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Full text of "Journal de pharmacie et de chimie"

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Journal  de  pharmacie 
et  de  chimie 


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HARVAPO  MEClCAl.  SCHOOt, 


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JOURNAL 


DE    PHARMACIE 


ET    DE    CHIMIE 


':i 


M 


CINQUIÈME    SÉRIE 


TOME  VINGT-CINQUIÈME 


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«  IMP.  C.   lOlPON  R  B.  FLÀinfA&ION,  AUB  KkQm,  ». 


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Dr.  SDVTABIt  m 

HAUVAP^O  MfiPiCAL  SCHOOH 

JOURNAL  i^î'^O^ 


M 


PHARMACIE  ET  DE  CHIMIE 

(FONDÉ   EN  1809) 

RÉDIGÉ   PAR 

MM.  FREMT,  L.  SOUBEIRAN, 

RE6NAULD,  LEFORT,  PLANGHON,  RICHE,  JUN6FLEISGH, 

PETIT,  VILLEJEAN  et  BOURQUELOT 

CONTENANT 

LES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARBIAGIE  DE  PARIS 

UNE  REVUE  MÉDICALE 
Par  mm.  DE  BEURMANN  et  GHARRIN 

ET 

UNE  REVUE  DES  TRAVAUX  DE  PHARMACIE  ET  DE  CHIMIE  PUBLIÉS  A  LÉTRANCER 
Par  mm.  JUNGFLEISCH,  BOURQUELOT,  VILLEJEAN  et  6UIN0GHET 

RÉDACTEUR  PRINCIPAL  :  M.  RIGHE 


CORRESPONDANTS 

MM.  SOBRERO,  à  Turin.  —  Bèchamp,  au  Havre.  —  Rbdwood,  à  Lon  1res. 

De  Vrij,  k  la  Haye.  —  Jacquemin,  à  Nancy.  —  Dragbndorfp,   à  Oorpat. 

Cazbnëuvk,  à  Lyon. 

Cinquième  série. 
TOME   VINGT-CINQUIÈME 


PARIS 
G.    MASSON,    ÉDITEDR 

LIBRAIRE    DB    l'aCADBMIB    DB    MÉDBCINB    DB    PARIS 
iiO,  boulevard  Saint-Gormain. 

1892 


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DEPOSITED  FROW: 
HARVARD  UNIVCR51TY 
OFMEDICINE  AND  PUBLIC  HSAiJIi 
U0RARY 


CHEMICAL  MaraTORY 

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JOURNAL 

DE     PHARMACIE 

ET    DE    CHIMIE 

V«  SÉRIE.  —  TOME  XXV.  —  ANNÉE  1892,   1'*  PARTIE. 

TRAVAUX  ORIGINAUX 


Aclion  de  Vacide  benzoîque  sur  tessence  de  térébenthine  ;  par 
MM.  G.  BoucHARDAT  ct  J.  Lafont. 

L'acide  benzoîque  paraît  s'unir  lentement  à  froid  à  Tes- 
sence  de  térébenthine  française;  à  150%  en  employant 
poids  égaux  d'acide  et  d'essence,  l'action  est  rapide  ;  après 
cinquante  heures  de  chauffe,  toute  l'essence  a  été  trans- 
formée. Il  y  a  avantage  à  ne  pas  dépasser  de  beaucoup  la 
température  de  150*/  L'opération  peut  se  faire  dans  un 
vase  en  cuivre  muni  d'un  réfrigérant  ascendant. 

Les  produits  sont  multiples.  Pour  les  isoler  on  com- 
mence par  enlever  l'acide  non  combiné  par  une  solution 
alcaline.  Le  produit  est  distillé  jusqu'à  200^-220*,  le  ther- 
momètre plongeant  dans  le  liquide. 

Lés  portions  volatiles  au-dessus  de  200*  se  séparent  inté- 
gralement en  camphène  solide,  très  peu  actif  sur  la  lumière 
polarisée,  »,  = — 3*30',  bouillant  à  157*,  et  en  terpilene,  son 
isomère  liquide,  également  très  peu  actif,  «»  =  —  3*  à 
—  4*30',  bouillant  de  175*  à  180*.  Les  portions  supérieures 


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—  6  — 

renferment,  avec  du  terpilène,  des  composés  oxygénés  : 
elles  sont  peu  abondantes.  La  production  dans  cette  réac- 
tion *du  camphène  et  du  terpilène  peu  actifs  s'explique  par 
la  formation  préalable  et  simultanée  de  benzoates  de  téré- 
benthène  et  de  terpilène  ;  puis,  sous  Tinfluence  prolongée 
de  la  température  de  150°  ces  benzoates  se  décomposent 
partiellement  en  acide  et  en  camphène  d'une  part,  totale- 
ment en  acide  et  terpilène  d'autre  part  ;  carbures  dont 
le  pouvoir  rotatoire  s'annule  très  rapidement  dans  ces 
conditions,  ainsi  que  nous  l'avons  montré.  Nous  avons  pu 
isoler  en  camphène  le  -^^  du  poids  de  l'essence,  en  terpi- 
lène le  {environ. 

Le  produit  ne  distillant  pas  avant  220*»  forme  près  de  la 
moitié  du  poids  de  l'essence.  11  se  décompose  par  la  distil- 
lation en  acide  benzoïque  et  carbures  camphéniques. 
Cependant  on  peut  distiller  à  lUO'^-lOS*  sous  pression  ré- 
duite à  3*^°*.  Il  reste  un  faible  résidu  de  polyterpilènes, 
principalement  de  colophéne,  volatil  vers  315*.  Ce  produit, 
distillant  dans  le  vide  vers  190°,  est  formé  par  un  mélange 
huileux  inséparable  d'éthers  benzoïques  du  camphénol  et 
de  VisocamphénoL  Ces  benzoates  sont  à  peine  modifiés  par 
les  solutions  aqueuses  alcalines  à  l'ébullition  ;  au  con- 
traire, les  solutions  alcooliques  de  potasse  les  saponifient 
déjà  à  froid  (1).  Le  produit  de  la  saponification,  lavé  à  l'eau 
tiède  pour  enlever  le  benzoatc.  est  en  partie  cristallin.  On 
le  soumet  à  de  nombreuses  distillations  fractionnées  de 
2°, 5  en  2%5.  Dans  un  certain  nombre  de  ces  fractions, 
passant  au-dessus  de  205°,  il  se  dépose,  à  la  température 
de  15°,  d'abondants  cristaux  de  camphénol  lévogyre,  mé- 
langé d'un  peu  d'isocamphénol  dextrogyre.  Les  liquides 
sont  dextrogyres  pour  les  portions  volatiles  de  185°  à  205°, 
lévogyres  au-dessus  et  au-dessous.  Après  un  nombre 
suffisant  de  rectifications,  pour  isoler  les  carbures  et  le 
camphénol  gauche,  les  fractions  passant  de  197°,5  à  202°,5, 


(1)  Pour  préparer  les  camphénols  et  isocamphénols,  il  est  préférable  de 
saponifier  le  produit  brut  résidu  de  la  distillation  après  200*  sous  la  pression 
normaU. 


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refroidies  quelques  heures  à  —  3*,  se  prennent  en  masse 
cristalline  dlso-camphénol  que  Ton  isole  par  l'essorage 
de  la  masse.  Les  liquides  égouttés  se  séparent  par  de  nou- 
velles rectifications  intégralement  en  camphénol  et  iso- 
camphénol. 

Ce  camphénol  gauche,  0**  H"  0*,  purifié  par  de  nom- 
breuses cristallisations  dans  l'éther  de  pétrole  est  solide, 
fusible  à  193^,  il  distille  à  212*;  son  pouvoir  rotaloire 
[a]o  =  — 32M0'à—  32<»20'.  Le  camphre  qui  en  dérive  est 
solide  et  a  un  pouvoir  rotatoire  de  38*  à  38*10',  pouvoir 
observé  d'une  part  sur  le  produit  total  de  Toxydalion, 
d'autre  part  sur  les  fractions  résiduaires  d'une  préparation 
d'acide  camphorique.  Ces  pouvoirs  rotatoires  du  camphé- 
nol et  du  camphre  sont  de  même  signe,  mais  inférieurs  à 
ceux  du  bornéol  gauche  du  Ngai  étudié  par  Haller  et  du 
camphre  de  matricaire.  Cependant  nous  concluons  à 
l'identité  respective  de  ces  produits. 

Les  différences  tiennent,  d'une  part,  à  ce  que  le  térében- 
thène  n'est  probablement  pas  un  corps  optiquement 
unique,  et  surtout,  d'après  nos  expériences,  à  ce  que  le 
camphène,  formé  dans  la  réaction,  s'unit  pour  son  compte 
à  l'acide  benzoïque  et  fournit  des  camphénols  inactifs  ou 
racémiquesj  que  les  dissolvants  n'arrivent  pas  à  séparer  du 
camphénol  lévogyre.  L'étude  des  camphoroximes  et  des 
acides  camphoriques  permettra  d'élucider  ce  point. 

Itisocamphénol  purifié  de  la  même  façon  est  solide,  il 
fond  à  47*  ;  il  bout  de  198*  à  199*  ;  son  pouvoir  rotatoire 
dextrogyre  est  [a]D  =  +  10^40';  nous  faisons  les  mêmes 
réserves  que  ci-dessus  en  ce  qui  concerne  la  grandeur  de 
ce  pouvoir.  Ce  pouvoir  ne  varie  pas  sous  l'action  prolongée 
des  acides  et  d'une  température  élevée  ;  une  petite  quan- 
tité du  camphénol  se  détruit  en  donnant  un  carbure  voisin 
du  camphène  ou  identique.  Le  perchlorure  de  phosphore 
transforme  l'isocamphénol  dissous  dans  l'éther  de  pétrole 
en  un  chlorure  liquide,  même  à  —  60*,  bouillant  de  100* 
à  105*  sous  pression  de  4*",  presque  inactif.  L'acide  ni- 
trique transforme  l'isocamphénol  en  un  corps  liquide  à 
odeur  camphrée  ;  ce  corps  se  prend  à  —  60*  en  lamelles 


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—  8  — 

Dndant  alors  vers  —  20^  Ce  composé  de  la 
imphre  bout  13<»  plus  bas  vers  191*;  il  est  for- 
yre.  Il  s'unit  à  l'hydioxylamine  pour  donner 
îristallin.  Les  propriétés  de  cet  isocamphre  le 
l'un  composé  naturel,  la  fénolone,  que  M.  Wal- 
ixtraire  de  l'essence  de  fenouil,  et  Tisocam- 
alcool  fénolique  qui  en  dérive,  corps  qui 
ir  dans  un  certain  nombre  d'autres  essences, 
î  l'acide  benzoïque  à  150°  sur  les  térében- 
un  moyen  pratique  de  reproduire  les  cam- 
;  isocamphénols. 


nouveaux  composés  de  Vacide  daturîque  ;  par 
RD,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  mixte  de 
t  de  pharmacie  de  Toulouse  (1). 

?*na/  de  pharmacie  et  de  chimie  du  15  septembre 
indiqué  la  présence,  dans  l'huile  de  Datura 
un  acide  gras  nouveau,  de  formule  C'*H'*0*, 
nné  le  nom  d'acide  daturique.  Les  sels  de  ba- 
et  de  magnésie,  ainsi  que  l'éther  éthylique 

!S. 

résente  note  j'expose  les  résultats  de  mes 
térieures  sur  les  différents  composés  de  ce 

utre  de  potasse^  C*  H*'  KO*.  —  Ce  sel  se  pré- 
it  digérer  à  chaud  2«'  d'acide  daturique  avec 
pure,  dissoute  dans  40**  d'eau.  La  solution 
ud  donne,  par  le  refroidissement,  une  masse 
LU  sein  de  laquelle  se  forme,  après  un  temps 
s  grains  cristallins  transparents  de  daturate 
Lsse.  Ce  sel  est  soluble  dans  une  petite  quan- 
illante;  la  solution  mousse  par  l'agitation  et 

lu  laboratoire  de  chimie  organique  de  M.  le  profesMor  Jang- 
'harm,  et  Ch.  [5},  XXU,  %*lè. 


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—  9  — 

se  précipite  quand  on  ajoute  du  sel  marin.  L'addition  d'une 
grande  quantité  d'eau  le  décompose  en  mettant  de  l'alcali 
en  liberté. 

Daturate  acide  de  potasse,  C*  H"  KO*,  C*  H'*  0*.  —  Il 
s'obtient  en  précipitant  la  solution  aqueuse,  concentrée  et 
bouillante,  du  sel  neutre  par  2  à  3.000  parties  d'eau  chaude. 
La  liqueur  se  trouble,  devient  gélatineuse  et  donne,  par 
un  repos  prolongé,  des  lamelles  incolores,  cristallisées, 
très  légères.  Ces  cristaux  recueillis  forment,  après  dessic- 
cation, des  lames  cornées,  transparentes,  cristallisant  dans 
l'alcool  à  95*  bouillant. 

Analyse  des  cristaux  desséchés  à  iOœ  : 

0»',451  de  matière  ont  donné  0^,067  de  KSO*,  soit  6,05  p.  100  de  K  (théorie 
pour  C"Hi»»KOS  C»*Hî*OS  6,74  p.  100  de  K). 
Le  résultat  répond  bien  à  la  formule  du  daturate  acide. 

L'éther  enlève  à  ce  sel  acide,  insoluble  dans  l'eau,  de 
l'acide  daturique  ;  il  le  transforme  en  sel  neutre,  soluble 
dans  une  petite  quantité  d'eau  bouillante. 

Daturate  neutre  de  soude,  C*  H"  NaO*.  —  Une  solution 
alcoolique  d'acide  daturique  est  traitée  à  l'ébuUition  par 
une  solution  aqueuse  concentrée  de  carbonate  de  soude, 
tant  qu'il  y  a  effervescence.  Le  produit,  évaporé  à  siccité 
au  bain-marie,  est  pulvérisé,  puis,  repris  par  l'alcool  à 
95**  bouillant.  La  liqueur  alcoolique,  en  refroidissant, 
se  prend  en  une  gelée  qui  cristallise  difficilement.  Au  bout 
de  quelques  jours  il  se  forme  des  petits  cristaux  mame- 
lonnés, transparents,  que  la  dessiccation  transforme  en  un 
produit  blanc  pulvérulent.  Le  chlorure  de  sodium  le  sé- 
pare également  de  sa  solution  aqueuse.  En  présence  d'un 
excès  d'eau,  le  daturate  de  soude  se  conduit  comme  le  sel 
correspondant  de  potasse. 

Daturate  acide  de  soude,  C"  H»»  NaO\  C**  H»*  0*.  —  Il  se 
forme  comme  le  sel  acide  de  potasse,  en  donnant  des  lames 
très  légères,  translucides,  solubles  dans  l'alcool  bouillant. 
Cette  solution,  par  le  refroidissement,  laisse  déposer  des 
aiguilles  incolores  microscopiques.  A  l'état  sec,  le  bidatu- 


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—  10  — 

e  est  en  écailles  brillantes,  possédant  un  éclat 
es  perdent  bientôt. 

Analyse  de  cristaux  desséchés  à  105"  : 

lière  ont  donné  0»',055  de  NaSO*,  soit  4,19  p.  100  de  Xa 
^H3«NaO*,  C«H3*0*  :  4,09  p.  100  do  Na). 

le  cuivre^  C'*II"CuO*.  —  Pour  l'obtenir  on 
)lution  alcoolique  d'acide  daturique  par  Tacé- 
de  cuivre  dissous  dans  Talcool  à  60<*.  Le  pré- 
î  est  redissous  dans  l'alcool  à  90°  bouillant  ; 
isement  il  se  dépose  des  cristaux  aiguillés,  très 
lessiccation  on  obtient  une  poudre  cristalline, 
luleuse,  de  couleur  bleu  verdâtre  ;  elle  fond  à 
Lture  élevée  en  une  liqueur  verte  plus  foncée, 
Lie  altérée. 

anhydre,  insoluble  dans  l'eau  et  dans  l'éther, 
ble  dans  l'alcool  à  90*»  froid.  A  chaud,  l'essence 
line  en  dissout  une  petite  quantité. 

Analyse  du  daturate  de  cuivre  : 

atière  ont  donné  0"',052  de  CuO,  soit  10,75  p.  100  de  Cu 
MPSCuO^  :  10,55  pour  100  de  Cu). 

leuti^e  de  plomb,  C"**  II"  Pb  0*.  —  Une  solution 
e  daturate  neutre  de  soude  est  précipitée  par 
i  aqueuse  concentrée  d'acétate  neutre  de  plomb 
de  quelques  gouttes  d'acide  acétique.  Cette 
indispensable  pour  éviter  la  formation  d'un 
Le  précipité  obtenu,  lavé  à  l'eau  distillée,  est 
ns  le  vide.  C'est  un  produit  blanc,  pulvérulent 
il  est  très  lourd,  Peau  ne  le  mouille  pas.  Inso- 
dans  l'alcool  et  Téther  sec,  très  peu  soluble 
.  et  l'éther  bouillants.  Le  daturate  neutre  de 
à  104^-105°  sans  subir  de  décomposition;  il 
uide  visqueux  et  à  demi-transparent. 

Analyse  du  daturate  neutre  de  plomb  : 

tièrc  ont  donné  0«',128  de  PbSO*,  soit  27,51  p.  100  de  Pb 
^HWPbO*  :  27,58  p.  100  de  Pb). 


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—  il  — 

Daturate  (Targent^  C'*H"AgO*.  —  On  précipite  une 
solution  aqueuse  de  daturate  de  soude  par  une  solution 
d'azotate  d'argent;  il  se  forme  un  précipité  blanc,  très 
volumineux,  qui,  à  l'état  humide,  est  très  altérable  à  la 
lumière  et  devient  gris  sale  au  bout  de  fort  peu  de  temps. 

Il  cristallise  dans  Talcool  concentré  et  bouillant  en  fines 
aiguilles  microscopiques,  formant  des  agglomérations 
sphériques  transparentes.  Après  dessiccation  dans  le  vide, 
il  se  présente  sous  la  forme  de  petites  écailles  nacrées  qui 
se  conservent  bien  à  la  lumière. 

Le  daturate  d'argent,  insoluble  dans  Teau  et  dans 
l'éther,  est  soluble  à  chaud  dans  Tammoniaque,  qui  l'a- 
bandonne en  lamelles  cristallines,  par  refroidissement 
et  évaporation  lente  de  la  solution.  Le  dépôt,  examiné 
au  microscope,  est  formé  de  cristaux  très  petits,  irrégu- 
liers et  ramifiés. 

Daturone,  C^^FF'O*.  —  Pour  obtenir  Tacétone  de  l'acide 
daturique,  cet  acide  est  additionné  de  chaux  éteinte  en 
excès;  le  mélange  est  pl^cé  dans  une  cornue  en  verre  et 
chauffé  à  feu  nu,  en  élevant  progressivement  la  tempé- 
rature. Il  est  préférable  de  n'opérer  à  la  fois  que  sur  une 
petite  quantité  de  matière  et  de  répéter  cette  manipulation. 
Dans  ces  conditions,  il  distille  un  produit  huileux,  qui  se 
solidifie  immédiatement  en  une  masse  compacte,  presque 
blanche,  mélangée  de  carbures  d'hydrogène,  liquides  et 
odorants. 

Pour  la  purifier,  on  la  dissout  dans  l'alcool  à  90*  bouil- 
lant. La  liqueur  filtrée  laisse  déposer,  par  le  refroidis- 
sement, de  grandes  lames  cristallines  incolores.  Ce  der- 
nier produit  est  soumis  à  de  nouvelles  cristallisations 
dans  l'éther  sec  et  ensuite  dans  l'alcool  à  95°. 

I^s  cristaux  desséchés  à  100*,  donnent  à  la  combustion  les  résultats  sui- 
vants : 

Trouvé. 
!!■      ■   mm^     .  Calculé  pour 

I  ri  CMH66  0». 

C  p.  100 82,53  82,70  82,84 

Il  p.  100 14,31  li,25  13,84 

Ces  chiffres  correspondent  bien  à  la  formule  de  l^acétone  de  racide  datu- 
rique,  C««H««0«. 


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—  12  — 

iaturone  se  présente  en  belles  paillettes  d'un  éclat 
sans  odeur,  fondant  à  75°,5-76°;  elle  est  insoluble 
'eau,  insoluble  à  froid  dans  Talcool  à  75^,  soluble 
*alcool  bouillant  qui  la  dépose  entièrement  par  le 
lissement.  L'éther,  la  benzine  et  le  cbloroforme  la 
rent  facilement.  Elle  ne  se  combine  pas  au  bisulfite 
de. 

'e  monobromodaturique.  —  Après  bien  des  tâton- 
its  et  des  essais  infructueux,  j'ai  réussi  à  obtenir,  à 
le  pureté,  le  dérivé  monobromé  de  l'acide  daturique. 
;i  le  détail  de  mes  opérations  : 
chauffé  vers  130°  ou  140»  en  tube  scellé,  pendant 
.  dix-huit  heures,  4«'"  d'acide  daturique  avec  2^^50  de 
et  20«'"  d'eau  distillée.  Après  refroidissement,  le  tube 
mvert  ;  la  couleur  du  brome  était  en  partie  disparue, 
ssus  de  l'eau  surnageait  une  masse  très  fusible,  de 
ir  jaune  brun.  Ce  produit,  jeté  sur  un  filtre  mouillé, 
avé  à  l'eau  distillée  froide;  on  a  complété  les  lavages 
sion  du  composé  dans  l'eau  chaude.  Les  eaux  mères, 
lant  de  cette  opération,  étaient  très  acides.  La  ma- 
irute,  desséchée  dans  le  vide,  fond  à  45^-47**. 
r  séparer  l'acide  daturique  non  altéré,  on  dissout 
>duit  dans  80»'  d'alcool  à  80*  et  on  refroidit  la 
)n  à  —  10°;  dans  ces  conditions,  la  plus  grande 
de  l'acide  gras  non  altéré  cristallise.  La  liqueur 
[que,  séparée  par  le  filtre  des  cristaux  formés,  est 
lent  coloré  en  jaune;  on  la  place  sous  une  cloche  à 
sulfurique;  la  solution  se  concentre  lentement  et 
déposer  des  cristaux  peu  colorés,  fondant  à  41*-42*. 
l  le  dépôt  ne  paraît  plus  augmenter,  les  eaux  mères 
s  sont  évaporées  dans  le  vide.  On  obtient  de  cette 
une  masse  butyreuse,  brune,  n'ayant  aucune  appa- 
cristallinc;  elle  fond  à  35*-36^ 
it  ce  dernier  produit  qui  se  forme  en  plus  grande 
ité  dans  l'action  du  brome  sur  l'acide  daturique. 

lalysé  successivement  les  cristaux  fondant  à  iV-it"  (A),  déposés  dans 
ière  concentration,  et  le  produit  butyreux  (B)  des  eaux  mères  alcoo- 
fondant  à  35-36'. 


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—  13  — 

Voici  les  résaltats  : 

!•  Analyse  des  cristaux  (A). 
(Dosage  du  Brome  par  le  procédé  Carius.) 

Calcule^  pour 
Trouvé.       C»*HMBpO*. 

Brome  p.  100 16,7  2â,9 

On  voit  que  les  chiffres  trouvés  no  correspondent  pas  à  ceux  de  FaciiU 
monobromé.  Nous  avions  donc  très  probablement  affaire  à  un  mélange  du 
dérivé  brome  et  de  Tacide  daturique  non  altéré. 

2»  Analyse  du  produit  (B). 
(Dosage  du  Brome  par  le  Procédé  Carius.) 

Calculé  pour 
Trouvé.        C3*Il3«BrO*. 

Brome  p.  100 22,1  22,9 

Les  résultats  de  l'analyse  du  produit  (B),  provenant  des  eaux  mères  alcoo- 
liques, se  rapportent  bien  à  la  composition  théorique  du  dcrivc  monobrome  de 
TaCide  daturique. 

Cet  acide  monobromodaturique  est  insoluble  dans  Teau, 
très  soluble  dans  Talcool  froid,  Téther  ordinaire  et  la  ben- 
zine. J'ai  essayé,  sans  succès,  de  la  faire  cristalliser  dans 
ces  différents  dissolvants. 

La  solution  alcoolique  de  ce  dérivé  monobromé,  décom- 
pose, à  la  chaleur  du  bain-marie,  une  solution  aqueuse 
concentrée  de  carbonate  de  soude  et  donne  un  savon  de 
soude  très  soluble  dans  Teau  et  Talcool,  moussant  par 
agitation. 

Le  monobromodaturate  de  soude  est  un  produit  visqueux, 
jaune  brun,  incristallisable  dans  TalcooL 

On  voit  que  les  résultats  analytiques  de  tous  les  com- 
posés formés  par  Tacide  daturique  ne  permettent  pas  de 
révoquer  en  doute  la  composition  de  ce  principe  défini,  que 
je  n'ai  pu  dédoubler  soit  par  des  précipitations  fraction- 
nées, soit  par  des  expériences  sur  les  différents  dérivés. 

Le  principe  particulier  retiré  de  l'huile  de  datura  est 
donc  bien  un  acide  monobasique  nouveau,  appartenant  à 
la  série  grasse. 


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—  14  ~ 


}ort  sur  Vintroduction  de  la  strontiane  dans  les  aliments; 
par  M.  A.  Riche  (1). 

itroduction  de  la  strontiane  dans  les  vins  est  récente, 
présence  est  liée  au  plâtrage  des  vins  dont  elle  est 
onséquence  accidentelle. 

atique  du  plâtrage  qui  remonte,  dit-on,  à  Tantiquité,  ne  s'est  répandue 
rtir  de  18i9  ;  en  185îi,  elle  était  déjà  générale  dans  le  midi  de  la 

et  elle  était  opérée  à  fond  de  façon  à  produire  dans  les  vins  3,  4  et 
5  et  6''  de  sulfate  de  potasse  par  litre. 

nion  publique  s*en  émut  dès  cette  époque,  et  le  Comité  consultatif 
ie  publique  réclama  une  enquête. 

ait  sans  utilité  d'énumérer  les  divers  ti'avaux  sur  la  matière,  travaux 
'es  avoir  porté  d*abord  à  considérer,  comme  sans  action  fàcliensa  sur 
nie,  l'addition  du  pUtre  au  vin,  ont,  bientôt  après,  conduit  le 
à  réprouver  cette  opération. 

me  suffise  de  rappeler  qu'en  mai  1879,  il  adoptait  à  Funanimité  les 
inclusions  suivantes  d'un  rapport  de  Legouest  : 
immunité  absolue  des  vins  plâtrés   ne  doit  pas   éti'c  officiellement 

i  présence  du  sulfate  de  potasse,  quelle  qu'en  soit  l'origine,  ne  devrait 
éréc  que  dans  la  limite  maxima  de  2""  par  litre, 
iprès  le  Comité,  confirmant  ces  résolutions,  demandait  que  le  Ministre 
istice  prit  des  mesures  efficaces  pour  empocher  la  vente  dos  vins  con- 
nue quantité  de  sulfate  de  potasse  supérieure  à  celles  de  2^,  et  le 
et  1880,  une  circulaire  de  ce  ministre  donnait  satisfaction  complète  à 

tôt  surgirent,  de  toutes  parts,  des  réclamations  de  viticulteurs  et  de 

nts  en  vins  ;  l'Administration  invita  les  Procureurs  généraux  à  retarder 

nois  Texécution  de  la  circulaire,  et  finalement  ce  sursis  fut  prorogé 

la  fin  de  l'année  dernière. 

mt  ce  temps  on  élaborait  de  nouveaux  rapports,  une  enquête  générale 

»u  en  188i  par  les  soins  du  Ministre  du  Commerce,  et  l'on  consultait 

nie  de  Médecine  en  1888. 

rares  exceptions  près,  les  corps  consultés  se  prononcèrent  pour  la  no- 

1  sulfate  de  potasse  à  doses  fortes  et  répétées,  et  ils  proposèrent,  à 

transaction,  l'admission  d'une  tolérance  limitant  à  2^'  de  sulfate  de 

par  litre  la  dose  du  pl&trage. 

[islructions  administratives  furent  alors  données  le  26  septembre  et  le 

onsoil  d'hygiène  publique  et  de  salubrité  de  la  Seine. 


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—  IS- 
IS décembre  1890  par  le  Ministre  de  la  Justice,  et  le  1*'  avril  1891  les  vins 
plâtrés  au-dessus  de  ce  degré  tombaient  sous  le  coup  de  loi  s'ils  étaient  livrés 
à  la  consommation  ou  rencontrés  dans  la  circulation. 

Enfin,  le  1 1  juillet  dernier,  une  loi  générale  sur  les  vins  était  promulguée, 
loi  dont  Tarticle  3  est  ainsi  conçu  : 

«  Il  est  défendu  de  mettre  en  vente  ou  de  livrer  dos  vins  plâtrés  contenant 
plus  de  ^  de  sulfate  de  potasse  ou  de  soude  par  litre.  Les  délinquants  seront 
punis  d'une  amende  de  16  francs  èi  500  francs  et  d'un  emprisonnement  de 
6  jours  à  3  mois  ou  de  Tune  des  peines  suivant  les  circonstances.  » 

En  présence  des  longs  attermoiements  qu'on  vient  de 
rappeler,  on  comprend  que  le  commerce  des  vins  ait  pu 
penser,  en  septembre  1890,  que  de  nouvelles  prorogations 
lui  seraient  accordées,  car  la  récolte  des  vins  était  com- 
mencée. 

De  fait,  son  approvisionnement  se  fit  en  vins  plâtrés 
comme  les  années  précédentes,  et  il  est  juste  de  recon- 
naître qu'on  lui  aurait  évité  de  graves  difficultés  si  on 
l'avait  averti  six  mois  avant  la  vendange. 

Les  négociants  et  les  vignerons  cherchèrent  alors,  pour 
résoudre  la  difficulté,  à  déplâtrer  les  vins,  et  une  nouvelle 
industrie  fut  créée  :  celle  qui  nous  occupe  en  ce  moment. 

L'emploi  de  la  baryte  était  tout  indiqué  par  suite  de  Tin- 
solubilité  du  sulfate  de  baryum,  et  Ton  s'adressa  au  chlo- 
rure, au  carbonate  et  au  tartrate  de  ce  métal.  Mais  ces  sels 
sont  extrêmement  toxiques  —  quelques  milligrammes  de 
chlorure  de  baryum  exercent  sur  l'économie  une  action  re- 
doutable qui  rappelle  celle  de  la  strychnine  —  et  Ton  fut 
obligé  de  renoncer  à  leur  emploi. 

La  substitution  du  strontium  au  baryum  était  naturelle, 
et  c'est  ainsi  qu'on  essaya  successivement  les  divers  sels 
de  ce  métal  pour  aboutir  généralement  à  l'emploi  du  tar- 
trate :  il  se  forme  du  sulfate  de  strontiane  qui  se  précipite 
et  il  reste  dans  le  vin  des  tartrates  de  potasse.  En  opérant 
dans  de  bonnes  conditions,  on  peut  ramener  le  vin  à  ce 
qu'il  était  avant  le  plâtrage,  sauf  qu'il  y  reste  nécessaire- 
ment une  minime  proportion  de  sulfate  de  strontiane, 
parce  qu'il  n'a  pas  l'insolubilité  presque  complète  du  sul- 
fate de  baryte. 

Il  est  possible  même  de  régler  l'opération  de  façon  à 


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—  16  — 

5ser  une  proportion  voulue  de  sulfate  de  potasse. 
\  question  principale  se  pose.  La  strontiane  et  ses 
}nt-ils  toxiques?  On  Ta  généralement  admis  dans  ces 
\  derniers;  cependant,  si  Ton  ouvre  les  ouvrages  des 
paux  auteurs  qui  ont  étudié  la  question,  on  trouve 
a  plupart  et  des  plus  éminents,  Fourcroy,  Gay- 
c,  Cadet, Bouillon-Lagrange,  Laugier,  Thomson,  etc. , 
lèrent  la  strontiane  comme  absolument  sans  danger, 
^erse  de  la  baryte  qui  est  très  toxique, 
ant  ces  divergences,  il  était  nécessaire  de  reprendre 
3  expérimentale  de  Taclion  des  sels  de  strontium  sur 
Qisme,  et  mon  savant  ami  M.  Laborde,  de  TAcadémie 
îdecine,  s'est  chargé  de  ce  soin  (1).  Ses  essais  ont 
sur  des  animaux  divers,  puis  sur  lui-même  et  sur 
utre  personne  ;  ils  Tout  amené  à  conclure,  non  seu- 
t  que  les  sels  de  strontium  sont  dépourvus  de  toute 
té,  mais  encore  qu'ils  paraissent  bienfaisants  et  favo- 
les  à  la  nutrition, 
nonce  cependant  la  restriction  suivante  : 


bservé  dans  un  cas,  concurremment  avec  Taction  diurétique,  un  cer- 
{ré  de  congestion  rénale.  Ge  cas  se  trouve  être  celui  de  l'expérience 
9c  le  lartrate  de  strontiane.  La  nature  du  composé  (tartrate)  n'est  cer- 
nt  pas  étrangère  à  ce  résultat  tout  à  fait  exceptionnel  pour  les  corn- 
11  strontium.  Il  n'est  pas  inutile  de  noter  à  ce  sujet  que,  dans  le  cas 
s'agit,  la  quantité  d'acide  tartrique  absorbée  par  Tanimal  en  114  jours 
i  totalité  do  iOfi^  (chien  du  poids  de  14^")«  ^^i^i  P^^*  kilogramme  de 
:,  33"'  d'acide  tartrique,  ce  qui  représente  pour  un  homme  de  65'«'  et 
même  laps  de  temps,  2.145"'  d'acide  tartrique. 
faudrait  pas,  par  conséquent,  arguer  de  ce  fait  exceptionnel  et  en 
l'une  action  nocive  quelconque  que  ne  possèdent  en  aucune  façon,  je 
ais  trop  le  répéter,  les  sels  de  strontium,  pas  plus  sur  les  reins  que 
tin  des  autres  organes.  Leur  action  diurétique,  qui  d'ailleurs  ne  parait 
I  constante  d'après  les  observations  cliniques,  n'implique  et  n'entraîne 
hénomène  pathologique  et  reste  dans  la  limite  pure  d'un  fait  d*ordre 
•gique  et  thérapeutique. 

[>pellcrai,  du  reste,  que  la  même  influence  exagérée  s'est  manifestée 
tartrate  de  potasse. 


mm,  de  Pharm,  et  Ch.,  [5],  XXIY,  208,  1891. 


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—  17  — 

En  présence  de  ces  observations  de  M.  Laborde,  et  des 
deux  faits  suivants,  à  savoir  que  le  vin  déplâtré  à  la  strou- 
tiane  peut  contenir  0«'',036  de  stronliane  par  litre  et  que 
c'est  précisément  le  tartrate  de  strontianc  dont  on  se  sert 
pour  cet  usage,  il  ne  me  parait  pas  absolument  démontré 
que  l'usage  prolongé  et  continu  d'un  pareil  vin  ne  soit  pas 
susceptible  d'avoir  quelques  inconvénients  sur  certains 
tempéraments  ou  dans  divers  états  de  santé. 

Enfin  quoique,  dans  la  nature,  les  minéraux  du  stron- 
tium ne  soient  pas  les  compagnons  nécessaires  de  ceux  du 
])aryum,  il  est  très  possible  que  les  sels  de  strontium 
du  commerce  soient  souillés  par  de  minimes  proportions 
(le  sels  de  baryum  ;  auquel  cas,  il  pourrait  se  déclarer  des 
accidents  plus  ou  moins  graves,  dont  il  serait  difficile 
d'apprécier  les  causes  parce  que  la  recberchc  d'une  faible 
quantité  de  baryte  dans  un  excès  de  slrontiane  n'est  pas 
sans  difficulté  (1). 

Deux  autres  savants  de  valeur,  deux  chimistes  cette  fois, 
MM.  Gayon  et  Blarez,  s'appuyant  sur  l'innocuilé  des  sels 
de  strontium  établie  par  M.  Laborde,  ont  entrepris  des  re- 
cherches sur  Tapplication  de  la  stronliane  au  déplâtrage,  sur 
la  valeur  des  divers  procédés  proposés  et  sur  les  conditions 
à  remplir  pour  effectuer  convenablement  ce  déplâtrage. 

Les  sels  de  strontium  sont  aptes  à  réaliser  le  déplâtrage 
partiel  ou  complet. 

Le  vin  produit  retient  des  traces  de  sulfate  de  stron- 
liane; d'après  M.  Ch.  Girard,  cette  quantité  peut  même 
atteindre  O^'fi'àd  par  litre. 

Des  divers  sels  de  ce  métal,  le  tartrate  de  strontium  per- 
met seul  de  restituer  au  vin  la  composition  qu'il  possédait 
avant  le  plâtrage. 

Ce  dernier  procédé  est  d'une  réalisation  délicate  ;  il  faut 
ajouter  de  l'acide  tartrique  au  tartrate  et  la  dose  de  cet 
acide  est  variable  suivant  la  richesse  du  plâtrage.  Si  l'on 
n'en  introduit  pas  une  proportion  suffisante,  on  ne  ramène 
pas  le  vin  à  la  composition  normale,  il  renferme  du  tar- 

{!)  Voir  même  numéro,  p.  21. 

Journ.  de  Pham,  et  de  Chim.,  5«  série,  t.  XXV.  (1"  janvier  ISOÏ.)         - 


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—  18  — 

3  potasse  très  soluble,  au  lieu  de  bitarlrate 
re)  fort  peu  soluble  et  la  potasse  s'accumule 

Ton  emploie  trop  d'acide,  on  augmente  sans 
té  du  vin. 

iter  l'une  et  l'autre  de  ces  alternatives  par 
ition  exacte  du  plâtrage  du  vin  et  par  une 
ise  du  tartrate  de  strontium  et  de  l'acide  tar- 
,  mais  il  me  paraît  que  ce  travail  n'est  pas 
un  vigneron  ou  un  négociant  en  vins  et  que 
Lin  chimiste  sera  nécessaire. 
Indre  que  dans  un  but  d'économie  ou  pour 
Lson  on  se  passe  du  chimiste  et  alors  on  li- 
sommateur  une  préparation  factice  au  lieu 
•el. 

;  de  réagir  contre  la  tendance  qui  consiste  à 
poduits  naturels,  destinés  à  l'alimentation, 
it  même  que  cette  altération  soit  sans  résul- 
jr  la  santé,  elle  est  une  cause  de  déprécia- 
substances  ;  dans  ce  cas  spécial ,  les  vins 
ine  branche  considérable  d'exportation,  je 

d'un  grand  intérêt  pour  la  France  qu'on 
;u  que  ses  vins  sont  des  produits  naturels 
mélanges  plus  ou  moins  artificiels, 
d'ailleurs,  la  question  du  déplâtrage  a  perdu 
ilité  et  elle  n*est  plus  que  très  secondaire  à 
nent  actuel,  c'est-à-dire  de  la  récolte  de 
erminée.  En  effet  le  plâtrage  ne  s'applique 
ommuns  et  ordinaires  qui  sont  consommés 
rapproché,  en  grande  majorité  dans  l'année  ; 
pas  à  produire  les  vins  de  luxe,  de  choix,  de 
majeure  partie  des  vins  plâtrés  des  années 
iisparu  du  chais  du  producteur  et  du  maga- 
mt,  au  moins  à  l'état  libre,  et  il  s'y  trouve 

coupage.  Ce  qui  reste  de  vins  plâtrés  au- 
le  sulfate  de  potasse  pourra,  sans  difficulté, 
ne  contenir  que  2»'  de  ce  sel  par  simple  mé- 
;  vins  naturels,  qui  feront,  je  l'espère,  le 
pal  de  la  récolte  de  1891,  car  je  suis  con- 


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—  19  — 

vaincu  que  le  plâtrage  peut  être  supprimé  en  donnant  au 
vin  des  soins  convenables  et  d^autre  part  la  loi,  prohibant 
le  plâtrage  supérieur  à  2«'',  paraît  devoir  être  appliquée 
avec  fermeté. 

Il  existe  cependant  une  circonstance  dans  laquelle  on 
réalise  le  déplâtrage  complet  des  vins.  Je  vais  en  dire 
quelques  mots. 

Les  vins  de  Bordeaux  ne  contiennent  pas  de  plâtre 
ajouté  à  la  cuve,  et  ils  renferment,  au  plus,  les  08^60  ou 
O^^SO  du  sulfate  alcalin  naturel;  personne  n'ignore  que 
certains  négociants  comblent  les  déficits  de  la  production 
bordelaise  par  l'addition  de  vins  du  Midi,  mais  c'est  à  l'ex- 
presse condition  que  ceux-ci  ne  contiennent  pas  de  sulfate 
qui  permettrait  de  découvrir  immédiatement  la  fraude,  et 
il  est  certain  que  l'on  déplâtre  dans  le  Bordelais  des  vins 
de  provenance  française  ou  étrangère  dans  le  but  de  faire 
disparaître  ce  témoin  de  la  falsification. 

Le  déplâtrage  des  vins  sera  sans  influence  sur  cette 
fabrication  peu  reçommandable.  En  supposant  qu'on  ar- 
rive à  poursuivre  les  vins  contenant  des  traces  de  stron- 
tiane,  cette  industrie  trouvera  des  aliments  suffisants  chez 
les  propriétaires  intelligents  de  l'Hérault,  de  l'Aude,  des 
Pyrénées-Orientales  qui,  en  vue  de  cet  important  débou- 
ché, ont  cessé  de  plâtrer  leur  récolte.  L'hygiène  gagnera 
quelque  peu  à  cette  substitution,  parce  que  Ton  n'arrive  à 
mener  à  bien  ces  vins  en  l'absence  du  plâtre  qu'à  la  con- 
ditioi^  d'améliorer  le  travail  de  la  récolte,  de  la  fermenta- 
tion et  de  la  conservation. 

En  conséquence,  j'estime  qu'il  y  lieu  de  prohiber  la 
présence  de  la  strontiane  dans  les  vins. 

Certaines  mélasses  bon  goût,  et  des  mélasses  purifiées 
étaient  très  employées,  il  y  a  trente  à  cinquante  ans,  pour 
la  consommation  de  bouche,  le  sucrage  du  café  au  lait  no- 
tamment. Cet  emploi  se  restreint  de  plus  en  plus,  néan- 
moins il  représente  encore  un  chiffre  considérable. 

M.  le  Chef  du  laboratoire  municipal  déclare  avoir 
trouvé  jusqu'à  12»^  et  14»'  de  strontiane  dans  certaines 


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--  20  — 

ai  s'explique  par  ce  fait  qu'un  procédé  très 
eriQ  repose  sur  la  précipitation  du  sucre  à 

bi-strontique. 

considérations  précédemment  énoncées  à 
et  en  présence  de  la  forte  proportion  de 
>  ou  moins  pure,  contenue  dans  les  mé- 
ière  qu'il  y  a  lieu  d'interdire  la  vente  de 

pour  l'alimentation, 
ion  ne  sera  pas  un  obstacle  à  la  fabrication 

bouche,  parce  qu-il  existe  divers  procédés 
ns  lesquels  on  substitue  à  la  strontiane  et 
i  la  chaux,  c'est-à-dire  une  substance  dé- 
,e  action  fâcheuse  sur  l'économie. 

l'unanimité,  a  approuvé  ces  conclusions. 

cette  lecture,  M.  Dujardin-Beaumetz  fait 
les  sels  de  strontiane  vont  entrer  dans  la 
;  que  ceux  qui  sont  livrés  par  le  commerce 
3  de  la  baryte,  —  qui  rend  toxique  ce  mé- 
donc  indispensable  de  pouvoir  reconnaître 
ésence  de  la  baryte  dans  les  sels  de  stron- 
de  s'il  existe  un  moyen  simple  de  recon- 
stauce  ;  il  s'est  servi  du  chromate  et  du 
potasse,  mais  sans  obtenir  des  résultats 
ûs. 

1  répond  que  la  sensibilité  des  diverses 
s  à  caractériser  la  baryte  en  présence  de 
'té  examinée  dans  un  travail  récemment 
'fl  fur  analytische  c/temie  de  Frescnius.  Le 
tasse,  employée  en  liqueur  additionnée 
,  rendue  acétique  et  chauffée,  constitue- 
teur,  le  plus  sensible  des  réactifs  ordinai- 
)ivers  essais  pratiqués  au  laboratoire  de 
emblent  confirmer  ce  résultat. 

siologiiines  de  M.  Laborde  ont  amené  de  suite  un  grand 
,   MM.   G.   Sée,   Gonslanlin    Paul,    Dujardin-Beaumetz, 
lyer  la  strontiane  en  thérapeutique, 
que  les  sels  de  strontium  remplacent  les  sels  de  potas-    - 


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—  21  — 

sium  avec  ce  grand  avantage  qu'ils  sont  tolérés  par  l'organisme,  môme  après 
un  long  usage  :  tels  sont  le  bromure  de  strontium  dans  l'épilepsic,  la  dys- 
pepsie hyperchlorhydriquc  ;  l'iodure  dans  le  traitement  des  affections  du 
cœur.  On  a  constaté  une  action  remarquable  de  ces  sels,  —  lactate,  bromure, 
azotate,  —  sur  la  maladie  de  Bright  ou  plutôt  sur  Tapporition  de  l'albumine 
dans  Turine;  sa  proportion  diminue  beaucoup,  de  moitié,  mais  e'ie  ne  dis- 
paraît pas  entièrement.  Enfin,  il  faut  rappeer  les  heureux  effets  du  nitrate 
sur  le  rhumatisme  chronique  observés  autrefois  par  Vulpian, 

FORMULAIRE. 

1"  Lactate  de  slrontiane 50" 

Eau  distillée âoCy^' 

Une  cuillerée  à  bouche  de  cette  solution  matin  et  soir.  Elle  renferme  3"" 
de  lactate  de  sti'ontiane. 

2*  Lactate  de  strontiane 30"' 

Sirop  d'écorces  d'oranges  amcres  .  .  .      200" 

Vn  cuillerée,  ou  20"  do  ce  sirop,  renferme  3"  de  lactate.  La  dose  du  lactate 
de  strontium  peut  être  portée  sans  inconvénient  à  15"  et  20"  par  jour. 

Le  bromure,  l'iodure  du  strontium,  qui  sont  très  solubles  dans  l'eau,  s'ad- 
ministrent dans  les  mômes  conditions  : 

Bromure  de  strontium 20"' 

Eau  distillée 300" 

Une  cuilleri'e  à  bouche  renferme  1"  de  bromure  ou  d'iodure.  La  dose  est  de 
2"  au  minimum  et  de  -4"  au  maximum. 

Quant  au  nitrate  de  strontiane,  sel  soluble  également,  la  dose  a  pu  ôlro 
portée  sans  inconvénients  k  15"  et  20«'  par  jour  (1), 


Sur  la  recherche  des  métaux  du  groupe  de  la  baryte  ; 
par  M.  C.  LuDEKiNG  (2). 

L'emploi  de  la  strontiane  en  thérapeutique  et  Tutilité 
de  reconnaître  la  baryte  dans  les  sels  de  strontiane, 
auxquels  elle  communique  ses  propriétés  vénéneuses, 
donnent  un  intérêt  d'actualité  à  la  con-naissance  des  mé- 
thodes les  plus  sensibles  pour  l'analyse  qualitative  des 
bases  alcalino-lerreuses.  Or,  les  procédés  d'analyse  ordi- 
nairement indiqués  dans  ce  but  laissent  singulièrement 
à  désirer,  tellement   que,  dans  les  laboratoires  où  un 

(1)  Voir  môme  numéro,  Société  de  thérapeutique,  p.  43. 

(2)  ZeiUchrift  fur  analytische  Chemie,  t.  XXI K,  p.  566. 


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—  22  — 

grand  nombre  !d*élèves  pratiquent  journellement  l'ana- 
lyse qualitative,  c'est  sur  le  groupe  des  métaux  alcalino- 
lerreux  que  Ton  constate  les  erreurs  les  plus  nombreuses. 
La  note  dont  il  s'agit  ici  fournit  sur  ce  sujet  des  rensei- 
gnements fort  utiles. 

Elle  s'occupe  successivement  de  caractériser  cliacun  des 
trois  métaux  soit  isolément,  soit  en  présence  de  lun  des 
deux  autres. 

Baryum,  —  Une  solution  contenant  O^^OOS  de  BaCl  dans 
2"  d'eau  additionnée  d'une  solution  saturée  de  sulfate  de 
chaux,  donne  le  précipité  caractéristique  de  sulfate  de 
baryte. 

Dans  les  mômes  conditions,  une  liqueur  contenant 
0"'",002  de  BaCl;  reste  limpide,  môme  après  un  certain 
temps,  de  telle  sorte  qu  à  cette  dilution,  la  baryte  est  prise 
pour  une  des  bases  voisines.  Une  teneur  de  0«',002  de  BaCl 
pour  3"  de  liquide  est  donc  au  delà  de  la  limite  de  sensi- 
bilité de  la  réaction;  autrement  dit,  on  ne  peut  retrouver 
ainsi  le  chlorure  de  baryum  dans  une  liqueur  qui  en 
contient  moins  de  1  millième. 

Une  liqueur  contenant  O'^OOl  de  BaCl  dans  3"  d'eau 
donne  encore  un  précipité  sensible  avec  une  goutte  d'une 
solution  saturée  de  chromate  de  potasse.  Ce  dernier  per- 
met ainsi  de  reconnaître  le  baryum  dans  une  liqueur  à 
3  dix-millièmes  de  BaCl.  m 

Baryum  et  calcium.  —  Une  solution  ae  0«'",020  de  BaCl  et 
de  0«^986  de  CaCl  dans  4^**  d'eau,  ne  donne  pas  de  pré- 
cipité par  addition  de  1"  de  solution  saturée  de  sulfate  de 
chaux. 

Une  solution  de  0«^003  de  BaCl  et  de  0*%086  de  CaCl 
dans  2*^*^  d'eau,  additionnée  de  3*^*^  d'une  solution  d'acétate 
de  soude  et  de  2"  d'une  solution  saturée  de  bichromate  de 
potasse,  ne  se  trouble  pas  à  froid,  mais  se  trouble  net- 
tement par  l'ébullition.  L'acétate  de  soude  et  le  bichro- 
mate ont  été  employés  pour  donner  par  l'acide  acétique 
une  forte  acidité  à  la  liqueur. 

En  dissolvant  Ok',010  de  BaCl  et  0k%986  de  CaCl  dans 
13"  d'eau  et  en  ajoutant  1*^*^  de  solution  de  sulfate  de 


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—  23  — 

chaux,  il  ne  se  produit  aucun  précipité;  une  liqueur 
semblable  se  trouble  nettement  par  addition  d'une  solu- 
tion de  chromate  de  potasse. 

Il  résulte  de  là  que  la  réaction  du  chromate  de  potasse 
est  beaucoup  plus  sensible  que  celle  du  sulfate  de  chaux. 
La  seconde  est  tout  à  fait  fautive  quand  la  baryte  est  en 
présence  d'un  grand  excès  de  chaux  ;  elle  doit  alors  être 
abandonnée.  Dans  une  des  expériences  précédentes,  elle 
fait  méconnaître  le  BaCl  quand  il  est  mélangé  à  50  fois 
son  poids  de  CaCl,  alors  que  5**  d'eau  en  contiennent 
cependant  0«%02. 

Avec  des  liqueurs  moins  concentrées  que  les  précé- 
dentes, les  résultats  sont  de  la  même  nature. 

Strontium.  —  Une  solution  de  0«',00i  de  SrCl  dans 
2"  d'eau,  étant  additionnée  de  I*=*  de  solution  de  sulfate  de 
chaux  et  portée  à  Tébullition,  ne  donne  d'abord  aucun 
précipité  ;  elle  se  trouble  après  une  ébullition  prolongée. 
Une  solution  de  0«',002  de  SrCl  dans  2'^''  d'eau  étant 
additionnée  de  l'^de  solution  de  sulfate  de  chaux  et  portée 
à  l'ébuUition,  produit  un  précipité  très  net  de  sulfate  de 
strontiane.  La  limite  de  sensibilité  du  réactif  est  dés  lors 
comprise  entre  les  deux  chiffres  précités.  L'auteur  admet 
que  l'on  peut  encore  reconnaître  le  strontium  dans  une 
liqueur  qui  contient  6  dix-millièmes  de  SrCl;  le  réactif 
serait  ainsi  un  peu  plus  sensible  pour  le  strontium  que 
pour  le  baryum. 

Strontium  et  calcium.  —  La  présence  de  la  chaux  agit  sur 
les  réactions  de  la  strontiane  comme  sur  celles  de  la 
baryte,  mais  d'une  manière  encore  plus  marquée.  En  par- 
ticulier, la  recherche  de  la  strontiane  au  moyen  du  gypse 
dans  les  liqueurs  chargées  de  sels  de  chaux  conduit  à  des 
résultats  tellement  défectueux  quelle  [doit  être  aban- 
donnée. 

En  ajoutant  1**  de  solution  du  sulfate  de  chaux  à  4*^  de 
liqueur  contenant  0«',020  de  SrCl  et  0«',986  de  CaCl,  on 
n'obtient  aucun  précipité,  même  après  huit  minutes  de 
forte  ébullition.  En  y  ajoutant  encore  0«%020  de  SrCl  dis- 
sous dans  2<^  d'eau  et  1"^  de  solution  de  sulfate  de  chaux,  il 


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rme  pas  encore  de  précipité,  même  après  une  ébul- 
l'olongée.  On  a  ajouté  encore  08'',120  de  SrCl  dis- 
ans  12*'=  d'eau  et  1'^  de  solution  de  sulfate  de 
même  après  une  ébullition  soutenue,  le  résultat  a 
)re  négatif.  Enfin  des  solutions  plus  chargées  de 
Iditionnées  de  beaucoup  de  sulfate  de  chaux  n'ont 
mcun  précipité.  L'influence  d'un  excès  de  sel  de 
)our  diminuer  la  sensibilité  de  la  réaction  est  donc 
rable;  elle  conduit  à  laisser  échapper  à  l'analyse  de 
quantités  de  strontiane. 

im  et  sirontiitm.  —  En  présence  de  beaucoup  de 
[  n'est  pas  possible  de  recounaîlre,  au  moyen  du 
le  chaux,  des  quantités  de  baryte  faibles.  A  mesure 

liqueurs  sont  plus  chargées  de  strontiane,  les 
ïs  de  baryte  que  le  réactif  fait  méconnaître  vont  en 
tant.  D'autre  part,  une  liqueur  contenant  30  p.  100 
l  cristallise  à  6  équivalents  d'eau,  donne  déjà  à 
immédiatement  un  précipité  avec  la  solution  de 
de  chaux,  de  telle  sorte  que  le  réactif  ne  permet 
rechercher  la  baryte. 

les  solutions  étendues,  les  sels  de  strontiane  agis- 
ictement  comme  ceux  de  chaux  pour  masquer  la 
C'est  ainsi  qu'en  ajoutant  à  2''*=  de  solution  tenant 
de  chlorure  de  strontium  cristallisé  à  6  équivalents 
'abord  O^^'^OOS  de  chlorure  de  baryum  et  1'*  de  so- 
le sulfate  de  chaux,  il  n'y  a  pas  de  précipitation 
Lite;  le  trouble  n'apparaît  pas  beaucoup  plus  vite 

la   solution  de  strontiane   non    additionnée  du 

est  tout  autrement  avec  le  chromate  de  potasse 
'i  comme  léactif. 

outant  0^^002  de  BaCl  à  2«  d'une  solution  à  6  p.  100 
t  hydraté  et  cristallisé,  puis  en  versant  dans  le 
3  du  chromate  de  potasse  et  en  acidulant  par 
acétique,  ou  bien  encore  en  y  versant  quelques 
d'acétate  de  soude  et  ensuite  de  bichromate  de 
un  trouble  très  marqué  apparaît  dès  qu'on  chauffe 
îur  et,  après  quelques  minutes,  il  se  dépose  du 


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—  25  — 

chromate  de  baryte.  La  même  solution  de  chlorure  de 
strontium,  non  additionnée  de  sel  de  baryte,  reste  limpide 
quand  on  la  soumet  au  même  traitement. 

Le  chromate  de  potasse  est  donc  en  pareil  cas  un  réactif 
à  la  fois  sensible  et  sûr. 

Baryum^  strontium  et  calcium.  —  Pour  la  recherche  de 
ces  niétaux  dans  un  mélange  qui  les  contient  tous,  M.  Lii- 
deking  propose  une  méthode  qui  est  fondée  sur  ce  fait, 
qu'en  liqueur  acétique  le  chromate  de  potasse  précipite  à 
chaud  des  traces  de  baryte,  même  en  présence  de  grandes 
quantités  de  slrontiane  et  de  chaux. 

Le  réactif  employé  est  une  solution  saturée  de  chromate 
de  potasse  ou  de  bichromate  de  potasse  (1). 

Après  séparation  de  tous  les  métaux  des  derniers 
groupes,  on  précipite  la  baryte,  la  strontiane  et  la  chaux 
par  le  carbonate  d'ammoniaque,  on  porte  à  l'ébuUition  et 
on  filtre.  Le  précipité  soigneusement  lavé  est  dissous  dans 
le  moins  possibled'acide  acétique.  Sur  une  petite  partie  de  la 
liqueur,  on  recherche  la  baryte  par  les  chromâtes  de  po- 
tasse. S'il  se  forme  à  chaud  un  précipité,  la  baryte  étant 
reconnue  présente^  on  la  sépare  de  la  môme  façon  dans  la 
totalité  de  la  liqueur.  On  filtre  pour  séparer  le  chromate 
de  baryte,  on  rend  la  liqueur  ammoniacale  et  on  précipite 
de  nouveau  par  le  carbonate  d'ammoniaque.  Le  précipité 
obtenu  peut  contenir  de  la  strontiane  et  de  la  chaux.  Après 
lavage,  on  le  dissout  dans  le  moins  possible  d'acide  chlor- 
hydrique  et  on  y  recherche  la  strontiane  au  moyen  du 
spectroscope.  Même  en  présence  de  grandes  quantités  de 
chaux,  de  petites  quantité  de  strontiane  sont  ainsi  recon- 
nues, notamment  par  la  raie  bleue  qu'elles  fournissent.  La 
strontiane  caractérisée  ou  non,  on  ajoute  à  la  liqueur  de 
Tacidc  sulfurique  en  excès,  on  chauffe,  on  filtre  pour  sé- 
parer le  précipité  et  on  recherche  la  chaux  dans  le  liquide 
par  les  méthodes  ordinaires. 

Dans  ces  conditions,  des  poids  considérables  de  baryte 


(I)  Cett:  dernière  en  présence  d*acétate  alcalin. 


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—  26  — 

et  de  strontiane  ne  masquent  pas  les  réactions  de  la  chaux, 
même  lorsque  celle-ci  est  peu  abondante. 

L'auteur  a  cherché  à  éviter  l'emploi  du  spectroscope  qui 
a  l'inconvénient  de  ne  pas  fournir  d'indication  sur  les 
quantités.  Il  a  essayé  notamment  de  précipiter  la  stron- 
tiane à  l'état  de  chromate  en  liqueur  ammoniacale,  mais 
il  a  vu  que  cette  réaction,  très  sensible  quand  la  strontiane 
est  isolée,  perd  toute  sensibilité  en  présence  de  quantités 
un  peu  notables  de  chaux.  Il  a  essayé  également  la  précipi- 
tation fractionnée  par  l'acide  sulfurique,  pensant  que  la 
strontiane  serait  précipitée  avant  la  chaux;  il  n'en  a  pas 
été  ainsi.  Toutes  les  méthodes  de  précipitation  qu'il  a 
essayées  ont  été  trouvées  en  défaut.  E.  J. 


REVUE  SPÉCIALE 
DES  PUBLICATIONS  DE  PHARMACIE,  CHIMIE,  INDUSTRIE 


Recherches  sur  les  variations  de  nuance  observées  dans 
les  potions  au  kermès;  par  M.  Dhamelincourt  fils  (1).  — 
Comme  suite  aux  recherches  faites  sur  les  différentes 
teintes  du  kermès  pour  sa  trituration  avec  le  sucre  et  pu- 
Ijliécs  dans  le  dernier  bulletin  de  notre  société,  il  me  res- 
tait à  constater  si  réellement  le  kermès  est  transformé 
dans  cet  acte  mécanique  en  soufre  doré  d'antimoine. 

A  cet  elTet  deux  expériences  sont  venues  me  prouver  le 
contraire  :  1°  le  kermès  modifié  traité  par  l'ammoniaque 
ne  s'est  pas  dissout  ;  2°  traité  à  TébuUition  par  une  solu- 
tion de  carbonate  de  soude,  le  dépôt  de  kermès  n'avait  pas 
lieu. 

Comme  on  peut  le  voir,  ces  deux  expériences  assez  con- 
cluantes prouveraient  donc  que  le  kermès,  malgré  ses 
changements  de  nuance,  ne  subirait  aucune  transforma- 

(1)  Société  deê  pharmaciens  de  VEure,  p.  69,  1891. 

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■««^.'aJ 


—  27  — 

tion,  à  moins,  cependant,  que  les  recherches,  au  point  de 
vue  électro-chimique,  nous  apportent  d'autres  renseigne- 
ments. 


Sirop  de  narcéine:  sa  préparation;  par  M.  Ch.  Pa- 

TROuiLLARD  (1).  —  Ou  s'cst  scrvi  dc  Tacide  acétique,  de 
l'acide  citrique  pour  dissoudre  la  narcéine  dans  le  sirop 
simple  :  la  préparation  n'est  pas  stable,  et  la  narcéine  se 
précipite  promptement.  J'ai  essayé  de  faire  un  sel  double 
de  narcéine,  d'abord  avec  le  bitartrate  de  potasse  :  à  la 
longue  la  narcéine  cristallise  encore.  J'ai  obtenu  un  meil- 
leur résultat  avec  le  benzoate  de  soude  :  la  narcéine  se 
comporterait  peut-être  comme  la  caféine  avec  ce  dernier  r 
sel.  Voici  la  formule  que  j'ai  suivie  : 

Narcéine (^',25 

Benzoate  de  soude 0^',40 

Sirop  simple 500" 

On  triture  avec  soin  la  narcéine  avec  le  benzoate  de 
soude,  et  celte  précaution  est  essentielle  pour  avoir  une 
dissolution  prompte  et  complète  :  on  délaye  le  mélange 
dans  un  peu  d'eau  et  l'on  porte  à  Tébullition.  La  dissolu- 
tion opérée  on  ajoute  le  sirop  simple  et  Ton  chauffe  jusqu'à 
ce  que  le  poids  total  soit  ramené  à  5008^  Le  sirop  ainsi 
préparé  est  très  stable;  il  a  cependant  l'inconvénient  de 
prendre,  à  la  longue,  une  odeur  et  une  saveur  un  peu 
désagréables  :  aussi  ne  doit -on  le  préparer  qu'au  moment 
de  le  délivrer. 


Traitement  des  furoncles  par  l'acide  borique  intus  et 
extra;  par  M.  Alison  (2).  —  M.  le  docteur  Alison,  de  Bac- 
carat, recommande  l'emploi  simultané  de  l'acide  borique 
à  l'intérieur  et  à  l'extérieur,  comme  un  moyen  aussi 
simple  qu'ef&cace  de  combattre  la  furonculose. 

(i)  Société  des  pharmaciens  de  VEure^  p.  86,  1891. 
(2)  Revue  de  clinique  et  de  thérapeutique j  d'après  Répert,  de  Pharm.^ 
t.  m,  p.  485,  1891. 


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—  SS- 
II administre  pendant  huit  ou  quinze  jours,  de  0«'',80  à 
l^""  d'acide  borique  par  jour,  en  deux  cachets,  et  il  fait  faire 
en  outre,  quatre  ou  cinq  fois  par  jour,  des  frictions  douces, 
sur  les  furoncles  et  leur  pourtour,  avec  de  l'eau  boriquée 
chaude,  à  i  p.  100;  après  chaque  friction,  les  furoncles 
sont  recouverts  de  compresses  imprégnées  d'eau  bori- 
quée. 

D'après  M.  Alison,  ce  traitement  ferait  avorter  les  clous 
en  voie  de  développement,  guérirait  ceux  qui  sont  arrivés 
à  maturité  et  préviendrait  les  nouvelles  éruptions. 

M.  Alison  prétend  qne  cette  médication  se  montre  éga- 
lement efficace  contre  l'anthrax  ;  selon  lui,  l'état  général 
s'améliore;  la  fièvre  tombe;  l'agitation  et  l'insomnie  dimi- 
nuent; la  douleur,  la  rougeur  et  la  durée  de  l'anthrax  sont 
moins  accusées;  il  se  forme  des  pcrtuis  par  lesquels  s'éli- 
mine le  bourbillon,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  recourir 
à  une  intervention  chirurgicale. 


Le  gaz  à  l'eau;  par  M.  E.  Blass  (1).  — Comme  com- 
bustible pour  la  métallurgie,  le  gaz  à  l'eau  est  bien  supé- 
rieur au  gaz  Siemens;  en  effet,  ce  dernier  contient  jusqu'à 
deux  tiers  d'azote  inutilisable  tandis  que  le  gaz  à  l'eau  peut 
donner  une  combustion  complète.  On  a  d'ailleurs  une 
perte  de  chaleur  beaucoup  moins  forte  en  produisant  si- 
multanément le  gaz  à  l'eau  et  le  gaz  Siemens  qu'avec  ce 
dernier  seul  :  16  p.  100  de  la  quantité  de  chaleur  disponi- 
ble dans  le  combustible  pour  le  premier  cas,  30  p.  100 
dans  le  second.  Le  gaz  à  l'eau,  coùterait-il  trois  ou  quatre 
fois  plus  que  le  gaz  Siemens  pour  1000  calories  disponi- 
bles, que  son  emploi  serait' encore  plus  économique. 

Au  point  de  vue  de  l'éclairage  par  le  gaz  à  l'eau  et  la  ma- 
gnésie incandescente,  le  gaz  ordinaire  semble  préférable 
dans  les  v^^agons;  en  effet,  la  magnésie,  après  l'extinction, 
conserve  encore,  pendant  20  ou  30  secondes,  une  tempé- 

(1)  Gastechniker,  1890,  p.  28,  d*après  J/owîV.  scient  if.,  p.  51,  1891. 


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—  29  — 

raliire  suffisante  pour  allumer  un  mélange  de  gaz  et  d'air, 
et  l'inflammation  de  tels  mélanges  est  la  cause  la  plus  fré- 
quente d'accidents. 

Un  peigne  en  magnésie  peut  durer  de  80  à  100  h.,  avec 
une  dépense  de  1/6  à  1/5  de  centime  par  heure;  Téclairage 
est  de  22-24  bougies  au  début  et  de  16  bougies  à  la  lin  avec 
un  débit  de  180'''  à  l'heure. 

L'avantage  du  gaz  à  l'eau,  c'est  de  donner  une  com- 
bustion complète,  avec  dégagement  de  moitié  moins  d'acide 
carbonique  que  le  gaz  ordinaire;,  de  plus,  même  sans 
tirage,  il  brûle  sans  fumée  et  sans  odeur. 


Sur  la  combinaison  directe  des  métaux  avec  le  chlore 
et  le  brome;  par  MM.  Henri  Gautier  et  Georges  Charpy  (1). 
—  Quand  deux  corps,  par  leur  union,  peuvent  donner 
naissance  à  une  réaction  exothermique,  il  arrive  souvent 
que  des  liaisons  (2),  dont  la  nature  ne  nous  est  pas  connue, 
les  empêchent  de  se  combiner  directement.  Dans  ce  cas  il 
faut,  pour  obtenir  la  combinaison,  faire  intervenir  une 
énergie  étrangère  qui  détruise  ces  liaisons.  Il  est  difficile, 
dans  l'état  actuel  de  la  science,  de  rien  dire^  a  pjùori,  sur 
la  nature  de  la  source  d'énergie  qui  doit  fournir  le  travail 
préliminaire.  11  est  même  très  curieux,  dans  des  cas  qui 
paraissent  tout  à  fait  comparables,  de  voir  que  l'action 
d'une  énergie  étrangère  est  tantôt  inutile,  tantôt  indispen- 
sable, et  que,  si  cette  énergie  est  nécessaire,  elle  n'inter- 
vient pas  toujours  de  la  même  manière. 

L'action  qu'exercent  les  halogènes  sur  les  métaux  est 
un  des  exemples  les  plus  nets  que  l'on  puisse  citer  de  ces 
différences. 

Soit  d'abord  la  formation  des  bromures  métalliques 
par  l'action  du  métal  sur  le  brome  liquide.  On  sait 
qu'à  la  température  ordinaire,  le  potassium,  mis  au  con- 

(1)  Ac,  d.  «c,  CXUI,  597,  1891. 

(2)  ?tous  donnons  ici  au  mot  liaison  le  seùs  qu'on  lui  attribue  en  méca- 
nique. 


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—  .30  — 

,  fait  explosion  et  s'enflamme,  tandis  que 
3  les  expériences  de  MM.  Merz  et  Weith, 
avec  ce  liquide  jusqu'à  150*»  sans  être 
,e  différence  de  l'action  d'un  même  corps 
de  propriétés  très  voisines  qui  a  amené 
lercher  dans  quelles  conditions  l'union 
X  et  des  halogènes  était  possible. 
s  ont  été  faites  sur  des  fils  métalliques, 
némes  dimensions  (2'""*  de  diamètre),  qui 
s,  dans  l'obscurité,  au  contact  du  brome 
:ée  dii  contact  a  varié  de  huit  jours  à 
on  a  opéré  soit  à  la  température  am- 
D*.  Dans  ces  conditions,  il  a  été  obtenu 
ants  : 

Diminution  de  poids  pour  100 


lo"  en  8  jours. 

à  150  en  A  mois. 

à  100**  en  8  jours 

0 

0 

0,19 

0,289 

0,487 

0,63 

0,210 

0,440 

23,27 

0,371 

1,740 

6,62 

0,003 

0,540 

» 

est  tout  à  fait  remarquable  par  son  inal- 
tact  du  brome  ;  les  auteurs  ont  conservé 
des  fils  de  ce  métal  au  contact  du  brome 
rver  à  leur  surface  la  moindre  trace  d'al- 
î  lui-même  ne  laissait  aucun  résidu  solide 

îs  conditions  Taluminium  donne  lieu  à 
ssivement  vive.  Le  métal  mis  au  contact 
iffe  peu  à  peu  et  s'enflamme  bientôt  ;  il 
brûler  en  se  déplaçant  à  la  surface  du 
1  morceau  de  potassium  sur  l'eau, 
tat  liquide  et  maintenu  en  tubes  scellés  à 
nbiante,  donne  lieu  à  des  remarques  du 


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~  31  — 

Diminution  du  poids  pour  100 
à  15o  en  A  mois. 

Magnésium 0 

Zinc 0 

Fer 0,740 

Cuivre .3,241 

Argent 0,673 

Le  potassium,  le  sodium  et  raluminium  ne  paraissent 
pas  s'altérer  dans  le  chlore  liquide  maintenu  à  sa  tem- 
pérature d'ébullition.  Avec  raluminium,  on  a  réussi  à 
fermer  un  tube  de  chlore  ;  vers  —  20^,  la  réaction  a 
commencé,  le  métal  s'est  enflammé,  comme  dans  le  brome, 
et  le  tube  a  éclaté. 

