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**
Chemistiy Ubrs
r
i
JOURNAL
'
'
DE
PHARMAG^jg.
TOME XX.
•1
riRIS. -^ IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAm,
Rue Racine , n<*. 4 > place de TOdcoA.
JOURNAL
DE PHARMACIE
V2~I.HÙ
DES SCIENCES ACCESSOIRES, .
CONTENANT
LE BULLETIN
DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS ,
E.4. BOUILLON-LAGfi ANGE , L.-A. PLANCHE,
P.-F.-G. BOULLAY. J.-P. BOUDET, J. J. VIREY, J. PELLETIER,
A. BUSSY, E. SOUBtlIRAN, O. HENRY.
OOZiI.ABORATZirB8
MM. F. BOUDET, P. BOULLAY, J.-P. COUERBE,
L.-R. LE CANU, A.G. VALLET.
MM. A. YOGEL, àMwùch, G. TADDEI. à Fiortncé.
Major coUectis yiribas exit.
TOME VINGTIÈME.
A PARIS,
CHEZ LOUIS COLAS, LIBRAIRE,
RUE dàophine, k". 3a.
1834.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
€0NTBNiyilT
LE BULLETIN
*
D£S TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS.
' ■ "1^
iip^?'!^ ii'<. .1 i 'iii liiu..' ■■■III ' ri. .1 M.,1 niMiM itiiril fi'*
MÉMOIRE
" Sktv les îodures de plomb. -
Présenté à t^ Société d« pharmiurie, par M. Bsifoi^, éièire en phanuiâc^ ,
ch«z M. Frémy, à YersailUs.
Le» a»rp6 halogènes occupenit^ eomme on le sait, une
pla€e él^Tée dan$ Féchelle électro-négative. Parmi les sels
<jui résultent de leurs combinaisons avec les métaux, il
en est qui possèdent encore une force électro-négative
considérable ; aussi plusieurs peuvenl-ils se combiner aux
bases; maison observe qu'ils s'unissent tonjôurs à Toxide
dont le métal est déjà l'élément électro-posilif du sel h^r
loïde. Le» chlorures et les fluorures basiques sont les
TLIL*. Année. — Janvier i834. *
2 JOURNAL
corps les plus connus de ce gtsire ; leur composition est
telle que le métal de Toxide est à cdui du sel lialoïde ,
comme i , a , 3 , 7 est à i. Le résultat des expériences ,
dont j*ai l'honneur d'entretenir la Société , proure quf'i!
existe des combinaisons analogues d'iodure et d'oxide
plombique. Dans celles que j'ai observées, le plomb de
l'oxide est à celui de l'iodure comme i , a, 5 est à i.
Avant d'entrer dans le détail des expériences , je croi»
utile de dire un mot sur fétat de la question :
Aussitôt que M. Courtois eut découvert l'iode, le»
chimistes distingués qui en étudièrent les propriétés in*
diquérent une combinaison de ce corps avec le plomb*
lU l'obtenaient , soit directement , soit en traitant un sel
plombique dissous par un iodure alcalin. Bientôt l'iodure
plombique^ fut employé en médecine , et sa préparation
dans les officines donna lieu à plusieurs observations re*
marquables. M. Berthemot découvrit sa solubilité dans
l'eau bouillante , et détermina à 7^ la quantité que l'eau
peut ainsi en dissoudre (i). Quatre ans plus tard M. Ga«
Tentou fit la même découverte, -et ajouta qu'en poursuivant
les traitemens par l'eau bouillante sur l'iodure obtenu
de l'acétate neutre, elle finissait par le transformer en
une poudre insoluble blanchâtre qu'il supposa être un
80US*iodure de plomb. M. Henry observa que lorsqu'on
prépare l'iodure par l'acétate de plomb en versant peu à
peu sa solution étendue dans celle^de l'iodure, de potas-
sium également très-étendue , il arrive un instant , sur
la fin de l'opération, où le précipité se développe en ondes
brillantes cristallines ; il reconnut que ce pl^nomène était
(i) M. Polydore Boallay dans son mémoire sur les iodares doubles ^
qui est antérieur aux travaux de MM, Berthemot et Caventou , avait
indiciué la solubilité dans Teau bouillante de l'iodure de plomb obtenu
par le nitrate , et sa cristallisation par le refroidissement de la liqueur
en belles et larges paillettes, très-régulièrement hexagonales, d'un
'jaune d*or.
( Note du Rédacteur, ) «
DE PHAEMAGIE. 5
^ à une réaction acide qui se développait dans la li-
€gsmm% et il indiqua qu'on pouvait obtenir tout d abord
de Fiodure de plomb cristallisé en mêlant quelques
gouttes d'acide acétique aux solutions très-étendues. Le
même chimiste annonça encore , qu'un précipité pulvé*
rulent , de couleur jaune blanchâtre , devait contenir un
sous-ipdure. Il en fit l'analyse , et y trouva en effet un
peu plus de plomb que dans Hodure neutre.
M. Frémy avait fait cette remarque importante que
l'iodure obtenu avec le nitrate de plomb est entièrement
soluble dans Teau bouillante , tandis que celui obtenu
avec l'acétate laisse indissoute une portion considérable
qui se présente sous forme de poudre *d'un jaune blan-
châtre.
Tous ces faits bien connus, je commençai par étudier
les phénomènes de précipitation des sels plombiques par
l'iodure potassique, ^t je parvins à ces conclusions :
i^. Tous les sels plombiques , neutres , solubles, traités
par l'iodure potassique , donnent un précipité d'une belle
couleur jaune orangé : l'iodure plombique ainsi obtenu
est entièrement soluble dans l'eau bouillisinte. Si les li-
queurs sont très-étendues, et qu'on verse peu à peu la
solution du sel plombique dans celle de l'iodure potas-
sique, le précipité , qui ne parait pas d'abord , se déve-
loppe ensuite en ondes brillantes comme soyeuses, puis
se dépose en paillettes quelquefois asez volumineuses ;
S"». Si au lieu de l'acétate neutre on. emploie l'acétate
légèrement basique, mais ayant encore une réaction acide
sur le tournesol (i), et qu'ony verse peu à peu la solution
d'iodure potassique en fractionnant les produits^ les pre-
mières portions sont d'un jaune citron pâle, insolubles
dans l'eau bouillante ; mais bientôt la réaction acide aug-
(i) L'acétate neutre qui a été exposé à lair pendant quelque temps
est dans ce cas ainsi que je le dirai plus loin.
I,
^ JOCBKAt
mente ^ la couleur du prétipiié se fonce de phis en plus
et finit pat* égaler celle de TiodUre obtenu par les sels neu-
tres. Alors il est entièrement soluble dans Feau bouil-
lante, et lorsque tout le sel plombique est ainsi décom-
posé , la réaction ^cide a complètement disparue ;
3"". Si Ton précipite lacétate tri - plombique par im
excès d'iodure potassique., le précipité est Jaune serin
blanchâtre , entièrement insoluble dans Teau bouillante.
Tous ces produits peuvent donc être partagés en deux
classes, d'après l'action qu'exerce sur eux Feau bouillante ;
If s iin6 solubles et cristallisables ^ les autres insolubles et
pulvérulens.
J'examinai d'abord l'iddure cristallisé afin dé m'assurer
de son identité : voici le mode d'analyse dont je me suis
B0£Yu L'iodure plombique est délayé dans environ 4<^
parties d'eau dont j'élève la température jusque vers le
point debuIMtion ; j'y ajoute alors dn nitrate argentifique
jusqu'à: ce qu'il n'occasione plus de précipité , l'iodure
argeatifique recueilli^ lavé et sécbé, donne le poids de
l'iode. La liqueur réuuie aux eaux de lavage est traitée
d'abord pai^ le cUorute. isodique pour séparer l'excès de
açtl arg^ntiâque ,, pms par le sulfide hydrique : le sulfure
plombiqi^e re^uiçill^, lavé et sécbé, donne le poi^s. du
plomb. J'ai fail ainsi trois, analyses.
La première a été Saite sur l'iodure cristallisé obtenu
e» traitant par l'eau bouillante te précipité provenant du
nitrate neutre ;
La seconde a été faite sur le même iodure edbteiiu: du
même précipité provenant de l'acétate neutre ;
Là troisième enfin a été' feite ^uir l'iodure cristaiKié
'cd>tenu en traitant par l'èau booillaote le précipité pr»-
vttaaat de. L'acétate légèrement basique, lequel précipité
ayajiit lais^ une portion assez considérable du produit
pulvérulent blanchâtre.
DE PHARMACIE.
Voici Iç résultat des trois expériences en opérant sur
deii3^ grammes de matière :
0
No. 1.
»o.a.
N«, 3.
■OTEKMB'
dAtroh
esp«ri«BeMr
Ipdare argentiqae* • . .
I&alfnre i^mbîqae. . . .
Iode
a,o3
i,oa
!i,o5
l.OI
a,o3
'i.o3
X.
o,8^
l.îOl
o,8:4 .
1.094
o,$0l
l^iomb
* 1
k -
;
Total >,.976
i.©:8
I.9R5
X
t
1 »-979
1
La formule (a I. PI.) donne :
ïode. . 1,099
Plomb 0,901
a^ooo
La diilérence entre ces nombres est trop peu considé-
rable pour que je puisse penser quelle ne provienne de
fties expériences ^riodure plombtque cri3tallisé e$t donc
identique, c'est, comme on le yoit, Tiodure neutre.
Tel qu'on lobtiçnt des sels neutres , il est en foudre,
d'un jaune oriuagé foncé. A la température ordinaire, il est
soluble dans 1235 parties d'eau ; contrairement à Tassetr
tion de M. Henry, lacide acétique n'augmente pas cettcf
solubilité, qui s^ffit pour expliquer la forme cri stallinedu^
précipité provenant des sels n.eutres en solution étendue.
A la température de l'ébuUition | il est soluble dans 19 {
parties d'eau.
Voici la manière dopt j'ai déterminé ces deux points
de solubilité : de l'eau distillée est mise à bouillir avec uH
excès d'iodure plombique. La liqueur filtrée bouillante
est reçue dan« un matras et concentrée par ébuUition jus^
6 JOURNAL
qu'à ce qu'on y aperçoive quelques parcelles cristallines,
et que suspendant 1 ebullition elle cristallise instantané-
ment. Le matras est alors bouché jusqu'à ce qu'il soit
complètement refroidi; puis on y laisse rentrer l'air , on
le pèse,; et, après vingt-quatre heures de repos, on filtre
pour séparer Tiodure cristallisé. Celui-ci est ensuite sé-
ché et pesé. La liqueur filtrée , dont on a pris le poids et la
température, est précipitée par le nitrate argentique; le
précipité recueilli séché et pesé donne le poids de l'iode
que le calcul convertit en iodure plombique. Ces données
suffisent pour calculer la solubilité, tant à la température
à laquelle on a opéré qu'à celle de l'ébullition. En effet,
l'iodure plombique , obtenu par le calcul du sel argenti-
fique, indique la solubilité pour la température à laquelle
on a opéré; le même iodure ajouté à celui cristallisé , ob- '
tenu d'abord, indique la solubilité à la température de
l'ébullition. Ce procédé^ compliqué en apparence , est
cependant très-simple et très-facile à exécuter ; je le crois
exact , car trois expériences m'ont donné des résultats qui
différaient à peine.
La solution, d'iodure plombique est complètement in-
colore contre Tassertion de M. Berzélius, qui la dit être
jaune. Par le refroidissement, l'iodure cristallise en pail-
lettes brillantes d'un jaune d'or magnifique. Si cette cris-
tallisation s'opère seulement dans une éprouvette, et qu'on
observe attentivement , on vpit que ces paillettes, qui s'a-
gitent en tous sens, sont des hexagones parfaitement ré-
guliers ; mais elles sont si minces et si flexibles que lors-
qu'elles viennent à se rencontrer, elles s'appliquent, se
ploient ou se déforment ; et lorsqu'elles se sont déposées,
si l'on agite le liquide, on n'observe plus que des parcelles
ou des agrégats de paillettes qui ne présentent aucune
forme définie. Recueilli sur un papier Joseph bien tendu
sur un linge , l'iodure s'y applique d'abord; mais après la
dessiccation , on l'enlève facilement en une seule feuille
DE PHAAMACIE. 7
qui a la couleur et Téclat de lor. L'iodure, ainsi recueilli ,
est beaucoup plus beau que si on le reçoit sur un filtre où
il se tasse.
Restent maintenant à examiner les produits pulyéru-
lens insolubles dans l'eau bouillanteet de couleur jaune
plus ou moins pâle. Je m'occuperai d^abord de celui
que l'on obtient pour résidu , lorsqu'on épuise par l'eau
bouillante le précipité provenant de l'acétate légèrement
basique. La circonstance de sa formation en présence d'un
sel plombique basique , jointe à la propriété de donner
de l'iodure neutre cristallisable lorsqu'on le traite par de
l'eau acidulée, ne me permettait pas.de douter que c'é-
tait un iodure basique : deux grammes de ce corps fu-
rent donc soumis à l'analyse, en suivant le mode indiqué
plus baut, avec la précaution d'ajouter préalablement un
peu d'acide nitrique très-étendu, j'obtins :
Iodure argentique.
Sulfttre plombiqae.
Iode
Plomb. ......
Oxigène calculé.
BT». 1.
1,38
i|39
0,743
I,Q03
0.047
h99^
N». a.
1,36
1,40
0.733
x,aia
0,047
»»99î>
■OIJUIIK.
1
0,738
1,208
0,047
i>993
Nombre qui s'éloignent peu de ceux donnés par la
formule P W O ==
Iode 0,741
Plomb i,aia
Oxîgène. 0,047
2,000
8 iOUBKAI.
On peut donc regarder ce corps comme ua iodure ha^
sique ; c'est*à-dire que Tiodure se trouva combiDe avec
Toxide plombique en proportion , telle que le plovib dp
Toxide égale celui de l'iodure.
Pour bien concevoir la formation de ce produit , tQIi
peut considérer le sel que j'ai désigné légèrement b^^
sique comme un acétate aesqui-plombique; et «i l\>|i^4it
réagir ( A^ Pl^ ) f (I*K2), on a < AaJ^^ ) + {*' PU^^
{P PI -4- PI) : lacétate potassique reste dissous ; l'iodâtre
plombique neutre et Tiodure basique ae précipitent 2
mais lorsqu'on traite ce précipité par l'eau bouiUante^
l'iodure neutre se dissout , et il reste de l'iodure b^siq-pe
sur lequel l'eau bouillante n'a plus aucune action.
L'acétate plombique neutre , exposé à l'air , perd dp
l'acide acétique et devient basique : j'ignore le termp
dp ce^e décomposition ; mais de l'acétate neutre que j'ai
exposé à l'air pendant trois semaines à une température
de i5 à 3oo c. s'est trouvé presque entièrement trans-r
formé en acétate sesqui-b^sique ; il ne s'est pas formé une
quantité notable de carbogaate plombique. Dans une autre
expérience , le même sel fut exposé peijdant huit jours
dans une étuve cbauSée graduellement de 3o à 60*" G.
Traité alors par l'eau distillée , il laissa indissoute une
quantité considérable de carbonate plombique , et le sel
dissous était de l'acétate sesqui-basique. Ces faits setnir
blent prouver que dans l'altération qu'éprouve à l'air Ta*?
cétate plombique , l'acide carbonique n'agit que lorsque
le sel plombique est transformé en acétate sesqui-basique^
Le sel de saturne du commerce , que l'on regarde, géné-
ralement comme neutre , a subi une décomposition ana^
logue. Ces observations expliquent l'anomalie apparente
entre les faits exposés au commencement de cette note et
ceux observés par plusieurs cbimistes, -qui^ pren^t pour
neutre le sel préparé sans doute depuis quelque temps ,
ont annoncé qu'il donnait un précipité d'iodure non en-?
tièrement soluble dans l'eau bouillante.
PE PHAAMÀCIK. 9
}jà ^rce électro- négative de Tiodure pk>mbique est
ielle/que si Ton £ait bouillir dans Teau de Tiodure neutre
avec du carbonate plombique, l'acide carbonique ^est dé-
gagé, et il se forme de Tiodure basique.
Je passe maintenant à l'examen du précipité que Ion
obtient lorsqu'on décompose l'acétate tri-plombique par
l'iodttre potassique en quantité, telle, que tout le sel plom^
bique soit décomposé. Deux grammes de ce corps, conve-
nablement lavés et sécbés à loo*" c*, furent soumis àTan»-
Ijse 9 et donnèrent :
Iode 0,53a
Plomb . 1,346
Oxigène 0,070
La formule V PPO^ donne :
Iode. ^ o,558
plomb. . 0,372
Oxigène. . . • 0,070
2,000
Ce corps est donc un iodurebi-basique., c'est-à-dire
que Je métal de loxide est à celui de l'iodure comme a : i ^
en faisant réagir (A PP J -)* ( ^^ ^ ) 9 <^ ^ ^^ ^^^^ ( ^ ^)
+ (PP1 + PP).
L'acétate plombique, traité de même par un excès
d'iodure potassique, donne un iodure quinque-basique;
c'est-à-dire que dans ce corps le plomb de l'oxide esta
celui de l'iodure comme 5 : 1 ; et^ en efiet, puisqu'on a
f?itréagir(PK)-f (APJ5),ona(AK)4-(PPl+PP).
Ces trois iodures basiques, desséchés dans le vide ou
par leur exposition à une température de ipo'' c. relien«>
nent de l'eau combinée qu'ils ne perdent que vers ^koa%
La quantité de cette eau est telle, que ses élémens suffi-
raient pour transformer l'iode en acide bydriodique et 1^
plomb en oxide plombique ; de sorte que , dans cet état t
«
lO JOUENAL
on peut tout aussi bien les considérer comme des hydrio-
daU^ basiques que comme des iodures.
Soumis à l'action de la cbaleur dans un creuset , ils se
fondent tous , de 3oo à SSo"" c. ; alors ils ne tardent pas à
se décomposer en répandant une épaisse fumée blanche
mêlée de Tapeur d'iode. Si Ton continue à les chauffer
jusqu'à ce qu'ils soient en fusion tranquille et qu'ils ne
dégagent plus de vapeurs, on obtient un verre ambré
parfaitement diaphane , très - élastique et doué d'une
grande force réfringente. Je n'en ai pas fait l'analyse quan-
titative , mais je me suis assuré qu'il contient encore de
l'iode auquel il doit probablement sa couleur et une par-
tie de sa force réfringente ; il contient aussi de la silice
qui a été enlevée au creuset.
Si je résume maintenant les faits exposés dans cette
note, on voit ;
i"". Que l'iodure plombique est soluble dans ia35 par
ties d'eau à la température ordinaire i5° c, et dans 194
parties à la température de l'ébuUition ;
2*". Qu'il cristallise en paillettes hexagones régulières ;
3"*. Qu'il peut se combiner avec l'oxide ploinbique en
trois proportions, dans lesquelles le métal de l'oxide est
à celui de l'iodure comme i , 2 , S est à i ;
4^. Que ces iodures basiques retiennent de l'eau en
quantité telle , qu'on peut aussi bien les considérer comme
des hydryodates que comme des iodures ;
5^. Que pour préparer l'iodure plombique, on doit
préférer le nitrate à l'acétate plombique ;
6^ Que si l'on avait employé de l'acétate basique, et
qu'une portion du produit refusât de se dissoudre dans
l'eau bouillante , on devrait alors aiguiser l'eau d'un peu
d'acide acétique ;
7*. Que l'acétate plombique , exposé à l'air , perd de
l'acide acétique; qu'indépendamment de l'action de l'a-
cide carbonique , il se transforme en acétate sesqui-ba-
DE PHARMACIE. II
sique, et cpi'on doit ériter d'employer le sel ainsi altéré
pour préparer, par double décomposition , les sels plom«
biques neutres peu ou point solubles.
Dans le cours des expériences que j'ai tentées sur les
combinaisons de Tiode avec le plomb, je suis parvenu à
former un iodure bleu que je crois correspondre à Toxide
plombeux de M. Berzélius. Jusqu'à présent je n'ai pu
suivre exactement les réactions qui ont lieu lors de sa
formation , parce que le procédé au moyen duquel je l'ai
obtenu est très-compliqué ; je poursuis mes recherches
sur cette combinaison , et si je parviens à un résultat sa-
tisfaisant, je m^'honnorerai d'en faire part à la Société.
' Je dois dire en terminant que M. Frémy , après m'avoir
fait part de ses remarques , m'a constamment guidé par
ses conseils : qu'il me soit permis de lui témoigner ici
toute ma reconnaissance.
NOTE
Sur les litharges du commerce.
Présentée à la Société de pharmacie par M. Ledoyeh , pharmacien à Paris,
«
(extrait.)
Ayant eu souvent occasion d'examiner les diverses
'espèces de litharge du commerce , pour en apprécier la
pureté , M. Ledoyen a proposé de substituer au procédé
connu de M. Boutron-Charlard le procédé suivant , qui
lui a paru préférable, parce qu'il permet de reconnattre
des atomes de fer ou de cuivre qui échappent au premier.
Ce procédé consiste à triturer 2 grammes de litharge ré-
duite en poudre très-fine avec 3a grammes d'acide sul-
furique étendus de 11 à la fois leur poids d'eau 9 et à
laisser agir pendant | d'heure,, en ayant soin d'agiter de
12 JOUIKNAL
lettips 0o temps. On filtre «Dsuile la li^ii^ur ei on Tess^
par l'hydrocyânate ferrure de potasse.
M. Ledoyen a étudié avec attention les litbarges d'An-
gleterre.,. d'Allemagne et de France , et les a tour à tour
soumises à 1 épreuve de sa méthode.
La litbarge anglaise se présente en paillettes minces.,
brillantes , assez entières et uniformçs, d'une couleur
jaune d'or plus ou moins foncée , quelques-unes cepen-
dant offrent des points arrondis, jaunes yerdâtres oc^
, bleuAtres, maiscette espèce est la plus rare aujourd'hui. Au
reste, quel que soit son aspect, la litharge anglaise, traitée,
par le procédé de M. Ledoyen , lui a toujours fourni une
liqueur dans laquelle l'hydrocyanate ferrure de potasse a
Catit nattre un précipité d'un bleu vif plus ou moins abon«<:
dant. Il n'y a d'ailleurs jamais rencontré de traces de
cuivre.
La litharge d'Allemagne n'estpoint en paillettes minces,
sa couleur varie du rouge au jaune pâle ; en général son
aspect est terne , comme si elle était couverte de pous-
sière , elle est toujours piir$emée de points grenus jaunes
verdâtres. Quelquefois on la rencontre à l'état pulvéru*
lent, avec une couleur terreuse ; elle est alors le plus sou-
vent mêlée d'une certaine quantité de sable qui peut aller
jusqu'à 12 p. f. Toutes les litbarges dites d'Allemagne ont
présenté à M. Ticdoyen du fer et du cuivre en proportions
variables ; mais il a remarqué qu'en général celle qui
offrait un aspect terne contenait plus de cuivre que lea-
autres. Dans tous les cas , au moment ou on ajoute de
rhydrocyanate ferrure <le potasse à la liqueur d'épreuve,
elle passe au rouge macron , puis au bleu. Le passage du
rouge an bleu est d'autant plus rapide , que la litharge
contient plus de fer ; d'ailleurs , l'intensité de chaque
couleur dépend de la proportion des métaux étrangers que
renferme la litharge.
Il eidste bien peu de différence en général entre les li-
DE PHABMACIE. l3
tbarges de France et celles d'Allemagne : cependant les
})remiÀres se présentent d'ordinaire en paillettes plus
petites et plud brillantes , et paraissent contenir moins
jé cuivrie que les autres. D'ailleurs^ ,un échantillon de
litbarge de Clichy-la-Gareone a présenté à l'auteur la
même composition que les meilleures lithargès d'Angle-
terre^ à cela près de à à 3 p. ^ de plomb métallique qu'il y a
reconnu. Cette observation lui fait espérer que la France
pourra bientôt s'affiràinchir du tribut que la supériorité
des litbarges anglaises la force dé payer à l'étranger.
M. Ledoyen n'indique pas de procédé particulier pour
apprécier les quantités de fer du dé cuivre contenuet daes
les litbarges, il fait observer seulement qu'il est plus
facile et bien plus court de déterminer la qualité de eet
oxide par sa méthode que par celles qui ont été usitéef
jusqu'ici.
Les av^atages du trutemènt des litbarges par l'acidi!
suif urique ne se bornent pas à signaler les métaux qu'ellea
renferment , il peut encdire servir à rencfare propre à la
préparation des emplâtres , les litbarges d'Allemagne qui
fournissent en général des emplâtres de mauvaise qualité;
En effet , l'auteur de ce travail a réussi h faire un eii^
plâtre très-blanc et de bonne consistance avec une litharge
qm j avant d'avmr été purifiée par l'acide sulfurique , ii^
lui avait fourni qu'une masse emplastique aiolle. et giv
sâtre; d'ailleurs, la perte qu'aitralne la purification defi
litbarges d'Allemagne , se trouve à peu près)OQNaip<ansée
par l'infériorité dé leur prix.
l4 JOURNAL
EXTRAIT DU RAPPORT
Fait à ta Société de Pharmacie, sur le mémoire
précédent ,
Par MM. BooTaoM'CHARi.ABD et Pelouzb.
Noitô nous sommes convaincus , disent les rapporteurs ,
que l'acide suif uri que af&ibli enlève aux litharges que Ton
soumet à son action , les petites quantités de fer et de
cuivre qu'elles renferment presque toujours^ et nous avons
obtenu les précipités indiqués par Fauteur; mais son
procédé ne nous a point paru préférable à ceux dont on
se sert babituellement , car il est bien moins important
pour un pharmacien de savoir si une litharge contient da
fer ou du cuivre, puisqu'elles en contiennent presque
" toutes, que de connaître la proportion de ces deux 'mé-
taux , ce qui est impraticable par le procédé indiqué dans
le mémoire.
MM. Boutron et Pelouze ont 'voulu s'assurer ensuite
s'il était vrai , comme M. Ledoyenle pense avec beaucoup
d'autres praticiens , que les petites quantités de fer et de
cuivre contenues dans les litharges de France et d'Alle-
magne , fussent les seules causes de la mollesse ou de la
couleur grise des emplâtres qu'elles fournissent. A cet effet
ils en ont essayé cinq échantillons divers, et ont constaté
que si leurs produits étaient il est vrai très-légèrement
grisâtres , ils ne présentaient pas la mollesse qu'on leur
attribue : ils ont , d'ailleurs , préparé de l'emplâtre avec
, de la litharge d'Allemagne purifiée par l'acide sulfurique,
et ont reconnu que le procédé de M. Ledoyen pouvait bien
être employé avec avantage pour donner de la blancheur
aux emplâtres préparés avec des litharges impures , mais
qu'il ne paraissait aucunement influer sur leur consistance.
Cepciidfart, JttHt ilirm tenninant leur rapport , eomme
diani^ qadqgMrt^tiitmnstances ce procédé peut étreayanta*
getix ^ flKMV eroyons devoir engager la Société à remercier
Mi. Létojen de sa communication , et à enroyer sa note à
lieummission de rédaction comme devant être imprimée
par extrait.
Sur les idnaigres et acides pyroligneux du commerce.
Bans une autre note également adressée à la Société de
pharmacie , M. le doyen annonce qu'ayant eu occasion
de faire quelques essais sur. les vinaigres et acides pyro-
ligneux , ii a constamment rencontré du fer dans les pre-
miers, et dans les autres du sulfate de soude, du fer
et même du cuivre , soit ensemble dans le même acide,
soit séparément.
^ Cei observations l'engagent à appeler la surveillance
de l'administration sur le commerce des vinaigres.
NOTE
Sur faction de [acide sulfurique concentré et froid sur
' le cuii^re.
Par M. Baiaobl fib.
Dans tous les traités de chimie, on pose en principe
que le cuivre est sans action à froid sur l'acide sulfurique
concentré, et qu'il n'y a réaction entre ces deux corps qu'à
une température élevée.
Les expériences suivantes prouvent que le cuivre agit
sans le contact de l'air sur l'acide sulfurique pur et con-
centré, à froid comme à cbaud ; mais beaucoup plus lente-
ment pour le premier cas, et que le mode d'action est aAu
solument le même à l'exception de la durée.
l6 JOURNAL
Le î% ànil »833 , j'ai introdait dans un flacott boaetké
à rémeri de la toamure de cuivre rou^e bien décapée et
pmée de matières étrangères ; j ai ensuite complètement
rempli d'acide solfut-ique pur à 66" le flacon que j'ai bien
fermé*
Au bout de huit à dix jours , le liquide s'est légère-
ment coloré en rose : au bout de trois semaines la colora-
tion avait disparu, et le cuivre conservait son brillant
métoliique.
Le f a mai , ayant ouvert le flacon^ il ne s'est point dé^
gagé d'odeur d'acide sulfureux.
Environ un mois après, je vis une petite quantité d'une
hiatière brunâtre, pulvérulente , tapisser les parois et le
fond du flacon. Il n'y avait point d'acide sulfureitx dégagé
du liquide.
La quantité de la matière brune augmenta pendant lès-*
troisième^ quatrième et cinquième mois, et de petits <mB*
taux incolores et transparens adhéraient aux parois dut
flacon.
Au bout du sixième mois,, la liqueur exhalait une forte
odeur d'acide sulfureux ; c'est à ce moment que j'exami-^
nai la liqueur, les cristaux et la poudre brune.
La liqueur, qui était à peine colorée^ prenait une belle
couleur bleue lorsqu'on y versait de l'eau, et contenait du
sulfate de cuivre anhydre.
Les cristaux transparens et incolores se dissolvaient
dans l:eau qu'ils coloraient en bleus exposés à l'air, ils ne
tardaient pas à devenir également bleus t ces cristaux
étaient donc du sulfate de euwre anhydre.
Pensant que la matière brunâtre devrait être du sulfure*
de cuivre , je 1 ai vergée wt un filtre, lavée et séchée à Fa-
bri du contact de Tair. ^
Cette matière , traitée par l'acide nitrique très-faible à
l'aide d'une douce chaleur, a donné une liqueur bleue
( nitrate de cuivre ) , et il est resté sous forme de flocons
j
DE PHARMACIE. Ij
une matière d'un blanc grisâtre qui a été séparée de la
liqueur à laide du filtre; après avoir été léchée, une poc-»
tion a été mise sur les charbons ardens, e'cet fondue, et
a brûlé avec une flamme bleue et dégagement d acide
sulfureux ; une autre portion y mise dans un tube à expé-
rience , s'est volatilisée lorsqu'on Ta cbaufiee.
Il est évident, d après ces expériences , quâ la tempé-
rature ordinaire , l'acide siilfurique est décomposé en
partie par le cuivre, en acide sulfureux et en oxigèoe, qui
se porte sur ime portion du cuivre pour former de l'oxide
de cuivre, et de là du sulfale de cuivre anhydre, puisque
l'acide est concentré.
L'acide sulfureux se dissout dans la liqueur ; mais le
cuivre réagit à son tour sur lui , le décompose en soufre
et en oxigène pour former une nouvelle quantité d oxide
de cuivre et du sulfure de ce métal.
Pour m'assurer qu'il en était ainsi, j'ai introduit de la
tournure de cuivre dans un flacon bouché à Fém^ri, rem-
pli d'acide sulfureux récemment préparé et exempt d'a-
eiàe sulfurique.
Au bout de cinq à six mois le cuivre était transformé
en Une matière brune qui , examinée , a été reconnue être
du sulfure de cuivre; la liqueur avait pris une couleur
bleue et répandait à peine Todeur d'acide sulfureux.
Ces faits me portèrent à rechercher si la réaction qui
avait lieu entre le cuivre et l'acide sulfurique, à laide de
la chaleur , donnait les mêmes résultats.
Je me rappelai que lorsqu'on préparait à l'École d«
médecine l'acide sulfureux anhydre au moyen xlu cuivre
et de l'acide sulfurique , le résidu était brunâtre : ie
voulus reconnatUre s'il y avait formation de sulfure de
cuivre.
Je fis bouillir de l'acide sulfurique concentré avec de la
tournure de cuivre; je traitai le résidu par l'eau pour dis-
soudre, et enlever le sulfate de cuivre : il resta une ma-
XX* . Année. — Jan \^ier 1 834- 2
l8 JOUENAL
liére brune mélangée de cuivre métallique que je sépa*
rai facilement. La matière brune , traitée par l'acide ni-
trique , comme dans l'expérience précédente , laissa du
soufre.
Je pense, d'après ces expériences, que l'action des
acides sur les métaux à froid n'a pas encore été assez étu-
diée, et que les beaux travaux de M. Becquerel doivent
faire présumer que cette action, qui est toute électrique,
doit varier avec la température , la durée du contact , la
division des métaux et la concentration des acides.
Sur la viscine , principe immédiat des {végétaux qui se
retrouve dans la glu ^ et la matière exsudée par ratraC'-
tylis gummifera.
Par M. Macaibb.
Extrait des mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle
de Genève.
Uatractjlis gummifera , plante de la famille des com-
posées cynarocépbales , qui croit en Sicile, laisse suinter
du réceptacle ou de Tinvolucre une matière particulière
qui se présente sous forme de masses arrondies , demi-
transparente , douée d'une sorte de mollesse et de demi-
élasticité comme ce qu'on nomme caoutcbouc fossile,
d'une saveur nulle et d'une couleur légèrement rougeàtre.
Cette matière, que M. Macaire admet comme un nou-
Tcau principe immédiat des végétaux , a été nommé par
lui, viscine, en raison de sa viscidité. Les caractères de la
yiscine^sont les suivans.
Elle est plus légère que l'eau sur laquelle elle surnage.
Mais elle tombe au fond de l'alcool à 36°; elle se ra-
mollit à la cbaleur , se fond et se boursouffle , brunit lé-
gèrement , et , si elle est refroidie , elle reste liquide et
s'attacbe fortement aux doigts comme la colle-forte.
DE PHARMACIE. ig
Chauffée plus fortement elle brûle avec une flamme
blanche , beaucoup de fumée et une odeur assez sembla-
ble à celle de l'huile à brûler*
Elle se comporte du reste à la chaleur comme les
substances non azotées , et ne donne pas d'ammoniaque
lorsqu'on la traite par la chaux.
La vi^cine ne se dissout dans l'eau ni à chaud ni à
froid. Mais, à la température de lo à i5**, elle absorbe
un peu du liquide, devient opaque ; à loo**; elle reste
translucide et devient poisseuse et filante.
L'alcool à 4<>° ^'^^ dissout point à froid , mais en dis-
sout un peu à TébuUition et la laisse précipiter par le re-
froidissement ; l'éther bouillant la dissout complètement ;
une très-petite portion se précipite par le refroidisse-
ment; l'éther évaporé laisse une matière d'une extrême
viscidité.
L'essence de térébenthine la dissout à chaud et de-
vient très-viscide ; par l'évaporation il reste une substance
jaune transparente très-glutineuse, liquide à chaud,
s'épaississant par le refroidissement , et formant alors
un vernis transparent, gluant les doigts. L'alcool bouillant
dissout toute la thérébentine qui existe dans ce composé,
et la matière glutineuse reparaît agglutinée, d'une trans-
parence très-viscide, et, avec toutes ses propriétés. Aban-
donnée à Vair libre pendant un temps très-considérable,
elle y demeure sans altération et sans se dessécher en
aucune manière.
Elle est insoluble dans l'huile grasse à chaud et à
froid.
Soluble dans la potasse caustique qui ^e colore alors
légèrement.
L'acide sulfurique la dissout en se colorant fortement
en brun , et sans former de tannin artificiel ; une grande
quantité de ciiarbon se dépose.
a.
20 JOURNAL
L'acide nitrique , chauffé sur celle subslance , se co-
lore en jaune rougeâtre et la dissout. Dans 1 evaporation
à siccité, il reste une substance d'un blanc jaunâtre
non anière , qui ne contient pas d'acide oxalique , se dis-
solvant dans la potasse caustique en la colorant fortement
en rouge, très facile à enflammer , et brûlant vivement à
la manière de l'amadou.
Elle est composée de : .
Carbone. . . 76,6 ou Carbone • 76,6
Hydrogène. . 9,2 Eau 17,2
Oxigène' i5,3i Hydrogène excédant. 7,3
Celte subslance se rapproche, comme on voil , par sa
composition des résines et de la cire; mais elle s'en
éloigne par sa viscidilé, son insolubililé dans l'alcool et
dans l'huile grasse.
M. Macaire a recherché si la glu et le fruit du gui
blanc contenaient de la viscine; il conclut de ses expérien-
ces , que le fruit du gui ne contient que de la gomme ou
du mucilage, et que la glu du commerce est composée
de mucilage, d'acide acétique en petite quantité, de
ciiromule verte , de quelques corps étrangers , comme
sable, etc., et en grande partie de yiscine, tout-à-fait
semblable pour ses propriétés à celle qui exsude de l'in-
volucre de l'alractilis gummifère. M. Macaire s'est as*
suré ensuite que de l'écorce de houx [ilex aquifolium)^
bouillie avec de l'eau et enfouie dans la terre , comme
on le fait pour la préparation de la glu ordinaire , conte-
nait, au bout de trois semaines de séjour dans la terre ,
une quantité très-notable de viscine qui s'est iiccrue en
prolongeant davantage la fermentation. L'écorce de gui
{yiscum album ) , traitée de la même manière, a donné des
résultats identiques; enfin M. Macaire s'est assuré que
la viscine existe toute formée , mais en petite quantité ,
dans les écorces de ces végétaux avant la fermentation.
DE PHARMACIE. 21
c|ue cellç-ci paràtt transfonner tout le mociliige et une
partie du Ugneuic en cette singulière substauce/
l^ clm)mui€ verte est la seule partie de l'écorce qui
consefTe ses propriétés et ne change pas de nature.
A. B.
Sur la composition des acides méconique et métaméco^
nique (paraméconique de M. Robiquet ) (i) ; par Juçtus
LiEBiG. ( Annales de Pharmacie,- vol. VII 9 cah. 3 ,
pag. 287.)
Je dois à l'obligeance de M. Robiquet une petite
quantité des acides si remarquables qu'il a le premier
caractérisés d'une manière ei^acte dans l'opium, et je pro-
fite de cette occasion pourJever par leur analyse quelques
doutes qu'aura pu faire concevoir , sur leur composition ,.
l'examen attentif de la transformation de l'acide méconi-
que en acide paraméconique.
En effet , mes expériences ont produit des résultats qui
non-seulement ont prouvé que ces deux acides ne sont
pas isomériques, mais encore ont expliqué d'une manière
tout-à-fait satisfaisante la transformation de l'un des deux
dans l'autre. J'ai donné avis de mes expériences à M. Ro-
biquet, et je ne me suis décidé aies publier qu'après que
ce savant distingué , que des souffrances corporelles em-
pêchent de travailler par lui-même , eût , en faisant ré-
péter ses premières analyses , acquis la conviction que
leur inexactitude était due à une erreur dans la proportion
de l'hydrogène. Cette circonstance a aussi fait voir l'im-
portance de la petite machine pneumatique de M. Gay-
Lussac , et som absolue nécessité dans l'analyse organique.
(1) Voyez le mémoire de M. Robiquet , sur les principaux produits
de ropiam, Journ. de Phanft.^ février i833, page 67.
22 JOURNAL
Outre l'acide méconique de M. Robiquet , j ai aussi
analysé une autre portion que j'avais extraite moi-même
du roéconate de chaux que M. Merck avait eu Tobligeance
de me remettre. Je n'ai rien à ajouter à la préparation
de Tacide méconique. Le procédé indiqué par M. Robi-
quet le donne exempt de toute substance étrangère. L'a-
cide méconique , ainsi que le méconate acide de chaux ,
se décolorent bien par le charbon de sang : mais M. Ro-
biquet a déjà fait remarquer que ces deux corps ont une
tendance extraordinaire à former une combinaison très-
intime avec le charbon. On perd la majeure partie de
1 acide méconique si l'on ne soumet en dernier lieu à l'é-
bullition avec du carbonate de potasse , le charbon qui a
servi à la décoloration.
Comme les deux acides méconiques n'ont pas la même
composition, ainsi qu'on l'avait conclu des premières
analyses, le nom d'acide paraméconique ne convient plus
à celui des deux auquel l'autre donne naissance à l'aide
de Tébullition avec l'eau. En attendant une meilleure dé-
nomination, je l'ai appelé acide métaméconique.
Si on entretient en ébullition une solution d'acide mé-
conique dans l'eau, il se dégage de l'acide carbonique pur,
et il se forme une matière extractive qui finit par colorer
la liqueur en brun foncé ou en noir. Si l'on verse de l'eau
sur de l'acide méconique cristallisé, et que l'on chauffe le
mélange jusqu'à l'ébullition , on voit que l'eau qui entoure
l'acide méconique se colore en jaune citron à la première
action du feu sans qu'il y ait dégagement d'acide carboni-
que. L'ébullition est-elle continuée^ le mélange se trouble
et se colore en brun foncé : mais la quantité d'acide car-
bonique développé est incomparablement moindre que
lorsqu'on fait bouillir de l'acide méconique^ cristallisé avec
l'acide hydroc'ilorique fumant. Dans le dernier cas, comme
aussi lorsqu'on décompose un méconate par de l'acide hy-
drochlorique bouillant, le dégagement de l'acide carboni-
DE PHARMACIE. ^5
que donne lieu à une effervescence semblable à celle qui
accompagne la décomposition d'un carbonate , mais la
production de la matière extractive manque alors tout-à-
fait : on obtient de Tacidé métaméconiquè à peine coloré ,
et qui né parait légèrement rougeàtre qu'autant que l'acide
hydrochlorique employé contient des traces de fer.
La formation de cette matière brune n'a donc pas une
liaison immédiate avec la production de l'acide métamé-
coniquè. C'est sans contredit un produit de la décompo-
sition de l'acide méconique, mais qui n'a aucun rapport
avec la composition de l'acide métaméconiquè. Ce dernier
acide se forme en effet dans les deux circonstances et avec
des propriétés parfaitement semblables.
Pour déterminer la proportion deau de cristallisation,
l'acide méconique cristallisé a été cbauffé à une tempéra-
ture de cent à cent vingt degrés dans l'appareil décrit
vol. y, pag. 189, de ces analyses (i). 2,566 gram. ont perdu
6,549 d'^^u, c'est-à-dire ai pour cent, ce qui est d'accord
avec l'expérience de M. Robiquet.
I. 0;8o5 g^ram. ont en outre donné 1,326 acide carbonique et
Q,i^6 eau.
II. 0,948 1,445
et 0,181.
On a donc pour la composition de 100 parties
I.
II.
42«iii8i
4a. 1473 carbone.
a,oi5i7
a,iai4 hydrogène
55,87301
55,73x3 ozigèner
Je me suis servi du méconate d'argent pour déterminer
le poids atomique de l'acide méconique. Ce sel s'obtient
facilement en mêlant du nitrate neutre d argent avec une
solution aqueuse de cet acide , on a un précipité d'un blanc
éclatant, qui , parle lavage et la dessiccation, se transforme
en paillettes cristallines et brillantes.
(i) Appareil de M. JLiébig, pour déterminer la quantité d>aii de
cristallisation des sels et des autres corps.
^4 JOCaNAl
J'ai déjà dit dans une autre occasion (i), que ce s^
forme une dissolution transparente dans l'acide, nitrique
légèrement concentré, et.que si on cbauSè cette liqueur
il se produit au bout de quelque temps une rire décom*
jiK^sitioQ avec formation d'un précipité blanc caillebo^té.
Ce précipité est du cyanure d'argent pur. ChavtSé à l'éUt
sec il se fond, donne lieu à un dégagement de cyanogène
pur, et laisse pour résidu de l'argent métallique.
Le méconate d'argent chauffe seul à l'état sec, produit
un léger boursoufflement, et donne pour résidu de ) argent
métallique d'un blanc brillant. o,36i gram. ont fourni
0,179 de métal , d'où l'on tire, pour le poids atomique de
l'acide le nombre 1274, 2696. Si l'on calcule d'après cette
donnée les nombres des précédentes analyses, on a pour la
composition théorique
7 atomes carbone 535,o59 4^,4^
4 hydrogène. . . . ^,936 iy979
^ oxigéne 700,000 55,56 1
1259,965
L'acide métaméconique ne perd pas par la chaleur, d'eau
de cristallisation : chauffé avec le deutoxide de cuivre il
produit les résultats suivans :
I. o,4o3 gram. ont donné 0,677 acide carbonique et 0,095 eau.
II. o,5i7 0,868 0,129
Ce qui donne pour 1 00 parties
I.
II.
46,45
46,37 carbone.
2,61
2,77 hydrogène.
5ô,94
5o,86 oxigènle.
0,217 gram. de métaméconate d'argent ont laissé après
la caldriâtion dans un creuset de porcelaine o,o8S d'argent.
Dans une seéonde expérience, 0,267 grato. de même sel
ont donné exactement 0,100 gram. de ce métal. Le poids
atomique de l'acide serait donc représenté p^ir le nombre
■ I i Il» I ■ I ■ .
(0 Voyez le Journ. de Pharm, , novembre l833, page» 6 14»
DE PHARMACIE. 25
1998 d'après la première analyse, et par 2021 d'après la
seconde. En calctthitif d'sipnSlsees tKnnbtiesIes réâulfats des
analyses précédentes , on a pour la composition théorique
la atomes carbone 917,244 4^,63
8 hydrogène. ... 49>^7^ ^«^^
10 ozigène 1000,000 5o,85
1967,116
<
La formation des acides métaméconique et méconique est
facile à expliquer d'après la composition des deux acides.
Si de la composition de lacide méconique
7C + 4H-f.70
on retranche i C 4-20 = 1 atome d'acide carbonique
il reste 6G + 4^ + ^0 répondant exactement à un demi-atome
d'acide métaméconique.
Ce mode de décomposition de lacide méconique dans
lequel sa capacité de saturation est diminuée de moitié par
la perte d'un atome d acide carbonique, est très-remarqua-
ble, et semble promettre qu'un examen plus attentif de
ses combinaisons produira des résultats tout-à-fait inté-
ressans. Le manque de substance m'a seul empécbé de
pousser plus loin mes expériences.
L'acide méconique forme avec toutes les bases des sels
peu solubles, facilement cristallisables ; la morphine est
la seule avec laquelle il forme une combinaison très-soluble
et qui n'est pas susceptible de cristalliser. A.-G.-V.
26 JOURNAL
EXTRAIT DES ANNALES DE CHIMIE
ET 0£ PHYSIQUE.
Naméros publiés jasqa'à ce joar, mai (i) , juin et juillet i833.
Sur une nouvelle combinaison de l'iode ax^ec toxigène ,
acide hyperiodique , par MM. Ammermuller et G.
Magnus.
Il est impossible d'obtenir cet acide par la méthode
qu'a donnée SéruUas pour se procurer l'acide hyperclo-
rique , car en chaiifiant l'iodate de potasse on n'obtient
pas d'hyperiodate.
Lorsqu'on fait passer du cblore gazeux dans une solu-
tion d'iodate de soude avec excès de base^ et qu'on
cbaufi'e légèrement la liqueur , il se précipite une poudre
blanche cristalline insoluble, qui est l'hyperiodate de
soude.
La chaleur ne permettan.t que diiBcilement d'extraire
tout l'oxigène contenu dans ce sel , ces chimistes ont eu
recours à l'hyperiodate d'argent pour déterminer la com-
position de l'acide hyperiodique. Ce sel est obtenu sous
la forme d'un précipité jaune clair, lorsqu'on décom-
pose par le nitrate d'argent une dissolution d'hyperio-
date de soude dans l'acide nitrique faible. En évaporant
à chaud la dissolution de ce précipité dans l'acide nitri-
que jusqu'à cristallisation , on donne naissance à des
cristaux de couleur jaune orangée.
(]) Ce numéro contient un mémoire de MM. Payen et Persoz, sur
la diatase. Nous en parlerons plus tard , en traitant de la dextrine et
de la polarisation circulaire dont il a été dit peu de chose dans ce
journal.
DE PUAAMACIE. 2"]
• • • '
Ce sel a pour formule î A g , ce qui donne en nombre :
Iode 4^,3 1 3
Argent 36,^37
Oxigène 21)44^
100,000
C'est un byperiodate d'argent neutre et anhydre. Ce
sel neutre est décomposé par l'eau pure en un sel basi-
que insoluble et en acide byperiodique. C'est la meil-
leure manière d'obtenir à l'état de pureté cet acide , qui ,
comme l'acide bypercblorique, contient sept atomes d'oxi-
gène pour un double atome de chlore ou d'iode.
La dissolution d'acide hyperiodique peut être portée à
l'ébuUition sans être altérée , par l'évaporation on obtient
l'acide cristallisé ; cet acide forme très-facilement des sels
basiques cristallisables.
Du sulfure de plomb cristallisé , par M. Becquerel.
On sait que le sulfure de plomb ou galène , en raison
de sa volatilité , peut être obtenu cristallisé en cubes
ou en octaèdres par sublimation. On est parti de là
pour élablir que cette substance avait été formée par
voie ignée dans les filons. Cependant on trouve la ga-
lène dans des terrains secondaires de dernière formation,
dont lorigine aqueuse est bien constatée. M. Becquerel
s'est attaché à prouver qu'à l'aide d'un liquide et de deux
substances (Convenablement placées , pour qu'un courant
électrique résulte de leur réaction réciproque, on peut
obtenir des cristaux de galène semblables à ceux que l'on
trouve dans lesJîlons.
C'est ce qui a lieu lorsque , dans un tube d'un déci- .4
mètre de long sur cinq millimètres de diamètre^ fermé
par un bout et renfermant du sulfure de mercure à la
hauteur de deux à trois centimètres , on verse une disso-
\
j
2S JOURNAL
lution de chlorure de magnésium , et que Ton plonge
dans le liquide jusqu'au fond du tube une lame de plomb.
Le tube éXant fermé , au bout de six semaines on aper-
çoit sur les parois , au-dessus du sulfure , une couche
mince cristalline qui présente tous les caractères de la
galène.
L'antimoine , le zinc , le fer , donnent les mêmes ré-
sultat».
Sur l'influence qu exerce la température sur la solution
d'iodure d'amidine, par M, Lassaigne.
L'iodure d'amidine , obtenu en versant avec précau-
tion une solution alcoolique ou aqueuse d'iode dans une
solution damidine préparée en traitant la fécule broyée
par leau froide , est non-seulement remarquable par sa
belle couleur bleu indigo , mais par ce caractère particu-
lier de se décolorer à une température de 89 à 90 degrés
centigrades , et de réprendre ensuite sa couleur en refroi-
dissant lentement ou brusquement.
Ce phénomène peut se reproduire plusieurs fois de
suite avec la même solution, si on a la précaution de ne pas
dépasser le poiùt où la décoloration est complète ; car en
faisant bouillir la solution pendant une minute et demie
environ , elle perd la propriété de se colorer par le refroi-
dissement.
Dans cette circonstance , Tiode , en réagissant sur une
partie de l'amidine , a été "transformé en acide hydriodi-
çue , et Ton peut , en versant avec ménagement une solu-
tion faible de chlore , faire reparaître la couleur bleue de
l'iodure qui se trouve ainsi régénéré par Tiode mis en
liberté.
Le point de décoloration de la solution bleue d'iodure
d'amidine paraît subordonné à la densité de la liqueur.
DE PHARMACIE. 2Q
En effet , une solution concentrée qui &e décolorait à +
89'' étendue de son volume d'eau , s'est décolorée à yj^^
et au-dessous lorsque la proportion d'eau était plus con-
sidérable.
L'amidîne, extraite de l'amidon de froment trituré,
forme avec l'iode une combinaison remarquable par la
belle couleur violette , ce qui semble déjà établir une dif-
férence entre ce produit et celui qu'on obtient de la fécule
de pomme -de-terre.
Les réactions qu^exercent les acides sur les solutions
de ces deux iodures d'amidine, dénotent aussi les diffé-
rences qui paraissent exister entre ces deux principes re-
tirés de la fécule et de l'amidon de froment.
Sur la présence de t azote dans toutes les semences , par
M, Gay-Lussac.
Toutes les graines, soumises à la distillation par ce sa-
vant chimiste, ont fourni des -produits ammoniacaux , ou
susceptibles de fournir de l'ammoniaque par l'addition de
la chaux. On peut considérer une graine , abstraction faite
de son enveloppe , comme formée de deux parties, l'une
végétale , qui donne à la distillation un produit acide ,
l'autre animale, qui donne un produit ammoniacal , en
sorte que le caractère acide ou alcalin du produit dépend de
la prédominance de Tune de ces deux matières sur l'autre.
Cette matière très-azotée , contenue dans les graines,
cjxplique leur qualité si nutritive. On y voit, la cause de
rétonnante fécondité, comme engrais, du résidu que lais-
sent les graines après l'extraction de l'huile qii elles con-
tiennent , et réciproquement la nécessité dans les engrais
d'une matière animale.
3o
JOURNAL
Recherches de chimie organique ,par 3f. Dumas.
Dans de précédens travaux (i), M. Dumas a cherché
à élabUr la composition du camphre et des huiles essen-
tielles légères. Il a considéré quelques-unes de ces sub-
stances comme des carbures d'hydrogène purs, faisant
fonction de base en certains cas , ou de radical en**
d'autres occasions , et il a montré en outre que plu-
sieurs huiles essentielles légères pouvaient être consi-
dérées comme du protoxide de ces carbures d'hydrogène.
Les huiles essentielles pesantes , difi'èrent des autres en
ce quelles sont plus riches en oxigène, aussi font -elles
fonction d acides bien caractérisés et d'une composition
assez simple. M. Bonastre avait déjà reconnu àThuilede
girofles cette propriété que M. Dumas croit devoir gé-
néraliser.
L'huile de gicofle pure , desséchée au moyen du chlo-
rure de calcium, absorbe le gaz ammoniac et produit des
cristaux doués d'un grand éclat. Son poids atomique, dé-
duit de cette combinaison , est 2200.
Les produits du girofle , analysés par M. Dumas , sont
l'huile essentielle, la matière nacrée qui se dépose dans
l'eau distillée et la caryophylline. En réunissant leurs
analyses , on saisira aisément les relations qui les lient.
Haile de girofles. Matière nacrée. Caryophylline.
Carbone. . •
Hydrogène. .
Oxigène. . .
atomes.
40
26
5
70,02
22,56
atomes.
1
73,55
7,21
^9M
atomes.
40
33
a
''Kl
10,36
10.37
1 00^00
180,00
100,00
Les conséquences que l'on peut tirer de ces analyses
sont les suivantes : i*'. la matière nacrée diffère de l'huile
(i) Journal de Pharmacie , tom. XIX, pag, 3i.
D£ PHARMACIE. 3l
de girofles p.nr la perte d'un atome deau ; a". In caryo-
phylline contient précisément 6 atomes d'hydrogène de
plus que l'essence de girofles , et 3 atomes d'oxigène de
moins, comme si de Teau, décomposée par une force quel-
conque, eût cédé son oxigène à Tun de ces produits et
l'hydrogène à l'autre.
Ainsi , dans les trois substances que le girofle fournit ,
voyons un radical unique se modifier par le seul concours
de l'eau , de manière à produire trois substances telle-
ment dissemblables, que leur commune origine a pu seule
porter à les comparer entre elles.
M. Dumas fait encore observer Tisomérie de la caryo-
phylline et du camphre naturel qui ressort de ses
analyses. Il ajoute enfin que les huiles pesantes se rap-
prochent des résines à un si haut degré, qu'on sera
peut-être forcé quelque jour de les confondre , et il passe
à lanalyse des composés azotés fournis par Tindigo.
Le procédé que M. Dumas met en usage pour déter-
miner l'azote est fort simple et fort exact.
On dispose le tube à analyse comme à l'ordinaire , en
ayant soin de placer à son extrémité fermée quelques
grammes de céruse. Après avoir fait le vide dans le tube^
on décompose une portion de la céruse afin de balayer
les portions d'air qui restent dans l'appareil et de les
remplacer par de l'acide carbonique pur. Après avoir dé-
gagé un litre d'acide carbonique environ , on fait le vide
une seconde fois , et on opère la combustion comme à
l'ordinaire ; les gaz sont reçus par le mercure , dans une
cloche qui renferme une forte dissolution de potasse. La
décomposition terminée, on cbauife de nouveau le carbo-
nate de plomb , et on dégage encore un litre ou deux
d'acide carbonique , de manière à chasser tout l'azote de
l'appareil, et à le porter dans la cloche. En agitant con-
venablement celle-ci , l'acide carbonique est absorbé, et
il reste l'azote pur que l'on peut mesurer avec précision.
32 JOURNAL
La seule précaution à prendre consiste à décomposer
une qoaftlîté de matière capable de produire an moins
trente ou quarante centimètres cubes de gaz azote.
Nous allons réunir comme ci-dessus les diverses ana-
lyses avant d'en commenter les résultats.
Indigo pur. Acide indigotiqae. Acide carbazotiqae.
Carbone. . .
Hydrogène. .
Asote- . . .
Ozigcne. . .
atomes.
atomes.
atomes.
45
72,34
45
48,09
a5
3i,3
i5
3,93
i5
a,6i
6
1.3
3
II, i3
3
7'4o
6
i7>7
3
12,60
j5
41,90
i5
49' 7
100,00
100,00
100,0
L'indigo a été puriBé par les procédés indiqués par
M» Berzélius. Son analyse , devenue par-là plus exacte
que celles qui ont été publiées jusqu'ici , s'en éloigne
pourtant un peu. L'indigo blanc ou désoxigéné est trop al-,
térable pour qu'on puisse en obtenir une assez grande
quantité pour lanalyser directement. Berzélius admet
que cent parties d'indigo hlaiic mises en contact avec
du sulfate de cuivre, lui enlèvent 456 d*oxigène pour
passer à Tétat d'indigo bleu. Si l'indigo blanc prend en
cette circonstance le tiers de l'oxigèn^e total contenu dans
l'indigo bleu , cette quantité ne doit s'élever qu'à ^^'i.
L'acide indigotique n'est pur que lorsqu'il est parfai- •
tement blanc , sans cela il retient de l'acide carbazotique
qui altère profondément les résultats. On voit, par son
analyse, que ce n'est autre chose que de l'indigo très-
oxigéné et renfermant cinq fois plus d'oxigène que l'in-
digo bleu. Cet acide nous offre le premier exemple d'un
acide renfermant quinze atomes d'oxigène dans son pro-
pre atome.
Toutes les matières animales traitées par l'acide ni-
trique peuvent fournir de l'acide carbazotique , qui four-
nit des sels détonnans. L'acide indigotique, d'après la
remarque de M. Chevreul , se transforme en acide car-
bazotique avec une- facilité qui indique entre ces deux
DE PHA|lBfACIE. 55
corps une grande apalogie de composition. Or , si. Ton
soustrait des élémens du premifsr, de Fa^nmoniaque et de
' l'acide oxalique , et qu'on y ajoute de l'acide nitrique ,
on obtient exactement la composition du second. On sait
que pendant cette conversion il se forn^e de l'acide oxa-
lique. M. Dumas fi constaté la production de l'ammo-
niaque.
L'acide carbazotique deviendrait, par ces résultats, un
composé d'hydrogène carboné,C^^ H^ et.de trois propor-
tions d'acide nitrique Az^ O*^, ce qui rend bien compte
de ses propriétés détonnantes.
' M. Dumas remet l'interprétation définitive de ces ré-
sultats à un autre mémoire, où il traitera d'un corps qui
fait suite à ceux dont il vient de traiter, te qui résulte
d'une modification de l'acide carbazotique lui-même.
Sur t huile essentielle de moutarde noire , par
'MM. J. Dum^s et J. Pelouze.
On sait queThuilç essentielle de moutarde ne préexiste
pas dans la graine et qu'elle se forme sous l'influence de
l'eau dans la distillation même. Purifiée, cette huile bout
à 143** c, et possède une densité égale à 1,01 5 à la tem-
pérature de 20'' c. Très-solubie dans l'alcool et dans l'é-
tber, elle est séparée par l'eau de ces dissolutions. Elle
dissout à chaud une grande quantité de soufre qui s'en
sépare sous forme cristalline par le refroidissement. Il
en est de même du phosphore.
Les alcalis produfsent, par leur réaction sur cette huile
à chaud, du sulfure , du sulfocyanure , et une matière
qui n^est pas encore bien définie. Il se dégage de l'ammo-
niaque. L'acide nitrique , l'eau régale l'attaquent avec
force, el donnent pour résultat final une grande quantité
d'acide sulfurique.
XX* . Année. — Jamner 1 834 • ^
34 JOUBNÂL
Son analyse la repréêente comme formée de
C'^ en ceotiémes i^^S/^
H^^ 5,o4
0V2 10,18
syi 20,48
ï 00,00
Dans cette formule 5 at. de l'élément électr6*négatif ,
savoir : 4 d'oxigène et f de s6afre , corps qui peuvent se
remplacer atome à atome, paraissent correspondre aux
5 atomes d'oxigène qui entrent dans la composition de
l'huile de girofles.
La densité de la vapeur, que l'expérience indique être
de i^o , est donnée par le calcul comme égale à 3,37, ce
qui diffère peu.
L'ammoniaque , absorbé rapidement par cette huile ,
forme avec elle un produit soluble dans l'eau susceptible
de cristalliser. Ce n'est pourtant pas iin sel, mais plutôt
un corps de la famille des amides. Ces cristaux sont d'un
blanc éclatant , fusibles à ^o"", solubles dans l'eau , l'al-
cool et l'éther. Leur dissolution est neutre et ne se troq-^
ble pas par les réactifs.
Les alcalis bouillans ei^ dégagent l'ammoniaque , mais
le dégagement lent s'effectue à la manière de corpç qui
ont besoin de décomposer l'eau pou^ produire ce gaz. Ce
corps est produit par la combinaison de 8 vOl. de gaz
ammoniac et de 8 vol. de vapeur d'huile.
Dans un second mémoire, ces chimistes chercheront
à établir des données précises sur le radical qui existe
dans ces divers corps çt dans la synapisine.
Sur plusieurs combinaisons noui^elles du platine , par
M. Doëberéiner.
En mêlant du chloride de platine a une dissolution
ÙE ^iàARMÂËIE. 55
èé cârbopate de soade éii' excès, et expo&sintle liquide
au fidleil pendant plusieurs jours ^ dn obtient un préci-
pité jaune de platinate de soude.
. L'acide pxalique dissout le platinate de soude avec àèt
gagement d'acide ofirbonique. Par le refroidissement on
obtlept de petites aiguilles d'uni rouge cuivré^ qui sont
de l'oxalate d'oxidule de platine Pt DT
. L'eaii dé chaux transforme Ic^ cbloride dç platine m
une çomb^paispjci de ce corpA avec du platinate de ciiaut;
(PtCh^+Ca Pt^). ,
Sur les moui^eméns de rotation au camphre ^ par
M, Ch. Matteuci.
d'est uniquement à Tévaporation du camphre et à suf
dissolution dans les couches d'eau qui l'environnent qu'on
doit, suivait M. Matteuci, attribuer la cause de ce mou-
vement. Lorsqu'on jette sur l'eau un petit charbon al-
lumé ou un fil niétaUique fin suspendu et chaufié à
l'avance , le mouvement de rptatiûn qui se manifeste est
produit pRr la yapeur d'eau développée autour du corps
flotiant.Àussi expliqué-t-on très-aisément, dans cette hy-
pothèse, la suppression de cette rotation , lorsqu'on jette
une goutte d'huile sut la surface de l'eau , ou lorsqu'oi^
la couvre avec une lame de verre.
Or , si l'on met sur l'eau un morceau de camphre assez
gros pour qu'il ne se meuve que très-lentement, et que
l'on porte le verre qui le contient sous la machine pneu-
matique , les mouvemens, d'abord presque insensibles,
deviennent plus sensibles à mesure que l'on fait le vide
et s'arrêtent quand on cesse. Tous les corps volatils pla-
cés sur l'eau produisent le même phénomène ; il en est
' ainsi des corps fixes imprégnés d'un liquide volatil.
Le phénomène du bâton de camphre, qui le coupe sui^
Tant la ligne qui touche la Surface extérieure du liquide^
est dîi à ce que cette couche d'eau dissout sans cess« une
3.
36 JOÙHNài^
aourelle quantité de ciimphre qi^elle liBSse évaporer* Ba
niettant obstade à la disaplatioq) ce phinom^èDe çcMe dei
se produire.
Sur la /acuité que possèdent les fleurs de laurîer^to^^
d attraper les insectes , par M. Braconnoi.
II est un assez grand nombre de plantes qui possèdent
la faculté d'attraper les mouches : ce phénomène, expit*
que jusqu'ici par la contraction qui résulte de rirritabi-!'
lité des organes de la génération, est attribué à d au^
très causes par M. Braconnot, qui vient de l'étudier sur
le laurier-rose. Il a remarqué que c'est dans les ipter-
stices^ que les anthères laissent entre elles y que Ton re-
marque la trompe des mouches évidemment collée la*
téralement de haut en bas dans environ la moitié de la
longueur, par une humeur visqueuse sécrétée par le stig-
mate et destinée à agglutiner les grains de pqllen. Si on
applique sur cet olgane des mouches vivantes, élises j
sont retenues malgré leurs efforts pour se débarrasser. Si
Ton dégage une mouche qui vient de se prendre , et qu'on
applique la lèvre de sa trompe sur un corps quelconque,^
elle s'y attache sans pouvoir s'échapper. Les étamines
de la fleur demeurent d'ailleurs écartées les unes des au-r
très comme dans Tétat normal.
M. Braconnot a remarqué encore sur ces fleurs que de
petites aranéides incapables par leur faiblesse d'attraper
elles-mêmes les mouches , viennent chercher leur nour-*
rituré dans la fleur du laiirier-rose , et se forment un abri
en recourbant fortement £|vec leurs fils une oti deux divi-^
sions de la corolle.
Procédé des Chinois pour lajahnçation dç Fc^cre. ( Ex?
trait de \ Encyclopédie japonaise ) , par M^ Stanislas
Julien.
C'est à tort que quelques personnes pensent que l'eur
cre de Chine se fait avec la liqueur de la sèche ou dt;
DE i^UÂBMACIE. 3y
;{>Oulpe. Celle liqueur, qui est noire comme de TeiiGre ,
peut à la yérité servir à tracer des caractères ; mais au
bout d'un an' les caractires disparaissent entièrement,
et le papier reste tout blanc.
C'est avec le noir de fumée que cette encre se prépare,
et sa qualité dépend de celle du noir lui-même ; on en
forme une pAte avec une colle animale.
Le noir de fumée se prépare , soit par la combustion
de l'huile de long {bignonia tomentasa)^ soit par celle
de l'arbre song {pinus s/l^estris). L'huile est brûlée dans
^es lampes surmontées d'un couvercle de métal , dont on
détache le noir avec une plume. Le noir de fumée de
pin s'obtient en grand dans des chambres successives
garnies de cloisons, sur lesquelles il se dépose. Le plus
beau noir est celui qiii se dépose dans la chambre la plus
éloignée du brasier.
L'encre fine se fait avec le noir d'huile, et l'encre
commune avec le noir de fumée de pin. Gellte qui vient
de Nanking est toujours la plus estimée. L'encre faite
avec le noir de fumée de pin est d'aatant meilleure, qu'elle
s'enfonce davantage datis l'eau, dans laquelle on la laisse,
tremper quelque temps , elle est médiocre , si elle
surnage.
Le suc de gingembre, mêlé à l'eau dans laquelle on
délaie l'encre, empêche les caractères que Ton trace sur la
soie de s'étaler.
Le suic dejan-tsiao ( piper nigrum ) l'^npêche de se
congeler: Celui de sung-kan ( espèce de pin )) empêche
le papier de boire.
. L'encre délajée dans l'eau, sous forme de pAte épaisse,
apaise subitement la douleur d'une brûlure.
P.-F.-G. B.
3.8 JOURNAL
NOyVEÎ.LES PES SCÏEWCE3^
M. Dutnas , en faisaM réagir TAiiiidé thloro^iicarboai-
que sur ralcbôl, est ai^rivé à là coililaissahce d'tih Nou-
veau corps liquide éthéré fort remarquable.
Ce savant chimiste a obtenu ce singulier produit en
faisant j^asser quelques grammes d'alcool dans un litre
de gaz phogène. L'auteur a îremarqùé que, pef^dant Vex?
pérjence , Talcool S'échauflait et acquérait une légère
couleur ambrée. En débouchant le flacon , recueillant
le liquide, le mélangeant avec son égal volume d'eaa
distillée, il en a séparé de l'acide hydrochlorique libre et
un liquide lourd, qu'il a distillé sur dii chlorure dé cal-
cium et de la litharge pour l'obtenir dans la plus grande
pureté.
La composition de ce produit a été trouvée égale à
Ch^ 4o2,6 = 32,4
O*. s. ..... . 4^^?^ ^ ^9y4
C«. ...... 459,1 = 33,6
H^o 62,5 = 4,6
D'après cette com^yosition , q-ue Mv Duitiais traduit en
cette formule C^'O^^Gb^^G^H^H^Hî^O , ah n'a pas de
. peine à adopter les idées die l'auteur, qui sont deconsi-!*
dérer c^ composé ^IJOttittiê un véritable élhet* , d'un type
entièrement nouveau et très-reçnat'qtkable : car Tacide qui
le forme, analogue à l'acide carbonique, en difière toutj^'-
fois . en ce qu'uji atome d'ôtigène y est remplacé par
deux atomes de chlo^6.
Voici, dureMe-, eôbiment M. Dunias explique la forma^^
tion de ce singulier corps : « 4 volumes d'acide chloro-
carbonique réagissent sur 4 volumes d'alcool, décompo-
s^pt la moitié de l'eau qu'il renferme , produisent 4
I
DK PHAIIMACIE. 3q
yolumes d'acide hydrpchloriqMe et en niém^ t/eo^pa le
fiouyel éiher. »
A la température ordinaire ce corps est fluide et
plus lourd que l'eau, il a une odeur péuétraote et pro-
voque le larmoiement lorsqu'on le respire sans précau-
tion I en très-petite quantité son odeur est suave et sans
effet fâcheux. Il entre en ébullition à qo"* centigrades.
L'acide sulfurique le dissout et en dégage du gaz hy-
drochlorique.
L'ammoniaque oiire un pbénomène remarquable eo
même temps qu'elle produit un nouveau composé cris-
tallisable en lames carrées; lorsqu'on la verse dans Té-
ther chlorocariM>nique , le mélaiige s'écbaufie tellement^
qu'il entre en ébullition, et on n^en retrouve plus dans I9
liqueur qu'une combinaison nouvelle qui cristallise en
même te(nps qu'un peu d'faydrochlorate d'ammoniaque.
M. Dumas n'a pas encore fait connaître la natuc'e de
ces cristaux ,. mais il s en occupe en ce moment, et ne tar-
dera pas à' publier le résultat des ses recherches.
M. Donné, chef de clinique à la Charité , propose
l'iode comme contre- poison des alcalis végétaux, et parti-
culièrement de la strychnine. Le chlore partage cette
propriété , la solution doit être alcoolique.
Ge moyen ne serait sans cloute avantageux qu'au-
tant que la r^ction serait produite par une solutioi^
trés-diluée, à cause de l'acre té de ces i^gens.
Du benjoin et de l'acide benzoique, pur
M. S.-W. Brown.
On croit généralement qi^e les larmes blanches du ben-
join , et la mas_se brune qui les lie , contiennent à peu
près la niéroe proportion d'acide benzoïque. Mes expé-
riences m ont prouvé qu'il n'en e&t pas ainsi \ car j'ai
46 iotki<iÀi
dbténii h peine 8 ^ poar cent d'acide impur Aes hrmei
blanches , tandis que la partie brune en a fourni i3 pdur
cent. Il est bon d'observer toutefois que la partie brune
sur laquelle jai Opéré était d'une apparence nette et
transparente , éi d'une cassure unie et nette.
On peiit extraire l'acide benzoîque du baume de Tolii
et de plusieurs autres baumes, en eh faisant bouillir seu-
lement dans l'eau , qui dissout l'acide et le laisse préci-
piter par le refroidissement. De cette manière j'en ai ex-
trait 9 pour cent du baume de Tolu , 5 du styrax, et 4 7
du i^aume dû Pérou, ie n'ai pu parvenir à l'obtenir pair
sublimation de ces baumes , sans qu'il' fut souillé par
une huile qui se volatilise à peu près à la même tem^
pérature que l'acide. ( Jour, of the Philad. , etc, ^
yu/y i833). P. B.
itfote Sur la créosoie.
La créosote, ce produit si remarquable, découvert pài*
M. Keichembach dans la distillation de certains goudrons ,
et qui parait destiné par ses propriétés extraordinaires
6ur 1 etonomie animale, à jouer un rôle important en hié-
decine , a dû éveiller à la fois l'attention des pfatibieïis
et des chimistes. Déjà plusieurs se sont empressés de lé
préparer , mais sans succès bien évident; MM. Billard,
pharmacien à Paris , et Olivier fils , fabricant de produits
ëhimiques , viennent d'annoncer à l'académie royale de
médecine qu'ils obtiennent, et en grande quantité, dans
un appareil particulier , la créosote avec les propriétés
que l'auteur de sa découverte lui attribue. Cette réussite
aura, nous n'en doutons pas, dés conséquences très-
avantageuses , puisqu'elle pourra periflettre de répéter
et de continuer des essais qui, jusqu'ici, ont paru presque
tenir du prodige dans certaines maladies. A cette an-
nonce, MM. Billard et Olivier fils ont joint un échan-
tillon de créosote^ que des expériences antérieures leur
DE PHARMACIE. 4^-
diit déirionWée pure et toat-à-fait privée ae têtte hou-
vfcUle substlaiicè , si horriblement vomitii^e , que M. Reî-
bheiàibâch a isigualé 1 aceompagner dnns certaine^ circon-
stances , et dont la pirésence offrirait les plus gràvefi
dangers.
Sur quelques arts chimiques connus par les premier^
hahitans du nord dé F Amérique , par M. Jacob
Green.
(extrait.)
Lorsqu'on examine les vastes ruines des anciennes
construclions et les diverses antiquités des peuples qui
habitaient les bords de TOhio^ du Mississipi et de plu-
sieurs autres fleuves occidentaux de TAmérique , on ac-
quiert de suite là conviction que cette terre a porté une
l'ace d'bômmes bieh supérieurs en civilisation aux tribus
indiennes qui y sont aujourd'hui dispersées. L'habileté
de ce peuple mystérieux dans là poterie, la sculp-
ture, aussi bien que la beauté et la syniétrie de plu-
sieurs autres produits de leur industrie, ont été si-
^alées fréquerpmcnt par les antiquaii'es américains ;
mais jusqu'ici aucuti auteur n'avait indiqué qu'ils fussent
familiers avec Tàrt de faire ou dé colôret le verre.
On sait, à to'en pas douter, que les procédés de vitri-
fication retaohléni h l'antiquité la plus reculée , quoique
bieà imparfaite alofs. Le livre de iàh , les antiquités de
l'Egypte, de la Grèce, dé l'ttalie, en font foi. Quant à
la teinte des verres, ceàt le bleu plus ou moins verdâtre^
qui domine presque exclusivement. Le cuivre produit avec
la plus^ grande facilité ces nuances ; aussi est-ce Toxidè
de ce métal qui colore tous ces échantillons. C'est aussi
l'oxide de cuivre qui, uni à la silice et à un alcali, consti-
tue les verres trouvés dans les «ruines laissées par les
premiers hahitans du nord de l'Amérique.
Parmi les antiquités indiennes qui décorent le musée
4^ JOU&JiAL
de M. Lanibdia,à PîUsbui^) CD PensylvaniC) on trouva
ui) grand nombre de larges grains d'une couleur vert
bleuâtre. La substance dont ils sont formés est à pein^
transparente et incomplètement vitrifiée. Ces grains sem-r
blent avoir été perforés par un instrument aigu , et dif-
fèrent, sous tous rapports, de ceux des modernes manu-
factures eui^péepnes si communs aujourd'hui et depuiif
long-temps parmi les Indiens. Voici les circonstances de
leur découverte. M. Lambdin les a trouvés lui-même ,
en creusant un ancien tombeau indien sur les bords de
rOhio. Il possède, outre des os brisés du squelette que
ces grains servaient sans doute h décorer , un grand nom-
bre débâches en pierre, de têtes de flèche$, des pipes
fE;t des fragmens de vaisselle de terre extraites du mékne
tombeau,. Ces particularités- doivent convaincre que ces
objets ont appartenu à l'un de ces anciens peuples qui
habitaient cette fertile et vaste région, long-temps avant
le voyage de Colomb.
On ne sera donc pas surpris maintenant si ce hasard
a fait rencontrer çà et là quelques fragmens 4e verre
bleu, que les minéralogistes ont pris pour un minerai
naturel. C'est ce qui a eu lieu pour un échantillon qui
existe dans le cabinet de M. Dobson à Philadelphie , et
qui a été trouvé non loin des rives dh la rivière de Cfias-
tetée , qui borde la Géorgie , dans une contrée presque
privée de relations avec les parties civilisées. Son ana-
lyse prouve que c'est du verre Ideu , car sa composition
est la même que celle des grains.
Plusieurs matières colorantes étaient aussi connues de
ces mêmes peuplades : on a retrouvé des vases bien con<^
serves et cuits au feu , qui présentaient des parties jau-
nes et brunes ,.rougeàtre6, colorées par les ocres de fer,
d'autres en rouges, probablement parle minium. {Journ,
ofthe Philad.j çolL ofpharmacyyjuly i833 ). P. B.
DE PHARMACIE. 4^
Du principe actif de la salsepareille.
Par M» Bat&a.
( Extrait d^QDe lettre adtessée par M. Batka à M. Pelletier. .)
Le principe actif de la salsepareille est, d après
M. Batka, un acide particulier auquel il donne le ix)in
d'apide parillinique , et qui jouit des propriétés sàÎTaates t
à Fétat d'hydrate ; il ressemble à des écailles de poisson ;
fondu , il a Taspect d'une résine ; par la fusion , il prend
une couleur brunâtre; si Ton augmente par degré la tem-
pérature, il répand une odeUr particulière piquante et se
charbone ; le charbon brûlé ne laisse point de cendre. Cet
acide rougit le papier de tournesol ; il se dissout par l'alcool
et s'en sépare dans un état cristallin par évaporation, il est
très-peu soluble dans Teau froide ; il se dissout en quan-
tité se'hsible dans Teau bouillante à laquelle il commimi-
que la propriété de mousser fortement. Le chlorure de
calcium , les acides minéraux , et particulièrement l'acide
hydrochlorique, lé.précipitent en flocons gélatineux ; il a en
cela quelques rapports avec l'acide pecti que; mais il diffère
de ce dernier acide principalement en ce que l'acide pec-
tique, traité par l'acide nitrique, se convertit en acide
oxalique', tandis que l'acide parillinique se dissout dans
l'acide nitrique sans s'altérer, et peut être obtenu par
l'évaporation de l'acide. L'acide parillinique s'unit aux
alcalis et forme alors des combinaisons solubles, mais in-r.
cristallisables; ces combinaisons donnent toutes à l'eau la
propriété de mousser fortement , et de se couvrir d'écume
par l'agitation. Ici M. Batka rappelle \e principe écumant
annoncé dans la salsepar^Ue ^ par M« Thubeuf , et dit
que ce principe e^t un pariUiilat^ de potassé.
M. Batka promet sous peu de faire connattre la com-
44 JOURNAL
position élémentaire de Tacide parillinique et sa capacité
de saturation.
Peur obtenir l'acide parillinique , M. Batka prend
l'extrait de salsepareille obtenu par l'alcool absolu; il
traite cet extrait par l'eau bouillante qui dissout Facide
parillinique, évapore à siccité, et reprend le résidu par
l'acide hydrochlorique ; l'acide parillinique se sépare alors
eh flocons qu'on lare et que l'on^ dessèche.
D'après l'analyse de M. Batka , la Salsepareille é^t
formée de :
t'*^. Une matière cristalline ( acide parillinique ) ^
2*». Une matière colorante cristalline ,
5<>. Une huile essentielle ,
4"*. Gomme ,
5**. Bassorine,
6^. Amidon,
5^*. Albumine.
8"*. Matière extractiformé ^
. 9**. Gluten et glaïadine ,
lo®. Tissu cellulaire et fibreux^
1 1**. Acide pectique ,
12**. Acide acétique ,
i 3°. Sels, sav^oir : chlorure <le calcium, potassium i^
magnésium , Carbonate de chaux , oxide de fer
et alumines
Extrait d'ane lettre de M. Merck de Darmstadt ^
à M.'ROBIQUET.
Sur ta santonine.
Je profite d'une occasion favorable pour vous offrir un
échantillon de santonine; bien que dette substance ait été
découverte^ il y a quelques années , dans l'extrait éthéré
4fS Ig semencine , on ne la point encore foucnie ju$qu'à ce
jour aussi pure que celle que je vQus^ adresse.
. Ses propriétés chimique^et médicinales sont ai curieuses
que j'^i cru devoir engager M. Hermann Tromadorf
( fils du professeur Tromsdorf à Erfurt ), qui diilige dans
c^ moment mon I^Jioratôire , à Texaminer ayec' attention.
Les résultats de ses recherches seront pul^Iiés sous peu
dans le Journal de Pharmacie^ rédigé par son père
L'extrait que je vous en donne dès aujourd'hui est bien
imparfait sans doute , mais il devra néanmoins , j'espère,
intéresser les chimistes,
La spntonipe ^e présent^ en prismes brillans, incolores,
sans saveur et sans odeur ; exposée aux rayons du soleil ,
elle jaunit fortement ; dissoute dans lalcool , sa splution,
jaune d abord , se décolore en quelques minutes çt fournit
de la santonine aussi belle qu'auparavant. Chauffée dans
un creuset de platine elle se fond , et se volatilise sans se
4écomposer. Les acides dilués ont peu d'action sur elle ;
mais bien qu'elle ne soit point acide, elle forme, avec les
bases , de véritables sels dont plqsieurs soqt criçtallisables,
tels sont ceux de chaux , de baryte et de plomb. Ces com*
binaisons se produisent avec des phénomènes bien remar-
quables. Lorsqu'on chauffe en effet un mélange de chaux
vive, d'eau, de santonine et d'alcool, le fluide prend bientôt
une belle couleur rouge; par le refroidissement, le sel cal-
caire cristallise en aiguilles soyeuses , en perdant sa cou-
. leur du haut en bas et devient p^rfaiten^ent blaQc. Pour*
purifier ce sel on le dissout dans de l'eau chaude , et on
précipite l'excès 'de chai^x par un poursuit dp gaz carbo-
nique. La combinaison calcaire ne se trouve point décom-
posée par l'acide carbonique , bien que celle de plomb se
détruise au seul coutaçt de lair. La coloration en rouge
se produit également lorsqu'on chauffe la santonine avec
la baryte , l'ammoniaque , la strontiane , la soude et la
potasse, mais seulement dans le cas où on ajoute de
Talcool , autrement les cotnbinaisons se forment tout aussi
l)ien , mais eUés restent parfaitement blancheà.
Lorsqu'on prend pour la formation de ces sels basiques
de la santonine jaunie par l'influence du soleil, on obtient'
des produits aussi blancs que si on avait employé de la
Santonine blanche ; mais on observe pendant Tévaporation
une coulei^r jaune qui ne tarde pas à disparaître par lé
refroidissement, à Fexemple de la Couleur rouge elle-^
même.
M. Liébig n'a point encore déterminé le poids atômi^
que de la combinaison calcaire de la santofaine , maislana-^
Ljse de cette substance lui a fourni les résultats suivons :
Carbone . 70,5og
Hydrogène 7^466
Oxigène , . 2a,o25 *
1 00,000
1
On peut obtenir la santonine to soumettant la semen-
cine à l'action de la chaux vive hydratée et de l'alcool ; la
teinture alcoolique évaporée au quart, puis passée au
filtre pour séparer la résine , let traitée à chaud par l'acid^
acétique concentré , laisse cristalliser la santonine par le
refroidissement.
On la purifie en la faisant bouillir à plusieurs reprises
avec de 1 alcool et du charbon animal. La semencine que
l'on a déban^assée de son huile essentielle, fournit
autant de santonine que celle qui a été avariée. Une
livre de semencine m'a fourni 2 gros à 2 gros et demi de
santonine pure. Les médecins de notre ville ont reconnu
h ce nouveau principe des propriétés vermifuges bien
prononcées, à la dose de trois à quatre grains deux fois par
jour; prissh une dose plus élevée , elle occasione des dou-
leurs de ventre et éructations d'estomac avec un goût Irès-
prononcé de semencine. 'Peut-être nos célèbres praticiens
lui découvriront**ils encore d'autres propriétés.
DE i^HABIIl'ACIE. ^^
• »
NOTES ET FORMULES
Extraites du Êulletiti de Thérapeutique.
Sur l'emploi des chlorures de chaux et de soude dans
quelques affections de la bouche^ commune chez les eri-
fans , par M. le docteur Constant. «
M. le docteur Constant pense que, tout en faisant k
part de l'enthousiasme et de l'amour des nouveautés qui
ont fait' ei^agérer les propriétés des chlorures , il &ut
convenir que la matière médicale s'est enrichie d'un agent
plrébieux... On en relire journellement de grands avan-
tages dans le traitement des affections de la houche , fré-
quentes dans les hôpitaux. Il résulte d'un graiid nombre
de faits observés à Thôpital des enfans, que les plaies de
la bouche , les ulcérations des amygdales, etc., pren«^
nent un caractère favorable par suite d'application de
chlorure de soude ou de chaux ^ et marchent prompte^
mient à là guérison. *
M. le dX)cteur Bônneaù emploie concurremment iin
gargarisme composé de décoction d'orge , 3 onces , miel
rosat, 1 once , chlorure de soude d'ui^ scrupule à i gros.
M. Guersent, dans la gangrène delà bouche, prescrit
un gargarisme composé de :
Bëcoction dé quinquina.; . . ; trois onces
Sirop d'écorce d'oi-ange une once. ■
Chlorure de soude une once.
M. Ângelot , dans la gengidite ulcéreuse, mettait en
usage le collutoire suivant:
Chlorure de chaux de i5 à 3o grains.
Solution de gomme une once.
Sirop d'écorce d'orange demi-once.
48 ^IQURNAIi
à employer en lotioii sur les ulcères, au moyen d'un
pippeau de charpie.
J)0 remploi du chlorure de chaux contre la gale*
M. le docteur Hospital emploie en général, y)our un
traitement, de lo à la onces dé la pommade suivante :
Soufre sublimé lavé une once et dem|e.
Chlorure de chaux bien trituré. . . deux onpes.
Axonge . t ^ 9ix onç^s.
M. S. A.
!fraitement d^ la coqueluçhç ^par M»,Sanàrsi^.
M. Sandras emploie ayec succès la bellfidone indiauée
vers la fin du dernier çiècle, contre cçtte pénible affec-?
tion ; yoici les formules qu'il a adoptée^ :
If Poudre de feuilles d^ lïelladqnç. ..... deux grains.
Extrait quelconque inerte ou mucilage. . Q. S.
Pour Jiuit bols, dont on prendra un toutes les heures.
Il préfère les préparations suivantes qui donnent un
médioan^ent moins désagréable à prendre :
♦
% Sugre blanc S|5ize onces.
Alcoolature de belladone au ^^ seiz^ gros.
Un gros représente i grain de belladone; on peut
donner ce sacçharure seul ou le faire prendre de là ma-:
nière suivante :
Mêlez Eau distillée de tilleul . . trois onces.
Eau distillée de laurier-cerise. , .... trois gros.
' Saccharuve de belladone. • • . • une opco.
Donnez une cuillerée à café de cette potion plusieurs
fois dan$ la journée.
On donne encore la poudre de racine de belladone,
mêlée à quatre ou cinq fois son poids de sucre ou de
poudre de réglisse, à Ja dose d'un quai't de grain , ma-
DE PHARMACIE. 4$
lin et soir pour les enfans au-dessous d'un an ; ^ grain
matin et soir pour un enfant de deux à trois ans ; i grain
pour un enfant plus âgé , et 2 grains de même pour un
adulte.
Traitement du porrigo ( teigne ),/>ar M. Cazenave.
M. Bietta quelquefois employé avec avantage la lotion
suivante , dite de Barlow
^ Sulfure de potasse 2 gros
Savon blanc a gros ^
Eau de cbaux 7 onces
Alcool rectifié ^- ?• %^^^
Les pommades avec le calomel , avec Toxide de man-
ganèse dans la proportion d'un à deux gros 'par once
d'axonge , réussissent bien ; il en est de même de la sui-
vante
*5/: Savon blanc 2 gros
Soufre sublimé 2 gros
Axonge. i once
Ainsi que de celle de Ranger
¥ Litbarge. 2 onces
Alun calciné i once ^
Calomel i once 7
Axonge 2 livres
Térébentbine de Venise. . . { livre
M.
De tous ces agens, aucun ne recèle toutefois une effi-
cacité aussi constante que l'iodure de soufre , introduit
il y a dix ans dans la thérapeutique, par M. Biett. Voici
la formule à laquelle M. Biett s'est arrêté après un grand
nombre d'essais : ,
XX* . Année . — - Jan uier 1 8 3 4 . - 4
5o JOURNAL
% Io()ure àe soufre 24 à 36 grains
AxoDge I once
M.
Lotions iodo-sulfureuses dans la dartre croûteuse fia-
vescente.
M. Dauvergne emploie les solutions suivantes :
Solution iodui'éè.
% Iode 3 ^à^
lodurfe de potassium 6 gtios
Eau distillée 3 ttnicès.
Solution sulfureuse,
% Salfkire de potasfefe 4 ônCé^
featl distillée ; livre
On mêle ces solutions dans la proportion d'un gros, ou
une cuillerée à café de solution iodurée, avec une demi-
once de solution sulfureuse , c'est-à-dire à peu près une
cuillerée à bouche ; le tout dans une cuvette d'eau tiède
ou d'eau froide, suivant l'indication. Q. H.
VVV%MVV%^VV«VvWvVVV%VVVIVV«V%'«VVk%V\VV%VVVVVVVV\VV\V\\/VVWVV\V%V%%VVVVV«<V\%\ «t WA w
EXtUÂlT DU PROCÈS VÈRÊÀL.
De la séance de la Société de Pharmacie^ a déôeràbre 1 833.
PBESIDENGE DE M. BAGET.
Là 'ébrrespoiidance imprimée se compose : i", d'une
pétition et mémoire pour demander la répression des
abus qui compromettent la pharmacie et r amélioration
de la loi qui en dirige t exercice ^ par MM. les pharma-
DE i^HAHMACIE. 5l
tiens dii départ^tn^iit des Hautes- Pyrénées ; a®. AmiiMes
de TAuTcrgne , tom. 6, septembre et octobre; renvoyé
à M. Boudet; 3**. Gazette éclectique de thérapeutique, de
«ïédecine et de chirurgie , octobre i833 , n*. 4 ; renvoyé
à M. Chéreau.
La correspondance manuscrite se compose d'une lettre
de M. Merck , de Darmstadt , à laquelle est jointe un
écimntillon de Sahtoihîte , en prismes brillans. Cette let-
tre donne des détaife sur Textraclion de ce produit , tiré
dtt semen tontra^ qui a déjà été signalé dans le Bulleltfi
MÏe la Société (tom XVII du journal , pag. 1 1 5 ), et qui a
été découvert par deux personnes , à peu près à la même
époque, MM. Kablcr, pharmacien a Dusseldorf, et Alm,
•élève en pharmacie , à Peuzlin-Mecklembourg.
La Société^procède à la nomination d'un vice-président,
'd'ttn secrétaire général, d'un trésorier et d'un secrétaire
tfe correspondance.
M. Reymond est nommé vice-président pour i834'
M. Robiqnel, secrétaire général,
M. Martin , trésorier.
M. Jules Pelouze , secrétaire de correspondance.
M. Bussy présente à la Société, en son nom et en celui
de M. Ferrand , de la paraffine obtenue en cli&tiHant de
la cire avec delà chaux; traitant le produit obtenu par
de lacîde suKurique concentré, et portant la tempéra-
ture fte 6o à ^6° , on obtient alors une couche de paraf-
fine-, cette paraffine, selon MM. Bussy et Ferrand , diffère
Un peu de celle de Reichembadi ; ainsi la paraffine ob-
tenue par ce savant se fond à 43"*, celle obtenue par
MM. Bussy et Ferrand se fond à 52°. La paraffine fondue
et mise en contact avec le potassium n'altère pas ce métal.
La paraffine obtenue par MM. Bussy et Ferrand est un
peu plus altérable par lacide sulfurique que ne Test
celle obtenue par Heichembach.
M. Bussy annonce que M. Couerbe est parvenu a faire
' 4-
52 JOURNAL
cristalliser la biixine ( la matière retirée du buis) que
M. Fauré, deBordeaux, n'avait obtenue qu'à l'état de ma-
tière pulvérulente ; le procédé suivi par M. Goucrbe
consiste à ajouter de lacide nitrique au sulfate de buxine,
cet acide s'empare de la résine qui rendait le sulfate
moins pur. On obtient alors un sulfate duquel on peut
précipiter la buxine pure.
M. Lecanu annonce à la Société qu'il est parvenu à
extraire du suif de mouton et de l'axonge un principe im-
médiat solide, fusible à 62"* centigrades, soluble dans plus
de cent fois son poids d'éther froid , et par conséquent
tout'à*fait distinct delà stéarine de M. Chevreul. M. Le-
canu continue les recbercbes sur cette substance, qui con-
stitue environ le quart du poids du suif de mouton, et il
communiquera plus.lard ses résultats à la Société.
M. Desinarest lit , en son nom et en celui de M. Caillot,
un rapport touchant le travail de M. Denot , sur les io-
dures de plomb. Le rapporteur conclut, le travail étant
remarquable , à ce qu'il soit imprimé et que des remer-
ctmens soient adressés à l'auteur.
M. Boutron - Charlard , en son nom et en celui de
M. Pelouze , lit un rapport sur des notes envoyées par
M. Lçdoyen, pharmacien de Paris; il conclut à ce que
les notes de M. Ledoyen soient publiées par extrait.
M. Chevalier annonce qu'il a trouvé un moyen très-
simple de reconnaître la présence de l'acide sulfurique
ajouté aux vinaigres ; ce moyen consiste à faire évaporer
le vinaigre dans une capsule de porcelaine , l'eau et l'a-
cide acétique se volatilisent d'abord , ensuite l'acide sul-
furique se montre sous la forme de vapeurs très-denses,
et qui sont faciles à distinguer.
M. Soubeiran présente, au nom de M. Langlois, phar-
macien de l'hôpital-militaire de Strasbourg, un mémoire
sur l'iodure d'amidon. Voici les conclusions de ce mé-
moire.
DE PHARMACIE. 55
« L'iodure d'amidon intègre , qu'il soit rougeàtre ,
violet, bleu ou noir, est toujours insolflble dans l'eau
froide ;
» 2*". La solution aqueuse d'iodure d'amidon ne se
décolore par la chaleur que parce que l'eau à l'aide de
ses *élémens transforme l'iode en acide iodique et bydrio-
dique ;
» 3"". La propriété qu'il possède, sous certaines condi-
tions de reprendre en refroidissant , une partie de sa cou-
leur primitive dépend d'une réaction ultérieure des deux
acides que je viens de nommer;
» 4''* L^^ acides concentrés ou étendus ne rétablissent
la couleur bleue qu'en s'emparant de l'eau nécessaire à
l'existence simultanée des acides de l'iode;. car si pre-
mièrement on ajoute à la liqueur quelques gouttes d'à-
dde sulfureux,, le phénomène de coloration ne se produit
plus ;
» 5"*. Les acides sulfurique, nitrique, hydriodique sul-
fureux , hydrosuif urique , le chlore , les alcalis , Téther et
l'alcool , se comportent avec Tiodure d'amidon comme si
la substance végétale et Tiode s'y trouvaient dans un état
d'isolement ;
» 6*^. Ces diverses considérations nous permettent d'af-
firmer que l'iode ne forme pas avec l'amidon une combi-
naison dans le sens propre du mot , mais bien un mélange
uniquement caractérisé par sa couleur; en conséquence,
l'iodure d'amidon ne semble plus pouvoir désormais figu-
rer au nombre des composés chimiques. »
MM. Tallart et Dubail examineront ce mémoire.
M. Bonastre lit un rapport d'admission sur M. Waflard
qui est nommé à l'unaniinité membre résidant.
54
JOURNit
RÉSUMÉ D'Ua l^ROGËDÉ
Pour êffeeluer l'mHufyse è/émentwre ongaïuque ,
Proposé pur M. Ossian Hemry.
Lor^qoejc publiai il y a trei» ans, avec fea Plisson mon ami , un pro«
cédé pour exécuter l'analyse élémeiUain des sobsUinces organiques, an
obtenant chaque élément à Tétat gazeux ^ ou représenté par un équipa»
knt gatéiforme , nous avons été obligés de* présenter une foule d'obser-
vations et d'essais à l'appui de nos idées. Ces essais ont dû disséininer
les faits principaux , et s'opposer à permettre de comparer aisément notre
méthode avec celles connues antérieurement. Attachant quelqulntérêt
à notre travail , tant pour les soins que nous lui avons donnés que pour
l'importance du sujet, j'ai cru pouvoir résumer le plus succinctement
possible ies moyens opératoires proposés par nous, et c'est ce résumé
que je soumets à l'impression aujourd'hui. J'ai quelque espoir que le
procédé que je présente pourra trouver place à côté d'autres mpdes appli-
cables au même sujet, et publiés soit avant soit postérieurement.
L'analyse élémentaire organique , grâce aux moyens simples qu'on a
publiés depuis peu pour l'effectuer, et surtout aussi parce qu'on s'est fa-
miliarisé généralement avec elle, est devenue d'une exécution assec
facile ; mais elle n'en n'exige pas moins des soins nécessaires à l'exacti-
tude de ses résultats. Ces soins , dont nous ne nous sommes jamais affran-
chis, sont: 3*. une extrême propreté dans les vases employés; a«. une
grande pureté dans les matières organiques soumises à la décompositioii,
ainsi que dans les oxides de cuivre , le cuivre , le chlorate de potasse ,
le sable, etc. , qui servent, soit à opérer cette combustion, soit à di-
viser la substance; Z°. les tubes doivent être toujours préalablement
passés au feu avant d'y introduire les mélanges, afin de les sécher exac-
tement et de détruire toute poussière qui pourrait y adhérer à l'inté-
rieur ; 4^. nous avons toujours le soin , avant chgque analyse , de calciner
le sable ^ \oxide de cuivre^ etc , qui vont servir à l'opération ; le chlorate
est fondu pour ne retenir aucune trace d'eau ; et, pour les substances
azotées, le cuii^e réduit ou moyen de l'hydrogène nous a semblé préfé-
rable à la tournure^ avec laquelle les gaz oxide d'azote et nitreux
échappent souvent sans être entièrement décomposés. Au reste, il faut,
pour qu'une analyse soit bonne , que les produits gazeux obtenus soient
tott£-à^a// exempts de couleur et d'odeur; lorsque le mercure est terni
par une croûte grise, c'est qu'il a passé de l'acide nitreux, et quand le
gaz a une odeur aromatique particulière , c'est que les résultats de la dé-
composition organique ont été mal brûlés ; dans ces deux cas il est pru-
dent de recommencer l'analyse; 5o. nous séchons la matière, à moins
qu'elle ne soit très-volatile, à ii5 degrés centigrades en l'exposant au
milieu d'une solution bouillante saturée de nitre ou de tartrate de po-
DE P^A^IVACIE- 55
t^sse et de soude ; lorsque cette matière cpsse de perdre k la (),«^laDce ,
on en prend un poids déterminé ( c'est ogr^^iaS que nous employons (la-
bitnellement), et nous le mêlons très-exactement, et le plus rapidement
possible , dans un mortier d'agate avec un peu de sable sec , puis avec
i5 ou 18 grammes environ d'oxide de cuivre ; ( nous faisons ordinaire-
ment usage de cet oxide encore tiède, et bien exempt de nitrj^te) (1).
Si la substance organique était liquide et volatile, on la placerait d^us
une ampoule de verre effilée et ouverte par une extrémité plus disposée ,
çoit entre deux couches d'oxi4e , soit à la culasse ; ( dans ce dernier cas ,
il funt , comme çl^ns l'appareil n*». 3 , placer à l'entrée 4u tube un ai^tre.
|»^(it t9be proprç à fourpir, selon le cas, de Toxigènc on de lacide
carboniqi^e après la décofnposition ). Quand la matière, qnoiqi^ç liquida,
es^ fixe, alors on peut la n^êler et la triturer avec {'oxide; ipafs, ^fin
d'en avoir lin poids exact , on en introduit daos une petite Qmpoulç
pesée ^v^c soin , et on laisse ensuite tomber goutte à goiittç le liquide
4ans l'o^ide sans en perdre ; la di^érence an poids de l'ampoule indique
la quantité ajoutée à ce composé ; il faut toujours placer en i^vant du
mélange un^ couche qsse^ èundue, 8 à 10 grammes par ej^emple d'oxide
dç cuivre, puis di; cuivre divisé sf cette matière contient de |azQ(.e; ces
deux coi|i:hes seront préalablement bien chauffées, car, à la première
chaleur ipnprimée au méli^nge, la substance organiqi^e se décompose,
presque toujours avant qi|e l'oxide , ^vec lequel el)e est en contact , soit
<(ssez cbamd pour la bien brûler ; et , si elle ne rencontrait p^s plus loin
d^ l'oxlde à nne température |rès-élevée , le gaz serait ou coloré ou
odorant,' jet l'opération manquée; 7^. npus avons constamment laissé
les tubes de verre vert ou deyerre blanc tout-à-fait nns. afin déjuger
plus aisément He la inarche de l'opération; 8^. enfin, poi^r apprécier
pf p^ sûrement l'exactitude de notre appareil , nous l'avons SQnmis à di-
verses coiUre-èpreuves , comme on le dira plus loin, et ces CQntre-ép^eu-
yes ayant été trè»-«atisfaisantes , mous l'avons regardé comme avanta-
geiii( dans son emploi , en raison de. sa simplicité , d£ sa précision ^t
de la facilité de $Qn exécution.
Tph^ ces faits e^pQs^s, nni|9 allons passer à la ^escrip|:jon de cet ap-
pareil, puis aux moyens à employer pour évaluer successivement le
ccfrbm^ie , {'hydrogène, Vqzot» et i'oxigène d'un composé organique»
Desùtiption de l'appareil.
Il consiste dans un simple tube de verre vert de préférence d'environ
i5 à 18 pouces de longueur, fermé par une extrémité > et portant à
l'autre un bouchon très -exact y tantôt avec un petit tube (quelquefois
de 29 à 3o pouces de hauteur) recourbé pour recueillir les gaz, ou tantôt
avec deux tubes , comme dans les n»*. 2 et 3. Seulement dans l'opération
où l'on veut évaluer I'oxigène, ^ure n°. 5 , le tube est ouvert par les
deux extrémités et un peu plus compliqué ; on en fera la description
(i) Gomme il passe presque constamment après chaque opération un
courant d'oxigéne sur Toxide cuprique qui a servi à la décomposition ,
il arrive que cet oxide repris pour d'autres analyses est très-pur.
56 JOURNAL
pi as loin. Eiaminons maintenant comment on applique cejt appareil,
et comment on le fait fonctionner.
Carbotie.
Si la substance ne renferme pas d'azote, on u a qu'à s'occuper du car'
boue; si elle en contient , on peut n'apprécier que le carbone, ou bien
évaluer et ce principe et V azote.
lo. Dans le tube^ure n^. i (après l'avoir bien séché), on introduit
à la culasse c A/ un mélange pulvérisé de chlorate de potasse pur fonda
I gram.y 5 à 2 grammes , avec sable calciné 4 ou 5 grammes; on place la
matière organique ogram., i-x^ triturée très-intimement avec deutoxide de
cuivre encore tiède, i8 à 20 grammes oxm, puis on termine (si la sub-
stance n'est pas azotée) par une couche d'oxide de cuivre ox de 10
grammes environ ; lorsque la matière renferme de l'azote , on ajoute en
t du cuivre réduit ; enfin, on remplit le tube avec du verre pilé bien
lavé , pour assujettir les couches. Alors on adapte, à l'aide d'un bouchon
très-exact, le tube recourbé plongeant sous le mercure pour recueillir les
gaz. Le tout est luté avec de la cire ramollie par l'essence de térében-
thine; on, au lieu de bouchon, on emploie un tube de caoutchouc.
Quand ou veut n'avoir que le carbone , on chauffe de suite les cou-
ches c, ox, puis successivement oxm de haut en bas, et, lorsque la
décomposition est finie , on approche le feu de la culasse , d'abord avec
précaution , puis plus vivement . L'oxigène commence par réoxider le
cuivre réduit dans l'opération', et enfin se dégage; un décilitre suffit
pour expulser tous les gaz du tube. Ceux-ci réunis, et mêlés avec soin,
sont mesurés, puis analysés à l'aide de la potasse. L'absorption donne la
proportion en volume d'acide carbonique , et le calcul conduit , après
les réductions, à o^, 0,76, et à l'état sec à en déduire le carbone.
2^. Dans le cas où l'on désire apprécier aussi l'azote , il faut d'abord
chasser l'air de l'appareil en décomposant une partie du chlorate cA/,
et , quand il a passé 1 décilitre i à peu près , on procède à la décompo-
sition, ainsi qu*il vient d'être décrit, en terminant aussi par chauffer le
reste du chlorate.
Les gaz sont de même réunis et mélangés ; puis , quand on a séparé
et apprécié l'acide carbonique , on mesure le résidu , et , au moyen d'un
essai eudiométrique avec l'hydrogène, on juge de la proportion 'd'azote.
Cet essai a un avantage , c'est de servir de contrôle à 1 essai où l'on ne
s'occupe que de l'azote. ^ oy. Jig n^. 4'
L'oxigène n'a pas seulement pour but de vider le tube de l'air et des
produits gazeux qu'il renferme, il concourt encore à brûler toutes les
parcelles, de carbone qui n'auraient pas été converties en acide carboni-
que. Quand on opère à tube découvert , on voit en effet souvent de pe-
tites taches brunes ou noires de ce corps qui viennent tapisser le tube
et qui ne disparaissent qu'après leur contact avec le courant d oxigène.
Jljrdrogène.
Le plus ordinairement » et comme on le fait depuis long-temps , on
^évalue cet élément d'après le poids de l'eau formée dans le traitement
DE PHARMACIE. Ôj
des substances organiques par l'oxide de cuivre. Nous l'estimons alors
en même temps que le carbone « et dans un appareil fort simple , voy.
le n<>. 3. Après avoir disposé les couches et le mélange comme dans
l'essai précédent» on chauffe à la lampe l'extrémité du tube, on lui donne
une sorte de renflement, puis on l'effile, et la pointe est dirigée en bas.
Cette pointe, engagée k frottement exact dans un petit bouchon qu'on
peut d'ailleurs luter au lut maigre , s'adapte à un tube taré contenant
me du chlorure de calcium, puis quelques lumières de papier Joseph , et
muni du tube recourbé x. Ayant chauffé le tout convenablement, l'hu-
midité est entraînée dans le tube me , poussée soit par la chaleur , soit
par les gaz et le courant d'oxigène de la culafte , on n*a donc point à
craindre qu'il en reste après les bouchons ou à l'entrée du tube. D'ail-
leurs, s'il s'en trouvait quelques traces dans le renflement ou dans la
pointe , on couperait cette partie , et de spn poids , avant et après dessic-
cation, on estimerait celui de cette eau.
Le reste de l'opéiation pour les produits gazeux s'achève comme
précédemment.
Hydrogètie en volume.
Malgré l'exactitude du procédé qui vient d'être indiqué, pour nous
conformer au plan et au but de ce travail , nous avons voulu tenter dé-
soler l'hydrogène en volume*pour l'apprécier directement et non plus
par un équivalent. Le mode auquel nous sommes parvenus donne éga- ^
lement une grande exactitude , et s'il présente un peu plus de difficultés,
il a l'avantage d'être applicable quand les substances analysées sont ou
très-peu hydrogénées ou en très-minime proportion. Car il est bien plus
facile d'apprécier exactement un petit volume, surtout d'un poids aussi
faible que celui de ce gaz , qu'un poids très -léger avec une balance même
fort sensible. Voici quel est ce procédé :
La figure n^. 3 représente un tube dans lequel on a mis à la culasse
le mélange OXM d'oxide et de la matière décomposable , puis ^A"
d'oxide, et enfin C de cuivre avec quelques fragmensde verre; le tube ,
ainsi disposé , est chauffé à la lampe et tiré en iV, de manière à réduire
beaucoup son diamètre et sou épaisseur ; dans lapartie antérieure alors
on introduit du verre en morceaux et un mélange, fait rapidement dans
un mortier de fer , de verre «ec en poudre, ou de fluate de chaux calciné
pulvérisé, 12 gram., à peu près, et de 20 gram. d'alliage -d'antimoine et
de potassium , très-exempt de scories et récemment préparé , puis conservé
dans un flacon très-sec (i).
Ces substances se réduisent en poudre aisément en peu de minutes ,
et sont poussées dans le tube avec une petite feuille de cuivre ou d'un
autre métal. Le tube rempli de verre est fermé exactement avec un bon
(i) On obtient cet "alliage avec la plus grande facilité ; à-cet effet il faut
faire un mélange intime de 10 parties d'antimoine en poudre et de 9 f de
crème de tartre, et calciner trésfortement dans un creuset de verre. Quand
le creuset est presque refroidi, on le casse , on sépare avec iom toutes
les scories de l'alliage , puis on brise rapidement celui-ci pour le conserver
dans un flacon bien exempt d'humidité.
58 JOUftNAÎ^
(^qqçhon pprt^^i^t dçox autres tabès, l'aq recourbé de 28a 3o pouces pour
]q gaz , t^^^trç contenant du chlorure de cakium MC , et à la culasse du
bi-CHrb9,P.Ç»te de potasse B Ç.
Voici coipment oçi fait agir cet appareil : on décompose d'abord le
mélan^ç OXM en chauffant C, 0-X" et par portion OXM ; on force par
1$^ chaleur tovilç l'eau prodi^ite à passer sûr 'l'alliage ; alors on place
bçaiiçpup de charbons à ia partie iV effilée, de manière à fondre le
venQ çt à boucher le tube; lorsqu'on y est parvenu, on continue
r^çtiop de 1^ chaleur sur l'alliage de bas en haut, et, tout étant chauffé,
99CUI1 ga^ i^e se dégageant plus, on approche de J? C quelques charbpns
gui 4onnentde l'acide c^urbonique afin d'éliminer tous les produits gazeux
qçl'iippareii.
Les gaz recueillis sont mélangés convenablement, et se composent
4'air , d'azotç, d'acide carbonique , d'oxide de carbone et d'hydrogène;
ils sont très-secs. On en prend la mesure , puis on fait détonner un vo-
lume déterminé , avec quantité suffisante d'oxigène, et l'absorption donne
la quantité d'hydrogène , l'oxide de carbone , transformé en acide cai-
,bonique, ne change pas de volume.
Avec le calcul , l'hydrogène est raniené à 0°, 0,76, et alors de son vo-
lume on déduit aisément son poids.
Dans cette opération, leaa qui se décompps# en partie p^r le pQ^s-
fiium donne de l'oxide qui retiendrait de l'eau si on n'arait poin^ la
pjréi^aatida de faire un mélange avec le Uùaie de chaux ou le verre « ^t
de eliAuffev assez fortement.
An reste , ce procédé a été pontrôlé au moyen de l'eau que nous ayoïns
plusieurs fois analysée avee lui. (Voyez Jonraçl de Pharmacip, t. XVI,
page 39a.
L'évaluation exacte de ce principe est as«ez importante pour la' com-
position surtout des alcaloïdes , aussi avons-nous mis beaucoup de soin
a l'apprécier par up procédé à la épis simple et digne de confiance. Nous
nous sommes arrêtés au suivant :
La figure n«. 4 représente un tube fermé par une extrémité , et itiani
à l'autre d'un tube de 28 à 3o pouces recourbé pour recueillir les gaz.
En BC, on inet un mélange de sable 3 à 3 gram., et de bi-carbonate
de potasse, i gram., à 2 gram. à peu près^ on introduit ensuite en
OXM\a substance organique bien triturée avecl'oxidede cuivre, comme
dans les essais antérieurs , en OX une couche d'oxide de cuivre , plus un
peu de cuivre réduit C (x), et enfin une certaine quantité de sulfure
de baryum ou 4e potassium, pulvérisés grossièrement. (Ces sulfures
s'obtiennent en calcinant un sulfate avec une certaine quantité d'ami-
don ; on les conserve ensuite dans de« flacons bouchés exactement). Le
tout est assujetti avec du verre pilé.
Qn comm^pce à chauffer qqie pprtiori 4i| bi-carbppate , de manière
I- 1» »» U I J ' I -TM >■ ■ ■ T , ■ . . . J.
Çi) Ce cuivre a pour but d'éviter qu'il n'arrive sur le sulfure dp baryum
aucune bulle d'acide nitreux qui pourrait former de l'hypo-nitrrte ba-
rytiqûe, et pour n*avoir que<du deptoxide d'azote.
DE PHARiVAGlË. 69
à obtenir un à deux décilitr^ç de ga«.. et ju3q4 44:6 qm U Kàz q^i pasM
soit absorbé eutiéremeot p9ir la pçita$&ç ; Vair de l'app^ir^ii ét^nt aîasi
expulsé , on procède à la décompositioi; en chauffant fêgèremçnt le suU
fnre, puis fortement les couches C, OX, et OX M, Les produits gft*-
zenx sont reçus çons \e mercure dans une solution d^potas^ caustique,
afin ^ue Tacide hydrosulfurique dégagé n'agisse point sur c« métal ;
la combustion terminée, on achève de chauffer le bi-earbonate , et en
peu d'instans tout le tube é&t vidé des produit^ de la isatiepe organique»
On ne s'occupe plus alors que de ceux-ci, et, en laminant la cl€M;lie,
il ne s'y trouve effectivemeut que de Vawta. Il suffît de le mesurer dMis
une éprouvette étroite , et au moyen des calculs de le réduire à l'état
sec, k 00*, 0,76, Ton arrive alors à sou poids. Ou peut reconnaître que
ce procédé est d'ane exécution très-simple , très «commode et très-Cacilo.
Il est d'une exactitude très-grande , car des expériences publiées Jour-
nal de Pharmacie, t. XVIII page 29-i, et t. XIX, page i90n prouved'une
part , que lair contenu dans le tube et adhérent au mélange et à roxidf
est entièrement expulsé par le courant d'acide carbonique } d autre part»
que le cxanure de mercure , et les mirâtes purs de cuivre , d* pçtaise et d'ëf*
tfeut décomposés convenablement ont fourni en volume tout l'aj^ote ran*-
fermé dans le. cyanogène et l'acide nitrique à des approxitoatiops d^a
plus satisfaisantes.
Sou/re.
]Le soufre fait quelquefois partie élémentaire des substances organi**
ques , ainsi qu'on le remarque dans l'albumine . dans la sinapisine • dans
quelques huiles volatiles , et qotammept dans celle de moutarde noire.
On peut apprécier ce principe en volume par uo équivalent gazeux;
mais il est préférable d'adopter le moyen le plus généralement suivi,
qui consiste à transformer ce corps en uo sulfate insoluble > celui de bur
ryte, par exemple* On y parvient trés-faeilement en traitant à chaud
la matière par Tacide nitrique pur dans uu creuset de platine ; lorsque
la réaction a cessé , on sature par la potasse, on fait évaporer « puis en
calcine. I^e résidu dissout dans l'eau est précipité par un sel bary tique ,
et le dépôt lavé à l'acide nitrique , à l'eau pure , donne , après avoir élé
exposé au feu , un poids de sulfate bary tique d'où l'on déduit le soufre
ptarle calcul.
Quelquefois le soufre peut gêner dans les opérations où l'on reeher*
che l'acide carbonique et par suite le carbone , en raison de l'acide sul-
fureux qui se forme aussi, pou pas qu'on ne puisse avec le borax le sé-
parer de l'acide carbonique , mais il est souvent plus commode de ie
retenir dans l'appareil ; on y parvient en faisant , comme l'ont indiqué
quelques chimistes,, passer le gaz sur du peroxide de plomb chaud (
l'acide sulfureux s'y change en sulfate de plomb et reste dans le tube.
Oxigène.
Afin de nous conformer au but de ce travail , et de donner plus de
valeur à notre procédé analytique, nous avous voulu, comme coQtre-
épreuve, estimer aussi l'oxigène en volume, soit directement, soit indl-
6o JOURNAL
rectement , par un- équivalent gazeux. Le mode que noiu avons pré-
senté est à la yérité calqué sur un autre proposé* quelques années avant I
par MM. Pelletier et Dumas. {Annal de chimie et de physique ^
tom. XXIV. )
Mais Tappareil dont nous nous servions est différent. Le procédé est
fondé sur la réduction complète de Toxide de cuivre par Thydrogène ;
voici la théorie de l'opération : prenant un poids très-exact d'oxide de
cuivre /7f«r, de cuivre également très-pur, et une quantité de substance
organique osi**, 125, on opère avec soin la décomposition en négligeant
les gaz formés ; on achève ensuite entièrement la réduction de loxide
restant dans le tube , an moyen d'une quantité d'hydrogène dont on a
apprécié très-exactement le volume. Cette quantité représente donc , par
le calcul en volume , puis en poids , Toxigène. Or , d'après les analyses
antérieures , on sait ce que la matière organique a fourni d'oxigéne en
eau et en acide carbonique , on connaît la proportion d'oxigène con-
tenue primitivement dans Toxide de cuivre : ainsi , celle que Ton ob-
tient par la deuxième réduction ajoutée à la quantité donnée en pre-
mier, doit former un total qui représente à la fois Toxigène de Toxide ,
plus celui provenant de la matière. On voit si cet excédant est égal à
celui fourni par le calcul dans la somme des autres élémens obtenus,
et leur différence avec le poids primitif soumis à l'analyse.
L'appareil qui nous a servi est le suivant, ^^. 5.
. Le tube où s'opère la combustion est ouvert par les deux extrémités ;
à la partie postérieure on adapte , soit à l'aide d'un bon bouchon soit
avec des tubes de caoutchouc , un petit robinet X en cuivre qui va
s'introduire dans la tubulure d'un grand flacon G. Ce flacon en porte
ube autre inférieurement O , et une supérieurement , dans laquelle est
placée, avec des luts convenables , un tube à robinet y et à entonnoir
plongeant au fond du vase G. Ce flacon a une capacité de 2 j ou ^ pintes,
il sert de gazomètre , et on le remplit presqu'en entier d'hydrogène
pur (i). On assure qu'il n'y a aucune perte (2) ; on joint alors h l'autre
extrémité du tube de comt>ustion un tube de 3o pouces pour conduire
le gaz sous le mercure , et l'on procède à la décomposition par les
modes connus. Les produits sont négligés , comme on l'a dit , puis on
laisse refroidir l'appareil ; quand il est froid , on délute et l'on adapte
avec un bon bouchon un autre tube AA recourbé sur lui-même , et
dont la branche extérieure est engagée dans une cloche graduée ,
mobile dans une éprouvette contenant du mercure ; la cloche
renferme un volume d'air déterminé. Après avoir ouvert le robinet X,
on introduit par l'entonnoir un poids ou un volume d'eau pure très-
exactement connu ; on ouvre avec soin le robinet Y , en ayant soin qu'il
n'entre aucune quantité d'air , et on le ferme ensuite ; on force ainsi de
(i) On introduit de l'hydrogène d^ns le flacon eu le remplissant en-
tièrement d'eau, puis fermant les robinets JK* et A*, et faisant arriver
le gaz pur par la tubulure O du bas: on laisse seulement une couche
d'eau au-dessus de cette tubulure.
(2) Pour s'assurer qu'il n'y a aucune perte , on plonge le flacon G
tout entier sons l'eau ; s'il y a la moindre fuite on voit le gaz s'échapper
en petites bulles par \'6 fissure ; si non, rien ne se manifeste.
DE PHARMACIE.
- 61
passer un certain yolnme d'hydrogène dans le tnbe de combnttion , ce
tube est alors chanffé ; on fait alors écouler successivement de nouvelles
proportions d'hydrogène sur Foxide an .moyen d'additions d'eau , dont
on tient compte avec une scrupuleuse attention. Le gaz qui échappe à
la réduction passe dans l'éprouvette graduée B, Lorsque l'oxide est
entièrement réduit à l'état métallique , on ramène l'éprouvette à son
niveau primitif, et on laisse refroidie l'appareil. On a toutes les données
pour terminer l'opération, savoir, le volume de l'hydrogène à une
température connue ( que l'on ramène à zéro avec le calcul ) , par le
poids ou le volume de Tean introduite dans le flacon G.
Ainsi cet hydrogène représente en volume et par suite en poids
l'oxigène de Toxide. On fait donc les calculs comme il a été annoncé
tout à l'heure. Voici au reste un exemple qui fera mieux comprendre ce
procédé ; il a été exécuté sur la mannite.
Mannite,
D'après les analyses de cette substance , on trouve que , si les résultats
sont bons , un gramme donne , par la différence entre le carbone ,
rhydrogène et le poids de la matière , oxigène ogr.,52^^. Partant de
cette donnée , et agissant sur mannite sèche oS'**"^*, i , et oxide très-pur
six grammes , on a eu par l'eau o$r-,0765 , et l'acide carbonique ogr*,i4ia
un poids d'oxigène égal à o9i'-,i735, dont ogr.,o5a74 sont fournis
par la mannite, en oS*** 11 76 par l'oxide de cuivre, il doit donc rester
dans l'oxide , après la combustion oxigène , iffc.^oQaG, qui exigent pour
leur réduction complète hydrogène sec à o®, 0,76. | î363
Dans l'opération que nous décrivons, on a ajouté à 17^ eau pure
I kil. 690 grammes , et il a passé d'hydrogène non absorbé à o*.
oï>t',o8 ; reste donc hydrogène pour la réduction à '00,076, iCt«,5i,
- représentant oxigène igi'*™*,o8 , ce qui est fort rapproché de la quantité
voulue.
Couclusiûns .
D'après l'ensemble de ce travail , on voit que le procédé que nous
avons proposé réunit , à la'' simplicité et à la facilité de l'exécution ,
une grande exactitude ; nous n'hésitons pas à le regarder comme avan-
tageux. C'est à l'aide de ce mode que nous avons fait l'examen élémen-
taire d'un grand nombre de substances ; nous publions ici, dans deux
tableaux , les analyses qui nous ont paru les plus exactes ; on pourra
juger , par la comparaison avec les travaux entrepris par d'antres mé-
thodes sur les mêmes matières , du rapprochement souvent très-grand
qui existe entre les résultats.
62
ItBâ
JOfJRIfAl
TABtËAV d'analyses de substances alcaloïdes.
^mhmtmm^mmmmmmmmmmmmmÊmm^mmmmÊmmÊÊÊam i il ni» Éi i iti
I
Dutoxiifiltons
Séchéesà lood.
Quinine.
Cinchonine ,
HtlfKY tT PLI880II.
Expérience.
Carboilè . . 74i552
Hydrogème. 8,43^
Aiote. . . . 8,195
OKÎ^ène. . % 8,791
Carbone. . . 78,880
Hydrogène. 8,876
Azote. . . . 9,352
Oxigène. . . 2,862
LIEBIG.
E^périesce. Théorie,
Sée4i«ei à lao'o.
Morphine.
Slrjrt^tnittè, .
■"** '
Brucine.
JUL.
-UA
CarbotieCï). 73, 5o
Hydrogène. 6,80
Azote. . . h 4'?^
Ozigène. . . 15,98
75,76
8,11
«,61
77,81
7.37
8,82
593
72.34'
6,36
^^
i6»3ï
7,25
8,62
_9»74
76,67
7,06
9."
5,16
PBI.LBTIBR BT
DUMAS.
Expérience.
75,01
6,66
8.45
10,43
ovainymoiis.
1- - ■■' - '^'
•-I
Carbone ^ . 76,400
Hydrogèoe. 7,878
Azote. . . . 7t5o4
Ôxigéne. . . 0,219
idii^dâAMMB
Cairboue . . 70,48
Hydrogène. 7,01
Azote. . V . 0,76
Oïigène . . i4>95
7^»«>
16,66
7643
6,70
5,81
11,06
77,01
6,7a
5,95
io,i3
70,88
6,66
5>07
,17,39
6,5o
5,14
17,45
6,22
9»o^
7>79
72,02
7,oï
14.54
78, M
«,54
8.
M
75,04
6,52
7>*a
11,21
Tous ces alcaloi
des n'ont pas dans
CM dfvera«s anal^
set été extraits!
des ttiémes végé-|
tanc, et peut-êlre
celte caufte • - 1 l
elle contribué en-
<jdnR -i «apporter
quelque* nuances
dans les résultats;
ainsi la strychnine'
de la noix vomique
pourrait différer lé-
gèrement de celle
de laféwfil.Ignace;
9i de fpluk encore
souvent est-il irès-
difficife d'isoler^
exactenitfBt des tra-
ces d'un alcaloïde
d'avec un autre qui
l'arcompaigne ; la'
Jbriicineetla strych-
nine, la quinine et
la «inchcÂiine , la
nnorphine etia nar-
cotuie, etc.
HftNAV.
eOVSRBft.
Delphine (2).
■• ' I '
Carbone . . 77,55
Hydrogène. 0.81
Azote. ... 5,58
Oxigène. . . 8,06
nyarogèùe. 9,14
A%ote. ... $,o9
Otijgéne. . . 1^,78
ges de dou-
ce-amère.
76,69
8,80
7.49
72.03
8,86
6,61
7,5o
» B
• »
Pour les pre-
miers résultats ,
voir Jovmal de
Pharmacie, t. iS,^
pas- 99»-
HBNRT.
LIEBIG.
Narcotine(3).
Carbone % .
Hydrogène.
Azote. . . .
Oxigène* .
6S,99
6,00
2,60
26,41
65,oo
5,5o
2,5l
26,99
W. Mlelrer a
troorré plus d'a^
zote dans un au-
tre échanliflon,il
pense que celle ci
n'était pas encore
tout-à-iait pure.
I
(1) Analyse refaite.
(2) Analyse refaite avec la delphhie purifiée, d'après le procédé de M. Couerbe.
(^Journal de Pharmacie ^ octobre i833.)
(3) Cette narcotine ayait été préparée par M. Merck , et analysée déjà par M. Liébig
Çdnnal. de chim.^ de phys. et Journal de pharm. i832)
DE PtlARMACtÈ.
63
TABLEAU d'antdyses ée substttncts organiques.
DENOMINATIONS
Séchées à loo d.
Mannites. . .
I
Jfmjrrine (i). .
Carbone. . 8^,76
iduraâe. . . . Hydrogéné. i5,o8
Oxrgfèâè. .. 1.16
BKNRY BT PMSSON.
Carbone. . . ^^yll
Hydrogène. 8,4°
Oxîgène. . . 5a,85
Carbone. . . 8i;o4
Hydrogène. 10,4?
Oxigène. . . 8,49
CanthttHâ!hè..
Carbone. . . 68,56
Hydrogène* 8>43
Azote. ... 9,85
Oxigène. . . ia,i6
AmygdaUke. .
Carbone. • . 58,56 1
Hydrogène. 2,o85
Azote. . . . 0,628
jXhcigène. . . 30,726
jispàrngîHe
Carbone. . . 37,817
DENOMINATIONS.
Sinapisine ( pair
Tëau. . . .
Sîtiapisine (Ro-
l^iquet ) par
lalcool. • • .
HENRY ET GAROT.
Il iii •
OB8ERTATI0NS
I
Carbone. . . 57,920
Hydrogène . g ,795
Azote. . . . 4*94^
Soufre. * . 9.657
Oxigène. . • 19,688
Carbone- . • 54«ooo
Hydrogène. xo,65i
Azote. . . - 2,839
Soufre. . . Oi367
Oxigène. . . 23, 142
» • • • ' ' ■ '•' > *i i*
Aàde quinique
(I)
HBltnt.
Cafrbonb. . . 46,3o
Hydrogène. S, 71
Oîrtgène. . . 47*99
Haile volatile de Carboné. . . 09,25
baume copal- Hydrogène. 10,46
me (à). . . . Oxiçène. . . 0,39
Stft-achte (3) -de Carbone. . . 56,17
baume cc^l- Hydrogène. 5^50
me OxigèAe. . . i8,23
MM. BODTRON ET PBLODZE
. -.,--y I Carbone 38,70
Hydrogène. 5,6é6 1 Hydrogène 6,54
(of/ioivMie).' Azote. . . . 22/l3of Azbte a2,ti
. .Oxigène. . . 34,387 ] Oxigène 34,65
-\---^ 1_ Il . _
que oU &- Hydrogètfe. 5,37 ( Hydrogetoe 5,52
pafmtifùe lAaotç. . . . xs,o4 / A^ote 11, 25
^ ■ ' Ox%ène. . . 44*87 ] Oxigène. 44»^
. I T
V
irik^aïaMii^MM
,^^
tint l.tl
BRfe
ifeasB
I1I It
(i) On a analysé aussi d autres sons -résines, mais eUes étaient e& si petke pro-
portion qu'on n a pu répéter les essais.
(a) Analyse refaite depuis les ebseryations de M. Liébig. ( Journal de Pharmaciey.
i83a).
(3) Ces deux substances étaient aussi en très-petite quantité, et , quoique Tessaii
ait été satisfaisant , on n'a pu varier beaucoup les expériences.
64
JOURNAL DE PHARMACIE.
<>»»%%%%»»%»%»%»»»%»»^^»***>»»^<V»»»»»»»**%<*%*»»'»****»»»^t»>»»'»»^^»*»****%'»^»^^»^*^^V\'^»»*
BIBLIOGRAPHIE.
BiBLiOTRiBQOE DU Ghiiiistb , pabUéc par M. Lo^gchàmp , contenant les
oay rages et les mémoires qai ont été publiés sar la doctrine clumiqne ,
et particalièrement les travaux de Bayen^ Beccher^ Berthollet ^ Ber-
zélius , Cavetidish , Dation , Darcet , Davy , Dulong , Foureroy , Gay^
Lussac , Glauber^ Kunckel , Laplace , Lavoisier , Mayow , Monge ,
Meusnier , Peiit , Pries tley , Proiut , Jemi Rey , de Saussure , Seheèle ,
Séguin, Stahl , Thenard ^ f^auquelin , l^olta , etc. Première livraison.
Paris , 1 vol. in-8«. Prix , S fr. avec a planches , chez Baillière ,
libraire, rue de TÉcole de Médecine , n». i3 bis,
(extrait. )
Si les travaux des hommes de génie, dont lesdécou vertes oot élevé les
sciences chimiques à une si grande hauteur de nos jours , étaient encore
à juger , nous essaierions de nous acquitter de cette tâche difficile. Mais
déjà la postérité a prononcé ,* c*est pour mettre les générations actuelles
en état de connaître leurs beaux ouvrages, que M. Longchamp a formé
le projet de publier cette Bibliothèque du chimiste. lî est utile d'ob*
server par quelle voie laborieuse la science a été créée , et Ton n a pas
toujours assez recherché Torigine des plus brillantes découvertes dans
leurs auteurs , pour apprendre Tart d'en faire de nouvelles , en suivant
la route de leurs doctes investigations. Nous devons donc savoir gré à
M. Longchamp d'avoir remis sous nos yeux ces travaux , la plupart
enfouis aujourd'hui dans des bibliothèques , ou écrits en diverses langues.
S'ils ne peuvent rien apprendre de neuf, Fart difficile d'expérimenter et
les écueils à éviter sont des instructions importantes. On peut d'ailleurs
être mis , par la lecture de ces beaux ouvrages , sur la voie d'idées
nouvelles , ou de quelques rameaux non encore approfondis de ces
mines si riches et si fécondes. M. Longchamp a divisé son travail en
trois époques , celle des premiers chimistes qui n'étaient point encore
désabusés de l'art de la ckrysopée , celle delà théorie du phlogistique^
en &n la théorie j^neumari^ue commençant au x8«. siècle. C'est par cette
période que M. Longchamp débute. Ainsi , par les travaux de Bayen ,
il remonte à ceux de Jean Rey et de John Mayow. Ensuite il
passe aux premières découvertes de Lavoisier, en rappelant les essais
de Boyle , de Yanhelmont , de Venel , de Black , de Haies , de Caven-
dish , de Priestley , etc. Les opuscules de Lavoisier , aujourd'hui rares
et épars au milieu de la tempête révolutionnaire qui le ravit aux
sciences , ont tout l'attrait de la nouveauté , surtout pour ce qui con-
cerne l'acte de la respiration, considéré comme une combustion et une
source de chaleur. Le mémoire curieux de M. de Saussure , sur l'action
des fleurs sur l'air, termine ce volume intéressant , qui mérite certaine-
ment d'être lu par tous les chimistes. J.-J. Vixet.
PARIS. — IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIN,
RUE RACINE, N'*. 4f PLACE DE l'odÉOR.
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JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
...'.* ■ • • •
CONTEtfAUT
LE BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS.
«■■**•
N*. IL — 20*, Année. — Février i834.
Em^Ê^mmm^m^^ ii i n m ii ■ ■ i i ■ i ■ il — ^— ^— ^i^fc—^— p— ^m»
-■ ' fa' ■ ■ ■' ■ I > m li^^i^M^ I I iiiii II iili II 1— li^^^^i — ^^— ^wpwWWi^M^M^^— — *i^»
Sur les colorations qu on peut obtenir au moyen de For,
de leur préparation et leur emploi dans les arts. '
Par M. GoLl'tER-BESSEYKE.
Après un très-grand nombre d'expériences pour chcr-
clier les circonstances les plus favorables à la production
de beaux pourpres , je suis parvenu à recueillir quelques
faitsnoûveai^x qu'il m'a paru important de faire connaître.
» »
Préparation des pourpres hydratés , ou de Cassiâs.
Ayant dissous trois grammes d'or, j'ai fait évaporer le
plus possible l'excès d'acide et étendu ma liqueur de ma-
nière à avoir un volume total d'un litre; chaque cen-
XX". Année. — Fémer 1 834. ^
66 JOURNAL
limèlre cube r#pré^enii|it coos^tteotment trois milli-.
grammes de métal ; j'ai également âif^oiis trois grammes
d'étain dans Tacide hydrochlorique pur , et en prenant les
soins nécessaires pour n'avoir que du protochlorure le
moins acide possible i j'ai mis, d abord dans un flacon de
demi-litre , environ quatre cents grammes .d'eau distillée ^
puis ayant pris yingt centimètres cubes de dissolution d or
au moyen d'un tube gradué , j'ai porté l'orifice inférieur
du Inbe w fond du ibeon » et t'y al T^é en spoflbpt lente-
ment de manière à rassembler le chloride d'or en une
couche mince sous l'eau distiUée; après cela , au moyen
d'un autre tube gradué, j'ai mesuré dix cjçntimètres cubes
de la liqueur d'éta^ ^ et JQ les ai vid^s ic^idement en
soufflant fortement dans le tube et dirigeant le jet d'une
m^xMèra oblique duns^ l'intémur du go«|Iot du flacon poni^
en diminuer la vitesse et ralentir son arrivée au chloride
d'or : aussitôt après , j'ai bouché le flacon et l'ai renversé
plusieurs fois très-rapidement; de celte manière j'ai ob-
tenu un beau pourpre d'une teinte homogène et se pré-
cipitant presque instantanément. J'ai recommencé en-
viron vingt fois de suite la même opération , et j'ai ob-
tenu constamment les marnes résultats.
Ayant ensuite essayé de doubler la quantité d'eau en
opérant de la même manière , les résultats ont été abso-
lument les mêmes ; $eulemei>t la teinte était plus rosée ,
parce que le précipité était plus divisé.
M'étaut aperçu que mes liqueurs claires contenaient
un excès très-notable d\)r, je recommençai en élevant le
rapport de l'étain à For de 2 à 3, c'est-à-dire en prenant
♦
400 **•*• d'eau, '
* iQ de dissolution d'or,
j de dissolution d'étain.
En opé):axit toujomrs, avec It^s mêmes, soin», j'obiin»
C9^t^ ù^ IW ;rougerpourpFe n^agnifique dç la plus rîcbc^
DE PHARMACIE. 6y
teinte , se précipitant de suite en gros flocone : l'essai de
mes eaux daives m'y fit tfouvèr eneore de Tor, mais^
très-peu.
J'i^sayai, eu maintenaiil toujours la même quantité
d*eau , d'employer l'étatn et Ter à parties égales ; j^obtinaf
un beau précipité rouge orangé, ayant beaucoup moins
èe tendance à se rassembler que les précédents : je iré-^
commençai un certain nombre de fois , et j'obtins con-'
stamment la même teinte ; je fis ensuite varier les pro^
portions d'étain ainsi qu'il suit :
^00 c» €• d'eau 10 «• «• d'or = 3o mil. -|- 20 c- c. iTétain =5 60 mil.
Id. id. id. 47 241
Id, id. id. 5o i5o
Id» id. id. 100 diM>
Id. id. id. i5o 4^0
Ces cinq formules m'ont donné constamjnent une cou-
leur rawzh de Corinthe très-belle, mais ne se précipitant
que deusc ou trois jours après , et prenant alors une belle
teinte pourpre vineux, qui, bien lavée, devient enfin
d'un beau pourpre cramoisi.
Je pensai alors que le chlorure d'étain civait la propriété
de tenir en suspension le pourpre de Cassius, et que le
chloride n'avait aucune action.
Je recommençai mes dernières expériences, et j'ajoutai
de l'acide nitrique pour déterminer la décomposition du
chlorure en excès; pour activer cette décomposition, je
cbaufiai un peu ; aussitôt je vis la teinte jaune disparaître
et un beau pourpre violet se précipiter en gros flocons,
ce qui sembla confirmer ma présomption.
•Je ne m'expliquai pas d'une manière aussi satisfaisante
pourquoi les mêmes quantités d'eau , d'or et d'étain m'a-
vaient donné dans un cas du pourpre et dans l'antre du
violet; cependant^ je pensai que, dans le cas où j'avais'
activé sa précipitation , l'or s'était agrégé d'une m<inière
5.
68 JOURNAL
inégale, cest-à-dîre qu'il s'était fait du pourpre et une
certaine quantité de.bleu dont le mélan^ était du yiolet.
Il y a quelques années , ayant eu des quantiiés^ de
pourpre assez considérables à préparer pour colorer de^
masses de cristaux , j'obtenais à coup sur des teintes vio-r
lettes en ajoutant du cblorure de sodium et opérant à Tan*
cienne manière » c'est-à-dire en versant d'une liqueur dans,
l'autre et à une douce cbaleur ; mails, en opérant comme
j'ai dit pour les trois premières formules le chlorure.de
sodium retarde seulement la formation du pourpre;
le produit est homogène et n'est retenu plus long-temps
en suspension qu'en raison de la plus grande densité du
milieu ; ainsi , avec :
4^0 *^*^- d'eau ,
10 de dissolution d'or,
5o de chlorure de sodium concentré ^
7 de dissolution d'étain ,
on obtient d'abqrd une coloration semblable à de la bief e^
c'est, ce me semble , de Tor dans un élat de division ex--
tréme, qui devient en dix minutes raisin de Corinthe,
et, en quelques heures, d'un beau pourpre exactement
semblable à celui qu'on obtient avec un grand excès d'é-
tain et laissant précipiter spontaîiément.
Si l'on maintient la même formule en diminuant gra-
duellement la quantité de chlorure de sodium , on ob-
tiendra d'autant plus promptement les mêmes résultats.
. Je viens de dire que le violet était un mélange de rouge
et de bleu, et après de nombreux tàtonnemens, j'ai ob-
tenu séparément cette dernière couleur.
Je mets dans un tube de la grosseur du doigt lo'^'^^de
ma dissolution d'étain , j'ajoute aussitôt 3*^-*^* d'acide nitri-
que, et je chaufie à 5o ou 6o°, c'est-à-dire, jusqu'à ce
qu'on apprécie bien par son odeur un dégagement d'acide
hydrochlorique qui se fait alors, et j'instille de suite un cen-
DE PHAftMAGIE. 69
tîmètre cube de dissolution d'or; enfin j'étends d'eau dis-
tillée et je mêle en renversant plusieurs fois le tube ; le
produit est d'une couleur d'indigo plus ou moins claire ,
en raison de la quantité d'eau.
Si l'on verse le tout dans une capsule et qu'on l'aban-
donne à lui-même au contact de l'air, au bout d'un cer-
■
tàîn temps le bleu deviendra violet, puis pourpre, et
quand lia presque totalité du liquide sera évaporée , il ne
restera au fond de la capsule qu'un oxichlornre d'étain et
du cUoride d'or ; mais si l'on veut conserver la teinte ob-
tenue dans toute sa pureté , il faut verser le produit dans
un vase très-allongé, et mieux dans un grand tube conique
fermé à son plus grand diamètre , et laver le plus promp-
tement possible par voie de décantation jusqu'à ce qu'il ne
se manifeste plus aucun loucbe par le nitrate d'argent.
Voici trois formules dont les résultats sont certains en
opérant comme je viens de dire :
Euin.
10
Acide nitrique.
3
Or.
I
Eau.
»
Couleur du produit
beau bleu.
3o
10
3
»
id.
3o
10
3
60
violet.
D'après le conseil de M. Gay-Lussac , j'ai cbercbé si
des mélanges dans certaines proportions de chlorure et de
cbloride d'étain, ne donneraient pas des bleus en opérant
à froid ; je suis bien parvenu à en obtenir ; mais ils diffé-
raient beaucoup dans leur composition chimique ; l'ana-
lyse de ces derniers m'a donné sur 100 parties séchées
à 100" : eau de combinaison io,o, or3a,8, étain peroxî-
dé 5^,21.
On verra bientôt que les autres^ bleus contiennent plus
du double de la quantité d'or.
11 est indifférent d'acidifier plus ou moins les liqueurs
pour obtenir les diverses nuances; j'ai opéré ayec des li-
queurs aussi peu acides que possible, en «acidifiant l'une
JO * JOURNAL
OU Faulre , €t les dwxk 1^ foia ; j'ai zuému opéré daii4 d»
Ipcide hydrocfaloriqjie en guise d'es^u^ et j'ai remarifiia.
qu^il n y a jamais cbaDgeivenlmi altération de teinte : seu«*
fement l'excès d'acide retarde la formation complète et la
préoipîtation du pourpre, bien plus encore que les chlo-
rures d'étain et de sodium > et tellement qu'il peut rester
plusieurs mois en suspension, si on ne fait pas bouillir
la liqueur ; mais comme le pourpre tant qu'il est en 6us*>
pension, soit dans un acide ou un chlorure, n'est pas,
entièrement formé, on peut à volonté , en faisant bouillir
plus tdt ou plus tard, obtenir des nuances qui seront pi lis
ou moins variées t ainài du pourpre vineux , du pourpre
violacé, du violet vif, du violet sombre; l'acide nitrique
se comporte de la même manière » à moins qu'on n'opère
sans addition d'e^iu , qu'on cbaufie , et qu'on verse l'or
commej ai dit pour obtenir le bleu.
Le chloride d'or est très-^peu stable , 1 or ne m'y semble
tenu en dissolution qu'à la faveur d'un excès d'acide sans
lequel il s'en sépare avec le temps. Je possède un flacon
rempli d'une dissolution préparée avec le moins d'acide
possible , dont chaque centimètre cube ne contient que
deux milligrammes de métal , qui ayant été oublié à l'om-
bre depuis le mois de mars i83o, contient aujourd'hui
une infini^ de petites paillettes très-brillantes d'or mé-*'
taUiqujç, qu'on n'aperçoit pas quand on les regarde par
tr9iismi.ssiou « mais q^i so^t très-évidentes , vues par ré-
flexion.
J'ai obtenu de semblables paillettes mêlées à du per*-
Qxide d'étain daps un cas particulier que je vais sigaa-^
1er : quand on a préparé un chlorure d'étain avec l4^
moins d'acide possible , et qu'on l'abandonne à lui-même ,
jusqu'à ce qu'il ait subi un commencement de décompo->
sition, il ne s'y fait aucun dépôt doxicblorure comme
dans une dissolution ordinaire ; mais seulement il prend
une teinte jaune de paille , et si 9lors on y verse du chlo*)
DE PHAtHàCIE. 71
ride d'or , il ne se fait d'abord aucune apparence de pré-
dpité ; mais , quelques jours après ^ il aura laissé déposer
de For métalliqae mêlé à du peroxide d'étain : ce fait
m'a semblé curieux ; car le chloride d'étain ne donne Ueu
à aucun précipité , et , si peu de chlorure qu'on y ajoute ,
il s'y fait du pourpre instantanément.
Voici maintenant l'analyse de sept pourpres diflférens :
Qutnti. d« ponrp. prodoitet
Êtatn.
So
75
100
xoo •(- ^5o
ckl#md«.
360 +
«oide «ùtri^iM.
1000
Risse 1
RoQ{;e pourpre. . a
Pourpre cramoisi. 3
td, TÎneax. ... 4
Id, violet . . .
Violet sombre. .
5
6
0r<
too
100
100
100
100
too
•
à 1000.
au rou^.
QuaiAitM
d*or.
!M)1,8
5o3,7
l3o,a
184,7
254,7
4ai,o
7S.46
^i,i3
88,67
99»55
5!ia,6
443.5
4Ô0.3
100,00
too,oo
Indigo.
100
i5q,o
i4o,o 100,00
Ot 6a,3a
Étain perozîdé 38,70
4o,ao
5i,33
3i»75
59.48
'9»7«
63,8)
ao,07
68,^
19,13
a^.95
e6«00
96,68
Sur f 00 parties séchées à loo*" chacun de ces pourpres
était donc formé de :
«
K*' I. Eas de combinatton 7,98
. 2. 8,47
3. S,77
4. 16,4c
5. 10.97
6 11.9a
7. 6,66
Tous ces pourpres préalablement broyés avec pareille
quantité d^un fondant très-fusible , et appliqués en pein*
ture sur vicrre ou sur porcelaine donnent : n"**. i , 21 et 3 en
côucbe épaisse du bleu et des violets , en couche très-
mince des rouges ; n*'. 4 9 S et 6 , en couche épaisse ou
mitice des roses , rouges , et rouges violacés ^ n"". 7 donne
constamment du bleu. .
La manière d'opérer que j'indique pour obtenir les
pourpres de Cassius est très-manufacturière ; car on peut
remplacer Teati distillée par de l'eau de Seine filtrée et
décupler les quantités dans ebaque formule; ainsi, pour
len^ 3 *, j'ai employé t
7^ JOURNÂI^
4!Soi d'eau; '
o , I , de.dissolution dor.
o , I , de diasoluiion d etain.
Il en résulte même I avantage de pouvoir gouverner,
plus facilement les résultats.
De remploi des pourpres.
L'emploi des pourpres est aussi dépendant d'un en-
semble de circonstances particulières que je crois devoir
développer, parce qu'elles se lient entièrement à ma ma-
nière de Jes considérer.
En peinture sur porcelaine ou sur verre ils sont préa-
lablement mêlés mécaniquement h un fondant très-fusible ;
et comme d'ailleurs ces couleurs sont cuites dai^s une
moufle dont la température n'atteint pas le degré de fu-
sion de l'or , ou , quand même elle serait chauffée bien
au delà, la conservation des objets peints exigeant que le
passage du froid à^l'extréme chaud soit lent , le fondant
a le temps nécessaire pour opérer facilement le mélange
chimique , qui ensuite peut résister à de plus h£iutes
températures.
' Dans ces sortes d'opérations, les précautions à prendre
consistent à éviter la poussière quand on broie à l'eau ou
avec les huiles essentielles ; et à volatiliser lentement
celles-tci afin de ne laisser aucune trace de cliarbon. sur
la peinture au moment de la fusion du fondant , sans quoi
il se fait une réduction de l'oxide du fondant , puis un
alliage d'or et de plomb ; ce dernier s'oxide de nouveau^ .
et le fondant reprend sa transparence, mi^is la couleur .
a disparu, et l'or n'existe plus qu'en grenailles microsco-
p^ues. qu'on peut quelquefois apercevoir à l'cpil nu.
^i les pourpres que Ton broie pour la peinture n'ont
été lîijvés que long-temps après leur préparatioix , ou .
l'ont été imparfaitement, ils retiennent tro|^ d'élain, çt
é
DE PHARMACIE. 7?
la cûuleur, q.uaiid elle est cuiie^ estLûteuse et quelquefois
opaque ; c'est alors ub véritable émail , et je dirai même
que cette apparence de chatoiement) qui distingue le&
pourpres cramoisis \ n est autre chose que cette même al*
tération de letain à un degré moindre.
Ce qui est un inconvénient pour les peintures cuites
\ est un avantage dans ces mêmes couleurs préparées pour
\ 1 aquarelle , etc. ; car, plus les pourpres qui doivent être
gommés retiennent d oxide d etain, plus leur ton est chaud,
et ils foisonnent in^niment plus en conservant toute la
' richesse de leurs teintes.. »
Quand on broie un pourpre quelconque, ou de Tor en
feuilles, ou divisé d'une autre manière avec du borax>
au du verre de plomb , ou du verre ordinaire , et qu'en-
suite on fond très-promptetnent , il arrive que chacune,
de ces substances se fond comme si elle était isolée : le.
borax fond k premier , et s'il contient du pourpre , il le.
, retiendra en suspension jusqu'au degré de fusion de l'or,
et alors plus pourpre ; mais on aura de petits globules d'or
qui se rassembleront au fond du creuset. La même chose
arrivera dans les autres creusets. Si Ton chauffe davan- ,
tage , le borax et surtout le verre de plomb et le verre
ordinaire se coloreront d'abord en jaune ; puis, en chauf-
fant davantage et graduellement autant qu'il est possible
au fourneau à air, ils deviendront jaune fauve, vert ,
vert bleuâtre d'un« part ; ou jaune orangé, orangé rouge, ,
veine de pourpre et pourpre d autre part. Ces différences »
dépendent d'un coup de feu plus ou moins, vif et pro-
longé. Par exemple, on obtiendra de suite, et à des
températures peu élevées, les colorations jaunes , vertes
et bleues; mais pour obtenir les pourpres il faudra pro-
longer l'opération considérablement, et surtout élever au-
tant que possible la température. Ainsi ces opérations,
faites dans un fourneau de coupelle tirant très-bien, ne
donneront jamais que des jaunes, des verts et des bleus;
74 JOUENAt
ésM ttn foura^au à air très-puissant, en tbauflhat pendant
au moins huit heures avec un feu vi&lent et soutenu (pour
une masse d'environ aoo gr. ), on obtiendra des masses
qui, refroidies lentement, seront ineolores ou légèrement
jaunâtres, et qu'il suffira de chauffer au point de ramoU
Hssement pour leur faire prendre une belle couleur
pourpre ou violette.
' Ces résultats expliquent très-bien ce qui se passe au
feu du verrier : quand on veut colorer en pourpre une
masse de cristal , on commence par mêler une certaine-
quantité de matière en poudre avec du pourpre à em*
ployer; puis om fait quelques essais au four à manche;
si la matière en revient avec une apparence d'un jaune
opalescent, le verrier juge que l'essai est satisfaisant
et fait mettre en pot \ après une première fonte , on
cueille tout le pot, on étonne dans l'eau, et si l'on
examine la masse, elle est toute parsemée de petites
grenailles d'or et est colorée en jaune de topaze; on réitère
cette opération quatre fois , et même dans certains cas
jëisqu^è cinq et six fois; alors ordinairement la masse
est d'un beau pourpre foncé et ne présente plus aucune
apparence de grenailles d'or.
% Il me semble clairement démontré que le pourpre
qu'on a mis d'abord dans la masse s'y est fondu isolément
en petites grenailles , et comme l'or à la température des
fours à verrerie est volatil : dans la première fonte une
certaine <}uantité de vapeur d'or a coloré la masse en
jaune , dans les suivantes cette quantité de vapeur d'or
s'étant augmentée, a fini par la colorer en pourpre, préci-
sément comme quand on prépare par la voie humide 4^
ptmrpres dans un liquidie plus dense.
- Ma conviction à cet égard est telle , que je crois qu'un
verrier doit trouver de l'avantage à employer de l'or au
lieu de pourpre, en ce qu'il peut obtenir des teintes plus
pures et des masses plu^ transparentes, qu'on peut en*
suite fausser jau canbmé- bu an ctânidut , «n ajdu-^
tant un peu de chlorure d'arjge&t ou de |>1ioftplmte -de
chaux (0*
II n-est pas exact de dire cpie pour colorer une masse
de cristal eu violet il faut employer du violet de Cas*
sius. La somme des composacs dans les violets bydrat'és,
contenant une ]^us grande quantité d oxide d'étain qui ai*
vise* une plus petite quantité d'or, ces deux corps semaiii*
tiennent divisés, jusqu'à ce que la masse dans laquelle on
les a mis soit fondue , et alors il se fait une séparation
die For qui se divise encore plus et se délaie dans cette
niasse: Tozide d'étain lui *> même subit un partage à
cette températiure , et se réduit en grande partie ;
comme Tétain, à ce qu'il parait, est beaucoup plus fixe
que l'or, il se précipite et se rassemble en culot au fond
du creuset , tandis que la portion qui ne se réduit pas
se combine avec une très-petite partie de la masse, et
forme un émail qui se rassemble en écume , ou bien reste
adhérent aux parois du creuset. J'ai cru remarquer que
le poids du culot est d'autant plus petit , et la quantité
d'émail d'autant plus grande , qu'on avait opéré à une
pllAs haute température.
Ceux qui s'occupent des cc^orations des masses ^de
cmtal asu moyenne l'or, s'étonnent de la facilité avec
laquelle ces masses perdent et reprennent leurs aspects
colorés^ et de ce que les résultats sont si capricieux qu'on
n'a pu jusqu a présent rien formuler avec certitude.
Gomme j'ai "étudié avec le plus grand soin ce qui se
passe dans ces opérations, je vais indiquer quelques faits
généraux : quand une masse^est saturée de vapeur d'or
elle est opaque et le plus souvent jaune, alors elle n'est
pas susceptible de donner seule aucune autre apparence
■ ■ Il . ■ ■ I •■.■,„
(i) M. DouauU-Wiéland à Tobligeance duquel j'ai eu recours, ne
colore ses niasses de rubis qu'au moyen de chloride d*or.
y& - JOUENAL
de couleur, il faut la refondre intimement arec unenou*
vel^e quantité de cristal incolore ; moins saturée elle est
translucide et donne toujours , soit en lames minces ou
travaillées en petites épaisseurs, des bleus -et des violets
très-riches ; moins saturée encore , elle a une teinte de
topaze, ou bien est incolore après avoir été purifiée k.
un feu violent long-temps soutenu et ensuite refroidie
lentement; quand on la ramollit, elle prend, si elle
est incolore , la plus riche teinte de rouge vineux ; si elle
est jaune, une belle teinte rouge carminé. Supposons
qu'on prenne un morceau de cette masse incoloré et qu'on
le chauffe seulement pour le ramollir, il se colorera en
rouge; si on le tient quelque temps en fusion tranquille,
et qu'on le laisse refroidir encore lentement , il se décolo-
rera de nouveau ; et, quand on le ramollira , il se colorera
en rouge u/i peu viplacé ; si Ton recommence les mêmes
expériences, il se colorera en violet , puis en bleu, et enfin
se décolorera pour ne plus se colorer, à moins quon ne
le chauffe comme la première fois , c'est-à-^dire de manière
à volatiliser de nouveau l'or et le redélayer dans la masse.
Voici comment je m'explique ce qui se passe dans ces
circonstances : quand le refroidissement de la masse a été.
très-lent, les petits grains d'or sont restés mouillés de
cristal ; ipais. quand le refroidissement a été brusqué , l'or,
qui s'était dilaté plus que le cristal, a continué son retrait
après la solidification. Cette supposition est d'accord avec
un fait où ceci arrive d'une manière plus évidente : je
veux parler de ces médaillons d'argile , ou quelquefois
d'autre substance , qu'on introduit dans une épaisseur de
verre, et qui y prennent un aspect métallique ressem-
blant le plus souvent à de l'argent mat. On petit ad-
mettre encore que les molécules d'or ont aifecté des formes
différentes. Mais dans les deux suppositions , il me semble,
certain que l'or s'est agrégé de plus en plus et a gagné le
fond de la masse.
DE PHARMACIE. ^^
D'ailleurs , j'ai coloré des masses de toutes les couleurs
da )>ri8ine, soit en employant des pourpres, du cbloridè
oii de l'ammoniure d'or ou de Tor métallique , soit en
composant ces masses de corps susceptibles ou non dé
céder de Toxigéne à Tor , soit avec ou sans le contact de
Tair, mais en faisant seulement varier Tititensité et le
prolongement du cou}) de feu , car en ceci 'tout me semble
dépendre de la température.
Souvent , quand on fond de For et qu'on cbaufie forte-
ment, il se fait du pourpre : j'ai vu de gros lingots d'or
fin ne contenant qu'un peu d'argent , comme tout l'or fin
du commerce en contient, et qui , ayant été fondus avec
du borax seulement , étaient tout couverts d'une litbarge
pourpre de rubis ; j'avais depuis long-temps observé le
même pbénomène en fondant des ors à ^5o millièmes de
fin ; mais je craignais alors que le cuivre ne fût pour quel-
que cbose dans cette coloration.
J'ajoutémi enfin que les couleurs vitrifiées dues à lor
sont de celles qui graissent , comme disent les verriers \
cette singulière propriété est commune à beaucoup d'oxides
colorans, et se manifeste toutes les fois qu'on est obligé dé
repasser plusieurs fois ces verres au feu. Je Dépense pas
que dans ce cas il y ait une réaction avec l'oxigène de l'air^
car le cristal incolore ne s'altère pas facilement de cette
manière; mais je présume qu'il se fait un groupement
différent des molécules de la surface du verre , qui , renou-
velé un certain nombre de fois, produit des jaspés très-
curieux : ainsi avec le cuivre on obtient des verts et des
rouges très-limpides, et par de longues expositions à lair
et au feu , les produits deviennent semblables à des mala-
chites ou à des agates; avec l'argent le cristal se colore
en jaune de topaze très-pur etdevient jaune jaspé opaque
et quelquefois même blanc opaque : je crois que c'est une
dévitrification partielle. Le cobalt et le chrome purs ne
graissent ip'd% ou très-peu; mais les cristaux colorés par
ç8 JOURNAL
Ter jouissent de cette propriéié presque aussi bien que
ceux qui doivent leur couleur à largent. Le moyen d e*-
viter cet inconvénient est de travailler le plus vite et 18
plus chaud possible.
Je termine en rappelant en peu de mots les consé-*
queoces principales des recherches précédentes :
1*". Dans la préparation des pourpres hydratés par les
chlorures d^étain , si l'orr veut obtenir des produits ho-*
mogènes, on doit opérer trè$*rapidement le mélange des
chlorures. Le procédé que j'ai décrit rend cette condition
facile à remplir.
%"". L'état de dilution des liqueurs n'importe que
jusqu'à un certain point, passé lequel il devient insigni^*
fiant.
S"". Le proto-chlorure d'étain jouit seul de la propriété
de réduire l'or et de le transformer en pourpre , le cbkn
ride est sans influence pour ce résultat»
Une certaine quantité de chlorure d'étain réduit tou-
jours une proportion correspondante de chloride d'or;
mais si l'on ajouté un excès du premier, la formation
complète du pourpre s'en trouve retardée à tel point y
que, dans le cas où on aurait enlployé un grand ex-
cès de sel d'étain , il faudrait attendre que tout cet excès
se fîit décomposé spontanément pour recueillir tout le
pourpre. On peut, il est vrai, brusquer cette décompo-
sition du chlorure d'étain ; mais alors l'or, qui n'est point
encore précipité, s'aggrège d'une manière particulière, et
il se produit du bleu , dont le mélange avec le pourpre
déjà formé, donne naissance à du violet.
4''* Les acides, le chlorure de sodium, le sulfate de
potasse, etc., retardent aussi la formation complète du
pourpre.
5"". Plus loin y après avoir indiqué les conditions déli^
cates auxquelles il est nécessaire de se soumettre pour
obtenir du bleu, j'ai exposé les observations nombreuses
DE PUAftMAClE. 79
qui m'oxit amefuiiiciraclure que tou$. k» ps«cipit4s dor»
désignés sous le nom commun de pourp^res , ne sont 9U*
tre chose que de For métallique divisé , et dont l'état de
division seul fait varier les couleurs , de telle sorte, que
plus cette division est parfaite , plus les couleurs sont
claires et réciproqnemeat.
6°. Enfin , j'ai présenté, sur l'emploi des pourpres dans
les arts, plusieurs remarques qui m'ont paru devoir jeter
quelques nouvelles lumières sur cette industrie inté-
ressante.
NOTE
Sur r acide méconiqne.
Dans le mémoire sur les principaux produits de Topium,
que j'iai produit en i83a , j ai dit, en traitant de lanaljse
des acides méconiques, que l'acide hydraté était composé
de
41*199 carbone. . .\ d'où on peurrait déduire
44^^ hydrogène. . > les fomales
54,3()5 okigène. . J C^WO^z=:C^W06+n2 0
et que l'aeide anhydre était fbmé de
45,376 carbone. . .
3,370 carbone. . .%
i.pnS oxigrène* . ./
âi»p73 oxigène
Peu de temps après cette pohlioalion ,. M. J. Liébîg:,
à qui j'avais eu occasion d'envoyer de« éehaniiUon& de-ces
nouireaux produits, m^e fit l'honneur de m'écriM^ pouv
me prévenir qu'en adoptant, comme il l'ayait reconnu né<^
ceasaire à son appareil pour l'analyse élémentaire la petite
pompe de Gay-^Lussac , il «ivait obteau , au moyen d'uae
dessiccation plus exacte des résultats qui différaientuikpea
80 JOURNAL
des miens en rsdson de cette moindre hmnidité; ainsi
Fàdde hydraté lui avait donné
,xia carbone. . .\
,oi5 hydrogène. . | où G^ H^ O^i
,8^3 oxîgène. . •/
tandis que Facide anhydre lui avait fourni
1,45 carbone. . .\
,61 hydrogène. . | où C^ H^ 0^.
,94 oxigène. . ./
C'est-à-dire que ces deux acides, pulieud'étre isomires
Tun de lautre comme je l'avais supposé , ne diQërent entre
eux que par un atome d'acide carbonique.
J'ai répété ces analyses en prenant la précaution indi-
quée par M. Liébig , et j'ai en eOet obtenu des résultats
qui se rapprochaient infiniment des siens. Mais les ma-
tières organiques offrent de si étranges variations, qu'on
ne saurait apporter trop de réserve avant de se prononcer
d'une manière définitive, et j'aurais bien désiré revenir
encore sur ceç recherches • mais Une maladie grave m'a forcé
d'interrompre toute espèce de travail , et je me proposais
de. faire connaître l'importante observation de M. Liébig,
lorsque j'ai appris que lui-même venait de l'insérer dans
un journal allemand.
Depuis la publication de son mémoire, je ne me sers,
pour l'extraction de la morphine, que du procédé, de
MM.. Grégory etBobertson; mais, par une singularité
assez remarquable, je n'ai pas obtenu depuis un an
la moindre portion de méconate de chaux. Je ne recueille
par suite de la double décomposition à laide du muriate
calcaire, que du sulfate de chaux. Ce fait vient étayer
Topinioii dès long-temps émise par M. Dupuy, pharma-
cien, qui prétend que la morphine est à 1 état de sulfate
et non de méconate dans l-opium; ce qu'il y a de certain
c'est que ce jeune chimiste a obtenu, à diverses reprises,
du sulfate de morphine en abandonnant long-temps à elles-
DE PHARMACIE. 8l
•
mêmes des dissolutions concentrées d'opium. Mais comme
d'un autre côté j'ai souvent obtenu, ainsi que beaucoup
dautrès chimistes , du méconate de chaux mélangé de sul-
fate dans le traitement par le muriate calcaire, il devient
assez probable que certains opiums contiennent la mor-
phine à Tétat de sulfate et d'autres à Tétat de méconate,
ou peut-être , et c'est ce que je croirais le plus volontiers,
que cet extrait contient tout à la fois du sulfate et du mé-
conate de morphine en rapport variable.
Manquant ainsi de matière première, je n'ai pu prépa-
rer de Tacide méconique , et me livrer à de nouvelles re-
cherches ;' mais en attendant que des circonstances plus
favorables me permettent de donner suite ^ mon premier
travail , je vais faire connaître quelques résultats remar-
quables dont je n'ai point encore fait mention.
On se rappelle que l'acide méconique hydraté jouit de
la propriété bien singulière de donner naissance à de
l'acide carbonique par la simple réaction de l'eau bouil-
lante , et même avant ce degré. Il résulte aussi de mes
premières expériences, que ce même acide , quoique bien
desséché , produit également beaucoup d'acide carbonique
quand on le chauffe dans une cornue pour obtenir l'acide
pyro-méconique. L'opinion de M. Liébig vint me rappe-
ler ces résultats, et me faire concevoir la possibilité de
transformer par le seul secours de la chaleur l'acide méco*
nique hydraté en cet autre acide auquel j'avais donné le
nom d'acide para-méconique. Je fis donc dessécher dans
une étuve chautiéeà i rto'', une certaine quantité d'acide hy-
draté , et, après avoir bien constaté qu'il ne subissait plus
aucun déchet, j'en pris lo gr. que j'introduisis dans une
cornue en verre , et je disposai mon appareil de manière
à pouvoir chauffer graduellement l'acide dans un bain-
marie de mercure , et recueillir exactement tous les pro-
duits, et enfin de constater à chaque instant la tempéra^
turc , et la rendre slationnaire ou progressive.
8â JoDHMilL
Vèici éfe que j'observai da&è le cottl*é Aë Ybpéreiiiw.
(Je hie âtiis siei'Vi, pour faite ces expériences, d'un petit
ati^areil irès-simpll; et a^sez eoihhiode, il se compose d'un
creiliet ordinaire adqbéi je pratique Utie ouverture de
quelques lignes de ldft*getif, dtoptiià son orifice jUlsqu^au
tiers enirlroti de èft bauteUr(À,jS^. i. )) d'une cornue en
Terre et d'uti ColiVéltlë eii lôlë: Lik cbrtitie est maintehue
dans le crétisët ad nldyett d'une plaqlie de fer courbëe
et percée d'un troti dans bon ôéblté pouf dbnnéf passage
au col de in tornùë ( B , Jf^. i ); Gëtte claque est main-
tenue âu moyen d'uile petite trdtefâë èil fer qui s'ap-
puie d'iin côté sut' la plaque , et de TâUtrë Sur Id pah)i
ôppdècé du bl-euâet; Cette tringte assujettit en même tetnps
latbrtiuè, pàt'cé qu'elle l'appUiè Sur SSi tdàte. On partait
la plaque intërleUtëitiënt et lextériétircinent d'uii Ht d'ar-
gile qu'on laisse sébber \ dn remplit de îiiercuré de ma-
jpiëre à ce qtië le ddHlë dé la corniié en Soit couvëtt, puis
ôti adapte le couvercle feii tôle (c); ce couvetcle est muni
fl'uh tube en fer placé borizontalèknënt (a) , qui sert à côm
duire les Vapeû)*s merbiiHellës dabs Un matras tubulé , et
d'une doUille tetticâlë (8) destitiëë à Recevoir un tbetfaio-
inètre gravé sur véire. Cet apjjareil est plabé à l'aide d'un
triàbgle ëh fëi^ sUt hh jietit foumëâti muni de ses deux
portes', le fouineali ëSt lui^méinè j)Osé sur Ube capSuIe
plate eh iëtte , hflti dfe i)batbit fêcUellHi- le mercUte eil
cas d'accidfetit; On chauffe ttès-graduèllfeinënt, et qUand
bn veut )*ëiidrë là tèm|iërâlurë stationûâiré , on adapte la
pi^hë infétiëUtë dû fbiifnëâb.
:< J'etbplôie aussi poUr deS températures moins élevées un
autre Êipparell pluS Simple encore, c'elsl un petit mairaS
iubblé a cbl coUrt, huquel j'jtdajite uue éproUvette droite
ôUfcburbé, suivnbt la Stibstrthte que je veu* expérimeni-
l^ty et je reinpHè au ^ le iliatraS , soit avec de Tenu, SOit
avec une soldlibn Ûe murialé de chaux, soit avec de l'huile;
un thermoîiiêttfe ordinaire eSl fixé dî«bs In tubulutc, rtil
DE i^kÂitMAciE. 85
ifiajfëri if ttd Bôiithon qui porte latéhiiéMëût ^Idàiëurs -
éisliaiitf ures daiis toute sa longueur , afin Ae laisser éëtiap-
pet* les Yàt)ëUi'«; fout ëèla est supporté pai* ÙQë maid éti
bois, ti U iiiàlras fest fchailffé par un cjulhquet (fig. *i).
Je proQtei^âi de Toccasiou pour fiiire connaître plus
{^ëdéi^filëtiieiit Tappareildont je me sers tlèpuife plbsiëuH
kritiéeé, fel dont il a déjà été fait mention datis le hiémoire
^ttè jai pttbKé cobjoiniethent avec M. Boulrbn, isiir
Tiillile ci'atnaudëii àmères. Cet appareil est d'un emploi
trèè-»à¥àntageut pour les traitëmens successif^ dés ma-
tières organiques par les diQ'érens véhicules. Il ne ^e eoin-
pdéë que de deux pièces essentielles : d'une carafe ordi-
fiake (I ,y%. 3 ) et d'une allonge très-étroite, bouchée à l'é-
inèii {h) ; la douitle de Tallonge et eelle de la carafe doivent
étrëtiséës à Tëineri pouf* potlVoir boucher exactement. On
iUtrddùii: put la plus large ouVettUire de lallohgeun flocon
flè totdij , et, en iis|:lirant par réxtrémité opposée, le coton
tîeiit dbétrrifei' suÉ^àinment rîniérîétir de là douille; ofa
plaéé iik^-désstlS Ih tiialièré à Imiter jusqu'à deux pouces
ëûYîrdn de rôuvertuhe sa|)érieut'e. On verse le menstriie
^a^&à Veut em{)loyer, pUié bli bolichë, et oti tient ainsi
tout l'appareil fermé , tant qu'on veut que la macératioii
Ite pi'olonge. Ensuite on soUléVe Rallonge et on place dans
lé gbnlot de ia carafié une petite lanière de papier épais.
Oïl fiermët ainéi le déplacement de l'air et la fîlli'ation du
liquide. Lorsqu'oti Veui agif à Une lémpératuté plUs éle-
téë q dé belle de l'attttosjphke , ôtt eiiveloppé l'allongé avec
Un tnanthoh en fer-blâiié ou eh cùivi-é, et on y verse de
l'ëâii{ilds ou moine chaude, bu que Ion chauffe à laide
d'uii eduirant de vâpeUrs).
Lorsque le bain-marié eUt atteint Ho'' cenligraJes il se
dëgîTgfeâ encore un peu d'huhiidité qui fiit accompagnée
dfe quelques bulles de gaz acide carbonique, puis le déga-
gèfnebt ctéssa,€t on |)rofil.i de celle interruption pour
âédher dé hcatveàu tous les tubes , puis on éleva gradUcl-
6,
84 JOUBTfAL
lement la chaleur jusqu'à 170% le dégagement était alert
à peine sensible ; mais on voyait beaucoup d'eau ruisseler
dans les tubes ; à 200"^ les bulles devinrent plus fréquentes ;
à 220"* elles se succédaient sans interruption, et ce gaz était
toujours complètement absorbable par une solution de po-
tasse. Tout à coup le dégagement s'arrêta ; cependant la
chaleur fut soutenue et on la monta jusqu'à aSo® sans qu'il
se manifestât de nouveaux phénomènes ; arrivé à ce terme
on laissa refroidir pour pouvoir apprécier l'altératioil
éprouvée par l'acide méconique dans cette période de sa
décomposition.
Le résidu n'était pas sensiblement charbonné , sa cou*
leur était le gris cendré; on y distinguait à l'œil nu une
foule de petites paillettes cristallines; traité par l'eau à
80"", il en fallut une très-grande quantité pour le dissou*
dre, on n'en dégageait par l'ébullition aucune portion
d'acide carbonique, et il fut par cela même bien démontré
qu'on n'avait plus affaire à l'acide primitif. Cette dissolu-
tion étant filtrée laissa déposer par le refroidissement une
grande quantité de poudre cristalline légèrement jaunâtre
qui présenta tous les caractères de l'ancien acide para-
jnéconique.
Ces faits sont sans doute bien concordans arec les résul-
tats obtenus par M. Liébig, car il paraîtrait plausible d'at«
tribuer l'eau fournie pendant cette réaction à une cause
accidentelle ; ainsi on pourrait dire que la chaleur étant
plus vive en certains points qu'en d'autres, dl y a eu quel-
ques portions d'acide qui ont subi un autre genre de décom-
position ; mais si on rapproche cette observation de celle
déjà faite relativement à la seule réaction de Feau bouil-
lante sur l'acide méconique, réaction dans laquelle il se
produit non-seulement de l'acide carbonique ; mais encore
une matière colorante très-iotense, il deviendra assez^pro-
bable que cette transformation ne dérive pas uniquement
d'une simple formation d'acide carbonique. Tel était le
DE PHARMACIE. 85
motif qui me faisait vivement désirer de pouvoir répéter
celte eYpérience avant de prendre auctn parti à cet égard ;
mais, ayant appris que M. Liébig venait de publier ses
expériences, j'ai cru devoir faire connaître immédiate-
ment mes observations.
Extrait iTune lettre de M. . William Grégort à
M. KOBIQUET.
Je viens d'examiner le muriate de morphine préparé
d'après notre procédé, par M. Duncan. Ce sel est d'une
blaâcheur éclatante et ne retient pas la moindre trace de
narootine. J'ai opéré sur ^ kilogrammes en suivant votre
procédé pour la codéine, et de cette quantité j'ai retiré
9 ùDces de codéine hydratée , parfaitement soluble dans
l'étber et dans l'eau. Je lui ai trouvé toutes les propriétés
que vous avez si bien développées dans votre dernier tra«
vaiL Ayant ainsi à ma disposition une quantité considé-
rable de cette substance nouvelle, j'ai cru devoir faire
quelques expériences sur ses propriétés thérapeutiques.
J'ai donc préparé du nitrate cristallisé que j'ai pris moi-
même et que j'ai fait prendre à plusieurs de mes élèves
qui ont bien voulu en essayer les effets ; personne n'a rien
ressenti d'une dose de 3 grains et aunlessous , mais une
dose plus forte de 4 ^ 6 grains a produit des symptômes
assez remarquables : d'abord , accélération du pouls, cha-
leur dans la tète et dans la face ; ensuite excitation remar-
quable de l'esprit analogue à celle que produisent les li-
queurs enivrantes ; excitation agréable et qui dure assez
long-temps. Elle est accompagnée d'une démangeaison des
plus marquées qui commence à la tête et qui se répand
sur tout le corps. Après quelques heures cet état est suivi
d'une dépression désagréable, avec nauséea^t quelquefois
3^ 4PI3)IM4i'
vûrDis$m<sQ#* AucMa d€ nous i»' «i obfieryi la moiinire i^un
daQceau somn^eil, excepté ^prè^ Tét^t de d^pressiop. Kquf
n'avons pas poussé plus loin la dos0, mm il pariait qii«lii
codfsine posisèd^ pn eit'et ^^imnlQ^t et produit une (Qfin
démangeaison à la dose de 5 gr<iins, T^\\p est la vas^ff^hn
ordinaire des symptômes qu'elle dé termine, mais chez plu-
sieurs individu^ ses eil'fstç , surtpi)^ ddM Tétat àu défitê^n
sion, ont été fort désagréables.
D après 0^3 ^ifpériences , il n'est pa3 prpl^bU, cf>ipme
vous Favez soupçonné^ que la présence de la codéine soit
la cause de la supériorité du muriate de morphine ordi-
naire. Comice ce dernier 9el agit à la dQ%^ de ^ dfi groin
4^1; ne contient que le jz de son ppidi 4# t^àéiue^ dont 11
faut au moins 3 ou 4 grains pour agir , on ni» ^eiU [la* m
attribuer les qualités à la codéine. Reste à savoir silo mur
riate dépouillé de codéine est moins stimulant pour isolai
«t s'il ne cause pas les démangeaisons que j'ai va assee S0U!P
y^nt produites par 1^ muriatt^ non purifié , «t même auasi
par l'opium , dan# un bon nombre de cas ; c'est un fw^
que je me propose d examiner proçbainemfâdt,
3i vous croyez qi)e ces remarques puissent iniéresaei
la Société de plharmacie ^ ayez la bonté de les lai eommnnir
^uer. Peut-être quelques-^uns de mes confrères sera^trill
curieux d« répéter ces expérientces avec la codéine i|Ufi
vous avez prépa(*é. Je dois ajouter que daas deu¥ ou imia
a^ la codéine a produit un léger ^S^^ purgatif , tandii «pia
dans d'autres elle a parp indifféninte fpos isr rapport
-**¥■
J'avais dit aussi que la morphine était loin de représc»i*«
ter les propriétés essentielles de Hopium , et que la codéinp
viendrait peut-être en ofirir ie complément ; les observa^
tions de M- William Grégory confirment en grande pf^^ié
mes prévisions. Mais ii est à remarquer qnefstl babils
chimiste n'a employé la codéine qu^à l'état de nitrate , et
qu'il résulte dei expériences de M. Kuakcl , que la codéine
DE PH^EMACIE. 87
piîrd beaucoup die son action s||r |ps prg^Pps )or^q^Vlt^ ^st
poipl^inée ^px acidies. }1 es^ dqpc à présumei: qu eo ^pii^
plojapt p(B nouvo) fdcalojfda en çin^plp splution x^qpçuse,
Qn obtii^ûclf'a de^ elT^ts beaucoup plus fnamués que cf^jf
observés par M. Grégory. Hobiqu^t.
Suvplif 41614 f^ principes alcaloïdes , tirés ^e Iqjatnilie de^
solat^éps pqr divers ckimisUs d'Allemagne. ( 4-iinalfB^
de Pbarjpaci^, ^833.)
lia Société de Pharmacie de Paris a , comme on le sait,
}llt^ au concours , pour Tannée i834 , la question des prin-
çîpi^s alcaloïdes, tirés de la famille des solanées : i) est
dOQp essentiel d'appeler en ce moment l'attention sur les
trArnuY publias en Allemagne, et qui jettent un jour
muYe^u.sur w sujei important.
filous, passerons en revue dans cet article Xa^ropinQ^
Xhyoscyamino , la daturine , fa solfinine. Nous remettrons
k un procbaia numéro Teiamen de la cplchicina , et de
Xi^cifniîine , autres alcalis organiques fournis par des £it
« milles diS'éccntes de celle des (iolancées , çt qui Tiennent
iussi d'Atre obtenus par des chimiste^ allemands.
uétropine.
M. Brandes avait déjà cru ayojr extrait cet alcali orr
(pnique de l'atropa beliadona , mais ses travaux ne s'ér
latent pas confirmas , et lexistence de l'atropine était
«Morc problématique , lorsque parurent en Allemagne
les travauii de MM. G^iger et Hessu d'une part , et ceux
de |I. Mein , pharmacien à Neustndt - Gôders de Tautre.
Les deux premiers chimistes ont retiré cet alcali de Tex-»
Irait préparé avec les liges et l&k feuilles de la belladone.
88 JOURNAL
Le dernier Ta extrait de la racine; et cest a M. Mein,
que , de Taveu même de M. Geiger , appartient l'honneur
de lavoir obtenu le premier à Tétat de pureté. C'est aussi
son procédé que nous ferons connaître comme étant le
plus simple.
On prend environ 24 parties de racines sèches de bella-
done provenant de plantes âgées de deux à trois ans bien
nourries, pesantes, et présentant à la cassure un faible
éclat résineux ; on les réduit en poudre extrêmement fine,
et on les met en digestion avec 60 parties dalcool de
86 à 90 pour cent : on prolonge le contact pendant plu-
sieurs jours : alors , on exprime fortement , et on traite
de nouveau le résidu par une égale quantité d'alcool. Les
teintures réunies et filtrées sont mêlées avec une partie
d'hydrate de chaux pulvérulent, et le mélange est agité
souvent pendant vingt-quatre heures. Après avoir séparé
par le filtre la liqueur du dépôt abondant qui s'est formé,
09 y ajoute de Tacide sulfdrique étendu goutte à goutte,
jusqu'à ce qu'il y ait un léger excès de ce dernier. Le sul-
£ite de chaux , qui se précipite , oblige de filtrer encore
une fois. Alors , la liqueur alcoolique est mise dans une
cornue, la distillation est poussée jusqu'à moitié ou
même un peu plus : on ajoute , au résidu de la cornue ,
6 à 8 parties d'eau pure , et on fait chauffer la liqueur à
un feu très-doux dans une capsule à évaporation , jusqu'à
ce que tout lalcool soit dégagé. Le liquide restant est
filtré , s'il est nécessaire , et rapproché avec précaution
jusqu'au tiers. Alors, après le refroidissement, on y
ajoute par gouttes, et en remuant légèrement, une so-
lution concentrée de carbonate de potasse dans l'eau,
jusqu'à ce que la liqueur ne se trouble plus , et on laisse
le mélange en repos pendant quelques heures. Cette der*
nière addition a pour but de précipiter une résine jau-
nâtre qui , dissoute dans de lalcool , lui donne un aspect
irisé , et qui met un grand obstacle à la cristallisation de
DE PHARMACIE. 89
l'atropine. Si la liqueur, qui contient du sulfate d'atro-
pine, est suffisamment rapprochée, ou n'est pas trop
pauvre en atropine, elle se prend ordinairement en
niasse gélatineuse, au bout de quelque temps de repos ,
après laddition de la solution de carbonate de potasse.
On décante les eaux-mères avec précaution , ou bien on
les sépare à l'aide du filtre, et on y ajoute de nouveau de
la solution de carbonate de potasse, jusqu'à ce qu'elles
ne se troublent plus.
Le mélange , qui ne tarde pas à se prendre, abandonné
à lui-même pendant douze à vingt-quatre heures , ofire
souvent à sa surface où dans la masse des points blancs
étoiles d'atropine cristallisée. Par l'agitation , les molé-
cules de la masse gélatineuse se rapprochent beaucoup ,
et abandonnent une grande quantité d'eaux-mères que
Ton en sépare autant que possible au moyen de filtres , et
de la compression entre des feuilles de papier brouillard.
Gomme l'atropine, récemment précipitée, encore hu-
mide et impure, perd beaucoup par le lavage à l'eau , on
la fait préalablement sécher , puis on en forme une pâte
avec de Teau : on enlève promptement l'eau du lavage par
la compression entre des feuilles de papier , et on fait de
nouveau sécher le résidu. On dissout cette atropine , en-
core impure , dans cinq fois son poids d'alcool; on filtre la
dissolution , on ajoute à celle-ci six à huit fois son volume
d'eau pure. La liqueur devient laiteuse par celte addi-
tion, ou prend bientôt cet aspect par l'évaporation de
l'alcool en excès ; au bout de douze à vingt-quatre heures,
on trouve l'atropine déposée en cristaux groupés et de
couleur jaune claire; après l'avoir lavée avec quelques
gouttes d'eau, on la met sur du papier brouillard et on
la fait sécher.
Les cristaiTx obtenus sont de nouveau traités comm^
l'a été l'atropine impure , et donnent un alcaloïde pres-
que blanc et cristallisé régulièrement. Douze onces de
go JOURNAL
cadoe de b'elladoiie n'ont foprm à M* Mein qu'environ
90 gmins d atropine pure*
L'atropine , retirée d^ parties dlfllérefites de la mémfs
plante par deux procédés diSéreps, a offert à M. Mein ,
et à MM, Geiger et Hesse , des propriétés identiques à
quelques légères diQérenees près ; ces différences tien-
nent sans doute au plus ou moins grand état de pureté ;
voiai les principales propriétés de ce nouvel alcali :
L'atropine pure est blauché, cristallisable, en pris-
mes transparens , à éclat soyeux , groupés. Elle est ino-
dore} soluble dans lalcool absolu et dans l'^tber sulfuri-
que ; ces deuj^ liquides en dissolvent pliis à chaud qu'à
froid* L'eau, à la température ordinaire, n'en dissout qu'une
petite quantité -^^ suivant MM. Geiger et Hesse ; et cette
solution , qui a paru très-légèrement amère à M. Mein ,
H été trouvée d'une amertume très-désagréable par les
dciux autres observateurs, La solubilité augmente par la
dsmleur ; la solotioà aqueuse d'atropine bleuit le papier
de tournesol rougi par les acides ; lors mémp qu'elle ett
très-étendue, elle dilate très-promptement la pupille de
J'ooil blimaia , et cette dilatation persiste.
Vf^iHQfine ne se volatilise pas à la température de
l'isfiy bouillante ; mais^ exposée entre deux petits verres
4e inoiilre à une température plus élevée , elle fond d'a-
bord 9 puis se transforme en vapours qui ramènent au
J^leu \çi papier de tournesol rougi et bumecté , et qui
yiefiQent, en se condensant, recouvrir d'une cpudie ver-
nissée les parois du verre supérieur que l'on a soin de
tenir froid ; du reste cette couche se comporte comme l'ai-
trppine non altérée. Ghaufiée à la flamme dans une cuilr
1ère , l'atropine fond prompiement , répaod des vapeurs
empyreumatiques , 'brunit et s'enflamme ; elle bruie avec
une ^mme d'un jaune clair peu fuligineuse, et ne laisse
pas de cendre.
Le cblore laUère fort peu ; elle parait former avec les
DE fllAfllliClK. gi
s^fAAe^ ^(m CQOipp^4$ «alÎDs déSoU ; 1^ i^ulfate et 1 Véltalfl -
çiçpitleqt pouvpir être o|)tenua pli^ç fi)ci)^ment kVéiik\
pri^tallii) que l'hydrocblorate ou U nitrate. La ppta&s» '
pure la précipita avec uni^ couleur bl^^Qcbe de se^ di^&o-i
lutions salines ; il en est de même de rammooiaqiic cau^
tique. I4SL solutioo aqueupie de lotropioe dopoe un préci-
pité blanc abondant, par laddition de l 'infusion aqiiet|$Q
de noix de galle. Elle précipite en jaune citron par Thy-
drochlorate d'or , et en isabelle par la solution de platine.
La manière dont se comporte cet «ilcali ayec*rhydro-
cblorate d'or légèrement acide , semble caractéristique. Le-
précipité jaune citron prend en effet , au bout de quelque
temps de repos , une structure cristalline, et parait repré-
senter une double combinaison saline de l'atropine avec
l'hydrochlofate d'or* CfiUi^ qb^ervution 1» été faite iBt par
AI- Mp\n et par MM* Ceig^r ^t Hpffie.
diroplllprique , dit loUwl liss crifUHV d'%trppine $ms dé^
pgemmt ée g%% : a«s Aili^iuliopt eqnt ipooIcht^». P^r
r«(ptioD d# }a cbdleuiP ; l*aj»dç §Mlfurique brunie \ç%èF^^
lomts l'acid 6 nitrique prmdui^f toii^^^jaun^ c)|iiri9i, «1
i'iiisid^ bydrojcbloriqiyi? n^ se pak>c« p^9 ^^ moim 4^01 1m
efffftûi &k petit.
