mule du  eblorure  qu'oa  obtient  paf  Là  de9si(ication  du 
protomuriate ,  cependant  ces  deux  corps  sont  bien  diSé- 
rens.  L'un  d'eux,  le  nouveau^  a  l'aspect  terne,  et  il  ne 
peut  se  dissoudre  dans  l'eau  \  l'autre ,  au  contraire ,  est 
cristallin,  soluble,  et  même  déliquescent.  D'après  mon 
analyse ,  il  faudrait  coodure  que  ces  deux  chlorures  sont 
isomériques ,  et  ne  diSèrent  entre  eux  que  comme  l'oxide 
i<>ugi  dé  cieiui  qui  tt'à  pbikil  subi  une  chaléUr  i^uge. 
i^uand  lé  perchlorure  de  chrome  est  décomposé  parle 
chlorure  de  soufre ,  il  passe  à  l'état  de  protochlorure* 
Maiis  que  devient  alors  le  chlorure  de  SoUfre?  N'éfet-il  j^as 
probable  qu'il  attire  une  nouvelle  dose  dé  cihlbrè,  et  (îju'ii 
V  a  formation  d*uii  j^érchlorure  dé^bufre?  É'estUn  point 
que  je  me' proposé  d  étudier  prochàinemeiit. 

Parmi  les  observations  de  M.  Kemp  sur  le  pérchlotnire 
de  chrome,  il  en  est  une  qui  donne  lieu  à  un  phéno- 
mène remarquable»  Si  l'on  fait  passer  dans  ce  liquide  du 
gaz  hydrogène  sulfuré ,  il  se  développe  dans  le  tube  une 
chéleur  PÀttigie;  en  même  t«mps  tine  poudire  verte  se  dé- 
>«se  «  qui  ><ist  jprobaUement  du  sulfUre  de.  cbrOme,  puia^ 


DE   >HAB»IACÏÈ.  J^i5 

que  l'acide  hydroçhlorique  se  dégage  aussi.  Cette  poudrA 
n  a  pas  encore  été  exanÛDéè* 

r 

lli  N0U^Mê}f  esbpêHef^e's  suh  ta cdmhàsiiôn .éar M.  k.-J. 
Kem^ ,  professeur  de  chimie  h  ÈdiMbburg, 


\ 


Trtûs  les  cHihistés  \  peu  pr^s  sont  d'accord  que  dans     . 

combustion  iin  corps  électro-positif  se  combine  avec  uii 
corpA  éJéctro-néçatlf,  et  ^uè  Ton  doit  attribuer  la  chaleur 
et  lal^HîWfe  àTùhioh  ou  â  la  nèuti'alisatiOn  des  deux 
^électHdtés.  Mais,  quoiqu'on  admette  as sei  généralement 
cette  théorie,'  on  parle  lèependânt  toujours  dés  corps 
lélecironégatîf»  comme  soutiens  de  combustion,  et  des 
^lectro:'pôsitifs  cbmme  combustibles.  Ainsi,  quand  un  iet 
de  gttz  hydh^èôe  brèle  daûsrlugazr  oxigène,  loxigéne, 
dit*oô,  maintient,  supporte  la  combustion  de  rhydro^^éne. 
Qu'est-ce  qui  arrive  donc  quand  on  fait  brûler  un  jet  dé 
fa2  ôkigéne  dànir  dé  l'hydrogène?  ïfe  dôit-on  pas  dire 
cga|©mciît  qtte  l'hydrogéné  supporte  la  combustion  dé 
I  oxigène  ?  liés  circCmfstaticès  sont  absolument  les  mêmes 
dans  les  deux  cà§.  ï>ourquoi  donc  changer  d'explication 
et  dire  que  c'eist  touidurs  l'hydr^ogène  qui  brûle  là  où  il 
-    est  en  co«itaci  avec  foxîgèné? 

Pa^rtant  de  ce  point,  et  considérant  la  combustîoiji 
comme  dans  la  théorie  électrique,  un  phénomène  attri- 
buablè  également  aux  deux  corps,  M.  Kemp  a  cherché  de 
produire  de  nouvelles  combustions  en  mettant  toujours 
«ttsemble des  cor^saoués  d'uhé électricité  opposée.  II  est 
^arvéttu  à  enirisebir  la  écience  de  plusieurs  expériences 
trèé-brillahtes  \\^i  rentrent  daùs  cette  théorie  d'une  ma.^ 
irtiê^è  très*SatisfàisaA*e. 

Vdici  quelques-unes  des  expériences  imaginées  par 
Mr  Kemp  :  r'*.  loxigéne  (i)  et  le  chlore  peuvent  être 
brtilés  dans  on  atmosphère  de  gaz  hydrogène;  a*,  laif 
iltmosphértqué,  roxîgèhe,  le  cMôre,  1  acide  nitreux  et  lé 
J^érchlorare  de  chrome  brûlent  très-bien  dans  le  gaz  olé* 
ifhtit.  Voici  comment  on  s'y  prend  pout  brûler  ro]Eigèn^ 
cfâftjé  lé^dz  ôléiBant  :  ou  empht  de  ce  dernier  une  cloche 

tabiilée  qùî  fe^ose  sûr  l'eku.  On  allume  le  gaz  à  la;  tubu* 

■      .^ — , —  ^^^^^^^^^^^^^^ 

(i)  G«tt«  cxpériract.n'trt  pas  Boavell*,  totteï  les  antres  lé  sont. 

»9- 


4l6  JOURNAL      ' 

lure,  et  l'oii  introduit  k  travers  la  flamme  une  petite 
capsule  en  platine  contenant 'du  chlorate  dé  potasse  eh 
pleine  ébullition ,  et  dont  Toxigène  sort  avec  rapidité. 
Cette  capsule  est  attachée  à  un  fil  qui  travet^se  un  bou^ 
chon.  Le  bouchon  $<îrt  à  supporter  la  csmsure,  et  en 
même  temps  à  éteindre  la  flamme  du  gaz  oféfîant.  L  oxi- 
gène  en  traversant  la  flamme  prend  feu  et.  brûle  avec  un 
éclat  superbe.  On  peut  varier  m  couleur  de  la  flamme  en 
ajoutant  aii  clilorate  du  nitrate  stirontique,  sodique  où 
cuivrique.  Je  ne  connais  pas  d'expériences  plus  magni- 
fiques pour  brûler  le  chlore ,  on  le  fait  entrer  en  forme 
de  jet  dans  un; flacon  de  gaz  pléfiant  qu'on  allume  à  la 
tubulure.  Le  chlore  brûle  à  l'intérieur^  et  laisse  déposer 
beaucoup  de  charbon.  L'air  atmo$phérique  et  l'acide  ni^ 
treux  ,  introduits  en  forme  de  jet ,  brûlent  aussi  fivpc  une 
flamme  pâle  si  le  jet  n'est  pas  trop  "fort.  Lie  chlorure  de 
chromé  introduit  dans  une  capsule  en  verre  brûle 
long-temps.  Il  ne  se  dépose  pas  de  charbon ,  mais  bien 
ime  poudre  verte  qui  n'en  contient  pa$  une  trace,  et  qui 
est  probablement  du  pr'otochlorure  vert v  Toutes  ceâ  expé- 
riences réussissent  également  dans  le  ga^  à  éclaii^er.  3^.  Les 
mêmes  sujb3tances,  savoir,  Vpxigène,  le  chlore  et  le  per- 
chlorure  de  chrome,  brûlent  dans  le  gaz  hydrogène  sul- 
furé; 4*«  le  perchlorure  de  chrome  brûle  avec  vivacité 
dans  la  vapeur  du  chlorure  de  soufre^  en  déposant  la 
poudre  rpse  que  j'ai  décrite  dans  la  note  précédente.  C'est 
même  la  meilleure  manière  de  s'eii  procurer. 

Ces  exjpériences  viennent  à  l'appui  dç;  la. théorie  élec- 
trique de  combustion.  M.  Kemp  pense  que  l'on  devrait 
âbïtndonner  les  expressions  fautives  de  combustible  et 
de  soutien  de  combustion,  attendu  que  nos  soutiens 
actuels  se  montrent  comme  combustibles  dans  des  cir- 
<!:onstànces  cohvenàbles,  et  que  même  deux  composés 
contenant  le  même  èoutien  peuvent  brûler  ensemble 
(  voirie  n<».  4)«  En  efiet,  supposons  que  notre  atmosphère 
fût  formée  du  gaz  oléfiant,  ne  deviendrait-il  pas  soutien 
de  combustion  par  rapport  aux  corps  que  l'on  peut 
brûler  dans  ce  gaz,  et  qu'il  faudrait  alors  chercher  dans 
la  terre  au  lieu  de  la  houille,  qui  à  son  tour  devien- 
tîraît  inutile? 

Lés  expériences  de  M.  Kemp  n'étant  connues  que  de 


c^ux 


DE    PH^ftMik€4E.  4^'^ 

quifiuiy^Bt  ses  leçons, j ai  pensé  «ju il  serait  à  pr<>-« 
laa.f'aire:  part  à  1^. Society, le  plus  lot.  possible. 


EXTRAIT  pE9  ANNALES  DE  CPIMIE     ' 

Et     DE     PHYSIQUE. 

-•  ,.x  •>•■  '• 

I 

'  Noveràbye  et'  décembre  i83S. 

■-»      .  ']   .      .         •  .  .'.  ■  f       ■  .... 

Pe  L*'action'du  gaz  acide  hydirochhrique  sur  l^argent  à 
une  haute  température ,  par  M,  Boussingault. 

Les  anciens  cbimisîes  donnaient  le  nom  de  départ  sec 
k  une  opération  au  nioyeii.de  laquelle^  par  une  ^men- 
iation  prok)ngée  dans  un.  piélange  d'argile  et  de  sel  ma* 
Fin  y  ils  pacv4»iaient  à  enlerer  presque  complètement' 
l'argent  et  le&  autres  métaux  qui  se  trouvaient  alliés  à 
l'or.  Ce  procédé,  quiremonte  à  la  pïus  bauie  antiquité,^ 
et  qui  est  abandonné  depuis  près  d^'disux  siècles  en  Eu- 
rope,,  est;  ([encore  usit^  en,  Amérique. 

I>âns  l'acte  de  la  cémentation,,  l'argent  semble  trans- 
formé en  icblorure  par  Tact  ion  )  de  l'argile  sèche  et  du  sel* 
marin  égaleinont  sec  :  mais  il  n'en,  est  pas^  ainsi ,  et  ce 
fait  serait  inexplicable  :  la  vapeur  d'«BU.  contenme  clan» 
l'air  ou  celle  qiii  se  forme  pendant  la  combustion  sont 
indis^pensables  potv*  amener  la  réaction.  Lofait  alors  s'eK- 
plique  aisément  lorsqu'on  se  rappelle  que  la  silice,  d'a- 
près MM.  Thenard  et  G<ay-Lussac,  n'exerce  à  une  tem* 
pérature  élevée. âuc^iiie  iiçtion  sur  le  stel  maria  si  les 
m;^Mèr(Ç9  sQOt:  pd;r&iteaientÀèeheSk;.mais;.que  là  présence 
de  U  vapeur  d.eâH*  dé teraûne  yjljE^iPéacMoA.d^s  pWséner- 
giqu^e^,  formation  d'qjcide  hydrpchlorique  et  deisilicate 
de  soude,  CeUe  vapeur  .d'eau  s  infiltre  à.travera  les  vases 
poreux  et  fragile^  qui  sçrvenf  aux  onéra^ons^  et  le  fait 
çst  poMtif  à.  cet  égard»  car  dans  des  creusets  imper- 
meafcles  à  l'aif  et  bierj  lutjes,  l'argent  n'est  nullemçnt 
gttaqué. 

Voil|i  bien,  la,  production  de  l'acide  hydroçhlpdxfii^? 
4^xpl^uéq;  mais  il  faut  de  plus  que.,  coi^lpaidiclpirer 
imentqux  idées. reçues ,  largeiH  décôroppse  Tacide  bydror 


4lS  TOURNAI 

cfalorique  à  une  températuife  élevée.  C'est  ce  qui  a  Hect 
d  après  les  expériences  de  M:  Boussiogault.  Lorscfa'on 
fait  arriver  de  l'acide  hjdrochlorique  sec  sur  de  Targenl 

?orté  au  rouge,  il  se  produit  an  eUoruf^  d'argent  et 
hydrogène  est  mis  en  liberté  :  l'action  s'arrête  bientôt , 
car  l^  chlorure  fonnp  i|n  ve^is  qui  rea$l  1^  }?ni^  iqatta-. 
quable  ;  mais  lorsqu'on  Tentoure  d'alumine  pour  absorber 
le  chlorure,  la  production  clu  gaz  hydrogène  se  pror 
longe  bien  davantage.,  h^  décomposition  de  1  acide  hydror 
chlorique  par  l'argent  est^  comme  l'on  voit^  un  fait  ana-». 

Ipguç  à  celui  dej(^  déccoppositioà  de  l'eau  pkr  le  fer. 

>  •  •  •  \  "   »     \ . 

&ir  le  sous-roxide  de  plomh. 

X 

t 

M.  Boussingautt  s'est  assuné  quje  le  résidu  ùoir  -àehk 
distillation  sèche  de  l'oxalale  plombique  est,  comme  l'a 
considéré  M.  Duloog ,  un  sousno^xide  de  plomb,  f^our  que 
ce  corps  soit  pur,  la  cornue  qui  sert  à  la  déoompositioa 
i^e  doit  pas  être  portée  au  delà  du  rouge  obscur; 

Dans  ce  sous-roxide,  le  plomb  est  uni  à  une  quantité 
d'oxigène  qui  est  la  moitié  dé  celle  qui  se  trouve  dàiis 
l'oxide.  ioo  parties  de  ploiiib  y  sont  icombinées  à  3^,86 
d'oxigène.  Ce  corps  n'est  .pas'  un  mélange  d'oxide  et  de 
pjomb,  car  on  pieut  letriturepavec  le  mercuxe' sans  qu'il 
•e forme  d'amalgani0.  '  '.  .   > 

Sur  une  combinaison  du  phosphore  auec  t  azote,  par- 

M.  Henri  Rose. 

Davy  est  le  prraiiev  qui  ait  parlé  des  combinaisôfns 
du  chloride  et  du  chlorure  de  phosphore  av^c  Tantmo-    *^ 
iliaque;  mais  les  propriétés  qu^il  a  attribuées  à  ces  corps 
sont  loin  d'être  exactes  ;  air^si  c'est  à  tort  que  Davy  les 
regarde  cojnme  à  peu  près  inaltérables  parja  chaleur. 

lie  chlorure  de  phosphore,  pouvant  être  obtenu  cdn-^ 
stant  4ans  sa  composition ,  est  celui  sur  lequel  M.  Kose 
a  opéré.  Sa  combiD<'iison  avec  le  gaz  amtaoniaque  est 
formée  d'un  atome  de  chlorure  et  de  cinq  d'alcali.  Elle 
est  blanche ,  complètement  solublè  daUS  Teau,  et  se  trans- 
forme, en  absorbant  ses  élémens,  eu  pkosphite  neutre 
et  eu  hydrochlorale  d'amirtoniAqUe.  ChatiRée  à  l'air,'  die 


DE     ?l!A|lJkfA«IE*  4<^ 

produit  on  sublîiaé  ^boDilfiAt  4{ui  ao'«H  ({ife  de  Tliy^rp^ 
cbl^çaèe  d'$iii^pio|DÛM}uf^4  he  Fésida  biHip  e^t.  insoluble 
dans  leaa  ejL  ratioQt  un  peu  de  chlpre^  Gq  CQtp^  n e^li 

Î>as  pur  :  il  peut  être  obtenu  par  un  autre  procédé  sous 
orme  de  poudre  blanche,. légère,  c'est  en  chauffant  le 
chiorô'-phospbute  d^ammoqiaijue  à  V^hti  de  lair  dans  on 
tube  où  Ton  entretient  une  atmbsphèi'e  d'acîdè  carbo- 
nique ,  outre  le  sel  ammoniac  il  se  dégage  de  la  vapeur 
de  phosphore ,' de  ranimpniaque  et  4e' 1  hydrogène.'  Cettç 
poudre  blanche  esit  fix^  et  infusibjle  lot*sc[u'elle  est  c^a^iif^ 
fée  à  r^bri  de  Pair.  Dans  le  cas  contraire,  elle^ répand' 
des  vapéiit^  blanches  d'acide  phoâiphorique ,  elle  offre 
une  grande  iddiiférence  pour  les  réactift  les  plus  puis> 
Sans.  Elle  eist  insoluble  aans  l'eau  et  dans  presque  tous 
les  acides.  L'acide  nitrique  fumant  là"  copiveçtit  lente- 
ment en  acide  phosphorique.  Il  en  est  de  même  de  Ta- 
cide  3ulfarique  concentré.  L'acide  hydrbcbloriqae,  le 
chlore,  le  soufre,  ne  l^ttaquent  ni  à  chaud  ni. à  froid.  Il* 
en  est  de  même  des  solutions  alcalines.  Fondu  avec  Tiiy- 
drate  de  potasse,  ce  corps  dégage,  de  l'ammoniaque  et  se 
transforme  en  acide  phosphorique  sans  trace^  d'acide 
kjdrochlorique.  L'hydrogène  à  chaud  lé  transforme  en 
ammoniaque^  et  il  se  dégage  du  phosphore  sand  forifia- 
tion  4'eau. 

De'  ces  faits  et  de  T^^nalyse  il  résulte  que  ce  compose 
doit  contenir  du  phosphore  et  de  l'azote  dans  les  pro- 
portions suivaiïCes  :  P  -)-  ^N  ou  Sa, 56  de  phosphore  et 
4jr,44  d'azoté,  et  la  réaction  qui  le  produit  est  la  sui- 
vante : 

* 

5  at.  de  chloro-photphar«.  .  .      5  P  -f- 15  Cl  4<  !i5  N  +  75  H 

donnent  i    ., 

en  aiotare  de  phosphore '  4^  +   8  N 

iel  ammoniac i5  Cl  +  i5N  +60  H 

ammoniaqee. «  :iI9  4^   ÔH. 

vap-  de  phosphore» j^  P 

hydrogène.  .............  »H     . 

I  Le  bromure  de  pbosplftove,  qu^  l'on  ne  peut  obtenir  en 
mettant  en  coataet  le  brome  et  I«  phosphore,  pa^ce  que 
la  réa^Uopi j^At  tri>p  vive^,  mais  bien  en  iaisant  arriver 
à  la  tenapérature  ordinaire  la  vapeur  de  brome  sur  des 


.1     • 


4^0  MOtoAHàË 

cylindres  de  pliospfaoré  enfermée  dans  des  tubeë  hou*! 
chésparune  extrémité,  présenté  des  réactions  tOiit-^àr* 

fait  semblables  dans  les  proportions  et  les  produits.        "^ 

•  11.  '  1 1  ,      • 

iVb/^  ^wr  le  procédé  des  Chinois  pour  fahriqi^  tes 
tam-tams  et  les  cymbales ,  par  M*  d'Arcct., 

On  fait  forger  en  cuivre  rouge  ou  en  laiton  le  modèle 
de  l'instrument  quQ  Ton  yçut  ij^})riqv®^  •  on  donni^à  ce 
modèle ezactemei[it  les  formes  voulues;,  qn  y  faisap(^  pé- 
.  nétrer  plus  pu  moins  la  panne  du  marteau  sur  les  deux 
surface^,  de  manière  à  y  former  la  cont^niiité  d'enfoi^*-* 
çemens,  spb^nques  et  de  parties  saillantes  ,qu^  Ton  re- 
marque sur  lç5  cymbales  et  sui;tqut  surlesi  tam*tams.  Le 
modèle  acbeyé ,  on  s'en,  sert  pour  faire  qn  moule  efx  sable, 
en  potée  ou  en  fonte.  On  compose  nn  alliage  contenant 
au  cent  80  de  cuivre  pur  et  20  d'étain  fin  ;  on  coule  cet 
alliage  en  lingot ,  on  le  fait  refondre  et  on  co,ule  la  pi^çe. 
moulée. 

Cette  pièce  sortie  du  moule  est  ébarbée  ;  on  la.  trempe 
comme  on  le  fait  pour  Tacier.  Si  la  pièce  s'est  voilée,  en 
la  plongeant  étâi^t  rouge  dans  l'eau  froide  on  en  rectifie, 
la  forme  au  moyen  du  marteau  et  en  la  planant  à  petits 
coups.  On  lui  doi^ne  le  \pu  çonveipable  »  spil;  pjiriraiiiye- 
ment  en  forçant  plus  o,u  moi^s  la  trempe, ^  spit  ei^suite 
en  récrouissant  la  pièce  par  ;un  martelage,  suffisait  r  on 
la  gratte  au  tpoyen  ^'tm  tour, mal  cîj^tr^,  comme  on  le 
fait  pour  les  cbaudrons  de  cuivre  ou  de  lailon,  et  rinslrù<^ 
ment  est  alors  terminé. 

Sur  les  schistes  bitumineux  et  sur  la  paraffine  ^'pnt^^ 

M.  A,ug»  Laurent.  ;.   ,. . 
.  } .,-  ...     ..  »■.  ...     . .  ■ 

Les  schistes  bitumineux  du   calcaire  alp»n  sont'  assez 

abondamment  répandus  à  la  surface  du  glôb.e.  Juâquà 

'présent  ils  ont  été  sans  emploi  dans  les  arts ,  si  ce  n  est 

toutefois  celui.^e* JMiénût  i  qui.doiïne  plar  la  calcinaiion  un 

çharbo9  propre  à:  décoioiTer  ou.  à  désinfecter*-    •   •    ^ 

Ces  schiste^  sont  pourtant  très*riches  en  malières  eôm* 
buslibles.  Jls  en  renferment  jus^qti'à  53  pour  cept ,  car  ils 


DE     PHàmUAGIE.  4^1 

fournissent ,  lorsqu'on  les  décompose  par  le  feu,  les  pro- 
duits, «uivans .: 


«#  »  * 


f  ^  ....,-  .  •»«         .#*««« 


Huile ao. 

Gaz  trombttstibles.  .  .  .  .  :   .  i4 

(terres 09 

Eau 8 


■■    ■  fc  I  ■     1*0 

100 


L'huile  est  brune,  très-fluide,  d'une  odeur  forte  et 
désagréable.  Elle  brûle  bien  dans  une  lampe  ordinaire 
si  I^  courant  d^ir  est  suffisant.  Distillée  ^xxtl  deux  tiers 
elle  eçt  peu  çqlorée.  Refroidie  à  quelques  degrés  a p-iJesr 
sous  de  zéro  elle  lailsse  déposer  aes  écailles  branches,  et 
l>rillantes  qui  ne  sont  autre  chose  que  d^  la  paraffine..    . 

La  houille,,  les  schistes. bitumineux  et  le  bois  iQ^«ie 
donnent  par  Li  distillation  des  produits  qui  ont  plusieurs 
ppints  àp  cqntaçt.'  ;        v  :   u 

L'huile  de  houille  renferme  de  la  naphtaline,  delà 
paranaphtaline ,  une  matiéce  jaune  orangée,  une  matière 
odorante  fétide  soluble  dans  les  acides^  une  itaatière  cris* 
tallisée  que  M.  Laurent  fera  connaître  plus  tard,  ^qtii  a( 
la  même  odeur  que  jb.  créosote,  ^t  qui  forme  ayec  1.9^- 
mpniaque  ui^,  çpmppsjé  YQ^^til  9  es^fin  deç  huiles  non 
examinées,      '  :  j      . 

-.L'huile  de  schiste  contient*  une  matière  jaune  oraiigée  y 
une  autre:  odorante,  fétide,' soleUedaafi  les  acides,  de 
hù  paraffine ,  la  substance  à  o^eur  de  créosote  et  des  huile» 
très^fluklesaon  étudiée» vmais  elle  ne  renferme^ni  naph- 
taline >hi  paranaphtaline.  Du  moins  on  ne  peut  en  re**- 
connaître  la  pcçsence  paie  les  moyens  ordinaires. 

'  'Dans  l'huile  déchois  oii  troure  dé  la  naphtaline,  xmc^ 
matière  jaune  orangée ,  de  la  paraffine,  de  la  créosote, 
de  Teupiône  et  dés  huiles  particulières.  Il  faut  seulement 
observer  qu'biïi  n'a  constaté  la  présence  de  la  naphtaline 
dans  cette  huile  qu'après  l'avoit*  e?pbsée  à  une  haute 
^mpérature.  *  ''\      '  ■  ' 

'•••••  •■>      •P.-F.-G.'*."'     • 

'.••.■.     .    1 .  ■  •  ■.        <      .  •  •  • 


4M  ioc«ii:iL 


f 


Sur  le  danger  des  rnqdifiçatifi^.  f^éfices^iv^^htent  intro- 
duites dp,tfs  les  formules  et  /^  pt^^iques  de  la  phar- 


m£icie. 


Thèse  soiiteoofà  TEcole  de  Pharmacie  de  Paris,  pour  obtenir  le  titre 
de  pharmaçiep»  par  M.  Poltdobb  Boullat,  docteur  4e  la  Faculté 
des  Sciences. 

*     m  1     ■  * 

...  ,      .     ".  '        '(EXTRjiiT/)  .       .,      ';  ;'     ..    '  .• 

Sn  thoisiissâtit  pour  sujet  de  sa  thèse  une  qi^esUon'çté 
cette  nature ,  M,  Poly(|6re  Boullay,  déjà  connu  p^r  des 
travauic  d^uné  plus  haute  portée .,  à  fait  preuve  d'un  hou 
esprit,  il  à  montré  tout  ce  qu'on'  peut  attendre  d'upe 
éducation  pharmaceutique  bien  dirigée,  fbrtiâëe  pair  ^e 
bons  exepïples;  il  a  su  comprendre  et  prouver,  par  cette 
nouvelle  œuvre,  que  les  questions  les  -plu5  ai^dtîes  delà 
$câence.  ne  &ontp«s  toujours  inooBipatibi€6  avec  Vesprit 
4't>rdriB  et  d'exactitude,  avec  lés  détails  si  mintitifsuaL  «a 
apparence  et  siimportàns^n  péalité  qu'exigé  là  phatrmaae 
pratique».:    c...         ..'.■;     •    r- •'  ■'<•• 

{j'auteùr  efitre  en-màtièi^e  par  un  exposé  rapide  dés 
causes  qui  ont  amené  la  décadféncé  de  !â'  pharinacie,  et 
dont  la  principale,  selon  lui,  est  le  discrédit  danslé^ùèt 
sont:  tombés  la  plupart  des  médicament  isintples  et  com- 
posés, si  usités  autre&isy  si,  délaissés: aujioUtrd'hin,  par 
suite  âesldifiéfens  sjstèincs  cjui  se  pairtagent  la  mëdeciae*i 
Une  auUre  cause  noa  :moins  ijsftuigiite  ^  ctmtiiMie  M.  Poty* 
dore  Boidlay ,  oest  la  mania  dès  itmai^àt^ons  qui  jiestré'^ 
pandue  jusque  dmds  les  formules \et  la  prçitdque  d^'la 
pharmacie ^  par  une  appUçatiç^fi.m^^^t^Hdufi  W  progrès 
des  science^  Qn  se  tpon^peratit  tput^ois/Ai  4'q^  PO^c^luait 
à  priori  de  cettç  sorte  d'^i^^th^i^fe  qa'i).  senpiblfi  lancer 
contre  les  novateurs  ep  géqéral  qi^«  nqtr^  j«t|Qe  confrère 
se  refusa  à  toute  espèce  d'siméliorat^ons,  ^jl^  cofit;Faire  ijl 
les  accepte,  mais  à  cert£^ines  conditions. 

Il  considère  la  pharmacie  sous  un  double  point  de  vue, 
comme  stationnaire  et  comme  progressive.  Lia  pharmacie 
doit  être  stationnaire  toutes  les  fois  qu'elle  s^idresse  à  des 


DE    PJ1A1IMACIE.  4^3 

qwiBOséa  ;clpaV)^  propriété?  et  l€(9  effets  aont  liettetpcttt 
établis,  et  qni  ont  pour  eux  la  g^n^tion  d'une  loo^e 
eappérience.  Elle  sera  progressive  toute  les  fois  qu'il  res-* 
tera  quelqties  lacdues  h  combler,  ou  que  la  décourerte 
dfi  quelques  corps  oRrira  des  ressources  nou^ell^s'ou  une 
certitude  plu^:^rai)de  daps  rapplipaliqu.  Aii^i,  la  thé^ 

'  riaque,  le  sel  e^seuliel  de  Lagaraye,  aadmettéotqufune 
seule  et  uniqu/e  formule,  qu  uu  mode  uniforme;d«  prépa-* 
ralÎQU,  Ce  sont  douo  des  composés  nécessaixefi^eot  &tà<^ 
tionnair^s  ^t  qu'pp  d^^rait  troùirer  ideatiques  rcu -toua 
liq.u?ç..  ,   ■  ■^,.  .:  ,-'■■<  t 

.  Gté  deux, exemples,  conséquence  logique  de  la'  qvLes-^ 
tion- soulevée  par  M.  P.  Boullay,  nous  paraissiept  beurèïK 
semept  choisis.  En  efiet,  la  thériaque  est  un  de  .ces 
médicamens'  trop  complexes  pour  qu'il  soit  possible  d'.aj»' 

^  précier  sainement  les  cbangemaus  successifs  qu'elle 
éprouve  de  la  p«|rt  du  t^ftips  ou  par  toute  autre- cause. 
U  faut  l'accepter  telle  qu'elle  est,  puisque  re:iEpéHendev 
en  dépit. de  tous  le$  rai^onnemens ,,  a  prononcé  eb  fav 
veur  de  son  utilité.  Le  sel  de  Lagaraye,  tout  en  étant  dans 
une  cQpditipn  ç)ii|érente  de  la  thériaque,  doit  aussi-  être 
conservé,  car  il  serait  absqrde  de  prétendre  QJ^tenir.  le 
m4fne  extrait  en  substituant  T^lçool  à  l'eau  dans  sa  pré- 
paration. Mais  pourquoirM*  P.  Boullay,  qui  y^ut  bi^p 
nous  accorder  dans  ses  prémisses  qu'une  préparation  iii- 
6dèle  peut  être  môdiûéé,  a-t-il  placé  Tex trait  de  ciguë 

de  Slorcji.  au  nombre  des. composés  stafiannaires?.  C'est 
qu'il  n'a  pas  réfléchi  sans  douter  qu  plutôt  qu'il  n'aur^^ 

Sas  eu  l'occasion  d'qbserver  que  cet  extrait,  qui  eut  taçl 
p  succès  ^Vienne  et  si  peu  à  Paris  ^  qui  donua.lieu  a 
tant .4e  dissidences  parmi  les  médecins  de  tous  les  pays, 
est  rarement  identique,  et  que  cela  tient  moins  qupp  nel^ 
suppose  à  la  nature  difierenté  de  la  plapte  dans  les  deux 
climats ,  qu'à  la  détérioration  dont  cet  extrait  est  suscep- 
tible sous  l'influence  diJi  temps  et  des  variations  de  tem^-r 
Sérature  atmosphérique.  La  cause  matérielle  sai|Si§sabi[e 
e  cette  détérioration  réside principalenient,  suivant  nous, 
dans  la  matière  albumineiise.  Plus  le  suc  de  ciguë  ren- 
ferme de  cette  matière, à  laquelle  d'ailleurs  on  n'a  reconnu 
en  partiçi^Uer  aucune  vertu  médicale,  plus  l'extrait  est 
disposé  à  s'altérer  ;  et  que  Ton  ne  croie  pas  que  cette  re- 


4^4  '^ÔMNAL- 

marque' s'applique  seulement  h  l'exlrait  tUins  leauel  on 
a  oopsérvé  la  miitièfe  Verte,  l(e  sue  despumé  pair  la  cha- 
leur et  filtre  contient  encore  une  quanlllé  considérable 
d'albumine  qui  s'en  sépare  sous  forme  de  petites  ^anu- 
lations  très-blanches  et  très-légères,  soit  que  l'éyaporation 
ait  été  lente  ou  rapide.  Les  expériences  que  nous  avons 
faites  en  rSog,  i&io  et  1811,  en  nous  montrant  dans  le 
suc,  de  cette  plante  des  quantités  d'albumine  variables 
suivant  les  années  et  à  différentes  époques  dé  la  ménie 
saison ,  ne  no^is  laissent  aucun  doute  à  cet  égard.  Au  reste, 
ce  serait  peut-être  le  cas  d'appliquer  ici  avec  avantage 
la  méthodei  de  déplacement  de  MM.  BouUay  père  et  ûh , 
méth^od^  qui  promet  d'iétce  si  féconde  en  bons  résultats.   - 

La  pensée  dominante  du  travail  de  M.  P.  Boullay  est , 
comme  on  \%  vu,  de  ramfenet  a  rexécution  religieuse  des 
formules  ceux  qui  seraient  teintés  de  s'en  écarter  ou  de 
les  modifier.  Cette  pensée,  il  la  développe  avec  talent\ 
il  la  défend  avec  un  zèle  et  une  ardeur  d'autant  plus 
louables,  qu'ik  paraissent  prendife  leur  source  dans  une 
intiine  canviotion. 

Quelques  fragraens  de  son  argumentation  ;  mis  sous  les 
yeùk  de  lio^S' lecteurs,  les  mettront  à  même  dVn  juger. 

«La  scieirice  a/ en  traîné,  .la  .pharmacie  dans  sa  marche 
progressive ,  c'est  elle  qui  doit  1  arrêter  aujourd'hui ,  en 
môtitraqt  comment  rerpériçnce ,  tout  aveuglé  qu'elle  fut,^ 
à  pu ,  dans  la  plupart  des'  cas ,  par  des  procédés  qui  ne 
sont  pas  toujours  simples,  il.  est  vrai ,  mais  qui  arrivent 
au  but,  saisir'  ce  qui  est  utile  et  écarter  ce  qiii  peut  nuire. 
Jetons  d'ailleurs  les  yeux  sur  les  plus  récentes  découvertes 
de  la  chimie,  et  nous  verrons  comme  elles  viétanent  mefT 
veilieusement  h  l'appui  des  idées  que  j'indique,  comme 
elles  sont  fécondes  en  sérieuses  méaitations. 

»  La  mobilité  des  élémens  organiques ,  propriété  recour 
nuè  depuis  long-temps ,.  il  est  vrai ,  mais  qui  a  reçu  des 
travaux  les  plus  nouvellement  entrepris  dans  cette  bran- 
che si  féconde  de  la  science  une  confirmation  remar- 
quable  et  une  extension  inattendue,  pourrait  me  fournir 
mille  exemples  à  l'appui  de  mon  opinion. 

»  Rappeler  la  réaction  variée  de  l'eau  plus  qii  n^oins 
aidée  de  la  chaleur  sur  les  éthers,  sur  le  sulfate  acide 


DE    PHARMACIE.  4^5 

d'hydrogèoe  .carboné ,  etc.  ;  celle  qu'elle  exerce  Sôus  Fiii- 
fluenice  dcis  b^ses  ou  des  acides  sur  Toxafiiide,  sur  labeQ* 
zan^ide,  et  SUT  tant  d'autres  corps  qui  viennent  prendre 
place  chaque  jour  auprès  de  ces  types ,  c'est  iqdiquer 
d'uiii^  manière  fr^^ppante  qu'une. cause  en,  apparence  [Bien 
légèçepeiit  produira  de  puissan^.'fejSels.        .   .  .  .;  :   , 

,  j». Cette,  simple  réaction  suffit  pour  transforiiiei*  immé^ 
diatement  ces  corpa  «en.  des  composés  bien  distincts- d§fs 
premiers ,  et  cela  aux  4^pens  des  seuls  élémensde  l'eau, 
et  nous  montre  sous  quelles  faibles  influences  l'eau  peut 
être  ramenée  à  ses  élépD^ens  pour  entrer  dans  des  combi- 
naisons nouvelles. 

Cette/  susceptibilité  n'est  pas  restreinte  aux  substances 
organiques ,  les  corps  inorganiques  eux-mêmes  semblent 
la  partager,  etsansrappeler  la  nombreuse  série  d'actions 
décomposantes  que  l'eau  exerce  sur  les  composés  miné- 
raux, et  qui  nous  fr«lppé  chaque  jour  dans  Tétude  des 
chlorures  >  des  iodures ,  etc. ,  mais  que  nous  apercevons 
tout  d'abord,  je  passerai  de  suite  a  des  faits  aun  autre 
ordre  qui  ont  échappé  long-^temp»  à  l'observation ,  et  qui, 
par  leujT  bizarrerie,  leuroointradiction  avec  les  ioées 
reçues,  rentrent  bien  mieu^  dans  le  développement  de 
ma  pensée. 

»  Je  veux  parler  de  l'action  de  la  chaleur  sur  les  phos- 
phate^ qui  transformé  ces  sels  en  des  composés  doués  dé 
jjropfîétés  toutes  nouvelles,  sans  altérer  ndtablement  leur 
composition  élémentaire  :  ces  corps  ainsi  modifiés  re- 
couvrent toutes  leurs  qualités  primitives  dans,  an  contact 
avec  l'eau  plus  ou  moins  prolongé^ 

»  Ces  faits  remarquables  m'ont  vivement  frapp^Iprsque 
MM.  Stromeyer  et  Clark  les  ont  fait  connaître,  et  j'ai 
compris  de  suite  .  quel  doute  ils  devaient  jeter  dans 
l'esprit,  quelles  conséquendes  ils  entraînaient  pour  la 
pratique  de  la  pharmacie  ,qi;elle  scrupuleuse  attention  ils 
réclamaient  pour  les  travaux  de  recherches  ou  d'appli- 
cations.. 

..  »  Quelles  sont  les  conséquences  de  tous  ces  phéfto-^ 
mènes,  lorsqu'on  les.  applique  au  sujet  que  je  traite 
aujourd'hui  ?  Ne  doivent-elles  pas  semer  le  dioiiite  le  plus 
vit  dans  tous  les  esprits ,  défendre  toute  innovation  qui 
n'est  pas  hautemen:!  motivée,  et  augmenter  cette  scrupu^ 


4^6  JOURNAL 

leiise  exactitude.,  celle  abnégation  de  ses  ppo|>reâ  Id- 
inidrcîs^  qui  est  un' dès  premiers  mérites  do  pharmacien, 
et  qui  prouve  ce  qu'il  sait  en  nlontraiit  îqU'^ii  a^pk*écie  ce 
qu'il  ignore  ?» 

En  terminsint  cet  âttiiêle ,  hous  ekprimei'ons  le  regret 

Sue  M.  P.  Boullâj  h'ait  pas  fondu  aanS  le  texte  même 
e  6ôn  intéressaiite  dissertation  lés  notés  iiM»nd:>reaieft  et 
ipleioes  de  faits  ciirienK  qu'il  y  a  ajoutées. 

•  »  •  '  •  • 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

De  la  séance  de  la  Société  de  Pharmacie  ^  6/iiin  i834- 

PRESIDENCE    Dï    M.     CâEKEAU.      , 

M.  I^andoria,  pharmacien  et  chimiste  napolitain,  pré^ 
sent  à  la  s^&nce ,  est  invité  à  signer  Ja  feuille  de  présence. 

ha  Socirété  reçoit  ôuzé  numéros  de  là  Gàiette  éclec-^ 
ttqttè  dfe  Vérone;  le  numéro  de  mal  du  Journal  de  Phar- 
macie ;  un  mémoire  de  M.  Herberger,  sur  l'examen  chi- 
inique  de  plusieurs  lichens  \^  M.  Vàllet,  rapporteur)  ;  une 
lettré  cie  M.  Col.defy  Dorly,  contenant  les  détails  d'un 
houyeau  procédé  pour  la  préparation  du  sirop  de  pointes 
d'asperges.  Le  même  pharmacien  envoie  une  tioté  ma*^ 
nuscrite  sur  la  facile  extinctibîi  de  mercure  pai^  la  graisse 
rance^  Cette  note  est  accônipagrlée  d'un  édhantilltm  de 
graisi^e  qiii ,  d'après  M.  Goldefy,  éteint  rapidement  trente- 
deux  fois  son  poids  de  mercure.  M^t.  Baget  et  MoutillarA 
sont  chargés  de  faire  un  rapport  ^ur  la  dbuMe  €OiB:muni- 
€alioBtâeM>  Coldefy. 

M.  Poggiale,  pharmacien,  aide^majorau  Val-de-Glrâcè, 
écrit  à  la  Société  pour  la  prier  de  riommé'r  des  t^^iipôr- 
teùts  a  l'effet  d'examiner  un  travail  qu'il  vient  de  ter- 
miner sur  la  salsepareille.  Il  remettra  sous  peu  son  mé- 
moire aux  commissaires  qu  on  lui  désignera. 


.       t>E     PHARMACIE.  1^2^ 

M»  {^^otilse  annonce  que  d'après  ce  que  lui  à  dit 
M;  Pçggiale^  la  pariçliiiA,  la  smilacine,  l'acide  pâriliw 
mfiw  ^t  U,  s^rlfteparine  ne.  foraient  «pi'o^ie  seule  et  hièmé 
substance^  parfaiteinént  identique. 

M.  Thubœuf  dit  jE^ue.desçfi'cèté  i|  cstanÎTé  dos  lÀériiïet 
résultats  ,-eiqUe  ^es*  evjkériekrces  sont  consi^ébs  ^Ans  uti  ' 
mémoire  qu'il  a  récemment  présenté  a  TAcâMléttié'  d|$ 
médecine. 

MM.  Lodibert,  Bussy  et  Soubeiran  sont  nommés  com- 
missaires pour  X  examea.  du  travail  de  M<  Poggiale^ 

M.  Robiquet  communique  une  lettre  que  lui  a  écrite 
M.  W.  Grégprjf  dans  laquelle  il  annonce  qufe  M.  En- 
derby,  de  Londres,  fabrique,  pair  une  distillation  bien 
ménagée  du  caoutchouc,  un  liquide  d'une  denc^té  de  0,7^20^ 
bouillant  à  go^  ,  qui  parait  être  un  mélangé  de  deux  .tiàr-< 
bures  d'hydrogène  de  Faraday.  Ce  JiquidiB  dif»oul  le 
caoutchouc  qu'on  peut  en  r^irc^  par  1  evaporialioai  dans 
un  grand  état  d'élasticité.  ... 

M.  Boude t  lit  un  rapport  Verbal  (uif  les.  Annales  de 
l'Auvergne.   . 

M.  Planche  en  lit  un  autre  suc  la.Pharmacopéd  it 
M.  Giordano.  Il  propose  des  remerdmens  à  .l'auteur,  et 
le  dépôt  de  son  reciieil  à  la  biblioithéque  de  la  Société.* 
Les  conclusions  de  M.  Planche  sont  adoptées. 
Sur  le  rapport  de  MM.  Robiquet  et  Bussy,  rapporteuris, 
un  mémoire  de  M.  Godon,  sur  l'oxide  de  cobalt,  est  ren- 
voyé à  la  commission  des  travaux  pour  en  extraire  ce 
qu'elle  croira  devoir  être  imprimé.         t 

M.  Martin  communique  une  analyse  du  discours  pro- 
noncé par  M.  Fée  à  la  faculté  de  médecine  de  Strasbourg, 
lors  de  là  reprise  des  cours  de  cette  faculté. 

M.  BouUay  propose ,  comme  membre  correspondant  y 
M.  le  docteur  Cottereau ,  ancien  pharmacien ,  aujour- 
d'hui agrégé  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 

Sur  la  demande  dû  même  membre.  M,  le  président 


4^8  JOUENàL    DE   PHARMACIE. 

artère  pour  le  mercredi  suivant  une  réanion  de  hl  Société 
de  pbarn^acie  et  de  celle  de  Prévoyance  ;  peur  entendre 
la  lecture  de  la  première  partie  du  r&pporf'de  la  com^ 
mission  chargée  par  ces  deux  Sociétés  de  présenter  uii 
projet  d  orgènisaticm  pour  la  pharmacie. 
.  ,M^  Henry  lit  une  note  sur  l'analyse  alcalcii^é trique  de^ 
quinquinas  par  le  tannin; 

La  Société  se  forme  en  comité  secret. 


w»«i 


I.        .  » 


Société  mèdicah  dé  Éoïiàî  (Nord).  *', 


L>i<  société  proposé ,  pour  être  décernée  en  i835,'  ubé 
médaille  de  i5o  fr. ,  ou  sa  valeur,  à  raùteur  de  là  meil- 
leure statistique  médicale  de  lat'rôndiséement  de Dbiiai. 
'  Et  une  ou  plusieurs  itiédailles  d'encouragemens  pour 
les  mémoires  sur  le  même  sujet;  qui  n'enibi*a^seraielit 
qu'unie  fraction  de  TarrondisseTnenti. 

Les  mémoires  devront  être  parvenus  dans  les  formes 
acadén^iques'ordin^irès,  à  M.  le  sèctétaire  dé  la  sbdété} 
avant  lé  i**.  mars  i835.      ■       ^ 

;     A.  ï)£LÀNot,  H.-ili.^  secrétaire. 


j    ; 


>   ■> 


'l    .: 


»     /» 


-•— ^>i-W*< 


T  r       II         II  ■       ,   ' 

PARIS.— IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAIK  / 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

CONTENANT 

LE  BULLETIN 


•  » 


DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIETE  DE  PHARMAGIB 

DE   PARIS. 

I 

fli7rt?"r?^T*T«>  ;ii  inpii  11WI ■■■■■■■ I  m  I    ^^"^^r  i  m  ssBSissB} 

N\  Vin. — 30*.  Année. — Aei?T  i834» 

De  Vapplioation  du  tannin  pur  comme  moyen 

^alcaloïtnétrie. 

Par  M.  O.  HsmiT^ 

On  peut  entendre  par  alcaloîmétrie  la  réunion  d^f 
moyens  propres  à  faire  apprécier  exactement  les  quantités 
d'alcaloïdes  contenues  dans  certains  végétaux.  Cette  apprér 
eiation,  qui  ne  s'obtiept  ordinairement  que  par  des  prpc^ 
dés  longs  et  minutieux,  offre,  comme  le  savent  tous  cen^ 
qui  se  sont  occupés  de  ce  genre  de  rec)ierc)i€s,  divers  îjot-^ 
QQUi^éniena ,  tant  par  la  lenteur  de  lopératipin.  que  p^  \ef 
décompositions  et  évapovatioiis  successives  qu'eUe  z^^ 
cessite  ;  car  on  est  exppaé  idors ,  qumd  w  agit  auftoiU 
XX*  •  Année, — Août  1 834  •  3o 


43o  JOURNAL 

en  petit ,  à  perdre  presque  toujours  une  certaine  quan- 
tité du  produit.  Chargé  plusieurs  fois,  en  qualité  d'expert 
ou  d'arbitre ,  de  faire  Tessai  de  quinquinas  pour  déter- 
miner leur  rtcbesseen  alcaloïdes,  j'avais  depuis  loog^temps 
été  frappé  de  ces  inconvéniens ,  et  j'avais  déjà  essayé 
différens  moyens  pour  arriver  plus  pomptement  à  cette 
évaluation.  Ainsi  ayant  l'idée  de  faire  une  imitation  de 
Yaloalimètre ,  j'avais  songé  à  précipiter  la  quinine  et  la 
cincbonine  par  une  liqueur  dont  le  titre*  fut  connu  et 
dont  la  quantité  employée  fut  appréciable  par  les  divi- 
sions de  l'éprouvette  graduée.  Mettant  donc  à  profit  la 
propriété  signalée  par  Serullas  dans  l'acide  iodique  de 
former  avec  presque  tous  les  alcaloïdes  dissons  dans  i'al- 
cool  des  précipités  insolubles ,  je  crus  arriver  à  mon  but 
par  ce  procédé,  en  titrant  une  solution  d'acide  lodiquè 
pur,  et  jugeant  ce  qu'une  solution  alcoolique  de  quinine 
ou  autre  absorbait  de  degrés  de  cette  liqueur  d'épreuve 
pour   son  entière  précipitation;  mais  ce  mode   ne  put 
réussir  contre  -mon  attente ,  parce  que  d'une  part  si  la 
solution  alcaloïdique  était  faite  avec  de  l'alcool  à  Sa**,  une 
partie  de  l'acide  iodique  était  précipité  lui-même  sans 
combinaison ,  et  si  le   véhicule  n'avait  que  22<^  (terme 
au  moins  nécessaire  pour  que  ce  premier  efi'et  n'eût  pas 
lieu),  une  portion  de  l'iodate  acide  organique  restait  en 
solution.  Je  renonçai  donc,  quoiqu'avec  peine,  à  mes 
idées ,  espérant  plus  tard  y  revenir  par  quelque  autre 
voie. 

'  Depuis  la  découverte  si  originale  des  alcalis  vçgétaux , 
et  les  heureuses  applications  que  plusieurs  ont  données  à 
la  thérapeutique,  leur  extraction  est  devenue  un  objet 
d'industrie  commerciale  toi^te  nouvelle ,  à  laquelle  je  crois 
pouvoir  dire  avoir  réellement  aussi  contribué.  Cette  indus- 
trie spédale,  de  création  française,  etlong'temps  le  mono- 
pole de  nos'  fabriques,  a  pris  encore  assez  d'accroissement , 
pour  qu'un  moyen  d'expertise,  en  cas  d'achat  ou   de 


DE    FHAaMACIE.  4^<| 

contestation,  ne  fût  pas  sans  utilité.  C'est  ce  qui  m'en* 
gagea  à  revenir  aux  idées  que  j'ai  exposées  plus  haut , 
et  je  cherchais  alors  à  les  exécuter,  lorsque  le  mémoire 
remarquable  de  M.  Pelouse  sur  le  tannin  parut.  Je  vis 
confirmer  dans  ce  travail  l'action  du  tannin  sur  les  alcalis 
végétaux,  car  il  y  était  dit  que  ce  corps  fait  avec  la 
quinine,  la  cinchoniné,  la  morphine,  la  narcotine,  la 
codéine ,  la  strychnine  et  la  brucine,  des  précipités  blancs 
presque  insolubles  dans  l'eau. 

Déjà  l'on  savait  depuis  assez  long-temps  que  la  tein* 
ture  dé  noix  de  galles  forme  un  précipité  blanc  floconneux 
avec  différentes  substances  organiques,  et  notamment  avec 
les  alcalis  végétaux;  M.  Dublanc  avait  indiqué  de  son 
côté  que  de  très-petites  quantités  de  morphine  peuvent 
être  décelées  par  ce  réactif,  et  mon  père  (dont  les  tra- 
vaux ont  toujours  été  dirigés  dans  un  but  d'utilité  phar- 
maceutique ) ,  en  examinant  Faction  des  vins  rouges  sur 
le  quinquina,  avait  fait  voir  que  la  quinine  et  la  cincho- 
niné sont  précipitées  par  la  matière  colorante  rouge  de 
ces  vins  qui  agit  sur  elles  comme  le  tannin;  aussi  en 
avait-il  déduit  très-judicieusement  que,  pour  la  prépara- 
tion du,  vin  au  quinquina ,  les  vins  blancs  ou  sucrés  sont 
préférables  à  ceux  qui  renferment  beaucoup  de  matière 
colorante  rouge.  Dans  son  Traité  de  chimie ,  M.  Berzé- 
lius ,  tome  V,  signale  aussi  l'action  du  tannin  sur  les  al- 
calis végétaux ,  et  il  pense  que  l'on  pourrait  peut-être 
isoler  certaines  bases  organiques  en  formant  avec  leurs 
tannâtes  insolubles  des  -sels  par  double  décomposition 
au  moyen  de  l'acétate  de  plond>. 

A  ces  faits  j'ajouterai  que  le  tannin  permet  d'isoler 
dans  une  solution  de  très -faibles  proportions  d'alcalis 
organiques  (i) ,  et  cela  avec  d'autant  plus  de  facilité ,  que 
les  tannâtes  formés  sont  très-volumineux,  blancs  à  l'état 

(i)  75ôô<iG  sulfate  quinine  est  encore  extrêmement  sensible  quand 
on  Terse  dans  la  solution  le  tannin  pur  dissons  dans  Teau. 

3o 


J^^2  aOUKNAI. 

à!hjàrate^  et  se  séparent  promptemeot  de  la  liqueur  «nis 
l'apparence  d'un  précipité  caillebotté  caséiforme. 

Me  basant  donc  sur  ces  observations,  je  songeai  à  faire 
ayec  le  tannin  pur  un  mode  d'analyse  pour  l'expertise  de 
certaines  substances  contenant  des  alcaloïdes,  einotam-^ 
ment  pour  celle  des  quinquinas. 

En  conséquence  9  je  préparai  d'abord  avec  soin  une  cer<* 
taine  ^ose  de  tannin  pur  en  suivant  le  procédé  simple  et 
facile  décrit  par  M.  Pelouse;  je  le  rappelle  ici  en  quelques 
mots. 

Il  consiste  à  prendre  une  allonge  de  verre  dont  la 
douille  est  en  partie  fermée  par  une  mèche  de  coton,  et' 
l'ouverture  par  un  bon  bouchon  mobile;  on  y  introduit 
8  ou  10  onces  plus  ou  moins  même  de  noix  de  galles  ré* 
duite  en  poudre,  on  tasse  légèrement  cette  substance 
jusqu'à  moitié  environ  de  l'allonge,  on  remplit  alors 
celle-^  d  ether  sulfurique  un  peu  hydraté ,  puis  on  bouche 
l'appareil  ;  le  véhicule  s'infiltre  peu  à  peu  à  travers  la 
poudre,  puis  coule  dans  le  récipient  inférieur.  La  H* 
queur  que  l'an  peut  faire  passer  à  plusieurs  reprises  sur 
la  noix  de  galles  est  d'une  couleur  verdAtre  ;  elle  laisse 
par  le  repos  déposer  une  couche  comme  sirupouse  bru* 
nàtre,  qui,  recueillie  par  décantation  ménagée  dans  ua 
entonnoir,  lavée  avec  de  l'élher  sulfurique,  et  décantée 
de  nouveau,  tient  en  dissolution  le  tannin  pur AXsvSii 
d'évaporer  cette  liqueur  éthérée  soit  dans  le  vide  soit 
au  bain -marie  jusqu'à  siccité  très  «complète;'  dans  le 
premier  cas  l'on  obtient  un  produit  volumineux  blant 
jaunâtre  comme  feuilleté,  très-léger,  et  facilement  pulvé- 
risable»  dans  le  deuxième  W  produit  est  sous  la  forme 
d'une  masse  verdâtre  molle  à  chaud,  sèche  et  cassante  à 
froid,  comme  une  résine,  et  très- facile  à  réduire  en  nfit 
poudre  blanche.  C'est  le  tannin  à  Tétat  sec. 

Ayant  d^fie  entre  les  mains  le  tannin  bien  pur  et  tres- 
sée nécessaire  à  mes  expériences  ^  je  commeinçai  par  ^ 


DE    PHAEMàCIE.  4^5 

dKtaoudre  une  «ertaine  quantité  à  V^hti  de  l'air  eietériear, 
dans  un  vase  rempli  d'eau  froide.  La  solution  «'effiectua 
d'abord  un  peu  lentement,  la  matière  s'aggloméra,  pteis 
Inentôt  lé  liquide  devint  plus  visqueux  en  formant  une 
teucbe  brunâtre  qui  Occupait  le  fondis  du  vase,  et  se  mêlait 
£n;ilenlent  par  agitation  au  reste  du  liquidé;  la  solution 
fut  alors  complète,  et  après  filtration  elll^  avait  une  cou- 
leur légère,  brune  verdâtre. 

'  Pour  api^récier  ce  qu'elle  contenait  de  tannin  pur  tèel\ 
j'en  pris  des  poids  égaux,  savoir,  1 5  grammes ,  et  j'y  versai 
avec  beaucoup  de  soin,  i''.  de  Témétique  dissous  dans 
l'eau  (4);  a*>.  de  l'acétate  neutre  de  plomb;  les  dépôts 
formés  furent  lavés,  recueillis  et  séchés  à  i^o^*  J'ai 
obtenu; 

10,  Tannate  d'antimoine.    SbZQî'fî  5=  0,69  0,68  0,685 

a».  Tannate  de  plomb»  .      PI  T      =:o,8a  0,84  • 

Ce  qui  donnait  tannin  pur  avec  le  sel  d'antimoine 
o6'-,5576 ,  et  avec  celui  de,  plomb  o5'-,5398.  Car 

1  at.  de  <tannate  d'antimoine  l  proto".  d'anti.  1 91:^,90  V      i  proto.  19, 16 

contient.    .  \  tannin  8o643d   J       1  tannin  80,8a 

1  at.  de  fannate  de  plomb  r  proto.  de  pi.  1394,49^)      [proto.  34» i^ 

contient.    .1  tannm  2688,198)^'* (tannin 65,04 

La  liqueur  de  tannin  ci-dessus  mise  dans  l'éprouvétte 
de  l'alcalimètre  de  Décroizilles  formait  pour  i5  ;grammes 
3 3, 67 mesures,  ce  qui  conduisait  à  voir  que  chaque  me- 
sure représentait  tan&in  pur  o*'*-,oi68  par  le  sel  d'anti- 
moiùie,  ou  poiif  100  grammes  ou  mesures  2âo,  tannin 
pur  3s^''*,^i  (cette  «^ution  est  ce  qu«  j'appelléniji  la  /i* 
-fueur  ^Uoaloimétrique)*  -Par  conséquent  ayant  pri«  i  gr. 
^  ijainme  très-pure  d'une  part,  et  t  gr.  de  cincbonine 
cristallisée  de  l'autre  également  pure  ,^  séchèes  à  lao  dé- 
istes ceatigrade^,  je  les  fis  dissoudre  dans  une  certaine 

'  K^y  Xjt  tMMflfè  a'MitimeiiKie  ^is«  'tfè^iiti»o)âbt«  dan»  I'imiu}  pr^dpité  i 
l'ttide  d'un  excès  Ji'éâaétiqbe ,  la  liqueUt  titrée  ne  prit  àyeb  le  p^ettittl- 
fate  de  fer  ^'une  teinte  yerte  mêmepen  intense. 


434  JOURNAL 

proportion  d'eau  distillée  acidulée  par  trois  ou  quatre 
gouttes  d'acide  sulfuriqué. 

{ISota.  Un  semblable  liquide  acide,  pris  à  part,  n'é- 
prouvait rien  de  la  part  du  soluté  de  tannin.  )  Les  disso- 
lutions d'alcaloïdes  très -limpides  et  très-exemptes  d'im- 
puretés furent  additionnées  avec  la  plus  grande  attention 
de  liqueur.alcaloïmétrique ,  en  notant  avec  soin  le  ndmbre 
de  mesures  employées  à  la  précipitation.  Le  tannate  qui 
se  forma  était  blanc,  volumineux,  comme  caillebotté,  pres- 
que insoluble  dans  l'eau;  lorsque  la  précipitation  en  fut 
assez  considérable  pour  penser  que  j'arrivais  à  la  fin 
de  l'opération ,  je  saturai  en  grande  partie  à  l'aide  de 
quelques  gouttes  d'ammoniaque  l'acidité  du  liquide, 
puis  je  versai  de  nouvelles  mesures  jusqu'à  cessation 
complète  de  précipité.  En  comptant  alors  le  nombre  de 
xes  mesures  et  le  multipliant  par  o5'^-,oi68,  je  connus  le 
tannin  employé  à  la  précipitation. 

Avec  la  quinine  j'ai  employé  un  nombre  de  mesures 
indiquant  tannin  pur  25'*-,5,  et  avec  la  cinchonine  2,71, 
par  conséquent  on  est  conduit  par  le  calcul  à  trouver 
que  ces  nombres  donnent  à  peu  près ,  pour  les  tannâtes 
formés  (i)  : 

2  atomes  de  tannin  et  i  atome  d'alcaloïde,  ou 

Qaîniiie.  .  .  .  i  at.  ai4Si  /Quinine ^3,19 

Tannin.    .  .  .  a  at.  SS^Gl        .  l  Tannin 71*10 

5  et  pour  xoo  ( 
Cinchonine.    .  x  at,  qooôi                   '  |  Cinchonine-    .  .  s?*^? 
Tannin.    .  .  .  2  at.  5376/  \  Tannin 72,83 

Je  crois  pouvoir  considérer  ces  sels  comme  des  bitanr 

(1)  Il  faut  que  la  solution  de  tannin  soit  aussi  exempte  que  possible 
d'acide  g^allique ,  si  non  on  est  exposé  à  employer  plus  de  mesures 

'qu'il  n'en  faudrait  »  car  les  gallates  organiques  sont  assez  soloblés  dans 
l'eati.  On  s'assurera  de  .la  pureté  du  tannin  soit  par  l'analyse,  à  Taide 
d'un  sel  d'antimoine  qui  donnera  pour  100  grammes  d'une -solution- a 

,jxiK  dixième ,  tannate  d antimoine  sec  12, 36,  ou  par  le  procédé  de  M.  P^ 
louse  {Ann.  de  Chtm,  et  de  Phys, ,  tom,  LlV,  pag.  34»),  à  l'aide  d'dnc 
peau  récente  dépilée. 


DE     PHARMACIE.  ^^ 

nates  ;  ils  sonl  acides  aux  réactifs ,,  et  rentrent  aussi  dans 
la  loi  de  composition  dçs  autres  annoncés  par  ta.-.  Pelouse  ; 
je  m'occupe  de  poursuivre  leur. examen  plus  détaill^^ 
ainsi  que  celui  des  tannâtes  neutres  d'alcalis  organiques; 
miaii^  quant  à  présent,  je  mé  bornerai  à  donner  les  ap- 
plications auxquelles  je  suis  arrivé,' et  que  je. propose 
comme  nouf^eait  rnodé  alcalbïmétrique /les  voici  :. 

Procédé  alcatom^trique  applicable  surtout   aux 
quinquinas.  (Quininomètrie.) 

Liqueur  d'épreuue.  Cette  liqueur  est  préparée  en  fai^ 
ftant  dissoudre  daosTeau  distillée  froide  190  grammes., 
tannin  pur  bien  pure  réduit  en  poudre  10  grammes ,  puis 
filtrant  au  papier  Joseph  pour  que  le  liquidé  soit  très- 
clair.  Il  ne  doit  y  avoir  aucun  résidu ,  et  à  peitie  quelques 
impuretés  impondérables.  Cette  liqueur  contient  tm 
vingtième  de  tannin  pur,  elle  est  ou  incolore  ou  d'um 
brun  Vjerdatre  très-léger.  Il  faut  la  conserver  dans  un 
iboon  plein  et  ne  la  préparer  que  très-peu  de  temp^.  à 
Tavance. 

Chaque  degré  de  Téprouvette  de  lalcalimètre  de  Dé- 
croizille  en  contient  o6*'*,47  »  et  renferme  alors'  tannin  pur 
oS'-jOaSS,  qui  correspondent  à  quinine  o^^'^oogS.  Ainsi  on 
n'aura  qu'à  multiplier  par  ce  nombre  celui  des  degrés 
employée  pour  séparer  dans  l'essai  tout  l'alcaloïde.  Sup- 
posant donc  que  pour  une  quantité  n  de  quinquina  Fessai 
ait  conduit  à  voir  qu'il  fallait  pour  la  précipitation  totale 
too  mesures  de  cette  liqueur-  alcaloïmétrique  ^  i\  suffira 
de  multiplier  ce  nombre  100  par  0*0095  pour  avoir  la 
quantité  de  quinine  contenue  dans  le  quinquina  analysé, 
ainsi  l'on  aura  100  X  0,0096  =  os^* ,96  quinine  pour  n. 
d'écorce. 


joomifÀL 

■ 

Essai  de  quinquina  par  la  liqueur  itépréui>e. 

Oa  prend  environ  lo  livres  d'écorces  sur  la  totalité 
3u  quinquina  gris  ou  jaune  que  Ton  veut  expertiser,  on 
les  réduit  en  poudre  fine  sans  résidu ,  et  alors  Ton  a  un 
mélange  qui  doit  représenter  assez  bien  l'ensemble  de 
cett^  substance.  On  en  sépare  ensuite  une  livre  que  Ion 
traite  à  trois  reprises  par  Talcool  à  '62?  bouillant ,  acidulé 
cbaque  fois  par  8  grammes  d  acide  sulfurique;  Ton  passe 
cbaud  avec  expression  exacte^  et  l'on  agite  de  suite  dans 
la  liqueur  rouge  acide  un  excès  convenable  d'hydrate  de 
plomb  (i)  jusqu'à  décoloration  complète  (celi««4»  a  lieu 
promptement).  On  filtre  avec  soin,  puis  Ton  verse  une 
^tite  quantité  d'oxalate  de  soude  ou  d'ammoniaque ,  afin 
éé  précipiter  la  cbiaux  et  le  plomb  que  pourrait  renfer- 
wstv  ralcool,  par  suite  de  la  présence  deef  qulnates  formés 
cm  existans  naturellement  ;  on  sature  ensuite  l'alcool  al^» 
câlin  au  moyen  de  l'acide  sulfurique  versé  goutte  à 
igouttey  puis  on  évapore.  Le  résidu  légèrement  acidulé, 
àrepris  par  VtSLVi  pure  et  filtré  afin  de  séparer  de  la  chlo^ 
ropbylle  ou  de  la  résine  verdàtre ,  est  pesé ,  et  Ton  agit 
sur  un  dixi'ème  de  son  poids. 

Ce  diidème  est  traité  par  la  liqueur  olealimétHquiè , 
comme  il  a 'été  dit  ci-dessus ,  en  opérant  douceiÀent  avec 
f>récaution,  filtrant  vers  la  fin  soigneusement;  et  ajou- 
tant du  tannin  dissous  jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  à& 
précipité  (2))  purs  examinant  conibi^en  cette  opératkm  ^ 
^sigé  de  degrés  de  l'alcalimètre. 

■yfTIi,!      I  >■■■  ■  1  IL    '  r  I  i—ii  I       m''       iiii  niM.ii.     iiiM I   I    III  I     I     1  M>f  >     ^}*>f 

(i)  je  me  suiâ  assuré  que  dans  cette 'circonstance  YhydT&te  de  "j^Xomh 
^^altère  en'fi«n  hi  qdimne^*  car,  ayant  prîs  une  égale  quantité  de  cette 
.Base ,  j^ai  ^  1.0.  apprécié  l'une  par  le  tannin  ;  2**.  j'ai  dissous  Pâutre  dams 
l'alcool  acidulé,  puis  ajouté  l'hydrate,  etc. ,  etc.,  et  après  évaporation, 
repris  '|>ar'reaa  acide,  le  tannin  me  donna  sensiblement  le  même  ré- 
sultat. 

(q)  On  pourra  saturer,  comme  on  l'a  dit  plus  haut ,  avec  quelques 
gouttes  d'ammoniaque  au  bout  d'un  tube  la  majeure  partie  de  l'acide 
libre  sut  la  fin  de  l'opération ,  la  séparation  du  tannate  organique  en 
est  plos  prompte  et  plus  complète. 


Si  psur  «j^emplë  eiat  «gi^isàût  ainsi  9ut  vax  disiibkité  Aà 
Ihqmèe  proTenànt  d'une  li^re  4ô  quâû^^ui)^^  iya  k  «tik«> 
ployé  ia3  mesQR»  de  Yéleatimètfè  ^  elles  Irèptéëent^fôht 
«pktnine  is^^a,  et  par  iconsé^jôeitt  on  aulti  poi^  là  livtè 
d'éeorce  i%  grenniit^s  ou  3  gr08  (t)  {2). 

Cet  essai  sera  assez  rapidement  fait  et  doûKie)^ ,  âVe(: 
les  soins  indiennes  que  toute  persontië  habituée  à  Teltrac- 
tion  dés  aloà^lis  t^â^tâius  pi^urrà  dbset^r ,  un  résultat  siutf 
et  précis. 

Je  crofe  que  Cfette  propriété  du  tannin  pourra  aVoîr 
encore  d^àutres  applications  pour  éprouver,  soîl  là  ri- 
tebessie  de  1  opiûiA ^  dé  k  noix  vomique ,  de  la  cet adiSe  , 
de  la  staphysaigre  en  alcaloïdes  ;  sort  encore  pour  iso-- 
1er  dans  Taiiàly^O  certaines  ba&ès  organiques  bOnniies 
ou  inconnues.  Je  m'oceupe  de  poursuivre  <5eô  recbèrcbes , 
ainsi  qtt)^  l'^stamen  de  dilTérents  tannaleà  à  baere  oi%a- 
nique ,  et  j'aurai  Fàonnear,  si  le  ôwccès  répond  à  mon 
«ttente,  d'en  foire  alors  part  à  la  Soc'rété. 

%vvvv«vvvvvvvvvvvvvvvvvvwvvv\-vvvwvvvvvvvvvvv«v^vvv«vvvvvv%vvv\^^ 

OBSERVATIONS 

Sur  les  huiles  essentielles  par  M.  Ratbaxjd  , 

extrait  par  M.  Le  Gavu. 

Un  de  nos^  plus  habiles  parfumeurs,  M.  Raybaudi^ 
demeurant  à  Paris,  rue  Saint-Denis,  n"",  laS^  a  joint  à 
la  magniâque  collection  d'builes  volatiles  qu'on  remarqué 
à  l'Exposition  des  produits  de  l'industrie,  une  brochure 

dans  laquelle  se  trouvent  consignées  d'impprtantes  obser- 

'  '  •  -  -  '         '  — 

.<;j)  CU^Hittiè  icba^è  de^i  dfe  la  liqueur  d'épréàve  *e  ¥«f  résehte  qu'uiie 
quantité  trés-minime  de  qainkie  ,  i|  n'y  atira  -pas  tin  grand  jkpconvé- 
nient  à  mettre  2  ou  3  degrés  de  plus ,  car  on  ix'aurait  que  o5*'--iOo37Xi 
^  qtiîMfeè  fcfg».;o!zt9,  'et  pottr  la  (ivre  alors  X 10  z=.  q^ûittine  o^^ii^. 

(a)  S'il  arpivait  qa*ofi  e^t  tiéïknivifoifis  dépassé  timlp  l'ia^itioii  lia  tftt- 

nin ,   on  pourrait  par  une  quantité  connue  de  la  solution  du  sel  orga- 

^    xriquc,'V<îir  èe  qu'il 'faut  pour  arriver  à  la  saturation,  et  en  tenir  compte. 


4^8  JOURNàli 

vations^j^tant  sous  le  rapport  commercial  que  sous  le  rap- 
port: pratique.  Les  bornes  de  ce  journal  ne  nous  per* 
mettent  malheureusement  pas  de  les  reproduire  toutes  ; 
mais  nous  reproduirons  du  moins  les  suivantes,  rela^ 
tives  :  i*".  aux  sophistications  dés  huiles  essentielles;  2*^.  à 
la  valeur  commerciale  comparée  des  essences  de  lavande 
et  de  menthe  préparées  en  Angleterre  et  en  France; 
3°.  aux  modes  de  préparations  des  essences  dans  le  midi 
de  la  France. 

A  la  suite  nous  placerons  les  tableaux  dans  lesquels, 
résumant  ses  propres  expériences,  Tauteur  indique  : 

Les  noms  vulgaires  et  botaniques  des  végétaux  dont  il 
a  extrait  des  huiles  volatiles  ; 

L'état  de  la  plante  au  moment  de  la  récolte  ; 

La  localité  où  elle  a  été  recueillie  ; 

Les  quantités  de  plantes  mises  en  expériences  ; 

La  quantité  d'huile  essentielle  obtenue  ; 

L'état  physique  de  Teçsence  au  moment  de  son  ôb*- 
tention  ; 

Les  changemens  physiques  qu'elle  éprouve  en  vieil- 
lissant. 

Les  nombreux  usages  des  huiles  essentielles  font  que 
rarement  elles  sont  pures  dans  le  commerce  ;  tout  con- 
court en  efiet  à  en  encourager  la  fraude  ;  d'abord  beau- 
coup d'entr'elles  sont  exotiques  et  nous  arrivent  toutes 
falsifiées  du  Levant  ou  de  l'Amérique;  d'un  autre  cAté, 
le  prix  assez  élevé  de  ces  produits  stimule  beaucoup 
la  cupidité  des  marchands ,  car  alors  ils  peuvent  livrer 
leurs  huiles  à  meilleur  compte,  ils  sont  surtout  pro- 
tégés par  la  difficulté  que  l'on  éprouve  à  reconnaître  la 
pureté  des  huiles ,  attendu  qu'elles  ont  tant  d'analogie  par 
leur  ^Couleur,  leur  odeur,  leur  densité ,  %'oire  même  leurs 
propriétés  chimiques,  que  l'on  peut  presque  impunément 
mélanger  une  huile  avec  une  autre  de  moindre  valeur; 
c'est  ordinairement  de  Tessence  de  térébenthine  que  l  o^ 


DE    PHARMACIE.  4^9 

se  sert  pour  falsifier  les  essences  de  rhue  y  de  myrtbe ,  de 
lay^ïide,  de  thym,  de  romarin,  d aspic  :  ces  mélanges  sont 
très-difficiles  à  reconnaître ,  surtout  lorsque  Ton  introduit 
l'essence  de  térébenthine  dans  l'alambic ,  et  qu'on  distille 
le  tout  ensemble  ;  les  falsificateurs  ont  en  outt^  le  soin 
d'ajouter  en  même  temps  de  l'essence  d^aspic ,  dont  l'o^ 
deur  plus  parfumée  sert  à  masquer  l'odeur  de  la  téré- 
benthine^  On  emploie  encore  l'huile  volatile  de  marjolaine 
pour  sophistiquer  celle  de  menthe.  Ces  falsifications  oni 
le  déplorable  effet  de  paralyser  une  partie  du  commerce 
des  huiles  volatiles  en  France,  surtout  pour  celles  de 
menXhe  et  de  lavande ,  que  les  Anglais  ont  la  réputation 
de  mieux  préparer,  et  qu'ils  fournissent  presque  seuls  au 
nord  de  l'Europe  et  à  l'Amérique;  l'influence  de  cette  ré* 
putalion  est  telle ,  qu'on  n'achète  en  France  qu'à  bas  prix 
les  essences  indigènes,  qui  par  cette  raison  sont  fraudées, 
et  que ,  pour  vendre  leurs  essences  pures ,  les  fabricans 
français  sont  obligés  de  les  faire  passer  pour  des  essences 
anglaises  ;  aussi  est-il  reçu  dans  le  commerce  qu'il  est 
impossible  en  France  d^obténir  des  essences  d'aussi  bonne 
qualité  que  celles  d'Angleterre,  et  l'on  attribue  au  climat 
et  au  terrain  cette  diflérence. 

Il  n'en  est  pourtant  pas  ainsi  ;  pour  m'en  convaincre ,  je 

me  suis  procuré  divers  échantillons  d'essences  anglaises, 

une  entf 'autres  m'a  été  fournie  par  M.  Williams,  de 

Londres.  Afin  d'avoir  de  lui  l'essence  la  plus  pure,  je  ne 

.lui  ai  pas  caché  que  je  me  proposais  de  mettre  son  essence 

en  comparaison  avec  celle  de  France;  M.  Williams  n'a 

pas  trompé  mon  attente,  j'ai  reçu  de   lui  la  meilleure 

^essence  que  j'aie  jamais  vue  ;  j'ai  donc  soumis  à  la  compa- 

.raison  l'essence  de  lavande  anglaise  avec  de  l'essence  de 

;France  que  j'avais  préparée  moi-même  avec  des  lavandes 

de  France ,  et  je  me  suis  assuré  qu'elle  ne  lui  était  ipas 

supérieure  en  qualité  ;  bien  plus ,  j'affirme  même  que  nos 

huiles,  qui  sont  fo4lrnies  par  les  plantes  qui  viennent  na- 


44<)  lOfJ&NAL 

tUrelkmcnt  ^ns  les  Ibtet  quartiers  des  tiM^tagnes ,  siir>- 
toat  celles  de  Lemas  près  de  Grasse ,  diSpaErt«meût  da  Yar^ 
sont  ickfiniment  préférables  à  celtes  d'Angleterre. 

Cette  opinion ,  qui  est  le  résaltat  de  mon  expérience, 
est  aussi  ceile  d'un  graâd  nombre  de  fabricatis.  L^un  de 
mee  confrères ,  M.  Cbardin-Hadancourt ,  qui  joint  à  une 
parfaite  connaissance  de  son^  art  une  grande  habitude  de 
^oir  et  d'apprécier  les  huiles  Tolatiles  dont  il  f&it  on 
èôûuneroe  considérable ,  trouve  que  les  layaiides  anglaise! 
ont  une  odeur  aspiqueuse  qu^elles  ont  en  outre  Tincon^ 
Tentent  de  s'épaissir  par  le  temps  et  de  se  colorer  promp*- 
tonent^  ce  qui  n'arrive  pas  aux  nôtres,  dont  Todeur  est 
d'aillenrs  bien  plus  suave. 

Cette  opinion ,  je  l'espère,  sera  partagée  par  tous  c^x 
qui  examineront  les  échantillons  qui  font  partie  de  ma 
collection;  elles  tie  sont,  j'ose  l'assurer,  inférieures  en 
«qualité  à  aucune  essence  quelle  que  soit  son  origine  ; 
l'eseence  de  lavande  que  je  présente  a  été  préj>arée  avec 
des  tiges  de  lavande,  récoltées  aux  environs  de  Lemas  et 
Soreillas ,  et  distillées  par  moi  immédiatement  après  leur 
Jréoolte.  Il  nte  serait  de  k  plus  grande  farcilité  de  me 
procurer  de  celte  essence  par  milliers ,  car  les  principaux 
négocians  de  Grasse ,  mes  compatriotes ,  avec  lesquels  je 
5UÎS  en  relations  commerciales  et  amicales ,  m'assurtfit 
qu'iU  se  fait  tons  les  ans ,  seulement  dans  les  environs  de 
•Grasse^  plus  de  ioo»ooo  livres  d'essence  de  lavande-,  satis 
compter  cejles  qui  se  préparent  à  Montpellier,  Nime«, 
(îarpientras  ^  ainsi  que  sur  toute  cette  ligne  ^  sans  compter 
iwîissi  les  essences  de  romarin ,  d'aspie ,  de  thym ,  de  fyr 
tionil ,  de  tnentbe ,  de  néroly  ou  fleur  d'owinger  ;  j'irtsiste 
tmrlont  sur  celles  de  menthe  et  de  lavande,  qui  seules 
soutiennent  en  ADgleterrfe  la  concurrence  avecifes  essenfcft* 
franciai^s;  quant  aUï  autres,  les  étrangers  en  sontforcé- 
nfyent  pas  tï^iferttftires. 

De  ce  que  je  viens  de  dire  il  résulte  que  l'essence  de 


DE   )HAIliACI2.  44^ 

lavande  de  Fraoca  e^t  préférable  à  celle  d'AAgkkenre;  je 
livre  ce  fait  aui:  méditations  des  économstes ,  et  j'appelle 
suc  lui  l'attention  des  savans,  afin  f[u  ils  fassent  des  expé"» 
riences  sur  nos  huiles  yolatilea,  et  qu'ils  en  proclameni 
hauteipent  la  supériorité. 

Si  l'on  voyait. les  autorités  scientifiques  constater  la 
supériorité  de  nos  produits,  alors  le  préjugé,  qui  fait 
préférer  les  lavandes  anglaises  à  celles  de  France,  dis-» 
paraîtrait ,  et  noa-seulement  nous  cesserions  d'être  tribu- 
taires du  coniinerce  britannique ,  mais  encore  nous  pour- 
rions approvisionner  d'huiles  essentielles  l'Europe  et 
l'jSmérique.  De  plus ,  depuis  longues  années  les  Anglais 
envoient  en  garnde  quantité  aux  lies  des  fleurs  sèches  dt 
lavande  que  l'on  y  distille  ;  nous  pourrions  donc  nous^ 
mêmes  fouruir  à  des  prix  inférieurs  les  mêmes  produits  ;  de 
là  résulterait  un  bénéfice  considérable  pour  les  habitans 
de  nos  provinces  méridionales.  Quant  aux  autres  huiles , 
l'avantage  pe  pourrait  uqus  être  disputé ,  car,  outre  que 
nous  fournirions  des  qualités  supérieures,  nous  pourrions 
encore  les  livrer  au  commerce  à  3o  pour  cent  au-dessous 
des  prix  des  lavandes  anglaises. 

Notre  infériorité  apparente  vis-»à-yis  de  nos  voisins 
d'outre-mçr,  ne  peut  tenir  qu'au  mode  de  fabrication 
des  huiles  employé  dans  le  midi  de  la  France  ;  ce  mode 
est  souvent  si  vicieux,  qu'en  voyant  des  essences  même 
dans  le  plus  grand  état  de  pureté ,  on  serait  tenté  de  croire 
qu'elles  sont  falsifiées,  tant  elles  ont  une  odeur  peu 
agréable  de  liquide  fermenté  ;  voici  comment  on  opère  t 

Lorsque  l'époque  delà  distillation  est  arrivée,  c'est  or-^ 
dinairement  à  la  fin  du  mois  de  juillet  ou  au  commence- 
ment de  celui  d  août,  les  fabricans  font  transporter  de  gros 
alambics  à  dos  de  mulets,  et  quelquefois  n»émeà  bras,  à 
c^use  de  l'inégalité  du  pays,  où  non^seulement  il  n'y  a  pas 
de  route9.iiiâia6à  il  n'y  a  pas  même  de  sentier  tracé.  Ils 
chpi^issent  leur  emplacement  près  d'une  source  od  d'un 


44^  JOURNAL 

ruisseau  et  dans  une  localité  où  les  plantes  qu'ils  destinent 
à  la  distillation  viennent  naturellement  et  en  grande  quan* 
tité.  Au  moyen  de  pierres  ils  construisent  des  fourneaux 
qui  durent  tout  le  temps  de  la  distillation.  Alors  ils  font 
publier  que  Ton  demande  telles  ou  telles  plantes  ;  les  pay- 
sans acriyent ,  et  après  les  conventions  ils  courent  récolter 
les  £teurs  qu'ils  sont  convenus  de  rapporter.  Ils   en  ap- 
portent de  telles  quantités ,  qu'il  devient  impossible  dé 
distiller  la  récolte  du  jour,  quelquefois  même  elle  suffit  à 
ia  distillation  pendant  huit  à  dix  jours.  Durant  ce  temps 
les  plantes  s'échauffent,  fermentent,  et  cette  altération, 
jointe  au  manque  de  soin  des  paysans  qui  récoltent  les 
plantes  sans  choix ,  sans  égard  pour  le  terrain ,  celles  ex- 
posées au  soleil  et  celles  à  l'ombre ,  fait  que  les  huiles  que 
l'on  obtient  ont  une  odeur  fade  et  empyreuiliatique ,  à 
laquelle  je  donne  le  nom  d'odeur  fermentée.  Non-seule- 
ment les  fabricans  ne  prennent  pas  de  précautions  pour 
éviter  ces  inconvéniens ,  mais  ils  favorisent  au  contraire 
cette  altération  des  plantes ,  parce  qu'ils  obtiennent  plu& 
d'huile  des  plantes  qui  ont  éprouvé  déjà  un  commence- 
ment de  fermentation  que  de  celles  qui  sont  à  Tétat  récent. 
Je  dois  encore  faire  observer  que  les  fabricans  choisissent 
en  général ,  pour  commencer  la  distillation ,  l'époque  où 
la  semence  commence  à  se  former,  et  où  la  fleur  est  en 
partie  tombée.  Us  obtiennent  alors  une  double  quantité 
d'huile,  dont  la  couleur  est  légèrement  ambrée,  et  dont 
l'odeur  est  bien  moins  suave  que  celle  des  huiles  que  l'on 
obtient  au  mois  de  juin,  lorsque  les  fleurs  du  végétal  soùt 
épanouies.  Ces  dernières  sont  si  douces  que  l'on  croirait 
respirer  l'odeur  de  la  fleur  qui  les  a  fournies. 

L'on  devrait  choisir  les  végétaux  qui  viennent  naturel- 
lement dans  des  terrains  arides ,  montagneux  et  exposés 
au  midi;  et  n'employer  ceux  qui  viennent  dans  les  en- 
droits couverts ,  qui  sont  exposés  ali  nord  et  privés  du  so- 
leil, que  pour  en  obtenir  des  essences.,  de  qualité  infé- 


BE    PHARlttÂCIE*  44^ 

rieure  ;  c'est  à  Tépoque  de  répanouissement  des  fleurs 
que  devraient  se  faire,  les  distillations,  et  non  au  mois 
d'août ,  comme  cela  se  pratique  ordinairement  ;  enfin  on 
devrait  distiller  les  plantes  au  commencement  de  leur 
récolte  et  ne  pas  attendre  qu  elles  aient  subi  un  commen-  - 
cément  de  fermentation.  Il  est  encore  utile  de  remarquer 
que  les  huiles  volatiles  obtenues  dans  les  années  pluvieuses 
sont  moins  suaves  que  celles  des  années  ordinaires  et 
même  des  années  de  sécheresse. 

Quant  à  la  distillation  en-elle-méme  »  on  recommande 
de  se  servir  de  Teau  de  la  plante.  Il  est  vrai  que  par  ce 
moyen  on  obtient  davantage  de  produits ,  puisque  l'eau 
déjà  saturée  ne  peut  plus  se  charger  d'huile  ;  mais  j'ai  re- 
marqué que  les  huiles  ainsi  obtenues  étaient  moins  suaves 
et  plus  acres  que  lorsqu'on  se  servait  d'eau  ordinaire,  et 
je  pense  qu'il  vaut  beaucoup  mieux  se  résigner  à  obtenir 
un  peu  moins  de  produits,  afin  d'avoir  des  huiles  plus  : 
agréables. 

C'est  aussi  pour  cette  considération  que  je  conseillerai  ' 
d'employer  beaucoup  d'eau  pour  distiller  :  alors  l'essence 
est  plus  suave.  Il  me  semble  également  qu'il  serait  avan- 
tageux de  séparer  les  divers  produits  que  l'on  obtient  dans 
une  même  distillation ,  attendu  que  les  premières  parties 
de  la  distillation  sont  toujours  plus  agréables.  Pour  me 
convaincre  de  cela ,  j'ai  fait  divers  essais  sur  plusieurs  vé- 
gétaux, et  entre  autres  sur  l'estragon.' Les  résultats  ont 
toujours  été  les  mêmes  que  ceux  que  j'annonce;  toujours 
il  y  a  eu  une  difierence  très-notable  entre  le  premier  pro- 
duit et  ceux  qui  lui  succédaient. 


m 


Aneth. 
M». 

.   Araiobe. 


phorhiac«es. 
Anethum  fœni- 
ealum ,    odv- 
bellifères. 


Pimpinella  : 
ris,   floscu- 


Semencess^es 


de»   environs 


VB    PHARHACIR. 


CIR.  44ï> 


XX'.jénitèe. — jéoât  i834 


446 


JOURNAL 


i6 

ï7 


noMS 
des  plantes  en 

français. 


Aspic. 


HOM« 

de»;  plantes  en 
latin. 


Idem. 


18  lAngasture  vraie. 


19 


ao 


Lavandola   spi- 
ca,  labiées. 

Idem, 


BTÀT 

des  plantes  et 
localités. 


Plantes  récentes 
des  environs  de 

IGrasse(Var). 
Des  environs  de 
Pïîmes. 


BPOQOB 

delà 
distillation. 


4  août  1818. 


Année. 


Aurore. 


'21 


aa 


23 


Idem. 


Bonpiandia  tri- 
fol  iata  ,  mé- 
liacées. 

Inulabeleniom, 
radiées. 


Santolina  cba- 
mœcyparissos , 
floscuteuses. 


Idem. 


livres, 
loe 


100 


24 
aS 


Badiane      (  anis 
étoile  ). 


Basilic. 


IHcium  anisa- 
tam ,  magno- 
liées. 

Ocymam  basili- 
cum,  labiées- 


26 
»7 

28 
^9 


Idem. 


Botrys. 


Benoîte^ 

Bergamottes  (par 
pression). 

Bergamottes  (dis- 
tillées). 

Bergamottier. 


Idem. 


Cbenopodium 
botrys,  ché- 
nopodées. 


Geum  urbanum, 

rosacées. 
Citrus      berga- 

miam,  auran- 

tiacées. 
Idem. 


Idem. 


Écorces  sèches* 


Racines    récen- 
tes. 


Plantes récentes 
des  environ  s  de 
Grasse  (Var), 
au  moment  de 
la  floraison. 

Plantes  récentes 
des  environs  de 
Paris,  au  mo- 
ment de  la  flo- 
raison. 

Du  commerce. 


niantes  récen- 
tes des  envi- 
rons de  Paris, 
au  memeut  de 
la  floraison. 

Semences  sè- 
ches. 

Plantes  récen- 
tes des  envi- 
rons de  Paris , 
au  moment  de 
la  floraison. 

Racines  sèches. 


3i  févr.  i83o. 


28  sept.  i833. 


3o  juin  1818. 


28  juin  x833. 


2  déc.  i832. 


29Juill.  1827. 


Fruits      recens 
des   environs 
de  Nice. 
Idem. 


Fleurs  récentes 
des  en  virons  de 
I  Nice. 


20  déc.  1S27. 
8  sept.  i83o. 


26  j Bill  x<83i. 
lûjanv. i834' 

i3janv»i834> 
6jtttn  i8j[8. 


100 


100 


xoo 


100 


100 


ICO 


100 


100 


100 
100 


100 

fruits. 

100 
fruits. 


DE    PHARMACIE. 


447 


physiques  de    . 
IL  11  lie  easeotiel- 

de   l'extraetia»,  vieilUHant. 


légère  qm 
i,limpiae: 


.  Plus  1 

couleur  pailk 
■  Plus  légère  que 
leau,  jauTiâ- 
tre. 
.  Plus  légère  que 
Ju.limBiJe, 
presqaa  bUu- 
che. 
.  Plus  légère  que 

presque  blan- 

.  Plus  iégire  que 
l'eau ,      belle 

•  Pins  légère  que 
l'e^m.plusfon. 

>  Plus  légère  que 


13  Pins  légère  que 
•■    lu,     jauue 

.  Plùilégèreque 
l'eàu,  couleur 
paille  I  limpi- 
de ,  odeur  de 

lo  Plus  V^re  que 

Idiin. 


IG  Plus  légère  que 
l'eau,  presque 
blanche. 

•  Plus  légère  que 


ni  i{uc  i|iifli|uei  sou 


l  çro..  ditiFiU  rip*!  agir»  I  iTOir  lounui 
moUt  éil  f0mui«rCB,  laqaMt  «t  pffS4]irF 


3gr. 


s  légère  qutreaupruquè 

onL   donné  d  11*. 


adiquée,  ouii  ploi  cdoriDtf 
ig  OdorMK.iuarG.  à  ptu  prèi  E»  Bf me 


448 

JODRNAL 

-■1 

dei  plautei  en 

de»  plaptei  en' 

dei  plantes  et 
localités. 

~deV 
distilUtion. 

Ill 

3o 
3i 

/A». 

tes  des  envi- 
rons de  Nice. 
BoU  récent. 

6jain  1818. 
i4jan7.  1834. 

ibo 

3a 
33 

Banne  dejudin. 
Calament. 

Mwitha    genti- 
lU ,  lahiées. 

Meliuaolamia- 
tha.lahiéei. 

Plantes  sèches. 

Plantes  récentes 
«n  moment  de 
la  floraison. 

.5jan7.  .834. 
17  août  iS3a. 

Ipo 

34 

chêne)/ 

Ubiées. 

Plantes    récen- 
tes. 

10  sep.   t833. 

100 

35 

Camomille. 

lis,  radiée». 

Fleurs  sèches  da 

4  avril  18^. 

100 

3S 

CunomUle. 

Id«n. 

Flenrs  récentes 
des   environs 
de  Grasw. 

19  juin  1S19. 

100 

37 
38 

Camè«(peHt,on 
yretie). 

Cannelle      «Ïto 
flëe.         " 

TeDcrium   cha- 
miEpitys  ,     la- 
tiée..' 

pUlUta,  myr 

tacées- 

Flan  tes  récentes 
après  la  florai- 
son, des  envi- 
rons de  Paris. 

Ëcorces    sèches 
du  commerce. 

7sept.>83a. 
4jan».  i83a. 

100 

a5 

39 

che, 

nella  ,    melia- 

Idtm. 

lûjanv.  i83a. 

aS 

40 
4« 

Un). 

Cannelle  de  Chi- 
ne. 

Latras      cinna- 
momum.  lan- 

Idem. 

Idem. 

iSjanv.  1831. 
aojanv.i83a. 

35 
35 

4s 

Carfi. 

Carom     carvi , 
ombellifèr». 

Semences  sèches 
du  commerce. 

4  oct.  i833. 

.., 

DE     PUARMACIE. 


449 


1 

quépçooveD 
ces  huiles 

vieillitsant. 

^4  Pliw  légère  <,ae 

3o  Oit„,  Jo™,  D'ajui  fu  d.  »ppo 

lean,ïerdâtre 

««  «ii<  du  f™ii.          "^        "^"^ 

■^ïï;',œ" 

3.  Od»r  plu.lcr..phi.A,iH<;.TK  te 

épaisM- 

^P!-;^«q- 

54  PtDs  légère  que 
l'eau  ,  couleur 
verdâtre  ,  lim- 

?:"^^'^'^,47  '■rtsrx'.'^::^ 

■  Plus  légère  que 
1  ean ,      teinte 

verdiue.  lin- 

•  I^âs^iégère  que 

33  llippdkf.ibI™«ilIân.a.A,d.j« 

d.-(n,«U,.g.„iili.). 

l'eau,  couleor 

3iOa.nrJ,i.pl,ou. 

bleuâtre ,  lim- 
pide. 

•  Pins  légère  que 

ÎSBi™  plu,  .u,,,,^,  cell.ci.d-B.. 

reaQ,bellocou. 

<Kl«urp,.fiii,d»l.  E,ur. 

leai  limpide  , 
bleue. 

■  Pla,  légèreque 

pli  ni». 

l-ena,    coulear 

ambtéev 

pr«,u.  p..   d«  r.ppor(   ,.«  1.    jiroBir. 

■  Unegrandepar 

Se   fonce  et 

Sa  Peu  .r<,m.Li^. 

tieplaspesaa- 
te  que    l'eau  , 

brunit. 

jo  Supérieur  romn»  parfum  1  toute 
1«  .ui™  <k   „  g«„,  odiur  pirlicnliù.. 

telettes  turn» 
gent ,  coulear 

,.i\,^    plu.,^ordia.i„™..,.p,„^ 

Jaunâtre. 

3  V\m       pesante 
que  l'eau, épais- 
se, couleor  lé- 

Se  fonce. 

4.  SujrtU  i  r.i,cir  u,  ,;àj|[.«nl,  i 
moin,  qu  on  n-»il  la  pffc.nlion  de  Unir  le 
.»c  rempli  ,1    dr  le  boucher  liermitl. 

^jementpdl- 

8  Plu»       pesante 

M  fonce  peu. 

que  l'eau,  cou- 

leutjauiiâtre. 

6  Plus       pesante 

que  l'eaB,épai»- 
ae  ,      eonleor 

•  Plw"ug*teqne 

l'eau,  conléur 

paille,  limpide. 

45o 

JOURNAL 

S  o 

NOMS 

ROMS 

iSPOQtE 

des  plantes  en 

des   plantes  en 

des  plantes 

deU 

**    mi    ZP 

français. 

latin. 

et  localités. 

distillation. 

. 

- 

liyres. 

43 

Cardamome  ma- 

Amomum   car- 

Fruits  secs. 

16  avril  i83o. 

e 

jor. 

damomam,  a- 

,             ' 

raomées. 

. 

44 

Cacdamome  mi- 
nor. 

Idem. 

Idem. 

i7^vril  i83o. 

6 

45 

Carotte. 

Daucus  carotta, 

Semences     sè- 

I*'. fév.  1834, 

100 

ombeilifèrès- 

ches. 

46 

Carotte. 

Idem. 

Racines  récentes 
de  Crecy  (Ais 
ne). 

10  nov.  î834. 

ipo 

'47 

C^sia  Hgnea. 

Laurus    cassia , 

Écorces   sèches. 

7  fév.    i83i. 

25 

laurinées. 

48 

Cataire. 

Neneta  cataria , 
labiées. 

Plantes  récentes 

3o  août  t832. 

100 

I 

■ 

des  environs  de 

Paris  y  après  la 

floraison. 

49 

Cédrat  (par  pres- 

Citros medica, 

Fruits      récens 

18  janv.  ïo3i4. 

iDo 

•  %^ 

sion). 

auriantacées. 

des  environs  de 

fruits 

. 

Nice ,  dii  com- 
merce. 

5o 

Cédrat  (dîstiHé). 

Idem.    . 

Fruits       récens 
des  environs  de 
Nice. 

Idem* 

100 
fruits. 

5i 

Cédrat. 

Idem. 

Feuilles    récen- 

Idem. 

ICO 

• 

tes    des   envi- 

1 

- 

rons  de  Nice. 

1 

52 

Idem, 

Idem, 

Fleurs  récentes 
desenvlronsde 

3  mai  1818. 

100  1 

- 

Nice. 

l 

53 

Cèdre  do  Liban. 

Larix    cedras  , 
conifères. 

Bois  récent   du 
Jardin          des 
Plantes  de  Pa- 

• 

i5  mars  |834- 

lOO 

54. 

Cèdre. 

Idem. 

ris. 

Bois  sec  du  com- 
merce. 

Idem. 

100 

55 

Céleri. 

Apium   gra?eo- 

Semences  sèches 
du  cominerce. 

i5  juin  i833. 

100 

lens,   ombeili- 

'   ■ 

fèrès. 

• 

56 

Idem. 

Idem . 

Plantes  récentes 
des  environs  de 
Paris,  après  la 

1".  juin  i83a. 

100 

floraison. 

1 

1 

' 

DE    PHARMACIE. 


45 1 


Pins  légère  que 

'las       pesante 
q»ere.u,« 
leur    tnuga- 

Pins  létère  que 

légèrement 

verdàtre. 
Plus  légère  que 


Pins  légère  qae 
l'esajnanàtre, 

?\ui  pesante 
leur  bran  roo- 

jDe  partie  pins 
?e^''^attache 


ii  Odvar  de  muicide  psiir^ 
iquM. 

ji  A    peu  prà  nicniit  iideuT,  plui  fiai- 


r>liri|.irl>diBtiLlatiDilliqui 
^M.    moins  odorillLii    que   ccl 

■  nfc,  >p  ripprociint  de  l'odei 

leel  lutie,  prfféoLle  aoi  ■ 


ir  Diiini 


1  itedi 


4 

52 

JOUaNAL 

_a 

' 

"S  S  S 

§o 

VOMS 

MOMS 

iTAT 

I^POQUE 

S2^ 

iè 

des  plantes 

des  plantes 
en  latin. 

des  plantes 

delà 

«5    A    0 

13 

en  français. 

et  localités. 

distillation. 

• 

livres. 

57 

Cerfeuil. 

Chœrophyllam 
sativnm,    om- 
bellifères. 

Plantes  récentes 
après  la  florai- 
son ,  des  envi- 
rons de  Paris. 

a9Jain  x833. 

100 

1 
i 

58 

Cheryi. 

Siam  sisâram, 
ombellifères. 

Semences     se  • 
ches. 

I".  fév.  1834. 

100 

59 

Cyprès. 

Cupressaspyra- 
midalis ,  coni- 
fères. 

Bois  récent  des 
environs  de  Pa- 
ris- 

16  nov.  i83a. 

100 

- 

6o 

Citronnelle. 

Artemisia  abro- 

Plantes    récen- 

8  sept.  i83a. 

100 

/ 

tanum^  floscn-    tes.                   | 

leuses. 

/ 

6i 

Citron  (par  pres- 

Citrus  medica- 

Fruits  récens  du 

6  févr.  i83a. 

100 

sion). 

anrantiacées. 

commerce. 

fruits. 

6a 

Citron  (distillé). 

Idtm. 

Idem. 

7févr.  x83a. 

100 
fruits. 

63 

Citron. 

Idem, 

Fleurs  récentes. 

30  mai.  1818. 

100 

• 

64 

.    lient. 

Idem. 

Feuilles   récen- 
tes   des   envi- 
rons de  Nice. 

22  juin.  x83o- 

100 

65 

Cignë  aqnatiqne. 

Phellandrinma- 
qnaticum,  om- 
bellifères. 

Plantes    récen- 
tes ,    au    mo- 
ment de  la  flo- 
raison, des  en- 
virons de  Paris. 

a8  oa*  iB33. 

xoo 

66 

GocMéaria. 

Cochlearia  offi- 
cinal is  ,  cruci- 
fères. 

Idem, 

ao  ayril  1834. 

xoo 

67 

Coriandre. 

Coriaiidrnm  sa- 

Semencessèches 

17  août  i833. 

100 

1 

tivum,  ombel- 
lifères. 

du  commerce. 

• 

68 

Cnmin. 

Cuminum  cymi- 
num,  ombelli- 
fères. 

Idem. 

26  sept.  i833. 

100 

69 

Cnbèbe. 

Piper     cubeba, 
urticées. 

Fruits  secs  du 
commerce. 

i6nov.  i833. 

100 

70 

Cniracoo. 

Citrus  bi^aradia 
orientalis,  an- 
rantiacées. 

Écorces    sèches 
du     fruit     du 
bigaradier. 

x6  févr.  1834. 

100 

71 

Dictame. 

Origanum    die- 
tamnas  ,     la- 
biées. 

Plantes    sèches 
du  commerce. 

7  févr.  i834- 

100 

7a 

Erysimum  alliai- 
re. 

Erysimum  allia- 
ria ,  crucifères. 

Plantesrécentes 
des     environs 
de  Paris. 

i3  août  x833. 

100 

73 

Estragon. 

Artemisia    dra- 
cunculus,  flos- 
culenses. 

Idem, 

a  jaill.  x833. 

xoo 

DE    PHARMACIE. 


453 


S  Pla»  lé^re  que 
l'eau,  jannSitra. 

■  Pla»  légère  qae 
l'eaa,jai)Dltre, 

a  Pla$  léf^ie  qne 

8  Plus  légère  qne 
l'eau,  ambtée. 

•  Plus  légère  que 
l'eau,  presque 

blanche. 

limpide. 
>  Plus  légère  qne 
"     I,  ambiée. 


■  ëpaïqsit. 
Se  fonce. 


Se  fonce. 

Elle     prend 
de  la   con- 


n»  légère  qne 
ean,  limpide. 
jaunâtre. 
Plus  légère  qu 

iuTSe  qa 


>  Plus  légère  qui 

ambrée. 
•  Plus  légère  qne 


i'ii  tmploj»  le  mé 


fr«û.     

Bi  D«   rippDt-b  d'odaur  a 


Épaisiit    nn 
penenTieil' 


OBSERVATIONS. 


Ijl  même  époque  n'ot 


n  rmiti  s  lÎT.  i«l< 


k  chirge  I'aIubInc  et  que  I'od  aW 


454 

JOURNA^L 

nos   * 
orts. 

NOMS 

NOMS 

^TAT 

EPOQUE 

QrABTITB 

de  plantes 
'employées. 

1 

g  2 

^s  plantas 

des  plantes 
en  latin* 

des  plantes 

delà 

en  français. 

et  localités. 

distilation. 

' 

livres. 

74 

Ëopatoirc. 

Ëapatorinm 
cannabiuum  , 
flosculeases. 

Idem. 

i8jmU;x833. 

100 

75 

Fenouil. 

Anetham  fœni- 

Plantes    récen- 

8 août  1810. 

100 

« 

culum,  ombel- 
lifères. 

tes  ,    après    la 
floraison,    des 

• 

environs       de 
Grasse. 

- 

76 

Fenouil  (de  Flo- 

Idem. 

Plantes    récen- 

a  août  18 19. 

xoo 

rence). 

tes,au  moment 

de  la  floraison, 

m 

des     environs 
de  Grasse. 

77 

Fepouil. 

Idem. 

Semences      sè- 
ches  du  com- 
merce, 

19  oct.   i8a6 

100 

78 

Idem. 

Idem. 

Plantes    récen 
tes    des    envi. 
rons  de  Paris. 

8  sept.  1826. 

100 

79 

Galanga. 

Kœmpferia  ga- 
langa  »     bali- 
siées. 

Racines    sèches 
*  du  commerce. 

5janv.  i834- 

100 

80 

Genévrier  oxycé- 

Juniperus  oxy- 
cedrus,  conifè- 

Bois see.          | 

17  mai  9  1834. 

100 

dre. 

res. 

■ 

81 

Genévrier   com- 

Juniperus com- 

Baies  dtins  ^eur 

i«'.déc.  i8|33 

lOO 

mun. 

munis,  conifè- 
res. 

état  de  matu- 
rité ,  des  envi- 
rons de  Paris'. 

82 

Idem. 

Idem 

Baies  v^tes  des 
environs  dePa- 
•ris. 

13  sept.  i833. 

100 

83 

Idem. 

Idem. 

Bois  et  feuilles 
récentes  des  en- 
virons de  Paris. 

8.sept.  i833. 

xoo 

84 

Girofles    (  Bonr« 

Garyophyllus 

Fruits    secs  du 

10  sept.  i832. 

25 

bon). 

aromaticus , 

commerce. 

. 

myrtacées. 

• 

90 

Girofles  (  Cayen- 
ne). 

Idem . 

Idem. 

12  fév.  i832. 

25 

9ï 

Girofles  (  des  In- 

Idem. • 

Fruits  siecs  ccm- 

14  fév.  i83x 

a5 

des). 

-* 

nus     dans     le 
commerce  sons 
le  nom  d'An- 

1 

1 

glais. 

92 

Girofles  (des  Mo - 
Inques). 

Idem. 

Fruits  secs  du 
commerce. 

18  fér.  i83a. 

nS 

93 

Griffes    de   (riro- 
fle. 

Idem .  * 

Bois  sec  du  com- 
merce* 

'4  fév.  i8da. 

a5 

DE     PHAEHACIE. 


455 


.  Piui  légère  que 
l'ean  ,  conleut 
paillée- 

;  Plus  légère  que 


■s  légère  qn. 


Rougit,  de- 
vient   b<  ■ 


Plus  légère  que 

épaisse. 

■  Plus  légère  que 
■'"in,  très-Iegè- 

limpide. 
1  Phis  légère  que  I 
l'eau .  presque 
blaoche ,   trés- 
limpide. 
"■    i  légère  qui 


Se   fonce   < 
Epaissit. 


•  Plus  pesante  que 

•  Pins  pesante  que 


Rougit, 
f^ugit. 


■  Pluspesaotcque 

^  Plus  pédante  que 

brun ,  épaiese. 


B3  Trk^mliritun 
Sj  Crue    iiu^ntiU 

.'.  a'oiTj'è™,' 

A  1.  4'.    s  on..  .  sr 


i».  &i,  SS,  S«,  Sn 'Iw'  &|Tu  au'wii" 
iu»rqae  Ion.  minol  it  cm.ii»  el  A'o- 

^ai-ci  cfl   iDnnt«5t*blei«Dt  biea  «upt 

QO  Ploi  mire ,  lUHritaH  m  quilil^  (r< 
iult>Idc>iidisliJL>daiu). 


33  R^iilUt  ie  3  opénllomi  •"■, 

gro.,   â  II  1'.  6  g™  10  g""!  . 

i  groi   3i    minij    peu    ddoriDIç.    lyant 

quïtquu   lAiblfS  rapporta   4ï«    le  poivre 


456 


Imperatarû  o 
betliférei. 