Quand,  au  lieu  d'employer  des  halogènes  bien  dessé- 
chés, on  opère  en  présence  de  l'eau,  on  observe  des  résul- 
tats différents. 

Le  magnésium  et  l'aluminium,  mis  au  contact  de  l'eau 
bromée,  donnent  immédiatement  lieu  à  un  dégagement 
régulier  d'hydrogène,  et,  après  un  certain  temps,  il  se 
dépose  un  oxybromure.  Ces  réactions  sont  analogues  à  la 
décomposition  de  l'eau  par  l'iode,  en  présence  de  l'alumi- 
nium, précédemment  signalée  par  MM.  Gladstone  et 
Tribe. 

Avec  le  zinc,  le  fer  et  le  cuivre,  on  n'observe  aucun 
dégagement  gazeux,  mais  un  fil  de  2'""  de  diamètre  et  de 
5*^"  de  longueur  disparaît  en  sept  à  huit  jours  dans  de  l'eau 
de  brome  renfermant  un  excès  de  ce  liquide.  Comment 
l'eau  intervient-elle  dans  cette  attaque?  11  est  très  probable 
que  sa  décomposition  par  l'halogène,  qui  est  très  lente 
dans  les  conditions  ordinaires,  s'accélère  en  présence  du 
métal  :  celui-ci  se  transforme  en  oxyde  que  l'hydracide 
change  en  bromure  avec  élimination  d'eau. 

En  résumé,  la  plupart  des  métaux,  à  l'exception  de  l'alu- 
minium, sont  à  peine  attaqués  par  le  chlore  et  le  brome 
secs  à  la  température  ordinaire,  et  il  est  très  remarquable 
de  voir  le  magnésium  résister  complètement  à  l'action  de 
ces  liquides  qui  attaquent  l'aluminium  avec  une  si  grande 
facilité.  Les  chlorures  et  bromures  de  ces  deux  métaux 
présentent,  dans  leurs  propriétés  et  dans  leur  formation  à 


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—  32  — 

des  oxydes,  des  analogies  qui  ne  permettaient  pas 
^oir  les  différences  que  nous  signalons. 
;,  si  l'attaque  est  lente  avec  les  halogènes  secs,  elle 
t,  dans  tous  les  cas,  rapide  en  présence  d'une  cer- 
[uantité  d'eau.  Ce  liquide  se  comporte  d'ailleurs  de 
aanières  bien  différentes  :  ou  bien  il  est  décomposé 
légagement  d'hydrogène,  ou  bien  il  se  retrouve 
à  la  fin  de  la  réaction. 


Toxydation  du  nickel  carbonyle;  par  M.  Bertiie- 
.  —  En  signalant  diverses  propriétés  nouvelles  du 
cabonyle,  il  y  a  quelques  mois,  l'auteur  a  expliqué 
composé  se  comporte  comme  un  véritable  radical 
que  ;  les  produits  de  son  oxydation  spontanée  n'étant 
istitués  uniquement  par  de  l'oxyde  de  nickel  et  de 
carbonique  (ou  de  l'oxyde  de  carbone).  Peut-être  ne 
il  pas  superflu  d'entrer,  à  cet  égard,  dans  de  nou- 
détails. 

ickel  carbonyle  peut  être  conservé  dans  un  flacon 
ae  couche  d'eau  sans  s'altérer,  pourvu  que  l'air  n'y 
i  pas.  Mais,  si  l'air  y  parvient,  comme  il  arrive 
blement  dans  un  flacon  simplement  bouché  à 
\,  le  composé  s'oxyde  lentement,  et  il  se  forme,  à  la 
inférieure,  une  couche  d'hydrate  d'oxyde  de  nickel 
3mme  (exempte  de  carbone  dans  mes  essais).  En 
temps,  une  partie  de  nickel  carbonyle  s'échappe  au 
et  s'oxyde  à  l'air,  en  formant  une  fumée  ou  enduit 
àtre,  qui  va  tapisser  au  loin  tous  les  objets  déposés 
L  même  armoire.  Pour  essayer  de  recueillir  ce  pro- 
oxydation  lente,  on  a  placé  le  flacon  dans  une  double 
3pe  de  fer-blanc;  la  réaction  s'est,  en  effet,  effectuée 
L  au  sein  de  l'enveloppe,  et  on  a  pu  recueillir  quelques 
immes  d'un  oxyde  complexe.  Ce  corps  est  blan- 
pris  en  petite  quantité  ;  mais,  en  masse,  il  possède 

irn.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [5],  XXIV,  214,  1891. 


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—  sa- 
une nuance  un  peu  moins  claire  et  verdâtre  :  c'est  Thi 
de  Toxyde  d'un  radical  organique  à  base  de  nickel 
analyse  par  l'oxyde  de  cuivre  a  fourni,  sur  100  parti( 

C 5,3 

Ni  0 53,3 

H'O 40,1 

98,7 

Perle 1,3 

Ces  nombres  répondent  sensiblement  aux  rapports 
vants  : 

C«0»Ni»,  10H«O, 
lesquels  exigent  : 

c 5,6 

NiO 52,5 

HO 41,9 

100,0 

Ce  serait  donc  Toxyde  d'un  radical  complexe,  ana 
aux  acides  croconique  et  rhodizonique.  Une  parti 
nickel  pourrait,  d'ailleurs,  se  trouver  combinée  ou 
langée  à  l'état  d'oxyde  simple  avec  l'oxyde  complexe,  L 
aurait  alors  une  formule  telle  que  C*  0  Ni,  apparten 
un  type  dérivé  de  Téthylène  C*  H*,  ou  à  un  type  plus 
dense  du  même  ordre.  L'équation  de  formation  sera 

suivante: 

C*  0*  Ni  +  0  =  2  CO*  +  C*  0  Ni. 

C'est  ce  que  l'étude  ultérieure  du  nickel  carbc 
apprendra. 


Sur  une  nouvelle  substance  albuminoîde  du  8< 
sanguin  de  rhomme  ;  par  M.  C.  Chabrié  (1).  —  On  a 
que  le  sang  contient  deux  matières  albuminoïdes  s 
ment,  toutes  deux  coagulables  par  la  chaleur  :  la  par; 
buline  et  la  serine.  L'auteur  a  trouvé,  dans  le  sérun 
principe  se  distinguant  de  la  paraglobuline  et  de  la  s< 

(1)  Ac.  rf.  «c,  CXin,  557,  1891. 

Jwrn.'ie  Pkgrm.  et  de  Chim,,  5«  série,  t.  XXV.  (!•'  janvier  1892.J 


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—  34  — 

par  des  caractères  suffisants,  nets,  et  se  rencontrant  chez 
les  néphrétiques,  que  leur  néphrite  soit  d'origine  satur- 
nine ou  infectieuse  ;  chez  les  malades  atteints  d'autres 
affections,  pneumonie,  syphilis;  enfin  chez  les  sujets 
n'étant  atteints  d'aucune  maladie. 
Voici  comment  il  extrait  ce  produit  : 

On  laisse  le  sang  se  déposer  dans  un  grand  verre  à  pied,  et,  lorsque  le 
liquide  qui  surnage  le  caillot  a  prordu  sa  couleur  rouge,  on  le  décante  avec 
soin.  On  le  filtre  sur  de  Tamiante  sous  pression  réduite,  et  le  liquide  qui  a 
passé  est  filtré  sur  un  filtre  en  papier,  plat,  mouillé  d'eau  distillée.  On  obtient 
ainsi  un  sérum  limpide  et  coloré  en  jaune  pÀle.  Sa  densité  a  varié  entre 
1029  à  1030. 

Ce  sérum,  neutralisé  par  V acide  acétiqtte,  est  coagulé  d*abord  au  baiur 
marie,  puis  à  100^*  sur  un  fourneau  à  évaporations  lentes.  La  gelée  obtenue 
est  coupée  en  petits  morceaux  avec  le  couteau  de  platine,  puis  additionnée 
d'un  volume  d'eau  distillée  égal  à  la  moitié  du  volume  du  sérum  employé,  et 
le  tout  est  soumis  k  la  température  de  100^.  Il  ne  faut  pas  ajouter  l'eau  avant 
d'avoir  d'abord  coagulé  le  sérum,  car  on  sait  que  la  serine  ne  se  coagule  pas 
par  la  chaleur  dans  une  solution  étendue. 

Le  résidu  de  la  dernière  opération  est  jeté  sur  un  filtre  en  mousseline, 
puis  sur  un  filtre  en  papier.  On  obtient  ainsi  un  liquide  un  peu  louche,  qui, 
additionné  d'alcool  à  89"  (S  à  3  volumes  d'alcool  pour  1  de  liquide),  donne 
immédiatement  un  précipité  blanc  floconneux  qui  se  rassemble  au  bout  de 
quelques  heures. 

Ce  précipité,  recueilli  sur  un  filtre,  séché  à  l'air,  est  soluble  dans  l'eau 
froide,  d'où  l'alcool  le  précipite  à  nouveau. 

Le  produit  ainsi  reprécipité  contient  une  substance  organique  rappelant 
l'albumine,  il  donne  par  calcination  un  charbon  volumineux  et  brûle  en 
donnant  l'odeur  de  corne  brûlée  de  l'albumine  ordinaire.  Il  est  souillé  de  sels 
minéraux  ;  mais  il  a  constaté  que,  pour  une  quantité  do  matière  recueillie, 
du  poids  de  O^^ISSÔ,  il  n'y  avait  pas  plus  de  O",0008  de  substance  minérale, 
soit  0,637  p.  100. 

Ces  composés  minéraux  étaient  des  phosphates.  L'absence  de  chaux  et  de 
chlorures  a  été  constatée. 

La  substance  nouvelle  se  distingue  de  la  serine  par  plu- 
sieurs réactions,  et  également  des  peptones.  Pourtant  sa 
coagulation  par  l'alcool  et  quelques  autres  propriétés  la 
rapprochent  de  l'albumine  et  des  peptones.  Pour  rappeler 
ces  analogies  il  propose  d'appeler  ce  composé  albumone. 

Ce  produit  est  fortement  lévogyre. 


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—  35  — 

Sur  le  pouvoir  globnlicide  du  sérum  sanguin;  par 
M.  G.  DAttËMBERG  (1),  —  L'étude  physiologique  du  sérum 
sanguin  a  pris  récemment  une  direction  nouvelle.  On  a 
vu  que  le  sërum  de  plusieurs  animaux  exerce  une  action 
destructive  sur  un  certain  nombre  de  microbes.  On  a 
même  vu  que  le  sérum  d'animaux  vaccinés  contre  la 
■diphtérie  et  le  tétanos  est  susceptible  de  détruire  le  poison 
tétanique  et  le  poison  diphtérique.  On  a  aussi  constaté  que 
ces  propriétés  si  remarquables  du  sérum  disparaissent 
sous  rinfluence  de  différentes  actions  physico-chimiques 
(chaleur,  lumière,  etc.). 

Il  est  une  autre  propriété  du  sérum  sanguin,  constatée 
depuis  longtemps  par  Creite,  Landois,  Panum,  Hayem  : 
c'est  le  pouvoir  que  possède  le  sérum  du  sang  d'une  espèce 
animale,  de  détruire  les  globules  rouges  du  sang  d'un 
animal  d'une  autre  espèce.  L'auteur  a  comparé  ce  pouvoir 
du  sérum  pour  les  globules  rouges  étrangers,  pouvoir  glo- 
bulicide^  avec  le  pouvoir  destructeur  du  sérum  pour  les 
microbes,  ou  pouvoir  microbicide. 

Lorsque  l'on  place  sur  une  lame  porte-objet  deux  ou 
trois  gouttes  de  sérum  de  sang  de  chien,  privé  de  ses  glo- 
bules rouges  par  la  coagulation  et  le  repos,  ou  plus 
sûrement  par  l'action  de  la  force  centrifuge,  et  lorsqu'on  y 
mêle  une  trace  de  sang  de  cobaye  ou  de  lapin,  on  voit  les 
globules  rouges  de  ces  animaux  disparaître  en  deux  ou 
trois  minutes,  comme  s'ils  étaient  dissous.  Ces  globules  se 
conservent  indéfiniment  dans  le  sérum  d'un  animal  de  la 
même  espèce. 

8i  l'on  mélange  au  sérum  de  chien,  une  trace  de  sang 
de  pigeon  ou  de  grenouille,  dont  les  globules  sont  pourvus 
de  noyaux,  on  voit  ces  globules  perdre  leur  action  colo- 
rante et  être,  en  vingt-cinq  à  trente  minutes,  réduits  à 
leurs  noyaux,  qui  restent  longtemps  colorables  par  Thé- 
matoxyline  et  les  couleurs  basiques  d'aniline. 

Les  sérums  de  bœuf,  de  pigeon,  de  tortue,  possèdent  le 
même  pouvoir  destructeur,  pour  les  globules  rouges  d'un 

(1)  Ac.  d.  sc.y  CXllI,  Î508,  1891. 


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—  36  ^ 

,1  d'une  autre  espèce.  Le  sérum  de  lapin  a  géné- 
ent  un  pouvoir  globulicide  peu  énergique  pour  les 
les  des  mammifères,  des  oiseaux  et  des  batraciens. 
s  le  pouvoir  globulicide  du  sérum  est  infailliblement 
t,  comme  l'est  aussi  le  pouvoir  bactéricide,  par  un 
âge  à  50-60*».  Déjà  après  cinq  minutes  d'exposition  à 
empérature,  le  pouvoir  globulicide  commence  à  s'af- 
'  sensiblement;  après  vingt-cinq  ou  trente  minutes 
aufFage,  il  a  complètement  disparu.  Les  globules 
5  se  conservent  alors  dans  le  sérum  étranger  aussi 
mps  et  aussi  parfaitement  que  dans  le  sérum  de  Pes- 
nimale  d*où  ils  proviennent.  Les  températures  infé- 
s  à  50**  n'altèrent  pas  le  pouvoir  globulicide  du 

sérum,  exposé  pendant  huit  à  dix  jours  à  la  lumière 
î,  perd  son  son  pouvoir  globulicide. 
nd  on  place  le  sérum  en  présence  d'une  trace  des- 
d'ail,  pendant  quelques  heures,  il  perd  complètement 
uvoir  globulicide. 

)Ouvoir  globulicide  du  sérum  est  légèrement  retardé 
s  traces  de  sublimé  corrosif,  de  sulfure  de  carbone, 
aldéhyde  et  de  vapeurs  de  mercure.  11  n'est  aucu- 
it  modifié  par  l'action  du  vide,  ou  par  les  traces  de 
de  diméthylamine,  d'éther,  d'alcool  amylique  ou 
lique. 

lérum  globulicide  et  le  sérum  non  globulicide  ont  la 
alcalinité, 
liane  d'œuf  n'a  pas  de  propriétés  globulicides. 


naines  extraites  des  urines  dans  quelques  maladies 
ieuses;  par  M.  A.-B.  Griffiths  (1).  —  La  méthode 
suivante  : 

quantité  considérable  d'urine  est  alcalinisée  par 
)n  d'un  peu  de  carbonate  de  soude  et  agitée  ensuite 
on  demi-volume  d'éther.  Après  dépôt  et  filtration, 


;.  d.  «c,  CXIU,  656,  1891. 


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—  37  — 

réther  est  agité  avec  une  solution  d'acide  tartrique,  qui 
s'empare  des  ptomaïnes  pour  former  des  tartrates  solubles. 
Après  évaporation  de  l'éther  dissous,  la  solution  tartrique 
acide  est  encore  alcalinisée  par  du  carbonate  sodique  et 
agitée  avec  son  demi- volume  d'éther.  La  solution  éthérée 
est  laissée  à  évaporer  spontanément.  Les  ptomaïnes 
restent  comme  résidu. 

J.  Fièvre  scarlatine.  —  La  ptomaïne  qu'on  extrait  des 
urines  des  scarlatineux  est  une  substance  blanche,  cristal- 
line, soluble  dans  l'eau,  à  réaction  faiblement  alcaline. 
Elle  forme  un  chlorhydrate  et  un  chloraurate  cristallisés; 
elle  donne  un  précipité  blanc  jaunâtre  avec  l'acide  phos- 
phomolybdique,  blanc  avec  l'acide  phosphotungstique , 
jaune  avec  l'acide  picrique.  Elle  est  aussi  précipitée  par  le 
réactif  de  Nessler.  Les  analyses  de  cette  ptomaïne  con- 
duisent à  la  formule  C*H»*AzO*. 

n.  Diphtérie,  —  La  ptomaïne  qu'on  extrait  des  urines 
de  diphtériques  est  aussi  une  substance  blanche  et  cris- 
talline. Elle  donne  un  chlorhydrate  et  un  chloraurate. 
Elle  est  précipitée  en  jaune  par  l'acide  tannique,  en  blanc 
par  l'acide  phosphomolybdique,  en  jaune  par  l'acide 
picrique,  en  brun  par  la  solution  de  Nessler. 

Son  analyse  conduit  à  la  formule  C**H*^Az*0*. 
La  même  ptomaïne  fut  extraite  des  cultures  pures  du 
bacille  de  la  diphtérie  [Baclllus  dipkteriœ  u**  2,  de  Klebs  et 
Lœffler). 

IIL  Oreillons.  —  L'auteur,  dans  un  cas  de  congestion 
des  reins,  des  parotides  et  des  glandes  sous-maxillaires, 
est  parvenu  à  extraire  des  urines  d'un  malade  atteint  d'o- 
reillons une  ptomaïne  qui  cristallise  en  aiguilles  blanches 
prismatiques  et  répond  à  la  formule  C®H*'Az'0*. 

Cette  base  se  transforme  en  créatine,  puis  en  méthyl- 
guanidine. 

Cette  ptomaïne  est  très  vénéneuse.  Administrée  à  un 
chat,  elle  produit  de  l'excitation  nerveuse,  l'arrêt  de  la 
sécrétion  salivaire,  le  coma  et  la  mort. 

Les  trois  ptomaïnes  qui  font  le  sujet  de  cette  note  ne  se 
rencontrent  pas  dans  les  urines  normales  :  elles  sont  donc 


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—  38  -. 

bien  formées  dans  Téconomie  sous  l'influence  des  tni- 
crobes  des  maladies  précitées. 


BIBLIOGRAPHIE 

Cours  de  Chimie;  par  M.  Armand  Gautier,  membre  de 
rinstitut,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  de  médecine 
de  Paris,  tome  III,  Chimie  riologique  (1).  —  Les  progrès 
accomplis  dans  la  connaissance  des  modifications  appor- 
tées par  les  maladies  aux  tissus  et  aux  liquides  de  l'orga- 
nisme ont  considérablement  accru  l'attention  donnée  par 
les  cliniciens  à  l'étude  de  ces  tissus  et  de  ces  liquides. 
Les  renseignements  précieux  fournis  par  une  telle  étude 
ont  développé  singulièrement  l'une  des  fonctions  dont  les 
pharmaciens  sont  les  agents  nécessaires,  l'une  de  celles  où 
se  manifestent  le  plus  nettement  les  services  qu'ils  ren- 
dent chaque  jour  à  la  pratique  médicale.  Les  analyses  de 
produits  pathologiques  qui  leur  sont  confiées  se  multiplient 
sans  cesse;  elles  se  multiplieront  d'autant  plus  que  les  mé- 
decins seront  plus  instruits.  Les  ouvrages  relatifs  à  la 
chimie  biologique  constituent  dès  lors  pour  le  pharma- 
cien des  documents  d'une  utilité  évidente. 

C'est  à  ce  point  de  vue  pratique  que  nous  venons  leur 
recommander  ici  la  Chimie  biologique  que  vient  de  publier 
M.  Armand  Gautier. 

Cet  ouvrage  constitue  le  troisième  volume  d'un  Cours  de 
chimie  reproduisant  l'enseignement  de  l'auteur  à  la  Faculté 
de  médecine  de  Paris.  Nous  avons  parlé,  dans  ce  recueil, 
des  premiers  volumes  lors  de  leur  publication  ;  ils  consti- 
tuent un  Ti^aité  de  chimie  générale  dont  l'éloge  n'est  plus  à 
faire  ;  le  troisième  présente,  pour  les  lecteurs  du  Journal 
de  pharmacie,  un  intérêt  en  quelque  sorte  plus  direct. 

Disons  immédiatement  que  la  Chimie  biologique  récem- 
ment parue  ne  doit  pas  être  confondue   avec  la  Chimie 

(i)  1  vol.  in-8,  827  pages.  Paris,  F.  Sayy,  éditeur. 


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appliquée  à  la  physiologie ^  à  la  pathologie  et  à  l'hygiène^  pu« 
bliée  en  1874  par  le  même  auteur;  les  points  de  vue  adoptés 
étant  différents,  les  développements  donnés  à  ceux  des: 
sujets  qui  se  trouvent  forcément  traités  deux  fois  ont  été 
nécessairement  différents.  Cela  seul  suffirait  pour- assi- 
gner aux  deux  ouvrages  des  utilités  diverses.  La  Chimie 
biologique  contient,  d'ailleurs,  toutes  les  indications  rela- 
tives aux  travaux  de  la  période,  particulièrement  fertile 
en  découvertes,  qui  s'est  écoulée  depuis  huit  ans. 

En  offrant  son  nouvel  ouvrage  à  l'Académie  des  sciences, 
M.  Armand  Gautier  en  a  résumé  l'objet  d'une  manière 
très  concise  : 

a  J'ai  essayé  de  fixer,  dans  ce  livre,  les  idées  de  nos 
a  contemporains  et  les  miennes  sur  la  chimie  des  êtres 
«  vivants.  Il  est,  comme  la  conclusion  d'études  perscvé- 
(t  rantes,  des  travaux  de  laboratoire  que  je  poursuis  sur 
«  ces  sujets  depuis  plus  de  vingt  ans.  Beaucoup  de  recher- 
«  ches  personnelles  sont  publiées  dans  ce  traité  pour  la 
«  première  fois. 

«  Je  l'ai  divisé  en  cinq  parties^  où  j'expose  successive- 
ment : 

«  a.  L'origine  des  principes  immédiats  et  les  mécanismes 
«  qui,  dans  les  plantes  et  les  animaux,  leur  donnent  nais- 
«(  sance; 

«  b.  L'histoire  particulière  de  chacune  des  espèces  chi- 
«  miques  qui  entrent  dans  la  structure  des  êtres  organisés 
«  des  deux  règnes  ; 

«  c.  La  composition  des  tissus,  des  humeurs  et  des  sé- 
«  crétions; 

c(  d.  Les  fonctions  générales  qui  assurent  la  vie  de 
«  chaque  individu  ; 

«  e.  Enfin,  le  mécanisme  de  la  vie  d'ensemble,  les 
«  sources  qui  entretiennent  l'activité  et  le  fonctionnement 
«  des  animaux  et  les  relations  qui  s'établissent  chez  eux 
«f  entre  la  consommation  des  aliments  et  la  transformation 
«  de  leur  énergie  latente  en  chaleur,  travail  mécanique 
«  et  travail  d'accroissement.  » 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  ici  avec  quelle  compé- 


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,  avec  quelle  érudition  M.  A.  Gautier  a  exposé  cet 
ible  de  questions.  L'étendue  des  connaissances  qu'il 
osséder  pour  traiter  magistralement  un  pareil  sujet 
èle  à  chaque  page  de  la  Chimie  biologique.  La  lecture 

livre  donne  à  l'esprit  toute  tranquillité;  elle  en- 
>  la  conviction  que  celui  qui  parle  a  pleine  autorité 
le  faire.  Or,  sans  trop  d'irrévérence,  on  peut  avouer 
n'en  est  pas  fréquemment  ainsi  pour  les  ouvrages 
reux  publiés  en  toutes  langues  sur  ces  matières  par- 
èrement  difficiles:  trop  souvent  on  y  aperçoit  plus 
ne  conviendrait  les  dangers  que  présente  la  spéciali- 
1  dans  certaines  applications  de  la  chimie  pour  ceux 
[es  connaissances  générales  ne  sont  pas  suffisamment 
ues. 

;  dernières  leçons,  relatives  aux  mécanismes  de  la 
l'on  générale  ou  aux  sources  de  Vénergie,  sont  évidem- 
celles  qui  séduiront  le  plus  le  lecteur  appréciant  les 
d'ensemble  et  les  aperçus  philosophiques.  On  y  Irou- 
lotamment  un  examen  tout  à  fait  nouveau,  fondé  sur 
années  récentes  de  la  thermochimie,  des  relations 
mt  entre  l'alimentation  de  l'être  vivant  et  la  chaleur 
fournit  sous  des  formes  diverses.  On  y  trouvera  encore 
juve  de  ce  fait,  contraire  aux  opinions  de  R.  Mayer 
Hirn,  que  le  travail  fourni  par  le  muscle  qui  se  con- 
I  ne  peut  provenir  d'une  transformation  de  la  chaleur 
spondant  aux  actions  chimiques  dont  cet  organe  est 
ge.  Etc. 
itefois,  au  point  de  vue  qui  doit  surtout  nous  préoc- 

ici,  c'est  plutôt  dans  les  chapitres  précédents  que  les 
naciens  rencontreront  les  documents  nombreux  né- 
Lres  à  leurs  travaux.  A  cet  égard,  il  semble  utile 
iter  ici  quelques  indications. 

uteur  était  particulièrement  qualifié  par  ses  décou- 
î  pour  exposer  sous  forme  d'ensemble  les  connais- 
s  actuelles  sur  l'acide  urique  et  sur  les  séries  urique 
ithique,  c'est-à-dire  sur  un  groupe  des  plus  impor- 
de  dérivés  cristallisables,  fournis  par  les  albumi- 


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-  41  - 

Les  leucomaïnes,  que  M.  Gautier  nous  a  appris  à  con- 
naître et  qu'il  a  caractérisées  comme  des  alcaloïdes  prove- 
nant de  la  désassimilation  des  tissus  vivants  et  s'éliminant 
par  les  urines,  sont  l'objet  de  deux  chapitres. 

Les  ptomaïnes,  autres  corps  alcaloïdiqiies  résultant  de 
la  destruction  des  albuminoïdes  par  les  microbes  anaéro- 
bies,  ont  été  également  découvertes  par  M.  Gautier.  Leur 
histoire  est  exposée  dans  un  appendice;  on  y  trouvera, 
rassemblés  pour  la  première  fois,  les  résultats  des  récher- 
ches effectuées  sur  ces  composés  remarquables,  dont  on 
n'a.  tout  d'abord  aperçu  que  l'intérêt  toxicologique,  mais 
dont  le  rôle  en  pathologie  s'impose  de  plus  en  plus  à 
l'attention  des  médecins.  Leur  nombre  atteint  aujourd'hui 
la  quarantaine. 

Quelques  pages  sont  consacrées  à  un  sujet  plus  neuf 
encore,  pourrait-on  dire,  et  dont  on  commence  cependant 
à  pressentir  l'intérêt.  Je  veux  parler  de  ces  corps  que  l'on 
désigne  sous  le  nom  de  toxalbumines  et  que  produisent  les 
animaux  supérieurs  comme  les  microbes.  M.  Gautier  les 
considère  comme  intermédiaires  entre  les  albuminoïdes 
ordinaires  et  les  alcaloïdes  proprement  dits. 

Les  chapitres  relatifs  aux  matières  protéiques  ont  reçu 
un  grand  développement  qui  n'a  pas  besoin  de  justifi- 
cation. 

Parmi  les  nouveautés  qu'ils  contiennent,  signalons  une 
méthode  propre  à  la  pi*éparation  de  la  pepsine  pure^  des 
renseignements  sur  la  pepsine  insoluble  ou  pepsinogène,  un 
procédé  de  séparation  de  la  pepsine  en  ses  composants  :  la 
propepsinCf  qui  transforme  les  albuminoïdes  en  propep- 
lones,  et  la  pepsine  parfaite,  qui  les  change  en  peptones 
parfaites. 

Parmi  les  méthodes  nouvelles  d'analyse  ou  de  recher- 
ches, nous  citerons  en  particulier  : 

Une  méthode  générale  pour  extraire  les  bases  animales, 
leucomaïnes  et  ptomaïnes,  et  pour  les  séparer  des  albumi- 
noïdes, des  toxines  et  des  matières  extractives  ; 

Une  méthode  pour  préparer  à  l'état  de  pureté  la  plupart 
des  ferments  non  figurés  ; 


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—  42  — 

moyen  nouveau  pour  analyser  le  sang  et  détermiûer 
ids  relatifs  des  globules  humides  et  du  plasma  ; 
procédé  permettant  d'extraire  sans  perte  les  gaz  du 

appareils  de  dialyse  fonctionnant  rapidement  et 
manière  continue  ;  Etc. 

'est  pas  utile  d'insister.  Nous  pensons  avoir  donné 
lée  sufïisante  des  services  que  l'ouvrage  considérable 

Armand  Gautier  est  susceptible  de  rendre.  Il  sera 
les  mains  de  tous  ceux  auxquels  s'impose  l'étude  de 
des  branches  les  plus  difficiles,  mais  aussi  les  plus 
ssaiites  de  la  chimie.  Les  chimistes  y  trouveront 
5,  exposés  et  jugés  par  un  maître,  les  travaux  récem- 
accomplis,  avec  l'aide  de  la  science  qui  les  occupe, 
[e  but  d'élucider  les  phénomènes  de  la  vie. 

E.  JUNGFLEISCH. 

)tes  rendus  de  TÂcadémie  des  sciences,  30  novembre  1891.  — 
ton  :  Sur  les  dérivés  bromes  du  chlorure  de  mélhyle.  —  F.  Marli- 
liifluence  des  rayons  solaires  sur  les  levures  qu'on  rencontre  à  la  sur- 
raisin. 

décembre  1891.  —  G.  Charpy  :  Tensions  de  vapeur  des  solutions  de 

;  de  cobalt.  —  Joannis  :  Action  du  sodammonium  et  du  potassam- 

sur  quelques  métaux.  —  Massol  :  Données  thermiques  sur  Tacide 

actif  et  les  malates  alcalins.  —  L.  Vigno?i  :  Pouvoir  rotatoire  de  la 


iv  der  Pharmacie,  [3],  XXIX,  fasc.  6,  p.  A09  h.  488,  7  septembre 

-  Kaj'l  Kresling  :  Contributions  2i  l'élude  chimique  du  pollen  du  Pinus 
Hs  (suite). —  P.  Rob.  Liechti  :  Études  sur  l'enveloppe  du  fruit  du 
ia  Mangostana.  —  C.  Bœltinger  :  Sur  quelques  dérivés  du  tannin. 
it  Laves  :  Sur  les  sulfones  au  point  de  vue  chimique  et  physiologique 
irque  sur  quelques  nouveaux  trisulfones.  —  W.  Autenrieth  et 
isberg  :    Sui*  la   phénacétinc    et   sur  la  mcthoxyl-o-phénylènodia- 

-  Emst  Schmidt  :  Sur  la  choline.  —  Rud  Gaze  :  Sur  quelques 
ates.  

chrilt  fur  phyziologische  Ghemie,  XV,  fasc.  6,  p.  477  à  561,  août 

-  G.  Walter  :  Sur  la  connaissance  de  l'ichtuUne  et  sur  ses  produits 
ublement.  —  M.  Abeles  :  Sur  un  procédé  pour  enlever  l'albumine  du 

vue  du  dosage  du  sucre.  —  H.  Winternitz  :  Contribution  à  l'alca- 

du  sang.  —  E,  Roos  :  Sur  la  présence  d'hydrates  de  carbone  dans 

des  animaux.  —  P.  Malerba  :  Recherches  sur  la  nature  des  subsr» 


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—  43  — 

tances  mucKaginenses  produites  par  le  Bacterium  gliscmgenum.  — 
7.  Araki  :  Sur  la  formation  d'acide  lactique  et  de  glucose  dans  l'organisme 
en  l'absence  d*oxygène  (Deuxième  mémoire).  Action  de  la  morphine,  du  nitrite 
d*amyl6  et  de  la  cocaïne. 

Guetta  chimica  Italiana,  XXI,  t.  I,  fasc,6,  p.  500  à  565,  août  1891.  — 
L.  Mond  et  R.  Nasini  :  Sur  le  nickel- tétracarbony le.  —  G.  Giorgis  :  Action 
du  peroxyde  d'hydrogène  et  de  l'eau  saturée  d'anhydride  carbonique  sur  le 
magnésium  métallique.  —  F.  Marina  Zucco  :  Sur  un  nouvel  alcaloïde  retiré 
du  chrysanthème  (Pyrethrum  cinerariaefolium). 

—  T.  II,  fasc.  8  et  9,  p.  i09  à  308,  août  et  septembre  i89i.  —  G.  Magna- 
nini  :  Sur  le  point  de  congélation  des  solutions  aqueuses  d'acide  borique  et 
de  maunito.  —  G.  Pellizari  :  Recherches  sur  la  guanidine  (II).  —  G.  Mazzara 
et  G.  Plancher  :  Sur  quelques  dérivés  du  carvacrol.  —  A.  Angeli  :  Sur  la 
détermination  du  soufre  dans  les  substances  organiques.  —  G.  Colasanti  : 
La  xaiitocréatinine  dans  l'urine.  —  T.  Leone  et  0.  Magnanini  :  Sur  la  ni- 
trification  de  Taiote  organique.  —  A.  Volpi  :  Sur  quelques  homologues  de 
racriilino.  —  G.  Oddo  :  Relations  entre  la  constitution  chimique  et  l'action 
physiologique  des  composés  de  la  série  aromatique.  —  A,  Cavazzi  et  D.  Ti- 
voli :  Action  de  l'hydrogène  phosphore  sur  le  tribromure  de  bismuth  dissous 
dans  rélher. 


SOCIÉTÉ   DE  THERAPEUTIQUE 


Présidence  de  M.  P.  Vigier. 

Séance  du  11  novembre  1891.  —  M.  Constantin  Paul 
donne  lecture  d'un  travail  sur  le  traitement  du  mal  de 
Bright  par  les  sels  de  strontiane. 

Le  sel  employé  a  été  le  lactate  de  strontiane  préparé  en 
unissant  directement  Thydrate  de  strontiane  avec  l'acide 
lactique.  On  étend  Tacide  de  10  parties  d'eau  et  on  ajoute 
rhydrate  de  strontiane  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  ne  colore 
plus  en  rouge  le  papier  bleu  de  tournesol.  Ce  sel  renferme 
à  peu  près  le  tiers  de  son  poids  de  métal  strontium  (0,274 
pour  1«')  :  sa  pureté  est  vérifiée  en  constatant  qu'il  ne 
précipite  pas  par  le  chromate  jaune  de  potasse. 

Chez  rhomme,  M.  C.  Paul  a  donné,  sans  danger  aucun, 
des  doses  quotidiennes  de  8  à  10»'  de  lactate  de  strontiane. 

Ce  sel  n'est  pas  diurétique,  mais  il  diminue  considéra- 
blement le  taux  de  Talbumine  et  amène  en  même  temps 
une  amélioration  des  autres  symptômes.  Si  Ton  vient  à 
supprimer  la  strontiane,  Talbumine  reparaît  le  lendemain,. 


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—  4i  — 

pour  disparaître  de  nouveau  avec  la  reprise  du  médica- 
ment. 

En  résumé,  les  formes  pathologiques  améliorées  ou  gué- 
ries par  remploi  de  la  strontiane  sont  :  la  néphrite  paren- 
chymateuse  rhumatismale,  celle  des  goutteux  et  celle  des 
scrofuleux,  Talbuminurie  des  femmes  enceintes  et  des 
nouvelles  accouchées,  Talbuminurie  des  scarlalineux. 

La  strontiane  est  inefficace  dans  la  néphrite  intersti- 
tielle et  contre  Talbuminurie  des  tuberculeux  cachec- 
tiques. L'auteur  n'a  pas  eu  occasion  de  l'expérimenter 
contre  l'albuminurie  syphilitique  et  contre  celle  du  rein 
cardiaque. 

Pour  que  les  sels  de  strontiane  réussissent  il  ne  faut  pas 
que  les  malades  soient  arrivés  à  la  période  d'insuffisance 
urinaire  et  d'urémie.  L'état  de  fièvre,  môme  intense,  n'est 
pas  une  contre- indication. 

M.  Dujardin-Beaumetz  déclare  avoir  vu  le  bromure  de 
strontium  beaucoup  mieux  supporté  par  l'estomac  que  les 
autres  bromures  alcalins. 

Séance  du  25  novembre  1891.  — M.  Bardât  présente  des 
échantillons  de  semences  de  Cangura,  sapindacée  du  San- 
Salvador,  et  de  fruits  de  Quebra-muelas  {Tkevetia  akouaï?], 
envoyés  tous  deux  par  M.  Renson.  Le  premier  est  employé 
pour  tuer  les  chiens  errants  et  les  animaux  nuisibles,  le 
second  pour  calmer  les  douleurs  de  dents.  Ce  dernier  fruit 
renferme  un  alcaloïde  extrêmement  vénéneux  qui  tue  rapi- 
dement les  chiens  et  les  chats  après  avoir  produit  de  l'ac- 
célération des  mouvements  respiratoires,  des  convulsions 
et  une  insensibilité  générale  profonde. 

La  partie  charnue  du  fruit  est  inoffensive  :  l'amande 
seule  est  toxique. 

Les  sels  de  strontiane.  —  M.  Patein  considère  le  bichro- 
mate de  potasse  comme  un  excellent  réactif.  Le  chromate 
jaune  précipite  1"»  de  chlorure  de  baryum  dans  20*''  d'eau, 
mais  il  précipite  aussi  les  sels  de  strontiane  quand  ils  ne 
sont  pas  en  solution  très  étendue  :  il  y  a  là  une  cause 
d'erreur  dont  il  faut  se  défier.  Le  bichromate  de  potasse, 
au  contraire,  trouble  une  solution  au  1/2000  de  sel  de^ 


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—  45  — 

baryum,  mais  ne  trouble  à  aucun  moment  les  solutions 
de  sels  de  strontiane. 

Voici  le  procédé  d'analyse  conseillé  par  M.  Patein  : 

1  ^  Faire  une  solution  saturée  du  sel  à  examiner  et  y  verser 
2  ou  3  gouttes  d'une  solution  de  bichromate  :  la  liqueur  doit 
rester  limpide  même  après  vingt-quatj^e  heures.  Une  solution 
renfermant  0,01  de  BaCl  pour  10*«  précipite  abondamment 
et  de  suite  ; 

2*  Faire  une  solution  ti^ès  étendue  de  sel  de  strontiane  et  y 
verser  2  ou  3  gouttes  de  solution  de  chromate  neutre  :  la  liqueur 
doit  rester  limpide^  au  moins  quelques  minutes. 

Les  sels  du  commerce  essayés  par  M.  Patein  avec  cette 
méthode  se  sont  montrés  généralement  impurs.  Voici  le 
procédé  de  purification  proposé  par  Tauteur  : 

Faire  une  solution  saturée  du  sel  de  strontiane  à  puri- 
fier et  y  ajouter  quelques  gouttes  d'acide  sulfurique  au 
1/10*  :  laisser  reposer  vingt-quatre  heures;  à  ce  moment 
filtrer  pour  séparer  le  sulfate  de  baryte  et  le  sulfate  de 
strontiane  et  saturer  la  liqueur  par  du  carbonate  de  stron- 
tiane pur.  On  obtient  celui-ci  en  traitant  une  liqueur  de 
strontiane  (préparée  par  Tacide  sulfurique  comme  plus 
haut,  puis  filtrée),  par  un  léger  excès  de  solution  de  carbo- 
nate de  soude  pur;  on  recueille  le  précipité  de  carbonate 
de  strontiane  et  on  le  lave  plusieurs  fois  à  Teau  bouillante. 

M.  Dujardin-Beaumetz  demande  que  ces  réactions  re- 
çoivent une  grande  publicité.  Pour  la  toxicité  des  sels  de 
baryum,  son  évaluation  par  les  injections  intra-veineuses 
constitue  une  méthode  déplorable.  L'eau  môme,  injectée 
dans  les  veines,  n'est  pas  diurétique  et  provoque  de  l'albu- 
minurie. 

M.  Catillon  a  trouvé  souvent  des  carbonates  de  baryte 
arsenicaux. 

M.  P.  Vigier  recommande  d'éviter  les  sulfates  :  il  sxifflt 
qu'un  animal  ait  bu  une  eau  séléniteuse  pour  avoir  une 
cause  d'erreur. 

M.  Boymond  présente  un  composé  préparé  par  M.  Jœ- 
nicke,  obtenu  par  le  mélange  de  parties  égales  de  borax  et 
d'acide  borique  dans  l'eau  bouillante  :  ce  composé  pré- 
sente une  grande  solubilité  (16  p.  100  à  la  température 


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-46- 

J  p.  100  à  la  température  du  rouge,  70  p.  100  à 
.  C'est  uu  sel  neutre  donnant  à  froid  des  solu- 
lées  quatre  fois  plus  fortes  que  les  solutions 

9  décembre  1891.  —  M.  C.  Paul  lit  un  rapport 
il  de  MM.  Ramadier  et  Sérieux,  relatif  à  Tem- 
^hxjdrate  d'hyoscine  chez  les  aliénés  et  conclut  à 
n  de  cette  médication.  L'usage  des  stupéfiants 
ajours  une  excellente  méthode  dans  ces  cas  : 
fonal,  etc.  Les  injections  hypodermiques  de 
e  d'hyoscine  à  l/2°*«  sont  plus  sûres, 
il  rapporte  une  observation  de  laryngite  stridu^ 
lar  le  tubage  du  larynx  ;  cette  opération,  imagi- 
chut,  mal  accueillie  d'abord,  nous  revient  après 
par  l'Amérique  et  TAllemagne.  M.  d'Heilly  la 
arable  à  la  trachéotomie  pour  les  enfants  au 
jatre  ans  :  au-dessous  de  deux  ans  elle  donne 
is  d'espoir  qu'elle.  D""  R.  Blondel. 


ACADÉMIE   DE   MÉDECINE 


\  publique  annuelle  a  eu  lieu  le  15  décembre 
is  la  présidence  de  M.  Tarnier. 
ron,  secrétaire  perpétuel,  a  lu  le  rapport  gé- 
s  prix  décernés  en  1891,  écrit  par  le  secrétaire 
Féréol.  Celui-ci  a  été  enlevé  par  la  mort  au 
il  y  mettait  la  dernière  main  à  ce  rapport  très 
e  dans  la  forme  comme  dans  le  fond;  qu'il 
rmis  d'adresser  un  dernier  adieu  à  notre  sym- 
Uègue  en  transcrivant  la  phrase  suivante  de 

âtait  médecin,  dans  la  plus  belle  acception  du 
X  dire  un  homme  d'un  grand  savoir  et  d'un 
.  » 

^ayons  de  ce  rapport  ce  qui  a  trait  aux  prix 
!^ativelle  qui  ont  été  obtenus  par  deux  de  nos 
,  amis. 


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—  47  — 

Prix  Buignet.  —  Ce  prix,  qui  est  de  1.500  francs,  doit 
être  décerné  sans  partage  à  l'auteur  du  meilleur  travail 
sur  les  applications  de  la  physique  ou  de  la  chimie  aux 
sciences  médicales. 

a  Sur  le  rapport  de  M.  Bouchardat.  TAcadémie  décerne 
ce  prix  à  M.  Patein,  auteur  de  plusieurs  mémoires  qui 
rentrent  tout  à  fait  dans  le  programme,  particulièrement 
sur  des  procédés  de  dosage  de  l'albumine,  sur  les  pro- 
priétés de  l'albumine  et  des  albuminoïdes,  sur  les  combi- 
naisons des  naphtols  avec  l'antipyrine,  etc. 

«  Elle  regrette  que  les  termes  de  la  donation  l'aient  em- 
pêché d'admettre  au  partage  du  prix  M.  Schlagdenhauffen, 
qui  a  fait,  en  collaboration  avec  M.  Reeb,  une  très  intéres- 
sante étude  botanique,  chimique ,  physiologique  et  théra- 
peutique du  genre  coronille  et  isolé  un  glycoside  nouveau, 
la  coronilline,  succédané  important  de  la  digitaline.  » 

Prix  Nativelle.  —  «  Extraire  des  substances  médica- 
menteuses que  nous  offre  la  nature  à  l'état  complexe,  le 
principe  ou  les  principes  multiples  auxquels  elles  doivent 
leur  activité,  isoler  ces  principes,  les  obtenir  à  l'état  pur 
sous  forme  cristalline  et  parfaitement  définie,  de  manière 
à  ce  qu'on  puisse  les  doser  avec  exactitude,  en  mesurant 
exactement  les  actions  physiologique,  toxique  et  thérapeu- 
tique, tel  est  le  problème  que  la  science  moderiie  s'est 
posé  depuis  que  la  chimie  a  été  véritablement  fondée.  Ce 
problème,  un  pharmacien  de  Bourg-la-Reine  Ta  résolu  en 
partie  pour  la  digitale.  Il  nous  a  donné  la  digitaline  cris- 
tallisable  que  l'on  ne  connaissait  pas  encore;  et  sa  belle 
découverte  qui  lui  a  été,  sans  droit,  contestée  en  Alle- 
magne, a  été  en  1872,  aux  applaudissements  de  tous, 
récompensée  ici  même  par  le  prix  Orfila. 

a  Pénétré  de  l'importance  de  ces  études,  M.  Nativelle  a 
fondé  lui-même  un  prix  annuel  de  300  francs  qui  doit  être 
décerné  à  Tauteur  du  meilleur  mémoire  ayant  pour  but 
l'extraction  du  principe  actif,  défini,  cristallisé,  non  en- 
core isolé,  d'une  substance  médicamenteuse.  C'est  faire 
un  noble  emploi  du  Prix  que  lui  avait  décerné  à  lui-mû;ne 
l'Académie. 


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—  48  — 

ïtte  année,  sur  le  rapport  de  M.  Moissan,  le  Prix  Na- 
à  été  décerné  à  M.  Houdas,  préparateur  de  chimie 
►le  supérieure  de  pharmacie.  M.  Houdas  a,  en  effet, 
t  obtenu  à  Tétat  cristallin  une  substance  que  l'on  ne 
ssait  encore  qu'à  l'état  amorphe,  et  qui  fait  partie, 
eaucoup  d'autres  principes,  de  la  digitale,  la  digita- 
Ce  nouveau  produit  possède,  bien  qu'à  un  moindre 
les  propriétés  physiologiques  de  la  digitaline,  et 
^antage  d'être  beaucoup  moins  toxique.  » 
5  espérons  que  la  récompense  donnée  à  ces  deux 
aciens  si  méritants  encouragera  les  élèves  de  nos 
à  imiter  leur  exemple. 

ACADÉMIE    DES    SCIENCES 


ompte  rendu  de  la  séance  annuelle  de  l'Académie 
ences,  nous  arrive  à  la  dernière  heure, 
j  professeurs  de  l'École  de  Pharmacie  de  Paris 
it  au  nombre  des  lauréats.  Ce  sont  M.  Guignard, 
.uregard  qui  ont  obtenu  l'un  des  prix  Bordin,  et 
al  auquel  a  été  décernée  une  moitié  du  prix  Jecker. 
loiLié  du  prix  Lallemand  a  été  accordée  à  M.  Gilles 
'ouretle  et  à  M.  Cathelineau,  interne  en  pharmacie. 


VARIETES 

de  médecine  et  de  pharmacie  de  Tours.  —  M.  Fleury,  sup- 
'école  de  médecine  d'Alger,  est  nommé  professeur  de  pharmacie  et 
e  médicale  à  l'école  de  Tours. 


Blion  honorifique.  —  M.  Favier,  pharmacien  à  Die  (Drôme),  a 
médaille  de  vermeil  du  ministre  de  l'inslruction  publique,  sur  la 
n  du  président  de  la  commission  météorologique  de  la  Drôme. 
avait  déjà  reçu  une  médaille  d'argent  en  1889,  sur  la  proposition 
mr  du  bureau  central  météorologique  de  Paris. 


Le  Gérant  :  Georges  MASSON. 


PARIS.  —  IMP.  C.   lUlPOM  ET  B.  FLJUUU&ION,    fMZ  EACIMB,   26. 


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^''^^WiT^S 


49  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Falsification  des  denrées  alimentaires  au  moyen  du  pain  grillé  ; 
par  M.  E.  Collin. 

La  falsification  des  denrées  alimentaires  au  moyen  des 
croûtes  de  pain  et  du  pain  grillé  est  une  opération  des 
plus  communes.  Les  premières  se  rencontrent  très  fré- 
quemment dans  les  épices  et  dans  le  chocolat  ;  le  second 
est  réservé  pour  l'adultération  des  cafés  et  s'observe  à  peu 
près  constamment  dans  les  produits  vendus  sous  le  nom 
de  glands  doux. 

Il  y  a  longtemps  déjà  que  les  fraudeurs  ont  songé  à  uti- 


liser dans  leur  industrie  ces  substances  qui,  à  leur  prix 
peu  élevé,  joignent  le  précieux  avantage,  pour  eux,  d'être 
d'une  détermination  assez  délicate. 

Sous  l'influence  de  la  panification  et  de  la  torréfaction 
les  farines  de  froment  et  de  seigle  éprouvent  dans  leurs 
caractères  anatomiques  et  chimiques  des  modifications 
assez  profondes  qui  peuvent  embarrasser  l'expert. 

/MfJi.  de  Pk4Êm,  et  de  CÙm.,  5*  série,  t.  XXV.  (15  janvier  1892.)        4 


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—  50  — 

La  présence  du  gluten  dans  ces  farines  leur  commu- 
nique la  propriété  de  former  avec  Teau  une  pâte  très 
liante,  élastique,  d'un  aspect  particulier  et  tout  à  fait  ca- 
ractéristique. 

Examiné  au  microscope,  le  pain  parait  composé  d'une 
trame  à  mailles  plus  ou  moins  larges  et  serrées  qui  n'oifre 
aucune  ressemblance  avec  les  tissus  cellulaires  et  orga- 
nisés qui  caractérisent  les  substances  végétales.  Dans  son 
ensemble,  cette  trame  oifre,  sous  un  grossissement  assez 
fort,  un  aspect  que  je  ne  puis  mieux  comparer  qu'à  celui 
d'une  tranche  de  pain  nettement  coupée,  où  l'on  observe 
une  multitude  de  petites  cavités  séparées  par  des  parois 
ou  moins  épaisses.  Cette  apparence  peut  aussi  être 
comparée  à  celle  d'une  éponge  fine. 

Si,  dans  la  mie  de  pain  ou  la  croûte  peu  brûlée,  cette 
.trame  formée  par  le  gluten  est  assez  délicate  à  observer 
par  suite  de  la  présence  des  nombreux  grains  d'amidon 
qui  y  sont  emprisonnés,  au  moins  l'expert  trouve-t-il  dans 
la  présence  et  dans  la  forme  de  ces  grains  d'amidon  un 
moyen  certain  de  constater  l'addition  de  farines  dans  les 
denrées  alimentaires.  Mais  le  fraudeur,  qui  n'ignore  pas 
cette  particularité,  préfère  employer  le  pain  grillé  ou  les 
croûtes  torréfiées  dans  lesquelles  l'amidon  a  perdu  sa 
forme  et  son  insolubilité. 

Si  on  examine  au  microscope  ces  substances  qui  ont 
subi  l'action  d'une  température  élevée,  on  aperçoit  parfai- 
tement la  trame  glutineuse.  De  plus,  en  multipliant  les 
essais,  on  parvient  à  découvrir  très  souvent,  adhérentes  à 
cette  trame,  des  cellules  allongées,  à  parois  très  épaisses, 
ponctuées,  quelquefois  garnies  de  poils  tecteurs  unicellu- 
laires,  coniques,  à  cavité  rétrécie.  Ces  dernières  cellules, 
tout  à  fait  caractéristiques,  sont  des  fragments  de  l'épi- 
carpe  du  blé  ou  du  seigle  qui,  en  raison  de  sa  friabilité, 
se  retrouve  constamment  dans  les  farines  de  ces  céréales 
et,  par  suite,  dans  le  pain  qu'elles  fournissent. 

La  présence  de  ces  cellules  et  de  la  trame  glutineuse 
permet  donc  de  constater  une  adultération  qui  devient  de 
plus  en  plus  fréquente;  elle  constitue  même  le  seul  moyen 


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—  51  — 

de  conclure  à  Tintroductiou  frauduleuse  du  pain  plus  ou 
moins  torréfié  dans  les  cafés  et  les  épices. 

Quant  au  mode  opératoire  à  employer  pour  découvrir 
cette  fraude,  il  est  des  plus  simples. 

Si  le  pain  torréfié  et  grossièrement  pulvérisé  possède  la 
plus  grande  ressemblance  extérieure  avec  le  café  torréfié 
et  moulu,  il  n'a  pas  la  propriété  de  conserver,  après  l'infu- 
sion, la  même  dureté  que  ce  dernier.  Il  suffira  donc  de 
faire  infuser,  dans  Teau  bouillante,  une  pincée  du  café 
suspect  et  de  tirer,  au  moyen  d'une  épingle,  tous  les  frag- 
ments mous  qu'on  y  découvrira.  En  pressant  ceux-ci  entre 
deux  lames  de  verre  on  examinera  leur  structure  et,  quand 
on  aura  constaté  la  jprésence  d'une  trame  glutineuse,  ac- 
compagnées de  longues  cellules  ponctuées  et  garnies  de 
poils  coniques,  unicellulaires.  On  pourra  se  prononcer 
avec  certitude  sur  Texistence  et  la  nature  de  la  fraude. 

Le  mode  opératoire  ne  diffère  pas  sensiblement  pour  le 
poivre  et  le  chocolat. 


Sur  le  dosage  rapide  de  V acide  sulfurique  libre  dans  Veau  de 
Seliz  artificielle;  par  MM.  P.  Cazeneuve  et  Nicolle. 

L'eau  de  Seltz  artificielle,  généralement  fabriquée  dans 
l'industrie  avec  le  carbonate  de  chaux  et  l'acide  sulfurique, 
renferme  souvent  une  certaine  proportion  de  ce  dernier 
acide,  entraînée  mécaniquement  dans  le  dégagement 
gazeux  plus  ou  moins  tumultueux  de  la  réaction. 

Cette  proportion  d'acide  sulfurique  atteint  rarement 
0«',50  par  litre;  généralement  elle  est  inférieure  à  08%25, 
La  présence  de  cet  acide  étranger  n'en  est  pas  moins 
fâcheuse  ;  sans  aucun  doute  elle  peut  apporter  des  troubles 
gastriques  chez  des  sujets  délicats. 

L'hygiéniste,  l'inspecteur  des  pharmacies,  chargés  de 
visiter  les  fabriques  d'eaux  minéralisées,  ont  le  devoir  de 
vérifier  la  pureté  de  ces  eaux  artificielles.  Une  méthode 
rapide  de  dosage  ne  peut  qu'être  d'une  grande  utilité. 
Or  la  présence  des  sulfates  dans  les    eaux  ordinaires 


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—  52  — 

employées  à  la  fabrication  de  Teau  de  Seltz  artificielle  ne 
permet  pas  d'employer  le  chlorure  de  baryum  sanu  un 
dosage  complet  et  précis  pai*  les  pesées. 

Reste  le  dosage  acidimétrique  de  Teau  qui,  par  l'emploi 
d'une  liqueur  normale  décime,  peut  donner  des  indica- 
tions très  sufiBsantes,  mais  fréquemment  le  pharmacien 
inspecteur  est  dépourvu  de  liqueurs  titrées  dont  l'emploi 
est  assez  restreint  dans  son  officine.  Il  a  toujours  sous  la 
main,  du  moins,  de  l'eau  de  chaux  seconde.  En  recourant 
à  cette  eau  il  peut  se  renseigner  avec  une  approximation 
suffisante  sur  la  teneur  en  acide  sulfurique  de  l'eau  de 
Seltz  à  examiner. 

Le  dosage  est  basé  sur  les  faits  suivants  très  connus  : 

L'eau  de  chaux  est  précipitée  par  une  eau  chargée 
d'acide  carbonique  dont  un  excès  redissout  le  précipité  ; 
en  chauffant,  le  carbonate  de  chaux  se  précipite  à  nou- 
veau, avec  départ  d'acide  carbonique.  En  ajoutant  de  l'eau 
de  Seltz  en  excès,  à  de  l'eau  de  chaux^  on  réalise  le  phéno- 
mène. Or  nous  avons  remarqué  que  si  l'eau  de  Seltz  arti- 
ficielle renferme  une  trace  d'acide  sulfurique  libre,  la  pré- 
cipitation par  la  chaleur  n'a  plus  lieu  par  une  addition 
suffisante,  par  suite  de  la  formation  de  sulfate  de  chaux 
plus  soluble  aux  dépens  du  carbonate  de  chaux. 

De  là  un  procédé  d'analyse  très  simple. 

Prenons  une  eau  de  chaux  seconde  et  môme  troisième  afin 
qu'elle  soit  dépouillée  de  toutes  traces  de  potasse.  Celte 
eau  de  chaux  saturée  à  la  température  moyenne  de  nos 
laboratoires  renferme  une  quantité  de  chaux  sensiblement 
constante.  Un  litre  d'eau  à  15*  dissout,  en  effet,  1«%29 
de  CaO. 

1**  de  cette  eau  correspond  constamment  à  0«',0022  d'acide 
sulfurique  à  un  ou  deux  dixièmes  de  milligramme  près. 

Nous  prenons  cinq  tubes  à  essais  que  nous  chargeons 
chacun  de  1*«  de  cette  eau  de  chaux.  Dans  le  premier  tube 
nous  ajoutons  4"  eau  de  Seltz,  dans  le  deuxième  8*^,  dans 
le  troisième  12**,  le  quatrième  16^%  le  cinquième  20^*^. 
.  On  fait  bouillir  ces  cinq  tubes.  Si  tous  les  tubes  se 
troublent  par  l'ébuUition,  la  quantité  d'acide  sulfurique 


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—  53  — 

renfermée  dans  Teau  de  Seltz  est  absolument  négligeable 
et  sans  intérêt. 

D'après  les  essais  pratiqués  avec  les  siphons  du  com* 
merce,  dans  un  de  ces  cinq  tubes,  soit  dans  le  deuxième, 
soit  dans  le  troisième  ou  quatrième,  le  liquide  reste  clair 
après  Tébullition. 

C'est  un  premier  essai  indicateur. 

Supposons  que  le  troisième  tube  chaufTé  ne  se  trouble 
pas  tandis  que  le  deuxième  se  trouble  :  la  quantité  d'acide 
sulfurique  qui  a  été  nécessaire  pour  saturer  le  carbonate 
de  chaux  formé  aux  dépens  de  l***  eau  de  chaux  est  com- 
prise entre  8**  et  12*^*.  Nous  prenons  alors  quatre  tubes  à 
essais,  dans  chacun  desquels  nous  versons  1^^  de  la  même 
eau  de  chaux.  Dans  le  premier  tube  nous  versons  les  8** 
d'eau  de  Seltz  qui  n'empêchent  pas  le  liquide  de  se  trou- 
bler par  la  chaleur,  comme  nous  Tavons  constaté  dans  un 
premier  essai. 

Dans  le  deuxième  tube  nous  ve.rsgns  9*%  dans  le  troi- 
sième 10**,  le  quatrième  II**  d'eau  de  Seltz. 

Nous  constatons  à  1**  d'eau  de  Seltz  près  le  tube  qui  ne 
se  trouble  plus. 

Or  1**  de  l'eau  de  chaux  employée  correspond,  comme 
nous  l'avons  dit  à  0«'',0022  d'acide  sulfurique.  Dans  le 
deuxième  essai  supposons  que  le  tube  qui  a  reçu  9**  se 
trouble  et  que  le  tube  avec  1 0«*  d'eau  de  Seltz  ne  se  trouble 
pas.  Ce  dernier  tube  renferme  approximativement  0«%0022 
d'acide  sulfurique.  Si  10**  d'eau  de  Seltz  renferment;0«^0022 
d'acide,  un  litre  renferme  0«%22. 

Nous  avons  trouvé  dans  un  siphon  du  commerce  0»^126 
d'acide  libre. 

Assurément  ce  mode  d'essai  n'est  vrai  que  dans  cer- 
taines limites,  mais  il  donne  des  renseignements  suffisam- 
ment approchés  pour  que  l'hygiéniste  ait  une  base  d'ap- 
préciation scientifique  l'autorisant  à  intervenir. 

Le  contrôle  des  eaux  artificielles  est  imposé  par  les 
règlements  aux  inspecteurs  de  pharmacie.  Ils  pourront 
mettre  en  œuvre  celte  méthode  très  simple  chez  les  dépo- 
sitaires mêmes  de  Ces  eaux. 


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—  54  — 


5wr  la  cause  de  la  coloration  anormale  priée  par  thypobromite 
de  soude  dans  certains  flacons  de  vefre;  par  M.  G.  Denigks. 

Ayant  observé  à  plusieurs  reprises  que,  dans  cer- 
tains flacons  de  verre,  notamment  dans  des  flacons  brun 
rougeâtre,  Thypobromite  de  soude  même  récemment  pré- 
paré, perdait  bien  vite  sa  belle  couleur  jaune  d'or  pour 
prendre  un  aspect  plus  ou  moins  rougeâtre,  pouvant  faire 
croire  à  une  décomposition  complète  du  produit,  j*ai  pensé 
qu'il  pouvait  être  intéressant  et  utile  de  rechercher  la 
cause  de  ce  phénomène  et  si  Taltération  de  la  liqueur  était 
aussi  réelle  qu*apparente. 

Pour  cela  300**  environ  d'hypobromite  de  soude  fait 
avec  : 

Brome 10^ 

Lessiye  des  savonniers 100 

Eau 200 

ont  été  partagés  également  en  deux  flacons  d'une  capacité 
de  250**  :  l'un,  en  verre  jaune  foncé,  qui  servait  depuis 
longtemps  à  enfermer  de  Thypobromite  de  soude  sans  lui 
avoir  jamais  communiqué  aucune  coloration  anormale  ; 
Tautre,  en  verre  brun  rougeâtre,  avec  lequel  j'avais  plu- 
sieurs fois  constaté  le  changement  de  teinte  décrit  plus 
haut,  sur  de  Thypobromite  qui  y  était  contenu. 

Au  bout  de  cinq  jours  de  contact,  le  liquide  du  premier 
flacon  était  resté  jaune  franc,  celui  de  second  flacon  était 
devenu  rougeâtre. 

5~  de  chacun  de  ces  liquides,  placés  dans  un  appareil  à 
urée  en  présence  d'un  excès  d*urine  (10**)  ont  dégagé,  le 
premier  22**  de  gaz  azote,  le  second  21**,5,  c'est-à-dire  à  fort 
peu  près  le  même  volume  gazeux,  ce  qui  démontre  que 
le  titre  des  deux  liqueurs  est  demeuré  pour  ainsi  dire 
identique. 

Dans  l'action  de  l'urine  sur  Thypobromite  rougeâtre,  il 
s'était  formé  en  route  une  leinte  verdâtre  qui  ne  se  pro- 
duit jamais  avec  Thypobromite  normal. 

Celle  teinte  verte  était  beaucoup  plus  nette  et  plus  stable 


/ 


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^55  — 

lorsque  rhypobromite  rougeâtre  est  en  grand  excès  com- 
parativement à  Turine. 

Or,  rhypobromite  de  soude  a  la  propriété,  ainsi  que  je 
l'ai  indiqué  (1),  de  transformer  facilement  les  dérivés  de 
manganèse  en  permanganate  de  soude,  en  fournissant  des 
liqueurs  rouges  se  transformant  rapidement  en  manganate 
vert  sous  l'influence  dés  matières  organiques,  telle  que  du 
papier  à  filtrer.  Cette  réaction  est  assez  sensible  pour  dé- 
celer des  traces  très  faibles  de  produits  manganiques. 

J'ai  pensé  qu'il  s'était  passé  une  réaction  du  même 
ordre  entre  rhypobromite  de  soude  et  le  verre  du  flacon 
brun  rougeâtre  que  j'examinais,  et  que  la  teinte  commu- 
niquée à  rhypobromite  était  due  à  petite  quantité  de  per- 
manganate de  soude. 

En  effet,  tandis  que  rhypobromite  témoin,  regardé  au 
petit  spectroscope  à  vision  directe  ne  donnait  pas  de 
bandes  d'absorption,  rhypobromite  rougeâtre  présentait 
très  nettement  le  beau  spectre  cannelé  des  permanganates 
alcalins.  Une  goutte  d'une  solution  de  permanganate  de 
potasse  à  1/2  p.  100  mélangée  à  quelques  centimètres  cubes 
de  rhypobromite  témoin,  le  rend  identique  d'aspect  et  de 
propriété  à  rhypobromite  rougeâtre  ;  comme  lui,  il  pré- 
sente le  môme  spectre  cannelé  et  le  même  changement  de 
teinte  tirant  sur  le  vert  par  addition  d'une  goutte  d'urine 
ou  par  filtration  au  papier  après  avoir  été  étendu  d'eau  et 
chauffé. 

Les  dosages  volumétriques  que  j'ai  effectués  me  permet- 
tent d'évaluer  à  3  ou  4"^'  par  litre  la  dose  de  permanganate 
existant  dans  rhypobromite  que  j'ai  examiné. 

En  résumé,  il  résulte  de  cette  élude  que  la  coloration 
rougeâtre  que  prennent  quelquefois  très  vite  les  solutions 
d'hypobromite  quand  on  les  conserve  dans  certains  flacons 
de  verre  est  due  au  manganèse  de  ces  verres  qui  passe 
partiellement  à  Tétat  de  permanganate  alcalin,  sans  que  la 
dose  formée  corresponde  à  une  altération  notable  de  l'hy- 

(I)  Rhypobromite  de  soude  réactif  des  sels  de  manganèse,  Bull,  de  la  Soc. 
de  pharm.  de  Bordeaux,  mai  1890. 


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—  56  — 

pobromîle  et  empêche  remploi  de  ce  réactif  modifié  daDs 
sa  coloration,  pour  les  usages  auxquels  on  Tutilise  habi- 
tuellement, tels  que  le  dosage  de  Turée. 


Pain  violet;  par  M.  C.  Mestre. 

J'ai  eu,  dans  une  récente  expertise,  Toccasion  d'observer 
un  cas  d'adultération  de  pâte  de  froment  pai*  un  colorant 
minéral.  Il  m'a  paru  intéressant  de  le  publier,  les  exemples 
de  ce  genre  étant  assez  rares  dans  les  annales  des  falsifi- 
cations. 

L'échantillon  qui  m'avait  été  remis,  issu  du  pétrin 
depuis  deux  jours,  se  présentait  avec  des  caractères  géné- 
raux que,  dans  mes  notes  de  laboratoire ,  je  retrouve 
décrits  en  ces  termes  : 

Fragments  irréguliers,  du  volume  moyen  d'une  noisette, 
durs  à  la  surface,  encore  mous  au  centre,  plus  ou  moins 
souillés  de  taches  de  couleur  «  violet  noir  »  formant  çà  et 
là  de  véritables  plaques  qu'on  isole  facilement  au  moyen 
d'une  lame  de  couteau. 

Ces  plaques  sont  assez  élastiques;  elles  se  dissocient 
avec  une  certaine  difiiculté  sous  la  pression  d'une  baguette 
de  verre  ;  leur  substance  devient  cornée  par  immersion 
dans  l'alcool  fort  auquel  elles  cèdent  pourtant  la  majeure 
partie  de  leur  coloration. 

Elles  se  divisent  beaucoup  plus  aisément  dans  un  mé- 
lange d'alcool  et  d'eau,  et  même  dans  un  milieu  exclusi- 
vement aqueux. 

Enfin,  elles  se  délayent  très  bien  dans  l'éther  qui  s'em- 
pare merveilleusement,  en  outre,  de  la  totalité  du  principe 
colorant. 

Ce  dernier,  isolé  de  la  sorte,  a  fourni  les  réactions  de 
la  fuchsine  violette  :  fixation  sur  la  laine  en  violet  bleu 
effacé,  en  grande  partie,  par  l'ammoniaque  et  virant  au 
jaune  par  l'acide  chlorhydrique  concentré,  puis  au  bleu 
franc  par  dilution  à  l'eau  distillée.  La  solution  aqueuse 
traitée  par  un  excès  d'ammoniaque  se  décolore  et  cède  à 


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—  57  — 

Téther  le  pigment  qui,  après  évaporation  du  véhicule^ 
apparsdt  avec  sa  magnifique  nuance  violette. 

Nous  devons  ajouter  que  la  rechei^che  de  l'ergot  de 
seigle  nous  donnera  des  résultats  négatifs.  Au  reste,  rien, 
à  première  vue,  ne  permettait  de  soupçonner  la  présence 
du  «  clavieeps  purpurea  s.  Ici,  en  effet,  point  de  dégrada- 
tions de  teintes  formant  les  zones  violacées  propres  au 
tissu  de  ce  champignon.  En  allant  plus  loin  et  en  exami* 
nant  les  propriétés  organoleptiques  et  physiques  de  la 
pâte,  on  y  perçoit  nullement  la  saveur  de  «  pourri  »  et 
ràcreté  persistante  due  à  Tergot.  Au  surplus,  l'analyse 
immédiate  permet  d'en  séparer  un  gluten  très  homogène, 
d'une  élasticité  des  plus  satisfaisantes,  et  un  amidon  dans 
lequel  nous  avons  vainement  cherché,  à  l'aide  du  micros- 
cope, les  périthèces  ou  leurs  spores. 

Reste  à  savoir  si  l'adultération  que  je  viens  d'indiquer 
est  accidentelle  ou  voulue.  Sur  ce  point,  il  me  sera  pos- 
sible de  donner  prochainement,  je  l'espère,  certaines  in- 
dications que,  pour  des  raisons  particulières,  il  serait 
prématuré  de  faire  connaître  dès  aujourd'hui. 

Mon  observation  est  à  rapprocher  de  celle  que  publiait 
Bobierre,  en  1878,  sur  des  pains  fuchsines. 


MEDICAMENTS  NOUVEAUX 


Salophène  (1).  —  Nencki  a  découvert  en  1883  un  éther 
salicylique  du  phénol  ordinaire  qui,  plus  tard,  a  été 
introduit  dans  la  thérapeutique  par  Sahli  sous  le  nom  de 
salol.  Le  salol  a  pris  rapidement  une  certaine  importance 
«n  médecine,  et  cela  non  seulement  parce  qu'on  lui  a 
reconnu  de  réelles  propriétés  médicamenteuses,  mais 
encore  parce  qu'on  l'a  considéré,  à  l'origine,  comme  dé- 
pourvu de  toxicité.  Des  accidents  ont  cependant  été 
signalés  dans  ces  derniers  temps  à  la  suite  de  l'ingestion 


(I)  Pharm.  Zeitung,  XXXV!,  p.  778,  1891. 


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—  58  — 

de  doses  un  peu  élevées  de  ce  composé,  et  tout  récemment 
un  cas  d'intoxication  suivi  de  mort,  observé  par  Hessel- . 
bach  (1),  a  appelé  Tattention  sur  la  nécessité  de  Tadminis- 
trer  avec  prudence. 