Cbwiiée avec 4» h patate })y4fa(é§ « )'iitropiD<; )gi^se
dégager d'abpnd^qt^^ yiip^urs {unmPQiapal^f.
MH< Geîg^ #t He3»e vieupwt 4p §ig09l«r iine ^u^re
propriété reni|i»f quable de }'atropiae s c'est U facile sUpii
J^i¥l^ qu'elle éprPiivf^veq lé teiiip# dau^ $pn siiuple cpn*-
%9içi làvec l'eau à T^ic et k la iempérAture ordinaire* Elle
perd. #fi prt(^priét|3 de cristalUier 1 les çri^toux déjà formée
di^pni^il^ept , la liqueur prend uue légère teinte jaun4-«
ii^e I et pfir l'évappration pa pbtient un résidu incrUtalfi^
M0kl§ % ««iuble en toute propi^tiop 4ws Veau 9 cette atro^
piîieilU4i^e contracte une odeur narcotique nauséabonde*
Dti mate raliératipo m peu MUaidéfable i lalêali eat
g2 JOURNAL
aussi vénéneux qu'auparavant , et si on le combine avec
un acide , et que Ton traite la dissolution par du charbon
de sang, les alcalis en précipitent la majeure partie sous
forme solide, et cette atropine est de nouveau susceptible
de cristalliser.
' D'après la dernière analyse de M. Liébig , Patropine
est composée de :
34 atomes de carbone ,
2i3 d'hydrogène ,
6 d'oxigène ,
I d'azote ,
Hjoscjamine.
Son existence dans Phyoscyamus niger^ n'avait pas non
plus jusqu'alors été démontrée d'une manière évidente ,
et c'est à MM. Geiger et Hesse que nous devons le pro-
cédé pour sa préparation et 1 étude de ses propriétés.
L'extraction en est un peu difficile en raison de son assez
grande solubilité dans l'eau, ou plutôt de sa prompte al«
térabilité dans son contact avec l'eau et les alcalis libres ;
l'altération qu'elle subit alors la rend soluble en toutes
proportions dans l'eau , et produit même une décompo-
sition plus avancée. C'est des semences qu'on extrait le
plus facilement cet alcali : on les traite par de l'alcool
af ec ou sans addition d'acide , ou bien aussi par de l'eau
chaude ; on fait évaporer les liqueurs à une chaleur très«
douce : on les décolore en les traitant à plusieurs reprises
par de la chaux et de l'acide sulfurique , et les filtrant : on
les rapproche par l'évaporation et on y ajoute un excès de
carbonate de soude pulvérisé : on prive aussi promptement
que possible le précipité de l'alcali fixe, en soumettant À 1a
presse et traitant par l'alcool absolu : on reprend en
même temps les eaux-mères par de lether ; on réunit les
liqueurs alcooliques et éthéfée$ : on y ajoute de nouveau
DE P0A1MACIK. g5
(If ]a cliaux : on 6Ure , on traite le liquide filtré par du
charbon de sang , on retire la majeure partie de l'alcool et
de 1 ether, et enfin on fait évaporer à une très'^douce cha-
leur en ajoutant un peu d'eau. Si Thyoscyamii^e n est pas
encore incolore , il faut la combiner une nouvelle fois à
un acide et la traiter comme il a été indiqué. Le produit
est souvent très-faible.
L'hjoScyamine très-pure cristallise lentement en ai-*
guilles incolores transparentes, à éclat soyeux, groupées,
ou disposées en étoiles ; ces cristaux sont inodores , peu
solubles dans Teau , plus solubles toutefois que ceux da-
tropine. La saveur de Thyoscy aminé est acre, désagréable,
semblable à celle du tabac , et son action est également
très-vénéneuse comme celle de l'atropine. La moindre
quantité portée sur l'œil détermine aussi une dilatation
de la pupille qui dure très-long-temps. A l'état anhydre
elle n'est pas alcaline, (non plus que tous les autres alcalis
organiques au même état) ; mais l'addition de l'eau y fait
naitre aussitôt une alcalinité fortement prononcée qui
persiste. Distillée avec précaution , l'hyoscyamine se vo-
latilise , et semble alors ne-subir qu'une légère altération :
au moins elle est aussi vénéneuse et aussi alcaline qu'au-
paravant. Toutefois il est facile d'en décomposer une partie
dans cQïte opération et il se dégage des vapeurs ammonia-
cales. Lorsqu'on la chaufie avec de l'eau , il s'en volatilise
également une petite partie; car le liquide distillé est
légèrement alcalin , et dilate la pupille ; mais la majeure
partie ne se volatilise pas. Chauffée avec des alcalis
fixes hydratées , elle est complètement décomposée
comme l'atropine, en donnant lieu à un dégagement d'am-
moniaque. Cette propriété établit une différence essen-
tielle entre ces alcalis et la nicotine , qui , soumise à l'ac-
tion de la chaleur avec des alcalis fixes hydratés , n'est
pas décomposée ( au moins en partie ) , mais se volatilise
avec lesf vapeurs d'eau , et peut ainsi être obtenue par la
^4 i6«i«tAt
dt^tiliatldA èofhmâ ih atropine , ce qui Wéki paé possible
À^éfc lès premiers nlcalis. Là solution aqueuse d'hypscya-
fnitie est (iphls&ie par l'addition de la teinture d'iode , et
prend alters Ih colilèù*' du kermès. Tous le* alcalis orga-
niques ïixâtfHHés jiisqu'à te jour offrent cette propriété
parlifcUliêrfe. Lfe JiFécîpilé eàt blanc, abonclaHl aVéc la
teinture de noix de galle, blanc jaunâtte arec là disso*
hitiond'or, hulavéfc celle dé platiné. Les Sels d'hyoscjra-
làiiië èoht neutres ; ils cristallisent facilement en partie ,
et sont ftiissi f ënéùeul que Thyôscy aminé pure ; léùt sô-
hitioii aqueuse se comporte avec les ^êacHft; indiqués
eëinmé celle de lalcali Itii-inënié.L'byoscyaiiiiiië est très-
èdlttblé dans Takool ainsi qUe dansTétbe^.
Dàtdrine. '^
MM. Geiger et H esse àoiit encore lès pfëfaiiers qtii dut
réelkniëttt exti^hit la daturitie du dàtwm simmohium efc
fait cbnnàttrë sel caractères. Ge sont aussi les semehcëk
qui la cèdent le plus fadlement; lè procédé d'ëxthictbfl
e»t le tnéme que pbtir lliyoscyathine ; il est plus facilià
parce que U daturine a plus de tendance à prendre la
foi^mé solide ; mai^r les Semences réduites en poudre AdU
rent étfë coiistaiiithèht traitées pat* Talcool chaud ; alttî^e-
ntent elles retiéhnëne la majetlre partie de la daturine. Cet
dlcali cdètaUisë fabilemënt ; il së dépose de sa solûtioîi
hydro^tcooliquè isoufe fbrme de pristnes bien nets , ihco^
. lores, très-brîUiiîis et gh>tipés ; il est inodore, la saveilr est
d abord légèrement amère , puis elle détient très-âfcre ,
semblable à celle du tabac; il est très-véiiéhéur. ^ dé
gtiains suffit pour tilër un moineau dans TëSpace de trois
heures. Porté sur ï'œil , il détermine aussi une dilatation
Irès-forle et persistante de la pupille. Cette dilatioh dure
en p«trtie huit jdurs et tliéme davahtage.
Il est digne de remarque qitë MM. Oéi^lr fet tléssë
n'aient reconnu cette propriété si prononcée de dilater
les pupilles, que dans lés trois alcalis organiques de la
famille des solanées dont nous venons de parler. La sola-
nihe, celle ad hioins qui a été préparée par M. Otlb et
dont il sei*a question d-liprèà, ne lâ dilate paâ, et la
nicbtinè opère au contraire âdii i*étréciâseilient.
La datuHne en cdhibinaisôn avec l'eau ôAre aiissi Uhë
alcalinité ttèâ-hiarquée. Lorsqu'on la clin ufie avec précilU"*
tioti elle Se Vokiilidë également en ^arlié sans altération
sous forme de nuages blancs ; mais plus facilement fencorë
qu'avec Vhfôsbyàixkihe , une partie &e détruit ëil dotinânt
Ilëu à deâ phénorhèned semblables. Ghadfiéë avec de Pêaû|
elle ne èe volatilise pas : lorsqu'on \A isoUtnet à Tattloxi
d'une chaleur âoUtetue avec des alcalis fixés hydratés ^
elle se décotiipôàe aussi en dégageant des vapeurs am-
moiiia&alèâ. ËUè est peu àdluble dans Tèdu. Elle en
énig'e 280 parties environ à la température ordinaire, et
ji à la chaleur dé rébullitioii : la solution Se trouble par
lé refroidissement sans que la datilride cristallise : toute-
fbis elle bé salière pas aUssl facilement pat* Son ëon-*
tact avec TéaU que Tatrbpine et Phyoscyamine. Pat- Téva*
poratioh dé la solution aqueuse, on n'obtient pas d'abok*d
de cristaux ; mais si on humecte avec de Teau la masse
hon ctlstàllinë , ou bien qu on abandonne la solutioh elle-
inèmé à révapoiratiôh Spontanée , il se fofme au houl de
qUélqUé temps deS cristaui dé daturine. La solutiôil
aqueuse dé cet alcali se comporte aVec les réactif^ comme
celle dé l'hyoscyamine ; il est aussi très-soluble dahs l'hl-
cool ; il l'est Un peti moins dans J'éther. Lés sels de da-
turine donnent en partie de très-beaux cristaux, et Sont
en général inaltérable^ à l'air et aiséilient soIubleS. Leur
action est très-vénéneuse. Leur solution aqueuse se com-
porte avec les réactifs comme celle de la datiiHne pure»
Les alcalis inorganiques en précipitent cet alcali sous
forme de flocons blancs, lorsque la liqueur u'>êst pa% trop
étendue.
g6 JOUANAL
Solanine.
La solanine, déjà" trouvée par difiérens chimistes fran-
çais dans le solarium nigrum^ dans le solanum dulcw^
mara^ dans le solanum m^ammosum et dans le solanum
i/erbascifolium , vient d'être extraite des germes de
pomme-de-terre par M. Jul. Otto de Brunswick , qui
n'avait pu la découvrir dans la pomme- de-terre elle-
même (i).
Il a obtenu cet alcali en traitant les germes par de l'eau
aiguisée d'acide sulfurique, séparant les acides sulfurique
et phospborique , et la matière extractive par l'acétate de
plomb, saturant par du lait de chaux la liqueur presque
décolorée, faisant bouillir le précipité obteni^avec l'alcool
de 80 pour 100 , et purifiant le produit par plusieurs dis-
solutions dans l'alcool. Les essais entrepris par M. Otto
sur deux lapins, pour éprouver l'action de la solanine sur
l'économie animale , lui ont appris qu'elle doit prendre
place parmi les poisons narcotiques acres. Un seul grain
de sulfate de solanine a fait périr l'un des deux lapins
en six heures. L'autre plus fort a succombé au bout de
neuf heures, après en avoir pris 3 grains. L'action para-
lysante qu'elle exerce sur les extrémités postérieures des
animaux est très-marquée. 11 suffit même de nourrir les
bêtes à corne avec des lavures provenant de pommes-de-
terre germées pour produire cette espèce de paralysie ;
il n'y a donc pas de doute que les germes de pommes-
de-terre ne doivent leurs propriétés nuisibles à la so-
lanine.
Cette substance, telle que M. Otto l'a obtenue, est
blanche, pulvérulente, à éclat nacré ; sans action sur le pa-
pier de curcuma, elle ramène cependant au bleu le pci-
(i) M. Baop avait également trouvé la solanine dans les germes de la
pommede-terre*
.•
JfR PHARMACIE. gy
pier de tournesol rougi par les acides. Si on la traite par la
potasse caustique, elle. doune à peine lieu à des vapeurs
ammoniacales. Mais, par la distillation sèche de Thydro-
chlorale de solanine, on obtient un liquide huileux, qui ,
traité par de Thjdratede chaux, produit du gaz ammo-
niac suffisamment caractérisé par l'odeur et le nuage au-
quel donne lieu Tacide hydrochlorique.
Bien que le caractère d'un alcaloïde soit moins mar-
qué dans la solanine que dans la strychnine, la. qui-
nine, etc., la manière dont elle se comporte avec les
acides ne permet pas de douter qu'elle n'appartienne
à cette classe de corps. Elle se dissout facilement dans
les acides, et est précipitée de ces dissolutions par des
bases plus énergiques* La plupart des sels prennent , par
la dessiccation, l'aspect d'une masse semblable à de la
gomme. Le sulfate seul s'effleurit en forme de choux-
fleurs.
La solanine de M. Otto a été analysée par M. Blan-
chet, préalablement privée de son eau de cristallisation,
qui en forme à peu près le dixième , elle lui a donné sur
100 parties :
I. II.
Carbone 6i,86 62,11
Hydrogène. 8,87 8,92
Azote 1,64 1,64
Oxigène. • 27,68 27,33
«^■^■«■■■«.^■9 ■MBSBlHB^MHIi»
100,00 100,00
Et en atomes :
42 carbone 82,088 = 62,66
68 hydrogène 4»^36 = 8,27
I azote. 0,884 = ')7^
i4 Oxigène i4,ooo = 27,34
5 1,208 99,99
Ne serait-il pas à propos de comparer les propriétés
XX\ Année:-- Février 1834. 7
•
^8 JÔtJkNAL
et là cemposition élémentaire des diverses solâiiines o1^
tenues par plusieurs chimistes, pour pouvoir admettre
ou rejeter leur identité. A.-G. V.
«
JRemarques sur la digitaie ^ pat Watsojv /. Welpino*
( Extrait d'une thèse inaagiirale. )
La digitale, sans être indigène aui États-Unis , y est
eultivée à la fois pour ses vertus médicinales et pour sa
beauté t cette plante communique ses propriétés parti-
culières à lalcool froid ou chaud , et à Teau bouillante.
Sa décoction ou son infusion rougissent le papier bleu,
sont précipitées en noir par les sels de fer, en blanc jau-
nAtre par le nit(ate d'argent , en brun verdAtre par le
sulfate de cuivre, en jaune parle sous-acétate de plomb,
en vert brunâtre par la chaux. Les acides nitrique, hy-
drochlorique et sulfurique y produisent aussi des pré-
cipités*
L'alcool ajouté à la décoction , lui donne Une consis-
tance presque gélatineuse , sans doute à cause du mu-
cilage qu'elle contient.
En distillant la digitale avec de l'eau , on pbtient une
très-petite quantité d'une huile volatile ( i grain par
once de la plante) , à peine plus colorée que l'eau et
presque de Li même densité. A mesure que la vapeur
d'eau se condense, elle dépose sur les parois du vase une
substance bkmche floconneuse, mais, en quantité trop
pelite pour pouvoir être. recueillie. Cette matière pos-
sède à un haut degré l'odeur particulière aux feuilles, et
se volnlilise dans lespace de trois ou quatre heures , par
son exposition à l'air. Il s'en dépose une autre portion
également blanche sous forme concrète à la surface de
l'eau, i\ laquelle elle communique une saveur particulière
DE ^HAIMAGIB. ^g
douceâtre et légèrement aromatique , mats toujours en
si pelile proportion ^ qu'on ne peut parvenir à la séparer
du Gltre.
Une partie de feuilles produit un quart de son poids
d'extrait aqueux et un quarantième d'extrait ateoblique.
Le premier est d'un brnn rou^eâtre et de consistance
pilulaire ; l'autre est onctueux au toucher , nauséeux et
légèrement amer au goût , noirâtre lorsqu'il est vu en
masse, mais d'un beau vert lorsqu'il est en Inmes minces ; il
est.essentiellement composé de matière grasse unie h la
chlorophylle.
En agissant sur la plante , d'abord par l'alcool , puis
par l'eau, on obtient un tiers d'extrait alcooliqde et un
tiers de deuxième d'extrait aqueux. Le premier, vu en
masse, est d'une couleur verdâtre tirant sur le noir, d'une
consistance pilulaire et d'une saveur amère et nauséeuse.
Le second est d'une couleur brune légèrement rougeâtre,
* d'tine sareur doueeâtre, mucilagineuse, mais il laisse un
arrière-gout désagréable dans la bouche.
•Si l'on fait digérer les feuilles dans l'alcool , et si ,
après avoir évaporé la teinture jusqu'à siccité , on fait
bouillir lé produit dans l'eau distillée avec un peu de
magnésie pure, pendant un temps assez long pour dé-
colorer la liqueur; en lavant le précipité , le desséchant ,
le traitant par l'alcool bouillant et évaporant la solution,
on obtient inie masse brune , semi*transparente , d'un
goûl très*amer et désagréable , ayant une réaction alca-
line au papier bleu rougi par un acide.
En faisant digérer oe nouveau produit dans l'alcool ,
évaporant à siccité , faisant bouillir dans l'eau distillée
avec du protoxide de plomb pour neutraliser l'acide qu'il
retient, filtrant, desséobant de nouveau , traitant le ré-
sidu par 1 ether à une chaleur modérée, et évaporant ,
on obtient une substance d'une couleur brune légèrement
verte, qui reste molle et adhérente lorsqu'on la laisse
it*^ ■*»*
100 JOURNAL
exposée à l'air. L'odeur de ce produit est faible , son goul
çxtrémemeiTl amer et persistant, ses propriétés alcalines.
Ce corps peut neutraliser la plupart des acides, nais il
est incristallisable, soit seul, soit combiné.
M. Welding conclut de l'ensemble de ses expériences ,
qui ne sont exposées ici qu'en abrégé, que les feuilles
de. digitale sont composées : i*". d'acide gallique; a®, de
mucilage ; 3^. d'une matière colorante rouge-brune , so-
lubie dans l'eau, insoluble dans Talcool ou l'éther ; 4*« de
cblorophylle ; 5°. d'une matière sucrée ; 6". d'une trace
de fécule ; 7**. d'une buile volatile ; 8*. d'une matière con-
crète floconneuse; 9°» de gluten; io°. d'une matière
grasse; 11**. d'une matière extraclire; 12°. de ligneux ou
défibre végétale; 13*". d'un principe particulier soluble
dans l'alcool et l'éther. {Journ. qfthe Philad. Collège
of pharm., july i833.) P. B.
Sur Capocynum cannabinum, par Johqt H. Gaiscon.
(extrait.)*
Soumise à l'analyse chimique, la racine de cette plante
a fourni les élémens suivans : i*'. du tannin ; 2^. un acide,
probablement l'acide gallique ; 3°. de la gomme ; 4°* ^^ '^
résine ; 5°. de la cire ; 6°. de la fécule ; ^**. un principe amer .
ou apocyne; 8°. une matière colorante; 9°. de la fibre
végétale ; lo*". enfin une proportion de caoutchouc proba-
blement très-considérable dans la plante fraîche.
L'eau réussit mieux que lalcool à enlever à la racine les
parties colorantes et amères ; car la teinture alcoolique est
moins amère et moins foncée que l'infusion aqueuse. L'eau
froide se charge même de la plus grande proportion des
principes actifs. L'écorce est la partie qui en contient de
beaucoup la plus forte proportion.
• „ > *
DB i'iTARMAClE. 10I
Pour extraire le principe actif, M. Griscom épuise la
racine par leaû distillée en répétant les macérations.
L'extrait qui en résulte , et qui forme du cinquième au
sixième de la racine, est traité à son tour par l'alcool à
plusieurs reprises. La teinture, après avoir'bouilli avec
un peu de magnésie calcinée, est filtrée et évaporée à
siccité. Il en résulte une masse d*un brun rougeàtre , cas-
sante, déliquescente , nauséeuse , très-amère. M. Griscom
la considère comme le principe amer coloré , mais presque
pur, parce que sa solution n'est altérée que par le sous-
acétate de plomb et le nitrate d argent, et seulement au
bout de douze heures.
Cette plante , prise à l'intérieur, agit d'une manière
prononcée comme émétique, comme purgative, comme
sudorifique et comme diurétique. Les trois premiers ef-
fets se succèdent, le dernier est plus variable. ( jémcric,
Joum. ofmed. sciences^ may i833. ) P. B.
Sur la daturine , par Samueii Simes.
( Extrait d'une thèse inaugurale. )
Le procédé indiqué par M. Brandes pour préparer
la daturine ne permet pas de l'obtenir en cristaux régu-
liers , sans doute parce que la matière colorante qui la
souille s'y oppose. Après divers essais, M. Simes s'est
arrêté au mode suivant:
Il prend une livre de poudre fine de semences de stra-
monium, et la fait bouillir pendant une heure dans trois
pintes d'alcool faible'; à Ja liqueur filtrée encore chaude,
il ajoute quatre gros de magnésie , puis agite de temps en
temps le mélange pendant vingt-quatre heures. Le pré-
cipité recueilli est placé, pendant quelques minutes dans
douze onces d'alcool fort bouillant, que Ion filtre et que
103 iOfJENAL
1 on traite put le charbon animal , de manière à obtenir
une nouvelle liqueur transparente et presque sans cou-*'
leur ; une très-petite quantité de cette liqueur cause des
nausées et des maux de tète. Réduite à moitié , et aban-
donnée jusqu'au lendemain, elle laisse déposer au fond
du vase évaporatoire d'innombrables petits globulef
d'huile, et sur les côtés une foule de petits cristaux
blancs. L'évaporation continuant spontanément, un phiâ
grand npmbre de cristaux se déposent successivement ,
et Ion trouve, au fond de la terrine, de l'huile et unn
matière résineuse.
La daturine , d après Brandes , existe dans les êe^
mences à l'état <le malate : Talcool s'empare du sel , la
Magnésie précipite la base en saturant lacide et formas!
un sel soluble. Le précipité formé de l'excès de magné*
sie, de daturine et de matière colorante, cède k laicool
les deux derniers principes Le charbon s'empare de la
matière colorante , et la daturine , beaucoup plus soluble
dans l'alcool à chaud qu'à froid , se dépose par le refroi^
dissemeut.
On réussit mal il extraire la daturine au moyen de
l'eau et des acides , car la coagulation de l'albumine rend
la liqueur si épaisse qu'il est presque impossible de la
filtrer.
Pour se débarrasser de la grande quantité d'huile fixe
contenue dans les semences , M* Simes traita les graines
par l'éther; mais il trouva la daturine soluble elle-même
dans cet agent, du moins dans l'éUit d'association où ell^
se trouve dans la graine.
La daturine est une substance cristalline, blanche t
semi-transparente , dont la saveur est légèrement amère
et acre» Ses cristaux affectent la forme d'un prisme qtia^
drangulaire allongé, et ressemblent h ceux du seld'Ëpsom.
La daturine est insoluble dans l'eau, l'alcool froid etl'é**
ther, un peu soluble dans l'eau bouillante, et très-solubU
DE PHà|(|llClE. I03
cIhqs r«Icool bouillaot. heês^çiàe^ co^cenlrév ont peudai>i
lion sur die, à l'.exceptioa de l'acida aulfurique qui h car^
bOJDtse. I^a daturinc se combinée aux acides et forme des
sels blancs solubles et çrisiallisable^. Le sulfate cristallisa
çn aiguilles, le muriate en groupes rayonnes de petits
cristaux linéaires, le nitrate en cristaux aciculaires, le
tartrate ep petits graips.
Les principes jmniadiats contenus dans les semeoces
de slraoïonium sont, d'après IV^. Simes : i°. un sel à
base végétale , découvert par M. Brandes ; a**, une huile
fixe insoluble dcins l'eau et Talcool froid , soluble dans
Talcoal bcKlillant ^t dans Tétber ; 3°. une matière ré«
sineuse rouge , solitble dans l'alcool et 1 ether ; 4°- une
matière colorante verte , presque insoluble dans leau ,
l'alcool froid et Thuile bouillante , plus soluble dans
Téther et très-soluble dans l'eau et l'alcool bouillant ;
S"*, lune matière colorante jaune rougeâtre soluble dan$
Teau» l'alcpol ei l'huile bouillante -, 6°. delà gomme ; 7"". de
l'alhumine.
La datarine est bien, comme Brandes l'a annoncé, le
principe actif du stramoniam; quatre grains de son mu-
riate ont donné en quelques heures la mort à un petit
chat , après des nausées et des contractions dans les mus*»
clés des pâtes et du cou. .
Proranitz a trouvé les feuilles de stramoniam com-
posées dégomme, d'extf actif, de fécale, d'albumine , de
résine et de divers sels. Le reste de la plante contieot,
outre ces principes , une forte proportion de ligneux.
§elon Thompson, le carbonate d'ammoniaque est un 4e
ses élémens.'
. Ms $inm5 a cherché à découvrir la daturine dans les
feiiilles , mais sans succès. Il obtint bien un précipité cris-»
tallin , mais en si petite quantité , qu'il ne put déterminer
ses propriétés.
L'analyse et l'expérience s'accordent donc à prouver
loi JOURNAL
que les semences de stramonium sont la partie la plus
active de la plante. Les semences produisent -^ d'un ex-
trait noir et amer, douceâtre et nauséeux tout à la fois;
»
son odeur est herbacée et fortement nc-trcotique.
Les. chirurgiens américains préfèrent les cataplasmes
de stramonium à ceux de belladone pour dilater la pu-
pille, avant d'entreprendre l'opération de la cataracte.
{Joupi- ofthe PhiladeL Collège qfpkaïmacy^ july i833. )
P. B.
Extrait d*un mémoire {i) de M. Guiseppe àlessi, sur la
v^éritable origine du succin.
Par A. Chère AU.
L'origine du succcin a long-temps occupé les- natura-
listes , et tous ceux qu'un zèle infatigable porte à sur-
pren/ire les secrets de la nature, à fixer la source réelle
de ses produits, les plus intéressans et les moins dévoi-
les. Cependant, Klaproth et Wolf, et particulièrement
Ferrera (2), dans ses recherches sur J'ambre sicilien,
confessent (comme le dit M. Alessi, l'auteur du mé-
•moire), qu'à la honte des progrès que nous avons faits
dans la science de la nature, nous sommes encore loin de
savoir, d'une manière positive', comment se forme le
succin.
M. Alessi revendique aujourd'hui cette découverte,
dans le mémoire dont il a fait hommage à l'Académie de
Catane.
L'auteur, après avoir rappelé les opinions poétiques et
fabuleuses des anciens, mais aussi le sentiment de Pline
qui na rien perdu de sa valeur, entre comme il suit en
matière.
■€ Au centre de la Sicile se trouve Tantique cité d'Enna
(i) Memoria sulla vera origine del succino dal cnn : Guiseppe Alessi pro-
motore di drillo cannonico , e catcchista y etc. y etc. Aui dail , Academia Gio-
cria; Catane, i833.
(2) Memoria di Francesco Feirara , sopra Vambra siciliana ; Palerme ,
1825.
DE fHÀEMACIE. lo5
ï> en Castro - Giovanni (i), avec ses vastes et fertiles
» plaines qui en forment le centre , et non loin de là ,
» entre le levant et le couchant, T^ncien fief de Fico. Là
» s élève une haute colline flanquée de coteaux à sa partie
» déclive, à l'opposé de laquelle d autres collines se dessi*
» nent en amphithéâtre* Les parties basses sont sablon-
» neuses ; mais, lorsqu'on a fait quelques pas en gravissant
» la colline , on voit que l'argile s'y trouve mêlée à des
» substances calcaires, au sable et à du terreau véèétal.
» On rencontre à sa superficie et à quelque profondeur ^
» accumulés sans ordre, des morceaux d'albâtre, de chaux
■ sulfatée, d'ardoise, avec des pyrites de fer, d'argile fer-
» rugineuse, quelques-uns de lave vitreuse obsidienne,
» et parfois. aussi des fragmens d'ambre. L'argile schis-
p teuse s'y montre aussi, mais à plus de profondeur, et
» à moins de quatre cents pas de la colline coule un bras
» de la Moselle, rivière qui, prenant de plus haut sa
» source 2 va grossir les eaux du fleuve Salso, ou Himera
» méridionale , d'où l'on reconnaît évidemment que cette
» superficie s'est formée à la suite d'une des révolutions
» les plus récentes de notre île. ■
Dans un de ces bas sablonneux de la colline que npus
venons de décrire, est un banc de roche aréneuse qui
n'est pas très-compacte , où Thydrochlorate de soude en
quantité les recouvre d'une abondante efflorescence , et
au-dessous de cette masse coule un ruisseau qui s'im-
f)règne du sel de soude et de soufre. La couleur de ses
acs est blanchâtre, l'odeur en est désagréable et la saveur
salée.
« C'est là ,' poursuit l'auteur , que , d'après ces indices ,
» mon frère Anlonino crut avoir découvert une mine de
p sel et de soufre ; il fit entr'ouvrir cette masse , et pé-
» nétrant avec hardiesse dans les «mfractuosités de la
H montagne . à vingt pieds horizontaux , et sur plus de
» quatre cents pieds perpendiculaires, il trouva, entre
» ae l'argile mêlée à du soufre et quelques morceaux de
» fer sulfuré , une sorte d'arbre minéralisé , que les pion-
» niers rompirent en passant outre.
• » Tout en ramassant quelques éclats et des portions
(i) Aajoard'liui Castro-Giovanne.
10$ _ ^ODIINM
9 àe branches cfuinouêpréfientateni une gomme odorante^
» translucide , imitant le succin , nous joignîmes à ces
» échantillons un peu de poudre fine et des débris de bi^
f tume recueilli sur d autres parties de larbre, pour sou«
» mettre le tout à lobservation et à l'analyse. »
Quelqnés branches rompues du diamètre de cincj à dix
pouces s'étaient fendillées dans diverses directions , au
contact de 1 air, et oflfraient plutôt la ressemblance de
la tourbe que de la lignite. Elles avaient toute lappa-
renee d'un charbon éteint. D'autres présentaient la partie
fibreuse enveloppée d argile , et dans les fissures longitu-
dinales existait une légère efflorescence de soufre, sensible
à la vue comme à lodorat , et en le brûlant. Deux autres
morceaux plus compacts étaient formés de feuilles concen-*
triques, crevassées, qui, lorsqu^on les détachait princi-
palement sur Técorce et le liber ^ laissaient voir une sorte
de résine qui avait évidemment transsudé du bois, car elle
semblait sortir encore des fibres ligneuses, à Tinstar d'une
gomme, en larmes mâmmelounées , ou en stalactites plus
ou moins jaunes et rougeàtres, comme était la poudre
prise sur les rameaux , dans son état naturel.
M. Alessi, après avoir reconnu à ce. produit tous les
caractères physiques extérieurs du succin, savoir; la cou-»
leur d'un jaune clair ou citrine, parfois orangée, l'odeur
analogue à celle que la résine du pin a coutume d'émettre,
enfin l'odeur bitumineuse , propre au succin qui prédo-
mine , le soumit à l'expérience.
Comparé au succin du commerce , le succin de M. Âlessi
ou deFico(comniejele nommerai pour la fin de ce rap-
port), en a montré tpus les caractères. Il n'en diffère que
par sa pesanteur spécifique , qui se trouva être de 0,009 ,
tanrlis que celui du commerce est porté , d'après les phy^
siciens, à 1,078.
Le nouveau succin donne aussi des apparences non
équivoques .d'électricité , attirant la paille, caractère le
plus antique que le succin développe à un plus haut degré
que toutes les autres résines. Il en donne aussi de ma-
gnétisme.
Exposé à la flamme, il brûle de même que son congé-
nère, en se gonflant, et exhalant une odeur pénétrante
agréable.
DE mAniAciE. 107
Rédait en poudre et :mift à digérer daiù VuleotA {t)^
M. Alessi en obtint une teinture qui avait tout«f les*
propriétés de Talcoolé de sucoin , tel» que la couleur am-
brée, l'odeur bitaraineuse succinique, la saveur légère^
ment âpre, et quelque peu astringente.
II put aussi , à l'aide dune faible cbaleur , le diss^oudre
dans les huiles volatiles de lavande, de térébenthine, et
dans les huiles fixes , comme celle de lin cuite ; le succia
du commerce, cependant, a besoin d'un plus fort degré
de feu pour céder h l'action de ces deux sortes d'huiles. .
Enfin, le succin de Fico^ introduit dans une cornue de
verre munie de son récipient, commença par se fondre
en se gonflant , et remplit de v.ipeurs blanches le petit
appareil. Cette vapeur dissipée, la voûte et le col ac la
cornue furent tapissés d'une grande quantitéde globules
dVau traversés par des stries d'une huile brûn&tre avec
des cristaux soyeux à peine visibles à l'oeil, mais très-fa-
ciles à apercevoir à la loupe. L'appareil démonté , dès
qu on eut délulé la cornue , it se dégagea une odeur sens
sible d'huile de succin* Un peu d'eau distillée introduite
dans ce vase pour recueillir tout ce qui avait dû restée
adhérent aux parois , ne tarda pas à prendre la couleur et
l'odeur propre à l'huile du succin. Elle faisait virer au
rouge la teinture de tournesol. Le résidu fut trouvé dia»
phane , brun , d'un aépect vitreux , friable , et se dissolvant
presqu'à froid dans les huiles dont il a été parlé.
Carbonisé, il fournit un charbon très-cassant qui laissa
une cendre roussâtre. Cette dernière verdit les couleurs
bleues végétales ; l'hydro-cyanate de potasse décela la
présence du fer, l'oxaiate d'ammoniaque y démontra des
sels (te chaux , et l'hydrochlorate de platine des traces de
sels de potasse.
Revenant à la nature du succin, l'auteur émet cette
opinion , qu'il ne suffit pas, comme le disait Pline, que
le succin provienne d'un arbre, nmis il faut encore qu'il
soit minéralisé, et que, modiGé par des voies qui nous
sont inconnues , il reçoive des difiërentes substances mi«
(1) A froid dans ce véhicule • il ne s'en dissout guères qa on quart oa
un cinqutérae après quelques joars de macératioa , ce (|ui s^accorde avec
, i«s «KfMBfMacM d'H^ycir 1 4it raatear.
Io8 iOUtNAL
Dérales qui gissent au sein de la terre , la qualité de
succin.
Quant à l'espèce d'arbre dont le succin tire son origine,
M'. Alessi ne peut, d'après l'inspection des plantes dy-
colylédonées , ou des tiges auxcruelles elles adhèrent,
le déterminer avec certitude. Pline a dit ouvertement
qu'il était du genre des pins. GéronimoRécupéro, qui s'é-
tait occupé de recherches à ce sujet , rechercnes savantes,
mais qui n'avaient pas été publiées , avait, trouvé dans
un morceau d'ambre trois larves de la phalène du pin. Il
possédait encore un autre morceau d ambre , dans lequel
se trouvait engagée une petite branche de pin qui avait
porté fleurs. ueTa vient confirmer les observations des
chimistes, rapportées par Martius, que de la résine du
sapin on avait retiré une masse semblable à l'ambre
jaune. Or, la poudre de succin , trouvée par M* Alessi,
retient encore l'odeur de la résine de pin , odeur que ne
donne pas le succin du commerce, parce qu'elle s'est
probablement dissipée , comme de jour en jour, dit Tau-
teur, nous nous apercevons que celle de notre succin
nous échappe. Pline a dit du succin, pineus in attritie
odor* Brûlez le bois dont transsude le succin , et vous
aurez l'odeur et la flamme du pin. La structure , l'écorce,
le Uber^ la résine qui y est attachée, conservent dellden-
tité avec les branches du j»mii^5i7(^e5fer, natif de Sicile,
où il sert encore dé torche aux habitans du pays, et re-
tient le nom latin de tœda. Quoique le pinus silyester
donne peu de gomme aujourd'hui, ït pinus abies fournit
Îresque toujours une grande quantité d'un liquide téré-
enthiné de la nature >néme de la gomme du pin sauvage,
et propre à être minéralisé comme le succin. C'est ce qui
peut donner l'explication des morceaux volumineux de
succin qu'on rencontre parfois, et des insectes qui, se-
tant plongés facilement dans ce suc liquide, y demeurent
incrustés.
En résumé, M. Alessi croit avoir démontré que le
succin tire sa véritable origine d'une espèce de pin ou
d'un arbre analogue , que cette résine transsude ou dis-
tille de son écorce. Il admet , qu'uni au bois ou détachée
de lui , elle se sera minéralisée, ce qui est cause qu'il l'a
trouvée faisant corps avec la lignite , et précisément e^ire
DE PHAIMACIE. IO9
Técorceetle liber. Fluide en premier lieu à Tair libre «
elle aura plus tard passé à Tétat concret; de là 1 origine
des papillons , des mouches et des autres insectes qu'on
y retrouve intacts et les ailes étendues ; que du fer et des
autres métaux proviennent les pyrites et les paillettes de
fer sulfuré, ainsi que les dendrites qu'on y trouve.
M. Alessi rappelle encore que la résine minéralisée a
tous les caractères du succin , la couleur, l'odeur , la cas«
sure conchoïde , la transparence.
Ainsi se trouve confirmé le sentiment des natura-
listes anciens et modernes , et Ton trouve k se rendre
compte de tous les phénomènes appartenans au succin*
Extrait d'une lettre sur la méthode de déplacement ^
adressée à MM. les rédacteurs.
Par M. SiKovis, pharnucien à Nancy.
Le regret exprimé par M. Boullay , que M. Soubeiran
n^ait point employé le déplacement pour obtenir les ex-«
traits de ralannia, m'engage à vous adresser quelques
observations que j avais eu 1 occasion de faire sur le même
sujet et à la même époque. Elles viennent d'une part à
l'appui des conclusions de M. Soubeiran, et oure de
1 autre une preuve nouvelle de la bonté du procédé ingé-^
nieux de MM. Boullay. J'aurais rendu mes essais plus
nombreux et plus variés si je n'eusse été prévenu'par la
publication dont je viens de parler.
Une livre et demie d'eau, quantité nécessaire pour
mouiller une livre de poudre de racine de ratanhia, dé-
placée après vingt-quatre heures de macération, produit
4 gros d'un extrait très-lié, gommeux, transparent, d'une
belle couleur rouge, entièrement soluble dans C eau froide
et chaude.
Six livres d'eau , versées successivement sur la poudre ,
et déplacées à leur tour , ne fournissent plus que 2 gros
d'un extrait friable , comme celui du commerce , et comme
lui peu soluble.
La décoction du résidu, dans quatre livres d'eau, donne
f tO MÔtAKÀt
Vite li4|aeul* trsiiisparente, très« rouge , maisi suscep-
tible de se décolorer par le refroidissement, et d'aban- -
àfmner une poudre rouge, qui achève de se séparer par
l'évaporation. Le poids total de ce produit s élève a i
once a gros.
Deux livres d'alcool à 32*" , déplacées après une macé-
ration de deux jours, enlèvent à la poudre, épuisée ^ar
l'eau bouillante 1 6 gros d'un entrait, comme le précédent ,
presque insoluble dans Téau froide.
• La solution de ces divers extraits produit, avec le»
réactifs , les phénomènes suivans : avec Vémétique , aucun
changement : avec les sels de fer, précipité verdâtre.
Le premier seul précipite la gélatine animale.
En résumé ^ i*. un premier déplacement suffit pour en-
lever presque toute la partie soluble dans Teau troide de
1^ racine de Vatatihià : on Tobtient par ce procédé sans
altération ; ^°. l'extrait aqueux, fait à froid ou par infu-
sion , est , comme la prouvé M. Soubeiran , beaucoup
plus riche ea matière soluble et «ctive que les extraits
obtenus par l'eau bouillante ou l'alcool.
J^ai appliqué aussi avec bonheur la méthode de dé-
placement à la salsepareille. On sait qu'il faut éviter de
traiter celte substance par décoction , ou de soumettre
les liqueurs à une longue évaporation. L'infusion par
déplacement évite si bien , dans la préparation du sirop,
tous les ioconvéniens de l'ancien procédé , que je crois
très-utile d'attirer l'attention sur le suivant.
Ixk salsepareille-houturas (6 liv. ), découpée très-menu,
fat, après une complète dessiccation, réduite en grosse
poudre, humectée avec suffisante quantité d eau ( 5 litres) ,
et ei^posée à une température d'environ 6o° dans un Vase
clos pendant vingt-quatre heures. On la mit ensuite dans
un cylindre convenable, et on déplaça l'infusion qui s'é-
coula avec une couleur si intense , qu'elfe paraissait noire;
telle était très-limpide , et sa saveur excessivement pro-
noncée et caractéristique de la salsepareille. Ces 5 litres
furent mis à part, et on ajouta successivement sur le cy-
lindre quelques litres de nouvelle eau qui se teignit encore
beaucoup , mais dont la saveur était de plus en plus
fiûble. Dans ces dernières eaux de lavage, on fit fondre
«1 clarifier le sucre ; et, dans le sirop cuit en consistance
DE PHAkilACIB. ^ 1 t t
demie), on versa la première iofusion par petites pjortionftf
et SfttiS Interrompre rébullition , p^î^Min passa à travers
la chausse le sirop convenablement cuit. Ainsi préparé,
ce sirop est très-litnpide , et doué à un degré très^émi-
nent de la saveur de la salsepareille, comparée oeltii qvk
est fait par lanciemie métbode; il lui. est évidemment
supérieur.
Je me suis assuré que là quaatité de matière soluble
que cède la salsepareille \ après un premier déplacement ,
est très^faible. On pourrait donc la négliger, et n^em-^
ployer que la quantité d'eau rigodreusement nécessaire
Eour faire fondre le sucre et le miel , et prendre un
ouillon. Les blancs d'œufs sont inutiles^ le sirop se cla-
rifie parfaitement sans le^r secours , et filtre à travers la
chausse avec une promptitude remarquable.
Je ne puis terminer sans rendre hommage à MM. Boid-
hy. Leur procédé si simple est applicable à tant d'opéra-
tions , qu'il doit produire une véritable révolution en
pharmacie. Je ne puis trop engager mes confrères à consi-
gner dans votre journal le fruit de leurs observations à
ce sujet (i) : elles n auront point sans doute Téclat ni l'at-
irait des nombreuses découvertes de notre temps; mais,
pour être plus modeste», elles ne seront pas moins utiles ;
il y a encore quelque gloire à appliquer aux procédés de
notre art des moyens exacts, rigoureux , .économiques ,
et à la portée de tous, etc.
■^«tÉMMM*>ii*«ii
(i) Nous nous unissons au yœu formé par M. Simonin, qai parait
avoir §i bien senti la Valetir de la niéthode de déplacement, et le rôle
qtt'elle €St destinée à joneir dans- la pratique de la pharmacie. Nous
croyons ton tefoit devoir ajottter que, fat cela inénle que te mode est
rigoureux et pour ainn dire maihématiq|ie« par eeU qu'il est essen^
tieilement propre à conduire à T uniformité dans le mod;Q de prépara^
tion , il importe de ne l'appliquer aux formules qu'après avoir étudié et
discuté à fond les conditions exigées par chaque substance. Ce travail, -
qai demande beaucoup de soins et de temps , a retardé jusquici la pu-
blication de diverses applications qui découlent de noi premiers essais.
BoOiLAY , père et fils.
11:9 JOURNAL
«
RECHERCHES
D'histoire naturelle et de chimie sur la matière cireuse
du carnauba {palmier).
Par J. J. ViiBY. ,
Le ministre de la marine ayant adressé à TAcadémie dé
médecine de la résine d'acajou déjà connue^ et la nia*
tiëre cireuse du carnauba , avec Tinvitation d'en examiner
la nature et les propriétés , nous croyons devoir publier
nos recherches et le résultat de quelques expériences sur
cette dernière substance rare et encore peu observée.
On ignorait généralement ce qu'était le végétal cara"
na'iba , décrit par Marcgrave (i) et par Pison (a), dans leur
Histoire des plantes du Brésil , ou le caranaiii^e de
Laët (3) y bien qu'on en ait publié au XYIP. siècle des
figures grossières représentant sous ce nom une espèce
de palmier. Cependant on avait apporté, sous la dénomi-
* nation de carnauba , une matière cireuse^ conservée par
quelques curieux pharmacologistes dans leurs cabinets.
En i8io, le comte de Galvéas envoya, de Rio«Janeiro,
à lord Granville , ministre anglais , ce produit brasilien
comme assez précieux » soit pour former des flambeaux
brûlant avec une odeur suave , soit pour tout autre em«
ploi.
La découverte qu'avait faite M. de Humboldt' du paU
mier ceroar//oi^ andicola^ qui donne par exsudation, àe
•on tronc, une cire végétale (4) , fit. présumer que le car-
nauba , déjà reconnu pour un palmier, selon Corréa de
Serra, était le même arbre ou une espèce voisine. Iviais
le carnauba , loin de s'élever de 900 à i45o toises sur les
montagnes au-dessus de la nier, comme le céroxylon ,
(1) Hitt, nat, Brasil. , édit. 1648, p. i3o , fig. I.
{1) Hist. nat. med. , éàit. Àmsteîod. i658,p. ia6, fig. i (exclus. ,
fig. 2 ), et Jean. Rajas, Hht. plant., tom. II, p. i368.
(3) Voir aussi Joan. de Laët, Nov. orbis descrip , p. 612 , et Jonston,
Dendrol., p. i5o, édit. de 1768.
(4) Plant, équinoxiales , p. 3.
DE PHARMACIE. il3
croit dans les plaines chaudes et fertiles de rintérieur du
Brésil , et des provinces de Fernambouc , de Bahia , tantôt
solitaire, tantôt formant d'épais bocages* Ce n'est pas de
son tronc , mais de Faisselle de ses feuilles , que découle la
matière cireuse. Celle-ci diffère, comme nous le verrons,
de celle du céroxylon *, enfin le carnauba est un palmier
hermaphrodite du genre des lataniers, corypha^ d'abord
décrit par Manuel Arruda (i), puis figuré en couleur et
> examiné dans tous ses détails par le savant botaniste Mar-
tins (2). Sa tige ou caudex , ayant à peine 6 à 8 pouces de
diamètre, s'élance à3o ou 4o pieds de hauteur, et se cou-
ronne d'une belle tétè de feuillage et de régimes de petits,
fruits. Les feuilles sont en éventail , à pétiole épineux (3).
Les fleurs , environnées d'un spathe , sont suivies d'une
baie ronde à chair amère , que ni les singes ni les perro-
quets ne mangent, et cependant Pison rapporte que les
sauvages les apprêtent et les mâchent avec plaisir. Tel
est le coiypha cerifera.
On avait donc à tort présenté la famille des palmiers
comme n'offrant aucune matière grasse , puisque des
vaisseaux propres du tronc et des pétioles de ce corypha
et du céroxylon exsudent une sorte de cira, et que
les fruits des cocotiers et de Ta voira sont butyreux , tan-
dis que l'intérieur des troncs de presque toutes les es-
pèces, riche d'abord en sève sucrée, contient ensuite de
la fécule à sagou, puis donne à son sommet une sorte de
chou très-nourrissant. Des principes amers et astringens ,
(1) Man. Arruda da Garaara , dans lappendix de Koster, Traveh in
BraMily London , i8j6 , in-4**«
(3) G. -F. -P. de Martius , /^e/i«ra et speeies palmarum Brasil,^ etc., Mo-
nachi, 1823, fol. fig. , p. 56. Corypha ceri/era^ caudice annulato petio-
loruni spinosorum basibus persistentibus coronato , frondibus flaoelli-
formibus glaucis , absque filis injter pinnas. Spadicis ramis floribasqae
sericeo-tomentosis , spathis glabris ; baccis ovatis , obtusis.
(3) Les épines crochues sont noires ; le feuillage en é?entail a jus-
qu'à ^o rayons sur chaque pétiole , et ces rayons , longs de 6 pouces,
sont souvent bifides. Les spathes longs de 5 à 6 pieds, comme les ré*
f;imes , couvrent les fleurs naissant en panicules sur un rachis ramenx ;
es fleurs sont velues , à calice et corolle à 3 divisions , 6 étamines,
3 styles dont a avortent; un seul ovaire devient le fruit, en baie, ayant
\ un noyau unique.
XX^ Afiiiéc. — Fés^rier 1 834- 8
■
parfois caustiques ^ se manifestent aussi dans Tenveloppe
charnue de plusieurs fruits de palmiers. Cette belle tribu ^
de monocotyledones est donc aussi fertile en produits
Tëgétaux dirersement élaborés, que beaucoup d'autres
familles de dicotylédones à structure plus compliquée.
La cire du carnauba découle des feuilles {e /rondibus) ^
elle est en morceaux frustes ^ pluBX)u moins mêlée d'im^^
puretés d'abord; mais les babittins des contrées où elle
se recueille, la fondent, la purifient pour divers usages;
on la peut mélanger avec la cire d'abeilles pour en former
de belles bougies.
^ Description de la èire de catrêduba^
Elle est en masses dures, mais fragile, et peut même .
se pulvériser grossièrement par percussion. Sa couleur
est d'un blanè jaunâtre ou grisâtre tirant sur le vert. Son
odeu^ rappelle celle du mélilot , ou du foin nouveau ( ou
de la fève tonka ), mais faible; elle n'a point de saveur et
se brise Sous la dent , elle manque de liant.
Sa pesanteur spécifique a été trouvée de 0,980. Elle
est fusible à 97** centigr. ou à la cbaleur du bàin-marie.
liteau bouillante n'a sur elle aucune autre action que de la
liquéfier et de prendre légèrement son odeur; l'alcool
à 36*» ne la dissout point à froid et ne lui enlève pas
sensiblement de son poids ; mais à chaud il en dissout
une portion qui se précipite presque entièrement par le
refroidissement.
Analyse chimique de la ciré du eamaij?a\
Cette analyse ayant été faite par Will.Thom. Brandes(0
et non publiée, que je sache, en France^ nous allons en
donner le précis. v
Après âvoir rappelé que Vâuquelin considérait la cire
àueér^^yhn comme formée de deux parties de résine et
ftp^^Bi^MbriBiAMU
■ J i.fc
tmam
(I) Account of a vegetahU ^ax/mm Bra^l., dans 1«| pluioioph. trUtt-
sact. Lond. , ioii| p. aoi sq.
DE PHAEMACiE. t l5
d'une partie dé cire, Brandes regardé la matière du^ear-^
nauba comme uniquement constituée de cire végétale.
Deux onces d'alcool à Saô'^aréom. ont diêsoat lo grains
de cette cire par 1 ebullition ; il s'est précipité 8 graine
par le refroidissement. L'addition de l'eau a fait déposer
a grains. La dissolution alcoolique était verdàtre.
Deux onces d'élher sulfurique de 7563 de densité , ont
pris 3o grains de cette cire à 6o^ de température. Il se
dépose par le refroidissement %6 grains.
Les huiles fixes dissolvent en toute proportion cette
cire à Taide de la chaleur, et en forment des cérats. Ce
composé, avec Thuile d olives, devient soluble.dans Téther
et dans Talcool , bien que l'huile d'olives seule resté inso-
luble dans ce menstrue*
Traitée par la potasse caustique, la cire du caroaubt
donne un composé rose p4le ; cependant ii n'en résulte
point un véritable savpn, et les acidei détruisent facile*»
ipent cette «imposition*
L'acide nitrique jaunit la cire du camauba ; il en résulte
pne matière grasse, fragile*
Le cblore blanchit parfaitement Cette cire. L'acide sul**
furique concentré Uk brunit, Elle «e comporte eoil ail
^eUy soii avec, d'au tref réactifs , à U manière de la cire
d'abeilles, quoiqu'elle soit beaucoup moins fusible et plus
friable*
Cette matière présente le mémd genre d'intérêt que lee
autres cires des végétaux , et en particulier celle du m^
rica cerifera , du oroton fiebtferum , celle du la€ de l'Inde,
i^elle qui exsude de l'écorce du fruit d'une cucurbitacce,
celle du celastru^ o^riferuS , ou celle développée par le
çocçus ccrifet'us , cochenille dont la piqûre fait exsuder
cette cire ,. etc. L^s anal^fies faites par Pearson , Bostock ,
Hachett, etc., montrent l'analogie de toutes ces produo^
tions avec la cire dçs abeilles ; néanmoins oç y a distin-
gué depuis la cériae proprement dite, et la myricine,
et quelques autres modifications de ces principes.
Il ré^jiiUe de ces diverses observations que le eurnauba
dofine itne cîr« plus i^cilide, plus friable et moins fusible
8. .
Il6 JOURNAL
que les autres cires des végétaux. De là vient que, pour
l'employer plus facilement à divers usages, les Brési-
liens Fassouplissent par son mélange avec de la cire
d'abeilles.
NOTES
Sur d'autres productions i^égétales.
Par Ls MÊjCB.
1 °. Sur la chaleur développée par certaines /leurs*
Personne n'ignore que la fleur d'arum cordifolium de
Madagascar, observée par Hubert à Ttle de Bourbon, s'était
échauffée au moment de la floraison de 19 à 26° Réaumur;
mais M. Bory de Saint-Vincent avait fait remarquer que
la température du climat, pendant le jour, avait pu con-
tribuer à cette élévation thermométrique. Ensuite La-
marck et Sennebier avaient retrouvé cette même augmen-
tation de température dans les fleurs à'arum italicum» J.^
N. Link, dans le tome »•., page 224 de son ouvrage,
[Dienatur der lebendigenpjlanze) avait annoncé un pareil
phénomène dans une autre aroïdée, le caladium pinnatifi-
dum; mais il avait été révoqué en doute par le docteur
Goeppert de Breslau. Pour mettre fin à cette incertitude,
le savant D'. E.-H. Schultz, de Berlin , a répété avec soin
l'eiçpérience sur cecaladium. Le i". mai i833 à midi, à iS**
Réaumur , après 6 heures , la fleur commença à répandre
une odeur de charogne, ou cadavéreuse ammoniacale, qui
lui est naturelle ; à y heures du soir elle donnait 1 y" Réau- ^
miir , à 8 heures iQ"*, à 9 heures 20° et à 10 heures 2 1 ^ (ou
81 Fahrenh.)* Cette chaleur ne s'est plus accrue au delà,
le lendemain la fleuj était revenue à la température atmo-
sphérique sans manifester de nouveau le même phénomène.
Mais sur le même pied delà plante, d'autres fleurs se sont
successivement développées avec des degrés semblables
d'élévation de température et de dégagement d'odeur fé-
DE PHARMACIE. 11^
tide , soit de nuit, soit de jour, dans la même chambre , et
suivant le même ordre. Le caladium pinnatifidum est
originaire , des forêts de Garaccas ; Te développement
périodique de chaleur doit avoir liçu régulièrement dans
la végétation de cette plante.
a*. Sur les plantes causant tidiotisnie chez les Turcs.
m
Le docteur Oppenheim, qui vient de publier un travail
fort curieux sur l'état de la médecine dans la Turquie d'Eu-
rope et d'Asie, donne des preuves que certaines familles
de haut rang parmi les Osmanlis , rendent exprès et arti-
ficiellement idiots des enfans et des adultes , afin de les
mettre hors d'état de gérer leur affaires , soit pour s'em-
parer de leur fortune , soit pour s'affranchir de compéti-
teurs dangereux dans les plus hauts postes de 1 état. Déjà
Bernier, dans son voyage au Mogol, avait signalé cette
pratique, et citait des frères du grand-mogol, auxquels on
donn.iit une composition narcotique, nommée du /?oajt,
qui rendait complètement idiot. C'est ce qui se pratiquait
9ussi à Gonstantinople, et ce qui a suggéré à Racine ces vers
de la tragédie de Bajazet :
L'imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance ,
Traîne 'an fond du sérail une éterneUe enfance ;
Indigne également de vivre et de mourir.
Il s'abandonne aux mains qui daignent le nourrir.
On sait de plus quelle vénération les mahométans té-
moignent aux idiots , regardés comme de saints innocens ;
de même qu'on a dans les Alpes et le Valais un préjugé
favorable pour les crétins ( ou bons chrétiens) , parce qu'ils
ne font pas de mai , et s'en laisseraient faire plutôt par
stupidité.
Or, cet idiotisme se procure soit par les moyens de com-
pression qui refoulent le sang veineux dans les sinus du
cerveau et stupéfient le sensorium en appelant le coma et
Je sommeil , soit parades plantes très-narco tiques du genre
des^ datura , des hyoscjamus et auti'es solanées , avec l'o-
pium. Ces végétaux déterminent une sorte d'ivresse
Il8 JOUBNAJi
joyraN « ou de douce Aomnolence ; aussi cet idiotisme ou
cet éiat dç fatuité , loin d'être pénible , au contraire plonge
dans l'oubli de toutes les peines de la vie. C'est une sorte
de castration intellectuelle qu'on exerce pour les seules
causes politiques sur les enfans mâles des sultans , quand
il y a danger de voir des frères se disputer l'empire. Le
docteur OpfSenbeim donne à cet égard des détails intéres*
sans« Nous avons exposé des faits analogues dans notre
dissertation sur le Népenthès. {Bulletin de Pharmacie^
Tome V, page 49? sq')
NOUVELLES DES SCIENCES.
Dans le dernier numéro de ce journal , j'ai donné l'es-^
prit d'un travail fort intéressant que M. Dumas a entre-
pris sur l'action du gaz phogëne sur l'alcool ; j'ai dit quç
Tauteur avait obtenu de cette réaction un éther nouveau,
et j'en ai donné les principales propriétés , ainsi que la
composition, telles qu'elles se trouvent consignées dan$
le mémoire de M. Dumas.
Dans cette même note j'ai dit que M. Dolnas avait ob-
tenu une nouvelle substance solide cristallisable , en fai-
sant agir l'éther chloro-carbonique sur l'ammoniaque ;
c'est de ce corps remarquable dont nous allons parler
mainteoant, en nous servant des expressions même de
l'auteur.
« L'éther cUoro-carbonique étant représenté par C^
0'Ch3^*C«H«+H2 0, on doit obtenir de curieux pfo-^
doits en le soumettant à l'action de l'ammoniaque. Il se
passe , en effet , une vive réaction entre ces deux corps
liquides ; elle a lieu quelquefois avec une sorte d'atplo-
«ion, la liqueur devient claire et homogène ; en l'évapot
rant dans lé vide , on obtient un résidu blanc ; eeiui'-ei
mis dans une cornue et distillé dans ud bain d'huile, t€
sépare en sel ammoniac qui reste dans Id cornue, et en
lia produit volatil qui coule comme de l'adipocire et qu{
DE PHAlMàCIE. ' 119
cristallise ei> masse nacrée. Ce corps est formé de G^ O*,
H^ G*, Aj^ H^, c'est un cari3onate d'hydrogène carboné et
d'ammQniaque. II est trëfi-«soIubIe dans Feau et cristallise
de ses dissolutions avec une promptitude singulière, et
donne des cristaux d'un volume remarquable. Il est neutre.
On pourrait représenter cette combinaison par un atome
d'éther carbonique et un atome d'urée. On a , dans ce cas,
Le gaz chloro^cârbonique lui-même , traité par l'ammo^
niaque gazeuic, donne du sel ammoniac qui cristallise en
cubei, et une autre matière qui cristallise en aiguilles.
Gelle«ci est soluble dans lalcool, elle se concrète par
l'acide nitrique. Je n'ai pas aperçu de carbonate d'am-
moniaque dans le produit. Mais, bien que la réaction
puisse fournir de l'urée , je n'ai pas encore la certitude
. qu'il s'en soit formé. »
Âprite cette note, dans laquelle il est facile de voir une
faute de réactions irès^curieuses, IVL Dumas a bien voulu
m'en remettre une seconde portant sur l'étber oxalique ,
et la réaetion qu'il présente ^vec l'ammoniaque , je m'eo
vais le reproduire littéralement.
« L'élher oxalique ofire d autres propriétés qui ont mo-
tivé de nouvelleB recherches à son sujet* 6on analyse,
faite de nouveau , a donné les mêmes résultats que la
même analyse faite par MM. BouHay fils et Dumas.
Elle ne laisse aucun doute sur la constitution de cet
éther.
Traité par l'ammoniaque sec, il donne un compofé
d'aspect gras, fusible et irès-soluble , qui renferme
G* 0% H* G*, Az HS c'est un oxalate double d'hydrogène
carboné et d'ammoniaque sans eau. Ce produit peut se
représenter aussi par de i'oKamide et de 1 ether oxaliquci
atome à atome G* O^ Az' H* +G< 0\W Ç», H^ 0 ; elle
ressemble donc sous ce rapport è la matière qui provient
de l'éther chloro^carbonique, et ecmstitue avec elle uq
nouveau type de matières azotées.
L'ammoniaque en excès , comme l'a remarqué M. Lié-
. big, change l'éther oxalique en oxamide, ^expérience est
. 120 JOURNAL
facile à faire en traitant cet éther pnr rammoniîique li-
. quide en excès. Ainsi les chimistes allemands avaient eu
tort en réunissant la matière précédente découverte par
MM. Boullây et Dumas, a celle qui résulte de Taction
de l'ammoniaque liquide par lether oxalique (i). »
J.-P. C.
L'on sait que la croûte blanche qui se forme à la sur-
face du phosphore a d'abord été considérée comme de
Toxide de phosphore par quelques chimistes , et comme
un hydrate d'oxide de phosphore par d'autres. M. Pe-
lôuze, dans une thèse qu'il a présentée à l'École de Phar-
macie, a décrit ce corps, et l'a considéré comme un
hydrate pur de phosphore, sans mélange d'oxide; ses
expériences sont claires, ses résultats sont nets; ils sont
accompagnés de chiffres , et semblaient faire évanouir
tous les doutes sur la nature de ce corps.
M. Gagniard de Latour a fait quelques expériences
simples sur le phosphore , qui doivent ou infirmer les ré-
sultats trouvés par M. Pelouze, ou expliquer la formation
de l'hydrate de phosphore. Il a pris deux tubes baromé-
triques de douze à quinze pouces de longueur, il y a in-
troduit de Teau distillée et un morceau de phosphore
parfaitement transparent, puis il a fermé les tube$ à la
lampe , en ayant le soin d'en purger un entièrement d'air^
Les deux petits appareils ont été abandonnés à eux-
mêmes pendant quelques mois. Après plusieurs semaines,
le phosphore qui se trouvait dans le tube contenant de
l'air s'est recouvert de la croûte blanche citée plus haut,
tandis que le tube purgé d'air présentait le phosphore
avec sa transparence pfemière.
D'après ces expériences , M. Gagniard de Latour
pense, à juste raison, que la nouitière blanche qui re-
couvre le phosphore contient peut-être des traces
d'oxigène, mats trop petites pour être sensibles à nos
moyens d'analyse , ou bien, ce qui paraît plus probable,
(i) Dans les formales employées dans cette note pour représenter
leurs actions observées par M. Dumas , on a pris pour poids d'atome de
carbone le chiffre 37,63.
DE PUAKMÂCIK. ^
que Thydrate se forme aux dépens de 1 acide produit d'a-
bord en en dégageant son oxigène. Ce qui revient à dire
que l'eau et le phosphate ne se combinent pas directe*
ment à la température ordinaire , comme le prouve d'ail-
leurs une des expériences citées.
J'ajouterai à ces curieuses observations, que M. Du-'
mas, dans ses précieuses et savantes leçons orales , tout
en considérant la croûte blanche qui recouvre le phos-
phore que Ton conserve sous Teau comme un hydrate de
phosphore , a fait quelques digressions qui auront pro«
bablement laissé dans Tesprit de ses auditeurs, qu'un
nouveau travail sur les oxides de phosphore ne pourrait
que tourner au profit de la science. J.-P.C.
M. Pelouze a fait une remarque bien curieuse, et qui
devient une loi générale ea chimie organique ; elle est
relative à la formation des acides pyrogéués. Il a observé
que les acides susceptibles de donner des pyro-acides ne
le faisaient qu'en abandonnant ou de Tacide carboni-
que ou de l'eau, ou enfin Tun et l'autre de ces corps à la
fois et dans des proportions variables. Voici du reste l'ex-
pression de cette import«inte loi : « Un acide pyrogéné
quelconque , plus , une certaine quantité d'eau'et d acide
carbonique, ou seulement l'un de ces deux corps, re-
présente toujours la constitution de l'acide qui lui a
donné naissance. »
Lorsque l'acide pyrogéné n'exige pas une température
très-élevée pour se volatiliser, il se forme et se dégage
dans un état de pureté parfaite ; l'eau et l'acide carboni-
que qui l'accompagnent ne sont pas mêlés de la moindre
trace de matière empyreumatique. Nous plions citer quel-'
ques exemples à l'appui de cette opinion :
Acide galliqaeà ai5o=C7 H^ 05=C 02 4-(C6 H603 =: A. pyrogalUque)
Acidecitrique=C6H606=C02-hH2 0 + (C5H403 = A.pyrocitriq«e)
Acide méconique= C7 H* 0^ =0 02 -f- ( C^^ H^ O^ = A métaméconique )
Acide métaméconiqae=C6H4O5=CO24-(C*H*03=A.pyromécoQiqae)
Acide macique=C«Hi0O8=CO2+3(H2O)+C5H4O3 A. pyromucique)
Un'e remarque que le lecteur a déjà faite sans doute,
c'est que l'acide pyrocitrique, l'acide pyroméconique et
pyromucique sont isomériques. Ce ne sera pas les seuls
3ue l'on rencontrera sans doute , et déjà M. Pelouze a
evers lui quelques cas semblables.
tM lOUlNAL
Quand lacide est volatil , et que la ckaleur par consé'-
quent ne peut rien sur lui , on peut , en le combinant aux
bases , obtenir des phénomènes analogues et rentrer dans
la loi énoncée par M. Pelouze. Tel est Tacide acétique
combiné à la baryte, qui se transforme en carbonate de
baryt,e et un esprit pyro-acétique comme le représente la
formule :
C4H60J4.BaO = BaO + COa-f C3H«0.
Enfin , on pourrait citer encore les acides gras qui ,
chaudes aviec la baryte caustique, se transforment en
nouvelles matières et en carbonate de baryte , comme
M. Bussy l'a démontré dans un mémoire fort curieux
imprimé dans.ce journal.
Nous attendrons que M. Pelouze ait publié ses recher-
ches pour présenter toute l'importance que paraît pro-
mettre cette loi nouvelle. J.-P. C.
Dans un mémoire que MM. Pelletier et Couerbe ont
présenté tout récemment à l'Institut , les auteurs don-
nent une nouvelle analyse de la coque du Levant (me-
nispermum cocculu$ ]. Ce sujet a été traité, comme l'oo
sait, par divers chimistes, et surtout par M. Bouilay, qui
adonné une bonne analyse de ce fruit drupacé. et qui
y a signalé, le premier, une matière cristallisabie jouis-
sant de propriétés vénéneuses au plus haut degré. Cette
singulière substance reçut, en raison de cette propriété,
le nom de picrotoxine.
Dans le nouveau travail sur la coque du Levant , que
j'analyse, les auteurs ont examiné à part l'amande et son
enveloppe , et ont découvert , dans l'enveloppe corticale ,
deux principes immédiats parfaitement blancs et cristalli-
sables. L'un de ces corps porte le nom de ménispermine ,
il est alcalin et forme des sels bien déterminés. Le sul-
fate a été décrit et analysé avec soin. L'autre matière a
reçu le nom de paraménispermine en raison de sa 0001-»
position , qui est identique à celle de la ménispermine j
elle se distingue de celle-ci par sa non-alcalinité , par sa
volatilité, sa solubilité et sa forme cristalline, etc.
La composition de ces matières est assez remarquable,
elle ne diffère de celle de la quinine que par 2 atomes
de carbone; en effet, la formule delà quinine, d'après
l'analyse de M. Liébig, est C^^H^* Az^O^, celle de la
DE l>IIAfi]llACI£. ia3
méniftpermine ss C^^ H^* O^ Âz^ Mais ceci n'a rien A*i^
ionpant, et l'on remarque le même rapprocbement entre
]a eomposition de la brucine et celle ae la morphine ,
maUgré que cea substances s'extraient de végélaux qui
ne présentent pas la moindre analogie ; ainsi la morphine
a pour formule C^^H^^Az^O^ et la brucine C^^H»«N20«.
Je me propose de revenir sur ces divers rapports.
L'enveloppe de la coque du Levant.contient, en outre
de ces deux substances , un autre produit brun acide,
qui a été étudié et analysé , et que les auteurs ont ap*
pelé acide hypo-picrotoxique.
La picrqtoxine , découverte par M/ BouUay , n'a été
trouvée c^ne dans l'amande , elle a été soumise à de nom«-
breuses expériences par MAI. Pelletier et Couërbe, et les
phénomènes que cette matière leur a offerts leur ont per*
mis de la placer au rang des acides. On sait qu elle avait
été considérée tour à tour comme substance neutre et
comme substance alcaline. Toutefois je ferais observer
3ue la picrotoxine est un acide des plus faibles , et qu'on
oit le regarder comme servant d'anneau réunissant les
acides végétaux aux substances neutres.
Les combinaisons que forme Tacide picrotoxique avec
les alcalis minéraux et végétaux ont été soumises au cou-*
rant de la pile voItaVque , afin de voir si elles suivraient
la loi commune, dans ce cas, aux. composés salins mi-
néraux , et les auteurs n'ont remarqué aucune anomalie
dans les expériences nombreuses qu'ils ont faites sur les
divers picrotoxates , c'est-à-dire que, toujours la picro-
toxine s'est conduite comme un véritable acide venant
cristalliser au pôle positif.
. Le mémoire original devant bientôt paraître dans ce
journal, je passe sous silence un grand nombre de faits
qui y sont consignés; je ne désire présenter au lecteur ,
pour le moment, que 1 esprit et la marche du travail qui
ont guidé les auteurs dans leurs recherches.
Jt*»P« G»
Sur l'emploi de la créosote. '
Quoique la créosote n'ait pu être soumise encore qu'à
un petit nombre d'expériences, presque toutes ayant
proouit un résultat avantageux, on peut croire que ce
1^4 JOUfiNAL
précieux agent est entré dans le domaine delà thérapeuti-
que, et tout fait espérer que cette conquête sera impor-
tante et durable. C'est particulièrement à l'extérieur que
ce corps a été applique jusqu'ici : il parait essentielle-
ment propre à améliorer les plaies de mauvaise nature , à
arrêter les.Iiémorrhagies. On l'a essayé aussi avec le plus
grand succès pour calmer instantanément les douleurs
violentes causées par la carie des dents : dans ce cas seul
on se sert de créosote pure.
Dans tout autre elle doit être mêlée a une proportion
d'eau qui varie suivant l'usage auquel on la destine.
Les divers médecins qui l'ont essayée, paraissent d'ac-
cord pour admettre que , dans la plupart des cas , il faut
qu'elle soit fortement diluée.
Ainsi M. le docteur Goster a annoncé à l'Académie
de médecine qu'il avait employé la créosote à la dose d'un
scrupule par fivre d'eau à l'intérieur ou de j^ environ,
d'un scrupule par demi-livre en gargarisme ou de 7— ,
d'un scrupule par quart de livre à l'extérieur ou de 7^.
M. le docteur Téallier a fait connaître récemment à la
Société de médecine du département de la Seine qu'il
venait d'employer avec un succès aussi prompt qu'inespéré
la créosote contre des ulcérations anciennes , dans des cas
où il avait échoué par les moyens, ordinaires , et même par
la cautérisation au moyen au nitrate acide de mercure.
Quoique la créosote ne fût qu'au -—^ , chaque application
déterminait une douleur vive, mais de courte durée.
M. Téallier a observé en outre que, lorsque cet «igent
est moins dilué , son application sur des parties douées
d'une grande sensibilité , peut déterminer des douleurs
très-violentes , mais passagères, sans causer toutefois ni
inflammation ni désorganisation.
Aujourd'hui, oùlacréosotedoit être dans toutes les phar-
macies , il était important de dire quelques mots sur le
mode de son emploi , et de mettre chaque pharmacien à
même de répondre aux prescriptions qui pourraient lui
être faites sous cette forme : créosote au -^ , créosote au
•—^ ou sous toute autre. P. B.
DB PHARMACIE. 1^5
\ ' -
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL^
De la séance de la Société de Pharmacie , 8 janvier 1 834«
PRÉSIDENCE DE M. CHEREAU.
La correspondaiice manuscrite comprend :
i**. Une lettre de M. Mouchon fils , annonçant que ~ de
magnésie solidifie la térébenthine du pin maritime, et de-
mandant que la Société fasse répéter ses expériences sur
les échantillons qui accompagnent sa lettre. M. Mouchon
demande en outre que son travail sur la fermentation de la
salsepareille et sur la thridace alcoolique , soit inséré dans
le Bulletin de Pharmacie. M. Soubciran observe qu'il est
vrai , comme l'a annoncé M. Mouchon \ que la salsepa-
reille fournit plus d'extrait par la fermentation que par
les autres procédés ; mais que cet extrait a beaucoup
moins de saveur, et qu'il est d'une qualité inférieure , eu
raison de la présence d'un grand nombre de matières
inertes rendues solubles par la fermentation.
M. Boullay partage l'opinion de M. Soubéiran , et de-
mande que le travail de M. Mouchon soit l'objet d'un
rapport.
2'*. M. Robiqaet communique une lettre de M» W.
Grégory , dans laquelle ce chimiste annonce qu'il a retiré
de 2 kilogrammes de muriate de morphine préparée par
sa méthode , 64 grammes de codéine hydratée , et qu'avec
cet alcali il a préparé un nitrate pur qui lui a servi à
quelques expériences physiologiques.
M. Soubéiran annonce qu'il a retiré du sel double à
peu près la même quantité de codéine que celle trouvée
par M. Grégory , et qu'il a d'ailleurs observé que le nou-
veau procède fournissait autant de morphine que l'an-
cien, lorsqu'on séparait cet alcaloïde de toute la narcotine
qu'il relient ordinairement.
A l'occasion de ces diverses remarques sur l'opium,
M. Robiquet communique le fait suivant. Ayant préparé
de la morphine en la précipitant du muriate par l'ammo-
niaque , et reprenant le précipité par l'alcool sans em-
ployer de charbon , il a obtenu une poudre blanche , inso-
126 JOURNàL
lubie dans Tenu froide et dans Teau bouillante, égale-
iDeul insoluble dans les acides faibles et dans lalcool. Les
acides 8iilfuriqu« et hydrochlorique concentrés la diç-
solvaient sans aucunecoloration, et l'eau la précipitait de
ce^diasoluttond. Les alcalis caustiques dissonraient égâle*^
ment cette substance , et en se carbona tant à l'air laissaient
précipiter une poudre également cristalline. Cette sub-
stance, délayée dans un peu d'eau , développe une couleur
vineuse très -intense, quand on y ajoute d'Uchloridedefer.
M. Pelletier annonce qu'il a de son côté trouvé dabs les
eaux-mères des précipités de morphine -par lammonia-
3ue , une substance blanche , d'un aspect nacré , insoIubU
ans Teau froide , soluble dans l'eau bouillante , d'où elle
se précipite par le refroidissement sous forme de cristaux.
Cette substance rougit par l'acide nitrique, mais elle na
colore pas en ble^i les sels de fer : elle ne laisse d'ailleurs
aucun résidu quand on la brûle au contact de l'air.
La correspondance imprimée compirend : i"". le Bulletin
d^ndustrie agricole et manufacturière de Saint-Etienne ,
tome a, 3, 4? i^^^ ; ^''- l'Introduction à l'étude de la chimie
par la théorie atomique, par M. Baudrimont; M. Bussy
fera un rapport verbal sur cet ouvrage; 3°. Journal cïe
Pharmacie } 4°* Rapport officiel sur le congrès scientifique
tenu h Caen, juillet i833; M. Lodibert rapporteur;
S^'.deux numéros delà Gazette éclectique, M. Chéreau
rapporteur.
M. Chevallier fait hommage k la Société d'une notice
surM. Vauquelin. Cette notice, qui présente un exemple
de la possibilité d'unir la typographie à la lithographie ,
a fourni , sur une seule pierre et dans un même tirage fait
par M. Delarue , i°. un transport de gravure sur pierre ;
a*», un transport décomposition typographique; 3**. un tran-
sport d'un dessin au cr.lyon; 4°« tin transport de deux
dessins à la plume; 5**. des écritures sur pierre et des écri-
tures autographiées et transportées.
M. Robiquet, à l'occasion des dernières expériences de
M. Pelouze sur les modifications qu'éprouvent certains
acides organiques, en les exposant à des températures dé-
terminées, tnonlre A la Société un petit appareil propre
à obtenir des températures consUntes. M. Planche de-
mande que le dessin en soit inséré dans le prochain nu-
méro du Bulletin.
OB PHàHMAGIfi. li;^
Mi Hefûâftde2 lit eu son nom et en celui de M. Garot ,
un rapport sur un mémoire de M. Mouchon , relatif à la
préparation de l'extrait de laitue avee les ti^es desséchées
de cette plante. Sur les observations de plusieurs mem-
bres , la Société décide que le rapport sera difTéré
jusqu'à ce que MM* les commissaires aient pu répéter le
procédé de M. Mouehon.
M. Henry lit un rapport sur un mémoire de MM. Lo-
renzo et Morens., sur une substance cristallisée , que les
auteurs appellent espartine, et qu'ils ont découverte dans
le genêt commun [spartium tnonospermum h»). Cette
matière paratt n'être autre chose que de la salicine.
MM. Henry et Lecanu proposent l'insertion du mémoire
de MM. Lorenzo et Morens dans le Bulletin de la So-
ciété, et la nomination de ces deux chimistes au titre de
correspondans. M« Lodibert est chargé d'un rapport sur
leurs travaux.
M. Bonastre dépose sur le bureau un mémoire sur l'a-
nalyse de la graine d ambretle ( hibisus hab-el tnoschus ) ,
et une substance cristallisée retirée de cette graine.
M« Bussy lit un rapport sur les travaux de M. Morel.
Ce pharmacien est nommé à l'unanimité membre corres-
ponaant de la Société.
M. Lecanu lit un rapport d'admission sur les travaux
de M. Félix Boudet.
M. Boudet est proclamé à l'unanimité des suffrages
membre résident de la Société»
SOCIÉTÉ DE PRÉVOYANCE
DES PHARMACIENS DU DÉPARTEft^EKT DE LA BEINÉ.
La Société de prévoyance, établie entre les pharma-
ciens du département de la Seine , arrêta , dans sa séance
du ^ août dernier , sur la proposition qui lui en fut faite
par son conseil d'administration ^ qu'un nouveau projet
de loi sur l'exercice de la pharmacie serait rédigé sur les
matériaux fournis par une commission spéciale (t), et
mmmm^ ij 11 I I II II I I.. «.iwi— .1. !!■ I . .,■111 >■■ ■■! I I »'*»
(i) Cette commission , composée de MM. Boullay, Raymond, Ber-
nard-Derosne , Gùihoart et Thubœuf , se réunit p^ur travaiUer conjoin-
tement avec celle nommée par la Société de Pharmacie. IMM» Rohiquet,
Chereau, Cap, Blondeau et Boution-Oiailard t'ont paitie de cette der«
nière.
laS JOURNAL DB PHARMACIE.
que ce projet serait adressé au ministère et aux chambres.
Elle a pensé aussi qu'en cherchant à augmenter le
nombre de ses souscripteurs , elle acquerrait la force mo-
rale dont elle a besoin pour appuyer ses demandes orès
de l'aulor^é. Pour arriver à ce but, il fut décidé, uans
la même séance, que la souscription qui avait été jus-
qu'alors de 3o fr. , serait réduite à 12 Ir., et qu'une cir-
culaire en avertirait les pharmaciens de Paris, et les pré-
viendrait que ceux d'entre eux qui s'inscriraient comme
membres de la Société , eii signant la feuille de présence,
prendraient immédiatement part à ses travaux , et à la
nomination de ses officiers pour l'année i834«
Cette séance, qui avait été fixée au 6 décembre, s'ouvrit
à midi et demi, sous la présidence de M. Aaymond. Cin-
quante-six nouveaux membres vinrent s'inscrire à côté
des quarante dont se composait le personnel de la So-
ciété , cei qui porte son effectif à quatre-vingt-seize.
MM. Hottot et Garot, nommés pour la vérification des
comptes de M. le trésorier, font un rapport favorable sur
la gestion de ce comptable; et il résulte de leur examen,
que la Société possède aujourd'hui i2,55o fr. 3o cent.
M. Guibourt lit un aperçu sur le travail qui a pour
objet la législation pharmaceutique.
L'ordre du jour appelant le renouvellement d'une partie
des membres du bureau , les élections ont donné le ré-
sultat suivant :
M. Boudet, vice-président, passe à la-présidence ;
M. Robiquet est élu vice-président ;
M. Bernard-Derosne , secrétaire-adjoint, devient se-
crétaire général ;
M. Cap est élu secrétaire adjoint;
M. Béral est réélu trésorier;
MM. Vée et Chereau sont nommés conseillers ;
Et MM. Corriol , Robinet , Touche et Regnaud Victor ,
membres de la commission permanente.
La Société charge le conseil dadministralion de véri-
fier son règlement, et dy faire tous les chang^mens qui
y sont devenus nécessaires.
PARIS. — IMPRÏiMERIE ET FONDERIE DE FAIN,
/ RUB RACIKE, B". 4» PIACE DE l'odÉON.
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JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIN
• »
DES TRAVA.UX PE LA SOCIETE DE PHARMACIE
fi£ PARIS.
N°. in. — 20*. Atmée. — Mars i834.
"_**•" ■ ■ * ; T •
De l'analyse élémentaire des substances organiques (i).
Par M. J. Dumas.
PREMIERS PARTIE.
On entend par analyse organique élémentaire^ celle
qui a pour objet dé faire connaître la nature et la propor-
tion exacte des éléniens dont une substance organique
se compose.
Ce problème important n'a été résolu d'une manière
(i) £11 publiant ces pages détachées du cinquième volume de Toa-
vrage de M. Dumas , qui est sous presse, les rédacteurs du Journal de
Pharmacie tant pensé qu'ils rendraient service aux jeunes chimistes qui
tournent leurs travaux vers cette direction nouvelle et féconde.
XX'. Année. — Mars i834- 9
l30 JOURNAL
complète etpratiqile c(il^âprèê de loilgiiès recherches. Le
procédé que l'oti Suit généralement aujourd'hui consiste
à brûler la substance au moyen de loxide de cuivré, de
manière a fédOire sôh Carbona en addd carbonique et son
hydrogèûe en eflu. Qùaiid elle C§t azotée, on recueille
Fazole à 1 état de gaz. L'oxigène que la substance peut
renfermer, est représenté par Texcès de poids de celle-ci
sur le carbone , Thydrogène et l^aaote réunis.
Nous aliôds décHrè avec soiti les procédés qiie Ton em-
ploie pour brûler la matière , ainsi que pour doser leau ,
l'acide carbonique et l'azote.
La combustion d« là tnaiièrè ddvMt s^dpéfer au moyen
de l'oxide de. cuivre , il faut se procurer a abord celui-ci
en quantités assez considérables ; les chimistes ont donné
qtiélque citteniion aux diverses méthodes qui peuvent le
fournir pur et dans l'état lé {)lds favorable au succès de
l'opération.
Les recherches de M. Berzélius ayant prouvé que Toxide
de cuivre peut retenir des quantités notables^ des alcalis
qui ont servi à opérer sa précipitation , il faut éviter tout
procédé dans lequel loxide aurait eu le contact d'une
substance «ilcaline 6xe, et l'on sait d'ailleurs que rammo-
niaque rie peut pas être employé comme agent de précipi-
tation. Il reste donc, comytie procédés faciles, l'oxidation
directe du cuivre , la décomposition par le feu du sulfate,
du nitrate ou du carbonate de ce mêlai.
L'oxidation directe du cuivre peut s'^ilectu^r sur delà
tournure, sur des planures ou sur de la limaille de ce
métal. On place le cuivre divisé dans la moufle d'un four*
néau de coupelle, et on l'y laisse quelques heures* Au be-
soin , on pulvérise la matière dans un mortier de bronze,
et au moyen du tamis on sépare l'oxide q^ui s'est détaché
des lamelles cuivreuses qui n'ont pas éprouvé d'oxidation.
Celles-ci , repassées à la moufle , fournissent une nouvelle
quantité d oxide* Ainsi préparé ^ t'oxide de cuivre est dur.
D£ f^HAJftMAClE. l5l
cnhéri^t, dênsè et difficile à réduire. La matière organique
se mêle mal arec lui ; sa combustion exige une ehaledr
roti^e* Aussi , bien que toutes les analysés puissent s'exé-
cuter a?ed cette 'espèce d'oxide, toutefois on se trouvera
mieux de ne pas l'employer pour les méistnges , qu;lnd il
«agit surtout de matières d'un^ difficile Combustion.
Une autre manière dé se procurer Totide de ctiivirë
directement) consiste à brûler lé résidu métallique de la
distillation du verdet ou du vert-de-*gris. Ces acétates lais-
sent ^ comme on sait, un résidu métallique pulvérulent
et si combustible, qu'il suffit de le toucher avec un ehar-
boti enflammé pour qu'il pretiné féU comme de t'atfiadoù.
La combustion gagne de proche en proche , et Toxidation
se trouve complète si on a pris 1^ soin de temuer douce-
ment la masse pendant son ighition. L'opération s'exécute
dans an tét à rètir que l't^n thaufl'e â\i rouge , poiir main-
tenir la combustion. Quand elle pandt terminée, il reste
éncote néanmoins bèduedtip de cuiî^ré interposé parmi
l'oxide. On place le mélange par coUches dans uti creuset,
.en arrb^ant chaque codcbe âVeb de Tacide nitrique, et bn
chaufi'e peii à peu lé creuset ju^riii'a ce qiie U matière soit
itieandescente et n'enhalë plus la hioii:idre vapeur. Ainsi
préparé , l'oxide de cuivre n'a pas éprouvé , à beaucoup
près , un coup de feu ausfti fort que lé précédent. Aussi
esl-il bien moins itxt ^ bieo moins cohérehl; e( , par suite sa
réduction s'opère plus aisément. II peut donc être employé
pour ËHre les mélanges, même quarid il s'dgit de corps
:peu combustiblet.
L'oxideprrovenafit delà décomposition dd sulfate de
cuivre par le feu, se rapproche beaucoup du précédenl
par son état de division, mais il est plus difficile à réduire.
Du reste, sa préparation exigé urle grande aitenlion
pour éviter la présence du sous-suliale de cuivre, ainsi
t{u« celle du sulfure qui peut se former, si quel(|L«es
l32 J013RNAL
gaz carbures pénètrent dans le creuset. Je ne pense pas
qu'il convienne de choisir ce procédé de préparation.
Le nitrate de cuivre, décomposé par le feu dans un creu-
set de terre, donne un oicide léger, très-fin et d'un fort
bon emploi. Mais cet oxide serait presque toujours mêlé
de sous-nitrate si Ton n'avait soin de briser les petites
masses qu'il oii'rc, et de le calciner une seconde fois quand
on aperçoit les plus légères traces verdà très. En tout cas,
cçtte seconde calcination sera toujours utile. Cet oxide est
le meilleur de tous pour faire les mélanges quand on
analyse des matières difficiles à brûler. Mais si 1 on vou-
lait s'en servir pour des substances très-riches en charbon
6u en hydrogène , il arriverait souvent que le mélange
brûlerait tout à coup comme une poudre qui fuse. Les
gaz dégagés trop vite seraient impurs , on ne pourrait les
récolter qu'avec difficulté , et l'opération serait manquée.
Cette circonstance tient à ce que cette variété d'oxide est
très-divisée, très-facile à réduire , et qu'elle se réduit réel-
lement avec incandescence, soit dans l'hydrogène pur soit
par le charbon , enfin dans toute vapeur combustible ; en
sorte que la réaction se propage avec une rapidité que Ton
ne peut pas maîtriser. On évite tout-à-fait cet inconvé-
nient, quand on prend le soin de chauffer l'oxide au rouge
pendant une demi-heure à trois quarts d'heure. 11 devient
ainsi plus cohérent et plus difficile à réduire.
Les observations qui concernent Toxide provenant du
nitrate s'appliquent également à celui qui se retiredu car-
bonate par la calcination. Cet oxide est du. reste peu em-
ployé , parce qu'on redoute avec raison qu'un lavage im-
parfait n'y ait laissé des traces du carbonate de soudé qui
a servi à le précipiter.
Ainsi, on peut et Ton doit même avoir sous la main,
quand on veut exécuter beaucoup d'analyses organiques,
les quatre produits suivans, que Ton a soin de conserver
dans des flacons à l'émeri, où on les enferme encore
DE P'HÂRMAGIE. î 53
chauds: i*. des j>lanures de cuivre oxidées par le gril-
lage à la moufle ; a**, la poussière en provenant par le bat-
tage dans un mortier de bronze ; 3**. loxide formé par la
combustion du résidu de l'acétate de cuivre ; 4**» de loxide
formé par la décomposition de nitrate. Répétons iQi qu'un
seul de ces oxides peut suflSre, mais qu'on gagne du temps
à les avoir tous , parce que Ton voit bien vite , par le pre-
mier essai, quel est celui qui convient le mieux à la par-
faite combustion de la matière.
-'- Outre l'oxide de' cuivre, il faut encore, quand il s'agit
d'analyser une matière azotée , du cuivre métallique des-
tiné à décomposer l'acide hyponitrique, le deutoxideoule
protoxide d'azote qui pourraient prendre naissance au
moment de la décomposition. Pour se procurer le cuivre
mét.allique à l'état convenable , il faut griller et oxider for-
tement des planures de cuivre, puis les mettre dans un
tube que Ion ajuste a une source d'hydrogène sec. Quand
l'air du tube a été expulsé par l'hydrogène, on chauffe le
tube au rouge, et la surface des planures se réduit. Tout le
cuivre étant revenu a l'état métallique, on enlève le feù
et l'on continue à dégager de l'hydrogène jusqu'à ce que
le tube soit refroidi. On enferme de suite ce cuivre, pré-
paré ainsi , dans un flacon à l'émeri bien sec.
Il est facile d'expliquer les motifs qui rendent néces-
saire la préparation que l'on vient de décrire. Les pla-
nures de cuivre sont souillées d'huile et de poussières or-
ganiques qu'il faut détruire parle grillage. La réduction
par l'hydrogène devient donc nécessaire ensuite pour
reproduire le cuivre métallique. Du reste, cette prépara-
tion offre un autre avantage. En oxidant profondément la
surface des fragmens de planure et en réduisant ensuite
l'oxide formé , on obtient un produit poreux qui offre
beaucoup de surface aux gaz oxidés que l'on veut détruire,
sans perdre l'avantage que présentent les planures, qui ne
|34 ^p«!^Pï4l'
risqucnl jamais f) obstruer les lubes en se Ussi«ni trop
dans leur intérieur.
Il serait difficile et fastidieux de se procurer à neuf ces
n^atières pour chaque nouvelle analyse. L'expérience
prouve qme cet eycès de précaution n'est pas nécessaire.
Quand une ço|nbustio|i est terinifiéq , il «viffit de casser le
tube qui a servi ^ Topérer , d'en retirer les portipiis de
ci^ivre qui ont conservé tout leur éfAat B)éta)Uquq ; cel(ii-ci
peut servir de nouveau. Tout le vçsle, tantcuivreq^'oxide,
est mi«| ddp4 un creuset ay^c ou mén^e sans s^dcjiiion
d'acide nitrîqiif, cl^auHé au rouge, remué doucement a veq
mif: tige cle fer , puis enfermé dans un ll^con à l'émoi*
C'est un o^ide très-propre à de nouyelles analyses*
|ie mélange que Ton veut analyser doit être placé dan^
un tube de verre; tous les essais qu'oo a faits pourle#
fempLicer par des tu)>es métalliques oi^^. donné de maui-
Yjiis r^si||tat$. Qn va voir, du reste, qu'on peut copci-»
lier l'avantage que présentent les tubçs métalliques sou$
le rapport de la résistance au feu , avec celui qu'on re-^
cherche dans les tubes vitreux , qui permettent de voir
]^ mftrche de la décomposition, et qui d'ailleurs, à raison
fie la difficulté avec laquelle la chaleur se propage d^ns
leqr substance , laissent la faculté de chauQer Un pain(
quelconque ~4e leur langueur au rouge, sans^ que les
p^irtie^ voisines participent a cette élévation de (eippé-^
r^tore,
Mais tous les tubes de verre ne conviennent pas éga«
]cp:(çnt à ce genre d'analyse. Il faut des tubes capables
de résister au rouge très-prononcé , ce qui exclut toutes
les variétés de verre blanc Les tubes en verre yert coUr
viennent très-bien; ils ne cassent jamais, résistent à ia
chaleur qui est nécessaire, et rendent faciles et sûres de#
analyses que les tubes de verre blanc permettraient diffir
cilement d'exécuter. On doit donner à ces tubes 40 oi^ i'4
millimètres de diamètre et 4o ou 5o centimètres de Ion-
DE PHARMACIE. |3£f
• gueur. L'àréie iotérieurç de la cassure du bout qu oo hme
ouvert, Ç3t abattue avec uiie lime roade pour éviter toute
altéra tioii de la suriace du bouchon qui doit y wtrer. L^
bouiferi^é e^t tantôt arrondi, tantôt tiré en poiqte^ aelo».
qu'on veut mesurer ou peser l'acide carbonique. Dans h
dernier cas, Ja pointe est tirée suivant l'axiq mé|ne du
tube ou bien relevée à 45° environ.
Les tubes de verre attirent l'humidité de Tair. II s'en,
dépose une mince couche à leur surface interne. Quand
on veut se servir d'un tMbe, il faut dpncle chaufl'er et le
dessécher en soufflant de l'air dans son intérieur.
En général, pour obtenir la combustion régulière
d'une matière organique , il faut placer au fond du tube
djç l'oxide de cuivre dans une longueur Je 4 centimètres ^i
y porter ensuite le mélange qui occupe 5 pu 6 centime-
%r^ i pp recouvre celui-ci d'une quantité d pxide suffi-
sante pour remplir le tube à 3 cenHmètres près, quapd la
matière è| analyser n'çst pas azotée, Si elle renferme de
l'azote, on met par-deasus Je mélange i6 ou ^o centimètres
d'o^ide , puis 3ou |o centimètres de cuivre métallique^
laissant toujours le tube vide dans une longueur de t^oi^
centimètre^ environ*
Quç^lqiieç cbiinistes jugent popvenable d'employer
J'o^ide de cuivre en poudre^ soit pour le mêler à la ma-
tière , ^oit pour remplir le tube ; ipais dans ce ça& les gaz
qui se dégagent ne trpuyapt pas une issue facile, soulè^
vent Ja maspe pulvérulente et 1^ poussent pomme un
pistop au dehors du tube à combustion^ Pour éviter cet
i|^coAvé|iJept , on conseille de placer dans l'axe du tube
ijn ftl de cuivre , le long duquel se dégagent les gaz. On
évite bien ainsi rincoovénient précité, mais çp détruit
par cela meuve tout l'avantage qu'oSrait Ja masse d'oxide /
P^jr superposée au mélange qu'il s'agit de décomposer,
Qelle-ci est desjtipjBe à détruire les. traces d'oxide de.car-
bçjfïç Ql^ 4 '^jdf^ëèPfi parboué que laisse une cpn^bustiop
l36 JOURNAL
imparfaite, et il est clair qu'en ouvrant une route au gaz,
on annule Feffet de la presque totalité de Toxide de cui-
vre. La même réflexion doit faire abandonner le procédé
qui consiste à ouvrir un passage aux gaz , en mettant le
tube en place borizontalement , et le frappant de quelques
petits coups qui tassentl'oxide et l'obligent ainsi à laisser
un petit espace vide à la partie supérieu e du tube et
dans toute sa longueur.
J'ai essayé ces divers moyens, et, quoiqu'on puisse en
obtenir de bons résultats quand il s agit de matières fa-
ciles à analyser, je crois pouvoir assurer que, dans les
analyses difficiles , ils offrent des cbances d'erreur très-
réelles, la combustion étant souvent imparfaite. A la vé-
rité, il est facile de savoir si une matière est ou non
complètement brûlée; mais au moins est-il , que ces pro-
cédés exigent des soins extrêmes et présentent des cbances
d'insuccès qu'il est bon d'éviter.
Il me semble rationnel de diviser la masse d'oxidede
cuivre, au moyen d'une quantité de planure de cuivre
oxidée , capable d'ouvrir partout aux gaz un passage assez
facile pour que ceux-ci , s'insinuant dans tous les vides ,
se mettent en rapport avec la totalité de l'oxide.
Ainsi , au fond du tube, je mets de l'oxide divisé par
cette planure, par-dessus le mélange divisé de même,
quoiqu'à un moindre degré par la même matière ; enfin ,
l'oxide qui recouvre le tout est encore divisé par les pla- ^
nures grillées. Ainsi disposé, le tube offre une éponge
d'oxide perméable aux gaz dans toutes ses parties , et les
opénrtions , on peut le dire, réussissent toujours ^ en ce
qui concerne l'entière combustion de la matière qu'il s'a-
git d'analyser.
La plus grande difficulté que l'on puisse rencontrer dans
l'analyse organique, provient d'une combustion mal faite,
qui fournit des gaz carbonés, des vapeurs goudronneuses,
des oxides d'azote ou même de l'ammoniaque. Je ne con-
Dk PHARMACIE. iSj
riais qu'un moyen assuré d'éviter toujours ces inconvé-
riens, ou du moins de les atténuer au point d'en rendre
les conséquences tout-à-fait nulles. Il consiste à forcer
les produits de la combustion à passer au travers d'une
colonne plus ou moins longue d'oxide de cuivre ou de
cuivre portés à une bonne chaleur rouge. Bien entendu
qu'on fait varier la longueur de la colonne avec la nature
de la substance, selon que celle-ci estplu^ ou moins dif-
ficile à brûler. Les proportions fisées plus haut suffisent
dans tous les* cas. Mais , comme il serait difficile de main-
tenir cette pcirtie du tube à l'incandescence , pendant
toute la durée des opérations , sans lui faire éprouver
de déformation , il est fort commode de, la revêtir d'une
enveloppe de clinquant, ou mieui^ , de ce qu'on nomme du
cuivre gratté. Le clinquant pris un peu épais sert à trois
ou quatre opérations. Le cuivre gratté peut servir bien
plus souvent. Cette enveloppe maintient si bien le tube,
que Ton peut sans crainte en porter la température à
l'incandescence pendant toute Li durée ^le la combustion,
quelque lenteur tju'on mette à Hexpérience.
La manière de chauffe/ le tube exerce une si grande in-
fluence sur le succès des expériences , qu'il est indispen-
sable de faire usage d'un fourneau disposé avec un soin
particulier.
Je me sers d un fourneau long en terre ; c'est le four-
neau que les repasseuses emploient pour chauffer leurs
fers. Les trous qui donnent l'air ordinairement doivent
au contraire léire bouchés avec de l'argile, et la cavité
qui sert à contenir les charbons est remplie de cendres
jusqu'au niveau des bords du fourneau. Une grille en
fil de fer repose sur ce lit de cendre. Cette grille est
munie de huit ou dix arceaux en fil de fer fort, qui ser-
vent à soutenir le tube à quatre centimètres au-dessus de
la grille.
Ce fourneau présente l'avantage de fournir une cha-
i38 jouaNAi^
leur égale et Hmilée aussi exactement que Ton veut aux
points qu'il convient de chauffer. Il n y a ni faux courans
4 Mr , ni raypnnemens des parois à craindre , en sorte
qii€, pour modérer une décomposition trop rapide, il suf-
fit d« retirer le fragment de charbon qui loccasione ; la
«larchfi de l'opération se régularise à l'instant.
11 f^^t maintenant établir quelques règles pratiijues
sur la m«^<)ièrede porter la substance qu'il s'agit d'analyser
dans le tube à combustion. Cette manière doit varier,
en eifi^t, seloo que (a substance est solide, liquide, ix^e
ou très-volatile.
S'il n'agit d'une matière solide , il f^ut la peser et la
perler immédiatement dans un mortier dagate sec et
même cbaud , quand la nature de la matière le permet ,
ce qui nirrive presque toujours. On bi bfôie avec lo^ide
dd puivre proveuai^t du nitrate, qu'il faut employer
cbaud , si op le peut. L'on évite i en respirant , de porter
l'hal^neBur l^raéI«ioge, ce qui pourrait y introduire de
rbumidité* i^a matière est bientôt broyée, au point de
ne plus être en grains discernables , et le mélange peut
être versé dans le tube. C'est alors seulement que l'on
ajoute 1^ plapures o^^idées destinées à le diviser. Ëm«
ployées chaudes , elles chassent de la poudre toute hu-
midité accidentelle, et dès , qu'elles sont mêlées grossiè-
rement à la poudre , il faut porter le tout dans le tube.
Paiir c^}a, au met le mélange sur une feuille de clinquant
fSQupée ei| façon de carte , et on le fait couler dans h tube
qui a déjà reçu quelques centimètres d'oxide de cuivre
cbaud mêlé de planures grillées
Certaines matières , quoique solides , sont si volatiles ,
qu'il serait LoutTà-fait inutile de les mélanger av^c l'pKide
de cuivre. Dès la première impression du feu, elles dis-
tiUeraient, et le mébnge se trouverait détruit \ c'est donc
peine perdue. Le camphre , la naphtaline et bien d'autres
«Wp» m^{ *»«ftpe ç^^ U ?#t a%^ d'en pe^pr çl«?s frag-
n/^em que Ton fait tomber dans ]e iubi* Alt^rnalivemeot)
avec de» portious doxidè de cuivre pro¥4BqAai du nitrate»
dÎTisé par des plaoures grillétsa*
Quand ^1 s a^t de ]iquidQ$ pep 0u poipt TolatiU ^ oo
peut les verser dans une capsule de porcelaine et verser
par-dessus loxide de cuivre fif) (fui les absorbe bieut^l.
Au moyçu d'up pilon d'agate , on broie le mélange , et
l'on ^ijoute ensuite , comiae k l'ordinaire , les planuires
Qxidées , puis on verse le tout dans le tiibe.
• Si le liquide est volatil SJ^PiS lêtra beaucoup , comme
lether oicalique, Tessence de térébentbioe , et en général
Vil bout ail-dessus de 4ao*ei au-dessous de Soo*", il est
nécessaire d éviter un brojage à Tair, qui en ferait per-
dre quand Voxide est chaud , ou qui laisserait àl'oxide le
temps de se charger 4^'humidité si oi| l'employait froid. On
pie(y en ce cas , Içliquide daps un petit tubeoiivert par un
bout et capable d'entrer dans le tube à combustion. On
fait glisser ce petit tube dans If: grand, après que pelui^ci
a déjà reçu quelques centimètres d'oxide mêlé de pW
^ur^s. On verse 9 par^dessus le petit tube , de l'oxide en
poudre, tant pour le remplir que pour l'entpurer, puis o^
ajoute , comme à {ordinaire , le inélanges d'oxide et de
planures, pour remplir le grand tube.
Est-il question eisfiu de Fanalyse d'une substance très-^
volatile , comme l'alcool , Téther , la liqueur des HoUan-*
dais,etc.yil faut la peser dans une ampoule dont la poéete
dççueure ouverte : oi^ met au fond du tube deux ou troif
centimètres d oxide et de planures oxidées , et prenant
r^mpoule sur la balance , au moment où on vient de la
peser, on la fait toipber dans le tube, la pointe dirigée
vers le fond On ajoute un peu d'oxide sec et froid par*
dessus , puis le mélange ordinaire qui peut être intro*
duit plqs ou moins chaud, selon la nature de la Uqumir*
Ainsi , dans lu disposition du tube pour une niatièrc
non azqtiif , oq pe^t, ^i^ng^er troi$ région# et il y en 9
l4o . JOURNAL
quatre, quand il s agit d'une substance azotée- En partant
du bout fermé , on a r une couche d oxide , 2° le mélange
ou le tube qui contient la matière, 3** une nouvelle couche
d oxide, 4"* et enfin une couche de cuivre métallique , si la
matière est azotée.
Ces divers couches doivent être chauffées, dans un
ordre déterminé. On place le charbon qui doit être tou-
jours très-allumé et ne produisant plus de flamme, d abord
du côté ouvert dn tube, qu'on entoure peu à peu de char-
bon ardent , jusqu'à ce qu'on soit arrivé à trois centimè-
tres du mélange ou de la matière ; on attend alors que le
tube soit bien incandescent. Il fautTentretenir à cet état
pendant toute la durée de la combustion , en ajoutant des
charbons rouges à mesure du besoin.
Quand la portion du tube entourée de clinquant est
bien rouge , on porte deux ou trois charbons autour de la
partie effilée du tube , c'est-à-dire à Textrêmité bouchée.
On empêche ainsi que, par distillation, la matière ou les
produits de sa décomposition, viennent s'y condenser.
Quand on analyse des substances volatiles surtout, il en
résulterait un grave inconvénient ; la matière une fois
confinée dans cette partie étroite, serait retenue par la
capillarité, au point de rendre impossible toute évapora-
tion régulière. Elle en sortirait par bouQées de vapeur ,
qui ne permettraient pas une combustion exacte. On évite
cet accident, en garnissant, comme on Ta dit, le fond du
tube d oxide pur et en le maintenant chaud, dès avant
que la décomposition commence.
Les soins qu'exige-celle-ci varient avec la nature des
produits qu'on analyse. Si c'est une matière solide ou un
liquide peu volatil , on porte du charbon rouge près des
portions qui avoisinent le clinquant et* se laissant guider
par la production du gaz carbonique , qui doit être lente et
régulière , on en remet de nouveaux , en approchant peu à
peu de l'extrémité du tube. Dès qu'une partie du mélange
DE PHARMACIE. l^î
cesse de fournir du gaz, on en rapproche les charbons,
de ^manière à rougir celte portion du tube ; de telle sorte
que , lorsque la décomposition est accomplie j le tube est
incandescent dans toute sa longueur.
Quand on fait l'analyse d'une liqueur très-volatile, en-
fermée par conséquent dans une ampoule , on doit dis-
poser celle-ci de façon qu'elle soit à peu près à dix centi-
mètres du clinquant et à pareille distance de la portion
effilée du tube. Dès lors il devient facile de faire bouil-
lir la liqueur dans l'ampoule, de manière à la vider en-
tièrement sans que la décomposition ait commencé. Il
suffit d'approcher un charbon rouge du point occupé par
le corps de l'ampoule. La liqueur est absorbée par l'oxide
voisin de la pointe, et il est très-facile ensuite d'en opérer
la décomposition. On porte au rouge peu à peu l'oside
placé ea avant du liquide , et bientôt celui-ci se volatilise
de lui-même et vient se décomposer. Au besoin , on
avance ou on retire les charbons, qui sont à proximité
du point que la liqueur occupe , se laissant guider en
cela par le dégagement des gaz.
Quatre indices permettent de juger si la combustion
s'est bien opérée : l'aspect des gaz qui peuvent être nua-
geux par la présence de vapeurs goudronneuses ; leur sa-
veur qui est souvent empyreuma tique, bien qu'ils soient
clairs et transparens ; un dépôt de charbon sur les por-
tions d'oxide réduit qui avoisinait la matière ; enBn , la
lenteur que l'opération met à se terminer , bien que tout
le tube soit incandescent.
Nous allons en quelques mots décrire quelques-unes
des particularités qui se remarquent dans ces accidens.
* Quand on soumet à l'analyse des produits d'une facile
combustion , comme le sont en général tous les corp^ qui
ne contiennent pas'beaucoup de carbone ou d'hydrogène,
ces accidens ne se présentent pas. Dans le cas contraire,
une partie de la matière se brûle, /nais l'autre éprouve
une Véritable distUlation qtii dodne tiaiéâahce à des va-
peurs huileuses trës^riches ert charbon et en hydrogène,
et douées d'une len^ion assez forte pour rester mêlées au
gaz carbonique dans tout son trajet au travers du tube.
On conçoit que fces vapeurs, ainsi disséminées dans le gaz,
en deviennent bien plus difficiles à brûler. Elles sont ra-
rement hsses abondantes , quand on prend les prédautions
que j'ai indiquées, poilir donner un produit condensé
appréciable. Mais il est certain que; lorsque les tubes
•ont trop courts et la température trop basse, on ob-
tient assez de ces vapeurs pour qu'elles produisent quel-
ques iputtelettes oléagineuses dans les parties froides
de l'appareil. Il faut rejeter toute ansllyse entachée d une
telle cause d'erreur. J'en dis autant des eipériences qui
ont fourni des gaz nuageux. Les causes sont les mémeS ,
et avec les précautions que j'indique, il ne m'est pas afc^-
rivé d'accident de ce genre dans plus de deux ou trois et-
périences sur plusieurs centaines.
Mais, si ces combustions très-imparfaiteé s'évtteht san^
difficulté, je n'oserais en dire autant de celles qui pèchent
encore, quoiqu'à un moindre degré, et qui, sans fournir
d'huile ou de vapeurs blanches , donnent des gaz empy-
-reumatiques. Cet accident est très-fréquent dans rana*»
iyse deé corps fortement carbonés ou hydrogénés. Les gaz
offrent une saveur d'empyreume facile à apprécier, quel-
que faible que soit la portion de matière échappée à l'a*-
nulyse. Aussi , le meilleur moyen de se rendre compte de
la marche delà combustion, consiste-l-ii à essayer le gaz
en l'aspirantt Ce caractère, quand il se présente, doit
engager à redoubler de précaution dans la disposition de
l'expériencef Mciii il faut cijouter que l'erreur qu'il in-
dique est souvent négligeable, i ou a milligrammes de
substance empyreumatique suffisent 'bien pour donner
une saveur au gaz , mais ne modi6ent pas sensiblerhent le
DE tilAfcMÀCIE. 14^
résultat de l'aîiàlyse. Cepcodant , il t^ohvièfit dt i-éilérer
les essaie jusqu'à ce que toute'saveur aitdièparu.
Il arrivé assez souvent qu'une partie du ch«irbou échappe
à }a combustion. On évite cet accident. pour les corpus soli-^
des en les mêlant tréâ-întiinement avec deFoxide fin et ten-
dre; mais, pour les sûbstatices volatiles, on est embal*-^
rassé pônrirôbter un moyen Commode et sôr, propre
à prévenir cet accident, ou du ,lnoiils à le faife recon^
naître.
II est dès cas OÙ le èharbon se voit en ()OtlsèiAre noire
sur le cuivre réduit ou sur la paroi du tube. Il en est d'ail'^
très où on ne l'aperçoit paS. Dans ce dernier cis même , je
erôis/que Tinesactitude de l'analyse peut se reconnaître à
un caractère assez facile à constater. Dans les combustions
bien faites , le déjgâgemetit de gaz cesse , pour ainsi dire,
tout d'un coup. Quand il y a dépôt de charbon , ce déga*-
gement continue long-temps, quoique tout le tube Soit in-
candescent, parce que ce charboii se brûle cohime par une
sorte de cémentation. Il faut toujours se défier d'une ana-
lyse qui a offert ce caractère.
L'ulmine possède h Un haut degré Cette résist.liice à la
combustion. On ]A retrouve , mais par l'eflet d'une dé-
composition produite par la simple chaleur, dans cer-
taines huiles ou produits analogues, et particulièrement
dans les huiles pesantes, C*est-fi -dire peu hydrbgétiées ,
quoique très -carbonées. Dans les deux eas, le seul remède
que Vôn puisse ifldiquer consiste si adapter aU tube à
combustion Un petit appareil qui lui fournisse du gaz
Oxlgêfte, une fois la combustion terminée. Une petite
boule qui renferme du chlorate de potasse fondu et qu on
adapte à la partie effilée dd tube, remplit parfaitenient
cet objet. On a Soin Sfeuletneiit , quand on dispose Tap-
pareil dans ce but, de donner h la pointe un peu plus de
force qu'à lordlUaire, et de la casser régulièrement quand
le tube cesse de fournir du gass par lui-même. Laissant
l44 JOURNAL
le tube incandescent, et donnant naissance à un courant
de gaz oxigène , on achève de brûler le charbon déposé.
Rien n'empêcherait , dans lanalyse d'un corps , comme
l'acide ulmique, de placer d'avance le chlorate de potasse
au fond du tube ; mais dans l'analyse des produits volatils,
on s'exposerait à des détonations fort dangereuses , et j'ai
appris, par expérience, que les soins les plus minutieux
dans la c^^nduite du feu n'en garantissent pas toujours.
Il faut donc éviter cette disposition.
Les détails circonstanciés dans lesquels on vient d'en-
trer pourraient certainement suffire ; mais on trouvera
pour plus de facilité, à la fin de ce chapitre; quelques
exemples d'analyses qui serviront à résumer les principes
de la méthode.
Nous allons exposer maintenant la marche à suivre
pour la détermination de chacun des élémens qui peuvent
se rencontrer dans une matière organique.
Azote. Il est toujours utile de chercher si une substance
organique est azotée, et la même expérience pouvant don-
ner immédiatement la proportion d'azote, il est conve-
nable de faire l'essai de manière à doser ce corps.
Au fond d'un tube en verre vert , on introduit en a
quelques grammes de carbonate de plomb bien pur et sec;
pac-dessus , en £ , on met de l'oxide de cuivre mêlé de
tournure. On mélange os'^^a ou o3''-,3 de la matière à es-
sayer avec dix ou douze grammes d'oxide de cuivre^ auquel
on rajoute une pincée de planures grillées ; on porte ce
mélange en c, par-dessus on met de l'oxide mêlé de
planures grillées en J, puis du cuivre pur en e. On enve-
loppe declinquant les portions du tube qui correspondent-
aux parties e et d , puis on lie le tube au moyen d'un tube
en caoutchouc à la petite pompe h , qui porte un tube de
verre i , de 3o pouces de long , plongeant dans une cuvette
remplie de mercure. Qn interpose deux écrans de clin-
quant/ entre le fourneau et le tuyau de caoutchouc.
Dfi PHA,aMi€fE. l/{S
■ IhK ]J!(^i»pQ.e#l munie de trois robinets, mais un seul sert
djm^ V^^P^W^uce, les autres.çestent constamment ouverts.
Le K^ïnp^^ r^ celui qui est réellement utile i est d'abord
ouver^li, et «au moy ^n de la pompe on fait le vide dans lappa-
reil^c Un cufseur en fil de fer, tourné en tire-bouchon ,
^prtjà Qiarquer le niveau du mercure. On ferme le robinet
r et op abandonne lappareil à lui-même. Si, au bout d'un
quart .d'beui;e, léni¥eau du mercure dans le t|ibe n'a pas
v^ié., pi^.en co|[iclut que les jointures tiennent et que Fou
peut p^oqéder à l'expérience.
Çh^ détourne i^p peu, le tube, et on chauffe une por-
tion du carbonate de plomb , au* moyen d'une lampe à
l'alcodl y jusqu'à ce que l'acide carbonique s'en dégage.
Cdui-ei.cfaasseles traces d'air laissées par la pompe, et, en
reçev:ant dans une cloche le'mélange gazeux , on peut sa-
voir à-peurprës la quantité d'acide carbonique produit.
Il faut .recueillir environ 5o cm. ob. d'acide carbonique ^
pour expulser tout l'air restant. J'en dégage ordinairement
aoo ou 3oa et quelquefois le double , quand il s'agit , par
exemple ) de maiières très-faiblement azotées, et daiy l'a-
nalyse desquelles oui veut éviter les plua légères causes
d'erreur^ { i
Apfès, cette opération , l'appareil peut être considéré
comm^ étant parfaitement purgé d'air. On procède alors
à Isi décomposition de la matière ; on place d'abord sur la
cuvette une cloQhe graduée, contenant trente ou qua-
rante !cm. cb. d'une dissolution de potasse caustique à 45"*
d«. i'aréiHnètre de. Bauiné 9 dan» laquelle le tube à gaz est
engagé soigneusement.
On p^rte au rouge le tube ene, puis en J, et quand il
est bien incandescent , on commence à chauffer le mé-
lange en c. Les gaz dégagés arrivent dans la potasse ,
l'aoide carbonique s'absorbe et le gaz azote se rassemble
au sommet; on termine la décomposition, en ayant soin
que le dégagement de gaz soit lent et régulier. Quand
XX'. Année. — Mars i834. 10
i^6 IO€flNàl
€Ue est achevée, on perle quelques charbons prè^ile la
portion b , puis en a. Il arrive quelquefois que des pro-
duitfr volatils soDt venus se condenser en i, et ce sont en
général des produits très^^otés , car on voit alors la pro-
portion d azote augmenter rapidement dans la cloche.
Quand toutes les parties du tube qui renferment de
l'oxide de cuivre sont incandescef^tes , on procède à la
décotaposkion du catbonate de plotnb lui-même , et on
fait dégager ainsi du ges carbonique pur pour balayer
l'appareil pendant dix minutée ou un quart d'heure. Au
bou( de ce temps, tout i'azote est rassemblé dans la
dodie.
. On agite là c\bolie long-ienps pour fafvoriser Fabsorp-
ti»^ Àm,àen^ii€éê fracas diacide carbonique , et quand le
v0iUiBe^ttgaZ'pâ<^t <^n«tant , on trânsporle'l'éprouvette
dâ&s uaje«bKiie*pleine 4'<au 5 de manière %i remplacer le
nneipiipe et ia potas«e^ui ^y «trowveat , par «de i'eau. On
meswreiegaB^ 4;|;,^t^naAt èo^pte de la vapeur aq^i^use, 4^
ia4(s'ApiBrature>et 4e la pression , on en calcule le poids.
-»* Qfk p€Ut«c«nainement apprécier le gaz^uiote par cette
«nééhod«' m^c une prédsion sirfBisante pour les beapins
actuels de la chimie organique. On pourrait même dire
que ie résultat est; absoHr si , indépen^mment de^ er-
««ui;s /possibles dans la n^sujre du gaz , il ne restait quel-
iquft 'îiiceititade sur da combustion. L azote peut former
<deJ'M»monioquè^ des oxides ^aj(ote, et il se produit
q^^el^uefois «des gaz carbures que la potasse n'absorbe
ipaa- Toutes: ces «rre^tro disparaissent, ei la combustion
est lente et si le (ube est fortement cbaufié ; tc^utefois , on
idait av^it spin d*e«saj<er par les papiers de curc;iuina et
^ertournesol,l!eau quis*estcondeasée al entrée du tube k
,coi»ljiisti<MD ; jon doit aus» s'assurer, par l'addition dvn
.p^u.d.'air., que le gaz azote ne contient pas de dcutoxide
,d a^^Qle ; en y syoulant ^de l'hydrogène , et de IWigèoe, et
ifmsdi>t détonoer , on obtiendrait de l'acide carbonique
DE ^liAaiiÀCIE. l4f
%*i\ eoBtenait des gaz carbures, et cette épreuve ne doit pas
élre négligée.
Avec quelque habitude on ol^iendra toujours, pat
cette méthode , des résultats aussi sùrs dans la détermi-
nation du gaz azote , qu'il soit permis de les obtenir dans
l'appréciation d'un produit gazeux quelconque ; tout dé-
pend de la Combustion.
Hydrogène. La détermination de i'bydrogène peut se
faire avec unç pareille précision , quoiqu'areG un peu
plus de difficultés
• Les matières à cet égai-d se partagent en deux dasses ;
l'une renferme celles qui 9opt -fixés et qui ae pierdenl
pas d'eau dans le vide ; l'autre contient celles qui sont vo*
latiles ou qui peuvent perdre de i'eau dans le vide.
À Tégatd des premières , ia détermination de l'faydro*
gène est (ibsolue ; on dispose le tube à combusti^m comme
on vient de 4e dire; seulémeiU, fi la matièr^ a'est pas azo«-
tée, ou supprime' le carboti.ite de plomb et le Cuivre me*
talliqne, et quand etle.e^t azotée,, on supprime dé même
le carbonatede plëmb^'iûaisnonp^s le cuivre. L'extrémité
bouchée du tube est terminée p£|r une pointe épiûssé en
verre , et longue de ieui cefi.lim'ètres.' •
On adiipte le tube à combustion, ainsi préparé, à une
petite pompe, au moyen d'un tube en caoutchouc. On
ajuste un bouchon percé à la pointe du tube pour le ga«*
rantir de frpctnre , puis on le plonjçe dans un baiii d'eau
saturée de sel , contenu dans un tube de fer-blanc a , qifi
est placé sur un fourneau.
On ferme le robinet j> et on onvve 4e robinet f ; pois au-
moyéd de la pompe , 00 fait le vide dans l'appareil. On
marque le niveau du mercure à Taide du curseur gj et on
ferme le robinet r. «Quand le bain est à ioo« depuis quel*
ques ifistans, on ouvre le robinetp, qui permet la ren«>
trée de l'air. Mais l'air qui rentre pass^ au travers du
iuhed j qui renfernje du chlorure de calcium et s'y des-
10.
l4B JOURNAL
•sècbe* Au bout de qaelqacs minutes on fait de nouveau
le vide et on rend l'air de la même manière. Cette opéra-
lion, répétée douze ou quinze fois, emporte tout^liumidité
inhérente à Toxide ou au verre , si surtout on a eu soin
d'employer tous les produits secs et chauds*.
On sort enfin le tube du bain y on le laisse refroidir en
maintenant le robinet p ouvert , en sorte qu'il ne rentre
que de l'air sec dans le tube.
On défait le tuyau de caoutchouci et on aj udte immédia-^
tement au tube à combustion le petit appareil a qui ren-
ferme du chlorure de calcium et qui est exactement taré.
Ce petit appareil se lie au précédent au moyen d'un ex-
cellent bouchon de liégé. On çntourele tube de clinquant,
on le munit de ses écrans/*, et on procède à la combustion
avec les précautions ordinaires. Gellerci tcirminée, et le
tube étant encore incandescent , on retire leâ charbons qui
avoisinent la pointe, et quand celle-ci est refroidie, on
la casse et on y adapte , au moyen d'un petit tuyau de
caoutchouc , le petit appareil^, qui renferme du chlo-
rure de calcium. On aspire doucement par l'extrémité c
de rappareil, et on fait passer ainsi de l'air sec au travers
du tube. Toute la vapeur aqueuse qui pourrait y rester
encore se rend ainsi dans le tube^z où elle se dépose.
L'«auproduite parla combustion existe sous deux formes,
dans le tube a«. Une partie est déposée £|]a surfacedes frag*
mens de chlorure,rautree»t à l'état liquide daias le petit tube
qui s^engage dans le tube à combustion. Quelquefois même
une portion de l'eau s'arrête près d^ bpvbchon. Dans ce cas, i l
faut en approcher quelques charbonset aspirer long-temps,
même après quecette eau a dispa:ru complètement. Quand
on est sùrque toute l'eau s'est rendue dansJetube taré, on
le démonte avec précaution et on le pp^te sur la balance*
L'excès de poids donne le poids de l'eaii , et celle-ci indir
que exactement la proportion d'hydrogène renfermé dans
la substance.
DE PHARMACIE. 1 49
Quoique l'expérience ait appris que les bouchons de
liège n'offrent aucun inconvénient , on peut avoir à e%a«
miner des matières qui exigent une extrême sévérité dans
l'appréciation de Thydrôgène. Il faut alors en éviter rem-
ploi; en pareil cas, on effile le tube après qu'il a reçu le
mélange et ses accessoires , et on le dispose comme l'indi-
que la figure ci-dessous. "<
L'opération s'exécute coinme dans le cas précédent;
mais quand elle est terminée, on coUpe la pointe en c et
on pèse d'abord le tube à chlorure avec cette pointe. Puis
on dégage celle-'ci , on la sèche et on prend le poids. Re-
tranchant ce poids du premier , On a le poids de Teau , sans
erreur possible, si la combustion a été bien faite.
Mais quand on a besoin d'analyser des substances vola-»
tiles où capables de perdre de Teau danois le vide , la déter-
mination, de l'hydrogène n'a plus ce caractère absolQ , et
son exactitude dépend seulement de la dextérité de l'o-
pérateur. En pareil cas, voici la'ràarche à suivre : on fait
rougir les oxides de cuivre qu'on veut employer; on
chauffe à loo** le cuivre métallique; si on traite une ma-
tière azotée^ on verse les oxides dnns^éux capsules mé-
talliques, et dès qu'ils sont rainenés à roè** environ, on
s'en sert pour laver le tube et le mortier , et on met à part
Voxide employé à ces opérations. On met ensuite aufond
du tube des oxides chauds, on fait le mélange avec de
loxide tiède, et par-dessus on rajoute des oxides chauds.
Le cuivre lui-même est introduit chaud. Puis, sans perdre
de temps , on ajuste le iubeà chlorure ; on metlenveloppe
de clinquant et on procède à la combustion.
Avec un peu d'exercice on arrivera toujours à des ré-
sultats exacts par ce moyen. C'est celui do^it je me sers
généralement. Je réserve l'emploi du vide, même dans l'a-
nalyse des matières qui peuvent le supporter, pour les
cas très-rares ou les matières sont hygrométriques ; je m'y
suis décidé par de nombreux essais comparatifs, qui m'ont
idO JOURNAfc
prouvé ifu oir obltenl des résultats semblables avec (es
deux méthodes pour la même substance* Quand il s-.i^it
enfin de Tarialysc d'uoe matière très-volatile, il faut pla--
oer Tôxidè qui doit Tentotirer dans une cloche à coté d'une
ciipsule qiû contient de lacide sulfurique concentré et l'y
kil»ser yius<);ue& à son parfait refroidissement.
On verra plus loin que la détermioaliciade Teaiiet celle,
du c^irbone peuvent se faire simultaiiément , ce qui
abrègebeattcouplesFecherches^ians nuire à leur précision^
Carbone^ Cki connatt deux procédés pour le dosage du.
em*bojie« Dans le premier o» détetinisne le yolume du gaz.
0wrboniqiie ;» daùs le second on absorbe le gaz par la po«
tasse et on ie pèse. Cette dernière méthode mérite la pré-<
férence.
Pour mesurer exactement l'acide carbonique formé ^ il-
feutune multitude de prééautions qui ont été générale-
ment né|fiigées« Elles ont peu d'intérêt, en eflel » quand
onfait 1 analyse de Substanbes d-une composition simple ,
CUT alors de légères erreurs ne peuvent modifier les. for-
mules , mais quand il entre un grand nombre d'atomes,
de charbon dans le composé , les erreurs lea plus légères^
modifient les formules et jettent de la coofasi^on dans les^
résultats.
L'appareil se compose du t^be à combustion a , dis-
posé ^ comme à lordiBaire ^ d'un tube en yerre é, qi|i cou*,
duit legaaausomihetd'une cloche graduée c, d'une éprou-
vette à pied dd^ qui est renlplie de mercure, et d'un vase
en terre e e , qui est rempli d'eau. Le fourneau et le gazo-
mètre sont séparés par deux écrans ^/y*, qui sont eu car-,
ton où en toile.
Avant de \itr ks deux, tubes ^ on descend la cloche
jusqu'à ce qti'elle soit remplie de mercure à 8 ou lo cent,
cubes près; on lie le tube de caoutchouc, puis on établit
exactement le niveau dans la cloche, et le .bain extérieur.
On mesure lair qui reste dans la cloche en ayant soin de
DE FHAAMACIE. t5l
pfendre la température de lair. Puis , on procède h la
eombiulieii comme à l-ordmaire, en ayant »oin toutefoi9
de ménager le féu ^ afin q^ue le tube ne s4Ht ni déformé
ni soudé au^ dinquaat ^ ce qui sie lui permettpait pna de
fte refroidir sans oasàer. Si on peut éviter (e clinquant , il
vaut mieux n'en pas mettre. A mesure i^uela eombustion
marche ^ <hei élève la o)ocbe^ pour éviter toute pression
inutile €f«i tendrait à déformer le, tube. Quand elle ^t
terminée , on rétire le feu.- Au bout d'oH quart d'heure ^ te
tube est sUffisaDament refroidi pour qu'on puisse le pion-»
ger danà l'eau; ii y reprend bientôt sa température iDilialef,
et alors on mesure le gaz obtenu. En retranchant du vo*.
lume total celui de l'air qu'on avait laissé dans la cloche ,
on a le volume net du gaz carbonique humide à une
présnone^àime^température connues. Lecakul faiit con->
nattre la doée exacte de oarboBe:i|U''il représente.
Une prémsion patfalte n&peuC s'obtenir : .dans cetta
évaluation qu'à l'aide des pi:écaution» suivantes :
1^. Il fautmesurer le gaapèu de temps après que la com^
huiiion eat terminée ; au bout de douze hewei^ « par
exemple, on aurait déjà un déficit. Si ontatlendaitvin^t-»
quatre heures, la perle serait très*forte , et«n huit joursi
tout l'acide carbonique aurait disparu. C'est que l'oxidede
enivre se combine peu à peu à lacide carbonique ; il fout
doac mesurer le gdz avant que son action puisse avoir ua
efiet appréciable.
a*. Il convient d'éloigner ie gazomètre du fourneau, da
Tabriier par des écrans , de Ti^ntourer d'eau, parc^ que la
ténpâratore du mercure s'élè^ beaucoup si on néglige
ces précautions; avant qu'il s^t refroidi, si on }aban««
dèéne à lui-même , l'oxidé de cuivre aui^a réagi ^ et l'aua-
lyse deviendra inexacte. Par le même motif , on ramena
pràmptemenl le tube à la température primitive ^ en- le
ptapgeaiit daos de l'eau qui possède eUe^méme ceHe jteai-»
paratiMie.!'.* -- - • •
i52 JODKNÂL
3*. Il faut rajouter du mi^rcure dans la clocbe gazomé-
trique au moment de la seconde mesure, de manière
que son niveau soit le même que dans la première , sans
quoi une portion du tube qui conduit le gaz étant à dé-
couvert , accroîtrait de son propre volume le volume ap-
parent du gaz carbonique.
^ 4*"* Oa doit enfin s arranger de façon à obtenir au moins
i^ ou 1200 cm. cb. de gaz carbonique si la matière pos-
sède un faible poids atomique , et aller jusqu'À 5oo ou
6oo cm. cb. quand le poids atomique de la substance s'é-
lève à 3ooo ou 4ooo , car alors sa formule peut être fort
compliquée. » *
Cette nécessité paraîtra d'autant plu» impérieuse , que
Ton doit avoir toujours une légère erreur dans cef pt^ooédé
par labsorption que le cuivre réduit , 6u la matière
dle«méme , font subir à une portion dé Toxigèné de Tàirv
Les résultats tendent donc à être faibles en carbone, et si
l'on s'en est rarement aperçu,' <?'ést qu'on a pris trop peu
^'attention à prévenir toute élévation de tempêtât are dans
le verre des clocbes où est le mercure. GettedrrèUï* ^ due à
Fabsorptiôn d'un peu d'oxigène^ étant comtant«e,.oii en dî-^
minuera d'autant plus l'efiet, que Ton aura soin déformer
de plu» fortes quantités d'acide carbonique. -
5**. Il est enfin indispensable d'employer des cloches
graduées étroites et de les maintenir xlans une situation
verticale exacte, en les fixant à une tige en fer qui peut
monter ou descendre à volonté. . .>.
Toutes ces précautions prises , Tanalyse est exacte et
facile; inais, comparaison faite, il vaut mieux peser l'acidç
carbonique par deux motifs très-puissans :
I**. Piarce que la balance répond mieux d'un milli-
gramme que la mesure d'un centim.ctd).
a®. Parce que le tube étant sacrifié , quand on pèse l'a-
cide , rien n'empêcbe d'élever la température autant que
l'exige une bonne combustionr Ce dernier motif paniitD»
DE I^HARMAGIE, l53
tellement puissant à toute personne etercëe à ce genre
d'analjse , qu'elle y verra la cause principale de la préfé-
rence donnée aujourd'hui par tous les chimistes à la mé-
thode des pesées; tontes les analyses en deviennent fa^
ciles'^et sûres, la combustion pouvant toujours s'opérer
avec rigueur, quelle que soit la substance qu'on examine.
Parmi les dispositions qui permettent de peser le gaz
carbonique , il en est une qui mérite la préférence à tous
égards , c'est celle qui repose sur l'emploi de Tingénieux
appareil d'absorption de M. Liébig. Voici comment on dis*
posé Texpérience. . • ^
Le tube à conïbustion a est préparé comme on l'a déjà,
vu plus haut. On y ajuste, au moy<^i d'un bovcliott., en^
liège de la meilleure qualité, le tube à chlorure, de calcium
b , àcelui**ci s'adapte l'appareil condenseur de M. Liébigc }
cet appareil consiste en un tube qui porte ein^ renfle-
mens ; comme l'indique la figure. r
On met dans le condenseurdela potasse cauatiqueen die*
solution concentrée df4^''0"4^'' de laréûmètre de Baume.
Il faut en ^mettre assez pour que les gaz, en (lassaDi dam
les- boules horizontales , soient toujours forcés dedéplacor
le liquide pourallerdelapremièreà la seconde et de la se-
conde à la troisième. En sortant de celle-ci ils sont encore
obligés de soulever et de traverser une colonne de liquide
avant d'arriver dans la dernière bonle^ ce qui ne sepeuliaire
sans quelques oscillations qui terminent le lavage du gaz..
Une inclinaison plus ou moins forte est toujours nécessaire
pour favoriser le jeu de cet appareil ; on la donne en des<
cendant plus ou moins le crochet m , ce qui oblige la bran-
che o a descendre. Quant à la branche n , elle est fixe et
n'a d'autre jeu que celui qai lui est laissé par la flexibilité
-du tuyau de caoutchouc, qui sert à la réunir au tube ren-
fermant le chlorure de calcium.
L'appareil ainsi disposé , on procède à la corabusiion
comme à l'ordinaire ^ l'eau se condense dans le-chlorureet
l54 lOeSNAt
l'ncié^ carbonique 4aii9 la fiaUisse; en sorte qae latote
9eu)s'écUappe,9i la matière esE azotée. Qoahd la cotnbus*^
tidn €àt terfinînée , le dé^geniefti »'arrétè ei la polâase
]»rtnd UR «mtvejRieii(asc€iD9ioi)nelTers Iaboule/>, quiétait
jii«qii€*12i restée vide. Oa casse la j^nle du lubc à rom-
bnation ^eiottcomnieRdfide suite à aspirer doucement^par
le tttUe rt £ki Éaéme leœps un aide ajuste le tube e garni
de cblof ore de ralcium 9Ur la pointe qu'on vient de eas-
s^ 5 afiirqne Yvàr aspifé snit sec et ne porte aucune humi^
dîié aocidenleUe dana^ 1 appareil.
On peut négliger cette dernière précaution ^ nais
sdors il faudra regarder Fbjdrogène comme étant dasé
uir peu faaiil. L'air qu'on emploie à balayer lappareil, soit
dé vapeur aqueuse^ «oit d'dcide carbonique t y porte de
8- à i& milligrammes d'èau quand il n'a pl>int été dessé*
ékié Bans la plupart des analyses y cette cause d erreur
peut être négligée, mais il en est qui Seraient tottt*-à-faii
fautives si cm n'y avait égard.
V9pp$^ti\ dé M. Liébig àimplifie tellement l'analyse
cnrganiqite^ et donne des résultats tellement précis, qu'oiS
peut le regarder comme une des acquisitions les plus pré-
deoses qu'ai< fàhes depuis long-temps la chimie analy-
tique;
On peut regarder comme certain que l'acide carbolii-
queestexaeteœent absorbé par la potasse , même quand
on analyse les silbstances les plus aaotées. M« Liébig s'en
est assuré directement , et l'expérience de eliaque jour con-.
firme ce résultat essentieL Ainsi, bien que l'acide car-
bonique arrive dan s le condenseur, mêlé de beaucjoup d'air,
au commencement ou à la fin des opératèans , il y a toute
certitude que son absorption est complète.
Cependant^ on ne doit ^ pas négliger, quand on fait
l'analyse d'une matière azotée, de maintenir le dégagement
degaauiipeulent pour favoriser cette absorption. Quand
la juatlère est dépéur vim d'azote f le gaa . carbonique est si
DE l»HA»liACIE. tdS
lo'éo absorbé l' qit'ea génitst] les,buH«s dîsi^aritisaeiiè touieiEi
dans Ja première boule, sans que rien arrive dans. ]a ses-*
Miide, une fois que l'air d»Fappareil a été expulsé^ ^kfi$,
par Id motif ééjà éiiOBcé , il éon vient d^ rendre ]h çùmhwh
tiin lente au commencement de leipériieileeiret'd aspirev
lair trës-lentement à la fin.-
hv condenseur et le tube à . ohlorore Hy»vst Mé tarés
avant Texpérience, l'excès de poids €|i»'ils7 preieah
tent aprrès . donne le. poîdi' dé l'aeMlè earboôi^iAef et celui
de Teaur
LesbowBboDS'delîégo bien ehoîsi^ ne laissent perdre
dNKïâne portion dtt^az; mais il arrive quelquefois qu'on
y remarque quelques légeradéfautsqui jetteraient dudoute
stsr le résultât de ViUial^se^ei comme il y a une aeses
forte pression k taîncre,- 6i» ne amiraît peflier trop de
«erupule à eet égarât Pbur an mettre k Tabri.de tat*le ers
«enr , il est bon de.liK»*(er k sarfaoe du bouchon chrec d^
e^afchooc fondu* Au mèyen de cette précaution 9 le
boécbno résiste ) ménie^uniid il ofiiriraif quelques légers
déffràtsde textove. liecâontcbmie supporte d'aiU^nrs un«
température assez élevée peur volatiliset l'eau^quî^avoî^int
le boucboji sans rien dégager y eé qui est indispeAsablti
Quand on Remploie ilfWui «AserVer que le bouobon m
devient telletnenl gKasenty que si le eondensenr était 0ua«i
pendu de manière à exercer une tmetion sur le bouchon 1
cdtti-ci sortirait infaiU^emenl du tube pendant \» dnfée
de Fexpérience. Il faut donc fixer le bouebon au tube au
nioyetÉ de quelques tours de fil de cuivre.
Tons ces procédés étant bieii compris ^ il nous resteen^
eore à faire conoi^^re la ddse dé. matière qu'il convient
d'employer dans les dtvetse expériences. Cette dose
vnriè i9éce&sairein(ent> car cetlnin^s matières ont une for-
mule si simple y qu'elle se déoèlt par l'analyse la plus g;ros-o
sière, tandis que d'antres oflirenl des ibrmuJes si compli<r
quécs^que les analyses les plus attentives laissent encore
i56 joc&Nàif
des doute» légilimes et permettent plus d'une inlerpré*
tation.
Pour aroir des résultats assurés dans toute analyse
organique , il convient de brôler. une cfùantité de matière
capable de produire , au moins i
3o à 4o centim. cub. de f^az aisote ;
i^o oa 4oo centîm. 'Cub. d'Hcide carbonique ^si. on! le
dose au volûniie ; •
' oC'ySoo à I 5oo d'acide «arbonicfue 9 si on le pèse ;
~ o, loo à o,aoo d'eau.
Ainsi , les qulantités à employer varieronA d'une matière
à l'autre, et même , pour la même matière , selon la nature
de l'élément que Von veut doser.
On ne saurait trop recommander d'augmenter les quan^
tités de matière à analyser ^ et de les porter jusqu'au point
de fournir tin ou deux grammes d'acide cfirbonîque; par
exeinple ^ quand' il s'agit de produits , comme les acides
gras ou des corps analogues , dont les formules sont telles
que le nombre des' atomes de carbone ou d'hydrogène
peut varier par le seul efièt des erreurs d'obser-
vation qui se présentent dans lés analyses ordinaires.
Quand on est muni de bonnes balances , on aime mieux
augmenter le soin que l'analyse exige, sans élever le poids
de ta matière au-^lelà de o,3oo oude o,4oo, afin de rendre
sa complète combustion pins facile.
Du reste ^ la meilleure manière de vérifier une analyse f
consiste à faire trois expériences dans les mêmes con»
ditions, maïs en brûlant des quantités croissantes de
matière, comme 0,200' Oj-foo; 0,600. On découTre ainsi
des erreurs constantes dues à la méthode , qui ne s'aper«
cevraient jamais , si l'on brûlait toujours la même dose.
On trouvera, dans le chapitre suivant, les considérations
d'après lesqtielle^ on doit se diriger dans la discussion des;
résultats que fournit l'analyse élémentaire.
DB PttABHACIB. iSj
NOTE
Sur une matière cristalline isolée dun tks produits de la
préparation en grand du sulfate de quinine , et dési*
gnée d'abord sous le nom de quinidine.
}.
' ' Fa'r^MM: HiÉURT (OuittnVeV'A. DÉiovDit.
/,4iU4rii>9il:>41of4abr^:d^Emerf nous avons annoncé à la
pociél^é l'^x^alrc^be probable d'une nouvelle substance alca-
]ineorgaQique4^9 le quinquina j^une, ou l'un des pro-
di|^s deJ^Qi^tn^ctippen gcaqd delà quinine. Getip subs-
Unç^, pl^céfîjmf^éd^atementà côté de la quinine et de la
cincfaowi^^^vïaiiiOffertjune grande analp^gie avec le .pre7
mi^ d9.<^pade^9J|]^î^cipe$; in^is qiielque^ caractères ayant
p«içu,.r«,faiif?^i,d^fl[ér^r^ çensiblemept, nous lui avions
dooiaé):ja^uà^pl|it^)S|mple e^i^men, le non^ de quinidinej
et, pour prendri^ date ^nouç ^vjlonç v.erbalement indiqué
les essiSii^i ptéhiUin&ire^ qui nçus avaient conduits à obte-
nir cette matière. Des recbercbes ultérieures étaient néces-
saires, pour en mieux constater l'existence et la nature,
nous no^us étions réservés de poursuivre le travail pour
confirmer ou infirmer nos prévisions. La substance cris7
iallin^ que nous avions appelée quinidine fut isolée en
quant}téa9sezgraqde pour multiplier et varier beaucoup
les essais istles analyses. Mettant jdonc à profit, et notre
propre espérience et les bons avis de quelques-uns de
nos. honorables confrères , habitués spécialement à ce
genre de recherche's , nous avons soumis la substance
ci-desAlis à un très-grand nombre d'épreuves, afin de
vérifier si elle s'éloignait de la quinine ou concordait
avec elle. On la combina en conséquence avec plusieurs
acides , espérant qu&, dans ces nombreuses combinai-
sons, le hasard conduirait peut -être à en rencontrer
quelques - irnës" ôflraiït ites' titflférenccs tranchées avec
les sels de quipine. Ainsi, nous avons successivement
pris les acides sulfurique,- hydrochlorique, phosphori-
qiie« c^l/f qMf^ Ml'^iyP^) bydriodique, acétique, citrique,
tartriq^e, f^jiî^Vqug, fi^cçinique, kinique , carboazoti-
que, etc. , les i^^;^^ant,^Qrt directement , soit par double
décomposition avec l'alcaloïde, et formant tantôt des
composés neulMft, UiMôt ayec Qxçèd d'acide* Dans tous
ces cas , les sels obleuus avaient la plus grande analogie
avec ceux de quinihe du miéme genre ; et la composition
du sulfate, par exemple , bien exempt d'acide en excès,
très^pur, et séché à r3o** centigr. , fut à très-peu près la
même que celle trouvée par M. Liébig pour le sulfate
quinique, La seule différence que nous puissions noter
pour ces combinaisons salines , est leur très-gratodê fa-
cilité à cristalliser, due sans doute à l'extrême pureté de
Talçaloïde ; car , par exemple , le nitrate qui , avec laqui*
nine ordinaire, se présente en gouttelettes oléagioeuftes
difficiles à transformer en cristaux , a promptemènt pris
une forme crislaHine aiguillée ; et Yhydriodate neutre,
préparé par double décomposition» en versant , dans un
soluté de sulfate de quinine sans excès d'acide , une cer-
taine quantité d^iodure de potassium dissous, a donné
un dépôt blanc grumeleux , qui, après lavage convenable
à l'eau, traité par l'eau bouillante et filtré, se prît par
évaporation en cristaux aiguillés. Enfin , l'hydrochlorate
qui, préparé directement avec l'acide et la quinine,
comme on le voit, et comme l'a indiqué Winckler, nf
forme presque toujours qu'une masse épaisse visqueuse,
préparé de même avec notre substance cristalline , noua
a laissé une cristallisation soyeuse, trés-^belle, nacrée,
et facile à sécher (r).
(i) Nous ajouterons qu'aux sels formés il en est quelques-uns non
DB ^HkmUkCiE. 1S9
Ces premiers îe^ces serablaieût ime nous eoftdam
& reeranaHre que le premier alcaloïde , dont nous aviQns
cru entrevoir rexîsttace y u- était autre q^i^e de la quinine ;
l'analyse élémentaire devait, en dernier lieu , nous f^
struire tout*-à-faiC. Cette analyse fik donc entreprise «veç
tout le soin poss^ible, en nous servant, soit de lapp«v
rei} que l'un de nous a proposé-, soit de la méfbode de
M. Liébig, que M. Pelouze a bien voulu mettre eii pra«-
tique sur une certaine proportion de matière cristallisée
que noms lui avions confiée. Dans Tune, et ^'autre jAr^
constances , les résultats furent assez concordans et iden-
AiqilÊS avec ceux fournis à M^ Liébig etài'uQ de nous pO}ir
la quinine pure; savoir : pour too 'parties séc^^éesi i3ot^
centigr. ; carbone, 'j^y^i^ hydrogène ^ 7,1; asote 8,68
exigène, 9,8a. JNuf doute alors que ;notre substance ne fût
de la quinine. Sa cristailistition était le résultat d'une
combinaison d'eau avec elle, car en prenitnt 1 00 parties de
cristaux 'bien privés d'^humidité extérieure par une, exprès^
sioB convenable entre le papier Joseph , puis les exposant
âans un bain d'huile à iSo"^ centigr., jusqu'à ce que le
poids fût -invariable, on a perdu pour cent 6,8, ce qui
conduit a trouver qu'il y avait pour 1 atome de quinine,
I atome d eau ; car 94^9 : 5,8 : : 2, 1 45 : x = 1 1 g^^^o , pres-
que 112,48. Ainsi, les cristaux obtenus parvpous de la
matière précipitée "par l'ammoniaque dans les eaux jaur
nàtres^ surnageant le produit de la disti^ation des tein-
tures alcooliques de quinine ( préparittion en grand du sul-
fate,), et qui ont été désignés sousie nom de quinidint^^ ne
JLa.
en£dr«..in4iqn«> gue noM avons obiemis , savoir uïtMiceiMate cxistalii-
sai le en prismes nacrés , et le (arti aie diiffhle ^^ J^<^*Mifi'^ à^,fi*\i»*h^ fait,
en pâturant par cet alcali, l'excès d'acide du bi-taviiate de potasse. ^1 est
cristal lisable, soloble dans Tatcool, et calciné, kiisse du carbonate de
potasse. Je compte, pour ma part, revenir, plus au long- sur divers de
ces s«]s et leur composition, afin de compléter iepcor^. la manograpliie
des alcaloïde! des quin<;iainas. ' • <
' OvH.
l60 ; JOCîRNA,L i
soniatttee chose que de Xhydrate de quinine^ Béjl^ M. Lié-
hig, dans son beau t,ravail sur les alcalis organiques, a
fait connaître qu'il avait recueilli la quinine en petites
aiguilles,, en précipitant le sulfate par lammoniaque ;
et 'M. Pelletier a récemment con;iniuniqué à l'un de nou«
qu'il obtenait également des^ cristaux en faisant bouillir
dans l'eau la quinine^ filtrant à froid 9 et laissant évapo-
rer spontanément.
Notre travail. ne sert donc qu'à cçnfirmer ces faits , et
à ajouter quelques indices aux caractères de la quinine»
. Yoici , au reste , le moyen de se procurer facilement cet
hydrate : on. prend un sel de quinine cristallisé très-pur ,
bien exempt de matière jaune , on le fait dissoudre dans
une grande quantité d'eau, puis on en précipite l'alca-
loïde par l'ammoniaque. Lorsque le* dépôt grumeleux
résiniforme est recueilli et bien privé de substances
étrangères par un lavage convenable « il est dissous à
chaud par l'alcool à 32° ceutigr. , et le soluté additionné
d'eau jusqu'à ce que la liqueur devienne laiteuse ; on
labandonne ainsi à Tair libre,' et., en peu de jours, les
portions qui se sont précipitées sous forme d'une résine
fluide, se changent en cristaux radiés, d'un très-bel as-
pect ( à peu près à la manière de la brucine ) ainsi que la
liqueur, qui tapisse les parois des vases de semblables ai-
guilles. Ces cristaux , séchés à l'air libre , sont des prismes
allongés à six pans assez efllorescens et qui , exposés à
Faction de la chaleur, se ramollissent d abord, puis se ré-
duisent en une poudre blanche , ne changeant d'état qu'au
delà de i5o à i55° c. , où ils se fondent eu une résine
jaune translucide friable comme de la colophane, et sans
dégager dMcxm produit ammoniacal.
J'ai une seule fois soumis à, l'analyse une partie déter-
minée de cette substance fondue , et bien qu'elle fût com-
plètement transparente, sans traces de cbarbon inter-
posé, je l'ai trouvée presque entièrement composée de
DE PHARMACIE. l6l
carbone. Je répète que cette expérience n'a tté faite
qu'une seule fois, et je compte la reprendre, car elle
nous a paru très-singulière si elle est exacte. Elle pour-
rait conduire à supposer qu'il s'est dégagé, pendant cette
/usiorij un radical complexe , azoté, particulier, composé,
auquel on pourrait attribuer l'alcalinité de la quinine?
Je livre cette prévision aux chimistes plus habiles que
nous, en me réservant aussi d'en poursuivre la recherche.
La quinine , qui se rencontre en asses grande quantité
dans les liqueurs jaunes amères , sans odeur d'alcool ,
surnageant le produit de la distillation des teintures al-
cooliques pour l'extraction en grand de la quinine, en est
précipitée, en partie seulement par l'ammoniaque, sous
forme de flocons blanchâtres qui se réunissent bientôt en
une matière résiniforme jaune (i) ; le liquide jaune, bien
que très-fort ammoniacal , est encore amer , et laisse sé-
parer de nouveau, par la soude caustique, un deuxième
dépôt résiniforme de quinine, mêlé d'une proportion no-
lablede chaux. Nous pensons que l'alcaloïde se trouve ^
dans ces eaux colorées, tenu en solution par sa combi-
naison avec une substance jaune , qui fait fonction d'a-
cide , et qui probablement forme, avec la chaux , un sel
double ( à moins que cet effet ne soit du à un hydrochlo-
rate double), qui n'est qu'en partie décomposable par
l'ammoniaque. Des essais que nous poursuivons , et que
nous espérons bientôt faire connaître à la Société , s'ils
nous semblent dignes de l'intéresser, nous ont permis
d'isoler la substance jaune ; elle nous parait être un acide
(i) Cette quinine étant presque pure, satare à poids égal ane quantité
d'acides plot grande que celle qui s'est reposée après la distillation , et
qai est mêlée de résine ou de quelque matière étrangère ; c'est ce qui
nous avait fait croire que la première, désignée par le mot qninidine,
avait une capacité de saturation supérieure à celle de la quinine ordi-
naire ; mais la composition du sulfate par de l'une et de Tautre est sem«
blable.
XX\ Année, — Mars 1 834- 1 1
|64 JOtJANAL
partieulfer^ et c'est lui qui se retrouvé en grande pro^
portion dans les eaux -mères incristallisables du sulfate
de quinine, dont il gène singulièrement la cristallisa*
lion ; M. Sertuerner a déjà dit qu'il se trourait ayec sa
quinioïdîne une matière jaune qu'il désigne sous le nom
de suspecte^ et qu'il regarde eomtne un acide^ Nous es-
pérons bientôt apporter peut-être , quelque jour, sur Ik
nature de ces composés organiques ^ on du moins contrit
fcUer à guider dans leur recherche c«ui qui s'occupent d^
cette spécialité.
ih ié S^l^nrine, èdpHntipe nciîfde là MlsèpareiUe.
9%k Ml THoèftvf;
*
Cette subftlâniKe «i^istàlUhe , qUiË j'anliôtiÇâien ld^3a àf oîlr
r«li«^é de la éahepareille ^ ih'â télijoûrs {taru être le prin-
cipi» abtif de cette racine; car^ cohinîe <elle ^ ellecnmmu««
que à Tëiiu la propHété de tndiisser ^ar l'agitation et lui
ddnnid au^éi lé geût âere et âmei* qiiè ce tégétal abandonne
k ses Inat^érâtions à^neuftës et alcooliques* Ce corps ^ vu
âu milsrostopë ^ est ulri assemblage cristallin radié ^ dont
Itéë latties %6îii CôkiVergentes à leurs exti^émités; il est en-^»
tièreoilstit neuti'e et ëans àt^tion sur les papiers die niauV«
^1 dé toUMie^dl ; celi ^apiéhs k^OUgié pftt un àddë ne sont
pa% faMehé^ à IteU!" cbtiieur primitive.
Dans son état de pureté la salseparine est blanche « sans
odeur , et d'une saveur presque nulle à l'état anhydre ;
peu soluble dans leuu froide , elle se dissout en totalité
dans l'eau bouillante , mais s'ço précipite en grande paitie
par le refroidissiement.
L'alcool la dissout en toute proportion à froid et à chaud ;
elle y cristallise par évapora tion ; elle peut être précipitée
DE I^HAiMÀblE. t6'5
de ses dissolutions alcooliques par l'addition d'une petite
quantité d^eau ; insoluble dans Péther même bouillant,
elle se dissout très-bien à chaud dans un mélange par par-
tiëi^ égalés d'étbët" et d^aleool , elle y cristâlltde en paillettes
parle refroidissement.
Un mélange d'iode et dq salseparine dissout dans l'eau
Ifli donniA Une couleur jattne Aèfrfttiéti $ mise dan« un creli-
iet'de platine et ebaufiee^ 1a salêepaHne le fond, fte dé-
ddmposd, et Ibiisse dégager une od^ur piquante; bott t;bar-
boti Oateiné ne laisse aucun résidu. Elle ne hi'à paé putn
contenir d'azote; au surplus, en annonçant que notre hô-
iiôr^ble cDâfr*èlrë M. Henry h eu l'eulréme obligedtice de
se charget* de l'analyse élémeûtaire de <;ette éubètance ,
cf'ett dir« a Pavancé quelle pnâdsiDn sera apportée à tettë
déiteàte opération^
J^ai répété lé procédé au moyen duquel M. Èatka db*
tient ce É[u*il appelle Vacide parillinique * la substance
produite ^xâihinée àveB«oin a présenté tous les Caraclèreé
de la saltêparine, seulement je suis persuadé qti'il j a
erreur de la part de cd chimiste lorsqu'il reconnaît à ce
corps les propriétés d'ub acide) «ar l'ayant mis à boùillilf
aVeo de l'eau et ub excès ûè magnésie calcinée ^ je n'ai
pas observé de combiti»ison ) le liquida Ôitré a été érâporé.
à seOj et le résidu repris pat* Talcoôl a cristallisé atec
toutes les formes particulièlres à la salsëpaHne.
Je rappellerai que le premiei^ aussi, j'ai annoncé Vêxié'^
îmntM d'une buile gra^ëe fixe dans la êalsepareille ; elle
contient de pluà , entre autres sels , beaucoup de nitrate
de potasse.
Je termine ici cette note ^ m^ rései^vanl de Oiire un Ira-
irail plus complet sur la salseparine ausÉîtôt qu^ mes oc-
eupatâo&B me le permettront*
II
l64 JOURNAL
De la colchicine, par MM. Geiger et Hesse. ( Annalen der
Pharmacie, i833, vol.YIl^cah. 3, p* 275. )
On extrait la colchicine des semences du colchicum au'-
tumnale par un procédé semblable à celui dont il a déjà
été question pour la préparation de la daturine. Il est
toutefois un peu plus difficile de l'obtenir pure et inco-
lore.
La colchicine cristallise en aiguilles déliées : elle est
inodore , d'une sayeur très-amère^ puis âpre ( mais elle
n'offre pas Tâcreté delà vératrine) ; portée dans les narines,
elle n'excite pas du tout à éternuer, tandis que la moindre
parcelle de vératrine détermine un violent étemument.
La colchicine à l'état hydraté n'offre qu'une faible alcali-
nité; cependant elle neutralise complètement les acides, et
forme avec eux ( ce qui n'a pas lieu avec la vératrine) , des
sels en partie cristallisables^ dont la saveur est amère et
dpre. Cet alcali est assez soluble dans l'eau , tandis que la
vératrine y est insoluble. Cette dissolution précipite celle
de platine. L'action de l'acide nitrique concentré sur la
colchicine est caractéristique ; cet acide la colore en violet
foncé et en bleu indigo ; la couleur passe bientôt au vert
et au jaune. L'acide sulfurique concentré la colore en
jaune brun : quant à la vératrine, elle devient , comme on
sait , rouge , puis jaune par l'addition de l'acide nitrique,
et l'acide sulfurique la colore d'abord en jaune,- puis en
rouge de sang, et enfin en beau violet.
La colchicine est également très- vénéneuse : on en donna
à un chat , âgé de 8 semaines, environ -^ de grain dissous
dans un peu d'alcool affaibli ; il se forma aussitôt beau-
coup d'écume à la gueule; au bout d'une heure il y eut
des déjections alyines liquides abondantes ; plus tard il
DE PHARMACIE. ]65
survint plusieurs vomissemens. La marche de l'animal
dennt chancelante, il tombasse roulade calé et d'autre,
poussa des cris plaintifs , et parut agité de mouvemens
conyulsifs. Ces accidens augmentèrent de plus en plus
d'intensité ; enfin, la mort eut lieu au bout de 12 heures
environ. A l'ouverture du corps on trouva l'estomac et le
canal intestinal violemment enflammés, avec épanche-
ment de sang dans toute leur étendue. On donna pour
contre-éprenve 7; de grain de vératrine à un chat un peu
plus jeune. L'effet du poison se montra aussitôt avec une
grande intensité. L'animal chancela, fît des mouvemens
convulsifs, tomba, et mourut en dix minutes. A l'autopsie
on ne trouva de l'inflammation qu'à la partie supérieure
de l'œsophage. Cette partie du tube digestif n'était pas
enflammée chez le chat empoisonné par la colchicine.
De taconitine , par MM. Geiger et Hesse. ( Annales de
Pharmacie , i833, vol. VIT , cah. 3 , pag. 276. )
En i832, M. (reiger «ivait publié quelques expériences
physiologiques entreprises avec des aconites;il en tirait la
conclusion que dans les aconites acres il devait y avoir ,
à côté du principe aisément destructible qui constitue
cette âcreté, une substance narcotique tout-à-fait diflé-
rente , parce que les feuilles de Yaconitum napellus^ même
récoltées tard, et dont la saveur n était pas du loul acre,
jouissaient d'une action narcotique lrès*énergique. Les
recherches de M. Hesse sont venues à l'appui de cette
conclusion. Ce chimiste a retiré laconitine des feuilles
sèches de Yaconitum napellus , à peu près de la même ma-
nière que l'on a retiré l'atropine des racines delà bella-^
done« L'aconitinene semble pas susceptible de cristalliser ;
à l'état le plus pur elle est blanche , grenue, ou sous forme
{66 JOURNAL
f)'i|De roagâe incolore lrao«pare;nte , préaenUol Véclol du
ve^rre, inaltéFable à lair : elle est inodore, aa anveur. eal
nmère, puis Acre ; mais celte àcreté n'eat ni forle ni pei^
aiatante , bien différente de celle de la plaate qui dure
«ouvept la heures et plus , et laisse la langue tout (^ngour-»
4ies le principe acre eat intimement uni à rac0nitineim<r
pure ; ifiaia, en combinant a plusieurs reprisea cet aleall
avec les acides et décomposant le sel formé, on enlève peu
k peu TàcretésL aconittoe privée en totalité nu ei^ prieaque
totalité du principe acre est vénéneuse au plu> haut degré,
^ de grain dissous dans un peu d'alcool étendu d'eaU suffit
pour tuer un moineau dana l'espace de quelqu^aminutea,
et -^ df grain tpe un petit oiaeau avec la rapidité dç
l'éplair. Portée sur l'œil elle produit une dilatation de la
pupile qui ne dure que peu de temps. Elle est facilement
fusible, non volatile : elle donne des vapeurs ammoniacales
à la d-istillatiaR sécbe \ elle eat peu aoluble dans l'eau ,
mais très-soluble dans l'alcool; Téther la dissout égale-
firent. Lçs soli|tioi)s sont alcalines , la ^olutiqu aquei^fç
n'est pas précipitée par la dissolutiofi de platii(ie, Lj'acide
nitrique dissout l'ciconitine sans produire de coloration,
lapida sulfurique la colore d'abord en J£|une, puis en
rouge amarar^te sale.L'acopitine neutralise complét^niei^t
lea acides , lea sels de cette ba«0 parai^^pnt^tre incri^tf^l-r
lisabl^s. Ils n'pnt pas encore é\é bien exaininés* Qua^t k
l'analyse élémentaire, et au poids aton^ique de l'fiçonir
tine, ils n'ont encore été Tobjetd aucune rpcberçhe*
Nous joignons à l'histoire de ces deux alcalis org^niqui^^
quelques observations de M. Geiger sup cette clas$e d^
corps si iptéressante pour le chimiste et le piéd^cin^
On peut, d'f^près M. Geigpr, partager le^ alcalia
organiques en volatils et en fixes ^ in^ia quitte cl^s^jfiqa*
tion pe. saurait être que relative. Les alcalis organique
volatils sont çcuk qui se volatilisent Vf^ètfiQ à la teippéra
tiire ordinaire. Dans leur grand état ^^ pureté ^l|i son|
DE PHAtMAClE. 167
liquides et te distinguent toujours par une odeur par ticu-^
Uère. Ceux qui ne soiit pas volatils à la tenpérature or-^
dinaire sont solides, inaltérables à Tair, et ioodores lors-^
qu'ils sont tris-purs. Mais quelques-uns , retirés de la
famille des selanées , contractent facilement une odeur
narcotique nauséabonde. L'byosciamine forme pour ainsi
dire la transition entre les alcalis organiques volatils et
ceux qui sont fixes.
Sous le point de vue physiologique , on peut diviser ces
corps en vénéneux et non vénéneux. Les alcalis organi-
ques volatils sont tous Acres et vénéneux , autant au moins
qu'on en peut juger. Parmi ceux qui sont fixes, Falrapine;
rhyosciamine, la daturine, la colchicine et Taconitine, et
deplusladelpbinine et Témetine, sont acres ou amères et
vénéneuses* La morphine, la strychnine et la caniramine
( brucine ) sont amères, narcotiques et vénéneuses. La
quinine et la cincbonine appartiennent aux alcalis pPgA^.
niques amères non vénéneux.
Sott9 h rapport chimique , il est digne de rem^irque
que toutes les bases organiques contiennent de l'azote;
^t 3ur tpqte» celles qui qn\ é\.é exan^inées jjisqu'?! cçjottr,
s'est vérifiéçceU^ loi revnarqu^bl^ décqMyerte par M. Lié-
big , que la proportion d'azote donne la mesure de leur
capacité de siituratiox). Ainfi^ un i)tome d'un alç^Uofga-
niqpe pQn^ieqt toqjours çxQcteniept pn atome d'azQte,
Toutes les substances prg^ipiqiies cnstallisqhlfss véné-r
penses qi| bien douces , d'unç aplre aplion énergique, et
qui sonMcinl>l^bles im:|l>4ses salinps organiqpes, pnp^
pflf^i^pi^^P^ pas pour ç^l^ à cettq classe de corps-. IJp
grand nombre de ces substances, qp^j'on ^vait regardées
çomn^e Celles, n'en sQpt p^si, e( beaucoup spnt dépourvpes
4'^ap(e. Elles ofirent en partie, sous le rapport physiqlo-t
giqpe^ ppf! grande ressiçmblapce avep]p^basfs prganiqpess
^ipsî, i)oy| cpnnaissqps 1^ çocçulpie ( picrptoxipe ), dont
l68 JOl]RNAL
lactucarium , dont l'analyse n'a pas encore été faite. Ceis
substances viennent se ranger auprès de \2k strychnine ^ dé
la caniramine (brucine), et des principes narcotiques de
l'opium. L'élaterine, qui est un drastique très-énergique,
la colocynthine, la bryonine et la digitaline présentent
beaucoup d'analogie dans leurs effets avec la vératrine , la
colcbicine et l'énietine. La salicine, le gentianin et autres
principes amèrescristallisables non azotés ont une action
semblable à celle de la kinine et de la cincbonine.
Toutefois, ces analogies présentent unediflérencc bien
trancbée : c'est que les bases azotées jouissent d'une ac-
tion beaucoup plus énergique que les principes neutres
non azotés.
Les substances alimentaires donnent lieu à une re-
marque analogue , car on sait que celles qui sont azotées
sont beaucoup plus nourrissantes que celles qui ne le
sont pas.
Sur le kermès minéral^ par Just Liebig. (Ânnalen der
Pharmacie, vol. VII, cah. i, pag. i. )
M. Liébig vient de publier un mémoire fort étendu sur
le kermès minéral. Nous allons faire connaître les princi-
paux résultats auxquels il est arrivé.
Le kermès officinal ne se forme et ne se dépose des
dissolutions qu'autant que celles-ci contiennent de l'oxide
d'antimoine, ou bien que cet oxide peut se former aux dé-
pens des oxides alcalins.
Des dissolutions ne contenant pas d'oxide donnent
lieu , il est vrai , dans certains cas, à des précipités dont
la couleur offre au premier coup d'œil une ressemblance
éloignée avec celle dû kermès officinal; mais un examen
plus attentif fait bientôt voir qu'ils ne ressemblent à ce
DE PUAAMAGIE. 169
dernier corps , ni dans leur composition , ni dans lenrs
autres propriétés.
Tous les prétendus kermès exempts d oxide, sont iden-
tiques avec les précipités que Ton obtient, en ajoutant à
la température ordinaire des carbonates alcalins à des dis-
solutions alcalines de sulfure d'antimoine avec des oxi-
sulfures alcalins , qui ne sont pas décomposées par le sim-
ple lavage avec l'eau. Il n'y a donc pas d'autre sulfure
d'antimoine par la voie bumide , que le précipité hydraté
obtenu en décomposant les solutions des sels d'antimoine
par de l'hydrogène sulfuré ; préparé par une autre voie, il
contient toujours de l'ozide ou bien un sulfure métallique
qui le remplace. Les dernières combinaisons qui renfer-
ment un oxisulfure alcalin, ont pour caractère distinctif
de pouvoir se dissoudre complètement dans la dissolution
de potasse lorsqu'elles sont encore humides, et de donner
naissance alors par l'addition d'un acide à un dégagement
d'hydrogène sulfuré , outre le sulfure d'antimoine qui se
précipite. La production de l'hydrogène sulfuré est due
dans ce cas à la décomposition de l'oxisulfure alcalin. Les
combinaisons de sulfure d'antimoine contenant del'oxide,
le vrai kermès officinal, par exemple, ne se dissolvent
pas, au contraire, complètement dans la potasse caustique
lorsqu'elles sont humides ; mais elles laissent pour résidu
une combinaison jaune pulvérulente de potasse de sulfure
d'antimoine avec de l'oxide du même métal , combinaison
qui est insoluble dans l'eau et représente le crocus pur
des anciens.
Espérant avoir mis hors de doute, d'après tous les faits
énoncés dans son mémoire, la nature et la composition
du kermès officinal , M. Liébig a cherché un procédé pour
obtenir un produit qui restât toujours semblable dans sa
composition. Voici celui qu'il propose comme donnant un
très-beau kermès de couleur de feu très- vive , qui se sè-
che facilement et prend alors l'aspect d'une poudre fine
cristalline.
170 JPUEW4I'
Q|i9tri^piirUiS# àe sulfup^ d'antimoine pulvérisé sont méf-
iées avec une partie <le carbonatede soude desséché, et fq^kr
diffff à laç}iplrar muge jusqu'à c^ q|ip U !n^»*B soit f n ^Msion
trayiqiMU^i' On exilera avec %qiu d'ooiplajep pqi^f riimMer
diss instriimeps çq fer. La mas^e fopdue eat yersée sur
uf\e brique ; Q]le s^ cassQ par le refroidissement et s^ laissa
rédliii^^ Av§<; une gRudç facilité ef^ une pqudre trèsrfine,
Qafait alor^ ))Q|Jiillir pendant uqe heure une partie de
çeHe nta^sp ti^ést^fineipent pulvérisé^ , fivep une solution
4^ d^m punies 4^ car}]ionate de ^pude cristallisé daf)^
p6 parties d'eau } on 61tre et on laissa refroidir la liqueur.
]L|^)^Qfqiè§ se.prépipite| ^p répare aveq facilité du liquidq
si^rpjigeantf et §e dépose 80u§ forme d'une poudre pesaut(e;«
Qu déçapteles eaux-mères, et on ]es fait de nouveau bouil-
^r av^ Iç résidu. Ou peut répéter plusieurs fois ces opé-
r^ypps, jil^qu i pequ fnfin il ne reste plus de crocus jaune;
eu brun , et on p)?tifnt a chaque f efroid^sseuiçnt upe quan-:
ti^q çprrçpipuu4aRtçd^ kerniès.
Cq produit est, d'après l'auteur » beaucoup plus fibQU-:
d^ilt par cç prpcédç que par celui de Çluzel.
JA. Méfeig fait euççre çbserver, en terminapt, qu'^1 imk
fviter ifi. laver le kermès avec de l'eau chf(ude , parce
qi^'^ll^ le tléçQïuposç , Qt pomme elle f^git plup §uir loxide
4a^tifi)pine qup, sur le sulfure, et qu'elle le dissout, QU
^pi^i ^i QU continue à traiter le fermés par de Veau cbau4p9
par obtenir un kerinès contenant moins d'oxide i et par
éprouver une perte notable. M. le professeur Geigçr e(
M. Hesse ont même fait l'observation que si l'on soumet
du I^ermés réceipment préparé à une ébuUition très-sou-
tçnue avpc beaucoup d'eau , et à l'abri du contact de )'air|
il se découipose complètement en hydrogène sulfuré qui
gç dégage à l'état de gaS| ^t en oxid^ d'antimoine qui festç
|ÇU dissolution dau^l'e^u, et que le kermès, arrosé d^ beau-
coup d'^au et abandonné au contact de l'air, di^parai^
€©ÎPpl4t«mwM" Î>9UÏ dç quçjquetfinps et^ç laisse pçuf
DB PHARMACIE, I7I
résidu que quelques flocons hlancbAtres. C eH pour
eèlte pîiisoii aussi que le premier dépôt dé l^ermès qui sfl
ferme , b W pas brun , inais jaiiae brun , ou brun jft^Hlii §
si la sdutiomileaUBe ust filtrée dofis btoili»ufi d'eau*
NOUVELLES DES SCIENCEiS.
NOTE
iSftr les ^œnias et les divers mcdicamens employés pour
les combattre.
Par FiLix Bottoit.
Les lœnias se reiiecMitreni anses fféqueiiiBieo^^q iPt^vktie^
mais c'est d^ns la baute ItaliQ ^t an 3Di«li9 qu'Us wmX pri^sr
cipalement répandus, et qu'il a été surtout facile d'ét^dw
leurs caractères ^péciQquès et d appvécîar la ^il^pr des
divers médieaineos proposés polK \^^ eipuUer, M, le dPÇ-i
tc^urltfayor de Genève s'est beaue^iip oeciipé d<} P^ f HJet
qui lui a fourni f ocdusio» d'^rit^bir la sciei|f;e d*o ^ •
lions curieuses. Je vais e|i iiKliq^er ip4 qi|e)qHes^uBs qu'il
a -bien voulu me communiquer,
M, Mayor rejette le ndm spéeifique de soliatfè q^i ^ étfi
îttdiQéremment appliqué aux trois espèces de tœnia ob^
servées jusqu'ici , et n'admet que le toiiia Bfsaé, et le bo^*
tfjfûoépbale.
Le piremier se distingue parce que cb«<cMn de ses an?-
neaux, qui est un animal distinct, porte, outre les parties
de la génération, quatre suçoirs. silr pbaque fa<»e« D'ailleurs
les quatre intestins , ou plutét Y^^tQxms^o est eontouru^ d^
manière à présenter plusieurs, replis.
Mt Mayor f^it du tœnia bpJrypçéphale deux espèces :
le botryocéphale à anneaux loqgi ^l le bQtryQfépbël^ k
1^2 JOURNAL
aoneaux courts. On avait, avant le docteur Mnyor, carac-
térisé deux espèces de tœnia par I0 longueur ou la briè-
veté des anneaux ; mais c'est à lui qu'il faut rapporter les
principaux détails da signalement quf va suivre.
Les tœnias botryocéphales diffèrent du tœnia armé parce
qu'ils ne portent sur chaque face de chaque anneau qu'un
seul suçoir ; qui est d'ailleurs accompagné des parties de la
génération , et parce que l'estomac et les intestins ne pré-
sentent pas de contours ou de replis.
On peut très-bien reconnattre ces caractères en appli^-
quant et faisant dessécher les tœnias sur des plaquçs de
verre et les recouvrant d'un enduit qui les rende trans-
parens , leurs organes se dessinent très-distinctement.
Le bolryocéphale à anneaux courts a six lignes environ
dans sa plus grande largeur , la longueur des anneaux est
d'environ une ligne. Le suçoir se divise en houppes de
plus de cinq ramifications , la longueur du ver va jusqu'à
soixante pieds. '
Le botryocé[)liale à anneaux longs a quatre lignes en-
viron dans sa plus grande largeur , les anneaux ont à peu
près deux lignes de longueur. Le suçoir se divise en houp<
pes qui ne présentent que cinq ramifications ; la longueur
totale du ver ne dépasse pas vingt-cinq pieds (1).
Dans la pratique médicale il est très-important de dis-
tinguer les différentes espèces de tœnia , car les divers
moyens qui ont été recommandés pour les détruire ne
réussissent pas également avec chaque espèce.
Ainsi l'huile de fougère chasse presque infailliblement
le botryocéphale à anneaux longs , tandis que le botryo-
céphale à anneaux courts lui résiste le plus souvent, et
exige, pour être expulsé, l'emploi de la poudre de racine
de fougère ou de la décoction d'écorces de racine de gre-
(i) M. Mayor cite qa'an de ses cliens a rendu saccessirement cinc|
botryocéphales. à anneaux longs.
DE PHAlUfAClE. IjS
nadier sauvage ; de son côté aussi le boCryocéphale à an*
neaux long résiste à ce dernier médicaments
Enfin la poudre d'étain et la décoction d*écorce de ra-
cine de grenadier sont les spécifiques les plus sûrs pour
combattre lé tœnia armé.
Il est facile de juger la nature du ver dont le malade est
affecté en examinant les fragmens qui ont été rendus.
La grande expérience que le docteur Mayor a pu acqué-
rir pendant sa longue pratique à Genève, lui a permis
de déterminer avec précision les doses et les modes de
préparation et d'administration des tœnifuges. Je, vais
indiquer ici les principaux résultats de son observation.
La poudre d etain se donne d'abord à la dose d'un scru^
pule sous forme d'opiat préparé avec du miel , cette dose
peut être portée jusqu'à une demi-once s'il est nécessaire.
La poudre de racine de fougère doit être parfaitement
verte, autrement elle ne produit point son effet.
On en prescrit trois à quatre gros délayés dans un
mélange de trois onces d'eau de mélisse et d'une once de
sirop de gomme. Cette polion se prend le soir , le lende-
main matin on donne une once et demie d'iiuile de ricin.
L'huile de fougère s'emploie en pilules ou à l'état li-
quide.
On en prescrit trente ou cinquante gouttes pour vingt*
quatre pilules suivant la force des sujets. On prend douze
pilules le soir ,^ douze le lendemain matin , et une heure
après une once et demie d'huile de ricin.
A l'état liquide on donne depuis un demi-gros jus-
qu'à un gros d'huik de fougère , soit pure, soit mêlée avec
de l'huile de ricin ; mais d'ordinaire on n'administre celle-
ci que plus tard.
La décoction d'écorce de racine de grenadier est prépsi*
rée à Genève comme l'indique te formulaire de Jourdan.
On fait bouillir deux onces d'écorce avec deux livres d'eau
jusqu'à rédaction d'un quart, la colature s'administre
t;4 JOUiNAL
pilf ptiM cl^ dëtlii entes de demi -heure en demi*heure^
Quatre prises suffiseDlordinairement pourexpulser le ver^
Il tèt bon d« faille remarquer qu'à Pari» les médecins
^t^eél^fiVèht eti général ee médicament d'une manière
toute différente, et que lorsqu'il est prépaté aree ekac«
titude il ne Indfique presque jamaiiB son effet.
Là dose d'éeorce est également de àen% onces, la qtiaioi«>
tité d'éâU de dl^iiH livres; mais la décoction est précédée
d'ufie lUâcétvatiort de douze heures danareim froide^ et
doit elleMnémè se prolonger pendant deux heures à petti
bdllillôli. On l'ecueilie quinze dnees de eoluture que Ton
admiëiétre en tr^isdosesà demi^heure d'intervalle, le ma»
tin k jenn. On fait prendre deux onces d'huile de ricin la
Teille au ë(Mr , ou le matin même après la décoction de
grenadier «
On emploie encore sourenl à Genète l'ea^enee de té-
rébenthine rectifiée à la dose d'une demiMMiee à ûx ^mi
mêlée avec une once d'huile»
Eèn Alsace ^ où il y a beaucoup de tceniae , on ddtine
avec «uccès l'huile empyreumatique de Ghaberi ^ que
Bremser presiirivalt aussi à Vienne.
Cette huile se prépare en mêlant :
Huile volatile décerne de cerf. %ir
Béseméëdetéréb^lhinè. .... ^ ..... 4 %tij
Làissëf di^érèt peâdatlt quatre jôUrs et distillez jus-
qu'à ce que voUs A^éz obtenu douze onces de produit ; là
dose est de trente golit tes matin et soif.
. JPfote sur la codéine.
M» le doeieUr Earbier d'Afcnienis a adressé à rAéadëmin
royale de Médecine une note sur l'emploi de la codéine
que lui avait procurée M. Kobiquet pour en faire l'ossai ,
comme tnoyen thérapeutique.
Suivant ce pmticien, la codéine jouit de propriétéè
médicales très^remarquabieei comparée^ dani ses effets |
DE -l^ifAhMAClE. 'i^5
aux ailtfés pt^aits de lopiam et h Tôpiùbi Itrf'^lnêilie ,
et adiîiiûiBtréé en solution , ou eu sirop , à la dose d'une
cuillerée ou une demi-once contenant un grain de cette
i$ ubs tancé , la éôdéine aj^it prbÉtiptehienl eut l&s tierfs
du syàtéme gânglioiiaire , sUr rappat*«il de l^innek'fa-»
tiOh ; elle à petl de priée fiui* les béknisphëres èéfébratix ,
ne fait ailéiitlë impression sur ia mdële-épinière bi SUtleé
plexus âerveut diigrahd sjmpatique, diaié i^éus^ittiontre
' la gastralgie, pl^oeùfé titi somtneil remàft{Uabl(i par sa
douceur et le bien^étt*è qui te suit.
Elle sbUla^ sUHout le céhtre épigiidtritjul!, et loiH et
iftènstiperles malades, comme le foiit le plus loutetit les
prépaî-atilons d'opitirii , la codéine fcrid leS gîirdë-fobë*
plus faeilei.
M. Barbier regarde la codéitiié •-
i<*. Comtne Un principe d'uûè ât;qiiisilion pirecielise
pour là thérapeutique ; -
2®. Dont l'influence s'exerce principalement suf le
])lexû8 Uervélix deè nerfs gdilgliohaires;
3*. Elle proToqUe Ife sommeil safté fatigue \
4''i Elle agit contre Ité^ néTiroses abdominales;
5**. Ne soulage nullement les douleurs nétralgîqtifeé ;
6**. Ne trouble pas l'exercice dès fonctions digestives, et
semble faVoriseir les selles au lieii dé les Iretak-der .
J;-lP. B
. EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL,
JDe la séance de la Société de Pharmacie ^ 1 834»
PRESIDENCE DE M. CHEREAU.
La société reçoit les lettres et ouvrages suivans:
Une lettre de M. Durand, de Philadelphie, qui la re-
tnercîe du titre de membre correspondant qu'elle lui a
conféré, lui atinonce Tenvoi procbain du dispcnfaire des
176 JOURNAL
États-Unis, cl lui fait hommage de la Pharmacopée de Phi-
ladelphie ' M. Chereauest chargé de faire un rapport ver-
bal sur cet ouvrage.
M« Robertson d' Edimbourg remercie également la
Société de lui avoir accordé le titre de correspondant.
M. Chariot, pharmacien à Saint-Aignan , adresse une
note accompagnée d'un sparadrapier de son iiîvention.
MM« Baget et Yée , sontixommés commissaires.
La Société reçoit les n°'. de la Gazette éclectigue, le
Journal de Pharmacie, les Annales deTAuvergne; une
Pharmacopée de M. Antoine Giomaud, présentée par
M. Durosier ; les Mémoires de la Société d'agriculture
et des arts de Seine-et-Oise. M. Plancl^ie est chargé de
faire un rapport verbal sur le premier de ces ouvrages ,
et M. Moutillard sur l'autre.
M. -Bonastre dépose sur le bureau un superbe échanliU
Ion de résine copale de Madagascar ; cet échantillon pèse
3 livres.
M. Pelouze présente, de la part de M. Boutin, une cris-
tallisation abondante et fort régulière, d acide hippurique,
obtenu en'modiiSant le procédé donné par M. Liébig , au-
teur dé la découverte de cet acide.
Ce procédé consiste à concentrer l'urine des herbivores,
àajouteràcetle urine concentrée une certaine quantité d'a-
cide muriatique , il se forme un précipité abondant qu'on
lave avec de petites quantités d'eau froide, et qu'on dissout
dans l'alcool à 2 ou 3 reprises ; on obtient à la dernière
dissolution des cristauic très-blancs.
Le même membre communique un procédé de M. Woh-
er pour extraire l'osmium et l'iridium des résidus de
platine.
M. Bussy lit un rapport verbal très-favorable sur un
ouvrage de M. Baudrimont, intitulé : Introduction à /'£*-
tude de la chimie par la théorie atomique*
M. Yallet communique un extrait des journaux aile-
DE FHAaMÀGIE. 1^7
maudis ftur deux nouveaux alcalis, la colchicine eiVaconitine,
et des observations générales de M. Geiger sur les alcalis
végétaux.
M. Henry lit en son nom et celui de M. Delondre un
mémoire sur une matière cristalline , isolée à*niï dés ptQ-f
duits delà préparation en grand du sulfate de (juinine, çt
désignée sous le npm de qùinidine. Les conclusions 4e ce
mémoire sont, que cette matière a exactement la même
composition élémentaire ^ et le même poids d atome que la
quinine, et qu'elle n'est autre ckose <jue de l'bydrate de
quinine parfaitement pur.
Du sulfate de quinine du commerce, purifié avee
beaucoup de soin par M. Henry , lui a donné , par l'addi-
tion de l'ammoniaque, un précipité blanc qu'il a pu
faire cristalliser avec autant de facilité que la prét(endu^
qùinidine elle-même.
M. Tbubœuf lit une note sur la salseparîne, matière
blancbe cristallisable , qui lui paratt posséder les princi-!-
pales propriétés médicales de la salsepareille. Cette sub-^.
stance , découverte par M. Tbubœuf il y a déjà plus d'un
an , possède une saveur amère , elle n'a aucune action sur
les couleurs végétales ; elle ne se combine ni avec les
acides, ni avec les alcalis; elle donne à l'eau la propriété
de mousser par l'agitation, et ne laisse aucun résidu quand
on la brûle à l'air libre sur une lame de platine.
M. Bussy fait remarquer quelques analogies qui parais-r
sent exister entre la salseparine et l'acide que M. Fremy
fils retire de la saponine,
M. Chevallier annonce que M. Filière, élève du Val-
de-Gràce , a retiré des marrons dinde une substance qui
ressemble beaucoup à la saponine.
"M. Pelouze ajoute que les recherches de M. Fremy^
dont les principaux résultats ont déjà été annoncés par
M. Soubeiran , dans son cours de pharmacie , sont tcrmi- *
nées et seront incessamment livrées à la publication.
XX% Année. — Mars i834. la
17^ JODRHAt
BIBLIOGRAPHIE.
Iniroditciion « V étude de la chimie par te thêaritê atomique i par M* 9av.
DBiMONT , docteur en méd^cioe, i toI. ia ft». Prix; 3 fr. 5a c. f cbes
Louis Colas, librairç, rue Dauphine , d». 3a.
Dès les premières obserrationt que les homn^es fure9t à pertée de.
faire sur les propriétés intimes des corps , ils durent chercher à se forn^r
uii« idëed« leur constitution intérieure, et à requérir quelques notions
svr l«i forces qw. opèrent les dif^rses modifications dont ili sont sttft-
ceptibies. Aussi cette question de la constitution ést% corps a-t-elie été
souvent discutée et reproduite ; tant qu'elle n*t pu être éclaircie , sinon
sur l'obseryation directe , du moins par des inductions rationnelles des
faits , elle est restée circonscrite dans le cercle sans fip dçs questions
métaphysiques ; les okiyraçes des physiciens eax-mêmes ont rep^duit
quelquefois les interminables discussions sur l'essence de la matière, sur
la question de savoir si elle est divisible ou non à l'infini , etc. Tout ce
qui a été dit et écrit sur ce sujet prouve suifisammerft flntérét qu'on j
«toujours attaché. L'esprit de Thomme, en efi'et, ne peut pas se borner
à la simple observation de« faits, il n'est pas ménie satisCait par la dé-
couverte de la méthode ei^périmentale , à l'aide de laquelle il peut le^
reproduire a sa volonté, il tend toujours à remonter a l'essence dea
choses , il veut analyser les forces abstraites et mécaniques sons l'in-
fluence desquelles ces faits s^accomplissent, il veut connaître les âé^
mens sur lesquels elles exercent leur action. Lorsqu'il se trouve arrêié
dans son investigation par l'imperfection de ses sens ouparTimpuissancfi
de ses instrumens, il y supplée par des systèmes; ces systènt^es, bien
qu'ils ne puissent jamais être considérés comme l'expr^sion exacte de
la vérité , peuvent cependant fournir des conséquences utiles • r^ais alors
seulement qu'ils sont fondés sur un ensemble de faits asseiL importani(
et bien observés. Aussi n'est-ce que depuis que les lois qui président
aux combinaisons des corps ont été mieux connues , que les données sur
la constitution intime des corps ont pu acquérir quelque valeur, par
suite des vérifications expérimentales auxquelles il a été possible de le^
soumettre : c'est dire, par conséquent, que la théorie corpusculaire ac-
tuelle , considérée sons le point dç vue scicntiBque , est une conception
toute nouvelle.
Les travaux qui lui ont servi de base, en établissant les vrais principes
de la coMbinaisoiî des corps, ne remontent pas au delà de 1777 , ils sont
dus à Venzel, Richter, Guyton de Morveau , Proust, Gay-Lussac,
Berzélius.
Toutefois , la première idée qui a servi de point de départ à l'établis-
sement du système atomique , tel que Vont fait les travaux modernes..
DE PIIARMÀCIE. 179
est due à Higgios, savant irlandais , et remonté â 1789. Cette idée om-
aiste à considéntr 1er corps comme Eormés dé particn^les indestmctibles,
qttl s*anisseat une à une oa dans toaté avtre pfaportion poor former
les diverses combinaisons chimiques.