Laorier  (  «aucc  ] 
Laarier-ceriM- 


ITeriam  olean- 
der,apocjn«e). 
Lavandularera, 

Ubiëes. 


an  momeat  de 
la  fioraiion,des 
enviions  dePa- 

Plantes  récentes 
des  en«  irons  de 
Paria. 

Feailles   récen- 


Plantes  n 
les  an  moment 
de  la  floraison, 
de      Lenias 

(Vat). 


Plantes  récentes 

la  floraison, des 

reillas(Var.)- 

PUntes    técen- 

I  après  la  flo- 

illat  (Var). 
Plantes    récen- 
tes, époque  de 
la    floraison 
coeitliesaum 
di  de  U  mor 
tagne ,  dite  la 
Marbrière   , 
près       Grasse 
(Var). 


i4jaill.  i83i. 

100 

ï6j.nv.i834. 

100 

aînoT.  i833. 

.» 

i3noy.  i83S. 

100 

^jaUl.i8a6. 

100 

aSjnill.  1836. 

100 

a6sept.  i8a6. 

100 

a  août  1816. 

DE    PHiRMàClE. 


457 


1>B0F&IBTJ> 

phyiiqaei)  de 

le   an   moment 
de  l'extraction. 

•  Plas  légère  que 

dâtrè. 
S  Plus  légère  que  S. 
l'eaa.  verdâtre, 
limpide. 


•  Pins  légère  qae 

Teau,    presque 
blanche ,   '  ~ 

»  Pins  légère  que  S 
l'eaa.TcrdJitre 

•  Pins       pesante 

.  PJns  légère  que 

s  léi,è(e  que 
auiveidâtre, 
liinpide. 


Tieillîssant- 


Se  fonce. 
Se  fonce. 


•  Pluj  légère  que 
l'eau,  verdlitre, 
limpide. 


Se  fonce. 
Se  fonce. 


•  Plaa  légèTe  qne  S 
l'eau ,  ambrée, 
limpide. 


oB  Egilt  tn  iDiTil^  1  «1[b  du  miilii  ntr-' 
r.ru  «acur  <lr  1.  pl.nl«.  U  m  .oAi  <t. 
'•  ntêni(  ttaic  j'ii  diiUtli  loo  LiiKi    ' 
MU  plinle  iiirs  )(  floniHia  ,  Eu  mon» 
là  11  «meace  CDmnieD»  i  ■.-  farmcr,  j' 

u  npprr>ck>n[  moiiu  àl  l'oitur  de  flai 

gg  Tr«-adariDle ,  oâtat  da  li  plul 

100  Odeur  tr«-prononcée  de  U  fenillf 

101  Odeur  péDémnte  i'tmtnàc  (mer 

lOlFcBodoODlC. 

■  a3  Suinté  pirfailcadenrdoU  a» 

iul^Tm^ine  1  celle  d'Àulleleire. 

>oJ  Le  miilleure  qualité  <[uei'ile  pu  i 
procurer  pour  terrir  de  Ijpe  de  cump 

iS  Pruque  pirdllï  «n  qualité  ji  cellt 
lï  L'euence  obteune  de  [•  ptinle  api 


reilJii  puuf  Mmr  de  type  el  ea 


r": 


Limettes  ' 
Limettes. 
Limettier. 
Idem. 


Mariolaii 


Li^sticam 
leTisticom , 
ombellifères. 

Citras  limetta 


lyiistica   éio 


Origan  uni  ijiar- 

joraiioides,  b- 


norA  de  la  mon- 
tage   dite   la 

près  ™Grasse 
(Var). 

Fleurs  émoD- 
déei  de  leurs 
tiges,  des  en 
virons   de  Pa 


des 

de  lïicB. 
Feuilles  rë< 

toi»  dï  Ni 
'leurs  Téceptes 
des 

de  Nice. 


Plantes rëeen les 
à  l'époque  de  la 
floraison 

de 
(Var), 

Essence  loumi 
à  la  distillation 

ou  rectification. 

Plantes  rccen 
tes,  époque  dr 
la  floraison  de 
environs  de  Pa- 

Ëssence  louinise 
à  tu  distillation 
onrectifi< 


.  fév.  i833, 

fëï.  i833 

;fév.  i833. 

imai  1818. 


:  mars ■.8^4. 
4]Dill.  181S. 


frnits. 
fruits. 


i'^4 


DE    PH&HHACIE. 


•  Plas  légâre  qae 
l'eaa,  atnl    ' 
bmpide. 


■  P1d«  l^ère  qne 
liiDpiâe. 


•  Plus  légère  aai 
•■eau,   paillée 

n   partie  pi  ai 
légère         qne 

blanche. 
,   Plus  légère  j. 


.  Pl«  lé^re 

incolore 

s  légère  que 


•  Pins  léitète  que 
l'ean,  limpidei 
incolore.. 


459 


OBSBRF^ATIONS. 

m»  *cM.Wgérrnimln.>iju<»,bi(nB 

109  PKsqDB  igaLt  en  qu.UU  ■  celle  , 
togrf.11..,  pourltnl  un  peu  plu>  Icre. 

m   i™rruil.oiuJoniit4[i,.6oii.r: 


'.  '"'«'■  pr"»""! 


«igr.U„  d,  . 

>]  Rlirl  An  loo  rmili  G  li..  }  «1 

,  lue  j'aJ  uumiiei  1  la  dliUllstioa 

Lié  d'eaeoce  obtenue  •■(  mtle  c 

^  <«  odeur  e.1  plu..u..e,oe«ll 

iiS  OdaoF  t 


npporti 


■  ijOdeui 
I  iS  Ode» 


6  Ftible  s 


le  du  frul 


'  ,  pen  mgrnble. 


»!•  menthe ,  elle  1 


n  1  r.  frauder, 

Ile  diitillatiDB  ponr  ta  tei 

L'elle  >e  rend  le  pLut'c^^go'^eaî.'  " 
117  Elle  perd  de  ion  ierelé,  gagne  . 


Derient    de 
cbuleatai 


46o 


Matricaire. 
Mélisse. 


MelUea  officina- 
lit ,  iabiéd. 


MéUise  de  Hol- 
Meuthe  poivrée. 


Dracocefihalnm 
M  oldsvicara 

Meotha   pi  péri- 
'-    labié  eS' 


Menthe  (anglais 
rectifiée). 
Menthe  poÎTrée. 


Idem. 
Idem. 


de  U  floraison. 

deï environs  de 
Grasse  (  Vac  ). 
Essence  soamist 
à  la  distillation 
oaiectificatioa. 


Mendie   aqaa^ 
Mercuriale. 


MillefenUte. 
Muscade. 


Mentha  aqoa ti- 
cs, labiées. 

Metcnrialii  an- 
nua ,  euphor- 
biacées. 


Plantes 

tes ,  époque  de 
lalloraiiOQ,deE 
dePa- 


Plantes  récentes 


te<, an  in  ornent 

delaUora 

desenviro 

Paris. 
Essence  soc 
à  la  distillation 

Plantes    léc 
époqne 


Plante*  fleariet 
sèches  des  en- 
Tirons  de  Paris. 

noix   da   com- 


iSjtuU.iSaS 

.00 

i8  août  i83a. 

.0. 

17 JHiU. i833. 

■00 

a;  sept.  i833. 

100 

30  joili.  1818. 

loo 

iS janr.  i833. 

. 

5  féTT.  1834. 

. 

16  jaill.  i83o. 

100 

38janv.iB33. 

" 

4  août  iB33. 

,00 

i3aoùt  i833. 

100 

38  féTT.  1834- 

100 

3iaiiï,i834. 

100 

30  noT.  i833. 

a5 

DE    PHABMACIB. 


461 


Plo*  légère  qae 
l'eau,   paillée, 
limpide. 
'lus  légère  que 
l'eaa.   coulea 

?ïos  légère  c[ii 
l'eaa,  paillée. 


PIdi  légère  c^ne 
l'eaa,  ambrée 
épaisse. 

Plus  légère  que 
"     1,  veriUtre. 


Pins  légère  qne 
l'ean ,  jaaoe 
verdàtre. 


récipient. 
Plus  légère  qne 

En  grande  par- 
tante qae  1' 
jaanÉtre. 


Se  foDne 
vert     bien 
prononcé. 


quind  ctl  rtn  1 
ngrnd. 'partiel 


.0  piiiU  le  mbm  t9el  g 

M  prwgut  poinl  de  s- 


piwuTtr ,  m'i  cU  Joaat  pir  À.  Cbardii 

>B  Bile  peut  (1k  marrci»  itm  iiu 

lài'eumced'AiiglïUrrc. 

19  Odeur  yithiU  d«  U  planls. 


Je'  rLTLlvîit 


XX".  ^njiêe.  —  j^oât  i834. 


4< 

Dd 

.      JOC&NAIi 

• 

. 

tc  o 

NOMS 

ROMS 

■i'tk's  ' 

ipOQUE 

'M    &t 

dés  plantes 

des  plantes 

des  plantes 

de  la 

en  français. 

en  latin. 

et  localités. 

diistillation. 

2    ^^ 

73 

. 

.    'O    9i 

- 

: 

\ 

livres. 

i34 

Myrthe. 

VTyrtus  rommu- 

Plantes  rérentes 

30  sept.  }8i8. 

ipo 

uis,  myrtacces 

des  environs  de 
Grasse  (Var). 

J          j 

t 

i35 

Idtm' 

Idem. 

Fleurs  récentes 
des  environs  de 

Grasse  (Var). 

13  mai    1818. 

p5 

i36 

Idnm. 

Idem. 

Fruits  récens  des 
environs        de 
Grasse  (Var). 

5  août  i8i8. 

■  '               * 

ipo 

i37 

Idem. 

Idem. 

Plantes  récentes 

6  sept.  i832. 

100 

1 

*                     \ 

/ 

des  environs  de 
Paris. 

1 

i38 

Navet. 

Brassica  napus , 
crucifères.. 

Semences  sèches 
du  commerce 

9  janv.  .1834. 

liOO 

i3^ 

Oranger  (Portu- 

Citrus      aiiran- 

Fleurs     douces 

i". mail  8 19. 

*  100  ' 

gal). 

tium,  auraptia- 
cées. 

récentes'     des 
environs       de 

Nice.    . 

t 

1 

• 

i^o 

Qranger  (Portu- 

fdem. 

Fruits       récens 

23 janv. i834- 

100 

1 

gal)   (par  pres- 

de»    environs 

fruits. 

sion). 

de  Nice. 

• 

' 

i4i 

Oranger  (Portu- 
ssi\)  (  par  distil- 
îatiou). 

Idem. 

Idem. 

Idertf. 

wo 
fruits. 

' 

', 

14^ 

Oranger  (Portu- 

Idem. 

Feuilles  réeén- 

3  tnai  1818. 

* 

1 

lOO 

gal  ).     . 

tes   des   envi- 

1 

• 

. 

rons  de  Nice. 

' 

1 

143 

Idem. 

Idem. 

Bois  récent. 

5  août  1818. 

100 

.  « 

1'44 

Oranger    bigara 

Citrus     biçara- 

Fleurs     aroères 

n  niai    1818. 

100 

dier. 

dia,  auratitia 

des      environs 

■ 

cées. 

de  Nite. 

/ 

145 

Oranger   bigara- 

Idem. 

Fruits  du  biga- 

36 janv.  1834. 

100 

146 

radier  (par pres- 

radier des  èb- 

■ 

fruits. 

sion). 

vironsdeNice. 

, 

Oranger   bisçàra- 

Idem. 

Idem. 

28 janv. i834- 

100 

dier  (  par  distil- 

\ 

fruits. 

lation). 

147 

Oranger    bigara- 
radier. 

Idem. 

Feuilles    récen- 
tes  des    envi- 
rons de' Nice.' 

7  avril  i8i8. 

1 

100 

1 

148 

Idem» 

Idem. 

Fleurs  récentes 

16  mai   1818. 

xoo 

y 

• 

desenvironsde 
Biot  (Var). 

1 

149 

Idem. 

Idem. 

Fleurs  récentes 

13  mai   1818. 

100 

■ 

desenvirotisde 
Carmet  (Var). 

• 

i5o 

Idem. 

Idem. 

Fleuri  récentes 
des  en  vitrons  de 
Paris. 

16  juill.  i833. 

100 

• 

i5i 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

• 

1 

1 

■ 

DE    PHA.RMAC1E. 


'  Rlu»  légère  que 
'  Plus  Kgète  que 


Se  fonce   < 

TfcS 


L,  ambrée. 

■  Plus  lé^ce  qoe 

inciilore. 
»  Plus  légère  qi 

lijo^ide. 

■  Prui  lëçBte-qiie 

>.  Plu»  légère  qne 


•  Piulé 


'fmbri 


ft  PhiBléeÈTe  que 
>:  ffl«*  lcg^re>qne 
■   PlfTi' légère  q'e 


Jaunit:  ' 
Bi-nnitk 
Se  fonce 


IPlii*  lénie  que  Sdionca. 
l'eau,  abibree.     ' 


que  j'ii  lomniln  ii  l'iclion  dt  1^  prêiît.  J'i 
Dbtsui  II   nuBntlM  d'euencï  iiMlipléF  ci 


W„le?LCi'lfa™oUe'îlKÔb»™TE;r  l! 


465 


^^^Mîr^'Z... 


"îîi©7o»Dfe?H, 


,j3Plu.i™qu.«ILf  del.fcgille. 

I U  Bhuobiip  plu9  odontM  qos  l'uuaoe 
.blMuc  d«.  FWuri  doiHo  .  »  r.ppr£*b.nl 
livimti»  de  [^  fliur,   d'une  pLo.  gr.nd. 

Hirra  1  loumiiti  i  l'action  de  la  fntu,  j'ai 
iblenu  la  ijuaitilo  d'cssem»  indïquét,  air- 

1  jeHMNjull  f«  loo  frulu,  , ,  li,.  ,3ea„ 
leib-  !  KUDBièi  àla  diilillalioD.j'ai  D|,ia,„ 

r.nlp^què_  celle  par  prenian';  elle  Hiîâ 

-  le  abtolniorjit  emplojn  1  dêlacbjt'^ 

ii7  Odeur  lie  la  riulUe,  plua  pinétrui 
jue  celle   ra'le'im  te.  feuills  d'oribgei 

ijsL^rieunconnHpirruaiàcelltane 
lia  8(un  iat  enuona  dt  'lOn.  PreupJ 
■  cpl)e<lii,Cfi>«,quiav«  riiun  hi  oonr' 

"fo''cM"y£"»'î»*«.ene«  d.  fis 

b1«  d..llo*u(  Je  la  «"(ur.  I 

d(urpa*i!wïela"a'uî.''     *       "  T'"' 


464 


JOURNAL 


VOM 

des    plantes    en 
français. 


IfOU 

des  plantes  en 
latin. 


i5'j 


Oranger  (Porta 
gai.) 


i53    Ori(^  rottge. 


iS6 


i58 
169 
164 
i65 
166 
167 
168 

170 


Origan  blanc. 
Panais. 
Peuplier. 
Persil. 


Citras  anran- 
tium ,  aaran- 
tiacces. 

Origanum  ,  vul- 
gare  flotibus 
r  abris,  labiées. 

Origanum  vul- 
gare  floribas 
albis,  labiées. 

Pastinaca  sativa 
ombelliféres. 


iStat 

de  la  plante  et 

localités. 


ipoouB 

dé  la 

distillation. 


Idgm. 
Piment. 
Poivre  noir. 
Poivre  blanc . 
Poiyre  long. 
Poaliot. 

I 

Raifort. 

Rhodes  (bois  de). 
Romarin. 


Popalus  fasti- 
giata,  amenta- 
cées. 

Apiam  petrose- 
linum  ombelli- 
féres. 


Idem. 


Myrtas  pimen- 
ta, myrtacées. 

Piper  nigram  , 
urticées. 

Idem, 


Gapsicam  an- 
nu  am  ,  sola- 
nées. 

Mentha  pule- 
giam,  labiées. 

Gochlearia  ar- 
moracia  ,  cru- 
cifères. 

Genista ,  canar- 
sensis,  légami- 
neuses. 

Rosmarintts  of- 
ficinal is  ;  la- 
biées. 


Fleurs  récentes 
desenvirônsde 
Se  ville  (  £spa- 
Çne  ). 

Plantes  récen- 
tes ,  au  mo- 
ment de  la  flo- 
raison ,  des  en- 
virons de  Paris. 
Idem, 


Semences  sèches 
des  environs 
de  Paris. 

Bourgeons  ré- 
cens des  envi- 
rons de  Paris. 

Plantes  récen- 
tes des  envi- 
rons de  Paris, 
après  la  florai- 
son. 

Semences. 


Fruits    secs  de 
la  Jamaïque. 

Fruits  secs  du 
commerce. 

Idem. 


Fruits  récens  en 
maturité. 

Plantes  récen- 
tes, époque  de 
la  floraison. 

Graines  récen- 
tes des  envi- 
rons de  Paris 

Bois  sec  du  com- 
merce. 

Plantes  récentes 
époquq  de  la 
floraison  «  des 
environs  dei 
Grasse. 


14  déc.  i833. 


iSsept.  iS33. 


sa  S  S 
livres. 


1 1  sept.  i833. 

8janv.  s  833. 

10  avril  18.33. 

4  août  1829. 


14  déc.  1839. 
i3  Bcpt.  i833. 
i6jaur.  x83a. 

Mèflce  date. 

aoet.  i833. 
»  aoàt  i83a. 
i98ept.i833. 

i5  mars  1834. 
6  mats  18 1.8. 


100 


100 


100 


!l5 


100 


xoo 


100 


xoo 


xoo 


100 


xoo 


100 


xoo 


xoo 


DI     PHA1MAC1I 


465 


•  Plaj  légère  qae 
>  Plai  légère  qoe 


S«  fonce. 


pesante 
leat  brune. 


•  Plus  légère  qui 

•  Plus  légère  qui 


légèrement 
ambrée. 
S  Plus  légère  qneL 


Se  fonce. 
Idem. 


Ëpaisût. 
Se  fonce. 


iSi  tuKrinin  1  ctll*  <h  au 

rJdionilH-  Cm  HbiDtllIoaa»  t 
pir  M.Bénngsr,  qii  depuii  longni 

it  OitEur   it  la    plun ,   mil 


t   qui  Mtll  ttiU  ••« 


iSfi  PcD  odonati ,  moln  luin  ip 
1S7   Odeur  proauméa  lia  U  pilait,  a» 


ur  It  mar.-!  die  offr. 

.«4  Odoraa 

l..-«.r 

aoir...«ur.br»1.,rti°                         ' 

•  te  Trèi-FD 
.Ul'd'm."r 

hlCDU  d  WD 

;"  ""'l'-i 

'iiliîw'auird 
lu.ili,i«n'.i 

.8,  Odeur 

.rfail.da 

1.P1...I. 

iM  Odaur 

pa.Mra.ria 

.<J.UI*,  « 

1C9  Odiur 

diroKiel 

dlU»lfr>L,LI 

™'rr^;. 

•  il  pla^  iTB-prOBOBï 

466 


r^OtljH^^I. 


171 


172 


i:3 


174 

175 
176 


de»  plantes  en 
français. 


Romarin. 


Romarin      (    du 

commerce  ). 
Roses. 


ItUm, 


Roses  (  du  com- 
merce ). 


NOMS 

des  plantes  en 
latin . 


U 


em. 


Rosa  centifoHa, 
rosacées. 


Ide 


m. 


BTAT 

des  planés  et 
localités. 


éPOQUE 

.   .  de  la 

distillation. 


Kh 


ne. 


177 


178 
179 

180 

181 

182 

i83 


Idem. 


184 
l85 


Idem. 
Sabine. 

Idem . 

Sabine  sauvage. 
Santal  citron 

Sassafras. 


Idem. 


Ruta     graveol- 
lens ,  rutacées. 


■Idem. 


Plantes  récen- 
tes ,  époque  de 
la  floraison,  des 
enr.  de  Paris. 


Fleurs  récentes, 
des  environs 
de  Grasse. 

Fleurs  récentes 
des    environs 

,  de  Fontenay- 
aux-Roses. 


7  avril  ï833. 


So^vril  i833. 


aôjuiti  i833. 


on    tn 

o-^  a 


livres, 
îoo 


Sauge  (grande). 
Sauge  (petite). 


Idem. 

Joniperns  sabi- 
na ,  conifères. 

Idem. 


Sabina       bacci 
fera. 

Santalum  al* 
bum ,  sarntala- 
cées. 

Laurus  sassa- 
fras, làurinées. 


Salviii     officina- 
lis ,  labiées. 

Salvia    officina. 
lis  (variété). 


Plantes    récen- 
tes ,  époque  de 
la     floraison  , 
des      envirpps 
de   Paris. 
Plantes     récen- 
tes, époque  de 
la      floraison , 
des      environs 
de  Grasse. 
Semences       sè- 
ches du  midi. 
Tiges  récente^ , 
des      envions 
de  Grasse. 
Tiges  récentes, 
des    environs 
de  Paris. 
Idem. 

fiois  sec  du  com- 
merce. 

Bois    du     com- 
merce. 


28juill.  i833. 


20  juin.  i832. 


Plantes  récentes 

des    environs 

de  Grasse. 

Idem. 


7  déc.  i83i. 
5  mars  1819. 

si  oct.  j833 

8^oût  r833. 
10  avril  i833. 

8^ept.  i833. 


|2mars  1818. 
Idem. 


too 


100 


100 


100 


100 
100 

100 

lod 

lOÔ 

100 


•     AOO 


100 


DE     PHARMACIE. 


46; 


•  Plus  légère  qae 

l'ean,  pinbréA. 

3  Plus  légère  que 


limpide. 


blancb 


•  Plu! 


santé  qLl 

aaçt. 
■  Pins  légère  que 

l'ean,  a^bî>ae, 

limpide. 
>  Plus  Ugèra  q 

l'eau.  vfrdttM, 

limpide.  ' 


OBSEUyATIOm. 


1 
r. 

u." 

,,   odeur  de 
or.Dle<|t.cct 

1.  fl^ 
e  dus 

>«■- 

,nn  ,  -H 

J' 

TD^ 

■  7E  Od»i. 

for 

1.  a  »pou... 

.... 

.„  «tm 

ode 

r,  p..»  plu. 

on*. 

^t^vum 

«It, 

r,  ylu.  ic« 

p^Détt. 

^a  o<ttu 

^0. 

e  «  tcre. 

8i>Mini 

Dde 

urqiK  celle  d 

«raidi 

r 

Z""  " 

don 

»L.,  quelque, 
Cïpre.  {c„p 

feile  dg    Ihh 

■Ibl» 

,  Irè»- 

468 


Siuge  (petite). 
Serpollet. 

Serpftllet. 
Serpollet. 

Serpollet. 


Stttdiu. 
ScHli. 


Thymus  serpil- 
Inm  (vBiiéle). 

Artemiiû  con- 
tra, tlotcBlen- 

Lavandda  (ta- 
chât <  labiées. 
Sesell  tortaa. 
[,  Dinbelii' 


Plantes  récentes 
au  Diomeat  de 
la  floTaisoo.des 
environs       de 

Essence    

àladiilillatioD 
ou       rectifica- 

Plantes  récente) 
de 


DesenTironide 
Séritle  (  Espa- 
gne ). 

Essence  reetiGée 
Plantes     n 

FlearoDSsecsdo 


Plantes  récentes 


Essence  so 
se  k  la  dittilla- 

fication. 
Plantes    lé 
te»,  époque  ue 
lauoraiMii,dcs 
enTÎToosdePa- 


i8  jaini83i. 

livre*. 
100 

i4jnmi83,. 

100 

6  août  1819. 

100 

3  mars  iR3a. 

' 

5  jnill.  i83i. 

.00 

6  mars  rtSa. 

a 

Idtm. 

»■ 

itaept.  i83i. 

100 

9  sept.  ,833. 

.00 

Sdéc.  i833. 

100 

3  fért .  1834 

.» 

16  août  i8a6. 

■"• 

10  mars  i833. 

" 

l3  jnill.  i83i. 

100 

DE    PBARMAGIS. 


I  PIa«  légère  que 
l'eau ,  ambtée, 

PIds  légère  que 
l'ein ,  ambrée. 


■  légère  que 
auijaanâtre. 


s  légère  que 

8  Plus  légère  qae 
"~ia,  jaunttre. 

s  légère  que 

•  Plus  légère  qae 


>  Plui  légire  que 


•  Plai  U^re  que 


«-..i/ja--;.). 


ig&  PB.  .d.«ùlt 

loG  Qiielquea  fiihlei  ripporli  me  l'o. 

797  Odflir  uH-lorUi  il  ptnélrii  .  , 
ripprochinl  DB  P«i  d«  c*Ue  de  II  cianalle, 
f  £u...  «..«■îmu»).  Dt  UulB  I-  -a 


149  L'odeur  a'idiïiKil ,  d^pow  dm 

■siu  odariBU  quaçellc  <leni«, 


ifO. 


^s.i 

Ut 

s  «-ô. 

-«1 

lO. 

Thy«.. 

Thymn.  vulga 

Ettence   aonmi 
M  à  la  distilla- 
tion oa  reetifi 

'•"»" 

.833. 

■ 

■01 

Idrm. 

Idem. 

Dese°D"viton>de 
Sriville  (  Espa- 

Essence   soumi- 

• 

jo3 

Idfm. 

Idtm. 

n  mar 

|833. 

8 

se  à  la  distilla- 

Uon  on   recti- 
fication. 
Planter     réecn- 

io4 

Tanaisie. 

Tanacetum  Tnl- 

gJBill 

i8iS. 

lOO 

gare,  radiées. 

tes ,  époque  de 
de  Grasse 

io5 

rdem.    . 

Iden,. 

Plantes     récen- 
te», époque  de 
la       floraison , 

des      environs 
de  Paris. 

aSjnilJ 

i833. 

■i» 

io6 

Verveine       odo- 

Verbena      odo 

rata, labiées. 

Plantes     rëcen- 

la       floraison , 
des     environs 
de   Paris. 

>o  août 

i833. 

»7 

Winter  (Écdrrel 

Drymis    ivinte- 

Ecorces    sèches 

Sjanr 

i83i. 

iS 

de). 

ri ,     magnolia- 
rée.. 

DE    PH'AftHÂClE. 


47' 


d'buile 

essentielle 
obtenue. 


physiqu. 
rtinltecss 

Je    l'entra 


■   Plnslëgèteqnt 
"— n^     rouge 


oBsenfATiorts. 


iDl  OdpitT  Toriff,  c'mpbré«  M  pcnHrja 


pFtw]uc  rgïlci-n  quililp  k  telle  de  GriHi; 

ciirbite  une  miliere  iHloen»  ^ui   «irM- 
ge>it. 

-  iDJ  D'une  odeur   daun»  qud^im  n^ 
nUmfl  odeur  ^e  cdie  da   «u&roi 


i  grunde  par-  I 
e  plui  pesan- 

jaunâtre. 


47^  JOURNAL 


NOTE 

«Sur  la  préparation  de  l'onguent  mercuriel ,  adressée  à  la 

Société  de  Pharmacie  de  Paris. 

Par  M.  CoiDi^T  Doalt,  pharmacien  à  Grépy. 

* 

La  possibilité  d'éteindre  très-promptement  le  mercure 
par  FaxoDge  légèrement  modifiée  ayant  été  mise  en  doute , 
j'ai  l'honneur  d'envoyer  à  la  Société  de  Pharmacie  un 
échantillon  de  cette  a^Longe ,  qui  fait  disparaître  comme 
par  enchantement  en  quelques  minutes  24  à  32  fois  son 
poids  de  mercure. 

Il  y  a  environ  cinq  ans  ,  je  présentai  à  l'honorable  So- 
ciété une  série  de  procédés,  au  nombre  desquels  se  trouve 
celui  que  je  décris  ci-dessous,  et  auquel  je  donne  la  pré- 
férence, soit  par  l'opinion  émise  alors  par  MM.  Bussy  et 
Le  Ganu,  soit  parla  mienne  d'aujourd'hui  qui  s^y  rap- 
porte ,  de  nombreux  essais  m'ayant  déterminé  à  adopter 
ce  mode  de  préparation. 

Après  avoir  liquéfié  Taxonge  on  la  fait  filer  dans  un 
grand  vase  d'eau  froide  pour  la  diviser ,  on  la  place  en- 
suite sur  un  iamis  en  crin  peu  serré ,  et  on  la  conserve  en 
un  lieu  sec  à  l'abri  de  la  poussière.  Au  bout  de  i5  à  20 
jours  elle  commence  par  bien  éteindre  7  à  8  fois  son  poids 
de  mercure ,  et  cette  propriété  va  toujours  croissant  à 
mesure  qu'elle  acquiert  plus  de  rancidité  et  de  viscosité , 
en  sorte  que  quelques  mois  après  elle  agit  très-prompte- 
ment  sur  82  fois  son  poids  de  mercure. 

Je  laisse  à  de  plus  habiles  que  moi  le  soin  d'expliquer 
pourquoi  la  même  axonge^  placée  dans  d'autres  circon- 
stances, paraissant  même  être  plus  rance,  n'agit  pas  de  la 
même  manière.  Il  y  a  eu  à  cet  égard  une  si  grande  diver- 


DE    PHÂKliACIE.  47^ 

site  d'opinions  que  je  m'abstiens  ;  je  donne  seulement^des 
faits.  Je  ne  pense  pas  qu'il  puisse  s'élererde  répugnance 
à  employer  une  pommade  mercurielle  qui  contient  un 
quarante-huitième  ou  un  soixante-quatrième  d  axonge , 
je  ne  dirai  pas  oxigénée ,  mais  rancie. 
Ainsi  donc  on  prend  : 

Axonge  préparée 2  onces. 

Mercure 3  livres. 

On  triture  ensemble  dans  un  mortier  de  moyenne 
dimension  et  dont  le  fond  soit  de  forme  ovoïde.  Si 
l'axonge  est  trop  ferme  on  ajoute  un  peu  d'buile  d'olives , 
alors  le  mercure  disparaît  en  4  ou  5  minutes,  prenant 
une  couleur  dite  gris-perle.  On  ajoute  2  livres  i4  onces 
d'axonge  récente  aux  trois  quarts  figée,  et  on  mêle  exac- 
tement (i). 


<i)  MM.  Baget  et  Motitillard,  cliArgés  par  la  Société  de  Pharmacie  de 
faire  un  rapport  sur  la  note  précédente ,  ont  reconnu  que  Taxonge 
préparée  et  envoyée  par  M.  Coldefy,  à  Tappui  de  ses  assertions, 
éteignait  en  effet  le  mercure  ainsi  qu'il  l'avait  annoncé.  Il  est  évident 
d'après  cela  qua  l'aide  d'uoe  modification  particulière  on  peut  singu- 
lièrement augmenter  la  propriété  que  possède  l'axonge  d'éteindre  le 
mercure. 

N. 

Si  d'ailleurs  on  rapproche  le  mode  de  préparation  que  lui  fait  subir 
M.  Cpldefy,  des  observations  publiées  sur  le  même  sujet  par  M.  Simo- 
nin de  Nancy,  dans  le  tome  quatorzième  de  ce  journal,  il  semble  naturel 
d'admettre  quo  dans  certaines  circonstances  l'axonge  éprouve  de  la 
part  de  l'eau  une  influence  qui  a  échappé  jusqu'ici  à  l'examen  àe% 
pharmaciens,  mais  qui,  mieux  que  celle  de  l'air  ou  de  Toxigéne,  facilite 
la  préparation  de  Fonguent  mercuriel. 

Reste  à  examiner  en  quoi  consiste  cette  influence ,  quel  changement 
de  nature  elle  fait  éprouver  à  la  graisse  ;  c'est  là  une  question  intéres- 
sante, que  MM.' Simonin  et  Coldefy  doivent  mieux  que  personne  s'oc- 
cuper de  lésondre. 

(  Note  du  Jii<iacteur.  ) 


4^4  JOCENÂL 

/       .  ,  •  •  *  I  '  ...  V  - 

i  • 

NOTICE 

Sur  un  gisement  de  lignite  nouifeltement  découvert  a 

Paziols  (Aude). 

Par  M.  Faunes,  pharmacien  à  Perpignan. 

>  4-  ^^^  m^itres  eoYÎron,  et  à'rouest  de  la  comtntine  de 
^azjp}$  )  ^ur  U  riv«  droite  du  Verdouble ,  mi  lieu  appdé 
la  jive.ilç  /a:Pra</e,  <F^au#  opéré  un  éboulement  quiia 
«fpis  à  découvert  des  li(|iiiles  de  lia  plus  grande  beauté. 
Xe.tejrrain  dariç  lequel.gU.QeçiMnbufijiblé.  est  une  £00- 
.xQatpif  d'aUerriasement'  dé  joature  'marofiustf  ^  caJcaréb- 
argileuse  et  sableuse,  généralement  bleuâtre,  dans  cer- 
tains., endroits  jaune  ^  rouge^  jioirâtcie^.Ces  diverses 
.coDljeurs  3ont  dues  à  la  présence  au  fer*  et  à  difiérèns 
degrés  d'oxidation  :  la  marne  afffileusë  est  assise  d'en- 
YJron  2  mètres  de  puissance,  alterqaxit  avec  du  gxès'  ^cis 
brtinâtre.  Cette  marne  est  d'une  saveur  slyptique ,  éfflo- 
rescente,  pénétrée  de  fer  pyriteux  ;  c'est  surtout  sur.j^ 
couche  de  grès  que  le  çulfute  de'febrdp^ine;  le  toit  est 
formé  par  une  alluvion  caillouteuse,  peu  épaisse  ,  ri^çou- 
yerte  d'undép^t  de  calcaire  tubulaire^^  friable,  d'uw  blanc 
jaunâtre  très-léger^  sur  lequel  repose  u'fee'sfedoiïdé  assise 
alluviale,  avec  galets  d'un  yblumje  plus  çpnsicjé.rible  q^e 
^ceux  de  la  pouche- infertetire.  Ce  dépôt  d« '-calcaire  la- 
custre, postérieur  au  teriraîn  d'allùyion  ,  est  le  résjiîfajt  4es 
sédimens  formés  par  une  mare  d'eau  doueâ^qiii  exisi^ 
dans  cet  endroit,  et  démontre  combien  la  forme  primi- 
tive du  terrain  a  subi  de  modifications.  Ce  système  re- 
pose sur  la  formation  crayeuse.  Les  lignites  y  sont  dissé- 
minés par  blocs  et  non  par  couches ,  afiectant  toutes  sortes 
de  directions ,  d'un  volume  disproportionné",  mais  toujours 


DE     PHARMACIE.  J^y5^ 

représexitanit  des  portions  4'arbre8,  soit  le  troBc/les 
branches,  les  racines  s  j  y  ai  même  trouvé  un  fragment 
de  fruit  de  conifère,  que  je  crois  pouvoir  rapporter  au 
genre /?m«J.  Cette  observation  et  Ijb  ];ésultat  die  l'inspec- 
tion des.  fibres  du  bois ,  qui  sont  très-visibles  ^  m'ont' offert 
assez  de  caractères  poiir  en  inférer  que  c'est  à  des  arbréë 
appartenant  à  ce  genre,  ou  au  moins  à  la  famille  des 
conifères ,  qu'est  due  Torigine  de  ces  lignites.  Ce  com- 
bustible appartient  évidemment  à  l'espèce  fibreuse;  il 
offre  deux  variétés  que  nous  allons  décrire  : 

i°-  Lignite  fibreux ,  variété  A.  Il  est  de  couleur  noire  j 
dur,  susceptible  de  poli ,  ayant  subi  ufi  commencement  de 
hiiuminatioh  qui  le  rapproche  du  jayel;  *sa  pesanteur 
spécifique,  l'eau  étant  prise  pour  unité,  est  dé  a;  Soumis 
à  1  action  de  la  chaleur,  il  répand,  avant  de  W'enflatnmer^ 
une  grande  quantité  de  vapeurs,  d'une  odeur  biturtii* 
neuse,  piquante,  aride,  }>vùlp  ensuite  avec  flhmme,'  et 
laisse  pour  résidu  o,i5  de  cendre  de  couleur  jaune  ferrii*' 
gineuse. 

a?.  Lignite  fibreux,  variétéB.  De  couleur  brune ,  friable, 
se  déchirant  facilement,  présentant  la  texttife  lig'neuse, 
beaucoup  moins  dur  que  le  précédent',  se' brise'  sousia 
lame  d'un  couteau^  prend  du  bi'iHànt  lorsqu'on  le  raclé ^ 
mais  ne  supporte  pas  le  poli  ,'pc^antëur'  spécifique  l, S  i 
exposé  à  la  chaleur  fl  offre  les  mêmes  phénonoièneâ^  que  la 
variété  A ',  mais  donne  moins  de  vapeurs,  brùle-avec  pins 
de  flamme  et  répand  beaucoup  plus  de  calorique  r  soùttiis 
à  la  dessiccation,  il  perd  les  deux  tiers  de  son  poidé  i  àinSi 
desséche  et  brûlé  il  fournit  Oji-2  de  cendre  jaunctjcreuse. 
Ce  lignite  est  plus  imprégné  de  fer  pyriteux  q'uéîe  préT 
cçdenti  .  /  t 

Ces  deux  variétés  de  bois  bitumineux  se  trouvent  in- 
distinctement  et  en  désordre  dans  le  grès  et  les  coi^che^ 
argileuses  qui  ^ui  sont  supérieures  et  inférieures-,  ce  qui 
par  conséquent  ne  permet  pas  de  douter  qu'elles  rie  soient 


47^  JOURNAL 

contemporaines  ;  on  ne  peut  pas  les  attribuer  à  Tàge  ni  k 
la  partie  de  l'arbre ,  puisqu'on  trouve  des  fragmens  de 
toutes  les  dimensions  qui  offrent  les  deux  variétés  ;  est-ce 
à  l'espèce  de  végétal  qu'il  faut  les  rapporter  ?  nous  ne  le 
pensons  pas  ;  ces  lignites  nous  paraissent  dus  à  la  même 
origine  végétale  ;  ce  point  de  fait,  qui  est  encore  inexpli- 
qué, nous  parait  texdr  à  des  causes  locales  qui  resteront 
long-temps  peut-être  dans  le  domaine  des  questions  pro-* 
blématiques.  Les  morceaux  qui  sont  en  contact  avec  le 
grès  sont  souvent  recouvers  d'une  couche  mince  de  fer 
sulfuré  qui  s'est  aussi  infiltré  entre  les  fibres  et  les  nom- 
breuses fissures  transversales  du  lignite ,  de  manière  que 
lorsqu'on  le  casse  on  voit  une  belle  cristallisation  pyri- 
teuse  comme  argentée  ou  dorée.  J'en  possède  deux  frag- 
mens  qui  ont  conservé  l'écorce,  et  sur  laquelle  se  trouve 
une  matière  résineuse  en  petits  grains  rougeà très,  trans- 
parens ,  et  qui,  soumise  à  quelques  expériences ,  lù  a  paru 
avoir  la  plus  grande  analogie  avec  le  succin(i). 

Les  terrains  à  lignite  offrent  en  général  des  restes  de 
coquilles  d'eau  douce,  ce  qui  explique  suffisamment  leur 
origine  ;  il  n'en  est  pas  de  même  de  celui  qui  fait  le  sujet 
de  cette  notice,  toutes  les  recherches  auxquelles  je  mé 
suis  livré  pour  y  découvrir  quelques  restes  de  corps  or- 
ganisé ont  été  vaines.  Ces  dépôts  sont-ils  marias?  Cela 
n'est  pas  improbable,  car  ils  ont  la  plus  grande  analogie 
avec  les  terrains  caquilliers  des  environs  de  Perpignan. 
Sont-ils  lacustres  ?  Cette  hypothèse  est  encore  possible, 
puisque  le  bassiu  de  Tuchan,  dans  lequel  se  trouve  Paziols, 

(i)  Cette  notice  a  été  lae  à  la  Société  philomatique  de  Perpignan, 
le  8  janvier  i834*  Je  ne  connaissais  pas  alors  Topinion  de  M.  Alessi  sur 
Vorigine  da  succin  (Journal  de  Pharmacie ,  tom.XX,  pag.  io4)t  j*ai  vu 
avec  plaisir  qae  mon  observation  était  tont-à-fait  identique  avec  la 
sienne ,  et  sans  avoir  poussé  les  expériences  aussi  loin  que  ce  savant 
pour  pouvoir  affirmer  que  la  matière  résineuse  trouvée  sur  les  lignites 
était  da  sacda ,  j -avais  avancé  ce  fait  comme  probable.  Ainsi  no»  deux 
observations  se  corroborent  mutuellement. 


DB    PHAEMACIB.  477 

est  dans  une  position  à  recevoir  les  eaux  pluviales  des 
montagnes  qui  Tentourent  de  tous  côtés,  et  l'écoulement 
de  ces  eaux  ne  peut  s'opérer  que  par  un  seul  point ,  qui 
est  laVerdouble:  or,  cette  rivière  n'existait  probablement 
pas  dans  les  temps  reculés ,  ou  son  barrage  au  nord-est 
était  alors  élevé  de  manière  que  le  bassin  était  un  vaste 
lac  qui  a  donné  lieu  aux  dépôts  qui  Tout  comblé  en  partie. 
Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  hypothèses ,  la  présence  de  corps 
organisés  seule  peut  donner  la  solution  de  cette  question. 

Ce  que  nous  connaissons  du  terrain  à  lignites  de  Pa- 
ziols,  est  d'une  étendue  assez  considérable;  à  3  ou  4oo 
mètres  de  la  Prade^  du  côté  opposé  à  la  rivière  au  nord-^ 
ouest  du  village,  en  creusant  un  canal  d'irrigation,  on  a 
découvert  des  lignites  à  60  centimètres  de  profondeur 
dans  4ine  marne  pareille  à  celle  .de  la  Prade ,  et  qai  évi- 
demment n'en  est  que  la  continuation  ;  il  est  infiniment 
probable  que  cette  même  couche'existe  dans  une  grande 
partie  du  bassin. 

Ce  combustible,  quoique  pyriteux  ne  dégage  que  très- 
peu  de  vapeurs  sulfureuses  ;  il  peut  remplacer  le  chaii>on 
ordinaire  dans  les  usages  domestiques ,  il  est  très-propre 
au  chauffage  des  appareils  des  usines  ;  il  est  même  prouvé 
par  expérience  qu'il  peut  servir  à  forgea  le  fer,  puisque 
le  forgeron  de  Paeiolsn'en  use  pas  d'autre  depuis  sa  dé-^ 
couverte.  Mais,  dans  tous  les  cas,  il  est  nécessaire  de 
l'exposer  à  l'air  pendant  plusieurs  jours,  en  ayant  soin 
de  le  remuer  pour  mettre  toutes  les  parties  en  contact 
avec  l'air,  afin  de^ faciliter  le  dégagement  de  rhumidité  et 
la  décomposition  d'une  partie  du  fer  sulfuré.  On  peut 
utiliser  les  efflorcsceuces  qui  se  trouvent  sur  les  marnes 
à  lignites  pour  fabriquer  de  l'alim  et  comme  engrais  dans 
es  terres  sablonaeuses. 


XX*.  ^^/iwc'e. — uioitt  1834.  ^-^ 


4?^  JOUftNAL 

Procédé  pour  obtenir  tacide  pectique  et  tes  pectate$, 

alcalins* 

Par  M.  SiMOHiv  de  Nancy. 

Jusqu'à  présent  remploi  de  l'acide  pectique  et  des  pecr 
tates^  pour  préparer  extemporanémcnt  des  gelées  médica^ 
menteuses  ou  d agrément,  n'e^t  point  aussi  général  qu'il 
mérite  de  l'être  ;  en  y  réfléchissant  j'ai  pensé  que  cela  te- 
nait peut-être  à  la  difficulté  qu'on  éprouve  à  se  le  procut* 
rer,  et  conséquemment  à  sa  valeur  vénale  assez  grande  ; 
en  efi'eti  l'opération  est  délicate,  longue,  et  ne  réussit  pas 
toujours  aux  personnes  peu  habituées  aux  manipulations 
qu'elle  exige;  le  but  de  cette  note  est  de  les  abréger  con- 
sidérablement en  employant  une  matière  restée  jusqu'à 
présent  sans  application  ,  sans  intérêt,  et  comme  telle  je- 
tée en  grande  quantité  par  les  pharmaciens  et  les  eonfi- 
teurs  qui  préparent  sans  fermentation  le  sirop  de  groseille, 
méthode  qui,  pour  Je  dire  eu  passant,  est  assurément  la 
meilleure  et  devrait  être  exclusivemeut  adoptée. 

Voici  la  manière  d'opérer  que  je  mets  en  usage  depuis 
plusieurs  années,  en  profitant  des  observations  de  M.  Bra- 
^nnQt  sur  la  conversion  de  la  pectine  «n  acide,  pectique 
par  les  alcalis  fixes. 

On  sépare  du  suc  de  groseilles  1^  pectine  ou  gelée  très- 
abondante  q.ui  s'y  forme  spontanément  après  son  mélange 
avec  le  suc  de  cerises  aigres ,  on  la  lave  afin  d'en  séparer 
le  pluç  possible  de  matière  colorante ,  on  la  fait  bouillir 
avec  une  suffisante  quantité  de  lessive  très-faible  de  po- 
tasse caustique  ;  puis,  pour  séparer  les  débris  de  groseilles 
qui  peuvent  y  être  mêlés ,  on  fait  passer  à  travers  une 
grosse  toile  la  liqueur  fortement  colorée,  qui  contient  le 
pectate  de  potasse.  On  décompose  ce  pectate ,  en  y  ver- 


Dl    PHAAIlâCIE.  47*$ 

tant  peu  à  pettet  en  agitant  aiaez  de  chlorure  de  diaux 
liquide,  la  liqueur  est  promptement  décolotée,  il  s  y  forme 
des  flocons  blanchâtres  de  pectate  de  chaux  ,  on.le^  ras* 
semble  sur  une  toile ,  puis  on  les  délaie  dans  de  Teaa  lé-» 
gèremeiift  acidulée  avec  de  Facide  hydrochloriqûe  ^  qui  le 
décompose  et  dissout  la  chaux*  L'acide  pectique  est  mis  à 
égoutter  sur  une  toile,  on  le  lave  soigneusement  et  long- 
temps avec  de  Teau  distillée  ou  de  pluie  pouf  enlever 
tout  Thydrochlorate  de  chaux  et  l'aeide  qui  y  aurait  été 
mis  en  excès ,  on  Texprime  ensuite  légèrement  pour  en^ 
séparer  la  plus  grande  partie  de  l'eau  qu'il  retient. 

Dans  cet  état  l'acide  pectique  est  presque  sans  couleur^ 
transparent ,  sous  forme  d'une  gelée  compacte,  il  se  com- 
bine avec  la  plus  grande  facilité  avec  les  alcalis,  quelques 
gouttes  d'ammoniaque  suffisent  pour  le  liquéfier  en  le 
colorant  en  brun  ;  si  c'est  du  pectate  d'ammoniaque  que 
l'on  veut  préparer  on  metasses  de  cet  alcali  pour  lui  don- 
ner la  consistance  d'un  sirop  clair  que  Ion  filtre  sur  du 
papier  gris ,  on  le  met  ensuite  en  couches  peu  épaisses 
sur  des  assiettes  de  porcelaine  ou  de  faïence  exposées  à  la 
chaleur  de  Tétuve  ou  du  soleil  d  août ,  il  se  dessèche 
promptement,  se  crispe,  et  se  sépare  des  vases  en  plaques 
brunes,  transparentes,  vitreuses  ,  c'est  le  pectate  d'aDa- 
moniaque  sec  entièrement  soluble  dans  Teau  distillée,  de 
laquelle  l'alcool,  le  sucre ,  séparent  l'acide  pectique  sous 
forme  d^une  gelée  volumineuse  (i). 

Si  au  lieu  d'ammoniaque  on  emploie  de  la  soude  ou  de 
la  potasse  caustique  on  forme  des  pectates  de  ces  bases. 

Il  est  très-important  de  se  servir  pour  les  lavages  d'eau 
ne  contenant  point  de  chaux  ni  de  sels  calcaires ,  la  plus 
petite  quantité<qui  s'y  trouverait  suffirait  pour  reconsti- 
tuer du  pectate  de  chaux  et  faire  manquer  l'opération. 


(i)  Voyez  le  mémoire  de  mon  savant  compatriote  M.  Braconnât, 
JnnaUs  de  Chimie  y  toiki.  XXX,  pag.  96. 


480  JOURNAL      / 

^^  • 

.  Bê  deux  cents  livres  de. groseilles  rouges  j'ai  retiré 
à  peu  près  huit  onces  de  pectate  d'ammoniaque  pouvant 
donner  la  consistance  gélatineuse  à  5oo  fois  son  poids 
d'eau. 

Si  on  avait  à  préparer  une  grande  quantité  d'acide  pec- 
tique  on  pourrait  être  embarrassé  par  le  défaut  d'eau  dis- 
tillée ou  de  pluie,  je  l'ai  remplacée  avec  succès  par  de 
l'eau  de  source  ou  même  de  puits,  dont  j'avais  éliminé  la 
chaux  par  un  peu  de  potasse  ;  mais  il  faut  bien  se  garder 
de  la  rendre  alcaline,  car  sur  la  fin  des  lavages  elle  dissou- 
drait de  l'acide  pectique  et  diminuerait  la  quantité  de  ce 
produit. 

NOUVELLES  DES  SCIENCES. 

î)u  cen^eaU  considéré  sous  le  point  de  v^ue  chimique  et  phy- 
siologique. 

Mémoire  présenté  à  rAcadémie  des  Sciences  de  Paris,  le  3o  juin  i834i  par 

M.  J.-P.  COUE&BE.  y 

Ce  mémoire  est  divisé  en  trois  parties  : 

La  première  traite  de  l'anatomie  et  de  l'organisation  du 
cerveau.  L'auteur  a  soumis  la  pulpe  cérébrale  à  un  examen 
microscopique,  et  a  reconnu  que  la  matière  blanche  du 
cerveau  présentait  des  g|i)bules  plus  petits  que  la  matière 

grise. 

Il  s'est  occupé  ensuite  de  l'analyse  chimique  du  cerveau , 
et  a  terminé  par  des  considérations  théoriques  déduites  de 
ses  expériences. 

D'après  lui ,  la  substance  cérébrale  contient  : 

1**.  Une  matière  grasse  blanche  à  laquelle  il  a  donné  le 
nom  de  cérébrote  ; 

2**.  Une  graisse  jaune  pulvérente  (stéaroconote)(rTeapsuif, 
xovtç  poudre  ; 
#    3**.  Une  graisse  jaune  élastique  (céphalote). 


DE    PHARMACIE.  4^1 

4"".  Une  huile  jaune  rougeàtre  (éléencéphol).  ' 

Enfin  du  phosphore ,  du  soufre ,  de  Tosmazome,  deis  sels 
inorganiques  et  une  énorme  quantité  de  cholestérine. 

Toutes  ces  substances  ont  été  présentées  à  l'Académie 
par  M.  Gouerbe. 

En  soumettant  comparativement  à  l'analyse  des  cerveaux 
d'idiots ,  des  cerveaux  de  fous  et  des  cerveaux  d'individus 
bien  constitués ,  M.  Gouerbe  est  arrivé  à  ce  résultat  bien 
remarquable  et  bien  digne  de  l'attention  des  physiologistes, 
que  les  cerveaux  d'idiots  ne  contiennent  que  de  o^oi  à 
o,oo5  de  phosphore ,  que  le  cerveau  normal  en  contient  de 
0,02  à  0,025 ,  et  qu'enfin  les  cerveaux  des  aliénés  en  pré- 
sentent depuis  o,o3  jusqu'à  o,o45.  •  F.  B. 

Sur  du  blé  carbonisé  spontanément. 

.  Dans  la  séance  l'Académie  des  sciences,  du  7  juillet  1834? 
M.  Lfissaigne  a  communiqué  le  fait  remarquable  d'un  blé 
paraissant  charbonné ,  ou  devenu  noir  ,  friable ,  léger ,  avec 
un  éclat  semi-métallique  semblable  à  celui  du  sulfure  de 
plomb.  Ge  blé  a  été  trouvé  dans  un  caveau  antique  d'une 
maison  démolie ,  près  du  nouveau  pont  dit  de  Louis-Phi- 
lippe ,  à  Paris.  M.  Lassaigne,  d'après  l'analyse  de  ce  blé, 
y  a  trouvé  une  grande  quantité  d'acide  ulmique,  avec 
disparition  totale  de  l'amidon  et  du  gluten.  Il  en  a  conclu 
que  ce  blé  n'avait  point  subi  une  carbonisation  par  l'effet 
de  la  chaleur ,  mais  bien  une  décomposition  analogue  à 
celle  qui  forme  les  tourbes  et  les  bois  décomposés  ou  noir- 
cis! comme  du  charbon ,  par  un  séjour  prolongé  dans  l'hu- 
midité, à  l'abri  du  contact  de  l'air  et  de  la  lumière. 

Dans  la  séance  suivante,  M.  Julia  de  Fontenelle,  s'é- 
tayant  de  l'exemple  de  la  conservation  des  céréales  pendant 
plusieurs  siècles  sans  altération ,  au  moyen  delà  sécheresse , 
jusque  dans  les  hypogées  et  catacombes  de  l'Egypte,  et 
dans  les  sarcophages  des  momies ,  a  combattu  Topinion  de 
M.  Lassaigne.  Il  a  prétendu  que  ce  blé  carbonisé  devait 


48à  JOUHNArL 

avoir  probablement  éprouvé  Taction  du  feu  ou  de  là  cba- 
leur  à  f étouffée. 

Mais  l'obseryation  que  nous  avons  conëignée  en  i8iS 
iànsle  Journal  de  Pharmacie  ^tom.  II,  pag.  398-3949  sur 
du  blé  trouvé  àFétat  cbarbonné,  et  avec  un  éclat  métallique» 
dans  un  souterrain  antique^  près  de  Langres  ,  appuie  sin- 
gulièrement Tobservatitin  de  M.Lassaigne,et  nous  avions 
énoncé  déjà  que  cette  céréale  était  passée  à  Tétat  des  vé-* 
gétaux  transformés  eu  tourbe  et  en  charbon,  par  le  seul 
effet  de  leur  deshydrogénation ,  lorsqu'ils  sont  pendant  très- 
long-temps  privés  du  contact  de  lair  sous  terre. 

En  effet,  ce  qui  contredit  essentiellement  l'action  d'une 
combustion  à  l'étouffée  à  l'aide  du  calorique ,  c'est  que  le 
blé  observé  par  nous  était  muni  de  ses  bâles  et  dans  ses  épis 
très-bien  conformés,  à  tel  point  qu'on  y  reconnaissait  toutes 
les  formes  extérieures  du  chaume  avec  ses  stries  longitudi- 
nales ,  la  cavité  des  pailles  et  jusqu'aux  arêtes  piquantes 
des  glumes  entourant  le  eariopse  ou  le  grain.  Il  eût  été 
presque  impossible  que  des  parties  si  délicates  se  fussent 
parfaitement  conservées  si  elles  eussent  été  rôties  comme 
dans  un  four  bien  clos. 

L'observation  de  M.  Lassaigne ,  confîrmatrice  de  la  nôtre 
également  (  puisque  celle-ci  se  trouve  antérieure) ,  montre 
la  nécessité  de  sécher  le  blé  et  de  le  tenir  de  l'abri  de  l'hu- 
midité dans  des  51/05  ou  autres  lieux  bien  secs,  si  l'on  désiré 
de  le  garantir  pendant  de  longues  années  contre  toute  alté- 
ration. 

J.-J.    ViRET. 

r 

NOTE 

Au  sujet  de  tjUction  du  chlore  sur  Vesprit  pjrro^acétique. 

Par  M.  BvUkB. 

jTe  me  suis  assuré  pai"  une  analyse  exacte  que  dans  Fac- 
tion du  chlore  sur  l'esprit  pyro-acétique,  il  se  dégage 


Dfi    PHàiUfACIE.  4^5 

deux  alomes  d'hydrogène  et  il  se  fixe  deus  atomes  de 
cUore.  La  réaction  s'exprime  ainsi 

le  composé  C^  H*  O^  Ch^  était  déjà  connu  de  M.  Liébig , 
dont  l'analyse  diffère  peu  de  la  mienne,  quoiqu'elle  ne 
permit  pas  de  construire  la  vraie  formule  de  ce  corps. 

Je  viens  de  m'apercevoir  qu'à  la  page  288  du  présent 
volume ,  on  me  fait  dire  qu'il  se  dégage  H'  et  qu'il  se  fixé 
Ch^ .  Je  prie  les  lecteurs  de  votre  journal  de  corriger  et  de 
pardonner  cette  erreur  ou  toute  autre  pareille  ;  mais  pré- 
cisément par  suite  de  mes  expériences  sur  l'action  du 
chlore ,  j'étais  trop  souffrant  à  Tépoque  où  l'on  a  imprimé 
ces  articles,  pour  être  en  état  d'en  corriger  moi -même 
les  épreuves. 

vx^^f^  vv\'W«  wtw^  \fwv\nnvv%  vv%  w«%«^  w%w%  vwvw  w\  v%  vv\%vk^.%  v«  w\  vv%  vvwv%\  w%  v\vw 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

De  la  séance  de  la  Société  de  Pharmacie ,  8  juillet  1 834» 

PRÉSIDENCE     DE    M.     CHEREAU. 

La  correspondance  comprend  : 

Une  lettre  de  M.  Robiquet  annonçant  qu'un  voyage 
qu'il  a  entrepris  pour  cause  de  santé  l'empêchera  pendant 
quelque  temps  d'assister  aux  séances  de  la  Société. 

Une  autre  lettre  de  M.  Kastner  remercie  la  Société  du 
titre  démembre  correspondant  qu'elle  lui  a  décerné,  et  lui 
fait  hommage  de  la  deuxième  édition  de  ses  Principes  de 
chimie  et  de  physique. 

Plusieurs  numéros  du  Journal  de  Pharmacie  du  midi. 
M.  Gay ,  sous  la  direction  duquel  s'imprime  ce  recueil , 
demande  en  échange  le  Journal  de  Pharmacie  de  Paris. 
Cette  proposition  est  renvoyée  à  MM.  les  rédacteurs 
de  ce  dernier  journal. 

Une  brochure  de  M.  Fée  sur  le  groupe  des  phillériées. 

Les  AnQales  scientifiques  de  l'Auvergne. 


484  JOURNAL 

Le  numéro  de  juin  du  Journal  de  Pharmacie. 

Une  notice  de  M.  Guibourt  sur  Félix-Louis  THerrar- 
nîer,  suivie  de  la  nomenclature  synonymique ,  créole  et 
botanique  des  arbres  et  bois  indigènes  et  exotiques  ob- 
servés à  la  Guadeloupe. 

Une  autre  notice  sur  le  peu  de  sûreté  que  présente 
remploi  de  la  lampe  de  Davy, 

M  Bonastre  ofi're  à  la  Société  un  superbe  échantillon  de 
résine  copale  du  poids  d'environ  deux  livres. 

M.  Moutillard  lit  au  nom  de  M.  Baget  et  au  sien  ub 
rapport  très-favorable  sur  deux  mémoires  de  M.  Coldefy 
Dorly  relivtifs,  Tun  à  l'extinction  du  mercure  par  \^  graisse 
modifiée ,  l'autre  à  la  préparation  du  sirop  de  points  d'as- 
perges. 

Il  demande  l'impression  de  ces  mémoires  dans  le  rie- 
cueil  des  travaux  de  la  Société. 

Les  conclusions  de  M.  le  rapporteur  sont  adoptées  en 
ce  qui  concerne  le  premier  mémoire;  quant  au  second, 
M.  Soubeiran  fait  observer  qu'ayant  prépara,  comparati- 
vement avec  les  mêmes  asperges  ,  du  sirop  par  la  mé- 
thode ordinaire  et  du  sirop  par  la  méthode  de  M,  Coldefy, 
il  s'est  assuré  que  la  liqueur  provenant  du  traitement  al- 
coolique avait  une  saveur  et  une  odeur  désagréables  et 
toute  différente  de  celle  du  suc  lui-même.  Il  pense  que  le 
sirop  de  M.  Coldefy  diffère  beaucoup  de  celui  que  Ion 
prépare  avec  le  suc  ordinaire,  et  que  les  avantage  ou  les 
inconvéniens  de  ce  changement  n'étant  pas  connus ,  il 
convient  d'attendre  qu'ils  le  soient  avant  de  changer  l'an^ 
cien  mode  de  préparation.  M.  Vuaflard  ajoute  que  des 
observations  qu'il  a  faites  de  son  côté  sont  tout-à-fait 
d'accord  avec  celles  de  M.  Soubeiran. 

En  conséquence  le  rapport  est  renvoyé  à- la  même  com- 
mission pour  qu'elle  répète  les  expériences. 

M.  Vuaflard  communique  un  procédé  pour  préparer  la 

pommade  mercurielle  au  beurre  de  cacao. 

A  l'occasion  d'une  notice  adressée  à  la  Société  sur  le 
nigromètre,  instrument  destiné  à  estimer  la  valeur  des 
noirs,  dans  leur  application  à  l'agriculture,  M.  Chevalier 
dit  qu'ayant  été  chargé  d'examiner  des  noirs  qui  avaient 


DE    PHâRMÀCIB.  4^^ 

ê 

donUé  lieu  à  une  discussion  entre  MM.  Gallon  et  GavaîU 
Ion  y  il  a  reconnu  que  les  moyens  à  emplc^er  pour  en  dé- 
terminer la  valeur  devaient  être  ha$és  sur  les  quantités 
de  phosphate  et  de  carbonate  de  chaux  contenues  dansée 
résidu  de  leur  cnlcination.  Il  a  examiné  les  cendres  proye^ 
nant  de  noirs  de  diverses  sources,  tels  que  le  noir  animal, 
celui  de  schyste,  le  charbon  de  bleu  de  Prusse ,  et  s'est  as- 
suré que  les  charI]K)ns  des  raffineries  de  Paris  contenaient 
des  quantités  très-variàbles  de  phosphate  calcaire. 
MM.  Bussy  et  Soubeiran  proposent  M.  Malaguti  poUr 
membre  corï^spondant  de  la  Société.  . 

M.  Pelôuze  est  chargé  de  faire  un  mpport  sur  les  tra* 
vaux  de  ce  pharmacien. 


!• 


; 

COMiPTE  RENDU 

De  dçux  séances  tenues  à  l'École  de  Pharmacie  d^  Paris, 
par  la  Société  de  Pharmacie  et  la  Société  de  Prévoyance 
des  pharmaciens  du  département  de  la  Seine  à  toocar 
sion  dun  projet  de  législation  pharmaceutique. 

■ 

La  Société  de  Pharmacie  de  Paris,  et  la  Société  de  Pré* 
voyance  dés  pharmaciens  du  département  de  la  Seine, 
avaient  chargé  une  commission  de  onze  membres  (i)  de 
rechercher  les  moyens  de  mettre  un  terme  aux  abus  nom- 
breux dont  là  pharmacie  a  tant  à  se  plaindre ,  et  de  la 
réintégrer  dans  une  situation  vraiment  digne  d^elIe,  par 
une  meilleure  organisation. 

Ces  deux  sociétés  se  sont  réunies  aux  mois  de  juin 
et  dé  juillet  en  deux  séances  générales  ,  présidées  ^  Time 
par  M.  Chéreau-,  l'autre  par  M.  Boudet  père,  afin  d'en- 
tendre la  lecture  du  rapport  de  la  commission  et  d'en  dis- 
cuter les  points  les  plus  essentiels. 

(i)  MM.  Boallay,  président,  Bernard  Derosties', ^^i^dean ,  Bontron* 
Chatbrd ,  Chëreait,  Lodibert,  Planche ,  Reylnond,  Robinet  »  Thubœaf; 
et  Cap .  rapportcttr,  • 

XX'.  Année. — Août  i834.  3 


4M  ai^o^ïHîili   : 

{ja  le^t^re4ç  ce  r  ap^port  CQPEMiffqUaUe,  réàigé  pa^M.  XjBp , 
a.  Qççfipç  ji^  plilA  gpâodcportM  di^s  deUH  séance»;      '  -  ' 

Xa  diacussioaa  suivi  celte  lecture ,  les  côhclMsions  du 
rapport  ont  été  adoptées,  la  plupart  ^  runoAimiié  lel;  f^5 
discu$sioa,  les  autres  h  udç  grande  m^jorilé^  opivèa  aroàr 
été  Ipbjet  d'observf tid)^  plm  ou  moîna  importante»,  4oivt' 
queJiqu^f'^uoea  ont  entndné  de  légères  modifications  danç 
IçiAiie. 

L^^ssemblée  a  ensuite  voté  par.  a^cclamation  des  ce-* 
mercimens  à  la  commission ,  surtout  à  son  habile  r^ippor- 
teiiv,  et  a  ordonné  l'impression  à  sçs  frais  du  travail  tou^ 
entier,  à  un  nombre  d'exemplaires  sufiSsant  pour  que  tous 
les  membres  des  deux  chambres  législatives  puissent  en 
recevoir  un  exemplaire. 
Le  rapport  de  M.  Cap  eU  divéaé  eix  trois  parties. 
Dans  la  première ,  après  avoir  jeté  un  coup  d  œil  histo- 
riqn«  SUT'  la  pharm:\cie ,  apprécié  Ie3  circonstance^  heu- 
reuAC^qui  depuis  quarante  années  ont  favorisé  ses  pro- 
gvèft,  M.  te  rapporteur  a  énuméré  les  causes  qui  nuisent 
à  la  prospérité  actuelle  de  la  profession. 

A  la  suite,  de.  cet  exposé,  il  a  résunogé  l^s  pr^ViCipe^  .que 
là  commission  s^  jugé  les  plus  propre^  à  lutter  CQiiAre  la. 
décadence  de  la  pharmacie. 

La  deuxième  partie  di^  rapport  est  conça^rée  ^adé* 
velopjiement  des  motifs  sur  lesquels  sappuiispt  ce»  pria- 
cipes.  EUé.est  divisée,  comme  1«  projet  Juira>é*ae,  en  troi» 
titres  qui  ont  pour  objet  renseignement  de  IVtj  Ten^cice 
de  la  profession  et  la  police  de  tout  ce  qui  s^  rapporte 
àià  veiite,  des  médicaineus.  Chaque  article  ^U  ;projet.  de 
la  tomhûssion  y  ^st  successivement  disjcutfâ  aiçec  impar- 
tialité, 'et  avec  aulaut  détendue  que  le  suj^f  U  e^^nt" 
porte,  etc. 

Enfin ,.  dans  la  troisième  partie,  on  trouve  résumé  sous 
formes  darriçles  de  légîàlation  tout  l'ensemble  du.  travail. 
Lbi  Commission  s'est  efforcée  de  faire  coïncider  son  projet 


a¥«o  celui  de  rAcadémte  tle  médecine  ^tit  là  réorganisa- 
tion générale  de  l'^rt  t)e  çliéf vc,  «A  dommnt  toutefois  à  ce 
qui  touche  la  pharmacie-  des  déreloppemens  nécessaires 
et  qui  ne  pouvaient  être  que  Touvlrage  des  pharjiiacien&.. 

Le«  dlsposttioDS  législatires  comprennent  qtfàtrç-vîngt- 
sept  ^Mclj?^  destio^s  à  remplacer  ceux  de  la  loi  de  ger- 
minalanll. 

Il  y  a  heti  d*espérer  que  ce  travail ,  exécuté  avec  matu- 
rité 9  s'il  ne  devient  pas  la  base  des  dispositiona  qpe  la  lé- 
gislature porépare  dans  l'intérêt  de  lart  pharmAeeiitique^' 
éclttûeera  beauooup  les  discussions  sur  cette  matière  et 
amènera  quelques  améliorations  notables  dans  l'état  delà 
pharmacie  èh  France.  ,, 

•  »     .  •    >  ■ 

PRIX  PROPOSÉ 

•  *  i 

Par  la  Société  des  scierites physiques ,  chimiques  ,  et  arifi.' 
agricoles  et  inâustrieU  de  France^ 

Déteirnûiier,  par  des  faits  nombreux  et  bien  constatés  , 
quelle  est  l'action  qu'éi  èrcen  t  sur  le  corpshumain  les  fluides 
impondérables  (  le  calorique ,  la  lumière  et  Télectricité  K  et 
quel  est  leur  iiaflueuice  f  ainsi  que  celle  de  1  air  atmosphé-^* 
viqné,  sur  la  production  de  quelques  maladies,  telles 
que  la  peste ,  la  fièvre  jaune ,  le  choléra-morbus  y  etc.  ? 

:  Le  prix  sera  une  médaiile  en  or  de  la  violeur  de  5oo/r. 

,       .  '         •         ■  '  .w- 

Les  ouvragés  6\i  mémoires  seront  adressés,  francs  de 

por^ ,  avant  le  i  ''^  mai  1 835 ,  à  M.  Julia  de  Fonienelle ,  se- 

etrélaire  perpétuel  de  la  société  ,  rue  Saint- André-des-* 

Arts  ,  n».  58,  ou  à  soii  président,  M.  Labarraque ,  rue 

Saint-Martin,  n°.  69,  à  Paris. 


438  '       JOURIIAL  PB    PHARMACIE. 

t  .   .     .        • 

A/vu  v\%%>  Ky\yvvv\\\\^/s\vsiKy>t^isiwsMlif\\>M^i%ivvsx^^ 

BIBLIOGRAPHIE. 

-^ '  '      '.       !  .  * 

Code  expliqué  des  pharmaciens ,  oa  Commentaires  sur  les.  lois  et  la  juris-, 
prudence  en  m9tièTe  phatmaceatiqne ,  a  Tusage  des  pharmaciens , 
mét^cii^s^  «hirurgiens.  officiers  de  santé /sages-leimiies»  épiciers- 
drogaisles ,  ainsi  qae  dies  jarisconsultes  ;  par  M.  LàTEEAADE,^  avocat, 
à  ia  Coar royale  de  Paris^  i  toI.  in-i^.  Paris,  chez  Crochard ,  libraire, 
r ne  de  1  Eco le-de- Médecine ,  no.  1 3. 

La  législation-  qui  régit  Texercice  dç  la  pharmacie,  et  <ffi  M^l^e^it 
devoir  être  fixée  d^une  manier^  nette  par  la  loi  dd  ai  germinal  an  II, 
se  trouvé  de'  fait ,  par  rimperféction  -de  cette  loi,  dans  an  véritable  état 
4*aiuircitie;  Cette  loi  a  ëté  faite  ay^c  vLtkè  légèreté  qai  a  laissé  indétises 
ufie  foole.de  questions  du  p1ii«  haat  intérêt.  Qaamd  on  veat  recou- 
rir, anx  dispositions  antérieures ,  on  se  trouve  perdu  dans  un  chaos 
d*édits ,  d*ordonnances,  d'arrêts ,  etc. ,  au  milieu  duquel  il  est  presque 
impossible  de  reconnaître  la  véritable  législation.'  Ajoutons  que  lés 
arrêts  contradictoires  rendus  à  plusieurs  reprises  par  des  tribunaux  dif- 
fénenSy  et  souveiit  lùèine  par 'le  même  tribunal^  ont  encore  augmenté 
la  confusion.  Il  est  cependant  d'une  nécessité  de  tous  les  instans ,  pour 
le  pharmacien,  de  connaitre.la  loi  qui  lui  doit  servir  dé  règle.  Déjà, 
en  i8a6,  dans  le  Code  du  pharmacien,  M.  Laterrade  à  publié  Ik  statis- 
iqi^e  de  toute  la  légisUtion  qui  se  rapporte  à  1^  .pharoiaeie*  C*était  déjà 
avoir'  éclairci  la  matièi^e.  ^djourd'hui  dans  son    Code   expliqué  du 
pharmacien,  il  'donne  lé  complément  de  son  premier  travail  par  une 
discussion  éclairée  et  approfondie  de  toute  cette  jurisprudence.  Prenant 
une  aune  toutes  les  questions  ^ui  sepréseiltent  natareHement  d*après  le 
texte  même  des  arrêts,  édits.  ordonnances  ou  articles  dé^i,  .il  dis- 
cute  ceux-ci,  les  analyse,  les  compare;  et  en  fait  ressortir  le  véritable 
esj^rit.  Il 'arrive  ainsi  au  milieu  d*élémens  souvent  contradictoires,   à 
étal^Ur  ceuaC  ide  ces  textes  qui  se  trouvent  abrogés  de  fait,  ceux  qui 
restent  encore  en  vigueur.  Ce  travail  ^précieux  pour  la  pharmacien  en- 
tous  les  temps,  acquiert  un  nouvel  intérêt  4ai]^S'  les  circonstances ^c- 
tuelle^ ,  ou  tous  les  esprits  sont  portés  vers  les  améliorations ,  qu'une 
législation  nouvelle,,,  attendue  de  tputes  parts  avec  impatience,  promet 
à  la  pliarmacie.  La  disposition  de-  l'ouvrage  de  M.  Laterrade  nous  a 
paru  bieil  etiteudne/ En'otttre ,  une  table  chronologique  des  arrêts,  lois 
et  ordonnancer,  et  une  table  analytique  dés  matières  bien  détaillée, 
pjacées  à  la  Cm  4a  volume .,  rçnde^t  les  recherches,  de  la  >  plus  ^raiule 
facilité.  Aussi  le  Code  expliqué  des  pharmaciens- nous  paraît-il  être  émi- 
nemment utile,  et  nous  le  recommandons, avec  confiance  à  nos. lecteurs.. 

*  '     '  E.  S. 

■     ''  ■      '  ■  "      ■  '  .  '', 

PARIS.— IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAIK  , 

aOBBACIRE,  M".  4*   PL'^CE  DE  L*ODBON. 


JOURNAL 

é 

DE  PHARMACIE 


£T 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

< 
« 

GONTBNANT 

LE  BULLETIN 

DES  TRAVAUX  0£  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 

DÉ    PARIS. 

N*.  IX.— 20*.  Année.  —  Septembres  i834. 


RÉFLEXIONS     . 

Sur  un  mémoire  de  M*  Dumas  ^  ifU,ituléi  GonsidératioDs 
.  générales  sur  la  composition  théorique  des  matières 
organiques.  {Journal de  Pharmacie  j  notai  l8340 

.  .  .  ..I 

Par  M.  RoBiQOiT. 

•  •         •  .1 

Le  vrai  génie  parle  avec  bienveillance,  accueille  tous 
les  efforts,  instruit  et  plaft ,  et  c*ést  d'e  bien  bonne  grâce 
'  qu'on  se  soiimèt  à  son  ênipïre  ,'  parce  que  ïa  conviction 
est  la  seule  arme  qui  soit  à  sa  taille.  Mais  le  savant  qui 
vefuten  quelque  sorte  imposer  fees  doctrines,  et  qui  cherche 
à  jeter  de  la  défaveur  ou  du  ridicule  sur  celui  qui  ne  par- 
tage pas  ses  opinions  ,  méconuait  singulièrement ,  à  mon 
XX**.  Année.  —  Septembre  i834«  35 


49^  JOUHNAL 

avi^ ,  sa  véritable  mission.  Je  n'ai  jamais  eu  la  prétention 
de  créer  ou  de  soutenir  aucun  système  ;  il  eût  fallu  pour 
cela  se  livrer  à  de  longues  méditations ,  et  être  doué  de 
cette  conception  sûre  (pag.  26a,  t.  !•'•)  qui  permet  à  un 
esprit  vaste  de  bien  grouper  les  faits.  Il  est  malbeureuse- 
ment  bien  peu  d'êtres  assez  privilégiés  pour  embrasser  et 
soutenir  dignement  ce  beau  rôle.  Quant  à  moi ,  bumble* 
ment  renfermé  dans  la  sphère  beaucoup  plus  restreinte  de 
la,  cbimîe  pratique ,  je  me  suis  borné  à  émettre  quelques 
idées  détachées  et  dépouillées  de  toute  vue  systématique  ; 
jamais  je  n'ai  cherché  à  dogmatiser  ni  à  faire  école.  Le 
peu  que  jai  écrit  à  ce  sujet ,  je  crois  l'avoir  fait  avec  toute 
la  réserve  convenable ,  et  je  n'ai  jamais  cessé  de  témoigner 
la  plus  grande  déférence,  même  pour  ceux  dont  je  ne 
partageai  pas  les  opinions.  J'ai  donc  tout  lieu  de  m'étonner 
que  ni  mes  pensées,  ni  ma  manière  de  les  exprimer  n'aient 
trouvé  grâce  auprès  de  l'habile  professeur  qui"  a  jugé  à 
propos  dç  les  stigmatiser  avec  tant  de  légèreté. 

M.  Dumas ,  après  avoir  rappelé  (  p.  a62,  §  3,  et  268,  $  3) 
sans  toutefois  me  nommer ,  mon  opinion  sur  les  composés 
organiques  en  général ,  dit  qu'on  reconnaît  facilement  à  ces 
caractères  une  théorie  au  moins  inutile  et  souvent  dange- 
reuse. 

Esl^e  bien  sérieusement  qu'on  tient  un  pareil  langage 
'  en  pariant  d'une  simple  vue  théorique  ?  Plusieurs  célèî)res 
chimistes  avaient  fait  remarquer  que  les  élémens  de  cer- 
tains corps  organiques  se  trouvaient  en  proportion  telle , 
qu'on  pouvait  les  considérer  comme  des  composés  binaires. 
,Mais  tous,  ce  me  semble,  n'avaient  accrédité  cette  idée 
que  comme  une  sorte  de  fiction ,  qui  permettait  de  consi- 
dérer ces  corps  sous  Un  nouveau  point  de  vue  ^  et  d'en 
faire  une  étude  plus  complète. 

Mais.  M.  Dumas  a  voulu  dépasser  ses  devanciers  ;  ce 
n'est  plus  une  théorie  ,  une  simple  vue  systématique  qu'il 
nous  présente,  c'est  une  vérité  absolue  qu'il  i^ous  impose 


pt>\XT  lui  ^  tout  corp&  organique  n'est  qu'un  composé  bi* 
naiire  soumis  aux  lois  qui  régissent  la  matière  organique. 
Ainsi  j  selon  ce  savant  auteur ,  c'est  partout  Tantagonisme 
des  deux  fluides  électriques  qui  décide  de  toute  con^- 
naison. ,  et  le  résultat  ultime  est  toujours  la  formation 
d'un  sel. 

II  se  peut  qu'il  en  soit  ainsi ,  mais  il  doit  être  au  moins 
permis  d'en  douter,  puisque  M.  Dumas  dit  lui-même,  en 
débutant,  qu'après  tout^  «ces  théories  ne  sont  point 
»  encore  des  réritéà  absolues,  et  que  chacun  peut  en  penser 
1»  ce  que  bon  lui  semble»  (p,  t^ji)»  Nous  serions  tous 
d'accord  si  on  se  maintenait  dans  cette  réserve,  qui  exprime 
«x^tement  le  véritable  état  des  cho^.  Mais  malheureux 
dément  il  n'en  est  point  ainsi ,  et  bientôt  M.  Dumas ,  di- 
traîné  par  tout  ce  qu'oSre  de  séduisant  la  théorie  nouvelle 
qu'il  adopte>s'écrieavec  une  sorte  d'enthousia6me(p.si^i  )  : 

«  Arrière  donc  les  théories  qui  se  tratnent  à  la  remorque 
«  et  qui  viennent  expliquer  après  coup  les  observations 
^  suggérées  par  le  point  de  vue  antagoniste,  et  n'hésitons 
>  pas  à  donner  la  préférence  à  celles  d'où  part  le  mouve^ 
»  ment  scientifique.  » 

J^e  le  demande  de  bonne  foi ,  est-ce  hiesa  là  le  langage 
qu'il  convient  d'employer  dans  les  sciences ,  et  n'y  a-t*il 
pas  injustice,  pour  ne  pas  dire  danger,  à  proscrire  ainsi, 
et  d'une  manière  aussi  absolue ,  les  idées  qui  ne  s'aecoiv 
dent  point  avec  notre  maniée  de  voir  7  L'expérience  du 
passé  ne  àaurait-elle  mettre  un  frein  à  tant  d'a^urauce , 
■et  aurait-on  perdu  tout  souvenir  de  cette  foule  d'hypo- 
thèses ,  de  systèmes  qui  ont  été  culbutés  tour  à  tout  ?  Je 
"conçois  parfaitement  qu'un  système  émis  après  mûre  ré- 
flexion, et  qu'on  appuie  sur  des  faits,  soitdéfeudu  avec 
chaleur;  mais  ce  qui  me  parait  hors  de  convenance,  je 
diraf  presque  de  raison ,  c'est  de  lancer  ainsi  anathéme 
ctatre  toute  autre  conception.  Agir  de  la  sorte,  n'est*ce 
pas  en  effet  paralyser  les  efforts ,  mettre  en  interdit  une 

35. 


4g2  JOURNAL 

foule  d'intelligences  qui ,  malgré  conviction,  n'oseront  en- 
courir le  blâme  d'uâ  maître  de  la  science  ?  Il  ne  suffit  pas 
pour  découvrir  la  vérité  de  marcher  avec  assurance ,  et  de 
dire  moi  seul  j'ai  trouvé  le  vrai  sentier,  et  c'est  à  vous 
tous  de  m  j  suivre.  Mieux  vaudrait ,  ce  me  semble,  laisser 
chacun  chercher  de  son  côté ,  et  recueillir  avec  soin  tous 
les  avis.  Dans  le  nombre  il  s'en  trouvera ,  nul  doute ,  de 
peu  fondés ,  mais  même  parmi  ceux-ci  il  se  rencontrera 
aussi  quelques  idées  judicieuses  dont  il  faudra  savoir  pro- 
fiter. Voilà  du  moins  ce  que  l'expérience  du  passé  nous 
enseigne.  Croit^on  que  les  contemporains  de  Curaudeau 
et  de  Dabit  n'aient  pas  eu  à  regretter  l'espèce  de  déni  de 
justice  qu'ils  ont  eoÉnmis  à  leur  égard  !  Que  cet  exemple  si 
récent  nous  serve  à  quelque  chose ,  et  tâchons  qu^une  con- 
viction, quelque  profonde  quelle  puisse  être,  ne  nous 
aveugle  pas  au  point  de  vouloir  imposer  silence  à  qui  ne 
pense  pas  comme  nous.  Qu'il  me  soit  donc  permis,  comme 
à  tout  autre  ^  d'émettre  mes  idées  sans  me  voir  condamné 
à  être  traîné  à  la  remorque  ! 

'  M.  Damas  prétend  que  nous  devons  cesser  de  distin- 
guer les  corps  en  inorganiques  et  organiques,  parce  qu*ils 
sont,  les  uns  comme  les  autres ,  régis  par  les  mêmes  lois  ; 
c'est  à-dire  que  c'est  l'électricité  qui  préside  à  toute  espèce 
de  combinaison ,  et  il  regarde  comme  une  grave  inconsé- 
quence d'avoir  admis  l'influence  de  cette  force  pour  les 
corps  inorganiques,  et  de  la  nier  pour  les  autres.  Ceci 
demande  explication,  du  moins  pour  ce  qui  me  concerne, 
et  j'avouerai  bien  franchement  que ,  toute  plausible  que 
peut  paraître  cette  théorie,  et  ,  malgré  l'imposante 
autorité  de  Berzélius ,  je  n'y  ai  jamais  ajouté  foi  entière. 
J'ai  toujours  regardé  comme  probable  que  l'électricité  qui 
se  développe  dans  lacté  des  combinaisons  inorganiques 
était  l'efTet  plutôt  que  la  cause  de  la  combinaison.  Lorsque 
des  corps  qui  sont  disposés  à  s'unir  se  trouvent  en  con- 
tact ,  les  molécules  se  heurtent ,  se  froissent  >  se  dégagent 


DE    PHÀ&MACIE.  49^ 

pour  prendre  un  autre  arrangement;  il  y  a  chaleur  pro- 
duite, émission  de  fluide  électrique  ;  mais  tout  cela  peut 
être  considéré  comme  une  conséquence  de  ce  déchirement 
instantané,  il  n'y  a  donc  rien,  de  déraisonnable  à  ne  pas 
accepter  celte  théorie.  Cependant^  quoiqu'elle  laisse 
encore  des  lacunes  à  combler , .  comme  elle  explique  un 
grand  nombre  de  faits  qui ,. avant  elle,  étaient  inlntelligi- 
I^les  )  il  convient  de  l'adnkettre  provisoirement  pour  les 
corps  inorganiques;  mais  ne-  poussons  pas  les. choses  à  ce 
degré  d'absolutisme ,  qui,  empéch^  toi;Lt  autre  considéra- 
tion de  se  faire  jour.  Berzélius  lui^  tiéme  n'a  pas  cru  qu'elle 
fût"applicable  aux  combinaisons  des  corps  organiques ,  et 
je  pense  qu'il  a  eu  raison;  M.  Dumas,  plus  hardi,  le 
blâme  d  avoir  reculé  devant  ses  propres  œuvres ,  et  recon- 
naît cette  théorie  dans  toute  sa^géjiéralité,  soit;  mais  je 
répéterai  encore  une  foia  ce  que  j'ai  déjà  dit  en  tant  d'au- 
tres occasions. 

Il  est  positif  que  les  élémens  des  produits  organiques 
ne  sont  unis  eptre  eux  que  par  un  lien  très-fai^le ,  puisque 
la  plupart  de  leurs  combinaisons  se  modifient  sous  les 
moindres  influences,  et  que,  s'il  est  vrai  que  l'électricité 
soit  la  cause  essentielle  et  primitive  de  toute  réunion  de 
molécules  inorganiques  antagonistes ,  il  est  peu  probable 
que  les  combinaisons  organiques  soient  déterminées  par 
cette  même  force ,  car  elles  offriraient ,  dans  ce  cas ,  plus 
de  stabilité ,  et  certains  caractères  qui  leur  sont  propres 
ne  les  affecteraient  pas  ;  ainsi  un  sel  proprement  dit , 
c'est-à-dire  celui.qui  résulte  de  l'union  d'un  oxide  métalli- 
que et  d'un  acide ,  union  opérée  sous  l'influence  de  la  plus 
forte  affinité  comme  on  le  disait  autrefois ,  ou,  si  l'on  veut, 
des  électricités  les  plus  opposées.,  tels  sont  par  exemple 
du  sulfate  de  potasse  ou  de  àoude ,  ou  tout  autre ,  il  nous 
sera  toujours  possible  ,  quelle  que  soit  l'énergie  de  la  force 
qui  ait  uni  ces  élémens  inorganiques ,  d'en  reconnaître 
l'existence  dans  cette  combinaison  par  les  réactifs  ordi« 


494  JOURNAL 

nàires ,  tandis  que  te  contraire  pourra  ^voir  lieu  dans 
beaucoup  de  combinaisons  organiques  du  même  genre. 
Lorsqu'on  fait  par  exemple  réagir  la  plupart  des  acides. 
minéraux  sur  l'alcool ,  il  en  résulte  des  combii^aisons  qu'on 
app^e  salines^  et  qui  sont  tantôt   hydratées,   tantôt 
anhydres ,  suivant  la  nature  de  l'acide  ;  mais ,  chose  biea 
remarquable,  c^est  que  dans  ces  prétendus  sels,  nos  réac- 
tifs les  plus  sensibles  ne  peuvent  plus  y  déc^er  la  présence 
des  acides  qu'ils  renferment;  et  l'on  veut  qu'il  y  soient 
combinés  de  la  même  manière  et  sous  les  mêmes  influencea 
qu^avec  les  oxides  métalliques  !  J'avoue  Oue  je  ne  saurais, 
^idmettre  une  pareille  idée,  car  il  faudrait  nécessairemeiit 
Conclure,  selon  moi ,  de  cettç  impuissance  de  nos  réactifs, 
que  les  élémens  de  ces  combinaisons  sont  si  étroitement 
unis,  que  rien  ne  peut  les  disjoindre  ;  or,  s'il  est  une  chose 
^▼érée  de  tous ,  c'est  qu'en  général  les  combinaisons  orga-z 
niques  sont  très^éphémères ,  et  que  leurs  éHmens  sont 
enchaînés  sî  peu  fortement  les  uns  aux  autres ,  qu'on  les 
voit  toujours  prêts  à  se  désunir  pour  s'unir  d^s  un  autre 
ordre.  Il  y  a  donc  là  bien  évidemment  quelque  chose  d'o-r 
culte  pour  nous.  Qu'on  calcule  tant  qu'on  voudra  la  capa-i 
cité  de  saturation  de  l'hydrogène  carboné ,  et  qu'on  l£^ 
reconnaisse  identique  avec  celle  de  l'ammoniaque ,  il  n'ex^ 
résultera  jamais  pour  cela  que  ce  gaz  sodt  un  véritable 
^leali ,  du  moins  dans  le  sens  que  nous  y  avons  attaché 

Jusqu'alors.  On  prétend  que  c'est  à  son  insolubilité  que 
'on  doit  attribuer  son  défaut  d'actioà  sur  le  tpumest^ 
rougi  :  est-il  ^opc  tellement  insoluble  que ,  même  à  une 
certaine  pression ,  on  ne  puisse  s'assurer  de  cette  pro- 
priété caractéristique  ?  Et  d'ailleurs ,  le  procédé  auquel 
on  a  recours  pour  le  produire  n'offre-t-il  pas  une  prevve 
éuffisazite  que  ce  prétendu  alcali  se  comporte  tout  autre* 
ment  que  les  autres  le  feraient  en  pareilcas  ;  n'est-ce  pas, 
en  effet ,  e9  faisant  réagir  l'acide  sulfurique  dur  l'alcool 
qu'on  Fobtient,  et  ne  se  dégage-t-il  pas  conjointement 


DB     PHARMACIB.  495 

arec  de  rdcide  sulfureux  ?  Ces  deux  gaz  ne  se  trouvent-ils 
pas  ensemble  à  Tétat  naissant ,  c'est-à-dire  dans  la  cir- 
constance la  plus  favorable  à  leur  combinaison  ?'D'où  vient 
donc  qu'il  ne  s'opère  aucime  union  entre  eux  ?  En  serait- 
il  de  même ,  nous  le  demandons ,  avec  un  autre  alcali? non 
sans  doute.  Il  n'y  a  donc  que  la  faculté  saturante  qui  fasse 
preuve  de  son  alcalinité  ;  et  c'est ,  il  faut  bien  en  convenir, 
un  motif  très-plausible  pour  y  croire  ;  toutefois  on  peut 
encore  y  faire  de  graves  objections  ;  j'en  soumettrai  une^ 

Lorsqu'un  acide  se  combine  à  certains  corps  organiques^ 
le  caractère  d'acidité  dièparatt  comme  d«n&  le  ca&  de  sa 
saturation  ;  mais  ajoutons  encore ,  que  ses  autres  proprie-- 
tés  distinctes  disparaissent  égalepient ,  puisque  lea  réac- 
tifs qui  nous  font  rec^ontiattve  Ce&  acides  dans  les  autres 
combinaisons,  ne  peuveht  plus  les  déceïer  dans  c^le-ci. 
Il  n'y  à  donc  pas  simple  saturation  ,  mais  dénaturation  , 
arrangement  moléculaire  différent  dans  cette  perturbatioilc 
qui  demeure  occulte  pour  nous  ;  rien  ne  répugne  à  admet-< 
«tre ,  d'après  le&  faits  que  nous  observons ,  que  cbaque  élé^ 
meilt  s'isole  pour  ainsi  dire ,  et  que  ce  ne  sont  plus  que 
des  corps  simples  qui  sont  en  regard  \  ou  bien  encore^ 
qu'il  résulte  de  leur  nouvel  arrangement  des  corps  com-^ 
posés  qiii^  comme  le  cyanogène,  agissent  à  la  manière 
des  corps  simples.  Enfin,  je  suppose  que,  dans  toutes  les 
combinaisons  de  ce  genre,  il  arrive  quelque  cbose  d'ana- 
logue à  ce  qui  se  passe  dans  celle  de  l'acide  oxalique  avec 
certains  oxides  métalliques.  Je  dirai  mémie  que  j'ai  tou< 
jours  considéré  ces  beUes  expériences  de  Dulbng  comme 
un  trait  de  lumière  destiné  à  jeter  le  plus  grand  jour  sur 
la  chimie  organique.  Je  n'ai  jamais  compris  qu'un  si  beaa 
commencement  n'ait  pas  eu  de  fin  :  c'est  un  météore  qui  a 
brillé  sur  notre  horizon ,  et  dont  nous  avons  maladroite- 
ment perdu  la  trace.  Je  fais  des.  voeux  pour  que  l'œH  clair- 
voyant qui  en  a  fait  la  découverte  se  remette  &ta  piste. 

Ces  donsidérations ,  dit-on  (  page  266  ) ,  t  ne  reposent? 


49^  JOU&NAli 

»  pas  sur  des  faii^  ;  on  peut ,  sans  les  repousser  au  fond  , 
»  les  considérer  comme  des^vues.de  l'esprit  ;  tandis  quç  la 
»  méthode  expérimentale  tend  à  faire  croire  que  les  corp& 
»  simples  forment  dps.  composés. Linaires^  et  que  ceux-ci 
»  s'unissent  ensuite  sans  perdre  leurs  caractères  pour  for- 
»  mer  des  sels.  »  Ici  on  ne  peut  que  rendre  justice  à  la 
modération  du  langage  et  témoigner  le  désir  qu'on  n'en 
emploie  jamais  d'autre  ;  mais  les  idées  en  elles-mêmes  me 
paraissent  avoir  plus  de  spécieux  que  de  justesse.  Il  est 
bien  vrai  que  M..  Dumas  a  étendu  le  cercle  de  la  probabi- 
lité, en  développant  pour  ainsi  dire  à  volonté  un  grand 
nombre  de  ces  combinaisons  binaires;, mais  de, ce  qu'on 
les  retire», de  ce  qu'on  les  voit  naître  sous  telles  ou  telles 
influences ,  de  ce  qu  elles  se  reproduisant  dans  les  mêmes 
circonstances ,  et  que  l'ensemble  de  leur  composition  ato- 
mique s'accorde  parfaitement  avec  la .  composition  ato- 
mique des  matières  premières,  est-on  bien.  <^n  droit  d'en  con- 
clure leur  préexistence?  Je  ne  le  pense  pas ,  car  personne 
n'ignore  qu'en  modifiant  ces  influences,  pu  qu'en  en  faisant 
agir  de  nouvelles ,  on  obtiendra  d'autres  produits  dont  la 
composition  atomique  s'accordera  tout  aussi  bien  avec 
celle  de  la  substance  primitive.  Quels  seront  ceux  ,  je  le 
demande  9  de  ces  composés  secondaires ,  auxquels  on  ac- 
cordera préférablement  la  préexistence  ?  L'embarras  du 
choix  serait  san& doute  très-grand. 

La  méthode  expérimentale  qu'on  invoque  avec  tant 
d'assurance  pour  foudroyer  ces  théories  dangereuses  qui 
àe  tratnent  à  la  remorque,  me  parait  cependant  leur  être 
tout  aussi  favorable  qu'à  celle  qu'où  nous  oflre  comme  le 
vQÎnt  4^  départ  du  mx)Ui^ement  scientifique.  N'est-ce  pas 
l'expérience  qui  nous  démontre,  qu'en,  soumettant  un 
morceau  de  bois  à  la  seule  influence  de  la  chaleur,  on  en 
retire  cette  foule  de  produits  qui  s'accroît  chaque  jour, 
davantage  à  mesure  qu'on  y  porte  une  attention  plus 
sévère?  Tous  ces  produits  préexis-tent  dans  le  ligneux  par 


as    PHARMACIE.  497 

leurs  élémens^  et  représentent  dans  leur  ensemble  sa  com- 
position atomique;  c'est. aussi  là. un  résultat  de  l'expé* 
rience. 

Les  trois  ou  quatre  élémens  qui  composent  la  plupart 
des  produits  organiques  s'y  trouvent  chacun  répétés  un 
assez  grand  nombre  de  fois,  et  la  molécule  élémentaire  est 
ordinairement  très-complexe.  On  conçoit  que  cette  multi- 
tude d'atomes  pourra  donner  naissance  à  des  groupemens 
très-variés  ,  suivant  les  influences  agissantes,  ou  souvent 
même  selon  le  degré  d'intensité  de  la  même  influence  ^  et 
c'est  ce  que  l'expérience  nous  démontre  cbaque  jour  éga- 
lement. 

Celui  qui  se  complaît  à  faire  manœuvrer  les  atomes 
peut  se  satisfaire  en  ce  point,  et  s'assurer  que,  même  avec 
un  nombre  assez  restreint ,  on  peut  prévoir  la  formation 
de  beaucoup  de  produits  très- variés  :  c'est  précisément 
cette  multiplicité  de  produits  possibles  qui  m'a  fait  sup- 
poser qu'aucun  d'eux  ne  préexistait ,  et  qu'en  général  un 
composé  organique  devait  être  considéré  comme  la  réunion 
d'un  certain  nombre  d'atomes  dans  une  sorte  d'état  de 
disponibilité,  qu'on  me  passe  l'expression;  c'est-à-dire 
tout  prêts  à  changer  d'attitude  et  à  se  grouper  d'une 
manière  éphémère,  de  telle  ou  telle  façon ,  en  tel  ou  tel 
nombre,  suivant  le  genre  de  réaction  auquel  on  se  sou- 
mettra, il  me  semble  que  ceci  est  tout  aussi  conforme  à 
l'expérience  que  la  préexistence  des  composés  binaires. 
Au  reste ,  je  n'attache  aucune  importance  à  toutes  ces 
idées  ;  je  les  transmets  comme  étant  l'expression  de  ma 
manière  de  voir;  si  elles  ne  prévalent  point,  il  faudra 
s'en  féliciter ,  puisque  cela  prouvera  qu'on  en  aura  trouvé 
de  meilleures  ou  de  moins  dangereuses. 


49^  JO,yRNAL 

Sur  la  présence  de  thydrochlorate  d! ammoniaque  dans 
quelques  minéraux ,  dans  le  sel  gemme  et  le  sel 
marin* 

Par  M.  VoG^L  de  Mqnich. 

M. ' Chevallier  a  trouvé  de  lammoniaque  dans  difie- 
rens  oxides  de  fer  ;  il  a  fait  voir  qu'elle  se  formait  pen- 
dant 1  oxidation  du  fer  humide  au  contact  de  Tair.  Cette 
formation  de  l'ammoniaque  a  aussi  lieu  ,  d'après 
M.  Sprengel,  quand  on  expose  à  Vair  le  protoxîde  de 
manganèse  humecté  d'eau. 

On  sait  que  Thydrochlorate  d'ammoniaque  se  trouve 
plus  particulièrement  dans  les  produits  volcaniques  du 
Vésuve,  de  l'Etna,  de  Solfatara  et  des  îles  Liparis  ,  etc.  ; 
je  l'ai  trouvé  igalement  dans  un  rapil  volcanique  de  l'Au- 
vergne. Cette  considération  m'avait  porté  à  conclure  que 
Thydrochlorate  d'ammoniaque  n'existait  pas  dans  les  mi- 
néraux qui  sont  très-éloignés  des  contrées  volcaniques. 
Ce  soupçon  a  été  en  quelque  sorte  confirmé ,  en  ce  que  je 
n'ai  point  trouvé  la  moindre  trace  d'hydrochlorate  d'am- 
moniaq^ue  dans  les  oxides  de  fer  qui  m'ont  été  remis  par 
le  duc  de  Leuchtenberg ,  et  dont  on  fait  usage  pour  la 
fonte  dans  les  environs  d'Ëichstacdt,  ni  dans  le  fer  oxidé 
fifgileux  à  Traunsteîm ,  deux  contrées  situées  en  Bavière, 
et  par  conséquent  très-éloignées  des  terrains  volcaniques. 
Lorsque  je  fis  chaufier  ces  oxides  de  fer  dans  une  cornue , 
il  passa  dans  le  récipient  de  l'eau  et  du  carbonate  d'ammo- 
niaque ,  mais  non  pas  du  sel  ammoniac.  Comme  cette  eau 
était  sans  couleur  et  dépourvue  de  toute  odeur  empyreu- 
matique ,  il  n'est  pas  probable  que  le  carbonate  d'ammo- 
niaque se  soit  formé  par  la  décomposition  de  quelques 
débris  organiques ,  il  y  a  plus  de  vraisemblance  à  admettre 


PE    PUAIIMAGIE.  499 

que  ce  sel  existait  tout  formé  dans  le  fossile  soumis  à  l'ex- 
périenoe. 

Le  comte  de  Berchem  m^ayant  remis  deux  échantillons 
du  fpc  argileux ,  dont  il  se  sert  comme  fondant  dans  ses 
usines  en  Bobém^  pour  l'extraction  du  fer  doux ,  et  qui 
donne  parfois  cependant  un  fer  cassant  à  cbaud,  je  les 
soumis  à  quelques  épreuves.  Efans  Tun  d'eux  je  trouvai 
\mé  petite  quantité  de  soufre  dont  la  présence  pouvait 
)>ien  être  la  cause  de  la  mauvaise  qualité  du  fer.  Lorsque 
je  chaufiki  c$  fossile  réduit  en  poudre  dans  une  cornue  de 
verre  pour  en  volatiliser  Teau ,  dopt  il  renferme  une  quan-» 
tité  considérable ,  il  se  sublima  vers  la  fin  de  l'opération 
Un  sel  blanc  qui  avait  tous  les  caractères  de  Tbydrocblo- 
rate  d'anunoniaque.  La  présence  de  lliydrocblorate  d'am<» 
inoniaque  dans  cet  oxide  de  fer  de  Bohême  s'explique 
cepen<]bnt  ais^ent,  parce  qu'il  existe  beaucoup  de  volcans 
éteints  en  Bohême, 

n  y  a  quelques  années,  ayant  eu  à  examiner  la  pureté 
d'un  sel  marin  provenant  de  la  saline.de  Priedrichshall , 
dans  le  royaume  de  Wirtemberg,  j'y  trouvai ,  en  chauffant 
ce  sel  dans  une  cornue  de  verre,  une  petite  quantité  de  sel 
ammoniac  qui  s'était  sublimé  dans  le  col  de  la  cornue; 
je  ne  fis  pas  beaucoup  d'attention  alors  à  ce  résultat,  parce 
que  je  croyais  le  devoir  attribuer  au  hasard.  Mais  quelque 
tepips  après ,  en  examinant  un  sel  marin  qui  se  trouve  dans 
le  commerce  à  Munich ,  et  qui  ne  pouvait  certainement 
pas  provenir  du  Wirtemberg ,  je  reconbus  qu'il  s'en  su- 
blimait aussi  de  rhydrochlorate  d'ammoniaque,  et  dès 
ce  moment  je  ne  vis  plus  de  motif  d'attribuer  au  hasard 
la  présence  du  sel  ammoniacal  dans  le  sel  marin. 

Pour  acquérir  plus  de  renseignemens  sur  cet  objet ,  je 
Çs  l'expérience  suivante  : 

Dix  onces  de  sel  marin  de  la  saline  de  Rosenheim  ei^ 
Bavière,  bien  desséché  et  réduit  en  poudre  fine,  furent 
ilitroduites  dans  une  cornue  de  verre ,  celle-ci  fut  exposée 


500  JOURNAL 

au  feu  DU  et  successivement  chauffée  jusqu'au  ramollist- 
sement  du  verre  ;  il  passa  d'abord  dans  le  récipient  quel- 
ques gouttes  d'acide  hydrochlorique  provenant  sans  doute 
de  la  décomposition  de  l'hydrochlorate  de  magnésie,  et  en- 
suite il  se  forma  un  sublimé  blanc  dans  le  col  de  la  cor- 
nue. Ce  sublimé,  détaché  des  parois  du  vase,  donnait  un 
précipité  jaune  dans  la  dissolution  cencentrée  c|e  platine, 
un  morceau  de  potasse  pure  en  dégageait  du  gaz  am-- 
moniac,  et  le  nitrate  d'argent  y  formait  un  précipité  blanc, 
insoluble  dans  l'acide  nitrique  ;  en  un  mot,lesubljn^éJî>lane 
se  comportait  comme  de  l'hydrochlorate  d'ammoniaque. 

Une  expérience  semblable  fut  faite  avec  le  sel  gemme 
blanc  de  Hall  en  Tyrol  ;  dix  onces  de  ce  sel  bien  desséché 
et  pulvérisé  furent  cfaaufiées  dans  une  cornue.  Il  passa 
aussi  une  petite  quantité  d'acide  hydrochlorique,  et  vers 
la  fin  de  l'opération  il  se  sublima  une  substance  blanche.. 
Après  avoir  coupé  le  col  de  la  cornue,  je  pus,  aumoyea 
d'une  lampe,  volatiliser  le  sublimé.:  iV  se  fixait  sur  un  autre 
point  refroidi  et  plus  éloigné.  Il  était  très-soluble  dans 
Feau,  précipitait  la  dissolution  de  platine  en  jaune, 
laissait  dégager  du  gaz  amnioniac  par  la  potasse;  il 
offrait  ainsi  tous  les  caractères  de  l'hydrochlorate  d'am- 
moniaque. 

Comme  les  expériences  que  je  viens  d'énoncer  m'avaient 
démontré  que  l'hydrochlorate  d'ammoniaque  existait  dans 
le  sel  marin  de  Friedrichshall  en  Wirtemberg ,  dans  le  3el 
gemme  de  Hall  en  Tyrol,  ainsi  que  dans  le  sel  marin  de  Ro- 
senheim  enBavière,  je  me  procurai  les  sels  des  autres  salines 
de  différentes  contrées  de  la  Bavière,  savoir,  de  Kissingen 
et  d'Orb  dans  le  cercle  du  Ba&-Mein ,,  et  de  Durkheim 
dans  le  cercle  du  Khin. 

Ces  trois  sels  me  produisirent  par  la  distillation  une 
quantité  notable  d'hydrochlorate  d'ammoniaque. 

Les  eaux-mères  de  nos  salines  en  Bavière  donnent  un 
précipité  jaune  très-considérable  avec  la  dissolution  de 


L 


DB    PHARMAGIB.  5oi 

platine.  Me  fondant  sur  cette  observation,  j'avais  annoncé, 
il  y'a  déjà  long-temps ,  que  le  sel  gemme ,  ainsi  que  les 
eaux-mères  des  salines,  contenaient  un  sel  à  base  de 
potasse.  Après  avoirjreconnu  l'existence  de  l'hydrochlorate 
d'ammoniaque  dans  le  sel  gemme ,  je  craignis  de  m'étre 
fait  illusion  en  y  admettant  l'existence  de  la  potasse  y  et 
je  présumai  que  le  précipité  jaune  de  platine  pouvait  avoir 
été  produit  par  l'hydrochlorate  d'ammoniaque  ;  mais  en 
examinant  de  nouveau  cet  objet ,  je  me  suis  assuré  que  les 
eaux-mères  des  salines  ne  contiennent  pas  d'hydrochlorate 
d'ammoniaque,  et  que  le  précipité  jaune  de  platine  pro- 
vient effectivement  d'un  sel  à  base  de  potasse.  Il  n'est  pas 
impossible,  toutefois,  que  les  eaux-mères  ne  contiennent, 
dans  quelques  circonstances ,  des  traces  d'hydrochlorate 
d ammoniaque,  puisque  ce  composé  existe  dans  le  sel 
marin  ;  toujours  est-il  que  je  n'ai  pas  pu  dégager  du  gaz 
ammoniac  en  versant  l'eau-mère,  rapprochée  autant  que 
possible  et  encore  bouillante,  sur  l'hydrate  de  chaux  en 
poudre. 