On  sait  que  le  salol  traverse  Testomac  sans  être  modifié. 
C'est  seulement  dans  l'intestin  qu'il  est  dédoublé  en  ses 
deux  composants,  phénol  et  acide  salicylique.  Or,  les  acci- 
dents observés  dans  l'emploi  du  salol  à  trop  fortes  doses 
présentaient  les  caractères  de  ceux  qu'on  observe  dans  les 
empoisonnements  par  le  phénol  ;  il  y  avait  donc  lieu  de 
conclure  que  le  phénol  entrant  dans  la  composition  du 
salol,  fait  de  celui-ci,  en  devenant  libre,  un  corps  toxique. 
C'est  pour  cette  raison  que  depuis  quelque  temps  on 
cherche  un  composé  qui,  tout  en  réunissant  les  propriétés 
du  salol  de  Nencki,  ne  donne  pas  en  se  dédoublant  de 
produit  toxique. 

Ces  recherches  viennent  d'aboutir  à  la  préparation  et  à 
l'emploi  d'un  nouveau  corps  analogue  au  salol,  qui  est 
comme  ce  dernier  un  élher  salicylique,  mais  un  éther 
salicylique  de  Yacétylparaamidophénol  auquel  on  a  donné 
le  nom  de  salophène. 

L'acétylparaamidophénol 


T*/ 


OH 


(^•H*C  .    /H 


\Az 


\G<>GH» 


est  un  corps  qui  traverse  l'organisme  presque  sans  décom-- 
position.  Il  a  déjà  été  utilisé  en  thérapeutique  pour  ses 
propriétés  antipyrétiques, 

La  constitution  du  salopbène  se  rattache  à  celle  du 
salol,  comme  on  peut  le  voir  aisément  en  examinant  les 
formules  de  ces  deux  composés  : 

Salol  G'H<^»^^.H. 

Salophène   G*H»<f^ï^  ^^h^^/h 

N  XrTTTX  il 

(1)  Fortêchriiie  der  Medizin,  p.  453,  1890. 


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—  59  — 

Pour  préparer  le  salophène,  on  fait  agir  Toxychlorure 
de  phosphore  sur  im  mélange  à  poids  moléculaires  égaux 
d'acide  salicylique  et  de  pani-nitrophénol  chauffé  à  170''. 
Uélher  que  Ton  obtient  ainsi  (I)  est  réduit  par  Tétain  et 
Tacide  chlorhydrique  en  solution  alcoolique.  On  chasse 
l'alcool  par  évaporation,  on  ajoute  de  l'acide  chlorhydrique, 
on  dissout  dans  l'eau  le  sel  double  qui  s'est  formé  de  chlo- 
rure d'étain  et  d'éther  amidophénylsalicylique,  on  préci- 
pite Tétain  qu'on  enlève  et  on  met  en  liberté  réther(II)  par 
la  soude.  Celui-ci  est  ensuite  acétylé  par  la  méthode  ordi- 
naire, après  quoi  on  fait  cristalliser  l'acétylparaamido- 
salol  (III)  dans  le  benzol  ou  l'alcooL 

En  réalité,  la  préparation  du  salophène  comprend  les 
trois  phases  suivantes  ; 

I  Ethérification  ^'H*  <^^,y,^^^, 
II  Réduction        ^•H*<^  ^eH*.A.H« 

III  Acétylisation   €«H<^2^  ^eH^AzH 

€OGH» 

Le  salophène,  qui  renferme  51  p.  100  d'acide  salicylique, 
se  présente  sous  la  forme  de  petites  lamelles  inodores  et 
insipides.  Il  est  neutre,  il  est  presque  insoluble  dans  l'eau 
froide.  L'alcool  et  l'éther  en  dissolvent  de  notables  pro- 
portions, surtout  à  chaud.  Il  fond  à  187-188*  et,  lorsqu'on 
le  chauffe  sur  une  lamé  de  platine ,  il  brûle  avec  une 
flamme  très  fuligineuse  sans  laisser  de  résidu. 

Le  salophène  se  dissout  facilement  et  déjà  à  froid  dans 
les  alcalis.  Si  on  fait  bouillir  cette  solution  alcaline,  elle 
bleuit  d'abord  à  la  surface,  puis  se  décolore  si  on  continue 
rébuUilion,  pour  se  colorer  de  nouveau  dès  qu'elle  se 
retrouve  au  contact  de  l'air. 

Si  on  sature  la  solution  alcaline  avec  de  l'acide  chlorhy- 
drique et  si  on  agite  avec  de  l'éther,  on  obtient,  après  éva- 
poration de  ce  dernier,  un  résidu  présentant  les  propriétés 
de  l'acide  salicylique.  La  présence  du  groupe  acétylé  peut 
être  mise  en  évidence  par  la  formation  d'éther  acétique 


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—  60  — 

en  chauffant  la  solution  alcaline  préalablement  saturée 
par  Tacide  cblorhydrique  et  additionnée  d'alcool.  L'odeur 
caractéristique  de  Téther  acétique  ne  tarde  pas  à  se  faire 
sentir. 

Le  salophène  se  dédouble  dans  Tintestin  en  donnant 
naissance  à  de  Tacide  salicylique  et  à  de  Tacétylpara- 
amidophénol  qu'on  peut  retrouver  dans  Turine. 

Mode  d'emploi,  —  Le  salopbène  est  administré  en  poudre 
ou  en  tablettes  comprimées.  Dans  le  but  de  rendre  plus 
facile  la  désagrégation  des  tablettes,  on  fait  ces  dernières 
avec  du  salophène  additionné  d'un  peu  d'amidon  ou  d'un 
mélange  d'amidon  et  de  sucre  de  lait.  Le  salophène  est 
préconisé  par  le  docteur  Guttmann,  principalement  dans 
les  cas  de  rhumatisme  articulaire  aigu,  à  la  dose  de  4  à 
6«' par  jour.  Em.  B. 


Tuménol  (1).  —  On  désigne  sous  ce  nom  plusieurs  pro- 
duits médicamenteux,  présentant  beaucoup  d'analogie 
avec  richthyol,que  le  professeur Neisser,  de  Breslau,  vient 
de  préconiser  pour  certaines  affections  de  la  peau. 

Le  mot  tuménol  parait  avoir  été  formé  à  l'aide  du  mot 
Bitumen  en  supprimant  la  première  syllabe  et  en  ajoutant 
la  terminaison  ol  (?j. 

Les  composés  qui  se  rangent  autour  de  ce  nom,  et  qui 
sont  actuellement  de  trois  sortes,  dérivent  en  effet  des 
huiles  minérales  obtenues  par  la  distillation  sèche  de 
schistes  bitumineux,  lesquelles  huiles  sont  riches  en  hydro- 
carbures non  saturés. 

!•  Tuménol  commun  (tumenolum  vénale).  —  C'est  le 
tuménol  bon  marché  ;  on  l'obtient  en  traitant  par  l'acide 
sulfurique  concentré  les  huiles  minérales  préalablement 
débarrassées  d'une  part  de  la  créosote  et  des  acides  à 
l'aide  de  la  soude  et,  d'autre  part,  des  bases  et  des  corps 
pyrrholiques  par  le  moyen  de  l'acide  sulfurique  à  70  p.  100. 
Ce  produit  se  présente  sous  la  forme  d'une  masse  peu 


<1)  Pharm.  Zeit,,  XXXVl,  p.  787,   1891. 


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—  61  — 

odorante  de  consistaBce  presque .  solide.  Il  constitue  un 
mélange  de  tuménolsulfone  et  d'acide  sulfoluménolique. 

2^  Tuménokulfone^  huile  de  tuménol.  —  On  Tobtient  à 
Taide  du  produit  précédent  que  Ton  traite  d'abord  par  la 
lessive  de  soude.  On  transforme  ainsi  l'acide  sulfotumé* 
nolique  en  sel  de  soude  et  Ton  enlève  le  tuménolsulfone 
avec  de  Téther.  Le  tuménolsulfone,  qui  forme  un  liquide 
épais,  jaune  foncé,  est  insoluble  dans  l'eau,  mais  se  dis- 
sout facilement  dans  l'éther,  la  ligroïne  et  le  benzol.  Sa 
formule  brute  serait  (G**  H"0)*SO*. 

3®  Acide  sulfotuménolique,  poudre  .  de  tuménol,  —  Pour 
l'obtenir,  on  traite  le  sel  de  soude  par  l'acide  chlorhy- 
drique  et  on  dessèche  le  précipité  formé.  C'est  une  poudre 
jaune  foncé,  soluble  dans  l'eau  et  possédant  une  saveur 
légèrement  amère.  Sa  formule  brute  serait  : 

Ces  médicaments  diffèrent  thérapeutiquement  de  ceux 
à  base  d'ichthyol.  Leur  emploi  ne  repose  pas,  comme 
celui  de  ce  dernier,  sur  leur  contenu  en  soufre,  mais  sur 
leurs  propriétés  réductrices  qu'ils  doivent  au  catactère 
de  composé  non  saturé  que  possèdent  à  un  haut  degré  les 
produits  tuménoliques. 

Mode  d*emploi.  — J^es  formes  pharmaceutiques  sous  les- 
quelles est  employé  le  tuménol  sont  les  suivantes  : 

Teinture.  .  .  Tuménol 5,0 

—  Éther,  alcool  et  eau  ou  glycérine.  ...  m  15,0 

Pâle Avec  de  ramidon  ou  un  mélange   d*oxyde 

de  zinc  et  d'amidon à  5  ii  10  p.  iOO 

Pommade.  .  Tuménol de  2,5  à  5,0 

—  Oxyde  de  zinc  et  sous-nitrate  de  bismuth,  Sa  2,5 

-^  Gold-cream  et  pommade  rosat &  *  25,0 

Le  professeur  Neisser  conseille  l'emploi  du  tuménol  dans 
certains  cas  d'eczémas,  dans  les  brûlures  du  premier  et  du 
second  degré,  dans  les  cas  d'ulcérations  superficielles 
ou  même  profondes  et,  enfin,  pour  calmer  les  démangeai- 
sons. Em.  B. 


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—  62  — 
Salicylamide  (1}.  —  Ce  composé  dont  la  formule  est  * 

^  "  \GOAzH« 

.vient  d'être  préconisé  par  le  docteur  Nesbitt,  comme  suc- 
cédané de  Tacide  salicylique. 

On  le  prépare  en  faisant  agir  une  solution  aqueuse  con- 
.  centrée  de  gaz  ammoniac  sur  Télher  méthylsalicylique 
(essence  de  Wintergreen). 

Le  salicylamide  cristallise  de  sa  solution  éthérée  en 
belles  lamelles  jaunes  fondante  142''  (Grimaux);  il  est  so- 
.lubie  dans  le  chloroforme, l'éther,  Talcool  et  l'eau  (1  p.  250 
d'eau  froide).  Il  est  acide  au  tournesol,  se  dissout  dans  les 
carbonates  alcalins  mais  cristallise  à  nouveau  lorsqu'on 
concentre  ces  solutions.  Il  peut  cependant  former  des  sels 
définis  ;  mais  on  n'obtient  ceux-ci  qu'en  faisant  réagir  les 
bases  libres  (CaO,  BaO,  etc.)  sur  l'amide.  Ces  sels  sont 
solubles  dans  l'eau. 

Le  salicylamide,  qui  possède  les  propriétés  médicamen- 
teuses de  l'acide  salicylique,  présente  sur  ce  dernier, 
d'après  le  D'  Nesbitt,  différents  avantages  :  il  est  insipide, 
plus  soluble  que  l'acide  salicylique,  agit  plus  sûrement  et 
à  dose  moindre.  On  peut  également  employer  les  sels  de 
-salicylamide.  « 

Après  ingestion  de  salicylamide,  l'urine  donne  les  réac- 
tions de  l'acide  salicylique. 

Mode  d'emploi.  —  Le  D*"  Nesbitt  le  prescrit  à  la  dose  de 
0«?%15  répétée  toutes  les  heures,  ou  de  0«',25  toutes  les  trois 
heures  aux  malades  atteints  de  névralgies  diverses  ou  de 
rhumatisme  chronique.  La  dose  maxima  pour  24  heures 
est  de  18\  Em.  B. 


lodure  d'orthocrésyloi  (2).  —  Ce  composé  vient  d'être 
étudié,  comme  l'avait  été   son  dérivé  isobutylique  {eu- 

(1)  Therap,  Gazelle,  p.  686,  1891;  d'après  Pharm.  Cenlralhalle,  XII, 
p.  710,  1891. 

(2)  Mûnch,  med,  Wochschr,  1891  ;  d'après  Pharm,  Po»/.,XXIV,  p,il04- 


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'—  63  — 

rophène)  (1)  dans  le  but  de  rechercher  si  on  pouvait  l'em- 
ployer en  thérapeutique  à  titre  de  succédané  de  l'iodo- 
forme. 

D'après  Petersen  et  Seifert,  Tiodure  d'orthocrésylol  se 
présente  sous  la  .forme  de  poudre  fine,  de  couleur  jaune  et 
douée  d'une  odeur  forte,  peu  agréable.  Il  est  soluble  dans 
l'alcool,  l'élher,  le  chloroforme  et  surtout  dans  les  huiles 
grasses.  Il  est  insoluble  dans  Teau.  Il  s'attache  fortement 
aux  doigts  ou  aux  instruments,  de  telle  sorte  qu'on  ne  peut 
les  nettoyer  qu'en  les  lavant  avec  de  l'alcool. 

Lorsqu'il  est  introduit  dans  l'organisme,  c'est  à  peine 
s'il  se  sépare  des  traces  d'iode,  en  sorte  qu'on  n'a  pas  à 
craindre  d'intoxication,  même  après  ingestion  de  doses  un 
peu  élevées. 

L'iodure  d'orthocrésylol  a  du  reste  été  fort  peu  essayé 
jusqu'ici  et  on  le  cite  seulement  comme  pouvant  rendre 
des  services  dans  le  traitement  des  sécrétions  morbides  de 
la  muqueuse  nasale.  Em.  B. 

Salicylate  de  chaux;  par  M.  S.  Torjescu  (2).  —  Pour 
préparer  ce  sel,  l'auteur  conseille  le  procédé  suivant  : 

On  dissout  200«'  de  salicylate  de  soude  dans  5"'  d'eau 
distillée,  on  filtre  et  on  ajoute  au  liquide  filtré  10^'  de  les- 
sive de  soude  (densité,  1,16).  D'autre  part,  on  ajoute  à 
100*'  de  carbonate  de  chaux,  chimiquement  pur,  de  l'acide 
acétique  dilué  jusqu'à  dissolution  complète  et  neutrali- 
sation. On  étend  la  solution  d'acétate  de  chaux  ainsi 
obtenue  avec  2"*  d'eau  distillée  et  on  filtre  directement 
dans  la  solution  de  salicylate.  Le  précipité  formé  est  re- 
cueilli sur  un  filtre,  lavé  à  plusieurs  reprises  avec  de  l'eau 
distillée  froide  et  finalement  desséché  à  une  température 
qui  ne  doit  pas  dépasser  35^  Ou  conserve  dans  des  vases 
soigneusement  bouchés. 

Le  salicylate  de  chaux  pur  et  convenablement  préparé 

(I)  Joum,  de  Pharm,  et  de  Chim.  [5],  XXiV,  p.  118,  1891. 
'   (2)   Zeitechrift   d.  allgem.   ôsterr.  Apoth,'Ver.y  p.  629,  1891  ;  d'après 
Pharm.  Z.  /.  Ruseland,  p.  747,  1891. 


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est  constitué  par  de  petits  cristaux  rhombiques,  solubles 
dans  200  parties  d'eau  froide,  très  solubles  dans  les  acides 
acétique,  azotique  et  chlorhydrique.  Il  n'a  ni  odeur,  ni 
saveur. 

Mode  (t emploi.  —  Ce  sel  est  employé  seul  ou  mélangé  au 
salicylate  de  bismuth  comme  antidiarrbéique,  surtout 
chez  les  enfants,  à  la  dose  de  0«',5  à  1«',5.  Em.  B. 


REVUE  DES  PUBLICATIONS 
DE  PHARMACIE,  CHIMIE,  INDUSTRIE,  HYGIÈNE 


Note  sur  les  principes  constituants  de  la  graine  de 
jusquiame;  par  M.  Ransom  (1).  —  La  présence  d'un  alca- 
loïde dans  la  graine  de  jusquiame  semble  avoir  été  notée, 
pour  la  première  fois,  par  Brandes  ;  il  a  été  isolé  par 
Geiger  et  Hesse,  en  1833,  et  probablement  préparé  à  Tétat 
de  pureté  par  Hôhn  et  Reichardt  en  1872.  Ladenburg  a 
démontré  en  1880  Tisomérie  de  Thyosciamine  et  de  l'atro- 
pine ;  il  a  aussi  trouvé  un  autre  alcaloïde,  Thyoscine. 

La  teneur  en  alcaloïde  des  graines  de  jusquiame  résul- 
tant de  certains  travaux  (Thorey  a  trouvé  0,08  à  0,16 
p.  100  dans  les  graines  sèches)  a  fait  considérer  celles-ci 
comme  étant  la  partie  la  plus  active  de  la  plante  ;  toutefois 
la  Pharmacographia  indique  seulement  une  teneur  de  0,05 
p.  100. 

C'est  pour  résoudre  ce  problème  que  l'auteur  a  entre- 
pris ses  recherches  faites  sur  des  graines  provenant  de 
Hyoscyamus  niger  bisannuel,  poussé  à  Hitchin.  Il  est  très 
difficile  de  retirer  les  alcaloïdes  par  lin  procédé  rapide,  à 
cause  de  la  présence  de  l'huile  contenue  dans  les  graines. 
Le  procédé  employé  a  été  le  suivant  :  une  lixiviation  long- 
temps prolongée  a  été  faite  dans  un  percolateur  à  Taide 
d'alcool  méthylique  ordinaire  à  64^  L'alcool  a  été  ensuite 

(1)  Pharmaceutical  Journal ^  n*  1107,  septembre  1891. 


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—  65  — 

évaporé  à  une  température  ne  dépassant  pas  78*.  Après 
refroidissement  Thuile  s'était  séparée  du  résidu  extractif. 
L'huile  a  été  décanlée  et  lavée  avec  de  Teau  acidulée  par 
Tacide  chlorhydrique.  Le  résidu  extractif  a  été  dissous 
dans  de  Teau  acidulée  chaude,  à  laquelle  on  a  réuni  les 
eaux  de  lavage  précédentes.  La  solution,  rendue  faiblement 
alcaline  par  Tammoniaquet  a  été  agitée  par  le  chloroforme. 
Après  séparation  de  la  couche  chloroformique,  celle-ci  a 
été  traitée  par  de  l'acide  chlorhydrique  dilué  qui  a  enlevé 
les  alcaloïdes.  La  solution  chlorhydrique  rendue  de  nou- 
veau alcaline  par  l'ammouiaque,  a  été  agitée  avec  du 
chloroforme,  et  celui-ci  a  donné,  par  évaporalion,  un 
résidu  cristallin  très  faiblement  coloré.  Afin  de  déterminer 
le  degré  de  pureté  de  l'alcaloïde  ainsi  obtenu,  on  a  dissous 
0,05  de  celui-ci,  préalablement  desséché  dans  un  dessic- 
cateur,  dans  de  l'acide  chlorhydrique  très  dilué,  et  la 
solution  a  été  traitée  par  de  l'iodure  de  potassium  ioduré  ;  le 
précipité  a  été  réuni  sur  un  filtre,  lavé  et  dissous  dans 
une  solution  d'hyposulflte  de  soude  ;  l'ammoniaque  ajouté 
à  cette  solution  a  mis  en  liberté  l'alcaloïde  qui  a  été  enlevé 
par  le  chloroforme  et  celui-ci  a  donné  par  évaporalion  un 
résidu  cristallin  qui,  après  dessiccation,  pesait  0,0495  :  le 
résidu  original  était  donc  pur. 

150«'  de  poudre  de  graines  de  jusquiame,  traitée  comme 
il  vient  d'être  dit,  oût  donné  0,0805  d'alcaloïde,  c'est-à-dire 
0,054  p.  100.  Mais  comme  cet  échantillon  renfermait 
7  p.  100  d'eau,  la  correction  donne  0,058  p.  100. 

L'huile  représentait  18,8  p.  100  de  la  graine  sèche  ;  elle 
^st  d'une  couleur  brune  olive  foncée  et  a  une  densité  de 
€,935;  elle  est  soluble  dans  l'éther,  le  chloroforme,  l'alcool 
absolu,  l'éther  de  pétrole  et  la  benzine. 

Il  semble  résulter  de  ce  travail  que  la  graine  de  jus- 
quiame n'est  pas  si  riche  eu  alcaloïdes  qu'on  le  croyait,  et 
d'autre  part,  la  présence  de  l'huile  la  rend  peu  propre  aux 
usages  pharmaceutiques.  E.  G. 


4oMr».  de  Phêrm.  ei  de  Ckim.,  5'  série,  t.  XXV.  (15  janvier  181  i\ 


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—  66  — 

Sur  la  richesse  en  alcaloïdes  de  quelques  jusquiames 
du  commerce;  par  M.  W.  Gerhard  (1).  —  L*auteur  a  eu 
occasion  de  doser  les  alcaloïdes  contenus  dans  différents 
échantillons  de  jusguiame  du  commerce  et  a  trouvé  les 
résultats  suivants  : 

Total  des  alcaloïde» 
Provenance.  Partie  employée.  pour  1000. 

Allemagne.  ...      La  plante  annuelle  entière.  ....      0,295 
France Feuille  de   première  année   de   la 

plante  bisannuelle 0,398 

Angleterre  .  .  .      Feuille   de  première    année   de   la 

plante  bisannuelle 0,390 

Angleteri*e  .  .  .      Feuille   de  deuxième  année   do    la 

plante  bisannuelle 0,45t 

Le  procédé  suivi  pour  le  dosage  a  consisté  à  préparer 
tout  d'abord  avec  1^«  de  la  plante  un  extrait  alcoolique  : 
les  alcaloïdes  ont  été  mis  en  liberté  par  Tammoniaque  et 
agités  avec  du  chloroforme.  La  solution  chloroformique 
évaporée  a  donné,  comme  résidu,  les  alcaloïdes  bruts  qui 
ont  été  dissous  dans  Téther  et  enlevés  à  celui-ci  par 
l'acide  chlorhydrique.  Ces  alcaloïdes,  mis  de  nouveau  en 
liberté  par  Tammoniaque,  redissous  dans  Téther  ont,  après 
évaporation  de  celui-ci,  constitué  un  résidu  basique  qui  a 
été  titré  par  une  solution  d'acide  chlorhydrique  dont 
chaque  centimètre  cube  neutralisait  0,289  de  base,  hyos- 
ciamine  ou  atropine,  car  leur  pouvoir  basique  est  le 
même. 

Il  résulte  des  chiflres  précédents  que  la  richesse  des 
feuilles  de  jusquiame  en  alcaloïdes  varie  avec  l'âge. 

D'après  d'autres  analyses  de  l'auteur,  les  feuilles  récol- 
tées récemment  et  desséchées  avec  soin  lui  avaient  donné 
0,665  p.  1.000  d'alcaloïdes,  tandis  que  les  feuilles  vieilles 
ne  lui  donnaient  plus  que  0,383.  Une  telle  différence  ne 
peut  être  attribuée  à  l'influence  de  la  localité  ni  aux  con- 
ditions de  la  croissance  de  la  plante,  car  les  deux  échan- 
tillons anglais  cités  plus  haut,  mais  déjà  vieux,  avaiept 
poussé  dans  le  même  pays  qu'un  troisième  qui,  analysé 
trois  ans  plus  tôt,  avait  donné  0,600  p.  1.000. 

(1)  Pharmaceulical  Joumai,  n"*  1107,  septembre  1891. 


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—  67  — 

La  conclusion  est  que  Ton  ne  doit  employer  pour  les 
usages  pharmaceutiques  que  les  feuilles  de  jusquiame 
bien  conservées,  d'une  couleur  brillante,  tandis  qu'on  doit 
rejeter  les  feuilles  de  couleur  foncée  trop  varialîles  dans 
leur  teneur  en  alcaloïdes.  E.  G. 


Note  sur  ressence  de  cannelle  (1).  —  Le  professeur 
E.  Schmidt  signale  ce  fait  que  Tessence  fournie  par  les 
feuilles  de  Tarbuste  est  formée,  pour  la  presque  totalité, 
d'eugénol  pur,  avec  un  peu  de  terpène  et  d'aldéhyde  cin- 
namique.  L'essence  tirée  de  la  racine  contient  aussi  de 
Teugénol  et  du  terpène,  mais  avec  une  forte  proportion  de 
safrol  et  de  benzaldéhyde.  L'huile  de  l'écorce  difTère  de 
Tune  et  de  l'autre  des  deux  essences  précédentes,  en  ce 
qu'elle  est  constituée  par  un  mélange  d'aldéhyde  cinna- 
mique  et  de  terpène. 


L'essence  de  myrte;  par  M.  Bartolotti  (2).  —  De» 
feuilles  vertes  et  des  rameaux  de  myrte,  l'auteur  a  obtenu 
0,56  p.  100  d'essence  d'odeur  franche  et  de  couleur  vert 
émeraude.  La  première  partie  de  la  distillation  était  de 
réaction  neutre  ;  et  la  dernière,  acide,  fut  neutralisée  par 
le  carbonate  de  baryte.  Par  une  nouvelle  distillation,  la 
partie  neutralisée  se  divisait  en  quatre  fractions,  bouillant 
entre  152  à  160%  160  à  162%  162  à  165*>  et  165  à  180^  La 
première  fraction,  au  plus  bas  point  d'ébuUition,  présen- 
tait l'odeur  très  prononcée  du  myrte  ;  les  trois  autres  une 
odeur  de  menthe,  et  cela  d'autant  plus  que  le  point  d'ébul- 
lition  est  plus  élevé.  La  première  partie  du  liquide  distillé 
originel,  après  purification  par  distillation,  avait  pour  den- 
sité 0,881.  Le  liquide  incolore,  assez  mobile,  ne  laissait 
déposer  aucune  partie  solide,  môme  à — 10^.  La  réaction 
acide  de  la  seconde  partie  du  liquide  distillé  originel  est 
attribuée  à  l'acide  acétique. 

-  {A)  Monit.-êeientif.f  Jioyembre  i9lêi, 
(2)  Répertoire  de  pharmacie ,  octobre  1891. 


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—  68  — 

D*aprè8  l'auteur,  Tessence  de  myrte  paraît  être  un  com- 
posé de  deux  substances  bien  définies,  dont  Tune  est  un 
hydrocarbure  terpénique,  ayant  pour  formule  C"H', 
appartenant  au  second  groupe  de  la  classification  de  Wal- 
lach,  soit  aux  terpènes  proprement  dits.  Ce  serait  un  iso- 
mère deTessence  de  térébenthine,  bouillant  à  154-155^  et 
c'est  lui  qui  donnerait  à  l'essence  de  myrte  son  odeur  ca- 
ractéristique. L'autre  est  un  corps  oxygéné  bouillant  à 
175-176",  d'odeur  agréable  de  menthe  poivrée,  contenu 
dans  les  dernières  parties  de  l'essence,  quand  on  la  soumet 
à  la  distillation  fractionnée.  Il  a  pour  formule  C*®H"0  et 
il  serait  donc  un  isomère  du  camphre. 

Le  nom  de  myrioly  sous  lequel  on  désigne  communément 
l'essence  de  myrte  du  commerce,  est  impropre,  parce  que, 
jusqu'à  ce  jour,  on  n'avait  pas  constaté  de  corps  oxygéné 
dans  sa  composition  et  que  ce  nom  ne  convient  pas  au 
essences  hydrocarburées.  On  aurait  pu  l'appeler  myrtène, 
mais  encore  ce  nom  serait-il  aussi  impropre,  l'essence  de 
myrte  n'étant  pas  constituée  par  un  seul  hydrocarbure, 
mais  bien,  comme  la  majeure  partie  des  essences,  par  un 
mélange  de  corps  hydrocarbures  oxygénés. 


Huile  de  graines  de  tilleul;  par  M.  Mueller  (1).  —  Le? 
graines  du  tilleul,  malgré  leur  dureté,  se  laissent  faci- 
lement couper  au  couteau;  très  pauvres  en  amidon,  elles 
renferment  une  quantité  considérable  de  corps  gras.  L'au- 
teur a  extrait  l'huile  de  ces  graines  ;  il  a  récolté  une  assez 
grande  quantité  de  fruits  du  tilia  iniermedia;  difficiles  à 
ouvrir  lorsqu'ils  sont  frais,  il  se  laissent  aU  contraire  aisé- 
ment dépouiller  de  leur  péricarpe  lorsqu'on  les  fait  sécher 
à  l'air  et  qu'on  les  roule  dans  un  linge.  Les  graines  ainsi 
dépouillées  de  la  cosse,  ont  été  moulues  dans  un  vulgaire 
moulin  à  café;  elles  donnent  une  poudre  grossière  d'un 
brun  grisâtre  ou  presque  violacé.  On  les  a  ensuite  épuisées 
par  l'éther  de  pétrole  qui  prend  aussitôt  une  coloration 


(1)  Ann.  agron.f  25  septembre  1S91. 


k 


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—  69  — 

jaune  intense  et  abandonne,  après  évaporation,  une  grande 
quantité  d'une  huile  jaune,  rappelant  Thuile  de  provence, 
et  qui  a  reçu  le  nom  d'huile  de  tilleul.  10*'  de  graines 
inondées  donneraient  5«',8  d'huile,  soit  58  p.  100. 

Les  graines  du  tilleul  appartiennent,  comme  on  voit, 
aux  plus  riches  qui  existent;  seules  les  graines  du  BerthoU 
letia  excelsa  (67,65  p.  100),  du  cocotier  (67  p.  100),  du  cou- 
drier (6^,39  p.  100),  et  de  ÏAleun'ter  tuliôa{6l,U  p.  100)  en 
renferment  davantage,  alors  que  nos  gi*aines  oléagineuses 
ordinaires,  colza  (42,23  p.  100),  de  navette  (33,53  p.  100) 
restent  bien  au-dessous  de  celles  du  tilleul. 

Quant  à  sa  saveur  et  à  sou  aspect,  l'huile  de  tilleul  res- 
semble à  la  meilleure  huile  d'olive;  elle  est  exempte  de 
toute  saveur  amère  ou  aromatique,  elle  appartient  aux 
huiles  non  siccatives;  abandonnée  k  elle-même  pendant 
cinq  semaines  dans  une  capsule  ouverte,  elle  ne  change 
ni  de  goût,  ni  de  consistance,  elle  ne  rancit  pas  et  ne 
se  résinifle  pas  en  présence  de  l'oxygène  de  l'air. 

L'acide  ^Ifurique,  ajouté  à  l'huile  de  tilleul  dans  un 
tube  à  essai,  s'échauffe  fortement  et  donne  une  coloration 
brun  rouge  foncé.  Quelques  gouttes  d'acide  azotique  d'une 
densité  de  1,4,  agitées  avec  l'huile,  donnent  une  émulsion 
gris  verdâtre  d'où  l'acide  s'échappe  par  le  repos  sans  avoir 
pris  de  coloration,  tandis  que  l'huile  elle-même  brunit 
bientôt,  mais  moins  qu'avec  l'acide  sulfurique.  Si  on 
soumet  l'huile  à  l'épreuve  de  l'élaïdine,  en  la  traitant  par 
l'acide  azotique  et  quelques  gouttes  de  mercure,  les  va- 
peurs d'acide  hypoazotique  fout  monter  toute  la  masse  en 
une  écume  jaune  orangé,  bientôt  il  se  dépose  un  gâteau 
savonneux  orangé  qui  se  conserve  pendant  des  semaines. 

La  saponification  avec  la  lessive  de  soude  produit  un 
savon  jaunâtre,  cristallisant  en  longues  aiguilles  jaunes 
dans  Talcool. 

L'huile  de  tilleul  résiste  sans  se  figer  à  la  température 
très  basse  (21*,5  au-dessous  de  zéro)  produite  par  un  mé- 
lange de  neige  et  de  sel  marin. 

Nous  profiterons  de  cette  occasion  pour  apprendre  que 
les  Japonais  retirent  de  l'huile  des  graines  d'un  arbre  gui 


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—  70  — 

frucli&e  abondamment  en  France,  le  Paulownia  ifnperialis. 
Depuis  quelques  temps,  cette  huile  parait  sur  le  marché 
de  Londres  ;  il  serait  bon  d'en  essayer  l'extraction  chez 
nous  aussi  bien  que  celle  de  Thuile  de  tilleul.  Au  Japon, 
rhuile  de  Paulownia  sert  à  boucher  les  trous,  les  pores 
du  bois  destiné  à  être  recouvert  de  laque,  à  peindre  le  bois 
pour  le  soustraire  à  l'action  de  Thumidité,  à  calfater  les 
embarcations,  etc.  C'est  la  plus  siccative  de  toutes  ces 
huiles.  Elle  se  solidifie  rapidement  au  soleil  dans  un 
flacon  bouché  et  entièrement  rempli. 


Préparation  d'un  nouveau  principe  retiré  de  l'huile  de 
sésame;  par  M.  J.-F.  Tocher  (1).  —  M.  J.-F.  Tocher  a 
retiré  lie  l'huile  de  sésame  un  produit  qui  n'y  avait  pas 
encore  été  rencontré  et  qu'il  a  isolé  de  la  manière  sui- 
vante. 

On  mélange  10  parties  en  volume  d'huile  de  sésame 
avec  7  parties  en  volume  d'acide  acétique  cristallisable  et 
on  agile  vigoureusement  de  temps  à  autre,  puis  on  laisse 
reposer.  On  décante  alors  l'acide  dans  une  capsule  de  por- 
celaine et  on  l'évaporé  entièrement  au  bain-marie  ;  on 
reprend  le  résidu  qui  est  gélatineux,  transparent  et  d'un 
jaune  d'ambre  par  de  la  potasse  caustique  chaude,  on 
l'abandonne  pendant  douze  heures  en  agitant  souvent. 

Le  précipité,  qui  s'est  formé  au  bout  de  ce  temps-là,  est 
chauffé  à  ébullition  avec  de  l'acide  chlorhydrique,  puis  on 
lave  sur  un  filtre  jusqu'à  ce  qu'il  soit  absolument  débar- 
rassé d'acide. 

Le  corps,  ainsi  oblenu,  cristallise  de  l'alcool  chaud  en 
longues  aiguilles  fondant  à  117-M8«  centigrades,  solubles 
dans  le  benzol,  le  chloroforme,  l'acide  acétique  cristalli- 
sable, etc.,  insolubles  dans  l'eau,  les  alcalis  et  l'acide  chlo- 
rhydrique. 

L'huile  de  sésame  renferme  jusqu'à  0,04  p.  100  de  celte 

(1)  Chemiker  Zeiiung,  t.  XIX,  tS90;  Chemisches  Repertorium^  d*api*cs 
Monit,  scientif.f  octobre  1891. 


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—  71  — 

substance,  elle  est  neutre,  elle  donne  avec  l'acide  nitrosul- 
furique  une  coloration  verte  qui  passe  ensuite  au  rouge 
clair. 

Elle  est  composée  de  30,53  p.  100  de  carbone,  de  5,43 
p.  100  d'hydrogène  et  d'oxygène  ;  elle  ne  représente  ainsi 
aucune  des  substances  trouvées  jusqu'ici  dans  l'huile  de 
sésame. 


La  production  de  la  scammonée  dans  la  Turquie 
d'Asie  (1).  —  La  résine  de  scammonée,  qui  est  fournie  par 
une  variété  de  convolvulus  ou  plante  grimpante,  est  récol- 
tée en  quantités  considérables  aux  environs  d'Alep  et  des 
autres  villes  du  nord  de  la  Syrie. 

Vers  le  mois  de  juillet  ou  d'août,  dit  le  consul  de  France 
à  Alep,  des  incisions  sont  pratiquées  dans  les  racines,  qui 
laissent  exsuder  un  suc  laiteux,  qu'on  recueille  dans  des 
coquilles,  d'où  il  est  transvasé  dans  de  larges  potiches  en 
terre,  qu'on  expose  alternativement  au  soleil  et  au  vent, 
dans  le  but  de  dessécher  le  produit  et  de  le  rendre  propre 
à  la  vente.  On  a  fréquemment  trouvé,  mélangées  au  suc, 
des  substances  étrangères  ajoutées  au  cours  de  l'opération, 
et  cette  manœuvre  a  pour  efTet  d'en  modifier  considérable- 
ment la  valeur  marchande.  En  raison  des  pertes  éprouvées 
par  nombre  d'acheteurs,  qui  avaient  reçu  des  marchands 
de  la  Syrie  une  scammonée  de  qualité  inférieure,  cette 
gomme-résine  ne  donne  présentement  lieu  qu'à  un  trafic 
restreint  avec  l'Europe,  et  encore  sous  la  réserve  que  c'est 
aux  risques  et  périls  des  consignataires  que  la  scammonée 
est  embarquée  pour  l'Europe,  aux  fins  d'exposition  sur  les 
marchés,  pour  attirer  les  acheteurs.  L'exportation  de  la 
bonne  scammonée,  par  le  port  d'Alexandrette,  en  1890, 
s'est  élevée  au  chiffre  de  1.500^*,  dont  la  totalité  a  été 
livrée  aux  maisons  de  droguerie  de  France,  d'Angleterre, 
d'Allemagne  et  d'Italie.  Ce  dernier  pays  reçoit  de  Smyrne 
la  scammonée  en  gâteaux,  comme  de  la  cire,  emballés 
dans  des  caisses  pesant  de  75  à  125  livres  chacune.  Il  se 

(1)  Joum.  of  the  Soc,  o farts,  d'après  Monii.  scientif.f  octobre  1891- 


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—  72  — 

lent  un  négoce  considérable-  des  racines  de 
,  récoltées  en  septembre  et  en  octobre,  qu'on 
ir  place  avant  de  les  livrer  au  commerce.  En 
rtation  des  racines  par  Alexandrette  a  atteint 
ont  la  moitié  a  été  livrée  en  France  et  le  reste 
rre  pour  être  transité  en  Amérique.  Pendant  le 
mnée  les  prix  se  sont  maintenus  entre  45  et 
10*'»  rendus  franco  à  destination. 


rtificiel  (1). — A  la  dernière  assemblée  générale 
ition  bavaroise  des  représentants  de  la  chimie 
M.  Th.  Weigel,  pharmacien,  a  parlé  d'un  pro- 
dans le  commerce  sous  le  nom  de  miel  de  sucre, 
n  succédané  du  miel  naturel.  Ce  miel  artificiel, 
op,  serait  composé  d'eau,  de  sucre  inverti,  d'un 
)stance  minérale  et  d'acide  libre.  Il  aurait  le 
eur  du  miel  naturel. 

e  chimique  n'a  fait  découvrir  dans  la  compo- 
roduit  aucun  élément  qui  ne  soit  pas  dans  le 
beilles.  Il  n'y  a  ni  dextrine,  ni  saccharose,  ni 
3stance  anormale.  En  un  mot,  c'est  une  imi- 
ien  faite,  qu'elle  ne  se  distingue  en  rien  du 
ble,  tout  en  revenant  bien  moins  cher, 
lyser  confirme  ces  données  et  ajoute  que  si  la 
du  miel  artificiel  restait  entre  de  bonnes  mains, 
it  onéreux  les  soins  minutieux  de  l'apiculture, 
ûUe  ne  nous  resterait  indispensable  que  pour  la 
de  la  cire. 


ixation  de  razote  libre  par  les  plantes;  par 

3CHL0ESING  fils  et  Em.  Laurent  (2).  —  Nous 
connaître  les  résultats  des  expériences  de  ces 


itemalionale  des  falsifications, 
rc,  CXIII,  776,  1891. 


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—  73  — 

auteurs  concernant  la  fixation  de  l'azote  libre  par  lés  légu- 
mineuses. Leurs  études  ont  été  étendues,  cette  année,  à 
des  représentants  d'autres  familles  botaniques;  ils  s'ex- 
priment ainsi  : 

La  méthode  à  laquelle  nous  avons  recours,  pour  savoir  si  la  fixation  se 
produit  et  pour  Tévaluer,  consiste  à  mesurer  directement  Tazote  gazeux  au 
commencement  et  à  la  fin  de  chaque  expérience,  et  à  comparer  les  deux 
mesures.  Cette  méthode  directe  est,  d'ailleurs,  contrôlée  par  la  méthode 
indirecte  fondée  sur  le  dosage  de  Tazote  :  1*  avant  culture,  dans  le  sol  et  les 
graines  et,  2^,  après  culture,  dans  le  sol  et  les  plantes.  La  première  méthode 
a  une  incontestable  supériorité,  quant  à  la  démonstration  de  Torigine  de 
l'azote  fixé,  s*il  s*cn  fixe,  et  c'est  \h  précisément  la  raison  qui  nous  a  décidés 
à  en  faire  usage  malgré  les  difficultés  d'exécution  qu'elle  comporte.  Nous 
avons  indiqué  comment,  l'an  passé,  nous  l'avons  mise  en  pratique. 

En  dehors  du  choix  des  plantes,  les  dispositions  prises  cette  année  n'ont 
guère  été  différentes  que  sur  un  point  de  quelque  importance,  qui  est  relatif 
au  sol.  Ignorant  sous  quelles  influences  les  plantes  autres  que  les  légumi- 
neuses absorberaient  Tazote  libre,  si  toutefois  elles  en  avaient  la  falculté, 
nous  ne  pouvions,  comme  avec  les  légumineuses,  mettre  en  œuvre  des  sols 
stérilisés  et  pourvus  ensuite  de  certains  microbes.  Il  nous  importait  d'em- 
ployer, au  contraire,  dos  terres  naturelles  et  de  ne  rien  leur  retrancher  de 
ce  qui,  dans  les  conditions  ordinaires,  pouvait  concourir  au  phénomène  de  la 
fixation.  Nous  avons  même  voulu  y  introduire  les  divers  organismes  qui  se 
rencontrent  communément  dans  de  bonnes  terres. 

Pour  chaque  expérience,  le  sol  a  été  composé  de  2.000^  ou  2.500"»'  d'une 
terre  sableuse,  pauvre,  provenant  de  Montretout,  à  laquelle  on  a  ajouté  2s',5 
de  calcaire  et  ^^'  d'un  mélange  de  plusieurs  terres  riches  (terre  de  jardin, 
terres  ayant  porté  des  graminées,  du  trèfle,  des  lupins,  des  fèves)  ;  puis  il  a 
reçu  un  certain  volume  d'une  solution  minérale  nutritive,  additionnée  dans 
divers  cas  d'un  peu  de  nitrate  de  potasse.  Les  graines  une  fois  semées,  on  a 
versé  à  la  surface  du  sol  5^*  d'un  liquide  obtenu  en  délayant  5>'  du  mélange 
de  terres  ci-dessus  avec  20^  d'eau  distillée.  Des  expériences  témoins  ont 
été  établies,  absolument  identiques  aux  autres,  si  ce  n'est  qu'on  n'y  a  point 
semé  de  graines. 

Dans  une  première  série  d'expériences  il  paraissait  y 
avoir  eu  fixation  d'azote  par  l'avoine,  le  tabac,  mais  la  sur- 
face du  sol  s'était  peu  à  peu  et  à  divers  degrés  recouverte 
de  mousses  et  d'algues  ;  ils  ont  repris  ces  essais  en  évitant 
le  développement  de  ces  plantes  vertes  inférieures  en 
recouvrant  la  terre  d'une  couche  de  quelques  millimètres 
de  sable  quartzeux  calciné. 


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—  74- 

- 

,  250<"  d*€au.  —  Point  dé  plante»  vertes  inférieures. 

Méthode  directe. 

Azote  gaz 

eux. 

en  plus 

lilial.          final. 

au  début. 

à  la  fin. 

lOM        3100^5 

0,8 

=  iTo 

023,9        Extraction  des  gaz  manqué 

C 

103,3        2996,2 

107,1 

=  134,6 

)» 

S03,l        3505,2 

» 

2,1  =  2,6 

185,7        3488,7 

» 

3,0  =  3,8 

177,5        3479,4 

» 

1,9  =  2,4 

Méthode  indirecte. 

Azote 

final 

en  plus 

e.  total.         sol. 

récolte. 

total,  au 

début,  à  la  fin 

ing             mr 
190,6      194,6 

ô^ 

194,1 

7       ro 

193,6      177,1 

18,4 

195,5 

1,9 

223,2      195,1 

170,5 

365,6 

»       itM 

194,4      174,7 

17,3 

192,0 

2,4     .         » 

206,4      179,8 

28,6 

208,4 

»             2,0 

204,9      198,0 

10,2 

288,2 

»             3,3 

les  deux  méthodes  est  satisfaisante. 

les  auteurs  sont  les  suivantes  : 

ies  vertes  inférieures  qui  peuvent  em- 

azeux  à  l'atmosphère  ; 

lions  de  ces  expériences,  les  sols  nus, 

de,  le  cresson,  la  spergule,  n*ont  point 

L  quantité  mesurable  ;  il  est  vérifié  une 

ns  les  mêmes  conditions,  les  pois  sont 

e  larges  emprunts  à  Tazote  atmosphé- 


rome  dans  les  États-Unis  (1).  —  L'in- 

V,  p.  702,  1891,  d*après  Journal  of  Society  of 
H,  p.   65. 


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—  75  — 

ëustrie  du  brome  prit  naissance,  en  1846,  à  Freepoi-t,  Pa, 
sous  la  direction  du  docteur  David  Âlter.  Après  avoir  été 
abandonnée,  puis  reprise  en  même  temps  à  Tarentum,  on 
a  abandonné,  depuis  1874,  la  fabrication  du  brome  dans 
ces  deux  villes.  En  1871,  une  usine  fut  montée  à  Canal 
Dovert-Ont,  elle  est  encore  en  activité. 

Le  brome  est  aussi  produit  commercialement  à  Pomeroy 
et  Tuscawaras,  Valley-Ohio,  et  dans  les  provinces  de  la 
Pensylvanie  occidentale,  West-Virginia  et  Michigan. 

Le  brome  est  un  sous-produit  important  dans  Tin- 
dustrie  du  sel  ;  il  se  trouve  à  Tétat  de  bromure  dans  les 
eaux  mères.  On  le  prépare  en  traitant  ces  eaux  mères  par 
l'acide  sulfurique  et  un  agent  oxydant  :  bioxyde  de  man- 
ganèse ou  chlorate  de  potasse.  A  Canal  Dovert,  dans  le 
district  de  Tuscaw^aras  Valley,  la  proportion  de  brome  que 
Ton  retire  est  de  2^,7  de  brome  pour  7  barils  de  sel;  à 
Pomeroy  de  0^,450  pour  1  baril  de  sel. 
.  Plus  des  deux  tiers  du  brome  produit  est  employé  à  la 
fabrication  des  bromures  de  potassium  et  de  sodium  dont 
on  se  sert  en  médecine  et  pour  la  photographie  ;  le  reste 
est  utilisé  dans  l'industrie  des  matières  colorantes.  La 
grande  efficacité  du  brome,  comme  désinfectant,  com- 
mence aussi  à  le  faire  rechercher  pour  cet  usage.  C'est 
ainsi  qu'à  Johnstown,  après  l'inondation  qui  fit  des  ra- 
vages dans  cette  ville  en  1889,  on  employa  plus  de  trois 
tonnes  de  brome  comme  désinfectant. 

L'industrie  du  brome  commença  dans  le  district  de  Mi- 
chigan, en  1885,  à  Midland  (Midland  County),  où  on  traitait 
des  eaux  mères  contenant  4,2  p.  100  de  brome.  La  pro- 
duction de  l'usine  de  Midland  atteint  maintenant  (1890) 
le  1/8  de  la  production  totale  du  brome  dans  les  États-Unis 
d'Amérique.  Grâce  à  une  entente  entre  les  producteurs,  le 
pvix  du  brome  s'est  accru  sensiblement  depuis  1885  où  il 
était  tombé  à  3  francs  le  kilog.  pour  atteindre,  en  1890, 
4',50,  4',55.  La  production  peut  se  répartir  ainsi  à  l'heure 
actuelle  :  Michigan,  18  tonnes,  Pensylvanie,  31,5  tonnes, 
Ohio  et  Virginia,  90,5  tonnes,  ensemble  140  tonnes  environ 
représentant  une  valeur  de  plus  de  800.000  fi^ancs. 


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—  76  — 

La  consommation  de  la  pyrolusite  (bioxyde  de  man- 
ganèse naturel)  est  de  181.226  tonnes  pour  une  production 
annuelle  de  140  tonnes  de  brome,  soit  environ  0^,7  à  0^,9 
de  bioxyde  de  manganèse  pour  0^,450  de  brome.  Sauf  dans 
les  usines  de  Michigan  où  on  emploie  le  chlorate  de  po- 
tasse, c'est  partout  le  bioxyde  de  manganèse  qui  sert 
d'agent  oxydant.  Là  richesse  en  chlorure  de  calcium  des 
eaux  mères,  traitées  dans  les  usines  de  Michigan,  a  rendu 
nécessaire  l'emploi  du  chlorate  de  potasse;  ayant  moins 
d'acide  sulfurique  à  ajouter,  il  se  précipite  aussi  moins  de 
sulfate  de  calcium. 

En  1887,  on  a  encore  importé  en  Amérique  environ 
30  tonnes  de  brome  représentant  une  valeur  de  90.000 francs  ; 
depuis  cette  époque  le  pays  se  suffit  à  lui-même  et  les 
importations  de  brome  ont  cessé. 


Nouveau  procédé  de  dosage  de  l'amidon;  par  M.  Bau- 

DRY.  —  Le  principe  de  la  nouvelle  méthode  repose  sur  les 
faits  suivants  : 

1°  Les  acides  salicylique  et  benzoïque  solubilisent  com- 
plètement à  chaud  l'amidon  ; 

2^  L'amidon  solubilisé  possède  la  propriété  de  dévier  à 
droite  le  plan  de  polarisation  de  la  lumière  ; 

3*  La  déviation  est  proportionnelle  à  la  quantité  d'ami* 
don  solubilisée  pour  une  même  épaisseur  de  liquide  ob- 
servé. 

Pour  analyser  les  fécules,  on  pèse  3«',321  de  la  fécule  à 
essayer  qu'on  introduit  dans  un  ballon  allant  au  feu  et 
jaugé  à  200**  avec  environ  80-90«'  d'eau.  On  y  ajoute  0»',48 
à  0«',50  d'acide  salicylique  et  l'on  fait  bouillir  jusqu'à  dis- 
solution complète  de  Tamidon,  c'est-à-dire  environ  pendant 
vingt  à  vingt-cinq  minutes.  Après  ce  temps,  on  ajoute  de 
l'eau  froide  jusqu'au  volume  de  190««  environ  et  l'on  fait 
refroidir  le  ballon.  Au  bout  de  quinze  à  vingt  minutes,  on 
ajoute  1**,5  d'ammoniaque,  on  jauge  exactement  à  200** 


(1)  Revue  internationale  des  falsifications. 


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—  77  — 

et  Ton  agite  ;  il  ne  reste  plus  qu'à  filtrer  et  à  polariser. 

Le  liquide  observé  dans  un  tube  de  400™"*  donne  direc- 
tement la  teneur  en  amidon  anhydre  de  Féchantillon  es- 
sayé, en  employant  un  saccharimètre  dont  lOO'^sacchari- 
métrique  =  10«'  de  saccharose  (échelle  Vivien). 

Si  le  saccharimètre  employé  était,  celui  de  Laurent, 
dont  le  poids  normal  de  suci%  cristallisable  serait  16*%  19 
on  ne  devra  opérer  que  sur  un  poids  de  2«',688. 

Dans  ce  cas,  le  nombre  de  degrés  ou  de  dixièmes  de  de- 
gré lu  sur  Téchelle,  multiplié  par  2  donne  la  richesse 
pour  100  en  amidon  ou  fécule. 


Acide  tartrique  (1).  —  M.  Mante-Legré  a  établi,  dans  sa 
fabrique  de  Marseille,  un  procédé  breveté,  par  M.  Gladysz, 
qui  consiste  à  remplacer,  dans  le  traitement  des  lies,  l'acide 
chlorhydrique  par  l'acide  sulfureux.  Cet  acide  est  obtenu 
par  l'action  du  cuivre  sur  l'acide  âulfurique  concentré  qui 
est  réalisée  pour  fabriquer  le  sulfate  de  cuivre. 

Ce  nouveau  système  permet  de  traiter  économiquement 
les  lies  pauvres  ne  contenant  que  13  à  15  p.  100  d'acide  tar- 
trique. 

La  série  d'opérations  par  lesquelles  on  passe  est  la  sui- 
vante : 

1*^  Concassage  des  lies  ; 

2*»  Lixiviation  ; 

3*>  Évaporation  de  l'acide  sulfureux  et  précipitation  des 
sels  tartriques  ; 

4*^  Condensation  de  l'acide  sulfureux  ; 

5*  Séparation  des  sels  tartriques. 

1^  Concassage  des  lies.  —  Les  morceaux  doivent  avoir  une 
grosseur  déterminée  ;  le  calibrage  des  grains  varie  de  ir> 
à  20"".  Les  poussières  du  concassage  et  du  blutage,  pour 
pouvoir  être  utilisées,  sout  agglomérées. 

2*^  Lixiviation.  —  Le  traitement  par  Tacide  sulfureux  se 

(1)  Cet  article  est  rédigé  d'après  un  rapport  très  intéressant  de  M.  Lcquia 
•sur  rindastric  chimique. 


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—  78  — 

fait  dans  des  bacs  doublés  de  plomb,  groupées  par  séries 
de  cinq  ou  six  ;  répuisement  est  couduit  méthodiquement. 
Les  eaux  fortes  à  10  ou  12®  Baume  sont  envoyées  aux  appa- 
reils distillatoires,  et  les  petites  eaux  sont  montées  sur  des 
tours  de  condensation  de  lacide  sulfureux.  Quand  les 
liqueurs  marquent  1®  Baume  on  arrête  le  lessivage  et  on 
enlève  les  marcs  à  la  pelle;  Après  simple  dessiccation  à 
Tair,  ces  résidus  peuvent  être  livrés  comme  engrais  ;  ils 
contiennent  3  à  5  p.  100  d'azote. 

S*»  Évaporation  de  tacide  sulfureux  et  précipitation  des  sels 
tartriques,  —  Les  eaux  fortes  sont  reçues  dans  des  chau- 
dières en  plomb  fermées  communiquant  avec  les  tours  de 
condensation.  La  capacité  de  chaque  cuvette  est  de  2.500 
à  3.000  litres.  On  chauffe  à  la  vapeur  jusqu'à  TébuUition 
pour  chasser  Tacide  sulfureux.  Quand  le  dégagement  est 
terminé,  on  écoule  le  liquide  dans  de  vastes  bassins  de 
peu  de  hauteur  doublés  de  plomb.  Par  refroidissement  le 
tartrate  se  précipite  pur. 

4*  Condensation  de  Vacide  sulfureux.  —  L'acide  sulfureux, 
au  sortir  des  chaudières,  passe  dans  des  réfrigérants  à  eau 
froide  et  de  là  dans  des  tourelles  en  plomb  garnies  de  coke, 
de  14*"  de  hauteur  ;  l'alimentation  se  fait  partie  avec  des 
petites  eaux  provenant  du  lessivage,  partie  avec  de  l'eau 
pure. 

5*  Séparation  des  sels  tartriques,  —  Quand  on  opère  sur 
des  lies  ne  contenant  que  du  tartrate  de  chaux  on  obtient 
finalement  un  précipité  ne  renfermant  que  ce  sel  ;  mais  si 
elles  contiennent  du  tartrate  et  du  bitartrate  de  potasse  on  a 
un  mélange  salin  qui,  traité  par  du  carbonate  de  chaux  et  du 
chlorure  de  calcium,  donne  la  totalité  de  l'acide  tartrique 
à  l'état  de  tartrate.  Dans  le  cas  où  on  voudrait  isoler  la 
crème  de  tartre,  il  suf&t  de  traiter  ce  mélange  salin  par 
l'eau  à  120-125®  sous  pression;  le  bitartrate  seul  se  dissout. 

Le  tartrate  de  chaux  obtenu  dans  les  deux  cas  est  grenu, 
peu  coloré,  se  lave  facilement  et  sèche  bien.  On  fait  ce 
lavage  dans  des  essoreuses  et  le  sel  retiré  ne  renferme  plus 
que  15  à  16  p.  100  d'eau. 

L'acide  sulfureux  employé  dans  ce  procédé  est  cons- 


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—  79  — 

tamment  récupéré  ;  les  pertes  inévitables  sont  eompensée& 
par  les  gaz  provenant  de  la  fabrication  du  sulfate  de 
cuivre. 

En  hiver  cette  perte  est  relativement  faible  ;  elle  atteint 
à  peine  15  p.  100  du  poids  de  Tacide  tartrique  produit  ;  eu 
été  elle  peut  doubler. 

6<»  Extraction  de  V acide  tartrtqui,  —  Le  lartrate  de  chaux ^ 
décomposé  par  Tacide  sulfurique,  donne  des  liqueurs  fai- 
blement colorées  qu'on  passe  sur  du  noir  animal  ;  elles- 
donnent  de  Tacide  tartrique  cristallisé  et  marchand  par 
une  seule  cristallisation.  Grâce  à  la  pureté  des  tartrates^ 
les  pertes  par  les  eaux  mères  sont  plus  réduites  qu'avec  le- 
procédé  ordinaire. 

En  Espagne  j'ai  vu  fonctionner  une  fabrique  d'acide 
tartrique,  à  la  Rioja,  et  il  y  en  a  plusieurs  autres  dans  le& 
centres  vinicoles.  On  le  relire  soit  de  la  lie  fraîche  ou 
sèche,  soit  des  marcs. 

La  lie  fraîche  est  distillée.  Le  résidu,  encore  chaud,  resté- 
dans  la  cucurbite,  est  écoulé  dans  une  cuve  où  il  est  traité 
par  l'acide  chlorhydrique  étendu  qu'on  maintient  à  l'ébul- 
lition  jusqu'à  dissolution,  puis  il  est  soumis  au  repos  dans^ 
une  autre  cuve  où  on  précipite  l'acide  tartrique  à  l'état  de- 
tartrate  par  le  carbonate  de  chaux. 

La  lie  sèche  est  traitée  directement  par  l'acide  chlorhy- 
drique. 

Quand  au  marc  de  raisin  épuisé  on  le  distille  avec  des* 
eaux  mères  des  traitements  antérieurs  ^t  on  jette  le  résidu 
chaud  sur  des  toiles  métalliques  disposées  sur  des  cristal- 
lisoirs.  Après  le  refroidissement  prolongé  on  décante  l'eau 
mère  qui  rentre  dans  la  fabrication. 

Si  le  vin  n'était  pas  plâtré  ou  s'il  l'était  faiblement  le 
dépôt  est  cristallin  et  il  est  constitué  par  du  tartre.  Si  le 
vin  était  fortement  plâtré  on  trouve  au  fond  des  cristalli- 
soirs  une  matière  sableuse  qui  est  constituée  surtout  par 
du  tartrate  de  chaux. 

Ces  fabrications  d'acide  tartrique  sont  florissantes,  en 
Espagne,  depuis  qu'on  a  dû  renoncer  au  plâtrage  forcé 


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—  80  — 

parce  que  rintroduction  d'une  certaine  dose  de  cet  acide 
éclaircit  le  vin,  améliore  sa  couleur  et  facilite  sa  conser- 
vation. 

Il  est  bon  que  les  chimistes,  qui  sont  chargés  d'analyses 
de  vins,  sachent  ce  fait  et  portent  leur  attention  sur  le  do- 
sage de  l'acide  tartrique.  A.  R. 


Bacille  d*Eberth  et  bacille  coli  communis;  par  MM.  Ro- 

DET,  G.  Roux  et  Vallet;  Chantbmesse  et  Widal;  Du- 
bief;  Wubtz.  —  MM.  Rodet  et  G.  Roux  sont  arrivés 
individuellement,  le  premier  par  Tétude  d'une  grave 
épidémie  de  fièvre  typhoïde  à  Gluny,  le  second  par 
l'examen  de  l'eau  de  puits  d'une  maison  de  Lyon,  où  la 
fièvre  typhoïde  sévissait,  à  douter  que  le  bacille  d'Ëberth 
fût  l'agent  unique  de  l'infection  de  l'eau. 

Ils  se  réunirent  pour  étudier  de  plus  près  la  question,  et 
ils  ont  annoncé  que  des  cultures  préparées  avec  des  selles 
de  typhiques,  fournissaient  immédiatement  et  exclusi- 
vement le  B,  coli,  et  que,  dans  d'autres  eas,  le  B.  coli 
existait  dans  l'intestin  et  le  B,  dEberth  dans  la  rate. 

Ils  ont  passé  en  revue  tous  les  caractères  donnés  par  les 
divers  auteurs,  et  ils  arrivent  à  conclure  qu'il  n'y  a  pas  de 
signe  différentiel  certain  qui  permette  de  les  distinguer 
l'un  de  Tautre,  que  ces  deux  microorganismes  constituent 
deux  variétés  dissemblables  dans  les  circonstances  les  plus 
ordinaires,  mais  que  ces  deux  types  classiques  se  relient 
l'un  à  l'autre  par  un  anneau  ininterrompu  de  formes  in- 
.termédiaires. 

Pour  eux,  le  B.  coli  possède  la  propriété  de  donner  nais- 
sance à  la  fièvre  typhoïde,  et  ils  basent  cette  opinion  sur 
diverses  expériences  de  M.  Vallet;  le  B.  coli,  extrait  de 
matières  fécales  en  fermentation,  a  une  action  pathogène 
.sur  le  cobaye  plus  intense  que  ce  bacille  trouvé  dans 
l'homme  sain,  et  même  que  le  B.  d'Ëberth  retiré  de  la 
rate  d'un  typhique. 

Le  B.  coli  se  développe  abondamment  dans  le  liquide 
filtré  des  fosses  d'aisance  et  revêt  diverses  formes  du 


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—  81  — 

B.  d'Eberth,  lequel  ne  vit  que  difficilement  dans  ce  liquide. 
D*où  Fauteur  conclut  que  ce  n'est  pas  le  B.  d'Eberth  qui 
pullule  dans  les  fosses  d'aisances,  mais  la  variété  viru- 
lente du  B.  coli,  et  par  suite  que  les  eaux  potables  ne  sont 
pas  d'ordinaire  souillées  par  le  premier,  mais  par  le 
second. 

MM.  Rodet,  Roux  et  Vallet  ne  contestent  pas  cependant 
que  la  présence  du  B.  d'Eberth  ne  puisse  causer  la  fièvre 
typhoïde. 

L'homme  recèle,  habituellement,  dans  Tintestin  le 
B.  coli;  dans  certaines  circonstances,  le  surmenage  par 
exemple,  il  peut  s'introduire  dans  la  muqueuse  intestinale 
et  dans  le  sang  :  ce  qui  amènera  le  développement  d'une 
fièvre  typhoïde.  M.  Macé  a  constaté  la  présence  de  ce  bacile 
dans  la  rate  d'une  personne  morte  de  la  fièvre  typhoïde. 

M.  Vallet  ayant  filtré  du  liquide  de  fosse  d'aisances  de 
façon  à  le  débarrasser  de  tout  microbe,  a  étendu  ce  liquide 
avec  de  l'eau  et  Ta  donné  à  des  lapins  et  à  des  cobayes  qui 
n'ont  pas  paru  en  être  affectés  ;  puis  il  leur  a  inoculé  des 
cultures  du  B.  coli  et  du  B.  d'Eberth.  Ces  animaux  ont 
résisté  mieux  que  des  animaux  non  préparés  :  ce  qui  sem- 
ble montrer  que  l'injestion  des  liquides  sécrétés  par  ces 
bacilles  donne  une  certaine  immunité.  Ce  fait  permettrait 
d'expliquer  la  résistance  à  la  fièvre  typhoïde  constatée 
chez  de  jeunes  soldats  qui  venaient  d'une  ville  où  ils 
avaient  dû  boire  une  eau  souillée  par  les  toxines  du  B.  coli 
et  du  B.  d'Eberth. 

MM.  Ghantemesse  et  Vidal  affirment  de  leur  côté  que  le 
B.  coli,  quelles  que  soient  son  origine,  son  âge,  son  degré 
d'énergie,  qu'il  ait  vécu  à  l'air  ou  non,  qu'il  ait  été  chauffé 
à  59^  ou  qu'il  se  soit  développé  à  la  température  ordinaire, 
se  diCTérencie  nettement  du  B.  d^Eberth,  parce  qu'il  déter- 
mine la  fermentation  des  sucres,  et  que  le  B.  d'Eberth  ne 
produit  pas  cette  action. 

11  sufllt,  disent-ils,  pour  en  acquérir  la  preuve,  d'intro- 
duire une  culture  de  B-  coli  dans  un  bouillon  additionné 
de  carbonate  de  chaux  et  de  lactose  :  il  se  dégage  bientôt 
-des  bulles  de  gaz  formées  d'hydrogène  et  d'acide  car- 

Jow.  iê  Phërm.  gi  de  CMm.,  5*  sérib,  t.  XXV.  (15  janTier  189i}.        6 


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—  82  — 

it  le  lactose  disparaît  totalement  si  Ton  prend  la 
L    d'ajouter   successivement    du   carbonate   de 
r  neutraliser  Tacide  qui  se  forme, 
après  ces  savants,  l'acide  ainsi  formé  qui  déter- 
lagulation  du  lait  ensemencé  avec  le  B.  coli. 
pareil  ne  s'observerait  avec  le  B.  d'Eberth. 
ef  conteste  les  expériences  de  MM.  Ghantemesse 
t  soutient  que  le  B.  d'Eberth  fait  fermenter  le» 
tout  au  moins  le  glucose  aussi  activement  que 
.  Quant  au  lactose,  la  production   de  Facide 
sment  plus  forte  avec  le  premier  de  ces  microbes 
second,  mais  il  y  a  fermentation  dans  les  deux 

z  (2),  laissant  de  côté  la  coagulation  et  la  fermen- 
îcupe  exclusivement  de  la  production  et  de  la 
îtion  de  l'acide  lactique  et,  à  cet  effet,  il  fait  agir 
acilles  sur  de  la  gélose  lactosée  à  2  p.  100  en 
3  la  teinture  de  tournesol.  En  semant  les  bacilles 
.nge  violet,  on  observe,  en  moins  de  vingt-quatre 
i  différences  caractéristiques.  Le  B.  coli  rougit 
a  donne  naissance  à  des  bulles  de  gaz  nom- 
ndis  que  le  B.  d'Eberth  laisse  la  gélose  teinte 
is  dégagement  de  gaz. 

s  indique  un  deuxième  caractère  différentiel, 
dans  deux  tubes  de  la  gélose  lactosée  et  colorée 
ol,  et  on  les  laisse  huit  ou  dix  jours  à  l'étuve 
ratte  soigneusement  ces  tubes  avec  un  couteau 
de  façon  que  la  surface  inclinée  soit  lisse  et 
te.  On  dépose  sur  l'un  ime  culture  de  B.  d'E- 
r  l'autre  une  de  B.  de  coli.  Au  point  où  ce  der- 
insemencé,  dès  le  lendemain,  on  voit  apparaître 
bleu  et  gommeux  entouré  d'une  auréole  rouge, 
àte  lentement  en  surface  et  dans  la  profondeur, 
re,  le  tube  où  le  bacille  d'Eberth  a  été  ense- 
)as  changé  d'aspect  et  l'on  ne  voit  aucune  trace 
lement. 


le  biologie  y  i9  octobre,  189i. 
(e  biologie^    12  décembre,  1891. 


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-.  83  --• 

Isolement  de  la  toxine  du  choléra;  par  M.  Hermann 
ScHOLL  (1).  —  Les  auteurs  qui  ont  cherché  à  isoler  la 
toxine  du  choléra  ont  opéré  sur  des  cultures  faites  en  pré^ 
sence  de  Fair.  M.  SchoU  a  eu  Tidée  de  cultiver  le  bacille 
du  choléra  à  Tabri  de  T  oxygène  de  Tair,  et  il  a  opéré 
d'après  les  indications  de  Hueppe,  c'est-à-dire  en  pre- 
nant comme  milieu  de  culture  des  œufs  crus.  Les  œufs 
ensemencés  ont  été  maintenus  à  une  température  de  36*»; 
le  blanc  s'est  fluidifié,  et,  en  ouvrant  les  œufs,  on  perce- 
vait une  odeur  très  forte  d'hydrogène  sulfuré.  Ce  blanc 
d'œuf  fluidifié,  inoculé  à  des  cobayes,  déterminait  de  la 
paralysie  et  des  mouvements  convulsifs,  et  la  mort  surve- 
nait au  bout  de  quarante  minutes.  L'albumine  des  œufs 
ensemencés  était  donc  toxique. 

En  traitant  par  l'alcool  cette  albumine  et  reprenant  le 
précipité  par  l'eau,  celle-ci  dissout  un  principe  très 
toxique,  attendu  que  8^*"  de  la  solution  aqueuse  tuèrent  un 
cobaye  en  une  minute  et  demie.  La  toxicité  de  cette  solu- 
tion disparait  au  bout  de  peu  de  temps  au  contact  de  l'air 
et  sous  l'influence  de  la  chaleur. 

M.  Scholl  pense  que  le  poison  chimique  sécrété  par  le 
bacille  du  choléra  est,  non  une  ptomaïne,  mais  une  pep- 
tone.  Il  obtient  cette  peptone  à  l'état  solide  en  traitant  la 
solution  aqueuse  ci-dessus  obtenue  par  un  mélange  d'al- 
cool et  d'éther  acidifié  par  l'acide  acétique.  Le  précipité 
qui  se  forme  ne  se  dissout  pas  dans  l'eau  pure,  mais  il  se 
dissout  dans  Teau  légèrement  alcalinisée.  Il  répète  plu- 
sieurs fois  ces  traitements,  et,  en  dernier  lieu,  il  précipite 
par  Téther  pur;  la  peptotoxine  se  présente  alors  «ous 
forme  d'une  poudre  blanche,  qui  est  très  toxique. 

M.  Scholl  estime  donc  que  le  bacille  du  choléra,  lorsqu'il 
est  cultivé  anaérobiquement,  forme  des  toxines  plus 
actives  et  en  plus  grande  abondance  que  lorsqu'il  est 
cultivé  aérobiquement. 

(1)  Répert.  de  Pkarm.,  t.  Ul,  p.  467,  1891.  


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—  84  — 

isinfection  à  Paris.  —  Il  existe  aujourd'hui  à 
iepuis  1880,  un  service  de  voitures  pour  le  trans- 
i  hôpitaux,  des  malades  atteints  d'affections  con- 
s,  et  le  nombre  des  malades  ainsi  transportés 
200  par  mois. 

tnsport  a  lieu  sur  la  demande  faite  par  le  médecin 
nissariat  de  police  du  quartier  habité  par  le  ma- 

'vice  est  complété,  depuis  1884,  parla  désinfection 
lie,  gui  s'opère  à  la  demande  du  propriétaire,  du 
;e  d'une  maison  ou  d'un  chef  de  famille  dans  les 
ants  :  si  un  malade  atteint  d'affection  contagieuse 
,  dans  la  maison,  ou  y  a  guéri,  ou  a  été  transporté 
al  au  cours  de  la  maladie. 