Plus tard, I^alton» frappé de «ette oi»etvation, que lorsqn'vn corpt
peut se combiner avec plusieurs proportions d*nn autre, les diverses
proportions de ce dernier sont ordinairement des multiples simples de
la plus petite, adapta à resplieafiott de cette loi l'hypothèse de Hig-
l^ins, qui eu rend parfaitement raison; il donna une grande extension
è cette idée , qui avait été entièrement oubliée ; il chercha à la mettre ^
dans tontes ses conséquences» en harmonie avec les faits : aussi le oonsi-
dère-t-oa, à juste titre ^ comme le véritable créateur du système atow
mique.
Ce progrès. Ton des plus grands que la chimie ait faits vers son
perfectionnement, excita bientôt Tattention générale des chimtsteâi
surtout en Angleterre et en Suède , où Ton travailla plus particulier
rement à donner au nouveau système les développemens dont il est sus-
ceptible. En Frsnce il fut moins promptemlent et moins généralement
adopté ; cependant les idées ingénieuses de M* Ampère, les travaux
importans de MM. Petit et Dulottg, ont étendu beaucoup les données
sur lesquelles il repose', et l'ont établi sur des bases plus larges. Nous
ne devons pas omettre non plus les travaux de M'. Dumas , dont plu»-
sieurs ont eu pour objet spécial la détermination du poids atomique
de certains corps par des méthodes nouvelles 9 c'est surtout dans ses
leçons orales que ce savant professeur a. développé les idées qui lui sont
propres; il est, sans contredit, un de ceux qui ont le plus contribué à
répandre » parmi les jeunes chimistes , la connaissance de ce système et
le goût des idées spéculatives « sans lesquelles une science ne sauçait
faire de progrès. Il y a deux manières de présenter le système atomique :
Tune consiste à exposer d'abord les propriétés des corps , les lois de leur
combinaison, puis enfin Thypothèse à l'aide de laquelle on les explique ,
Ut qui sert de lien commun à tous les faits de la science : cette méthode,
qui est celle que la marche naturelle des choses a introduite d'abord
dans l'enseignement, a le grand inconvénient d^eziger la connaissance
approfondie des parties les plus ardues de la chimie , et de rebuter en
général les élèves par la confusion qui naît dans leur esprit entre les
résultats de Texpérience et cens qui sont la conséquence de la suppo-
sition des atomes.
La deuxième manière de le présenter consiste à l'établir à priori avec
toutes ses conditions, comme dérivant de l'essence même de la matière ;
tt à montrer ensuite comment chaque fait particulier peut se déduire du
système comme conséquence nécessaire.
Cette méthode, qui a été adoptée par l'auteur du livro dont nous
rendons compte, a l'immense avantage de rattacher tontes les propriétés
des corps à on lien commun ; ainsi les propriétés générales de la ma^
l8o JOURNAL
tière, telles que là dilatabilité, Télastitité , 1& pesanteUr apécifîqaé, âk
même qae les proportions définies , et toutes les lois de combinaison
des corps , ne sont plus que des cx)nséqnences nécessaires et tressa-
ciles à prévoir, de Thypothèse fondamentale. L'étude de la science s6
trouve alors ^in^lièrement facilitée , et Ton s*y livre avec d'autant plus ^
d'intérêt, que Ton tient dès le principe le fil qui doit tous en faire par«
cburii tons les détours.
C'était donc un véritable service à rendre à ceux qui commencent
rétude de la chimie, que de leur présenter le système atomique sous
ce point de vue, c'est ce qu'a fait M. Baudrimont.
Sou livre se trouve divisé en deux parties : dans la première il exposé
les propriétés générales de la matière, il montre comment certaines de ces
propriétés, telles que la porosité, la compressibilité , la divisibilité,
n'appartiennent point aux atomes élémentaires , mais à des réunions
d'atomes i ce qui le conduit à distinguer les propriétés de la matière en
proprités essentielles, qui sont celles qui seraient inhérentes à une seule
molécule isolée dans l'espace ; telles sont l'étendue , l'impénétrabilité ,
l'indivisibilité et les propriétés des masses } telles sont la divisibilité , la
porosité , l'élasticité , etc. Il fait aussi une nouvelle classe de propriétés
qu'il appelle propriétés de rapport , dans laquelle il place la pesanteur ^
l'électricité , la chaleur , regardant la matière coi&me calorifique et élec*
trique.
Il explique ensuite ce qu'on doit entendre par élément appliqué an±
corps simples , ce qu'on entend par combinaison, par poids des atomes ,
à quelle unité on les rapporte , et comment on parvient à déterminer
le poids des atomes qui constituent une combinaison quelconque, lors-
que , par certaines considérations , on a pu préalablement connaître le
nombre relatif d'atomes dont elle est composée. Il fait connaître les
signes abréviatifs, ainsi que l'usage des formules employées pat M. Bet-
zéltus pour représenter la composition des corpsi
M. Baudrimont dierche ensuite à montrer commeilt les lois de la
cristallisation et la forme des cristaux se rattachent à la théorie ato-
mique ; il pose en principe, que les atomes , de quelque nature quili
soienè , ont tous le même volume et une firme régulière et là même pour tousi
£n admettant le principe comme vrai« on explique très-facilement
l'isomorphisme , qui consiste en ce que certains corps , qui ont atomi-
quement la même composition , peuvent se remplacer mutuellement
dans les combinaisons dont ils font partie sans que la forme cristalline
de ces combinaisons soit Changée.
Comme les atomes ne sont soumis, dans leur pbsitioii res;^ectivé i qu'à
la loi de symétrie, on conçoit qu'il puisse y avoir plusieurs arrangëméns
qui satisfassent à cette condition d'où naît Thétéromerphisme , c'est-à-
dire la faculté qu'ont certains corps de se présenter sous des Tornies
cristallines différentes, leur composition restant la même, ainsi que
leurs propriétés chimiques ; lorsqu'au contraire les corps ayant là méHnê
DE PHARMACIE. iSl
composition , ont des propriétés différentes en raison d*an antre arran-
gement des atomes y on les appelle isomériqaes, qa'ils soient isomorpiies
on hétéromorphes.
En cherchant à construire géométriquement les formes cristallines
des diverses combinaisons , en s'astreignant a la seule loi de symétrie»
J&f. Bandrimont montre que les formules chimiques actuelles ne don-
nent pas le nombre absolu des atomes qui représentent Tatome com-
posé, mais seulement un nombre proportionnel au nombre réel. Ainsi la
formule admise pour le sulfure de plomb PbS, ne serait pas la véritable
formule , attendu que Von ne peut , avec deux atomes supposés de
même forme et de même volume , et placés l'un à c6té de l'autre,
obtenir un cube qui est la forme primitive du sulfure de plomb , il
faut au moins quatre atomes de chacune des deux substances placées
symétriquement aux huit angles du cube.
Il en est de même pour la plupart des corps composés : ainsi une molé-
cule de chlorure de sodium qui crbtallise aussi en cube , ne devrait pas
contenir moins de a^ atomes, dont 18 de chlore et 9 de sodium, quoi-
que la formule ordinaire soit GPna. Ce mode de formation de cristaux
conduit M. Baudrimont à envisager d'une manière différente qu'on ne
l'a fait jusqu'ici les combinaisons bi-binaires, particulièrement les sels.
Ayant observé que la forme du nitrate de plomb ne peut pas se con-
struire avec deux élémens seulement, Tacide nitrique et l'oxide de plomb,
mais qu'an contraire on peut très-bien le construire avec les élémens de
cet deux composés , qui sont l'azote > l'oxigène et le plomb ; il en con-
clut que , dans les combinaisons bi-binaires , ce ne sont pas les produits
binaires eux-mêmes qui se combinent entre eux, mais seulement leurs
élémens, de sorte que toutes les formules des sels , par exemple , seraient
fausses en ce sens , qu'elles y indiquent un acide et une base , tandis
qu'il n'y aurait réellement que des atomes élémentaires. Cette opinion,
que l'on a déjà cherché à faire prévaloir, mais avec plus d'apparence de
raison pour certains produits organiques, serait, comme on voit, tont-à-
fait subversive de l'état actuel de la science \ elle exigerait une refonte
générale de. la nomenclature , puisqu'il n'y aurait plus aucune combi-
naison bi-binaire à laquelle elle put s'appliquer , elle détruirait radica-
lement les notions fondamentales de la chimie. Ce ne sont pas toute-
fois ces motifs qui nous portent à la rejeter ; nous ne Tadoptons pas,
parce que nous la croyons essentiellement inexacte , nous admettons avec
l'auteur que beaucoup de phénomènes de décompositions et de réactions
chimiques peuvent s'expliquer aussi bien dans Tune des suppositions
que dans l'autre ; toutefois il noas est impossible de concevoir que ,
dans les sels acides, tels que la crème de tartre, le sulfate acide de po-
tasse les élémens des acides soient dissociés ; que dans les sous-sels ,
la potasse, la chaux ou l'ammoniaque n'y existent que par leurs élémens.
On serait aussi conduit à supposer que dans l'hydrate de chaux ou de
baryte, que dans la .dissolution de l'acide sulfurique ou de l'ammo-
iSi JOURNAL
-kîaqve, ces composés n*y existent que par lents élémaaai con&éf veaces
kpd se nous paraissent pas admissibles y et sont en opposition avec
la théorie électro-chimique qai est adoptée par la plnpart des chimistasik
D'après cette théorie, les corps se combinent en raison de la polarité élec-
trique dont sont doués lettrs élémens ; la chaleur qui se mantfeste pea»
dant la combinaison est due à la combinaison même des atftiètpiières
électriques , et la permanence de la combinaison dépend à'vm état ékec'-
trique opposé qai persiste même après la réunion des atomes différent
Ces considérations sont tont-à-fait applicables» selon nous, aux corps
binaires ; il est tout naturel de supposer que la force qui détermine la
combinaison est celle aussi qui la maintient, et» comme la première ne
ft*exerce qu entre Tacide et Talcali dans un sel , il faut admettre qu'il en
iést de même de la deuxième ,- et que , par conséquent , leurs élémen» se
trouvent dans le sel , lui-même à Tétat d'acide et à Tétat d'alcali-
Les considérations eristallo^raphiqueS, qui ièrvent de base principale à
1 opinion de M. Baudrimout , mé paraissent moins importantes en raison
curtout du peu de données que nous avons sur cette matière. Il serait ,
suivant nous , prématuré de répudier les résultats d'une analyse ou même
une simple opinion théorique ,. par cela seul qu'elles ne s'accorderaient
pas avec la forme primitive que présente telle ou telle substance. La
forme primitive des cristaux est tellement peu liée à la forme ou au
volume de l'atome primitif , que les corps simples » dont les atomes de?
Vraient avoir même forme et même volnnie > ne crisftaliiscnt pas ions
4ans la même forme , et que quelquefois le mémo corps se présente
sous des formes incompatiUlès , comme le soufre.
Néanmoins , nous n'hésitons pas à ^reconnaître que les données cristal*
lographiques établissent un élément nouveau dans les questions de ce
genre, élément extrêmement important, qui nous parait destiné à avoir
une grande influence sur l'avenir de la science ; Ton estr déjà parvenu à
soumettre à la vérification du calcul les lois des combinaisons* chimi-*
ques f lorsqu'on aura pu y soumettre aussi celles de la cristallisation et
celles des polarités électriques, qui dnt entre elles une si étroite con*
nexion , la chimie sera arrivée au degré de développement et de per«
fection qu'elle peut atteindre comme science d'observation « L'on doit
donc toujours encourager ceux qui, sortant delà voie battue» cherdient
à frayer des routes nouvelles à la science , lors même que les idées ou les
faits, dont ils lui apportent le tribut , paraîtraient de nature à en ébran*
ier les fondemens. Il ne faut pas perdre de vue que nos théories ne Sont
^ue des approximations de la vérité , et que les faits , qui les cootredi*
sent, sont ceux qui méritent en général le plus d'attention, parce qn'ilji
€o.nt naître le doute, et donnent ainsi naissance à de nouveaux travaux
qui conduisent, dans tous les cas» à un plus grand développement de la
vérité.
La deuxième partie du livre renferme toutes les donnée» chimiques,
DE FHAI^MAGIE. l85
phytiqMs et géométriqaei, qui ont serri jusqu'ici k la détermination-
Au paicU ^es atom^k.
Enfin, Toarrage esf ^miné par nne table des formiiles et des poids'
atomiques des corps simples et des combinaisons les plus nsitées et les
mieux coonnes ; rànteur ne s*est pas borné à y comprendre les combi*
liaisons inorganiques ^ il y a joint les combinaisons organiques qui onti
pu être analysées jusqu*ici.
£n tésumé , Tonvrage que nous annonçons remplit parfaitement le
but de fauteur, il offre aux jeunes gens qui commencent 1 étude de la
cbimie , un exposé succinct et bien fait de la théorie atomique , capi^ble
de leur faciliter singulièrement Tétudé de la science. A. B.
Pkthnnaire raisonné étpnologigue ^ rjrnonjrmique ^ pofy^oUe êet termer
UfiUs dant Us sciences juUureUet ^ etc.; par A.-J.L. Jourdàic, docteur
^n médecine , etc. , s vol. in-8o. Paris , i8$4. Prix : 18 fr. Ghex J.*B.
Baillière, libraire, rue de lÉcole-de-Médecine, n*^. i3 his.
Chaque science a son vocabulaire , car les artisans eux^-mémes créent*
4es noms propres pour chacun àe% instrumens ou chacune des opëra-'
fions de leur art. La première connaissance^ pour arriver aux choses,
pèi donc celle des mots. A la Térité, la plupart des sciences éprouvent
aujourd'hui le malheur de se voir encombrées de nouveaux termes, que
chaque auteur s'efforce d'introduire, pour se signaler du moins de queU
qne manière , & défaut de nouvelles découvertes ; les plus féconds en
paroles sont les plus stériles en faits. Sous peine de retomber dans la
confnsion de là tour de Babel , il faut donc étudier la valeur des ex-'
pressions employées. Or, nulle part, ce travail ne devient plus iDdis-
pensable que j^fis V histoire naturelle {minéralogie^ phytologie , zoologie)
et les autres sciences , anatomie, chimie^ géographie ^ astronomie ^ phj^
figue, etc.
Déjà nous avions des dictionnaires pour les termes de médecine,
pour la botanique; il existe des vocabulaires pour la marine , l'art mili-
taire, et diverses professions. Maintenant les sciences physiques sont
tellement coltivées, leur emploi est si vulgaire pour une foulé d*arts , et
niém^ dans Tusage de la société la plus ordinaire , qu'ion ne peut plus
ignorer leurs expreesioDS devenues fréquentes ou habituelles.
M. Jourdan , infatigable traducteur des meitleurs ouvrages allemands
de médecine, de obimie on d'autres sciences , nous p«1rait plus que d'au-
tres, en état de bien exécuter un dictionnaire de ce genre ; car , si nous
pouvons lui adresser un reproche, c'est seulement de n'avoir point,
sislon nous, étendu assez son cadre. Nous voyons bien, en effet, de
euffisanles définitions de termes de plusieurs sciences, et en parliculier
cl^ la chimie, d'après la nomenclature de M. Berzélius (dont il a tra-
duit l'ouvMge); mais on pourrait désirer surtout une foule de dénomi-
nations reçues par divers auteurs non moins célèbres. Il est vrai quecela
pput s'élendre indéfiniment, et qu'on en viendrait à demander jus-
l84 JOURNAL DE PHARMACIE.
qu*aux TÎeilles expressions des alchimisfes , ou tout 1m termes bbarres
imaginés par les opiDÎons les plus extravagantes. M. Jourdan s'est borné
un peu arbitrairement, selon nous, aux diverses expressions spécifiques,
soit pour TListoire naturelle, soit pour d'autres sciences analogues* Ce
sont principalement les termes les plus compliqués que Tauteur ex^
plique , en doi^nant les étjmologies tirées du grec , ou Jes ^nonjrmies
en langues allemande , anglaise, italienne , etc. On aurait pu demanda
d^ plus les noms de tous les genres d'animaux ou de végét2|ux et de mi-
néraux introduits dans les sciences naturelles, et leurs sjnonjmçs. Ge
travail immense et difficile est sans doute à faire encore, puisque les
traités de zoologie y de botanique, de minéralogie, ne le donnent pas^^
méine les plus récens.
En résumé, ce dictionnaire immense de travail , pour plus de seize
mille mots, quoique peu complet (et peut^tre ne le deviendra-t>il ja-
mais, à cause de la création iecessaute de termes nouveaux), est bon
dans ce qu'il donne; il sera fort nécessaire pour tous ceux qui se livrent
à l'étude des sciences, malgré ses lacunes ; car il ne saurait dispenser des
dictionnaires spéciaux. Nous né chicanerons point l'auteiir sur certaines
acceptions étymologiques. 11 serait facile de Ipi faire une guprre de dé-
tail ; j'en avais noté un grand nombre : cependant c'est dans la valeur
particulière des mots que l'auteur excelle , bien qu*il n'ait nullement
offert d'idées générales dpns les connexions et les origines des étjriQolo-
gies de même ordre , ni dans d'autres parties des sciences.
Nous croyons donc que ce travail peut beaucoup aider les étudîans
pour les faire avancer dans la connaissance des sciences, soit natu-
relles, soit pbjsico-chimiques, les plus nécessaires en médecine et en
pharmacie, tin jour il deviendra plus complet , même en le dégageant
de quelques termes trop connus, comme épines , arbre , minuit , etc., 4
Qioins que ces expressions ne donnent lieu à des remarques plus impori
tantes. ' J.-J. Yiwr,
MRRATJ,
Page io5, ligne 17 , an lieu de la Moselle , lises : de la Morello.
27 , au lieu de ses lacs, lises .* ses eaux.
108 , 23 , au lieu de attritie , lisez : attrita.
i 19 « 18, une faute , lises .* une foule.
120, ayant-dernière ligne de la note, au lieu de leurs ac^
tions, lisez : les réactions.
121 , 3 , et le phosphate , lises : et le phosphore.
ts.
PARIS. — TMrRlMERTï: ET FONDERIE DE FAIN,
Pue Racine , n». 4 , place de TOdéon.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIN
* t
DES TRAVAUX DE LA SOCIETE DE PHARMACIE
DE PARIS.
I
.1 II ■ Il I I ■ ' I ' Ti "M
N\ IV.— -20*. Armée* — Avril 1834.
* •
Détermination du nombre (tatomes qu'une matière
organique renferma.
Par M. J. DuKAi;
DEUXIÈME PARTIE.
* • ' ■ 1
-^''^Ona vu dans le chapitre précédent comment s'exé-
cute l'analyse élémentaire d'une substance organique
quelconque ^ et comment , par suite ,c» en déduit le rap^-
port des atomes entre cbacim de se» principes. Mais ,
prise 1. isolément, cette analyse ne suffit pas^ pour faire
connaître le nombre de ces atomes, et par conséquent
pour ramener, avec certitude , le rapport approximatif
que Ton a trouvé à sa véritable valeur.
ILX.^, ^nnée> — -/rfm/i834. • ' i3
l86 JOURNAL
Il faut encore connàtîrc )e poids atomique de la ma-
tière, soit qo'on he tire de Tanalyse d'une de ses combi-
naisons , de la densité de sa vapeur ou de rexamen atten-
tif de ses réactions.
On peut diviser, à cet égafd , les matières organiques
en acides , bases , corps volatils et corps neutres fixes.
Ces quatre classes de produits exigent l'application de
diverses méthodes que nous . allons étudj^ef successive-
En même temps, on fera connaître les procédés qui
permettent de dégager Teâu que ces substances peuvent
perdre sans s'altérer; carf c^tt^ esiti troublerait tous les
résultats, et donne au cohiraire, quand^" elle est exacte-
ment déterminée , un moyen de plus pour arriver à la
connaissance de la vérité.
Diins les acides, on observe des propriétés fort diverses
relativement à l'eau. Toutefois, on peut dire que les aci-
des organiques en renferment généralement. Les uns
contiennent de' l'eau de cristallisation qu'ils peuvejQt
perdre à une température de loo ou de 120°. Les autres
n'en contiennent pas. Presque tous renferment en outre
de Teau combinée qui .résiste .çntièremenl aux procédés
de dessiccation, ordinaires. Pour obte^airces acides à l'é-
tît sec, il faut les convertir en sels ] car alors la base , en
saturant l'acide , lui fait perdi^e la propriété de retenir
l'eau , et s^il est bien choisi , le sel lui-même ne retient pas
d'eau combinée.
Il eai tdilenient essentiel /de pouvoir soumettre avec
quoique certitude le véritable acide sec à l'analyse , que
YojPL a du i^ecli€rcber.avec beaucoup de soin queiUes sotit
les bases qui ont le plus de tendance À former tles sel$
anhydres. L'oxide d'argeat/ei loxide de plomb sont es-*
seDliellemen^ dans ce cas. On a donc choisi de préférence
tes deux- oxid^fdanfi'i toutes les analyses faites avec sois
pour établir la natui^e réelle; deS' acides •secs* • >
DE PHARMACIE. I 87
On peut mettre en usage plusieurs méthodes , que
nous allons décrire successivement.
La première consiste à soumettre un poids déterminé
de 1 acide à Tàction dun excès d'oxide de plomb. On
chauffe le mélange avec de l'eau , jusqu'à ce que lacidei
soit exactement neutralisé ; puis on dessèche le tout ;iU'
bain-marie , jusqu'à ce que le poids de la masse ne varie
p us. On connaissait le poids de l'oxide de plomb etxe-
4ni de l'acide ; la perte indique le poids de l'eau que l'a-
cidé renfermait. Cette épreuve réussit toujours , quand
on a soin de prendre de l'oxide de plomb tfè«*fin, bien
exempt à lâfois de minium et de carbonate. On met dans
un matras de verre à col court , ro ou its grammes d'oxide ,
avec un petit fil de platine destiné à servir d'agitateur.
Ou pèse le tout, et on ajoute alors 2 ou 3 grammes d!a«-
cide pesé lui-^méme avec soin. On met de l'eau dans le
matras , de manière à former une bouillie liquide , et -on
place le tube dans un bain d'eau bouillante , en ayant
soin d'agiter la matière , de temps à autre , pour déter-
miner la combinaison. Quand la liqueur est exactement
neutre , on fait évaporer l'eau , en plaçant le matras dans
un petit bain de sable chauffé, au point de faire bouillir
Teau qu'il renferme. En agitant sans cesse, et tenant le
matras incliné à 4S»'*9 on évite les soubresauts, ou du moins,
s'il s'en produit , ils ne peuvent projeter aucune portion
de la matière hors du matras. Quand celle-ci paratt sèche ,
on met le matras sur la balance , et on détermine la perte
qu'il a éproùréè. On le place de nouveau dans «m bain
d'ead bouillante , on agite encore pendant quelque temps
et on pèse. Si la perte demeure edri^tànte ,'ott peut re*
garder Texpérieifce commS étant lerftiinée. * :
Cet essai , en faisant connaître la proportion d'e^u ique
Facide perd, peut donner le moyen de rectifier son ana-
lyse et de calculer celle de Tacide anhydre d'après ceH#
de l'acide hydraté. Mais ii laisse encore quelque* in-
i3.
l88 JOUENAL
certitude f car la quantité d eau qu'un acide peut perc|re
ainsi , variera avec Tétat de 1 acide , et l'on ne sait pas
toujours d avance quel est le nombre d'atomes que celte
quantité doit représenter. Toutefois, lorsqu'un acide n'est
pas naturellement anhydre , on trouve généralement qu'il
retient un atome d'eau après avoir élé desséché à loo ou
120 degrés et que cet atome d'eau se dégage par sa combi-
naison avec l'oxide de plomb.
11 est préférable de former un sel de plomb pur, de|
le dessécher exjiclement , de déterminer avec préci-
sion les proportions de base et d'acide qu'il renferme ,
et d'en fiiire ensuite l'analyse , comme celle d'une sub-,
sta'nce organique quelconque. La première de ces épreu-
ves , en donnant le rapport d'après lequel se combi-
nent l'acide et la base , sert à faire connaître le poids
atomique de l'acide, ou tout au moins un multiple ou
bien un sous^multiple de ce poids. La seconde indique la
nature et la proportion des éléoiens de l'acide anhydre.
Quand les deux épreuves sont bien faites , on trouve desL
nombres tels, que les atomes élémentaires étant repré-
sentés par des nombres entiers , leur somme équivaut
au poids atomique de l'acide , en même temps que leurs,
rapports se confondent avec ceux que l'analyse de l'a-
cide lui-même indique* Quand une aiialysç s^itisfait à
cette double condition ^ elle présente bien plus de garan-
ties d'exactitude que si Ion s'en était tenu à l'analyse
élémentaire seule , et l'on trouve, dans la détermination
du poids de l'atome, une critique'propre a guider dans
la recherche des diverses causes d'erreur qui n'échappent*
que trop souvent aux yeux les plus attentifs.
La préparation du sel de plomb destiné à l'analyse
n'est pas sans difficulté. Il faut de grandes précautions
pour l'obtenir pur et constant. Voici la méthode la plus,
générale à employer, sauf quelques cas particuliers sur
lesquels en reviendra plus bas.
DE PHARMACIE. I $9
On forme d'abord avec l'acide qu'il s'agit d'analyser
un sef de soude ou de potasse parfaitement neutre , en
ayant soin de vérifier l'absence d'acide sulfurique ou hy-
drocblorique dans les matières employées. On dissout
d'un autre côté du nitrate de plomb cristallisé dans de
l'eau tiède. On filtre les deux liqueurs et on plaee dans
une capsule la dissolution du sel organicfue. On agite
celle-ci sans cesse avec une baguette , tandis cfu'on y
Terse goutte à goutte le nitrate de plomb. La double
décomposition s'effectue et le précipité se forme ordi-
nairement totit de suite. Quand on a lieu de croire que
la précipitation est près de son terme, on s'arrête , car il
est essentiel de laisser une portion du sel organique en
dissolution. On abandonne le mélange à lui-même, pen-
dant quelques heures ; on décante ensuite la liqueur
claire ; on recueille le précipité sur un filtre et on le lave
avec soin , tant que les eaux de lavage laissent à l'évapo-
ration un résidu sensible.
En général ,, cette méthode procure un sel neutre de
plomb à l'état d'hydrate , mais qui , séché à i oo» ou à i ao?,
perd son eau tout entière. Quelquefois, ce sel peut être
préparé plus promptement et dans un état qui se prèle
mieux aux lavages. Il faut , pour cela , qu'il puisse résister
à l'action d'eau bouillante: alors on porte à 1 ebullilion la
dissolution du sel organique, on y verse le nitrate de
plomb avec les précautions déjà indiquées, et l'on obtient
de suite un sel de plomb anhydre dans un état dense,
grenu on sablonneux , qui le rend plus facile à laver que
le sel hydraté qui 'est toujours volumineux et qui forme
souvent une espèce de gelée peu pénétrable à l'eau des
lavages.
1 En indiquant qu'il est des sels de plomb que l'eau dé-
compose, quand elle est bouillante, on a fait voirie point
' précis de la difficulté dans la préparation de ces sortes de
sels. En effet , il est des sels^rganiques à base de plomb
ipO JOUENAL
que les lavages résolvent eo sels acides et en sous-sels.
Tantôt cet efiel s'opère déjà à froid ; tantôt il tJivg^ que
Tesiu soit bouillante; tantôt enfin il n'est pas sensible ,
même dans cette dernière circonstance,.
On s'aperçoit aisément que le sel de plomb obtenu est
sounii& à quelque influence décomposante de cette nature,
quand les lava^e^ , quoique prolongés au delà du terme
ordinaire , donnent une eau qui ren&rme toujours de
Tàcide libre ou des traces, de sels plombeux j et quand
surtout l'analyse des précipités ne donne pas des résultats
constans dans des analyses faites sur des précipités pré;
parés séparément. Il ne faut dûnc jamais se fier,à une seule
analyse ou à des analyses faites sur le même. sel de plomb ;
bien au contraire, il faut préparer séparément plusieurs
portions de sel , ,les laver et les analyser à part pour en
confronter les résultat^. Quand le sel est altérable , on
obtient les nombres les plus di^cordans.
îl est facile de voir, d'après ce qui précède, que, poiy
les sels que l'eau froide même peut décomposer, on doit,
quand leur nature le permet , recouric à l'alcool comme
véhicule. On peut produire ainsi des sels neutres dfins
des circonstances qui ne permettent pa^s l'emploi de
l'eau.
Quelques chimistes préfèrent l'acétate de plomb au ni-*
Irate ; d'autres mettent l'acide organique en contact, avec
i^ne dissolution d'acétate de plomb tribasique : ces nié-
tbodes peuvent être bonnes pouc des cas déterminés*
C'est à des essais préalables à fixer la nature des réactifs
qui conviennent à chaque acide en particulier.
. Il est des cas peu nombreux où l'acide forme , avec le
protoxide de plomb , un sel neutre soluble. La prépara-»
tion n'offre alors aucune difficulté^ et généralement le sel
perd à l'aide d'une dessiccation à lao'* tpute Teau qu'il
peut contenir. .!* .: y
P.i;l £aLVori^.e sipgulièrement la dessiccation de ces s^I^
en les exposant dans le vide , à côté d'une capsule qui
renferme de Tficidesulfuriqiie concentré. Quand on met
le sel de plomb dans un.tjube plongeant dans un bain de
sable cba^ifé ;^ i90«, et quon place le. tout dxtus le vide,
la dessiccatian est toujours aussi complélie qi^'eUe puisse
l'être .au bo^t de quelques bjwres. Si le sel retient de
Teau^ QP :peut admettre qu'il ne la peardra par aucun
moyçn.
.. On peut suppléer à l'effet. du. vide par .celui d*un coif-
rant d'air ,^^. hsi.fig, x de la pla))çbe '^ montre la dispo^
sition la plus simple que l'on puisse 4wner à l'appareil
dans le cas .trèsrfréquent au il s'agit de dessécber une
matière organique destinée à l'analyse.
Cet a^ppareil n'exige,, pour aiusi dire, aucune explica-
tion. On voit que 1 écoulement d.élern;ûnépar le sipbon
a i^\l passer Ae l'air au travers du bajilon b qui renferme la
substance, et qui est placé d;^ns un bain-marie cbauQé à
ioo, lao et. ipéme i5o°; l'air arrive seç, ayant traversé
le tube c qi^i; contient du cblorure de calcium.
QMî^nd le sel de plomb est sec , on en pèse rapidement
un ou. deux grammes pour. en faire l'analyse t il arrivp
so^venjt ^uie ce^ sortes de produits absofbept de Ibumi-
dité,pejadant la pesée. 11 fiaut donc, par une pesée rar
pide,,5e tenjir en garde cQntre c^tte cause d'erreur* Ou
pè^e/Qir4.inair^n^ent le sel. dans la oapsule même où doii
s'opéter sa décomposition.
Cette déooipppsition ,peut;^'efiectuer de. plu&jeurs, ma-
nières avçc des résultats également exacts ; Tune d'elles
consiste à placer la matière dim^ un verre de montre que
Ton chauffe .doc^^nent au moyen d'une Jampe à alcool. Le
sel orgapiqi^e prend fe^,, quand il est.parvenu à une eer-
taÎAe tempéralpre, et conl4n)ie , d^ms la plupart des cas., ;^
brûler caçrimeid^ l'amadou ^ en sorte qu'on peut retirer
la lampe .dès.querjguition^se manifeste sur uu point. Par
ce. moyen (telle s'^eqtue $ivec lenteur et^ns.piççiîi^ç^Qn» Si
t^^ JOURNAL
on laissait agir à la fois la lampe et rignition propre du
corps , la combustion serait trop vive et une portion dû
résidu serait projetée. Quand la combustion est terminée,
le résidu se compose d'oxide de plomb et de plomb mé-
tallique : il faut le peser , puis Farroser d'acSde acétique
pur qui dissout Toxide de plomb. On lave par décantation
et on sècbe le plomb qui reste : en calculant la quantité
d'oxide qu'il représente et la réunissant à celle que Tacide
acétiqtie a dissoute, on obtient le poids exact deloxide
de plomb , et , par la perte que la matière a éprouvée , celui
de Tacide organique.
On peut aussi convertir Toxide de plomb en sulfate , et
pour cela il faut peser le sel de plomb dans une capsnle
mince en platine; on Tarrose d alcool , auquel 00 ajoute
un peu plus d'^acide sulfurique qu'il n'en faut pour dé^
composer le sel. On enflamme f alcool et on le laisse brûler
jusqu'au bout : la cbaleur qui se produit détermine la dé-
composition du sel, et presque toujours la combustion de
l'acide lui-même. Au moyen d'un chalumeau on projette
la flamme d'une lampe à alcool dans la capsule pour tèr-
rtiiner la décomposition ou pour évaporer l'excès d'acide
sulfurique. En procédant avec précaution , la masse est
bientôt assez sèche pour qu'on puisse chauffer la capsule
par-dessous, sans risque de projection de la substance.
Si le sulfate restant n'est pas blanc , on recommence ïo-
pération , et on a alors pour résidu un sulfate très-blanc
et très-pur que l'on pèse. Quand l'acide est volatil , il
n'est besoin d'alcool qu'autant qu'il en faut pour mouiller
la substance et rendre ainsi la matière facile à atteindre
par l'acide sulfurique dans toutes ses parties. '
Par l'une ou l'autre de ces expériences , on connatt donc
le rapport dans lequel l'acide et l'oxide de plomb sont
combinés , et par une proportion on en déduit la quantité
d'acide qui correspond à un atome de protoxidede plomb.
Cette quantité représente le poids atomique de l'acide ,
Dfi PHARMACIE. IqS
au du moins un multiple ou un sou6<*multi{>Ie de ce
poids.
Connaissant la proportion de matière organique qui
entre dans le sel de plomb , on peut procéder à lanalys^
de celui-ci au moyen de loxide de cuivre, comme s'il
sagissait d'une substance organique pure. L'oxide de
plomb n'éprouve aucun changement daus cette analyse,
et doit être regardé comme une matière étrangère inerte,
dont l'efiet se bornerait à diminuer le poids delà substance
analysée.
Connaissant la proportion des élémens qui constituent
l'acide organique, on cherche le nombre d'atomes que cha-
cun d'eux représente. On prend ensuite la somme des
poids de ces atomes réunis, et l'on trouve, si les opéra^
tions sont bien faites , qu'elle est égale au poid« atomique
déjà déterminé , ou en rapport simple avec lui.
Quelques exemples développés plus loin donneront une
idée précise de l'application de ces méthodes qui s'ap-
pliquent, non-seulement à tous les acides , 'mais aussi-,
d'après les expériences nombreuses de M. Berzélius , à
une foule de substances organiques c(ui , possédant d'ail-
leurs tous les caractères des corps neutres , ont néanmoins
la faculté de s'unir en proportions déterminées avec l'oxide
de plomb. Le sucre, là gomme et beaucoup d'autres corps
sont dans ce cas.
Quand la matière qu'il s'agit d'analyser joue le rôle de
base, on procède d'une manière analogue; mais alors
on déduit son poids atomique de 1 une des combinaisons
qu'elle forme avec un acide.
On peut employer divers procédés. Le plus simple
consiste à peser une certaine quantité de la base préala-
blement desséchée à 120*", à la dissoudre dans l'alcool,
à étendre d'eau la dissolution pour obtenir la base très-
divisée, à faire bouillir le mélange, pour en chasser
l'acool 5 pui4 enfin à saturer très-exactement la base par
194 ' JOURNAL
lacide sulfnrique. En décomposant ensuite ce 9el neutre
par le chlorure de barium, on obtient du sulfate de barite,
A'où l'on -déduit le poids de l'acide sulfurique aécesBaire
pour saturer un poids donné de base anhydre» j
. On peut encore prendre le sulfate cristallisé et déter-
iiiinep, en opérant sur quatre ou cinq* grammes, la
quantilé de sulfate de barite. qu'il peut fournir, en le
traitant parle chlorure de barium. Pour savoir combien
il renferme de base organique , on l'analyse ensuite
au moyen de l'oxide de cuivre. Il est nécessaire, en
pareil cas, de placef après le tube à -tjblorure de cal-
cium , un tube renfermant du borax mêlé .de per^xide
de ploftib, afin d'arrêter quelque peU:d'>Qide sulfureux
qui viendrait augaxMsnter le poids de l'acide carboniqa^
absorbé par l'appareil à potasse. Le caxbone, ainsi dé-^
terminé, servira à calculer la base elle«-méme, en sorte
que si Tacide et la biise réubis ne repré&entenl^ pa& la
totalité ;du! sulfate, on. aura, par là perte, le ^poids
de l'eau'de cristallisation (du sel, qu'il est quelquefois
impossible d- ex traire en en tuer par les moyens d«f desn
siscation ordinaire. •
C^ méthodes^ applicables aux alcalis, végétaux,: peu?'
vent être vérifiées par un procédé très^simple dû. à
M Liébig. Il consiste à combiner la base sèche àJacidè
hydrochloriquesec, et à déterminer rexcè&dupoids>qu'elle
acquiert parla combinaison. Ua p pareil consiste ; en ^un
ballon qui fournit l'acide hydrochlorique V un long. tube
renfermant du chlorure de calcium > fondu où lé 'gdz 3e
dessèche, une boule contenant la base desséchée et pesée ,
et enfin un petit tube contenant du chiorure de calcium.
On fait dégager l'acide hydrochlorique pendant une o»
deux heures, en ayant soin >de secouer lahôiile, de tempa
en temps, pour changer les. surfaces, et de ia chauficr
à foo*" pour ^lavoriser la combinaison. AiU. bout ..de ,è6
ten^ps, on supprime la source d'acide hyâro€Uo];iqUe^. et
DK PHA.RMACIE. IQÔ
on souffle de Tair en le faisant passeï^ au travers du long
tube qui contient le chlorure 4^ calcium. Quand tout
] acide hydrochlorique gazeux est expulsé , on enlève Ja
boule et on la pèse.
Le sel.. formé dissous dans Teaudoit être neutre;
décomposé, par le nitrate d'argent, il doit fournir une
quantité 4e chlorure d'argent correspondante à lexcès
de poids que la boule a acquis. Cette vérification ne doit
pas être négligée.
Il y a dea corps qui sont trop volatils, quoique sus^
ceptibles de s'unir aux acides , pour qu'on puisse les
éprouver de la sorte. Je citerai ici le camphre comme
exemple.
Alors .OJQ pèse, une quantité convenable.de. ce -corps.,
un gramme, environ, et on le porte sur le- n^ercure
dans une éprouvette graduée. Qn fait passer dans celle-:Qi
ube mesure . connue d'acide hydrochlorique sec, et an
ajoute de nouvellfes portions de gaz, jusqu^à ce que le
niveau du mercure, étant le même dans la .cloche et
hors de la cloche, l'absorption ait complètement cessé.
On mesure le gaz restait, et, le retranchant 4e c^|ui
q:u'on » introduit, op connaît le volume et,, par suite le
poiid^ du gaz combiné.
' Ëngénéiral , le^ combinaisons, 4e ce genre sont faillies;
elles se détruisent ^ l'air; elles ne résistent pas à, une di-
minution de pression ; enfin , elles peuvent sans doute
dans certains cas dissoudre du gaz liydruchlQrique..Il ne
faut doQc pas ac<ïorder une confiance tr^p grande à de
tela résuitats-; mais, à défaut de meilleurs , on fera bieâ
de s'en servir pour cheixher les poids atomiques de corps
quiine se prêtent pas. â deAcombinaisonâ plus. stables. : .
S'il s'agit enfin de corps neutres., incapables déformer
des 'cçmposés. avec d'autres oprps , on doit les partager en
trois'«lasses.;Les was sottt volatils et piermettent de. cher-
cher leur poids atomiqjde par. la. densité, de leur: vapeur \
les autres sont fixes, mais proviennent! dé ^ cocps td'un
ig6 JOURNAL
poids atomique connu par une réactioii très-siniplc , oa
se transforment par une une réaction très-simple aussi
en substances d'un poids atomique connu; les derniers
enfin sont fixes, et ne se rattachent pas à une substance
connue par aucune réaction spéciale et nette. Dans le pre-
mier cas , le poids atomique peut être déterminé f dans
le second, on arrive à un nombre atomique en rapport
simple au moins avec le véritable; dans le dernier, rien
ne critique lanalyse , et alors elle demeure fort incertaine
et doit être regardée comme une approximation , dont la
véritable interprétation exige la découverte de nouveaux
faits.
Quand une substance est volatile , rien de plus aisé
que de déterminer la densité de sa vapeur. Le procédé le
plus commode consiste en général à cbauiler un ballon
effilé , contenant un excès de la matière , dans un bain ,
dont la température est portée à 3o ou 4^'' au-dessus du
point d*ébullition de la substance. Quand Texcès de ma-
tière est chassé du vase par Tébullition , on ferme la
pointe de celui-ci au moyen du chalumeau. On obtient
ainsi un vase rempli de vapeur à une température connue,
sous la pression de l'atinosphère, au moment où on a fermé
le ballon. En déterminant le volume du ballon et le poids
de la matière qui s y trouve , on a tous les élémens néces-
saires pour calculer là densité de la vapeur.
Ce procédé n est applicable- qu'à des substances bien
homogènes et d'une parfaite pureté. En eiiet , comme il
faut employer un excès de matière pour expulser lair du
ballon , il est clair que si elle renfermait quelque impu-
reté formée d'une substance plus fixe , celle-ci se concea*
trerait dans le ballon et accroîtrait beaucoup le poids
apparent de la vapeur. Des produits assez purs pour
donner des résultats snaly tiques à peu près exacts , pour-
ront donc fournir, par ce motif, des résultats trè&*vicieux
quand on les soumettra à ce genre d épreuve qui exige
une pureté absolue.
DE PHABMACIE. igj
Ceci posé , je vais décrire les appareils que j'emploie
depuis long-temps , et faire coanaître les précautions qui
m'ont paru nécessaires dans les diverses circonstances
qui peuvent s'offrir. Je dois mentionner les modifi-
cations faites à ce procédé par M. Mitscberlicb. Elles
consistent principalement à remplacer les ballons par des
tubes cylindriques, effilés par un bout. Comme l'emploi
de ces tubes exige des chaudières d'une forme particulière,
je n'ai jamais voulu m'en servir, quoique j'eusse songé
depuis long*temps à les mettre en usage. Mais je suis
dans la persuasion intime que les densités de vapeur sont
si faciles à déterminer, que bientôt tout chimiste un peu
soigneux voudra s'en servir comme d'un excellent moyen
de critique pour l'analyse des corps volatils. Il fallait
donc laisser à cette opération toute sa simplicité, la ren-
dre essentiellement pratique, et telle enfin, qu'avec une
chaudière de fonte ordinaire et quelques morceaux de fil
de fer on pût l'exécuter. C'est ce que j'ai fait dès l'ori-
gine et .ce que je persiste à faire , mon but n'ayant jamais
été de créer un appareil de plus pour les cabinets de phy-
sique, mais de donner aux chimistes un procédé simple
et éminemment pratique , quoique exact. Tout considéré,
ce sont les seuls qui restent. D'ailleurs, les tubes ont
l'inconvénient grave d'offrir une capacité trop faible, à
moins qu'on ne les choisisse d'un diamètre qui les rend
difficiles à effiler, ou d'une longueur qui exige des appa-
reils coûteux et peu maniables.
Pour prendre une densité de vapeur, quel que soit le
cas qui puisse se présenter, il faut être pourvu de plu-
sieurs appareils bien vérifiés , savoir :
I®. Une balance capable de peser loo grammes au mil-
ligramme près. Aujourd'hui , on en exécute d'excellentes
dans les ateliers de Fortin, qui n'exigent pas la double
pesée , et qui , dans le modèle que j'ai adopté , réunissent
la sensibilité convenable à une rapidité suffisante dans là
pesée. Leur prix , qui ne s'élève quà ft5ô franes, les fen-
dra bientôt tout-à-fait usuelles, et le goût de la chimie
de précision se répandra rapidement en France ; Une fois
qu'elles seront plus généralement connues ;
2°. Un thermomètre capable de s'élever jusqu'à Téhul-
lition du mercure ; on sait que ceux qui sortent des mains
de M. Collardeau ne laissent rien à désirer ;
3**. Un baromètre exact ; "
4"*. Une cloche étroite , graduée en ctentimêtres cubi-
ques , pouvant contenir loo à i5o cm. cb. , et permettant
d'apprécier un cinquième de cm. cb. : il convient qu'elle
n'ait guères que deux centimèti'es de diamètre.
Ces appareils , qui doivent se rencontrer dans tous les
laboratoires, étant donnés, on déterminera facilement
toutes les densités de vapeur que l'on peut avoir besoin
de connaître.
Oii a déjà yu qu'en général la densité d'une vapeur se
déduit du poids d'un volume connu de cette vapeur, me-
surée à une température et sous une pression conïHies.OB
ramène par le calcul le volume à ce qu'il serait à la tempé-
rature de o** et sous la pression de 0,760 , et l'on a ainsi le
poids d'unie fraction de litre de la vapeur. On en tire le
poids du litre et par suite la densité comparée à Pair; le
poids du litre d'air étant connu. ^
Le vase dans lequel doit se produire la Vapéuî? est un
simple ballon ordinaire, que l'on choisit d'un verre pur ,
égal et pas trop épais. Sa capacité peut varier de 260 à
5o6 cm, cb. Je ne conseille pas de les employer plus grands,
parce que c'est généralement inutile ; mais je pense f[ue ,'
si on les prend plus petits et qu'on ne leur donne que
100 cm. cb. par exemple, on s'expose à des erreurs fâ-
cheuses. En pareil cas, les fautes ordinaires sur la déter-
mination de la capacité exercent une influence très-tid-
table sur le résultat définitif. On lave le ballon à plusieurs
reprisies à Veau distillée , puis on le dessèche en le chàiif*
DB PHARMACIE. tgg
fant et en icsuiBant de l'air dans riniérieur au moyen d'titif
soufflet. Quand le ballon est à la fois bien propre ^et bijen
^c 5 on en ramoHit ïe eol près de la panse , aii moyen de la
lampe d'émailleur. EÔ^fchaultant pendant quelque temps ,
le col se rétrécit et Tépaisseur du verre ramolli augmente.
Quand on juge que cet effet -est suffisamment produit , on
étiré le col, de manière à obtenir un long- tube capillaire,
et on recourbe ceflui-ci brusquement pour le ramener à
une direction qui fasse un angle droit avec la direction
primitive du col. Les figures 2, 3 et 4 indiquerit les d**
versés époques de cette opération fort simple d'ailleurs.
On entamie le col en a au moyen d'une pierre a fusil
tranchante, et en tirant un peu , le tube se casse net au
^oint marqué par la, pierre. On essaie alors le bout ca-
pillaire adhérent au col , au moyen dû chalumeau : s'il se
ramollit bien , s'il se fond et se ferme aisément , le ballon
peut être employé.
Il arrive sôiiVent, et surtout pour les ballons qui ont
séjourné long-temps dans un lieu humide , que le verre
du col devient écailleux quand on le chauffe à la lampe.
D'autrefois, lé verre se dévîtrifîe et se durcît : quelquefois
enfin le ballon est formé d'un verre un peu plombeux ,
toit à dessein , soit parce qu'on à fait entrer des débris de
cristal dans la composition. Dans ces trofs cas, le Verre se
fond mal au chalumeau, et la pointe est très-difficile à
fermer ; il est' donc utile d'essayer toujours la qualité du
verre, si on ne veut pas s'expmer à faire une expé-^
rienoe qui échouei^ait précisément à la fin dé lopéra-^
tion.
Lé ballon effilé étant sec et froid , et renfermant de
l'air qu'on peut généralement regarder comme séc,
sans qu'il en résulte une erreur Lien grave, on peut
le porter sur la balance la pointe Ouverte. Si on a une
ïnachine pneumatique h sa disposition , il' vaut mieux
le remplir auparavant d'air bien sec :'ôh place le ballon
sous la cloch« de la machine pneumatique) et on y fait le
vide ; pujis on restitue de Tarr qu'on force à passer au
travers d'un tube rempli de chlorurç de calcium. En réité-
rant deux ou trois fois cette opération , pn parvient à des-
sécher très -exactement lair que le ballon contient. Cette
opération faite , on porte le ballon dont la pointe est toor
jours ouverte sur la balance , et on en fait très-soigneu-
sement la tare. On le laisse en repo» pendant dix minutes,
et on vérifie Texactitude de la pesée. Il n'est pas rare que
le ballon ait acquis une augmentation de deux ou trois
milligrammes , ce qui tient à ce que le contact des mains
en avait un peu élevé la température. Quand le poids est
devenu stable, on prend la température de l'air contenu
dans la cage de la balance même , ainsi que la hauteur du
haromètre , et on en tient note.
Quand on n a pas pris soin de dessécher l'air renfermé
dans le ballon, cette tare est trop faible de quelque^
milligrammes , en sorte que la densité trouvée en devien-
drait trop forte. Mais, dans le cas le plus défavorable
même, c'est-à-dire quand l'air est presque saturé d'humi.
dite, l'excès de densité qu'on trouve ne peut modifier en
rien les conséquences de l'expérience.
Si la matière sur laquelle on opère est de nature à
réagir sur l'air atmosphérique, il faut alors remettre le
ballon sous la cloche de la machine pneumatique et faire
le vide; on restitue de l'acide carbonique ou de l'hydro-
gène , et on réitère deux on trois fois lopération. Le ballon
est ainsi rempli d'acide carbonique ou d'hydrogène purs ;
ce cas s'e^t montré assez rare jusqu'à présent.
On échauffe alors doucement le ballon , puis op en
plonge le bec dans la substance naturellement liquide, ou
bien fondue par une chaleur douce au besoin. A mesure
que le ballon se refroidit , la liqueur monte et se répand
dans son intérieur ; on en fait arriver cinq ou six grammes
plus ou moin« environ.
Qaand on ppèrQ eur on corps liquide , IbouilUuit yer»
loo"* ou au-dessus ,'• cette opératipu se fait ^ans 4ifî*
çûité; ^\'-'[ .; ;_. ^ ^\ ;;;^ '•/; \ ;_.•."
.'Mais si là substance est' très-volatile \ dès qù^ellîe arrive
dans le ballon chaud elle y développe beaucoup de va*
peprs I et celles-ci , se mêlant à l'air, arrêtent l'absoi^ption
et pcci^iônent métnë.'souveni unç dilatation capable .d'exf.
puiser dé nouveau ùoiè partie de I air dii .bsjlon. Four ré*
iiiédiër à cette petite difficaUé,. on main tieîit là pointé
plongée dans la nqueùri ônlirrose le- ballon avec un. peu
d ether sulfuric[ue^ et on souffle poiîr b^tër son éyapora*
lion, ^absorption se fait rapidemené , et la liqueur monte
dans le ballon*
D'un autre c&té,qi^nd on opère sur une matière doiijt
le point de fusion est un'peii élevé ^éfte aè %e dansl^
col à mesure qu'elle y parvient et empéçbe 1 absorption
de continuer. Pour parer à cet inconvénient , il faut
saisir le ballon avec une pince et le cbauffer sur un feu
de cbarbon , de telle sorte que le tube» capillaire parti*
cipe à réiévation de température. En plongeant alors là
pointe dans la substance liquéfiée, celle-ci remonte sans
se figer et gagne la panse du ballon, où on en laisse
arriver une quantité convenable.
Ceci fait , on dispose le ballon dans le bain où doit se
terminer Texpérience. Comme liquide, on emploie 1 eau,
si la matière bout au-dessous de 8o degrés ; l'huile , si elle
bout au-dessous de 200 degrés , et enfin l'alliage fusible
de Darcet, si la matière bout plus haut.
Il est possible avec un bain d'huile fixe de porter la
température à 3oo degrés'; mais alors.il faut faire Tex-
périence en plein air pour éviter toute chance d'incendie.
Avec cette précaution, Kemploi de 1 alliage fusible devient
presque toujours inutile , en ce qui concerne les substances
organiques.
En général, le bain doit être en état de supporter une
im,^. Année. — ^m/i8it4* '4
hûà JOCHIIAI
tèiùpëf ati&e. 4ê 20 (ïég^rés au moins et mieux cle 3o dè^és
ou 40 degrés âû delà du poiot d'ébuUition de la inàtière.
L'expédence'prouy& que m qn s'arrête à 8 ou 10 degrés
seulement au-dessus du point d'ébuUition. la densité
trouvée sèra^ sçnsiblement . trop forte. L'erreur pourra
étr^ d'u,n yingtièin^ ou diun jtrentième , comme si les loik
de Mariptte et ^e Caj-^liussac n'étaient plus applicables
avec riguefîr i, des vapeur^ jprisâs trop près du point où
eues peuvent se liquéfier. Quand on s'élève à. M du 3o*
au delà, la densité devient exacte.
^ On fixe leba|Ilon dans le. bain^ qui est renfermé dans
une bassine en fonte, par des moyens fort sin^pTes. ïe
nrends par exeniple un triangle en fil dç fer fort dont les
tiranches sont recourbées en S. Le ballon posé sur le
inangle èsX fixé par trois fils de fer attachés au triangle
et que Ton tord en faisceau au-dessus da ballon en serrant
assez pour ç|ue le ballon ne puisse bouger. 0^ en&nce
le triangle dans la bassine, et on le maintient en place
par trois poids en' plomb qui s^accrocbent à chacune des
branches. Ou pourrait imaginer bien d'autres dispositions
analogues.
Un thermomètre placé dans le bain indique sa tempe-
■ • " . "... . . ;
rature. ...
Aien. n^empéche de placer d'avance la bassine sur le
^u de manijère que la température du bain s'élève à 4o ou
So degrés. £n plongeant brusquement le triangle e( son
ballon , il n'y a rien h. craindre. On pousse le feu convena-
blement^ jusqu'il ce qu'on ait atteint le point d'ébulUtion
de la matière.
,Si Von opère dans un baiû, d'eau, on laisse celle*ci
s'échauffer jusques h Tébullition ^et Ton a soin de la main-
tenir, à cette température pendant dix. minutes au moins
«avant dé fermer le ballon.
Au moment où le point d'ébyllition de Ja matière est
atiçint ,011' voit s'échapper, par. le bec du ballon d^))Oui-
fkV PII àttUf À*Pf R ^^^^
£6ftft âb vaprar qui pvodaisent. UentAl tin jet ^kmthiuv
Qôand tontl'exoèft de> fiqoide a dtkparil et ^ue le baQàn
pe inenfcnne phis que âe lavapeUr, ice jet ^arrête et roA
se Toit plai sortir que dés traces de vapeur^ dé tem^a eA
temps, à nieaure que TélëTation de température déter^
mine la dilatation de la rapeur et eu elpulse de petites
porlibns hors du liiailon.
.'Quand on ^st paivenii à loo degrés et que Ton s'y
maintient', il be se dégage rien d'appréciable au bout
diei'iquelques minutes» Cependant il vaut mieux prolonger
encore un peu Tébuflition de l'eau pour s'assurer que
l'équilibre- de tebpératnre s'est bien établi dans toàt le
ajistème.-' ^ ••
/ Pourferinerleballon , je me sersdu ehalumeau et d'une
petite lampe à aleool fort simplei Elle consiste en iin
jtabe :de Terre garni d'rnie niéçbe et d'un manche en fil
de fer de dix ou douze centimètres de longueur. Il est
facile de comprendre qu'on ne peut employer ni chan^
délie ai ^bougie pour cette apération , car le courant' d'air
chaud qui s'élève du fourneau les fondrait et dérangerait
aiosi le dard, de manière à rendre la fermeture très-
difficile;
Au moyen de la petite lampe , au-»dessous de. laquelle
on place Une peHe à braise, qui sert d'écran pour.'empé-
cher.le courant d^àir chaud d'en déranger la flamme), r on
ferme eti ua instant lé bec du ballon d'un jet de cha-
Itmieau;
< : Quaiid le- bisc parait fermé, il suffit presque tot^oors,
pour en acquérir l'entière certitude , de souffler sur le bec
pour le refro^ir. La vapeur s'y condense et forme une
petite cotoone liquide que la capillarité fixe dans le bout
dnitube« Quand le ber; n'est pas fermé, cet effet ne se
présente pas.
' SrFoa opère ffur ui^e sid>8tance qui exige l'emploi du
bain d'huile > il laut plus dé précautions pduy s'assurei
14.
que îU temperaliut^e dv: bain et cèU6'4e' li) rtpcif r «onit bièik
idèiiititplesi jIliesÉ facilb $de<!iéoipàf>criDdce^ patYs^iLèmpi^^
«plk^loca^ufi.la Acgnpérattufe /du baiH'S'^èTé un .pcki: witB\
l%uiiùi esi.tonykms: -plvL^ >eh9ûai^^ qur ne
refait sa ^ tempé^^^^^ V^^ -^^' ^^^ d'buile luinnéii^e* ■ ^ i^
> i iGette eif constance ne se présenté ipas^ jgtuûid cm a im
bain à température constante, comme. lé bSain d'eau<bduit
lante , .car alors , en prolongeant la durée' de l'ébullîti^n ^
on est bien kûr que L'équilibre finit par s'établir: JËà'cMn*
parant les/deùx cas., entrouTe aisément le seul renpièdfi
que l'on puisse portera la marcbe du bain d'huile. /
:j\ Quand on ésft arrivé à i5 ou %o? aa*dessoiis/du tefme
où l'on veut s'arrêter , il faut fermer toutes les issues du
fouiveau pour étouffer le feu. La; température. s'élève
plus lentement déjà par ce moyen. Enfin, quamd on est
à. 5 ou 6** du terme de l'expérience , U faot retirer' le feu
dufaumeait. Par ce moyeni'élévation de température de-»
vient fort lente, et l'équilibre caatre l'buile. et la vapeur
sfétablit. Quand on edt parvenu au degré voulu » '^oa fehn«
je ballon.
Au -moment même , on détermine la tenipéiratùrè in^
diquée par le thermomètre et la pression , qui ordinaire*
ment n'a pas eu le temps de changer.
» La bassine retirée du feu , on peiit;sortir le triangle et
son.ballonJ On le laisse égoutter et refroidir; On détache
le ballon et cm l'essuie avec le plus grand s^b. Quand il
est propre et froid , on le remet sur la balance et on^déter-^
mim laugmentation de poids qu'il a éproutéé. On. tient
noie de. cet excès de poids. ' ' f
On plong'e ensuite le bec du ballon dans du mercure.
Avec une pierre à fiisil, on l'entame sôus le meiture èten
casse la pointe. Le mercure rentraadaris le ballon et:l«
remplit , si l'excès de matière a été suffisant, pour
exptilser tout l'airw Dans le cas contraire, il rieste de l?air
dont on tient compté. La présence de l'aiifTamènel'eipéi-
DE PHÀSMAâlE. 20&
m
nence'à Ik inâmecdmlitioii «fue si Ton eût empïoyi* fift»
ballon plus petit d'une qiiantitiâiégak ànkiHùùi^ d&Vaiph
Elle n'a pas daujtré incon^réniei^t. / . ' -'« ^ i- '•
i Pour mesurer le yolomè de- cet aity on hrise ped à'peu>
}e ocd capillaire du lialion , spi moyen d'une pinoe) 6n-
€^>erantsôusle mercure, et on s'arrête dès qu'on es^paiv
Tenu à la partie où elle commence à s'évaser. Sans loette
précaution f il serait impossible de transraser cet air pom
le n^eflmrer, et la destruction du tubeicapiHaire^ qui est si
fH^tl de chose relativement à la capacité totale du bsJlpn,;
n'a pas d'importance. L'erreur qui ex^ résulte piçut être
négligée,
. En renversant le ballon «ous une. petite cloqbe ,^ on
recueille l'air et on porte celle-ci sur l'eau. On transvase
ensuite l'air dans un tube gradué où on le mesure exacte-
l^entf^en tenant note de la température de l'eau. Quand
Texpérience est bien faite, on a rarement plus dte deux pu
trois centimètres cubes d'air et quelquefois ofi ovLoJà 4;m.
cb. et même moins* . .
Quant à la capacité totale du ballon, il suiEt^e verser
le mercure qu'il renferme dans une cloche graduée étroite
pour l'évaluer avec une précision suffisante. On. pourrait
au besoin vider ce mercure , et peser le ballon rempli
d'eau, ce qui donnerait sa capacité d'une manière plus
rigoureuse.
Au moyen de ces diverses données, il' est facile de
connaître le poids -de la vapeur et son. volume, d'où l'on
déduit sa densité.
Le poids de la Vapeur se compose de l'excès de poids
du ballon plein de vapeur qui est donné par l'expérience
et du poids de l'air déplacé par le ballon qu'il faut cal-
culer*. Connaissant îe volume du ballon , la température
de Tair an moment de la pesée et sa pression ,' on ramène
ce volume à &* et o,y6 , et ce volume corrigé est converti
en poids au moyen du poids connu du litre d'ait'dianft
20ê JOUINAL
•
CM imi circonstances. Ce poid^âjoiulé ji Teiote obi^rv^
donne le poids de la vapi^ur. :
Son volume exige quelques calculs de plus ; et d'abord^
oommè le ballon a'estdilaté, il faut chercher ce que son
volume est devenu à la température à laquelle on a porté*
la vapeur, ce qui est facile ^ puisqu'on connaît la ^a«
tation cubique du verre pour chaque degré du thermo**
mitre dans les limites de ces sortes d'exp^ences*
Ayant ainsi le volume vrai de la vapeur' à là tempe-*
rséture et à la pression sous lesquelles le ballon a été
fermé, on le ramène à o* et 0,76. ; ; 1;.
Quand il est resté de l'air dans le ballon , on corrigea
de même le volume de cet air pour l'humidité , la tem|^é«
rature et la pression^ en le ramenant à ce qu'il serait ,'
s'il était sec , à ©• et à 0,76, -' ^
* . » • "
Retranchant ce dernier volume du précédent , on a le
véritable volume de la vapeur.
Mais quand il est resté de l'air, il faut en calculer le
poids ppur le soustraire aussi du poids de la vapeur
trouvé précédemment*
Ces diverses opérations faites /il reste le poids et le
volume de la vapeur pure. On en déduit le poids du litre
et par suite la densité de la vapeur.
Avec un peu d'habitude de ces sortes de calculs et de
leur marche, il faut tout au plus dix minutes pour arriver
au résultats II est évident, du reste, que malgré le nom-
bre considérable de donnée^ qui interviennent, comme
elles sont toutes parfaitement connues^ le résultat final
peut être d'une exactitude parfaite ou du .moins bien
suffisante, pour le genre de détermination dont il s'agit.
, Un exemple rendra ces détails plus facile à suivreA^n
le trouvera dans la série d'exemples analogues qui i^ous a
paru nécessaire pour familiariser le lecteur avec Teiyv?
ploi des méthodes des calculs nécessaires dans TanalY^q
prgwique , et ç^st p^t li , quç n^;j ^ei^wj^f oj|^^ jÇjS^
Pour l'intelligence des .çxep[^le$^de calculs placés ici,
il suffit de rappeler les noml^ces. suivans qui y sont
adoptés.
Oxîgène. ....... ^ . loo . , 1,10:16 . r,
Carbone. . : . t\'Vl'''isl'7Gf"''^" 0,4216 '' *
- ^- -Bifdtogèiie. ."..•.'.> .•"6,iS-'>J" éjtjeW- -'>'««- »
- ■ . : : . . ibsote, ., , ;, v . > /^ ."! ,W,S^-. " »»OT^Î'' 'iv î.;^t ^
Ghlpre. . :. a^JiS^, ^i44^ ' . *. >
• • . '
jicide acétique. Gomme par la simple Ae^ïimkiioo^iàM
le vide à froid , on peut priver l'acétate ^eju^e de plomb
de toute son eau, M. Berzélius s'est servi dé ce sel pour
faire l'analyse 4e L'acide poétique» En tir&lânt ce sel sec
dans un verre de montre, et pesant l'oxide où le plomb ob-
tenus , il a trouyé qu'il çstjEbr^ de ^
'68,52 oxide de plonu), . , , . ,
• - ■ XOO.OO . . ^
'CM - ■ • ,-*T*'»>^ , , ^ , .. ••.'•» l ■ i ».', 'l < Il l((î
Cette expé;rijencjB doiuiejle piMid» âtoniqnede faoériaii
moyen de la proportion , suivante ::3j,4d «..68,52 :: x :
1394)5. Ce dernier noihhfe ^représentant le poids ato-^
mique de l'oiide de plomb , et x celui de l'acide acétique,
on tire de Ik a>z^ !i!^ÇiM!^ soit 64o,6.
D'un autre côté , i8^*,o6o du mémeacétate sec, qui re-
présentent o«*'',3S3 d'acide acétique, ont fourni o5'-,574
d'acide carbonique et o^',i8o d'eau, par la combustion
eonrenableœent exécutée.* . .: '
0,574 acide carboniqîie Tenfenneùt. o/x5Bd^ de c&irbohe
è,t8a d*€itt rttifennênt. OyO^Égg ÛhjèTOf;ètï& - * ,
• «,^545 perterepBéswtapt l'ox^èn^
0,3^0 pàUds deVâcid».' t 'i
En partant dé cette analyse , on pevti caieurer èé qu ati-
JaUKNÀL
nlketH âdtiné 640^6 dWde acétique 1 et Ton trbuye Içs
nombres Btiifans :
So4it8 carbon«
ag8,i8 ozigène
640,60 acSde acétique.
Il reste maintenant k chercher le nombre de chacun
des atomes élémentaires que pes chiffres représentent. On
y parvient, comme il est facile de le comprendre , en divi*
sant chacun d'eux par le poids atomique du corps lui*
mémet Oaa donc ainsi :
do4 18 '.<•';•
'Tg'^cs j,95 atomes de carbone
«^^ fis 6^ Il atomes d'hydrogène . ' '
* * - . •
y* ss ft^oS atomes dVtiffène.
Ces nombres différent à peine de G^H^O', qui doit
être la formule de l'acido acétique sec , ce qui devient
plus évident encore , en comparant lés résultats qu'elle
donnerait avec ceux de re!(périence4 On à , en effet ^
Pat le ealoaU C< = 8o6,o8 on bien47t5
U^so 37.50 5,8 ?, • :
0* s= 3oo,oo ^ 46,7
643,58 100,0
Par rezpërieâce. Carbone. . . 3o4i 18 47,6
Hydrogène..' 38^ .5,9
Oxifène. . . 498,18 46,5
■ ' 640,60 100,0
Cette analyse, qui date de vingt années, nous offre les
légères erreurs qui affectent encore celles du même
genre que Ton fait aujourd'hui. Quand elles sont de cet
ordre, ce que Ton obtient toujours avec des matières
pures , des analyse» soigneuses et répétées , jusqu'à ce
que les ré,suU^t3. deviennent constans, on peut les né-
gliger eutièrement ; elles né changent pas les formules.
DB raAÏlMÀGffi. it6§
Jfc/ûie bensiôpqtie. Pàûs lëi luDciennes èkji^ètkcâ ^de
M. Berzélius , la composition réelle de cet acide fut meN
comnîe , parce qné l'analyse en fût faite à Fétàt d^e Bén-
2oate de pîomb, qui retient un atome d'eau, sans qu'ont
puisse le lui enlever, par les méthodes ordinaires dé 'des-
siccation. Cette erreur a été rectifiée par MM.'Liébîg et
Vôhler, qui ont analysé le benzoate d'argenti Ce sel
est anhydre et s'analyse en le brûlant dàùs'ûn creuséC
de porcelaine. Il laisse pour résidu de l'argent métal*>
lique.
0^*9827 de ce benzoate ont laissé 0,389 d'argent. Ea
partant de ce fait, on a, 0,827 : 0,389 •• ^ • 1 35 1,6. En
représentant par x le poids atomique dû benzoate d'ar-
gent, celui de l'argent l'étant .par: 1 35 1,6« De là on tire
x = * ' — i =* ^873,4 poids atomique du benzoate. ■,
Gomme ce benzoate doit renfermer un atome d'oxide
d'argent ,. 00 aura, par difiérence, la poids atomique de
l'acidd :
4873,4 ■ • " . '
.1451,6
l4ai,8 poids atomiqiie de l'acidebenxoîqne. '
D'un autre câ.té» 0^600 du même benzoate renfermant
0,3964 d'acide sec 9 étant brûlés^ par .l'oxide de cnivrev
ont donnée O'^isia d'eau et 0,797 d'acide carbonique* Oxk
tire de là)
.OfXaaeaa. = 0,01 35 hydrogène
^ 0,797 acide c. c= o,a2o5 carboné
O10634 oxigène ott perte
.^— ■— »■ Il ■
' 0,2964 acide anaîysé.
Calculant d'après ces nombres la composition de l'a*
cidebenzoïque, en prenant le poids atomique précédent ,
on aurait
Carbone. . . . • . 1057,9 on atomes 27,66
Hydrogène, i . . . 64,7 lo,36
Oxigène. . ^,. . . 299,2 2j99
1421,8
aïO JOtÎRNAIi
Ces^ aombrça se rapprochent tellement de b formule
Q28 H^OQ^, qu'elle sera cK^osidérée , comme; riirén^ble
si pa la compare avec les données 4& rexpérience^i car
sjioTS on verra disparaître un léger écart qui se manifeste
ici, et qui tient à ce que. le poids ajLopiiquç Âe lacid^
est uv peu frop £aible^ ainsi que le dojMge du carbone et
que ces deux erreurs étant dans lemèqie sens | exagireiÉ^
ijne diSérepce trës-^faible , enTcalité^
.; ■ ; iÇ2M07i»aa 74,i ;
RIO 6a,5o 43
05 . 3qo,po ai.o
■ ■ I ■ II* ' mt . • ' . f* II»! f I I ■ ■ I
1433» 78 . ^ ï99^o
' " . ' »
L'expérience ayant donn^
Carbone. . • . foS^iQ . 94i4
Hydrogène. . . 64*7 4>^
Oxigène. • .** 399»^ **>*
.1 I ..
» ' ' f
.'.-.:.' r. '. -i4s't|9. ■ w^jO- , ..' .^
Cette analyse f faite, ayee unsoia ex-tr^me par ^euît
des plus babiles chimistes de notre époque , montre bOm4
bien est délicate toute recherche qui porté sur des sub-
stances d'un poids atomique élevé. En effet, une erreur
d'un centième sur ce poids, qui serait nulle dans le
cas de l'acide acétique , par exeiâple , d^Viéfit toi(5apable
de faire une erreuîr presque équivalente à ttn- atome^
carbone , et telle, relativement à Thy drogèùe y îqfeïl • n«
faut jamais, en pareil cas , s'en fier au poids atémiqtte^
pour déterminer la quantité de .cet élément.
L'acide benzoïque, sublimé et fondu ensuite, renferme
un atome d'eau , comnle le prouve l'analyse suivante :
o;4oo d'acide donnent 1,004 acide carbonique et 0,^1 80
d'eau I qui représentent .
0,2778 carbone Oa bien 69,4^
0.0199 hydrogène „, 4,99 .
o,i023 oxigène. 25,56
Of^QQO 100,00
DB PHAllIAOIK. 211
. (Jiplaidiust d'après ceUe ai)ia)yii^ le. 9imbce dfatpçiffs
q[u'eUe représente , on trouTerait ■
tfir. a^ti cùhùûB ' Ou bkn (96»ft carbone /» . >
0,79 hydrogène id,3 hydrogène
o,a556 oxigène - ,4»o oxigène.
... ■ . ' . *
B'où Ton. tire la formole G^^H^^ 0\ et commis on
sait que l'acide sec est formé de C^' H1^0?> cdle de,
l'acide sublimé devient G" H^^ O^ + H* O.
Ces résultats sont confirmés pat la deqsitjé de la,
vapeur de l'acide benzoïque, qui :^st égaie, daprés
mes expérienipes ^t celle.de M« ]y[its<3herUc|K , k 4,^7^
environ ; or, on a par le calcul
a8 Yoliimes de oarhone as âSXM^^® *=■ i%fif^ ^
xa d'hydrogène ac i^Xo,o68S =; O^SaSô
4 d*oxigène = 4Xiiioa6 =: 4>4i^
17,0408
Si tous ces volumes se condensaient en un seul , on
aurait donc 17,04 poùir la densité de la vapeur; mais
une vapeur aussi lourde ne se rencontre guères dans les
substances qui bouillent à une température pluSibaSse
que le mercure. D'autres expériences m'ont appris,
d'ailleurs , qu'en général, pour lee acides hydratés , cba^
que atonie fournit quatre volumes de vapeur, tout
comme dans les hydraddes. Divisant par 4 1® nombre
précédent, on a '
17,0408 , ^ ' * '
-^=4,a6o
Nombre qui s'accorde avec 4»^P î^® Texpérience a
fourni.
Morphine. La marche à suivre dans toute recherche
sur la composition des bases ol^asiques a été si nette-
laent tracée dans le mémoire temarqU9J>le. où M. I>iébig
Çteonnaitee. son précieux jûo&deimeur, qu'il suffira d'^
repcoduire>iei un des exemples qu'il renferme.
Après s^étreaâsuré que la morphîbe perd à isIq"^ tç^ie;
5fr2f JOÙHNAl. '^
soto eau At cristàlfisàtion, il' Fâ examinée i^près l^airdir 4^8-
aéchée à cette température. * ' ; ' •'
o,365 de cette morphine ont domié 0^055. d'acide car-
Iionique. ^ "
0,553 morphine ont donné o,3i8 d'eau.
' 0,619 morphine ont donné 34939 cm ch. d'a2otéà o*^ et
0,76 , le gaz étant sec.
Le carbone et Thydrôgène se calculent cl'àprjis là com-
position connue de l'acide carbonique et dé Tèau. Qua^t à
l'azote , on sait qu'un centimètre cube de' ce gaz , à o^ et'
0,76, pèsC) quand il est sec, o,^'Ooi&679^ce qui permet de
calculer le poids du volume de gaz obtenu. , - < . 1
Ces trois déterminations donnent donc, en les ramenant
à 100 parties de morphine sèche. - '
Carbone. *>........ ^3,3
Hydrogène 6,3
Azote. 4»9 . • .
Oxigène. . •. i6«â
. . Morphine sèche. « -. « «^ • lPO,p
Le poids atomique de la morphine peut s'ohtenif^^de
diverses manières; mais la méthode, employée par
M* Liebig est aussi simple qu'élégante et mérite la pré*
férence. Elle consiste , comme on la vu plus haut , à dé-
terminer l'augmentation de poids, qu'elle iprouye quand
on la soumet à l'action d'un coitrant d'acide bjdroehlori-
que sec , la matière étant maintenue dans un bain d'eau
bouillante.
0,600 de morphine ayant absorbé 0,076 d'acide hydro-
chlorique , il suffit de la proportion suivante pour trou-
ver le poids atomique de la morphine.
0,600:0,076 :: a;:455,i4**« j?=359i. ,
Si l'on cherche maintenant, d'après l'analyse élémentaire,
quelle serait la composition de 3593 parties de morphine ,
on arrive à des nombres qui indiqueront très^exactement
la formule C^* H^* Az' O^, qi;i donne ^ en effet,
DB PHAAM^CIS. 2l2[
^■':.'^-'\.' / Ai*- :si^ 177,0 '''•••4,9"- '•;' ; ••-
L'expérience apprend en outre que loô parties àé àibf^
pîiinë aîihy dré proviennent de i d6 ou 1 0*7 ' de morphine
eristàllisee , qui reilferme en conséquence 6 0U7 d'eaâ
de cristallisation. Cette eau contient à peu près le tiers
de Toxigèûe qu'on a trouvé dans la morphine anhydre,
*en sorte que la formule de la morphine cristallisée sera
Camphre. L'analyse élémentaire du camphre ordinaif e,
dans des expériences que j'ai déjà puhKées en partie,
m'a donné :
Pour o,4o6 de camphre, o,383 d'eau et 0,167 d'acide
carbojbiquë , d'où l'on déduit la formule suivante t
Expérience.
C10[ 38a,6 TOt^S. 79»5
H8 • 5o,o io,36 10,4
Oy 5o,o 10,36 10,1
••-■— iiw— ^^*
i 43a,6 100,00 100,0
Cette formule n'est , on le conçoit bien , qu'une ap-
prcaimationy tant que le poids atomique du camphre n'est
;pa^ donné; mais on peut l'obtenir par divers moyens.
Mis dans une éprouvette d'acide hydroohlocique sec, le
iCampl^re se liqji^fie et absorbe ce gaz. En pesant la quan-
tité de matière employée et mesurant l'acide absorbé^
on. trouve qu'à la pression de 0,760 , l'acide absorbé par
tir-oi'g de camphre est égal i45 cm, cb, à o** et. 0,76. Eu
'^amà^antpe gaz en poids, on trouve donc. :' .
1,019 camphre .......,.; 8i,3
0,235 acide hydrochloriqne 18,7
* •
f . . j ./ • . .
' - 100,0
On peut donc établir la proportion suivante :
i,ôig:o,235::4S5,i4:-r...ar^ '97^*
2ï4 iJOUBNAt
Mais , en qùaSraplant ràtome approximatif déduit de
l'analyse élémentaire, on trouve 1^30,4; ^^ quiindiipie
que si l'hydrof^blorate de camphre est nu sel qu'on puisse
regarder comn^e x^eùtre , le Vérilâble atome du camphre
^sjeraC*<>«*^0^
. Toutefois ).comme rien ne prouve que ce sel soi^, neu-
tre ^ et comme il importe de vérifier ce résultat par d'au-
tres moyens^ on a pris la densité de la vapeur du cam-
phre^: en ayant soin de porter la température un peu plus
^ut que dans les expériences quej'ai déjà publiées sufr
cet objet. Voici les données , ainsi qu'un ex^pledeoet^
espè/çp de calcul :
, On a fait la tare du ballon , le baromètre étant, a 0,74^
et le thermomètre à 13*^5. Après avoir chau0é 1^ «ballon,
^t sou bec sur un feu de charbon . on ^ introduit la
pointe dans du camphre fondu; On a laissé rentrer envi-
ron quinze grammes de ce corps. On a porté le ballon
dans le bain d'huile et on a chauflé celui-ci doucement
jusqu'à 235*; on a retiré le feu en grande partie, et le
bain s'est élevé néanmoins jusqu'à ^44^, où il est devenu
Stationnairependant quelque temps; On a fermé le ballon.
En le pesant dé nouveau, il avait gagné be^'-^yoS en poids.
• On a casse la pointe sous le mercurie et l«l ballon s'est
coihplétement rempli. En mesurant le merciure qui
'remplissait le ballon*, on en a îrouvé 296 cm. cb.
Ces diverses données suffisent pour caltHiler exaîctement
'làdeiisité de la vapeur du camphre. ' '' ' '
îLè' poids de la vapeur se compose dit poids apparent
0,708 et du poids de l'air renfermé dans le ballon qttand
on en a fait la tare. On trouve le poids de ce demîer'par
les formules suivantes ':
, . . . "I II.'
395X0,74^ ^ ^gg ^Qiuj^çg de Yîm à 0,760 et i3«,5
0,760 ' '
288'
•.+(°.oo3y5.Xi>.5) =^74 vol. de l'air à o,,6o eto-
374XoS'>oox299i=:osr-,3559 poids de l'air.
BE PHAKMACIB. aiS
- Aitaéi,lèpG9& dèlàVapeurBera^giJà. ^
0,3559
0,7080 . ■ •
1,0639 poids de la yapeiir.
Qaant à son volume, il «''obtint à l'aide ^es calculs
suiyans : la' température indiquée par le thermomètre
était de244''> iQ^^is on sait, parlés eipérieUced de A|M. Du-
long et Petite qiiQ cette texppérature apparente ae réduit
à aSg® réels, c'est-à-dire des degrés indiqués par le ther-
momètre à air. Les mêmes physiciens ont fait voir qu'à
cette température, et à partir de o^^ le verre s'est dilaté de
^^ de son volume à 0° pour chaque degré du thermo-
mètre. Le volume du ballon, au moment où on l'a fermé,
était donc de
qui est le volume de la vapeur à 289^ sous la pressioa
de 0,74:1.
Ce, ^olume corrige serait donc .
'^ ' i-Ho,oo3^5X239) ^ . '^
' Ainsî,.tôùWçoVrection faite, i53,5 éta'. çb. de vajieuir
de câmpifciré supposée à o* et 0,760, pèsent l?^* 0639. On
tjire de là
• •/,'* , ê .1. ' ^<
l53,5 : lOOo :* 1,0639 ; X .. .. x = 6^93o poids' da litre
6,930 : X' si 1,399! r X ....x=: 5,337 densité rappoi^tëe S Tair.
D'aptes iranâlysé et le poids, atomique, donnés plus
hî^ut,, on aurait
-. ::::r ,^;fnt^.â0 cs^rbPUB as4 16^9640..
. , j , .33 dJJiydrPgène * =5 a,aoi6
a d^oxigene = 3,3063
■«awanp,
^i—; =5,1177
jt^
Ainsi , chaqiif .at<w^ d^, «WP^^^fj T!»V^M»f P ifl«atrc
volumes de vapeur, et le résultat de l!eipériéDce s'accorde
d'une manière satisfaisante avec , <^ui du calcul. La
formule du camphre demeure donc fixée à C*^ H^* O^.
. Stéarine. La Aiéan^né pure, a donne les résultats sui-
•.t')'':'i » .y f •. ■ •• \if \ .■- ^/ M ■^^' ..>'■■' '
vfuis dans 1 analyse que M. .Lecanu.en a ia^e :
Matière. •• ^ V « ■! ... . • OiSoo . ■ .,. .• * .. '. •:j.\
. . Acide carboniqae. • . ..• 0,846 = q,334o8 carbone
Eau. .: ^ ,. V. V .... o,336 =s 0,37^96 bydrogè ^
Ea ramenant en centièmes , on aurait : .
78,01 carbone
' ia,43 hydrogène ] ' '^ '^'' ''
9,55 oxiçène
* ■ ■ »
*ioo;oo stéariDe.
Comme on ne connaît aucune combinaison de la stéd-*
rine, il faut emprunter son poids atomique à d'autres
considérations. Or, on sait qu'en se saponifiant, 100 par-
ties de stéarine fixent environ Spairties d'eau, et donnent
96,8 d'acide stéarique hydraté et 8 de glyoérine hydratée.
Gomme cette réaction doit se faire en proportions ato-
miques, il faut établir la proportion suivante :
6806 : X :: 96,8 : 8.... a:=» 662.
«
Dans cette proportion , a: représente la quantité de
glycérine qui correspondrait à 68q6 qui est un atome
d acide stéarique hydraté. Mais x s= 562 et . l'atome de
glycérine hydraté pèse 579; il est clair que Is^ réaction
donne lieu à un atome de chacun de ces corps. Ainsi la
stéarine en fixant de l'eau se trans[fprme en
0^40 gnf 05 + IP O et C^Hfi 02 + H^ O
•
Enfin, si les deux atomes d'eau qui figurent dans ces
formules, se fixent dans la réaction même, ioo parties
de stéarine doivent donner io3 d'acide stéarique ou de
glycérine. Il est facile de le calculer, par une propor-
tion entre les nombres ^385 et 7160. qui représentent
DE .P«&.EMÂ'CIB. Hl^
poids atomiques de ces deux ctirp^ hydratés
«t ambydrés. Ckiixiixie l'expérienoe a donné un peu plus;
il détient fort probable qne Ja stéarine- renfermé lés
deux corps à Tétai anhydre.
r La BtéàriBedoit donc contenir G**°H^^* O^+C^ H^O^
et SMS poids atomique se compose de ce» poids TeunisJ
£He Tenfermerei fiinsi ; : ... ;.|.
• ^ aw 5586 7«,oa -
O? , . ' 700 . 9,78 /
.\ Résultais qui s'aocordenH av«o l'analyse cilée plus haut ;
du reste, coonne le nombre -d'atomes*' est irés-griuiid et
que Texpériencé relative à la .fixation de .leau laisse
cfu^elque choserà désirer^/ril est utile de tecq^if ir au^; v.é-*
lifications svtiyantes : v*
'On utoît que larsléarûote supposée anhydre renf^rm^
esactenienl 78 de carbone, nombre donné par Fanalyset
En supposant que la* stéaHne coatint ui^ atome d'eau»
elle ae rehferfalerait qâe 76,7 de carbone» , ,
Si on y admet dsux atomea d'eau, elle ne renfermesai^
que-yS^S de carbone* J , .
, L'éxpériieDce pouvant répondrje du», carbone à deiçi
poiur cent près, û faut etk conclure que la. stéarine est
réeUement: anhydre.
. On remarquera enfin que dans les stéarates neutres ,
Toxigène de la base est à celui de la^^ide il a : 5, ce qui
s observe aussi, dans la stéarine, entre lacide et la gly-
cérine. .Mais ce n'est pas le lieu, de discuter si , dans 1^
glycérisLe, lacide et la. base préexistent Op. bien s'ils
sont 'siimplemeot produits dans l'acte même de. la sapQ-
nificatiom Les personnes diaposées ji admettre sa prée^tis*
lenfie , verrooft dans ce rapport Yme nouvelL^^ pr^uye de;
l'exictitùde du!, poids atomique que Iw vient d'a^^t^ibiie^
XX". Année — A^ril i834. ' ^
^l8 JOURNAL
■
Chloral. Préparée avec les plus . grands soins y pour
Tavoir tout à fait pure, cette substance qui renferme
du chlore, du carbone, de Toxigène et deThydrogéne^
a été analysée par les moyens suivans :
On en a pesé dans un petit tube bouché par un
bout , 0,437 et on a ajouté dans le tube enyiron autant
d'alcool pur ; on a pris un tube en verre vert de dix*^
huit pouces de long et on a versé au fond un peu de
chaux pure ; on a introduit le petit tube renfermant la
matière, puis on a rempli le tube de chaux , on a
chauffé au rouge le tube , d'abord vers sa partie ouverte
et en avançant peu à peu le feu vers le bout fenné.
Quand on est parvenu près du tube contenant la ma-
tière , on a eu soin d'éviter une ébulhtion trop vive et
on l'a réduite lentement en vapeurs. A mesure que
celles-ci passaient sur la chaux incandescente, elles
excitaient une ignition , en produisant du chlorure de
calcium, des gaz carbures et un dépôt de charbon. La
décomposition faite, on a laissé refroidir le tube*
On a pris la précaution d'étendre le chloral d'alcool ,
parce que le chloral pur en agissant sur la chaux produit
une véritable explosion et projette tout hors du tube.
Quand on tasse la chaux pour éviter cet inconvénient ,
l'incandescence qui se manifeste est si vive que le
tube fond et crève. J'ajoute que le chloral est la seule
matière renfermant du chlore, qui ait exigé cette pré-
caution , jusqii^à présent.
On ne peut pas se servir, dans ces analyses, delà chaux
vive ordinaire. Elle contient toujours des chlorures
provenant de la cendre du combustible qui a «ervi à la
préparer. Il faut éteindre cette chaux , la laver sur une
toile jusqu'à ce que les lavages soient exempts de
chlorures , la laisser sécher et la calciner au rouge sané
briser trop les petites mottes qui se sont formées dans
la dessication. On l'enferme chaude encore, dans un
DE PHARMACIE. 2îg
flacon à rémeril. Les petits moites brisées en fragmens
qu'on introduit dans le tube sous cette forme , ofilrënt à
la vapeur des issues suffisantes et sont d'ailleurs a«sez
poreuses pour s'en laisser pénétrer, de sorte que la
décomposition se fait complètement et sans risque de
projection. .
Le tube refroidi , on le casse sur une feuille de papier,
on rejette toutes les portions de verrcauxquelles il n ad-
hère rien et on verse tout le reste dans une large capsule.
On met daas la capsule un entonnoir renversé , la pointe
enbaut , en ayant soin que. toute la matière soit renfermée
sous Tentonnoir. Par le bec de celui-ci , on verse de Teau ,
peu à peu. Comme la cbaux est très-divisée , elle s'éteint
vivement et produit assez de chaleur, pour qu'il en ré-
sulte de petites décrépitations qui projeteraient la ma-
tière au dehors. Les parois de l'entonnoir larrétent.
Quand on a mis assez d eau pour former une bouillie
claire, on enlève l'entonnoir on le lave avec une pipette
et on reçoit l'eau de lavage dans la capsule. Enfin on verse
dans celle-ci un excès d'acide nitrique pur. On favorise
la dissolution de la chaux, en chauffant un peu et on filtre
pour se débarrasser du charbon. La liqueur filtrée et les
eaux de lavage étant réunis dans un flacon à l'émeril , oh
y verse du nitrate d'argent. On secoue vivement leflacon,
on laisse reposer, et la liqueur s'éclaircit. On rajoute du
nitrate d'argent jusqu'à ce qu'il y en ait un excès , on se-
coue encore le flacon pendant quelques minutes, et quand
le chlorure paraît b f n cai lebotté , on verse le tout dans
un verre à pied conique. On lave le flacon et on rajoute
les eaux de lavage dans le verre.
Le chlorure étant rassemblé , on décante la liqueur
claire et on la met à pcirt. Le chlorure lui-même est réuni
sur un filtre et lavé avec de Teàu légèrement acidulée
par de Tacide nitrique pur* Quand les lavages pe sont
plus troublés par lesd marin ,.on sèche le filtre.
i5.
2!àX) SOTlKffJLL
. hé filtre étant see^ on en sépare le cUorurè d'srgtnt
le mreirx possible. On Êiit la tare de déax capMiIes en
porcelaine un peu inégales de grandeur. Dans la plus pe-
tite on met le filtre qu'on a pris soin de pelotonner^ et
dans la plus grande on met le cMorure.
On cbauQe la capsule qui contient le filtre jusqu'au
ronge ^ le papier se brûle, et quand tout le cbarbon a dis-
paru, on la renverse sur la capsule qui cèntient le
cblorure. ':- .
On cbauffe alors les deux capsules ensemble jusqu'à ce
que le fond de la capsule inférieure soit bien rouge. On
maintient cette température pendant dix minutes , ce qui
suffit pour fondre le chlorure d'ai'gent.
On laisse refroidir comp/eteme/it les deux capsules et
on les pèse. L'augmentation de poids donne le poids du
cliloruEe ^d'argent , dont il faut soustraire celui ' de la
cendre du filtre, qui dans îa plupart des, cas ne s'élève
pas à plus d'un milligramme , si le papiei: est bien
choisi.
En opérant de la sorte , les 0,487 de chloral ont fourni
i,ï66 de chlorure d'argent, qui représentent 71,6 de
chlore pour 100 de chloral. :
D'un autre c6ié, o,63i du même chloral ont. fourni
par le^ir ci^mbustioii, à l'aide de Toxide de cuivre 9 09879
d'acide carbonique et o,o45 d'eau.
Ces» divers résultats , ramenés en centièmes «- dosneul
0
Carbone 16,61 -
Hydrogène 0,79 •
Chlore 7I160
Oxigène. • . • • •. 11,00 .
100,00
Ce qui conduit à la formule atomique C^ HO.Gh? ou
C* H^P^ Ch^ Ott bien enfin un multiple quélcoûquç de
la première. En effet , la formule brute donilérait :
• >
DE FBàllUÀCIE. 9^1
à I
.C4f
A= iâ3»o4
16.6
H
= 6,25
• *
<>»7
O
^z ioo,oo
10,8
0
=f 663,96
7ï^9
(p3,25 100,0
. Xi]9.poi{l^ a4ami^»e du chliQrdl ;Pf ut «être 6xé par divers
»oy$ffif$» Ëi):^^Vila dep^ita d^ sa, vapeur déterminée p^r
expérience est.égf^leà &,i et &fi la <:alctilant d'après la for«
mule qu'pa yico.t de. doiUiQC5. on aurait :
- ; •:. . C4 . =: 1,6864 „,^, .
H = 0,0688
'''''-' — '^ • O = 1,1026
Ch» = 7,338o
* « «
• î.
10,1958
ï
En supposant que ceci représente deux ypiumes de
cl^oral^ on jurait, en divisant par deux le total précédent,
6^99 pour ja ^densité de la sapeur du chlora, ce q.ui
«'accorde avec Texpériencedire^cte^ . ._
.£t comme ile^t probiablc que. T^lomq du chloral, de
m^n^e^que c^ui deJa pljipart des corps ne jUres^, est .ca-
pable de fournir quatre v.olimçs.de vapeur, U ^^"^ ^^
conclure que le poids atomique réel de ce corpis corres-
pond à la forwiule.C^.H^ O.2 W, . . \, " ;»
Le chloràl provient d« Faction duchl<ive 4ur Talcool ,
et comme oetcaction est fort simple , qu'elle se borne à éli-
miner iderhydrogèoé et à fixer du chjbre, on peut présu-
mer qae la . néactîon s'opère de manière à définir par
elle-même le poddfi atomique du chloral; Il faut donc
soumettre le poids donné par la vapeur à cette vérifica-
tion. La formule de l'alcool est égale à
^ > • Cdïl^ du chlc^at a. . C» H? X)3 Gh^
. < Et gagné. ...... Ch6
pour produire un atome de ehlofal par chaque fitome
Hà2 ' MOURNAI;
d'alcool, ce qui , par la simplicité des rapports , rend la
formule très-vraisemblable.
Quand on étudie, d'autre part, Faction des alcalis sur
le chloral , on Toit que ce corps se convertit en acide
formique et en cbloro-forme dont la formule est repré*
sentée par C* H^ Ch*. La formule admise pour le chloral
explique très-bien cette réaction , car en admettant que
Teâu se fiie , ce qui est indispensable , on a
C« 02 H' Ch« +H» a« C* H^ O' + C* H^ Ch«
Et comme le chloro-forine se convertit lui-même par
l'action des alcalis en chlorure et en formiate, les faits
énoncés dans cette formule seront accompagnés de la pro-
duction d'un peu de chlorure et d'un peu de formiate,
qui du moins n'empêcheront pas de saisir le phénomène
fondamental.
Ainsi, les propriétés, la production et les réactions
du chloral conduisent à la formule C® H^O^Ch®, qdî^doit
être adoptée, jusqu'à ce qu'on soit parvenu à le combiner
avec quelque corps connu doué d'affinités énergiques.
Salicine. D'après l'analyse publiée par MM. Pelouze
et J. Gay-Lussac, là salicine renferme ' '^'
Carbone 55,49
Hydrogène <5,3S' • '
i Oxigène. . . • . , . 38.;i5
1 . >
Si Ton, cherche quel est le nombre d'atomes le., pii»
simple qui convienne à cette analyse, on. trouve . .
Cl» 573,9 55,3 .
H^o 6a,5 6,0
0* . 4oo»o 38j7
xo36,4 ^ 100,0
Mais, comme la salicine est un corps indifférent et
qu'elle ne forme aucune combinaison , cette formulé brute
n'est vérifiée par aucun moyen , en sorte que rien n' em-
pêche de la doubler, tripler, quadrupler, etc. ^j'- 1
DB PHAEMAGIB.
Bien plas, rien ne prouve qu'elle soit même un sous-
multiple exact de la formule réelle de la salicine, car,
sans violenter les nombres fournis par l'expérience , on
pourrait admettre d'autres formules. Mais, en s'arrétant
à ces noml>re5 9 comme exacts, celle qui précède est la
seule qui convienne.
Toutes les fois que l'on examine un composé indiffé-
rent, et fixe commela saliciue, on rencontre les mêmes
difficultés. Pour arriver à un résultat quelque peu vrai-
semblable, il faut, dès'lors, recourir à des réactions aU
térantes et en examiner les produits avec la plus grande
attention. En général, on peut dire qu'en soumettant
ces sortes de composés ^ l'action des bases ou à celle des
acides , on est presque toujours certain ^e faire naître àé
nouveaux corps d'un poids atomique déterminable et liés
avec le premier par des relations simples , qui permettent
de définir son propre atome d'une manière assurée.
En s'arrétant aux formules brutes , l'analyse organique
ferait un premier pas. Quand le poids atomique est fixé
par des expériences convenables, on en fait un second
bien plus essentiel que le premier. Enfin, quand de ces
formules atomiques ressort une conception explicative^
capable de lier entre eux de nombreux phénomènes et
propre à faire prévoir de nouveaux résultats, on peut dire
que pour ce point, du moins, la chimie organique s'est
élevée au rang d'une véritable science. C'est ce troisième
point de vue qu'on essayera d apprécier dans le chapitre
suivant.
r r ■ ' »...
' De la compô^tidn de quelques hèmincisorgaftiques.^
i. ' ' '■'.,: •' • • . . . •: ; ■ •
L
Extrait des Annales de pharmacie, tom. YI, cahier 3.
r ' 1
HUîMS DE TÉRÊBSNTinilB. « * ♦
AvJUidle^ de térébenthine des Kosges»
M. le docteur Mougeot de Bruyères , cophu par sa
collection de cryptogames des Vosges , a eu Ja complai-
sance de nous envoyer de celte contrée de la téréhen-
tbine, en nous indiquant en même temps sa préparation.
Voici ce qu'il nous a communiqué par écrit :
L'écorce des abies pectiï^ata (Decand. ) , pînus picea
{^L,)j s'enfle un peu en été, forbiedes endroits sâillans,
qui,, remplis de térébenthine, sont percés avec lé bout
pointu et • ouvert d'une corne; la corne , fermée par
l'ouverture large, se remplit bientôt de poix qu'on
recujBille en la. faisant écouler. Les babitans du* pày$
rappellent poix claire, pour la distinguer cje lu. poix
dure .que leur fournissent les àbies eoccélsa (t)ecând.)^
pinus abies (L.) ; toutes les deux sont recueillies en été.
La , térébenthine gu'on obtient de cette manière est'blaû-
cbe , tï'ansparente , très-fluide^ elle a une odeur agréable
et aromatique ; elle a été analysée par Caillot, qui la trouva
composée de:
Huile volatile 33,5
Résines différentes 63,44
Matière extractive et acide snccinique. . o,85
Perte. . . .• a, 21
Par la distillation avec de l'eau, nous avons obtenu de
cette térébenthine à peu près la même quantité d'huile
que celle indiquée par Caillot. L'eau qui reste avec la
t
colo^liâpQè dansle vaee diatiUaioire B'a poiiat de réaolioo
&ur les couleurs végétales ,. et ne précipitait ni par le
soDB-acétate de plomb.ni pat ks sels de fer;. évaporée
après y avoir ajouté quelques gouttes d'ammoniaque ^ là
iiqueur coxioentrée précipitait Irèsrpeu ea blanc, par ces
sels. Caillot, Unverdorbea, Sangiorgia, ont prisi ce -
résidu pour de lacide succinique ; Moretti croyait y
trouver d£ lacide acétique, tandis que Marabelii la cru
un acide résineux; à juger d'après le précipité que nous
avons obtefno, ropi&ion de Marabelii nous parait la mieux
fondée» . , . .
L'huile cribtejiue de ia térébenthine décrite plii6 haut ,
fut distillée sur une nouvelle quantité d eau , après quoi
on Ta misé. en contact quelque temps avec du chlorure de
calcium ; alors elle devint parfaitement incolore et posséda
une odeur très-agréable analogue à celle de Thuile de
citron; elle fut ua peu plus soluble daùs l'alcool que
l'huile de térébenthine du commerce, l'alcool anhydie
'sy< m^ié.dans tout£S)'lça proporiioas ; soa poids Apécir
fique&t 698^0 à 1 5 degrés, le point de rébuUitionsà i&5^
•Deux ânatysea oint donné :
' II!
j;.. .
"^ . 'Carbone. ,. - ... 68,6,7 .(i) Çarbane. . • . 88,4^ ' .•.
..' r Hydrogène. . . ïi,4o Hydrogène/,*. 11,64
ioq,07 . , ., 100,06 . . , '
'..!■' i.' /'« , '. i
i «
B . Huiles de templîn "( templinôl ) .
m
On obtient cett^ liuile en Suiëse, en distillant; le^
fruits àa pinu$ mugho ^ .2^\tc de Teau; telle qu'on la
trouve dans le "commerce, elle est peu colorée, et d'une
odeur agréable par son analogie avec celle de fleurs
d'orangers ; eçi la distillant avec de Teau nous l'avons ob-
,- '.■,■■■ ,, — \ — -— ^ — -— 1 — j —
(i) Les an^lyjtes dpnt les résaltatç soi^t indiqués dans Ip mémoire»
ont été faites an înoyen de ï'oxide de cuivre et avec l'appareil do
• \
t
X
226 JOURNAL
tenue parfaitement incolore et avec un peu moinsil'Oileûr;
pour la dépouiller de toute l'eau nous l'avons mise na
contact avec du chlorure de calcium. Sa solubilité dans
Talcool ordinaire est la même que celle de Thuile précé-
dente ^ à Talcool absolu elle s'unit en toute proportion , à
i65^ elle entre en ébuUition.
Première analyse.
0S'*,47B hnile nous ont donné i,52o acide carbonique et o,5eo ean.
DeDxiitDe anal^e.
psr*,6245 haile nous ont donné I1991 acide eai^oniqneet o,656re$M*
La composition suivante correspond à ces analyses :.
' Carbonique. . . 67,95 Carbone* ... 88,19
Hydrogène. . . 11,67 Hydrogène.. . ix>67
99»57 99»^
C. Huile de térébenthine du commerce.
L'huile de térébenthine ordinaire, telle qu'on la trouve
dans le commerce, est fréquemment colorée en jaune,
elle aune odeur empyreumatique et désagréable, eil«
contient une résine qui s'est formée par l'oxidation de
l'huile en dissolution , en outre elle contient un stiéaro^-
tène qu'on peut en séparer d'après Margueron , par un
refroidissement jusqu'à — 17**; ce stéaroptène fond à y®,
on peut parfaitement séparer ces deux corps en distil-
lant l'huile avec de l'eau. L'huile se dissout dans douze
parties d'alcool à SS"", et en toutes proportions dans
l'alcool absolu, l'huile non rectifiée entre en ébuUition
d'après notre observation à 1 5o degrés.
<-• '
D*après Despretz à. ......*..* . i56|&-
Récemment rectifiée d*après Ure* . . i5a . x .
Huile ancienne d*après le même. . . . i58
Son poids spécifique est, d*après Sanssnre. 0,86 à aa*
Id. Despretz. 0,87 à 10
Id. Brisson. . 0,86 à 3i
Haile rectifiée d'après Guibourt 0,87 à 8
Par des expériences que nous citerons plus loin, nous
DB PHÂHMACIE. 2^^
croyon|$ {iidafoir prouver qae l'huilé de térébeblhine
est composée de deux hùile» isomères , dans dep rap^
ports diflérens. Cette opinicMi a été émise déjà par
Theoard. Pour obtenir pour notre analyse une huile
parfaitement pure, nous l'avons distillée à différentes
reprises sur de la chaux vive , après quoi nous l'avons
mise en contact avec du chlorure de calcium fondu , pen-
dant uû temps ass^z long ; aprè^ avoir subi ce traitement ,
ette fut parfaitement incolore et elle avait perdu une
partie de son odeur désagréable*
• Pretnièro anâljse*
QSr*»394 hwHe nbai ont donné i,^j acide oarboniq[ae et o^o* eau*. -
Beuiièm* analj9«.
ogr',477 l^^i^c nous ont donné i,5i^ acide carbomc^ae et 497 .^^^'
La compositiojçi de l'huile , calculée d'après ce» ^^ux
analyses , donne ,
Analyse i. Analyse t.
Carbon^. . . . 87,66 Carbone. . . . $ÎB,o5
Hydrogène..* ii,33 Hydrogène..-. 11,57
98.39 99.6^
Le nombre des atomes calculés d'après ces analyses se
trouve ,
Analyse calenlée <l*a|»ré» les atbmes.
10 atomef de carbone. . . 7,64370 Carbone.. • » 8S,4?.' •'•
16 atonies d'hydrogène. . 0,99824 Hydrogène... 11, 54
|00,Q0
Par compar^on , nous faisons suivre les analyses de .
l'huile de térébenthine qui ont été faites jusqu'à ce jour :
fionton tab, s ' Siossare. Herrmân. Oppenfian. Vvm»»*'
Carbone. . 87.6 87,788. 88,88 84,593a 884
Hydrogène. ia,3 11,646 11, ia u.7349 "»^
Oxigène, . . » » • 3,6728 •
Aiiote» . . . r' » 0,566 » » .• . • ;*
I I I • I I II w— ■ « I " ■ ■
^,9 100,000 100,00 loOfôdoo- ' 1010,0
L'iode, le chlore, l'acide nitrique , le potassium et lés
alcalis se comportent absolument de la même manière ,
avec ce» diverses huiles ; le potassium s'y conserve sanis
all^ratioiii la ciiaux vivç leur enlève la copieur JMioMrq
et en partie leur o4eur désagréable. - ,
Camphre de ter^e/itAi/ie. (Berzélius , torn. V, ^. itgS. }
Pfous d^;vons ce camphre à la bonté de IVJL le professeur
Buchner» Boissenot^ Perdez et Cluzel ont &xjt lobseif^
▼atioa qiie si l'on expose rbutle de térébenthine dfiiis
un appareil distillatoiro à Une ftempératuce de +&^
pendant un temps assez loQg, il a'en sépare du camphre.
Celai«<ci se sublime dans la partie Gupérieure dès yaaes ,
ou si l'on distille Thuile après l'avoir chaufiée assez long-
temps , il se sépare en cristaux du produit de la distilla-
tion. On ne saurait pas confondre ce camphre avec cet
autre qu'on obtient en exposant l'huile à un froid de
17 degrés; ce dernier présente des propriétés tout-à-fait
différentes, il se fond déjà à 7 degré$, d'après Boi^senât,
Persoz et Geiger ; on n'obtient ce caJOiphre que d'une huile,
ancienne distillée avec de Teau, mais jamais d'une hjiile
récente.
Ce camphre, dit de térébenthine, cristallise en colonnes
droites , rectangulaires ou rhomboïdales , unies en touffes.
Use fonda i5o degrés et se volartilise «ans décomposition
entre i5o à i55 degrés; il se sublime aussi facilement
que l'acide benzûCque sur dès efaarbons incandestens , et
•dan^.Ia 'flantme de la lumière (^une chandelle) 41 s'éra*-
pore sanst s'epllammer; il se . dissout . dans • deux cents
parties d'eau froide, dans douze parties d'eau bouitlante*,
ainsi que dans Talcool, dans l'éther, clans les^huiles gras$^
et volatiles. Si Ton dissout ce' camphre dans l'huile de
pavot au moyen: de la ^chaleur, il s*en sépare sous forme
;Cri9taIUn]e par le. refroidissement ; il se dissout dans l'huile
4s tprébejatb^sne au mojrep die la cbaleux:, sao? 3Q séparer
p^ç le^i;^ro^di^ement de,çiBtt.ç di^s^lutipn. li'.eaujlep^éçi-
DK l>HÀttMA€IE. !339
pilie'^ seè(' diBrâlutions alcoôMqu^s; La petite quanréltl .
èe ce cainphi*^ qui était à ndtre disposition, 'ne hottê
permettant pas de le purifier par des opéniUons uilé*
ri^ures , celui que hous arons employé poufp l'ànalyscf a
pM coiïfenir encore lin peu de Tbuile adhérente.
os^r.^ii*^ de matière nons ont donné o,3oo acide carboniqae et o,i^8éau.
Sa composition , calculée d'après ce résultat , donne :
Le nombre suivant des atcfnïei correspond à l'analyse ,
Compcûdon calculée d'aprèt les atoma*
10 atometf de catbètt^ , .17^6487 ' Qaithùàti'\»K\*p^^ï§
ao d*hydrogène. . i,a4^ Hydrogène. . . ^«44- -
a d'oxigène. . . 2,0000 Oxigéne* > • • x8,36
■'■'■•• ^,99
Si Ton considère la composition cliimique de ç^ cam-
phre 5 on peut voir tout de sorte qu'il est composé
de I atome d'huile de térébenthine , plus i atome d'eau
CIO H16 -}. H* 6^ = C^o Ô^^ 0^
Si l'on voulait tirer une conséquence ultérieure du ré-
sultat de cette analyse , «ce serait .celle que la formation
de ce camphre ne demande que la fixation d'unô certaine
quantité jd'èau.
Colophone.
Pour obtenir un produit parfaitemept puJT pour no^
recherches, nous avons séparé nous-mêmes la colophone
de la térébenthine des Vosges, et nous ayon^.fait nos
expériences sur cette matière. Le résida de la distillatîoh
de rhûile. de térébenthine pcéparée. "par. jaoiis-mémês ,' a
été mis en ébuUition assêi lông-tenlpîi "alVec de l'eau re-
nouvelée plumeuTd Cois pour en sépai:er toute hwle.vcda-
tile ;. son odeur ayant. iUsjjparu ei»|ièreiiiiQn| y noua avons
veirâéla colophane dans? un ermite t dVgcsit^ où elle.ç
bwiUî encorb qiielqui^ tempf sans «au ; elte éf ait àolocétt
en jauipe., .trià/^tran8paf eate^ friaUë > .tiri»-5olbble dana
j330 JOURNAL
rdleool y dans Téther, dans les huiles grasses et volatiles,
sa dissolution éthéri(}ue nous la fournit parfaitement
blanche ; après Tévaporatioa de 1 ether, eUe est parfiai"-
tement soluhle dans l'alcool absolu, aussi bien que dana
lacide nitrique (avec dégagement d acide nitreux)^ et
dans les différentes huiles de pétroles que jious décrirons
plus bas.
Première tnalyte.
oe^-,3^ de matière nous ont .donné i,xia acide carbonû]!^ et (v363 eaa.
Dciuième «Daljse.
11 . . . . '
oS'>,5xa de matière nous ont donné 1,468 acide carbonique et 0,4^8 eau.
D après ces deux analyses, la coloph(me serait composée
de : ^i^
Analyse i. Analyse a.
Carbone. . . . 80,04 Carbone. . . . 79,27
Hydrogène... 10,01 Hydrogène... 10, i5
Oxigène. . . . 9,95 .Oxigène. . . . xo,58
^•mmmmimmÊÊÊmmm «m i ■ ■ ■ m
100,00 100,00
Le nombre des atomes calculés d'après ces analyses
serait :
Composition calculée d'après les atomes.
ko atomes de carbone. . . . 7,64370 Carbone. . . . 79,28
16 d*hydrogène. . . .. 0,99824 Hydrogène. . . 10, 34
I d*oxigène x,oo6oo ■ Ozigène. . . . 10,37
Les analyses de la colophone, faites auparavant ^ ont
donné les résultats suivans :
G.>L« et Thenard. Thomson. Uré. Saussure.
Carbone. .... 76,944 63,24 73,6 77.4°^
Hydrogène.». . 10,719 12,64 12,9 9>65i
Ozigène i3,337 25,12 i3,5 x3,o47
100,000 100,00 100,0 200,00a.
Gomme nous l'avons déjà fait observer plus haut, la
colophone que nous avons soumise à l'analyse était un
peu colorée en jaune , cette couleur provient probable-
ment de Faltération d une petite quantité de résine par
l'action de l'eau, altération quç nous n'avons pu ém^
DE PIIAaMAGIS. â3l
pécher. C'est par ce fait que nous nous rendons compte
de cette légère perte d'hydrogène que nous ayons suhie
dans ces analyses. ~ . . -s *
Par cette analyse , et par la formule des atomes calculés
d'après celle-ci , on verra facilement que la formation de
cette colophone tient à ce que l'huile absorhe de Toxigène,
ce qui s'explique par la formule suivante : C'° H^^ rf- O.
On pourrait donc considérer la colophone comme un oxide
de l'huile.
Selon Unverdorhen , la colophone est formée de deux
résines , l'une est soluble dans l'alcool froid à 72*^ , tandis
que l'autre ne se dissout que dans la double quantité
d'alcool chaud; ce dernier cristallise par le refroidis-
sement. Toutes les deux forment des sels avec les alcalis
qui présentent parfaitement les mêmes propriétés , toutes
les deux.se dissolvent dans l'acide sulfurique, et après
avoir été précipitées de cette dissolution sont parfaite-
ment identiques.
De même que nous considérons Thûile de térében-
thine comme composée de deux huiles isomères , qui
avec l'acide hydrochlorique forment deux composés dif-
férens l'un de la utre, quoique de la même composition
f himique^ on pourrait aussi admettre dans la colophone
deux résines isomères y qui se comportent diiiéremment
avec l'alcool.
Combinaisons de Fhuile de térébenthine a^ec Facide
Ii/droçhlorique,
La réaction de l'acide hydrochlorique sur l'huile de té-
rébenthine donne lieu à deux produits diiférens : un so-
lide, dont la découverte est due à Kind, et qui a recule
nom camphre artificiel A ; l'autre liquide B.
sSâ joubnaL '
!
Produit solide. . , ,
«
Analyse i. ogr.,5io de matière nous ont donné 1,096! aeide earboniqtté
^ et 0^4^ eau.
Analyse q. o£^-,44^ ^^ ms^tière noas ont fourni 1,12a acide carbonique
et 0,396 eau.
La quantité de carLone et d'hydrogène calculée d'après
ces deux analyses, on obtient :
Analyse I. Analyses.
Carbone. . . . 70,20 Carbone. . . . ^6,50
: Hydrogène» . . f^,oi > Hydrogène. • .' io,oto' • '^
Chlore. • ; . . ig^^ Cbtore- . . -^ . 19*^4. :
- Pour déterminer'la <jtrantité du cbloré cénlemie dan^cè
eamphre, noeis' en avons introduit une certaine quantité
dans un tube de verre, arec de la chaux; vive en pduiirè
grossière ; en chauffant ensuite jusquW rouge , il $^ sé-
pare du charibon et îi se forme du chlorure de câlcimh:
Ce dernier fut recueilli avec beaucoup de $oin dànis uifi
verre avec de Teâu , dissous eifi^^iite dans fadde nitrique
pur; après avoir séparé le feharbon par la filtra tioh , la
liqueur a été précipitée par le nitrate atgcntique. Après
que le chlorure arg<^ntique formé 9^ fui parfaitenjent dé*
pose ^nous avons décanté la liqueur surnageante; le chlo-
tureargentiqùe, transvasé ensuite dans une petite capsullè
' en porcelaine , y a été lavé jusqu'à ce que Feau de lavage
ne précipita plus par Tacide hydrochlorique. Ensuite on
a ^pàré Teau par Tévaporation au bain-marie; enfin on
Ta chauffé jusqu'à le faire foadre a peu près. On la fait
refroidir sous une cloche de verre à côté de lacide sulfu-
fîcriiiéV après quoi la quantité du chloruré argéiitïque a
e^è dëtierminée aii moyen de la balance. Dans la pre-
icïiifé analyse nous nous aperçûmes , par le calcul,' d^^unô
perte de i pour loo de chlorut'e'; nous fumés portée à en
attribuer la cause, à ce que la chaux vive en poudre
grossière n'absorbe peut-être pas toute la quantité de
•
DE PHAHMACIB. â33
cUorei Nott$ nous sommes servi plus- tard de l'h ydirisite
calcique récemment n^gî , et alors nous n'aYÔifïs pas
éprouvé dé pert^. . . > .
Chlorure pour loo partitt.
' . I. argtnliqtte. . Chloré.
Aaial}»e i. o, 726 de matière noms ont dpané ,o,537 , 18,37
a 0,960 0,735 iS.SS"
* i.-ayS i 0,975 ^ï6;l$6
4 -0*854 o»666.^ ... iSba4
5 0,647 . ..A^.. ; 'Si48
l)ans les analyses, n°'. 4 ^t 5, nous avons employé
rhydrate caickjue récemment rougi pour décomposer le
camphre.
Les analyses que nous avons faites s'accordent avec la
formule des compositions suivantes :
. ■ » ■ • j
Anal/se etleoléf d'après lea atomes.
- 1« «tiiiies de carbone. . . 7,64370 '' Carbone. . '. 70,01$
17) • d'bysdrofii&Qe, . Û06076 Hydrogène.. 9,717
I de chlore. . . . a,ai3a5 . Chlore. . . . sio»aja
Composition du camphre, artificiel , d'après ., ,.
Houtoft Iiâbillardière. Oppermâna»
Carbone .• • • 76|39 . . Carbone. . . 7^,8073
Bydtogène . . 9,63 ' ' ÎHydrogène. . ' 8,980a
Acide hydroohlonqiie. • . i4^' • -> Chlore. : * .- . i8,aio6
> Par la formule atomistique calculée d'après cette analyse ;
et, d'après ces analyses mêmes , il est facile de s'apercevoir
que le camphre artificiel €fst formé d'tin atome d'huile
de térébenthine et d'un atome d'acide hydraçhlopque ^
opinion qui a été émise déjà par M. ])ttmas.
CioH»6-f-ClH.
Oppeiinann a adopté la formule ^uivai^te :
C24 Hl!^ + a Ci H. .) . i
Huile Uqûîde proi^nant de la décomposition du camphre
" "{urtifihidl i ^dônt bn a enlevée tout t acide hydrochlo-
riqu^ {Hadyl).
P'est Oppejrmaon qui prépara le premier cette huile
en déqçmposant le camphre artificiel par la chaux vive ,
yiX.^.jinnée»' — jii^ril i834« 16
^34 iOUANA'L
il.I^ 4î^î^l9 ^ travi^rsuD iMb^ ^diaud juaquà ce qiu'eUe
eul perdi^ sa çquleur af. lout squ âcide^ Il U 4écnl<o(>nuliie
une matière fluide épaisse , d'une odeur aromatique ^ qui
se durcit déjà à 10°.
Nous avons obtenu ce produit par la méthode indiquée
par Op{>érmann ; Igfpf es Tavoii^ rectifié âur de la chauY vive,
nous avons obtenu une matière peu colorée^ d'une odeur
très-aromatique, età o" parfaitement fluide , <^OTtim'e l'huile
de térébenthine. En la mettait en contact avec du pplfis-
slum , on ne .pouvait apercevoir aucune bulle d'hydro-^
gène ; avec l'iode , la potasse caustique; avec les acides
sulfurique ^t nitrique, elle se comportait comme l'hiiile*
de térébentnine.
. Pour l'obtenir parfaitement incolore pour Vanaljse ,
nous. l'îiYons distillé^ à diiTér^ntes reprise^ aveçiju potas-
sium; 7. elle ne perdait p^rlà aucune /dés' propriétés
que ïïous venons de lui avssigner, elle restai t; même sans
aucune altération pendant deux iriois.' Avec le ga'a hydro-
chlorique »ëc, elle fournissait tout dé suite du camphre
artificiel. Son poids, spécifique est à i5°de o,87,,.son point
d'ébullition = 145"^.' La deriiière portion OJHèiçue'' par la
recti^cation , qui/était coloriée >, n entrait coi ébullition
qVà i&4^. [
.J t * • ' 9 \ » é 0 s»
, etp,6j[5 e£m. , . .. , , . ,
•AnWly^ié a. ovi^>;6{6' de matière iioùs ûht Abnnë 1,970 d'àclàe carbbniq'iie
La composition suivante cpmQspond à cette analyse.
Analyse I. A|»^pe>î • \\
Carboné. . . . .."88,86 88,4a
Hydrogène. . .M. . ii,âB ^- ' 11*59
est , 1 . . V ■ .
Analyse calculée a'après lesMÔmet.
10 atomes de carbone. . . 7,64370 Carbone. . . 88^^
• ':: 16 : dr«iydt<ègéhe. . ' 0,1)9817 = «EydfigêheP. ^MM
DE .rHA.R4tA.GiE. a35
Opperm^tH) J^ ywk^ié à oelte oiaiière la oompbsîiSon
$uiv^nte
>it ii
Carbpne^ . * . ^ * ». . 68,4^. ^ r t
Hydrogène 11,8^0
ioo,33o
Huile proPeHtiht de la décomposition du produit liqùideB,
Pour obtenir la base de la combinaison fluide, nOBB
avons employé iQ.ménue mQy^n que pour la Qoml^iQ^iion
solide-: i^'buile fluide oblepueavait uned^nsité. d« O9S6 1
«Dirait en ébnllitiop k l'i^'^t Thuile de térébenihipe ,Qrd]r
nuire étaqt isomère avec, la ba«e du i^amphre artificiel , U
est de toute évidwce que la base dq produit liquidée doil
auscii. être isomère avec la même huile.
En résumant les résiiUats précédens des expériences
analytiques sur l'huile de térébenthine et ses coinbiQ94'^
sonst on trouver^ quç toutes les espaces d'huiles dei tér^n
benthiae à Tétat .de pure.l^é so^t ideptiques dans leur çoinr.
position». L'erreur qu^ préseaate l'analyse de l'buitet de
térébepf^l^ine du, commerice» par M, Opperpaon, doti
être attribuée seulem^pt à ce que cette huile c^ateoait
^j^QiTQ ()ç leau.f qupn jpie.peut en; séparer par la di&tiln
Ution .(jTjectifipation) sur 4u qhlçrur^ 4^ calciMni) vuque
son point d'ébullition e^t^ç^juiie t,empérature p^u^ él<3vée
que .celle; ou le chlorure de calcium, 4^g^e, §<m[^(.^i|4 pq
parvient. ais coatra^e à If dépouiller 4^. ^(;>â)(^p/).'ei)<Iat
faisfgat. digérer. ^ macé^e>*, )., seulement avec ; çe)Se|i: à/]{|^9mr>
péra(,u?re çrâinair^Çf La^spi\pliûi^ .4^ V'Oxig^ijie) par l'ihwlft
4e térébeçithiAe , iqui se f^it 4'uue imni$re|„e|$rêm§i^€\i;^t)
rapide si l'hqil^.es^l.eq cqjfi^iiçtayeçJ'air.atmçs^phér^yQ';
e^, s^i^tout dans la d^illa^Uon où le^ vap^i^rf ,4e l^Àl«^
s^ mêlent ayeo.J'air, exi^ê e^ poutre; ^.avaqt l'analysQ,^
qu'on n'exppse l'huile au copM^ot de l'air qi^p le mp^pa
ppssib^ç , sans cela il est impossible* d'éviter de petites
erreurs. , . .0 ->
16.
256 JOUBNAL
La formation dé deax combinaisons dîflërentes (dont
Tune est liquide et l'autre solide ) par la réaction du
gaz hydrocblorique sur Thuile de térébenthine , rend
déjà très-probable que ce corps présente un mélange de
deux builes isomères , et que les propriétés différentes
des huiles de térébenthine du commerce s'expliquent par
les didérens rapports dans lesquels existent l'un et l'autre
de ces principes.
' On passe de cette suppôsitifHi h la conviction, en
examinant les produits qu'on obtient en déct)mposant sur
la chaux vive ces deux combinaisons avec Tadde hydro-
cblorique. D'après les caractères extéWeui's,'on ne sau-
rait distinguer de l'huile de térébenthitie pnire ni de l'un
ni de l'autre, lorsqu'ils sont dépouillés de tout l'acide
hydrocblorique. Le poids spécifique est à peu près
égal ; mais le point d'ébullitiôn de Tuti est très-diflérent
dé celui de l'autre. L'huile liquidée de la combinaison so-
lide entré en ébullilion à i45* , tandifeiqtie'' celle de îa com-
binaison liquide bout à i34<^. Il est hors de tout doute
que la composition des deux huiles est parfaitement iden-
liqueyvu que celle contenue dans le camphre artificiel
ne diffère sous aucun rapport :dè la composition de rhuile
de .térébenthine' orditiàire à Fétat' de puriété , qui pré-
sente un mélange des deux huiles. '
Par l'analyse de la colophonè des combih'ais'ôns de l'a-
cide hydrocblorique avec l'huile de' térébeht'biiye et du
camfphre de cette huile, nous croyons avoir sufBs'Jmment
caractérisé cetie combinàison;de carbone et (l'hydrogène ,
comme radical organique ' in^sfrîable ; la colophonè est
l'oxidè, ledit camphre l'hydrate de ce radical. Les deux
résines différentes qui, d'après Unverdorbién', consti-'
tuent la colophonè, doivent 'sans doute Feur formation,
Fune à cette huile qui forme la base de la dombinaison
Solide^ et latitre à cette huile qui forme là' base de la
combinaison liquide de l'acide hydrocblorique avec Phuile
».♦'
DE PHARMACIE. 25j
de térébenthine* V mais il est évident que les radicaux ,
aussi bieci que leurs oxides , doivent être isomères dfins
leur composition. C'est pourquoi nous avons cru plus
sur dfi faire l'analyse de la colophonëUans en isoler les
deux résiniîa. Quoique la composition de l'huile de té-
rébenthine ^ «indiquée par Dtinias, ak été: confirmée par*
notre analyse y nous croyons néanmoins devoir» révoquer
en doute la supposition théorique qui donnait le nom de
camphùgène à Thuile de térébenthine. Du reste, nouft ne^
voulons point nier l'existence.d'un. radical analogue pour
le camphre commun : car, en comparant la formule de la
colophone avec celle qui exprime la composition du cam-
phre , on trouve qu'elles sont parfaitement identiques.
Quoique ceci ne puisse plus être regardé comme im*
possible, la cause de la diversité de ces deux corps nous
paratt cependant être fondée sur un autre arrangement
des élémens (atomes), ou ce qui revient au même sur
un radical d'une autre composition. II nous paraît moins
vraisemblable que le campbre soit un oxide , cas dans le-
quel il se combinerait probablement avec les^ alcalis nous
préférons le considérer comme un stéarophène<^
Nous avons jugé convenable de donner des noms parti-
culiers aux diflerentes huiles, qui constituent l'huile de
térébenthine ; nous donnons le nom de dadyl à celle qui
forme avec l'acide hydrochlorîque la combinaison solide y
en réservant à l'autre le nom de pcucjl^ Ces noms sont
dérivés de dadu>>i principe da. sapin et ttcukvXv principe du
pin. La terminaison j^/ est' imitée du mot Benzojrl; ces
trois noms ont été composés et proposés par Ritgen.
Huile de citron é
ê
w »
I
. L'huile de citron , rectifiée par la distillation avee Teau,
se comporte avec l'iode , le chlore , le potassium ; et les
alcalis, comme l'huile de térébenthine, l'acide hydro-
25^. JOURHAL "K'
chlorique , donnent aussi deux combinaisons ^, une ^fide,
£usible à 43°^ ise sublimant à 5o» sans décomposition , et
entrant en ébullition à i6o^.
' .D'après Bizio, Fiiuile de citron , soumise à tm abars«*
seme&t de température ^ fournit du camphre» Une livre
d'biiile de citron^ distillée avec l'eau , a fourni un premier
pncMduitd'uBe/once, cpii entrait en ébuUition à f67«; le
dernier produit était coloré tégèremaatetbpttiltaità 173'.
C'est le premier <|ui st'scfvi à nod analysels* '
AÀblf^ké' 08^-,5^i halle tidtts dût donné 1,660 acide carbonique et o,544*
CarWne 87,93
H;fdrogène. . 11,57
- . ----- . _
^(
99»5o
La formule suivante s accorde à cette analyse.
I , , . AoAlyMi cftlottléf ^**F^ ^
5 atomes de carbone. . .. 3,8a i5 Carbone. . . . 88,46
8 > dlifydrogéne. . . 0,4984' Hydrogène. . . 11, 54
..•)■. '
100.00
Composition de Thùile de citron suivant
Saussure. BerrimoD^ Dumas. .
Carbone 86,879 88,5 88,45
I :. ' Hydrogène »,3i6 ' 11, 5 ix>4^
La combinaison solide avec Tacide hydrocbloriqvie a
donné
♦ ' ■ ■ ►
analyse x. ogc*/i5o la matière nous a donné .Oi5aa acide carbonique
et 0,196 eau.
Analyse 2. at^^t^/S^&ÏA matière nous a donne 0,984 acide carbonique
et o,365.
La quadtitéde eblore fut déterminée d'après la méthode
au moyen de laquelle nous avons déterminé la quantité
de eblore contenue dans .l<^com]^jn^i son de lacide hy-
drocblorique avec Thuile de térébenthine.
E^ iMi^aiH Je calcul sur ces analyses > on trbuTé,<paur
la ' q^D^ioaiflOB solide de l'acide hydroehlorique avec
l'^Hli^' cU citrjDn , la conipoisitidn suivante : ' I !«
DB PHARMACIE. !l$0
. . . .-«Uar^bone. ..\ . -.. . 57,*?^. •); -58,6(7
Hydrogène ..... 8,«i 8,73
" ËtMôré:-, :\ . . '3S,50 33,ofe
. ' ' " ' • •' ' " V"
i.oo>i5 xo6,38
. La forjDople suiyante correspond à cette anfilyse :
> «
:* r' ■■■' • Atniysv caIoqU* d'après if« «l»>iei« '
5 atomes de carbpne. . . » 3,8ai85 Carbone.'. » . 679938
9 , d*hydrogène.- . . o,56i58' hydrogène.. . 8,5oi ^
t : '' de icrhlora. .... a,9i2bd '' .XSilore. . . .. » 33,55:»'
■ Mil
1 ' . • .1 , • j ' . » ' > • - »
Éasede la combinaison solide { Citrohyl ).
<. ■. . - ' « ■■•• -•
L'analyse de cette, matière^ qui est fluide et analo^e ii
celle que fcA^rnit l'huile de térébenthine dans les mêmes
ci rcons taiiceè y^ donne lea résuiiafcs^ftaivans :
Analyse. Atomes, Analyse calculée.
Carbon^... ... ,j88,45 ., ,,..,5 == 3»8ai5 ,. ,8346
Hydrogène. . . ix,64 8 ;= 0,4984 11 164
100^ > ■ ' .' ■ \sAii K»
D'après ces recherches , Thuile de citron a une compo-
sition identique avec celle de l-huile dé féréb^iithfâe ;
mâi« nouâf arons tu 'qu'elle forme aveé l'acide hydm-i
cfaloriqtte des composés dans ies^Ueb cet aci^e ebtre'
pour tibé quantité juste^meilt doubla de* celle (J^^ôn
trouve dans' le camphre artificiel ; ce qui'pfbute^ à cl)
qu'il BOUS semble, que le poids de son atome ëst là
moitié plus petit. En supposant que 4es combinaisons
de l'adde bydrochlorique, aVee le dadylet citrodyl, eoki*-
tiennent les mêmes Toliimes ( le inéme nombre d'atomes
respectifs), l'e volume d'atomes de dady] contiéndraiti
un nombre d'atomes de carbone et hydrogène double^
de celui ^td compose le citfonyi ^ ee qui nous porte il
conclure que ce radical peut entrer dans des composée
d'tine Manière trè^-> -variée ; mais on ne réuedit pas à
transformer mie de ces combinaisons dans l'aaire. Quoi*
que ce soit avec beaucoup de facilité qu'on paisse pri-
ver Iliydrodblorate de citrbjpyl d'une partie de son acide
hydrochloriqueen le distillant sur de la potasse , on n'ob-
tient pourtant pas l'hydrochlorate de dadyl , mais , une
buile liquidé* contenant de l'acide bydrocblorîque à la-
quelle on ne peut enlever le reste même en la distillant
avec une dissolution alcoolique de potasse.
L'acide bydrocbloorique forme deux composés diSérens
avec rhùite dé citron, dont l'un est soluble dans l'alcool
et susceptible de cristalliser, tandis que Tautre^ qui peut
aussi cristalliser, est décomposé par l'alcopl. A ia base
du premier de ces composés nous donnons le nom
de citronyl , réservant à la biaàe de l'autre le nom^ de
citryl. A. B* ' » '
La Éuite au numéro prochain.
NOUVELLES DES SCIENCES.
M. A^tony Tbomson vient de nous faire çonnattre le
procédé qu'il emploie po^ur découvrir la présence de très-
petites proportions d'iode. Sa méthode est fondée sur la
propriété que possède le chlore ^ze^ux de décomposer
instantanément les solutions d acide hydriodique et celle
de tous les bydriodates; lorsqu'on dirige ce gaz sur la sur-^
face de la ^solution , la plus petite quantité d'iode est dé-
celée par cet artifice. La solution ne contiendrait"ëlIe;que
•;*~^ .d'bydriodate , la décomposition est instantanée, et
l'iode libre apparaît dans la liqueur. Au moment où le
gaz totichelQ'6aif«(c6^;Ui)elé!gèrcpe11icii^,le brune se mani-
feste .et répand graduellemQn t ça teinte à travers le liquide.,
Si Ton ajoute une solution froide et très-étcMAdue d'an^i*
don,, au^sit^t la couleur caractérisrtiqiie de l'iodive dVr
\
DE PHAEM>CIE. 2^}
wiàojx se majDif^sle. On peut encore opérer le mélange
avant de faire arriver le gas, .P. B.
Les derniers numéros des Annales de Pharinacîe con-
tiennent, I**. uni mémoire de M. Berzëlius sur deux acides
organicjues qui se trouvent dans les eaux minérales;
a«. un autre de M. J.-B. Trommsdorff, sur le prétendu
acide malique que Ton obtient en traitant le sucre par Ta-^
cide nitrique ; 3*. un travail de M. Mein, pharmacien à
Neustadt-Godens, sur le principe amer de l'absinthe;
4^. des recherches chimiques dé M. le docteur Gragfer, sur
la maladie du blé, connue sous le nom de nielle \ 5^ des
observations de M. Venghans , sur un mode particulier
de formation de l'acide lampîque ; 6®. une suite aux mé-
moires du docteur Beichenbach, sur les produits de la
distillation sèche des corps organiques , contenant l'his-
toire de deux nouvelles substances auxquelles cet habile
chimiste a donné les noms de picamare et de pittacalle.
Tous ces articles renferment des faits intéressans. Nous
nous proposons de les passer successivement en revue
dans les prochains numéros de ce journal. A. J. V.
14. le Mahoût , pharmacien à St.-Brieax , vient d'écrire
au njinistre de la marine pour lui annoncer que vingt dau-
phins ont échoué le i"". février sur les côtes de Bretagne.
Après avoir présenté l'historique du fait , M. le Mahoùt
eiiti;e dans diverses considérations relatives à ces dau- '
phins, et rappelle que soixante -dix de ces animaux
échôuèren^ également sur les côtes de Bretagne en 1812 ;
mais un fait curieux et de nature à intéresser plus parti-
culièrement nos lecteurs , est relatif au sang de ces
anin^aux. Vu au microscope, il présente un aspect fort
remarquable et qui n'est offert par le sang d'aucun au-
tre animal : il est parsemé de très-grosses vésicules d'air^
et de globules , d'une teinte bleuâtre^ très-nombreux , tous
d'pn même diamètre, et paraissant formés d'huile en sus^
!2i|îà . JObRNAL
pension cldits ce liquide. Le preftiicr de ces faits ïhërite
.d'être ftfoté, et porte à penser, dit I!adtéUr, que Fhcfemo-
tose, chez ces animaux , ne s'opère pas seulement dans
les organes pulmonaires i mais bien dans tous l«s. organes
siipultanément. . J.-P. B. .
» ' • » • »
M. Pelouse ^ eq poursuivant, ses recherches sur le tan<^
jQin,j est arrivé à des résultats du plus haut intérêt,
dont ppus allons présenter ici un aperçu,
, LaDpix de G^lle sèche, traitée par l'éther anhydre, ne
fot^rnit .jp»;5 d,e tannip ; la présence d'un diKième d'eaif dans
ijether. est indispensable au succès de ropération»
,Le tjinnin se cox^porte dans beaucoup de circonstances ,
et .particulièrement dans son contact avec les hases ,
confina les açidçs le^ mieux définis, et suit les mêmes loi$
d^ saturation.
Lorsqu'on abandonne à Tinfiiience de l'air ou de J'çxxÎt
gènç une solution aqueuse très-ét€ndue de tannin, ^lie
perd peu à peu sa transparence , et laisse précipiter, de
l'acide gaUique presque entièrement pur.;
L'action de la chaleur sur l'acide gallique est extrême-
ment remarquable ' Soumis à la température de tiio à îîi5'*
dans utie petite cornue , il se décompose entièrement et
sans résidu en acide carbonique et en acide pyro-gallîqiie*
Vient-on au contraire à chauffer tapidement ce mêihc
acide gallique jusqu'à *A^(y ou sSo", il se dégage encoffë
de Tacide carbonique; mais au lieu d'acide pyro-gallique ^
dont il ne se produit pas la plus petite quantité , 6n ob-:
tient de l'eau qui distille , et il reste au fond de la cornue
une matière noire , brillante , qui se dissout facilement à
froid dans une légère eau de potasse ou de soude , et con-
stitué ûtl nouvel acide , désigné par l'auteur sous le nom
d'acide métagallique.
Le tannin lui-même , chauffé rapidement à îsSo*», four-
nit , ciômme l'acide gallique de l'adde carbonique , de
D£ PHÀâMAtIR. 34^
l'eau et 'de Tiicide niéta^^Ilique ; mbid à 1 1 S"" il donne , en
même terapBquè les acides carbonique et pyto-^gallique ,'
un résidu considérable d'aeide métâgallique.
' A roccasion de ces produits remarquables obtenus par
laciiop ménagée de la chaleur, M. Pelouse insiste sur la
nécessite de mesurer exactement la tetaipérÀture à laquellli^
on soumet les substances organiques , et de léd étudier
sous l'influencie de son action graduellement conduite.
C'est en appliquant ce principe d'obsertatiofi au tan^
0in,.!aux adides gîlllique , pyro-gieilliqtt^, et à phisieurd
autres «dbstâMedi, qu'il est arrivé à la découverte d'èla loi
générale de formation dci acid^â pyrogénés. Cette' Idi im-
potiante Sera déreloppée pà^ M. Pelouse dans ûA itté-
moire que npus ferons connaître à ttioai lecteurs.
•M,f Pelouse a* étudié eomparàlivement les acides ella-
gique ) gallique et métagallique , on troùrera leur histoire
dans son propre travail , qui sera inséré dans le prochain
numérote céjout'nal. F. B.
La saponine, que M. Bussy a fait connaître, se ren*-
contre dans, plusieurs végétaux. Elle a été retirée dla-
bord :4e la saponaire officinale {stMponaria officinalU)'
par Buchols. Ensuite M. Bussy Ta sign<alée dans la ra*«
cjne delà saponaire d'Egypte; enfin M. Frémy fils vientt
de.constatér sa présence dans le marron dinde, fruit de'
Yesàubis 'hippocastauum*
iHetlet.maiièfe.'ii^cristsillisable a été parfaitement étu^^
diée ^arM. Bussy ; l'analyse obtenue en a été également
faite, de sorte .-qu'il ne restait quepea de caractères im^
portana à connaître ; mais l'on sait que Tpn peut y en va-
riant ^es réactions,, obtenir des phénomènes singuliers
souvept féconds en nouveaux produits^
M. J^xémj fils a fait tout nouvellement quelques expé-
riençf^ sur Ja sfiponine extraite du mafro^. d'Inde ^ et il
est arrivé à ce résultat corie.nx ^<{ue la saponin^ traitée 1
. 244 JOVIINAL
par 1 acide bydrochlorique étendu d'eaju , aous l'influence
delà chaleur, produit une poudre blanche acide que Fau-
teur a nommée acide esculique.
L'acide esculique est très-peu soluble dans l'eau , 50^
lubie dans 1 alcool et pouvant cristalliser dans ce liquide-
Il est presque insipide.: l'acide nitrique le transforme en
une résine jaune probablement acide.
Les bases inorganiques $e combinent à : lui, et Ton
peut facilement obtenir les^esculates de potasse , de
soude et d'ammoniaque qui sont solubles d^ina l'eaju , et
font prendre au liquide un aspect gélatineox. Ils peu*
yent crislalliser dans l'alcool faible. Les autres es^^ulates
sont insolubles dans Feau; mais plusieurs peuvent cris-
talliser comme les précédens dans l'alcool aqueux.
L'acide esculique est-il tout formé dans la saponine
et combiné à une matière organique particulière y ou
bien^se forme-t-il^sous l'influence de l'acide hydrochlo-
rique et;de la chaleur par suite de laltération de la sar
ponine? telle est la question qui se présente tout d'abord
et que M. Frémy a cherché à résoudre.
- M. Frémy pense qu'il préexiste réellement dans la
sapcmine , il appuie cette manièi*e de voir des considéra*
tions théoriques qu'il développe dans son travail encore
ii^it. Serait-k;é la potasse; comme le soupçonne l'auteur,
qui masquerait l'acidité de l'acide esculique dans la sa-^
* ponine de M. Bussy, car c'est de celle-là que jte ^vle, '
et qui lui donnerait le caractère di'un principe imniédiat
neutre? Mais deux incinérations que j'ai faites sur deux
échantillons différens ne m'ont donné que :
i*^^ échantillon. 1^027
Résidu. ; 0,010
2^. échantillon. ,'............ 0,69$ * '
|/ Résidu i ..«••••• • .0,009 '
Le résidu dans les de^x caë était composé dé carbo-
nate de potasse- et de carbonatte de chaux.
DE PHARMACIE. ^4^
Ces rapports m'empêchent bien sûr de considérer la
saponine de M. Bussy comme un sel composé d'acide
esciilique et dès bases trouvées. '
Où a pensé encore que Tacide esculique était combiné
avec une matière organique particulière qui 1 empêchait
detrianifester ses propriétés. J'avoue ^qù'il me paraît bien
singulier que cet acide soit retenu par un lien aussi fort
à une matière végétale inconnue. De deux choses lune ,
ou la matière qui sature Tacide eéculique dans la saponine
est isolable sans altération,' auqilel cas la jpréeiiistence de
lucide serait incontestable^ on bien ceite matière dispa-
raît ou se présente sous forme de corps inerte h'ofirant
aucune propriété digne dû plus léger exanieu, eJbsilors
l'acide esculique n'est qu'une transformation de la sa-
poniuie. ^
'■Cette manière de voir paraît du reste d'accord avec
l'e&l^érience ' -et avec tôfùt ce que nous savons niaint^ant
dur^Ja naissance d'uA grand nombre de matières organi-
ques. ■^'' ''- • J.-P. C,
* . . • • •
t t
NOTES ÇXyRAJTJeS îDUiBUH^TlN DE THÉRAPJÎIÏTIQUK..
V Par M. O! Henry.
Les derniers numéros du Bulletin de thérapeutique
renferment cUfiér.ens articles doûtvHous croyons pouvoir
donner en quelques mots connaissance à nos lecteurs.
Le premier, publié par M. le docteur Réveillé Parise ,
e8t> un ; travail sor \ emploi des chtbrure» doûddes et du
èhlore dans^les^affaotiongi tjplioxdes (i)» Auprès ^vqir passé
(i) Déjà remploi des chlorures d'oxides a été nais en usage il y a plu-
sieurs années pdf différents praticiens et liotamment par M^ Masuyer
de Strasbourg;» COQ tre- le' tjph as; aussi Mi HéTeiUé Pàrisè n'âHt-il en
rinteotion que d'en rappeler ]i'4saee,paf de>noi|veUes appUoa^ons, et
cest a cause de leur utilité que nous les avons signalées aujouranni.
a4^ ; joii^NA^
^n T^viiele^ motbo^es de Irait^mei^is l^s plus opposes
empjoyées pour combattra le typhus, çoit sporadlque et
contagieux^ telles que les loétbodes aittiplilQgi?t«iqi;i,f^ ^
içx^çt;(»i;ites, etc, Vs^uteur 8>st î^rr-êté à l'usage dç^ fçhjo-
rqres^ dont il pars^U avoir obtenu de boos ii(l*Qt3. Déjà
long-temps auparavant Tacide bydrocblorique ^yait-été
^piini^tré par gouttes dans des ^Sections malignes,
dç^ inflammations gangreneuses ; et , dès 1809 à: i$;«4^
ce,t acide ava^. <:ûmbatta avantdgeusemept 1^ q^fecUona
typhoïdes, M. Réveillé Parise a mis.eq usager, le chlore
et s'est arrêté au mélange suivait : chlore HqMtde % Qf4
3 gros, eau distillée 8 onces ^ sirop. de sucre i- once ;>il.r<^
employé plusieurs fois avec succès contre le typhus ^
en le faisant prendre par cuillerée à café dar44 les
24 heures. Il a réussi également en substituant au çli^lore
le chlorure de soude ( à 18 4<^gi*és), et à la do^i^ de
f 5 grains dans. UH; pot de tisane poujr {e^ ^^hwve^ ; ^ uia
activant l'effet par troi^. . iavc^rnsna y contenant i.chacua
6 grains de ce composé chimique. Nous ne suivrons pasi
l'auteur dalis ses réflexions sur l'action de l'agent dont il
présente l'emploi^ ce serait nou&.éloigner/da.but<de ce
journal, car nous pensons qu'il nous suffit . d'indiquer
aux prati<(iens œ ibode de traitement pour qu'As le met-
tent à profit dans des circonstances ^semblables, puisqu'il
a produit de très-heureux résultats.
• ' . • . . , . ' . ;
,. • ,' , • ..: ; ' . ■ . . < • 'Il , « . . 1^1
De Veau disiillèe de l€turiér''Oétise, • ' < i '^
» :- ) '".Mi:
. L'esfiSL ^iisttUé^ de lautierrcériseydoiit: l'ajctiûdrfiurj l'e-r
cônomi^i àninialQ n'est nullement douteuse èt/exige dakis
son emploi ^térieuF une scirapulèusé atténiioi^^ A.Mè
employée avec succès ,- comme topique , par M. te dac-
içûr Carron de VitlarsV soit pour dissïpçr.les jinflam-.
mation» du tissu cellulaire et de 'la^peau , »oit pour trUs-'
prendre la sécrétion du lait dans les cas d'engorgement
DE PHAHMAGIE. ^^J
de la glaqde mammiiire , soit enfin pour calmer le$. dé'-
mangeaisons qui surviennent à lu suite de certaines af-
fections , ^ potammept pendant la desquammation et la
dessiçcé^tion de la petite vérolç. L'au^e^r de. ce travail ,9.e
loue beaucoup dç Temploi de bains composés de décoc-
tions de pieds de veî|u, coupés avec Teau de laurier-ç^risc^
Il est probable que les baips^ dits stupéfions hjdrp<^ar(,és
{ bagni idriocianici torjpenti ] vantés par Iç dpc^piir Pa-
ganini d'Allegio, contre quehjues afieçlions doulag.rèuso$^
de.l«i peauj, ayaient Mpe CQ^pqsitiQXXfipalogUç. ,j
IfeTenipldtre de ciguë. . '
* • • *
Cet emplâire a été Fdbjet d une Ibule de modifierions
pour sa {5répar0tioii>y M. Duelou en pl^opose'unè dou-
vdle, adala^iie à cielle juropos^e il y a quelque^ (lânées
parlVf. Cput-dem^àche) et qui consiste à ajouter au mé-^'
lange; des résines et |golm«M*-résines fondues uné>ceirt|iinef
quantité, d extrait dé cygiiôprépiiré avec la plante sèche
et iraicoblJ En'^adnveUant livet) Fayt^r ]''avàtftagê àe
Gei^MTOcédépour I^ produi); et l^earéttition de ce dompdsé
pbàrnïacentiqiieii, il reste encore à rèeonnâttre is'i) ^t
pcéférable^ (^uani à ses eiTets-, à celikitdtiiCôdeiH, diaprés
lequel le principe actif df^Ia cignê ( la cénitifiè) ebt entevé
à U. plante fniklie,, e|t na pii subir tes '^lénifions qtie
psuli éprouver ce prihcipe, i^i facilement déooitipofefable^
pendant la dcssiceatioii de Ja .{ilanlev et iaptio dé 'lâÈ
chaleur iémplùjée^ ia prëparatiop de -i^ettrait alûôol;^iiQKf|
: J^ %raiUm»f^ d€li Ja paràljsi» «starnihe pàr^ia
^ ^' t. . ; . • .- - . . 4t0ychmiie0 ./.••«!• i - -1 ^ i û;
.'On sait, depuis plusieuc^ années, par Jes belles fe-«
cb'erchèp die MM. Pelletier et Caventou , sur la noix vo^
n^ique, q,ue cette substance renferme, entre autres prinr
çipes , un alcaloïde très-actif qu'us ont appcié str^çhnir^e^
2^9 JOCRHAt
et qui , pris à de certaines doses , parait jouir de la pro-
priété d'exciter le système nerveux et de réveiller en
quelque sorte les membres affectés de paralysie. Déjà
Textrait de noix vomique avait été employé par M. Fbù-
quier dans des cas semblables et avec quelque succès.
M. Rayer a , depuis dix-huit mois , constaté de nouveau
à la Gfbarité les effets avantageux que Ton peut retirer de
la strychnine dans le traitement de \sk paralysie saturnine^
effets que M. lé docteur Tancarel a suivis avec soin et
recueillis pour en faire le sujet d'un mémoire fort inté-
ressant. Tous les ouvriers qui travaillent aux prépara-
tions de plomb , comme les peintres en bâtiment , les
broyeurs de couleurs, le^.fabricans decérusej., sont très-
souven);' atteints d'une siorte.d'ein'poiioniiement nûasma-
tique qui aSiçcte particulièrement lés intestins, et: est vul-
gairement désigné âous.le xiom de colique de plomb aa
colique des peintres^ Sans co&oattre au^ JMSte quel genre
d'altération a lieu. dans cette circonstance, on remarque
œpendaiit que l'action. du plomb .pajCatt être d'amortir la
sensibilité des t)rganes sur lesquels il porte et de tendre
à la paralysie. Le traitemient le plus habituellement suivi,
et celui qui réussit. le mieux, est l'emploi des purgatifs
assoiçié à des. caïmans; au bout de quelques jours les
malades sont guéris où très-soulagés ; mais il arrive sou-»*
yent qu'avec le temps , ou quelquefois dès le début de ce
gçnf'e d'empoisonnement, les; Malades sont* atteints de
p^alysie dans diverses parties du corps , et particuUère**
ment dans les membres supérieurs. Cette paralysie est
précédée ordinairement, d'un affaiblissement progressif
dans les membres, et elle se pointe aussi sur certains or-
ganes comme celui de la voix . en produisant l'aphonie ou
le bégaiement, et sur les nerfs optiques en donnant lieu à
laraaurosé. C'est pour le traitement de ce genre dépara--
Ijsie^ causée par le plomb et désignée alors sous le nom de
Saturnine, que lès docteurs, cités plus haut, ont employé
DE PHARMACIE. 2^^
\a Strychnine j 9kàmmi$tvée soit à Imtérieur, soit à l'exté-
rieur sur la peau , par la méthode endermique. A rimé--
rieur ^ od la donne en potion, ou, mieux encore, sous
forme pilulaire, à des doses minimes et graduées, avec la
plus grande attention, depuis ^ de grain jusqu'à d grains.
Quand on est arrivé à produire les secousses tétaniques,
on s'arr-ét« ou on diminue les doses pour suspendre ou
maintenir seulement les commotions; et, lorsqu'on re-
prend le remède , il faut toujours ne commencer qu'avec
des quantités très-petites. |^. de grain suiEt même souvent
quand on ne veut avoir que des effets lents. Les premières
doses de str jclmine déterminent des contractions spasmo-
diques dans ^iresque tous les sens et dans des points fort
éloignés des parties paralysées ; mais bientôt, ^par l'usage
prolongé du médicament, les effets se concentrent sur le
siège de la paralysie , et alors la maladie marche rapide-
ment vers la guérison. Les avantages que présente en
outre la strychnine dans cette médication , sur un grand
nombre d autres médicamens internes, c'est de ne point
altérer l'énergie de l'estomac, mais d'exciter au contraire
l'appétit et de faciliter la digestion .'^On administre aussi,
à Vextérieur^ la strychnine en poudre très-ténue, depuis
j de grain jusqu'à st grains, en la versant sur la surface
récente et très-nette d'un vésicaloire; le tout est recou-
vert d'un papier brouillard enduit d'une légère couche de
pommadté'épispastique, puis le pansement est Renouvelé
ainsi pendant cinq où huit jours. L'application de la
strychnine, suivie immédiatement d'une sensation de
brûlure, donne ordinairement dés effets très-sensibles;
•et les excitations causées par l'emploi de ce remède actif
amènent , dans un espace de temps un peu variable , la
sensibilité, la chaleur, et, par suite, le mouvement dans
les parties paralysées ; mais c'est surtout dans les para-
lysies comme celle du plomb où le système nerveux n'a
perdu que son activité ou n'a subi qu'une sorte d'ébran-
X X' . Année . — u4\fril 1 8 .^ 4 '7
J25o . . JOCENAL
«
lement, que la strychnine agit de la manière la plus
prompte et la plus heureuse.
Ces nouvelles applications prouvent de nouveau Tavan-
tage de l'emploi , en thérapeutique , des principe^ immé-
diats organiques purs , qui représentent presque toujours
les verttîs les plus tranchées des substances complexés
d'où on les a extraits. Avec ces principes isolés et purs,
le praticien est toujours certain du corps sur lequel il
agit , et il peut le doser à volonté , beaucoup mieux qu^avec
les poudres ou les extraits dans lesquels là proportion du
principe actif dominant est généralement variable.
C'est ici l'occasion de rappeler l'importance qu'il y a' à
n'employer pour la médecine ces produits, ijcamédiatequ a
l'état de pureté parfait ; il est, comme on sait ^ fort or-
dinaire de voir des alcalis organiques groupés deux\à
.deux ou plus, même dans les végétaux qui les fourâis-
sent , et cela a lieu notamment pour la strychnine qui ,
dans les strychnos nux uaYnica , igmHia , colubrïcia , est
accompaguée d une proportion de brueine souvent assez
grande» Il est donc fort utile de séparer cette dernière ,
et Ton y parvient , en traitant d'abord à chaud par l'al-
cool à 1 8° le précipité formé à l'aide de l'ammoniaque dans
un sel triple de brueine et de strychnine , puis faisant cris-
talliser dans l'alcopl à 36*^ bouillant la partie insoluble.
Par ce moyen , on est sûf d'isoler la strychnine. pure:; les
dernières portions de brueine restent en dissobition dans
les eaux-^mères alcooliques. Cette strychnine ne rougit
qu'à peine ou point par Tacide nitrique, tandis que l'effet
contraire a lieu avec celle qui a été précipitée en poudre
dans la première opération , et qui repferme des quan-
^tés très-variables de brueine. . 0. H. :
DE PHAftMAQ,IE. 29?
Essai.dune histoire chimique de la tourbe ^ accompagtié
'd'une nou%^è analyse de. la cendre de tourbe ^ par
MUf^'liioK Obeuliit, et A«t BoGHVEn.yeifne^ à Strasbourg.
' (Rep^tarium fur die Pharmacie , du docteur Buchueb ,
Tol. XL VI , cah. 2 , pag. i85. )
Eki rais<m de soo bas prix et de la chaleur qu elle laisse
après sa combustion , la tourbe «st uo des combustibles
les^plus irapoi^tffns pour plusieurs contrées , mais surtout
pour celles qui sont pauvres en bois. Outre son charbon ,
sur lequel -M. Blavier, ingénieur des mines français , a
fait une série d'expériences intéressantes, et qui peut
servir aux niémes usages que le charbon de bois ; elle
fournÀrt , comm« on sait, une quantité assez considérabie
àe cendres que Ton utilise pour lamendenient des terres :
aussi le pharmacien est^il souvent comsulté' sur la com*-
Sositiondèces cendrés dans les contrées où se trouvent
ei^tôurbièreâ.
•" • Ce sujet, bien qu'étranget* à la pharmacie proprement
dite , ma paru digne d^atteniion sous le rapport indus-
triel , et il ne sera pas sans intérêt de faire connaître
"en peu de mots l'histoire chimique de la tourbe, que
MM. Oberlin et Bnchner jeune ont placée en tête de
letir travail. Gomme les pays septentrionaux sont ceux où
là tourbe se trouve en plus grande abondance, quelle
tîonstitue une des principales richesses de quelques-urts ,
il ne sera pas'.surprenant de voir figurer surtout les chi-
mistes de ces contrées parmi ceux qui se sont occupés de
recherches sur ce combustible.
Achard de Berlin parait être le premier qui ait publié
*^tm travail assez satisiaisant sur la tourbe, il distingua
trbié couches dans celle qu'il soumit à son examen : une
Supérieure, qui contenait le plus de parties, végétales
Éfon altérées,' et qui lui parut fa moins propre à Vu-
' sage habituel ; une moyenne et une intérieure , qui
lui dofma le meilleur combustible. Son travail date de
■^iySÔ.^Vint ensuite 'Lampadius, qui démontra, par des
■ éxpétiences , les applications que Ton pouvait faire de
îaftoutbé àùx tr^aùx métallurgiques. Puis parurent suc-
25ii JOURNAL
sessivement les recherches de Bucholz, qui appela l'at-
tention surla propriété dont jouit la cendre de tourbe
d'amender les terres; celles de Tbaer et de Einbof , qui
fixèrent les opinions sur la véritable nature de la tourbe
et sur son mode de formation^' et y indiquèrent la pré-
sence d'une substance qui se comporte comme un adde ,
et à laquelle Doebereiner et Sprinfçel donnèrent plus
tard le nom diacide de l'humus : celles de Proust , qui
examina comparativement la tourbe avec la houille, qui
confirma la solubilité de la première dans la potasse caus-
tique ; solubilité déjà annoncée par Einhof , et qui fit
voir que lacide nitrique concentré la dissout également
à la chaleur de 1 ebullition , et la transformé en acide oxa-
lique et en substance amère ; celles de Gharnisso, de Fr.
HoQmann et de Ghr. Poggenderf , qui ont donné sur cette
matière un traité très-instructif, où la tourbe est étudiée
sous tous ses points de vue , et surtout sous le rapport
des plantes qui concourent à sa formation , et de ses pro-
priétés chimiques et .physiques, etc. Les recherches les
plus modernes sont celles de Lampadius et de Springel :
Lampadius, qui, comme nous l'avons dit, avait déjà fait
un premier travail sur la tourbe, reprït le même objet
en 1828, il soumit plusieurs espèces à la distillation, et
trouva, 1°. que loo parties de tourbe donnaient 6-8 par-
ties de gaz , i8 , 28, 48, 52-56 parties de substances li-
^quides, et 36, 4o, 45 à 66 de charbon; 2°. que les gaz
.étaient formés, terme moyen , de 67,5 volumes de gaz
hydrogène carboné léger, de ao d'acide carbpuique ^ de
10,5 d'oxide de carbone, et de o,5 à 20 d'hydrogène sul-
furé, et qu'ils étaient impropres à l'éclairage; 3**. que
les substances liquides contenaient 3 à 5 pour cent de
goudron, et 1,17 pour cent d'acétate d'ammoniaque avec
de l'eau , etc. Les cendres de tourbe analysées par les di-
vers chimistes que nous venons de nommer, leur ont
doniié à peu près les mêmes résidtats : ils y ont trouvé
du carbonate de chaux , du sulfate et du phosphate de
chaux , de l'oxide de fer, de la silice ; quelques-uns y ont
rencontré en plus de l'alumine , de la magnésie, de^Foxide
de manganèse et de l'hydrochlorate de soude. La présence
de l'iode, annoncée par le docteur Strub dans la tourbe,
ne s'est pas vérifiée ; différentes espèces.,, qui prpvensdent
de plusieurs contrées de l'Allemagne, n'euvont point of-<
DE PHARMACIE. 1^55
fert une seule trace à d'autres chimistes. Il ne serait pas
invraisemblable que Tiode ne se trouvât que dans la tourbe
qui est le produit de la décomposition des plantes ma-
rines.
Après avoir fait' ainsi l'histoire chimique de la tourbe ,
MM.Oberlin et Buchner passent à l'exposition de leur
propre analyse. La tourbe qu'ils ont examinée est de la
tourbe marécageuse des environs de Strasbourg : elle est
fibreuse, de couleur brune foncée ,~ elle brûle facilement
avec flamme , en répandant l'odeur désagréable propre à
ce combMtiblç. ' looo parties bien desséchées leur ont
fourni, par l'incinération, 1 80 parties de cendres d'un
gris rougeâtre, mélangées de particules blanches et rou-
geâtres , sablonneuses au toucher, d'une saveur saline
terreuse , et infusibles au chalumeau. Ils ont soumis 100
Earties de ces cendres à une série d'expériences , dans le
ut de déterminer leurs principes constituans , et voici
les résultats qu'ils ont obtenus :
' Substances solubles dans Feau.
Hydrochlorate de soude avec un peu de sàUate de châux. . 19 fuirties. -
Substances insolubles dans teau.
Carbonate de chaux >, .'
Carbonate de magnésie .;....
Phosphate, de magnésie.
Phosphate ^dalnmine i «
Alumine /
Oxide de fer
Sulfate de chaux
Silice
mmmÊÊmmmmm
100
Ces cendres ne contenaient ni alcali libre ou carbonate,
ni combinaison de soufre , ni iode.
Les auteurs de ce travail font observer, avec juste
raison , que toutes les cendres de tourbe ne sont pas éga-
lement propres à engraisser les terres. Déjà Thaer et
Ëinhof avaient fait la même remarque : c'est qu'en effet
la nature du terrain n'est pas toujours la même , et qu'en
outre la composition de ces cendres varie suivant la
contrée dont on tire la tourbe, et suivant la couche à
^54 JouaNAii
}«(}ii^Ue elle aj^partient. Il importe donc au cultivateur de
<€4H)nattre la compositioa de la cendre qu'il veut employeri
li. absence d'un alcali libre ou carbonate,, dans la cendre
de tourbe , explique pourquoi elle n'est pas , conune la
cendre de bois, propre à la lessive, au blanchiment, à la
fabrication du savon et du verre, etc. A. J. Y*
m
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL.
4 A.'
.Delà séance de la Société de Pharmacie , 5 rrià)rs 1 834.
PRÉSIDENCE DE M. CBEREAU.
La correspondance manuscrite et imprimée comprend :
une lettre de M. Gay fils, qui remercie la Société du
titre de correspondant qu'elle lui a décerné , et lui envoie
deux numéros du Journal de Pharmacie du Midi dont il
est le rédacteur ; une circulaire de la société industrielle
de Mulbausen , indiquant les conditions d'une souscrip-
tion destinée à 4)rovoquer la découverte d'un moyen d'u-
tiliser , comme réservoir de force motrice , une partie de
celle qui se perd dans les usines par le chômage ou par
toute autre cause; une brochure sur la fabrication du
noir animal , par M. Clémandot ; une autre brochure adres-
sée pai: M. Vée, et ayant pour, titre : Séance publique de
l'Ecole de médecine de Strasbourg ; un mémoire sur l'a*
cide cobaltique { M. Robiquet, rapporteur); le numéro
de février du Journal de Pharmacie ; la Pharmacopée rai-
sonnée, par MM. Henry et Guibourt , nouvelle édition, en
2 vol. in-8°. M. le président adresse, au nom de la So-
, piété, des remerctmens à M. Guibourt.
j .. M. VûUet lit un rapport favorable sur un mémoire in-
- titttlé î~ Histoire chimique et Analyse de diverses variétés
de tourbes, par MM. Buchner et Oberiin.
M. .Moutillard communique un extrait des mémoires
lusàrÀcadéuiie royale de Rpuçn.
DE PHARMACIE. Î5S
M. Lbdibert expose TaDâlyse des principales observa-
tions insérées dans une brochure sur le congrès scientifi*
figue tenu à Caen f aânée dernière.
Deux mémoires de M. Mouchon, sur la préparation
des extri^its par^oie de fermentation, sont l'objet d'un
rapport peu favorable de M. Soubeiran. La Société dé-
cide le dépôt de ces mémoires aux archives.
M. Henry lit une note sur un appareil propre, à évapo*
rer les liquides sans le contact de l'air. Sur la demande
de M. le président et celle de M. Henry, M. Soubeiran
est prié de faire construire cet appareil sur une échelle
assez grande pour que Ton puisse en constater d'une ma-
nière positive les avantages et les inconvéDiens.
M. Blondeau communique un nouveau o^ode dé pré-
paration du sirop d'prgeiiV; la formule qu'il propose est
la suivante :
Amandes douces. . . : .^ yj
amères ^ ij
Gomme arabique. . ^ j
; Sucre- î^ XX
Miel g vj
Eau de fleur d'oranger. .^ ... . g viij
Aux observations de plusieurs membres qui signalent
l'inconvénient de modifier les préparations pharmaceuti-
ques , M. Blondeau répond qu'il ne donne de la publicité
à son procédé qu'afîn de l'ajouter au nombre des maté-
riaux d'un, nouveau codex.
M. Vée lit un mémoire sur les explosions qui ont lieu
quelquefois dans les fosses d'aisance ; il appelle l'attention
sur les accidéns graves auxquels peut donner lieu llnlro-
duction d'un corps enflammé dans ces fosses, et insiste
sur ïa nécessité d'y établir d'autres <tfyatit d'évrât que
ceux employés jusqu'ici (i). • .
■■ ....■■ » ..1 -^ '■ .1. ■ . .P .H. ■» — ». .. !.. ■ ■ M I ■ Il I ■ -, ..I. I .1 I ■■ I I I
(i) Nous donnerons dans le numéro prochain un résumé de cet. inté-
ressant travail.
a56 JOURNAL
M. Lodibert lit un rapport d'admission sUr MM. Lo-
reozo et Moreno, docteurs en pharmacie en Espagne.
Tous deux sont nommés , au scrutin , membres correspond
dans.
M. Foy dépose sur le bureau ^n paquet cacheté.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS,
Séance du 3 at^ril i834*
NOTICE
Sur les pastilles alcalines digestibles de Darcet,
dites de Vichy.
Rédigée par une commission spéciale, au nom de la Société de Pharmacie.
La création à Paris d'un dépôt des produits de réta-
blissement thermal de Vichy , les circulaires et prospectus
adressés aux médecins ou répandus dans le public par
cet établissement, soulèvent des questions qiii intéres-
sent la médecine et la pharmacie.
Ces prospectus ont été rédigés avec une adresse cap-
tieuse , et tendent à répandre des idées fausses sur la
véritable nature des pastilles alcalines digestii^es de
Darcet , désignées depuis sou& le nom de pastilles de
. J^ichy,
./Encouragée par la réprobation éclatante dont TAca-
démie de médecine a flétri dans ces derniers temps les
abus dont la médeqne et la phai^macie ont à souffrir, )a
Société de pharn^^cie de Paris n a pas cru devoir. laisser
passer sans réplique les arguiqens spécieux que le Aouvel
établissement a invoqués en faveur de ses produits.
A cet effet , dans sa séance du 3 avril i834> l£t Société
DE t'HARMAClË. 25?
a charge une comixiission composée de MM. Chereau,
Bobiquet, Pelletier , Soùbeiran^ Reymond et Félix Bou-
^et , de rédiger une notice pour rétablir la vérité des faits.
* D'après lia formule originale publiée par M. Darcet (i) ,
les pastilles alcalines digèstiyes ne çoatiennent pais d'autre
principe actif (jue le bi-carJ>onate de, soude. On peut
licp, dans le mémoire que M. Darcet a publié à leur sujet,
que lès premières (jui aient été faites , celles-là même qui
ont servi aux expériences de leur auteur et fondé leur ré-
imtatibn, ont été préparées à Paris, en 1 825, par
M. Victor Regnault, pharmacien, avec du bi-carbonate
de soude fait à Paris • et que c'est de Paris que M. Darcet
en a porté la recette a Vichy même.
Ces pastilles n ont de commun çivec les eaux de Vichv
<jue le bi-carbonate de soude qui fait , il est vrai , la base
des unes et des autres , mais qui, dans les eaux , est ac-
compafçué de muriate et sulfate de soude, de carbonates
de fer et de magnésie et de glaidne, tandis que ces cinq
substances n'ont jamais fait ni du faire partie des p^$<^
tilles. La commission d'ailleurs s*est assurée , par l'ana-
lyse , que ces mêmes substances n'entrent point dan3 la
composition des pastilles que MM. Brosson préconisent
aujourd'hui comme véritables pastilles de Vichy, et qui
né sont , comme toutes celles que l'on a, employées jusqu'à
ce jour , que des pastilles de bi-carbonate de solide.
Ce sel , qui est devenu en France ,et en Angleterre
l'objet d'unp fabrication importante, peut s obtenir par-
tout avec une grande facilité; il suffit pour cpla d'exposer
pendant un temps convenable du carbonate de sjoude à
«
, <,>):i^wir«fei de Ckiinie et de Physique, tom^ XXXI, page 60.
"Bicarbonate de soude sec. et pur en poudre fine. .... 5 grammes.
Sucre ïrîea blanc en poudre fine <^ grammes.
Mucilage de gomme adragante préparé à l'eau Q..S.
Huile essentielle de menthe pure et récente. ...... a à 3 gouttes.
XX^ Anjiée, — As^ril 1884. 18
558 JOURNAL
l'action d'un courant d acide carbonique. Au reste , quel
que soit son mode de préparation, quelle que soit 1 ori-
gine du gaz qui entre dans sa composition , pourvu qu il
soit pur I son caractère essentiel est d'être exactement
saturé ^ et les essais les plus simples permettent d'ap-
précier ce caractère avec la dernière rigueur.
En annonçant que ce nest guères qu'à Fichy que Von
peut obtenir du bi'Carbonate ae soudé parfaitement pur ,
MM. Brosson frères cherchent donc, au moyen d^une
asisertion complètement fausse , à inspirer pour leurs
pastilles une confiance que né mériteraient pas , seton
eux , celles qui ont été préparées par les pharmaciens dé-
puis rprigine de ce médicament.
Plus loin , en ajoutant que leum pastilles ont Pàuan--
tàge d'être préparées avec les principes que l'on tire
âes sources thermales de Vichy \ ils teiident à insinuer,
sinon que leurs pastilles contiennent le produit de Téva-
poration des eaux de Vichy , ce qui les rendrait toutes
diilérehtes de celles dont on a fait usage jusqu'à ce jour,
et de celles qulls préparent eux-mêmes, puisqu'elles
contiendraient alors du carbonate de fer, de Ifi glairine, etc. ,
et ^'elies n'en renferment point* du moins que le gaz
extrait dés sources, et qu'ils peuvent eraployer à la pré-
paration du bi-carbonate , donne un sel plus efficace que
celui que Toîi fabrique partout ailleurs, ce qui est.ëvi-
déiiiment inexact, puisque partout on peut obtenir de
Taride carbonique, et par conséquent dii bi-cârbbnatè
pai-faitement pur.
On peut voir , au reste , clans le mémoire de M. Darcet',
que cet habile chimiste n'a indiqué l'ajrpiication du gffz
des spurces de Vichy ^ à la prépi^ration du bi«-carbonate ,
que comme un moyen purement économique , sans y ;it-
tacher aucune importance relativement à Tefficacité des
pastilles.
D'ailleurs , ce n'est que tout récemment que MM Bros-
^ a PHAEMAGIB. 25g
son ont élevé celte nouvelle prétention, et depuis 1826 ,
c'est-à-dire depuis neuf ans , on n'a pas cessé d'employer ,
avec un succès bien, constaté , une inunense quantité de
pastilles de Darcet, préparées avec des bi-carbonates
dont Vichy n'a fourni aucuïie partie.
Oh doit conclure des observations précédentes , que
Timportance attribuée par MM. Brosson à la prépara-
tion de leurs pastilles à Yicby même, et avec des prin-
cipes tirés des sources thermales , se réduit à une subtilité
(ïontle but évident était de leur assurer le monopole de
ce médicament , et sur laquelle il n'était pas hors de propos
d'éveiller l'attention.
La Société de pharmacie a cru devoir donner son opi-
nion en celte circonstance pour éclairer la religion des
médecins sur une entreprise a laquelle des hommes tout-
à-fait étrangers à la pharmacie , et retranchés derrière un
préte-nom , cherchent à les intéresser, aux dépens de la
Vérîté.èt delà justice. '
Il n'est peut-être pas hors de propos d'appeler à cette
occasion l'attention des médecins sur ce premier essai
cl^ihvasioû des spéculateurs dans le domaine de la phar-
macie ; les médecins , qui savent tout ce qu'il'faut de con-
naissances positives , tout ce qu'il faut de conscience et de
sacrifices de tout genre pour exercer la pharmacie hono-
rabletnent , comprendront sans peine quel daDg.er il y
aurait à laisser des nouveaux industriels faire de là phar-
macie à la pacotille, et porteî* dans une profession, qui
exige ^yant, tout ,du savoir et une probité scrupulsiise,
l'aveugle cupidité dej? spécubteùrs.
Un seul trait suffira pour donner la mesure de la bonne
foi qui préside aux entreprises de ce genre. La médaille
de la Société d'encouragement, que MM. Brosson frères
font figurer en télé de leurs prospectus , et qui semble
nécessairement se rapporter «lux pastilles de Vichy , leur
a été décernée pour les perfectionnemens qu'ils ont
26o JOURIfÂL DE PHARMACIE.
introduits dans la fabrication du ciment des trattoirê
de Paris.
La législation actuelle est impuissante deyant les graves
^abus qui viennent d'être signalés et qui menacent de se
développer encore. Cette impuissance est si généralement
sentie, que le gouvernement s'occupe sérieusemeîit dy
porter remède : niais, en attendant lé résultat de ses e8brts«
l'es pbarmaciens en produisant .au grand jour et discutant
ces abus, et les médecins en les frappant d'une. réproba-
tion éclairée et constante , pevivent encore les cpmbatti^e
avec quelques chances de succès.
Pour copie conforme :
RoBiQVST , secrétaire général.
CONCOURS
'....■• * • ■ " •
Pour les places d*élèwes en pharmacie.^ dan^ le^ hçpii^ugc
de Paris.
lies élèves nommés au concours qui vient d'avoir lieu •
sont'L . •
- nr.') î r. • ■ ......
* »
Riiçoilot (Paul-Jean). Coin (Jean-Marie). .
Monthas (Jéan-Baptiste). El^ra (Jean-Marc).
' Ghapjpiiis (Jean-Aiine). ■ Bernard (Émile-Jean Pierre).
/ A|j»Sonty (JosepIi-Bi9:ir7). Seurre (François). - •
Çoq[iie]ui|[mot (Pi^rre-Claiijd^). . Tabart (Stanislas).
. Le concours de cçtte année , entre les élèves internes
des bàpitaux , a donné le résultat suivant :
!••. Prix. M. Mialhe (Louis).
a*. M. Jozan (Georges- Adolphe).
j ■ I» r>
' ■ ' i" ' '^'- *
PARIS. — IMPRIMEBIE ET F0N0EB1E DE FAIN,
Rue Racine , n». 4 » place de TOdéon.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIEIÎCES A^lGESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIN
* *
DES TRAVAUX DE LA SOCIETE DE PHARMACIE
DE PARIS.
N\ V. — HQ*. Armée. — Mai i834*
Considérations générales sur la composition théorique
des matières organiques*
Par M. J. DoiCAS.
TROISifiMS PARTIE.
. l
Tant qu'on a cherché seulement à se rendre compte 4^
la nature, et de la quantité des matières élémentaires, qui
entrent dans la composition d'une substance organique ^
tant qu'on s'est contenté, defixer son poids atomique par
des essais précis, on est resté dans le domaine de Fexpé^
rience. Si les matières employées sont pures , les mé-
thode exactes ». et les essaî^conduits avec le soin et Tinr
teUigence convenables , les résultats obteons offrent tonte
les caractères d'une yérité absolue.
XXs Année^^^Mai i834« 19
262 JOURNAL
Mais, en supposant que touleâ les inatières organiques
fussent analysées , que leur poids atomique fut fixé d'une
manière rigoureuse, la science existerait -elle si tous
ces faits demeuraient isolés et sans lien ?Non sans doute ,
la véritable Chimie organique resterait encore à créer,
car si les sciences s'établissent sur des faits , elles ne da
tent que du jour où ces faits, groupés par une concep-
tion sûre, prennent chacun leur plaee systématique, et
laièsent h découvert leô vides à combler, tout en mettant
en évidence les idées générales et les prévisions qui ras-
sortent de cet arrangement méthodique.
Mais dès qtte TOQ en vient à Cette dernière discussion ,
on est arrêté par des difficultés qui seront long-temps ,
sans doute , inaccessibles à nos moyens d'investigation.
Quelques chimistes , par exemple , veulent que tes ma-
tières organiques soient formées d elémens réunis sans
prédisposition, tout en laissant aux matières minérales
la forme sous laquelle on les définit généralement. D'au-
tres étendent à teas les -èomposés cette absence de pré-
disposition moléculaire.
Ainsi, pour fixer les idées , les uns croient au sulfate
dépotasse, comme corps formé de potasse et dWde sul-
furique , et ne croient pas à Talcool comme corps formé
d'hydrogène carboné ei.d'fc^Q.. Led autres vont plus loin ,
et pensent que l'alcool et le sulfate de potasse ne renfer-
ment que les élémens désunis des corps binaires par les-
quels oa les repréientc»
Toute U chimie actuelle est hsisée sur un point de vue
d'anta^nieme entre les corps , qui s'accorde» admirable*-
ment^vecles phénomènes électriqueë. En supposant que
Ih jforce qui produit les combinaisons «cil identique avec
Téleetricité, on explique tantde faits 4e la chimie , qu^îl
^silMt satardi d 'admet trvHfue les coinbiûâisoni s'eiféc^
rtetnl i tûtiJQvrt é&trè âmin corps dettes d'électrieilés
contraires, soit que l'on mette en 'préêwce Atn to^jfè^iv^
\ • • . * '• - »■ '
pks , fioit ^ttel'on opère mt des eotpê compôiéd. Toutei
le» théorie» de la chimie minérale reposent râr cette
éanception générale.
Pai»qu'on-met en question , d'une part, cette ba$e de la
eblmie minérale , que tous thés efforts tendent à transport
ter dan» la chimie organique, ou^ bien que, tout en la con-
cédant pour les composés de la nature morie , on en con^
leate rapplioatîon dans les produits de la nature ôrganiquei
il faut nécessairement examiner ces opinions , autant que
le permet la nature des choses.
- JRitter a donné dans le temp» uâe théorie de i'eau, qui
consiste à la regarder corniheun corps simple. Selon lui ^
les moléculeade Teau, réduites en gas par l'effet répulsif
de l'éleetricité positive accumulée autour d'elles, donnent
naissance au corps queiious appelons hydrogène. Aucon^»
traite l'éleotricité négative , aécumulée autour des mole-
eulesdeVeau,fournitlega2oxigène. Dansèesga^, le corps
pesant c'est l'eau, réiectricité ne contribue en rien à leur
poids* Ainsi, leur volume ) leur densité , de même que tous
les phénomènes chimiques qu'ils produisent , peuvent être
expliqués sans difficulté. M;fis celte théorie ne mène à
rien \ elle dèvientabsurde, dès qti'on U sort du cercle étroit
oà soh auteur l'a ciroonscritef. On doit donc la considérer
eomme un jeu d'espHt qui ne mérite >au<;une attentioni
Une conception qui consiste à regarder certains compd-*
ses comme formés d'élémens sans prédisposition , tandis
qiie dans une foule d'aqtres on admet qu'il y a prédisposi-
tion dans l'arrangement moléculaire, ne mène à rien non
plus, n^prévcdt rien , el s'accommode de tout ce qui peut
arriyer à l'égard des 'composés qu'elle ne définit pas.
A ees <;ametères on reconYialt' fiicilement tine théorie
au moins inulile et èoiivent dangereuse. >
' Ileii»estdettém€itôitt^à-faU,qii!iudonnie, en gténêralj
fou^ espioè de {A*édilposition dans les composés cornai»
qués^ fÙUi vA y»kirsopiMirà««ont^dii «aenns ocmaéqjui«ntei
'9-
^64 JOURNAL
et reprennent le rang de théorie générale. Cette manière
d'envisager les corps a été indiquée par plusieurs cbinatsr
tes ; et , dans ces derniers temps , deux personnes Tont
développée simultanément. Elle repose sur des .idées re-
latives à la forme et à l'arrangement des moléculed dés.
corps , et dans lopinion de ces deux auteurs , il serait im-»
possible de se représenter la structure mécanique dêa
atomies composés, si Ton admettait que les combinaisons
binaires persistent , quand un acide et une base forment
un sel , par exemple.
On ne peut accorder une entière confiance aux résul-
tats que ce genre de spéculation fournit dans letat actuel
de nos connaissances , car, tandis que Tun des auteurs re-<
garde ces molécules comme des sphères, l'autre les consi-
dère comme des cubes.
Mais , loin de se prévaloir d'un tel argument contre
le fond de cette doctrine, il me semble plus philoso-
phique d'en conclure qu'il faut , en eilet , que la structure
mécanique des atomes soit très-difficile . à reconstruire
dans le système d'idées admis généralement par les chi-
mistes , puisque deux hypothèses aussi difierentes ne
peuvent, ni Tune ni l'autre, y parvenir. Mais est-ce la
chimie et ses conceptions qu'il faut en accuser , ou bien y
serait-ce tout simplement l'imperfection de nos connais-
sances , en ce qui touche l'arrangement moléculaire des
corps , qui serait la cause de notre embarras?
Il est permis de pencher un peu pour cette dernière epi*
nion , sans pour cela vouloir en rien décourager le& per-
sonnes qui se livrent aux recherches difficiles que l'dn
vient d'indiquer; A mon sens, nous devons les encourager^
au contraire, quoique pendant long-temps peut-être nous
devions laisser de tels travaux en dehors de Im chimie ^
tout en convenant que si la physique imoléculaire iest
accessible à nos moyens de recherches , il faudra bieH
qu'un jour elle vienne se confondre av^c la dUiAie.
DE PHAaMACIE. 265
Jus€|ua'présent, la marche suivie en chimie a con-
sisté simplement à réunir des faits , à les grouper par leurs
analogies , à tirer des conséquences de leur rapproche-
ment, et à vérifier celles^-ci par des expériences qui de-
viennent de plus en plus délicates et sûres. En suivant
celte route , la chimie s'est élevée à des considérations qui
nous font pénétrer , peu à peu , dans la connaissance
intime des propriétés moléculaires des corps.
. Si nous comparons cette méthode , qui , après tout , est
celle de Tinvention , à la méthode à priori, essayée par
des esprits du premier ordre , nous voyons que celle^^i
est . re&tée constamment stérile. Si on voulait se rendre
compte: des résultats laissés par les hommes éminens qui
se sont ésélayés dans les spéculations de la philosophie
moléculaire , on verrait qu'ils se réduisent à rien. Leur
influence a souvent été funeste, en détournant les esprits
de 4a méthode expérimentale ; elle n a rien produit qu'on
puisse mettre en parallèle avec les conquêtes de la chimie
moderne. Quoiqu'on puisse , en raison même des progrès
de la chimie moléculaire, espérer quelques résultats plus
positifs des tentatives actuelles, Il me semble pourtant
qu'il ne faut pas trop se presser dans l'application pra-
tique des idées de cette nature.
Ainsi , l'histoire des sciences nous prouve que des es-
prits de la portée la* plus haute, ont échoué en essayant
de descendre aux faits de détail par une conception ab-
straite de l'arrangement moléculaire des col*ps. Elle nous
apprend que lesi efforts plus humbles du chimiste,
s'^eVant des faits aui idées générales^' ont, ati con-
traire , réussi à dévoiler déjà , quelque peu , et d'une
manière assurée , les mystères de la nature moléculaire
\de5 ce^ps.
-• Il faut conclure dé là que la chimie est dirigée , dans ses
reèbe«:be8 , par une méthode qui n'est pas tellement vi^
cieiise, qu'on puisse dédaigneft sans motif évident^ le
966 JoaRNAi
genre de ruisonoement quelle oblige à admettre* La
confiance que paratt mériter cette méthode porterait
donc h regarder comme vraisemblable que les corps sim-»
pies forment des composés binaires et que œux-ci s^u»
Dissent ^nçuitCt sans perdre leurs caractères, pour former
4esselS| etc. .
Les considérations qui tendent .à renverser oe système
d'idées ne reposant pas sur des faits , oh peut, satis les re^
pousser au fond;les considérer comme une rue deTesprit,
jusqu'9 ce qu ellqs se soient traduites ea déductions sus-
ceptibles d'être vérifiées, par rexpéri once , et absolument
incompatibles avec les idées actuelles des cbimistes.
J'admettrai donc , jusqu'à la preuve du oontriaire , que
les élémens des corps , binaires conservent leui* disposition
dans Iqs combinaisons salibes* J'ajoute que le système
d'idées que j'ai adopté, touchant la natur<> oi^niqùe^
et qui consiste h assimiler ses combinaisons i celles de
la chimie minérale, demeure presque; étranger à ces
discussions , dès que l'on avance que les arrangemenamolé^
çulaires prédisposés ne sont admissibles ni dànsi Tune ai
4ans l'autre de ce^ deux classes de eorpa^
Si nous ei^amincms, en nous plaçant au point de vue
généralement admis en chimie inorganique , les comr
posés de la nature organique > il ctoviisnt dès, l'abord,
pour s'entendre ^ de séparei? ees d^rniei^ ca deuiK claaMs
fort diBsttnctes*
En eifet, les anciens chimistes ont eonfondu ta»t de
corps apos le titre de matières organiques, en se ^aaiit
sur un simple renseignement d'origine ^ qn il neftt pas
aurpreoant qu'on, ait aujourd'hui un chaos piretque mwb^
tricable à débrouiller.
Considérée chimiquement , une matière organîqvedeil ,
pour fbrm^r une espèce, jouir de céttaiaes propriétés ^fa-
xiles à résumer^ Quand elle est cristallisable. ou v^ttfe
«ani décompetsition à une Uinpératur^^ ift^apiabl») i»
DE PHAIMÀCIB/ Z67
peut être aHuré que c'est une substance particulière.
Quand ^lie mauque de ces propriétés , et qu'elle peut da
moifiAf sans s'altérer, produire d<?s combinaisons qui les
possèdent) il est probable que la matière est pure et par*
ticulière. Quand, enfin, elle n'est douée d'aucun de ees.
caractères, il est probable que c'est un simple mélapgsidé
divers corps.
11 faut donc renvoyer à la physiologie l'histoire des sob*
stances qui ne sont que des organes ou des débris dor«-
gaoe^, comxaele ligneux , |a fibrine, l'amidon et tantd'aU'^
très produits complexes, qui n'intéressent le cbipiste que
comme maUère première de ses opérations^ Il en est de
ces matières comme des minerais, dont nous laissons l'bis*
toire à la minéralogie , tout en nous en servant pour ex*
traire )ea corps définis qu ils r^erment , ou qu'on, peut
cxéeK aTtc leurs élémeos* ,
Je borne donc la chimie pi^gauique à l'étude des coin-
.posés définis, existant dans le règne organique ^ 09 pro-
duits par. des , réactions exercées sur des substances qfù
en proviennent. . .
Mais, on le Toit , cesl. encore retomber dans une dé-
finition basée uniqueipent sur lorigine des corps «et en-
lièrt^ment iodépfMadante de leur nature propret 7'ai cher-
ché Tdinement une autre définitiçn , et c est précisément
parce que j ai été impuissant à la découvrir» que je me suis
laissé entraîner à croire que la chimie OTgiMÛque et U
chimie minérale se. confeodep t.
. En effet,,, estrce bien sérieusement que l'on peu^ dire
^Ue. le.pyanogène «t l'hydrogène bi-carboné qni résultiint
toujours » et uiiiquem^nt , da la modificatm^i, de corps
oi|;iimque« » sont pourtant des produits dépendait 4e )a
tikÂmé minérale; tandis ^ue l'aoîde Qi«aUque:« l'alcoq!,
Véther » l'acide aulforinique > ruréet seraient des matière»
0Êf$xÂ<p$f9 î i^ cherche U diSerenee qui séfare^ «a wrp»
et je ne ^is la voir.
26s JOUARAL • *
' Dans mon opinion , il n'existe pas de matières organi-*
(fuesj c!est-à-dire que je vois seulement , dans les êtres
organisés , des appareils d'un effet lent , agissant sitr des
matières naissantes, et produisant ainsi des combinaisons
inorganiques très-diverses^ avec un petit nombre d'élé-
mens.