Réswnè, 

11  résulte  des  expériences  précédantes  : 

i^.  Que  l'hydrochlorate  d'ammoniaque  existe  dans 
l'oxide  de  fer  de  Bohême  ainsi  que  dans  le  rapil  d'Au- 
vergne; mais  que  les  deu^  échantillons  d'oxide  de  fer  que 
jVi  examinés,  et  qui  avaient  été  recueillis  en  Bavière ,  loin 
d'aucun  terrain  volcanique,  n'en  renfermaient  pas. 

2*.  Que  le  sel  marin  de  FrieJrichshall  en  Wirtemberg, 
le  sel  gemme  de  Hall  en  Tyrol ,  ainsi  que  les  différens  sels 
de  toutes  les  contrées  delà  Bavière,  renferment,  comme  les 
produits  volcaniques,  de  l'hydrochlorate  d'ammoniaque* 

3°.  Que  les  eaux-mères  des  salines  ne  paraissent  pas 
contenir  des.  traces  sensibles  d'hydrochlorate  d'ammo- 
niaque. 


502  iOQhFCiit 

Sur  le  dégagement  du  gaz  acide  carbonique ,  et  du  éhlore 
prouenunt  du  peroxide  de  manganèse ,  et  sur  les  débris 
organiques  dans  quelques  minéraux* 

Par  M.  Vq^bl  de  Mnnicli. 

Plus  dune  fois  j'avaid  remarqué  qu'en  faisant  rougir  lé 
peroxide  de  manganèse  pour  en  extraire  le  gaz  oxigèna , 
ce  gaz  était  toujours  accompagné  d'une  plus  ou  moins 
grande  proportion  de  gat  acide  carbonique^  quoique  le 
peroxide  de  manganèse ,  employé  pour  l'expérience ,  ne 
renfermât  aucune  trace  d'un  (iarbônate  quelconque  ;  6n 
examinant  le  peroxide  de  manganèse^  j'y  trouvai  de 
petites  quantités  de  carbone,  et  m'expliqUai  aisément 
ainsi  la  formation  du  gaz  acide  carbonique  par  la  com-^ 
binaison  du  carbone  avec  l'oxigène  à  une  bautc  tempé- 
rature. 

Quoique  l'opinion  soit  généralement  admise  que  le 
peroxide  de  manganèse  naturel  dégage  aussi  du  gaz  azote 
à  la  cbaleur  rouge ,  je  n'ai  pas  obtenu  Ce  résultat  en  fai- 
sant rougir  le  peroxide  de  manganèse  cristallisé  dans  un 
canon  de  fusil  ou  dans  Une  cornue  de  fer;  cependant) 
comme  différentes  espèces  de  peroxide  de  manganèse  ren-^ 
ferment  de  l'ammoniaque ,  le  dégagemetit  du  gaz  azote 
n'est  pas  impossible  dans  certains  cas. 

Quand  on  chauffe  dans  un  matras  le  peroxide  de  lûan- 
ganèse  en  poudre,  et  mêlé  aven  la  moitié  de  son  poids 
d'acide  sulfufique  concentré ,  il  se  dégage  au  commence- 
ment de  l'opération,  outre  le  gaz  acide  carbonique  et 
l'oxigène ,  une  petite  quantité  de  chlore  que  l'on  peut  re^ 
connaitre ,  non-seulement  par  son  odeur  particulière,  mais 
aussi  parce  que  la  teinture  de  tournesol  étendue  en  est 


DE     PUAftMA€tfi.  5o5 

blancbie  (i).  Le  manganèse,  réduit  en  poudre ,  (^ue  j'eih- 
ployais  par  l'extraction  du  gaz  oxigène ,  provenant  quel-» 
quefois  d'un  moulin  dans  lequel  il  était  pulvérisé  en 
grand  pour  les  fabricans  de  chlorure  de  chaux ,  je  soup-- 
çonnai  que,  pour  éviter  la  poussière,  on  l'avait  arrosé 
avec  de  leau '  contenant  quelques  hydrochlorates,  je 
donnai  également  cette  explication  dans  mon  cours  de 
chimie ,  parce  qu  elle  me  parut  satisfaisante ,  car  je  ne 
pouvais  pas  m'imaginer  que  1  acide  sulfurique  provenant 
des  chambres  de  plomb  ayant  éti  exposé ,  pour  en  vola« 
tiser  l'eau ,  à  une  température  considérable ,  pût  encore 
retenir  de  l'acide  hydrochlorique,  à  moins  que  eelui-ci 
n'y  existât  sous  forme  de  chlorure  de  plomb.  Il  n'y  ad'aiU 
leurs  que  les  premières  portions  de  gaz  oxigène  qui  ren- 
ferment du  chlore ,  tandis  que  le  dégagement  du  gaz  acide 
carbonique  continue  long-temps  ;  mais  il  est  facile  d'en 
débarrasser  le  gaz  oxigène  par  l'eau  de  chaux. 

M.  Mac  MuUen,  ainsi  que  MM.  Philippset  Johnston, 
ont  aussi  fait  des  expériences  à  cet  égard  sur  le  peroxide 
de  manganèse;  et  M*  Mullen,  qui  avait  également  re** 
marqué  le  déga|;ement  du  chlore ,  en  a  attribué  la  cau^ 
à  une  combinaison  de  chlore  contenue  dans  lè  manga** 
nèse  (2).  . 

D'après  M.  Philipps,  ce  serait  du  chlore  de  calcium  qui 
se  trouverait  dans  le  manganèse  ;  M.  Kane,  de  sou  côté , 
attribue  le  chlore  à  une  petite  quantité  d'acide  hydro- 
chlorique ,  qui  serait  retenue  par  l'acide  sulfurique.  Les 
résultats  de  ces  chimistes  n'étant  pas  d'accord,  j'ai  fait 
encore  quelques  expériences  sur  cet  objet. 

\    Le  p€ix>xide  de  manganèse,  réduit  en  poudre ,  fut  sou* 
mis  àTébuUition  avec  de  l'eau,  la  liqueur  filtrée  fut  éva- 

(i)  Le  dég;açetii€nt  de  chU>re  dans  cette  circonstance  a  ét^  aassire- 
marqaé  par  M.  Dingler  âU  et  saas  doute  par  d'autres  ciiimistes. 
(a)  Voyex  Annals  o/Philps. ,  février  iSay,  p^e  14^. 


5o4  JOURNAL 

porée  h  siccité ,  et  il  resta  une  matière  jaûnàtfe  qui  attira 
faiblement  l'humiârté  de  Tair.  Redissoute  dans  Teau ,  sa 
dissolution  fut  précipitée  par  le  nitrate  d'argent ,  ainsi 
que  par  Thydrochlorate  de  baryte  et  Vo^alate  d'ammo- 
niaque; le  résidu  contenait  donc  de  Thydrochlorate  et 
du  sulfate  de  chaux,  mais  pas  une  trace  de  manganèse, 
ni  alumine  ni  magnésie.  Le  peroxide  de  manganèse,  ainsi 
épuisé  par  leau  bouillante  et  bien  desséché,  fut  mêle 
avec  la  moitié  de  son  poids  d'acide  sulfurique  concentré 
(provenant  de  la  (Combustion  du  soufre  au  moyen  du  sal- 
pêtre), il  s'en  dégagea,  malgré  cette  purification  du 
manganèse,  une  certaine  quantité  de  chlore  avec  le  gaz 
oxigèhe.  Ce  dégagement  de  chlore  n'eut  cependant  pas 
lieu,  lorsque  le  peroxide  de  manganèse,  purifié  par  Feau, 
fut  chaufié  avec  l'acide  sulfurique  provenant  de  la  distilla- 
tion du  sulfate  de  fer,  d'où  l'on  peut  conclure  que  le  dé- 
gagement du  chlore  ne  doit  pas  être  attribué  à  une  com- 
«binaison  de  chlore  dans  le  peroxide  de  manganèse,  mais 
qu'il  provient  plutôt  de  la  petite  quantité  d'acide  hydro- 
chlorique  qui  se  trouve  toujours  dans  l'acide  sulfurique 
concentré  obtenu  par  la  combustion  du  soufre. 

Je  ferai  remarquer ,  à  la  suite  de  cette  note ,  que  j^ai  re- 
connu des  débris  organiques  dans  plusieurs  substances 
minérales  dans  lesquelles  on  n'avait  pas  lieu  d'en  soup- 
çonner la  présence.  Dans  ce  cas ,  se  trouve  par  exemple 
le  peroxide  de  manganèse  lui-même,  l'amphibole,  la  né» 
pheline,  l'âsbeste,  le  klebschiefer  de  Ménilmontant ,  le 
feldspath  annulaire ,  la  zéolithe ,  le  grès  flexible  du  Bré- 
sil, etc. 

Pour  se  convaincre  de  la  présence  de  la  matière  orga- 
nique dans  un  minéral,  il  suffit  de  l,e  inire  bouillir  quel- 
jques  minutes  avec  de  l'eau  qui  a  été  distillée  avec  soia,.et 
qui  n'a  ]  .as  par  elle-même  la  propriété  de  rougir  au  so- 
leil quand  elle  est  mêlée  de  nitrate  d'argent. 

Après  le  refroidissement,  on  décante  l'eau  à  clair,  sans  la 


DE    PHARMACIE.  SoS 

fiUr^^  pour  éTtter  le.priticipé  Drgariiqtie  qu'elle  prendf ail 
au  papier,  et  on  l'expose  au  soleil ,  après  y  avoir  ajouta 
quelques  gouttes  d'un€  dissolution  de  nitrate  d'ar^^^nt. 
S'il  y  a  des  traces  de  débris  organiques  dans  le  miLei*al, 
l'eau  bouillante  en  dissout  une  certaine  quantité ,  et ,  dans 
ce  cas ,  lorsqu'on  l'expose  au  soleil,  mêlée  avec  du  nitr'ate 
d'argent,  il  s'y  développe,  au  bout  dé  quelques' minutes, 
tM>e  couleur  rouge  de  vin.  On  pourrait  cependant,  oroirc 
que  ceci  proviendrait  d'une  poussière  organique  adhé- 
rente à  la  surface  du  minéral  ;  mais  les  minéraux  soigneu* 
sèment  lavés  offrent  encore  les  mêmes  phénomènes, 
quBnd  même  on  les  fait  bouillir  à  plusieurs  reprises  avec 
dé  l'eau,  ce  qui  a  lieu  pourtant  à  un  plus  haut  degré  avec 
les» argiles  qui  renferment,  comme  tout  le  monde  sait, 
une  quantité  très-considérable  de  matières  organiques. 

De  t action  de  Thydrochlorate  d'ammoniaque  sur  quel- 
ques sulfates  et  sur  V argent. 

Par  M.  VoGBL  de  Manich. 

Lorsque  Ton  mêle  une  dissolution  concenltée  de  sulfate 
de  fer  vert  avec  une  dissolution  également  concentrée  dé 
sel  ammoniac  à  volumes  égaux  ,  on  voit  se  former  au  bout 
de  vingt-quatre  heures  de  petits  cristaux  transparen s  d'un 
jaune  clair.  Ces  cristaux  sont  très-durs  et  beaucoup  moins 
solubles  dans  Teau  que  le  sulfate  de  fer  lui-même.         ' 

Chauffés  à' la  flamme  de  l'alcool  dans  un  tube  Je  verre, 
ils  se  boursouf&ent  faiblement  sans  subir  de  fusion  ,  de- 
viennenj;  d'un  blanc  mat  et  perdent  leur  transparence  ;  il 
s'qu  volatilise  de  l'eau,  ensuite  de  l'ammoniaque  et  du 
sulfate  d'ammoniaque.  Lorsqu'on  verse  de  l'acide  sulfu- 
riqueifoncentré  suf  les  cristaux  ,  ils  lui  cèdent  leur  eau  et 
XX'.  Année,  —  Septembre  i834«  36 


5a6  JOURNAL 

deriennent  opaques  «ans  qu'il  se  produise  la  moiiMlre 
effervescence. 

La  disscdution  deâ  cristaux  dans  leau  est  sans  couleur 
et  contient  le  fer  dans  Tétat  de  protoxide.  Le  nitrate  d  ar- 
gent n'en  précipite  pas  de  chlorure  d'argent ,  il  se  forme 
seulement ,  au  bout  de  quelque  temps ,  de  )Jargent  mé- 
tallique réduit  par  Toxide  de  fer^  d'où  résulte  qu'il 
n'y  a  pas  d'acide  hydrochlorique  dans  les  cristaux,  et 
qu'ils  se  comportent  comme  du  sulfate  de  protoxide  de 
fer  et  d'ammoniaque. 

Les  cristaux  ne  renfermant  pas  d'acide  hydrochlorique^ 
il  s'agissait  de  savoir  ce  qu'était  devenu  l'acide  hydro- 
chlorique contenu  dans  le  sel  ammoniac.  Cet  acide  n'était 
pas  mis  en  liberté ,  car ,  en  chauffant  le  liquide  décanté 
des  cristaux,  il  ne  s'en  dégageait  pas  de  gas  hydrochlo<< 
rique,  et  l'eau-mère  ne  rougissait  pas  plus  la  teinture  du 
tournesol  que  la  dissolution  employée  du  sulfate  de  fer. 
Il  ne  se  formait  pas  non  plus  dans  cette  circonstance  du 
chlorure  de  fer ,  mais  plutôt  un  sel  double  dans  lequd 
l'acide  hydrochlorique  était  neutralisé  par  l'ammoniaque 
et  par  le  protoxide  de  fer. 

Si  donc  le  sel  ammoniac  cède  une  partie  de  sa  base 
pour  former  le  sulfate  de  fer  et  d'ammoniaque  qui  cristal- 
lise le  premier j,  il  enlève  au  sulfate  de  fer  autant  de  pro- 
tOTiide  de  fer  qu'il  lui  eu  faut  pour  devenir  neutre  lui* 
Blême  )  ce  sel  double  reste  dans  l'eau-mère  et  cristallise 
par  1  evaporation  en  octaèdres  transparens ,  très-durs,  d'un 
jaune  d'urane. 

Ce  dernier  sel  n'attire  pas  l'humidité  de  Tair  et  fait 
efiervescei^Ge  avec  l'acide  suif  urique  concentré ,  en  laissant 
dégager  du  ga?  hydrochlorique.  £n  le  cbauQIint  dans  un 
tube  de  verre,  il  se  sublime  du  sel  ammoniac,  et  il  resta 
de  l'oxide  de  fer.  Il  est  très-soluble  dans  l'eau,  mais  inso-* 
lubie  dans  l'alcool,  et  consiste  en  une  combinaison  neutre 
d'acide  h^rothlof  ique  d'oxide  de  fer  et  d'ammoniaque. 


Ij9  dissolution  de  sulfate  de  cuivre  perd  sa  (;ouleurbVue 
par  l'addition  du  sel  ammoniac  et  passe  ^au  vert  d'çme- 
raude.  En  mêlant  ensemble  les  deuic  dissolutions  concen- 
trées  de  cuivre  et  de  sel  ammoniac  à  volumes  égaux  dans 
un  vase  fçriné,  il  se  forme  déjà^  ait  bout  d'unç  demi- 
heure^  un  spl  4* un  blanc  bleuâtre  ;  au  bout  de  vingt-quatre 
beure^^  les  cristaux  ont  considérablement  ai^gmenté  de 
volume,  Ils  sont  transparens,  mais  ils  perdeqt  cette  trans- 
parence avec  leur  eau  de  cristallisation  dans  un  air  i^eç. 
L'acide  sulfuriquç  cpncentré  ji'y  produit  auqi^ne  efferve&p 
cence ,  et  le  nitrate  d'argent  ne  troub]ç  pas  leur  dissolu- 
tion dans  l'eau;  ils  ne  contiennent  donc  pas  d'acidç 
bydrochlorique  :  ils  sont  solubles  dans  une  partie  çt 
demie  d'eau  bouillante ,  et  la  dissolution  cristallise  par  le 
refroidissement.  Us  se  comportent  comme  une  combinaison 
neutre  d'acide  sulfurjque,  de  deutoxide  de  cuivre  et 
d  ammoniaque.  L'eau-mère  décantée  et  évaporée  donne 
des  cristaux  d'un  vert  sereiQ  inaltérables  ^  1  air  ^  ils  son( 
composés  d'acidç  bydrocblorique  ^  nei;tralis4  par  l'oxide 
d^  cuivre  et  l'ami^oniaque. 

Sulfate  de  manganèse^ 

Par  le  sin^ple  mélange  des  dissolutions  .concçQtrées  de 
sulfate  de  maiiganëse  et  de  sel  ammoniac,  il  ne  se  formç 
pas  des  cristaux  même  au  bout  de  quelque^  joiirs;  mais  si 
l'on  fait  rapprocher  davantage  le  liquide  ]f)ar  Tévapora- 
tion ,  il  s'en  dépose  des  cristaux  après  le  refroidissement. 
Les  cristaux  ne  ressemblent  ni  au  sulfate  de  manganèse  ni 
au  sel  ammoniac.  Ils  sont  durs ,  d'un  blanc  jaunâtre  et 
diaphane ,  et  ils  ne  contiennent  pas  dacide  hydroçUo- 
rique.  A  une  température  de  +  6o  h  70*  C,  ils  perdent 

36. 


568  JOURNAL 

leur  eau  de  cristallisation  et  deviennent  opaques.  — 
Chauffés  dans  un  tube  de  verre ,  il  s'en  volatilise  de  leau 
et  d^  sulfate  d'ammoniaque.  ■        .      , 

On  voit ,  d'après  ce  qui  vient  d'être  dit ,  que  les  sulfates 
mentionnés  de  fer,  de  cuivre  et  de  manganèse,  ne  sont 
pas  décomposés  complètement  par  le  sel  ammoniac ,  mais 
seulement  à  moitié,  c'est-à-dire  que  le  sel  ammoniac  ne 
eède  qu'une  partie  de  son  ammoniaque  au  sulfate ,  ce  qui 
donne  naissance  à  la  formation  de  deux  sels  doubles ,  au 
sulfate  métallique  et  d'ammoniaque  moins  soluble  et 
cristallisant  le  premier ,  et  à  l'hydrochlorate  métallique 
et  d'ammoniaque  beaucoup  plus  soluble ,  qui  reste  dans 
l'eau- mère.  Ces  sulfates  doubles  ne  dilïèreiij;  au  reste  en 
rien  de  ceux  que  MM.  Berzélius  et  Misscherlich  ont  ob- 
tenu et  fait  connaître  en  décomposant  les  sulfates  de  fer 
et  de  cuivre  par  le  sulfate  d'ammoniaque. 

Il  a  été  reconnu  que  l'eau  qui  contient  du  sel  marin  ou 
du  sel  ammoniac,  dissout  une  plus  grande  quantité  de 
sulfate  de  chaux  que  l'eau  pure.  Je  me  suis  assuré ,  en 
effet ,  que  l'eau  chargée  de  l'un  ou  l'autre  de  ces  sels 
dissout  plus  de  gypse  que  l'eau  pure;  mais  en  faisant 
évaporer  la  dissolution  claire  du  gypse  dans  l'eau  conte- 
nant du  sel  ammoniac  ,  et  en  séparant  le  dernier  parla 
sublimation ,  il  reste  dn  gypse  pur  et  pas  une  trace  d'hy- 
drochlorate  de  chaux ,  d'où  résulte  que  le  sulfate  de 
chaux  n'est  pas  décomposé  par  le  sel  ammoniac. 

Le  sulfate  de  baryte  ne  se  dissout  pas  du  tout  dans 
l'eau  chargée  de  sel  ammoniac  ,  et  n'en  subit  pas  non  plus 
la  plus  légère  décomposition. 

1 

4 

Suif  aie  de  plomb. 

,Une  dissolution  de  sel  ammoniac  très-étendue  d'eau 
que  l'on  laisse  quelques  minutes  en  contact  avec  Iç  sulfate 
de  plomb,  se  charge  d'une  quantité  notable  de  plomb.  Si 


DE    PHARMACIE.  ^OQ 

Ton  fait  bouillir  une  dissolution  de  sel  ammoniac  arec  du 
sulfate  de  plomb ,  et  si  Ion  filtre  la  liqueur  encoce  bouil- 
lante ,  elle  se  trouble  à  mesure  quelle  refroidit^  et  il  se 
dépose  de  petits  cristaux  brillâns  de  chlorure  de  plomb , 
et  la  dissolution  décantée  contient  du  sulfate  dammor 
Iliaque. 

Lorsque  Ton  fait  bouillir  le  sulfate  de  plomb  à  plusieurs 
reprises  avec  de  nouvelles  quantités  d'une  dissolution  de 
sel  ammoniac ,  on  parvient  enfin  a  décomposer  entière- 
ment le  sulfate  de  plomb  ,,  d'où  réaultejit  du  chlorure  de 
plomb  et  du  sulfate  d'ammoniaque.  La  formation  '  du 
chlorure  de  plomb  est  surtout  abondante  à  la  première 
ébuUition.  et  elle  diminue  successivement  .et  à  mesure 
'qu'il  se  forme  plus  de  sous-sulfate  de  plomb.  J'ai  eu  occar 
sien  de  constater  ce  fait  déjà  reconnu,  que  le  sulfate  de 
plomb  est  un  peu  soluble  dans  l'eau  ,  car  les  de^'niers 
liquides  sout  précipités  en  noir  par  l'hydroijène  sulfuré^ 
et  en  même  temps  par  le  nitrate  de  baryte., 


Action  du  sel  ammoniac  sur  l'argent. 


•<  t 


Le  phénomène  que  des  potions  renfern  ant  du  sel  am- 
moniac rendent  les  cuillères  d'argent  plus  ou  moins  noirçs 
quand  on  ne  les  essuie  pas  de  suite,  a  été  remarqué  der 
puis  long- temps  par  les  médecins ,  elM.  Wetzlar  de  Haiiau 
s  est  occupé  particulièrement  de  cet  objet.  Il  regarde  la 
.couche  noire  dans  une  cuillère  d'argent  comme  un  squs- 
<^hloruFe  d'argent  soluble  dans  l'ammoniaque,  et  il  émet 
l'opinion ,  que  la  tache  noire  ne  se  forme  pas  sur  l'argent, 
pur,  mais  seulement  dans  le  cas  où  l'on  met  uq  l^me  de 
cuivre  dans  la  dissolution  de  sel  ammoniac  sur  l'argent,, 
et  que  par  conséquent  l'çnduit  noir  ne  serait  produit  que 
par  le  cuivre  qui  se  trouve  en  alliage  dans  l'argent,        ,.  \ 

Pour  répéter  ces  expériences  ,  je  me  procurai  de  l'argent 
pur  que  je  fis  battre  en  feyilles,  caries  feuilles  ^'argent 


^ùe  Vtm  trouve  dans  le  coinmetce  sont  rsirétnetit  èxéthj^té^ 
èé  cUivrc.  Je  vWsai  sur  ces  fetiilles  d'argent  j)ûr  titié  diéso- 
lûtibn  de  sel  àâiinonîac  concentrée.  Les  flàcond  qui  étaient 
etatièiremefat  Hetiplis  et  fermés  furent  conservés  l'uù  dani 
Mh  éndit)it  bt^séuf'  et  Tàulfe  h  la  lumière  du  jour,  tei 
feuilles  d  argent  n'avaient  pas ,  au  bout  d'un  mois ,  àensi*^ 
bteihènt  perdii  de  leur  éclat ,  cependant  il  y  avait  une 
t^àcé  d'argéftt  dans  là  dissolution. 

Lés fteuillieë d'argent  sbnt  rapidement  httaquées  quand, 
àuc'onthairë ,  elles  sont  en  nlètne  leûips  exposées  à  Tacliott 
dfe  Tàir  et  à  Celle  du  sel  amïnoniâc;  pidur  en  juger,  j'en 
phttki  plusieurs  dans  un  matras  à  fond  plat ,  et  j«  vetisal 
dessus  une  diàsblullon  concentrée  de  sel  atnnlonibC ,  tùMt 
en  si  petite  quantité ,  qu'elles  n'en  fusèeôt  pas  entièrement 
iMuireiteé.  J'agitai  de  tenips  en  tettips  le  matrâ*  qui  fl'é- 
taît  pas  hermétiquement  fermé ,  de  telle  sorte  que  Tair 
pût  feé  tenou^elet  sans  que  l'eau  dé  la  dissolution  fût 
s'évaporer.  Cette  dernière  circonstance  doit  étte  sblgneû*- 
sèment  évitée ,  car  l'action  de  la  dissolution  sur  l'argent 
cesse  compléttetttent  quaftd  le  sel  ammèniac  se  dépose  en 
cristaux. 

Si ,  au  bout  de  quèlquéè  jours ,  leè  feuilles  d'àt^nt  bnt 
Jrtré^iîple  totalement  disparu ,  la  dissolution  se  comporté 
i^Mnmie  il  t\ili  : 

Elle  né  préèénte  pas  de  tatiation  sensible  dans  èà  nett- 
t^a)ité ,  'et  on  ne  J)eut  guères  y  apercevoir  des  prôj^t'iétes 
âlcàlin'ô-ainin^niaéales  ;  lorsqu'on  ajoute  quelques  goiitl** 
ll'ëaù  distillée  à  la  dissolution,  elle  se  trouble  et  l^i«*^ 
tié|)0$et  nn  précipité  blanc ,  insofluble  dans  l'acidte  nitri- 
que, et  ijui  a  toutes  les  propriétés  du  fcWoruré  d'argetot. 
L^hydfOgènfe  sulfùrë  forme  dans  la  dissolution  un  pi*^^- 
piVé  nbiV.  Quand  on  ajoute  dé  l'eau  dâstilléè  jufcqn'à  ce 
qu'il  ne  éfefoftné  ])lus  de  précipité,  la  liqueur  filtrée  ^t 
1étii»>fè  noirtiè  par  rhydt'ègène  sulfuré  ;  mais  Vabide  hydro- 
t*lériqné  n^  îbrtnfe  *pas  de  ptécîpité,  tt  stât  de  là  ^* 


J 


DE    fH4aBfAClE.    *  5l  I 

la  dissolution  concentrée  de  sel  ammoniac  peut  contenir 
une  quantité  notable  de  chlorure  d'argent  dont  la  plus 
grande  partie  en  est  précipitée  par  Veau,  et  que  la  dissolu* 
tion  de  sel  ammoniac  très-étendue  d'eau  retient  encore  des 
traces  d argent.  Cette  dissolution  concentrée^  claire  et 
chargée  de  chlorure  d'argent ,  ne  noircit  pas  aux  rayons 
solaires  ;  mais  quand  elle  est  troublée  par  l'addition  d'un 
jpeu  d'eau,  elle  noircit  de  suite  au  soleil.  Au  reste,  le 
dilorure  d'argent  nouvellement  précipité  d*une  dissolu-^ 
tion  de  nitrate  d'argent  par  le  sel  marin  ou  par  l'acide 
bydrochlorique  ^  se  dissout  parfaitement  dans  une  disso** 
lution  concentrée  de  sel  ammoniac ,  et  peut  en  être  séparé 
en  grande  partie  par  l'addition  de  Teau.  La  dissolution 
concentrée  de  sel  ammoniac  chargée  de  chlorure  d'argent, 
laisse  déposer,  à  la  vérité,  deê  cristaux  par  l'addition  de. 
Facide  hydroehlorique  concentré  ;  mais  ces  cristaux  soat 
soittbies  dans  une  plus  grande  quantité  d'eau  et  avec  ki^ 
disparition  des  cristaux  il  se  forme  un  précipité  blanc  de 
chlorure  d'argent. 

La  formation  des  cristaux  par  l'acide  hydrochloriqtte 
dans  une  dissolution  de  sel  ammoniac  ne  provient  que  de 
la  soustraction  d  eau ,  d'où  résulte  que  le  sel  ammoniac 
lui-même  cristallise,  comme  cela  a  lieu,  avec  l'acide  hydro* 
chlorique  ou  avec  une  dissolution  concentrée  d'hydro- 
chlorate  de  chaux  ajoutée  à  une  dissolution  de  l'hydro- 
clilorate  de  baryte.  Dans  tous  les  cas,  les  précipités 
formés  peuvent  se  reilissoudre  dans  une  plus  grande 
quantité  d'eau. 

I>'après  les  résultats  énoncés ,  il  n'y  a  pas  de  doute  qu'il 
j  ait  de  l'argent  contenu  dans  la  dissolution  concentrée  de 
sel  ammoniac  5  il  s'agit  encore  de  savoir  en  quel  état  rar*- 
gent  s'y  trouve. 

Quand  on  chauffe  une  dissolution  de  sel  ammoniac  dani 
laquelle  on  a  mis  des  feuilles  d'argent ,  il  se  dégage  une 
petite  quantité  d'ammoùiaqne ,  car  le  papier  jaune  de 


5lS.  JOURNAL 

eiurcuma  tenu  à  la  surface  rougit  légèrement.  Ceci  pouTait 
£aire  cjcoire  quç  la  dissolution  deviendrait  également  am-^ 
moïiiarale ,  et  que  le  chlorure  d  argent  serait  tenu  en  dis- 
solution par  l'ammoniaque  mise  en  liberté.  Mais  la  disso- 
lution de  sel  ammoniac  qui  a  dissout  les  feuilles  d'argent 
^  froid  ne  laisse  pas  dégager  de  l'ammoniaque  lorsqu'on  . 
élève  sa  température,  ni.  même  sous  l'influence  d'une 
é];»ullitioB  continue  par  laquelle  l'excès  d'ammoniaque 
devrait  être  volatilisé  ;  de  plus  ,  la  liqueur  ne  se  trouble 
pas  par  l'ébullition  et  ne  laisse  déposer  aucune  trace  dé 
chlorure  d'argent.  11  paratt ,  d'après  cela  ,  que  le  chlorure 
d'argent  se  trouve  dans  la  dissolution  neutre  de  sel  aoimo- 
niac ,  et  qu'il  n'y  est  pas  dissout  par  l'excès  de  l'ammo- 
niaque. 

.  Lorsqu'on  fait  évaporer  la  dissolution  de  sel  ammoniac 
chargée  d'argent  jusqu'à  siccité,  si  Ion  volatilisé  le  sel 
ammoniac  par  la  sublimation ,  le  chlorure  d'argent  reste 
au  fond  du  creuset.  )La  quantité  de  chlorure  d'argent  dans 
le  sel  ammoniac  n'est  cependant  pas  si  considérable,  que 
Xism  puisse  regarder  la  combinaison  comme  un  sel«touble  ; 
aussi  le  chlorure  d'argent  ne  parait  avoir  aucune  influence 
sut  la  forme  cristalline  du  sel  ammoniac  ^  car  la  dissolu- 
tion donne,  par  l'évapofation,  des  cristaux  qui  ne  diffèrent 
pas  sensiblement  de  ceuit  du  sel  ammoniac  pur.  La  seule 
différence  qu'il  y  ait  consiste  en  ce  que  le  sel  ammoniac 
argentifère  est  noirci  par  l'hydrogène  sulfuré,  et  rend  l'eau 
laiteuse ,  parce  que  le  chlorure  y  reste  pendant  quelque 
temps  en  suspension  avant  de  se  déposer»  .      . 

L'observation  que  le  chlorure  d'argent  est  un  peu  solu- 
ble  dans  les  chlorures  à  base  alcaline ,  a  été  déjà  faite  par 
M.  H.. Rose,  ainsi  que  par  MM.  Gay-Lussac  et  Liébig; 
Ces  deux  derniers  chimistes  ont  même  indiqué  l'aoide  ni- 
trique comme  un  moyen  de  séparer  les  traces  de  cUoriire 
d'aiCgent  d'une  dissolution  de  sel  marin»  Il  e$t  certain^' 
toutefois ,  que  le  sel  ammoniac  dissout  beaucoup  plus  de 


DE    PHARMACIE.  5l3 

chlorure  d'argent  que  ne  le  font  les  chlorures  de  potassium 
et  de  sodium.  Lorsqu^on  yerse  dans  une  dissolution  froide 
et  concentrée  de  sel  amtnoniac,  une  dissolution  és^aleinent 
concentrée  de  nitrate  d argent  en  petites  .proportions,  il 
se  forme  au  point  de  contact  des  deux  liquides  un  nuage 
blanc  qui  disparaît  aussitôt  par  l'agitation.  On  peut  ajou- 
ter encore  successivement  beaucoup  de  nitrate  d'argent , 
jusqu'au  terme  où  le  précipité  ne  se  redissout  plus  ;  enfin 
le  liquide  devient  laiteux  et  le  précipité  reste  en  sus- 
pension. 

Si  Ton  porte  cette  solution  troublée  par  le  chlorure 
d'argent  à  Tébullition  ,  le  précipité  disparait  entièfement, 
ee  qui  prouve  que  le  chlorure  d'argent  est  plus  soluble  k 
chaud  qu'à  froid  dans  le  sel  ammoniac;  aussi,  dans  une' 
dissolution  bouillante  et  concentrée  de  sel  ammoniac, 
peut-on  dissoudre  une  quantité  notable  de  chlorure  d'ar-* 
gent.  Cette  dissolution  bouillante  et  chargée  slix  maximum 
de  chlorure  d'argent,  refroidie  lentement  dans  un  vase 
clos  et  dans  l!obscurité ,  laisse  déposer  une  partie  de  chlo- 
rure d'argent  en  petits  cristaux,  et  une  autre  reste  en  dis- 
solution. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que  la  dissolution  de  sel  am- 
moniac, chauffée  avec  les  feuilles  d'argent ,  laisse  dégager 
très-peu  d'ammoniaque  ;  mais  ce  dégagement  devient  plus 
sensible  à  une  plus  haute  température.  A  cet  eilet,  j''in- 
troduisis,  au  fond  d'un  tube  de  verre,  du  sel  am;honiac 
en  poudre  à  une  certaine  distance  ;  au-dessus  je  plaçai 
une  lame  d'argent  pur ,  et ,  à  l'extrémité  du  tube  qui  avait 
une  position  horizontale ,  je  mis  du  papier  jaune  de  cur- 
ciima..  Je  commençai  à  chauffer  la  lame  d'argent  au  moyen 
d'une  lampe  à  l'esprit  de  vin  jusqu'à  ramollir  le  tube  de 
verre  ;  alors  je  plaçai  une  autre  lampe  sons  le  sel  ammo- 
niac, dont  les  vapeurs  passaient  sur  la  lame  d'argent^  d'oii 
résultait  que  le  papier  de  curcuma  brunit,  pgrcë  qu'il  se 
dégageait  du  gaz  ammoniac.  Comme  d'après  l'observa- 


5l4  JOURNAL 

lion  de  MM.  Bischoff  et  Kastner ,  le  Terre  peut ,  en  cet* 
laines  circonstances  ^  décomposer  le  sel  ammoniac  ^  j'ai 
répété  l'expérience  dans  un  tube  de  porcelaine ,  mais  il  y 
avait  également  un  dégagement  de  gaa  ammoniac. 

Résumée 

Il  résulte  des  expériences  <|ui  précèdent  : 

i*".  Que  les  sulfates  de  fer,  de  cuivre  et  de  manganèse 
sont  décomposés  en  partie  par  la  dissolution  de  sel  am- 
moniac.  Cette  décomposition  donne  naissance  à  deux  sels 
doubles;  Tun,  qui  cristallise  le  premier,  est  le  sulfate 
aramoniaco  métallique;  1  autre,  plus  soluble,  est  Thydro- 
cblorate  ammooiaco-métallique. 

a**.  Que  le  sulfate  de  cbaux  est  plus  soluUe  dans  Teaa 
cbargée  de  sel  ammouiac  que  dans  l'eau  pure  ;  mais  qu'il 
n  est  pas  décomposé,  par  ce  sel ,  et  que  le  sulfate  de  baryte 
n'est  pas  soluble  dans  Feau  chargée  de  sel  ammoniac. 

3*.  Que  le  sulfate  de  plomb  est  entièrement  décomposé 
parTeau  chargée  de  sel  ammoniac,  doù  résultent  du  chlo^ 
rure  de  plomb  et  du  sulfate  d'ammoniac.  • 

4°.  Que  la  dissolution  de  sel  ammoniac  agit  sur  l'ar- 
gent pur  à  l'aide  du  contact  de  l'air,  le  convertit  en  chior 
rure  d'argent  qui  se  dissout  alors  ,  et  que  la  présence  du 
cuivre  n'y  est  pas  de  toute  nécessité. 

5^  Que  la  dissolution  concentrée  de  sel  ammoniac  peut 
dissoudre  une  quantité  notable  de  chlorure  d'argent  dont 
la  plus  grande  partie  en  est  précipitée  par  l'eau. 

6^.  Que  le  chlorure  dargent  est  encore  plus  soluble 
dans  une  dissolution  de  sel  ammoniac  portée  à  l'ébul* 
litioQ. 

7\  Enfin,  qnele  sel  ammoniac  en  vapeur  conduite  sur 
l'argent  par^  chauffé  jusqu'à  la  température  où  le  verre 
•e  ramollit^  laisse  dégager  du  gae  ammoniac. 


DE    PHARMACIE.  5l5 


AMIiV%\V«%'%^%«M/«%%%M^«'\%VV%'VV\VVV'.%/\AV»VVlVV\VV\VV%%V\%V%VV%%%VVV^VVV%'VVV\«%V\V^ 

NOTICE 

Sur  plusieurs  suùsianèei  apportées  de  GutAimala  pat  M.  AlphonstB  B^zitE 
(  lue  à  la  Société  de  pharmacie  par  M.  Guibouat  ). 

ie  jprésente  à  la  Société  un  certain  nombre  de  substances  apportées  de 
Gnatiraala  par  M.  Alphonse  Ikizire,  négociant  français  établi  dads  la 
république  du  Centre- Amérique,  et  assistant  aujourd'hui  à  la  séance. 

Plusieurs  de  ces  substances  nous  sont  connues ,  mais  doivent  être  citéei 
comme  faisant  partie  des  productions  de  Guatimala,  et  pour  appeler 
sur  ce  point  Tattention  des  négocians  français,  d'autres  sont  entièrement 
nouvelles  et  pourront  trouver  une  application  ultérieure.  Je  vais  indi- 
quer ici  en  peu  de  mots  les  caractères  particuliers  qu'ellëé  m'ont  pré*' 
sentes  et  les  renseignemens  que  AI.  Bazire  a  bien  voulu  me  doaner  à 
leur  sujet. 

I**.  Notice  4ur  -la  culture  de  la  cochenille^  par  M*  BjizitE* 

iLa  cochenille,  comme  le  savent  tous  les  naturalistes*  croît  sur  vne 
espèce  de  cactus  nommée  vuli^airement  raquette t  ou  iiopnl  cocheuillifère^  Il 
y  en  a  trois  .ou  quatre  espèces  bien  distinctes  pour  les  planteurs.  Le 
nopal  blanc  a  le  fruit  blanc  à  l'intérieur,  et  la  feuille  d'un  vert  terne  ti^ 
rant  sur  le  pistache  ;  cette  feuille  est  souvent  crevassée  par  la  gomme 
blanche  qui  sort  de  l'intérieur.  Cette  plante  a  eu  la  préférence  pendant 
loilg»temps,  comme  étant  plus  propre  à  Ja  nourriture  de  la  cochenille;, 
maintenant  on  commence  à  Tabandonner,  parce  qu'elle  s'étend  trop  la- 
téralement, et  que  les  feuilles,  ainsi  éparpillées.,  ne  ga^^antissent  pas  les 
jeunes  cochenilles  de  l'injure  du  vent  ou  de  la  pluie,  qui  peut  détruire 
tout  une  récolte  en  deux  ou  trois  heures,  si  elle  donne  avec  deux  vents 
opposés  alternativement  ;  et  aussi  parce  qa'on  a  cru  reconnaître  que  U 
grande  abondance  de  suc  dont  est  pourvu  ce  uû^al  nuisait  à  la  beauté  du 
grain  de  la  cochenille. 

Le  nopal  jaune  est  assez  prisé;  son  fruit  est  jaune  et  sa  feuille  IU% 
peu  plus  claire  que  le  blanc,  plus  maigre  et  |»lus  épineuse. 

Le  nopal  rou^e  est  encore  très  -rare  ;  ses  fruits  sont  à  l'intérieur  d'u« 
beau  cramoisi,  qui  éblouit  la  vue  loisqu^iU  sont  nouvellement  partagés. 
Ces  deux  derni«rs.nopals,  quoiqu*ancieiinement  peu  estiovés ,  à  cause  de 
la  dureté  de  leurs  feuilles,  la  seconde  année*  obtiennent  la  préférence 
aujourd'hui  que  l'on  implante  la  cochenilJesur  de  nouvelles  feuilles  tous 
les  ans^  vu  que  l'on  émonde  aussitôt  après  la  récoltS,  toutes  les  feuilles 
qui  ont  été  couvertes  d'insectes,  ne  conservant  quelaT^'^^*"**^»  ^'^ 
fils  ^tqvLelqntspetitsifiis  (i),  lesquels  poussent  de  nouvelle^  feuilles  pen- 

—  ■    ■   ■  •  ^^^       ■     ^-..    ^.      -      I    ,■    !■         *ll  III    II    l«         *l 

<«.)  La  i^iïlt^mèrë  4Bst  scelle  qfti  se  tt«tate  îttiplantée  en  terre  ;  les  >H* 
foat  Ibs  ^'eoiUee  qui  sorteaii'die  la  feiiiil«*4Dè»e;  les  petits-fils  Bowtc^les 
qui  sont  produites  par  les^/i ,  etc. 


5l6  JOURNAL 

dant  rhiver,  oa  la  saison  des  pluies  ;  époque  à  laquelle  la  culture  en  plein 
champ  est  suspendue. 

Avant  que  l'expérience  eut  démontré  l'avantage  de  cette  méthode , 
l'on  ne  coupait  que  les  feuilles  qui  dépassaient  l'alignement  du  haut  ou 
des  côtés,  et  les  feuilles  qui  eussent  été  les  plus  propres  à  la  nourriture 
de  l'insecte  étaient  justement  celles  que  Ton  élaguait. 

Le  nopal  blanc,  par  la  surabondance  de  ses  sucs,  se  conservait  tendre 
plus  long-temps;  de  là  la  préférence  dont  il  jouissait.  Le  nopal  jaune, 
le  rouge,  et  un  autre  dit  de  Oajaca  ^  par  leur  nature  plus  touffue  et  pat 
leurs  feuilles  plus  minces  à  la  vérité,  mais  la  plupart  concaves,  offrent 
Hn  abri  plus  sûr  contre  la  pluie  aux  cochenilles  qui  s'y  sont  fixées.  Car 
malgré  la  saison  de  sécheresse,  la  pluie  arrive  encore  trop  souvent  pour 
les  planteurs ,  qui  peuvent  être  ruinés  par  une  seule  pluie ,  en  raison 
des  énornies  déboursés  d'argent  faits  pour  la  culture. 

Le  nopal  blanc  a  aussi  le  désavantage,  par  sa  trop  grande  quantité 
d'eau  végétale,  de  ne  pouvoir  conserver  les  cochenilles  en  plein  champ, 
aussi  facilement  que  les  autres  espèces  ;  l'insecte  y  pourrit  et  y  meurt 
souvent  avant  d'avoir  atteint  le  dixième  de  sa  grosseur,  malgré  la 
soin  que  l'on  a  de  couvrir  les  plantes  d'un  léger  toit  de  chaume,  qui, 
les  abrite  de  la  pluie. 

Il  n*y  a  qu'un  cas  où  le  nopal  blanc  est  préférable  aux  autres.  C'est 
lorsqu'on  veut  conserver  les  cochenilles  sous  des  hangars*  ou  dans  les 
galeries  pratiquées  dans  l'intérieur  de  toutes  les  maisons  de  ce  pays. 
Dans  ce  cas ,  on  forme  avec  des  roseaux  des  étagères  dans  toute  la  lon> 
gueur  et  hauteur  des  galeries,  et  sur  divers  plans,  l'iin  devant  Tajutre , 
*de  manière  que,  dans 'chaque  division,  on  puisse  déposer  sur  champ 
des  feuilles  de  nopal  soutenues  par  deux  roseaux  à  la  partie  inférieure 
et  deux  antres  de  chaque  côté.  Il  faut  laisser  assez  d'espace  pour  que 
l'air  circule  librement  partout. 

D*autres  pendent  les  feuilles  au  plancher  de  leurs  huttes  ou  maisons, 
par  le  moyen  d'une  ficelle  attachée  à  la  naissance  de  la  feuille.  Dans 
l'un  et  l'autre  cas,  les  feuilles  durent  de  six  à  huit  mois,  en  conservant 
assez  de  fraîcheur  pour  élever  une  ou  (^eux  générations  de  cochenilles. 
L'insecte  y  est  presque  toujours  attaché  avant  qu'elles  ne  soient  coupées. 
Il  se  compose  des  individus  qui  étaient  trop  jeunes  lors  de  la  dernière 
récolte,  ou  de  ceux  produits  par  les  cochenilles  trop  avancées,  qui  avaient 
effectué  leur  ponte  auparavatit.  Enfin,  on  se  sert  aussi,  pour  conserver 
la  cochenille  pendant  l'hivernage,  du  procédé  qui  est  usité  pour  la 
grande  récolte  d'été,  ou  mieux  de  la  saison  de  sécheresse ,  qui  dure  dç 
la  fin  d'octobre  au  mois  de  mai  à  peu  près.  Ce  procédé  consiste  à  mettre 
hait  à  dix  cochenilles  mères  dans  un  petit  cornet  de  papier,  ou  dans  un 
bout  de  roseau  de  deux  pouces  de  long  et  coupé  en  sifflet  à  la  partie  su- 
périeure :  l'extrémité  inférieure  est  bouchée  avec  un  peu  de  moelle^ 
quand  elle  ne  l'est  pas  naturellement  par  un  des  nœuds  de  la  tige.  On 
attache  cette  espèce  de  capsule  ou  le  cornet,  «i  la  feuille  de  nopal  avec 
nue  forte  épine;  les  cochenilles  ainsi  casées  finissent  leur  ponte  de  pe- 
tits insectes  qui  ont  la  grosseur  de  très-petites  têtes  d'épingles ,  qui  se 
r^andent  sur  toute  la  surface  de  la  feuille ,  s'y  fixent  au  bout  de  quel- 
que^ heures ,  et  parcourent  alors,  ainsi  abritées ,  toutes  les  phase»  de  l^ur 


DE     PHARMACIE.         *  5l7 

croissance,  jasq[ae  yers  la  fin  de  l'hivernage ,  où  elles  sont  propres  à 
assemiller  les  plantations  de  la  grande  caltnre. 

'  La  cochenille,  pour  se  conserver  pendant  la  saison  des  pluies ,  exige 
encore  beaacoap  d'autres  menus  soins ,  tels  que  de  visiter  les  feuilles 
une  à  une,  au  moins  tous  les  huit  jours,  pour  en  extraire  les  vers  qui  s'y 
trouvent  et  qui  détruisent  les  cochenilles  d'une  manière  effroyable.  On  a 
calculé  qu'un  de  ces  petits  vers ,  avant  d'être  au  point  de  se  changer  en 
chrysalide,  a  détruit  et  mangé  quelques  milliers  de  cochenilles,  parti- 
culièrement s'il  s'est  trouvé  éclos  lors  de  la  ponte.  Enfin,  malgré  tous 
les  soins ,  on  perd  une  grande  moitié  des  cochenilles  avant  la  saison  de 
YassemiUation,  qui  a  -lieu  à  la  fin  d'octobre  ou  au  commencement  de  no- 
vembre. 

A  l'époque  de  la  première  assemillation ,  qui  a  lieu,  d'après  ce  qui  pré- 
cède ,  vers  la  fin  d'octobre  ou  au  commencement  de  novembre,  on  ra- 
tisse toutes  les  feuilles  qui  ont  servi  à  conserver  la  cochenille  pendant 
la  saison  des  pluies;  on  donne  quelques  heures  de  soleil  à  ces  mères, 
qui  sont  en  train  de  pondre,  afin  de  ne  pas  les  retarder  par  la  manuten- 
tion qu'exige  V assemillation.  On  prépare,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut, 
des  petits  bouts  de  roseaux  de  deux  pouces  de  long  environ  ;  ou  bien 
l'on  prend  de  la  bourre  de  cocotier,  sorte  d'écorce  filamenteuse  qui  se 
trouve  à  la  naissance  des  feuilles,  et  qui  a  la  propriété  de  s'étendre  de  ma- 
nière à  former  un  canevas  très-clair.  On  coupe  ce  tissu  en  morceaux  carrés 
de  quatre  à  cinq  pouces,  dont  on  réunit  les  quatre  coins  avec  une  épine; 
on  y  introduit  dix  à  douze  cochenilles  mères  qui  y  font  leur  ponte.  Les 
petits  s'échappent  aussitôt  par  toutes  les  issues  qu^offre  l'écorce  ainsi  ar- 
rangée; ils  sont  plusieurs  heures,  souvent  une  demi-journée  ,  avaht  de 
trouver  une  place  assez  tendre  pour  y  enfoncer  leur  trompe  et  s'y  fixer. 
Ils  sont  alors  semblables  à  des  pucerons  imperceptibles  et  sont  pourvus 
de  longues  pattes. 

Au  bout  de  quinze  jours  ou  trois  semaines,  les  cochenilles  mères  ayant 
fini  leur  ponte ,  sont  réduites  à  moitié  de  leur  grosseur  et  dans  un  état 
de  biccité  presque  complète.  On  les  nomme  ici  cascareWa ,  et  en  Europe 
cochenille  noire.  Cette  cochenille  est  nécessairement  plus  riche  en  matière 
colorante  que  la  grise  ou  argentée ,  qui  n'a  pas  effectué  sa  ponte ,  et  qui 
contient  une  quantité  innombrable  de  petites  cochenilles  non  pourvues 
de  matière  rouge. 

A  mesure  que  la  cochenille  croit ,  elle  se  couvre  d'une  poussière  blan- 
che qui  la  garantit  contre  la  force  du  soleil ,  mais  sa  croissance  est  peu 
rapide  jusqu'au  deuxième  mois,  époque  durant  laquelle  elle  change  une 
fois  de  peau.  A  partir  de  cet  âge,  elle  grossit  plus  rapidement. 

Nous  ne  devons  pas  omettre  que  le  même  ver,  qui  fait  tant  de  ravages 
dans  les  cochenilles  conservées  pendant  l'hivernage ,  en  fait  encore  de 
bien  plus  grands  pendant  la  saison  de  culture  extérieure.  On  tient  donc 
pendant  tout  le  temps  de  la  croissance ,  des  enfans  et  de  jeunes  filles  oc- 
cupés au  seul  travail  de  chercher  le  ver ,  et  on  ne  les  paye,  que  sur  la 
quantité  qu'ils  en  rapportent  chaque  soir  à  la  maison  ou  chaumière  du. 
cultivateur.  De  plus ,  la  plantation  doit  être  nettoyée,  pendant  tout  ce 
temps,  des  herbes  et  broussailles  qui  y  croissent  spontanément,  et  qui 


5lB  JOURNA]L 

€o«Tnriûeot  4e$  jhnU  d«  nop»!  hanu  de  quatre  k  cLo^pMsM^  hmhm 
d*aii  mois  ou  de  six  semaines*,  si  on  les  laissait  crqîtrt * 

C'est  lorsqu'on  a  eu  le  bouliear  ^e  n'avoir  point  de  pluie,  çt  lorsqu'on 
a  employé  assez  d*enfans  à  la  destruction  du  Ter  cochenillivore ,  c*^$% 
vers  les  deux  mois  ou  dix  semaines  après  rassemillation  que  la  planta- 
tioo  de  nopal  oâre  le  plus  beau  coup  d'oeil  ;  toutes  les  feuilles  étant 
blanchies  par  d'innombrables  cochenilles  ût  même  covklçur,  et  ^e  l^ 
forme  dune  verrue  ou  d'une  petite  lentille  gonflée. 

Yeis  la  douzième  ou  treizième  .«emaine  ,  la  cochenille  a  pris  toute  I^ 
croissance  dont  elle  est  susceptible ,  et  c'est  alors  qu'ofi  la   récolte , 
lorsqu'on  n'en  a  pas  besoin  pour  la  reproduction.  Dans  le  cas  contraiie  , 
il  est  avantageux  de  ne  la  détacher  de  la  plante  que  lorsqu'elle  acom** 
menoé  sa  ponte. 

BécoUe.  Ce  travail  est  particulièrement  confié  à  des  hommes  et  à  dea 
femmes  qui  ont  Thabitude  de  discerner  les  cochenilles  qui  peuvent  être 
détachées  de  celles  qui  doivent  encore  rester  sur  le  nopal  pour  finir  leur 
maturité.  On  se  sert  à  cet  elTet  de  demi  calebasses  oblongues  qui  font 
Toflice  d'une  cuiller,  et  que  l'on  nomme  à  cause  de  cela  cuchura.  C'est  ave<; 
une  calebasse  semblable  et  une  spatule  que  l'on  récolte  la  cochenille  ,  en 
la  raclant  de  des>us  les  feuilles  du  nopal  et  la  faisant  tomber  d^ns  la 
cuchara.  La  cochenille  ainsi  récoltée  est  étendue  sur  des  platçaux  de 
bois  tendre ,  à  la  hauteur  de  trois  lignes  environ  ,  et  portée  duns  une 
étuve  assez  chauffée  d'avance  pour  tuer  tous  les  insectes.  On  introduit 
les  plateaux  dans  l'étuve  avec  une  grande  pelle  de  bois,  ou  à  l'aide 
d'un  Indien  placé  lui-même  dans  letuve  et  chargé  de  les  recevoir. 
Aussitôt  Tétiive  remplie,  on  la  ferme  exactement,  et  Ton  n'«n  6te  la 
cochenille  que  vingt-quatre  à  trente-six  heures  apiès;  on  l'étend  sav 
des  nattes  au  soleil  pour  la  faire  sécher,  on  la  pa.'«sc  sur  un  tamif 
pour  en  sépaier  la  poussière  blanche  qui  la  préservait  de  l'intempérie 
de  Tair  lorsqu'elle  vivait  sur  le  nopal  ;  enfin  on  la  crible  pour  séparer 
la  ffranitla  ou  petite  cochenille ,  de  celle  qui  est  reconnue  bonae 
marcliandise  marchande. 

La  culture  de  la  cochenille  à  Guatimala  est  pou^9ée  à  un  degré  de 
perfection  bien  supéiieur  à  celui  d'Ojxaca ,  seul  endroit  du  Mexique>09 
on  cultive  également  cet  insecte,  et  la  cochenille  y  acquiert  une  meil- 
leure qualité,  qui  tient  à  la  position  topographique  de  VAntigua  Guatû- 
mala  et  à  sa  température  presque  invariable  ;  de  sorte  que  Tinsectena 
«  redouter  ni  la  trop  grande  chaleur  du  soleil  qui  la  rend  précoce 
au  détriment  de  sa  grosseur,  ni  le  froid  ou  des  vents  pfquans  qui  la 
tueraient  ;  quant  à  la  supériorité  de  culture  do«t  il  vient  d'être  parifé  • 
il' faut  l'attribuer  à  ce  que,  à  Guatimala  ,  cette  culture  se  trouve  entre 
les  mains  de  riches  propriétaires  on  de  cultivateurs  désireux  de  Tamé- 
Korer  ;  tendis  qu'a  Oaxacala  cochenille  est  soignée  par  les  indigé.  es  qa{ 
n'y  font  autre  chose  que  ce  que  Ton  faisait  avant  eux  il  y  a  bien  des 
années- 

Nota,  Quand  je  parle  de  la  cochenille  de  Guatimala  ,  il  faut  entendre 
celle  cultivée  à  VAnti^ua  Guattmaia ,  ville  détruite  il  y  a  cinquante*' 
cinq  ans  par  un  tremblement  de  terre.  Tous  les  essais  tentés  pour  cul- 
tiver la  cochenille  à  la  nouvelle  Guatimala  ont  été  infructueux ,  biea 


DE    PHARMACIE.  ÔIQ 

que  cette  dernière  ne  «oit  distante  de  l'ancieiuie  qae  de  tiz  lieiica  en 
ligne  droite.  Il  y  a  cependant  entre  VAntigua  et  la  Nuewt  Gaatiniala  wn 
joli  yillage  situé  sur  le  bord  d'itn  lac ,  qui  jouit  de  plus  de  chaleur  que 
VJttUigua ,  et  on  il  pleut  moins  pendant  le  temps  de  rhÎTernaçe.  Ost 
de  là  principalement  que  Ton  tire  les  eochenilles  mères  pour  les  trans- 
porter à  TAntigoa ,  où  elles  acquièrent  la  belle  qualité  qui  caractérise  la 
cochenille  de' cet  endroit  A  Amatitan^  ou  il  fait  un  peu  plus  chaud  qu'à 
XAmigîw  ,  la  cochenille  est  beaucoup  moins  belle. 

\a  culture  de  la  cochenille  est  une  des  plus  productives,  et  celle  qui 
peut ,  dans  le  moins  de  temps  ,  enrichir  le  cultivateur  ;  lorqu'il  ne  pleut 
pas  pendant  la  récolte ,  et  qu'on  a  eu  le  soin  d'entretenir  assez  de  gens 
pour  détruire  le  ver  qui  mange  la  cochenille ,  tous  trais  payés ,  le  bé- 
néfice est  de  5o  à  60  pour  100 ,  année  commune.  Il  s'élève  quelquefois 
à  i5o  et  aoo  pour  100  ;  d  autres  fois  aussi  on  perd  tout ,  achat  de  co-* 
ehenille  et  frais  d'entretien  ;  et  on  a  vu ,  pendant  trois  années  consé- 
cutives ,  les  planteurs  ne, pas  faire  leurs  frais. 

h'Autlgua  est  un  point  qui  mérite  de  fixer  Tattention  du  voyagea» 
observateur.  Placée  à  la  base  de  trois  volcans  qui  ne  sont  pas  à  plut 
d'un  mille  de  distance  Tun  de  l'autre  ,  et  entourée  de  coteaux  et  de 
montagnes  cultivées  jusqu'au  sommet ,  on  y  trouve  réunis  tous  lee 
fruits  d'Europe  à  la  plupart  des  meilleures  espèces  d'Amérique,  ffos 
légumes  et  ceux  du  pays  y  sont  aussi  très^bondans  et  à  bon  maiché.  La 
plaine  où  se  trouve  la  ville  peut  être  comparée,  pour  le  nivellement  *  à 
un  lacoblong,  long  de  quatre  railles,  et  large  de  deux  dans  sa  plus 
grande  étendue;  elle  est  arrosée  par  deux  petites  rivières  :  le  Guacalaiê 
et  le  Pétisatitfo.  Ce  dernier,  qui  n'a  que  l'apparence  d'un  fossé  presque 
desséché  en  été,  s'accroît  quelquefois*  durant  l'hivernage,  jusqu'Â 
inonder  plusieurs  quartiers  de  la  ville,  dont  les  ruesvsont  encore  encom- 
brées et  couvertes  de  sable  jusqu'à  une  hauteur  de  deux  ou  trois 
pieds. 

L'Antigua  récolte  de  12  à  lâoo  surrons  de  i5o  livres  de  cochenille 
chacun  ,  dans  les  bonnes  anifées  ,  et  dans  les  mauvaises  on  n'en  obtient 
quelquefois  pas  plus  de  i5o  surrons.  Lies  plantations  sont,  pour  1« 
plupart,  situées  sur  l'emplacement  d'anciens  cou  vens  qui  faisaient  plus 
du  tiers.de  la  ville. 

Autour  de  l'Antigna  se  trouve  un  grand  nombre  de  villages  habités^ 
de  temps  immémorial ,  par  les  Indiens  ou  indigènes  qui  sont  ceux  qui 
vont  travailler  les  nopalieres,  sous  l'inspection  de  chaque  propriétaire. 
On  peut  dire  avec  certitude  que  tous  les  ehamps  cultivés  eu  cochenille 
à  l'Antigua ,  ne  forment  pas  plus  d'un  mille  carré ,  le  restant  est  occupé 
par  des  plantations  de  canne  a  sucre  .  de  luserne ,  de  mais  et  de  légume* 
qui  servent  à  l'approvisionnement  de  la  ville. 


2<*.  Racine  de  cahinca,  ChÎQCocca  race/nosa  J>  !  Cette  racine  est  moins  tor* 
tueuse,  plus  brune  et  moins  sapide  que  celle  du  I^ré^il;  elle  est  pro- 
bablement aussi  moins  active ,  et  n  est  mentionnée  ici  q«e  pour  mé- 
moire. 

3*».  Çpntn  hiçrluk ,  on  min  fibrifug^^  rAciue  deooutrasrcrva.  Cette  r«cme 


I-  ♦ 

fa . 


5^0  JOURNAl 

est  un  peu  différente,  par  sa  forme  Idngne,  irrégUlière  et  plasieurs  fais 
étranglée  .  du  contrayerva  de  dos  officines  ;  mais  elle  ressemble  exacte- 
ment à  la  racine  de  Drake  figurée  par  Glasius. 

Cette  différence  est  d'ailleurs  pea  importante ,  et  n*empêche  pas  que 
les  deux  racines  paissent  être  produites  par  le  même  dorstenia. 

4*'.  Ecorçe  de  sassafras  de  Gtêatimaia.  Tuyaux  roulés,  minces  ,  et  de  la 
grosseur  d'une  plume  à  celle  du  petit  doigt  ;  couleur  extérieure  d'un  gris 
blanchâtre,  et  couleur  interne  grise  rougeâtre*  La  cassure  offre  ces 
deux  couleurs  bien  tranchées  et  à  peu  près  égales  ;  la  couche  extérieare 
est  blanche  et  Tiaténenre  rougeâtre.  L'écorce  entière  possèie  une  forte 
odeur  de  sassafras  dominée  par  celle  de  l'anis ,  et  une  saveur  semblable. 
Cette  écorce  me  paraît  différer  de  celle  du  laurus  sassafras  L.  £lle  est 
empLoyée^n  tisane  comme  sudorifique  et  antivénérienne  ;  l'arbre  qui  la 
produit  croît  près  des  côtes  de  la  mer  du  Sud. 

5®.  Bois ,  feuJUeSy  fruits  et  résine  de  gafac.  Ij'espèce  à  laquelle  appartient 
cet  échantillon  est  le  guajacum  sanctum  L. ,  reconnaissable  à  ses  folioles 
étroites  et  mucronées ,  et  à  ses  fruits  semblables  à  ceux  du  fusain .  La  résine 
est  en  partie  attachée  à  l'écorce  y  est  en  partie  sous  la  forme  de  larmes 
détachées,  arrondies,  presque  transparentes  et  d'un  jaune  v^rdàtre.  Elle 
devient  d'un  vert  d'émeraude  lorsqu'on  la  laisse  exposée  à  l'air,  écrasée 
sur  un  papier.  Il  y  a- quelque  temps  que  j'ai  rencontré  dans  le  commerce 
cette  même  résine ,  bien  facile  à  distinguer  de  la  résine  en  masse  et  im- 
pure qu'on  y  trouve  habituellement. 

Note  de  Mi  Basire.  Ce  gayac  crutt  spontanément  dans  des  terrains  secs 
et  sablonneux  et  dans  des  plaines  brûlées  par  le  soleil  durant  neuf  mois 
de  l'année.  11  est  accompagné  d'une  grande  quantité  de  divers  cactus,  et 
entremêlé  de  bois  du  Brésil  et  de  beaucoup  d'arbres  épineux. 

6o.  Bois  de  l'agave  du  Mexique ,  agave  cubetuis  Jacq  ;  maguey  des  Mexi' 
cains. 

Au  dire  du  Dictionnaire  des  sciences  naturelles  (tome  I ,  p.  298 )  ,  ce  vé- 
gétal est  précieux  par  la  boisson  agréable  qu'il  fournit  aux  Mexicains  , 
et  par  l'usiige  que  l'on  fait  des  fibres  de  sa  racine  et  de  son  écorce  poor 
la  fabrication  des  toiles  et  des  cordages.  Le  bois  présenté  ici  n'offre  de 
singulier  que  l'usage  pour  lequel  il  est  employé  à  Gaatimala.  Ce  boist 
qui  est  plutôt  une  moelle  blanche,  fibreuse,  poreuse,  très-légère  et 
flexible  sous  le  doigt,  est  coupé  en  tronçons  sur  lesquels  ou  étend  un 
mélange  d'huile  et  d'oxide  ou  de  carbure  de  fer ,  et  l'on  s*en  sert  comme 
de  cuir  à  rasoir.  11  est  parfaitement  pro|M'e  à  cet  usage. 

Note  deM.Bazire.  C'est  par  erreur  que  l'on  confond  ici  \e  maguey  ^^tc 
l'espèce  d'agave  qui  fournit  la  boisson  agréable  dont  font  un  si  grand 
vsage  les  indigènes  du  Mexique. 

he maguey  a  des  feuilles  radicales  longues,  droites,  dentelées  d'épines, 
d'une  couleur  vert  perruche.  Ces  feuilles  servent  à  faire  des  cordes  et 
des  filets  dans  lesquels  on  transporte  les  produits  agricoles  et  manufac- 
'  turés.  On  en  fabrique  aussi  les  gros  tissus  dont  sont  formés  les  sacs  a 
café  à  la  Havanne  et  dans  tout  le  golfe  du  Mexique  ;  enfin  on  en  retire 
hi  matière  qui  est  connue  nouvellement  à  Paris  sous  la  dénomination  de 
soie  végétale. 

Lorsque  les  feuilles  sont  ^  jirvennes  à  leur  entière  croissance  i  qui  ^* 


DE     PHARMACIE.  5^1 

de  sept  pieds  environ  y  il  s'élève  de  leur  centre  un  jet  q«  ressemble  ^  à 
la  grosseur  près,  pour  la  forme  et  la  rapidité  de  la  crue ,  à  la  pousse  d'une 
asperge.  Ce  jet  pousse  donc  garni  de  petites  ^protubérances  qui,  par  la 
stUte  t  se  dével<^pent  et  fournissent  des  ramifications  garnies  de  fleurs 
d*un  jaune  pâJe,  auxquelles  succèdent  des  fruits  capsmlaires  remplis  de 
semences  aplaties.  Lorsque  ce  terme  est  arrivé ,  la  tige,  haute  de  vingt* 
cinq  à  trente  pieds ,  se  dessèche  ,  et  les  Indiens  la  coupent  pour  en  fa* 
briquer  de  petits  ouvrages  domestiques.  Les  créoles  s'en  servent,  ainsi 
qu'il  a  été  dit,  pour  repasser  les  rasoirs.  Cet  usage  est  aussi  fort  répandu 
dans  rile  de  Cuba. 

L'agave  qui  fournit  la  boisson  agréable  nommée  puique  (prononcez^ 
poulque)  dans  le  Mexique  et  à  Gnatimala,  est  à  peu  près  semblable  au 
maguey  au  premier  abord  ;  cepenclant  il  en  dift'ére  en  plusieurs  points,  car 
celui-ci  ne  contient  qu'un  suc  très-amer  et  extraordinairement  astrin- 
gente/quoique visqueux;  tandis  que  \e puique ,  lorsqu'il  esta  maturité, 
c'est-à-dire  au  bout  de  trois  ans  environ ,  donne  un  suc  blanchâtre  comme 
du  petit-lait,  doux  et  légèrement  mucilagineux.  Ce  su^fermenté  acquiert 
nn  piquant  agréable  semblable  à  qelui  du  cidre  ou  de  l'hydromel. 

A  Guatimala ,  on  reçoit  des  frontières  du  Mexique  une  eau-de-vie 
très-estimée ,  faite  avec  le  poulqué  fermenté.  Orv  la  nomme  agua  ar- 
dientede  Comittm^  du  nom  de  la  ville  de  (7omi/a»  où  on  la  fabrique. 

Il  y  a  des  endroits  dans  le  Mexique  où  un  champ  de  a  arpens  de  cette 
plante,  lorsqu'il  est  en  plein  rapport,  donne  un  revenu  égal  à  celui  de  ao 
ou  3o  arpens  de  la  meilleure  culture  en  Europe.  La  feuille  de  la  plante 
qui  produit  le  puique  est  d'un  vert  foncé,  plus  raccourcie,  plus  large 
jiue  celle  du  ma^uey  et  d'une  épaisseur  double. 

On  obtient  le  suc  en  faisant  une  incision  au  bourgeon  central,  d'où 
devait  sortir  la  hampe  florale,  de  telle  sorte  que  le  suc  destiné  à  pro- 
duire cette  tige  s'écoule  par  l'incision  et  tombe  dans  une  calebasse  dis- 
posée à  cet  effet. 

7°.  Mèche  d'amadou.  Cet  amadocrn  est  antre  chose  que  le  liber  d'an 
petit  arbuste  nommé  papepiUo ,  .que  M.  Bazire  compare  à  une  grande 
ortie.  On  sépare  le  liber  de  l'épiderme  noir  qui  le  recouvre ,  et  on  en 
forme  de  longues  mèches  qu'il  suffît  d'approcher  par  un  des  bouts,  préa- 
lablement charbonné ,  du  point  où  le  briquet  choque  la  pierre  à  fusil , 
-pour  se  procurer  du  feu.  Ces  mêmes  mèches  servent  au  Mexique  et  dans 
la  Louisiane  à  faire  des  ventouses  et  des  mozas. 

80.  Coton,  Les  cotons  de  Guatimala  sont  roux  ou  blancs ,  et  plusieurs 
de  ceux-ci  ont  une  finesse  et  un  soyeux  qui  les  rendent  comparables  à 
la  soie  ;  on  en  fabrique  dans  le  pays  des  tissus  qui  sont  égaux  en  durée 
à  nos  meilleures  toiles  de  lin  et  de  chanvre. 

Note  de  M.  Bazire.  Les  cotons  et  les  tissas  de  coton  de  Guatimala 
jouissaient,  de  temps  immémorial,  de  la  plus  grande  réputation  parmi 
les  nations  nombreuses  qui  composaient  l'empire  du  Mexique  ;  avant 
la  conquête  des  Espagnols  ^  Gnatimala,  l'ancienne  capitale  des  indi- 
gènes et  de  toutes  les  provinces  environnantes,  payait  yes  tributs  à 
l'empereur  en  tissas  de  cotons  ouvrés  et  teints  des  couleurs  les  plus 
brillantes  et  les  plus  solides.  La  fabrication  de  ces  étoffes  formait  l'occu- 
pation principale  des  indigènes  de  ces  temps-là.  On  observe  à  Guatimala , 

XX".  ./^nwetf.  —  Septembre  iS'i^,  iy 


522  JODRNAL 

un  vieux  manuscrit  du  temps  d'Aivarado  qui  fait  mention  de  ces  par- 
ticularités ■ 

90,  Guaco  t  mikania  guaco  Wild.  Cette  plante  est  employée  comme 
sndorifiqne  et  contre  la  morsure  des  serpens  ,  par  tous  les  Indiens  du 
Mexique ,  de  Guatiraaia  et  de  la  Côte  ferme.  A  la  Havane  et  à  Campè- 
che  on  s*en  est  même  servi  avec  succès  dans  le  traitement  du  choléra. 

io<>.  Pignon  d'Inde  on  graine  de  médicinier.  Semence  purgative  àvtjatro- 
pha  curcas.  On  l'emploie  au  nombre  de  une  ou  deux ,  écrasée  dans  du 
lait. 

II».  NacascoL  Ce  fruit  légumineux ,  reconnaissable  à  sa  forme  recour- 
bée comme  la  racine  de  bistorte  ,  est  produit  par  le  cœstdpinin  coriariaW. 
Son  péricarpe  est  formé  d'un  épiderme  brun ,  sous  lequel  on  trouve  une 
matière  pulpeuse  desséchée ,  jaunâtre ,  et  d'une  forte  saveur  astringente  : 
il  est  usité  pour  le  tannage.  Ces  fruits  portent  chez  plusieurs  auteurs  le 
nom  de  libidibi,  et  celui  de  wouatta-pana  dans  la  nomenclature  synony- 
miqoe  des  arbres  de  la  Guadeloupe,  faite  par  M.  L'Herminier  dont  les 
pharmaciens  ont  à  regretter  la  perte  encore  récente. 

m^.  Baume  du  Pérou  noir  liquide.  L'arbre  qui  produit  ce  baume  croît 
en  abondance  sur  la  c6te  de  Son  Sonate ,  dans  l'état  de  San-Salvador.  Le 
baume  en  est  retiré  par  incisions  et  est  exporté  au  Pérou  ,  d'où  il  nous 
arrive  ensuite  par  la  route  du  cap  Horu.  Ce  n'est  pas  qu'on  puisse  affir- 
mer que  le  Pérou  n'en  produise  pas  de  semblable;  mais  deux  voya- 
geurs qui  ont  parcouru  la  Paz,  pour  y  chercher  le  quinquina,  n'y  ont 
rien  vu  de  semblable  au  baume  du  Pérou  ni  au  fruit  de  l'arbre  que  je 
leur  présentais  ;  de  sorte  qu'on  peut  dire  au  moins  que  la  plus  grande 
partie  du  baume  du  Pérou  vient  de  l'état  de  San- Salvador.  Rien  n'em- 
pêchera qu'il  ne  nous  parvienne  à  l'avenir  d'une  manière  beaucoup  pi  us 
directe. 

M.  Bazire  a  joint  au  baume  de  San  Salvador  deux  fruits  de  l'arbre 
qui  le  produit ,  et  ce  fruit  montre  que  cet  arbre  est  différent  de  ceux 
qui  ont  été  décrits  jusqu'ici.  Il  n'existe  que  deux  fruits  connus  de  my- 
rospermum  :  l'un  est  le  fruit  du  myrospermum  frutescens  de  Jacquin ,  qui 
est  long  de  dix^huit  lignes  à  deux  pouces,  et  formé  d'une  aile  membra- 
neuse réticulée,  offrant  à  l'extrémité  une  semence  peu  volumineuse  et 
un  style  persistant  ;  l'autre  est  le  fruit  du  myroxylum  perniferum  de 
Lambeit  Ç  myroxylum  pubescens  ,  fl.,  K.  ),  qui  ne  diffère  pas  du  m/- 
roxylon  peruiferum  L.,  ou  M.  pedicellatum  de  Lamark.  Ce  fruit,  pourvu 
comme  le  précédent  d'une  aile  membraneuse  ,  est  long  de  trois  à  quatre 
pouces ,  ou  plus ,  renferme  une  semence  ovale  plus  volumineuse ,  et 
n'offre  qu'une  pointe  imperceptible  à  la  place  du  style.  Quant  au  fruit 
du  myrospermum  de  Guatimala,  il  est  long  de  quinze  à  dix-huit  lignes, 
ovoïde ,  presque  entièrement  rempli  par  deux  semences  volumineuses  , 
aminci  de  chaque  côté  en  deux  tranchans  à  peu  près  égaux ,  mais  dé- 
pourvu de  l'aile  samaroïde,  qui  distingue  les  deux  premiers.  Remar* 
quons  enfin  que  le  baume  liquide  de  San-Salvador ,. tout-à-fait  semblable 
par  son  âcreté  et  son  amertume  au  baume  du  Pérou  liquide  du  com- 
merce ,  diffère  de  cet  autre  baume  du  Pérou  demi-liquide  et  grumeleux, 
d'une  saveur  douce  et  parfumée,  que  l'on  trouvait  il  y  a  quelques  an- 
nées .encore  dans  le  commerce^  renfermé  dans  de  petits  cocos  fermés  au 


D£    PHARMACIE.  5^5 

hioyeii  d'an  mastic  résineux,  et  qai  est  peut-être  le  seul  produit  qui 
doive  véritablement  porter  le  nom  de  baume  du  Pérou.  Cette  diftërence 
dans  les  produits ,  jointe  à  celte  des  fruits ,  fortifie  la  distinction  d*espèce 
qui  doit  être  faite  filtre  le  baumier  du  Pérou  et  celui  de  Guatimala. 

i3o.  Liquidambar  de  la  f^era-Pas.  M.  Bazire  m'a  remis  deux  échantil» 
loQS  de  ce  baume;  Tun  mou ,  blanc  et  opaque ,  est  le  liquidambar  mou 
du  commerce  ;  l'autre ,  inconnu  en  Europe ,  parait  provenir  du  premier 
entièrement  desséché  à  l'air.  M.  Bazire  ne  connaît  pas  le  liquidambar  li- 
quide et  transparent ,  nommé  huile  de  liquidambar  ;  mais  il  pense  qu'on 
pourrait  Tobtenir  du  même  arbre  que  le  liquidambar  mou ,  si ,  au  lieu 
de  laisser  le  baume  couler  sur  larbre  à  l'air  libre ,  ce  qui  Tépaissit  et  le 
dessèche  en  partie,  on  le  recevait  immédiatement  au  sortir  de  ^incision* 
dans  un  récipient  fermé. 

Il  est  à  remarquer  que  le  liquidambar  entièrement  desséché  perd 
presque  toute  son  odeur,  bien  différent  à  cet  é^ard  du  benjoin,  du 
styrax  calamité ,  et  du  baume  de  tolu ,  qui  en  conservent  une  forte  et 
suave.  Il  acquiert  également  une  amertume  qui  le  rapproche  de  la  ré- 
sine  des  pins-,  et  qui  le  ferait  reconnaître.,  si  on  le  mélangeait  au  baume 
de  tolu ,  comme  oa  pourrait  être  tenté  de  le  faire. 

i\°.  Copal  de  santo  OU  storaqué ,  copal  des  saints  OU  storax.  Cette 
substance  doit  son  premier  nom  à  ce  qu  on  l'emploie  en  fumigations 
devant  l'image  des  saints ,  et  le  second  a  sa  ressemblance  d'aspect  avec 
le  storax  ou  le  benjoin  commun.  £lle  est  sous  la  forme  d'une  boule  fa* 
çonnée  avec  les  mains,  brune,  luisante,  vernissée  et  comme  larmeuse 
à  sa  surface ,  à  cause  des  débris  d'écorce  qui  paraissent  à  travers  la  couche 
extérieure  de  résine-  Elle  possède  une  odeur  et  une  saveur  de  résine 
de  pin ,  sans  cependant  en  offrir  l'amertume; ill  me  parait  probable  que 
cette  matière  purement  résineuse  et  non  balsamique  provient  d'un  arbre 
de  la  famille  des  térébintliacécs,  et  je  suis  porté  à  croire  que  cet  arbre 
est  celui  dont  M.  Bazire  a  rapporté  les  feuilles  et  le  fruit  sous  la  déno* 
mination  àe  feuilles  de  copal.  Ces  feuilles  offrent  quatre  paires  de  folioles 
sessiles,  ovales,  grossièrement  dentées  sur  les  bords;  elles  sont  légère- 
ment pubcscentes  sur  la  face  supérieure  et  cotonneuses  en  dessous;  le 
pétiole  est  nu  entre  l'articulation  inférieure  et  la  première  paire  de  fo- 
lioles ,  et  entre  cette  première  paire  et  la  seconde  ;  mais  il  est  ailé  i 
partir  de  cette  seconde  paire  et  se  termine  par  une  aile  ou  foliole  im» 
paire.  Le  truit  est  un  drupe  presque  sec,  pubcscent  comme  toute  la' 
plante,  gros  comme  un  gros  pois ,  devant  être  presque  rond  à  l'état  ré- 
cent, mais  inégalement  déprimé  par  la  dessication.  Ce  fruit  contient  un 
noyau  osseux,  latéral,  adhérent  d'un  côté  avec  l'enveloppe  extérieure  : 
de  l'autre  il  offre  des  angles  prolongés  qui  vont  rejoindre  également 
l'enveloppe  du  fruit,  en  laissant  entre  elles  des  cellules  que  l'on  pren- 
drait pour  des  loges  seminifères  ,  si  on  n'y  trouvait  aucune  semence,  et 
si  on  n'apercevait  les  véritables  loges ,  au  nombre  de  trois  ou  quatre , 
au  centre  du  noyau  osseux.  Chaque  loge  est  monosperme  et  contient 
une  amande  longue,  linéaire,  "blanche  et  huileuse. 

Tous  ces  caractères  réunis  montrent  évidemment  que  la  plante  est 
un  sumach  voisin  du  rhus  copalUna;  et  voilà  sans  doute  pourquoi  on  a  dit 
et  répété  partout  que  la  résine  copal  était  produite  au  Mexique  par  le 

37. 


5:24 


JOURNAL 


ihus  copaUina  L.  t  mais  la  résine  de  cet  arbre  est  toat-à-fait  différente  dû 
copal  da  commerce,  qui  provient,  à  n*en  pas  douter ,  d*an  hymenœa ^ 
et  probablement  de  Yhymenn^a  çerrucosa. 

i5<*.  Autrt  résine  copal  on  ambre  blanc,  Ambar  blam€o  de  arbol  cilicuoso. 
Cette  substance  est  de  la  résine  animé ,  produite  par  un  conrbaril.  Elle 
est  en  petites  larmes  arrondies,  dont  plusieurs  sont  encore  molles, 
flexibles  et  un  peu  élastiques;  mais  elle  est  généralement  cassante,  vi- 
treuse et  transparente  à  Tintérieur,  et  recouverte  extérieurement  d'une 
croûte  blanche ,  opaque  et  friable. 

26^.  Autres  résines  d'arbres  téiébihthacés.  Les  icica  et  les  amyris  rési- 
neux  qui  croissent  en  Amérique ,  dans  les  Indes  et  dans  le  grand  archi- 
pel des  Moluques  et  des  Philippines,  sont  si  nombreux,  qu'il  est  souvent 
fort  difficile  de  désigner  l'espèce  qui  produit  telle  résine  donnée,  par 
exemple,  si  Ton  veut,  la  plus  usitée  de  toutes,  la  résine  élémi.  11  n'est 
donc  pas  étonnant  que  je  ne  puisse  indiquer  plus  exactement  l'origine 
de  trois  résines  rapportées  par  M .  Bazire.  Notre  Ignorance  à  cet  égard 
ne  cessera  que  lorsqu'on  récoltera  à  la  fois  la  résine,  la  feuille  et  le  fruit 
de  chaque  amyridée.  Tout  ce  que  je  puis  dire  aujourd'hui,  c'est  que  trois 
des  résines  rapportées  par  M.  Bazire  se  rapportent  évidemment  à  ce 
genre  d'arbres- 

La  première,  qu'il  nomme  tecomajaca ,  est  une  résine  jaunâtre,  assez 
sèche  et  friable  comme  le  galipot,  dont  elle  offre  toute  l'apparence;  si 
ce  n'est  qu'elle  est  recouverte  d'une  croûte  mince ,  opaque ,  blanche  on 
noire  comme  du  plâtre  noirci.  Cette  résiné  ressemble  par  ce  dernier  ca- 
ractère à  celle  que  j'ai  décrite  dans  \ Histoire  des  drogues  (no.  867  de  la 
a**  édit.),  sous  le  nom  de  tacàmaque. jaune  terreuse;  mais  elle  en  diffère 
par  son  odeur  peu  agréable ,  et  presque  semblable  à  celle  du  galipot. 
Est-ce  donc  là  la  tacàmaque  si  vantée  du  Mexique  ?  et  est-ce  le  produit 
de  V amyris  tecomaca  D.  C? 

.  La  deuxième  résine  que  M.  Bazire  désigne  sous  le  nom  de  sandaraque 
est  en  larmes  détachées,  très-irrégulières ,  jaunâtres ,  translucides  dans 
leur  état  de  pureté,  mais  souvent  rendues  grises  et  opaques  par  les 
matières  qui  les  salissent-  Cette  résine  a  une  odeur  très-forte  et  cepen- 
dant suave,  analogue  à  celle  de  l'élémi  des  Philippines,  et  une  saveur 
douce  et  parfumée.  Elle  se  rapproche  aussi  beaucoup  par  sa  nature  de  la 
résine  que  j'ai  décrite  sous  le  nom  de  tacàmaque  jaune  huileuse  (Hist. 
drog.  u».  85t>  A.). 

La  troisième  résine ,  d'un  jaune  très-pâle ,  se  trouve  attachée  à  une 
écorce  d'arbre  d'un  gris  blanchâtre.  Cette  résine  est  remarquable  par 
son  odeur  douce  et  suave,  et  par  sa  saveur  parfumée  presque  sem- 
blable à  celle  du  baume  de  tolu.  Quelques  ^uits  fort  petits  qui  s'y 
trouvent  joints,  et  qui  sont  ceux  d'un  amyris ,  ne  laissent  aucun  doute 
sur  le  genre  de  l'arbre  qui  la  produite 

170.  Aux  résines  précédentes  s'en  trouvent  jointes  deux  autres  dont 
les  botanbtes  pourront  fixer  l'espèce,  en  raison  du  caractère  bien  re- 
marquable des  écorces  qui  s'y  trouvent  jointes.  Ces  écorces  sont  recou- 
vertes d'un  épiderme  mince  et  foliacé  qui  a  la  couleur  du  enivre ,  et  qui 
a  valu  aux  deux  arbres  le  nom  Ae-palo  Jioté  (quhioté)  ou  Indien  nud.  U 
j  en  a  deux  espèces  :  l'une  a  les  feuilles  ovales-lancéolées,  larges  de  qisa- 


DE    PHARMACIE.  525 

torze  lignes,  longues  de  vingt-six  à  trente  $  l'épiderme  est  d'un  ronge 
pâle,  adhérent,  marqué  de  points  tuberculeux  blancs;  il  recouvre in»> 
médiatement  une  première  couche  verte  qui  le  sépare  des  couches  inté> 
rieures  rougeâtres.  La  résine  jointe  à  ces  écorces  est  en  larmes  détachées, 
jaunâtres  ou  blanchâtres ,  assez  semblables  pour  la  forme  à  la  sandaraqae 
et  d'une  forte  odeur  d'essence  de  térébenthine- 

L'autre  écorce  a  l'épiderme  \  lus  mince,  plfts  foliacé  et  facile  à  séparer 
du  liber.  Cet  épiderme  est  aussi  d'un  rouge  plus  foncé  et  offre  des  ta* 
hercules  blancs  linéaires ,  disposés  transversalement.  Les  feuilles  sont 
obovées,  faiblement  échancrées  an  bout,  longues  de  sept  lignes  seule* 
ment  et  larges  de  cinq.  La  résine  est  mollasse,  brune-noirâtre,  amère, 
d'une  odeur  onguen^acée  particulière,  non  désagréable. 

x8<*.  Résine  laque  de  Guatimala,  Cette  résine  est  en  l^mes  détachées^ 
de  la  grosseur  d'un  petit  pois,  sphériques,  sauf  la  partie  qui  tenait  à  la 
branche  de  larbre  et  qui  en  offre  l'empreinte  concave  et  cylindrique. 
Assez  souvent  deux  ou  trois  larmes  se  trouvent  accolées  et  soudées  ; 
mais  plus  souvent  encore  chaque  petite  larme  globuleuse  est  isolée. 

Chaque  larme ,  considérée  en  elle-même ,  forme  constamment  une 
sphère  creuse,  dont  un  certain  nombre,  plus  petites  et  closes,  con- 
tiennent les  débris  d'un  insecte ,  et  un  nombre  considérable  de  petites 
lar^s  desséchées,  longues  au  plus  d'un  huitième  de  ligne,  et  sous  la 
forme  d'une  poussière  noirâtre  ;  mais  le  plus  grand  nombre  des  cellules 
se  trouvent  percées  d'un  trou  et  vides ,  par  la  sortie  des  insectes  qui 
les  ont  abandonYiées.  Ces  circonstances,  tout-à*fait  semblables  à  celles 
qui  signalent  l'existence  du  coccus  de  la  laque  de  l'Inde,  nous  indiquent 
que  nous  avons  sous  les  yeux  une  substance  de  même  nature  -,  ausû 
Temploie-t-on  aux  mêmes  usages 

Cette  laque  de  ôuatimala  se  trouvait  dans  le  droguier  de  l'école  de 
Pharmacie,  partie  dans  son  état  naturel,  partie  fondue  et  sous  la 
forme  de  bâtons  longs  de  cinq  à  six  pouces,  épais  de  deux  à  trois  lignes, 
et  réunis  plusieurs  ensemble  en  bottes  maintenues  à  laide  d'une  écorce 
fibreuse.  Le  lieu  de  son  origine  se  trouve  maintenant  connu,  mais  il 
reste  encore  à  déterminer  l'arbre  sur  lequel  elle  se  trouve  et  l'insecte 
qui  la  produit.  , 

Cette  laque  est  moins  rouge  que  celle  de  l'Inde,  et,  lorsqu'elle  a  été 
fondue,  elle  a  une  teinte  noirâtre  peu  agréable.  Elle  exhale,  étaxit 
chaude,  une  odeur  analogue  à  celle  de  la  laque  de  l'Inde,  et  brûle  de 
même  avec  une  belle  flamme  blanche.  La  chaleur  lui  comnlunique  en 
outre  une  élasticité  qui  la  rapproche  du  caoutchouc  ;  eniin  elle  offre 
dans  sa  saveur  un  goût  marqué  d'acide  succinique.  Son  examen  chimique 
offrirait  sans  doute  des  résultats  intéressans. 

190.  Gomme  de  nopal.  Cette  substance  exsude  en  très>grande  abon- 
dance des  cactus  qui  portent  la  cochenille,  et  il  est  bien  à  regretter  pour 
le  pays  que  son  insolubilité  dans  l'eau  la  rende  impropre  à  tous  les 
usages. 

Elle  est  sous  la  forme  de  concrétions  vermiculées  ou  mamelonnées , 
d'un  blanc  jaunâtre  ou  rougeâtre,  translucides  ou  demi-opaques,  d'une 
saveur  fade  accompagnée  d'un  peu  d*âcreté  :  elle  crie  sons  la  dent. 

Mise  à  tremper  dant  l'eaa ,  cette  gomme  se  gonfle,  blanchit ,  mais 


526  JOURNAL 

n'acquieft  aucun  linnt;  quelques  portions  détachées  par  le  frottement 
nagent  divisées  dans  la  liqueur  ;  la  presque  totalité  fornae  une  masse  ré* 
sistante  non  mucilagineuse,  que  la  pression  sépare  en  parties  non  liées, 
qui  prennent  en  se  desséchant  sous  les  doi^s  nn  aspect  farineux;  l'iode 
la  colore  superficiellement  et  faiblement  en  bleu  noirâtre. 

Cette  gomme  ressemble  à  la  gomme  de  sassa  et  à  la  gomme  de  bassorax 
que  j*ai  décrites  dans  le  Journal  de  chimie  médicale^  t.  8,  p.  ^ig;  mais 
elle  diffère  certainement  de  Tune  et  de  Tantre.  Divisée  par  Teau  et  exa- 
minée au  microscope ,  elle  se  présente  sons  la  forme  d'une  substance 
gélatineuse  y  plissée,  à  bords  finis,  d'une  épaisseur  etd*nne  consistance 
bien  marquées. 

En  ajoutant  à  la  liqueur  de  la  dissolution  d'iode,  la  substance  gélati- 
neuse principale  ne  paraît  pas  se  colorer,  mais  on  y  découvre  alors  des 
fraghiens  de  membrane  et  des  fibres  li,2:neuses  colorés  en  jaune,*  on  y 
observe  une  grande  quantité  de  points  colorés  en  bleu-noir,  opaques, 
très-petits ,  devant  être  de  l'amidon  ;  on  y  voit  des  espèces  de  sacs  ovoïdes 
alongés,  contenant  une  grappe  longue  et  dense  des  mêmes  grains  noirs; 
enfin ,  que  la  liqueur  soit  ou  ne  soit  pis  additionnée  d'iode ,  la  substance 
gélatineuse  offre  constamment,  et  disséminés  à  distance  ,  des  groupes 
rayonnes  de  cristaux  bien  finis,  terminés  par  des  bisoaux  aigus.  Ces 
cristaux  ne  disparaissent  pas  par  l'addition  d'une  forte  dose  diacide  ni- 
trique ^  et  on  est  tenté  de  les  supposer  de  nature  siliceuse.  D'après  cela, 
on  pourrait  les  croire  dus  à  des  particules  terrestres  que  l'air  aurait  dé- 
posées sur  la  gomme  encore  molle  et  flnante  ;  mais  la  forme  constante 
des  cristaux  et  leur  disposition  invariable  en  groupes  rayonnes  doivent 
plutôt  les  faire  considérer  comme  une  production  du  nopal.  Dans  tous 
les  cas,  ces  cristaux  caractérisent  la  gomme  de  nopal  et  serviront  tou- 
jours à  la  faire  reconnaître» 

Nota.  Depuis  que  cette  notice ^a  été  livrée  à  l'impression  ,  j'ai  trouve 
que  les  cristaux  dont  il  est  ici  question  ont  été  parfaitement  décrits 
et  figurés  par  M-  Turpin ,  dans  les  Annales  des  sciences  naturelles, 
tome  XX,  page  26,  PI.  I.  M.  Turpin  les  a  observés  dans  le  tissu 
cellulaire  du  cer eus  peruui anus,  et  M.  Chevreul  a  reconnu  qu*ils  étaient 
formés  doxalate  de  chaux.  J'avais  bien  pensé  aussi  qne  telle  pouvait 
être  leur  nature;  mais  leur  insolubilité  dans  l'acide  nitrique  m'avait 
détourné  de  cette  opinion.  Il  n'est  pas  au  reste  difficile  de  concevoir 
gne  Toxalate  de  chaux  cristallisé  résiste  beaucoup  mieux  à  l'action 
dissolvante  de  Tacide  nitrique  que  l'oxalate  précipité  que  nous  for- 
pions  dans  nos  laboratoires.  G.  G. 


DE     PHARMACIE.  527 

* 

De  V analyse  chimique  prise  pour  guide  dans  la  discus- 
sion des  formules  pharmaceutiques  sanctionnées  par. 
le  temps  et  V expérience  ^  et  en  particulier  de  Taconit 
et  de  ses  préparations. 

Par  Polydore  Boullat. 

Daps  la  thèse  que  j'ai  soutenue,  il  y  a  quelques  mois , 
à  Técole  de  Pharmacie ,  et  dont  M.  Planche  a  bien  voulu 
exposer  sommairement  les  motifs  dans  ce  journal,  j'ai  émis 
diverses  opinions  qui  peuvent,  au  premier  abord ,  sem- 
bler paradoxales  ou  rétrogrades,  mais  qui,  je  l'espère, 
entraîneront  l'approbation  de  ceux  qui  les  examineront 
sans  préjugé. 

Je  crois  utile  de  revenir  sur  cette  discussion ,  comme 
étant  fondamentale  et  opportune  au  moment  où  la  législa- 
tion nouvelle ,  qui  va  régler  la  pratique  de  notre  art,  peut 
ordonner  la  révision  du  formulaire  légal. 

J'ai  signalé  les  inconviéniens  journaliers  qui  résultent 
des  modifications  successivement  introduites  dans  les 
formules  consacrées  :  le  plus  sérieux  est  que  cette  insta- 
bilité s'oppose  à  ce  que  la  thérapeutique  puisse  devenir 
une  science  véritable.  Je  me  suis  arrêté  avec  quelque 
détail  sur  le  danger ,  Terreur  où  l'on  pourrait  tomber,  si 
l'on  voulait  baser  sur  des  considérations  théoriques  ou 
tirées  de  l'analyse  cbymique  la  révision  des  formules. 
Malgré  les  progrès  immenses  que  la  chimie  organique  a 
faits  depuis  quelques  années ,  on  conçoit  aisément  tous- 
ceux  qu'elle  doit  faire  encore.  Le  nombre  toujours  crois- 
sant des  corps  qui  composent  les  divers  produits  organi- 
ques usuels ,  nous  prouve  que  toute  explication ,  fondée, 
sur  l'analyse ,  ne  peut  être  exacte  que  pour  l'heure  même 
où  elle  est  tracée,  mais  qu'elle  sera  dépassée  le  lendemain. 


5:28  JOURNAL 

Je  vais  chercher  à  en  donner  la  preuve,  en  citant,  à  Tappui 
de  mon  assertion,  les  derniers  travaux  entrepris  sur 
l'aconit. 

Dans  une  note  publiée  il  y  a  un  an  ,  sur  les  prépara- 
tions de  Taconit  (i),  M.  Soubeiran  a  cherché  à  détermi- 
ner quelle  est  la  forme  sous  laquelle  ce  médicament  doit 
être  administré  :  il  pense  (\\xiljaut  se  demander  avant 
tout  quel  est  le  principe  de  IcLCtion  médicale  de  cette 
plante  narcotique.  Je  vais  rappeler  en  quelques  mots  la 
discussion  établie  par  M.  Soubeiran. 

Bien  que  la  nature  du  principe  actif  de  f  aconit  nous 
soit  mal  connue^  il  résulte  des  observations  générales  Jaites 
sur  la  famille  des  x^égétaux  à  laquelle  il  appartient  ^  que 
ce  principe  doit  être  très-^fugace La  conséquence  na- 
turelle de  ce  fait  est  que  l'emploi  de  la  chaleur  doit  être 
singulièrement  év^ité  pour  les  préparations  pharmaceuti' 
ques  de  l'aconit.  M.  Soubeiran  en  conclut  naturellement 
que  la  forme  d'extrait  y  recommandée  par  Stork  ,  et  qui 
est  presque  la  seule  à  laquelle  on  ait  encore  recours^  est 
précisément  celle  de  toutes  qu'il  aurait  fallu  proscrire. 

Cette  assertion  eut  lieu  de  me  paraître  d'autant  plus 
hasardée,  que,  vers  la  même  époque,  M.  Roches  avait 
^  annoncé  à  la  société  de  médecine  du  département ,  qu'il 
avait  obtenu  de  très-bons  effets  de  l'extrait  d'aconit  pris 
chez  mon  père,  et  administré  à  petites  doses  contre  les 
névralgies  faciales.  Depuis ,  M.  Delens ,  et  particulière- 
ment M.  Téallier,  ont  confirmé  les  observations  de 
M.  Koches  par  de  nombreux  succès.  Ces  applications 
nouvelles  ne  venaient  qu'ajouter  d'ailleurs  à  des  faits 
avérés  qui  avaient  établi  depuis  long-temps  l'efficace 
activité  de  l'extrait  d'aconit.  Or,  l'extrait  qui  a  servi  de 
base  aux  expériences  de  MM.  Roches ,  Delens  et  Téallier, 
avait  été  préparé/^ar  éifaporation  à  l'air  libre, 
-  '       .      .  -  ... 

(i)  Journ.  de  Pkarm,  ,  tom.  XIX,  pag.  6oo. 


DE     PHÂRMA^GIE.  5^9 

M.  Sôubeiran  ajoute  il  est  vrai  :  On  se  demandera  com- 
ment  alors  l'extrait  d'aconit  a  pu  produire  en  médecine 

des  effets  marqués L'expérience  m'a  expliqué  cette 

prétendue  contradiction  entre  la  théorie  chimique  et 
l'observation  au  lit  du  malade.  C'est  que ,  contrairement 
à  t opinion  de  M.  Braconnât ,  le  principe  actif  i/olatil 
n'est  dissipé  en  entier  que  par  une  température  assez  e/e- 
\^ée>  J'ai  distillé,  de  la  teinture  d'aconit  faite  as^ec  la 
plante  fraîche  ,  de  manière  à  séparer  tout  F  alcool  ;  il  est 
resté  dans  le  uase  distillatoire  une  liqueur  dont  l'expé- 
rience m.' a  détnontré  les  effets  toxiques  ;  mxiis  ils  ont  cessé 
de  se  manifester  après  une  évaporation  au  bain-marie  : 
sans  doute  d'une  manière  aussi  intense. 

Pour  faire  apprécier  à  quoi  tiennent  ces  anomalies 
apparentes,  ce  mélange  de  pour  et  de  contre,  devrai  et 
de  faux ,  je  vais  me  servir  moi-même  de  données  plus 
récentes  de  lanalyse  ;  je  vais  mettre  l'analyse  en  opposi- 
tion avec  elle-même  pour  montrer  à  quelles  erreurs  des 
données,  toujours  incomplètes  de  leur  nature,  peuvent 
exposer  celui  qui  les  prend  pour  base. 

C'est  qu'outre  la  matière  acre  et  volatile  signalée  depuis 
long-temps,  l'aconit  contient  un  autre  principe  décou-^ 
i^ert  depuis  peu  par  MM.  Geiger  et  Hesse  (i)  ;  c'est  à  ce 
principe,  qui  n'est  pas  uolatil^  l'aconitine  ^  que  l'extrait 
d'aconit  parait  devoir  la  plupart  de  ses  propriétés  :  il  les 
tire  sans  cloute  aussi  d'une  portion  de  la  matière  volatile 
dont  le  dégagement  n'est  jamais  complet  ;  car ,  d'après  ces 
chimistes^  le  principe  acre  est  intimement  uni  à  taconi^ 
tine  impure  y  et  on  a  peine  à  les  séparer  :  mais  en  suppo- 
sant que  l'évaporation  dissipât  en  totalité  la  substance 
acre  contenue  dans  l'aconit,  l'extrait  tirerait  encore  de 
laconitine  seule  des  propriétés  énergiques.  D'après 
MM.  Geiger  et  Hesse,  Yaconitine  pure  est  par  elle-^ 

(i)  Joum,  de  Pharm. ,  tom.  XX,  pag.  x65. 


53o  JOURNAL 

même  i^cncneuse  auplus  haut  degré,  i/5o  de  grains  dis- 
sout dans  [  alcool  faible  suffit  pour  tuer  un  moineau  en 
quelques  minutes,  i/io  de  grain  le  fait  a{*ec  la  rapidité 
de  l'éclair, 

M.  Geiger,  en  i83'i ,  avait  déjà  publié  quelques  expé- 
riences physiologiques  entreprises  avec  des  aconits,  et 
il  avait  été  conduit  à  penser  qu'il  existait  à  côté  du  prin- 
cipe acre  et  aisément  destructible,  une  substance  narco- 
tique tout-à-fait  différente,  parce  que  les  feuilles  de 
Yaconitum  napellus ,  même  récoltées  tard ,  et  dont  la 
saveur  n'était  pas  du  tout  acre,  jouissaient  d'une  action 
narcotique  très-énergique. 

Ainsi  donc ,  l'analyse  chimique  vient  aujourd'hui  don- 
ner un  démenti  aux  idées  théoriques  que,  moins  com- 
plète il  y  a  quelques  mois ,  elle  avait  dû  suggérer  elle- 
même.  Elle  vient  ajouter  sa  sanction  à  des  résultat* 
physiologiques  bien  établis  par  l'expérience  et  sur  lesquels 
elle  avait  presque  appelé  le  doute. 

Ces  deux  ordres  de  laits  s'accordent  donc  enfin  ^  établir 
que  l'extrait  d'aconit  est  un  médicament  doué  de  proprié- 
tés incontestables.  Que  son  eilet  soit  dùàl'aconitine  seule 
ou  à  l'union  de  ce  principe  avec  la  matière  acre,  qui  y  est 
fort  adhérente,  toujours  est -il  que  cette  préparation  , 
pour  être  bonne  et  constante,  exige  comme  toutes  les 
autres  {des  soins  minutieux ,  mais  rien  de  plus. 

La  teinture  d'aconit ,  formée  par  le  mélange  du  suc  de 
la  plante  fraîche  avec  l'alcool  que  propose  M.  Soubeiran  , 
est  un  médicament  qui  peut  otïrir  des  applications  utiles  • 
mais  comme  par  le  fait  de  sa  préparation  elle  contient 
la  totalité  de  la  matière  acre ,  elle  ne  peut  ni  ne  doit  rem- 
placer l'extrait  d'aconit.  Cette  teinture  est  un  remède 
nouveau  dont  l'action  demanderait  une  étude  et  des  expe- 
riençes  spéciales. 


DE    PHARMACIE.  53  I 

* 

OBSERVATIONS 

Sur  le  cyanure  de  potassium  considéré  comme  médi- 
cament. 

Par  Félix  Bouobt. 

Le  cyanure  de  potassium  est  regardé,  depuis  quelques 
années ,  comme  un  véritable  spécifique  pour  calmer  les 
névralgies.  Soit  qu'on  l'applique  à  l'extérieur,  soit  qu'on 
l'administre  à  l'intérieur,  la  dose  prescrite  est  toujours 
très-faible ,  et  il  est  de  la  plus  haute  importance  que  sa 
composition,  et  partant  son  énergie,  soit  toujours  la 
même  ,  car  ses  moindres  variations  pourraient  entraîner 
les  plus  graves  conséquences  pour  les  malades. 

Il  suflSt ,  pour  ei^i  donner  une  idée ,  de  rappeler  les  ob- 
servations que  M.  le  docteur  Trouvé ,  professeur  à  l'é- 
cole secondaire  de  médecine  de  Gaen ,  a  communiquées  à 
M.  Orfila ,  et  qui  ont  été  publiées  dans  le  journal  de  chimie 
médicale  (i). 

On  peut  juger  par  cet  exemple  combien  est  grande  la 
différence  d'action  qui  peut  exister  entre  du  cyanure  de 
potassium  humide  et  anciennement  préparé,  et  du  cyanure 
sec  et  récent,  et  à  quels  dangers  cette  différence  peut 
exposer. 

Si  l'ofa  ajoute  à  l'observation  du  docteur  Trouvé  toutes 
les  causes  qui  peuvent  soit  pendant,  soit  après  sa  prépa- 
ration ,  modifier  la  composition  du  cyanure  de  potassium; 
et  cela  toujours  aux  dépens  de  son  efficacité ,  on  sentira 
cooibien  la  préparation  et  l'emploi  de  ce  médicament 
méritent  une  attention  sérieuse. 

On  sait  en  effet ,  par  les  expériences  de  MM.  Pelouse 


*'  ■!'■■ 


(i)  Tome  X,  page  23. 


552     •  JOURNAL    * 

et  Geiger,  qu'une  dissolution  concentrée  de  cyanure  de 
potassium ,  soumise  à  l'ébullition  à  labri  du  contact  de 
l'air  se  décompose  par  le  seul  fait  de  Télévation  de  tempé- 
rature, dételle  manière  qu'une  proportion  de  cyanure, 
agissant  sur  4  proportions  d^eau,  donne  naissance  à  une 
proportion  d'ammoniaque  qui  se  dégage  et  à  une  propor- 
tion de  formiate  de  potasse- 

La  même  dissolution  évaporée  à  l'air  libre  donne  nais- 
sance à  un  dégagement  lent ,  mais  continu  d'acide  hydro- 
cyanique,  et  il  s^  produit  des  carbonates  de  potasse  et 
d ammoniaque ,  du  formiate  de  potasse ,  une  petite  quan- 
tité d'bydrocyanate  d  ammoniaque,  etc.,  tous  produits 
qui  n'ont  aucun  rapport  de  propriétés  avec  le  cyanure  de 
potassium  lui-même^ 

D'ailleurs,  à  l'état  solide,  le  même  cyanure  conservé 
dans  un  flacon  mal  bouché ,  ou  souvent  débouché ,  se 
transforme  en  acide  hydrocyanique  qui  se  dégage ,  et  en 
carbonate  de  potasse  qui  se  produit  aux  dépens  de  l'acide 
carbonique  de  l'air.  Cette  transformation  s'opère  surtout 
avec  rapidité,  lorsque  le  sel  est  humide. 

Gela  posé ,  si  l'on  se  reporte  au  mode  ordinaire  de  pré- 
paration du  cyanure  de  potassium  employé  en  médecine, 
et  qui  consiste  à  dissoudre  et  évaporer  à  siccité  le  produit 
de  la  calcination  du  cyanure  jaune  de  potassium  et  de  fer, 
on  voit  que,  pendant  cette  opération,  une  certaine  pro- 
portion de  cyanure  doit  être  complètement  dénaturée, 
que  cette  proportion  doit  varier  avec  la  rapidité  de  l'éva- 
poration ,  la  température  employée,  la  quantité  sur  la- 
quelle on  opère,  et  qu'en  un  mot  on  ne  peut  jamais  ob- 
tenir un  produit  pur ,  ni  absolument  identique  avec  celui 
des  opérations  précédentes.  De  là  résulte  qu'en  faisant 
usage  du  cyanure  ainsi  préparé ,  on  est  toujours  expose 
plus  ou  moins  à  de  graves  inconvéniens. 