émissaire  prévenu  télégraphie  ou  téléphone  à  la 
u*e  de  police  qui  envoie  immédiatement  dans  une 
spéciale  une  escouade  de  désînfecteurs  munis  de 
pareils.  Voici  l'instruction  en  date  du  26  juillet 
odiflée  en  1890,  au  point  de  vue  du  chlorure  de 
iqué  à  cette  époque  comme  désinfectant  : 

Instructions  pour  les  escouades  de  désinfecteurs. 

scouade  appelée  à  aller  désinfecter  une  chambre  qui  a  été  occupée 
ade  doit  partir  immédiatement  et  emporter  les  objets  suivants  : 
laques  de  tôles  de  0^,60  sur  QrfiXS^  des  fourneaux  de  terre  et  des 
*  du  sable  en  sac;  3*  de  la  fleur  de  soufre,  par  paquets  de  200''; 
)ol  méthylique  (flacon  de  5(XF)  ;  S""  des  allumettes  et  des  allume- 
[i  mètre;  7'  une  échelle  de  2"  environ;  8"»  un  pot  à  colle,  un  pin- 
papier  de  collage  (par  exemple,  de  vieux  journaux)  ;  9^  des  flacons 
de  cuivre. 

Tivé  dans  la  chambre,  il  faut  d'abord  cuber  la  pièce,  A  cet  effet, 
,  hauteur,  la  longueur  et  la  largeur,  multiplier  le  premier  nombre 
>nd  et  le  produit  par  le  troisième.  Cette  mesure  a  pour  but  de 
lie  qimrtité  de  soufre  doit  être  brûlée  dans  la  pièce.  11  en  sera 
au  moins  par  mètre  cube.  Une  pièce  de  25"*  exigent  un  paquet 

ensuite  : 

à  terre,  ou  sur  des  tables,  tous  les  objets  ayant  été  en  contact 

lade; 

iT  la  cheminée,  les'  fenêtres  et  les  portes  intérieures  en  y  collant 

ser  sur  la  plaque  de  tôle  placée  au  milieu  de  la  chambre,  le  four- 


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—  85  — 

neau  ou  les  briques,  en  prenant  toutes  les  précautions  possibles  pour  éviter 
les  causes  d'incendie  ;  on  aura  soin  d*en  écarter  les  papiers  et  les  étoffes. 

A  défaut  de  fourneau,  on  formera  au  moyen  de  briques  et  de  sable  une 
sorte  de  cuvette  peu  profonde  (0»,30  sur  0",30  environ),  dans  laquelle  on 
versera  le  soufre  nécessaire.  Sur  ce  soufre  on  répandra  de. l'alcool  de  façon 
à  en  humecter  la  surface  ;  on  y  jettera  quelques  allume-feux  et  on  allumera. 

Avec  un  fourneau,  l'allumage  est  analogue. 

On  fermera  hi  porte,  dès  l'allumage;  on  la  calfeutrera  hermétiquement  au 
dehors  et  on  donnera  la  clef  au  concierge,  en  lui  recommandant  de  ne  pas 
s*en  dessaisir. 

Avant  de  se  retirer,  il  conviendra  de  verser  dans  les  plombs  et  dans  les 
cabinets  d'aisances  une  solution  de  250^  de  sulfate  de  cuivre,  mélangée  à 
10'"  d'eau  (1). 

III.  —  Le  lendemain,  retourner  dans  le  local,  ouvrir  les  portes  et  les  fenê- 
tres, —  jeter  de  nouveau  dans  les  plombs  et  dans  les  cabinets  d'aisances  une 
solution  de  250''  de  sulfate  de  cuivre  mélangée  à  W^  d'eau,  et  rapporter  les 
objets  au  dépôt. 

Le  conseil  d'hygiène  de  la  Seine  qui  a  été  chargé  de 
rédiger  ces  instructions,  avait  demandé  que  lorsque  les 
désinfecteurs  retournent  le  lendemain  à  la  maison  désin- 
fectée, ils  soient  chargés  de  compléter  la  désinfection, 
quelquefois  imparfaite  à  Tacide  sulfureux  (2],  par  l'asper- 
sion des  murs,  plafonds,  parquets  avec  une  solution  très 
diluée  de  sublimé. 

M.  Jungfleisch  avait  donné  la  formule  suivante  : 

Solution  mère  {k  diluer). 

Pr.  Sublimé  corrosif  pulvérisé 100"' 

Chlorhydrate  d'ammoniaque  pulvérisé  .  .  SO'' 

Bleu  Coupler (r,30 

Eau  distillée Q.  S. 

Faire  S.  A.  un  litre  de  liqueur. 

Les  désinfecteurs  auraient  versé  dans  des  vases  en  bois, 
en  poterie  vernie  ou  en  porcelaine,  et  non  dans  des  vases 
en  métal,  100**  de  cette  solution  et  10"'  d'eau  ordinaire. 

On  a  reculé  jusqu'à  ce  jour  à  mettre  entre  les  mains 
des  désinfecteurs  cette  liqueur  dangereuse,  et  on  s'en  tient 
à  l'action  de  l'acide  sulfureux  et  du  sulfate  de  cuivre. 

(1)  Ce  mélange  doit  se  faire  dans  un  vase  de  bois,  de  porcelaine  ou  de 
faïence  ;  les  récipients  de  zinc  ou  de  fer,  étamés  ou  non,  seraient  attaqués. 

(2)  Voir  Joum,  dePharm.  et  Ch.  [5],  XXII,  435. 


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—  86  — 

ecture  de  police  adresse  chaque  jour  aux  com- 
de  police  la  liste  des  cas  de  maladies  infec- 
i  ont  été  suivies  soit  d'un  transport  à  Thôpital, 
lécès  ;  ceux-ci  doivent  faire  porter  à  la  maison 
e  un  exemplaire  des  instructions  du  conseil 
,  et  les  désinfectants  :  soufre,  sulfate  de  cuivre, 
•essés  demandent  à  exécuter  eux-mêmes  les  opé- 
lais  ils  ont  ordre  d'insister  pour  que  ce  travail 
lin  peu  délicat  soit  confié  aux  agents  du  service 
ction. 

[^ommandé  pareillement  aux  commissaires  d'ap- 
spécialement  ratlciition  des  habitants  de  la 
des  immeubles  voisins  sur  la  nécessité  de  se 
ner  ou  revacciner. 

ort  doit  être  adressé  à  la  Préfecture  après  cha- 
fection. 

nal  a  décrit  les  étuves  à  désinfection  de  MM.  Ge- 
ercher. 

lière  a  été  établie  en  mai  1889,  par  la  Ville  de 
asile  de  nuit  de  la  rue  du  Château-des-Rentiers, 
[II*  arrondissement.  Elle  sert  à  la  désinfection 
des  réfugiés  pendant  la  nuit  et  le  matin,  et  elle 
gratuitement,  le  reste  du  temps,  à  la  disposition 

aandes  de  désinfection  sont  reçues  par  ces  éta- 
ts, par  les  mairies  des  vingt  arrondissements, 
ières  du  Nord,  dé  TEst,  du  Sud,  au  Refuge- 
bur  les  femmes  enceintes  (1),  à  la  station  muni- 
voitures  d'ambulance  (2)  et  à  la  direction  des 
unicipales  (3). 

t  de  même  pour  deux  autres  étuves,  installées, 
le  Chaligny  et  l'autre  rue  des  Récollets, 
utemps  s'exprime  ainsi,  dans  un  rapport  très 
t  sur  la  question,  au  sujet  de  ce  dernier  refuge  : 

a  réception  et  la  manutention  des  objets  contaminés,  il  y  a  né- 
dans  l'établissement  une  partie  qui,  malgré  toutes  les  mesures 

>said,  37.  —  (2)  Rue  de  Stacl,  6.  —  (3)  Caserne  Lobau. 


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—  87  — 

hyghSniques  prises,  doit  être  considérée  comme  suspecte.  Il  faut,  dès  lors, 
Isoler  complètement  cette  sorte  de  lazaret,  établir  autour  de  lui  un  cordon 
sanitaire,  placer  le  personnel  et  le  matériel  qui  s'y  trouvent  «  en  quarantaine  » 
«t  ne  permettre  la  sortie  qu*après  une  désinfection  complète. 

d  Pour  arriver  k  cet  isolement,  on  réduit  au  strict  nécessaire  les  commu- 
nications du  lazaret;  il  n'y  en  a  que  deux,  Tune  avec  Textérieur,  l'autre 
avec  la  partie  désinfectée.  Ces  communications  sont  fermées  Tune  et  Tautrc 
en  permanence  et  ne  s'ouvrent  que  par  l'intermédiaire  du  chef  d'équipe,  qu'on 
a|>pelle  au  moyen  d'une  sonnette.  Alors  le  chef  d'équipe,  en  même  temps 
qu'il  ouvre  la  communication,  doit  s'assurer  qne  le  personnel  procède  bien  à 
toutes  les  mesures  hygiéniques  prescrites.  A  cet  effet,  h.  chacune  des  deux 
communications  sont  disposés  trois  sas  :  dans  le  premier,  on  quitte  les  effets 
suspects,  qui  passent  à  l'étuve  ;  dans  le  sas  central  on  se  lave  avec  des  solu- 
tions antiseptiques  ;  dans  le  dernier  on  revêt  des  effets  propres. 

K  On  voit  donc  que  dans  l'agencement  des  locaux  on  a  réuni  toutes  les  dis- 
positions matérielles  propres  à  assurer  l'isolement  complet  du  lazaret  et  la 
désinfection  de  tout  ce  qui  en  sort. 

«  Le  personnel  du  lazaret,  en  arrivant  le  matin,  passe  par  le  sas  d'entrée 
dans  le  premier  compartiment,  y  laisse  ses  vêtements  de  ville  et  prend  la 
tenue  de  la  station.  Cette  tenue  a  été  fixée  pour  être  facilement  passée  à 
l'étuve;  elle  comprend  :  un  pantalon  et  une  veste  de  toile,  un  calot  et  des 
«chaussures.  Nul  ne  peut  sortir  en  ville  avec  la  tenue  du  lazaret  et  sans  une 
•désinfecUpn  préalable. 

«  Le  chef  d'équipe  lui-même  ne  doit  pas  passer  de  la  partie  opérée  dans 
le  lazaret  sans  revêtir  une  grande  blouse  et  sans  passer  des  sandales  qu'il 
trouve  dans  le  premier  sas.  » 


Falsifications  de  farines  observées  en  Italie  (I).  —  On 

a  signalé  à  plusieurs  reprises  la  falsification  par  la  pous- 
sière de  marbre  de  la  farine  de  riz  provenant  d'Italie.  H 
parait  maintenant  que  les  falsificateurs  dans  ce  pays  ont 
imaginé  d'autres  manipulations  frauduleuses  qu'il  est  de 
la  première  nécessité  de  signaler,  puisqu'il  s'agit  d'un 
vrai  empoisonnement. 

M.  le  docteur  Tassinari,  à  Ravenne,  eut  l'idée  de  soup- 
çonner une  falsification  de  pain,  à  la  suite  de  plusieurs  cas 
de  gastrite.  Ayant  informé  les  autorités,  ont  fit  une  des- 
cente dans  le  moulin  d'un  nommé  Baroni,  et  on  y  trouva 
de  la  farine  mélangée  en  grande  proportion  avec  de  la 
baryte  caustique. 


(1)  Hevue  internationale  des  falêi/icnlions. 


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—  88  — 

is  recherches  furent  faites  dans  les  boulangeries 
[ues  de  Ravenne  et  de  Russi  et  démontrèrent 
tt  la  présence  de  grandes  quantités  de  farine 

5  il  est  très  probable  que  Ton  tâchera  de  faire 
ette  farine  empoisonnée  dans  tous  les  pays,  nous 
presse  de  signaler  ces  faits  et  d'avertir  ainsi  le 
e. 


BIBLIOGRAPHIE 

yation  des  viandes  fraîches  (Extrait  d'un  rapport 
dent  de  la  République  française)  ;  par  M.  de 
t(1). —  Dès  1888,  l'administration  s'est  préoccupée 
cherche  des  différents  procédés  propres  à  assurer 
'vation  des  viandes  fraîches, 
sûrement,  elle  se  bornait  à  alimenter  la  popula-- 
taire,  c'est-à-dire  à  constituer  l'approvisionnement 
de  la  garnison.  Dans  ces  conditions  relativement 
es,  l'emploi  du  bétail  sur  pied  pouvait  paraître 
in  suffisant,  malgré  les  difficultés  de  tous  genres 
comptes  auxquels  il  donne  lieu, 
lès  l'instant  qu'on  se  propose  d'alimenter  la  popu- 
it  entière  (dont  le  chiffre,  dans  le  camp  retranché 
atteint  trois  millions  d'habitants],  l'emploi  d'un 
Q  devient  impraticable. 

ense  quantité  de  fourrages  à  réunir,  les  mala- 
craindre  dans  de  nombreux  troupeaux  concen* 
ie  petits  espaces,  constituent  des  obstacles  à  peu 
irmontables.  De  là,  l'idée  des  procédés  artificiels 
rvation,  déjà  en  usage  sur  une  vaste  échelle,  pour 
ns  commerciaux,  chez  quelques  nations  euro- 
en  Amérique  et  en  Australie, 
uite  du  travail  d'une  première  commission,  prê- 
te 2A  octobre  1S91. 


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—  89  — 

sidée  par  M.  Berthelot,  le  ministre  a  constitué,  le  30  mai 
1890,  une  commission  de  spécialistes,  présidée  par  M.  le 
général  Delambre.  Elle  a  eu  pour  mandat  :  1<»  d'étudier 
à  un  point  de  vue  technique  et  économique  les  divers 
moyens  de  production  du  froid,  appliqués  soit  à  la  congé- 
lation, soit  à  la  conservation  des  viandes  ;  2^  de  rechercher, 
dans  les  différentes  places,  et  plus  particulièrement  dans 
le  camp  retranché  de  Paris,  les  installations  déjà  exis< 
tantes  et  pouvant,  soit  immédiatement,  soit  d  l'aide  d'a- 
gencements peu  coûteux,  être  utilisées  pour  cette  destina- 
tion spéciale;  3*  enfin  de  vérifier  les  conditions  du  trans- 
port des  viandes  congelées  et  de  déterminer  les  distances 
auxquelles  ces  viandes  pouvaient  être  amenées  sans  perdre 
leurs  qualités. 

Cette  triple  investigation  a  abouti  à  des  résultats  pré- 
cis et  concluants. 

il  est  acquis  aujourd'hui  que  la  viande  congelée  à  une 
basse  température  peut,  même  après  une  conservation  de 
très  longue  durée,  être  'substituée  à  la  viande  fraîchement 
débitée;  qu'en  cet  état,  elle  a  toutes  les  propriétés  de  la 
viande  ordinaire,  qu'il  n'y  a  à  redouter  ni  avaries,  ni  dif- 
ficultés de  service,  ni  répugnances  chez  le  consommateur. 
Il  est  démontré,  en  outre,  que  des  distributions  de  cette 
viande  peuvent  se  faire,  même  sans  précautions  particu- 
lières, à  des  distances  du  magasin  frigorifique  répondant  à 
des  durées  de  transport  de  deux  jours  à  deux  jours  et  demi, 
par  les  plus  grandes  chaleurs. 

Toutefois,  les  installations  industrielles  ne  se  créent  le 
plus  habituellement  qu'en  vue  de  la  conservation  à  court 
terme  ;  elles  ne  suffisent  plus  dès  lors  à  effectuer  la  congé- 
lation à  cœur  qui,  au  point  de  vue  militaire,  est  indispen- 
sable pour  une  longue  conservation  ou  pour  les  transports  ; 
mais,  la  congélation  une  fois  faite,  la  conservation  peut  se 
maintenir  avec  des  appareils  réfrigérants  ordinaires. 
Même  dans  ces  conditions  limitées,  le  concoure  de  l'in- 
dustrie privée  doit  être  recherché;  il  peut  devenir  pré- 
cieux et  économique. 

Mais  en  premier  lieu,  la  ville  de  Paris  a  adhéré  en  prin- 


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-.  90  — 

cipe  à  la  création  d'établissements  frigorifiques  urbains  et, 
de  concert  avec  le  département  de  la  guerre,  elle  vient 
d'ouvrir  un  concours  pour  une  première  installation  aux 
abattoirs  de  la  Villette. 

En  second  lieu,  les  recherches  patientes  de  la  commis- 
•sion  présidée  par  M.  le  général  Delambre  ont  abouti  à  des 
propositions  précises  en  vue  de  Tutilisation  d'un  grand 
nombre  d'industries  parisiennes  pourvues  de  machines  à 
froid.  Dans  ces  établissements,  ils  suffira,  au  dernier  mo- 
ment, de  faire  certaines  transformations,  déjà  étudiées, 
pour  procéder  soit  à  la  conservation,  soit  même  à  la  con- 
gélation des  viandes. 

C'est  donc  en  combinant  les  ressources  des  établisse- 
ments de  la  municipalité  parisienne,  celles  d'un  certain 
nombre  d'industries  actuellement  existantes,  et  enfin  en 
créant  quelques  installations  militaires,  qu'il  est  possible 
4'assurer  cet  immense  service  dans  la  capitale. 

Le  ministre  demande  à  l'État  3  millions  et  demi  pour 
«a  part  contributive  dans  le  camp  retranché  de  Paris. 

Il  restera  encore  à  pourvoir  six  places  frontières,  dans 
lesquelles  l'étude  pratique  se  poursuit.  Mais,  là,  le  pro- 
blème est  infiniment  plus  simple  et  les  dépenses  seront 
modérées. 


Publications  scientifiques  des  pharmaciens  militaires. 

—  Observations  sur  le  fonctionnement  de  létuve  Wiesnegg ; 
par  MM.  Manget  et  Julien  Girard,  pharmaciens-majors 
[Archives  de  méd.  et  ph.  militaires,  juin  1891). 

Analyse  des  eaux  d'alimentation  de  Laghouat  ;  par  M.  Bo- 
DARD,  pharmacien-aide-major  de  1"  classe  (/rf.,  juillet). 

Analyse  chimique  de  plusieurs  eaux  minérales  importantes 
du  département  dOran;  par  M.  Lacour,  pharmacien-major 
de  l'*  classe  (/rf.,  septembre). 

Synthèses  au  moyen  des  clhers  cyanacétiques  et  cyanosucci" 
niques  (thèse  présentée  à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris 
pour  obtenir  le  grade  de  docteur  es  sciences  physiques)  ; 
par  M.  Léonce  Barthe,  pharmacien-major  de  l'armée,  pro- 


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—  91  — 

fesseur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie 
de  Bordeaux.  —  Bordeaux,  Gounouilhou,  1891. 


Exposé  élémentaire  des  principes  fondamentaux  de  la 
théorie  atomique;  par  M.  Denigès  (I).  —  L'auteur  s'ex- 
prime ainsi  dans  la  préface  : 

«  Cet  exposé  n'est  ni  ne  doit  être  un  travail  de  haute 
science  :  son  but,  beaucoup  plus  modeste,  est  de  permettre 
aux  étudiants  en  médecine  et  en  pharmacie  de  suivre  dans 
tous  leurs  détails  les  applications  médicales  de  la  chimie 
qu'on  tend  de  plus  en  plus  à  faire  dériver  étroitement  de 
la  constitution  atomique  des  corps,  ainsi  que  le  démontrent 
d'une  manière  formelle  les  recherches  les  plus  récentes 
sur  les  propriétés  physiologiques  de  certaines  substances, 
prévues  comme  une  fonction  nécessaire  de  leur  formule  et 
de  leur  composition  ». 

Cet  exposé  est  élémentaire,  comme  le  dit  Fauteur,  mais 
il  est  très  clair  et  très  précis.  Les  élèves  trouveront  une 
réelle  utiUté  à  l'étudier. 


Comptes  rendus  de  rAcadémie  des  Sciences,  li  décembre  1891.  — 
A,  Gautier  et  Drouin  :  Fixation  de  Tazote  par  le  sol  arable.  —  Friedcl  : 
Sur  les  étbers  camphoriques  et  sur  la  constitution  des  acides  camphoriques. 
—  Lecoq  de  Boishaudran  :  Histoire  de  la  sorsaturatioa.  —  Etard  :  État 
des  sels  en  solution.  —  Mahler  :  Sur  la  distillation  de  la  houille.  —  André  : 
Sur  Tacide  bismuthique.  —  Bleicher  :  Sur  la  découverte  de  coquilles  ter- 
restres tertiaires  dans  le  tuf  volcanique  du  Limbourg. 


Pharmacentische  Zeitung,  XXXYl,  n»*  79  k  95,  p.  617  à  752,  octobre  et 
novembre  1891.  —  Fr.  Hûbner  :  Revue  des  progrès  de  la  photographie  (suite). 

—  Th.  Salzer  :  Le  sirop  d'iodure  de  fer  de  la  Pharmacopée  allemande,  III. 

—  Van  Ledden  Hulsebosch  :  Sur  les  contrefaçons  du  lysol.  —  //.  Eckcn" 
roth  :  Musc  artificiel.  —  Ed,  Lûcker  :  Contribution  à  l'histoire  de  la  chimie 
des  matières  alimentaires.  —  L.  Graffenberger  :  Coutinbution  au  dosage  du 
beurre.  —  Du  Boia-Reymond  :  Sur  le  chloroforme  officinal  de  Pictet.  — 
F.  Goldmann  :  Sur  les  tablettes  comprimées.  —  /?.  Bombelon  :  Acide  tu- 
fcereulinique  pur.  —  D'  Hoffmann  :  Préparation  de  la  tuberculine  à  Pétat  de 

(1)  Une  brochure  in-S**,  37  pages,  chez  M.  G.  Masson,  éditeur. 


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—  92  — 

.  —  P.  Lohmann  :  Sur  remploi  du  bichlorore  de  mercure  dans  la 
;he  de  petites  quantités  d*arsenic. 


rmacentische  Centralhalle,  XU,  n"*  40  k  48,  p.  561  à  696,  octobre 
embre  1891.  —  R.  Koberi  :  Recherche  des  ferments  et  des  poisons 
i  sang  ;  Sur  la  pharmacologie  de  l'acide  oxalique  et  de  ses  dérivés.  — 
eldner  :  Sur  la  désinfection.  —  C.  Hariwich  :  Sur  les  cellules  à  mu- 
de  la  guimauve.  —  C.  Hartwich  :  Sur  les  galles.  —  H.  Tkoms  : 
et  valeur  de  l'essence  de  girofles.  —  J.  Holfert  :  Étymologie  des 
populaires  de  médicaments.  —  A,  Pariheil  :  Cytisine  et  ulexine.  — 
oms  :  Sur  quelques  nouveaux  dérivés  de  l'eugénol  et  d'autres  phénols. 
78iu8  :  Poudres  anciennes  et  récentes.  —  E.  Schmidt  :  Gholine  et 
e.  —  K.  Dieterich  :  Sur  la  matière  colorante  contenue  dans  les  fleurs 
/pericum  perforatum. 


rmacentif  Che  Post,  XXIV,  n***  40  à  48,  p.  807  à  1030,  octobre  et  no- 
3  1891.  —  P.  SoUsien  :  Essai  de  l'huile  de  lin.  —  W.  Kaiser  :  La 
[ue  du  microscope  moderne  (suite).  —  Ed.  Fabini  :  Nouvelles  re- 
es  sur  le  phénérythrène.  —  Nouvelle  pharmacopée  militaire  autrichienne. 
,  Jolies  :  Analyse  de  quelques  spécialités. 


rmacentiflche  Zeitschrift  fOr  Rnsfland,  XXX,  n<>«  39  à  46,  p.  609  à 
ctobre  et  novembre  1891.  —  Ed.  Hirschsohn  :  Essai  des  huiles  essen- 
(suite).  —  P.  Birkenwald  :  Préparation  du  salicylate  d'ésérine.  — 
n  Koljo:  Étude  histologique  et  pharmacognostique  du  Pichi  (Fabiana 
ata  (Ruiz  et  Pavon). 


Uv  der  Pharmacie  [3],  XXIX,  fasc.  7,  p.  489  à  568,  30  octobre  1891. 
Gaze  :  Sur  quelques  propionates  (suite).  —  W.  Sckûtte  :  Contribu- 
l'étude  des  alcaloïdes  des  solanacées.  —  Cari,  Siebert  :  Sur  la  lupa- 
Icaloïde  des  lupins  bleus.  —  Th.  Sdlzer  :  Sur  les  citrates  alcalins.  — 
Hugge  :  Ericacées  renfermant  de  l'andromédo toxine  ;  Miel  toxique  du 
dendron  ponticum;  L'alcaloïde  du  Sophora  tomentosa  L.  — 
jerock  et  E,  Bronnert  :  Étude  anatomique  de  la  tige  du  Strychnos 


tetU  chimica  iUliana,  XXI,  t.  II,  fasc.  10,  p.  309  à  404,  octobre  1891 . 
Jamias  :  Détermination  volumétrique  du  mercure.  —  Af.  Fileti  :  Analyse 
upe  du  baryum.  —  G.  Mazzara  :  Sur  le  bromoamidocarvacrol.  — 
zzara  et  A.  Leonardi  :  Recherches  sur  le  carbazol.  —  I».  Pratesi  : 
de  l'acide  nitrique  sur  l'acide  phényiglycolique. 


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y 


—  93  — 


SOCIETE  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  6  janvier  1892. 

Présidence  de  M.  Moissan,  paésident. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

A  propos  des  élections»  Talinéa  suivant  a  été  oublié  au 
procès-verbal  de  la  dernière  réunion. 

Le  bureau  propose  comme  secrétaire  annuel  M.  Leroy 
ou  M.  Leidié.  M.  Leidié,  ayant  obtenu  la  majorité  des  suf- 
frages, est  proclamé  secrétaire  pour  l'année  1892. 

M.  Hoissan,  président  sortant,  remercie  la  Société  pour 
rhonneur  qu'elle  lui  a  fait  en  l'appelant  à  présider  ses 
séances  et  pour  la  bienveillance  qu'elle  lui  a  témoigné 
pendant  la  durée  de  ses  fonctions.  Il  appelle  ensuite 
M.  Portes  à  lui  succéder  et  M.  Leidié  à  remplacer  M.  Léger. 

M.  Léger,  secrétaire  annuel  sortant,  rend  compte  des 
travaux  qui  ont  été  présentés  dans  l'année  et  des  événe- 
ments marquants  qui  ont  occupé  la  Société. 

M.  Leidié,  M.  Grignon  et  M.  Preud'homme  donnent  suc- 
cessivement lecture  de  leurs  rapports  sur  les  prix  de 
thèses  des  sciences  physiques,  les  prix  de  thèses  des 
sciences  naturelles  et  le  prix  Dubail. 

Deux  médailles  d'or  pour  les  thèses  de  chimie  sont  attri- 
buées Tune  à  M.  Poulenc,  l'autre  à  M.  Demont.  Pour  les 
thèses  de  sciences  naturelles,  une  médaille  d'or  est  dé- 
cernée à  M.  Perrot,  une  médaille  d'argent  à  M.  Peuilloux  et 
une  mention  honorable  à  M.  Deschampa.  Le  prix  Dubail 
est  donné  à  M.  Blondel. 

M.  Planchon  lit  ensuite  une  étude  surles  dernières  années 
de  la  Société  de  pharmacie  ;  il  esquisse  avec  finesse  les 
portraits  d'un  certain  nombre  de  membres  qui  l'ont  illus- 
trée, et  retrace  à  grands  traits  ce  que  la  Société  a  fait, 
depuis  vingt  ans,  pour  la  science  et  pour  les  intérêts  de  la 
profession. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


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—  94  — 


D'HYGIÈNE  PUBLIQUE  ET  DE  SALUBRITE 

DU   DÉPARTEMENT   DE   LA   SEINE. 


enouvelle  une  proposition  qu'il  a  faite,  il  y  a 
'un  service  soit  organisé  à  Paris  pour  Tins- 
a  glace  destinée  à  ralimentation.  Une  cora- 
lomraée. 

avait  demandé  que  les  ateliers  de  force  mo- 
usines  pour  la  production  de  Télectricité 
;ées.  M.  le  ministre  du  commerce,  sur  Favis 
Dusultatif  des  arts  et  manufactures,  a  rejeté 
tion.  Le  conseil  revient  sur  cette  question  à 
miées  de  plus  en  plus  abondantes  à  Paris  et, 
sition  de  la  commission  nommée  à  cet  effet, 
aanimité  le  vœu  suivant  : 
moyens  matériels  nécessaires  pour  procéder 
analyses  et  opérations  indispensables  soient 
commission  dans  le  plus  bref  délai  possible, 
séance  du  18  décembre  1891,  le  conseil  mu- 
lopté  le  projet  de  délibération  suivant,  dû  à 
B  M.  Paul  Brousse  : 

e  Conseil 

'élibére  : 

it  de  2.000  francs,  pris  sur  la  réserve  de  1891, 
aux  analyses  nécessaires  des  fumées  qui  se 
t  rendent  insalubre  Tatmosphère  de  Paris, 
it  sera  employé  d'après  les  indications  du 
giène  et  de  salubrité  du  département.  • 


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—  95  — 


VARIETES 

Pharmacie  militaire.  —  Lêoion  d'ho.nxeur.  —  Chevaliers  : 
M.  Lieutard,  pharmacien-major  de  1'*  classe;  aux  hôpitaux  militaires  de  la 
brigade  d'occupation  de  Tunisie  ; 
M.  Beunat,  pharmacien-major  de  2"  classe,  à  l'hôpital  militaire  de  Nice; 
M.  Goutte,  pharmacien-major  de  2*  classe,  h  l'hôpital  militaire  de  Bourges. 

—  Promotions.  —  M.  Rougnon,  pharmacien-aide-major  de  i^  classe,  à  la 
réserve  des  médicaments  de  Marseille,  est  promu  pharmacien-major  de 
2*  classe,  en  remplacement  de  M.  Tillion  décédé,  et  il  est  maintenu  proyisoi- 
rement  à  son  poste  actuel. 

—  Mutations.  —  M.  Bonnafous,  pharmacien-aide-major  de  1"  classe,  à 
rhôpital  du  Val-de-Gràce,  à  Paris,  a  été  désigné  pour  l'hôpital  militaire  de 
Belfort.  

Pharmacie  de  la  Marine.  —  Promotions.  —  Au  grade  de  pharmacien 
en  chef  :  M.  Cunisset; 
Au  grade  de  pharmacien  principal  :  M.  Boucher; 
Au  grade  de  pharmacien  de  1**  classe  :  M.  Camus. 


Écoles  préparatoires  de  Médecine  et  de  Pharmacie  : 

Angers  :  M.  Gaudin  est  chargé  d'un  cours  de  physique;  M.  Sarrazin  est 
nommé  suppléant  des  chaires  de  physique  et  de  chimie. 

Clermont'Ferrand  :  M.  Meunier  est  délégué  comme  suppléant  de  la  chaire 
d'histoire  naturelle. 

Besançon  :  M.  Prieur  est  délégué  comme  suppléant  de  la  chaire  d'histoire 
naturelle. 

Reims  :  M.  Laurent  est  nommé  suppléant  de  la  chaire  d'histoire  naturelle. 

FORMULAIRE 

Le  bensosol  on  galacolate  de  bensoyle.  —  Voici  quelques  formules 
de  préparations  (1). 

I.  Benzosol 0^,2 

Poudre  d'adragante 0^,5 

Sirop  simple 

Sirop 

Pilules  n"  50. 
S.  —  3-4-5  pilules  par  jour  (1  pilule  correspond  à  0^,1  de  gaïacol). 


(i)  Joum,  de  Pharm,  d'Anvers,  octobre  1891. 


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—  96  — 

9«',2 

ives 90»',8 

is  par  jour,  par  demi-cuillerée  (chaque  dose  cor- 
sol). 

9^,2 

foie  de  morue 90", 8 

toutefois  au  malade  quand  il  est  administré  avec  de 
!e  de  foie  de  morue.  La  Pkarm,  Zeit.  recommande 
zosol  ayec  le  cacao  et  le  sucre  :  de  cette  manière, 
iplètement  masqué. 


t  médicinaux.  —  Voici  le  moyen  le  plus  simple» 
(ir  de  clarifier  le  vin  de  pepsine, 
re,  2  à  S**^  au  plus  de  lait  froid  et  cru,  agitez  vive- 
vous  êtes  pressé.  Dès  ce  moment  le  yin  passera 
irable. 

lis  aussi  à  profit  pour  la  clarification  de  tous  les 
e  quinquina  au  malaga,  dont  la  limpidité  n'est  pas 
-même  tout  son  louche  à  te  clarifiant,  qu'on  ne 
riminer,  puisque  toute  son  action  réside  dans  la 
m  est  &  la  fois  déterminée  par  les  acides  vinaires, 

îs,  le  lait  cru  ordinaire  convient  très  bien;  mais 
a  crème  est  préférable  lorsque  la  boisson  est  trop 
trop  astringente.  Le  beurre,  qui  est  ici  interposé 
^um,  retarde  sa  coagulation,  le  divise,  empêche  la 
3t  rapetisse  les  mailles  du  filet  coagulant.  Les  vins 
pup  plus  longtemps  limpides  qu'après  la  filtration 

P.    G ARLES. 


Le  Gérant  :  G.  MASSON. 


Ki&PON  ET  S.  PULmUBIOlf,   RDB  RÀONB,  26. 


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97  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Séance  de  rentrée  de  F  École  supérieure  de  Pharmacie 
de  Pans, 

Discours  de  M.  Planchon. 

L'École  supérieure  de  Pharmacie  a  tenu  sa  séance 
solennelle  de  rentrée  le  mercredi  18  novembre  1891,  à 
deux  heures  de  Taprès-midi. 

Cette  cérémonie  scolaire  a  eu  lieu,  avec  l'éclat  accou- 
tumé, dans  la  Salle  des  Actes,  sous  la  présidence  de 
M.  Planchon,  Directeur  de  l'École.  Il  avait  à  ses  côtés 
M.  Oombette,  Inspecteur  de  l'Académie  de  Paris,  délégué 
par  M.  le  Vice-Recteur,  et  M.  Milne-Edwards,  assesseur. 

Les  professeurs  et  agj-égés  en  robe  avaient  pris  place 
dans  l'hémicycle,  ainsi  que  le  personnel  administratif  et 
auxiliaire  de  l'Établissement. 

Les  membres  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris,  le 
Bureau  de  la  Société  de  Prévoyance  des  Pharmaciens  de 
la  Seine,  les  Pharmaciens  de  l*"®  classe  composant  les 
jurys  d'examens  de  validation  de  stage  occupaient  les 
places  réservées. 

Les  lauréats  des  Concours  de  Prix  de  la  précédente 
année  scolaire,  qui  devaient  être  couronnés  dans  la  même 
séance,  étaient  assis  sur  des  bancs  placés  dans  l'enceinte, 
en  face  du  corps  professoral. 

M.  le  Président,  prenant  le  premier  la  parole,  a  pro- 
noncé le  discours  d'usage,  qui  avait,  cette  année,  pour 
objet  :  Du  choix  d^un  baccalauréat  en  vue  des  études  pharma- 
ceutiques. 

Voici  ce  discours  : 

«  Messieurs, 

a  L^année  classique  qui  vient  de  s'écouler  a  été  satisfai- 
sante. Les  cours  ont  été  suivis  avec  assiduité  ;  les  exa- 

Iwm.  ie  Pkam.  et  de  Chim.,  5*  série,  t.  XXV.  (t*'  février  1892.)       7 


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—  98  — 

mens  ont  donné  de  bons  résultais  :  les  candidats  se  sont 
présentés  plus  nombreux  que  par  le  passé  à  nos  divers 
concours.  Il  y  a  là  des  symptômes  de  progrès  qui,  nous 
Tespérons,  s'accentueront  d'une  année  à  l'autre  et  sont  de 
nature  à  nous  donner  confiance  dans  l'avenir. 

a  Les  causes  de  cette  amélioration  sont  évidemment  com- 
plexes ;  il  en  est  une  cependant  que  je  dois  plus  spéciale- 
ment signaler.  C'est  une  prépai'ation  plus  sérieuse  à  notre 
enseignement,  un  plus  grand  nombre  d'entre  vous  ayant 
acquis  le  baccalauréat  ;  les  autres  ayant,  par  le  fait  des 
programmes  actuellement  appliqués,  des  connaissances 
plus  étendues  et  moins  superficielles. 

«  C'est  un  point  capital  qu'une  bonne  préparation  aux 
études  qu'on  veut  entreprendre.  C'est  la  condition  indis- 
pensable de  leur  succès.  Aussi  croyons-nous  bien  faire  en 
vous  donnant  ici  quelques  directions  et  quelques  conseils, 
qui  auront  au  moins  le  mérite  de  représenter  l'opinion 
unanime  de  vos  maîtres. 

a  Le  moment  est  d'ailleurs  tout  à  fait  opportun.  L'année 
a  vu,  en  effet,  aboutir  les  longs  et  persévérants  efforts  de 
ceux  que  préoccupent  les  progrès  de  nos  universités  et 
fixer  les  conditions  auxquelles  devront  désormais  satis- 
faire les  aspirants  aux  carrières  libérales  et  scientifiques. 

«  Notre  Ecole  a  été  très  généreusement  traitée.  Tous  les 
baccalauréats  d'enseignement  secondaire  classique  ou 
d'enseignement  secondaire  moderne  peuvent  y  donner 
accès.  C'est  plus  que  nous  n'avions  demandé  pour  vous,  et 
cette  abondance  de  moyens  laissera  peut-être  dans  un  em- 
barras, que  nous  voudrions  aider  à  dissiper,  les  futurs 
aspirants  aux  études  pharmaceutiques. 

«  Vous  savez,  Messieurs,  qu'on  arrive  aux  nouveaux 
baccalauréats  par  deux  étapes  successives.  La  première  est 
surtout  destinée  au  développement  de  l'intelligence,  du 
sentiment  esthétique,  du  caractère.  Elle  doit  tendre  à  faire 
de  l'enfant  un  homme,  dans  l'acception  du  mot.  C'est  ce 
qu'à  juste  titre  on  a  depuis  longtemps  appelé  les  humanités. 

«  Jusqu'ici,  on  s'était  adressé,  pour  cette  initiation  à  la 
culture  générale,  à  l'étude  des  langues  anciennes  des  deux 


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—  90  — 

nalioûs,  la  Grèce  et  Rome,  qui  out  posé  les  premières  as- 
sises de  notre  civilisation.  De  bons  esprits  ont  pensé  qu'à 
côté  de  cette  voie,  plus  particulièrement  classique,  pou- 
vait s'en  ouvrir  une  autre,  aussi  féconde  :  que  la  gymnas- 
tique de  Tesprit  pouvait  se  faire  aussi  bien  au  moyen  des 
langues  vivantes  que  par  le  grec  et  le  latin,  et  que  l'in- 
fluence civilisatrice  des  deux  grands  peuples  de  l'antiquité 
pouvait  s'exercer  par  la  lecture  dans  des  traductions  fran- 
çaises de  leurs  monuments  littéraires.  Il  n'est  pas  douteux 
que  ce  nouvel  enseignement,  qu'on  a  désigné  sous  le  nom 
de  moderne^  ne  conduise,  lui  aussi,  à  d'excellents  résultats. 

«  Les  programmes  laissent  aux  futurs  étudiants  en 
pharmacie  le  choix  entre  les  deux  systèmes.  Nous  croyons 
devoir  leur  conseiller  de  préférence  celui  qui  repose  sur 
l'étude  des  langues  grecque  et  latine.  Et  voici  pour  quelles 
raisons. 

«  Appelés  par  votre  carrière  à  étudier  les  sciences,  il 
esi  nécessaire  que  vous  en  compreniez  la  langue.  Nous  ne 
sommes  plus,  il  est  vrai,  aux  temps  où  tous  les  savants 
écrivaient  leurs  ouvrages  en  latin,  la  langue  scientifique 
universelle,  et  cependant  que  d'occasions  où  une  con- 
naissance un  peu  approfondie  de  cette  langue  est  indis- 
pensable. 

«  Tous  ceux  qui,  dans  les  sciences  pharmaceutiques, 
veulent  remonter  aux  sources  historiques  des  questions 
qu'ils  ont  à  traiter,  ont  un  grand  intérêt  à  lire  les  auteurs 
dans  le  texte  original,  c'est-à-dire  le  plus  souvent  en  latin. 
Ce\ix-là  même  qui,  sans  avoir  Tambition  de  travaux  origi- 
naux, veulent  simplement  arriver  à  la  détermination 
d'une  plante  ou  d'une  substance  qui  les  intéresse,  sont 
fréquemment  conduits  à  lire  des  diagnoses  latines.  Enfin, 
n'êtes-vous  pas  toua-appelés,  dans  l'usage  de  chaque  jour, 
à  désigner  les  êtres  dont  vous  vous  occupez  par  leur  nom 
latin,  qui  est  le  vrai  nom  scientifique,  auquel  le  nom 
français  ne  saurait  sans  inconvénient  être  substitué? 

«  Or,  je  vous  le  demande,  que  peuvent  bien  dire  à  l'esprit 
de  ceux  qui  ignorent  le  latin,  ces  épithètes  constamment 
employées  dans  la  nomenclature  :    Sylvestris,  nemorosa^ 


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—  100  — 

ilha,  etc.?  Elles  ne  sont  pour  eux  que  des  termes 
qui  hérissent  la  science  et  la  leur  ferait  prendre 
,  tandis  qu'elles  éclairent  et  facilitent  les  études 
[ui,  en  connaissant  les  racines,  en  déduisent 
)u  les  propriétés  de  l'être  auquel  elles   s'ap- 

émenls  de  la  langue  grecque  ne  nous  sont  pas 
les.  Je  sais  bien  qu'il  y  a  peu  de  bacheliers  de 
ment  classique  en  état  de  lire  couramment  une 
îmoslhènes,  de  Sophocle  ou  môme  d'Homère,  et 
nés  bien  loin  de  vous  en  demander  autant.  Mais 
ubien  de  mots  modernes  dérivent  de  racines 
Vos  livres  en  sont  pleins  ;  les  noms  de  toutes 
s  que  vous  étudiez  en  sont  formés  ;  les  inven- 
elles, et  les  instruments  qu'elles  suggèrent  en 
leurs  dénominations,  qui  n'ont  de  nos  langues 
que  les  désinences.  Ces  mots  commodes,  qu'on 
autant  plus  volontiers  qu'ils  ne  mettent  en  jeu 
•opre  d'aucune  des  nations  modernes,  ne  peu- 
lent  être  compris  que  par  ceux  qui  ont  quelque 
ie  la  langue  grecque  et  de  la  formation  de  ses 
osés.  Voilà  bien  des  raisons  sérieuses  pour  nos 
iiants  de  suivre  la  voie  classique  de  l'enseigne- 
3-romain. 

ce  premier  examen,  qui  prouve  un  ensemble  de 
ices  générales,  le  candidat  se  trouve  en  pré- 
vois directions  :  philosophie,  sciences  mathéma- 
ences  physiques  et  naturelles.  Laquelle  suivre? 
ides  philosophiques  conviennent  surtout  à  ceux 
it  poursuivre  la  carrière  des  lettres  ou  les 
li  traitent  du  développement  de  l'esprit  humaia. 
)  les  deux  autres  voies  qu'il  faut  choisir.  Or, 
itons  pas  à  conseiller  l'étude  des  sciences  ma- 
ïs. 

oix  vous  étonnera  peut-être.  C'est  cependant 
lime  de  vos  Maîtres  et  leur  opinion  repose  sur 
!  expérience, 
vous  venez  à  nous,  qu'est-ce  qui  vous  importe? 


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^?  *r 


—  101  — 

Ce  n'est  pas  tant  de  posséder  déjà  les  éléments  de  ce  que 
nous  avons  à  vous  enseigner  que  d'être  préparés  et  aptes  à 
comprendre  notre  enseignemenl.  L'histoire  naturelle,  la 
chimie,  la  physique,  nous  sommes  appelés  à  vous  les  ap- 
prendre dans  les  limites  nécessaires  à  votre  instruction 
théorique  et  vous  pouvez  les  ignorer  en  arrivant  ici- 
Mais  ces  sciences  demandent,  pour  être  comprises,  des 
notions  qui  n'entrent  pas  dans  le  cadre  de  nos  études,  et 
que  vous  devez,  par  conséquent,  connaître  avant  d'aborder 
TEnseignement  de  l'École. 

«  Vous  aurez  à  étudier  des  substances  minérales  :  on  les 
caractérisera,  dans  les  cours,  par  la  forme  de  leurs  cris- 
taux. Comment  pourrez- vous  comprendre  la  Cristallogra- 
phie si  vous  ne  savez  quelles  sont  les  propriétés  des  angles 
solides  ou  des  polyèdres,  dont  l'étude  se  fait  en  géomé- 
trie? Bien  que  la  Physique  soit  ici  surtout  expérimentale, 
elle  demande  l'emploi  de  quelques  formules,  la  solution 
de  certaines  équations,  la  connaissance  des  sinus,  tan- 
gentes, lignes  trigonométriques.  Comment  pourrez-vous 
suivre  cet  enseignement,  si  vous  ne  possédez  déjà  les  élé- 
ments de  l'algèbre  et  de  la  trigonométrie?  N'en  est-il  pas 
de  même  pour  la  Chimie,  où  il  convient  certainement 
d'étudier  avant  tout  les  propriétés  des  corps  et  leurs  carac- 
tères, mais  où  la  constitution  de  ces  corps  et  leurs  combi- 
naisons réciproques  nécessitent  l'emploi  de  formules  de 
plus  en  plus  compliquées,  dont  l'intelligence  ne  s'acquiert 
que  par  l'habitude  du  calcul  algébrique? 

«  Tout  cela  vous  explique  pourquoi,  dans  les  vœux  que 
nous  avons  eu  à  exprimer,  nous  avions  demandé,  pour 
donner  accès  à  l'École  de  Pharmacie,  le  baccalauréat  dé- 
signé sous  le  nom  de  lettres-mathématiques.  On  nous  a 
accordé  au  delà  de  ce  que  nous  souhaitions.  Nous  ne  nous 
en  plaignons  pas  :  mais  nous  croyons  utiles  de  vous  faire 
connaître  nos  préférences. 

«  Peut-être  trouverez-vous  étrange  que  nous  venions  ex- 
poser de  pareils  conseils,  devant  vous  qui  êtes  déjà  engagés 
dans  la  carrière  et  pour  lesquels  ils  arrivent  bien  tardive- 
ment. C'est,  en  elTct,  à  ceux  qui  vous  suivront  que  de  pa- 


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—  102  — 

reils  directions  pourront  surtout  être  utiles.  Cependant, 
nous  avons  pensé  qu'elles  pouvaient  aussi  avoir  leur  oppor- 
tunité pour  vous-mêmes.  Il  n'est  jamais  trop  tard  pour 
bien  faire.  Peut-être  quelques-uns  d'entre  vous,  frappés  des 
réflexions  qui  précèdent,  feront^ils  un  retour  sur  le  passé 
et  trouveront-ils  dans  leur  instruction  quelque  lacune  qu'il 
serait  important  de  combler. 

oc  Vous  qui  nous  avez  apporté  comme  sanction  de  vos 
études  le  baccalauréat  es  lettres^  vous  avez  probablement 
une  culture  générale,  à  laquelle  nous  applaudissons.  Mais 
n'y  aurait-il  point  quelque  faiblesse  dans  vos  connais- 
sances scientifiques,  dans  celles  surtout  que  nous  vous 
avons  signalées  comme  les  plus  importantes  ? 

«  Vous,  plus  nombreux,  qui,  de  bonne  heure,  avez  pris  la 
voie  des  sciences,  vous  avez  peut-être  ce  qui  est  nécessaire 
pour  comprendre  et  suivre  avec  fruit  notre  enseignement 
technique.  Mais  n'oubliez  pas  que  les  sciences,  à  elles 
seules,  ne  donnent  ni  le  goût,  ni  la  mesure,  ni  cette  lar- 
geur et  cette  délicatesse  d'intelligence  qui  vous  classent 
dans  le  monde. 

<c  Plusieurs  d'entre  vous  seront  appelés,  dans  la  vie,  à 
faire  partie  de  conseils  ou  de  comités,  à  donner  publique- 
ment leur  avis.  Sachez  bien  que  si  en  pareil  cas,  l'essen- 
tiel est  d'avoir  une  idée  nette  du  sujet,  il  est  d'une  haute 
importance  de  savoir  l'exposer,  sous  une  forme  simple, 
claire,  élégante;  or,  cette  qualité,  si  nécessaire,  on  ne 
l'acquiert  que  par  des  efforts  et  par  le  contact  des  chefs- 
d'œuvre  littéraires. 

«  Enfin,  vous  qui  n'avez  pas  eu  l'heureuse  fortune  d'une 
instruction  aussi  complète  que  vous  l'auriez  désiré,  voua 
avez  beaucoup  à  faire  ;  mais  ne  perdez  pas  courage.  Re- 
doublez, au  contraire,  de  travail  et  d'énergie.  Beaucoup 
d'hommes  de  grand  mérite  ont  débuté,  comme  vous,  dan» 
des  circonstances  difficiles  :  ils  ont  su  conquérir  par  eux* 
mômes  ce  que  le  sort  contraire  leur  avait  refusé.  Regardez 
à  ces  exemples  et,  dans  la  limite  de  vos  moyens,  tÂches  de 
les  imiter. 

<  Tous  ensemble,  de  quelque  point  que  vous  soyez  partis, 


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—  103  — 

ayez  toujours  devant  les  yeux  Tidéal  qu'il  faut  atteindre  ; 
consacrez  vos  loisirs  à  vous  eu  rapprocher  le  plus  possible 
en  acquérant  ce  qui  vous  manque  Vous  vous  préparerez 
ainsi  pour  Tavcnir  une  carrière  utile  et  honorable.  » 


Préparation  et  propriétés  des  phosphures  de  bore; 
par  M.  Henri  Moissan. 

Phospàure  de  bore  PhBo.  —  On  prépare  ce  nouveau 
composé  en  réduisant,  dans  un  courant  d'hydrogène  pur 
et  sec,  le  phosphoiodure  de  bore  à  une  température  com- 
prise entre  450"  et  500<».  Une  petite  partie  du  phosphoiodure 
se  volatilise  en  donnant  deux  anneaux,  l'un  rouge,  du 
composé  PhBoP,  et  l'auti'e  jaune,  formé  par  le  corps 
2  (PhBol).  Lorsque  le  dégagement  d'acide  iodhydrique  est 
arrêté,  on  sort  le  tube  en  U,  dans  lequel  se  fait  cette  ré- 
duction, du  bain  de  nitrates  alcalins  qui  sert  à  le  chauffer 
d'une  façon  uniforme;  on  laisse  refroidir  :  le  résidu  est 
pulvérisé  rapidement  et  on  le  soumet  à  une  nouvelle  ré- 
duction pour  enlever  les  dernières  traces  d'iode.  Il  est 
parfois  utile  de  répéter  une  troisième  fois  cette  manipu- 
lation ;  la  température  du  bain  de  nitrates  ne  doit  jamais 
êlrc  supérieure  à  500*. 

On  obtient  ainsi  une  poudre  amorphe,  de  couleur  mar- 
ron, très  légère,  insoluble  dans  les  chlorures  de  phos- 
phore, d'arsenic,  d'antimoine  et  de  carbone.  Nous  n'avons, 
du  reste,  rencontré  aucun  dissolvant  de  cette  substance 
dans  les  composés  minéraux  et  organiques.  Chauffé  dans 
le  vide  à  une  température  de  500",  ce  corps  n'est  pas  volatil. 

Au  contact  de  l'oxygène,  ce  phosphure  prend  feu  vers 
200*,  brûle  avec  une  flamme  très  brillante  et  se  transforme 
en  acides  borique  et  phosphorique.  Projeté  sur  un  bain  de 
nitrate  alcalin  en  fusion,  il  y  a  incandescence  et  défla- 
gration. Le  soufre  fondu  ne  réagit  pas  sur  ce  corps,  mais 
la  vapeur  de  soufre  le  transforme  en  sulfure  de  bore  et  sul- 
fure de  phosphore. 

Dans  une  atmosphère  de  clilore,  il  s'enflamme  en  don- 


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—  104  — 

nant  du  trichlorure  de  bore  et  du  pentachlornre  de  phos- 
phore. Le  brome  froid  ne  Tattaque  pas,  mais,  aussitôt  que 
la  température  s'élève,  la  combinaison  se  produit.  Au 
rouge  sombre,  la  vapeur  d'iode  n'a  pas  d'action  sur  le  phos- 
phure  de  bore.  11  en  est  de  même  pour  l'arsenic  et  le  phos- 
phore. Maintenu  à  500*>  dans  un  courant  d'azote,  il  ne  four- 
nit pas  d'azoture;  à  une  température  plus  élevée,  il  com- 
mence à  perdre  du  phosphore,  comme  il  le  fait  dans  le 
vide  sans  produire  davantage  de  combinaison  azotée. 

Un  mélange  de  phosphure  de  bore  et  de  sodium,  légère- 
ment chauffé  dans  un  courant  d'hydrogène,  devient  rapi- 
dement incandescent;  il  se  produit  du  phosphure  et  du 
borure  de  sodium.  Ce  mélange,  projeté  dans  l'eau,  fournit 
de  suite  un  dégagement  d'hydrogène  phosphore.  Le  potas- 
sium fournit  une  réaction  identique,  mais  à  une  tempé- 
rature moins  élevée.  Le  phosphure  de  bore,  mélangé  de 
poudre  de  magnésium,  devient  incandescent  vers  500°. 
Au  contraire,  l'aluminium  ne  réagit  qu'à  une  tempé- 
rature beaucoup  plus  élevée.  L'argent,  le  cuivre  et  le  pla- 
tine en  poudre,  légèrement  chauffés,  s'y  combinent  de 
môme.  Le  mercure  ne  réagit  pas  à  la  température  de 
son  point  d'ébullitiou. 

Une  réaction  caractéristique  de  ce  phosphure  de  bore 
PhBo  est  la  suivante  :  projeté  dans  l'acide  azotique  mono- 
hydraté,  il  devient  de  suite  incandescent,  même  dans  sa 
vapeur,  et  court  en  brûlant  à  la  surface  du  liquide  avec 
une  flamme  très  brillante.  Par  une  légère  élévation  de 
température,  il  se  dissout  de  suite  et  entièrement  dans  cet 
acide. 

Les  solutions  concentrées  d'acide  chlorhydrique  et  d'a- 
cide iodhydrique  sont  sans  action  sur  lui.  Enûn  lacide 
sulfurique  ne  l'attaque  pas  à  froid,  mais  est  réduit  par  lui 
à  chaud,  avec  formation  d'acide  sulfureux,  d'acides  bo- 
rique et  phosphorique. 

La  potasse  et  la  soude,  en  solutions  concentrées  et 
chaudes,  l'attaquent  lentement,  tandis  que  la  potasse  en 
fusion  le  dissout  complètement,  en  produisant  de  l'hydro- 
gène phosphore  et  un  borate  alcalin. 


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—  105  — 

L'acide  fluorhydrique  gazeux  l'attaque  avant  le  r< 
sombre,  en  donnant  du  fluorure  de  bore,  de  Thydrogèi 
du  phosphore.  La  réaction  est  semblable  avec  Ta 
chlorhydrique,  mais  elle  se  produit  à  une  tempéra 
plus  élevée. 

Le  phosphure  de  bore  n'est  pas  attaqué  par  l'eau  b( 
lante;  mais,  à  400*,  la  vapeur  d'eau  le  dé(îompose  :  ] 
forme  de  l'acide  borique  et  de  l'hydrogène  phosphore 
gaz  hydrogène  sulfuré  produit  de  même,  au  rouge  soni 
du  sulfure  de  bore  et  de  l'hydrogène  phosphore. 

Enfin,  dans  le  gaz  ammoniac,  vers  300**,  le  phosphui 
bore  prend  feu  et  brûle  en  produisant  du  phosphore  ( 
l'azoture  de  bore. 

Les  dosages  du  phosphore  et  du  bore,  dans  ce  comi 
nous  ont  conduit  à  lui  donner  la  formule  Ph  Bo. 

Phosphure  de  bore,  Ph'Bo*.  —  Lorsque  l'on  maintiei 
phosphure  de  bore,  PhBo,  dans  une  atmosphère  dhj 
gène  à  la  température  de  1000**  prise  à  la  pince  thei 
électrique,  on  remarque  qu'il  y  a  dégagement  de  vap 
de  phosphore  qui  viennent  se  condenser  en  goutlel 
sur  la  partie  froide  du  tube,  et  il  reste  un  composé  de 
mule  Ph'Bo',  de  couleur  plus  claire  que  le  précé( 
Examiné  au  microscope,  ce  corps  a  une  apparence 
quelée,  et  se  distingue  nettement  du  phosphore,  PhBc 
ce  qu'il  ne  s'enflamme  pas  dans  le  chlore  et  dans  l'a 
azotique  monohydraté  froids.  Ce  dernier  acide  ne  TattJ 
même  pas  à  Tébullition.  Ce  nouveau  phosphure  est 
aussi  insoluble  que  le  précédent  dans  les  composés  o 
niques  et  minéraux.  11  brûle  avec  plus  de  difficulté  au 
tact  de  l'oxygène,  est  attaqué  par  les  nitrates  en  fi] 
avec  incandescence,  et  ne  réagit  que  difficilement  su 
métaux  et  les  métalloïdes.  Il  ne  brûle  dans  le  chlore 
lorsqu'il  est  porté  au  rouge  sombre  (1). 


(1)  L'analyse  nous  a  donné, 

pour  ce  second  composé,  les  chiffres  sui^ 

Trouvé  à  Tanalyse. 

Bore.  ...... 

Phosphore  .  .  . 

.  .      37,2              36,9          37,0 
62,8              62,4          62,6 

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—  106  — 

e  la  réduction  du  phosphoiodure  de  bore  n'a  pas 
i  une  température  bien  déterminée,  on  obtient  le 
ent  un  mélange  des  deux  phosphures,  ce  que  Ion 
facilement,  car  l'acide  azotique  dissout  le  pre- 
B  louche  pas  au  second. 

si  l'hydrogène  employé  pour  la  réduction  cou- 
Toxygène  ou  de  la  vapeur  d'eau,  il  se  formerait 
osé  blanc,  insoluble  dans  les  acides,  qui  est  un 
isphoborique,  connu  aussi  sous  le  nom  de  phos* 
bore.  Ce  dernier  composé  peut  encore  se  former 
ition  du  mélange  des  phosphures  dans  les  vapeurs 

ions,  —  En  partant  du  phosphoiodure  de  bore,  il 
possible  d'obtenir  deux  phosphures  de  bore.  Le 
PhBo  se  combine  avec  incandescence  à  Tacide 
nonohydraté  et  s'enflamme  à  froid  dans  le  chlore, 
e  le  composé  Fh'Bo*  possède  une  stabilité  beau- 
j  grande  et  n'est  pas  décomposé  à  froid  par  ces 
jtifs. 


?  sur  l'absorption  du  brome  par  différents  corps; 
par  M.  G.  Fleury. 

irs  chimistes  ont  cherché  à  fonder,  sur  Tabsorp- 
rome,  un  procédé  ayant  pour  but  de  constater  la 
certains  corps  organiques,  tels  que  des  essences, 
gras.  Aucune  marche  absolument  exacte  dans 
>n  de  cette  méthode  n'a  été  indiquée.  Il  faut,  en 
es  avoir  fait  agir  le  brome  en  excès,  doser  aussi 
de  bromhydrique  qui  a  pu  se  produire  pendant 
n,  que  le  brome  resté  libre.  Un  dosage  alcalimé- 
iiployé  dans  ce  but  laisse  place  aune  erreur  no- 
tte  erreur  est  évitée  si  l'on  opère  comme  je  vais 
r. 

t  une  dissolution  de  brome  dans  le  le  sulfure  de 
contenant  12*'' environ  par  litre.  Elle  est  titrée  à 
Vhyposulfite  de  soude  en  présence  de  l'iodure  de 


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—  107  — 

potassium.  Le  corps  à  examiner  est  dissous  dans  le  sul- 
fure de  carbone,  de  telle  sorte  que  5  ou  10"  contiennent  la 
quantité  de  matière  employée  pour  une  opération;  c'est 
parfois  1«%  parfois  0«',1. 

Le  brome  est  mis  en  présence  de  la  substance  dans  un 
flacon  bouché  à  Témeri,  que  Ton  place  à  Tobscurité.  Il 
faut  qu'au  bout  d'une  heure  le  liquide  soit  encore  coloré 
par  le  brome  ;  une  décoloration  prématurée  prouverait 
que  le  brome  n*a  pas  été  mis  en  quantité  suffisante.  L'ex- 
périence, pour  rester  pratique,  doit  prendre  fin  au  bout 
d'une  heure. 

On  ajoute  alors  quelques  gouttes  d'une  solution  étendue 
de  bisulfite  de  soude  et  on  agite  vivement;  si  le  liquide  ne 
se  décolore  pas,  on  continue  l'addition  du  réactif  réduc- 
teur avec  beaucoup  de  ménagement.  Le  brome  est  ainsi 
transformé  en  acide  bromhydrique.  Le  tout  est  versé  dans 
un  entonnoir  à  séparation,  avec  les  eaux  de  lavage  du 
flacon  et  une  faible  quantité  d'acide  sulfurique  dilué.  On 
laisse  les  deux  couches  de  liquide  se  séparer,  ce  qui  n'exige 
pas  plus  de  deux  à  trois  heures.  Le  sulfure  est  ensuite 
recueilli  et  rejeté  ;  la  solution  aqueuse  est  reçue  dans  une 
capsule. 

A  cette  solution  on  ajoute  une  pincée  de  chromate  de 
potasse  pulvérisé  et  on  agite  vivement  avec  une  baguette. 
S'il  y  a  un  excès  d'acide  sulfureux,  ce  qui  est  le  cas  habi- 
tuel, on  le  détruit  par  cette  agitation.  La  liqueur  est  en- 
suite neutralisée  par  la  potasse  pure  :  elle  prend  ordinai- 
rement une  teinte  un  peu  verte  due  au  sel  de  chrome.  Il 
reste  à  titrer  le  bromure  de  potassium  qui  existe  dans  le 
liquide  après  l'avoir  fait  bouillir  pour  chasser  le  sulfure 
de  carbone  qu'il  tient  en  dissolution.  On  se  sert  d'une 

N 
solution  —  d'azotate  d'argent;  il  faut  remuer  vivement  avec 

une  baguette  et  laisser  le  liquide  s'éclaircir  après  chaque 
addition  du  sel  d'argent.  On  chauffe  aussi  de  temps  en 
temps.  Le  précipité  rouge  persistant  n'est  pas  difficile  à 
apercevoir  quand  on  a  Thabitude  de  ce  genre  d'opérations. 
Le  brome  dosé  de  cette  façon  est  retranché  de  celui  que 


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—  108  — 

I   corps  gras;  la  différence  repré- 

orbé. 

ibleau  ci-dessous,  les  résultats  que 

!   méthode  appliquée  à  différents 


rbées  par  V  des  substances  ci-dessous  . 

gr. 

(raffiné).  .  .    1 0,082 

—       ...    2 0,0^6 

enlhine.  ...     1 5,21 

2 4,27 

....     3 i,02 

Pin 1 1,2U 

2 1,060 

1 0.496 

2 0,527 

1 0,52 

2 0,53 

3 0,5* 

1 0,356 

2 0,361 

3 0,351 

4 0,344 

0,224 


iessus,  les  nombres  se  rapportant  à 
représentent  les  résultats  d'expé- 

méme  échantillon.  Il  a  paru  néces- 
eur  de  cette  méthode,  de  s'assurer 
une  certaine  invariabilité.  On  voit 

cette  invariabilité  n'exisle  pas.  Ce 
\  inscrits  c'est  un  pouvoir  d^absorp- 
érable  pour  l'essence  de  térében- 

romarin,  la  seule  étudiée  parallèle- 

lonné  des  résultats  d'une  constance 
it  conduire  à  des  applications  uliles. 
nple,  de  découvrir  l'huile  de  coton 
iploi  de  la  méthode.  L'analyse  d'un 


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—  109  — 

beurre  de  cacao  mélangé  de  graisses  étrangères  pourra  se 
faire  aussi  très  probablement  par  le  même  procédé,  et 
l'expertise  des  chocolats  sera  rendue  moins  difficile  qu'elle 
ne  Test  par  les  moyens  connus. 

Quand  on  voudra,  dans  une  substance  déterminée,  cher- 
cher une  autre  substance  supposée  présente,  il  faudra 
opérer  d'abord  sur  ces  corps  pris  à  l'état  de  pureté,  et  s'il 
existe  une  différence  dans  leur  capacité  d'absorption  pour 
le  brome,  on  opérera  en  dernier  lieu  sur  la  denrée  sus- 
pecte. 


Sur  un  violet  de  codéine;  par  M.  P.  Cazeneuve. 

J'ai  signalé  la  formation  d'une  matière  colorante  violette 
dérivée  de  la  morphine,  par  réaction  sur  cet  alcaloïde  de 
la  paranitrosodiméthylaniline.  Cette  matière  colorante 
correspond  à  la  formule 

/C'HVAzfCH»)». 

J'ai  discuté  toutes  les  hypothèses  admissibles  sur  la 
constitution  de  ce  corps  et  j'ai  avancé  cette  conclusion  : 
qu'on  ne  pouvait  admettre  qu'il  fût  comparable  à  un  indo- 
phénol  avec  soudure  de  l'azote  à  l'oxygène  de  l'OH  phé- 
nolique,  vu  que  l'éther  méthylique,  la  codéine,  donnait 
également  un  violet  similaire,  et  là,  la  soudure  de  l'azote  à 
l'oxygène  est  impossible.  Dans  cette  nouvelle  note,  je  viens 
décrire  ce  violet  de  codéine,  dont  la  formule  brute  confirme 
celle  du  violet  de  morphine. 

Ce  violet  de  codéine,  comme  celui  de  morphine,  se  forme 
par  soudure  directe,  sans  élimination  d'eau,  de  la  codéine 
à  la  paranitrosodiméthylaniline,  avec  modification  molé- 
culaire, sans  aucun  doute.  Les  analyses  sont  très  probantes 
à  cet  égard. 

On  prépare  ce  violet  de  codéine  de  la  façon  suivante  :  on 
chauffe,  à  l'ébullitiou,  pendant  trois  cents  heures,  10«'  de 
codéine  avec  10»'  de  chlorhydrate  de  paranitrosodiméthyl- 


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—  110  — 

au  sein  d'un  litre  d'alcool  éthylique  à  93'.  Par  re- 
îment,  l'alcool  laisse  déposer  des  tétraméthyldia- 
benzol.  L'alcool  est  distillé  presque  à  siccité.  On 
lllir  le  résidu  avec  de  Teau  distillée.  On  laisse  re- 
on  filtre,  et  l'on  agite  avec  de  l'alcool  amylique. 
ier  entraîne  une  belle  matière,  colorante  violette 
E>are  d'une  matière  colorante  bleue  restée  en  so- 
ins l'eau.  L'alcool  amylique  évaporé  donne  la  ma- 
lorante  sous  la  forme  de  paillettes  mordorées, 
îs,  un  peu  plus  solubles  dans  l'eau,  surtout 
dans  l'alcool  et  l'éther,  dans  lesquels  la  couleur 
n  aspect  dichroïque.  L'eau  chlorurée  sodique 
ipite  incomplètement  de  sa  solution  aqueuse. 
Lion  aqueuse  versée  sur  l'acide  sulfurique  con- 
onne,  comme  le  groupe  des  safranines,  une  zone 
lis  bleue,  puis  violette,  indice  des  combinaisons 
es.  Le  violet  de  morphine  nous  a  déjà  donné  ces 

3S. 

let  de  codéine  teint  directement  la  laine,  la  soie, 
îoton,  comme  le  violet  de  morphine.  La  lumière 
i  peu  la  couleur, 
i  ajoute  à  la  solution  amylique,  obtenue  dans  le 

la  préparation,  un  mélange  d'alcool  et  d'éther  et 
lite  par  le  chlorure  de  platine,   on  précipite  un 
itinate  qui  présente  une  teinte  violette  plus  claire 
iloroplatinale  du  violet  de  morphine, 
oroplatinate,  parfaitement  lavé  à  l'alcool  et  à 

donné  à  l'analyse  les  résultats  suivants  : 

Pour  matière 0,32ia 

PI  0,0716 

Soit  pour  100 22,29 

Pour  matière 0,3261 

Az 0,0147 

Soit  pour  100 4,50 

nule  PtCl*«2HCl,Az^^,,^„^^^,^J^^^,  exige 

Pt 22,66 

Az 4,89 


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—  111  — 

Ce  violet  de  codéine  correspond  à  la  formule 
/C'H*Az(CH»)» 

A  côté  de  cette  matière  colorante,  il  se  forme  d'autres 
couleurs  et  d'autres  produits  que  nous  n'avons  pas  isolés. 

Les  rendements  en  violet  de  codéine  sont  faibles  et  ne 
nous  ont  pas  permis  jusqu'à  présent  d'établir  sa  consti- 
tution. 

En  faisant  varier  les  rapports  de  la  codéine  et  du 
chlorhydrate  de  paranilrosodiméthylanilinepour  augmen- 
ter les  rendements,  nous  n'avons  pas  obtenu  de  meilleurs 
résultats.  En  chauffant  en  tube  scellé  au  sein  de  ralcx}ol 
pendant  quelques  heures,  pour  hâter  l'extraction,  nous 
avons  obtenu  un  résultat  moins  favorable.  En  chauffant 
au  sein  de  l'eau,  le  résultat  est  nul. 

Suivant  toute  probabilité,  ces  violets  de  codéine  et  de 
morphine  constituent  un  nouveau  groupe  de  matières  co- 
lorantes, à  moins  qu'elles  n'entrent  dans  le  groupe  des 
indamines.  La  mobilité  du  groupement  de  la  morphine, 
d'ailleurs  base  tertiaire,  autorise  peu  cette  dernière  hypo- 
thèse, que  nous  avions  admise  précédemment.  Il  est  pro- 
bable que  l'azote  du  groupement  nitrosé  est  soudé  au 
noyau  phénanthrénique  de  la  morphine  d'une  façon  toute 
spéciale,  dont  l'interprétation  ne  pourrait  être  que  pré- 
maturée. 


Solutions  concenb*ées  d'acide  borique; 
par  M.  PuAUx. 

Dans  la  Revue  des  médicaments  nouveaux,  de  M.  Crînon, 
on  trouve,  à  l'article  ^  Acide  borique  en  solutions  concentrées  », 
l'indication  d'un  procédé  permettant  d'augmenter  la  solu- 
bilité de  l'acide  borique  dans  de  notables  proportions,  sans 
qu'il  soit  toutefois  possible,  ajoute  l'auteur,  d'expliquer 
le  phénomène.  On  doit,  en  opérant  à  l'ébullition,  ajouter 


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—  112  — 

1«%25  de  magnésie  calcinée  pour  toute  fraction  de  10*"^ 
d'acide  borique  dépassant  sa  limite  de  solubilité  normale 
de  40«''  par  litre.  La  nouvelle  édition  du  Traité  de  phaf*ma- 
cologîe,  d'Andouard,  mentionne  aussi,  mais  sans  y  insister, 
ces  mêmes  solutions. 