Les êtres organisés réalisent , pour les combinaisons dti
carbone avec les élémens de l'air et ceux de Feau, ce que
les grandes révolutions du globe ont produit pour les com-
binaisons de l'acide silicique avec les bases qui s'offraient
à lui. De part et d'autre , même complication. Les chimis-
tes, ^qui soutiennent que les substances organiques ont
quelque chose de spécifique dans leur arrangement molé-
culaire , me semblent tout aussi fondés dans leur opinion
que les minéralogistes qui veulent, ou qui voulaient voir
dans les minéraux autre chose que des espèces chimiques
ordinaires. M. Berzélius, qui eut si long-temps à combattre
ces opinions et qui en a si habilement triomphé en ce qui
coiûcerne les espèces minéralogiques', s^est lui-même
laissé préocupper à l'égard de la chimie organique , ce
mé semble, précisément parlé système d'idées qu'il avait
déjà renversé dans ce cas particulier.
Si je comprends bien les causes qui ont amené la sépa-
ration établie, jusqu'à présent, entre la chimie inorgani-
que et la chimie organique, elles peuvent se résumer
dans lèa observations suivantes.
En chimie organique , on voit un petit nombre d'élémens
' produite une foule de combinaisons. Celles-ci sont peu
Stables, et se modifient avec une.surprenante facilité.- Les
lois dé combinaison, observées dans la nature inorgatiique,
* sont insuffisantes pour expliquer les faits observés dan^ )a
' nature organique, comme si quelque chose de vital restait
toujours datis ces dernières, et leur imprimait le cachet
' originel, quii donne souvent à^es corps un air d^ faimlte
et les faitreconnaitre à Tinstant. •' .
DE #ilAJ(MAGlE. S^g
G'e^t ainsi que je m'expHque <;omiiient les chimistes, qui
d'abor4 avaient , par une simple mesure d ordre, mis èfi^'
seml>fe toutes les matières tirées du règne organique, ont
fini par régarder cette clussification comme fondée en
raison.
Mais, j'ai déjà dit comment il était facile de concevoir
que le charbon , lair et Feau, mis en rapport soùs taqt de
formes, et dans des appareils si variés, pouvaient produire
des combinaisons si diverses elles-mêmes dans la nature
organique. Ne voyons-nous pas la chimie minérale se
compliquer, h mesure que nous découvrons de nouveaux-
principes d action ?
L'instabilité des combinaisons organiques ^ leurs modi-*
fications singulières , sont des faits qu'on pouvait présu-
mer, dès que l'on voyait que les élémens dont elles se
composent, pouvaient se prêtera une multitude de cotnbi««
naisons;
Toutefois , j'ai signalé depuis long-temps un caractère
qui se replroduit dans beaucoup de substances organiques,
eh supposant que leur arrangement moléculaire soit tel
que je le conçois. Ce caractère se retrouve si rarement
dans la chimie minérale, qu'on pourrait y chercher, à lati-
gueur , l'explication des propriétés qui semblent distin-
guer les composés organiques de tous les autres. '
En effet, dans beaucoup de combinaisons organiques, il
existe, très-probablement, deux composés binaires dans un
état éleëtrique différent, et dans chacun d'eux on retrouve
un élément commun , le carbone. Tandis que le carbone
est électro-positif dansl'acidc, il est électro-négatif dans la
base. Cette circonstance ne se reproduit dans la chimie
minérale, qu^à l'égard du nitrate d'ammoniaque , ob Telzote
se trouve à ces deux états opposés dans la basé et dans
faoide. ' . ■ •
I/éther oxalique , par exemple ^ étant considéré comme
un composé d'acide oxalique, d'hydrogène carboné et
d'oau , nous offre le carbone positif dana Tactde ^ «t né*
gatif dans la base.
iDe tout cela se tire uae sejile conséquence , 6 est q^e
les élémeos peuyent se grouper sous une foule de formes^
Mais «nu lieu de restreindre cette règle aux élémeps d^a
oOrps organiques I je ne crains pas de dire quVle s éten-
dra plus tard à tous»
Si j'i^tti]|cbe quelque priii k voie disparaître bientôt cette
barrière inutile qui sépare encore les combinaisons des>
deux règnes , c'est précisément parce que j'ai la convie^
UoQ intiment profonde^ que les progrès futurs de la cbi->
mie générale seront dus à l'application des lois observées
dans la chimie organique.
En maniant sous nos yeui les trois ou quatre élémena
qu'elle façonne en tant de formes^ la nature.nous fait voir
tout ce. que notre science naissante peut espérer d'avenir,
et qu'elles seront ses ressources quand on aura su associeic
les autres élémens d'après les mêmes règles.
Ainsi , loin d'être surpris que la chimie organique nous
oflre de nouveaux types , je suis étonné qu'ils ne soient
pas plus différens quiU ne- le sont des. types minéraux
oorrespondans ; et, loin de me borner à prendre les règles
delà cbimie minérale pour les reporter dans la chimie
organique^je. pense qu'un jour, et bientôt pèi^t*ètre, la
chimie organique prêtera des règles à la chimie minérale.
De telle sorte que les corps organiques , mieux connus ,
•e rangeront sous de^ lois plus simples, tandis que les for^
ces d^ la chimie minérale mieux appréciées feront naître
des composés plue compliqués. C'est ainsi que. s'opérera
la fusion, de fait, qu'il serait prématuré d'essayer aujour^
d'h^i , ^uo^^u w principe on puisse W considérer comi^f
nécessaire. - : ^,
Ceci posé , le lecteur ne sera pas surpris de voir qiaq,
daiM les corpa organiqu^es ^ il en es t qui se confondent , par
leura prapriéUtt aTeetles aubstwcea mii^ér^es^ t^ndijs
DE »IIAAIiÀCIE. (a>t
qu« d'attiré» , voioa bien cûnnuâ , stmbltnt i'eo éloigner
lirextréoûie* >•
Les théories que nous dllons discuter uuiîatenant ne
eoat point, sans doute, encore des ▼érités absolues, et
chacun peut en penser ce que bon lui semble; Ilestmétne
évident que les auteurs qui les ont énoises lès premiers, où
qui les «outienuenl du poids de leur Assentiment, sont fort
4oin, £iu fond , d'y voir rea^pression néocssaire d«la vérité.
Ces théories doivent être jugées à un point de vue de
pure utilité actuelle, car elles ont pour résultat immédiat
de classer b^f^coup de corps en groupes d'une étude plus
facile, et de représenter d'uae manière simple une foule
de phénomènes compliqué3« En outre, elles permettent
de prévoir uu grand nombre Ae réactions nouvelles , ou
bien , elles font présumer l'existence de corps inconnus ,
susceptibles d'être créés par des méthodes que la théorie
elfe-mérae nous indique.
Envisagées sous cet aspect, les théories transitoires,
peut-être, que nous adoptons en chimie organique, suffi-
sent, quand elles donnent une explication nette des faits
connus. Mais quand deux théories les expliquent égale-
ment bien , il faut toujours préférer ta plus générale , la
plus simple , et surtout la plus riche en conséquences sus-
eeptibles de se traduire immédiatement en expériences
nouvelles. Laissons de cAté les théories qui se traînent
à la remorque , et qui viennent expliquer après coup les
observations suggérées par le point de vue antagoniste,
t% n'bé^ttons pits adonner la puéféresuQeàeeUes d'au part
le .mouvement scientifique*
Indépendamment des motifs expQaés plu« batUt, qui
m'engi^wt à établir en principe que les lois de la eU-
9ne organique sont nussi aimplea et aussi nettes que celles
d/9 la çhiniie minérale , je serais di^po^é à<le fiiire par une
4ei:idére con^dération^ G'e«t bien iréell^entàeette pw«
dée q^ue noue A^sm^ l«f nanbrevfM r«çlieri4i«i dool. la
37^ JOOBWAL
ohiiôie organique s enrichit chaque jour. Quel est le chi*-
miste qui se livrerait à ce genre d'ëtude, dans le^seulbutde
faire connaître la proportion des élémens d'une matière
organique quelconque , 5'il n'était animé de Tespoir de
découvrir quelque rapprochement inattendu ou quelque
loi nouvelle et féconde ? Or, ces lois ne peuvent s'établir
qu'autant que l'on admet quelque arrangement molécu-'
laire, 4^i simplifie des formules ordinairement trop
compliquées pour que l'esprit en saisisse les rapports ,
ainsi que le prouveront les exemples suivans.
Théorie des amides. L'analyse de roxamide ayant fait
•voir que ce corps renferme,
• 4 Atomes de carbone.
1 d'oxigéne. *
a d*azote. \.
4 d'hydrogène.
et l'examen de ces réactions ayant prouvé qu'elle se.copr
yertit en oxalate d'ammoniaque , ou en acid^ oxalique et
ammoniaque, sous un grand nombre d'influences , il en est
résulté une théorie qui s'est bientôt appliquée à beaucoup
d'autres composés analogues. . ^
On a supposé que l'oxamide peut être représentée par
deux élémens binaires , l'oxide de carbone et un. azoture
j)articulier d'hydrogène moins hydrogéné que l'ammonia-
que^ et qui n'a point encore été isolée Vox^mide s'écrit
alors sous cette forme,
;C40« + Aa«H4.
Parmi ces deux compôsahs, il faut chercher quel est celui
qui joue le rôle négatif, par exemple, et l'an y parvient
aisément par là considération Suivante*, on sait qu'en gé-
néral, un corps qui décomposé l'eau s'empare de Thydrtt-
gène par son^éléineht négatif, et de Foxigène par son élé^-
mènt pôsitiif. Or," comme roxamide décomposé Teau pour
passera Tétât d'oxalafe* d'ammoniaque , on voit queTazô-
'luirecl'hydrogène, quis'empiarè de rby drogène ,* doit être
DB PHARMACIE. 2^3
rélément négi^Uf , et que Toxide de carbone qui s'unit à
Toxigène doit, jouer le rôle positif daus lecomposé.
Le raisoDoement qu'on yiei^tde faire à l'égard de Toxa-'
mide doit se répéter en. ce qui concerne Turéei celle-ci
renferme en. effet,
4 atomes, de carbone»
a d'oxigène.
' 4 d'azote.
8 d'hydrogène.
EUe se comporte, de tout point, comme l'oxamide , et se
convertit en carbonate d'ammoniaque, ou bien en acide
carbonique et ammoniaque, en décomposant l'eau , sous
une foule d'influences. Sa formule, déqc^posée d'après
ces considérations, devient,
C4 02+Az4H«.
Où Ton voit reparaître Toxide de carbone et l'azoture
d'hydrogène déjà reconnus dans l'oxamide. D'ailleurs, et^
par les mêmes motifs , c'est encore ici l'oxide de carbone
qui joue le rôlepositif, et l'azotured'bydrogène qui possède
le caractère négatif.
On peut donc admettre, presque comme l'expression
delà vérité, les principes d'après lesquels on explique
les caractères de l'oxamide et de l'urée. Mais rexatnen
attentif de ces caractères ndus conduit à une vue pld^
'élevée f qui donne à la théorie des amides un degré d'in-
térêt fort grand.
Admettons , pour un moment , que l'ammoniaque , en
raison de sa nature hydrogénée , puisse fonctionner'
comme hydrobase à la manière des hydracidès ^ et qu'el}^
puisse perdre tout ou partie de son hydrogène, en for'*
mantde l'eaiu.
. Il devient facile alors de concevoir conimént, par Tac^
lion du feu, l'oxalate d'ammoniaque se convertit en oxa^
Biide.Sa réa<^iôn ressemble à celle par laquelle on expli-
que la conversion d'un hydrochlorate en chlorure. En
effet, on a
G4 09 H^ As^ fi^ «te G4 0> + iM2 H4 .... Vr? O.
/ .• j
^74 iOGftNAL
Il esi AUBsf fjicile dt comprei^dre la fepfôducttôxi dé
roxaIated'oi|imoniuqUe, ou celle de l'acide oxalique et dé
l'annnoniaqiie ^ en partant du- même point de vue.
Car, sous rinflu«flee de Tenu seules ft une température
trës-éleyée, Toxamidc se convertit en -èxalate d'ammo-
niaque.
Les acides déterminent îa formation de Tammoniaque
et mettent de l'acide oicalique en liberté.
Les bases produisent la mâme réaction et donnent lieu
à un dégagement d'ammoniaque.
Ainsi , loxamide se comporte comme un cWorure qiiî ,
ne renfermant ni acide hjdrocMoriqne ni oïide métal-
lique, donne néanmoins de l'acide hydrochlorîqué et un
oxide , sous les influences que Ton vient de signaler*
11 petit donc sembler ratiônel de considérer Toxamide
comme un corps analogue aux chlorures , dans lequel
l'o^side de carbone jouerait le rôle de métal, et Tazoture
d'hydrogène le rèle du chlore. En appelant amide cet
azoture d'hydrogène, on aurait dans ce poihl de vue,
AmMni-e d'oxîde de câfbotié. i .ssi C^O^+Az^It* ôxamîdè.
. Bi-amid«y« d oud« de carl»oiie« . » C« 09 -f- Aj&4 U» àrée.
$i ce nouvel aspect ^ bornait à expriiber d'une façon
plus simple les faita que Ton n sig&alé^.plus liaut^ iln'y.
auiraiLguereaIieu.de lui donner pluçdi'atien4ion$mai8 s'il
nous porte à prévoir mieux, a mieux ordoai2ef,'à tnieii^t
expliquer .de^ réactions nombreuses, il de vient, alors laé-
cessaire d^Jui accorder uj^e place parmi les théories pro?
visoires de la çjaiinie orgig:iique. Pour vérifier la justesae
de cette théorie^ il faut examiner le$ faits concernant le
corps négatif et le corps positif que l'on suppose danfl
roxs^mide^:^iii|^i que cette substapee elle-méin<e ^ et voir,
Bon-seulepent si rieA n'y cboquQ jia vraisemblance^^mait
surtout ^f si ces. i^its pouvaient , é(i:e prévus . pat* ujoe aioa^Y
Ic^gie incQAteçtabJe*. . , . ; . ; . *,:? ; \ -^w
Remarquons d'abord que , si l'ammoniaque secMipoliO
comme uni irjr^açidev (}iioiquW aeni iâv^fM^ «Ile doit
DE l^HAKMAGIE. 2Ji5
encore se comporter comme eux à régnird des tnétnttx ,
puisqu'cn perdant de Thydrogène, les étémens resUns
forment un corps électro-négatif. Ainsi, en ehauUiint du
potassium, du sodium, par exemple, avec de l'ammo*
niaque, il doit se former des aniidures de ces métaux
dont on peut prédire la composition et les- propriétés
caractéristiques. Ces amîdures doivent se produire d'après
la formule suivante :
Az< H6 4- Na 3s H2 + rïa » Aza H4.
End autres termes, en agissant sur l'ammoniaque, le
poLissium et le sodium doivent fournir deux volume^
d'hydrogène, en décomposant quatre volume^ d'ammo7
niaque. ,
Ainsi, en agissant sur l'ammoniaque, les métaux ci t^s
doivent dégager la même quantité d'hydrogène que s'ils
agissaient sur l'eau. C'est précisément le résultat auquel
M1\I. Gay-Lussac et Thenard sont parvenus dans leurs
nombreuses expériences sur cet ohjtrt.
Mais ils n'ont jamais observé une disparition d'ammo-
niaque égale à un volume double de celui de l'hydrogène
formé. Leurs expériences n'ont jamais donné pour quatre
volumes d^hydrogène dégagé plus de sept volumes d'am-
moniaque décomposée. Il est donc nécessaire de recourir
à de nouveaux essais pour vérifier ce point de vue.
Du reste, comme ce que nous regardons ici comme de
l'amidure de potassium, se convertit par la chaleur en
azoture de potassium et ammoniaque, et que l'azolure
lui-même se change en ammoniaque et potasse par l'ac-
tion de Teau^ il faut vérifier si ces deux faits peuvent
s'expliquer. On a, en effet,
K3, Az6Ui2 = K3A£2 + Az«Hi2 ,
K3. Az2-f H6 03 = K3 03 -f.A2 H6.
La première formule représente Taction du feu sur
Tamidure 4e:P^^96siup^ la $ff:ood(^^ celle de i'eau sur
Vazoture qui M protient. La prefftière de ces formules
2y6 JOURNAL
montre combien est difficile la préparation de Tamidure
de potassium sans qu'il se produise un peu d'azoture ; et
elle explique à nos yeux la difiérence, signalée plus haut,
entre les formules et les expériences de MM. Gay-Lus$ac
et Thenard.
Il est possible que les substances désignées aujour-
d'hui sous les noms de chlorure d azote , d'iodure d'azote ,
ne soient que du chlorure ou de l'iodure d'amide , etc.
L'oxide de carbone peut à son tour être considéré
comme un radical, ainsi que je l'ai professé depuis long-
temps. Dans cette supposition , l'acide chloroxicarbonique
serait un chlorure d'oxide de carbone , l'acide carbonique
et l'acide oxalique en seraient des oxides.
Les formules de l'acide oxalique et de l'acide carbo*
nique peuvent s'écrire sous la forme suivante :
Oxide de carbone C2 G
Acide oxalique , a Ç2 O + O
Acide carbonique C? 0 -}- O
Celle de l'acide chloroxicarbonique serait C^O + Ch^.
En revenant sur l'oxamide et l'urée , on conçoit mieux
alors. leur nature; car l'urée devient analogue à l'acide
chloroxicarbonique, et l'oxamide à la combinaison C*0^ +
Ch^. En effet, l'action de ces divers composés sur l'eau
produirait des résultats identiques.
(C2 0 + Ch2) 4- H2 O = Ch2 H2 -j- (C2 0 4- O)
(C4 02 + Ch2) -H H2 o = Ch2 H2 -4- (C* 02 -H O)
(C2 O + Az2 H4) +H2 O = Az2 HG + (C2 O -h 0)
(C4 02 -h Az2 H4) -f H2 Ô = A22 H6 -h (C4 02 4- 0)
Enfin , dans l'oxamide et l'Urée , trouvons-nous les ca-
ractères qui appartiennent aux chlorures , c'est-à-dire la
faculté de se combiner avec des composés du même ordre
qu'eux , et de nature neutre ? Pour se convaincre qu'il en
est ainsi , il suffit de jeter les yeux sur les formules sui-
vantes :
Oxaméthanc (C4 02, Az2 I14) 4, (C4 qs, H» C^ W O)
Oxamide. ÉUi6r ortltctue.
Uréthane (C2 O , Afc2 H^) + (C2 02, H» C»,; H2 0)
tré«» JttlierGwbpfikiar.
•«
DE PHARMACIE. 277
Il est évident, qu'ainsi formulées, ces combinaisons
correspondent à celles que le sel marin produit avec les
sucres de raisin et de dial^etës.
Ainsi, sans prétendre que. ces divers exemples soient
interprétés d'une manière conforme à la vérité , on peut
dire que, si Ton admet un corps électro-négatif Az^, H^,
dans les amides , on parvient à expliquer un grand nombre
de faits , sans sortir du cercle ordinaire des conceptions
chimiques, et qu'avec un peu de réflexion , on est conduit
à prévoir l'existence d'un grand nombre de combinaisons
nouvelles.
Théorie des éthers. Cette théorie embrasse des faits si
nombreux et si dignes d'attention, que nous allons en
offrir ici un résumé concis : 1
i"". L'alcool, d'après son analyse et sa densité de Ta«>
peur, se représente par un volume de vapeur d'eau et lUf
volume d'hydrogène carboné ;
a"". Traité à chaud par l'acide sulfurique concentré, il
fournit l'éther sulfurique, qui se représente par deux
volumes d'hydrogène catboné pour un de vapeur d'eau ;
i"". Les hydracides , en agissant sur l'alcool , forment
des composés éthéres qui se représentent par des volumes
égaux d'hydrogène carboné et d'acide , sans eau ;
4*". Les oxacides produisent avec l'alcool des composés
éthérés, dans lesquels l'analyse indique 4 volumes d'hy-
drogène carboné , un atome d'acide et 2 volumes d'eau ;
5"". En traitant ces derniers éthers par les alcalis, l'acide
qu'ils renferment en est saturé , et les élémens restans
fixent deux volumes d'eau, de manière à régénérer de
l'alcool ;
6"*. L'acide sulfurique mêlé à l'alcool produit immé-
diatement un composé acide, où l'analyse indique deux
atomes d'acide pour quatre volumes d'hydrogène car-
boné et quatre volumes de vapeur d'eau. C'est l'acide sul-
fovinique , dont la capacité de saturation est précâ^émeat
XX* . Jnnée . — Mai 1 834 • «o
278 JOURNAL
égaie â la moitié de celle de Tacide sulfuriqae qu'il ren-
ferme j
y"". En distillant l'acide sulfùrique avec des dosés conve-
BabUs d alcool 9 en produit uq composé neutre qui est
représenté par quatre volumes d^hydrogéne carboné, un
atome (^'adde et an vdlutne d'eau.
Outre ces ooHibidàisons ou réactions princi pales , il en
984 beaucoup d'autres qui ne peuvent rien changer à la
théorie déduite de 6elleÀ«ci, et qui ne hléritent pas une
mention dpéciaie*
Dans cette théorie , on admet que le gaz hydrogène bi-
éarboné joue le rAlé de base à la mii^nière de Tammo-
Iliaque^ On s'explique alors d'une manière fort simple
les faits cités plus haut, qu'il ^rait difficile dégrouper
autrement 5 à ce qu'il pnratt, puisque depuis plusieurs
iuméts on a Vainement essayé dé lé faire. Yoi ci l'en-
semble des composés auxquels cette théorie s applique.
d^ ti^ hydrogène l>i-oiitbon4«
C'H^tCMi .... ]i(|aeùr des Hollandais.
O» m, H» O. . . ëtiiét «ttlfari^ae.
GBaf.H^Qi^. . . alcool.
C« H8. H2 Ch?, . . ^ther by4ro€U^riqn.
■ C8H8,H2IJî. . . . éther hydriodiqjie.
€l<H»,C4 03,H2b. éther oxalique.
. G»fi^ Ai^Ôi, H«0. éiktf riitrettx.
. . Cmâ,C9H603,H30, ëthf t aoétiqiii.
C8H8,C2^H100^H20. éthif r beiJMÏqu4|,
C« H8, 2SO3, fl402. acide sulfovinique.
BlfrÔ/»Ôa.-4*C« 1I«,6C>3, tt4 OK . salfovînate de baryte.
O^H^ 6Q9»HOf . taUate neutre d'hydfogène earboné.
C8JÏ8,ûSÛ?»-4rH20. addpéAipninM.
BaO,S03,+C8H8, S03,H2 0. . éthionate de baryte. ;
C8H8,îiS03,H2 0. . acide iséthionique.
BaO,S03 4«î Hissés, H^O. . isëthionate de baryte
Ç<H^,{H)l,H^O. .acide phoBphoviaiqae.
aBa 6^+rC8M%-fP05H2Q. phofybovinateAebaryfeiWïï^ikWÎf»*^
: A «àté àé oette tliéorie , Uè auteurs qui l'ont proposée V
mî«Dién*il€4 uAo dtHfe qui cofisiéie à^uppoàér (Jue
V*
DE ^uAiAfAGiE. s»yg
Viik^T 8ulf|uci^cie est lui-même ttcrebàfte^ o'edUà^dire ua
oxide d'un bydrogèae ciipboné qui tk^<)&t pa^ «seope eonna
a J étal libre. Veici ce que deviennent les formules pré-
eédeotes daat oe^te bypoihèse,
C^B^, CM • lic^ueur des Hollandais.
C*H^. . . ...... hydrogène carKonë.
£fl 1à}0 vadical inc^tii^
C^HIQO « . 4tli«r sttlferi^B».
CtUi0.O+H2O. . . aUool.
Çfi H10, Ck'^. ; . . . . 4thcr Ivydrochlttviqaa.
q8 1)10,12. ëtlitr hydriodiqae.
C8 Hio,0 Ht C* 0». . cth^roiaUqite.
C«HlO,0-t-Az205. • éthernitreux.
C8 RIO, O 4-C8 H6 03 . éther acétique.
CaH10,O-^C28H»^O3. élh^r hentniqne.
C8H10Q.^2SO3+H2O açi4e sa Ifo.v inique.
BaO,So3-f C8H10,O.SO3-fH3O salfovinate de baryte.
C«H8,So3-f-C8H10O,SO3 sulfate neutre d bydrogé ne carboué.
G8H10,0,)SO> . . . acide étliioniqàe et isëthioni:iae.
Bi^O,S03+C8HiOO,S03 éthionale et iséiktonate de baryte.
Ainsi, pour représenter les mêmes coipbinaisons, il £^ut
faire intervenir tantôt C* H% tantôt C H'^, ce çjui com-
plique et embarrasse le. point de vue, sans donner aucune;
garantie de plus relativement à la réalité de la con-»
ceptioû.
M. Berzélius , qui a récemn^ent fait y evivre cette hypon
tbèse, va plus loin encore. Il régarde lakool non plus
comme un bydrate d'hydrogène carbpné 014 d'éllier, mais
comme un oxide d'un hydrogène carboné distinct. L'al-s
cool devient alors G^ H^ O. Mais dans cette manière de
Toir^ l'acide sulfovinique C* H^ O^SO' s^rqit un composé
neutre, et le^ sulfovinâtes neutres ^a Ô^, Sp^4-Ç' f}*^ O^,
SO^, seraient d^f sels sesquibasiques , ce qui parait dif-
ficile à admettre, quand on voit q|ie le premier de ces
corps est un acide très-énergique , et que les sels qu il
produit sont d'qne par&Ue p^uiralité. Qette modification
à la seconde théorie étwt écart éfi, 1^ ^^1^ tciujqurs au
'' ' ao.
280 JOUENAL
moins h choisir entre elle et la première, puisqu'à la
rigueur elles représentent Tune et l'autre les faits connus.
Si on prouve que ces deux théories ne sontau fond que
des variantes de la même , on aura singulièrement sim-
plifié la question. C'est, il me semble, ce que la compa-
raison suivante 'met pourtant hors de doute :
AmmoiiUque. . Az^H^. — ' AzHS
Hydrochlorate d*âmttioniaqtt«. Az2HS,Ch2H2. ^ Az^US^Ch^
Hydriodate d'ammoniaque . . Az2|1642H2 ^ Ai^tt^,!^
Nitrate d'ammoniaque Az2H6,Az205,H»0 — Az2H8.04-Az205
Sulfate d'ammoniaque Az2il6,S03,H20 — Az2H»,04-SO)
Ceci posé, je crois qu'on ne peut pas éviter cl'^n tirer
ces conséquences :
Si l'ammoniaque est une base formant des sels an-
hydres avec les hydracides, et des sels hydratés avec les
oxacides , il en est de même de Thydrogène carboné.
Si, au contraire, Thydrogène carboné ne devient base
qu'à l'état d'éther, l'ammoniaque ne devient base à son
tour qu'à l'état d'oxide.
Gomme il serait difficile et inutile de faire subir cette
révolution aux composés ammoniacaux , les auteurs de la
théorie des éthers pensèrent qu'il fallait leur laisser leur
forme, en y accommodant les combinaisons de l'hydrogène
carboné. Mais on pouvait choisir eutre les deux systèmes
à cette époque. Aujourd'hui la question s'est un peu
éclaircie.
Rappelons d'abord les opinions exprimées en 1828, par
MM. Dumas et BouUay. [Ànni de Chim, et de Phjs. ,
tom. XXXYII , pag. 4 ï • ) • '
« Le résultat le plus immédiat de nos recherches,
consiste à regarder lether sulfurique comme une base,
et l'alcool' comme un hydrate d'éther. On obtient ainsi
pour la composition de ces deux corps :
DE PUARMACIB. 28 1
^ Et "pour les élhers byponitreux, acétique et bett^oîque,
que nous yeh<ms d'analyser, il est très-probable qu'ils sont
formés de :
« l Tol. Tapeur d'ëther solfuriqae
7 vol. yapenr d*acide.
» L'éther oxalique fait exception^ et contient
1 Tol. Tapenr d*éther snlfori^e
' I YoL tapear d'acide.
» Mais les uias et les autres , comparés à lalcool , n'en
diffèrent qu'en ce que le volume de la vapeur acide rem-
place un volume pareil de vapeur aqueuse.
» Mais il est une autre manière plus générale d^envi-
sager la composition dé ces corps. Elle consiste à reporter
jsur le gaz hydrogène bi-carboné lui-même, le caractère
alcalin , et l'on acquiert ainsi la faculté d'embrasser, d'ui^i
seul coup d'œil, les combinaisons les plus variées de cet
ordre; nous attachons quelque importance à ce point de
vue, et sa simplicité nous engage à lui donner la pré-
férence sur celui que nous venons d'indiquer.
» Il s'agit de savoir si le gaz hydrogène bi-carboné pos-
sède véritablement le caractère alcalin que nous. lui
assignons. Or, les preuves suivantes nous semblent ne
laisser aucun doute sur ce point.
» Le sel que nous avons obtenu en traitant l'éther oxa-
lique par l'ammoniaque, contient a vol. d'ammoniaque et
a vol. de gaz hydrogène bi-carboné, qui remplacent
lès a vol. de gaz ammoniac qu'il faudrait pour completter
Toxalate neutre d'ammoniaque. L'hydrogène bi-carboné a
donc exactement la même capacité de saturation que
rammoniaqùè (ij.
» Dans Téther liydrochlorique ou hydriodique, i vol.
(i) Ce corps possède bien la compositioa indiquée ici , mais il vaut
mîettx lai assigner one autre formate. C'est roxaméthânè qa*ou a cité
989 JOURNAL
de ^az acide est saiUré par un voHilne dé gaé iiydi^o^ène
l)i^aT|»0D,é ; de t»éme que dapslet bydFochlorale et hy^
driodate neutres d'ammoniaque, Incide et la base né
trouvent combiné» volume à volume. Lil capacité de satu-
ration est encore ici la méttie.
» Un atome des acides, ^yppqitr^nx ^ ae4tiq<à0., ben-
zoïque, oxalique, sature 4 Yolumes d'ammoniaque. Or,
dans les éthers formés par çjç/s a^i^esi fi Atome de chacun
d'eux sature.aussi exactement 4 vplumjBç 4'bydrogiilie bi-
carboné. La capacité de saturation se retrouve encore
dans cette circonstance.
» Enfiq ) dans les suliovinates , pn atome d'acide 6ulfu-
Tique est exactement saturé par 4 volumes d'hydrogèAe bi-
carboné , comme il le serait par 4 volumes d ammoni^qi^e.
La capacité de saturation $e reproduit encore ^ci , d'umç
idaiii^re également précise.
» En continuant la comparaison du gaz bjdrôgène bi-
Cârboné avec l'ammoniaque , nou$ voyons que cette der^
nière base, en se (combinant avec les hydracides, donn^
toujours des sels annydres, tandis qu'avec lesoxacide^3 elle
fournit dès sels toujours pourvus d'eau de cristallisation^
dont il est très - difficile de les priver, saps leur faire
éprouver un commencement de décomposition.
» Noi^s retrouverons les mêmes caractères ayx comti-
inaisons de l'hydrogène bi-carboné avec les aciHf s. Les Ig^T
diacides forinent tous des éthers anhydres, c'est-à-dire de$
composés d'acide pur et d'nydrogène bi-çaf^oifé^. ^eJf
8ont,jusquà présent ,. les éthers hydroçhlôrique eVhy^f
driodique. , .......
)» Les acides oxigénes forment , au contraire ^de^ ^Sh^ff
hydratés , c'est-à-dire des combin^iisçiis. 4'i\y4rpgi^e J>i-
carboné^ d*acide et d'eau.
» Ce dêrmer pointée vue embrasse, comme on voit • des
con^)08és en apparence (xèp-rWsaemWabJi^s ripajhfturfiiwi^
ment on n'a guères de moyens, aujourd'hui , d'en délek'tti^
DE fMAEMàCIB. iSS
ner 4ir^Ctaiiiwt la valeur. Le gas hydrogène bi*carboné
n'éUptpav 9oluble dausTeau^ne peut affecter les couleurs
4u tourûqsol et de la violette , qui servent habituellement
dç réacijlfs pour le$ alcalis. Oh peut objecter encore que
lesélbers, considérés comme des sels, devraient opérer'
avec les sels ordinaires des doubles décompositions qu'on
n^observe pourtant pas ; tnais ces phénomènes sont trop
peu connus dans leuri détaîh pour CQfnstStuer une pb^
jectioa fopd^o , la nullité d'eflet pouvant être due à ]a
produclioii de êombinaisotis solublés, analogues au;iic suU
fotinates.
» Mais nous osons nous flatter néanmoins que ropi-
nion qiie nous discutons ici sera admise , car le meilleur
d9 'tous les oaractèreê des bases h'est^'il pas la propriété
ém lytraÛTB iB.earaelère édAé dàhs lèé côtps qui en sonè
pourvus? Et pourrait-on dtter b^àutôoup de sels plus évi-
demment neutres quf l«s éthcrs? D'ailleurs, leur état
liquide ou gazeux ne fait ri^à à b question, car il existe
à^s sds d atnmomdque qui son t liquidiM , 0t Thydroéyanàte
d';lr|[imoniat]cie wt€St pas ëloigloé dé rétàt ganeux. »
En émettant cfettè théorie, nous espérionjs qu'elle sé-
rail ad^mise ptoaiptèmcnt et qa'elti^ servirait de guide aux
^biini^t^s. dans k discusmc^ des faits ai)alogueB. Gel
espoir a été déçu en partie ; :on l^a mise k pmfit «ans Pad^
mettre, et elle a soulevé des objections sans nombre,
dont chacune s'annonçait eômme décisive, et dont pas une
n'^tai^ fondée» op le t^cof^Kmtl wywvilkm*
Après 9iVoitép»m tput^ )ea objeeiions^ «n peconMit
qi^'il j a daus le^ fait^ relalijTf À ralêo(4 «t. aAf éth^s,
^ovt:^ H^H f^ut pQiJMfi^laJ^ ^D# théittis^ itia}s bu aimé
§i(mfl^ mi^W adopta? «eJU« q^f i^oitt. yavons indîqUM ^
i^Qjip^^nff la . mains pnpJ^aUt t fUi» A*m imiir à nlb M^iie
joonf airooa adBÛs«|. Jffovft M9M poorsuàrf^lst diftôassûHi
sur ce npavi^U t^raîo^ j, .
-A;te'Ti«*«»«'i ORpjHfe <59i|^yw qu'il toit i^ de
^M JOUHNAL
représenter l'éther hydrochlorique , non comme Un com-
posé tout simple d'acide hydrochlorique et d'hydrogène
bicarboné, mais comme une combinaison de chlore avec
un carbure d'hydrogène inconnu, ce qu'expriment les
deux foruiulçs :
C8H8a.Ch2H2
C8HiO-|,ch2
Quoiqu'on ne voie dans cette supposition aucun moyen
de faire disparaître les difficultés relatives aux propriétés
et à la production des combinaisons de cette nature, quoii
qu'enfin celte supposition n'ait aucun avantage en sa fa-,
veur.
Mais nous savons^ maintenant que l'essence de téré-
benthine se combine , volume à volume , avec l'acide hy-
drochlorique ; fl faut alors faire la même supposition , el
on arrivç aux formules suivantes :
G40 fi32 4. eiii H2
C'est-à-^r^ , qu'au lieu d'un hydrochlorate du composé
connu et très-simple C^^ m, il faut admettre un chlo-
rure, du composé inconnu et bizarre C*^ H^*.
L'essence 4e citron se combine aussi avec l'acide hydro-
chlorique, et produit un composé qui devra subir le même
sprt ; en sorte que l'on aura :
C20H16-f.Cll2H3
. C20H18-f Ch2
Au lieu du composé connu C^ H*, qiii est TesseUcede
dtxon , on auraMonc le composé ih connu C^^ )H^«.
, La iiaphtalinèj dont quatre volumes , représentés par
C*P H^^:, forment des confibinaisons neutres, côiiraiè
.quatre volumes» d'hydrogène bi-carbbné ,' comme quatre
volumes d'éssênod de térébejûthine , et com'îhe , elifiû, qua-
tre voluinesd^amAioniaque où d'hydrogène J)h6sphbré i }à
naphtïiline devrait subir une pareille modification; * -'"^
Pi^ir'iêtteconié^UensVlcs chiniistéà serôîtiûi édÂÀits*
L
p
DK I^HARMAGIE. ^85
à supposer six combinaisons înconiiues, qui se forme-
raient partout, et que jamais on ne pbiirrait snisir, là où
) ammoniaque , f hydrogène phosphore , l'hydrogène bi-
carboné , l'essence de térébenthine , l'essence de citron
et la naphtaline, feraient semblant de se combiner d'après
une règle uniforme.
Cette hypothèse , déjà si peu Yraisemblable , ne mène-
rait à rien , après tout, puisqu'elle laisserait à la question
toutes ses difficultés sans en résoudre une seule, et qu'elle
y ajouterait , au contraire, la supposition peu fondée de
FexisUence de divers corps d'une formule compliquée et
qu'on n'a jamais vus.
Ainsi , traitée par les simples ressources de la chimie
ordinaire , la question s'éclaircit assez pour qu'on puiisse
afrréter son opinion. Tout le monde convient aujourd'hui
que notre théorie des étbers rend compte de tous le^'faits
Connus ;i\pus avions déjà vu nous-mêmes, et je conviens
de nouveau' que l'autre e'^pliccltion peut satisfaire aussi
kwK conditions du problème ; il ne restait plus , pour se
décider, que les considérations générales que l'on vieilt
de discuter, quand des observations nouvelles sont venues
jeter quelque jour sur ces difficultés. Elles vont trouver
place dans le paragraphe suivant.
Hiéorie des substitutions. En examinant avec soinl'ac-
tioU du chlore sur divers corps , j'ai été conduit à poser
les règles suivantes :
' i^. Quand un corps hydrogéné est soumis à faction
deshydrôgénante du chlore , du brome, de l'iode , de Toxi-
gèiie, etc.,' par chaquo atome d'hydrogène qu'fl pèrH*, il
gagne "un aloinedc chloré, de brome où d'ibdè,^ét un
^ • • • ■ . •
demi^atothe d'dxigène. '
' ' a^. Quand le corps hydrogéné rehftrme^de Foxigèbe,
là' iàéta^ tëgle s'observe sans modification. ^ " . /
• 3i°.*0alind le corps hydrogéné tenférme de l'eau, cellè^^
ci |yërd' son liyd^olg^ sans qiië rien' lé^rèiiÉtilâcé ,-ét à
986 «ojui^WA^
partir dç c^ point, si od lui enlève une noi^yelle quantiti
d'bydrogènç, celle*ci.est remplacée comme ppéc^^mmeoti;
Depuis que j ai été conduit à poser ccb règle»:, i^n ai
ejssayé rapplipatioç à tpus ]e& piiénoménes qui r^^ jmk^
connus y et jf n'ai rencontré aucun fait qui i^e fù|; d!^çc0r4
avec elles. Je vais en citer ici quelque^^l^nf f -^^ suiv^If^fc
l'ordre Je plus siviple. ..
, j;**. On «ait :qve l'acide oxalique | /soas rinfiuCTOÇîdfl
}'lticide nilrique,.î}c.caiiye^tit toutenU?r«n apide Garbort
Jique, D'aprè5 la formule G* 0^ H^ 0, de ra^eidç oj^w
iiqqei oa voit que les deux atomes d'hydcogàne appartç-*
nant à Teau sont enlevés sans être remplacé^ , et qu'il jreM^
Ç* 0* ou bien de Tacide carbonique
. Si^ lac^de ojxaljque avait la formule admise, pair 9^».DtiT
l9SS:vÇ*^ P*,.HSmarèglene s'y.appliqujçfi^it plu^,;^tij
df^yrait se faire Ip composé C^ 0\ ,. .
»^ liWd^.formique, sous^ Vinfluenc^id^^ jÇxidi^ 4^
ine^rçure et d argent? se convertit ea acidç carbpp^qno^ et
$ia formule C* H^ 0^ montre un elîe^, gy'ep. perda^l
W/}\ (îoit g^ner p, <:e qui laisse C* 0*, w Wew dft
l^idp carbonique* . : ; ,{, ;, .
.^.,3^ Ii'sJcQolçx^misà Vaqtioq oxidantp de 1 air f fi çwr
vertiten acide acétique* L acide eblorique, «nlloxjid^tf
pr,oduit Je pijém^ effet. En admej.laijt qw l'alcool rjçnfiprme
jp» Ç% H* 02, Toxigène doit porter ^oo aqtippdiqpr^-r
férence sur l'bydrogène carboné, et s'il enlève i^fsi^ \^
rjçjwplace p^r Q^ïl restç donc G^ JB^ OS c iç^tr^-d*re >
dç lapide acétique . bydra J«é t qui se, r.eprés^ot^ ^ par 0*
P^(P+ H^P, et iBA supposant, quiç l'^eau for^i^e Vi;!»^
pipse ertermémeÀracide,.pn ^^rait G»- H^ O^.r^^W Qh
ce qui donnerait IWde acétique au, ^»i^Qfnj4^4l$i:|fj|jt|ii
.)^^ JUV^ol traité, pap j§ p^rftx^çle de.miwg^çè?^ et
l'acide sulfurique ^ siÇ; ç/^yertit §9 , acide forii|4qM*.0^.l
Amidons Ç» ^S JH*,Q2^ jnQji^ eflleT?)ïw par; b#^^( p?ïij(ia-
DB f»HAAMÂGIE. '^S^
plaoer, Oi) mira 4(»ic ainn endéfinhivê C^W CH/c^^b*
4*r4iFe àe^t atomes d'âcide formkfiie anhydre.
50. hi\ liqueur d«B Hollandais G» H\ Gh^ m dé(^rA^
pose au soleil sous rinftuanœ du oblore^ ci f^tvi tout séh
Jiydrogène: ;EJlte doit gagner Ch* et prm|uire.U èhlorUre
fà^ c^rhoofï :G^ Gb^^ , que ftl«.Farad«iy a obl«kiu pA^ ^è
«oyePK '
6**. L'acide hydrocyaoiqiie , soumis à l'at^tion du cblore,
perd tout son bydrogène. Ainsi , la formule Cy H, doit
te convertir eti celle-ci , Gy Ch ; ce qui a lieu , comme.Qi|
le sait, dans la formation du chlorure de cyanogène «^ de^
corps analogues.
7« - L'huile d amandes amères G" H^^ 0S+ H* 4tant
exposée à Tair, perd H^ 9t doit gagnerO en.cpns^qiMjaef ■)
et se convertir en acide benzoïque G^^ H^^ O^ ; ce qui
a lieu.
Traitée par le bUdbef ^a même huile doit dominer
Q29 gio 0|2 ^ Gh' , ce qui <«t «eiHifertfie auit faits.
$"*. Le sutre étant formé lelon noir^ théorie des éthbirè',
de maoière à reprësepter l'^ther carbonique ,' t^ft ëàk^
position serait G^ OS H^G<^ , H^ O. On sMt que l'âoide
jpilrjqile le convertit eu ao&de oxaliqite , ce qui k*evient'à
^re que H ^ «tant cemplaèé pdr 0>,«t t|ue H^>di8p«râ»s^
éaQt ^ps.remplaeement-,il :doMi>rester de J'aeidie ^llli^
qm^ O41 a en efiet <ÏV^^C^: qui feraient tboîè ^OMeb
i^'acidlaMiltque. ■ . - •
. Le>r«i4crè ne ee prêterait pas q cette expiieatioû si Véû
admettafi;avébMi3ertéliii9 qu il reoferàieC^* H^tQ^Ml
oe^e j pBèleeait|>as', ncmplot, si oa àUppoêkit* ifâ'il ne
contient point dl^eua*' i»» »i -» *; • ^ ' < :
( QK fiilUèMppo«irifimmùl9Q^fiSH^O^vié«^
peiftt'entittfrer H!^ tapne lèe^viiiiplàéer» j Utt aeMU qœ ^'akfaM
«era^eontei4iMrétbélr«déliqtt# C^'^H* O^v é^ a^i iM«^
«u «8êi. A partÎF dh^ Ice térbi^s «bâque atéiiie d'bydM^
^j\^fuimi:ÛÊBà beeeiplacé jMii uA* «IM|è ^ fcUèï%'j^4ik
2^ JOURNAL
3%p^ nous occuper ici des^omposésîntermédi«'iire9, nous
dirons qu'il se forme du^bloral C* H^ O^ Ch^ , où l'on
trouve Texacte application de la règle. G^est 1 analyse de
ce corps qui a conduit à l'établir.
lo*". L'esprit pyro-acétique est produit par la décom-
pos^ion de l'acide acétique anhydre. Il se forme (}uand
on distille un acétate, en vertu de la réaction suÎTante •
C« H« 0> +R0= C6 H6 O 4- RO . C2 02.
L'acide acétique se convertit donc en esprit^et en acide
catbonique. Il parait bien probable , d'après sa formation
et seè propriétés , que Tesprit pyro-acétique ne contient
pas d'eau.
' Eh cfiet ^ quand oh le traite par le chlore, il perd
H^'et gagne Gh^ formant ainsi la combinaison
C6H3 0Cha.
. Si l'ensemble de ces faits parait suffisant pour justifier
les règlea que nous avons posées plus haut, il deviendra
cl^ir que l'alcool a pour formule C^ H^ , H^ O^ , et alors
toute la théorie des éthers pourra paraître démontrée.
Si Ton voulait, au contraire, regarder la théorie des
substitutions comm« non avenue , et s'expliquer la con^-
cordance des faits avec boette théorie , comme un simple
jeu^d.u Jiàaard , il y aurait encore un enseignement utileà
tirer de cette discussion. En efiét'^ ^i l'on n'eût pas' pris ta
théorie des éthers pour guide , on se fût difficilement tiré
4e l'étude des corps complexes qui ont servi de base à la
théorie des substitutions ^ et si cette deimière petit sett-
b|ef. ha^sitdée, du moins est-il que les faits Sfur lesquels
elle s'est établie sont acquis à là sdence. i
., lilff 4h4oi^6]Oht doilc eiJt avantage , quelles obligent à
;4tu4jic)r 9icrupi4eusenient tbpft les feiteiqui les contrarient^
jVi|S^u'à. ce qu'il sOit prdfi^é :qtte les faits sont mal vus:, ou
jqiu|e la théorie doit être laodifiée. Dahs une science sans
i^éon^ %A^ spi9L M f jusqû'k'^tA decnier» iemps^, la
X
DB PHAftMAGIB. 29g
chimie orgjmique /les faits inexacts peuvent se maltipKèr
à Taise , car rien ne met sur la voie des erreurs , et il faut
attendre du hasard la découverte de» vérités défait, qu^
la théorie conduit à chercher et enseigne à découvrir.
. On pourrait être porté , d'après ce qui précède , à com-
parer les corps gras à de véritables éthers ; mais jusqqi'à-
présent il ne semble pas qu'on doive le faire d'une ina-'
nière abs(4ue. Nous avons déjà donné la formule de la^
sétarine i
«
Mais G^ H^ 0^ représentent deux atomes de glycérine ,'
dont l'atome serait C^ H^ O. Reste à savoir, si ce com-
posé doit être considéré comme un oiide ou comme un
hydrate. Dans ce dernier cas, sa formule deviendrait
C^ H ,, H^ O. Nous n'avons aucune expérience qui per-
mette de choisir entre ces deux suppositions.
L'analogie ferait pencher cependant pour la dernière ,
quand on voit que la cétine se compose d'acides anhydres
combinés avec un carbure d'hydrogène qui parait pur
etisomérique avec l'hydrogène bicarboné. ^
Considérée sous ce point de vue, la théorie des corps-
gras exige donc quelques expériences pour se compléter ,'
et elles sont^Aciles^ maintenant que M. Chevreul en a
posé les bases)sur.d^s faits observés et discutés avec tant
de soin. Si les lois des substitutions sont justes , il faudra
soumettre • par exemple, ht glycérine et 1 etbal à l'action
du chlore et en étudier les produits.
• Le lecteur ne perdra pas de vue que , dans tous les
exemples qui précèdent , on ne s'est pas laissé guider par
les résultats de: l'analyse pris isolément , et qu'on a tou-
jours eu ^ soin de les étudier en vue des réactions fondai
mentales -.de.chaque substance. C'est levseul moyen d'ar-
river à des.rj^gles^qui groupent lescorps d'après^ ufie ana-
logie vraie , celle de leurs réactions*
. («a iiçlùmie organique i si riche cm faits de détails ,
iyiiiiU|:u6 «p^tèrementcie oes règles génémieBi Lu* phipart
d^ Oelles qui «oui dai»ié«ft pou? itcUes , Akm^ lès traitét àë
chimie 9 iQJlt de pur«« iUusions , dont il éêi facile é^tit-^
pliquer. Ijl cause etf d'indiquer la soiic>ce.
JS^ effet '^ quJHid oo a Voulii sereiidre ednipte cl\me
msj[»ijffe générale de 1 effet des divers agez^s chimiques «
op. fi pre^^que toujours employé ^ bois ^ te suck« , ramit
4^u i lu gomme ^ et pouf les matières aaotées ^ la g^élatiiie,
la fibrine, la chair , le sang , etc. Or, parmi ces substan-^
ceâ , les unes doivent être exclues du domaine de la
chimie pore '|. et les ,autrés appartiennent toutes «iu même
type i de f ort^ que l^sxéactions observées nous oondaisenl
à'unegénéraiité.qHi nest applicable qu'à^ ce ty pe, et nuK
li^ff^^nt k d'^utr^s. C'eat tout comme si , d'après les rëac**
tiops propres A¥^. métaux alcatins , on voulait poser deri
règles pour Tensemble des métaux» . >
C^ règles de ré^at^ons doivent pourtant préoédef toutes
le^ théories { cellesroi Miennent ensuite pour les ioterprè*
ter*^ Ai^i f la mafçh^ k suivre dans Tél^e de k ehimîe
organique est bien tracée. Multiplier les analyftes , survive
Qveç foin le^ude des réacUons dans tous leurs détails , et
li^r les deux da^es de^ fuit^ par iu|é v^e: d'ensemble. Il
résuU^iade çeUe niarcbebeaueoupde^tbéo^ës partielles^
qui bientôt , se rattfichent «dtre èUea y fini^dat par former
Uft WrpJI de doctrine.
J'h^rie 4^s (^ombin^Uons benMCzques^ Lep reélierehes
de M. Robiquet, qui avaient fait connaHre des faitd da*
plus haut intérêt pour la théorie des composés qui vont
noifs o<scuper« ne formaient pourtant pas un corps de-
doetrinot G'est.MM. Yôhler et (^iébig qui ont- établi sur
de^ analyses rigoureuses les bases de cette théorie^ à la«t
queUe il n^ manque plus, qu'une exte^ion propre à y
^p^rentc^'. déii< eompoaés, dopt 1|^ nature intime nous
échappe encore. Voici les faits principaux i
-I p. y\iui\fi im^^^Àt^ anières déhor»**!*» dWido hydfo*
DE l^ttARMAËIB. !ï§t
cyanic[U^, ç$t ^^ composé capable dal>«QrJixfir Iq^igine,
et de se convenir tout catlei^ es aoide heùzoïqfie,
2"". Sous riofluende des alcalijs hy^r^lés^ filje^om-pit de
Vacide benzoïque , «s dégagfaiit de Vhyéfùfjètiéi * ^
3^ Elle épwttVfî de la pntt du çWoré uneaçlioà qui la
convertit en un corps rciifç|:uiai)ft du cklore, et propre à
réagir sur Teau en donnant paissaucç à dçs ficid^ bydro-
chlorique et benzoïque.
4''. Dans ce composé, le ^blofe pejit étris remplacé ])a^
de lïode , du soufre, du ç^'anpgèpei etc*.t ^t }e« çoinpO#^#
qui ep résultent agissent 6ur rc^au^'unem^pijtcç apar
logue. , .
S"". L'ammoniaque y en agissant sur )e coiçpo^^ cblpré,
produit de riiydrQchl'oratf; d'i^mq^oiiiaquf , el |ifi«t combi-
naison nouvelle d« la familli» des amldes.
â"", Xi'iilcpol fin présence 4i^ iHéipe Cor^» fetirnit d^ Ta*-
cide bydrocblarique et de Vétbf c beoirolqur. n •
Tous ces faits s'expliquent par les théories qui sâront
discutées plus Iqin. I) en est daut^ea dont elles ne peuvent
encore nou^ dQuuer la clef i et que noua alloua citera leot
tour.
1**. L'huile d'amandes amères ne préexiste pafi elle ne
se forme que par le concours de l'eau.
' it^ Les amahdes ti'aitées par Talcoôl donnent un pro-«
dult particulier «nzoté, l'amygdaline, qui peut fournir de
Thuile d'amandes ou de l'àclde benzoîque, sous IHnfluence
de l'acide nitrique.
. 3^» L'iiPine des anîmau:! herbitores contient un acide
azoté, l'acide hyppurique, qui , sous diverses influençait^
se convertit en acide benzoïquéi
Pour le moment , il faut donq f^^ borner a Tf >^fifnen
des faits explicables. Voici lea formules domées par
MM, Wôlilet et Liéhiç.
11
2^2 JOUftNAL f
C28 ^iO 02 — Radical incoiina....bieDzoyle.
JC29 H^o 02 + H2 — "-hydrare de benzoyle , huile d*amandes.
G28 H 10 02 + Çh2 ^ Chlorure de bessoyie.
C28 RIO 02 -f Cy2 — Cyanure de benzoyle.
C2B H10 02 -f S — Sulfure de benzoyle.
G28|il0O2-f.O— Acide beotOîque anhydre.
C28 H10 02+ Q + H2 O — Acide benzoïque sublimé.
C« H8 4- ( C28 H10 02 4- 0 ) -h H2 O — Éther benzoïque.
G2a H10 02 4- Az2 H^ ^ Benzamide.
Envisagé sous le point de vue que ces formules tendent
à exprimer, il paraîtrait que le benzoyle doit être comparé
à Foxide de carbone, et le chlorure de benzoyle. à 1 acide
cbloroxicarbonique, de même que l'acide benzoïque cor-
respondrait à Tacide carbonique, ou plutôt à Tacide
oxadique. Dès lors on est conduit à admettre
C28H10«-Benzogène.
Q2SH10O2 — Oxide de benzogène, formant un nouveau radical
analogue à Toiide de carbone (i).
Ce qui suppose l'existence d'un carbure d'hydrogène par-
ticulier, sans modifier toutefois les formules posées plus
haut.
Mais on peut eltprimer tous ces faits d'une manière bien
différente, en établissant les formules de ces divers corps
de la manière suivante :
028 H10 sera le radical benzoïque.
En supposant que ce radical puisse , comme l'azote ,
former un alcali en s'unissant à six volumes ^'hydrogène^
bn aura pour Thydrure de benzoyle ,
C28H10. H6-i-aC28Hi0O3.
Le chlorure , le sulfure , le cyanure , seront représentés
par
C28 RIO Ch« H- a C28 RIO Q3
C28 H10 Cy6 -h 2 C28 WO 03
C28 HI0S3 -I- a C28 H^o 03.
(i) J'avais eu l'honneur de communiquer ce poin| de vue à MM. Vohler
et Magnus , dans le mois d'août de Tannée dernière. J en fais la re-
marque ici^ parce que, dans le mois de décembre , M. Liébig en a fait
iuag« de ^n c6té dans ane discussioa sur la nature des éthers.
DE PHIRMAGIE. ^qS
Ge qui en fait des beozoates de chlorure, de sulfure ou
de cyanure, identiques avec le bichromate de chlorure de
potassium , découvert par M. Péligot.
' Quant aux autres formules, elles seront tout simple-*
ment :
C28 RIO 05 — Acide benzoïque anhydre.
C28 H10 03, H2 O — Acide hydrate.
C2B H10 0\ C» H8, m o — Éther bcnapique.
C28 H10 02, Az2 H* — Benzamide.
Ainsi , dans les faits connus , on ne voit rien qui puisse
conduire k choisir positiyement entre les radicaux sup-
posés
C28 H^o 02 Bcnzoyie.
G28 H10 Benzogène.
Et Ton ignore même si, dans les composés étudiés jus-
qu'ici , c'est sous la première ou sous la seconde de ces
formes que le radical s'y trouve. On peut conclure avec
certitude, de ces rapprochemens , que les combinaisons
ben2oïques déjà étudiées laissent le champ libre à trois
théories diâérentes , et qu'on doit attendre de nouvelles
observations avant de se prononcer sur leur nature^
Et pourtant, par suite des observations de MM. Vôhler et
Liébig, cette partie- es| une des plus avancées de la chimie
organique.
' Il résulte de cette discussion , si je ne m'abuse , que , si
l'on veut jeter toutes les combinaisons organiques au même
moule, on se trompera peut-être. Ceux qui essaieront de
tout rapporter à la théorie des oxides , cexix qui verront
partout des carbures d'hydrogène hydratés, tomberont
dans la même erreur que si on s'obstinait à chercher de
l'osigène dans l'ammoniaque , ou de l'hydrogène dans la
potasse. Entre les personnes qui prennent intérêt à la
théorie des combinaisons organiques, la question qui s'a-
gite maintenant est précisément de cet ordre.
Arrivés à ce point , les chimistes seront bientôt d'ac-*
XXv Année, — Mai i834. ai
âg4 JouaNAt
cord, et l'on ce tardera poial à te convaincre qu'il y « 4es
oicides et des hydrures en chimie organique 9. tout eomme
il y en a dans la chimie minérale, qu'ils se ressemblent
en certains points et diO'èrent en d'autres , et q u'^ chaque
groupe il faut sa théorie à part.
Si l'on voulait, par exemple , expliquer tous les faits
de la chimie organique , éq supposant que les substances
qu'elles renferment , sont toutes formées d'après les lois
que la théorie des éthers nous indique , on tomberait
probablement dans l'erreur. Il en Serait de même sans
doute ) si , à l'exemple de M* Berxéiius, bn admettait que^
dans toutes les matières organiques oxidées , l'oxigène s'y
trouve comme élément négatif et oxidant ^ et jamais à
lelat d'eau.
Une théorie générale des combinaisons organiques n'est
pas chose proposable-aujourd'h^i» Celui qui découvrirait,
parune vue quelconque, le ipoded'aprè^ lequel il convieut
d'envisager les composés organiques en général^ livre*
fait à la discussiod deâ chimistes ime opinion sans preu«(
Tes, qui probablement pe serait que d'une faible autorité
sur leurs conceptions de détail.
Il ne faut donc pas t dans oes matières obscures , adop*'
1er une croyance exclusive» Il sera certainement plus pro-*
fitable à la découverte de la vérité de recevoir avec bien*
teillance touteé les opit^ions 1 de Us comparer dans un
espWt jle critique impartiale, et surtout d'éviter tpuKïf
a|>plication générale d'on point de vue^ qiii , d'iûlleucs^
serait tràs*convenabIe pour Un das particulier*
Si le lecteur a compris mes doutes, il partagera i^ea
eipérances dans i'avenit , et il demeurera convaincu que
l'immense travail qui âou« reste à faire, exige le concours
et' lés eilbrté oonsciencieux de tous leS' chhnislel» Ce so^t
led faits qui nous m^inquefit , et il y a des faits à décoM^
vrir, ainsi qu'une piirl de gloife à acquérir poMr to|Ys
ceu!it qui Yourlront scnifrUie « l'œuvre.
DE PHARMACIE. 3g5
APPLICATION
JDe la polarisation circulaire à t examen de plusieurs
substances organiques,
Th^e yoHtMUM à TÉcole de PharmacM , far M. F. Tam«9.
(Extrait) (i).
M. Biot| «ayant reconnu qu un grand nombre de iub-
stances organiques, telles que le» gommes, les sucres ^
l^s huiles essentielles, le camphre, elc. , étaient douées
d« la propriété rotatoire , se servit de ce phénomène pour
ctadier la coQSlilution moléculaire de ces corps , et pour
f^^miner le mode progressif par lequel s opèrent les mo*
dtficalions que lamidon , les gommes et les sucres éprqu-
T#nt, lorsqu'on les soumet k laclion de certains agent
chiniiques et physiques*
Je vais passer en revue dans celte thèse les résultats que
ce savant a obtenus de ses expériences, et jy ajouterai
quelques observations qui me sont particulières.
u4midon.
M. fiaspail a constaté , par des expériences faites sous
le microscope , que les pnrticul^s qui composent la fé*
cule ne sont pas de simples poussières informes, mais
bien de véritables corps organisés qui consistent en
globules de grosseur et de forme variables , selon l'espèce
de végétal d'où !a fécule a été retirée. Ces globules
sont transparens et contiennent une matière intérieure
(t]i Noas avons pensé qnll nt ierait pat inatita dlmprimcr ici l'ex-
trait du travail d^ M. TUipus , qui forme aa résumé méthodique des
observations faites par MM.BiotetPersoz, matières encore peu connues,
et anxqneUe* M. Thinns a ajouté qtielqaes expénences fc(M lui «ont
propres. ' »•
21.
^9^ JOURNAL
d'apparence gommeuse, c[ue recouvre une enveloppe
corticale insoluble dans Teau à froid et à chaud.
Cette gomme intérieure avait seulement été indiquée
par M. Raspail, et nommée amidine par M. Chevreul;
M. Biot a donné à cette substance le nom de dextrine
pour la.désigner par le caractère spécial que lui donnent
le sens et l'énergie de son pouvoir rotatoire ; car au-
cune substance organique jusqu'ici connue ne dévie aussi
fortement les plans de polarisation des rayons lumineux.
On retire la dextrine de la fécule de pomme-de-terre
par diilérens procédés.
I**. Par Veau, Si Ton fait chauffer jusqu'à l'ébullitioii
un mélange de lo grammes de fécule et 5oo grammes
d'eau, qu'on le maintienne à cette température de loo^
centésimaux pendant quelques minutes , on obtient
une liqueur opaline légèrement mucilagineuse, qui', jetée
sur un filtre de papier, le plus fin possible , passe len-»
tement au travers et y laisse une petite quantité de celte
gelée , connue sous le nom d'empois. Si on examine cette
matière au microscope , on reconnaît qu'elle est formée
par les enveloppes corticales déchirées, agglutinées
entre elles par des portions de la matière soluble amenée
à l'état d'insolubilité par le refroidissement.
Jja liqueur qui a filtré très-limpide possède la pro-
priété de dévier fortement à droite les plans de polarisa-
tion de la lumière* Pour* obtenir la dextrine qu'elle con-
tient, il suflSt de l'évaporer doucement à la chaleur du
bain-marie ou à letuve chauffée assez fortement pour
que la dessiccation soit prompte , car dans le cas contraire
la dextrine éprouve des modifications très-remarquables ;
c'est ainsi , qu'ayant abandonné pendant trois semaines à
l'évaporation spontanée une solution de dextrine , j'en
retirai une matière légèrement colorée en jaune , qui-
n'était plus soluble dans l'eau , mais s'y gonflait à la ma-
nière de la gomme adragant et de la gomme du pays.
DE PHARMACIE/ ^97
Si on évapore la liqueur qui contient la dextrine à la
température de loo"" c. soutenue jusqu'à ce que 1 evapo*
ration soit entièrement terminée , il se précipite vers la
fin une matière blanche très-consistante, cornée, et qui
refuse obstinément de se redissoudre dans Teau ^ même à
Taide d'une ébullition Iong<-temps prolongée.
Dans ces deux cas , la dextrine a subi bien évidemment
des modifications dans sa constitution moléculaire.
• Lorsqu'elle a été desséchée avec les précautions néces-
saires, la dextrine obtenue par ce procédé est en lames
transparentes , incolores et presque sans saveur ; elle est
très-pure.
a". Par l'acide sulfurique. L'action de l'acide sulfuri-
que sur l'amidon se divise en plusieurs phases bien
distinctes , que les caractères donnés par la polarisation
ont permis & MM. Biot et Persoz de suivre pour ainsi
dire pas à pas.
En opérant avec 5oo gr. de fécule , i ,3oo gr. d'eau et
120 gr. d'acide la fécule a éprouvé trois changemens d'état
moléculaire bien prononcés. Â 90"" c. le mélange possède
son pouvoir rotatoire le plus fort, et, en effet, à cette
température il n'y a que rupture des grains féculacés, et
la dextrine est mise à nu.
Entre go"" et gS"" c, son pouvoir rotatoire diminue , et
cet abaissement peut être causé par des circonstances peu
importantes; mais à loo*" sa constitution moléculaire
change tout à coup comme l'indique l'affaiblissement
brusque de sa force de rotation , et Ton reconnaît qu'en
même temps la dextrine s'est transformée en sucre.
Après la seconde réduction brusque , amenée par le-
bullition prolongée de la liqueur , c'est bien encore du
sucre d'amidon qui se produit; mais ce sucre diffère
considérablement du sucre d'amidon formé lors de la
première réduction de la rotation, car celui-ci a un
^98 JOURNAL
aspect diflférent , et possède un pouvoir moléculaire de
rotation beaucoup plus énergique.
Tous ces phénomènes se reproduisent qu«ind^on rem*
place la qunntité d'acide sulfurique employéie dans oetté
expérience ) par des doses plus grandes ou plus petites.
Seulement nyec deç doses plus fortes les phases par**
courues sont plus rapides et correspondent à des degrés
thermométriques inférieurs. Tandis quavep l'acide tmr
ployé dans de3 proportions plus faibles , les phases sont
au contraire plus lentes , et Tébullition doit iiv^ prolon*-
gée pendant plus d'une heure pour amener le liquidf
au premier changement brusque de son pouvoir ro*
tatoire.
Quand on veut seulement préparer de la dextrine par
Taction de lacide sulfurique sur la fécule, on doit cm*
ployer les doses suivantes :
5o grammes de fécale.
600. d'eaa.
10 d*acide.
On délaie la fécule dans une petite partie de l'eau , on
mêle le reste de l'eau avec l'acide et on y verse la fécule ;
on chaude alors en agitant continuellement. Vers 65 à
70® c, le mélange se prend en une gelée claire qui sç
dissout peu à peu, et la masse parvenue à qi"" c. est
très-liquide. On la maintient pendant quelques minutes
à ce degré , en ayant grand soin de ne pas le dépasser.
La liqueur refroidie reste liquide, elle est légèrement
opaline; en l'abandonnant à elle-même pendant vingt-
quatre heures, on y trouve un précipité floconnçux
très-peu abondant, d'un blanc grisâtre, formé des tégù-
rnens déchirés par Taction de l'acide.
On jette la liqueur sur un filtre, elle passe très-faci-
lement et très-limpide; on y ajoute alors de l'akool
jusqu'à ce qu'elle ne précipite plus. La dextrine se dé^
pose sous forme d'une poudre blanche. Comme elle en*
_l
DE PHARMACIE^ Ag^
traîne un pei^ d'acide lùlfuriqae, après avoir décdûté
l'alcool on la dissout dans une petite quaqtito d'eau,
d'dà on tji précipita de nouveau. On la lave en9uile
avec de Talcool bouillant, et on Tetpose à l'ëtuve où
elle se desséche rapidement.
3°. Par la diastase. Le procédé Ip plus simple et le
plus facile à employer pour l'extraction delà dextrine,
est bien san& contredit oelui qui consiste à faire agir
l'orge germée sur la fécule.
' Êt| étudiant l'influence déjà observée de l'orge ger-^
iiiéé pour opérer la liquéfaction de la fécule, MM. Pnyen
et Perdôs en ont iéolé une substance à laquelle il| ont
donné le nom de diastase^ qui exprime son pouvoir
de sépat'ation. La diastnse se développe pendant la ger-»
mination dans toutes les graines des céréales , et généra^
tëiiieiît dans toutes eelles qui eontiennest de la fécule.
Le rôle de cette substance est de déefairer pendant la
germination les globules féculaeés, de mettre la gomme
intérieure en liberté, d'en transformer une partie en
sucre, et de préparer ainsi la nourriture au végétal pen-
dant son premier accroissement. Pour obtenir la diastaae
k Tétat de pureté, on opère ainsi \ on délaie de l'nrge
germée concassée dans une petite quantité d'eau froide,
on laisse en contact pendant un quart d'heure « on filtre»
et la liqueur elaire est chau&'ée au bain*-maric i «irrtv^e k
la température de 6S à 6^"* c, elle s'opalise. Ce change-»
tnent est dû b une matière azotée qui se eoagule i e6
degré de ehaletir. On filtre de nouveau la Itqu^uè)» et oq
y verse de l'alcool très-eodcentré qui en précipite Ifl
diastàhe.
La diastase est floils ferme de poussière blanchie ini'
cristallisdble , très-eoluble dans l'eau fti coaiplélemeiit
neuti^e; elle n'a aucune action sur les plans depolàrisa**
tion de6 rayons lumineux. Une partie de cette substanee
éllflt fùi^ faire éelàtev à Tàide àm k chaleur deux
300 JOURNAL
mille parties de fécale. Ghaufiée à So"", elle perd tout h
coup cette propriété.
Pour extraire la dextrine au moyen de Torge germée^
on pr^id ;
10 parties de fécale.
I partie d*orge germée.
3o parties d'eau.
On laisse Forge dans l'eau pendant un quart d'heure^
on passe dans un linge et on chauffe cette liqueur à 3o® j
alors on y ajoute la fécule délayée dans une petite quan-
tité d eau , on continue de chauffer ; à 60° la masse se
prend en gelée, mais se liquéfie entièrement dans son
passage de 65 à ^o'' c. ; on porte alors promptement la
liqueur à FébuUition pour arrêter l'action de la diastase
sur la dextrine.
On voit se précipiter dans la liqueur des- flocons mem-
braneux assez volumineux, qui ne sont formés bien
évidemment que des sacs tégumentaires agglomérés, sur
lesquels la diastase n'a plus aucune espèce d'action.
- On retire la liqueur du feu, on la laisse refroidir et
on la filtre ; elle passe avec facilité et trèsr^impide.
On peut en obtenir la dextrine par une simple évapora-
tion, soit à Tétuve, soit à la chaleur du bain-marie; mais
cette substance obtenue ainsi n'est pas pure; elle contient
toujours une certaine quantité de sucre d'amidon , qui
s'est formé sous l'influence de la diastase pendant le passage
de la liqueur de 65 à 80^ c, et de plus elle a une sa-
veur désagréable , causée par une huile particulière con-
tenue dans les tégumens de la fécule.
On la purifie en faisant réduire la liqueur à la moitié
de son volume par une évaporation ménagée, -puis précipi-
tant par l'alcool qui retient le sucre et l'huile essentielle,
on débante l'alcool et on opère la dessiccation de la
dextrine à Tétuve.
Si au lieu d'arrêter l'action de 1â diastase ea portant
DE PHAJiHACIE. 3oi
la liqueur à rébullition , on la maintient dans les limites
de 65 à 7$° c. pendant quelques heures, on voit que
la dextrine a été transformée en partie en sucre , mais
seulement dans le rapport de a5 à loo; et il paraît im^
possible d'obtenir ainsi une plus grande quantité de ma-»
tière sucrée. Il en résulte .un sirop de de^trine qui est
fort agréable.
On peut encore obtenir la dextrine par l'action des
difiérens acides et alcalis sur l'amidon ; car toutes ces
substances ont la propriété d'user les enveloppes corti^
cales des globules et de mettre ainsi la dextrine à nù.
Propriétés. La dextrine est' parfaitement neutre, se
décompose par le feu et donne tous lec^ produits ordi*
naires des matières végétales non azotées} très-soluble
dans l'eau , d'où elle est précipitée par l'alcool et le sous-
acétate de plomb ; la solution aqueuse d'iode la colore
en rouge vineux (i) ; traitée i>ar Tacide sulfurique, comme
la fécule entière , elle se transforme aussi en matière
sucrée ; avec l'acide nitrique elle ne donne pas d'acide
mucique, en quoi elle difière essentiellement de la gomme.
Le sens de son pouvoir rotaloire, opposé à celui de^ la
gomme, est encore un indice moléculaire qui l'en dis-
tingue également.
Dissoute dans l'eau et mise en présence de la levure ,
elle ne fermente pas lorsqu'elle est pure; mais si elle
contient des quantités de sucre , même très-minimes, elle
est entraînée dans la fermentation.
(i) La dextrine obtenue par Vaction simple de Teau est colorée en
bléa par Tiode. Celle que Ton obtient par l^acide aulluri^» on la
diastase est colorée^oti roage vineax. Ces faits ne sont-ils pas denat^Tê
à faite croire que H deoxiérae espèce de dextrine est nn produit d*altë-^
ration. On objecte , îl est Trai , l'extrême difficulté de séparer les té£^*
mens, qoand on a recours seulement à Faction de l'eaa pour obtenir
ia dextrine; mais oomment quelques tégutfiens rares , capables de se
colorer en bleu , pourraient-ils faire disparaître complètement la pro-
priété que possède la masse de liquide de prendre une teinte purpurine ?
E. S. -
3oâ jodunàl
Si «NI abandonne à «lU-méme , avec ou sans le coptaet
de lair^ une solution de dextrine parfaitement limpide,
il s j forme graduelletnent un précipité blane pulvérulent
qui s accfQÎt de jour en jour. Sépuré par décantation , ce
produit n'eat plui «oluble dana Veau froide , ce qui est
Miurel , puisqu'il l'est aéparé de ce liquide par préeipii^
tation ; mais si on lefiiit bouillir quelque tempa daha Teau^
il a y rediasput et y porte la grande force rotatoire vers
h\ droite ,. (jui c^raclérise la desctririenon altérée»
: Cejtte nouvelle substance se rapproche beaucoup par
80$ apparence» de ïinuUna ; mais sa rotation à droite
fournit à MM. Biot et Perso» un moyen de la distinguer
de cette sUbatance^ qui tourne à gauche le» plans de po-*
Wiiation (!)♦
Gomme arabique.
La gomme arabique jouit de la propriété de dévier à
gauche les plans de polarisation , ce qui la distingue èssen*
tiellement de la dextrine. *
Si on la soumet à l'action de l'acide sulfurique et de la
ebaleur, on observe que sa rotation à gauche s'aShiblit
graduellement jusqu'à un certain degré de température
qui varie avec les proportions d'acide employées ^ et qU'à
ce point elle se porte tout à coup vers la droite avec «ne
énergie beaucoup plus grande que rie l'était sa force
primitive dans le sens opposé. Cependant la liqueur pré-*
cipile encore complètement par l'alcool. La matière blan«
(I) Bmm «ft Irsnil post«rÛMir, NM. Payen ei Persos «e Met llil
^m sutiv id4e de eslta «}»ti«rs. Ils p«i»«ef)t qu'eUe pr^âeiiste 4si»ft Si
féf ftl* ut 4e>lU n'est 1^91 hp réfaltAt ^ Tsltératioa 4e 1» ^itrîii«t
Seifsat ees «himistes, r«mi(km sersit camposé 4« iroii parties diiii*
fiii|»S, Itdtxtriiw» U mmiève iovoLvibli et if» légnoiiias. La ^Usisse #
en »gi«MOt far la ff€iile » «épar^rgit U% tiig«me0Stiiso}«r«it la àvfXùvé
en |nême temps qa'»))e en ftvsi^iformefait moa partie eq sucsie , »% eb4»v
finiil la maMie ÎMelebtê a» daKiri^ at #0 tnatiàfa smxé^t Q»$ Mti f
encore ciotispyersés , appellent de nouvelles expériences. £. S.
DB P41XRMAC1E. So3
che pfécipitéé i bien lavée à Talcoal , puii desf éch«o , rot
prend les appanshces d« la gomme là plus purç et produit
comme elle de l'acide mucique. MM( Bibi et P^rrcisont
nommé cette sùbstanoe gummi-dextrim y pouf désigner
à là fois son origine, son analogie avec la deKtrie4 M l4
ièns de ëa rotation.
Si RU lieu de s'arrêter à la température à laquelle AA
rotation est intervertie, on porte la liqueur acide à l'é*»
bullitioh , et qu'on Vy maintienne pendant quelquO temps,
Ia rotation à droite prend une intensité un peu plus
grande, qui est due à la transformation en sucre de la
gummi-dextrine.
On sait que le ligneux est tratisfornié en matière gom-
meuse. sous J'influence de l'acide aulfurique concentré.
Cette gomme peut être regardée comme de Ude^trine^
car elle possède aussi une rotation très^forleà drpjtef et
forme un sucre analogue à celui d'amidon par l'action
prolongée de l'acide.
Je me suis assuré, par expérience, que la dextrine est
sans action «ur les ligneux.
Sucres.
Lés chimistes considéraient comme analogue an auère
de raisin .tout sucre qui ne possédait pas , comme celui
8e canne? , la propriété de cristalliser régalièremenl^
M. Biôt , à l'aide de la polarisation circulaire, vient d'#s»
èigner aux différens sucres des caractères positifs qui ne
permettent plus maintenant de les confondre.
Suere de eantiês,
' La pouvoir de rotation nuoléculaire du sucre de caQi9«9
^rintallisable est dirigé dans le 9en9 droit, mais peut ae
modifier sous diversea influen<^9^ C ei»t. ainsi qàe i Iprft-
^«'(m diau^e' du «ucrw à^ «iOM9 JM^H^^^ ^^ tempéra-
Sq4 journal
tute de no degrés, son pouvoir moléculaire se trouve
être réduit fort au«des8ous du sucre de cannes cristaU
lisable, et dans le rapport de 60 à 84. Si on fait dissoudre
ce sucre incristalli sable dans l'eau chaude , qu'on fasse
bouillir cette dissolution jusqu'à ce qu'elle soit arrivée
au degré de concentration convenable pour former le
sucre candi ordinaire, il reprend toutes les propriétés
du sucre cristallisable.
D'après une expérience de MM. Pelouze et Malagulti y
il suffit même d'entretenir la solution de sucre étendue
à rébullîtion , pour voir le sucre se détruire et se changer
en sucre de raisin.
La même transformation )a lieu pour tous les acides
végétaux et minéraux convenablement étendus. Elle se
produit encore par la fermentation , et elle est complète
dès qu'il se dégage quelques bulles d'acide carbonique.
Sucre d'amidon.
On connaît jusqu'ici deux sucres d'amidon qui -sont
essentiellement différens dans leur rotation' moléculaire.
Le premier s'obtient au premier abaissement brusque de la
rotation de la dextrine ; lorsqu'on Ta dégagée de ses tégu-
mens par l'influence de Tacide ^ulfurique étendu , c'est-à-
dire lorsque cette substance arrive juste à se changer en
sucre et à cesser d'être précipitable par l'alcool , ce sucre
exerce une rotation moléculaire presque égale à ccfUe du
sucre de cannes. Il est solide , d'une blancheur parfaite, et
offre à sa surface de petites pointes cristallines. La
deuxième espèce de sucre d'amidon , que l'on obtient par
l'action prolongée de l'acide sulfurique étendu, exerce
tine cotation moléculaire moins grande, et qui est à celle
du sucre de canhes comme 60 à 84. Celui-ci est jaunâtre
et moins bien étistallisé que le précédent.
Ces sucres ont la pi'opriété de dévier à droite les plans
DB PHARMACIE. 5oS
de polarisation de la lumière, mais avec uae moina
grande force que le sucre de cannes , dont ils se distion
giient essentiellement, en ce que leur rotation n est pas
intervertie par Faction des acides ni par la ferment
tation. I
Sucre de raisin %
r
Ce sucre offre des différences très-grandes de consti-»
tution moléculaire , selon qu'on l'observe à l'état liquide,
tel qu'il existe dans les raisins frais, ou bien lorsqu'il
a été amené à l'état solide par l'action, du temps. ^
Ainsi, quand on examine le suc du raisin , extrait par
pression des grains mêmes, on voit qu'il tourna les
plans de polarisation vers la gauche de l'observateur,
qu'il diminue graduellement de pouvoir dans ce sçns
avec le temps, à mesure qu'il se rapproche de la solin
dification, et qu'il arrive enfin à tourner les. plans dq
polarisation vers ta droite d'une manière constante lors-^
qu'il s'est solidifié.
M. Biol, qui a découvert cette singulière propriété,
s'assura par des expériences sur des raisins frais, puis si»t
des raisins secs des années précédentes , que les phéno^
mènes se passent de la même manière dans l'intérieur de
ces fruits par l'action du temps.
Les dissolutions de sucre dç raisin solidifié conservent
constamment leur rotation à droite, lorsqu'on les soumet
à l'action des acides étendus ou de la fermentation.
Je dois parler ici des expériences que j'ai faites sur les
sirops acides, et qui m'ont donné des résultats tout-à-faif
semblables à ceux qu'on avait obtenus dans les expé-
riences citées plus haut.
On sait que les sirops acides de groseilles, de limons,
de mures, etc., laissent déposer quelque temps après
leur préparation un précipité tellement abondant , qu'il
3a6 JOURT4AL
Metipe toQvenl les deux liera de la capacité des vaMH
qui les renferment.
La polarisation circulaire m'ofiraal un moyen (aeila
et en même temps tris-exact pour examiner les modifi-^
cations que ces composés éprouvent dans cette circon-
stance, je les soumis aux expériences suivantes :
M'étaot procuré du sirop de limons dans lequel s'était
formé un dépôt abondant, j'examinai séparément la par-
tie encore liquide et la p<irtie solidiflée. Je reconnus que
la première était du sucre de raisin déviant à gaUche le
rayon polarisé, tandis que la matière cristallisée les dé«
viait à droite, et avec les caractères du sucre de raisin
ramené à Tétat solide. Je trouvai les mêmes caractères
aux cristaux grenus qui s'étaient formés dans de la gelée
de groseilles.
'Je fis alors une dissolution de 3^5 gr. de sucre- de
cannes, 3o gr. d'acide citrique dans i t^S gr« d'eau, et je
cherchai à quelle température pouvait se faire la trans*»
formation. Je trouvai qu'à 60° le sucre de cannes Hesubit
pas de modification.
On sait d'ailleurs que cette transformation peut se
faire i la longue à froid , car les sirops acides ainsi pré«
parés 9 qui cristallisent dans les premiers temps , donnent
du oandi dur. Plus tard c^est du sucre de raisin qui se
dépose.
MieL
* * •
Le miel est formé de. deux principes iounédiats, Tiiiil
crisiallisable , l'autr^^ incristallist-^ble ^ qui sont doués d'un
pocitoir rotatoire contraire^
Le. crij^tallisable agit danç le sens droij ; l'incrilt^i-
sable dans le sens gauche.
II9 ont ainsi una grande analogiç avec, lea auçres^de
paisin liquide (çtsolidifi^'.-.^ . i : ^
> . ■ ■ • ■ '■ • I
D£ riuiiiÀCiE. 3o7
Sucre de lait.
Le sucte dû lait |)ô8dède ane rotation à droite assez
grande.
Marmite.
Lta mannitç esk saut action sur les plains d^ polarisa-
tion.
M. Biot a démontré de plus,
• f*. Que Tessence de térébeutlûne est constituée diffé^
ipemment que l'essence. de citron ;
a<>. Que le campbre des laurinées diffère du camphre
des labiées ; car ces substances possèdent d^s propriéiéf
4e rqtation moléculaire dans des sens contraires.
3°« Que la gélatine et lalbumine étant douées d'up^
certaine action sur les rayons polarisés, ce caractère
pourra servir h Texamen de^ fluides animaux qui con-
tiennent ces substances.
J)e Fhuite dé touloueoana du Sénégal et de ses usages.
Fftr M. J.-J. Viitv.
M. Cadet - Gassicourt pèrci ainsi que M. BouUaj, ont
donné dans le Journal de Pharmacie ^ iom, Y, p. 49 sq-^
et tom. Vll« p. 293, une analyse détaillée de Ttiuile
ai:père et concrète du carapa de la Guyane (carapa guia^
nensis , Aublet , ou persoonia guareodes de WiUdeoow ) i
MM. Robinet et Petroz ont ensuite examiné Técorce amer ^
du même arbre^
Depuis cette époque (i8i^Tai), les expéditions faite%
eQ Afrique, ont appris tju'il .existai!, sqU.d<t.us lu Çuinée,
soit dans Tiotériçur du Sénégal et sur l|:s< rivages d^ l»i
Sénégambie, des arbres de la même (amille uatMf.elJedf^
3o6 JOUHNAl
méliacées , appartenant également au genre càrapa , mais
constituant une espèce difiérente et fournissant de Thuile.
£n effet y Sweet, 4ws YHortus.britannicus (tom,I,
p. 7a ) y avait déjà décrit sous le nom de carapa guineensis
un arbre distinct de celui de la Guyane. Cependant il était
réservé à M. Perrottet, notre compatriote, voyageant
dans Tintérieur des terres du Sénégal, de faire mieux
connaître l'espèce qui*procure aux nègres l'huile dite de
touloucouna. Il l'a publiée avec M. Guillemin dans la
Flore de Sénégambie (tom. I? p« i^^S), et figurée sous le
nom de carapa touloucouna ; les usages de son huile ont
ét^ signalés dans les Annales de là Société linnéenne de
Paris ^ mai 1824.
Cependant , ayant reçu un échantillon de cette huile
encore peu connue , et m'étant procuré d'autres renseigne*
mens à cet égard , il paraît utile de les publier.
Nous ne décrirons point cet arbre à calice de quatre à
cinq divisions , à quatre ou cinq pétales , à huit ou dix
étamines , et dont le fruit devient un drupe sec , ligneux ,
rond, gros comme un boulet, à quatre ou cinq valves,
contenant des amandes épaisses , sans albumen , amères
et oléagineuses. Celles-ci , contusées , jetées dans de l'eau ■
bouillante, laissent surnager une. huile abondante d'une
couleur jaune-rouge de rocou , qui se prend par le refroi-
dissement en niasse butyreuse , d'odeur rance et d'une sa-
veur amère, chaude, persistante dans la gorge, très-
rebutante ou même excitant le vomissement. En effet,
cette amertume forte passe pour être vénéneuse ; mais ce
qui est remarquable (comme dans lés amandes du carapa
de là Guyane , ocylocarpus carapa) , c'est que }es cochons
dévorent ces amandes sans danger et sans que letir chair
en contracte dé 1 amertume; au contraire, les lapins , les
lièvres et autres rongeurs , lorsqu'ils mangent ces aman»
des , prennent dans leur chair une saveur si amère , qu elle '
n'est plus mangeable alors.
DE PHÀ&MÀGIE. 309
L'amertume de Thuile concrète de touloucouna , si elle
éloigne de tottt emploi interne cette sabstance , rend aux
peuplades nègres d autres services. En e^et^ sous un cU-»
mat aussi brûlant , la peau se gerce , se crevasserait sou*
vent , et des nuées d'insectes , tels que les moustiques ou
maringouins , rendraient 1« séjour de certaines contrées
marécageuses insupportable, si des frictions avec cette
huile amère n'écartaient pas ces graves inconvéniens.
L'abondance de la sueur, Faction de l'bumidité extérieure
et du froid des nuits , sont également réprimées par les
frictions de l'huile de touloucouna; on peut encore lui
attribuer la propriété d*empécher les rhumatismes.
Enfin , en s'en servant comme d'une pommade pour les
cheveux, elle éloignera de la tête des enfansla vermine qui
les incommode. Sur une peau blanche, cette huile laisse--
rait une teinte jaune safranée , ce qui n'a nul inconvénient
pour la peau des nègres ou des Maures.
Elle est fusible de 4o à So"", et limpide alors , sauf
une portion écumeuse qui la surnage. Elle se comporte,
comme celle du carapa, avec l'alcool, l'éther, les aU
calis , etc.
La substance amère dissoute dans cette huile, sans
doute avec le principe colorant, a été considérée comme
un alcaloïde organiqtte , par plusieurs chimistes , dans
rhuile de carapa. Celle-ci , appartenant à un arbre d'es-
pèce analogue et du même genre, confirmera sans doute
cette analogie lorsqu'on en aura suffisamment obtenu pour
en faire l'analyse complète.
Cette huile de touloucouna peut être employée comme
un l)on cosmétique pour éloigner les insectes de la cheve-
lure des enfans ; elle n'a point les inconvéniens des prépa-
rations de mercure, ni même des poudres acres et irri*
tantes sur la peau. Il serait facile d'en former une pom-
made pédiculaire d'agréable odeur.
D'ailleurs on prévient les suppressions de transpiration
XX*. ^wnéc.-i— iffai i834' aa
3lO JOURNAL
0t les accideDS de létaDOs, de tritmus, sortoilt c^etles
enfans , causés par Tefiet du fmid , en frottant leur corps
avec cette hilile. C'est comme un remède universel ohe^
ces peuplades nègres»
y^<»%»vi4^ww^m»%»l»yiiw» %wt%ii>%»M»ii»»tNi»iii>MMyw»%i><M M^»^»>»in»i^»^ii*%%<«i»
« #
Par M. Ëi SoffBEiBA». >
MM. Heory e( Quil^ourt ont publié i il y a quelques
jinnées , des obs^rvatipps sur Içç pilules dq Bâcher, Après
nvpir comparé les diverses formules proposées pour cette
préparation, ils ont donné la préférence à la formule pri»^
mitiv^de Bâcher, toutefois après lui avoir fait subir quelr
ques modifications. Cette préférence , au, moios en ce qui
fonfer^e 1^ formule du Codex, ne me paraît pas fondée ;
maisçopapie içUe a en sa iafvçur quelques, motifs spér
cijeu^^ ell^ aura sau? doute été adoptée par plusieurs
pharmaciens qui, sans y regarder de plus près, auront
reçu de confiance TopiniQU de praticitîns a^ssi recomman-
4fil>l^s.
Je rappellerai d abprd que la for^le de Bâcher et c^Ue
adoptée par MM. Henry etGuibourtdiU'èrentà peine Tupp
d^ lautre. CeSrdisrmers. ont préoisç la dose de véhicule
que Ton devait eniployer. Us opt aus^i^ ^ tort ou à raispp^
supprimé la première afi'usion d'i^fiu bouillant^ et 1^ redis-
sQ.Iution de l'extrait dans Teau, manipulations recomman-
^ÇeS' par Bacber, dont il nous serait au^si difScile, avec le
peu de oonpaissance c]uç nous avon^ sur la compesitipa
de Içllébpre, de reconnaître l'avantage que de démontrer
l'ip utilité.
Pour mettre les lecteurs à même de suivre plus faci-
lemeiit la comparaison , entre la formule de Rachermo-
difiéççt.cell^ 4u CodeK I je comm^iiqe par \^$ napparter^
toutes deux en regard l'utne de lautre
Ellébore noir* . 5oogram. 5oo gram.
Carb.de pot. • ia5 laS
Ëau-de-vie. . • àooo i^^S
Vin blanc» < , . a lit» ' 6 lit.
On voit que les deux élélneus principaux, ftavdir. Telle**
bore et le sel alcalin sont en même quantité dans les deux
fidrmules, et que ladiilerence réside seulement dans là
proportion des rébicules dedissolation. Qiie la proportion
4'tâu^de^Tie seit plus ou moins forte ^ c'est sans .doute
ehose assei» indifférente , pourvu qu/elle suflise à épuûer
la racine , puisqu'il n'en reste aucune partie dans l'extrlili
terminé. Mais on ne peut en dire autant du vin, dont les
parties fixes asâez abondantes s'aj jutent à la masse ex-
tractive et en augmentent le poids*, en diminuant par con-
séquent d'une qu&oLité correspondante la proportion des
^ineipes actifs fournis par l'ellébore. Ceci deviendra de
toute évidence si on jette les yeux sur les résultiits com^
pjiratifs sfiivans obtenus en opérant avec. l'un ou l'autre
procédé. II. est sans doute ihutile de dire queiilon s'est
•ervi pour tous deux de la méaie raoine et du même vin ^
ti que la quantité des produits pourrait changer par i'cm*
ploi d'une autre racine d'ellébore et d'un vin blanc difié-*
remment chargé de tartre et de matiè<*e coWante ; maie
il est bien évid^t que si le rapp<>rt entre les deux extraits
s'en trouvait modifié, le résultat. général n'en resterait
pas moiiis' Vrai.
5oo grammes de racine d'ellébore noir, traités par chA*
dune des formulée de Bâcher et du Gèdex> ont donné,
Extrait du Codex. . . . ... ... . . si64 gram.
dé Henry et Gdbourt. . . . 4 . ' i^^
,A6n de ne pas perdre la quantité de lirjuiiîe vineux qui
22.
3ia jouEifÂL '
restait adhérente au marc d'ellébore dans cliaque opéra-
tion, il a été déplacé par de Feau et ajouté aux liqueurs
pendant levaporation.
La grande différence que présentent les poids de chacun
des extraits dépend évidemment de la quantité de matière
fournie parle vin lui-même. En effet, il a été employé pour
l'extrait du Codex deux litres de vin , et pour l'extrait de
Bâcher, 6 litres. Le vin dont on s'est servi laissait m
grammes d'extrait par litre après l'évaporation. Le poids
de l'extrait d'ellébore a donc été augmenté par-là de 4^
grammes , suivant le procédé du Codex, et de i26-gram<^
mes en ayant recours à la formule modifiée de Bâcher. Or,
si nous retranchons ces quantités de chacun des extraits
obtenus, nous trouvons ,
Par le procédé du Codex 222 grains d'extrait.
de Henry et Guib. . 220 grains.
On voit donc que la différence entre les deux produits
tient réellement à la proportion de matière étrangère que
le vin introduit dans chacun d'eux.
Une partie de l'extrait du Codex représente 1,89 , près
de deuxiparties de racine d'ellébore; la même quantité
d'extrait obtenu par la méthode de Bâcher ne représente
que I , i { parties de racine, ou presque exactement un quart
de moins. Il en résulte que le praticien qui administre
un grain de l'extrait du Codex , emploie la substance
soluble de deux parties de racine , tandis que son malade
n'en prend réellement que 3[4 de grain , si l'on a suivi
pour la préparation de l'extrait la formule de Bâcher mo<^
difiée par MM. Henry et Guîbourt.
J'igi?ore tout-à-fait quels sont les motifs qui ont engagé
les auteurs du Codex à adopter de préférence la formule
qui s'y trouve consignée. Peut-être ont-ils eu tort de
changer la formule primitive de Bâcher , car, sans une
absolue nécessité, on ne doit pas se permettre de modi-
DB PHARMACIE. 3l3
fier de vieilles formules consacrées par l'usage ; mais main-
tenant que la modification a été faite par le CoJei , et
qu'elle a pris force d'usage, ce n'est certainement pas
nn perfectionnement que de vouloir revenir à l'ancienne
formule.
L'extrait de Bâcher, par la méthode du Codex , contient
plus de carbonate alcalin , et il semble devoir être plus
deliquescent'yl'extraitobtenuparlaméthodedeMM. Henry
et Guibourt est moins alcalin, mais il n'est pa«. moins
déliquescent, parce qu'il contient plus d'acétatt; de po-
tasse que le premier ; sous ce rapport les deux formules
.sont peu rationnelles, et l'on n'aurait pas de raison pour
donner la préférence à l'une plutôt qu'à l'autre.
i
EXTRAIT DES ANNALES DE CHIMIE
ET DE PHYSIQUE,
Août , septembre et octobre i833*
Sur la composition de tasparamide , de V acide aspar^
miqûe et des phosphovinates ; par M.\Àéh\^.
Les analyses de Tasparamide et de l'acide asparmique ,
que vient de répéter M. Liébig, diffèrent un peu de
celles' qui ont été /faites par MM. Boutron-Charlard et
Pelouze (i). M. Liébig a trouvé à ces corps une composi*
lion qui se rapporte à la suivante:
Asparamide anhydre. Cristallisée. Acide aspam. anhjdre. erislallisê.
es (a) 36,74 3a,35 G^ 4a,i6 C» 36,5o9
194 21,27 18,73 192 12,30 1^2 10,609
H16 .5,94 6,60 HIO 4,37 H14 5,aï5
0« 36,o5 4a,3a 06 41,27 O» 47,769
im
100,00 100,00 100,00 100^000
(1) JQt^^^' de Pharm» , tom. XIX, pag* 308.
(3) G = 75,33.
3l4 JOURNAL
8i à la composition deTacide asparmique anbjrdre, 6U
tel qu'il entre dans lasparmatë de plomb
8Ç+2N + 10H+6O,
on y ajoute 2 atomes ammoniaque aN-f-GH, on ob-
tiendra 8 C + 4 N + 16 H + 6 0 , ou exactement la cém-
position de Tasparamide anhydre.
. L asparagine ne peut donc rentrer dans la classe deh
amides , mais doit jusqu'à nouver ordre conserrer soA
anpienne dénomination. '^f'
L'acide phosphovinique ne doit pas j d'après M. Liébig,
être considéré ciomme une combinaison d'acide phospho^
rique et d'alcool (i) , mais de cet acide aVec 1 ether suU
furique.
Suivant ce chimiste, la composition du phosphovinate
de b^ry ta est la suivante :
En centiêmei.
I at. de phosphate de baryte. ..... 1806,070 6o,685
la d*eaa. 1349*800 39*191
Î4 ât. carbone^ .... 3oâ,756 6.61 a
10 hydrogène. . . . 62,398 i,34o
I oxigf^ne 100,000 . 3,i6t)
4^*4><'!^ 100-,OQO
Le sel , en se desséchant, perd 12 atomes deau.
•Sur les sels doubles cinstattisès d^oxidû àe iinc et féfe
carbonates alcalins s p<ir M, Wôhler.
4
Du zinc métallique, mis dans une dissolution bouil-
lante de carbonate de soude, s'y dissout lentement et avec
dégagement d'hy4rogène. En laissant le liquida en repos
après une ébullition de plusieurs heures , on voit au bout
de quelques jours que le zinc s'est recouvert de petits
«ristaux durs, incolores, très-brillans , insoluble» dans
Feau froide , soluble avec effervescence dans les acides ^
I • .. j ..... :. — . — ^- ■ _ — t^.
(1) Journ. de Pkarm. , tom. XIX, pag. 166.
DE PHARMACIE. 3l5
décomposables par Teau bouillante. Cctt uq tel formé àe
oarbon^ite de soude et d'oxide de cioc.
La solution d'oxide de aine dans l'ammoniaque, mêlée
à du oarbonate d^'ammoniaque et exposée à l'air, laisse
déposer à mesure que l'ammoniaque s'évapore de beaux
cristaux prismatiques en étoiles, formés d'oxide de «ne
et de carbonate d'ammoniaque. Ces cristaux, exposés à
Pair, perdent de l'ammoniaque et se transforment en i;ua«
poudre blancbe qui contient encore de l'ammoniaque,
quoiqu'elle n'en manifeste plus l'odeur. 11 peut donc se
former deux sels ammoniacaux dans des proportions dif*
fér entes.
Sur le borate de magnésie , par M. Wobler»
On sait que le borate de soude ne produit point de
précipité dans une dissolution de sulfate de magnésie;
mais si l'on cbauffe un mélange de ces dissolutions , il se
forriie un précipité blanc abondant, qui, à mesure que
le liquide se refroidit , se redissout lentement , ipais com-
plètement.
Une dissolution semblable , dans laquelle le précipité
avait disparu, était restée pendant plusieurs mois de
l'hiver à un^ température inférieure à o«. Pendant ce
^en^ps il se déposa sur les parois du vase de beaux groupes
nidiés de cristaux aciculaires , qui ressemblaient tout-à*
fait aux cristallisations ^n aiguilles de la mésotjpe. Ce^
cristaux insolubles dans l'eau , soit a froid , soit à cbaud,
étaient un borate de magnésie pur ou de la boraçite ,
avec 16 atomes d'eau de cHstalUsation , ou bien
• ■ •
MgB»4-i6H.
Pu métfk^ liquide il se séparii plus tard ua nûtre ^f 1
WA dilBirentt en crist^iuK volumineux, tr^spareo* «t
très-abondans : c'était un double ber^te de inagné^i^ et èe
3l6 JOURNAL
soude. Ce. sel, complètement soluble dansleau froide , et
autant à peu près que le borax, ofire une réaction alcaline,
et ne précipite pas par l'ammoniaque. Sa solution possède
la propriété caractéristique de se troubler lorsqu'on la
cbaufie , et de déposer un précipité blanc abondant , qui ,
à mesure que la liqueur se refroidit , s'y redissout entiè-
rement. C'est donc à la formation de ce sel , dans le mé-
lange des deux solutions de sulfate de magnésie et de
borax , qu'il faut attribuer le trouble que la cbaleur
produit et qui commence à se manifester à la température
d'environ 70**. Cette précipitation , qu'opère la cbaleur
dans la dissolution du sel double , provient de ce qu'il se
cbange en un borate basique de magnésie , en borate de
soude et en acide borique libre.
L'hydrate de magnésie , mis en digestion avec une
solution de borax , s'y dissout en grande quantité , et
donne naissance au sel double précédent.
Examen d'une substance considérée comme un composé
d*h/drogène et de platine ; par M. Boussingault.
On a été porté à considérer comme de l'hydrure de
platine une poudre noire et combustible que Ton obtient
en mettant en digestion , dans de l'acide bydrocblorîque ,
un mélange intime de fer et de platine extrêmement di*
visés. M. Boussingault , qui vient d'analyser cette matière,
la regarde comme un alliage de fer et de platine.
Sur l'acide v^alérianique et ses combinaisons / par
M* Trommsdorf.
M. Trommsdorf s'est assuré que l'acide découvert par
Pentz dans l'eau de valériane, et qui avait été considéré
comme de l'acide acétique , est un acide particulier doué
des propriétés suivantes :
'^
DE PHARMACIE. 31/
C'est an liquide incolore , limpide et oléagifv^x; son
odeur a beaucoup d'analpgie avec celles de la racine de
valériane et de son huile essentielle : elle en diffère néan-
moins , et est peut-être plus désagréable. Elle diminue
lorsqu'on conibine l'acide avec une base , mais elle ne dis-
parait jamais entièrement.
La saveur de cet acide est extrêmement forte, très-
acide et repoussante ; la sensation particulière qu'il pro-
duit sur la langue y persiste long-temps. Si l'acide est
très-dilué, il laisse un arrière-goùt douceâtre, comme le
ferait une liqueur sucrée. La densité de l'acide huileux a
nG" &" de pressiop , et à lOo c, est égale à 0,944* H reste
liquide à — si'^î.il brûle sans résidu avec une :flamme
intense ; il bouta i3*^'' sous la pression de 27'' 6'"; il se
dissout dans trente parties d'eau à lao c. L'alcool le dis-
sout en toutes proportions. L'essence de térébenthine,
l'huile d'olive., ne paraissent. pas le dissoudre* . L'acide,
acétique, concentré de 1,07 de densité , le dissoi^ r^pi?*
dément et en grande quantité. L'acide sulfurique le jau-
nit à froid, et à chaud le charbpnne en dégageant de
l'acide sulfureux. L'acide nitrique fumant sigit à peine
sur lui , même quand on les distille ensemble à plusieurs
reprises. « ^
On prépare l'acide valérianique en agitant l'huile esseapit
tielle de valériane avec du carbonate de magnésie et (Sa
Teau , on distille*, il passe une huile qui n'est plus aoîde
et dont l'odeur est moins forte que celle de l'huile pfi**
mitive. On ajoute ensuite de l'acide sulfurique au liquide
qui reste dans la cornue et on distille de nouveau. On
peut encore saturer l'eau de valériane par le carbonate
de soudé , décomposer la solution concentrée par l'iicidé
sulfurique étendu de son poids d'eau', la liqueur distillée
est formée de deux couchesrs Tune est l'acide valérianique
oys%ineux , contenant environ Sopour cent d'eau ; Ta^itç^
une solution concentrée d'acide valérianique^
4
La cûi#posît]on de Facide va)érianii}ue i€ç , détermiiiée
par M; Ettlnig , est lasuîfanle :
En atomes.
En cenlièmes
lo G '»
764^37
«4,9«
i»H =s
U9,3l
9>94
30 =
3oo,oo
a5,5o
1176,68. 400,QO
Laeîda oléagifteus desséche autant que possible parait
retenir H*0 de plas que 1 acide sec.
Les valérianates présentent les propriétés suivantes t
odeur parliculière, saveur douce avec un arrière-goût pi-
quant. Ils sont efflorescens , déliquescens ou tnaltérablet
à Tair. Ils cristallisent avec plus ou moius de facilité ^ \\t
Éoni gras au toucher, ils sont plus ou moii^^ solubles dati»
Veau. La chaleur les décompose et dégage du bofd un6
portion de l'acide sans altération. Les qcldes forts séparent
Tacidé valérianique de ses combinaisons , et cet aoid« à
sdti tour déëdihpesé les ben^o^tes et les cai^bonates.
• I : . ' . •
Procéda très-éùônomiqué pour la préparation du pto^
toscide de cUwrê , par M, Malaguti.
On fait fondre ensemble, à une douce chaleur). fOO
parties de sulfate de cuivre et 57 parties de earboi^al^.de
toude cristallisé, et on chauffe jusqu'à ce que la niasi9
iojt solidifiée, on la pulvérise, et on y mêle ei^^ctl^*»
niei|t a6 parties de limaille' de cuivre , on Tentasse âaps
des' creusets qu'on chauffe jusqu'au rouge hlano es #0^*»
tésiailt cette température pendatit ao minutes. Oa p^l*
cerise la matière refroidie et on la lave; le résidu fei^
1< pvotoiiide de eaivre d'un: beau rouge, et d'autant pUif
beau, qu'il ^ta divisé et l^vé. Les preiiiièrffi 0fi|ix
Aé laragè contiendront du sulfate de soude qu'pa peut
filtre cristalliser. Les méoies creuse ta peuvent servir plu**
sieus fois. . . Pé-Ft»-G. 8«
DE >HAilMX€lfi. 3l9
PHARMACIE PRATIQUE.
W0TI5> EXTRAITES DU BULLETIIf DE THÉRAPEUtlQTJE.
Par M. O. HfiMâv.
Mf Page 9 pharmacien à Paris ,. a publié, il y a peu de
temps , deux procédés de pharmacie pralique qui pârait*-
sent réussir très-bien, et que nous pensons bons à 4tre
connus de nos lecteurs ; les Toici :
Nouveau modf pour la préparation de lapommmdê
de concombres.
Qfi pr«iid : Graisie d^ porc .( paiisa dei difffcnlieh » } .'
inondée de «e^ i^embranM fit d,^ s^^
X'^einttles), .... 1 îb xxlv
Oniste de ? eait ( égalf lArtil «I6tid<0é). . 1b <V ' '
. Après avoir coupé ces gicaisses en j»aUts morceaM^i , Qp
les pile dans un mortier de fer, puis on le3 lave À V^au
d'abord tiède, puis froide; on laisse égôutter, et Ton fond
au bain-marie, après avoir ajouté : ,,-...,■
Benjoin disions dans l'alcool 5 yi
Eau de rose doublf. >. r ^• « S i^ (')
On passe avec expresjilon ; on Ja^^ct déposer la partie
aqueuse, puis la graisse qui surnage est agitée encore
tiède avec suc de CQf^cSHli^Of :provenant de fruits ré-
cens^ lao livres râpés et exprimés convenablement. On
éiiâse la ioUlitéde oe suc en trois parties, qui âont iiié-
lées Buceessivcmeniavec la graisse lioûide^ èhaeiinc peit-
^ant m heures , en skjAt^i eoifl h cIi^Kfue 'opération de
..déçantçr le suo.poHii'lc; iremplacer p^r upe.pouvell^ qua^*
Uté. Au bout df ce; temps, la p^^ti^ gca^iisèusc qni suir-
Mge est séparée et inaIa?t4e,.pQwr is^it^ scM-iic Jiç plus
..^M ■ 4 1 I . ... ' ' . ■ I ;. ; ■ pu H. 114 K W^' jMM»iH|ii
(I) Cette addition a pour but de ^QWiHf K Todsnr 4e gi?is<W^ (|J|i If flût
sentir avec les graisses seules , sanl ÂaïqaêV'àèlIè dit ^^ohcombré.
\
3^0 JOURNAL
possible la portion aqueuse du suc. On la fait fondre au
bain-marié^ en vase clos, étamé, et on enlève toute la
graisse pour la passer à travers un tissu fin ; elle est alors
coulée dans des pots de 25 à 3o livres (on isole le plus
possible de la liqueur aqueuse les dernières quantités de
graisse). Cette pommade peut se conserver ainsi pendant
un an et dix-buit mois , sans s'altérer et sans acquérir
d'odeur rance ou de saveur acétique , comme cela arrive
souvent avec la même pommade préparée par d'autres
modes.
Pour la livrer au public , il faut lui faire subir la pré*
paration qui suit :
On prend : pommade de concombres ci-dessus îb xij,
et jamais moins de 6 ou 8; on la fait fondre a moitié dans
une bassine étamée , et on Tagite avec une s^patule de bois
à la manière de la pâte de guimauve, jusqu'à ce qu'elle
soit blancbe et grenue. C'est ainsi qu'on la distribue ,
dans des pots d'une à deux livres et qu'il ne faut pas
conserver plus d'un mois; préparée par cette méthode,
la pomi^ade de concombres contient par livre la partie
médicamentjBUse ou aronkalUque de i4 livres de ces Iruits.
Elle est très-légère , d'une odeur franche, d'une blancheur
éélatante ; et -c'est de tous les corps gras un des meilleurs
éxcipiens à employer. ,
NOTE
Sur la racine d'iris /cètidissima, /
Par M. LiGavu.
La racine d'iris fœtidissima paraît être depuis qadq[Qe
temps employée avec succès par un de nos plus célèbres
praticiens ^ le docteur Récamier , dans le traitement de
Ijertaines maladies, et plus spécialement dans celui de
"Fhydrôpisie. Les essais aiixquels je l'ai soumise, à l'invi-
tation de M. lé professeur Clarion , dans le but d'en cdfi*
"Dâttre la composition chimique, m'ont fait reconnaflHPê
diinsxett^ iracinela présence : ' \
DB PnARMilGIE. Z2I
. i"". D'une huile volatile excessivement acre,
; a**. ~ matière résineuse,
3®. — — • amère,
► 4«. -^ — colorante , jaune rouge , '
5*. — — sucrée,
6-. - _ gommeuse.
7**. d'un acide libre ,
S"** de la cire ,
9*. de sels ,
10". de ligneux.
Ainsi, la composition chimique de cette racine la fait
différer de la racine d'iris de Florence, dont M. Vogel a
publié l'analyse dans le i*'. volume du Journal de Phar-
macie^ page 4^0.
Le procédé que j'ai guivi pour déterminer la nature de
ses principes constituans, n'offrant rien de particulier, je
ne le décrirai pas. Seulement, je signalerai un fait qui
peut ne pas être sans intérêt pour les personnes qui
s'odcapeiat des travaux de ce genre, puisqu'il fournit ihie
nouvelle preuve des changemens qu'apportent dans les
réactions ordinaires' la présence de corps étrangers..
Dans une première expérience, en traitant directe-
ment par l'alcool une certaine quantité de racine d'iris,
évaporant, reprenant par l'eau le résidu de l'évaporar
tion, filtrant , afin de séparer les matières résineuses in?
terposées , puis, évaporant de nouveau , j'avais constaté.,
dans le résidu de la seconde évaporation, la présence
d'une assez grande quantité de matière sucrée.
Dans une seconde expérience , au contraire, le produit
concentré d'une décoction aqueuse , additionnée d'alcool
dans le but de précipiter les matières gommeuse», tout
en retenant en dissolution la matière sucrée, sembla,
comme chacun sait, dans l'alcool faible , ne céder à l'alcool
aucune trace de matière sucrée. La matière gommeuse ,
en se précipitant , avait entraîné avec elle toute la ma-
tière sucrée.
Mais en dissolvant le dépôt floconneux flans une petite
ijuantité d^eau, et versant dans cette dissolution de Fat-»
^9$ lïOiWri.^*
cool, en prçpor^^ telb ^uil fi opéf ât qu'iiQA pHiScipita-
lion incomplète , et répétant ce mQd« de traii«me0i un
certain nombre dé fois sur chacun d^s précipités fotmés
par lalcool, jai j^ni par obtenir, d'une part, une so-
lution de matière sucrée ; d'autre part, un coagulutn de
matière gommeuse.
Quant aux efiets physiologiques de 1s| racine d'iris fœ-
tidissima , ils me semblent devoir être principalement
attribués à la présence de l'huile volatile ; d'où Ton devra
conclure que celles des préparations pbarmacautiques
daus lesquelles Thuile volatile sera plus abondante ^ et
plus isolée des principes qui pourraient en masquer Tao*
tloUi par exemple Teau dislillée et la teinture alcoolique,
seront préférables aux autres.
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL.
. Pe la êéance de la Société dePharmacie ^ % auril 1 834*
PBBSIDENCE DE M. CHfiREAUk
La correspondance manuscrite et impri(née comprend
Un mémoire de M. Buchner, sur diverses réactions clii-
iniqués (M, Vallet, rapporteur) ; les Annales cle TAu-
vek'gne ; le Journal de Pharmacie ; la Gazette de "Vérone |
une Thèse de M. P. Boullay, intitulée : Dissertation sur
lé danger des modifications successii^ement introduiti&s
dans les Joimules et les pratiques d^ la pharmacie.
M. Pelouse comriiunique à la Société l'extrait d'un
travail de M. Boutin, sur le beurre de cacao. En traitant
cette substance par lalcool , M. Boutin en a iretiiré un
principe peutre particulier, erifitaliisable , qui en eonsti^
tue }^ prfsquç totalité. Il est saponificible, et donne snas
Ti^fluei^pp des alcalis un nouvel .acide gras très^r^mcirT
tJu^b)[e.
Les belles expériences de M. Félix Boudet» relativ^l
^ lactipn dç Ta^ide h^ponitrique sur les matières grasses
neutres, ont naturellement donné à- ]Vl, Boutiqi l'idée de
•otttueiirft lé b«urre d« escao uix mipke iraiicniêiil. Le
succès A répondu à son attente ^ et il a obtenu une nutfe
matière grasse neutre qme la saponification convertit en
un nouvel acide. ..
M* Jkittlîn a ooBftiaié que Taeide hypoaitriqa*., «a
i^agissnnt sur les matières grasses , passait à 1 état de
deutoside d'azote, et leur cédait en même temps l'excès
de son oxigéne,
M^ Reytnond préseni^ des obsertatiops sur la fitbrir
oation et la vente des pastilles de Yicbj, par MM. Bro^
son frères. Il propose de nommer une commission chargée
d'écrire, au nom de Ja Société, aux médecins de Paris,
pour les mettre en garde contre le cbarlal^nisme dont te
prospectus de MM^ BrossQn frères est empreint.
La proposition de M. Reymond est adoptée par la
Société, qui nomme pour commissaires MM. P. Boudet,
$oubeiran^ Reymond , Robiquet et Pelletier.
»
BIBLIOGRAPHIE.
DlGTIONVAlâE DE M^OBCINB ET OB CfllAURGIE PRATIQUÉS , par MM. Atldrat ,
Bégîh, BlandÎQ, BôuiUaud, Bôaviet, Cruveifliier, CuUerier , Bes-
iandes, Devergle (Alph. ), Dugès, Dupuytrert, Poville, Gatboart,
Jolly* LaUetiland^ Londiâ, Magendie, Martin-Solon , Ratier, Ray<ri*,
Roche, Sanson ; toiA. X et Xt. Paris, ches Méqaignon-Marvié, rt
X.-B. Baitliére , Ubrait-es-édîtears. Prit : ^ francs chaque volume.
(aXTAAïT.)
L'on a pu connaître, par Vanalyse des volumes prccëdenSi notre opU
nion sur les qualités propres à ce dictionnaire. Il est deux sortes de ces
genres d*oavrages : les uns constituent une encyclopédie, eotnme les
grands dictioniiaires des sciences médicales ou naturelles : C*e$t k tiMe
classe plus spéciale, moins tliéorlque et moins étendue , <|tie àsloi'-ti
appartient. On cherche surtout à Ta^tpropl-ier aax besoins des prati-
ciens. C*e5t daos ce bdn esprit qu'on a jugé Vhomœopathie , article t)tti
oavré le X«. volume. On ne lira paS .sans intérêt cettti Stlr leS hépittitia:
qui le suit, et résume en peu de mots les principes de salubrité les plus
iroportans pour ces établisscmens. M. Bouitlaud a traité de Vhumorisme
en homme de science et d'esprit; peut-être , dans ses articles » recher-
cbe^t-il trop Vhummtrf comme dan& celai sur le mvgniiitmt ««»£flM^ àitP
que le sujM y ptéle^ et ^aHI Hé étbïé point malp:ré M. Aostan qu'on
paisse lire par î«i<fii:i|mt, - : v
3!a4. JOURNAL DE I^IIARMÀCIE^'
tJn« des meillenres qaalités de ce recaeil nous semb)« êtee l'abseiipe
de tout système préconça. Depais quelques annééi{,>la médecine s^est
fort dégoûtée des idées , des opinions qu elle avait embrassées Avec le
plus d*enthousiasme ; on cherche les fais seuls et non les doctrines dans
Brown, comme dans M. Broussait; on ne repousse et on n'adOpte plus
uniquement sur parde. C'est ce que nous aimons à reeonnAttre dans la
plupart des articles des auteurs; peut-être , cependant, préférerions^
nous voir le sentiment bien arrêté sur plusieurs points de pratiqué chez
quelques auteurs aussi distingués que M. Andral , à cette incertitude
yague qui résulte d'un éclectisme beaucoup trop général. Au contraire',
nous désirerions que M. Roche, ou quelque autre habile , éterjdît
davantage ses moyens thérapeutiques, puisque les seils antiphlogts^-
ques ne sont plus regardés comme suffisans contre les inflammati^is.
L'art pharmaceutique présente de nombreuses ressources de tout
genre » qu'on a prétendu trop restreindre, en se concentrant un moiÂent
sur la seule médication avec les sangsues et l'eau gommée : si la fffy;-
pharmacie est vain luxe; \ oligopharmacie est pauvreté. ^':'t
Un grand article sur \iade et ses préparations , son emploi médic^n'Ul,
par M. ]V|artin-Solon , donne tous les renseignemens nécessaires au siyet
'de cette active substance. Les travaux les plus récens sur la lithoirîiie
sont dans le XL^, volume, fort bien retracés par M. Bégin , et Ton .es-
time généralement les articles de chirurgie dus à des hommes axi^sr
édairés que sa vans praticiens. Tel est surtout le grand article luxatièvL^
par M. Sanson. Quand on donne, pour spécifique unique du mal- de
mer , le débarquement, il me semble que l'on compromet peu son talent
thérapeutique ; mais il est d'autres parties de Tart médical posées avec
beaucoup de savoir , et M. Alphonse Devergie traite de plusieurs articles
de chimie médicale, çpmme mercure ^ méphitisme. Les sujets de maQ^
médicale ou de pharmacologie , par MM. Ratier et GuibOurt, pourrai^t
ofifrirun développement plus complet. Ainsi l'article des huiles , quoig[uë ^
important, laisse à désirer plusieurs faits connus, notamment àTégotçl
de Xhuile d'œufs et des principes qu'elle recèle. Il n'est guères exae^ de
ranger la cire , le blanc de baleine , parmi les huiles pf'ppi ement di^s.
L'usage thérapeutique des diverses huiles , ou fixes , ou volatiles , bu py-
TOgénécs , est décrit superficielloment. Les préparations iodiques sont
beaucoup mieux développées par M. Martin-Solon , et les plus récem-
ment préconisées sont relatées. A l'article du mercure, M. Devergie éta-
blit une polémique avec M. Orfila , sur la manière de reconnaître la
présence des sels mercuriels dans les premières voies ; polémique peu à
sa place en cet ouvrage. Du reste , ce dictionnaire atteint son but selpn
les limites qu'il s'est imposées,, et d'après les conditions de son pro-
gramme. C'est un mérite de rester fidèle à son plan , et une rareté au-
jourd'hui de ne pas sortir de son sujet. J.-J. Viret.
3d!
PARIS. — IMPRIMERIE ET FONDERIE DE PAIN,
Rue Racine , n». 4 1 pl^ce de l'Odéon.
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JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIN
* *
DES TRAVAUX DE LA SOCIETE DE PHARMAGIS
DE PARIS.
I * I I 1 1 I 1 ■ ■ ■■ I I I ■ I m
N\ VI. — 20\ Année. — Juin i834-
■^MMMM
OBSERVATIONS
Sur la composition chimique des corps gras.
Fax M, L.«R. Bi Cavu, professear titulaire à VÉcole de Pharmacie de
n- Paris, etc.
y
Mémoire lu à l'Académie des Sciences (i).
On. admet généralement que la plupart des €orps*gras
d'oi*igine animale ou végétale, tels que l'axonge, le suif de
mouton, rhuile d'olives, présentent essentiellement la
mêïtïû composition chimique , et ne diffèrent entre eux
« *
(i) Sur le rapport de MJV1« Chevreal et Dumas, chargés de Tezanieii
de ce mémoire , TAcadémie des sciences , dans sa séance du 7 avril , en
a ovdomié Tinserlion ilans le recueil des savans étrangers.
XX.*^ Année •'^^ Juin 1834. ^3
3:26 JouRNAi
que par la plus ouinoTifs grande proportion de principe
solide qu'ils renfermeat*
Cependant , lorsque Ton vient à les traiter comparati-
Tement par Téther , oo ne tarde pas à reconnaître entre
ces corps des différences prononcées.
Ainsi l'huile d'olives se dissout complètement à la tem-
pérature de+ 15*^ centigrades dans une fois et demie son
poids d'étber , tandis qu'il faut dans les mêmes circon-
stances plus de 60 parties de ther poiir dissoudre une seule
partie desuif de mouton; et , ce qui prouve que cettedifTé-
rence n'est pas uniquement due , comme on pourrait le
penser, à la plu» faible proportion de matière liquide que
contient l'hilile employée, c'est que l'on obtient des résul-
tats analogues, alors même que l'on opère sur la partie so-
lide de lliuile d^olives, séparée par le filtre et Timbibition,
entre des feuilles de papier non collé de la matière liquide
qui l'accompagnait.
. Ce fait, que j'avais eu Tété^ërnier Toecasion de consta**
ter en m'oecupant, pendant mon oours à l'école de phar-
macie, de rechercher un moyen prompt et facile de distin-
guer l'axonge d'un mélange d'huile et de cire, m'a conduit
à des observations que je crois dignes d'être soumises au
jugement de l'académie , puisqu'elles doivent ajoiiter quel-
que chose aux travaux si remarquables d'un de ses plus
célèbres membres. J'espèrei en effet, démoi^rer, dans 1«
courant de ce mémoire, que la Composition chimiquC'des
corps gras précités n'est pas constamment telle qu'on a dû
l'admettre jusqu'à ce jour;
Que l'on traite à froid par l'éther une certaine qiiantité
de suif de mouton jusqu'à ce que la matière mise en et^
]^(!rience paraisse ne plus din^inuer de volume, ou bien
encore après avoir versé surda suif defiioutdnpféolable^
mei^ iandu eu baki-marie 5 à 6 fins-son volume d^éthcr,
•llMêsé refroidir le mélange, qu'on l'exprime fortemcotii
et dans l'un ^t faùtr^ cas qa obtiendra pour résidu une
matièi^è $o\ide , blancbe « san» odeor et éaiis saveur ^ eu
apparesoc semblable à la atéarioe de M« Çbevreul^
miaia douée de propriéiés chimiques particulières*
Goiliprimée, elle est en petites lames brillaotes comme
la Céline ou comme l'acide stéarique, ce qui n'a jamait
liaiiiiTec la stéarine de Mé GberrtuL
Fondue^ elle est en mas&e sans ten ture eristallineet demi»
transparéote comme la cire» mais.infidiment plus cassante
car on peut aisément la réduire en pojiidre Un tbermemè-
Ira qu'on y plooge^ quand elle est fondue^ s'abaisse d'abord
d'un certain nombre de dè^^St pui< remonte au momenl
eàs'dpère la complète solidification* Dans une première
expérience la colonne de mercure est remontée
— k + 55,5
dans une a*, à +54
— â*. à +53
— . 4^ à + 53,5
GfaaniTéeplnafortemcaEit, elle entre en ébuUition et fonmit^
sans seeobreracnaiblement^ un produit solide analo^o
à ôdui que nous Arioas obtenu, M Bussy et itatoif dans In
distillation de l'anooge et du aUif » plus aclide toutefoia^
et demi on peut , an moyen de la pression et de cristallisa*
tioft dans Talcool convenablement répétées , extraire un
aef de fusible à + 65, indice certain, d'après ^(. Chevreol ,
de )a présmee de l'acide stéarique*
Si done y dans nos rvcbercbes sur la distillation A0
I*axoflge et du auif^ nousaTons cru pouvoir annoncer qu'il
ne se produit pas d'acide stéarique, c'était probable*
ment pi^rce que la présence d'un corps étranger nous en
avait masqué rexistencé) toUt en eifet porte à penser que
IVieide Stiarique doit aé produire pendant la distillation
du suif et dn^'atonge ^ aussi bien qne pendant celle dm
la matière que nous examinons^
l/aleofi dtt eommeaoe marquant 36<^ à Ifaréomètife de
528 JOURNAL
Baume , Talcool plus concentré marquant gj^ à ralcoo*
mètre centécimal de M. Gay-Lussac , ne la dissolvent sen-
siblement qu'à chaud, et par lé refroidissement la laissent
déposer presque en totalité sous forme de flocons blancs
neigeux.
L'éther bouillant la dissout en très-grande proportion ;
mais à la température de -f- iS"", Téther refroidi n'en con*
tient plus que 7— de son poids.
La potasse caustique en dissolution concentrée la dis*^
sont à cbaud en donnant naissance à un véritable savon
soluble à froid dans lalcool et dans l'eau.
Si l'on décompose par l'acide bjdrochloriqùe là <disso<*
lution aqueuse de ce savon , et si l'on dissout ensuite à
cbaud dans l'alcpol acidulé , afin d'en séparçr les dernières
portions d alcali , la matière gi*asse figée à la surface de
l'eau refroidie, on s'aperçoit, après l'avoir précipitée au
moyen de l'eau et lavée jusqu'à ce que les dernières eaux
de lavage cessent de rougir lé papier bleu de tournesol et
de précipiter le nitrale d'argent, que la matière grasse
dont le poids, après dessiccation au bain-marie, représente
les ^fp seulement du poids de la matière mise en expé«
rience , a complètement changé de nature.
Elle est devenue soluble à froid dans l'éther, très^solu^
ble à chaud dans l'alcool qu'elle rend acide au papier, fusir
ble à +64'' ; enfin elle a acquis les principaux caractères-
de l'acide stéarique, à cette légère difierence près ^ja'elle.
est un peu plus fusible. Une dissolution dans l'alcool ,
suivie d'une cristallisation , élève de deux degrés son point'
de fusion; mais ce point une fois atteint, il n'a plus. été,
possible de le dépasser. Cependant l'acide stéarique est ,.
selon M. Ghevreul , fusible à ^ 70^.
A quoi tient cette différence? Je l'ignore compléter!
ment, et je me borne à la signaler en fiaiisant observer 91
comme une coïncidence fort singulière, que. M. Bu^sy^^
dans le courant des importajites recherches qu'il poucsait
DE PHARMACIE. 3^9
en ce moment, n'a jamais de son côté obtenu un acide
stéarique fusible à plus de 66'' (i).
Dans la liqueur acide provenant de la décomposition
du savon , on retrouve en évaporant après saturation com-
plète^par le carbonate de soude , afin de prévenir la réac-
tion de lexcès d'acide bydrochlorique puis reprenant par
l'alcool concentré le produit de l'évaporation, une certaine
quantité de glycérine (8 pour loo environ).
L'analyse élémentaire de cette substance, faite dans le
laboratoire de l'École polytechnique, sous les yeux, et,
j'ai plaisir à le dire , sous la direction de M. Dumas , a
donné dans une première expérience pour 0,9860 de ma*
tière :
Acide carbonique. ... • I9O09
Eau II'*'.'.. o,3g6
ce qui fournirait en centièmes :
Carbone. . • * . 77^55
Hydrogène* • . • 1^917
Oxigène« .... io,a8
100,00
/
(i) i\r. B. La complète solubilité dans Télfor froid du produit de la
décomposition du savon , m'a paru indiquer plus sûrement que ne le
fait sa solubilité dan^ Valcool bouillant , l'entière transformation de la
matière grasse neutife en matière acide. J'ai en effet eu deux fois l'occa-
sion de remarquer qu'une portion notable de matière neutre peut-être
altérée , mais à coup sûr non convertie en acide , s*était dissoute à chaud
dans l'alcool y sans doute à la faveur de la matière acide qui l'accompa-
gnait; tandis que l'éther froid avait permis de la séparer. L'emploi de
réther froid permet de plus de constater aisément , dans ce même pro-
duit , la présence d'un sur stéarate , qu'il dissout encore moins bien que
l'alcool bouillant. J'insiste sur ce point , parce qu'on ne se fait guères
l'idée de la ténacité avec laquelle la matière grasse retient l'alcali , ou
plutôt de la difficulté que présente l'entière séparation des dernières
portions d'alcali, quand on décompose par i acide hydrochlorique ou
quelque autre acide les dissolutions aqueuses de savon. La matière
grasse défend les dernières portions dé stéarate , de l'àctiofi décoinpo-
sante de l'acide : aussi , ai>je toujours employé avec succès la modifica*
tion que j'ai signalée plus haut, et qui consiste à dissoudre la matièra
grasse dans l'alcool acidulé , et à faire bouillir quelques instans. De cette
manière , le contact entre l'acide hydrochlorique et le sel sayoDneas est
tniîuiraciit plus parfait.
^80 JOURNAL
. . Mais couine la matière étoit difficile à brûleri on a re#
commencé 1 expérience en la dirigeant avec une eitréme
lenteur^ Auiei , bien que les résultats de cette analyse
diflèrent peu de ceux de la précédente ^ eomme cependant
la eembustion fut plus parfaite, on doit les considérer
eomme étant encore plus exacts.
Cette Ibis on a obtenu pour o^gSoo de matière t
. Acide carboni({ue. • . • 0,84^
£au. . 0|336
ou po9r 100:
'■ '• - Carbone. .*•*.... 78,0^9
Hydrogène . • ia,38^
Oxigène. • 9iS84
■«MMMMMMa
00|000 *
Transformés en Atomes, ces résultats eo&duisent à la for-
mule suivante : ...
C*4«H»4qo>.
laquelle doootrait :
ô* a» 700 9,78
■ III- m^^mimé^miÊm»
7,i6t 100,00
Or, cette formule coïnciderait avec la formule décompo^
sée qui suit :
Ci40Hmo5+C»H«OS
dans laquelle on aurait un atome d'acide stéarique anby«
dre combiné avec uû atome de glycérine également anfay«
ère (i)«
f 1) On adopte ici U formais dé Tacidè stéftriqae , rectifiée fw M. Bêl^
téViû^ , qui y adfAét ah Sortie d'hydrdgêné de moins ({ué f/L. Ch^rreuU
se fondant du re>te sar TanalyM de M. Gheyreal lûi-métté.
DE PHAIMACIË. 35l
Oo peut done admettre que la matière analysée rën«
ferme dès iquantilés de cariiône ^ d'fajdrogéne et d-oxig^èae
telles^ qu'elle peut ^ sous cërtaînes influences^ se transfbïH!
mer tout entière en acide stéarique et en g^lyœrine \ peitt*«
être même constitue-t-elle à l'état naturel une combinai-»
son particulière) dans laquelle la glycérine jouefait, "par
rapport à Faeide , le rôle de base^ et eôntiendrait éxaete**
ment autant d'oxigène qu'en contiennent les oxidcsdane
les stéarates neutres.
De ces considérations que Texpérience appuie^ puis**
qu'elle prouve la conversion de la matière première » d une
part, en acide stéarique sensiblement pur, représentant en
poids les ^- de la matière primitive; d'autre part, en glyt
cerine dans la proportion à l'étal d'hydrate de 8 pour loo
environ de matière grasse , découlent , ce me semblé ^ entre
autres , les conséquences suivantes i
j *". L'acide stéarique i ainsi que l'avait annoncé M. Cher
yreui^maiseana eidk avoir pu fournir une preuve, complète,
est dans l'acte de la saponification l'unique produit âcid#
d'ùti dés principes înlmédiats des fisses; de xnéme que
très- probablement laoide oléique est à son toUf l'unique
produit acide d'un autre pHûcipe; dé même encore que
trèà-probablelment les acides butyrique, caprique, Cs^
proïque^ proviennent d'autant de principes particuliers
dont l'un fôurpirait l'aeide butyrique ^ l'autre i'adide ca-
priquct le troisième enfin l'acide caproïque (i),
a**. Dans l'acte de la aaponification , l'actiob des alcalis
se borne^ suivant qu'on admet telle ou telle hypothèse
relativement à Jà composition élémentaire des. principes
immédiats des corps gras , dans un cas à produire aux dé-
pens de la majeure partie de leur carbone^ de leur hydror
^èné et dé leur étigène | un aiide ^ras» tandis que le reste
' \i) Yoi# & ee iàjst rMttiigè de M. Ghtfri«èiil< 41 M^ ëxëelltiis MbOU
4a ifktionfwire da scipncti luUwreîks , pabUé cluMi i««VTStlt*
332 JOUANAL
de leur carbone , de leur hydrogène et de leur oxigène se
combine en d'autres proportions pour produire la gljce*
rine. Dans un autre cas , à éliminer la glycérine toute for-
mée en vertu simplement de leur plus grande affinité pour
lacide qui la saturait.
Pour des raisons semblables on admettrait , que dans
l'acte de la distillation, la majeure partie des élémens des
principes gras s'unit de manière à donner naissance
à des acides volatils , tandis que l'autre partie , peut-être
après avoir aune certaine époque produit delà glycérine ,
se dissocie pour former les composés solides , liquides et
gazeux qu'on obtient en même temps que l'acide siéari-
que. Ou si l'on préfère la seconde hypothèse, on admettra
que dans ce même acte de la distillation , les acides vola*»
tils préexitans ne font que se séparer de la glycérine ,
ainsi que cela a lieu pour plusieurs composés , dont l'un
des principes est volatil et l'autre fixe.
J'observerai, relativement à ces conséquences, qui pour
la plupart ne font que reproduire des idées depuis long^
teiaps émises par M. Chevreul, qu'elles sont toutes fondées
sur les analyses de lacide stéarique et de la glycérine^ tel«
les que les a données cet habile chimiste. Ces analyses pu-
bliées à une époque où les procédés d'exécution étaient
loin d'être aussi faciles qu'ils le sont devenus depuis, sont
cependant d'une si admirable précision , qu'elles ont per-
mis à leur auteur d'établir à l'avance là véritable com«-
position d'un corps qui pour lui n'existait pas.
Je veux parler de la stéarine pure, car nous verrons tout
à l'heure que la matière à laquelle M. Chevreul a donné
le nom de stéarine ne semble pas être un véritable principe
immédiat organique.
La matière nacrée, dont je viens de décrire les princi*
pales propriétés , existe pour plus de , ^ dans le suif de
mouton ; elle existe aussi « quoique en moindre propor-
tion I dans Faxopge , le suif de veau , le beurre , et très
D£ PHAAMÀCiE. 533
probablement dans la plupart des autres graisses d'ori^
gine animale.
La graisse d'homme, que M. Chevreul signale comme
étant dénature particulière parce qu'elle ne produit pas d'a-
cide stéarique quand ^on la saponifie , contient elle-même
une substance nacrée peu ou point solubledansTétber, que
je suis très disposé à croire identique à la précédente ;
mais le temps ne m^a pas encore permis d'en faire l'objet
d'un examen comparatif approfondi.
Rien d'ailleurs de plus facile que d'obtenir à Tétat de
pureté la matière nacrée des graisses; il suffit , par exem*
pie, après avoir recueilli sur un linge et fortement exprimé
la partie insoluble dans l'étber froid du traitement du suif
mouton y de la faire dissoudre dans l'éther bouillant et
cristalliser jusqu'à ce que son point de fusion reste cons-
tant, ou jusqu'à ce que les liqueurs éthérées, au sein des-
quelles elle cristallise, fournissent elles-mêmes, par i'éva-
poration, un résidu fusible à -f- 62*" (i).
J'ai dit plus haut que le produit, auquel M. Chevreul
a donné le nom de stéarine, ne me paraissait pas être un
véritable principe immédiat; voici les expériences sur
lesquelles je fonde cette opinion : *
J'ai pris io grammes de suif de mouton fusible à -|* 4^ >
je les ai traités par 3 livres d'alcool à 36% employé bouil-
lant en différentes fois, la majeure partie du suif, si5 gram-
mes , est restée indissoute , les six autres grammes se sont
dissous, et parles refroidissemems des liqueurs se sont en
grande partie déposés sous forme de flocons blancs neigeux,
que j'ai recueillis sur un linge fortement exprimés à la
presse, puis enfin chauffes au bain^marie, pour en séparer
les dernières portions d'alcool interposées. Leproduit ôb-
MM
(1) L*etnp]oi de l'éther permet tiissi d'obtenir arec une extiênie £••
cilité la cétine pare , dont le peu de solubilité dans Talcool rend l'en-
tiére purification assez diiiicile , quand on fait usa^e de ce dernier véhi-
cule.
934 JOUANAt
t40U«Uitfu$ibIeà4*49^9 parooméquént d'uo dcgféseuU^
ment moins fusible que la matière employée. L'étber froid
{'«i partagé en deux . pattiea tràs^^difitioctfis 9 Tutto moins
coi^dérdble, opaque , d an Uaoc mat, irès-soluble danè
l'étb<3r froid ; lautre , plus considérable, nacrée, peu ou
fgiiït soluble dans Téther froid , très-soluble dans letbcr
bouillant^ qui. la laissait, en se refroidissant, précipiter en
petites lames micacées faciles enfin à reconnaître pouf lu
matière nacrée précédemment décrite*
La inatière adipocireuse, décrite par M. Brgcoûnot,
dann son ménucnre siif les corps gras , si plein de faits el
InalbeHreusement trop peu cité , correspond au coatraira
purfaitement à notre principe nacré dés graisses , et en
0fi'el M. Braconnôt^ Annales dèehimiey tome 93, pages si4o
«t ]i64f lui donne pour caractère de se fondre a 49** Beau-*
mur, 61525 centigrades^ et de fournir, quand on l'a traite
par la.potasae^unadipocire fusible à^^So Aéamur^ 6:»,5|
centigrades.
J'observerai seulement que ringénieu:^ procédé de
M. Bràeonndt 9 l'imbibilioa dans da papier non toll« d*uo
mélange de âttif de mouton et d^eèsendede térébenlbin^ ne
fournit un produit parfaitemelit pur qu auti^Qt que Ton a U '
fc^Jidefdadi'èlé suif à plusieiirS'reprises arec denoUYéUes
Quantités d'essence, encore vauMl mieux commet jesi ai
«u l'idée le faire dissoudre en dernier lieu daùsTéthelr
Jiouillanl et cristalliser. Cette facile modification permet
de séparer les dernières portions de matière grass^ élraH»
gkt%^ et les d^rnièreà portions d'essence interposée
plus èompl^temenl que ne peut le faire une ébuUitioo
prolongée i d'ailleurs susceptible d'altérer le produit lui-
même , «t de résiuifier une partie de l'essence.
Mais si M. Braconnot, en cela plus heureux que
tlié CheTFeul^ a 1« premier séparé du suif de beeuf et de
mouton tiiti principe immédistt solide sensiblemMi pur,
il n'a point apefçu la matière solide qui 1 accom|>agne
0£ PUAlMàClË. 335
eônstammeiDt^ et constitue la partie aolabla 4aot l'étlier
de la stéarine de M. Cbèvbeul.
Lëtudede cette seconde matières o^est )>oiiit , je Tavouei
a beaucoup près aussi complète que je TaUrais déûré }
aussi m'empresserai'je de la reprendre aussitôt que dea
fonctioDsque j ai à coeur de remplir Uonorablementi m'en
laiaseront le loisir. Toutefois ^ je crois dès à présent pou<*
yoir en admettre l'existence dans le suif de mouton , laxoQ*^
ge Ht quelques autres graisses animales , comme un fait
démontré I trois moyens principaux ont été employés pouiP
l'obtenir. Le premier consistait à abandonner, à une éva-»
poratioii spontanée, les liqueura étbérées proirenant du
traitement ^u siîif de mouton ; puis quand les liqueurs
avaient laissé déposer une partie de la matière so«
lide qu'elles contenaient en retenant de préférence la par**
tie liquide (oléine) , à comprimer les flocons recueillis sur
un linge, aies exprimer fortement, enfin à les exposer
à la cbaleur prolongée du bain-marie.
"^ Le second à évaporer complètement les liqueurs éthé^^
réès, à recueillir lé résidii, & le eoûipritner ëâtre dêd feuilles
dé papier qu'on avait le soin àé féDôuvëléf plusieurs foiâ ,
et dans cet état à lé partager en deult portiôné :
L*une destinée à être traitée pàf lalcool , à l'imitatioù
du procédé donné par M. Cbevreul ; Tautre à être fondue
znélangée d'essence de térébenthine, et comprimée de
nouveau à l'imitation du 'procédé donné paf M. Bra-
connot.
' l)ans une dernière expérience, la matière obtenue pa^
ce dernier procédé fut redissoute dans Téther froid, et sé«
{>arée partiellement pour Tévaporation ,* afin- de rendre
plus complète encore, s'il était possible, èa piirifica^
tien (t). La matière obtenue par Tun ou par 1 autre dé
eëa procédés est sensiblement idètitique.
pli III I I ' 1 i ■ I 1 I I • I ■ I I un I II il I II
(}) On peat eocore se procurer cette matière , en exposant à une basse
ieitfpératafè resftence èe téréfeeatlifiie< dent on 6« s^l féw MlrâM
l'adipocirc de M. Braconnot, et comprimant la masse congelée.
336 JOCENÀL
Elle est beaucoup plus fusible que la matière nacrée
précédemment décrite, puisqu'elle entre en fusion à -4*47»
tandis que celle-ci, placée comparativement dans une am-
poule soufflée à l'extrémité d'un tube, ne se fond qu'à
+ 620.
Elle se comporte avec l'alcool , soit à chaud , soit à froid ,
à peu de choses près de la même manière, ce qui suffit pour
rendre raison de sa présence dans le produit désiré par
M. Chevreul sous le nom de stéarine ; mais Téther froid
la dissout en bien plus grande proportion. Ainsi un mé^
lange de 2 grammes de cette matière , et de 5 grammte$
d'étfaer, forment une dissolution complète à + 18% si le
mélange étsiit fait dans les proportions de 10 parties d'é-
tber contre 2 de matière , la dissolution était complète
à 4* ^6 , et ne se troublait qu'à -{- la».
Là potassé caustique la transformait d'une part en
glycérine, et d'autre pari en une masse acide, eix grande
partie formée d'acide fusible à -{- 66.
La preuve que j'avais acquise de l'entière transforma-
tion de la matière nacrée en acide stéarique dans les
mêmes circonstances , jointe à Fopinion émise par M. Che-
vreul , de la présence dans les savons de graisses animales
d'un acide distinct de l'acide stéarique , conduisant natu-
rellement à penser que l'acide margarique devait être pro-
duit par la matière nouvelle , j'ai trois fois répété l'expé-
rience , mais trois fois je me suis convaincu de la pré-
sence réelle de l'acide stéarique dans le produit de la dé-
composition de son savon.
Au reste, ce résultat , tout en contredisant une opinion
trop rationnelle pour qu'elle ne donne pas lieu nécessai^
rement à de nouvelles recherches , n'aurait après tout rien
qui dût surprendre, quand on réfléchit que l«i cétine,. si
essentiellement différente de tous les produits immédiats
connus des graisses animales , peut aussi , et dans la dis">
DE PUÂKMÀGIE. 537
tiUàtîoii et dans la saponification , donner naissance à des^
acides identiques;
Les acides stéariqùe et margarique offrent d'ailleurs
une telle analogie , leur caractère distinctif presque ex-
dusif, la fusibilité de Tun à «{- 70 /de l'autre à4-'€o,
est tellement susceptible d'être altéré par la présence dé
laplusminime quantité de matière étrangère, qu'il est
très-difficile de ne pas les confondre , et même que sans la
confiance si légitimement inspirée par le nom de M4 Ghe-
vreul , on serait parfois tenté de ne les considérer *qu0
comme des variétés d'un mémeoorps.
Que si Vidée se présentait à l'esprit que le produit des
graisses , fusible à «f- 4B'', soluble dans environ deinc fois
son poids dether froid , pourrait bien être iui simple iné-^
lange ; je répondrai d'abord que son point de fusion reste
constant , et qu'il faudrait par conséquent, pour admettre
l'idée d'un mélange , admettre aussi entre les corps qui
le composent une force d'attraction assez peu vraisem-
blable; ensuite que l'oléine augmente si peu la solubilité
dans l'éther de là matière nacrée, qu'il est possible' de
retrouver cette dernière dans des mélanges artifidela
qui n'en contiennent qu'un dixième^, voire même qu'un
centième.
Que l'on prenne o,3a de matière nacrée , qu'on la dis«*<
solve à chaud dans 20 grammes d'huile d'amandes douces ,
et lorsque la dissolution , qui restera fluide , sera complè-
tement refroidie , qu'on y verse 35 grammes environ d'é-^
ther, et l'on verra tout aussitôt le mélange se troubler ,
laisser déposer des flocons blancs , jouissant de toutes les
propriétés de la matière nacrée.
Dans les mêmes circonstances, un mélange d'huilé
d'amandes douées et d'éther ne se trouble en aucune
âianière*
l!é'exisf%ncê d'une secondé matière solide^ comme prin*
cipe imtaédiat de l'aicoi^, du suif de mouton et dé leurs
33$ loviHAi.
•nfj0gw*, tbe samhlè dohcy je le répèle , devoir éfffl
admise , tout en avouant encore que de nourelles. expé-^^
rieoG^I sont néoessaîrei pour en faire connaître la Téri-
table conipesltion élémentaire^ et pour reûdre parfaite*^
mm compsferdês ehangemens qu'dle éprouve aa contaiài
des aleaU».
Li iniiti^re aoltdede plutîeurtf hoilea d'origine Tégétâle ^
«t plua spécialement deUe de Thuile d olives^ partage
avec la matitire que je viens de décrire , en second lieu ^ la
propriété de se dissoudre presquen toutes proportiiMif
dans Téther froid, ce qui eiplique parfaitement la difié«i
venca signalée au commencement de ce mémoire entre les
difiërens corps gras trailés compara lîvement par. Téther.
Mai» J'identiié n est pal complète, car si Tune se fond à
4* 4^ , l'autre se fond à -f^ aS ; si l'une fournit pai^mi ]es prof<
dnits de sa saponification unacide fusible k^66, que i'o^
peut considérer comme étant identique arec Tacide stéari^
que^ Tautre, au contraire, fournit un aâidefusibleà+6o%
dont des dissolutions dans l'alcool bouillant et des cristal*
Bsatsons réitérées en peuvent élever sensiblement le point
de fusiûtt.
Ge serait donc à tort que l'on prétendrait considérer
les builes d origine végétale, identiques à l'huile d'olives,
conimé ne diRerant des graisse» d'origine animale que par
l'absence d^ la matière nacrée*
. Il parait même qu'il n'existe pas entre touteë les builes
4'origitte végétale tineais^^i parfaite analogie qu'on l'admet
assea généralement 9 et qu« quelques-unes d'eotrt elles se
rapprochent davalilage des graisses animales que 00
l'huile d'olive; ainsi l'huile cooorètd de muscades paraît
devoif son iœomplète solubilité dans l'éther i UQe ma-
tière nacrée ahalcgne h celle qu'on rencontre dané )o suif
de mouton. Schrader, dans des expériences qu^;oii#r
Mf Beraéiliu»^ avait déjà signalé icette incomplète splubWté
4u b^urrQ de muscades dans 1 étber } et j'ai de flou venu en
DE FHAIMArCtfit 35^
rocéatioli âe la eoBtiater en éifenadant la même ôbBarvatioB
au beurre de eaéaç qui toutefois contient une plus faible
proportion de matière nacrée; de telle sorte que, pour
¥j Retrouver, il devient nécessaired employer des précau-
tions l^ërticuliëree ; par exemple , de dissoudre le beurre
de cacao dans Tétber, d'exposer la dissolution à un froid
de quelques degrés au-^dessous de 0 ^ et de ne recueillir
qil^ les premiers flocons déposés.
Si nous essayons maintenant de résumer les faits prin^
cipaui exposés dans le courant de ce mémoire, noua
verrons: ' ^
I®. Que si les builes végétales analogues à Thuile d'oli-
ves ne paraissent renfermer , comme on Ta depuis long-
temps admis, qu'un principe liquide et un principe solide
mélangés en différentes proportions , les corps gras d'ori-
gine animale, outre un principe liquide, renferment au
moins deux principes solides.
Le premier seul, moins fusible, beaucoup moins solu-
ble dans 1 ether, pourra conserver >à l'avenir le nom de
stéarine, jusqu'alors appliqué au mélange des deux.
Le second , plus fusible , beaucoup plus soluble dans
l'élber, fort analogue au principe solide de l'huile d'olives |
mais non complètement identique avec lui , devra recevpir,
au contraire, un nom particulier ^ui pourrait. être celui de
margarine, en distinguant la margarine des graisses de la
margarine des builes.
2*. Que le beurre de cacao et l'buile de muscades , bien
que d'origine végétale , s'éloignent par leur composition
de Tbuile d'olives pour se rapprocher davantage des
graisses d'origine animale.
3"*. Que l'expérience prouve la complète transforma-
tion par les alcalis de la stéarine pure en acide stéarique
et en glycérine, en même temps que son analyse élémen-
taire fait voir à l'entière simplification de la théorie de la
54Ô JOURNAL
saponification, qu'elle peut être représeitfée dans sa com-
position par de Facide stéarique anhydre et de la gly-
cérine également anhydre.
Je terminerai en appelant d'une manière toute ptirti-
culière 1 attention del académie sur la stéarine pure, dont
j'ai l'honneur de mettre un échantillon sous, ses yeux. Il
me semble vraiment impossible que l'industrie française
tarde à tirer parti de cette substance. Aujourd'hui qu'il
reste démpntré que la partie solide des . graisses , telle
qu'on l'obtient par l'expression ou par l'alcool bouillant
est un mélange en proportions variables de deux princi-
pes diversement solides^ diversement fusibles , on conçoit
beaucoup mieux qu'on ne lavait pu faire jusqu'alors la
possibilité réelle d extraire directement des graisses, sans
les altérer, une matière de nature à remplacer la cire;
et d'un autre côté divers essais m'autorisent dès à présent
h penser qu'il sera possible de livrer au commefce la
stéarine pure à un prix assez bas pour faire un jour corn*
plétemeut abandonner Fusage des chandelles de suif,
dont les nombreux inconvéniens sont depuis si long-
temps signalés.
J'ose donc espérer que l'académie verra , dans ce qu'il
peut offrir d'intéressant pour les arts, un motif de plus
d'excuser les imperfections du mémoire que j'ai l'honneur
de lui soumettre, et que f espère faire suivre d'un second
ménibire propre à le compléter.
/
DB PHTARMACIE. 5^1
* » » *
ê
De là composition de quelques substances organiques.
Par MM* Blàbcbbt et Sell.
Extrait des Annales de pharmacie , tom. VI , cahier 3.
(Suite.)
Huile danis.
»
Elle est contenue particulièrement dans les semenced
du pimpinella anisum; elle est composée de deui huiles,
un stéàroptène et une éléoptène. Le premier est dissout
dans le second a -}- l'j'' \ son poids monte au quart
de celui de l'huile. Toutes les huiles d'anis ne laissent
pas déposer du stéàroptène, on trouve des huiles parfaite-
ment pures qui restent liquides dans toutes les condi-
tions. Celle qui contient du stéàroptène commence
à le déposer à + ïû"*. L'huile d'anis, comme toutes
les huiles volatiles^ absorbe l'air, augmente de poids et
devient plus épaisse ; son poids spécifique est, d'après
Saussure, àaSo 0,9867
' Martius. . 0|9853 huîle ancienne.
Idem, . : . . . 0,979 récente.
Tremlich,à 170 0,991
Chardin, à 25° 1,075
Le poids spécifique varie donc selon son âge et selon
la qualité dn stéàroptène quelle contient :
Analyse. o,49^5 de matière nous ont donné i,449 acide carbonique et
0,379 ®*"*
La composition de Thuile , caculée d'après cette ana-
lyse , serait t
Carbone. ^ ,..,»,.. . 8i,35
Hydrogène 8,55
Oxigène. xo,io
100,00
XX". Année. ^^Juin 1 834 • ^i
^4? JOURNAL
L'huile que sous avons employée pour lanalyse
était de l'huile danis ordinaire, colorée en jaune , qui
contenait beaucoup de stéaropténe ; elle a été dépouillée
de son eau'^^ar le chlorure de calcium.
Stéaropténe de l'huile Partis.
On peut le séparer de Téléoptène, en le pressant
entre du papier à fiUrer, à une température de o®.
Ce procédé ne fournirait cependant pas un produit par-
faitement pur et propre à être soumis à l'analyse. C'est
pour x;elte raison que nous àrons suivi le procédé ci-
après.
Le stéaropténe dépouillé de TéléoptéDe , autant que
possible, par le procé<lé qui vient d'être décrit, a été
dissout à chaud dans Talcool à 90° ; par le refroidissement
il cristallisait en larges écailles brillantes, qu'on a ras-
semblées sur un filtre, et séchées entre du papier à
filtre.; en faisant fondre le stéaropténe ainsi obtenu,
nous l'avons dépouillé de l'alcool adhérent. Le stéarop-
téne, parfaitement pur, était cristallisé en paillettes
nacrées; il est plus pesant que Feau; il fond à 16"^ ; il
entre en ébullition à 220^ 6ans se décomposer; il est
plus volatil que l'éléopténe , mais se dissout avec moins
de facilité dans l'alcool. Le stéaropténe solide n'éprouve
aucune décomposition à'rair,à letat fluide il se comporte
•comme Thùile.
Aoalyse. 0,44^ de matière nous ont donné lySii acide carbonique et
o>3a4 eau.
Sa composition, calculée d'après cette analyse, serait :
Carbone 8i»ai
Hydrogène.' . 8, la ^
Oxiféne 10,67
100,00
A cetre aimlyse correspond la formule suivante ;
F *
DE PHAAMiCIE. 349
5 atomes dé carboné. • . 3,8di5 Carbone. . • ii,$g
6 d'bydroçène. . 0,3; 38 HydrogènOi . 7.9^
^ i d'oxiçèué. • • . o,5ooo Oxiffèoe. * • iQfi^
99>99
Satrssttre et Dumas ont trouvé la composition suivante
au stéaroptène de l'huile d'anis t
*
Sâuuure. Damas»
Cft»b«»e SS,47 6t,SS
Hydrogène. ...» f » 7,^3 8,a$
. Oxigéne. . « .... « S,$4 10,^
Azote o^é •
i«j liai « I mi t^i^m^Êf^f^ifmm
1 00,00 100,09
Huile de fknouiL
Son poids spécifi(}ue est éelon s
Martias 0,9853
Lecoij. «».«.,••,• 0,997
"* Chardin, k 25, ..... 0,890
Cette bulle . présente la plus grande analogie avec
rbuile d'ani^ ; toutes les deux déposent le stéaroptène
à lo"*. Ou reste , elles. oàt à peu près le même poida spé*<
cifique : . , .
Composition* Carbone . • v« « . • ^n*^^
Hydrogène, . ; . .^ 849
Oxîgèae. .,..'• . i4,3»
■.»■■
100,00
Sdoil Coèbeli lliuile de fenonil est composée de :
Carbone. , ,,;,..,,, 754
fiydrogène. ...."..... ïo,6
' Osigêne. ••»...*..«•• i4>^
100,0
Stéaroptène de Vhuile de fenouil.
Composition. Carbone. # • . , 80,79 . 81» iQ
fiydro^na. . . , 8,09 8,^4
Oxigène. 1 . . . ihi0 1^,57
^4.
544 JOURNAL
La formule trouvée par ces analyses est :
Composition calculée.
, 5 atomes de carbone. . . 3,8a 1 5 Carbone. . , 8x,39
6 d'hydrogène. . . 0,3738 Hydrogène. . 7,96
^ d'oxieène. . . , o,5ooo Oxigène. . . 10,64
99.99
En comparant les analyses du stéaroplène de l'huile
^ d'anis avec celle du stéaroptène de Thuile de fenouil, on
ne saurait plus révoquer en doute leur identité. La dif-
férence des deux huiles doit être attribuée à la diversité
de leurs éléoptènes , leurs stéaroptèiïes fondent et entrent
en ébullition à la même température , et ils présentent
. parfaitement la même composition.
Huile de menthe poivrée.
' Dans toute la plante du mentka piperita se trouve ré*
pandue une huile volatile qu on peut obtenir par la
distillation avec Teaù. l)ans le commerce on en dis-
tingue particulièrement deux qualités, Tune vient de
l'Amérique, l'autre est fournie par la France, l'Angle-
terre et l'Allemagne. L'huile de menthe poivrée, d'A-
mérique , dépose une plus grande quantité de stéarop-
tène. Celle produite .en Allemagne possède cette pro-
priété , dans un beaucoup pioindre degré. D'après Gièse ,
Thuile qu'on obtient de la plante verte et avan^la floi:aison,
ne dépose point de stéaroptène ; mais si la plante est
recueillie et séchée pendant la floraison , elle donne à la
distillation avec l'eaii une huile qui dépose du stéarop-
tène.
^Le poids spécifique de l'huile de menthe poivrée est
selon : *
Martids. ..... 0,9098 d'ane huile préparée par lai et non rectifiée.
Idem. ..,«... 0,9024 huile rectifiée.
Chardin, à i8^ . 0,9068 huile d*Ângleterre.
Idem, à a5 . . 0;9ï7 hiûl« de France.
r
D£ PHARMACIK. 5^
L'huile que nous avons analysée avait été tout récem-
ment préparée par M. Nieper , pharmacien, de. Heidelr
berg ; nous Tavons mise en contact avec du chlorure de
calcium pendant plusieurs jours pour la dépouiller de
toute l'eau :
Analyse i. Analyse s.
. Composition. Carbone 79>63 79i53
Hydrogène. . . » Ii,a5 10,77
Oxigcme. . . . • 9.1a 9>7o
100,00 100,00
Les deux analyses donnent la même formule atomisti«-
que , savoir :
Analyse calculé^
6 atomes de carbone. . . 4*^^^^ Carbone. . . 8o,33
10 d*hydrpgène. . o,6'23o Hydrogène. . 10,91
^ d'oxigène^ • . . o,5ooo Oiigéne. . . 8,76
> ' 99>99
Selon Goebel , Thuile de menthe poivrée est compo*
sée de <
Carbone . jS,!
Hydrogène.. . ." i3,4.
Oxigène xi,5
100,0
/
Stéaropiène de thuile de menthe powrée.
L'huile de menthe porvrée d'Amérique dépose en partie
son stéaroptène par refroidissement. Le stéaroptène cris*
tallise en aiguilles , se fond à 4" ^T 9 ^^^^^ ^^ éhullitiou
à -[- aoS*" ; mais au contact de l'air il prend à cette tempe-*
rature une teinte jaunâtre, et ne se fige alors qu'à -f ^4"**
Il peut être distillé sans altération dans des vases clos. Le
produit de la distillation forme après^ le refroidissement
une masse blanche cassante, cristalline et assez dure. Ce
stétiroptène ne cristallise ni dans l'alcool, ni dans un
mélange d'alcool et d^éther. Proust regarde ce stéaroptène
aussi bien que le stéaroptène des labiées en général comme,
identiques avec le camphre commun .
34^ JOURNAL
Le stéaroptène soumis à Tanalyêe a été jiurifié pat h
diêlillation : \ •
Analyse 2. 0,493 de matière ont donné i.aSi acide carbonique et
o,53d eab. ■ " '
Analyse a. o,336 de stéaropténe ont donné 0,939 acide o«rb9lûi|W
et 0,392 eau.
r
Analyse k. Analyse 9.
Carbone 79.63 77Ȕ*7
Hydrogène.. • • t . 11, a5 1^,9^
Oiîgène 9,1a 9,77
tOOiOO 109,90
La formule atomistique, calculée d'après ^ g^a analyses
est :
Analyse calculée.
5 atomes de carbone. • . S.BsiS Carbone. . . 77.^!^
10 d'hydrogène. . o,6i)b Hydrogène. . 12,59
l d'oiigène. 1 . * o,5ooo Ozigène. . . 10,12
11 résulte de ces analyses qu'en considérant lat:omp<H'
sition chimique de ce stéaropténe, ^ on ne saurait le croire
identique avec le camptité commun.
Selon DumaS) le «téaroptène de l'huile de menthe poi-
vrée, est composé de : >.
Carbone»^ •..«!.«.'* 97«6l '
Hydrogène x3,09
Oxigèae* • 9>3o
MI>,O0
Huile dasarum.
Gompoiitioa. Garboaet ,...>.. ^^l .
Hydrogène "9176
Oxigène. . . - . . . 14,86
il I I ■ I ■! I
100,00
Camphre d^asarum (hydrate d'huile d'asarum).' .
Il a été décrit dahord par Goertiy et plus tahl par
Lassaigne et FeneuU« ; nais c'ealàM. Grafigerjque notts
DE PHARMACIE. 54y^
devons les recherches les plus importantes sur le cam^
phre d'asarûm ; il a publié les résultats qu'il a obtenus
dans la dissertation dont nous allons donner un extrait^
d'autant jplus qu'on n'en a pas parlé dans d autres jouf-
ilaux.
L'auteur a retiré deux substances cristallines de la ra-
cine d'asarum europeum, dont Tune était déjà connue
auparavant soué le nom de camphre d'asarum ; lautre
ressemble à la première , il est vrai , mais elle .s'en
distingue par sa forme cristalline et par plusieurs
autres caractères notamment par la manière dont elle se
comporte avec les acides , elle a reçu le nom d*àsaritc.
La racine, distillée avec de Teau, fournit une liqueur .
laiteuse d'une odeur aromatique et d'une saveur âcre;*à-
la surface du liquide on voit nager des gouttes jaunâtres
qui se transforment peu à peu en une masse de cristaux
aiguillés. Après avoir été séparés de Teau aii moyen de
la filtration , ces cristaux ont été dissous par l'alcool , et
précipités de cette dissolution par l'eau ; ils formaient
alors une masie blanchâtre et brillante qui flottait dans
le liquide, tandis qu'une matière laiteuse jauné.se dé-
posait au fond. Celle-ci prenait bientôt l'apparence dé ta
manna tahulata , et pouvait être séparée des cristaux
parla décantation et la filtration. Les cristaux séchés entre
des papiers à filtrer, présentent Tasarite pure. La massie
huileuse coagulée jaune , qui est un mélange d'huile vola*
tile et de camphre d'asarum, fut pressée entre des papiers
à filtrer. En la faisant fondre dans une petite capsule de
platine , l'huile fut évaporée; il resta une matière parfai-
tement blanche.
L'asarite se présente en petites aiguilles ayant 1 éclat
de la soie , sans odeur ni saveur, d'un poids s{Sécifiqcre
de 0,95 à 56° R. ; elle se fond en un liquide huileux inco-^
k>re. Si Ion continue à la chaufIV:r, elle psisse à l'état de
vapeur bhnche très-irritante; à une température plus
348 JOU&NAL
élevée, elle brûle avec une flamme claire fuligineuse, et
laisse pour résidu un charbon facile à incinérer. L'asarite
se sublime sans se décomposer au commencement ; les
jlérnières parties deviennent facilement empjreymatiques
et jaune brun , en déposant du charbon sans qu'il se forme
de l'ammoniaque. Les cristaux sont solubles dans l'alcool,
l'éther et dans les huiles volatiles , mais non dans l'^au ;
l'acide nitrique les dissout avec dégagement de gaz, en
produisant de l'acide oxalique. L'acide sulfurique les dis*
«out aussi avec dégagement de gaz; mais si l'on étend
d* eau cette dissolution , ils s'en séparent sans altération.
Si Ton élève la température de l'acide sulfurique, l'a^aritt;
se dissout avec une couleur brune sans que la dissolution
précipite par l'eau. La liqueur paraît peu à peu bleue ;
étendue d'une plus grande quantité d'eau, elle parait d'une
couleur rouge de vin. Après avoir paasé à la couleur
violette elle dépose de l'ulmine. L'auteur présume qu'il
se forme une combinaison d'hjdrogène carboné et d'adde
sulfurique , analogue à l'acide sulfovinique ou sul-*
fonaphtalique.
Le camphre d'asarum se distingue de lasarite par les
propriétés suivantes : il se volatilise sans laisser de ré-
sidu, en dégageant des vapeurs fort irritantes; l'eau le
précipite de sa dissolution alcoolique en cubes et. en
.prismes à six pans ; il ne se dissout dans l'acide nitrique
que lentement et sans dégagement de gaz« La dissolution
contient de l'acide oxalique. Avec l'acide sulfurique con-
centré, le camphre donne une dissolution d'un rouge
brun ; l'eau en précipite une résine briine. La dissolution
étendue contient un peu de tannin ; par l'eQet àe la chan-
teur elle ne devient ni bleue ni verte, mais d'un rouge
brun. Après avoir été fondu il présente une masse striée
cristalline.
Le camphre que M, Gracger a bien voulu nous remet-
',tre possédait les propriétés suivantes . il est parfait^
DE PHAR&ACIË. 349
i^enl blanc, transparent, cristallisé en prismes à six pan6 ;
il se fond à + ^o"" » et se prend à + 27" ; il entre en,
ébuUilion à a8q°. Le thermomètre ne tarde pas à montjer
jusqu'à »f- 3oo'', température à laquelle' le camphre est
décomposé ; après le refroidissement il ne se solidifie qu'à
aS degrés, il ne se sublime pas. Nous Favons purifié de
nouveau pour lanalyser, en le faisant dissoudre dans
l'alcool chaud et cristalliser.
AtOHMt.
G<M]| position. GadMne . « » 69,48 8
Hydrogène. . 7,78 11
Qxigène* 22,7a 2
99i99
En comparant Tanalyse de l'huile d'asarum à celle du
camphre, on peut admettre presque avec certitude que
l'huile est la base du camphre, et celui-ci Thydrate de
l'huile. La forpule pour l'huile serait G^ H^ O , et sa
composition
.• Carbone 79»65
Hydrogène 7,3a • ^
Oxigène i3,02
Huile de persil.
«K
En distillant leâ semences d'opium petroselinum avec
de l'eau , on obtient une huilé volatile légère, et une huile
plôs lourde , qui contient du camphre ; ce dernier nfe tarde
pas à . se déposer au fond de Teau en cristaux aiguillés;
— En distillant m^éme une très*grande quantité de se^
mences, nous n'avons obtenez que trop peu de cette, huile
Jég^re pour pouvoir la soumettre à quelques es^périenees.
Camphre de persil.
r •
• » ^
L'huile, de persil, récemment préparée et mise en con-
tact avec de l'eou , s'est convertie en camphre au bout de
350 JOURNAL
quelques jours* Au moyen de la filtration on peut séparer
^luMi de lîeaii , et le sécher entre du pnpier -à filtrer.
Dissput dans 1 alcool , il cristalline en prismes et en ai*
giiill'es à six pans, il se fond h ^ So"". H ne se solidifia
ensuite après un temps assez long qu'à une température
beaucoup plus basse; à-}-a t**.il entre enébuHition ; à4'3oo**
àpèù près , il se colore en brun , et il ne se sublime pas.
Analyse i. 0,4^7 de matière ont donné 1,04^ acide carDonique et
o^a'jQ eau.
Analyse x o,4335 de matière ont donné 1,1^ àtide iCarbQiiique et
0,279 eau.
Sa composition^ cailculée d'après ces analyses, se-
rait
Carbone 65,03 65, i3
Hydrogène. . . . 6,35 6,4i
Oxigéme ^7.7» a346
• ioo,oa - 100,00-
La formule' atomistique qiil correspond à ces analyses
serait ^e
Apalysé calculée.
6 atomes de carbone. . . 4>^3^3 Carbone 65,3o
7 d'hydrogène. . 0,436 1 Hydfogéne. ... 6,21
3 d'oxigène. . . . 3,0000 Oxigène 28,48
99'99
Huile de camphre.
Gett« huile provient <la laurus camphora^ L. Dans le
tronc At cet arbre , à v^<m 1 5 pieds au-dessus du sol , on
fftit une forte entaille , par laquelle s'écoule l'huile qui s'y
trouve renfermée. D'après quelques voyageurs, le camphre
est d'abord liquide ; il ne devient solide par ràction de l'air
que quelque temps après/ On pourrait concevoir alors
que le stéaroptène qui se trouve dans l'éléoptène plus
volatile se sépare , tandis que ce dernier se volatilise.
Uhuile de camphre n'est retirée de la plante récente que
-dans le9 Indes orientales; malheureusement nous ne la
iroiiveas décrite que ârop imparfaitement v«(t U â^ a qti«
DB PHAIRMACIE. 35l
trop peu de recliercfaes qui aient élé faites sur cette huile;
si importante pour'^ formation des camphres , pour
qu'on puisse de tàitt une idée nette sur la formation des
derniers.
Camphre commun*
t
L existence d'un radical organique qui fait la base du
camphre de plusieurs huiles volatiles et de leurs combi*>
iMisons , a été indiquée d'abord par M. Dumas , dans aiifs
note {^nn. de Chimie et de Phjs. , tùm. 4^, pag. ^io).
Avant que les recherches de M. Dumas ne fuf6sent
connues , les analyses du camphre et de Taoîde campho^
rique I par M* le professeur Liébig, et celles du camphre
artificiel de sa base et de l'huile de térébenthine, par
ie docteur Oppermann, avaient conduit ^lux formula tui**
tantes î
«
Camphre 6(aCH-3H)-|-0
Acide cAUt^horiqué. » 5(aG4")H)4-50
Camphre artificiel 6(aG+3 H) +Chl H
Httiie da camphre art^cid. .. 6(aG + 3H)
Haile de térébenthine. . . . ; lo (a €4- 3 H ) 4- H2 O
Il suffit pour ainsi dire de l'inspection de Ces for-
mules pour présenter à l'esprit l'idée d'un radical orga*
nique , composé de a C + 3 H ; en admettant une légère
différence dans la quantité d'hjdtogëne qui équivaut à
peine à une faute d'observation, M. Dumas a développé
une formule encore plus simple , qui porte plus d'accord
entre la composition du camphre et de l'acide campho*
rique : il donna le nom de caoïphogène à une combinaison
de C^^ 4* H'^' Lorsque M. Dumas publia sa note, il
n'avait encore fait aucune analyse ; ses résultats n é«
taieat que des conclusions théoriques , fondés sur les
travaux antérieurs i car il y considère encore l'huile . de
térébenthine comme l'hydrate du camphogàne hypolh^
552 JOURNAL
tique, ce qu'il reconnut être inej^act plus tard, après
qu'il eut analysé lui-même ThuilWe térébe'nihtoe.
'Du reste, excepté Tanalyse du canîpbre, M. Dumas
n'a publié aucune expérience par laquelle l'existence
du campbogène , comme formant la base de plusieurs
builes volatiles cristallisées ou liquides, pût être mise
hors de tout doute; car ses analyses des stéaroptènes
dams et de mentbe poivrée présentent des quantités
différentes d'hydrogène pour la composition du campho-
gène^ ce qui nous semble contredire plutôt que con-
firma l'existence de ce radical invariable, dans le cas où
l'on supposerait que la base de ces stéaroptènes dôt être
idej^tique avec la base hypoj^bétique du camphre.
C'est ce qui nous a surtout engagé- 'à répéter Tanalyse
du camphre ave£ toutes les précautions possibles ; pour
Tanalyser, lious nous sommes servi du camphre commun
du commerce , nous avons choisi un morceau très-put'priâ
dans l'intérieur d'une grande masse.
Analyse i. 0,5776 de matière ont donné 1,470 acide carbonique. o, 556 eau.
2 0,4745 ' . 1,379 . . .o45a
3 0,432 iy233 o»4^
La composition du camphre , calculée d'après ces ana-
lyses , ^st de
Analyse i. - Analyse, s. AnalyMS., :. .
Carbone 79,95 . , 79'ï9^ 7^^9i/ .
Hydrogène. . . . • 10,71 io,*58 io,5i' '
Oxji^çne. .... 9,34 ïo,23 10,58
100,00 100,00 xoo,oô
La formule suivante correspond à ces analyses :
Analyse calculée.
10 atomes de carbone. . . 7,6430 Carbqne. . . . . 79,28
x6 .' d'hydrogène. . 0,9968 Hydrogène.. . . 10,34
I , . d'oxigène. . . x,oooo , Oxigèner.. . . , 10,37
Ces analyses confirment les résultats obtenusparTVf . Du-
mas ;' mais elles diffèrent de rpour cent de càfbone des
DE PHARMACIE. 553
aBalyises publiées par M. le professeur Liébi^. Selon, ce
dernier, on doit rechercher la cause de. cette différence
dans l'appareil qu'il a employé alors , pour l'analyse des
matières volatiles et très-riches en carbone ; en déter-
minant ou calculant la proportion du carbone d'après le
volume de l'acide, carbonique , on commet une erreur qui
augmente le poids du carbone , et qui l'augmente d'autant
plu8 , q4ie la quantité de matière est plus petite relative-
ment à la capacité de l'appareil; cette différence cependant
n'a point d'influence sur les coinpositions calculées. C'est
par la même raison que l'analyse de l'bydrochlorate de
dadyl (camphre artificiel) de Oppermann , et l'analyse de
l'acide urique par Kodeveiss , se sont trouvées inexactes ;
la cause de cette erreur parait provenir de ce que le
deutoxide poreux de cuivre absorbe et condense de l'ait
atmosphérique qui , chassé pendant la combustion , ^ug"
mente le .volume du gaz qu'on obtient , et de ce que l'oxide
de cuivre qui se refroidit dans le tube étroit n'absorbe
cet air ou un volume correspondant d'acide carbonique
qu'après un temps assez long.
Considérations générales sur les huiles et le camphré
cités plus haut.
. En considérant dans l'ensemble les expériences sui^
les huiles volatiles que nous venons de publier, on
pourhi admettre que les deux principes , les stéàrop-
tènes et les éléoptènea , se trouvent déjà toutes formées
dans la plante vivante , et se trouvent dans des rapports
très^differens; les conifères et Jes àurantiacées four-
nissent, comme on sait, les éléoptènes«le$ plus purs;
quelques laurus ne donnent pour ainsi dire que des
stéaroptènes t on ne saurait déterminer avec exactitude
le rapport qui existe ientre le stéaroptène et féléop-*'
tène dan$ les huiles volatiles. Dans une quantité pesée ,'
354 iOUHKAl
on ne pourrait jamaU les isoler de mmihte k pûuvokr
dire que les éléopt^nQS soient parfaitement dépouiliéa dé
stéaroptèoe : on sait que les vapeurs d alcool ou d ena
bouillante entraînent toute Thuile volatile, quoique les
diverses huiles n'entrent en ébpUition qu'à une tempéra*
ture beaucoup plus élevée que .l'eau et l'alcooil; o est par
la mém^ raison qu'on ne parvient pas h séparer le» éléop^»
tènes du stéaroptène au mo^en de la distillation. Lis point
de la congélation des huiles volatiles est différent ^ d'ai^rès
la nature de chaque huile ; quelques»uoea déposent le
stéarophène à + lo*, tandis que d'autres demandent
pour cela une température de plusieurs degrés au^dessèus
de zéro. En comparant les analyses de Thuile volatile non
akérée avec celle du stéai'optèoe qu'elle dépose « on verra
de suite que la première contient plus d'oxi^ène que le
second ; l'éléojptène devrait donc être d'autant plus ri-*
che en oxigène que l'on pourrait l'analyser dans, un plus
grand état de pureté. Selon Saussure ^ l'huile dé rosé
contient de l'ojiigène ; le sté^rapténe qu'elle sépare, est
une combinaison de carbone et d'hydrogène. Le point de
fusion des diflerens stéaroptènes varie de + 7° à 76 : le
point d'ébullition est ordinairement au<*dessus do sioo^iil
ils ne se décomposent pas à cette température ; ils ne se
dissolvent point dans l'eau, mais avec facilité au contraire
dans l'alcool , Téther , les ht|iles volatiles et grasse^.
Comme stéaroptènes bien caractérisés , nouii citerons le
camphre communales stéaroptèneis d'anis, de fenouils lee
stéaroptènes de rose , de lavande » de menthe poivre^ et
de cubèbe, sont n^oins bien caractérisés..
Jusqu'à présent on avait donné le nom de camphre à tous
les principes cri3tallin^ ^ sans ei(ceptioa ^ sép^^rés dea
liuijes vpUtiles; n^aisiiaus cfoyoAS dévoie .apfjiquer uoe
nomenclature plus précise à ces corps ^jgious désignons
par le nom de Si^aroptèa^ Les pjriax^ipei arîstalUns doot
nous avons parlé m dénier lieu, et à^eux qui ne ae
Sormtnt et ne se sépsunent à i'atat cristallio queparVior
fluence de l'eau sur les huiles volatiles à une tepipéralure
déterminée , nous donnons le nom de Thydrate des huiles.
Pour justifier cette distinction ^ nous rappellerons le mode
de préparation de l'hydrate d'huile volatile de persil et la
séparation des hydrates d'asai^tlïn et de térébenthine. Dif-
férentes opinions ont été émises wa «ujet de ces CQrps,
Berzélius cite déjà le camphre d'asarum et autres produits
organiques analogues comme des principes particuliers
sous les noms de asar, helen, anemon^ etc.; il était
réservé à l'analyse de procuref des éclaircissemens au
sujet de ces corps; c'est elle qui devait nous faire
connaître leur composition , leur formation et leurs
propriétés caractéristiques. En comparant les analyses
des huiles de térébenthine et d'asarum avec celles desdits
camphres de térébenthine et d'asarum, on ne saurait
plat douter que ces deroiers ne soient les hydrates des
huiles.
Quant à leurs propriétés physiques, les hydrates res^
semblent beaucoup aux stéaroptènes ; ils se dissolvent et
cristallisent dans Teau ; ils sont solubles dans l'alcool, les
huiles volatiles et grasses , mais tous ne cristallisent pas
dans ces dissoli^ions ; J^ur point 4e fii^on .se trouve
entre 3o° e^ • 5o** : leur point d'ébullition s'élève jusqu'au
dessus de aSo"" ; à cette température , il se décomposent en
partie; leur dissolution alcoolique exposée à la lumière
solaire, dépose de Fhuile. Outre les hydrates dasaruii»^
de persil et de térébenthine , nous comptons. encore les
camphres dalante, d anémone et de citron. /
' • Jusqu'à présent nous n'arons vu que des éléoptènes
se convertir en hydrates da#s les circonstances indiquées.
Diaprés les ex^rienees de Pfâlf , qui en chaufiant. lè
camphre commun avec défeàu âai^é^Ie digesteurde Pirpin,
trouvai que l'eaù en avait dissoUt- une quantité eoiisidé*
5Ô6 JOURNAL
Table, on pourrait admettre peut-être que les slëarop-
tènes peuvent aussi se convertir en hydrate*
APPENDICE.
Huile de pétrole et de tiaphte.
Les différentes analyses qui ont été faites avec l'huile
de pétrole sont les suivantes :
Huile dé pétrole d*amiano*
^ Poidi ^nciftque. Carbonée . Hyirogènêk Oxlgcoe.
Saussure/ . ,...., o»936 ^8,02 11,98 »
Huile de pétrole de Perse» .
Thomson. . ..."., 0,753 82,2 14,2 »
Ure. . . » 83,(4 ï^^.^i 4,65
Herrmann 0,76 88«5 11, 5 »
Dumas » 86,7 12,7 >
Blaiichet et SéU » no. i. 0,749 84,70 i4»36 •
BlanchetetSell, ulP. 2. 0,849^ ^7170 . i3,oo »
EXTRAIT ÛÊS ANNALES DE CHIMIE
ET tlt PHYSIQUE.
M •
, ' Décembre 1 833-
'JUémoire sur le tannin et les acides galliquè , pyrO'-
^^galliqùé ^ellagique et métagallique , par J . Pelouse.
, Dans le dernier numéro de ce journal , nous avons déjà
donné à l'article. Nouvelles des sciences, un aperçu
lapide des résultats les plus saillans de ce mémoire ; nous
allons^ aujourd'hui y revenir avec plus, de détails*
. Ile tannin e^xtr^it de la noix de galle; par Féther hydraté
à Taide de la méthode de déplacement est incolore et
DE j>HÀBMÂGtE ^6f
sans odeur, sa saveur est astringeoiïe au|)this batii degré;
Teau le dissout en quantité copSsi4éi:ableietr 1^ <U$solutiaa
rougit la teinture, de tournesol. Les 8<els de fer au i9i<«
nimum ne la troublisnt pas 9 mais elle précipite abon-
damment en bleu foncé par les i^iémes sels pero^idés*
L'alcool et lether dissolvent le tannin, mais beaucoup
moins bien que Teau ,^ en quantités d'autant plus faibles
qu'ils se rapprochent davantage de l'état anhydre, M. Pe-
louse n'a pu réussir à le faire cris,talliser,,mais il lui a
présenté au microscope l'aspect, d'un corps parfaitement
homogène, et d'ailleurs il birule sans lai^s^ aucune.trace
de résidu. .
L'acidç nitrique chauffé avec le tannin le trans&rme
en acide o;i^alJique.
, Les sels de cinchonine, ^de quinitie^ de brueânev de
strychnine, de codéine, de parcotine et da morphine^
forment, avec la solution de- tannin des précipités falanca
peu solubles dans feaui, ni^is tuès-soli^^les dians l'acide
acétique.
M. Pelouse a observé , contradictoirement à l'opinion
de M. Wistock, que les ^elsde' morphine, accompagnés
ou non de narcotine , étaient également précipités par
l'infusion de noix de galle comme par la solution de
tannin ; mais que ce phénomène cessait de se produire
lorsque l'infusion était ancienne, sans doute à cause de
l'acid^^aUique qui s'y était formé; puisque ce deimiei:
acide dissout fadletnent les précipités produita dans les
sels de morphine soit par le tannin , $oit par. Tinfusioa
de noix de galle.
. Le tannin forme dans, la dissolution de gélatine un pré-
cipité qui se redisaout surtout, à chaud lorsque, la gélav»,
tyie est en excès* .Ua morceau, de peau dépilée par la,
chaux ^ et telle qu'on la prépaie pour la tanner, ali^sorbe
si complètement le tannin d'une dissolution ^dans laquelle.
Oj^ la plonge, qu^ la liqueur restante lie prend pas la
XX*, Année, — Juin 1 834« a5
359 ^ joukKAL
plus légère teinte avee les fiursels de fer, et ne laisse
aucun réiidu perrëvaporation. Si au contraire le tannin
est mêlé d'acide gallique, n'en conttnt-il que les quatre
à cinq millièmes de son poids , la liqueur colore très-
sensiblement tes sels de fer en bleu ; c'est là , dit M. Pe*
lonse, le meilleur et peut^tre le seul mojen'de s'assurer
^ de la présence de l'acide gallique dans le tannin.
La combinaison de gélatine et de tannin est sensible-^
ment insoluble lorsque le tannin est en excès ; cependant
la combinaison de tannin et' de peau épilée est plus com«-
plétément insoluble encore. Il en résulte qu'il existe une
différence notable entre la gélatine et la peau , et que lé
cuir doit être considéré non plus comme une combinaison
de gélatine et de tannin , mais bien comme un composé dé
tannin et de peau. L'alumine gélatineuse agitée avec une
dissolution de tannin l'absorbe rapidement et forme avec
lui un composé très^insoluble. M. Pelouse a soumis quatre
fois à l'analyse, dans l'appareil de M. Liébig, du tannin
cbaufie à lao"* , et lui a reconnu la composition suivante :
&
Carbone.. • • « 5i,ift
Hydrogène. • é^^i^
Oxigène 44)^4
100,00
Ce qui donne pour rapport atomique C^ • H* O* ; le
poids d'atome du tannin déterminé par la calcination du
tannate de plomb a été trouvé a688,ao4 et correspond à
la formule C^sR^s 012.
L'analyse du tannate de peroxide de fer a donné pour
ce sella formule suivante: Fe^ O* (C*« VL^^ O^»)*. Cette
composition remarquable fait voir que le tannin se com-^
por^èeomme les acides les mieux définis, et suit les mêmes'
tois de saturation en se combinant avec les oiides*
' -Le tannin en dissolution aqueuse très • étendue scT
I
DE PHABMAOIE* 3S9
trànsfenne en acide galBque, et se iirécipite' en petita
oristauz lorsqu'on 1 abandonne à l'influence de l'air ou de
l'oxigène.
Si l'expérience est faite dans un tube ^adué renfer-
mant un volume déterminé d'oiigëne, ce gaz est absorbé
lentement et remplacé par un volume égal datîde car«*
bonique.
La même dissolution se conserve au contraire san»
altératiofa lorsqu'elle eét renfermée dans un vase bien
bouché.
M. Pelouse a conclu de ces faits, et dé Quelques autres
considérations, que l'acide gallique ne préexistait pas
dans la noix de galle, mais résultait de la lÀodification*
du tannin par l'éxigène de l'air.
"» %
De Facide gallique, *
• - '\ ' .1
Depuis long-temps M. Braconnot a fait observer que
l'acide gallique, préparé par sublimation, différait essen-
tiellement de laçidc gallique ordinaire, et a donné au
premier le nom d acide pyrogallique. Cette opinion, .com-
battue par M. Berzélius, mais génériilement admise en
France, vient délre confirmée par les expérieocei^ de
M* Pelouse, qui a étudié comparativement les acides
gallique et pyrogallique.
L'acide gallique pur, bien débarrassé du tannin, ne
trouble pas la dissolution de gélatine. Il cristallise en
longues aiguilles soyeuses, d'une saveur légèrement aci-
dulé et stjptiqueb II est soluble dans l'éiUer et plus
•éluble tncore dans lalcool. Il forme dans la dissolution
du persulfate de fe^ un précipité d'un bleu foncé qui se
dissout lentement à. froid dans la liqueur au sein.de Ja4
qneUe il s'est formé. Celle-ci se décolore complélement
au ))0ut de quelques jours 9 Tàcide jmlfurîqiie reprend peu
à peu la majeure partie de l'oxide de fer à l'adde^al^
25.
360 JOtRNÀL
Hqiie , et le dernier cristallise dans la liquear, raoïenée
au minimum par la destruction d'une certaine quantité
d'acide gallique.
• L'acide gallique ne trouble pas la dissolution des sels à
base d'alcalis végétaux , il forme , avec les eaux de baryte ,
de strontiane et de chaux, des précipités blancs qui
prennent des couleurs très-variées , depuis le vert jus-
qu'au rouge foncé , et se détruisent quand on les expose
à l'influence simultanée-de l'air et d'un excès de base.
Les galiates de potasse, de soude et d'ammoniaque
donnent des solutions incolores , mais qui , au contact de
l'oxigène, absorbent ce gaz, et prennent une couleur
brune très*foncée.
Les cristaux d acide gallique , exposes à tme douce cba-
leur, perdent un atome d'eau et subissent une espèce
d'efflorescence.
Desséché à iao°, sa composition correspond à la for«
mule C7 W 05.
On a vu , dans le précédent numéro de ice Journal ,
page ^4^^ les modifications remarquables qu'une tempé-
rature habilement conduite fait éprouver à l'acide gal-
lique , au tannin et à l'acide pyrogallique lui-même'; nous
ne reviendrons pas ici sur ce chapitre, nous passons im-
médiatement à l'étude des acides èllagiqùe , pyrogalHque
et métagallique.
De Vacide ellagique.
Uadide ellagique se forme quand on expose à l'air une
infusion de noix de galle , et s'en dépose en même temps
que l'acide gallique; on les sépare à 1 aide de l'eau bouil-
lante qui ne dissout que ce dernier. > .