Supposons ,  en  effet ,  qu'un  médecin ,  après  avoir  près* 
crit  à  son  malade  un  grain  de  cyanure  de    potassium  9 


y 


DE    PHARMACIE.  533. 

sans  obtenir  le  résultat  qu'il  désire,  ea  élëye  successive- 
ment la  dose  à  2  ,  3  et  même  4  grains  ;  si  le  cyanure  est 
humide  et  altéré ,  ces  4  grains  peuvent  équivaloir  seule- 
ment à  2  grains  de  cyanure  réel,  et  ne  produire  qu'un 
effet  salutaire;  mais  si,  après  avoir  ainsi  fait  usage  de 
cyanure  humide  et  altéré ,  le  même  malade  vient  à  em- 
ployer la  même  dose  de  cyanure  sec  et  pur,  ce  simple 
changement  ,  qui  peut  dépendre  de  plusieurs  cir- 
constances que  chacun  imaginera  sans  peine,  double  la 
force  du  médicament ,  et  peut  causer  les  accidens  les  plus 
funestes. 

Il  e;ci$te  cependant  un  moyen  de  se  mettre  à  Tabri  de 
ces  daugers ,  et  ce  moyen  fort  simple  consiste  à  ne 
p&us  admettre  dorénavant ,  pour  l'usage  médical,  que  du 
cyanure  de  potassium  fondu. 

Lorsque  l'on  casse  la  cornue ,  dans  laquelle  on  a  calciné 
le  cyanure  de  potassium  et  de  fer ,  on  y  trouve  une  masse 
formée  de  cyanure  de  potassium  et  de  quadri*carbure  de 
fer.  Si  l'on  brise  cette  masse  avec  précaution ,  on  peut , 
ainsi. que  l'a  observé  M.  Robiquet,  en  séparer  une  cer- 
taine quantité  de  cyanure  de  potassium  fondu ,  en  frag- 
mens  blancs ,  compacts ,  ^  nue  pureté  parfaite  et  qui  peut 
être  immédiatement  appliqué  à  l'usage  médical.  C'est  ce 
cyanure  ainsi  obtenu,  et  ne  présentant  qu'une  surface 
bornée  à  l'action  de  lair  qui  devrait  être  réservé  exclusi- 
vement pour  TUsage  médical ,  car  c'est  le  seul  qui  puisse 
être  adminystré  avec  une  véritable  sécurité  ;  mais  sous 
cette  forme  aussi,  l'énergie  de  ses  propriétés  qui  sont  dans 
toute  leur  plénitude^  réclame,  de  la  part  des  médecins 
qui  en  prescrivent  l'emploi,  la  plus  sévère  attention  et  la 
prudence  la  plus  scrupuleuse. 


534  JOURNAL 

NOTE 

Sur  quelques  bleus  de  cobalt. 

Par  M.  Gaddin,  pharmacien. 

Montami ,  dans  la  préparation  de  son  bleu,  prenait  une 
dissolution  darséniate    de   cobalt  dans  lacide  nitrique 
qu'il  mêlait  avec  du  chlorure  de  sodium.  Il  faisait  éva- 
porer cette  dissolution  presqu  a  siccité ,  de  manière   à 
ne  pas  chasser  entièrement   tout   l'acide;   il   obtenait, 
de  cette   manière,  une  matière  bleue   qu'il   exposait  à 
lair,  et  qui,  en  attirant  l'humidité ,  devenait  rouge  et 
soluble  dans  l'eau.  Au  bout  de  quelques  jours ,  il  re- 
mettait  la    matière  sur    des   cendres    chaudes,  afin  de 
dissiper  l'excès  d'acide  ,  la  remettait  de  nouveau  à  l'air  et 
répétait  ces  expériences  un  plus  ou  moins  grand  nombre 
de  fois,  jusqu'à  ce  que  la  matière  ne  fut  plus  susceptible 
de  rougir  à  l'air  et  de  colorer  l'eau  en  rose.  Dans  cette 
expérience  ^  l'acide  arsénique  se  portait  donc  sur  l'oxide 
de  sodium ,  au  fur  et  à  mesure  qu'il  abandonnait  l'acide 
nitromuriatique  ;  et  l'oxide  de  cobalt  devenu  libre  se  trans- 
formait en  acide  cobal tique  pour    se  combiner  avec  la 
soude  :  pour  que  ce  dernier  se  développât  dans  toute  son 
intensité,  il  fallait  faire  rougir  la  matière  après  l'avoir 
lavée  avec  les  précautions  indiquées.  On  parvient  de  suite 
au  même  résultat  en  prenant  dé  l'oxide  noir  de  cobalt  et  le 
combinant  avec  de  l'arséniatede  soude,  ou  de  l'arséniate 
de  cobalt  et  de  l'oxide  de  sodium. 

Quel  que  soit  le  procédé  qu'on  emploie  pour  faire  ce 
bleu ,  il  attire  l'humidité  et  perd  sa  couleur  :  on  la  lui 
rend  en  le  chauffant  de  nouveau.  Une  petite  quantité  de 
fer  n'empêche  pas  la  manifestation  delà  couleur  bleue. 

Lorsque  M.  Thenard    cherchait   le   bleu  auquel  il  a 


DE    PHARMACIE.  555 

donné  son  nom ,  il  mettait  du  phosphate  de  cobalt  en 
contact  avec  de  Toxide  de  potassium  ou  de  sodium ,  et  il 
obtenait  un  bleu  vif.  La  preuve  qu  il  y  avait  changement 
de  base  ,  c'est  que,  lorsquil  mettait  trop  d alcali ,  il  dé- 
passait la  linii  te  dans  laquelle  lacide  cobaltique  prenait 
naissance  et  qu'il  obtenait  du  noir  :  quand  il  a  mis  du 
phosphate  de  cobalt  en  gelée  avec  de  l'alumine  en  gelée , 
il  s'est  encofe  fait  une  décomposition,  et  l'alumine,  au 
lieu  de  jouer  le  rôle  d'acide ,  comme  on  l'a  cm  jusqu'à 
présent ,  a  véritablement  joué  le  rôle  de  base. 

Lorsqu'on  combine  l'oxide  de  cobalt  avec  du  silicate 
pour  obtenir  les  bleus  au  grand  feu,  il  arrive  souvent 
qu'a,Tec  les  mêmes  oxides  on  obtient  tantôt  un  beau 
bleu  foncé,  tantôt  un  bleu  moiré ,  tantôt  un  bleu  tacheté, 
tantôt  un  bleu  de  vilaine  couleur.  Il  serait  important  de 
rechercher  les  moyens  d'obtenir  ces  bl^ens  identiques  ;  on 
attribue  souvent  la  cause  de  ces  défauts  au  fer  ,  mais  c'est 
à  tort  ;  ils  ne  proviennent  sûrement  que  de  ce  que  l'on 
dépaisse  la  limite  nécessaire  à  la  manifestation  de  la  cou- 
leur bleue ,  soit  pour  la  durée  de  la  chaleur ,  soit  pour 
son  intensité,  limite  au  delà  de  laquelle  il  s'opère  des 
réactions  chimiques  dilTérentes.  11  ne  faut  pas  perdre  de 
vue  que  l'acide  cobaltique  n'est  développé,  dans  toute  son 
intensité,  que  dans  des  circonstances  dont  il  faut  se  ren- 
dre maître  autant  que  possible.  Je  crois  que ,  quand 
i'oxide  de  cobalt  est  pur ,  la  force  de  la  chaleur  porte 
quelquefois  l'oxigène  au  delà  de  sa  sphère  d'attraction 
pour  le  cobalt  et  en  revivifie  Une  petite  partie. 

Préparation    de  quelques  bleus. 

Prenez  le  précipité  de  borate  de  cobalt  qui  se  forme  en 
versant  une  dissolution  neutre  d'un  sel  de  cobalt  dans  du 
borate  de  soude, pu  bien ,  i^ice  v^ersâ  ;  lavez  légèrement  le 
précipité  et  calcinez-le  légèrement  aussi.  Mêlez  une  partie' 


536  JOURNAL 

de  ce  borate  de  cobalt  avec  une  partie  ou  deax  cTe  phosphate 
de^ soude  fondu  ,  et  chauffez  le  mélange  jusqu'au  rou^e 
dans  un  creuset.  On  peut  remplacer  le  borate  de  cobalt 
par  le  phosphate  de  même  base ,  et  on  obtient  encore  un 
beau  bleu.  Le  phosphate  de  soude  peut  4tre  remplacé 
par  un  arséniate  de  même  base. 

On  peut  préparer  un  borate  de  cobalt  de  la  manière 
suivante  :  versez  un  excès  de  borate  de  soude  dans  une 
dissolution  d'un  sel  de  cobalt,  et  ajoutez  une  dissolution 
de  sous-carbonate  de  potasse  ou  de  soude  tant  qu'il  ser 
formera  un  précipité.  Lavez,  filtrez^  et  calcinez  légère- 
ment. 

Autfe  bleu.  Prenez  douze  parties  de  phosphate  dTé' co- 
balt légèrement  calciné,  douze  parties  de  phosphate  de 
soude  fondu,  deux  parties  de  borax  fondu,  quatre  parties 
d'alumine  calcinée-;  on  peut  ajouter ,  si  Ton  veut ,  trois 
parties  de  sous-carbonate  de  soude  calciné.  Broyez  inti- 
mement le  tout  sur  un  porphyre  et  faites  rougir  le  mé- 
lange dans  un  creuset.  On  obtient ,  par  ce  procédé  ,  un 
trt.s-beau  bleu. 

Si ,  au  lieu  de  cobalt ,  on  se  servait  de  cuivre  ,  je  crois 
qu  on  obtiendrait  de  belles  couleurs  vertes. 

Traité  chimique  sur  le  lichen  des  murailles  (  Lichen 
parietinus  L. ,  Parmelia  parietina  Ach.  ) ,  par  M>  J.  £• 
Herberger.  ^ 

(  Extrait  et  traduit  de  rallemand  par  M.  Vallet.  ) 

Ce  fut  à  une  époque  où  presque  toutes  les  denrées  co- 
loniales étaient  d'une  cherté  inouïe ,  que  le  docteur  Sander 
mit  tout  le  monde  médical  et  pharmaceutique  en  mouve- 
ment avec  un  succédané  du  kinkipa,  qui  n'était  autre 
que  le  lichen  des  murailles,  et  dont  les  propriétés  médi- 


DE    PHARMA€I£.  55^ 

câlès  devaiml ,  sAobl  lui ,  être  bien  supérieures  à  odHes  de 
la  rubiacée  exofic[ue.  Déjà  rimmortdlHalleif  avait  yanté  la 
même  substance  comme  un  puissant  tonitjùe  contre  Iff 
diarrhée  et  la  dyssenterie ,  et  Willemet  lui  avait  reconnu 
tme  grande  efficacité  dans  le  flux  contagieux  d'automne.: 
d'autres  n^édecins  l'avaient  recommandée  encore  comme 
un  excellejat  moyen  contre  la  jaunisse.  IVIais  tous  ces: 
éloges  n'ont  pu  lui  assurer  une  place  durable  dans  la  ma<^ 
tière  médicale.  Toutefois,  bien/jùe  l'expéneâce  n'ait  pas 
suffisamment  constaté  les  propriétés  tbérapeutiquesdè  ce 
lichen^  il  n'en  est  pas  moins  digne  de  notre  intérêt  soua 
le  rapport  delà  belle  couleur  qu'il  fournit,  et  dont  les 
arts  savent  tirer  parti  dans  certaines  contrées ,  dans  rOst<>- 
Frise,  pat  exemple,  poiir  teindre  la  laine. 

Analysé  d'abord  par  Mankewitz ,  par  Schrader,  dont 
les  recherches  méritent  surtout  d''être  mentionnées,  et 
qui ,  s'il  a  méconnu  là  présence  de  la  fécule  trouvée  par 
son  devancier,  a  en  ^revanche  découvert  le  principe  colo- 
rant jaune  cristalliàable,  par Monnhardt  et  par  Guteprecht^ 
ce  lichen  vient  d'être  soumis  à  de  nouvelles  expériences 
par  M.  Herberger. 

Il  croit  en  très-grande  quantité  sûr  les  vieilles  murailles^ 
sur  les  planches,  et  sur  les  haies,  mais  principalement 
sur  les  saules,  les.  peupliers ,  les  noyers ,  et  sur  les  arbres 
à  noyaux  et  à  pépins.  Il  appartient  à  la  famille  des  Par*- 
meliacées  et  au  genre Parmelia  Ach.  L'espèce  se  distingue 
par  les  caractères  suivans  :  talle  circulaire ,  laciniée,  d'un 
jaune  d'or,  pâle  en  dessous,  à  folioles  plates,  disposées 
en  rayons ,  larges  et  crépues  à  leur  extrémité  ;  scutelles 
d'un  jaune  plus  foncé ,  entourés  d'un  léger  rebord  ;  à  l'état 
humide  ce  lichen  a  toujours  un  aspect  verdâtre. 

La  meilleure  saison  pour  le  récolter  est  l'automnei  après 

Ulie.pluie  douce  ;  on  le  détache  avec  un  couteau  mousse , 

on  cjnlève  les  impuretés  qui  le  salissent ,  Qn  le  fait  sécher 

à  Une  douce* chaleur,  et  après  l'avoir  concassé  on  sépajçe, 

XX*.  Année,  —  Septembre  1 834«  38 


538  aODRNAL 

aa  moiyini  èa:criUe,  la  poudre, Moire  qui  lai  est  adHë-' 
rente;  où  le  laT«  dans  l'eau  froide  et  on  le  fait  sécher  de 
BOUTèau;^  C'est  daùa  cet  état  que  le  docteur  Solder  le 
prescvwalt  ^  et  c^est  daus  cet  état  aussi  que  M»  Herber^ 
Fa  employé  pow  ses  necherches. 

Sans  entrer  ici  dans  le  détail  de  son  analyse  >  qui  nous 
a  paru  faite  avec  soin ,  et  exposée-avec  clarté  et  méthode, 
BOUS  dirons  seulement  qu'après  avoir  sucoessiyement 
miitéce  lichen  parTalcool,  par  Tétherg  par  Feau,  par 
l^acide  hydrochlorique  étendu ,  par  la  potasse  caustique , 
et  l'avoir  distillé  avec  de  l'eao,  il  est  arrivé  à  ce  résultat 
que  le  lichen  des  murailles  contient  sur  loo  parties  : 

Cire i»a 

Stéarine  cristalline o,S 

Jaune  parmélique 3,5 

Rouge  parméli^ae.    .    .  n o«5 

Sucre  iucristallisable  et  matière  extractive.       a, 8 

Gliadine  parmélique ' 5,à 

Chlorophylle. 3,fi 

Principe  amer  électrorpositif  avec  de   la     * 
chlorophylle  et  un  peu  de  principe  ex- 

tractif 3,5* 

Résine  molle •.  •  •  •     '  3^5 

Gomme  colorée  par  une  matière  extractive 

et  fécule  parmélique 9,0 

Dépdtr  extraclif  av^c  de$  traces  de  pÀos* 

phate  de  chaux a,o 

Dépôt  extractif  retiré  par  la  potasse  caus- 
tique (produit  de  détmnpositiott -P ).  .  .     iS^a 
Fibres  de  lichen  (  donnant  par  Tincinéra- 
tion  du  carbonate  de  chaux,  du  tritoxide 
de  fer   et  des  traces  de   deutozide  de 

«  enivre  ) •  •  • •  •  •    4^*^ 

Huile  essentielle. des  triices. 

Eau  et  perte 5,o 


^^" 


100,0 


M.  Herberger  n'annonce  qu'avec  réserve  le  résultat  que 
lui  a  donné  le  traitement  par  la  potasse  caustique,  iM« 
regarde  même  comme  un  produit  de  la  décomposition  ? 
il  nous  semble  également  qu'on  ne  doit  accorder  que  très- 


DE    PUARMAGIB.  53^ 

peu  àè  confiance  dans  les  analyses  chimi^és  à  un  ^g^ 
aussi  propœ  à  dénaturer  les  corps  soumis  à  sdb  action.  , 
Parnn  les  substances  dont  M.  Herberger  a  constaté 
la  présence  disais,  le  PàrmeUa  parietina ,  quelques^tme» 
méritent  une  attention  particulière:  telle»  soot  la  matiÔTQ 
colorante  jaune ,  la  matière  colorante  rouge ,  la  gliadine  et 
la  fécule  propres  à  ce  licben^. 

-  he  jaune  parmélique$e  présente  sous  forme  de  gainai 
cristalliiis 9  jaui»^,  extrêmement  petits^  ou  dd  pailleltcu) 
jaunes  brunâtres,  qui  acquièrent  par  la  pulvérisation  une 
couleur  j,aune  d'or*  11  est  soluble  dans  les  huilées  essentielles, 
et.  surtout  dans  l'alcool  et  Tétber^  et  donne  avec  cesliquâ4€^ 
des  solutions  d'une  belle  couleur  jaune  dorée  :  mais  il  esl; 
insoluble  dans  l'eau  froide  ou.  cbaude.  L'ammo^uiaque  et 
les  alcalis  fixes  carbonates  le  dissolvent  en  partie,  §t  la 
liqueur  alcaline  rougit  par  la  potas$e  tous  tique,. et  laisse 
précipiter  des  laqu^  jaunes  par  l'addition  de  l'acétate 
de  plomb  et  du  cblorure  d-étain ,  La  solution  alcoolique  du 
jaune  parmélique  est  colorée  en  rouge  carmin  par  la  po» 
tasse  caustique ,  en  rouge  aurore  par  l'ammoniaque  et  les 
alcalis  fixes  carbonates,  qui  transforment  ensuite  cette 
substance  en  une  résine  jaune  et  donnent  lieu  à  un  pré* 
cipité;  l'acide  sulfurique  concentré  la  précipite  en  jaune  « 
il  en  eM  de  même  de  l'acide  sulfurique  étendu,  des  acides 
acétique  et  bydrochlorique  concentrés ,  de  l'acide  nitriqut 
concentré  aon  fumant ,  de  l'acétate  de  plomb  en  dissplu- 
iion ,  du  c^dorure  d'étain.  Chauffé  dans  un  tube  .do  verre 
au-dessus  de  la  flamme  ^  à  Vesprit  de  vin ,  Iç  j^une  parmé^ 
lique  laisse  dégager  des  vapeurs  non  aminoniacales, 
d'abord  jaunes  ^  ensuite  rougeâtres ,  'qui  commencent  par 
se  condenser  en  gouttelettes  :  puis  une  partie  s'altache 
aux  parois  du  tube  sous  forme  de  poudre  jaune  :  l'autre 
partie  donne  naissance  à  de  petits,  cristaux  jaune&  groupés 
çn  étoiles,  imprégnés  d'une  huile  jaune  rougeâire.  La 
poudre  et  les  cristaux  semblent  être  du  jaune  parmélique 

38. 


"\ 


54o  JOURNAt 

nondltéré.  Plûft  tard  il  y  a  dégagement  de  gaz  et  dlmile 
empyreumatique ,  et  on  a  du  cbarbon  pour  résidu. 

Si  on  chauffe  le  jautoe  parmélique  dans  une  cuillère  de 
platine ,  il  de  dégage  des  vapeurs  jaunes ,  et  il  y  a  produc- 
tion d'une  odetir  particulière  :  la  masse  se  boursouffle 
légèrement.  Le  tournesol  humecté  est  alors  rougi  par  les 
vapeurs  blanchâtres  qui  se  forment.  Si  on  approche  la 
flamme  d'une  bougie ,  il  se  produit  une  légère  inflamma- 
tion ,  et  il  se  forme  un  charbon  que  l'on  peut  finir  par 
volatiliser  en  totalité. 

Le  jaune  parmélique  se  coinporte  comme  une  Substance 
neutre,  et  par  conséquent  ne  semble  pas  être  identique 
avec  la  x^ulpuline  de  M.  Robiquct,  qui  doit  être  acide  (i)^ 
M.  Berzélius  dit  cependant,  dans  son  dernier  compte-rendu 
de  Tannée ,  qu'il  regarde  la  Vulpttline  comme  semblable  au 
jaune  parmélique  de  Scbrader. 

'  Le  rouge  paimélique  a  Tasp'eclt  de  très-petits  grains 
cristallins  rouges  ou  d'un  enduit  semblable  à  de  l'émail  de 
coulent  rouge  carmin.  Soluble  dans  l'alcool,  l'éther,  les 
huiles  essentielles  et  l'eau  chaude ,  il  ne  se  dissout  pas 
dans  l'eau  froide.  Les  alcalis  caustiques  et  carbonaté^^  ainsi 
que  l'ammoniaque,  lé  dissoltent  en  partie,  et  foncent 
encore  sa  couleur.  Il  en  est  de  même  de  lacide  sulfurique 
concentré.  Gependlant^  si  le  contact  est  prolongé,  il  se 
forme  une  résine  jaune.  L'acide  sulfurique  étendu,  les 
acides  acétique,  hydrochlorique  et  nitrique  concentrés 
ehangent  en  jaune  la  couleur  du  rouge  parmélique.  Le 
dernier  acide  ne  semble  pas  produire  d'acide  oxalique.  Les 
solutions  aqueuses  et  alcooliques  sont  également  troublées 

(i)  Il  y  a  évidemment  ici  une  erreur.  La  découverte  de  la  yulpulioe 
est  due  non  à  M.  Kebiquet,  mais  à  M.  Bebert,  pharmacien  à  Gham- 
Léry,  qui  Fa  trouvée  dans  le  lichen  ,  vutpinus ,  L. ,  on  evernia  vtdpina , 
Ach.  Le  rapport  sur  son  travail  a  été  fait  le  la  octobre  i83i  à  la  Société 
de  Pharmacie  de  Paris ,  par  MM.  Robiquet  et  Biondeau ,  et  se  trouve 
consigné  dans  le  Journal  de  Pharmacie-  de  la  même  année. 

C  Note  -du  Traducteur.  > 


DE     FHARMAiCIE.  ^   54î 

parceaacides  :  Faoétatede  plomb,  le  chlorure  d'étain  et 
raltijiy  avec  addition  de  potasse ,  produisent  avec  ces  i^olu*« 
tiOQj»  des  laques  de  couleur  rougeàtre. 

En,  raison  de  la  petite  quantité  de  rouge  pàrmélique 
qu'il  avait  à  sa  disposition ,  M.  Herberger  n'a  pas  pu  dé« 
terminer  le  mode  d'action  d'une  température  élevée  sur 
cçtte  substance  :  il  a  seulement  acquis  la  conviction  qu'il 
m'y  a  pas  d'ammoniaque  parmi  les  produits  de  la- décom- 
position. 

La  gliadine parmélique  se  présente  sous  la  forme  d-une 
masse  d'un  jaune  clair,  difficile  à  dessécher,  d'une  odeuv 
particulière  désagréable^  peu  friable  à  l'état  de  siccité» 
iidsipide ,  peu  soluble  dans  l'alcool  froid,  plus  soluUb 
dans  l'alcool  chaud,  dans  l'acide  acétique  et  dans  l'eau; 
elle  ne  se  dissout  ni  dans  l'éther,  ni  dans  les  hutlef 
essentielles.  La  sdiution  aqueuse  mousse  lorsqu'elle  est 
étendue,  plus  concentrée  elle  a  la  consistance,  d'im 
sirop  :  plus  concentrée  encore,  elle  prend,  ^ar>  le  re- 
froidissement,  l'aspect  d'une  niasse  molle  et  -^squeusé;. 
La  gliadine  parmélique  à  l'état  sec  se  dissout  dans  l'acide 
nitrique  concentré,  en  donnant  lieu  à  un  léger  dégagea 
ment  de  ga^s  :  lasolution  a  une  couleur  brunâtre  claire  ;  elle 
n'est  plu^  précipitée  parla  potasse. La  solution estt  brune 
avecl'acide  suif  uriqueconceottré:  elle  €s t  d'im  brun  clair  avee 
l'acide  hydrochlorique  également  concentré^  et  toutes  ces 
liqueurs  ne^  sont  précipitées  ni  parla  teinture  de  noix  de 
galles  ni.  par  le  tannin.  La  solution  aqueuse  n'éprouve 
pas  de  changement  notable  par  l'acide  acétique  etles  acides 
minéraux,  étendus ,  par  les  alcalis  caustiques ,  l'alcool  ab- 
fiolq,  l'éther,  le  chlcoide  d^  fer  et  le  protonitrate  de 
mercure:  la  teinture  de  noix  de  galles  y  produit  un  pré« 
cîpité  blanchâtre  til  s.'y  ibrme,  avec  Les  deux  acétates  de 
plomb  des  flocons  abondans.  d'an  brun  clair,  et  aVed  le 
ebloride  die  mercure  un  précipité  blanc  cailleboté. 

Sclwader  a  caiigé  celte  substance  dans  le  genre-  glutCB* 


S^S  JOUBNÀl 

MaBkewitz  l'a  assimilée  à  ToBinazAine  :  M.  Herberg^r  pense, 
eurtoat  en  raison  de  sa  solubilité  dans  lalcool ,  qae  la  place 
qui  lui  conrient  le  mieux  est  dans  le  genre  gliadine.  La 
manière  dont  elle  se  comporte  à  la  distillation  sècbe  dé- 
montre qu'elle  appartient  réellement  aux  oxides  du  car^- 
liure  d'azote.  La  potasse  caustique  mise  en  contadt  avec  la 
Ijltadine  parmélique  solide  n'en  dégage  pas,  il  est  vrai, 
d/emm^niaque  ;  mais  si  on  cbaufie  cette  substance  dans  xm 
tube  de  verre ,  elle  se  boursoufDe  en  donnant  lieu  à  un 
dégagement  de  vapeurs  ammoniacalesbleuissant  le  papier 
ée  tournesol  rougi  par  un  acide ,  à  la  production  d  une 
buiie  brune  à  odeur  fétide,  à  la  formatiim  d'eau ,  etc.  En 
Mitre,  mise  dans  une  cuillère  de  platine,  elle  brûle  faci- 
lement avec  une  flamme  claire ,  fuligineuse  y  et  laisse  pour 
résida  un  charbon  spongieux  boursoujflflé,  que  Ton  par-** 
vient,  bien  qu'avec  peine»  à  volatiliser  presque  en  to- 
talité. 

'  TLdtfèetde parmélique  est  à  l'état  le  plus  pur  sous  forme 
die  flocons  jaunâtres,  qui  prennent  par  la  dessiccation  l'as- 
|»ectd'ane  masse  brunâtre ,  et  qui,  peu  solublesdans  1  eau 
froide^' se  dissolvent  facilement  dans  Teau  bouillante  avec 
laipielle  ils  donnent  une  solution  mucilagineose ,  se  cou- 
want  d'une  pellicule  par  l'évaporation ,  mais  ne  se  pre- 
BuiDt  pas  en  gelée.  Cotte  solution  aqueuse  n'est  que  légè- 
rement tmublée  par  la  teinture  de  noix  de  galles.  Les  Sids 
de  protoxide  et  de  deutonide  de  mercure  y  occasionnent 
on  précipité  blanchâtre.  Leprédpité  est  mucilagineux  avec 
laoétate  de  plomb.  L'alcool  trouble  d'abord  cette  solution, 
pdis  il  en  sépare  des  flocons.  Les  dissolutions  de  sulfate 
dèifer  et  d'alun  n'y  déterm4n«Qt  aucun  trouble  :  la  potasse 
iavoriee la  solution  de  cette  substance  dans  l'eau  froide, 
et:  les  iaoides  ne  la  précipitent  pas  de  la  liqueur  alcaliqe. 
Là  tdnture  d'iode  communique  une  couleur  bleue  trè^fon*- 
cée  à  sa  sèlntioii' aqueuse ,  soit  froide  soit  chaude.  ËHe  se 
tBtitsflurma  en  |[iomme  ji  l'aide  d'une  ébi|llition  soutenue  : 


DE    PHARMACIE.  545 

du  moins  la  teinture  d'icMle  ne  la  bleuit  plus.  M,  Herî>enger 
n'a  pas  pl>sej:vé  que  dans  le  traitement  par  l'acide  nitrique 
bouillant  elle  donnât  de  lacide  mucique. 

Ce  cbimiste  se  propose  d'ailleurs  d'étudier  plus  l^rd  le 
parti  que  les  arts  peuvent  tirer  des  principes  cox^tituanf 
de  ce  lichen.  Le  travail  que  nous  venons  d'analjrser  nous 
semble  digne  de  prendre  place  à  côté  de  ceux  entrepris 
déjà  par  d'habiles  chimistes  sur  différentes  espèces  de 
lichen.  Ce  n'est  pas^  à  notre  avis ,  une  œuvre  stérile,  malgré 
le  discrédit  thérapeutique  dans  lequel  est  déjà  tooibé  l'ob* 
jet  de  l'analyse  :  c'est  une  addition  utile  à  l'histoire  chi-r 
mique  de  ces  cryptogames. 

VARIÉTÉS. 

Liniment  iodé.  — Lorsque  mêle  delà  teinture  d'iode 
à  une  proportion  convenable  de  liniment  savonneux ,  le 
mélange ,  qui  est  d'abord  d'une  couleur  brune ,  riche  et 
foncée  ,  perd  insensiblement  sa  teinte  et  n'offre  plus ,  au 
bout  de  vingt-quatre  heures,  que  la  nuance  du  liniment 
savonneux.  On  peut  attribuer  ce  changement  à  la  réactiop 
de  l'iode  sur  la  soude  du  saTon  ,  et  à  la  formation  deThy- 
d^iodate  de  soude.  H  est  donc  convenable  de  ne  préparer 
jamais  ce.  médicament  qu'en  petites  proportions,  et  au 
moment  de  l'appliquer.  (/owrwa/o/ïAePAi/:  ColLofPhy^, 

january  1834*  ) 

La  décoloration  indiquée  dans  cette  note  se  produit 
de  même  et  aussi  promptement  dans  le  simple  mélange 
d'huile  et  de  teinture  d'iode.  Ces  faits,  parfaitement 
Connus  et  expliqués  en  chimie,  ont  besoin  d'être  men- 
tionnés >,  afin  que  le  médecin  en  tienne  compte,  et  qu'il 
évite  des  inquiétudes  au  malade  et  des  désagrémens  au 
pharmacien.  P.  B. 


544  JOURNAL 

Cristaux  dans  l'extrait  dejusquiame  noire.  —  On  sait 
que  beaucoup  d'extraits  présentent  dans  leur  intérieur, 
et  particulièrement  à  leur  surfece ,  de  petits  cristaux  fort 
bien  définis;  c^est  ce  qui  alieupourFextrait  dejusquiame 
Boire  :  selon  M.  Reduz ,  ces  cristaux  sont  de  deux  sortes, 
du  nitrate  de  potasse  ou  du  chlorure  de  sodium  :  ceux  qui 
ont  motivé  cette  note  étaient  formés  de  nitrate  de  soude. 
La  formation  spontanée  de  ces  cristaux  dans  les  difierens 
extraits  mérite  attention  (i);  car  la  plupart  du  temps  ^ 
et  dans  ce  cas  en  particulier ,  on  le&  trouve  formés  de  prin«- 
ripes  qu'on  ne  peut  découvrir  cbns  la  plante  qui  les  a 
fournis.  (  Journal  ofthe  PhiL  :  Coll.  of  Phy. ,  januarj 
1834.)  P-  B- 

Emplâtres  émétisés.  —  On  prépare  communément  ces 
emplâtres  en  étendant  le  tartre  émélique  sur  une  surface 
de  poix  de  Bourgogne  :  la  quantité  d'émétique  qui  s'y 
attache  ne  suffit  pa^  toujours  pour  produire  un  effet  con- 
venable ;  mais  elle  s'oppose  complètement  à  l'adhérence 
4e  l'emplâtre.. V*  La  meilleure  mét(hode  de  préparer <ce 
topique  si  ytile ,  est  d'incorporer  le  tartre  émé tique  ^ 
une  masse  emplastique  convenablement  adhésive  dans  la 
proportion  de  trois  gros  par  once.  {Journal  ofthe  Philad.  : 
CoU^  ofPhy. ,  january  1834.  \ 

Cette  méthode,  qui  est  calquée  sur  celle  des. emplâtres 
çantharidés  par  incorporation ,  nous  semble  offrir  de 
véritaJbles  avantages ,  soit  pour  éviter  la  perte  d'adhérence 
de  l'emplâtre^  soit  pQur  rendre  ses  effets  plus  constans 
et  plus  faciles  à  régler .^  P,  R. 

^■■■'  ■      t       ■      f        I  ■■■.-'.  .        I" 

(i)  La  plupart  des  extraits  et  surtout  ceux  qui  contiennent  des  ma- 
tières azotées  >  abandonnés  à  eux-mêmes ,  sont  susceptibles  de  donner 
naissance  à  des  nijtrates  qui  s'y  forment  spoatan^ment.  Je  Tai  établi 
pour  l'extrait  de  bourrache ,  etc 

P.-F.G.  ». 


r 


VK    FUABMAGIE.  54^ 

Sur  fe  principe  actif  de  la  lobélie  enflée ,  par  M  S# 

GolhouD. 

Suivant  ce  professeur ,  le  principe  actif  de  cette  plante 
consiste  en  iftie  matière  molle ^  prescjue  fluide ,  ressem- 
blant, par  ses  propriétés  physiques,  à  la  nicotine  de 
M.  Berzélius.  Sa  saveur  rappelle  énergiquement  celle  de 
la  lobélie  et  pique  vivement  la  gorge.  Ce  corps  est  très- 
soluble  dans  l'alcool  ;  à  peine  dans  Téther  qu'il  ne  doit 
pas  teindre  y  le  charboxi  ne  peut  le  décolorer  complè- 
tement. 

La  lobeline  forme  des  sels  avec  les  acfdes  ;  le  tartrate 
est  déliquescent;  il  en  est  de  même  du  sulfate  et* du 
muriate  ;  ces  sels  peuvent  toutefois  être  obtenus  cristalli-* 
ses.  Us  offrent  tous  la  saveur  de  la  lobélie  à  un  haut  degré. 

Pour  obtenir  la  lobeline ,  on  traite  les  feuilles  Jtobelia 
injlata  par  l'eau  acidulée  avec  l'acide  bydrocblorique  ;  on 
concentre  la  liqueur  et  on  fait  agir  l'alcool  qui  sépare  les 
sels  terreux  et  dissout  la  matière  active.  Il  suiEt  alors 
d'évaporer  l'alcool  pour  se  procurer  la  matière  active  avec 
les  propriétés  indiquées  plus  haut.  (  Journal  of  the  Phi" 
lad»:  ColL  qfPharmaqyjjanvkaLTj  i8340  P*  &•    = 

\ 

NOUVELLES  DES  SCIENCES. 
iSttT  thuile  de  cannelle. 

Piir   MM..  DoKAf     et  P-bi^ioot. 
(Extrait  d*un  mémoire  lu  à  TÂcadémie  des  sciences ,  le  1 1  août  i8S4-  > 

Ne  pouvant  compter  sur  la  pureté  des  bi^iles  que  four- 
nit le  commerce ,.  les  auteurs  ont  préparé  eux-mêmes 
rbuile  sur  laquelle, ils  opt  opéré,  et  lui  ont  trouvé  une 


546  JOURNAL 

composition  qui  peut   être  représentée  par  la  formule 
suivante  : 

L'oxigène  gazeux  est  rapidement  absorbé  par  Fbuile  de 
cannelle ,  surtout  quand  elle  est  humide ,  il  se  forme 
ainsi  un  acide  particulier  que  les  aqteurs  appellent  cupide 
cinnamique »  C'est  le  même  acide  qui  prend  naissance 
dans  lliuile  ancienne  et  dans  les  eaux  distillées  de  can- 
nelle. 

La  composition  de  cet  acide  donne  pour  formule  : 

C'«  H^«  O^ 
C36  H^*  O'. 

Lorsqu'il  est  cristallisé  ;  et  lor squll  est  anbydre  c<)mm« 
dabs  la  idnnamate  d  argelit  desséché  : 

En  comparant  ces  formules  à  celles  de  Thuile  de  can-> 
iielles>,  on  voit  de  suite  que.  1  acide  prend  naissance  par 
une  simple  oxidàtion. 

L'acide  dmnamique  ressemble  beaucoup  à  Tacide/ben** 
KOfque  :  mais  ce  qui  le  distingue  surtout  de  ce  diemier 
acide ,  c'est  qu^il  est  attaqué  par  l'acide  nitrique. 
-  L'huile  de  cannelle  se  concrète  à  Finstant  à  fr6id  au^on-» 
tact  de'^lacide  pitrique  concentré,  et  fofihe  un  nitfatè 
cristallisé  dans  lequel  Thuile  joue  le  râle  de  base.  Ce  ni- 
trate a  pour  fofmulc  :  .... 

L'huile  de  cannelle  se  combine  aussi  avec  le  gaz  am- 
moniac :  elle  donne  naissance  à  t|ïi  pi^^^duit  solide ,  cris- 
tallisable  dans  Téther ,  susceptible  de  se  réduire  en  pou- 
dre, et  dont  la  composition  est  représeiâtée  par  la  for- 
mula :  r 

C56Hi«02,Az2H^ 

L'htÀle  âe^4Ëaniiell«  absorbe  le  ga^-hydrochloriopie,. et 
(otcèît  iFiyeclui  un  composé  défini  ^  dont  Ja^finrmuie  est  :    . 

C*«H'«O^Ch«H^ 


DE     PHAaMAGIE.  547 

Soit  qu'on  chauffe  l'huile  de  cannelle  avec  Tacicfe  ni- 
trique ,  soit  qu'on  la  fasse  houillir  avec  du  chlorure  de 
chaux ,  on  obtient  une  grande  quantité  d'acide  benzoïque. 

L'action  du  chlore  sec  sur  cette  huile  est  assez  compli- 
quée j  il  paraît  se  produire  d'abord  un  composé  correspon- 
dant au  chlorure  de  benzoïle  ;  mais  ce  composé  n'a  qu'une 
existence  passagère,  et  est  remplacé  plus  tard  par  un  pro- 
duit cristallisable  en  longues  aiguilles  blanches,  et  tout- 
à-fait  volatil ,  auquel  les  auteurs  ont  donné  le  nom  de 
chlorocimore. 

-Ce  corps,  qui  Joe  prend  naisjsance  que  lorsque  Faction 
du  çhloiçe  a  été  épuisée  sur  Thuile  de  cannelle,  sereprér 
sentepqir.la  formule  G '^  H^  Ch^  O^,  qui  éta)>lit  son  ana- 
logie avec  le  chloral  :  il  offre  d'ailleurs  une  nouvelle  occa- 
sion de  vérifier  l'exactitude  delà  théorie  des  substitutiops 
établie  dernièrement  par  M.  Dumas i,  car  il  conserve  tous 
les  4lcmens  de  l'huile  de  cannelle,  ss^uf  huit  atomes  d'hydro- 
g^De4{ui  sont  remplacés  par  huit  atomes  de  chlore  commis 
l'indiquait  la  théorie. 

r  MMj  Dumas  et  Péligot,.  en  terminant  ce  mémoire,.dont 
nous  ne  présentons  qu'un  aperçfi,  dofipent  analyse  de 
Tacide  hyppurique,  qui  est  représenté  par  la  formule  C^^ 
Hi^  Az2  O^  pour  Tacide  hydraté,  et  C*^  H^^  Az^  O^  pour 
l'acide  anhydre ,  d'aprèsrl'analyse  del'hyppurate  d'argent. 

Ils  donnent  aussi  la  composition  de  l'acide  sébacique  ou 
sébiqne,  que  divers  auteurs  avaient  confondu  aVec  Facide 
bénzoïquè  :'  cette  composition  se  représenté  par 

C20H^8  O*  pourï'acidesublimé 
et  . 

C^o  H  ^^  0^  pour  lacjide  anhydre. 

Ce  qui  fait  rentrer  cet  acide  dans  la  classe  des  .acideii 
gras  voktils.  ^      :  ,      »  F.  B.   \ 


)',  ■'.  t ' ' '  ' ^ '^ '  •     >    '   i 


(  :  » 


§4^  «loijaiiÀb 

Note  sur  un  nommât  alcool 

m 

Par  MM.  Dumas  et  Pbligot. 
Séance  de  rÂcadémie  des  sciences,  du  25  août. 

Ce  nouvel  alcool  n'est  autre  chose  que  l'esprit  de  bois, 
liquide  spiritueux,  que  Ton  obtient  par  la  distillation  des 
produits  pyrogénéa  du  bois  ;  il  a  pour  formula  :. 

C^HSH*  0^ 

Cette  formule  correspond  à  4  vol.  de  sa  vapeur  qui  pèse 
l,t  I,  l'esprit  dé  bois  contient  donc  moitié  moins  d'hydre^ 
gène  carboné  et  autant  d'eau  que  Talcoôl  ordinaire. 
'  Traité  par  qu;itre  fois  son  poids  d'acide  sulfuriqu^  ,  il 
fournit  un  gaz  éthéré ,  sohible  dans  Feau  ,  qui  a  pour  for- 
mule C*  H^  H^  O,  correspondant  à  a  vol.  de  sa  vapeur, 
c'est  l'éther  sulfupique  du  nouvel  alcool.  H  offre  cette  par- 
ticularité curieuse,  qu'il  a  k  même  composition  que  l'àU 
cool  ordinaire. 

L'esprit  de  bois  traité  par  Pacide  siilfiirique  et  le  sel 
marin  fournit  un^houveléther  hydrochlorique  très-volatih 
Par  l'iode  et  le  phosphore  un  nouvel  éther  hydriodique 
qui  a  pour  formule  ; 

Par  le  nitrate  de  potasse  et  l'acide  sulfuriqu.e  y  i]i  donnç 
naissance  à  un  éther  nitreux ,  plus  lourd  que  Veau,  et  r.e<« 
marquable  en  ce  qu'il  détonne  par  une  légère  chaleur. 

Traité  par  l'acide  oxalique  et  l'acide  sulfurique  ,  l'es- 
prit de  bois  fournit  un  composé  cristallisable  en  belles 
lames ,  qui  est  le  nouvel  éther  oxalique,  et  qui  a  pour  for-* 
mule  :  ) 

C^0\C*HSH2  0. 

Les  auteurs  ont  encore  formé  deâ  éthers  liquides,  ana-> 
logues  aux  éthers  acétique  ,  benzoïque ,  chloroxicarboni^ 


DK    PHARMACIE.  5/{^ 

que,  etc.  Avec  Tacide  sulfurique,  l'esprit  de  bois  et  la 
baryte ,  ils  ont  obtenu  un  sel  correspondant  au  suTfôyi- 
nate  de  baryte  de  lalcool ,  cristallisable  en  tables  carrées. 
En  distillant  ce  sulfovinate,  ils  ont  recueilli  une  huile 
semblable  au  sulfate  neutre  d'hydrogène  carboné  de 
SéruUas.^ 

Parmi  les  nouveaûic  cotps  produits  par  MM.  Bumas 
et  Pélîgot ,  beaucoup  présentent  les  cas  d'isomérie  les 
plus  singuliers  :  aucune  substance  organique  ne  pro- 
duit d^ailleurs ,  selon  eux,  des  combinaisons  plus  nettes  et 
des  phénomènes  plus  tranchée  que  l'esprit  de  bois. 

F.  B. 

Manuel  dû  droit  pharmaceutique ,  par  M,  A.  Laugiek. 

M.  Adolphe  Laugier  nous  prie  d'annoncer  qu'il  est  sur 
le  point  de  faire  paraître  un  Manuel  de  droit  pharmaceu- 
tique. 

L'auteur  préseiiterà  d'abord,  dans  l'îiitrôduictiôn  ,  l'hi^ 
toire  des  principales  écoles  de  pharmacie  de  l'Europe ,  et 
le  tableau  des  législations  diverses  auxquelles  les  phar- 
maciens sont  soumis  à  l'étranger. 

Le  corps  de  l'ouvrage  se  composera  de  la  collection  mé- 
thodique de  toutes  les  pièces  qui  offrent  quelqu'intérét 
pour  la  législation  pharmaceutique  en  France,  depuis  1 3  ii> 
jusqu'à  ces  derniers  temps. 

!Nous  rendrons  un  compte  détaillé  de  cet  Ouvrage  aussi* 
tôt  qu'il  aura  paru^  F.  B. 


550  JOGRNÀl 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VEaBA.L 

Deia  séance  de  la  Société  de  Pharmacie,  Qàoût  1 83^  • 

I 

.  PRÉSIDEITGE    DE    M.     CHEREAU^ 

La  correspondance  comprend  :  une  lettre  de  M.  Habert'j 
par  laquelle  il  annonce  qu'une  caisse  d'objets  de  matière 
médicale ,  adressée  à  la  société  par  M.  Durand  de  Phila- 
delphie, a  étéretimuc  à  la  douane.  La  lettre  de  M.  Hu- 
bert est  renvoyée  à  l'école  de  pharmacie. 

Un  mémoire  de  M.  Latour  de  Trie,  sur  le  sirop  et 
l'huile  verte  d  asperges. 

Un  autre  mémoire  sur  le  sirop  d  asperges ,  par  M.  Vi- 
vie,  pharmacien  à  St. -Barthélémy. 

Ces  deux  mémoires  sont  renvoyés  aux 'rédacteurs  du 
Journal  de  Pharmacie. 

> 

Un  mémoire  de  M.  Regimbault  de  Montpellier >  a«r 
l'asparagine.  —  M.  Félix  Boudet  est  chargé  d'examioer 
ce  mémoire.  ' 

Les  numéros  de  mai  et  juin  des  Annale$  de  l'Auvergiie; 
renvoyés  à  M.  Boudet  père. 

Deux  numéros  des  Annalea  des  MiQes  :«;^<)voyés  à 
M.  Soubeiran. 

M.  Pelouse  communique  l'extrait  d'ùn«  lettre  de  M.  Lie- 
big,  dans  laquelle  ce  chimiste  lui  annonce ,  qu'en  faisanib 
réagir  loxide  de  carbone  sur  le  pot^^lum  il  a  obtenu 
une  substance  particulière  très-remarquable. 

Cette  substance  décompose  l'eau  avec  dégagement  de 
gaz  hydrogène ,  s'y  dissout ,  et  sa  dissolution  laisse  dé- 
poser successivement  de  Toxalate  de  potasse  et  un  autre 
sel  d'un  beau  jaune ,  qui  n'est  autre  chose  que  du  croco- 
nate  de  potasse. 


DB    PHARMACIE.  55  I 

M.  Liébig  considère  le  sel  qu'il  obtient ,  en  faisant  réa- 
gir le  potassium  sur  Foxide  de  carbone,  comme  éta^f 
loiroé  die  potassium  uiti  au  radical  des  acides  oxalique 
et  carbonique,  et  lui  attribue  la  formule  suivante  ; 
aKaC^O^ 

Un  atome  de  ce  sel  décompose  deux  atomes  d  eau ,  et  la 
réaction  qui  s'opère  peut  être  représentée  par  la  formule  : 
4H  +  KaOC:2  0*  +  KaO  C*  O*. 

KaO  C^  O*  =  un  atome  de  croconate  de^potasse. 

M.  Soubeiran  lit ,  au  nom  de  MM.  Lodibert ,  Bussy  Qt 
au  sien  propre,  un  rapport  très-favorable  sur  un  mé- 
moire de  M.  Poggiale,  ayant  pour  objet  lexamen  des  quatre 
matières  cristallines  annoncées  dans  la  salsepareille.  Les 
conclusions  du  rapport  sont  adoptées  et,  sur  la  démande 
du  rapporteur,  la  Société  vote  l'insertion  du  mémoire 
dans  le  bulletin  de  ses  travaux. 

RÏ.  Vallet  lit  un  rapport  sur  un  mémoire  de  M*  Het^ 
berger,  ayant  pour  objet  l'examen  chimique  du  lichen  des 
murailles.  Sur  ses  conclusions,  la  Société  vote  des  remer*- 
ctmeDS  à  l'auteur,  et  l'insertion  du  rapport  dans  le  bulletin 
de  ses  travaux. 

M.  Dubail  Ht  un  rapport  très -favorable  surun  mémoire 
dans  lequel  M.  Langlois  a  présenté  une  étude  approfon- 
die de  l'iodure  d'amidon.  Le  mémoire  et  le  rapport  sont 
renvoyés  aux  rédacteurs  du  Journal  de  Pharmacie. 

M.  Robiquet  lit  des  réflexions  sur  un  mémoire  de 
M.  Dumas ,  intitulé  :  Considérations  générales  sur  la  com- 
position thécM'ique  des  matières  organiques^.C  Journal  de 
Pharmacie,  mai  i8340 

M.  Chevallier  lit,  au  nom  de  M.  BouUay  et  au  sien,  un 
rapport  d'admission  sur  M.  Cottereau. 

M.  Cottereau  est  admis  comme  associé  libre  de  la  So- 
ciété de  pharmacie. 

M.  Pelouse  lit  un  rapport  très-favorable  sur  M.  Mala- 


552  JOURNAL    DE    PIlAtMÀCIE. 

guti ,  qui  est  admis  à  rtmanimité  comme  membre  résidant 
de  la  Société. 

La  question  proposée  en  1 833 ,  pour  sujet  de  prix  ^ 
ii'ayant  pas  été  Yesolufe  dans  le  délai  fixé,  la  Société  pro^ 
cède  à  la  nomination  d'une  commission  de  cinq  membres 
pour  la  rédaction  d'un  nouveau  programme  de  prix. 

Gette  commission  est  composée  de  MM.  Soubeiran  ^ 
Bussy ,  Henry ,  Guibourt  et  Félix  Boudet ,  auxqi^Is 
seront  associés  MM.  Ghereau ,  Robiquet  et  Pelouse ,  en 
qualité  de  meinbres  du  bureau. 

M.  Soubeiran  propose  M.  Poggiale ,  docteur  en  méde- 
cine,  pharmacien  aide -major  à  l'hôpital  du  Val-de-^ 
Grâce  9  comme  associé  libre  de  la  Société. 

M.  Lodibert  est  nommé  rapporteur. 
.  M.  Gap  Soumet  à  la  Société  la  proposition  suivante  : 

Je  propose  qu'il  y  ait ,  tous  les  deux  ans  au  moins ,  une 
séance  publique  de  la  Société  de  pharmacie,  et  que, 
dans  cette  séance,  indépendamment  des  autres  lectures, 
il  soit  toujours  fait  un  rapport  sur  les  nouveaux  progrès 
de  Fart  pharmaceutique  et  les  découvertes  scientifiques 
récentes  qui  peuvent  s'y  rattacher. 

Ge  rapport  serait  confié  de  droit  à  M.  le  secrétaire  gé- 
néral ;  mais  celui-ci  pourrait  1^  déléguer  soit  à  M.  le  secré- 
taire adjoint ,  soit  à  tout  autre  membre  qui  consentirait  à 
s'en  charger. 

Gette  proposition  sera  discutée  dans  la  prochaine 
séance. 

DÉMISSION  DE  M.  COUERBE. 

ïïous  avons  reçu  une  lettre  par  laquelle  M.  Gouerbe 
nous  donne  sa  démission  ;  nous  elsprimons  nos  regrets 
de  perdre  cet  habile  collaborateur. 

^'  ■  '  > 

PARIS. —IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAIN , 

BITB  RieiHE,  !<*.  4f   PLACE  Dl  l'oD^OK. 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 

CONTENANT 

LE  BULLETIN 

DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  0£  PHARMAGIfi 

DE   PARIS. 


^mm' 


——Mi I    II  — — — ^— — 1— I  ■         I    «^ll   ■■■^1*11         »!   Il   ■■■■■■  ■■     IM  ifc      Mf 

N**.  X.7-20V  Année. — -Octobre  i834. 

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RECHERCHES 
Sur  le  principe  o/ctif  de  la  salsepareille. 

Par  M.  PoGGiÀLB,  pharmacieQy  aide-major  à  FHÔpital  militaire 

d'instruction  da  Yal-de-Grâce. 

M.  Palotta,  le  premier,  a  fait  connaître,  en  1824,  le 
principe  actif  de  la  salsepareille;  il  lui  donna  le  nom  de 
parigline.  A  peu  près  à  la  même  époque,  un  autre  mé- 
decin italien,  M.  Folclii,  crut  découvrir  aussi  un  nou- 
veau principe  qu'il  nomma  smilacine.  Peu  de  personnes, 
je  crois,  répétèrent  en  France  les  expériences  de  M.  Pa- 
lotta. Aucun  chimiste  ne  s'occupa  de  celles  de  M.  Folchi. 
Ce  n'est  qu'en  i83i  que  M.  Thubeuf  appela  de  nouveau 
XX*.  Année.  —  Octobre  i834.  89 


554  JOURNAL 

Tattention  des  chimislcs  sur  cette  matière.  Il  annouca  h 
cette  époqua  avoir  extrait  une  iiouvBlle  substance  de  la 
salsepareille,  à  laquelle  il  a  donné  cette  année-ci  le  nom 
de  sal^epafine,  Ge  ooiubre  déjà  trop  ^rand  des  prétendus 
principes  actifs  de  la  Balsepar.âille  âemblait  devoir  s'arrêter 
là,  lorsqu'un  chimiste  allemand,  M.  Batka,  publia,  vers 
la  fin  de  l'année  i833,  la  découverte  d'un  acide  qu'il  ap- 
pela acide  parillinique . 

,  Ces  quatre  substances  sont  «-elles  réellement  -quatre 
corps  nouveaux ,  ou  bien  ne  sont-elles  qu'un  seul  et  même 
corps  obtenu  par  différens  procédés?  Telle  est  la  question 
que  je  me  propose  de  résoudra  avant  tcut« 

Avant  d'entreprendre  ce  travail ,  je  me  suis  procuré 
des  quantités  assez  considérables  de  parigline,  de  smi- 
laoine,  de  isalseparitie  et  d'ftcide  parilliàique. 

J'ai  préparé  la  parigline  en  versant,  d'après  le  procédé 
de  M.  Palotta,  dans  une  infusion  aqueuse  de  salsepareille 
4u.lait  de  chaux,  en  traitant  le  précipité  séché  par  l'alcool 
et  en  di]BtUlan(:  qe  liquide.  J'ai  obtenu  des  quantités  assez 
grandes  de  parigline  très-belle. 

Il  ne  m'a  pas  été  aussi  facile  de  préparer  la  smilacine 
de  M.  Folchi;  ce  médçciji  s'est  sans  doute  trompé  en 
annonçant  qu'on  pourrait  obtenir  des  quantités  appré- 
ciables de  cette  substance,  en  faisait  macérer  dans  l'eau 
une  once  de  la  partie  médullaire  de  la  salsepareille,  en 
traitant  telte  infusion  par  le  charbon  animal,  et  en  fai- 
sant évaporer.  J'afErme  qu'il  est  impossible  de  retirer 
d'une  once  du.méditulljum  de  la  salsepareille,  et  au  moyen 
de  reau,  la  plus  petite  quantité  de  smilaçiqe,  J'^i  séparé 
avec  up  grand  soin  la  substance  corticale  de  la  partie 
médullaire,  et  quoique  j'aie  opéré  sur  cinq  kilogrammes 
de  celle-ci ,  j'ai  obtenu  très-peu  de  smilacine..  La  sub»- 
stance  qu'on  prépare  par  ce  procédé  se  décolore  très«- 
difficilement  par  le  charbon  ;  mais  si  on  la  traite  par 
Talcool  et  par  le  charbon,  elle  acquiert  toutes  les  ,pra« 


DE    PHAKMACIE.  555 

priélés  de  la^  parîgline.  Si  on  réfléchit  que  Teau  est  un 
mauvais  disaolyant  de  la  parigline,  et  que  le  méditullium 
fournit  peu.de  celle-ci^  ou  concevra  aisément  pourquoi 
on  obtient  par  ce  procédé  cette  substance  toujours  im- 
pure et  en  petite  quantité.  Aussi^  si  on  traite  une  in- 
fusion ou  mieux  une  décoction  de  la  partie  médullaire 
de  la  salsepareille  par  la  chaux  et  par  Talcool,  comme 
pour  la  pariglinç,  on  obtient  une  substance  entièrement 
semblable  à  celle-ci.  Cette  même  partie  médullaire,  bien 
concassée  et  épuisée  par  l'alcool  à  35°,  donne  aussi  le 
même  corps. 

Ces  recherches  m*ont  conduit  à  examiner  si  les  pro- 
priétés actives  de  la  salsepareille  résident  dans  Técorce 
de  la  racine  ou  bien  dans  le  méditullium.  M.  Pope  a 
assuré  que  le  principe  actif  de  la  salsepareille  se  trouvait 
en  totalité  dans  la  substance  corticale,  et  que  la  partie 
médullaire  était;  inerte.  Cette  assertion  est  fausse  d  après 
moi.  11  est  très-facile,  je  crois,  de  prononcer  sur  une 
pareille  question.  Tout  le  monde  peut  s  assurer  que  Té- 
cqjrce  comme  le  méditullium  des  racines  de  salsepareille^ 
contiennent  de  la  parigline.  J'ai  traité  séparément  ces 
deux  parties  de  la  racine  par  les  procédés  de  MM.  Pa- 
lotta,  Folchi,  Thubeuf  et  Batka,  et  jai  obtenu  des 
deux  côtés  le  même  principe.  Je  dois  cependant  ajouter 
que  la  partie  médullaire  en  a  fourni  une  quantité 
moindre. 

Quoique  M.  Thubeuf  nait  pas  encore  publié  le  pro- 
cédé dont  il  se  sert  pour  préparer  la  sâlseparine,  je  sais 
cependant  qu'il  commence  par  obtenir  une  teinture  al- 
coolique de  salsepareille;  qu'il  traite  cette  teinture  par 
le  charbon  animal,  quil  filtre  et  qu'il  fait  cristalliser  la 
sâlseparine.  J  ai  du  moins  suivi  ce  procédé,  et  la  substance 
que  j'ai  obtenue  possède  des  propriétés  qui  ne  diffèrent 
ppint  de  celles  de  la  parigline,  comme  je  le  prouverai 
plus  tard.  Mais  je  dois  me  hâter  de  dire  que  de  tous  les 

Î9. 


556  JOURNAL 

« 

procédés  celui-ci  est  le  meilleur,  il  exige  peu  dé  temps, 
il  est  moins  dispendieux  que  les  autres ,  et  le  produit 
qu'il  donne  est  plus  abondant  et  plus  beau. 

J'ai  préparé  aussi  le  prétendu  acide  parillinique  de 
M.  Batka,  en  suivant  le  procédé  de  cet  auteur.  Ce  pro- 
cédé est  très-compliqué ,  et  certainement  on  pourrait  le 
rendre  plus  simple  si  une  pareille  étude  pouvait  offrir 
quelques  résultats  avc^ntageux.  Je  l'ai  préparé  en  versant 
simplement  de  l'acide  hydrochlorique  dans  une  décoction 
concentrée  de  salsepareille. 

Je  ferai  connaître  dans  un  instant  les  motifs  qui  ont 
déterminé  M.  Batka  à  regarder  cette  substance  comme  un 
acide,  et  je  prouverai  que  cette  opinion  est  entièrement 
erronée. 

J'ai  observé  que  la  salseparine  ou  la  parigline,  si  l*on 
veut,  peut  être  obtenue  par  plusieurs  procédés.  Je  Tai 
préparée  au  moyen  de  la  potasse,  de  la  magnésie,  de 
l'acide  sulfurique,  etc.  En  faisant  bouillir  pendant  une 
demi-heure  la  salsepareille  avec  la  magnésie  bien  calcinée, 
en  séchant  le  précipité  et  en  le  traitant  par  l'alcool,  on 
obtient  beaucoup  de  parigline.  Cette  parigline  est  grenue, 
semblable,  pour  l'aspect,  à  la  fécule  de  pommes-de-terre. 
Elle  ne  présente  pas  les  propriétés  physiques  de  la  salse- 
parine. Cependant  elle  n'en  diffSre  point,  car,  en  la  fai- 
sant dissoudre  dans  l'alcool  et  en  évaporant  la  solution 
avec  soin,  on  obtient  des  cristaux  tout-à-fait  semblables 
à  ceux  de  la  salseparine.  Je  cite  ce  fait  pour  donner  une 
idée  de  l'influence  des  procédés  sur  les  propriétés  phy- 
siques de  cette  substance,  qui  peut  changer  d'aspect  sans 
changer  de  nature.  Cette  apparence  a  induit  en  erreur 
M.  Thubeuf,  qui  sans  cela  n'aurait  certainement  pas  vu 
un  principe  nouveau  dans  sa  salseparine.  Elle  a  également 
trompé  MM.  Folchi  et  Batka. 

Je  vais  examiner  maintenant  comparativement  les 
quatre  matières  dont  je  viens  de  parler,  et  j'espère  que 


DE    PHARMACIE.  557 

cet  examen  me  permettra  de  conclure  qu'elles  ne  sont 
qu'un  seul  et  même  principe. 

Ces  quatre  matières  sont  blanches,  sans  odeur,  sans 
saveur,  quand  elles  sont  privées  d'eau.  Elles  ont  une 
saveur  amère  très-austère  et  nauséeuse  si  on  les  dissout 
dans  l'alcool  ou  dans  l'eau.  Elles  pèsent  plus  que  ce  der* 
nier  liquide.  Elles  sont  insolubles  dans  Teau  froide ,  peu 
solubles  dans  l'eau  bouillante ,  très-solubles  dans  lalcool 
bouillant,  moins  solubles  dans  l'alcool  froid.  L'éther  bouil- 
lant les  dissout  également.  Les  huiles  volatiles  les  dissol- 
vent parfaitement;  elles  sont  moins  solubles  dans  les 
huiles  grasses.  Elles  rougissent  très-faiblement  la  tein- 
ture de  curcuma.  Elles  n'exercent  aucune  action  sur  la 
teinture  de  tournesol.  Elles  verdissent  le  sirop  de  vio- 
lettes. Si  on  les  expose  à  l'action  de  la  chaleur  dans  un 
petit  tube  de  verre,  elles  deviennent  d'abord  jaunâtres , 
se  foncent  en  couleur,  entrent  en  fusion,  et  finissent  par 
se  décomposer  en  fournissant  les  produits  ordinaires  de 
1^  distillation  sèche  des  matières  végétales.  Le  charbon 
qu'elles  laissent  est  extrêmement  léger  et  três-remarquable 
pat  son  brillant  métallique.  Leurs  solutions  aqueuses  et 
alcooliques  moussent  fortement  par  l'agitation.  Ce  carac-^ 
tère  n'appartient  pas  plus  à  la  salseparine  qu'à  la  pari« 
gline;  elles  le  possèdent  toutes  également*  C'est  à  tort 
que  M.  Thubeuf  attache  de  l'importance  à  ce  caràc-* 
tère  ;  on  peut  s'en  assurer  bien  Ëicilement.  J  ai  fait  toutes 
ces  expériences  avec  chacune  de  ces  matières,  et  j'ai  eu 
le  bonheur  d'obtenir  toujours  les  mêmes  résultats. 

Je  continue  mon  examen  comparatif. 

Si  on  mêle  ces  matières  avec  le  soufre,  elles  entrent 
en  fusion  avec  ce  corps  à  Taide  de  la  chaleur  et  se  décom- 
posent. Il  se  dégage  de  lacide  sulfureux  et  de  l'acide 
hydrosuif urique;  il  se  fprme  aussi  de  l'acide  sulfurique- 

Quoique  l'action  du  chlore  sur  ces  matières  ne  soit  pas 
trèsi^importante ,  j'ai  opéré  avec  un  grand  soin,  parce 


558  JOURNAL 

que  je  tenais  à  définir  la  nature  du  principe  de  la  salse- 
pareille. A  la  température  ordinaire  de  latinosphère,  le 
chlore  les  colore  simplement  en  jaune,  mais  à  une  tem- 
pérature assez  élevée  pour  les  fondre,  il  se  forme  une 
matière  jaune  et  molle  qui  donne  quelques  cristaux  confus 
par  le  refroidissement  :  je  n'ai  pas  analysé  cette  matière. 
Je  me  siiis  seulement  assuré  que  ces  substances  sont  dé* 
composées  par  le  chlore*  J'ai  fait  ces  expériences  dans  un 
petit  appareil  décrit  par  M.  Couerbe  {Annales  de phy^ 
siquc  et  de  chimie,  août  i832)  ;  il  consiste  à  faire  arriver 
du  chlore  sec  sur  la  substance  placée  dans  un  tube  couii>é 
en  U'^  que  l'on  peut  plonger  dans  un  bain  d'buile  assez 
chaude  pour  maintenir  la  matière  à  l'état  liquide.  Cette 
expérience  est  assez  difficile  à  conduire. 

La  potasse  et  la  soude  ont  la  propriété  de  les  dissoudre 
à  chaud* 

L'ammoniaque  les  dissout  également  ;  c'est  pourquoi , 
en  les  précipitant  par  cet  alcali ,  il  ne  faut  pas  en  mettre 
un  excès ,  quoiqu'il  en  dissolve  bien  moins  à  froid  qu'à 
chaud. 

Les  quatre  matières  qui  font  le  sujet  de  ce  travail  cris- 
tallisent parfaitement  en  petites  aiguilles  radiées ,  quand 
on  fait  évaporer  avec  soin  la  liqueur  alcoolique  qui  les 
t^ontient.  Lorsqu'on  vient  de  les  obtenir,  elles  sont  ordi- 
nairement pulvérulentes.  La  salseparine  n'est  pas  plus 
cristallisée  que  les  autres  ;  maid  il  est  très-fiàcile  de  les 
faire  cristalliser  toutes ,  en  les  traitant  de  nouveau  par  le 
charbon  et  par  l'alcool ,  et  en  répétant  plusieurs  fois 
cette  opération  s'il  le  faut.  La'  smilacine  de  M.  Fôlchi , 
qui  difière  entièrement,  par  seâ  propriétés  physiques,  des 
trois  autres  matières,  cristallise  comme  ëAt§  si  6n  lia 
purifie  comme  je  viens  de  le  dire. 

M.  Thubeûf  a  dit  dernièrement,  à  la  Société  dé  phar* 
macie,  qu'il  pensait  que  la  parigline  et  la  smilacine 
étaient  altérées.  Je  ne  sais  pas  ce  qu'il  entend  par  altéra- 


DE    PHARAlÂflIE.  550 

iioïï  dans. le  eas  ^ui  ih'crccupe  ;  toutes  lès  féid  qu^un  corps 
est  altéré  dans  ea  constitution  chimique ,  il  cliânge  néces- 
sairement de  nature  ;  ëjtê  propriét^é  ne  peiîveilt  plus  être 
les  mêmes.  Pomr  mon  compte,  je  n'ai  pas  observécette* 
altéralien,  qui,  en  supposant  qu'elle  existe,  déposernît^ 
égalefm«nt  en  faveur  de  mon  opiiiion.  En  effet,  eb  admet-' 
tant  que  la  smilacine  et  la  parigline  né  sont  qué'de  la  sal-' 
separine  altérée,  M.  Tbubeuf  n'aurtïit  que.Iè  mérîted^a-' 
voir  oblenu  ce  principe  à  Tétat  de  pureté.   Mais  je  le 
répète  encore,  pea ^ substances. n6  diffèrent jentre  elles  par 
pucune  de  leurs  propriétés. 

La  matière  obtenue  par  M.  Batka  n'est  pas  un  acide  : 
je'Klii  dit  plus  baut.  Elle  rougit,  il  est  vrai,  la  têltiture 
de  tournesol,  mais  cette  propriété  provient  de  la  pré^' 
sence  d'une  petite  quantité  d'acide  hydrochlorique  qu'elle 
retient.  On  sait,  et  M.  Raspail  la  très-bien  démontré, 
avec  quelle  ténacité  plusieurs  substances  végétales  retien- 
nent cet  acide.  Cependant,  &i  on  laye  ^ept.à.  ]x\k\i  fois 
avec  de  l'eau  le  prétendu  acide  de  M.  Batka,  il  n'exerce 
plus  aucune  action  sur  la  teinture  de  tournesol.  Je  me 
suis  de  plus  assuré,  par  un  autre  moyen,  que  cette  sub- 
stance ne  diffère  point  de  là  salseparîne.  En  la  dissolvant 
dans  l'acide  sulfurique  et  en  la  précipitant  par  l'ammo- 
niaque, on  obtient  de  la -salseparine  qu'on  peut  faire 
cristalliser.,  .     .      , 

On  a  donc  donné  mal  à  propos  quatre  noms  à  la  même 
substance  ;  la  smilacine,  la  salseparine  et  l'acide  parilli- 
nique  ne  sont  que  la  parigliae  de  M.  Pâlotte.  ^  à  lui  seul 
appartient  l'honneur  d'avoif  découvert  cette  substance. 
MM.  Folcbi  Batka  et  Tbubeuf  ont  simplefitent  dox^né 
de  nouveaux  procédés  :  celui  de  ce  dernier  est  sans  con- 
tredit le  meilleur.  •  ' 

Le  nom  âe  salseparîne  me  paraissant  préférable  aux 
autres,  je  l'ai  adopté.  Je  ne  reviendrai  pas  sur  les  carac- 
tères de  la  salseparine  ;  je  les  ai  donnés  plus  baut. 


060  JOU&NÀL 

J'ai  altaché  une  très-grande  importance  à  l'analyse  des 
diverses  matières  qui  m  occupent;  je  Fai  faite  avec  d'au- 
tant plus  de  soin ,  que  ma  conviction  sur  leur  identité 
repose  spécialement  sur  les  résultats  analytiques  que  j  ai 
obtenus.  L'analyse  donne  une  nouvelle  force  à  mes  expé- 
riences, en  démontrant  que  la  composition  élémentaire 
de  ces  quatre  matières  est  la  même.  J'ai  fait  un  très  «grand 
nombre  d'analyses  ;  tje  n'en  rapporterai  que  douze  : 

Analyse  de  la  salseparine. 

La  salseparine^  sécbée  à  lao^  dans  une  étuve,  et  ana« 
lysée  avec  l'appareil  de  M.  Liébig,  a  donné  les  résultats 
suivans  : 

SalMparine.  Acide  earbou<iu«  obtenu.  Eàu. 

I.  0,227  0,5l3  0,180 

II.  0,3 14  0,705  0,3^3 

III.  o,6ao  iy4o5  o,4o3 

Ce  qui  donne  en  centièmes  : 

I.  II.  III. 

Carbone.  ...    6a,53  62,39  61,70 

.  Hydrogène..  •      8,80  8,69  8,28 

Ozigène.  .  •  c    28,67  ^StQix  29,0a 

Analyse  de  laparigline. 
La  parigline,  analysée  dans  le  même  appareil,  a  donné  -. 

Parigline.     •  Acide  carbonique  obtenu.  Eau. 

I.  0,209  0,470  0,168 

II.  o,3oo  0,683  0,237 

III.  0,44^  1,023  0,340 

Ce  qui  donne,  en  centièmes  : 

I.  IL  III. 

Carbone.  ...    62,^2  62,99  62,07 

Hydrogène*  .  .      8,96  8,76  8,4p 

Ozigèoe.  .  .  .    28,82  28,25  29,53 


DE    phAemacie.  56l 


Analyse  de.  Eacide  parilliniquc. 

Acide  parillinique*  Acide  carbonique  obtenu.  Kau. 

I.  o,7i3  1,623  0,671 

IL  oJM^  1,807.  o>^9 

III.  o,ai6  0,490  0,17:1 

Ce  qui  doime,  en  centièmes  .* 

I.  IL  m. 

Carbone.  •  .  .    63^  6a,38  6a;76 

Hydrogène..  .      8,88  8,96  8.63 

Oxiflfène.  .  .  .    38,14  a8,66  28,61 

Analyse  de  la  smilacîne, 

Smilacine.  Acide  carbonique  obtenu.  Eau. 

I.  0,3 10  0,704  o,a55 

IL  o,i5a  0,343  0,119 

III.  o,i58  0,353  o,xa5 

Ce  qui  donne ,  en  centièmes  : 

I.  IL  IIL 

Carbone.  .  .  .    62,83  62,43  62,08 

'    Hydrogène..  .      8,41  8,68  8,78 

Oxigène.  «      .    28,76  28,89  ^9*^4 

On  a  trouvé ,  par  expérience ,  la  formule  suivante  : 

C8 

El* 

La  salseparine  ne  donnant  atuîune  combinaison»  il  a 
été  impossible  de  déterminer  d'une  manière  certaine  son 
poids  atomique ,  et  de  corriger  la  formule,  précédente.  Le 
poids  atomique  de  la  salseparine  serait,  d après  cett^- 
formule,  de  ioo5,ioi.  Malheureusem^ent ,  je  le  répète 
encore,  ce  résultat  ne  peut  pas  être  corrigé.  La  salsepa^ 
rine  est  hydratée  ;  elle  perd  par  la  dessiccation  8,56  d'eau^ 
qui  c<H:re8pondenl|  k  i  atome  d'eau.  Sa  formule  est  dwc  « 

C«H«5  03h-(H2  0). 


562     .  JOCINJIL 

Action  des  acides.. 

On  ne  connaît  pas  encore  de  substance  non  azotée  qui 
sature  les  acides ,  et  qui  forme  avec  eux  dessels.  Malgré 
ce  principe  général ,  j  ai  penséun  instant  que  la  salsepa- 
rine  formait  une  exception,  et  voici  sur  quelles  données 
reposait  mon  opinion  :  les  acideâ  très* étendus  d'eau  dis- 
solvent parfaitement  la  salseparine;  si  on  fait  cristalliser 
cette  substs^e  dans  une  liqueUr  acide,  la  forme  cri^tâil- 
line  change  d  après  Tacide  qui  se  trouve  dans  cette  li- 
queur. L'acide  hydrochlorique  fournit  des  boupes  soyeu- 
ses ,  lacide  sulfurique  de  petits  cristaux  prismatiques. 
La  solution  acide   de  salseparine    concentrée   précipite 
abondamment f  par  la  pQtas$e,  la   soude  et  lammonia- 
que.,  etc.  On  pouvait  penser  que,  dans  cette  dernière 
réaction,  Falcali  ajouté  enlevait  lacide  qui  était  combiné 
avec  la  salseparine  ;  mais  évidemment  il  n'existe  pas  ici 
de  cotobinaison  ;  si  la  salseparine  se  précipite  quand  ou 
ajoute  un  alcali,  c'est  que  celui-ci  s'empare  de  Tax^ide  à  la 
faveur  duquel  elle  était  dissoute  dans  l'eau.  Si  on  lave 
deux  ou  trois  fois  seulement  par  l'eau  la  salseparine  traitée 
par  l'acide  sulfurique,  les.  dernières  eaux  de  lavage  ne 
rougissent  point  la  teinture  de  tournesol,  tandis  que  la 
salseparine  qui  reste  sur  le  filtre ,  dissoute  dans  l'alcool , 
précipite  en  blanc  par  Teau  de  baryte.  Ce  caractère  sur- 
tout m'avait  fait  penser  que  l'acide  était  combiné  avec 
h  salseparine.  I>e9  expériences  pluâ  rigooréd^es  ost  com- 
l^étement  changé  ma  manière  de  voi4r.  Si  on  \dcfe  pendante 
plusieurs  heures  la  salseparine  qu'ôisl  a  f^i^t  cristalliser 
4aâs4  acide  Sulfurique  très*étenâu  d'eau ,  il  sera  £^ile  àe 
^'assurer  qne  l'aciâe  n'^t  pas  combiné  avec  cette  sub-^ 
fftsrnce,  mais  qu'il  est  seulement  reteiiu  par  elle;  M.  S<yc^ 
beiran,  qui  s'est  vivement  intéressé  h.  cette  partie  de  mon 
travail,  s'est  servi  àii  pffocédé  suivant  pôat  prtmtet»  qa^»  ' 
la  salseparine  ne  se  cooibia^e.  pas  avec  les  acides;  il  la  fait 


DE    PHAKMACIE.  963 

cristalliser  au  milieu  de  l'alcool  contenant  ùd  excès  d  acide 
su]furique,iira  mise  dans  untube  fermé  à  Tune  de  ses  ex* 
trémités  ;  le  tout  a  été  recouvert  par  ducotbn;  ilia  ensuite, 
versé  siir  le  coton  de  Téther  sulfuriqùe,  qui ,  en  traversant 
la  salseparine,  a  entraîné  tout  l'acide  suif urique mêlé  avec 
elle.  I  ai  plusieurs  fois  répété  cette  expérience  j  qui  m'a 
parfaitement  réussi. 

'  L'acide  sulfurique  exerce  sur  la  salseparine  une  action 
intéressante.  Si  on  fait  tomber  goutte  h  goutte  de  l'acida 
sulfurique  concentré  sur  la  salseparine,  celle-ci  devienti 
d'un  rouge.foncé  qui  passe  peu  à  peu  au  violet,  et  enfin 
au  jaune  pâle.  On  obtient  un^  solution  de  salseparine  dans 
lacide  sulfurique  ^  si  on  verse  de  l'eau  froide  dans  cettd 
liqueur,  la  salseparine  se  précipite,  et  la  couleur  jaunâtre 
du  liqL  de  disparait.  L'eau  s'empare  de  l'acide  sulfurique 
qui  abandonne  Ja  salseparine.  Je  me  suis  assuré,  de  cette 
manière ,  que  la  salseparine  n'est  pas  altérée  par  l'acide 
sulfurique  concentré ,  comme  sa  couleur  foncée  pourrait 
le  faire  croire.  L'acide  sulfurique  étendu  d'eau  dissout,  à 
cbaud,  la  salseparine,  qui  ne  s'en  sépare  pas  par  une  ad- 
dition d'eau  froide.  '. 

L'aiîtion  de  l'acide  nitrique  sur  la  salseparine  diffère  de. 
celle  de  l'acide  sulfurique..^  L'acide  nitrique  concentré 
dissout  la  salseparine  à  la  température  ordinaire,  mais  il 
en  altère  une  petite  partie  :  la  portion  altérée  devient, 
jaune.  La  solution  nitrique  de  salseparine  précipite  en 
blanc  par  l'eau;! le  précipité  est  presque  entièrement 
formé  de  salseparine*  non  altérée.  En  observant  cette 
légère  altération,  j'ai  cru  pouvoir  obtenir  de  lacide-oxa-. 
lique,  mais  il  m'a  été  impossible  de  parvenir  à  ce  résultat. 
Cette  matière  jaune  n'est  ni  de  lacide  oxalique  ni  deli 
salsepareille. 

L'acide  hydrochlorique  dissout  aussi  la  salsepanne  ; 
cette  liqueur,  convenablement  évaporée ,  donner  des  cris- 
taux vraiment  remarquables. 


v' 


564  JOil&NÀL 

Les  acides  pbospborique,  acétique,  oxalique^  tarlriquey. 
et  en  général  tous  les  acides ,  dissolyent  plus  ou  moins 
bien  la  salseparine. 

Si  je  résume  les  principaux  faits  que  je  viens  de  rap*> 
porter,  j'arrive  aux  conclusions  suivantes  : 

C'est  M.  Palotta  qui  a  découvert  le  principe  actif  de  la 
salseparine  ; 

La  smilacine ,  la  salseparine  et  l'acide  parilliniqne  ne 
sont  que  la  parigline  de  M.  Palotta,  obtenue  par  difiéréns 
procédés; 

Les  propriétés  de  ces  quatre  matières  sont  les  mêmes  ; 
l'analyse  prouve  que  leur  composition  élémentaire  est  aussi 
la  même; 

Cette  composition  est  représentée  par  la  formule 

C8Hi5  03-f-(H2  0). 

La  partie  médullaire  des  racines  de  salsepareille. n'est 
pas  inerte;  elle  contient,  ainsi  que  la  partie  corticale,  de 
la  salseparine. 

Si  j'ai  prouvé  que  les  quatre  substances  qui  font  le 
sujet  de  ce  Mémoire  ne  sont  qu'une  seule  et  même  sub- 
stance ;  si  j'ai  bien  défini  la  nature  de  la  salseparine  par 
l'analyse  et  par  l'examen  de  ses.  propriétés,  mon  travail 
offrira  quelque  intérêt.  En  efièt,  au. lieu  d'étendre  le  do- 
maine de  la  cbimie*,  on  fait  de  cette  belle  science  un  vérita- 
ble cbaos,  en  y  introduisant  des  corps  qui  n'ont  jamais 
existé,  et  qui  par  conséquent  doivent  entraver  sa  marche. 
1*6  pense  en  outre  qu'il  y  a  quelquefois  pliis  de  difficulté  et 
d'utilité  à  classer  une  substance,  à  la  bien  étudier,  qu'à 
la  découvrir.  Le  hasard  fait  souvent  trouver  un  corps 
qu'on  n^e  cherchait  pas,  mais  le  hasard  seul  ne  parviendra 
jamais  à  lé  faire  connaître.  L'éther  est  connu  depuis  bien 
long- temps;  cependant,  sa  nature  et  les  phénomèjies  de 
sa  formation  sont  encore  un  sujet  de  discussions. 


DE    PHARMACIE.  565 

Nouvelle  matière  cristalline  tirée  du  girofle. 

Par  M.  BoRÀSTJiB. 

V 

Les  nouvelles  expériences  de  R^.  Dumas  sur  les  compo- 
sés d'origiûe  organique  ,  et  notamment  sur  les  huiles  es- 
sentielles ,  soit  légères ,  soit  pesantes,  sont  assez  connues 
des  chimistes  pour  qu'il  ne  soit  pas  nécessaire  d'en  repro- 
duire ici  les  principales  circonstances  (i)  (2)  (3). 

Le  but  de  cette  note  est  d'attirer  l'attention  du  lecteur 
sur  une  nouvelle  substance  cristalline  provenant  du  girofle* 

Cette  matière  concrète  se  forme  au  bout  d'un  certain 
temps ;^dans  l'eau  distillée  trouble  et  fortement  chargée  du 
girofle. 

Elle  cristallise  en  lames  minces,  blanches,  nacrées, 
transparentes ,  de  plusieurs  lignes  d'étendue  ;  elle  se  co- 
lore et  jaunit  légèrement  par  le  temps. 

L'alcool  et  Téther  sulfuriq^ue  dissolvent  cette  matière 
en  toute  proportion. 

Elle  a  peu  de  saveur,  et  son  odeur  est  beaucoup  moins 
vive  que  celle  du  girofle. 

Elle  prend  immédiatement  une  couleur  rouge  vif  de 
sang  par  son  contact  avec  l'acide  nitrique  à  froid ,  pro- 
priété qui  lui  est  commune  avec  l'essence  de  girofle 
fluide. 

Elle  entre  en  fusion  à        degrés, 

M.  Dumas  a  soumis  un  gramme  de  cette  matière  à  l'a- 
nalyse élémentaire  ,  et  a  constaté  qu'elle  ne  différait  de 
l'huile  essentielle  de  girofle  fluide  que  par  la  perte  d'un 


(i)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

(a)  Journal  de  Pharmacie ,  tom.  XX ,  p.  3o. 

(3)  Journal  de  Chimie  médicale,  tom..  IX,  p.  6o4' 


566  jouftiTAx 

atome  d'eau  ;  aussi  sa  coloration  par  Tacide  nitrique  fut- 
elle  aussi  instantanée  que  celle  de  Thuide  flotde« 

Elle  diffère  physiquement  de  la  caryopbylline  par  sa 
forme  cristalline^  et  chimiquement  par. «a  solubilité, sa 
sapeur ,  etc.  ;  et  on  sait  que ,  lorsque  la  caryophylline  est 
pure ,  elle  ne  se  colore  en  aucune  i&anière  par  Tacide  ni- 
trique. 

L'analyse  élémentaire  de  ces  trois  substances  prouve 
suffisamipent  qu'elles  sont  totalement  distinctes  les  unes 
des  autres  ;  M.  Dumas  les  considère  comme  ayant  un  radi- 
cal unique  modifié  par  le  seul  concours  de  l*eau. 
.  Je  propose  de  nommer  cette  nouvelle  matière  retirée  du 
girofle ,  çugénine ,  de  Veugenia  carjophyllata ,  pour  la  dis- 
tinguer de  la  caryojphjlline ,  qui  n'a  avec  elle  qu'une  ori- 
g^pe  commune ,  maia  dont  les  propriétés  physiques  et 
chimiques  sont  complètement  distinctes. 

.  H  est  vraisemblable  qu'on  arrivera  à  réparer  ces  sortes 
de  matières  cristallii^es  dans  des  opérations  disti|î  itoires 
pratiquées  en  grand  et  dans  certaines. conditions,  iinsi, 
la  matière  cristalline  de  l'essence  de  girofle_(  eugénite)  cfui 
fait  le  sujet  de  cette  note  ,  s  est  formée  pendant  un  espace 
de  temps  plus  ou  moins  long  ,  et  sous  la  seule  influencede 
l'eau.  Or,  il  résulte  des  expériences  de  M.  Dumas,  quede 
l'eau  seule  peut  amener  dans  certaines  circonstances  tout 
ou  partie  de  quelques  huiles,  essentielles  de  l'état  fluide  à 
l'état  concret.  S'il  en  est,  ainsi ,  et  que  cette  propriété  se 
généralise  et  puisse  s'appliquer  à  toutes  les  huiles  essen- 
tielles indistinctement,  on  peut  être  assuré  que  la  science 
est  prête  à  s'enrichir  de  nouveaux  produits  d'un  grand  in- 
térêt, d'autant  plus  grand,  que  la  loi  de  composition, 
d'affinité  ou  d'agrégation  en  vertu  de  îaquelle  on  les  ob- 
tiendra ,  sera  extrêmement  simple.  Ainsi ,  un  atome  d'eau 
absorbé,  décomposé  ou  soustrait  dans  une  huile  essen- 
tielle, sufiira  seul  pour  expliquer  l'aspect  différent  ou  par- 
ticulier sous  lequel  cette  huile  essentielle  se  pr,ésentera. 


DE   PHARMA^CIE.  5&y 

VV«\\\V\\WvvVVVVVVl\VVVVV%VVt«VVVVVVVVVVVVVV«  VVVVVVVX  VVV\'\\>«^V\V\^  VV\  W'V<V\'\V'V\  tvw 

t    •      ^ 

»  •  *  *  * 

Xe  tritoxidedefer,  nouvel  antidote  de  V acide  arsenieusc) 
par  M*  le  docteur  Bdnscn  ,  de  Gottingue* 

Les  journaux  politiques  français  ont  annoncé,  il  y  a 
quelque  temps ,  que  M.  le  docteur  Bunsen ,  de  Goltinguei 
venait  de  trouver  dans  Thydrate  de  tritoxide  de  fer ,  ui^ 
antidote  assuré  contre  l'empoisonneiiient  par  lacide  arse*- 
nieqx  ;  mais  ils  n'ont  ajouté  aucun  détail  à  cette  simple 
annonce  :  nous  ne  saurions  donc  mieux  faire  que  de  rapr 
porter  textuellement  la  lettre  que  Tauteur  de  cette  dé* 
couverte  écrit  à  ce  sujet  à  M.  Poggendorfl. 

,  j  Gottin^e ,  le  i".  mai  x8d4« 

«  Il  y  a  déjà  long-temps  que  j  ai  été  conduit  à  cette 
observation ,  qu'une  solution  d'acide  arsenieux  est  pré^ 
cipitée  d'une  manière  si  complète,  par  de  l'hydrate  de 
fer;  pur,  récemment  précipité^  et  en  suspension  dans 
Ve^u ,  qu'an  courant  d'hydrogène  sulfuré  dirigé  au  travers 
de  la  liqueur,  filtré  et  additionné  d'une  petite  quantité 
d'acide  hydrochlorique ,  n'y  démontre  plus  la  moindre 
trace  d'acide  arsenieux. 

n  J'ai  trouvé ,  en  outre ,  que  si  l'on  ajoute  à  ce  corps 
quelques  gouttes  d'ammouiaque ,  et  si  on  le  met  en  di^ 
gestion  ,  à  une  douce  chaleur  ,  avec  de  l'acide  arsenieux 
réduit  en  poudre  très-fine,  il  transforme  très-prompte^ 
ment  cette  dernière  substance  en  un  arsenite  basique  de 
tritoxide  de  fer  tout^à-'fait  insoluble.  Une  série  d'expé- 
riences, fondées  sur  cetteobservation,  m'a  donné  la  ferme 
persuasion  que  ce  corps  réunit  les  conditions  les  plus 
favorables  pour  servir  de  contre-poison  de  l'acide  arse- 
nieux solide  et  en  dissolution.  M.  le  docteur  Berlfaold  a 
bien  voulu  ^^  sur  ma  demande,  s'adjoindre  à  moi  pour 
examiner  en  commun *ce  sujet  sous  toutes  ses  faces  et  en 
filtre  l'objet  d'ej^périeaces  plus  ligooreuses.  Les  résultats 


568  JOUENAL 

de  cet  examen  ont  encore  dépassé  de  beaucoup  notre 
attente,  et  nous  ont  confirmés  dans  la  persuasion  que 
l'hydrate  de  tritoxide  de  fer  est  on  meilleur  antidote  de 
l'adde  arsenieux  solide  et  en  solution  que  Talbumine  ne 
Test  du  sublimé. 

»  De  jeunes  chiens  n'ayant  pas  un  pied  de  haut>  aux- 
quels nous  avions  donné  de  4  à  8  grains  d'acide  arsenieux 
réduit  en  poudre  fine ,  et  dont  nous  avions  lié  ensuite 
fœsophage  pour  empêcher  le  vomissement ,  ont  vécu  plus 
d'une  semaine  sans  ofirir ,  ni  pendant  la  vie ,  ni  à  l'autop* 
sie ,  les  moindres  symptômes  de  l'empoisonnement  par 
l'arsenic.  Les  excrémens  qui  n'ont  été  rendus  qu'en  très- 
petite  quantité ,  attendu  que  les  animaux  ont  été  privés 
d'alimens  et  de  boissons ,  contenaient  presque  la  totalité 
de  la  substance  vénéneuse  à  l'état  d'arsenite  basique  de 
tritoxide  de  fer  :  mais  ils  n'offraient  aucune  trace  d'acide 
arsenieux  libre. 

9  Nous  nous  sommes  convaincus ,  par  des  expériences 
sur  \&  animaux ,  qu'une  quantité  d'hydrate  de  tritoxide 
de  fer,  répondant  à  2  «4  drachmes  de  tritoxide  de  ce  métal, 
additionnée  de  16  gouttes  d'ammoniaque,  peut  suffire 
pour  transformer  dans  l'estomac  8  à  xo  grains  d'acide 
arsenieux  bien  pulvérisé  en  arsenite  insoluble.  Il  est 
d'ailleurs  aisé  de  voir  que  Ton  pourrait ,  dans  des  cas 
d'empoisonnemens  par  l'arsenic ,  administrer  ce  corps  en 
proportions  bien  plus  considérables  avec  ou  sans  ammo« 
niaque ,  soit  par  la  bouche ,  soit  en  lavement ,  puisque 
Ihydrate  de  tritoxide  de  fer  étant  un  corps  tout-à-fait 
insoluble  dans  l'eau  n'exerce  absolument  aucune  action 
sur  l'économie  animale.  » 

Nul  doute  que  d'autres  oxides  ne  forment  aussi  deâ 
composés  insolubles  avec  l'acide  arsenieux  ;  mais  ,  par  la 
raison  que  donne  l'auteur,  le  tritoxide  defet^nous  paraît 
également  préférable  pour  neutraliser  les  effets  délétères 
de  cet  acide;  ce  n'est  pas  non  plus  sans  motif  qu'il  em- 


DE  pMIrmAgie.  56g 

> 

ploie  Toxide  hydraté  et  a  Tétat  de  grande  division.  At- 
tendons toutefois  les  résultats  de  Texpérience  :  si*ellë 
confirme  les  faitâ  annoncés  par  le  docteur  Bunsen ,  $a 
découverte  sera  Certainement  une  des  plus  importantes 
sous  le  rapport  de  ses  applications.  '  A.  G.  V, 

Analyse  de  l'acide  urique  ;  par  Jvsfvs  LnsBiG.  (Annaleft 

de  Pharmacie,  avril  1 834*) 

Uacide  urique  est  assurém^oit  un  des  acides  organiques 
les  plus  remarquables  sous  le  rapport  de  sa  composition , 
et  du  rôle  qu'il  joue  dans  certaines»  maladies ,  telles  que 
la  gravelle,  les  calculs  vésicaux  et  les  affections  arthri- 
tiques. Il  ne  sera  donc  pas  sans  intérêt  de  faire  connaître 
l'analyse  que  viei^t  de  publier  M.  Liebig. 

La  composition  de  l'acide  urique,  dit  ce  savant  pro- 
fesseur, a  été  étudiée  avec  grand  soin  par  plusieurs  chi- 
mistes ;  mais  aucune  des  analyses  connues  ne  s'accorde 
avec  les  autres.  Ces  différences  tiennent  à  ce  que  ces 
chimistes  n'ont  pas  déterminé  directement  la  proportion 
du  carbone  de  cet  acide ,  et  se  sont  privés  ainsi  pour 
la  détermination  de  l'azote  d'un  contrôle  que  mon  ap- 
pareil permet  aujourd'hui  d'employer  avec  certitude. 

Je  n'ai  pas  encore  rencontré  de  substance  qui  donne , 
par  sa  combustion,  une  aussi  grande  quantité  de  deu- 
toxide  d'azote  que  l'acide  urique  ;  c'est  ce  qui  rend  les 
erreurs  dans  les  analyses  qualitatives  tout-à-fait  inévita- 
bles :  or,  telle  est  la  source  des  différences  si  grandes  que 
présejitent  les  données  relatives  à  sa  composition,  parce 
que  l'on  a  calculé  les  proportions  de  carbone  et  d'azote  ^ 
d'après  l'analyse  qualitative  du  mélange  gazeux  obtenu 
par  la  combustion. 

0,65']  gram.  d  acide  driqucsec  ont  donné  0,9^8  gram.  d'acide  carbonique 

et  0,168  d'eau. 
0,893  i,i55  gram»  diacide  carbonique 

et  0,19s  d*eaa.   • 

XX* .  Année*  —  Octobre  1 834-  4^ 


57^  ^QVim^h 

Il  réftulte  decps  deux  délerminations  du  carbope  »  qup 
l'acide  lirique  contient  sur  loo  parties  36,o83decarboqp. 
Il  est  clair  que  toutes  liea  déterniipations  d'azote  |  qui  ne 
s'accordent  pas  avec  cette  propor).ion  de  carbone  doivent 
étri^  rejetées  comme  inexactes. 

De  toutes  les  déterminations  de  Tazote ,  celle  de  M.  le 
jdopteur  JCodweiss  m'a  paru  mépter  le  plus  de  cQpfijinee. 
Il  a  trouvé  que  le  mélange  gazeux  çbtepu  par  la  combus- 
tion ,  contient  sur  y  parties  en  volumes  5  d'acide  carbo- 
nique ,  et  a  d'azote ,  de  telle  sorte  que ,  d'après  son  ana* 
lyse ,  l'acide  urique  renfermerait  4  atomes  d'azote  sur  5 
de  carbone  ;  J'ai  en  effet  obtenu  le  même  résultat  en  ré- 
pétant les  expériences.  Pour  le  contrôler ,  j'ai  préparé 
de  l'urate  d'ammoniaque.  Ce  sel,  brûlé  à  l'état  sec,  m'a 
donné  de  l'acide  carbonique  et  de  l'azote  dans  la  propor- 
tion de  a  :  I  ;  il  est  aisé  de  voir   qu'ici  aux  a  volumes 
d'azote  est  venu  se  joindre  demi -volume  du  même  gaz  k 
cause  de  l'ammoniaque ,  de  manière  que  les  proportions 
J>ropr6nient  dites  en  volumes  doivent  être  exprimées  par 
5  volumes  d'acide  carbonique  et  a  volumes  et  demi  d'azote. 
J'ai  brûlé  eu  outre  de  l'urat'é  de  potasse.  Il  est   évident 
que  la  potasse  retient  une  certaine  partie  d'acide  carbo- 
nique ,  et  qu'ainsi  le  mélange  gazeux  doit  contenir  moins 
de  5  volumes  d'acide  carbonique  sur  a  volumes  d'azote 
On  a  en  effet  obtenu  aa  volumes  d'acide  carbonique  sur 

1 0  volumes  d'aizote  ou  4)4  d'acide  carbonique  sur  a  d'azote. 

11  y  a  donc  eu  ici  demi*volume  d'acide  carbonique  retenu 
par  fapotasBe.  Or,  de  ces  faits,  il  résulte  avec  certitude 
que  l'acide  urique  contient  4  atomes  d'azote  sur  5  de  car- 
bone. Si  on  calcule  d'après  cette  donnée  l'analyse  dont 
il  a  été  question  plus  baut ,  on  arrive  à  la  composition 
tbéorique  qui  suit  :  .        ^d      . 

C«lculé.  I      ,      '  Trouvé» 

5  atomes  Carbon^  =b  383,  i 85  36,  ii  36,o83 

4              azote  =  364,023  33,36  33.361 

é              hydrogène  sis  '   34,939  3,34  3,44» 

9             oxigène  ca  3oo,ooo  37,19  a6,ia6 


DE    PIf^«|fJ^GIE.  5^1 

P'aprèç  ce  poî^s  atomique ,  les  combinaisons  connue^ 
juçqu'à  pe  jour  à^  Tacide  urique  avec  les  baçes ,  sont  dçs 
sfi^  açHnh  4«  G,  V. 

•  *  •  '  .  » 

j^dififion  aupf  cQt^si^ér^tions  suf  Pçrigine  uniquernent 

amérioçtinç  du  maïs  •  (t ). 

Gommaniq[!tée  à  l'Académie  des  sciences. 

p^t  j.-j.  yii«t. 

Ql|o|qne  tou9  les  iTQy^igçurs  en  Amérique,  les  plus 
éplfiir^s  fsf^  tiistojr^  natprelle ,  aient  reconnu  que  le  maïs 
eniffait  pf îginaireipent  cjuUiyé  dans  ce  uouyeau  mQndje , 
4^s  lepQque  de  sa  découverte  (  et  no^3  en  avons  donné 
4ea  preuv^ç  historiques) }  quoique  M*  Rpulin  et  d autre? 
i^b^er^ate^ry  ^iept  trp^vé  cette  céréale  k  l'état  sauvage  et 
inculte  dafos  ces  contrées  ,  et  bien  que  MM.  Humboldt 
^t  Qpppland  aient  Si^9$}  proi^vé  qu'elle  était  d'origine 
ati||$iricaiii^ ,  ^es  90ms  jde  blé  d^  Turquie  et  de  blé  d'Indç 
)ai$^ent  .^pcQpe  suppo^^r,  à  b^a^.coup  d'hoinmes  instruits , 
qme  le  maïs  ^^  pu  appartenir  primitivement  aux  deux 
Indes.  Ainsi ,  d'après  M.  Michaud,  dans  son  Histoire  des 
Cfoisades  (2)  j  D^ru ,  dans  celle  de  la  République  de  Ve* 
/?f>e(3),  M*  Grégory  (4)  et  R^,  Bonafou^  (5),  le  maïs  au- 
jait  été  copi^u  dès  avant  la  découverte  de  rAmérique, 
ou  rapporté  de  TApie  Mineure  en  Europe  par  les  Croi- 
sés. Tragus,  Ruelle,  -J^abernaernontanus,  Fuçhs,  croyaient 
\fi  imïs  originaire  de  Turquie  9  et  cette  opinion  conser- 


t(t)  Joummi  dePkarmuÊie^  tom.  VU ,  p,  36»  «t  f  IÛY« 
(»)  Paris ,  1817 ,  ÎQ^S. 
<3)Pàri&,  iai9»iii4. 

(4)  AiinaUs  de  fagrictUlMivfrunfmitt ,  troisième  «érie  ,  ton.  3* 

(5)  Mém.  de  ia  So&étinjale  d'agricukurt.  f  Afif^  l83^*    . 

4o. 


-  572  JOURNAL 

vait  naguère  des  défenseurs ,  malgré  tant  de  faits  oppo- 
sés dans  les  derniers  temps.  G^est  quêtes  anciennes  déno^ 
minations  subsistent  à  tel  point  que  les  Anglais  appei-^ 
lent  toujours  Turqàey  (Coq  turc),  le  coq  d'Inde,  dont 
personne  ne  conteste  l'origine  américaine. 

Du  moins,  disent  les  partisans  de  Fopinion  que  le 
maïs  peut  appartenir  aussi  à  l'ancien  mondé  ,  Crawford  ', 
dans  son  Histoire  de  l'Archipel  indien  (t.  1 ,  p.  266  et 
suiv.) ,  nannonce-t-il  pas  que  le  maïs  était  cultivé  par 
les  Indiens  de  ces  ties,  sous  le  nom  de  djagoung  ^  avant 
la  découverte  de  l'Amérique  ?  N'à-t- on  point,  dans  un 
Traité  d'histoire  naturelle  des  Chinois ,  composé  par  Zi- 
chi^Tchin ,  vers  le  milieu  du  XVP.  siècle  (i),  une  fig\ir^ 
exacte  du  maïs,  sous  le  nom  de  /a-cAoM-cAa?  Enfin*, 
M.  J.-J.  Rifaud  ,  dans  son  f^oyageerC  Egypte  ^  Nubie 
et  lieux  circons^oisins  ,  depuis  i8o5  jusqu'en  1827  (2), 
îi'affirnie-t-il  pas  avoir  recueilli ,  dans  un  hypogée  qu'il 
fit  déblayer  en  1819,  du  maïs  en  un  état  de  conservation 
remarquable? 

Certes ,  il   semblerait   démontré ,   d'après  de  pareils 
'  témoignages ,  que  le  maïs  appartient  à  l'ancien  monde 
également.  Mais  nous  allons  cbmbattre  péremptoirement^ 
nous  l'espérons,  des  observations  qui  paraissent  si  po- 
sitives. 

■»  « 

A  qui  fera-t-on  croire  qu'une  frumentacée  aussi  ricbe 
et  aussi  productive  ,  si  elle  eût  été  déjà  connue  dans  l'an- 
tique Egypte ,  ce  grenier  des  Romains ,  n'eût  pas  été  ap- 
portée en  Grèce  et  à  Rome,  étudiée^  décrite  par  Pline  et 
par  les  Grecs?  Pourquoi  cette  céréale  n'aurait-elle  pas 
été  cultivée  dans  tout  l'Orient,  la  Perse,  l'Inde,  de  toute 

(i)  Phen-Thsao-Kang'Mcfu  (Traité  général  d'histoire  nàiarelie  en  9 
vol.  grand  in-8,  ouvrage  divisé  en  5a  livres).  Cet  oayràge  a  été  com- 
mencé Tan  i553  ;  mais  il  a  eu  des  éditions  .postérieoDres».'  M«  Stanislas 
Julien  ,  de  llnstitut ,  a  donné  cette  indicatnm.  1  /  .  .  .^     '      •  ) 

(2)  Paris ,  x834»ayee  planches. 


DE    PHARMACIE.  ^J? 

antiquité?  Or,  cela  n'est  pas;  personne  n ignore  que 
le  çlft^ijîoxxov ,  de  Dioscoride ,  qu'on  a  voulu  lui  rappor- 
ter, est  Tépaulre,  triticum  spelta  ^  L. ,  et  non  pas  Iq 
maïs.  Cenx  qui  ont  pris  le  sorgho ,  holcus  sorghum,  pour 
cette  graminée ,  en  Orient ,  ont  pareillement  fait  preuve 
d'ignorance. 

En  e0et ,  le  maïs  n'a  pas ,  même  aujourd'hui  encore , 
de  nom  propre  dans  tout  l'Orient ,  puisqu'il  y  est  qualifié 
de  blé  romain, /2bwa  roumi^  p£lr  les  Égyptiens,  les  Arabes 
et  autres  Orientaux  (i).  Il  leur  vient  des  Européens- 
Audun  '4^8  vieux  agronomes  grecs  ou  latins  n'en  ont  fait 
mention,  et  les  Grecs  modernes  l'appellent  Tisùa^x  alropo , 
bl4  en  canne.  Certainement  les  conquêtes  lointaines  d'A« 
lexandre  dans  l'Inde ,  aVec  des  savans  grecs ,  les  irrup«> 
tions  de«  Arabes,  des  Huns,  des  Tartares  mongols  dans 
l'Asie  ,  ont  transporté  et  multiplié  une  foule  de  produc- 
tions et  de  substances  alimentaires  ou  médicales ,  jusque 
parmi  uqs  climats  occidentaux,  ayant  même  le  débordement 
des  Sarrazins  dans  le  midi  de  l'Europe ,  et  nulle  part  en- 
core on  ne  connaissait  le  maïs;  te  professeur  Delile  a  mon- 
tré  que  le  sorgho  jaune ,  holcus  bicolor ,  avait  été  con- 
fondu' avec  le  maïs  par  plusieurs  auteurs  qui  ont  écrit 
sur  l'Egypte;  c'est  ce  qui  explique  Tenfeùr  de  M.  Ri- 
faud  (2).  Enfin,  M.  de  Humboldt  a  réfuté  l'assertion  de 
Grawford,  en  prouvant  que  le  maïs  était  essentiellement 
américain,  et  avait  dû  être  apporté,  dès  les  premiers 
temps  ,  par  les  navires  espagnols ,  soit  à  Canton  ou  Ma* 
cao  en  Chine  ,  soit  aux  iles  Philippines  ou  autres  de  Tar- 


(1)  Forskahl,  Flora  arahico-œgyptia  ^  p.  liij  et  GXXI,  etc.  Ils  ap« 
pellent  leur  sorgho  ou  blé  ordinaire,  doura  bellœdi, 
'  (q)  N*e5t-il  pas  manifeste  qae  si  le  maïs  y  eût  existé  dès  le  temps 
des  Pharaons ,  et  se  trouvait  arec  les  sarcophages  des  antiques  momies . 
rien  n'eût  pu  empêcher  qa*il  fût  cnltivé  ,  connu  des  anciens  Grecs  et 
Romains,  comme  toutes  les  antres  céréales?  Voyez  aussi  Flore  d'E- 
gypte ,  dans  la  Deicription  de  VÉgypte ,  hist.  nai, ,  tom.  II ,  par  Delile , 
Dotaniçte. 


/ 


574  ioUKNAL 

chipel  indien.  En  ëSet ,  tous  les  téraoigtiages  deSdtltetirâ 

sont  d'une  date  plus  récente  que  la  découverte  du  NoU*» 

veau-Monde. 

S'il  était  besoiu  d'appUyer  de  plus  àttipiël  déireloppe-i 
mena  et  de  preuves  historiques  toiié  ces  faits,  nous  pduN 
rions  démontrer  que  chaque  grande  partie  dti  inonde 
nourrissait  âeé  population^  d'une  céréale  {)rihcipâlè  ^  <}uj[ 
Ifetit  donne  un  caractère  distitictif. 

L'Europe  a  le  blé  ti  sa  cuItUrë  jcivili^atricè  au  làfco-' 
rieuse; 

UÂsie,  son  riz ,  alimentant  atec  indoleûbti  lel  JEfiûdtfùS 
et  les  Chinois; 

L'Afrique ,  le  mil  ou  le  coûz-couz  \  doui^aiit  uiië  hbiliU 
lié  grbséière  aux  nègres  ; 

L'Amérique ,  le  maïs  ,  èalubfe  \  Ihais  jreu  iubdbMiél 
pour  les  Américains  hatujreh. 