Cette  solubilité,  d'apparence  anormale,  de  l'acide  borique 
trouverait  une  explication  suffisante,  si  Ton  admettait  la 
formation  d'un  sel  magnésien  ;  un  excès  d'acide  borique 
aurait  un  rôle,  jusqu'à  un  certain  point,  analogue  à  celui 
d'un  excès  d'acide  azotique  au  contact  des  azotates  de 
bismuth  ou  de  mercure,  en  formant  un  sel  acide  dont  la 
solubilité  croît  avec  la  richesse  en  acide. 

Pour  vérifier  celte  hypothèse  on  a  fait  une  solution 
au  1/10  : 

Acide   borique lOCrriO-fôx  10 

Magnésie  calcinée T^'^SO  s=  6x  1,25 

Eau  distillée Q.  S.  pour  1000''' 

Après  ébullition  et  iiltration,  on  a  obtenu  une  solution 
légèrement  acide  au  tournesol,  d'une  densité  de  1045  à 
+  15*».  On  y  a  décelé  la  magnésie  par  formation  de  phos- 
phate ammoniaco-magnésien.  Traitée  par  les  divers  acides, 
elle  abandonne  un  précipité  cristallin  d'acide  borique 
devenu  libre  par  suite  de  la  saturation  de  la  magnésie. 
Une  partie  de  lacide  borique  se  trouve  donc  dans  la  solu- 
tion à  l'état  de  borate  de  magnésie. 

Une  nouvelle  solution  au  1/10  a  été  préparée  en 
employant  un  excès  de  magnésie. 

La  solution  est  alcaline,  peu  stable  ;  chauffée,  elle  com- 
mence à  se  troubler  dès  la  température  de  85<*  ;  un  précipité 
plus  abondant  se  produit  à  l'ébullition.  Elle  laisse  lente- 
ment déposer  un  sel  cristallin  fortement  adhérent  aux 
parois  du  récipient  et,  après  quelques  jours,  devient  acide. 
En  évaporant  à  feu  nu  la  liqueur  claire  jusqu'à  cristalli- 
sation on  a  obtenu  un  sel  contenant  : 

Bo  0' 0^,665 

Mg  0 0^,063 

HO 0"',274 


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—  113  — 

et  dont  la  composition  correspond  sensiblement  à  un  hexa^ 
borate  de  la  formule  (6  Bo  0*)  Mg  O,  10  aq.  : 

BoO» 0^,056 

Mg  0 o^,(m 

HO 0",28i 

Le  précipité  produit  dans  la  solution  alcaline  portée  à 
TébuUition  a  été  recueilli  sur  un  filtre  placé  dans  une 
étuve  à  100<>  ;  il  contient  : 

BoO» Ù"fii^ 

NgO 0^,356 

et  correspond  à  un  mctaborate  l3oO',  Mg  0 

Bo  0» 0",636 

Mg  0 0",364 

En  faisant  bouillir  50»'' d'acide  borique  avec  5«'',40  de 
magnésie,  nous  avons  pu  obtenir,  après  filtration,  une 
solution  d'un  volume  de  120''%  à  réaction  alcaline,  d  =  1 168. 
Elle  est  peu  stable,  forme  assez  rapidement  un  précipité 
amorphe,  d'aspect  soyeux,  produisant,  par  agitation  du 
flacon,  lapparence  d'écheveaux  de  soie  tordus.  En  séparant 
chaque  jour  par  filtration  le  dépôt  formé,  on  obtient  à  la 
longue  une  solution  stable,  à  réaction  acide,  ne  présentant' 
plus  que  1051,2  de  densité  ;  sa  composition,  pour  10%  est: 

Bo  0» 0^,7868 

Mg  0 Oa',0752 

Ces  quantités  d'acide  borique  et  de  magnésie  sont  sen- 
siblement dans  le  même  rapport  que  dans  l'hexaborate' 
(6BoO*)MgO. 

Cette  solution  stable  contient  86»%20  par  litre  d'hexîa- 
borate.de  magnésie  supposé  adhydre,  équivalent  à  une 
quantitédel39«S37parlitred'acideorthoboriqueBoO*3HO., 

Une  autre  solution  faite  avec  4»''  de  carbonate  de  ma- 
gnésie, 20«'  d'acide  borique,  pour  un  volume  total  de  100*=% 
est  acide  et  a  1091  de  densité.  Cette  solution  ne  dépose 
que  très  lentement.  Après  quinze  joiuis,  le  sel  fortement: 

JourM.  de  Pharm.  et  4e  Chim.,  5«  série,  t.  XXV.  (1"  février  189S.)         8 


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incinisté  dans  le  verre  a  été  recueilli.  11  est  alcalin,  a  une 
composition  : 

Bo  0^.  .  ^ 0"',8e95 

MgO 0i',1305 

qui  le  rapproche  d'un  tétraborate  (4BoO')MgO.  Ce  sel 
dissous  dans  Teau  précipite  à  Tébullition. 

On  voit  ici,  comme  avec  les  solutions  d'azotate  acide  de 
bismuth  ou  de  mercure,  de  sulfate  acide  de  mercure,  etc., 
une  tendance  à  la  formation  d'un  sel  avec  excès  d'acide 
qui  demeure  dissous,  tandis  qu'un  seljplus  riche  en  base  se 
dépose. 

Les  solutions  qui  présentent  une  réaction  alcaline  no 
sont  pas  saturées  d'acide  borique.  100"  d'une  solution 
au  1/10  ont  pu  dissoudre,  par  additions  successives  de 
l*',  4«'  de  cet  acide  (dès  que  la  réaction  est  acide,  il  n'y  a 
plus  de  précipitation  par  la  chaleur).  Neutralisée  par  ébul- 
lition  avec  la  magnésie,  cette  nouvelle  solution  a  pu  être 
encore  additionnée  de  6«''  d'acide  borique  ;  elle  est  alors 
peu  stable  et  ne  tarde  pas  à  former  des  aiguilles,  irradiant 
d'un  point  commun,  contenant,  pour  !«•',  0»',004  de  ma- 
gnésie. Dans  ces  conditions,  c'est  surtout  l'acide  qui  dispa- 
raît de  la  solution. 

Nous  pouvons,  dès  maintenant,  expliquer  l'action  de  la 
magnésie  sur  l'acide  borique  à  l'ébullition  :  la  magnésie 
foniie  d'abord  un  borate  à  réaction  alcaline,  un  tétra- 
borate, dans  la  solution  duquel  Tacide  borique  est  plus 
soluble  que  dans  l'eau  ;  l'excès  d'acide  borique  produit 
ensuite  un  hexaborate  ou  un  hexaborate  avec  excès  d'acide, 
selon  les  proportions  de  magnésie  et  d'acide  borique  en 
présence. 

On  peut  diminuer  la  proportion  de  magnésie  fixée  à 
1«',25  par  fraction  de  10«'  d'acide  borique  dépassant  la 
solubilité  de  40«'  par  litre  (1). 


(1)  11  convient  d'ailleurs  d'observer  qu^on  peut  lui  substituer  avantageu- 
sement la  carbonate  de  magnésie. 


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—  115  — 
Nous  avons  obtenu  une  solution  au  I/IO,  stable  avec: 

Aeide  borique 10*' 

Cftrb.  de  magnésie i^"',  U) 

Eau,  Q.  S.  pour .  .  • 100»« 

Réaction  acide,  d  =  1044;  cette  quantité  de  carbonate  de 
magnésie  ne  correspond  qu*à  0«',615  de  magnésie  calcinée, 
tandis  qu'il  aurait  fallu  employer  une  quantité  de  carbo- 
nate de  magnésie  correspondant  à  O^^lTy  de  magnésie 
calcinée  d'après  le  rapport  sus-indiqué. 

Solution  à  1/5  : 

Acide  borique 'HOP 

Carb.  de  magnésie 3'",50 

Eau,  Q.  S.  poui- 100«« 

Réaction  acide,  d  =  1088  ;  il  aurait  fallu,  suivant  le  même 
rapport,  4s%55  de  carbonate  de  magnésie. 

11  pourrait  y  avoir  avantage  dans  certains  cas,  pour  la 
conservation  de  pièces  anatomiques,  par  exemple,  à 
employer  ces  solutions  sursaturées  à  1/5,  qui  ne  déposent 
que  très  lentement. 

Un  nouveau  produit,  signalé  récemment  [Pkarm.  Jowrn.. 
31  oct.),  pour  lequel  un  nom  nouveau  a  été  proposé,  le 
boro-borax,  permet  d'obtenir  des  solutions  neutres  conte- 
nant 13  p.  100  d'acide  borique  à  la  température  ordinaire. 
On  le  prépare  en  mélangeant  parties  égales  de  borax  et 
d'acide  borique  ;  sa  formule  correspond  à 

2BoO»NaO,  10  HO  +  3,08  BoO^  3  HO, 

soit  approximativement  à  un  quintiborate  de  soude 

5BoO»NaO;  13  HO. 

Pour  obtenir  ces  solutions,  on  pourrait  faire  agir  direc- 
tement l'acide  borique  sur  la  soude  ou  le  carbonate  de 
soude,  selon  les  proportions  résultant  de  cette  formule. 

L'emploi  de  la  magnésie,  pour  obtenir  des  solutions 
concentrées  d'acide  borique,  parait  préférable  ;  elle  donne 


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—  116  — 

is  acides  d'uoe  concentration  supérieui^e  à  tem  • 

aie  et  dans  lesquelles  l'acide  borique,  combiné 
plus  faible,  peut  agir  plus  efficacement. 


MEDECINE 


ïumeurs  èacténciée$ ;  par  M.  A.  Gharrin. 

le  fois,  dans  ce  journal,  nous  avoos  dû  nous 
;  sécrétions  microbiennes,  envisageant  tantôt 
es  chimiques,  tantôt  leurs  propriétés  physio- 
est,  en  effet,  grâce  aux  unes  et  aux  autres,  aux 
lis  encore  qu'aux  premières,  jusqu'à  ce  jour  du 
m  arrive  à  apporter  dans  le  débat  quelque 
ïue  précision.  Tout  ici,  d'ailleurs,  est  à  achever, 
iner,  sinon  à  commencer;  malgré  la  foule  des 
as  n  avons  pas  quitté,  pour  ainsi  dire,  le  point 
)  ces  grandes  questions;  nous  demeurons  à  leur 
iirtant,rien  ne  manque,  ni  la  fertilité  du  champ 
ni  le  nombre,  ni  l'ardeur  des  chercheurs, 
de  ces  derniers  temps,  le  progrès,  dans  cet 
s,  a  eu,  pour  objet  principal,  l'immunité.  Après 
es  Traube,  Grohman,  à  Dorpat,  en  1884,  a 
le  sang  modifie  la  vitalité  des  germes  patho- 
suite, Podor,  puis,  Flugge,  Nuttal,  Nissen,  ses 
s  tard,  Metchnikoff*,  Gamaleta,  Bouchard, 
3ger,  Zàsslein,  Behring,  Kitasato,  à  ne  citer 
!S  noms,  ont  abordé  le  problème.  De  leurs  expé- 
3  conclusion  générale  se  dégage,  cà  savoir  que 
s  subissent  des  modifications,  lorsqu'on  vient  à 
dans  des  milieux  spéciaux.  Ces  modifications 
es  à  la  forme,  à  la  reproduction,  à  la  quantilé, 
ons  diverses,  plus  particulièrement  à  la  viru* 
nilieux  sont  le  sang  pris  en  bloc,  le  séram  filtré 
,  la  lymphe,  les  sucs  des  tissus,  c'est^-dire  des- 


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y 


—  117  — 

humeurs  de  provenance  organique.  Les  sujets  qui  les 
fournissent  sont  parfois  capables  de  contracter  Taffection 
qui  naît  de  lapullulationdu  microbe  éludié;  dans  d'autres 
cas,  ils  se  montrent  réfractaires  à  ce  microbe,  soit  pai'ce 
que  la  nature  les  a  doués  de  résistance,  soit,  ce  qui  est 
mieux,  parce  qu'ils  ont  acquis  cette  résistance  de  par  une 
Taccination  artificielle.  Que  cette  vaccination  ait  eu  lieu  à 
Taide  d'un  virus  figuré  mais  atténué,  ou,  inversement,  à 
la  faveur  de  toxines  stérilisées,  le  résultat  est  que  ces  con- 
ditions sont  les  plus  propres  pour  réaliser  ces  change- 
ments dont  nous  avons  parlé,  changements  qui  intéres- 
sent, à  des  degrés  inégaux,  l'évolution  des  agents  de 
l'infection. 

D'où  vient  celte  singulière  faculté?  Est-elle  due  à  un 
corps  unique  ou  à  la  juxtaposition  d'une  série  de  prin- 
cipes? Est-elle  attribuable  à  des  éléments  récemment 
introduits  ou  fabriqués  dans  l'économie?  Est-elle  sous  la 
dépendance  d'oscillations  dans  l'arrangement,  dans  les 
proportions  des  molécules  intérieures  ? 

Il  est  impossible  de  répondre,  ni  d'une  façon  absolue,  ni 
môme  d'une  façon  approximative,  à  ces  suppositions;  de 
celte  propriété  défavorable  à  la  vie  des  ferments  figurés, 
nous  connaissons  trop  peu  de  chose.  La  dilution,  la  dialyse 
avec  Teau  distillée,  la  suppriment,  à  moins  qu'on  ajoute 
(lu  chlorure  de  sodium  à  6  p.  1000;  les  congélations  suc- 
cessives, surtout  si  elles  sont  très  rapprochées,  l'altèrent 
(considérablement.  Elle  disparait,  si  on  chauffe  au  delà 
rie  65<»;  on  voit  se  former  un  précipité.  Ce  qu'il  est  permis 
(le  penser,  d'après  ces  quelques  renseignements,  c'est 
(ju'on  se  trouve  en  présence  d'une  albumose,  peut-être 
(l'une  diastase. 

En  face  de  cette  constatation,  il  n'est  pas  besoin  de  ré- 
fléchir longuement  pour  être  amené  à  se  demander  quelle 
est  l'origine  de  cette  albumose?  Est-elle  née  de  la  vie  des 
cellules  de  l'organisme,  ou,  au  contraire,  de  Tactivité  des 
bactéries?  L'une  et  l'autre  de  ces  deux  hypothèses  sont  lé- 
gitimes, d'abord  parce  que  l'on  sait  qu*il  existe  des  êtres 
réfractaires  de  par  la  nature,  autrement  dit  de  par  leur 


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—  118  — 

m,  sans  qu'aucun  artifice  n'ait  eu  à  intervenir;  en 
lieu,  parce  que  des  espèces  sensibles  à  un  virus 
né,  grâce  à  une  technique  aujourd'hui  précise,  de- 
Lt  invulnérables.  Or,  parmi  les  moyens  mis  en 
pour  atteindre  ce  but,  il  en  est  un  qui  consiste  à 
,  au  préalable,  les  sécrétions  du  bacille  contre 
duquel  on  désire  prémunir.  De  là  à  imaginer  que 
'étions  contiennent  l'élément  microbicide,  il  n'y  a 
as.  Cependant,  nous  verrons  qu'il  n'en  est  rien, 
rément,  les  germes  engendrent  des  albumines.  Prô- 
nent, le  cours  forcé  de  ces  études  nous  conduira  de 
Il  à  passer  en  revue  les  produits  qui  découlent  de 
dation  de  ces  germes.  Dans  le  nombre  de  ces  pro- 
.  côté  des  éléments  vulgaires,  nous  aurons  à  consi- 
>our  la  seconde  fois,  les  principes  plus  particuliers, 
ues,  et,  au  milieu  de  ces  principes,  des  diastases. 
grès  incessant  nous  amènera  à  les  isoler,  à  les 
i*  infiniment  mieux  que  par  le  passé.  Néanmoins, 
facile,  estimons-nous,  de  prouver  que  la  substance 
:e  de  cette  qualité  qui  veut  que  les  humeurs  soient 
taliéres  vis-à-vis  des  parasites  infectieux,  que 
ibstance  que  la  chaleur  détruit,  est  fabriquée  par 
jpres  organites,  nullement  par  les  ennemis  qui 
nous  envahir  à  un  moment  donné. 


MEDICAMENTS  NOUVEAUX 

ol  et  Solveol  (1).  —  On  a  désigné  sous  ces  deux 
es  produits  désinfectants  dont  la  base  est  le  cré- 
t  qui  néanmoins  sont  solubles  dans  l'eau. 
)lutol  est  composé  de  crésylol  rendu  soluble  par 
1  de  crésylate  de  soude.  Il  renferme,  pour  100'*, 
î  crésylol,  dont  le  quart  seulement  est  à  l'état  libre; 

rm,  Zcit.,  XXXVI,  p.  799,  1891. 


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—  119  — 

le  reste  est  à  Tétat  de  crôsylate  de  soude  [Zetschr,  d.  œsi 
Ap.  F.,  n*»  35).  Ce  produit  serait  un  microbicide  préc 
pour  les  grosses  désinfections.  D'après  le  D'  Hammer, 
solution  de  solutol  à  08^5  p.  100  aurait  stérilisé  en  < 
minutes  tous  les  bouillons  de  culture  sur  lesquels 
expérimenté.  S'il  en  est  ainsi,  le  solutol  est  tout  ind; 
pour  la  désinfection  des  crachats,  des  excréments,  i 
ainsi  que  pour  empêcher  la  putréfaction  des  cadavres. 

Pour  désinfecter  les  étuves,  les  voitures  de  transpor 
bétail,  le  fumier  provenant  d'animaux  malades,  on 
seille  d'arroser  et  de  badigeonner  avec  une  solution  de 
lutol  à  10-20  p.  100,  ou  de  laver  avec  une  solution 
p.  100. 

La  maison  de  commerce  qui  vient  de  lancer  ces  prod 
délivre  deux  sortes  de  solutol  :  un  solutol  brut  qui  : 
ferme  de  faibles  proportions  de  pyridine  et  des  hydro 
bures,  et  un  solutol  dit  pur  qui  en  est  débarrassé 
solutol  ne  peut  être  employé  en  chirurgie  à  cause  de 
alcalinité. 

Le  solveol  est  composé  de  crésylol  et  de  crésotinat 
soude.  Le  produit  est  neutre  et  peut,  par  conséquent, 
utilisé  en  chirurgie.  Le  D'  Hammer  conseille  de  se  se 
de  solutions  à  0,5  p.  100  qui  équivalent,  d'après  lui, 
solutions  de  phénol  à  2,  3  et  même  5  p.  100.         Em.  ] 


Thilanine  ou  lanoline  sulfurée  (1).  —  Ce  nouveau 
duit  rappelle  un  vieux  médicament,  le  baume  de  so 
simple  ou  huile  de  lin  soufrée^  qu'on  préparait  en  ch 
faut  de  la  fleur  de  soufre  dans  de  l'huile  de  lin.  La  tl 
nine  s'obtient  en  effet  par  l'action  du  soufre  sur  la  lano 
et  serait,  d'après  Seibels,  une  véritable  combinaisoi 
ces  deux  corps. 

La  thilanine  renferme  3  p.  100  de  soufre  et  se  présente! 
la  forme  d'une  musse  jaur.e  brunâtre,  possédant  la  cor 


(1)  Phntm.  Centraihalle,  \\\ll,  p.  678,  1891. 


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—  lei)  — 

lûoline  et  douée  d'une  odeur  propre.  Le  doc- 
ipréconise  son  emploi  en  derinatothérapie  et 
loît  la  préférer  aux  produits  analogues  dans 
ibre  d'affections  de  la  peau.  Elle  calmerait 
isons  tout  en  ne  possédant  aucune  propriété 

Em.  B. 


inocoUe,  leur  emploi  en  thérapeutique  — 

armi  les  nombreux  antipyrétiques  préconisés 
aières  années,  il  en  est  trois  surtout  qui  pa- 

conquis  une  place  définitive  en  thérapeu- 
brine^  Vantipyr'me  et  la  phénacétine.  Leur  em- 
s  cependant  sans  inconvénients.  Les  deux 
es  composés  sont,  en  effet,  relativement  toxi- 
t  les  administrer  avec  précaution.  D'autre 
tcétine,  comme  l'antifébrine  d'ailleurs,  est  à 

dans  Teau,  ce  qui  en  rend  Faction  lente  et 

hé,  en  s'appuyant  sur  certaines  idées  Ihéo- 
édier  à  ces  inconvénients,  par  exemple,  en 

la  molécule  primitive  un  groupe  d'atomes 
nme  communiquant  au  composé  des  pro- 
ies, ou  encore  en  introduisant  dans  la  mo- 
>rps  insoluble  un  groupe   d'atomes  qui  le 

Il  fallait,  en  outre,  que  le  corps  modifié  ne 

ses  propriétés  médicamenteuses, 
îhes  ont  conduit  à  essayer  un  assez  grand 
)mposés.  Nous  ne  parlerons  ici  que  de  l'un 
e  phénocolley  dont  il  a  déjà  été  dit  quelques 
rement  (1). 

Ile  n'est  pas  autre  chose  que  de  la  phénacc- 
lylique  acétylé  du  paraamidophénol)  dans 
le  laquelle  on  a  introduit  un  groupe  amide 
îu  a  fait  un  composé  capable  de  donner,  avec 


harm.  et  de  Ch.,  [5],  XXIV,  10,  IS91. 


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les  acides,  des  sels  soIuIjIcs  dans  rcaii.  La  oousliLiilioii  dn 
phénocolle  se  comprend  facilement  à  l'examen  des  for- 
mules suivantes  : 

Phénacétine  C*H»<«^H^il^^  ^j,. 

Phénocolle  G'H'<j;';»AoG.  CH«-AzH'. 

Le  groupe  amide,  comme  on  voit,  aélé  introduit  à  la 
place  de  H  dans  le  radical  acétyle  de  la  phénacéline. 

Pour  efîecluer  cette  introduction,  on  opère  indirecte- 
ment eu  faisant  agir  le  glycocolle  (acide  amidoacétique) 
sur  la  phénétidine  (élher  éthylique  du  paraamidophénol). 
La  combinaison  a  lieu  avec  élimination  d'eau.  Le  nom  de 
phénocolle  rappelle  précisément  les  deux  corps  qui  servent 
à  le  préparer. 

Le  phénocolle  possède,  comme  on  Ta  dit  plus  haut,  la 
propriété  de  former  avec  les  acides  des  sels  solubles  dans 
Teau.  Jusqu'à  présent  on  n'avait  employé  que  le  chlorhy- 
drate, lequel  se  dissout  dans  16  parties  d'eau.  On  propose 
maintenant  trois  nouveaux  sels  :  Tacétate,  le  salicylate  et 
le  carbonate. 

Acétate  de  phénocolle.  —  Ce  sel  se  présente  sous  la 
forme  d'aiguilles  feutrées  légères.  Il  est  soluble  dans  trois 
fois  et  demi  son  poids  d'eau.  Sa  saveur  est  plus  douce  que 
celle  du  chlorhydrate.  Sa  formule  de  constitution  est  la 
suivante  : 

^  "  \AzH  — O(;.GH«--AzH».€H»G0()II. 

Salicylate  de  phénocolle.  —  Ce  sel  cristallise  de  ses  solu- 
tions aqueuses  bouillantes,  en  longues  aiguilles.  Sa  saveur 
est  sucrée  et  non  désagréable.  Il  réunirait  à  la  fois  les  pro- 
priétés du  phénocolle  et  celles  de  l'acide  salicylique.  Sa 
formule  serait  : 

^  "  \AzH  —  OG  GH*.  Az  II».  G*  H*(*;"^^jj 


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—  122  — 

e  de  phénocolle,  —  Ce  sel  se  présente  sous  forme 
Ire  légère  constituée  par  de  fines  lamelles.  Il  est 
isipide.  Il  est  moins  soluble  dans  Teau  que  le 
ite;  mais  cela  n'est  pas  un  inconvénient,  car  il 
facilement  en  présence  des  acides  organiques 
aussi  des  acides  du  suc  gastrique.  On  peut 
îinistrer  en  cachets.  Lorsqu'on  le  chauffe  avec 
.'acide  carbonique  se  dégage  à  65*».  Sa  formule 
m  te  : 

V       \AzH— OCClP.AzH».;  C^*. 

Em.  B. 

îs  sels  de  phénocolle  (1).  —D'après  le  docteur 
e  chlorhydrate  de  phénocolle  doit  présenter  les 
suivantes  lorsqu'il  est  pur  : 
de  chlorhydrate  de  phénocolle  doivent  se  dis- 
is  environ  15*^^  d'eau  en  donnant  une  solution 

lution  ne  doit  pas  bleuir  le  papier  bleu  de  tour- 

rchlorure  de  fer  ne  doit  communiquer  à  la  so- 
la  couleur  jaune  des  persels  de  fer.  Il  ne  doit 
duire  de  coloration  rouge,  même  en  chauffant 
le  plîénétidine). 

lution  aqueuse  chauffée  à  60*  et  additionnée  de 
2;outtes  d'une  solution  de  carbonate  de  soude  ne 
îgager  d'ammoniaque. 

)lution  additionnée  de  quelques  gouttes  de  les- 
ide  doit  donner  un  précipité  blanc  pur  (cristaux 
3lle). 

ilcurhydrate  de  phénocolle  chauffé  sur  une  lame 
doit  brûler  sans  laisser  de  résidu, 
éactions  pour  l'acétate  de  phénocolle,  sauf  en  ce 
ne  les  essais  2  et  3.  La  solution  aqueuse  de  ce 

Zeit.,  1891,  n»  75. 


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—  123  — 

sel  présente  une  réaction  légèrement  alcaline,  et  la  recher- 
che de  la  phénétidine,  à  cause  de  Tacide  acétique,  ne  peut 
se  faire  qu'en  ajoutant  de  l'acide  chromique  (réaction  de 
Ritsert)  ;  l'acide  chromique,  dans  le  cas  où  il  y  a  de  la  phé- 
nétidine comme  impureté,  donne  lieu  à  une  coloration 
rouge  de  sang.  Em.  B. 


REVUE  SPECIALE  DES  PUBLICATIONS 
DE  PHARMACIE,  CHIMIE,  HYGIÈNE,  AGRONOMIE. 


Préparation  du  salicylate  d'ésérine;  par  M.  P.  Bir- 
KENWALD  (1).  —  Ce  sel  se  prépare  à  Taide  du  sulfate  d'ésé- 
rine,  de  la  façon  suivante  : 

On  dissout  dans  Teau  100  parties  de  sulfate  d'ésérine  et 
Ton  ajoute  à  la  solution  un  excès  de  bicarbonate  de  soude 
préalablement  dissout  dans  Teau.  On  agite  vivement  à 
plusieurs  reprises  avec  de  l'éther  aussi  pur  que  possible 
(ne  renfermant  ni  eau,  ni  alcool),  on  rassemble  les  solu- 
tions éthérées  et  on  les  filtre  dans  un  vase  renfermant 
35  parties  6  d'acide  salicylique  en  dissolution  dans  l'éther. 
Le  salicylate  d'ésérine  se  sépare.  On  le  rassemble  sur  un 
filtre,  on  le  lave  avec  de  l'éther  pur  et  on  le  fait  sécher  à  la 
température  ordinaire  à  l'abri  de  la  lumière. 

Le  sulfate  d'ésérine  renferme  71  p.  100  de  base  et  le  sa- 
licylate 66,59  p.  100.  C'est  pour  cela  qu'il  faut  employer 
35,6  p.  100  d'acide  salicylique  pour  100  parties  de  sulfate. 
Le  rendement  devrait  être  de  106  parties  6;  il  est  toujours 
moindre. 

Le  produit  obtenu  diffère  un  peu  du  sel  commercial,  les 
cristaux  étant  beaucoup  plus  petits  et  la  masse  totale  plus 
volumineuse;  mais  ses  propriétés  sont  les  mômes. 


(I)  Uc^er  Darstellung  von  salicylsaureni  Escrin.  Pharm.  Zeilschr.  f.  liuês- 
landy  XXX,  657,  189i. 


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124  -- 

la  préparation  entière  à  Tabri 
i  formation  de  rM^erine.  Lors- 
înlever  à  la  solution  éthérée  en 
>lution  d'hy posulfite.de  soude. 
Em.  B. 


levse  et  des  matières  grasses 

L  DE  Girard  (1).  —  Les  urines 
néprendre,  la  couleur  et  l'aspect 
fiatière  grasse  qu'elles  renfer- 
înt  considérable  est  si  parfaite 
is  par  un  long  repos.  Elles  pas- 
neilleurs  filtres  de  papier,  préa- 
:aminées  au  microscope,  on  n'y 
•aisseux,  si  ce  n'est  à  un  très 
les  dislingue  du  lait.  Elles  ne 
[e  sucre.  En  revanche,  le  dépôt 
ntient  de  nombreux  leucocytes 
3.  On  y  rencontre  des  filaires 
I  les  caillots  blancs  ôbrineux 
du  vase.  Un  fait  à  noter,  c'est 
y  constater  la  présence  de 
ne  fait  avait  été  déjà  relevé  par 

De  portion  notable  de  matières 
es-ci  de  la  matière  fibrinogène 
plastique),  de  telle  façon  que, 
il  se  forme  des  caillots  blancs 
[uantité  telle  que  le  liquide  se 
d'une  gelée  molle.  Cette  coagu- 
îans  l'intérieur  de  la  vessie  et 
;tion. 

i  suivent  :  les  deux  premières 
lillies  pendant  une  crise.  La 

Journal  des  connaissances  médicales 


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—  125  — 

troisième  se  rapporte  à  une  urine  émise  quelques  mois 
plus  tard,  quand  la  crise  avait  presque  cessé.  La  quatrième 
a  été  faite  sur  l'urine  de  la  nuit,  cinq  jours  après  la  troi- 
sième. 

Urines  du  jûur  :  recueillies  le  10  décembre  1890,  de  9  h.  30  du  matin 
à  9  h.  30  du  soir. 
Aspect  laiteux,  légère  teinte  jaune. 

QuaMtité 1"S031 

Densité 1015 

Réaction  faiblement  alcaline. 

Un  litre  renfèrse: 

Réskim  fixe  à  110» 3t«',80 

Mmtières  organiques t3^,SÙ 

Mttières  minérales S"* 

Matière  grasse 4F,07 

Urée 10»%16 

Cklararede  sodium 4^,20 

A.  pbosphorique 0>',80 

Albumine 5^,90 

Paraglolmliiie 5^,90 


Urines  de  la  nuit  :  du  10  au  11  décembre,  de  9  h.  30  du  soir  à  9  h.  30 
du  matin. 

Aspect  laiteux,  très  blanches. 

Quantité. I»",e68 

Réaction  faiètoaient  alcaline. 

5eit»té. tO« 

Un  litre  reafenne  : 

Wénèa  fixe  à  110» 39^,50 

Matières  organiqaos 3i^,IO 

Hitières  miaéralos 6^,40 

Matière  grasse IS-'^SO 

â^uiiM. iH^.SO 

PwniglolMiine iO^,SO 

Urée »\*S 

Chlorure  de  sodium 4*',^ 

A.  pfhosphoriqae l*',^ 

Svere.  .••••«••. *..«        néant. ■ 

Urine  4m  ;o«r  (5  juin  1891),  —  Cette  urine  qui  n'est  plus 

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—  127  — 

moindre.  Celle  variation  de  la  matière  grasse  et  albumi- 
noïde  doit  être  rapprochée  de  ce  fait  singulier  qu'il  est 
impossible  de  découvrir,  au  microscope,  des  fîlaires  dans 
une  goutte  de  sang  empruntée  au  malade  pendant  le  jour, 
tandis  qu'on  les  y  voit  nombreuses  et  bien  vivantes  pen- 
dant la  nuit. 

Le  dosage  de  Talbumine  en  présence  de  quantités  no- 
tables de  graisse  exige  des  soins  particuliers,  si  Ton  veut 
se  mettre  à  Tabri  de  grosses  erreurs.  En  effet,  lorsqu'on 
coagule  les  matières  albuminoïdes  en  chauffant,  au  bain- 
marie,  Turine  acidifiée  par  Tacide  acétique,  la  matière 
grasse  est  entraînée  en  môme  temps,  et  la  liqueur  filtrée 
passe  entièrement  limpide.  Il  est  don.c  indispensable,  pour 
enlever  la  matière  grasse  précipitée  avec  Talbumine,  de 
laver  le  dépôt  sur  le  filtre  d'abord  à  Teau  chaude,  puis 
successivement  à  l'alcool  faible,  à  l'alcool  à  95°  bouillant 
et  finalement  à  Téther.  Ainsi,  un  dosage  effectué  avec  un 
simple  lavage  à  l'eau  bouillante  donne  24«%5  d'albumine 
dans  l'urine  de  la  nuit  du  15  décembre.  Un  autre  dosage 
effectué  sur  cette  même  urine  en  la  précipitant  par  trois 
volumes  d'alcool  à  90*»  a  donné  20«',80.  Ce  qui  prouve  que 
la  précipitation  par  Talcool  à  froid  entraine  aussi  la  ma- 
tièi-e  grasse. 

Lés  urines  recueillies  en  décembre  contiennent  une 
■petite  quantité  de  globuline.  En  effet,  additionnées  de  vingt 
fois  leur  volume  d'eau,  puis  acidulées  par  quelques  gouttes 
d'acide  acétique  et  soumises  pendant  une  heure  à  un  cou- 
rant d'anhydride  carbonique,  elles  donnent  par  le  repos 
un  précipité  floconneux.  En  même  temps  la  matière  grasse 
se  rassemble  dans  les  couches  supérieures.  L'émulsion  de 
cette  matière  grasse  serait  donc  produite  principalement 
par  la  globuline.  Cette  opinion  est  corroborée  par  ce  fait 
que  l'urine  laiteuse  devient  transparente  lorsqu'on  l'aci- 
difie avec  l'acide  acétique  et  qu'on  l'agite  avec  l'éther.  On 
réussit  moins  bien  à  enlever  les  corps  gras  par  ce  dissol- 
vant en  remplaçant  l'acide  acétique  par  la  potasse  cauf^ 
tique. 

La  matière  grasse  a  été  dosée  par  évaporation  à  sec  au 


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—  128  — 

bain-inarie  de  10^  d'urine  additionnés  de  2*'  de  sable.  Le 
i-ésidu  de  l'évaporation,  desséché  à  1 10*  pendant  plusieurs 
lieures,  est  introduit  dans  un  flacon  à  l'émeri  et  lavé  h 
plusieurs  reprises  avec  de  l'éther.  La  solution  éthérée, 
filtrée  et  évaporée  dans  une  capsule  tarée,  laisse  la  matière 
grasse,  laquelle  est  pesée  après  dessiccation  complète 
à  lOO*. 

Cette  matière  grasse  est  soluble  dans  Talcool  à  90*  bouil- 
lant et  s'en  sépare  par  le  rerroidissement.  Elle  commence 
à  fondre  vers  35*  et  est  entièrement  liquide  à  43*.  Elle  pa« 
raitrait  donc  analogue,  au  premier  abord,  au  corps  gras 
qui  constitue  le  beurre,  mais  elle  s'en  distingue  par  Tab* 
sence  de  la  butyrine. 

Les  matières  grasses  de  Turine  chyleusc  sont  f(H*mées  :  ' 

1*  D'oléine; 

2*  De  stéarine  ; 

3*  De  margarine  ; 

4*  D'acide  sléariaue  libre. 


Un  nouveau  réactif  de  l'albumine  et  des  autres  pro- 
téides  ;  par  M.  Mac- William  (1). —  Le  réactif  est  une  splu^ 
tipn  aqueuse  saturée  d'acide  salicylsulfonique,  substance 
cristalline  blanche  facilement  soluble  dans  l'eau  et  dans 
l'alcool.  Il  précipite  toutes  les  classes  de  protéides  :  1*  al- 
bumines naturelles,  (albumine  de  l'œuf  et  albumine  du. 
sérum)  ;  2"  albumines  dérivées  (acide-albumine  et  alcali-, 
albumipe);  3<^  glqbulines  (globulinc  du  sérum  et  myosine];. 
4*  iibiine.(aussi  bien;  en  solution  dans  les  alcalis  dilués 
que  dans  les  s^els  neutres]  ;  5*  protéoses  (albumoses,  etc.)  ; 
6*peptones.'. 

Av/ec  toutes  ces  substances  le  réactif  forme  un  précipité 
blanc  et  dense.  Ce  précipité  ne  se  redissout  pas  par  Tébul- 
lition,  excepté  dans  le  cas  d'une  albumose  ou  d'une  pep- 
tone.  M  est  facilement  soluble  dans  un  alcali  dilué,  pourvu 

(1)  Aoierica:i  Journal  nf  Pknrmacy,  septembre  1891. 


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—  129  — 

que  Ton  ajoute  une  quantité  suffisante  de  solution  alcai? 
Une.  II  n'est  pas  soluble  dans  les  acides  faibles,  ni  dans 
les  acides  forts  (tels  que  l'acide  nitrique),  à  moins  qu'il  n'y 
en  ait  un  grand  excès. 

L'essai  se  fait  de  la  façon  suivante  :  mêliez  une  petite 
quantité  d'urine  dans  un  tube  à  essai  étroit  et  ajoiUez-y 
une  ou  deux  gouttes  de  solution  aqueuse  saturée  du  réactif. 
Si  l'urine  est  fortement  alcaline  on  ajoutera  une  goutte  ou 
deux  en  plus  du  réactif  acide  et  l'on  s'assurera  avec  le 
toui-nesol  si  l'urine  est  franchement  acide.  En  ajoutant  le 
réactif  secouez  le  tube  vivement  afin  de  bien  mélanger 
son  contenu,  puis  examinez  celui-ci.  La  formation  d'un 
trouble  ou  d'un  louche  immédiat  ou  en  moins  de  quelques 
secondes  (deux  ou  trois)  est  une  réaction  des  protéides, 
dont  la  sensibilité  est  intermédiaire  entre  celle  donnée  par 
Tacide  nitrique  ou  par  l'acide  acétique  et  la  chaleur.  Le 
développement  d'un  trouble  un  instant  après  (par  exemple 
une  demie  à  deux  minutes)  est  une  réaction  plus  sensible 
même  que  celle  obtenue  avec  l'acide  acétique  et  la  chaleur, 
et  indique  la  présence  de  traces  de  protéides,  à  doses 
probablement  insignifiantes  au  point  de  vue  clinique. 

Maintenant  chauffez  le  tube  jusqu'à  l'ébullition.  Si 
l'opalescence  est  causée  par  l'albumine  ordinaire  des 
urines  albumineuses,  elle  ne  disparaîtra  pas  par  l'action 
de  la  chaleur  et  donnera  des  flocons  manifestes.  Mais  si  le 
précipité  est  dû  à  la  présence  d'albumoses  ou  de  peplones, 
il  se  dissoudra  par  l'action  de  la  chaleur,  môme  avant 
d'atteindre  le  point  d'ébullition,  et  réapparaîtra  par  le 
refroidissement. 

A  la  suite  d'expériences  faites  avec  soin,  l'auteur  établit:. 
1*  que  le  précipité  est  réellement  une  proléide  ;  2*  qu'on 
obtient  toujours  un  précipité  quand  il  existe  une  protéide 
dans  une  urine  quelconque  ;  3*  que  ce  précipité  ne  peut  se 
former  par  la  présence  d'aucun  autre  élément  de  l'urine, 
ni  une  urine  contenant  un  excès  d'acide  urique,  ni  une 
urine  bilieuse  ne  donnent  de  précipité.  La  présence  d'uiie 
notable  quantité  de  mucine  n'est  pas  non  plus  une  cause 
d'erreur-  B*  G. 

Joiurii.  U  Phërm.  et  ie  Ck'im.,  5«  sûaiE  t.  XXV.  (!•'  février  189i.)        9 


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—  130  — 

«  Recherches  bactériologiques  sur  les  eaux  minérales  de 
Tichy,  Saint-Torre,  Hauterive  et  Cusset;  par  MM.  Th. 
Roman  et  E.  Colin  (suite)  (1). 

EAUX   FROIDES 

Source  des  Célestins.  —  Les  Célestins  forment  un  groupe 
de  sources  qui,  toutes,  proviennent  de  fouilles  pratiquées 
dans  le  massif  rocheux  formant  le  mur  de  soutènement  de 
Tancien  couvent  des  Célestins.  Ces  roches,  qui  autrefois 
étaient  baignées  par  TAUier,  en  sont  aujourd'hui  séparées 
"par  une  digue  et  par  le  nouveau  parc. 

On  divise  ces  sources  en  anciens  et  nouveaux  Célestins, 
portant  chacun  les  numéros  d'ordre  1  et  2. 
'  Par  suite  d'infiltrations  des  eaux  de  TAUier  au  travers 
des  roches  désagrégées  formant  la  base  d'escarpement  du 
jardin  des  Célestins,  trois  sources  seulement  sont  utili- 
sées :  les  anciens  Célestins  n®  1  et  2  et  les  nouveaux 
Célestins  n°  2. 

Anciens  Célestins  n^  1.  —  L'eau  est  puisée  au  moyen 
d'une  pompe  aspirante  et  foulante  et  l'écoulement  se  fait 
par  un  robinet  où  la  donneuse  d'eau  remplit  son  verre. 

Le  27  juillet  1891,  à  onze  heures  du  matin,  la  tempéra- 
ture de  l'eau  prise  au  robinet  de  la  buvette  et  après  dix 
minutes  de  fonctionnement  de  la  pompe  était  exactement 
de  IS'^jS,  la  température  de  l'air  étant  de  20**  et  la  hauteur 
barométrique  réduite  à  0^  de  736,4. 

Essai  de  Peau  au  robinet  de  la  pompe,  —  Prélèvement  fait 
le  15  juillet,  à  onze  heures  du  matin,  au  robinet. 

Trois  essais  ont  été  faits  sur  1^^  d'eau  et  lo*^*"  de  gélatine 
'peptonisée. 

Aprùs  cinquante  heures,  le  nombre  de  colonies  dévelop- 
pées a  été  de  : 

•t90,  460,  41^.  Soit  au  total,  1.362  ou  454  en  moyenne  par  ceutimèlre  cube. 

Sur  ce  nombre  de  colonies,  115  sont  des  colonies  liqùè- 

fvinles. 

. • . — _. — p. 

(1)  Joum.  de  Pharm.  et  Ch.  [5],  XXIV,  15  oct.,  !•'  nov.,  V  àéc.  189*. 


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^fl 


—  131  — 

Anciens  Célestins  n?  2.  —  Cette  source,  distante  de  quel- 
ques mètres  des  anciens  Célestins  n^  1 ,  a  été  découverte 
en  1870  par  Tingénieur  de  Gouvenain.  On  creusa. un 
puits  de  4™  de  profondeur,  et  une  amorce  de  galerie  ou- 
verte au  fond  du  puits  du  côté  du  nord  fît  jaillir  une  source 
dont  le  débit,  d'abord  de  18°*^  descendit  à  13"^  en  vingt- 
quatre  heures. 

Comme  dans  la  précédente.  Teau  est  aspirée  par  une  ZM 

pompe  et  arrive  dans  une  rampe  munie  de  robinets  par  où 
Teau  s'écoule.  Un  kiosque  rectangulaire  vitré  sert  de 
buvette. 

Le  27  juillet  1891,  à  onze  heures  dix  du  malin,  après 
dix  minutes  de  fonctionnement  de  la  pompe,  la  tem- 
pérature de  l'eau  au  premier  robinet  de  la  rampe  était 
exactement  de  15^,3,  la  température  de  Taii*  étant  de  19%5 
et  la  hauteur  barométrique  réduite  à  0°  de  736,4. 

1°  Essai  de  Peau  au  premier  robinet  de  la  rampe.  —  Pré^- 
lévement  fait  le  15  juillet  à  onze  heures  du  matin,  au 
robinet. 

Trois  boîtes  ont  reçu  chacune  1"  d'eau  et  l.V<*  de  gélatine 
peptonisée. 

Après  cinquante  heures,  le  nombre  de  colonies  était  de; 

2.580,  2.i20,  2.260.  Suit  au  total,  7.260  ou  2.420  par   centimètre  cube. 

Sur  ce  nombre,  il  y  avait  eu  moyenne  20  grosses  colo- 
nies liquéfiantes. 

t"^- Essai  de  Veau  au  robinet  d' embouteillage,  —  L'eau  arrijrjg 
directement  de  la  source  sans  traverser  de  bassin  à  décan- 
tation; il  était  curieux  de  vérifier  si  le  nombre  de  colonies 
était  le  mépie  qu'au  robinet  de  la  buvette,  où  l'eau  donnée 
au  buveur  peut  avoir  pour  cause  d'altéralion  un  séjour 
ti-Qp  long  dans  les  tuyaux.  ... 

Le  prélèvement  a  été  fait  le  8  août,  à  onze  heures  du 
matin.  ,  . 

.rr  essai  sur  1  goutte  d'eaù  et  S*"-"  de  gélatine  p:îiitonis»e.        .  •  >' 
2p        -,         1  —  _8«  -^^^^  ...    —    _   .       ^     _.. 


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:-^^'^' 


—  132  — 

iquante  heures,  le  nombre  de  colonies  dévelop- 

le: 

ou  760,  7 M),  l.i70  par  ccnlimMro  cube.  Soit  au  total  2.770, 
en  moyoïinc  un    chiffre  de  91i3  coionics  par  centimètre  eube, 

'  Célestins  n®2.  —  Cette  source,  découverte  en 
>s  que  la  précédente,  provient  du  captage,  dans 
,  de  deux  griffons  d'eau  minérale  plus  ou  moins 
l'eau  douce.  Son  débit  est  de  IS™*^  en  vingt- 
res.  Elle  se  trouve  dans  le  centre  du  bâtiment 
es  mètres  seulement  des  Nouveaux  Célestins  n^  1 
'e  la  Vasque. 

ontée  par  une  pompe,  arrive  à  un  robinet  de 
1.  L'installation  est  faite,  comme  nous  venons 
au  centre  d'une  grotte  située  dans  la  partie  de 
int    rocheux  bornant    au    nord    le    parc  des 

illet  1891,  à  onze  heures  vingt  du  malin, 
ure  de  Teau  au  robinet,  après  dix  minutes  de 
nent  de  la  pompe,  était  exactement  de  15'»,G,  la 
i  de  l'air  étant  de  19*,5  et  la  hauteur  baromé- 
iteà0°de736,4. 

reau  prise  au  robinet  de  distribution.  —  Prélève- 
15  juillet  à  onze  heures  du  matin, 
trente  heures  après,  le  nombre  de  colonies 
;  s'élevait  en  moyenne  à  3.200  par  c.  c,  mais, 
mt  à  ce  qui  se  passe  pour  les  deux  autres 
le-ci  ne  contenait  pas  de  colonies  liquéfiantes. 
ions  sur  Veau  des  Célestins,  —  De  tous  temps  on 
ies  variations  dans  la  composition  chimique 
is,  dont  les  eaux,  accidentellement  ou  norma- 
t  contaminées  par  Peau  de  l'Allier  qui  pénètre, 
barrages  en  béton  qui  les  protègent,  jusqu'aux 
nés  des  sources. 

des  Célestins,  dans  lequel  ont  été  faites  les 
d'eau  minérale,  présente  au  point  de  vue  géo- 
particularité curieuse  :  ses  assises,  au  lieu 
intales,  sont  verticales;  leur  structure  cristal- 


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—  133  — 

line  permet  de  supposer  qu  elles  résultent  des  dépôl 
cessifs  opérés  par  les  eaux  calcaires. 

Ces  feuillets  verticaux,  composés  d'aragonite  fil 
ou  compacte,  se  désagrègent  facilement.  Attaqués 
cesse  par  l'eau  minérale  d'un  côté  et  l'eau  de  l'Alli 
Tautre,  ces  lames  ont  été  entamées  assez  profonde 
pour  faciliter  les  échanges  entre  la  rivière  et  les  soi 
Aux  griffons,  tandis  qu'on  constatait  une  diminutior 
calinité  de  l'eau  minérale  dans  le  lit  de  la  rivière, 
basse,  on  voyait  l'acide  carbonique  se  dégager  pa 
joints  de  la  marne  sur  laquelle  repose  ces  roches. 

L'essai  bactériologique  des  eaux  des  Célestins  con 
ces  résultats  de  Tobservalion.  Les  colonies  liquéfiantes 
nues  dans  les  ensemencements  précédents  attestei 
effet,  la  présence  de  l'eau  de  TAllier,  car  les  sources 
n'en  renferment  pour  ainsi  dire  pas. 

Or,  si  Ton  doit  juger  de  la  pureté  des  eaux  prise 
source  par  la  faiblesse  numérique  de  leurs  germe 
doit  conclure  que  les  Célestins  n'offrent  aucune  gai 
de  pureté. 

Récoltées  dans  les  meilleures  conditions,  le  chiffr 
colonies  se  montre  supérieur  à  celui  de  l'eau  de  l'A 
et  ceci  n'a  rien  qui  puisse  surprendre,  étant  don 
milieu  éminemment  favorable  qu'offrent  à  que 
germes  de  l'eau  ordinaire  les  eaux  minérales  de  Vicl 

Les  infiltrations  se  font  probablement  d'une  façon 
linue,  et  sans  le  renouvellement  constant  qu'amènent 
ces  sources  le  fonctionnement  de  la  buvette  et  les  o 
tions  de  l'embouteillage,  le  nombre  de  colonies  s 
évidemment  plus  considérable  encore. 

La  source  des  anciens  Célestins  n*'  2,  la  seule  réelle 
suivie,  renferme  environ  trois  fois  plus  de  germe 
robinet  de  la  buvette  qu'à  celui  de  l'embouteillage. 

Cette  différence  s'explique  difficilement  pour  une 
de  même  origine.  L'analyse  chimique  seule  éclaii 
peut-être  ce  point  mystérieux,  en  déterminant  pour 
cune  le  degré  d'alcalinilé? 

Source  Dubois,  —  Elle  est  située  rue  de  Nimes,  à  l'e 


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puits  de  27"  de  profondeur 
ie  où  sont  captés,  à  Taide  de 
lissants  d'eau  minérale, 
pe  arrive  à  une  petite  buvette 
du  magasin  d'embouteillage, 
heures  quinze  du  matin, 
I,  après  dix  minutes  de  fonc- 
Dnnait  au  thermomètre  une 
3*,3,  la  température  de  l'air 
barométrique  réduite  à  0°  de 

Veau.  —  \°  Au  robinet  de  In 
i  le  l**"  août,   à  onze  heures 

hacun  sur  1'^*^  d'eau  et  15'''=  de 

îombre  des  colonies  dévelop- 

u  385  en  moyenne  par  centimèlrc  cube. 

prélevée  à  l'aide  d'une  pipellc 

anal. 

ihacun  sur  l*^*^  d'eau  et  15'"''  de 

ures,  le  nombre  des  colonies 

527  ou  509  i>ar  centimètre  cube. 

)ériences  faites  le  même  jour. 
s  <r embouteillage.  —  Ensemen- 
e  gélatine  pepLonisée. 
\  nombre  de  colonies  dévelop- 
ne  pour  1  goutte,  soit  i'i.OOO 

liage,  —  Prélèvement  fait  à 
itérilisé  au  centre  d'une  bou- 
le 1890. 


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—  135  —  ! 

Ëubeuiencement  de  I  goutte  avec  S""^  de  gélatine  pepto-  , 

nisée.  j 

Après  cinquante  heures,  le  nombre  de  colonies  dévelop- 
pées était  en  moyenne  de  800  par  godet  pour   1  goutte, 

soit  16.000  par  centimètre  cube.  i 

C.  Après  dix  ans  (T embouteillage.  —  Prélèvement  fait  ] 
comme  le  précédent,  au  centre  d'une  bouteille  cachetée  au 

millésime  de  1880.  " 

Après  soixante-dix  heures,  le  nombre  de  colonies  déve-  i 

loppées  était  de  :  i 

12,  11, 10.  Soit  au  total,  33  colonies  ou  220  en  moyenne  par  centimètre  cube.  ^ 

■  I 

L'impureté  de  la  source  Dubois  paraît  se  rapporter  à 
des  infiltrations  d'eau  douce  d'un  puits  qui  l'avoisine. 

Les  numérations  pratiquées  sur  Peau  d'une  bouteille 
au  millésime  de  1880  présentent  un  réel  intérêt;  elles  nous  ; 

permettent  de  vérifier  certaines  hypothèses  émises  au 
sujet  de  la  stérilisation  de  l'eau  par  suite  d'auto-infection 
des  germes  qu'elle  renferme. 

Sources  de  Saint-  Yoi^^e.  —  Saint- Yorre,  village  situé  sur 
la  rive  droite  de  TAllier,  est  à  8^"*  environ  de  Vichy. 

Les  premiers  essais  decaptagedes  sources  datent  de  1858. 

De  nombreux  sondages,  pratiqués  depuis  cette  époque, 
ont  amené  la  découverte  de  nouvelles  sources  situées  à 
des  niveaux  différents,  allant  jusqu'à  33"  au-dessous  du  sol. 

L'État  n'en  possédant  aucune,  nous  avons  borné  notre 
examen  à  celui  des  deux  plus  anciennes. 

Les  sources  Larbaud  Saint- Yorre  et  Mallat  de  Saint- 
Yorre  sont  l'une  à  côté  de  l'autre,  séparées  seulement  par 
ia  ligne  du  chemin  de  fer  de  Vichy  à  Thiers. 

Sources  Larbaud  Saint^Yo^re.  — Elles  sont  au  nombre 
de  cinq  :  deux  anceen«es,  placées  sous  des  kiosques  vitrés, 
et  trois  nouvelles,  situées  dans  une  vaste  galerie  parallèle  à 
la  ligne  du  chemin  de  fer. 

Source  ancienne  {intermittente),  —  C'est  elle  qui  fournit 
la  presque  totalité  de  l'eau  servant  h  l'embouteillage. 

Elle  est  captée  à  8™  de  profondeur  au  moyen  d'une  cloche 
en  fer  qui  repose  sur  la  roche  calcaire  d'où  elle  émerge. 


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—  J36  — 

Un  tube  vertical,  fixé  sur  la  cloche  de  captage,  relie  la 
source  à  une  vasque  dont  le  niveau  est  à  0",80  au-dessus 
du  sol. 

Le  17  juin  1891,  à  trois  heures  du  soir,  Teau  prise  au 
robinet  de  la  vasque  marquait  exactement  12°,5,  la  tem- 
pérature de  l'air  étant  de  24°  et  la  hauteur  barométrique 
réduite  àO°  de  743,5. 

Essai  de  Veau  au  f^obinet.  —  Prélèvement  fait  le  17  juin. 
Ensemencement  fait  sur  place  à  l'aide  d'une  pipette  de  1*^*^ 
stérilisée. 

Trois  essais  ont  été  faits  chacun  sur  1^*^  d'eau  et  15*^^  de 
gélatine  peptonisée.  Après  complet  refroidissement  de  la 
gélatine,  les  boîtes  ont  été  renfermées  dans  leur  enveloppe 
de  papier  filtré  stérilisé  et  rapportées  deux  heures  après  au 
laboratoire  de  l'hôpital. 

Le  nombre  de  colonies  développées  après  cinquante 
heures  était  de  : 

20,  18,  13.  Soit~au  total,  51  colonies  ou  17  par  centimètre  cube. 

Nouvelle  source  «°  2.  —  Elle  est  située  à  Tcxtrémité  sud 
de  la  galerie  des  trois  nouvelles  sources.  Toutes  sont 
captées  à  une  profondeur  variant  de  20  à  25". 

L'embouteillage  se  fait  à  un  robinet  placé  sur  le  tube 
ascensionnel  au-dessous  de  la  vasque. 

Le  17  juillet  1891,  à  trois  heures  quinze  du  soir,  l'eau 
prise  au  robinet  de  la  vasque  marquait  exactement  13**,  la 
température  de  l'air  étant  de  21°,5  et  la  hauteur  baromé- 
trique réduite  à  0*»  de  743,5. 

Essai  de  Veau  au  robinet,  —  Prélèvement  fait  le  17  juin. 
Ensemencement  fait  sur  place  à  l'aide  d'une  pipette  de 
i«  stérilisée. 

On  a  fait  trois  essais  avec  i*'*'  eau  et  15"*=  gélatine  pepto- 
nisée. Après  complet  refroidissement,  les  boîtes  ont  été 
enveloppées  comme  dans  l'essai  précédent  et  on  a  attendu 
au  troisième  jour  pour  faire  la  numération. 

(A  suivre,) 


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—  137  — 

Stti^  un  moyen  de  destruction  des  insectes  nuisibles  à  la 
betterave  et  aux  céréales  ;  par  M.  Decaux  (1).  —  L'auteur 
a  été  frappé,  en  1888,  de  trouver,  au  milieu  de.  champs  de 
céréales  et  de  betteraves  à  moitié  détruits  par  les  larves, 
du  Melolontha  vulgaris  (vers  blancs),  une  magnifique  récolte 
de  betteraves  complètement  indemne.  Il  remarqua  alors,  à 
la  surface  du  sol,  un  certain  nombre  de  bouts  de  chiffons 
d'un  aspect  noirâtre;  ces  chiffons  provenaient  de  la  com- 
pagnie des  chemins  de  fer  du  Nord  où  ils  avaient  servi  au 
nettoyage  des  locomotives,  de  la  lampisterie,  etc.  Le  pé- 
trole ou  autres  composés  hydrocarbures  dont  ils  étaient 
imprégnés  avaient  préservé  les  récoltes  contre  les  insectes 
vivant  en  terre. 

Cette  année,  en  juin  1891,  il  a  pu  constater  les  mêmes 
effets  sur  différentes  terres  fumées  de  la  sorte  en  1888  et 
1889.  Tous  les  propriétaires  consultés  ont  assuré  n'avoir 
pas  eu  à  soufTrir  des  insectes,  depuis  trois  ans,  dans  les 
terres  engraissées  avec  des  chiffons  pétroles. 

Il  a  fait  observation  semblable  dans  le  voisinage  d'un 
champ  infesté  par  VHeterodei^a  Schachtii  (Strubell). 

Les  observations  qui  précèdent  montrent  que  des  chif- 
fons imprégnés  de  pétrole  ou  d'autres  composés  hydi'ocar- 
burés  ont  une  action  destructrice  prolongée  (au  moins 
trois  ans)  sur  les  vers  blancs,  les  vers  gris,  VHetey^odera 
Schachtii,  etc.  L'auteur  signale  ces  résultats  à  l'attention 
des  syndicats  pour  la  préservation  dos  vignobles  contre  le 
phylloxéra.  L'analogie  de  manière  de  vivre,  en  suçant  les 
radicelles,  du  phylloxéra  et  de  VHeterodera  lui  donne  la 
conviction  qu'on  préserverait  les  vignes  indemnes  du 
phylloxéra  en  les  fumant  avec  des  chiffons  imbibés  de  pé- 
trole ou  d'autres  composés  hydrocarbures  que  l'on  pour- 
rait renouveler  tous  les  trois  ans. 


(I)  Ac.  d.  8C,y  CXIH,  568,  1891. 


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—  138  — 

ure  de  l'olivier  en  Perse  (1).  —  D'un  rapport  sur  la 
3  de  Tolivier  dans  le  Nord  de  la  Perse,  présente 
nent  au  Foreign  Office  par  le  consul  anglais  de 
m,  il  ressort  que  le  district  compris  entre  Ruste- 
,  au  nord  et  Manjell  au  sud,  renferme  43  villages 
ant  80.000  à  100.000  arbres,  qui  rapportent  chacun 
K  d'olives  par  an;  celte  moyenne  a  été  prise  en 
compte  de  ce  fait,  que  l'olivier  ne  donne  une  pleine 
5  que  tous  les  deux  ans. 

•écolte  moyenne  totale  peut  être  estimée  à  340.000''8 
>s  donnant  environ  58.000''»  d'huile  de  bonne  qualité, 
l'extraction  de  l'huile  de  première  qualité,  les  fruits 
e  nouveau  soumis  à  la  pression,  et  l'on  en  retire  une 
ie  qualité  inférieure  employée  dans  les  fabriques  de 

résidu  est  utilisé  comme  engrais  pour  les  oliviers 
êmes.  Après  une  bonne  récolte,  l'huile  revient  à 
nviron  par  bouteille  de  900«^  à  Rcsht  ou  à  Téhéran, 
leur  moyenne  des  olives  d'une  récolte  annuelle  est 
le  à  environ  97.000  francs;  ce  chiffre  ne  comprend 
une  part  Ihuile  de  seconde  expression,  ni  d'autre 
ïs  frais  de  main-d'œuvre. 

lile  est  obtenue  par  un  procédé  primitif  et  très  long  : 
veSy  récoltées  à  la  fin  de  l'automne,  sont  mises  à  fer- 
r  dans  un  grand  récipient  jusqu'au  commencement 
é,  puis  on  les  fait  sécher  sur  les  toits  des  maisons, 
les  remet  de  nouveau  à  fermenter,  après  quoi  on  les 
ne,  à  peu  près  de  la  même  façon  qu'on  exprime  le 
pour  faire  le  vin;  enfin,  on  les  fait  bouillir  et  on  les 
ime  entre  deux  grosses  pierres  plates,  l'huile  est  re- 
ie  dans  un  récipient  placé  entre  les  pierres.  Le  Shah 
lièrement  donné  à  uue  compagnie  russe,  le  mono- 
le  l'extraction  de  l'huile  dans  le  nord  de  la  Perse; 
compagnie  a  rintcntion  d'y  introduire  les  procédés 
appareils  employés  en  Europe.  E.  G. 


harmaceutical  liecorii,  juillet  1891. 


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—  130  — 

La  culture  du  ginseng  (l).  —  Le  giiiscng  est  une  plante 
indigène  dans  la  plus  grande  partie  des  régions  froides 
des  États-Unis.  En  Géorgie  et  dans  TAlabama  on  le  trouve 
sur  les  plateaux  élevés  et  descendant  graduellement  jus- 
qu'au niveau  de  la  mer  dans  quelques  Eltats  du  Nord.  Il 
semble  se  convenir  mieux  dans  les  terres  grasses,  comme 
celles  où  Ton  trouve  habituellement  les  érables  à  sucre  et 
les  chênes.  L'ombre  paraît  aussi  lui  être  nécessaire,  car 
les  plantes  exposées  directement  aux  rayons  du  soleil  ne 
tardent  pas  à  mourir;  c'est  pour  cette  raison  que  sa  cul- 
ture ne  réussit  pour  ainsi  dire  jamais  dans  les  champs 
découverts  ou  dans  les  jardins.  Pour  établir  une  plantation 
de  ginseng  il  faut  choisir  une  pièce  de  terre  située  à  la 
lisière  d'une  lorét  ;  on  enlève  les  broussailles  et  les  arbres 
peu  développés  en  ne  laissant  que  les  plus  grands  arbres 
nécessaires  pour  donner  l'ombre  recherchée.  Ce  travail 
sera  fait  au  printemps  ou  pendant  l'été.  Alors  on  nettoie 
la  surface  du  sol  avec  une  herse,  des  râteaux,  et  on  le  dé- 
fonce à  une  profondeur  de  5*  à  7*,  en  enlevant  toutes  les 
herbes,  plantes  et  racines.  Le  terrain,  ainsi  préparé,  ch^l 
prêt  à  recevoir  les  graines  ou  les  petites  racines  peu 
propres  à  la  vente  qu'on  a  récoltées  à  l'automne. 

Les  baies  de  ginseng  sont  de  couleur  cramoisie  quand 
elles  sont  mûres  ;  chacune  renferme  deux  graines.  Elles 
forment  de  petites  grappes  portées  par  un  pédoncule  émer- 
geant d'entre  les  feuilles  principales.  L'époque  de  la 
récolte  des  graines  est  aus.si  celle  qui  convient  pour  l'arra- 
chage des  racines  ;  les  plus  petites,  qui  ne  sont  pas  con- 
venables pour  la  vente,  sont  gardées  pour  être  replantées 
dans  un  terrain  approprié.  La  graine  est  séparée  avec  soin 
de  la  pulpe  par  le  frottement  dans  les  mains,  puis  semée 
ou  mieux  enfoncée  dans  la  terre  avec  le  doigt  à  une  pro- 
fondeur d'environ  i'  à  15*=  les  unes  des  autres  le  long  d'un 
rayon.  Les  rayons  seront  distants  de  30«  à  60^  afin  de  faci- 
liter l'arrachage  des  mauvaises  herbes.  Graines  et  plantes 


(1)  American  Journal  of  Phannnvy,  août  1SÎ)I,  d'après  American  At/rl- 
culturist. 


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—  140  — 

!  mises  en  terre  avant  les  premières  gelées  de 
)arce  qu'à  ce  moment  les  feuilles  des  arbres 
iir  la  plantation  et  lui  ménageront  une  protec- 
le. 

n  suivante  aucun  autre  travail  ne  sera  néces- 
3lantation  est  couverte  de  feuilles,  que  Tenlè- 
mauvaises  herbes.  Mais  si  les  vents  ont  enlevé 
3n  recouvrira  la  terre  de  branches  mortes.  A 
troisième  saison  les  racines  auront  pris  un 
i  développement  et  pourront  être  arrachées. 

E.  G. 


luveau  procédé  de  sécrétage  sans  mercure; 

RTONNE  (1).  —  Ce  procédé  consiste  essentiel- 
5  la  substitution  au  nitrate  de  mercure  des 
Is  que  :  chlorures  de  zinc,  d'étain,  etc.,  etc., 
s  l'eau  ou  mieux  dans  les  acides,  par  exemple 

chlorhydrique;  substances  qui  ne  peuvent 
en  la  santé  des  ouvriers  qui  en  font  usage. 
3St  capit«^l  et  est  le  plus  intéressant  pour  les 

mais  il  ne  suffit  pas  qu'un  procédé  soit  abso- 
énsif  pour  être  adopté  par  l'industrie,  il  faut 
me  manipulation  aussi  facile  que  le  procédé 
faut  encore  qu'il  fournisse  des  résultats  iden- 
i  supérieurs,  il  faut  enfin  qu'il  nécessite  une 
.  au  plus  égale  sinon  inférieure, 
în  rapporte  aux  fabricants  qui  ont  essayé  le 
cédé,  ce  triple  problème  serait  résolu  aujour- 
Açon  la  plus  complète. 

de  vue  technique,  on  peut  en  donner  une 
ilus  convaincantes  :  l'ouvrier  le  plus  habile  est 
isibilité  d'indiquer  et  même  de  soupçonner  le 
Tétage  appliqué  au  poil  qu'il  a  transformé  en 
it  à  l'ouvrier  sécréteur  le  plus  exercé,  mis  en 
deux  peaux  étuvées  qu'il  a  lui-même  sécrétées 

rit  if.  y  l«'janv.  1892,  p.  60. 


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—  141  — 

en  jaune,  Tune  avec  le  nitrate  de  mercure,  l'autre  avec  le 
produit  nouveau,  il  est  incapable  de  désigner  celle  qui  a 
subi  le  traitement  ancien. 

S'il  s'agit  de  deux  peaux  blanches,  par  conséquent  de 
peaux  sécrétées  en  pâle,  une  différence  se  manifeste  à  la 
sortie  de  l'étuve,  mais  elle  est  en  faveur  du  nouveau  pro- 
cédé. En  effet,  avec  le  nitrate  de  mercure,  quoi  qu'on  fasse  et 
si  bien  accolées,  poil  contre  poil,  que  soient  les  peaux  dans 
l'étuve,  il  y  a  toujours  des  parties  découvertes,  conséquem- 
ment  des  parties  colorées  sous  l'action  de  l'acide  nitrique, 
d'où  des  déchets  parfois  considérables. 

Mais  ce  n'est  pas  tout  :  le  poil  sécrété  en  pâle,  qui  sort 
blanc  de  l'étuve,  acquiert  rapidement  une  coloration  rose 
qui  ne  fait  que  s'accroître  et  s'étendre  avec  le  temps. 

Il  ne  se  passe  rien  de  semblable  avec  le  nouveau  secret  : 
la  peau  sort  de  l'étuve  aussi  blanche  qu'elle  y  est  entrée  et 
cet  avantage  est  persistant. 

En  résumé,  aucune  modification  de  travail  et  bien  en- 
tendu de  matériel,  aucun  changement  dans  le  résultat  dé- 
finitif obtenu  :  voilà  un  double  point  acquis. 

Au  point  de  vue  économique,  ïes  résultats  incontestés 
sont  aussi  nets  :  le  nouveau  procédé  permet  de  réaliser  sur 
l'ancien  .une  économie  qui  n'est  pas  inférieure  à  40  p.  100. 

Cela  résulte  d'essais  récemment  exécutés,  concurrem- 
ment avec  le  procédé  au  nitrate  de  mercure. 

Outre  les  avantages  au  point  de  vue  de  la  salubrité,  sur 
lesquels  il  est  inutile  d'insister,  le  point  économique  est  le 
suivant  : 

Les  calculs  ayant  été  établis  sur  de  grandes  quantités 
de  matières  mises  en  œuvre,  les  peaux  étant  de  tailles  très 
variables,  la  moyenne  obtenue  dans  une  usine  de  sécrétage 
à  Paris  : 

Sécrétage  au  mercure  : 
Les  100  peaux  coûtent 1  fr.  29 

Sécrétage  au  procédé  Courtonne  : 
Le»  100  peaux  coûtent. 0  fr.  67 

^  '^  Différence  pour  100' peaux.  .  .    0  fr.  62 

(soit  une  économie  de  48  p.  100). 


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îté  absolument  identiques 
5  procédé  au  mercure.  On 
obtenu  est  beaucoup  plus 
i  est  un  avantage. 


^ACIE   DE   PARIS 

6  janvier  1892. 

Portes,  président. 


mplacer  on  établit  souvent 
Lie  aussi  souvent  ceux  qui 
tout  aussi  aptes  à  occuper 
ïcesscurs. 

i'hui,  et,  si  j'avoue  que  la 
*de  à  ma  volonté  de  bien 
tifice  de  langage,  j'en  suis 

lonneur  de  m'appeler  à  la 
faire  jusqu'ici  n'a  pas  dû 
étermination.  Vous  n'avez 
Hèle  entre  celui  qi^i  deve- 
1  devait  lui  succéder, 
usion. 

ote  comme  une  m^rque-de 
is  teniez  l'assiduité  à  vos 

ûl  point  de  vue  que  j'ai 
î'est  pour  vous  tn  remer- 
3  rengagement  formel  de 
nabilité.    -    • 


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—  143  — 

La  présence  à  nos  séances  de  ceux  haut  placés  qui 
furent  nos  présidents  est  un  exemple  d'une  inestimable 
valeur. 

L'assiduité  de  ceux  qui  ont  pour  eux  leur  seule  volonté 
de  maintenir  la  profession  pharmaceutique  à  la  place 
qu'elle  mérite  d'occuper  est  une  inéluctable  nécessité. 

Nos  maîtres,  détournés,  sans  doute,  par  leurs  recher- 
ches multiples,  nous  négligent  parfois  et,  leur  année  de 
présidence  terminée,  ne  font  parmi  nous  que  de  trop  rares 
apparitions.  Mais  le  bruit  de  leurs  découvertes  empêche 
qu'ils  ne  soient  oubliés,  et  parfois  leurs  communications 
les  amènent  encore  au  milieu  de  nous. 

Pour  ceux  qui,  plus  affairés,  sont  obligés  de  sacrifier 
les  questions  théoriques  à  des  pensées  d'ordre  plus  maté- 
riel, il  n'en  est  pas  de  môme. 