' L'acide ellagique difière de l'acide gallique par U0
atome d'eau eA moins* La formule est par ooiïsé<]ueff t ^
DE PHÂRMA.CIE. 36 1
De f acide pyrogallique.
• , • ■
Cet' acide cristallise en aiguilles très-allongées , excès-
sïv^inient sol^bles dans leau, solubles dans Talcool et
Téth^ sulfurique* Sa réaction sur le papier de tournesol
est extrêmement faible. Il entre en fusion vers 1 15 degrés
et en ébullition vers aïo"^.
A sSo'' il noircit fortement, laisse dégager de l'eau et
donne un résidu abondant d'acide métalliijue. Il forme
arec la potasse, la soude et l'ammoniaque des sels très-
solubles. Il ne trouble pas les eaux de baryte et de stron-
liane. Le persulfate de fer, versé soit k froid soit à
chaud dans une solution d'acide pyrogallique , est instan-
tanément ramené au minimum, et la liqueur prend une
belle teinte rouge , ^ans laisser <iéposer la plus légère
trace de précipité.
Il ne se forme pas d-acide carbonique comme cela a
lieu avecie tannin et l'acide gallique.
M. Pelouse lui a trouvé par l'analyse la même formule
que M. fiersélius lui avait donnée il y a déjà un grand
nombre d'années, O^ H^ O'.
De l'acide métagalUque. <
L'acide métagallique s'obtient, comme on l'a vu, en
cbauQant à 25o® du tannin ou de l'acide gallique, il reste
dans le vase distillatoire sous forme d'une masse noire
très-brillante , insipide et complètement insoluble dans
l'eau. Il dégagé avec efi'ervescence l'acidç carbonique
des èarbbna^tes de potasse et de soude.
La foririule déduite de ses analyses est C^ H* O^.
. La formule théorique déduite de la composition du
métagallate d'argent est C^^ H^ 0^
M. Pelouse se propose de revenir sur. cet acide, ainsi
que s ur Culmine dans un procbaiii mémoire.
F. B.
^62 J ou AN AL
Suite uux mémoires de M. le docteur Reighehbagh , sur les
jnrosktiês de la distillation sèche des corps organiques •
Pieamaro.
. M» le docteur fteich^nbach Ç8t parvenu à iac^r cette
jubftauce qui communique ramertume aux produite de
Ja distillatioQ empyremnaûque des corps organiques.
. Pour 1 obtenir on soumet à la distillation du goudron
de bois de hêtre ; on fractii^nne le produit, el les portions
qui ont une pesanteur spécifiqu<ede i,o8o à 1,09$ sont
Tersées dans huit parties d'une solution de potasse d'une
pesanteur spécifique d* 1,1 5 , et on opère promptement
le mélange que l'on abandonne (insuite à lui--méme* I) se
forme d'abord à la surface) une coucbe d'eupione impure
contenant de la paraffine , puis la liqueur s'éclaircit et se
remplit au bout de vingt-quatre beutesi de cristaux bril-
lans aiguillés ou lamelleux : on décante les eaux-^^mères
qui ont une couleur brune-noire , on exprime les cris-
taux qui sont alors d'un brun clair , on les fait dissoudre
encore plusieurs fois dans une solution bouillantiB de
potasse, jusqu'à ce que les eaûx-mères soient incolores ,
et que les cristaux aient une couleur nankin. Geux^i sont
alors décomposés par de lacide phosphorique étendu.
La potasse se combine avec lacide , et il se sépare une
buile limpide, brunâtre , que l'on distille deux à trois fois
avec de l'eau aiguisée d^une petite quantité d'acide pbos-
pborique, et que l'on distille ensuite avec précaution
sans aucune addition. S'il fallait Tobtenir à un état de
pureté extrême , on ferait cette dernière opération sous
la macbine pneumatique, aussi bien pour empêcher
l'accèi dtt Toxigène atmosphérique que pour pouvoir dis*
DE PHAEMACIE. 563
UUer à une moiodre chaleur. Ce corps, aioii obteuu, jouit
des propriétés suivantes :
Il est presque incolore, limpide, transparent ( il a la
consistance d'une huile un peu épaisse, il est gras au
toucher, son odeur est faible, particulière, non désaf^raable,
sa saveur est d'une amertume insupportable, brûlante,
*puis fraîche comme celle de la menthe poivrée : cette
fraîcheur persiste long-temps après que Tamertume a
disparu. Sa pesanteur spécifique est de i,io sous une
pression atnàosphérique de o,730'»', et à ao'* ç*, il jouit
d'un pouvoir réfringent considérable,, et disperse d'une
manière assez marquée les rayons lumineux, mais il le
cède pour ces propriétés à la créosote et au carbure de
soufrei C'est le principe amer de tous les produits empy-*
reumatiques : M. Aeichenbach lui a donné le nom de
picamare ( inpice amarum).
L'oxigène n'exerce pas d'action bien sensible sur ce
corps à la température ordinaire. Lors même qu'on l'ex-
pose pendant long-temps à l'air il ne prend qu'une teinte
légèrement jaunâtre ; mais soumis a rébullilion à l'air
^ fibre, i! se colore peu' à peu en brun.
Il n'a pas d'action même à la chaleur de l'ébullition sur
Foxide rouge de fer et le peroxide de manganèse; mais
il ramène l'oxide rouge de plomb à un moindre degré
d'oxidation, et réduit le deutoxide de mercure lorsqu'on
le fait bouillir avec ces oxides.
Un courant de chlore gazeux le brunit et Tépaissit,
lorsqu'on continue à y faire passer ce gaz jusqu'à ce
qu'il ne se forine plus d'acide hydrochlorique , on trouve
qu'il s'est produit d'une part de l'humus , et de l'autre
une nouvelle substance huileuse qui ne se dissout plus
dans la solution de potasse.
Si l'on mélange une partie de brome avec quatre par-
ties de picamare 9 ce dernier cox:p$ prend aussitôt une
364 JOURNAL
couleur rouge-brun foncée. II y a de plus dégagement
de vapeurs de brome et élévation de température.
Il donne avec Tiode un mélange liquide de consistance
épaisse.
Il dissout le phosphore, le soufre et le sélénium.
Il se dissout sans décomposition dans l'acide sulfurique,
et ce n'est qu'à une température élevée ( i So*» c. ) qu'il se
décompose. Cette propriété fournit un moyen de le se*
parer de toutes les substances empyreumatiques qui ne
résistent pas à l'acide sulfurique froid ou légèrement
chaud, ainsi que de celles qui n'y sont pas solubles.
L^acide nitrique le décompose et le transforme en une
masse cTun rouge*I}run sans qu'il se produise d'acide
oxalique.
Il se dissout facilement dans l'acide acétique, et cette
grande solubilité explique pourquoi l'acide pyroligneux
ordinaire contient une assez grande quantité de picamare,
ainsi que le prouve son amertume.
Ce corps dissout même à froid l'acide carbazotique
cristallisé et lacide benzoïque ; les acides borique, succi-
nique , gallique , oxalique , racomiqué , tartrique , ci-
trique , margarique , stéarique, oléique, n'y sont solubles
qu'à chaud.
L'acide mellitrique cristallisé, les acides molybdique,
uriqûe, subérique, ne sont pas attaqués par ce corps
même à la chaleur de 1 ebullition. L'acide hydrochlorique
s'y dissout en petite quantité , à cette même température
lacide bydriodique y est légèrement soluble à froid.
Il forme avec la potasse des combinaisons cristallines ,
ainsi qu'il a été dit plus haut. Les cristaux sont presque
insolubles dans l'alcool , et Ion peut employer une petite
quantité de ce véhicule pour les laver : un excès en dé-
composerait une partie et dissoudrait l'huile. Etendu
d'eau:, l'alcool dissout à la chaleur dé Tébullition une
DE PHARMACIE. 365
grande quantité de la combinaison de picamare et de
potasse qui s'en sépare par le refroidissement sous forme
de cristaux blancs brillans. Si la dissolution est trop sa-
turée, la cristallisation n'a pas lieu et la dissolution reste
à froid sous forme d'un liquide épais. Les cristaux en-
tièrement purs sont inaltérables à l'air et brillans ; mais ,
pour peu que leur pureté ne soit pas complète , ils
prennent peu à peu une couleur brune ou bleue; s'ils
sont très-impurs, ils deviennent presque bleu indigo.
Le corps bleu qui se manifeste dans cette coloration sera
décrit à part. La solution delà combinaison de picamare
et de potasse dans l'eau n'a lieu qu'avec une décomposi-
tion partielle ; une grande partie de l'huile est alors mise
en liberté. L'addition d'une faible solution de potasse
éclaircit la liqueur, une solution concentrée du même
alcali y reproduit des cristaux. La combinaison de pica-
mare et de potasse cristallise, il est vrai, et n'est pas atta-
quée par l'acide carbonique de l'air ; mais la potasse n'y
est pas neutralisée, et cette combinaison Irunit aussitôt
le papier de curcuma humecté. La soude , la chaux , la
baryte et l'ammoniaque forment aussi des combinaisons
avec ce corps.
Il est très-peu soluble dans l'eau, loo parties d'eau
n'en dissolvent pas même une partie. Il est un peu plus
soluble dans l'eau bouillante , la solution n'a d'action ni
sur le tournesol ni sur le curcuma, il peut aussi ({Jssoudre
une petHe quantité d'eau , 20 parties de picamare mêlées
avec une partie d'eau , donnent un liquide trouble qui
s'éclaircit complètement lorsqu'on élève la température
à 90* c.
Il se dissout en toutes proportions dans l'alcool, l'é-
ther sulfuriquc, i'éther acétique, l'esprit de bois et la
créosote ; il ne dissout pas la paraffine , l'asphalte ni le
succin. Le camphre artificiel s'y dissout promptement ;
mais la solution de la naphlhaliue , de la narcotine , de la
366 jouitMAi.
strychnine, de la cinchonine , de la piperioe^ de la bri4«»
cine ne s'y opère qu'avec lenleur. La picrotQiiine et la
salicine ne s'y dissolvent que par rébuUition. L'indigo*
tine s'y dissout auparavant; mais la delphinine, l'ané-
monine, la vératrine, le tannin, la corthamine, le sucre
de canne, y sont insolubles. La stéarine, la céline^ la
cire ne s'y dissolvent qu'à l'aide de rébullilion et s'en
précipitent par le refroidissement : il dissout même .à
froid la cholestérine dclaïne, les huiles d'olives et d'a-
mandes, le camphre^ l'essence de térébenthine, le baume
deCopahu, les résines et les matières colorantes ^fsi-
neuses. Le caoutchouc s'y- dissout à l'aide de la chaleur
et s'en précipite par le refroidissement.
Le corps n'exerce pas d'action particulière k ^extérieur
sur l'organisme vivant. Son amertume extraordinaire est
toutefois digne d'attention. De quel effet peut être suivie
son administration intérieure? c'est une question dont la
solution exige d'autres recherches.
Quant à son appIicatioA dans les arts, pous davops
faire remarquer qu'en raison de son peu de volatilité, do
son assez grande consistance et de sa faible affinité pour
l'oxigène, c'est, après la paraffine, le principe des corps
gras retirés du goudron, le plus susceptihle d'être em-
ployé. Peut-être pourra-t-on s'en servir pour graisser les
machine^ de prix, et préserver de la rouille les travaux
d'acier qui sont, comme on le sait, enveloppés en Angle-
terre dans un papier préparé exprès avec de vieux câbles
goudronnés.
PittacaUe,
La découverte de ce corps est encore due aux belles
recherches de M. le docteur Reichenbach.
«
Si h une solution de picamare encore impur dans
5o parties d^alcool, ou bien de l'huile de goudron débar-
rassée de son acide lihre par de la potasse liquide, etc.j
DE PHàâMAGIE. 56y
Cin ajoute quelques gouttes 4'6ftu de Jbarytevk liqueur
pp€tid tout à coup «pe très^beltê couleur bleue qui passe
isiu bleu indigo au bout de einq ihinutes. Ce phénomène
est dû à la présence d^une noUYelle suèstanee bleue par-
ticulière pour la préparatîoti de laquelle M* Beicbenbach
fera connaître plus tard le proeédé le plus convenable.
Ce chimiste a donné à ce nouveau corps le nom de
piitaculle (de ^^mrrot, \a^ poix et ?• «ottov, le beau). Il
possède les propriétés suivante^ :
Précipité à Tétat floconneux de ses dissoIutionSfOU ob-
tenu parleur éyapQration, il se réunit soua forme. d'une
nUasse tinctoriale d'un bleu foncé solide et cassante comme
J'indigo. Il prend comme celui-ci par le frottement un
éclat métallique cuivreux , doQt la couleur passe suivant
le degré de pureté au jaunci d'or et même au jaune laiton
Je plu# pur, T/éclat d0 Tor est si dominant qa'on ne peut
l'obtenir exempt de cet éclat, et que toutes leis matièrea
sur lesquelles on étend ce corps, telles que porcelaine,
.verre, papier et toile, sembleiU dorées.
' Il est inodore et insipide, non volatil ; à une tempéra-
ture élevéi^ il se ch^b<mde sans répandre d odeur a«mo*
niacale.
Il ne se dissout pas dans Feau à proprement parler;
mais il y est suspendu dans un état de ténuité tel que la
liqueur qui passe à travers le filtre est bleue, et limpide ;
mais ail bout de quelques jours la matière colorante ae
déposé sous forme de flocons d'un violet foncé, et l'eau
qui surnage est incolore. Ce corps est sans action sur le
tournesol et sur le curetima. U est inaltérable par Vair
et par la luniière. Il se dissout à froid et sans décomposi^
Uondans l'acide sulfurique légèr^nent étendu, et dans
.1 acide Ljfdrochlo^ue l'acide nitrique le décompose*
L'acide acétique le di#iout en graode quantité; la sol«f-
tion acide, est rouge aurore, et elle re|>reiid une très4»eUe
GODlew bleue pw l'additioo d'im eMès d'aloalis; G^ oorps
568 JOURNAL
«st 9 suivant M. Keichenbach, un réaietif encore plus sen*
sible que Je tournesol à l'action des acides et des alcalis.
Il est insoluble danç les alcalis; ces corps le précipitent
de ses dissolutions sous forme de flocons , qui , vus au
microscope, ont l'aspect d'aiguilles fines.
L'alcool, l'étber et l'eupione ne le dissolvent pas. Il
donne, avec l'acétate de plomb, Thydrocblorate d'étain,
le sulfate de cuivre ammoniacal , l'acétate d'alumine, une
belle couleur bleue foncée tirant sur le violet; il se fiice
-très-bien sur la toile et sur le coton, à l'aidé de l'acétate
d'alumine et de l'hydrocfalorate d'étain, et leur com-
munique une couleur bleue solide qui supporte parfai-
tement le contact de la lumière, de l'eau, du savon, de
l'ammoniaque et du vin. lia découverte de ce corps fait
donc espérer, sous le rapport industriel , des avantages
d'une grande importance pour l'Europe qui ne produit
pas d'indigo. . ' -. Vallît,
Extrait d'une lettre adressée h MM. les Jtédacteurs du
Journal de Pharmacie , par M. Germain , pharmacien
à Féoamp.
Dans ma dernière, j'ai eu l'honneur de vous annoncer
que je vous ferais connaître très-incessamment le véri-
table auteur de la préparation du suc de groseilles par
les cerises.
Ce fut M. Tancoigne, pharmacien à Paris, rue des
Boucheries-Saint-Germain , qui je crois était neveu et
élève de Bayen » qui le premier se servit des cerises
pour coaguler le moût de groseilles et faciliter la dépu-
ration de son suc, d'une manière plus prompte et plus
régulière que par la fermentation. M. Tancoigne en fit
part à M. Néret^ pharmacien, rue Saint-Honoré ^ et h
DE PfiAABfAÇIE. 369
M. Gûdatd , aussi pharmacien , rue Gaumartia , tous
trois suivirent son. procédé en 1800, et bientôt leurs '
élèves le répandirent dans Paris et chez 1 étranger,
plusieurs d'entre eux ayant élé commissionnés pour
les armées et en. ayant suivi les mouvemens ; il est
donc assez .extraordinaire que M. Roi, pharmacien à
Mirecourt {Journ. de Pharm. , tom. XIII , pag. SgS ) , en
ait réclamé la priorité en faveur de M. Langlois , pbar«
macieUf rue du Temple ^ sur M^ Piel des Ruisseaux,
pharmacien à Versailles.^ d'autant plus que celui-ci, loin
de se l'approprier, disait au œntraire , page 258. du même
volume, au sujet de ses observations sur le procédé de
M* Robinet., qu'il pensait que tous, les pharmaciens
connaissaient la recette qail publiait , et que M. Langlois
se soit tu en cette drconstance: il n'est, pas moins étrange
que M, Waflard {Journ» de Pharm, , tom. IX, pag. 6^4)9
dopne comme nouveau , l'emploi des cerises pour la pré-
paration du 'SUC de framboises , puisqu'il a la même ori-
gine que pour celle .du ^uc de groseilles , en ce que
M. Taticoigne fut immédiatement conduit a se.servir aussi
des cerises pour le moût de framboises.
. Le procédé de i/L Tancoigne consistait à écraser en-
semble avec les mains , dans une terrine non reraissée,
cinq parties de groseilles avec leurs rafles, ou quatre par-
ties de framboises et une partie de cerises , dites à courtes
queues , mondées seulement de leurs queues , et dans le
seul but de les faire sécher en ce qu'îles sont quelquefois
demandées comime apéritives;.à abandonner le moût du
matin au soir dans un lieu où la température n'excède
pas. dix degrés Réaumur; à couper la masse qni en ré«
suite en cinq ou sis morceaux au plus , avec une écu-
iQpire,à la mettre égoutter avec précaution du soir au
matin sur uàai tamis posé sur une autre terrine de grès ,
et à y faire fondre sur un feu doux, pour> en faire du
wop^ une^livre ds sucre par chaque neuf t>nces de suo
5yO JOUtlTAl.
obtenu , enfin à passer le sirop refroidi par un blanchetr
- Ce mode de préparation leur parut d'autant plue avan-»
tageuv, qu'il est pnompt, qu'il fournit constamment un
sirop d'un beau roii|pe , irès«4impide , quoique le sùù n'ait
pas été filtré , d*une saveur et d'une odeur de gro^itles
très^-fortes , tandis que , par la fermetttatiOD , l'opération
est plus bu moins longue, selon la température à laquelle
on eipose le moût de groseilles, leur acidité, qui peut
dépendre ou de leur nature ou du degré de leur maturité,
et la falicilé>avec laquelle on parvient à filtrer leur sue,
circonstances qui font varier ttk couleur depuis le reuge
fcncé jusqu'au violet ^t détruisent plus ou moins sebsi-*
blement la saveur et l'odeur de ee fruit; îMeur parut
turtoiit fort commode pour la préparation du sirop de
framboises , qui, selon la méthode appliquée au sirop do
mûres y est toujoui^ plus ou moins gélatineux ; maié le
procédé de M. Tansoigne donne souvent lieu à un grand
inconvénient, c'est celui de procurer un sirop qui, quatre
on cinq mois après* sa préparation et quelquefois m£me
plus tôt y se prend plus ou moins en masse selon -les an-»
nées, dans les bouteilles, d'abord au fond et de plus en
pins jusqu'à environ les deux tiers du verre dans le âinop
de groseilles, et souvent plus encore dans lé simp dé
framboisca. En ayant cau^é il y a quelques années avec^
M. Teruau^ pharmacien, rue Saint- Louis, au Marais ^
qui a demeuré chez moi, il m'assura que si je faisais"
boUiiUr un instant mon sirop de groseilles , cet àtfùideat
ne se renouvellerait plus ; en efiet , dépens que j'ai suivi
son avis, et que poUr cette raison j'emplcMé diis once!»
de suc au lieu de lieuf par livro^de sucre , monsittcip d^
groseilles se conserve très-bien et a toutes les propriétés
de celui que je préparais par simple solution, et je né
doute nullement qu'il en serait de même du airop dé
framboises} mais je ne m'en suis point assuré^ en ce qu#
ce isirop est entièrem«nt abandonné dans notre oontré^r
DB PltAftMâ^IE. 571
et qa'ùn n'y oonieiHe plus que le sirop de vinaigré
framboise , qui , comme le sirop simple de vinaigre , ne
s'aUère jamais.
M. Tancoigne connaissait bien aussi ce qui dt passait
dansces siropsde groseilles et deframboises ; il savait qu'on
pouvait par la chaleur leur rendre leur première fluidité ,
et qu'ils la perdaient bientôt de nouveau; aussi était- il
parvenu à éloigner ce second inconvénient en y ajoutant
une once d*eau par boiiteille avant de les faire fondre;
mais ces sirops, ainsi raccommodés, ont perdu la majeure
partie des qualités qui leur donnent une si grande supé-
riorité sur ceux préparés par la fermentation et par le
procédé employé pour le sirop de mûres et encore plus si
on s'est servi de suc de citron au lieu d'eau, notamment
sens le rapport de leur couleur.
Quelle influence l'ébullition exerce-t-elle sur le sirop
de groseilles? Je ne peux mieux l'expliquer qu'en ren^
voyant à la page 44 ^^ cinquième volume du Journal de
Pharmacie, et en appliquant à son sujet les conclusions
de M. Cadet à 1 égard de la diilérence qui existe entre U
limonade faite à chaud et celle préparée à froid, et quant
à l'altération du sucre dans les sirops d'acides végétaux^
aux réflexions de M. Magnes , pharmacien à Toulouse
( Bulletin de Pharmacie, tome I''.^ pag^ 4^^) > ^^^ obser>
vations de M. Pluquet {Idem, tom. III, pag. 38o); et
au compte rendu de la séance du a5 juillet 1829, de
l'Académie royale de médecine, pendant laquelle M. Che-
vallier trouva l'occasion de fixer l'attention de cette com-
pagnie sur les sirops acides faits par simple solution
{Joam, de Pharm. ^ tom. XV, p.ng. 47^); et à cettç
occasion je dirai encore qu'autrefois je préparais moQ
sinip tartarique par le simple mélange d'une solution
d'acide avec du sirop de sucre cuit exprès, comme l'in-
âiQu«nt te Formulaire des hôpitaux militaires et le Code
pl^rmf^çeutiquejdto bâfntaux oivilsy deM. Parmentier, et
37^ : JOURNAL
qu'il se prenait également en masee s'il n'était prompte^
ment écoulé ; mais, que depuis que je fais bouillir lé m6«*
lange quelques momens, il se conserve aussi très^bien,
ce qui me fait présager que, par rébullition, on peut
prévenir que les sirops d acides végétaux ne s'altèrent,
ou du moins , prolonger leur conservation.
Si je ne vous ai point entretenu dans le temps de toud
ces faits , e est que je les considérais à peu près sans
objet, le procédé de M« Waflard m'a seul déterminé à
vous les communiquer.
Je suis surpris que vous n'ayez eu aucun égard aux
différentes lettres que j'ai eu Thonneur de vous adresser,
au sujet des observations de MM. Soubeiran et Yevie,
3ur mon mémoire relatif au sirop d'orgeat, puisqu'il est
vrai quelles n'ont eu daulres causes qu'une erreur de
.ponctuation qu'ils auraient dut corriger d'eux-mêmes, en
ce quil est évident que ces mots ^par une légère torsion ,
n'ont aucun sens dans la phrase où ils ont été placés , et
qu'ils appartiennent à celle qui suit. Je tenais A autant
plus aux explications queje vous ai données , que M. Vevie
m'a accusé d'avoir annoncé des faits inexacts, tandis au
contraire qu'ils sont le résultat d'une longue expérience*
Sur ^existence de Vamyris balsamiféra en Egypte.
X^otç extraite de rallemand et commani^aée par M. Charles Martiks.
On trouve dans le Traité sur le baume de la Mecque^ du
médecin arabe Âbdallatif , traduit de l'arabe par le doc*
leur Soniheimer, la preuve que l'amyris balsamiféra a
existé en Egypte.
Ce traité, écrit par un médecin de Bagdad à la fin dtt
sixième siècle de l'èxe mahométane /est extrait d'^ufl^om-
1
DB PHARMACIE. $75
pendâum sur les productions remarquables de TEgypte/
L'arbrisseau^ dit l'auteur, qui fournit lebaume delà Mecque
{et gui est connu sous le nom d^jimyris opobalsanmm) ,
croissait autrefois en Egypte, maîn tenant on n'en trouve
plus qu'un seul cbamp de i4 arpens entourés d'un mur,
près d'Ain schem. L'arbuste s élève à trois ou quatre pieds
envffon ; lorsque l'on mâche l'écorce , on sent un goût et
une odeur agréables dans rintérieur de la bouch^e^ On ras<-
semble le baume en faisant des incisions à la tige avec des
cailloux trancbans, de manière à enlever l'écorce superfi*
cielle et à fendre seulement la plus interne. Lorsque
l'écoulement commence à se faire, on recueille les larmes
avec le doigt, et on les rassemble dans une corne creuse,
dont le contenu est ensuite versé dans un vase de terre.
L'abondance de la récolte est en raison de celle de l''iiu-
jnidité contenue dans l'air. La quantitéobtenue dans l'année
596 fut de 4o livres environ. Après la récolte, on enterreles
flacons pleins debaume, Fannéesuivanteonles expose £^uêO">
leil, et on décante l'huile qui s'e^t amassée à la surface; cette
huile constitue enviiTon un dixième de la quantité de baume
recueillie.il résuite decepassage,quelebaumedelaMecque
se trouvait autrefois en Egypte; ce fait est confirmé par
l'historien arabe Makrisy etparMandevillé qui visita l'E-
gypte en i335, et décrivit minutieusement les Amyris qu'il
avait Qbèervés dans le voisinage du Caire ; le dernier pied
a été détruit, suivant Niebubr,- par une inondation du
Nil en 1 6 1 5 . ( Annales de Hecker , nov. 1 833 . )
EXTRAITS pu BULLETIN DE THÉRAPEUTIQUE.
Par M. O. Henry.
Dans le$ der^iiers numéros du Joum* de Thèrapeu"
tique ^ dont l'utilité et le succès sont chaque jour mieux
appréciés, nous avons rencontré les articles suivans que
XX*. Anné^.'^Juin i834» • ^^
f 374 JOCRNAL
nous indiquons comme les plus capables «notéresser bob
lecteurs.
Emploi du goudron et de la suie dant quelques
affections^
Depuis la découverte de la créosote, on a eu recours
à l'administra tion de plusieurs substances où cette ma-
tière existe ou peut exister ; ainsi le goudron a d abord
donné à M. Duchesne Duparc l'idée^de revenir à Tusaîçe
reconnu si efficace par les Egyptiens et par les babilnns
du Holstein, du goudron contre la gale. Des essais variés
et nombreux Vont conduit k voir combien il peut ofirir
d'avantages dans le traitement de cette dermatose , soit
par la promptitude et l'efficacité de ses effets, soit par le
prix modique qui met le médicament à la portée de la
classe indigente aiiectée presque exclusivement de cette
maladie. M. Duparc a yu qu'une pommade faite avec
deux gros de goudron par once de graisse^ et employée en
frictions sur les parties atteintes de la gale, fait cesser
promptement les démangeaisons et amène une guérison
très-prompte. Il a agi sur un très-grand nombre de ma-
lades en comparant les autres modes ordinairement mis
en pratique, et il a été conduit à conclure qu'en se ser-*
vant de cette pommade chaque jour et aux doses conve-
nables ( une demi-once par deux frictions matin. et soir,
combinées avec un bain sulfureux ou alcalin de jour à
l'autre ) , on guérit presque constamment la gale en moins
de dix jours, tandis que les autres traitemens exigent dé
quinze à vingt jours.
La suie a été préconisée aussi comme succédanée de
la créosote contre. les dîirlres invétérées» la teigne, les
ulcères de mauvais caractères, etc. D'abord en lotion sou$
forme de décoction {a{^ec eau Ibj , suie *! poignées , après
ébullition d'une demi-lieure, on passe avec expression )•
Le liquide sert à laver troi^ et quatre fois par jour les
dartres et les teignes dont on a (ait tomber les croûtes à
l'aide de cataplasmes ; on en imbibe aussi des plumaceaux
de charpie en fomentations. continues, ou bien on l'em-
ploie en injection dans les fistules invétérées. Dans l'in-
tervalle on opère quelques frictions avec la pommade
suivante t , '
Axonge. ...... gif
Suie. • . 4 Sij
DE PHXRMÀGIB. BjS
' M. Caron DayiHards à fait aussi un emploi Irès-dTan-
tageux de la suie dans quelques maladies des jeux.
Tantôt en insufflant cette substance pure ou unie au
sucre candi , tantôt en l'associant au beurre sous forme
d'une pommade qui ne le cède en rien à celle de Désault.
Il rappelle ïe collyre suivant qu'il a administré avec
succès f ainsi que M. Baudeloque dans les opbtbalmies
scrophuleuses , savoir : suie % ij faites dissoudre dans eau
houillante et év^aporez à siccité le liquide après filtration.
Le résida. sec et luisant est ensuite dissout à chaud dans
du ^i/ Migre fort a^ec addition de 2^ grains d* extrait de
roses de Provins pour 12 onces de liquide. Quelques
gouttes de ce mélange dans un verre d'eau constituent le
collyre. EnCn ^ pour dissiper les t<iies de la cornée, le
inéme médecin conseille Tusase de la teinture suivante :
Opium % i j , clous de girofles t ij , suie la^^éa 3 i v , eau
d^ cannelle g viij y, alcool % i v , tenez en digestion pendant
cinq jours, passez et filtrez, après expression. Pour en faire
usage on toujche les granulations de la cornée avec un
|ûnceau très-fin imbibé de cette liqueur*
De la mannite.
La mannite, principe cristallisable de la manne, avait été
déjà l'objet de quelques essais dans le but de remplacer
Tusage de cette dernière substance, dont la saveur nauséa-
bonde est três-désngréable pour ceux qui fa prennent |
mais Tes résultats n'avaient pas été très-avantageux.
Depuis peu M. Martin Solon a administré la mannite
avec succès ; à la dose d'une à deux onces dissoutes dans
deux ou quatre d'eau bouillante,, l'a aromatisée convena-
blement. Il pense que Ta saveur fraîche agréable de ce
purgatif offrira Je grands avantages dans son emploi, si
ses effets se confirment par de nouvelles tentatives, car
cette substance ne parait pas produire d'irritation sur le
canal intestinal; de plus les travaux de M. Payen ayant
démontré dans la racine de céleri-rave l'existence de la
(i) Le procédé à l'aide daquel on l'obtient , consiste à râper la racine ,
è-en cipyiiner le sac, qui, chauffé , laisse coag^uler une matière abon*
dante ; puis à concentrer en sirop la liqueur filtrée sur du charbon
animal ; celle-ci ne tarde pas à se prendre en une masse cristalline for*-
néa de manoitei et qu^in seul traitement suflit pour purider.
I
376 * JOU&NÀI^
xnaBQile dans la proportion de 6 à 7 pour 100, et d'une
«extraction facile , il est à espérer que ce principe orga-
nique deviendra un objet intéressant à isoler et a appli-
quer dans la thérapeutique.
Des préparations de colchique.
Les bulbes et quelquefois les semences du colchique
{colchicum autumnale , L. ) fait la base de divers composés
médicamenteux , qui sont doués d'une énergie assez
grande pour mériter beaucoup d'attention de la part de
ceux qui les emploient. On sait que ce sont ces bulbes
qui , avec l'alcool ( 2 parties de bulbes frais et 4 d'alcool
Qstituent Veau médicinale d*Husson , si vantée
à 36), coni
]pend;int plusieurs années. Malheureusement les recettes
publiées pour la préparation du vin de colchique, de
l'oximel ^ etc. , soit par l'ancien et le nouveau Codex, soit
))ar difiérens formulaires , sont très-peu conformes , ce
qui rend l'usage de ces composés incertain et fort varia-
ble; de plus, les bulbes ae colchique sont trè^-sujets
aussi à dillérer de propriétés suivant l'époque où on les
récolte (1). On ne peut même pas bien réellement pré-
ciser à quel temps de Tannée on doit faire cette récolte,
et l'on dit seulement que c'est à peu près au mois d'août,
quand la bulbe est en pleine vigueur. En se fondant sur
les derniers travaux de MM. Geiger et Lesse, qui attri-
buent ses principes du colchique à un principe cristalli-
èable un peu différent de la vératrine , qu'ils ont noinnie
colchicine^ on serait sans doute, au moins dans cette cif"
constance^ienié de remplacer les préparations de colchique
par des quantités déterminées de ce principe organique
(lorsqu'on en aura bien constaté les propriétés médicales),
associé ou non à quelque substance gommeuse ou autre
capable d'imiter celles qui raccompagnent dans le végétal.
Nous adoptons bien certainement, dans la majeure partie
des cas , les opinions judicieuses de M. Polydore Boullay,
sur le datiger de changer les formules pharmaceutiques,
et ces opinions sont dirigées dans un trop bon esprit pour
n'être pas généralement appréciées ; mais nous pensons
que l'usage de certains principes actifs, isolés des vége-
(1) Il en est sans doute de même pour d'autres bulbes également
us 'tés.
DE PHARMACIE. 3^7
i^a% jtctifs , oQre ausai de très-grands ayântagés , car ie
plus ordinairement ils représentent les propriétés les
plus tranchées, des substances d'oà on les a extnaits , et
il est facile, par des ingrédiens mixtes, d'en^.pojodifiei: ou»
atténuer les effets. On est du moins touîours certain
d'agir sur des quantités précises, et sur des composés
identiques, ce qui n'a pas souvent lieu, non-seulement
avec le colchique, mais avec beaucoup d'autres racines,
écorces , semences , etc. , dont la composition ou les pro-
portions peuvent varier suivant la récolte. Tannée, et
aussi par les mélanges coupables du commerce, qu'on ne
reconnaît pas toujours bien. Knfin le mode d'adminîstrà«>
tiou est encore favorisé dans ces cas par la facilité de
concentrer sous un très-petit volume les principes actifs
qui sont la base d'un composé pharmaceutique.
Sur l'emploi de [huile de morue.
•
L'huile de foie de morne (oleum jecoris aselli)^ em-
ployée anciennement en médecine dans certains pays , a
été remise en pratique avec un grand succès contre plu-
sieurs afi'ections rhumatismales chroniques, et pour dé-
truire aussi les lombrics et les vers ascarides. Cette huile
s^obtient par trois modes, qui donnent des produits plus
ou moins purs. Le premier consiste à exposer aux rayons
du soleil les foies des morues entassés dans des cuves ;
il en sort un liquide fluide jaunâtre ( huile de morue
limpide blanche) destiné pour Tusagé interne ; puis quand
les foiçs sont restés plus long-temps, ils éprouvent une
sorte de putréfaction et fournissent un second produit
d'huile limpide brune; enfla en les chauffant dans une
marmite de fonte, on retire un dernier liquide huileux
encore plus coloré et visqueux.
TJhuile de morue est administrée à l'intérieur, soit
seule , soit mieux dans un quart de verre d'émulsiôn , et
à la dose de deux ou trois cuillerées à bouche par jour
our les adultes , et de deux ou trois cuillerées à cûfé pour
es enfans. A l'extérieur elle s'emploie en frictions, soit
pure, soit unie à Téther ou combinée à l'ammoninque.
Pour détruire les ascarides et les lombrics, il faut la
prendre aussi en lavemens. M. Caron du Villars, auteur
de cet article, cinnonce que ce médicament qu'il regarde
r.
378 JOUINÂL
comme très -précieux quoique désagréttBle, n'a jamais
causé d'altérations dans les fonctions dig^estires mém^
lorsqu'il, a été pris à des doses assez considérables.
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL.
De la séance de la Société de Pharmacie , 6 mai 1 834.
PRESIDENCE DE M. CEEREAV.
La correspondance imprimée et manuscrite comprend r
deux numéros des mémoires de la société industrielle
de Mulhausen; plusieurs numéros d'un nouveau journal
intitulé, TEcho du monde savant; la Gazette eccleclique
de Vérone; le Journal de Pharmacie;, un mémoire de
M. Mnlaguti sur divers composés de tungstène..
M. Robiquet lit une lettre de M. W. Grégory, d'Edîn-
bourg , sur plusieurs combustions très - remarquables ^
auxquelles donnent lieu un grand nombre de corps
chauiïés dans une atmosphère de gaz oléfiant , et un.
particulier sur le perchlorure de chrome.
La lettre de M. Grégory est renvoyée au Bulletin.
M. Vée lit, au nom de M. Boget et au sien, un rapport
nnn favorable sur le sparadrapier soumis par M. Chariot
au jugement de la Société.
M. Guibourt dépose sur le bureau un grand nombre
d échantillons de produits naturels rapportés de Guali-
mala par M. Bazire, négociant français, établi dans cei
pays.
M. Guibourt est prié par la Société de publier dans le
Bulletin les observations qu'il a faites sur ces médi*
camens. ^
M. Bazire,présent à la séance^ est invité par M. le pré-
sident à signer la feuille de présence. A la demande
de M. Bussy et de plusieurs autres membres, il commu-
nique quelques renseigneniens curieux sur les cochenilles^
et en particulier sur la cochenille noire.
M.Blôndeau appelle l'attention de la Société sur le fait
suivant : ayant préparé de Toxide d'antimoine par le pro-
cédé du Codex 5 qui consiste à projeter par portions dans
un creuset rougi au feu , un mélange de parties égales
denilre et d'antimoine, l'opération a suivi une marche
régulière; mais qu'ayant fait une nouvelle dose doxide
DE PHARMACIE. 5jg
par la méthode décrite dans la Pharmacopée de MM. Henry
et Gaibourt, d'après laquelle la proportion de nitre est
a0ginentée et le mélange est chauSé tout à la fois dans uur
creuset au lieu d y être projeté par parties, il a obtenu
un culot d'antimoine.
M. Soubeiran dit qu'il a vu plusieurs fois cette sépa-
ration d'anlimoiiie métallique s'eiïectuer, même en sui*.
Tant le procédé du Codex , et qu'elle lui parait être
expliquée par lobservation déjà anciennement faite , qu'à,
une haute température la <:ombinaison d'oxide d'anti<%
moine et de potasse est changée en antimoniate et ea
antimoine métallique» i
M. Robiquet pense au contraire qfxe la séparatioa
d'antimoine provient de ce qu une partie d'antimoine
entre en fusion, et échappe à l'action du nitre en raison
de sa pesanteur spécifique qui lui fait gagner le fond du
creuset. Il croit que la proportion de parties égales de
nitre est trop faible pour attaquer complètement Tanti'-
moine, et qu'il a toujours soin de l'augmenter. Il recon-^
xiait d ailleurs que d'autres circonstances , comme la con-»
duite du feu ou son degré d*intensité et plusieurs autres
causes , peuvent avoir une influence marquée sur les ré-^
ftullats.
M. Soubeiran ajoute que, dans la méthode de MM.
Henry et Guibourt, il croit possible et même très-pro-»
bable qu'une partie d'antimoine se sépare par le seul
effet de sa densité , ce qui doit arriver plus aifficilemeni
quand on projette peu à peu le mélange des deux ma-
tières, mais il ne Saurait partager l'opinion de M. Robi-
quet sur l'augmentation de la quantité de nitre. Il rappelle
que d'après les expériences faites anciennement sur le
même sujet par M. Berzéiius, la nature de l'oxi de d'anti-
moine ch.inge avec la quantité de nitre dont (m s'est servi,
que l'bxide blanc d'antimoine par le procédé du Codex
n'est guères qu'un composé de proloxide d antimoine et de
potassé ;: tandis qu^ si lenitre est en plus forte porportion,
il se fait de l'antimonile et de rcinlimoniale de potasse*
Il fait observer que l'oxide d'antimoine préparé par les
pharmaciens, suivant le procédé du Codex , est un médi-
cament différent de celui que Ton obtiendrait en forçant
la dose de nitre et qu'en conséquence il faut s'en tenir à
la formule légale» -
38o JOURNAL DE PHARMACIE.
M. Robinet fait remarquer que si le procédé du Codex
peut donner un médicament vahabl<e dans sa composition^
il vaut mieux alors recourir à la méthode qui le flqioiie
constamment le même, et que d'ailleurs rien ne prouvie
que le produit en serait moins efficace.
M. Soubeiran répond que des expériences nombreuses
ont été faites à ce sujet , et qu'elles ne sont nullement en
harmonie avec la manière de voir de M. Robinet. Il dit qu'il
a préparé séparément pour M. Trousseau, chargé d'un ser-
vice de médecine à l'Hôtel-Dieu, tous les composés que Ton
peut supposer exister dans lantimoine diaphorétique
quelque variation que l'on puisse introduire dans l'xïpéra-v
tion ; savoir, l'oxide d'antimoine sec et hydraté , les acides
antimonique et antimonieux anhydres et hydratés, les
combinaisons solubies et insolubles de Toxide etdesacidea
d'antimoine avec la potasse, et qu'après bien des essais ^
M. Trousseau a donné la préférence à l'antimoine dia->
phorétique lavé du Codex ; que quant aux reproches que
Ton peut faire à cette dernière préparation à cause. des
variations qu elle peut éprouver dans sa composition ^ il
fait remarquer que ce médicament s'enfploie à des doses
trop fortes pour que la présence d'une, quantité un peu
plus grande ou un peu moins grande d'antimonite OU
d'antimoniàte puisse avoit* une influence marqaée.surles
résultats , et que« d'ailleurs en suivant exactj^mçnt tou-^
jours la même méthode, telle quelle est décrite dans le
Codex, il ne voit pas de raison pour que la nature du
produit varie beaucoup. Sur la pJToposition faite par quel*
qrues membres de rédiger une notice à ce sujet,, jyi. Sou-
beiran fait observer que cette matière lui paraît avoir été
assez étudiée, qu'il y a peu de temps , il a Résumé tout ce
quia été fait à ce sujet, dans l'article antimoine, d^s
le nouveau Dictionnaire de médecine, et que l£|. ausçi &ç
trouve Texamen médical des préparations d'antimoine
fait par M. Trousseau. Il pense alors qu'une nouvelle
notice serait sans objet. Cette opinion .«st partagée par la
Société, ..
'i'I' Ml'l I il. ■ I ■ JSS
PARIS.—JMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIiJÎ ^
AOB AACIHE, 1°. 4> PLACE DB'2.*0DB0S*
< . ' î 1
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
GONTENANt
m
LE BULLETIN
O
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE pilAKMAGIB
DE PARIS.
N'. Vn. — 20'. Année. — Juillet .1834.
ANALYSE
De la gfaine dambrefte. Hibiscus hab-el moschus.
Par M. BoRASTtErt
Il est parfois assez difficile de Bien déterminer à quel,
sorte de produit certains corps doivent lodeur qu'ils
exhalent; et si ces odeurs, qui ont entre elles une grande,
analogie , sont uniques ou de nature complexe ; enfin ,
quels sont dans ce dernier cas les corps d où émanent ces
odeurs de nature complexe.
. La plus grande partie des corps odorans que nou6
connaissons sont dus à des huiles volatiles ou essentielles,
dont les unes, plus légères que l'eau , ne contenant poipt
XX*. Année. — Juillet i8î4- ^7
\
38^ JOURNAL
d'oYigène, sont néanmoins remarquâmes p^r Todeur fort^
qu'elles exbaleQt. Ce sMt^ les. hiiil^s èssi^ntielles de téré-
benthine et de baume du copalme du Mississipi , liqui-
dambar styraci Jlua ; ces huiles ne se combinent en au<-
cune maniênre aV^é les alcaKs ^l \pi dKides 'méCaOiques é
elles sont même louf'-à-fait refractaires à 1 action de ces
-Qgens.
D'autres, aU contraire, plus pesantes que l'eau , con-
tiennent, d^apr<^ les 'belles çt récente^ enériences de
M. Dumas, une grande proportion doxigène. Les huiles
sont remarquables «ussi^ ^ar l'odeur vive et pénétrante
qui les caractérise. Ce sont les huiles essentielles de
girofle^ de piment de la Jafiiaîquci ,; de caïin^lle giroflée y
nvyrtus caryophitlata. Ces huiles, ainsi que je l'ai constaté,
se combinent avec la plus grande facilité avec Iqs alcalis
xes ou voktils , de même qu avec les terres et les oxides
métalliques. Ainsi , dans le cas que je signale en ce mo-
ment , la présence ou l'absence de l'oxigène, au nombre
des corps constituans des huiles essentielles, ne peut pas
toujours être considérée comme principe unique ou géné-
rateur de lodeur.
On trouve, dans les corps organiques du règne végétal^
des odeurs qui ont entre elles une si grande analogie,
qu'il f^ut une extrême habitude pour les distinguer; telles
sont entre autres celles de la badiane , illicium anisatum ,
et de l'anis vert, pimpinella anisum. Celles de la violette
dans le v^iola odora , l'iris de Florence et la giroflée jaune,
cheyrahtkus cheyri , etc.
Dans les corps organiques de règne différent, on te-
màfrquè aussi des odëuî-s pour ainsi dire analogues; ce
sont celles àé\^ pliocénine ( acide phocénique de'M. Cfhe-
vreul ) et des graines du uibûrrium opulus\ celle de l'acide
caproique et de rhjpericum hircinum; enfin celle du
mu6c et de la graïne d'arhbretïe dont je vais rendre
compte. Cette analogie même a paru si frappante, que les
DE PUiAmWACIE. 58S
Arabes ont appelé cette semence , avec peut-être plus de
raison que nous , hab el mosch , qui signifie graine de
musc, plutôt que graine d'ambrette , parce qu'effective-
ment la graine dambrette a une odeur bien ]^lus en rap-
port avec celle du musc qu avec celle de Fambre gris.
i
f
Histoire naturelle.
La gr^iine. d'ambrette appartient à la monadeilphie pof*
lyandri^ de Linné, et à la famille des.malvacées.de J(tt^
sieu ; c'est un escellent parfun^lor^^'on sait lfemp]ojie&
convenablement. Le prix en est encore asse^i. élevé^ pacoè
qu'il remplace avec avantage, le mu$c efe l'ambre daiM
quelquiçd çomp(^itions parfumées ; on a'en sect aaj^UD4
d'hui même povur préserver h^s étoffas de If attaque dei
yers; On faisait yqnir s^utrefois la graine d'ambrette dià
Levant, et notamment de l'Arabie-Heureuse; maintenioïC)
on la tire de nos colonies des Indes occidentales , et sur-*
tout.de la ]VIartinique«. Au surplus, l'espèce dViU^iscuSiqui
la produit pourrait étr^.cultiyée avec beaucoup-de^siicoè»
dans nos. nouvelles possession^ d'Afrique «i aux eniriirQne
d'Alger et de Gonstantine,. et cette culture, devenir pap
la suite Tobjet d'un commerce avantageux. Lorc^qv^oW
examine avec attention la graine d ambrette , on s'aper-
çoit bientôt que des diverses parties qui la constituent ,
ce n'eîst que'la>pell¥cule^ extérieure qui recèle iWeYir 'de
muse, et que Kntérieur n'est presque point odoraiit.
B'>a^rès ces Considéra tioris^j^ii cherché , mâis*vaineitieilt ,-
^séparer la^ peMiculemusquée- au moyen d'unr iboc^in',
aitasi^qu'onlefait pour l'orge perlé ;maisr cette graine', qui'
n'4e84 «cependlmt point cornée , c^t asse^ difficile àr rompre/
Toirtefëis^yaipréféi^ là* moudre^ parce qu'hinsitaoulufelé^
pelUtîules ie t^uventplùtôtdéfcHirées, et deTiénneûfst^é-
ceptlblfeâ d'être attaquées par lès agens quelon eihplbié,
et de donner leur corps odôranti "
364 JOtJtNAt
Analyse,
l'ai soumis à la distillation dans Teau aSo giammes de
cette moulure. Le liquide qui a passé daos le récipient
était à peine odorant , le résidu épais resté dans la cornue
essayé par la teinture d'iode ne présenta aucune traoe de
fécule.
L'action de l'eau bouillante fit concréter une matière
particulière, blanchâtre, opaque, qui se rapprochait de
kl nature de l'albumine; lavée à plusieurs eaux, elle ne se
redisisolvit qu'en très-petile quantité; abandonnée dans
Teau q«i l'aTait en partie dissoute, elle ne tarda pas à pas-
ser k la fermentation putride et à prendre une odeur in-
fecte y tdut*à*faït insupportable et difficile à décrire.
Lorsque 'Cette espèce de fermentation fut passée, il se
déposa tine matière blanche pultérulente , d'une acidité
tirès-prononcée, mais dont la faiUe quantité ne me permit
pas l'examen.
«Le résidu'de la décoction , fortement exprimée , était de
ebnsistance visqueuse, peu coloré. Rapproché convenable-
ment il laissa une matière extractive d'une saveur douce,
qui présentait tous les caractères d'une substance gom-
^evse. .
Action de V alcool,
» - ■ ''
.ia5 autres grammes d'ambrette récemment moulue ont
été mis en macération dans l'alcool à ^° ; après quatre
jours j'exprimai et je filtrai. Ce macéré était très-aronota*
tique , il avait l'odeur tout-à-fait musquée de la graine
d'ambrette. Je réitérai trois fois cette opération de quatre
e^'quatre jours , je pressai fortement le marc , filtrai et
réunis tous les macérés ; je procédai à la distillation à feu
vif. L'alcool passé dans le récipient était bien musqué, il
bjançhis^i^it assez lorsqu'on y ajoutait de l'eau, ce qui in^
liiquait la présence d*une huile essentielle.
DE fUÀItMACIS. 5S$
Le résidu se troubla en refroidissant^ et se sépan^ en
pkisieurs portions.
La première était un alcool tfès-affaibli qui rbtr^ssait
vivementle papier bleu de tournesol. .. . ^
La seconde surnageait celle-ci et formait une couéfae
assez épaisse d'une buile grasse, fluide à i 5 degrés, d'une
odeur peu agréable d'ambretle. -^
La troisième formait un dépôt un peu yisqueûr. ^ "
Si on Tarie ce procédé opératoire , et si Ton • fait év&4
porer le macéré alcooKque à une douce cbateiir Jqut n'at-
teigne pas celle de l'eau bouillante , l'alcool qui pa$se dàbi
le récipient né blancbit pas l'eau, et le résidu a uneodeùp
plus ambrée et moins rance.
Enfin si, comme je l'ai pratiqué dans plusieurs opéra*
tions subséquentes, on laisse évaporer le même macéré à
l'air libre et à une température qui ne varié pas phis que
de la à 25 degr. , on obtient un résidu extrêmement aro~
matiquequi conserve la plus grande partie de l'odeur de
la graine d'ambrette. Il est à remarquer que cette odeur
est extrêmement tenace, qu'elle dure long-tenips, et qu'en
cela elle a encore quelqu'analogie avec l'odeur du musc.
L'alcool à froid n'enlève point à la graine d'ambrette
tout le produit odorant qu'elle recèle , et la preuve, c*est
que si l'on continue l'action plusieurs fois répétée de l'ai-
oool bouillant , ce véhicule enlève encore du produit odo-
rant. Si l'on filtre immédiatement, l'alcool en se refroidis-
sant se trouble légèrement et dépose une certaine quan-
tité de matière grasse concrète, qurest encore odorante et
très-mttsqnée.
J'ai essayé de mettre en usage le procédé de déplace-
ment indiqué par nos honorables collègues Robiquet et
Boutron Charlard , et en dernier lieu par M. BouUay. A
cet ellet , j'ai placé de la poudre de graine d'ambrette dans
un entonnoir long et à petite ouverture ; j'ai versé de»
] alcool en quantité suffisante pour bien imbiber la pou^-
389 JOUHNAL
^ay€t lorsque je l'aï cru ^uffifianunaeA imbibée et Mturéey
j'ai versé par un tube une nouvelle qudiktité^d'alcool.
lie déplacement a eu lieu , et Talcool est. sorti chargé de
beaucoup de matières sol«ibles.
. J ai répété plusieurs fois les additions dalcool, et j'en ai
retiré chaque fois de nouvelles quantités de matière»
grasses; enfin j'ai fait agir à piusiewrs reprises l'éAher, qui
s'est aussi çbaiPgé de matières solubies qui avaient échap-
pé à l'^tion de l'alcool.
illiï'est peut-être pisis inutile de faire remarquer que
p4ir Je procédé de déplaeement j'ai t)btenu plus de sub-
•tiince grasse et de substance résineuse et visqueuse; mais
que, d'un autre côté aussi, ces derniers corps étaient pour
ainsi dire priyés de la presque totaUf é des produits, ado-
ralis. Ainsi) ea employant les mêmes agens , et variant
seiulein^it le procédé» on obtient quelque difiérence dans
les résultats»
IfCS résultats généraux que j'ai observés peuvent se ré^
duir# au nombre de quatre corps principaux :
l^ Une huile fixe fluide i
%!". Un produit à principe odorant ;
Si"^. Une matière grasse concrète et cristallisable *,
4''* Enfin une matière poisseuse analogue aux résines*
If lUle fixe fluide.
Cette huile est d'une couleur jaune verdàtre ; elle est
fluide à la température de o^. CepeBdâi;it à ce degré elle
laisse déposer une petite quantité de matière concrète qui
cristallise en étoiles par le repos , elle est soluble dans
trois à quatre parties d'alcool à froid, et en toute propor-
tion dans l'alcool bouillant et dans l'éther.
Abandonnée à lair libre pendant un mois et plus , elle
perd de ^ fluidité et se concrète par lames ou feuillets, qui
se superpœeat les uns aux autres. Si cette huile' a été
DE PHARMACIE. SSj
pbtenue par la méthode de déplacement , elle est péut*^
être plus abondante, mais sans odeur pour ainsi direi
dans le cas contraire,, où elle a été préparée à l'aide de sa
macération alcoolique et de Fexpression , ell(B présente la
plus grande partie de l'odeur de Tambrette» . ^ ^
Elle est susceptible de se saponifier avec les alcalis, tels
que la soude et la potasse. Néanmoins, ces sortes de sa-
vons n'acquièrent point la consistance de ceux faits avec
l^buile. d'olive ; ils sont généralement mous, et. ont dans lé
principe une apparence feuilletée.
Cor£s odorant, .
Ce corps ^ sur là nature duquel je ne sau]:ais. encore être
fixé d'une manière tout^à-fait certaine, à été obtenu au
moyen de légers lavages alcooliques pratiqués à de. courts^
intervalles , de quelques secondes seulement , sur les rési-%
dus concentrés dés diverses macérations alcooliques er-
primées fortement de la graine d'ambretté.
J'allaissé évaporer à l'air libre ces légers lavages, et j'ai
recueilli pour résidu un corps particulier très-odorant qui
recelait la presque totalité ae l'odeur de là graine dam-*
brelte.
Ge^ corps possédait les caractères suivans :
Sa couleur était très-légèrement verdâti^e. x
Sa consistance semi*fluide ; même à lo degr. au-dessus
de 6 , il prenait plus de consistance par un abaissement
de température^
Son odeur est extrêmement remarquable et bien carac-
térisée , c'est celle du musc proprement dite.
Isolé autant que possible par le procédé que je yieps
d'indiquer , s'il est abandonné à lui-même et à l'air libre»
son ôdeûr perd beaucoup de son intensité , quelques se-
maines suffisent même pour cela.
Cet efiet n'a pas lieu , au moins au même degré, si ce
388 JOURNAL
. corps reste mêlé ou combiné avec les autres matières
grasses ou résineuses contenues dans la graine d'arabrette;
dans ce cas j'ai pu en conserver pendant plus de six mois
h vase découvert, sans qu'il perdît beaucoup de son odeur.
On voit ainsi que cette odeur', bien que extrêmement ex-
pansible , peut se conserver dans de certaines conditions
et se perdre ou au moins s'altérer dans d'autres*
Gomme il était à présumer que le corps odorant ap-
partenait aux builes essentielles , j'ai cherché à l'obtenir
de la manière suivante : j'ai soumis à la distillation , par
l'intermède de l'eau, le résidu de la macération alcoolique
concentré , il passa dans le récipient un liquide blanchâtre
surnagé par une petite quantité de matière concrète qui
avait en grande partie l'odeur du corps que j'avais soumis
à la distillation ; cette odeur était cependant bien moind^
agréable et moins musquée que celle obtenue par les lé-
gers lavages alcooliques à froid; mais comme je n'ai agi
que sur de très-faibles quantités de matière , cette expé-
rience , pour être décisive , a besoin d'être recommencée
sur une plus grande échelle.
L odeur de musc qui émane continuellement de ce pro-
duit s'affaiblit, ainsi que je viens de le dire, dans certaines
conditions ; j'ai cru remarquer que c'était en s'acidifiant
qu'il perdait ainsi de son odeur, et que si on y ajoutait un
peu d'ammoniaque et recouvrait la capsi^le qui le con-
tient avec un papier et un linge imbibés de cet alcali
( pendant une nuit seulement ), l'odeur du musc acquer-
rait une nouvelle force.
Cet effet pourrait s'expliquer en admettant que l'am-
moniaque forme avec ce produit une combinaison volatile
analogue à celle que j'ai obtenue avec l'essence neutre de
girofle et le gaz ammoniac sec , combinaison qui , bien que
peu persistante , n'en est pas moins très-remarquable ;
car, dans le fait dont il s'agit , je doute encore si l'acidité
existante est due au corps odorant lui-même, ou bien si elel
DE I^UAEMACIE. 3^9
doit ^tre rapportée aux autres corps gras, a«ides,ou rési*
ueux; jepeucherais même pour cette dernière opinion (i).
Matière concrète.
C'est celle qui se dépose par suite de l'action de l'alcool
bouillant sur la graine d'ambrette , préalablement traitée
à froid parle même agent ; cette matière est d'unblanc
nacré*
Sa saveur est douce , agréable , elle conserve encore ,
malgré plusieurs dissolutions alcooliques ou étbérées^ un
peu de l'odeur et de la saveur musquée de l'ambretté.
Mise sur la langue elle fond facilement à la manière
du beurre de cacao, dont elle a quelques propriétés.
Elle est très-soluble dans l'étber sulfurique ; si l'on filtre
la dissolution , celle-ci , par une évaporation lente, dépose
la matière concrète , sous forme de petits cristaux radiés i
ces petits cristaux prennent naissance au milieu d'une
autre matière transparente, concrète aussi, mais qui
n'est point criHallisée.
Elle entre en fusion à 35 degr., mais ne cristallise pas
en se refroidissant.
Le beurre de cacao entre aussi en fusion à la même tem-
pérature , peut-être même a un ou deux degrés plus bas, et
ne cristallise pas non plus en refroidissant. Mais le beurre
(i) Il est bien à présumer que les marchands de musc connaissent
cette propriété de Tammoniaque^ aussi ne manquent-ils pat d'en fiaire
usage. Ils versent ordinairement deTurine fortement ammoniacale sur le
musc avariéy quelques jours avant de le mettre en vente. L*ammoniaque,
en se dégageant, augmente comme de raison Todeur du musc; mais après
quelques jours cette odeur diminue et le musc perd de sa valeur. C'est
ainsi , et je le tiens d'une maison recommandable dé Paris , celle de
M. Chardin Hadancourt qu*il y a quelques mois une assez forte partie
de musc ainsi rehaussé fut répandu dans le commerce. Les personnes
qui en firent l'acquisition n'eurent pas à se louer de leur marché et
éprouvèrent des pertes assez considérables.
M. Robiquet nous a déjà fait connaître un fait de cette nature, et si
j*en rapporte un semblable, c'est qu'il vient d'avoir lieu tout récemment,
et que des pertes asses grandes en ont été le rémltat.
390 JOURNAL'
de cbcao retient encore un t>eu d'huile iSliide V ce qui doit
nécesdaii^foient augmenter un peu son dégiré de fusion.
Par son aspect, la manière dont on l'obtient, sa cristalli-
sation, ainsi que par le degré de chaleur auquel elle entre
bn fusion , la matière concrète de la graine d'ambrette ma
paru posséder quelque^-^ums des caractères dé Vdm^
bréine (i>de MM. Pelletier et Chiventou , et je te sièrais
pas éloigné de la ranger dans le même genre de corpi
gras, si toutefois des expérience» plua en grand tiénnèïit à
confiriiier ces premières prévisions ; elle è'en t^pproché
d'autant , que plus ellie est blanche , pure , bien éristàl*
lisée , et plus elle perd aussi de son principe odorant ; ce
qui lui donne une analogie de plus avec Yambréîne.
» •
Cette substance existe en petite quantité dans la graine
d'ambrette ; peut-être même n'est-elle due qu'à l'altérar-
tion que cette graine éprouve dans les difiçrens traitemena
qu'on lui fait subir.
Sa couleur est brune et même un peu noirâtre*
Son odeur peu agréable est comme empyreui^atique.
Sa consistance est poisseuse.
Elle est plus pesante que les divers corps gras contenus
dans la graine d'ambrette, car elle occupe toujours la par-
tie inférieure de ceux-ci , et s'en dépose lorsqu'ils sont
légèrement chauffés , et leur fusioii prolongée {rendant
quelque temps.
Résumé.
Tels sont les corps principaux que j'ai pu isoler de la
graine d'ambrette j on voit que les plus intéressan's sont
de la tiafure des corps^gras et ôdorans. Malheureusement,
avant d'arriver à la séparation de ces corps, il faut de lon-
■« I ■■ ■■ » .1 . ■ I. lU ■ III ■ ■ I I
(0 Journal de Pharmacie^ tom. VI, pag, 49-
\
DE PHAftMÂGIE. S^I
gues opérations souvent infructueuses , et les produits les
plus curieux à examiner se trouvent excessivement réduits
par les faibles proportions pour lesquellesijs entrent dans
les substances qu'on soumet à l'analyse. Ainsi sur 5o0
grammes de graine d'ambrette que j'ai analysés , %bo ont
été distillés par l'intermède de l'eau et n*ont rien donné
de remarquable ; des 25o autres grammes^ moitié a été
traitée par l'alcool à froid et à cbaud, ensuite exprimée ;
la liqueur filtrée^ puis évaporée à Tait libre, a {oaràl un
prodQit des plus odoraiis ; 1 autre moitié a été traitée |>ar
la méthode dite de déplacement ; dés àeiix méthodes coni<-
binées ne m'ont jamais pu donner, sur d5o gramme^ de
graine d'ambrette, plus de 1 6 grammes de corpâ grà^
fluMie ou solide , odorant où non, poisdeoîk résineux oti
coloré, quantité extrêmement minime lorsqu'il s'agit de
soumettre le tout ou une partie de cet {>rodifltè à des
expériences variée^.
> Je vais seulement donner Ta peu près dëà proportions
des diverses substances que j'ai séparées de la graine
d'ambrette ; sur aSo glrammes , les produits les pluâ cer-
tains et les plus clairs sont les suivans :
Parenchyme et humidité. • i3o
Mucillage ou gomme 90
Matière albumineuse i4
Corps gras , résineux , acides ou non, qui
se divisent ainsi :
, Huile fixe fluide ^
Matière concrète
Corps odorant
Résine coloxée. ..•.,.
M»
a5o
5g2 JOUANAI»
I
t '
PROCÉDÉ ANALYTIQUE
Pour découvrir les préparations arsenicales en dissolw^
tion at^ec des matières organiques ,
Par M. Taufflibb , doctear ès-sciénces.
Les opérations de chimie légale ont souvent pour but
de découvrir l'arsenic dans des su]>stances organiques,
par exemple dans les matières qui ont séjourné daosle
tube digestif d'une personne que l'on suppose emppi-
sonnée. Dans ce cas il est essentiel , avant de recourir à
l'emploi des réactifs, de détruire les substances orga-..
niques contenues dans la matière suspecte , afin, d'énlei^
une caus^ d'erreur signalée par tous les cbimistes. L^
divers procédés qui, jusqu'à présent, ont été mis ea
usage pour arriver à ce but , se réduisent à décomposer
les matières organiques par le feu , par les acides ou par.
les alcalis. Ces méthodes conduisent en général à des ré*^
sultats satisfaisans, mais elles offrent dans rexécutlou
** , des difficultés parfaitement senties par les personnes qjui
s'occupent d'analyses toxicologiques.
J'ai réussi à éliminer les matières organiques par un
procédé peu compliqué, et qui permet de reconnaître
assez promptement de très-faibles quantités d'acide arsé-
nieux contenues dans des substances végétales ou ani-
males. Je traite les liquides mucilagioeux , provenant de
la décoction des matières suspectes , par une dissolution
d'oxide de zinc dans la potasse ; cet oxide se combine avec
la matière organique , et forme avec elle un composé in-
soluble qui se précipite avec assez de promptitude. La
liqueur qui surnage est claire et limpide , elle peut faci«
lement être filtrée ou décantée , et ne contient plus que
de l'arsenite de potasse et un excès d'oxide de zinc dissous
DE PHAEMACIE. SqS
dans la potasse. Cette liqueur ëtant acidifiée par l'acide
hydrochlorique, j j verse une dissolution de gaz acide
hydrosulfurîque, ou bien j^ fais passer un courant de ce
gaz^ le liquide ne tarde pas à se colorer en jaune ^ lors
même qu'il ne contient que des traces dacide arsénieux«
Le zinc reste en dissolution à la faveur de Feiccès d'acide.
En faisant bouillir la liqueur, le sulfure d arsenic se ras-
semble en flocons jaunes qui, qui ap^^s avoir été re-»
cueillis et lavés , sont traités convenablement pour être
réduits à 1 état d'arsenic métallique. J'ai pu, au moyen de
oeprocédé, démontrer là présence de -^ grain d'acide arsé*
nieux. dans, une demi-livre de matières alimentaires (i).
Vowt réduire le sulfure d'arsenic, je me sers d'un pro*
cédé bien simple , et qui permet de démontrer facilement
la présence de l'arsenic dans la plus petite quantité pos«»
sible de sulfure. Ce procédé consiste à introduire le sul-
fure dîuis un tube de verre de trois pouces de longueur,»
fermé à l'une de ses extrémités , et de faire glisser par-
dessus, au moyen d'une tige suffisamment étroite, une
dé ces feuilles d'argent extrêmement minces, dont se
servent les doreurs, et que l'on aura préalablement réduite
au plus petit volume possible , pour pouvoir l'introduire
plus £sicilement et l'appliquer sur le sulfure. On cbaufie
l'extrémité inférieure du tube à la flamme d'une dian*-
délie ,' ou mieux encore à celle d'une lainpe à esprit de
vin. La décomposition ne tarde pas à avoir lieu; le sulfure
se volatilise , passe sur la feuille d'argent, lui abandonne
son soufre^ et, transformé en arsenic métallique, vient se
condenser sous la forme d'un anneau gris noirâtre bril-
lant, à quelque distance au-dessus de la partie chauffée.
( i) L*opération réassit également bien si , an lieu de se servir d'une
dissolation d'oxide de zinc dans la potasse pour précipiter les matières
organiques , on verse dans les liqaides que l'on veut examiner une
dissolution de sulfate de zinc, et que l'on ajoute ensuite de la potasse
en excès, ou simplement du sous-carbonate de soude.
$9^ JOU&NAL
On mêle ordinairement *ces trois substances avec Té*
mail , on les fond et on les broyé immédiatement avec une
quantité convenable d'essence de lavande et d'çssënce de
térébenthine devenues grasses par suite d'une longue
exposition à lair; le mélange de ces essences doit être
fait ordinairement dans la proportion de deux tiers d'es-
sence de lavande et d'un tiers d'essence de^térébentbine*
On applique cette peinture au moyen de pinceaux plats
et bien fournis de poils de fouine ou de martre. On
prend, par exemple, gros comme une aveline d'émail pré-
paré, on y ajoute une goutte de térébenthine grasse,
deux gouttes de lavande , et on mêle le tout sur une
palette de verre. On couvre ensuite avec ce mélange
Une surface de verre un peu plus étendue que celle que
doit occuper l'étiquette. Lorsqu'elle est presque sèche ,
on en unit la surface à l'aide d'un gros pinceau en forme
de houpe et d'un poil très-doux, on achève ensuite la
dessiccation ; lorsqu'elle est terminée , il est facile de re-
connaître si Ton a bien dosé les proportions relatives
d'essences de térébenthine et de lavande; en effet, trop de
térébenthine rend 1 email difficile à détacher quand il
s'a'git d'écrire , et on ne peut réussir qu'avec une pointe
de fer très-dure au lieu d'une plume ; trop de lavande
d'un autre côté rend l'émail peu adhérent, et il se détache
par le plus léger frottement.
Pour dessiner ou écrire sur cet émail il suffit de l'en-
lever par parties ; on y parvient facilement avçc une
plume ordinaire non fendue , soit qu'on la dirige avec la
main seulement, soit qu'on s'aide de vignettes ou lettres
à jour dans les vides desquelles on conduit la plume.
On peut dessiner par des moyens analogues des filets
et autres ornemeas. Je n'entrerai ici dans aucun détail
sur les divers procédés à l'aide desquels il est &icile
d'exécuter des dessins très-variés et très-délicats, je me
bornerai à dire qu'avec un peu d'adresse et de goût on
DB PHARMACIE, Zgj
peut >saii8 peine tracer des formes assez- ooâipliqaées, et
que rémail se -prèle - k receToir' ded . lîgiies. trèsnlâiqatei et
pour ainsi miGik>SGbptques«: ..'>.;
' iLà. caisson de 1 email est la dernière opétalion à la-
quelle; on le soumeUe.:maift.c£st aussi la plus difficile.
Gdpisiidant^ pour peu qu'on! aôti Tllahitude de traVâiller le
yerrêi à, là lampe d'énuiillettir^ on -peut acquérir prompte*^
inevt/sIssesàidiludxîletélpouTtjréusait «onstaannent. Si roà
▼duVciZkre'iUii ^ràndtnonibfce id'olijets 'à là fols ; il ^est- i&«»
dispenaablè.d^employer un fourneau partiçnliery mais né
s'agit-il que de quelques pièces , toute espèce de four*
Aeau peu^ semr , surtout si l'en à soin de reofermer la
pièce à cuire, dans une chemiae en tâle percée. seulement
d'une petite ouverture, qui permette de regarder dans
«onimtérieur.» Çana tous, les cas, la disposition la pliie
commode est :cellé d'dn fourneau à une où plusieurs
moufles., dans lesi^ielles- on. place les objets à cUire, et
qu'on peut dôuvrir de feu de tous cistes. IL importe aussi
que, lorsque ]a température a étéportée au point conve-
nable, c'est-à-dire au rouge, on puisse fennec he^metîquè*^
ment, le fourneau pour. . qt:çe . lé refnoidissemént s'opère
avecjeqteur,. .., ..n. !.•' •.., •;:.:», . . •. >
JLxtrOtit d une lettre cl. MM. les fiédacteurs du
j Journal de Pharmacie.
Renrérmant delB ooserv^ations sur Fa préparation da fanaanilin liquide
de Sydènhàm, par M. Emile Moocboiv fils, pharmacien à Lyon.
Tout le monde sait que le marc du laudanum retient,
avec uqe partie du vin employé à la préparation de ce
médicament , une certaine quantité des principes so-
lubles des diverses substances qui entrent dans sa com-
W^, Année. — Juillet \%Z^, 28
position y de telle s«ie quie le pn>diiit otiUnni ne repré^
Mute pas ii^UgraLemttit ces mêmes suLslaiices.
En traitant pafr Teau, au moyai de la «téthode d#
^épIûceBient propoace par MM. Boullaj père èl fiis^ le
n^ûtc de Soo grammes de laudanum, M. Mouckm a ob»
taon d'abord 3 om:es de hnsdaninpi toot«^*-&it setndblable
«tt premâfe^ '^fljdhiit ; puis^ «n eomânuant de faite filtrer
de l'eau à innneffi^'cc même marc^ il a reeuèilU % Kvties à
>a li\T«B et demie d'im liquide colcnré très«^odoraii^^ qui a
ùmini par evaperatioD 64 |;tammes d'ms extrait de cousis^
lanoé de mekisseï»'
M. Moiichon se Sokide Mt eette obsenratioft pour 'pro*
poser de traît«r dorénaiFsmt le mare du kudannm par
l'eau tl lu méthode de déplacement, afin de recucîUir
d'abord le laudanum retenu par le marc, et d'entrainer
ensuite, à l'aide de ce nouveau diseolvant^ les principes
^i ont résisté à l'action du vin ; arec la teinture aqueuae
qu'il obtient ainsiy il prépare un extrait qu'il dissout en^
suite dans une certaine quantité de tînmis en réserve,
et il ajoute la solution au laudanum.
ï^n ajoutant cet extrait aqueux, M. Movchon obtient
certainement un produit différent de celui qui depuis
son auteur a été connu et employé sous le nom de lau-^
danum de Sydenham. En cela nous ne saurions l'ap^
prouver, iious ne voyons aucune raison pour modifier
ainsi un médicament qui depuis tant d'années a reçu la
sanction de l'expérience. M. Mouchon aurait du se bor»
ner, selon nous , à faire usage de la méthode de dépla^^
cernent pour recueillir le laudanum retenu par le marc^
F. B*
NOUVELLES DES SCIENCES.
De téther hydrocyanîque , par M, Peloasc»
€et ëtlier, que M. Pelouse rieiit de détottriir, fait le
9ujet da dek^mer mémoire qu'il a présenté à Ilastîtut.
C'est un liquide incolore , doué d'une odeur alliacée
ttès-f ortie , d'une densité de x),78.
Il entre en ébullition à Sa*' , Feau le dissout en très-pe-
tite quantité, mais il est sotnUe en toutes proportions
dans l'alcool et dans Téther sulfurique.
Son action sur l'économie animale est très-energique.
Lor^iu'il est pur, il ne trouble pas la dissolution, de
siitrate a'argent , l'eau de potasse ne ta décompose qu'avec
la plius ig^rande difficulté et seulemeat lorsqu'elle est très-
concentrée.
La fornittle empyrique de 1 etb(er hydrocyanique est la
suivantes
C«H<oAr^.
Si l'on adopte la manière de voir de MM* Dumas et
Bouliay, on. doit le considérer comme formé de quatt'e
volumes de gaz oléfiant saturés par quatre volumes de
vapeur hydrocyanique , et alors sa fbrmule devient :
D'après MM. Berzélius etLiébig, au contraire, ce serait
une combinaison d'éthyle et de cyanogène qu'on i^epi^é-
^senterait ainsi :
Dans tous les cas, il est composé de telle manière qu'qn
peut le considérer comme résultant de la condensation
de volumes égaux de gaz oléfiant et de vapeur bydro*
cyi^nique.
On le prépare en chaufiànt légèrement un mélange de
Îariies égales de cyanure de potassium et de sulfovinate
e baryte* On lave le liquide disiilié avec quatre ou cinq
28.
400 JOURNAL
fois son volume d'eau pour lui enlever l'alcool et l'acide
hydrocyani(Juè q^tfil peut contenir, on le maintient pen-
dant quelque temps a la température de 60 à 70 degrés
et enfin oB^le diaftiUe sur du chlorure de calcium* .
On peut rendre compte de sa préparation par l'équation
suivante:'* 'f .'.' \ • . \ • ' . \
CBaoM--C4 H10 0.4-.ii^o?)-f-Ka Az2 C2 :^ JCao So^^Bao Sp3-KC6 RIO Az2>
•■■.'••*•• ■ ' • Fi Bi
■ ' f ' • • ...
•■•. -.j ■ <•■ NOTE • ■.
Sur la créofote. par À. Buchker, à Munich.
"Lès travaux étendjus de M. Reichembach , à Blansko
eii Mpravie ^ sur le goudron, ses découvertes de la créo-
soté^ dé l'eûpione, de la pciraffinë, du picamare et du
?ittakal, seront, je crois, assez connus en France,
otir qu'il né soit pas nécessaire de discuter sur les pré-
{>arations et les propriétés de ces produits de la distil^
ation sèche. C'est seulement sur la créosote que je me
permets d^ .'CjOmmuniguer une note relative à ses vertus
.pediçales et sa préparation, sur Jaqueiie j ai eu occasiQD
de f^ire; beaucoup d expériences dans mon laboratoire.
M. SLeicfaernbabh ptesçrit de préparer la créosote du
goudron du bois de hêtre par six distillations, ensuite il la
fait dissoudre trois- fois dans nne solution de potasse caus-
• IjqUie., et la met chaque fois i^prj^s en liberté par l'acide
aulf urique., , . . : , "
J'ai trouvé qu'on peut obtenir la créosote de la même
pureté du goudron de pin , et qu'il n'est pas nécessaire
de répéter si souvent les opérations en prenant quelques
^récàutiblis que lie vais indîcjiier : -
^ i**.VA la premifere distillation du goudron, qui se fait
dans Tâlambic, il faut avoir soin d'enlever plusieurs fois
)e distillé ( l'huile de goudron ) et de changer les récipiens.
'^iD'abôrd tl hé distille que de l'enpione qui surnage Veau;
mais aussitôt qu'un peu de l'huile versée dans l'eau se
; pr^ei pif e'ati! fond , eltc est formée en grande partie.de
DÉ PQAKJiACIE. :4oi
créosote., et roo continue à distiller jusqu'à ce j|[Uf^ le néh
,s}Aa ai^ obtenu la conisi^tance de poix noirev •*.:'..)
. a"*. Ja^te ensuite Thuile plus pesante que l-eani^Wec
.'une p^etitè quantité d'acide sulfurique concentvé piour
-enlever Tammoniaque et pour favoriser la décolorislition.
•3^• Je la mêle après avec son volume dcau, j'âgiie et
pm& je la rectifie dans, de petites- coniu^s.
4°* Le distillé qui se rend au fond de l'eau consiste déjà
pour là plus grande partie en créosote; je la fais dis-
soudre dans une solutionéchaufiée de potasse caustique,
-d'une pesanteur spécifique de i, 1 20 v après quoi je laisse
déposer la solution concentrée pendant quelque temps à
une douce chaleur. L'eupione, s'il y en a éneoi'e, vient
nager à la surface du liquide , et il ^ut Tènleyer soigneu-
sement.
5*. Après le refroidissement Je la solution alcaline , j-y
ajoute un léger excès â'acidè sulfurique, par le(|tiel fa
créosote, est itaise en liberté. " * \
6**. La créosote séparée de la solution de sulfate 'de
potasse est distillée de nouveau dans de petites cornues ,
__ . •_ ^ç ^ j^ premrèrr J- •"-*• •'
clistillé. La d|sti
agite fprten^'eiit f
sente; aussi les premiers produits^ [ne cpnsistent-il^. qu'en
eaii, et encore une petite quantité, deupione qu'il fout
rejeter. Le résidu est fornié d'une masse brune. .
7**. Si l'on rectifie la créosote. obtenue de cette.manière,
. encore deux ou trois fois sans aucune adfUtion , on l'ob-
tient assez pure pour l'usage médical. ..."
Le praticien trouvera bientôt les précaution» à prendre
.dans ce cas.
Il faut que la créosote soit incolore, d'une grande té-
frangibilité à bleu et jaune , d'une pesaîiteur spédifiqiae
de i^oiy à ao"* Celsius^ et que sa solution alcoolique
ïnélée'ayec l'eau de baryte pe se-brunisse pas à l'air.: Elle
entre en ébultitibn à do3° Gels. (1)5 et distillesans aucune
altération. Elle possède une odeur tr^s-spédfique , qui
rappelle celle de la viande fumée et du castor^um^en^méme
■■ ■' I ■! ■■ I II —^—■111 I I — — ^—i^Ml^
(1) Le thermomètre de Celsius est le thermomètre centigrade.
4o2 ^ùvtinkh
-temps*' A Véçsttd d^ e^s |>t0priétés géoërates'^ elle se-
comporte ooftime une huile essentielle. Quant aux vertus
médicaleft de la créosote j plusieurs médecins de Mimich
«Bt confirmé ses propriétés anti putrides , dessiecathres et
.lilyptique^ Ceit contre des uleères lâches, earoînona*-
teux et syphilitiques , contre tes dartres y la gale et coxitre
la carie même ^ c|u eÙe a été employée avee le plgi|$ heureux
fuccès^
Ou l'emploie prineipalepiei^ à re:>(t4rieur^ soit à Tétat
pur en friction^ soit e& solution aqueujse, qu^oa pré-
pare ordinairement par distillation a un« partie de créo^
sote avec 80 parties d'eau. Pour obtenir Veau, de evéosote
-plus concentrée , }e prépare anparavapt un alcoolat d'un
grps de créosote et de a^ux oneesi ^'alco^)! ^ que je mets
alors par gouttes et en q-uantité suffisante dans l'eau
pour l'obtenir du degré demandé, e'est-à-dire jusqu'à
ce qu elle commence a devenir apaque. Je me suis con-
vaincu que c'est une excellente eau pour faire arrêter
]a carie aes dents. C'est un dos meilleurs remèdes contre
les maux des dents cariées d^ appliquer, moyennant un
pinceau, la créosote pure ou sa solution alcoolique, faite
avec'uiiie {>artie de créx>sote et huit à seize parties d'al-
cool. C'est noiirquoi la créosote est déjà fréquemment
usitée en Allemagne. On a aussi essayé son usage in-
térieur, etM. Reichembach'nous rapporte plusieurs faits
où elle avait été employée avec grand succès contre la
dyssenterie. Ce chimiste croit que la respiration des va-
peurs de aréosote avec Tair présenterait une grande éffica-
«-ité aussi bien contre des suppurations dans h. trachée
artère que dans les bronches. JDes expériences faites par
plusieurs médecins à Munieh^ avec des chiens, noas ap-
prennent que l'action de la créosote n'est que U>ptqoe,
et qu'elle n'est pas absorbée. On a coupé p. ex. une des
carotides par le milieu, et on a empêché pendant qu^I-
3uesmomens Técoulement du sang ei/la serranl avec le
oigt , pendant qu'on appliquait tout après un tampon
humecté avec de la créosote. Lorsqu'on enleva le doigt 9
1; artère n^' coula plus^ et la gMérisân de la blessure s en-
suivit en peu de jours , nfcéme ssûhs bandage.
%Hn<^MtH%>M»»wv^»<iiww»»v%j^(H1
EXTRAITS,
Ifa Beifertoiittm f.d. Pharmacie , par h.^k, Bdchker,
r.
I. Noutfclh anafyse du poixn'e de eubëbe.',
par M; Monheim (i).
D'après ccitte analjr^e,., looo pariio» de cubèbe cour
fiuile ToUtile yerte. • . .... a5<
Huile tolatile jirtuie» ...... ro
Gttbâ>îii. ••<•••••.•• 4^*'
l^sise kaUalni^ae. .. • ...... i5^
Chlorure, de aodiiun* ro*
Eitraetifi: ... ..^. .... .. 60^
ligneux. 65di
Berte. ..... ... • i55
f 000
ftes fidbres HgneuéeA y réduites* en eeadre, doftnaienl en^
eove- ime quantité conlsidérable de carbonate et d'hydro*
ekknrartéde potasse et de soude.
Le cubébia pazatt être identique a^c le pipenn et Se
irctave également jofiiit à>UBe résine molle et àere^
Dians cette combinaison il se dissout dans i'éther, Tal*
cool , les huiles grasses et l'acide acétique , majs la solu-
tion de potasse caustique, raèide snifurique étexidu et
flmile de târébenihine n'ont point d'action sur ce mé-
lange ;^ chatifié avec l'acide nitrique, il se colore en rouge.
Lexnbékin pur, chauffé dans^une cornue , se fond àâo%
itm
(1) JUpertùHum , yol. XLIY, cahfaM ».
à la température de So"" le liquide commence à bouillir,
et' en même tempo" la "ptûs gWtifdéfârtie ^é volatilise
sous forme de nuages blancs , qui viennent se condenser
dans le récipient en uti liquide d'une consistance épaisse,
d'un goût âçre , semblal^le à. celui dç la menthe poivrée ,
d'une odeur spécifique de poivre de cubèbe et d'une
couleur jaune, brunitre^ A la ten^pérature de i S^ sons zéro
il se congèle.
Dans la cornue il ne reste qu'un léger résidu de charbon.
• li . • • ' . • t r
II. Sur le camphre de cubèbe et ses propriétés chimiques ,
pajrM' F..-A*,:.Winkler <i).
Dans \^ Journal ^^ JPAa/7?ui^.,:âep^en^)3r^ i832, est
publiée up^ note de, M., Millier^ çur lef . cristSNiz qui se
déposent quelquefçis dans l'hui^q: vtolatif^. .a^ cubèbe;
mais le magique de cristaux^ rii'4 pas^perip^ [à^ M. Millier
de poursuivre ses expériences, sur ce ttç(jnpuy.dle espèce
de camphr^.;^e crois donc qu'il sera. agréable: à la Société
que je lui,* communique un extrait d'un mémoire sur ce
sujet , dans lequel les propriétés chimiques du camphre
de cubèbe se'trouvent plus détaillées.
. , M.:Winklér.o)»(ient f en distillant- 8 livres de' cubèbes
pi^lvériséSf 10,. onces, d'iine huile troublé v de la conûs**
tance de l'huile d'olives.(à 10'' R. ) , de l'odeur et saveur
de cubèbe , et qui se laissait fihrer , quoique lentement ,
mais sans dMSoultés. Après la filtration elle était toat*à-
fait claire, presqne trànspariente et d'une couleur très*
légèreiiient vef te«i
Cette* buile ^i abtadonnéeàu repos dans un verre rem-*-
pli et jcIqs à la température de +4^ R.^ laissait! déposer
déjà après deux jours quelques* btistaux^ dont.léfiombre
s'augmentait beaucoup au bout de ttois seinainte^ et ce
I I II I I I ■ ■■-! I I ■ I— ■—■lin I MM^^— nw^^iin^— PP«W^^— *
(x) /?e/»ertoriiim, yol. XLVy cahier 3* >.. i *
D£ IPHAftMAClE. 4^^
nJétait qu'après quelques mois que ia* formation des eris-
taux était finie. • . . i ; .
. iiLe camphre dé cubèbe', soigneusement séparé de llittile
par décantation et pressimns entre des feuilles de papier
Joseph, possède' les propriétés ^suivantes -. il- forme des
cristaux incolores^ brillaHs, presque transparébs; un
peu mous et faciles à réduire en poûdee^ fine et adhérente.
Il a une odeur faible de cubèbe ^ sai saveur, qui est d^a*
bord' celle du cubèbe et du camphre^ finit par être fraîche.
Il est aisément soluble dans l'étiiçr comme dans^ Talcool,
de méme>en/ grande qua3atité:daiiis Tisuilede térébenthine
et d'autres huiles volatiles , dans les huiles et les autres
substances 'fasses, mais iinsolnble dans- Feau.
:> . Mis dslnis.nn tube dtç v^rre et chauffé- au bain dé isâble,
llise fond à la température dé+ i^"" iat 56^ A^ e& m liquide
clair, incolore, delà consistance deirhaile'd'oliv!e8,^etd(i
i>eidsi8f]{écifiqùe de 0^6 l(çelai» àè l'eàîii> étaiiti±e' r ^000).^ G e
liipsjbdd )seto6ngèle à ' qae^U)6s; deg}^8'soès ^<^
taifei en iànê> -masse : crirtaÛne^ > traMparente et) • iîicolor^.
Après. le refroidissement il se > forme oinlinairéAiefil* k
diffé^éntesfplaces de petits groupeis de cristaux; d^une
fbhile.xhond)oâîde et ^consistant en petites et très-fines
colonnes, et une remarquable diminution de volume a
lieu. .
Quand on chauffe davantage dans une cornue le cam-
phre de cubèbe fondu , il se dégage des vapeurs de l'as-
pect d'une poudre très-fine et soyeuse cristalline. Le
liquide entre en ébullition à peu près à 4- 120 - 124'' K* 9
mais tout après il prend une température encore plus
haute , en devenant jaune par une décomposition par-
tielle, sans qu'il se sublime du camphre, dans la capacité
supérieure de la cornue du moins on n'en trouve qu'une
très-petite quantité.
Le camphre de cubèbe ne se laisse donc que difilcile-
ment sublimer à une chaleur successive. Mais si Ton en
expose une petite' quantité sidûteineiit à oÉie trèstgralidis^
chaleur, alors la. sublim^tioQ s'ensuit aisément ; car ent»
chaufiant presque ai* OHi^e- un cr^nsctt de platine dans .
lequel on met un lubede Yeire long et ourerl à chaque
extrémité , et en jetant un; cristal du caiinplure dans, ce
tube, il se TolatiHse dans, le momeuft sous forme de-
nuages sws qAicuBe ^tératio^». Après le refroidissement-
il se trouT6 dans le tube une croûte cifataHane» t.
Le camphre à^ cubèbe^ exposé à la flamme d'une-
lampe à l'esprit d& vin ^ ne s'enflamme qtiLaprës qu'il a
commencé à ae décomposer,, mais ocdinarârement il ne-
ccmtinuepos àboules»
Avec de l'eau le camphre de cubèbe ne dîatlîlle que très?
diflSlcileitent , et il parait que la. petite quantité qui se^
trouve dans le récipient eat seulement mécaniquement
poussée par les vapeaY& d'eau.
La ^nde quantité du campfaie di^ cubèbe a permis à^
M. WinUec de fa^e quelcj^ues essais de l'action de quiel*^.
quesélémens et d'autres combinaisons sur lui. fl lui pa*.
raissail intéressant de £aife les mémea essais.avec l'huile ,.
de laquelle aucune trace des cristaux ne se déposait plus«.
L'es résultats de ces essais, se tr^Mivent dans. la tabler-
suivante*
(La pesanteur spécifique de cette huile était de o^gdôJu
la température de 5 degrés R. )
BK -P»A^B MAGIE.
4507
ESSAIS AVIG LE GAKPHSS.
A. Action de tiode. —* Eb mêlafit
âvL camphre de cabébe palvérisé
uret de l'iode tetf, il ae oelore à Vift-
sUnt en br<iii jaunâtre, et après
quelques minutes le mélangée con^-
jiMtice à se fondre , en foro^nt pea
à pea nn liquide épais , opaque et
d'une odeur âpéeifique balsamique
mi rappelle aussi celle de Tioàe.
En faisant ce mélange à la tempe-.
«ature de ao -^ aS® &. , le campnre
•e liquéfie et se colore dans le
moment, la température du mé-
lange ft'élè^e beaucoup et il se dé-
gage des vapeurs jaunes.
B. Action du cbh^c. -w*Si Ton îaXt
passer un courant de chlore gazeux
« travers le camphre de cubèbe,
mis dans un tube de verre, il se
fend dans le moment en un liquide
clair et incolore qui se tit>uble
blanchâtre ^ et dont la température
•*élève beaucoup si l'on lait passeï^
^mam
ftSSA.IS AVEC IHOILE.
A. -«L'huile au contact avec l'iode
se décompose à rinstant< Le mé-
lange s'échaulfe beaucoup et sépand.
des nuages jaunes et des vapeurs
violettes*, il parait brun obscur y
plus iluide que celui du camphre ,
et d'une odeur de cubébe et a iode.
davantage de chlore. Peu à peu le
liquide devient encore plus chaud
B. — Si l'on fait passer un courant
de chlore dans l'huile de cubébe »
elle se trouble an commencement
blanchâtre, le mélange s'échaufto
également beaucoup, et afités quel»
que temps il se forme un liquide
vert brunâtre ou presque noir. Pen-
passer] d«at «fv'ony fait passer le chlore,
#t s'obecurcit. Mais après quelque revoîdissement le mélange est épais,
temps il devient nouvellement clair,
et à la fin du Refroidissement il
forme une niasse visqueuse , pres-
que transparente , d'une couleur
jaune brunâtre et d'une saveur et
odeur aigres.
G. Action de V acide sutfuriquê dé
i,8ao /7. spec. — Cet acide ne dé«
eompose que lentement la poudre
du camphre de cubébe. Après quel-
ques heures le mélange devient
bruno-clair» et lëpaiid l'odeur de
l'acide sulfureux.
P. Atiiôu de taéidé nitrique de
i,.5 p,' $pec, — L'acide nitrique dé-
compose le camphre dans le mo-
ment , et il se dégage fortement de
l'acide nitreux. Le produit de cette
altération ett une résine brune
claire « tfansparente , 4)'un goût
amer aromatique » et sblnble dans
Talcool et réther.
il se dégage contmuellement àe%
vapeurs tres*étonffantes. Après le
d'une odeur balsamique empyreu-
matiqu^,^ semblable à celle de plu*
sieurs mélanges de l'acide sulfu-
rique concentré avec des corps or-
ganiques.
C. — L'huile est bientôt colorée
Jtn. brun. Après quelque temps elle
se sépare en deux couches , dont la
supérieure est claire et d'un beau
rouge, mais l'inférieure gâcheuse
et brune. Le mélange ne laisse dé-
gager presque tien de l'acide sulfu-
reux , mais une odeur empyreuma-
tique balsamique.
0. — L'huile est décomposée en-
core plus rapidement que le cam-
phre. Le mélange s'échauffe trè»-
tort et fait dégager une grande
quantité d'acide nilreax. La résine
formée est plus foncée que celle du
csDiphre , mais également très-so-
luble dans l'alcool comme dans
réther.
4o8 • JOURNAL
Avec le phosphore et le soufre le camphre de cubèbe
se combine sans difficulté en mêlant Tes substances en
état liquide.
La combinaison avec le phosJ>horé e^t obtenue en lé
fondant sous réau dans un tube de verre et en y mêlant
avec une baguette de verre les. cristaux du camphre. Le
camphré de cubèbe se cotobiné aveè une partie dé pho-
sphore, et cette combinaison s'élève en. gouttes à la sur-r
face de Teau en la couvrant. Parle i:éfroidissemen^ elle
se concrète en une masse molle , blanche , peu transpa-
rente, de l'odeur de phosphore,. qui attire peu à peu de
l'oxigène en contact de Tair. La partie de phosphore , qtii
ne s'était pas combinée , ne paraît pas retenir la moindre:
trace du camphre. , ! .
Le camphre de etibèbe mêlé avec dusoiifire pur, et ré-
duit en poudre ei. chauS'é jusqu'à la fusion , , en dissout
unie petite quantité, qu'il laisse déposer presque entière-
iBBÀt par le; refroidissement. Le soufre ;non dissout ne
subit Aucun changeaient. . , .
L'huile de cubèbe se èôrâporte avec le phosphore et le
soufre presque de la: même m<Voière que . le ç^mpjire? et
par conséquent ces deux priîiçi{)ës 6ffren:t, pour la ïnaiiière
d'agir avec quelques-uns des corps marqués ci-dessiis, une
grande analogie. Le camphre de cubèbe se joint donc aux
huiles volatileè et principalement îiUx corps cristalli-
sables , qui se déposent quelquefois dans ces huiles , mais
il se distingue: principalement piar sa propre, manière de
se sublimer et par le haut degré de sa fifxité.^ Il serait
très-convenable de le désigner sous le nom : camphorid
de t huile de cubèbe.
Quant àJa cristallisatiBli du camphre de cubàbei, IVL. le
professeur de Kobell, à Munich, l'a lipuvelîëmient dé-
terminée.
Les cristaux appartiennent au système rhomboïdal. La
combinaison ordinaire est P, oP, oo P, les faces dé P sont
DE PHARMACIE. ^Q^
culminantes^ çfJles- de op sont petites. Les faces ne réflé-
cVi^enl; pas.sufl^saniment, par copséqneait les mesuras
f lii;Yaaate^ ^ntseulcpnexit approximatives^. Il résulte; de ^
im>ji3nnel d^ plusieurs; m^sur^geç que Ta^gle , pbtu^ de
l'^r^e 9U commet a,.» it^''. 4o'« ]1 .s'ensuit q^e Vanglç
aigu4fi l'iirAte au .sçii^p|^t;a p;7^^a4', et J'fi.ngle.pl^ de
ia h%se tF;I iV ^',^(67^ 5^'. Si Ipn donne a; l^,dia^onali^
4a 4emi^ong^Q^r..de, .la.baseac: i, ^^lors de^ ^dimens^ons
djC la pyramide sont : . ! • • ':!,..
a : J: Css: 1,7704 : i : 0,6728.
• • • • »
• Le clivée des eri^taux est parfait à la base, et par
ces plans, ils montrent très -nettement à la lumière
polaire^ les perole^ chromatiques , traversés d'un bras ob-
scur, que les cristaux à deux axes représentent par des
plans d'une position analogue.
.. Les iG^fiistaiix déteiininés par M. Brooke sont les mêmes
que M. deKobell a observés. Il met l'angle P : P' = n 5* ^5'^
^à^iptèh U tçFQiiftatioi) de M« de KobelLil est = ii5*-4o^
il trouve l'angle P ; F=5=j45° ^q', et M. de Kobell— i45,
>Da reste., la posiljipn eçt.la même, comine IVf. de KobeTl
Ta déterminée ,; et ^çn exactitude_çst. confirmée par la
«pam^Sfi doUt , ces cristaux se, . comnor tçnt avf^c . )aj lumière
polaire. :^. ii. ,: ,. .. •
t i.
'I' ^> '•,,} /..i.'ï' ;. , • . r ::,. î>. .: .s*." . . . ^?. »•;-.' / \ u: .
• tl.,
,\%«\%
EXTRAIT
/ < ' 1
D^une lettre de M. Edouard Hebbeager à M. Rowquet.
> '.
^ ■ ., ,
RheinBal>eFne (Bayière rhénane), le 29 avril i834-
• * •
J!i»7ep(amédes;;recherches é-tenduc^s sur les. d^iflérent^s
eë|$èces dégomme et de muêilage. Moti travaiLsei^a com-
posé d'une partie pUrèihent ph.irmaçeutique et d'une
partie etiimique; la dernière traitera des ^aracléres ipto^
prement dits^ aiâst que de la coÂstitOtien de ces matières ;
quant à la première, fe prends la liberté de T<ms c» dter
les principaux détaîlB tels quils ressôrteut de la «empa'^
raison des gommes ara)>iqiie et Sénégal. Si les résultais
qui Tont suivre ne sont pas ^entièrement d'accord avec les
opinicms émises par M. Guéiin, je pais néanmoins assa*
rer que mes expériences ont été faites avec une religieuse
lexactitude, et avec toutes les précautions nécessaires pour
ces sortes de recherches.
I . La gomme arabique n^est pas entièrem^it identique
aTec'la gomme Sénégal, ni sous le rapport éhimique, ni
sous le rarpport physique*
«. La gomiûe Sénégal diffère de la première t
A. Par son extérieur;
B. Par sa pesanteur spécifique pIi|S élevée;
G. La gomme Sénégal est capable d« former (avec
S. q. d'eau ) une gélatine ;
D. D'envelopper une plus grande quantité dliililes
grasses , etc. , que la gomme arabique ;
E. La gomme arabique enfin est moins SeB9ibl« mit
sels d'oxide de fer que la gomme SénégaL
Yoici le détail de quelques-unes des expériences q«e
j'ai entreprises :
Eau hygroscopîque. 200 grains de chacune des deux
sortes de gomme furent exposés aune ohaleiir de+34'RM
jusqu'à ce que leur poids cessa de diminuer.
r
La gomme arabique perdit après 4 h. x i ^r. la gomme Sénégal 1 1 gr.
» » • th, deplas a ■ » &
• • >-3-^- 3 ••4
» • • -j-h. a » • I
¥tt ■ ■
Perte totale à + 34" I^- •••••••• i? **
D^autres 100 grains de chaqtfe gomme exposés' i aaé tMa)^i«liîre de
•^•SooiLf diminaétent jasqua la fin de 17^. . • . . • • • ig\^
mais non sans avoir subi une légère décomposition.
jDensité. La pesanteur spécifique de ces àenxgùmmts
^ été trouvée dans trois expériences, comme il suit :
Gomme arab. tèchèa â 4. 04 dcgaét A*
G.Sim
égà iichée i + $4 dcgriét H.
i»e.^e5tp. 1,5956
1,65 ro
à*. 14606
i,65x^
3«. i,5io3
1^5686
LarsquW dissout parties égales d^ gomme «taliiquit
'^t de gomme Sénégal dans les miômçs proportions d eau ,
la scdutiop de la dernière se trouve cQUsCamnrei^ étte plus
dençe que celle àt la pi^mière gomme* Il s'ensuit en
t>utre , ce que j'ai démontré par l'expérience , que le finge
devient plus empesé par la "gomme Sénégal xfaé par la
gomme arabique.
SMbtUté dans Teau. Les nombres reçus sont Men su<*
|)érieurs à ceux qui ont été indiqués dans le mémoire de
M. Gttéiin. II me semble, dans la vérité, si non ipipos-
sible^ dû moins très-^difficile, de déterminer d'une ma-
nière incontestable jusques aux nombres décimaux la
t|uantité d'eau qu'il faut pour dissoudre une partie de
commet Eu posant en principe que la véritable solubilité
de ces matières cesse avec la disparition de \eL forme sous
laquelle le liquide peut 4tre uersé par goutd^s , j'ai obtenu
les nombre^ suivans , qui tqutefoia ne doîveat être re-
gardés que comme des approximations.
Gtanme «ra^î^e» Gomme Sénégal.
A 4* 2 2® B^* parties égales de gomme 7a part, de gom. séchëe à + 34^ R.
séchée à -f* 34<> R. et sur xoo parties d*eaa distillée.
' d^ean distiUée.
A<4»8oôR. loS parties de gomme 96, oa un peu moins, de gomme
surieo part, d'eaa. snr 108 part, d'eau»
Capacité d envelopper les huiles grasses^ eta.j etc. J'ai
truMivé que la capacité de la gomme arabique est à celle de
la gomme Sénégal comme 382 1 964 9 ou à peu près , comme
19 t 3q. Ces nombres' n'exprin^ent du reste que des rela-
tions approssimaii^es,.
4ii»
JOUENAL
Jtéactions chimiques.
Réactf».
Softtt&oii <l'iiBe p»rt.
de i^omrae arabique
dans vingt p. d'eaa
distillée.
Solution 'd'ohe' part^
de gotfMfe jfiénfjcal,
dans .Tingt p. d'èau
distillée' '* - '
Papier: de itonme
sol l^lea.
r9ttrat6s de pMio
icidédeinrcare..
Sotaii'-^cétiite' de
plomK .
I^VL d'iode.
Silicate de po*
tasse.
JSons •> bbratç de
soude.
I ,
Rott|fi.
Bel s . d'ôxide ' de
- fer.' : '.>
tfi-bdbief*' Man-
» ■
Pirééipitë ' lylanc
caseeux floco^7
nédz. '
Précipité blanc
floconneux.
.T
Rôa^f.
j '
; . ) : I
■» \
I il
Changement dé
. coueilr en rou-
ge , après quel-
quetempstrou-
bleléger. •
C. d. ). g.ïrab'.
G. i., 1. g. arat?.
f •
Formation ins-
tantanée de gé-
latine ochra-
cée.
Remarques.
Là pUTçté'cte mes
gommes. nja,n^*a
pas permis de re-
masquer; oomme
plusieurs antres
chimistes,' de co-
Ipwtipp^iii^e^
«
Des solationsplus
concentrées
furent changées
en gélàtîi^q. .
Une solution /li/iif
< coiiéénirèf'' dé
ffomme . arab.
Tut de même
précipitée en gé-
latine par les
' sels d bxide de
' ' Les efxpérieiices, précitées démontrent que 4a 'gomme
•Sénégal ^>oarràit être préférée ; dans tous lêW iîàfé où il
ne s'agit que de Vi^téloppem^Qt des huiles '^tâs^es, etc. ^
de la confectipu 4.e.s pâtes , de rempès.exxieAt.du linge , etc. ;
Itiais il eè faat pas' confondre' les ^deu^ gôitir'mes tdàtés
lé^ fois que les 'médecins les ôrdoiinentf oit eh substance
soit en simple. dissolution aqueuse. ( Voir pour 'de plus
amples (létàils', le Répert, de B'uchnèr, XL Vil, 19, ss.)
, : J'ai, au,^i ,aaalj>sé \j\.p.àj'riielias^pdri€tin^aàeh^^}ïi a
i^OMmi :4^s résultats asaez remarquahlesi:. pqut|/;iètrîe
communiqués àU Société» Faute de temps: j'ai priémoti
ami et cousin Bupltûer .de vous . prégehter soûd peu .un
extrait du mémoire imprimé, dont j'ai l.'houDeui; de voub
envoyer deux exemplaires , Tun destiné pour vous-même
DBk PIIÀEMACIE. 4'^
iet'l;nutre pour VhdDO'rable Société de pharmacie. Je me
borne u&iqueâitent à ajouter la remarque, qtie j'y ai dé-^
iéoûvert, outre le principe jkunè fcriçtallisable indiqué
il y a plusieurs années par iVt. Schràder, ùriq matière
colorante d'un très-bèaù roÛ£[e carmin 1 soluble dans l'eau,
chaulTiâe.à 4" 8o^.R., et douée de cristallisabilité. La ma*
tière JËiuiie n!est point acide; elle ne me. semble donc
pas identique avec la Vulpuline.-
Quant à mon analyse de la racihé du iiîctamnUs àlbus
et à d'autres recherches,, j'aurai dans lia suite l'a van-
' . ^^ lit'
tage de youç en entretenir. Des e^périenices sur le prin-
cipe amer de l'écorce de Jradcinus exceUiar ^ qufi j'ai
exécutées conjô4xiteiiieht avec M^ Buchner fils , nous ont
cpnduits tout récemment h^ la découverte et à la prépara-
tion en état pui^ du polythrôme^ dont l'existence dans
cette écar<;e<n'avait pas encore été démontrée jusqu'à ce
jour. Gomme nous nous occupons d'une monographie des
différeiUèsi espèces dVHii//od&rar7ie( de Iv^o^^t^ diuersus , et
tp<*i»^^ ^^oior; 'polrchrônit^y, notfs auroiD^s d'ans la suite
f honneur de tôu^ iéh ptës'éhtcff uii ëiitèiiiplàire;
■•,■■■ ■. • "■■ • •■ ■ EXTRAIT
D'une lettre de lifcT. William Grégqry à M, Robiquet.
' Edimbourg , ce i6 avril i834
r ,.Je.profi^e d'un jour , de vacance pour vous prier de
}}ieu vouloir me pardonner un silence que j'ai gardé trop,
long-rtemps. Yqus aurez aussi peut-^étre la bonté de com-
muniquer à .mes confrères de la Société les deux noteâ
suivantes^ qui ne seront pas sans intérêt pour quelques-
un3 parmi eyix.
' ï. Sur les chlorures de chrome*
. On connut dispuis quelques années le liquide volatil,
rouge . et fumant, découvert par TJnverdorben et par
XX*. Année. — Juillet i834« 29
4t4 JOOftHÂt
Thomson , el considéré par Unverdorben comme Un per-<
chloruré analogue à lacide chroûiiaue* M« Kemp 9 chi^
iniste très * ÎDgénieux de celte ville, vient d'observer
quelques faits curieux dans sa décomposition.
Quand on mêle ce liquide avec du chlorure de soufre
il en résulte une action trèâ-éhergique. beaucoup de
imali ère volatile se dégage, et il Se dépoie une poudiré
d'une trés-*belle couleur rose claire ; qoi est insoluble daîi^
l'eau. La même substance se retrouve lors de 1 action du
soufre, et du chlorure liquide de phosphore sur le per-
chlorure de chrome. M. Kemp a cru d'abord que lesaeux
chlorures se combinaient. pour produire le nouveau com-
posé; maïs il n'en est pAs ainsi : <ràr, aysiiit tii^pàré Une
quantité suffisante de cette hiatièrey j'en fis l'analyse par
la potasse caustique et je la trouvai composée de :
Chlore. . . 6,41 -.„ k;-i* Chloré. . ^ at. io6,35 ^,5o
Chf^taé. .3^7 ^^ ^^^ Chràtmt^ i^a|. . 5ê,i» 34,56
Perte ( ean ? ). . o,aa
i6MS> too;ôo
10,00
Sa fbriâuie serait donc d Cr 4" 3 Gf$ mais tfeêt là la for-
mule du eblorure qu'oa obtient paf Là de9si(ication du
protomuriate , cependant ces deux corps sont bien diSé-
rens. L'un d'eux, le nouveau^ a l'aspect terne, et il ne
peut se dissoudre dans l'eau \ l'autre , au contraire , est
cristallin, soluble, et même déliquescent. D'après mon
analyse , il faudrait coodure que ces deux chlorures sont
isomériques , et ne diSèrent entre eux que comme l'oxide
i<>ugi dé cieiui qui tt'à pbikil subi une chaléUr i^uge.
i^uand lé perchlorure de chrome est décomposé parle
chlorure de soufre , il passe à l'état de protochlorure*
Maiis que devient alors le chlorure de SoUfre? N'éfet-il j^as
probable qu'il attire une nouvelle dose dé cihlbrè, et (îju'ii
V a formation d*uii j^érchlorure dé^bufre? É'estUn point
que je me' proposé d étudier prochàinemeiit.
Parmi les observations de M. Kemp sur le pérchlotnire
de chrome, il en est une qui donne lieu à un phéno-
mène remarquable» Si l'on fait passer dans ce liquide du
gaz hydrogène sulfuré , il se développe dans le tube une
chéleur PÀttigie; en même t«mps tine poudire verte se dé-
>«se « qui ><ist jprobaUement du sulfUre de. cbrOme, puia^
DE >HAB»IACÏÈ. J^i5
que l'acide hydroçhlorique se dégage aussi. Cette poudrA
n a pas encore été exanÛDéè*
r
lli N0U^Mê}f esbpêHef^e's suh ta cdmhàsiiôn .éar M. k.-J.
Kem^ , professeur de chimie h ÈdiMbburg,
\
Trtûs les cHihistés \ peu pr^s sont d'accord que dans .
combustion iin corps électro-positif se combine avec uii
corpA éJéctro-néçatlf, et ^uè Ton doit attribuer la chaleur
et lal^HîWfe àTùhioh ou â la nèuti'alisatiOn des deux
^électHdtés. Mais, quoiqu'on admette as sei généralement
cette théorie,' on parle lèependânt toujours dés corps
lélecironégatîf» comme soutiens de combustion, et des
^lectro:'pôsitifs cbmme combustibles. Ainsi, quand un iet
de gttz hydh^èôe brèle daûsrlugazr oxigène, loxigéne,
dit*oô, maintient, supporte la combustion de rhydro^^éne.
Qu'est-ce qui arrive donc quand on fait brûler un jet dé
fa2 ôkigéne dànir dé l'hydrogène? ïfe dôit-on pas dire
cga|©mciît qtte l'hydrogéné supporte la combustion dé
I oxigène ? liés circCmfstaticès sont absolument les mêmes
dans les deux cà§. ï>ourquoi donc changer d'explication
et dire que c'eist touidurs l'hydr^ogène qui brûle là où il
- est en co«itaci avec foxîgèné?
Pa^rtant de ce point, et considérant la combustîoiji
comme dans la théorie électrique, un phénomène attri-
buablè également aux deux corps, M. Kemp a cherché de
produire de nouvelles combustions en mettant toujours
«ttsemble des cor^saoués d'uhé électricité opposée. II est
^arvéttu à enirisebir la écience de plusieurs expériences
trèé-brillahtes \\^i rentrent daùs cette théorie d'une ma.^
irtiê^è très*SatisfàisaA*e.
Vdici quelques-unes des expériences imaginées par
Mr Kemp : r'*. loxigéne (i) et le chlore peuvent être
brtilés dans on atmosphère de gaz hydrogène; a*, laif
iltmosphértqué, roxîgèhe, le cMôre, 1 acide nitreux et lé
J^érchlorare de chrome brûlent très-bien dans le gaz olé*
ifhtit. Voici comment on s'y prend pout brûler ro]Eigèn^
cfâftjé lé^dz ôléiBant : ou empht de ce dernier une cloche
tabiilée qùî fe^ose sûr l'eku. On allume le gaz à la; tubu*
■ .^ — , — ^^^^^^^^^^^^^^
(i) G«tt« cxpériract.n'trt pas Boavell*, totteï les antres lé sont.
»9-
4l6 JOURNAL '
lure, et l'oii introduit k travers la flamme une petite
capsule en platine contenant 'du chlorate dé potasse eh
pleine ébullition , et dont Toxigène sort avec rapidité.
Cette capsule est attachée à un fil qui travet^se un bou^
chon. Le bouchon $<îrt à supporter la csmsure, et en
même temps à éteindre la flamme du gaz oféfîant. L oxi-
gène en traversant la flamme prend feu et. brûle avec un
éclat superbe. On peut varier m couleur de la flamme en
ajoutant aii clilorate du nitrate stirontique, sodique où
cuivrique. Je ne connais pas d'expériences plus magni-
fiques pour brûler le chlore , on le fait entrer en forme
de jet dans un; flacon de gaz pléfiant qu'on allume à la
tubulure. Le chlore brûle à l'intérieur^ et laisse déposer
beaucoup de charbon. L'air atmo$phérique et l'acide ni^
treux , introduits en forme de jet , brûlent aussi fivpc une
flamme pâle si le jet n'est pas trop "fort. Lie chlorure de
chromé introduit dans une capsule en verre brûle
long-temps. Il ne se dépose pas de charbon , mais bien
ime poudre verte qui n'en contient pa$ une trace, et qui
est probablement du pr'otochlorure vert v Toutes ceâ expé-
riences réussissent également dans le ga^ à éclaii^er. 3^. Les
mêmes sujb3tances, savoir, Vpxigène, le chlore et le per-
chlorure de chrome, brûlent dans le gaz hydrogène sul-
furé; 4*« le perchlorure de chrome brûle avec vivacité
dans la vapeur du chlorure de soufre^ en déposant la
poudre rpse que j'ai décrite dans la note précédente. C'est
même la meilleure manière de s'eii procurer.
Ces exjpériences viennent à l'appui dç; la. théorie élec-
trique de combustion. M. Kemp pense que l'on devrait
âbïtndonner les expressions fautives de combustible et
de soutien de combustion, attendu que nos soutiens
actuels se montrent comme combustibles dans des cir-
<!:onstànces cohvenàbles, et que même deux composés
contenant le même èoutien peuvent brûler ensemble
( voirie n<». 4)« En efiet, supposons que notre atmosphère
fût formée du gaz oléfiant, ne deviendrait-il pas soutien
de combustion par rapport aux corps que l'on peut
brûler dans ce gaz, et qu'il faudrait alors chercher dans
la terre au lieu de la houille, qui à son tour devien-
tîraît inutile?
Lés expériences de M. Kemp n'étant connues que de
c^ux
DE PH^ftMik€4E. 4^'^
quifiuiy^Bt ses leçons, j ai pensé «ju il serait à pr<>-«
laa.f'aire: part à 1^. Society, le plus lot. possible.
EXTRAIT pE9 ANNALES DE CPIMIE '
Et DE PHYSIQUE.
-• ,.x •>•■ '•
I
' Noveràbye et' décembre i83S.
■-» . '] . . • . .'. ■ f ■ ....
Pe L*'action'du gaz acide hydirochhrique sur l^argent à
une haute température , par M, Boussingault.
Les anciens cbimisîes donnaient le nom de départ sec
k une opération au nioyeii.de laquelle^ par une ^men-
iation prok)ngée dans un. piélange d'argile et de sel ma*
Fin y ils pacv4»iaient à enlerer presque complètement'
l'argent et le& autres métaux qui se trouvaient alliés à
l'or. Ce procédé, quiremonte à la pïus bauie antiquité,^
et qui est abandonné depuis près d^'disux siècles en Eu-
rope,, est; ([encore usit^ en, Amérique.
I>âns l'acte de la cémentation,, l'argent semble trans-
formé en icblorure par Tact ion ) de l'argile sèche et du sel*
marin égaleinont sec : mais il n'en, est pas^ ainsi , et ce
fait serait inexplicable : la vapeur d'«BU. contenme clan»
l'air ou celle qiii se forme pendant la combustion sont
indis^pensables potv* amener la réaction. Lofait alors s'eK-
plique aisément lorsqu'on se rappelle que la silice, d'a-
près MM. Thenard et G<ay-Lussac, n'exerce à une tem*
pérature élevée. âuc^iiie iiçtion sur le stel maria si les
m;^Mèr(Ç9 sQOt: pd;r&iteaientÀèeheSk;.mais;.que là présence
de U vapeur d.eâH* dé teraûne yjljE^iPéacMoA.d^s pWséner-
giqu^e^, formation d'qjcide hydrpchlorique et deisilicate
de soude, CeUe vapeur .d'eau s infiltre à.travera les vases
poreux et fragile^ qui sçrvenf aux onéra^ons^ et le fait
çst poMtif à. cet égard» car dans des creusets imper-
meafcles à l'aif et bierj lutjes, l'argent n'est nullemçnt
gttaqué.
Voil|i bien, la, production de l'acide hydroçhlpdxfii^?
4^xpl^uéq; mais il faut de plus que., coi^lpaidiclpirer
imentqux idées. reçues , largeiH décôroppse Tacide bydror
4lS TOURNAI
cfalorique à une températuife élevée. C'est ce qui a Hect
d après les expériences de M: Boussiogault. Lorscfa'on
fait arriver de l'acide hjdrochlorique sec sur de Targenl
?orté au rouge, il se produit an eUoruf^ d'argent et
hydrogène est mis en liberté : l'action s'arrête bientôt ,
car l^ chlorure fonnp i|n ve^is qui rea$l 1^ }?ni^ iqatta-.
quable ; mais lorsqu'on Tentoure d'alumine pour absorber
le chlorure, la production clu gaz hydrogène se pror
longe bien davantage., h^ décomposition de 1 acide hydror
chlorique par l'argent est^ comme l'on voit^ un fait ana-».
Ipguç à celui dej(^ déccoppositioà de l'eau pkr le fer.
> • • • \ " » \ .
&ir le sous-roxide de plomh.
X
t
M. Boussingautt s'est assuné quje le résidu ùoir -àehk
distillation sèche de l'oxalale plombique est, comme l'a
considéré M. Duloog , un sousno^xide de plomb, f^our que
ce corps soit pur, la cornue qui sert à la déoompositioa
i^e doit pas être portée au delà du rouge obscur;
Dans ce sous-roxide, le plomb est uni à une quantité
d'oxigène qui est la moitié dé celle qui se trouve dàiis
l'oxide. ioo parties de ploiiib y sont icombinées à 3^,86
d'oxigène. Ce corps n'est .pas' un mélange d'oxide et de
pjomb, car on pieut letriturepavec le mercuxe' sans qu'il
•e forme d'amalgani0. ' '. . >
Sur une combinaison du phosphore auec t azote, par-
M. Henri Rose.
Davy est le prraiiev qui ait parlé des combinaisôfns
du chloride et du chlorure de phosphore av^c Tantmo- *^
iliaque; mais les propriétés qu^il a attribuées à ces corps
sont loin d'être exactes ; air^si c'est à tort que Davy les
regarde cojnme à peu près inaltérables parja chaleur.
lie chlorure de phosphore, pouvant être obtenu cdn-^
stant 4ans sa composition , est celui sur lequel M. Kose
a opéré. Sa combiD<'iison avec le gaz amtaoniaque est
formée d'un atome de chlorure et de cinq d'alcali. Elle
est blanche , complètement solublè daUS Teau, et se trans-
forme, en absorbant ses élémens, eu pkosphite neutre
et eu hydrochlorale d'amirtoniAqUe. ChatiRée à l'air,' die
DE ?l!A|lJkfA«IE* 4<^
produit on sublîiaé ^boDilfiAt 4{ui ao'«H ({ife de Tliy^rp^
cbl^çaèe d'$iii^pio|DÛM}uf^4 he Fésida biHip e^t. insoluble
dans leaa ejL ratioQt un peu de chlpre^ Gq CQtp^ n e^li
Î>as pur : il peut être obtenu par un autre procédé sous
orme de poudre blanche,. légère, c'est en chauffant le
chiorô'-phospbute d^ammoqiaijue à V^hti de lair dans on
tube où Ton entretient une atmbsphèi'e d'acîdè carbo-
nique , outre le sel ammoniac il se dégage de la vapeur
de phosphore ,' de ranimpniaque et 4e' 1 hydrogène.' Cettç
poudre blanche esit fix^ et infusibjle lot*sc[u'elle est c^a^iif^
fée à r^bri de Pair. Dans le cas contraire, elle^ répand'
des vapéiit^ blanches d'acide phoâiphorique , elle offre
une grande iddiiférence pour les réactift les plus puis>
Sans. Elle eist insoluble aans l'eau et dans presque tous
les acides. L'acide nitrique fumant là" copiveçtit lente-
ment en acide phosphorique. Il en est de même de Ta-
cide 3ulfarique concentré. L'acide hydrbcbloriqae, le
chlore, le soufre, ne l^ttaquent ni à chaud ni. à froid. Il*
en est de même des solutions alcalines. Fondu avec Tiiy-
drate de potasse, ce corps dégage, de l'ammoniaque et se
transforme en acide phosphorique sans trace^ d'acide
kjdrochlorique. L'hydrogène à chaud lé transforme en
ammoniaque^ et il se dégage du phosphore sand forifia-
tion 4'eau.
De' ces faits et de T^^nalyse il résulte que ce compose
doit contenir du phosphore et de l'azote dans les pro-
portions suivaiïCes : P -)- ^N ou Sa, 56 de phosphore et
4jr,44 d'azoté, et la réaction qui le produit est la sui-
vante :
*
5 at. de chloro-photphar«. . . 5 P -f- 15 Cl 4< !i5 N + 75 H
donnent i .,
en aiotare de phosphore ' 4^ + 8 N
iel ammoniac i5 Cl + i5N +60 H
ammoniaqee. « :iI9 4^ ÔH.
vap- de phosphore» j^ P
hydrogène. ............. »H .
I Le bromure de pbosplftove, qu^ l'on ne peut obtenir en
mettant en coataet le brome et I« phosphore, pa^ce que
la réa^Uopi j^At tri>p vive^, mais bien en iaisant arriver
à la tenapérature ordinaire la vapeur de brome sur des
.1 •
4^0 MOtoAHàË
cylindres de pliospfaoré enfermée dans des tubeë hou*!
chésparune extrémité, présenté des réactions tOiit-^àr*
fait semblables dans les proportions et les produits. "^
• 11. ' 1 1 , •
iVb/^ ^wr le procédé des Chinois pour fahriqi^ tes
tam-tams et les cymbales , par M* d'Arcct.,
On fait forger en cuivre rouge ou en laiton le modèle
de l'instrument quQ Ton yçut ij^})riqv®^ • on donni^à ce
modèle ezactemei[it les formes voulues;, qn y faisap(^ pé-
. nétrer plus pu moins la panne du marteau sur les deux
surface^, de manière à y former la cont^niiité d'enfoi^*-*
çemens, spb^nques et de parties saillantes ,qu^ Ton re-
marque sur lç5 cymbales et sui;tqut surlesi tam*tams. Le
modèle acbeyé , on s'en, sert pour faire qn moule efx sable,
en potée ou en fonte. On compose nn alliage contenant
au cent 80 de cuivre pur et 20 d'étain fin ; on coule cet
alliage en lingot , on le fait refondre et on co,ule la pi^çe.
moulée.
Cette pièce sortie du moule est ébarbée ; on la. trempe
comme on le fait pour Tacier. Si la pièce s'est voilée, en
la plongeant étâi^t rouge dans l'eau froide on en rectifie,
la forme au moyen du marteau et en la planant à petits
coups. On lui doi^ne le \pu çonveipable » spil; pjiriraiiiye-
ment en forçant plus o,u moi^s la trempe, ^ spit ei^suite
en récrouissant la pièce par ;un martelage, suffisait r on
la gratte au tpoyen ^'tm tour, mal cîj^tr^, comme on le
fait pour les cbaudrons de cuivre ou de lailon, et rinslrù<^
ment est alors terminé.
Sur les schistes bitumineux et sur la paraffine ^'pnt^^
M. A,ug» Laurent. ;. ,. .
. } .,- ... .. »■. ... . . ■
Les schistes bitumineux du calcaire alp»n sont' assez
abondamment répandus à la surface du glôb.e. Juâquà
'présent ils ont été sans emploi dans les arts , si ce n est
toutefois celui.^e* JMiénût i qui.doiïne plar la calcinaiion un
çharbo9 propre à: décoioiTer ou. à désinfecter*- • • ^
Ces schiste^ sont pourtant très*riches en malières eôm*
buslibles. Jls en renferment jus^qti'à 53 pour cept , car ils
DE PHàmUAGIE. 4^1
fournissent , lorsqu'on les décompose par le feu, les pro-
duits, «uivans .:
«# » *
f ^ ....,- . •»« .#*«««
Huile ao.
Gaz trombttstibles. . . . . : . i4
(terres 09
Eau 8
■■ ■ fc I ■ 1*0
100
L'huile est brune, très-fluide, d'une odeur forte et
désagréable. Elle brûle bien dans une lampe ordinaire
si I^ courant d^ir est suffisant. Distillée ^xxtl deux tiers
elle eçt peu çqlorée. Refroidie à quelques degrés a p-iJesr
sous de zéro elle lailsse déposer aes écailles branches, et
l>rillantes qui ne sont autre chose que d^ la paraffine.. .
La houille,, les schistes. bitumineux et le bois iQ^«ie
donnent par Li distillation des produits qui ont plusieurs
ppints àp cqntaçt.' ; v : u
L'huile de houille renferme de la naphtaline, delà
paranaphtaline , une matiéce jaune orangée, une matière
odorante fétide soluble dans les acides^ une itaatière cris*
tallisée que M. Laurent fera connaître plus tard, ^qtii a(
la même odeur que jb. créosote, ^t qui forme ayec 1.9^-
mpniaque ui^, çpmppsjé YQ^^til 9 es^fin deç huiles non
examinées, ' : j .
-.L'huile de schiste contient* une matière jaune oraiigée y
une autre: odorante, fétide,' soleUedaafi les acides, de
hù paraffine , la substance à o^eur de créosote et des huile»
très^fluklesaon étudiée» vmais elle ne renferme^ni naph-
taline >hi paranaphtaline. Du moins on ne peut en re**-
connaître la pcçsence paie les moyens ordinaires.
' 'Dans l'huile déchois oii troure dé la naphtaline, xmc^
matière jaune orangée , de la paraffine, de la créosote,
de Teupiône et dés huiles particulières. Il faut seulement
observer qu'biïi n'a constaté la présence de la naphtaline
dans cette huile qu'après l'avoit* e?pbsée à une haute
^mpérature. * ''\ ' ■ '
'••••• •■> •P.-F.-G.'*."' •
'.••.■. . 1 . ■ • ■. < . • • •
4M ioc«ii:iL
f
Sur le danger des rnqdifiçatifi^. f^éfices^iv^^htent intro-
duites dp,tfs les formules et /^ pt^^iques de la phar-
m£icie.
Thèse soiiteoofà TEcole de Pharmacie de Paris, pour obtenir le titre
de pharmaçiep» par M. Poltdobb Boullat, docteur 4e la Faculté
des Sciences.
* m 1 ■ *
... , . ". ' '(EXTRjiiT/) . ., '; ;' .. ' .•
Sn thoisiissâtit pour sujet de sa thèse une qi^esUon'çté
cette nature , M, Poly(|6re Boullay, déjà connu p^r des
travauic d^uné plus haute portée ., à fait preuve d'un hou
esprit, il à montré tout ce qu'on' peut attendre d'upe
éducation pharmaceutique bien dirigée, fbrtiâëe pair ^e
bons exepïples; il a su comprendre et prouver, par cette
nouvelle œuvre, que les questions les -plu5 ai^dtîes delà
$câence. ne &ontp«s toujours inooBipatibi€6 avec Vesprit
4't>rdriB et d'exactitude, avec lés détails si mintitifsuaL «a
apparence et siimportàns^n péalité qu'exigé là phatrmaae
pratique».: c... ..'.■; • r- •' ■'<••
{j'auteùr efitre en-màtièi^e par un exposé rapide dés
causes qui ont amené la décadféncé de !â' pharinacie, et
dont la principale, selon lui, est le discrédit danslé^ùèt
sont: tombés la plupart des médicament isintples et com-
posés, si usités autre&isy si, délaissés: aujioUtrd'hin, par
suite âesldifiéfens sjstèincs cjui se pairtagent la mëdeciae*i
Une auUre cause noa :moins ijsftuigiite ^ ctmtiiMie M. Poty*
dore Boidlay , oest la mania dès itmai^àt^ons qui jiestré'^
pandue jusque dmds les formules \et la prçitdque d^'la
pharmacie ^ par une appUçatiç^fi.m^^^t^Hdufi W progrès
des science^ Qn se tpon^peratit tput^ois/Ai 4'q^ PO^c^luait
à priori de cettç sorte d'^i^^th^i^fe qa'i). senpiblfi lancer
contre les novateurs ep géqéral qi^« nqtr^ j«t|Qe confrère
se refusa à toute espèce d'siméliorat^ons, ^jl^ cofit;Faire ijl
les accepte, mais à cert£^ines conditions.
Il considère la pharmacie sous un double point de vue,
comme stationnaire et comme progressive. Lia pharmacie
doit être stationnaire toutes les fois qu'elle s^idresse à des
DE PJ1A1IMACIE. 4^3
qwiBOséa ;clpaV)^ propriété? et l€(9 effets aont liettetpcttt
établis, et qni ont pour eux la g^n^tion d'une loo^e
eappérience. Elle sera progressive toute les fois qu'il res-*
tera quelqties lacdues h combler, ou que la décourerte
dfi quelques corps oRrira des ressources nou^ell^s'ou une
certitude plu^:^rai)de daps rapplipaliqu. Aii^i, la thé^
' riaque, le sel e^seuliel de Lagaraye, aadmettéotqufune
seule et uniqu/e formule, qu uu mode uniforme;d« prépa-*
ralÎQU, Ce sont douo des composés nécessaixefi^eot &tà<^
tionnair^s ^t qu'pp d^^rait troùirer ideatiques rcu -toua
liq.u?ç.. , ■ ■^,. .: ,-'■■< t
. Gté deux, exemples, conséquence logique de la' qvLes-^
tion- soulevée par M. P. Boullay, nous paraissiept beurèïK
semept choisis. En efiet, la thériaque est un de .ces
médicamens' trop complexes pour qu'il soit possible d'.aj»'
^ précier sainement les cbangemaus successifs qu'elle
éprouve de la p«|rt du t^ftips ou par toute autre- cause.
U faut l'accepter telle qu'elle est, puisque re:iEpéHendev
en dépit. de tous le$ rai^onnemens ,, a prononcé eb fav
veur de son utilité. Le sel de Lagaraye, tout en étant dans
une cQpditipn ç)ii|érente de la thériaque, doit aussi- être
conservé, car il serait absqrde de prétendre QJ^tenir. le
m4fne extrait en substituant T^lçool à l'eau dans sa pré-
paration. Mais pourquoirM* P. Boullay, qui y^ut bi^p
nous accorder dans ses prémisses qu'une préparation iii-
6dèle peut être môdiûéé, a-t-il placé Tex trait de ciguë
de Slorcji. au nombre des. composés stafiannaires?. C'est
qu'il n'a pas réfléchi sans douter qu plutôt qu'il n'aur^^
Sas eu l'occasion d'qbserver que cet extrait, qui eut taçl
p succès ^Vienne et si peu à Paris ^ qui donua.lieu a
tant .4e dissidences parmi les médecins de tous les pays,
est rarement identique, et que cela tient moins qupp nel^
suppose à la nature difierenté de la plapte dans les deux
climats , qu'à la détérioration dont cet extrait est suscep-
tible sous l'influence diJi temps et des variations de tem^-r
Sérature atmosphérique. La cause matérielle sai|Si§sabi[e
e cette détérioration réside principalenient, suivant nous,
dans la matière albumineiise. Plus le suc de ciguë ren-
ferme de cette matière, à laquelle d'ailleurs on n'a reconnu
en partiçi^Uer aucune vertu médicale, plus l'extrait est
disposé à s'altérer ; et que Ton ne croie pas que cette re-
4^4 '^ÔMNAL-
marque' s'applique seulement h l'exlrait tUins leauel on
a oopsérvé la miitièfe Verte, l(e sue despumé pair la cha-
leur et filtre contient encore une quanlllé considérable
d'albumine qui s'en sépare sous forme de petites ^anu-
lations très-blanches et très-légères, soit que l'éyaporation
ait été lente ou rapide. Les expériences que nous avons
faites en rSog, i&io et 1811, en nous montrant dans le
suc, de cette plante des quantités d'albumine variables
suivant les années et à différentes époques dé la ménie
saison , ne no^is laissent aucun doute à cet égard. Au reste,
ce serait peut-être le cas d'appliquer ici avec avantage
la méthodei de déplacement de MM. BouUay père et ûh ,
méth^od^ qui promet d'iétce si féconde en bons résultats. -
La pensée dominante du travail de M. P. Boullay est ,
comme on \% vu, de ramfenet a rexécution religieuse des
formules ceux qui seraient teintés de s'en écarter ou de
les modifier. Cette pensée, il la développe avec talent\
il la défend avec un zèle et une ardeur d'autant plus
louables, qu'ik paraissent prendife leur source dans une
intiine canviotion.
Quelques fragraens de son argumentation ; mis sous les
yeùk de lio^S' lecteurs, les mettront à même dVn juger.
«La scieirice a/ en traîné, .la .pharmacie dans sa marche
progressive , c'est elle qui doit 1 arrêter aujourd'hui , en
môtitraqt comment rerpériçnce , tout aveuglé qu'elle fut,^
à pu , dans la plupart des' cas , par des procédés qui ne
sont pas toujours simples, il. est vrai , mais qui arrivent
au but, saisir' ce qui est utile et écarter ce qiii peut nuire.
Jetons d'ailleurs les yeux sur les plus récentes découvertes
de la chimie, et nous verrons comme elles viétanent mefT
veilieusement h l'appui des idées que j'indique, comme
elles sont fécondes en sérieuses méaitations.
» La mobilité des élémens organiques , propriété recour
nuè depuis long-temps ,. il est vrai , mais qui a reçu des
travaux les plus nouvellement entrepris dans cette bran-
che si féconde de la science une confirmation remar-
quable et une extension inattendue, pourrait me fournir
mille exemples à l'appui de mon opinion.
» Rappeler la réaction variée de l'eau plus qii n^oins
aidée de la chaleur sur les éthers, sur le sulfate acide
DE PHARMACIE. 4^5
d'hydrogèoe .carboné , etc. ; celle qu'elle exerce Sôus Fiii-
fluenice dcis b^ses ou des acides sur Toxafiiide, sur labeQ*
zan^ide, et SUT tant d'autres corps qui viennent prendre
place chaque jour auprès de ces types , c'est iqdiquer
d'uiii^ manière fr^^ppante qu'une. cause en, apparence [Bien
légèçepeiit produira de puissan^.'fejSels. . . . .; : ,
, j». Cette, simple réaction suffit pour transforiiiei* immé^
diatement ces corpa «en. des composés bien distincts- d§fs
premiers , et cela aux 4^pens des seuls élémensde l'eau,
et nous montre sous quelles faibles influences l'eau peut
être ramenée à ses élépD^ens pour entrer dans des combi-
naisons nouvelles.
Cette/ susceptibilité n'est pas restreinte aux substances
organiques , les corps inorganiques eux-mêmes semblent
la partager, etsansrappeler la nombreuse série d'actions
décomposantes que l'eau exerce sur les composés miné-
raux, et qui nous fr«lppé chaque jour dans Tétude des
chlorures > des iodures , etc. , mais que nous apercevons
tout d'abord, je passerai de suite a des faits aun autre
ordre qui ont échappé long-^temp» à l'observation , et qui,
par leujT bizarrerie, leuroointradiction avec les ioées
reçues, rentrent bien mieu^ dans le développement de
ma pensée.
» Je veux parler de l'action de la chaleur sur les phos-
phate^ qui transformé ces sels en des composés doués dé
jjropfîétés toutes nouvelles, sans altérer ndtablement leur
composition élémentaire : ces corps ainsi modifiés re-
couvrent toutes leurs qualités primitives dans, an contact
avec l'eau plus ou moins prolongé^
» Ces faits remarquables m'ont vivement frapp^Iprsque
MM. Stromeyer et Clark les ont fait connaître, et j'ai
compris de suite . quel doute ils devaient jeter dans
l'esprit, quelles conséquendes ils entraînaient pour la
pratique de la pharmacie ,qi;elle scrupuleuse attention ils
réclamaient pour les travaux de recherches ou d'appli-
cations..
.. » Quelles sont les conséquences de tous ces phéfto-^
mènes, lorsqu'on les. applique au sujet que je traite
aujourd'hui ? Ne doivent-elles pas semer le dioiiite le plus
vit dans tous les esprits , défendre toute innovation qui
n'est pas hautemen:! motivée, et augmenter cette scrupu^
4^6 JOURNAL
leiise exactitude., celle abnégation de ses ppo|>reâ Id-
inidrcîs^ qui est un' dès premiers mérites do pharmacien,
et qui prouve ce qu'il sait en nlontraiit îqU'^ii a^pk*écie ce
qu'il ignore ?»
En terminsint cet âttiiêle , hous ekprimei'ons le regret
Sue M. P. Boullâj h'ait pas fondu aanS le texte même
e 6ôn intéressaiite dissertation lés notés iiM»nd:>reaieft et
ipleioes de faits ciirienK qu'il y a ajoutées.
• » • ' • •
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance de la Société de Pharmacie ^ 6/iiin i834-
PRESIDENCE Dï M. CâEKEAU. ,
M. I^andoria, pharmacien et chimiste napolitain, pré^
sent à la s^&nce , est invité à signer Ja feuille de présence.
ha Socirété reçoit ôuzé numéros de là Gàiette éclec-^
ttqttè dfe Vérone; le numéro de mal du Journal de Phar-
macie ; un mémoire de M. Herberger, sur l'examen chi-
inique de plusieurs lichens \^ M. Vàllet, rapporteur) ; une
lettré cie M. Col.defy Dorly, contenant les détails d'un
houyeau procédé pour la préparation du sirop de pointes
d'asperges. Le même pharmacien envoie une tioté ma*^
nuscrite sur la facile extinctibîi de mercure pai^ la graisse
rance^ Cette note est accônipagrlée d'un édhantilltm de
graisi^e qiii , d'après M. Goldefy, éteint rapidement trente-
deux fois son poids de mercure. M^t. Baget et MoutillarA
sont chargés de faire un rapport ^ur la dbuMe €OiB:muni-
€alioBtâeM> Coldefy.
M. Poggiale, pharmacien, aide^majorau Val-de-Glrâcè,
écrit à la Société pour la prier de riommé'r des t^^iipôr-
teùts a l'effet d'examiner un travail qu'il vient de ter-
miner sur la salsepareille. Il remettra sous peu son mé-
moire aux commissaires qu on lui désignera.
. t>E PHARMACIE. 1^2^
M» {^^otilse annonce que d'après ce que lui à dit
M; Pçggiale^ la pariçliiiA, la smilacine, l'acide pâriliw
mfiw ^t U, s^rlfteparine ne. foraient «pi'o^ie seule et hièmé
substance^ parfaiteinént identique.
M. Thubœuf dit jE^ue.desçfi'cèté i| cstanÎTé dos lÀériiïet
résultats ,-eiqUe ^es* evjkériekrces sont consi^ébs ^Ans uti '
mémoire qu'il a récemment présenté a TAcâMléttié' d|$
médecine.
MM. Lodibert, Bussy et Soubeiran sont nommés com-
missaires pour X examea. du travail de M< Poggiale^
M. Robiquet communique une lettre que lui a écrite
M. W. Grégprjf dans laquelle il annonce qufe M. En-
derby, de Londres, fabrique, pair une distillation bien
ménagée du caoutchouc, un liquide d'une denc^té de 0,7^20^
bouillant à go^ , qui parait être un mélangé de deux .tiàr-<
bures d'hydrogène de Faraday. Ce JiquidiB dif»oul le
caoutchouc qu'on peut en r^irc^ par 1 evaporialioai dans
un grand état d'élasticité. ...
M. Boude t lit un rapport Verbal (uif les. Annales de
l'Auvergne. .
M. Planche en lit un autre suc la.Pharmacopéd it
M. Giordano. Il propose des remerdmens à .l'auteur, et
le dépôt de son reciieil à la biblioithéque de la Société.*
Les conclusions de M. Planche sont adoptées.
Sur le rapport de MM. Robiquet et Bussy, rapporteuris,
un mémoire de M. Godon, sur l'oxide de cobalt, est ren-
voyé à la commission des travaux pour en extraire ce
qu'elle croira devoir être imprimé. t
M. Martin communique une analyse du discours pro-
noncé par M. Fée à la faculté de médecine de Strasbourg,
lors de là reprise des cours de cette faculté.
M. BouUay propose , comme membre correspondant y
M. le docteur Cottereau , ancien pharmacien , aujour-
d'hui agrégé de la Faculté de médecine de Paris.
Sur la demande dû même membre. M, le président
4^8 JOUENàL DE PHARMACIE.
artère pour le mercredi suivant une réanion de hl Société
de pbarn^acie et de celle de Prévoyance ; peur entendre
la lecture de la première partie du r&pporf'de la com^
mission chargée par ces deux Sociétés de présenter uii
projet d orgènisaticm pour la pharmacie.
. ,M^ Henry lit une note sur l'analyse alcalcii^é trique de^
quinquinas par le tannin;
La Société se forme en comité secret.
w»«i
I. . »
Société mèdicah dé Éoïiàî (Nord). *',
L>i< société proposé , pour être décernée en i835,' ubé
médaille de i5o fr. , ou sa valeur, à raùteur de là meil-
leure statistique médicale de lat'rôndiséement de Dbiiai.
' Et une ou plusieurs itiédailles d'encouragemens pour
les mémoires sur le même sujet; qui n'enibi*a^seraielit
qu'unie fraction de TarrondisseTnenti.
Les mémoires devront être parvenus dans les formes
acadén^iques'ordin^irès, à M. le sèctétaire dé la sbdété}
avant lé i**. mars i835. ■ ^
; A. ï)£LÀNot, H.-ili.^ secrétaire.
j ;
> ■>
'l .:
» /»
-•— ^>i-W*<
T r II II ■ , '
PARIS.— IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIK /
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIN
• »
DES TRAVAUX DE LA SOCIETE DE PHARMAGIB
DE PARIS.
I
fli7rt?"r?^T*T«> ;ii inpii 11WI ■■■■■■■ I m I ^^"^^r i m ssBSissB}
N\ Vin. — 30*. Année. — Aei?T i834»
De Vapplioation du tannin pur comme moyen
^alcaloïtnétrie.
Par M. O. HsmiT^
On peut entendre par alcaloîmétrie la réunion d^f
moyens propres à faire apprécier exactement les quantités
d'alcaloïdes contenues dans certains végétaux. Cette apprér
eiation, qui ne s'obtiept ordinairement que par des prpc^
dés longs et minutieux, offre, comme le savent tous cen^
qui se sont occupés de ce genre de rec)ierc)i€s, divers îjot-^
QQUi^éniena , tant par la lenteur de lopératipin. que p^ \ef
décompositions et évapovatioiis successives qu'eUe z^^
cessite ; car on est exppaé idors , qumd w agit auftoiU
XX* • Année, — Août 1 834 • 3o
43o JOURNAL
en petit , à perdre presque toujours une certaine quan-
tité du produit. Chargé plusieurs fois, en qualité d'expert
ou d'arbitre , de faire Tessai de quinquinas pour déter-
miner leur rtcbesseen alcaloïdes, j'avais depuis loog^temps
été frappé de ces inconvéniens , et j'avais déjà essayé
différens moyens pour arriver plus pomptement à cette
évaluation. Ainsi ayant l'idée de faire une imitation de
Yaloalimètre , j'avais songé à précipiter la quinine et la
cincbonine par une liqueur dont le titre* fut connu et
dont la quantité employée fut appréciable par les divi-
sions de l'éprouvette graduée. Mettant donc à profit la
propriété signalée par Serullas dans l'acide iodique de
former avec presque tous les alcaloïdes dissons dans i'al-
cool des précipités insolubles , je crus arriver à mon but
par ce procédé, en titrant une solution d'acide lodiquè
pur, et jugeant ce qu'une solution alcoolique de quinine
ou autre absorbait de degrés de cette liqueur d'épreuve
pour son entière précipitation; mais ce mode ne put
réussir contre -mon attente , parce que d'une part si la
solution alcaloïdique était faite avec de l'alcool à Sa**, une
partie de l'acide iodique était précipité lui-même sans
combinaison , et si le véhicule n'avait que 22<^ (terme
au moins nécessaire pour que ce premier efi'et n'eût pas
lieu), une portion de l'iodate acide organique restait en
solution. Je renonçai donc, quoiqu'avec peine, à mes
idées , espérant plus tard y revenir par quelque autre
voie.
' Depuis la découverte si originale des alcalis vçgétaux ,
et les heureuses applications que plusieurs ont données à
la thérapeutique, leur extraction est devenue un objet
d'industrie commerciale toi^te nouvelle , à laquelle je crois
pouvoir dire avoir réellement aussi contribué. Cette indus-
trie spédale, de création française, etlong'temps le mono-
pole de nos' fabriques, a pris encore assez d'accroissement ,
pour qu'un moyen d'expertise, en cas d'achat ou de
DE FHAaMACIE. 4^<|
contestation, ne fût pas sans utilité. C'est ce qui m'en*
gagea à revenir aux idées que j'ai exposées plus haut ,
et je cherchais alors à les exécuter, lorsque le mémoire
remarquable de M. Pelouse sur le tannin parut. Je vis
confirmer dans ce travail l'action du tannin sur les alcalis
végétaux, car il y était dit que ce corps fait avec la
quinine, la cinchoniné, la morphine, la narcotine, la
codéine , la strychnine et la brucine, des précipités blancs
presque insolubles dans l'eau.
Déjà l'on savait depuis assez long-temps que la tein*
ture dé noix de galles forme un précipité blanc floconneux
avec différentes substances organiques, et notamment avec
les alcalis végétaux; M. Dublanc avait indiqué de son
côté que de très-petites quantités de morphine peuvent
être décelées par ce réactif, et mon père (dont les tra-
vaux ont toujours été dirigés dans un but d'utilité phar-
maceutique ) , en examinant Faction des vins rouges sur
le quinquina, avait fait voir que la quinine et la cincho-
niné sont précipitées par la matière colorante rouge de
ces vins qui agit sur elles comme le tannin; aussi en
avait-il déduit très-judicieusement que, pour la prépara-
tion du, vin au quinquina , les vins blancs ou sucrés sont
préférables à ceux qui renferment beaucoup de matière
colorante rouge. Dans son Traité de chimie , M. Berzé-
lius , tome V, signale aussi l'action du tannin sur les al-
calis végétaux , et il pense que l'on pourrait peut-être
isoler certaines bases organiques en formant avec leurs
tannâtes insolubles des -sels par double décomposition
au moyen de l'acétate de plond>.
A ces faits j'ajouterai que le tannin permet d'isoler
dans une solution de très -faibles proportions d'alcalis
organiques (i) , et cela avec d'autant plus de facilité , que
les tannâtes formés sont très-volumineux, blancs à l'état
(i) 75ôô<iG sulfate quinine est encore extrêmement sensible quand
on Terse dans la solution le tannin pur dissons dans Teau.
3o
J^^2 aOUKNAI.
à!hjàrate^ et se séparent promptemeot de la liqueur «nis
l'apparence d'un précipité caillebotté caséiforme.
Me basant donc sur ces observations, je songeai à faire
ayec le tannin pur un mode d'analyse pour l'expertise de
certaines substances contenant des alcaloïdes, einotam-^
ment pour celle des quinquinas.
En conséquence 9 je préparai d'abord avec soin une cer<*
taine ^ose de tannin pur en suivant le procédé simple et
facile décrit par M. Pelouse; je le rappelle ici en quelques
mots.
Il consiste à prendre une allonge de verre dont la
douille est en partie fermée par une mèche de coton, et'
l'ouverture par un bon bouchon mobile; on y introduit
8 ou 10 onces plus ou moins même de noix de galles ré*
duite en poudre, on tasse légèrement cette substance
jusqu'à moitié environ de l'allonge, on remplit alors
celle-^ d ether sulfurique un peu hydraté , puis on bouche
l'appareil ; le véhicule s'infiltre peu à peu à travers la
poudre, puis coule dans le récipient inférieur. La H*
queur que l'an peut faire passer à plusieurs reprises sur
la noix de galles est d'une couleur verdAtre ; elle laisse
par le repos déposer une couche comme sirupouse bru*
nàtre, qui, recueillie par décantation ménagée dans ua
entonnoir, lavée avec de l'élher sulfurique, et décantée
de nouveau, tient en dissolution le tannin pur AXsvSii
d'évaporer cette liqueur éthérée soit dans le vide soit
au bain -marie jusqu'à siccité très «complète;' dans le
premier cas l'on obtient un produit volumineux blant
jaunâtre comme feuilleté, très-léger, et facilement pulvé-
risable» dans le deuxième W produit est sous la forme
d'une masse verdâtre molle à chaud, sèche et cassante à
froid, comme une résine, et très- facile à réduire en nfit
poudre blanche. C'est le tannin à Tétat sec.
Ayant d^fie entre les mains le tannin bien pur et tres-
sée nécessaire à mes expériences ^ je commeinçai par ^
DE PHAEMàCIE. 4^5
dKtaoudre une «ertaine quantité à V^hti de l'air eietériear,
dans un vase rempli d'eau froide. La solution «'effiectua
d'abord un peu lentement, la matière s'aggloméra, pteis
Inentôt lé liquide devint plus visqueux en formant une
teucbe brunâtre qui Occupait le fondis du vase, et se mêlait
£n;ilenlent par agitation au reste du liquidé; la solution
fut alors complète, et après filtration elll^ avait une cou-
leur légère, brune verdâtre.
' Pour api^récier ce qu'elle contenait de tannin pur tèel\
j'en pris des poids égaux, savoir, 1 5 grammes , et j'y versai
avec beaucoup de soin, i''. de Témétique dissous dans
l'eau (4); a*>. de l'acétate neutre de plomb; les dépôts
formés furent lavés, recueillis et séchés à i^o^* J'ai
obtenu;
10, Tannate d'antimoine. SbZQî'fî 5= 0,69 0,68 0,685
a». Tannate de plomb» . PI T =:o,8a 0,84 •
Ce qui donnait tannin pur avec le sel d'antimoine
o6'-,5576 , et avec celui de, plomb o5'-,5398. Car
1 at. de <tannate d'antimoine l proto". d'anti. 1 91:^,90 V i proto. 19, 16
contient. . \ tannin 8o643d J 1 tannin 80,8a
1 at. de fannate de plomb r proto. de pi. 1394,49^) [proto. 34» i^
contient. .1 tannm 2688,198)^'* (tannin 65,04
La liqueur de tannin ci-dessus mise dans l'éprouvétte
de l'alcalimètre de Décroizilles formait pour i5 ;grammes
3 3, 67 mesures, ce qui conduisait à voir que chaque me-
sure représentait tan&in pur o*'*-,oi68 par le sel d'anti-
moiùie, ou poiif 100 grammes ou mesures 2âo, tannin
pur 3s^''*,^i (cette «^ution est ce qu« j'appelléniji la /i*
-fueur ^Uoaloimétrique)* -Par conséquent ayant pri« i gr.
^ ijainme très-pure d'une part, et t gr. de cincbonine
cristallisée de l'autre également pure ,^ séchèes à lao dé-
istes ceatigrade^, je les fis dissoudre dans une certaine
' K^y Xjt tMMflfè a'MitimeiiKie ^is« 'tfè^iiti»o)âbt« dan» I'imiu} pr^dpité i
l'ttide d'un excès Ji'éâaétiqbe , la liqueUt titrée ne prit àyeb le p^ettittl-
fate de fer ^'une teinte yerte mêmepen intense.
434 JOURNAL
proportion d'eau distillée acidulée par trois ou quatre
gouttes d'acide sulfuriqué.
{ISota. Un semblable liquide acide, pris à part, n'é-
prouvait rien de la part du soluté de tannin. ) Les disso-
lutions d'alcaloïdes très -limpides et très-exemptes d'im-
puretés furent additionnées avec la plus grande attention
de liqueur.alcaloïmétrique , en notant avec soin le ndmbre
de mesures employées à la précipitation. Le tannate qui
se forma était blanc, volumineux, comme caillebotté, pres-
que insoluble dans l'eau; lorsque la précipitation en fut
assez considérable pour penser que j'arrivais à la fin
de l'opération , je saturai en grande partie à l'aide de
quelques gouttes d'ammoniaque l'acidité du liquide,
puis je versai de nouvelles mesures jusqu'à cessation
complète de précipité. En comptant alors le nombre de
xes mesures et le multipliant par o5'^-,oi68, je connus le
tannin employé à la précipitation.
Avec la quinine j'ai employé un nombre de mesures
indiquant tannin pur 25'*-,5, et avec la cinchonine 2,71,
par conséquent on est conduit par le calcul à trouver
que ces nombres donnent à peu près , pour les tannâtes
formés (i) :
2 atomes de tannin et i atome d'alcaloïde, ou
Qaîniiie. . . . i at. ai4Si /Quinine ^3,19
Tannin. . . . a at. SS^Gl . l Tannin 71*10
5 et pour xoo (
Cinchonine. . x at, qooôi ' | Cinchonine- . . s?*^?
Tannin. . . . 2 at. 5376/ \ Tannin 72,83
Je crois pouvoir considérer ces sels comme des bitanr
(1) Il faut que la solution de tannin soit aussi exempte que possible
d'acide g^allique , si non on est exposé à employer plus de mesures
'qu'il n'en faudrait » car les gallates organiques sont assez soloblés dans
l'eati. On s'assurera de .la pureté du tannin soit par l'analyse, à Taide
d'un sel d'antimoine qui donnera pour 100 grammes d'une -solution- a
,jxiK dixième , tannate d antimoine sec 12, 36, ou par le procédé de M. P^
louse {Ann. de Chtm, et de Phys, , tom, LlV, pag. 34»), à l'aide d'dnc
peau récente dépilée.
DE PHARMACIE. ^^
nates ; ils sonl acides aux réactifs ,, et rentrent aussi dans
la loi de composition dçs autres annoncés par ta.-. Pelouse ;
je m'occupe de poursuivre leur. examen plus détaill^^
ainsi que celui des tannâtes neutres d'alcalis organiques;
miaii^ quant à présent, je mé bornerai à donner les ap-
plications auxquelles je suis arrivé,' et que je. propose
comme nouf^eait rnodé alcalbïmétrique /les voici :.
Procédé alcatom^trique applicable surtout aux
quinquinas. (Quininomètrie.)
Liqueur d'épreuue. Cette liqueur est préparée en fai^
ftant dissoudre daosTeau distillée froide 190 grammes.,
tannin pur bien pure réduit en poudre 10 grammes , puis
filtrant au papier Joseph pour que le liquidé soit très-
clair. Il ne doit y avoir aucun résidu , et à peitie quelques
impuretés impondérables. Cette liqueur contient tm
vingtième de tannin pur, elle est ou incolore ou d'um
brun Vjerdatre très-léger. Il faut la conserver dans un
iboon plein et ne la préparer que très-peu de temp^. à
Tavance.
Chaque degré de Téprouvette de lalcalimètre de Dé-
croizille en contient o6*'*,47 » et renferme alors' tannin pur
oS'-jOaSS, qui correspondent à quinine o^^'^oogS. Ainsi on
n'aura qu'à multiplier par ce nombre celui des degrés
employée pour séparer dans l'essai tout l'alcaloïde. Sup-
posant donc que pour une quantité n de quinquina Fessai
ait conduit à voir qu'il fallait pour la précipitation totale
too mesures de cette liqueur- alcaloïmétrique ^ i\ suffira
de multiplier ce nombre 100 par 0*0095 pour avoir la
quantité de quinine contenue dans le quinquina analysé,
ainsi l'on aura 100 X 0,0096 = os^* ,96 quinine pour n.
d'écorce.
joomifÀL
■
Essai de quinquina par la liqueur itépréui>e.
Oa prend environ lo livres d'écorces sur la totalité
3u quinquina gris ou jaune que Ton veut expertiser, on
les réduit en poudre fine sans résidu , et alors Ton a un
mélange qui doit représenter assez bien l'ensemble de
cett^ substance. On en sépare ensuite une livre que Ion
traite à trois reprises par Talcool à '62? bouillant , acidulé
cbaque fois par 8 grammes d acide sulfurique; Ton passe
cbaud avec expression exacte^ et l'on agite de suite dans
la liqueur rouge acide un excès convenable d'hydrate de
plomb (i) jusqu'à décoloration complète (celi««4» a lieu
promptement). On filtre avec soin, puis Ton verse une
^tite quantité d'oxalate de soude ou d'ammoniaque , afin
éé précipiter la cbiaux et le plomb que pourrait renfer-
wstv ralcool, par suite de la présence deef qulnates formés
cm existans naturellement ; on sature ensuite l'alcool al^»
câlin au moyen de l'acide sulfurique versé goutte à
igouttey puis on évapore. Le résidu légèrement acidulé,
àrepris par VtSLVi pure et filtré afin de séparer de la chlo^
ropbylle ou de la résine verdàtre , est pesé , et Ton agit
sur un dixi'ème de son poids.
Ce diidème est traité par la liqueur olealimétHquiè ,
comme il a 'été dit ci-dessus , en opérant douceiÀent avec
f>récaution, filtrant vers la fin soigneusement; et ajou-
tant du tannin dissous jusqu'à ce qu'il n'y ait plus à&
précipité (2)) purs examinant conibi^en cette opératkm ^
^sigé de degrés de l'alcalimètre.
■yfTIi,! I >■■■ ■ 1 IL ' r I i—ii I m'' iiii niM.ii. iiiM I I III I I 1 M>f > ^}*>f
(i) je me suiâ assuré que dans cette 'circonstance YhydT&te de "j^Xomh
^^altère en'fi«n hi qdimne^* car, ayant prîs une égale quantité de cette
.Base , j^ai ^ 1.0. apprécié l'une par le tannin ; 2**. j'ai dissous Pâutre dams
l'alcool acidulé, puis ajouté l'hydrate, etc. , etc., et après évaporation,
repris '|>ar'reaa acide, le tannin me donna sensiblement le même ré-
sultat.
(q) On pourra saturer, comme on l'a dit plus haut , avec quelques
gouttes d'ammoniaque au bout d'un tube la majeure partie de l'acide
libre sut la fin de l'opération , la séparation du tannate organique en
est plos prompte et plus complète.
Si psur «j^emplë eiat «gi^isàût ainsi 9ut vax disiibkité Aà
Ihqmèe proTenànt d'une li^re 4ô quâû^^ui)^^ iya k «tik«>
ployé ia3 mesQR» de Yéleatimètfè ^ elles Irèptéëent^fôht
«pktnine is^^a, et par iconsé^jôeitt on aulti poi^ là livtè
d'éeorce i% grenniit^s ou 3 gr08 (t) {2).
Cet essai sera assez rapidement fait et doûKie)^ , âVe(:
les soins indiennes que toute persontië habituée à Teltrac-
tion dés aloà^lis t^â^tâius pi^urrà dbset^r , un résultat siutf
et précis.
Je crofe que Cfette propriété du tannin pourra aVoîr
encore d^àutres applications pour éprouver, soîl là ri-
tebessie de 1 opiûiA ^ dé k noix vomique , de la cet adiSe ,
de la staphysaigre en alcaloïdes ; sort encore pour iso--
1er dans Taiiàly^O certaines ba&ès organiques bOnniies
ou inconnues. Je m'oceupe de poursuivre <5eô recbèrcbes ,
ainsi qtt)^ l'^stamen de dilTérents tannaleà à baere oi%a-
nique , et j'aurai Fàonnear, si le ôwccès répond à mon
«ttente, d'en foire alors part à la Soc'rété.
%vvvv«vvvvvvvvvvvvvvvvvvwvvv\-vvvwvvvvvvvvvvv«v^vvv«vvvvvv%vvv\^^
OBSERVATIONS
Sur les huiles essentielles par M. Ratbaxjd ,
extrait par M. Le Gavu.
Un de nos^ plus habiles parfumeurs, M. Raybaudi^
demeurant à Paris, rue Saint-Denis, n"", laS^ a joint à
la magniâque collection d'builes volatiles qu'on remarqué
à l'Exposition des produits de l'industrie, une brochure
dans laquelle se trouvent consignées d'impprtantes obser-
' ' • - - ' ' —
.<;j) CU^Hittiè icba^è de^i dfe la liqueur d'épréàve *e ¥«f résehte qu'uiie
quantité trés-minime de qainkie , i| n'y atira -pas tin grand jkpconvé-
nient à mettre 2 ou 3 degrés de plus , car on ix'aurait que o5*'--iOo37Xi
^ qtiîMfeè fcfg».;o!zt9, 'et pottr la (ivre alors X 10 z=. q^ûittine o^^ii^.
(a) S'il arpivait qa*ofi e^t tiéïknivifoifis dépassé timlp l'ia^itioii lia tftt-
nin , on pourrait par une quantité connue de la solution du sel orga-
^ xriquc,'V<îir èe qu'il 'faut pour arriver à la saturation, et en tenir compte.
4^8 JOURNàli
vations^j^tant sous le rapport commercial que sous le rap-
port: pratique. Les bornes de ce journal ne nous per*
mettent malheureusement pas de les reproduire toutes ;
mais nous reproduirons du moins les suivantes, rela^
tives : i*". aux sophistications dés huiles essentielles; 2*^. à
la valeur commerciale comparée des essences de lavande
et de menthe préparées en Angleterre et en France;
3°. aux modes de préparations des essences dans le midi
de la France.
A la suite nous placerons les tableaux dans lesquels,
résumant ses propres expériences, Tauteur indique :
Les noms vulgaires et botaniques des végétaux dont il
a extrait des huiles volatiles ;
L'état de la plante au moment de la récolte ;
La localité où elle a été recueillie ;
Les quantités de plantes mises en expériences ;
La quantité d'huile essentielle obtenue ;
L'état physique de Teçsence au moment de son ôb*-
tention ;
Les changemens physiques qu'elle éprouve en vieil-
lissant.
Les nombreux usages des huiles essentielles font que
rarement elles sont pures dans le commerce ; tout con-
court en efiet à en encourager la fraude ; d'abord beau-
coup d'entr'elles sont exotiques et nous arrivent toutes
falsifiées du Levant ou de l'Amérique; d'un autre cAté,
le prix assez élevé de ces produits stimule beaucoup
la cupidité des marchands , car alors ils peuvent livrer
leurs huiles à meilleur compte, ils sont surtout pro-
tégés par la difficulté que l'on éprouve à reconnaître la
pureté des huiles , attendu qu'elles ont tant d'analogie par
leur ^Couleur, leur odeur, leur densité , %'oire même leurs
propriétés chimiques, que l'on peut presque impunément
mélanger une huile avec une autre de moindre valeur;
c'est ordinairement de Tessence de térébenthine que l o^
DE PHARMACIE. 4^9
se sert pour falsifier les essences de rhue y de myrtbe , de
lay^ïide, de thym, de romarin, d aspic : ces mélanges sont
très-difficiles à reconnaître , surtout lorsque Ton introduit
l'essence de térébenthine dans l'alambic , et qu'on distille
le tout ensemble ; les falsificateurs ont en outt^ le soin
d'ajouter en même temps de l'essence d^aspic , dont l'o^
deur plus parfumée sert à masquer l'odeur de la téré-
benthine^ On emploie encore l'huile volatile de marjolaine
pour sophistiquer celle de menthe. Ces falsifications oni
le déplorable effet de paralyser une partie du commerce
des huiles volatiles en France, surtout pour celles de
menXhe et de lavande , que les Anglais ont la réputation
de mieux préparer, et qu'ils fournissent presque seuls au
nord de l'Europe et à l'Amérique; l'influence de cette ré*
putalion est telle , qu'on n'achète en France qu'à bas prix
les essences indigènes, qui par cette raison sont fraudées,
et que , pour vendre leurs essences pures , les fabricans
français sont obligés de les faire passer pour des essences
anglaises ; aussi est-il reçu dans le commerce qu'il est
impossible en France d^obténir des essences d'aussi bonne
qualité que celles d'Angleterre, et l'on attribue au climat
et au terrain cette diflérence.
Il n'en est pourtant pas ainsi ; pour m'en convaincre , je
me suis procuré divers échantillons d'essences anglaises,
une entf 'autres m'a été fournie par M. Williams, de
Londres. Afin d'avoir de lui l'essence la plus pure, je ne
.lui ai pas caché que je me proposais de mettre son essence
en comparaison avec celle de France; M. Williams n'a
pas trompé mon attente, j'ai reçu de lui la meilleure
^essence que j'aie jamais vue ; j'ai donc soumis à la compa-
.raison l'essence de lavande anglaise avec de l'essence de
;France que j'avais préparée moi-même avec des lavandes
de France , et je me suis assuré qu'elle ne lui était ipas
supérieure en qualité ; bien plus , j'affirme même que nos
huiles, qui sont fo4lrnies par les plantes qui viennent na-
44<) lOfJ&NAL
tUrelkmcnt ^ns les Ibtet quartiers des tiM^tagnes , siir>-
toat celles de Lemas près de Grasse , diSpaErt«meût da Yar^
sont ickfiniment préférables à celtes d'Angleterre.
Cette opinion , qui est le résaltat de mon expérience,
est aussi ceile d'un graâd nombre de fabricatis. L^un de
mee confrères , M. Cbardin-Hadancourt , qui joint à une
parfaite connaissance de son^ art une grande habitude de
^oir et d'apprécier les huiles Tolatiles dont il f&it on
èôûuneroe considérable , trouve que les layaiides anglaise!
ont une odeur aspiqueuse qu^elles ont en outre Tincon^
Tentent de s'épaissir par le temps et de se colorer promp*-
tonent^ ce qui n'arrive pas aux nôtres, dont Todeur est
d'aillenrs bien plus suave.
Cette opinion , je l'espère, sera partagée par tous c^x
qui examineront les échantillons qui font partie de ma
collection; elles tie sont, j'ose l'assurer, inférieures en
«qualité à aucune essence quelle que soit son origine ;
l'eseence de lavande que je présente a été préj>arée avec
des tiges de lavande, récoltées aux environs de Lemas et
Soreillas , et distillées par moi immédiatement après leur
Jréoolte. Il nte serait de k plus grande farcilité de me
procurer de celte essence par milliers , car les principaux
négocians de Grasse , mes compatriotes , avec lesquels je
5UÎS en relations commerciales et amicales , m'assurtfit
qu'iU se fait tons les ans , seulement dans les environs de
•Grasse^ plus de ioo»ooo livres d'essence de lavande-, satis
compter cejles qui se préparent à Montpellier, Nime«,
(îarpientras ^ ainsi que sur toute cette ligne ^ sans compter
iwîissi les essences de romarin , d'aspie , de thym , de fyr
tionil , de tnentbe , de néroly ou fleur d'owinger ; j'irtsiste
tmrlont sur celles de menthe et de lavande, qui seules
soutiennent en ADgleterrfe la concurrence avecifes essenfcft*
franciai^s; quant aUï autres, les étrangers en sontforcé-
nfyent pas tï^iferttftires.
De ce que je viens de dire il résulte que l'essence de
DE )HAIliACI2. 44^
lavande de Fraoca e^t préférable à celle d'AAgkkenre; je
livre ce fait aui: méditations des économstes , et j'appelle
suc lui l'attention des savans, afin f[u ils fassent des expé"»
riences sur nos huiles yolatilea, et qu'ils en proclameni
hauteipent la supériorité.
Si l'on voyait. les autorités scientifiques constater la
supériorité de nos produits, alors le préjugé, qui fait
préférer les lavandes anglaises à celles de France, dis-»
paraîtrait , et noa-seulement nous cesserions d'être tribu-
taires du coniinerce britannique , mais encore nous pour-
rions approvisionner d'huiles essentielles l'Europe et
l'jSmérique. De plus , depuis longues années les Anglais
envoient en garnde quantité aux lies des fleurs sèches dt
lavande que l'on y distille ; nous pourrions donc nous^
mêmes fouruir à des prix inférieurs les mêmes produits ; de
là résulterait un bénéfice considérable pour les habitans
de nos provinces méridionales. Quant aux autres huiles ,
l'avantage pe pourrait uqus être disputé , car, outre que
nous fournirions des qualités supérieures, nous pourrions
encore les livrer au commerce à 3o pour cent au-dessous
des prix des lavandes anglaises.
Notre infériorité apparente vis-»à-yis de nos voisins
d'outre-mçr, ne peut tenir qu'au mode de fabrication
des huiles employé dans le midi de la France ; ce mode
est souvent si vicieux, qu'en voyant des essences même
dans le plus grand état de pureté , on serait tenté de croire
qu'elles sont falsifiées, tant elles ont une odeur peu
agréable de liquide fermenté ; voici comment on opère t
Lorsque l'époque delà distillation est arrivée, c'est or-^
dinairement à la fin du mois de juillet ou au commence-
ment de celui d août, les fabricans font transporter de gros
alambics à dos de mulets, et quelquefois n»émeà bras, à
c^use de l'inégalité du pays, où non^seulement il n'y a pas
de route9.iiiâia6à il n'y a pas même de sentier tracé. Ils
chpi^issent leur emplacement près d'une source od d'un
44^ JOURNAL
ruisseau et dans une localité où les plantes qu'ils destinent
à la distillation viennent naturellement et en grande quan*
tité. Au moyen de pierres ils construisent des fourneaux
qui durent tout le temps de la distillation. Alors ils font
publier que Ton demande telles ou telles plantes ; les pay-
sans acriyent , et après les conventions ils courent récolter
les £teurs qu'ils sont convenus de rapporter. Ils en ap-
portent de telles quantités , qu'il devient impossible dé
distiller la récolte du jour, quelquefois même elle suffit à
ia distillation pendant huit à dix jours. Durant ce temps
les plantes s'échauffent, fermentent, et cette altération,
jointe au manque de soin des paysans qui récoltent les
plantes sans choix , sans égard pour le terrain , celles ex-
posées au soleil et celles à l'ombre , fait que les huiles que
l'on obtient ont une odeur fade et empyreuiliatique , à
laquelle je donne le nom d'odeur fermentée. Non-seule-
ment les fabricans ne prennent pas de précautions pour
éviter ces inconvéniens , mais ils favorisent au contraire
cette altération des plantes , parce qu'ils obtiennent plu&
d'huile des plantes qui ont éprouvé déjà un commence-
ment de fermentation que de celles qui sont à Tétat récent.
Je dois encore faire observer que les fabricans choisissent
en général , pour commencer la distillation , l'époque où
la semence commence à se former, et où la fleur est en
partie tombée. Us obtiennent alors une double quantité
d'huile, dont la couleur est légèrement ambrée, et dont
l'odeur est bien moins suave que celle des huiles que l'on
obtient au mois de juin, lorsque les fleurs du végétal soùt
épanouies. Ces dernières sont si douces que l'on croirait
respirer l'odeur de la fleur qui les a fournies.
L'on devrait choisir les végétaux qui viennent naturel-
lement dans des terrains arides , montagneux et exposés
au midi; et n'employer ceux qui viennent dans les en-
droits couverts , qui sont exposés ali nord et privés du so-
leil, que pour en obtenir des essences., de qualité infé-
BE PHARlttÂCIE* 44^
rieure ; c'est à Tépoque de répanouissement des fleurs
que devraient se faire, les distillations, et non au mois
d'août , comme cela se pratique ordinairement ; enfin on
devrait distiller les plantes au commencement de leur
récolte et ne pas attendre qu elles aient subi un commen- -
cément de fermentation. Il est encore utile de remarquer
que les huiles volatiles obtenues dans les années pluvieuses
sont moins suaves que celles des années ordinaires et
même des années de sécheresse.
Quant à la distillation en-elle-méme » on recommande
de se servir de Teau de la plante. Il est vrai que par ce
moyen on obtient davantage de produits , puisque l'eau
déjà saturée ne peut plus se charger d'huile ; mais j'ai re-
marqué que les huiles ainsi obtenues étaient moins suaves
et plus acres que lorsqu'on se servait d'eau ordinaire, et
je pense qu'il vaut beaucoup mieux se résigner à obtenir
un peu moins de produits, afin d'avoir des huiles plus :
agréables.
C'est aussi pour cette considération que je conseillerai '
d'employer beaucoup d'eau pour distiller : alors l'essence
est plus suave. Il me semble également qu'il serait avan-
tageux de séparer les divers produits que l'on obtient dans
une même distillation , attendu que les premières parties
de la distillation sont toujours plus agréables. Pour me
convaincre de cela , j'ai fait divers essais sur plusieurs vé-
gétaux, et entre autres sur l'estragon.' Les résultats ont
toujours été les mêmes que ceux que j'annonce; toujours
il y a eu une difierence très-notable entre le premier pro-
duit et ceux qui lui succédaient.
m
Aneth.
M».
. Araiobe.
phorhiac«es.
Anethum fœni-
ealum , odv-
bellifères.
Pimpinella :
ris, floscu-
Semencess^es
de» environs
VB PHARHACIR.
CIR. 44ï>
XX'.jénitèe. — jéoât i834
446
JOURNAL
i6
ï7
noMS
des plantes en
français.
Aspic.
HOM«
de»; plantes en
latin.
Idem.
18 lAngasture vraie.
19
ao
Lavandola spi-
ca, labiées.
Idem,
BTÀT
des plantes et
localités.
Plantes récentes
des environs de
IGrasse(Var).
Des environs de
Pïîmes.
BPOQOB
delà
distillation.
4 août 1818.
Année.
Aurore.
'21
aa
23
Idem.
Bonpiandia tri-
fol iata , mé-
liacées.
Inulabeleniom,
radiées.
Santolina cba-
mœcyparissos ,
floscuteuses.
Idem.
livres,
loe
100
24
aS
Badiane ( anis
étoile ).
Basilic.
IHcium anisa-
tam , magno-
liées.
Ocymam basili-
cum, labiées-
26
»7
28
^9
Idem.
Botrys.
Benoîte^
Bergamottes (par
pression).
Bergamottes (dis-
tillées).
Bergamottier.
Idem.
Cbenopodium
botrys, ché-
nopodées.
Geum urbanum,
rosacées.
Citrus berga-
miam, auran-
tiacées.
Idem.
Idem.
Écorces sèches*
Racines récen-
tes.
Plantes récentes
des environ s de
Grasse (Var),
au moment de
la floraison.
Plantes récentes
des environs de
Paris, au mo-
ment de la flo-
raison.
Du commerce.
niantes récen-
tes des envi-
rons de Paris,
au memeut de
la floraison.
Semences sè-
ches.
Plantes récen-
tes des envi-
rons de Paris ,
au moment de
la floraison.
Racines sèches.
3i févr. i83o.
28 sept. i833.
3o juin 1818.
28 juin x833.
2 déc. i832.
29Juill. 1827.
Fruits recens
des environs
de Nice.
Idem.
Fleurs récentes
des en virons de
I Nice.
20 déc. 1S27.
8 sept. i83o.
26 j Bill x<83i.
lûjanv. i834'
i3janv»i834>
6jtttn i8j[8.
100
100
xoo
100
100
ICO
100
100
100
100
100
fruits.
100
fruits.
DE PHARMACIE.
447
physiques de .
IL 11 lie easeotiel-
de l'extraetia», vieilUHant.
légère qm
i,limpiae:
. Plus 1
couleur pailk
■ Plus légère que
leau, jauTiâ-
tre.
. Plus légère que
Ju.limBiJe,
presqaa bUu-
che.
. Plus légère que
presque blan-
. Plus iégire que
l'eau , belle
• Pins légère que
l'e^m.plusfon.
> Plus légère que
13 Pins légère que
•■ lu, jauue
. Plùilégèreque
l'eàu, couleur
paille I limpi-
de , odeur de
lo Plus V^re que
Idiin.
IG Plus légère que
l'eau, presque
blanche.
• Plus légère que
ni i{uc i|iifli|uei sou
l çro.. ditiFiU rip*! agir» I iTOir lounui
moUt éil f0mui«rCB, laqaMt «t pffS4]irF
3gr.
s légère qutreaupruquè
onL donné d 11*.
adiquée, ouii ploi cdoriDtf
ig OdorMK.iuarG. à ptu prèi E» Bf me
448
JODRNAL
-■1
dei plautei en
de» plaptei en'
dei plantes et
localités.
~deV
distilUtion.
Ill
3o
3i
/A».
tes des envi-
rons de Nice.
BoU récent.
6jain 1818.
i4jan7. 1834.
ibo
3a
33
Banne dejudin.
Calament.
Mwitha genti-
lU , lahiées.
Meliuaolamia-
tha.lahiéei.
Plantes sèches.
Plantes récentes
«n moment de
la floraison.
.5jan7. .834.
17 août iS3a.
Ipo
34
chêne)/
Ubiées.
Plantes récen-
tes.
10 sep. t833.
100
35
Camomille.
lis, radiée».
Fleurs sèches da
4 avril 18^.
100
3S
CunomUle.
Id«n.
Flenrs récentes
des environs
de Grasw.
19 juin 1S19.
100
37
38
Camè«(peHt,on
yretie).
Cannelle «Ïto
flëe. "
TeDcrium cha-
miEpitys , la-
tiée..'
pUlUta, myr
tacées-
Flan tes récentes
après la florai-
son, des envi-
rons de Paris.
Ëcorces sèches
du commerce.
7sept.>83a.
4jan». i83a.
100
a5
39
che,
nella , melia-
Idtm.
lûjanv. i83a.
aS
40
4«
Un).
Cannelle de Chi-
ne.
Latras cinna-
momum. lan-
Idem.
Idem.
iSjanv. 1831.
aojanv.i83a.
35
35
4s
Carfi.
Carom carvi ,
ombellifèr».
Semences sèches
du commerce.
4 oct. i833.
..,
DE PUARMACIE.
449
1
quépçooveD
ces huiles
vieillitsant.
^4 Pliw légère <,ae
3o Oit„, Jo™, D'ajui fu d. »ppo
lean,ïerdâtre
«« «ii< du f™ii. "^ "^"^
■^ïï;',œ"
3. Od»r plu.lcr..phi.A,iH<;.TK te
épaisM-
^P!-;^«q-
54 PtDs légère que
l'eau , couleur
verdâtre , lim-
?:"^^'^'^,47 '■rtsrx'.'^::^
■ Plus légère que
1 ean , teinte
verdiue. lin-
• I^âs^iégère que
33 llippdkf.ibI™«ilIân.a.A,d.j«
d.-(n,«U,.g.„iili.).
l'eau, couleor
3iOa.nrJ,i.pl,ou.
bleuâtre , lim-
pide.
• Pins légère que
ÎSBi™ plu, .u,,,,^, cell.ci.d-B..
reaQ,bellocou.
<Kl«urp,.fiii,d»l. E,ur.
leai limpide ,
bleue.
■ Pla, légèreque
pli ni».
l-ena, coulear
ambtéev
pr«,u. p.. d« r.ppor( ,.« 1. jiroBir.
■ Unegrandepar
Se fonce et
Sa Peu .r<,m.Li^.
tieplaspesaa-
te que l'eau ,
brunit.
jo Supérieur romn» parfum 1 toute
1« .ui™ <k „ g«„, odiur pirlicnliù..
telettes turn»
gent , coulear
,.i\,^ plu.,^ordia.i„™..,.p,„^
Jaunâtre.
3 V\m pesante
que l'eau, épais-
se, couleor lé-
Se fonce.
4. SujrtU i r.i,cir u, ,;àj|[.«nl, i
moin, qu on n-»il la pffc.nlion de Unir le
.»c rempli ,1 dr le boucher liermitl.
^jementpdl-
8 Plu» pesante
M fonce peu.
que l'eau, cou-
leutjauiiâtre.
6 Plus pesante
que l'eaB,épai»-
ae , eonleor
• Plw"ug*teqne
l'eau, conléur
paille, limpide.
45o
JOURNAL
S o
NOMS
ROMS
iSPOQtE
des plantes en
des plantes en
des plantes
deU
** mi ZP
français.
latin.
et localités.
distillation.
.
-
liyres.
43
Cardamome ma-
Amomum car-
Fruits secs.
16 avril i83o.
e
jor.
damomam, a-
, '
raomées.
.
44
Cacdamome mi-
nor.
Idem.
Idem.
i7^vril i83o.
6
45
Carotte.
Daucus carotta,
Semences sè-
I*'. fév. 1834,
100
ombeilifèrès-
ches.
46
Carotte.
Idem.
Racines récentes
de Crecy (Ais
ne).
10 nov. î834.
ipo
'47
C^sia Hgnea.
Laurus cassia ,
Écorces sèches.
7 fév. i83i.
25
laurinées.
48
Cataire.
Neneta cataria ,
labiées.
Plantes récentes
3o août t832.
100
I
■
des environs de
Paris y après la
floraison.
49
Cédrat (par pres-
Citros medica,
Fruits récens
18 janv. ïo3i4.
iDo
• %^
sion).
auriantacées.
des environs de
fruits
.
Nice , dii com-
merce.
5o
Cédrat (dîstiHé).
Idem. .
Fruits récens
des environs de
Nice.
Idem*
100
fruits.
5i
Cédrat.
Idem.
Feuilles récen-
Idem.
ICO
•
tes des envi-
1
-
rons de Nice.
1
52
Idem,
Idem,
Fleurs récentes
desenvlronsde
3 mai 1818.
100 1
-
Nice.
l
53
Cèdre do Liban.
Larix cedras ,
conifères.
Bois récent du
Jardin des
Plantes de Pa-
•
i5 mars |834-
lOO
54.
Cèdre.
Idem.
ris.
Bois sec du com-
merce.
Idem.
100
55
Céleri.
Apium gra?eo-
Semences sèches
du cominerce.
i5 juin i833.
100
lens, ombeili-
' ■
fèrès.
•
56
Idem.
Idem .
Plantes récentes
des environs de
Paris, après la
1". juin i83a.
100
floraison.
1
1
'
DE PHARMACIE.
45 1
Pins légère que
'las pesante
q»ere.u,«
leur tnuga-
Pins létère que
légèrement
verdàtre.
Plus légère que
Pins légère qae
l'esajnanàtre,
?\ui pesante
leur bran roo-
jDe partie pins
?e^''^attache
ii Odvar de muicide psiir^
iquM.
ji A peu prà nicniit iideuT, plui fiai-
r>liri|.irl>diBtiLlatiDilliqui
^M. moins odorillLii que ccl
■ nfc, >p ripprociint de l'odei
leel lutie, prfféoLle aoi ■
ir Diiini
1 itedi
4
52
JOUaNAL
_a
'
"S S S
§o
VOMS
MOMS
iTAT
I^POQUE
S2^
iè
des plantes
des plantes
en latin.
des plantes
delà
«5 A 0
13
en français.
et localités.
distillation.
•
livres.
57
Cerfeuil.
Chœrophyllam
sativnm, om-
bellifères.
Plantes récentes
après la florai-
son , des envi-
rons de Paris.
a9Jain x833.
100
1
i
58
Cheryi.
Siam sisâram,
ombellifères.
Semences se •
ches.
I". fév. 1834.
100
59
Cyprès.
Cupressaspyra-
midalis , coni-
fères.
Bois récent des
environs de Pa-
ris-
16 nov. i83a.
100
-
6o
Citronnelle.
Artemisia abro-
Plantes récen-
8 sept. i83a.
100
/
tanum^ floscn- tes. |
leuses.
/
6i
Citron (par pres-
Citrus medica-
Fruits récens du
6 févr. i83a.
100
sion).
anrantiacées.
commerce.
fruits.
6a
Citron (distillé).
Idtm.
Idem.
7févr. x83a.
100
fruits.
63
Citron.
Idem,
Fleurs récentes.
30 mai. 1818.
100
•
64
. lient.
Idem.
Feuilles récen-
tes des envi-
rons de Nice.
22 juin. x83o-
100
65
Cignë aqnatiqne.
Phellandrinma-
qnaticum, om-
bellifères.
Plantes récen-
tes , au mo-
ment de la flo-
raison, des en-
virons de Paris.
a8 oa* iB33.
xoo
66
GocMéaria.
Cochlearia offi-
cinal is , cruci-
fères.
Idem,
ao ayril 1834.
xoo
67
Coriandre.
Coriaiidrnm sa-
Semencessèches
17 août i833.
100
1
tivum, ombel-
lifères.
du commerce.
•
68
Cnmin.
Cuminum cymi-
num, ombelli-
fères.
Idem.
26 sept. i833.
100
69
Cnbèbe.
Piper cubeba,
urticées.
Fruits secs du
commerce.
i6nov. i833.
100
70
Cniracoo.
Citrus bi^aradia
orientalis, an-
rantiacées.
Écorces sèches
du fruit du
bigaradier.
x6 févr. 1834.
100
71
Dictame.
Origanum die-
tamnas , la-
biées.
Plantes sèches
du commerce.
7 févr. i834-
100
7a
Erysimum alliai-
re.
Erysimum allia-
ria , crucifères.
Plantesrécentes
des environs
de Paris.
i3 août x833.
100
73
Estragon.
Artemisia dra-
cunculus, flos-
culenses.
Idem,
a jaill. x833.
xoo
DE PHARMACIE.
453
S Pla» lé^re que
l'eau, jannSitra.
■ Pla» légère qae
l'eaa,jai)Dltre,
a Pla$ léf^ie qne
8 Plus légère qne
l'eau, ambtée.
• Plus légère que
l'eau, presque
blanche.
limpide.
> Plus légère qne
" I, ambiée.
■ ëpaïqsit.
Se fonce.
Se fonce.
Elle prend
de la con-
n» légère qne
ean, limpide.
jaunâtre.
Plus légère qu
iuTSe qa
> Plus légère qui
ambrée.
• Plus légère qne
i'ii tmploj» le mé
fr«û.
Bi D« rippDt-b d'odaur a
Épaisiit nn
penenTieil'
OBSERVATIONS.
Ijl même époque n'ot
n rmiti s lÎT. i«l<
k chirge I'aIubInc et que I'od aW
454
JOURNA^L
nos *
orts.
NOMS
NOMS
^TAT
EPOQUE
QrABTITB
de plantes
'employées.
1
g 2
^s plantas
des plantes
en latin*
des plantes
delà
en français.
et localités.
distilation.
'
livres.
74
Ëopatoirc.
Ëapatorinm
cannabiuum ,
flosculeases.
Idem.
i8jmU;x833.
100
75
Fenouil.
Anetham fœni-
Plantes récen-
8 août 1810.
100
«
culum, ombel-
lifères.
tes , après la
floraison, des
•
environs de
Grasse.
-
76
Fenouil (de Flo-
Idem.
Plantes récen-
a août 18 19.
xoo
rence).
tes,au moment
de la floraison,
m
des environs
de Grasse.
77
Fepouil.
Idem.
Semences sè-
ches du com-
merce,
19 oct. i8a6
100
78
Idem.
Idem.
Plantes récen
tes des envi.
rons de Paris.
8 sept. 1826.
100
79
Galanga.
Kœmpferia ga-
langa » bali-
siées.
Racines sèches
* du commerce.
5janv. i834-
100
80
Genévrier oxycé-
Juniperus oxy-
cedrus, conifè-
Bois see. |
17 mai 9 1834.
100
dre.
res.
■
81
Genévrier com-
Juniperus com-
Baies dtins ^eur
i«'.déc. i8|33
lOO
mun.
munis, conifè-
res.
état de matu-
rité , des envi-
rons de Paris'.
82
Idem.
Idem
Baies v^tes des
environs dePa-
•ris.
13 sept. i833.
100
83
Idem.
Idem.
Bois et feuilles
récentes des en-
virons de Paris.