VARIÉTÉS. 


Nouvelle  tsphoe  d«  smilàz  antisyphiUt^ve: 

Par  J.-J.  ViREY. 

L'administration  dés  déuànes  noû&  a^AUt  conduite  ftar 
uhe  espèce  àt  tacitie  et  de  tige  sàrménteUse  iiiiportéil  de 
lile  Bourbon  en  France,  sans  détttSmibatioii  eérlainè,  ilottS 
l'avons  examinée  en  la  eomparant  4  d'autres  productien» 
analogues. 

Elle  consiste  en  longues  tiges ,  hiincës ,  )radiciformés , 
d'un  blanc  i^endré ,  dont  l'épidërme  très-làcfae  ei  nen  ^à'* 
hérent  (par  la  dessiccation  )  se  soulève  et  se  sépare  épôti- 
tanément.  Le  bois ,  ou  la  partie  médullaire^  de  la  gros- 
seur d'un  tuyau  de  plume  médiocre,  est  cylindrique^  tM^ 


DE     PHARMACIE.  575 

tuéux  d*abord ,  piiis  se  subdivise  en  nombretises  fibres  oti 
filandres  ligneuses.  Il  y  a  d'autres  figés  oii  trônes,  de  la 
grosseur  du  doigt ,  longues  et  tortueuses  ;  Tépiderme  de 
celles-ci  est  brun  h.  rextérieuÉ",  rougeâtre  ou  orangé  à 
Fintérieui',  adbérent  au  bois,  lequel  est  jaune  èlair.     ' 

Toutes  ces  parties  ofirènt  peu  de  saveur,  et  si,  en 
masse  ,  notre  échantillon  présente  une  odeur  qui  ap- 
proche de  celle  du  vétiver,  on  peut  soupçonner  qu'elle  y 
est  étrangère  ou  communi(|uée  par  i'elivoî  simultané  de 
cette  dernière  racine. 

En  comparant  ces  tiges  sarmenteUses  à  des  racines 
d'uiië  àiutre  espèce  de  smilax  sarmenteUse  des  tles  Phi- 
lippines et  de  Manille ,  très-tenommée  sous  le  nom  de 
macabucaï  [owmacabujai ^  macabucha ^  etc.),  qui  nous 
a  été  donnée  par  M.  Busseuil,  chirurgien  de  la  marine 
nous  y  avons  tfoiivé,  hoii  une  parfaite  ressemblance, 
mais  de  grandes  analogies.  Toutefois ,  le  macabucaï  est 
de  cbuleur  plus  fohoée ,  sbil  é^iderme  esè  pustuléUt  ^  êed 
filandres  intërieiires  «ont  plus  ou  moins  brunàtthes,  et  sa 
saveuir  est  amère  (i}. 

Notre  irabitie  n'est  point  la  métiie  espèce  ;  cépebdent  elle 
oflre  les  plus  remarquables  correspondances  de  structure 
et  de  com^ositioh  organique. 

En  recnerchant  dans  les  catalogues  de  botanique  ou 
â*autres  renseignemens  que  nous  possédons  sur  les  lies 
de  France  et  de  Bourbon ,  nojis  avons  appris  qu'en  Tan- 
née 1822  ,  lé  gouverneur  de  l'île  Maurice,  sir  Robert 
Townsend  Fàrquhâr,  avait  transporté  ,  parmi  d'autres 
végétaux  ,  \esmiiax  horbohica  de  l'île  Bourbon.  Ce  smi- 
lax ,  qui  parait  aussi  répandu  dans  les  îles  Philippiiles , 
sert  aux  nègres ,  et  également  aux  Européens ,  en  place 

(i)  Yoyec  a«»si  une  courte  notice  sur  le  macabujai,  par  M.  Perrotteti 
dans  les  Annales  de  la  Société  liiméenne  de  Paris,  1824 $  mai,  article 
ûaîûhgtu  réiiohni  iut  diverses  st^iawet» 


576  JOURNAIi 

de  salsepareille ,  coatre  les  affections  syphilitiques.  Sa  re« 
nommée ,  transmise  en  Europe  9  en  a  fait  transporter  des 
quantités  assez  abondantes  pour  suivre  les  effets  et  le 
traitement  d'un  certain  nombre  de  malades*  Le  peu  de  sa- 
veur de  ces  racines  n'a  rien  de  rebutant  pour  ceux*ci« 

Quant  à  la  plante  entière,  sa  description  ne  nous  est 
point  encore  parvenue.  Nous  savons  seulement  qu'elle 
porte  des  fleurs  pentandriques  ,  tantôt  monoïques ,  tan-* 
tôt  dioïques  ,  et  qu'on  la  cultive  maintenant  dans  les  tles 
de  Frcince  et  de  Bourbon ,  pour  l'usage  médical.  Elle  pa-< 
rait  avoir  moins  de  fadeur  et  de  désagrément  au  goût  que 
la  salsepareille ,  et.  Ion  a  vanté  son  efficacité,  à  laquelle 
contribue  sans  doute  aussi  la  chaleur  du  climat  où  elle  a 
d'abord  été  employée. 

Rapport  fait  a  la  Société  de  Pharmacie^  par  MM.  Tas- 
SAERT  et  BuBAiL^   sur   un  mémoire  de  M.  Lakglois^ 
pharmacien  aide-major  à  ^hôpital  militaire  de  Stras^ 
,  bourgs  intitulé  :  Recherches  sur  l'iodure  d'amidon* 

M.  Langlois  a  fait  remettre  en  décembre  i833,  à  la 
Société  de  Pharmacie,  un  métnoire  tendant  à  prouver  que 
riodure  d'amidon,  ne  résulte  pas  d'une  combinaison  à  pro- 
portions définies  d'iode  et  d'amidon,  mais  bien  d'un  simple 
mélange  caractérisé  seulement  par  sa  couleur.  Un  rapport 
favorable  a  été  fait  sur  ce  travail  par  MM.  Tassaert  et 
Dubail,  chargés  de  l'examiner.  L'étendue  de  ce  mémoire 
ne  permettant  pas  de  l'insérer  ici  tout  entier,  nouîs  nous 
bornerons  à  présenter  le  rapport  dont  il  a  été  l'objet. 

L'auteur,  après  avoir  rappelé  les  travaux  microsco- 
piques de  M.  Raspail,  qui  nous  ont,  pour  la  première 
fois,  révélé  la  nature  de  l'amidon,  ceux  de  M.  Biôt,  qui 
ont  caractérisé  la  dextrine  par  son  acliop  sur  la  lundéra 


DE    PIfARMAGIE.  5j'J 

polarisée^  et.epfin  TheUreUse  application  que  MM.  P<iyen 
et  Persoz  ont  faite  de  cette  substance  dans  les  arts  et  le- 
conomie  domestique,  prend  pour  point  de  départ  cette 
assertion  de  M.  Raspail,  que  Tiode  colore  Famidon  sans 
constituer  avec  lui  une  véritable  combinaison.  C'est  cette 
opinion  qui  semble  à  M.  Langlois  devoir  être  étayée  de 
plusieurs  faits  nouveaux  ;  car  M.  Aaspail ,  dit«-il ^  ne  lavait 
!basée  que  sur  la  simple  observation ,  que  les  granule» 
d'amidon,  colorés,  en  bleu  par  la  teinture  aqueuse 
d'iode ,  et  examinés  au  microscope ,  conservaient  encore 
leur  forme ,  après  avoir  été  décolorés  par  un  alcali ,  tel  que 
la  potasse  ou  l'ammoniaque. 

Des  recherches  d'un  autre  genre,  celles  de  M.  Gay- 
Lussac  sur  l'iode,  l'étude  que  ce  savant  chimiste  a  faite  de 
l'action  de  ce  corps  sur  l'eau  à  la  température  ordinaire,' 
et  sous  l'influence  de  la  chaleur  et  de  la  lumière  ;  l'obser» 
vation  à  laquelle  il  a  été  conduit  de  la  formiation  constante 
dans  ces  difiérentes  circonstances  des  acides  hydriodique 
et  iodiqué  :  voilà  la  source  à  laquelle,  conjointement  avec 
celle  que  ndu$  venons  de  signaler,  M.  Langlois  a  puisé 
l'idée  première  de  son  mémoire.  C'est  en  combinant  ces 
deux  données ,  c'est  en  rapportant  à  l'iode  uni  à  l'amidon 
les  considérations  que  M.  Gay-Lussac  avait  appliquées  à 
l'iode,  libre  de  toute  combinaison,  que  M.  Langlois  a  jeté 
les  bases  de  son  travail.  Tout  son  mémoire ;est  là;  le9 
expériences  seules ,  qui  ont  servi  à  confirmer  ces  prévi«i 
sions,  lui  appartiennent.  . 

Et  d'abord,  pour  prouver  avec  M.  Kaspail,  et  contrai- 
rement à  L'opinion  émise  par  tous  les  autres  chimistes  qui 
ont  traité  cette  matière,  que  l'eau  ne  se  comporte  point 
avec  l'amidon  uni  à  )'iode.  autrement  qu'avec  l'amidon 
Ubre,  Tauteur,  prend  de  la  fécule,  dont  l'enveloppe  des 
grains  est  parfaitement  intègre,  et  la  met  en  contact  avec 
une  solution  d'iode  dans  l'eau  distillée.  La  liqueur  bleue 
indigo qu'ilobtient laissa  voir,  à  laide; du  microscope, ]les 


5jS  TOURNAI. 

^ins  de  fécule  fortement  e^lorës  ^  nageant  au  milieu  d'uA 
liquide  incolore.  Filtrée  à  travers  un  papier  multiple,  elle 
paftse  aussi  incolore,  si  Tiode  n'est  point  en  excès,  et  lé- 
gèrement ambrée  dans  le  cas  contraire  :  dans  le  preinieir 
cas,  la  solution  d'amidine  n'y  détermine  Un  précipité  bleu 
qiie  par  l'addition  du  chlore  ou  d'un  acide  coheentré  ;  dans 
le  second^  la  coloration  en  bleu  est  immédiate.  Ici  de- 
faient  se  placer  naturellement  les  e](périencës  que  hauteur 
a  rejetées  à  la  fin  de  son  mémoire,  et  qui  avaieUt  pour 
bat  de  démontrer  que  les  divers  agens  chimiques,  les 
acides,  les  alcalis^  par  exemple,  n^exereeut  point  sur  le 
composé  d'iode  et  d'amidon  d'autre  action  que  celle  qu'on 
leur  tonnatt  sur  chacun  de  ces  corps  isolés.  Ges  expé- 
riences établissent,  d'une  manière  cohcluantes  i^^  ^ue 
Taeide  sulfurique  concentré  ne  dissout  J'iodure  d'auiidoD 
qu'ed  altérant  l'amidon  au  point  de  lui  faire  pefdre  sa 
propriété  de  bluuir  par  l'iode  ;  que  l'acide  étendu  n'agit 
point  aulreinent  que  l'eau.  Aussi  la  première  solution 
est*clle  brune,  la  seconde  bleue.  Aussi  peut-K)n  dans  celle- 
ô-  apercevoir^  au  moyeii  du  microscope,  les  granules 
colorés  nageant  au  milieu  du  liquide  incolore  ; 

1^.  Que  l'acide  nitrique  a  une  action  analogue^  soit  ton- 
centrée 5  S<^it  étendue,  qu'il  ne  dissout  l'amidon  qu'en 
l'altérant,  dégageant  lui-même  de  l'acide  nitreut^  et 
transformant  par  son  oxigène  tout  l'iode  en  acide  iodique; 
là  pk*euve,  c'est  que  Taddition  de  la  dettrine  ne  chan^^ 
point  la  couleur  rouge  de  la  liqueur  due ,  suivant  l'auteur, 
à  la  présence  de  l'acide  nitreut ,  et  qu'au  contraire  l'ad- 
dition de  Tacide  sulfureux  rétablit  sur-le-chémp  la  eou« 
leur  bleUe; 

à®.  Que  les  acides  sulfureux  hydrosulfuriques  transfor- 
ment dn^s  l'iodare  d'amidon  tout  Tiode  en  acide  hydribâi- 
que  -,  le  preWtèr  par  l'hydrogéné  de  l'éau ,  le  second  par 
m^  hydridgène  propre  ; 

4'»  Que  râêtidto  des  aîcaUl  6Ur  ce  coÉkpBsé  est  fteile^ 


DE    FHA&MACIE.  67^ 

ment  prévue ,  d'après  celle  qu'ils  exercent  sur  Tiode  libre 
qu'ils  transforment  en  iodates  et  hjdfiodates^  et  sur  la 
fécule  qu'ils  dissolvent,  même  lorsqu'elle  &t  pnréé 
d'iode; 

5^.  Qu'enfin  l'éther  et  l'âlcool  décolorent  facilèlndnt  Vin* 
dure  d'amidon ,  en  raison  aussi  de  la  facilité  àree  laquelle 
ils  dissolvent  l'iodé. 

Jusqu'ici  tout  rentrait  dans  le  domaine  des  analogies 
prévues;  certains  autres  points  s'en  écartaient  davantage^ 
par  exemple,  le  phénomène  de  décoloration  de  TiodorQ 
d'amidon  par  la  chaleur,  que  M.  Pdletier  etpliquait  pat 
la  combinaison  de  cette  matière  bleue  avec  le  liquide) 
piusieut«  autres  chimistes  aptes  lui  ^  par  la  transforinatibil 
de  l'iode  en  acide  fajdriodiqne^  aU  mojën  de  l'hydr^gàne^ 
de  f  amidcin  ;  M.  Ra^ail  et&n ,  par  la  volatilisation  dd 
principe  de  Famidon,  auquel  il  attribuait  la  prbpriété  db 
bleuir  pa^  l'iode.  Au  reste ,  cette  assertion  h  été  promfH* 
ti^nent  démontrée  fausse  par  M.  Guibourt ,  qui  a  constaté  1 
«ommiS  après  lui  M.  Langlois  ^  que  la  deitrine  ne  perd  pas 
par  la  dessication ,  aind  que  l'affirme  M.  Raspail  ^  la  pro- 
priété de  bleuir  par  l'iode.  Mais  dans  toutes  ees  hypof 
thèses^  dit  M*  Langlois,  comment  expliquer  lé  rétablisse-» 
ment  lie  la  couleur  por  un  bydracide?  La  thoie  paraissait 
ithpoàsibte;;  elle  besse  de  l'être  dès  que  Vtm  peut  prouves 
qu'il  ne  se  forme  point  seulement  dans  ce  eas  de  }'«eide 
hydriôdique  ^  mais  encore  de  l'acide  indique  ^  et  c'efct  ce 
que  l'auteur  a  (ait.  Ici  nous  le  laissons  parler. 

k  Un  litre  de  solution  aqueuse  d'iode  'filtnéë  ftit  ëm 
suite  côtoie  pat  de  l'amidine  dissotite  dans  une  certaine 
quantité  d'eau.  J'obtins  de  cette  manière  une  dissolutiim 
d'ibdare  d'atiiidon  d'un  bleu  très-fencé^ 

»  Gettë  disfeblution ,  soumise  à  «ne  température  de  60 
à  90  dëg):és ,  lie  tarda  pas  à  se  décolorer,  le  chloré  y 
rétablit  isstàntanénient  la  couleur,  ^tandis  qoe  l'acide 
stdf arëiix  f iil  «ftàs  adion.  I/^xislence  de  l'^idde  hydoo** 


I 


58ô  jourhaii 

dique  paraissait  dès  lors  prouvée  ;  mai»  non  celle  de  Ta- 
cide  iodique.  Persuadé  à  priori  que    ce  dernier   acide 
devait  se  trouver  dans  la  liqueur,  et  que  si  1  acide  sulfu* 
reux  ne  décelait  pas  sa  présence ,  cette  circonstance  ne 
pouvait  dépendre   que  de  la  faible  quantité  de  lacide       ï 
iodique  existant,  j'ai  pensé  quil   fallait  concentrer  la 
solution  dlodure  décolorée.   Pour  éviter  que  les  deusc 
acides  de  Tiode  se  décomposasseat  mutuellement  par  ia 
concentration,  j'ai  versé  préalablement  dans  la  liqueur 
incolore  quelques  gouttes  d'ammoniaque  afin  de  fornoier 
un  hydriodate  et  un  iodate.  La  liqueur  concentrée  jusqu'à 
ne  plus  représenter  que  la  valeur  d^un  décilitre. environ, 
fut  colorée  en  bleu  très-intense ,  par  l'addition   d'une 
seule  goutte  d'acide  sulfureux.  Le  chloré  produisit  aussi 
la  couleur  bleue,  mais  il  avait  agi  en  s'emparant  de.  llij- 
drogène  de  l'acide  hydriodique ,  tandis  que  l'acide  sulfu- 
reux avait  enlevé  Toxigéne  de  l'aicide  iodique.  Cette  ob- 
servation explique  pourquoi  l'iodure  d'amidon  se  décolore 
d'autant  plus  facilement  que  la  quantité  d'eâu  eçl;  plu^ 
grande,  et  pourquoi  aussi  la  dissolution. trop  concQptrée 
peut  être  chhutfée  sans  perdre  sa.  couleur.;  i^ti  ^fiet , 
l'eau  Saturée  des  acides  bydriodiqiie  et  iodique  ne  p6ut 
plus  avoir  d'action  sur  l'iode ,  puisqu'il  faut  que  l^s  deu^ 
acides  coexistent  dans  des  proportions  donnéespour  rester 
en  présence  sans  se  décomposer. 

'  »  L'existence  des  acides  iodique  et  bydriodiqUe  dans 
la  solution  d'iodure  d'amidon  décolorée  pai:  la  chaleur , 
indique  donc  clairement  la  manière  d'agir  des  a<?des  con- 
centrés ou  légèrement  afiaiblis  sur  cette  liqueur.  S'ils 
rétablissent  la  couleur  bleue ,  ce  n'est. poipt  parce  qu'ils 
décomposent ,  comme  on  le  dit ,  l'acide  hydriodique , 
mais  bien  parce  qu'ils  s'emparent  de  T^u  nécessaire  à 
l'existence  des  deux  acides  iodique  et  hydppdique  ,  qui , 
privés  de  ce  liquide,  réagissent  l'un^ sur  l'aptre,  foraient 
une  faible  quantité  d'eau  par  l'union  de  l'oxigèoeavec 


DE    PHARMACIE*  58 1 

l*hydrogène,et  laissent  en  liberté  Tiode  qui  colore  de  nou-^ 
veau  l'ômidon:  Ld  preuve  que  les  choses  se  passent  ainsi, 
c'est  que  si  Ton  ajoute  primitivement  une  goutte  d'acide 
sulfureux  à  la  liqueur  décolorée ,  les  acides  étendus  et 
même  concentrés  perdent  la  propriété  de  la  ramener  au 
bleu ,  tandis  que  le  cblore  jouit  toujours  de  cette  pro- 
priété. Il  est  évident  que  l'acide  sulfureux  a  servi  à  faire 
passer  tout  l'acide  iodique  à  l'état  d'acide  bydriodiqùe.  » 

En  résumé,  nous  pensons  que  l'auteur  a  justifié  suffi* 
samment  les  conclusions  suivantes  qui  terminent  son  mé- 
moire et  que  nous  allons  rapporter  ici  : 

«  I®.  L'iodure  d'amidon  intègre,  qu'il  soit  rougeàtre , 
violet,  bleu  ou  noir,  est  toujours  insoluble  dans  l'eau 
froide. 

9  2®.  La  solution  aqueuse  d'iodure  d'amidon  ne  se 
coldre.  par  la  chaleur  que  parce  que  l'^au ,  à  l'aide  de  ses 
élémend ,  transforme  l'iode  en  acides  bydriôdique  et 
iodique.  '      '  .  r.      . 

*  3*.  La  propriété  qu'elle  possède ,  sous  certaines  con- 
ditions,'de  reprendre,  en  refroidissant.  Une  partie  dé  sa 
l;6uleur  primitive,  dépend  d'une  réaction  ultérieure  des 
deux  acides  que  je  viens  de  nommer. 

»  4^.  Les  acides  concentrés  ou  étendus  ne  rétablissent 
la  couleur  bleue  qu'en  s'emparant  de  l'eau  nécessaire  à 
l'existence  simultanée  desafcides,  de  l'iode;  car  si  prer 
mièrement  on  ajoute  à  la  liqueur  quelque»  gouttes  d'a« 
cide  sulfureux ,  le  phénomène  de  coloration  ne  se  pro- 
duit plus.  •  .  . 

»  5<>.  Les  acides  sulfurique ,  nitrique  ^  hydrochlofique 
sulfureux ,  bydrosulfurique ,  le  chlore,  les  alcalis ,  l'éther 
et  l'alcoblse  comportent  avec  l'iodure  d'amidon ,  comme 
si  la  substance  végétale  et  Tiode  s'y  trouvaient  dans  Mit 
état  d^isolement. 

6*.  Ces  diverses  considerîitions  nous  permettent  (f  affir- 
moi*  que  l'iodé  ne  forme  pas  avec  lamidon  une  combinai- 


&oa  dên%  Id  $^ds  {«opre  j^  oom ,  mail  t^ien  ua  œélapEig^ 
uniquement  caractérisé  par  sa  couleur  i  en  conséqùoppa  ^ 
4^ioâa«e  d'amidon  se  semble  plus  pouvoir  dpeormaU  ^*- 
gufer  au  pombre  des  composés  chimiques. 

De  fahération  de  Fair  par  ta  germination  et  lafermeU'^ 

tfition. 

Mémoires  de  la  Société  de  pbf  ^^^ae  et  d'bistoir^  natnrelte  4e  Qervky^» 

(BXTHAIT.) 

«  Les  auteurs  qui  ont  recherché  les  changement  qqp 
lesgraipep  germantes  produisent  dana  l'airt  ^^  V-  Théo- 
dore de  Saussure  ^  $e  sont  acfcprdépi  à  riBconnattre  qç'àl^ 
jeu  détruisent  l'QKigièAe  et  qu'elles  y  -forment  de  Vacide 
carbonique,  mais  ils  ont  diSéré  sur  le  résultat  de  ces  d0UX 
jqgeis.  Sichèele  ^  en  opérant  sur  ïes  ppi^  ^  a  tiro^fé  qpe  la 
germinaiifi^  m  change  pas  le  i^lume  d^  Tair ,  et  que  h 
d^tçuction  de  40P  piigène  est  égale  h  M  pi^o^uction  de 
Vacide  carbonique  ;  .mes  pbseryatiops  m'avaient  C^urûi  le 
laémiB  résultat  ;  M*  ]S1U$ ,  en  employant  la  graine  précé- 
dente, a  trouvé  que  la  disparition  de  Toxigène  de  1  air  est 
p)u6  grande  que  la  foripatÎQn  del'açide  carbonique-  On  a 
mis  quelqu'imppirtauce  à  icette  dispuasion»  parce  qu'enise 
eoA^ormaut  aux  derniers  résultats  ,  l'oxigène  est  employé 
à  se  fixer  dans  la  graine ,  tandis  que  par  les  premiers  il  ne 
«erait  destibé  qu'à  lui  enlever  an  carbone*  Le  détail  de 
tojijites  pes  obseryations  indique  que  si  l'oxigène  se  fixa 
4^ê  la  graiue  y  cette  fisatiou  n'a  lieu  qu'en  trétf^^petiie 
quantité ,  rçJatiFement  à  celle  if  ui  est  ^mpbyée  à  la  for* 
mation  de  Tacide  carbonique. 

,Cp^  observations,  .faites  p^r  d&i  procédés  beaucoup  plus 
précis  que  les  précédentes^  moAtrent  que  la  gèroûaaiiM 


DB    BI}A|t|&i(BIE.  6^ 

4aQ8  r^ir  atmosphérique  ne  peut  pa«  servir  à  établir  tine 
règle  générale  sur  la  4estruction  de  Foxigène  et  la  produp- 
tioo  relative  d'acide  carbonique  pour  toutes  les  graines» 
pàn^  les  aqeS|  tels  que  le  blé  et  le  seigle  ^  la  formation  de 
r^p^de  carbonique  serait  égale  en  Yolume  à  la  destructioii 
d^ loxigène  ;  dans ,d'd.utre8  graines ^  tels  que  les  hariPOts , 
la  prod(|ction  du  premier  ga«  ^^mporte  sur  la  destruction 
du  second  ;  avec  d'autres  graines ,  la  difi'érence  a  lieu  ^u 
sens  inverse  du  précédent.  C^^  effets  opppsés  peuvent 
s'observer  4^0$  la  même  grainp ,  tels  que  les  fèves  et  les 
lupins,  suivant  1  époque  plus  0u  moins  avancée  de  la  ger^ 
mination.  Dans  la  première  époque  |  Tacide  carbonique 
produit  l'e^purte  sur  Toxigène  consommé;  dans  la  seconde 
çest  l/e  ppptr0ire  ;  oneonçoit  que,  dans  le  cas  oula  même 
grainp  produit  deux  vésultats  opposés  à  deat  époques 
successives  i  il  y  en  a  une  intermédiaire^  où  par  une  e^ct^ 
rpmpausatloiai  la  destruction  de  Tonig^e  paraU  égale  à  h 
fp|?niation  de  Fapide  carbonique  ;  on  peut  expliquer  ainsi 
les  contradiptions  às$  observateurs  qui  n'ont  pas  décrit 
les  circonstances  de  leurs  opérations. 

Les  résultats  que  je  viens  d'énoncer^  et  qui  sont  remar- 
quables par  leurs  variations ,  se  rapportent  à  la  germina-» 
tiop  dans  l'air  atmosphérique  ;  mais  ils  ne  donnent  plus 
Jieu.aux  mêmes  écarts  lorsqu'elle  s'opère  daqs  le  gaz  oxi«« 
gène  à  peu  près  pur  ;  dans  ce  cas,  la  destruction  dece  gaa 
par  les  graines  précédentes  y  est  constamment  plus  ^ande 
que  la  formation  de  l'acide  carbonique  ;  avant  de  remon^ 
ter  à  la  .source  de  ^i  différence  principale  que  présentent 
ces  deux  atmosphères ,  je  dois  remarquer  que  les  grains 
tumé&és  par  l'eau ,  et  placés  dans  dit  gaa^  acote  pur^  peu<- 
yent ,  par  un  commencement  de  fermentation,  y  émettre 
une  p^etJLie  quantité  d'acide  carboniqfie  ,  sans  perdre  par 
cette  émission  iuitiate  leur  faculté  gérminative  au  conlaet 
de  l'air  ;. elles  la  perdent  seulement  par  une  fermentation 
jIms  ay^pcée  daus  Tap^tp  pur. 


-«l 


584  JOUftNAL 

La  différence  «ntre  les  e(i*ets  de  la  germination  dans 
Fair  atmosphérique ,  et  ceux  quelle  produit  dans  le  gaz 
oxigène ,  paratt  dépendre  de  ceux  que  présente  la  décom* 
position  spontanée  de  plusieurs  substances  organiques  à 
l'aide  de  Teau  ;  elles  exhalent  les  deux  élémens  de  l'acide 
carbonique  dans  des  milieux  dépourvus  de  gaz  oxigène  j 
tandis  qu'elles  n'abandonnent  que  le  carbone  de  cet  acide 
dans  une  atmosphère  de  gaz  oxigène. 

Les  e&et  opposés,  produits  par  le  développement  d'une 
même  graine  dans  l'air  atmosphérique,  peuvent  se  rap- 
porter à  Tune  ou  à  l'autre  des  circonstances  précédentes; 
loirsque  la  graine  commence  à  s'ouvrir ,  elle  offre  trop  peu 
de  contact  à  Toxigène  de  l'air  "pour  être  pdvée  de  l'in- 
fluence qu'exerce  le  gaz  azote  pur,  qui  fait  exhaler  à  cette 
graine  les  deux  élémens  de  l'acide  carbonique  ;  tandis  que 
par  un  développement  ultérieur  elle  offre  assez  de  surface 
à  l'air  pour  s  y  comporter  comme  dans  Toxigène  ;  on  con« 
çoit  que  l'effet  de  l'enveloppement  initial  dans  l'air  at« 
mosphérique  peut  disparaître  lorsqu'on  lui  ajoute  une 
grande  quantité  d'oxigène.  »* 

D'après  ces  considérations  et  celles  des  principes  d'une 
graine,  qui  ne  sont  pas  en  totalité  essentiels  à  6ion  déve-^ 
loppément ,  on  doit  admettre  que ,  dans  toutes  les  germi^ 
nations  que  j'ai  opérées ,  soit  avec  l'oxigène  pur ,  soit  avec 
l'air ,  il  y  a  eu  fixation  de  gaz  oxigène  ;  mais  qu'elle  li'a 
pas  toujours  été  sensible  dans  l'air ,  parce  que  les  graines 
y  ont  perdu  de  l'oxigène  dans  de  l'acide  carbonique  dont 
elles  ont  fourni  seulement  alors  lès  d^x  élémens. 

Absofjftion  du  gaz  azote  dans  la  germination.  Toutes 
les  expériences-.que  j'ai  faites  sur  les  graines  germantes 
dans  l'air  atmosphérique  montrent  qu  elles  diminuent  son 
azote  en  plus  ou  moin^  grande  quantité.  Gettèi  diminution 
quelquefois  très-notable  est  quelquefois  si  petite  qu'elle 
parait  se  confondre  ayec  les  erreurs  d'observations,  mais  là 
constauce  des  résultats  ne  laisse  aucun  doute  sur  la  réalité 


DE    PHARMACIE.  580 

die  cette  absorption ,  on  pourrait  soupçonner  qu^elIe  est 
uniquement  leiTet  d'une  imbibition  due  à  la  porosité  ;  on 
doit  observer  quelle  n'jr  contribue  qu'en  partie',  parce 
que;  la  graine  germante ,  aprè^  avoir  séjourné  plusieurs 
jours  dansTâir  ou  pendant  un  temps  suffisant  pour  qu'elle 
fût  saturé  d  azote,  n'a  pas  laissé  de  continuer  à  absorber  ce 
gaz  ;  mais  on  peut  admettre  que  la  porosité  contribue  en 
partie  à  cette  fixation,  parce  que  les  graipes  que  j'ai  éprou^* 
vées  n'absorbent  point  dazote  dans  une  atmosphère  où 
l'oxigène  est  en  beaucoup  plus  grande  proportion  que 
dans  l'air  ;  ainsi  cette  condensation  n'est  que  peu  (mi  point 
sensible  pour  les  pois  en  germination  dans  une  atmosphère 
composée  de  parties  égales  d'assote  et  d'oxigène  ;  or ,  Ton 
sait  que  dans  les  absorptions  dues  à  la  porosité,  la  pré** 
«ence  d'un  gaz  met  en  partie  obstacle  à  la  condensation 
d'un  autre  ^aa.  .      ,  u     • 

'  D'après  cetté.observation,  réunie  à  la  première ,  onne 
doit  considérer  Faction  de  la  porosité  que  comme  une  auxi- 
liaire de  la  fixation  de  l'azote  dans  la  gVaine  germante* . 

J'ai  trouvé  que  quelques  substances  végétales  en  fer« 
menlation  absorbent  de  l'azote  de  l'air  qui  les  environne  ; 
tels  sont  les  pois  qui  ont  été  privés  de  leur  faculté  germx^ 
native  par  une  longue  subversion  dans  l'eau.  Quoique  Jes 
graines  que  j'ai  fait  germer  dans  Fair  n'aient  point  paru 
.^uilrir ,  je  n'entrerai  dans  aucune  discussion  .à  ç;e  suj^t^i 
parce  qu'il  est  impossible  de  distinguer  toujours  dans 
une  plante  vivante  les  effets  de  la  végétation  de  ceux  d'une 
fermentation  qui  peut  n'avoir  lieu  que  dans  des  parties 
qui  échappent  à  notre  exanien. 

On  opposera  sans  doute  aux  résultats  de  la  germina« 
tion  ceux  de  la  végétation  des  plantes  feuillées ,  où  l'ab- 
sorption  du  gaz  azote  n'a  pas  été  reconnue  ;  mais  quoique 
cette  fonction  y  soit  certainement  trop  faible  .pour  subve- 
nir à  Fentier  développement  de  leurs  fruits ,  elle  doit  res- 
ter jusqu'à  un  certain  point  indécise  à  1  égard  d^  <ce9 
XX*.  Année,  —  Octobre  i834-  4^ 


S86  iOCRNAt 

dernières  s  i^*  parce  qu  eliei  c^nt  be.'^ucoup  radipi  de  i4^ 
loueur  eu  vase  cloa  que  les  graines  germantes  ^  aiasi  qu9 
je  Vai  diVprécédenimenI  ;  %""*  p^reequé  la  forme  des  val- 
ses qui  ont  servi  aux  expérieuQes  sur  la  germifiation  a  per* 
mis  d'estimer  dans  son  atmosphère  90  cbangement  dç 
volume  quin'était  pas  appréciable  ave^  Iç^s  appareils  adap*» 
tés  à  la  délicatesse  de  la  plupart  des  plantes  feuillées  et 
au  grand  ^espace  quelles  occupent)  3^-  parce  qu'elles  re- 
cèlent dans  leur  intérieur  ui^e  plus  grapde  quantité  dair^ 
dont  les  modifications  restent  iodéterminéçsi 
:  Ce  résumé  ^  que  nous  venons  de  donner  d'une  partie  du 
mémoire  de  Mi  Théodore  de  Saussure,  est  fondé  sur  un 
iprand  nombre  d'expériences  que  nous  regreltoiis  de  ne 
pouvoir  rapporter  en  détail.  Ces  expériences,  faites  avec 
une  grande  précision  dans  des  appareils  plus  perfectionnés 
que  ceux  qu'on  avait  employés  jusqu'alors ,  oçt  fQuroi| 
comme  on  le  voit^  dés  réauUats  qui  auraient  échappé  aux 
premiers  observateurs  et  à  M.  de  Saussure  lui-même» 

La  deuxième  partie  de  cet  intéressant  mémoire  a  pour 
ob^t  de  déterminer  l'absorption  et  l'exhalation  de  certains 
fpa^  particulièrement  du  gaz  asote  pendant  la  fermentation 
des  matières  organiques. 

INfous  en  donnerons  un  extrait  dans  le  prochain  nunoiéro. 

A.  B. 


".    EXTRAIT  DES  ANNALES  DE  CHIMIE 

ET    OB    PHTSIQUE. 

Janver,  février,  mars  et  avril  iS34  (i)*     . 

Sur  la  henzîne  et  Ui  acides  des  huiles  et  des  stéaropte^  y  par  E  Mltscherlich. 

.    Si  Toa  mêle  de  Tacide  benxoîqae  avec  une  quantité  d*Qiie  base  puis- 
sante plus  que  suffisante  pour  saturer  deux  fois  une  quantité  doubla 


'^■•-■•■«*i>«—i»Wi«i«^-^-^-^B»i>>->»a«>a>aw>Wi»^*9'^'-'»i^ 


(1)  hé  numéro  de  février  contient  un  mémoire  de  }li-  Xiébig,  si|r 
la  composition  de  Téther  et  de  ses  combinaisons ,  dont  nous  donnefoiis 
TeAtMit  dAM  un  aetrt  talûar.! 


DE    IPliARMAiCIE.  ^82 

d-'acifl»  b0psç«^e,f4t(  qde  l'on  «oum^tte  le  méU^e  kM  distilUtioa^ 
il  passe  d*abbrd  de  Veau  et  ensaite  an  liquide  limpide  etoléa^ineni: 
qui  nage  à  sa  surface  :  le  résida  incolore  consiste  en  carbonate  de 
l«.bafeii'Ii'aaid«  bentoïqae  M  transforma  qu  acide  casbonique  et  en  c? 
liquide  oléagineux  que  M*  Iditsclierlicb  d^sigfîç  ^ous  le  nom  de 
benzine. 

.  La  benzine  est  limpide  «  incolore ,  sa  densité  est  de  o,83  ;  elle  bout 
f^  |l6o,  sç  congèle,  d^ns.la  glace  en  une  masse  cristalline  qui  se  liquéfie 
fi  4-  y<>.  £Ue  ne  s\iltère  point  par  l'action  de  Tacide  snlfuriijue. 
IQO  parties  de  benzine  se  composent  dç  : 

trouvé.  P4lou)é«    , 

^  92,6a  carbone  92,46 

7,76       ■      ■  hydrogène  •  7,54 

100,38 locbPQ 

C'est-à-diré  qo^elle  est  formée  de  yolnmes  égaOK  de  carbone  et 
d*hydrogène7  La  densité  de  sa  yapeur,  égale  à  2,74»  est  d'ailleurs  expri- 
mée par  les  densités  r<^unies  de 

"3  volumes  vapeur  de  carbone  .  .  .  .  ssa  a,53 

'    •  3  volunies  d^ydtc^nè  .  .  .  sss  o,2t- 

'         ,  » 

-•         .    ..  ^A 

"  Cette  ftiibstânee  est  identique  «vec  l'hydrogène  bicarboné  de  Faraday 
<!«.  mbêttnee  teHde  ^e  Fmrada.j  a  éécoaverta  dana  le  g^z  déâimt 
ebinpHftté). 

Si  des  -éfémens  d&  Fadide  bensolqtie  cristallisé,  tels  qu'ils  ont  été 
trouvés  par  MM.  Liébig  «t  W^ihier,  on  retranehe  asses.  d'acide  «^rbo- 
«iit^êe  pour  que  toute  la  ^««ntiflt  dVïxigène  que  coi^tient  Tacide  ben- 
ttoïque  se  éembine  au  charbon ,  on  obtient  de  la  benzine  et  de  l'agide 
carbeUl^e  sans  qe'it  puisse  se  fofBier  d'autre  prodoit. 
•    Acide  benzoïque  erist.  19s  i4  v<^«  vap^  carb.,  la  vol.  hyd.,  4  ^*  WS*. 

AcÉde  «arbonique.  .  *s»  &  vol.  vap.  earb 4^^^*p'^8< 

Benzine \  ,        xa  vol.  vap.  carb.,  la  vol.  hydr. 

Gomme  Tacide  carbonique  qui  se  forme  sature  deux  fois  plus  de  base 
,qae  r^cide  benzo)ii)ue«  oju  voit  facilejment  pourquoi  dans  la  décompo- 
sition on  doit  eqïployer  un  excès  de  buse. 

L'acide  nitrique  fumant  et  bouillant  dissout  la  benzine;  .en  ajoutant 
4e  l'eau  on  sépare  un  coips  oléiigineux,  pesant  t  qui  a  beaucoup  d'ana- 
logie avec  l'huile  damandés  amères. 

]@n,  cpmpac^n^.  la  composition  des  acides  butyrique ,  caprique  ^  ca- 
yrq'idque  et  4e)pbiniqae ,  telles  que  les  a  données  M.  Chevreul  à  celle 
,4e  l'acide  bçnxoïquç ,  on  peut,  croire  que  »  chauffés  avec  un  excès  de 
base ,  ils  donneront  naissance  à  diverses  quantités  d'acide  carbonique 
:etàia:méme  quantité  d'hydrogène  carbone.  L'acide  stéarique  (i)  doit 
'^rMir,  un  résultat  sembUble  ;  rna^s,  en  outre,  ces  acides  s'unissent  aux 
bases  en  cédant  une  partie  de  l'hydrogène  que  renferme  Thydrogéné 


p*i*ii*ii"«»»»*w**i^— ••^■••"■"•^■•'■■■••^^ 


(i)  Voir  le  niéwoire  de  M.  Bassy  ^  Journaïde  "pharmacie» 

4'* 


> 


588  jovftNÀL 

carboné,    à   une   partie   de  Toxigéne  de   Facide   ^âr   former  de 
Tean ,  etc. 

Bapport  sur  la  situation  dts  conduits  éteaa  des  fontaines  de  Orenohle» 

Observations  de  M*  Foumet  sur  le  su/eié 

Les  fontaines  de  Grenoble  éprouvent  en  te  moi^ent  une  rédaction 
considé^ible  dan»  le  yolame  de  leurs  eaux.  Cette  diminution  est  daè  a 
des  concrétions  ferrugineuses  de  lo  à  24  millimètres  dé  saillie  qui 
tapissent  rintérieur  des  tuyaux,  et  qui  s'y  sont  formées  peu  à  peu. 
L^analyse  de  ces  tubercules  donne  : 

Silice 1,34 

Peroxide  de  fer 55«8o 

Protoxide  de  fer  . Sfio 

Perte  au  feu 34»oo 

99^74 

Les  tuyaux  de  conduite  sont  en  fonte ,  à  emboîtement  ;  ils  biit  été 
liés  avec  le  mastic  d'Âccum  (98  de  limaille  de  fonte,  i  ileur  de  soufre, 
I  sel  ammoniac) ,  et  les  compensateurs  de  cinq  en  cinq  avec  une  virole 
de  plomb  qui  se  trouve  en  contact  avec  les  eaux  courantes,  et  qui  est 
fixée  par  des -cordes  goudronnées,  recouvertes  elles^raénies  d'une  aiUce 
lame  de  pljomb.Ce  système,  de  conduite  ,d-ea,«  étant  adop^  depuis 
quelques  années  comme  plus  économique  et  plus  durable  que  celui 
^ni  est  fait  en  plomb ,  il  devient  très^idtéressant  .d'£^précier  Jlçs  Téri- 
'tables  causes  de  raltératton  offerte  par  les  tuyaux  de  Grenoble.  ^  , 

Si  Ton  admet  que  Toxide  de  fer  suit  produit  par  roxidatton  de  la 
matière  des  tuyaux  aux  dépens  de  l'oxigène  de  i'air  dissout,  dans 
Teau  ou  de  celui  del'e^u  elle-même,  on  devra  trouver  à  la  sortie  l'air 
beaucoup  moins  oxigéné  qu'à  l'entrée,  ce  qui  n'a  pas  lieu*  ou  bien 
obtenir  un  dégagement  appréciable  d'hydrogène.:  ce  qui  n'a  pu  être 
'décelé  par  Vëxpérience.  Toutefois,  on  pouVrait  supposer  encore  que 
l'élément  de  pile  formé  par  le  fer  et  le  plomb'a'détermiilé  Toxidation 
du  fer,  et  que  l'hydrogène  lui-même  a  été  retenu  en  combinaison. 

Voici  comment  M.  Fournet,  qui  a  analysé  les  concrétions  et-  FeaU 
avant  son  entrée  et  après  sa  sortie  des  tuyaux ,  résout  la  question  : 

i».  Les  tubercules  se  remarquent  particulièrement  vers  le  bas  des 
'  tuyaux  :  ce  fait  tend  déjà  à  dénoter  un  dépôt  en  grande  partie  méca- 
nique; 

20.  La  matière  destructible  par  le  feu  est  organique  et  tend' à  pro- 
duire des  conferves  ;  on  en  a  remarqué  dans  le  tuyau  vertical  qui  versie 
les  eaux  au  sommet  du  Château-d'Kau.  Cette  matière  paraît  atnalogue  à 
celle  qui  existe  dans  certaines  sources  d'eaux  minérales;  '   - 

3°.  La  silice  signalée  dans  les  tubercules  y  est  à  l'état  gélatineux  : 
on  la  trouve  au  même  état  dans  l'eau  de  la  source  avant  son  entrée 
dans  les  tuyaux  ; 

'  4^  Tout  en  admettant  l'oxidation  d'une  (certaine  quantité  de  la  ma- 
tière des  tuyaux ,  les  ttsu^fp  d'altération  qu'on  y  remarque  sont  loin  de 
représenter,  la  matière  contenue  dans  lés  tubercules.'  D^ailleurs  1  le 


a 


k 


DE    PHlfiMAClE*  589 

fer  existe  en  dissolatbn  dans  les  eaux  de  Grenoble  avant  leur  entrée 
dans  les  tayaax  en  quantité  suffisante  pour  expliquer  ce  phénomène, 
et  c'est  là  qu  il  faut  rechercher  la  principale  cause  de$  concrétions  ; 

5".  Les  eaux  de  Grenoble ,  outre  le  ier  et  la  silice  »  contiennent  une 
proportion  plus  considérable  de  carbonate  de  chaux.  Commei^t  se  faitii 
que  le  fer  domine  dans  les  tubercules  ?  M*  Fournet  emprunte  à  M.  Ber- 
thier  la  Téponse  suivante  :  «  Aussitôt  que  les  eaux  minérales  viennent 
»  au  contact  de  Tair,  elles  laissent  dégager  de  Tacide  carbonique ,  le 
»  fer  se  sépare  à  Tétat  d*hydrate  de  peroxide  ,  la  silice  se  dépose  un  peu 
K.pltts  tard;  vient  ensuite  le  carbonate  de  chaux,  puis  après  le  carbonate 
n  de  magnésie  :  ces  deux  sels  étaient  tenus  en  dissolution  par  l'acide 
>  carbonique,  oaplnt6t  ils  formaient,  avec  une  dose  additionnelle  de 
»  cet  acide  ,  dés  bi-carbonates  qui  se  décomposent  très-promptement  k 
9  Taiv,  surtout  le  premier,  etc.  » 

60.  Les  dépôts  qui  se  forment  à  la  sortie  des  eaux,  hors  des  tuyaux , 
sont  en  effet  formés  de  silice  et  de  carbonate  de  chaux  en  quantité  do* 
minante  et  d*ane  faible  proportion  d'oxide  de  fer. 
•  70W  En  imitant  la  nature»  qui  amène  au  jour  d'énormes  quantités  de 
silice  ,>de  fer,  de  calcaire ,  en  évitant  toute  déperdition  de  gaz  dans  le 
trajet  souterrain  des  eaux*,  c'est-à-dire  en  s'opposant  à  tofite  exposition 
de  L'eau  à  l'air  avant  son  entrée  dans  les  tuyaux,  il  est  probable  qu'à  Gre- 
noble on. empêcherait  radicalement  ,1a  cause  du  mal.  Une  observation 
fiiite  récemment  -coaifirme  cette  idée.  Les  tuyaux,  qui  prennent  leseaux 
aux  sources  pour  les  amener  à  la  citerne ,  qui  sert  de  réservoir  conunaq^ 
ont  tr^»«peii  de  tubeseulês  ,  et  le  'volnite  en  est  très-petit  ;  ce  n'est 
qn*aprèa  lenv  écpalement  de  la  citerne,  par  la  grande  conduite,  que  les 
tubercules  acquièrent  le  développemen4iqiii:les  rend  si  nuisibles.  *  .  ; 

80.  L*électricité  paraît  agir,  ainsi  que  les  aspérités,  en  déterminant 
dies  ceiMfcreaid'atttl^tioB  autour  de^rtains  points.  On  pourra  peut-être 
laiçe.  KappUcation  de>cette  forée  pour  concentrer .4e  dépôt  .«in  certains 
points,  d'où  il  serait  facile  de  l'enlever,  ainsi  que  M.  Bumae  a.  proposé 
de  le  faire  à  Sèvres. 

L'étude  de  dette  question  offre  d'autant  plus  d'intérêt ,  que  le  même 
accident  s'est  manifesté  dans  plusieurs  autres  villes  ;  mais  ce  qui  vieîit 
appuyer  l'opinion  émise,  par  M.  Fournet,.  qu'il  estHû  à  la  nature  même 
des  eaiix,  t'est  qifon  s*est  assuré  qu*il  n'est  pas  général.  Ainsi,  dans 
les  conduites  4e  Paris ,'  il  n'y  a  pas  de  tubercules. 

fi^hfrçfiet  sur  la  nature  de  l'acide  phosphorique  qui  constitue  les  phosphates 

i  il  ,  .;  .,       ■   ■,•■  uaturtls. 

/.On  jait  .4ÏI10  l>oide  phosphorique ,  libre  on  combiné  à  la  sonde, 
«fcqoitrt  dés  propriétés  particulièFes ,  lors^pi'il  est  chauffé  au  ronge ,  ce 
4iBi  a  fait  donner  à  ce  tionveau  produit  le  nom  à'acide  pyrophosphoriqua. 
Au  moyen  du  pyrophosphate.de  soude,  on  prépare  des  pyrophosphates 
iàsolnbles,  ..c!e»t-àrdÂre  des  «sels  dont  l'adide ,  lorsqu'on  l'isole,  jouit 
des  ipxopriéftés.  de  Vacidf  pyrophosphorîque.  M.  Çoussingault  s'est  assuré 
d'ailleurs itiiie\esp.yropl|osphates  insolubles  paraissent  ne  p^se^re  ramenés 
4i^4tat4CejlOS{^a&ejlt  Pft^  la^tioa.d^  rhwniditéi  comme  lef  pjrpftUçij' 


$90 


aOIJENlL 


phatoi  tol«bI«s.  La  connaistance  de  ces  faits  temblait  permettre  d'i 
goer  rori^ine  ignée  oa  aqueuse  dea  phosphates ,  que  l'on  reacotitre  daii# 
la  nature  ;  mais  Tétude  de  ces  divers  produits  a  conduit -M.  BoosatH'» 
gault  à  des  résultats  nouveaux,  qui  font  conccvoît  l'imposubilité 
d'atteindre,  par  cette  Toie,  la  solution  de  la  question  q**!!  s*étaif 
proposée* 

Tous  les  phosphates  naturels,  soumis  à  l'analyse ,  ne  contenaicfBt 
que  de  Tacide  phosphorique  et  non  de  l'acide-  pyrophosl^horiqne. 
M.  Boussingault  a  cherché  à  déterminer  quelle  est  Taetion  de  la  clia« 
leur  sur  les  phosphates  insolubles ,  et  il  l'a  trouvée  nulle.  Les  phps' 
phates  que  Ton  rencontre  dans  k  'nature  peuvent  donc  avoir  subi 
niie  température  élevée ,  sans  avoir  d6  passer  4  l'état  de  pyrephos- 
phates. 

Ce  savant  chimiste  s'est  assuré  ,  en  outre ,  que  la  température  fovge 
n'est  pas  nécessaire  pour  transfornîer  l'aeide  phosphoHque  en  acide 
pyrophosphorique ,  mais  que  le  changement  d^état  se  manifeite  dét 
que  Tacide  est  amené  k  la  cotisistance  de  #irop,  par  la  coiloe&ltstioa 
à  l'aide  de  la  ckaleur  ,  (Test-àndire  k  une  température  infétievre  i  <HslIe 
de  l'ébullition  du  mercure.  Il  en  conclut  t    •  ■ 

I*.  Que  la  combinaison  de  l'acide  qui  sVst  uni  ans  différentes  Imsei 
pour  constituer  les  phosjihates  qdi  se  trouvent  dans  les  filon» >  à.  en 
lieu  à  une  température  qui  n'a  pas  excédé  celte  de  l^ullition  damais 
cure.  M.  Fouruet ,  par  des  con^dérations  diin  antre  ôrdst  «  est  aniVd 
«  la  même  hypothèse. 

d».  L'absence  des  pyrophosphates  dans  les  filons  B>*est  pasiupeprenTe 
que  leè  matières  qui  y  sont  eontên^et  n'aient  pu  snbi  ^  aptes  War  €ot» 
mation,  nnft  hante  tempéfutitre. 

!  '  •     '  » 

SarlaprèparuHan  de  FotMtum  et  de  iyrtdium\  ocKb»  dl^  eid/tte  mide  de 
pèiassé  Jui*  lé$  métmut  de  pittiièe  »  em^pnkemee  dm  iddomm  tdè^kmt. ,  jm^ 
m.  Pessot* 

,  L'alliage  d'yridium  et  d'osmium  est  on  des  corps  les  plus  difficiles  a 
attaquer  et  à  analyser.  On  y  parvient  aisément  par  la  djécomposition 
suivante  On  fait  un  mélangée  de  ; 

Minerai  de  platine  épu^è  par  Tean  regâle. ./  •    i.  purtiç. 
Carbonate  de  soud^  ••.,.,»•.••«•..«.    a 

Fleurs  de  soufre *   3. 

Qn  jette  les  matières  peu  à  peu  dans  un  creuset  de  terre  chanffé  an 
Vouge,  pedr  en  porter  la  chaleur  an  ronge  lilanc  ;  lorsque  le  iibut  est 
refroidi ,  on  met  le  culot  qui  dohtietit  Tes  divers  sulfures  en  contact 
avec  l'eau.  Celle-ci  dissout  :  i».  le  sulfate  alcalin  en  excès  ;  a®,  le  sul- 
furé'double  de  platinée;  V.  le  sulfure  de  éqdidm,  qià'^taltlinl^ittx 
sulfdres  d'osmium  et'd'yridinm.  Ceox-^l  restent  «a  svtpfnstbil^kn^'lt 
-liquide »  mêlés  an  sulfure  de  fer,  que  To»  enlèfe  p«r  l'aeid»  bydiQ»- 
chlorîque.  =•.•,• 

Les  deux  autres  sutfures  desséchés  sont  calcinés  éttàt  ime  toerhna  de 
grès,  avec  trois  parties  de  sul&te  de  mercure  pur.  On-trMrte:d«|is  k 
-cornue  l'yridînm  oxidé)  coi&plétement  exempt  d'osmiam,'  qa^ii  ne  s-'agit 
plu&que.de  téduiré  par  tin  courant  4'àydrogèiie<'  U  a  ^  pat^jà  ^^istil- 


DE   VHAIMACIE.  âg<V 

lation ,  lô*  un  liquidé  dcasa^  bien  foncé /formé  d'onmata*  do  aoof ro 
et  d*oxi§^èiie  «  qui  «traité*  par  Teaa,  abandonne  oné  combinaisoA  btfane,i< 
insoluble,  réductible  par  Thydrogène  { a«.  nné  aetière  forinée  d'oxide- 
d'ofiiniuin  et  de  mertuée  ,  qui  obstrue  le  col  de  la  connie*  Un.coUranl . 
dhydrogéoe  en  «hetse'le  mercnre»  entère  roUfène*  etieieseVoiSiittQ»  > 
à  rétat  de  pureté. 

M.  Persoz,  dans  lee  dlvereesn&t  qiK'iiàété  aaMnéfà  faire ^  e'est.et^^ 
stt'réque  le  bl-sulfate  de  potasse  »  fonda  a^ec  un  cblorare  alcalin  rptt- 
dttit  «nesouVcede  chlore  «  dont  foelion  eat  d'anteat  p\iu  énerfique^et- 
plus  précieuse  pocr  l'anaiyso  de  divers  minerais  f  et  paktiettUètfeeiettt- 
celui  deplatinOi  qu*elle  se  forme  à  une  température  tièi-élevée* 

Piêrifié^hff  du  tarhQnàtfi  de  tQude ,  par  M,  Gay-Lussfic. 

M.  Gay-Lussac  conseille  de  dissoudre  à  chaud  le  carbonate  de  soUde'' 
du  commerce,  et  d'agiter  sans  cesse  la  liqueur  pendarut  le  refroidisse- 
nieht ,  aBâ  de  n'obtenir  que  des  cristaux  arénacés.  On  jette  le  produit, 
sur  un  entonnoir  ;  on  le  laisse  égoutter^  puis  on  Tarrose  àtee  de  petite»^ 
quantités  d>au  distillée-,  qu'on  laisse  écouler  avant  éè  les  renouvelé»  , 
<j^t-A-dire  qu'on  ojière,  par  déplaceméns  successifs^  jusqu'à  ce  que  Teaat 
de  levage  ne  soit  plus  troublée  par  le  nitrate  ■  d'argent  tatniié  d'aeidr 
nitrique.  On  traite  de  même  les  eaux^'lnèrea  réunies' aux  liqueurs 'de^ 
lavage*  <•-  '    «  ) 

Sur  itn  Homfêtui  moyai  d'étrirt  sur  k  miuc  pour 4i^p»9ttr  h9plttnf$i ^  par  - 

ilf.  Henri  Braoonnoi. 

Prenez  :  Vert-de-gris  en  pofi,dre  .  .  i  partie.  ^  .  / 

Sel  ammoniac  eh  pbucLre  .  i . 

Noir  de  fumée 1  .         '  ifi  '  "  '     ''•  '     ^ 

Eau 10.  '    ' 

Mêles  dans  un  mortier  de  Terre  ou  de  porcelaine ,  de  manière  à  ob- 
^nir  un  tout  bien  homogène.  On  doit  affiler  cette  encre  avant  de  s'en 
sery^^.  J(ies  caractères  qu'elle  laisse  sur  le  zinc  ne  tardent  pas  à  ]pren- 
dr^  be4|if;o^p  de  solidité.  Cette  encre  résiste  aux  intempéries  de  Tatmo* 
sphère  i  lee  caractères  qu'elle  tr^cê  ne  s'altèrent  pa^  psM^  Je  ^éiour  dans, 
de»  lie^x  ba»  et  humides.  .  , 

On  réussit  eneçse  ansej^  bien  evee  U  compositii^  suiya^e  i,^^  t;.^^ih 
de  fumée,  elun*    .  ,  /      '     Jî 

Sur  Vemnloi  des  se^  însqluUes  côthme  moyen  de  séparation  dans  tanafyse  [ 

chimique  |  par  Horace  Demafçay.  *    , 

Vttf  elfisee  d'oxîdés.  métalliques  est  caractérisée  par  son  impniseaiice: 
à  saturer  oomplétement  les  acides,  et  par  la.  propriété  ie  ne  ee,dissou«; 
dre  que  dans  un  excès  de  ces  agens.  A  cette  classe  appartiennent  les 
oxides  de  ferrde'^ekrèm^i'd'étaia  f  de  bismuth,  d'eniimeiae,  «insi 

que  les  oxides  des  p^étaux  électro -négatifs.  Sans,  qu'une  puissante  affi- 
nité soit  Misé  en  Jeu  ,*  il  esi  possible  de  ptédpiter  ces  oxides. 

En  effet,  les  carboivites.de  chaux,  de  baryte,  de  strpntlane -^u  de 
magnésie,  mêlés  h,  uine  dissolution  froide  d'pxide  de  fer,  éh  séparent 
ee  métal  dunis  ftûiûère  3i  complète ,  que  leâ  ré^ctifî»  les  ftvL&  seristblee 


5>9 


2  JOURNAL 

nVn  indiquent  aacane  trace^On  peut  séparer  ainsi  Toxidedeferde  l'oxi- 
àule  de  fer ,  des  ozides  de  manganèse ,  de  cobalt  et  de  nickel ,  avec 
ptas  de  facilité  et  d*exactitode  ipie  par  tont  autre  procédé.  On  doit  pré* 
férer  les  carbonates  de  baryte  et  de  strontiane ,  à  cause  de  la  facilité 
qu'ils  présentent  à  être  isolés  de  la  liqueur  ,  où  ils  sont  dissous  en  par- 
tie ,  ou  de  l'oxide  de  fer  qu'ils  ont  entraîné.  Ce  procédé  est  précieux 
pour  obtenir  de  l'oxide  de  cérium ,  entièrement  pur  de  fer.  • 

'L'oxide  de  bismuth  se  comporte  comme  l'oxide  de  fer.  Le  carbonate 
de  baryte  à  froid  le  sépare  exactement  du  cuivre.  On  peut  l'isoler  de 
même  du  plomb,  du  manganèse  et  du  nickel. 

Le  carbonate  de  baryte  précipite  de  même  les  oxides  d'antimoine  et 
d^étain  de  leur  dissolution  dans  l'acide  hydrcclilorique ,  et  peut  servir 
à  les  isoler  du  plomb  et  du  cuivre ,  auxquels  ils  sont  unis  dans  une 
foule  d'alliages. 

L'oxidule  d'étain  n'est  pas  séparé,  comme  l'oxide  de  sa  dissolution., 
par  le  carbonate  de  baryte.  On  peut  mettre  à  profit  cette  observation 
pour  séparer  l'étain  de  l'antimoine. 
.  L'oxide  de  chrome  se  conduit  comme  loxide  de  fer  avec  le  carbo- 
nate de  baryte.  On  peut  séparer  ainsi  ce  métal  des  oxides.de  nickel  •  de 
cobalt ,  de  manganèse ,  et  de*  ceux  dont  on  a  parlé  en  traitant  de  l'oxide 
de.  fer.  Si  la  dissolution  contient  du  fer,  il  sera  précipité  avec  Toxide  de 
chrome ,  et  on  pourra  les  séparer  en  les  calcinant  avec  la  potasse. 

Pour  séparer  le  fer  du  chrome,  lorsqu'ils  sont  tous  deux  dessous  dans 
un  acide ,  il  suffit  de  saturer  la  liqueur  par  l'hydrogène  sulfuré  ,  pour 
amener  le  fer  à  l'état  d'oxidule  ;  le  carbonate  de  baryte  ne  précipite 
plus  que  l'oxide  de  chrome. 

L'oxide  et  l'oxidule  de  mercure  ,  dissons  dans  l'acide  nitrique,  sont 
précipités  comme  Toiidé  de  bismuth  par  le  carbonate  de  baryte.  On 
peut  employer  te 'moyen  pour  séparer  ce  métal  de  ceux  qui  sont,  comme 
lui ,  précipités  par  l'hydrogène  sulfuré. 

On  avait  proposé  déjà  ,  pour  séparer' différons  oxides,  l'emploi  des 
carbonates  des  terres  alcalines  ,  sans  que  cette  idée  ait  attiré  l'attention 
qu'elle  mérite  ;  mais  la  raison  pour  laquelle  cette  méthode  a  trouvé  si 
peu  de  faveur  chez  les  chimistes,  est  qu'on  n'a  pas  assez  observé  le  point 
le  plus  important,  c'esi-à-dire  la  température  à  iaqùelle  on  doit  opérer 
la  précipitation.  L'action  de  ces  sels  est  différente  ,  suivant  la  tempéra^' 
tureà  laquelle  on  opère.  Ainsi  les  chlorures  ou  les  iiitrates  de  cobalt, 
de  nickel ,  de  manganèse,  de  zinc  et  de  cuivre  sont  entièrement  dé- 
composés par  les  carbonates  de  chaux ,  de  baryte ,  de  magnésie ,  mais 
seulement  à  l'aide  d'^lne  température  qui  dépasse  60^.  Le  cuivre  et 
le  zinc  sont  précipités  les  premiers ,  le  cobalt  et  le  nickel  ensuite  ,  et 
le  manganèse  en- dernier  ;  mais  on  ne  pourrait  employer  cette  propriété 
pour  aéparer  ces  métaux  entseeur.  P.  F.  G.  B 

< 

Sur  l<i  tuthie  préparée  ^  par  iïf.,  Hopçson,,     ,      ; , 

Frappé  de  la  légèreté  et  de  la  puance  grise  de  la  substance  offerte 
par  le  cpiûmerce  de  Philadelphie  sous  Je  .laom  dç  tfU^ie,  iy.  IJodgson.a 


DE   PHARMAGIE.  0^3 


É 


>  soumis  à  Tanalyse  divers  écbantiUckns'de  cette  substance.  Leat  textute 

I  intérienre  dénote  le  mélange  de  deux. matières,  l'une  noire  et  lautre 

»  blahdie.  La  cossarè  offre  distinctement  l'odear  da  noir  de  fumée.  JL*a- 

t  nalyse  y.  fait  reconnaître  le  charbon  très-divisé  et  la  craie.  M.Hodgson^. 

t  malgïé  ses  recherches ,  n  a  pu  se  procurer  de  véritable  tatbie  sur  cette 

I  place. 

,  La  cenlear  de  la  tathie;faisiltée  est  toot^à-fait  diffiéreate  de  celle  de 
la  tathie  anglais^,  aai  est  d'un  bran  clair.  Sa  pesanteur  spécifique  est 
i  bien  inférieure.  Les  seuls  auteurs  qui  attribuent  à  la  tuthie  une  couleur 

gris-cendré  et  bleuâtre  sont  MM.  Bussy  et  Boutron  Gharlard,  dans  leur 
Tf^Ué  de  la  falsifiàaliofi  âei  drvgues  .Tovks  \eë  autres  ouvragés  de  matière 
médicale  lui  donnent  la  nuance  brune.  M.  Hodgson  pense  que  laluthie 
f&lstfiée  est  importé'ede  TAllemagne  et  de  la  France,  et  qu'elle  a  pu 
être,  prito'  par  les auteurs  citas  ph»  hamt  pour  la  véritable  tuthie. 
(Journal  o/thePh.  coll.  ofPh,,  aj>rUi%y^.)  '  P.  B..    . 

SuP  lafabrkaiioH  de  tickthyecolh  aux  Ét^H-Unit,  par  S.  V.  G.  Smith/' 

L'expérience  a  prouvé  que  les  intestins  du  gadus  merluccius  fournissent 
la»  plus  belle  et>la  plit^  pure  sorte  d4|DhtkyocoUe  :  lé  produit  n'est  point 
infériejar  à.  ceux  que  Von  obtient  de  l'esturgeon. ,  , , 

~*  La  vessie  natatoire  de  ce  poisson  est  plus  grande  que  celle  des' autres 
éifèéeê  de  la  méteie  Emilie.  EÏle  est  plus  épaisse  et  plfns  isolée  àèi 
Ofg^es.ypiMhs.^Ixir|ique4eipoissoi%  e$t  ouvert,  on.  ex^i^t;  aisément  Ik 
vessie  tout  eivtière,.  ce  qu'on  né  peut  faire  avec  la  morae  :  on  la  j^tte 
dans  une  cuve  ou  on  ik  râvè^aveé  de  Tean  pure';  on  la  sèche'  au'^soîeît 
«tir  des.  Ql»ies.Xorscin*etlé.eBt  ea partie  jèche,  on  la.priEisse  entre  de< 
rouleaux  de  bpis,  de; maniérée  à  lui  donner  l'épaisseur  d'une» feiûlie  d^ 
papier.  ,     '    . 

Les  longues  baMes  d'ichtfayoGOlle  rouléeè  comme  un  rdibtin-,  'sont  les 
intestins  de  la  morue,  gadus  monbua^ Cette  colle  de  poissoi^ip^ut  éfre 
d'un  usage  avantageux  |»our  les  ébénistes,  etc.  {Journal  ofihe  Ph,  coll. 
o/i%. ,  <i/>r«l  1Ô54.)     .  P.B.       ' 

•''    NÔtËS  ■' 

]p:TIlAIT£;S  pu  BULLETIXÏ  GJÊSIÉÇ^  IKB  THÉRAPJPTIQyS* 

'       Par  M.  O.  Hbhet.  ' 

Sur  les  préparations  dû  phosphore. 

Le  phosphore  Â  dé}à  oflfert  à  la  théni^oufâqùe;  jàtmeuàs 
FQSsourceà'  assers  JjxiportaQfces:^-p9iN&  iibétiter<d^>BeiâTeau 

L'Mtieniioo  Âei:  px^iiUÀeixs  ;  lodià  la!  difficulté  d 'phAonix I  une 


$gS  JOUAJNfAL 

•  ',.,..♦ 

Potion  phosphorée. 

». 

De  tous  les  moyens  usités  pour  faire  prenclre  à  Tiaté* 
rieur  le  phosphore ,  voici  celai  que  M;  Souheiran  a  jugé  le 
plus  sfvantageux,  et  qui  consiste  à  prendre  r 

Sirop  de  gomme 3  onces. 

Éther  phosphore.  ......   *  a  on  4  gros. 

Eau  de  menthe  poiyrée.  .  •      a  onces. 

Le  sirop  étant  pesé ,  on  verse  par-dessus  lether ,  puis 
on  agite  promptei^ent ,  et  Ton  ajoute  ensuite,  par  petites  ' 
parties ,  Teau  aromatique,  en  mêlant  chaque-  fois  avec 
beaucoup  d«  soin.  Cette  pot;;ion  contient  i  ou  ii.gi^ins.de 
phosphore. 

Potion  émulsionnée  phosphorée. 

Si  l*bn  veut  înthDduire,  pour  Tintérieuf^  u»ie  doéede 
pTioéphorc  plus  considérable,  voici  encorq  un  a^trie  moyen 
que  propose  M.  Souheiran  : 


\  ' 


%  H  aile  phosphorée. ....:.'.  x  once.  ' 

Gomme  arabique  en  poadre»  .  a  gros.  ... 

Eaa  de  menthe  poiyrée.  •  *  . ,  •  3  onces. 

Sirop  de  sucre.    ........  2  onces. 

'  On  fait  un  mâange  avec  la  gomme  et  dix  gros  d^eau,  on 
ajoute  l'huile,  ptiis  im  mêle  à  Taide  d'une  vive  agi  tatioia; 
le  sirop  et  le  reste  de  Teau  sont  ajoutés  ensuite  par  por- 
tions et  toujours  incorporés,  comme  ci-dessus,  par  une 
vive  agitation/ Ce  médicament,  ainsi  <^ue  les  précédens, 

doit  être  tenu  bien  boiiché,  iet  à  Tabri  dé  la  lumière. 

•     .         •      •      ♦       .  •     •    • 

Mastic  pour  Fohiuration  dés  dents  cariéèsi 

•  ■    •  '  '  '      .  .     '■    • 

On  il  mis  en  usage ,  pour  remplir  les  o^vrtés  dçs  dents 
tariéèa,  plusieurs  moyens,  tantôt  des  mélanges  résinçux, 
bsdfianiiques  !  oU'SaUos,  .taat6t;de  Tall^age  fusible  de 
M.i])xrc6t,  oii-^ki.plijtg.ordinaii^ement  àfs  fpuilles  |ti^é|;alU^ 
ques ,  mkà'fOf  ,  :d:^§nJi  ,,de  pioçib, i,  etc, /qfie;  Fonj  gftm7 


DE    l^HAEMACIE.  S97 

primé  dans  la  cavité ,  à  laide  d'une  ^lus  ou  aioias.  forte 
pression.  '  Mais  ces  modes,  sont  qaelt[uefoi8  insuffisanâ 
bu  impraticables  'si  la  dent  est  très-largement  cariée,  ou 
«i  le  nerf  est  doûloareux.  Dans  le  pi:^nuer  cas,  le  corps 
ajouté  n'adhère  que  peu  de  temps  ;  dans  le  scioo'nd ,  il  est 
impossible  de  le  comprimer  convenablement  à  cause  delà 
douleur  qui  en  est  la  suite^'  Voici  iin  composé  doiit  les.  ré* 
sultats,  dans. les  circonstances  signalées,  parait  oQHr  de 
l'avantage;  c'est  un  mélangé  de  : 

'.->'.  JtéiiMe  moitié  {àvL  pistcck  lentiséns).    4  parties. 
\     .  .     ;.     Éthpr  sulfurique 2  partie. 

'  La  solution  de  cette  résine  s'effectue  facilement  à  froid 
daqs  un  vase  biçn  bouché ,  et  il  en  résulte  une  liqueuç 
jaune  citrine  d'une  consistance  huileuse  ,  coidaçit  à  l'air 
comme  du  beurre  fondu,  et  laissant  bientôt  un  résidu 
mou  poisseux,  qui,  séché  davantage,  ne  tarde  pas  à  de- 
venir friable  à  froid ,  mais  se  ramollit  aisément  sous  la 
dent.  >:   r:  [i 

.  Pour  l'employer  à  l'usage  auquel  on  le  destine  ^  on  en 
imbibe  une  petite  boule  de  coton  d'une  grpsseur  calr 
Gttlée  sur  la  cavité  de  la  dent  ;  puis^  après  avoir  bien  séché 
et  qssuyé  cette  cavité,  on  y  introduit  le  coton  sans  pres7 
sion  douloureuse ,  et  on  l'en  remplit  le  plus  exactement 
posëible.  Avec  la  chaleur  de  lit  bouche  ,  Téther.est 
bientôt  dissipé,  et  il  reste  une  résine  qui  s'attache  aux 
aspérités  internes  de  la  partie  cariée  ;  la  résiue  reste  assez 
moUé  pour  s'y  maintenir  sans  devenir  friablé>;  et^  par  ce 
mloyen,  l'intérieur  de  la  dent  est  garanti  et  de  l'action  ck 
l'air  et  de  celle  des  alimèns^  froids  ou  dmids  qui  pour^ 
raient  y  entrer  et  incommoder  vivement.  .     . 

Liqueur  dépurative  de  Kâechlin  contrô  les  affections 

scrophuleuses. 

f .  ParnâUs  nombifeux.colnposés  médicamenteux  emfployés 
GonbrelesmaladiesscrophuleUses^  et  auxqu^s  aticua  ne  p^ 


J 


$9^  .  >jaU&VAJ[<  M  : 

mU  lupijfpur  à  Fiode  «tt  alixpréparsitioliadQXiUl'fit  Ubfttf 
(préparatioAs  doqt  npus  avons  déjà  plusieui^a  foia  padé, 
Ji^umal  dû  Fharmaeie^  tom.  XV  et  XYI);  Tdio»  «mmé* 
dicàmmt-  il(mt  M.  Baudeloc^t  a  est  «ervLaUsii  ateo  queU 
que  succès;  il  est  conna  en  Allemagne  sous  le  nom  de 
liqueur  de  KaohUn^  et  a  été  préconisé  par  Helréiiuat 
pour  l'obtenir^  Trdmsdorff  a  dôikaé  la  feymule  smvatite'i 

^  limaille  de  cuivre '.     igros."  ^ 

Ammoniaque  Hqaide* .«  •  «  •     l.ojAC^i*. 

Laissez  digérer  à  froid  Jusqu'à  eeqttela  liqueur  ait  pris 
jme  teinté  bleue,  décantez  et  corisertèz.  Ce  liquide  est 
désigiié  sous  le  nom  de  teinture  de  cuivre  ammoniacale» 
Ç^esi  avec  elle  que  Pon  prépare  ainsi  la  liqueur  de  Ka^ 
cft/m /savoir  :  ^      .  .  ! 

^  Teinture  de  cuivre  ammoniacale,    a  onces. 
'  Acitle  hydf eehloriqàe ,  «nyiron»    5  gros  lû  gftitti.  • 

SfHPk^dÀ^^IHs.  •  «  v(  .  •  .  •  V  ;  l3  livlre§4  <>acfs.^ 

Chaque  gros  contiendra  4  grains  de  cuivre. 

•  "  liik'désède  tettellqucur  est ,  pour  les  enfané  dé  trois  à 
cttie  ans,  dune  faible  ou  d'une  forte  cuillerée  à^ Café ^  une 
ibis  par  joiir  après  le  principal  repas.  On  fait  avalef  par- 
dessus une  ou  deux  cuillerées  à  boucbe  de  bon  vin  sucré. 

Pommade  contre  ht  éerophules  de  la  peau  (Ësthionièue^ 
'  ';      lupus,  etc.)        '       , 


t  >  t  > 


M.Baudeloqiie.  a  employé  aussi  contre  I^dartr<ss  toor 
feantea  scroipbttlemes  la  ponmade  saiyaQte ,  «Ktraite  des 
stores  du  4iûifp90mr  iAlexiSiy  et  qui  s'y  trouve  jboosigUfSe 
ainsi  : 

«  Chaux  vive  récente.  .    4  onces. 
.       ^      «  Orpimeijit  pulvérisé.  ,    i  oace« 
•  Lessive  forte.    •  .  .  .    2  verres. 

»  Mettez-les  en  pot,  et  les  faites  bouillir  jusqu'à  ce 
»  qu'ils  dcftiènnent  épais,  ou  bien  plonges  dedans  une 
't  plume  de  eatt^e  ,^  et  si  elle  se  pèle ,  <lleâ  seioot  aascs 


DE    MfARMAaiE.  59§ 

t'Cuiteft,  Gatdez4eâ  en  potd  pIoftil)éft;  ei/ quand' vous: 
1  voudr09  en  user,  ét^dez«la  «ubttlem^Qt  ^  et  la  mstUa 
»  par  mesura  sur  le  lieu  doj}t  vous.youle?  ôter  lo  pOilf 
»  sp^XB  oignes  premièrement  ce  lieu  d'buile  d'amandes 
^^§JOuceSi  pui»  mettez- ladite  mixtion,  et  vous  ne  sentirei» 
ticette  chaleur  ou  bien  peu.  »  -^ 

.  M*  Baudeloque  a  fait  appliquer  cette  sorle  de  pâte  eut 
1^  tête  de  quelques  teigneux^  surtout  avec  succès  contre 
r^fthiomène^  e^  eouçhes  aase3  épaisses. sur  les  ulcères* 
Aprèa  une^douleuf  asaex  vive ,  et  la  ehutd  d'une  sacham 
noirâtre- qui  en  est  la  suite  ^  ea  apei^oit  une  surface  cigale^ 
vermeille,  qui  marché  promptement  vers  la  guérison.  La 
(skatris^tion' est  favdrisée  par  un  pansement  au  oérat 
opiacé.  .     ^ 

De  tagaric  blanc  bontrû  les  sueurs  des  phthj-siques 

(Boletus  Larycis.) 

Bien  qu'on  ignore  encore  positivement ,  parmi  les  prin- 
cipes trouvés  dans  cette  substance ,  quel  est  celui  auquel 
il  faut  attribuer  son  action  médicale ,  M.  Ândral  a  re- 
connu  que  l'agaric  blanc  pouvait  arrêter  ou  diminuer  les 
sueurç  cbez  les  phthysiques,  sans  donner  lieu  aux  acci-^ 
dens  que  causent  souvent  d'autres  modes  usités  dans  le 
même  but* 

U  a  prescrit,  avec  succès,  cette  substance  en  pilules  à  la 
dose  d'abord  de  Ô  grains ,  puis  de  4^  et  même  6o  grains 
par  jour,  sans  remarquer  aucun  dérangement .  sensible 
dans  les  fonctions  digestives ,  bien  que  ce  bolet  du  mélèze 
ait  été  long-temps  regardé  comme  un  i^iolent  drastique. 

Cyanure  d'on 

M.  Oscar  Figuier ,  pl^armàcién  à  Montpellier ,  dont  le 
père  a  enrichi  la  science  de  plusieurs  recherches  impor- 
tantes sur  lès  préparatioiis  d'or,  vient  d'indiquer  à  son 
tour  quelques  remarques  intéressantes  sur  un  composé 
dont  ce  métal  est  la  base.  Je.  veux  parler  du  cjrqnare  d'ut} 


60O  JOURNAL 

m 

c'est  de  ce  sel  que  M.  Fourché  a  retiré  des  résaltats  très-- 
ayantageux  dans  le  traitement  de  la  syphilis  et  des  scro- 
phules.  Pour  l'obtenir,  M.  Oscar  Figuier  indique  de  dé- 
composer le  chlorure  d'or  par  le  cyanure  de  potassium  ;' 
comme  d'autres  chimistes  l'avaient  déjà  conseillé  ;  mttis 
cette  préparation  exige  différentes  précautions,  qun  re- 
commande comme  indispensables)  pour  la  réussite  et  la 
pureté  du  produit.  Ainsi ^  il  faut. d'abord  que  le  chlorure 
d'or' soit  aussi' neutre  que  possible,  point  auquel  on  ar-> 
me ,  en  faisant  cristalliser  plusieurs  fois  les  cristaux  de 
ce  chlorure,  jusqu'à  ce  que  la  solution  soit  neutre.  La 
seconde  condition  à  remplir  est  de  faire  lisage  de  cya- 
nure de  potassium  non  alcalin ,  et  très-exempt  de  formiate 
et  de  carbonate  de  potasse.  Celui  qui  reste  après  la  cal- 
cination  convenable  en  yasç  clos. du  cyanoferrure  de  po- 
tassium (prussiate  de  potasse  ferrugineux) ,  et  dont  l'as-^ 
pect  est  souvent  miroitant,  offre  l'avantage  désiré;  on  le 
lait  dissoudre  promptement  dans  l'éau,  et  le  soluté  peut 
servir  à  préparer  le  cyanure  d'or.  On  ajoute  ce  sel  dans  le 
"chlorure  aurique  avec  les  plus  grandes  précautions ,  tant 
qu'il  y  a  précipité,  et  sans  mettre  un  excès,  même  lé- 
ger, de  cyanure  de  potassium,  car  on  redissoudrait  celui 
d'or  en  produisant  des  cyanures  doublés  solubles.  Le 
cyanure  d'or,  lavé  à  l'eau  pure^  puis  séché  à  l'abri  de  la 
lumière,  est  conservé  pour  l'usage.  M. .Fourché  l'ad- 
ministré ordinairement  en  frictions  sur  la  lauj^ue  mêlé  à 
une  poudre  inerte^  telle  que  celle  d'iris  de  Florence, 
préalablement  lavée  à  l'alcool,  puis  très-bien  séchée  ;  nous 
donnons  ici  les  proportions  de  ces  mélanges  : 

Cyanure  d'or.  • *  .    i  grain. 

Poudre  d'iris~préparée.  ...    3  grains. 

Sous  la  forme  de  pilules ,  il  prescrit  : 

Cyanure  d'or. i  grain. 

.    Extrait  de  daphné  niezereanl.  .     3  grains. 
.  .  t   .    Poudre  dje  guimauve Q.  S.    '  ^'  '       » 

.pour  d«&  pilules  de  5  grains.  '       ;  r      :    .         ' 


r  , 

DE    ^HAltMÀCIE.  6ùï 

Et  oiÈn  û'C&ùè&Slt  potit  'dés  enfànà  lié.  mod^'  êfBÀHiU 
tKidtratioËv  suivant  !  ;:     ;:/ 

-'•*        '  '.''•    Cyaifâre  d*^*-/ •    i  grain/"       *''  -»••■'-"  " 

X  '  -i      CIkOColAt  eii  pâte  inolle;  .  '.    Q.  S.     .    ■  j    i>;  î  ,  ii:;. 

àfiii  de  fâire.de»  pastille»  du  poids  de  5  à  6  graîiis.  '^*  '  - 
-  Quelle' qii^  sciil  ïa  fôirme  que  Ton  adopte,  îl'/âUt  tôu-- 
jours  cdmmcaïcer' par  ^  dé  grain,  et  aller  graéluelleâtèÀft.^ 
^  Nous  peâdoiîs  ausst  que,  tu  la  facile  altérabitiM  dd 
côthpbsé^  oo  doit  ne  préparer  eei  inàlàiïg^d  qa^e^xtein^d- 
râneDdent.  • 


.  I .  ■  t .  t  i 


5«rcjp  d'écôrce  de  racine  de'  grenadier  préparé  par  tofir 

cèritràtion  immédiate. 


:  i 


»  •       * 


On  sait  avec  quelle  faciKté  la  plupart  dés  sucs  ou  dès 
produits  qui  rénfermeiit  des  principes  extractifs  organi- 
ques ^  sont  altérés:  par  l'action  de  la  chaleur  pendant  lëUr 
éoncèntràtionj  tant  à  eause  delà  réaction  dé  divérd  piîn- 
cipes  entre  eux,  que  par  la  formatioii  à  I^îr  d'autres 
composés  qiii  ïie  préexistaient'  pas  \  au'ssi  bien  des  prati* 
ciens  oiit-ils  cherché  divers  modes  de  toncëntration 
prompte  poôr  éviter  cet  inconvénient ,  et'  conserver  aux 
médicamens  toute  leur  énergie.  M.  Dublànc  jeune,  phar- 
macien à  Troyes^  mu  de  nouveau  par  ces  idées^,  vieni^  au 
sujet  du  .$îrop  d^écorce  de  racine  de  grenadier,  dont- les 
vertus  tœni/uges  sont  aujourd'hui  parfaitement  reconnues, 
d'eu  ti^rendre  '  une  série  d'expériences  très -judicieuse- 
ment conduites;  afin  d  arriver  à  ce  but.  Nous  nous  em- 
prëséonâ(  d^en  donner  connaissance ,  '  peri^uadé  qu'elles 
auront,  comme  il  Tespère  lui-même,  plusieurs  autres 
aj^plicafions  utiles;  " 

Cet  habile  praticien  a  d'abord  reconnu,  par  des  essais 
exacts ,  que  Feaufroide  enlève  à  l'écorce  de  racine  de  gre- 
nadier une  quantité  de  principes  extractifs  plus\gtande 
et  plus  pure  que  l'eau  bouillante,  qui  ne  fournit  qu'un 
XX*.  Année,  — octobre  i834*  4^ 


pjKiduit  épms^  Ipudie,  ea  partie  iosol^U^ ;  à  r^MûA^^d'iine 
évaporation  rapide  du  macéré  de  racipe  d^  gDi^^ifatdier,  U 
a  retiré  de  a  onces  de  cette  substaQce.(d(i>$|^  ordinairement 
suffisante  pour  un  adulte]'  un  extrait  sec,  en  écailles 
transluci4es ,  pe^i  amer  et  faiblement  astrifig^ot,  p^es^nt. 
tenue mqyen 4 çr09  ou  lie  i  du  poids.de  1%  substaDQe  té* 
gétale.  ypulant  ensuite  concentrer  la  plua  grande  quan- 
tité d'extr%it  dans  la  moindre  proportion  d  eau  possible  , 
s£^s.auç^;ip  çbaleur ,  Ri  par  une  concentratiôA^imi^édialti?  i, 
il  a  fait  passer  successivement  &  cinq  ou  six  repri#|Ç9.  et 
chaque  fois  sur  de  nouvelles  doses  d'écorce  de  racine  de 
g^reqadier,laméme  quantité  d'eau,  en  mettxmt  en  pratique 
Futile  méthode  de  déplacemehtproposée  par  MM.  BouIIaj. 
La  liqueur ,  qu'il  obtint  par  ce  moyen ,  marquait  1 5""  à 
Faréopètre  desrfirops»  elle  avait  une  transparence  par- 
faite, çt  se,  conservait  ,lp^-t6DQLpaf ans  se  troobler;  el|e 
lui  a  fourni. en  pepi  dlnstai^^i  par  june  promptq  évapora-' 
tioB,.  5o,  pour.  lOP.d-^XjtraiÇ  ^ec„  pu. la  moitié  d^  wft 
pp^s.  Il  pepsa,dpi^^,4yçcir^i60fi^  quep  preçai^t  cette  li- 
queur, k  ;f  5°j,^V9^ir^lAr^.  ^tlb&twce'adiTe,d^^lédiqa- 
ij^jeiit  ifitactç  et  ^ipU:  jçao^ifiçe*  Ç'çst  avec  ell^  qa'ij  a  J)r4-- 
paré  le  sirop  Y.,dpnt  voici  la  recette,  et  qijn'-iLpjrppi^e  p^ur 
rasage  médical  :  ;  .  •      . 


i    ' 


• .  1     J< 


,  ^  ftodmi.âàM  macérptbn.d'éeaTce  de  mcips;  âf 

•  grenadier  (  marquait  x5»  à  rar49^f]tre)f;  .^,    Q,  y;     •  ^: , 
"' SocVë  bfâoc.    •'..'......•.....  1     <^u^ntité  égale: 


. .  •    ». 


,  On.fait  ^fondije  le  sucre  dapB  ce  liquida  ai^.bflill7^KPf}ri$^> 
M.papse.èt  ^l>n  f:9Jiseçv.e..Çe  sirç(p  TpprçsefttPa  '<y)»wWi 
l'é^ppçç  de  raçijPn  de  gjr,enadier,^,  le  quaçt  de  so^  rppi4ft 
dei^trait  act^if,  çt'4  onces,  par,ex^ple^  çorreanon^^t À. 
u  onces  de  cette  racine,  dose  pratique,  comme  qii:ji'^di.t|, 
usitée  pour,  détruire  les  tœnias  chez  les  adultes. 

L'état  de  concentration  du  macéré  perjç^i^et  de  n'eii^-, 
ployer  qMe  partie  égale  de  suçre^  saiis  que  la  conservation 
du  produit  en  soutire. 


'\ 


...    j 


D£    ^U  Afin  AGI  Ei  $o3^ 

1\  e»t  facile  de  voir,  parle  mode  dé  préparation  4e  ôê 
médicament /qliii  doit  reolermer,  dans  leuF  in%4ffi^i 
les  propriété  toeDifuges  de  l'écorce  de  grenadier^  et  être 
préférable  à  l'emploi  de  cette  dernière  par  la  facilité  de 
son  adinimstfationi       -   -  '   -  '     ' 

Quand  on  conardéfre  avec  fudt  3èl^  les  praticiens  s'ap- 
pliquent chaque  jour  à  doùner  pour  la  préparation  des 
lAédieàmens  des  modes  pi'écis  et  rationnel» ,  on^ne  peut 
que  déplier  vivement  voir  enfin  le  Coàffx  refoirmé  |<aï^ 
des  bases  plus  en  harmonie  avec,  I21  n^arche  des  idées  et 
les  progrès  de  la  science.  ^  •  . } 

Emploi  de  Voxide  blanc  de  plomb  dans  le  tic  douloureux 

de  la  face. 

On  a  employé  avec  grand  succès,  contre. les  névralgies, 
faciales,  le. mélan":e  suivant  :  ,  .      ^ 

Géruse t  Once.  ^ 

Oxi4e  blanc  de  plomb  porphyrisé.  .  .    «qu^grbsCi).;    . 

^Upe;  couche,  d'une  demi-ligne,  environ,  appUquéer  sur - 
les  points  occupas  par  la  .douleur ^  en  :a  ;feit:  dimioufer> 
proxépbemebt.TiBteifsiié^  eiîfa  hientut  faii-  di9paraterr>.< 


'    •  » 


Collyf'h  'de  nitrate  d'argent  du  docteur  MunarJet.,  ' 


•)•     •   ■       .••.:■;•, 


^  Solation  aqaeuse  saturée  du  nitrate, ^^di^Qat..  •  gopttesiir 

Eau  distillée une  once 

Laudanum ,  liqueur  de  Sydenham g^outtes  iij 

S'emploie  contre  les  pblegmasies  chroniques  de  la  con- 
jonctive et  même  contre  les  inflammations  plus  aiguës  du 
lobe  de  l'oeil. 
On  doit  favoriser  Faction  spéciale  du  nitrate  d'argent, 


S 


(i)  L*auteur  »  prescrit  13  céruse  sursaturée  d'oxide  de  plomb^  nous 
ne  savons  pas  ce  qu^il  entend  ^lar  cette  combinaison ,  et  nous  la  re- 
gardons cbmme  un  mélûoçe  du  carbonate  liy$.p^^^lp^' hydrate  sec. 


6o4  JOURNAL    DE    PilÂElfAGIS. 

soit  par  dea  émissioDs  sanguines  préliminaires ,  %cii  par 
des  purgatifs  dérivatifs  ^  suivant  les  indications^ 


SUJETS  DES  PRIX. 

Dans  la  séance  annuelle  du  9  juillet  i833,  TAcadémie 
proposa  pour  sujets  de  Prix  les  Questions  suivantes  ': 

PftIX   DE   l'aCA.D£M1£: 

Que  doit^on  entendre  par  phthjsie  laryngée  ?  quelles  en 
sont  les  altérations  organiques  ,  les. causes^  les  es- 
pèces,  les  terminaisons j  et  quel  en  est  le  traitement  ? 

PRIX  FONDE  PAR  M.  LE  BARON  PORTAL  : 

^Q^uelle  if^été  r influence  de  VAnatomie pathologique  sur 

la  Médecine  depuis  Morgagiii  jusqua  nos  jours  ? 

•  ...... 

L'Académie  remet  donc  les  mêmes  Questions  au  con- 
coœrs  pour  Tanaée  x  836  ;  et  afin  d'exciter  y  autant  qu'il 
est  en  elle;,  le  zèle  des  compétiteurs  ,  elle  double  la 
valenr  des  récompéases.  Ainsi,  le  prix  de  T Académie 
sera  de  1,000  fr. ,  et  le  Prix  fondé  par  M.  le  baron  Portai 
e  1,200  fr. 

Les  Mémoires  envoyés  au  concours,  dans  les  formes 
usitées,  devront  être  remis  au  secrétariat  de  TAcadémie 
avant  le  !*'•  mars  i83S. 


'   , 


PARIS.— ÏMttllMERIE  ET  FONDERIE  »E  rAIIf, 

ACB  irl%li^,  11^  4>  P^^E  DE  L*Od£05. 


DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 


CONTENANT 


LE  BULLETIJS 

DES  TRAVAUX  DE  M  SOCIÉTÉ  DJB  P^ARMACIJE 

OE  PAWS. 


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N*.  XL  —  ao*.  Année. — JHTovehbrs  1834. 


»         * 


OBSERVATIONS 

Sur  les  préparations  cTopium  en  général. 

Par  M.  Le  Cako, 

A  resemple  Ae  quelques  .jdianiiaoologistes ,  qui  n'ont 
malheurensement  pas  trouvé  d!aU88i  nombreux  imitateurs 
quils  le  méritaient ,  M.  Séubetran  a ,  dans  ces  derniers 
temps,  fait  de  plusieurs  préparations  pharmaceutiques  , 
et  notamment  dt  celles  d'aconit,  de  salsepareille  et  de  r<i- 
tanhia,  Fobjet  d  observations  d'^m  h^ut  intérêt.  Il  faut 
avouer  cependant  que  les  conséquences  auxquelles  Font 
conduit  des  considérations  empruntées  pour  la  plupart  à 
l'analyse  de  ces  matik*es  médicamenteuses ,  ont  été  par- 
XX*.  Année.  —  Noi^embre  1 834»  4^ 


6o6  JOUENAL 

fois  combattues  ;  ainsi  M.  CaTentou  a  pensé  que  les  expé* 
riences  d'Hancock  et  de  quelques  autres  chimistes  étran-* 
gers  ne  prouvaient  pas  d'une  manière  assez  incontestable 
la  volatilité  ou  du  moins  la  prompte  altérabilité  par   la 
chaleur  du  principe  actif  de'  la  salsepareille ,  pour  qu'il 
devînt  nécessaire  d'abandonner  l'usage -de  son  sirop  pré- 
paré par  longue  décoction  ;  et ,  d'un  autre  côté  y  M.  Poly- 
dore  BouUay  a  judicieusement  fait  observer  que  si  les 
analyses  de  Bucholz  et  de  Braconnot  conduisaient  à  consi- 
dérer l'extrait  d'aconit  préparé  par  la  méthode  ordinaire 
comme  un  assez  mauvais  médicament ,  les  analyses  plus 
récentes ,  publiées  en  Allemagne  par  Geiger  et  par  Hesse, 
conduisent  au  contraire  à  le  considérer  comme  un. médi- 
cament énergique ,  puisque ,  outre  le  principe  fugace  de 
Bucholz  et  de  Braconnot ,  l'aconit  renferme  un  principe 
actif  fixe,  laconitine.  Mais,  quelqu'importance  que  Fou 
accorde  à  ces  objections ,  les  recherches  auxquelles  elles 
s'appliquent  n'en  demeurent  pas  moins  aux  yeux  de  tous 
d'une,  incontestable  utilité. 

Aussi ,  bien  que  dans  l'état  actuel  de  la  chimie  organi- 
que il  y  ait ,  ce  me  semble ,  danger  réel  à  se  contenter  des 
données  qu'elle  fournit  pour  rejeter  comme  imparfaits  des 
procédés  dont  les  avantages  pourront  un  jour  ressortir  de 
découvertes  ultérieures ,  et  par  suite  proposer  de  nou- 
velles formules ,  de  nouveaux  modes  opératoires,  je  per- 
siste à  penser  que  tout  travail  qui  tend  à  faire  une  sage 
application  des  données  de  l'analyse  à  des  préparations 
presque  toujours  fournies  par  l'empyrisme ,  doit  nécessai- 
rement tourner  à  J'avancement  de  l'art  pharmaceutique. 

C'est  pénétré  de  cette  idée  que  j'entreprends  d'exami-^ 
ner  sous  le  point  de  vue  théorique  les  médicamens  que 
Topium  sert  à  préparer ,  cl^isissant  pour  sujet  d'étude 
cette  matière  médicamenteuse  de  préférence  à  toute  autre 
pour  plusieurs  motifs.       , 

Et  parce  que  l'opium  étant  une  des  matières  médica- 


DE     PHARMACIE.  607 

menteuses  les  mieux  colmues  dans  sa  composition  intime.^ 
les  conséquences  qu'il  me  faudra  déduire  de  résultats 
analytiques  n'en  seront  que  plus  sàres. 

Et  parce  que  l'opinion  que  Ion  s'est  a  diverses  époques 
formée  de  la  nature  de  ses  principes  actifs  ayant  fré* 
quemment  varié ,  il  y  aura  là  motif  de  paieux  fairp  ressor-* 
tir  les  dangers  que  Ton  court  en  semblable  matière  à  pe- 
garder  comme  définitives  les  idées  du  moment  ;   . 

Et  enfin  parce  que  l'examen  des  préparations  d'opium 
me  fournira  plus  que  tout  autre  de  fréquentes  occasions 
de  signaler  à  la  reconnaissance  des  pharmaciens  des  noms 
qui  ont  jeté  et  jettent  encore  un  vif  éclat  sur  notre  honor 
raWe  profession  ;  ^ 

Je  commence  par  montrer  combien  les  idées  que  l'on 
s'est  faites  à  diverses  époques  sur  la  composition  chimi- 
que de  l'opium  oàt  varié,  et  combien,  par  contre,  les 
moyens  jugés  les  meilleurs  pour  le  faire  servir  au  traite* 
ment  des  maladies  s'en  sont  trouvés  influencés. 

On  admit  d'abord ,  et  pendant  fort  long-temps,  que 
l'action  exercée  par  l'opium  sur  l'économie  animale  dé- 
pendait tout  entière  delà  présence  de  principes  volatils. 
Delà  l'usage  si  vanté  de  l'eau  distillée  d'opium,  de  l'al- 
coolat d'opium,  de  l'extrait  d^opium  préparé  par  n^céra- 
tion  avec  peu  d'eau  et  concentration  au  bain-marie; 

Puis  de  nouvelles  observations  ayant  conduit  à.  penser 
qu  il  était  possible  de  rendre  l'opium  ,'  de  narcotique  et  de 
calmant  qu'il  était,  tout  à  la  fois  purement  calmant,  on 
admit  dans  cette  substance  l'existence  de  plusieurs  prin- 
cipes actifs ,  dont  les  uns,  de  nature  volatile  ,  étaient  la 
cause  de  ses  eli'ets  narcotiques,  et  les  autres,  de  nature 
fixe  ,  la  cause  de  ses  efiets  caïmans. 
'  Delà  la  torréfaction  de  l'opium ,  son  mélange  ^vec  des 
aromates  pour  en  dégager ^u  du  moins  en  neutraliser  les 
principes  narcotiques  ;  delà  encore  la  préparation  de  l'eX'^ 
trait  d'opium  par  décoction  et  digestion  prolongée  selon 

43.  . 


6o8  ^ooiiNAw 

les  méthodes  d'Honbert ,  de  Diasi  «t  de  BiiiMAé,  par  fer- 
mentation selon  là  méthode  de  M.  Dejeas  »  f&r  fermen- 
tation dans  le  suc  dé  coings  selon  la  méthode  de  Langelot. 
Tous  ces  procédés  avaient  évideminent  pour  ola^  princi- 
pal d'opérer  la  séparation  ou  Taltérationdes  principes  vo- 
latils narcotiques  I»  et  de  ne  conserver  dans  l'extrait  que 
les  principes  fiies  oalmans  de  l'opium. 

Plus  tard ,  vers  1 8o4  9  quand  Derosne  cft  S^g-uÎR  eurent 
démontré  dans  lopiiun  Texistence  d'une  matière  cris^aU 
line  particulière,  susceptihle  d'exercer  sur  l'oeonomie 
«nmale  ime  actten  marquée ,  sans  que  toutefois  leurs  ex- 
périences eussent  aloçs  fait  voir  que  la  matière  cristal- 
line de  Derosne  difiérait  essentiellement  de  la  matière 
cristalline  de  Seguin ,  on  oonsidéi*a  le  produit  cristaiUn , 
t{uel  qn'él  fàt,  comme  le  principe  actif  de  l'opium ,  et^ 
«uppoeant  que  les  médicamens  dontj'opium  faisait  partie 
Paient  d'autant  plus  actifs  qu'ils  contenaient  ime  plus 
grande  proportion  de  matière  cristalline,  l'on  s'attacha 
dès  lœrs  exclusivement  à  la  conserver  dans  les  extraits ,  à 
•l'y  accumuler^  en  opéranit  la  séparation  de  la  inatière  ré- 
aineuse  qui  laccompagnajt. 

Le  procédé  de  la  pharmacopée  hatave ,  qui  consistait  a 
-traiter  l'opium  par  deux  fois  son  poids  d'alcool  froid,  à 
faire  sécher  le  résidu ,  à  le  reprendre  par  l'eau ,  à  recueil- 
lir la  liqueur  aqueuse  et  à  l'évaporer,  le  procédé  de 
M.  Limousin  Lampthe,  heureuse  modification  du  procédé 
plus  ancien  de  Josse,  et  dans  lequel  on  battait  l'opium 
avec  une  certaine  quantité  de. poix  résine  avant  de  le  faire 
hooillir  dans  l'eau  pour  séparer  ensuite  au  moyen  du 
filtre  de  la  liqueur  opiacée  refroidie  les  masses  résineuses 
interposées,  étaient  tous  deux  destinés  à  séparer  la  ré- 
sine de  l'opium  ,  soit  en  la  dissolvant  au  moyen  de  l'alcQol 
de  préférence  à  la  matière  cristalline,  soit  en  lui  faisant 
^iontracter  avec  la  poix  résine  une  sorte  de  combinaison 
qui  ne  lui  permettait  plus  ensuite  d'être  entraînée  par 
Teau, 


DE    PHARMACIE.  6og 

Enfin,  ({uelques  smnées  après  (  i8r7),  M.  Rdaiquet^ 
en  reprenant  pour  le  perfectionner  le  beau  travail  de 
Sertuerner  sur  l'opium,  ayant  prouvé,  contradictoire- 
ment  à  l'opinion  émise  par  Tillustre  pharmacien  allemand, 
que  si  la  matière  cristalline  de  Seguin  est  une  véritable 
base  salifiable  organique  existant  dans  ropium^  intimé- 
ment  unie  à  lacide  méconique ,  la  matière  cristalline  de 
Derosne  n'est  pas  Un  sous-méeonate ,  mais  une  matière 
distincte  particulière  préexistant  conjointeD^ent  avec  le 
méconate  acide  ;  et ,  d'un  autre  o&ié,-  MM.  Qrfila  et  lVIa« 
gendie ,  ayant  constaté ,  par  de  nombi^eosès  expériences 
dons  chacune  de  ces  deux  matières,  dans  le  selde  Derosne 
(narcottne) ,  dans  le  sel  de  Seguin  (mcM^phiUe),  des  pro- 
priétés pllj&ioldgiques  spéciales  $  sans  attaquer  plud 
d'importance  qu'on  ne  l'avait  fait  depuis  plusieurs  années 
à  ses  principes  volatils ,  on  sentit  i  avantage  qu^il  y  aurait 
à  pouvoir  au  besoin  obtenir  avec  Tèpium  un  médicament 
privé  de  l'uùe  deS  matières  précitées,  hés  procédés  de 
MM.  RobiqUet  et  Dublanc ,  fondés  sut:*  la  propriété  que 
possède  réther  d'enlever  à  l'extrait  d  opium  la  narcôtine 
sans  att£iquerle  méconate  acide  de  morphine,  furent  en 
cçnséquence  proposées. 

Ainsi  les  principes  volatils  de  l'opium,  d'aboiiKl  en  pos- 
session exclusive  de  l'estime  des  médecins  ^t  des  phar« 
macologistes ,  la  partagèrent  ensuite  avec  des  principes 
fixes,  et 'finirent  par  s'en  trouver  complètement  déshérités 
au  profit  non  moins  exclusif  (^  son  tour  de  la  narcotine 
et  de  la  morphine. 

Depuis  1817,  l'opipiâNà  qtiô  Ton  s'était  formée  de  la 
composition  de  ropium  ,  et  de  l'JpHueAQe  lh4i^apeuti|E|ue 
exercée  par  cbacun  de  âes  principes  constituans,  de- 
meura très-sensiblement  stationnalire.  Aussi,  dans  la 
thèse  fort  remarquoBl^e  qu'il  soutint  en  i8ai  à  l'Ëçole 
de  Pharmacie  de  Paris,  sur  les  pré  parquions  ^op^M^v 
M.  Decourdemancbe  crbyait-il  ericm'e.poUiTdirjijLger,  ppr 


6lO  JOURNAL 

la  présence  en  plus  ou  moins  grande  proportion  dans 
ces  mêmes  préparations  ,  de  la  narcotine  et  de  la  mor- 
phine ,  de  leur  valeur  médicale  relative.  Mais,  aujour- 
d'hui ,  Inexistence  bien  démontrée  dans  lopium  dé  pria- 
cipes  volatils  ^  la  découverte  surtout  de  la  codéine  par 
M.  Robiqnet ,  de  la  narcéine  par  M.  Pelletier  ,  de  la 
méconine  par  MM.  Duhlanc  jeune  et  Couërbe,  ne  per« 
mettent  plus  de  considérer  la  narcotine  et  le.méconate 
acide  de  morphine  comme  les  seules  causes  de  l'action 
des  préparations  d'opium  sur  l'économie  animale.  Il  de- 
vient nécessaire  de  reprendre  en  sous-œuvre  ,  si  je  puis 
m'exprimer  ainsi ,  le  travail  de  notre  honorable  confrère 
pour  le  mettre  en  harmonie  avec  l'état  actuel  de  la 
science.  Je  vais  dotic  maintenant ,  après  avoir  établi  d'a- 
près les  données  à  la  fois  les  plu«  récentes  et  les  plus 
positives  la  composition  chimique  de  l'opium,  indiquer 
les  médicamens  les  plus  usités  qu'il  sert  à  préparer ,  cher- 
cher à  déterminer  à  priori^  d'après  leurs  propriétés  con- 
nues, quels  sont  ceux  des  principes  constituans  de 
l'opium  qui  doivent  faire  partie  de  tel  ou  tel  composé , 
quels  sont  ceul  an  contraire  que  les  opérations  pratiques^ 
doivent  éliminer  ou  seulement  modifier. 

Les  principes  constituans    de    l'opium ,    aujourd'hui 
généralement  reconnus  ^  sont  * 

1**.  La  narcotine  de  MM.  Dei'asne  et  Robiqueft  ; 
2**.  Le  méconate  acide  de  MM.  Seguin  et  Sertuerner} 
3*.  Le  méconate  acide  de  codéine  de  M.  Robiquet  ; 
4".  La  riarcéiné  de  M.-  Pelletier  j 
5*".  La  méconine  de  MM.  Dublanc  jeune  et  Couërbe , 
6*.  Le  caoutchouc  de  M.  Robiquet  ; 
7**.  La  bassorine  de  M.  Pelletier; 
8^.  Le  sulfate  de  morphine  de  M.  Dupuy  ; 
^  9«.  Le  sulfate  de  chaux     1    j    it*    t% 
to».  Le  sulfate  de  potasse     |  ^^  ^'  ^^^^^^' 


DE    PHARMACIE.  6ll 

II*.  La  .matière  volatile  i 

12.         — ,^^       i^ésineuse       |   des  anciens  chimistes  ;  ' 
i3'.         ■■  ■  gommeuse     ) 

i4*.  La   matière  grasse  à  laquelle  M.   Pelletier  a   re- 
connu des  propriétés  acides  ;  •  '* 
iS*".  Le  lignelix. 

Quant  aux  préparations  d'opium  ,  les  plus  usitées 
sont  : 

La  poudre  , 

La  teinture  alcoolique , 

Le  laudanum  liquide  de  Sydenham  , 

— '  —      de  Rousseau , 

L'eau  distillée, 
Les  extraits  , 
Enfin  j  le  sirop  que  Ton  peut  ici  négliger,  puisqu'il  a' 
pour  véhicule  une  dissolution  aqueuse  d^extrait  aqueux. 

De  la  poudre. 