L'assiduité  leur  est  un  double  besoin  :  celui  de  ne  point 
tomber  dans  l'oubli  et  celui,  bien  plus  nécessaire  encore, 
de  venir  se  retremper  dans  le  milieu  intellectuel  que  vous 
représentez.  La  lecture  des  journaux  ne  peut  faire  vibrer 
nos  fibres  les  plus  intimes  comme  la  parole  de  ceux  de  nos 
collègues  qui,  en  communiquant  leurs  recherches,  nous 
associent  pour  ainsi  dire  à  leurs  appréhensions,  à  leurs 
efforts,  à  leur  réussite. 

Aussi,  talonné  toujours  par  celte  poursuite  de  l'inconnu 
qui  semble  l'apanage  de  notre  profession  et  qui  Ta  si  haut 
placée  dans  la  science  du  XIX®  siècle,  notre  esprit  n'a  de 
réelle  satisfaction  qu'en  se  sentant  à  l'unisson  de  celui  de 
ses  pairs. 

Je  ne  reviendrai  pas  sur  le  légitime  orgueil  que  tous  ici 
nous  avons  éprouvé  en  ayant  la  primeur  de  la  grande  dér 
•  couverte  démon  prédécesseur.  Nous  ne  pouvons  prétendre 
continuellement  à  de  telles  aspirations.  Mais  presque  char 
cune  de  nos  séances  nous  offre  quelques  satisfactions^ 
Sachons  nous  en  contenter,  puisqu'elles  sont  déjà  suffir 
santés  pour  compenser  au  centuple  le  peu  d'ennui  causé 
par  le  dérangement  de  deux  heures  apporté  mensuellet 
ment  à  nos  occupations.      . 

Insister  davantage  serait  abuser  de  votre  patience  et 


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—  144  — 

escompter  une  bienveillance  dont,  je  le  prévois,  j'aurai 
fort  besoin. 

Je  m'arrête  donc,  et  pour  vous  remercier  de  Thonneur 
que  vous  avez  voulu  me  faire,  j'exprime  le  vœu  que  Tan- 
pée  1892  soit  aussi  féconde  pour  notre  Société  que  Ta  été 
celle  qui  vient -de  s'écouler. 


Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  de  pharmacie  de  Paris 
(année  1891);  par  M.  E.  Léger. 

Messieurs, 

Avant  de  quitter  cette  place  où  j'ai  été  appelé  par  votre 
confiance,  un  dernier  devoir  me  reste  à  accomplir  :  celui 
de  passer  une  revue  rapide  des  travaux  qui  ont  été  pré- 
sentés au  cours  de  vos  séances.  Cette  partie  de  ma  tâche 
n'est  ni  la  moins  difficile  ni  la  moins  délicate,  je  m'effor- 
cerai cependant  de  la  remplir  de  mon  mieux,  et  si  quel- 
ques irrégularités  ou  quelques  légers  oublis  venaient  à  se 
glisser  dans  ce  difficile  travail,  je  vous  prierais  de  vouloir 
bien  m'en  excuser.  Votre  bienveillance,  qui  ne  m'a  pas 
fait  défaut  pendant  tout  le  cours  de  l'année,  ne  saurait 
m^échapper  en  ce  moment.  S'il  m'arrive  en  outre  de  faire 
entendre  parfois  quelques  légères  critiques,  je  vous  de- 
manderais de  ne  pas  trop  vous  en  émouvoir  et  de  ne 
considérer  que  les  idées  qui  les  ont  inspirées  ;  c'est  qu'en 
effet,  en  science  comme  en  toute  autre  chose,  si  faire  bien 
est  bon,  faire  mieux  est  préférable. 

Messieurs,  si  nous  considérons  le  travail  fourni  par  les 
membres  de  notre  Société,  nous  arrivons  facilement  à 
cette  conclusion  que  l'année  1891  peut  être  classée  parmi 
les  bonnes  années,  je  devrais  peut-être  dire  les  très  bonnes 
années;  mais  une  Société  comme  la  nôtre,  une  Société 
fermée,  ne  vit  pas  seulement  par  le  travail  de  ses  mem-^ 
bres,  son  activité  scientifique  doit  s'étendre  plus  loin  au- 
tour d'elle.  Elle  doit  être  comme  un  centre  vêts  lequel 


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—  145  — 

doivent  se  diriger  tous  les  travailleurs  de  bonne  volonté; 
qu'ils  soient  ou  ne  soient  pas  pharmaciens,  pourvu  que 
leurs  travaux  intéressent  la  pharmacie. 

Cette  année,  les  sciences  qui  ont  fourni  le  plus  de  com- 
munications sont  :  la  chimie  pure,  la  chimie  appliquée  à 
la  pathologie  et  à  Thygiène  alimentaire,  la  chimie  appli- 
quée, à  la  pharmacie  et  la  pharmacie  proprement  dite. 

Notre  président,  M.  Moissan,  montrant  l'exemple,  nous 
a  à  diverses  reprises  entretenu  de  ses  recherches. 

Un  métal  toxique,  le  plomb,  a  donné  lieu  à  bien  des  tra- 
vaux ;  il  a  été  le  sujet  de  bien  des  rapports  dans  les  com- 
missions d'hygiène,  et  on  peut  dire  qu'il  n'est  pas  de  poi- 
son auquel  on  ait  fait  une  guerre  plus  acharnée.  Cepen- 
dant, quand  on  croit  avoir  terrassé  l'ennemi,  c'est  sous 
une  autre  forme  qu'il  reparaît.  C'est  ainsi  que  M.  Mois- 
san nous  a  signalé  sa  présence  dans  l'eau  de  Seltz.  Les 
doses  trouvées  ne  sont  pas  toujours  énormes,  je  le  veux 
bien,  mais  si  l'on  songe  que  certaines  personnes  font  un 
usage  journalier  de  l'eau  de  Seltz,  on  comprend  toute  l'im- 
portance du  danger  signalé  par  M.  Moissan. 

Notre  collègue,  dont  le  nom  reste  indissolublement  lié 
à  la  découverte  du  fluor,  nous  a  fait  connaître  la  prépara- 
tion d'un  dérivé  très  intéressant  de  ce  corps,  le  fluorure 
d'argent.Par  l'action  de  l'acide  fluorhydrique  sur  le  carbo- 
nate d'argent,  ce  corps  s'obtient  aisément.  La  seule  pré- 
caution à  prendre  est  d'éviter  l'emploi  de  carbonate  con- 
tenant de  l'oxyde  d'argent,  ce  qui  donnerait  lieu  à  de 
l'oxyfluorure  d'argent  qui  resterait  mélangé  au  fluorure. 
M.  Moissan  a  étudié  les  propriétés  de  ce  corps  qui  agit 
facilement  sur  les  composés  organiques  et  minéraux 
chlorés  pour  leur  enlever  du  chlore,  lequel  est  remplacé 
par  le  fluor;  les  chlorures  de  phosphore  et  de  bore  sont 
ainsi  transformés  en  fluorures.  ;   , 

Une  dernière  propriété  du  fluorure  d'argent  observée 
par  M.  Moissan,  et  non  la  moins  remarquable,  c'est  sa 
conductibilité  électrique  à  l'état  fondu  ;  ce  qui  a  pu  lui 
faire  dire  que  si  le  fluor  était  encore  à  découvrir,  on  pour- 

Jour»,  ie  Pkam.  et  de  Chfm.,  \»'  série,  t.  XXV.  (!•'  février  I8©2.)      10       .1 


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—  146  — 

rait  réaliser  8a  production  par  Télectrolyse  du  fluorure 
d'argent. 

Si  le  fluorure  d'argent  avait  déjà  été  entrevu,  le  triio- 
dure  de  bore  est  complètement  nouveau. 

M.  Moissan  nous  a  indiqué  comment  il  avait  réussi  à 
obtenir  ce  composé  en  faisant  agir  Tacide  iodhydrique  sur 
le  bore  amorphe  chauffé  au  rouge  sombre.  Il  se  dégage  de 
rhydrogène  et  on  recueille  un  corps  ressemblant  à  de 
riode  en  paillettes;  on  le  purifie  en  le  dissolvant  dans  le 
sulfure  ou  le  tétrachlorure  de  carbone  et  en  agitant  les 
solutions  avec  du  mercure. 

Ce  corps  est  alors  en  cristaux  incolores  et  hygrosco- 
piques.  Comme  le  fluorure  d'argent,  le  triiodure  de  bore 
est  un  corps  dont  les  affinités  sont  vives.  Il  entre  facile- 
ment en  réaction  avec  les  composés  organiques.  L'eau  le 
décompose  en  acide  borique  et  acide  iodhydrique.  Avec 
l'alcool  il  donne  de  Téther  iodhydrique  et  de  l'acide  bo- 
rique avec  l'éther  de  l'éther  iodhydrique  et  de  l'éther  bo- 
rique. 

Le  létraiodure  de  carbone  ne  pouvait  s'obtenir  jusqu'à 
présent  que  par  la  méthode  pénible  imaginée  par  Gus- 
lavson.  M.  Moissan,  en  appliquant  à  la  préparation  de  ce 
corps  le  triiodure  de  bore  découvert  par  lui  a  singulière- 
ment simplifié  cette  opération.  Le  triiodure  de  bore  et  le 
tétrachlorure  de  carbone  réagissent  même  à  froid;  il  se 
dépose  des  aiguilles  rouges  qui  représentent  le  corps  cher- 
ché. Cependant  il  vaut  mieux  chauffer  en  tubes  scellés 
pendant  une  heure  à  80*»-90*.  Aux  propriétés  indiquées 
par  Gustavson,  M.  Moissan  en  ajoute  un  certain  nombre 
d'autres. 

Par  exemple  ce  corps  est  sublimable  dans  le  vide.  La 
lumière  le  décompose  en  iode  et  en  un  nouvel  iodure 
cristallisé  et  jaune.  11  est  réduit  à  140»  par  l'hydrogène 
pour  donner  de  l'iodoforme. 

Messieurs,  les  recherches  de  M.  Moissan  donnent  le  plus 
grand  démenti  à  ceux  qui  représentent  la  chimie  minérale 
comme  un  terrain  épuisé  où  toutes  les  grandes  découvertes 
ont  été  faites. 


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—  147  — 

Mais  les  corps  découverts  par  M.  Moissan  n'intéresse 
pas  seulement  la  chimie  minérale.  Par  leurs  puissant 
affinités  ils  constituent  des  réactifs  précieux  que  les  cl 
mistes  s'occupant  plus  spécialement  de  chimie  organiqi 
ne  tarderont  pas  à  utiliser,  prouvant  ainsi  qu'il  n'exis 
qu'une  seule  chimie  dont  toutes  les  parties  sont  solidaire 
En  effet,  que  serait  devenue  la  chimie  organique  sans 
connaissance  des  chlorures  et  des  iodures  de  phosphox 
des  chlorures  d'antimoine  et  d'aluminium.  Des  centain 
de  corps  seraient  à  découvrir;  les  chlorures  d'acide,  1 
acides  anhydres  n'existeraient  pas;  et  que  de  corps  do 
la  constitution  chimique  serait  encore  à  l'état  de  pr 
hième  ! 

Ces  travaux  de  M.  Moissan  ne  sont,  du  reste,  que  la  su: 
de  nombreuses  recherches  qui  ont  attiré  sur  lui  l'altenti^ 
du  monde  savant.  Tous  ces  efforts  et  les  brillanls  résulte 
qu'ils  ont  produit  ne  devaient  pas  rester  sans  récompens 
et  en  effet,  notre  président,  déjà  professeur  a  l'École 
pharmacie,  membre  de  l'Académie  de  médecine,  vient 
recevoir  la  plus  haute  distinction  à  laquelle  un  sava 
puisse  prétendre  dans  notre  pays.  Le  8  juin  1891,  M.  Hei 
Moissan  fut  élu  membre  de  l'Académie  des  sciences 
remplacement  de  Cahours. 

Autrefois,  lorsqu'un  suc  végétal  réduisait  la  lique 
cupro-potassique,  on  concluait  à  la  présence  de  la  glucotj 
les  plus  prudents  disaient  sucre  réducteur.  M.  Bourquei 
nous  a  montré  combien  ces  indications  étaient  peu  pi 
cises,  et  il  nous  a  indiqué  un  procédé  commode  pour  i 
connaître  la  tréhalose  dans  les  champignons. 

Mettant  à  profit  l'action  bien  connue  d'un  cristal  d'i 
corps  sur  la  solution  sursaturée  de  ce  corps,  il  frotte  u 
lame  de  verre  avec  un  cristal  de  tréhalose  et  recouvre 
partie  frottée  d'un  extrait  concentré  du  champignon  à  ei 
miner.  Si  ce  champignon  renferme  de  la  tréhalose, 
voit,  au  bout  de  peu  de  temps,  la  cristallisation  se  proj 
ger  et  on  peut  reconnaître  au  microscope  la  tréhalose 
sa  forme  cristalline. 

C'est  encore  un  champignon,  le  Lacianus  volemus,  q 


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—  148  — 

fournit  à  M.  Bourquelot  le  sujet  de  sa  seconde  communi- 
cation. Par  Talcool  à  95**,  M.  Bourquelot  a  réussi  à  extraire 
du  Lactarius  volemus  une  nouvelle  matière  sucrée  appar- 
tenant à  la  classe  des  mannites  et  qu'il  a  nommée  volé- 
mile.  Ce  sucre,  qui  est  bien  cristallisé  et  doué  du  pouvoir 
rotatoire,  n*est  pas  réducteur  et  ne  fermente  pas.  Il  pré- 
sente toutes  les  propriétés  de  la  mannite  ordinaire  et  donne 
comme  celle-ci  des  combinaisons,  sortes  d'acétals,  avec 
l'aldéhyde  benzoïque  et  la  paraldéhyde. 

A  notre  époque,  où  Tétude  des  matières  sucrées  est  pour- 
suivie de  différents  côtés  avec  beaucoup  de  succès,  la 
connaissance  de  la  volémite  ne  saurait  manquer  de  pré- 
senter un  grand  intérêt.  Ce  corps  viendra  se  classer  natu- 
rellement parmi  les  nombreuses  matières  sucrées  que  les 
méthodes  de  M.  Emile  Fischer  ont  permis  ou  permettront 
d'obtenir. 

La  troisième  communication  de  M.  Bourquelot  touche 
plus  à  l'histoire  naturelle  qu'à  la  chimie.  Les  champignons 
de  la  tribu  des  Polyporées  à  laquelle  appartient  notre  cèpe 
comestible  ne  renferment  pas  d'amidon,  ou  du  moins  leurs 
tissus  ne  sont  pas  colorés  par  l'iode.  Cependant  M.  Bour- 
quelot a  reconnu  que  les  coupes  du  Bolelus  pachybus  se 
coloraient  par  l'eau  iodée.  Pour  savoir  si  cette  coloration 
était  due  à  l'iode,  notre  collègue  a  traité  par  l'eau  bouil- 
lante le  tissu  du  champignon  et  a  obtenu  de  nouveau  la 
leinte  bleue  en  traitant  le  liquide  par  l'iode.  Suivant 
M.  Bourquelot,  l'amidon  parait  faire  partie  de  la  mem-- 
brane  des  cellules.  Il  n'est  pas  en  grains  comme  chez  les 
phanérogames.  M.  Bourquelot  a  fondé  sur  celte  différence 
d'action  de  Tiode  un  moyen  de  reconnaître  le  Boktus  pa- 
chybus, qui  est  vénéneux  et  coloré  par  l'iode  du  cèpe  co- 
mestible qui  n'est  pas  coloré. 

S'il  existe  en  chimie  des  réactions  dont  l'explication 
semble  définitivement  établie,  ce  sont  bien  certainement 
celles  qui  s'effectuent  entre  des  corps  de  composition 
simple;  et  il  semble  un  peu  téméraire  de  reprendre 
l'étude  de  semblables  réactions  quand  ceux  qui  s'en  sont 
tout  d'abord  occupés  étaient  comptés  parmi  les  maîtres 


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—  Ii9  — 

de  la  science.  Ces  considérations  n'ont  pas  découra« 
M.  Prunier,  qui  a  examiné  à  nouveau  l'action  remarquab! 
de  la  potasse  alcoolique  sur  le  chloroforme.  On  sait  qi 
la  réaction  qui  se  passe  ainsi  (transformation  du  chlore 
forme  en  chlorure  de  potassium  et  formiate  de  potasse 
est  une  des  réactions  fondamentales  de  la  chimie.  C'eî 
elle  qui  a  permis  à  Dumas  d'établir  la  véritable  compc 
sition  du  chloroforme  et  qui  lui  a  servi  de  base  pou 
donner  à  ce  corps  son  nom  de  chloroforme. 

M.  Prunier  a  reconnu  qu'en  modifiant  les  condition 
expérimentales  adoptées  par  Dumas,  en  ayant  soin  d'c 
viler,  par  exemple,  que  la  température  ne  s'élevât  at 
dessus  de  30*>,  une  autre  réaction  se  produisait.  La  potass 
alcoolique  dans  ce  cas  ne  donne  plus  lieu  au  phénomèn 
de  dédoublement  observé  par  Dumas,  mais  elle  ag] 
comme  oxydant  en  donnant  de  Toxychlorure  de  carbone 
du  chlorure  de  potassium  et  de  l'hydrogène. 

A  propos  des  recherches  de  M.  Moissan,  je  rappelai 
l'intérêt  que  présentait  pour  les  chimistes  la  connaissanc 
de  ces  réactifs  puissants  qui  permettent  de  modifier  s 
aisément  les  combinaisons  organiques.  De  ce  nombre  e? 
un  composé  connu  depuis  longtemps  :  le  fluorure  de  bore 
Malgré  ses  affinités  énergiques,  ce  corps  n'avait  jusqu' 
présent  trouvé  qu'un  emploi  restreint  en  chimie  orga 
nique.  M.  Patein  a  pensé  que,  manié  convenablemeni 
ce  corps  permettrait  de  produire  des  réactions  intéres 
santés.  C'est  ainsi  qu'il  l'a  fait  agir  sur  quelques  nitriles 
Il  a  opéré  sur  le  nitrile  acétique  ou  cyanure  de  méthyl 
ainsi  que  sur  les  cyanures  de  phényle  et  de  benzyle,  c 
a  reconnu  que  le  fluorure  de  bore  s'ajoutait  à  ces  com 
posés  molécule  à  molécule  pour  donner  des  composés  biei 
cristallisés,  mais  qui  sont  le  plus  souvent  instables. 

Dans  une  seconde  communication.  M.  Patein  nous 
indiqué  le  mode  de  préparation  et  la  composition  exact 
des  combinaisons  de  l'antipyrine  et  des  naphtols,  combi 
naisons    dont   l'existence    avait    déjà   été   signalée    pa 
M.  Barbey,  quoique  d'une  façon  un  peu  vague. 

En  mélangeant  des  quantités  équimoléculaires  des  deu 


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—  150  — 

corps,  l*antipyrine  étant  en  solution  aqueuse  et  le  p-naph- 
tol  en  solution  alcoolique,  M.  Palein  obtint  la  combinaison 
des  deux  corps  sous  forme  d'un  précipité  cristallin  qui  fut 
purifié  par  cristallisation  dans  Talcool. 

Le  dosage  de  Tazote  montra  à  M.  Patein  que  les  deux 
corps  en  se  combinant  donnaient  lieu  à  un  produit  d'ad- 
dition sans  quil y  eût  élimination  d'eau. 

Malgré  les  progrès  énormes  de  la  science  chimique,  il 
est  encore  certaines  réactions  que  les  chimistes  ne  sont 
pas  parvenus  à  exécuter,  du  moins  d'une  façon  avanta- 
geuse avec  les  seules  ressources  de  la  chimie,  et  pendant 
longtemps  encore  la  fermentation  des  sucres  par  les  sac- 
charomyces  restera  la  seule  source  productive  de  Talcool. 
C'est  également  à  un  être  inférieur  que  M.  Villiers  s'est 
adressé  pour  effectuer  ses  expériences.  En  faisant  agir  le 
ferment  butyrique  sur  la  fécule  de  pomme  de  terre  M.  Vil- 
liers a  obtenu  sa  transformation  en  dextrines.  Cette  trans- 
formation s'effectue  en  l'absence  des  diastases;  elle  donne 
lieu  à  la  production  simultanée  d'un  peu  d'acide  buty- 
rique. En  môme  temps  prend  naissance  un  corps  fort  inté- 
ressant bien  cristallisé,  lequel  possède  la  composition  des 
dextrines  et  a  un  pouvoir  rotatoire  voisin  de  celui  de  ces 
dernières. 

Ce  corps  a  donné  lieu  à  une  seconde  communication  de 
M.  Villiers.  Cet  auteur  le  nomme  cellulosine  et  lui  attri- 
bue une  composition  représentée  par  la  formule 

(Ci«H^o  010)6  Q*H«OM0IIO. 

En  cristallisant  dans  Talcool  il  retient  donc  non  seule- 
ment de  l'eau,  mais  encore  une  molécule  d'alcool  qui 
semble  jouer  un  rôle  analogue  à  celui  de  l'eau  de  cristal* 
lisation;  et,  en  effet,  exposés  à  l'air,  les  cristaux  devien- 
nent opaques  en  perdant  de  l'alcool. 

Très  peu  soluble  dans  l'eau,  ce  corps  est  transformé  en 
glucose  par  les  acides. 

M.  Villiers  étendant  ses  recherches  aux  amidons  de 
différentes  provenances,  a  constaté  que  l'action  du  fer- 
ment butyrique  sur  ces  amidons  pouvait  varier,  donnant 


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—  151  — 

tantôt  des  corps  amorphes,  tantôt  des  corps  cristallisés.  Il 
n'est  pas  douteux  que  les  recherches  de  M.  Villiers  ne 
contribuent  puissamment  à  éclairer  la  constitution  encore 
peu  connue  de  ces  corps  dont  la  série  commence  à  la  cel- 
lulose pour  aboutir  aux  dextrines. 

Car  malgré  des  travaux  d'une  haute  importance  on  ne 
peut  manquer  de  constater  qu'il  règne  encore  beaucoup 
d'obscurité  dans  l'histoire  de  ces  deux  classes  de  prin- 
cipes si  intéressants  pour  les  êtres  organisés;  les  hydrates 
de  carbone  pour  les  végétaux,  les  albuminoïdes  pour  les 
animaux. 

Telle  est  la  liste  des  travaux  dont  la  chimie  pure  a  fourni 
le  sujet.  Je  crois  cependant  devoir  ajouter,  pour  être  com- 
plet, les  quelques  observations  que  j'ai  eu  l'honneur  de 
vous  présenter  au  nom  de  M.  JungQeisch  et  au  mien  sur 
les  confusions  qui  se  sont  produites  à  l'occasion  de  l'emploi 
du  mot  isocinchonine.  Après  avoir  constaté  que  ce  nom 
avait  été  donné  par  M.  liesse  à  deux  produits  différents 
dont  l'un  est  identique  avec  la  cinchonigine,  nous  vous 
avons  fait  remarquer  que  le  même  nom  d'isocinchonine 
avait  été  employé  par  MM.  Cornstock  et  Kœnig,  pour  dé- 
signer le  produit  qu'ils  ont  obtenu  par  l'action  de  la  potasse 
alcoolique  sur  le  bibromhydrate  d'hybromocinchonine. 

A  cette  occasion,  M.  JungQeisch  et  moi,  nous  avons 
prouvé  l'identité  de  l'isocinchoninede  ces  derniers  auteurs 
avec  la  cinchoniline  et  nous  avons  proposé  d'abandonner 
ce  mot  isocinchonine  qui,  appliqué  à  deux  corps  aussi 
différents  que  le  sont  la  cinchonigine  et  la  cinchoniline, 
ne  peut  que  servir  à  maintenir  la  confusion. 

Si  maintenant  nous  passons  à  la  chimie  appliquée  nous, 
rencontrons  une  somme  de  travaux  encore  fort  importante. 

En  premier  lieu,  je  signalerai  ceux  de  M.  Portes  sur  le 
déplâtrage  des  vins  à  l'aide  des  sels  de  strontianc. 

Le  plâtrage  étant  devenu  une  opération  indispensable, 
d'après  certains  viticulteurs,  pour  assurer  la  conservation 
et  le  transport  de  certain  vins,  on  a  songé  à  en  atténuer  les 
inconvénients  en  procédant,  par  une  opération  nommée 
déplâtrage,  à  l'enlèvement  de  la  plus  grande  partie  du  sul- 


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—  152  — 

(le  potasse  produit  par  le  plâtrage.  M.  Portes  vous  a 
tré  qu'en  opérant  avec  le  plus  grand  soin,  le  vin  re- 
it,  après  Topération  du  déplâtrage,  0,27  de  sulfate  de 
iliane  par  litre. 

tte  constatation  n'est  pas  rassurante  pour  le  consom- 
iur:  car,  si  le  sulfate  de  stronliane  n'a  pas  les  incon- 
ents  du  sulfate  de  potasse,  il  en  a  peut-être  d'autres  et 
3  demande  si,  dans  ce  cas,  le  remède  n'est  pas  pire  que 
il. 

!  vin  a  encore  fourni  le  sujet  d'une  communication  de 
illiers. 

)rôs  le  plâtre,  voici  maintenant  l'acide  sulfurique,  le 
ol,  qui  devient  un  élément  nécessaire  à  la  vinification. 
•  le  coup  l'autorité  s'est  émue,  et  le  ministre  du  com- 
;e,  dans  une  circulaire,  proscrit  absolument  l'addition 
icide  sulfurique  au  vin.  En  même  temps  pour  établir 
té  dans  les  expertises,  la  circulaire  recommande  Pem- 
de  certaines  méthodes  pour  la  recherche  de  l'acide 
irique  dans  les  vins.  M.  Villiers  amontré  par  desexpé- 
îes  exécutées  à  l'aide  de  solutions  de  corps  purs  que 
néthodes  pouvaient  être  en  défaut  dans  les  cas  où  on 
ouveraît  en  présence  devins  plâtrés.  Ceux-ci,  en  un 
se  comporteraient  comme  le  vin  additionné  d'acide 
rique. 

question,  pour  M.  Portes,  ne  serait  pas  aussi  simple 
y  aurait  telles  réactions  qui  se  passeraient  différem- 
suivant  qu'elles  s'accompliraient  en  solution  aqueuse 
ms  le  vin.  M.  Portes  établit,  par  des  expériences  exé- 
surdes  vins  plâtrés  par  lui,  que  la  méthode  proposée 
e  ministre  du  commerce  peut  rendre  de  bons  services, 
[u'elle  ne  fait  pas  trouver  d'acide  sulfurique  dans  le 
uand  on  n'en  a  pas  introduit. 

s  divergences  d'opinion  n'ont  rien  qui  doivent  nous 
•endre  et  le  dernier  mot  est  loin  d'être  dit  sur  l'im- 
nte  question  de  l'essai  chimique  des  vins.  Au  con- 
3,  ne  voyons-nous  pas  cette  question  se  compliquer  de 
en  plus.  A  mesure  que  des  chimistes  découvrent  une 
e,  les  falsificateurs  en  inventent  une  autre. 


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—  153  — 

C'est,  sous  une  autre  forme,  l'éternelle  lutte  du  boulet  et 
de  la  cuirasse. 

C'est  encore  d'une  question  d'hygiène  alimentaire  que 
nous  a  entretenu  M.  Barillé. 

Le  son,  qui  représente  un  résidu  dans  la  fabrication  de  la 
farine,  renferme  cependant  des  principes  nutritifs. 

C'est,  guidé  par  cette  pensée,  que  M.  Souvent  conçut  le 
projet  de  remplacer  dans  la  panification  l'eau  par  une  dé- 
coction de  son.  L'idée  élait  certainement  fort  ingénieuse, 
et  si  l'on  réfléchit  au  prix  élevé  qu'ji  atteint  le  blé  cette 
année,  elle  ne  manquait  pas  d'une  certaine  actualité.  Aussi 
est-ce  avec  le  plus  grand  soin  que  M.  Barillé  a  examiné  ce 
procédé,  exécutant  de  nombreuses  analyses,  tant  sur  le  son 
que  sur  la  décoction  de  son  et  sur  le  pain  lui-même.  Mal- 
heureusement, les  résultats  obtenus  par  M.  Barillé  n'ont 
pas  répondu  aux  espérances  de  l'auteur  du  nouveau  pro- 
cédé. 

Les  avantages  résultant  de  sa  mise  en  pratique  seraient 
si  minces,  que  M.  Barillé  ne  croit  pas  devoir  en  conseiller 
l'adoption. 

La  chimie  appliquée  à  la  pathologie  compte  aussi  parmi 
nous  de  nombreux  adeptes. 

M.  Berlioz  nous  a  entretenu  d'une  affection  bizarre 
nommée  rhinolithiase  caractérisée  par  la  présence  dans  le 
nez  de  calculs  spéciaux  nommés  Rhinolilhes.  Les  calculs 
examinés  par  M.  Berlioz  étaient  au  nombre  de  cjuatre. 
Caractérisés  par  leur  dureté  excessive  et  leur  cassure 
netle,  ils  présentent  des  couches  concentriques  d'une 
teinte  grisâtre.  Analysés  séparément  ils  renfermaient  :  IG 
à  18  p.  100  de  matière  organique,  une  quantité  de  phos- 
phate de  chaux  allant  jusqu'à  62  p.  100,  4  à  6  p.  100  de 
phosphate  de  magnésie,  10  à  20  p.  100  de  carbonate  de 
chaux  ainsi  que  des  traces  de  fer. 

M.  Palein  a  examiné  quelques  liquides  qu'à  cause  de 
leur  siège  on  aurait  pu  considérer  comme  étant  des 
liquides  céphalo-rachidiens.  L'analyse  chimique  lui  a  dé- 
montré que  ces  liquides  n'étaient  pas  de  véritables  liquides 


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^*r?ff2r*J 


—  I5i  — 

ichidiens.  Il  a  constaté,  de  plus,  que  ces  liquides 
naient  jamais  de  glucose, 
lides  extraits  des  kystes  ovariques  ont  attiré  éga- 
Lttention  de  noire  collègue.  Celui-ci  a  pu  cons- 

dans  ces  liquides,  Talbumine  n'était  pas  lou- 
^ulée  à  rébullition  en  présence  de  deux  gouttes 
étique. 

n  cas  de  tumeur  du  rein,  M.  Patein  a  constaté 
uide  de  la  tumeur  ne  renfermait  aucun  des  élé- 
l'urine  et  que,  par  conséquent,  le  rein  ne  fonc- 
,  son  ablation  se  trouvait  justifiée  chimiquement. 
)yons  ici  un  nouvel  exemple  des  services  que  la 
ut  rendre  à  la  pathologie. 

in  nous  a  encore  communiqué  le  résultat  de  ses 
s  sur  l'action  de  l'acide  acétique  sur  les  diverses 
5.  11  a  constaté  que  Talbumine  d'œuf,  qui  ne  pré- 

à  froid  par  l'acide  acétique,  précipite,  au  con- 
land,   après  l'avoir  abandonné  à   ï'évaporalion 
i,  on  reprend  le  résidu  par  l'eau  distillée, 
ant  agir  successivement  la  lessive  de  soude  et 
ètique  sur  les  albumines  de  l'œuf,  du  san^  et  de 

arrive  à  établir  des  différences  qui  permettent 
iriser  ces  diverses  albumines, 
îin  nous  a  signalé  aussi  les  accidents  causés  par 
ion  employée  par  une  jeune  fille  atteinte  de  carie 
Notre  collègue  a  reconnu  que  ces  accidents  de- 
e  attribués  à  la  cocaïne  dont  il  a  pu  reconnaître 
ïe  par  la  méthode  de  M.  Fereira  da  Silva. 
nbert  nous  a  communiqué  l'analyse  d'un  liquide 
bifida.  Après  avoir  reconnu  la  présence,  dans  ce 
ies  éléments  qu'on  y  trouve  habituellement, 
ert  y  a  constaté  la  présence  de  lécithine  et  l'ab- 
jucre  réducteur. 

ï  à  une  autre  classe  de  travaux  qui  a  toujours  eu 
je  de  passionner  les  pharmaciens.  Je  veux  parler 
se  chimique  des  drogues  simples, 
les  brillantes  découvertes  qui  se  sont  succédées 


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—  155  — 

pendant  plus  d'un  demi-siècle  et  qui  font  le  plus  grand 
honneur  à  la  pharmacie  française,  on  ne  peut  s'empêcher 
de  remarquer  que  Tactivité  déployée  dans  ces  études  est 
devenue  moins  considérable  en  France  qu'elle  ne  l'est  à 
l'étranger. 

Et  cependant  il  semble  que  nous  soyons  à  une  époque 
où  ces  recherches  doivent  être  à  la  fois  plus  faciles  et  plus 
attrayantes. 

Les  principes  immédiats,  alcaloïdes,  glucosides,  ma- 
tières sucrées,  essences,  etc.,  grâce  à  des  travaux  considé- 
rables sont  mieux  connus,  souvent  faciles  à  reconnaître  et 
à  séparer  ;  des  méthodes  générales  permettent  même  d'en 
établir  la  constitution  chimique. 

Mais  si  la  recherche  des  principes  immédiats  est  deve- 
nue plus  rare,  elle  est  cependant  loin  d'être  abandonnée 
et,  sans  quitter  notre  société,  je  vous  rappellerai  le  beau 
travail  de  M.  Bourquelot  sur  la  volémite  ainsi  que  celui 
que  M.  Bocquillon  nous  a  communiqué  sur  l'analyse  chi- 
mique du  condurango. 

Ce  n'était  pas  une  mince  besogne  que  de  reprendre 
l'étude  chimique  de  celte  drogue  déjà  étudiée  par  de  nom- 
breux observateurs  ;  et  tous  ceux  qui  ont  eu  à  effectuer  la 
séparation  de  corps  chimiques,  tels  que  les  alcaloïdes  ou 
les  glucosides  entre  eux,  savent  combien  celte  opération 
est  longue  et  délicate. 

M.  Bocquillon  est  arrivé  cependant  à  séparer  les  diverses 
glucosides  ou  condurangines  que  l'on  rencontre  dans  le 
condurango.  Il  nous  a  indiqué  ses  méthodes  et  nous  a 
fait  connaître  les  condurangines  qu'il  distingue  l'une  de 
l'autre  par  les  lettres  grecques  «,  p,  y,  S,  e. 

J'arrive  aux  travaux  qui  se  rapportent  à  la  pharmacie 
proprement  dite. 

Malgré  l'introduction  des  médicaments  chimiques  dans 
la  thérapeutique,  les  eaux  distillées  continueront  long- 
temps à  figurer  dans  TofScine  du  pharmacien.  Jusqu'à  pré 
sent  ou  connaissait  peu  de  caractères  permetlantde  recon- 
naître un  hydrolat  bien  préparé  d'un  hydrolat  altéré  ou 
falsifié.  M.  Viron  a  cherché  à  combler  cette  lacune  et  il  a 


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6  — 

jtion  de  carbazol  dans  Tacide 
il  nomme  réactif  sulfo-car- 
mt  les  eaux  distillées  d'après 
forme  ce  réactif.  L'eau  de 
î  ainsi   facilement  de  Teau 

lunication  M.  Viron  nous 
•nis  par  la  phénol-phtaléine 
3ment  distillées  des  liquides 
e  avec  de  l'eau  et  filtrant  sur 
prenant  une  coloration  rose, 
reconnu  à  l'aide   du  réactif 

Qé  une  coloration  bleue  avec 

ît  un  précipité  grisâtre  avec 

e  mirbane. 

examinées  par  M.  Virou  à  un 

lié  le  rôle  des  schizophytes 

sent  dans  les  eaux  distillées. 

e  fleurs  d'oranger  et  sur  les 

issance. 

iifférant  entre  eux  par  la  vo- 

:appelant  les  avantages  que 
mtisep tiques  insolubles,  ont 
thérapeutique  un  corps  qui 
îuients  du  naphtol-p  ni  ceux 
étol.  Le  nouvel  antiseptique 
'  benzoïque  du  p-naphtol. 
.udié  le  mode  de  préparation 
:  les  doses  et  les  conditions 
nt  d'obtenir  un  bon  rende- 
lue  et  s'élimine  eu  partie  à 

ques  sont  de  plus  en  plus 

faites  avec  de  l'eau  distillée 

eut  donc  une  idée  heureuse 

nélange  d'eau  d'alcool  et  de 


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—  157  — 

glycérine  fait  dans  des  proportions  telles,  qu'un  litre  pèse 
1.000»'^  à  15«. 

A  Taide  de  ce  dissolvant,  il  propose  de  préparer  des 
solutions  au  1/1000  de  digitaline  cristallisée,  de  nitrate 
d'aconitine,  de  monosulfure  de  sodium,  etc. 

Ces  glycéro  alcoolés,  comme  les  nomme  M.  Petit, 
seraient  susceptibles  de  se  conserver  pendant  une  année 
sans  altération. 

M.  Petit  qui  ne  laisse  jamais  échapper  l'occasion  de 
nous  faire  connaître  les  substances  nouvelles  proposées 
comme  médicament,  nous  a  présenté  des  échantillons  bien 
cristallisés  des  méthylacétyltoluidines  ortho,  meta  et  para. 

Les  caractères  de  ces  corps  et  surtout  ceux  de  l'isomère 
ortho  qui  est  soluble  dans  12  parties  d'eau  à  15*  lui  ont  fait 
penser  qu'il  était  intéressant  d'examiner  leur  action  théra- 
peutique. Il  signale,  en  outre,  une  propriété  curieuse  de 
risomère  ortho.  La  solution  limpide  de  ce  corps  se  trouble 
abondamment  par  la  chaleur  et  la  liqueur  devient  de  nou- 
veau transparente  en  se  refroidissant. 

M.  Pierre  Vigier,  pensant  avec  raison  que  la  forme 
sous  laquelle  on  administre  un  médicament  n'est  pas 
indifférente  à  son  action,  a  cherché  à  améliorer  certaines 
formules  et  nous  en  a  présenté  de  nouvelles.  C'est  ainsi 
que  pour  l'administration  de  la  quinine  par  la  méthode 
hypodermique,  il  n'hésite  pas  à  donner  la  préférence  au 
lactate,  sel  très  soluble  et  facilement  supporté.  M.  Pierre 
Vigier  nous  a  signalé  l'importance  qu'il  y  aurait  à  établir 
la  pharmacologie  du  condurango  et  nous  a  proposé  une 
formule  pour  la  préparation  de  l'extrait  fluide  de  condurago. 
A  l'aide  d'eau,  d'alcool  et  de  glycérine,  il  obtient  un 
extrait  fluide  représentant  son  poids  de  condurango. 

M.  Bocquillon  nous  a,  à  cette  occasion,  proposé  d'adopter 
pour  l'usage  externe  l'emploi  d'un  vin  préparé  avec  la 
teinture  comme  le  vin  aromatique  du  Codex.  A  l'intérieur, 
la  poudre  peut  être  employée  à  la  dose  de  0,25  en  cachets 
ou  en  pilules.  Il  se  rallie,  en  outre,  à  la  formule  d'extrait 
fluide  proposée  par  M.  Vigier. 

M.    Bocquillon  rappelle  que   la  condurangine  n'agit 


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—  158  - 

xique  que  7  à  8  heures  après  son  injection.  La 
jine  n'est  toxique  que  lorsqu'on  remploie  en 
sous  la  peau.  A  l'intérieur,  elle  n'aurait  aucun 
[ue,  c'est  ce  qui  expliquerait  l'innocuité  de  la 
ï  condurango. 

que  la  solution  de  biiodure  de  mercure  dans 
e  potassium  forme  la  base  du  réactif  indiqué  par 
ur  reconnaître  les  alcaloïdes.  Il  est  donc  bizarre 
it  iodomercurate  associé  dans  des  formules  de 
nls  contenant  des  alcaloïdes.  M.  Pierre  Vigier, 
isant  remarquer  cette  incompatibilité,  a  cherché 
r  l'inconvénient  que  présentent  de  semblables 
ns.  Ayant  eu  à  préparer  un  sirop  de  Gibert 
el  le  sirop  simple  avait  été  remplacé  par  du  sirop 
lina,  il  a  réussi  à  empêcher  la  formation  du 
în  faisant  entrer  dans  la  préparation  une  cer- 
;  d'alcool  et  de  glycérine, 
ubstances  chimiques  quand  elles  sont  pures  ne 
is  toujours  être  associées  dans  certaines  formules, 
énient  n'est  pas  moindre  quand  les  corps  chi- 
nt  impurs.  M.  Rousseau  Langwelt  a  eu  occasion 
rouver  l'exactitude  de  cet  affirmation.  Ayant  eu 
'  une  solution  d'un  mélange  d'acide  borique  et 
é  corrosif,  il  a  observé  la  formation  d'une  colo- 
ige  orangé  devenant  brune.  Après  une  étude 
lu  phénomène,  M.  Rousseau  Langwelt  ne  tarda 
)nnaître  que  la  cause  de  cette  coloration  devait 
îhéc  dans  la  présence  de  petites  quantités  de 
soude  mélangées  à  l'acide  borique, 
^staing  nous  a  indiqué  ses  recherches  sur  la 
pistoïa.  Il  est  parvenu  à  établir  la  composition 
uit  qui  renferme  20  p.  100  de  bulbes  de  colchique, 
e  racine  de  bryone,  50  p.  100  de  bétoine,  10  p.  100 
le,  10  p.  100  de  camomille  commune, 
ard  a  constaté  que  l'iodure  de  sodium  employé 
acie  donnait  quelquefois  un  précipité  jaunâtre 
Ifate  de  spartéine.  Il  a  cherché  la  cause  de  ce 
e  et  a  reconnu  qu'il  devait  être  attribué  à  la  pré- 


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—  159  — 

sence  d'iodate  de  soude  dans  Tiodure  de  sodium  employé. 

L'iodure  pur  et  le  sulfate  de  spartéine  réunis  dans  la 
même  solution  ne  réagissent  pas  l'un  sur  Tautre. 

M.  JuUiard  nous  a,  en  outre,  indiqué  un  procédé  très 
simple  pour  l'essai  de  Teau  de  fleurs  d'oranger.  Si  on 
agite  cette  eau  avec  parties  égales  d'éther,  le  liquide  se 
sépare  en  deux  couches.  La  couche  éthérée  est  recueillie 
dans  une  capsule.  Il  suffit  de  souffler  sur  ce  liquide  éthéré 
pour  percevoir  un  odeur  très  agréable  dans  le  cas  de  Tcau 
de  fleurs  d'oranger  et,  au  contraire,  très  désagréable,  s'il 
s'agit  d'eau  de  feuilles  d'oranger. 

Messieurs,  si  le  rôle  du  pharmacien  consiste  à  bien  pré- 
parer les  médicaments,  il  ne  saurait  échapper  à  l'obliga- 
tion de  conserver  ceux-ci  toujours  en  bon  état,  de  façon  à 
maintenir  intactes  les  propriétés  curatives  recherchées 
par  le  médecin.  Cette  obligation,  qui  s'impose  à  tous, 
intéresse  surtout  les  pharmaciens  militaires,  obligés  de 
maintenir  toujours  au  complet  le»  approvisionnements  de 
médicaments. 

Les  observations  faites  par  M.  Barillé  présentent  donc 
pour  cette  raison,  un  intérêt  particulier.  M.  Barillé  a 
constaté  que  les  crayons  de  nitrate  d'argent  conservés  dans 
des  semences  de  lin  ou  de  coriandre  devenaient  rugueux 
à  leur  surface  et  portaient  de  nombreuses  excavations  qui 
sont  l'empreinte  des  semences  qui  les  entourent.  M.  Ba- 
rillé a  dosé  l'argent  dans  les  semences,  celles-ci  en  renfer- 
maient 5«^454  p.  100;  à  l'intérieur,  elles  étaient  revêtues 
de  fines  aiguilles  d'azotite  neutre  d'argent. 

M.  Barillé  a  considéré  cette  action  du  nitrate  d'argent 
sur  les  semences  comme  un  phénomène  d'épigénie  ana- 
logue à  celui  qui  donne  naissance  à  la  silicatisation  des 
bois. 

Comme  conclusion,  M.  Barillé  propose  de  rejeter  l'em- 
ploi des  semences  et  de  remplacer  celles-ci  par  une  matière 
minérale,  la  pierre  ponce  granulée. 

M.  Domouthiers  nous  a  donné  un  procédé  simple  pour 
obtenir  Tasepsie  des  drains.  Par  l'emploi  successif  du 


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—  160  — 

ie  de  potasse  et  du  bisulfite  de  soude,  il  arriva 
tellement  satisfaisant  que  les  drains  ainsi 

roublaient  pas  un  bouillon  de  culture  stérilisé 

8  jours  d'immersion. 

thiers  nous  a  montré  également  toute  Timper- 

focédés  employés  pour  préparer  les  catguts. 

B  préparer  ces  catguts  en  se  servant  de  boyaux 
fins.  Ceux-ci  sont  blanchis  à  Taide   d'eau 

rendus  antiseptiques  au  moyen  du  sublimé. 

à  remploi  de  précautions  minutieuses  pour 

'abri  de  l'invasion  des  germes  apportés  par 

is  ou  les  instruments,  il  est  parvenu  à  obtenir 

ibsolument  aseptiques. 

lis  terminer  ce  résumé  des  travaux  de  notre 

vous  rappeler  l'intéressante   lecture   que 

nous  a  faite  l'an  dernier,  à  pareille  époque, 

e  médicale  de  la  région  méditerranéenne. 

.,  dans  la  même  séance,  vous  signalait  deux 

ant  de  1727  et  1728  dans  lesquelles,  on  pouvait 

dées  qui  ont  donné  naissance  aux  théories 

[  nous  a  présenté  un  très  bel  échantillon  de 
stallisée  obtenu  pendant  les  froids  de  l'hiver 

une  incrustation  curieuse  formée  dans  une 

apeur. 

nembres  de  notre  Société  ont  communiqué 

es  et  aux  Sociétés  savantes  des  travaux,  dont 

ibre  nous  ont  été  présentés. 

ns  de  ces  travaux  ont  valu  à  leurs  auteurs 

ses. 

ie  des  sciences  : 

ard  a  obtenu  un  des  prix  Bordin  ; 

Dbtenu  la  moitié  du  prix  Jecker. 

ie  de  médecine  : 
obtenu  le  prix  Henri  Buignet. 


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—  161  — 

Différents  livres  publiés  par  des  membres  de  notre 
Société  ont  été  présentés  par  leurs  auteurs. 

M.  Ferrand  vous  a  présenté  la  5*  édition  de  son  Aide- 
mémoire  de  phannacie. 

M.  Burker,  son  livre  sur  les  falsifications  des  substances 
alimentaires. 

M.  Crinon,  sa  Revue  des  médicaments  nouveaux. 

M.  Bocquillon,  une  brochure  sur  les  plantes  alexitères 
de  TAmérique. 

Un  certain  nombre  d'entre  nous  ont  été  Tobjet  de  distinc- 
tions honorifiques  : 

M.  Bourgoin  a  été  promu  officier  de  la  Légion  d'honneur  ; 

M.  Moissan  a  été  nommé  officier  de  Tlnstruction 
publique  ; 

M.  Grignon  a  reçu  les  palmes  d'officier  d'Académie  ; 

M.  Biirker  a  été  élevé  au  grade  de  pharmacien  principal 
de  2'  classe. 

Comme  les  années  précédentes,  notre  Société  a  reçu  un 
certain  nombre  de  communications  de  la  part  de  ses 
membres  correspondants. 

M.  de  Vrij.  membre  correspondant  étranger  est  venu 
nous  exposer  les  inconvénients  que  présente  l'emploi  du 
fiulfate  de  quinine  sous  deux  formes,  la  forme  légère  et 
la  forme  lourde.  Il  a  rappelé  que  l'industrie  fabriquait 
•du  sulfate  de  quinine  chimiquement  pur  sous  la  forme 
légère  préférée  par  le  public. 

M.  Mordagne  a  envoyé  une  brochure  sur  le  lait  et  ses 
arapports  avec  l'hygiène. 

M.  Caries,  une  brochure  sur  le  pain  des  diabétiques. 
.  M.  Gay,  une  note  sur  une  falsification  du  safran  avec 
des  fleurs  de  composées,  ainsi  qu'un  échantillon  de  safran 
ainsi  qualifié. 

Un  certain  nombre  de  personnes  étrangères  à  la  Société 
aious  ont  adressé  des  communications. 

Ces  communications  ont  été  souvent  présentées  par  des 
rmembres  résidants.  En  voici  Ténumération  : 

M.  Barnouvin,  sur  les  champignons  des  eaux  distil- 
Jées. 

JMm.  i€  Pkûrm,  et  de  Ckim.,  5«  SÂRIB,  t.  XXV.  (1"  février  1891)      1 1 


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—  ïG-2  - 

Roux,  sur  la  résopyrine,  combinaison  de  la  résorcinc 

i'antypirine- 

Barbey  :  l'^sur  les  combinaisons  de  l'eucalyptol  avec 

énols  ; 

Combinaisons  de  l'antypirine  avec  les  phénols  ; 

Combinaison  de  la  résorcine  avec  la  caféine. 

Demont,  sur  les  combinaisons  moléculaires  de  Tal- 

vec  les  sulfures. 

Fragner  (de  Prague),  sur  Tamarylline  et  la  bella- 

e. 

Giraud,  sur  une  combinaison  de  10  molécules  de 

ire  et  de  7  molécules  de  naphtaline. 

Causse,  sur  le  salicylate  de  bismuth  cristallisé. 

David,  sur  les  eaux  de  Marseille. 

Bernard,   sur  la  vente    des   champignons    comes- 

re  Société  a  aussi  reçu  de  nombreux  envois  de  livres 
journaux,  dont  Ténumération  figure  aux  procès-ver- 
ies  séances. 

isieurs,  j'aurais  presque  terminé  ce  compte-rendu 
ort  long  si  je  n'avais  à  vous  rappeler  les  vides  que  la 
a  fait  cette  année  dans  nos  rangs. 
,'et  (François-Clément),  un  des  membres  les  plus 
is  de  notre  Société  et  un  de  nos  anciens  présidents, 
a  été  enlevé  subitement.  Ancien  élève  de  Gobley, 
e  Boudet,  il  se  présenta  en  1844  au  concours  de  Tin- 
des  hôpitaux  et  fut  reçu  le  second.  L'année  suivante, 
aisait  recevoir  pharmacien  en  présentant  une  thèse 
imidon  en  général  et  les  fécules  médicinales  en  par- 
îr.  C'est  alors  qu'il  devint  le  successeur  de  Guibourt, 
grandes  connaissances  comme  praticien  le  firent 
ler,  en  1866,  secrétaire  de  la  commission  du  Codex, 
it,  a  celte  occasionna  croix  de  chevalier  de  la  Légion 
aeur. 

^et  aimait  profondément  la  pharmacie,  qu'il  avait 
îe  pendant  de  longues  années;  il  aimait  surtout  le 
de  l'internat  en  pharmacie.  Membre  de  l'Association 
ternes  en  pharmacie  depuis  sa  fondation,  en  1854,  il 


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—  163  — 

fut  nommé  de  suite  trésorier  et  occupa  ses  fonctioûB  jus- 
qu'en 1888. 

Une  œuvre  importante  a  occupé  les  dernières  années  de 
sa  vie,  c'est  la  publication  des  archives  de  Tinternat  en 
pharmacie,  véritable  livre  d'or  de  cet  internat,  si  souvent 
combattu,  mais  aujourd'hui  plus  vivant  que  jamais. 

La  Société  a  eu  encore  à  déplorer  la  perte  d'un  de  ses 
membres  associés,  M.  Cahours,  membre  de  l'Institut.  Je 
n'ai  pas  à  rappeler  ici  les  mérites  de  cet  illustre  savant,  la 
chose  ayant  été  faite  déjà  par  M.  Armand  Gauthier,  au 
nom  de  l'Académie  des  sciences.  Parmi  la  longue  liste  de 
travaux  dus  à  Cahours,  je  me  bornerai  à  citer,  comme 
intéressant  plus  particulièrement  la  pharmacie,  ses  re- 
cherches sur  les  essences  de  cumin  et  de  fenouil,  sur  la 
série  anisique,  l'essence  de  gaultheria  procumbens,  Yen- 
génol  et  l'acide  citrique. 

Vous  avez  voté  l'admission  de  deux  membres  nouveaux  : 

M.  Lafont,  comme  membre  résidant  ; 

M.  Apery,  comme  membre  correspondant. 

La  Société  s'est  occupée  de  diverses  questions  d'admi- 
nistration : 

1*  Elle  a  publié  une  nouvelle  liste  de  ses  membres  ; 

2**  Elle  a  renoncé  au  legs  Demarle  ; 

3**  Elle  a  reçu  de  M.  Schmilt,  archiviste,  une  communi- 
calion  sur  l'état  des  archives. 

La  Société,  sur  la  proposition  de  M.  Barillé,  a  émis  le 
vœu  que  le  nom  de  SeruUas  fut  donné  à  une  rue  de  Paris, 
voisine  du  Val-de-Grâce. 

Je  ne  puis  oublier  de  rappeler,  en  terminant,  que  deux 
fois  dans  le  cours  de  cette  année  il  m'a  été  impossible, 
pour  des  motifs  divers,  d'assister  à  vos  séances;  mais 
grâce  à  M.  Schmilt,  qui  a  bien  voulu  me  remplacer,  la 
publication  de  vos  procès-verbaux  n'a  subi  aucun  retard. 
Je  saisis  cette  occasion  pour  lui  adresser  mes  remercie- 
ments. 

Je  rappellerai  aussi  que,  grâce  au  bon  vouloir  de  MM.  les 
rédacteurs  du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie  et  à  Tacti- 


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"-??.--  <J!j*P^     :'      ^ 


ons  pu   faire  paraître  ces 
mois. 

mé  des  travaux  de  notre 
le  voir  à  cet  exposé  que  je 
m  à  peu  s'est  allongé,  Tan- 
îi  les  très  bonnes  années, 
ne  pour  nous,  les  anciens  ; 
:teurs  des  commissions  de 
é  de  pharmacie  de  Paris  a 
buer  autant  de  réompenses. 
jur  des  succès  obtenus  par 
I  soit  permis  d'ajouter  que 
rtie,à  renseignement  élevé 
stte  école  de  pharmacie  de 
zèle  un  homme  que  notre 
nombre  de  ses  membres: 

{A  suivre.) 


tAPHIE 


s  sciences,  â8  décembre  1891.  — 
cium.  —  Granger:  Sur  un  nouveau 
tse  :  Sur  ta  Uissolutiou  du  chlorure 
chlorure  de  sodium.  —  G.  Massol  : 
bibasiques,  influence  de  la  fonction 
1  disodé.  —  Konovaloff:  Action  de 
ne. 

neville,  1"  janvier  1892.  —  //.  Cour^ 
;imétriquc  normale  inaltérable. 

septembre  cl  octobre.  —  Morales  : 
ilcium.  —  Bucknes  :  Les  feuilles  de 
Analyse  immédiate  de  la  racine  de 
•  Fabiana  imbricata.  —  Nagelvoori  : 
ipaya  américain.  —  Randoiph  :  Ma- 


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—  165  — 

gnolia  grandiflora.  —  Dohme  :  ISouvcl  cs^ai  de  l'Opium.  —  Nagelvoor 
la  méthode  morphiométrique  de  Dieterich.  —  Dohmc  :  Pharmaciens  ol 
macies  d'Allemagne.  —  Leeds  et  Davis  :  La  valeur  chimique  et  clini< 
lait  stérilisé  (d'après  Thcrapeutic  Gazette).  —  Mac  William  :  Un  n 
réactif  de  l'albumine  et  des  autres  protcides  (d'après  Brit.  Med.  Jour 
Krauss  :  Dépôt  formé  dans  la  teinture  de  Sanguinaire.  —  Kahn  :  Apji 
extraction  de  Gomberg.  —  Hague  :  Penny  royal  et  son  huile  esscntie 
Vladimirsky  :  Influence  du  Menthol  sur  les  fonctions  de  l'estomac. 

—  Novembre.  —  Moerk  :  Une  nouvelle  réaction  colorée  de  la  vanill 
Uoch  :  L'écorce'de  racine  de  Celastrus  scandens.  —  Uavard  :  Pursl 
dentata  D.  C.  —  Trimble  :  Carum  Gairdncri,  Bentham  et  Hooker.  - 
monds  :  Le  commerce  du  gingembre  et  ses  usages  économiques.  —  h 
Gingembre  et  son  oléorésine.  —  llaussmann  :  Mixture  de  Basham.  — 
rell  :  Sur  l'action  de  l'apomorphinc  et  de  l'apocodéine  (d'après  Brit 
Journ.).  —  Weber  :  Raphides,  cause  de  l'àcrclé  de  certaines  plantes  ( 
Joum.  Amer.  Chem.  Soc).  E.  ( 

Pharmaceutical  Journal,  n"  1106  à  1109,  septembre  1891.  —  d 
Kote  sur  l'extrait  sec  d'Evonymus.  —  Rideal  et  Youle  :  Gommes  de 
pour  les  usages  pharmaceutiques.  —  Ci'ipps  :  Note  sur  le  dosage  de 
volatile  dans  le  copahu.  —  Holmes  :  Galbanum  liquide  de  Perse.  - 
rard  :  La  teneur  en  alcaloïdes  de  quelques  jusquiames  du  comme 
Ransons  :  Note  sur  les  principes  constituants  de  la  graine  de  jusquiî 
Uodgkin  :  Acide  phosphorique  glacial.  —  Ferret  :  Une  méthode  simp 
le  lavage  des  précipités  facilement  oxydables.  —  Conroy  :  Note  sur  u 
thode  de  titrage  dos  extraits  de  noix  vomique  et  d'opium.  —  Alleii 
riences  sur  l'essai  de  l'aconit  et  de  ses  préparations.  —  Davies  e 
jnain  :  Quelques  notes  sur  l'huile  d'Eucalyptus  et  l'Eucalyptol.  —  Z 
et  Warden  :  Aristolochia  indica.  —  Moss  :  Cascara  sagrada  et  ses  e 
—  Burroughs  :  Huile  de  castor  et  extrait  de  malt.  —  Holmes  :  L'opii 
ployé  en  médecine.  —  Davis  :  Rapport  sur  les  tablettes  médicinales. 
pheard  :  Note  sur  une  solution  magistrale  de  strychnine.  — Farr  et  W 
Action  dissolvante  de  l'alcool  à  différents  degrés  centésimaux  sur  q 
substances  employées  à  la  préparation  des  teintures  sur  la  teinture 
quiame.  £ 

—  N*-  1110  à  1114,  octobre  1891.  —  Hatch  :  Bactériologie.  —  C 
CoUodion    bolladonné.   —  Mann  :  Une   combinaison   d'iode  et  de 
(d'après   The  American  Druggist).    —  Wyatt  :  Note  sur   l'enrot 
pilules  ferrugineuses.  —  Staines  :  Un  peu  de  pathologie  à  l'usage  d( 
maciens.  E. 

Pharmaceatical  Record,  n***  10  à  18,  septembre  et  octobre 
Jordan  :  Recherche  du  borax  et  de  l'acide  borique  dans  le  lait.  — 
L'emploi  des  médicaments  comprimés  dans  la  pratique  ophtalmolog 
Ott  :  Chlorhydrate  de  phénocoUe.  —  Durrant  :  Sur  la  laque.  — 
Verge  d'or.  E.  ( 


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—  I()G  — 


SOCIETE   DE  THERAPEUTIQUE 


e  du  28  décembre  1891.  —  Application  du  bleu  de 
^ne.  —  M.  Constantin  Paul,  à  propos  de  l'emploi 
M.  Desnoix,  du  bleu  de  méthylène  dans  le  traile- 
î  l'alaxie  locomotrice,  insiste  sur  l'innocuité  de 
bstance  colorante  dont  les  malades  prennent  aisé- 
'«  par  jour.  La  coloration  des  urin.es,  qui  se  produit 
B  montre  môme  avec  des  doses  de  5'=«'';  mais  elle 
le  transitoire;  avec  lO*"»,  la  coloration  pci-siste  jus- 
oisième  jour.  M.  C.  Paul  propose  d'employer  celle 
:e  comme  réactif  chez  les  névropalhes  ou  les  ma- 
isoumis  de  Lourcine,  des  prisons,  des  maisons 
5,  pour  s'assurer  si  le  médicament  prescrit  a  été 
mt  ingéré,  l'adjonction  de  5*=«  de  bleu  demélhy- 
i  subslance  prescrite  étant  sans  inconvénient.  On 
5si  l'employer  de  même  chez  les  névropathes  qui 
lent  de  ne  pas  constater  d'effet  visible  delà  médi- 
ta chez  les  malades  chez  qui  le  praticien  est  obligé 
iserl'expeclation. 

ion  sous-cutanée  d'aristol.  —  M.  Nadaud  envoie 
lil  sur  ce  traitement  .de  la  tuberculose  par  les 
is  hypodermiques  d'aristol  dissous  dans  l'huile. 
jardin-Beaumetz  déclare  que  le  traitement,  appli- 
Spilal  Cochin,  ne  lui  a  pas  montré  de  résullats  très 
blés  et  donne,  à  ce  propos,  son  opinion  sur  ce 
njections  en  général.  La  vaseline  liquide  est  au- 
i  abandonnée  avec  raison,  car  elle  constilue  un 
i  corps  étranger  non  absorbable.  M.  Dujardin- 
z  a  expérimenté  différentes  huiles  animales  et 
;,  huile  d'arachide,  Imiles  lavées  par  Talcool, 
foie  de  morue,  huile  de  pied  de  bœuf.  L'huile  de 
norue,  même  stérilisée,  provoque  des  accidents, 
doute  aux  plomaïnes  qu'elle  renferme.  L'huile 


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-—  167  — 

d'olive  vierge  est,  en  somme,  le  véhicule  qui  a  donné  les 
meilleurs  résultais. 

Quant  aux  antiseptiques  employés  dans  le  traitement 
de  la  tuberculose,  la  créosote  est  certainement  celui  qui 
donne  les  résultats  les  meilleurs,  supérieurs  sans  aucun 
doute  à  ceux  que  donnent  ses  divers  composants  employés 
à  part,  crésylol  ou  gaïacol.  Le  procédé  de  Gimbert  amène 
d'excellents  résultats  ce  sont  :  les  plus  sûrs  que  nous  ait 
donnés  jusqu'à  ce  jour  aucune  méthode  de  traitement  de  la 
tuberculose;  l'appareil  est  un  peu  compliqué  et,  à  ce  point 
de  vue,  la  simplification  apportée  à  la  méthode  par  Bur- 
lureaux  est  très  importante.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  les 
résultats  obtenus  ne  s'observent  que  dans  les  formes  apy- 
rétiques  et  ne  se  maintiennent  qu'au  milieu  d'une  hygiène 
excellente,  c'est-à-dire  beaucoup  plus  dans  la  clientèle  de 
ville  que  dans  celle  de  l'hôpital. 

M.  Constantin  Paul  préfère,  pour  Tadministration  de 
la  créosote,  la  voie  respiratoire  et  préconise  l'emploi  de 
son  inhalateur,  forme  narghilé,  dont  il  a  souvent  parlé. 

M.  Catillon  a  vu  les  injections  hypodermiques,  d'huile 
de  foie  de  morue  bien  supportées  à  des  doses  de  10  à  2^p,«' 
chez  des  lapins  de  2  à  ^^^,  Mais  il  reconnaît  que  des  doses 
beaucoup  moins  fortes  sont  mal  supportées  par  l'homme. 

M.  Dujardin-Beaumetz,  comme  procédé  d'inhalation, 
préfère  la  chambre  de  M.  Tapret,  où  les  malades  absor- 
bent, dans  une  atmosphère  sous  pression,  jusqu'à  4«'  de 
vapeurs  de  créosote;  mais,  outre  que  les  résultats  de  la 
méthocle  n'ont  pas  encore  été  complètement  publiés,  celle- 
ci  est  d'un  emploi  peu  pratique,  hors  de  la  portée  du  plus 
grand  nombre. 

M.  P.  Vigier  demande  de  quelle  huile  de  foie  de  morue 
l'on  s'est  servi.  Gautier  a  montré  que  la  brune  renfer- 
mait 0,25  de|ptomaïnes  par  litre,  et  la  blanche  pas  de 
traces. 

M.  Catillon  répond  qu'il  a  employé  l'huile  de  foie  de 
morue  blanche,  lavée  et  stérilisée. 

M.  P.  Vigier  annonce  qu'il  fait  expérimenter  par  M.  Bur^ 
lureaux  une  huile  de  foie  de  morue  spéciale,  ôans  acides 


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—  JC8 — 

|u'on  a  soin  de  ne  pas  chauffer  jusqu'à  150*^  pour 
la  formation  de  ceux-ci,  et  qu'il  obtient  directement 
re-Neuve  dans  des  conditions  particulières  de  fraî- 
et  de  pureté. 

)ujardin-Beaumetz  fait  remarquer  qu'une  huile  où 
a  plus  ni  acides  gras  ni  ptomaïnes,  n'est  plus  une 
le  foie  de  morue  et  ne  se  distingue  en  rien  des  huiles 
ires.  Il  n'y  a  plus  aucun  avantage  à  l'employer. 

D""  Blondel. 


VARIETES 


»r8  d'Instruction  publique  : 

%  professeur  à  l'École  de  médecine  et  do  pharmacie  d'Amiens. 

res,  doyen  de  la  Faculté  do  médecine  et  de  pharmacie  de  Bordeaux. 

Lilier,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Ljon . 


srs  d'Académie  : 

lly,  pharmacien,  à  Vauvilliers  (Haute-Saône). 

usselin,  pharmacien,  à  Beaugé  (Maine-et-Loire). 

)bb,  agrégé  à  TÉcole  supérieure  de  pharmacie  de  Nancy. 

yaud,  pharmacien,  à  Paris. 

;ard,  pharmacien,  à  Vesoul  (Haute-Saône). 

)st,  pharmacien,  à  Culoz  (Ain). 

léy  pharmacien,  à  Aucenis  (Loire-Inférieure). 

r'oye,  pharmacien,  à  Couches-les-Mines  (Saône-et-Loire). 

iey,  pharmacien  en  chef  do  l'hôpital  civil  de  Mustapha  (Algérie). 


ilier  du  Mérite  agricole  :  M.  Laval,  pharmacien,  à  Carpentras. 


Le  Gérant  :  Gko&gbs  MA6S0N. 


PAais.  —  mp.  c.  luapoM  bt  b.  FULMiuaioii,  aoi  kacdib,  M. 


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Goo^ 


—  169  — 


TRAVAUX   ORIGINAUX 


Sur  les  Astragales;  par  M.  G.  Planchon  [suite)  (J). 

Nous  avons  mentionné  à  la  fin  du  précédent  article  les 
exsudations  que  fournissent  les  astragales  appartenant  à 
la  section  des  Tragacantha.  Ces  exsudations  sont  de  trois 
ordres  :  gommes,  produits  sucrés  analogues  aux  mannes, 
substance  spéciale  nommée  sarcocoUe.  Nous  allons  indi- 
quer successivement  leur  origine. 

I.  Astragales  a  gomme  adragante  : 

Tous  sont  du  groupe  des  tragacanthes.  Les  espèces  en 
sont  nombreuses  et  appartiennent  à  des  pays  variés  et, 
suivant  les  diverses  époques,  ce  sont  des  formes  diffé- 
rentes qui  ont  fourni  leur  exsudation  au  commerce. 

1®  Astragalus  massiliensis^  Lam.  —  Le  type  de  ce  groupe 
est  représenté  dans  le  Midi  de  la  France  par  Tancieu  Astra- 
galus Tragacantha,lj.,  dont  on  fait  aujourd'hui  VAst.  massif 
liensis^  Lam. 

Lobel  dans  ses  Adversaria  (2),  publiés  en  1576,  dit  déjà 
que  la  plante  ne  donne  pas,  en  général,  d*exsudation.  Il 
ajoute  cependant  qu'ayant  chargé  un  de  ses  amis  d'en 
inciser  les  racines  et  d'observer  le  résultat,  celui-ci  avait 
pu  obtenir  quelques  larmes  de  gomme,  mais  très  peu 
abondantes. 

Cette  expérience,  qui  n'a  donné  plus  tard  aucun  résultat 
à  de  Candolle,  n'a  qu'un  intérêt  :  montrer  l'analogie  des 
productions  de  ces  diverses  espèces. 

2°  Astragalus  creticus^  Lam.  (Tragacantha  crettca  incana, 
Tournef.)  —  C'est  à  cette  espèce  que  les  anciens  parais- 

(1)  Joum.  de  Pharm,  et  de  Chim.  [5],  XXIV,  473. 

(2)  Lobél.  Adversaria,  p.  378, 

JouTH.  de  Pkërm.  et  de  Ckim.,  5*  série,  t.  XXV.  (15  février  1892.)         12 


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—  170  — 

sent  surtout  avoir  attribué  la  sécrétion  de  la  gomme  adra- 
gante.  Théophraste  (1),  au  IIP  siècle  avant  notre  ère,  fait 
déjà  cette  remarque;  mais  il  s'élève  contre  cette  opinion, 
commune  de  son  temps,  qu'on  doit  exclusivement  à  la 
Crète  la  production  de  cette  gomme.  Il  fait  observer  que  la 
Grèce  en  fournit  dans  le  Péloponèse  et  qu'on  en  trouve 
également  en  Asie,  aux  alentours  de  la  Médie.  C'est  en 
effet  vers  ce  pays  que  l'exploitation  s'étend  de  plus  en 
plus,  disparaissant  complètement  de  l'île  de  Candie.  Be- 
lon,  dans  ses  Singularités  (2),  l'affirme  très  énergiquement: 
«  L'herbe  de  tragacantha  y  croist  en  moult  grande  quan- 
tité, mais  seulement  au  couppet  des  montagnes,  dans  la- 
quelle nous  en  avons  observé  de  deux  manières.  Nous 
maintenons  que  l'on  n'y  amasse  point  sa  gomme,  bien  que 
quelques-uns  l'ayent  inconsidérément  mis  parescrit;  et 
si  nous  vouldrions  mettre  en  devoir  de  le  prouver,  ne 
vouldrions  que  l'autorité  du  principal  seigneur  de  l'isle, 
M.  Chevalier  Antonio  Calergo,  devant  lequel  il  nous  sou- 
vient avoir  mis  cette  proposition  en  avant  ». 

Tournefort,  un  siècle  plus  tard,  semble  bien  contredire 
Belon  à  cet  égard.  Il  décrit  en  effet,  avec  beaucoup  de  vé- 
rité, le  mode  d'exsudation  de  la  gomme,  en  Crète;  mais^ 
dans  le  très  intéressant  passage  (3)  qu'il  y  consacre,  nous 
ne  voyons  pas  qu'il  prétende  que  sa  récolte  soit  l'occasion 
d'un  commerce  quelconque. 

Olivier  a  vu,  comme  Tournefort,  la  sécrétion  se  faire; 
mais  cette  production,  dit-il,  «  n'y  est  pas  assez  abondante 
pour  être  récoltée  et  entrer  dans  le  commerce  »  (4)., 

L'espèce  existe  aussi  en  Grèce,  aux  sommets  du  Tay- 


(1)  Theophrasti.  De  histoHx  Plant,  y    lib.   IX,   cap.   1.   Edit.  latin,  de 
Schneider;  Leipsiae,  1821. 