8.sept. i833.
xoo
84
Girofles ( Bonr«
Garyophyllus
Fruits secs du
10 sept. i832.
25
bon).
aromaticus ,
commerce.
.
myrtacées.
•
90
Girofles ( Cayen-
ne).
Idem .
Idem.
12 fév. i832.
25
9ï
Girofles ( des In-
Idem. •
Fruits siecs ccm-
14 fév. i83x
a5
des).
-*
nus dans le
commerce sons
le nom d'An-
1
1
glais.
92
Girofles (des Mo -
Inques).
Idem.
Fruits secs du
commerce.
18 fér. i83a.
nS
93
Griffes de (riro-
fle.
Idem . *
Bois sec du com-
merce*
'4 fév. i8da.
a5
DE PHAEHACIE.
455
. Piui légère que
l'ean , conleut
paillée-
; Plus légère que
■s légère qn.
Rougit, de-
vient b< ■
Plus légère que
épaisse.
■ Plus légère que
■'"in, très-Iegè-
limpide.
1 Phis légère que I
l'eau . presque
blaoche , trés-
limpide.
"■ i légère qui
Se fonce <
Epaissit.
• Plus pesante que
• Pins pesante que
Rougit,
f^ugit.
■ Pluspesaotcque
^ Plus pédante que
brun , épaiese.
B3 Trk^mliritun
Sj Crue iiu^ntiU
.'. a'oiTj'è™,'
A 1. 4'. s on.. . sr
i». &i, SS, S«, Sn 'Iw' &|Tu au'wii"
iu»rqae Ion. minol it cm.ii» el A'o-
^ai-ci cfl iDnnt«5t*blei«Dt biea «upt
QO Ploi mire , lUHritaH m quilil^ (r<
iult>Idc>iidisliJL>daiu).
33 R^iilUt ie 3 opénllomi •"■,
gro., â II 1'. 6 g™ 10 g""! .
i groi 3i minij peu ddoriDIç. lyant
quïtquu lAiblfS rapporta 4ï« le poivre
456
Imperatarû o
betliférei.
Laorier ( «aucc ]
Laarier-ceriM-
ITeriam olean-
der,apocjn«e).
Lavandularera,
Ubiëes.
an momeat de
la fioraiion,des
enviions dePa-
Plantes récentes
des en« irons de
Paria.
Feailles récen-
Plantes n
les an moment
de la floraison,
de Lenias
(Vat).
Plantes récentes
la floraison, des
reillas(Var.)-
PUntes técen-
I après la flo-
illat (Var).
Plantes récen-
tes, époque de
la floraison
coeitliesaum
di de U mor
tagne , dite la
Marbrière ,
près Grasse
(Var).
i4jaill. i83i.
100
ï6j.nv.i834.
100
aînoT. i833.
.»
i3noy. i83S.
100
^jaUl.i8a6.
100
aSjnill. 1836.
100
a6sept. i8a6.
100
a août 1816.
DE PHiRMàClE.
457
1>B0F&IBTJ>
phyiiqaei) de
le an moment
de l'extraction.
• Plas légère que
dâtrè.
S Plus légère que S.
l'eaa. verdâtre,
limpide.
• Pins légère qae
Teau, presque
blanche , ' ~
» Pins légère que S
l'eaa.TcrdJitre
• Pins pesante
. PJns légère que
s léi,è(e que
auiveidâtre,
liinpide.
Tieillîssant-
Se fonce.
Se fonce.
• Pluj légère que
l'eau, verdlitre,
limpide.
Se fonce.
Se fonce.
• Plaa légèTe qne S
l'eau , ambrée,
limpide.
oB Egilt tn iDiTil^ 1 «1[b du miilii ntr-'
r.ru «acur <lr 1. pl.nl«. U m .oAi <t.
'• ntêni( ttaic j'ii diiUtli loo LiiKi '
MU plinle iiirs )( floniHia , Eu mon»
là 11 «meace CDmnieD» i ■.- farmcr, j'
u npprr>ck>n[ moiiu àl l'oitur de flai
gg Tr«-adariDle , oâtat da li plul
100 Odeur tr«-prononcée de U fenillf
101 Odeur péDémnte i'tmtnàc (mer
lOlFcBodoODlC.
■ a3 Suinté pirfailcadenrdoU a»
iul^Tm^ine 1 celle d'Àulleleire.
>oJ Le miilleure qualité <[uei'ile pu i
procurer pour terrir de Ijpe de cump
iS Pruque pirdllï «n qualité ji cellt
lï L'euence obteune de [• ptinle api
reilJii puuf Mmr de type el ea
r":
Limettes '
Limettes.
Limettier.
Idem.
Mariolaii
Li^sticam
leTisticom ,
ombellifères.
Citras limetta
lyiistica éio
Origan uni ijiar-
joraiioides, b-
norA de la mon-
tage dite la
près ™Grasse
(Var).
Fleurs émoD-
déei de leurs
tiges, des en
virons de Pa
des
de lïicB.
Feuilles rë<
toi» dï Ni
'leurs Téceptes
des
de Nice.
Plantes rëeen les
à l'époque de la
floraison
de
(Var),
Essence loumi
à la distillation
ou rectification.
Plantes rccen
tes, époque dr
la floraison de
environs de Pa-
Ëssence louinise
à tu distillation
onrectifi<
. fév. i833,
fëï. i833
;fév. i833.
imai 1818.
: mars ■.8^4.
4]Dill. 181S.
frnits.
fruits.
i'^4
DE PH&HHACIE.
• Plas légâre qae
l'eaa, atnl '
bmpide.
■ P1d« l^ère qne
liiDpiâe.
• Plus légère aai
•■eau, paillée
n partie pi ai
légère qne
blanche.
, Plus légère j.
. Pl« lé^re
incolore
s légère que
• Pins léitète que
l'ean, limpidei
incolore..
459
OBSBRF^ATIONS.
m» *cM.Wgérrnimln.>iju<»,bi(nB
109 PKsqDB igaLt en qu.UU ■ celle ,
togrf.11.., pourltnl un peu plu> Icre.
m i™rruil.oiuJoniit4[i,.6oii.r:
'. '"'«'■ pr"»""!
«igr.U„ d, .
>] Rlirl An loo rmili G li.. } «1
, lue j'aJ uumiiei 1 la dliUllstioa
Lié d'eaeoce obtenue •■( mtle c
^ <« odeur e.1 plu..u..e,oe«ll
iiS OdaoF t
npporti
■ ijOdeui
I iS Ode»
6 Ftible s
le du frul
' , pen mgrnble.
»!• menthe , elle 1
n 1 r. frauder,
Ile diitillatiDB ponr ta tei
L'elle >e rend le pLut'c^^go'^eaî.' "
117 Elle perd de ion ierelé, gagne .
Derient de
cbuleatai
46o
Matricaire.
Mélisse.
MelUea officina-
lit , iabiéd.
MéUise de Hol-
Meuthe poivrée.
Dracocefihalnm
M oldsvicara
Meotha pi péri-
'- labié eS'
Menthe (anglais
rectifiée).
Menthe poÎTrée.
Idem.
Idem.
de U floraison.
deï environs de
Grasse ( Vac ).
Essence soamist
à la distillation
oaiectificatioa.
Mendie aqaa^
Mercuriale.
MillefenUte.
Muscade.
Mentha aqoa ti-
cs, labiées.
Metcnrialii an-
nua , euphor-
biacées.
Plantes
tes , époque de
lalloraiiOQ,deE
dePa-
Plantes récentes
te<, an in ornent
delaUora
desenviro
Paris.
Essence soc
à la distillation
Plantes léc
époqne
Plante* fleariet
sèches des en-
Tirons de Paris.
noix da com-
iSjtuU.iSaS
.00
i8 août i83a.
.0.
17 JHiU. i833.
■00
a; sept. i833.
100
30 joili. 1818.
loo
iS janr. i833.
.
5 féTT. 1834.
.
16 jaill. i83o.
100
38janv.iB33.
"
4 août iB33.
,00
i3aoùt i833.
100
38 féTT. 1834-
100
3iaiiï,i834.
100
30 noT. i833.
a5
DE PHABMACIB.
461
Plo* légère qae
l'eau, paillée,
limpide.
'lus légère que
l'eaa. coulea
?ïos légère c[ii
l'eaa, paillée.
PIdi légère c^ne
l'eaa, ambrée
épaisse.
Plus légère que
" 1, veriUtre.
Pins légère qne
l'ean , jaaoe
verdàtre.
récipient.
Plus légère qne
En grande par-
tante qae 1'
jaanÉtre.
Se foDne
vert bien
prononcé.
quind ctl rtn 1
ngrnd. 'partiel
.0 piiiU le mbm t9el g
M prwgut poinl de s-
piwuTtr , m'i cU Joaat pir À. Cbardii
>B Bile peut (1k marrci» itm iiu
lài'eumced'AiiglïUrrc.
19 Odeur yithiU d« U planls.
Je' rLTLlvîit
XX". ^njiêe. — j^oât i834.
4<
Dd
. JOC&NAIi
•
.
tc o
NOMS
ROMS
■i'tk's '
ipOQUE
'M &t
dés plantes
des plantes
des plantes
de la
en français.
en latin.
et localités.
diistillation.
2 ^^
73
.
. 'O 9i
-
:
\
livres.
i34
Myrthe.
VTyrtus rommu-
Plantes rérentes
30 sept. }8i8.
ipo
uis, myrtacces
des environs de
Grasse (Var).
J j
t
i35
Idtm'
Idem.
Fleurs récentes
des environs de
Grasse (Var).
13 mai 1818.
p5
i36
Idnm.
Idem.
Fruits récens des
environs de
Grasse (Var).
5 août i8i8.
■ ' *
ipo
i37
Idem.
Idem.
Plantes récentes
6 sept. i832.
100
1
* \
/
des environs de
Paris.
1
i38
Navet.
Brassica napus ,
crucifères..
Semences sèches
du commerce
9 janv. .1834.
liOO
i3^
Oranger (Portu-
Citrus aiiran-
Fleurs douces
i". mail 8 19.
* 100 '
gal).
tium, auraptia-
cées.
récentes' des
environs de
Nice. .
t
1
•
i^o
Qranger (Portu-
fdem.
Fruits récens
23 janv. i834-
100
1
gal) (par pres-
de» environs
fruits.
sion).
de Nice.
•
'
i4i
Oranger (Portu-
ssi\) ( par distil-
îatiou).
Idem.
Idem.
Idertf.
wo
fruits.
'
',
14^
Oranger (Portu-
Idem.
Feuilles réeén-
3 tnai 1818.
*
1
lOO
gal ). .
tes des envi-
1
•
.
rons de Nice.
'
1
143
Idem.
Idem.
Bois récent.
5 août 1818.
100
. «
1'44
Oranger bigara
Citrus biçara-
Fleurs aroères
n niai 1818.
100
dier.
dia, auratitia
des environs
■
cées.
de Nite.
/
145
Oranger bigara-
Idem.
Fruits du biga-
36 janv. 1834.
100
146
radier (par pres-
radier des èb-
■
fruits.
sion).
vironsdeNice.
,
Oranger bisçàra-
Idem.
Idem.
28 janv. i834-
100
dier ( par distil-
\
fruits.
lation).
147
Oranger bigara-
radier.
Idem.
Feuilles récen-
tes des envi-
rons de' Nice.'
7 avril i8i8.
1
100
1
148
Idem»
Idem.
Fleurs récentes
16 mai 1818.
xoo
y
•
desenvironsde
Biot (Var).
1
149
Idem.
Idem.
Fleurs récentes
13 mai 1818.
100
■
desenvirotisde
Carmet (Var).
•
i5o
Idem.
Idem.
Fleuri récentes
des en vitrons de
Paris.
16 juill. i833.
100
•
i5i
Idem.
Idem.
Idem.
•
1
1
■
DE PHA.RMAC1E.
' Rlu» légère que
' Plus Kgète que
Se fonce <
TfcS
L, ambrée.
■ Plus lé^ce qoe
inciilore.
» Plus légère qi
lijo^ide.
■ Prui lëçBte-qiie
>. Plu» légère qne
• Piulé
'fmbri
ft PhiBléeÈTe que
>: ffl«* lcg^re>qne
■ PlfTi' légère q'e
Jaunit: '
Bi-nnitk
Se fonce
IPlii* lénie que Sdionca.
l'eau, abibree. '
que j'ii lomniln ii l'iclion dt 1^ prêiît. J'i
Dbtsui II nuBntlM d'euencï iiMlipléF ci
W„le?LCi'lfa™oUe'îlKÔb»™TE;r l!
465
^^^Mîr^'Z...
"îîi©7o»Dfe?H,
,j3Plu.i™qu.«ILf del.fcgille.
I U Bhuobiip plu9 odontM qos l'uuaoe
.blMuc d«. FWuri doiHo . » r.ppr£*b.nl
livimti» de [^ fliur, d'une pLo. gr.nd.
Hirra 1 loumiiti i l'action de la fntu, j'ai
iblenu la ijuaitilo d'cssem» indïquét, air-
1 jeHMNjull f« loo frulu, , , li,. ,3ea„
leib- ! KUDBièi àla diilillalioD.j'ai D|,ia,„
r.nlp^què_ celle par prenian'; elle Hiîâ
- le abtolniorjit emplojn 1 dêlacbjt'^
ii7 Odeur lie la riulUe, plua pinétrui
jue celle ra'le'im te. feuills d'oribgei
ijsL^rieunconnHpirruaiàcelltane
lia 8(un iat enuona dt 'lOn. PreupJ
■ cpl)e<lii,Cfi>«,quiav« riiun hi oonr'
"fo''cM"y£"»'î»*«.ene« d. fis
b1« d..llo*u( Je la «"(ur. I
d(urpa*i!wïela"a'uî.'' * " T'"'
464
JOURNAL
VOM
des plantes en
français.
IfOU
des plantes en
latin.
i5'j
Oranger (Porta
gai.)
i53 Ori(^ rottge.
iS6
i58
169
164
i65
166
167
168
170
Origan blanc.
Panais.
Peuplier.
Persil.
Citras anran-
tium , aaran-
tiacces.
Origanum , vul-
gare flotibus
r abris, labiées.
Origanum vul-
gare floribas
albis, labiées.
Pastinaca sativa
ombelliféres.
iStat
de la plante et
localités.
ipoouB
dé la
distillation.
Idgm.
Piment.
Poivre noir.
Poivre blanc .
Poiyre long.
Poaliot.
I
Raifort.
Rhodes (bois de).
Romarin.
Popalus fasti-
giata, amenta-
cées.
Apiam petrose-
linum ombelli-
féres.
Idem.
Myrtas pimen-
ta, myrtacées.
Piper nigram ,
urticées.
Idem,
Gapsicam an-
nu am , sola-
nées.
Mentha pule-
giam, labiées.
Gochlearia ar-
moracia , cru-
cifères.
Genista , canar-
sensis, légami-
neuses.
Rosmarintts of-
ficinal is ; la-
biées.
Fleurs récentes
desenvirônsde
Se ville ( £spa-
Çne ).
Plantes récen-
tes , au mo-
ment de la flo-
raison , des en-
virons de Paris.
Idem,
Semences sèches
des environs
de Paris.
Bourgeons ré-
cens des envi-
rons de Paris.
Plantes récen-
tes des envi-
rons de Paris,
après la florai-
son.
Semences.
Fruits secs de
la Jamaïque.
Fruits secs du
commerce.
Idem.
Fruits récens en
maturité.
Plantes récen-
tes, époque de
la floraison.
Graines récen-
tes des envi-
rons de Paris
Bois sec du com-
merce.
Plantes récentes
époquq de la
floraison « des
environs dei
Grasse.
14 déc. i833.
iSsept. iS33.
sa S S
livres.
1 1 sept. i833.
8janv. s 833.
10 avril 18.33.
4 août 1829.
14 déc. 1839.
i3 Bcpt. i833.
i6jaur. x83a.
Mèflce date.
aoet. i833.
» aoàt i83a.
i98ept.i833.
i5 mars 1834.
6 mats 18 1.8.
100
100
100
!l5
100
xoo
100
xoo
xoo
100
xoo
100
xoo
xoo
DI PHA1MAC1I
465
• Plaj légère qae
> Plai légère qoe
S« fonce.
pesante
leat brune.
• Plus légère qui
• Plus légère qui
légèrement
ambrée.
S Plus légère qneL
Se fonce.
Idem.
Ëpaisût.
Se fonce.
iSi tuKrinin 1 ctll* <h au
rJdionilH- Cm HbiDtllIoaa» t
pir M.Bénngsr, qii depuii longni
it OitEur it la plun , mil
t qui Mtll ttiU ••«
iSfi PcD odonati , moln luin ip
1S7 Odeur proauméa lia U pilait, a»
ur It mar.-! die offr.
.«4 Odoraa
l..-«.r
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• te Trèi-FD
.Ul'd'm."r
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lu.ili,i«n'.i
.8, Odeur
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1.P1...I.
iM Odaur
pa.Mra.ria
.<J.UI*, «
1C9 Odiur
diroKiel
dlU»lfr>L,LI
™'rr^;.
• il pla^ iTB-prOBOBï
466
r^OtljH^^I.
171
172
i:3
174
175
176
de» plantes en
français.
Romarin.
Romarin ( du
commerce ).
Roses.
ItUm,
Roses ( du com-
merce ).
NOMS
des plantes en
latin .
U
em.
Rosa centifoHa,
rosacées.
Ide
m.
BTAT
des planés et
localités.
éPOQUE
. . de la
distillation.
Kh
ne.
177
178
179
180
181
182
i83
Idem.
184
l85
Idem.
Sabine.
Idem .
Sabine sauvage.
Santal citron
Sassafras.
Idem.
Ruta graveol-
lens , rutacées.
■Idem.
Plantes récen-
tes , époque de
la floraison, des
enr. de Paris.
Fleurs récentes,
des environs
de Grasse.
Fleurs récentes
des environs
, de Fontenay-
aux-Roses.
7 avril ï833.
So^vril i833.
aôjuiti i833.
on tn
o-^ a
livres,
îoo
Sauge (grande).
Sauge (petite).
Idem.
Joniperns sabi-
na , conifères.
Idem.
Sabina bacci
fera.
Santalum al*
bum , sarntala-
cées.
Laurus sassa-
fras, làurinées.
Salviii officina-
lis , labiées.
Salvia officina.
lis (variété).
Plantes récen-
tes , époque de
la floraison ,
des envirpps
de Paris.
Plantes récen-
tes, époque de
la floraison ,
des environs
de Grasse.
Semences sè-
ches du midi.
Tiges récente^ ,
des envions
de Grasse.
Tiges récentes,
des environs
de Paris.
Idem.
fiois sec du com-
merce.
Bois du com-
merce.
28juill. i833.
20 juin. i832.
Plantes récentes
des environs
de Grasse.
Idem.
7 déc. i83i.
5 mars 1819.
si oct. j833
8^oût r833.
10 avril i833.
8^ept. i833.
|2mars 1818.
Idem.
too
100
100
100
100
100
100
lod
lOÔ
100
• AOO
100
DE PHARMACIE.
46;
• Plus légère qae
l'ean, pinbréA.
3 Plus légère que
limpide.
blancb
• Plu!
santé qLl
aaçt.
■ Pins légère que
l'ean, a^bî>ae,
limpide.
> Plus Ugèra q
l'eau. vfrdttM,
limpide. '
OBSEUyATIOm.
1
r.
u."
,, odeur de
or.Dle<|t.cct
1. fl^
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don
»L., quelque,
Cïpre. {c„p
feile dg Ihh
■Ibl»
, Irè»-
468
Siuge (petite).
Serpollet.
Serpftllet.
Serpollet.
Serpollet.
Stttdiu.
ScHli.
Thymus serpil-
Inm (vBiiéle).
Artemiiû con-
tra, tlotcBlen-
Lavandda (ta-
chât < labiées.
Sesell tortaa.
[, Dinbelii'
Plantes récentes
au Diomeat de
la floTaisoo.des
environs de
Essence
àladiilillatioD
ou rectifica-
Plantes récente)
de
DesenTironide
Séritle ( Espa-
gne ).
Essence reetiGée
Plantes n
FlearoDSsecsdo
Plantes récentes
Essence so
se k la dittilla-
fication.
Plantes lé
te», époque ue
lauoraiMii,dcs
enTÎToosdePa-
i8 jaini83i.
livre*.
100
i4jnmi83,.
100
6 août 1819.
100
3 mars iR3a.
'
5 jnill. i83i.
.00
6 mars rtSa.
a
Idtm.
»■
itaept. i83i.
100
9 sept. ,833.
.00
Sdéc. i833.
100
3 fért . 1834
.»
16 août i8a6.
■"•
10 mars i833.
"
l3 jnill. i83i.
100
DE PBARMAGIS.
I PIa« légère que
l'eau , ambtée,
PIds légère que
l'ein , ambrée.
■ légère que
auijaanâtre.
s légère que
8 Plus légère qae
"~ia, jaunttre.
s légère que
• Plus légère qae
> Plui légire que
• Plai U^re que
«-..i/ja--;.).
ig& PB. .d.«ùlt
loG Qiielquea fiihlei ripporli me l'o.
797 Odflir uH-lorUi il ptnélrii . ,
ripprochinl DB P«i d« c*Ue de II cianalle,
f £u... «..«■îmu»). Dt UulB I- -a
149 L'odeur a'idiïiKil , d^pow dm
■siu odariBU quaçellc <leni«,
ifO.
^s.i
Ut
s «-ô.
-«1
lO.
Thy«..
Thymn. vulga
Ettence aonmi
M à la distilla-
tion oa reetifi
'•"»"
.833.
■
■01
Idrm.
Idem.
Dese°D"viton>de
Sriville ( Espa-
Essence soumi-
•
jo3
Idfm.
Idtm.
n mar
|833.
8
se à la distilla-
Uon on recti-
fication.
Planter réecn-
io4
Tanaisie.
Tanacetum Tnl-
gJBill
i8iS.
lOO
gare, radiées.
tes , époque de
de Grasse
io5
rdem. .
Iden,.
Plantes récen-
te», époque de
la floraison ,
des environs
de Paris.
aSjnilJ
i833.
■i»
io6
Verveine odo-
Verbena odo
rata, labiées.
Plantes rëcen-
la floraison ,
des environs
de Paris.
>o août
i833.
»7
Winter (Écdrrel
Drymis ivinte-
Ecorces sèches
Sjanr
i83i.
iS
de).
ri , magnolia-
rée..
DE PH'AftHÂClE.
47'
d'buile
essentielle
obtenue.
physiqu.
rtinltecss
Je l'entra
■ Plnslëgèteqnt
"— n^ rouge
oBsenfATiorts.
iDl OdpitT Toriff, c'mpbré« M pcnHrja
pFtw]uc rgïlci-n quililp k telle de GriHi;
ciirbite une miliere iHloen» ^ui «irM-
ge>it.
- iDJ D'une odeur daun» qud^im n^
nUmfl odeur ^e cdie da «u&roi
i grunde par- I
e plui pesan-
jaunâtre.
47^ JOURNAL
NOTE
«Sur la préparation de l'onguent mercuriel , adressée à la
Société de Pharmacie de Paris.
Par M. CoiDi^T Doalt, pharmacien à Grépy.
*
La possibilité d'éteindre très-promptement le mercure
par FaxoDge légèrement modifiée ayant été mise en doute ,
j'ai l'honneur d'envoyer à la Société de Pharmacie un
échantillon de cette a^Longe , qui fait disparaître comme
par enchantement en quelques minutes 24 à 32 fois son
poids de mercure.
Il y a environ cinq ans , je présentai à l'honorable So-
ciété une série de procédés, au nombre desquels se trouve
celui que je décris ci-dessous, et auquel je donne la pré-
férence, soit par l'opinion émise alors par MM. Bussy et
Le Ganu, soit parla mienne d'aujourd'hui qui s^y rap-
porte , de nombreux essais m'ayant déterminé à adopter
ce mode de préparation.
Après avoir liquéfié Taxonge on la fait filer dans un
grand vase d'eau froide pour la diviser , on la place en-
suite sur un iamis en crin peu serré , et on la conserve en
un lieu sec à l'abri de la poussière. Au bout de i5 à 20
jours elle commence par bien éteindre 7 à 8 fois son poids
de mercure , et cette propriété va toujours croissant à
mesure qu'elle acquiert plus de rancidité et de viscosité ,
en sorte que quelques mois après elle agit très-prompte-
ment sur 82 fois son poids de mercure.
Je laisse à de plus habiles que moi le soin d'expliquer
pourquoi la même axonge^ placée dans d'autres circon-
stances, paraissant même être plus rance, n'agit pas de la
même manière. Il y a eu à cet égard une si grande diver-
DE PHÂKliACIE. 47^
site d'opinions que je m'abstiens ; je donne seulement^des
faits. Je ne pense pas qu'il puisse s'élererde répugnance
à employer une pommade mercurielle qui contient un
quarante-huitième ou un soixante-quatrième d axonge ,
je ne dirai pas oxigénée , mais rancie.
Ainsi donc on prend :
Axonge préparée 2 onces.
Mercure 3 livres.
On triture ensemble dans un mortier de moyenne
dimension et dont le fond soit de forme ovoïde. Si
l'axonge est trop ferme on ajoute un peu d'buile d'olives ,
alors le mercure disparaît en 4 ou 5 minutes, prenant
une couleur dite gris-perle. On ajoute 2 livres i4 onces
d'axonge récente aux trois quarts figée, et on mêle exac-
tement (i).
<i) MM. Baget et Motitillard, cliArgés par la Société de Pharmacie de
faire un rapport sur la note précédente , ont reconnu que Taxonge
préparée et envoyée par M. Coldefy, à Tappui de ses assertions,
éteignait en effet le mercure ainsi qu'il l'avait annoncé. Il est évident
d'après cela qua l'aide d'uoe modification particulière on peut singu-
lièrement augmenter la propriété que possède l'axonge d'éteindre le
mercure.
N.
Si d'ailleurs on rapproche le mode de préparation que lui fait subir
M. Cpldefy, des observations publiées sur le même sujet par M. Simo-
nin de Nancy, dans le tome quatorzième de ce journal, il semble naturel
d'admettre quo dans certaines circonstances l'axonge éprouve de la
part de l'eau une influence qui a échappé jusqu'ici à l'examen àe%
pharmaciens, mais qui, mieux que celle de l'air ou de Toxigéne, facilite
la préparation de Fonguent mercuriel.
Reste à examiner en quoi consiste cette influence , quel changement
de nature elle fait éprouver à la graisse ; c'est là une question intéres-
sante, que MM.' Simonin et Coldefy doivent mieux que personne s'oc-
cuper de lésondre.
( Note du Jii<iacteur. )
4^4 JOCENÂL
/ . , • • * I ' ... V -
i •
NOTICE
Sur un gisement de lignite nouifeltement découvert a
Paziols (Aude).
Par M. Faunes, pharmacien à Perpignan.
> 4- ^^^ m^itres eoYÎron, et à'rouest de la comtntine de
^azjp}$ ) ^ur U riv« droite du Verdouble , mi lieu appdé
la jive.ilç /a:Pra</e, <F^au# opéré un éboulement quiia
«fpis à découvert des li(|iiiles de lia plus grande beauté.
Xe.tejrrain dariç lequel.gU.QeçiMnbufijiblé. est une £00-
.xQatpif d'aUerriasement' dé joature 'marofiustf ^ caJcaréb-
argileuse et sableuse, généralement bleuâtre, dans cer-
tains., endroits jaune ^ rouge^ jioirâtcie^.Ces diverses
.coDljeurs 3ont dues à la présence au fer* et à difiérèns
degrés d'oxidation : la marne afffileusë est assise d'en-
YJron 2 mètres de puissance, alterqaxit avec du gxès' ^cis
brtinâtre. Cette marne est d'une saveur slyptique , éfflo-
rescente, pénétrée de fer pyriteux ; c'est surtout sur.j^
couche de grès que le çulfute de'febrdp^ine; le toit est
formé par une alluvion caillouteuse, peu épaisse , ri^çou-
yerte d'undép^t de calcaire tubulaire^^ friable, d'uw blanc
jaunâtre très-léger^ sur lequel repose u'fee'sfedoiïdé assise
alluviale, avec galets d'un yblumje plus çpnsicjé.rible q^e
^ceux de la pouche- infertetire. Ce dépôt d« '-calcaire la-
custre, postérieur au teriraîn d'allùyion , est le résjiîfajt 4es
sédimens formés par une mare d'eau doueâ^qiii exisi^
dans cet endroit, et démontre combien la forme primi-
tive du terrain a subi de modifications. Ce système re-
pose sur la formation crayeuse. Les lignites y sont dissé-
minés par blocs et non par couches , afiectant toutes sortes
de directions , d'un volume disproportionné", mais toujours
DE PHARMACIE. J^y5^
représexitanit des portions 4'arbre8, soit le troBc/les
branches, les racines s j y ai même trouvé un fragment
de fruit de conifère, que je crois pouvoir rapporter au
genre /?m«J. Cette observation et Ijb ];ésultat die l'inspec-
tion des. fibres du bois , qui sont très-visibles ^ m'ont' offert
assez de caractères poiir en inférer que c'est à des arbréë
appartenant à ce genre, ou au moins à la famille des
conifères , qu'est due Torigine de ces lignites. Ce com-
bustible appartient évidemment à l'espèce fibreuse; il
offre deux variétés que nous allons décrire :
i°- Lignite fibreux , variété A. Il est de couleur noire j
dur, susceptible de poli , ayant subi ufi commencement de
hiiuminatioh qui le rapproche du jayel; *sa pesanteur
spécifique, l'eau étant prise pour unité, est dé a; Soumis
à 1 action de la chaleur, il répand, avant de W'enflatnmer^
une grande quantité de vapeurs, d'une odeur biturtii*
neuse, piquante, aride, }>vùlp ensuite avec flhmme,' et
laisse pour résidu o,i5 de cendre de couleur jaune ferrii*'
gineuse.
a?. Lignite fibreux, variétéB. De couleur brune , friable,
se déchirant facilement, présentant la texttife lig'neuse,
beaucoup moins dur que le précédent', se' brise' sousia
lame d'un couteau^ prend du bi'iHànt lorsqu'on le raclé ^
mais ne supporte pas le poli ,'pc^antëur' spécifique l, S i
exposé à la chaleur fl offre les mêmes phénonoièneâ^ que la
variété A ', mais donne moins de vapeurs, brùle-avec pins
de flamme et répand beaucoup plus de calorique r soùttiis
à la dessiccation, il perd les deux tiers de son poidé i àinSi
desséche et brûlé il fournit Oji-2 de cendre jaunctjcreuse.
Ce lignite est plus imprégné de fer pyriteux q'uéîe préT
cçdenti . / t
Ces deux variétés de bois bitumineux se trouvent in-
distinctement et en désordre dans le grès et les coi^che^
argileuses qui ^ui sont supérieures et inférieures-, ce qui
par conséquent ne permet pas de douter qu'elles rie soient
47^ JOURNAL
contemporaines ; on ne peut pas les attribuer à Tàge ni k
la partie de l'arbre , puisqu'on trouve des fragmens de
toutes les dimensions qui offrent les deux variétés ; est-ce
à l'espèce de végétal qu'il faut les rapporter ? nous ne le
pensons pas ; ces lignites nous paraissent dus à la même
origine végétale ; ce point de fait, qui est encore inexpli-
qué, nous parait texdr à des causes locales qui resteront
long-temps peut-être dans le domaine des questions pro-*
blématiques. Les morceaux qui sont en contact avec le
grès sont souvent recouvers d'une couche mince de fer
sulfuré qui s'est aussi infiltré entre les fibres et les nom-
breuses fissures transversales du lignite , de manière que
lorsqu'on le casse on voit une belle cristallisation pyri-
teuse comme argentée ou dorée. J'en possède deux frag-
mens qui ont conservé l'écorce, et sur laquelle se trouve
une matière résineuse en petits grains rougeà très, trans-
parens , et qui, soumise à quelques expériences , lù a paru
avoir la plus grande analogie avec le succin(i).
Les terrains à lignite offrent en général des restes de
coquilles d'eau douce, ce qui explique suffisamment leur
origine ; il n'en est pas de même de celui qui fait le sujet
de cette notice, toutes les recherches auxquelles je mé
suis livré pour y découvrir quelques restes de corps or-
ganisé ont été vaines. Ces dépôts sont-ils marias? Cela
n'est pas improbable, car ils ont la plus grande analogie
avec les terrains caquilliers des environs de Perpignan.
Sont-ils lacustres ? Cette hypothèse est encore possible,
puisque le bassiu de Tuchan, dans lequel se trouve Paziols,
(i) Cette notice a été lae à la Société philomatique de Perpignan,
le 8 janvier i834* Je ne connaissais pas alors Topinion de M. Alessi sur
Vorigine da succin (Journal de Pharmacie , tom.XX, pag. io4)t j*ai vu
avec plaisir qae mon observation était tont-à-fait identique avec la
sienne , et sans avoir poussé les expériences aussi loin que ce savant
pour pouvoir affirmer que la matière résineuse trouvée sur les lignites
était da sacda , j -avais avancé ce fait comme probable. Ainsi no» deux
observations se corroborent mutuellement.
DB PHAEMACIB. 477
est dans une position à recevoir les eaux pluviales des
montagnes qui Tentourent de tous côtés, et l'écoulement
de ces eaux ne peut s'opérer que par un seul point , qui
est laVerdouble: or, cette rivière n'existait probablement
pas dans les temps reculés , ou son barrage au nord-est
était alors élevé de manière que le bassin était un vaste
lac qui a donné lieu aux dépôts qui Tout comblé en partie.
Quoi qu'il en soit de ces hypothèses , la présence de corps
organisés seule peut donner la solution de cette question.
Ce que nous connaissons du terrain à lignites de Pa-
ziols, est d'une étendue assez considérable; à 3 ou 4oo
mètres de la Prade^ du côté opposé à la rivière au nord-^
ouest du village, en creusant un canal d'irrigation, on a
découvert des lignites à 60 centimètres de profondeur
dans 4ine marne pareille à celle .de la Prade , et qai évi-
demment n'en est que la continuation ; il est infiniment
probable que cette même couche'existe dans une grande
partie du bassin.
Ce combustible, quoique pyriteux ne dégage que très-
peu de vapeurs sulfureuses ; il peut remplacer le chaii>on
ordinaire dans les usages domestiques , il est très-propre
au chauffage des appareils des usines ; il est même prouvé
par expérience qu'il peut servir à forgea le fer, puisque
le forgeron de Paeiolsn'en use pas d'autre depuis sa dé-^
couverte. Mais, dans tous les cas, il est nécessaire de
l'exposer à l'air pendant plusieurs jours, en ayant soin
de le remuer pour mettre toutes les parties en contact
avec l'air, afin de^ faciliter le dégagement de rhumidité et
la décomposition d'une partie du fer sulfuré. On peut
utiliser les efflorcsceuces qui se trouvent sur les marnes
à lignites pour fabriquer de l'alim et comme engrais dans
es terres sablonaeuses.
XX*. ^^/iwc'e. — uioitt 1834. ^-^
4?^ JOUftNAL
Procédé pour obtenir tacide pectique et tes pectate$,
alcalins*
Par M. SiMOHiv de Nancy.
Jusqu'à présent remploi de l'acide pectique et des pecr
tates^ pour préparer extemporanémcnt des gelées médica^
menteuses ou d agrément, n'e^t point aussi général qu'il
mérite de l'être ; en y réfléchissant j'ai pensé que cela te-
nait peut-être à la difficulté qu'on éprouve à se le procut*
rer, et conséquemment à sa valeur vénale assez grande ;
en efi'eti l'opération est délicate, longue, et ne réussit pas
toujours aux personnes peu habituées aux manipulations
qu'elle exige; le but de cette note est de les abréger con-
sidérablement en employant une matière restée jusqu'à
présent sans application , sans intérêt, et comme telle je-
tée en grande quantité par les pharmaciens et les eonfi-
teurs qui préparent sans fermentation le sirop de groseille,
méthode qui, pour Je dire eu passant, est assurément la
meilleure et devrait être exclusivemeut adoptée.
Voici la manière d'opérer que je mets en usage depuis
plusieurs années, en profitant des observations de M. Bra-
^nnQt sur la conversion de la pectine «n acide, pectique
par les alcalis fixes.
On sépare du suc de groseilles 1^ pectine ou gelée très-
abondante q.ui s'y forme spontanément après son mélange
avec le suc de cerises aigres , on la lave afin d'en séparer
le pluç possible de matière colorante , on la fait bouillir
avec une suffisante quantité de lessive très-faible de po-
tasse caustique ; puis, pour séparer les débris de groseilles
qui peuvent y être mêlés , on fait passer à travers une
grosse toile la liqueur fortement colorée, qui contient le
pectate de potasse. On décompose ce pectate , en y ver-
Dl PHAAIlâCIE. 47*$
tant peu à pettet en agitant aiaez de chlorure de diaux
liquide, la liqueur est promptement décolotée, il s y forme
des flocons blanchâtres de pectate de chaux , on.le^ ras*
semble sur une toile , puis on les délaie dans de Teaa lé-»
gèremeiift acidulée avec de Facide hydrochloriqûe ^ qui le
décompose et dissout la chaux* L'acide pectique est mis à
égoutter sur une toile, on le lave soigneusement et long-
temps avec de Teau distillée ou de pluie pouf enlever
tout Thydrochlorate de chaux et l'aeide qui y aurait été
mis en excès , on Texprime ensuite légèrement pour en^
séparer la plus grande partie de l'eau qu'il retient.
Dans cet état l'acide pectique est presque sans couleur^
transparent , sous forme d'une gelée compacte, il se com-
bine avec la plus grande facilité avec les alcalis, quelques
gouttes d'ammoniaque suffisent pour le liquéfier en le
colorant en brun ; si c'est du pectate d'ammoniaque que
l'on veut préparer on metasses de cet alcali pour lui don-
ner la consistance d'un sirop clair que Ion filtre sur du
papier gris , on le met ensuite en couches peu épaisses
sur des assiettes de porcelaine ou de faïence exposées à la
chaleur de Tétuve ou du soleil d août , il se dessèche
promptement, se crispe, et se sépare des vases en plaques
brunes, transparentes, vitreuses , c'est le pectate d'aDa-
moniaque sec entièrement soluble dans Teau distillée, de
laquelle l'alcool, le sucre , séparent l'acide pectique sous
forme d^une gelée volumineuse (i).
Si au lieu d'ammoniaque on emploie de la soude ou de
la potasse caustique on forme des pectates de ces bases.
Il est très-important de se servir pour les lavages d'eau
ne contenant point de chaux ni de sels calcaires , la plus
petite quantité<qui s'y trouverait suffirait pour reconsti-
tuer du pectate de chaux et faire manquer l'opération.
(i) Voyez le mémoire de mon savant compatriote M. Braconnât,
JnnaUs de Chimie y toiki. XXX, pag. 96.
480 JOURNAL /
^^ •
. Bê deux cents livres de. groseilles rouges j'ai retiré
à peu près huit onces de pectate d'ammoniaque pouvant
donner la consistance gélatineuse à 5oo fois son poids
d'eau.
Si on avait à préparer une grande quantité d'acide pec-
tique on pourrait être embarrassé par le défaut d'eau dis-
tillée ou de pluie, je l'ai remplacée avec succès par de
l'eau de source ou même de puits, dont j'avais éliminé la
chaux par un peu de potasse ; mais il faut bien se garder
de la rendre alcaline, car sur la fin des lavages elle dissou-
drait de l'acide pectique et diminuerait la quantité de ce
produit.
NOUVELLES DES SCIENCES.
î)u cen^eaU considéré sous le point de v^ue chimique et phy-
siologique.
Mémoire présenté à rAcadémie des Sciences de Paris, le 3o juin i834i par
M. J.-P. COUE&BE. y
Ce mémoire est divisé en trois parties :
La première traite de l'anatomie et de l'organisation du
cerveau. L'auteur a soumis la pulpe cérébrale à un examen
microscopique, et a reconnu que la matière blanche du
cerveau présentait des g|i)bules plus petits que la matière
grise.
Il s'est occupé ensuite de l'analyse chimique du cerveau ,
et a terminé par des considérations théoriques déduites de
ses expériences.
D'après lui , la substance cérébrale contient :
1**. Une matière grasse blanche à laquelle il a donné le
nom de cérébrote ;
2**. Une graisse jaune pulvérente (stéaroconote)(rTeapsuif,
xovtç poudre ;
# 3**. Une graisse jaune élastique (céphalote).
DE PHARMACIE. 4^1
4"". Une huile jaune rougeàtre (éléencéphol). '
Enfin du phosphore , du soufre , de Tosmazome, deis sels
inorganiques et une énorme quantité de cholestérine.
Toutes ces substances ont été présentées à l'Académie
par M. Gouerbe.
En soumettant comparativement à l'analyse des cerveaux
d'idiots , des cerveaux de fous et des cerveaux d'individus
bien constitués , M. Gouerbe est arrivé à ce résultat bien
remarquable et bien digne de l'attention des physiologistes,
que les cerveaux d'idiots ne contiennent que de o^oi à
o,oo5 de phosphore , que le cerveau normal en contient de
0,02 à 0,025 , et qu'enfin les cerveaux des aliénés en pré-
sentent depuis o,o3 jusqu'à o,o45. • F. B.
Sur du blé carbonisé spontanément.
. Dans la séance l'Académie des sciences, du 7 juillet 1834?
M. Lfissaigne a communiqué le fait remarquable d'un blé
paraissant charbonné , ou devenu noir , friable , léger , avec
un éclat semi-métallique semblable à celui du sulfure de
plomb. Ge blé a été trouvé dans un caveau antique d'une
maison démolie , près du nouveau pont dit de Louis-Phi-
lippe , à Paris. M. Lassaigne, d'après l'analyse de ce blé,
y a trouvé une grande quantité d'acide ulmique, avec
disparition totale de l'amidon et du gluten. Il en a conclu
que ce blé n'avait point subi une carbonisation par l'effet
de la chaleur , mais bien une décomposition analogue à
celle qui forme les tourbes et les bois décomposés ou noir-
cis! comme du charbon , par un séjour prolongé dans l'hu-
midité, à l'abri du contact de l'air et de la lumière.
Dans la séance suivante, M. Julia de Fontenelle, s'é-
tayant de l'exemple de la conservation des céréales pendant
plusieurs siècles sans altération , au moyen delà sécheresse ,
jusque dans les hypogées et catacombes de l'Egypte, et
dans les sarcophages des momies , a combattu Topinion de
M. Lassaigne. Il a prétendu que ce blé carbonisé devait
48à JOUHNArL
avoir probablement éprouvé Taction du feu ou de là cba-
leur à f étouffée.
Mais l'obseryation que nous avons conëignée en i8iS
iànsle Journal de Pharmacie ^tom. II, pag. 398-3949 sur
du blé trouvé àFétat cbarbonné, et avec un éclat métallique»
dans un souterrain antique^ près de Langres , appuie sin-
gulièrement Tobservatitin de M.Lassaigne,et nous avions
énoncé déjà que cette céréale était passée à Tétat des vé-*
gétaux transformés eu tourbe et en charbon, par le seul
effet de leur deshydrogénation , lorsqu'ils sont pendant très-
long-temps privés du contact de lair sous terre.
En effet, ce qui contredit essentiellement l'action d'une
combustion à l'étouffée à l'aide du calorique , c'est que le
blé observé par nous était muni de ses bâles et dans ses épis
très-bien conformés, à tel point qu'on y reconnaissait toutes
les formes extérieures du chaume avec ses stries longitudi-
nales , la cavité des pailles et jusqu'aux arêtes piquantes
des glumes entourant le eariopse ou le grain. Il eût été
presque impossible que des parties si délicates se fussent
parfaitement conservées si elles eussent été rôties comme
dans un four bien clos.
L'observation de M. Lassaigne , confîrmatrice de la nôtre
également ( puisque celle-ci se trouve antérieure) , montre
la nécessité de sécher le blé et de le tenir de l'abri de l'hu-
midité dans des 51/05 ou autres lieux bien secs, si l'on désiré
de le garantir pendant de longues années contre toute alté-
ration.
J.-J. ViRET.
r
NOTE
Au sujet de tjUction du chlore sur Vesprit pjrro^acétique.
Par M. BvUkB.
jTe me suis assuré pai" une analyse exacte que dans Fac-
tion du chlore sur l'esprit pyro-acétique, il se dégage
Dfi PHàiUfACIE. 4^5
deux alomes d'hydrogène et il se fixe deus atomes de
cUore. La réaction s'exprime ainsi
le composé C^ H* O^ Ch^ était déjà connu de M. Liébig ,
dont l'analyse diffère peu de la mienne, quoiqu'elle ne
permit pas de construire la vraie formule de ce corps.
Je viens de m'apercevoir qu'à la page 288 du présent
volume , on me fait dire qu'il se dégage H' et qu'il se fixé
Ch^ . Je prie les lecteurs de votre journal de corriger et de
pardonner cette erreur ou toute autre pareille ; mais pré-
cisément par suite de mes expériences sur l'action du
chlore , j'étais trop souffrant à Tépoque où l'on a imprimé
ces articles, pour être en état d'en corriger moi -même
les épreuves.
vx^^f^ vv\'W« wtw^ \fwv\nnvv% vv% w«%«^ w%w% vwvw w\ v% vv\%vk^.% v« w\ vv% vvwv%\ w% v\vw
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance de la Société de Pharmacie , 8 juillet 1 834»
PRÉSIDENCE DE M. CHEREAU.
La correspondance comprend :
Une lettre de M. Robiquet annonçant qu'un voyage
qu'il a entrepris pour cause de santé l'empêchera pendant
quelque temps d'assister aux séances de la Société.
Une autre lettre de M. Kastner remercie la Société du
titre démembre correspondant qu'elle lui a décerné, et lui
fait hommage de la deuxième édition de ses Principes de
chimie et de physique.
Plusieurs numéros du Journal de Pharmacie du midi.
M. Gay , sous la direction duquel s'imprime ce recueil ,
demande en échange le Journal de Pharmacie de Paris.
Cette proposition est renvoyée à MM. les rédacteurs
de ce dernier journal.
Une brochure de M. Fée sur le groupe des phillériées.
Les AnQales scientifiques de l'Auvergne.
484 JOURNAL
Le numéro de juin du Journal de Pharmacie.
Une notice de M. Guibourt sur Félix-Louis THerrar-
nîer, suivie de la nomenclature synonymique , créole et
botanique des arbres et bois indigènes et exotiques ob-
servés à la Guadeloupe.
Une autre notice sur le peu de sûreté que présente
remploi de la lampe de Davy,
M Bonastre ofi're à la Société un superbe échantillon de
résine copale du poids d'environ deux livres.
M. Moutillard lit au nom de M. Baget et au sien ub
rapport très-favorable sur deux mémoires de M. Coldefy
Dorly relivtifs, Tun à l'extinction du mercure par \^ graisse
modifiée , l'autre à la préparation du sirop de points d'as-
perges.
Il demande l'impression de ces mémoires dans le rie-
cueil des travaux de la Société.
Les conclusions de M. le rapporteur sont adoptées en
ce qui concerne le premier mémoire; quant au second,
M. Soubeiran fait observer qu'ayant prépara, comparati-
vement avec les mêmes asperges , du sirop par la mé-
thode ordinaire et du sirop par la méthode de M, Coldefy,
il s'est assuré que la liqueur provenant du traitement al-
coolique avait une saveur et une odeur désagréables et
toute différente de celle du suc lui-même. Il pense que le
sirop de M. Coldefy diffère beaucoup de celui que Ion
prépare avec le suc ordinaire, et que les avantage ou les
inconvéniens de ce changement n'étant pas connus , il
convient d'attendre qu'ils le soient avant de changer l'an^
cien mode de préparation. M. Vuaflard ajoute que des
observations qu'il a faites de son côté sont tout-à-fait
d'accord avec celles de M. Soubeiran.
En conséquence le rapport est renvoyé à- la même com-
mission pour qu'elle répète les expériences.
M. Vuaflard communique un procédé pour préparer la
pommade mercurielle au beurre de cacao.
A l'occasion d'une notice adressée à la Société sur le
nigromètre, instrument destiné à estimer la valeur des
noirs, dans leur application à l'agriculture, M. Chevalier
dit qu'ayant été chargé d'examiner des noirs qui avaient
DE PHâRMÀCIB. 4^^
ê
donUé lieu à une discussion entre MM. Gallon et GavaîU
Ion y il a reconnu que les moyens à emplc^er pour en dé-
terminer la valeur devaient être ha$és sur les quantités
de phosphate et de carbonate de chaux contenues dansée
résidu de leur cnlcination. Il a examiné les cendres proye^
nant de noirs de diverses sources, tels que le noir animal,
celui de schyste, le charbon de bleu de Prusse , et s'est as-
suré que les charI]K)ns des raffineries de Paris contenaient
des quantités très-variàbles de phosphate calcaire.
MM. Bussy et Soubeiran proposent M. Malaguti poUr
membre corï^spondant de la Société. .
M. Pelôuze est chargé de faire un mpport sur les tra*
vaux de ce pharmacien.
!•
;
COMiPTE RENDU
De dçux séances tenues à l'École de Pharmacie d^ Paris,
par la Société de Pharmacie et la Société de Prévoyance
des pharmaciens du département de la Seine à toocar
sion dun projet de législation pharmaceutique.
■
La Société de Pharmacie de Paris, et la Société de Pré*
voyance dés pharmaciens du département de la Seine,
avaient chargé une commission de onze membres (i) de
rechercher les moyens de mettre un terme aux abus nom-
breux dont là pharmacie a tant à se plaindre , et de la
réintégrer dans une situation vraiment digne d^elIe, par
une meilleure organisation.
Ces deux sociétés se sont réunies aux mois de juin
et dé juillet en deux séances générales , présidées ^ Time
par M. Chéreau-, l'autre par M. Boudet père, afin d'en-
tendre la lecture du rapport de la commission et d'en dis-
cuter les points les plus essentiels.
(i) MM. Boallay, président, Bernard Derosties', ^^i^dean , Bontron*
Chatbrd , Chëreait, Lodibert, Planche , Reylnond, Robinet » Thubœaf;
et Cap . rapportcttr, •
XX'. Année. — Août i834. 3
4M ai^o^ïHîili :
{ja le^t^re4ç ce r ap^port CQPEMiffqUaUe, réàigé pa^M. XjBp ,
a. Qççfipç ji^ plilA gpâodcportM di^s deUH séance»; ' - '
Xa diacussioaa suivi celte lecture , les côhclMsions du
rapport ont été adoptées, la plupart ^ runoAimiié lel; f^5
discu$sioa, les autres h udç grande m^jorilé^ opivèa aroàr
été Ipbjet d'observf tid)^ plm ou moîna importante», 4oivt'
queJiqu^f'^uoea ont entndné de légères modifications danç
IçiAiie.
L^^ssemblée a ensuite voté par. a^cclamation des ce-*
mercimens à la commission , surtout à son habile r^ippor-
teiiv, et a ordonné l'impression à sçs frais du travail tou^
entier, à un nombre d'exemplaires sufiSsant pour que tous
les membres des deux chambres législatives puissent en
recevoir un exemplaire.
Le rapport de M. Cap eU divéaé eix trois parties.
Dans la première , après avoir jeté un coup d œil histo-
riqn« SUT' la pharm:\cie , apprécié Ie3 circonstance^ heu-
reuAC^qui depuis quarante années ont favorisé ses pro-
gvèft, M. te rapporteur a énuméré les causes qui nuisent
à la prospérité actuelle de la profession.
A la suite, de. cet exposé, il a résunogé l^s pr^ViCipe^ .que
là commission s^ jugé les plus propre^ à lutter CQiiAre la.
décadence de la pharmacie.
La deuxième partie di^ rapport est conça^rée ^adé*
velopjiement des motifs sur lesquels sappuiispt ce» pria-
cipes. EUé.est divisée, comme 1« projet Juira>é*ae, en troi»
titres qui ont pour objet renseignement de IVtj Ten^cice
de la profession et la police de tout ce qui s^ rapporte
àià veiite, des médicaineus. Chaque article ^U ;projet. de
la tomhûssion y ^st successivement disjcutfâ aiçec impar-
tialité, 'et avec aulaut détendue que le suj^f U e^^nt"
porte, etc.
Enfin ,. dans la troisième partie, on trouve résumé sous
formes darriçles de légîàlation tout l'ensemble du. travail.
Lbi Commission s'est efforcée de faire coïncider son projet
a¥«o celui de rAcadémte tle médecine ^tit là réorganisa-
tion générale de l'^rt t)e çliéf vc, «A dommnt toutefois à ce
qui touche la pharmacie- des déreloppemens nécessaires
et qui ne pouvaient être que Touvlrage des pharjiiacien&..
Le« dlsposttioDS législatires comprennent qtfàtrç-vîngt-
sept ^Mclj?^ destio^s à remplacer ceux de la loi de ger-
minalanll.
Il y a heti d*espérer que ce travail , exécuté avec matu-
rité 9 s'il ne devient pas la base des dispositiona qpe la lé-
gislature porépare dans l'intérêt de lart pharmAeeiitique^'
éclttûeera beauooup les discussions sur cette matière et
amènera quelques améliorations notables dans l'état delà
pharmacie èh France. ,,
• » . • > ■
PRIX PROPOSÉ
• * i
Par la Société des scierites physiques , chimiques , et arifi.'
agricoles et inâustrieU de France^
Déteirnûiier, par des faits nombreux et bien constatés ,
quelle est l'action qu'éi èrcen t sur le corpshumain les fluides
impondérables ( le calorique , la lumière et Télectricité K et
quel est leur iiaflueuice f ainsi que celle de 1 air atmosphé-^*
viqné, sur la production de quelques maladies, telles
que la peste , la fièvre jaune , le choléra-morbus y etc. ?
: Le prix sera une médaiile en or de la violeur de 5oo/r.
, . ' • ■ ' .w-
Les ouvragés 6\i mémoires seront adressés, francs de
por^ , avant le i ''^ mai 1 835 , à M. Julia de Fonienelle , se-
etrélaire perpétuel de la société , rue Saint- André-des-*
Arts , n». 58, ou à soii président, M. Labarraque , rue
Saint-Martin, n°. 69, à Paris.
438 ' JOURIIAL PB PHARMACIE.
t . . . •
A/vu v\%%> Ky\yvvv\\\\^/s\vsiKy>t^isiwsMlif\\>M^i%ivvsx^^
BIBLIOGRAPHIE.
-^ ' ' '. ! . *
Code expliqué des pharmaciens , oa Commentaires sur les. lois et la juris-,
prudence en m9tièTe phatmaceatiqne , a Tusage des pharmaciens ,
mét^cii^s^ «hirurgiens. officiers de santé /sages-leimiies» épiciers-
drogaisles , ainsi qae dies jarisconsultes ; par M. LàTEEAADE,^ avocat,
à ia Coar royale de Paris^ i toI. in-i^. Paris, chez Crochard , libraire,
r ne de 1 Eco le-de- Médecine , no. 1 3.
La législation- qui régit Texercice dç la pharmacie, et <ffi M^l^e^it
devoir être fixée d^une manier^ nette par la loi dd ai germinal an II,
se trouvé de' fait , par rimperféction -de cette loi, dans an véritable état
4*aiuircitie; Cette loi a ëté faite ay^c vLtkè légèreté qai a laissé indétises
ufie foole.de questions du p1ii« haat intérêt. Qaamd on veat recou-
rir, anx dispositions antérieures , on se trouve perdu dans un chaos
d*édits , d*ordonnances, d'arrêts , etc. , au milieu duquel il est presque
impossible de reconnaître la véritable législation.' Ajoutons que lés
arrêts contradictoires rendus à plusieurs reprises par des tribunaux dif-
fénenSy et souveiit lùèine par 'le même tribunal^ ont encore augmenté
la confusion. Il est cependant d'une nécessité de tous les instans , pour
le pharmacien, de connaitre.la loi qui lui doit servir dé règle. Déjà,
en i8a6, dans le Code du pharmacien, M. Laterrade à publié Ik statis-
iqi^e de toute la légisUtion qui se rapporte à 1^ .pharoiaeie* C*était déjà
avoir' éclairci la matièi^e. ^djourd'hui dans son Code expliqué du
pharmacien, il 'donne lé complément de son premier travail par une
discussion éclairée et approfondie de toute cette jurisprudence. Prenant
une aune toutes les questions ^ui sepréseiltent natareHement d*après le
texte même des arrêts, édits. ordonnances ou articles dé^i, .il dis-
cute ceux-ci, les analyse, les compare; et en fait ressortir le véritable
esj^rit. Il 'arrive ainsi au milieu d*élémens souvent contradictoires, à
étal^Ur ceuaC ide ces textes qui se trouvent abrogés de fait, ceux qui
restent encore en vigueur. Ce travail ^précieux pour la pharmacien en-
tous les temps, acquiert un nouvel intérêt 4ai]^S' les circonstances ^c-
tuelle^ , ou tous les esprits sont portés vers les améliorations , qu'une
législation nouvelle,,, attendue de tputes parts avec impatience, promet
à la pliarmacie. La disposition de- l'ouvrage de M. Laterrade nous a
paru bieil etiteudne/ En'otttre , une table chronologique des arrêts, lois
et ordonnancer, et une table analytique dés matières bien détaillée,
pjacées à la Cm 4a volume ., rçnde^t les recherches, de la > plus ^raiule
facilité. Aussi le Code expliqué des pharmaciens- nous paraît-il être émi-
nemment utile, et nous le recommandons, avec confiance à nos. lecteurs..
* ' ' E. S.
■ '' ■ ' ■ " ■ ' . '',
PARIS.— IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIK ,
aOBBACIRE, M". 4* PL'^CE DE L*ODBON.
JOURNAL
é
DE PHARMACIE
£T
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
<
«
GONTBNANT
LE BULLETIN
DES TRAVAUX 0£ LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DÉ PARIS.
N*. IX.— 20*. Année. — Septembres i834.
RÉFLEXIONS .
Sur un mémoire de M* Dumas ^ ifU,ituléi GonsidératioDs
. générales sur la composition théorique des matières
organiques. {Journal de Pharmacie j notai l8340
. . . ..I
Par M. RoBiQOiT.
• • • .1
Le vrai génie parle avec bienveillance, accueille tous
les efforts, instruit et plaft , et c*ést d'e bien bonne grâce
' qu'on se soiimèt à son ênipïre ,' parce que ïa conviction
est la seule arme qui soit à sa taille. Mais le savant qui
vefuten quelque sorte imposer fees doctrines, et qui cherche
à jeter de la défaveur ou du ridicule sur celui qui ne par-
tage pas ses opinions , méconuait singulièrement , à mon
XX**. Année. — Septembre i834« 35
49^ JOUHNAL
avi^ , sa véritable mission. Je n'ai jamais eu la prétention
de créer ou de soutenir aucun système ; il eût fallu pour
cela se livrer à de longues méditations , et être doué de
cette conception sûre (pag. 26a, t. !•'•) qui permet à un
esprit vaste de bien grouper les faits. Il est malbeureuse-
ment bien peu d'êtres assez privilégiés pour embrasser et
soutenir dignement ce beau rôle. Quant à moi , bumble*
ment renfermé dans la sphère beaucoup plus restreinte de
la, cbimîe pratique , je me suis borné à émettre quelques
idées détachées et dépouillées de toute vue systématique ;
jamais je n'ai cherché à dogmatiser ni à faire école. Le
peu que jai écrit à ce sujet , je crois l'avoir fait avec toute
la réserve convenable , et je n'ai jamais cessé de témoigner
la plus grande déférence, même pour ceux dont je ne
partageai pas les opinions. J'ai donc tout lieu de m'étonner
que ni mes pensées, ni ma manière de les exprimer n'aient
trouvé grâce auprès de l'habile professeur qui" a jugé à
propos dç les stigmatiser avec tant de légèreté.
M. Dumas , après avoir rappelé ( p. a62, § 3, et 268, $ 3)
sans toutefois me nommer , mon opinion sur les composés
organiques en général , dit qu'on reconnaît facilement à ces
caractères une théorie au moins inutile et souvent dange-
reuse.
Esl^e bien sérieusement qu'on tient un pareil langage
' en pariant d'une simple vue théorique ? Plusieurs célèî)res
chimistes avaient fait remarquer que les élémens de cer-
tains corps organiques se trouvaient en proportion telle ,
qu'on pouvait les considérer comme des composés binaires.
,Mais tous, ce me semble, n'avaient accrédité cette idée
que comme une sorte de fiction , qui permettait de consi-
dérer ces corps sous Un nouveau point de vue ^ et d'en
faire une étude plus complète.
Mais. M. Dumas a voulu dépasser ses devanciers ; ce
n'est plus une théorie , une simple vue systématique qu'il
nous présente, c'est une vérité absolue qu'il i^ous impose
pt>\XT lui ^ tout corp& organique n'est qu'un composé bi*
naiire soumis aux lois qui régissent la matière organique.
Ainsi j selon ce savant auteur , c'est partout Tantagonisme
des deux fluides électriques qui décide de toute con^-
naison. , et le résultat ultime est toujours la formation
d'un sel.
II se peut qu'il en soit ainsi , mais il doit être au moins
permis d'en douter, puisque M. Dumas dit lui-même, en
débutant, qu'après tout^ «ces théories ne sont point
» encore des réritéà absolues, et que chacun peut en penser
1» ce que bon lui semble» (p, t^ji)» Nous serions tous
d'accord si on se maintenait dans cette réserve, qui exprime
«x^tement le véritable état des cho^. Mais malheureux
dément il n'en est point ainsi , et bientôt M. Dumas , di-
traîné par tout ce qu'oSre de séduisant la théorie nouvelle
qu'il adopte>s'écrieavec une sorte d'enthousia6me(p.si^i ) :
« Arrière donc les théories qui se tratnent à la remorque
« et qui viennent expliquer après coup les observations
^ suggérées par le point de vue antagoniste, et n'hésitons
> pas à donner la préférence à celles d'où part le mouve^
» ment scientifique. »
J^e le demande de bonne foi , est-ce hiesa là le langage
qu'il convient d'employer dans les sciences , et n'y a-t*il
pas injustice, pour ne pas dire danger, à proscrire ainsi,
et d'une manière aussi absolue , les idées qui ne s'aecoiv
dent point avec notre maniée de voir 7 L'expérience du
passé ne àaurait-elle mettre un frein à tant d'a^urauce ,
■et aurait-on perdu tout souvenir de cette foule d'hypo-
thèses , de systèmes qui ont été culbutés tour à tout ? Je
"conçois parfaitement qu'un système émis après mûre ré-
flexion, et qu'on appuie sur des faits, soitdéfeudu avec
chaleur; mais ce qui me parait hors de convenance, je
diraf presque de raison , c'est de lancer ainsi anathéme
ctatre toute autre conception. Agir de la sorte, n'est*ce
pas en effet paralyser les efforts , mettre en interdit une
35.
4g2 JOURNAL
foule d'intelligences qui , malgré conviction, n'oseront en-
courir le blâme d'uâ maître de la science ? Il ne suffit pas
pour découvrir la vérité de marcher avec assurance , et de
dire moi seul j'ai trouvé le vrai sentier, et c'est à vous
tous de m j suivre. Mieux vaudrait , ce me semble, laisser
chacun chercher de son côté , et recueillir avec soin tous
les avis. Dans le nombre il s'en trouvera , nul doute , de
peu fondés , mais même parmi ceux-ci il se rencontrera
aussi quelques idées judicieuses dont il faudra savoir pro-
fiter. Voilà du moins ce que l'expérience du passé nous
enseigne. Croit^on que les contemporains de Curaudeau
et de Dabit n'aient pas eu à regretter l'espèce de déni de
justice qu'ils ont eoÉnmis à leur égard ! Que cet exemple si
récent nous serve à quelque chose , et tâchons qu^une con-
viction, quelque profonde quelle puisse être, ne nous
aveugle pas au point de vouloir imposer silence à qui ne
pense pas comme nous. Qu'il me soit donc permis, comme
à tout autre ^ d'émettre mes idées sans me voir condamné
à être traîné à la remorque !
' M. Damas prétend que nous devons cesser de distin-
guer les corps en inorganiques et organiques, parce qu*ils
sont, les uns comme les autres , régis par les mêmes lois ;
c'est à-dire que c'est l'électricité qui préside à toute espèce
de combinaison , et il regarde comme une grave inconsé-
quence d'avoir admis l'influence de cette force pour les
corps inorganiques, et de la nier pour les autres. Ceci
demande explication, du moins pour ce qui me concerne,
et j'avouerai bien franchement que , toute plausible que
peut paraître cette théorie, et , malgré l'imposante
autorité de Berzélius , je n'y ai jamais ajouté foi entière.
J'ai toujours regardé comme probable que l'électricité qui
se développe dans lacté des combinaisons inorganiques
était l'efTet plutôt que la cause de la combinaison. Lorsque
des corps qui sont disposés à s'unir se trouvent en con-
tact , les molécules se heurtent , se froissent > se dégagent
DE PHÀ&MACIE. 49^
pour prendre un autre arrangement; il y a chaleur pro-
duite, émission de fluide électrique ; mais tout cela peut
être considéré comme une conséquence de ce déchirement
instantané, il n'y a donc rien, de déraisonnable à ne pas
accepter celte théorie. Cependant^ quoiqu'elle laisse
encore des lacunes à combler , . comme elle explique un
grand nombre de faits qui ,. avant elle, étaient inlntelligi-
I^les ) il convient de l'adnkettre provisoirement pour les
corps inorganiques; mais ne- poussons pas les. choses à ce
degré d'absolutisme , qui, empéch^ toi;Lt autre considéra-
tion de se faire jour. Berzélius lui^ tiéme n'a pas cru qu'elle
fût"applicable aux combinaisons des corps organiques , et
je pense qu'il a eu raison; M. Dumas, plus hardi, le
blâme d avoir reculé devant ses propres œuvres , et recon-
naît cette théorie dans toute sa^géjiéralité, soit; mais je
répéterai encore une foia ce que j'ai déjà dit en tant d'au-
tres occasions.
Il est positif que les élémens des produits organiques
ne sont unis eptre eux que par un lien très-fai^le , puisque
la plupart de leurs combinaisons se modifient sous les
moindres influences, et que, s'il est vrai que l'électricité
soit la cause essentielle et primitive de toute réunion de
molécules inorganiques antagonistes , il est peu probable
que les combinaisons organiques soient déterminées par
cette même force , car elles offriraient , dans ce cas , plus
de stabilité , et certains caractères qui leur sont propres
ne les affecteraient pas ; ainsi un sel proprement dit ,
c'est-à-dire celui.qui résulte de l'union d'un oxide métalli-
que et d'un acide , union opérée sous l'influence de la plus
forte affinité comme on le disait autrefois , ou, si l'on veut,
des électricités les plus opposées., tels sont par exemple
du sulfate de potasse ou de àoude , ou tout autre , il nous
sera toujours possible , quelle que soit l'énergie de la force
qui ait uni ces élémens inorganiques , d'en reconnaître
l'existence dans cette combinaison par les réactifs ordi«
494 JOURNAL
nàires , tandis que te contraire pourra ^voir lieu dans
beaucoup de combinaisons organiques du même genre.
Lorsqu'on fait par exemple réagir la plupart des acides.
minéraux sur l'alcool , il en résulte des combii^aisons qu'on
app^e salines^ et qui sont tantôt hydratées, tantôt
anhydres , suivant la nature de l'acide ; mais , chose biea
remarquable, c^est que dans ces prétendus sels, nos réac-
tifs les plus sensibles ne peuvent plus y déc^er la présence
des acides qu'ils renferment; et l'on veut qu'il y soient
combinés de la même manière et sous les mêmes influencea
qu^avec les oxides métalliques ! J'avoue Oue je ne saurais,
^idmettre une pareille idée, car il faudrait nécessairemeiit
Conclure, selon moi , de cettç impuissance de nos réactifs,
que les élémens de ces combinaisons sont si étroitement
unis, que rien ne peut les disjoindre ; or, s'il est une chose
^▼érée de tous , c'est qu'en général les combinaisons orga-z
niques sont très^éphémères , et que leurs éHmens sont
enchaînés sî peu fortement les uns aux autres , qu'on les
voit toujours prêts à se désunir pour s'unir d^s un autre
ordre. Il y a donc là bien évidemment quelque chose d'o-r
culte pour nous. Qu'on calcule tant qu'on voudra la capa-i
cité de saturation de l'hydrogène carboné , et qu'on l£^
reconnaisse identique avec celle de l'ammoniaque , il n'ex^
résultera jamais pour cela que ce gaz sodt un véritable
^leali , du moins dans le sens que nous y avons attaché
Jusqu'alors. On prétend que c'est à son insolubilité que
'on doit attribuer son défaut d'actioà sur le tpumest^
rougi : est-il ^opc tellement insoluble que , même à une
certaine pression , on ne puisse s'assurer de cette pro-
priété caractéristique ? Et d'ailleurs , le procédé auquel
on a recours pour le produire n'offre-t-il pas une prevve
éuffisazite que ce prétendu alcali se comporte tout autre*
ment que les autres le feraient en pareilcas ; n'est-ce pas,
en effet , e9 faisant réagir l'acide sulfurique dur l'alcool
qu'on Fobtient, et ne se dégage-t-il pas conjointement
DB PHARMACIB. 495
arec de rdcide sulfureux ? Ces deux gaz ne se trouvent-ils
pas ensemble à Tétat naissant , c'est-à-dire dans la cir-
constance la plus favorable à leur combinaison ?'D'où vient
donc qu'il ne s'opère aucime union entre eux ? En serait-
il de même , nous le demandons , avec un autre alcali? non
sans doute. Il n'y a donc que la faculté saturante qui fasse
preuve de son alcalinité ; et c'est , il faut bien en convenir,
un motif très-plausible pour y croire ; toutefois on peut
encore y faire de graves objections ; j'en soumettrai une^
Lorsqu'un acide se combine à certains corps organiques^
le caractère d'acidité dièparatt comme d«n& le ca& de sa
saturation ; mais ajoutons encore , que ses autres proprie--
tés distinctes disparaissent égalepient , puisque lea réac-
tifs qui nous font rec^ontiattve Ce& acides dans les autres
combinaisons, ne peuveht plus les déceïer dans c^le-ci.
Il n'y à donc pas simple saturation , mais dénaturation ,
arrangement moléculaire différent dans cette perturbatioilc
qui demeure occulte pour nous ; rien ne répugne à admet-<
«tre , d'après le& faits que nous observons , que cbaque élé^
meilt s'isole pour ainsi dire , et que ce ne sont plus que
des corps simples qui sont en regard \ ou bien encore^
qu'il résulte de leur nouvel arrangement des corps com-^
posés qiii^ comme le cyanogène, agissent à la manière
des corps simples. Enfin, je suppose que, dans toutes les
combinaisons de ce genre, il arrive quelque cbose d'ana-
logue à ce qui se passe dans celle de l'acide oxalique avec
certains oxides métalliques. Je dirai mémie que j'ai tou<
jours considéré ces beUes expériences de Dulbng comme
un trait de lumière destiné à jeter le plus grand jour sur
la chimie organique. Je n'ai jamais compris qu'un si beaa
commencement n'ait pas eu de fin : c'est un météore qui a
brillé sur notre horizon , et dont nous avons maladroite-
ment perdu la trace. Je fais des. voeux pour que l'œH clair-
voyant qui en a fait la découverte se remette &ta piste.
Ces donsidérations , dit-on ( page 266 ) , t ne reposent?
49^ JOU&NAli
» pas sur des faii^ ; on peut , sans les repousser au fond ,
» les considérer comme des^vues.de l'esprit ; tandis quç la
» méthode expérimentale tend à faire croire que les corp&
» simples forment dps. composés. Linaires^ et que ceux-ci
» s'unissent ensuite sans perdre leurs caractères pour for-
» mer des sels. » Ici on ne peut que rendre justice à la
modération du langage et témoigner le désir qu'on n'en
emploie jamais d'autre ; mais les idées en elles-mêmes me
paraissent avoir plus de spécieux que de justesse. Il est
bien vrai que M.. Dumas a étendu le cercle de la probabi-
lité, en développant pour ainsi dire à volonté un grand
nombre de ces combinaisons binaires;, mais de, ce qu'on
les retire», de ce qu'on les voit naître sous telles ou telles
influences , de ce qu elles se reproduisant dans les mêmes
circonstances , et que l'ensemble de leur composition ato-
mique s'accorde parfaitement avec la . composition ato-
mique des matières premières, est-on bien. <^n droit d'en con-
clure leur préexistence? Je ne le pense pas , car personne
n'ignore qu'en modifiant ces influences, pu qu'en en faisant
agir de nouvelles , on obtiendra d'autres produits dont la
composition atomique s'accordera tout aussi bien avec
celle de la substance primitive. Quels seront ceux , je le
demande 9 de ces composés secondaires , auxquels on ac-
cordera préférablement la préexistence ? L'embarras du
choix serait san& doute très-grand.
La méthode expérimentale qu'on invoque avec tant
d'assurance pour foudroyer ces théories dangereuses qui
àe tratnent à la remorque, me parait cependant leur être
tout aussi favorable qu'à celle qu'où nous oflre comme le
vQÎnt 4^ départ du mx)Ui^ement scientifique. N'est-ce pas
l'expérience qui nous démontre, qu'en, soumettant un
morceau de bois à la seule influence de la chaleur, on en
retire cette foule de produits qui s'accroît chaque jour,
davantage à mesure qu'on y porte une attention plus
sévère? Tous ces produits préexis-tent dans le ligneux par
as PHARMACIE. 497
leurs élémens^ et représentent dans leur ensemble sa com-
position atomique; c'est. aussi là. un résultat de l'expé*
rience.
Les trois ou quatre élémens qui composent la plupart
des produits organiques s'y trouvent chacun répétés un
assez grand nombre de fois, et la molécule élémentaire est
ordinairement très-complexe. On conçoit que cette multi-
tude d'atomes pourra donner naissance à des groupemens
très-variés , suivant les influences agissantes, ou souvent
même selon le degré d'intensité de la même influence ^ et
c'est ce que l'expérience nous démontre cbaque jour éga-
lement.
Celui qui se complaît à faire manœuvrer les atomes
peut se satisfaire en ce point, et s'assurer que, même avec
un nombre assez restreint , on peut prévoir la formation
de beaucoup de produits très- variés : c'est précisément
cette multiplicité de produits possibles qui m'a fait sup-
poser qu'aucun d'eux ne préexistait , et qu'en général un
composé organique devait être considéré comme la réunion
d'un certain nombre d'atomes dans une sorte d'état de
disponibilité, qu'on me passe l'expression; c'est-à-dire
tout prêts à changer d'attitude et à se grouper d'une
manière éphémère, de telle ou telle façon , en tel ou tel
nombre, suivant le genre de réaction auquel on se sou-
mettra, il me semble que ceci est tout aussi conforme à
l'expérience que la préexistence des composés binaires.
Au reste , je n'attache aucune importance à toutes ces
idées ; je les transmets comme étant l'expression de ma
manière de voir; si elles ne prévalent point, il faudra
s'en féliciter , puisque cela prouvera qu'on en aura trouvé
de meilleures ou de moins dangereuses.
49^ JO,yRNAL
Sur la présence de thydrochlorate d! ammoniaque dans
quelques minéraux , dans le sel gemme et le sel
marin*
Par M. VoG^L de Mqnich.
M. ' Chevallier a trouvé de lammoniaque dans difie-
rens oxides de fer ; il a fait voir qu'elle se formait pen-
dant 1 oxidation du fer humide au contact de Tair. Cette
formation de l'ammoniaque a aussi lieu , d'après
M. Sprengel, quand on expose à Vair le protoxîde de
manganèse humecté d'eau.
On sait que Thydrochlorate d'ammoniaque se trouve
plus particulièrement dans les produits volcaniques du
Vésuve, de l'Etna, de Solfatara et des îles Liparis , etc. ;
je l'ai trouvé igalement dans un rapil volcanique de l'Au-
vergne. Cette considération m'avait porté à conclure que
Thydrochlorate d'ammoniaque n'existait pas dans les mi-
néraux qui sont très-éloignés des contrées volcaniques.
Ce soupçon a été en quelque sorte confirmé , en ce que je
n'ai point trouvé la moindre trace d'hydrochlorate d'am-
moniaq^ue dans les oxides de fer qui m'ont été remis par
le duc de Leuchtenberg , et dont on fait usage pour la
fonte dans les environs d'Ëichstacdt, ni dans le fer oxidé
fifgileux à Traunsteîm , deux contrées situées en Bavière,
et par conséquent très-éloignées des terrains volcaniques.
Lorsque je fis chaufier ces oxides de fer dans une cornue ,
il passa dans le récipient de l'eau et du carbonate d'ammo-
niaque , mais non pas du sel ammoniac. Comme cette eau
était sans couleur et dépourvue de toute odeur empyreu-
matique , il n'est pas probable que le carbonate d'ammo-
niaque se soit formé par la décomposition de quelques
débris organiques , il y a plus de vraisemblance à admettre
PE PUAIIMAGIE. 499
que ce sel existait tout formé dans le fossile soumis à l'ex-
périenoe.
Le comte de Berchem m^ayant remis deux échantillons
du fpc argileux , dont il se sert comme fondant dans ses
usines en Bobém^ pour l'extraction du fer doux , et qui
donne parfois cependant un fer cassant à cbaud, je les
soumis à quelques épreuves. Efans Tun d'eux je trouvai
\mé petite quantité de soufre dont la présence pouvait
)>ien être la cause de la mauvaise qualité du fer. Lorsque
je chaufiki c$ fossile réduit en poudre dans une cornue de
verre pour en volatiliser Teau , dopt il renferme une quan-»
tité considérable , il se sublima vers la fin de l'opération
Un sel blanc qui avait tous les caractères de Tbydrocblo-
rate d'anunoniaque. La présence de lliydrocblorate d'am<»
inoniaque dans cet oxide de fer de Bohême s'explique
cepen<]bnt ais^ent, parce qu'il existe beaucoup de volcans
éteints en Bohême,
n y a quelques années, ayant eu à examiner la pureté
d'un sel marin provenant de la saline.de Priedrichshall ,
dans le royaume de Wirtemberg, j'y trouvai , en chauffant
ce sel dans une cornue de verre, une petite quantité de sel
ammoniac qui s'était sublimé dans le col de la cornue;
je ne fis pas beaucoup d'attention alors à ce résultat, parce
que je croyais le devoir attribuer au hasard. Mais quelque
tepips après , en examinant un sel marin qui se trouve dans
le commerce à Munich , et qui ne pouvait certainement
pas provenir du Wirtemberg , je reconbus qu'il s'en su-
blimait aussi de rhydrochlorate d'ammoniaque, et dès
ce moment je ne vis plus de motif d'attribuer au hasard
la présence du sel ammoniacal dans le sel marin.
Pour acquérir plus de renseignemens sur cet objet , je
Çs l'expérience suivante :
Dix onces de sel marin de la saline de Rosenheim ei^
Bavière, bien desséché et réduit en poudre fine, furent
ilitroduites dans une cornue de verre , celle-ci fut exposée
500 JOURNAL
au feu DU et successivement chauffée jusqu'au ramollist-
sement du verre ; il passa d'abord dans le récipient quel-
ques gouttes d'acide hydrochlorique provenant sans doute
de la décomposition de l'hydrochlorate de magnésie, et en-
suite il se forma un sublimé blanc dans le col de la cor-
nue. Ce sublimé, détaché des parois du vase, donnait un
précipité jaune dans la dissolution cencentrée c|e platine,
un morceau de potasse pure en dégageait du gaz am--
moniac, et le nitrate d'argent y formait un précipité blanc,
insoluble dans l'acide nitrique ; en un mot,lesubljn^éJî>lane
se comportait comme de l'hydrochlorate d'ammoniaque.
Une expérience semblable fut faite avec le sel gemme
blanc de Hall en Tyrol ; dix onces de ce sel bien desséché
et pulvérisé furent cfaaufiées dans une cornue. Il passa
aussi une petite quantité d'acide hydrochlorique, et vers
la fin de l'opération il se sublima une substance blanche..
Après avoir coupé le col de la cornue, je pus, aumoyea
d'une lampe, volatiliser le sublimé.: iV se fixait sur un autre
point refroidi et plus éloigné. Il était très-soluble dans
Feau, précipitait la dissolution de platine en jaune,
laissait dégager du gaz amnioniac par la potasse; il
offrait ainsi tous les caractères de l'hydrochlorate d'am-
moniaque.
Comme les expériences que je viens d'énoncer m'avaient
démontré que l'hydrochlorate d'ammoniaque existait dans
le sel marin de Friedrichshall en Wirtemberg , dans le 3el
gemme de Hall en Tyrol, ainsi que dans le sel marin de Ro-
senheim enBavière, je me procurai les sels des autres salines
de différentes contrées de la Bavière, savoir, de Kissingen
et d'Orb dans le cercle du Ba&-Mein ,, et de Durkheim
dans le cercle du Khin.
Ces trois sels me produisirent par la distillation une
quantité notable d'hydrochlorate d'ammoniaque.
Les eaux-mères de nos salines en Bavière donnent un
précipité jaune très-considérable avec la dissolution de
L
DB PHARMAGIB. 5oi
platine. Me fondant sur cette observation, j'avais annoncé,
il y'a déjà long-temps , que le sel gemme , ainsi que les
eaux-mères des salines, contenaient un sel à base de
potasse. Après avoirjreconnu l'existence de l'hydrochlorate
d'ammoniaque dans le sel gemme , je craignis de m'étre
fait illusion en y admettant l'existence de la potasse y et
je présumai que le précipité jaune de platine pouvait avoir
été produit par l'hydrochlorate d'ammoniaque ; mais en
examinant de nouveau cet objet , je me suis assuré que les
eaux-mères des salines ne contiennent pas d'hydrochlorate
d'ammoniaque, et que le précipité jaune de platine pro-
vient effectivement d'un sel à base de potasse. Il n'est pas
impossible, toutefois, que les eaux-mères ne contiennent,
dans quelques circonstances , des traces d'hydrochlorate
d ammoniaque, puisque ce composé existe dans le sel
marin ; toujours est-il que je n'ai pas pu dégager du gaz
ammoniac en versant l'eau-mère, rapprochée autant que
possible et encore bouillante, sur l'hydrate de chaux en
poudre.
Réswnè,
11 résulte des expériences précédantes :
i^. Que l'hydrochlorate d'ammoniaque existe dans
l'oxide de fer de Bohême ainsi que dans le rapil d'Au-
vergne; mais que les deu^ échantillons d'oxide de fer que
jVi examinés, et qui avaient été recueillis en Bavière , loin
d'aucun terrain volcanique, n'en renfermaient pas.
2*. Que le sel marin de FrieJrichshall en Wirtemberg,
le sel gemme de Hall en Tyrol , ainsi que les différens sels
de toutes les contrées delà Bavière, renferment, comme les
produits volcaniques, de l'hydrochlorate d'ammoniaque*
3°. Que les eaux-mères des salines ne paraissent pas
contenir des. traces sensibles d'hydrochlorate d'ammo-
niaque.
502 iOQhFCiit
Sur le dégagement du gaz acide carbonique , et du éhlore
prouenunt du peroxide de manganèse , et sur les débris
organiques dans quelques minéraux*
Par M. Vq^bl de Mnnicli.
Plus dune fois j'avaid remarqué qu'en faisant rougir lé
peroxide de manganèse pour en extraire le gaz oxigèna ,
ce gaz était toujours accompagné d'une plus ou moins
grande proportion de gat acide carbonique^ quoique le
peroxide de manganèse , employé pour l'expérience , ne
renfermât aucune trace d'un (iarbônate quelconque ; 6n
examinant le peroxide de manganèse^ j'y trouvai de
petites quantités de carbone, et m'expliqUai aisément
ainsi la formation du gaz acide carbonique par la com-^
binaison du carbone avec l'oxigène à une bautc tempé-
rature.
Quoique l'opinion soit généralement admise que le
peroxide de manganèse naturel dégage aussi du gaz azote
à la cbaleur rouge , je n'ai pas obtenu Ce résultat en fai-
sant rougir le peroxide de manganèse cristallisé dans un
canon de fusil ou dans Une cornue de fer; cependant)
comme différentes espèces de peroxide de manganèse ren-^
ferment de l'ammoniaque , le dégagemetit du gaz azote
n'est pas impossible dans certains cas.
Quand on chauffe dans un matras le peroxide de lûan-
ganèse en poudre, et mêlé aven la moitié de son poids
d'acide sulfufique concentré , il se dégage au commence-
ment de l'opération, outre le gaz acide carbonique et
l'oxigène , une petite quantité de chlore que l'on peut re^
connaitre , non-seulement par son odeur particulière, mais
aussi parce que la teinture de tournesol étendue en est
DE PUAftMA€tfi. 5o5
blancbie (i). Le manganèse, réduit en poudre , (^ue j'eih-
ployais par l'extraction du gaz oxigène , provenant quel-»
quefois d'un moulin dans lequel il était pulvérisé en
grand pour les fabricans de chlorure de chaux , je soup--
çonnai que, pour éviter la poussière, on l'avait arrosé
avec de leau ' contenant quelques hydrochlorates, je
donnai également cette explication dans mon cours de
chimie , parce qu elle me parut satisfaisante , car je ne
pouvais pas m'imaginer que 1 acide sulfurique provenant
des chambres de plomb ayant éti exposé , pour en vola«
tiser l'eau , à une température considérable , pût encore
retenir de l'acide hydrochlorique, à moins que eelui-ci
n'y existât sous forme de chlorure de plomb. Il n'y ad'aiU
leurs que les premières portions de gaz oxigène qui ren-
ferment du chlore , tandis que le dégagement du gaz acide
carbonique continue long-temps ; mais il est facile d'en
débarrasser le gaz oxigène par l'eau de chaux.
M. Mac MuUen, ainsi que MM. Philippset Johnston,
ont aussi fait des expériences à cet égard sur le peroxide
de manganèse; et M* Mullen, qui avait également re**
marqué le déga|;ement du chlore , en a attribué la cau^
à une combinaison de chlore contenue dans lè manga**
nèse (2). .
D'après M. Philipps, ce serait du chlore de calcium qui
se trouverait dans le manganèse ; M. Kane, de sou côté ,
attribue le chlore à une petite quantité d'acide hydro-
chlorique , qui serait retenue par l'acide sulfurique. Les
résultats de ces chimistes n'étant pas d'accord, j'ai fait
encore quelques expériences sur cet objet.
\ Le p€ix>xide de manganèse, réduit en poudre , fut sou*
mis àTébuUition avec de l'eau, la liqueur filtrée fut éva-
(i) Le dég;açetii€nt de chU>re dans cette circonstance a ét^ aassire-
marqaé par M. Dingler âU et saas doute par d'autres ciiimistes.
(a) Voyex Annals o/Philps. , février iSay, p^e 14^.
5o4 JOURNAL
porée h siccité , et il resta une matière jaûnàtfe qui attira
faiblement l'humiârté de Tair. Redissoute dans Teau , sa
dissolution fut précipitée par le nitrate d'argent , ainsi
que par Thydrochlorate de baryte et Vo^alate d'ammo-
niaque; le résidu contenait donc de Thydrochlorate et
du sulfate de chaux, mais pas une trace de manganèse,
ni alumine ni magnésie. Le peroxide de manganèse, ainsi
épuisé par leau bouillante et bien desséché, fut mêle
avec la moitié de son poids d'acide sulfurique concentré
(provenant de la (Combustion du soufre au moyen du sal-
pêtre), il s'en dégagea, malgré cette purification du
manganèse, une certaine quantité de chlore avec le gaz
oxigèhe. Ce dégagement de chlore n'eut cependant pas
lieu, lorsque le peroxide de manganèse, purifié par Feau,
fut chaufié avec l'acide sulfurique provenant de la distilla-
tion du sulfate de fer, d'où l'on peut conclure que le dé-
gagement du chlore ne doit pas être attribué à une com-
«binaison de chlore dans le peroxide de manganèse, mais
qu'il provient plutôt de la petite quantité d'acide hydro-
chlorique qui se trouve toujours dans l'acide sulfurique
concentré obtenu par la combustion du soufre.
Je ferai remarquer , à la suite de cette note , que j^ai re-
connu des débris organiques dans plusieurs substances
minérales dans lesquelles on n'avait pas lieu d'en soup-
çonner la présence. Dans ce cas , se trouve par exemple
le peroxide de manganèse lui-même, l'amphibole, la né»
pheline, l'âsbeste, le klebschiefer de Ménilmontant , le
feldspath annulaire , la zéolithe , le grès flexible du Bré-
sil, etc.
Pour se convaincre de la présence de la matière orga-
nique dans un minéral, il suffit de l,e inire bouillir quel-
jques minutes avec de l'eau qui a été distillée avec soia,.et
qui n'a ] .as par elle-même la propriété de rougir au so-
leil quand elle est mêlée de nitrate d'argent.
Après le refroidissement, on décante l'eau à clair, sans la
DE PHARMACIE. SoS
fiUr^^ pour éTtter le.priticipé Drgariiqtie qu'elle prendf ail
au papier, et on l'expose au soleil , après y avoir ajouta
quelques gouttes d'un€ dissolution de nitrate d'ar^^^nt.
S'il y a des traces de débris organiques dans le miLei*al,
l'eau bouillante en dissout une certaine quantité , et , dans
ce cas , lorsqu'on l'expose au soleil, mêlée avec du nitr'ate
d'argent, il s'y développe, au bout dé quelques' minutes,
tM>e couleur rouge de vin. On pourrait cependant, oroirc
que ceci proviendrait d'une poussière organique adhé-
rente à la surface du minéral ; mais les minéraux soigneu*
sèment lavés offrent encore les mêmes phénomènes,
quBnd même on les fait bouillir à plusieurs reprises avec
dé l'eau, ce qui a lieu pourtant à un plus haut degré avec
les» argiles qui renferment, comme tout le monde sait,
une quantité très-considérable de matières organiques.
De t action de Thydrochlorate d'ammoniaque sur quel-
ques sulfates et sur V argent.
Par M. VoGBL de Manich.
Lorsque Ton mêle une dissolution concenltée de sulfate
de fer vert avec une dissolution également concentrée dé
sel ammoniac à volumes égaux , on voit se former au bout
de vingt-quatre heures de petits cristaux transparen s d'un
jaune clair. Ces cristaux sont très-durs et beaucoup moins
solubles dans Teau que le sulfate de fer lui-même. '
Chauffés à' la flamme de l'alcool dans un tube Je verre,
ils se boursouf&ent faiblement sans subir de fusion , de-
viennenj; d'un blanc mat et perdent leur transparence ; il
s'qu volatilise de l'eau, ensuite de l'ammoniaque et du
sulfate d'ammoniaque. Lorsqu'on verse de l'acide sulfu-
riqueifoncentré suf les cristaux , ils lui cèdent leur eau et
XX'. Année, — Septembre i834« 36
5a6 JOURNAL
deriennent opaques «ans qu'il se produise la moiiMlre
effervescence.
La disscdution deâ cristaux dans leau est sans couleur
et contient le fer dans Tétat de protoxide. Le nitrate d ar-
gent n'en précipite pas de chlorure d'argent , il se forme
seulement , au bout de quelque temps , de )Jargent mé-
tallique réduit par Toxide de fer^ d'où résulte qu'il
n'y a pas d'acide hydrochlorique dans les cristaux, et
qu'ils se comportent comme du sulfate de protoxide de
fer et d'ammoniaque.
Les cristaux ne renfermant pas d'acide hydrochlorique^
il s'agissait de savoir ce qu'était devenu l'acide hydro-
chlorique contenu dans le sel ammoniac. Cet acide n'était
pas mis en liberté , car , en chauffant le liquide décanté
des cristaux, il ne s'en dégageait pas de gas hydrochlo<<
rique, et l'eau-mère ne rougissait pas plus la teinture du
tournesol que la dissolution employée du sulfate de fer.
Il ne se formait pas non plus dans cette circonstance du
chlorure de fer , mais plutôt un sel double dans lequd
l'acide hydrochlorique était neutralisé par l'ammoniaque
et par le protoxide de fer.
Si donc le sel ammoniac cède une partie de sa base
pour former le sulfate de fer et d'ammoniaque qui cristal-
lise le premier j, il enlève au sulfate de fer autant de pro-
tOTiide de fer qu'il lui eu faut pour devenir neutre lui*
Blême ) ce sel double reste dans l'eau-mère et cristallise
par 1 evaporation en octaèdres transparens , très-durs, d'un
jaune d'urane.
Ce dernier sel n'attire pas l'humidité de Tair et fait
efiervescei^Ge avec l'acide suif urique concentré , en laissant
dégager du ga? hydrochlorique. £n le cbauQIint dans un
tube de verre, il se sublime du sel ammoniac, et il resta
de l'oxide de fer. Il est très-soluble dans l'eau, mais inso-*
lubie dans l'alcool, et consiste en une combinaison neutre
d'acide h^rothlof ique d'oxide de fer et d'ammoniaque.
Ij9 dissolution de sulfate de cuivre perd sa (;ouleurbVue
par l'addition du sel ammoniac et passe ^au vert d'çme-
raude. En mêlant ensemble les deuic dissolutions concen-
trées de cuivre et de sel ammoniac à volumes égaux dans
un vase fçriné, il se forme déjà^ ait bout d'unç demi-
heure^ un spl 4* un blanc bleuâtre ; au bout de vingt-quatre
beure^^ les cristaux ont considérablement ai^gmenté de
volume, Ils sont transparens, mais ils perdeqt cette trans-
parence avec leur eau de cristallisation dans un air i^eç.
L'acide sulfuriquç cpncentré ji'y produit auqi^ne efferve&p
cence , et le nitrate d'argent ne troub]ç pas leur dissolu-
tion dans l'eau; ils ne contiennent donc pas d'acidç
bydrochlorique : ils sont solubles dans une partie çt
demie d'eau bouillante , et la dissolution cristallise par le
refroidissement. Us se comportent comme une combinaison
neutre d'acide sulfurjque, de deutoxide de cuivre et
d ammoniaque. L'eau-mère décantée et évaporée donne
des cristaux d'un vert sereiQ inaltérables ^ 1 air ^ ils son(
composés d'acidç bydrocblorique ^ nei;tralis4 par l'oxide
d^ cuivre et l'ami^oniaque.
Sulfate de manganèse^
Par le sin^ple mélange des dissolutions .concçQtrées de
sulfate de maiiganëse et de sel ammoniac, il ne se formç
pas des cristaux même au bout de quelque^ joiirs; mais si
l'on fait rapprocher davantage le liquide ]f)ar Tévapora-
tion , il s'en dépose des cristaux après le refroidissement.
Les cristaux ne ressemblent ni au sulfate de manganèse ni
au sel ammoniac. Ils sont durs , d'un blanc jaunâtre et
diaphane , et ils ne contiennent pas dacide hydroçUo-
rique. A une température de + 6o h 70* C, ils perdent
36.
568 JOURNAL
leur eau de cristallisation et deviennent opaques. —
Chauffés dans un tube de verre , il s'en volatilise de leau
et d^ sulfate d'ammoniaque. ■ . ,
On voit , d'après ce qui vient d'être dit , que les sulfates
mentionnés de fer, de cuivre et de manganèse, ne sont
pas décomposés complètement par le sel ammoniac , mais
seulement à moitié, c'est-à-dire que le sel ammoniac ne
eède qu'une partie de son ammoniaque au sulfate , ce qui
donne naissance à la formation de deux sels doubles , au
sulfate métallique et d'ammoniaque moins soluble et
cristallisant le premier , et à l'hydrochlorate métallique
et d'ammoniaque beaucoup plus soluble , qui reste dans
l'eau- mère. Ces sulfates doubles ne dilïèreiij; au reste en
rien de ceux que MM. Berzélius et Misscherlich ont ob-
tenu et fait connaître en décomposant les sulfates de fer
et de cuivre par le sulfate d'ammoniaque.
Il a été reconnu que l'eau qui contient du sel marin ou
du sel ammoniac, dissout une plus grande quantité de
sulfate de chaux que l'eau pure. Je me suis assuré , en
effet , que l'eau chargée de l'un ou l'autre de ces sels
dissout plus de gypse que l'eau pure; mais en faisant
évaporer la dissolution claire du gypse dans l'eau conte-
nant du sel ammoniac , et en séparant le dernier parla
sublimation , il reste dn gypse pur et pas une trace d'hy-
drochlorate de chaux , d'où résulte que le sulfate de
chaux n'est pas décomposé par le sel ammoniac.
Le sulfate de baryte ne se dissout pas du tout dans
l'eau chargée de sel ammoniac , et n'en subit pas non plus
la plus légère décomposition.
1
4
Suif aie de plomb.
,Une dissolution de sel ammoniac très-étendue d'eau
que l'on laisse quelques minutes en contact avec Iç sulfate
de plomb, se charge d'une quantité notable de plomb. Si
DE PHARMACIE. ^OQ
Ton fait bouillir une dissolution de sel ammoniac arec du
sulfate de plomb , et si Ion filtre la liqueur encoce bouil-
lante , elle se trouble à mesure quelle refroidit^ et il se
dépose de petits cristaux brillâns de chlorure de plomb ,
et la dissolution décantée contient du sulfate dammor
Iliaque.
Lorsque Ton fait bouillir le sulfate de plomb à plusieurs
reprises avec de nouvelles quantités d'une dissolution de
sel ammoniac , on parvient enfin a décomposer entière-
ment le sulfate de plomb ,, d'où réaultejit du chlorure de
plomb et du sulfate d'ammoniaque. La formation ' du
chlorure de plomb est surtout abondante à la première
ébuUition. et elle diminue successivement .et à mesure
'qu'il se forme plus de sous-sulfate de plomb. J'ai eu occar
sien de constater ce fait déjà reconnu, que le sulfate de
plomb est un peu soluble dans l'eau , car les de^'niers
liquides sout précipités en noir par l'hydroijène sulfuré^
et en même temps par le nitrate de baryte.,
Action du sel ammoniac sur l'argent.
•< t
Le phénomène que des potions renfern ant du sel am-
moniac rendent les cuillères d'argent plus ou moins noirçs
quand on ne les essuie pas de suite, a été remarqué der
puis long- temps par les médecins , elM. Wetzlar de Haiiau
s est occupé particulièrement de cet objet. Il regarde la
.couche noire dans une cuillère d'argent comme un squs-
<^hloruFe d'argent soluble dans l'ammoniaque, et il émet
l'opinion , que la tache noire ne se forme pas sur l'argent,
pur, mais seulement dans le cas où l'on met uq l^me de
cuivre dans la dissolution de sel ammoniac sur l'argent,,
et que par conséquent l'çnduit noir ne serait produit que
par le cuivre qui se trouve en alliage dans l'argent, ,. \
Pour répéter ces expériences , je me procurai de l'argent
pur que je fis battre en feyilles, caries feuilles ^'argent
^ùe Vtm trouve dans le coinmetce sont rsirétnetit èxéthj^té^
èé cUivrc. Je vWsai sur ces fetiilles d'argent j)ûr titié diéso-
lûtibn de sel àâiinonîac concentrée. Les flàcond qui étaient
etatièiremefat Hetiplis et fermés furent conservés l'uù dani
Mh éndit)it bt^séuf' et Tàulfe h la lumière du jour, tei
feuilles d argent n'avaient pas , au bout d'un mois , àensi*^
bteihènt perdii de leur éclat , cependant il y avait une
t^àcé d'argéftt dans là dissolution.
Lés fteuillieë d'argent sbnt rapidement httaquées quand,
àuc'onthairë , elles sont en nlètne leûips exposées à Tacliott
dfe Tàir et à Celle du sel amïnoniâc; pidur en juger, j'en
phttki plusieurs dans un matras à fond plat , et j« vetisal
dessus une diàsblullon concentrée de sel atnnlonibC , tùMt
en si petite quantité , qu'elles n'en fusèeôt pas entièrement
iMuireiteé. J'agitai de tenips en tettips le matrâ* qui fl'é-
taît pas hermétiquement fermé , de telle sorte que Tair
pût feé tenou^elet sans que l'eau dé la dissolution fût
s'évaporer. Cette dernière circonstance doit étte sblgneû*-
sèment évitée , car l'action de la dissolution sur l'argent
cesse compléttetttent quaftd le sel ammèniac se dépose en
cristaux.
Si , au bout de quèlquéè jours , leè feuilles d'àt^nt bnt
Jrtré^iîple totalement disparu , la dissolution se comporté
i^Mnmie il t\ili :
Elle né préèénte pas de tatiation sensible dans èà nett-
t^a)ité , 'et on ne J)eut guères y apercevoir des prôj^t'iétes
âlcàlin'ô-ainin^niaéales ; lorsqu'on ajoute quelques goiitl**
ll'ëaù distillée à la dissolution, elle se trouble et l^i«*^
tié|)0$et nn précipité blanc , insofluble dans l'acidte nitri-
que, et ijui a toutes les propriétés du fcWoruré d'argetot.
L^hydfOgènfe sulfùrë forme dans la dissolution un pi*^^-
piVé nbiV. Quand on ajoute dé l'eau dâstilléè jufcqn'à ce
qu'il ne éfefoftné ])lus de précipité, la liqueur filtrée ^t
1étii»>fè noirtiè par rhydt'ègène sulfuré ; mais Vabide hydro-
t*lériqné n^ îbrtnfe *pas de ptécîpité, tt stât de là ^*
J
DE fH4aBfAClE. * 5l I
la dissolution concentrée de sel ammoniac peut contenir
une quantité notable de chlorure d'argent dont la plus
grande partie en est précipitée par Veau, et que la dissolu*
tion de sel ammoniac très-étendue d'eau retient encore des
traces d argent. Cette dissolution concentrée^ claire et
chargée de chlorure d'argent , ne noircit pas aux rayons
solaires ; mais quand elle est troublée par l'addition d'un
jpeu d'eau, elle noircit de suite au soleil. Au reste, le
dilorure d'argent nouvellement précipité d*une dissolu-^
tion de nitrate d'argent par le sel marin ou par l'acide
bydrochlorique ^ se dissout parfaitement dans une disso**
lution concentrée de sel ammoniac , et peut en être séparé
en grande partie par l'addition de Teau. La dissolution
concentrée de sel ammoniac chargée de chlorure d'argent,
laisse déposer, à la vérité, deê cristaux par l'addition de.
Facide hydroehlorique concentré ; mais ces cristaux soat
soittbies dans une plus grande quantité d'eau et avec ki^
disparition des cristaux il se forme un précipité blanc de
chlorure d'argent.
La formation des cristaux par l'acide hydrochloriqtte
dans une dissolution de sel ammoniac ne provient que de
la soustraction d eau , d'où résulte que le sel ammoniac
lui-même cristallise, comme cela a lieu, avec l'acide hydro*
chlorique ou avec une dissolution concentrée d'hydro-
chlorate de chaux ajoutée à une dissolution de l'hydro-
clilorate de baryte. Dans tous les cas, les précipités
formés peuvent se reilissoudre dans une plus grande
quantité d'eau.
I>'après les résultats énoncés , il n'y a pas de doute qu'il
j ait de l'argent contenu dans la dissolution concentrée de
sel ammoniac 5 il s'agit encore de savoir en quel état rar*-
gent s'y trouve.
Quand on chauffe une dissolution de sel ammoniac dani
laquelle on a mis des feuilles d'argent , il se dégage une
petite quantité d'ammoùiaqne , car le papier jaune de
5lS. JOURNAL
eiurcuma tenu à la surface rougit légèrement. Ceci pouTait
£aire cjcoire quç la dissolution deviendrait également am-^
moïiiarale , et que le chlorure d argent serait tenu en dis-
solution par l'ammoniaque mise en liberté. Mais la disso-
lution de sel ammoniac qui a dissout les feuilles d'argent
^ froid ne laisse pas dégager de l'ammoniaque lorsqu'on .
élève sa température, ni. même sous l'influence d'une
é];»ullitioB continue par laquelle l'excès d'ammoniaque
devrait être volatilisé ; de plus , la liqueur ne se trouble
pas par l'ébullition et ne laisse déposer aucune trace dé
chlorure d'argent. 11 paratt , d'après cela , que le chlorure
d'argent se trouve dans la dissolution neutre de sel aoimo-
niac , et qu'il n'y est pas dissout par l'excès de l'ammo-
niaque.
. Lorsqu'on fait évaporer la dissolution de sel ammoniac
chargée d'argent jusqu'à siccité, si Ion volatilisé le sel
ammoniac par la sublimation , le chlorure d'argent reste
au fond du creuset. )La quantité de chlorure d'argent dans
le sel ammoniac n'est cependant pas si considérable, que
Xism puisse regarder la combinaison comme un sel«touble ;
aussi le chlorure d'argent ne parait avoir aucune influence
sut la forme cristalline du sel ammoniac ^ car la dissolu-
tion donne, par l'évapofation, des cristaux qui ne diffèrent
pas sensiblement de ceuit du sel ammoniac pur. La seule
différence qu'il y ait consiste en ce que le sel ammoniac
argentifère est noirci par l'hydrogène sulfuré, et rend l'eau
laiteuse , parce que le chlorure y reste pendant quelque
temps en suspension avant de se déposer» . .
L'observation que le chlorure d'argent est un peu solu-
ble dans les chlorures à base alcaline , a été déjà faite par
M. H.. Rose, ainsi que par MM. Gay-Lussac et Liébig;
Ces deux derniers chimistes ont même indiqué l'aoide ni-
trique comme un moyen de séparer les traces de cUoriire
d'aiCgent d'une dissolution de sel marin» Il e$t certain^'
toutefois , que le sel ammoniac dissout beaucoup plus de
DE PHARMACIE. 5l3
chlorure d'argent que ne le font les chlorures de potassium
et de sodium. Lorsqu^on yerse dans une dissolution froide
et concentrée de sel amtnoniac, une dissolution és^aleinent
concentrée de nitrate d argent en petites .proportions, il
se forme au point de contact des deux liquides un nuage
blanc qui disparaît aussitôt par l'agitation. On peut ajou-
ter encore successivement beaucoup de nitrate d'argent ,
jusqu'au terme où le précipité ne se redissout plus ; enfin
le liquide devient laiteux et le précipité reste en sus-
pension.
Si Ton porte cette solution troublée par le chlorure
d'argent à Tébullition , le précipité disparait entièfement,
ee qui prouve que le chlorure d'argent est plus soluble k
chaud qu'à froid dans le sel ammoniac; aussi, dans une'
dissolution bouillante et concentrée de sel ammoniac,
peut-on dissoudre une quantité notable de chlorure d'ar-*
gent. Cette dissolution bouillante et chargée slix maximum
de chlorure d'argent, refroidie lentement dans un vase
clos et dans l!obscurité , laisse déposer une partie de chlo-
rure d'argent en petits cristaux, et une autre reste en dis-
solution.
Nous avons vu plus haut que la dissolution de sel am-
moniac, chauffée avec les feuilles d'argent , laisse dégager
très-peu d'ammoniaque ; mais ce dégagement devient plus
sensible à une plus haute température. A cet eilet, j''in-
troduisis, au fond d'un tube de verre, du sel am;honiac
en poudre à une certaine distance ; au-dessus je plaçai
une lame d'argent pur , et , à l'extrémité du tube qui avait
une position horizontale , je mis du papier jaune de cur-
ciima.. Je commençai à chauffer la lame d'argent au moyen
d'une lampe à l'esprit de vin jusqu'à ramollir le tube de
verre ; alors je plaçai une autre lampe sons le sel ammo-
niac, dont les vapeurs passaient sur la lame d'argent^ d'oii
résultait que le papier de curcuma brunit, pgrcë qu'il se
dégageait du gaz ammoniac. Comme d'après l'observa-
5l4 JOURNAL
lion de MM. Bischoff et Kastner , le Terre peut , en cet*
laines circonstances ^ décomposer le sel ammoniac ^ j'ai
répété l'expérience dans un tube de porcelaine , mais il y
avait également un dégagement de gaa ammoniac.
Résumée
Il résulte des expériences <|ui précèdent :
i*". Que les sulfates de fer, de cuivre et de manganèse
sont décomposés en partie par la dissolution de sel am-
moniac. Cette décomposition donne naissance à deux sels
doubles; Tun, qui cristallise le premier, est le sulfate
aramoniaco métallique; 1 autre, plus soluble, est Thydro-
cblorate ammooiaco-métallique.
a**. Que le sulfate de cbaux est plus soluUe dans Teaa
cbargée de sel ammouiac que dans l'eau pure ; mais qu'il
n est pas décomposé, par ce sel , et que le sulfate de baryte
n'est pas soluble dans Feau chargée de sel ammoniac.
3*. Que le sulfate de plomb est entièrement décomposé
parTeau chargée de sel ammoniac, doù résultent du chlo^
rure de plomb et du sulfate d'ammoniac. •
4°. Que la dissolution de sel ammoniac agit sur l'ar-
gent pur à l'aide du contact de l'air, le convertit en chior
rure d'argent qui se dissout alors , et que la présence du
cuivre n'y est pas de toute nécessité.
5^ Que la dissolution concentrée de sel ammoniac peut
dissoudre une quantité notable de chlorure d'argent dont
la plus grande partie en est précipitée par l'eau.
6^. Que le chlorure dargent est encore plus soluble
dans une dissolution de sel ammoniac portée à l'ébul*
litioQ.
7\ Enfin, qnele sel ammoniac en vapeur conduite sur
l'argent par^ chauffé jusqu'à la température où le verre
•e ramollit^ laisse dégager du gae ammoniac.
DE PHARMACIE. 5l5
AMIiV%\V«%'%^%«M/«%%%M^«'\%VV%'VV\VVV'.%/\AV»VVlVV\VV\VV%%V\%V%VV%%%VVV^VVV%'VVV\«%V\V^
NOTICE
Sur plusieurs suùsianèei apportées de GutAimala pat M. AlphonstB B^zitE
( lue à la Société de pharmacie par M. Guibouat ).
ie jprésente à la Société un certain nombre de substances apportées de
Gnatiraala par M. Alphonse Ikizire, négociant français établi dads la
république du Centre- Amérique, et assistant aujourd'hui à la séance.
Plusieurs de ces substances nous sont connues , mais doivent être citéei
comme faisant partie des productions de Guatimala, et pour appeler
sur ce point Tattention des négocians français, d'autres sont entièrement
nouvelles et pourront trouver une application ultérieure. Je vais indi-
quer ici en peu de mots les caractères particuliers qu'ellëé m'ont pré*'
sentes et les renseignemens que AI. Bazire a bien voulu me doaner à
leur sujet.
I**. Notice 4ur -la culture de la cochenille^ par M* BjizitE*
iLa cochenille, comme le savent tous les naturalistes* croît sur vne
espèce de cactus nommée vuli^airement raquette t ou iiopnl cocheuillifère^ Il
y en a trois .ou quatre espèces bien distinctes pour les planteurs. Le
nopal blanc a le fruit blanc à l'intérieur, et la feuille d'un vert terne ti^
rant sur le pistache ; cette feuille est souvent crevassée par la gomme
blanche qui sort de l'intérieur. Cette plante a eu la préférence pendant
loilg»temps, comme étant plus propre à Ja nourriture de la cochenille;,
maintenant on commence à Tabandonner, parce qu'elle s'étend trop la-
téralement, et que les feuilles, ainsi éparpillées., ne ga^^antissent pas les
jeunes cochenilles de l'injure du vent ou de la pluie, qui peut détruire
tout une récolte en deux ou trois heures, si elle donne avec deux vents
opposés alternativement ; et aussi parce qa'on a cru reconnaître que U
grande abondance de suc dont est pourvu ce uû^al nuisait à la beauté du
grain de la cochenille.
Le nopal jaune est assez prisé; son fruit est jaune et sa feuille IU%
peu plus claire que le blanc, plus maigre et |»lus épineuse.
Le nopal rou^e est encore très -rare ; ses fruits sont à l'intérieur d'u«
beau cramoisi, qui éblouit la vue loisqu^iU sont nouvellement partagés.
Ces deux derni«rs.nopals, quoiqu*ancieiinement peu estiovés , à cause de
la dureté de leurs feuilles, la seconde année* obtiennent la préférence
aujourd'hui que l'on implante la cochenilJesur de nouvelles feuilles tous
les ans^ vu que l'on émonde aussitôt après la récoltS, toutes les feuilles
qui ont été couvertes d'insectes, ne conservant quelaT^'^^*"**^» ^'^
fils ^tqvLelqntspetitsifiis (i), lesquels poussent de nouvelle^ feuilles pen-
— ■ ■ ■ • ^^^ ■ ^-.. ^. - I ,■ !■ *ll III II l« *l
<«.) La i^iïlt^mèrë 4Bst scelle qfti se tt«tate îttiplantée en terre ; les >H*
foat Ibs ^'eoiUee qui sorteaii'die la feiiiil«*4Dè»e; les petits-fils Bowtc^les
qui sont produites par les^/i , etc.
5l6 JOURNAL
dant rhiver, oa la saison des pluies ; époque à laquelle la culture en plein
champ est suspendue.
Avant que l'expérience eut démontré l'avantage de cette méthode ,
l'on ne coupait que les feuilles qui dépassaient l'alignement du haut ou
des côtés, et les feuilles qui eussent été les plus propres à la nourriture
de l'insecte étaient justement celles que Ton élaguait.
Le nopal blanc, par la surabondance de ses sucs, se conservait tendre
plus long-temps; de là la préférence dont il jouissait. Le nopal jaune,
le rouge, et un autre dit de Oajaca ^ par leur nature plus touffue et pat
leurs feuilles plus minces à la vérité, mais la plupart concaves, offrent
Hn abri plus sûr contre la pluie aux cochenilles qui s'y sont fixées. Car
malgré la saison de sécheresse, la pluie arrive encore trop souvent pour
les planteurs , qui peuvent être ruinés par une seule pluie , en raison
des énornies déboursés d'argent faits pour la culture.
Le nopal blanc a aussi le désavantage, par sa trop grande quantité
d'eau végétale, de ne pouvoir conserver les cochenilles en plein champ,
aussi facilement que les autres espèces ; l'insecte y pourrit et y meurt
souvent avant d'avoir atteint le dixième de sa grosseur, malgré la
soin que l'on a de couvrir les plantes d'un léger toit de chaume, qui,
les abrite de la pluie.
Il n*y a qu'un cas où le nopal blanc est préférable aux autres. C'est
lorsqu'on veut conserver les cochenilles sous des hangars* ou dans les
galeries pratiquées dans l'intérieur de toutes les maisons de ce pays.
Dans ce cas , on forme avec des roseaux des étagères dans toute la lon>
gueur et hauteur des galeries, et sur divers plans, l'iin devant Tajutre ,
*de manière que, dans 'chaque division, on puisse déposer sur champ
des feuilles de nopal soutenues par deux roseaux à la partie inférieure
et deux antres de chaque côté. Il faut laisser assez d'espace pour que
l'air circule librement partout.
D*autres pendent les feuilles au plancher de leurs huttes ou maisons,
par le moyen d'une ficelle attachée à la naissance de la feuille. Dans
l'un et l'autre cas, les feuilles durent de six à huit mois, en conservant
assez de fraîcheur pour élever une ou (^eux générations de cochenilles.
L'insecte y est presque toujours attaché avant qu'elles ne soient coupées.
Il se compose des individus qui étaient trop jeunes lors de la dernière
récolte, ou de ceux produits par les cochenilles trop avancées, qui avaient
effectué leur ponte auparavatit. Enfin, on se sert aussi, pour conserver
la cochenille pendant l'hivernage, du procédé qui est usité pour la
grande récolte d'été, ou mieux de la saison de sécheresse , qui dure dç
la fin d'octobre au mois de mai à peu près. Ce procédé consiste à mettre
hait à dix cochenilles mères dans un petit cornet de papier, ou dans un
bout de roseau de deux pouces de long et coupé en sifflet à la partie su-
périeure : l'extrémité inférieure est bouchée avec un peu de moelle^
quand elle ne l'est pas naturellement par un des nœuds de la tige. On
attache cette espèce de capsule ou le cornet, «i la feuille de nopal avec
nue forte épine; les cochenilles ainsi casées finissent leur ponte de pe-
tits insectes qui ont la grosseur de très-petites têtes d'épingles , qui se
r^andent sur toute la surface de la feuille , s'y fixent au bout de quel-
que^ heures , et parcourent alors, ainsi abritées , toutes les phase» de l^ur
DE PHARMACIE. * 5l7
croissance, jasq[ae yers la fin de l'hivernage , où elles sont propres à
assemiller les plantations de la grande caltnre.
' La cochenille, pour se conserver pendant la saison des pluies , exige
encore beaacoap d'autres menus soins , tels que de visiter les feuilles
une à une, au moins tous les huit jours, pour en extraire les vers qui s'y
trouvent et qui détruisent les cochenilles d'une manière effroyable. On a
calculé qu'un de ces petits vers , avant d'être au point de se changer en
chrysalide, a détruit et mangé quelques milliers de cochenilles, parti-
culièrement s'il s'est trouvé éclos lors de la ponte. Enfin, malgré tous
les soins , on perd une grande moitié des cochenilles avant la saison de
YassemiUation, qui a -lieu à la fin d'octobre ou au commencement de no-
vembre.
A l'époque de la première assemillation , qui a lieu, d'après ce qui pré-
cède , vers la fin d'octobre ou au commencement de novembre, on ra-
tisse toutes les feuilles qui ont servi à conserver la cochenille pendant
la saison des pluies; on donne quelques heures de soleil à ces mères,
qui sont en train de pondre, afin de ne pas les retarder par la manuten-
tion qu'exige V assemillation. On prépare, ainsi qu'il a été dit plus haut,
des petits bouts de roseaux de deux pouces de long environ ; ou bien
l'on prend de la bourre de cocotier, sorte d'écorce filamenteuse qui se
trouve à la naissance des feuilles, et qui a la propriété de s'étendre de ma-
nière à former un canevas très-clair. On coupe ce tissu en morceaux carrés
de quatre à cinq pouces, dont on réunit les quatre coins avec une épine;
on y introduit dix à douze cochenilles mères qui y font leur ponte. Les
petits s'échappent aussitôt par toutes les issues qu^offre l'écorce ainsi ar-
rangée; ils sont plusieurs heures, souvent une demi-journée , avaht de
trouver une place assez tendre pour y enfoncer leur trompe et s'y fixer.
Ils sont alors semblables à des pucerons imperceptibles et sont pourvus
de longues pattes.
Au bout de quinze jours ou trois semaines, les cochenilles mères ayant
fini leur ponte , sont réduites à moitié de leur grosseur et dans un état
de biccité presque complète. On les nomme ici cascareWa , et en Europe
cochenille noire. Cette cochenille est nécessairement plus riche en matière
colorante que la grise ou argentée , qui n'a pas effectué sa ponte , et qui
contient une quantité innombrable de petites cochenilles non pourvues
de matière rouge.
A mesure que la cochenille croit , elle se couvre d'une poussière blan-
che qui la garantit contre la force du soleil , mais sa croissance est peu
rapide jusqu'au deuxième mois, époque durant laquelle elle change une
fois de peau. A partir de cet âge, elle grossit plus rapidement.
Nous ne devons pas omettre que le même ver, qui fait tant de ravages
dans les cochenilles conservées pendant l'hivernage , en fait encore de
bien plus grands pendant la saison de culture extérieure. On tient donc
pendant tout le temps de la croissance , des enfans et de jeunes filles oc-
cupés au seul travail de chercher le ver , et on ne les paye, que sur la
quantité qu'ils en rapportent chaque soir à la maison ou chaumière du.
cultivateur. De plus , la plantation doit être nettoyée, pendant tout ce
temps, des herbes et broussailles qui y croissent spontanément, et qui
5lB JOURNA]L
€o«Tnriûeot 4e$ jhnU d« nop»! hanu de quatre k cLo^pMsM^ hmhm
d*aii mois ou de six semaines*, si on les laissait crqîtrt *
C'est lorsqu'on a eu le bouliear ^e n'avoir point de pluie, çt lorsqu'on
a employé assez d*enfans à la destruction du Ter cochenillivore , c*^$%
vers les deux mois ou dix semaines après rassemillation que la planta-
tioo de nopal oâre le plus beau coup d'oeil ; toutes les feuilles étant
blanchies par d'innombrables cochenilles ût même covklçur, et ^e l^
forme dune verrue ou d'une petite lentille gonflée.
Yeis la douzième ou treizième .«emaine , la cochenille a pris toute I^
croissance dont elle est susceptible , et c'est alors qu'ofi la récolte ,
lorsqu'on n'en a pas besoin pour la reproduction. Dans le cas contraiie ,
il est avantageux de ne la détacher de la plante que lorsqu'elle acom**
menoé sa ponte.
BécoUe. Ce travail est particulièrement confié à des hommes et à dea
femmes qui ont Thabitude de discerner les cochenilles qui peuvent être
détachées de celles qui doivent encore rester sur le nopal pour finir leur
maturité. On se sert à cet elTet de demi calebasses oblongues qui font
Toflice d'une cuiller, et que l'on nomme à cause de cela cuchura. C'est ave<;
une calebasse semblable et une spatule que l'on récolte la cochenille , en
la raclant de des>us les feuilles du nopal et la faisant tomber d^ns la
cuchara. La cochenille ainsi récoltée est étendue sur des platçaux de
bois tendre , à la hauteur de trois lignes environ , et portée duns une
étuve assez chauffée d'avance pour tuer tous les insectes. On introduit
les plateaux dans l'étuve avec une grande pelle de bois, ou à l'aide
d'un Indien placé lui-même dans letuve et chargé de les recevoir.
Aussitôt Tétiive remplie, on la ferme exactement, et Ton n'«n 6te la
cochenille que vingt-quatre à trente-six heures apiès; on l'étend sav
des nattes au soleil pour la faire sécher, on la pa.'«sc sur un tamif
pour en sépaier la poussière blanche qui la préservait de l'intempérie
de Tair lorsqu'elle vivait sur le nopal ; enfin on la crible pour séparer
la ffranitla ou petite cochenille , de celle qui est reconnue bonae
marcliandise marchande.
La culture de la cochenille à Guatimala est pou^9ée à un degré de
perfection bien supéiieur à celui d'Ojxaca , seul endroit du Mexique>09
on cultive également cet insecte, et la cochenille y acquiert une meil-
leure qualité, qui tient à la position topographique de VAntigua Guatû-
mala et à sa température presque invariable ; de sorte que Tinsectena
« redouter ni la trop grande chaleur du soleil qui la rend précoce
au détriment de sa grosseur, ni le froid ou des vents pfquans qui la
tueraient ; quant à la supériorité de culture do«t il vient d'être parifé •
il' faut l'attribuer à ce que, à Guatimala , cette culture se trouve entre
les mains de riches propriétaires on de cultivateurs désireux de Tamé-
Korer ; tendis qu'a Oaxacala cochenille est soignée par les indigé. es qa{
n'y font autre chose que ce que Ton faisait avant eux il y a bien des
années-
Nota, Quand je parle de la cochenille de Guatimala , il faut entendre
celle cultivée à VAnti^ua Guattmaia , ville détruite il y a cinquante*'
cinq ans par un tremblement de terre. Tous les essais tentés pour cul-
tiver la cochenille à la nouvelle Guatimala ont été infructueux , biea
DE PHARMACIE. ÔIQ
que cette dernière ne «oit distante de l'ancieiuie qae de tiz lieiica en
ligne droite. Il y a cependant entre VAntigua et la Nuewt Gaatiniala wn
joli yillage situé sur le bord d'itn lac , qui jouit de plus de chaleur que
VJttUigua , et on il pleut moins pendant le temps de rhÎTernaçe. Ost
de là principalement que Ton tire les eochenilles mères pour les trans-
porter à TAntigoa , où elles acquièrent la belle qualité qui caractérise la
cochenille de' cet endroit A Amatitan^ ou il fait un peu plus chaud qu'à
XAmigîw , la cochenille est beaucoup moins belle.
\a culture de la cochenille est une des plus productives, et celle qui
peut , dans le moins de temps , enrichir le cultivateur ; lorqu'il ne pleut
pas pendant la récolte , et qu'on a eu le soin d'entretenir assez de gens
pour détruire le ver qui mange la cochenille , tous trais payés , le bé-
néfice est de 5o à 60 pour 100 , année commune. Il s'élève quelquefois
à i5o et aoo pour 100 ; d autres fois aussi on perd tout , achat de co-*
ehenille et frais d'entretien ; et on a vu , pendant trois années consé-
cutives , les planteurs ne, pas faire leurs frais.
h'Autlgua est un point qui mérite de fixer Tattention du voyagea»
observateur. Placée à la base de trois volcans qui ne sont pas à plut
d'un mille de distance Tun de l'autre , et entourée de coteaux et de
montagnes cultivées jusqu'au sommet , on y trouve réunis tous lee
fruits d'Europe à la plupart des meilleures espèces d'Amérique, ffos
légumes et ceux du pays y sont aussi très^bondans et à bon maiché. La
plaine où se trouve la ville peut être comparée, pour le nivellement * à
un lacoblong, long de quatre railles, et large de deux dans sa plus
grande étendue; elle est arrosée par deux petites rivières : le Guacalaiê
et le Pétisatitfo. Ce dernier, qui n'a que l'apparence d'un fossé presque
desséché en été, s'accroît quelquefois* durant l'hivernage, jusqu'Â
inonder plusieurs quartiers de la ville, dont les ruesvsont encore encom-
brées et couvertes de sable jusqu'à une hauteur de deux ou trois
pieds.
L'Antigua récolte de 12 à lâoo surrons de i5o livres de cochenille
chacun , dans les bonnes anifées , et dans les mauvaises on n'en obtient
quelquefois pas plus de i5o surrons. Lies plantations sont, pour 1«
plupart, situées sur l'emplacement d'anciens cou vens qui faisaient plus
du tiers.de la ville.
Autour de l'Antigna se trouve un grand nombre de villages habités^
de temps immémorial , par les Indiens ou indigènes qui sont ceux qui
vont travailler les nopalieres, sous l'inspection de chaque propriétaire.
On peut dire avec certitude que tous les ehamps cultivés eu cochenille
à l'Antigua , ne forment pas plus d'un mille carré , le restant est occupé
par des plantations de canne a sucre . de luserne , de mais et de légume*
qui servent à l'approvisionnement de la ville.
2<*. Racine de cahinca, ChÎQCocca race/nosa J> ! Cette racine est moins tor*
tueuse, plus brune et moins sapide que celle du I^ré^il; elle est pro-
bablement aussi moins active , et n est mentionnée ici q«e pour mé-
moire.
3*». Çpntn hiçrluk , on min fibrifug^^ rAciue deooutrasrcrva. Cette r«cme
I- ♦
fa .
5^0 JOURNAl
est un peu différente, par sa forme Idngne, irrégUlière et plasieurs fais
étranglée . du contrayerva de dos officines ; mais elle ressemble exacte-
ment à la racine de Drake figurée par Glasius.
Cette différence est d'ailleurs pea importante , et n*empêche pas que
les deux racines paissent être produites par le même dorstenia.
4*'. Ecorçe de sassafras de Gtêatimaia. Tuyaux roulés, minces , et de la
grosseur d'une plume à celle du petit doigt ; couleur extérieure d'un gris
blanchâtre, et couleur interne grise rougeâtre* La cassure offre ces
deux couleurs bien tranchées et à peu près égales ; la couche extérieare
est blanche et Tiaténenre rougeâtre. L'écorce entière possèie une forte
odeur de sassafras dominée par celle de l'anis , et une saveur semblable.
Cette écorce me paraît différer de celle du laurus sassafras L. £lle est
empLoyée^n tisane comme sudorifique et antivénérienne ; l'arbre qui la
produit croît près des côtes de la mer du Sud.
5®. Bois , feuJUeSy fruits et résine de gafac. Ij'espèce à laquelle appartient
cet échantillon est le guajacum sanctum L. , reconnaissable à ses folioles
étroites et mucronées , et à ses fruits semblables à ceux du fusain . La résine
est en partie attachée à l'écorce y est en partie sous la forme de larmes
détachées, arrondies, presque transparentes et d'un jaune v^rdàtre. Elle
devient d'un vert d'émeraude lorsqu'on la laisse exposée à l'air, écrasée
sur un papier. Il y a- quelque temps que j'ai rencontré dans le commerce
cette même résine , bien facile à distinguer de la résine en masse et im-
pure qu'on y trouve habituellement.
Note de Mi Basire. Ce gayac crutt spontanément dans des terrains secs
et sablonneux et dans des plaines brûlées par le soleil durant neuf mois
de l'année. 11 est accompagné d'une grande quantité de divers cactus, et
entremêlé de bois du Brésil et de beaucoup d'arbres épineux.
6o. Bois de l'agave du Mexique , agave cubetuis Jacq ; maguey des Mexi'
cains.
Au dire du Dictionnaire des sciences naturelles (tome I , p. 298 ) , ce vé-
gétal est précieux par la boisson agréable qu'il fournit aux Mexicains ,
et par l'usiige que l'on fait des fibres de sa racine et de son écorce poor
la fabrication des toiles et des cordages. Le bois présenté ici n'offre de
singulier que l'usage pour lequel il est employé à Gaatimala. Ce boist
qui est plutôt une moelle blanche, fibreuse, poreuse, très-légère et
flexible sous le doigt, est coupé en tronçons sur lesquels ou étend un
mélange d'huile et d'oxide ou de carbure de fer , et l'on s*en sert comme
de cuir à rasoir. 11 est parfaitement pro|M'e à cet usage.
Note deM.Bazire. C'est par erreur que l'on confond ici \e maguey ^^tc
l'espèce d'agave qui fournit la boisson agréable dont font un si grand
vsage les indigènes du Mexique.
he maguey a des feuilles radicales longues, droites, dentelées d'épines,
d'une couleur vert perruche. Ces feuilles servent à faire des cordes et
des filets dans lesquels on transporte les produits agricoles et manufac-
' turés. On en fabrique aussi les gros tissus dont sont formés les sacs a
café à la Havanne et dans tout le golfe du Mexique ; enfin on en retire
hi matière qui est connue nouvellement à Paris sous la dénomination de
soie végétale.
Lorsque les feuilles sont ^ jirvennes à leur entière croissance i qui ^*
DE PHARMACIE. 5^1
de sept pieds environ y il s'élève de leur centre un jet q« ressemble ^ à
la grosseur près, pour la forme et la rapidité de la crue , à la pousse d'une
asperge. Ce jet pousse donc garni de petites ^protubérances qui, par la
stUte t se dével<^pent et fournissent des ramifications garnies de fleurs
d*un jaune pâJe, auxquelles succèdent des fruits capsmlaires remplis de
semences aplaties. Lorsque ce terme est arrivé , la tige, haute de vingt*
cinq à trente pieds , se dessèche , et les Indiens la coupent pour en fa*
briquer de petits ouvrages domestiques. Les créoles s'en servent, ainsi
qu'il a été dit, pour repasser les rasoirs. Cet usage est aussi fort répandu
dans rile de Cuba.
L'agave qui fournit la boisson agréable nommée puique (prononcez^
poulque) dans le Mexique et à Gnatimala, est à peu près semblable au
maguey au premier abord ; cepenclant il en dift'ére en plusieurs points, car
celui-ci ne contient qu'un suc très-amer et extraordinairement astrin-
gente/quoique visqueux; tandis que \e puique , lorsqu'il esta maturité,
c'est-à-dire au bout de trois ans environ , donne un suc blanchâtre comme
du petit-lait, doux et légèrement mucilagineux. Ce su^fermenté acquiert
nn piquant agréable semblable à qelui du cidre ou de l'hydromel.
A Guatimala , on reçoit des frontières du Mexique une eau-de-vie
très-estimée , faite avec le poulqué fermenté. Orv la nomme agua ar-
dientede Comittm^ du nom de la ville de (7omi/a» où on la fabrique.
Il y a des endroits dans le Mexique où un champ de a arpens de cette
plante, lorsqu'il est en plein rapport, donne un revenu égal à celui de ao
ou 3o arpens de la meilleure culture en Europe. La feuille de la plante
qui produit le puique est d'un vert foncé, plus raccourcie, plus large
jiue celle du ma^uey et d'une épaisseur double.
On obtient le suc en faisant une incision au bourgeon central, d'où
devait sortir la hampe florale, de telle sorte que le suc destiné à pro-
duire cette tige s'écoule par l'incision et tombe dans une calebasse dis-
posée à cet effet.
7°. Mèche d'amadou. Cet amadocrn est antre chose que le liber d'an
petit arbuste nommé papepiUo , .que M. Bazire compare à une grande
ortie. On sépare le liber de l'épiderme noir qui le recouvre , et on en
forme de longues mèches qu'il suffît d'approcher par un des bouts, préa-
lablement charbonné , du point où le briquet choque la pierre à fusil ,
-pour se procurer du feu. Ces mêmes mèches servent au Mexique et dans
la Louisiane à faire des ventouses et des mozas.
80. Coton, Les cotons de Guatimala sont roux ou blancs , et plusieurs
de ceux-ci ont une finesse et un soyeux qui les rendent comparables à
la soie ; on en fabrique dans le pays des tissus qui sont égaux en durée
à nos meilleures toiles de lin et de chanvre.
Note de M. Bazire. Les cotons et les tissas de coton de Guatimala
jouissaient, de temps immémorial, de la plus grande réputation parmi
les nations nombreuses qui composaient l'empire du Mexique ; avant
la conquête des Espagnols ^ Gnatimala, l'ancienne capitale des indi-
gènes et de toutes les provinces environnantes, payait yes tributs à
l'empereur en tissas de cotons ouvrés et teints des couleurs les plus
brillantes et les plus solides. La fabrication de ces étoffes formait l'occu-
pation principale des indigènes de ces temps-là. On observe à Guatimala ,
XX". ./^nwetf. — Septembre iS'i^, iy
522 JODRNAL
un vieux manuscrit du temps d'Aivarado qui fait mention de ces par-
ticularités ■
90, Guaco t mikania guaco Wild. Cette plante est employée comme
sndorifiqne et contre la morsure des serpens , par tous les Indiens du
Mexique , de Guatiraaia et de la Côte ferme. A la Havane et à Campè-
che on s*en est même servi avec succès dans le traitement du choléra.
io<>. Pignon d'Inde on graine de médicinier. Semence purgative àvtjatro-
pha curcas. On l'emploie au nombre de une ou deux , écrasée dans du
lait.
II». NacascoL Ce fruit légumineux , reconnaissable à sa forme recour-
bée comme la racine de bistorte , est produit par le cœstdpinin coriariaW.
Son péricarpe est formé d'un épiderme brun , sous lequel on trouve une
matière pulpeuse desséchée , jaunâtre , et d'une forte saveur astringente :
il est usité pour le tannage. Ces fruits portent chez plusieurs auteurs le
nom de libidibi, et celui de wouatta-pana dans la nomenclature synony-
miqoe des arbres de la Guadeloupe, faite par M. L'Herminier dont les
pharmaciens ont à regretter la perte encore récente.
m^. Baume du Pérou noir liquide. L'arbre qui produit ce baume croît
en abondance sur la c6te de Son Sonate , dans l'état de San-Salvador. Le
baume en est retiré par incisions et est exporté au Pérou , d'où il nous
arrive ensuite par la route du cap Horu. Ce n'est pas qu'on puisse affir-
mer que le Pérou n'en produise pas de semblable; mais deux voya-
geurs qui ont parcouru la Paz, pour y chercher le quinquina, n'y ont
rien vu de semblable au baume du Pérou ni au fruit de l'arbre que je
leur présentais ; de sorte qu'on peut dire au moins que la plus grande
partie du baume du Pérou vient de l'état de San- Salvador. Rien n'em-
pêchera qu'il ne nous parvienne à l'avenir d'une manière beaucoup pi us
directe.
M. Bazire a joint au baume de San Salvador deux fruits de l'arbre
qui le produit , et ce fruit montre que cet arbre est différent de ceux
qui ont été décrits jusqu'ici. Il n'existe que deux fruits connus de my-
rospermum : l'un est le fruit du myrospermum frutescens de Jacquin , qui
est long de dix^huit lignes à deux pouces, et formé d'une aile membra-
neuse réticulée, offrant à l'extrémité une semence peu volumineuse et
un style persistant ; l'autre est le fruit du myroxylum perniferum de
Lambeit Ç myroxylum pubescens , fl., K. ), qui ne diffère pas du m/-
roxylon peruiferum L., ou M. pedicellatum de Lamark. Ce fruit, pourvu
comme le précédent d'une aile membraneuse , est long de trois à quatre
pouces , ou plus , renferme une semence ovale plus volumineuse , et
n'offre qu'une pointe imperceptible à la place du style. Quant au fruit
du myrospermum de Guatimala, il est long de quinze à dix-huit lignes,
ovoïde , presque entièrement rempli par deux semences volumineuses ,
aminci de chaque côté en deux tranchans à peu près égaux , mais dé-
pourvu de l'aile samaroïde, qui distingue les deux premiers. Remar*
quons enfin que le baume liquide de San-Salvador ,. tout-à-fait semblable
par son âcreté et son amertume au baume du Pérou liquide du com-
merce , diffère de cet autre baume du Pérou demi-liquide et grumeleux,
d'une saveur douce et parfumée, que l'on trouvait il y a quelques an-
nées .encore dans le commerce^ renfermé dans de petits cocos fermés au
D£ PHARMACIE. 5^5
hioyeii d'an mastic résineux, et qai est peut-être le seul produit qui
doive véritablement porter le nom de baume du Pérou. Cette diftërence
dans les produits , jointe à celte des fruits , fortifie la distinction d*espèce
qui doit être faite filtre le baumier du Pérou et celui de Guatimala.
i3o. Liquidambar de la f^era-Pas. M. Bazire m'a remis deux échantil»
loQS de ce baume; Tun mou , blanc et opaque , est le liquidambar mou
du commerce ; l'autre , inconnu en Europe , parait provenir du premier
entièrement desséché à l'air. M. Bazire ne connaît pas le liquidambar li-
quide et transparent , nommé huile de liquidambar ; mais il pense qu'on
pourrait Tobtenir du même arbre que le liquidambar mou , si , au lieu
de laisser le baume couler sur larbre à l'air libre , ce qui Tépaissit et le
dessèche en partie, on le recevait immédiatement au sortir de ^incision*
dans un récipient fermé.
Il est à remarquer que le liquidambar entièrement desséché perd
presque toute son odeur, bien différent à cet é^ard du benjoin, du
styrax calamité , et du baume de tolu , qui en conservent une forte et
suave. Il acquiert également une amertume qui le rapproche de la ré-
sine des pins-, et qui le ferait reconnaître., si on le mélangeait au baume
de tolu , comme oa pourrait être tenté de le faire.
i\°. Copal de santo OU storaqué , copal des saints OU storax. Cette
substance doit son premier nom à ce qu on l'emploie en fumigations
devant l'image des saints , et le second a sa ressemblance d'aspect avec
le storax ou le benjoin commun. £lle est sous la forme d'une boule fa*
çonnée avec les mains, brune, luisante, vernissée et comme larmeuse
à sa surface , à cause des débris d'écorce qui paraissent à travers la couche
extérieure de résine- Elle possède une odeur et une saveur de résine
de pin , sans cependant en offrir l'amertume; ill me parait probable que
cette matière purement résineuse et non balsamique provient d'un arbre
de la famille des térébintliacécs, et je suis porté à croire que cet arbre
est celui dont M. Bazire a rapporté les feuilles et le fruit sous la déno*
mination àe feuilles de copal. Ces feuilles offrent quatre paires de folioles
sessiles, ovales, grossièrement dentées sur les bords; elles sont légère-
ment pubcscentes sur la face supérieure et cotonneuses en dessous; le
pétiole est nu entre l'articulation inférieure et la première paire de fo-
lioles , et entre cette première paire et la seconde ; mais il est ailé i
partir de cette seconde paire et se termine par une aile ou foliole im»
paire. Le truit est un drupe presque sec, pubcscent comme toute la'
plante, gros comme un gros pois , devant être presque rond à l'état ré-
cent, mais inégalement déprimé par la dessication. Ce fruit contient un
noyau osseux, latéral, adhérent d'un côté avec l'enveloppe extérieure :
de l'autre il offre des angles prolongés qui vont rejoindre également
l'enveloppe du fruit, en laissant entre elles des cellules que l'on pren-
drait pour des loges seminifères , si on n'y trouvait aucune semence, et
si on n'apercevait les véritables loges , au nombre de trois ou quatre ,
au centre du noyau osseux. Chaque loge est monosperme et contient
une amande longue, linéaire, "blanche et huileuse.
Tous ces caractères réunis montrent évidemment que la plante est
un sumach voisin du rhus copalUna; et voilà sans doute pourquoi on a dit
et répété partout que la résine copal était produite au Mexique par le
37.
5:24
JOURNAL
ihus copaUina L. t mais la résine de cet arbre est toat-à-fait différente dû
copal da commerce, qui provient, à n*en pas douter , d*an hymenœa ^
et probablement de Yhymenn^a çerrucosa.
i5<*. Autrt résine copal on ambre blanc, Ambar blam€o de arbol cilicuoso.
Cette substance est de la résine animé , produite par un conrbaril. Elle
est en petites larmes arrondies, dont plusieurs sont encore molles,
flexibles et un peu élastiques; mais elle est généralement cassante, vi-
treuse et transparente à Tintérieur, et recouverte extérieurement d'une
croûte blanche , opaque et friable.
26^. Autres résines d'arbres téiébihthacés. Les icica et les amyris rési-
neux qui croissent en Amérique , dans les Indes et dans le grand archi-
pel des Moluques et des Philippines, sont si nombreux, qu'il est souvent
fort difficile de désigner l'espèce qui produit telle résine donnée, par
exemple, si Ton veut, la plus usitée de toutes, la résine élémi. 11 n'est
donc pas étonnant que je ne puisse indiquer plus exactement l'origine
de trois résines rapportées par M . Bazire. Notre Ignorance à cet égard
ne cessera que lorsqu'on récoltera à la fois la résine, la feuille et le fruit
de chaque amyridée. Tout ce que je puis dire aujourd'hui, c'est que trois
des résines rapportées par M. Bazire se rapportent évidemment à ce
genre d'arbres-
La première, qu'il nomme tecomajaca , est une résine jaunâtre, assez
sèche et friable comme le galipot, dont elle offre toute l'apparence; si
ce n'est qu'elle est recouverte d'une croûte mince , opaque , blanche on
noire comme du plâtre noirci. Cette résiné ressemble par ce dernier ca-
ractère à celle que j'ai décrite dans \ Histoire des drogues (no. 867 de la
a** édit.), sous le nom de tacàmaque. jaune terreuse; mais elle en diffère
par son odeur peu agréable , et presque semblable à celle du galipot.
Est-ce donc là la tacàmaque si vantée du Mexique ? et est-ce le produit
de V amyris tecomaca D. C?
. La deuxième résine que M. Bazire désigne sous le nom de sandaraque
est en larmes détachées, très-irrégulières , jaunâtres , translucides dans
leur état de pureté, mais souvent rendues grises et opaques par les
matières qui les salissent- Cette résine a une odeur très-forte et cepen-
dant suave, analogue à celle de l'élémi des Philippines, et une saveur
douce et parfumée. Elle se rapproche aussi beaucoup par sa nature de la
résine que j'ai décrite sous le nom de tacàmaque jaune huileuse (Hist.
drog. u». 85t> A.).
La troisième résine , d'un jaune très-pâle , se trouve attachée à une
écorce d'arbre d'un gris blanchâtre. Cette résine est remarquable par
son odeur douce et suave, et par sa saveur parfumée presque sem-
blable à celle du baume de tolu. Quelques ^uits fort petits qui s'y
trouvent joints, et qui sont ceux d'un amyris , ne laissent aucun doute
sur le genre de l'arbre qui la produite
170. Aux résines précédentes s'en trouvent jointes deux autres dont
les botanbtes pourront fixer l'espèce, en raison du caractère bien re-
marquable des écorces qui s'y trouvent jointes. Ces écorces sont recou-
vertes d'un épiderme mince et foliacé qui a la couleur du enivre , et qui
a valu aux deux arbres le nom Ae-palo Jioté (quhioté) ou Indien nud. U
j en a deux espèces : l'une a les feuilles ovales-lancéolées, larges de qisa-
DE PHARMACIE. 525
torze lignes, longues de vingt-six à trente $ l'épiderme est d'un ronge
pâle, adhérent, marqué de points tuberculeux blancs; il recouvre in»>
médiatement une première couche verte qui le sépare des couches inté>
rieures rougeâtres. La résine jointe à ces écorces est en larmes détachées,
jaunâtres ou blanchâtres , assez semblables pour la forme à la sandaraqae
et d'une forte odeur d'essence de térébenthine-
L'autre écorce a l'épiderme \ lus mince, plfts foliacé et facile à séparer
du liber. Cet épiderme est aussi d'un rouge plus foncé et offre des ta*
hercules blancs linéaires , disposés transversalement. Les feuilles sont
obovées, faiblement échancrées an bout, longues de sept lignes seule*
ment et larges de cinq. La résine est mollasse, brune-noirâtre, amère,
d'une odeur onguen^acée particulière, non désagréable.
x8<*. Résine laque de Guatimala, Cette résine est en l^mes détachées^
de la grosseur d'un petit pois, sphériques, sauf la partie qui tenait à la
branche de larbre et qui en offre l'empreinte concave et cylindrique.
Assez souvent deux ou trois larmes se trouvent accolées et soudées ;
mais plus souvent encore chaque petite larme globuleuse est isolée.
Chaque larme , considérée en elle-même , forme constamment une
sphère creuse, dont un certain nombre, plus petites et closes, con-
tiennent les débris d'un insecte , et un nombre considérable de petites
lar^s desséchées, longues au plus d'un huitième de ligne, et sous la
forme d'une poussière noirâtre ; mais le plus grand nombre des cellules
se trouvent percées d'un trou et vides , par la sortie des insectes qui
les ont abandonYiées. Ces circonstances, tout-à*fait semblables à celles
qui signalent l'existence du coccus de la laque de l'Inde, nous indiquent
que nous avons sous les yeux une substance de même nature -, ausû
Temploie-t-on aux mêmes usages
Cette laque de ôuatimala se trouvait dans le droguier de l'école de
Pharmacie, partie dans son état naturel, partie fondue et sous la
forme de bâtons longs de cinq à six pouces, épais de deux à trois lignes,
et réunis plusieurs ensemble en bottes maintenues à laide d'une écorce
fibreuse. Le lieu de son origine se trouve maintenant connu, mais il
reste encore à déterminer l'arbre sur lequel elle se trouve et l'insecte
qui la produit. ,
Cette laque est moins rouge que celle de l'Inde, et, lorsqu'elle a été
fondue, elle a une teinte noirâtre peu agréable. Elle exhale, étaxit
chaude, une odeur analogue à celle de la laque de l'Inde, et brûle de
même avec une belle flamme blanche. La chaleur lui comnlunique en
outre une élasticité qui la rapproche du caoutchouc ; eniin elle offre
dans sa saveur un goût marqué d'acide succinique. Son examen chimique
offrirait sans doute des résultats intéressans.
190. Gomme de nopal. Cette substance exsude en très>grande abon-
dance des cactus qui portent la cochenille, et il est bien à regretter pour
le pays que son insolubilité dans l'eau la rende impropre à tous les
usages.
Elle est sous la forme de concrétions vermiculées ou mamelonnées ,
d'un blanc jaunâtre ou rougeâtre, translucides ou demi-opaques, d'une
saveur fade accompagnée d'un peu d*âcreté : elle crie sons la dent.
Mise à tremper dant l'eaa , cette gomme se gonfle, blanchit , mais
526 JOURNAL
n'acquieft aucun linnt; quelques portions détachées par le frottement
nagent divisées dans la liqueur ; la presque totalité fornae une masse ré*
sistante non mucilagineuse, que la pression sépare en parties non liées,
qui prennent en se desséchant sous les doi^s nn aspect farineux; l'iode
la colore superficiellement et faiblement en bleu noirâtre.
Cette gomme ressemble à la gomme de sassa et à la gomme de bassorax
que j*ai décrites dans le Journal de chimie médicale^ t. 8, p. ^ig; mais
elle diffère certainement de Tune et de Tantre. Divisée par Teau et exa-
minée au microscope , elle se présente sons la forme d'une substance
gélatineuse y plissée, à bords finis, d'une épaisseur etd*nne consistance
bien marquées.
En ajoutant à la liqueur de la dissolution d'iode, la substance gélati-
neuse principale ne paraît pas se colorer, mais on y découvre alors des
fraghiens de membrane et des fibres li,2:neuses colorés en jaune,* on y
observe une grande quantité de points colorés en bleu-noir, opaques,
très-petits , devant être de l'amidon ; on y voit des espèces de sacs ovoïdes
alongés, contenant une grappe longue et dense des mêmes grains noirs;
enfin , que la liqueur soit ou ne soit pis additionnée d'iode , la substance
gélatineuse offre constamment, et disséminés à distance , des groupes
rayonnes de cristaux bien finis, terminés par des bisoaux aigus. Ces
cristaux ne disparaissent pas par l'addition d'une forte dose diacide ni-
trique ^ et on est tenté de les supposer de nature siliceuse. D'après cela,
on pourrait les croire dus à des particules terrestres que l'air aurait dé-
posées sur la gomme encore molle et flnante ; mais la forme constante
des cristaux et leur disposition invariable en groupes rayonnes doivent
plutôt les faire considérer comme une production du nopal. Dans tous
les cas, ces cristaux caractérisent la gomme de nopal et serviront tou-
jours à la faire reconnaître»
Nota. Depuis que cette notice ^a été livrée à l'impression , j'ai trouve
que les cristaux dont il est ici question ont été parfaitement décrits
et figurés par M- Turpin , dans les Annales des sciences naturelles,
tome XX, page 26, PI. I. M. Turpin les a observés dans le tissu
cellulaire du cer eus peruui anus, et M. Chevreul a reconnu qu*ils étaient
formés doxalate de chaux. J'avais bien pensé aussi qne telle pouvait
être leur nature; mais leur insolubilité dans l'acide nitrique m'avait
détourné de cette opinion. Il n'est pas au reste difficile de concevoir
gne Toxalate de chaux cristallisé résiste beaucoup mieux à l'action
dissolvante de Tacide nitrique que l'oxalate précipité que nous for-
pions dans nos laboratoires. G. G.
DE PHARMACIE. 527
*
De V analyse chimique prise pour guide dans la discus-
sion des formules pharmaceutiques sanctionnées par.
le temps et V expérience ^ et en particulier de Taconit
et de ses préparations.
Par Polydore Boullat.
Daps la thèse que j'ai soutenue, il y a quelques mois ,
à Técole de Pharmacie , et dont M. Planche a bien voulu
exposer sommairement les motifs dans ce journal, j'ai émis
diverses opinions qui peuvent, au premier abord , sem-
bler paradoxales ou rétrogrades, mais qui, je l'espère,
entraîneront l'approbation de ceux qui les examineront
sans préjugé.
Je crois utile de revenir sur cette discussion , comme
étant fondamentale et opportune au moment où la législa-
tion nouvelle , qui va régler la pratique de notre art, peut
ordonner la révision du formulaire légal.
J'ai signalé les inconviéniens journaliers qui résultent
des modifications successivement introduites dans les
formules consacrées : le plus sérieux est que cette insta-
bilité s'oppose à ce que la thérapeutique puisse devenir
une science véritable. Je me suis arrêté avec quelque
détail sur le danger , Terreur où l'on pourrait tomber, si
l'on voulait baser sur des considérations théoriques ou
tirées de l'analyse cbymique la révision des formules.
Malgré les progrès immenses que la chimie organique a
faits depuis quelques années , on conçoit aisément tous-
ceux qu'elle doit faire encore. Le nombre toujours crois-
sant des corps qui composent les divers produits organi-
ques usuels , nous prouve que toute explication , fondée,
sur l'analyse , ne peut être exacte que pour l'heure même
où elle est tracée, mais qu'elle sera dépassée le lendemain.
5:28 JOURNAL
Je vais chercher à en donner la preuve, en citant, à Tappui
de mon assertion, les derniers travaux entrepris sur
l'aconit.
Dans une note publiée il y a un an , sur les prépara-
tions de Taconit (i), M. Soubeiran a cherché à détermi-
ner quelle est la forme sous laquelle ce médicament doit
être administré : il pense (\\xiljaut se demander avant
tout quel est le principe de IcLCtion médicale de cette
plante narcotique. Je vais rappeler en quelques mots la
discussion établie par M. Soubeiran.
Bien que la nature du principe actif de f aconit nous
soit mal connue^ il résulte des observations générales Jaites
sur la famille des x^égétaux à laquelle il appartient ^ que
ce principe doit être très-^fugace La conséquence na-
turelle de ce fait est que l'emploi de la chaleur doit être
singulièrement év^ité pour les préparations pharmaceuti'
ques de l'aconit. M. Soubeiran en conclut naturellement
que la forme d'extrait y recommandée par Stork , et qui
est presque la seule à laquelle on ait encore recours^ est
précisément celle de toutes qu'il aurait fallu proscrire.
Cette assertion eut lieu de me paraître d'autant plus
hasardée, que, vers la même époque, M. Roches avait
^ annoncé à la société de médecine du département , qu'il
avait obtenu de très-bons effets de l'extrait d'aconit pris
chez mon père, et administré à petites doses contre les
névralgies faciales. Depuis , M. Delens , et particulière-
ment M. Téallier, ont confirmé les observations de
M. Koches par de nombreux succès. Ces applications
nouvelles ne venaient qu'ajouter d'ailleurs à des faits
avérés qui avaient établi depuis long-temps l'efficace
activité de l'extrait d'aconit. Or, l'extrait qui a servi de
base aux expériences de MM. Roches , Delens et Téallier,
avait été préparé/^ar éifaporation à l'air libre,
- ' . . - ...
(i) Journ. de Pkarm, , tom. XIX, pag. 6oo.
DE PHÂRMA^GIE. 5^9
M. Sôubeiran ajoute il est vrai : On se demandera com-
ment alors l'extrait d'aconit a pu produire en médecine
des effets marqués L'expérience m'a expliqué cette
prétendue contradiction entre la théorie chimique et
l'observation au lit du malade. C'est que , contrairement
à t opinion de M. Braconnât , le principe actif i/olatil
n'est dissipé en entier que par une température assez e/e-
\^ée> J'ai distillé, de la teinture d'aconit faite as^ec la
plante fraîche , de manière à séparer tout F alcool ; il est
resté dans le uase distillatoire une liqueur dont l'expé-
rience m.' a détnontré les effets toxiques ; mxiis ils ont cessé
de se manifester après une évaporation au bain-marie :
sans doute d'une manière aussi intense.
Pour faire apprécier à quoi tiennent ces anomalies
apparentes, ce mélange de pour et de contre, devrai et
de faux , je vais me servir moi-même de données plus
récentes de lanalyse ; je vais mettre l'analyse en opposi-
tion avec elle-même pour montrer à quelles erreurs des
données, toujours incomplètes de leur nature, peuvent
exposer celui qui les prend pour base.
C'est qu'outre la matière acre et volatile signalée depuis
long-temps, l'aconit contient un autre principe décou-^
i^ert depuis peu par MM. Geiger et Hesse (i) ; c'est à ce
principe, qui n'est pas uolatil^ l'aconitine ^ que l'extrait
d'aconit parait devoir la plupart de ses propriétés : il les
tire sans cloute aussi d'une portion de la matière volatile
dont le dégagement n'est jamais complet ; car , d'après ces
chimistes^ le principe acre est intimement uni à taconi^
tine impure y et on a peine à les séparer : mais en suppo-
sant que l'évaporation dissipât en totalité la substance
acre contenue dans l'aconit, l'extrait tirerait encore de
laconitine seule des propriétés énergiques. D'après
MM. Geiger et Hesse, Yaconitine pure est par elle-^
(i) Joum, de Pharm. , tom. XX, pag. x65.
53o JOURNAL
même i^cncneuse auplus haut degré, i/5o de grains dis-
sout dans [ alcool faible suffit pour tuer un moineau en
quelques minutes, i/io de grain le fait a{*ec la rapidité
de l'éclair,
M. Geiger, en i83'i , avait déjà publié quelques expé-
riences physiologiques entreprises avec des aconits, et
il avait été conduit à penser qu'il existait à côté du prin-
cipe acre et aisément destructible, une substance narco-
tique tout-à-fait différente, parce que les feuilles de
Yaconitum napellus , même récoltées tard , et dont la
saveur n'était pas du tout acre, jouissaient d'une action
narcotique très-énergique.
Ainsi donc , l'analyse chimique vient aujourd'hui don-
ner un démenti aux idées théoriques que, moins com-
plète il y a quelques mois , elle avait dû suggérer elle-
même. Elle vient ajouter sa sanction à des résultat*
physiologiques bien établis par l'expérience et sur lesquels
elle avait presque appelé le doute.
Ces deux ordres de laits s'accordent donc enfin ^ établir
que l'extrait d'aconit est un médicament doué de proprié-
tés incontestables. Que son eilet soit dùàl'aconitine seule
ou à l'union de ce principe avec la matière acre, qui y est
fort adhérente, toujours est -il que cette préparation ,
pour être bonne et constante, exige comme toutes les
autres {des soins minutieux , mais rien de plus.
La teinture d'aconit , formée par le mélange du suc de
la plante fraîche avec l'alcool que propose M. Soubeiran ,
est un médicament qui peut otïrir des applications utiles •
mais comme par le fait de sa préparation elle contient
la totalité de la matière acre , elle ne peut ni ne doit rem-
placer l'extrait d'aconit. Cette teinture est un remède
nouveau dont l'action demanderait une étude et des expe-
riençes spéciales.
DE PHARMACIE. 53 I
*
OBSERVATIONS
Sur le cyanure de potassium considéré comme médi-
cament.
Par Félix Bouobt.
Le cyanure de potassium est regardé, depuis quelques
années , comme un véritable spécifique pour calmer les
névralgies. Soit qu'on l'applique à l'extérieur, soit qu'on
l'administre à l'intérieur, la dose prescrite est toujours
très-faible , et il est de la plus haute importance que sa
composition, et partant son énergie, soit toujours la
même , car ses moindres variations pourraient entraîner
les plus graves conséquences pour les malades.
Il suflSt , pour ei^i donner une idée , de rappeler les ob-
servations que M. le docteur Trouvé , professeur à l'é-
cole secondaire de médecine de Gaen , a communiquées à
M. Orfila , et qui ont été publiées dans le journal de chimie
médicale (i).
On peut juger par cet exemple combien est grande la
différence d'action qui peut exister entre du cyanure de
potassium humide et anciennement préparé, et du cyanure
sec et récent, et à quels dangers cette différence peut
exposer.
Si l'ofa ajoute à l'observation du docteur Trouvé toutes
les causes qui peuvent soit pendant, soit après sa prépa-
ration , modifier la composition du cyanure de potassium;
et cela toujours aux dépens de son efficacité , on sentira
cooibien la préparation et l'emploi de ce médicament
méritent une attention sérieuse.
On sait en effet , par les expériences de MM. Pelouse
*' ■!'■■
(i) Tome X, page 23.
552 • JOURNAL *
et Geiger, qu'une dissolution concentrée de cyanure de
potassium , soumise à l'ébullition à labri du contact de
l'air se décompose par le seul fait de Télévation de tempé-
rature, dételle manière qu'une proportion de cyanure,
agissant sur 4 proportions d^eau, donne naissance à une
proportion d'ammoniaque qui se dégage et à une propor-
tion de formiate de potasse-
La même dissolution évaporée à l'air libre donne nais-
sance à un dégagement lent , mais continu d'acide hydro-
cyanique, et il s^ produit des carbonates de potasse et
d ammoniaque , du formiate de potasse , une petite quan-
tité d'bydrocyanate d ammoniaque, etc., tous produits
qui n'ont aucun rapport de propriétés avec le cyanure de
potassium lui-même^
D'ailleurs, à l'état solide, le même cyanure conservé
dans un flacon mal bouché , ou souvent débouché , se
transforme en acide hydrocyanique qui se dégage , et en
carbonate de potasse qui se produit aux dépens de l'acide
carbonique de l'air. Cette transformation s'opère surtout
avec rapidité, lorsque le sel est humide.
Gela posé , si l'on se reporte au mode ordinaire de pré-
paration du cyanure de potassium employé en médecine,
et qui consiste à dissoudre et évaporer à siccité le produit
de la calcination du cyanure jaune de potassium et de fer,
on voit que, pendant cette opération, une certaine pro-
portion de cyanure doit être complètement dénaturée,
que cette proportion doit varier avec la rapidité de l'éva-
poration , la température employée, la quantité sur la-
quelle on opère, et qu'en un mot on ne peut jamais ob-
tenir un produit pur , ni absolument identique avec celui
des opérations précédentes. De là résulte qu'en faisant
usage du cyanure ainsi préparé , on est toujours expose
plus ou moins à de graves inconvéniens.
Supposons , en effet , qu'un médecin , après avoir près*
crit à son malade un grain de cyanure de potassium 9
y
DE PHARMACIE. 533.
sans obtenir le résultat qu'il désire, ea élëye successive-
ment la dose à 2 , 3 et même 4 grains ; si le cyanure est
humide et altéré , ces 4 grains peuvent équivaloir seule-
ment à 2 grains de cyanure réel, et ne produire qu'un
effet salutaire; mais si, après avoir ainsi fait usage de
cyanure humide et altéré , le même malade vient à em-
ployer la même dose de cyanure sec et pur, ce simple
changement , qui peut dépendre de plusieurs cir-
constances que chacun imaginera sans peine, double la
force du médicament , et peut causer les accidens les plus
funestes.
Il e;ci$te cependant un moyen de se mettre à Tabri de
ces daugers , et ce moyen fort simple consiste à ne
p&us admettre dorénavant , pour l'usage médical, que du
cyanure de potassium fondu.
Lorsque l'on casse la cornue , dans laquelle on a calciné
le cyanure de potassium et de fer , on y trouve une masse
formée de cyanure de potassium et de quadri*carbure de
fer. Si l'on brise cette masse avec précaution , on peut ,
ainsi. que l'a observé M. Robiquet, en séparer une cer-
taine quantité de cyanure de potassium fondu , en frag-
mens blancs , compacts , ^ nue pureté parfaite et qui peut
être immédiatement appliqué à l'usage médical. C'est ce
cyanure ainsi obtenu, et ne présentant qu'une surface
bornée à l'action de lair qui devrait être réservé exclusi-
vement pour TUsage médical , car c'est le seul qui puisse
être adminystré avec une véritable sécurité ; mais sous
cette forme aussi, l'énergie de ses propriétés qui sont dans
toute leur plénitude^ réclame, de la part des médecins
qui en prescrivent l'emploi, la plus sévère attention et la
prudence la plus scrupuleuse.
534 JOURNAL
NOTE
Sur quelques bleus de cobalt.
Par M. Gaddin, pharmacien.
Montami , dans la préparation de son bleu, prenait une
dissolution darséniate de cobalt dans lacide nitrique
qu'il mêlait avec du chlorure de sodium. Il faisait éva-
porer cette dissolution presqu a siccité , de manière à
ne pas chasser entièrement tout l'acide; il obtenait,
de cette manière, une matière bleue qu'il exposait à
lair, et qui, en attirant l'humidité , devenait rouge et
soluble dans l'eau. Au bout de quelques jours , il re-
mettait la matière sur des cendres chaudes, afin de
dissiper l'excès d'acide , la remettait de nouveau à l'air et
répétait ces expériences un plus ou moins grand nombre
de fois, jusqu'à ce que la matière ne fut plus susceptible
de rougir à l'air et de colorer l'eau en rose. Dans cette
expérience ^ l'acide arsénique se portait donc sur l'oxide
de sodium , au fur et à mesure qu'il abandonnait l'acide
nitromuriatique ; et l'oxide de cobalt devenu libre se trans-
formait en acide cobal tique pour se combiner avec la
soude : pour que ce dernier se développât dans toute son
intensité, il fallait faire rougir la matière après l'avoir
lavée avec les précautions indiquées. On parvient de suite
au même résultat en prenant dé l'oxide noir de cobalt et le
combinant avec de l'arséniatede soude, ou de l'arséniate
de cobalt et de l'oxide de sodium.
Quel que soit le procédé qu'on emploie pour faire ce
bleu , il attire l'humidité et perd sa couleur : on la lui
rend en le chauffant de nouveau. Une petite quantité de
fer n'empêche pas la manifestation delà couleur bleue.
Lorsque M. Thenard cherchait le bleu auquel il a
DE PHARMACIE. 555
donné son nom , il mettait du phosphate de cobalt en
contact avec de Toxide de potassium ou de sodium , et il
obtenait un bleu vif. La preuve qu il y avait changement
de base , c'est que, lorsquil mettait trop d alcali , il dé-
passait la linii te dans laquelle lacide cobaltique prenait
naissance et qu'il obtenait du noir : quand il a mis du
phosphate de cobalt en gelée avec de l'alumine en gelée ,
il s'est encofe fait une décomposition, et l'alumine, au
lieu de jouer le rôle d'acide , comme on l'a cm jusqu'à
présent , a véritablement joué le rôle de base.
Lorsqu'on combine l'oxide de cobalt avec du silicate
pour obtenir les bleus au grand feu, il arrive souvent
qu'a,Tec les mêmes oxides on obtient tantôt un beau
bleu foncé, tantôt un bleu moiré , tantôt un bleu tacheté,
tantôt un bleu de vilaine couleur. Il serait important de
rechercher les moyens d'obtenir ces bl^ens identiques ; on
attribue souvent la cause de ces défauts au fer , mais c'est
à tort ; ils ne proviennent sûrement que de ce que l'on
dépaisse la limite nécessaire à la manifestation de la cou-
leur bleue , soit pour la durée de la chaleur , soit pour
son intensité, limite au delà de laquelle il s'opère des
réactions chimiques dilTérentes. 11 ne faut pas perdre de
vue que l'acide cobaltique n'est développé, dans toute son
intensité, que dans des circonstances dont il faut se ren-
dre maître autant que possible. Je crois que , quand
i'oxide de cobalt est pur , la force de la chaleur porte
quelquefois l'oxigène au delà de sa sphère d'attraction
pour le cobalt et en revivifie Une petite partie.
Préparation de quelques bleus.
Prenez le précipité de borate de cobalt qui se forme en
versant une dissolution neutre d'un sel de cobalt dans du
borate de soude, pu bien , i^ice v^ersâ ; lavez légèrement le
précipité et calcinez-le légèrement aussi. Mêlez une partie'
536 JOURNAL
de ce borate de cobalt avec une partie ou deax cTe phosphate
de^ soude fondu , et chauffez le mélange jusqu'au rou^e
dans un creuset. On peut remplacer le borate de cobalt
par le phosphate de même base , et on obtient encore un
beau bleu. Le phosphate de soude peut 4tre remplacé
par un arséniate de même base.
On peut préparer un borate de cobalt de la manière
suivante : versez un excès de borate de soude dans une
dissolution d'un sel de cobalt, et ajoutez une dissolution
de sous-carbonate de potasse ou de soude tant qu'il ser
formera un précipité. Lavez, filtrez^ et calcinez légère-
ment.
Autfe bleu. Prenez douze parties de phosphate dTé' co-
balt légèrement calciné, douze parties de phosphate de
soude fondu, deux parties de borax fondu, quatre parties
d'alumine calcinée-; on peut ajouter , si Ton veut , trois
parties de sous-carbonate de soude calciné. Broyez inti-
mement le tout sur un porphyre et faites rougir le mé-
lange dans un creuset. On obtient , par ce procédé , un
trt.s-beau bleu.
Si , au lieu de cobalt , on se servait de cuivre , je crois
qu on obtiendrait de belles couleurs vertes.
Traité chimique sur le lichen des murailles ( Lichen
parietinus L. , Parmelia parietina Ach. ) , par M> J. £•
Herberger. ^
( Extrait et traduit de rallemand par M. Vallet. )
Ce fut à une époque où presque toutes les denrées co-
loniales étaient d'une cherté inouïe , que le docteur Sander
mit tout le monde médical et pharmaceutique en mouve-
ment avec un succédané du kinkipa, qui n'était autre
que le lichen des murailles, et dont les propriétés médi-
DE PHARMA€I£. 55^
câlès devaiml , sAobl lui , être bien supérieures à odHes de
la rubiacée exofic[ue. Déjà rimmortdlHalleif avait yanté la
même substance comme un puissant tonitjùe contre Iff
diarrhée et la dyssenterie , et Willemet lui avait reconnu
tme grande efficacité dans le flux contagieux d'automne.:
d'autres n^édecins l'avaient recommandée encore comme
un excellejat moyen contre la jaunisse. IVIais tous ces:
éloges n'ont pu lui assurer une place durable dans la ma<^
tière médicale. Toutefois, bien/jùe l'expéneâce n'ait pas
suffisamment constaté les propriétés tbérapeutiquesdè ce
lichen^ il n'en est pas moins digne de notre intérêt soua
le rapport delà belle couleur qu'il fournit, et dont les
arts savent tirer parti dans certaines contrées , dans rOst<>-
Frise, pat exemple, poiir teindre la laine.
Analysé d'abord par Mankewitz , par Schrader, dont
les recherches méritent surtout d''être mentionnées, et
qui , s'il a méconnu là présence de la fécule trouvée par
son devancier, a en ^revanche découvert le principe colo-
rant jaune cristalliàable, par Monnhardt et par Guteprecht^
ce lichen vient d'être soumis à de nouvelles expériences
par M. Herberger.
Il croit en très-grande quantité sûr les vieilles murailles^
sur les planches, et sur les haies, mais principalement
sur les saules, les. peupliers , les noyers , et sur les arbres
à noyaux et à pépins. Il appartient à la famille des Par*-
meliacées et au genre Parmelia Ach. L'espèce se distingue
par les caractères suivans : talle circulaire , laciniée, d'un
jaune d'or, pâle en dessous, à folioles plates, disposées
en rayons , larges et crépues à leur extrémité ; scutelles
d'un jaune plus foncé , entourés d'un léger rebord ; à l'état
humide ce lichen a toujours un aspect verdâtre.
La meilleure saison pour le récolter est l'automnei après
Ulie.pluie douce ; on le détache avec un couteau mousse ,
on cjnlève les impuretés qui le salissent , Qn le fait sécher
à Une douce* chaleur, et après l'avoir concassé on sépajçe,
XX*. Année, — Septembre 1 834« 38
538 aODRNAL
aa moiyini èa:criUe, la poudre, Moire qui lai est adHë-'
rente; où le laT« dans l'eau froide et on le fait sécher de
BOUTèau;^ C'est daùa cet état que le docteur Solder le
prescvwalt ^ et c^est daus cet état aussi que M» Herber^
Fa employé pow ses necherches.
Sans entrer ici dans le détail de son analyse > qui nous
a paru faite avec soin , et exposée-avec clarté et méthode,
BOUS dirons seulement qu'après avoir sucoessiyement
miitéce lichen parTalcool, par Tétherg par Feau, par
l^acide hydrochlorique étendu , par la potasse caustique ,
et l'avoir distillé avec de l'eao, il est arrivé à ce résultat
que le lichen des murailles contient sur loo parties :
Cire i»a
Stéarine cristalline o,S
Jaune parmélique 3,5
Rouge parméli^ae. . . n o«5
Sucre iucristallisable et matière extractive. a, 8
Gliadine parmélique ' 5,à
Chlorophylle. 3,fi
Principe amer électrorpositif avec de la *
chlorophylle et un peu de principe ex-
tractif 3,5*
Résine molle •. • • • ' 3^5
Gomme colorée par une matière extractive
et fécule parmélique 9,0
Dépdtr extraclif av^c de$ traces de pÀos*
phate de chaux a,o
Dépôt extractif retiré par la potasse caus-
tique (produit de détmnpositiott -P ). . . iS^a
Fibres de lichen ( donnant par Tincinéra-
tion du carbonate de chaux, du tritoxide
de fer et des traces de deutozide de
« enivre ) • • • • • • 4^*^
Huile essentielle. des triices.
Eau et perte 5,o
^^"
100,0
M. Herberger n'annonce qu'avec réserve le résultat que
lui a donné le traitement par la potasse caustique, iM«
regarde même comme un produit de la décomposition ?
il nous semble également qu'on ne doit accorder que très-
DE PUARMAGIB. 53^
peu àè confiance dans les analyses chimi^és à un ^g^
aussi propœ à dénaturer les corps soumis à sdb action. ,
Parnn les substances dont M. Herberger a constaté
la présence disais, le PàrmeUa parietina , quelques^tme»
méritent une attention particulière: telle» soot la matiÔTQ
colorante jaune , la matière colorante rouge , la gliadine et
la fécule propres à ce licben^.
- he jaune parmélique$e présente sous forme de gainai
cristalliiis 9 jaui»^, extrêmement petits^ ou dd pailleltcu)
jaunes brunâtres, qui acquièrent par la pulvérisation une
couleur j,aune d'or* 11 est soluble dans les huilées essentielles,
et. surtout dans l'alcool et Tétber^ et donne avec cesliquâ4€^
des solutions d'une belle couleur jaune dorée : mais il esl;
insoluble dans l'eau froide ou. cbaude. L'ammo^uiaque et
les alcalis fixes carbonates le dissolvent en partie, §t la
liqueur alcaline rougit par la potas$e tous tique,. et laisse
précipiter des laqu^ jaunes par l'addition de l'acétate
de plomb et du cblorure d-étain , La solution alcoolique du
jaune parmélique est colorée en rouge carmin par la po»
tasse caustique , en rouge aurore par l'ammoniaque et les
alcalis fixes carbonates, qui transforment ensuite cette
substance en une résine jaune et donnent lieu à un pré*
cipité; l'acide sulfurique concentré la précipite en jaune «
il en eM de même de l'acide sulfurique étendu, des acides
acétique et bydrochlorique concentrés , de l'acide nitriqut
concentré aon fumant , de l'acétate de plomb en dissplu-
iion , du c^dorure d'étain. Chauffé dans un tube .do verre
au-dessus de la flamme ^ à Vesprit de vin , Iç j^une parmé^
lique laisse dégager des vapeurs non aminoniacales,
d'abord jaunes ^ ensuite rougeâtres , 'qui commencent par
se condenser en gouttelettes : puis une partie s'altache
aux parois du tube sous forme de poudre jaune : l'autre
partie donne naissance à de petits, cristaux jaune& groupés
çn étoiles, imprégnés d'une huile jaune rougeâire. La
poudre et les cristaux semblent être du jaune parmélique
38.
"\
54o JOURNAt
nondltéré. Plûft tard il y a dégagement de gaz et dlmile
empyreumatique , et on a du cbarbon pour résidu.
Si on chauffe le jautoe parmélique dans une cuillère de
platine , il de dégage des vapeurs jaunes , et il y a produc-
tion d'une odetir particulière : la masse se boursouffle
légèrement. Le tournesol humecté est alors rougi par les
vapeurs blanchâtres qui se forment. Si on approche la
flamme d'une bougie , il se produit une légère inflamma-
tion , et il se forme un charbon que l'on peut finir par
volatiliser en totalité.
Le jaune parmélique se coinporte comme une Substance
neutre, et par conséquent ne semble pas être identique
avec la x^ulpuline de M. Robiquct, qui doit être acide (i)^
M. Berzélius dit cependant, dans son dernier compte-rendu
de Tannée , qu'il regarde la Vulpttline comme semblable au
jaune parmélique de Scbrader.
' Le rouge paimélique a Tasp'eclt de très-petits grains
cristallins rouges ou d'un enduit semblable à de l'émail de
coulent rouge carmin. Soluble dans l'alcool, l'éther, les
huiles essentielles et l'eau chaude , il ne se dissout pas
dans l'eau froide. Les alcalis caustiques et carbonaté^^ ainsi
que l'ammoniaque, lé dissoltent en partie, et foncent
encore sa couleur. Il en est de même de lacide sulfurique
concentré. Gependlant^ si le contact est prolongé, il se
forme une résine jaune. L'acide sulfurique étendu, les
acides acétique, hydrochlorique et nitrique concentrés
ehangent en jaune la couleur du rouge parmélique. Le
dernier acide ne semble pas produire d'acide oxalique. Les
solutions aqueuses et alcooliques sont également troublées
(i) Il y a évidemment ici une erreur. La découverte de la yulpulioe
est due non à M. Kebiquet, mais à M. Bebert, pharmacien à Gham-
Léry, qui Fa trouvée dans le lichen , vutpinus , L. , on evernia vtdpina ,
Ach. Le rapport sur son travail a été fait le la octobre i83i à la Société
de Pharmacie de Paris , par MM. Robiquet et Biondeau , et se trouve
consigné dans le Journal de Pharmacie- de la même année.
C Note -du Traducteur. >
DE FHARMAiCIE. ^ 54î
parceaacides : Faoétatede plomb, le chlorure d'étain et
raltijiy avec addition de potasse , produisent avec ces i^olu*«
tiOQj» des laques de couleur rougeàtre.
En, raison de la petite quantité de rouge pàrmélique
qu'il avait à sa disposition , M. Herberger n'a pas pu dé«
terminer le mode d'action d'une température élevée sur
cçtte substance : il a seulement acquis la conviction qu'il
m'y a pas d'ammoniaque parmi les produits de la- décom-
position.
La gliadine parmélique se présente sous la forme d-une
masse d'un jaune clair, difficile à dessécher, d'une odeuv
particulière désagréable^ peu friable à l'état de siccité»
iidsipide , peu soluble dans l'alcool froid, plus soluUb
dans l'alcool chaud, dans l'acide acétique et dans l'eau;
elle ne se dissout ni dans l'éther, ni dans les hutlef
essentielles. La sdiution aqueuse mousse lorsqu'elle est
étendue, plus concentrée elle a la consistance, d'im
sirop : plus concentrée encore, elle prend, ^ar> le re-
froidissement, l'aspect d'une niasse molle et -^squeusé;.
La gliadine parmélique à l'état sec se dissout dans l'acide
nitrique concentré, en donnant lieu à un léger dégagea
ment de ga^s : lasolution a une couleur brunâtre claire ; elle
n'est plu^ précipitée parla potasse. La solution estt brune
avecl'acide suif uriqueconceottré: elle €s t d'im brun clair avee
l'acide hydrochlorique également concentré^ et toutes ces
liqueurs ne^ sont précipitées ni parla teinture de noix de
galles ni. par le tannin. La solution aqueuse n'éprouve
pas de changement notable par l'acide acétique etles acides
minéraux, étendus , par les alcalis caustiques , l'alcool ab-
fiolq, l'éther, le chlcoide d^ fer et le protonitrate de
mercure: la teinture de noix de galles y produit un pré«
cîpité blanchâtre til s.'y ibrme, avec Les deux acétates de
plomb des flocons abondans. d'an brun clair, et aVed le
ebloride die mercure un précipité blanc cailleboté.
Sclwader a caiigé celte substance dans le genre- glutCB*
S^S JOUBNÀl
MaBkewitz l'a assimilée à ToBinazAine : M. Herberg^r pense,
eurtoat en raison de sa solubilité dans lalcool , qae la place
qui lui conrient le mieux est dans le genre gliadine. La
manière dont elle se comporte à la distillation sècbe dé-
montre qu'elle appartient réellement aux oxides du car^-
liure d'azote. La potasse caustique mise en contadt avec la
Ijltadine parmélique solide n'en dégage pas, il est vrai,
d/emm^niaque ; mais si on cbaufie cette substance dans xm
tube de verre , elle se boursoufDe en donnant lieu à un
dégagement de vapeurs ammoniacalesbleuissant le papier
ée tournesol rougi par un acide , à la production d une
buiie brune à odeur fétide, à la formatiim d'eau , etc. En
Mitre, mise dans une cuillère de platine, elle brûle faci-
lement avec une flamme claire , fuligineuse y et laisse pour
résida un charbon spongieux boursoujflflé, que Ton par-**
vient, bien qu'avec peine» à volatiliser presque en to-
talité.
' TLdtfèetde parmélique est à l'état le plus pur sous forme
die flocons jaunâtres, qui prennent par la dessiccation l'as-
|»ectd'ane masse brunâtre , et qui, peu solublesdans 1 eau
froide^' se dissolvent facilement dans Teau bouillante avec
laipielle ils donnent une solution mucilagineose , se cou-
want d'une pellicule par l'évaporation , mais ne se pre-
BuiDt pas en gelée. Cotte solution aqueuse n'est que légè-
rement tmublée par la teinture de noix de galles. Les Sids
de protoxide et de deutonide de mercure y occasionnent
on précipité blanchâtre. Leprédpité est mucilagineux avec
laoétate de plomb. L'alcool trouble d'abord cette solution,
pdis il en sépare des flocons. Les dissolutions de sulfate
dèifer et d'alun n'y déterm4n«Qt aucun trouble : la potasse
iavoriee la solution de cette substance dans l'eau froide,
et: les iaoides ne la précipitent pas de la liqueur alcaliqe.
Là tdnture d'iode communique une couleur bleue trè^fon*-
cée à sa sèlntioii' aqueuse , soit froide soit chaude. ËHe se
tBtitsflurma en |[iomme ji l'aide d'une ébi|llition soutenue :
DE PHARMACIE. 545
du moins la teinture d'icMle ne la bleuit plus. M, Herî>enger
n'a pas pl>sej:vé que dans le traitement par l'acide nitrique
bouillant elle donnât de lacide mucique.
Ce cbimiste se propose d'ailleurs d'étudier plus l^rd le
parti que les arts peuvent tirer des principes cox^tituanf
de ce lichen. Le travail que nous venons d'analjrser nous
semble digne de prendre place à côté de ceux entrepris
déjà par d'habiles chimistes sur différentes espèces de
lichen. Ce n'est pas^ à notre avis , une œuvre stérile, malgré
le discrédit thérapeutique dans lequel est déjà tooibé l'ob*
jet de l'analyse : c'est une addition utile à l'histoire chi-r
mique de ces cryptogames.
VARIÉTÉS.
Liniment iodé. — Lorsque mêle delà teinture d'iode
à une proportion convenable de liniment savonneux , le
mélange , qui est d'abord d'une couleur brune , riche et
foncée , perd insensiblement sa teinte et n'offre plus , au
bout de vingt-quatre heures, que la nuance du liniment
savonneux. On peut attribuer ce changement à la réactiop
de l'iode sur la soude du saTon , et à la formation deThy-
d^iodate de soude. H est donc convenable de ne préparer
jamais ce. médicament qu'en petites proportions, et au
moment de l'appliquer. (/owrwa/o/ïAePAi/: ColLofPhy^,
january 1834* )
La décoloration indiquée dans cette note se produit
de même et aussi promptement dans le simple mélange
d'huile et de teinture d'iode. Ces faits, parfaitement
Connus et expliqués en chimie, ont besoin d'être men-
tionnés >, afin que le médecin en tienne compte, et qu'il
évite des inquiétudes au malade et des désagrémens au
pharmacien. P. B.
544 JOURNAL
Cristaux dans l'extrait dejusquiame noire. — On sait
que beaucoup d'extraits présentent dans leur intérieur,
et particulièrement à leur surfece , de petits cristaux fort
bien définis; c^est ce qui alieupourFextrait dejusquiame
Boire : selon M. Reduz , ces cristaux sont de deux sortes,
du nitrate de potasse ou du chlorure de sodium : ceux qui
ont motivé cette note étaient formés de nitrate de soude.
La formation spontanée de ces cristaux dans les difierens
extraits mérite attention (i); car la plupart du temps ^
et dans ce cas en particulier , on le& trouve formés de prin«-
ripes qu'on ne peut découvrir cbns la plante qui les a
fournis. ( Journal ofthe PhiL : Coll. of Phy. , januarj
1834.) P- B-
Emplâtres émétisés. — On prépare communément ces
emplâtres en étendant le tartre émélique sur une surface
de poix de Bourgogne : la quantité d'émétique qui s'y
attache ne suffit pa^ toujours pour produire un effet con-
venable ; mais elle s'oppose complètement à l'adhérence
4e l'emplâtre.. V* La meilleure mét(hode de préparer <ce
topique si ytile , est d'incorporer le tartre émé tique ^
une masse emplastique convenablement adhésive dans la
proportion de trois gros par once. {Journal ofthe Philad. :
CoU^ ofPhy. , january 1834. \
Cette méthode, qui est calquée sur celle des. emplâtres
çantharidés par incorporation , nous semble offrir de
véritaJbles avantages , soit pour éviter la perte d'adhérence
de l'emplâtre^ soit pQur rendre ses effets plus constans
et plus faciles à régler .^ P, R.
^■■■' ■ t ■ f I ■■■.-'. . I"
(i) La plupart des extraits et surtout ceux qui contiennent des ma-
tières azotées > abandonnés à eux-mêmes , sont susceptibles de donner
naissance à des nijtrates qui s'y forment spoatan^ment. Je Tai établi
pour l'extrait de bourrache , etc
P.-F.G. ».
r
VK FUABMAGIE. 54^
Sur fe principe actif de la lobélie enflée , par M S#
GolhouD.
Suivant ce professeur , le principe actif de cette plante
consiste en iftie matière molle ^ prescjue fluide , ressem-
blant, par ses propriétés physiques, à la nicotine de
M. Berzélius. Sa saveur rappelle énergiquement celle de
la lobélie et pique vivement la gorge. Ce corps est très-
soluble dans l'alcool ; à peine dans Téther qu'il ne doit
pas teindre y le charboxi ne peut le décolorer complè-
tement.
La lobeline forme des sels avec les acfdes ; le tartrate
est déliquescent; il en est de même du sulfate et* du
muriate ; ces sels peuvent toutefois être obtenus cristalli-*
ses. Us offrent tous la saveur de la lobélie à un haut degré.
Pour obtenir la lobeline , on traite les feuilles Jtobelia
injlata par l'eau acidulée avec l'acide bydrocblorique ; on
concentre la liqueur et on fait agir l'alcool qui sépare les
sels terreux et dissout la matière active. Il suiEt alors
d'évaporer l'alcool pour se procurer la matière active avec
les propriétés indiquées plus haut. ( Journal of the Phi"
lad»: ColL qfPharmaqyjjanvkaLTj i8340 P* &• =
\
NOUVELLES DES SCIENCES.
iSttT thuile de cannelle.
Piir MM.. DoKAf et P-bi^ioot.
(Extrait d*un mémoire lu à TÂcadémie des sciences , le 1 1 août i8S4- >
Ne pouvant compter sur la pureté des bi^iles que four-
nit le commerce ,. les auteurs ont préparé eux-mêmes
rbuile sur laquelle, ils opt opéré, et lui ont trouvé une
546 JOURNAL
composition qui peut être représentée par la formule
suivante :
L'oxigène gazeux est rapidement absorbé par Fbuile de
cannelle , surtout quand elle est humide , il se forme
ainsi un acide particulier que les aqteurs appellent cupide
cinnamique » C'est le même acide qui prend naissance
dans lliuile ancienne et dans les eaux distillées de can-
nelle.
La composition de cet acide donne pour formule :
C'« H^« O^
C36 H^* O'.
Lorsqu'il est cristallisé ; et lor squll est anbydre c<)mm«
dabs la idnnamate d argelit desséché :
En comparant ces formules à celles de Thuile de can->
iielles>, on voit de suite que. 1 acide prend naissance par
une simple oxidàtion.
L'acide dmnamique ressemble beaucoup à Tacide/ben**
KOfque : mais ce qui le distingue surtout de ce diemier
acide , c'est qu^il est attaqué par l'acide nitrique.
- L'huile de cannelle se concrète à Finstant à fr6id au^on-»
tact de'^lacide pitrique concentré, et fofihe un nitfatè
cristallisé dans lequel Thuile joue le râle de base. Ce ni-
trate a pour fofmulc : ....