Relativement  à  la  première  de  ces  préparations  à  la 
poudre ,  il  est  évident  qu'elle  doit  renfermer  tous  les 
principes  de  Topium  sans  exception,  et  tels  qu'ils 
préexistent.  Seulement  le  principe  volatil  devra  s'y  trou- 
ver en  proportion  d'autant  plus  grande  qu'elle  aura  été 
plus  récemment  préparée ,  conservée  dans  un  vase  mieux 
clos ,  obtenue  avec  de  l'opium  séché  à  une  plus  basse 
température.  Ces  conditions  devront  donc  être  prises  en 
considération  quand  on  préparera  la  poudre  d'opium  , 
puisque  cette  poudre  doit  représenter  l'opium  lui-même 
dans  un  état  convenable  de  division. 

De  la  teinture  alcoolique. 

La  teinture  alcoolique  que  le  Codex  prépare  avec  l'ex- 
trait aqueux  dont  nous  indiquerons  plus  tard  la  compo* 


6l2  lÔUftNÀt 

sitioii ,  doit  renfermer  tous  ceux  des  principes  éOristituans 
de  cet  extrait  qui  sont  solùbles  dans  l'a^ftcool  à  2rz  ;  je  dirai 
même  qu'elle  les  renferme  tous ,  puisqu'il  esl  d'observa- 
tion que  l'extrait  bien  préparé  se  dissout  sans  résidu  dans 
1  alcool  du  degré  précité.  Le  résultat  pourrait  toutefois 
n'être  plus  absolument  le  même ,  si  lalcool  employé , 
ainsi  que  le  prescrivent  certaines  pharmacopée^  étran- 
gères ,  était  à  des  degrés  différens.  Alors ,  quelques  prin- 
cipes solùbles  dans  l'alcool  à  a^  pourraient  être  élimi« 
nés ,  si  non  en  totalité ,  du  moins  en  partie.  Ce  sérail 
sans  doute  principalement 

La  matière  gommeuse  , 
Le  sulfate  de  potasse , 
Le  sulfate  de  chaux , 

f  4 

qui  se  troxiveraient  éliminés  si  l'alcool  était  trës-G(mcen^ 
tré  ;  sans  doute  au  contraire 

La  matière  résineuse  , 
—        grasse  acide , 
' —         volatile , 

voire  même  là  narcotine  si  l'alcool  était  trés-affaibli. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  lalcool  ne  paraissant  exercer  au-^ 
cune  réaction  sur  les  principes  de  roJ)ium,  et  rextrait 
d'opium  se  dissolvant  tout  entier  dans  l'alcool  à  aa  ,  on- 
voit  que  le  médicament  dont  nous  iious  occupons  doit 
constituer  une  simple  dissolution  alcoolico-aqueuse  de 
tous  lr.s  principes  contenus  dans  ce  même  extrait. 

Le  laudanum  th  Sydenham. 

y 

Dans  la  préparation  du  laudanum  de  Sydenham ,  prO" 
duit  de  la  macération  dans  le  Vin  de  M alaga  ,  de  1  opium  ^ 
du  girofle ,  de  la  cannelle  et  du  safran,  le  vin  à  son  tour 
doit  dissoudre  les  principes  de  l'opium  solùbles  dans 
I  alcool  faible  \  par  cônseqiient,  sans  doute  : 


DE    f»HABMirOIE.  6i5 

Le  méconate  acide  de  morphine  , 

—        -^     de  cocléine , 
La  méconine, 
Lanarcéine^ 
Le  «ilfate  de  -miorphine  , 
«^       de  potasse. 

A  re^xclusion  en  partie  de  la  matière  résineuse  , 

T—       volatile , 
—      grasse. 

lâans  doute  aussi  de  la  narcotine ,  peu  ou  point  solubles 
dans  l'alcool  faible. 

A  l'exclusion  totale  de  la  bassorine  et  du  càoutehoue 
insolubles  dans  l'alcool  et  dans  l'eau,  sans  toutefois 
qu'il  y,  ait  à  cet  égard  certitude ,  tant  que  l'analyse  déi 
liquide  et  cellç  du  résidu  n'auront  point  été  faites;, 
mais  le  vin  de  Malaga  ne  résulte  pas  du  simple  mé- 
lange de  l'alcool  et  de.  l'eau.  Dans  les  proportions  or- 
dinaires dans  ce  vin  de  i8  d'alcool  pour  6a  d'eau  en 
volumes,  les  principes  du  vin  peuvent  réagir  d'une 
manière  quelconque  sur  ceux  de  l'opium.  Par  exemple , 
les  acides  libres  pourront  faciliter  la  dissolution  de  la  ' 
narcotine  que  Ton  sait  être  beaucoup  plus  soluble  dans 
les  liqueurs  acides  que  dans  celles  qui  ne  le  spnt  pas. ,  et 
par  suite  en  modifier  notablement  les  effets  physiologi- 
ques,  suivant  les  observations  de  MM.  Magendie  et 
Orfila.  D'un  autre  côté,  la  matière  tannante  pourra  &e 
combiner  avec  la  narcotine  et  la  codéine  ,  ainsi  que  lont 
fait  voir  MM.  Derosne  et  Robiquet ,  et  jusqu'à  un  cer- 
tain point  se  neutraliser. 

Il  résulte  de  là  que  l'on  ne  peut  établir  à  priori  que 
d'ime  manière  tout-^-fait  problématique  la  composition 
du  laudanum  de  Sydenham;  mais  que,  dans  tous  les^ 
cas  ,  ce  médicament  ne  parait  pas  devoir  ètte  confiidéré 
eomme  une  simple  dissoluticHi  au  moyen  da  iFin ,  des* 


6l4  JOURNAL 

principes  de  l'opium*  La  composition  chimique  des  Vins  , 
déjà  sujette,  dans  upe  même  espèce  récoltée  dans  des 
conditions  différentes,  a  d'assez  sensibles  yariations  , 
différant  d'ailleurs  en  général  beaucoup  d'une  espèce  a. 
l'autre,  il  est  évident  qu'il. y  a  nécessité  dans  la  prépa- 
ration de  ce  laudanum  ,  de  ne. remplacer  le  vin  de  Ma- 
laga  par  aucun  autre.,  si  l'on  tient,  comme  on  le  doit, 
à  obtenir  un  médicament  aussi  rapproché  que  possible  de 
celui  qu'employait  Sydenham.  Eu  outre,  la  nature  même 
du  vin  de  Malaga  étant  telle  qu'il  doit  moins  favoriser  la 
solution  de  la  narcotine ,  moins  altérer  la  codéine ,  f|iciliter 
davantage  la  conservation  du  médicament  ,  eu  raison  de 
ce  qu'il  contient  moins  d'acides  libres ,  moins  de  tannin, 
plus  d'alcool  et  de  sucre  que  la  plupart  de  nos  vins  de 
France ,  on  sent  dès  à  présent  le  motif  de  la  préférence 
que  l'illustre  médecin  anglais  lui  accordait. 

Du  laudanum  de  Rousseau^ 

Le  laudanum  de  Rousseau,  pour  peu  qu'on  réfléchisse 
à  son  mode  de  préparation,  paratt  constituer  un  médi- 
cament moins  uniforme  encore  clans  sa  composition  qUe  le 
laudanum  de  Sydenham,  puisque  la  fermentatioti  est 
pour  nous  une  opération  tellement  obscure,  que  nous  ne 
pouvons ,  pour  ainsi  dire  ,  ni  la  produire ,  ni  l'arrêter ,  ni 
jnéme  la  diriger  dans  sa  marche.  Sa  composition  doit 
varier ,  non-seùlement  lorsqu'au  lieu  de  le  préparer  sui- 
vant la  formule  originale  de  l'abbé  Rousseau ,  d'ajouter 
au  liquide,  rapproché  par  l'évaporation  en  consistance 
syrupeuse ,  le  liquide  alcoolique  recueilli  pendant  l'éva- 
poration ,  on  le  prépare  suivant  la  formule  réformée  de 
Baume ,  en  ajoutant  au  liquide  syrupeux  une  certaine 
quantité  de  liqueur  alcoolique  coi^espondante  à  celle  qui 
s'est  dissipée  pendant  l'évaporation  ;  inais  encore  en 
raison  des  produits  qui^se  forment  pendant  l'acte  de  la 


\ 


DE    P»ÀRMÀCIE.  6l5 

fériAentation.  Aussi  serait-il  impossible  d  en  établir 
même  à  priori  la  compositicHn. probable;  C'est,  à  mon 
avis  ,  un  de  ces  médicamens  qu'il  nous  faut  préparer  re- 
ligieusement comme  te  préparaient  nos  pères ,  en  atten- 
dant du  temps  Texplication  de  ce  que  leur  mode  de  pré* 
paration  a  pour  nous  d'incompréhensible  dans  sa  marche 
comose  dans  ses  résultats;  mais  ne  pas  rejeter  de  la 
pratique  médicale  parce  que ,  d'une  part ,  son  action  a 
trop  souvent  été  constatée  pour  qu'il  soit  possible  de  la 
révoquer  en  doute  ,  parce  que ,  d'autre  part  ^  l'ignorance 
où  nous  sommes  de  sa  composition  ne  permet  pas  de  lui 
substituer  quelqu'autre  médicament. 

De  Veau  distillée* 

m 

L'eau  que  l'on  distille  sur  l'opium  contient ,  à  n'en  plus 
doutei:  d'après  les  expériences  de  M.  Pelletier,  des  ma- 
tières organiques ,  par  conséquent  quelle  que  soit  la  na^* 
turo  de  ces  matières,  qui  sont  encore,  on  peut  le  dire, 
fort  mal  connues ,  et ,  sans  préjuger  en  quoi  que  ce  soit 
la  question  encore  si  débattue  de  leur  importance  théra^ 
peutiquê,  on  peut  du  moins  concevoir  que  l'alcoolat  et 
leau  distillée  qui  les  renferment  peuvent  leur  devoir  une 
certaine  action  sur  1  économie  animale,  et  que,  partant^ 
il  peut  ne  pas  ei^ister  une  aussi  parfaite  identité  qu'on  l'a 
cru  pendant  long-temps  entre  des  médicamens ,  à  la  pré- 
paration desquels  on  proeéJait  sans  tenir  compte  de  ces 
inémes  matières  volatiles. 

Au  reste,  je  ferai  remarquer  à  ce  sujet  que  si  quelques 
médecins  ont  eU  parfois  le  tort  d'attribuer  à  certains 
corps  des  propriétés  thérapeutiques  qu'ils  ne  possèdent 
pas  en  réalité  ,  les  pharmaciens ,  de  leur  côté  ,  on^  eu  ce- 
lui de  faire  en  général  trop  peu  de  cas  des  principes  en- 
core insaisissables  que  renferment  les  matières  organi- 
ques ,  de  mettre  trop  en  doute  les  propriétés  attribuées  à 


6l6  JOURNAL 

diverses  substances,  pour  cela  seul  que  leurs  ttoy^si 
d'analyse  n'y  faisaient  rien  rencontrer  qui  put  eo  e^Ii- 
quer  physiquement,  matériellement  les  etiets.  Danaoei 
dernières  années,  par  exemple,  ou  a  généralement  refuaé 
dans  les  laboratoires,  à  un  liquide  incolore  et  d'usé  \é* 
gère  odeur  d'empyreume ,  les  propriétés  constatées  i 
l'étranger  d'arrêter  immédiatement  les  hémorrhagies^ 
parce  qu'aucun  réactif  ne  le  troublait,  parce  quelevapo* 
ration  ou  tout  autre  moyen  d'analyse  y  faisait  seulement 
apercevoir  des  traces  de  matière  empyreumatique,  taadii 
que  maintenant  nous  conceTons  parfaitement  que  le  li- 
quide précité  pouvait  devoir  à  la  présence  d'une  iris* 
petite  quantité  de  créosote  ses  propriétés  physiologiques. 

Des  extraits. 

Quant  aux  extraits,  le  procédé  précédemment  décrit 
des  aitciens  pharmacologistes ,  ceux  de  Hombert ,  i^ 
Diest,  de  Baume,  de  Josse,  de  Limousin  Lamothe,  Q^ 
Gartheuser  et  de  Groharé ,  celui  enfin  de  Cornet ,  lequel) 
maintenant  adopté,  consiste ,  comme  chacun  sait ,  à  lais* 
ser  macérer  pendant  trente-six  à  quarante*huit  heures, 
el  à  plusieurs  reprises ,  l'opium  du  commerce  dans  su 
fois  son  poids  d'eau  froide ,  à  filtrer,  à  évaporer,  à  redis- 
soudre  le  résidu  amené  en  consistance  d'extrait  Diou,daos 
huit  parties  d'eau  froide,  à  filtrer,  à  évaporer  de  nouveau, 
et  ainsi  jusqu'à  trois  reprises ,  me  semblent  fournir  des 
extraits  aqueux  contenant ,  et  dans  le  même  état,  les  ai' 
vers  principes  trouvés. par  expérience  dans  l'extrait  q"^ 
JM.  Pelletier  a  analysé^  par  conséquent  : 

Le  méconate  acide  de  morphine, 

La  méconine , 

La  narcéine , 

La  gomme. 

De  la  oarcottne , 


0B    fUAftMAClB.  617 

De  la  résine, 

De  la  matière  huileuse , 

De  la  matière  coloraote  brune  acide.       ^ 
J'ajouterai  : 

Du  principe  vireux  volatii , 

Le  méconate  acide  de  codéine,  déoourert  posiérieu-* 
rement  à  l'analyse  de  M.  Pelletier, 

Le  sulfate  de  morphine , 

Le  sulfate  de  potasse , 

Du  sulfate  de  chaux. 
Le  marc,  résidu  des  traitemens  par  Teau ,  se  compose , 
dans  ce  cas  : 

D'un  peu  de  matière  extractive  brune  acide  «que  Teau 
ne  parvient  jamais  à  dissQudre  complètement , 

D'un  peu  de  matière  gommeuse , 

De  la  majeure  partie  du  principe  vireux , 

—  de  lanarcotine, 

—  de  la  matière  grasse , 

résineuse, 

'. —  du  sulfate  de  chaux , 

—  de  tout  le  caoutchouc , 

—  de  toute  la  bassorine , 

—  de  toute  la  flbre  végétale. 

Mais  il  faut  remarquer  que  dans  ces  divers  extraits  les 
principes  dissous  ne  doivent  pas  se  trouver  en  égale  pro- 
portion. Par  exemple ,  la  narcotine ,  la  résine  et  la  matière 
grasse  paraissent  être  plus  abondantes  dans  les  extraits 
faits  au  moyen  de  Teafa  chaude  que  dans  les  extraits  faits 
au  moyen  de  Feau  froide ,  dans  les  extraits  faits  en  trai- 
tant l'opium  par  peu  d'eau  à  la  fois ,  que  dans  ceux  faits 
avec  beaucoup  d'eau ,  dans  les  extraits  par  simple  évapo- 
ra tion  que  dans  les  extraits  par  dissolution  et  évapo- 
ration  successive.  La  cause  en  est  :  i°.  que  la  présence  en 
grande  quantité  des  principes  solubles  de  l'opium  favorise 
la  solution  des  principes  par  eux-mêmes  peu  ou  point 


6l8  JOURNAL 

solubles  ;  a*^.  que  cette  solubilité  se  trouve  encore  aug- 
mentée par  le  contact  de  la  chaleur  qui  opère  entre  les 
principes  une  sorte  de  combinaison  ;  3"".  qu'en  redissol- 
vant dans  beaucoup  d'eau  froide  l'extrait  d'opium  pour 
concentrer  ensuite  les  liqueurs ,  on  élimine  à  chaque  dis- 
solution une  certaine  quantité  de  matière  grasse  de  résilie 
et  même  de  narcotine.  D'im  autre  côté ,  le  principe  volalil 
doit  être  en  moindre  quantité  dans  les  extraits  faits  par 
longue  digestion  que  dans  les  extraits  faits  au  bain-marie 
parla  méthode  ordinaire,  soit  qu'il  se  dissipe,  soit  qu'il 
s'altère. 

La  composition  chimique  de  ces  extraits ,  bien  que 
sans  doute  très-analogue ,  n'est  donc  pas  en  définitive 
identique. 

Les  extraits   préparés  par  le  procédé   de   la  pharma- 
copée batave  ou  par  celui  de  Lemery  et  de  Quincy,  m^ 
semblent  encore  ,  comme  les  précédens  ,  devoir  contenir 
tous  les  principes  trouvés  par    l'analyse  dans    l'extrait 
aqueux  d'opium  ,  et  dansle  même  état,  puisqu'il  n'y  a  pas 
de  réaction  probable  entre  l'alcool  et  chacun  de  ces  prin- 
cipes ;  mais  ces  extraits  doivent  offrir  entre  eux  une  moin- 
dre analogie.  En  effet,  le  procédé  de   la  pharmacopée 
batave ,  en  prescrivant  de   laver  l'opium  au  moyen  àc 
l'alcool,  dans  le  but  dopérer  la  dissolution  de  la  résine, 
avant  de  le  traiter  par  l'eau ,  doit  nécessairement  opérer 
aussi  la  dissolution  d'une  certaine  quantité  de  ses  princi- 
pes actifs  ,  tandis  que  l'extrait  de  Lemery ,  préparé  en 
traitant  l'opium  successivement  par  l'alcool  et  par  l'eau, 
n'en  sépare  que  le  caoutchouc  ,  la  bassorine  ,  les  matières 
terreuses  et  les  débris  de  végétaux  interposés.  Le  premier 
de, ces  procédés  peut  donc  fournir  en  réalité  un  extrait 
plus  actif  que  ne  l'est  l'extrait  aqueux^  s'il  est  vrai  que 
lalcool  froid  enlève  proportionnellement  à  l'opium  pl"^ 
de  matière  grasse  et  résineuse  que  de  principe  actif  be 
second  doit   fournir  un   extrait   moins  riche,  à  volume 


DE    PHARMACIE.  619 

•égal,  en  mécouate  acide  de  morphine  et  de  codéine  en 
méconine  et  en  narcéine,  puisqu'il  contient  toute  la 
résine  et  toute  la  matière  grasse  qui  les  accompagne 
dans  l'opium,  et  que  l'eau  en  sépare  presque  en  tota- 
lité. Toutefois  il  «st  à  remarquer  que  la  préseilce  en 
plus  grande  quantité  ,  dans  cet  eic trait  de  la  narcotine , 
peut  établir  sous  ce  rapport  une  sorte  de  compensation. 

L'extrait  par  le  vin  ,  proposé  par  le  Codex  de  1758, 
semble  se  rapprocherbeaucoup.de  l'extrait  préparé  pap 
le  procédé  de  Lemery  ;  mais  l'addition  des  principes  con- 
stituans  du  vin ,  principes  qu'il  faut  considérer  tout  à  la 
fois  sous  le  rapport  des  réactions  qu'ils  peuvent  exercer 
et  des  matières  qu'ils  ajoutent  à  la  masse  extractive  ,  ne 
permettent  pas  d'établir  entre  ces  deux  extraits  l'analogie 
qu'ils  sembleraient  au  premier  coup  d'œil  présenter.  Ce 
qiie  nous  avons  dit  du  laudanum  de  Sydenham  peut  en 
eâet  être  applicable  à  cette  espèce  d'extrait ,  en  tant 
surtout  que  le  vin  contient  de  l'alcool ,  des  matières  acides 
et  tannaiites  en  proportions  variables.  De  plus,  comme 
le  Codex  n'a  point  précisé  la  quantité  de  vin  qu'il  fallait 
employer ,  l'extrait  peut  être  différent ,  toutes  circon- 
stances égales  d'ailleurs ,  si  l'on  emploie  à  sa  préparation 
des  quantités  difiéren tes  de  vin. 

L'extrait  par  Téther,  suivant  les  méthodes  de  MM.  Ro- 
biquet  et  Dublanc  jeune ,  difière  au  contraire  d'une  ma- 
nière extrêmement  tranchée  des  précédens  ;  car  non-seu- 
lement l'éther  employé  à  sa  préparation  opère  le  départ 
de  la  narcotine  et  de  la*matière  grasse  dont  les  extraits 
d'opium  aqueux  retiennent  toujours  quelque  peu,  mais 
aussi  sans  doute  celui  de  la  méconine,  que  l'on  sait  parta- 
ger avec  la  narcotine  la  propriété  exclusive  aux  méconates 
de  morphine,  de  codéine,  ainsi  qu'à  la  narcéine,  de  ne 
pas  se  dissoudre  exclusivement  dans  l'éther. 

Cet  extrait  constitue  donc  un  médicament  tout  particu^ 
lier ,  fort  éloigné  par  sa  composition ,  et  sans  doute  aussi 


SiO  40URBiAL 

par 568  prppriiités  phy siolcuf  iques  des  eKUaits  pro^emoit 
dits. 

En  résumé ,  les  4>réparation8  d'opium  que  «ous  venoiis 
d  examiner  ne  paraissent  pas  deyoir  être  identiques  dans 
leur  composition,  soit  que  l'es  principes  constiiuans  de 
Topium  s'y  trouvent  en  proporliona  diitéreotes ,  Aoit  que 
ces  mêmes  principes  s'y  trouvent  sous  des  états  difi'éreoa. 

Partant ,  leur  action  sur  Técanomie  animale  peut  ne  pas 
^tre  la  xnême. 

Mais  comme  les  effets  physiologiques  que  les  médecins 
ont  l'intention  de  produire  en  les  administrant^  sont  eox- 
mémes  extrêmement  variés,  il  pent  se  faire  qu'il  y  aU, 
dans  certain  cas ,  avantage  réel  à  faire  usage  de  tel  ou  tel 
de  .ces  médicamens  qu'il  faudrait,  dans  un  cas  eontcairei 
ne  pas  employer.  Ainsi,  quand  1  effet  physiologique  jtu[é 
nécessaire  sera  plutôt  produit  par  les  méconates  acides  de 
codéine  et  de  morphine  que  par  la  narcotine ,  ou  modifié 
défavorahlement  par  la  présence  de  cette  dernière  sub- 
stance ,  lextrait  privé  de  .narcotine  de  MM.  Rohiquet  et 
Dublanc  deviendra  sans  doute  préférable  '  aux   extraits 
aqueux  ordinaires  ;  de  même  que ,  si  le  malade  se  trouve 
dans  les  conditions  indiquées  (i),  le  laudanum  deRous*" 
seau,  préparé  suivant  la  fprmule  originale, deviendra  pw- 
férahle  au  laudanum  préparé  suivant  la  formule  réformée 
de  Baume.  Chacune  des  préparations  précitées  pourrait 
donc  peut-être  offrir  des  avantages  spéciaux,  mais  il is^ 
s'ensuit  pas  qu'elles  aient  une  égale  valeiiur. 

D'abord,  on  ne  peut  disconvenir  que  ceux  de  ces  mé- 
dicamens à  base  d'opium,  qui,  à  l'exemple  de  certaios 
extraits  et  du  laudanum  par  fermentation,  sont  préparés 
à  l'aide  de  procédés  tels  qu'ils  ne  peuvent  fournir  despro^ 
duits  toujours  identiques,  ont  sous  ce  rapport  un  désa- 
vantage marqué. 


(0  JQumal  de  Pkàrmacit  j  tom.XlV,  pâ^f.  ^lij. 


De    PHARMACIE.  621 

Ensuite  il  en  est  d'autres  qui  paraissent  offrir  une  si 
grande  analogie  de  composition  en  raison  même  des  pro- 
cédés à  l'aide  desquels  on  les  prépare ,  qu'il  est  rationnel 
de  les  supposer  susceptibles  d'être  confondus  les  uns  dans 
les  autres.  Tels  sont  la  plupart  des  extraits  aqueux. 
•    Il  s'agirait  donc ,  pour  ceux-là ,  dé  préciser  les  circon- 
stances yéritablemenl  favorables  à  leur  bonne  constitution  ; 
pour  ceux-ci ,  de  déterminer  par  des  expériences  chimi- 
ques  et  physiologiques  convenables,   s'il  est  effective- 
ment possible  de  choisir  entre  eux  celui  qu'il  est  le  plus 
facile  d'obtenir  et  dont  l'emploi  pharmaceutique  offre  le 
plus  d  avantages.  Des  recherches  dirigées  dans  ce  sens 
profiteraient   plus  ,  je  le  pense  ,   à    l'art    pharmaceu- 
tique ,  qu  elles  rendraient  à  la  fois  et  plus  facile  et  plus 
sûr  que  l'introduction  dans  la  pratique  de  nouvelles  pré- 
parations d'opium,  destinées  peut-être,  quelques  années 
plus  tard ,  à  devenir  aussi  problématiques  dans  leurs  avan- 
tages que  la  plupart  de  celles  qu  elles  auraient  rempla- 
cées. Je  ne  crois  en  effet  rien  plus  préjudiciable  à  notre 
art  que  cette  multitude  toujours  croissante  de  prépara- 
tions métis,  qui  ne  produisent  en  réalité  ni  des  principes 
immédiats  purs  jouissant  de  propriétés  constantes,  ni 
des  mélanges  ou  des  combinaisons  représentant  fidèlement 
sous  une  autre  forme  les  matières  premières  elles-mêmes. 
Au  lieu  de  fournir  sans  cesse  aux  formulaires  de  tout  g^nre 
de  nouveaul  contingens ,  mieux  vaudrait ,  ce  me  semble , 
que  les  pharmaciens,  comme  chimistes,  s'attachassent  à 
déterminer  assez  exactement  la  composition  intime  des' 
matières  organiques,  pour  qu'il  devînt  un  jour  possible  de 
dédoubler  pour  ainsi  dire  leurs  pi^opriétésavec  leurs  prin- 
cipes; et  comme  praticiens ,  cherchassent  de  préférence  à 
se  placer  toujours  dans  les  mêmes  circonstances  pour 
donner  à  leurs  produits  une  entière  similitude  de  compo* 
sition  et  d'aspect. 

XX'.  Année.  —  Nov^embre  i834«  ^^ 


^aa  JduKN AL 


I  • 


l«'«A<%%%«M««% 


NOTES 

«Sur  le  manioc  amer  et  essais  analy^tiqueà  sw  le  suc  de 

s(i  racine. 

ParM.O.  Henit. 

Le  manioc  {jatf^apha  manihot ,  janipïia  manikot  ) ,  de 
la  famille  des  euphorbiacées,  est  un  arbrisseau  originaire 
de  TAmérique ,  dont  la  culture  a  beaucoup  "m ultiplîié  Tes- 
pèce  depuis  la  Floride  jusqu'à  la  terre  niàgell^injque,  ainsi 
que  dans  plusieurs  contrées  dé  1  Asie  et  de  l'Afrique.  Cest 
en  effet  des  racines  dé  ce  végétal  que  dérivé  upe  des  prin- 
cipales sources  de  l'alimeiitation.  II  est  deux  espèces  de 
maoioc,  le  doux  et  Yamer^  que  Ton  Cultive  avec  soin 
et  dont  on  retire  diffétens  produits-,  lé  manioc  amer  sur- 
tout, malgré  lé  principe  vénéneux    très-actif  qu'il  ren- 
ferine ,  est  celui  qui  paraît  le  plus  répandu  et  le  plus 
avantageux   pour  son  produit  :  oti  sait  que  ce  principe 
dangereux  ,  dont  Taction  si  prompte  est  reconnue  depuis 
lopgrtemps,  se  dissipe  ou  se  détruit  pair  la  chaleur,  et 
qu'alors  il  est  facile  d'extraire  dû  végélial  une  substance 
propre  à  la  nourriture  desbommes  et  des  animaux.  Tous 
les  auteurs  d'histoifre  naturelle  s'accordeht  bssez  dans  Tin- 
dication  des  procédés  employés  h  l'extraction  de  ces  pro- 
duits alimentaires  ;  aussi  je  ne  m'y  arrêterai  qu'un  instant, 
eti  me  bornant  à  présenter  quelques  détails  à  ce  sujet; 
j'espère  qu'ils  offriront  de  l'intérêt,  car  ilâ  ont  été  pris 
sur  les  beux  mêmes  et  recueillis  fidèlement.  Je  les  dois  a 
l'extrême,  obligeance   de  M.  le  docteur    Sureau,  J^on 
beau-frère  et  mon  ami,  qui,  ayant  habité  Sâiiit-Domingue 
pendant  l'espace  de  dix  à  douze  années ,  a  vU  l'extraction 
et  la  préparation  des  produits  du  manioc  assez  souvent 


DE     PHÂàMACIE.  6^3' 

I  k 

répéCiéeft'àous  568  jenic,  ]î>our  lèô  transmeUte  avec  beau- 
coup d'eKaciitude;  les  voici: 

'  Le  janipha  manîhot  offre  deux  espèces  bien  distinctes  , 
comme  ie  lai  dit;  l'une  rfouce  Don  vénéneuse;  l'autre 
amère ,  contenant  à  côté  du  principe  alimentaire  un  poi- 
son aussi  vroTent  que  subtil  ;  cette  dernière  est  générale* 
ment  la  plus  multipliée. 

Il  est  assez  difficile  de  distinguer  le3  racines  de  l'une  £;(. 
de  l'autre  espèce  ;  toutefois,  en  les  examinant  bien,  oii  r^-* 
marque  dans  lés  racines  de  manioc  doux^  vers  le  ceptrp,. 
des  filamens  ligneux  ,  qu'on  ne  retrouve  pas  dans  le  n^anioo 
amer  y  et  de  plus,  la  première  se  ramollit  à  la  coction 
sècbe  ou  huràide ,  tandis  que  l'autre  n  éprouve  rien  de 
semblable,  mais  reste  dure.  On  prépare  des  deux  espèces, 
fa  càssave ,  la  farine  de  couscousse  et  le  tapioca  (i).. 

Pour  obtenir  la  cassave ,  on  lave  les  racines  arrivées  ki 
la  grosseur  du  bras ,.  puis  on  les  soumet  à  F/ictiop.  jd'upe 
râpe  grossière,  et  Ton  exprime  )a  pulpe  daAs  des  sacs  de: 
plusieurs  tissus..  C'est  particulièrement  avec  up  insifUi- 
ment  qui  rappelle  beaucoup  la  chausse  d'Hippocntfe  ^,  et 
qui  est  fait  avec  un  tissu  decorce  darbre  médiocrement^ 
serré  et  trèç^-fort  ;  à  l'aide  d'^oe  pression  exercée  à  la  b^ç^ 
par  des  pierres  ou  poids  susp£ndus,  la  partie  liquide 
s'écoule  et  est  reçue  dans  des  vases  placés  au-dessous. 
Cela  fait ,  on  prépare  la  cassav^e  ou  pain  àe  cassave  ,  en 
prenant  cette  pulpe  bien  exprimée ,  l'étendai^t  sur  des 
plaques  de  fer  en  couches  de  un  ou  deux  pouces  d  épais- 

■^^^^■^^^^^^■^■^i^^^y^       I    ■     I  — ^»^»^^i^^iw  ■   ■!    I   ■        iw    »^^y^^  ■  i       ■  ^■^■^■■^    I  j    I    w       w*         'II'  *   '       .■     ' 

,  >  '  .  ■- 

(i)  Dans  \^- Dictionnaire dei  sciences  naturelles ,  toiri.  XXIV,  et  dans  le  ' 
Jowvtal  de  Pharmacie^  touk'  ll\f  il  ^^t  mHitioii' aussi. dartres  produits'- 
da  manioc,  employés  soit  comme  qlimens  ,  soit  comme  conditne^s,.  tels, 
qnevlê  langon,  \è'càbiou\  ainsi  que  différentes  boissons  fermêjitéeA 
aoicqiieUes  on  doaae  Us  noms  dé  vieou,  càchipi^  p'^fà, ,  Mo&a[/?a^a. 'Noirs' 
renvoyons  les  lecteurs  à  Tarticte  de  M.  Virey,  in:sé^é  dans  ^QXt^.\^p^r^ 
nal  ;  on  y  trouvera  des  détails  fort  intéressans,  et  plusieurs  remarques 
sur  U  cttltnreet  là  ^écolte^dé  là  ràHoe  dé  manioc:    '  .  ' 


6^4  ^     JOUENàL 

seur,  «t  les  cui^ot  en  foime  de  grandes  galettes  qu'on 

laisse  ensuite  sécher  sur  le  chaume  des  cases  à  nègres. 

La  racine  de  manioc  fou,rnit  une  grande  quantité  de 
fécule  que  Ton  prépare  à  la  manière  ordinaire  ,  et  qu  on 
▼end  dans  les  colonies  sous  le  nom  ^amidon  ,  àe  cipipa , 
de  moussache.  Les  blanchisseuses  s'en  servent  pour  em- 
peser le  linge,  mais  préfèrent  la  fécule  d'àrroi^rootj  qu'elles 
nomment  improprement  sagou.  Il  est  important,  dansla 
pratique  de  la  médecine ,  de  s'assurer  dans  ces  pays  de 
l'origine  de  l'amidon  qu'on  prescrit  en  lavemeat ,  car  on 
a  vu  d'assez  graves  accidens  résulter  de  l'usage  de  celui 
du  manioc,  qui  probablement  avait  été  mal  lavé. 

Les  parties  de  pulpe  qui  n'ont  pas  traversé  le  tamis, 
sont  séchées ,  légèrement  torréfiées  et  écrasées  pour 
former  une  farine  très-grossière  ,  nomnàeeyàrme  de  cous- 
cousse ou  tapioca.  Bouillie  avec  du  lait ,  elle  forme  un  ex- 
cellent aliment. 

'  La  racine  de  manioc  amer  est ,  comme  on  Ta  déjà  dit, 
fort  vénéneuse ,  et  l'on  voit ,  par  ce  qui  précède  ,  que  son 
principe  vénéneux  réside  dans  le  suc  ;  ce  principe  parait 
très-volatil,  et  son  odeur  pénétrante  se  rapproche  beau- 
coup de  celle  de  l'acide  hydrocyanique.  Cependant,  tien 
que  le  suc  de  manioc  amer  soit  extrêmement  dangereuse 
souvent  les  nègres  appliquent  d'épaisses  couchés  de  pulpe 
récente  de  cette  racine  sur  de  très-larges  ulcères ,  sans 
éprouver  d autres  effets  sensibles  qu'une  amélioration 
marquée  de  la  plaie.  Il  est  probable  alors  que ,  si  l'acide 
hydrocyanique  faisait  partie  du  principe  vénéneux  dans 
les  proportions  que  sembleraient  indiquer  l'odeur  de  ce 
suc  et  la  volatilité,  du  poison,  certes  on  n^appliq^e- 
rait  pas  impunément  cette  pulpe  sur  d'aussi  larges  sur- 
faces ,  tout  en  faisant  la  part  du  peu  de  vitalité  des  parties; 
car  c'est  toujours  sur  de  vieux  ulcères  fongueux  ou  calleux 
qu'il  est  mis  en  usage. 

Au  sujet  de  l'action  toxique  du  suc  de  manioc  «^mer  » 


DE    PHARMACIE.  626 

M.  Surenu  m'a  transtiiis  une  histoire  qui  m'a  paru  offrir 
assez  d'intérêt  pour  la  rapporter  ici. 

On  sait  que  les  esclaves  ,  dans  les  colonies ,  attentent 
quelquefois  à  leurs  jours.  Voici,  dit  M.  Sureau,  ce  que 
me  rapporta  un  juge  de  paix  de  la  commune  de  Cavaillon 
(  St.-Domingue  ),  fils  d  un  médecin  français,  et  lui-même 
homme  très-éclairé.  «  Avant  la  révolution,  j^étais, dit-il, 
1»  un  des  inspecteurs  généraux  de  culture;  faisant  un 
«jour  une  tournée,  j'arrivai  sur  une  habitation  où  l'on 
»  m'apprit  qu'un  des  nègres  venait  d'avaler  du  suc  de  ma- 
»  nioc.  L'atelier  Fentourait ,  et  nous  redoutions  beaucoup 
»  ce  funeste  exemple ,  qui  était  presque  toujours  suivi  dé 
»  pareils  suicides.  J'ordonnai  immédiatement  que  l'esclave 
»  (  déjà  un  peu  soufirant  )  fût  fouetté.  Le  malheureux 
»  fut  donc  livré  à  l'inexorable  commandeur^  qui  le  pour- 
»  suivit  dans  la  cour,  armé  du  redoutable  instrument. 
»  Les  dragons  de  l'escorte  de  l'inspecteur  le  poursuivirent 
»  aussi:  le  malheureux,  cherchant  à  échapper  aux  coups, 
»  courait  ça  et  là ,  sautait ,  se  roulait  par  terre.  L'ex^cu- 
»  tion  achevée ,  on  s'attendait  à  le  voir  périr  victime  du 
»  poison  qu'il  avait  pris,  quand,  à  la  joie  générale,  il  en 
»  fut  quitte  pour  sa  fustigation  et  n'éprouva  aucun  ac- 
»  cident. 

»  Le  hasard  voulut  qu'un  mois  environ  après ,  et  dans 
^  le  voisinage,  un  autre  nègre  s'empoisonnât  de  même. 
»  Un  des  dragons,  présent  à. la  première  cure,  conseilla 
»  immédiatement  le  remède  précédent  de  l'inspecteur , 
»  et  le  patient  Fut  sévèrement  fustigé  ;  il  guérit.  » 

Les  porcs  sont  très-friands  de  manioc,  et  lorsqu'on 
'fabrique  la  càssavè ,  ils  trompent  souvent  là  vigilance  des 
ouvriers  pour  venir  boire  le  suc  dans  les  terrines.  On  a 
coutume  alors  de  les  poursuivre  pendant  une  heure  en- 
viron, de  .manière  à  ies  fatiguer- beaucoup  ,  et  on  les 
sauve. 

Il  serait  facile ,  dit  M.  Stireau ,  de  donner  une  explica- 


6j28  JOURNÀt 

de  manioc,  ou  de  1  acide  hydrocyanique ,  ou  uti  principe 
capable  de  lui  avoir  donné  naissance.  Après  cet  essai ,  les 
vapeurs  continuant  à  être  très-piquantes^  sans  troubler  le 
sel  d'argent ,  je  les  ai  reçues  dans  Feau  pure ,  et  bientôt 
la  liqueur  acquit  une  acidité  très-prononcée. 

Je  voulus  m  assurer  de  la  nature  de  cet  acide ,  et  voir 
s'il  n'était  pas  formé  diacide /brmique  engendré ,  soit  par 
l'acide  prussique ,  soit  par  un  radical  cjranique  particulier 
préexistant  dans  le  suc  de  manioc.  A  cet  effet ,  Teau  du 
récipient,  neutralisée  par  la  soude  caustique,  fut  évaporée 
avec  soin  à  siccité  ;  le  sel  qui  en  est  résulté,  chauffé  dans  un 
petit  tube  avec  du  deutoxide  de  mercure ,  n'a  pas  présenté 
le  caractère  tranché  des  formiates  ;  savoir  la  formation  de 
mercure  métallique  et  celle  d'acide  carbonique .  Seulement 
ce  sel ,  traité  par  Tacide  sulfurique,  a  produit  des  vapeurs 
piquantes  d'acide  acétique.  C'était  donc  cet  acide  qud 
existait  dans  le  suc  de  manioc  examiné  ;  je  crois  qu'il  a 
du  résulter  de  quelqu'altération  survenue  à  certains  prin- 
cipes sucrés  du  suc  de  manioc  pendant  le  séjour  de  ce 
liquide  dans  la  bouteille  où  i!  était  contenu. 

La  matière  restant  dans  la  cornue ,  après  l'opéra tioD 
ci-dessus ,  avait  acquis  une  teinte  brune  j  elle  n'était  pas 
encore  exempte  d'acide  libre,  et  sa  saveur  amère,  plus 
prononcée,  indiquait  en  même  temps  quelque  chose  d'oS" 
mazomique.  Je  lai  rapprochée  au  bain  -  marie  avec 
précaution  en  consistance  syrupeuse;  et,  pendant  cette 
évaporation ,  j'ai  remarqué  encore  l'odeur  piquante  de 
l'acide  acétique.  La  liqueur  épaisse  refroidie  se  prit  bien- 
tâl  en  une  masse  qui  fut  recueillie  sur  un  petit  lioge, 
égouttée ,  exprimée ,  et  lavée  convenablement  à  Talcool» 
Il  en  est  résulté  un  dépôt  blanchâtre  A  A  sur  lequel  je  vais 
revenir. 

in  Les  liquides  d^l'égouttage  et  du  lavage  alcoolique  réu- 
nis,  concentrés  de  nouveau  au  bain-marie ,  étaient  amei;s/ 
irès-dcres  au  goût,  et  irritant  fortement  la  g<»rge;  leur 


DE    PHÂEMACIE.  62£( 

odeur  '  osmazoniique  était  aussi  bien  plus  prononcée^ 
Enfin ,  au  mojen  de  la  levure,  il  se  manifesta  un  certain 
mouvement  de  fermentation ,  quand  on  eut  neutralisé 
exactement  le  reste  d'acide  contenu  dans  le  produit  qui 
nous  occupe.  GeUiit  donc,  d'après  ces  divers  essais,  un 
mélange,  peut- être  fort  di£Bcile  à  dissocier ,  mais  princi- 
palement formé  :  i*^.  d'un  principe  amer,  acre  ;  2°.  d'acide 
acétique;  3®.  d'osmazome  végétal,' ou  de  ce  qu'on  est  con- 
venu d'appeler  ainsi  (  matière  déjà  fort  complexe  par  ellé-^ 
même  )  ;  4''»  enfin  de  trace  de  sucre. 

Quant  au  dépôt  blanchâtre  A  A ,  dont  j'ai  parlé  plus 
haut ,  après  lavage  à  l'alcool ,  il  fut  séché  à  100  '^. ,  devint 
pulvérulent ,  blanchâtre ,  puis  dissous  dans  Teau  distillée, 
tiède  et  filtré  (  il  ne  resta  qu'une  petite  quantité  de 
phosphate  de. chaux  insoluble);  la  solution  du  sel  était 
limpide ,  sans  couleur  ni  saveur  sensible ,  traitée  par 
les  réactifs  ;  elle  n'indiquait  pas  d'acide  libre ,  Yoxùlate 
d'ammofiiaque  n'y  formait  de  précipité  blanc  léger  qu'au 
bout  de  quelques  instans.  ' 

La  soude  caustique  donna  un  dépôt  blanc  gélatiniforme. 

Ij  ammoniaque  un  précipité  floconneux  peu  abondant.' 

Le  phosphate  de  soudé  un  louche  qui,  par  l'addition 
d'ammoniaque ,  devint  très-sensible. 

L'acétate  deplomS,  le  nitrate  d'argent  y  n'y  firent  qu'ub 
louche  léger. 

Le  sublimé  corrosif,  le  proto-nitrate  de  mercure  ,*  et 
l'oxide  rouge  de  mercure ,  rien  qui  annonçât  la  présence 
d'un  formiate.  ' 

L'a/cob/ 7  déterminait  un  précipité  dont  le  volume 
semblait  assez  grand. 

Le  muriate  de  baryte  y  fit  un  d^pôt  très-sensible. 

La  solution,  évaporée  à  une  douce  chaleur, laissa  bien- 
tôt un  sel  blanc  cristallin  neutre,  Irillant,  en  petites 
lames,  légèrement  efflorescentes  à  l'air.  Ce  sel,  calciné 
dans  un  creuset  de  platine ,  fut  bientôt  décomposé  aVec' 


63q  40U)RNAi   \  \ 

production  d'odeur  da  pain  brûlé)  el  il. reala^ après  une 

longue  ca^cinatioD ,  un  résidu  blanc  recontiu  pour  de  la 

magnésie  ;  il  y  eQ  airait  environ  38  à  ^6  pour  loo.du  sel 

employé. 

Enfin ,  une  portion  du  sel  {organi^^uç  intact  ayaotdonné 
par  le  muriate  de  baryte  un  dépôt  blapc ^  je  lai  laré avec 
soin  et  en  ai  retiré ,  à  rai4^  ^^  l'acide  sulfurique  étendu, 
de  petites  aiguilles  soyeuses  y  solubl^is  dans  ralcooK  Je 
c^ois  que  ce  sel ,  à  bas^  de  magpésie  ,  contenait  un  acidi 
organique  particulier,  si  j'en. juge  pai^  comparaison  atec 
Iç^.  citTQte  , .  malate  ^forifiiate ,  açi4tatei  ^  tartrate  de  ma- 
^ésie,  mais  j  en  avais  trop  peu  pour  en  bien  cdinstaterlcfl 
caractèresi  ;  aussi  je  ne  m^  hasarderai  pas  à  dpnner  à  cet 
acide  le  pon^  à' acide  mafiihotique^  jwiin'^  ce.q4i'il  me  sait 
possibile  (jlé  mieux  Texanainer,  si,  comme  je  Te^pice,  il 
m  arrive  de  nouveau  suc  àe  manioc  am^r- 

D  après  les  résultats  de  cet  .examen  «chimique,  je  pfl'^ 
fjeg^rder  1^  suc  de  jf^ia^ipc  amer  q\j^  m'a.  été.xemis  comme 
composé,  savoir  : 

.  1%  D'acide  bydi^pcyanique,  ou  du  w^oiiws  djun  principe 
volatil  capable  de  lui  donner  na^ssanc/e  ; 

.  a».  D  acide  acétique,  prof(l\iJil  s^ns  do^tepat  la  prçsence 
d'une  certaine  qjiiantité  de  sij^crip.  coptenu .  prioiitiv^'ii^^^ 
dans  Je  maqioc  ;  ,         «     v  .. 

3°.*  D'un  sel  organique  à  base  de  magnésie  et  dont  r^cide 
m'a  $emblé  de.natu.cev  particulière  (aqide  ipapibpAiqu^)' 
.    4'*'  D'un  pnpcipc  amiar,  ffcre,  irritant  la ^:gorgeiCris- 

soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcool  ; 
,    5o,  D'une  matière brpne,  complexe,, ^pittbieiJ<9#^^' 
d'une  odeur  et  d'une  saveur  osmazomique^mélée  de  trace* 
de  sucre  fexrmçntescible  ;     .    .,  ^ 

.6**.  De. quelques  sels  insigni£wiQS,,^et  particplièreP»^"^ 
àe  phosphate  calcaire  ;  r 

7^.  Enfin,  dp  .rjçstes  de  fécule amylaçée^çt  de  glut*«*^ 
fcf  fljant  ,vfl  d^piî  t  HispJiMbIp'liapft  Je  .suc  jçioipi.  4J4«?«-  • 


DB    PHARMACIE.  6^[% 


\v|vv«>^A{M/«»ff\«v%«rvwi^<yvv%\  y%i%/>Amjyvv%Mi;ifvv:y^f^yy%^i\^yiiv  %%f vv»vy^%«\  %^'  y^M^^^, 


«  '  ■      Sur  Pasparagine^ 

.  ^j  .     Par  M.,  Rfloi^E^D ,  de  MojitpeUiec.  .  , 

Nous  çivons  ^u  Thonneur  d'adresser  ,  VanDéé  dernière  ^ 
à.  lyr.  Robiquet,  une  notice  sur  une  substance  particulière 
qiie  nous  avions  retirée  de  la  racine  de  guimauve  (i).  En 
compiirant  ses  propriétés,  avec  celles  de  l'asparagirie, 
nous  annonçâmes  que  nous  avions  réussi  à  extraire  cette 
dernière,  des  turions  de  T asparagus  açutifolius.  N  ayant 
pu,  à  cette  époque^  continuer  nos  expériences,  attendu 
que  la  saison  où  l'on  recueille  les  asperges  était  passée  , 
nous  ne  parlâmes  point  des  circonstances  imprévues  qui 

I     I  ■  ■  I        ■!  ■■------_■  ■  - 

'  (i)  Nous  avons'  obtenu ,  'Aaâfîs  uite  fois  seiïlèméiit  ;  une  petite  quantité 
4*a^paragioe  de  1^  racine  de  ^airaaave ,  -.d^ns  ane  des  expériences  que 
npus  ayons  faîtes  Ffiiver  dernier.  Nous  ignorons  encore  con^ment  il  se 
lait  que  ,  le  plas  souvent,  ad  lieu  d'avoir  dé  l*asparagibe,  Ton  n'ob- 
tient (ce  qat  arrive  aussi  quelquefois  avecles  asperges  peu  fermentées) 
qu'un  sel  à  base  de  magnésie  ou  de  chaux  ,  soit  que  l'on  suive  le  pro- 
cédé de  MM.  Boatron-Charlard  et  Pélouze  ,  par  macération,  soit  que 
l'oii- opère  par  décoction  od' par  infusion,  .en  précipitant  même  par 
l'alcool,  le^  principes- gommeux  et  amylacés  que  renferment  tougourp 
assez ' abondamment  les'  extiaits  de  guimauve,  préparés  par  les  deux 
dernières  méthodes  que  nou«  Venons  d'indiquer. 


ragine 

altération ' des  plantes,  se  combinerait-elle  avec  Vacidé  aspartique 
déplf^^i}t  la  magnésie  V  primitivement  unies  à  cet  acide -.dans  lés  vÀt 
gétanx?'  .1 

'  On  sait  que  M.  Wittstoch  a  trouvé  l'aspartate  de  magnésie  dans  la 
hicinede  guiniauv.e>et  j'ai  lu  danis  un  méhioifede  M.  Robiquet ,  publié 
çp;  ]8o5..dans;l^  Aj^naleside  chiipie  ,  qi^e  ce  savant  avait  retiné  du  s^p 
d^asperge ,  par  l'analyse  ^  un  sel  double  de  chaux  et  d'ammoniaque , 
"dont  1-acide  lui  était' inconnu.         ***  *  »i. 

-II  est  possible  que-v-lorsqu^on  yonsait  à  obtoniT4'aspftragHie  de  la  r>^ 
«îne  de  g^i|na^ve.,  pe)^^i^n«.9  «n  cpaoweacismenjt  de  fermentation 
qili  aurait  lieu  pendant,  nn^  qpén^tipii.  néceasairement  longue ,  à. caisse 

de  la  viscosité  des  macérés.  ;  >. .   >. 


6^2  JOURNAL 

nous  avaient  favorisé  pour  obtenir  l'asparagine ,  et  nous 
ne  ftmes  point  par  conséquent  mention  de  letat  dans 
lequel  se  trouvaient  les  asperges  d'où  nous  avions  relire 
ce  produit  (i),  qui,  selon  l'opinion  des  auteurs,  serait 
répandu  ainsi  que  le  sucre,  la  gomme  et  l'amidon,  dans 
un  certain  nombre  de  familles  de  végétaux. 

Ayant  repris  cette  année  nos  recherches  sur  les  turions 
de  r asparagus  acutifolius^  nous  sommes  heureux  d'an- 
noncer à  la  société  de  pharmacie,  qu'après  quelques  ex* 
périences  et  quelques  tâtonnemens,  soit  sur  le  de^ré  d  al- 
tération que  doivent  subir  les  asperges,  soit  sur  le  point 
de  concentration  convenable  des  liqueurs  pour  la  réussite 
de  l'opération ,  nous  sommes  parvenu  à  trouver  uu  pro- 
cédé à  peu  près  sur  et  invariable  pour  extraire  l'aspara- 
gine  du  suc  de  cette  plante.    ' 

Nous  ne  rapporterons  point  ici  les  expériences  que 
nous  avons  faites,  paur  vérifier  celles  de  l'année  der- 
nière; nous  nous  bornerons  à  donner  la  description  iu 
procédé  que  nous  avons  suivi  pour  obtenir  Tasparagine, 
et  à  indiquer  les  propriétés  les  plus  remarquables  de 
cette  substance.  Nous  terminerons  aussi  par  exposer 
quelques  considérations  particulières ,  soit  en  raison  de 
la  constitution  chimique  du  produit  qui  nous  occupe^ 
et  de  son  mode  d'extraiction ,  soit  en  raison  de  sa  préexi- 
stence supposée  dans  les  végétaux. 

On  se  procure  au  mois  de  mai,  époque  à  laquelle  le^ 
asperges  sont  très- abondantes  ,  des  turions  d'aspara^ 
acuti/blius^  on  les  enveloppe  d'un  linge  mouillé ,  et  on  les 
place  dans  un  local  à  la  température  ordinaire,  pendant 
trois  ou  quatre  jours,  et  plus  s'il  le  faut,  en  les  tenant 
humectés  légèrement;  lorsqu'ils  ont  éprouvé  par  cette 
opération  préliminaire  et  indispensable^  un  commence- 


•iiià 


(X)  Les  asperges t  qui  aoas  araient- fourni  laspaTàf^iie,  amant 
é^TOwré  WD.  commencement  d'altération,  et  avaient  nne  odenr»  forte 
qae  noas  voulions  les  faire  jeter.  .       <  .    r 


DE     PHAfiMACIE.  653 

j       ' 

méat  4^.  déoomposition ,  ce  que  Ton  reoonnatt  facilement  à 
use  odeur  assez,  désagréable  qui  s'y  déyeloppef(i).  On  les 
pile  dans  un  mortier  de  marbre  en  ayant  soin  d  y  ajouter 
une  certaine  quantité  d'eau  pour  délayer  le    suc    qui 
mousse  ordinairement   par  la  percussion;   on  exprime 
fortement  dans  une  toile ,  on  Êiit  chauffer  pour  coaguler 
Talbumine  et  la  chlorophylle,  et  l'on  filtre;  le  suc  filtré 
est  copcentré  au  bain-marie  ;  filtré  de  nouveau  et  concentré 
jusqu'à  consistance  syrupeuse,  il  est  abandonné  dans  un 
lieu  traqquille;  après  douze  à  quinze  jours  d'évaporation  à 
l'air  libre ,  on  trouve  le  vase  dans  lequel  le  suc  a  été  mis 
en  repos,  tapissé  de  cristaux  recouverts  d'extrait  peu 
consistf^nt ,  quoique  très-rappifoché  ;  on  lave  ces  cristaux 
avec  l'eau  froide,  ou  avec  l'alcool  affaibli;  c'est  de  l'as- 
paragine  dont   nous   avons .  l'honneur    d'adresser    des 
échantillons  à  la  société  de  pharmacie. 
.  Nous  ferons  observer  que  nous  avons  retiré  également 
l'asparagine  du  marc  des  asperges  fermentées.  On  fait 
bouillir  ce  marc  dans  une  certaine  quantité  d'eau,   et 
après  avoir  coulé  le  décocté  et  l'avoir  rapproché  conve- 
nablement, on  en  précipite,  au  moyen  de  l'alcool,  le 
principe  extracto-gommeux  qui  a  été  dissous  par  l'ébul* 
litiou;  on  concentre  la  liqueur  filtrée  jusqu'à  consistance 
de  sirop ,  et  on  la  met  à  cristalliser  comme  nous  venons 
de  l'indiquer.  La  précipitation  du  principe  gommeux  est 
indispensable  pour  le  succès  de  l'opération,  l'asparagine 
ne  pouvant  cristalliser ,  nous  le  répétons ,  dans  unfi  li- 
queur visqueuse*  Lorsqu'on  fait  évaporer  le  décocté  jus« 
qu'à  consistance  d'extrait ,  on  traite  celui-ci  par  l'eau-de- 
vie,  attendu  que  1  alcool  rectifié  précipiterait  en  entier 
l'asparagine  mêlée  à  la  matière  extracto-gommeuse. 

(x)  Novs  ii'aTons  jamais  pa  obtenir  lasparagine  des  asperges  non 
fermentées*. La  fermentation  parait  être  nécessaire  pour  détruire  la  pins 
grande  partie  du  principe  extracto-gommeax  qui ,  donnant  de  la  visco- 
site  an  s«c  concentré  d'asperges ,  empêche  la  séparation  de  l'asparagine , 
si  toutefois  cette  substance  préexiste  dans  les  yégétanx. 


634 

L'asparagiiie ,  cfoe  iiou6  arroDsobteitti^  4aii^  dkS^enles 
opéraUoAft ,  présente  lea  principaux  caractères  qné  les* 
cÛmiates  assignent  à  cette  substance.  Elle  eel  cristallisée 
ordinairement  en  rhomboïdes  :  elle  est  piQU  9oluble  dans^ 
Feau froide,  un  peu  plus  dans  Teaii  bouillante,  m^lubi^ 
dans  lalcool  rectifié,  mais  •  se  dissolrant  un  peu  dans* 
l'bydro^  alcool;  exposée  sur  des  c^ai^bôus  ardèùs,  elle  se 
boorsouffle  en.  cbampiçrions, 'répdtid<'une' odeut  désa- 
gréable, comme  alliacée  ^  et  laisse  OU  eharbon  spon- 
gieux;, elle  rougit*  assez  fortement  le  papier  Idumesol^ 
lora  même  qu'elle  est  très -blanche  ^t  bien  lavée,  en 
l'appliquant  sur  ce  4»actif ,  après'  lavoir  mis  en  pdud^  ^ 
et  l'avoir  humectée  avec  de  l'eau  distillée;  on  ébti*ént  le 
même  résultat  avec. une  solution  concentirée  d'asparagine* 
extraite,  soit  des  asperge,  soit*  de' la-  riidiie  de  gui- 
mauve    (i). 

{Nota.)  Nous  nous .  empressons  d'annoncer  à   la  so- 

„^ ^.^-J; ; — ir.i  ■    i    ■>  ■..-■  i.i. •■  ■  ■: — >i.».,'.  • ^ 

(i)  M .  Wittstoch  a.ea  raison  de  dire  que  Textrait  âquenx  de  )a  racine 
de  goimauve  donnait  des  quantités  d'aspsirarine  d'autant  plos  grandes, 
({lié  les  Kquetirs  étaient  plus  acides  :  il  aurait  remarqué  qu'en  saturant 
lacide  libre  avec  de  Teau  de  okaux  ,  on  «obtient  pôinrt  d'asparagine  , 
ou  du  moins  que  Ton  n*en  obtiendrait  que  des  qaautU^^  isùg^ifiaotes» 
Ce  fait  de  Vacidité  des  liqueurs  a  été  contesté  par  MM.  Boutron-Char- 
lard«t'Péiôti£e  ,  dans  un  mémoire  quHls  ont  présenté  à  rÂcadémié  des 
sciences..  «  INous  avons  ,  disent^ils  ^  examiné  letat  des  liqueurs;  ^  depuis 
la' première  heure  de  macération  jusqu'à  l'évaporation. complète;  et 
nbte  aVoAs  été  étonnés  de  voir  qu'elles  aient  été  sans  action  sur  le 
t£|wnesol» 

Nous  pouvons  assurer  à  cet  égard,  d'après  nos  expérience^ ,  que  l'a* 
cidîté  Ise  développé  dans  peu  de  temps  dans  les  macérés  de  la  racine  de 
guimauve;  pour  la  constater,  on  y  trempe  dii-papiei*  toùrnesor pèu> 
chargé.  Cette  acidité,  qui  est  due  à  une  substj^nce.non  volatile^  pourrait - 
bien  être  le  résultat  d'un  commencement  de  fermentation.  M-  Witts- 
todi  pense  d^*aill«urs' que  Taftparâgine  n'est  pas  toute  formée  dans  la 
guimauve^  et  qu'elle  pourrait  bien  être .  ie .  produit  dé  lof  réaction  de 
Teau  sur  cette  racine. 

MM.  Boutron •  Çliarlard  et  Péloucp  ajoutent .m^me  aTÔir  «émargé 
quelquefois,  qu'en  plongeajit  le  papier  de  toocnesoèirongi)  dans  les  mk<» 
cérés  de  racine  de  guimauve ,  avant  et.  après  leur  conof  ntratién  >.  i( était 
ramené  au  bleu.  dans,  quelques  ^secondes.  Us: ont  attribué-  cet  ^età'la 
chaux  dont  on  se  servirait  dans  le  oonoanercf  pour  i^nchit*  ia  tafCin^  de 


DE     PIIAliM^à^IE.  633 

dlété^iqu'iefi'Contmuant  nos  récbébches,  pendant  que 
nous  nous'occupicm^ delà  rédaclk)h  de  ce  méAloi^e ,  noiié 
sommes <pat'venM  à  extraire  aussi  Taspài^gine  des  turions 
àt, l'asparagus  offèôinalis  ;  le  procédé  qui  ùôus  a  iréussi 
est  le  même  que  nous  avons  adopté  ponf  retirer  cette 
sabstance  de  Paspàragas  acutijhlius ,  sauf  quelques  mo^ 
dtficatiohs  qui,  en  abrégeant' l'opération ,  obvient  aiïx 
inconvédiens  d<uné  éVaporatièlh  Idngue,  laquelle  peut' 
appoirtenr%,:ce'qui  nbUs  est  arrivé  quelquefois,  des  cban- 
^mërisKnoiables!  datns  les'  liqueurs,  surtout  lorsque  la 
tempénatilre  ne  favorise  point  cette  même' évaporation.. 
Voici  les  modifications  que.  nous  avons  apportées  à 
noire  mode  d'extrKCtiôn' de  rasparagine.  Après  avoir  fait 
fermenter  les  asperges  pendant  buît  jours,  au  lieu  de 
quatre;  à  cinq,  jours  ^qui^  5o!)%  ordinairement  pluà  qiie 
suffisans  lorsque  l'on  opère  sur  les  turions  de  Fasparagus 
OQutiJbiius  (ceuK^ci  étant  probablettir;nt  plus  Hcbes  eh  as- 

■ >■     .in»      >il  I t     V    I  ■  ■•  i«    '■  iii  I    lu    l"<    l'ir  Ti'     •  i'     I        •       ■  I  I 

gaiinaQv^«<  ^o^s;poavon«  assurer  qse  cette  kiiélhode  de 'blanchit  cetttf 
racine  ne  se  pratique  point  dans  nos  contrées  ,,pù  elle  est  récoltée: en 
'  assez  grande  abondance. 

Nous  ferons  observer^  à  eètté  occasion,  que  MM.  Pitsson  et  Henry, 
qui  du  reste  ne.  réussissent,  pas  tonjoifir^  dans  leurs 'Opérations,  okit^rexi 
connu  que  le  soluté  aqueux  d*asparagine,  abandonné  à  1  ui-mêrae, pen- 
dant quelques  jours ,  passfe  à  l'état  de'sous«aspartatè  d*ammoniaqué.  Ne 
pourrait-On  pas  considérer  qçtte  substance ,  en  raison  aussi  de  ton  peu  ^e' 
solubilité  qui  est  le  propre  des  sels  acidulés  yég;étaax ,  comme  un  s/ir-. 
aspartate  d'ammoniaque ,  susceptible  de  passer  à  Vétat  neutre  ,  ou  bien 
à  l'état  alcalin,  dernier  terme  de  la  décompo-Hion  des  substances  or. 
ganiques  azotées.  < 

On  se  rappelle  que  Bacon  avait  regardé  l'asparagine  comme  un  malaite 
acide ,  et  nous  avons  déjà  dit  que  M.  Wittstoch  n'obtient  point  cette 
substance  lorsqu'il  sature  l'excès  d'acide  des  macérés  tie  4a  ractite  tir* 
guimauve. 

Les  différentes  opinions  des  auteurs  dont  nous  venons  de  parler  ne 
pbùvaîént  gtièt-és  se  concilier,  alors  qu'ils  n'auraient  point  reconnu  à 
rasparagine,  d'une  manière  évidente,  le  caractère  essentiel,  qui  la  dis- 
tingue, celle  de  rougir  le  papier  tournesol.  iMI^,  Plissonet  Henry  ont 
bien  vu  que  la  teinture  de  tournesol  était  rougie  par  l'asparagine,  mais 
à  l'aide  dé  la  chaleur  seulement.  Nous  ayons  remarqué  que  cette  tein. 
tttre,  convenablement  affaiblie,  prenait  à  froid  une  couleur  de  vin 
étendu  d'eau ,  lorsqu'on  la  mêlait  ayCc  une  solution  de  cette  substance. 


636  JOURNAL    : 

paragine  pu  en  matières  azotées  ),' nous  avons  procédé 
comme  à  lordinaire,  mais  avec  la  di0érence  cependant 
qu'au  lieu  d'exposer  à  la  température  de  Tatmosphëre, 
pendant  douze  à  quinze  jours,  le  suc  d'asperges  filtré  et 
convenablement  concentré  au  bain  -  marie  4  nous  l'avons 
fait  évaporer  à  l'étuve,  jusqu'à  consistance  dé  sirop  très-- 
cuit,  de  suite  son  extraction  et  la  dépuration  faite,  et 
après  l'avoir  additionné  d'une  petite  quantité  d'alcool  pour 
empêcher  leur  altération.  Dans  cet  état  de  concentration, 
nous  avons  exposé  le  suc,  qui  est  toujours  très -acide,  à 
l'air  libre,  pendant  deui^  à  trois  jours  seulement;  au  bout 
cle  ce  temps ,  il  a  laissé  déposer  un  grand  nombre  de  cris- 
taux d'asparagine  très-réguli^er,  et  d'une  forme  faexaédri- 
que^  Ces  cristaux  sont  très-blancs  et  très^purs  étant  bien 
lavés ,  et  leur  solution  rougit  assez  fortement  le  papier 
tournesol  (i). 

Nous  rappellerons  l'opinion  de  MM.  Plisson  et  Henrj, 
relativement  au  . caractère  acide  assez  proooneé  que  nous 
avons  assigné  à  l'asparagine,  et  que  nous  avions  mé- 
connu l'année  dernière. 

«  Bien  que  la  faculté  de  rougir  les  couleurs  bleues 
»  soit  un  des  caractères  principaux  des  acides;  bien  que 
»  nous  ne  connaissions  pas  des  substances  non  acides  qui 
»  jouissent  de  cette  faculté,  il  nous  a  paru  rationnel,  dans 
»  le  langage  ordinaire,  de  considérer  l'asparagine  comme 
»  une  substance  neutre,  puisqu'elle  est  d'ailleurs  inca- 
»  pable  de  saturer  aucune  proportion  d'alcali.  Cependant 
»  comme  les  alcalis  en  solution  concentrée  sont  suscep- 

(1)  Nous  avons  fait  la  remarque  que  rasparagine ,  comme  celle  que 
nOQS  avons  extraite  de  l*asperge  officinale ,  était  beaucoup  plu5  solable 
dans  Teau  froide  que  celle  qui  contenait  des  aspartates  de  chaux  ou  àe 
magnésie  ;  qu'elle  se  boursouflait  moins,  et  qVelle  laissait  un  faible  ré- 
sidu étant  calcinée  sur  une  lame  de  platine. 

L'asparagine  impure  laisse,  au  contraire,  un  résidu  blanc  par  la  cal- 
«nation.  Cette  dernière  substance  serait-elle  la  même  que  le  sel  doàbh 
de  M.  Robiquet ,  dont  nous  avons  parlé  plus  haut  ? 


^ 


DE    PBAAMAGIE.  637 

»  tibles  d^ea  dissoudre  une  quantité  considérable^  etdfi 
»  ]  abapdon:ner  intacte  presque  tout  entière  par  une 
«  protnpte  satur^ation^  comme  .on  reconnaît  aujourd'hui 
»  que  les  dissolutions,  les  solutions,  ainsi  que  les  cokn* 
9.  binai^pns  salines  ne  peuvent  avoir  lieu  que  par  des  forces 
»  électro-chimiques  toujours  constantes  entre  des  corps 
»  toujours  comparables ,  il  en  Té9uUe  que  laspariagiiie ^ 
»  sous  ce  pcûnt  de.  vue,  pourrait  être  considérée  comme 
»  un  ficide ,  ce  qui  semblerait  eu  harmonie  avec  son  ac- 
•n  tion-  sur,  le  tournesol.  »  > 

Maintemnt  que  le  mode  d'extraction  de  Taspara^ne 
nous  est  bien  connu,  nous  dirons  que  si  les  chimistes 
jusqu'aujourd'hui  n'ont  réussi  qu'imparfaitement  àfob- 
tçnir  lasparagipe  du  suc  d'asperges ,  cela  doit  être  at^ri^ 
bué  à  l'ignorance  des  causes  .qui  nous  ont  amènera  la 
découverte  du  procédé  que  nous  venons  de  décrire  plus 
haut». En  e.Qet ,  il  est  indispensable  que  léÀ  asperges  aient 
subi  un  commencement  de  décomposition  qui ,  en  détrai* 
sant  la  plus  grande  partie  de  la  matière  extracto-gom  - 
meuse ,  facilite  l'extraction  de  l'a^paragine.  Nous  admet- 
tons ,  comme  on  le  voit ,  que  cette  substance  est  un 
produit  immédiat  des  insperges ,  quoique  le  mode  seul 
de  son  extraction  semble  en  quelque  sorte  infirmer  l'o- 
pinion généralement  admise  que  l'asparagine  préexiste 
dans  les  végétaux. 

Une  exposition  de  douze  à  quinze  jours]  à  l'air  Jlibre 
ne.  peut-elle  pas  aussi  apporter,  quelques  changiânens 
dans  la  nature  des  macérés  de  la  racine  de  guirqauve^, 
ainsi  que  dans  celle  des  sucs  concentrés  des  asperges^  en 
X)pérant  js^é^skt.  d  apriès  le  procédé  des  auteurs? 

La  formation  du  sucre  que  M.  Wittstoch  a  obtenue'  de 
la  racine  d^,guip|kuve>  ne  pourrait-elle  pas  provenir  de 
la  décomposition  dé  la  fécule  par  la  fermentation  qui,  se 
développerait  dajaç  les. macérés  étendus  ou  rapprochés? 

Ce  chimiste ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit ,  est  le  seul 
XX*.  Annèe^  —Noy^embre  i834-  45 


638  JOUENÂL 

qui  pense  que  lasparagiDe  pourrait  bieo  être  le  produit 
de  la  réactî(m  de  Teau  sur  les»  p^anteS'  qui  la  fooraissent. 
Ea  8era-t««il  de  même  lorsque  notre  procédé  pour  obteoir 
cette  substance  sera  connu?     « 

M.  Wittstoch  admet>  comme  on  le  sait,  que  Tasparagine 
est  un  aspai^tate  d/ammoniaque.  Lorsque  cette  substance 
est  mise  en  contact  urec  les  acides,  il  s^  sépare ,  dit-il, 
de  l'acide >iaspartique,  tandis  que  le  carbonate^  de-potasse 
•ea  dégage,  de  rommoniaque^  ce  qui  fait  dire  à  M*  Ber- 
zélius  que  ces  données  s'accordent  très-bien  dfec  Topi^ 
nîon  de  M.  Wittstoch ,  suirant  laquelle  Tasparagine  n'est 
qu'un  sel  ammoniaque. 

Que  penser  maintenant  de  la  {Préexistence  de  Taspara- 
l^ine  dans  les  végétaux ,  lorsqu'on  sait  qu'en  général  ks 
sels  amBioniaGaux>8ont  le  résultat  de  la  décomposition  ou 
de  l'altération  des  substances  organiques  azotées? 

Nous  soumettons  ces  réflexions  au^jugement  de  la  So- 
ciété.   ,     . 

•  * 

J^erakératian  de  fair  par  la  fermentation  y  partd.  Tbjéo- 

DORE  JDE  Saussure. 

Extrait  des  mémoires  de  la  Société  de  physique  et  d'histoire  natoreU* 

de  Genève. 

«  J'ai  annoncé,  dit  l'auteur  (yojez  le  n».  d'octobre j^ 
que  plusieurs  substances  Tégétales  absorbent  àix  g&^ 
asote  en  se  décomposant  spontanément  dans  l'air;  on 
pourrait  présumer  cette  absorption  par  des  considéra- 
tions vagues  et  indirectes  $  telle  est  celle  du  mainti  en 
perpétuel  des  végétaux  sur  un  sol  qui  ne  reçoit  d'autres 
engrais  que  la  dépouille  partielle  de  cette  végétation' 
Comme  ces  végétaux  ne  paraissent  pas  condaiser  lega^ 
azote  pendant  leur  vie ,  et  qu'ils  subissent  des  pertes  p^^ 


DE   PHARMACIE,  65^ 

les  vents,  les  pluies  ;  les  récaheé'et  Texhakition'  iji/ils  font 
souvent  de  ce  gaz ,  on  doit  croii'e  qu'ilest  absorbé  dans 
l'air  par  leurs  dépouilles  qm ,  en  se  ^êduislAnt  eki  tëtreiiui, 
présentent  un  aliment  plus  azoté  4^1  pénétirè  dans  la  plante 
par  ses  iracines;  •   :'     ' 

»  M.  Yaudin  a  attribué  à  l'azote  atmosphériqueTddètir 
d^'lcide  nitreux  qui  se  dégage  quelquefois  de  certains  ex- 
traits et  des  parties  mortes  des  végétaux  ;  Éàtàis  cet  auteur 
ne  montre  nullement  que-cet  a^oie'd'iexisiait  |>â!5  dhezces 
végétaux  dans  une  antre  comlnnaison  avant  Tapparitioà 
de  Tacide  nitreux  ;  il  ne  prouvé  point  non  plus  que  Tazoté 
atmosphérique  ait  contribué  à  cette  exbalaisbn.'Si  la  pré^ 
sence  de  l'air  est  requise  pour  former  cet  acide,  on  est 
autant  fondé  à  expliquer  sa  production  par  la  combinaison 
de  Toxigène  atmosphérique  avec  l'azote  préexistant  dans 
le  végétal ,  qu*à  établir  l'^explication  sur  Temploide  l'azote 
ntmospberique.  L'opinion  généralemeht  admise  ^  est  que 
le  dernier  qe  contribue  point  à  là  formation  du  nitre  dans 
les   nitrières   artificielles  ,   parce  qu  elles    exigent   tou- 
jours la  présence  des  matières  organiques  azotée»  dont  la 
fonction  paraît  être  de  combiner  leur  azote  avec  Toxigëne 
atmosphérique.  Cette  explication  n'est  cependant  pas  plus 
prouvée  que  la  première,  car  la  substance  organique 
azotée  pourrait  n'être  essentielle  qu'en  sa  qualité  de  fer- 
ment, qui  est  toujours  une  matière  organique  azotée. 

n  L'absorption  du  gaz  azote  dans  la  fermentation  n'étant 
prouvée  par  aucune  expérience  directe ,  j'exposerai  les 
résultats  que  j'ai  obtenus  principalement  par  la  fermen- 
tation des  pois  dans  lès  mélanges  de  ce  gaz  avec  l'oxigène, 
l'hydrogène  et  l'acide  carbonique.  Les  premiers  gaz  inter- 
viennent comme  parties  principales  de  notre  atmosphère  ; 
les  derniers  comme  produits  delà  fermentation  elle-même; 
j'ai  employé  cette  graine,  parce  qu'elle  offre  une  substanice 
très-fermeiitescîble  qui  s'adàplé  facilement  à  ce  genre  d'ex* 
périence. 

45. 


6J^0  JOURNAL 

«On  irait  beaucoup  trop  loin  en  appliquant  à  la  fer- 
mentation de  toutes  les  substances  végétales  les  effets  qtxt 
j'ai  obtenus  ;  mais  on  ne  sauraitdouter  qu'ils  conviennent, 
dans  leur  généralité,  aux  plantes  mortes  qui  sont  azotées, 
et  qui  dégagent  de  l'hydrogène  par  leur  fermentation  sous 
l'eau.  » 

M.  Théodore  de  Saussure  expose  ensuite  les  détails  de 
ses  expériences  sur  la  fermentation  dans  les  circonstances 
diverses  où  il  s'est  placé;  il  montre  d'abord  que  la  surface 
que  Ton  donne  au  corps  en  fermentation  ,  peut  chan- 
ger totalement  les  résultats  ;  ainsi ,  i  gr.  de  pois  mis  à 
fermenter  dans  un  vase  où  ils  étaient  recouverts  par  une 
légère  couche  d'eau  dans  un  atmosphère  d'oxigène ,  ont , 
dans  une  première  expérience ,  lorsqu'ils  étaient  entiers , 
absorbé  72,2  centimètres  cubes  oxigène,  en  produisant 
61  GG.  d'acide  carbonique,  et  1,6  GG.  d'hydrogène,  tan- 
dis que ,  réduits  en  pulpe ,  ils  ont  absorbé  28,6  GG.  d'oxi- 
gène en  produisant  a8,5  GG.  d'acide  carbonique  $ans  hj- 
drogène. 

De  même,  la  fermentation  du  sucre,  avec  sa  levure, 
qui ,  dans  les  circonstances  ordinaires ,  donne  de  l'alcool 
et  une  si  grande  quantité  d'acide  carbonique  sans  absorber 
sensiblement l'oxigène,  donne  des  résultats  tout  difierens, 
lorsquel'on  mouille  simplement  avec  la  dissolution  sucrée 
et  imprégnée  de  levure  de  bière,  un  corps  poreux,  une 
pierre  ponce ,  par  exemple ,  on  remarque  alors  que  le  vo- 
lume de  l'atmosphère  dans  laquelle  se  fait  J'expérience 
n'est  point  augmenté  ;  l'acide  carbonique  se  forme,  dans  ce 
cas  aux  dépens  de  l'oxigène  de  l'air,  et  le  produit  nest 
plus  de  l'alcool. 

L'auteur  prouve,  par  des  expériences  faites  sur  les 
pois  et  sur  la  luzerne,  que  lorsque  ces  matières  organiques 
ferinentent  dans  l'air  atmosphérique,  il  y  a  constamment 
Absorption  de  gaz  azote,  ipais  que  cette  absorption  s^r' 
réte  promptement  lorsque  l'air  n'est  pas  renouvelé,  parce 


DE    PHARM1GI£.  ÔJ^l 

Igu'alors  l'acide  carbonique  formé   par  la  fermentation 
s'oppose  à  cette  absorption. 

Il  y  a  encore  absorption  d'azote  par  la  fermentation  dans 
le  gaz  azote  pur,  mais  seulement  dans  le  cas  où  la  fermen-' 
tation  s^opère  lentement  et  de  manière  à  ne  pas  produire 
promptemènt  une  trop  grande  quantité  d'acide  carbo- 
nique. •         i  ' 

Enfin ,  si  Ton  fait  une  atmosphère  artificielle  composée 
de  parties  égales  d'azote  et  d'hydrogène ,  une  portion  d  a- 
zote  se  trouve  aussi  absorbée  pendant  la  fermentation. 

Il  y  a ,  au  contraire ,  dégagement  d'azote  dans  la  fer- 
mentation des  mêmes  matières  organiques,  lorsqu'elle 
s'opère  dans  une  atmosphère  composée  d'acide  carbonique 
et  d'azote ,  lorsqu'elle  s'opère  dans  l'azote  pur ,  pourvu 
toutefois  que îa fermentation  soit  active  de  manièreàfour* 
nir  promptemènt  de  l'acide  carbonique. 

Au  résumé, les  résultats  obtenus  par  iVl.  Théodore  de 
Saussure,  dans  sa  fermentation  des  pois  suspendus  dans 
des  atmosphères  d'azote ,  d'oxigène ,  d'acide  carbonique, 
et  d'hydrogène ,  prouvent  que  les  méfies  substances  orga- 
niques azotées  peuvent  absorber  et  exhaler  du  gaz  azote, 
suivant  lesxonjonctures  où  elles  sont  placées. 

Ces  substances  ont  la  faculté  d'absorber  ce  gaz ,  lor^i* 
qu'elles  sont  exposées  à  son.  contact  renouvelé  ou.  à  celui 
de  l'air  atmosphérique;  dans  une  fermentation  .l€;nte,.elles 
condensent  encore  le  gaz  azote  dans  son  mélange  avec  une 
grande  proportion  d'hydrogène,  quelle  que  soit  l'intensité 
de  la  fermentation,  une  grande  proportion^  de  gs^z  oxi- 
gène,  mêlée  au  gaz  azote,  s'oppose  à  l'absorption  de  ce 
dernier, 

La  circonstance  qui  produit  priocipalemeni  le  dégage-* 
ment  du  gaz  azote.,  est  le  conts^^t  d*'une  atmosphère  com* 
posée  d'azote  et  d'a^e  cai^oniquev  avec  des  substances 
azotées ,  sounpiises  à  une  yive  Cermenlation  ;  celles  éprou- 


64^  JOUlNAft 

véespar  M.  de  Saussure  n'dnt  point  exhale  d'azote  dans 
Tacide  carbonique  seul. 

L'exhalation  et  Tabsorption  du  f^z  azote  peuye^t  s'ex- 
pliquer, en  admettant  que  la  le^mentalion  sépace  ce  gaz 
de  sa  combinaison  orgteique';  mai»  qu  après  cette  sépa- 
ration ^  il  est  condensé  dans  les  pores  de  la  substance  dont 
il  formait  un  élément;  il  s'exhale  par  une  fermentation 
r£(pide  dans  une  atmosphère  qui  nç  peut  pas  se  combiner 
avec  l'azote. condensé  et  qui  tend  d'ailleurs  à  le  déplacer. 
Ces  conditions  ne  s'obtiennent  pas  avec  l'atmosphère  d  a« 
cide  carbonique  pur  qui  déplacerait  l'azote ,  s'il  ne  ralen- 
tissait pas  beaucoup  la  fermentation  ;  mais  elles  se  trou- 
vent dans  le  mélange  de  l'acide  carbonique  avec  l'azole  ; 
le  dernier  affaiblit  la  propriété  anti-septique  de  l'acide, 
et  les  deux  gaz  ne  peuvent  pas  se  combiner  avec  l'azote 
condensé. 

Les  pois  .en  fermentation  rapide  peuv.ent  exhaler  de 
,  l'azote  dans  une  atmosphère  d'nzote  seul ,  mais  cette  exha- 
lation y  est  moindre  que  dans  le.  mélange  préliminaire 
d'azote  et  d'acide  carbonique;  elles  produisent  d'ailleurs 
*  ce  dernier  en  quantité  suffisante  pour  qu'il  opère  en  partie 
le  déplacement  du  premier  gaz. 

Les  atmosphères  opposées  à  l'exhalation  de  l'azote  sont 
celles  qui  contiennent  en  grande  proportion  le  gaz  oxi- 
gène  ou  le  gaz  hydrogène  dont  les  liaisons  avec  l'azote 
sbbt  connues.      '*     * 

Les  pois  en  fermentation  ne  dégagent  pas  d'azote  daQ& 
une  atmosphère  d'hydrogène ,  mais,  par  une  fermentation  - 
vive,  ils  exhalent  du  gàz  hydrogène  dans  l'atmosphère 
d'azote.  Ces  deux  résultats  se  contrediraient. si  Yon  n^ 
considérait  pas,  i*^.  que  dans  les  composés  de  ce  genre 
l'hydrogène  est  un  principe  plus  abondant  que  l'azo^^» 
a*,  qu'un  petit  volume  de  ce  dernier  déplace  un  grand 
Toktme  du  premier  lorsqu'ils  ne  se  combinent  fBSi 

L'absorption  du  gaz  azote  qui  s^opère  par  «ne  fermer- 


DE    PHAAMiCIE.  649^ 

talion. leliie^  toili  dan»  le  ^z^ioïe  pur,  loit  dans  1«  gas 
mêlé  à  une  petite  proportion  d'oxigène,  peut  's'expliquer 
en  admettant  que  cette  fermentation  sépare  dans  un  état 
condensé  l'hydrogène  élémentaire  de  la  substance  fermen- 
tesciUe ,  et  que  Taîote  atmosphérique  se  combine ,  soit 
avec  cet  hydrogène ,  soit  ayec.  celui  qui  se  forme  par  la 
décomposition  4e  l'eau. 

Une  grande  proportion  d'oxigène  s'oppose  à  l'absorption 
du  gaz  azote  en  se  combinant  en  partie  avec  l'hydrogène 
qui  provient  de  ces  deux,  sources.  Cette  combinaison  n'em- 
pêche pas  celle  du  gaz  oxigène  avec  l'azote  préexistant 
dans  le  corps  qui  fermente ,  ni  celle  du  gaz  oxigène  av^c 
l.e  carbone»  miâs.ell^  empêche  l'absorption  du  gaz  azote 
extérieur  qui  se  trouve  privé  de  Vhydrogène  auquel  cet 
azote  aurait  pu  se  réunir. 

Il  n'y  a  certainement  aucune  preuve  directe  des  com* 
binaisons  que  l'on  suppose  ici ,  mais  on  voit  cependant 
que  l'absorption  et  l'exhalation  du  gaz  azote ,  par  une 
même  substance  organique  en  fermentation,  admettent 
des  explications  qui  ne  sont  pas  incompatibles  lorsqu'on  a 
égard  aux  circonstances  de  ces  opérations.' 

Sans  avoir  la  prétention  de  remonter  aux  causes  des 
résultats  de  ces  recherches ,  dit  en  terminant  M.  de  Saus- 
sure, on  trouvera  qu'ils  peuvent  fournir  des  données 
utiles  pour  la  préparation  des  engrais  végétaux  ,  pour 
l'explication  de  la  formation  des  nitrates  dans  les  nitrières 
artificielles ,  et  des  produits  si  variés  de  la  respiration. 

A.B. 

Analyse  chimique  des  petits  cardamomes ,  par  le  docteur 
J. -B,  TROMMSDOErr.  (  Annalen  der  Pharmacie ,  juillet 
i834i  pag.  î^5.) 

'  I 

'   A  l'exception  de  Nçumann ,  aucun  obimist^  ne.  s'étaH 
)oc<»i|ié>|u8qa'iQi  de  l'analyse  des  petits  cardamomjes.:  I^ 


644  JOr&NAL 

capsules  de  ces  fruits  ne  lui  ont  point  donné  d'huile  es- 
sentielle ;  il  en  a  cependant  retiré  une  eau  es^trémemenl 
odorante  ;  mais  une  livre  de  semences  séparées  des  cap- 
sules lui  a  fourni  5  4  6  drachmes  d'une  huile  essentielle, 
plus  légère  que  l'eau  ^  d'une  couleur  jaune  pâle,  et  pré- 
sentant l'odeur  forte  et  la'  saveur  des-  cardamomes  :  Teau 
a  extrait  de  ces  fruits  un  mucilage  épais ,  d'une  couleur 
jaunâtre  let  d'une  saveur  aromatique^  L'alcool  a  enlevé 
aux  semei^ces  tout  leur  arôme,  et  a  donné  une  teinture 
aromatique  d'un  jaune  brun,  qui,  après  l'évaporatioû ,  a 
laissé  un  huitième  d'un- extrait  brun  pâle,  ofirantrodear 
dès  semences  et  un^  saveur  d'abord  agréable,  puis  forte- 
ment piquante  et  brûlante  :  tel  est  le  travail  de  Neumann. 
M.  TrommsdorS  a  cru  devoir  soumettre  à  de  nouvelles 
recherches  les  semences  séparées  des  capsules  :  looopar* 
ties  lui  ont  donné  (approximativement)  t       •       : 

46  d'huile  essentielle, 
io4  d'huile  grasse  ^ 

25  d'un  sel  de  potasse  mêlé  d'un  principe  colorant 
(  M.  Trommsdorfï  regarde  l'acide  de  ce  sel  comme  ap- 
partenant aux  acides  végétaux  :  il  penche  pour  IV 
cide  malique  ;  n^ais  la  petite  quantité  l'a  empêche 
d'en  déterminer  la  nature  avec  certitude) , 
3o  dç  fécule  , 

1 8  de  mucilage  azoté  avec  du  phosphate  de  châux^ 
4  de  matière  colorante  jaune.  "  ^ 

7^3  de  fibres  ligneuses, 

«000  , 

L'huile  essentielle ,  retirée  par  la  distillation  avec  l'eaa 
à  la  manière  ordinaire,  est  incolore,  -d'une  odeur  très- 
agréable  ,  extrêmement  pénétrante,  et  d'une  saveur  forte, 
aromatique ,  brûlante  ,  camphrée  et  légèrement  amére. 
Sa  pesanteur  spécifique  est  de  0,945  ;  elle  est  trèa-sôloble 
dans  l'alcool ,  l'éther  et  les  autres  huiles  essentielles  «^ 


DE    PUARMACIE.  645 

graases  :  Tacide  acétique  concieniré  en  dissoat  une  grande 
quantité;  mais  il  n'en  est  pas  de  même  de  la  solution  de 
potasse  caustique  ;  ^Ue  ne  fulmine  pas  avec  Fiode.  Une 
certaine'quantité  de  cette  huile  essentielle  fut  conserirée 
pendant  huit  ans  dans  un  vase  hien  fermé ,  à  l'abri  de  la 
lumière  :  elle  était  devenue  jaune  ;  elle  avait  pris  la  con- 
sistance d^un  baume,  et  perdu  Todeur  et  la  saveur  qui  lui 
sont  propres.  Cette  huile  essentielle,  ainsi  altérée,  fulmi* 
nait  avec  Fiode  et  s'eiiflammait  par  le  contact  de  Facide 
nitrique  fumant ,  ce  qui  n'a  pas  lien  du  tout  avec  Fhuile 
récemment  préparée. 

Pour  obtenir  Fhuile  grasse,  M.  Trommsdorff  met  eh 
macération ,  pendant  huit  jours,  dans  un  vase  bouché ,  de 
la  poudre  grossière  de  petit  cardamome  avec  huit  fois  son 
poids  d'éther  absolu  ;  il  distille  la  solution  étfaérée  pour 
en  retirer  la  majeure  partie  de  Féther  et  de  Fhuile  essen- 
tielle :  il  fait  évaporer  en  un  lieu  chaud ,  dans  une  cap- 
sule de  porcelaine,  la  liqueur  jaune  qui  reste  dans  la 
cornue,  et  redistille  le  produit  de  Févaporation  avec  de 
Feau  pour  enlever  toute  Fhuile  essentielle.  Après  la  sépa- 
ration complète  de  Feau ,  le  résidu  se  présente  sous  forme 
d'une  masse  un  peu  épaisse,  jaune,  jouissant  des  pro« 
priétés  suivantes  : 

i"*.  Elle  ne  se  dessèche  pas  par  la  chaleur  ; 

a®.  Elle  a  une  saveur  rance  légèrement  amère  ; 

3**.  Versée  par  gouttes  sur  du  papier,  elle  y  forme  des 
taches  grasses  qui  persistent  ; 

4''.  Elle  se  dissout  en  grande  quantité  dans  l'alcool  ;  la 
liqueur  devient  laiteuse  par  Faddition  de  l'eau  et  Fagita- 
tion ,  et  la  substance  en  dissolution  se  sépare  ; 

5®.  La  dissolution  alcoolique  n'est  point  acide  ; 

6^  Elle  est  très-soluble  dans  Féther ,  les  huiles  essen- 
tielles et  les  huiles  grasses  ; 

7**.  La  solution  de  potasse  caustique  ne  la  diBsout  qu'à 


646  JOURNAL 

laide  de  1  ebullition^  et  les  acides  la  séparent  pvesqcur 
sans  altération  de  la  liqueur  ; 

6**.  L'acide  nitrique  concentrén  exerce qMe  ppu  d'action 
sur  elle  ;  mais  si  on  chauffe  le  mélange ,  il  la  colore  en. 
rouge  foncé  ; 

9o«  exposée  à  la  chaleur  dans  une  cuillèrje  de  platine , 
elle  s'enflamme  et  brûle  avec  une  flamme  claire  très-fuli- 
gineuse :  il  reste  un  charbon  léger. qui  disparaît  complè- 
tement à  la  chaleur  rouge  sans  laisser  une  trace  de  résidu. 

L'éther,  absolu  enlève  donc  aux  cardamomes  l'huile 
essentielle  et  une  huile  grasse  que  sa  solubilité  dans  lai- 
çool  rapproche  en  quelque  sorte  de  l'huile  de  ricin* 

La  féculoque  M.  TrommsdorQ*  se  procure  en  pétrissant 
avec<le  l'eau  froide,  dans  un  linge  peu  serré,  de  la  pou- 
dre 4c  petits  cardamomes  épuisée  par  Féther  et  l'alcool , 
est  jaunâtre,  sans  odeur  et  saus  saveur,  insoluble  dans 
l'eau  froide,  etc. ,  possédant  enfin  toutes  les  prppriétés 
de  l'amidon,  à  cette  différence  près  que  l'empois  qu'elle 
donne  avec  l'eau  chaude  est  moins  consistant  que  celui 
d!amidon. 

M.  Trommsdorff*termine  son  mémoire  par  des  observa- 
tions qui  ont  trait  aux  petits  cardamomes  en  particulier , 
et  aux  substances  fournies  par  la  famille  des  amomées  en 
général. 

1®.  La  partie  la  plus  active  des  semences  des  petits  car- 
damomes est,  sans  . contredit ,  l'huile  esseuii elle  :  c'est 
d'elle  que  dépend  l'odeur,  la  saveur,  et  tout  l'arôme  de 
ces  semences. 

2**.  Ltuile  grasse  semble  être  le  véhicule  de  l'huile  es- 
sentielle, ou  parati  destiné  a  la  fixer. 'Cette  dernière  ne 

s'altère  pas  sensiblement  dans  les  semences  :  car  Celles 
qu'elles  fournissent:,  même  quand  elles  sont  vieilles ,  pré- 
sentent les  inémés  propriétés.  Ceftaïnetnent  l'enveloppe 
que  lui  forment  les  capsules  peut  bien  contribuer  aussi 
à  sa  cônselrvation. 


DE    PHARMACIE.  647 

é 

-  3^  Il  Qst  dîgBedereniarqueque  le  principe  résineuiK 
manque  complètement  dans  ces  fruits. 

-  '4^.  Du  reste  )  Taffini té  chimique  des  cardamomes  arec 
d'autres  individus  de  la  famille  dés  scitaminées  (ati^omées} 
est  évidente.  Beaucoup  de  plantes  de  cette  famille  con- 
tiennent dés  substances  aromatiques  de  la  nature  des  hui* 
les  essentielles,  ou  bien  tésiaes  aromatiques  piquantes ,  et^ 
sont,  par  conséquent,  employées  comme  médicamens  ou' 
comme  épices  :  elles  nous  sont  ofiertes  en  partie  par  les 
racines  comme  dans  le  zingiber  officinal ,  Tamomum  mio- 
ga ,  le  zingiber  zerumbet ,  l'amomum   galanga ,  le  cur- 
cuma  zedoaria ,  etc« ,  en  partie  par  les  semences  comme 
dans  lamomum médium,  villosum,  aromaticum,  granum 
paradisi,  etc. 

5®.  Nous  trouvons  aussi,  dans  cette  faniille,  les  suOb- 
stances  neutres  que  nous  présentent  les  petits  cardamo- 
mes ;  elles  se  rencontrent  e&  partie  dans  les  racines. 
Ainsi, celles  du  maranta  arundinacea  etdel'indica  con- 
tiennent une  fécule  fine,  connue  sous  le  nom  d^arrowroot: 
les  curcuma  leucorrbizat  et  angusti  foliâ  fournissent  un 
produit  semblable  «  il  en  est  de  même  encore  des  racines 
du  zingiber  cassumunar  E.. ,  du  carma ,  du  lis  ,  etc.  Maiji 
on  trouve  également  de  la  fécule  dans  les  semences  :  ainsi, 
celles  de Tamomum  gi^anum  paradisi  contiennent,  d  après 
Wiilert,  l'adragantine,  ou  vraisemblablement  un  principe 
amylacé  ;  les  semences  des  autres  cardamomes  ,  etc. ,  ren- 
ferment aussi  de  là  fécule.  - 

6^  Il  est  fort  difficile  de  réduire  les  cardampmes  ^ 
poudre  très-fîn^j^  en  raison  «ana  4oute  de  l'huile  grasse 
qu'ils  contiennent.  Gomnie  '  l'alcool  dissout  àtissi  bien 
que  Téther  l'huile  essentielle  et  l'huile  grasse  de  ces  fruits, 
la  teinture  de  petits  caidambmes,  préparée  avec  l'alcool 
absolu,  devrait  être  un  bon  médicament. 

7«.  Gomme  l'huile  essentielle  ne  peut  pa^  se  garder  très- 


648  JouaifAL 

long^temps sans  s'altérer,  cette  circons tance  doit  restrein* 
dre  son  usage. 

8"*.  Il  est  aisé  de  voir  que  l'extrait  aqueux  de  petit  car- 
damomei  qui  se  trouve  encore  dans  quelques  vieux  dis- 
pensaires, est  une  préparation  mixte. 

9°.  Le  mucilage  azoté  du  cardamome  pourrait  bien  être 
composé  encore  de  mucilage  pur  et  d'uqe  matière  azotée  ; 
mais  M.  Trommsdorff  n'a  pu  réussir  à  isoler  ces  deux  sub- 
stances. 

EXTRAIT  nu  BULLETIN  GÉNÉRAL  DE  ,THÉRAPEUTIQUE. 

Par   M.  O.   Heurt. 

Jfe  remploi  des  préparations  d'or  dans  quelques  maladies 

lymphatiques  et  syphilitiques. 

Les  préparations  d'or^  préconisées  par  M.  le  docteur 
Cbrestien,  il  y  a  déjà  plusieurs  années ,  ont  été  l'objet  de 
nouvelles  observations  qui  paraissent  confirmer  les  heu- 
reux résultats  qu'on  en  avait  obtenus ,  et  justifier  les  pro*. 
priétés  qu'on  leur  avait  attribuées  ,  car  les  essais  ont  été 
répétés  avec  un ,  plein  succès ,  tant  en  Allemagne  qu'en 
Russie ,  en  Italie  et  dans  l'Amérique. 

M.  Ghrestien  a  eu  depuis  l'occasion  d'appliquer  ces  re- 
mèdes particulièrement  au,  traitement  aes  affections 
lépreuses.  C'est  sur  ces  dernières  que  les  réisultats  sem- 
blent entièrement  avantageux. 

Bien  qu'il  soit  quelquefois  utile  de  varier  les  diverses 
formes  sous  lesquelles  on  administre  l'or ,  soit  à  l'état  mé- 
tallique trës-divîsé,  soit  à  Fétat  d'oxide,  c'est  principa- 
lement sous  celui  de  chlorure  double  qu'il  est  prescrit  ; 
voici  plusieurs  composés  dont  il  est  la  base.- 

Pastilles  de  chlorure  dor  et  de  sodium  • 

Chlorure  double  sec 5  grains. 

Sucre  en  poudre.,  ••.....••>  ^  i  once* 


DÉ    P9AAMACIB.  ^49 

Broyez  et  mêlez  exactement,  puis  avec  un  mucilage  de 
gomme  adragante ,  faites  60  pastilles  contenant  chacune 
un  douzième  de  sel  d'or. 

Pilules  de  chlorure  d^or  et  de  sodium. 

Chlorure  double  sec •  10  grains. 

Fécule  de  pomme-de-terre,  .  .   ,      4  gros. 

Gomme  arabique '.  .       i  gros. 

Eau  pure 1  gros. 

Mêlez  la  gomme  et  la  fécule  ;  puis  avec  Teau  et  le  sel 
d'or  faites  une  solution  qui  servira  à  former  une  massera 
diviser  en  lao  pilules,  où  il  entre  aussi  un  douzième  de 
sel  aurifère. 

Uni  à  un  sirop  ,  le  chlorure  doublé  est  pris  dans  la  pro- 
portion de  I  grain  de  sel  pour  6  onces  de  sirop  ;  et  la 
solution  dans  Pe^u  distillée,  comme  détersif,  dans  celle 
de  I  grain  de  chlorure  pour  10  onces  de  liquide. 

On  doit  au  reste  ne  préparer  ces  divers  mélangés  que 
peu  à  l'avance ,  pour  éviter  leur  décomposition ,  et  les 
garantir  autant  que  possible  de  l'action  de  la  lumière  (i). 

A  l'occasion  des  préparations  de  cyanure  d'or  propo^ 
sées  par  M.  Figuier,  et  que  nous  avons  indiquées  dans  le 
Journal  de  Pharmacie  ^  M.  Chrestien ,  en  rappelant  que 
l'application  de  ce  cyanure  lui  appartient,  signale  plu- 
sieurs inexactitudes  dans  la  prescription  des  doses  de  ce 
remède  proposé  aux  malades.  Ainsi  il  conseille  pour  les 
frictions  de  prendre  d'abord  i  grain  de  cyanure  que  Ton 
fractionne  en  quinze  jours,  puis  un  send)lable  en  quatorze 
jours ,  etc. ,  jusqu'à  ce  qu'on  arrive  à  un  huitième  et  im 
sixième  de  grain  ^  si  le  cas  l'exige. 

Quant  aux  pilules  et  aux  phstilles  ,  il  indique  d'admi- 
nistrer, en  premier  lieu ,  un  seizième ,  un  dix-huitième  de 
grain  de  cyanure  qu'on  augmente  au  plus ,  même  pour  les 
adultes,  jusqu'à  un  huitième. 

(i)  M.  Eymeri  a  mis  aussi  en  pratique  à  l'hôpital  Saint-Louis  avec  ua 

Srand  succès,  contre  des  ulcérations  syphilitiques  rebelles,  -le  chlorme 
*or  et  de  sodium.  Il  a  administré  ce  composé  en  frictions  sur  la  langue 
à  la  dose  de  un  douzième,  un  dixième  et  même  un  huitième  de  grain 
tnèlé  avec  dti  sucre ,  et  en  donnant  au  malade ,  pendant  toute  la  durée 
du  traitement ,  une  tisane  ^dorifiqtte  de  gayac  ou  ^ie  sahepareile. 


65ù  JOlTHlfAL 

Collyre  fortifiant  contre  les  ophthalmies  chroniques* 

^     Semences  d'acacia. i  demi-gros. 

Eau  de  roses •  .     6  onces. 

Infusez  les  semences  dans  un  mortier  de  verre  ou  de 

1>orceIaine^  en  ajputant  l'eau  |)eu  à  peUf  puis  filtrez  la 
iqueur.  Cette  solution  sert  à  laver  tes  y«eux  malades,  et 
on  l'applique  aussi  cependant  la  nuit  en.  coinpresse^. 

De  t extrait  cPaconit  napel  contre  le  rhumatisme  aigu. 

M.  Lombard ,  jeunç  praticien  distingué  de  Genève; 
s'est  servi  de  l'extrait  d'aconU  napel  aVec  un  succès  trop 
réel  contre  le  rhumatisme  aigu ,  pour  que  nous  passioBS 
sous  silence  ses  essais. 

L'extrait  préparé  d'abord  avec  le  suc  aqueux  de  la 
plante  frciiche,  préalablement  coagulé,  filtré,  puis  rap- 
proché au  bain-marié^  a  été  repris  par  l'alcool  pour  être 
uç  nouveau  évaporé  en  masse  pilulaire  à  une  douce  cha- 
leur. 

En  donnant  presque  toujours  seul  ce  nrédicament  à  la 
dose  d'abord  de  un  auart  ou  de  un  denii-grain  deux  fois 
par  jour^  de  deux  heures  en  deux  heures,  et  l'aug" 
mentant  jusqu'à  6  et  9  grains  par  jour,  M.  Lombard  n'ïi 
jamais  été  forcé  de  dépasser  cette  dose  pour  arriver  à  de 
bons  résultats.  Sous  l'inûuence  de  l'aconit ,  il  a  vu  promp- 
tement  cesser  les  douleurs  et  la  tuméfaction  des  articu- 
lations ;  et  oientôt  aussi  s'effectuer  la  résorption  de  la  bJ" 
novie  dans  les  capsules  engorgées.. 

Aucun  accident  sur  le  canal  intestinal  ou  jsur  la  peau 
n'ont  eu  lieuvet  ce  n'est  qu'à  une  dose  élevée  (  i  ^  ^^ 
demi  par  exemple  dans  les  vingt^quatre  heures)  qu'ils 
remarqué  une  forte  stimulation  oe  la  masse  encépha- 
lique. 

De  riode  pris  par  la  méthode  endermique  dans  quelques 
cas  ahydropisie  générale  et  partielle, . 

M.  Goster  annonce  avoir  triomphé  de  plusieurs  hjrdiro- 

Fi^ies  générales  où  partielles ,  en  faisant  usage  de  Tiodei 
intérieur  sous  la  forme  suivante  :      ^ 


DB    PHARBrACIB.  ^5l 

(  H^drîpdate  de  potasse  6  grains ,  iode  3  grains ,  et  eau 
pure  t  onçe)^  donilé  à  la  dose  de  6  gouttes  d^abord ,  jus- 
qu'à i5  dans  de  1  eau  sucrée,  et  surtout  à  rextérieur  par 
là  méthode  endefrmique,  en  pansant  des  yésicatbires  pla- 
cés aux  cuisses,  avec  une  pommade  d'hydriodate  de  po- 
tasse demi -gros,  iode  i5  gi'ains,  ét'axonge  i  once,' puis 
faisàût  aussi*  tous  les  jours  avec  elle  deë  frictions  sur  la 
plante  des  pieds  -et  dans  le  creux  de  chaque  aisselle. 
M.  C^ster  termine  éa  note  par  quelques  ess<'iis  qui  démon- 
trent avec  <iuelle  facilité  se  fait  l'absorption  de  l'iode  à 
travers  les  tissus  organiques;  en  injectant  dans  la  vessie 
d'un  chien  une  solution  d'amidon  ,  et  dans  le  rectum  de 
celui-ci  une  solution  iodée,  l'urine,  contenue  d.ans  la 
vessie  de  cet  animal,  ne  tarde  pas  à  être  colorée  en  bleu  ; 
et  également  en  laissant  la  vessie  dans  l'état  normal  et 
injectant  seul  le  rectum  avec  l'iode,  la  coloration  bleue  se 
manifeste  aussi  lorsqu'on  vient  à  faire  uriner  le  chien 
dans  un  soluté  d'amidon. 

Procédé  pour  préparer  les  cantkarides. 

-  Le  procédé  consiste  à  placer  les  cântharides  vivantes 
dans  iine  terrine  vernissée,  et  à  verser  sur  elles  un  filet 
plus  ou  moins  prolongé  d'essence  de  lavande  ou  d'une 
autre  labiée.  Bientôt  ces  insectes  perdent  la  vie ,  et  on  les 
fait  sécher  à  l'étuve.  M.  Piette ,  pharmacien  à  Toulouse , 
qui  propose  ce  moyen,  annonce  que  les  cântharides,  ainsi 
préparées,  ont  une  belle  couleur  verte,  et  que  les  mites 
ne  les  attaquent  pas  même  après  plusieurs  années  ;  ce  qui 
permet  d'y  conserver  toute  la  canthariditie  dans  laquelle 
réside  lé  principe  le  plus  actif. 

Des  préparations  alumineuses  contre  les  tumeurs  cancé- 
reuses du  col  de  r utérus, 

M.  Fuster  cite  comme  moyen  quelquefois  curatif, 
mais  ordinairement  palliajtif ,  les  préparations  alumineuses 
contre  les  tumeurs  cancéreuses  du  col  de  l'utérus,  et 
même  dé  cjuelques  autres  parties  du  corps^  On  sait  qu'une 
foule  de  moyens  ont  été  san.s  grand  succès ,  n\is  successi- 
vement en  usage  contre  ces  cruelles  affections;  maisàu-« 


65^  4 ou EN AL 

cun  De  semblf  nrriver  à  d'aussi  bons  jrésuhats  qae  les 
composés  cffift  laluD  fait  la  base.  Ce  sel  double  (sulfate 
d'alumine  et  de  potasse)  est  administré  à  rextérieur, 
soit  en  injections  dans  le  vagin ,  soit  en  bains  locaux  ou 
généraux,  et  à  Tintérieur  en  pilules.  Voici  les  proportions 

3ui  sont  indiquées  :  on  compose  les  injections  arec  une 
éooction  de  graine  de  lin  ou  de  guimauve,  dans  laquelle 
on  ajoute  à  volonté  par  litre  5  ou  6  gouttes  de  laudanum 
licjuide  et  demi*once  d  alun,  pour  servir  à  trois  ou  quatre 
injections  qui  sont  données  de  quatre  en  quatre  heures. 
On  fait  prendre  en  même  temps  des  pilules  composées 
de  :  alun  i  gros ,  conserve  de  roses  Q.  S.  pour  }6  pilules, 
qui  sont  prises  deux  par  jour ,  puis  4  et  jusqu'à  6.  Enfin 
le  traitement  est  complété  par  lusage  de  bains  tièdes , lo- 
eaux  ou  généraux ,  dans  lesquels  on  fait  entrer  Bo\t  i  y  ^f 
4  ou  5  onces  dalun. 

i. 
Sur  la  préparation  des  eaux  distillées. 