(2)  Belon.   Observât,  de  plusieurs  singularitez,  etc.,  Ht.  I,   chap.  17, 
page  40;  Paris,  15S8. 

(3)  Tournefort.  Relations  d'un  voyage  du  Levant^  t.  I,  page  21  (avec  une 
figure  de  la  plante);  Amsterdam,  1718. 

(4)  Olivier,  Voyage  dans  VEmpire  ottoman,  etc.,  t.  II,  p.  273  ;  Paris,, 
an  IX. 


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—  171  — 

gète,  de  FOlenoâ  et  du  Parnasse,  mais  elle  ne  paraît  pas 
être  non  plus  exploitée  dans  ces  régions  (1). 

3**  Astragalus  cj/lleneus,  Boiss.  et  Held.  —  D'après  Hel- 
dreich  (2),  cet  astragale  fournit  presque  exclusivement 
la  gomme  adragante  des  Grecs  modernes  (T6  TpaYavTt).  La 
plante  vient  particulièrement  dans  le  massif  des  monts 
Cyllène.  On  récolte  le  produit  surtout  sur  les  sommets  de 
Phteri  et  de  Boïdias  (l'ancien  Panachaikon)  et  elle  nous 
arrive  par  les  ports  voisins,  de  Vostitza  et  de  Patras,  sur 
la  rive  méridionale  du  golfe  de  Corinthe. 

\j' Astragalus  cylleneus^  B.  et  H.,  n'est  pour  certains  bota- 
nistes qu^une  simple  variété  de  V Astragalus  ParyiassL,  Boiss., 
qui  croit  sur  le  Parnasse,  sur  le  Parnes  de  l'Attique  et  le 
mont  Athos,  au-dessus  de  Panagia.  Il  est  possible,  pro- 
bable même,  qu'il  donne  une  exsudation;  mais  elle  ne 
paraît  pas  entrer  dans  le  commerce. 

Du  reste,  la  Grèce,  qui,  à  certaines  époques,  a  évidem- 
ment fourni  à  l'Occident  une  partie  de  la  gomme  adra- 
gante utilisée,  paraît  s'être  désintéressée  de  ce  produit.. 
Je  ne  vois  pas  qu'il  soit  indiqué  dans  les  catalogues  hellé- 
niques de  nos  dernières  Expositions  universelles  de 
Paris. 

i**  Astragalus  gummifei\  Labil.  —  Cette  espèce  a  été  indi- 
quée, pour  la  première  fois,  par  Labillardière  dans  les 
régions  alpines  et  subalpines  du  Liban.  L'auteur  établit 
ses  caractères  différentiels  avec  l'astragale  de  Marseille  et 
de  Candie  (3)  ;  il  a  rapporté  de  cette  région  non  seulement 
la  plante,  dont  on  peut  voir  l'échantillon  authentique  dans 
l'herbier  du  Muséum  de  Paris,  mais  aussi  de  la  gomme 
qui,  par  son  apparence  et  ses  caractères,  s'éloignent  de 
Tadragante  ordinaire.  «  La  belle  gomme  adragante,  peut- 

(1)  Voyez  Boissier.  Flora  orientalis,  t.  H,  p.  323. 

(2)  Heldreich.  Die  Nutzpflangen  Griechenlands,  p.  71  ;  Athènes,  1862. 

(3)  Journal  de  Physique^  t.  X.XXVI  p.  46;  1790.  (Extrait  d'un  rapport  sur 
un  mémoire  de  M.  de  la  Billardière  sur  l'arbre  qui  donne  la  gomme  adra- 
gante, fait  à  TÂcadémie  des  sciences,  au  Louvre,  le  16  décembre  1789, 
par  Baume,  Thouin,  Desfontaines.  Certifié  conforme  par  le  marquis  de  Con- 
dorcet,  secrétaire  perpétuel.) 


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—  172  — 

le  rapport  cité  plus  haut,  est  blanche,  opaque, 
lorceaux  contournés  comme  des  vermisseaux, 
ant  en  gelée  étant  dissoute  dans  Teau  ;  celle  de 
lardière,  employée  dans  une  proportion  double 
e  quantité  d'eau,  ne  forme  qu'un  mucilage  et 
ée.  »  Aussi  Guibourt  pense- t-il  devoir  rappor- 
te de  l'astragale  gommifère  à  sa  pseudo-adran- 
résente  en  effet  des  caractères  analogues. 
[)ns  toutefois  que  Labillardière  ne  dit  pas  avoir 
môme,  de  sa  nouvelle  espèce,  la  gomme  en 
[  l'a  rapportée  de  ses  voyages;  elle  peut  donc 
me  autre  plante  et  avoir  été  prise  par  lui  dans 
e. 

ry  (1),  observateur  très  soigneux  et  très  judi- 
l'occasion  de  voir  sur  place  dans  le  Liban  VAs- 
imifer,  Lab.  Il  a  fait  lui-même  des  incisions  à 
iécrit  la  manière  dont  la  gomme  s'en  échappe  ; 
ms  un  article  sur  les  adragantcs  et  leurs  fal- 
I,  l'occasion  de  citer  l'opinion  de  Guibourt  sur 
3  pseudo-adragantes,  il  pense  que  la  question 
lolue  et  demande  de  nouvelles  recherches, 
iabillardière,  son  espèce  a  été  trouvée  dans 
autres  localités,  et  elle  est  remarquable  par 
5  son  aire  géographique.  La  Flora  on'entalis^  de 
ndique  sur  le  mont  Hermon;  en  Cataonie,  en 
sur  le  mont  Argée,  en  Arménie,  dans  le  Kur- 
Ue  échange  son  nom  arabe  de  Ktêt  ou  Qatâd 
m  kurde  de  guini.  Or,  de  la  plupart  de  ces  ré- 
ent  les  vraies  gommes  adragantes,  et  plusieurs 
idiquent  comme  en  donnant  une  bonne  es- 

i  que  VAstragalus  gummifer^  Lab.,  est  certaine- 
*is  dans  le  nombre  des  espèces  que  M.  Balansa 
une  donnant  les  produits  recueillis  entre  Césa- 


In  HanfyAry  et  Flûckiger,  Pharmacographia,  p.  176, 
py.  Science  papers.,  p.  Ii7. 
s.  Bulletin  of  Pharmacy.  Détroit  Michigan,nov.  1891. 


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—  173  — 

rée  et  Tarsous,  dans  l'Anti-Taurus  [Ala-dagh,  des  Turcs)  (1). 
Les  échantillons  de  l'herbier  du  Muséum  ne  laissent  au- 
cun doute  à  cet  égard,  et  Boissier,  dont  l'autorité  en  ces 
matières  est  si  considérable,  n'hésite  pas  à  déterminer  de 
cette  manière  les  échantillons  recueillis  au  mont  Argée, 
par  Balansa. 

Nous  avons  d'ailleurs  à  TÉcole  de  pharmacie  un  très 
beau  spécimen  d'astragale,  montrant  dans  sa  moelle 
et  ses  rayons  médullaires  les  cellules  transformées  en 
mucilage  et,  en  outre  de  magnifiques  plaques,  de  belle 
adragante,  dont  une  encore  engagée  dans  une  incision 
faite  à  la  tige  et  d'où  elle  était  en  train  de  sortir  quand  on 
a  coupé  la  plante.  Cet  échantillon  a  été  donné  à  l'École 
par  M.  Léon  Soubeiran,  qui  l'avait  lui-môme  reçu  de 
M.  Balansa,  comme  venant  de  la  Oappadoce.  Or,  cette 
plante  répond  bien  à  VAstragalus  gummifer  de  l'herbier  du 
Muséum  (2). 

De  ce  qui  précède,  il  nous  sera,  je  crois,  permis  de 
conclure  que  VAstragalus  gummifer ^  Lab.,  donne,  non 
comme  le  croyait  Guibourt,  une  fausse  adragante^  mais 
une  des  formes  de  l'adragante  vraie. 

5*»  Astragalus  microcepkalus,  Wild.  —  Il  faut  rapprocher 
de  l'espèce  précédente  VAstragalus  microcephalus,  Wild., 
qui  s'étend  de  la  Lycie  jusqu'à  TArménie  et  à  l'Ibérie,  à 
travers  la  Oappadoce  et  la  Paphlagonie.  Hanbury  et  Flucki- 
ger  (3)  disent  en  avoir  reçu  des  échantillons  entaillés 
d'incisions,  et  avoir  l'assurance  qu'on  exploite  la  plante  du 
côté  de  Césarée  et  sur  le  mont  Argée.  Balansa,  d'après 
Boissier  (Flora  orient,,  ^dige  336),  l'a  recueillie  dans  celte 


(1)  Voir  J.-L.  Soubeiran.  Note  sur  ta  récolte  de  la  gomme  adragante 
en  Asie  Mineure;  in  Journ,  de  Pharm,  et  de  Chimie  [3],  XX.lX-115  et 
XXXM49,  années  1856  et  1857. 

(2)  Elle  ne  saurait  011*6  confondue  ni  avec  VAst.  vents ,  Oliv.,  dont  elle 
porte  le  nom  sur  le  bocal  qui  la  renferme,  ni  surtout  avce  VAst.  Persicus^ 
Fisch.  et  Mey.,  auquel  elle  est  rapportée  dans  rarticle  du  Journal  de  PhaV'^ 
macie  cité  plus  haut. 

(3)  Flûckiger  et  Hanbury,  Pharmacographia,  p.  174. 


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—  174  — 

,  de  Smyrne,  en  a  envoyé  des  liges 
utîcal  Society  (1). 

Olivier. — Ceci  est  lespèce  qu'on  a  le 
e  de  citer  comme  l'origine  ordinaire 
',  dans  son  voyage  (2) ,  la  décrit  le 
Le  comme  la  plus  répandue,  «  celle 
>ut  Tadragant  du  commerce  ».  Il  me 
i  suivant  l'opinion  du  célèbre  voya- 
tuteurs  ont  exagéré  l'importance  de 

dans  l'herbier  du  Muséum  qu'une 
le  pour  l'échantillon  authentique 
îhah  à  Hamadan  ;  et,  dans  sa  Flore 
1  signale  pas  d'autre.  Il  est  donc  à 

qui  se  récolte  en  dehors  de  cette 
t  être  rapporté  à  d'autres  espèces, 
urtout  dans  ces  dernières  années,  le 
is,  sur  lesquels  les  voyageurs  ont 
is  gommeuses,  s'est  singulièrement 
iut  dans  les  parties  voisines  de  la 
laussknecht,  de  Weimar,  est  un  de 
plus  de  renseignements  à  cet  égard. 
)kia  de  Fliickiger  et  Hanbury,  dans 
Boissier,  ces  communications  inté- 
>,  et  c'est  surtout  de  ces  deux  ouvrages 
traire. 

itodesy  Bunge.  —  Habite  près  de 
•d  de  la  Syrie,  à  une  altitude  de 

tô,  Boiss.  —  Cette  espèce  a  une  aire 
d  de  la  Syrie,  des  montagnes  de  la 
doce  jusque  dans  les  régions  sous- 
Elle  fournit,  ainsi  que  la  précédente, 
Ide  Pharmacographia),  la  gomme  adra- 
lom  A'Aintab, 
jladus,  Boiss.  et  Haussk.  —  Trouvé 

'..  cit. 

3il-3ii,  tab.  H. 


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—  175  — 

par  Haussknecht  dans  les  hautes  montagnes  du  Kurdistan 
persan,  au-dessus  de  Juanro.  Gummi  copiose  prasbet,  dit 
Boissier,  d'après  son  collaborateur. 

9"  Astmgalus  brachycalyx^  Fisch.  —  Il  habite  les  mêmes 
régions  que  la  précédente  et,  d'après  Stolze  et  Andréas  (1), 
il  fournit  de  la  gomme  au  commerce  de  ces  pays. 

10®  Astragalus  adcendetiSy  Boiss.  et  HaussL  —  C'est  une 
assez  grande  espèce,  atteignant  4  pieds  de  haut,  qu'on 
trouve  dans  la  région  alpine  (9  à  10.000  pieds  d'altitude), 
des  montagnes  de  la  Perse  austro-occidentale.  Elle  fournit, 
d'après  Haussknecht,  une  grande  grantité  de  gomme 
Gummt  copiosum  prœbet.  [Flor,  orient,^  p.  317). 

11*  Astragalus  eriostylus,  Boiss.  et  Haussk.  —  Cette 
espèce  est  plus  grande  encore  que  la  précédente.  Haus- 
sknecht dit  en  avoir  vu  de  1",80  de  haut  et  de  12*  de  dia- 
mètre [fide  Pharmacographia],  C'est  peut-être  d'échantillons 
semblables  que  sortent  les  grandes  plaques  qu'on  a  reçues 
dans  certaines  collections,  particulièrement  au  Musée  de  la 
Société  pharmaceutique  de  Londres. 

Parmi  les  morceaux  d'adragante  venus  du  Luristan,  on 
en  trouve  de  cylindroïdes,  vermiformes,  qui  n'ont  pas 
moins  de  15"°»  de  diamètre  et  portent  un  réseau  de  fibres 
ligneuses  à  la  surface.  Haussknecht  (2)  dit  qu'ils  provien- 
nent de  l'étui  médullaire  de  tiges  qui  se  sont  fendues  par 
leur  dessiccation  rapide  au  soleil. 

A  ces  renseignements,  ajoutons  ceux  fournis  par  Ait- 
chison,  dans  son  travail  sur  les  drogues  de  l'Afganistan. 

12*  et  13*  Astragalus  heratensis,  Bunge,  et  Astragalus  strobi-' 
h'/erus,  Royle  (Astragalus,  n*  571,  d'Aitchison). 

Ces  deux  espèces  sont  communes  dans  la  vallée  de  Ha- 
rirud  et  dans  le  Khorasan,  à  une  altitude  de  3.000  pieds, 
Elles  donnent  une  gomme  qui  exsude  sous  forme  d'adra- 
gante des  fissures  de  l'écorce,  ou  comme  un  ver  cylin- 
drique sortant  de  l'étui  médullaire,  quand  on  coupe  la  tige 


(1)  stolze  and  Andréas.  Die  Handels^^Verhâllnisse  Persiens  (in  Petet^ 
manê  Mitteilungen),  XVII,  n*  77,  p.  U  ot  15, 1884-1885. 

(2)  PharmacographiQy  177. 


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—  176  — 

en  travers.  Elle  est  recueillie  en  grande  quantité  au  village 
de  Kalla-roving,  près  de  Bezd,  dans  le  Khorasan.  La  plus 
grande  partie  de  la  gomme  achetée  dans  l'Inde  comme 
Katira,  provient  de  ces  espèces  et  non  d'une  plante  in- 
dienne (1). 

D'après  Simmonds  [loc.  cit.)^  la  gomme  brune  viendrait 
de  YAstr,  sirobilife^'us, 

On  a  pu  remarquer  que  les  espèces  que  nous  avons 
signalées  sont  rangées  par  régions  et  s'avancent  de  plus  en 
plus  de  l'Occident  vers  l'Orient.  C'est  à  peu  près  la  marche 
qu'a  suivie  l'exploitation  commerciale  de  leurs  produits. 
Nous  avons  vu  qu'avant  ThéophraSte,  c'était  surtout  à  la 
Crète  qu'on  rapportait  la  production  de  l'adragante  : 
Théophraste  signale,  en  outre,  la  Grèce  et  certaines  parties 
de  l'Asie.  Au  moyen  âge,  aux  temps  de  Pegolotti  (2),  dans 
la  première  moitié  du  XIV*  siècle,  l'adragante  vient  en 
partie  de  Grèce,  mais  surtout  d'Asie  Mineure  ;  le  grand 
marché  est  Setalia  (Satalia),  dans  la  Pisidie,  dans  le  vilayet 
actuel  de  Hamid.  Au  XVI*  siècle,  Belon  la  signale  dans 
les  mêmes  endroits  :  «  Estans  de  séjour  en  la  ville  de 
Bource  (Brousse),  avons  apperçeu  que  l'usage  de  la 
gomme  qu'on  appelle  Tragacant,  est  tellement  en  usage, 
qu'on  y  en  consomme  plus  de  4.000  livres  par  an,  pour 
donner  lustre  à  la  soye.  Les  paysans  de  Natoli^,  advertis 
du  gain,  la  vont  amassans  par  les  pays  de  Mysie,  Phrygie, 
Gallo-Grèce  et  Paphlagonie,  et  la  portent  vendre  en 
Bource,  dont  ils  reçoivent  incontinent  leur  argent  comp- 
tant (3).  » 

Olivier,  à  la  fin  du  siècle  dernier,  ajoute  aux  localités  de 
l'Asie  Mineure  et  de  l'Arménie,  celle  du  Kurdistan  et  de 
tout  le  Nord  de  la  Perse.  Nous  avons  vu  que  le  vrai  habitat 


(1)  Aitchison.  Notes  on  the  Products  of  Western  Afghanistan^  ete. 
Ednib.,  1890,  p.  17  et  18,  et  Pharmaceutical  Journal,  p.  467,  déc.  1886. 

(2)  Pegolotti  (Francesco  Balducci).  La  Pratica  délia  Mercatura  (t.  lU  de 
TouTrage  de  Pagnini  intitulé  :  Délia  Décima,  etc.  Lisbona  et  Lucca,  1766), 
p.  376. 

(3)  Belon.  Singularités,  liv.  UI,  chap.  lxix,  p.  456. 


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—  177  — 

de  son  Astragalus  vet^us  est  cette  dernière  région.  Il  dit, 
d'ailleurs,  très  explicitement  :  «  La  quantité  de  gomme 
adragante  que  la  Perse  fournit  est  très  considérable.  On 
en  consomme  beaucoup  dans  le  pays  pour  l'apprêt  des 
soieries,  pour  la  préparation  des  bonbons;  il  en  passe  aux 
Indes,  à  Bagdad,  à  Bassora.  La  Russie  en  tire  aussi  quel- 
quefois par  la  voie  de  Bakou  (1). 

Nous  voilà  à  peu  près  aux  données  de  nos  auteurs  mo- 
dernes. Nous  n'avons  qu'à  y  ajouter  les  derniers  rensei- 
gnements de  Aitchison,  qui  mentionne  le  produit  de 
régions  plus  orientales  encore  :  le  Khorasan  et  l'Afgha- 
nistan. 

Quant  à  la  station  de  ces  espèces  gommifères  elle  est 
très  déterminée  :  c'est  de  l'avis  unanime  des  auteurs, 
depuis  Belon,  Tournefort,  Labillardière,  jusqu'aux  plus 
récents,  sur  les  hautes  montagnes  que  viennent  ces 
espèces.  Un  livre  publié  à  Téhéran,  en  1874,  par 
J.  L.  Schlimmer,  ajoute  ce  fait  curieux  et  caractéristique, 
que  l'exsudation  parait  subordonnée  à  une  certaine  élé- 
vation du  terrain,  si  bien  qu'on  voit  «  les  mêmes  espèces 
d'astragale  en  fournir  abondamment  dans  les  montagnes 
de  Kkeregami^  Teleghami  et  Nethinze  et  n'en  produire 
aucune  dans  les  plaines  qui  entourent  Téhéran  et  Kachan, 
par  exemple  »  (2). 


Des  poudres  de  noix  vomique  et  de  fève  de  Saint-Ignace; 
par  M.  E.  Collin. 

La  noix  vomique  et  la  fève  de  Saint-Ignace  sont  deux 
graines  très  dures,  de  consistance  cornée,  que  le  pharma- 
cien n'emploie  guère  que  sous  la  forme  de  râpure  ou  de 
poudre.  Sous  cette  double  apparence,  ces  deux  substances 


(1)  Olivier,  op.  ci7.,  V,  p.  341  à  344. 

(2)  John  L.  Schlimmer.   Terminologie  medico-pharmacetUique  et  an- 
thropologique française-persane  y  p.  198  ;  Téhéran,  1874. 


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—  178  — 

éminemment  toxiques,  à  degré  difTérent,  possèdent  une 
assez  grande  ressemblance  pour  prêter  à  la  confusion. 
Il  est  donc  intéressant  pour  le  praticien  d'avoir  à  sa  dispo- 
sition un  ensemble  de  caractères  qui  lui  permettent  non 
seulement  de  distinguer  rapidement  l'un  de  l'autre  ces 
deux  drogues  qu'il  ne  prépare  jamais  lui-même,  mais 
encore  de  constater  avec  certitude  leur  présence  en  cas 
d'empoisonnements  qui  ont  déjà  été  tentés  à  plusieurs 
reprises  avec  Tune  d'entre  elles. 

L'étude  auatomique  comparée  de  la  noix  vomique  et  de 
de  la  fève  de  Saint-Ignace  a  été  faite  par  MM.  Fluckiger, 
Meyer  (1)  et  Tschirch  (2).  En  consultant  les  mémoires 
publiés  sur  ce  point,  on  est  frappé  de  l'analogie  qvU'  se 
reproduit  dans  la  structure  intime  de  ces  deux  graines  et 
qui  complète  celle  qu'elle  présentait  dans  leurs  caractères 
extérieurs. 

Dans  l'une  et  dans  l'autre,  l'albumen  est  très  dur,  offre 
la  consistance  de  la  corne,  est  très  développé  par  rapport 
à  l'embryon  ;  il  est  constitué  par  des  cellules  polygonales 
irrégulières.  A  mesure  qu'on  s'éloigne  de  la  périphérie, 
la  dimension  de  ces  cellules  augmente  sensiblement,  la 
substance  granuleuse  qu'elles  contiennent  diminue  en 
quantité  et  leurs  parois  s'amincissent  notablement.  Cet 
albtmien  est  recouvert  par  plusieurs  tuniques,  dont  la 
plus  extérieure  est  garnie  de  poils  tecteurs,  très  confluents 
dans  la  noix  vomique  qui  en  est  complètement  hérissée  et 
beaucoup  moins  abondants  dans  la  fève  de  Saint-Ignace 
qui  est  nue  sur  une  grande  partie  de  sa  surface. 

Ces  poils  si  identiques  dans  leur  forme  et  leur  mode  de 
développement  offrent  une  structure  très  remarquable  et 
toute  difl'érente  de  celle  qui  caractérise  les  poils  qu'on 
observe  sur  les  autres  organes  des  plantes  de  la  famille 
des  strychnées.  Ainsi  les  poils  qui  existent  sur  les  feuilles 


(i)  A.  Fluckiger  und  A.  Meycr  (Ueber  Fnicht  und  Samen  von  Strychnos 
Ignatii).  Archiv,  der  Pharm.y  16  Band.,  6  Heft.,  1881,  p.  401. 

(2)  I.  Tl.  Tschirch.  Indischo  Fragments.  Strychnos  Nux  vomica.  Archiv^ 
der  Pharm.,  1890,  p.  203. 


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—  179  — 

des  Strychnos  Ignatii,  S.  Crevauxii^  S,  Gubleri^  S.  Yapu- 
rensis  sont  simples,  unicellulaires ,  coniques.  Dans  les 
graines  de  noix  vomique  et  la  fève  de  Saint-Ignace  les  poils 
sont  très  longs  et  pluricellulaires  (p.  1 1).  Ils  sont  constitués 
par  de  longs  et  nombreux  filaments  ou  cellules  tubulaires 
qui,  partant  d'une  base  commune,  s'accolent,  se  tordent 
dans  leur  longueur  et  se  replient  sur  eux-mêmes  vers 
rextrémité  du  poiL  Dans  la  noix  vomique  la  base  du  poil 
est  sensiblement  élargie  en  forme  de  massue,  épaisse  en 
certains  points;  dans  la  fève  de  Saint-Ignace,  elle  semble 
ramifiée- 
Composés  en  général  de  10  à  12  filaments,  des  poils  ainsi 
accolés  sont  très  épais  ;  ils  ne  paraissent  pas  offrir  la  même 
résistance  dans  les  deux  graines.  Sous  l'influence  de  la 
pulvérisation,  les  éléments  qui  les  constituent  perdent  leur 
adhérence,  se  séparent;  dans  la  poudre  de  noix  vomique, 
ils  se  brisent  en  un  très  grand  nombre  de  fragments 
courts,  tandis  que  dans  la  poudre  de  fève  de  Saint-Ignace, 
ils  se  retrouvent  assez  longs. 

Un  caractère  important  distingue  les  deux  graines  qui 
nous  occupent:  c'est  la  présence  d'une  enveloppe  scléren- 
chymateuse  qui  entoure  l'albumen  de  la  noix  vomique  et 
qui  ne  se  retrouve  pas  dans  la  fève  de  Saint-Ignace.  Cette 
enveloppe  est  constituée  par  des  cellules  scléreuses  très 
développées,  dont  les  parois  ondulées,  très  épaisses,  cana- 
liculé  es  ont  entre  elles  une  grande  adhérence  ;  le  lumen 
de  ce  s  cellules  est  assez  rétréci  -et  allongé,  assez  sinueux. 
Cîette  couche  sclérenchyniateuse  paraît  remplacée  dans  la 
fève  de  Saint  -  Ignace  par  un«  tunique  assez  dense  et 
résistante,  formée  de  petites  cellules,  à  parois  épaisses,  sur 
lesquelles  s'insèrent  les  ramifications  des  poils  tecteurs. 
Pour  bien  apprécier  les  caractères  anatomiques  qui 
distinguent  les  poudres  de  noix  vomique  et  de  fève  de 
Saint- Ignace,  il  est  préférable  de  les  faire  bouillir  pendant 
quelques  instants  dans  de  l'eau  additionnée  de  quelque» 
gouttes  de  solution  de  soude  caustique.  L'addition  de 
soude,  outre  l'avant^ige  qu'elle  ofiTi^,  de  rendre  bien  plus 
apparents  les  éléments  qui  constituent  oes  poudres-,  déter-^ 


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'y^^W- 


*tr^ 


—  180  — 

mine  avec  la  poudre  du  Strychnos  Ignaiii  la  formation  de 
cristaux  tout  particuliers,  très  nets  et  très  apparents  dont 
Tabsence  dans  la  poudre  de  noix  vomique  permet  de 
compléter  la  diagnose  de  ces  deux  poudres. 

Une  particularité  distingue  nettement  la  poudre  de 
noix  vomique  de  toutes  les  autres  poudres  officinales, 
c'est  l'abondance  des  débris  de  poils  qu'on  y  observe.  Ces 
fragments  {p)  cylindriques  sont  en  général  très  courts  et 
dissociés;  ce  n'est  qu'exceptionnellement  qu'on  observe 


deux  débris  acilés.  Çà  et  là  apparaissent  quelques  frag- 
ments plus  larges  et  faiblement  colorés  (/?')  qui  provien- 
nent de  la  base  renflée  du  poil  composé.  L'enveloppe 
sclérenchymateuse  est  représentée  dans  cette  poudre  par 
une  ou  plusieurs  cellules  scléreuses,  munies  de  parois 
fort  épaisses,  canaliculées,  jaunes,  à  contours  ondulés  et 
sinueux.  Les  débris  de  l'albumen  revêtent  des  formes  très 
variables  suivant  le  sens  dans  lequel  il  se  présentent  et 
suivant  la  région  qui  les  a  fournis.  Ils  sont  en  général 
formés  de  cellules  polygonales  :  celles  qui  proviennent  de 


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'1, 


—  181  — 

la  partie  centrale  de  ralbumen  sont  vides  et  munies  de 
parois  très  minces  (a)  ;  d'autres  provenant  des  couches 
moins  profondes  sont  entourées  de  parois  épaissies  (a')  ; 
celles  qui  proviennent  des  couches  les  plus  extérieures 
sont  plus  petites  et  remplies  de  matière  granuleuse  (a"). 
L'enveloppe  interne  de  cet  albumen  est  formée  de  cellules 
encore  plus  petites,  colorées  en  jaune  (é). 

La  poudre  de  fève  de  Saint-Ignace  présente  comme  celle- 
ci  des  débris  de  Talbumen  (a]  qui  ont  la  plus  grande  ressem- 


blance avec  ceux  qu'on  retrouve  dans  la  poudre  de  noix 
vomique.  La  couche  la  plus  extérieure  des  cellules  de  cet 
albumen  est  disposée  en  forme  de  palissade  [pa).  L'enve- 
loppe interne  est  constituée  par  des  cellules  polygonales, 
à  parois  ondulées  et  colorées  en  brun.  —  Cette  poudre  se 
distingue  par  la  rareté  des  débris  de  poils  qui  y  sont 
généralement  plus  longs  que  dans  la  précédente  et  souvent 
agglomérés,  ainsi  que  par  l'absence  de  cellules  scléren- 
chymateuses  qui  sont  remplacées  par  des  cellules  très 
sen-ées  (e') .  En  examinant  au  microscope  plusieurs  par- 


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—  182  — 

celles  de  cette  poudre  traitée  par  l'eau  bouillante  alcali- 
nisée,  on  y  découvre  constamment,  après  refroidissement, 
des  cristaux  tout  à  fait  caractéristiques  et  parfois  très 
volumineux.  Tantôt  ils  sont  formés  d'un  noyau  portant 
quatre  pointes  anguleuses  qui  sont  elles-mêmes  hérissées 
de  fines  aiguilles  sensiblement  parallèles  et  dimin  uant  de 
longueur  à  mesure  qu'elles  se  rapprochent  du  sommet  de 
la  pointe.  Tantôt  ce  sont  des  paquets  de  raphides  se  déta- 
chant d'une  colonne  centrale  (c'r)  et  affectant  dans  leur 
ensemble  une  disposition  parallèle.  L'existence  et  la  forme 
de  ces  cristaux  occasionnés  par  l'action  de  la  soude  suffirait 
à  elle  seule  pour  distinguer  l'une  de  l'autre  les  poudres 
de  noix  vomique  et  de  fève  de  Saint-Ignace. 


Sur  la  formation  synthétique  de  Vacétylène  aux  dépens  du 
àî'omoforme ;  par  M.  P.  Cazeneuve. 

Il  y  a  quelques  années  (1),  j'ai  signalé  la  production  du 
gaz  acétylène  par  réaction,  à  froid,  de  la  poudre  humide 
d'argent  sur  l'iodoforme,  l'eau  jouant  uniquement  le  rôle 
de  favoriser  les  contacts.  Cette  formation  synthétique  par 
soudure  des  deux  CH  de  deux  molécules  de  formène  tri- 
substitué,  avait  d'ailleurs  été  réalisé  par  M.  Berthelot,  en 
faisant  passer  de  la  vapeur  de  chloroforme  sur  du  cuivre 
chauffé  au  rouge  (2),  puis  par  Kletzinski  (3),  et  ensuite  par 
Fittig  (4),  en  faisant  réagir  l'amalgame  de  sodium  sur  le 
chloroforme.  La  production  de  l'acétylène  aux  dépens  de 
l'iodoforme  soit  à  froid,  soit  à  basse  température,  en  pré- 
sence des  métaux  :  argent,  fer  et  zinc,  avait  l'avantage 
d'être  beaucoup  plus  abondante  et  ensuite  de  constituer 
une  expérience  de  cours  élégante. 

Je  viens  de  reconnaître  que  le  bromoforme  présentait 

(1)  Bulletin  de  la  Société  chimique^  nouvelle  série,  t.  XLI,  p.  106. 

(2)  Comptes  renduSy  t.  L,  p.  805. 

(3)  Jahresb.,  1865,  p.  485. 

(4)  Zeitsch.  fur  Chemie,  1866,  p.  127, 


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—  183  — 

sur  le  chloroforme  et  même  Tiodoforme,  de  grands  avan- 
tages pour  mettre  en  relief  la  production  synthétique  de 
l'acétylène. 

Mis  en  contact  avec  un  excès  de  poudre  d'argent  bien 
desséchée,  le  bromoforme  s'échauffe  et  donne  un  déga- 
gement abondant  d'acétylène.  10«'  de  bromoforme  réa- 
gissent ainsi  rapidement  sur  50«'  de  poudre,  d'argent  si 
Ton  active  la  réaction  en  chauffant  légèrement,  la  décom- 
position peut  être  tellement  vive  que  l'argent  devient 
incandescent  avec  dégagement  tumultueux.  La  quantité 
d'acétylène  produite  n'est  pas  très  éloignée  de  la  théorie. 

Une  façon  très  démonstrative  de  procéder  consiste  à 
imprégner  de  bromoforme  une  certaine  quantité  de  poudre 
de  zinc  dans  un  ballon.  On  verse  avec  précaution,  le  long 
de  la  paroi,  quelques  gouttes  de  protochlorure  de  cuivre 
ammoniacal,  de  manière  que  le  réactif  vienne  partielle- 
ment intéresser  le  zinc  mouillé  de  bromoforme.  L'acéty- 
lène se  dégage  tumultueusement,  au  point  de  déterminer 
la  formation  instantanée  d'acétylure  de  cuivre  sur  tous 
les  points  de  la  paroi  du  ballon  imprégnés  de  réactif.  On 
renouvelle  cette  addition  sur  un  autre  point  de  la  paroi  et 
le  phénomène  se  reproduit  d'une  façon  saisissante. 

Le  zinc  ou  le  fer  seuls  décomposent  mal  le  bromoforme. 

Un  mode  de  préparation  régulière  consiste  à  addi- 
tionner 50»'  de  poudre  de  zinc  de  20«'  de  bromoforme,  puis 
d'une  solution  de  chlorure  de  cuivre  à  2  p.  100.  Le  mé- 
lange s'échauffe  spontanément  au  contact  de  la  pile  zinc- 
cuivre.  On  recueille  abondamment  de  l'acétylène. 

Le  chloroforme  soit  au  contact  de  la  poudre  d'argent, 
soit  en  présence  de  la  poudre  de  zinc  et  du  protochlorure 
de  cuivre  ammoniacal,  comme  ci-dessus,  ne  donne  pas 
d'acétylène.  La  poudre  zinc-cuivre,  comme  dans  la  der-» 
nière  opération  décrite,  n'en  donne  qu'une  trace  très 
faible. 

Chauffé  avec  le  sodium,  le  bromoforme  dégage  des 
traces  douteuses  d'acétylène.  Le  fait  est  digne  d'être  noté. 
D'ailleurs  le  chloroforme,  dans  l'expérience  de  Kletzinski, 
ne  donne  que  des  traces  également. 


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—  184  — 

En  résumé,  le  bromoforme  soit  au  contact  de  la  poudre 
d'argent,  soit  au  contact  du  zinc-cuivre  humide,  constitue 
une  source  d'acétylène  abondante. 

L'étude  comparée  de  riodoforme,  du  bromoforme  et  du 
chloroforme  montre  que  Tiodoforme  est  le  plus  facilement 
décomposable  par  les  métaux,  et  le  chloroforme  le  plus 
réfraclaire.  L'affinité  plus  faible  de  Tiode  et  du  brome 
pour  le  carbone,  comme  on  le  sait,  explique  la  décompo- 
sition. Ce  qui  est  moins  explicable,  c'est  l'action  décom- 
posante variable  des  divers  métaux  sur  le  bromoforme. 
Les  métaux  qui  se  soudent  au  brome  avec  le  dégagement 
de  chaleur  le  plus  considérable  devraient  être  les  agents 
les  plus  favorables  de  la  décomposition  du  bromoforme. 
Précisément  la  thermochimie  paraît  à  première  vue  en 
défaut.  L'argent,  qui  dégage  avec  le  brome  moins  de 
chaleur  que  le  fer,  le  zinc,  le  sodium,  le  mercure,  etc., 
a  une  action  décomposante  plus  active. 

L'état  moléculaire  de  ces  métaux  doit  avoir  une  grande 
influence  sur  la  décomposition  :  c'est  sans  doute  dans  cet 
état  particulier  qu  il  faut  chercher  les  contradictions  appa- 
rentes entre  les  faits  et  les  prévisions  thermochimiques. 

Ces  faits  sont  du  même  ordre  que  ceux  que  signalaient, 
il  y  a  quelques  jours  (1),  MM.  Henri  Gautier  et  Georges 
Charpy,  sur  la  combinaison  directe  des  métaux  avec  le 
chlore  et  le  brome.  La  plupart  des  métaux,  à  l'exception 
de  l'aluminium,  sont  à  peine  attaqués  par  le  chlore  et  le 
brome  sec  à  la  température  ordinaire.  Il  faut  un  travail 
préliminaire  pour  déterminer  ces  réactions,  travail  qui 
n'est  point  réglé  par  la  comparaison  des  quantités  de  cha- 
leur dégagées.  «  Il  est  même  très  curieux,  dans  des  cas 
qui  paraissent  tout  à  fait  comparables,  de  voir  que  l'action 
d'une  énergie  étrangère  est  tantôt  inutile,  tantôt  indis- 
pensable, et  que,  si  cette  énergie  est  nécessaire,  elle 
n'intervient  pas  de  la  même  manière  ».  Ces  réflexions 
s'appliquent  à  l'action  des  métaux,  non  plus  sur  les  métal- 


<1)  Ac.  d.  »c.,  CXUI,  597,  1891. 


k 


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—  185  — 

loïdes,  mais  sur  les  dérivés  organiques,  produits  d< 
titution  halogénée. 


Sur  la  falsification  de  Vhuile  de  lin  par  les  huiles  de 
par  M.  F.  Coreil,  directeur  du  laboratoire  munie: 
Toulon. 

Les  huiles  de  résine  servent  depuis  longtemps 
falsifier  les  différentes  huiles  employées  dans  Tim 
et  particulièrement  les  huiles  de  lin. 

La  recherche  des  huiles  de  résine  dans  l'huile  de 
présente  aucune  difQculté.  En  effet,  les  huiles  de 
ont  une  densité  très  élevée  (de  960  à  1000)  ;  toutes  c 
fortement  à  droite  le  plan  de  la  lumière  polarisée,  ( 
là  leur  meilleur  caractère  distinclif.  Les  huiles  de  s* 
seules,  possèdent  la  propriété  de  dévier  légèrer 
droite;  mais  cette  déviation  est  insignifiante  (1)  re 
ment  à  celle  des  huiles  de  résine  qui  peut  aller  j 
200  degrés  saccharimétriques  (2). 

A  ce  caractère  principal,  viennent  se  joindre  pli 
autres  propriétés. 

Les  huiles  de  résine  rougissent,  puis  brunissec 
l'action  du  bichlorure  d'étain  fumant. 

Elles  ne  sont  pas  saponifiables  par  les  alcalis,  et  { 
un  caractère  qui  appartient  également  aux  huiles 
raies. 

La  couleur,  l'odeur  et  la  saveur  spéciales  aux  hu 
résine  pourront  servir  à  reconnaître  leur  présence 
l'huile  de  lin.  Une  huile  de  lin  additionnée  d'hi 
résine  (même  quand  elle  n'en  renferme  que  5  à  10  ] 


(1)  D'après  M.  Bishop,  les  huiles  de  sésame  dévient  à  droite  de 
+  7,7  degrés  saccharimétriques  {Journ.  de  Pharm,  et  de  Ch.  [5] 
p.  300). 

(2)  D'après  M.  Berland,  chimiste  en  chef  du  laboratoire  des  doi 
Marseille,  qui  a  bien  voulu  me  fournir  ces  renseignements. 

/Mf».  de  Pharm.  et  de  Chim.,  5«  série,  t.  XXV.  (15  février  18^.) 


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—  186  — 

a  son  odeur  et  sa  saveur  complètement  modifiées  par  celles 
de  rhuile  de  résine. 

J'ajoute  à  toutes  ces  propriétés  celle  que  possèdent  les 
huiles  de  résine  de  brunir,  puis  de  noircir  quand  on  les 
soumet  à  un  courant  de  chlore.  Cette  propriété  des  huiles 
de  résine  appartient  également  aux  huiles  animales  et  n'a 
pas,  que  je  sache,  encore  été  signalée.  Jusqu'à  présent  la 
coloration  noire  produite  par  le  chlore  était  le  principal 
caractère  des  huiles  animales.  J'ai  eu  cependant  entre  les 
mains  huit  échantillons  d'huiles  de  résine  diverses,  qui, 
toutes,  ont  bruni,  puis  noirci  par  l'action  du  chlore  (1). 

Pour  bien  montrer  que  celte  action  du  chlore  sur  les 
huiles  de  résine  peut  servir  à  les  rechercher  dans  l'huile 
de  lin,  je  citerai  une  de  mes  expériences. 

J'ai  fait  passer  un  courant  de  chlore,  pendant  3  minutes; 
d'abord,  dans  de  l'huile  de  lin  pure,  puis  dans  la  même 
huile  additionnée  de  5,  10  et  20  p.  100  d'huile  de  résine 
blanche;  enfin,  dans  l'huile  de  résine,  employée  : 

L'huile  de  lin  pure  a  été  un  pou  décolorée; 

—  —      à  5  p.  100  d'huile  de  résine,  comme  la  précédente  ; 

—  -^      à  10  p.  100,  a  légèrement  bruni; 

--        —      à  20  p.  100,  comme  l'huile  à  10  p.  100; 
L'huile  de  résine  est  devenue  rouge  brun. 

Ces  différentes  huiles,  dans  lesquelles  j'avais  fait  déga- 
ger du  chlore,  examinées  15  minutes  après,  n'ont  pas 
présenté  de  différence  sensible,  si  ce  n'est  que  l'huile  de 
lin  à  10  p.  100  et  celle  à  20  p.  100  avaient  un  peu  foncé  en 
couleur. 

Trois  heures  après,  l'huile  de  lin  pure  n'avait  pas  changé  j 
l'huile  de  lin  à  5  p.  100  d'huile  de  résine  présentait  une 
très  légère  teinte  brune,  sensible  par  comparaison  avec 


(1)  J'ai  signalé  ce  fait  que  plusieurs  échantillons  d'huile  de  résine  noircis- 
saient par  le  chlore,  &  M.  Borland,  qui  s'était  occupé  d'une  façon  toute  par- 
ticulière des  huiles  de  résine.  M.  Berland  a  constaté  que  deux  échantillons 
de  ces  huiles,  qu'il  avait  en  sa  possession,  noircissaient  sous  l'influence  du 
chlore. 


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—  187  — 

rhuile  pure;  Thuile  de  lin  à  10  p.  100  était  nettement 
brune;  celle  à 20  p.  100  était  un  peu  plus  foncée;  l'huile 
de  résine  pure  était  complètement  noire. 

Telles  sont  les  principales  propriétés  des  huiles  de 
résine.  Bien  que  certaines  d'entre  elles  appartiennent  à 
d'autres  huiles,  elles  sont  parfaitement  suffisantes  pour  les 
caractériser,  même  dans  un  mélange. 

S'il  est  assez  facile  de  reconnaître  qu'une  huile  de  lin 
est  falsifiée  par  l'huile  de  résine,  il  n'est  pas  aussi  simple 
de  déterminer  la  proportion  qui  a  été  ajoutée. 

Deux  procédés  ont  été  proposés  et  sont  en  usage  pour 
doser  les  huiles  de  résine  dans  les  huiles  végétales. 

Le  premier  est  dû  à  M.  Rémont  (1);  il  consiste  à  saponi- 
fier rhuile  suspecte  avec  une  solution  de  potasse  caustique 
en  présence  de  l'alcool,  à  séparer  l'huile  non  saponiflable 
et  à  la  peser. 

Le  deuxième  procédé  a  été  indiqué  par  M.  Aignan  (2)  ;  il 
est  fondé  sur  le  pouvoir  rotatoire  des  huiles  de  résine. 

Le  procédé  de  M.  Rémont  ne  m'a  pas  donné,  pour  le 
dosage  de  l'huile  de  résine  dans  l'huile  de  lin,  de  très  bons 
résultats.  La  séparation  complète  du  produit  non  saponi- 
fiable  n'est  pas  très  facile  à  obtenir,  au  moins  dans  les 
dosages  que  j'ai  eus  à  effectuer  ;  d'autre  part,  comme  le 
dit  très  bien  M.  Rémont  dans  son  important  travail  (3), 
«  les  huiles  de  résine,  qui  renferment  à  côté  d'hydrocar- 
bures, des  corps  se  rattachant  aux  phénols,  ne  sont  pas 
complètement  inattaquables  par  les  alcalis  ».  De  telle 
sorte  qu'en  supposant  la  séparation  de  Thuile  de  résine 
parfaite  et  facile  à  saisir,  une  certaine  quantité  d'huile  de 
résine  sera  combinée  à  l'alcali  et  ne  sera  pas  comptée 
dans  le  dosage.  De  là  résulte  une  erreur  assez  sensible 
dans  certains  cas. 

(1)  Recherche  et  dosage  dos  huiles  lourdes  minérales,  des  huiles  de  résine, 
des  huiles  grasses  et  de  la  résine  dans  les  huiles  du  commerce  par  M.  Â* 
Rémont.  (Joum,  de  Pharm.  et  de  Ch.  [5],  t.  Il,  1880). 

(2)  Comptes-rendus  de  l* Académie  des  sciences,  CX,  1273,  1890,  et 
Jowm.  de  Pharm,  et  de  Ch.  [5],  t.  XXll,  p.  279. 

(3)  A.  Rémont,  loc.  cit.,  p.  34. 


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—  188  — 

La  méthode  proposée  par  M.  Aignan  est  basée  sur  ce 
fait  que  :  un  mélange  d'huile  de  lin  et  d'huile  de  résine 
fait  tourner  à  droite  le  plan  de  polarisation  d'un  angle 
sensiblement  proportionnel  à  la  quantité  d'huile  de  résine 
qu'il  contient.  Cette  méthode  serait  excellente  si  les  huiles 
de  résine  avaient  toutes  le  même  pouvoir  rotatoire  ou  si 
on  le  connaissait  exactement;  mais  ce  pouvoir  rotatoire 
est  extrêmement  variable,  puisque  certaines  huiles  dévient 
à  droite  de  quelques  degrés,  tandis  que  d'autres  dévient 
de  200  degrés  saccharimé triques.  De  là  des  résultats  incer- 
tains. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  deux  procédés  que  je  viens  de 
citer  ne  m'ont  pas  donné  les  résultats  que  j'espérais  en 
obtenir.  J'ai  alors  songé  à  appliquer,  au  dosage  des  huiles 
de  résine  dans  l'huile  de  lin,  une  méthode  volumétrique 
analogue  à  celle  de  Kettstorfer  pour  le  titrage  direct  du 
beurre  par  une  solution  alcoolique  de  potasse. 

La  méthode  que  je  propose  n'est  certainement  pas  d'une 
exactitude  rigoureuse  ;  mais  elle  m'a  paru  plus  commode 
et  plus  pratique  que  les  deux  procédés  employés.  C'est 
pourquoi  je  n'ai  pas  hésité  à  la  publier. 

Voici  cette  méthode  :  Je  pèse  exactement  dans  une  fiole 
en  verre  de  Bohême  2^^  de  l'huile  à  essayer,  préalablement 
privée  d'air  en  la  plaçant  4  à  5  heures  dans  une  étuve  à 
105^.  J'ajoute  40*^*'  d'une  solution  alcoolique  demi-normale 
de  potasse  caustique,  c'est-à-dire  en  renfermant  28«'j5 
par  litre  et  je  place  sur  un  bain-marie  d'eau  bouillante 
pendant  2  heures.  Lorsque  l'huile  de  lin  est  pure,  la  sapo- 
nification est  complète  au  bout  d'une  heure  et  demie  envi- 
ron, ce  que  l'on  reconnaît  à  ce  que  le  liquide  ne  renferme 
plus  de  gouttelettes  huileuses,  et  à  ce  qu'en  ajoutant  brus- 
quement une  certaine  quantité  d'eau,  il  ne  se  produit 
aucun  trouble.  Quand  l'huile  de  lin  est  falsifiée  par  de 
l'huile  de  résine  (plus  de  10  à  15  p.  100),  la  saponification 
n'est  jamais  complète  ;  par  agitation  on  aperçoit  des  gouttes 
d'huile  non  saponifiée  ;  en  outre,  l'addition  d'eau  pi*oduit 
un  trouble  plus  ou  moins  abondant  suivant  la  proporlioa, 
d'huile  de  résine. 


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—  189  — 

Au  bout  de  2  heures,  on  enlève  le  bain-marie,  on  laisse 
refroidir  et  on  ajoute  2  gouttes  de  la  solution  alcoolique  de 
phtaléine  du  phénol  et  Ton  tire  l'excès  d'alcali  avec  une 
solution  demi-normale  d'acide  chlorhydrique  {18«',18  par 
litre).  On  a,  par  différence,  le  nombre  de  centimètres 
cubes  d'acide  demi-normal  employés  pour  saturer  Talcali 
combiné  aux  acides  gras  de  l'huile.  Il  suffit  de  multiplier 
le  nombre  par  0,02805  et  de  diviser  par  2  pour  avoir  la 
proportion  de  potasse  neutralisée  par  1«'  d'huile. 

J'ai  déterminé  la  quantité  de  potasse  respectivement 
neutralisée  par  1«'  d'huile  de  lin  et  par  la  même  quantité 
d'huile  de  résine.  Mes  expériences  ont  porté  sur  7  échan- 
tillons d'huile  de  lin  authentique  (dont  2  préparés  par 
moi-même)  et  8  échantillons  d'huile  de  résine  de  diverses 
provenances. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 


Quantité  de  potjLsse 
neutralisée  par  1  ''  d'huile, 
HoQe  de  Un.  en  milligrammes. 

]S~1.  202 

—  2.  201 

—  3.  221 

—  4.  213 

—  5.  210 

—  6.  211 

—  7.  218 


Quantité  de  potasse 
neutralisée  par  1^'  d'iiuile, 
Hmie  (te  résine.        en  milligrammes. 


HoilebliiiebenM. 

—  —2. 

—  —3. 

—  —4. 

—  —5. 

—  —6. 

—  7. 

—  8. 


Hoile  TerK 


30 
33 
36 
27 
41 
20 
6 
11 


D'après  mes  expériences  la  quantité  de  potasse  neutra- 
lisée par  l^  d'huile  de  lin  pure  varie  entre  201  et  221"»'.  Les 
huiles  blanches  de  résine,  qui  sont  les  plus  employées 
pour  falsifier  Thuile  de  lin,  n'exigent  que  20  à  41"«'  de 
potasse.  Pour  avoir  la  proportion  pour  cent  d'huile  de 
résine  ajoutée  à  une  huile  de  lin,  il  suffit  d'appliquer  la 
formule  suivante  : 

100(211— n) 
211—31 

dans,  laquelle  211  est  la  moyenne  obtenue  pour  les  huiles 


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—  190  — 

de  lin,  31  la  moyenne  pour  les  huiles  de  résine,  et  n  la 
quantité  de  potasse  neutralisée  par  1«'  de  Thuile  suspecte. 
La  couleur  des  huiles  vertes  de  résine  permettra  de 
reconnaître  leur  présence  dans  l'huile  de  lin  (pour  peu 
que  celle-ci  en  renferme  10  à  20  p.  100),  et  Ton  pourra 
appliquer  au  calcul  les  chiffres  qui  se  rapportent  aux 
huiles  vertes. 


REVUE  DES  PUBLICATIONS 

DE 

PHARMACIE,  CHIMIE,  BACTÉRIOLOGIE,  AGRONOMIE 


Sur  radonine,  glucoside  contenu  dans  Tu  Adonis  amu- 
rensis  »;  par  M.  J.  Tahara  (1).  —  V.  Cervello  a  retiré  de 
V Adonis  vemalis  une  substance  active  dont  il  a  étudié  les 
propriétés  physiologiques.  Cette  substance,  qui  est  un  glu- 
coside, a  été  appelée  Adonidine,  C'est  un  corps  amorphe, 
incolore,  extrêmement  amer,  soluble  dans  l'alcool,  très  peu 
soluble  dans  l'éther  ainsi  que  dans  l'eau. 

Tahara  vient  de  faire  des  recherches  sur  une  espèce 
d'Arfoms,  VAd,  amurerms^  croissant  au  Japon,  dans  le  but  de 
voir  si  cet  Adonis  renferme  également  de  l'adonidine.  L'au- 
teur n'a  pas  retrouvé  dans  cette  plante  le  glucoside  de  Cer- 
vello; par  contre,  il  en  a  retiré  un  nouveau  glucoside 
doué  de  propriétés  physiologiques  analogues  à  celles 
de  l'adonidine,  mais  plus  faibles.  Tahara  lui  donne  le  nom 
à*adonine  et  lui  attribue  la  formule  €^**H*®0'.  En  le  dédou- 
blant par  les  acides  minéraux  étendus,  il  a  pu  obtenir 
32  p.  100  de  sucre.  Em.  B. 


Sur  Toléo-résine  du  gingembre;  par  M.  J.  Riegel  (2).  — 

(1)  Adonin,   ein   in  Adonis  amurensiê  enthaltenes  glykosid.  Ber.  d,  d. 
Chem,  Ges,  XXIV,  2579  ;  d'après  Ph.  Centralhalle,  p.  640,  1891. 

(2)  American  Journal  of  Pharmacy^  novembre  1891. 


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—  191  — 

L'auteur  a  fait  une  série  d'expériences  avec  des  gin- 
gembres de  diverses  provenances,  afin  de  rechercher  le 
meilleur  mode  de  préparation  de  Toléo-résine  officinale. 

Voici  ses  conclusions.  Le  gingembre  de  la  Jamaïque 
renferme  5  p.  100  d'oléo-résine,  qui  peut  être  enlevée  par 
Talcool,  Téther  ou  le  chloroforme.  Le  gingembre  de  l'Inde 
renferme  8  p.  100  d  oléo-résine  qu*on  peut  extraire  par  les 
mêmes  dissolvants.  L'oléo-résine  ainsi  obtenue  renferme 
toutes  les  qualités  médicinales  de  la  drogue,  et  se  compose 
de  deux  parties,  une  abondante,  consistant  en  un  liquide 
visqueux  qui  renferme  toute  la  saveur  piquante  de  la 
substance  à  un  haut  degré,  et  l'autre,  en  moindre  quantité, 
qui  est  constituée  par  une  résine  solide  privée  de  piquant 
et  d'odeur.  La  partie  à  saveur  piquante  est  soluble  dans  la 
benzine,  mais  ne  peut  être  enlevée  des  rhizomes  par  ce 
dissolvant.  E.  G. 


Commerce  et  usages  du  gingembre  ;  parM.  Simmokds(I). 
—  En  Angleterre,  le  gingembre  entre  en  grande  quantité 
dans  la  préparation  de  boissons  populaires,  et  est  employé 
encore  sous  d'autres  formes. 

La  fabrication  du  ginger  béer  et  du  ginger  aie  forme  une 
partie  importante  du  commerce  des  eaux  minérales  en 
Angleterre.  Malgré  la  grande  quantité  de  bières  de  gin» 
gembre  fermentées  et  chargées  de  gaz  consommées  dans 
le  pays,  un  stock  considérable  est  expédié  dans  des  bou- 
teilles en  verre,  principalement  à  Belfast,  à  destination  des 
États-Unis.  Environ  16.000  caisses  sont  exportées  annuel- 
lement, car  les  boissons  de  gingembre  sont  à  la  mode  dans 
toutes  les  classes  de  la  société  en  Amérique. 

Dans  les  deux  années  1888  et  1889,  l'importation  eu 
Amérique  s'est  élevée,  d'après  les  rapports  officiels  (l'impôt 
est  de  20  p.  100],  à: 


(1)  American  Journal  of  Pharmacy,  novembre  1891. 


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~  192  — 

1888  1889 

Douz»"  (le  bout"".     Douz»"  de  boul"« 

Ginger  aie  et  bcer 231.721  261.828 

Cordial  au  gingembre. 


Gingembre  confit.    Valeur, 
(L'impôt  est  de35p.  100) 

Gingembre  cru 

(Libre  d'impôt). 


»  262 

360.000  fr.  67.000  fr. 

1.737.123  kiL         1.408.130  kil. 


epuis  quelques  années,  des  fabriques  de  ginger  béer 
e  ginger  aie  se  sont  établies  aux  États-Unis,  principa- 
ent  à  New- York  et  à  New-Orléans,  qui  ont  exporté 
née  dernière  3.512  douzaines  de  quarts,  sans  compter 
onsommation  locale. 

e  nombre  des  usages  du  gingembre  est  très  grand,  sans 
ipter  son  emploi  comme  épice  ou  comme  préparation 
iicinale  ;  par  exemple,  il  y  a  le  ginger  ade,  le  ginger 
.le  ginger  béer,  le  ginger  brandy,  le  ginger  bread 
n  d'épice),  le  ginger  Champagne,  le  cordial  au  gin- 
ibre,  l'essence  de  gingembre,  les  pastilles  de  gingembre 
e  vin  de  gingembre.  Il  y  a  aussi  Tarbre  au  ginger 
i  (le  Doum)  qui,  bien  que  ne  produisant  pas  Tépice, 
te  un  fruit  dont  le  péricarpe  brun  et  farineux  a  à  la  fois 
aveur  et  la  couleur  du  ginger  bread,  d'où  Tun  de  ses 
as  populaires. 

ur  le  continent,  le  gingembre  est  moins  employé  et 
^ns  apprécié  qu'en  Angleterre.  Le  bon  gingembre  doit 
j  frais,  pas  humide,  lourd,  non  cassant,  d'une  couleur 
je,  rougeâtre  à  l'extérieur  ;  quand  on  le  casse,  Tinté- 
ir  doit  avoir  un  aspect  résineux  et  une  saveur  piquante, 
meilleur  gingembre,  qui  est  toujours  cher,  est  le  gin- 
ibre  de  la  Jamaïque,  blanchi  à  l'air.  Les  essences  solu- 
5  de  gingembre  sont  recherchées  pour  la  fabrication 
bonne  bière  et  pour  la  fabrication  des  ginger  aies  de 
fast  et  d'Amérique.  Le  gingembre  est  aussi  employé 
ir  faire  une  espèce  de  cordial  et  de  Champagne.  En 
lecine,  on  l'administre,  comme  antispasmodique  et 
minatif,  sous  formes  de  poudre,  de  teinture  et  de  sirop. 


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—  193  — 

Son  odeur  est  due  à  une  huile  essentielle  et  sa  saveur 
chaude  à  une  résine  particulière.  Le  gingembre  entre 
aussi  dans  un  grand  nombre  d'épices  composées. 

On  cultive  le  gingembre  dans  un  grand  nombre  de  pays 
pour  les  usages  locaux,  mais  dans  peu  de  localités  pour 
les  besoins  du  commerce  et  de  l'exportation.  On  trouve 
dans  le  commerce  plusieurs  variétés  de  gingembre,  celles 
qui  sont  recouvertes  de  Técorce  ridée  et  celles  où  celle-ci 
a  été  enlevée  par  grattage  ;  le  gingembre  est  quelquefois 
blanchi  par  le  chlorure  de  chaux  ou  par  la  chaux  et  Teau. 
Les  rhizomes  desséchés  sont  désignés  par  les  marchands 
sous  le  nom  de  racines.  Les  parties  les  plus  jeunes  sont 
amylacées  et  les  plus  âgées  dures  et  résineuses.  Le  gin- 
gembre qui  arrive  en  Angleterre  vient  des  Indes  orien- 
tales et  occidentales,  ainsi  que  d'Afrique  ;  le  total  des 
importations  est  environ  de  3.5U0.000*«  par  an,  dont 
2.000.000  sont  consommés  en  Grande-Bretagne.  Le  gin- 
gembre pâle  et  décortiqué,  de  la  Jamaïque,  est  le  plus 
estimé.  Le  total  des  importations  dans  le  Royaume-Uni  a 
augmenté  de  22.300»^k  en  1831  à  3.225.000»'»  en  1889. 

Le  gingembre  est  très  répandu  dans  les  îles  de  l'archipel 
indien,  où  il  est  d'un  emploi  général  parmi  les  indigènes. 
Il  y  est  d'une  qualité  inférieure  à  celui  du  Malabar  ou  du 
Bengale.  Il  croit  aussi  en  Chine,  où  on  l'emploie  à  l'état 
frais  soit  comme  condiment,  soit  comme  médicament; 
une  petite  quantité  est  exportée  à  l'état  sec,  mais  il  est 
noir  et  dur  et  peu  apprécié  ;  à  l'état  jeune,  les  rhizomes 
sont  charnus  et  aromatiques  et  servent  à  préparer  des 
conserves  ou  un  sirop.  Les  gingembres  de  l'Inde  et  de 
l'Afrique  sont  recouverts  de  leur  écorce  et  blanchis  à  la 
chaux.  Celui  des  Indes  occidentales  est  d'une  qualité 
supérieure  parce  qu'on  dépense  beaucoup  de  soins  à  sa 
culture  et  à  sa  dessiccation,  mais  la  production  en  est 
beaucoup  plus  petite.  Il  est  importé  en  sacs  ou  en  barri- 
ques de  50*«. 

Le  gingembre  est  cultivé  dans  l'Inde  anglaise  depuis 
l'Himalaya  jusqu'au  cap  Comorin.  Dans  l'Himalaya,  la 
culture  peut  encore  se  faire  à  4  ou  5.000  pieds  de  hauteur, 


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—  194  — 

pourvu  que  le  sol  soit  humide.  Le  gingembre  du  Malabar, 
exporté  de  Oalicut,  est  le  produit  du  district  de  Shernaad, 
situé  au  sud  de  Oalicut.  Pour  le  dessécher,  dans  Tlnde, 
on  place  les  racines  fraîches  dans  un  baquet  suspendu  par 
une  corde,  et  deux  hommes,  placés  Tun  d'un  côté  Tautre 
de  l'autre  côté,  agitent  ce  baquet  pour  lui  donner  un  mou- 
vement de  va-et-vient  et  remuent  les  racines  qu'il  contient  ; 
on  procède  à  cette  opération  pendant  trois  jours,  deux 
heures  chaque  jour.  On  se  propose  ainsi  d'enlever  les  parties 
écailleuses  qui  recouvrent  les  écorces.  Celles-ci  sont  en- 
suite séchées  au  soleil  pendant  huit  jours,  puis  de  nouveau 
secouées  dans  le  baquet,  et  enfin  remises  à  sécher  pendant 
deux  jours.  Le  gingembre  se  vend  alors  1  roupie  ou  2',25 
les  3  ou  4^«.  La  valeur  du  gingembre  exporté  de  l'Inde 
orientale  a  été  en  augmentant  de  1.587.600  francs 
(2.258.500''K)  en  1881,  à  5.014.800  francs  (6.770.900^»)  en 
1887,  mais  a  diminué  à  1.774.030  francs  (3.138.250^^)  pen- 
dant Tannée  commerciale  finissant  en  mars  1890. 

Le  troisième  centre  de  production  se  trouve  sur  la  côte 
occidentale  d'Afrique,  principalement  à  Sierra-Leone ;  la 
moitié  de  la  récolte  va  en  Angleterre  et  l'autre  moitié  en 
Amérique.  La  valeur  de  l'exportation  a  été  de  476.708  francs 
en  1868  et  de  353.000  francs  en  1869. 

Le  gingembre  jeune  est  confit  et  transformé  en  con- 
serves ;  on  le  trouve  dans  le  commerce  de  la  confiserie. 
La  quantité  importée  en  Angleterre  de  l'Inde  et  de  la 
Ohine  varie  de  150.000  à  300.000^«. 

Le  procédé  de  préparation  consiste  à  placer  les  rhizomes 
dans  des  vases  remplis  d'eau  pendant  plusieurs  jours,  en 
changeant  l'eau  une  seule  fois  ;  on  les  retire  et  les  étale 
sur  une  table,  où  on  les  perce  avec  des  poinçons  ;  on  les 
fait  ensuite  bouillir  dans  un  chaudron  en  cuivre  et  on  les 
laisse  pendant  deux  jours  et  deux  nuits  dans  un  mélange 
d'eau  et  de  fleur  de  riz;  on  les  lave,  après  cela,  avec  une 
solution  de  chaux,  puis  on  les  fait  bouillir  avec  poids  égal 
de  sucre,  auquel  on  ajoute  un  peu  de  blanc  d'œuf  pour 
clarifier. 

Après  une  seconde  ébullition,  on  place  le  gingembre 


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—  195  — 

dans  des  jarres  en  poterie  vernissée  contenant  1,  3  ou 
6  livres  et  on  le  recouvre  avec  du  sirop.  Le  sirop  est 
changé  deux  ou  trois  fois,  et  enfin  ces  jarres  sont  embal- 
lées par  six  dans  des  caisses.  La  qualité  appelée  Mandarin 
est  mise  en  barriques. 

Le  sirop  ne  doit  pas  être  versé  chaud  la  première  fois, 
sinon  le  gingembre  serait  racorni  et  ridé.  Dans  l'Inde,  les 
sirops  affaiblis  qui  sont  retirés  des  chaudières  à  confire 
ne  servent  plus  une  seconde  fois,  mais  sont  mis  à  fermenter 
et  fournissent  une  boisson  agréable.  E.  G. 


Sur  les  borates  métalliques;  par  M.  H.  Le  Chatelier  (1). 
—  Les  seuls  borates  dont  la  formule  soit  actuellement  éta- 
blie d'une  façon  indiscutable  sont  les  deux  hydrates  de 
l'acide  borique  BoO»,  HO  et  BoO»,  3H0. 

BoO*,  3M0.  —  Ebelmen  a  préparé  par  fusion  des  borates 
dans  lesquels  l'oxygène  de  l'acide  était  à  l'oxygène  de  la 
base  dans  le  rapport  1  :  1  et  2  :  1.  Il  obtint  des  culots  par- 
faitement cristallisés  et  semblant,  à  première  vue,  pré- 
senter toutes  les  garanties  d'homogénéité  désirable.  Il  fut 
ainsi  conduit  à  considérer  les  borates  de  chaux  et  de  ma- 
gnésie de  la  première  série  comme  des  borates  triba- 
siques.  L'auteur  a  vérifié  l'exactitude  de  cette  prévision 
pour  la  magnésie  en  fondant  un  mélange  BoO'  +  2,5  Mg  O 
et  séparant  par  l'iodure  de  méthylène  les  deux  espèces  de 
cristaux  formés. 

BoO',  2M0.  —  Les  borates  de  la  seconde  série  d'Ebelmen 
appartiennent  à  cette  catégorie  des  borates  bibasiques. 

Pour  établir  la  composition  exacte  de  ces  borates  M.  Le 
Chatelier  est  parti  de  mélanges  fondus  renfermant  2,5  Mg  0 
et  1  Mg  O  pour  i  Bo  0'  et  séparant,  dans  le  premier  cas, 
par  l'iodure  de  méthylène,  le  borate  tribasique  formé  en 
même  temps,  et  dans  le  second  cas  Tacide  borique  par 
l'eau  bouillante. 

BoO',  1,5M0.  —  L'auteur  a  obtenu  un  borate  de  zinc 


(1)  Ac,  d.  scy  CXin,  1034,  1891. 


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—  196  — 

répondant  à  cette  formule  qui  cristallise  en  très  beaux 
dodécaèdres  rhomboïdaux.  On  peut  Fisdler  très  pur  parce 
que,  de  tous  les  borates  ou  verres  boraciques  de  ce  métal, 
c'est  le  seul  qui  soit  inattaquable  aux  acides. 

BoO',  MO.  —  M.  Ditte  a  signalé  un  borate  de  chaux 
répondant  à  cette  formule,  mais  les  procédés  indiqués 
pour  sa  préparation  ne  permettent  pas  de  l'obtenir  à  l'état 
de  pureté.  Par  fusion  directe  on  peut  faire  varier  .la  pro- 
portion d'acide  borique  de  25  p.  100  sans  cesser  d'avoir  un 
culot  bien  cristallisé  ;  par  fusion  avec  les  chlorures  alca- 
lins, on  obtient,  suivant  la  façon  de  procéder,  des  mé- 
langes qui  renferment  depuis  0,5  CaO  jusqu'à  3  Ca  0  pour 
1  Bo  0\ 

M.  Le  Chatelier  a  obtenu  ce  sel  à  l'état  de  pureté  en 
plaçant,  dans  un  mélange  des  chlorures  alcalins  et  des 
chlorures  de  calcium,  un  gros  fragment  d'acide  borique 
fondu  et  chauffant  en  creuset  ouvert  pour  permettre  l'ac- 
cès de  la  vapeur  d'eau.  Après  refroidissement  et  dissolu- 
tion, on  sépare  le  reste  du  morceau  d'acide  borique,  puis 
on  lave  les  cristaux  à  l'eau  bouillante  et  à  l'acide  acétique 
dilué.  Leur  analyse  conduit  exactement  à  la  formule 
BoOVCaO. 

Il  n'existe  pas  de  borates  acides  renfermant  plus  de 
1  équivalent  d'acide  pour  1  équivalent  de  base.  Les  borates 
anhydres  auxquels  des  formules  semblables  ont  été  attri- 
buées sont  des  mélanges  de  borate  magnésien  bibasique 
avec  de  l'acide  borique  immédiatement  soluble  dans  l'eau, 
ou  des  borates  alcalinoterreux  monobasiques  avec  des 
verres  boriques  en  globules  parfois  discernables  à  l'œil  nu* 


Sur  un  cyanure  double  de  cuivre  et  d'ammoniaque  ; 

par  M.  E.  Fleurent  (1).  —  On  prépare  trois  solutions  dif- 
férentes contenant  des  quantités  déterminées  de  chlorure 
cuivrique,  de  chlorure  d'ammonium  et  de  cyanure  de  po- 
tassium ;  on  précipite  la  solution  de  cuivre  par  .un  excès 


(l)  Ac.  d.  se,  CXIil,  lOiS,  1891. 


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—  197  — 

d'ammoniaque,  puis  on  y  ajoute  la  solution  de  chlorure 
ammoniacal  et  enfin,  en  refroidissant,  la  solution  de  cya- 
nure de  potassium.  La  liqueur  résultante,  colorée  en  bleu, 
est  introduite  dans  des  tubes  qu'on  scelle  à  la  lampe  et 
qu'on  chauffe  ensuite  à  une  température  convenable  et 
pendant  un  temps  plus  ou  moins  long. 

Ce  cyanure  double  est  stable;  dissous  dans  Tammo- 
niaque,  la  solution  se  colore  en  bleu  à  Tair  ;  il  est  inso- 
luble dans  Peau  froide,  peu  soluble  dans  l'eau  bouillante 
sans  altération.  Au-dessus  de  100*  il  perd  de  l'ammoniaque, 
du  cyanure  d'ammonium  qui  se  sublime  et  il  reste  du 
cyanure  cuivreux.  Traité  par  l'acide  nitrique  ou  sulfu- 
rique  étendu  il  donne  du  cyanure  cuivreux  et  dégage  de 
l'acide  cyanhydrique. 

En  faisant  varier  les  quantités  de  cuivre,  de  sel  ammo- 
niac et  de  cyanure  de  potassium  en  même  temps  que  la 
température  et  le  temps  de  chauffage,  on  obtient  des  com- 
posés diversement  colorés.  L'auteur  s'est  assuré  que  si 
l'on  remplace  le  cyanure  de  potassium  par  Tiodure  ou  le 
bromure  on  obtient  des  iodures  et  des  bromures  doubles 
de  cuivre  ou  d'ammoniaque. 


sûr  la  vitesse  de  rinversion  du  sucre  en  présence  des 
acides  lactique  et  acétique;  par  M.  Speransky  (1).  — 
L'auteur  étudie  la  vitesse  de  l'inversion  du  sucre  en  pré- 
sence des  acides  lactique  et  acétique  additionnés  de  Na  Cl 
ou  d'autres  sels. 