L'huile de cannelle se combine aussi avec le gaz am-
moniac : elle donne naissance à t|ïi pi^^^duit solide , cris-
tallisable dans Téther , susceptible de se réduire en pou-
dre, et dont la composition est représeiâtée par la for-
mula : r
C56Hi«02,Az2H^
L'htÀle âe^4Ëaniiell« absorbe le ga^-hydrochloriopie,. et
(otcèît iFiyeclui un composé défini ^ dont Ja^finrmuie est : .
C*«H'«O^Ch«H^
DE PHAaMAGIE. 547
Soit qu'on chauffe l'huile de cannelle avec Tacicfe ni-
trique , soit qu'on la fasse houillir avec du chlorure de
chaux , on obtient une grande quantité d'acide benzoïque.
L'action du chlore sec sur cette huile est assez compli-
quée j il paraît se produire d'abord un composé correspon-
dant au chlorure de benzoïle ; mais ce composé n'a qu'une
existence passagère, et est remplacé plus tard par un pro-
duit cristallisable en longues aiguilles blanches, et tout-
à-fait volatil , auquel les auteurs ont donné le nom de
chlorocimore.
-Ce corps, qui Joe prend naisjsance que lorsque Faction
du çhloiçe a été épuisée sur Thuile de cannelle, sereprér
sentepqir.la formule G '^ H^ Ch^ O^, qui éta)>lit son ana-
logie avec le chloral : il offre d'ailleurs une nouvelle occa-
sion de vérifier l'exactitude delà théorie des substitutiops
établie dernièrement par M. Dumas i, car il conserve tous
les 4lcmens de l'huile de cannelle, ss^uf huit atomes d'hydro-
g^De4{ui sont remplacés par huit atomes de chlore commis
l'indiquait la théorie.
r MMj Dumas et Péligot,. en terminant ce mémoire,.dont
nous ne présentons qu'un aperçfi, dofipent analyse de
Tacide hyppurique, qui est représenté par la formule C^^
Hi^ Az2 O^ pour Tacide hydraté, et C*^ H^^ Az^ O^ pour
l'acide anhydre , d'aprèsrl'analyse del'hyppurate d'argent.
Ils donnent aussi la composition de l'acide sébacique ou
sébiqne, que divers auteurs avaient confondu aVec Facide
bénzoïquè :' cette composition se représenté par
C20H^8 O* pourï'acidesublimé
et .
C^o H ^^ 0^ pour lacjide anhydre.
Ce qui fait rentrer cet acide dans la classe des .acideii
gras voktils. ^ : , » F. B. \
)', ■'. t ' ' ' ' ^ '^ ' • > ' i
( : »
§4^ «loijaiiÀb
Note sur un nommât alcool
m
Par MM. Dumas et Pbligot.
Séance de rÂcadémie des sciences, du 25 août.
Ce nouvel alcool n'est autre chose que l'esprit de bois,
liquide spiritueux, que Ton obtient par la distillation des
produits pyrogénéa du bois ; il a pour formula :.
C^HSH* 0^
Cette formule correspond à 4 vol. de sa vapeur qui pèse
l,t I, l'esprit dé bois contient donc moitié moins d'hydre^
gène carboné et autant d'eau que Talcoôl ordinaire.
' Traité par qu;itre fois son poids d'acide sulfuriqu^ , il
fournit un gaz éthéré , sohible dans Feau , qui a pour for-
mule C* H^ H^ O, correspondant à a vol. de sa vapeur,
c'est l'éther sulfupique du nouvel alcool. H offre cette par-
ticularité curieuse, qu'il a k même composition que l'àU
cool ordinaire.
L'esprit de bois traité par Pacide siilfiirique et le sel
marin fournit un^houveléther hydrochlorique très-volatih
Par l'iode et le phosphore un nouvel éther hydriodique
qui a pour formule ;
Par le nitrate de potasse et l'acide sulfuriqu.e y i]i donnç
naissance à un éther nitreux , plus lourd que Veau, et r.e<«
marquable en ce qu'il détonne par une légère chaleur.
Traité par l'acide oxalique et l'acide sulfurique , l'es-
prit de bois fournit un composé cristallisable en belles
lames , qui est le nouvel éther oxalique, et qui a pour for-*
mule : )
C^0\C*HSH2 0.
Les auteurs ont encore formé deâ éthers liquides, ana->
logues aux éthers acétique , benzoïque , chloroxicarboni^
DK PHARMACIE. 5/{^
que, etc. Avec Tacide sulfurique, l'esprit de bois et la
baryte , ils ont obtenu un sel correspondant au suTfôyi-
nate de baryte de lalcool , cristallisable en tables carrées.
En distillant ce sulfovinate, ils ont recueilli une huile
semblable au sulfate neutre d'hydrogène carboné de
SéruUas.^
Parmi les nouveaûic cotps produits par MM. Bumas
et Pélîgot , beaucoup présentent les cas d'isomérie les
plus singuliers : aucune substance organique ne pro-
duit d^ailleurs , selon eux, des combinaisons plus nettes et
des phénomènes plus tranchée que l'esprit de bois.
F. B.
Manuel dû droit pharmaceutique , par M, A. Laugiek.
M. Adolphe Laugier nous prie d'annoncer qu'il est sur
le point de faire paraître un Manuel de droit pharmaceu-
tique.
L'auteur préseiiterà d'abord, dans l'îiitrôduictiôn , l'hi^
toire des principales écoles de pharmacie de l'Europe , et
le tableau des législations diverses auxquelles les phar-
maciens sont soumis à l'étranger.
Le corps de l'ouvrage se composera de la collection mé-
thodique de toutes les pièces qui offrent quelqu'intérét
pour la législation pharmaceutique en France, depuis 1 3 ii>
jusqu'à ces derniers temps.
!Nous rendrons un compte détaillé de cet Ouvrage aussi*
tôt qu'il aura paru^ F. B.
550 JOGRNÀl
EXTRAIT DU PROCÈS VEaBA.L
Deia séance de la Société de Pharmacie, Qàoût 1 83^ •
I
. PRÉSIDEITGE DE M. CHEREAU^
La correspondance comprend : une lettre de M. Habert'j
par laquelle il annonce qu'une caisse d'objets de matière
médicale , adressée à la société par M. Durand de Phila-
delphie, a étéretimuc à la douane. La lettre de M. Hu-
bert est renvoyée à l'école de pharmacie.
Un mémoire de M. Latour de Trie, sur le sirop et
l'huile verte d asperges.
Un autre mémoire sur le sirop d asperges , par M. Vi-
vie, pharmacien à St. -Barthélémy.
Ces deux mémoires sont renvoyés aux 'rédacteurs du
Journal de Pharmacie.
>
Un mémoire de M. Regimbault de Montpellier > a«r
l'asparagine. — M. Félix Boudet est chargé d'examioer
ce mémoire. '
Les numéros de mai et juin des Annale$ de l'Auvergiie;
renvoyés à M. Boudet père.
Deux numéros des Annalea des MiQes :«;^<)voyés à
M. Soubeiran.
M. Pelouse communique l'extrait d'ùn« lettre de M. Lie-
big, dans laquelle ce chimiste lui annonce , qu'en faisanib
réagir loxide de carbone sur le pot^^lum il a obtenu
une substance particulière très-remarquable.
Cette substance décompose l'eau avec dégagement de
gaz hydrogène , s'y dissout , et sa dissolution laisse dé-
poser successivement de Toxalate de potasse et un autre
sel d'un beau jaune , qui n'est autre chose que du croco-
nate de potasse.
DB PHARMACIE. 55 I
M. Liébig considère le sel qu'il obtient , en faisant réa-
gir le potassium sur Foxide de carbone, comme éta^f
loiroé die potassium uiti au radical des acides oxalique
et carbonique, et lui attribue la formule suivante ;
aKaC^O^
Un atome de ce sel décompose deux atomes d eau , et la
réaction qui s'opère peut être représentée par la formule :
4H + KaOC:2 0* + KaO C* O*.
KaO C^ O* = un atome de croconate de^potasse.
M. Soubeiran lit , au nom de MM. Lodibert , Bussy Qt
au sien propre, un rapport très-favorable sur un mé-
moire de M. Poggiale, ayant pour objet lexamen des quatre
matières cristallines annoncées dans la salsepareille. Les
conclusions du rapport sont adoptées et, sur la démande
du rapporteur, la Société vote l'insertion du mémoire
dans le bulletin de ses travaux.
RÏ. Vallet lit un rapport sur un mémoire de M* Het^
berger, ayant pour objet l'examen chimique du lichen des
murailles. Sur ses conclusions, la Société vote des remer*-
ctmeDS à l'auteur, et l'insertion du rapport dans le bulletin
de ses travaux.
M. Dubail Ht un rapport très -favorable surun mémoire
dans lequel M. Langlois a présenté une étude approfon-
die de l'iodure d'amidon. Le mémoire et le rapport sont
renvoyés aux rédacteurs du Journal de Pharmacie.
M. Robiquet lit des réflexions sur un mémoire de
M. Dumas , intitulé : Considérations générales sur la com-
position thécM'ique des matières organiques^.C Journal de
Pharmacie, mai i8340
M. Chevallier lit, au nom de M. BouUay et au sien, un
rapport d'admission sur M. Cottereau.
M. Cottereau est admis comme associé libre de la So-
ciété de pharmacie.
M. Pelouse lit un rapport très-favorable sur M. Mala-
552 JOURNAL DE PIlAtMÀCIE.
guti , qui est admis à rtmanimité comme membre résidant
de la Société.
La question proposée en 1 833 , pour sujet de prix ^
ii'ayant pas été Yesolufe dans le délai fixé, la Société pro^
cède à la nomination d'une commission de cinq membres
pour la rédaction d'un nouveau programme de prix.
Gette commission est composée de MM. Soubeiran ^
Bussy , Henry , Guibourt et Félix Boudet , auxqi^Is
seront associés MM. Ghereau , Robiquet et Pelouse , en
qualité de meinbres du bureau.
M. Soubeiran propose M. Poggiale , docteur en méde-
cine, pharmacien aide -major à l'hôpital du Val-de-^
Grâce 9 comme associé libre de la Société.
M. Lodibert est nommé rapporteur.
. M. Gap Soumet à la Société la proposition suivante :
Je propose qu'il y ait , tous les deux ans au moins , une
séance publique de la Société de pharmacie, et que,
dans cette séance, indépendamment des autres lectures,
il soit toujours fait un rapport sur les nouveaux progrès
de Fart pharmaceutique et les découvertes scientifiques
récentes qui peuvent s'y rattacher.
Ge rapport serait confié de droit à M. le secrétaire gé-
néral ; mais celui-ci pourrait 1^ déléguer soit à M. le secré-
taire adjoint , soit à tout autre membre qui consentirait à
s'en charger.
Gette proposition sera discutée dans la prochaine
séance.
DÉMISSION DE M. COUERBE.
ïïous avons reçu une lettre par laquelle M. Gouerbe
nous donne sa démission ; nous elsprimons nos regrets
de perdre cet habile collaborateur.
^' ■ ' >
PARIS. —IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIN ,
BITB RieiHE, !<*. 4f PLACE Dl l'oD^OK.
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIN
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ 0£ PHARMAGIfi
DE PARIS.
^mm'
——Mi I II — — — ^— — 1— I ■ I «^ll ■■■^1*11 »! Il ■■■■■■ ■■ IM ifc Mf
N**. X.7-20V Année. — -Octobre i834.
»
■■ iiii I I I m III I I I II I ■■ ■ Il MiiÉ II ■ ■ _ " I i<— — III I .111 —
— ■ ■ '■ ■ ■ ' ■ !■ 1 I I 111 !■ »
RECHERCHES
Sur le principe o/ctif de la salsepareille.
Par M. PoGGiÀLB, pharmacieQy aide-major à FHÔpital militaire
d'instruction da Yal-de-Grâce.
M. Palotta, le premier, a fait connaître, en 1824, le
principe actif de la salsepareille; il lui donna le nom de
parigline. A peu près à la même époque, un autre mé-
decin italien, M. Folclii, crut découvrir aussi un nou-
veau principe qu'il nomma smilacine. Peu de personnes,
je crois, répétèrent en France les expériences de M. Pa-
lotta. Aucun chimiste ne s'occupa de celles de M. Folchi.
Ce n'est qu'en i83i que M. Thubeuf appela de nouveau
XX*. Année. — Octobre i834. 89
554 JOURNAL
Tattention des chimislcs sur cette matière. Il annouca h
cette époqua avoir extrait une iiouvBlle substance de la
salsepareille, à laquelle il a donné cette année-ci le nom
de sal^epafine, Ge ooiubre déjà trop ^rand des prétendus
principes actifs de la Balsepar.âille âemblait devoir s'arrêter
là, lorsqu'un chimiste allemand, M. Batka, publia, vers
la fin de l'année i833, la découverte d'un acide qu'il ap-
pela acide parillinique .
, Ces quatre substances sont «-elles réellement -quatre
corps nouveaux , ou bien ne sont-elles qu'un seul et même
corps obtenu par différens procédés? Telle est la question
que je me propose de résoudra avant tcut«
Avant d'entreprendre ce travail , je me suis procuré
des quantités assez considérables de parigline, de smi-
laoine, de isalseparitie et d'ftcide parilliàique.
J'ai préparé la parigline en versant, d'après le procédé
de M. Palotta, dans une infusion aqueuse de salsepareille
4u.lait de chaux, en traitant le précipité séché par l'alcool
et en di]BtUlan(: qe liquide. J'ai obtenu des quantités assez
grandes de parigline très-belle.
Il ne m'a pas été aussi facile de préparer la smilacine
de M. Folchi; ce médçciji s'est sans doute trompé en
annonçant qu'on pourrait obtenir des quantités appré-
ciables de cette substance, en faisait macérer dans l'eau
une once de la partie médullaire de la salsepareille, en
traitant telte infusion par le charbon animal, et en fai-
sant évaporer. J'afErme qu'il est impossible de retirer
d'une once du.méditulljum de la salsepareille, et au moyen
de reau, la plus petite quantité de smilaçiqe, J'^i séparé
avec up grand soin la substance corticale de la partie
médullaire, et quoique j'aie opéré sur cinq kilogrammes
de celle-ci , j'ai obtenu très-peu de smilacine.. La sub»-
stance qu'on prépare par ce procédé se décolore très«-
difficilement par le charbon ; mais si on la traite par
Talcool et par le charbon, elle acquiert toutes les ,pra«
DE PHAKMACIE. 555
priélés de la^ parîgline. Si on réfléchit que Teau est un
mauvais disaolyant de la parigline, et que le méditullium
fournit peu.de celle-ci^ ou concevra aisément pourquoi
on obtient par ce procédé cette substance toujours im-
pure et en petite quantité. Aussi^ si on traite une in-
fusion ou mieux une décoction de la partie médullaire
de la salsepareille par la chaux et par Talcool, comme
pour la pariglinç, on obtient une substance entièrement
semblable à celle-ci. Cette même partie médullaire, bien
concassée et épuisée par l'alcool à 35°, donne aussi le
même corps.
Ces recherches m*ont conduit à examiner si les pro-
priétés actives de la salsepareille résident dans Técorce
de la racine ou bien dans le méditullium. M. Pope a
assuré que le principe actif de la salsepareille se trouvait
en totalité dans la substance corticale, et que la partie
médullaire était; inerte. Cette assertion est fausse d après
moi. 11 est très-facile, je crois, de prononcer sur une
pareille question. Tout le monde peut s assurer que Té-
cqjrce comme le méditullium des racines de salsepareille^
contiennent de la parigline. J'ai traité séparément ces
deux parties de la racine par les procédés de MM. Pa-
lotta, Folchi, Thubeuf et Batka, et jai obtenu des
deux côtés le même principe. Je dois cependant ajouter
que la partie médullaire en a fourni une quantité
moindre.
Quoique M. Thubeuf nait pas encore publié le pro-
cédé dont il se sert pour préparer la sâlseparine, je sais
cependant qu'il commence par obtenir une teinture al-
coolique de salsepareille; qu'il traite cette teinture par
le charbon animal, quil filtre et qu'il fait cristalliser la
sâlseparine. J ai du moins suivi ce procédé, et la substance
que j'ai obtenue possède des propriétés qui ne diffèrent
ppint de celles de la parigline, comme je le prouverai
plus tard. Mais je dois me hâter de dire que de tous les
Î9.
556 JOURNAL
«
procédés celui-ci est le meilleur, il exige peu dé temps,
il est moins dispendieux que les autres , et le produit
qu'il donne est plus abondant et plus beau.
J'ai préparé aussi le prétendu acide parillinique de
M. Batka, en suivant le procédé de cet auteur. Ce pro-
cédé est très-compliqué , et certainement on pourrait le
rendre plus simple si une pareille étude pouvait offrir
quelques résultats avc^ntageux. Je l'ai préparé en versant
simplement de l'acide hydrochlorique dans une décoction
concentrée de salsepareille.
Je ferai connaître dans un instant les motifs qui ont
déterminé M. Batka à regarder cette substance comme un
acide, et je prouverai que cette opinion est entièrement
erronée.
J'ai observé que la salseparine ou la parigline, si l*on
veut, peut être obtenue par plusieurs procédés. Je Tai
préparée au moyen de la potasse, de la magnésie, de
l'acide sulfurique, etc. En faisant bouillir pendant une
demi-heure la salsepareille avec la magnésie bien calcinée,
en séchant le précipité et en le traitant par l'alcool, on
obtient beaucoup de parigline. Cette parigline est grenue,
semblable, pour l'aspect, à la fécule de pommes-de-terre.
Elle ne présente pas les propriétés physiques de la salse-
parine. Cependant elle n'en diffSre point, car, en la fai-
sant dissoudre dans l'alcool et en évaporant la solution
avec soin, on obtient des cristaux tout-à-fait semblables
à ceux de la salseparine. Je cite ce fait pour donner une
idée de l'influence des procédés sur les propriétés phy-
siques de cette substance, qui peut changer d'aspect sans
changer de nature. Cette apparence a induit en erreur
M. Thubeuf, qui sans cela n'aurait certainement pas vu
un principe nouveau dans sa salseparine. Elle a également
trompé MM. Folchi et Batka.
Je vais examiner maintenant comparativement les
quatre matières dont je viens de parler, et j'espère que
DE PHARMACIE. 557
cet examen me permettra de conclure qu'elles ne sont
qu'un seul et même principe.
Ces quatre matières sont blanches, sans odeur, sans
saveur, quand elles sont privées d'eau. Elles ont une
saveur amère très-austère et nauséeuse si on les dissout
dans l'alcool ou dans l'eau. Elles pèsent plus que ce der*
nier liquide. Elles sont insolubles dans Teau froide , peu
solubles dans l'eau bouillante , très-solubles dans lalcool
bouillant, moins solubles dans l'alcool froid. L'éther bouil-
lant les dissout également. Les huiles volatiles les dissol-
vent parfaitement; elles sont moins solubles dans les
huiles grasses. Elles rougissent très-faiblement la tein-
ture de curcuma. Elles n'exercent aucune action sur la
teinture de tournesol. Elles verdissent le sirop de vio-
lettes. Si on les expose à l'action de la chaleur dans un
petit tube de verre, elles deviennent d'abord jaunâtres ,
se foncent en couleur, entrent en fusion, et finissent par
se décomposer en fournissant les produits ordinaires de
1^ distillation sèche des matières végétales. Le charbon
qu'elles laissent est extrêmement léger et três-remarquable
pat son brillant métallique. Leurs solutions aqueuses et
alcooliques moussent fortement par l'agitation. Ce carac-^
tère n'appartient pas plus à la salseparine qu'à la pari«
gline; elles le possèdent toutes également* C'est à tort
que M. Thubeuf attache de l'importance à ce caràc-*
tère ; on peut s'en assurer bien Ëicilement. J ai fait toutes
ces expériences avec chacune de ces matières, et j'ai eu
le bonheur d'obtenir toujours les mêmes résultats.
Je continue mon examen comparatif.
Si on mêle ces matières avec le soufre, elles entrent
en fusion avec ce corps à Taide de la chaleur et se décom-
posent. Il se dégage de lacide sulfureux et de l'acide
hydrosuif urique; il se fprme aussi de l'acide sulfurique-
Quoique l'action du chlore sur ces matières ne soit pas
trèsi^importante , j'ai opéré avec un grand soin, parce
558 JOURNAL
que je tenais à définir la nature du principe de la salse-
pareille. A la température ordinaire de latinosphère, le
chlore les colore simplement en jaune, mais à une tem-
pérature assez élevée pour les fondre, il se forme une
matière jaune et molle qui donne quelques cristaux confus
par le refroidissement : je n'ai pas analysé cette matière.
Je me siiis seulement assuré que ces substances sont dé*
composées par le chlore* J'ai fait ces expériences dans un
petit appareil décrit par M. Couerbe {Annales de phy^
siquc et de chimie, août i832) ; il consiste à faire arriver
du chlore sec sur la substance placée dans un tube couii>é
en U'^ que l'on peut plonger dans un bain d'buile assez
chaude pour maintenir la matière à l'état liquide. Cette
expérience est assez difficile à conduire.
La potasse et la soude ont la propriété de les dissoudre
à chaud*
L'ammoniaque les dissout également ; c'est pourquoi ,
en les précipitant par cet alcali , il ne faut pas en mettre
un excès , quoiqu'il en dissolve bien moins à froid qu'à
chaud.
Les quatre matières qui font le sujet de ce travail cris-
tallisent parfaitement en petites aiguilles radiées , quand
on fait évaporer avec soin la liqueur alcoolique qui les
t^ontient. Lorsqu'on vient de les obtenir, elles sont ordi-
nairement pulvérulentes. La salseparine n'est pas plus
cristallisée que les autres ; maid il est très-fiàcile de les
faire cristalliser toutes , en les traitant de nouveau par le
charbon et par l'alcool , et en répétant plusieurs fois
cette opération s'il le faut. La' smilacine de M. Fôlchi ,
qui difière entièrement, par seâ propriétés physiques, des
trois autres matières, cristallise comme ëAt§ si 6n lia
purifie comme je viens de le dire.
M. Thubeûf a dit dernièrement, à la Société dé phar*
macie, qu'il pensait que la parigline et la smilacine
étaient altérées. Je ne sais pas ce qu'il entend par altéra-
DE PHARAlÂflIE. 550
iioïï dans. le eas ^ui ih'crccupe ; toutes lès féid qu^un corps
est altéré dans ea constitution chimique , il cliânge néces-
sairement de nature ; ëjtê propriét^é ne peiîveilt plus être
les mêmes. Pomr mon compte, je n'ai pas observécette*
altéralien, qui, en supposant qu'elle existe, déposernît^
égalefm«nt en faveur de mon opiiiion. En effet, eb admet-'
tant que la smilacine et la parigline né sont qué'de la sal-'
separine altérée, M. Tbubeuf n'aurtïit que.Iè mérîted^a-'
voir oblenu ce principe à Tétat de pureté. Mais je le
répète encore, pea ^ substances. n6 diffèrent jentre elles par
pucune de leurs propriétés.
La matière obtenue par M. Batka n'est pas un acide :
je'Klii dit plus baut. Elle rougit, il est vrai, la têltiture
de tournesol, mais cette propriété provient de la pré^'
sence d'une petite quantité d'acide hydrochlorique qu'elle
retient. On sait, et M. Raspail la très-bien démontré,
avec quelle ténacité plusieurs substances végétales retien-
nent cet acide. Cependant, &i on laye ^ept.à. ]x\k\i fois
avec de l'eau le prétendu acide de M. Batka, il n'exerce
plus aucune action sur la teinture de tournesol. Je me
suis de plus assuré, par un autre moyen, que cette sub-
stance ne diffère point de là salseparîne. En la dissolvant
dans l'acide sulfurique et en la précipitant par l'ammo-
niaque, on obtient de la -salseparine qu'on peut faire
cristalliser., . . ,
On a donc donné mal à propos quatre noms à la même
substance ; la smilacine, la salseparine et l'acide parilli-
nique ne sont que la parigliae de M. Pâlotte. ^ à lui seul
appartient l'honneur d'avoif découvert cette substance.
MM. Folcbi Batka et Tbubeuf ont simplefitent dox^né
de nouveaux procédés : celui de ce dernier est sans con-
tredit le meilleur. • '
Le nom âe salseparîne me paraissant préférable aux
autres, je l'ai adopté. Je ne reviendrai pas sur les carac-
tères de la salseparine ; je les ai donnés plus baut.
060 JOU&NÀL
J'ai altaché une très-grande importance à l'analyse des
diverses matières qui m occupent; je Fai faite avec d'au-
tant plus de soin , que ma conviction sur leur identité
repose spécialement sur les résultats analytiques que j ai
obtenus. L'analyse donne une nouvelle force à mes expé-
riences, en démontrant que la composition élémentaire
de ces quatre matières est la même. J'ai fait un très «grand
nombre d'analyses ; tje n'en rapporterai que douze :
Analyse de la salseparine.
La salseparine^ sécbée à lao^ dans une étuve, et ana«
lysée avec l'appareil de M. Liébig, a donné les résultats
suivans :
SalMparine. Acide earbou<iu« obtenu. Eàu.
I. 0,227 0,5l3 0,180
II. 0,3 14 0,705 0,3^3
III. o,6ao iy4o5 o,4o3
Ce qui donne en centièmes :
I. II. III.
Carbone. ... 6a,53 62,39 61,70
. Hydrogène.. • 8,80 8,69 8,28
Ozigène. . • c 28,67 ^StQix 29,0a
Analyse de laparigline.
La parigline, analysée dans le même appareil, a donné -.
Parigline. • Acide carbonique obtenu. Eau.
I. 0,209 0,470 0,168
II. o,3oo 0,683 0,237
III. 0,44^ 1,023 0,340
Ce qui donne, en centièmes :
I. IL III.
Carbone. ... 62,^2 62,99 62,07
Hydrogène* . . 8,96 8,76 8,4p
Ozigèoe. . . . 28,82 28,25 29,53
DE phAemacie. 56l
Analyse de. Eacide parilliniquc.
Acide parillinique* Acide carbonique obtenu. Kau.
I. o,7i3 1,623 0,671
IL oJM^ 1,807. o>^9
III. o,ai6 0,490 0,17:1
Ce qui doime, en centièmes .*
I. IL m.
Carbone. • . . 63^ 6a,38 6a;76
Hydrogène.. . 8,88 8,96 8.63
Oxiflfène. . . . 38,14 a8,66 28,61
Analyse de la smilacîne,
Smilacine. Acide carbonique obtenu. Eau.
I. 0,3 10 0,704 o,a55
IL o,i5a 0,343 0,119
III. o,i58 0,353 o,xa5
Ce qui donne , en centièmes :
I. IL IIL
Carbone. . . . 62,83 62,43 62,08
' Hydrogène.. . 8,41 8,68 8,78
Oxigène. « . 28,76 28,89 ^9*^4
On a trouvé , par expérience , la formule suivante :
C8
El*
La salseparine ne donnant atuîune combinaison» il a
été impossible de déterminer d'une manière certaine son
poids atomique , et de corriger la formule, précédente. Le
poids atomique de la salseparine serait, d après cett^-
formule, de ioo5,ioi. Malheureusem^ent , je le répète
encore, ce résultat ne peut pas être corrigé. La salsepa^
rine est hydratée ; elle perd par la dessiccation 8,56 d'eau^
qui c<H:re8pondenl| k i atome d'eau. Sa formule est dwc «
C«H«5 03h-(H2 0).
562 . JOCINJIL
Action des acides..
On ne connaît pas encore de substance non azotée qui
sature les acides , et qui forme avec eux dessels. Malgré
ce principe général , j ai penséun instant que la salsepa-
rine formait une exception, et voici sur quelles données
reposait mon opinion : les acideâ très* étendus d'eau dis-
solvent parfaitement la salseparine; si on fait cristalliser
cette substs^e dans une liqueUr acide, la forme cri^tâil-
line change d après Tacide qui se trouve dans cette li-
queur. L'acide hydrochlorique fournit des boupes soyeu-
ses , lacide sulfurique de petits cristaux prismatiques.
La solution acide de salseparine concentrée précipite
abondamment f par la pQtas$e, la soude et lammonia-
que., etc. On pouvait penser que, dans cette dernière
réaction, Falcali ajouté enlevait lacide qui était combiné
avec la salseparine ; mais évidemment il n'existe pas ici
de cotobinaison ; si la salseparine se précipite quand ou
ajoute un alcali, c'est que celui-ci s'empare de Tax^ide à la
faveur duquel elle était dissoute dans l'eau. Si on lave
deux ou trois fois seulement par l'eau la salseparine traitée
par l'acide sulfurique, les. dernières eaux de lavage ne
rougissent point la teinture de tournesol, tandis que la
salseparine qui reste sur le filtre , dissoute dans l'alcool ,
précipite en blanc par Teau de baryte. Ce caractère sur-
tout m'avait fait penser que l'acide était combiné avec
h salseparine. I>e9 expériences pluâ rigooréd^es ost com-
l^étement changé ma manière de voi4r. Si on \dcfe pendante
plusieurs heures la salseparine qu'ôisl a f^i^t cristalliser
4aâs4 acide Sulfurique très*étenâu d'eau , il sera £^ile àe
^'assurer qne l'aciâe n'^t pas combiné avec cette sub-^
fftsrnce, mais qu'il est seulement reteiiu par elle; M. S<yc^
beiran, qui s'est vivement intéressé h. cette partie de mon
travail, s'est servi àii pffocédé suivant pôat prtmtet» qa^» '
la salseparine ne se cooibia^e. pas avec les acides; il la fait
DE PHAKMACIE. 963
cristalliser au milieu de l'alcool contenant ùd excès d acide
su]furique,iira mise dans untube fermé à Tune de ses ex*
trémités ; le tout a été recouvert par ducotbn; ilia ensuite,
versé siir le coton de Téther sulfuriqùe, qui , en traversant
la salseparine, a entraîné tout l'acide suif urique mêlé avec
elle. I ai plusieurs fois répété cette expérience j qui m'a
parfaitement réussi.
' L'acide sulfurique exerce sur la salseparine une action
intéressante. Si on fait tomber goutte h goutte de l'acida
sulfurique concentré sur la salseparine, celle-ci devienti
d'un rouge.foncé qui passe peu à peu au violet, et enfin
au jaune pâle. On obtient un^ solution de salseparine dans
lacide sulfurique ^ si on verse de l'eau froide dans cettd
liqueur, la salseparine se précipite, et la couleur jaunâtre
du liqL de disparait. L'eau s'empare de l'acide sulfurique
qui abandonne Ja salseparine. Je me suis assuré, de cette
manière , que la salseparine n'est pas altérée par l'acide
sulfurique concentré , comme sa couleur foncée pourrait
le faire croire. L'acide sulfurique étendu d'eau dissout, à
cbaud, la salseparine, qui ne s'en sépare pas par une ad-
dition d'eau froide. '.
L'aiîtion de l'acide nitrique sur la salseparine diffère de.
celle de l'acide sulfurique..^ L'acide nitrique concentré
dissout la salseparine à la température ordinaire, mais il
en altère une petite partie : la portion altérée devient,
jaune. La solution nitrique de salseparine précipite en
blanc par l'eau;! le précipité est presque entièrement
formé de salseparine* non altérée. En observant cette
légère altération, j'ai cru pouvoir obtenir de lacide-oxa-.
lique, mais il m'a été impossible de parvenir à ce résultat.
Cette matière jaune n'est ni de lacide oxalique ni deli
salsepareille.
L'acide hydrochlorique dissout aussi la salsepanne ;
cette liqueur, convenablement évaporée , donner des cris-
taux vraiment remarquables.
v'
564 JOil&NÀL
Les acides pbospborique, acétique, oxalique^ tarlriquey.
et en général tous les acides , dissolyent plus ou moins
bien la salseparine.
Si je résume les principaux faits que je viens de rap*>
porter, j'arrive aux conclusions suivantes :
C'est M. Palotta qui a découvert le principe actif de la
salseparine ;
La smilacine , la salseparine et l'acide parilliniqne ne
sont que la parigline de M. Palotta, obtenue par difiéréns
procédés;
Les propriétés de ces quatre matières sont les mêmes ;
l'analyse prouve que leur composition élémentaire est aussi
la même;
Cette composition est représentée par la formule
C8Hi5 03-f-(H2 0).
La partie médullaire des racines de salsepareille. n'est
pas inerte; elle contient, ainsi que la partie corticale, de
la salseparine.
Si j'ai prouvé que les quatre substances qui font le
sujet de ce Mémoire ne sont qu'une seule et même sub-
stance ; si j'ai bien défini la nature de la salseparine par
l'analyse et par l'examen de ses. propriétés, mon travail
offrira quelque intérêt. En efièt, au. lieu d'étendre le do-
maine de la cbimie*, on fait de cette belle science un vérita-
ble cbaos, en y introduisant des corps qui n'ont jamais
existé, et qui par conséquent doivent entraver sa marche.
1*6 pense en outre qu'il y a quelquefois pliis de difficulté et
d'utilité à classer une substance, à la bien étudier, qu'à
la découvrir. Le hasard fait souvent trouver un corps
qu'on n^e cherchait pas, mais le hasard seul ne parviendra
jamais à lé faire connaître. L'éther est connu depuis bien
long- temps; cependant, sa nature et les phénomèjies de
sa formation sont encore un sujet de discussions.
DE PHARMACIE. 565
Nouvelle matière cristalline tirée du girofle.
Par M. BoRÀSTJiB.
V
Les nouvelles expériences de R^. Dumas sur les compo-
sés d'origiûe organique , et notamment sur les huiles es-
sentielles , soit légères , soit pesantes, sont assez connues
des chimistes pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en repro-
duire ici les principales circonstances (i) (2) (3).
Le but de cette note est d'attirer l'attention du lecteur
sur une nouvelle substance cristalline provenant du girofle*
Cette matière concrète se forme au bout d'un certain
temps ;^dans l'eau distillée trouble et fortement chargée du
girofle.
Elle cristallise en lames minces, blanches, nacrées,
transparentes , de plusieurs lignes d'étendue ; elle se co-
lore et jaunit légèrement par le temps.
L'alcool et Téther sulfuriq^ue dissolvent cette matière
en toute proportion.
Elle a peu de saveur, et son odeur est beaucoup moins
vive que celle du girofle.
Elle prend immédiatement une couleur rouge vif de
sang par son contact avec l'acide nitrique à froid , pro-
priété qui lui est commune avec l'essence de girofle
fluide.
Elle entre en fusion à degrés,
M. Dumas a soumis un gramme de cette matière à l'a-
nalyse élémentaire , et a constaté qu'elle ne différait de
l'huile essentielle de girofle fluide que par la perte d'un
(i) Annales de Chimie et de Physique.
(a) Journal de Pharmacie , tom. XX , p. 3o.
(3) Journal de Chimie médicale, tom.. IX, p. 6o4'
566 jouftiTAx
atome d'eau ; aussi sa coloration par Tacide nitrique fut-
elle aussi instantanée que celle de Thuide flotde«
Elle diffère physiquement de la caryopbylline par sa
forme cristalline^ et chimiquement par. «a solubilité, sa
sapeur , etc. ; et on sait que , lorsque la caryophylline est
pure , elle ne se colore en aucune i&anière par Tacide ni-
trique.
L'analyse élémentaire de ces trois substances prouve
suffisamipent qu'elles sont totalement distinctes les unes
des autres ; M. Dumas les considère comme ayant un radi-
cal unique modifié par le seul concours de l*eau.
. Je propose de nommer cette nouvelle matière retirée du
girofle , çugénine , de Veugenia carjophyllata , pour la dis-
tinguer de la caryojphjlline , qui n'a avec elle qu'une ori-
g^pe commune , maia dont les propriétés physiques et
chimiques sont complètement distinctes.
. H est vraisemblable qu'on arrivera à réparer ces sortes
de matières cristallii^es dans des opérations disti|î itoires
pratiquées en grand et dans certaines. conditions, iinsi,
la matière cristalline de l'essence de girofle_( eugénite) cfui
fait le sujet de cette note , s est formée pendant un espace
de temps plus ou moins long , et sous la seule influencede
l'eau. Or, il résulte des expériences de M. Dumas, quede
l'eau seule peut amener dans certaines circonstances tout
ou partie de quelques huiles, essentielles de l'état fluide à
l'état concret. S'il en est, ainsi , et que cette propriété se
généralise et puisse s'appliquer à toutes les huiles essen-
tielles indistinctement, on peut être assuré que la science
est prête à s'enrichir de nouveaux produits d'un grand in-
térêt, d'autant plus grand, que la loi de composition,
d'affinité ou d'agrégation en vertu de îaquelle on les ob-
tiendra , sera extrêmement simple. Ainsi , un atome d'eau
absorbé, décomposé ou soustrait dans une huile essen-
tielle, sufiira seul pour expliquer l'aspect différent ou par-
ticulier sous lequel cette huile essentielle se pr,ésentera.
DE PHARMA^CIE. 5&y
VV«\\\V\\WvvVVVVVVl\VVVVV%VVt«VVVVVVVVVVVVVV« VVVVVVVX VVV\'\\>«^V\V\^ VV\ W'V<V\'\V'V\ tvw
t • ^
» • * * *
Xe tritoxidedefer, nouvel antidote de V acide arsenieusc)
par M* le docteur Bdnscn , de Gottingue*
Les journaux politiques français ont annoncé, il y a
quelque temps , que M. le docteur Bunsen , de Goltinguei
venait de trouver dans Thydrate de tritoxide de fer , ui^
antidote assuré contre l'empoisonneiiient par lacide arse*-
nieqx ; mais ils n'ont ajouté aucun détail à cette simple
annonce : nous ne saurions donc mieux faire que de rapr
porter textuellement la lettre que Tauteur de cette dé*
couverte écrit à ce sujet à M. Poggendorfl.
, j Gottin^e , le i". mai x8d4«
« Il y a déjà long-temps que j ai été conduit à cette
observation , qu'une solution d'acide arsenieux est pré^
cipitée d'une manière si complète, par de l'hydrate de
fer; pur, récemment précipité^ et en suspension dans
Ve^u , qu'an courant d'hydrogène sulfuré dirigé au travers
de la liqueur, filtré et additionné d'une petite quantité
d'acide hydrochlorique , n'y démontre plus la moindre
trace d'acide arsenieux.
n J'ai trouvé , en outre , que si l'on ajoute à ce corps
quelques gouttes d'ammouiaque , et si on le met en di^
gestion , à une douce chaleur , avec de l'acide arsenieux
réduit en poudre très-fine, il transforme très-prompte^
ment cette dernière substance en un arsenite basique de
tritoxide de fer tout^à-'fait insoluble. Une série d'expé-
riences, fondées sur cetteobservation, m'a donné la ferme
persuasion que ce corps réunit les conditions les plus
favorables pour servir de contre-poison de l'acide arse-
nieux solide et en dissolution. M. le docteur Berlfaold a
bien voulu ^^ sur ma demande, s'adjoindre à moi pour
examiner en commun *ce sujet sous toutes ses faces et en
filtre l'objet d'ej^périeaces plus ligooreuses. Les résultats
568 JOUENAL
de cet examen ont encore dépassé de beaucoup notre
attente, et nous ont confirmés dans la persuasion que
l'hydrate de tritoxide de fer est on meilleur antidote de
l'adde arsenieux solide et en solution que Talbumine ne
Test du sublimé.
» De jeunes chiens n'ayant pas un pied de haut> aux-
quels nous avions donné de 4 à 8 grains d'acide arsenieux
réduit en poudre fine , et dont nous avions lié ensuite
fœsophage pour empêcher le vomissement , ont vécu plus
d'une semaine sans ofirir , ni pendant la vie , ni à l'autop*
sie , les moindres symptômes de l'empoisonnement par
l'arsenic. Les excrémens qui n'ont été rendus qu'en très-
petite quantité , attendu que les animaux ont été privés
d'alimens et de boissons , contenaient presque la totalité
de la substance vénéneuse à l'état d'arsenite basique de
tritoxide de fer : mais ils n'offraient aucune trace d'acide
arsenieux libre.
9 Nous nous sommes convaincus , par des expériences
sur \& animaux , qu'une quantité d'hydrate de tritoxide
de fer, répondant à 2 «4 drachmes de tritoxide de ce métal,
additionnée de 16 gouttes d'ammoniaque, peut suffire
pour transformer dans l'estomac 8 à xo grains d'acide
arsenieux bien pulvérisé en arsenite insoluble. Il est
d'ailleurs aisé de voir que Ton pourrait , dans des cas
d'empoisonnemens par l'arsenic , administrer ce corps en
proportions bien plus considérables avec ou sans ammo«
niaque , soit par la bouche , soit en lavement , puisque
Ihydrate de tritoxide de fer étant un corps tout-à-fait
insoluble dans l'eau n'exerce absolument aucune action
sur l'économie animale. »
Nul doute que d'autres oxides ne forment aussi deâ
composés insolubles avec l'acide arsenieux ; mais , par la
raison que donne l'auteur, le tritoxide defet^nous paraît
également préférable pour neutraliser les effets délétères
de cet acide; ce n'est pas non plus sans motif qu'il em-
DE pMIrmAgie. 56g
>
ploie Toxide hydraté et a Tétat de grande division. At-
tendons toutefois les résultats de Texpérience : si*ellë
confirme les faitâ annoncés par le docteur Bunsen , $a
découverte sera Certainement une des plus importantes
sous le rapport de ses applications. ' A. G. V,
Analyse de l'acide urique ; par Jvsfvs LnsBiG. (Annaleft
de Pharmacie, avril 1 834*)
Uacide urique est assurém^oit un des acides organiques
les plus remarquables sous le rapport de sa composition ,
et du rôle qu'il joue dans certaines» maladies , telles que
la gravelle, les calculs vésicaux et les affections arthri-
tiques. Il ne sera donc pas sans intérêt de faire connaître
l'analyse que viei^t de publier M. Liebig.
La composition de l'acide urique, dit ce savant pro-
fesseur, a été étudiée avec grand soin par plusieurs chi-
mistes ; mais aucune des analyses connues ne s'accorde
avec les autres. Ces différences tiennent à ce que ces
chimistes n'ont pas déterminé directement la proportion
du carbone de cet acide , et se sont privés ainsi pour
la détermination de l'azote d'un contrôle que mon ap-
pareil permet aujourd'hui d'employer avec certitude.
Je n'ai pas encore rencontré de substance qui donne ,
par sa combustion, une aussi grande quantité de deu-
toxide d'azote que l'acide urique ; c'est ce qui rend les
erreurs dans les analyses qualitatives tout-à-fait inévita-
bles : or, telle est la source des différences si grandes que
présejitent les données relatives à sa composition, parce
que l'on a calculé les proportions de carbone et d'azote ^
d'après l'analyse qualitative du mélange gazeux obtenu
par la combustion.
0,65'] gram. d acide driqucsec ont donné 0,9^8 gram. d'acide carbonique
et 0,168 d'eau.
0,893 i,i55 gram» diacide carbonique
et 0,19s d*eaa. •
XX* . Année* — Octobre 1 834- 4^
57^ ^QVim^h
Il réftulte decps deux délerminations du carbope » qup
l'acide lirique contient sur loo parties 36,o83decarboqp.
Il est clair que toutes liea déterniipations d'azote | qui ne
s'accordent pas avec cette propor).ion de carbone doivent
étri^ rejetées comme inexactes.
De toutes les déterminations de Tazote , celle de M. le
jdopteur JCodweiss m'a paru mépter le plus de cQpfijinee.
Il a trouvé que le mélange gazeux çbtepu par la combus-
tion , contient sur y parties en volumes 5 d'acide carbo-
nique , et a d'azote , de telle sorte que , d'après son ana*
lyse , l'acide urique renfermerait 4 atomes d'azote sur 5
de carbone ; J'ai en effet obtenu le même résultat en ré-
pétant les expériences. Pour le contrôler , j'ai préparé
de l'urate d'ammoniaque. Ce sel, brûlé à l'état sec, m'a
donné de l'acide carbonique et de l'azote dans la propor-
tion de a : I ; il est aisé de voir qu'ici aux a volumes
d'azote est venu se joindre demi -volume du même gaz k
cause de l'ammoniaque , de manière que les proportions
J>ropr6nient dites en volumes doivent être exprimées par
5 volumes d'acide carbonique et a volumes et demi d'azote.
J'ai brûlé eu outre de l'urat'é de potasse. Il est évident
que la potasse retient une certaine partie d'acide carbo-
nique , et qu'ainsi le mélange gazeux doit contenir moins
de 5 volumes d'acide carbonique sur a volumes d'azote
On a en effet obtenu aa volumes d'acide carbonique sur
1 0 volumes d'aizote ou 4)4 d'acide carbonique sur a d'azote.
11 y a donc eu ici demi*volume d'acide carbonique retenu
par fapotasBe. Or, de ces faits, il résulte avec certitude
que l'acide urique contient 4 atomes d'azote sur 5 de car-
bone. Si on calcule d'après cette donnée l'analyse dont
il a été question plus baut , on arrive à la composition
tbéorique qui suit : . ^d .
C«lculé. I , ' Trouvé»
5 atomes Carbon^ =b 383, i 85 36, ii 36,o83
4 azote = 364,023 33,36 33.361
é hydrogène sis ' 34,939 3,34 3,44»
9 oxigène ca 3oo,ooo 37,19 a6,ia6
DE PIf^«|fJ^GIE. 5^1
P'aprèç ce poî^s atomique , les combinaisons connue^
juçqu'à pe jour à^ Tacide urique avec les baçes , sont dçs
sfi^ açHnh 4« G, V.
• * • ' . »
j^dififion aupf cQt^si^ér^tions suf Pçrigine uniquernent
amérioçtinç du maïs • (t ).
Gommaniq[!tée à l'Académie des sciences.
p^t j.-j. yii«t.
Ql|o|qne tou9 les iTQy^igçurs en Amérique, les plus
éplfiir^s fsf^ tiistojr^ natprelle , aient reconnu que le maïs
eniffait pf îginaireipent cjuUiyé dans ce uouyeau mQndje ,
4^s lepQque de sa découverte ( et no^3 en avons donné
4ea preuv^ç historiques) } quoique M* Rpulin et d autre?
i^b^er^ate^ry ^iept trp^vé cette céréale k l'état sauvage et
inculte dafos ces contrées , et bien que MM. Humboldt
^t Qpppland aient Si^9$} proi^vé qu'elle était d'origine
ati||$iricaiii^ , ^es 90ms jde blé d^ Turquie et de blé d'Indç
)ai$^ent .^pcQpe suppo^^r, à b^a^.coup d'hoinmes instruits ,
qme le maïs ^^ pu appartenir primitivement aux deux
Indes. Ainsi , d'après M. Michaud, dans son Histoire des
Cfoisades (2) j D^ru , dans celle de la République de Ve*
/?f>e(3), M* Grégory (4) et R^, Bonafou^ (5), le maïs au-
jait été copi^u dès avant la découverte de rAmérique,
ou rapporté de TApie Mineure en Europe par les Croi-
sés. Tragus, Ruelle, -J^abernaernontanus, Fuçhs, croyaient
\fi imïs originaire de Turquie 9 et cette opinion conser-
t(t) Joummi dePkarmuÊie^ tom. VU , p, 36» «t f IÛY«
(») Paris , 1817 , ÎQ^S.
<3)Pàri&, iai9»iii4.
(4) AiinaUs de fagrictUlMivfrunfmitt , troisième «érie , ton. 3*
(5) Mém. de ia So&étinjale d'agricukurt. f Afif^ l83^* .
4o.
- 572 JOURNAL
vait naguère des défenseurs , malgré tant de faits oppo-
sés dans les derniers temps. G^est quêtes anciennes déno^
minations subsistent à tel point que les Anglais appei-^
lent toujours Turqàey (Coq turc), le coq d'Inde, dont
personne ne conteste l'origine américaine.
Du moins, disent les partisans de Fopinion que le
maïs peut appartenir aussi à l'ancien mondé , Crawford ',
dans son Histoire de l'Archipel indien (t. 1 , p. 266 et
suiv.) , nannonce-t-il pas que le maïs était cultivé par
les Indiens de ces ties, sous le nom de djagoung ^ avant
la découverte de l'Amérique ? N'à-t- on point, dans un
Traité d'histoire naturelle des Chinois , composé par Zi-
chi^Tchin , vers le milieu du XVP. siècle (i), une fig\ir^
exacte du maïs, sous le nom de /a-cAoM-cAa? Enfin*,
M. J.-J. Rifaud , dans son f^oyageerC Egypte ^ Nubie
et lieux circons^oisins , depuis i8o5 jusqu'en 1827 (2),
îi'affirnie-t-il pas avoir recueilli , dans un hypogée qu'il
fit déblayer en 1819, du maïs en un état de conservation
remarquable?
Certes , il semblerait démontré , d'après de pareils
' témoignages , que le maïs appartient à l'ancien monde
également. Mais nous allons cbmbattre péremptoirement^
nous l'espérons, des observations qui paraissent si po-
sitives.
■» «
A qui fera-t-on croire qu'une frumentacée aussi ricbe
et aussi productive , si elle eût été déjà connue dans l'an-
tique Egypte , ce grenier des Romains , n'eût pas été ap-
portée en Grèce et à Rome, étudiée^ décrite par Pline et
par les Grecs? Pourquoi cette céréale n'aurait-elle pas
été cultivée dans tout l'Orient, la Perse, l'Inde, de toute
(i) Phen-Thsao-Kang'Mcfu (Traité général d'histoire nàiarelie en 9
vol. grand in-8, ouvrage divisé en 5a livres). Cet oayràge a été com-
mencé Tan i553 ; mais il a eu des éditions .postérieoDres».' M« Stanislas
Julien , de llnstitut , a donné cette indicatnm. 1 / . . .^ ' • )
(2) Paris , x834»ayee planches.
DE PHARMACIE. ^J?
antiquité? Or, cela n'est pas; personne n ignore que
le çlft^ijîoxxov , de Dioscoride , qu'on a voulu lui rappor-
ter, est Tépaulre, triticum spelta ^ L. , et non pas Iq
maïs. Cenx qui ont pris le sorgho , holcus sorghum, pour
cette graminée , en Orient , ont pareillement fait preuve
d'ignorance.
En e0et , le maïs n'a pas , même aujourd'hui encore ,
de nom propre dans tout l'Orient , puisqu'il y est qualifié
de blé romain, /2bwa roumi^ p£lr les Égyptiens, les Arabes
et autres Orientaux (i). Il leur vient des Européens-
Audun '4^8 vieux agronomes grecs ou latins n'en ont fait
mention, et les Grecs modernes l'appellent Tisùa^x alropo ,
bl4 en canne. Certainement les conquêtes lointaines d'A«
lexandre dans l'Inde , aVec des savans grecs , les irrup«>
tions de« Arabes, des Huns, des Tartares mongols dans
l'Asie , ont transporté et multiplié une foule de produc-
tions et de substances alimentaires ou médicales , jusque
parmi uqs climats occidentaux, ayant même le débordement
des Sarrazins dans le midi de l'Europe , et nulle part en-
core on ne connaissait le maïs; te professeur Delile a mon-
tré que le sorgho jaune , holcus bicolor , avait été con-
fondu' avec le maïs par plusieurs auteurs qui ont écrit
sur l'Egypte; c'est ce qui explique Tenfeùr de M. Ri-
faud (2). Enfin, M. de Humboldt a réfuté l'assertion de
Grawford, en prouvant que le maïs était essentiellement
américain, et avait dû être apporté, dès les premiers
temps , par les navires espagnols , soit à Canton ou Ma*
cao en Chine , soit aux iles Philippines ou autres de Tar-
(1) Forskahl, Flora arahico-œgyptia ^ p. liij et GXXI, etc. Ils ap«
pellent leur sorgho ou blé ordinaire, doura bellœdi,
' (q) N*e5t-il pas manifeste qae si le maïs y eût existé dès le temps
des Pharaons , et se trouvait arec les sarcophages des antiques momies .
rien n'eût pu empêcher qa*il fût cnltivé , connu des anciens Grecs et
Romains, comme toutes les antres céréales? Voyez aussi Flore d'E-
gypte , dans la Deicription de VÉgypte , hist. nai, , tom. II , par Delile ,
Dotaniçte.
/
574 ioUKNAL
chipel indien. En ëSet , tous les téraoigtiages deSdtltetirâ
sont d'une date plus récente que la découverte du NoU*»
veau-Monde.
S'il était besoiu d'appUyer de plus àttipiël déireloppe-i
mena et de preuves historiques toiié ces faits, nous pduN
rions démontrer que chaque grande partie dti inonde
nourrissait âeé population^ d'une céréale {)rihcipâlè ^ <}uj[
Ifetit donne un caractère distitictif.
L'Europe a le blé ti sa cuItUrë jcivili^atricè au làfco-'
rieuse;
UÂsie, son riz , alimentant atec indoleûbti lel JEfiûdtfùS
et les Chinois;
L'Afrique , le mil ou le coûz-couz \ doui^aiit uiië hbiliU
lié grbséière aux nègres ;
L'Amérique , le maïs , èalubfe \ Ihais jreu iubdbMiél
pour les Américains hatujreh.
VARIÉTÉS.
Nouvelle tsphoe d« smilàz antisyphiUt^ve:
Par J.-J. ViREY.
L'administration dés déuànes noû& a^AUt conduite ftar
uhe espèce àt tacitie et de tige sàrménteUse iiiiportéil de
lile Bourbon en France, sans détttSmibatioii eérlainè, ilottS
l'avons examinée en la eomparant 4 d'autres productien»
analogues.
Elle consiste en longues tiges , hiincës , )radiciformés ,
d'un blanc i^endré , dont l'épidërme très-làcfae ei nen ^à'*
hérent (par la dessiccation ) se soulève et se sépare épôti-
tanément. Le bois , ou la partie médullaire^ de la gros-
seur d'un tuyau de plume médiocre, est cylindrique^ tM^
DE PHARMACIE. 575
tuéux d*abord , piiis se subdivise en nombretises fibres oti
filandres ligneuses. Il y a d'autres figés oii trônes, de la
grosseur du doigt , longues et tortueuses ; Tépiderme de
celles-ci est brun h. rextérieuÉ", rougeâtre ou orangé à
Fintérieui', adbérent au bois, lequel est jaune èlair. '
Toutes ces parties ofirènt peu de saveur, et si, en
masse , notre échantillon présente une odeur qui ap-
proche de celle du vétiver, on peut soupçonner qu'elle y
est étrangère ou communi(|uée par i'elivoî simultané de
cette dernière racine.
En comparant ces tiges sarmenteUses à des racines
d'uiië àiutre espèce de smilax sarmenteUse des tles Phi-
lippines et de Manille , très-tenommée sous le nom de
macabucaï [owmacabujai ^ macabucha ^ etc.), qui nous
a été donnée par M. Busseuil, chirurgien de la marine
nous y avons tfoiivé, hoii une parfaite ressemblance,
mais de grandes analogies. Toutefois , le macabucaï est
de cbuleur plus fohoée , sbil é^iderme esè pustuléUt ^ êed
filandres intërieiires «ont plus ou moins brunàtthes, et sa
saveuir est amère (i}.
Notre irabitie n'est point la métiie espèce ; cépebdent elle
oflre les plus remarquables correspondances de structure
et de com^ositioh organique.
En recnerchant dans les catalogues de botanique ou
â*autres renseignemens que nous possédons sur les lies
de France et de Bourbon , nojis avons appris qu'en Tan-
née 1822 , lé gouverneur de l'île Maurice, sir Robert
Townsend Fàrquhâr, avait transporté , parmi d'autres
végétaux , \esmiiax horbohica de l'île Bourbon. Ce smi-
lax , qui parait aussi répandu dans les îles Philippiiles ,
sert aux nègres , et également aux Européens , en place
(i) Yoyec a«»si une courte notice sur le macabujai, par M. Perrotteti
dans les Annales de la Société liiméenne de Paris, 1824 $ mai, article
ûaîûhgtu réiiohni iut diverses st^iawet»
576 JOURNAIi
de salsepareille , coatre les affections syphilitiques. Sa re«
nommée , transmise en Europe 9 en a fait transporter des
quantités assez abondantes pour suivre les effets et le
traitement d'un certain nombre de malades* Le peu de sa-
veur de ces racines n'a rien de rebutant pour ceux*ci«
Quant à la plante entière, sa description ne nous est
point encore parvenue. Nous savons seulement qu'elle
porte des fleurs pentandriques , tantôt monoïques , tan-*
tôt dioïques , et qu'on la cultive maintenant dans les tles
de Frcince et de Bourbon , pour l'usage médical. Elle pa-<
rait avoir moins de fadeur et de désagrément au goût que
la salsepareille , et. Ion a vanté son efficacité, à laquelle
contribue sans doute aussi la chaleur du climat où elle a
d'abord été employée.
Rapport fait a la Société de Pharmacie^ par MM. Tas-
SAERT et BuBAiL^ sur un mémoire de M. Lakglois^
pharmacien aide-major à ^hôpital militaire de Stras^
, bourgs intitulé : Recherches sur l'iodure d'amidon*
M. Langlois a fait remettre en décembre i833, à la
Société de Pharmacie, un métnoire tendant à prouver que
riodure d'amidon, ne résulte pas d'une combinaison à pro-
portions définies d'iode et d'amidon, mais bien d'un simple
mélange caractérisé seulement par sa couleur. Un rapport
favorable a été fait sur ce travail par MM. Tassaert et
Dubail, chargés de l'examiner. L'étendue de ce mémoire
ne permettant pas de l'insérer ici tout entier, nouîs nous
bornerons à présenter le rapport dont il a été l'objet.
L'auteur, après avoir rappelé les travaux microsco-
piques de M. Raspail, qui nous ont, pour la première
fois, révélé la nature de l'amidon, ceux de M. Biôt, qui
ont caractérisé la dextrine par son acliop sur la lundéra
DE PIfARMAGIE. 5j'J
polarisée^ et.epfin TheUreUse application que MM. P<iyen
et Persoz ont faite de cette substance dans les arts et le-
conomie domestique, prend pour point de départ cette
assertion de M. Raspail, que Tiode colore Famidon sans
constituer avec lui une véritable combinaison. C'est cette
opinion qui semble à M. Langlois devoir être étayée de
plusieurs faits nouveaux ; car M. Aaspail , dit«-il ^ ne lavait
!basée que sur la simple observation , que les granule»
d'amidon, colorés, en bleu par la teinture aqueuse
d'iode , et examinés au microscope , conservaient encore
leur forme , après avoir été décolorés par un alcali , tel que
la potasse ou l'ammoniaque.
Des recherches d'un autre genre, celles de M. Gay-
Lussac sur l'iode, l'étude que ce savant chimiste a faite de
l'action de ce corps sur l'eau à la température ordinaire,'
et sous l'influence de la chaleur et de la lumière ; l'obser»
vation à laquelle il a été conduit de la formiation constante
dans ces difiérentes circonstances des acides hydriodique
et iodiqué : voilà la source à laquelle, conjointement avec
celle que ndu$ venons de signaler, M. Langlois a puisé
l'idée première de son mémoire. C'est en combinant ces
deux données , c'est en rapportant à l'iode uni à l'amidon
les considérations que M. Gay-Lussac avait appliquées à
l'iode, libre de toute combinaison, que M. Langlois a jeté
les bases de son travail. Tout son mémoire ;est là; le9
expériences seules , qui ont servi à confirmer ces prévi«i
sions, lui appartiennent. .
Et d'abord, pour prouver avec M. Kaspail, et contrai-
rement à L'opinion émise par tous les autres chimistes qui
ont traité cette matière, que l'eau ne se comporte point
avec l'amidon uni à )'iode. autrement qu'avec l'amidon
Ubre, Tauteur, prend de la fécule, dont l'enveloppe des
grains est parfaitement intègre, et la met en contact avec
une solution d'iode dans l'eau distillée. La liqueur bleue
indigo qu'ilobtient laissa voir, à laide; du microscope, ]les
5jS TOURNAI.
^ins de fécule fortement e^lorës ^ nageant au milieu d'uA
liquide incolore. Filtrée à travers un papier multiple, elle
paftse aussi incolore, si Tiode n'est point en excès, et lé-
gèrement ambrée dans le cas contraire : dans le preinieir
cas, la solution d'amidine n'y détermine Un précipité bleu
qiie par l'addition du chlore ou d'un acide coheentré ; dans
le second^ la coloration en bleu est immédiate. Ici de-
faient se placer naturellement les e](périencës que hauteur
a rejetées à la fin de son mémoire, et qui avaieUt pour
bat de démontrer que les divers agens chimiques, les
acides, les alcalis^ par exemple, n^exereeut point sur le
composé d'iode et d'amidon d'autre action que celle qu'on
leur tonnatt sur chacun de ces corps isolés. Ges expé-
riences établissent, d'une manière cohcluantes i^^ ^ue
Taeide sulfurique concentré ne dissout J'iodure d'auiidoD
qu'ed altérant l'amidon au point de lui faire pefdre sa
propriété de bluuir par l'iode ; que l'acide étendu n'agit
point aulreinent que l'eau. Aussi la première solution
est*clle brune, la seconde bleue. Aussi peut-K)n dans celle-
ô- apercevoir^ au moyeii du microscope, les granules
colorés nageant au milieu du liquide incolore ;
1^. Que l'acide nitrique a une action analogue^ soit ton-
centrée 5 S<^it étendue, qu'il ne dissout l'amidon qu'en
l'altérant, dégageant lui-même de l'acide nitreut^ et
transformant par son oxigène tout l'iode en acide iodique;
là pk*euve, c'est que Taddition de la dettrine ne chan^^
point la couleur rouge de la liqueur due , suivant l'auteur,
à la présence de l'acide nitreut , et qu'au contraire l'ad-
dition de Tacide sulfureux rétablit sur-le-chémp la eou«
leur bleUe;
à®. Que les acides sulfureux hydrosulfuriques transfor-
ment dn^s l'iodare d'amidon tout Tiode en acide hydribâi-
que -, le preWtèr par l'hydrogéné de l'éau , le second par
m^ hydridgène propre ;
4'» Que râêtidto des aîcaUl 6Ur ce coÉkpBsé est fteile^
DE FHA&MACIE. 67^
ment prévue , d'après celle qu'ils exercent sur Tiode libre
qu'ils transforment en iodates et hjdfiodates^ et sur la
fécule qu'ils dissolvent, même lorsqu'elle &t pnréé
d'iode;
5^. Qu'enfin l'éther et l'âlcool décolorent facilèlndnt Vin*
dure d'amidon , en raison aussi de la facilité àree laquelle
ils dissolvent l'iodé.
Jusqu'ici tout rentrait dans le domaine des analogies
prévues; certains autres points s'en écartaient davantage^
par exemple, le phénomène de décoloration de TiodorQ
d'amidon par la chaleur, que M. Pdletier etpliquait pat
la combinaison de cette matière bleue avec le liquide)
piusieut« autres chimistes aptes lui ^ par la transforinatibil
de l'iode en acide fajdriodiqne^ aU mojën de l'hydr^gàne^
de f amidcin ; M. Ra^ail et&n , par la volatilisation dd
principe de Famidon, auquel il attribuait la prbpriété db
bleuir pa^ l'iode. Au reste , cette assertion h été promfH*
ti^nent démontrée fausse par M. Guibourt , qui a constaté 1
«ommiS après lui M. Langlois ^ que la deitrine ne perd pas
par la dessication , aind que l'affirme M. Raspail ^ la pro-
priété de bleuir par l'iode. Mais dans toutes ees hypof
thèses^ dit M* Langlois, comment expliquer lé rétablisse-»
ment lie la couleur por un bydracide? La thoie paraissait
ithpoàsibte;; elle besse de l'être dès que Vtm peut prouves
qu'il ne se forme point seulement dans ce eas de }'«eide
hydriôdique ^ mais encore de l'acide indique ^ et c'efct ce
que l'auteur a (ait. Ici nous le laissons parler.
k Un litre de solution aqueuse d'iode 'filtnéë ftit ëm
suite côtoie pat de l'amidine dissotite dans une certaine
quantité d'eau. J'obtins de cette manière une dissolutiim
d'ibdare d'atiiidon d'un bleu très-fencé^
» Gettë disfeblution , soumise à «ne température de 60
à 90 dëg):és , lie tarda pas à se décolorer, le chloré y
rétablit isstàntanénient la couleur, ^tandis qoe l'acide
stdf arëiix f iil «ftàs adion. I/^xislence de l'^idde hydoo**
I
58ô jourhaii
dique paraissait dès lors prouvée ; mai» non celle de Ta-
cide iodique. Persuadé à priori que ce dernier acide
devait se trouver dans la liqueur, et que si 1 acide sulfu*
reux ne décelait pas sa présence , cette circonstance ne
pouvait dépendre que de la faible quantité de lacide ï
iodique existant, j'ai pensé quil fallait concentrer la
solution dlodure décolorée. Pour éviter que les deusc
acides de Tiode se décomposasseat mutuellement par ia
concentration, j'ai versé préalablement dans la liqueur
incolore quelques gouttes d'ammoniaque afin de fornoier
un hydriodate et un iodate. La liqueur concentrée jusqu'à
ne plus représenter que la valeur d^un décilitre. environ,
fut colorée en bleu très-intense , par l'addition d'une
seule goutte d'acide sulfureux. Le chloré produisit aussi
la couleur bleue, mais il avait agi en s'emparant de. llij-
drogène de l'acide hydriodique , tandis que l'acide sulfu-
reux avait enlevé Toxigéne de l'aicide iodique. Cette ob-
servation explique pourquoi l'iodure d'amidon se décolore
d'autant plus facilement que la quantité d'eâu eçl; plu^
grande, et pourquoi aussi la dissolution. trop concQptrée
peut être chhutfée sans perdre sa. couleur.; i^ti ^fiet ,
l'eau Saturée des acides bydriodiqiie et iodique ne p6ut
plus avoir d'action sur l'iode , puisqu'il faut que l^s deu^
acides coexistent dans des proportions donnéespour rester
en présence sans se décomposer.
' » L'existence des acides iodique et bydriodiqUe dans
la solution d'iodure d'amidon décolorée pai: la chaleur ,
indique donc clairement la manière d'agir des a<?des con-
centrés ou légèrement afiaiblis sur cette liqueur. S'ils
rétablissent la couleur bleue , ce n'est. poipt parce qu'ils
décomposent , comme on le dit , l'acide hydriodique ,
mais bien parce qu'ils s'emparent de T^u nécessaire à
l'existence des deux acides iodique et hydppdique , qui ,
privés de ce liquide, réagissent l'un^ sur l'aptre, foraient
une faible quantité d'eau par l'union de l'oxigèoeavec
DE PHARMACIE* 58 1
l*hydrogène,et laissent en liberté Tiode qui colore de nou-^
veau l'ômidon: Ld preuve que les choses se passent ainsi,
c'est que si Ton ajoute primitivement une goutte d'acide
sulfureux à la liqueur décolorée , les acides étendus et
même concentrés perdent la propriété de la ramener au
bleu , tandis que le cblore jouit toujours de cette pro-
priété. Il est évident que l'acide sulfureux a servi à faire
passer tout l'acide iodique à l'état d'acide bydriodiqùe. »
En résumé, nous pensons que l'auteur a justifié suffi*
samment les conclusions suivantes qui terminent son mé-
moire et que nous allons rapporter ici :
« I®. L'iodure d'amidon intègre, qu'il soit rougeàtre ,
violet, bleu ou noir, est toujours insoluble dans l'eau
froide.
9 2®. La solution aqueuse d'iodure d'amidon ne se
coldre. par la chaleur que parce que l'^au , à l'aide de ses
élémend , transforme l'iode en acides bydriôdique et
iodique. ' ' . r. .
* 3*. La propriété qu'elle possède , sous certaines con-
ditions,'de reprendre, en refroidissant. Une partie dé sa
l;6uleur primitive, dépend d'une réaction ultérieure des
deux acides que je viens de nommer.
» 4^. Les acides concentrés ou étendus ne rétablissent
la couleur bleue qu'en s'emparant de l'eau nécessaire à
l'existence simultanée desafcides, de l'iode; car si prer
mièrement on ajoute à la liqueur quelque» gouttes d'a«
cide sulfureux , le phénomène de coloration ne se pro-
duit plus. • . .
» 5<>. Les acides sulfurique , nitrique ^ hydrochlofique
sulfureux , bydrosulfurique , le chlore, les alcalis , l'éther
et l'alcoblse comportent avec l'iodure d'amidon , comme
si la substance végétale et Tiode s'y trouvaient dans Mit
état d^isolement.
6*. Ces diverses considerîitions nous permettent (f affir-
moi* que l'iodé ne forme pas avec lamidon une combinai-
&oa dên% Id $^ds {«opre j^ oom , mail t^ien ua œélapEig^
uniquement caractérisé par sa couleur i en conséqùoppa ^
4^ioâa«e d'amidon se semble plus pouvoir dpeormaU ^*-
gufer au pombre des composés chimiques.
De fahération de Fair par ta germination et lafermeU'^
tfition.
Mémoires de la Société de pbf ^^^ae et d'bistoir^ natnrelte 4e Qervky^»
(BXTHAIT.)
« Les auteurs qui ont recherché les changement qqp
lesgraipep germantes produisent dana l'airt ^^ V- Théo-
dore de Saussure ^ $e sont acfcprdépi à riBconnattre qç'àl^
jeu détruisent l'QKigièAe et qu'elles y -forment de Vacide
carbonique, mais ils ont diSéré sur le résultat de ces d0UX
jqgeis. Sichèele ^ en opérant sur ïes ppi^ ^ a tiro^fé qpe la
germinaiifi^ m change pas le i^lume d^ Tair , et que h
d^tçuction de 40P piigène est égale h M pi^o^uction de
Vacide carbonique ; .mes pbseryatiops m'avaient C^urûi le
laémiB résultat ; M* ]S1U$ , en employant la graine précé-
dente, a trouvé que la disparition de Toxigène de 1 air est
p)u6 grande que la foripatÎQn del'açide carbonique- On a
mis quelqu'imppirtauce à icette dispuasion» parce qu'enise
eoA^ormaut aux derniers résultats , l'oxigène est employé
à se fixer dans la graine , tandis que par les premiers il ne
«erait destibé qu'à lui enlever an carbone* Le détail de
tojijites pes obseryations indique que si l'oxigène se fixa
4^ê la graiue y cette fisatiou n'a lieu qu'en trétf^^petiie
quantité , rçJatiFement à celle if ui est ^mpbyée à la for*
mation de Tacide carbonique.
,Cp^ observations, .faites p^r d&i procédés beaucoup plus
précis que les précédentes^ moAtrent que la gèroûaaiiM
DB BI}A|t|&i(BIE. 6^
4aQ8 r^ir atmosphérique ne peut pa« servir à établir tine
règle générale sur la 4estruction de Foxigène et la produp-
tioo relative d'acide carbonique pour toutes les graines»
pàn^ les aqeS| tels que le blé et le seigle ^ la formation de
r^p^de carbonique serait égale en Yolume à la destructioii
d^ loxigène ; dans ,d'd.utre8 graines ^ tels que les hariPOts ,
la prod(|ction du premier ga« ^^mporte sur la destruction
du second ; avec d'autres graines , la difi'érence a lieu ^u
sens inverse du précédent. C^^ effets opppsés peuvent
s'observer 4^0$ la même grainp , tels que les fèves et les
lupins, suivant 1 époque plus 0u moins avancée de la ger^
mination. Dans la première époque | Tacide carbonique
produit l'e^purte sur Toxigène consommé; dans la seconde
çest l/e ppptr0ire ; oneonçoit que, dans le cas oula même
grainp produit deux vésultats opposés à deat époques
successives i il y en a une intermédiaire^ où par une e^ct^
rpmpausatloiai la destruction de Tonig^e paraU égale à h
fp|?niation de Fapide carbonique ; on peut expliquer ainsi
les contradiptions às$ observateurs qui n'ont pas décrit
les circonstances de leurs opérations.
Les résultats que je viens d'énoncer^ et qui sont remar-
quables par leurs variations , se rapportent à la germina-»
tiop dans l'air atmosphérique ; mais ils ne donnent plus
Jieu.aux mêmes écarts lorsqu'elle s'opère daqs le gaz oxi««
gène à peu près pur ; dans ce cas, la destruction dece gaa
par les graines précédentes y est constamment plus ^ande
que la formation de l'acide carbonique ; avant de remon^
ter à la .source de ^i différence principale que présentent
ces deux atmosphères , je dois remarquer que les grains
tumé&és par l'eau , et placés dans dit gaa^ acote pur^ peu<-
yent , par un commencement de fermentation, y émettre
une p^etJLie quantité d'acide carboniqfie , sans perdre par
cette émission iuitiate leur faculté gérminative au conlaet
de l'air ;. elles la perdent seulement par une fermentation
jIms ay^pcée daus Tap^tp pur.
-«l
584 JOUftNAL
La différence «ntre les e(i*ets de la germination dans
Fair atmosphérique , et ceux quelle produit dans le gaz
oxigène , paratt dépendre de ceux que présente la décom*
position spontanée de plusieurs substances organiques à
l'aide de Teau ; elles exhalent les deux élémens de l'acide
carbonique dans des milieux dépourvus de gaz oxigène j
tandis qu'elles n'abandonnent que le carbone de cet acide
dans une atmosphère de gaz oxigène.
Les e&et opposés, produits par le développement d'une
même graine dans l'air atmosphérique, peuvent se rap-
porter à Tune ou à l'autre des circonstances précédentes;
loirsque la graine commence à s'ouvrir , elle offre trop peu
de contact à Toxigène de l'air "pour être pdvée de l'in-
fluence qu'exerce le gaz azote pur, qui fait exhaler à cette
graine les deux élémens de l'acide carbonique ; tandis que
par un développement ultérieur elle offre assez de surface
à l'air pour s y comporter comme dans Toxigène ; on con«
çoit que l'effet de l'enveloppement initial dans l'air at«
mosphérique peut disparaître lorsqu'on lui ajoute une
grande quantité d'oxigène. »*
D'après ces considérations et celles des principes d'une
graine, qui ne sont pas en totalité essentiels à 6ion déve-^
loppément , on doit admettre que , dans toutes les germi^
nations que j'ai opérées , soit avec l'oxigène pur , soit avec
l'air , il y a eu fixation de gaz oxigène ; mais qu'elle li'a
pas toujours été sensible dans l'air , parce que les graines
y ont perdu de l'oxigène dans de l'acide carbonique dont
elles ont fourni seulement alors lès d^x élémens.
Absofjftion du gaz azote dans la germination. Toutes
les expériences-.que j'ai faites sur les graines germantes
dans l'air atmosphérique montrent qu elles diminuent son
azote en plus ou moin^ grande quantité. Gettèi diminution
quelquefois très-notable est quelquefois si petite qu'elle
parait se confondre ayec les erreurs d'observations, mais là
constauce des résultats ne laisse aucun doute sur la réalité
DE PHARMACIE. 580
die cette absorption , on pourrait soupçonner qu^elIe est
uniquement leiTet d'une imbibition due à la porosité ; on
doit observer quelle n'jr contribue qu'en partie', parce
que; la graine germante , aprè^ avoir séjourné plusieurs
jours dansTâir ou pendant un temps suffisant pour qu'elle
fût saturé d azote, n'a pas laissé de continuer à absorber ce
gaz ; mais on peut admettre que la porosité contribue en
partie à cette fixation, parce que les graipes que j'ai éprou^*
vées n'absorbent point dazote dans une atmosphère où
l'oxigène est en beaucoup plus grande proportion que
dans l'air ; ainsi cette condensation n'est que peu (mi point
sensible pour les pois en germination dans une atmosphère
composée de parties égales d'assote et d'oxigène ; or , Ton
sait que dans les absorptions dues à la porosité, la pré**
«ence d'un gaz met en partie obstacle à la condensation
d'un autre ^aa. . , u •
' D'après cetté.observation, réunie à la première , onne
doit considérer Faction de la porosité que comme une auxi-
liaire de la fixation de l'azote dans la gVaine germante* .
J'ai trouvé que quelques substances végétales en fer«
menlation absorbent de l'azote de l'air qui les environne ;
tels sont les pois qui ont été privés de leur faculté germx^
native par une longue subversion dans l'eau. Quoique Jes
graines que j'ai fait germer dans Fair n'aient point paru
.^uilrir , je n'entrerai dans aucune discussion .à ç;e suj^t^i
parce qu'il est impossible de distinguer toujours dans
une plante vivante les effets de la végétation de ceux d'une
fermentation qui peut n'avoir lieu que dans des parties
qui échappent à notre exanien.
On opposera sans doute aux résultats de la germina«
tion ceux de la végétation des plantes feuillées , où l'ab-
sorption du gaz azote n'a pas été reconnue ; mais quoique
cette fonction y soit certainement trop faible .pour subve-
nir à Fentier développement de leurs fruits , elle doit res-
ter jusqu'à un certain point indécise à 1 égard d^ <ce9
XX*. Année, — Octobre i834- 4^
S86 iOCRNAt
dernières s i^* parce qu eliei c^nt be.'^ucoup radipi de i4^
loueur eu vase cloa que les graines germantes ^ aiasi qu9
je Vai diVprécédenimenI ; %""* p^reequé la forme des val-
ses qui ont servi aux expérieuQes sur la germifiation a per*
mis d'estimer dans son atmosphère 90 cbangement dç
volume quin'était pas appréciable ave^ Iç^s appareils adap*»
tés à la délicatesse de la plupart des plantes feuillées et
au grand ^espace quelles occupent) 3^- parce qu'elles re-
cèlent dans leur intérieur ui^e plus grapde quantité dair^
dont les modifications restent iodéterminéçsi
: Ce résumé ^ que nous venons de donner d'une partie du
mémoire de Mi Théodore de Saussure, est fondé sur un
iprand nombre d'expériences que nous regreltoiis de ne
pouvoir rapporter en détail. Ces expériences, faites avec
une grande précision dans des appareils plus perfectionnés
que ceux qu'on avait employés jusqu'alors , oçt fQuroi|
comme on le voit^ dés réauUats qui auraient échappé aux
premiers observateurs et à M. de Saussure lui-même»
La deuxième partie de cet intéressant mémoire a pour
ob^t de déterminer l'absorption et l'exhalation de certains
fpa^ particulièrement du gaz asote pendant la fermentation
des matières organiques.
INfous en donnerons un extrait dans le prochain nunoiéro.
A. B.
". EXTRAIT DES ANNALES DE CHIMIE
ET OB PHTSIQUE.
Janver, février, mars et avril iS34 (i)* .
Sur la henzîne et Ui acides des huiles et des stéaropte^ y par E Mltscherlich.
. Si Toa mêle de Tacide benxoîqae avec une quantité d*Qiie base puis-
sante plus que suffisante pour saturer deux fois une quantité doubla
'^■•-■•■«*i>«—i»Wi«i«^-^-^-^B»i>>->»a«>a>aw>Wi»^*9'^'-'»i^
(1) hé numéro de février contient un mémoire de }li- Xiébig, si|r
la composition de Téther et de ses combinaisons , dont nous donnefoiis
TeAtMit dAM un aetrt talûar.!
DE IPliARMAiCIE. ^82
d-'acifl» b0psç«^e,f4t( qde l'on «oum^tte le méU^e kM distilUtioa^
il passe d*abbrd de Veau et ensaite an liquide limpide etoléa^ineni:
qui nage à sa surface : le résida incolore consiste en carbonate de
l«.bafeii'Ii'aaid« bentoïqae M transforma qu acide casbonique et en c?
liquide oléagineux que M* Iditsclierlicb d^sigfîç ^ous le nom de
benzine.
. La benzine est limpide « incolore , sa densité est de o,83 ; elle bout
f^ |l6o, sç congèle, d^ns.la glace en une masse cristalline qui se liquéfie
fi 4- y<>. £Ue ne s\iltère point par l'action de Tacide snlfuriijue.
IQO parties de benzine se composent dç :
trouvé. P4lou)é« ,
^ 92,6a carbone 92,46
7,76 ■ ■ hydrogène • 7,54
100,38 locbPQ
C'est-à-diré qo^elle est formée de yolnmes égaOK de carbone et
d*hydrogène7 La densité de sa yapeur, égale à 2,74» est d'ailleurs expri-
mée par les densités r<^unies de
"3 volumes vapeur de carbone . . . . ssa a,53
' • 3 volunies d^ydtc^nè . . . sss o,2t-
' , »
-• . .. ^A
" Cette ftiibstânee est identique «vec l'hydrogène bicarboné de Faraday
<!«. mbêttnee teHde ^e Fmrada.j a éécoaverta dana le g^z déâimt
ebinpHftté).
Si des -éfémens d& Fadide bensolqtie cristallisé, tels qu'ils ont été
trouvés par MM. Liébig «t W^ihier, on retranehe asses. d'acide «^rbo-
«iit^êe pour que toute la ^««ntiflt dVïxigène que coi^tient Tacide ben-
ttoïque se éembine au charbon , on obtient de la benzine et de l'agide
carbeUl^e sans qe'it puisse se fofBier d'autre prodoit.
• Acide benzoïque erist. 19s i4 v<^« vap^ carb., la vol. hyd., 4 ^* WS*.
AcÉde «arbonique. . *s» & vol. vap. earb 4^^^*p'^8<
Benzine \ , xa vol. vap. carb., la vol. hydr.
Gomme Tacide carbonique qui se forme sature deux fois plus de base
,qae r^cide benzo)ii)ue« oju voit facilejment pourquoi dans la décompo-
sition on doit eqïployer un excès de buse.
L'acide nitrique fumant et bouillant dissout la benzine; .en ajoutant
4e l'eau on sépare un coips oléiigineux, pesant t qui a beaucoup d'ana-
logie avec l'huile damandés amères.
]@n, cpmpac^n^. la composition des acides butyrique , caprique ^ ca-
yrq'idque et 4e)pbiniqae , telles que les a données M. Chevreul à celle
,4e l'acide bçnxoïquç , on peut, croire que » chauffés avec un excès de
base , ils donneront naissance à diverses quantités d'acide carbonique
:etàia:méme quantité d'hydrogène carbone. L'acide stéarique (i) doit
'^rMir, un résultat sembUble ; rna^s, en outre, ces acides s'unissent aux
bases en cédant une partie de l'hydrogène que renferme Thydrogéné
p*i*ii*ii"«»»»*w**i^— ••^■••"■"•^■•'■■■••^^
(i) Voir le niéwoire de M. Bassy ^ Journaïde "pharmacie»
4'*
>
588 jovftNÀL
carboné, à une partie de Toxigéne de Facide ^âr former de
Tean , etc.
Bapport sur la situation dts conduits éteaa des fontaines de Orenohle»
Observations de M* Foumet sur le su/eié
Les fontaines de Grenoble éprouvent en te moi^ent une rédaction
considé^ible dan» le yolame de leurs eaux. Cette diminution est daè a
des concrétions ferrugineuses de lo à 24 millimètres dé saillie qui
tapissent rintérieur des tuyaux, et qui s'y sont formées peu à peu.
L^analyse de ces tubercules donne :
Silice 1,34
Peroxide de fer 55«8o
Protoxide de fer . Sfio
Perte au feu 34»oo
99^74
Les tuyaux de conduite sont en fonte , à emboîtement ; ils biit été
liés avec le mastic d'Âccum (98 de limaille de fonte, i ileur de soufre,
I sel ammoniac) , et les compensateurs de cinq en cinq avec une virole
de plomb qui se trouve en contact avec les eaux courantes, et qui est
fixée par des -cordes goudronnées, recouvertes elles^raénies d'une aiUce
lame de pljomb.Ce système, de conduite ,d-ea,« étant adop^ depuis
quelques années comme plus économique et plus durable que celui
^ni est fait en plomb , il devient très^idtéressant .d'£^précier Jlçs Téri-
'tables causes de raltératton offerte par les tuyaux de Grenoble. ^ ,
Si Ton admet que Toxide de fer suit produit par roxidatton de la
matière des tuyaux aux dépens de l'oxigène de i'air dissout, dans
Teau ou de celui del'e^u elle-même, on devra trouver à la sortie l'air
beaucoup moins oxigéné qu'à l'entrée, ce qui n'a pas lieu* ou bien
obtenir un dégagement appréciable d'hydrogène.: ce qui n'a pu être
'décelé par Vëxpérience. Toutefois, on pouVrait supposer encore que
l'élément de pile formé par le fer et le plomb'a'détermiilé Toxidation
du fer, et que l'hydrogène lui-même a été retenu en combinaison.
Voici comment M. Fournet, qui a analysé les concrétions et- FeaU
avant son entrée et après sa sortie des tuyaux , résout la question :
i». Les tubercules se remarquent particulièrement vers le bas des
' tuyaux : ce fait tend déjà à dénoter un dépôt en grande partie méca-
nique;
20. La matière destructible par le feu est organique et tend' à pro-
duire des conferves ; on en a remarqué dans le tuyau vertical qui versie
les eaux au sommet du Château-d'Kau. Cette matière paraît atnalogue à
celle qui existe dans certaines sources d'eaux minérales; ' -
3°. La silice signalée dans les tubercules y est à l'état gélatineux :
on la trouve au même état dans l'eau de la source avant son entrée
dans les tuyaux ;
' 4^ Tout en admettant l'oxidation d'une (certaine quantité de la ma-
tière des tuyaux , les ttsu^fp d'altération qu'on y remarque sont loin de
représenter, la matière contenue dans lés tubercules.' D^ailleurs 1 le
a
k
DE PHlfiMAClE* 589
fer existe en dissolatbn dans les eaux de Grenoble avant leur entrée
dans les tayaax en quantité suffisante pour expliquer ce phénomène,
et c'est là qu il faut rechercher la principale cause de$ concrétions ;
5". Les eaux de Grenoble , outre le ier et la silice » contiennent une
proportion plus considérable de carbonate de chaux. Commei^t se faitii
que le fer domine dans les tubercules ? M* Fournet emprunte à M. Ber-
thier la Téponse suivante : « Aussitôt que les eaux minérales viennent
» au contact de Tair, elles laissent dégager de Tacide carbonique , le
» fer se sépare à Tétat d*hydrate de peroxide , la silice se dépose un peu
K.pltts tard; vient ensuite le carbonate de chaux, puis après le carbonate
n de magnésie : ces deux sels étaient tenus en dissolution par l'acide
> carbonique, oaplnt6t ils formaient, avec une dose additionnelle de
» cet acide , dés bi-carbonates qui se décomposent très-promptement k
9 Taiv, surtout le premier, etc. »
60. Les dépôts qui se forment à la sortie des eaux, hors des tuyaux ,
sont en effet formés de silice et de carbonate de chaux en quantité do*
minante et d*ane faible proportion d'oxide de fer.
• 70W En imitant la nature» qui amène au jour d'énormes quantités de
silice ,>de fer, de calcaire , en évitant toute déperdition de gaz dans le
trajet souterrain des eaux*, c'est-à-dire en s'opposant à tofite exposition
de L'eau à l'air avant son entrée dans les tuyaux, il est probable qu'à Gre-
noble on. empêcherait radicalement ,1a cause du mal. Une observation
fiiite récemment -coaifirme cette idée. Les tuyaux, qui prennent leseaux
aux sources pour les amener à la citerne , qui sert de réservoir conunaq^
ont tr^»«peii de tubeseulês , et le 'volnite en est très-petit ; ce n'est
qn*aprèa lenv écpalement de la citerne, par la grande conduite, que les
tubercules acquièrent le développemen4iqiii:les rend si nuisibles. * . ;
80. L*électricité paraît agir, ainsi que les aspérités, en déterminant
dies ceiMfcreaid'atttl^tioB autour de^rtains points. On pourra peut-être
laiçe. KappUcation de>cette forée pour concentrer .4e dépôt .«in certains
points, d'où il serait facile de l'enlever, ainsi que M. Bumae a. proposé
de le faire à Sèvres.
L'étude de dette question offre d'autant plus d'intérêt , que le même
accident s'est manifesté dans plusieurs autres villes ; mais ce qui vieîit
appuyer l'opinion émise, par M. Fournet,. qu'il estHû à la nature même
des eaiix, t'est qifon s*est assuré qu*il n'est pas général. Ainsi, dans
les conduites 4e Paris ,' il n'y a pas de tubercules.
fi^hfrçfiet sur la nature de l'acide phosphorique qui constitue les phosphates
i il , .; ., ■ ■,•■ uaturtls.
/.On jait .4ÏI10 l>oide phosphorique , libre on combiné à la sonde,
«fcqoitrt dés propriétés particulièFes , lors^pi'il est chauffé au ronge , ce
4iBi a fait donner à ce tionveau produit le nom à'acide pyrophosphoriqua.
Au moyen du pyrophosphate.de soude, on prépare des pyrophosphates
iàsolnbles, ..c!e»t-àrdÂre des «sels dont l'adide , lorsqu'on l'isole, jouit
des ipxopriéftés. de Vacidf pyrophosphorîque. M. Çoussingault s'est assuré
d'ailleurs itiiie\esp.yropl|osphates insolubles paraissent ne p^se^re ramenés
4i^4tat4CejlOS{^a&ejlt Pft^ la^tioa.d^ rhwniditéi comme lef pjrpftUçij'
$90
aOIJENlL
phatoi tol«bI«s. La connaistance de ces faits temblait permettre d'i
goer rori^ine ignée oa aqueuse dea phosphates , que l'on reacotitre daii#
la nature ; mais Tétude de ces divers produits a conduit -M. BoosatH'»
gault à des résultats nouveaux, qui font conccvoît l'imposubilité
d'atteindre, par cette Toie, la solution de la question q**!! s*étaif
proposée*
Tous les phosphates naturels, soumis à l'analyse , ne contenaicfBt
que de Tacide phosphorique et non de l'acide- pyrophosl^horiqne.
M. Boussingault a cherché à déterminer quelle est Taetion de la clia«
leur sur les phosphates insolubles , et il l'a trouvée nulle. Les phps'
phates que Ton rencontre dans k 'nature peuvent donc avoir subi
niie température élevée , sans avoir d6 passer 4 l'état de pyrephos-
phates.
Ce savant chimiste s'est assuré , en outre , que la température fovge
n'est pas nécessaire pour transfornîer l'aeide phosphoHque en acide
pyrophosphorique , mais que le changement d^état se manifeite dét
que Tacide est amené k la cotisistance de #irop, par la coiloe<stioa
à l'aide de la ckaleur , (Test-àndire k une température infétievre i <HslIe
de l'ébullition du mercure. Il en conclut t • ■
I*. Que la combinaison de l'acide qui sVst uni ans différentes Imsei
pour constituer les phosjihates qdi se trouvent dans les filon» > à. en
lieu à une température qui n'a pas excédé celte de l^ullition damais
cure. M. Fouruet , par des con^dérations diin antre ôrdst « est aniVd
« la même hypothèse.
d». L'absence des pyrophosphates dans les filons B>*est pasiupeprenTe
que leè matières qui y sont eontên^et n'aient pu snbi ^ aptes War €ot»
mation, nnft hante tempéfutitre.
! ' • ' »
SarlaprèparuHan de FotMtum et de iyrtdium\ ocKb» dl^ eid/tte mide de
pèiassé Jui* lé$ métmut de pittiièe » em^pnkemee dm iddomm tdè^kmt. , jm^
m. Pessot*
, L'alliage d'yridium et d'osmium est on des corps les plus difficiles a
attaquer et à analyser. On y parvient aisément par la djécomposition
suivante On fait un mélangée de ;
Minerai de platine épu^è par Tean regâle. ./ • i. purtiç.
Carbonate de soud^ ••.,.,»•.••«•..«. a
Fleurs de soufre * 3.
Qn jette les matières peu à peu dans un creuset de terre chanffé an
Vouge, pedr en porter la chaleur an ronge lilanc ; lorsque le iibut est
refroidi , on met le culot qui dohtietit Tes divers sulfures en contact
avec l'eau. Celle-ci dissout : i». le sulfate alcalin en excès ; a®, le sul-
furé'double de platinée; V. le sulfure de éqdidm, qià'^taltlinl^ittx
sulfdres d'osmium et'd'yridinm. Ceox-^l restent «a svtpfnstbil^kn^'lt
-liquide » mêlés an sulfure de fer, que To» enlèfe p«r l'aeid» bydiQ»-
chlorîque. =•.•,•
Les deux autres sutfures desséchés sont calcinés éttàt ime toerhna de
grès, avec trois parties de sul&te de mercure pur. On-trMrte:d«|is k
-cornue l'yridînm oxidé) coi&plétement exempt d'osmiam,' qa^ii ne s-'agit
plu&que.de téduiré par tin courant 4'àydrogèiie<' U a ^ pat^jà ^^istil-
DE VHAIMACIE. âg<V
lation , lô* un liquidé dcasa^ bien foncé /formé d'onmata* do aoof ro
et d*oxi§^èiie « qui «traité* par Teaa, abandonne oné combinaisoA btfane,i<
insoluble, réductible par Thydrogène { a«. nné aetière forinée d'oxide-
d'ofiiniuin et de mertuée , qui obstrue le col de la connie* Un.coUranl .
dhydrogéoe en «hetse'le mercnre» entère roUfène* etieieseVoiSiittQ» >
à rétat de pureté.
M. Persoz, dans lee dlvereesn&t qiK'iiàété aaMnéfà faire ^ e'est.et^^
stt'réque le bl-sulfate de potasse » fonda a^ec un cblorare alcalin rptt-
dttit «nesouVcede chlore « dont foelion eat d'anteat p\iu énerfique^et-
plus précieuse pocr l'anaiyso de divers minerais f et paktiettUètfeeiettt-
celui deplatinOi qu*elle se forme à une température tièi-élevée*
Piêrifié^hff du tarhQnàtfi de tQude , par M, Gay-Lussfic.
M. Gay-Lussac conseille de dissoudre à chaud le carbonate de soUde''
du commerce, et d'agiter sans cesse la liqueur pendarut le refroidisse-
nieht , aBâ de n'obtenir que des cristaux arénacés. On jette le produit,
sur un entonnoir ; on le laisse égoutter^ puis on Tarrose àtee de petite»^
quantités d>au distillée-, qu'on laisse écouler avant éè les renouvelé» ,
<j^t-A-dire qu'on ojière, par déplaceméns successifs^ jusqu'à ce que Teaat
de levage ne soit plus troublée par le nitrate ■ d'argent tatniié d'aeidr
nitrique. On traite de même les eaux^'lnèrea réunies' aux liqueurs 'de^
lavage* <•- ' « )
Sur itn Homfêtui moyai d'étrirt sur k miuc pour 4i^p»9ttr h9plttnf$i ^ par -
ilf. Henri Braoonnoi.
Prenez : Vert-de-gris en pofi,dre . . i partie. ^ . /
Sel ammoniac eh pbucLre . i .
Noir de fumée 1 . ' ifi ' " ' ''• ' ^
Eau 10. ' '
Mêles dans un mortier de Terre ou de porcelaine , de manière à ob-
^nir un tout bien homogène. On doit affiler cette encre avant de s'en
sery^^. J(ies caractères qu'elle laisse sur le zinc ne tardent pas à ]pren-
dr^ be4|if;o^p de solidité. Cette encre résiste aux intempéries de Tatmo*
sphère i lee caractères qu'elle tr^cê ne s'altèrent pa^ psM^ Je ^éiour dans,
de» lie^x ba» et humides. . ,
On réussit eneçse ansej^ bien evee U compositii^ suiya^e i,^^ t;.^^ih
de fumée, elun* . , / ' Jî
Sur Vemnloi des se^ însqluUes côthme moyen de séparation dans tanafyse [
chimique | par Horace Demafçay. * ,
Vttf elfisee d'oxîdés. métalliques est caractérisée par son impniseaiice:
à saturer oomplétement les acides, et par la. propriété ie ne ee,dissou«;
dre que dans un excès de ces agens. A cette classe appartiennent les
oxides de ferrde'^ekrèm^i'd'étaia f de bismuth, d'eniimeiae, «insi
que les oxides des p^étaux électro -négatifs. Sans, qu'une puissante affi-
nité soit Misé en Jeu ,* il esi possible de ptédpiter ces oxides.
En effet, les carboivites.de chaux, de baryte, de strpntlane -^u de
magnésie, mêlés h, uine dissolution froide d'pxide de fer, éh séparent
ee métal dunis ftûiûère 3i complète , que leâ ré^ctifî» les ftvL& seristblee
5>9
2 JOURNAL
nVn indiquent aacane trace^On peut séparer ainsi Toxidedeferde l'oxi-
àule de fer , des ozides de manganèse , de cobalt et de nickel , avec
ptas de facilité et d*exactitode ipie par tont autre procédé. On doit pré*
férer les carbonates de baryte et de strontiane , à cause de la facilité
qu'ils présentent à être isolés de la liqueur , où ils sont dissous en par-
tie , ou de l'oxide de fer qu'ils ont entraîné. Ce procédé est précieux
pour obtenir de l'oxide de cérium , entièrement pur de fer. •
'L'oxide de bismuth se comporte comme l'oxide de fer. Le carbonate
de baryte à froid le sépare exactement du cuivre. On peut l'isoler de
même du plomb, du manganèse et du nickel.
Le carbonate de baryte précipite de même les oxides d'antimoine et
d^étain de leur dissolution dans l'acide hydrcclilorique , et peut servir
à les isoler du plomb et du cuivre , auxquels ils sont unis dans une
foule d'alliages.
L'oxidule d'étain n'est pas séparé, comme l'oxide de sa dissolution.,
par le carbonate de baryte. On peut mettre à profit cette observation
pour séparer l'étain de l'antimoine.
. L'oxide de chrome se conduit comme loxide de fer avec le carbo-
nate de baryte. On peut séparer ainsi ce métal des oxides.de nickel • de
cobalt , de manganèse , et de* ceux dont on a parlé en traitant de l'oxide
de. fer. Si la dissolution contient du fer, il sera précipité avec Toxide de
chrome , et on pourra les séparer en les calcinant avec la potasse.
Pour séparer le fer du chrome, lorsqu'ils sont tous deux dessous dans
un acide , il suffit de saturer la liqueur par l'hydrogène sulfuré , pour
amener le fer à l'état d'oxidule ; le carbonate de baryte ne précipite
plus que l'oxide de chrome.
L'oxide et l'oxidule de mercure , dissons dans l'acide nitrique, sont
précipités comme Toiidé de bismuth par le carbonate de baryte. On
peut employer te 'moyen pour séparer ce métal de ceux qui sont, comme
lui , précipités par l'hydrogène sulfuré.
On avait proposé déjà , pour séparer' différons oxides, l'emploi des
carbonates des terres alcalines , sans que cette idée ait attiré l'attention
qu'elle mérite ; mais la raison pour laquelle cette méthode a trouvé si
peu de faveur chez les chimistes, est qu'on n'a pas assez observé le point
le plus important, c'esi-à-dire la température à iaqùelle on doit opérer
la précipitation. L'action de ces sels est différente , suivant la tempéra^'
tureà laquelle on opère. Ainsi les chlorures ou les iiitrates de cobalt,
de nickel , de manganèse, de zinc et de cuivre sont entièrement dé-
composés par les carbonates de chaux , de baryte , de magnésie , mais
seulement à l'aide d'^lne température qui dépasse 60^. Le cuivre et
le zinc sont précipités les premiers , le cobalt et le nickel ensuite , et
le manganèse en- dernier ; mais on ne pourrait employer cette propriété
pour aéparer ces métaux entseeur. P. F. G. B
<
Sur l<i tuthie préparée ^ par iïf., Hopçson,, , ; ,
Frappé de la légèreté et de la puance grise de la substance offerte
par le cpiûmerce de Philadelphie sous Je .laom dç tfU^ie, iy. IJodgson.a
DE PHARMAGIE. 0^3
É
> soumis à Tanalyse divers écbantiUckns'de cette substance. Leat textute
I intérienre dénote le mélange de deux. matières, l'une noire et lautre
» blahdie. La cossarè offre distinctement l'odear da noir de fumée. JL*a-
t nalyse y. fait reconnaître le charbon très-divisé et la craie. M.Hodgson^.
t malgïé ses recherches , n a pu se procurer de véritable tatbie sur cette
I place.
, La cenlear de la tathie;faisiltée est toot^à-fait diffiéreate de celle de
la tathie anglais^, aai est d'un bran clair. Sa pesanteur spécifique est
i bien inférieure. Les seuls auteurs qui attribuent à la tuthie une couleur
gris-cendré et bleuâtre sont MM. Bussy et Boutron Gharlard, dans leur
Tf^Ué de la falsifiàaliofi âei drvgues .Tovks \eë autres ouvragés de matière
médicale lui donnent la nuance brune. M. Hodgson pense que laluthie
f&lstfiée est importé'ede TAllemagne et de la France, et qu'elle a pu
être, prito' par les auteurs citas ph» hamt pour la véritable tuthie.
(Journal o/thePh. coll. ofPh,, aj>rUi%y^.) ' P. B.. .
SuP lafabrkaiioH de tickthyecolh aux Ét^H-Unit, par S. V. G. Smith/'
L'expérience a prouvé que les intestins du gadus merluccius fournissent
la» plus belle et>la plit^ pure sorte d4|DhtkyocoUe : lé produit n'est point
infériejar à. ceux que Von obtient de l'esturgeon. , , ,
~* La vessie natatoire de ce poisson est plus grande que celle des' autres
éifèéeê de la méteie Emilie. EÏle est plus épaisse et plfns isolée àèi
Ofg^es.ypiMhs.^Ixir|ique4eipoissoi% e$t ouvert, on. ex^i^t; aisément Ik
vessie tout eivtière,. ce qu'on né peut faire avec la morae : on la j^tte
dans une cuve ou on ik râvè^aveé de Tean pure'; on la sèche' au'^soîeît
«tir des. Ql»ies.Xorscin*etlé.eBt ea partie jèche, on la.priEisse entre de<
rouleaux de bpis, de; maniérée à lui donner l'épaisseur d'une» feiûlie d^
papier. , ' .
Les longues baMes d'ichtfayoGOlle rouléeè comme un rdibtin-, 'sont les
intestins de la morue, gadus monbua^ Cette colle de poissoi^ip^ut éfre
d'un usage avantageux |»our les ébénistes, etc. {Journal ofihe Ph, coll.
o/i%. , <i/>r«l 1Ô54.) . P.B. '
•'' NÔtËS ■'
]p:TIlAIT£;S pu BULLETIXÏ GJÊSIÉÇ^ IKB THÉRAPJPTIQyS*
' Par M. O. Hbhet. '
Sur les préparations dû phosphore.
Le phosphore  dé}à oflfert à la théni^oufâqùe; jàtmeuàs
FQSsourceà' assers JjxiportaQfces:^-p9iN& iibétiter<d^>BeiâTeau
L'Mtieniioo Âei: px^iiUÀeixs ; lodià la! difficulté d 'phAonix I une
$gS JOUAJNfAL
• ',.,..♦
Potion phosphorée.
».
De tous les moyens usités pour faire prenclre à Tiaté*
rieur le phosphore , voici celai que M; Souheiran a jugé le
plus sfvantageux, et qui consiste à prendre r
Sirop de gomme 3 onces.
Éther phosphore. ...... * a on 4 gros.
Eau de menthe poiyrée. . • a onces.
Le sirop étant pesé , on verse par-dessus lether , puis
on agite promptei^ent , et Ton ajoute ensuite, par petites '
parties , Teau aromatique, en mêlant chaque- fois avec
beaucoup d« soin. Cette pot;;ion contient i ou ii.gi^ins.de
phosphore.
Potion émulsionnée phosphorée.
Si l*bn veut înthDduire, pour Tintérieuf^ u»ie doéede
pTioéphorc plus considérable, voici encorq un a^trie moyen
que propose M. Souheiran :
\ '
% H aile phosphorée. ....:.'. x once. '
Gomme arabique en poadre» . a gros. ...
Eaa de menthe poiyrée. • * . , • 3 onces.
Sirop de sucre. ........ 2 onces.
' On fait un mâange avec la gomme et dix gros d^eau, on
ajoute l'huile, ptiis im mêle à Taide d'une vive agi tatioia;
le sirop et le reste de Teau sont ajoutés ensuite par por-
tions et toujours incorporés, comme ci-dessus, par une
vive agitation/ Ce médicament, ainsi <^ue les précédens,
doit être tenu bien boiiché, iet à Tabri dé la lumière.
• . • • ♦ . • • •
Mastic pour Fohiuration dés dents cariéèsi
• ■ • ' ' ' . . '■ •
On il mis en usage , pour remplir les o^vrtés dçs dents
tariéèa, plusieurs moyens, tantôt des mélanges résinçux,
bsdfianiiques ! oU'SaUos, .taat6t;de Tall^age fusible de
M.i])xrc6t, oii-^ki.plijtg.ordinaii^ement àfs fpuilles |ti^é|;alU^
ques , mkà'fOf , :d:^§nJi ,,de pioçib, i, etc, /qfie; Fonj gftm7
DE l^HAEMACIE. S97
primé dans la cavité , à laide d'une ^lus ou aioias. forte
pression. ' Mais ces modes, sont qaelt[uefoi8 insuffisanâ
bu impraticables 'si la dent est très-largement cariée, ou
«i le nerf est doûloareux. Dans le pi:^nuer cas, le corps
ajouté n'adhère que peu de temps ; dans le scioo'nd , il est
impossible de le comprimer convenablement à cause delà
douleur qui en est la suite^' Voici iin composé doiit les. ré*
sultats, dans. les circonstances signalées, parait oQHr de
l'avantage; c'est un mélangé de :
'.->'. JtéiiMe moitié {àvL pistcck lentiséns). 4 parties.
\ . . ;. Éthpr sulfurique 2 partie.
' La solution de cette résine s'effectue facilement à froid
daqs un vase biçn bouché , et il en résulte une liqueuç
jaune citrine d'une consistance huileuse , coidaçit à l'air
comme du beurre fondu, et laissant bientôt un résidu
mou poisseux, qui, séché davantage, ne tarde pas à de-
venir friable à froid , mais se ramollit aisément sous la
dent. >: r: [i
. Pour l'employer à l'usage auquel on le destine ^ on en
imbibe une petite boule de coton d'une grpsseur calr
Gttlée sur la cavité de la dent ; puis^ après avoir bien séché
et qssuyé cette cavité, on y introduit le coton sans pres7
sion douloureuse , et on l'en remplit le plus exactement
posëible. Avec la chaleur de lit bouche , Téther.est
bientôt dissipé, et il reste une résine qui s'attache aux
aspérités internes de la partie cariée ; la résiue reste assez
moUé pour s'y maintenir sans devenir friablé>; et^ par ce
mloyen, l'intérieur de la dent est garanti et de l'action ck
l'air et de celle des alimèns^ froids ou dmids qui pour^
raient y entrer et incommoder vivement. . .
Liqueur dépurative de Kâechlin contrô les affections
scrophuleuses.
f . ParnâUs nombifeux.colnposés médicamenteux emfployés
GonbrelesmaladiesscrophuleUses^ et auxqu^s aticua ne p^
J
$9^ . >jaU&VAJ[< M :
mU lupijfpur à Fiode «tt alixpréparsitioliadQXiUl'fit Ubfttf
(préparatioAs doqt npus avons déjà plusieui^a foia padé,
Ji^umal dû Fharmaeie^ tom. XV et XYI); Tdio» «mmé*
dicàmmt- il(mt M. Baudeloc^t a est «ervLaUsii ateo queU
que succès; il est conna en Allemagne sous le nom de
liqueur de KaohUn^ et a été préconisé par Helréiiuat
pour l'obtenir^ Trdmsdorff a dôikaé la feymule smvatite'i
^ limaille de cuivre '. igros." ^
Ammoniaque Hqaide* .« • « • l.ojAC^i*.
Laissez digérer à froid Jusqu'à eeqttela liqueur ait pris
jme teinté bleue, décantez et corisertèz. Ce liquide est
désigiié sous le nom de teinture de cuivre ammoniacale»
Ç^esi avec elle que Pon prépare ainsi la liqueur de Ka^
cft/m /savoir : ^ . . !
^ Teinture de cuivre ammoniacale, a onces.
' Acitle hydf eehloriqàe , «nyiron» 5 gros lû gftitti. •
SfHPk^dÀ^^IHs. • « v( . • . • V ; l3 livlre§4 <>acfs.^
Chaque gros contiendra 4 grains de cuivre.
• " liik'désède tettellqucur est , pour les enfané dé trois à
cttie ans, dune faible ou d'une forte cuillerée à^ Café ^ une
ibis par joiir après le principal repas. On fait avalef par-
dessus une ou deux cuillerées à boucbe de bon vin sucré.
Pommade contre ht éerophules de la peau (Ësthionièue^
' '; lupus, etc.) ' ,
t > t >
M.Baudeloqiie. a employé aussi contre I^dartr<ss toor
feantea scroipbttlemes la ponmade saiyaQte , «Ktraite des
stores du 4iûifp90mr iAlexiSiy et qui s'y trouve jboosigUfSe
ainsi :
« Chaux vive récente. . 4 onces.
. ^ « Orpimeijit pulvérisé. , i oace«
• Lessive forte. • . . . 2 verres.
» Mettez-les en pot, et les faites bouillir jusqu'à ce
» qu'ils dcftiènnent épais, ou bien plonges dedans une
't plume de eatt^e ,^ et si elle se pèle , <lleâ seioot aascs
DE MfARMAaiE. 59§
t'Cuiteft, Gatdez4eâ en potd pIoftil)éft; ei/ quand' vous:
1 voudr09 en user, ét^dez«la «ubttlem^Qt ^ et la mstUa
» par mesura sur le lieu doj}t vous.youle? ôter lo pOilf
» sp^XB oignes premièrement ce lieu d'buile d'amandes
^^§JOuceSi pui» mettez- ladite mixtion, et vous ne sentirei»
ticette chaleur ou bien peu. » -^
. M* Baudeloque a fait appliquer cette sorle de pâte eut
1^ tête de quelques teigneux^ surtout avec succès contre
r^fthiomène^ e^ eouçhes aase3 épaisses. sur les ulcères*
Aprèa une^douleuf asaex vive , et la ehutd d'une sacham
noirâtre- qui en est la suite ^ ea apei^oit une surface cigale^
vermeille, qui marché promptement vers la guérison. La
(skatris^tion' est favdrisée par un pansement au oérat
opiacé. . ^
De tagaric blanc bontrû les sueurs des phthj-siques
(Boletus Larycis.)
Bien qu'on ignore encore positivement , parmi les prin-
cipes trouvés dans cette substance , quel est celui auquel
il faut attribuer son action médicale , M. Ândral a re-
connu que l'agaric blanc pouvait arrêter ou diminuer les
sueurç cbez les phthysiques, sans donner lieu aux acci-^
dens que causent souvent d'autres modes usités dans le
même but*
U a prescrit, avec succès, cette substance en pilules à la
dose d'abord de Ô grains , puis de 4^ et même 6o grains
par jour, sans remarquer aucun dérangement . sensible
dans les fonctions digestives , bien que ce bolet du mélèze
ait été long-temps regardé comme un i^iolent drastique.
Cyanure d'on
M. Oscar Figuier , pl^armàcién à Montpellier , dont le
père a enrichi la science de plusieurs recherches impor-
tantes sur lès préparatioiis d'or, vient d'indiquer à son
tour quelques remarques intéressantes sur un composé
dont ce métal est la base. Je. veux parler du cjrqnare d'ut}
60O JOURNAL
m
c'est de ce sel que M. Fourché a retiré des résaltats très--
ayantageux dans le traitement de la syphilis et des scro-
phules. Pour l'obtenir, M. Oscar Figuier indique de dé-
composer le chlorure d'or par le cyanure de potassium ;'
comme d'autres chimistes l'avaient déjà conseillé ; mttis
cette préparation exige différentes précautions, qun re-
commande comme indispensables) pour la réussite et la
pureté du produit. Ainsi ^ il faut. d'abord que le chlorure
d'or' soit aussi' neutre que possible, point auquel on ar->
me , en faisant cristalliser plusieurs fois les cristaux de
ce chlorure, jusqu'à ce que la solution soit neutre. La
seconde condition à remplir est de faire lisage de cya-
nure de potassium non alcalin , et très-exempt de formiate
et de carbonate de potasse. Celui qui reste après la cal-
cination convenable en yasç clos. du cyanoferrure de po-
tassium (prussiate de potasse ferrugineux) , et dont l'as-^
pect est souvent miroitant, offre l'avantage désiré; on le
lait dissoudre promptement dans l'éau, et le soluté peut
servir à préparer le cyanure d'or. On ajoute ce sel dans le
"chlorure aurique avec les plus grandes précautions , tant
qu'il y a précipité, et sans mettre un excès, même lé-
ger, de cyanure de potassium, car on redissoudrait celui
d'or en produisant des cyanures doublés solubles. Le
cyanure d'or, lavé à l'eau pure^ puis séché à l'abri de la
lumière, est conservé pour l'usage. M. .Fourché l'ad-
ministré ordinairement en frictions sur la lauj^ue mêlé à
une poudre inerte^ telle que celle d'iris de Florence,
préalablement lavée à l'alcool, puis très-bien séchée ; nous
donnons ici les proportions de ces mélanges :
Cyanure d'or. • * . i grain.
Poudre d'iris~préparée. ... 3 grains.
Sous la forme de pilules , il prescrit :
Cyanure d'or. i grain.
. Extrait de daphné niezereanl. . 3 grains.
. . t . Poudre dje guimauve Q. S. ' ^' ' »
.pour d«& pilules de 5 grains. ' ; r : . '
r ,
DE ^HAltMÀCIE. 6ùï
Et oiÈn û'C&ùè&Slt potit 'dés enfànà lié. mod^' êfBÀHiU
tKidtratioËv suivant ! ;: ;:/
-'•* ' '.''• Cyaifâre d*^*-/ • i grain/" *'' -»••■'-" "
X ' -i CIkOColAt eii pâte inolle; . '. Q. S. . ■ j i>; î , ii:;.
àfiii de fâire.de» pastille» du poids de 5 à 6 graîiis. '^* ' -
- Quelle' qii^ sciil ïa fôirme que Ton adopte, îl'/âUt tôu--
jours cdmmcaïcer' par ^ dé grain, et aller graéluelleâtèÀft.^
^ Nous peâdoiîs ausst que, tu la facile altérabitiM dd
côthpbsé^ oo doit ne préparer eei inàlàiïg^d qa^e^xtein^d-
râneDdent. •
. I . ■ t . t i
5«rcjp d'écôrce de racine de' grenadier préparé par tofir
cèritràtion immédiate.
: i
» • *
On sait avec quelle faciKté la plupart dés sucs ou dès
produits qui rénfermeiit des principes extractifs organi-
ques ^ sont altérés: par l'action de la chaleur pendant lëUr
éoncèntràtionj tant à eause delà réaction dé divérd piîn-
cipes entre eux, que par la formatioii à I^îr d'autres
composés qiii ïie préexistaient' pas \ au'ssi bien des prati*
ciens oiit-ils cherché divers modes de toncëntration
prompte poôr éviter cet inconvénient , et' conserver aux
médicamens toute leur énergie. M. Dublànc jeune, phar-
macien à Troyes^ mu de nouveau par ces idées^, vieni^ au
sujet du .$îrop d^écorce de racine de grenadier, dont- les
vertus tœni/uges sont aujourd'hui parfaitement reconnues,
d'eu ti^rendre ' une série d'expériences très -judicieuse-
ment conduites; afin d arriver à ce but. Nous nous em-
prëséonâ( d^en donner connaissance , ' peri^uadé qu'elles
auront, comme il Tespère lui-même, plusieurs autres
aj^plicafions utiles; "
Cet habile praticien a d'abord reconnu, par des essais
exacts , que Feaufroide enlève à l'écorce de racine de gre-
nadier une quantité de principes extractifs plus\gtande
et plus pure que l'eau bouillante, qui ne fournit qu'un
XX*. Année, — octobre i834* 4^
pjKiduit épms^ Ipudie, ea partie iosol^U^ ; à r^MûA^^d'iine
évaporation rapide du macéré de racipe d^ gDi^^ifatdier, U
a retiré de a onces de cette substaQce.(d(i>$|^ ordinairement
suffisante pour un adulte]' un extrait sec, en écailles
transluci4es , pe^i amer et faiblement astrifig^ot, p^es^nt.
tenue mqyen 4 çr09 ou lie i du poids.de 1% substaDQe té*
gétale. ypulant ensuite concentrer la plua grande quan-
tité d'extr%it dans la moindre proportion d eau possible ,
s£^s.auç^;ip çbaleur , Ri par une concentratiôA^imi^édialti? i,
il a fait passer successivement & cinq ou six repri#|Ç9. et
chaque fois sur de nouvelles doses d'écorce de racine de
g^reqadier,laméme quantité d'eau, en mettxmt en pratique
Futile méthode de déplacemehtproposée par MM. BouIIaj.
La liqueur , qu'il obtint par ce moyen , marquait 1 5"" à
Faréopètre desrfirops» elle avait une transparence par-
faite, çt se, conservait ,lp^-t6DQLpaf ans se troobler; el|e
lui a fourni. en pepi dlnstai^^i par june promptq évapora-'
tioB,. 5o, pour. lOP.d-^XjtraiÇ ^ec„ pu. la moitié d^ wft
pp^s. Il pepsa,dpi^^,4yçcir^i60fi^ quep preçai^t cette li-
queur, k ;f 5°j,^V9^ir^lAr^. ^tlb&twce'adiTe,d^^lédiqa-
ij^jeiit ifitactç et ^ipU: jçao^ifiçe* Ç'çst avec ell^ qa'ij a J)r4--
paré le sirop Y.,dpnt voici la recette, et qijn'-iLpjrppi^e p^ur
rasage médical : ; . • .
i '
• . 1 J<
, ^ ftodmi.âàM macérptbn.d'éeaTce de mcips; âf
• grenadier ( marquait x5» à rar49^f]tre)f; .^, Q, y; • ^: ,
"' SocVë bfâoc. •'..'......•..... 1 <^u^ntité égale:
. . • ».
, On.fait ^fondije le sucre dapB ce liquida ai^.bflill7^KPf}ri$^>
M.papse.èt ^l>n f:9Jiseçv.e..Çe sirç(p TpprçsefttPa '<y)»wWi
l'é^ppçç de raçijPn de gjr,enadier,^, le quaçt de so^ rppi4ft
dei^trait act^if, çt'4 onces, par,ex^ple^ çorreanon^^t À.
u onces de cette racine, dose pratique, comme qii:ji'^di.t|,
usitée pour, détruire les tœnias chez les adultes.
L'état de concentration du macéré perjç^i^et de n'eii^-,
ployer qMe partie égale de suçre^ saiis que la conservation
du produit en soutire.
'\
... j
D£ ^U Afin AGI Ei $o3^
1\ e»t facile de voir, parle mode dé préparation 4e ôê
médicament /qliii doit reolermer, dans leuF in%4ffi^i
les propriété toeDifuges de l'écorce de grenadier^ et être
préférable à l'emploi de cette dernière par la facilité de
son adinimstfationi - - ' - ' '
Quand on conardéfre avec fudt 3èl^ les praticiens s'ap-
pliquent chaque jour à doùner pour la préparation des
lAédieàmens des modes pi'écis et rationnel» , on^ne peut
que déplier vivement voir enfin le Coàffx refoirmé |<aï^
des bases plus en harmonie avec, I21 n^arche des idées et
les progrès de la science. ^ • . }
Emploi de Voxide blanc de plomb dans le tic douloureux
de la face.
On a employé avec grand succès, contre. les névralgies,
faciales, le. mélan":e suivant : , . ^
Géruse t Once. ^
Oxi4e blanc de plomb porphyrisé. . . «qu^grbsCi).; .
^Upe; couche, d'une demi-ligne, environ, appUquéer sur -
les points occupas par la .douleur ^ en :a ;feit: dimioufer>
proxépbemebt.TiBteifsiié^ eiîfa hientut faii- di9paraterr>.<
' • »
Collyf'h 'de nitrate d'argent du docteur MunarJet., '
•)• • ■ .••.:■;•,
^ Solation aqaeuse saturée du nitrate, ^^di^Qat.. • gopttesiir
Eau distillée une once
Laudanum , liqueur de Sydenham g^outtes iij
S'emploie contre les pblegmasies chroniques de la con-
jonctive et même contre les inflammations plus aiguës du
lobe de l'oeil.
On doit favoriser Faction spéciale du nitrate d'argent,
S
(i) L*auteur » prescrit 13 céruse sursaturée d'oxide de plomb^ nous
ne savons pas ce qu^il entend ^lar cette combinaison , et nous la re-
gardons cbmme un mélûoçe du carbonate liy$.p^^^lp^' hydrate sec.
6o4 JOURNAL DE PilÂElfAGIS.
soit par dea émissioDs sanguines préliminaires , %cii par
des purgatifs dérivatifs ^ suivant les indications^
SUJETS DES PRIX.
Dans la séance annuelle du 9 juillet i833, TAcadémie
proposa pour sujets de Prix les Questions suivantes ':
PftIX DE l'aCA.D£M1£:
Que doit^on entendre par phthjsie laryngée ? quelles en
sont les altérations organiques , les. causes^ les es-
pèces, les terminaisons j et quel en est le traitement ?
PRIX FONDE PAR M. LE BARON PORTAL :
^Q^uelle if^été r influence de VAnatomie pathologique sur
la Médecine depuis Morgagiii jusqua nos jours ?
• ......
L'Académie remet donc les mêmes Questions au con-
coœrs pour Tanaée x 836 ; et afin d'exciter y autant qu'il
est en elle;, le zèle des compétiteurs , elle double la
valenr des récompéases. Ainsi, le prix de T Académie
sera de 1,000 fr. , et le Prix fondé par M. le baron Portai
e 1,200 fr.
Les Mémoires envoyés au concours, dans les formes
usitées, devront être remis au secrétariat de TAcadémie
avant le !*'• mars i83S.
' ,
PARIS.— ÏMttllMERIE ET FONDERIE »E rAIIf,
ACB irl%li^, 11^ 4> P^^E DE L*Od£05.
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIJS
DES TRAVAUX DE M SOCIÉTÉ DJB P^ARMACIJE
OE PAWS.
^«»~"ii«i^<»»i^i*i"^F""^"*"»^^~^'"*"^^^"'**
■ ■'-. ■■. < T ■ iiii'iItTTTTfi
N*. XL — ao*. Année. — JHTovehbrs 1834.
» *
OBSERVATIONS
Sur les préparations cTopium en général.
Par M. Le Cako,
A resemple Ae quelques .jdianiiaoologistes , qui n'ont
malheurensement pas trouvé d!aU88i nombreux imitateurs
quils le méritaient , M. Séubetran a , dans ces derniers
temps, fait de plusieurs préparations pharmaceutiques ,
et notamment dt celles d'aconit, de salsepareille et de r<i-
tanhia, Fobjet d observations d'^m h^ut intérêt. Il faut
avouer cependant que les conséquences auxquelles Font
conduit des considérations empruntées pour la plupart à
l'analyse de ces matik*es médicamenteuses , ont été par-
XX*. Année. — Noi^embre 1 834» 4^
6o6 JOUENAL
fois combattues ; ainsi M. CaTentou a pensé que les expé*
riences d'Hancock et de quelques autres chimistes étran-*
gers ne prouvaient pas d'une manière assez incontestable
la volatilité ou du moins la prompte altérabilité par la
chaleur du principe actif de' la salsepareille , pour qu'il
devînt nécessaire d'abandonner l'usage -de son sirop pré-
paré par longue décoction ; et , d'un autre côté y M. Poly-
dore BouUay a judicieusement fait observer que si les
analyses de Bucholz et de Braconnot conduisaient à consi-
dérer l'extrait d'aconit préparé par la méthode ordinaire
comme un assez mauvais médicament , les analyses plus
récentes , publiées en Allemagne par Geiger et par Hesse,
conduisent au contraire à le considérer comme un. médi-
cament énergique , puisque , outre le principe fugace de
Bucholz et de Braconnot , l'aconit renferme un principe
actif fixe, laconitine. Mais, quelqu'importance que Fou
accorde à ces objections , les recherches auxquelles elles
s'appliquent n'en demeurent pas moins aux yeux de tous
d'une, incontestable utilité.
Aussi , bien que dans l'état actuel de la chimie organi-
que il y ait , ce me semble , danger réel à se contenter des
données qu'elle fournit pour rejeter comme imparfaits des
procédés dont les avantages pourront un jour ressortir de
découvertes ultérieures , et par suite proposer de nou-
velles formules , de nouveaux modes opératoires, je per-
siste à penser que tout travail qui tend à faire une sage
application des données de l'analyse à des préparations
presque toujours fournies par l'empyrisme , doit nécessai-
rement tourner à J'avancement de l'art pharmaceutique.
C'est pénétré de cette idée que j'entreprends d'exami-^
ner sous le point de vue théorique les médicamens que
Topium sert à préparer , cl^isissant pour sujet d'étude
cette matière médicamenteuse de préférence à toute autre
pour plusieurs motifs. ,
Et parce que l'opium étant une des matières médica-
DE PHARMACIE. 607
menteuses les mieux colmues dans sa composition intime.^
les conséquences qu'il me faudra déduire de résultats
analytiques n'en seront que plus sàres.
Et parce que l'opinion que Ion s'est a diverses époques
formée de la nature de ses principes actifs ayant fré*
quemment varié , il y aura là motif de paieux fairp ressor-*
tir les dangers que Ton court en semblable matière à pe-
garder comme définitives les idées du moment ; .
Et enfin parce que l'examen des préparations d'opium
me fournira plus que tout autre de fréquentes occasions
de signaler à la reconnaissance des pharmaciens des noms
qui ont jeté et jettent encore un vif éclat sur notre honor
raWe profession ; ^
Je commence par montrer combien les idées que l'on
s'est faites à diverses époques sur la composition chimi-
que de l'opium oàt varié, et combien, par contre, les
moyens jugés les meilleurs pour le faire servir au traite*
ment des maladies s'en sont trouvés influencés.
On admit d'abord , et pendant fort long-temps, que
l'action exercée par l'opium sur l'économie animale dé-
pendait tout entière delà présence de principes volatils.
Delà l'usage si vanté de l'eau distillée d'opium, de l'al-
coolat d'opium, de l'extrait d^opium préparé par n^céra-
tion avec peu d'eau et concentration au bain-marie;
Puis de nouvelles observations ayant conduit à. penser
qu il était possible de rendre l'opium ,' de narcotique et de
calmant qu'il était, tout à la fois purement calmant, on
admit dans cette substance l'existence de plusieurs prin-
cipes actifs , dont les uns, de nature volatile , étaient la
cause de ses eli'ets narcotiques, et les autres, de nature
fixe , la cause de ses efiets caïmans.
' Delà la torréfaction de l'opium , son mélange ^vec des
aromates pour en dégager ^u du moins en neutraliser les
principes narcotiques ; delà encore la préparation de l'eX'^
trait d'opium par décoction et digestion prolongée selon
43. .
6o8 ^ooiiNAw
les méthodes d'Honbert , de Diasi «t de BiiiMAé, par fer-
mentation selon là méthode de M. Dejeas » f&r fermen-
tation dans le suc dé coings selon la méthode de Langelot.
Tous ces procédés avaient évideminent pour ola^ princi-
pal d'opérer la séparation ou Taltérationdes principes vo-
latils narcotiques I» et de ne conserver dans l'extrait que
les principes fiies oalmans de l'opium.
Plus tard , vers 1 8o4 9 quand Derosne cft S^g-uÎR eurent
démontré dans lopiiun Texistence d'une matière cris^aU
line particulière, susceptihle d'exercer sur l'oeonomie
«nmale ime actten marquée , sans que toutefois leurs ex-
périences eussent aloçs fait voir que la matière cristal-
line de Derosne difiérait essentiellement de la matière
cristalline de Seguin , on oonsidéi*a le produit cristaiUn ,
t{uel qn'él fàt, comme le principe actif de l'opium , et^
«uppoeant que les médicamens dontj'opium faisait partie
Paient d'autant plus actifs qu'ils contenaient ime plus
grande proportion de matière cristalline, l'on s'attacha
dès lœrs exclusivement à la conserver dans les extraits , à
•l'y accumuler^ en opéranit la séparation de la inatière ré-
aineuse qui laccompagnajt.
Le procédé de la pharmacopée hatave , qui consistait a
-traiter l'opium par deux fois son poids d'alcool froid, à
faire sécher le résidu , à le reprendre par l'eau , à recueil-
lir la liqueur aqueuse et à l'évaporer, le procédé de
M. Limousin Lampthe, heureuse modification du procédé
plus ancien de Josse, et dans lequel on battait l'opium
avec une certaine quantité de. poix résine avant de le faire
hooillir dans l'eau pour séparer ensuite au moyen du
filtre de la liqueur opiacée refroidie les masses résineuses
interposées, étaient tous deux destinés à séparer la ré-
sine de l'opium , soit en la dissolvant au moyen de l'alcQol
de préférence à la matière cristalline, soit en lui faisant
^iontracter avec la poix résine une sorte de combinaison
qui ne lui permettait plus ensuite d'être entraînée par
Teau,
DE PHARMACIE. 6og
Enfin, ({uelques smnées après ( i8r7), M. Rdaiquet^
en reprenant pour le perfectionner le beau travail de
Sertuerner sur l'opium, ayant prouvé, contradictoire-
ment à l'opinion émise par Tillustre pharmacien allemand,
que si la matière cristalline de Seguin est une véritable
base salifiable organique existant dans ropium^ intimé-
ment unie à lacide méconique , la matière cristalline de
Derosne n'est pas Un sous-méeonate , mais une matière
distincte particulière préexistant conjointeD^ent avec le
méconate acide ; et , d'un autre o&ié,- MM. Qrfila et lVIa«
gendie , ayant constaté , par de nombi^eosès expériences
dons chacune de ces deux matières, dans le selde Derosne
(narcottne) , dans le sel de Seguin (mcM^phiUe), des pro-
priétés pllj&ioldgiques spéciales $ sans attaquer plud
d'importance qu'on ne l'avait fait depuis plusieurs années
à ses principes volatils , on sentit i avantage qu^il y aurait
à pouvoir au besoin obtenir avec Tèpium un médicament
privé de l'uùe deS matières précitées, hés procédés de
MM. RobiqUet et Dublanc , fondés sut:* la propriété que
possède réther d'enlever à l'extrait d opium la narcôtine
sans att£iquerle méconate acide de morphine, furent en
cçnséquence proposées.
Ainsi les principes volatils de l'opium, d'aboiiKl en pos-
session exclusive de l'estime des médecins ^t des phar«
macologistes , la partagèrent ensuite avec des principes
fixes, et 'finirent par s'en trouver complètement déshérités
au profit non moins exclusif (^ son tour de la narcotine
et de la morphine.
Depuis 1817, l'opipiâNà qtiô Ton s'était formée de la
composition de ropium , et de l'JpHueAQe lh4i^apeuti|E|ue
exercée par cbacun de âes principes constituans, de-
meura très-sensiblement stationnalire. Aussi, dans la
thèse fort remarquoBl^e qu'il soutint en i8ai à l'Ëçole
de Pharmacie de Paris, sur les pré parquions ^op^M^v
M. Decourdemancbe crbyait-il ericm'e.poUiTdirjijLger, ppr
6lO JOURNAL
la présence en plus ou moins grande proportion dans
ces mêmes préparations , de la narcotine et de la mor-
phine , de leur valeur médicale relative. Mais, aujour-
d'hui , Inexistence bien démontrée dans lopium dé pria-
cipes volatils ^ la découverte surtout de la codéine par
M. Robiqnet , de la narcéine par M. Pelletier , de la
méconine par MM. Duhlanc jeune et Couërbe, ne per«
mettent plus de considérer la narcotine et le.méconate
acide de morphine comme les seules causes de l'action
des préparations d'opium sur l'économie animale. Il de-
vient nécessaire de reprendre en sous-œuvre , si je puis
m'exprimer ainsi , le travail de notre honorable confrère
pour le mettre en harmonie avec l'état actuel de la
science. Je vais dotic maintenant , après avoir établi d'a-
près les données à la fois les plu« récentes et les plus
positives la composition chimique de l'opium, indiquer
les médicamens les plus usités qu'il sert à préparer , cher-
cher à déterminer à priori^ d'après leurs propriétés con-
nues, quels sont ceux des principes constituans de
l'opium qui doivent faire partie de tel ou tel composé ,
quels sont ceul an contraire que les opérations pratiques^
doivent éliminer ou seulement modifier.
Les principes constituans de l'opium , aujourd'hui
généralement reconnus ^ sont *
1**. La narcotine de MM. Dei'asne et Robiqueft ;
2**. Le méconate acide de MM. Seguin et Sertuerner}
3*. Le méconate acide de codéine de M. Robiquet ;
4". La riarcéiné de M.- Pelletier j
5*". La méconine de MM. Dublanc jeune et Couërbe ,
6*. Le caoutchouc de M. Robiquet ;
7**. La bassorine de M. Pelletier;
8^. Le sulfate de morphine de M. Dupuy ;
^ 9«. Le sulfate de chaux 1 j it* t%
to». Le sulfate de potasse | ^^ ^' ^^^^^^'
DE PHARMACIE. 6ll
II*. La .matière volatile i
12. — ,^^ i^ésineuse | des anciens chimistes ; '
i3'. ■■ ■ gommeuse )
i4*. La matière grasse à laquelle M. Pelletier a re-
connu des propriétés acides ; • '*
iS*". Le lignelix.
Quant aux préparations d'opium , les plus usitées
sont :
La poudre ,
La teinture alcoolique ,
Le laudanum liquide de Sydenham ,
— ' — de Rousseau ,
L'eau distillée,
Les extraits ,
Enfin j le sirop que Ton peut ici négliger, puisqu'il a'
pour véhicule une dissolution aqueuse d^extrait aqueux.
De la poudre.
Relativement à la première de ces préparations à la
poudre , il est évident qu'elle doit renfermer tous les
principes de Topium sans exception, et tels qu'ils
préexistent. Seulement le principe volatil devra s'y trou-
ver en proportion d'autant plus grande qu'elle aura été
plus récemment préparée , conservée dans un vase mieux
clos , obtenue avec de l'opium séché à une plus basse
température. Ces conditions devront donc être prises en
considération quand on préparera la poudre d'opium ,
puisque cette poudre doit représenter l'opium lui-même
dans un état convenable de division.
De la teinture alcoolique.
La teinture alcoolique que le Codex prépare avec l'ex-
trait aqueux dont nous indiquerons plus tard la compo*
6l2 lÔUftNÀt
sitioii , doit renfermer tous ceux des principes éOristituans
de cet extrait qui sont solùbles dans l'a^ftcool à 2rz ; je dirai
même qu'elle les renferme tous , puisqu'il esl d'observa-
tion que l'extrait bien préparé se dissout sans résidu dans
1 alcool du degré précité. Le résultat pourrait toutefois
n'être plus absolument le même , si lalcool employé ,
ainsi que le prescrivent certaines pharmacopée^ étran-
gères , était à des degrés différens. Alors , quelques prin-
cipes solùbles dans l'alcool à a^ pourraient être élimi«
nés , si non en totalité , du moins en partie. Ce sérail
sans doute principalement
La matière gommeuse ,
Le sulfate de potasse ,
Le sulfate de chaux ,
f 4
qui se troxiveraient éliminés si l'alcool était trës-G(mcen^
tré ; sans doute au contraire
La matière résineuse ,
— grasse acide ,
' — volatile ,
voire même là narcotine si l'alcool était trés-affaibli.
Quoi qu'il en soit , lalcool ne paraissant exercer au-^
cune réaction sur les principes de roJ)ium, et rextrait
d'opium se dissolvant tout entier dans l'alcool à aa , on-
voit que le médicament dont nous iious occupons doit
constituer une simple dissolution alcoolico-aqueuse de
tous lr.s principes contenus dans ce même extrait.
Le laudanum th Sydenham.
y
Dans la préparation du laudanum de Sydenham , prO"
duit de la macération dans le Vin de M alaga , de 1 opium ^
du girofle , de la cannelle et du safran, le vin à son tour
doit dissoudre les principes de l'opium solùbles dans
I alcool faible \ par cônseqiient, sans doute :
DE f»HABMirOIE. 6i5
Le méconate acide de morphine ,
— -^ de cocléine ,
La méconine,
Lanarcéine^
Le «ilfate de -miorphine ,
«^ de potasse.
A re^xclusion en partie de la matière résineuse ,
T— volatile ,
— grasse.
lâans doute aussi de la narcotine , peu ou point solubles
dans l'alcool faible.
A l'exclusion totale de la bassorine et du càoutehoue
insolubles dans l'alcool et dans l'eau, sans toutefois
qu'il y, ait à cet égard certitude , tant que l'analyse déi
liquide et cellç du résidu n'auront point été faites;,
mais le vin de Malaga ne résulte pas du simple mé-
lange de l'alcool et de. l'eau. Dans les proportions or-
dinaires dans ce vin de i8 d'alcool pour 6a d'eau en
volumes, les principes du vin peuvent réagir d'une
manière quelconque sur ceux de l'opium. Par exemple ,
les acides libres pourront faciliter la dissolution de la '
narcotine que Ton sait être beaucoup plus soluble dans
les liqueurs acides que dans celles qui ne le spnt pas. , et
par suite en modifier notablement les effets physiologi-
ques, suivant les observations de MM. Magendie et
Orfila. D'un autre côté, la matière tannante pourra &e
combiner avec la narcotine et la codéine , ainsi que lont
fait voir MM. Derosne et Robiquet , et jusqu'à un cer-
tain point se neutraliser.
Il résulte de là que l'on ne peut établir à priori que
d'ime manière tout-^-fait problématique la composition
du laudanum de Sydenham; mais que, dans tous les^
cas , ce médicament ne parait pas devoir ètte confiidéré
eomme une simple dissoluticHi au moyen da iFin , des*
6l4 JOURNAL
principes de l'opium* La composition chimique des Vins ,
déjà sujette, dans upe même espèce récoltée dans des
conditions différentes, a d'assez sensibles yariations ,
différant d'ailleurs en général beaucoup d'une espèce a.
l'autre, il est évident qu'il. y a nécessité dans la prépa-
ration de ce laudanum , de ne. remplacer le vin de Ma-
laga par aucun autre., si l'on tient, comme on le doit,
à obtenir un médicament aussi rapproché que possible de
celui qu'employait Sydenham. Eu outre, la nature même
du vin de Malaga étant telle qu'il doit moins favoriser la
solution de la narcotine , moins altérer la codéine , f|iciliter
davantage la conservation du médicament , eu raison de
ce qu'il contient moins d'acides libres , moins de tannin,
plus d'alcool et de sucre que la plupart de nos vins de
France , on sent dès à présent le motif de la préférence
que l'illustre médecin anglais lui accordait.
Du laudanum de Rousseau^
Le laudanum de Rousseau, pour peu qu'on réfléchisse
à son mode de préparation, paratt constituer un médi-
cament moins uniforme encore clans sa composition qUe le
laudanum de Sydenham, puisque la fermentatioti est
pour nous une opération tellement obscure, que nous ne
pouvons , pour ainsi dire , ni la produire , ni l'arrêter , ni
jnéme la diriger dans sa marche. Sa composition doit
varier , non-seùlement lorsqu'au lieu de le préparer sui-
vant la formule originale de l'abbé Rousseau , d'ajouter
au liquide, rapproché par l'évaporation en consistance
syrupeuse , le liquide alcoolique recueilli pendant l'éva-
poration , on le prépare suivant la formule réformée de
Baume , en ajoutant au liquide syrupeux une certaine
quantité de liqueur alcoolique coi^espondante à celle qui
s'est dissipée pendant l'évaporation ; inais encore en
raison des produits qui^se forment pendant l'acte de la
\
DE P»ÀRMÀCIE. 6l5
fériAentation. Aussi serait-il impossible d en établir
même à priori la compositicHn. probable; C'est, à mon
avis , un de ces médicamens qu'il nous faut préparer re-
ligieusement comme te préparaient nos pères , en atten-
dant du temps Texplication de ce que leur mode de pré*
paration a pour nous d'incompréhensible dans sa marche
comose dans ses résultats; mais ne pas rejeter de la
pratique médicale parce que , d'une part , son action a
trop souvent été constatée pour qu'il soit possible de la
révoquer en doute , parce que , d'autre part ^ l'ignorance
où nous sommes de sa composition ne permet pas de lui
substituer quelqu'autre médicament.
De Veau distillée*
m
L'eau que l'on distille sur l'opium contient , à n'en plus
doutei: d'après les expériences de M. Pelletier, des ma-
tières organiques , par conséquent quelle que soit la na^*
turo de ces matières, qui sont encore, on peut le dire,
fort mal connues , et , sans préjuger en quoi que ce soit
la question encore si débattue de leur importance théra^
peutiquê, on peut du moins concevoir que l'alcoolat et
leau distillée qui les renferment peuvent leur devoir une
certaine action sur 1 économie animale, et que, partant^
il peut ne pas ei^ister une aussi parfaite identité qu'on l'a
cru pendant long-temps entre des médicamens , à la pré-
paration desquels on proeéJait sans tenir compte de ces
inémes matières volatiles.
Au reste, je ferai remarquer à ce sujet que si quelques
médecins ont eU parfois le tort d'attribuer à certains
corps des propriétés thérapeutiques qu'ils ne possèdent
pas en réalité , les pharmaciens , de leur côté , on^ eu ce-
lui de faire en général trop peu de cas des principes en-
core insaisissables que renferment les matières organi-
ques , de mettre trop en doute les propriétés attribuées à
6l6 JOURNAL
diverses substances, pour cela seul que leurs ttoy^si
d'analyse n'y faisaient rien rencontrer qui put eo e^Ii-
quer physiquement, matériellement les etiets. Danaoei
dernières années, par exemple, ou a généralement refuaé
dans les laboratoires, à un liquide incolore et d'usé \é*
gère odeur d'empyreume , les propriétés constatées i
l'étranger d'arrêter immédiatement les hémorrhagies^
parce qu'aucun réactif ne le troublait, parce quelevapo*
ration ou tout autre moyen d'analyse y faisait seulement
apercevoir des traces de matière empyreumatique, taadii
que maintenant nous conceTons parfaitement que le li-
quide précité pouvait devoir à la présence d'une iris*
petite quantité de créosote ses propriétés physiologiques.
Des extraits.
Quant aux extraits, le procédé précédemment décrit
des aitciens pharmacologistes , ceux de Hombert , i^
Diest, de Baume, de Josse, de Limousin Lamothe, Q^
Gartheuser et de Groharé , celui enfin de Cornet , lequel)
maintenant adopté, consiste , comme chacun sait , à lais*
ser macérer pendant trente-six à quarante*huit heures,
el à plusieurs reprises , l'opium du commerce dans su
fois son poids d'eau froide , à filtrer, à évaporer, à redis-
soudre le résidu amené en consistance d'extrait Diou,daos
huit parties d'eau froide, à filtrer, à évaporer de nouveau,
et ainsi jusqu'à trois reprises , me semblent fournir des
extraits aqueux contenant , et dans le même état, les ai'
vers principes trouvés. par expérience dans l'extrait q"^
JM. Pelletier a analysé^ par conséquent :
Le méconate acide de morphine,
La méconine ,
La narcéine ,
La gomme.
De la oarcottne ,
0B fUAftMAClB. 617
De la résine,
De la matière huileuse ,
De la matière coloraote brune acide. ^
J'ajouterai :
Du principe vireux volatii ,
Le méconate acide de codéine, déoourert posiérieu-*
rement à l'analyse de M. Pelletier,
Le sulfate de morphine ,
Le sulfate de potasse ,
Du sulfate de chaux.
Le marc, résidu des traitemens par Teau , se compose ,
dans ce cas :
D'un peu de matière extractive brune acide «que Teau
ne parvient jamais à dissQudre complètement ,
D'un peu de matière gommeuse ,
De la majeure partie du principe vireux ,
— de lanarcotine,
— de la matière grasse ,
résineuse,
'. — du sulfate de chaux ,
— de tout le caoutchouc ,
— de toute la bassorine ,
— de toute la flbre végétale.
Mais il faut remarquer que dans ces divers extraits les
principes dissous ne doivent pas se trouver en égale pro-
portion. Par exemple , la narcotine , la résine et la matière
grasse paraissent être plus abondantes dans les extraits
faits au moyen de Teafa chaude que dans les extraits faits
au moyen de Feau froide , dans les extraits faits en trai-
tant l'opium par peu d'eau à la fois , que dans ceux faits
avec beaucoup d'eau , dans les extraits par simple évapo-
ra tion que dans les extraits par dissolution et évapo-
ration successive. La cause en est : i°. que la présence en
grande quantité des principes solubles de l'opium favorise
la solution des principes par eux-mêmes peu ou point
6l8 JOURNAL
solubles ; a*^. que cette solubilité se trouve encore aug-
mentée par le contact de la chaleur qui opère entre les
principes une sorte de combinaison ; 3"". qu'en redissol-
vant dans beaucoup d'eau froide l'extrait d'opium pour
concentrer ensuite les liqueurs , on élimine à chaque dis-
solution une certaine quantité de matière grasse de résilie
et même de narcotine. D'im autre côté , le principe volalil
doit être en moindre quantité dans les extraits faits par
longue digestion que dans les extraits faits au bain-marie
parla méthode ordinaire, soit qu'il se dissipe, soit qu'il
s'altère.
La composition chimique de ces extraits , bien que
sans doute très-analogue , n'est donc pas en définitive
identique.
Les extraits préparés par le procédé de la pharma-
copée batave ou par celui de Lemery et de Quincy, m^
semblent encore , comme les précédens , devoir contenir
tous les principes trouvés par l'analyse dans l'extrait
aqueux d'opium , et dansle même état, puisqu'il n'y a pas
de réaction probable entre l'alcool et chacun de ces prin-
cipes ; mais ces extraits doivent offrir entre eux une moin-
dre analogie. En effet, le procédé de la pharmacopée
batave , en prescrivant de laver l'opium au moyen àc
l'alcool, dans le but dopérer la dissolution de la résine,
avant de le traiter par l'eau , doit nécessairement opérer
aussi la dissolution d'une certaine quantité de ses princi-
pes actifs , tandis que l'extrait de Lemery , préparé en
traitant l'opium successivement par l'alcool et par l'eau,
n'en sépare que le caoutchouc , la bassorine , les matières
terreuses et les débris de végétaux interposés. Le premier
de, ces procédés peut donc fournir en réalité un extrait
plus actif que ne l'est l'extrait aqueux^ s'il est vrai que
lalcool froid enlève proportionnellement à l'opium pl"^
de matière grasse et résineuse que de principe actif be
second doit fournir un extrait moins riche, à volume
DE PHARMACIE. 619
•égal, en mécouate acide de morphine et de codéine en
méconine et en narcéine, puisqu'il contient toute la
résine et toute la matière grasse qui les accompagne
dans l'opium, et que l'eau en sépare presque en tota-
lité. Toutefois il «st à remarquer que la préseilce en
plus grande quantité , dans cet eic trait de la narcotine ,
peut établir sous ce rapport une sorte de compensation.
L'extrait par le vin , proposé par le Codex de 1758,
semble se rapprocherbeaucoup.de l'extrait préparé pap
le procédé de Lemery ; mais l'addition des principes con-
stituans du vin , principes qu'il faut considérer tout à la
fois sous le rapport des réactions qu'ils peuvent exercer
et des matières qu'ils ajoutent à la masse extractive , ne
permettent pas d'établir entre ces deux extraits l'analogie
qu'ils sembleraient au premier coup d'œil présenter. Ce
qiie nous avons dit du laudanum de Sydenham peut en
eâet être applicable à cette espèce d'extrait , en tant
surtout que le vin contient de l'alcool , des matières acides
et tannaiites en proportions variables. De plus, comme
le Codex n'a point précisé la quantité de vin qu'il fallait
employer , l'extrait peut être différent , toutes circon-
stances égales d'ailleurs , si l'on emploie à sa préparation
des quantités difiéren tes de vin.
L'extrait par Téther, suivant les méthodes de MM. Ro-
biquet et Dublanc jeune , difière au contraire d'une ma-
nière extrêmement tranchée des précédens ; car non-seu-
lement l'éther employé à sa préparation opère le départ
de la narcotine et de la*matière grasse dont les extraits
d'opium aqueux retiennent toujours quelque peu, mais
aussi sans doute celui de la méconine, que l'on sait parta-
ger avec la narcotine la propriété exclusive aux méconates
de morphine, de codéine, ainsi qu'à la narcéine, de ne
pas se dissoudre exclusivement dans l'éther.
Cet extrait constitue donc un médicament tout particu^
lier , fort éloigné par sa composition , et sans doute aussi
SiO 40URBiAL
par 568 prppriiités phy siolcuf iques des eKUaits pro^emoit
dits.
En résumé , les 4>réparation8 d'opium que «ous venoiis
d examiner ne paraissent pas deyoir être identiques dans
leur composition, soit que l'es principes constiiuans de
Topium s'y trouvent en proporliona diitéreotes , Aoit que
ces mêmes principes s'y trouvent sous des états difi'éreoa.
Partant , leur action sur Técanomie animale peut ne pas
^tre la xnême.
Mais comme les effets physiologiques que les médecins
ont l'intention de produire en les administrant^ sont eox-
mémes extrêmement variés, il pent se faire qu'il y aU,
dans certain cas , avantage réel à faire usage de tel ou tel
de .ces médicamens qu'il faudrait, dans un cas eontcairei
ne pas employer. Ainsi, quand 1 effet physiologique jtu[é
nécessaire sera plutôt produit par les méconates acides de
codéine et de morphine que par la narcotine , ou modifié
défavorahlement par la présence de cette dernière sub-
stance , lextrait privé de .narcotine de MM. Rohiquet et
Dublanc deviendra sans doute préférable ' aux extraits
aqueux ordinaires ; de même que , si le malade se trouve
dans les conditions indiquées (i), le laudanum deRous*"
seau, préparé suivant la fprmule originale, deviendra pw-
férahle au laudanum préparé suivant la formule réformée
de Baume. Chacune des préparations précitées pourrait
donc peut-être offrir des avantages spéciaux, mais il is^
s'ensuit pas qu'elles aient une égale valeiiur.
D'abord, on ne peut disconvenir que ceux de ces mé-
dicamens à base d'opium, qui, à l'exemple de certaios
extraits et du laudanum par fermentation, sont préparés
à l'aide de procédés tels qu'ils ne peuvent fournir despro^
duits toujours identiques, ont sous ce rapport un désa-
vantage marqué.
(0 JQumal de Pkàrmacit j tom.XlV, pâ^f. ^lij.
De PHARMACIE. 621
Ensuite il en est d'autres qui paraissent offrir une si
grande analogie de composition en raison même des pro-
cédés à l'aide desquels on les prépare , qu'il est rationnel
de les supposer susceptibles d'être confondus les uns dans
les autres. Tels sont la plupart des extraits aqueux.
• Il s'agirait donc , pour ceux-là , dé préciser les circon-
stances yéritablemenl favorables à leur bonne constitution ;
pour ceux-ci , de déterminer par des expériences chimi-
ques et physiologiques convenables, s'il est effective-
ment possible de choisir entre eux celui qu'il est le plus
facile d'obtenir et dont l'emploi pharmaceutique offre le
plus d avantages. Des recherches dirigées dans ce sens
profiteraient plus , je le pense , à l'art pharmaceu-
tique , qu elles rendraient à la fois et plus facile et plus
sûr que l'introduction dans la pratique de nouvelles pré-
parations d'opium, destinées peut-être, quelques années
plus tard , à devenir aussi problématiques dans leurs avan-
tages que la plupart de celles qu elles auraient rempla-
cées. Je ne crois en effet rien plus préjudiciable à notre
art que cette multitude toujours croissante de prépara-
tions métis, qui ne produisent en réalité ni des principes
immédiats purs jouissant de propriétés constantes, ni
des mélanges ou des combinaisons représentant fidèlement
sous une autre forme les matières premières elles-mêmes.
Au lieu de fournir sans cesse aux formulaires de tout g^nre
de nouveaul contingens , mieux vaudrait , ce me semble ,
que les pharmaciens, comme chimistes, s'attachassent à
déterminer assez exactement la composition intime des'
matières organiques, pour qu'il devînt un jour possible de
dédoubler pour ainsi dire leurs pi^opriétésavec leurs prin-
cipes; et comme praticiens , cherchassent de préférence à
se placer toujours dans les mêmes circonstances pour
donner à leurs produits une entière similitude de compo*
sition et d'aspect.
XX'. Année. — Nov^embre i834« ^^
^aa JduKN AL
I •
l«'«A<%%%«M««%
NOTES
«Sur le manioc amer et essais analy^tiqueà sw le suc de
s(i racine.
ParM.O. Henit.
Le manioc {jatf^apha manihot , janipïia manikot ) , de
la famille des euphorbiacées, est un arbrisseau originaire
de TAmérique , dont la culture a beaucoup "m ultiplîié Tes-
pèce depuis la Floride jusqu'à la terre niàgell^injque, ainsi
que dans plusieurs contrées dé 1 Asie et de l'Afrique. Cest
en effet des racines dé ce végétal que dérivé upe des prin-
cipales sources de l'alimeiitation. II est deux espèces de
maoioc, le doux et Yamer^ que Ton Cultive avec soin
et dont on retire diffétens produits-, lé manioc amer sur-
tout, malgré lé principe vénéneux très-actif qu'il ren-
ferine , est celui qui paraît le plus répandu et le plus
avantageux pour son produit : oti sait que ce principe
dangereux , dont Taction si prompte est reconnue depuis
lopgrtemps, se dissipe ou se détruit pair la chaleur, et
qu'alors il est facile d'extraire dû végélial une substance
propre à la nourriture desbommes et des animaux. Tous
les auteurs d'histoifre naturelle s'accordeht bssez dans Tin-
dication des procédés employés h l'extraction de ces pro-
duits alimentaires ; aussi je ne m'y arrêterai qu'un instant,
eti me bornant à présenter quelques détails à ce sujet;
j'espère qu'ils offriront de l'intérêt, car ilâ ont été pris
sur les beux mêmes et recueillis fidèlement. Je les dois a
l'extrême, obligeance de M. le docteur Sureau, J^on
beau-frère et mon ami, qui, ayant habité Sâiiit-Domingue
pendant l'espace de dix à douze années , a vU l'extraction
et la préparation des produits du manioc assez souvent
DE PHÂàMACIE. 6^3'
I k
répéCiéeft'àous 568 jenic, ]î>our lèô transmeUte avec beau-
coup d'eKaciitude; les voici:
' Le janipha manîhot offre deux espèces bien distinctes ,
comme ie lai dit; l'une rfouce Don vénéneuse; l'autre
amère , contenant à côté du principe alimentaire un poi-
son aussi vroTent que subtil ; cette dernière est générale*
ment la plus multipliée.
Il est assez difficile de distinguer le3 racines de l'une £;(.
de l'autre espèce ; toutefois, en les examinant bien, oii r^-*
marque dans lés racines de manioc doux^ vers le ceptrp,.
des filamens ligneux , qu'on ne retrouve pas dans le n^anioo
amer y et de plus, la première se ramollit à la coction
sècbe ou huràide , tandis que l'autre n éprouve rien de
semblable, mais reste dure. On prépare des deux espèces,
fa càssave , la farine de couscousse et le tapioca (i)..
Pour obtenir la cassave , on lave les racines arrivées ki
la grosseur du bras ,. puis on les soumet à F/ictiop. jd'upe
râpe grossière, et Ton exprime )a pulpe daAs des sacs de:
plusieurs tissus.. C'est particulièrement avec up insifUi-
ment qui rappelle beaucoup la chausse d'Hippocntfe ^, et
qui est fait avec un tissu decorce darbre médiocrement^
serré et trèç^-fort ; à l'aide d'^oe pression exercée à la b^ç^
par des pierres ou poids susp£ndus, la partie liquide
s'écoule et est reçue dans des vases placés au-dessous.
Cela fait , on prépare la cassav^e ou pain àe cassave , en
prenant cette pulpe bien exprimée , l'étendai^t sur des
plaques de fer en couches de un ou deux pouces d épais-
■^^^^■^^^^^^■^■^i^^^y^ I ■ I — ^»^»^^i^^iw ■ ■! I ■ iw »^^y^^ ■ i ■ ^■^■^■■^ I j I w w* 'II' * ' .■ '
, > ' . ■-
(i) Dans \^- Dictionnaire dei sciences naturelles , toiri. XXIV, et dans le '
Jowvtal de Pharmacie^ touk' ll\f il ^^t mHitioii' aussi. dartres produits'-
da manioc, employés soit comme qlimens , soit comme conditne^s,. tels,
qnevlê langon, \è'càbiou\ ainsi que différentes boissons fermêjitéeA
aoicqiieUes on doaae Us noms dé vieou, càchipi^ p'^fà, , Mo&a[/?a^a. 'Noirs'
renvoyons les lecteurs à Tarticte de M. Virey, in:sé^é dans ^QXt^.\^p^r^
nal ; on y trouvera des détails fort intéressans, et plusieurs remarques
sur U cttltnreet là ^écolte^dé là ràHoe dé manioc: ' . '
6^4 ^ JOUENàL
seur, «t les cui^ot en foime de grandes galettes qu'on
laisse ensuite sécher sur le chaume des cases à nègres.
La racine de manioc fou,rnit une grande quantité de
fécule que Ton prépare à la manière ordinaire , et qu on
▼end dans les colonies sous le nom ^amidon , àe cipipa ,
de moussache. Les blanchisseuses s'en servent pour em-
peser le linge, mais préfèrent la fécule d'àrroi^rootj qu'elles
nomment improprement sagou. Il est important, dansla
pratique de la médecine , de s'assurer dans ces pays de
l'origine de l'amidon qu'on prescrit en lavemeat , car on
a vu d'assez graves accidens résulter de l'usage de celui
du manioc, qui probablement avait été mal lavé.
Les parties de pulpe qui n'ont pas traversé le tamis,
sont séchées , légèrement torréfiées et écrasées pour
former une farine très-grossière , nomnàeeyàrme de cous-
cousse ou tapioca. Bouillie avec du lait , elle forme un ex-
cellent aliment.
' La racine de manioc amer est , comme on Ta déjà dit,
fort vénéneuse , et l'on voit , par ce qui précède , que son
principe vénéneux réside dans le suc ; ce principe parait
très-volatil, et son odeur pénétrante se rapproche beau-
coup de celle de l'acide hydrocyanique. Cependant, tien
que le suc de manioc amer soit extrêmement dangereuse
souvent les nègres appliquent d'épaisses couchés de pulpe
récente de cette racine sur de très-larges ulcères , sans
éprouver d autres effets sensibles qu'une amélioration
marquée de la plaie. Il est probable alors que , si l'acide
hydrocyanique faisait partie du principe vénéneux dans
les proportions que sembleraient indiquer l'odeur de ce
suc et la volatilité, du poison, certes on n^appliq^e-
rait pas impunément cette pulpe sur d'aussi larges sur-
faces , tout en faisant la part du peu de vitalité des parties;
car c'est toujours sur de vieux ulcères fongueux ou calleux
qu'il est mis en usage.
Au sujet de l'action toxique du suc de manioc «^mer »
DE PHARMACIE. 626
M. Surenu m'a transtiiis une histoire qui m'a paru offrir
assez d'intérêt pour la rapporter ici.
On sait que les esclaves , dans les colonies , attentent
quelquefois à leurs jours. Voici, dit M. Sureau, ce que
me rapporta un juge de paix de la commune de Cavaillon
( St.-Domingue ), fils d un médecin français, et lui-même
homme très-éclairé. « Avant la révolution, j^étais, dit-il,
1» un des inspecteurs généraux de culture; faisant un
«jour une tournée, j'arrivai sur une habitation où l'on
» m'apprit qu'un des nègres venait d'avaler du suc de ma-
» nioc. L'atelier Fentourait , et nous redoutions beaucoup
» ce funeste exemple , qui était presque toujours suivi dé
» pareils suicides. J'ordonnai immédiatement que l'esclave
» ( déjà un peu soufirant ) fût fouetté. Le malheureux
» fut donc livré à l'inexorable commandeur^ qui le pour-
» suivit dans la cour, armé du redoutable instrument.
» Les dragons de l'escorte de l'inspecteur le poursuivirent
» aussi: le malheureux, cherchant à échapper aux coups,
» courait ça et là , sautait , se roulait par terre. L'ex^cu-
» tion achevée , on s'attendait à le voir périr victime du
» poison qu'il avait pris, quand, à la joie générale, il en
» fut quitte pour sa fustigation et n'éprouva aucun ac-
» cident.
» Le hasard voulut qu'un mois environ après , et dans
^ le voisinage, un autre nègre s'empoisonnât de même.
» Un des dragons, présent à. la première cure, conseilla
» immédiatement le remède précédent de l'inspecteur ,
» et le patient Fut sévèrement fustigé ; il guérit. »
Les porcs sont très-friands de manioc, et lorsqu'on
'fabrique la càssavè , ils trompent souvent là vigilance des
ouvriers pour venir boire le suc dans les terrines. On a
coutume alors de les poursuivre pendant une heure en-
viron, de .manière à ies fatiguer- beaucoup , et on les
sauve.
Il serait facile , dit M. Stireau , de donner une explica-
6j28 JOURNÀt
de manioc, ou de 1 acide hydrocyanique , ou uti principe
capable de lui avoir donné naissance. Après cet essai , les
vapeurs continuant à être très-piquantes^ sans troubler le
sel d'argent , je les ai reçues dans Feau pure , et bientôt
la liqueur acquit une acidité très-prononcée.
Je voulus m assurer de la nature de cet acide , et voir
s'il n'était pas formé diacide /brmique engendré , soit par
l'acide prussique , soit par un radical cjranique particulier
préexistant dans le suc de manioc. A cet effet , Teau du
récipient, neutralisée par la soude caustique, fut évaporée
avec soin à siccité ; le sel qui en est résulté, chauffé dans un
petit tube avec du deutoxide de mercure , n'a pas présenté
le caractère tranché des formiates ; savoir la formation de
mercure métallique et celle d'acide carbonique . Seulement
ce sel , traité par Tacide sulfurique, a produit des vapeurs
piquantes d'acide acétique. C'était donc cet acide qud
existait dans le suc de manioc examiné ; je crois qu'il a
du résulter de quelqu'altération survenue à certains prin-
cipes sucrés du suc de manioc pendant le séjour de ce
liquide dans la bouteille où i! était contenu.
La matière restant dans la cornue , après l'opéra tioD
ci-dessus , avait acquis une teinte brune j elle n'était pas
encore exempte d'acide libre, et sa saveur amère, plus
prononcée, indiquait en même temps quelque chose d'oS"
mazomique. Je lai rapprochée au bain - marie avec
précaution en consistance syrupeuse; et, pendant cette
évaporation , j'ai remarqué encore l'odeur piquante de
l'acide acétique. La liqueur épaisse refroidie se prit bien-
tâl en une masse qui fut recueillie sur un petit lioge,
égouttée , exprimée , et lavée convenablement à Talcool»
Il en est résulté un dépôt blanchâtre A A sur lequel je vais
revenir.
in Les liquides d^l'égouttage et du lavage alcoolique réu-
nis, concentrés de nouveau au bain-marie , étaient amei;s/
irès-dcres au goût, et irritant fortement la g<»rge; leur
DE PHÂEMACIE. 62£(
odeur ' osmazoniique était aussi bien plus prononcée^
Enfin , au mojen de la levure, il se manifesta un certain
mouvement de fermentation , quand on eut neutralisé
exactement le reste d'acide contenu dans le produit qui
nous occupe. GeUiit donc, d'après ces divers essais, un
mélange, peut- être fort di£Bcile à dissocier , mais princi-
palement formé : i*^. d'un principe amer, acre ; 2°. d'acide
acétique; 3®. d'osmazome végétal,' ou de ce qu'on est con-
venu d'appeler ainsi ( matière déjà fort complexe par ellé-^
même ) ; 4''» enfin de trace de sucre.
Quant au dépôt blanchâtre A A , dont j'ai parlé plus
haut , après lavage à l'alcool , il fut séché à 100 '^. , devint
pulvérulent , blanchâtre , puis dissous dans Teau distillée,
tiède et filtré ( il ne resta qu'une petite quantité de
phosphate de. chaux insoluble); la solution du sel était
limpide , sans couleur ni saveur sensible , traitée par
les réactifs ; elle n'indiquait pas d'acide libre , Yoxùlate
d'ammofiiaque n'y formait de précipité blanc léger qu'au
bout de quelques instans. '
La soude caustique donna un dépôt blanc gélatiniforme.
Ij ammoniaque un précipité floconneux peu abondant.'
Le phosphate de soudé un louche qui, par l'addition
d'ammoniaque , devint très-sensible.
L'acétate deplomS, le nitrate d'argent y n'y firent qu'ub
louche léger.
Le sublimé corrosif, le proto-nitrate de mercure ,* et
l'oxide rouge de mercure , rien qui annonçât la présence
d'un formiate. '
L'a/cob/ 7 déterminait un précipité dont le volume
semblait assez grand.
Le muriate de baryte y fit un d^pôt très-sensible.
La solution, évaporée à une douce chaleur, laissa bien-
tôt un sel blanc cristallin neutre, Irillant, en petites
lames, légèrement efflorescentes à l'air. Ce sel, calciné
dans un creuset de platine , fut bientôt décomposé aVec'
63q 40U)RNAi \ \
production d'odeur da pain brûlé) el il. reala^ après une
longue ca^cinatioD , un résidu blanc recontiu pour de la
magnésie ; il y eQ airait environ 38 à ^6 pour loo.du sel
employé.
Enfin , une portion du sel {organi^^uç intact ayaotdonné
par le muriate de baryte un dépôt blapc ^ je lai laré avec
soin et en ai retiré , à rai4^ ^^ l'acide sulfurique étendu,
de petites aiguilles soyeuses y solubl^is dans ralcooK Je
c^ois que ce sel , à bas^ de magpésie , contenait un acidi
organique particulier, si j'en. juge pai^ comparaison atec
Iç^. citTQte , . malate ^forifiiate , açi4tatei ^ tartrate de ma-
^ésie, mais j en avais trop peu pour en bien cdinstaterlcfl
caractèresi ; aussi je ne m^ hasarderai pas à dpnner à cet
acide le pon^ à' acide mafiihotique^ jwiin'^ ce.q4i'il me sait
possibile (jlé mieux Texanainer, si, comme je Te^pice, il
m arrive de nouveau suc àe manioc am^r-
D après les résultats de cet .examen «chimique, je pfl'^
fjeg^rder 1^ suc de jf^ia^ipc amer q\j^ m'a. été.xemis comme
composé, savoir :
. 1% D'acide bydi^pcyanique, ou du w^oiiws djun principe
volatil capable de lui donner na^ssanc/e ;
. a». D acide acétique, prof(l\iJil s^ns do^tepat la prçsence
d'une certaine qjiiantité de sij^crip. coptenu . prioiitiv^'ii^^^
dans Je maqioc ; , « v ..
3°.* D'un sel organique à base de magnésie et dont r^cide
m'a $emblé de.natu.cev particulière (aqide ipapibpAiqu^)'
. 4'*' D'un pnpcipc amiar, ffcre, irritant la ^:gorgeiCris-
soluble dans l'eau et dans l'alcool ;
, 5o, D'une matière brpne, complexe,, ^pittbieiJ<9#^^'
d'une odeur et d'une saveur osmazomique^mélée de trace*
de sucre fexrmçntescible ; . ., ^
.6**. De. quelques sels insigni£wiQS,,^et particplièreP»^"^
àe phosphate calcaire ; r
7^. Enfin, dp .rjçstes de fécule amylaçée^çt de glut*«*^
fcf fljant ,vfl d^piî t HispJiMbIp'liapft Je .suc jçioipi. 4J4«?«- •
DB PHARMACIE. 6^[%
\v|vv«>^A{M/«»ff\«v%«rvwi^<yvv%\ y%i%/>Amjyvv%Mi;ifvv:y^f^yy%^i\^yiiv %%f vv»vy^%«\ %^' y^M^^^,
« ' ■ Sur Pasparagine^
. ^j . Par M., Rfloi^E^D , de MojitpeUiec. . ,
Nous çivons ^u Thonneur d'adresser , VanDéé dernière ^
à. lyr. Robiquet, une notice sur une substance particulière
qiie nous avions retirée de la racine de guimauve (i). En
compiirant ses propriétés, avec celles de l'asparagirie,
nous annonçâmes que nous avions réussi à extraire cette
dernière, des turions de T asparagus açutifolius. N ayant
pu, à cette époque^ continuer nos expériences, attendu
que la saison où l'on recueille les asperges était passée ,
nous ne parlâmes point des circonstances imprévues qui
I I ■ ■ I ■! ■■------_■ ■ -
' (i) Nous avons' obtenu , 'Aaâfîs uite fois seiïlèméiit ; une petite quantité
4*a^paragioe de 1^ racine de ^airaaave , -.d^ns ane des expériences que
npus ayons faîtes Ffiiver dernier. Nous ignorons encore con^ment il se
lait que , le plas souvent, ad lieu d'avoir dé l*asparagibe, Ton n'ob-
tient (ce qat arrive aussi quelquefois avecles asperges peu fermentées)
qu'un sel à base de magnésie ou de chaux , soit que l'on suive le pro-
cédé de MM. Boatron-Charlard et Pélouze , par macération, soit que
l'oii- opère par décoction od' par infusion, .en précipitant même par
l'alcool, le^ principes- gommeux et amylacés que renferment tougourp
assez ' abondamment les' extiaits de guimauve, préparés par les deux
dernières méthodes que nou« Venons d'indiquer.
ragine
altération ' des plantes, se combinerait-elle avec Vacidé aspartique
déplf^^i}t la magnésie V primitivement unies à cet acide -.dans lés vÀt
gétanx?' .1
' On sait que M. Wittstoch a trouvé l'aspartate de magnésie dans la
hicinede guiniauv.e>et j'ai lu danis un méhioifede M. Robiquet , publié
çp; ]8o5..dans;l^ Aj^naleside chiipie , qi^e ce savant avait retiné du s^p
d^asperge , par l'analyse ^ un sel double de chaux et d'ammoniaque ,
"dont 1-acide lui était' inconnu. *** * »i.
-II est possible que-v-lorsqu^on yonsait à obtoniT4'aspftragHie de la r>^
«îne de g^i|na^ve., pe)^^i^n«.9 «n cpaoweacismenjt de fermentation
qili aurait lieu pendant, nn^ qpén^tipii. néceasairement longue , à. caisse
de la viscosité des macérés. ; >. . >.
6^2 JOURNAL
nous avaient favorisé pour obtenir l'asparagine , et nous
ne ftmes point par conséquent mention de letat dans
lequel se trouvaient les asperges d'où nous avions relire
ce produit (i), qui, selon l'opinion des auteurs, serait
répandu ainsi que le sucre, la gomme et l'amidon, dans
un certain nombre de familles de végétaux.
Ayant repris cette année nos recherches sur les turions
de r asparagus acutifolius^ nous sommes heureux d'an-
noncer à la société de pharmacie, qu'après quelques ex*
périences et quelques tâtonnemens, soit sur le de^ré d al-
tération que doivent subir les asperges, soit sur le point
de concentration convenable des liqueurs pour la réussite
de l'opération , nous sommes parvenu à trouver uu pro-
cédé à peu près sur et invariable pour extraire l'aspara-
gine du suc de cette plante. '
Nous ne rapporterons point ici les expériences que
nous avons faites, paur vérifier celles de l'année der-
nière; nous nous bornerons à donner la description iu
procédé que nous avons suivi pour obtenir Tasparagine,
et à indiquer les propriétés les plus remarquables de
cette substance. Nous terminerons aussi par exposer
quelques considérations particulières , soit en raison de
la constitution chimique du produit qui nous occupe^
et de son mode d'extraiction , soit en raison de sa préexi-
stence supposée dans les végétaux.
On se procure au mois de mai, époque à laquelle le^
asperges sont très- abondantes , des turions d'aspara^
acuti/blius^ on les enveloppe d'un linge mouillé , et on les
place dans un local à la température ordinaire, pendant
trois ou quatre jours, et plus s'il le faut, en les tenant
humectés légèrement; lorsqu'ils ont éprouvé par cette
opération préliminaire et indispensable^ un commence-
•iiià
(X) Les asperges t qui aoas araient- fourni laspaTàf^iie, amant
é^TOwré WD. commencement d'altération, et avaient nne odenr» forte
qae noas voulions les faire jeter. . < . r
DE PHAfiMACIE. 653
j '
méat 4^. déoomposition , ce que Ton reoonnatt facilement à
use odeur assez, désagréable qui s'y déyeloppef(i). On les
pile dans un mortier de marbre en ayant soin d y ajouter
une certaine quantité d'eau pour délayer le suc qui
mousse ordinairement par la percussion; on exprime
fortement dans une toile , on Êiit chauffer pour coaguler
Talbumine et la chlorophylle, et l'on filtre; le suc filtré
est copcentré au bain-marie ; filtré de nouveau et concentré
jusqu'à consistance syrupeuse, il est abandonné dans un
lieu traqquille; après douze à quinze jours d'évaporation à
l'air libre , on trouve le vase dans lequel le suc a été mis
en repos, tapissé de cristaux recouverts d'extrait peu
consistf^nt , quoique très-rappifoché ; on lave ces cristaux
avec l'eau froide, ou avec l'alcool affaibli; c'est de l'as-
paragine dont nous avons . l'honneur d'adresser des
échantillons à la société de pharmacie.
. Nous ferons observer que nous avons retiré également
l'asparagine du marc des asperges fermentées. On fait
bouillir ce marc dans une certaine quantité d'eau, et
après avoir coulé le décocté et l'avoir rapproché conve-
nablement, on en précipite, au moyen de l'alcool, le
principe extracto-gommeux qui a été dissous par l'ébul*
litiou; on concentre la liqueur filtrée jusqu'à consistance
de sirop , et on la met à cristalliser comme nous venons
de l'indiquer. La précipitation du principe gommeux est
indispensable pour le succès de l'opération, l'asparagine
ne pouvant cristalliser , nous le répétons , dans unfi li-
queur visqueuse* Lorsqu'on fait évaporer le décocté jus«
qu'à consistance d'extrait , on traite celui-ci par l'eau-de-
vie, attendu que 1 alcool rectifié précipiterait en entier
l'asparagine mêlée à la matière extracto-gommeuse.
(x) Novs ii'aTons jamais pa obtenir lasparagine des asperges non
fermentées*. La fermentation parait être nécessaire pour détruire la pins
grande partie du principe extracto-gommeax qui , donnant de la visco-
site an s«c concentré d'asperges , empêche la séparation de l'asparagine ,
si toutefois cette substance préexiste dans les yégétanx.
634
L'asparagiiie , cfoe iiou6 arroDsobteitti^ 4aii^ dkS^enles
opéraUoAft , présente lea principaux caractères qné les*
cÛmiates assignent à cette substance. Elle eel cristallisée
ordinairement en rhomboïdes : elle est piQU 9oluble dans^
Feau froide, un peu plus dans Teaii bouillante, m^lubi^
dans lalcool rectifié, mais • se dissolrant un peu dans*
l'bydro^ alcool; exposée sur des c^ai^bôus ardèùs, elle se
boorsouffle en. cbampiçrions, 'répdtid<'une' odeut désa-
gréable, comme alliacée ^ et laisse OU eharbon spon-
gieux;, elle rougit* assez fortement le papier Idumesol^
lora même qu'elle est très -blanche ^t bien lavée, en
l'appliquant sur ce 4»actif , après' lavoir mis en pdud^ ^
et l'avoir humectée avec de l'eau distillée; on ébti*ént le
même résultat avec. une solution concentirée d'asparagine*
extraite, soit des asperge, soit* de' la- riidiie de gui-
mauve (i).
{Nota.) Nous nous . empressons d'annoncer à la so-
„^ ^.^-J; ; — ir.i ■ i ■> ■..-■ i.i. •■ ■ ■: — >i.».,'. • ^
(i) M . Wittstoch a.ea raison de dire que Textrait âquenx de )a racine
de goimauve donnait des quantités d'aspsirarine d'autant plos grandes,
({lié les Kquetirs étaient plus acides : il aurait remarqué qu'en saturant
lacide libre avec de Teau de okaux , on «obtient pôinrt d'asparagine ,
ou du moins que Ton n*en obtiendrait que des qaautU^^ isùg^ifiaotes»
Ce fait de Vacidité des liqueurs a été contesté par MM. Boutron-Char-
lard«t'Péiôti£e , dans un mémoire quHls ont présenté à rÂcadémié des
sciences.. « INous avons , disent^ils ^ examiné letat des liqueurs; ^ depuis
la' première heure de macération jusqu'à l'évaporation. complète; et
nbte aVoAs été étonnés de voir qu'elles aient été sans action sur le
t£|wnesol»
Nous pouvons assurer à cet égard, d'après nos expérience^ , que l'a*
cidîté Ise développé dans peu de temps dans les macérés de la racine de
guimauve; pour la constater, on y trempe dii-papiei* toùrnesor pèu>
chargé. Cette acidité, qui est due à une substj^nce.non volatile^ pourrait -
bien être le résultat d'un commencement de fermentation. M- Witts-
todi pense d^*aill«urs' que Taftparâgine n'est pas toute formée dans la
guimauve^ et qu'elle pourrait bien être . ie . produit dé lof réaction de
Teau sur cette racine.
MM. Boutron • Çliarlard et Péloucp ajoutent .m^me aTÔir «émargé
quelquefois, qu'en plongeajit le papier de toocnesoèirongi) dans les mk<»
cérés de racine de guimauve , avant et. après leur conof ntratién >. i( était
ramené au bleu. dans, quelques ^secondes. Us: ont attribué- cet ^età'la
chaux dont on se servirait dans le oonoanercf pour i^nchit* ia tafCin^ de
DE PIIAliM^à^IE. 633
dlété^iqu'iefi'Contmuant nos récbébches, pendant que
nous nous'occupicm^ delà rédaclk)h de ce méAloi^e , noiié
sommes <pat'venM à extraire aussi Taspài^gine des turions
àt, l'asparagus offèôinalis ; le procédé qui ùôus a iréussi
est le même que nous avons adopté ponf retirer cette
sabstance de Paspàragas acutijhlius , sauf quelques mo^
dtficatiohs qui, en abrégeant' l'opération , obvient aiïx
inconvédiens d<uné éVaporatièlh Idngue, laquelle peut'
appoirtenr%,:ce'qui nbUs est arrivé quelquefois, des cban-
^mërisKnoiables! datns les' liqueurs, surtout lorsque la
tempénatilre ne favorise point cette même' évaporation..
Voici les modifications que. nous avons apportées à
noire mode d'extrKCtiôn' de rasparagine. Après avoir fait
fermenter les asperges pendant buît jours, au lieu de
quatre; à cinq, jours ^qui^ 5o!)% ordinairement pluà qiie
suffisans lorsque l'on opère sur les turions de Fasparagus
OQutiJbiius (ceuK^ci étant probablettir;nt plus Hcbes eh as-
■ >■ .in» >il I t V I ■ ■• i« '■ iii I lu l"< l'ir Ti' • i' I • ■ I I
gaiinaQv^«< ^o^s;poavon« assurer qse cette kiiélhode de 'blanchit cetttf
racine ne se pratique point dans nos contrées ,,pù elle est récoltée: en
' assez grande abondance.
Nous ferons observer^ à eètté occasion, que MM. Pitsson et Henry,
qui du reste ne. réussissent, pas tonjoifir^ dans leurs 'Opérations, okit^rexi
connu que le soluté aqueux d*asparagine, abandonné à 1 ui-mêrae, pen-
dant quelques jours , passfe à l'état de'sous«aspartatè d*ammoniaqué. Ne
pourrait-On pas considérer qçtte substance , en raison aussi de ton peu ^e'
solubilité qui est le propre des sels acidulés yég;étaax , comme un s/ir-.
aspartate d'ammoniaque , susceptible de passer à Vétat neutre , ou bien
à l'état alcalin, dernier terme de la décompo-Hion des substances or.
ganiques azotées. <
On se rappelle que Bacon avait regardé l'asparagine comme un malaite
acide , et nous avons déjà dit que M. Wittstoch n'obtient point cette
substance lorsqu'il sature l'excès d'acide des macérés tie 4a ractite tir*
guimauve.
Les différentes opinions des auteurs dont nous venons de parler ne
pbùvaîént gtièt-és se concilier, alors qu'ils n'auraient point reconnu à
rasparagine, d'une manière évidente, le caractère essentiel, qui la dis-
tingue, celle de rougir le papier tournesol. iMI^, Plissonet Henry ont
bien vu que la teinture de tournesol était rougie par l'asparagine, mais
à l'aide dé la chaleur seulement. Nous ayons remarqué que cette tein.
tttre, convenablement affaiblie, prenait à froid une couleur de vin
étendu d'eau , lorsqu'on la mêlait ayCc une solution de cette substance.
636 JOURNAL :
paragine pu en matières azotées ),' nous avons procédé
comme à lordinaire, mais avec la di0érence cependant
qu'au lieu d'exposer à la température de Tatmosphëre,
pendant douze à quinze jours, le suc d'asperges filtré et
convenablement concentré au bain - marie 4 nous l'avons
fait évaporer à l'étuve, jusqu'à consistance dé sirop très--
cuit, de suite son extraction et la dépuration faite, et
après l'avoir additionné d'une petite quantité d'alcool pour
empêcher leur altération. Dans cet état de concentration,
nous avons exposé le suc, qui est toujours très -acide, à
l'air libre, pendant deui^ à trois jours seulement; au bout
cle ce temps , il a laissé déposer un grand nombre de cris-
taux d'asparagine très-réguli^er, et d'une forme faexaédri-
que^ Ces cristaux sont très-blancs et très^purs étant bien
lavés , et leur solution rougit assez fortement le papier
tournesol (i).
Nous rappellerons l'opinion de MM. Plisson et Henrj,
relativement au . caractère acide assez proooneé que nous
avons assigné à l'asparagine, et que nous avions mé-
connu l'année dernière.
« Bien que la faculté de rougir les couleurs bleues
» soit un des caractères principaux des acides; bien que
» nous ne connaissions pas des substances non acides qui
» jouissent de cette faculté, il nous a paru rationnel, dans
» le langage ordinaire, de considérer l'asparagine comme
» une substance neutre, puisqu'elle est d'ailleurs inca-
» pable de saturer aucune proportion d'alcali. Cependant
» comme les alcalis en solution concentrée sont suscep-
(1) Nous avons fait la remarque que rasparagine , comme celle que
nOQS avons extraite de l*asperge officinale , était beaucoup plu5 solable
dans Teau froide que celle qui contenait des aspartates de chaux ou àe
magnésie ; qu'elle se boursouflait moins, et qVelle laissait un faible ré-
sidu étant calcinée sur une lame de platine.
L'asparagine impure laisse, au contraire, un résidu blanc par la cal-
«nation. Cette dernière substance serait-elle la même que le sel doàbh
de M. Robiquet , dont nous avons parlé plus haut ?
^
DE PBAAMAGIE. 637
» tibles d^ea dissoudre une quantité considérable^ etdfi
» ] abapdon:ner intacte presque tout entière par une
« protnpte satur^ation^ comme .on reconnaît aujourd'hui
» que les dissolutions, les solutions, ainsi que les cokn*
9. binai^pns salines ne peuvent avoir lieu que par des forces
» électro-chimiques toujours constantes entre des corps
» toujours comparables , il en Té9uUe que laspariagiiie ^
» sous ce pcûnt de. vue, pourrait être considérée comme
» un ficide , ce qui semblerait eu harmonie avec son ac-
•n tion- sur, le tournesol. » >
Maintemnt que le mode d'extraction de Taspara^ne
nous est bien connu, nous dirons que si les chimistes
jusqu'aujourd'hui n'ont réussi qu'imparfaitement àfob-
tçnir lasparagipe du suc d'asperges , cela doit être at^ri^
bué à l'ignorance des causes .qui nous ont amènera la
découverte du procédé que nous venons de décrire plus
haut». En e.Qet , il est indispensable que léÀ asperges aient
subi un commencement de décomposition qui , en détrai*
sant la plus grande partie de la matière extracto-gom -
meuse , facilite l'extraction de l'a^paragine. Nous admet-
tons , comme on le voit , que cette substance est un
produit immédiat des insperges , quoique le mode seul
de son extraction semble en quelque sorte infirmer l'o-
pinion généralement admise que l'asparagine préexiste
dans les végétaux.
Une exposition de douze à quinze jours] à l'air Jlibre
ne. peut-elle pas aussi apporter, quelques changiânens
dans la nature des macérés de la racine de guirqauve^,
ainsi que dans celle des sucs concentrés des asperges^ en
X)pérant js^é^skt. d apriès le procédé des auteurs?
La formation du sucre que M. Wittstoch a obtenue' de
la racine d^,guip|kuve> ne pourrait-elle pas provenir de
la décomposition dé la fécule par la fermentation qui, se
développerait dajaç les. macérés étendus ou rapprochés?
Ce chimiste , comme nous l'avons déjà dit , est le seul
XX*. Annèe^ —Noy^embre i834- 45
638 JOUENÂL
qui pense que lasparagiDe pourrait bieo être le produit
de la réactî(m de Teau sur les» p^anteS' qui la fooraissent.
Ea 8era-t««il de même lorsque notre procédé pour obteoir
cette substance sera connu? «
M. Wittstoch admet> comme on le sait, que Tasparagine
est un aspai^tate d/ammoniaque. Lorsque cette substance
est mise en contact urec les acides, il s^ sépare , dit-il,
de l'acide >iaspartique, tandis que le carbonate^ de-potasse
•ea dégage, de rommoniaque^ ce qui fait dire à M* Ber-
zélius que ces données s'accordent très-bien dfec Topi^
nîon de M. Wittstoch , suirant laquelle Tasparagine n'est
qu'un sel ammoniaque.
Que penser maintenant de la {Préexistence de Taspara-
l^ine dans les végétaux , lorsqu'on sait qu'en général ks
sels amBioniaGaux>8ont le résultat de la décomposition ou
de l'altération des substances organiques azotées?
Nous soumettons ces réflexions au^jugement de la So-
ciété. , .
• *
J^erakératian de fair par la fermentation y partd. Tbjéo-
DORE JDE Saussure.
Extrait des mémoires de la Société de physique et d'histoire natoreU*
de Genève.