Il  est  certains  médicamens  dont  la  composition  par/itt 
si  simple  que  souvent  on  s'applique  peu  à  en  perfection- 
ner la  préparation,  et  souvent  négligées  alors,  elles  ne 
£  résentent  plus  les  propriétés  qu'on  devait  y  rencontrer. 
es  eaux  distillées  sont  quelquefois  dans  ce  cas  ,  car  si 
plusieurs  praticiens  y  attachent  ajuste  raison  de  l'inipoc- 
tsince,  il  en  est  d  autres  qui,  les  considérant  comme  pres- 
que inertes,  apportent  très-peu  de  soins  pour  le& obtenir. 
On  ne  connaît  pas  bien  la  nature  des  eaux  distillées  ;  on 
sait  seulement  qu  elles  renferment  ordinairement  les  huiles 
-volatiles  des  plantes  d'où  elles  sont  extraites,  mais  on 
ignoi^c  et  à  quel  état  ces  huiles  s'y  trouvent,  et  à  quç' 
principe  elles  peuvent  être  associées  :  il  en  est  raémequ'» 
comme  celles  a  amandes  amères,  de  laurier  cerise  et  peut- 
être  beaucoup  d'autres,  tiennent  des  substances  qui  ne 
préexistaient  pas,  mais  se  sont  formées  sous  l'influence 
de  l'eau  et  de  la  chaleur. 

'  Pour  obtenir  les  eaux  distillées^  on  y  parvient  en  chauf- 
fant dans  une  certaine  quantité  d'eau  les  fruits,  fleurs, 
tiges ,  feuilles  ou  racines  des  végétaux,  et  recevant  les  pro- 
duits volatils  à  l'aide  d'appareils  appropriés.  Cette  prépa- 
ration toute  simple  en  apparence  oITre  cependant  divers 


inconvéniens ,  tant  par  la  coctioa  que  subit  la  matière  orga* 
nique ,  que  par  Télévatiou  de  température  qui  peut  donuer 
lieu  à  des  produits  pyrogénés ,  fétides  et  acres.  Plu-* 
sieurs  habiles  praticiens ,  convaincus  de  ces  inconvéniens 
avaient  cherché  à  y  parer;  ainsi ,  M.  Henry  père  a  pen 
dant  lodg-terops  isolé,  à  Taide  d'un  bain-marie  percé  ,  les 
plantes  du  fond  de  la  cucurbite  où  elles  pouvaient  s'at- 
tacher et  brûler;  plus  tard,  il  a  disposé  encore  mieux  l'ap- 
pareil ,  de  manière  à  ce  que  leau  en  vapeur  seule  pût 
traverser  le  végétal;  mais  quelques  imperfections  existant 
encore,  M.  Soubeiran,  chef  de  la  Pharmacie  centrale 9. 
mettant  à  profit  le  mode  proposé  par  M.  Duportal ,  phar^ 
macieh  à  Montpellier,  de  distiller  seulement  à  la  vapeur, 
est  arrivé  au  même  but  avec  un  appareil  extréiYiement 
simple  et  peu  dispendieux.  Cet  appareil  consiste  en  un 
tube  métallique  qui  s'adapte  à  volonté  à  I9  douille  delà  . 
cucurbite,  et  s'engage  ensuite ,  avec  un  ajutage  mobile , 
dans  le  bain-marie,  puis  s'y  recourbe  et  descend  le  long 
de  la  paroi  interne ,  pour  y  conduire  au  fond  la  vapeur 
d'eau  produite  dans  la  cucurbite.  Au  moyen  d'un  dia- 
phragme mobile  qu'on  enlève-  à  l'aide  de  crochets ,  et  qui 
est  placé  dans  le  bain-marie,  on  expose  ainsi  à  cette  va- 
peur Je  végétal  que  l'on  se  propose  de  soumettre  à  Ja  !dis- 
tillation.  Lorsque  la  vapeur  d'eau  .s^  forme  dans  la  çu« 
curbile  elle  arrive  bientôt  dans  le  bain-marie,  traverse 
les  parties  de  Ja  plante  supportées  par  le  diapliragme  ,^ 

f)uis  se  charge  des  principes  volatiles  pour  cpnstitàer 
'eau,  après  avoir  été  distillée  et  condensée  dansle'serT 
pentin.  Par  ce  simple  procédé^  on  n'est  ptuffvxpofié  à 
avoir  aucun  produit  empyrejumatîque^  €0&BM?9[«>4aAjS:l^ 
merdes  antérieurs  méoieles.mieux  modifiés,  car, ojipL. n'agit 
qu'à  une  température  qui  n'excède  pas  100  degrés  cen- 
tigrades.   ..  •:••'•.■...  '        '    .       '   y,' 

Nous  croyons  que  cet  heureux  perfectionnënïeiit  con- 
duira à  améliorer  beaucoup  les  eaux  distillées  '<,■  soué  It 
point  de  vue  de  leur  coBservation  et  deleur  €fua\itéj,C*eét 
en  s'attachant  chaque  jour  à  apportibr  .daA$  '^jP'^^F^l^^f 
tioAdes  médicament  des  procèdes, spignés  e,t  ratipr^fiels^ 
qu'une  foule  de  composés  reprendront,  nous  néii  dou- 
tons pas ,  une  importance  qu'ils  n'ont  peMu^  le  plus*  sbû- 
vent  que  par  la  négligence  apportée  dans  lèuir  c4!>nfèctioï)i^. 


($54  JOURNAL 


NOUVELLES  DES  SCIENCES. 

•» 
I 

.  M.  PfiJl*s ,  médecin  en  ch^îf  de  Thôpital  militaire  de 
SaipUOmer ,  n  envoyé  en  dép6i ,  ^  FÂcs^mie  d^ 
sciences  ,  un  paquet  cacheté ,  et  contejiaBt  la  description 
d  uD  procédé  à  l'aide  duquel  on  peut  obtenir,  de  la  tige 
d'une  plante  très-commune  en  France ,  une  a^sez  grande 
fMaijtitité  de  sucre ,  dont  les  propriétés  sont  en  tout  aqd« 
logues  à  celle  du  sucre  de  oanne. 
.  M.  Sayendan,  docteur-médecin  à  Arrast  a  <)1>UQU 
plusieurs  guérisODS  de  maladies  de  la  peau  au  iMyen 
du  sulfure  de  çLaux  en  friction  dans  hi  paume  des  maioS' 

SUJ^  f  amidon» 

'  M«  Payen  a  fait  de  nourcHos  expériences  pour  d^ter- 

ttîneY   dHiné  OKaniève-  plus    précise  ka   caractères  il 

Famidon./ 

'   ^•^   Sacs  autre  agent  que  Teau  et  sous  rinflaeuce  de 

y^à^SM  ç&fitSfsiraà^  dç  tempérât uire  ^  il  obtient  4'«5* 

égaih  fpaBtîlf  de  féoule  tift  minimm  et  u^  m^m^Mi 

jPempfâs  dàM  \t  rapport?  de  i4><  à  i  &. 

Cétte^  ot^servatton  a^ura  quelques  appUentkMM  ^^^ 
dans  les  arts  industriels  et'agrîcoles. 

^•. ,  l/amdpx|(  spongieuse,  insoluble  à  l'eau  froide  d«>DJ 
Il  f<M^e^  çt,p(|^<çoAséqtveiltdépQuryifedJi^  P^ft^^'^  ^^^ 
èosiàoae,  eqnmera  démonlréM.^  P«M»)<^t  iVi«^^^ 
les  liiémeè  cif constance^  qui  détiermînent  aussi  Ibydet* 
tation  ra]^ide  de  plusieurs  matière»  insotublea  (  V^ffi^ 
jfs^  exemple  \  9e  gonfle  au  point  de  foire  rompre  ses  t&- 
Ifim^M  saéipe  à  £roid. 

2h,  L'amidon  ét^iîdue  dans  Veaiipar  uw  tefl^p**"^^*^^ 


])E     PHiLRMAGlE.  ^^ê 

db  70  à  190  degrés  il  refroidie.,  filtrée  ,  puis  Ueuief'^ar 
Tiôde  f  peut  étr^  complètement  éliminée  par  Une  simple 
ooolraciion  à  froid  ^  sous  la  forme  de  réseau  qui  apparaît 
au  moyen  des  acides  et  des  diverses  soluliops  salîneâ. 

Mé  Paj«i]ii  ^eose  que  U  réseau  existe  tout  tormé^ , 
itfais  ordiftoireiBeat  dans  un  état  de  gonflemçni  tel,  qu'il 
0facu|>e  toute  l'ételidue  du  liquide  et  semble  dissous.. 
-  4**"  li'amidoUt  a^pr^s  avoir  txav^fxsé w  ^filtr^  j^vec  Teaii 
eomm^  oi^^dessiis,  peyt  eÙe-mémf  se  cootraqlter  à  tttAà. 
.ëi  sans  >  évapjQrotioQ  9  «u  point  d'être  en^fiQde  .partie 
précipitée  sous  forme  spongieuse,  gonflée  encore  par 
le  liquida  interpoaét 

Dans  ces  deux  derniers  phénomènes,  les  tegumens 
ne  jouent  aucun  r61e  ,  car  préalablement  éliminés ,  leur 
absence  av^iit^té  cénsCaié«  aU.ttidyân.du  B»i:ro8oope  et 
par  la  réaction. delà diatftaae.    ^ 


•r   l.p 


Cûmpdsttiôn  de  tatm0spkèr&.  .  :   .  ,* 

-  M.  A«  Chevallier  9'eceopeciKi  ee  mom^Ant^^'up  tra^afi 
iur  la  composition  de  l'atmosphère  ;.  il  époace  le^^  prppp^ 
•itions  suivante»  eomme  résultant  déjà  de  ses  recherchas; 

i*".  En  général ,  Vaàt  atmosphérique  de  Paris  et.  de 
beaucoup  d'autres  lieux  tient  en  dissolution  de  l'ammo- 
t^iaque  et  des  matières  oi^gamques  ^  .  ^ 

a*é  Si  l'on  recueille  l'eau  que  1  air  alxindonne  par  Jbç 
refroidissement (  la  rosée) ,  l'examien  de  cette. eau  penx^et 
d'y  reconnaître  lapré^nce!  de  l'ammoniaque  et  c^Ug,  dç 


tuatîèrett  organiques  ; 


maueres  organiques  ; 

'3"*.  La  quantité  d'ammoniaque  qui  existe  t  dai^s .  Vaiç 

atmosphérique  est  quelqUefpis  as^s^^spnsidérahle  ^  .    .  ^ 

a}"".  La  présence  de  rammooiaque's'expliqufe  facilement  | 

pÉtce  qu'il  j  aiproduetion  de  ce  ga^&dans  une  fouleide 

ciït^ûétaBcSes.)  .  .  .  *  .  .    .  I 

S"".  La  composition  de  lair atmosphérique  peut  ya^içfl 


656  JduRNÂL 

dans  quelques  localités  en  raison  d'un  grand  nombre  de 
circonstances  particulier,  la  nature  d un  combustible 
employé  en  grandes  masses,  la  décomposition  des  matières 
animales  et  végétales  ,  etc. ,  etc. 

'  C'est  par  suite  de  ces  circonstances  que  Ifair  atmosphé^- 
rique  de  Londres  contient  de  laciJe  sulfureux,  qiïe 
l'air  des  égouts  de  Paris.  con|ient  de  i  acétate  et  de 
lliydro-sulfate  d'ammoniaque,  qde  l'air  pris  dans  le  voisi- 
liage  des  bassins'de  Montfaucon-  contient  de  rammonia- 
que  et  dé  lliyd^'o-sulfàte  delà  ïnéme  base.        J*«*I^.  B. 

De  faci^B  succinique  et  ses  combinaisons  y  par  M.  Félix 

-Daicet. 

••  ■ . .  .'     '  '  • 

M»  F.  Datbet^  lu.à  rA^démie  des  smiKes  to^eftsai 
sur  l'acide  succinique  et  sesoombînaisbBB.  . 

MM.  Liébig  et  Wolhèr  avaient  établi,  par  l'analyse, 
'  que  l'acide  suceini^ue  .«exre0£eria[i^U.  qu'uni  demi-atome 
d'eau ,  et  que  cette  proportion  paraissait  lui  être  indis- 
penâabFe.  Cette  seule  différence  avec  de»  acides  brgani- 
cfiiiés  ,<  COtiime  Tacidè  lactique ,  semblables  par. d'autres 
points,  m'éritàit  (ïéite  vérifiée  aveo  soin  ;  c'est  dans  ce 
but  que  M.  F;  Darcet  a. entrepris  ses. expérienoes^.   . 

L'acide  succinique  ot*dinaipe ,  dit-il,  pei^d  pan  la  subli- 
mation une  quantité  déQdie  d'eau  j  mais  eette:  quajstité 
devient  irrégulière  quand  il  a  été  distillé  brusijuemeot , 
une  ou  deux  fois,  et  il  en  perd  dautant  pliM.quil  a  été 
soumis  à  un  plus  grand  nombfe  de'  distiUiilions  succès* 
sives,  tellement  qu'on  peut  l'obtenir  à  l'état  aaUydre  : 
cÀte  distilla tioob  opérée  avec  un  corps  très-avide  d'eau  , 
tel  que  Facide  pbospborique,  s'e&ëcate  plus  rapidement, 
et  il  y  à  moins  d'acide  décomposé.  *   . 

L'acide  succiiiique  du  commerce  est  quelquefois  faisi-» 
fié ,  soit  avec  du  sulfate  aci4e  de  potasse ,  de  l'acide  ^oxa•? 
liqiie^  ou  même  du  sel  ammoniaoé  ■: 


.i.       • 


DE     PHARMACIE.  657 

Il  est  ftoloble  dans  Fèau^  et  beaucoup  plus  à  chaud  qu'à 
froid;  ausû  ses  dissolutions  cristalliseût  avec  une  grande 
facilité  en  refroidissant  :  il  est  soluble  dans  Tulcool,  à 
peine  dans  1  ether.  Dans  un  grand  état  de  pureté ,  il  fond 
à  iSo""-;  à  i4o<*  environ  il  perd  un .  denii<*atome  d'e^u  , 
fournit  un  afeide  n'en  contenant  plus  qu'un  delni-atoivie^ 
et  cristallise  en  belles  aiguâlés. 

Son  point  d'ébuUition 'est  à  a35*. 

Sa  composition  est  : 

Carbqne.  ....      4i,i5      on      G^      3o6      • 
Hydrogène, ...        5,49  H^       2^7,5 

O^igépe 53,36  0*      4^^ 

r»  — _ ^.^  -  .  -  .. 

100,00  735,5 

.  La  formule  de  Tacide  anhydre  étant  C*  H^  0*  v  si  on  y 
ajoute  un  atome  d'eau  on  Jaurà  C^  H*  O'  4"  H^  O  ,  ou 
G^  H^  O^,  qui  est  la  formule  qu'on  déduit  de  l'analyse 
ci-dessus. 

Le  succinate  d'argent ,  obtenu  par  double  décomposi* 
tion  en  versant  du  nitrate  d'argent  neutre  dans  du  succi- 
nate d  ammoniaque  «également  neutre ,  et  tous  deux 
échauffés  à  60®,  a  donné  pour  la  composition  de  ce  sel  : 

Âcid^  succiniqae.  ......      3o, 39  y 

Ozidë  d'argent »...      69,61    '  .'    ''  '. 

•  •  '  *..'.  - — -^ 

roo,    '    »!    .   ' 

qui  est  en  conséquence  formé  d'une  atome  d  afcide  sûcci- 
nique  anhydre ,  et  d'un  atome  d^oxide  d'argent  ;  soii  poids 
atomique  est  ^=^  à  2082,6.  Soumis  à  une  tënrpérature  de 
iSo^  à  140''  prolongée,  l'acide  succiniqiie  ordinaire  subit  trîi 
changement  remarquable  ;  il  se  forme  peu  à  pëii  daiis 
le  col  de  la  cornue  de  belles  aiguilles  déliées  d'une  blan- 
cheur parfaite ,  tandis  qu'on  remarque  un  léger  dégage- 
ment de  vapeur  d'éau  causée  par  une  perte  d'un  demi-  ^, 
litome  d'eau  que  cet  acide  éprouve.   • 

En  distillant  ensemble   10  parties  d'acide  succihîqiiej  ^ 

20  parties  d'alcool  et  5    parties   d'acide   chlbrhydriqùe  J 

concentré ,  et  cohobant  quatre  ou  cinq  fois  la  liqueur  dû 


658  jouiiMii 

féeipîeAt ,  on  obtiei)^  en  dernier  lifiii  dm»  la  '  coraue  sia 
Kquide  jftonitre  de  oonsisUBce  olcagilieute ,  oom^Oflé 
^alcool ,  d'eaU)  d'acide  sùcdnicf  ue ,  d'ackLe  olklorb  jdf  iqi^e,^ 
et  d^éther  socciniqae;  eo  ajoatant  de  Tehtt^  oa  yoit^« 
précipiter  dek'goalettcs  d  ua  liquide  buâeux  ^  tbrjiefûiQnt 
colore  en  brun ,  qui  ne  tardent  pas  à  ae  tié«tnir  ao;  fond 
du  vase.  C'est  Téther  suceinK^iiè  encoife  impUr^  Poiir 
l'obteoir  à  l'état  de  pureté  panfâte ,  il  ^afit  4e  le  kr^er 
plusieurs  fois  à  l'eau*  froide  et  le  chauffer ^  jusqu'à  ce  que 
son  point  d'ébuUition  soit  col^stant ,  et  àp  le  distiller  en- 
suite sur  de  Foxide  de  plomb  ^  on  obtient  ainsi  un  liquide 
limpide ,  incolore ,  d'une  saTetrr  aigre  et  brûlante  ,  d'une 
odeur  qui  rappelle  celle  de  l  ether  benzoïque ,  brûlant 
avec  une  flamme  jaune ,  huileux  au. toucher,  bouillant 
à  2i4*'  et  d'une  pesanteur  spécifique  de  i,o36. 

Son  analyse ,  par  Toxide  de  cuivre  ^  a  donné  le  résultait 
suivant  : 

,      .  Carbone 5Ç,66  :=  C^^ 

Hydrogène ^,g5'±=  H^*        

Oligène*  , ^,39  mO*        ,    , 


roo,oô  îs=C«W*D* 


Cet  éther ,  traité  par  la  potasse  y  fournit  de  l'alcool  ; 
soumis  à  l'action  du  chlore ,  Téther  succinique  est  décom-* 
posé;  à  Is)  lumière  diflus^  1^^  réaction  se  produit  très- 
lentement,  mais  la  lumière  solaire  la  détermine  instanta- 
nément. Le  chlore  disparaît  et  est  remplacé  par  de  Ta-' 
çide.chlorhjdrique^  bientôt  on  voit  se  déposer  Sur  les 
|>arDis  du  flacon  ,  et  mêlés  à  une  matière  jaunâtre  vis- 
queuse ,  une  foule  de  cristaux  qui  ne  sont  autre  chosç 
£|ue4le  l'acide  succinique.  ^ 

Le  gaz  ammoniac  est  sans  action  sur  lui;  mais  agite 
avec  de  Tf^mmoniaque   liquide  ^  l'aqide  succinique    ne 
tardçjjias  à  disparaître  ^  et  au  boutde  quelques,  heures 
on  voit  ae  précipiter  une  matière  blanche  cristalline  pa« 
r^aissant  avoir  de  J'analogie  avec  l'oxamithone.  V 


é  **   •  ^ 


«  r» 


La  densité  delà  vapeur  de  Téther  sliceim^UQ  eet  égale 
â  6.122  pour  o*  et  à  0*^*^60  ;  calculée <l'apràs.6a  (brinule  t 
on  a  : 

16  yoltfmes  de  cerbofie •  '     6,7& 

]4                  d'hydrogène.  \  .  .  ,      0,96 
4     .,        .d'caijjèiw 4,41 


12,  iï 


Or    — —    =   6,06. 


Succinamide» 


En  faisant  agir  à  chaud  le  gaz  anomoniac  sur  l'acide 
succinique ,  on  obtient  un  corps  d'une  biandieur  parfaite  ; 
ne  jouissant  plus  d'aucune  des  propriétés  de  cet  acide  , 
et  cristallisant  avec  une  très-^grande  facilité  en  rkombe^ 
très-réguliers ,  ce  corps  est  soluble  dans  Valcool ,  plus 
dans  l'eau.  Traité  parla  potasse  ,  il  ne  dégage  son  am« 
moniaquc;^,  qu'à  upe  tiès-baute  température. 

.  !Sa  soiimeitant  à  l'action  du  feu  du  succinate  de  cbaux, 
ou  l'acide  et  l'alcali  i^élés ,  on  obtient  une  matière  quç 
M*  Darcet  appelle  succinone,  par  analogie  avec  les  autres 
corps  pyrogénés. 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

De  la  séance  dé  la  Société  de  Pharmacie  j  i^*  •  octobre  1 834* 

■ -, 

■  .    • 

La  Société  reçoit  de  MM.  Brnault  et  Poggiale*  une 
lettre  accompagnée  dun  mémoire  sur  la  digitale  pour* 
prée,  la  jusquiame,  et  sur  l'action  que  l'acide  solfuriquc 
exerce  sur  les  composés  binaires  organiques.  MM.  F. 
Boudet  et  Dubail,  rapporteurs. 

,  Un.  mémoire  de  M.  Deschamps ,  pharmacien  à  Aval- 
Ion  ,  suj»la  préparation  de  l'extrait  de  ciguë.  MM.  Planche 
et  Boutron,  rapporteurs. 


66o  JOURKAL   DK   PHARMACIE. 

* 

Une  note  de  M.  Vandamme)  pharmacien  à  Hazebrouck, 
aur  le  laudanum  liquide.  L  auteur  exprime  le  désir 
d'appartenir  à  la  Société  en  qualité  de  membre'  corres- 
pondant ,  sa  note  et  sa  demande  sont  renvoyées  à 
MM.  Blondeau  et  Baget. 

Une  lettre  de  M.  Laurent  Neveu,  élève  en  pharmacie 
à  Marseille,  avec  un  travail  analytique  sur  l'eau  de  la 
Méditerranée  ;  commissaires  MM.  Henry  et  Pelouze. 

Quatre  numéros  du  Journal  de  pharmacie,  rédigé  par 
MM.  Geiger  et  Liéhig  ;  renvoyés  à  M.  Yallet. 
Deux  numéros  de  la  Gazette  de  Vérone. 
.  Les  Annales  de  TAuvergne. 

Un  numéro  des  Annales  des  mines. 
Les  numéros  d'août  et  de   septembre  du.  Journal   de 
pharmacie. 

;    Un  numéro  du  Bulletin  de  la  Société  industrielle  de 
/  Mulhaqsen  ,  contenant  le  programme  des  prix  proposés 

par  cette  société. 

M..  Chereau   lit   un   rapport  sur   le  dispèiftâirè  des 
États-Unis',  par  MM.  Georges' et  Hache.  Tl-faitUnemen- 
\  lion  très-honôrable  de  cet  ouvrage.  !  '      . 

\  M.  Robiquet  communique  la  liste  des  objetsfd'hiâtoire 

naturelle,  envoyée  par  M.  Duret. 

M.  Lodibert  lit  un  rapport  très -favorable  sur  les  tra- 
vaux de 'M.  Pbggiale  et  propose  son  admission  comme 
associé  libre.  Les  conclusions  de  son  rapport  sont  adoptées 
à  l'unanimité.  ■  .   .  /  . . 

M.  Robiquel  fait  lecture  du  mémoire  de  M.  Deschamps 
sur  la  ciguë. 

La  proposition  faite  dans  la  demièi*e  séance ,  par 
M.. Cap,  na  pas  de  suite.  La  Société  arrjète  qu'elle  s'en 
rapportera ,  comme  par  le  passé,  à  rarticle  de  son 
règlement,  sur  les  séances  annuelles. 

•      -  •  «        i.f 


PARIS.— IMPRIMERIE  ET  FONDERIE  DE  FAIIP, 

ADB  AACmE,  11%  4f  Pl.^1  DP  L*00l£0N . 


A« 


JOURNAL 

DE  PHARMACIE 


ET 


DES  SCIENCES  ACCESSOIRES, 


CONTENANT 


LE  BULLETIN 


f  * 


DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIETE  DE  PHARMACIE 

DE  PARIS. 


N'.  Xn. — aoV  Année. — ^^Décehbu  i834. 

"" ■ ' Il  I  II'      I        ■  ■  I  II  ■    ..     I  ■  ■ 


RECHERCHES 

Sur  la  nature  des  combinaisons  décolorantes  du  ehlore^. 

Par  M.  Balakd  ,  de  Montpellier. 
Extrait  par  M*  F^lix  Boudbt. 

Le  nouveau  mémoire  que  M.  Balard  vient  d'achefcut' 
forme  Tobjet  d'une  brochure  volumineuse.  L'importance 
du  sujet,  et  la  supériorité  avec  laquelle  il  a  été  traité , 
nous  font  regretter  vivement  de  ne  pouvoir  en  donner 
qu'un  extrait  à  nos  lecteurs  ;  nous  espérons  toutefois  ne 
passer  sous  silence  aucune  des  observations  saillantes 
qu'il  renferme. 

XX'.  Année.  «—  Décembre  1 834*  47 


602  JOURNAL 

Le  préambule  oQre  un  exposé  rapide  des  nombreuses 
applications  industrielles  et  hygiéniques ,  auxquelles  le 
chlore  et  ses  combinaisons  décolorantes  ont  donné  lieu. 

Le  premier  paragraphe  est  consacré  à  une  discussion 
consciencieuse  des  idées  diverses  quL  ont  ^ été  émises 
sur  la  nature  encore  incertaine  de  ces  combinaisons. 
Nous  ne  reproduisons  ici  ni  cet  exposé,  ni  cette  dis- 
cus^sion,  dont  le^  élémeos  sont  connus;  et  nous  passons 
immédiatement  à  la  description  des  procédés,  à  l'aide 
desquels  M.  Balard  est  parvenu  à  préparer  l'acide 
chloreux. 

Ce  n'est  qu'après 'bien  des  tentati^ves  infructueuses 
qu'il  a  obtenu  cet  acide,  qu'on  arait  recherché  sans  succès 
jusqu'à  lui.  En  admettant;  dit-il ,  que  les  prétendus  chlo- 
rures d'oxidenre  sont  autre  chose  que  des  mélanges  de 
chlorite  et  de  chlorure,  on  s'aperçoit  bien  vite,  que  leur 
composition  serait  facilement  constatée  si  Ton  réussissait  à 
séparer  ces  deux  sels ,  et  que  cetje  séparation  ne  serait 
praticable:  qu'autant  qu'on  pourrait  trouver  un  métal 
capable  de  former  un  chlorure  insoluble  et  un  chlorite 
soluble  au  contraire.  Le  plomb  >  le  mercure  et  l'argent 
étant  les  seuls  qui  pussent  réaliser  cettje  condition ,  M.  Ba- 
lard s'est  adressé  successivement  à  chacuu  d^eux.    \ 

Les  seîs  de  plorab  et  de  mercure ,  traités  par  les  chlo- 
rures de  chaux  ou  de  soude,  fournirent  des  précipités  de 
chlorures  métalliques,  et  les  liquides  surnageans  se  mon- 
trèrent fortement  décolorans  ;  mais  les  combinaisons  qu'ils 
renfermaient  se  décomposèrent  avec  tant  de  rapidité,  que 
M.  Balard  dut  renoncer  à  les  examiner  et  recourir  aux 
sels  d'argent ,  dont  il  n'obtint  pas  toutefois  des  résultats 
beaucoup  plus  satisfaisans. 

yient-on  en  efiet  à  précipiter  le  nitrate  d'argent  par 
du  chloruré  de  chaux  alcalin,  il  se  précipite  du  chlo- 
rure et  de  l'oxîde  d'argent,  et  la  liqueur  retient  du  chlorite 
en  dissolution  ;  mais  ce   chlorite  ne  pouvant   coexister 


DE    PHARMiLdE.  665 

avec  t'oxide  d'argent ,  il  résulte  immédiatement  de  lear 
réaction  une  nouvelle  quantité  de  chlorure  et  un  dégage- 
ment d'oxigène. 

Le  chlorure  de  chaux  est-il  au  contraire  sursaturé  par 
l'acide  nitrique  au  moment  de  son  contact  avec  le  sel 
d'argent,  il  se  dégage  du  chlore,  et  le  chlorite  disparait. 
Enfin ,  agit-onavec  du  chlorure  neutre,  on  obtient ,  il  est 
vrai,  un  dépôt  de  chlorure  d'argent,  et  la  liqueur  qui 
le  surnage  jouit  à  un  haut  degré  de  la  propriété  déco* 
lorante  ;  mais  l'existence  du  chlorite  dans  cette  liqueur 
est  encore  si  fragile  et  si  éphémère ,  il  ise  transforme  si 
promptement  en  chlorate  et  en  chlorure,  que  M.  Balard  a 
éprouvé  trop  de  difficultés  à  en  extraire  l'acide  chloreux 
pour  s'en  tenir  à  ce  procédé. 

Heureusement  l'action  directe  du  chlore  sur  l'oxide 
d'argent  délayé  dans  l'eau  lui  fournit  une  dissolution  de 
chlorite  d'argent  fortement  déclorante  et  moins  altérable 
que  les  précédentes  :  il  précipita  la  base  de  ce  chlorite 
par  un  léger  excès  de  chlore ,  et  obtint  ainsi  un  nouveau 
dépôt  de  chlorure  d'argent  et  une  dissolution  d'acide 
chloreux,  représentant  et  l'acide  du  chlorite  et  celui  qui 
s'était  formé  par  Tunion  de  Tôxigène  de  l'oxide  d'argent, 
avec  une  proportion  correspondante  de  chlore. 

La  dissolution  ainsi  préparée  n'est  point  encore  de 
l'acide  chloreux  pur ,  elle  rétient  une  assez  grande  quan- 
tité d'acide  chlorique  produit  par  la  transformation 
inévitable  d'une  partie  de  Tacide  chloreux  lui*méme.  Mais 
cet  acide  est  doué  d'une  volatilité  qui  permet  de  le  séparer 
des  composés  divers  auxquels  il  se  trouve  mêlé ,  suivant 
le  procédé  à  l'aide  duquel  il  a  été  obtenu. 

Pour  le  purifier,  on  le  distille  dans  le  vide  à  une  basse 
température  ;  les  premières  vapeurs  sont  formées  d'acide 
chloreux  ^étendu  de  beaucoup  d'eau,  mais  pouvant  être 
concentré  davantage  par  une  seconde  distillation ,  dont 
on  ne  recueille  que  les  premiers  produits. 

47. 


664  JOURNAL 

C'est  «ninsi  que  M.  Balard  a  d'abord  obtenu  lacide 
cbloreux  ;  mais  plus  tard  il  a  employé  Toxide  rouge  de 
mercure  avec  plus  de  succès  que  Toxide  d'argent.  Voici  le 
procédé  définitif  auquel  il  s'est  arrêté  : 

On  verse  dans  des  flacons  remplis  de  cblore  un  petit 
eicës  d'oxide  rouge  de  mercure  porpfayrise  et  délayé 
dans  douze  fois  son  poids  d'eau  ;  l'absorption  est  si  vive 
et  si,  complète,  que  le  flacon  se  brisç  quelquefois  à  cause 
du  vide  qui  se  produit.  Lorsqu'elle  est  terminée  on  filtre 
la  liqueur  ;  l'oxido-cblorure  de  mercure  reste  sur  le  filtre, 
et  on  obtient  une  dissolution  d'acide  chlor^ux  que  l'on 
purifie  et  eoncentre^.ensuite  par  la  distillation. 

Propriétés  de  la  solution  aqueuse  d'acide  chloreux» 

L'acide  cbloreux  étendu  d'eau  est  un  liquide  transpa- 
rent et  légèrement  coloré  en  jaune  quand  il  est  con- 
centré. 

Son  odeur  vive  et  pénétrante  se  rapproche  de  celle 
du  deutoxide  de  cblore  de  Davy. 

Il  attaque  l'épiderme  avec  plus  d'énergie  que  ne  le  fait 
l'acide  nitrique,  et  lui  communique  une,  teinte  brune 
rougeâtre. 

Lorsqu'il  est  concentré  il  se  décompose  partiellement» 
même  «î  la  température  ordinaire,  en  cblore  qui  se  d^ 
gage  et  en  acide  cblorique;  mais,  lorsqu'il  est  étendu  et 
garanti  de  la  lumière,,  il  peut  se  conserver  quelç^^ 
temps. 

La  décomposition  spontanée  de  Tacide  cbloreux  c»t 
d'autant  plus  rapide  que  la  température  est  plus  éle^vee; 
cependant,  à  100°  elle  n'est  que;  partielle,  et  on  peuti« 
distiller  à  la  pression  ordinaire. 

Sous  l'influence  des  rayons  solaires  il  se  transforme  ^^ 
cblore  et  en  acide  cblorique. 
Lorsqu'on  le  soumet  à  la  pile  voltaïque,  il  se  dégage 


DK    FHAIMACIK.  665 

seulement  deToiigëne  au  pôle  positif,  et,  chose  remar- 
quable, l'acide  non  décomposé  ne  passe  point  à  YéUt 
d'acide  chlorique  ;  an'  bout  d'un  certain  temps  on  trouve 
du  chlore  mêlé  à  Toxigène.  Il  est  tlraisemblable ,  dît 
M.  Balard,  que  dans  cette  circonstanèè  Vacide  chloreux 
el  Feau  sont  simultanémeht  décomposés ,  et  qu'il  se  forme 
de  l'acide  hydrochlorique  qui,  réagissant  ensuite  sur  Tacide 
chloreux ,  donne  naissance  au  chlore. 

Le  brome  et  Tiode  s'acidifient  aux  dépens  de  l'acide 
chloreux  et  se  transforment  en  acides  bromique  et  iodique 
seuls,  ou  mêlés  de  chlorures  de  brome  et  d'iode,  suivant 
les  proportions  relatives  des  élémens. 

L'azote  et  Fhjdrogène  gazeux  sont  sans  action  sur 
l'acide  chloreux;  mais  le  soufre,  le  sélénium,  le  phos- 
phore et  l'arsenic  se  transforment  en  acides  sulfurique , 
phosphorique,  sélénique  et  arsenique,  au  contact  de  ce 
nouveau  composé,  et  donnent  liea  à  un  dégagement 
abondant  de  chlore^ 

Le  carbone  est  sans  action  sur  l'acide  chloreux;  le 
potassium  projeté  dans  cet  acide  brûle  immédiatement, 
et  la  liqueur  contient  du  chlorure  de  potassium  et  du 
chlorate  de  potassé. 

Le  fer  en  limaille*  décompose  instantanément  l'acide 
chloreux  avec  émission  abondante  de  fcalorîque  et  Vive 
effervescence  de  chlore,  il  se  forme  de  l'oxide  et  du  per-' 
chlorure  de  fer;  mais,  chose  bien  remarquable,  le  fer  est 
à  peu  près  le  seul  métal  qui  décompose  l'acidé  chloreux; 
les  autres  n'opèrent  la  même  décomposition  que  par  l'in-' 
termède  d'un  acide  étranger,  et  encore  ferut-ll  que  cet 
acide  goit  capable  de  former  avec  l'oxide  du  métal  un 
composé  soluble  dans  l'eau. 

L'or  et  le  platine  ne  paraissent  éprouver  aucune  action 
de  la  part  de  Facide  chloreux,  soit  seul,  soit  miêlé  à  un 
autre  acide  ;  mais  le  cuivre ,  le  mercure  et  l'argent  le 
décomposent,  et  chacun  avec  un  mode  d'action  parti- 


666  JOURNAL 

culier.  Arec  le  .cuÎTre  il  se  dégage  du  chlore  m^Ié  d'un 
peu  d'oxigène ,  et  il  se  forme  du  chlorure  et  de  roxido- 
chlorure  de  cuivre;  avec  le  mercure  il  ne  se  manifeste 
aucun  dégagement  gazeux,  et  il  se  forme  de  l'ox^dQ-i 
chlorure  mercuriel. 

Au  contact  de  1  argent  très-diyisé,  l'acide  chloreux  dé-i 
gage  rapidement  son  oxigèi^e ,  et  il  se  forme  du  chlorure 
d'argent. 

Ainsi ,  l'acide  chloreux  paraît  être  un  agent  d'oxidation 
des  plus  énergiques^  et  la,  propriété  qu'il  possède  de 
transformer  imm.édiatement  le  sélénium  en  acide  sélé- 
nique ,  lui  donne  sous  ce  rapport  une  supériorité  incon- 
testable sur  l'acide  nitrique  et  même  sur  l'eau  oxigéoée. 

Il  est  à  remarquer  encore  que  c'est  par  son  oxigène  et 
non  par  le  chlore  que  Tacide  chloreux  agit  sur  les  divers 
combustibles  simples  çt  même  su^r  le^.  co9J>u5tibles  com- 
posés. 

Si  l'on  introduit  dans  un  flacon  plein  de  ^anogiue 
quelques  gouttes  d'acide  chloreux ,  il  se  produit  uA<e  vire 
eflervescenee,  et  le  flacon  se  remplit  de  chlore.  Les  pfo^ 
duits  de  cette  réaction  sont  ua  mélange  de  chlorure  de 
cyanogtee  et  de  chlorure  d'azote,  sous  fo^me  d'ivi  liquide 
huileux ,  de  l'acide  hydrochlorique ,  de  l'acide  cyaniqne 
de  SéruUas  et  un  mélange  de  chlore ,  d'azote  et  d'acide 
carbopique  tepaxil  du  chlorure  de  cyanogène  en  vapeur. 

En  étudiant  successiveipent  l'action  de  l'acide  chloreux 
sur  les  divers  bromures,  sulfures,  hydrqres  de  corps 
simples  non  métalliques  et  sur  l'acide  hydrocyanlq^^e, 
l'auteur  s'est  cenyaincu  de  plus  en  plus  que  cet  acide  est 
un  des  agens  d'oxigénation  les  plus  prononcés,  et  se 
montre  au  contraire  peu  propre  à  agir  par  le  chlore, 
qu'il  renferme. 

L'acide  chloreux  élève  presque  toujours  au  degré  i  oxy- 
dation le  plus  avancé  les  combinaisons  de  l'oxigèDC  qw 
ne  sont  point  encore  saturées  de  ce  principe;  l'oxide  a« 


DE   PHARMACIE.  667 

carbone  cependant  n'éprouye  aucune  altération  sous  son 
influence  ;  mais  en  revancbe,  un  fragment  d'acide  oxalique, 
projeté  dans  1  acide  cbloreux  médiocrement  concentré , 
donne  lieu  à  im'  gi^and  dégagement  de  cbalêur  et  ^  une 
yiye  effén^esoence  d'acside  carbooiqûiç  et  dç  chlpre.       ,  , 

L'acide  cblareux  transforme  en  peroxides  la:. plupart 
des  oxides  métalliques  npn  saturés  d'^oxig^oe,  .et  reste 
sans  action  sur  ceu:s^.  qui  iie  peuyent  plus  en  absorber. 
Cependant  il  ramène  le  deutoxide.de  barium  à  Tétat  de 
protoxide ,.  et  forme  avec  lui  un  cblorite» 

Il  cbasse  ayec  efieryQscence  Fa.cid^  des  carbonates  de 
soude  et.  de  cbaux,  et  forio^  ua  cbloçite  avec  leur  ^ase. 

Yient-on  à  faire  agir  l'aipide-  cbloreux  &ur  un  bràmale 
ou  un  acétate,  ces  acides  sont  éliminas  en  partie,  il  se 
dégage  du  cblore  i^élé  d'ui^  p^a  d'oxigène ,"  et  il.  se  pro- 
duit du  chlor^ti&d^  potasse. 

A.  l'égard  de$  sels  en  général,  Facide  cbloreux  se  com- 
porte avec  eux  .comme -si  leurs  acides  et  l^urs  base3 
étaieqt  libres. 

M..  B^lai^  a.  ws  Tacide  cbloreux  en  contact  avec,  un 
grand  nombre  de  composés  végétaux,  et  animaux,  et  dans 
presque  tous  les  cas  a  reconnu  le^  indices  d'une  réaction 
très- vive  accompagnée  le  plus  souvent  d'un^dégageme^t 
de  cl|lore  et  d'acide  carbonique. 

Quand  la  substance  contient  de  l'azote ,  celui-ci  se  dé,* 
gage  en  n^iême  temps  quune,.odeur  de,  chlorure  d'azote. 

Xa'alcool,  mélangé  avec  Tacidet  çb^raux ,  se  transforme 
en^ide  acétique,  et  l'on  obtient  en  même  temps  une  cer- 
taine qjuantité.  de  ce  liquide  buileux  que  produit  l'action 
du  cblore  sur  l'alcool. 

Avec  un  agent  d'oxigénation  comme  l'acide  cbloreux , 
dont  l'énergie  est  telle  qu'elle  dépasse  de  beaucoup  celle 
de  l'acide  nitrique  lui t même,  ne  pourrait-on  pas,  dit 
M*  Balard  ,  en  agissant  sur  les  composés  inorganiques, 
donner  lieu  a  quelques  produits  nouveaux?  C'est  ce  que 
je  me  propose  de  recbercber  plus  tard. 


6yO  JOURNAL 

Nous  n'insisterons  pas  ici  sur  les  réaictions  ^i  s'opè:^ 
rent  entce  le  ^az  acide  çUoreux  et  les.  combustibles  coca- 
.posé&,  il  est  facile  de  les  prévpir  en  sjb  reportant  aux 
propriétés  précédeounent  décrites  4e  ce  nouvel  acide. 
Nous  nous  bornerons  à  dire  que ,  lorsqu'on  l'enferme  avec 
du  papier  josepb ,  il  détopne  et  se  décompose  en  chlore 
.et  en  oxigène ,  mêlés  d'une  t^ès*faible  proportio^  d'acide 
carbonique. 

•      Composition  de  tacidc  chloreux* 

Pour  déterminer  directement  cette  composition,  M.  Bâ- 
tard, remplit  sur  la  cuve  à  mercure ,  avec  du  gaa(  hjdro- 
.cblorique  bien  sec.,  un  flacon  usé  à  l'émei^,.  et  introduit 
ensuite  dans  ce  même  flacon  unp  petite  ampoule  de  v.erre 
pleine  d'acide  ehloreuz ,.  qu'il  brise  par  l'agitation.  Dès 
que  les  deux  aicides.  sont  en  présence,  la.  décomposition 
s'opère  avec  dégagement  de  chaleur,  et  1  intérieur  du 
flacon  prend  one teinte  jaune.  Il  le  lai^e  refroidir,  l'ouvre 
.sur  le  mercure,  et  observe  qu'il  n'entre  pas  dans  le' flacon 
une  seule  goutte  de  ce  liquide ,,  qu'il  uefx  sort  pas  une 
■bulle  de  ga:^ ,  et  qu'il  renferme  par  cpqjséquent'  un  volume 
de  chlore  égal  à  celui  de  l'acide  bydrochlorique  employé. 
Or,  si  Ion  considère  qu'un  volume  de  cet  acide  repi^ésente 
un  demi -volume  de  cUore  et  ua  demi?- volume  d'bjdro- 
'  gène,. on  reconnaît  facilement  que,  pendant  la  réaction 
des  deux  acides,  tout  Toxigène  de  l'acide  chlocjeux  est 
transformé  ^ol  eau  par  le  demi-volume  d'hydrogène  de 
l'acide  hydrochlorique ,  tandis  que  le  chlore  de  l'ufi  et 
l'autre  est  mis  en  liberté  à  volumes  égau;^.  D'où  il  résulte 
xl^e  l'acide  cbloreux  est  formé  de  deux  volumes  de  chlore 
•contre  un  volume  d'oxigène. 

Plus  tard,  M.  Balard  étant  parvenu  à  obtenir  l'acide 
cbloreux  pur,  en  a  fait  l'analyse  directe  par  détonation. 
Avec  48  parties  de  gaz  il  a  ainsi  obtenu  69  parties  d'un 


I 


DE     PHARMACIE.  67I 

mélange  qui  s'est  réduit  à  23  d'oxigèoe,  après  avoir  été 
agité  avec  une  solution  alcaliûe.  On  voit  par-la  que  le  gaz 
acide  chloreux  est  précisément  formé  de  deux  volumes 
de  chlore  et  d'un  volume  d'oxigèoe,  et  que  la  conden- 
sation est  égale  au  tiers  du  volume  total,  et  égal  aussi  au 
Tolume  de  Toxigène  qui  entre  dans  sa  composition. 

Ainsi  l'acide  chloreux  présente  la  composition  que 
Ton  avait  attribuée  au  prétendu  protoxidede  chlore,  qui, 
d'après  les  expériences  de  M.  Soubeiran,  ne  parait  être 
qu'un  mélange  de  chlore  et  de  deufoxide  de  chlore. 

M.  Balard ,  après  avoir  établi  d'une  manière  positive  le 
rapport  des  élémens  de  l'acide  chloreux,  s'attache  ensuite 
à  discuter  les  divers  moyens  à  l'aide  desquels  M.  Liébig, 
et  après  lui  M'.  Soubeiran ,  ont  cherché  à  découvrir  indi* 
rectement  la  composition  de  l'acide  chloreux ,  et  fait  voir 
que ,  bien  qu'ils  aient  cfu  devoir  attribuer  à  l'acide  chlo- 
reux une  composition  différente  de  celle  qu'il  leur  a  re- 
connue, cependant  leurs  observations  cadrent  très-faci- 
lement avec  cette  dernière. 

Il  fait  remarquer  ensuite  que  si  les  chimistes  ont  cru 
devpir  assimiler  jusqu'ici  l'acide  chloreux  aux  acides  ni- 
treux  et  phosphoreux ,  il  est  beaucoup  plus  naturel  de  le 
rapprocher  de  l'acide  hypophosphoreux.  Ep  efiet ,  les- 
circonstances  au  milieu:  desquelles  se  forme  l'acide  chlo- 
reux n'ont  aucun  rapport  avec  celles  qui  accompagnent 
la  formation  des  acides  nitreux  et  phosphoreux,  tandis 
qu'elles  sont  identiquement  les  mêmes  que  celles  qui  pré- 
sident à  la  production  de  l'acide  hyposulfureux.  On  sait' 
en  effet  que  c'est  en  traitant  les  oxides  alcalins  par  le 
soufre,  avec  le  concours  de  l'eau,  que  l'on  obtient  des. 
mélanges  de  i  atqme  d'hypo^lfite  et  de  i  atome  de  po- 
lysulfui^e.  Si,  dans  cette  réaction,  on  substitue  le  chlore 
au  soufre,  on  aura  un  atome  de  chloritevet  un  atome  d« 

• 

chlorure,  et  la  formule   de  l'acide  chloreux  sera  CP  , 

•      ..  . 

comme  celle  de  l'acide  sulfureux  S. 


6y2  JOUBNAL 

II  est  évident ,  d'après  ce  qui  précède ,  que  la  dénomi- 
nation d'acide,  chloreux  ne  peut  plas  être  consttrvée,  et 
qu'elle  doit  être  remplacée  par  c^éd  acide  hypochïoreux» 
Si  Ton  adopte  ce  nomi-  celui  d'acide  chloreûx  doit  être 
réservé  pour  la  combinaison  encore  inconnue  de  deux 
volumes  de  chlore  avec  trois  d'oxigène  ^  et  celui  d'acide 
hypochlorique  pour  le  composé  appelé  aujourd'hui 
deutoxide  de  chlore. 

Des  chlarites ,  ou  mieux  hypochlorites. 

Après  avoir  complété ,  comme  nous  l'avons  vu ,  l'his- 
toire de  lacide  hypochloreux ,  M.  Balard  s'est  appliqué 
à  l'étude  des  hypochloritcs ,  dans  l'e&poir  de  démontrer 
en  eux  les  propriétés  des  composés  décoloraos  du  chlore, 
et  de  confirmer  ainsi  leur  analyse  par  la  synthèse. 

La  préparation  de  ces  sels  exige  des  soins  particuliers^ 
caf,  pour  peu  <}ue  la  température  s'élève.,  l'hypochlonte 
se  transforme  en  chlorate  ,  et  c'est  ce  qui  arrive  lorsqu'on 
n'a  pas  l'attention  de  verser  l'acide  sur  la  substance  al- 
caline ^  par  petites  porliùns  et  en  quantité  insuffisaBte 
pour  la  saturation,  et  d'agiter  constamment,  en  tenant 
le  flacon  immergé  daaâ  l'eau  froide. 
>  On  obtient  facitement  ainsi  les  hypochlorites  de  ba- 
ryte, de  chaux,  de  potasse,  de  soude,  de  lithiue,  àe 
atrontiane  et  de  magnésie* 

M«  Balard  a  vainement  tenté  de  préparer  de  Tfayp^' 
chlorite  de  fer ,  mais  en  cherchant  à  vérifier  l'observation 
faite  par  M.  Grouvelle,  que  les^  oxides  de  cuiVre,^^ 
aine  et  de  peroxide  de  fer  absorbent  très-rapideniênt 
le  chlore  5  et  forment  avq(ï  lui  des  composés  décolo- 
Fans,  il  Vest  assuré  que  dans  ces  circonstaticeS ,  s'il  se 
fermait  des  Jiyp^jchlorites  de  enivre  et  de  aine,  leur  eii^ 
tence  était  très-fragile ,  et  que  d'ailleurs  il  ne  se  produisait 
en  aucun  ca^  de  Thypochlorite  de  fer,  mais  bien  du  proto- 


DE    PUARIMACIS.  6^5 

cMorure  de  ce  métal  et  de  Facide  hypochloreux ,  de  telle 
sorte  que  lorsqu'on  Tenait  à  chauffer  il  se  dégageait  du 
chlore  et  de  Tacide  hypochloreux,  et  se  déposait  du  per- 
oxide  de  fer. 

Les  hypochlorites  des  hases  puissantes  présentent  la 
même  odeur  et  la  même  couleur  que  les  composés  déco- 
lorans  du  chlore  qui  leur  correspondent.  Une  tempéra- 
ture un  peu  élevée  y  l'influence  de  la  lumière  solaire,  et 
souvent  même  de  la  lumière  diffuse,  les  transforme  en 
chlorates  et  en  chlorures. 

Ce  changement  s'effectue  le  plus  souvent  avec  dégage- 
ment d'oxigène ,  cependant,  avec  le  concours  de  certaines 
circonstances,  que  M.  Balard  n'a  pas  encore  complète- 
ment appréciées ,  ce  dégagement  n'a  pas  eu  lieu.  Il  se 
propose  de  revenir  sur  cette  observation,  qui  intéresse 
sérieusement  la  fabrication  du  chlorate  de  potasse. 

La  présence  d'un  excès  d'alcali  peut, prévenir  ladécomr 
position  des  hypochlorites  ;  c'est  en  observant  cette  con- 
dition que  l'on  peut  obtenir  à  l'état  sec,  par  évaporation 
dans  le  vide  à  une  température  peu  élevée ,  les  hypo- 
chlorites à  base  de  soude,  de  chaux,  de  baryte  et  de 
strontiane. 

Bien  que  }'acide  carbonique  chasse  l'acide*  hypochlo- 
rique  de  ses  combinaisons ,  il  est  à  son  tour  chassé  dea 
siennes  par  un  qpurant  de  ce  ga^ 

Les  métaux  se  comportent  avec  les  hypochlorites, 
comme  avec  les  combinaisons  décolorantes  elles-^nnêmes.. 

Les  sulfures  9  récemment  précipités,  sont  immédiate^ 
ment  transformés  en  sulfates  par  les  hypochlorites ,  et  ces 
sels  pourront  sans  doute ,  aussi  bien  que  l'eau  oxigénée , 
servir  à  la  restauration  des  tableaux. 

Ils  transforment  le  deutoxide  d'asote  en  acide  nitrique 
et  les  protoxides  en  peroxides.  Us  agissent  sur  les  ma-» 
tîères  organiques  à  l'égal  des  prétendus  chlorures  d'oxide , 


674  JOURNAL 

et  enfin ,  à  l'égal  aussi  de  ces  mêmes  cblorares,  ils  trans- 
forment Talcool  en  un  chlorure  de  carbone  parUcolier. 

D'après  tout  ce  qui  précède ,  il  est  facile  de  se  rendre 
compte  des  propriétés  décolorantes  et  désiofectantes  des 
hypoclilorites.  Vient-on  à  les  traiter  par  un  acide,  ils 
laissent  dégager  du  chlore,  et  c'est  ce  chlore  qui  décolore 
et  désinfecte  ^  par  un  mode  d'action  que  tout  porte  à  re- 
garder comme  uneoxidation  produite  d'une  manière  indi- 
recte aux  dépens  des  élémens  de  l'eau.  Agissent-ils  au 
contraire  sans  le  concours  des  acides,  c'est  uniquement 
par  i'oxigène  de  leur  acide  et  de  leur  base  qu'ils  modi- 
fient la  matière,  et  ils  se  transforment  en  chlorures. 

M.  Balard  termine  son  mémoire  en  annonçant  que,  par 
des  procédés  semblables  à  ceux  qui  lui  ont  réussi  pour 
l'acide  hypochloreux ,  il  a  obtenu  l'acide  hypobromeux, 
et  qu'il  s'occupe  d'en  compléter  l'histoire. 

Examen  de  Veau  minérale  de  Cambon,  commune  de 
Saint^Cernin^  département  du  Cantal. 

Par  M.  Blokdeau. 

Le  Gambon,  hameau  dépendajGit  de  la  commune  de 
^  Saint-Cemin,  arrondissement  d'Aurillac,  département 
du  Cantal ,  est  situé  au  pied  de  la  (ihatne  des  montagnes 
du  Cantal  dans  la  vallée  de  Saint-Gernin ,  et  au  bas  d'un 
coteau  formé  en  grande  partie  de  produits  volcanisés ,  a 
L'exposition  du  sud-ouest.  La  source  dont  nous  allons 
nous  occuper  existe  dans  le  bas-fond  d'une  prairie  dont 
le  sol  inégal  est  un  schiste  argileux  et  quartzeux.  A 
une  époque  déjà  fort  éloignée,  l'eau  de  Gambon  avait 
été  reconnue  médicamenteuse ,  et  on  venait  non-seule- 
ment y  puiser  et  y  boire  de  l'eau  dans  la  belle  saison ,. 
mais  encore  y  prendre  des  bains,  ce  qui  semblerait  ré- 


DE    ^HÀttMAfclE.  675 

sulter  de  la  découverte  qu'a  faite  le  propriétaire  de 
vastes  caves  de  chêne  taillées  eh  forme  de  baignoires, 
et  enfouies  à  18  pieds  de  profondeur  dans  le  sol  envi- 
ronnant Cette  source,  près  de  laquelle  fut  autrefois  bâtie 
une  fontaine  qui  depuis  4o  ans  a  cessé  d'exister. 

Un  si  long  abandon  ayant  amené  une  complète  dégra- 
dation de  toutes  les  constructions  antérieures,  l'eau  de 
Cambon  s'infiltrant  au  travers  des  terrains  qui  chaque 
aoBée  venaient  s'amonceler  en  couches  successives, 
se  mélangeait  avec  les  différentes  eaux  des  ruisseaux  qui 
sillonnent  cette  prairie,  et  leur  communiquait  sa  saveur 
agréable ,  recherchée  avec  plaisir  par  les  bestiaux  qui 
viennent  paitre  dans  cette  vallée. 

Le  nouveau  propriétaire  de  Cambon ,  M.  Bastid ,  vou- 
lant ,  dans  l'intérêt  des  habitans  de  ce  canton  ,  relever  ces 
ruines  et  rechercher  l'origine  de  cette  source ,  fit  creuser 
l'endroit  où  jadis  s'élevait  la  fontaine ,  et ,  à  18  ou  20  pieds 
de  profondeur,  il  vit  cette  eau  jaillir  du  sein  d'une  roche 
énorme  de  granit.  Un  tuyau  en  plomb  la  porta  bientôt  à 
3  pieds  au-dessus  du  sol ,  où  elle  coule  maintenant  sans* 
aucune  interruption ,  et  toujours  par  un  jet  d'un  pouce 
cube  environ  ,  qui  n'augmente  ni  ne  diminue  de  vitesse , 
à  quelque  époque  de  l'année  que  ce  puisse  être,  et  quel- 
que sécheresse  ou  inondation  qui  se  fasse  sentir  dans  la 
vallée.  Nous  avons  dit  plus  haut  que  les  animaux  dômes-* 
tiques  la  boivent  avec  une  avidité  extrême  ;  les  pigeons 
surtout  viennent  de  fort  loin  s'y  désaltérer. 

Le  propriétaire  de  cette  source  n'ayant  pu  mettre 
qu'une  petite  quantité  de  cette  eau  à  ma  disposition ,  il 
n'a  pas  été  permis  d'en  déterminer  la  nature  autrement 
que  par  l'action  des  réactifs.  Néanmoins  les  résultats  ob- 
tenus paraissent  tellement  positifs ,  qu'on  peut  presque 
affirmer  qu'une  analyse  complète  n'indiquerait  pas  d'au- 
tres principes  constituans  que  ceux  dont  la  présence  a  été 
démontrée  par  les  agens  qui  ont  servi  h  son  examen. 


676  JOURNAL 

Cette  eau  est  d'une  limpidité  parfaite.  . 

Sa  saveur  est  légèrement  saline  et  acidulé  (i). 

La  teinture  de  tournesol  la  rougit  sensiblement. 

L'eau  de  chaux  y  forme  un  précipité  abondant. 

Après  ébuUition,  ce  même  réactif,  aussi  bien  que  le 
carbonate  d  ammoniaque ,  n'y  occasionnent  aucun  préci- 
pité. 

L'ammoniaque,  mais  seulement  après  quelques  instans 
de  contact,  y  détermine  un  louche  peu  sensible. 

L'hydrochlorate  de  cbaux  donne  lieu  à  un  précipité 
insensible. 

L'eau  de  savon  la  trouble  sans  y  former  de  précipite , 
même  après  demi*heure  de  mélange. 

L'oxalate  d'ammoniaque  donne  lieu  à  un  notable  pré- 
cipité blanc  satiné, 

Levn9*iriate  de  baryte  forme  un  précipité  blanc  insolu' 
ble  dans  l'acide  hydrochlorique. 

Le  nitrate  d'argent  donne  aussi  lieu  à  un  précipiU 
blanc  abondant,  insoluble  dans  l'acide  nitrique. 

Une  portion  de  l'eau  de  Gambon  a  été  soumise  à  I  eva- 
poration,  afin  de  déterminer  la  quantité  de  principes 
fixes  qu'elle  contenait. 

A  la  première  impression  de  la  cbaleur  il  s'est  forme 
un  sédiment  blanchâtre ,  qui  d'abord  se  montrait  sous 
forme  de  pellicule  à  la  surface  du  liquide,  puis  se  préci- 
pitait sur  les  parois  du  vase  évaporatoire ,  mais  sans  ad' 
bérer  beaucoup. 

Parfaitement  desséché,  ce  résidu  salin  nous  a  donne 
pour  résultat  une  quantité  de  produits  pouvant  se  rap- 
porter à  1^^%^  pour  i^ooo  grammes. 

L'aspect  de  ce  résidu  est  d'un  blanc  nacré  ;  il  occupe 

I       I  I       I  I     II  I  I     M,    I    ■  ■■    ■  I  11     I    I    I    .         Il   rmmm,m^t   I        i la -  M^i^^MI      I^IMI»    — — "— "^^"'^'^^^ 

(1)  Il  noas  a  été  rapporté  qu'en  s'épanchant  sur  le  sol  elle  répand 
ur;e  odeur  d'hydrogène  sulfuié  qui  frappe  tous  ceux  qui  approchent 
de  la  source,  et  cependant  rien  ne.  nous  a  démontré  ls|  prëscncfl  ^^ 
soufre  à  qoelqu  état  que  ce  soit. 


DE     PHARMACIE.  677 

presque  toute  la  paroi  de  la  capsule,  et  parât l  s^n  déta- 
cher en  écailles.  La  portion  supérieure,  plus  mince  que 
les  couches  inférieures,  est  légèrement  colorée  en  jaune. 

L'eau  distillée  froide  dissout  une  quantité  que  Ton  peut 
évaluer  à  la  moitié  de  ce  résidu  salin.  La  liqueur  filtrée 
présente  les  caractères  suivans  : 

Elle  est  sensiblement  colorée  en  jaune. 

Sa  saveur  est  franchement  salée. 

Elle  fait  eflervescence  avec  les  acides  et  avec  Thydro- 
chlorate  de  platine,  qui  n'y  forme  aucun  précipité. 

Elle  verdit  le  sirop  de  violette,  et  est  abondammeoit 
précipitée  en  blanc  par  l'hydrochloratë  de  chaux. 

Le  nitrate  d'argent  donne  Ueu  à  un  précipité  blan^, 
cailleboté  ,  abondant ,  insoluble  dans  Facide  nitrique. 

Le  résidu  insoluble  ne  se  dissout  pas  complètement 
dans  l'acide  sulfurique  (i) ,  qui  occasionne  une  vive  eflier- 
vescence.  Cette  liqueur  acide  traitée  par  un  excès  d'eau 
de  chaux ,  il  s'y  forme  un  abondant  précipité  blanc,  qui 
se  présente  sous  l'aspect  de  flocons  légers  et  volumdneax. 

Résumé. 

De  ce  qui  précède ,  il  nous  parait  résulter  que  l'eau  de 
Cambon  contient  : 

Un  acide  libre  ; 

Des  sels  à  bases  de  soude ,  dé  magnésie  et  de  chaux  ; 

Des  traces  de  matière  organique. 

Elle  hè  parait  pas  contenir  d'oxide  de  fer.  Tout  tend  à 
démontrer  que  c'est  à  l'acide  carbonique  qu'est  due  la 
coloration  de  la  teinture  du  tournesol. 

Les  sels  à  base  de  soude  sont  :  i"*.  le  bicarbonate  de 
soudé  tenant  en  dissolution  le  carbonate  de  magnésie  ; 

2**.  Du  chlorure  de  sodium  ; 

3**.  Du  sulfate  de  soude. 

(i)  La  portioD  insoluble  n'est  aatre  que  du  sulfate  de  chaux  formé 
par  la  décomposition  du  carbonate  de  cette  base. 

W.*,  Année,  —  Décembre  i834»  4^ 


67^  JOURNAL 

Le  carbonate  de  magnésie  est  indiqué  par  sa  transfor- 
mation en  sulfate ,  lorsqu'on  a  traité  par  l'acide  sulfuri- 
que  le  résidu  insoluble  dans  Teau  distillée ,  et  la  décom- 
position de  ce  sel  par  un  excès  d'eau  de  chaux  ,  ce  qui  a 
donne  lieu  à  ces  flocons  blancs ,  légers  et  volumineux. 

Le  carbonate  de  chaux  a  été ,  comme  il  a  été  dit  plus 
haut,  transformé  en  sulfate  insoluble. 

Conclusion. 

L  eau  de  Cambon ,  d'après  l'examen  que  nous  en  avons 
fait,  nous  parait  contenir  les  principes  suivans  ,  que 
nous  indiquons  dans  Tordre  des  proportions  qu'il  nous 
a  semblé  pouvoir  leur  être  assignées. 

i"*.  Du  bicarbonate  de  soude  ; 

a*".  Du  carbonate  de  magnésie  ; 

'i"".  Du  carbonate  de  chaux  ; 

4"*.  Du  sulfate  de  soude  ; 

5^.  Du  chlorure  de  sodium  ; 

ô"".  De  l'acide  carbonique  libre  ; 
Des  traces  de  matière  organique. 

La  compositiou  de  Teau  minérale  de  Cambon  indique 
une  grande  an<iIogie  avec  les  eaux  de  Vichy.  Elles  con- 
tiennent les  mêmes  principes  que  ces  eaux  si  justement 
renommées,  mais  dans  des  proportions  infiniment  plus 
faibles ,  et  aucune  trace  de  carbonate  de  fer  n'a  pu  y 
être  démontrée. 

D'après  ce  que  nous  a  rapporté  le  fils, du  propriétaire 
de  cette  source,  les  habitans  boivent  de  cette  eau  avec 
plaisir  quand  ils  se  sentent  peu  d'appétit.  Quelques-uns 
ont  été  légèrement  purgés  après  en  avoir  fait  usage  pen- 
dant quelques  jours. 

Les  propriétés  médicales  de  l'eau  de  Cambon  restent 
donc  encore  inconnues;  mais  il  serait  à  désirer  que  des 


DE    PUARMACIE.  ^79 

médecins,  exerçant  dans  ce  pays  et  dans  les  villes dr- 
convoisines  ,  voulussent  bien  tenter  quelques  essais,  qui 
par  suite  peut  -  être  mettraient  entre  leurs  mains  un 
agent  thérapeutique  destiné  à  rendre  quelques  services 
aux  habitans  de  ces  contrées. 

Extrait  d*un  mémoire  sur  la  salseparîne^  présenté 
par  M,  Thubeuf  à  V Académie  de  médecine  le  3 
juin  i834  (0* 

Les  recherches  faites  par  M.  Thubeuf  sur  la  salsepa- 
reille l'ont  décidé  à  abandonner  l'usage  des  alcalis  et  des 
acides  pour  l'extraction  de  la  salseparine  ;  car,  obtenue 
soit  à  l'aide  de  la  chaux  ou  de  l'acide  hydrochlorique ,  elle 
ne  présente  plus  les  mêmes  caractères  physiques ,  et  pa- 
raît jouir  d''une  plus  grande  insolubilité  dans  l'eau  même 
bouillante.  Voici  comment  il  opère  : 

Il  épuise,  par  Falcool  chaud,  la  salsepareille  de  toute 
amertume;  il  distille  au  bain-marie,  et  retire  les  -  de 
l'alcool  employé  ;  le  huitième  restant  est  traité  par  le 
charbon  animal ,  et  filtré  au  bout  de  vingt-quatre  ou  qua- 
raute-huit  heures  ;  la  salseparine  se  dépose  sous  forçae 
de  poudre  grenue  ;  elle  est  reprise  par  de  nouvel  alcool , 
et  mise  à  cristalliser.  Les  eaux-mères  alcooliques  sont  éva- 
porées a  siccité ,  et  le  produit  dissout  dans  Teau  est  filtré , 

(i)  Dans  la  séance  de  T Académie,  du  28  octobre  dernier,  M.  le  doc- 
teur Cullerier  a  rendu  compte  du  mémoire  de  M .  Thubeuf.  Des  expé- 
riences ont  été  faites  à  Vliôpital  des  vénériens  avec  le  principe  nouveau 
de  la  salsepareille  ;  son  action  a  paru  réelle ,  mais  son  efficacité  n'a  pu 
être  coDStatée  par  un  assez  grand  nombre  d'essais  ;  la  quantité  de  sub- 
stance fournie  par  M.  Thubeuf  n'ayant  pas  été  suffisante  ,  il  a  été  dé- 
cidé que  l'administration  des  hospices  serait  invitée  à  autoriser  la  phar- 
macie cc^ntrale  à  préparer  de  la  saUepiarine  ,  afin  que  son  action  sur 
r économie  animale  ,  et  particulièrement  sc£  e^ets  antisyphillitiques  ^ 
pussent  être  exactement  déterminés.  P.-F.-G.   B. 

48. 


1 


68»  JOURNAL 

afin  dû  le  priyer  des  matières  grasae  »  rësixieuse  et  çolo- 
icaote  qu'il  retient.  Le  liquide,  ramené  de  nouveau  à  l'état 
sec  9  est  redissout  dans  q.  s.  d alcool  et  mis  à  cristalliser. 

Propriétés  de  la  saheparine* 

Dans  son  état  de  pureté  y  la  salseparine  cristallise  sous 
forme  de  mamelons  radiés  ,  composés  de  lames  ;  c'est  un 
corps  neutre ,  blanc ,  sans  odeur  et  d'une  saveur  presque 
fiuUe  à  4'état  anbydre  ;  faiblement  soluble  dans  Feau 
froide ,  il  se  dissout  dans  leau  bouillante  et  s'en  précipite 
par  le  refroidissement;  il  communique  à  l'eau  le  goût 
amer  et  acre  de  la  salsepareille,  ainsi  que  la  propriété  de 
mouaser  fortement  par  l'agitation.  Les  solutions  de  salse- 
parine sont  sans  action  sur  les  papiers  de  tournesol  et  de 
mauve;  elles  ne  les  ramènent  pas  non  plus  à  leur  couleur 
primitive  lorsqu'ils  sont  rougis  par  les  acides;  Talcool 
aqueux  la  dissout  en  toute  proportion  et  avec  plus  de 
fiicilité  que  l'alcool  absolu. 

L'acide  sulfurique  concentré  et  froid,  mis  en  contact  arec 
la  salseparine,  la  dissout  et  se  colore  en  rouge.  Si  l'on  fait 
chaufier  le  mélange  avec  précaution  ,  il  devient  d'un  beau 
rouge  violet  ;  puis ,  à  mesure  que  la  température  s'élève, 
il  passe  au  rouge  coq,ueUcot. 

L'acide  hydrocblorique  pur  dissout  à  froid  la  salsepa- 
rine. En  soumettant  cette  dissolution  à  une  douce  cba- 
leur ,  elle  acquiert  une  couleur  rouge  lie  de  vin ,  puis  se 
prend  en  gelée. 

La  salseparine  est  soluble  à  froid' daas  Tacide  nitrique 
concentré  ;  si  ce  mélange  est  exposé  à  l'action  du  calori- 
que, il  y  a  réaction  très-vive  et  dégagement  cousidérable 
de  ga£  nitreui  ;  en  prolongeant  l'opération  jusqu'à  totale 
évaporation  de  l'acide,  on  trouve  povir  résidu  un  corps 
sec,  casaaut  à  froid ,  se  ramollissant  sous  les  doigts ,  et  en- 
tièrement soluble  dans  l'eau  bouillante,  d'où  il  se  préci- 


DB    PHÀRMÀGIB.  68l 

pite  en  flocons  blancs  par  le  refroidissement.  Ce  préci- 
pité repris,  par  lalcôol,  n'y  cristallise  pas. 

GliàùfTée  dans  un  creuset  de  platine,  la  saïseparine 
fond,  se  décompose,  et  laisse  dégager  une  odeur  piquante 
approchant  de  celle  du  pain  brûlé ,  puis  résineuse  ;  son 
charbon  calciné  n'a  laissé  aucune  trace  apprééiâiUedd  om- 
tière  terreuse,  calcaire  ni  de  potasise. 

Analyse  de  la  saïseparine. 

"Voici  en  quels  termes  M.  Henry  (Ossian  )  rend  compte 
de  Tanalyse  de  la  saïseparine,  qui  lui  a  été  remise  à  cet 
efiet  par  M.  Thubeuf. 

«  J'ai  séché  dit-il ,  de  la  saïseparine  à.iSo'' ,  dans  un 
»  bain  d'huile ,  pour  l'analyser,  et  voici ,  avec  mon  mode 
D  d'opérer,  les  résultats  obtenus  ^  ramenés  par  le  calcul 
»  à  o°,076  de  pression  ,  et  secs. 

»  os^'^tstSo  de  saïseparine  ont  donné  en  volume  : 

»  1*».  Acide  carbonique o*,285 

»  a**.  Acide  carbonique*   .  .  ...  .  .     o  ,^09 

»  Ce  qui  donne  pour  moyenne. .     o  ^'j^ij 

»  3**.  oP'jaSo  de  matière  sèche  ci-dessus  donïiaient  «n 
»  poids  : 

»   r«.  Eau 0,^4 

1)  2".  Eau o,a4 

»  Plus  une  trace  inappréciable  d'aflole    re- 
»  gardé  comme  accidentel. 

M  La  saïseparine  séchée  à  iSo*"  est  composée,  pour 
»  100  parties^  de  : 

»  Carbone 62^84^ 

»  Hydrogène 9,76 

»  Oxigène 27,40 

ieo,oo 


J2 

»  Garboue  .  .  .  ^ 
»  Hydrogène  .  .  . 
»  Oxigène.  .   .  .  • 

JOURNAL 

£n  atomes  : 
3     =;     229,32 

6     =       37,44 
I     =     100,00 

62,84 
10,22 

27,60 

36ft,76        =       100,66 
»  Le   poids  atomique   de  la   salseparine  anhydre  se- 
»  rait    donc   de    366,76,   et  son  signe  de  composition 

La  salsepareille  serait  composée  : 

i"^.  D'une  substance  cristalline ,  salseparine; 

2*.  D'une  matière  colorante  ; 

3*.  D'une  matière  résineuse  ; 

4**.  De  ligneux^ 

5®.  D'amidon; 

'6*.  D'hydrochlorate  de  potasse; 

7».  De  nitrate  de  potasse  ; 

8*.  D'une  huile  épaisse ,  fixe  et  aromatique  ; 

Q».  D'une  substance  cireuse. 


(  i)  L'échantillon  de  salseparine  que  j*aî  analysé  n*était  pas  encore  entiè- 
rement blanc;  c*est  peut-être  à  cette  raison  qu'il  faut  attribuer  la  légère 
différence  qui  existe  pour  rhydroeène  entre  celle-ci  et- la  salseparine  de 
M.  Poggiale  ;  car  j'ai  analysé  depuis  un  échantillon  de  cette  matière, 
plus  pure,  et  je  suis  arrivé  très-près  du  résultat  de  8  70  au  lieu  de  9,70 
pour  cent  que  j'avais  trouvé.  J'jaouterai  de  plus  que  ,  par  ma  métboue 
d'analyse,  on  n'est  pas  exposé  à  perdre  la  moindre  trace  d'eau  produite- 
(  Voyez  Journal  de  pharmacie  ,  janvier  i834,  page  56.) 

Au  reste ,  d'après  mes  résultats  ,  on  peut  considérer  la  salsepa^^ 
comme  formée  de  (03  C»  Ri»  )  ou  de  (  O  H2  4.  H16  C»  02  ),  sonpoiàs 
atomique  serait  alors  de  I  ioo,!i8.  O.  H* 


DB    PHARMACIE. 


6*85 


« 

EXTRAIT  DES  ANNALES  DE  CHIMIE 

ET     DE     PHYSIQUE. 
Mai,  jain  et  juillet  i834- 

Sur  la  distillation  du  benzoàte^  de  chaux;  par  Eugène 

Péligot.* 

M.  Mitscherlich  ,  daDis  un  trarail  que  nous  «avons 
publié  par  extrait  (t) ,  annonce  qu'en  distillant  Tsicide 
benzoïque  avec  un  excès  de  chaux ,  on  obtient  une  builr 
dont  la  composition  représente,  avec  1  acide  carbonique 
absorbé  par  la  chaux,  celle  de  l'acide  employé.  M.  Pélîgot, 
qui  s'occupait  à  la  même  époque  du  même  sujet,  la  envi* 
sage  d'un  point  de  rue  différent.  C'est  le  benzoâte  de  chaux 
sans  excès  de  base  qu'il  a  soumis  à  la  distillation.  Les  pro- 
duits qu'il  obtient  sont  plus  compliqués ,  mais  ne  peri^et- 
tent  pas  moins  de  suivre  dans  toutes  ses  phases  la  décom- 
position de  l'acide  benzoïque. 

Lorsqu'on  soumet  à  la  distillation  le  benzoâte  de  chaux 
neutre  et  cristallisé,  il  se  produit,  à  la  température d''en- 
viron  i{oo°,  une  matière  huileuse ,  plus  dense  que  l'eau , 
et  il  se  forme  du  carbonate  de  chaux. 

La  matière  huileuse  contient  trois  substances  difieren- 
tes ,  l'une  la  benzone  ,  qui  parait  être  le  produit  essentiel 
de  la  décomposition,  et  les  deux  autres  qui  ne  sont 
qu'accessoires. 

La  benzone  est  une  huile  épaisse,  incolore,  plus 
dense  que  l'eau.  Son  point  d'ébullilion  est  supérieur  à 
260°;  sa  composition  peut  être  représentée  par  la  formule 
ç;26  j£io  Q^  Q|,^  igiig  serait  la  composition  du  corps  qui 

(])  Jonrnal  de  Pharmacie,  tom.  XX,  pag.  586. 


684  JOURNAL 

resterait  si  de  C^*  H^^  O*  Ca  O,  formule  du  benzo&te  de 
chaux  sec,  on  retranchait  C^  0^  Ca  O ,  c'est-à-dire, 
le  carbonate  de  chaux    qui  reste  dans  la  cornue. 

L'expérience  n'offre  pas  toutefois  une  réaction  aussi 
simple  que  le  calcul.  Car ,  outre  la  benzone ,  ainsi  nommée 
par  analogie  avec  la  magarone  de  M.  Bussy  (i) ,  on  trouve 
dans  le  produit  une  huile  limpide  plus  légère  que  Teau, 
bouillant  à  82^1  que  Ton  sépare  de  la  benzone  par  dis- 
tillation ,  puis  de  la  naphtaline  ,  que  Ton  isole  ensuite 
par  refroidissement,  enfin  de  Teau. 

Voici  comment  on  peut  se  rendre  compte  de  la  pré- 
sence de  ces  corps ,  et  faire  apprécier  qu'ils  ne  sont  qu'ac- 
cessoires à  la  réaction  principale. 

Pour  obtenir  seulement  la  benzone  et  le  carbonate  de 
chaiix,  il  faudrait  pouvoir  distiller  un  beozoâte  de  chaux 
anhydre  à  une  température  qui  fut  peu  élevée  ;  mais 
d'une  part  il  est  impossible  de  dessécher  complétemeot 
le  benzoâte  de  chaux  ,  même  à  200^,  et  de  l'autre  la  dé- 
composition n'est  complète  qu'à  la  température  rouge. 
Elle  donne  d'ailleurs  toujours  lieu  à  un  dépôt  de  charbon 
qui  par  son  mélange  avec  le  carbonate,  peut  dans  ces 
circonstances  ie  ramener  partiellement  à  l'état  de  chaux 
vive. 

Une  partie  de  la  benzone  se  trouve  donc  à  une  haute 
température,  et  à  l'état  naissant  en  contact  avec  de 
la  chaux  vive  :  or  ,  l'expérience  et  le  calcul  prouvent 
qu'elle  doit  alors  se  transformer  en  acide  carbonique  et 
en  naphtaline;  voici  comment  on  peut  exprimer  cette 
réaction  : 

C26    H10   O 

Perdant   C  O 


Il  doit  rester    C^^  H^^         ou  de  fa  naphtaline. 
D'une  autre  part ,  le  benzoâte  de  chaux  étant  hydrate , 

(i)  Journal  de  Pharmacie,  to/n.  XIX «  pag.  633. 


DE    PHARMACIE.  685 

la  vapeur  d'eau  se  trouve  en  présence  de  la  chaux  et  de  la 
benzone  à  une  température  très-élevée;  cette  réaction 
peut  donner  naissance  au  troisième  produit,  Thuile  vola- 
tile, qui  n'est  autre  cho^e  que  Tun  des  oarbures  d'hydro- 
gène obtenus  par  M.  Faraday  de  la  décomposition  de 
rhuile,  DU  la  benzine  de  M.  Mitscherlich. 
Voici  comment  se  produit  ce  phénomène  : 

H2    O 


Perdent  C^  O^ 

Et  fournissent  G24  H^^ 

C24  JJ12  çgt  ]^  formelle  du  bicarbure  d'hydrogène. 

Cette  explication  des  phénomènes  offerts  par  la  distil- 
lation du  benzoâte  de  chaux  est  d'ailleurs  appuyée  par 
les  faits  suivans  : 

1°.  La  benzone  distillée  avec  de  la  chaux  vive  produit 
du  carbonate  de  chaux  et  de  la  naphtaline. 

a°.  L'acide  benzoïque  hydraté,  distillé  avec  de  la  chaux 
éteinte  en  excès  ,  produit  uniquement  du  bicarbure  d'hy- 
drogène, ou  benzine  de  M.  Mitscherlich. 

3°.  La  plus  oumoins  grande  dessiccation  du  sel  fait  varier 
la  proportion  relative  de  la  naphtaline  et  du  bicarbure. 

4**.  Au  commencement  de  la  distillation,  il  passe  toujours 
de  la  benzone,  qui  bout  à  25o^  au  moins,  avant  le  bicar- 
bure d'hydrogène,  qui  bout  à  85^ ,  ce  qui  indique  bien 
clairement  le  sens  de  la  décomposition. 

La  composition  pondérale  de  ces  trois  substances  est 
d'ailleurs  la  suivante  : 

Benzone.  Bi-carbiire  d^ydrogène.  Naphtaline. 

C2«.    994,7      86.5  C6.    aa9.56     92.45  C^o.  38a,6      93.86 

HIO.      62,5        5,4  H3.      18,73        7,55  H4.     a5.o        6,14 

O-  .     Joo,o        8,a        ^ 

■       I    I    I  I  PI  W— — ■!■     I      ■    Il       II  ■  «Il  ■— ^*— — 

ii57,a  100,0         24^,39  100,0         407.6  100,00 


686 


JOURNilt 


Sur  les  produits  de  la  distillation  des  acides  malique^  iar* 
trique  et  paratartrique*  Considérations  générales  sur 
les  corps  pyrogénés  ;  par  M.  Pelouze. 

Acide  maléïque  etparamaléique,  —  Les  expériences  de 
MM.  Yauquelin,  Braconnot  et  Lassaigne,  nous  ont  appris 
que  la  distillation  de  Facide  malique  donnait  naissance  à 
deux  produits  également  acides,  inégalement  volatils  ;  mais 
la  composition  et  les  principales  propriété  de  ces  corps 
étaient  complètement  inconnues. 

M.  Pelouze  s'est  assuré  que  l'acide  malique  entre  en  fu- 
sion vers  80^  C.  Il  se  décompose  complètement  à  176* 
en  eau  et  en  deux  acides  pyrogénés ,  sans  aucun  dépôt 
de  charbon,  sans  formation  de  gaz;  l'un  des  acides  très- 
volatil ,  acide  maléique,  distille  en  un  liquide  incolore 
qui  se  transforme  en  cristaux  prismatiques;  l'autre,  beau- 
coup moins  volatil,  acide  paramaléique  ^  reste  pour  la 
plus  grande  partie  dans  le  fond  de  la  cornue. 

Si  au  lieu  dechaufierà  i76°lacornue,on  la  porte  rapi- 
dement à  aoo°,  l'acide  le  plus  volfitil,  maléique^  se  forme  efl 
quantité  beaucoup  plus  abondante  que  l'autre.  Si  au  con- 
traire on  ne  dépasse  pas  i5oo,  on  n'obtient  pour  ainsi 
dire  que  de  l'eau  et  de  lacide  paramaléique.  Tous  ces 
phénomènes  deviennent  simples  à  comprendre  lorsque 
l'analyse  démontre  que  les  acides  maléiques  et  parama- 
léiques  sont  isomériques,  et  qu'ils  ne  difièrent  de  l'acide 
malique  que  par  la  perte  d'une  quantité  d'hydrogène  et 
d'oxigène  équivalente  à  un  atome  d'eau  (H^O). 

Il  résulte  en  effet  des  analyses  de  M.  Pelouze  que  w 
combinaison  des  deux  premiers  acides  avec  les  bases  est 
la  suivante,  R  O  +  C^  H^  OS  plus  trois  atomes  d'eau, 
trois  H'  O  qu'on  peut  leur  enlever  en  les  desséchant. 

Voici  leur  composition  pondérale  : 


DE    PHARMACIE.  687 

Acides  maléique     >  Acides  malélqae 

et  p^ramaléique  et  paramaléique  Acides  maliques  ' 

hydMtés.  aohydrês.  hydraté.  ^  anhydre. 

C4(i)   41,84  C4    49,4;5  C*    3d,35  G*    41.84 

H4  3,4i  H2      2,02  116     4,ai  H4     .341 

O*        54,75  03    48,53  05    59,44  O*     54,75 

^H^^M^^^^-^^»«  pMaa^^^^^^^^w^  ^^^nM>MiMiM^iW  ^^w^a^^aMM^ 

100,00  100,00         '  100,00  100,00 

Les  acides  maléique^  et  paramaléique  difièrent  d  ail- 
leurs par  des  propriétés  tranchées.  L'acide  paramaléique, 
moins  volalil  que  l'autre ,  est  aussi'  beaucoup  moins  solu- 
ble;  lacide  maléique  disparaît  dans  son  poids  d'eau  ;  l'acide 
paramaléique  en  exige  deux  cents  parties  pour  se  dis- 
sQudrev^ 

De  tous  les  caractères  de  l'acide  -  paramaléique ,  lè 
meilleur  est  celui  qu'il  présente  avec  le  nitrate  d'argent. 
Une  partie  de  cet  acide,  dissoute  dans  plus  de  200,000 
parties  d'eau  ,  forme  avec  le  nitrate  d'argent  un  précipité 
blanc  très-visible,  soluble  dans  l'acide  nitrique  ;  cette  in- 
solubilité est  plus  grande  encore  que  celle  du  chlorure 
d'argent. 

Acide  pyrotartrique  et  pyroracémique.  —  On  doit  à 
M.  Rose  la  découverte  de  l'acide  pyrotartrique;  c'est  nn 
corps  blanc,  inodore,  très-soluble  dans  l'eau  et  dans 
l'alcool  qui  fond  à  100®  et  bout  à  188. 

La  distillation  de  l'acide  tartrique,  comme  celle  des  au- 
tres acides  végétaux  ,  donne  des  produits  très-divers  et  en 
quantités  très-variables,  suivant  la  température  à  laquelle 
on  l'effectue  ;  plus  la  température  est  basse,  entre  175*  et 
'igo®  par  exemple,  à  peine  remarque- t-on  des  traces 
d'huiles  empyretimatiques.  L'acide  carbonique,  l'eau, 
l'acide  pyrotartrique  abondent ,  l'acide  acétique ,  l'hydro- 
gène carboné,  le  charbon ,  se  forment  en  quantité  très-mi- 
nime ;  il  n'en  est  pas  de  même  à  un  degré  plus  élevé. 


(1)  0=76,44. 


688  JOURNAL  ^ 

L'acide  tartrique  cristallisé  «exprime  par  la  formule 
C*  H»  O^  ou  C5  B«  O»  +H2  O.  En  effet ,  il  perd  H^  O 
«'unissant  aux  bases.  Sa  composition  {>ondérale  est  la  sui-- 
vante; 

Acide  pyroUrtriquc 


emUUiaé. 

Uihjàre, 

C5        46,00 

C5       5a,8o 

H8        5,96 

'  H6        5,io 

04        48,04 

0'      4^,10 

100,00  100,00 

Parmi  les  exemples  d'isomérie  les  mieux  constatés  en 
chimie  organique ,  on  doit  citer  en  première  ligne  celui  des 
acides  tartriq  ue  et  racémique  (paratarUrique).  L  action  com- 
parée de  la  chaleur  sur  deux  acides  d'une  composition  sem- 
blable ,  mais  de  propriétés  différentes  vdi'vait  donc  exciter 
un  haut  degré  d'intérêt  ;  l'isomérie  étaitrelle  rompue  ou 
non?  se  formait-il  un  nouvel  acide  pyrogéné  ?  c'est  ce  qu'il 
s'agissait  de  démontrer.  Il  résulte  des  observations  de 
M.  Pelouze,  que  les  acides  tartrique  et  para  tartrique  se 
comportent  de  la  même  manière  pendant  leur  distillation  , 
et  qu'ils  donnent  Tun  et  l'autre  un  seul  et  même  acide 
pyrogéné  en  tout  point  identique. 

Obsen^ations  générales»  Il  résulte  des  expériences  ré- 
centes de  M.  Pelouze,  faites  d'abord  sur  le  tannin  et  l'acide 
gallique,  puis  sur  l'acide  malique  et  quelques  autres  acides^ 
que  «  un  acide  pyrogéné  quelconque ,  plus  une  certaine 
-»  quantité  d'eau  et  d-acide  carbonique,  ou  l'uu  seulement 
»  de  ces  deux  composés  bioaires,  représente  toujours  là 
»  composition  de  l'acide  qui  l'a  produit.  » 

Souvent  l'expérience  démontre  d'une  manière  directe 
et  incontedtable  la  loi  dont  il  est  question  ;  mais  souvent 
aussi  les  distillations  ne  peuvent  avoir  lieu  sans  être  ac- 
compagnées de  matières  charbonneuses  et  d'huiles  em- 
pyreumatiques.  Dans  ce  dernier  cas,  la  loi  ne  se  laisse 


DE    PUÀIMACIE.  689 

pas  démontrer  d'une  manière  aussi  simple,  mais  elle  nen 
est  pas  moins  vraie,  et  il  suffira  pour  le  démontrer  d'user 
de  quelques  précautions  particulières.  On  le  concevra 
sans  peine  en  se  rappelant  que  l'acide  malique /distillé 
sans  mesure  exacte  de  température,,  donne  be^iucoup  de 
charbon,  d'huiles  empyreumatiqiies,  diacide  acétique, 
de  gai  oxide  de  carbone  et  hydrogène  carbpné,  plus  de 
l'acide  carbonique  et  deux  acides  voLitils  cristallisables, 
tandis  que  l'on  n  obtient  que  les  trois  derniers  ^prodi^its 
parfaitement  purs  en  appliquas  ta  la  distillation  delacide 
malique  une  température  constante  e,t  modérée.  Les  pro« 
duits  accessoires  dans  les  autres  cas,  comme  dans  ceUii-* 
ci ,  ne  doivent  être  fournis  que  par  la  décomposition  de 
la  matière  pyrogénée  elle-même,  et  non  par  celle  de  lacide 
primitif. 

Quand  un  acide  est  volatil,  il  se  soustrait,  par  sa  vola- 
tilité même,  à  laction  de  la  chaleur  qui  tend  à  former  un 
nouvel  acide  pyrogéné  ;  en  le  CQmbinapt  avec  une  base 
inorganique  qui  le  retienne  convenablement,  il  se  com- 
porte alors,  relativement  à  Taction  de  la  chaleur,  comme 
un  acide  fixe,  et  il  est  soumis  à  la  même  loi  ;  mais  les 
corps  pyrogénés  qui  se  produisent  dans  cette  circonstance 
sont  constamment  neutres,  et  cela  s  explique;  car  si,  pac 
hypothèse ,  ils  étaient  acides,  ils  réagiraient  sur  le  car-* 
bonate»  en  chasseraiept  Tacide  carbonique,  formeraient 
de  nouveaux  sels  que  la  chaleur  décomposerait  d^  rechef 
et  toujours  de  la  même  manière,  sans  que  jamais  il  pût 
distiller  d'acides  pyrogénés»  C'est  ce  que  démontrent  les 
belles  expériences  de  M.  Bussy  sur  les  acides  gras  dis- 
tillés en  présence  de  la  chaux  (i),  et. celles  de  M.  Pe- 
ligot,  sur  la  distillation  du  benzoâte  calcaire  (2). 

U)  Journal  de  Pharmacie,  tom*  XIX,  p.  633.  . 
(2)  Voir  le  mémoire  précédent. 


690  JOURNAL 

Sur  le  mercaptan,  par  M.  Will.  Christ.  Zeise,  de 

Copenhague. 

M.  Zeise,  voulant  arriver  à  produire  des  composés 
d'hydrogène,  de  carbone  et  de  soufre  en  proportions 
difiérentes ,  eut  l'idée  de  faire  réagir  les  sulfovinates  sur 
les  sulfures  alcalins.  C'est  par  cette  réaction  qu'il  vient 
d'obtenir  un  corps  fort  curieux,  auquel  il  a  donné  le  nom 
de  mercaptan  [corpus  mercurio  aptum).  En  faisant  chaufier 
dans  un  appareil  distillatoire  de  Thydrosulfure  de  ba* 
rium  (  Ba  S  +  H^  S  )  avec  un  sulfovinate  ,  on  obtient 
ce  corps  en  abondance ,  mêlé  à  quelques  autres  produits 
dont  on  le  sépare  par  une  nouvelle  distillation. 

Le  mercaptan  est  liquide  même  à  220,  incolore,  son 
odeur  est  celle  de  Tail,  sa  densité  est  de  0,842  à  +  i5». 
Son  point  d'ébuUition  dans  un  vase  de  verre  -f-  62°. 
Peu  soluble  dans  l'eau,  très-soluble  dans  l'alcool  et  l'é- 
ther.  Il  réagit  sur  plusieurs  oxides  et  chlorures  métal- 
liques en  s'emparant  des  métaux ,  et  forme  avec  eux  des 
combinaisons  {mercaptides)»  Versé  sur  le  deutoxide  de 
mercure ,  par  exemple ,  il  l'attaque  avec  violence  et  le 
transforme  en  un  corps  incolore  cristallin  :  il  y  a  pro- 
duction d'eau.  Avec  les  chlorures,  il  donne  de  l'acide 
hydrochlorique. 

La  composition  du  mercaptan  est  H^  4-  C*  H^^  S^ 
celle  du  mercaptide  de  mercure  Hg  -|-  C*  H^^  S^. 

Les  mercaptides  de  potassium  et  de  sodium  conservent 
toujours  une  réaction  alcaline. 

Sur  deux  produits  naturels  de  la  v^égétation  considérés 
comme  des  gommes,  par  M.  Guérin  Varry. 

Dans  un  mémoire  sur  les  gommes  qui  exsudent  des 
arbres ,  M.  Guérin  Varry  a  fait  voir  précédemment 
qu'elles  sont  susceptibles  d'être  ramenées  à  trois  espèces 


DE     PHARMACIE.  69 1 

distinctes  :  Tarabine,  la  cérasine  et  la  bassorine.  Les  deux 
premières  sont  isomères  ;  mais  la  seconde,  insoluble  dans 
Teau  froide ,  ne  se  convertit  en  arabine  que  par  un  con- 
tact prolongé  avec  ce  liquide  bouillant.  Dans  ce  mémoire, 
M.  Guérin  Varry  fait  Tétude  de  lamidon  et  de  la  liché- 
nine,  ou  partie  organique  soluble  du  licben,  il  arrive 
aux  résultats  suivans  : 

Lamidon  est  composé  de  2,96  parties  d'une  substance 
insoluble  dans  Feau  froide  ou  bouillante,  amidin  téga- 
mentairey  lequel  est  isomère  du  ligneux,  et  de  97,04 
parties  d'une  substance  solublé  qui  renferme  une  matière 
insoluble  identique  à  l'amidin  tégumentaire ,  et  une  ma- 
tière soluble,  amidine.  Celle-ci  est  à  l'amidin  soluble 
comme  6o,45  est  à  89,55. 

100  parties  d'amidon  traitées  par  25o  parties  d'acide 
sulfurique  à  66**  donnent  91,52  parties  de  sucre  d'amidon 
anhydre,  ou  115,^0  parties  de  ce  sucre  hydraté. 

L'amidon  exposé  pendant  i4  mois  dans  l'eau  privée 
d'air,  n'a  pas  subi  la  moindre  altération ,  tandis  qu'au 
contact  de  ce  gaz  il  se  détériore  J  et  la  liqueur  devient 
acide. 

Le  lichen  d'Islande,  traité  convenablement  par  l'eau, 
donne  un  résidu  insoluble  qui  ne  bleuit  pas  avec  l'iode, 
et  une  matière  soluble  lichénine,  qui  bleuit  avec  ce  réactif 
incomparablement  moins  que  ne  le  fait  la  même  quan- 
tité de  l'amidine. 

Traitée  par  l'acide  sulfurique,  elle  fournit  sensible- 
ment la  même  quantité  de  sucre  que  celle-ci ,  dont  elle 
diSère  principalement,  parce  qu'elle  esta  peine  soluble 
dans  l'eau  froide  avec  laquelle  elle  forme  une  gelée. 

Il  est  impossible  de  regarder  avec  M.  Berzélius  la 
partie  soluble  du  lichen  d'Islande  comme  étant  de  l'ami- 
don, puisqu'elle  né  contient  pas  d'amidin. 

En  faisant  digérer  avec  de  l'acide  nitrique  à  une  tera- 


69^  iOURNAt 

pérature  de  .ao  à  »5^  une  sub^tajacQ  cafMible  de  ptodaire 
de  lacide  oialique,  puis  chaufËint  à  40"*,  ou  obtient  beau* 
coup  d  acide  oxalbydrique.  Si  l'<m  chauffe  à  60"*,  bn  ob- 
tient plua  d  acide  oxalique  que  par  aucun  autre  procédé. 
Les  parties  solubles  dans  l'eau  de  Tamidon  et  du  lichen 
ne  doivent  pas  être  regardées  comme  des  gommes,  par 
la  raison  que,  traitées  par  l'acide  nitrique ,  on  ne  peut 
en  retirer  la  moindre  trace  d  acide  mucique. 

P.^F^^a  B. 

^V»  V  X\  V\'%  \W  XW  \X\W\  VV%  VW%  VV%  \\%  W«  1  V%  M/\  WV%  W\  W%  V\\  W\  W%tWVVVWWWV  WV/VW  %M 

OBSERVATIONS 

Sur  la  teinture  d*opium;  par  M.  Hotïot. 

Les  préparations  d'opium  ont  été  de  tout  temps  d'un 
usage  si  général  en  médecine  ,  q^ue  les  pharmacopée», 
anciennes  et  nouvelles  ,  en  renferment  un  grand  nombit 
de  formules  ,  qui  toutes  présentent ,  selon  leurs  auteurs, 
Li  composition  la  plus  sûre  et  la  plus  parfaite. 

Elles  varient  et  par  les  proportions  dopium  et  par 
la  nature  du  véhicule. 

La  teinture  thébaïque  ,  par  exemple ,  la  plus  simple 
de  toutes  ,  et  qui  a  dû  être  la  plus  fréquemment  em- 
ployée, présente  dans  sa  composition  des  différences  si 
grandes ,  que  souvent  le  pharmacien  se  trouve  très-embar- 
r.issé  sur  la  préparation  qu'il  doit  employer  de  préfé- 
rence. 

J'ai  pensé  qu'il  ne  serait  pas  inutile  de  soumettre  aux 
praticiens  quelques  réflexions  à  ce  sujet.  Le  Codex  pari- 
sien prescrit  d'employer  l'opium  à  l'état  d'extrait  aqueux 
uni  à  l'alcool  dilué ,  et  dans  les  proportions  d'un  douzième, 
lorsque  dans  tous  les  autres  dispensaires ,  l'opium  choisi) 
ou  l'extrait  alcoolique ,  sont  les  seuls  en  usage. 

Si   nous  ouvrons  les    pharmacopées  anglaises,  nous 


-1 


DE    PHARWAfÇIE.  6p5 

verrons  que. celk  de  Lpndre&  prescrit  ^  opium  broyé  deux 
onces  et  demie  pour  alcool  aflaibli  Ib  ij ,  celle  d'Edimbourg 
opium ii^ieonçepouralcodi aflaibli  fc  j  ;  celle  de  Bubfin^ 
tt  3  alcool  faible  ïb  j  la  teinture  anodyne.de  Vienne  est 
composée  d  opium  deux  oflces  ;  esprit  de  vin  îb  ij  ;  cdle 
des  Etats-Unis,  d'opium  purifiée  (extrait  alcoolique)  une 
once pouralcool  îbj  .  enÇn  la  phâ^rmac^pée  de  Lisbonne 
renferme  une  teinture  tbébaîqqie^  d'un  ussage  habituel 
en  ce  pays  ;  composée  d'opium  purifié,  un  gros,  alcool 
Ibj.  ^au  J6ij;ce,tte  dernière,  préparation  s'administre  à 
la  dose  d'une  once. 

Le  pharmacien  exact  et  consciencieux  doit  à  la  vue 
de  ces  différentes ,  compositions  être  arrêté  h  chaque 
instant,  car  la  teinture  thébaïque  de  nos  officines  est 
préparée  selon  le  Codex,  et  nous  devons  délivrer  les 
médicamens  prescrits  sans  avoir  égard  à  l'origine  de  la 
formule  ,  origine  que  d'ailleurs  il  est  souvent  impossible 
de!  deviner.  Aujourd'hui  cependant  Paris  abondé  en 
médecins  étrangers  qui  prescrivent  cette  teinture  sans 
aucune  désignation ,  et  ce  n'est  pourtant  pas  celle  du 
Codex  de  Paris.  On  voit  quels  graves  inconvéniens  peu- 
vent résulter  d'un  état  de  choses  si  incertain  ;  car  si 
d'un  côté  les  formules  des  pharmacopées  étrangères 
contiennent  la*  plu'part  une  quantité  d'opium  inférieure 
à  celle  de  notre  Codex,  nous  savons  d'ailleurs  que  les 
médecins  anglais  prescrivent  ces  préparations  à  des  doses 
quelquefois  très-élevées.  Pour  obvier  aux  graves  incon- 
véniens que  je  viens  de  signaler  ,  j*àî  cherché  à  modifier 
ïa  formule  du  Codex  de  la  manière  suivante ,  je  ïa  pro- 
pose simplement  à  titre  de  renseignement  : 

Opium  choisi une  once. 

Alcool  à  22  degrés îfej. 

Par  ce  moyen  cette  formule  se  rapprocherait  autant 
'que  possible  de  celles  que  nous  avons  examinées ,  et  on 
XX'.  Année»  — Décembre  iSJ^-  49 


694  JOUftlflL 

ne  serait  plus  exposé  à  commettre  aucune  erreur,  aa 
moins  notable. 

Tout  eu  proposant  cette-  modification  ,  je  reconnais 
néanmoins  (ju'il  serait  infiniment  préférable  d  obtenir  de 
lautorité  la  révision  du  Codex ,  que  nous  appelons  de 
tous  nos  vœux ,  afin  de  pouvoir  placer  cet  ouvrage  an 
rang  ou  la  science  s'est  élevée ,  et  le  mettre  en  harmonie 
avec  les  diverses  pharmacopée»  de  l'Europe. 

m 

Su^  les  substances  salines  contenues  dans  les  fruits  du 
sumach  des  corrojeurs,  par  J.-B.  Trommsdorff  (Annal. 
der  Pharmacie,' juin  i834i  pag.  328). 

(•entrait  et  tradatt  de  TaUemand  p^r  M.  Vallbt.') 

Le  sumach  des  por.royeura  [rhus  coriarïa,  L.)  Ç3tii& 
arbrisseau  généralement  connu  qui  est  très-souvent  em- 
ployé comme  ornement  dans  les  perspectives.  U  vient 
dans  les  plus  mauvais  terraius ,  et  y  croit  avec  beau- 
coup de  vigueur.  On  moud  les  jeunes  branches  et  les 
feuilles  et  on  les  livre  alors  au  commerce  sous  le  nom 
de  sumach.  Ce  sumach  est«  comme  on  le  sait,  ^ 
substance  très-employée  dans  le  tannage  des  coirs. 
.  Les  fruits  de  cet  arbrisseau  se  distinguent  par  une 
saveur  assez  acide  légèrement  astringente.  M.  Tromms- 
dorlT,  ayant  analysé  ces  fruits  il  y  a  environ  4^  ans,  en 
avait  obtenu  un  sel  acide,  que  par  erreur  il  avait  pn' 
pour  du  tartrate  acide  de  potasse  ;  iL  en  a  cette  année 
soumis  une  plus  grande  quantité  à  de  nouvelles  recher^ 
ches,  et  a  pu  ainsi  rectifier  son  erreur,  et  confirmer  ce 
que  d'autres  chimistes  avaient  déjà  reconnu. 

L'acide  de  ces  fruits  n'est  donc  autre  que  de  ïacide 
inalique,  combiné  principalement  avec  de  la  chaux  à  l'état 


DE    PHABMACIE.  6^5 

de  sur  Bel  ;  car  Ton  y  trouve  aussi  une  très-petite  quan- 
tité de  malate  de  potasse.  La  saveur  acide  réside  prin* 
cipalement  dans  le  duvet  qui  les  recouvre.  On  rencontre 
encore  parmi  les  parties  salines  une  trace  de  chlorure  de 
calcium  et  de  sulfate  de  potasse  (accidentellement,  peut- 
être).  Ces  fruits  contiennent  en  outre  beaucoup  de.tannin 
et  une  matijère  colorante  rouge ,  etc. 

On  peut  se  servir  avec  avantage  des  fruits  du  sumach 
pour  obtenir  un  acide  malique  pur,  dont  la  préparation 
n'est  pas  difficile.  On  verse  de  leau  bouillante  sur  ces 
fruits  séparés  des  pédicules  et  placés  dans  un  pot  de  grès; 
on  laisse  çn  contact  pendant  un  quart  d'heure,  puis  on 
jette  le  tout  sur  une  chaussé  de  toile;  il  passe  alors. une 
liqueur  colorée  en  rouge  d'une  saveur  très-acide  :  on 
verse  encore  3  à  4  fois  de  Teau  bouillante  sur  le  résidu 
des  fruits,  puis  on  rejette  le  marc. 

Toutes  les  liqueurs  sont  évaporées  à  un  feu  doux 
dans  une  capsule  de  porcelaine  :  pendant  cette  évapo- 
ration,  il  se  forme  un  léger  dépôt  ëxtractif;  on  passe  de 
nouveau  le  liquide,  et  on  continue  d'évaporer.  Alors  on 
voit  cristalliser  une  assez  grande  quantité  d'un  sel  acide, 
qui,  après  avoir  été  lavé  par  l'eau,  présente  une  couleur 
d'un  gris  blanc  et  une  acidité  très-grande.  On  prolonge 
l'évoporation  jusqu'à  ce  que  l'on  n'obtienne  plus  de  cris- 
taux. Les  dernières  criatallisations  sont  naturellement 
beaucoup  plus  colorées  que  la  première ,  et  contiennent 
en  oufre  du  malate  de  potasse,  bien  que  la  majeure  partie 
soit  formée ,.  comme  la  première,  de  malate  acide  de 
chaux.  .  . 

Ëiifin,.  il  reste^une  liqueur  épaisse,  encore  très-acide, 
mais  oilrant/ëaméme  femps  une  saveur  astringente,  qui- 
ne  fournit  plus  de  cristaux,  et  dont  il  sera  question  plus 
bas. , 

Pour  purifier  les  cristaux  obtenus  on  peut,  après  les 
avoir  pnlvérîsés,  les  mêler  avec  du  charbon  animal  pu- 

49- 


696  JOLRlIÂt 

rifié)  et  les  faire  dissoudre  dans  l'eaa  bouillante  *.  mais 
ce  mode  de  puriBcation  fait  éprouver  de  la  perte.  Le 
charbon  n'est  pas  du  tout  nécessaire,  attendu  qu il  suffit 
de  faire  redissoudre  ie  sel  impur  et  de  le  faire  cristalliser 
de  nouveau  pour  obtenir  du  makte  acide  de  chaux  pur 
et  en  cristaux  incolores» 

On  relire  l'acide  malique  pur  de  ce  sel  en  le  faisant 
dissoudre  dans  Peau,  précipitant  la  chaux  par  du  carbo- 

*  •  •  • 

nate  de  posasse ,  et  décomposant  la  liqueur  par  une  dis- 
solution d'acétate  de  plomb.  Le  précipité  obtenu  est  du 
malale  de  plomb  qui ,  desséché,  est  brillant  et  offre  une 
blancbeur^éclalante.  Si  la  précipitation  a  lieu  à  chaud, 
le  précipité  prend  par  le  refroidissement  la  forme  de  pe- 
tites écailles  brillantes  ;  on  le  recueille  sur  une  toile,  et 
après  lavoir  exprimé  et  lavé  avec  de  Tci^  froide  on  le 
met  en  suspension  dans  de  leau ,  on  le  décompose  par  UQ 
courant  tl'hydrogène  sulfuré ,   on   sépare   la  sulfure  de 
plomb  et  on  fait    évaporer  la  liqueur  acide  qui  est  in- 
colore;   elle  donne,  par  Tévaporation ,   Tacide  maliqae 
pur  en  aiguilles,  formant  par  leur  agglomération  des 
groiipes  mamelonnés,  et 'qui,  exposés  à  l'ai r,  tombent 
en  deliquium. 

Désirant  tirer  parti  des  eaux-mères  dont  nous  avons 
parlé,  M.  Trommsdorff  les  étendit  d'^çau  et  y  versa  une 
solution  chaude  de  gélatine  animale  t  il  se  sépara  une 
quantité  notable  d'une  combinaison  de  gélatine  et  de  tan- 
nin sous  forme  d'une  masse  agglutinée  et  élastique  à  l'état 
chaud ;» toutefois,  une  partie  du  précipité  resta  en  sus- 
pension dans  la  liqueur,  et  celle-ci  passa  trouble  à  tra* 
vers  le  filtre.  Elle  fut  donc  agitée  avec  un  peu  de  blanc 
d'œuf  et  portée  promptement  à  l'ébuUition;  elle  se  clarifia, 
on  put  alors  l'obtenir  transparente  en  la  passiant  au  tra- 
vers d'une  étamine  de  laine.  Elle  avait  perdu  toute  saveur 
astringente  ;  elle  n'avait  plus  d'action  sur  les  sels  de  icf? 
non  plus  que  sur  la  solution  de  colle  de  poisson  :  elle 


k 


DE     PHARMACIE.      >  697 

était  toutefois  colorée  en  jaune ,  mais  elle  oQrait  une 
saveur  acide fraiïché.  Par  une  douce  évaporation ,  et  lad- 
dition  subséquente  d  alcool,  elle  donna  encore  une  grande 
quantité  de  malate  acide  de  chaux  en  cristaux  coloréî; 
mais  on  put ,  en  le  redissolvant  et  le  faisant  cristalliser  de 
nouveau,  l'obtenir  en  cristaux  transparens  parfaitement 
blancs». 

Gomme  le  sumiach  des  corroyeurs  est  très-commun , 
et  qu'il  porte  une  quantité  considérable  de  fruits  ^ 
M.  Trommsdorff  pense  qu'on  devrait  l'utiliser  pour  se 
procurer  de  l'acide  malique  pur,  d'autant  plus  que  la  pré- 
paration de  cet  acide  est  peut-être  plus  facile  ^vçc  les 
fruits  du  sumach  qu'avec  ceux  du  sorbi^r^  bien  que  le  pro- 
cédé indiqué  par  M.  Liébig,  pour  l'obtenir  pur  avec  ces 
dei^niers,  soit  également  très»boD. 

Préparation  dé  la  codéine-,  par  E.  Mergic.djs  Dar^tadt 
(Annalen  der  Pharmacie,  septembre  i834)  pag.  ^79) ^ 

M.  Merck  dit  obtenir  lin  codéine  d'une  manièrç  tré;s- 
simple  en  traitant  à  froid  par  l'alcool  la  morphine  pré- 
cipitée par  la  soude,  saturant  avec  précaution  la  tein-' 
ture  alcoolique  par  de  l'acide  sulfurique,  retirant  l'alcool, 
étendant  le  résidu  d'eau  froide  jusqu'à  ce  que  la  liqueur 
ne  se  trouble  plus,  filtrant  de  nouveau,  faisant  évaporer 
le  liquida  filtfé  jusqu'eû  consistance  sirupeuse,  y  ver- 
sant après  le  ri;froidissement  de  Téther  dans  un  flacon 
de  grande  capacité ,  ajoutant  alors  une  solution  dé  po- 
tasse caustique  en  excès ,  et  agitant  le  tout  avec  force. 
La  liqueur  éthérée  est  alors  tellement  saturée,  que  la 
codéine  s'en  dépose  en  cristaux  au  bout  de  peu  d'heures; 
en  faisant  évaporer  Téthei^  et  traitant  le  résidu  par  l'al- 
cool, on  obtient  peu  à  peu  la  codéine  à  l'état  de  pureté 
complète  et  exempte  d'une  huile  qui  apporte  de  grands 
obstacles  à  la  cristallisation. 


698  JOURNAL  . 

EXTRAIT  DU  BULLETIN  GÉNÉRAL  DE  THÉRAPEUTIQUE. 

■ 

Note  sur  la  préparation  de  la  glace  artificielle. 

Il  est  plusieurs  afiections  aiguës  qui  exigent ,  pour  être 
combattues  avec  efficacité  ,  les  applications  promjptes  et 
répétés  de  glace  ;  mais  il  arrive  quelquefois  qu'il  est  dif- 
ficile et  même  impossible,  suivant  les  époques  delannée, 
et  les  localités ,  de  s'en  procurer.  Il  faut  avoir  alors  recours 
à  des  procédés  cbimiques  pour  en  obtenir.  Nous  croyons 
de  quelqu'utili té  d'indiquer  en  quelques  mots  à  nos  lecteurs 
un  mode  modifié  de  celui  de  M.  Lourdemanebe ,  et  que 
que  M.  Boutignj  a  consigné  dans  le  Bulletin  de  tbérapeu* 
tique  et  dans  le  Journal  de  chimie  médicale^  le  voici  : 

II  consiste  à  prendre  : 

10.  Une  botte  en  bois  de  cbéne>  de  i3  pouces  6  lignes 
de  longueur  sur  3  pouces  de  largeur  ^  et  6  de  hauteur, 
tonte  mesure  pnse  en  dedans  ; 

a*».  Deux  bottes  en  fer-blanc  de  même  forme ,  et  ayant 
cbacune  1  a  pouces  de  longueur ,  7  lignes  de  largeur  et 
6  f  ouces  1/2  de  hauteur. 

La  première  botte  contiendra  le  méLinge  frigorifique^ 
les-  deux  autres  Teau  à  congeler. 

Le  mélange  frigorifique  se  compose  de  3  livt-es  d'aciue 
sulfurique  étendu  d'eau  jusqu'au  point  de  marquer  4'" 
au  pèse-sels.  (Ce  mélange  est  fait  avec  7  parties  d'acide^^ 
OB'*,  et  5  d'eau  également  en  poids:  )  Quand  ce  mélange 
est  bien  refroidi,  on  le  verse  dans  la  boîte  de  bois  par 
dose  de  3  livres,  en  y  ajoutant  de  suite  4  livres  de  sulfate 
de  soude  pulvérisé  non  efflcuri^  puis  on  y  plonge  les  deux 
boites  de  fer-blanc  remplies  d'eau  pure.  On  porte  à  'a 
cave  ou  dans  un  endroitfrais^  puis,  après  une  i/4  d'heure 
on  change  le  mélange  frigorifique  dans  les  proportions 


DB    PHARMACIE.  699 

ci-dessus,  et  même  à  deux  fois,  si  cela  est  nécessaire,  jus- 
qu'à ce  que  Teau  des  bottes  de  fer-blanc  soit  complète- 
ment solide. 

En  été,  où  cette  opération  peutétreplus  habituellement 
demandée,on  opérera  à  la  cave,  et  l'on  emploîiera  de  Teau, 
de  puits  pour  la  congellation.  O .  H. 


n«%  «i«%%«««Mi*««^«%««%« 


POLICE  MÉDICALE. 

Nous  croyons  faire  plaisir  à  nos^  lecteurs  en  mettant 
sous  leurs  yeux  l'arrôt  suivant  de  la  cour  royale  de. 
Nancy,  à  ToccasioD  de  vente  illégale  de  médicamens. 

Appelant  d*an  jagem^nt  du  tribanal  de-Sakit  -  Mihiel ,  dont  le  dis- 
positif  est  ainsi  conçu  :  <  Le-  tribunal ,  statuant  en  premier  ressort , 
■  déclare  la  demande  non  recevable ,  ordonne  que  chaque  partie  sup- 

•  portera  ses  frais  à  l'exception  du  co6t  et  de  la  signification  du  présent 
»  jugement,  s'il  y  a  lieu ,  qui  resteront  à  la  charge  de  Lecnyer.  » 

La  cour  royale  de  Nancy  a  rendu  l'arrêt  suivant  le  a  mai  dernier  : 
«  Attendu  que  les  lois  des  ai  -germinal  an  XI  et  ag  pluviôse  an  XIII,  con- 
»  formes  aux  Icns  antérieures  et^aux  anciens  édits,  défendent  formelle- 
»  ment ,  sons  peino-d'amendê ,  à  toutes  personnes ,  simples  particuliers, 
»  membres  de  corporation,  sœurs  d'hôpital  et  même  aux  ôfllcters  dé 

•  santé  de  composer  et  débiter  des  remèdes  simples  ou  magistraux  et 
»  des  médicamens  composés  on  officinaux  r 

»  Que  si,  relativement  aux  pharmaciens  des  sœurs  hospitalières  et  à 
»  la  faculté  attribuée  à  celles-ci  dé  préparer  certains  remèdes  pour 
»  le  service  des  indigens,  «ue  -circulaire  ministérielle,  du  9  pluviôse 

•  an  X,  établit  une  distinction  entre  les  remèdes  afficinaux  et  les  re- 

•  mèdes  magistraux  ;  cette  circulaire ,  antérieure  à  la  loi  de  germinal 
»  an  XI ,  lui  fût  elle-même  postérieure,  ne  peut  en  aucune  manière  en 
1  atténuer  les  prescriptions  ; 

•  Attendit  que  si  l'intérêt  public  a  été  le  motif  principal  des  prohibi- 
»  tiens  de  lois  précitées ,  cet  intérêt  public  n'exclut  pas  l'intérêt  privé  ;' 

>  qu'aux  termes  de  l'article  i38a  du  Code  civil ,  tout  fait  quelconque  de 
»  l'homme  qui  cause  à  autrui  un  doihmage ,  oblige  celui  par  la  faute 
»  duquel  il  est  arrivé,  à  le  réparer,  et  qu'aux  termes  des  articles  1,  3, 
»  63  et  66  du  Gode  d'instruction  criminelle ,  l'action  civile  en  réparation 
»  du  dommage  causé  par  un  crime,  par  un  délit  ou  par  une  contravention, 

>  peut  être  exercée  et  poursuivie  contre  le  prévenu ,  par  ceux  qui  ont 
»  souffert  ce  dommage  indépendamment  de  l'action  publique  ;  que  les 
»  lois  de  germinal  an  XI  et  pluviôse  an  XIII  ne  contiennent  aucune 
»  dérogation  à  ces  règles  du  droit  commun  ;  qu'une  pareille  dérogation 


70O  JOURNAIi 

•  peatd*«mtattt  moins  être  rappléée,  que  ces  loistyatit  établi  dans  Tin- 
»  térét  de  la  société  le  droit  exclusif  des  pharmacien»»  et  les^soumettaDt 

•  par  le  même  motif  à  des  conditions  et  des  charges  ,  sont ,  par  cela 

•  même  et  nécessairement,  protectrices  di  droit  qu*élles  leur  attri- 
»  bnent; 

»  Attendu  que  Tezercice  illégal  de  la  pharmacie  porte  nécessairement 

•  un  dommage  aux  pharmaciens,  puisqa^il  constitue   une   usurpation 

•  des  droits  qui  leur  sont  garantis  par  la  loi,  que  le  £ait  même  de  cette 

•  concurrence  illicite ,  donnant  aux  pharmaciens  un  intérêt  actuel  et 

•  un  droit  né,  tant  à  en  arrêter  la  continuation  qua  obtenir  la  répara- 
»  tion  du  dommage  consommé'; 'il  s^^ensuît  que  Faction  en  réparation, 

•  de  ce  dommage  repose  sur  une  cause  légale ,  et  que  dès  lors  cette  aç- 
»  tion  est  receyable  ; 

•  Attendu  que  ce  dommage  peut  être  arbitré  par  les  tribunaux ,  seloa 
»  les  circonstances  de  la  cause  ; 

•  Attendu ,  en  fait ,  que,  sans  avoir  besoin  de  recourir  à  une  preave 
»  testimoniale ,  il  est  dés  a  présent  établi  que  les  sœurs  de  Thospice  de 

>  la  ville  de  Vaaconleujrs.ont  yendii  e^  débité  des  miédicamens  magist 

>  traux  et  officinaux; 

•  Attends  que  réqojlé,  qB#  le  respect  dâ  à  des  coagségatioDs  hos^i- 
»  talières,  qui  se  dévouent  entièrement  an  soulagement  des  pauvres; 
»  qu'une  sorte  d'usage  établi  «  et  toléré  par  radministration  elle-même, 
»  de  leuv  permettre  la  préparatioa  et.  le  débit  de  certainsi  inédicamenSr 

•  sont  4es. causes  siafilsantes  pour,  rédttire  ajut^n^  que  i^osaj^le  ^^  ^' 
a  mages'iatéiêts  demandés; 

•  Attendu,  qi^e  fi^re  défense  fknx  soQUfs  de  Vaqico«le«rt  de  pcéparer  et 
»  vendre  à  i*a?enir  toute  esp^e  dp.  médseau»en»  et  remèdes,  seraii 

•  chose  inutile ,  surabondante ,  pajttqqi»  ceM®  dj^fense  es^  écrite  dans  '< 

•  ]o*(  qui  se  suiS.t  jjk,  elle-  même  ^. 

»  4^ttfndi;^.gi^e)1^4  copiclusipns  de  Lecnyer  eii^  première  instance  s'ajv 
>  pi iquaient  implicitement  aux  rent^des  dits  magût^aux  comibeà  ceut 
5  Q^f^ioRux  i  qu'ainsi  ses  cpnclusions  d  appel ,  plus  catégoriques ,  sont 
a.  recevables^i 

•  ^tt^ndu  quelle  partie  qui  sui^cQmbe  doit, supjgorter  les  dépens; 
»  P^r  ces  motifs^ 

»  La  cour  a  mis  rappelUtjon  et  ce  dont  est  appel  au. néant,  éttan^ 
B  daut,  décliarge  la  partie  de  M.  Vallant  (becuyer)  des  condamo^^^^"^ 
9  contre  elles  prononcées,  condamne  celles  de  M.  Moreaux  (lesrsaors} 
»  à  payera  l'appelant»  à  ititre.de, dommages-intérêts ,  une  sqmme  de^^^ 
»  francs^  les  C9n4amne  <;n  outre  en  tous  les  dépens  àp  causes  principale 
P  et  d  appel;  ordo^fi&.la,restituj;ipn.d^  Tanii^de  d'appel  cçnmpiée' 
.    »  Sur  les  conclusions  ijubsidiaires ,  a  mis  les  parties  hors  de  çaos^-  , 

»  ^insi  jugé  p.«r  If^^pi'rYPpIc  ^P  Nancj.,  çhaçabre  civile ,  et  prononce 
)  çn  audience  pnb.UqUfl  <^v  :i.  m'ai  1334*  » 

Siégeant,  MWL.»  de  Me^i  premier  président:}  Breton,  président; 
d'Arbpis  j  Mathieu  de  Vienne  ,  I^térant,  Jeannot  de  Morey ,  "Wàutvw^ 
,Conignan,.Gollinet  de  la  Salle;»  Pierson,  co&seiUers^  et  Fabvier,  pwc»* 
.reur  généra)-     ^ 


DB    PHAaMACIB.  701; 

EXTRAIT  DU  PROCÈS  VERBAL 

De  la  séance  de  la  Société  de  Pharmacie,  i  novembre  i834« 

PB£$|D£VG£    DE    K*     CHEREAV. 

M.  le  secrétaire  de  correspandacKie  étant  absent,  lé 
procès-verbal  de  la  dernière  $éance  sera  lu  à  la  séance  de 
décembre. 

M.  le  secrétaire  général  annonce  que  madame  Fabulet, 
veuve  du  pharmacien  en  chef  de  ce  nom ,  décédé  chef  de 
service  à  l'hôpital  militaire  d'instruction  de  Strasbourg, 
envoie  à  la  Société  de  pharmacie  les  manuscrits  des  cours 
de  chimie  que  faisait  M.  Fabulet.  Cette  dame  désire  que 
la  Société  veuille  bien  lui  donner  son  avis  sur  le  mérite 
de  ces  ouvragés,  qu'elle  serait  peut-être  disposée  à  livrer 
à  Timpression.  La  Société  charge  MM.  Chereau  et  Lodi-^ 
hévi  de  vouloir  bien  eicaminer  ces  manuscrits. 

La  correspondance  manuscrite  se  compose  : 

I*.  De  deux  lettres  de  MM.  PoddgialeetCottereau,  qui 
tous  deux  remercient  la  Société  de  leur  admissioji  aU 
nombre  de  ses  membres.  Ces  deux  messieurs  ,  ptésens  à  la 
séance;  sont  invités  à  signer  la  feuille  de  présence. 

7^,  Une  lettre  de  M.  Malagutti,  qui  remercie  également 
la  Société  de  son  admission  au  nombre  de  ses  membres.. 
Par  la  même  lettre ,  il  fait  connaître  à  la  Société  les  ré- 
sultats qu'il  a  obtenus  en  faisant  agir  à  chaud  sur  le  sucre 
en  dissolution  dans  l'eau  une  très-petite  quantité  d'acide 
nitrique.  Cent  parties  de  sucre,  trois  cents  d  eau  et  quel* 
ques  gramines  d'acide  nitriques ,  mélangés  et  soumis  à  une 
ébullition  de  quelques  heures  ,  il  se  forme  un  dépôt  bru- 
nâtre; Tébullition,  prolongée  quelques  jours,  le  dépôt  aug- 
mente, le  sucre  disparaît ,  et  il  se  forme  de  lacide  formi- 


702  iOURKAL 

que.  Quant  au  dépôt,  M.  Malagutti  suppose  que  cest 
de  l'ulmine.  Étant  dans  l'intention  de  donner  suite  à  ce 
travail ,  l'auteur  annonce  qu'il  le  soumettra  au  jugement 
de  la  Société. 

La  correspondance  imprimée  se  compose  : 

1*.  Du  Journal  de  Pharmacie  pour  le  mois  d'octobre. 

a*.  De  deux  numéros  des  Annales  de  Pharmacie  de 
Geiger,  qui  sont  renvoyés  à  M.  Vallet. 

3*.  D*une  ^lotice  historico  -  médicale  sur  les  Nor- 
mands ;  hommage  de  l'auteur ,  M.  le  docteur  Duval ,  de 
l'Académie  de  médecine.  La  Société  lui  vote  des  remer- 
ctmens. 

4°.  Recueil  de  la  Société  libre  d'agriculture^  sciences, 
arts  et  belles-lettres  du  département  de  l'Eure.  (M.  Boul- 
lajr  est  chargé  d'un  rapport  verbal  sur  cet  ouvrage.) 

5"*.  La  même  Société  adresse  un  extrait  du  registre d^^ 
procès-verbaux  de  la  séance  publique ,  dans  laquelle  elle  a 
distribué  les  prix  fondés  par  elle  chaque  année. 

6*.  Le  Bulletin  de  la  Société  industrielle  de  Mul- 
hauser). 

M.  Bussy  read  compte  des  séances  de  l'Institut.  M-  Che- 
valier donne  à  la  Société  quelques  détails  sur  la  commU' 
nication  qu'il  a  faite  à  l'Institut ,  travail  tendant  à  der 
montrer  la  présence  de  l'ammoniaque  dans  l'air ,  soii^ 
l'état  libre,  soit  à  l'état  d'hydrosulfate.  Ce  travail  ne- 
tant  pas  terminé ,  M.  Chevalier  en  fera  plus  tard  con- 
natlre  les  résultats. 

M.  Corriol  fait  hommage  à  là  Société  d'un  échànlilw** 
de  casse  du  Brésil.  M.  Corriol  a  préparé  de  la  p"*P^ 
avec  ce  fruit.  M.  le  docteur  Récamier  la  essayée  à  1 1*^ 
tel-Dieu;  mais  il  ne  Ta  pas  reconnue  plus  purgative  (\^^ 
la  casse  employée  ordinairement  en  pharmacie,  il  '^^ 
seulement  reconnu  une  saveur  plus  forte  et  même  désa- 
gréable. 


DB    PHARMACIE.  7o3 

M.  Yallet  fait  un  rapport  verbal  sur  les  journaux  al* 
lemands. 

M.  Boullay  annonce  à  la  Société  la  mort  de  M.  Lau- 
bert.  La  Société  apprécie  la  grandeur  de  cette  perte  et  ac- 
cueille avec  d'autant  plus  d'empressement  la  communi- 
cation que  lui  fait  M.BoutroU'Gharlard ,  que  M.  Laubert , 
peu  de  temps  avant  sa  mort ,  a  permis  que  Ton  fît  son 
buste.  La  Société  s'empressera  de  se  le  procurer  et  d'en 
orner  la  salle  de  ses  séances» 

M.  Blondeau  lit  une  note  sur  la  composition  chimique 
des  eaux  minérales  de  Gambôn ,  commune  de  Sant-Cer- 
nin ,  département  du  Gantai. 

M.  Henry  donne  une  communication  verbale  d'un 
procédé  extrait  d'un  mémoire  plus  étendu  qu'il  termine, 
à  l'aide  duquel  il  est  parvenu  à  obtenir  par  le  tannin 
plusieurs  alcaloïdes,  et  notamment  ceux  de  la  famille 
des  solanées,  indiqués  par  MM.  Hesse  et  Geiger.  Il  fait 
voir  à  la  .Société  des  cristaux  d'atropine. 

M.  Hottot  lit  une  note  sur  la  préparation  de  la  teinture 
tbébaïque,  et  signale  leà  différences  remarquables  qui 
existent  entre  la  formule  de  ce  médicament ,  telle  qu'elle 
se  trouve  insérée  dans  le  Godex  et  les  diiTérentes  formules 
contenues  dans  diverses  pharmacopées  anglaises;  de  là 
l'incertitude  dans  laquelle  se  trouve  le  pharmacien  ap- 
pelé à  exécuter  une  prescription  faite  par  un  médecin 
étranger.  Pour  parer  à  cet  inconvénient,  M.  Hottot  pro- 
pose de  modifier  ainsi  la  formule  du  Godex  : 

Opium  brut. •  •  •  •      S  j 

Alcool  à  aa*" tbj 

Ges  proportions  se  rapprochent  davantage  de  celles 
des  diverses  pharmacopées  que  nous  avons  citées. 

M.  Dubail  fait  connattre  à  la  Société  une  lettre  de 
M.  Muiron  Permelet ,  pharmacien  à  Reims ,  dans  la- 
quelle sont  signalées  les  différences  notables  qui  existent 


704  JOURNAL 

entre  les  doses  dooDées  par  différens  auteurs  et  celles 
prescrites  dans  le  Codex  pour  la  préparation  delà  liquear 
arsenicale  de  Fowler.  M.  Permelet  exprime  combien  il 
serait  à  désirer  (jue  l'on  fut  fixé  sur  cette  formule  et  sur 
bien  d'autres  qui,  coBsi^ées  dans  le  Codex,  laissent  le 
praticien  dans  une  continuelle  incertitude. 

Ces  deux  communications  donnent  lieu  à  une  discus- 
sion dans  laquelle  plusieurs  membres  parlent  de  la  néces- 
sité de  réviser  et  modifier  certaines  formules;  du  Codex; 
d'autres  signalent  les  inconvéniens  qui  pourraient  ea résul- 
ter, et  pensent  que,  quant  aux.  prescriptions  anglaises  ou 
allemandes ,  il  est  convenable  que  les  pharmaciens  aieot 
chez  eux  ces  préparations  d'après  leur  composition ,  iadi- 
quée  dans  les  différens  formulaires* 

M.  Garot-,  au  nom  de  M.  Desmarets,  fait  une  commu- 
nication verbale  pour  faire  connaître  à  la  Sociél^é  lis 
réaultats  d'un  travail  sur  la  formation  de  l'acidç  acétifu^ 
dans  les  liqueurs  vineuses  ;  Cette  communication  doime 
lieu  à  une  discussion ,  dans  laquelle  sont  entendus  MM.  Bo- 
piquet,  Bussy,  Chevallier;  mais  M.  Desmarets  ayant 
déposé  à  l'Académie  des  sciences  un  paquet  cacheté  qui 
a  rapport  à  ce  travail,  la  Société  ne  croit  pas  devoir  don- 
ner suite  à  cette  discussion. 

'  M.  Duhail  indique,  à  la  Société  deux  OilsifîcalioDS 
qu'il  avait  signalées  dans  sa  thèse,  soutenue  à  rÉcole  de 
Pharnaacie,'et  auxquelles  il  voudrait  voir  donner  delà 
publicité. 

i"".  Il  s'agit  du  mélange  qui  se  fait  dans  le  commerce 
du  phosphate  dé  soude  avec  le  carbonate  de  la.  même 
base.  

9",  De  la  magnésie  calcinée  contenant  18  à  20  pour  10& 
d'eau. 

M«  Robiquet  pense  que  le  mélange  de  phosphate  et 
de  carbonate  de  soude  ne  peut  qu'être  accidentel,  ce^^^ 
fraude  étant  des  plus  faciles  à  reconnaître. . 


DE    PIÎA]aMÀ€lË.  70S 

Quaùt  à  la  magnésie  hydratée ,  il  petite  ({ue  cette' alté- 
ration,  qui  na  aucun  danger,  ne  tient  sans  doute  qu'à  ce 
que  cette  magnésie  n  est  point  calcinée ,  mais  est  seule- 
ment obtenue  par  pi'écipitation  et  ensuite  desséchée. 

«  •        ■       ' 

NÉCROLOGIE. 

-  M-  Laabert  <  Chafles-Jean  ),  ancien  pharmacien  en  theî  des  armées , 
inspecteur  général  dn  service  de  santé  mijitaire,  commandeur  de 
Tordre  royal  de  la  Lé^ion-d' Honneur,  membre  de  Tacàdémie  royale 
de  médebine,  de  la  société  de  pharmacie  de  Paris  ,  de  plusieurs  «sociétés 
savantes  de  France ,  d'Espagne ,  d'Italie  et  d'Allemagne ,  est  mort.  Ce 
savant  pharmacien  venait  d*entrer  dans  sa  soixante<douzième  année '9 
lorsqu'à  la  suite  d^ne  affection  connue  depuis  long^temps ,  il  a  été 
enlevé,  le  3  novembre  dernier,  aux  sciences^ physiques  et mathéma^ 
tiques ,  dans  lesquelles  il  s'était  fait  un  nom  ;  à  la  société,  qu'il  honorait 
par  un  beau  caractère  ;  à  la  France ,  devenue  sa  patrie  ,  qu'il  aimait  ea 
citoyen 'éc)ai ré  et  vertueux  ;  à  ses  amis  ,  qu'il  comptait  dans  les  ran^ 
les  plus  élevés  en  aussi  grand  nombre  que  dans  les  conditions  où  se 
placent  les  savans  et  les  grands  artistes;  à  sa  famille,  dont  il  était 
tendrement  aimé,  et  à  sa  feihnie  ,  q^i'une  affection  mutuelle  etinaUé<» 
rable  rendit  si  heureuse  pendant  quarante  ans. 

M.  Laubert  était  né  à  Téano  ,  petite  ville  de  la  terre  de  Labour  ait 
royaume  de  Naples.  Son  père  était  officier  supérieur  dans  Tannée  de 
Dom  Carlos  roi  d'Espagne  (Charles  III  ),  qu'il  suivit  à  la  conquête  de  ce 
royaume.  Il  resta  ayec  le  deuxième  fils  de  Ce  prince,  Ferdinand  « 
qui  fut  investi  de  la  couronne  des  Deux-Siciles  Sa  lamilie,  originaire  de 
France,  s'était  étabKe  dans  les  Pays*Bas.  M.  Laubert  tenait  beaucoup 
à  cette  origine  et  n'avait  pas  voulu  donner  à  son  nom  une  tern^inaison 
italienne  à  la  quelle  il  se  prétait  si  bien.  Il  fut  de  bonne  heure -destiné 
à  la  carrière  militaire,  dans  une  des  armes  savantes.  Il  étudia  les  ma- 
thématiques ,  elles  le  captivèrent  tellement,  qu'il  fut  en  état  de  les  en- 
seigner publiquement  à  l'âge  de  ai  ans,  et  renonça  aux  projets  de  son 
péï*e. 

La  révolution  française  venait  de  donner  aux  esprits  cette  grande 
impulsion  que  les  plus  fortes  résistances  n'ont  pu  arrêter.  Elle  comptait 
à  Naples  des  partisans  nombreux  dans  la  noblesse,  le  clergé,  le  barreau , 
la  médecine,  le  haut  commerce,  la  grande  propriété.  M.  Laiil>ert  l'aimait 
avec  d'autant  plus  de  chaleur,  que  jusques-là  les  principes  sur  lesquels 
elle  repose  n'avaient  pas  servi  de  prétexte  aux  excès  dont  nous  avons 


7o6 


iOUENAL 


été   témoins  ,   et  qu'elle  le  rendait  ^er  de  ion  origine  française. 
Dans  ses  leçons  devant   un  auditoire    que  son  éloquence    et  son 
immense  savoir  rendaient   nombreux ,  il  saisissait  ayec  un  art  in- 
fini tontes  les  occasions  de  mettre  en  avant  ses  idées  philosophiques, 
lorsque  l'amiral  Latonche  Tréville  parut  devant  Naples  avec  son  es- 
cadre pour  avoir  raison  de  quelques  propos  injurieux  à  la  nation  fran 
çaise,  tenus  par  l'ambassadeur  de  Naples  près  le  grand  sultan,  et  rendus 
publics  par  les  journaux.  M.  Laubert  se  mit  en  rapport  avec  cet  officier 
général»  qui  s'était  chargé  de  lui  remettre    une  lettre  de  Brisson  et  un 
ouyrage  de  ce  savant  physicien  •  que  M.  Laubert  se  proposait  de  tra- 
duire en  italien.  Cette  circonstance  donna  des  inquiétudes  an  ministre 
Acton,  dirigeant  les  affaires  sons   la  conduite  de  ^a  reine  Caroline< 
M.  Laubert»  déjà  signalé  par  l'émission  libre  de  tes  idées  philosophiques, 
soupçonné  d'être  favorable,  en  matière  de  religion,  à  la  doctrine  de  Luther, 
•on  père  s'étant  déclaré  luthérien  an  moment  de  sa  mort ,  fut  porté  sur 
une  liste  de  personnes  qui  devaient  être  arrêtées  sons  prétexte  de  con- 
spiration contre  la  sûreté  de  l'état.  Quelques  historiens  pensent  que  h 
conspiration  était  ourdie  pour  opérer  un  mourement  qui  aurait  rendaî 
la  nation  ses  privilèges  avec  son  parlement.  Peut*être  la  reine  ne  vos- 
]ait  elle  que  se  débarrasser  des  partisans  des  Français,  en  faisant  avertir 
tous  main  qu'ils  devaient  être  jetés  dans  les  cachots  comme  conspirateiff' 
Quoi  qu'il  en  soit ,  M.  Laubert  quitta  Naples  et  vint  en  France.  Lu 
sciences  physiques  et  mathématiques  qu'il  possédait,  et  qu'il  ayaitpro* 
fessées  avec  grande  distinction  »  les  recommandations  de  lamiral  Latoo* 
che  Tréville  •  la  faveur  qui  se  portait  à  cette  époque  sur  tout  étranger 
fuyant  son  pays  pour  opinions  favorables  à  la  révolution ,  firent  admet- 
tre M.  Laubert  à  l'armée  d'Italie,  dans  le  corps  des  officiers  de  santé 
militaires ,  avec  le  grade  de  pharmacien  de  première  classe ,  sans  passer 
par  les  grades  inférieurs.  Il  fut  bientôt  connu  et  apprécié  des  généraai 
et  des  administrateurs  supérieurs  de  l'armée.  Il  fit  des  cours ,  où  il  for- 
ma les  jeunes  officiers  de  santé.  C'est  là  que  Sérullas  prit  ce  goût  si  vif 
pour  la  chimie  et  qui  lui  a  donné  tant  d'illustration. 

Lorsque  la  conquête  de  Naples  fut  résolue  ,  à  cause  de  l'inrasion  des 
états  romains,  opérée  par  l'armée  napolitaine,  sous  le  commandement  di 
général  autrichien  Mack ,  M.  Laubert  fut  appelé  de  la  haute  Italie  oûi^ 
était  auprès  du  général  Joubert  à  l'armée  que  réunissait  le  général  Cham- 
pionnet  pour  marcher  sur  Naples ,  où  il  entra  bientôt.  M.  Laubert  fat, 
pour  ainsi  dire ,  placé  malgré  lui  à  la  tête  du  gouvernement  de  la  répu- 
blique parthénopéenue  proclamée  par  ordre  du  dire(;toire  exécutif.  1^ 
avait  proposéau  général  Champiounet  l'illustre  Cirillo  auquel  il  céda 
plus  tard  la  présidence  de  la  Junte  dëtut.  M.  Laubert  se  distingua  dans 
cette  place  par  sa  modération  ,  son  équité  et  son  désintéressement. 
Quand  le  général  IVlacdonald,  qui  avait  succédé  à  Championnet,  dat 
évacuer  Naples,  pour  se  porte»'  sur  l'Italie  supérieure,  envahie  par  ^^ 


DR    PHÂRMACIS.  yOJ 

Russes  elles  Aatrichîcns,  M.  Laubert  qui  n'avait  patqoitté  la  cocarde  ni 
rnniforme  delà  France,  suivit  l'armée ,  marcliantà  pied ,  n^ajant  d'antre 
bagage  qae  celui  d*an  soldat ,  d  antre  fortune  qu'un  coeur  généreux  , 
une  âme  élevée  et  des  mains  pures.  U  arriva  ainsi  à  Antibes  où  il  reçut 
le  dernier  soupir  de  son  ami  le  brave  Championnet. 

Après  le  traité  qui  nous  assurait  la  possession  de  lltalie ,  M.  Laubert 
forma  avecM.Galdi  un  établissement  de  typographie  à  Milan,!  qui  pros- 
péra ,  ayant  imprimé  la  traduction  £aite  par  lui  de  plusieurs  ouvrages 
français.  Mais  son  goût  pour  les  sciences  mathématiques  lui  fit  accep- 
ter une  place  de  professeur  d'hydrographie  au  port  d'Antibes ,  où  il 
s'était  marié  avec  l'espoir  d'y  rester  tout  le  temps  de  sa  vie. 

Le  général  Dejean ,  qui  avait  connu  M .  Laubert  à  Gênes ,.  voulut  le 
faire  rentrer  dans  le  service  de  santé  militaire,  auquel  ce  général  voulait 
donner  du  relief.  Il  fut  nommé  pharmacien  en  chef  de  la  colonie  de  la 
Louisiane,  dont  le  général  Victor  (duc  de  Bellune  )  allait  prendre  pos- 
session avec  un  corps  d'armée  qui  devait  s'y  rendre  d'un  des  ports  de  la 
Meuse  (  Helvoet-Slays  Hollande  ).  La  rupture  du  traité  d'Amiens  le 
retint  sur^  continent.  Le  général  Dejean  l'appela  à  Paris,  et  lui  donna 
à  son  ra^inistère  le  bureau  des  comptabilités  militaires.  M.  Laubert 
n'a  depuis  lors  cessé  d'être  en  activité  jusqu'au  moment  où  il  prit  sa 
retraite ,  pour  jouir,  au  sein  d'une  famille  unie  ,  du  bonheur  domes- 
tique. 

Porté  successivement  en  qualité  de  pharmacien  en  chef  aux  armées 
du  ISovd,  d'Espagne  ,  de  Russie  ,  M.  Laubert  a  rempli  les  devoirs  de 
cette  place  si  importante,  de  manière  à  donnera  Napoléon  une  hante 
idée  de  sa  capacité  y  comme  savant  et  comme  administrateur,  et  à 
maintenir  la  pharmacie  militaire  dans  le  rang  élevé  où  l'ont  placé  Bayen 
et  Parmentier,  ses  illustres  prédécesseurs. 

Napoléon,  ayant  trouvé  à  Moscou  des  masses  d'or  et  d'argent,  voulait 
les  employer  à  battre  monnaie,  au  titre  et  au  coin  de  France,  il  fallait  les 
fondre,  en  faire  le  départ,  organiser  un  hôtel  des  monnaies.  L'intendant 
général  Daru  fait  part  de  son  embarras  à  l'empereur ,  dont  la  réponse 
fut  :  N'avous'tious  pas  le  pharmacien  g&iéral :  Je  le  charge  de  tout.  M.  Lau- 
bert justifia  la  confiance  de  Tempereur.  Celui-ci  ne  l'oublia  pas  à  la 
mort  de  Parmentier,  il  le  nomma ,  de  son  propre  mouvement ,  inspec- 
teur général  à  sa  place ,  quoiqu'il  le  sut  enfermé  dans  Torgau  et  exposé 
à  être  prisonnier  comme  il  le  fut  jusqu'à  la  paix  de  i8i4* 

Les  travaux  de  M.  Laubert  seraient  sans  doute  plus  nom- 
breux ,  si  ses  occupations  administratives  n'avaient  pris  tant  de  temps. 
Ceux  qui  ont  trait  aux  mathématiques  sont  en  italien  et  peu  connus 
chez  nous.  Ceux  qui  regardent  les  sciences  physiques  et  naturelles  sont 
consignés  dans  le  Journal  de  pharmacie,  dans  le  Journal  de  médecine, 
chirurgie  et  pharmacie  militaires,  dont  il  était  un  des  rédacteurs^  depuis 
qu'il  avait  quitté  le  conseil  de  santé* 


7o8 


JOURNAt 


Qnoiqae  M.  Laobêrt  n^ait  pas  eiercë  et  n'ait  jamais  éa  Tiatention 
d'exercer  pabliqaemcnt  la  pharmacie ,  et  qae  possesaeor  d*an  ^àde  ani* 
▼eraitaire  élevé ,  il  n*eût  paa  besoin  de  se  faire  licencier  en  pharmacie, 
il  se  présenta  pourtant'  à  l'école  de  pharmacie  de  Paris  pour  obtenir  \t 
diplôme  de  pharmacien.  Il  rendait  ainsi  honSma^  à  Tart ,  qui  dérive  des 
sciences  qu'il  possédait,  et  dont  il  fit  toujours  d'heureuses  applications. 

Un  trait  de  la  vie  de  M.  Laubért  dénote  trop  bien  son  caractère  pour 
que  nous  le  passions  sons  silence. 

Lorsqu'il  fut  mis  à  la  tète  du  gouvernement  de  la  république  parthé^ 
nopéenne ,  il  dut  contribaer  au  maintien  de  la  discipline  dans  l'armée 
conquéranteet  assurer  la  tranquillité  dans  la  ville.  La  solde  de  Tariiiée 
était  arrîërée>  les  caisses  de  l'état  étaient  vides ,  le  peuple  était  paavre. 
Il  réunit  les  principaux  liabitans  x^ar  quartier ,  il  les  fait  imposer  oà 
leur  impose  lui-même  ,  s'il  connaît  leur  fortune ,  une  contribution  de 
guerre.  Un  riche  banquier  se  montre  fort  récalcitrant,  et  ne  veut  pas 
payer  sa  quote-part.  Paye,  mon  ami ,  lui  dit-il ,  le  prenant  en  particalier; 
paye ,  paye  ,  si  tu  ne  veux  que  je  dise  aux  commissaires  qae  ta  as  des 
trésors  cachés  dans  ta  citerne,  et  que  seul  tu  pourrais  payer  le  quart  de 
la  contribution  totale.  Il  avait  été  informé  par  an  domestique  infidèle 
qui  comptait  sur  une  récompense ,  espérant  que  son  maître  serait  dé- 
pouillé. 

Pendant  le  ministère  du  comte  deCessac,  des  projets  d'organisation 
empruntés   aux  paissances  qui  n'ont   pas  la  réputation  de  faire  cas 
dt   ia   vie   du   soldat  que   des  blessures   rendent  invalide ,   étaient 
présentés  comme  moyens  d'économie»  II-  n*était  bruit  aux  armées  qne  de 
faire  disparaître  les  pharmaciens  du  cadre  des  officiers  de  santé  militaires 
et  de  les  remplacer  par  quelques  ministrans  formés  aux  simples  traraai 
manuels  ,  et  exerçant  sous  l'autorité  des  officiers  de  santé  qui  seraient 
d'une  seule  profession  réunissant  la  science  des  trois  spécialités ,  projet 
que  Napoléon  trouva  ridicule  et  insensé  «  lorsque  plus  iard  on  lai  en  pro- 
posa l'adoption.  M.  La ubert  écrivit  à  Parmentier  qu'en  passant  de  l'enseh 
gnement  des  mathématiques  transcendantes  à  l'exercice  honorable  de  »a 
^  pharmacie ,  il  n'avait  pas  pu  penser  qu'il  lui  serait  proposé  d'abjurer  la 
science  pour  descendre  au  rôle  subalterne  de  manœuvre  et  qu'il  donnait 
sa  démission ,  ne  voulant  pas  attendre  l'exécution  d'un  projet  hautement 
avoué  par  son  auteur.  Cette  lettre  dont  nous  reproduisons  le  sens  ,  avait 
des  expressions  d'une  énergie  marquée  même  par  les  formes  polies  qui 
l'accompagnaient.  Elle  donna  l'éveil  à  l'autorité    ministérielle ,    et  le 
projet  fut  pour  le  moment  abandonné. 

L'approvisionnement  des  places  fortes  en  médicamens  était  le  même 
pour  toutes  et  proportionné  seulement  -à  la  force  de  la  garmson; 
M.  Laubert  fit  rcAîlrquer  à  Napoléon  que  ce  mode  était  vifieux  et 
qu'il  fallait  le  régler  d'après  la  nature  des  maladies  qui  régnent  dans  ces 
places.  Qu'à  Mantoue ,  où  les  fièvres  intermittentes   sont  fréquentes , 


- 


DE     PHARMACIE.  7O9 

ne  t»eat  se  donner  le  même  appro?isionnement  qa*à  Luxembourg,  sur 
un  rocher  où  les  fièvres  inflammatoires  se  produisent  souvent.  M.  Lau- 
bertfut  autorisé  à  faire  les  approvisioonemens  des  places  sur  le  Niémen, 
sur  la  Yistule,  sur  TOder  et  sur  TElbe,  en  médicamens  et  même  en 
alimèns  et  boissons  ,  comme  il  le  croirait  convenable  ,  avec  l'intendant 
■géiaén^l  de  Farmée.  Le  mode  qn  il  proposa  est  devenu  réglementaire. 

La  rédaction  du  Fojrmulaire  des  hôpitaux,  présenté  par  le  Conseil  de 
santé  au  ministre  de  la  guerre,  appartient  à  M.  Laubert.  Ce  guide,  pour 
les.  prescriptions  médicales  des  officiers  de  santé ,  est  remarquable  par  la 
simplicité  des  formules  qui  présentent  le  meilleur  mode  d'adininistration 
des  médicamens  admis  par  ce  code  médicamentaire*.  te  préeis  de:  ma- 
tière médicale  qui  le  précède  fait  connaître  d'une  manière  concise  la 
nature  et  Torigine  de  chaque  substance ,  et  rend  cet  ouvrage  précieux 
aux  pharmaciens  militaires  qui  en  font  leur  vade  meaun. 

M.  Laubert  éprouvait  depuis  long-temps  des  mouvemens  irréguliers' 
da  cisur.  S«s  connaissances  en  médecine  Be  lui  permettaioit  pas  de  se 
méprendre  sur  leur  tcause  et  lepr  inévitable  résultat,  il  a  tu  approcher 
ea  fin  avec  le  calme  et  la  résignation  du  philosophe  qui  peut  porter,  sans 
crainte  et  sans  reproche ,  un  regard  sur  sa  vie  passée.  Un  de  ses  amis  lui 
rendant  visite  ,  et  voulant  écarter  les  idées  qu'il  avait  sur  les  suites  de 
son  état ,  lui  disait ,  quelques  jours  avant  sa  mort  :  Nous  fêterons  la 
Saint-Charles,  c^était  sa  fête  patronale.  Oui|  mon  ^mi,  je  t'attends 
ce  jour-là,   pour   unq    autre    cérémonie.    Et  ce    jour- là  cet    «mi 
(M.  Belloni  )   accompagnait  son .  cercueil ,  étant  un  des  douce .  qu'il 
avait  désignés  pour   lui   rendre  les    derniers   devoirs,   sans  aucune 
pompe ,  refusant,  par  acte  de  dernière  volonté ,  même  les  honneurs  mi- 
litaires que  sa  qualité  de  commandeur  de  la  Légion-d'Honneur  attribuait 
à  ses  restes ,  voulant  qu'ils  fussent  déposés  en  terre  avec  le  simple  cor- 
tège du  pauvre,  et  dans  le  silence  imposé  à  la  douleur  de  ses  amis. 
M.  Laubert  était  d'une  taille  très-élevée ,  il  avait  dans  sa  belle  phy- 
sionomie et  dans  son  noble  caractère  beaucoup  de  traits  de  ressem- 
blance avec  Franklin.  Son  regard  comme  celui  de  cet  illustre  physicien 
et  homme  d'état  exprimait  la  pénétration  de  son  esprit ,  la  bonté  de 
son  cœur  et  la  candeur  de  son  âme.  Comme  lui  il  servit  avec  désin- 
téressement et  chaleur  la  liberté  de  son  pays ,  et  après  avoir  occupé 
les  plus  hauts  emplois ,  il  est  mort  dans  un  état  de  fortune  qui  n'est 
même  pas  Yaurea  mediocriias  d'Horace  son  auteur  de  prédilection. 


XX*.  jénnée.  —  Décembre  1 834»  5o 


710  JOURNAL   DB   PH^EIIfCIB. 


BIBLIOGRAPHIE. 

CoDM  xs  CmvHM  têàuwaAàaaat ,  fêr  Av  BoocBisniTt  âoctaor  (mmldeefcw 
et  agrégé  d«  k  &oolté  de  laédecine  de  Pam ,  phatmaeleii  en  dtef 
de  rHâtel-JUen,  première  partie  {Mmie  morgamqae),  La  deuxième 
partie  aéra  en  Teiateau  inoia  de  jan^rier  pnodiaiii.  FHx  de  Voi:emgt 
eoBtplet  8  fr.  AFaris^  dhea  Germer  BailKére,  IilMrftm.TiiedelicoIe 
de  Mëdeehie,  ti^.  iS  (bis ). 

ffouTBau  voivOLAïaB  iPEÀTigoB  DBS  B^PiTâtJX,  OQ  Cbolz  de  formalci 
det  hApitanl  cints  et  militaires  de  France ,  à'Jingieterrê  ^  à'JlkmtigMt 
^itaiiê^  «le.,  par  MM.  Mu.»  Edw^lads  et  VATAsnua,  docteurs-mé- 
decins. 'JMtitème  ëdîtioa ,  aagmentée  à*uHë  motiee  tUttisiique  sur  ki 
k^ttttuB  dn  Farts ^  i  vol.  ia*à4,  imprimé  eu  cacaetèie  iioimaK«în<> 
Prix  <  4  francs  9  à  b  librairie  de  Crochard,  rœ  et  place  de  TÊcoIede 
Médecine,  no..i3. 

&BCHERCHB8   CUIMIQUBS   ET    MZDIÇÀLES  SDl  LA  CliosOTI,    Sa  pvépSntiflD, 

WÈ  propriétés,  son  emploi,  par  E.  Miguet,  docteur  en  méde^io^; 
membre  de  ta  société  des  sciences  physiques,  chimiques,  etc.,^ 
Paris,  Médedn  de  la  société  ptéVoyamte  dé  secours  mtatuels  deU 
même  ifélle.  Prix  i  ft  fr.  &o  e. ,  à'Pbrh  ,^  librairie  des  sciences  rn^dl* 
cales  de  Juat  Ae»rier)ei  Lebo«mr,  Tue'die  PÉctile  de  HédeciDe, 
»•.  8.  a834. 


FIN    DU    TOME    TINGTIÈME. 


%^y^mnnt¥\^MM*M^'^^f%^Mywwk%/%Mv%nnn^^MVMfyi^n^v^mi^^%^^iMVifw^nnA^^^ 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


DES  AUTEURS 


CITÉS  PANS  LE  VINGTIÈME   VaLUMS 


•« 


•         •         « 


*  ft 


JOURNAL  DE  PHARMACIE. 


A 

r- 

Pagw. 

Amm£rmi7LXJÇR  et  Mâgnui •  Sur  U  nouvdle  comkinaîsofn  de  Tiode 

avec  rqxigéxie  (acid«  hjperiodique  )«    •••>..•..•     16 

Ahdbil.  Emploi  de  Fagaric  Blanc  contre  les  sueurs  des  pbtjr- 

siijues*   •••••» «,»•...«•,•.«.  Sqq 

B. 


SjIXâro  de  Montpellier.  Reclierclies  sur  la  nature  des  eombinaisons 
-  .«déecdoranteB  du  oblore-   .•«......*•;.*.... 

Baabisr  d*Amiens.  Sur  la -codéine ^   .  174 

Bàarobl  fils.  Note  sur  Taction  de  lacide  sulfuriqne  concentre  et  ' 

•  froid  sur  le  cuiyre ..-.»«. •  .  •  .     i5 

I^ATKÂ.  Du  principe- aetiff  de  la  salsepareille.  .  .  « ■•  .     43 

BEcgcaREif  Pu  sulfure  de  plomb  cristallisa, ..••     37 

.Blàncbet  .et  SBLL.-Dela  -composition  de  quelques  substances 

organiques;  .  .  «  .^  ,.•.««•.  ^  ..;....  •  434  et  34i 

Huile -de  térébentbine  des  Yosge».  ....  «  ........  4  .  224 

.....  ■    ■    ;  du4»emmeroe.  i  .....*.*».  .  936 

— i-^  Sa  oombjnaiéon  4iv«c  Facide  fajdro- 

dbdol^i^ue. .  .  » .^  .  «  .  iSi 

y  5o, 


y\2  TlBtK    ALPHABETIQUE 

Pagn. 

^ — — .  '   '  ""  de  f  empKn  (  templinôl  ) si5 

,  —  ,'  d«  citjon ...,*...  187 

'   .  ,    •    •   ■  "dtfcitronjrl .•♦..►'- iSg 

Camphre  de  térébenthine. ss8 

artificiel  (huile  de.) 219 

liquide  en  prorenant s33 

■  commun.   .   .   . 35i 

.      -*  —      de  persil.  .  »  •  > ' ^49 

Golophone 119 

Bjlondeao.  Sur  la  préparai  ion  de  loxide  blanc  d*antinioine.  .  •  .  3;$ 

. Examen  de  Teau  minérale  de  Cambon 674 

BoNASTEE.  Analyse  de  la  graine  d*ambrelte 38) 

Nouvelle  matière  cristalline  tirée  du  gih)fl9>    • ^^ 

BouDET  (Félix).   Note  sur  les  tœnias  et  les  divers  médtcamens 

employés  pour  les  combattre. 171 

Sur  le  cyanure  de  potassium  considéré  comme  médicament.  S3i 

BooLLAT  (Polydore).  Thèse  sur  le  danger  des  modifications  succes- 
sivement introduites  dans. les  formules  et  les  pratiques  de 

^  la  pharmacie 4*^ 

.  De  Tanalyse  chimique  prise  pour  guide  dans  la  discussion 

des  formules  pharmaceutiques, 'sancUonnées  par  le  temps  et 
rcxpériènce»  et'en  particulier  de  Taconite  et  de  ses  prépa- 

rations '.......  dsj 

'  Note  sur  la  créosote.  *.  '.  *.  *.  *.  '.  \  \  *.  '.  '.  '.  *.  *.'.*.*....    4o 

BovssiTfCAULT.  Examcu  d*une  substance  considérée  comme  un  com- 
posé d*hjdrogène  et  de  platine 3i6 

■    '     De  Faction  de  Tacide  hydrochlorique  sur  Targent 4^7 

Sur  le  sous-oxide  de  plomb •  4i8 

-^-^  .~r  .la  natuxe  de  Tacidcphosphorique  qui  constitue  les  phes- 

.  phates  naturels* . i .;  .  5ft| 

Boùtbon-Gharlabd.  Rapport  sur  un  mémoire  qui  traite  des  lithar- 

.  ges  du  commerce*  , ' '^ 

BocTiif.  Procédé  ponc  obtenir  Facide  hippurique. '7^ 

BsàcoiiHOT.  5ur.U  faculté  que  possèdent  les  fleurs  de  laurier-rose 

d  attraper  les  mouches.  ».  » ^ 

BiAOONifOf  et  HEnsT.  Sur.un  .npuveau  mpjen  d'écrire  sur  le  xinc 

pont  étiqueter  les.  plantes. ««...•  ^^ 

Bsown  (St-^O'-^v-^^i^^îii^^^^d'A^ûdebenzoïque.  ....*••    ^ 
BvcKiin  (A.)  jeune  et  Obbetik  (Léon).  Essai  d*une  histoire  chi* 
inique  4e  li^  tourbe,  et  analyse  de  sa  cendre ^^^ 


.,    DES^  AUTEURS.  7l3, 

Pagety 

Noie  ftur  la  créosote > 400 

BuivtBii  de  Gottingue.  Note  sur  le  tritoxide  de  fer ,  comme  anti- 
dote de  Facide  arsenieux.  .......  V  ... 56; 

BussT  et  FoiKAND.  Noie  sur  hi  paraffine .^.    &i 


c. 


GACifùKS-LÀTÔVB.'Remarquès  sur  riijdratQ^de  phosphore»  ....  110 
GAREoif  MB  YiLLAU.'Note  sur  remploi  de  Teau  distillée  de  laurier- 

cériiBe' contre  les  démangeaisons. 246 

GAZBifiTB^  Traitement  dû  porrigb.  ^.  ^     ,  .  ^  .  .  .  .     49 

GasvALài.  Mojen  de  reconnaître  Facide  sulfurique  dans  les  vinai- 
gres.  -  .  .  .. 5s 

■  ■■      Composition  de  Tatmosphére t  .  .  »  .  6S5 

GoLDsnr  Dorlt.  Note  sur  la  préparation  de  Tonguent  mercuriel.  .47  s 
GoLiouH  (M.-B.).  Sur  le  principe  actif  de  la  lobélie  enflée.  .  .  .  545 
GoNSTAUT .(D'Ot  Sur  l'emploi  des  chlorures  d&chaux  et.de:80ude  r 

jdUtn^  quelques  affections  de  la  bouche. .......  ^  &  ;  47- 

GpcsRK.  Sur  .la  buxine..  •  \.  ..  «  .  . /:  ..;..,    as 

-»—  3ur.le  cerreau  ccmsidéré  sous  le  point  de  Tue  chimique  et<       1 
physiologique. ...•..;.*...  •  ■'.  .  -  .  48^ 

IX 

Daicbt.  Note  sur  le  procédé' des  Chinois  pour  Csbi^iquer  les  lam^^"  '  '  ^ 
iaittS'  et  les  cjmhales.  ;  .'  .........  .  „•  .  i  .•  .  .  .  4io* 

-—— De  l'acide  snccinique*  et  de  ses  combinaisons;*  ....  :  .'  .  ^5^ 

DiLONDRX-et  O.  'Hbnrt.  Sur- la  quinidîne,  matière 'cristaniHé;  isb-  ''  '  '^ 
lée  des  produits  de  la  préparation  en  grand  du  ^sulfate  dé  ~ 
•  quinine.  •.  •.  •.  ••  •.  •.  *.  •.  .  •.-.■..  .  .* .- .  .  .  .  .  '.  .  .  •.  .**i&7 

DniAitçir  (Hbraéë).  Sur  remploi   dès  sels'  it^olùbles,  comme'     '^^ 

^  '      mojete  de  séparation  dans  Vànaljse  chimique'.  .  :•'.«:         .591 

DiMor;  Sut  les  iodures  de  ploml>.  .  .  .  i  .  .' .  1*  .';-'  .^  '.'  .  .      '   r* 

DcMiff.  Recherches  dexhimiie  organique!  .'.  :'.'.'  -.  .•'.*•.*'.''.      .'    9o^ 

—  Siv-l'huile  essentielle  de  moutarde  noire.  •.*.•.  *.  *.  ;''.':"  '.     33" 
— —  Sur  Féther  cUoro^arboniqtké    .  .  .  .'.■..''.•.'.  .'v  .  .-  :     34* 
-^-^  De  Fanaljrse  élémentaire  des  «àbstâtices  oi^iiiqueb>  .  .  ;'  .   1 29  ' 

—  Détermination  du  nombre  d'atomes  qu'une  matière  organi- 
que renferme .  .  i85 


7i4  tàbl£  ÂhPnihiriqm 

— «^^  Analjrso  élëmenUife'de'lâ  mbrpEine  ,^  du  <îaxôplire,  dfo 

cblôràlè,  dés  àcidei  Âcétîqùé  éf  bena^iqùe.  .  »'•  .  ^  «1  .  21* 

— — —  GQiisidMtxoni'gésëridès  sûr' là  composition  ui^oriqûe  des  ., 

matières  organiques.  •' •  •  • ' 161 

— «-  Théorie  des  amides %jt 

•<—      —       deséthers >  •  .  .' 27;! 

'              —       des  substitutions «  •  •  .  275 

—       des  combinaisons  benzoïques ^i  .  .  s^o 

Action  du  chlore  sur  l'esprit  p3^ro-acétrque.  ,.  .  ...  ^  .  .  .  4^^ 

— ~  et  Péligot.  Sur  I*huile  de  cannelle.    «  •••  ^  ...,...•  •  S4S 

'    l'Ni  >  •       ••> 

Sur  un  nouTel  alcool  ...••••.•..•....,...•,...  648' 

Ddclou.  Modification  à  là  prepa^aticàii  dèremplàtrede  ciguë.  .  •  247 

Ddalàn G  jeune.  Sirop  ^éeorce  de  racine  de  grenadier.  .  .  .  .  .  •  6*1 


'*.< 


■»  .■      .   •     ..',  ,   •      ..-j-».-!   .    ;  .    •',    .'      ]. 


rAUii«è«»lifotlte}tiir'«4>^Wtttiit:<ftéPllgbîf»«  v  v  •..  -^'i  «S-y  ..-i  -'.  ifé" 
Fï^HAMD  et  Sb8st«  Note-sur kiyitfkAAb  i*  .'  i  w  'i'  6  *  <i  i*:/  «^  v-.    5i 
I^MEB  (Oscar).  RoDMUiques  sur  le-cjanure  d  orr  i  v  ';.••  j  i  • .  <  «^  «  <  tiij^^ 
Fbxm^£Ik  diip|«8tpeiijfeé4»tralieëttinimNMr«^i&dtt^  <  •  ;^^  .^^  %  -24^ 
-û-ii-  Sur  r-a«ide-escaIiqiM* .  ..• ..  4-  ...'.•  ..•  ^- .-  o  .  <•'<  *  i  i-  k  *  .  »44 

Ou 

Gadoqu  Note*  tur  jpb^ifi^  H«u,de^f  0^  ^  .,?,  -*,♦•..  5^4 

GAV^Lcssikc.  p«  la'présençe  de  l'azote  dans  ta|at«|f  ]e^  4^fmÊ^çi^,  y    sg 
<-«»*^  Purification  du  earboofitç  d*  soude*  .•  •  •;.*'  ..f^^...^  *  ;;  <»  (  .%x- 
Guen  et  Hiw»  De  la  eolchieÎAr*.  ^  &  .  «  .  •  v  .•  •  .  .  .^  .ir ...  ^.  «  ifrc 
■         B^  J*aeoaitîme.  *  •  *  ^'^  .^  ;.  «  «^  •.  r  <r  '.  i  «;.>•.  <v  w,\  m  u  i65 
GsBiiAiif.  Sur  le  sue  de  gro«e«lles. ....../. ..  . .. ..... ..  ..  >  «.^-r;.:^  368i 

GoLma-Bviivrui.  fifur  les  cplor^ioitt  qfa'oupeii^  obtfç^^  ?!F<^^ 

de  ror«  de  leur  pc^wMiîoa  4Nt  (eup  cIl^^ji^4fl^  ^  ^^i^.  •    ^& 
-*—  Prpcëdëà suirre pour  étiqueter  )m&»çam ««H*. TÂHftM*i«?^*.  %5^' 
GnootT  (^William.).  Lettre.à.BdU  IUibiqtt^af)V'li,i9i|r4«b«d9Qii(^*.    .     . 

phine.  •<......•.  4  -•  ...  4  .  i  «  .;-  f  •  ^  ••  :.  «".  •  >  .Jâ. 

GiisooM  (John-H.).  Sur  l'kpocjiium  eaaiwibîjraiiKY  •-  <  .  ». «  ^<hs- 

GvvBFPS  AiJMs.  Si»  U  véritable  «NTiguie  du  sua^u:^..^  -^  .  v  «  i.  .1&4. 


DES   ACTEOKS.  '         ^iS 


H. 


Pafei. 

iisKiii (0^).Rë8ttBié  d'UQproeodé  pditi^  dffilcttter  rauftljrsê  orga- 
nique. •.••...  ,  •  •  .  •  .  . -.  i  .  • $4 

Appaml  poup.  . •  .  ,  •  «.  ^  .  .  *  ...  .;:•..«•    5^ 

■Essai  -aBaljtiqp^  du  manioc  amep  et  da  Mie  de  fta  racine.  .  '622 
De  Fapplication  do.  tannin  pur  comme'  moyen  d*alca^oï- 

mtètre.    .   . 429 

— -  et  Delondee.  Sur  la  quinidine,  matière  cristalline  isolée  des 

produits  de  la  préparation  en  grand  du  sullkte  de  quinine.  iS; 
HE&BEaiscK  (Edouard.)^  Lettre  sur  Xa^gg^usa  d%  SçQ^g^  ^  9F^i^. 

.T?®:  r  î  ?'•  *  •  <»^  ••-.•«.  .  '.  ....,.,  .^  .,..  ^  4of^-4io 

.  Traité  cUmigiiff  sur  I9  Ucl^s9  de^ini^ra^U^.  .     ...;..,  ^JÇ^ 

HoDGsoN..Sur  la  tuthie  préparées  .  .^  .......  .^  «..,.•.;.  692 

HoTTQT.  0|9f«^Y^iifa^  $ur  IfLtçintiuri;  4V^\i^^ .  .  «  «^.,  •  .,«  .  $99 


JÀGolï-Gfi&M.  Sur  quelques  ails  chimiques  ^és' LaB|^tans  du  ,nord 

de  TAmèriqtie.  ;  ^.ù  .  .  .  .  .  .  .  .  ./•  •  •  */••..  •     îi. 

Julien  (Stanislas).  Prûcédé  des  Ofilnoià  poiirla  fât^ricatidil  de 
•    '  Tencre:  ;  ;  ;  ;  ;  ;  ;  ;  ;  ;  ;  :  ;  :  ;  ;  *  ;  ;  ;  .V.  i^^:  ;\    36 

r  .  r  •  ;  .  ,         "*     "^ 


O 


•  •  k 


.    ,         '  •      .  ; •         .       »  •■'- 

• £l«     .     .       .'    ,•       •  ■   ';  .  «^   "   1   '«ris      1    •: 

1  *  '  ■   - 

LàVDiBE&T.  Notice  nécrologique  sur  M.  Laubert. 70  5. 

LiJJBSKT  (Auguste).  Note  sur  les  8(;hidtes  bitumineux  et  sur  la  pa- 

paffîne .^ 420 

LjLifGLOis.  lodure  d'amidon 53  et  677 

LÀSsiMiiïv  J^  11ttâlk«i|a0  ({â'exevee  U^lepipénitiirt'MÉ^  la  -flidkltiôn      > 

•  d*iod«ipe 'd-àmidine*  -  •'  #/««««/#.••'///•-  •'•!•'.'.     28^ 

Licâif o.  ïf^te  sur  là  rab^e  d-iri»  f^B^idisMina .  .'  .  .  ,  .'  •.      •.  ^  .•  .  tfié 

Observations  sur  la  oompoûtâoncbimiquo  des  corptf'gras.  325^ 
-^ObservaiioQS  sur  les  prépavattletts  d'opium  en  générait;  ■.  .  ..  ^6 
Lk^tansK.  Note  sur  les  lytharçes  du  «Omméree%  .  ■.'  ;%'..*.'.  tt 
"■  *•  Sur  les  vinaigres  et«oidee  pjrro^iliquetfit  du  eonMitftçe*-  .  .*:  t^ 
LsicA-Hotrr.  ftemarqtte^  sttP'lèsang^das ëan^iliind^  1  .  '.  .,.,..-... ^^4^ 
Léo»  Oberlim  et' A.  *Bf]Gfii>fEA  jeune. -Essai  •d-un&bisloirecbimiqBe 

de -la- tourbe }  et  «natysé  dC' sa  eendr^.  .   .   .   .   .   .  .  ,    5i>î 


716  TABLI   ALPHABETIQUE 

Ptfii. 

Lii»iG  (  Justus).  Sur  la  composition  des  acides  méconîtjue  et  meta-, 
mëconi^e,  para-mëconique  de  M.  Robiquet si 

—  Sur  le  kermès  minéral 168 

Sur  la  composition  de  Tasparmide ^'^ 

—  .  .  de  Tacide  aspannique ^' 

.  TT'  des phospo-yinates- ^^^ 

— —  Àaaljso  iê  l'acide  «riqne * *  .  .  6^ 


M. 


IfACiitt.  Sur  la  Tisctne,  principe  qui  se  retrouTC  dans  la  glu  ef 

la  matière-  exsudée  par  l'atractjlis^mmifera.  .;;..•    i^ 
Magkcs  «t  Ammbemulleb.  Sur  une  nourelle  combinaison  de  Tiode 

ayee  l'oxigène»  acide  hjper-îodiqne >^ 

MaLàGOTié  Procédé  très^'économique  pour  hi  préparation  du  pro- 

-  tozide  de  cuiyre ;  .  .  *  3ii) 

Maitins  (Charles).  Note  sur  rcxistence  de  Tamyris-balfamifera  en 

^te 3/1 

If  ATTBuci  (Gb.).  Sur  les  mouyemens  de  rotation  du  campbre.  .  •  ^ 
Hbbck  de  Darmstadt.  Sur  la  santonine,  préparation  de  la  codéine.  44 
MiTSGBBauGB  (E.).  SuT  U  beuxlno»  et  les  acides  deï  buUes  et  des 

stéaitmtes. < ^  ......  ^  .*  S^^ 

IfoimiM.  Nouyelle  analjse  du  poiyre  de  Gubèbes. 4o^ 

MocoKMc  (ÉmiU).  Obsenrations  sur  la  préparation  du  laudanum 

liquide  de  Sjrdenbam.    ...'••••  ^ •..'..•  ^7 

Mme  ABIT.  Goll/re  de  nitrate  d'argent. ^ -^ 


P. 


Page.  NouTeau  mode  pour  la  préparatioa  de  la  pommade  de  con- 
combres. ^  ^  ......  ^  «..«...«.,. .  ^^9 

Pjltbji..  Procédé  poui:  obtenir  la  mannite  de  la  racine  de  céleri- 

raye*  « v  •  ^7^ 

KLiçoT*  Silr  la  distillation  du  benioate  de  cbaiix.  .  f..  .....*'  ^  ^^^ 

et  PuiiAS.  Sur  IVilc  de  cannelle.    ...  ;  ^  .......  ^  ^^^ 

Sur  un  nouyel  alcool.. '^  ..«.;.•...•«  •  ^^^ 

PX].oi]ZB.  Happort  sur  le  mémoire  qui  traite  des  lytkarges  du.com' 

merce.  . r  .  •  •    *^ 

-  «1 

»    ■      Sur  rhuile  essentielle  de  nwutarde  noires* .  *  •    ^^ 


Dia    AUTEURS.  ^17 

Pages 

7—^  Sur  les  acides  pjrrogënés. xsi 

—  Observatioii  sur  le  tannin  de  la  noix  de  galle.  .' .  .  »43  et^356 
— -—  Sur  Tacide  gallique. 356  et  35^ 

—  '        ellagique 36o 

—  —       pjrogallique. S61 

■  —       mëtagallique id, 

— —  De  Féthcr  hjdrocyanigue .  399 

—  Sur  les  produits  de  la  distillation  des  acides  malique ,  tar- 
trique  et  paratartrique. 686 

-—*- Gonsidërationft  générales  sur  les  corps  pjrogénés wf. 

PïERSoT..  Sur  la  préparation  de  Fosmium  et  de  1  jridium,  Faction 
du  sulfate  acide  de  potasse  sur  les  métaux  de  platine ,  en 
présence  des  chlorures  alcalins 590 

Poggiàle.  Recherches  sur  le  principe  actif  de  la  salsepareille.  •  .  554 


R. 


Ràibâdd. ^Observations  sur  les  huiles  essentielles.  • 43; 

Rêgimbàct.  Mémoire  sur  Fasparagîne.  •  •  •  • .  •  •■  69i; 

RsiCHBNBACK.  Sur  Ics  produîts  de  la  distillation  sèche  des^  corps 

oi^aniques >  $0t 

■         Du  picamare • •'.•••»,.  36s 

Pîttacalle.  .......  .  •  .  .  .  •  . 4  .  96IS 

Rktsille-Pâhise.  Sur  Femploi  des  chlorures  d'oxîde  et  du  chlore      ;: 

dans  les  affections  thjphoides .«••%•••-..  s  45 

KoBiQUET.  Note  sur  Facide  méeonique ^  •-•.<  .;79^^ 

■'         Sur  la  morphine.  .  .  , 86 

—  Réflexions  sur  un  mémoire  de  M.  Dumas,  intitulé:  Gonsîdé- 
rations  générales  sur  la  composition  théorique  des  ma- 
tières organiques ' ! '4^9' 

Rose  (Henrj).  Sur  une  combinaison  du  phosphore  ayec  FazQFte.'.  iiB'i 


s. 


r   :  » 


\ 


•    •    •    ■        (.•. 

Samuel  SiMos.  Sur  la  daturîne * <  . -.  ..toi 

Saudbâs.  (N--M.)  Formules  de  préparation  de  belladonne  contre 

.  la  coqueluche , -.  .  ^      4.9 

Sell  et  Blanchet.  De  la  composition  de  quelques  substances  orga- 
niques  « 224 


^iS  TABLI   ALPHABiriQUE    . 

Huite  de  téi'ëbénthiiiè  des  Vosges \  id. 

-  '  -^— ^ —  du  commerce.  faÇ 

— '—  ta  combinaison  arec  Facîde  kydro- 

chloriqûe.    .  ' .    .    .;..•... .',.*..  îS'i 

-:-:-•  de*  citron.  .  ' :  /  .  .  1^7 

Citronjl. •  »^ 

Camphtc  d^  tërëbènthiife. «28^ 

—       artificiel,  liaiîe  IS'quide  en  prorenant.  ......  a33^ 

Cblôphdne.'  .*..■..•.....•. 219 


Simonin  l  N<5 té  sur  la  inëthode  de  déplacement ^  .  ^  ..  .  .  T09 

La  préparation  de  l'extrait  de  ratanhl».  ........  .^    id, 

•         Extrait  de  salse^reilie l\q 

-^—  Thofcédé  p'oûr  obtenir  racide  pectîque  et  les  pectateé  alcalins.  478 
âouBETRiN.  Observations  et  réflexions  sor  Textrait  dVlléber  de 

Bâcher. 3ia 

■'        Sur  les  préparations  du  phosphore 5^3^ 

T. 


♦    •    « 


TACPvvfrv  Proç|5déj W^ljitifu».  poi^r .déq^uVrÎT'  \e$  préparajtions  ar-   . 
r..,  ;    senicales  en  dissolution  avec  les  matières  organiques.   .  .  .  Sot 

TaitMPspN  Antont.  Procédé  pour  découvrir  de  très-petites  prop^r- 

lions  CL  looe.  ...................•*.«..••    240 

THDBcpoF.^Pe  la.sakep,^pine»  pU'pi:iiu;i|>e:^tif  dp  la.salseparfiJle.   i6x 
Tant  us.  Application  de  la  polarisation  <^if çûjaire-  à  l'exaipen  ^e 
-     ^plusieurs  substances  organij^ii^çs.  ,  ,.  .......••.•.'  ^  •  •  •    ^9^ 

TaoMMSDORF.  Sur  les  substances  salines*  cou  tenues  dans  les,fruits 

'^ :.  •  •      —    -  - 

.d«  AWi^ae  des  corjx\y;e»f8,  .  *  ,  ,  ., .  . 694 

.Sur  ^aside, v^^^ani^?^  ^^^^.^pf^^^^î^ons.  ........  ài 6 

f  "!■■     Analyse  des  petits  cardamums '  .  .   .  •  .  64^^ 


.> 


V. 


•  j 


YARàT  GcÊRiN.  Sur  les  produits  naturels  de  la  végétation»  consi- 
dérés comme  des  gommes 690 

TiRST.  Bécherches  d^histoire  naturelle  et  dé  chimie  sur  lamaliéM 

cireuse  du  carnauba  (palmier).  .........  v  .  «  ••  xia 

■         Sur  la  chaleur  développée  par  certaines- fleurs.  ......«•   116 

—  —  les  plantes  causant  l'idiotisme  chez  tes  Turcs.- 117 

*         De  rhulle  de  touloucouna  du  Sénégal.  .  *  < 3o7 


/ 


DES   AUTEURS.  7 '9 

Pages. 

Sur  du  blë  carbonisé  spontanément // 

Addition  aux  considérations  sur  loriginc  uniquement  améri- 

rieaine  du  mais.  .•. # 7* 

— t—  Nouvrile  espèce  de  smilax  anti-syphilitique 694 

Vocix  de  Munich.  Sur  la  présence  de  l'hydKH^hlorate  d'ammo-  ^ 
niaque  dans  quelques  minéraux,  dans  le  sel  gemme  et  le 

s«l    marin.  ,  ,  ^ » *9 

.  Sur  le  dégagement  du  gaz  acide  carbonique  et  du  chlore  pro- 

v^ant  du  peroxide  de  manganèse ,  et  sur  les  débris  organi- 
ques dans  quelques  minéraux ® 

De  Faction  de  Thydrochlorate  d'ammoniaque  sur  quelques 

sulfates  et  sur  Targent*  • * *.  *  "  *    ^ 

w. 

Wàtsow  J.  Wàldiug.  Remarques  sur  la  digitale.  ..•....•..  9^ 

WiwxLER.  Sur  le  camphre  de  cubèbe V, 

SurFhuilede  ' *'^' 


WoHLBR.  Sur  les  sels  doubles  cristallisés  d  oxide  de  zine  ^  ^^ 

carbonates  alcalins.    .  » 'f 

.•— -  Sur  le  borate  de  magnésie.  ..*... ' 


Zeuc  (WïU  Christ,  de  Copwihague)  sur  le  mw-captan 690 


/ 


yaa  TABLE   METHODIQUE 

— —  ttîtrîfiM^  MB  «oCion  fur  la  viioine.  «.Af...^.^..     u> 

— -»  paratartrique '•..«» 686 

.—. »  parillinique  (Analyse  de   F) »»..»••*••  56t 

— —  pjrogallique • 36i 

■  ■ ..  ■  pjrogënét  (Remarquée  sur  les)  .  » »••••••   isi 

pectique  (  Procédé  pour  obtenir  1*  ) «  •  .  4y8 

phosphorique  (  Qui  cansîîbi*  les  plio^phdtes  natufe)^ ,  essai 

sur  la  nature  de  1*  ) • S89 

saooînîque,  et  sescomlMnaisonf»  ..».••.*••••.•  656 
sulfurique  ,  concentré  et  froid  ,  note  sur  scm  action  sur 

Tamidon »  •  .  • •  •  297 

■    ■■  ■  sur  le  cuivre i5 

.^_  .^  la    yiscine ig 

— ^  —  réther  diilorocarboniqve.  » 38 

..     I.  (mojen  de  reconnaître  la  présence  de  1*)  dans  les  TÎnaigres.     5^ 

tartrique • 686 

I  urique  ,  son  analjrse • •  •  •  .  .  569 

-valérianique,  ses  combinaisons  .  »  .  .  • *  •  •  •  .  3i6 

Aconit  (de  1*)  et  de  ses  préparations. Sij 

^ son  extrait  emplojé  contre  le  rhumatisme  aigu 65o 

Aconiline  (de  F) i€S 

AftectiotiB'scrophuleuses  (liqueur  dépurative  de  KaeeUhi    ooBftfe 
•  •  letf)..  ......  ......  :........•..•....  59^ 

Agaric  blanc /son  emploi' contre  les  sueursdesphthjsiques.  •  •  •  599 
Air/ de  son  altération-paria  genhSnalion  .et  la  fermentation  «  (ex- 

•  trait).  .....  ^ :  ' 682  et  638 

Alcaloïdes,  tirés  de  la  famille  des  solanés.  •  •  .  . 87 

'Altaloimétrie;  •.*.•...  .  .-. ...;...  439 

Alcdb!  it  ^D  0/6  ;  son  action  sur  la  yiscine.  .•.•....••••  19 
•i^  Note  sur  nn*  nouvel.  •'.-.•.  .•.•..♦.-.  .  ,  •.  .  ;  i'K^'K  •  .  548 
Alûmineuses ,  'préparations  dontre  les  tumeurs  cancéreuses  du- Coi 

'"'    '  •  dtflSitéfus.-.-.-.-.-.'.-.  ....  ......  .  .  .  ....  .   .^i 

'Ainbrétte*( Analyse  de iagraine d* •).•.•.• .  ..•..;  .^ t-^S^z 

'  AÎiiidésr  Théorie  des ^.•.  .•.•.".•.■.♦...•.-...• .  .  .  47» 

*»^  .  '  "1  ' 

'Amifadnîaque;  son  action  siir'réQiex'chlofo-carbonifpie:  .»..*.     89 
Amidon,  considéré  sous  le  rapport  de' là  pohffsatxénx^rculalre.   .  s 96 

•  (ÉxpërieUcèssUrT).  •.•.•..•.•.-.•.♦.•.  ♦.  ;  ».  >.  ;..:..  :  SSi 
Amyrîs  bâltfaihifera-,  sunson'existence'enÉgyptJ.  V  .."....  .^87  a 
Analyse* chilnîqùe (De  1* ); pHsë'fiotit  giiîdë  êuà là  dîscossîon  d<»  ' 

fofnAuleâ  *pha)*inat;aitiques*  sanctionnées   pat' le  temps  et 
l'expérience.   ...•.'.*.•.•.•.•.•..  .  .  .  .  .  .  1  .  ...  .  517 


DBS   MATIÈRES.     V  Ç*k3 

r-r—  (Elémentaire  organique,  résumé d*un  procédé  jpottT  T).  .  .     &4' 

-.  '.  »    Des  substances  organiques •  •     ^d 

Antimoine  (Sur  la  préparation  dé  Voxide blanc d*^) SjS 

Àpocjnum  cannabynum  (Sur  Y) • *  ...  *  loo 

Appareil  pour  1  analjse  organique 55 

'    '     deux  planches B5 

Arts  chimiques  chez  les  premiers  habitanfi  du  nord  de  F  Amérique.     4t 
Arsenicales/ procédé  pour  découvrir  les  préparations  arsenicales 

en  dissolution  avec  «ïes  inatières  organiques Sga 

Asparagine  (Sur  1*) 63i 

Asparamide,  sur  sa  composition .  .  3i3 

Atmosphère  «  sur  sa  composition 655 

Atomes  ;  détermination  du  nombre  d*atomes  qu  une  matière  orga- 
nique renferme i8B 

Atropine  (DeV).  .  .'. S; 

Azote ,  sur  sa  présence  dans  toutes  les  semences 29 

«— — ^  Sur  sa  combinaison  ayecle  phosphore 4x8 


B. 


Bellàdonn'e/sbncmplbi  contre  la  coqueluche 48 

Benzoàtè  de'chaiix  (Sur  là  distillation  du) 683 

Benzine   (Surla).'.  ....  ....*. .  586 

Benzoin  (Du').'  .'•'..'.'.'.'  ^ ,  .  .  .89 

Beurre  dé  cacao  (Principe  neutre  particulier  extrait  du).  .  .  .  .  Ssx 

Blé 'CNbtë  sur  du)  carbonisé  spontanément .  481 

'Borâtcfdemâghésre.'  .'..'..  i  ^  1 ........'  .  3i5 

Buxinë/ procédé  poiirToBténlr*  cristallisée.  ..'  .^  ..........  52 


c. 


CamjArc " (Sûrles  niouTemcns  de  rotation  du ).  .:....,..   ^5 
— i— ^  scm^naijmer  élémentaire.  .........  7  .......  .  '21^ 

^  de  térébenthine  idem.  .  ...' ' '22B 

-, — '-  d'asarum;  ...::.: .'32;* 

'  de  persil. »  849 

Canïphrë  commun ,  son  analyse  élémentaire.  .........'..  35i 

•       -i-^—  •   de  cubèbe.  .  ...  '.•.'..".•.■.'..  .  .  .  .  '.  .  4^4 

■-  action  de  iiodc  •  .  •  :  i *.......  407 


^l4  TABLI  MirttODlQVE 

Pâ{ei. 

du  chlore. • 407 

■  ■■    ■     ■■■■  -  de  l'acide  sulfurîque .' •  •   ûf* 

■  ■    ■■  ■■  1  nitrique  (Sur  le) i^- 

. et    soufre 408 

■  I        et   pboispliore ^* 

Cantliaridès ,  procédé  pour  les  préparer ^i 

CSarbonate  de  soude«  sa  purification ^9' 

Cardamome  minus ,  son  analyse. ^4^ 

Garnauba  (  Palmier).  Recherches  d^histoire  naturelle  et  de  chimie 

sur  la  matière  cireuse  dû  ).  .'...'..'.'.'. ii' 

Cerveau,  considéré  sous  le  point  de  vue  chimique  et  physiologique,  fio 

Chaleur  développée  par  certaines  fleurs  (Sur  la) i^^ 

Chimie  organique  (Recherches  de) ^ 

Chlore .  contre-poison  des  alcalis  végétaux. ^9 

■  ■       son  emploi  dans  les  affections  thjpholdes.  .  ' .  340 

Chloral ,  son  analyse  élémentaire ^ >^° 

Chlorures  de  chaux.  ' .  • *  ', 

de  soude ,  leur  emploi  dans  quelques  affections  de  la  houche.   i] 

de  chaux        contre  la  gale 4^ 

■  d  oxide  •  dans  les  affections  thjrphoîdes.    .  .  .  ^4» 

Chlorites  (Des)  ou  hjpochlorites. 

Chrême  (Sur  les  chlorures  de).  . 4^^ 

Cire  du  camauba,  sa  description. i^^ 

son  analyse  chimique ^' 

Citronyl  (Du)  son  analyse  élémentaire ' '^ 

Cobalt  (Sur  quelques  bleus  de). 534 

Cochenille  (Sur  la  culture  de  la) 5i5 

Codéine  (Note  sur  la ) »7< 

Colchicine  (De  la). i64 

Coldiique  (Des  préparations  de).  .  .  .  ^ •  ^7^ 

Colophane,  son  analyse  élémentaire. ^'9 

Collyre  du  docteur  Munaret ^^ 

-—  fortifiant  contre  les  ophthalmies-chroniques ^ 

Combustion  (  Nouvelles  expériences  sur  la  ) 4^^ 

Concombres  (  Nouveau  mode  pour  la  préparation  de  la  pommade  de).  3 1 9 

Coque  du  Levant  (Note  sur  la) ^'^ 

Corps  gras  (Observations  sur  la  composition  chimique  des).  .  •  ^'* 

organiques  (Sur  les  produits  de  la  distillation  sèche  dc« 

corps  gras 36» 


pyrogénés  (Considérations  générales  sur  les) 


Cuivre  (  Action  de  l'acide  sulfurique  concentré  et  froid  sur  le  ).  •  •    * 


DBS   MATIÈRSS,,  {7^5 

Page» 

iirre  (Prooédë  économique  pour  la  préparation.  dii|»f  otçitû^  de)*  5 1 8 
Cjknure  d*OP  (Remarques  sur. le)/,.  ^  ..  ..  .  ..  ..  ,.  •■.;»n:r.  m'h^-  •  ^$B 

*■'     »  de  potassium  (Sur  le),  considéré  cpipme'JXiédicain^nt.,.,,^^ ..  53i 
CjwHMcB  (Note  sur  le  proieédé  des  Gbinpis  povrfa^îqi^r^ef)).  ,â.xo 


D, 


)  ' 


Daturine />} g^ 

lOI 

î)ents  cariées  (Mastic  pour  Tobturation  des).  .  .  .  -.  ^  '.  .  /»  .  6^4» 

Dextrine ,  procédés  poiir  VoUtenir  ^4^  la  fécule  dé  pommes-cle-teri^. 
'  '  '  par  l'eau;  ;  -,  %  ^  ^  ^  «■.«<••«•««.'.........  ..  ,.,,.*  .  396 

■    Facide  sulfuriquef;  *  -  *  «  *.....<...»........  ,  j^y 

la  diastase.' 399 

Forge   germéc • 3oo 

ses  propriétés 3oi 

piastase  (  Procédés  pour  obtenir  la  ).  .  .  .  .   ...,.  .  .  .  .  .  .  399 

Digitale  (Remarques  sur  la).   .  .  •   »  ,.  •   ...   •   •   •*  ?   •  •  1  ..  •  .  .  '  9Ô 


t,  : 


i<  ,•  ,"•<■•  '. ,      , 


£a)ix  distillées  (sur  la  préparation  des  ).  .  .  •  .   .   .  .;'.'.'.   .   .'.653 

■;-; —  minérale  de  Ganibon  (Cantal).   .  ...   .  .  .'.'...'.   .'.  67'^ 

Ecorces  déracine  de  grenadier  (Sirop d').  '.".".".  .  .  / '.  .  .  .  !  ,  iGô 

Emplâtre  de  ciguë(De  F).  ..........  .  .  ..'....,.  .  247 

émétisé •.  .  . 544 

Encre,  procédé  des  Chinois ^ ZS 

EH^bor  (Sur  l'extrait  d*),  (de  Ba^cher).  ^ . .  .,.•/.  ..;.,..,.  .  3i;0 
Essence  de  térébenthine  ,.8on  aeti<>n isur  U  wcine^  ,.,...,.,....,.  ,19 
Ether  chlorocarboxtiquje,  : .  .;  .  .  .  ...^  .....  ,  .  .  .  .  .  ;.  *  SBiet  118 

. (Théorie  dès).;'*  1;  ..»  i  .;.;,,; .  ...  , ,,  .  .  .  .  .,  ^  .  .  .  .  .3^7 

EtSiec  hjrdrocjanique  (  De.F).,... ..  ....  .  ,.  .......  .  .  .  *.  .  .  .j.'  899 

^-f^ — .phosphore ..'j  .  .  V,  .  .  .  .  ,  f  ..•..,.(,  .-..  ;  .._594 

Extrait  du  procès  veri»!  i  des  séances  dje  la.  ^oqiété,  de,,  pl^p^aqie, 

<  '  •   .du  .2  décembre  i833,  ,,,,,  ^  ..,.,...,,..,:,.,  ^  ..,^.. .  _.5o 

—-i-  du  8  janvier.  1834.  * ,  .   ..•.•/•••  •.•  •.?25 

février  .id .........  .  ....  .  ...  .  .  ijS 


I»    »l   n 


'■  ■«    . du  .5  mars  id:  .  .  i ,.;,  .  ^...., .: ,  .......  "354 

-^-T— .dua  avrilirf .....,;.  322 

dp  6  nàai  id,  ■».":  :*...  >  »  ,.  .  «  .  .  ,  ,  «,;   ,  ^  ,,..  ......  378 

^.du  6.juin.{Vi..  .....  l  ,  .  .  ; 436 


XX*.  Année.  — Décembre  i834-  Si 


'jr^6  TAflis  BmoMQWK 

—  du  9  Juillet  tf .  .  .  . .401 

-^^  dv  6  aoètûl .....*.....  «4^ 

i^-^  du  i***. octobreûT. ;.«......«....«.  6% 

de  là  séanee  diéè  ^ociéf^  de  jflicmiacît  et  ée  pféiNr|^4iiee  deê. 

pharmaciens  du  dë}>artement  de  la  Seine ,  k  Foccasion  d'un 
]»rojet  de  lëgitlation  [pharmaiSeutique 486 

F. 

Ver  (Tritoxtde de ),  nourel  aniîdoie  de  l'acide  arfcnieux 667 

Flaconi  *  |>rocédé«  euîîrreîpettr  étiqueter  iH  flaceoa  par  TÎtrifica- 

fleupt(SttP  la  chaleur  dëTeloppëe  par  certaînct).  •  .  *      »...  11$ 


G. 

Girofle  (Nourelle  matière  cristalline  du  )............  .  5^ 

Glace  artificielle  (Sûr  la  préparation  de  la) 

Goudron ,  de  son  emploi  dans  quelques  affections.  .  ^  .  .  ;  :  .  .  Zji 

Gomme  sënëgal » « 

'       arabique  (Expërienccs  sur  la) 409 '4i^ 

Guatimala  (Notice  ^ur  plusieurs  substances  apportëes  de).  .  .  .  Si& 

Graisse  phosphorëe ^  ...........  .  59$     . 

Groseilles  (Suir  le  suc  dé). ;  . 368 

H. 

■  •••••  ... 

Huiles  essentielle»  (Obsenratiop»  sur  lee). 43^ 

^^*-*' grasse,  M>B  aetiotf^iir  la  Viseb^r  ^  .  .  ;  .  .  .; kji 

-■"--  de  tërâ>enthiBe«  de  s»  oompositien  orgaaéqoe*    .    .  tti^  iiS 

l.,^^^  •  .....^^         '  Sa  combinaison  ayeo  l-acicbr  hydro^h^i— 

que. '  •   .  ■  .'«  .  •'•'.'.'•'.'.  •■•'«  .'.  •/•  .•'•  •'«  k*.  »  Swf 

«-«—  de  citron,  son  analjse  ëlëmentaire, ••.....«.  »M 

— —  de  toûtoncouna  du  Sëtiëgat^et-d»  eies^  usager^ .••  ^07 

'   •      de  camphre.  .  «  ^  ^  ^  ##«««.«  .  . '.  .' .r  .  w  .  .  .  .  .  35o 

:— —  de  cannelle.  .    •*••«•«.•«««« 54S 

— ^—  de  morue;  - 3^ 

■  ■•'  ..-•  -  »■•  *  '    Son  extraction-»  son  emploi  en  mëdeciae.  .  .  .    «f. 
^»^^^  oe  cujoeDes.    .       •      .'.  .  •  •'..'.'.'.  .  •'.>«  •'.•«'.  •'«  ^Ok 
.....^    •  .u-:.^  •   Action  de  Tiode  du  chlore ,  de  Tacide  éuilàriqne 
atî trique i  sur  rhuile  de).  .  .  .  .  *<";-»i. .-.  *\'4^j 


.   .   .-r-r-    .         da  iQuIre.    .,...,..,. .  j^ 

de.tfmplin. .  •   .  ^  •  .  ^  *  •  .  »  *  , ...,«..  ^^ 

<cn?f»-.  pliosph/orée. . .,  ..  •  •  t  *  •  t  r  '  •  •  i  f  r  •  •.  •  .-«-f  i  .  »     91 
^jçdrochlorale.  d'aBimoniaque .(  S«r  bi  pnàMBOC  4é  V  )  4^MM  ^<ti* 

.  ques  inînéraux«  dans  le  ^1.  ^eiiu^e  ^  Iç  «çl  ^9^41^1^ 4^$ 

•f-T^—  De  SQn  action  sur  qii^qiut^  siallatçs  çl^  sur  Figent.  «  »  •  •  So^ 

-  sur  le  sulfate  de  cuivre S07 

_—  ^e  manganèse id, 

■     ■'  de  plomb 5o8 

.«^^.^         Tangenl.   .»......«.«.. 6qf 

N^o8cyamine«    .    ..#..»,.«..,      ,  ^  ^  ^ ^    9s 


)'.; 


jtç^tlijrocone ,  ftur  «a  fabric^tipn .  anx  ^tat^rUnîs.  ........  5q^ 

Idîotls^ ,  sur  le^  plante»  c<iusant  Tidiotisme  chez  les  Turcs.  .  .  117 

Iode  pria  par  la  méthode  endermigue. 65o 

— : —  Nouvelle  c<]{ÇfJ)ii|^ifip»  ayep  rpxigène. s6 

.  Gontre-ppisjon  des  alcalis  végçtaui.  ,  ..•...,...  .    3^ 

r .Procédé  pour  découvrir  sa  présç^ice^  ............  940 

fo^ures  de  plomb  (Sur  les).   .  , « 

r'.      d*amidine,  sur  Finfluençe  qu*e;xiv^o|a  ^ciopérati^re  sur  sa 

solution ....«..,,..... 5a 

T-! —  amidon  (Recherches  suri*) r 57$ 

jtfi*  foetidÏMima  (  Note  «ur  U  K*f^f  d'  )•  •  •  ■  '> ^** 

S. 

I 

lu^uiame  noire  (Cristaux  dans  Textrait  (k).  .  *  .  •. 5i4. 

.  •   •   •   •  •   ,   .    '  ,  ' 

K. 

Kenni»  minéral  j( Sur  k).  .  .  .  ,'. ,  .  .  i6» 

L. 

Laudanum  liquide  de  Sjrdenhaar  (Observation  fur  h  prépava^o?^ 

du) .  ,  ,  ^  .  397,  Ç*t  elfixi. 

■  ■■   •   .   •  de -Rousseau*  .•«««.  ).•>  f\»  1  «. .'  •  *>  •  dx^ 


>■  I  II 


Laurier-rose-  (Fleurs  du  ), . faculté 'qtt*el|«s.  po«$«d«9i  4*4ttr«pfr — 
les  insectes «   .   .«.,....,.•..  ..^  *  fiS' 


J^8  TÂtSM  UàmoMpjE 

•iÂ*-^' cerise  (Eau  disUllëe de).  .....<.>.....-.*....  24^ 

*-"■  •  •^-«-^  Son  emploi  eontre  les  démangeaÎMns id, 

Liehen  des  murailles  (Traite  chimique  «urle)*  ^  .-^  ..*.,.  BK 

Liiniment  iode.  *  .*   *.  i  ;  i  1  «  I  1  »  •  *  •  «  «  .•  .- .  •.   .  ^.  <  .  .  .  bq« 

Ligutte  (Note-êur  Un  gissemeDtde).  ^  ..  .  '.  «• 444 

Litharges  du  commerce  (Noté  sur 'les }«  '...!«.,......    n 

LoMie  enflée  {Sur  lé  priùcipe  actif  de' ik). 4^ 

.......  •-'  ■ 

■    ■         M.     ■  -  ■ 

Mais -(Addition  aux  considérations  surJorijifine  ilniqu«BMit  amé- 

I     'ricaine  du).  ^  r  .«..«• «....•....  S71 

Manioc  amer,  et  du  suc  de  sa  racine  (Essai  analytique  du).  .  .  .631 
Mannite.  Son  emploi  en  médecine. 3/5 

Procédé  pour  lobtenir  de  la  racine  de  céleri-rare* ià. 

'    '  If 

Mastic  pour  rpbsturâiiôn  des  dents  cariées  ...   i  .  \^ .   .''.  ^  '.  »  5g[^. 
Matières  Organiques  (Considérations  générales  sur  la  composîtioti 

tlàébri<juè  dés).  '.    .'  .'  .  ."  '. ', ' ,  ,  .  .  iSi 

Réflexions  de  M.  Rof>iquét  ^ur  ces  considérations 49^ 

Procédé  analjtjqué  poui'  décou-vrir  lés  préparations  arscni- 

cal<^s'  en  'dissbludon  avec  les  matières  organiques ^9' 

itiercàptan  (Sur  le)."  .*..'..*.'.;...: :.....  690 

Méthode  dé  déplacement  (Lettre  siir  la).  ..".:...   .   ....  109 

^orpliînè  (  Sur  te  knUriate  de)  ;  :  •..•..•.•....-....'..  .    85 

«il-  Son  analyse  éléinèntairfe.    .    :  .'  .  * .  .  i  '.  .  .  *.   .  '.   .  .  .'• .  m 

lifou tarde  noire  (Sur  rhuile' essentielle  dé).  .  .'\  .  ;*:'...  .  »    33 

N. 

*     '       '  '  •        . 

Nécrologie,  notice  sur  M.  Laûbert.  .  '.  ',  .  *  .  \\  ...   .  ...  Jo^ 

Nitrate  d*argent ,  son  emploi  en  coll(jrre M 

•    •  •     O*  •  ■  ■  ■  ■ 

Onguent  mercuriel  (Note  sur  la  préparation  de  1* ) 4^^ 

Opium  (Observations  sur  les  préparations  d')  en  général ^^1 

Ses  principes  aujourd'hui' reconnus.  «  ,.  .  » ,  .  »  «  &1O 

■  ■      (De  la  poudre  d*).  .  .   .  ,  , 611    . 

-.^—(  De  Feau  distillée  <!*)/ .  .  6*^ 

(Delà  teinture  alcoolique  d*). » '•  fi'^ 

• — '-  ( Des  extraiU  d* ) .»*  •  ^*^ 


1)ÉS  MATIÈRES.  iJHg 

^—  (Sur  la  teinture  d').  \  .  .  .  :  '; '.  '.':  ...  ,\  '/W :  \_  .  6ïï 
Qr  (Sur  ies  coloration^  que  I  on  peut  obtenir  aU  tûtàjté.  de  Tor) , 

de  leur  préparation  ,  et  leur  emploi  dans  les  arts.  .....     65 

Sur  son  emploi  dans  quelques  maladies  lymphatiques  et  sy- 
philitiques  .  64B 

Osmium  (  Sur  la  préparation  de  ï*)i  .'  '.'  ,",  :' .   '.  \  .  i  '.'  .   .  .  .  Sgo 
Oxigéne;  nouvelle  combinaisoii  aveë  riode. '..  .......'.'.     a6 


I    t 


'  ••  ♦  ■  •  ■  ■ p. '■ 

Parafine(Note  sur  la) -* 5i ,  420 

Parig^line  (Analyse  de  la) 56i 

Pâstilles^'àlcalinesdigestlves  de  Dflrceti(Nbtice>9ur  les). ^56 

Pectates  âlcalins^Procédé  pour  les  obtenir) 478 

Pharmacie  (Sur  le  danger  des  modiîScatîons  successivement  intro- 
duites dans  les  formules  et  les  pratiques  de  la) 4%% 

Kibsphore  (Sur  rhydrate  de  ).  .......*..;...*..»  150 

—^->—- Sa  combinaison  , avec  Tazôte.   ...  .  .  ...  .  .  .  .  •  .  .418 

^ — Ses  préparations.  .'.  .  ..•.•.-.•.  .-.•.   •  .-,  *.  .  .  .  .  .'!/'393 

Phospho-vinates  (Sur  la  composition  4^9).-  i  .•  ••  .•  ;  .  .  ,  .  ;  .- .  8i3 

Picamare.  ..........  •.  .  .  ......'. *  .  ..  .-3Gi 

Pittacalle.     .■..;;;   ;   ■.   •.   •    •.    ^•.'■.'    .  ';  '.'  %•  .    .    .'.    .'i-  •    «    ..""OW 

Plomb  (Sut  le  sous-oxide  de).  .'.''.'.  .  .  :  .  i  .  .  .'  .  .,.'..; 4*8 

^ —  De  son  emploi  dans  -le  tic  douloureux  de  la  face.  .  .'66$ 

Poivre  de  cubèbes  (Nouvelle  analyse  du).  .  •.   .  .  •..  i  .'.',      . ''. '4o3 
Polarisation  circulaire  (de- la)-.  •  -.  -.  ..•..'.,;  .  *•.  .  v'.'sgS 

^ Son  application  à  rexàihèti  dé  •  plusieurs  silbstanêiè  '  ôrgà»  <"^ 

niques.  .  •  i  •  •  •*.  .'.'•"•*«  .  .  .  .'*•  .  .  .*.  <'•  •  ï   •  «'  t{tp 

^ï-  de  Famidon.-   .   .  -.  .  r.  .   .  .  •.  •.  .  .  •.  .  >.  V  .  '.  .....    id, 

^ —  de- la  gomme  arabique.  .  .  .  .'  .  .  .  .'• .  .  .'.  .'1  i  .  .- .  ôo» 

■*-^ — •  des  sucrés.'    .........  .1  ....  .'  ." .-.   ,  ,  .  ■.  .•';  .  -8o3 

■    ''  •      • xle  canne.   .  .  •.  *.  .  .  -.  .   .. '.  ..'...;....    id. 

>-^' —      •: d'amidon-. .;...;.........•..  3o4 

— ^ —    •  i       de  raisin;   ;;;.;:.;;.»:;   ..î '.'...'.'  .  3o5 

de  lait. '.  .   *  .  îoy 


— ^  du  miel.    .  ....  .  .  .  .  •.  .  .  .  .  .  .'  ...  ,  :  .  .  .  .  .  i>o6 

•^ —  de  la  mannite.    •.  •.   .  •.  •.  -,  .  .......  .  .  .  .  .  .  ;   .  .'  .807 

Porrigo  (Traitement  du).    .    ..;..;.....•.......     49 

Potasse  caustique,  son  action  sur  la  visclneV  .......'....'  si  g 

Potion  phosphbrée.  .  ...'...;........,....  i.  .  696 

*  '  '  ■■        •    ■•">"'       «mulsioranée.    .    .-.;...;  ;  .  ,  ,  .  ,  \   '.  '.    id. 


73p  TABLY  uktuomqvM 

l^çDrprct  dm  catclut  (Préparation  dca).  ...«...*•.....     SS 
«--^  Lfur  i^ploi ,  -,  • 7s 


QiÛDidine ,  matière  crittallinc  isoUc  d'un  <jkt  produitu  de  la  pré^ 

paration  en  |^rand  du  sulfate  de  «{uinine.  ..........  t&} 

Quininomètre  (Procédé  alcaloimétriauc  applicable  surtout  aux 

quinquinas) 43S 

JK«te»liU,  MB  «(ttftit  pt^Mé^wr  U  ntiUiod*  in  iéf)tM>mm%-  •  ifff 

&. 

Sj|i|separeille  (Du  principe  actif  de  I9).  .,  ^  .  •  .  , 49ft5^ 

N-»—  son  extrait  préparé  par  la  m^tàodif  de  4épkci!n)«^t i  iO 

|$ys}separine(Dela).  ., i$i  ei35$ 

♦r^*—  son  analjrse,  .  ^  .  .  ,  ,  .  , *  •  • *  •  •  ^%! 

.  ■■■«      (Açtiop  dçs  acides  sur  la).  ...........*......  S$^ 

■  ■■■f    (Entrait  d'un  mémoire  sur  la)«  ...............  • 

9f  ng.  de  dauphin  (Fiaits  relatifs  à  la  nature  d|}),  ,  .  .  ...  .  .  .  .  s4i 

^ntoi^ine  (De  i^)»  « •  ^  •  ^  ?  .*  n-^  '"  -t  ■.  *  -  *  *  *  *     44 

Çap<Hiine  (De  la).  . ,......,„,..• %^ 

Sqhisttt  }>ituminenx.( Curies)..  .,..*..»,  ^  ..,....„.  .  4s^ 

Scrophules  4*  la  pe^u  (  Po^i^i^e  co^t^  leti)..  ....•*;••  .  698 

3els  insoluble^,  leur  emploi  CQu^me  .mojen  de  sépara liç^  (^ns 

Fanal jse  chimique.  .............  .  .............  631 

$î^p  decorces  de  racine  de  grenadiers.  .  .  à  •  .  •  *  ^  ,  •  .  ,  .  601 

«?*-—.  d'orgeat  (Nouyelle  formule  pour  la  préparation  du) iSS 

Smilacine(  Analyse  de  la). ^ $6t 

Sp&ilax  anti-sjphilitique ,  nouvelle  espèce. 674 

$olanine(Delji).  . ..«...•»« ._    36 

$t^roptène 34s 

t>  p     mojen  de  l'obtenir.  . ....«..».    id, 

— —  de  ri^iile  d*ani8 .<...* _  id^ 

.w de  fenouil ..,..,.,...*   S^â 

m — .     — .*—       de  menthe  poivrée ^  «..,..,*  .  $4^ 

ÇM^chnin^e ,  son  emploi  dans  le  traitement  de  la  paraljfie  satur- 
;      nine.   '..'.. .♦-»....•,..  1  .. '.  .   ?47 


-SulMianees  organiques  (D«  la  €om{|l>sition  de  quelques).  .  a 04 et  34 1 

telles  que  Thuile  d*anis.  . 34t 

t  ■•   ■  ■         _        -^      de    fenouil. ....;..  343 

u4i-^  •••--•        .i—      de  menthe  poivrée.  .  ...  .  .  .  '.  \  .  .  *  â"4'4 

■  — .-        —      d*asarum •  .  .  • 34^ 

_         —        .«-de  persil.  ..  - * 849 

-^        —      de  camphre.  .  .  : ^  ^  .  .  .  .  35o 

-  ■  ■          — -  ,  .  «T— ,  .  d®.  P4phte».  •.  ••  ••  •.  •« *  '•  >i  •  •  *^« 

Suecin  (Sur  la. yëri table. origiikri  d«);  •  .  '  ^    .  «•  v  ;  .  v  ^  .  .  .  104 

Sulfure  de  plomb  cristallisé.  .  .  k *  37 

Sulfate  acide  de  potasse  (  Action  du  )  sur  les  métaux  de  platine  « 

en  présence  des  chlorures  alcalins. f  .  .  <  .  ,  «  690 

Suie,  son  emploi  dans  quelques  affections. ^374 

Sumac  des   corrojeurs  (Substances  salines  contenues  dans  les 

fruits  du).  .  . 694 


T. 

Tam-tams  (Note  sur  le  procédé  des  Chinois  pour  fabriquer  les  )  .  4so 
Tannin  de  la  noix  de  gttl!é'('Stkr  lé^.'  .  « s4t 

(Mémoire  sur  l'extrait  du) 356 

—  pur,  son  application  comme  moyen  d'alcaloimétrCé  .  .  .  .  43o 
Théorie  des  amides*    .    .    • 27s 


^  des  éthers.  . •;.... <  .  s 


77 
■  des  substitutions <  . 28S 

—  des  combinaisons  benzoïques     <....•.  sgo 

Tic  douloureux  de  la  face  (Emploi  de  loxide  blanc  de  pomb, 

contre  le). » , 6o3 

Tourbe  (Essai  dune  histoire  chimique  de  la).  .  .  . tSi 

analyse  de  sa  cendre.  ..........  ^  .......  .  îd, 

Tœnias  (Note  sur  les) >  .  .  •      •  <  .  ;  .  ^  .  .  .  171 

Tritoxide  de  fer ,  indiqué  comme  nouvel  antidote  de  l'acide  arse** 

nieux. «  . •  •  .  .  ,  56; 

Tuthic  préparée  (  Sur  la  ) .  591 

V. 

Vinaigre  et  aeide'pjroligiisiix du  oonnxiei'ie' (Suf  le).  ...  .  .  .  iS 

Viscine  (Sur  la  )»  .  i  ;  ;•  i  ^'u  .  .  .  *  •*  ^  .  ',  ;■  .  .  ,  .  .  ,  .  .  .  if