« J'ai annoncé, dit l'auteur (yojez le n». d'octobre j^
que plusieurs substances Tégétales absorbent àix g&^
asote en se décomposant spontanément dans l'air; on
pourrait présumer cette absorption par des considéra-
tions vagues et indirectes $ telle est celle du mainti en
perpétuel des végétaux sur un sol qui ne reçoit d'autres
engrais que la dépouille partielle de cette végétation'
Comme ces végétaux ne paraissent pas condaiser lega^
azote pendant leur vie , et qu'ils subissent des pertes p^^
DE PHARMACIE, 65^
les vents, les pluies ; les récaheé'et Texhakition' iji/ils font
souvent de ce gaz , on doit croii'e qu'ilest absorbé dans
l'air par leurs dépouilles qm , en se ^êduislAnt eki tëtreiiui,
présentent un aliment plus azoté 4^1 pénétirè dans la plante
par ses iracines; • :' '
» M. Yaudin a attribué à l'azote atmosphériqueTddètir
d^'lcide nitreux qui se dégage quelquefois de certains ex-
traits et des parties mortes des végétaux ; Éàtàis cet auteur
ne montre nullement que-cet a^oie'd'iexisiait |>â!5 dhezces
végétaux dans une antre comlnnaison avant Tapparitioà
de Tacide nitreux ; il ne prouvé point non plus que Tazoté
atmosphérique ait contribué à cette exbalaisbn.'Si la pré^
sence de l'air est requise pour former cet acide, on est
autant fondé à expliquer sa production par la combinaison
de Toxigène atmosphérique avec l'azote préexistant dans
le végétal , qu*à établir l'^explication sur Temploide l'azote
ntmospberique. L'opinion généralemeht admise ^ est que
le dernier qe contribue point à là formation du nitre dans
les nitrières artificielles , parce qu elles exigent tou-
jours la présence des matières organiques azotée» dont la
fonction paraît être de combiner leur azote avec Toxigëne
atmosphérique. Cette explication n'est cependant pas plus
prouvée que la première, car la substance organique
azotée pourrait n'être essentielle qu'en sa qualité de fer-
ment, qui est toujours une matière organique azotée.
n L'absorption du gaz azote dans la fermentation n'étant
prouvée par aucune expérience directe , j'exposerai les
résultats que j'ai obtenus principalement par la fermen-
tation des pois dans lès mélanges de ce gaz avec l'oxigène,
l'hydrogène et l'acide carbonique. Les premiers gaz inter-
viennent comme parties principales de notre atmosphère ;
les derniers comme produits delà fermentation elle-même;
j'ai employé cette graine, parce qu'elle offre une substanice
très-fermeiitescîble qui s'adàplé facilement à ce genre d'ex*
périence.
45.
6J^0 JOURNAL
«On irait beaucoup trop loin en appliquant à la fer-
mentation de toutes les substances végétales les effets qtxt
j'ai obtenus ; mais on ne sauraitdouter qu'ils conviennent,
dans leur généralité, aux plantes mortes qui sont azotées,
et qui dégagent de l'hydrogène par leur fermentation sous
l'eau. »
M. Théodore de Saussure expose ensuite les détails de
ses expériences sur la fermentation dans les circonstances
diverses où il s'est placé; il montre d'abord que la surface
que Ton donne au corps en fermentation , peut chan-
ger totalement les résultats ; ainsi , i gr. de pois mis à
fermenter dans un vase où ils étaient recouverts par une
légère couche d'eau dans un atmosphère d'oxigène , ont ,
dans une première expérience , lorsqu'ils étaient entiers ,
absorbé 72,2 centimètres cubes oxigène, en produisant
61 GG. d'acide carbonique, et 1,6 GG. d'hydrogène, tan-
dis que , réduits en pulpe , ils ont absorbé 28,6 GG. d'oxi-
gène en produisant a8,5 GG. d'acide carbonique $ans hj-
drogène.
De même, la fermentation du sucre, avec sa levure,
qui , dans les circonstances ordinaires , donne de l'alcool
et une si grande quantité d'acide carbonique sans absorber
sensiblement l'oxigène, donne des résultats tout difierens,
lorsquel'on mouille simplement avec la dissolution sucrée
et imprégnée de levure de bière, un corps poreux, une
pierre ponce , par exemple , on remarque alors que le vo-
lume de l'atmosphère dans laquelle se fait J'expérience
n'est point augmenté ; l'acide carbonique se forme, dans ce
cas aux dépens de l'oxigène de l'air, et le produit nest
plus de l'alcool.
L'auteur prouve, par des expériences faites sur les
pois et sur la luzerne, que lorsque ces matières organiques
ferinentent dans l'air atmosphérique, il y a constamment
Absorption de gaz azote, ipais que cette absorption s^r'
réte promptement lorsque l'air n'est pas renouvelé, parce
DE PHARM1GI£. ÔJ^l
Igu'alors l'acide carbonique formé par la fermentation
s'oppose à cette absorption.
Il y a encore absorption d'azote par la fermentation dans
le gaz azote pur, mais seulement dans le cas où la fermen-'
tation s^opère lentement et de manière à ne pas produire
promptemènt une trop grande quantité d'acide carbo-
nique. • i '
Enfin , si Ton fait une atmosphère artificielle composée
de parties égales d'azote et d'hydrogène , une portion d a-
zote se trouve aussi absorbée pendant la fermentation.
Il y a , au contraire , dégagement d'azote dans la fer-
mentation des mêmes matières organiques, lorsqu'elle
s'opère dans une atmosphère composée d'acide carbonique
et d'azote , lorsqu'elle s'opère dans l'azote pur , pourvu
toutefois que îa fermentation soit active de manièreàfour*
nir promptemènt de l'acide carbonique.
Au résumé, les résultats obtenus par iVl. Théodore de
Saussure, dans sa fermentation des pois suspendus dans
des atmosphères d'azote , d'oxigène , d'acide carbonique,
et d'hydrogène , prouvent que les méfies substances orga-
niques azotées peuvent absorber et exhaler du gaz azote,
suivant lesxonjonctures où elles sont placées.
Ces substances ont la faculté d'absorber ce gaz , lor^i*
qu'elles sont exposées à son. contact renouvelé ou. à celui
de l'air atmosphérique; dans une fermentation .l€;nte,.elles
condensent encore le gaz azote dans son mélange avec une
grande proportion d'hydrogène, quelle que soit l'intensité
de la fermentation, une grande proportion^ de gs^z oxi-
gène, mêlée au gaz azote, s'oppose à l'absorption de ce
dernier,
La circonstance qui produit priocipalemeni le dégage-*
ment du gaz azote., est le conts^^t d*'une atmosphère com*
posée d'azote et d'a^e cai^oniquev avec des substances
azotées , sounpiises à une yive Cermenlation ; celles éprou-
64^ JOUlNAft
véespar M. de Saussure n'dnt point exhale d'azote dans
Tacide carbonique seul.
L'exhalation et Tabsorption du f^z azote peuye^t s'ex-
pliquer, en admettant que la le^mentalion sépace ce gaz
de sa combinaison orgteique'; mai» qu après cette sépa-
ration ^ il est condensé dans les pores de la substance dont
il formait un élément; il s'exhale par une fermentation
r£(pide dans une atmosphère qui nç peut pas se combiner
avec l'azote. condensé et qui tend d'ailleurs à le déplacer.
Ces conditions ne s'obtiennent pas avec l'atmosphère d a«
cide carbonique pur qui déplacerait l'azote , s'il ne ralen-
tissait pas beaucoup la fermentation ; mais elles se trou-
vent dans le mélange de l'acide carbonique avec l'azole ;
le dernier affaiblit la propriété anti-septique de l'acide,
et les deux gaz ne peuvent pas se combiner avec l'azote
condensé.
Les pois .en fermentation rapide peuv.ent exhaler de
, l'azote dans une atmosphère d'nzote seul , mais cette exha-
lation y est moindre que dans le. mélange préliminaire
d'azote et d'acide carbonique; elles produisent d'ailleurs
* ce dernier en quantité suffisante pour qu'il opère en partie
le déplacement du premier gaz.
Les atmosphères opposées à l'exhalation de l'azote sont
celles qui contiennent en grande proportion le gaz oxi-
gène ou le gaz hydrogène dont les liaisons avec l'azote
sbbt connues. '* *
Les pois en fermentation ne dégagent pas d'azote daQ&
une atmosphère d'hydrogène , mais, par une fermentation -
vive, ils exhalent du gàz hydrogène dans l'atmosphère
d'azote. Ces deux résultats se contrediraient. si Yon n^
considérait pas, i*^. que dans les composés de ce genre
l'hydrogène est un principe plus abondant que l'azo^^»
a*, qu'un petit volume de ce dernier déplace un grand
Toktme du premier lorsqu'ils ne se combinent fBSi
L'absorption du gaz azote qui s^opère par «ne fermer-
DE PHAAMiCIE. 649^
talion. leliie^ toili dan» le ^z^ioïe pur, loit dans 1« gas
mêlé à une petite proportion d'oxigène, peut 's'expliquer
en admettant que cette fermentation sépare dans un état
condensé l'hydrogène élémentaire de la substance fermen-
tesciUe , et que Taîote atmosphérique se combine , soit
avec cet hydrogène , soit ayec. celui qui se forme par la
décomposition 4e l'eau.
Une grande proportion d'oxigène s'oppose à l'absorption
du gaz azote en se combinant en partie avec l'hydrogène
qui provient de ces deux, sources. Cette combinaison n'em-
pêche pas celle du gaz oxigène avec l'azote préexistant
dans le corps qui fermente , ni celle du gaz oxigène av^c
l.e carbone» miâs.ell^ empêche l'absorption du gaz azote
extérieur qui se trouve privé de Vhydrogène auquel cet
azote aurait pu se réunir.
Il n'y a certainement aucune preuve directe des com*
binaisons que l'on suppose ici , mais on voit cependant
que l'absorption et l'exhalation du gaz azote , par une
même substance organique en fermentation, admettent
des explications qui ne sont pas incompatibles lorsqu'on a
égard aux circonstances de ces opérations.'
Sans avoir la prétention de remonter aux causes des
résultats de ces recherches , dit en terminant M. de Saus-
sure, on trouvera qu'ils peuvent fournir des données
utiles pour la préparation des engrais végétaux , pour
l'explication de la formation des nitrates dans les nitrières
artificielles , et des produits si variés de la respiration.
A.B.
Analyse chimique des petits cardamomes , par le docteur
J. -B, TROMMSDOErr. ( Annalen der Pharmacie , juillet
i834i pag. î^5.)
' I
' A l'exception de Nçumann , aucun obimist^ ne. s'étaH
)oc<»i|ié>|u8qa'iQi de l'analyse des petits cardamomjes.: I^
644 JOr&NAL
capsules de ces fruits ne lui ont point donné d'huile es-
sentielle ; il en a cependant retiré une eau es^trémemenl
odorante ; mais une livre de semences séparées des cap-
sules lui a fourni 5 4 6 drachmes d'une huile essentielle,
plus légère que l'eau ^ d'une couleur jaune pâle, et pré-
sentant l'odeur forte et la' saveur des- cardamomes : Teau
a extrait de ces fruits un mucilage épais , d'une couleur
jaunâtre let d'une saveur aromatique^ L'alcool a enlevé
aux semei^ces tout leur arôme, et a donné une teinture
aromatique d'un jaune brun, qui, après l'évaporatioû , a
laissé un huitième d'un- extrait brun pâle, ofirantrodear
dès semences et un^ saveur d'abord agréable, puis forte-
ment piquante et brûlante : tel est le travail de Neumann.
M. TrommsdorS a cru devoir soumettre à de nouvelles
recherches les semences séparées des capsules : looopar*
ties lui ont donné (approximativement) t • :
46 d'huile essentielle,
io4 d'huile grasse ^
25 d'un sel de potasse mêlé d'un principe colorant
( M. Trommsdorfï regarde l'acide de ce sel comme ap-
partenant aux acides végétaux : il penche pour IV
cide malique ; n^ais la petite quantité l'a empêche
d'en déterminer la nature avec certitude) ,
3o dç fécule ,
1 8 de mucilage azoté avec du phosphate de châux^
4 de matière colorante jaune. " ^
7^3 de fibres ligneuses,
«000 ,
L'huile essentielle , retirée par la distillation avec l'eaa
à la manière ordinaire, est incolore, -d'une odeur très-
agréable , extrêmement pénétrante, et d'une saveur forte,
aromatique , brûlante , camphrée et légèrement amére.
Sa pesanteur spécifique est de 0,945 ; elle est trèa-sôloble
dans l'alcool , l'éther et les autres huiles essentielles «^
DE PUARMACIE. 645
graases : Tacide acétique concieniré en dissoat une grande
quantité; mais il n'en est pas de même de la solution de
potasse caustique ; ^Ue ne fulmine pas avec Fiode. Une
certaine'quantité de cette huile essentielle fut conserirée
pendant huit ans dans un vase hien fermé , à l'abri de la
lumière : elle était devenue jaune ; elle avait pris la con-
sistance d^un baume, et perdu Todeur et la saveur qui lui
sont propres. Cette huile essentielle, ainsi altérée, fulmi*
nait avec Fiode et s'eiiflammait par le contact de Facide
nitrique fumant , ce qui n'a pas lien du tout avec Fhuile
récemment préparée.
Pour obtenir Fhuile grasse, M. Trommsdorff met eh
macération , pendant huit jours, dans un vase bouché , de
la poudre grossière de petit cardamome avec huit fois son
poids d'éther absolu ; il distille la solution étfaérée pour
en retirer la majeure partie de Féther et de Fhuile essen-
tielle : il fait évaporer en un lieu chaud , dans une cap-
sule de porcelaine, la liqueur jaune qui reste dans la
cornue, et redistille le produit de Févaporation avec de
Feau pour enlever toute Fhuile essentielle. Après la sépa-
ration complète de Feau , le résidu se présente sous forme
d'une masse un peu épaisse, jaune, jouissant des pro«
priétés suivantes :
i"*. Elle ne se dessèche pas par la chaleur ;
a®. Elle a une saveur rance légèrement amère ;
3**. Versée par gouttes sur du papier, elle y forme des
taches grasses qui persistent ;
4''. Elle se dissout en grande quantité dans l'alcool ; la
liqueur devient laiteuse par Faddition de l'eau et Fagita-
tion , et la substance en dissolution se sépare ;
5®. La dissolution alcoolique n'est point acide ;
6^ Elle est très-soluble dans Féther , les huiles essen-
tielles et les huiles grasses ;
7**. La solution de potasse caustique ne la diBsout qu'à
646 JOURNAL
laide de 1 ebullition^ et les acides la séparent pvesqcur
sans altération de la liqueur ;
6**. L'acide nitrique concentrén exerce qMe ppu d'action
sur elle ; mais si on chauffe le mélange , il la colore en.
rouge foncé ;
9o« exposée à la chaleur dans une cuillèrje de platine ,
elle s'enflamme et brûle avec une flamme claire très-fuli-
gineuse : il reste un charbon léger. qui disparaît complè-
tement à la chaleur rouge sans laisser une trace de résidu.
L'éther, absolu enlève donc aux cardamomes l'huile
essentielle et une huile grasse que sa solubilité dans lai-
çool rapproche en quelque sorte de l'huile de ricin*
La féculoque M. TrommsdorQ* se procure en pétrissant
avec<le l'eau froide, dans un linge peu serré, de la pou-
dre 4c petits cardamomes épuisée par Féther et l'alcool ,
est jaunâtre, sans odeur et saus saveur, insoluble dans
l'eau froide, etc. , possédant enfin toutes les prppriétés
de l'amidon, à cette différence près que l'empois qu'elle
donne avec l'eau chaude est moins consistant que celui
d!amidon.
M. Trommsdorff*termine son mémoire par des observa-
tions qui ont trait aux petits cardamomes en particulier ,
et aux substances fournies par la famille des amomées en
général.
1®. La partie la plus active des semences des petits car-
damomes est, sans . contredit , l'huile esseuii elle : c'est
d'elle que dépend l'odeur, la saveur, et tout l'arôme de
ces semences.
2**. Ltuile grasse semble être le véhicule de l'huile es-
sentielle, ou parati destiné a la fixer. 'Cette dernière ne
s'altère pas sensiblement dans les semences : car Celles
qu'elles fournissent:, même quand elles sont vieilles , pré-
sentent les inémés propriétés. Ceftaïnetnent l'enveloppe
que lui forment les capsules peut bien contribuer aussi
à sa cônselrvation.
DE PHARMACIE. 647
é
- 3^ Il Qst dîgBedereniarqueque le principe résineuiK
manque complètement dans ces fruits.
- '4^. Du reste ) Taffini té chimique des cardamomes arec
d'autres individus de la famille dés scitaminées (ati^omées}
est évidente. Beaucoup de plantes de cette famille con-
tiennent dés substances aromatiques de la nature des hui*
les essentielles, ou bien tésiaes aromatiques piquantes , et^
sont, par conséquent, employées comme médicamens ou'
comme épices : elles nous sont ofiertes en partie par les
racines comme dans le zingiber officinal , Tamomum mio-
ga , le zingiber zerumbet , l'amomum galanga , le cur-
cuma zedoaria , etc« , en partie par les semences comme
dans lamomum médium, villosum, aromaticum, granum
paradisi, etc.
5®. Nous trouvons aussi, dans cette faniille, les suOb-
stances neutres que nous présentent les petits cardamo-
mes ; elles se rencontrent e& partie dans les racines.
Ainsi, celles du maranta arundinacea etdel'indica con-
tiennent une fécule fine, connue sous le nom d^arrowroot:
les curcuma leucorrbizat et angusti foliâ fournissent un
produit semblable « il en est de même encore des racines
du zingiber cassumunar E.. , du carma , du lis , etc. Maiji
on trouve également de la fécule dans les semences : ainsi,
celles de Tamomum gi^anum paradisi contiennent, d après
Wiilert, l'adragantine, ou vraisemblablement un principe
amylacé ; les semences des autres cardamomes , etc. , ren-
ferment aussi de là fécule. -
6^ Il est fort difficile de réduire les cardampmes ^
poudre très-fîn^j^ en raison «ana 4oute de l'huile grasse
qu'ils contiennent. Gomnie ' l'alcool dissout àtissi bien
que Téther l'huile essentielle et l'huile grasse de ces fruits,
la teinture de petits caidambmes, préparée avec l'alcool
absolu, devrait être un bon médicament.
7«. Gomme l'huile essentielle ne peut pa^ se garder très-
648 JouaifAL
long^temps sans s'altérer, cette circons tance doit restrein*
dre son usage.
8"*. Il est aisé de voir que l'extrait aqueux de petit car-
damomei qui se trouve encore dans quelques vieux dis-
pensaires, est une préparation mixte.
9°. Le mucilage azoté du cardamome pourrait bien être
composé encore de mucilage pur et d'uqe matière azotée ;
mais M. Trommsdorff n'a pu réussir à isoler ces deux sub-
stances.
EXTRAIT nu BULLETIN GÉNÉRAL DE ,THÉRAPEUTIQUE.
Par M. O. Heurt.
Jfe remploi des préparations d'or dans quelques maladies
lymphatiques et syphilitiques.
Les préparations d'or^ préconisées par M. le docteur
Cbrestien, il y a déjà plusieurs années , ont été l'objet de
nouvelles observations qui paraissent confirmer les heu-
reux résultats qu'on en avait obtenus , et justifier les pro*.
priétés qu'on leur avait attribuées , car les essais ont été
répétés avec un , plein succès , tant en Allemagne qu'en
Russie , en Italie et dans l'Amérique.
M. Ghrestien a eu depuis l'occasion d'appliquer ces re-
mèdes particulièrement au, traitement aes affections
lépreuses. C'est sur ces dernières que les réisultats sem-
blent entièrement avantageux.
Bien qu'il soit quelquefois utile de varier les diverses
formes sous lesquelles on administre l'or , soit à l'état mé-
tallique trës-divîsé, soit à Fétat d'oxide, c'est principa-
lement sous celui de chlorure double qu'il est prescrit ;
voici plusieurs composés dont il est la base.-
Pastilles de chlorure dor et de sodium •
Chlorure double sec 5 grains.
Sucre en poudre., ••.....••> ^ i once*
DÉ P9AAMACIB. ^49
Broyez et mêlez exactement, puis avec un mucilage de
gomme adragante , faites 60 pastilles contenant chacune
un douzième de sel d'or.
Pilules de chlorure d^or et de sodium.
Chlorure double sec • 10 grains.
Fécule de pomme-de-terre, . . , 4 gros.
Gomme arabique '. . i gros.
Eau pure 1 gros.
Mêlez la gomme et la fécule ; puis avec Teau et le sel
d'or faites une solution qui servira à former une massera
diviser en lao pilules, où il entre aussi un douzième de
sel aurifère.
Uni à un sirop , le chlorure doublé est pris dans la pro-
portion de I grain de sel pour 6 onces de sirop ; et la
solution dans Pe^u distillée, comme détersif, dans celle
de I grain de chlorure pour 10 onces de liquide.
On doit au reste ne préparer ces divers mélangés que
peu à l'avance , pour éviter leur décomposition , et les
garantir autant que possible de l'action de la lumière (i).
A l'occasion des préparations de cyanure d'or propo^
sées par M. Figuier, et que nous avons indiquées dans le
Journal de Pharmacie ^ M. Chrestien , en rappelant que
l'application de ce cyanure lui appartient, signale plu-
sieurs inexactitudes dans la prescription des doses de ce
remède proposé aux malades. Ainsi il conseille pour les
frictions de prendre d'abord i grain de cyanure que Ton
fractionne en quinze jours, puis un send)lable en quatorze
jours , etc. , jusqu'à ce qu'on arrive à un huitième et im
sixième de grain ^ si le cas l'exige.
Quant aux pilules et aux phstilles , il indique d'admi-
nistrer, en premier lieu , un seizième , un dix-huitième de
grain de cyanure qu'on augmente au plus , même pour les
adultes, jusqu'à un huitième.
(i) M. Eymeri a mis aussi en pratique à l'hôpital Saint-Louis avec ua
Srand succès, contre des ulcérations syphilitiques rebelles, -le chlorme
*or et de sodium. Il a administré ce composé en frictions sur la langue
à la dose de un douzième, un dixième et même un huitième de grain
tnèlé avec dti sucre , et en donnant au malade , pendant toute la durée
du traitement , une tisane ^dorifiqtte de gayac ou ^ie sahepareile.
65ù JOlTHlfAL
Collyre fortifiant contre les ophthalmies chroniques*
^ Semences d'acacia. i demi-gros.
Eau de roses • . 6 onces.
Infusez les semences dans un mortier de verre ou de
1>orceIaine^ en ajputant l'eau |)eu à peUf puis filtrez la
iqueur. Cette solution sert à laver tes y«eux malades, et
on l'applique aussi cependant la nuit en. coinpresse^.
De t extrait cPaconit napel contre le rhumatisme aigu.
M. Lombard , jeunç praticien distingué de Genève;
s'est servi de l'extrait d'aconU napel aVec un succès trop
réel contre le rhumatisme aigu , pour que nous passioBS
sous silence ses essais.
L'extrait préparé d'abord avec le suc aqueux de la
plante frciiche, préalablement coagulé, filtré, puis rap-
proché au bain-marié^ a été repris par l'alcool pour être
uç nouveau évaporé en masse pilulaire à une douce cha-
leur.
En donnant presque toujours seul ce nrédicament à la
dose d'abord de un auart ou de un denii-grain deux fois
par jour^ de deux heures en deux heures, et l'aug"
mentant jusqu'à 6 et 9 grains par jour, M. Lombard n'ïi
jamais été forcé de dépasser cette dose pour arriver à de
bons résultats. Sous l'inûuence de l'aconit , il a vu promp-
tement cesser les douleurs et la tuméfaction des articu-
lations ; et oientôt aussi s'effectuer la résorption de la bJ"
novie dans les capsules engorgées..
Aucun accident sur le canal intestinal ou jsur la peau
n'ont eu lieuvet ce n'est qu'à une dose élevée ( i ^ ^^
demi par exemple dans les vingt^quatre heures) qu'ils
remarqué une forte stimulation oe la masse encépha-
lique.
De riode pris par la méthode endermique dans quelques
cas ahydropisie générale et partielle, .
M. Goster annonce avoir triomphé de plusieurs hjrdiro-
Fi^ies générales où partielles , en faisant usage de Tiodei
intérieur sous la forme suivante : ^
DB PHARBrACIB. ^5l
( H^drîpdate de potasse 6 grains , iode 3 grains , et eau
pure t onçe)^ donilé à la dose de 6 gouttes d^abord , jus-
qu'à i5 dans de 1 eau sucrée, et surtout à rextérieur par
là méthode endefrmique, en pansant des yésicatbires pla-
cés aux cuisses, avec une pommade d'hydriodate de po-
tasse demi -gros, iode i5 gi'ains, ét'axonge i once,' puis
faisàût aussi* tous les jours avec elle deë frictions sur la
plante des pieds -et dans le creux de chaque aisselle.
M. C^ster termine éa note par quelques ess<'iis qui démon-
trent avec <iuelle facilité se fait l'absorption de l'iode à
travers les tissus organiques; en injectant dans la vessie
d'un chien une solution d'amidon , et dans le rectum de
celui-ci une solution iodée, l'urine, contenue d.ans la
vessie de cet animal, ne tarde pas à être colorée en bleu ;
et également en laissant la vessie dans l'état normal et
injectant seul le rectum avec l'iode, la coloration bleue se
manifeste aussi lorsqu'on vient à faire uriner le chien
dans un soluté d'amidon.
Procédé pour préparer les cantkarides.
- Le procédé consiste à placer les cântharides vivantes
dans iine terrine vernissée, et à verser sur elles un filet
plus ou moins prolongé d'essence de lavande ou d'une
autre labiée. Bientôt ces insectes perdent la vie , et on les
fait sécher à l'étuve. M. Piette , pharmacien à Toulouse ,
qui propose ce moyen, annonce que les cântharides, ainsi
préparées, ont une belle couleur verte, et que les mites
ne les attaquent pas même après plusieurs années ; ce qui
permet d'y conserver toute la canthariditie dans laquelle
réside lé principe le plus actif.
Des préparations alumineuses contre les tumeurs cancé-
reuses du col de r utérus,
M. Fuster cite comme moyen quelquefois curatif,
mais ordinairement palliajtif , les préparations alumineuses
contre les tumeurs cancéreuses du col de l'utérus, et
même dé cjuelques autres parties du corps^ On sait qu'une
foule de moyens ont été san.s grand succès , n\is successi-
vement en usage contre ces cruelles affections; maisàu-«
65^ 4 ou EN AL
cun De semblf nrriver à d'aussi bons jrésuhats qae les
composés cffift laluD fait la base. Ce sel double (sulfate
d'alumine et de potasse) est administré à rextérieur,
soit en injections dans le vagin , soit en bains locaux ou
généraux, et à Tintérieur en pilules. Voici les proportions
3ui sont indiquées : on compose les injections arec une
éooction de graine de lin ou de guimauve, dans laquelle
on ajoute à volonté par litre 5 ou 6 gouttes de laudanum
licjuide et demi*once d alun, pour servir à trois ou quatre
injections qui sont données de quatre en quatre heures.
On fait prendre en même temps des pilules composées
de : alun i gros , conserve de roses Q. S. pour }6 pilules,
qui sont prises deux par jour , puis 4 et jusqu'à 6. Enfin
le traitement est complété par lusage de bains tièdes , lo-
eaux ou généraux , dans lesquels on fait entrer Bo\t i y ^f
4 ou 5 onces dalun.
i.
Sur la préparation des eaux distillées.
Il est certains médicamens dont la composition par/itt
si simple que souvent on s'applique peu à en perfection-
ner la préparation, et souvent négligées alors, elles ne
£ résentent plus les propriétés qu'on devait y rencontrer.
es eaux distillées sont quelquefois dans ce cas , car si
plusieurs praticiens y attachent ajuste raison de l'inipoc-
tsince, il en est d autres qui, les considérant comme pres-
que inertes, apportent très-peu de soins pour le& obtenir.
On ne connaît pas bien la nature des eaux distillées ; on
sait seulement qu elles renferment ordinairement les huiles
-volatiles des plantes d'où elles sont extraites, mais on
ignoi^c et à quel état ces huiles s'y trouvent, et à quç'
principe elles peuvent être associées : il en est raémequ'»
comme celles a amandes amères, de laurier cerise et peut-
être beaucoup d'autres, tiennent des substances qui ne
préexistaient pas, mais se sont formées sous l'influence
de l'eau et de la chaleur.
' Pour obtenir les eaux distillées^ on y parvient en chauf-
fant dans une certaine quantité d'eau les fruits, fleurs,
tiges , feuilles ou racines des végétaux, et recevant les pro-
duits volatils à l'aide d'appareils appropriés. Cette prépa-
ration toute simple en apparence oITre cependant divers
inconvéniens , tant par la coctioa que subit la matière orga*
nique , que par Télévatiou de température qui peut donuer
lieu à des produits pyrogénés , fétides et acres. Plu-*
sieurs habiles praticiens , convaincus de ces inconvéniens
avaient cherché à y parer; ainsi , M. Henry père a pen
dant lodg-terops isolé, à Taide d'un bain-marie percé , les
plantes du fond de la cucurbite où elles pouvaient s'at-
tacher et brûler; plus tard, il a disposé encore mieux l'ap-
pareil , de manière à ce que leau en vapeur seule pût
traverser le végétal; mais quelques imperfections existant
encore, M. Soubeiran, chef de la Pharmacie centrale 9.
mettant à profit le mode proposé par M. Duportal , phar^
macieh à Montpellier, de distiller seulement à la vapeur,
est arrivé au même but avec un appareil extréiYiement
simple et peu dispendieux. Cet appareil consiste en un
tube métallique qui s'adapte à volonté à I9 douille delà .
cucurbite, et s'engage ensuite , avec un ajutage mobile ,
dans le bain-marie, puis s'y recourbe et descend le long
de la paroi interne , pour y conduire au fond la vapeur
d'eau produite dans la cucurbite. Au moyen d'un dia-
phragme mobile qu'on enlève- à l'aide de crochets , et qui
est placé dans le bain-marie, on expose ainsi à cette va-
peur Je végétal que l'on se propose de soumettre à Ja !dis-
tillation. Lorsque la vapeur d'eau .s^ forme dans la çu«
curbile elle arrive bientôt dans le bain-marie, traverse
les parties de Ja plante supportées par le diapliragme ,^
f)uis se charge des principes volatiles pour cpnstitàer
'eau, après avoir été distillée et condensée dansle'serT
pentin. Par ce simple procédé^ on n'est ptuffvxpofié à
avoir aucun produit empyrejumatîque^ €0&BM?9[«>4aAjS:l^
merdes antérieurs méoieles.mieux modifiés, car, ojipL. n'agit
qu'à une température qui n'excède pas 100 degrés cen-
tigrades. .. •:••'•.■... ' ' . ' y,'
Nous croyons que cet heureux perfectionnënïeiit con-
duira à améliorer beaucoup les eaux distillées '<,■ soué It
point de vue de leur coBservation et deleur €fua\itéj,C*eét
en s'attachant chaque jour à apportibr .daA$ '^jP'^^F^l^^f
tioAdes médicament des procèdes, spignés e,t ratipr^fiels^
qu'une foule de composés reprendront, nous néii dou-
tons pas , une importance qu'ils n'ont peMu^ le plus* sbû-
vent que par la négligence apportée dans lèuir c4!>nfèctioï)i^.
($54 JOURNAL
NOUVELLES DES SCIENCES.
•»
I
. M. PfiJl*s , médecin en ch^îf de Thôpital militaire de
SaipUOmer , n envoyé en dép6i , ^ FÂcs^mie d^
sciences , un paquet cacheté , et contejiaBt la description
d uD procédé à l'aide duquel on peut obtenir, de la tige
d'une plante très-commune en France , une a^sez grande
fMaijtitité de sucre , dont les propriétés sont en tout aqd«
logues à celle du sucre de oanne.
. M. Sayendan, docteur-médecin à Arrast a <)1>UQU
plusieurs guérisODS de maladies de la peau au iMyen
du sulfure de çLaux en friction dans hi paume des maioS'
SUJ^ f amidon»
' M« Payen a fait de nourcHos expériences pour d^ter-
ttîneY dHiné OKaniève- plus précise ka caractères il
Famidon./
' ^•^ Sacs autre agent que Teau et sous rinflaeuce de
y^à^SM ç&fitSfsiraà^ dç tempérât uire ^ il obtient 4'«5*
égaih fpaBtîlf de féoule tift minimm et u^ m^m^Mi
jPempfâs dàM \t rapport? de i4>< à i &.
Cétte^ ot^servatton a^ura quelques appUentkMM ^^^
dans les arts industriels et'agrîcoles.
^•. , l/amdpx|( spongieuse, insoluble à l'eau froide d«>DJ
Il f<M^e^ çt,p(|^<çoAséqtveiltdépQuryifedJi^ P^ft^^'^ ^^^
èosiàoae, eqnmera démonlréM.^ P«M»)<^t iVi«^^^
les liiémeè cif constance^ qui détiermînent aussi Ibydet*
tation ra]^ide de plusieurs matière» insotublea ( V^ffi^
jfs^ exemple \ 9e gonfle au point de foire rompre ses t&-
Ifim^M saéipe à £roid.
2h, L'amidon ét^iîdue dans Veaiipar uw tefl^p**"^^*^^
])E PHiLRMAGlE. ^^ê
db 70 à 190 degrés il refroidie., filtrée , puis Ueuief'^ar
Tiôde f peut étr^ complètement éliminée par Une simple
ooolraciion à froid ^ sous la forme de réseau qui apparaît
au moyen des acides et des diverses soluliops salîneâ.
Mé Paj«i]ii ^eose que U réseau existe tout tormé^ ,
itfais ordiftoireiBeat dans un état de gonflemçni tel, qu'il
0facu|>e toute l'ételidue du liquide et semble dissous..
- 4**" li'amidoUt a^pr^s avoir txav^fxsé w ^filtr^ j^vec Teaii
eomm^ oi^^dessiis, peyt eÙe-mémf se cootraqlter à tttAà.
.ëi sans > évapjQrotioQ 9 «u point d'être en^fiQde .partie
précipitée sous forme spongieuse, gonflée encore par
le liquida interpoaét
Dans ces deux derniers phénomènes, les tegumens
ne jouent aucun r61e , car préalablement éliminés , leur
absence av^iit^té cénsCaié« aU.ttidyân.du B»i:ro8oope et
par la réaction. delà diatftaae. ^
•r l.p
Cûmpdsttiôn de tatm0spkèr&. . : . ,*
- M. A« Chevallier 9'eceopeciKi ee mom^Ant^^'up tra^afi
iur la composition de l'atmosphère ;. il époace le^^ prppp^
•itions suivante» eomme résultant déjà de ses recherchas;
i*". En général , Vaàt atmosphérique de Paris et. de
beaucoup d'autres lieux tient en dissolution de l'ammo-
t^iaque et des matières oi^gamques ^ . ^
a*é Si l'on recueille l'eau que 1 air alxindonne par Jbç
refroidissement ( la rosée) , l'examien de cette. eau penx^et
d'y reconnaître lapré^nce! de l'ammoniaque et c^Ug, dç
tuatîèrett organiques ;
maueres organiques ;
'3"*. La quantité d'ammoniaque qui existe t dai^s . Vaiç
atmosphérique est quelqUefpis as^s^^spnsidérahle ^ . . ^
a}"". La présence de rammooiaque's'expliqufe facilement |
pÉtce qu'il j aiproduetion de ce ga^&dans une fouleide
ciït^ûétaBcSes.) . . . * . . . I
S"". La composition de lair atmosphérique peut ya^içfl
656 JduRNÂL
dans quelques localités en raison d'un grand nombre de
circonstances particulier, la nature d un combustible
employé en grandes masses, la décomposition des matières
animales et végétales , etc. , etc.
' C'est par suite de ces circonstances que Ifair atmosphé^-
rique de Londres contient de laciJe sulfureux, qiïe
l'air des égouts de Paris. con|ient de i acétate et de
lliydro-sulfate d'ammoniaque, qde l'air pris dans le voisi-
liage des bassins'de Montfaucon- contient de rammonia-
que et dé lliyd^'o-sulfàte delà ïnéme base. J*«*I^. B.
De faci^B succinique et ses combinaisons y par M. Félix
-Daicet.
•• ■ . . .' ' ' •
M» F. Datbet^ lu.à rA^démie des smiKes to^eftsai
sur l'acide succinique et sesoombînaisbBB. .
MM. Liébig et Wolhèr avaient établi, par l'analyse,
' que l'acide suceini^ue .«exre0£eria[i^U. qu'uni demi-atome
d'eau , et que cette proportion paraissait lui être indis-
penâabFe. Cette seule différence avec de» acides brgani-
cfiiiés ,< COtiime Tacidè lactique , semblables par. d'autres
points, m'éritàit (ïéite vérifiée aveo soin ; c'est dans ce
but que M. F; Darcet a. entrepris ses. expérienoes^. .
L'acide succinique ot*dinaipe , dit-il, pei^d pan la subli-
mation une quantité déQdie d'eau j mais eette: quajstité
devient irrégulière quand il a été distillé brusijuemeot ,
une ou deux fois, et il en perd dautant pliM.quil a été
soumis à un plus grand nombfe de' distiUiilions succès*
sives, tellement qu'on peut l'obtenir à l'état aaUydre :
cÀte distilla tioob opérée avec un corps très-avide d'eau ,
tel que Facide pbospborique, s'e&ëcate plus rapidement,
et il y à moins d'acide décomposé. * .
L'acide succiiiique du commerce est quelquefois faisi-»
fié , soit avec du sulfate aci4e de potasse , de l'acide ^oxa•?
liqiie^ ou même du sel ammoniaoé ■:
.i. •
DE PHARMACIE. 657
Il est ftoloble dans Fèau^ et beaucoup plus à chaud qu'à
froid; ausû ses dissolutions cristalliseût avec une grande
facilité en refroidissant : il est soluble dans Tulcool, à
peine dans 1 ether. Dans un grand état de pureté , il fond
à iSo""-; à i4o<* environ il perd un . denii<*atome d'e^u ,
fournit un afeide n'en contenant plus qu'un delni-atoivie^
et cristallise en belles aiguâlés.
Son point d'ébuUition 'est à a35*.
Sa composition est :
Carbqne. .... 4i,i5 on G^ 3o6 •
Hydrogène, ... 5,49 H^ 2^7,5
O^igépe 53,36 0* 4^^
r» — _ ^.^ - . - ..
100,00 735,5
. La formule de Tacide anhydre étant C* H^ 0* v si on y
ajoute un atome d'eau on Jaurà C^ H* O' 4" H^ O , ou
G^ H^ O^, qui est la formule qu'on déduit de l'analyse
ci-dessus.
Le succinate d'argent , obtenu par double décomposi*
tion en versant du nitrate d'argent neutre dans du succi-
nate d ammoniaque «également neutre , et tous deux
échauffés à 60®, a donné pour la composition de ce sel :
Âcid^ succiniqae. ...... 3o, 39 y
Ozidë d'argent »... 69,61 ' .' '' '.
• • ' *..'. - — -^
roo, ' »! . '
qui est en conséquence formé d'une atome d afcide sûcci-
nique anhydre , et d'un atome d^oxide d'argent ; soii poids
atomique est ^=^ à 2082,6. Soumis à une tënrpérature de
iSo^ à 140'' prolongée, l'acide succiniqiie ordinaire subit trîi
changement remarquable ; il se forme peu à pëii daiis
le col de la cornue de belles aiguilles déliées d'une blan-
cheur parfaite , tandis qu'on remarque un léger dégage-
ment de vapeur d'éau causée par une perte d'un demi- ^,
litome d'eau que cet acide éprouve. •
En distillant ensemble 10 parties d'acide succihîqiiej ^
20 parties d'alcool et 5 parties d'acide chlbrhydriqùe J
concentré , et cohobant quatre ou cinq fois la liqueur dû
658 jouiiMii
féeipîeAt , on obtiei)^ en dernier lifiii dm» la ' coraue sia
Kquide jftonitre de oonsisUBce olcagilieute , oom^Oflé
^alcool , d'eaU) d'acide sùcdnicf ue , d'ackLe olklorb jdf iqi^e,^
et d^éther socciniqae; eo ajoatant de Tehtt^ oa yoit^«
précipiter dek'goalettcs d ua liquide buâeux ^ tbrjiefûiQnt
colore en brun , qui ne tardent pas à ae tié«tnir ao; fond
du vase. C'est Téther suceinK^iiè encoife impUr^ Poiir
l'obteoir à l'état de pureté panfâte , il ^afit 4e le kr^er
plusieurs fois à l'eau* froide et le chauffer ^ jusqu'à ce que
son point d'ébuUition soit col^stant , et àp le distiller en-
suite sur de Foxide de plomb ^ on obtient ainsi un liquide
limpide , incolore , d'une saTetrr aigre et brûlante , d'une
odeur qui rappelle celle de l ether benzoïque , brûlant
avec une flamme jaune , huileux au. toucher, bouillant
à 2i4*' et d'une pesanteur spécifique de i,o36.
Son analyse , par Toxide de cuivre ^ a donné le résultait
suivant :
, . Carbone 5Ç,66 := C^^
Hydrogène ^,g5'±= H^*
Oligène* , ^,39 mO* , ,
roo,oô îs=C«W*D*
Cet éther , traité par la potasse y fournit de l'alcool ;
soumis à l'action du chlore , Téther succinique est décom-*
posé; à Is) lumière diflus^ 1^^ réaction se produit très-
lentement, mais la lumière solaire la détermine instanta-
nément. Le chlore disparaît et est remplacé par de Ta-'
çide.chlorhjdrique^ bientôt on voit se déposer Sur les
|>arDis du flacon , et mêlés à une matière jaunâtre vis-
queuse , une foule de cristaux qui ne sont autre chosç
£|ue4le l'acide succinique. ^
Le gaz ammoniac est sans action sur lui; mais agite
avec de Tf^mmoniaque liquide ^ l'aqide succinique ne
tardçjjias à disparaître ^ et au boutde quelques, heures
on voit ae précipiter une matière blanche cristalline pa«
r^aissant avoir de J'analogie avec l'oxamithone. V
é ** • ^
« r»
La densité delà vapeur de Téther sliceim^UQ eet égale
â 6.122 pour o* et à 0*^*^60 ; calculée <l'apràs.6a (brinule t
on a :
16 yoltfmes de cerbofie • ' 6,7&
]4 d'hydrogène. \ . . , 0,96
4 ., .d'caijjèiw 4,41
12, iï
Or — — = 6,06.
Succinamide»
En faisant agir à chaud le gaz anomoniac sur l'acide
succinique , on obtient un corps d'une biandieur parfaite ;
ne jouissant plus d'aucune des propriétés de cet acide ,
et cristallisant avec une très-^grande facilité en rkombe^
très-réguliers , ce corps est soluble dans Valcool , plus
dans l'eau. Traité parla potasse , il ne dégage son am«
moniaquc;^, qu'à upe tiès-baute température.
. !Sa soiimeitant à l'action du feu du succinate de cbaux,
ou l'acide et l'alcali i^élés , on obtient une matière quç
M* Darcet appelle succinone, par analogie avec les autres
corps pyrogénés.
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance dé la Société de Pharmacie j i^* • octobre 1 834*
■ -,
■ . •
La Société reçoit de MM. Brnault et Poggiale* une
lettre accompagnée dun mémoire sur la digitale pour*
prée, la jusquiame, et sur l'action que l'acide solfuriquc
exerce sur les composés binaires organiques. MM. F.
Boudet et Dubail, rapporteurs.
, Un. mémoire de M. Deschamps , pharmacien à Aval-
Ion , suj»la préparation de l'extrait de ciguë. MM. Planche
et Boutron, rapporteurs.
66o JOURKAL DK PHARMACIE.
*
Une note de M. Vandamme) pharmacien à Hazebrouck,
aur le laudanum liquide. L auteur exprime le désir
d'appartenir à la Société en qualité de membre' corres-
pondant , sa note et sa demande sont renvoyées à
MM. Blondeau et Baget.
Une lettre de M. Laurent Neveu, élève en pharmacie
à Marseille, avec un travail analytique sur l'eau de la
Méditerranée ; commissaires MM. Henry et Pelouze.
Quatre numéros du Journal de pharmacie, rédigé par
MM. Geiger et Liéhig ; renvoyés à M. Yallet.
Deux numéros de la Gazette de Vérone.
. Les Annales de TAuvergne.
Un numéro des Annales des mines.
Les numéros d'août et de septembre du. Journal de
pharmacie.
; Un numéro du Bulletin de la Société industrielle de
/ Mulhaqsen , contenant le programme des prix proposés
par cette société.
M.. Chereau lit un rapport sur le dispèiftâirè des
États-Unis', par MM. Georges' et Hache. Tl-faitUnemen-
\ lion très-honôrable de cet ouvrage. ! ' .
\ M. Robiquet communique la liste des objetsfd'hiâtoire
naturelle, envoyée par M. Duret.
M. Lodibert lit un rapport très -favorable sur les tra-
vaux de 'M. Pbggiale et propose son admission comme
associé libre. Les conclusions de son rapport sont adoptées
à l'unanimité. ■ . . / . .
M. Robiquel fait lecture du mémoire de M. Deschamps
sur la ciguë.
La proposition faite dans la demièi*e séance , par
M.. Cap, na pas de suite. La Société arrjète qu'elle s'en
rapportera , comme par le passé, à rarticle de son
règlement, sur les séances annuelles.
• - • « i.f
PARIS.— IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIIP,
ADB AACmE, 11% 4f Pl.^1 DP L*00l£0N .
A«
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET
DES SCIENCES ACCESSOIRES,
CONTENANT
LE BULLETIN
f *
DES TRAVAUX DE LA SOCIETE DE PHARMACIE
DE PARIS.
N'. Xn. — aoV Année. — ^^Décehbu i834.
"" ■ ' Il I II' I ■ ■ I II ■ .. I ■ ■
RECHERCHES
Sur la nature des combinaisons décolorantes du ehlore^.
Par M. Balakd , de Montpellier.
Extrait par M* F^lix Boudbt.
Le nouveau mémoire que M. Balard vient d'achefcut'
forme Tobjet d'une brochure volumineuse. L'importance
du sujet, et la supériorité avec laquelle il a été traité ,
nous font regretter vivement de ne pouvoir en donner
qu'un extrait à nos lecteurs ; nous espérons toutefois ne
passer sous silence aucune des observations saillantes
qu'il renferme.
XX'. Année. «— Décembre 1 834* 47
602 JOURNAL
Le préambule oQre un exposé rapide des nombreuses
applications industrielles et hygiéniques , auxquelles le
chlore et ses combinaisons décolorantes ont donné lieu.
Le premier paragraphe est consacré à une discussion
consciencieuse des idées diverses quL ont ^ été émises
sur la nature encore incertaine de ces combinaisons.
Nous ne reproduisons ici ni cet exposé, ni cette dis-
cus^sion, dont le^ élémeos sont connus; et nous passons
immédiatement à la description des procédés, à l'aide
desquels M. Balard est parvenu à préparer l'acide
chloreux.
Ce n'est qu'après 'bien des tentati^ves infructueuses
qu'il a obtenu cet acide, qu'on arait recherché sans succès
jusqu'à lui. En admettant; dit-il , que les prétendus chlo-
rures d'oxidenre sont autre chose que des mélanges de
chlorite et de chlorure, on s'aperçoit bien vite, que leur
composition serait facilement constatée si Ton réussissait à
séparer ces deux sels , et que cetje séparation ne serait
praticable: qu'autant qu'on pourrait trouver un métal
capable de former un chlorure insoluble et un chlorite
soluble au contraire. Le plomb > le mercure et l'argent
étant les seuls qui pussent réaliser cettje condition , M. Ba-
lard s'est adressé successivement à chacuu d^eux. \
Les seîs de plorab et de mercure , traités par les chlo-
rures de chaux ou de soude, fournirent des précipités de
chlorures métalliques, et les liquides surnageans se mon-
trèrent fortement décolorans ; mais les combinaisons qu'ils
renfermaient se décomposèrent avec tant de rapidité, que
M. Balard dut renoncer à les examiner et recourir aux
sels d'argent , dont il n'obtint pas toutefois des résultats
beaucoup plus satisfaisans.
yient-on en efiet à précipiter le nitrate d'argent par
du chloruré de chaux alcalin, il se précipite du chlo-
rure et de l'oxîde d'argent, et la liqueur retient du chlorite
en dissolution ; mais ce chlorite ne pouvant coexister
DE PHARMiLdE. 665
avec t'oxide d'argent , il résulte immédiatement de lear
réaction une nouvelle quantité de chlorure et un dégage-
ment d'oxigène.
Le chlorure de chaux est-il au contraire sursaturé par
l'acide nitrique au moment de son contact avec le sel
d'argent, il se dégage du chlore, et le chlorite disparait.
Enfin , agit-onavec du chlorure neutre, on obtient , il est
vrai, un dépôt de chlorure d'argent, et la liqueur qui
le surnage jouit à un haut degré de la propriété déco*
lorante ; mais l'existence du chlorite dans cette liqueur
est encore si fragile et si éphémère , il ise transforme si
promptement en chlorate et en chlorure, que M. Balard a
éprouvé trop de difficultés à en extraire l'acide chloreux
pour s'en tenir à ce procédé.
Heureusement l'action directe du chlore sur l'oxide
d'argent délayé dans l'eau lui fournit une dissolution de
chlorite d'argent fortement déclorante et moins altérable
que les précédentes : il précipita la base de ce chlorite
par un léger excès de chlore , et obtint ainsi un nouveau
dépôt de chlorure d'argent et une dissolution d'acide
chloreux, représentant et l'acide du chlorite et celui qui
s'était formé par Tunion de Tôxigène de l'oxide d'argent,
avec une proportion correspondante de chlore.
La dissolution ainsi préparée n'est point encore de
l'acide chloreux pur , elle rétient une assez grande quan-
tité d'acide chlorique produit par la transformation
inévitable d'une partie de Tacide chloreux lui*méme. Mais
cet acide est doué d'une volatilité qui permet de le séparer
des composés divers auxquels il se trouve mêlé , suivant
le procédé à l'aide duquel il a été obtenu.
Pour le purifier, on le distille dans le vide à une basse
température ; les premières vapeurs sont formées d'acide
chloreux ^étendu de beaucoup d'eau, mais pouvant être
concentré davantage par une seconde distillation , dont
on ne recueille que les premiers produits.
47.
664 JOURNAL
C'est «ninsi que M. Balard a d'abord obtenu lacide
cbloreux ; mais plus tard il a employé Toxide rouge de
mercure avec plus de succès que Toxide d'argent. Voici le
procédé définitif auquel il s'est arrêté :
On verse dans des flacons remplis de cblore un petit
eicës d'oxide rouge de mercure porpfayrise et délayé
dans douze fois son poids d'eau ; l'absorption est si vive
et si, complète, que le flacon se brisç quelquefois à cause
du vide qui se produit. Lorsqu'elle est terminée on filtre
la liqueur ; l'oxido-cblorure de mercure reste sur le filtre,
et on obtient une dissolution d'acide chlor^ux que l'on
purifie et eoncentre^.ensuite par la distillation.
Propriétés de la solution aqueuse d'acide chloreux»
L'acide cbloreux étendu d'eau est un liquide transpa-
rent et légèrement coloré en jaune quand il est con-
centré.
Son odeur vive et pénétrante se rapproche de celle
du deutoxide de cblore de Davy.
Il attaque l'épiderme avec plus d'énergie que ne le fait
l'acide nitrique, et lui communique une, teinte brune
rougeâtre.
Lorsqu'il est concentré il se décompose partiellement»
même «î la température ordinaire, en cblore qui se d^
gage et en acide cblorique; mais, lorsqu'il est étendu et
garanti de la lumière,, il peut se conserver quelç^^
temps.
La décomposition spontanée de Tacide cbloreux c»t
d'autant plus rapide que la température est plus éle^vee;
cependant, à 100° elle n'est que; partielle, et on peuti«
distiller à la pression ordinaire.
Sous l'influence des rayons solaires il se transforme ^^
cblore et en acide cblorique.
Lorsqu'on le soumet à la pile voltaïque, il se dégage
DK FHAIMACIK. 665
seulement deToiigëne au pôle positif, et, chose remar-
quable, l'acide non décomposé ne passe point à YéUt
d'acide chlorique ; an' bout d'un certain temps on trouve
du chlore mêlé à Toxigène. Il est tlraisemblable , dît
M. Balard, que dans cette circonstanèè Vacide chloreux
el Feau sont simultanémeht décomposés , et qu'il se forme
de l'acide hydrochlorique qui, réagissant ensuite sur Tacide
chloreux , donne naissance au chlore.
Le brome et Tiode s'acidifient aux dépens de l'acide
chloreux et se transforment en acides bromique et iodique
seuls, ou mêlés de chlorures de brome et d'iode, suivant
les proportions relatives des élémens.
L'azote et Fhjdrogène gazeux sont sans action sur
l'acide chloreux; mais le soufre, le sélénium, le phos-
phore et l'arsenic se transforment en acides sulfurique ,
phosphorique, sélénique et arsenique, au contact de ce
nouveau composé, et donnent liea à un dégagement
abondant de chlore^
Le carbone est sans action sur l'acide chloreux; le
potassium projeté dans cet acide brûle immédiatement,
et la liqueur contient du chlorure de potassium et du
chlorate de potassé.
Le fer en limaille* décompose instantanément l'acide
chloreux avec émission abondante de fcalorîque et Vive
effervescence de chlore, il se forme de l'oxide et du per-'
chlorure de fer; mais, chose bien remarquable, le fer est
à peu près le seul métal qui décompose l'acidé chloreux;
les autres n'opèrent la même décomposition que par l'in-'
termède d'un acide étranger, et encore ferut-ll que cet
acide goit capable de former avec l'oxide du métal un
composé soluble dans l'eau.
L'or et le platine ne paraissent éprouver aucune action
de la part de Facide chloreux, soit seul, soit miêlé à un
autre acide ; mais le cuivre , le mercure et l'argent le
décomposent, et chacun avec un mode d'action parti-
666 JOURNAL
culier. Arec le .cuÎTre il se dégage du chlore m^Ié d'un
peu d'oxigène , et il se forme du chlorure et de roxido-
chlorure de cuivre; avec le mercure il ne se manifeste
aucun dégagement gazeux, et il se forme de l'ox^dQ-i
chlorure mercuriel.
Au contact de 1 argent très-diyisé, l'acide chloreux dé-i
gage rapidement son oxigèi^e , et il se forme du chlorure
d'argent.
Ainsi , l'acide chloreux paraît être un agent d'oxidation
des plus énergiques^ et la, propriété qu'il possède de
transformer imm.édiatement le sélénium en acide sélé-
nique , lui donne sous ce rapport une supériorité incon-
testable sur l'acide nitrique et même sur l'eau oxigéoée.
Il est à remarquer encore que c'est par son oxigène et
non par le chlore que Tacide chloreux agit sur les divers
combustibles simples çt même su^r le^. co9J>u5tibles com-
posés.
Si l'on introduit dans un flacon plein de ^anogiue
quelques gouttes d'acide chloreux , il se produit uA<e vire
eflervescenee, et le flacon se remplit de chlore. Les pfo^
duits de cette réaction sont ua mélange de chlorure de
cyanogtee et de chlorure d'azote, sous fo^me d'ivi liquide
huileux , de l'acide hydrochlorique , de l'acide cyaniqne
de SéruUas et un mélange de chlore , d'azote et d'acide
carbopique tepaxil du chlorure de cyanogène en vapeur.
En étudiant successiveipent l'action de l'acide chloreux
sur les divers bromures, sulfures, hydrqres de corps
simples non métalliques et sur l'acide hydrocyanlq^^e,
l'auteur s'est cenyaincu de plus en plus que cet acide est
un des agens d'oxigénation les plus prononcés, et se
montre au contraire peu propre à agir par le chlore,
qu'il renferme.
L'acide chloreux élève presque toujours au degré i oxy-
dation le plus avancé les combinaisons de l'oxigèDC qw
ne sont point encore saturées de ce principe; l'oxide a«
DE PHARMACIE. 667
carbone cependant n'éprouye aucune altération sous son
influence ; mais en revancbe, un fragment d'acide oxalique,
projeté dans 1 acide cbloreux médiocrement concentré ,
donne lieu à im' gi^and dégagement de cbalêur et ^ une
yiye effén^esoence d'acside carbooiqûiç et dç chlpre. , ,
L'acide cblareux transforme en peroxides la:. plupart
des oxides métalliques npn saturés d'^oxig^oe, .et reste
sans action sur ceu:s^. qui iie peuyent plus en absorber.
Cependant il ramène le deutoxide.de barium à Tétat de
protoxide ,. et forme avec lui un cblorite»
Il cbasse ayec efieryQscence Fa.cid^ des carbonates de
soude et. de cbaux, et forio^ ua cbloçite avec leur ^ase.
Yient-on à faire agir l'aipide- cbloreux &ur un bràmale
ou un acétate, ces acides sont éliminas en partie, il se
dégage du cblore i^élé d'ui^ p^a d'oxigène ," et il. se pro-
duit du chlor^ti&d^ potasse.
A. l'égard de$ sels en général, Facide cbloreux se com-
porte avec eux .comme -si leurs acides et l^urs base3
étaieqt libres.
M.. B^lai^ a. ws Tacide cbloreux en contact avec, un
grand nombre de composés végétaux, et animaux, et dans
presque tous les cas a reconnu le^ indices d'une réaction
très- vive accompagnée le plus souvent d'un^dégageme^t
de cl|lore et d'acide carbonique.
Quand la substance contient de l'azote , celui-ci se dé,*
gage en n^iême temps quune,.odeur de, chlorure d'azote.
Xa'alcool, mélangé avec Tacidet çb^raux , se transforme
en^ide acétique, et l'on obtient en même temps une cer-
taine qjuantité. de ce liquide buileux que produit l'action
du cblore sur l'alcool.
Avec un agent d'oxigénation comme l'acide cbloreux ,
dont l'énergie est telle qu'elle dépasse de beaucoup celle
de l'acide nitrique lui t même, ne pourrait-on pas, dit
M* Balard , en agissant sur les composés inorganiques,
donner lieu a quelques produits nouveaux? C'est ce que
je me propose de recbercber plus tard.
6yO JOURNAL
Nous n'insisterons pas ici sur les réaictions ^i s'opè:^
rent entce le ^az acide çUoreux et les. combustibles coca-
.posé&, il est facile de les prévpir en sjb reportant aux
propriétés précédeounent décrites 4e ce nouvel acide.
Nous nous bornerons à dire que , lorsqu'on l'enferme avec
du papier josepb , il détopne et se décompose en chlore
.et en oxigène , mêlés d'une t^ès*faible proportio^ d'acide
carbonique.
• Composition de tacidc chloreux*
Pour déterminer directement cette composition, M. Bâ-
tard, remplit sur la cuve à mercure , avec du gaa( hjdro-
.cblorique bien sec., un flacon usé à l'émei^,. et introduit
ensuite dans ce même flacon unp petite ampoule de v.erre
pleine d'acide ehloreuz ,. qu'il brise par l'agitation. Dès
que les deux aicides. sont en présence, la. décomposition
s'opère avec dégagement de chaleur, et 1 intérieur du
flacon prend one teinte jaune. Il le lai^e refroidir, l'ouvre
.sur le mercure, et observe qu'il n'entre pas dans le' flacon
une seule goutte de ce liquide ,, qu'il uefx sort pas une
■bulle de ga:^ , et qu'il renferme par cpqjséquent' un volume
de chlore égal à celui de l'acide bydrochlorique employé.
Or, si Ion considère qu'un volume de cet acide repi^ésente
un demi -volume de cUore et ua demi?- volume d'bjdro-
' gène,. on reconnaît facilement que, pendant la réaction
des deux acides, tout Toxigène de l'acide chlocjeux est
transformé ^ol eau par le demi-volume d'hydrogène de
l'acide hydrochlorique , tandis que le chlore de l'ufi et
l'autre est mis en liberté à volumes égau;^. D'où il résulte
xl^e l'acide cbloreux est formé de deux volumes de chlore
•contre un volume d'oxigène.
Plus tard, M. Balard étant parvenu à obtenir l'acide
cbloreux pur, en a fait l'analyse directe par détonation.
Avec 48 parties de gaz il a ainsi obtenu 69 parties d'un
I
DE PHARMACIE. 67I
mélange qui s'est réduit à 23 d'oxigèoe, après avoir été
agité avec une solution alcaliûe. On voit par-la que le gaz
acide chloreux est précisément formé de deux volumes
de chlore et d'un volume d'oxigèoe, et que la conden-
sation est égale au tiers du volume total, et égal aussi au
Tolume de Toxigène qui entre dans sa composition.
Ainsi l'acide chloreux présente la composition que
Ton avait attribuée au prétendu protoxidede chlore, qui,
d'après les expériences de M. Soubeiran, ne parait être
qu'un mélange de chlore et de deufoxide de chlore.
M. Balard , après avoir établi d'une manière positive le
rapport des élémens de l'acide chloreux, s'attache ensuite
à discuter les divers moyens à l'aide desquels M. Liébig,
et après lui M'. Soubeiran , ont cherché à découvrir indi*
rectement la composition de l'acide chloreux , et fait voir
que , bien qu'ils aient cfu devoir attribuer à l'acide chlo-
reux une composition différente de celle qu'il leur a re-
connue, cependant leurs observations cadrent très-faci-
lement avec cette dernière.
Il fait remarquer ensuite que si les chimistes ont cru
devpir assimiler jusqu'ici l'acide chloreux aux acides ni-
treux et phosphoreux , il est beaucoup plus naturel de le
rapprocher de l'acide hypophosphoreux. Ep efiet , les-
circonstances au milieu: desquelles se forme l'acide chlo-
reux n'ont aucun rapport avec celles qui accompagnent
la formation des acides nitreux et phosphoreux, tandis
qu'elles sont identiquement les mêmes que celles qui pré-
sident à la production de l'acide hyposulfureux. On sait'
en effet que c'est en traitant les oxides alcalins par le
soufre, avec le concours de l'eau, que l'on obtient des.
mélanges de i atqme d'hypo^lfite et de i atome de po-
lysulfui^e. Si, dans cette réaction, on substitue le chlore
au soufre, on aura un atome de chloritevet un atome d«
•
chlorure, et la formule de l'acide chloreux sera CP ,
• .. .
comme celle de l'acide sulfureux S.
6y2 JOUBNAL
II est évident , d'après ce qui précède , que la dénomi-
nation d'acide, chloreux ne peut plas être consttrvée, et
qu'elle doit être remplacée par c^éd acide hypochïoreux»
Si Ton adopte ce nomi- celui d'acide chloreûx doit être
réservé pour la combinaison encore inconnue de deux
volumes de chlore avec trois d'oxigène ^ et celui d'acide
hypochlorique pour le composé appelé aujourd'hui
deutoxide de chlore.
Des chlarites , ou mieux hypochlorites.
Après avoir complété , comme nous l'avons vu , l'his-
toire de lacide hypochloreux , M. Balard s'est appliqué
à l'étude des hypochloritcs , dans l'e&poir de démontrer
en eux les propriétés des composés décoloraos du chlore,
et de confirmer ainsi leur analyse par la synthèse.
La préparation de ces sels exige des soins particuliers^
caf, pour peu <}ue la température s'élève., l'hypochlonte
se transforme en chlorate , et c'est ce qui arrive lorsqu'on
n'a pas l'attention de verser l'acide sur la substance al-
caline ^ par petites porliùns et en quantité insuffisaBte
pour la saturation, et d'agiter constamment, en tenant
le flacon immergé daaâ l'eau froide.
> On obtient facitement ainsi les hypochlorites de ba-
ryte, de chaux, de potasse, de soude, de lithiue, àe
atrontiane et de magnésie*
M« Balard a vainement tenté de préparer de Tfayp^'
chlorite de fer , mais en cherchant à vérifier l'observation
faite par M. Grouvelle, que les^ oxides de cuiVre,^^
aine et de peroxide de fer absorbent très-rapideniênt
le chlore 5 et forment avq(ï lui des composés décolo-
Fans, il Vest assuré que dans ces circonstaticeS , s'il se
fermait des Jiyp^jchlorites de enivre et de aine, leur eii^
tence était très-fragile , et que d'ailleurs il ne se produisait
en aucun ca^ de Thypochlorite de fer, mais bien du proto-
DE PUARIMACIS. 6^5
cMorure de ce métal et de Facide hypochloreux , de telle
sorte que lorsqu'on Tenait à chauffer il se dégageait du
chlore et de Tacide hypochloreux, et se déposait du per-
oxide de fer.
Les hypochlorites des hases puissantes présentent la
même odeur et la même couleur que les composés déco-
lorans du chlore qui leur correspondent. Une tempéra-
ture un peu élevée y l'influence de la lumière solaire, et
souvent même de la lumière diffuse, les transforme en
chlorates et en chlorures.
Ce changement s'effectue le plus souvent avec dégage-
ment d'oxigène , cependant, avec le concours de certaines
circonstances, que M. Balard n'a pas encore complète-
ment appréciées , ce dégagement n'a pas eu lieu. Il se
propose de revenir sur cette observation, qui intéresse
sérieusement la fabrication du chlorate de potasse.
La présence d'un excès d'alcali peut, prévenir ladécomr
position des hypochlorites ; c'est en observant cette con-
dition que l'on peut obtenir à l'état sec, par évaporation
dans le vide à une température peu élevée , les hypo-
chlorites à base de soude, de chaux, de baryte et de
strontiane.
Bien que }'acide carbonique chasse l'acide* hypochlo-
rique de ses combinaisons , il est à son tour chassé dea
siennes par un qpurant de ce ga^
Les métaux se comportent avec les hypochlorites,
comme avec les combinaisons décolorantes elles-^nnêmes..
Les sulfures 9 récemment précipités, sont immédiate^
ment transformés en sulfates par les hypochlorites , et ces
sels pourront sans doute , aussi bien que l'eau oxigénée ,
servir à la restauration des tableaux.
Ils transforment le deutoxide d'asote en acide nitrique
et les protoxides en peroxides. Us agissent sur les ma-»
tîères organiques à l'égal des prétendus chlorures d'oxide ,
674 JOURNAL
et enfin , à l'égal aussi de ces mêmes cblorares, ils trans-
forment Talcool en un chlorure de carbone parUcolier.
D'après tout ce qui précède , il est facile de se rendre
compte des propriétés décolorantes et désiofectantes des
hypoclilorites. Vient-on à les traiter par un acide, ils
laissent dégager du chlore, et c'est ce chlore qui décolore
et désinfecte ^ par un mode d'action que tout porte à re-
garder comme uneoxidation produite d'une manière indi-
recte aux dépens des élémens de l'eau. Agissent-ils au
contraire sans le concours des acides, c'est uniquement
par i'oxigène de leur acide et de leur base qu'ils modi-
fient la matière, et ils se transforment en chlorures.
M. Balard termine son mémoire en annonçant que, par
des procédés semblables à ceux qui lui ont réussi pour
l'acide hypochloreux , il a obtenu l'acide hypobromeux,
et qu'il s'occupe d'en compléter l'histoire.
Examen de Veau minérale de Cambon, commune de
Saint^Cernin^ département du Cantal.
Par M. Blokdeau.
Le Gambon, hameau dépendajGit de la commune de
^ Saint-Cemin, arrondissement d'Aurillac, département
du Cantal , est situé au pied de la (ihatne des montagnes
du Cantal dans la vallée de Saint-Gernin , et au bas d'un
coteau formé en grande partie de produits volcanisés , a
L'exposition du sud-ouest. La source dont nous allons
nous occuper existe dans le bas-fond d'une prairie dont
le sol inégal est un schiste argileux et quartzeux. A
une époque déjà fort éloignée, l'eau de Gambon avait
été reconnue médicamenteuse , et on venait non-seule-
ment y puiser et y boire de l'eau dans la belle saison ,.
mais encore y prendre des bains, ce qui semblerait ré-
DE ^HÀttMAfclE. 675
sulter de la découverte qu'a faite le propriétaire de
vastes caves de chêne taillées eh forme de baignoires,
et enfouies à 18 pieds de profondeur dans le sol envi-
ronnant Cette source, près de laquelle fut autrefois bâtie
une fontaine qui depuis 4o ans a cessé d'exister.
Un si long abandon ayant amené une complète dégra-
dation de toutes les constructions antérieures, l'eau de
Cambon s'infiltrant au travers des terrains qui chaque
aoBée venaient s'amonceler en couches successives,
se mélangeait avec les différentes eaux des ruisseaux qui
sillonnent cette prairie, et leur communiquait sa saveur
agréable , recherchée avec plaisir par les bestiaux qui
viennent paitre dans cette vallée.
Le nouveau propriétaire de Cambon , M. Bastid , vou-
lant , dans l'intérêt des habitans de ce canton , relever ces
ruines et rechercher l'origine de cette source , fit creuser
l'endroit où jadis s'élevait la fontaine , et , à 18 ou 20 pieds
de profondeur, il vit cette eau jaillir du sein d'une roche
énorme de granit. Un tuyau en plomb la porta bientôt à
3 pieds au-dessus du sol , où elle coule maintenant sans*
aucune interruption , et toujours par un jet d'un pouce
cube environ , qui n'augmente ni ne diminue de vitesse ,
à quelque époque de l'année que ce puisse être, et quel-
que sécheresse ou inondation qui se fasse sentir dans la
vallée. Nous avons dit plus haut que les animaux dômes-*
tiques la boivent avec une avidité extrême ; les pigeons
surtout viennent de fort loin s'y désaltérer.
Le propriétaire de cette source n'ayant pu mettre
qu'une petite quantité de cette eau à ma disposition , il
n'a pas été permis d'en déterminer la nature autrement
que par l'action des réactifs. Néanmoins les résultats ob-
tenus paraissent tellement positifs , qu'on peut presque
affirmer qu'une analyse complète n'indiquerait pas d'au-
tres principes constituans que ceux dont la présence a été
démontrée par les agens qui ont servi h son examen.
676 JOURNAL
Cette eau est d'une limpidité parfaite. .
Sa saveur est légèrement saline et acidulé (i).
La teinture de tournesol la rougit sensiblement.
L'eau de chaux y forme un précipité abondant.
Après ébuUition, ce même réactif, aussi bien que le
carbonate d ammoniaque , n'y occasionnent aucun préci-
pité.
L'ammoniaque, mais seulement après quelques instans
de contact, y détermine un louche peu sensible.
L'hydrochlorate de cbaux donne lieu à un précipité
insensible.
L'eau de savon la trouble sans y former de précipite ,
même après demi*heure de mélange.
L'oxalate d'ammoniaque donne lieu à un notable pré-
cipité blanc satiné,
Levn9*iriate de baryte forme un précipité blanc insolu'
ble dans l'acide hydrochlorique.
Le nitrate d'argent donne aussi lieu à un précipiU
blanc abondant, insoluble dans l'acide nitrique.
Une portion de l'eau de Gambon a été soumise à I eva-
poration, afin de déterminer la quantité de principes
fixes qu'elle contenait.
A la première impression de la cbaleur il s'est forme
un sédiment blanchâtre , qui d'abord se montrait sous
forme de pellicule à la surface du liquide, puis se préci-
pitait sur les parois du vase évaporatoire , mais sans ad'
bérer beaucoup.
Parfaitement desséché, ce résidu salin nous a donne
pour résultat une quantité de produits pouvant se rap-
porter à 1^^%^ pour i^ooo grammes.
L'aspect de ce résidu est d'un blanc nacré ; il occupe
I I I I I II I I M, I ■ ■■ ■ I 11 I I I . Il rmmm,m^t I i la - M^i^^MI I^IMI» — — "— "^^"'^'^^^
(1) Il noas a été rapporté qu'en s'épanchant sur le sol elle répand
ur;e odeur d'hydrogène sulfuié qui frappe tous ceux qui approchent
de la source, et cependant rien ne. nous a démontré ls| prëscncfl ^^
soufre à qoelqu état que ce soit.
DE PHARMACIE. 677
presque toute la paroi de la capsule, et parât l s^n déta-
cher en écailles. La portion supérieure, plus mince que
les couches inférieures, est légèrement colorée en jaune.
L'eau distillée froide dissout une quantité que Ton peut
évaluer à la moitié de ce résidu salin. La liqueur filtrée
présente les caractères suivans :
Elle est sensiblement colorée en jaune.
Sa saveur est franchement salée.
Elle fait eflervescence avec les acides et avec Thydro-
chlorate de platine, qui n'y forme aucun précipité.
Elle verdit le sirop de violette, et est abondammeoit
précipitée en blanc par l'hydrochloratë de chaux.
Le nitrate d'argent donne Ueu à un précipité blan^,
cailleboté , abondant , insoluble dans Facide nitrique.
Le résidu insoluble ne se dissout pas complètement
dans l'acide sulfurique (i) , qui occasionne une vive eflier-
vescence. Cette liqueur acide traitée par un excès d'eau
de chaux , il s'y forme un abondant précipité blanc, qui
se présente sous l'aspect de flocons légers et volumdneax.
Résumé.
De ce qui précède , il nous parait résulter que l'eau de
Cambon contient :
Un acide libre ;
Des sels à bases de soude , dé magnésie et de chaux ;
Des traces de matière organique.
Elle hè parait pas contenir d'oxide de fer. Tout tend à
démontrer que c'est à l'acide carbonique qu'est due la
coloration de la teinture du tournesol.
Les sels à base de soude sont : i"*. le bicarbonate de
soudé tenant en dissolution le carbonate de magnésie ;
2**. Du chlorure de sodium ;
3**. Du sulfate de soude.
(i) La portioD insoluble n'est aatre que du sulfate de chaux formé
par la décomposition du carbonate de cette base.
W.*, Année, — Décembre i834» 4^
67^ JOURNAL
Le carbonate de magnésie est indiqué par sa transfor-
mation en sulfate , lorsqu'on a traité par l'acide sulfuri-
que le résidu insoluble dans Teau distillée , et la décom-
position de ce sel par un excès d'eau de chaux , ce qui a
donne lieu à ces flocons blancs , légers et volumineux.
Le carbonate de chaux a été , comme il a été dit plus
haut, transformé en sulfate insoluble.
Conclusion.
L eau de Cambon , d'après l'examen que nous en avons
fait, nous parait contenir les principes suivans , que
nous indiquons dans Tordre des proportions qu'il nous
a semblé pouvoir leur être assignées.
i"*. Du bicarbonate de soude ;
a*". Du carbonate de magnésie ;
'i"". Du carbonate de chaux ;
4"*. Du sulfate de soude ;
5^. Du chlorure de sodium ;
ô"". De l'acide carbonique libre ;
Des traces de matière organique.
La compositiou de Teau minérale de Cambon indique
une grande an<iIogie avec les eaux de Vichy. Elles con-
tiennent les mêmes principes que ces eaux si justement
renommées, mais dans des proportions infiniment plus
faibles , et aucune trace de carbonate de fer n'a pu y
être démontrée.
D'après ce que nous a rapporté le fils, du propriétaire
de cette source, les habitans boivent de cette eau avec
plaisir quand ils se sentent peu d'appétit. Quelques-uns
ont été légèrement purgés après en avoir fait usage pen-
dant quelques jours.
Les propriétés médicales de l'eau de Cambon restent
donc encore inconnues; mais il serait à désirer que des
DE PUARMACIE. ^79
médecins, exerçant dans ce pays et dans les villes dr-
convoisines , voulussent bien tenter quelques essais, qui
par suite peut - être mettraient entre leurs mains un
agent thérapeutique destiné à rendre quelques services
aux habitans de ces contrées.
Extrait d*un mémoire sur la salseparîne^ présenté
par M, Thubeuf à V Académie de médecine le 3
juin i834 (0*
Les recherches faites par M. Thubeuf sur la salsepa-
reille l'ont décidé à abandonner l'usage des alcalis et des
acides pour l'extraction de la salseparine ; car, obtenue
soit à l'aide de la chaux ou de l'acide hydrochlorique , elle
ne présente plus les mêmes caractères physiques , et pa-
raît jouir d''une plus grande insolubilité dans l'eau même
bouillante. Voici comment il opère :
Il épuise, par Falcool chaud, la salsepareille de toute
amertume; il distille au bain-marie, et retire les - de
l'alcool employé ; le huitième restant est traité par le
charbon animal , et filtré au bout de vingt-quatre ou qua-
raute-huit heures ; la salseparine se dépose sous forçae
de poudre grenue ; elle est reprise par de nouvel alcool ,
et mise à cristalliser. Les eaux-mères alcooliques sont éva-
porées a siccité , et le produit dissout dans Teau est filtré ,
(i) Dans la séance de T Académie, du 28 octobre dernier, M. le doc-
teur Cullerier a rendu compte du mémoire de M . Thubeuf. Des expé-
riences ont été faites à Vliôpital des vénériens avec le principe nouveau
de la salsepareille ; son action a paru réelle , mais son efficacité n'a pu
être coDStatée par un assez grand nombre d'essais ; la quantité de sub-
stance fournie par M. Thubeuf n'ayant pas été suffisante , il a été dé-
cidé que l'administration des hospices serait invitée à autoriser la phar-
macie cc^ntrale à préparer de la saUepiarine , afin que son action sur
r économie animale , et particulièrement sc£ e^ets antisyphillitiques ^
pussent être exactement déterminés. P.-F.-G. B.
48.
1
68» JOURNAL
afin dû le priyer des matières grasae » rësixieuse et çolo-
icaote qu'il retient. Le liquide, ramené de nouveau à l'état
sec 9 est redissout dans q. s. d alcool et mis à cristalliser.
Propriétés de la saheparine*
Dans son état de pureté y la salseparine cristallise sous
forme de mamelons radiés , composés de lames ; c'est un
corps neutre , blanc , sans odeur et d'une saveur presque
fiuUe à 4'état anbydre ; faiblement soluble dans Feau
froide , il se dissout dans leau bouillante et s'en précipite
par le refroidissement; il communique à l'eau le goût
amer et acre de la salsepareille, ainsi que la propriété de
mouaser fortement par l'agitation. Les solutions de salse-
parine sont sans action sur les papiers de tournesol et de
mauve; elles ne les ramènent pas non plus à leur couleur
primitive lorsqu'ils sont rougis par les acides; Talcool
aqueux la dissout en toute proportion et avec plus de
fiicilité que l'alcool absolu.
L'acide sulfurique concentré et froid, mis en contact arec
la salseparine, la dissout et se colore en rouge. Si l'on fait
chaufier le mélange avec précaution , il devient d'un beau
rouge violet ; puis , à mesure que la température s'élève,
il passe au rouge coq,ueUcot.
L'acide hydrocblorique pur dissout à froid la salsepa-
rine. En soumettant cette dissolution à une douce cba-
leur , elle acquiert une couleur rouge lie de vin , puis se
prend en gelée.
La salseparine est soluble à froid' daas Tacide nitrique
concentré ; si ce mélange est exposé à l'action du calori-
que, il y a réaction très-vive et dégagement cousidérable
de ga£ nitreui ; en prolongeant l'opération jusqu'à totale
évaporation de l'acide, on trouve povir résidu un corps
sec, casaaut à froid , se ramollissant sous les doigts , et en-
tièrement soluble dans l'eau bouillante, d'où il se préci-
DB PHÀRMÀGIB. 68l
pite en flocons blancs par le refroidissement. Ce préci-
pité repris, par lalcôol, n'y cristallise pas.
GliàùfTée dans un creuset de platine, la saïseparine
fond, se décompose, et laisse dégager une odeur piquante
approchant de celle du pain brûlé , puis résineuse ; son
charbon calciné n'a laissé aucune trace apprééiâiUedd om-
tière terreuse, calcaire ni de potasise.
Analyse de la saïseparine.
"Voici en quels termes M. Henry (Ossian ) rend compte
de Tanalyse de la saïseparine, qui lui a été remise à cet
efiet par M. Thubeuf.
« J'ai séché dit-il , de la saïseparine à.iSo'' , dans un
» bain d'huile , pour l'analyser, et voici , avec mon mode
D d'opérer, les résultats obtenus ^ ramenés par le calcul
» à o°,076 de pression , et secs.
» os^'^tstSo de saïseparine ont donné en volume :
» 1*». Acide carbonique o*,285
» a**. Acide carbonique* . . ... . . o ,^09
» Ce qui donne pour moyenne. . o ^'j^ij
» 3**. oP'jaSo de matière sèche ci-dessus donïiaient «n
» poids :
» r«. Eau 0,^4
1) 2". Eau o,a4
» Plus une trace inappréciable d'aflole re-
» gardé comme accidentel.
M La saïseparine séchée à iSo*" est composée, pour
» 100 parties^ de :
» Carbone 62^84^
» Hydrogène 9,76
» Oxigène 27,40
ieo,oo
J2
» Garboue . . . ^
» Hydrogène . . .
» Oxigène. . . . •
JOURNAL
£n atomes :
3 =; 229,32
6 = 37,44
I = 100,00
62,84
10,22
27,60
36ft,76 = 100,66
» Le poids atomique de la salseparine anhydre se-
» rait donc de 366,76, et son signe de composition
La salsepareille serait composée :
i"^. D'une substance cristalline , salseparine;
2*. D'une matière colorante ;
3*. D'une matière résineuse ;
4**. De ligneux^
5®. D'amidon;
'6*. D'hydrochlorate de potasse;
7». De nitrate de potasse ;
8*. D'une huile épaisse , fixe et aromatique ;
Q». D'une substance cireuse.
( i) L'échantillon de salseparine que j*aî analysé n*était pas encore entiè-
rement blanc; c*est peut-être à cette raison qu'il faut attribuer la légère
différence qui existe pour rhydroeène entre celle-ci et- la salseparine de
M. Poggiale ; car j'ai analysé depuis un échantillon de cette matière,
plus pure, et je suis arrivé très-près du résultat de 8 70 au lieu de 9,70
pour cent que j'avais trouvé. J'jaouterai de plus que , par ma métboue
d'analyse, on n'est pas exposé à perdre la moindre trace d'eau produite-
( Voyez Journal de pharmacie , janvier i834, page 56.)
Au reste , d'après mes résultats , on peut considérer la salsepa^^
comme formée de (03 C» Ri» ) ou de ( O H2 4. H16 C» 02 ), sonpoiàs
atomique serait alors de I ioo,!i8. O. H*
DB PHARMACIE.
6*85
«
EXTRAIT DES ANNALES DE CHIMIE
ET DE PHYSIQUE.
Mai, jain et juillet i834-
Sur la distillation du benzoàte^ de chaux; par Eugène
Péligot.*
M. Mitscherlich , daDis un trarail que nous «avons
publié par extrait (t) , annonce qu'en distillant Tsicide
benzoïque avec un excès de chaux , on obtient une builr
dont la composition représente, avec 1 acide carbonique
absorbé par la chaux, celle de l'acide employé. M. Pélîgot,
qui s'occupait à la même époque du même sujet, la envi*
sage d'un point de rue différent. C'est le benzoâte de chaux
sans excès de base qu'il a soumis à la distillation. Les pro-
duits qu'il obtient sont plus compliqués , mais ne peri^et-
tent pas moins de suivre dans toutes ses phases la décom-
position de l'acide benzoïque.
Lorsqu'on soumet à la distillation le benzoâte de chaux
neutre et cristallisé, il se produit, à la température d''en-
viron i{oo°, une matière huileuse , plus dense que l'eau ,
et il se forme du carbonate de chaux.
La matière huileuse contient trois substances difieren-
tes , l'une la benzone , qui parait être le produit essentiel
de la décomposition, et les deux autres qui ne sont
qu'accessoires.
La benzone est une huile épaisse, incolore, plus
dense que l'eau. Son point d'ébullilion est supérieur à
260°; sa composition peut être représentée par la formule
ç;26 j£io Q^ Q|,^ igiig serait la composition du corps qui
(]) Jonrnal de Pharmacie, tom. XX, pag. 586.
684 JOURNAL
resterait si de C^* H^^ O* Ca O, formule du benzo&te de
chaux sec, on retranchait C^ 0^ Ca O , c'est-à-dire,
le carbonate de chaux qui reste dans la cornue.
L'expérience n'offre pas toutefois une réaction aussi
simple que le calcul. Car , outre la benzone , ainsi nommée
par analogie avec la magarone de M. Bussy (i) , on trouve
dans le produit une huile limpide plus légère que Teau,
bouillant à 82^1 que Ton sépare de la benzone par dis-
tillation , puis de la naphtaline , que Ton isole ensuite
par refroidissement, enfin de Teau.
Voici comment on peut se rendre compte de la pré-
sence de ces corps , et faire apprécier qu'ils ne sont qu'ac-
cessoires à la réaction principale.
Pour obtenir seulement la benzone et le carbonate de
chaiix, il faudrait pouvoir distiller un beozoâte de chaux
anhydre à une température qui fut peu élevée ; mais
d'une part il est impossible de dessécher complétemeot
le benzoâte de chaux , même à 200^, et de l'autre la dé-
composition n'est complète qu'à la température rouge.
Elle donne d'ailleurs toujours lieu à un dépôt de charbon
qui par son mélange avec le carbonate, peut dans ces
circonstances ie ramener partiellement à l'état de chaux
vive.
Une partie de la benzone se trouve donc à une haute
température, et à l'état naissant en contact avec de
la chaux vive : or , l'expérience et le calcul prouvent
qu'elle doit alors se transformer en acide carbonique et
en naphtaline; voici comment on peut exprimer cette
réaction :
C26 H10 O
Perdant C O
Il doit rester C^^ H^^ ou de fa naphtaline.
D'une autre part , le benzoâte de chaux étant hydrate ,
(i) Journal de Pharmacie, to/n. XIX « pag. 633.
DE PHARMACIE. 685
la vapeur d'eau se trouve en présence de la chaux et de la
benzone à une température très-élevée; cette réaction
peut donner naissance au troisième produit, Thuile vola-
tile, qui n'est autre cho^e que Tun des oarbures d'hydro-
gène obtenus par M. Faraday de la décomposition de
rhuile, DU la benzine de M. Mitscherlich.
Voici comment se produit ce phénomène :
H2 O
Perdent C^ O^
Et fournissent G24 H^^
C24 JJ12 çgt ]^ formelle du bicarbure d'hydrogène.
Cette explication des phénomènes offerts par la distil-
lation du benzoâte de chaux est d'ailleurs appuyée par
les faits suivans :
1°. La benzone distillée avec de la chaux vive produit
du carbonate de chaux et de la naphtaline.
a°. L'acide benzoïque hydraté, distillé avec de la chaux
éteinte en excès , produit uniquement du bicarbure d'hy-
drogène, ou benzine de M. Mitscherlich.
3°. La plus oumoins grande dessiccation du sel fait varier
la proportion relative de la naphtaline et du bicarbure.
4**. Au commencement de la distillation, il passe toujours
de la benzone, qui bout à 25o^ au moins, avant le bicar-
bure d'hydrogène, qui bout à 85^ , ce qui indique bien
clairement le sens de la décomposition.
La composition pondérale de ces trois substances est
d'ailleurs la suivante :
Benzone. Bi-carbiire d^ydrogène. Naphtaline.
C2«. 994,7 86.5 C6. aa9.56 92.45 C^o. 38a,6 93.86
HIO. 62,5 5,4 H3. 18,73 7,55 H4. a5.o 6,14
O- . Joo,o 8,a ^
■ I I I I PI W— — ■!■ I ■ Il II ■ «Il ■— ^*— —
ii57,a 100,0 24^,39 100,0 407.6 100,00
686
JOURNilt
Sur les produits de la distillation des acides malique^ iar*
trique et paratartrique* Considérations générales sur
les corps pyrogénés ; par M. Pelouze.
Acide maléïque etparamaléique, — Les expériences de
MM. Yauquelin, Braconnot et Lassaigne, nous ont appris
que la distillation de Facide malique donnait naissance à
deux produits également acides, inégalement volatils ; mais
la composition et les principales propriété de ces corps
étaient complètement inconnues.
M. Pelouze s'est assuré que l'acide malique entre en fu-
sion vers 80^ C. Il se décompose complètement à 176*
en eau et en deux acides pyrogénés , sans aucun dépôt
de charbon, sans formation de gaz; l'un des acides très-
volatil , acide maléique, distille en un liquide incolore
qui se transforme en cristaux prismatiques; l'autre, beau-
coup moins volatil, acide paramaléique ^ reste pour la
plus grande partie dans le fond de la cornue.
Si au lieu dechaufierà i76°lacornue,on la porte rapi-
dement à aoo°, l'acide le plus volfitil, maléique^ se forme efl
quantité beaucoup plus abondante que l'autre. Si au con-
traire on ne dépasse pas i5oo, on n'obtient pour ainsi
dire que de l'eau et de lacide paramaléique. Tous ces
phénomènes deviennent simples à comprendre lorsque
l'analyse démontre que les acides maléiques et parama-
léiques sont isomériques, et qu'ils ne difièrent de l'acide
malique que par la perte d'une quantité d'hydrogène et
d'oxigène équivalente à un atome d'eau (H^O).
Il résulte en effet des analyses de M. Pelouze que w
combinaison des deux premiers acides avec les bases est
la suivante, R O + C^ H^ OS plus trois atomes d'eau,
trois H' O qu'on peut leur enlever en les desséchant.
Voici leur composition pondérale :
DE PHARMACIE. 687
Acides maléique > Acides malélqae
et p^ramaléique et paramaléique Acides maliques '
hydMtés. aohydrês. hydraté. ^ anhydre.
C4(i) 41,84 C4 49,4;5 C* 3d,35 G* 41.84
H4 3,4i H2 2,02 116 4,ai H4 .341
O* 54,75 03 48,53 05 59,44 O* 54,75
^H^^M^^^^-^^»« pMaa^^^^^^^^w^ ^^^nM>MiMiM^iW ^^w^a^^aMM^
100,00 100,00 ' 100,00 100,00
Les acides maléique^ et paramaléique difièrent d ail-
leurs par des propriétés tranchées. L'acide paramaléique,
moins volalil que l'autre , est aussi' beaucoup moins solu-
ble; lacide maléique disparaît dans son poids d'eau ; l'acide
paramaléique en exige deux cents parties pour se dis-
sQudrev^
De tous les caractères de l'acide - paramaléique , lè
meilleur est celui qu'il présente avec le nitrate d'argent.
Une partie de cet acide, dissoute dans plus de 200,000
parties d'eau , forme avec le nitrate d'argent un précipité
blanc très-visible, soluble dans l'acide nitrique ; cette in-
solubilité est plus grande encore que celle du chlorure
d'argent.
Acide pyrotartrique et pyroracémique. — On doit à
M. Rose la découverte de l'acide pyrotartrique; c'est nn
corps blanc, inodore, très-soluble dans l'eau et dans
l'alcool qui fond à 100® et bout à 188.
La distillation de l'acide tartrique, comme celle des au-
tres acides végétaux , donne des produits très-divers et en
quantités très-variables, suivant la température à laquelle
on l'effectue ; plus la température est basse, entre 175* et
'igo® par exemple, à peine remarque- t-on des traces
d'huiles empyretimatiques. L'acide carbonique, l'eau,
l'acide pyrotartrique abondent , l'acide acétique , l'hydro-
gène carboné, le charbon , se forment en quantité très-mi-
nime ; il n'en est pas de même à un degré plus élevé.
(1) 0=76,44.
688 JOURNAL ^
L'acide tartrique cristallisé «exprime par la formule
C* H» O^ ou C5 B« O» +H2 O. En effet , il perd H^ O
«'unissant aux bases. Sa composition {>ondérale est la sui--
vante;
Acide pyroUrtriquc
emUUiaé.
Uihjàre,
C5 46,00
C5 5a,8o
H8 5,96
' H6 5,io
04 48,04
0' 4^,10
100,00 100,00
Parmi les exemples d'isomérie les mieux constatés en
chimie organique , on doit citer en première ligne celui des
acides tartriq ue et racémique (paratarUrique). L action com-
parée de la chaleur sur deux acides d'une composition sem-
blable , mais de propriétés différentes vdi'vait donc exciter
un haut degré d'intérêt ; l'isomérie étaitrelle rompue ou
non? se formait-il un nouvel acide pyrogéné ? c'est ce qu'il
s'agissait de démontrer. Il résulte des observations de
M. Pelouze, que les acides tartrique et para tartrique se
comportent de la même manière pendant leur distillation ,
et qu'ils donnent Tun et l'autre un seul et même acide
pyrogéné en tout point identique.
Obsen^ations générales» Il résulte des expériences ré-
centes de M. Pelouze, faites d'abord sur le tannin et l'acide
gallique, puis sur l'acide malique et quelques autres acides^
que « un acide pyrogéné quelconque , plus une certaine
-» quantité d'eau et d-acide carbonique, ou l'uu seulement
» de ces deux composés bioaires, représente toujours là
» composition de l'acide qui l'a produit. »
Souvent l'expérience démontre d'une manière directe
et incontedtable la loi dont il est question ; mais souvent
aussi les distillations ne peuvent avoir lieu sans être ac-
compagnées de matières charbonneuses et d'huiles em-
pyreumatiques. Dans ce dernier cas, la loi ne se laisse
DE PUÀIMACIE. 689
pas démontrer d'une manière aussi simple, mais elle nen
est pas moins vraie, et il suffira pour le démontrer d'user
de quelques précautions particulières. On le concevra
sans peine en se rappelant que l'acide malique /distillé
sans mesure exacte de température,, donne be^iucoup de
charbon, d'huiles empyreumatiqiies, diacide acétique,
de gai oxide de carbone et hydrogène carbpné, plus de
l'acide carbonique et deux acides voLitils cristallisables,
tandis que l'on n obtient que les trois derniers ^prodi^its
parfaitement purs en appliquas ta la distillation delacide
malique une température constante e,t modérée. Les pro«
duits accessoires dans les autres cas, comme dans ceUii-*
ci , ne doivent être fournis que par la décomposition de
la matière pyrogénée elle-même, et non par celle de lacide
primitif.
Quand un acide est volatil, il se soustrait, par sa vola-
tilité même, à laction de la chaleur qui tend à former un
nouvel acide pyrogéné ; en le CQmbinapt avec une base
inorganique qui le retienne convenablement, il se com-
porte alors, relativement à Taction de la chaleur, comme
un acide fixe, et il est soumis à la même loi ; mais les
corps pyrogénés qui se produisent dans cette circonstance
sont constamment neutres, et cela s explique; car si, pac
hypothèse , ils étaient acides, ils réagiraient sur le car-*
bonate» en chasseraiept Tacide carbonique, formeraient
de nouveaux sels que la chaleur décomposerait d^ rechef
et toujours de la même manière, sans que jamais il pût
distiller d'acides pyrogénés» C'est ce que démontrent les
belles expériences de M. Bussy sur les acides gras dis-
tillés en présence de la chaux (i), et. celles de M. Pe-
ligot, sur la distillation du benzoâte calcaire (2).
U) Journal de Pharmacie, tom* XIX, p. 633. .
(2) Voir le mémoire précédent.
690 JOURNAL
Sur le mercaptan, par M. Will. Christ. Zeise, de
Copenhague.
M. Zeise, voulant arriver à produire des composés
d'hydrogène, de carbone et de soufre en proportions
difiérentes , eut l'idée de faire réagir les sulfovinates sur
les sulfures alcalins. C'est par cette réaction qu'il vient
d'obtenir un corps fort curieux, auquel il a donné le nom
de mercaptan [corpus mercurio aptum). En faisant chaufier
dans un appareil distillatoire de Thydrosulfure de ba*
rium ( Ba S + H^ S ) avec un sulfovinate , on obtient
ce corps en abondance , mêlé à quelques autres produits
dont on le sépare par une nouvelle distillation.
Le mercaptan est liquide même à 220, incolore, son
odeur est celle de Tail, sa densité est de 0,842 à + i5».
Son point d'ébuUition dans un vase de verre -f- 62°.
Peu soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool et l'é-
ther. Il réagit sur plusieurs oxides et chlorures métal-
liques en s'emparant des métaux , et forme avec eux des
combinaisons {mercaptides)» Versé sur le deutoxide de
mercure , par exemple , il l'attaque avec violence et le
transforme en un corps incolore cristallin : il y a pro-
duction d'eau. Avec les chlorures, il donne de l'acide
hydrochlorique.
La composition du mercaptan est H^ 4- C* H^^ S^
celle du mercaptide de mercure Hg -|- C* H^^ S^.
Les mercaptides de potassium et de sodium conservent
toujours une réaction alcaline.
Sur deux produits naturels de la v^égétation considérés
comme des gommes, par M. Guérin Varry.
Dans un mémoire sur les gommes qui exsudent des
arbres , M. Guérin Varry a fait voir précédemment
qu'elles sont susceptibles d'être ramenées à trois espèces
DE PHARMACIE. 69 1
distinctes : Tarabine, la cérasine et la bassorine. Les deux
premières sont isomères ; mais la seconde, insoluble dans
Teau froide , ne se convertit en arabine que par un con-
tact prolongé avec ce liquide bouillant. Dans ce mémoire,
M. Guérin Varry fait Tétude de lamidon et de la liché-
nine, ou partie organique soluble du licben, il arrive
aux résultats suivans :
Lamidon est composé de 2,96 parties d'une substance
insoluble dans Feau froide ou bouillante, amidin téga-
mentairey lequel est isomère du ligneux, et de 97,04
parties d'une substance solublé qui renferme une matière
insoluble identique à l'amidin tégumentaire , et une ma-
tière soluble, amidine. Celle-ci est à l'amidin soluble
comme 6o,45 est à 89,55.
100 parties d'amidon traitées par 25o parties d'acide
sulfurique à 66** donnent 91,52 parties de sucre d'amidon
anhydre, ou 115,^0 parties de ce sucre hydraté.
L'amidon exposé pendant i4 mois dans l'eau privée
d'air, n'a pas subi la moindre altération , tandis qu'au
contact de ce gaz il se détériore J et la liqueur devient
acide.
Le lichen d'Islande, traité convenablement par l'eau,
donne un résidu insoluble qui ne bleuit pas avec l'iode,
et une matière soluble lichénine, qui bleuit avec ce réactif
incomparablement moins que ne le fait la même quan-
tité de l'amidine.
Traitée par l'acide sulfurique, elle fournit sensible-
ment la même quantité de sucre que celle-ci , dont elle
diSère principalement, parce qu'elle esta peine soluble
dans l'eau froide avec laquelle elle forme une gelée.
Il est impossible de regarder avec M. Berzélius la
partie soluble du lichen d'Islande comme étant de l'ami-
don, puisqu'elle né contient pas d'amidin.
En faisant digérer avec de l'acide nitrique à une tera-
69^ iOURNAt
pérature de .ao à »5^ une sub^tajacQ cafMible de ptodaire
de lacide oialique, puis chaufËint à 40"*, ou obtient beau*
coup d acide oxalbydrique. Si l'<m chauffe à 60"*, bn ob-
tient plua d acide oxalique que par aucun autre procédé.
Les parties solubles dans l'eau de Tamidon et du lichen
ne doivent pas être regardées comme des gommes, par
la raison que, traitées par l'acide nitrique , on ne peut
en retirer la moindre trace d acide mucique.
P.^F^^a B.
^V» V X\ V\'% \W XW \X\W\ VV% VW% VV% \\% W« 1 V% M/\ WV% W\ W% V\\ W\ W%tWVVVWWWV WV/VW %M
OBSERVATIONS
Sur la teinture d*opium; par M. Hotïot.
Les préparations d'opium ont été de tout temps d'un
usage si général en médecine , q^ue les pharmacopée»,
anciennes et nouvelles , en renferment un grand nombit
de formules , qui toutes présentent , selon leurs auteurs,
Li composition la plus sûre et la plus parfaite.
Elles varient et par les proportions dopium et par
la nature du véhicule.
La teinture thébaïque , par exemple , la plus simple
de toutes , et qui a dû être la plus fréquemment em-
ployée, présente dans sa composition des différences si
grandes , que souvent le pharmacien se trouve très-embar-
r.issé sur la préparation qu'il doit employer de préfé-
rence.
J'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de soumettre aux
praticiens quelques réflexions à ce sujet. Le Codex pari-
sien prescrit d'employer l'opium à l'état d'extrait aqueux
uni à l'alcool dilué , et dans les proportions d'un douzième,
lorsque dans tous les autres dispensaires , l'opium choisi)
ou l'extrait alcoolique , sont les seuls en usage.
Si nous ouvrons les pharmacopées anglaises, nous
-1
DE PHARWAfÇIE. 6p5
verrons que. celk de Lpndre& prescrit ^ opium broyé deux
onces et demie pour alcool aflaibli Ib ij , celle d'Edimbourg
opium ii^ieonçepouralcodi aflaibli fc j ; celle de Bubfin^
tt 3 alcool faible ïb j la teinture anodyne.de Vienne est
composée d opium deux oflces ; esprit de vin îb ij ; cdle
des Etats-Unis, d'opium purifiée (extrait alcoolique) une
once pouralcool îbj . enÇn la phâ^rmac^pée de Lisbonne
renferme une teinture tbébaîqqie^ d'un ussage habituel
en ce pays ; composée d'opium purifié, un gros, alcool
Ibj. ^au J6ij;ce,tte dernière, préparation s'administre à
la dose d'une once.
Le pharmacien exact et consciencieux doit à la vue
de ces différentes , compositions être arrêté h chaque
instant, car la teinture thébaïque de nos officines est
préparée selon le Codex, et nous devons délivrer les
médicamens prescrits sans avoir égard à l'origine de la
formule , origine que d'ailleurs il est souvent impossible
de! deviner. Aujourd'hui cependant Paris abondé en
médecins étrangers qui prescrivent cette teinture sans
aucune désignation , et ce n'est pourtant pas celle du
Codex de Paris. On voit quels graves inconvéniens peu-
vent résulter d'un état de choses si incertain ; car si
d'un côté les formules des pharmacopées étrangères
contiennent la* plu'part une quantité d'opium inférieure
à celle de notre Codex, nous savons d'ailleurs que les
médecins anglais prescrivent ces préparations à des doses
quelquefois très-élevées. Pour obvier aux graves incon-
véniens que je viens de signaler , j*àî cherché à modifier
ïa formule du Codex de la manière suivante , je ïa pro-
pose simplement à titre de renseignement :
Opium choisi une once.
Alcool à 22 degrés îfej.
Par ce moyen cette formule se rapprocherait autant
'que possible de celles que nous avons examinées , et on
XX'. Année» — Décembre iSJ^- 49
694 JOUftlflL
ne serait plus exposé à commettre aucune erreur, aa
moins notable.
Tout eu proposant cette- modification , je reconnais
néanmoins (ju'il serait infiniment préférable d obtenir de
lautorité la révision du Codex , que nous appelons de
tous nos vœux , afin de pouvoir placer cet ouvrage an
rang ou la science s'est élevée , et le mettre en harmonie
avec les diverses pharmacopée» de l'Europe.
m
Su^ les substances salines contenues dans les fruits du
sumach des corrojeurs, par J.-B. Trommsdorff (Annal.
der Pharmacie,' juin i834i pag. 328).
(•entrait et tradatt de TaUemand p^r M. Vallbt.')
Le sumach des por.royeura [rhus coriarïa, L.) Ç3tii&
arbrisseau généralement connu qui est très-souvent em-
ployé comme ornement dans les perspectives. U vient
dans les plus mauvais terraius , et y croit avec beau-
coup de vigueur. On moud les jeunes branches et les
feuilles et on les livre alors au commerce sous le nom
de sumach. Ce sumach est« comme on le sait, ^
substance très-employée dans le tannage des coirs.
. Les fruits de cet arbrisseau se distinguent par une
saveur assez acide légèrement astringente. M. Tromms-
dorlT, ayant analysé ces fruits il y a environ 4^ ans, en
avait obtenu un sel acide, que par erreur il avait pn'
pour du tartrate acide de potasse ; iL en a cette année
soumis une plus grande quantité à de nouvelles recher^
ches, et a pu ainsi rectifier son erreur, et confirmer ce
que d'autres chimistes avaient déjà reconnu.
L'acide de ces fruits n'est donc autre que de ïacide
inalique, combiné principalement avec de la chaux à l'état
DE PHABMACIE. 6^5
de sur Bel ; car Ton y trouve aussi une très-petite quan-
tité de malate de potasse. La saveur acide réside prin*
cipalement dans le duvet qui les recouvre. On rencontre
encore parmi les parties salines une trace de chlorure de
calcium et de sulfate de potasse (accidentellement, peut-
être). Ces fruits contiennent en outre beaucoup de.tannin
et une matijère colorante rouge , etc.
On peut se servir avec avantage des fruits du sumach
pour obtenir un acide malique pur, dont la préparation
n'est pas difficile. On verse de leau bouillante sur ces
fruits séparés des pédicules et placés dans un pot de grès;
on laisse çn contact pendant un quart d'heure, puis on
jette le tout sur une chaussé de toile; il passe alors. une
liqueur colorée en rouge d'une saveur très-acide : on
verse encore 3 à 4 fois de Teau bouillante sur le résidu
des fruits, puis on rejette le marc.
Toutes les liqueurs sont évaporées à un feu doux
dans une capsule de porcelaine : pendant cette évapo-
ration, il se forme un léger dépôt ëxtractif; on passe de
nouveau le liquide, et on continue d'évaporer. Alors on
voit cristalliser une assez grande quantité d'un sel acide,
qui, après avoir été lavé par l'eau, présente une couleur
d'un gris blanc et une acidité très-grande. On prolonge
l'évoporation jusqu'à ce que l'on n'obtienne plus de cris-
taux. Les dernières criatallisations sont naturellement
beaucoup plus colorées que la première , et contiennent
en oufre du malate de potasse, bien que la majeure partie
soit formée ,. comme la première, de malate acide de
chaux. . .
Ëiifin,. il reste^une liqueur épaisse, encore très-acide,
mais oilrant/ëaméme femps une saveur astringente, qui-
ne fournit plus de cristaux, et dont il sera question plus
bas. ,
Pour purifier les cristaux obtenus on peut, après les
avoir pnlvérîsés, les mêler avec du charbon animal pu-
49-
696 JOLRlIÂt
rifié) et les faire dissoudre dans l'eaa bouillante *. mais
ce mode de puriBcation fait éprouver de la perte. Le
charbon n'est pas du tout nécessaire, attendu qu il suffit
de faire redissoudre ie sel impur et de le faire cristalliser
de nouveau pour obtenir du makte acide de chaux pur
et en cristaux incolores»
On relire l'acide malique pur de ce sel en le faisant
dissoudre dans Peau, précipitant la chaux par du carbo-
* • • •
nate de posasse , et décomposant la liqueur par une dis-
solution d'acétate de plomb. Le précipité obtenu est du
malale de plomb qui , desséché, est brillant et offre une
blancbeur^éclalante. Si la précipitation a lieu à chaud,
le précipité prend par le refroidissement la forme de pe-
tites écailles brillantes ; on le recueille sur une toile, et
après lavoir exprimé et lavé avec de Tci^ froide on le
met en suspension dans de leau , on le décompose par UQ
courant tl'hydrogène sulfuré , on sépare la sulfure de
plomb et on fait évaporer la liqueur acide qui est in-
colore; elle donne, par Tévaporation , Tacide maliqae
pur en aiguilles, formant par leur agglomération des
groiipes mamelonnés, et 'qui, exposés à l'ai r, tombent
en deliquium.
Désirant tirer parti des eaux-mères dont nous avons
parlé, M. Trommsdorff les étendit d'^çau et y versa une
solution chaude de gélatine animale t il se sépara une
quantité notable d'une combinaison de gélatine et de tan-
nin sous forme d'une masse agglutinée et élastique à l'état
chaud ;» toutefois, une partie du précipité resta en sus-
pension dans la liqueur, et celle-ci passa trouble à tra*
vers le filtre. Elle fut donc agitée avec un peu de blanc
d'œuf et portée promptement à l'ébuUition; elle se clarifia,
on put alors l'obtenir transparente en la passiant au tra-
vers d'une étamine de laine. Elle avait perdu toute saveur
astringente ; elle n'avait plus d'action sur les sels de icf?
non plus que sur la solution de colle de poisson : elle
k
DE PHARMACIE. > 697
était toutefois colorée en jaune , mais elle oQrait une
saveur acide fraiïché. Par une douce évaporation , et lad-
dition subséquente d alcool, elle donna encore une grande
quantité de malate acide de chaux en cristaux coloréî;
mais on put , en le redissolvant et le faisant cristalliser de
nouveau, l'obtenir en cristaux transparens parfaitement
blancs».
Gomme le sumiach des corroyeurs est très-commun ,
et qu'il porte une quantité considérable de fruits ^
M. Trommsdorff pense qu'on devrait l'utiliser pour se
procurer de l'acide malique pur, d'autant plus que la pré-
paration de cet acide est peut-être plus facile ^vçc les
fruits du sumach qu'avec ceux du sorbi^r^ bien que le pro-
cédé indiqué par M. Liébig, pour l'obtenir pur avec ces
dei^niers, soit également très»boD.
Préparation dé la codéine-, par E. Mergic.djs Dar^tadt
(Annalen der Pharmacie, septembre i834) pag. ^79) ^
M. Merck dit obtenir lin codéine d'une manièrç tré;s-
simple en traitant à froid par l'alcool la morphine pré-
cipitée par la soude, saturant avec précaution la tein-'
ture alcoolique par de l'acide sulfurique, retirant l'alcool,
étendant le résidu d'eau froide jusqu'à ce que la liqueur
ne se trouble plus, filtrant de nouveau, faisant évaporer
le liquida filtfé jusqu'eû consistance sirupeuse, y ver-
sant après le ri;froidissement de Téther dans un flacon
de grande capacité , ajoutant alors une solution dé po-
tasse caustique en excès , et agitant le tout avec force.
La liqueur éthérée est alors tellement saturée, que la
codéine s'en dépose en cristaux au bout de peu d'heures;
en faisant évaporer Téthei^ et traitant le résidu par l'al-
cool, on obtient peu à peu la codéine à l'état de pureté
complète et exempte d'une huile qui apporte de grands
obstacles à la cristallisation.
698 JOURNAL .
EXTRAIT DU BULLETIN GÉNÉRAL DE THÉRAPEUTIQUE.
■
Note sur la préparation de la glace artificielle.
Il est plusieurs afiections aiguës qui exigent , pour être
combattues avec efficacité , les applications promjptes et
répétés de glace ; mais il arrive quelquefois qu'il est dif-
ficile et même impossible, suivant les époques delannée,
et les localités , de s'en procurer. Il faut avoir alors recours
à des procédés cbimiques pour en obtenir. Nous croyons
de quelqu'utili té d'indiquer en quelques mots à nos lecteurs
un mode modifié de celui de M. Lourdemanebe , et que
que M. Boutignj a consigné dans le Bulletin de tbérapeu*
tique et dans le Journal de chimie médicale^ le voici :
II consiste à prendre :
10. Une botte en bois de cbéne> de i3 pouces 6 lignes
de longueur sur 3 pouces de largeur ^ et 6 de hauteur,
tonte mesure pnse en dedans ;
a*». Deux bottes en fer-blanc de même forme , et ayant
cbacune 1 a pouces de longueur , 7 lignes de largeur et
6 f ouces 1/2 de hauteur.
La première botte contiendra le méLinge frigorifique^
les- deux autres Teau à congeler.
Le mélange frigorifique se compose de 3 livt-es d'aciue
sulfurique étendu d'eau jusqu'au point de marquer 4'"
au pèse-sels. (Ce mélange est fait avec 7 parties d'acide^^
OB'*, et 5 d'eau également en poids: ) Quand ce mélange
est bien refroidi, on le verse dans la boîte de bois par
dose de 3 livres, en y ajoutant de suite 4 livres de sulfate
de soude pulvérisé non efflcuri^ puis on y plonge les deux
boites de fer-blanc remplies d'eau pure. On porte à 'a
cave ou dans un endroitfrais^ puis, après une i/4 d'heure
on change le mélange frigorifique dans les proportions
DB PHARMACIE. 699
ci-dessus, et même à deux fois, si cela est nécessaire, jus-
qu'à ce que Teau des bottes de fer-blanc soit complète-
ment solide.
En été, où cette opération peutétreplus habituellement
demandée,on opérera à la cave, et l'on emploîiera de Teau,
de puits pour la congellation. O . H.
n«% «i«%%«««Mi*««^«%««%«
POLICE MÉDICALE.
Nous croyons faire plaisir à nos^ lecteurs en mettant
sous leurs yeux l'arrôt suivant de la cour royale de.
Nancy, à ToccasioD de vente illégale de médicamens.
Appelant d*an jagem^nt du tribanal de-Sakit - Mihiel , dont le dis-
positif est ainsi conçu : < Le- tribunal , statuant en premier ressort ,
■ déclare la demande non recevable , ordonne que chaque partie sup-
• portera ses frais à l'exception du co6t et de la signification du présent
» jugement, s'il y a lieu , qui resteront à la charge de Lecnyer. »
La cour royale de Nancy a rendu l'arrêt suivant le a mai dernier :
« Attendu que les lois des ai -germinal an XI et ag pluviôse an XIII, con-
» formes aux Icns antérieures et^aux anciens édits, défendent formelle-
» ment , sons peino-d'amendê , à toutes personnes , simples particuliers,
» membres de corporation, sœurs d'hôpital et même aux ôfllcters dé
• santé de composer et débiter des remèdes simples ou magistraux et
» des médicamens composés on officinaux r
» Que si, relativement aux pharmaciens des sœurs hospitalières et à
» la faculté attribuée à celles-ci dé préparer certains remèdes pour
» le service des indigens, «ue -circulaire ministérielle, du 9 pluviôse
• an X, établit une distinction entre les remèdes afficinaux et les re-
• mèdes magistraux ; cette circulaire , antérieure à la loi de germinal
» an XI , lui fût elle-même postérieure, ne peut en aucune manière en
1 atténuer les prescriptions ;
• Attendit que si l'intérêt public a été le motif principal des prohibi-
» tiens de lois précitées , cet intérêt public n'exclut pas l'intérêt privé ;'
> qu'aux termes de l'article i38a du Code civil , tout fait quelconque de
» l'homme qui cause à autrui un doihmage , oblige celui par la faute
» duquel il est arrivé, à le réparer, et qu'aux termes des articles 1, 3,
» 63 et 66 du Gode d'instruction criminelle , l'action civile en réparation
» du dommage causé par un crime, par un délit ou par une contravention,
> peut être exercée et poursuivie contre le prévenu , par ceux qui ont
» souffert ce dommage indépendamment de l'action publique ; que les
» lois de germinal an XI et pluviôse an XIII ne contiennent aucune
» dérogation à ces règles du droit commun ; qu'une pareille dérogation
70O JOURNAIi
• peatd*«mtattt moins être rappléée, que ces loistyatit établi dans Tin-
» térét de la société le droit exclusif des pharmacien»» et les^soumettaDt
• par le même motif à des conditions et des charges , sont , par cela
• même et nécessairement, protectrices di droit qu*élles leur attri-
» bnent;
» Attendu que Tezercice illégal de la pharmacie porte nécessairement
• un dommage aux pharmaciens, puisqa^il constitue une usurpation
• des droits qui leur sont garantis par la loi, que le £ait même de cette
• concurrence illicite , donnant aux pharmaciens un intérêt actuel et
• un droit né, tant à en arrêter la continuation qua obtenir la répara-
» tion du dommage consommé'; 'il s^^ensuît que Faction en réparation,
• de ce dommage repose sur une cause légale , et que dès lors cette aç-
» tion est receyable ;
• Attendu que ce dommage peut être arbitré par les tribunaux , seloa
» les circonstances de la cause ;
• Attendu , en fait , que, sans avoir besoin de recourir à une preave
» testimoniale , il est dés a présent établi que les sœurs de Thospice de
> la ville de Vaaconleujrs.ont yendii e^ débité des miédicamens magist
> traux et officinaux;
• Attends que réqojlé, qB# le respect dâ à des coagségatioDs hos^i-
» talières, qui se dévouent entièrement an soulagement des pauvres;
» qu'une sorte d'usage établi « et toléré par radministration elle-même,
» de leuv permettre la préparatioa et. le débit de certainsi inédicamenSr
• sont 4es. causes siafilsantes pour, rédttire ajut^n^ que i^osaj^le ^^ ^'
a mages'iatéiêts demandés;
• Attendu, qi^e fi^re défense fknx soQUfs de Vaqico«le«rt de pcéparer et
» vendre à i*a?enir toute esp^e dp. médseau»en» et remèdes, seraii
• chose inutile , surabondante , pajttqqi» ceM® dj^fense es^ écrite dans '<
• ]o*( qui se suiS.t jjk, elle- même ^.
» 4^ttfndi;^.gi^e)1^4 copiclusipns de Lecnyer eii^ première instance s'ajv
> pi iquaient implicitement aux rent^des dits magût^aux comibeà ceut
5 Q^f^ioRux i qu'ainsi ses cpnclusions d appel , plus catégoriques , sont
a. recevables^i
• ^tt^ndu quelle partie qui sui^cQmbe doit, supjgorter les dépens;
» P^r ces motifs^
» La cour a mis rappelUtjon et ce dont est appel au. néant, éttan^
B daut, décliarge la partie de M. Vallant (becuyer) des condamo^^^^"^
9 contre elles prononcées, condamne celles de M. Moreaux (lesrsaors}
» à payera l'appelant» à ititre.de, dommages-intérêts , une sqmme de^^^
» francs^ les C9n4amne <;n outre en tous les dépens àp causes principale
P et d appel; ordo^fi&.la,restituj;ipn.d^ Tanii^de d'appel cçnmpiée'
. » Sur les conclusions ijubsidiaires , a mis les parties hors de çaos^- ,
» ^insi jugé p.«r If^^pi'rYPpIc ^P Nancj., çhaçabre civile , et prononce
) çn audience pnb.UqUfl <^v :i. m'ai 1334* »
Siégeant, MWL.» de Me^i premier président:} Breton, président;
d'Arbpis j Mathieu de Vienne , I^térant, Jeannot de Morey , "Wàutvw^
,Conignan,.Gollinet de la Salle;» Pierson, co&seiUers^ et Fabvier, pwc»*
.reur généra)- ^
DB PHAaMACIB. 701;
EXTRAIT DU PROCÈS VERBAL
De la séance de la Société de Pharmacie, i novembre i834«
PB£$|D£VG£ DE K* CHEREAV.
M. le secrétaire de correspandacKie étant absent, lé
procès-verbal de la dernière $éance sera lu à la séance de
décembre.
M. le secrétaire général annonce que madame Fabulet,
veuve du pharmacien en chef de ce nom , décédé chef de
service à l'hôpital militaire d'instruction de Strasbourg,
envoie à la Société de pharmacie les manuscrits des cours
de chimie que faisait M. Fabulet. Cette dame désire que
la Société veuille bien lui donner son avis sur le mérite
de ces ouvragés, qu'elle serait peut-être disposée à livrer
à Timpression. La Société charge MM. Chereau et Lodi-^
hévi de vouloir bien eicaminer ces manuscrits.
La correspondance manuscrite se compose :
I*. De deux lettres de MM. PoddgialeetCottereau, qui
tous deux remercient la Société de leur admissioji aU
nombre de ses membres. Ces deux messieurs , ptésens à la
séance; sont invités à signer la feuille de présence.
7^, Une lettre de M. Malagutti, qui remercie également
la Société de son admission au nombre de ses membres..
Par la même lettre , il fait connaître à la Société les ré-
sultats qu'il a obtenus en faisant agir à chaud sur le sucre
en dissolution dans l'eau une très-petite quantité d'acide
nitrique. Cent parties de sucre, trois cents d eau et quel*
ques gramines d'acide nitriques , mélangés et soumis à une
ébullition de quelques heures , il se forme un dépôt bru-
nâtre; Tébullition, prolongée quelques jours, le dépôt aug-
mente, le sucre disparaît , et il se forme de lacide formi-
702 iOURKAL
que. Quant au dépôt, M. Malagutti suppose que cest
de l'ulmine. Étant dans l'intention de donner suite à ce
travail , l'auteur annonce qu'il le soumettra au jugement
de la Société.
La correspondance imprimée se compose :
1*. Du Journal de Pharmacie pour le mois d'octobre.
a*. De deux numéros des Annales de Pharmacie de
Geiger, qui sont renvoyés à M. Vallet.
3*. D*une ^lotice historico - médicale sur les Nor-
mands ; hommage de l'auteur , M. le docteur Duval , de
l'Académie de médecine. La Société lui vote des remer-
ctmens.
4°. Recueil de la Société libre d'agriculture^ sciences,
arts et belles-lettres du département de l'Eure. (M. Boul-
lajr est chargé d'un rapport verbal sur cet ouvrage.)
5"*. La même Société adresse un extrait du registre d^^
procès-verbaux de la séance publique , dans laquelle elle a
distribué les prix fondés par elle chaque année.
6*. Le Bulletin de la Société industrielle de Mul-
hauser).
M. Bussy read compte des séances de l'Institut. M- Che-
valier donne à la Société quelques détails sur la commU'
nication qu'il a faite à l'Institut , travail tendant à der
montrer la présence de l'ammoniaque dans l'air , soii^
l'état libre, soit à l'état d'hydrosulfate. Ce travail ne-
tant pas terminé , M. Chevalier en fera plus tard con-
natlre les résultats.
M. Corriol fait hommage à là Société d'un échànlilw**
de casse du Brésil. M. Corriol a préparé de la p"*P^
avec ce fruit. M. le docteur Récamier la essayée à 1 1*^
tel-Dieu; mais il ne Ta pas reconnue plus purgative (\^^
la casse employée ordinairement en pharmacie, il '^^
seulement reconnu une saveur plus forte et même désa-
gréable.
DB PHARMACIE. 7o3
M. Yallet fait un rapport verbal sur les journaux al*
lemands.
M. Boullay annonce à la Société la mort de M. Lau-
bert. La Société apprécie la grandeur de cette perte et ac-
cueille avec d'autant plus d'empressement la communi-
cation que lui fait M.BoutroU'Gharlard , que M. Laubert ,
peu de temps avant sa mort , a permis que Ton fît son
buste. La Société s'empressera de se le procurer et d'en
orner la salle de ses séances»
M. Blondeau lit une note sur la composition chimique
des eaux minérales de Gambôn , commune de Sant-Cer-
nin , département du Gantai.
M. Henry donne une communication verbale d'un
procédé extrait d'un mémoire plus étendu qu'il termine,
à l'aide duquel il est parvenu à obtenir par le tannin
plusieurs alcaloïdes, et notamment ceux de la famille
des solanées, indiqués par MM. Hesse et Geiger. Il fait
voir à la .Société des cristaux d'atropine.
M. Hottot lit une note sur la préparation de la teinture
tbébaïque, et signale leà différences remarquables qui
existent entre la formule de ce médicament , telle qu'elle
se trouve insérée dans le Godex et les diiTérentes formules
contenues dans diverses pharmacopées anglaises; de là
l'incertitude dans laquelle se trouve le pharmacien ap-
pelé à exécuter une prescription faite par un médecin
étranger. Pour parer à cet inconvénient, M. Hottot pro-
pose de modifier ainsi la formule du Godex :
Opium brut. • • • • S j
Alcool à aa*" tbj
Ges proportions se rapprochent davantage de celles
des diverses pharmacopées que nous avons citées.
M. Dubail fait connattre à la Société une lettre de
M. Muiron Permelet , pharmacien à Reims , dans la-
quelle sont signalées les différences notables qui existent
704 JOURNAL
entre les doses dooDées par différens auteurs et celles
prescrites dans le Codex pour la préparation delà liquear
arsenicale de Fowler. M. Permelet exprime combien il
serait à désirer (jue l'on fut fixé sur cette formule et sur
bien d'autres qui, coBsi^ées dans le Codex, laissent le
praticien dans une continuelle incertitude.
Ces deux communications donnent lieu à une discus-
sion dans laquelle plusieurs membres parlent de la néces-
sité de réviser et modifier certaines formules; du Codex;
d'autres signalent les inconvéniens qui pourraient ea résul-
ter, et pensent que, quant aux. prescriptions anglaises ou
allemandes , il est convenable que les pharmaciens aieot
chez eux ces préparations d'après leur composition , iadi-
quée dans les différens formulaires*
M. Garot-, au nom de M. Desmarets, fait une commu-
nication verbale pour faire connaître à la Sociél^é lis
réaultats d'un travail sur la formation de l'acidç acétifu^
dans les liqueurs vineuses ; Cette communication doime
lieu à une discussion , dans laquelle sont entendus MM. Bo-
piquet, Bussy, Chevallier; mais M. Desmarets ayant
déposé à l'Académie des sciences un paquet cacheté qui
a rapport à ce travail, la Société ne croit pas devoir don-
ner suite à cette discussion.
' M. Duhail indique, à la Société deux OilsifîcalioDS
qu'il avait signalées dans sa thèse, soutenue à rÉcole de
Pharnaacie,'et auxquelles il voudrait voir donner delà
publicité.
i"". Il s'agit du mélange qui se fait dans le commerce
du phosphate dé soude avec le carbonate de la. même
base.
9", De la magnésie calcinée contenant 18 à 20 pour 10&
d'eau.
M« Robiquet pense que le mélange de phosphate et
de carbonate de soude ne peut qu'être accidentel, ce^^^
fraude étant des plus faciles à reconnaître. .
DE PIÎA]aMÀ€lË. 70S
Quaùt à la magnésie hydratée , il petite ({ue cette' alté-
ration, qui na aucun danger, ne tient sans doute qu'à ce
que cette magnésie n est point calcinée , mais est seule-
ment obtenue par pi'écipitation et ensuite desséchée.
« • ■ '
NÉCROLOGIE.
- M- Laabert < Chafles-Jean ), ancien pharmacien en theî des armées ,
inspecteur général dn service de santé mijitaire, commandeur de
Tordre royal de la Lé^ion-d' Honneur, membre de Tacàdémie royale
de médebine, de la société de pharmacie de Paris , de plusieurs «sociétés
savantes de France , d'Espagne , d'Italie et d'Allemagne , est mort. Ce
savant pharmacien venait d*entrer dans sa soixante<douzième année '9
lorsqu'à la suite d^ne affection connue depuis long^temps , il a été
enlevé, le 3 novembre dernier, aux sciences^ physiques et mathéma^
tiques , dans lesquelles il s'était fait un nom ; à la société, qu'il honorait
par un beau caractère ; à la France , devenue sa patrie , qu'il aimait ea
citoyen 'éc)ai ré et vertueux ; à ses amis , qu'il comptait dans les ran^
les plus élevés en aussi grand nombre que dans les conditions où se
placent les savans et les grands artistes; à sa famille, dont il était
tendrement aimé, et à sa feihnie , q^i'une affection mutuelle etinaUé<»
rable rendit si heureuse pendant quarante ans.
M. Laubert était né à Téano , petite ville de la terre de Labour ait
royaume de Naples. Son père était officier supérieur dans Tannée de
Dom Carlos roi d'Espagne (Charles III ), qu'il suivit à la conquête de ce
royaume. Il resta ayec le deuxième fils de Ce prince, Ferdinand «
qui fut investi de la couronne des Deux-Siciles Sa lamilie, originaire de
France, s'était étabKe dans les Pays*Bas. M. Laubert tenait beaucoup
à cette origine et n'avait pas voulu donner à son nom une tern^inaison
italienne à la quelle il se prétait si bien. Il fut de bonne heure -destiné
à la carrière militaire, dans une des armes savantes. Il étudia les ma-
thématiques , elles le captivèrent tellement, qu'il fut en état de les en-
seigner publiquement à l'âge de ai ans, et renonça aux projets de son
péï*e.
La révolution française venait de donner aux esprits cette grande
impulsion que les plus fortes résistances n'ont pu arrêter. Elle comptait
à Naples des partisans nombreux dans la noblesse, le clergé, le barreau ,
la médecine, le haut commerce, la grande propriété. M. Laiil>ert l'aimait
avec d'autant plus de chaleur, que jusques-là les principes sur lesquels
elle repose n'avaient pas servi de prétexte aux excès dont nous avons
7o6
iOUENAL
été témoins , et qu'elle le rendait ^er de ion origine française.
Dans ses leçons devant un auditoire que son éloquence et son
immense savoir rendaient nombreux , il saisissait ayec un art in-
fini tontes les occasions de mettre en avant ses idées philosophiques,
lorsque l'amiral Latonche Tréville parut devant Naples avec son es-
cadre pour avoir raison de quelques propos injurieux à la nation fran
çaise, tenus par l'ambassadeur de Naples près le grand sultan, et rendus
publics par les journaux. M. Laubert se mit en rapport avec cet officier
général» qui s'était chargé de lui remettre une lettre de Brisson et un
ouyrage de ce savant physicien • que M. Laubert se proposait de tra-
duire en italien. Cette circonstance donna des inquiétudes an ministre
Acton, dirigeant les affaires sons la conduite de ^a reine Caroline<
M. Laubert» déjà signalé par l'émission libre de tes idées philosophiques,
soupçonné d'être favorable, en matière de religion, à la doctrine de Luther,
•on père s'étant déclaré luthérien an moment de sa mort , fut porté sur
une liste de personnes qui devaient être arrêtées sons prétexte de con-
spiration contre la sûreté de l'état. Quelques historiens pensent que h
conspiration était ourdie pour opérer un mourement qui aurait rendaî
la nation ses privilèges avec son parlement. Peut*être la reine ne vos-
]ait elle que se débarrasser des partisans des Français, en faisant avertir
tous main qu'ils devaient être jetés dans les cachots comme conspirateiff'
Quoi qu'il en soit , M. Laubert quitta Naples et vint en France. Lu
sciences physiques et mathématiques qu'il possédait, et qu'il ayaitpro*
fessées avec grande distinction » les recommandations de lamiral Latoo*
che Tréville • la faveur qui se portait à cette époque sur tout étranger
fuyant son pays pour opinions favorables à la révolution , firent admet-
tre M. Laubert à l'armée d'Italie, dans le corps des officiers de santé
militaires , avec le grade de pharmacien de première classe , sans passer
par les grades inférieurs. Il fut bientôt connu et apprécié des généraai
et des administrateurs supérieurs de l'armée. Il fit des cours , où il for-
ma les jeunes officiers de santé. C'est là que Sérullas prit ce goût si vif
pour la chimie et qui lui a donné tant d'illustration.
Lorsque la conquête de Naples fut résolue , à cause de l'inrasion des
états romains, opérée par l'armée napolitaine, sous le commandement di
général autrichien Mack , M. Laubert fut appelé de la haute Italie oûi^
était auprès du général Joubert à l'armée que réunissait le général Cham-
pionnet pour marcher sur Naples , où il entra bientôt. M. Laubert fat,
pour ainsi dire , placé malgré lui à la tête du gouvernement de la répu-
blique parthénopéenue proclamée par ordre du dire(;toire exécutif. 1^
avait proposéau général Champiounet l'illustre Cirillo auquel il céda
plus tard la présidence de la Junte dëtut. M. Laubert se distingua dans
cette place par sa modération , son équité et son désintéressement.
Quand le général IVlacdonald, qui avait succédé à Championnet, dat
évacuer Naples, pour se porte»' sur l'Italie supérieure, envahie par ^^
DR PHÂRMACIS. yOJ
Russes elles Aatrichîcns, M. Laubert qui n'avait patqoitté la cocarde ni
rnniforme delà France, suivit l'armée , marcliantà pied , n^ajant d'antre
bagage qae celui d*an soldat , d antre fortune qu'un coeur généreux ,
une âme élevée et des mains pures. U arriva ainsi à Antibes où il reçut
le dernier soupir de son ami le brave Championnet.
Après le traité qui nous assurait la possession de lltalie , M. Laubert
forma avecM.Galdi un établissement de typographie à Milan,! qui pros-
péra , ayant imprimé la traduction £aite par lui de plusieurs ouvrages
français. Mais son goût pour les sciences mathématiques lui fit accep-
ter une place de professeur d'hydrographie au port d'Antibes , où il
s'était marié avec l'espoir d'y rester tout le temps de sa vie.
Le général Dejean , qui avait connu M . Laubert à Gênes ,. voulut le
faire rentrer dans le service de santé militaire, auquel ce général voulait
donner du relief. Il fut nommé pharmacien en chef de la colonie de la
Louisiane, dont le général Victor (duc de Bellune ) allait prendre pos-
session avec un corps d'armée qui devait s'y rendre d'un des ports de la
Meuse ( Helvoet-Slays Hollande ). La rupture du traité d'Amiens le
retint sur^ continent. Le général Dejean l'appela à Paris, et lui donna
à son ra^inistère le bureau des comptabilités militaires. M. Laubert
n'a depuis lors cessé d'être en activité jusqu'au moment où il prit sa
retraite , pour jouir, au sein d'une famille unie , du bonheur domes-
tique.
Porté successivement en qualité de pharmacien en chef aux armées
du ISovd, d'Espagne , de Russie , M. Laubert a rempli les devoirs de
cette place si importante, de manière à donnera Napoléon une hante
idée de sa capacité y comme savant et comme administrateur, et à
maintenir la pharmacie militaire dans le rang élevé où l'ont placé Bayen
et Parmentier, ses illustres prédécesseurs.
Napoléon, ayant trouvé à Moscou des masses d'or et d'argent, voulait
les employer à battre monnaie, au titre et au coin de France, il fallait les
fondre, en faire le départ, organiser un hôtel des monnaies. L'intendant
général Daru fait part de son embarras à l'empereur , dont la réponse
fut : N'avous'tious pas le pharmacien g&iéral : Je le charge de tout. M. Lau-
bert justifia la confiance de Tempereur. Celui-ci ne l'oublia pas à la
mort de Parmentier, il le nomma , de son propre mouvement , inspec-
teur général à sa place , quoiqu'il le sut enfermé dans Torgau et exposé
à être prisonnier comme il le fut jusqu'à la paix de i8i4*
Les travaux de M. Laubert seraient sans doute plus nom-
breux , si ses occupations administratives n'avaient pris tant de temps.
Ceux qui ont trait aux mathématiques sont en italien et peu connus
chez nous. Ceux qui regardent les sciences physiques et naturelles sont
consignés dans le Journal de pharmacie, dans le Journal de médecine,
chirurgie et pharmacie militaires, dont il était un des rédacteurs^ depuis
qu'il avait quitté le conseil de santé*
7o8
JOURNAt
Qnoiqae M. Laobêrt n^ait pas eiercë et n'ait jamais éa Tiatention
d'exercer pabliqaemcnt la pharmacie , et qae possesaeor d*an ^àde ani*
▼eraitaire élevé , il n*eût paa besoin de se faire licencier en pharmacie,
il se présenta pourtant' à l'école de pharmacie de Paris pour obtenir \t
diplôme de pharmacien. Il rendait ainsi honSma^ à Tart , qui dérive des
sciences qu'il possédait, et dont il fit toujours d'heureuses applications.
Un trait de la vie de M. Laubért dénote trop bien son caractère pour
que nous le passions sons silence.
Lorsqu'il fut mis à la tète du gouvernement de la république parthé^
nopéenne , il dut contribaer au maintien de la discipline dans l'armée
conquéranteet assurer la tranquillité dans la ville. La solde de Tariiiée
était arrîërée> les caisses de l'état étaient vides , le peuple était paavre.
Il réunit les principaux liabitans x^ar quartier , il les fait imposer oà
leur impose lui-même , s'il connaît leur fortune , une contribution de
guerre. Un riche banquier se montre fort récalcitrant, et ne veut pas
payer sa quote-part. Paye, mon ami , lui dit-il , le prenant en particalier;
paye , paye , si tu ne veux que je dise aux commissaires qae ta as des
trésors cachés dans ta citerne, et que seul tu pourrais payer le quart de
la contribution totale. Il avait été informé par an domestique infidèle
qui comptait sur une récompense , espérant que son maître serait dé-
pouillé.
Pendant le ministère du comte deCessac, des projets d'organisation
empruntés aux paissances qui n'ont pas la réputation de faire cas
dt ia vie du soldat que des blessures rendent invalide , étaient
présentés comme moyens d'économie» II- n*était bruit aux armées qne de
faire disparaître les pharmaciens du cadre des officiers de santé militaires
et de les remplacer par quelques ministrans formés aux simples traraai
manuels , et exerçant sous l'autorité des officiers de santé qui seraient
d'une seule profession réunissant la science des trois spécialités , projet
que Napoléon trouva ridicule et insensé « lorsque plus iard on lai en pro-
posa l'adoption. M. La ubert écrivit à Parmentier qu'en passant de l'enseh
gnement des mathématiques transcendantes à l'exercice honorable de »a
^ pharmacie , il n'avait pas pu penser qu'il lui serait proposé d'abjurer la
science pour descendre au rôle subalterne de manœuvre et qu'il donnait
sa démission , ne voulant pas attendre l'exécution d'un projet hautement
avoué par son auteur. Cette lettre dont nous reproduisons le sens , avait
des expressions d'une énergie marquée même par les formes polies qui
l'accompagnaient. Elle donna l'éveil à l'autorité ministérielle , et le
projet fut pour le moment abandonné.
L'approvisionnement des places fortes en médicamens était le même
pour toutes et proportionné seulement -à la force de la garmson;
M. Laubert fit rcAîlrquer à Napoléon que ce mode était vifieux et
qu'il fallait le régler d'après la nature des maladies qui régnent dans ces
places. Qu'à Mantoue , où les fièvres intermittentes sont fréquentes ,
-
DE PHARMACIE. 7O9
ne t»eat se donner le même appro?isionnement qa*à Luxembourg, sur
un rocher où les fièvres inflammatoires se produisent souvent. M. Lau-
bertfut autorisé à faire les approvisioonemens des places sur le Niémen,
sur la Yistule, sur TOder et sur TElbe, en médicamens et même en
alimèns et boissons , comme il le croirait convenable , avec l'intendant
■géiaén^l de Farmée. Le mode qn il proposa est devenu réglementaire.
La rédaction du Fojrmulaire des hôpitaux, présenté par le Conseil de
santé au ministre de la guerre, appartient à M. Laubert. Ce guide, pour
les. prescriptions médicales des officiers de santé , est remarquable par la
simplicité des formules qui présentent le meilleur mode d'adininistration
des médicamens admis par ce code médicamentaire*. te préeis de: ma-
tière médicale qui le précède fait connaître d'une manière concise la
nature et Torigine de chaque substance , et rend cet ouvrage précieux
aux pharmaciens militaires qui en font leur vade meaun.
M. Laubert éprouvait depuis long-temps des mouvemens irréguliers'
da cisur. S«s connaissances en médecine Be lui permettaioit pas de se
méprendre sur leur tcause et lepr inévitable résultat, il a tu approcher
ea fin avec le calme et la résignation du philosophe qui peut porter, sans
crainte et sans reproche , un regard sur sa vie passée. Un de ses amis lui
rendant visite , et voulant écarter les idées qu'il avait sur les suites de
son état , lui disait , quelques jours avant sa mort : Nous fêterons la
Saint-Charles, c^était sa fête patronale. Oui| mon ^mi, je t'attends
ce jour-là, pour unq autre cérémonie. Et ce jour- là cet «mi
(M. Belloni ) accompagnait son . cercueil , étant un des douce . qu'il
avait désignés pour lui rendre les derniers devoirs, sans aucune
pompe , refusant, par acte de dernière volonté , même les honneurs mi-
litaires que sa qualité de commandeur de la Légion-d'Honneur attribuait
à ses restes , voulant qu'ils fussent déposés en terre avec le simple cor-
tège du pauvre, et dans le silence imposé à la douleur de ses amis.
M. Laubert était d'une taille très-élevée , il avait dans sa belle phy-
sionomie et dans son noble caractère beaucoup de traits de ressem-
blance avec Franklin. Son regard comme celui de cet illustre physicien
et homme d'état exprimait la pénétration de son esprit , la bonté de
son cœur et la candeur de son âme. Comme lui il servit avec désin-
téressement et chaleur la liberté de son pays , et après avoir occupé
les plus hauts emplois , il est mort dans un état de fortune qui n'est
même pas Yaurea mediocriias d'Horace son auteur de prédilection.
XX*. jénnée. — Décembre 1 834» 5o
710 JOURNAL DB PH^EIIfCIB.
BIBLIOGRAPHIE.
CoDM xs CmvHM têàuwaAàaaat , fêr Av BoocBisniTt âoctaor (mmldeefcw
et agrégé d« k &oolté de laédecine de Pam , phatmaeleii en dtef
de rHâtel-JUen, première partie {Mmie morgamqae), La deuxième
partie aéra en Teiateau inoia de jan^rier pnodiaiii. FHx de Voi:emgt
eoBtplet 8 fr. AFaris^ dhea Germer BailKére, IilMrftm.TiiedelicoIe
de Mëdeehie, ti^. iS (bis ).
ffouTBau voivOLAïaB iPEÀTigoB DBS B^PiTâtJX, OQ Cbolz de formalci
det hApitanl cints et militaires de France , à'Jingieterrê ^ à'JlkmtigMt
^itaiiê^ «le., par MM. Mu.» Edw^lads et VATAsnua, docteurs-mé-
decins. 'JMtitème ëdîtioa , aagmentée à*uHë motiee tUttisiique sur ki
k^ttttuB dn Farts ^ i vol. ia*à4, imprimé eu cacaetèie iioimaK«în<>
Prix < 4 francs 9 à b librairie de Crochard, rœ et place de TÊcoIede
Médecine, no..i3.
&BCHERCHB8 CUIMIQUBS ET MZDIÇÀLES SDl LA CliosOTI, Sa pvépSntiflD,
WÈ propriétés, son emploi, par E. Miguet, docteur en méde^io^;
membre de ta société des sciences physiques, chimiques, etc.,^
Paris, Médedn de la société ptéVoyamte dé secours mtatuels deU
même ifélle. Prix i ft fr. &o e. , à'Pbrh ,^ librairie des sciences rn^dl*
cales de Juat Ae»rier)ei Lebo«mr, Tue'die PÉctile de HédeciDe,
»•. 8. a834.
FIN DU TOME TINGTIÈME.
%^y^mnnt¥\^MM*M^'^^f%^Mywwk%/%Mv%nnn^^MVMfyi^n^v^mi^^%^^iMVifw^nnA^^^
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS
CITÉS PANS LE VINGTIÈME VaLUMS
•«
• • «
* ft
JOURNAL DE PHARMACIE.
A
r-
Pagw.
Amm£rmi7LXJÇR et Mâgnui • Sur U nouvdle comkinaîsofn de Tiode
avec rqxigéxie (acid« hjperiodique )« •••>..•..• 16
Ahdbil. Emploi de Fagaric Blanc contre les sueurs des pbtjr-
siijues* •••••» «,»•...«•,•.«. Sqq
B.
SjIXâro de Montpellier. Reclierclies sur la nature des eombinaisons
- .«déecdoranteB du oblore- .•«......*•;.*....
Baabisr d*Amiens. Sur la -codéine ^ . 174
Bàarobl fils. Note sur Taction de lacide sulfuriqne concentre et '
• froid sur le cuiyre ..-.»«. • . • . i5
I^ATKÂ. Du principe- aetiff de la salsepareille. . . « ■• . 43
BEcgcaREif Pu sulfure de plomb cristallisa, ..•• 37
.Blàncbet .et SBLL.-Dela -composition de quelques substances
organiques; . . « .^ ,.•.««•. ^ ..;.... • 434 et 34i
Huile -de térébentbine des Yosge». .... « ........ 4 . 224
..... ■ ■ ; du4»emmeroe. i .....*.*». . 936
— i-^ Sa oombjnaiéon 4iv«c Facide fajdro-
dbdol^i^ue. . . » .^ . « . iSi
y 5o,
y\2 TlBtK ALPHABETIQUE
Pagn.
^ — — . ' ' "" de f empKn ( templinôl ) si5
, — ,' d« citjon ...,*... 187
' . , • • ■ "dtfcitronjrl .•♦..►'- iSg
Camphre de térébenthine. ss8
artificiel (huile de.) 219
liquide en prorenant s33
■ commun. . . . 35i
. -* — de persil. . » • > ' ^49
Golophone 119
Bjlondeao. Sur la préparai ion de loxide blanc d*antinioine. . • . 3;$
. Examen de Teau minérale de Cambon 674
BoNASTEE. Analyse de la graine d*ambrelte 38)
Nouvelle matière cristalline tirée du gih)fl9> • ^^
BouDET (Félix). Note sur les tœnias et les divers médtcamens
employés pour les combattre. 171
Sur le cyanure de potassium considéré comme médicament. S3i
BooLLAT (Polydore). Thèse sur le danger des modifications succes-
sivement introduites dans. les formules et les pratiques de
^ la pharmacie 4*^
. De Tanalyse chimique prise pour guide dans la discussion
des formules pharmaceutiques, 'sancUonnées par le temps et
rcxpériènce» et'en particulier de Taconite et de ses prépa-
rations '....... dsj
' Note sur la créosote. *. '. *. *. *. '. \ \ *. '. '. '. *. *.'.*.*.... 4o
BovssiTfCAULT. Examcu d*une substance considérée comme un com-
posé d*hjdrogène et de platine 3i6
■ ' De Faction de Tacide hydrochlorique sur Targent 4^7
Sur le sous-oxide de plomb • 4i8
-^-^ .~r .la natuxe de Tacidcphosphorique qui constitue les phes-
. phates naturels* . i .; . 5ft|
Boùtbon-Gharlabd. Rapport sur un mémoire qui traite des lithar-
. ges du commerce* , ' '^
BocTiif. Procédé ponc obtenir Facide hippurique. '7^
BsàcoiiHOT. 5ur.U faculté que possèdent les fleurs de laurier-rose
d attraper les mouches. ». » ^
BiAOONifOf et HEnsT. Sur.un .npuveau mpjen d'écrire sur le xinc
pont étiqueter les. plantes. ««...• ^^
Bsown (St-^O'-^v-^^i^^îii^^^^d'A^ûdebenzoïque. ....*•• ^
BvcKiin (A.) jeune et Obbetik (Léon). Essai d*une histoire chi*
inique 4e li^ tourbe, et analyse de sa cendre ^^^
., DES^ AUTEURS. 7l3,
Pagety
Noie ftur la créosote > 400
BuivtBii de Gottingue. Note sur le tritoxide de fer , comme anti-
dote de Facide arsenieux. ....... V ... 56;
BussT et FoiKAND. Noie sur hi paraffine .^. &i
c.
GACifùKS-LÀTÔVB.'Remarquès sur riijdratQ^de phosphore» .... 110
GAREoif MB YiLLAU.'Note sur remploi de Teau distillée de laurier-
cériiBe' contre les démangeaisons. 246
GAZBifiTB^ Traitement dû porrigb. ^. ^ , . ^ . . . . 49
GasvALài. Mojen de reconnaître Facide sulfurique dans les vinai-
gres. - . . .. 5s
■ ■■ Composition de Tatmosphére t . . » . 6S5
GoLDsnr Dorlt. Note sur la préparation de Tonguent mercuriel. .47 s
GoLiouH (M.-B.). Sur le principe actif de la lobélie enflée. . . . 545
GoNSTAUT .(D'Ot Sur l'emploi des chlorures d&chaux et.de:80ude r
jdUtn^ quelques affections de la bouche. ....... ^ & ; 47-
GpcsRK. Sur .la buxine.. • \. .. « . . /: ..;.., as
-»— 3ur.le cerreau ccmsidéré sous le point de Tue chimique et< 1
physiologique. ...•..;.*... • ■'. . - . 48^
IX
Daicbt. Note sur le procédé' des Chinois pour Csbi^iquer les lam^^" ' ' ^
iaittS' et les cjmhales. ; .' ......... . „• . i .• . . . 4io*
-—— De l'acide snccinique* et de ses combinaisons;* .... : .' . ^5^
DiLONDRX-et O. 'Hbnrt. Sur- la quinidîne, matière 'cristaniHé; isb- '' ' '^
lée des produits de la préparation en grand du ^sulfate dé ~
• quinine. •. •. •. •• •. •. *. •. . •.-.■.. . .* .- . . . . . '. . . •. .**i&7
DniAitçir (Hbraéë). Sur remploi dès sels' it^olùbles, comme' '^^
^ ' mojete de séparation dans Vànaljse chimique'. . :•'.«: .591
DiMor; Sut les iodures de ploml>. . . . i . .' . 1* .';-' .^ '.' . . ' r*
DcMiff. Recherches dexhimiie organique! .'. :'.'.' -. .•'.*•.*'.''. .' 9o^
— Siv-l'huile essentielle de moutarde noire. •.*.•. *. *. ;''.':" '. 33"
— — Sur Féther cUoro^arboniqtké . . . .'.■..''.•.'. .'v . .- : 34*
-^-^ De Fanaljrse élémentaire des «àbstâtices oi^iiiqueb> . . ;' . 1 29 '
— Détermination du nombre d'atomes qu'une matière organi-
que renferme . . i85
7i4 tàbl£ ÂhPnihiriqm
— «^^ Analjrso élëmenUife'de'lâ mbrpEine ,^ du <îaxôplire, dfo
cblôràlè, dés àcidei Âcétîqùé éf bena^iqùe. . »'• . ^ «1 . 21*
— — — GQiisidMtxoni'gésëridès sûr' là composition ui^oriqûe des .,
matières organiques. •' • • • ' 161
— «- Théorie des amides %jt
•<— — deséthers > • . .' 27;!
' — des substitutions « • • . 275
— des combinaisons benzoïques ^i . . s^o
Action du chlore sur l'esprit p3^ro-acétrque. ,. . ... ^ . . . 4^^
— ~ et Péligot. Sur I*huile de cannelle. « ••• ^ ...,...• • S4S
' l'Ni > • ••>
Sur un nouTel alcool ...••••.•..•....,...•,... 648'
Ddclou. Modification à là prepa^aticàii dèremplàtrede ciguë. . • 247
Ddalàn G jeune. Sirop ^éeorce de racine de grenadier. . . . . . • 6*1
'*.<
■» .■ . • ..', , • ..-j-».-! . ; . •', .' ].
rAUii«è«»lifotlte}tiir'«4>^Wtttiit:<ftéPllgbîf»« v v •.. -^'i «S-y ..-i -'. ifé"
Fï^HAMD et Sb8st« Note-sur kiyitfkAAb i* .' i w 'i' 6 * <i i*:/ «^ v-. 5i
I^MEB (Oscar). RoDMUiques sur le-cjanure d orr i v ';.•• j i • . < «^ « < tiij^^
Fbxm^£Ik diip|«8tpeiijfeé4»tralieëttinimNMr«^i&dtt^ < • ;^^ .^^ % -24^
-û-ii- Sur r-a«ide-escaIiqiM* . ..• .. 4- ...'.• ..• ^- .- o . <•'< * i i- k * . »44
Ou
Gadoqu Note* tur jpb^ifi^ H«u,de^f 0^ ^ .,?, -*,♦•.. 5^4
GAV^Lcssikc. p« la'présençe de l'azote dans ta|at«|f ]e^ 4^fmÊ^çi^, y sg
<-«»*^ Purification du earboofitç d* soude* .• • •;.*' ..f^^...^ * ;; <» ( .%x-
Guen et Hiw» De la eolchieÎAr*. ^ & . « . • v .• • . . .^ .ir ... ^. « ifrc
■ B^ J*aeoaitîme. * • * ^'^ .^ ;. « «^ •. r <r '. i «;.>•. <v w,\ m u i65
GsBiiAiif. Sur le sue de gro«e«lles. ....../. .. . .. ..... .. .. > «.^-r;.:^ 368i
GoLma-Bviivrui. fifur les cplor^ioitt qfa'oupeii^ obtfç^^ ?!F<^^
de ror« de leur pc^wMiîoa 4Nt (eup cIl^^ji^4fl^ ^ ^^i^. • ^&
-*— Prpcëdëà suirre pour étiqueter )m&»çam ««H*. TÂHftM*i«?^*. %5^'
GnootT (^William.). Lettre.à.BdU IUibiqtt^af)V'li,i9i|r4«b«d9Qii(^*. . .
phine. •<......•. 4 -• ... 4 . i « .;- f • ^ •• :. «". • > .Jâ.
GiisooM (John-H.). Sur l'kpocjiium eaaiwibîjraiiKY •- < . ». « ^<hs-
GvvBFPS AiJMs. Si» U véritable «NTiguie du sua^u:^..^ -^ . v « i. .1&4.
DES ACTEOKS. ' ^iS
H.
Pafei.
iisKiii (0^).Rë8ttBié d'UQproeodé pditi^ dffilcttter rauftljrsê orga-
nique. •.••... , • • . • . . -. i . • $4
Appaml poup. . • . , • «. ^ . . * ... .;:•..«• 5^
■Essai -aBaljtiqp^ du manioc amep et da Mie de fta racine. . '622
De Fapplication do. tannin pur comme' moyen d*alca^oï-
mtètre. . . 429
— - et Delondee. Sur la quinidine, matière cristalline isolée des
produits de la préparation en grand du sullkte de quinine. iS;
HE&BEaiscK (Edouard.)^ Lettre sur Xa^gg^usa d% SçQ^g^ ^ 9F^i^.
.T?®: r î ?'• * • <»^ ••-.•«. . '. ....,., .^ .,.. ^ 4of^-4io
. Traité cUmigiiff sur I9 Ucl^s9 de^ini^ra^U^. . ...;.., ^JÇ^
HoDGsoN..Sur la tuthie préparées . .^ ....... .^ «..,.•.;. 692
HoTTQT. 0|9f«^Y^iifa^ $ur IfLtçintiuri; 4V^\i^^ . . « «^., • .,« . $99
JÀGolï-Gfi&M. Sur quelques ails chimiques ^és' LaB|^tans du ,nord
de TAmèriqtie. ; ^.ù . . . . . . . . ./• • • */••.. • îi.
Julien (Stanislas). Prûcédé des Ofilnoià poiirla fât^ricatidil de
• ' Tencre: ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; : ; : ; ; * ; ; ; .V. i^^: ;\ 36
r . r • ; . , "* "^
O
• • k
. , ' • . ; • . » •■'-
• £l« . . .' ,• • ■ '; . «^ " 1 '«ris 1 •:
1 * ' ■ -
LàVDiBE&T. Notice nécrologique sur M. Laubert. 70 5.
LiJJBSKT (Auguste). Note sur les 8(;hidtes bitumineux et sur la pa-
paffîne .^ 420
LjLifGLOis. lodure d'amidon 53 et 677
LÀSsiMiiïv J^ 11ttâlk«i|a0 ({â'exevee U^lepipénitiirt'MÉ^ la -flidkltiôn >
• d*iod«ipe 'd-àmidine* - •' #/««««/#.••'///•- •'•!•'.'. 28^
Licâif o. ïf^te sur là rab^e d-iri» f^B^idisMina . .' . . , .' •. •. ^ .• . tfié
Observations sur la oompoûtâoncbimiquo des corptf'gras. 325^
-^ObservaiioQS sur les prépavattletts d'opium en générait; ■. . .. ^6
Lk^tansK. Note sur les lytharçes du «Omméree% . ■.' ;%'..*.'. tt
"■ *• Sur les vinaigres et«oidee pjrro^iliquetfit du eonMitftçe*- . .*: t^
LsicA-Hotrr. ftemarqtte^ sttP'lèsang^das ëan^iliind^ 1 . '. .,.,..-... ^^4^
Léo» Oberlim et' A. *Bf]Gfii>fEA jeune. -Essai •d-un&bisloirecbimiqBe
de -la- tourbe } et «natysé dC' sa eendr^. . . . . . . . , 5i>î
716 TABLI ALPHABETIQUE
Ptfii.
Lii»iG ( Justus). Sur la composition des acides méconîtjue et meta-,
mëconi^e, para-mëconique de M. Robiquet si
— Sur le kermès minéral 168
Sur la composition de Tasparmide ^'^
— . . de Tacide aspannique ^'
. TT' des phospo-yinates- ^^^
— — Àaaljso iê l'acide «riqne * * . . 6^
M.
IfACiitt. Sur la Tisctne, principe qui se retrouTC dans la glu ef
la matière- exsudée par l'atractjlis^mmifera. .;;..• i^
Magkcs «t Ammbemulleb. Sur une nourelle combinaison de Tiode
ayee l'oxigène» acide hjper-îodiqne >^
MaLàGOTié Procédé très^'économique pour hi préparation du pro-
- tozide de cuiyre ; . . * 3ii)
Maitins (Charles). Note sur rcxistence de Tamyris-balfamifera en
^te 3/1
If ATTBuci (Gb.). Sur les mouyemens de rotation du campbre. . • ^
Hbbck de Darmstadt. Sur la santonine, préparation de la codéine. 44
MiTSGBBauGB (E.). SuT U beuxlno» et les acides deï buUes et des
stéaitmtes. < ^ ...... ^ .* S^^
IfoimiM. Nouyelle analjse du poiyre de Gubèbes. 4o^
MocoKMc (ÉmiU). Obsenrations sur la préparation du laudanum
liquide de Sjrdenbam. ...'•••• ^ •..'..• ^7
Mme ABIT. Goll/re de nitrate d'argent. ^ -^
P.
Page. NouTeau mode pour la préparatioa de la pommade de con-
combres. ^ ^ ...... ^ «..«...«.,. . ^^9
Pjltbji.. Procédé poui: obtenir la mannite de la racine de céleri-
raye* « v • ^7^
KLiçoT* Silr la distillation du benioate de cbaiix. . f.. .....*' ^ ^^^
et PuiiAS. Sur IVilc de cannelle. ... ; ^ ....... ^ ^^^
Sur un nouyel alcool.. '^ ..«.;.•...•« • ^^^
PX].oi]ZB. Happort sur le mémoire qui traite des lytkarges du.com'
merce. . r . • • *^
- «1
» ■ Sur rhuile essentielle de nwutarde noires* . * • ^^
Dia AUTEURS. ^17
Pages
7—^ Sur les acides pjrrogënés. xsi
— Observatioii sur le tannin de la noix de galle. .' . . »43 et^356
— -— Sur Tacide gallique. 356 et 35^
— ' ellagique 36o
— — pjrogallique. S61
■ — mëtagallique id,
— — De Féthcr hjdrocyanigue . 399
— Sur les produits de la distillation des acides malique , tar-
trique et paratartrique. 686
-—*- Gonsidërationft générales sur les corps pjrogénés wf.
PïERSoT.. Sur la préparation de Fosmium et de 1 jridium, Faction
du sulfate acide de potasse sur les métaux de platine , en
présence des chlorures alcalins 590
Poggiàle. Recherches sur le principe actif de la salsepareille. • . 554
R.
Ràibâdd. ^Observations sur les huiles essentielles. • 43;
Rêgimbàct. Mémoire sur Fasparagîne. • • • • . • •■ 69i;
RsiCHBNBACK. Sur Ics produîts de la distillation sèche des^ corps
oi^aniques > $0t
■ Du picamare • •'.•••»,. 36s
Pîttacalle. ....... . • . . . • . 4 . 96IS
Rktsille-Pâhise. Sur Femploi des chlorures d'oxîde et du chlore ;:
dans les affections thjphoides .«••%•••-.. s 45
KoBiQUET. Note sur Facide méeonique ^ •-•.< .;79^^
■' Sur la morphine. . . , 86
— Réflexions sur un mémoire de M. Dumas, intitulé: Gonsîdé-
rations générales sur la composition théorique des ma-
tières organiques ' ! '4^9'
Rose (Henrj). Sur une combinaison du phosphore ayec FazQFte.'. iiB'i
s.
r : »
\
• • • ■ (.•.
Samuel SiMos. Sur la daturîne * < . -. ..toi
Saudbâs. (N--M.) Formules de préparation de belladonne contre
. la coqueluche , -. . ^ 4.9
Sell et Blanchet. De la composition de quelques substances orga-
niques « 224
^iS TABLI ALPHABiriQUE .
Huite de téi'ëbénthiiiè des Vosges \ id.
- ' -^— ^ — du commerce. faÇ
— '— ta combinaison arec Facîde kydro-
chloriqûe. . ' . . .;..•... .',.*.. îS'i
-:-:-• de* citron. . ' : / . . 1^7
Citronjl. • »^
Camphtc d^ tërëbènthiife. «28^
— artificiel, liaiîe IS'quide en prorenant. ...... a33^
Cblôphdne.' .*..■..•.....•. 219
Simonin l N<5 té sur la inëthode de déplacement ^ . ^ .. . . T09
La préparation de l'extrait de ratanhl». ........ .^ id,
• Extrait de salse^reilie l\q
-^— Thofcédé p'oûr obtenir racide pectîque et les pectateé alcalins. 478
âouBETRiN. Observations et réflexions sor Textrait dVlléber de
Bâcher. 3ia
■' Sur les préparations du phosphore 5^3^
T.
♦ • «
TACPvvfrv Proç|5déj W^ljitifu». poi^r .déq^uVrÎT' \e$ préparajtions ar- .
r.., ; senicales en dissolution avec les matières organiques. . . . Sot
TaitMPspN Antont. Procédé pour découvrir de très-petites prop^r-
lions CL looe. ...................•*.«..•• 240
THDBcpoF.^Pe la.sakep,^pine» pU'pi:iiu;i|>e:^tif dp la.salseparfiJle. i6x
Tant us. Application de la polarisation <^if çûjaire- à l'exaipen ^e
- ^plusieurs substances organij^ii^çs. , ,. .......••.•.' ^ • • • ^9^
TaoMMSDORF. Sur les substances salines* cou tenues dans les,fruits
'^ :. • • — - -
.d« AWi^ae des corjx\y;e»f8, . * , , ., . . 694
.Sur ^aside, v^^^ani^?^ ^^^^.^pf^^^^î^ons. ........ ài 6
f "!■■ Analyse des petits cardamums ' . . . • . 64^^
.>
V.
• j
YARàT GcÊRiN. Sur les produits naturels de la végétation» consi-
dérés comme des gommes 690
TiRST. Bécherches d^histoire naturelle et dé chimie sur lamaliéM
cireuse du carnauba (palmier). ......... v . « •• xia
■ Sur la chaleur développée par certaines- fleurs. ......«• 116
— — les plantes causant l'idiotisme chez tes Turcs.- 117
* De rhulle de touloucouna du Sénégal. . * < 3o7
/
DES AUTEURS. 7 '9
Pages.
Sur du blë carbonisé spontanément //
Addition aux considérations sur loriginc uniquement améri-
rieaine du mais. .•. # 7*
— t— Nouvrile espèce de smilax anti-syphilitique 694
Vocix de Munich. Sur la présence de l'hydKH^hlorate d'ammo- ^
niaque dans quelques minéraux, dans le sel gemme et le
s«l marin. , , ^ » *9
. Sur le dégagement du gaz acide carbonique et du chlore pro-
v^ant du peroxide de manganèse , et sur les débris organi-
ques dans quelques minéraux ®
De Faction de Thydrochlorate d'ammoniaque sur quelques
sulfates et sur Targent* • * *. * " * ^
w.
Wàtsow J. Wàldiug. Remarques sur la digitale. ..•....•.. 9^
WiwxLER. Sur le camphre de cubèbe V,
SurFhuilede ' *'^'
WoHLBR. Sur les sels doubles cristallisés d oxide de zine ^ ^^
carbonates alcalins. . » 'f
.•— - Sur le borate de magnésie. ..*... '
Zeuc (WïU Christ, de Copwihague) sur le mw-captan 690
/
yaa TABLE METHODIQUE
— — ttîtrîfiM^ MB «oCion fur la viioine. «.Af...^.^.. u>
— -» paratartrique '•..«» 686
.—. » parillinique (Analyse de F) »»..»••*•• 56t
— — pjrogallique • 36i
■ ■ .. ■ pjrogënét (Remarquée sur les) . » »•••••• isi
pectique ( Procédé pour obtenir 1* ) « • . 4y8
phosphorique ( Qui cansîîbi* les plio^phdtes natufe)^ , essai
sur la nature de 1* ) • S89
saooînîque, et sescomlMnaisonf» ..».••.*••••.• 656
sulfurique , concentré et froid , note sur scm action sur
Tamidon » • . • • • 297
■ ■■ ■ sur le cuivre i5
.^_ .^ la yiscine ig
— ^ — réther diilorocarboniqve. » 38
.. I. (mojen de reconnaître la présence de 1*) dans les TÎnaigres. 5^
tartrique • 686
I urique , son analjrse • • • • . . 569
-valérianique, ses combinaisons . » . . • * • • • . 3i6
Aconit (de 1*) et de ses préparations. Sij
^ son extrait emplojé contre le rhumatisme aigu 65o
Aconiline (de F) i€S
AftectiotiB'scrophuleuses (liqueur dépurative de KaeeUhi ooBftfe
• • letf).. ...... ...... :........•..•.... 59^
Agaric blanc /son emploi' contre les sueursdesphthjsiques. • • • 599
Air/ de son altération-paria genhSnalion .et la fermentation « (ex-
• trait). ..... ^ : ' 682 et 638
Alcaloïdes, tirés de la famille des solanés. • • . . 87
'Altaloimétrie; •.*.•... . .-. ...;... 439
Alcdb! it ^D 0/6 ; son action sur la yiscine. .•.•....•••• 19
•i^ Note sur nn* nouvel. •'.-.•. .•.•..♦.-. . , •. . ; i'K^'K • . 548
Alûmineuses , 'préparations dontre les tumeurs cancéreuses du- Coi
'"' ' • dtflSitéfus.-.-.-.-.-.'.-. .... ...... . . . .... . .^i
'Ainbrétte*( Analyse de iagraine d* •).•.•.• . ..•..; .^ t-^S^z
' AÎiiidésr Théorie des ^.•. .•.•.".•.■.♦...•.-...• . . . 47»
*»^ . ' "1 '
'Amifadnîaque; son action siir'réQiex'chlofo-carbonifpie: .»..*. 89
Amidon, considéré sous le rapport de' là pohffsatxénx^rculalre. . s 96
• (ÉxpërieUcèssUrT). •.•.•..•.•.-.•.♦.•. ♦. ; ». >. ;..:.. : SSi
Amyrîs bâltfaihifera-, sunson'existence'enÉgyptJ. V ..".... .^87 a
Analyse* chilnîqùe (De 1* ); pHsë'fiotit giiîdë êuà là dîscossîon d<» '
fofnAuleâ *pha)*inat;aitiques* sanctionnées pat' le temps et
l'expérience. ...•.'.*.•.•.•.•.•.. . . . . . . 1 . ... . 517
DBS MATIÈRES. V Ç*k3
r-r— (Elémentaire organique, résumé d*un procédé jpottT T). . . &4'
-. '. » Des substances organiques • • ^d
Antimoine (Sur la préparation dé Voxide blanc d*^) SjS
Àpocjnum cannabynum (Sur Y) • * ... * loo
Appareil pour 1 analjse organique 55
' ' deux planches B5
Arts chimiques chez les premiers habitanfi du nord de F Amérique. 4t
Arsenicales/ procédé pour découvrir les préparations arsenicales
en dissolution avec «ïes inatières organiques Sga
Asparagine (Sur 1*) 63i
Asparamide, sur sa composition . . 3i3
Atmosphère « sur sa composition 655
Atomes ; détermination du nombre d*atomes qu une matière orga-
nique renferme i8B
Atropine (DeV). . .'. S;
Azote , sur sa présence dans toutes les semences 29
«— — ^ Sur sa combinaison ayecle phosphore 4x8
B.
Bellàdonn'e/sbncmplbi contre la coqueluche 48
Benzoàtè de'chaiix (Sur là distillation du) 683
Benzine (Surla).'. .... ....*. . 586
Benzoin (Du').' .'•'..'.'.'.' ^ , . . .89
Beurre dé cacao (Principe neutre particulier extrait du). . . . . Ssx
Blé 'CNbtë sur du) carbonisé spontanément . 481
'Borâtcfdemâghésre.' .'..'.. i ^ 1 ........' . 3i5
Buxinë/ procédé poiirToBténlr* cristallisée. ..' .^ .......... 52
c.
CamjArc " (Sûrles niouTemcns de rotation du ). .:....,.. ^5
— i— ^ scm^naijmer élémentaire. ......... 7 ....... . '21^
^ de térébenthine idem. . ...' ' '22B
-, — '- d'asarum; ...::.: .'32;*
' de persil. » 849
Canïphrë commun , son analyse élémentaire. .........'.. 35i
• -i-^— • de cubèbe. . ... '.•.'..".•.■.'.. . . . . '. . 4^4
■- action de iiodc • . • : i *....... 407
^l4 TABLI MirttODlQVE
Pâ{ei.
du chlore. • 407
■ ■■ ■ ■■■■ - de l'acide sulfurîque .' • • ûf*
■ ■ ■■ ■■ 1 nitrique (Sur le) i^-
. et soufre 408
■ I et pboispliore ^*
Cantliaridès , procédé pour les préparer ^i
CSarbonate de soude« sa purification ^9'
Cardamome minus , son analyse. ^4^
Garnauba ( Palmier). Recherches d^histoire naturelle et de chimie
sur la matière cireuse dû ). .'...'..'.'.'. ii'
Cerveau, considéré sous le point de vue chimique et physiologique, fio
Chaleur développée par certaines fleurs (Sur la) i^^
Chimie organique (Recherches de) ^
Chlore . contre-poison des alcalis végétaux. ^9
■ ■ son emploi dans les affections thjpholdes. . ' . 340
Chloral , son analyse élémentaire ^ >^°
Chlorures de chaux. ' . • * ',
de soude , leur emploi dans quelques affections de la houche. i]
de chaux contre la gale 4^
■ d oxide • dans les affections thjrphoîdes. . . . ^4»
Chlorites (Des) ou hjpochlorites.
Chrême (Sur les chlorures de). . 4^^
Cire du camauba, sa description. i^^
son analyse chimique ^'
Citronyl (Du) son analyse élémentaire ' '^
Cobalt (Sur quelques bleus de). 534
Cochenille (Sur la culture de la) 5i5
Codéine (Note sur la ) »7<
Colchicine (De la). i64
Coldiique (Des préparations de). . . . ^ • ^7^
Colophane, son analyse élémentaire. ^'9
Collyre du docteur Munaret ^^
-— fortifiant contre les ophthalmies-chroniques ^
Combustion ( Nouvelles expériences sur la ) 4^^
Concombres ( Nouveau mode pour la préparation de la pommade de). 3 1 9
Coque du Levant (Note sur la) ^'^
Corps gras (Observations sur la composition chimique des). . • ^'*
organiques (Sur les produits de la distillation sèche dc«
corps gras 36»
pyrogénés (Considérations générales sur les)
Cuivre ( Action de l'acide sulfurique concentré et froid sur le ). • • *
DBS MATIÈRSS,, {7^5
Page»
iirre (Prooédë économique pour la préparation. dii|»f otçitû^ de)* 5 1 8
Cjknure d*OP (Remarques sur. le)/,. ^ .. .. . .. .. ,. •■.;»n:r. m'h^- • ^$B
*■' » de potassium (Sur le), considéré cpipme'JXiédicain^nt.,.,,^^ .. 53i
CjwHMcB (Note sur le proieédé des Gbinpis povrfa^îqi^r^ef)). ,â.xo
D,
) '
Daturine />} g^
lOI
î)ents cariées (Mastic pour Tobturation des). . . . -. ^ '. . /» . 6^4»
Dextrine , procédés poiir VoUtenir ^4^ la fécule dé pommes-cle-teri^.
' ' ' par l'eau; ; -, % ^ ^ ^ «■.«<••«•««.'......... .. ,.,,.* . 396
■ Facide sulfuriquef; * - * « *.....<...»........ , j^y
la diastase.' 399
Forge germéc • 3oo
ses propriétés 3oi
piastase ( Procédés pour obtenir la ). . . . . ...,. . . . . . . 399
Digitale (Remarques sur la). . . • » ,. • ... • • •* ? • • 1 .. • . . ' 9Ô
t, :
i< ,• ,"•<■• '. , ,
£a)ix distillées (sur la préparation des ). . . • . . . .;'.'.'. . .'.653
■;-; — minérale de Ganibon (Cantal). . ... . . .'.'...'. .'. 67'^
Ecorces déracine de grenadier (Sirop d'). '.".".". . . / '. . . . ! , iGô
Emplâtre de ciguë(De F). .......... . . ..'....,. . 247
émétisé •. . . 544
Encre, procédé des Chinois ^ ZS
EH^bor (Sur l'extrait d*), (de Ba^cher). ^ . . .,.•/. ..;.,..,. . 3i;0
Essence de térébenthine ,.8on aeti<>n isur U wcine^ ,.,...,.,....,. ,19
Ether chlorocarboxtiquje, : . .; . . . ...^ ..... , . . . . . ;. * SBiet 118
. (Théorie dès).;'* 1; ..» i .;.;,,; . ... , ,, . . . . ., ^ . . . . .3^7
EtSiec hjrdrocjanique ( De.F).,... .. .... . ,. ....... . . . *. . . .j.' 899
^-f^ — .phosphore ..'j . . V, . . . . , f ..•..,.(, .-.. ; .._594
Extrait du procès veri»! i des séances dje la. ^oqiété, de,, pl^p^aqie,
< ' • .du .2 décembre i833, ,,,,, ^ ..,.,...,,..,:,., ^ ..,^.. . _.5o
—-i- du 8 janvier. 1834. * , . ..•.•/••• •.• •.?25
février .id ......... . .... . ... . . ijS
I» »l n
'■ ■« . du .5 mars id: . . i ,.;, . ^...., .: , ....... "354
-^-T— .dua avrilirf .....,;. 322
dp 6 nàai id, ■».": :*... > » ,. . « . . , , «,; , ^ ,,.. ...... 378
^.du 6.juin.{Vi.. ..... l , . . ; 436
XX*. Année. — Décembre i834- Si
'jr^6 TAflis BmoMQWK
— du 9 Juillet tf . . . . .401
-^^ dv 6 aoètûl .....*..... «4^
i^-^ du i***. octobreûT. ;.«......«....«. 6%
de là séanee diéè ^ociéf^ de jflicmiacît et ée pféiNr|^4iiee deê.
pharmaciens du dë}>artement de la Seine , k Foccasion d'un
]»rojet de lëgitlation [pharmaiSeutique 486
F.
Ver (Tritoxtde de ), nourel aniîdoie de l'acide arfcnieux 667
Flaconi * |>rocédé« euîîrreîpettr étiqueter iH flaceoa par TÎtrifica-
fleupt(SttP la chaleur dëTeloppëe par certaînct). • . * »... 11$
G.
Girofle (Nourelle matière cristalline du )............ . 5^
Glace artificielle (Sûr la préparation de la)
Goudron , de son emploi dans quelques affections. . ^ . . ; : . . Zji
Gomme sënëgal » «
' arabique (Expërienccs sur la) 409 '4i^
Guatimala (Notice ^ur plusieurs substances apportëes de). . . . Si&
Graisse phosphorëe ^ ........... . 59$ .
Groseilles (Suir le suc dé). ; . 368
H.
■ ••••• ...
Huiles essentielle» (Obsenratiop» sur lee). 43^
^^*-*' grasse, M>B aetiotf^iir la Viseb^r ^ . . ; . . .; kji
-■"-- de tërâ>enthiBe« de s» oompositien orgaaéqoe* . . tti^ iiS
l.,^^^ • .....^^ ' Sa combinaison ayeo l-acicbr hydro^h^i—
que. ' • . ■ .'« . •'•'.'.'•'.'. •■•'« .'. •/• .•'• •'« k*. » Swf
«-«— de citron, son analjse ëlëmentaire, ••.....«. »M
— — de toûtoncouna du Sëtiëgat^et-d» eies^ usager^ .•• ^07
' • de camphre. . « ^ ^ ^ ##«««.« . . '. .' .r . w . . . . . 35o
:— — de cannelle. . •*••«•«.•«««« 54S
— ^— de morue; - 3^
■ ■•' ..-• - »■• * ' Son extraction-» son emploi en mëdeciae. . . . «f.
^»^^^ oe cujoeDes. . • .'. . • •'..'.'.'. . •'.>« •'.•«'. •'« ^Ok
.....^ • .u-:.^ • Action de Tiode du chlore , de Tacide éuilàriqne
atî trique i sur rhuile de). . . . . *<";-»i. .-. *\'4^j
. . .-r-r- . da iQuIre. .,...,..,. . j^
de.tfmplin. . • . ^ • . ^ * • . » * , ...,«.. ^^
<cn?f»-. pliosph/orée. . ., .. • • t * • t r ' • • i f r • •. • .-«-f i . » 91
^jçdrochlorale. d'aBimoniaque .( S«r bi pnàMBOC 4é V ) 4^MM ^<ti*
. ques inînéraux« dans le ^1. ^eiiu^e ^ Iç «çl ^9^41^1^ 4^$
•f-T^— De SQn action sur qii^qiut^ siallatçs çl^ sur Figent. « » • • So^
- sur le sulfate de cuivre S07
_— ^e manganèse id,
■ ■' de plomb 5o8
.«^^.^ Tangenl. .»......«.«.. 6qf
N^o8cyamine« . ..#..»,.«.., , ^ ^ ^ ^ 9s
)'.;
jtç^tlijrocone , ftur «a fabric^tipn . anx ^tat^rUnîs. ........ 5q^
Idîotls^ , sur le^ plante» c<iusant Tidiotisme chez les Turcs. . . 117
Iode pria par la méthode endermigue. 65o
— : — Nouvelle c<]{ÇfJ)ii|^ifip» ayep rpxigène. s6
. Gontre-ppisjon des alcalis végçtaui. , ..•...,... . 3^
r .Procédé pour découvrir sa présç^ice^ ............ 940
fo^ures de plomb (Sur les). . , «
r'. d*amidine, sur Finfluençe qu*e;xiv^o|a ^ciopérati^re sur sa
solution ....«..,,..... 5a
T-! — amidon (Recherches suri*) r 57$
jtfi* foetidÏMima ( Note «ur U K*f^f d' )• • • ■ '> ^**
S.
I
lu^uiame noire (Cristaux dans Textrait (k). . * . •. 5i4.
. • • • • • , . ' , '
K.
Kenni» minéral j( Sur k). . . . ,'. , . . i6»
L.
Laudanum liquide de Sjrdenhaar (Observation fur h prépava^o?^
du) . , , ^ . 397, Ç*t elfixi.
■ ■■ • . • de -Rousseau* .•«««. ).•> f\» 1 «. .' • *> • dx^
>■ I II
Laurier-rose- (Fleurs du ), . faculté 'qtt*el|«s. po«$«d«9i 4*4ttr«pfr —
les insectes « . .«.,....,.•.. ..^ * fiS'
J^8 TÂtSM UàmoMpjE
•iÂ*-^' cerise (Eau disUllëe de). .....<.>.....-.*.... 24^
*-"■ • •^-«-^ Son emploi eontre les démangeaÎMns id,
Liehen des murailles (Traite chimique «urle)* ^ .-^ ..*.,. BK
Liiniment iode. * .* *. i ; i 1 « I 1 » • * • « « .• .- . •. . ^. < . . . bq«
Ligutte (Note-êur Un gissemeDtde). ^ .. . '. «• 444
Litharges du commerce (Noté sur 'les }« '...!«.,...... n
LoMie enflée {Sur lé priùcipe actif de' ik). 4^
....... •-' ■
■ ■ M. ■ - ■
Mais -(Addition aux considérations surJorijifine ilniqu«BMit amé-
I 'ricaine du). ^ r .«..«• «....•.... S71
Manioc amer, et du suc de sa racine (Essai analytique du). . . .631
Mannite. Son emploi en médecine. 3/5
Procédé pour lobtenir de la racine de céleri-rare* ià.
' ' If
Mastic pour rpbsturâiiôn des dents cariées ... i . \^ . .''. ^ '. » 5g[^.
Matières Organiques (Considérations générales sur la composîtioti
tlàébri<juè dés). '. .' .' . ." '. ', ' , , . . iSi
Réflexions de M. Rof>iquét ^ur ces considérations 49^
Procédé analjtjqué poui' décou-vrir lés préparations arscni-
cal<^s' en 'dissbludon avec les matières organiques ^9'
itiercàptan (Sur le)." .*..'..*.'.;...: :..... 690
Méthode dé déplacement (Lettre siir la). ..".:... . .... 109
^orpliînè ( Sur te knUriate de) ; : •..•..•.•....-....'.. . 85
«il- Son analyse éléinèntairfe. . : .' . * . . i '. . . *. . '. . . .'• . m
lifou tarde noire (Sur rhuile' essentielle dé). . .'\ . ;*:'... . » 33
N.
* ' ' ' • .
Nécrologie, notice sur M. Laûbert. . '. ', . * . \\ ... . ... Jo^
Nitrate d*argent , son emploi en coll(jrre M
• • • O* • ■ ■ ■ ■
Onguent mercuriel (Note sur la préparation de 1* ) 4^^
Opium (Observations sur les préparations d') en général ^^1
Ses principes aujourd'hui' reconnus. « ,. . » , . » « &1O
■ ■ (De la poudre d*). . . . , , 611 .
-.^—( De Feau distillée <!*)/ . . 6*^
(Delà teinture alcoolique d*). » '• fi'^
• — '- ( Des extraiU d* ) .»* • ^*^
1)ÉS MATIÈRES. iJHg
^— (Sur la teinture d'). \ . . . : '; '. '.': ... ,\ '/W : \_ . 6ïï
Qr (Sur ies coloration^ que I on peut obtenir aU tûtàjté. de Tor) ,
de leur préparation , et leur emploi dans les arts. ..... 65
Sur son emploi dans quelques maladies lymphatiques et sy-
philitiques . 64B
Osmium ( Sur la préparation de ï*)i .' '.' ,", :' . '. \ . i '.' . . . . Sgo
Oxigéne; nouvelle combinaisoii aveë riode. '.. .......'.'. a6
I t
' •• ♦ ■ • ■ ■ p. '■
Parafine(Note sur la) -* 5i , 420
Parig^line (Analyse de la) 56i
Pâstilles^'àlcalinesdigestlves de Dflrceti(Nbtice>9ur les). ^56
Pectates âlcalins^Procédé pour les obtenir) 478
Pharmacie (Sur le danger des modiîScatîons successivement intro-
duites dans les formules et les pratiques de la) 4%%
Kibsphore (Sur rhydrate de ). .......*..;...*..» 150
—^->—- Sa combinaison , avec Tazôte. ... . . ... . . . . • . .418
^ — Ses préparations. .'. . ..•.•.-.•. .-.•. • .-, *. . . . . .'!/'393
Phospho-vinates (Sur la composition 4^9).- i .• •• .• ; . . , . ; .- . 8i3
Picamare. .......... •. . . ......'. * . .. .-3Gi
Pittacalle. .■..;;; ; ■. •. • •. ^•.'■.' . '; '.' %• . . .'. .'i- • « ..""OW
Plomb (Sut le sous-oxide de). .'.''.'. . . : . i . . .' . .,.'..; 4*8
^ — De son emploi dans -le tic douloureux de la face. . .'66$
Poivre de cubèbes (Nouvelle analyse du). . •. . . •.. i .'.', . ''. '4o3
Polarisation circulaire (de- la)-. • -. -. ..•..'.,; . *•. . v'.'sgS
^ Son application à rexàihèti dé • plusieurs silbstanêiè ' ôrgà» <"^
niques. . • i • • •*. .'.'•"•*« . . . .'*• . . .*. <'• • ï • «' t{tp
^ï- de Famidon.- . . -. . r. . . . •. •. . . •. . >. V . '. ..... id,
^ — de- la gomme arabique. . . . .' . . . .'• . . .'. .'1 i . .- . ôo»
■*-^ — • des sucrés.' ......... .1 .... .' ." .-. , , . ■. .•'; . -8o3
■ '' • • xle canne. . . •. *. . . -. . .. '. ..'...;.... id.
>-^' — •: d'amidon-. .;...;.........•.. 3o4
— ^ — • i de raisin; ;;;.;:.;;.»:; ..î '.'...'.' . 3o5
de lait. '. . * . îoy
— ^ du miel. . .... . . . . •. . . . . . .' ... , : . . . . . i>o6
•^ — de la mannite. •. •. . •. •. -, . ....... . . . . . . ; . .' .807
Porrigo (Traitement du). . ..;..;.....•....... 49
Potasse caustique, son action sur la visclneV .......'....' si g
Potion phosphbrée. . ...'...;........,.... i. . 696
* ' ' ■■ • ■•">"' «mulsioranée. . .-.;...; ; . , , . , \ '. '. id.
73p TABLY uktuomqvM
l^çDrprct dm catclut (Préparation dca). ...«...*•..... SS
«--^ Lfur i^ploi , -, • 7s
QiÛDidine , matière crittallinc isoUc d'un <jkt produitu de la pré^
paration en |^rand du sulfate de «{uinine. .......... t&}
Quininomètre (Procédé alcaloimétriauc applicable surtout aux
quinquinas) 43S
JK«te»liU, MB «(ttftit pt^Mé^wr U ntiUiod* in iéf)tM>mm%- • ifff
&.
Sj|i|separeille (Du principe actif de I9). ., ^ . • . , 49ft5^
N-»— son extrait préparé par la m^tàodif de 4épkci!n)«^t i iO
|$ys}separine(Dela). ., i$i ei35$
♦r^*— son analjrse, . ^ . . , , . , * • • * • • ^%!
. ■■■« (Açtiop dçs acides sur la). ...........*...... S$^
■ ■■■f (Entrait d'un mémoire sur la)« ............... •
9f ng. de dauphin (Fiaits relatifs à la nature d|}), , . . ... . . . . s4i
^ntoi^ine (De i^)» « • ^ • ^ ? .* n-^ '" -t ■. * - * * * * 44
Çap<Hiine (De la). . ,......,„,..• %^
Sqhisttt }>ituminenx.( Curies).. .,..*..», ^ ..,....„. . 4s^
Scrophules 4* la pe^u ( Po^i^i^e co^t^ leti).. ....•*;•• . 698
3els insoluble^, leur emploi CQu^me .mojen de sépara liç^ (^ns
Fanal jse chimique. ............. . ............. 631
$î^p decorces de racine de grenadiers. . . à • . • * ^ , • . , . 601
«?*-—. d'orgeat (Nouyelle formule pour la préparation du) iSS
Smilacine( Analyse de la). ^ $6t
Sp&ilax anti-sjphilitique , nouvelle espèce. 674
$olanine(Delji). . ..«...•»« ._ 36
$t^roptène 34s
t> p mojen de l'obtenir. . ....«..». id,
— — de ri^iile d*ani8 .<...* _ id^
.w de fenouil ..,..,.,...* S^â
m — . — .*— de menthe poivrée ^ «..,..,* . $4^
ÇM^chnin^e , son emploi dans le traitement de la paraljfie satur-
; nine. '..'.. .♦-»....•,.. 1 .. '. . ?47
-SulMianees organiques (D« la €om{|l>sition de quelques). . a 04 et 34 1
telles que Thuile d*anis. . 34t
t ■• ■ ■ _ -^ de fenouil. ....;.. 343
u4i-^ •••--• .i— de menthe poivrée. . ... . . . '. \ . . * â"4'4
■ — .- — d*asarum • . . • 34^
_ — .«-de persil. .. - * 849
-^ — de camphre. . . : ^ ^ . . . . 35o
- ■ ■ — - , . «T— , . d®. P4phte». •. •• •• •. •« * '• >i • • *^«
Suecin (Sur la. yëri table. origiikri d«); • . ' ^ . «• v ; . v ^ . . . 104
Sulfure de plomb cristallisé. . . k * 37
Sulfate acide de potasse ( Action du ) sur les métaux de platine «
en présence des chlorures alcalins. f . . < . , « 690
Suie, son emploi dans quelques affections. ^374
Sumac des corrojeurs (Substances salines contenues dans les
fruits du). . . 694
T.
Tam-tams (Note sur le procédé des Chinois pour fabriquer les ) . 4so
Tannin de la noix de gttl!é'('Stkr lé^.' . « s4t
(Mémoire sur l'extrait du) 356
— pur, son application comme moyen d'alcaloimétrCé . . . . 43o
Théorie des amides* . . • 27s
^ des éthers. . •;.... < . s
77
■ des substitutions < . 28S
— des combinaisons benzoïques <....•. sgo
Tic douloureux de la face (Emploi de loxide blanc de pomb,
contre le). » , 6o3
Tourbe (Essai dune histoire chimique de la). . . . tSi
analyse de sa cendre. .......... ^ ....... . îd,
Tœnias (Note sur les) > . . • • < . ; . ^ . . . 171
Tritoxide de fer , indiqué comme nouvel antidote de l'acide arse**
nieux. « . • • . . , 56;
Tuthic préparée ( Sur la ) . 591
V.
Vinaigre et aeide'pjroligiisiix du oonnxiei'ie' (Suf le). ... . . . iS
Viscine (Sur la )» . i ; ;• i ^'u . . . * •* ^ . ', ;■ . . , . . , . . . if