Les  expériences  ont  été  faites  dans  les  conditions  sui- 
vantes: on  mélangeait  des  volumes  égaux  d'acide  et  de 
solution  à  20  p.  100  de  sucre  ;  la  quantité  du  sucre  inter- 
verti a  été  évaluée  au  moyen  de  l'appareil  Laurent.  La 
température  était  égale  à  50".  Le  calcul  se  faisait  d'après 

A' 

la  formule  log  jrzTZ  =  ^^• 

(1)  Joum.  Chim,  Phys,  russe,  t.  XXUI,  p.  147,  d'après  Bull,  Soc.  chim,, 
SO  novembre  1891,  p.  718. 


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—  198  — 

A  û«^t  l'angle  de  rotation,  indiquant  la  quantité  prélimi- 
e  de  sucre  ;  x  Tangle  de  rotation  qui  indique  la  quan- 
ie  sucre  interverti  dans  le  nombre  d  de  minutes.  C*est 
>nstante  cherchée. 

auteur  a  effectué  huit  expériences  dont  il  donne  les 
Itats  et  qui  Tout  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 

L'addition  de  NaCl  et  des  acides  faibles  accélère  la 
sse  de  la  réaction  ; 

Cette  accélération  est  si  considérable  qu'il  est  indiffé- 
.  qu'on  prenne  un  mélange  d'acide  avec  la  quantité 
Lvalente  de  Na  Cl  ou  un  acide  deux  fois  plus  concentré: 

L'action  du  chlorure  de  baryum  Ba  Cl*  est  approxi- 
ivement  la  même  que  celle  du  Na  Cl  ; 

Na*  80*  retarde  la  réaction, 
eci  permet  de  supposer  que  Na  Cl  joue  dans  la  diges- 
.  le  rôle  d'agent  qui  active  et  augmente  l'action  sur 
ide  lactique. 

ction  de  quelques  sels  inorganiques  sur  le  pouvoir 
itoire  du  saccharose;  par  M.  Farsteiner  (1).  —  1^  Le 
re  et  Teau  restant  constants  en  poids,  on  ajoute  des 
ntités  croissantes  de  chlorures  de  Mg,  Ba,  Sr  et  Ca. 
ir  les  trois  premiers,  il  y  a  abaissement  croissant  du 
voii'  rotatoire  ;  pour  le  CaCl*,  il  y  a  un  minimum,  puis 
louvoir  rotatoire  augmente  avec  le  poids  de  CaCl*; 
»  Les  quantités  de  sucre  et  de  sel  restant  constantes,  la 
ition  amène  une  élévation  du  pouvoir  rotatoire,  c'est- 
ire  que  l'action  dépressive  du  sel  est  diminuée  ;  elle 
ient  sensiblement  nulle  dans  les  solutions  très  éten- 
is; 

*  Les  poids  de  sel  et  d'eau  restent  les  mêmes,  la  dose 
sucre  a  peu  d'influence  sur  le  pouvoir  rotatoire  molé- 
aire;  les  chlorures  alcalins  se  comportent  à  ce  point  de 
\  comme  les  alcalino-terreux. 
^our  étudier  l'action  propre  des  divers  sels,  on  a  fait  sur 

I  tieue  ZçUsch,  fur  Rub,  Zuck,  ind.,  1S90,  67,  d'après  Monit,  scientif,, 
1891. 


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—  199  — 

chacun  d'eux  4  séries  d'expérience  avec  1,  2,  3,  4  parties 
de  sel;  on  a  mesuré  chaque  fois  les  dépressions  correspon- 
dantes. A  quantités  de  sel  égales,  la  dépression  est  d'au- 
tant  plus  forte  que  le  poids  moléculaire  est  plus  petit  ;  en 
d'autres  termes,  le  produit  de  la  dépression  moléculaire 
par  le  poids  moléculaire  du  sel  est  sensiblement  constant, 
et  cette  relation  est  à  peu  près  conservée  quand  la  concen- 
tration de  la  solution  sucrée  varie;  le  BaCl*  fait  exception 
à  cette  constance. 


Nouveau  réactif  de  racétone;  par  M.  Schwicker  (1).  — 
Un  mélange  d'acétone  et  d'ammoniaque  dissout  lïode 
pulvérisé  avec  dégagement  de  chaleur.  Le  liquide  se 
trouble  ensuite  et,  au  bout  de  quelque  temps,  il  se  sépare 
de  l'iodoforme. 

On  peut  utiliser  cette  réaction  pour  rechercher  l'acé- 
tone, non  seulement  dans  Teau  pure,  mais  encore  dans  de 
l'eau  renfermant  de  l'alcool;  l'alcool  et  l'ammoniaque  ne 
réagissant  pas  sur  l'iode,  et  ne  donnant  pas  lieu,  par  con- 
séquent, à  la  production  d'iodoforme.  La  réaction  peut 
également  servir  à  rechercher  l'acétone  dans  l'urine. 

On  ajoute  au  liquide  renfermant  de  l'acétone  quelques 
gouttes  d'ammoniaque  concentrée,  puis  une  ou  deux 
gouttes  d'une  solution  d'iode  au  dixième.  Il  se  forme 
d'abord  des  flocons  noirâtres  d'iodure  d'azote;  mais  ces 
flocons  disparaissent  dès  qu'on  agite  le  liquide  et  font 
place  à  un  trouble  jaunâtre  d'iodoforme.  On  augmente  la 
quantité  d'iodoforme  en  recommençant  l'opération. 

L'aldéhyde  éthylique  donne  également  cette  réaction,  et 
l'auteur  pense  que  tous  les  acétones,  qui  renferment  le 
groupe  mélhyle  lié  directement  au  groupe  carbonyle,  se  con- 
duisent de  même.  Em.  B. 


Dosage  du  sucre  intenrerti  par  la  liqueur  de  Soldaini  ; 

(1)  Neues  Reagens  auf  Aceton,  Chfim,  Zig,,  p.  914,  1891  ;  d'après  Apol» 
Zeitung  {Reperlorium),  p.  107,  1891. 


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—  200  — 

'  M.  E.  Preuts  (1).  —  Le  réactif  de  Soldaini  se  prépare 
introduisant  15«%9  sulfate  de  cuivre  dans  une  solution 
lude  de  594«'  bicarbonate  de  potasse,  et  complétant  à 
itres  après  dissolution  du  précipité  et  refroidissement 
liquide.  La  liqueur  a  une  densité  1,1789  et  se  conserve 
în.  On  chauffe  150**  à  feu  nu,  on  introduit  le  sucre  inter- 
•ti  et  on  fait  bouillir  10  minutes.  Pour  un  taux  de  sucre 
5  à  80"*«%  on  obtient  les  quantités  suivantes  de  cuivre  : 

re  interverti.       5  10  15         20         25         30         35         40 

vre 18,8      34,9      50,9      66,6      82,2      97,6      11,7     12,78 

re 45  50  55  60  65  70  75  80 

vre  142,4    -157      171,3    185,5    200,4    213,1     226,6    240,6 


Sur  un  nouveau  procédé  de  dosage  de  Tazote  nitrique 
de  Tazote  total;  par  M.  E.  Boyer  (2).  —  Ce  procédé  est 
idé  sur  la  réduction  de  Tazote  nitrique  en  ammoniaque, 
:  lesoxalates  et  le  soufre,  en  présence  de  la  chaux  sodée. 
[1  est  déduit  des  deux  expériences  suivantes  : 

>  Si  Ton  chauffe  au  rouge,  dans  un  tube  à  combustion,  un  mélange,  K  pro- 
lions  déterminées,  d'oxalate  neutre  de  chaux,  de  nitrate  do  soude  et  de 
ax  sodée  (0"',5  de  nitrate  de  soude,  5*''  d'oxalate  de  chaux,  15''  de  chaux 
^e),  les  deux  tiers  environ  de  Vazote  nitrique  sont  réduits  à  l'état 
mmoniaque. 

e  nombre  est  un  maximum  ;  il  n^a  pas  varié  sensiblement  quand  on  a 
monté  les  quantités  de  chaux  sodée  et  d'oxalate  de  chaux  pour  un  poids 
de  nitrate. 

"  Mais,  si  Ton  fait  agir  simultanément,  sur  le  nitrate  de  soude,  Toxalate 
chaux  et  le  soufre,  en  présence  de  la  chaux  sodée  (0"',5  de  nitrate  de 
le,  5«'"  d*oxalate  neutre  de  chaux,  15»'  de  chaux  sodée,  2"'"  de  soufre)  la 
iction  do  Tazote  nitrique  en  ammoniaque  est  complète. 

Li'auteur  a  appliqué  cette  seconde  réaction  au  dosage  de 
sote  nitrique  dans  les  nitrates  de  soude  et  de  potasse, 
Ls  au  dosage  total  de  Tazote  sous  ses  trois  états  (orga- 

[)  Dingl.  polyt,  134,  J.,  d'après  Zeitsch.  fur  Rubenzuckerind,  1890, 
d'après  Monit,  scientif.,  août  1891. 
l)  Ac.  d.  se,  CXni,  503,  1891. 


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—  201  — 

nique,  ammoniacal  et  nitrique),  en  opérant  comme  je  vais 
le  décrire  : 

On  prépare  d'abord  un  mélange  palvérisé,  composé  de  :  1  partie  de  soufre  ; 
2  parties  d'oxalate  de  chaux  ;  6  parties  de  chaux  sodée.  Il  n'y  a  pas  d'autres 
précautions  à  prendre,  pour  la  conservation  de  ce  mélange,  que  celles  qui 
sont  usitées  pour  la  chaux  sodée. 

Pour  l'analyse,  on  pèse  O^'^S  de  nitrate  de  soude  ou  de  potasse,  séché  et 
pulvérisé,  que  l'on  incorpore  intimement  à  50^  du  mélange  réducteur.  Puis, 
dans  un  tube  à  combustion,  d'une  longueur  de  0"*,  55  et  0™,  017  de  diamètre, 
on  introduit  successivement,  en  commençant  par  l'extrémité  fermée  :  2k'  d'oxa- 
late de  chaux,  pour  la  production  du  gaz  inerte  destiné  à  balayer  l'appareil  à 
la  fin  de  l'opération  ;  lO"'  de  chaux  sodée  pulvérisée  ;  lOs'  du  mélange  réduc- 
teur: le  nitrate  à  analyser,  mélangé  comme  nous  l'avons  dit;  lO"'  du  mélange 
réducteur;  IOk'  de  chaux  sodée  pulvérisée;  et  l'on  termine  par  un  tampon 
d'amiante. 

La  marche  à  suivre,  pour  la  conduite  de  l'analyse,  est  identique  à  celle 
qu'on  suit  pour  le  dosage  de  l'azote  par  la  chaux  sodée. 

La  combustion  est  achevée  en  quarante  minutes.  Le  gaz  ammoniac  est 
recueilli  dans  un  tube  de  Will  et  Warrentrap,  contenant  un  excès  d'acide 
sulfurique  titré,  et  la  détermination  de  l'acide  neutralisé  se  fait,  comme  d'ordi- 
naire, après  avoir  eu  soin,  toutefois,  de  chasser,  à  l'ébullition,  les  acides 
sulfhydrique  et  carbonique  dégagés  durant  la  combustion. 

Les  résultats  obtenus  avec  les  nitrates  de  soude  et  de 
potasse  purs  sont  concordants.  La  moyenne  des  essais  a 

donné  :  Retrouvé. 

I^itrate  de  soude  pur:  azote,  16,47 16,45 

Nitrate  de  potasse  pur:  azote,  13,86 13,85 

Pour  doser,  par  ce  procédé,  Tazote  sous  ses  trois  formes 
(organique,  ammoniacal  et  nitrique),  Fauteur  a  employé  : 

1<*  Un  mélange  (Tazote  organique  et  ammoniacal. 

On  a  pesé  :  Az 

0^,5  de  cuir  torréfié  (à 4,47  d'azote  pour  100),  soit 0,02235 

OB', 5  de  sulfate  d'ammoniaque  (à  21,21  d'azote  pour  100),  soit .  .  0,10605 

Donc  i^  renfermait 0,12840 

On  a  retrouvé 0,1281 

2^  Un  mélange  d* azote  organique^  ammoniacal  et  nitrique. 

On  a  mélangé  .*  Az 

0^,5  de  cuir  torréfié  (k  4,47  d'azote  pour  100) 0,02235 

0>',25  de  sulfate  d'ammoniaque  (à  21,21  d'azote  pour  100).  .  .  .  0,053025^ 

0^,25  de  nitrate  de  soude  pur  et  sec  (à  16,47  d'azote  pour  100).  0,041175 

Donc  1«'  renfermait 0,116550 

On  a  retrouvé 0,1161 

/•km.  de  Pkêrm,  et  de  Chim,,  5*  série,  t.  XXV.  (15  février  1892).     14 

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—  202  — 

Dans  une  autre  série  d'essais,  il  a  remplacé  le  cuir  par 
le  sang  desséché,  et  il  a  fait  l^'  de  mélange  des  corps  sui- 
vants : 

Az 

a»%5  de  sang  desséché  (à  13,70  d'azote  pour  100) 0,0685 

0»',25  de  sulfate  d'ammoniaque  (à  21,21  d'azote  pour  100).  .  .  .      0,05S025 
0»',25  de  nitrate  de  soude  pur  et  sec  (à  16,47  d*azote  pour  100).      0,041175 

Donc  !•'  contenait 0,162700 

On  a  retrouvé 0,1624 

Ces  résultats  démontrent  que  le  nouveau  procédé  est 
applicable  au  dosage  de  Tazote  nitrique  et  de  l'azote  total 
sous  ses  trois  formes. 

Pour  conduire  l'analyse,  il  n'y  a  pas  d'autres  pré- 
cautions à  observer  que  dans  le  dosage  de  l'azote  par  la 
chaux  sodée.  On  aura  soin  seulement  de  ne  peser,  à  l'état 
sec,  et  pour  50«'  de  mélange  réducteur,  que  les  quantités 
suivantes  des  corps  à  analyser  : 

0*'y  5  dans  le  cas  des  nitrates  de  soude  et  de  potasse  ; 

l"  dans  le  cas  où  le  corps  soumis  à  l'analyse  renferme  l'azote  sous  se» 
trois  états,  de  manière  à  n'avoir  que  0»',  5  de  nitrate  de  soude,  au  plus,  dans 
la  prise  d'essai. 

En  observant  ces  précautions,  ce  procédé  donne  de  bons 
résultats,  aussi  bien  pour  le  dosage  de  l'azote  nitrique  que 
pour  celui  de  l'azote  total. 


Recherches  bactériologiques  sur  les  eaux  minérales 
de  Vichy,  Saint-Torre,  Hauterive  et  Cusset  ;  par  MM.  Th. 
Roman  et  E.  Colin  [suite  et  fin)  (i). 

Après  60  heures,  le  nombre  de  colonies  développées 
était  de  : 

3,  2,  1,  1.  Soit  au  total  7  par  2^  ou  4  au  maximum  comme  moyenne  par 
centimètre  cube. 

Mesdames.  —  La  buvette  de  Mesdames  est  située  à  l'ex- 


(l)  Joum.  de  Pharm.  et  Ch.,  [5],  XXIV,  15  oct.,  1«  nov.,  1«  déc.  1891, 
XXV,  1«  fév.  1892. 


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—  203  — 

trémité  occidentale  de  la  galerie  des  Sources.  La  vase 
où  débouche  le  tuyau  de  fonte  amenant  Teau  de  la  sou; 
à  la  forme  d*un  calice,  sa  hauteur  est  de  0'»,20  et  son  d 
mètre  intérieur  de  0",25,  ce  qui  lui  donne  une  capac 
de  9"»,80. 

Cette  vasque  est  placée  à  1™  au-dessus  du  sol  de  la  ga 
rie,  au  centre  d'un  trop-plein  circulaire  en  étain  de  1", 
de  diamètre  duquel  Teau  s'écoule  par  siphonnement. 

Le  5  août  1891,  à  il  heures  du  matin,  la  température 
l'eau,  à  la  vasque,  était  exactement  de  22**,  i,  la  tempéi 
ture  de  Tair  étant  de  19^,1  et  la  hauteur  barométriq 
réduite  à  0*,  de  737,3. 

Essai  bactériologique  de  Veau  à  la  vasque,  —  Prélèvemc 
fait  le  5  août  1891,  à  11  h.  15  du  matin,  au  centre  de 
vasque,  à  l'aide  d'une  pipette  stérilisée  de  100'^'=  de  capac 
munie  à  son  extrémité  d'une  poire  en  caoutchouc.  L'ens 
mencement  a  été  fait  moins  de  10  minutes  après. 

Trois  boites  ont  reçu  chacune  l'''  d'eau  et  15*^*  de  gél 
tine  peptonisée. 

Après  50  heures,  le  nombre  de  colonies  développé 
était  de  : 

16,  15,  12.  Soit  au  total  43  ou  en  moyenne  15  au  maximum  par  cei 
mètre  cube. 

2^  Au  verre,  —  Prélèvement  fait  le  même  jour,   à 
même  heure,  dans  les  mêmes  conditions,  au  centre  < 
verre  banal,  tel  qu'il  est  présenté  au  buveur. 

Trois  godets  ont  reçu  :  le  premier,  4  gouttes  d'eau  et 
de  gélatine  peptonisée  ;  le  second,  6  gouttes;  le  troisièm 
10  gouttes. 

Après  50  heures,  le  nombre  de  colonies  développé 
était  de  : 

7,  19^  23.  Soit  au  total  49  par  centimètre  cube. 

4^  Au  trop-plein,  —  Prélèvement  fait  le  même  jour,  à 
même  heure,  dans  les  mêmes  conditions  que  les  préc 
dents. 

Trois  godets  ont  reçu  chacun  1  goutte  d'eau  et  8*^* 
g^élatine  peptonisée. 


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—  204  — 
îs  50  heures,  le  nombre  de  colonies  développées 

a   • 

f  58.  Soit  au  total  192  ou  on  moyenne  64  par  goutte,  c*est-à-dire 
r  centimètre  cube. 

ouleillage.  —  L'atelier  d'embouteillage  de  Mes- 
se trouve  dans  la  halle  d'expédition  de  la  Compa- 

aise  en  bouteilles  se  fait,  en  contre-bas  du  sol  des 
Ins,  à  un  seul  robinet  où  aboutit  le  branchement 
ï  sur  la  conduite  de  Mesdames, 
istance  de  la  source  au  lieu  d'embouteillage  est  de 
environ. 

août  1891,  à  10  h.  tO  du  matin,  la  température  de 
rise  au  robinet  de  remplissage  était  exactement  de 
la  température  de  l'air  étant  19*, 5  et  la  hauteur 
étriqué  réduite  à  0^  de  737,3. 

i  bactériologique  de  leau  :  1**  Aw  robinet  d'embouteiU 
-  Prélèvement  fait  le  5  août,  à  10  h.  20  du  matin, 
lencement  fait  moins  de  15  minutes  après. 
s  boîtes  ont  reçu  chacune  1*^^  d'eau  et  15^^  de  gélatine 
isée. 

3S  70  heures,  le  nombre  de  colonies  développées 
5  : 

8.  Soit  au  total  27  ou  9  en  moyenne  par  centimètre  cube. 

^ans  les  bouteilles,  —  Après  24  heures  de  remplissage, 
ement  fait  dans  la  bouteille  à  l'aide  d'une  pipette 
îée  de  100"  de  capacité.  L'ensemencement  a  eu  lieu 
de  15  minutes  après. 

s  godets  ont  reçu  chacun  1  goutte  d'eau  et  8**  de 
le  peptonisée. 

as  de  50  heures  après,  le  chiflFre  moyen  de  colonies 
utte  s'élevait  à  824,  soit  16.480  par  centimètre  cube. 
idérations  sur  leau  de  Mesdames.  —  L'examen  bacté- 
que  de  l'eau  de  Mesdames  présentait  le  plus  grand 
;  des  numérations  faites  aux  divers  points  de  sa 
nation  étaient  indispensables  pour  déterminer  avec 


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—  205  — 

précision  les  causes  d'ensemencement  de  Feau  dans  les 
tuyaux  de  conduite. 

En  traitant  cette  question  pour  la  Grande-Grille  et  l'Hô- 
pital nous  avions  émis  Thypothèse  que  la  supériorité 
numérique  des  germes  trouvés  au  robinet  d'embouteillage 
de  ces  deux  sources  était  due  à  la  longueur  des  tuyaux 
qu'elle  parcourait  pour  venir  du  griffon  aux  bâtiments 
d'exploitation  de  la  Compagnie  et  que  l'introduction  des 
germes  dans  les  tuyaux  devait  avoir  la  vasque  pour  ori- 
gine. 

Nos  expériences  sur  Mesdames  nous  donnent  pleine- 
ment raison. 

Malgré  la  longueur  relativement  considérable  de  la  con- 
duite qui  l'amène  à  l'atelier  de  remplissage  et  à  la  vasque, 
l'eau  conserve  toute  sa  pureté.  Cela  tient  évidemment  à  ce 
fait  qu'à  son  point  d'émergence  il  n'y  a  point  de  vasque, 
c'est-à-dire  pas  de  réceptacle  propre  à  recueillir  les  germes 
de  l'air  qui,  une  fois  mouillés,  tombent  au  fond  de  la 
vasque  et  cheminent  de  là  vers  les  tuyaux  d'adduction 
greffés  en  haut  du  tube  ascensionnel. 

A  Mesdames,  aucune  communication,  sauf  l'extrémité 
ouverte  du  tube  ascensionnel,  n'existe  avec  l'air,  et  l'en- 
semencement, en  admettant  qu'il  puisse  avoir  lieu  par  ce 
point,  doit  se  borner  à  bien  peu  de  chose,  car  cette  eau  est 
la  plus  pure  de  celles  que  nous  ayons  examinées  à  Vichy. 

Il  est  regrettable  que  son  débit  à  la  vasque  soit  si  peu 
considérable,  car  il  nous  aurait  permis  de  vérifier  aussi 
nos  hypothèses  sur  le  diamètre  des  vasques. 

Mais,  étant  donné  sa  faible  capacité  (10"'  au  maximum), 
la  vasque  à  laquelle  se  pressent  de  nombreux  buveurs  est 
souvent  vide  et,  par  suite,  offre  plus  de  surface  aux 
germes  de  l'air.  Malgré  ces  conditions  défavorables  pour 
un  examen  bactériologique,  l'eau  de  la  vasque  est  encore 
très  pure.  Il  est  vrai  d'ajouter  que  la  donneuse  d'eau  ne 
plonge  pas  le  verre  dans  la  vasque  pour  le  remplir  comme 
cela  se  pratique  aux  autres  sources  de  l'État. 


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—  206  — 

Nouvelles  plantes  utiles  (i).  —  Californie.  —  Mus 
ovata,  Watson.  —  Les  petites  baies  rouges  foncées  four- 
nissent une  boisson  agréable  semblable  à  la  limonade.  — 
Les  Indiens  retirent  du  sucre  de  cet  arbrisseau. 

Ilkus  integrifolia,  Nutt.  —  Les  grosses  baies  rouges 
claires  sont  enduites  d'une  substance  cireuse  et  servent 
également  à  préparer  une  boisson  raffraîchissante.  Pour 
cela  les  baies  sont  récoltées  et  desséchées. 

Salvia  Cotumbarix,  Bth.  —  Les  semences  mises  dans 
l'eau  fournissent  une  boisson  mucilagineuse  agréable.  — 
Employées  comme  remède  par  les  indigènes. 

Sambucus  glauca,  Nutt.  —  On  mange  les  baies  qui  sont 
^employées  aussi  pour  faire  des  sauces. 

Simmandsia  california,  Nutt.  —  Cet  arbuste  fournit  une 
noix  de  saveur  agréable  ressemblant  à  un  gland. 

Zizyphus  Pan*yi\  Torr.  —  Fournit  des  fruits  comestibles 
de  couleur  jaune. 

Prunus  ilîcifolta,  Walp.  —  Les  fruits  rouges  carmin  sont 
comestibles.  Em.  B. 


SOCIETE  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  3  février  1892. 

Présidence  de  M.  Portes,  président. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  mis  aux  voix 
-et  adopté. 

La  correspondance  imprimée  comprend  les  derniers 
numéros  parus  des  publications  suivantes  : 

Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie;  —  h^ Union  pharma- 
ceutique; —  Le  Bulletin  de  la  Société  de  pharmacie  de  Lyon; 
—  Le  Bulletin  de  la  Société  de  pharmacie  de  Bordeaux;  — 
L'Art  dentaire; — La  Médecine  thermale  ; — La  Bévue  médico- 

(1)  Apoteker-Zeitunçy  w"  93,  1891. 


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—  207  — 

pharmaceutique  de  Constantinople;  —  The  Pharmaceutical 
Journal;  —  The  American  Journal  of  Pharmacy;  —  Year^ 
Book  of  Pharmacy  and  Transactions  of  the  British  Pharma- 
ceutical Conférence, 

M.  Moissan  propose  de  nommer  membres  associés  de 
la  Société  de  pharmacie  :  MM.  Milne-Edwards,  Schûtzen- 
berger,  Gautier  et  Bornet,  membres  de  l'Institut.  Ces  no- 
minations sont  votées  par  acclamation  à  l'unanimité. 

M.  Chastaing,  rapporteur  de  la  commission  chargée 
d'examiner  les  titres  de  MM.  Oorjescu,  de  Bucharest; 
Fragner,  de  Pragues;  Ferreira  da  Silva,  de  Porto,  conclut 
à  leur  admission.  La  Société  les  nomme  membres  corres- 
pondants étrangers. 

M.  Planchon  développe  une  étude  sur  Torigine  et  la 
détermination  d'un  certain  nombre  à' Astragales  et  de  leurs 
produits  ;  cette  étude  paraît  actuellement  in  extenso  dans  le 
Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie, 

M.  Bûrker  présente  deux  notes  :  la  première,  due  à 
M.  Dommergue,  traite  de  la  composition  des  extraits  con- 
centrés de  café;  ces  extraits  sont  loin  de  valoir  le  café 
préparé  extemporanément,  probablement  à  cause  de  Fins- 
tabilité  des  produits  aromatiques  dont  l'ensemble  a  été 
compris  sous  le  nom  de  caféone.  Le  dosage  de  la  caféine 
semblerait  devoir  être  un  indice  de  leur  qualité,  mais  ils 
ne  renferment  environ  que  fô  ^^  ^^  quantité  que  contient 
la  graine  torréfiée  elle-même. 

La  deuxième  note,  de  MM.  Dommergue  et  Nicolas,  est 
relative  à  l'analyse  des  thés  noirs,  et  aux  conditions  mar- 
chandes d'acceptation  des  divers  échantillons  :  leur  valeur 
commerciale  est  en  rapport  avec  leur  teneur  en  théine, 
sans  toutefois  leur  être  rigoureusement  proporportion- 
nelle  :  le  minimum  d'acceptation  serait  2  p.  100  de  théine. 
Ces  conditions  ne  s'appliquent  pas  aux  thés  verts,  qui 
doivent  satisfaire  à  d'autres  exigences. 

M.  Grimbert  a  recherché  la  cause  de  certaines  réduc- 
tions anormales  de  la  liqueur  de  Fehling,  par  l'urine  addi- 
tionnée de  quantités  croissantes  de  glucose,  réductions 
caractérisées  par  des  précipités  variant  du  bleu  verdâtre 


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—  208  — 

(0,50  de  glucose  par  litre)  au  vert  olive  (2«'  p.  1000)  en 
passant  par  le  vert  pomme  (1  p.  1000)  ;  ces  précipités  ont 
été  obtenus  en  employant  des  quantités  toujours  égales  de 
liqueur  de  Fehling,  que  l'on  ait  ou  non  déféqué  Turine 
par  Tacétate  de  plomb.  L'examen  polarimétrique  des 
mêmes  urines  ne  pourrait  donner  de  renseignements  cer- 
tains qu'à  partir  de  2«'  par  litre.  En  conséquence,  on  devra 
toujours  soupçonner  la  présence  de  faibles  quantités  de 
glucose  dans  une  urine  qui  ne  donnerait  qu'une  réduction 
verdâtre  et  lente  à  se  produire,  alors  même  que  le  polari- 
mètre  serait  insuffisant  à  la  signaler- 

M.  Barillé  présente,  au  nom  de  M.  Mauget,  deux  fioles 
à  jet  dites  hygiéniques;  les  deux  instruments  très  ingénieux, 
et  d'un  fonctionnement  très  simple,  sont  susceptibles  d'être 
chauffés  et  permettent  d'obtenir,  sans  le  secours  de  la 
bouche,  des  jets  de  grosseurs  diff'érentes  avec  de  l'eau 
froide  ou  bouillante. 

M.  Viron  a  étudié  les  Matières  colorantes  naturelles  et 
artificielles  des  éponges.  — -  Chez  un  grand  nombre  d'ani- 
maux invertébrés,  on  rencontre  un  pigment  rouge  écar- 
late  désigné  par  Krukenberg,  sous  le  nom  de  zoonéry- 
thrine.  M.  Viron,  en  étudiant  les  transformations  de  la- 
zoonérythrine  dans  les  éponges,  a  pu  isoler  une  ma- 
tière colorante  ayant  des  propriétés  si  différentes  du  pig- 
ment signalé  par  Krukenberg  qu'il  a  dû  en  faire  une 
étude  attentive.  Ses  recherches  lui  ont  démontré  que  cette 
matière  colorante  n'était  pas  un  pigment  naturel,  mais  un 
colorant  ajouté  frauduleusement  dans  le  but  de  cacher 
quelques  défectuosités  ou  de  donner  l'aspect  d'épongés  de 
bonne  qualité  à  des  éponges  qui  ont  déjà  servi  ou  qui  ont 
été  altérées  par  l'action  des  réactifs. 

Pour  reconnaître  cette  fraude  qui  tend  à  se  généraliser» 
il  sufiit  de  traiter  les  éponges  par  une  solution  des  acides 
.  suivants  :  acide  chlorhydrique,  sulfurique,  azotique,  qui 
communiquent  à  l'éponge  colorée  artificiellement  une 
teinte  rose  plus  ou  moins  intense.  Les  acides  borique; 
sulfhydrique,  sulfureux  et  la  plupart  des  acides  organi- 
ques n'ont  pas  d'action  ;  les  alcalis  ramènent  au  jaune 


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—  209  — 

la  coloration  rouge  déterminée  par  les  premiers  acides. 

La  matière  colorante  est  enlevée  par  les  solutions  alca- 
lines faibles,  elle  est  insoluble  dans  Téther,  le  sulfure  de 
carbone,  le  chloroforme,  etc.,  elle  se  dissout  en  petite 
proportion  dans  Félher  acétique  etralcool  méthylique,  etc. 

En  poursuivant  ses  recherches,  M.  Viron  a  été  amené  à 
reconnaître  que  cette  matière  colorante  était  produite  par 
des  dérivés  azoïques.  L'ensemble  des  réactions  observées 
rapproche  ce  colorant  des  matières  vendues  dans  le  com- 
merce sous  les  noms  d'hélianthine,  de  méthylorange,  de 
diméthylaniline ,  de  tropéoline  00,  ou  d'orangé  3  de 
Poirrier. 

M.  Tiron  continue  ses  recherches  sur  un  pigment  rouge 
retiré  d'une  eau  de  fleur  dorange,  —  M.  Viron  a  déjà  entre- 
tenu la  Société  de  ses  recherches  sur  les  colorations  qui 
apparaissent  quelquefois  dans  les  eaux  distillées.  Il  a  ob- 
servé que  ces  colorations  étaient  dues  soit  à  des  microor- 
ganismes tenus  en  suspension  dans  le  liquide  comme 
l'avait  indiqué  antérieurement  M.  Barnouvin,  soit  à  des 
pigments  sécrétés  par  ces  microorganismes  eux-mêmes, 
lesquels  pigments  étaient  réellement  solubles,  puisque  le 
liquide  traversait  le  filtre  Chamberland  sans  modification 
de  teinte.  M.  Viron  a  étudié  une  eau  distillée  de  fleur 
d'orange  possédant  une  belle  coloration  rouge  ;  cette  eau 
traversait  le  filtre  Chamberland  en  perdant  sa  teinte.  La 
matière  colorante  était  due  à  des  microorganismes  chro- 
mogènes en  suspension  dans  le  liquide.  Il  a  réussi  à  isoler 
la  matière  colorante  qu'il  désigne  sous  le  nom  d'Aurantio- 
purpurine  et  qui  présente  les  réactions  suivantes  :  elle  est 
insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  l'alcool,  l'éther,  le  chlo- 
roforme, le  sulfure  de  carbone,  et  elle  communique  à  ce 
dernier  liquide  une  coloration  rouge  groseille.  Ce  pigment 
bleuit  par  l'acide  sulfurique  et  perd  rapidement  sa  colo- 
ration sous  l'action  combinée  de  l'air  et  de  la  lumière. 
M.  Viron  fait  ressortir  l'analogie  très  grande  qui  existe 
entre  ce  pigment  et  la  zoonéry thrine  de  Krukenberg. 

M.  Léger  présente  une  note  de  M.  Jardin,  interne  en 
pharmacie,  sur  l'analyse  d'un  liquide  extrait  d'un  kyste  de 


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—  210  — 

e  chyleuse.  Le  liquide  blanc  et  opaque,  ayant  Tap- 

ce  du  lait,  est  caractérisé  par  la  grande  quantité  de 

re  grasse  qu'il  renferme  :  139«^80  par  kilo. 

Schmidt  expose  la  gestion  financière  de  la  Société 

l'année  qui  vient  de  s'écouler,  les  comptes  du  tréso- 

ont  approuvés  à  l'unanimité. 

Bûrker  présente  M.  Dommergue  au  titre  de  membre 

spondant.  Les  cadres  étant  complets,  M.  Dommergue 

,  attendre  une  vacance  pour  poser  à  nouveau  sa  can- 

ire. 

séance  est  levée  à  4  heures. 

Le  Secrétaire  annuel^ 
Leidié. 


;ONSEIL  D'HYGIÈNE  PUBLIQUE  ET  DE  SALUBRITÉ 

DU   DÉPARTEMENT   DE   LA   SEINE 


mce  du  8  janvier  1892.  —  Une  partie  de  la  séance  est 
icrée  à  la  discussion  du  rapport  présenté  par  M.  Michel 
sur  les  ateliers  de  redistillation  et  de  rectification 
iuiles  essentielles  employées  en  parfumerie, 
la  demande  du  comité  consultatif  des  arts  et  manu- 
res,  le  conseil  d'hygiène  a  été  prié  d'examiner  dans 
e  classe  il  conviendrait  de  placer  ces  établissements. 
Michel  Lévy,  chargé  du  rapport,  conclut  ainsi  : 
)ans  l'état  actuel  de  la  législation,  il  y  a  lieu  de  con- 
5r  les  huiles  essentielles  comme  rentrant  dans  les 
lits  visés  par  l'article  1'"  du  décret  du  19  mai  1873.  » 
le  Rapporteur  base  cette  opinion  sur  les  considé- 
is  suivantes  : 

jC  décret  du  19  mai  1873  est  applicable  (art.  !•')  au 
le  et  à  ses  dérivés,  aux  huiles  de  schiste  et  de  goudron, 
ssences  et  autres  hydrocarbures  liquides  pour  l'éclai- 
et  le  chauffage,  la  fabrication  des  couleurs  et  vernis, 
;:raissage  des  étoffes  ou  tout  autre  emploi. 
)ans  le  tableau  annexé  au  décret  du  3  mai  1886,  au 


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—  211  — 

paragraphe  «  huiles  essentielles  ou  essences  de  térében- 
thine, d'aspic  et  autres  »,  on  trouve  le  renvoi  suivant: 
ic  Voir  huiles  de  pétrole,  de  schistes,  etc.  »,  et  cet  autre 
paragraphe  vise  le  régime  spécial  réglementé  par  les 
décrets  des  19  mai  1873,  12  juillet  1884  et  20  mars  1885.  » 

Or,  ainsi  que  le  fait  remarquer  M.  le  Rapporteur,  ces 
dispositions  entraînent  Tattrihution  à  la  1^*'  classe  de  toutes 
les  usines  en  question. 

M.  Riche  croit  qu'assimiler  les  huiles  essentielles  au 
pétrole  et  à  Tessence  minérale,  c'est  pousser  bien  loin 
Tesprit  de  réglementation. 

Le  pétrole  et  l'essence  sont  distillés  à  feu  nu,  opération 
qui  présente  de  grands  dangers  :  au  contraire,  les  huiles 
essentielles  sont  obtenues  par  la  distillation  en  présence 
de  Veau  ou  de  la  vapeur  d'eau,  ce  qui  rend  le  travail 
bien  moins  dangereux.  En  outre,  les  ateliers  où  s'effectue 
cette  dernière  distillation  sont  tous  de  petites  dimensions 
et  situés  pour  la  plupart  dans  l'intérieur  de  grandes  usines 
qui,  elles-mêmes,  sont  déjà  classées.  Enfin,  le  décret  de 
1  873  dit  :  «  les  essences  et  autres  hydrocarbures  »  ;  or,  les 
huiles  essentielles  dont  il  est  question  renferment  bien 
plus  de  produits  oxygénés  que  de  carbures  d'hydrogène. 
M.  Riche  croit  qu'il  y  a  lieu  d'user  de  quelques  tempéra- 
ments, et  ce  dans  l'intérêt  même  de  l'industrie. 

M.  Bourgoin  qui,  après  la  première  lecture  du  rapport, 
avait  demandé  des  adoucissements  à  la  réglementation 
proposée,  déclare  qu'il  se  range  à  l'avis  exprimé  par 
M.  Riche:  les  dangers  d'incendie  résultant  de  la  distil- 
lation des  huiles  essentielles  sont  fort  minimes  et  il  serait 
porté  à  conclure  au  non-classement  de  ces  ateliers. 

M.  Michel  Lévy,  rapporteur,  ne  suppose  pas  que 
MM.  Riche  et  Bourgoin  demandent  que  les  usines  qui 
renferment  plusieurs  milliers  de  litres  de  ces  huiles  essen- 
tielles ne  soient  pas  classées.  A  son  avis,  le  décret  de  1873 
est  formel  :  si  l'on  ne  peut  donner  une  autre  dénomination 
à  ces  produits  que  celle  d'essences,  huiles  essentielles,  on 
ne  peut  que  conclure  au  classement  des  établissements 
qui  les  fabriquent.  Bien  entendu,  il  serait  excessif  de 


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—  212  — 

r  dans  la  l""*  classe  toutes  les  usines  en  question: 
M.  le  Rapporteur  estime-t-il  qu'il  conviendrait  de 
îr  le  classement  des  moins  importantes  d'entre  elles, 
jt  pour  ce  motif  qu'il  a  cru  devoir  terminer  son  rap- 
n  proposant  au  conseil  d'émettre  le  vœu  suivant  : 
4orsque  la  redistillation  s'opère  de  façon  à  amener  la 
nsation  d'un  mélange  d'essence  et  d'eau  en  excès, 
eu  dans  des  alambics  chauffés  à  la  vapeur,  loin  de 
3yer  et  de  toute  lumière  à  feu  nu,  l'usine  sera  ramenée 
lasse  que  comporte  son  dépôt  d'essence.  » 
le  Rapporteur  ajoute  enfin  qu'il  y  a  d'autant  plus 
ité  à  classer  même  les  petits  établissements  que, 
un  travail  fourni  par  M.  le  docteur  Miquel,  ins- 
ir  des  établissements  classés  (travail  annexé  au 
rt),  un  établissement  de  très  minime  importance  est 
lé  comme  «  répandant  à  une  grande  distance  une 
'  qui  incommode  le  voisinage  ».  Dans  de  pareilles 
es,  toutefois,  le  rangement  dans  la  troisième  classe 
t  suiQsant. 

Riban  trouve  que  la  proposition  de  M.  le  Rapporteur 
iutant  mieux  justifiée  que  les  ateliers  dans  lesquels 
aploie  les  vernis  sont  classés. 
Arm.  Gautier  demande  à  l'administration  si  c'est  à 
ite  d'accident  que  la  question  en  discussion  a  été 
au  conseil  :  dans  ce  cas,  il  est  de  l'avis  de  M.  le  Rap- 
Lir.  Sinon  il  s'associerait  aux  objections  présentées 
[.  Riche. 

le  Président,  au  nom  de  l'administration,  répond 
cun  accident  ne  s'est  produit. 
Michel  Lévy,  rapporteur,  fait  remarquer  que  la 
Ion  se  résume  en  ceci  :  étant  donné  le  texte  de  la 
nentation  actuellement  en  vigueur,  les  huiles  essen- 
j  sont-elles  régies  par  le  décret  du  19  mai  1873?  Il 
resse  d'ajouter  que  la  plupart  des  ateliers  dont  il 
ne  pourront  être  que  rangés  dans  la  3®  classe  ;  seuls, 
3S  grands  établissements  rentreront  dans  la  première, 
le  Président  met  aux  voix  la  conclusion  du  rapport 
Michel  Lévy,  ci-dessus  rappelée. 


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—  213  — 

Cette  conclusion  est  adoptée. 

Le  projet  de  vœu  est  ensuite  voté. 

M.  Linder,  au  nom  de  la  commision  chargée  d'étudier 
la  composition  des  fumées  d'usines,  remercie  M.  Paul 
Brousse  de  sa  bienveillante  intervention  auprès  du  conseil 
municipal:  c'est  grâce  à  lui,  en  effet,  que  le  crédit  de 
2.000  francs  demandée  la  dernière  séance  pour  poursuivre 
les  études  a  été  accordé  le  jour  même. 

Le  conseil  s'associe  aux  remerciements  exprimés  par 
M.  Linder. 

M.  Paul  Brousse  répond  qu'il  est  fort  sensible  à  ce 
témoignage  de  sympathie  ;  si  la  somme  allouée  n'était  pas 
suffisante,  il  ne  doute  pas  que  le  conseil  municipal  veuille 
bien  voter  un  crédit  supplémentaire. 

M.  le  Chef  de  la  2*  division  rend  compte  des  transports 
de  contagieux  et  des  désinfections  opérés  pendant  le  mois 
de  décembre  1891  par  les  soins  de  la  préfecture  de  police: 

Transports  de  contagieux. 

Fièvre  typhoïde 30 

Variole 7 

Rougeole 14 

Scarlatine 11 

Diphtérie 45 

Erysipèle 29 

Divers 31 

167 

Les  escouades  spéciales  ont  désinfectés  52  locaux  con- 
taminés. 

Pendant  l'année  1891,  2.051  contagieux  ont  été  trans- 
portés, savoir  : 

Fièvre  typhoïde 344 

Variole 144 

Rougeole 189 

Scarlatine 259 

Diphtérie 478 

Erysipèle 379 

Divers 258 

2.051 

Au  cours  de  la  même  année,  le  chiffre  des  désinfections 


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—  214  — 

omicile  par  les  soins  des  escouades  spéciales  de  la  pré- 
ture  s'est  élevé  à  822. 


SOCIETE  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  annuelle  du  15  janvier  1892  (suite)  (1). 


7port  de  la  commission  instituée  pour  décerner  la  médaille 
d'or  attribuée  aux  travaux  de  chimie  ;  par  M.  Leidié. 

la  commission  instituée  pour  décerner  celle  des  deux 
iailles  d'or  que  la  Société  réserve  aux  travaux  de  chimie 
1  à  examiner  deux  mémoires.  Plusieurs  autres  thèses 
iraleur,  soutenues  cette  année  devant  TEcole  supérieure 
)harmaciede  Paris,  n*ontpu  être  soumises  au  jugement 
[a  Société  pour  des  motifs  divers,  et  notamment  à 
se  de  la  position  occupée  dans  l'enseignement  par  leurs 
îurs. 

es  deux  thèses  que  la  commission  avait  mission  d'exa- 
ler  étaient  : 

Celle  de  M.  Demont,  intitulée  :  Contribution  à  Vétude 
ligue  du  chloroforme.  Action  des  sulfures  de  potassium  et 
)dium  ; 

Celle  de  M.  Poulenc,  intitulée  :  Sur  un  nouveau  corps 
ux,  le  pentafluochlorure  de  phosphore. 

Analyse  de  la  thèse  de  M,  Demont. 

ïrsque  Ton  fait  réagir  le  chloroforme  sur  la  p:)tasse 
Dlique  employée  en  excès,  les  produits  ultimes  de  la 
tion  poussée  à  son  dernier  terme  sont  :  Teau,  le  chlo- 
de  potassium  et  Tacide  formique.  Si,  au  contraire, 
le  chloroforme  qui  est  en  excès,  et  si  la  réaction  est 
érée  par  un  abaissement  de  température,  Tattaque,  au 

loum,  de  Pharm.  et  Ch.  [5],  XXV,  li2. 


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—  215  — 

lieu  de  fournir  exclusivement  du  chlorure  et  du  formiate, 
n'en  fournit  que  des  traces,  et  la  masse  de  chloroforme 
inattaqué  retient  en  dissolution  de  Toxychlorure  de 
carbone. 

M.  Demont,  se  basant  sur  les  nombreuses  analogies  qui 
existent  entre  les  composés  du  soufre  et  ceux  de  Toxygène, 
a  clierché  s'il  n'existerait  pas  un  parallélisme  entre  l'action 
des  sulfures  et  celle  des  oxydes  alcalins  sur  le  chloroforme, 
et  il  a  obtenu  des  termes  sulfurés  correspondant  aux 
termes  oxygénés  connus. 

Examinons  deux  cas  : 

Premier  cas.  —  Lorsque  l'on  fait  arriver  petit  à  petit  du 
chloroforme  sur  du  monosulfure  de  potassium  anhydre  en 
ayant  soin  d'employer  les  deux  corps  en  quantité  calculée, 
il  se  forme,  au  sein  du  liquide  refroidi,  un  précipité  de 
chlorure  de  potassium  qui  renferme  tout  le  chlore  du  chlo- 
roforme employé.  Le  liquide  est  d'abord  additionné  de 
quantités  croissantes  d'éther,  puis  neutralisé  par  l'acide 
sulfurique  et  l'on  en  sépare  successivement  par  ces  deux 
traitements  :  l^^del'acide  sulfoxanthique  de  Ohancel,  à  l'état 
de  sel  de  potassium,  que  l'on  caractérise  par  une  série  de 
doubles  décompositions  métalliques;  2^  un  alcoolate  de 
bisulfure  de  potassium,  corps  cristallisé  obtenu  précédem  • 
ment  par  l'auteur  d'une  façon  synthétique,  qui  a  pour  for- 
mule 0*H*0'  +  KS*  et  qui,  par  dessiccation  dans  le  vide 
ou  par  la  chaleur,  perd  de  l'alcool  et  se  transforme  dans  la 
combinaison  plus  stable  C*H'0'  +9KS*;  3^  une  matière 
blanche,  amorphe,  qui  offre  la  composition  centésimale 
d'un  acide  formique  persulfuré  O'H'8*.  Il  se  forme,  comme 
produits  accessoires,  du  mercaptan,  du  sulfure  et  du  bisul- 
fure d'éthyleet  probablement  aussi  un  éther  sulfuré  ayant 
pour  formule  brute  0**H*'S',  déjà  décrit,  par  Gabriel  et 
qui  semblerait  correspondre  au  pseudo-éther  triéthylfor- 
mique  de  Kay. 

Deuxième  cas.  —  Lorsqu'on  fait  agir  un  grand  excès  de 
chloroforme  sur  le  sulfure  de  potassium,  en  ayant  soin  de 
refroidir  pour  modérer  la  réaction,  on  n'obtient  plus  que 
des  traces  d'acide  formique  persulfuré  et  d'acide  sulfoxan- 


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—  216  — 

thique,  mais  on  observe  nettement  la  formation  de  chloro- 
sulfure  de  carbone  0*01*  S"  correspondant  à  Toiychlorure 
C*  Cl'  S*  ;  on  obtient  aussi  des  traces  d'oxychlorure  et  d'oxy- 
sulfure  de  carbone. 

En  dehors  de  Taction  principale  qui,  dans  ces  deux  cas, 
donne  naissance  à  Tacide  formique  persulfuré,  la  forma- 
tion des  produits  secondaires  s'explique  facilement.  En 
effet,  l'acide  formique  persulfuré  a  une  tendance  à  se 
décomposer  en  donnant  du  soufre  qui  s'unit  au  sulfure  de 
potassium  pour  donner  le  bisulfure,  lequel  se  combine  à 
l'alcool.  D'autre  part,  le  chlorosulfure  de  carbone  s'unit 
au  mercaptan  potassé  pour  donner  Téther  éthylique  de 
l'acide  sulfoxanthique  et,  par  saponification,  cet  acide  lui- 
même  qui  s'unit  à  l'excès  de  potasse,  Enfin,  le  chlorosul- 
fure de  carbone  donne  les  produits  qui  résultent  de  son 
oxydation. 

Telle  est  l'action  du  monosulfure  de  potassium.  Celle 
du  monosulfure  de  sodium  lui  est  entièrement  comparable, 
seulement  elle  est  beaucoup  moins  énergique  que  la  pre- 
mière :  au  lieu  de  refroidir  légèrement  comme  dans  le 
premier  cas  pour  modérer  la  réaction,  il  faut,  pour  la  pro- 
voquer, élever  la  température.  Les  produits  obtenus  sont 
les  mêmes  et  existent  en  proportions  identiques. 

L'action  des  sulfhydrates  de  sulfures  est  calquée  sur 
'celle  des  monosulfures.  Mais,  que  ce  soit  le  sel  de  potas- 
sium ou  celui  de  sodium,  cette  action  est  nulle  à  froid,  très 
faible  à  chaud,  et  donne  seulement  de  petites  quantités 
des  corps  étudiés  plus  haut  ;  il  y  a,  en  outre,  dégagement 
d'hydrogène  sulfuré  et  formation  d'hyposulfite  alcalin. 

Une  des  principales  difficultés  de  ce  travail  a  été  le 
dosage  du  soufre.  M.  Demont  Ta  effectué  par  le  procédé  de 
M.  Prunier,  qui  consiste  à  calciner  la  matière  avec  du  per- 
manganate de  potassium  :  le  soufre  se  transformant  ainsi 
en  acide  sulfurique  et  le  carbone  en  acide  carbonique. 

En  résumé,  M.  Demont  a  reproduit  :  1^  des  composés 
connus  de  la  série  xanthique,  mais  par  une  méthode  dif- 
férente de  celle  de  Ohancel;  2^  des  combinaisons  de  bisul- 
fures alcalins  avec  l'alcool  qu'il  avait  déjà  obtenues  par  un 


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—  217  — 

procédé  direct.  De  plus,  il  est  le  premier  a  avoir  isolé  un 
corps  dont  la  composition  répond  à  celle  d'un  acide  for- 
mique  persulfuré  C"H*S*,  acide  dans  lequel  tout  Foxygèue 
de  l'acide  formique  serait  remplacé  par  du  soufre  :  il  est  à 
souhaiter  qu'il  poursuive  l'étude  des  propriétés  et  de  la 
constitution  de  ce  corps,  dont  il  n'a  donné  que  la  formule 
brute. 

M.  Demont  a  donc  exposé  dans  tous  ses  détails  l'en- 
semble des  phénomènes  complexes  qui  résultent  de  la  réac- 
tion exercée,  dans  des  circonstances  diverses,  par  les 
sulfures  alcalins  sur  le  chloroforme,  et  il  a  expliqué  l'en- 
chaînement des  métamorphoses  qui  relient  entre  eux  les 
produits  observés. 

Analyse  de  la  thèse  de  M,  Poulenc. 

Une  série  de  découvertes  récentes  ont  assigné  définiti- 
vement au  fluor  la  place  qu'il  doit  occuper  en  tête  de  la 
première  famille  des  métalloïdes.  La  détermination  du 
poids  atomique,  de  la  composition  en  poids  et  en  volume 
des  combinaisons  hydrogénées,  chlorées,  phosphorées, 
ont  servi  principalement  de  base  à  la  confirmation  des 
analogies  qui  n'étaient  précédemment  que  des  hypothèses. 

M.  Moissan  avait  fait  remarquer  la  grande  stabilité  du 
pentafluorure  de  phosphore,  qui  diffère,  à  ce  point  de  vue, 
notablement  du  composé  chloré  correspondant.  Il  avait 
observé,  d'autre  part,  que  le  trifluorure  de  phosphore  se 
combinait  au  chlore  pour  donner  un  nouveau  corps  ga- 
zeux. L'étude  de  ce  composé  a  fait  l'objet  de  la  thèse  de 
M.  Poulenc. 

M.  Poulenc  prépare  ce  gaz  par  l'union  directe  du  chlore 
et  du  trifluorure  de  phosphore  au  moyen  d'un  dispositif 
spécial:  deux  volumes  du  premier  et  deux  volumes  du 
second  s'unissent,  avec  contraction  de  moitié,  pour  donner 
deux  volumes  d'un  gaz  nouveau  qui  a  pour  formule 
PFl'Ol';  c'est  le  pentafluochlorure  de  phosphore  dont 
voici  les  propriétés  : 

Ce  gaz  est  incolore,  d'odeur  piquante,  répandant  des 

Jjwru.  de  Phêrm.  $t  4ê  CM».,  %•  série,  t.  XXV.  (15  février  1892).       1 5 


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—  218  — 

s  blanches  à  l'air.  Il  n'attaque  pas  le  verre  quand  il 
;.  Sa  densité  est  égale  à  5,40  (Th.  =  5,46).  Son  point 
léfaction,  à  la  pression  ordinaire,  est  situé  à  —  8«. 
ileur  au-dessus  de  200*^,  l'électricité,  le  décomposent 
jrmation  de  pentafluorure  et  de  trichlorure  de  phos- 
L'eau,  l'alcool,  les  solutions  alcalines  employées 
;ès  l'absorbent  complètement  en  formant  respective- 
de  l'acide  chlorhydrique,  du  chlorure  d'éthyle,  un 
re  alcalin,  et  de  l'acide  fluorhydrique,  du  fluorure 
le,  un  fluorure  alcalin.  Le  sodium  fondu  l'absorbe 
Hement.  Le  mercure  à  froid,  le  magnésium,  l'alu- 
m,  le  fer,  le  nickel,  le  plomb  et  l'étain  à  180°  lui  en- 
deux  atomes  de  chlore  :  il  se  forme  des  chlorures 
res  et  du  trifluorure  de  phosphore, 
petite  quantité  d'eau  le  décompose  en  acide  chlo- 
ique  et  en  oxy fluorure  de  phosphore  gazeux,  lequel, 
influence  d'une  grande  quantité  d'eau  se  décompose 
aent  en  acide  fluorhydrique  et  acide  phosphorique. 
^az  ammoniac  sec  s'y  combine  à  la  température  or- 
e  et  donne  la  fluorophosphamide  PFl*  (AzH*)',  com- 
olide  analogue  à  la  chlorophosphamide  PCl'(AzH')'. 
semble  de  ces  propriétés  démontre  que  si  le  penta- 
lorure  de  phosphore,  au  point  de  vue  du  type  chi- 
et  de  la  saturation  du  phosphore  se  rapproche  du 
iuorure,  il  en  diffère  notablement  par  l'instabilité 
ux  atomes  de  chlore  fixés  sur  le  trifluorure,  car  le 
iuorure  lui-même  est  très  stable.  Son  dédoublement 
en  chlore  et  trifluorure  de  phosphore,  le  rapproche 
ttlachlorure  de  phosphore  qui  se  dédouble,  comme 
iait,  sous  des  influences  peu  énergiques  en  chlore  et 
>rure  de  phosphore. 

manipulations  exercées  sur  les  gaz,  préparation, 
ment,  analyses,  exigent  généralement  qu'on  modifie 
hacun  d'eux  les  procédés  communément  employés, 
fflcultés  sont  augmentées  quand  il  s'agit  de  corps 
:  doués  d'affinités  aussi  énergiques  que  les  composés 
;. 
^oulenc,  en  dehors  d'un  procédé  pratique  de  prépa- 

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—  219  — 

ration  du  phosphore  de  cuivre  destiné  à  l'obtention  du  tri- 
fluorure  de  phosphore,  a  dû  imaginer  plusieurs  disposi- 
tions nouvelles  d'appareils  et  plusieurs  procédés  ana- 
lytiques spéciaux  pour  surmonter  les  difilcultés  inhérentes 
aux  recherches  qu'il  a  entreprises.  Son  travail,  inséré  aux 
Comptes  rendus  de  V  Académie  des  Sciences^  a  reçu  la  sanction 
de  la  publicité  scientifique,  et  M.  Berthelot  lui  a  ouvert 
les  colonnes  des  Annales  de  chimie  et  de  physique. 

En  conséquence,  la  commission  classe  en  première 
ligne  la  thèse  de  M.  Poulenc  et  en  deuxième  ligne  celle  de 
M.  Demont.  Elle  propose  à  la  Société,  eu  égard  à  l'impor- 
tance de  ces  deux  travaux  et  à  cette  circonstance  que,  l'an- 
née dernière,  la  médaille  d'or  réservée  aux  travaux  de 
chimie  n'a  pas  été  décernée,  de  donner  cette  année,  et  à 
titre  exceptionnel,  une  médaille  d'or  à  chacun  des  con- 
currents, M.  Poulenc  et  M.  Demont, 


Rapport  de  la  Commission  du  prix  des  thèses  (section  des 
sciences  naturelles)  ;  par  M.  Grignon. 

Chargé,  avec  MM.  CoUin  et  Viron,  de  l'examen  d'une 
partie  des  thèses  présentées  à  la  Société  de  Pharmacie 
pour  le  concours  annuel  qu'elle  a  institué,  j'ai  l'honneur, 
Messieurs,  de  soumettre  à  votre  approbation  le  rapport 
dont  elles  font  l'objet. 

Dans  la  section  des  sciences  naturelles,  le  nombre  des 
thèses  s'élève  cette  année  à  trois. 

Deux  sont  du  domaine  immédiat  des  sciences  naturelles, 
puisqu'elles  s'occupent  essentiellement  d'anatomie  végé- 
tale :  ce  sont  celle  de  M.  Peuilloux,  sur  les  Polygalacées, 
et  celle  de  M.  Perrot,  sur  les  Lauracées. 

La  troisième,  au  contraire,  traite  d'un  sujet  éminemment 
pharmaceutique  ;  elle  a  pour  but  l'analyse  et  la  compa- 
raison des  divers  codex  qui  ont  servi  de  guide  aux  prati- 
ciens depuis  plus  d'un  siècle.  C'est  par  l'examen  de  cette 
thèse  que  nous  allons  commencer. 


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—  220  — 

M.  Deschamps,  qui  en  est  Tauteur,  a  pris  comme  titre 
«  Etude  comparative  des  Codex  français  »,  se  proposant 
ainsi  de  faire  ressortir  les  modifications,  le  développement 
successifs  de  ces  diverses  pharmacopées.  Disons  dès  à 
présent,  qu'à  cet  égard.  Fauteur  a  su  remplir,  dans  un 
style  assez  facile,  mais  qui  prête  peut-être  par  endroit  à 
la  critique,  la  tâche  qu'il  s'était  imposée. 

Dans  une  introduction  de  quelques  pages,  M.  Deschamps 
rappelle  les  meilleures  définitions  qu'on  a  pu  donner  du 
Codex  ;  puis  il  en  recherche  l'origine  qu'il  trouve  dans 
VAntidotaire  Nicolas.  Cet  ouvrage  de  Nicolas  Myrepse, 
médecin  grec  du  XIIP  siècle,  était  en  définitive  une  phar- 
macopée assez  rudimentaire,  il  est  vrai,  qu'une  ordonnance 
de  1383  en  vigueur  jusqu'en  1687,  rendit  par  cela  même 
en  quelque  sorte  ofiicielle. 

Faisant  ainsi  l'histoire  du  Codex,  M.  Deschamps  est 
forcément  conduit  à  donner  un  aperçu  de  l'histoire  générale 
de  la  pharmacie.  Après  en  avoir  suivi  le  développement  à 
travers  les  âges,  et  démontré  que  la  science  s'est  peu  à 
peu  substituée  à  l'empirisme,  ou  du  moins,  tend  à  jouer 
un  rôle  de  plus  en  plus  prépondérant,  l'auteur  arrive  à  ce 
qui  constitue  l'objet  même  de  sa  thèse,  l'étude  des  Codex 
qui  comprend  autant  de  chapitres,  pour  ainsi  dirç,  qu'il  y 
a  de  formulaires. 

Dans  cette  revue  critique,  figurent  les  Codex  de  1758, 
1818,  1837,  1866  et  1884. 

Pour  chacun  d'eux,  M.  Deschamps  s'eflTorce  de  faire 
ressortir  le  plan  suivant  lequel^il  a  été  conçu,  les  divisions 
que  les  auteurs  ont  cru  devoir  y  introduire  pour  le  rendre 
plus  clair,  plus  facile  à  consulter.  Il  signale  en  même 
temps,  avec  le  plus  grand  soin,  la  suppression  des  subs- 
tances ou  préparations  jugées  par  l'usage  ou  le  raisonne- 
ment insuffisantes,  inertes,  inefficaces  ou  surannées  et 
l'apparition  des  nouveaux  corps,  nouvelles  préparations 
qui  figurent  dans  l'édition,  dont  il  fait  l'étude.  Il  passe 
en  revue,  pour  chaque  Codex,  les  préparations  les  plus 
saillantes,  celles  surtout  qui  ont  donné  ou  donnent  encore 
lieu  à  quelques  contestations.  Il  indique  les  modifications 


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—  221  — 

rationnelles  apportées  dans  la  préparation  des  produits 
chimiques  et  pharmaceutiques,  en  discute  les  avantages» 
en  fait  ressortir  les  inconvénients,  quand  il  y  a  lieu. 

Il  arrive  ainsi  à  conclure  que  les  changements  successifs, 
qui  se  sont  peu  à  peu  produits  dans  les  divers  formulaires, 
résultent  de  l'application  d'une  méthode  véritablement 
scientifique,  pour  l'étude  des  corps  et  la  recherche  du 
produit  simple,  synthétisant  l'action  des  corps  complexes 
qui  encombrent  les  premières  éditions.  De  là,  abandon  des 
préparations  compliquées,  dépouvues  de  valeur  médicale, 
adoption  de  formules  générales  répondant  à  un  ordre 
spécial  de  médicaments,  choix  des  produits  les  plus  simples, 
les  plus  actifs,  les  mieux  dosés,  et  enfin  utilisation  des 
formes  pharmaceutiques  les  plus  pratiques. 

Cette  étude  comparative,  bien  qu'un  peu  diffuse,  n'est 
certes  pas  dénuée  d'intérêt.  Et  si  l'auteur,  à  cause  même 
du  sujet  qu'il  a  choisi,  ne  pouvait  s  attendre  à  en  dégager 
des  résultats  nouveaux  bien  saillants,  il  ne  s'ensuit  pas 
moins  qu'il  peut  exprimer  la  prétention  d'avoir  participé, 
dans  une  certaine  mesure,  à  l'histoire  générale  de  la 
pharmacie  et  fait  preuve  d'érudition  en  littérature  phar- 
maceutique. 

La  thèse  que  M.  Peuilloux  présente  comme  une  contri- 
bution à  l'étude  anatomique  des  Polygalacées,  nous  paraît 
plus  spécialement  consister  en  une  étude  anatomique  des 
racines  de  Polygala  et  de  Ratanhia,  entreprise  surtout 
au  point  de  vue  de  la  matière  médicale. 

Elle  est  extraite  d'un  travail  plus  complet  qui  a  valu  à 
son  auteur  le  prix  Meunier,  aussi  se  ressent-elle  peut-être 
des  coupures  inévitables  qu'a  dû  subir  le  mémoire 
primitif. 

Elle  comprend  une  étude  botanique  de  la  famille  et  une 
étude  anatomique,  non  pas  des  organes  de  végétation  en 
général  mais  plus  particulièrement  de  ceux  dont  nous 
venons  de  parler. 

L'historique  de  la  famille,  sa  place  dans  les  diverses 
classifications,  ses  affinités,  ses  divisions  en  tribus,  et 
les  caractères  botaniques  sont  exposés  dans  la  première 
partie  de  cette  thèse. 


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—  222  — 

Laissant  de  côté  ce  travail  bibliographique,  nous  arri- 
vons à  la  deuxième  partie  qui  comprend  dans  son  premier 
chapitre  Tétude  d'une  racine  de  Polygalée. 

M.  Feuilloux  examine  successivement  la  structure  pri- 
maire et  secondaire  de  cet  organe  et  rapporte  une  obser- 
vation assez  curieuse  sur  une  anomalie  de  développement 
présentée  par  une  racine  de  Polygala  vulgaris. 

Ce  développement  anormal  résulte  de  ce  que  le  cambium 
qui  agit  ordinairement  en  tous  ses  points  à  la  façon  d'un 
méristème,  fournissant  vers  l'extérieur  du  liber  secondaire, 
vers  l'intérieur  du  bois  secondaire,  n'a  fonctionné  de 
cette  manière  que  sur  une  partie  de  son  étendue.  — 
M.  Feuilloux  dit  textuellement  que  «  sur  le  segment  opposé 
aux  formations  secondaires  normales  la  coupe  transversale 
ne  présente  ni  assise  génératrice,  ni  liber,  ni  parenchyme 
cortical....  »  et  que,  de  plus,  «  la  bande  vasculaire  primaire 
qui,  dans  la  structure  normale,  se  trouve  au  centre  de 
l'organe,  est  rapprochée  du  bord  privé  de  formations 
secondaires  » . 

S'il  en  est  ainsi,  cette  bande  vasculaire  ne  doit  pas  être 
rapprochée,  mais  bien  accolée  au  bord  privé  de  formations 
secondaires,  ce  que  ne  semble  pas  indiquer  la  figure  qui 
représente  la  coupe  transversale.  En  examinant  cette 
figure,  qui  manque  de  netteté,  la  bande  vasculaire  primaire 
paraît  plutôt  séparée  du  bord  dont  il  est  question  par  de» 
éléments  qui  ont  tout  l'aspect  de  formations  ligneuses 
secondaires.  On  peut  donc  se  demander  si  l'anomalie 
n'est  pas  le  résultat  d'un  traumatisme  quelconque  qui 
s'est  produit  d'un  seul  côté  de  la  racine  presqu'au  début 
de  l'apparition  des  formations  secondaires.  Pour  nous, 
cette  observation  mérite  d'être  contrôlée  et  confirmée  par 
de  nouvelles  recherches. 

Voici  maintenant  l'explication  assez  ingénieuse  que 
donne  M.  Feuilloux  de  la  structure  anormale  de  la  racine 
de  Polygala  de  Virginie.  D'après  lui,  l'assise  génératrice 
ne  fournirait  pas  de  liber  dans  la  portion  de  la  racine 
opposée  à  la  crête.  Elle  produirait  seulement  un  paren- 
chyme ligneux  à  parois  minces  qui  remplirait  l'échancrure 
apparente  au  premier  abord  dans  le  bois,  sur.  la  coupe 


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—  223  — 

transversale.  Tout  au  contraire,  de  l'autre  côté,  la  puis- 
sance génératrice  de  la  zone  cambiale  vis-à-vis  du  liber 
s'avancer  comme  un  coin  vers  l'extérieur,  à  peu  de  distance 
de  l'épiderme,  et  constituer  ainsi  la  crête. 

Revenant  à  la  matière  médicale  des  Polygalées,  l'auteur 
dans  son  deuxième  chapitre  traite  des  falsifications  du 
Polygala  de  Virginie  et  donne  les  coupes  des  racines  de 
Gillenia  trifoliata,  Cypripedium  parviflorum,  Ruscus  acu- 
leatus  et  du  faux  Polygala  de  Belgique. 

Le  chapitre  suivant  est  consacré  à  l'anatomie  de  la  tige 
des  Polygalées.  La  description  des  coupes  effectuées  sur 
le  Polygala  myrtifolia,  à  divers  degrés  de  développement, 
est  donnée  comme  exemple,  car  elle  s'applique  à  toutes 
les  Polygalées  non  volubiles  dont  la  tige  présente,  d'une 
manière  à  peu  près  constante,  une  structure  analogue. 
On  ne  peut  reprocher  à  M.  Feuilloux  de  s'être  occupé  de 
la  tige  des  Polygalées  ;  cependant,  il  eût  peut-être  mieux 
fait,  dans  l'intérêt  de  l'unité  du  sujet,  de  s'en  tenir  à  l'exa- 
men de  la  racine,  étant  donné  surtout  que,  plus  loin, 
dans  ses  recherches  sur  les  Kramériées,  il  ne  s'occupera 
plus  que  de  celle-ci. 

En  efifet,  dans  ses  quatrième  et  cinquième  chapitres, 
M.  Feuilloux  entreprend  l'étude  comparée  des  racines  de 
ratanhia  au  point  de  vue  descriptif  et  anatomique. 

Après  en  avoir  donné  une  excellente  monographie,  il 
passe  à  l'examen  microscopique  des  racines.  Il  décrit 
avec  détail  les  coupes  de  Ratanhia  du  Pérou,  de  la  Nou- 
velle-Grenade, du  Para,  du  Guayaquil.  Il  en  conclut  que 
ces  racines,  dépourvues  de  moelle,  présentent  constam- 
ment des  fibres  libériennes  dont  le  groupement,  la  dispo- 
sition, le  développement,  variables  avec  les  sortes,  peuvent 
servir  à  leur  détermination. 

Ces  observations  sont  fort  justes.  Il  suffit  du  reste  de 
jeter  un  coup  d'œil  sur  les  figures  d'Otto  Berg  pour  en 
constater  l'exactitude.  Mais  nous  regrettons  que  M.  Feuil- 
loux n'ait  pas  signalé  certains  caractères  plus  nouveaux 
tirés  par  exemple  de  la  comparaison  des  grains  d'amidon 
et  particulièrement  de  l'aspect  bien  spécial  sous  lequel 


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—  224  — 

présente  la  matière  colorante  dans  les  cellules  des 

tanhia. 

Quoiqu'il  en  soit  cette  étude  des  Ratanhia  constitue  un 

a  travail,  utile  à  consulter,  surtout  au  point  de  vue 

la  matière  médicale  de  cette  tribu.  —  Il  ne  s'ensuit 
j  moins  que,  d'une  façon  générale,  on  peut  reprocher  à 
te  thèse  de  manquer  d'ampleur,  d'originalité  et  de 
.boutir,  par  conséquent,  qu'à  des  conclusions  d'une 
portance  fort  relative.  Cependant,  elle  prouve  chez  son 
;eur  de  réelles  connaissances  en  anatomie  végétale, 
ja  dernière  thèse  qu'il  nous  reste  à  examiner  est  celle 
M.  Perrot.  C'est  une  contribution  à  l'étude  histologique 
;  Lauracées. 

Jette  grande  famille  sur  laquelle  jusqu'alors  aucun 
vail  détaillé  n'avait  été  publié,  fournit  à  M.  Perrot  les 
ments  d'un  mémoire  fort  intéressant. 
Passons  sur  l'aperçu  des  caractères,  de  la  classification 
j  Lauracées  et  exposons  immédiatement,  sous  forme  de 
umé,  les  points  les  plus  saillants  signalés  par  M.  Perrot 
is  sen  élude  anatomique  des  divers  organes  de  végéta- 
n  :  racine,  tige  et  feuille. 

-les  coupes  pratiquées  dans  les  racines  de  Camphora 
cinalis,  de  Laurus  nobilis,  montre  une  similitude  de 
ucture  assez  constante.  Elle  est  caractérisée  surtout  par 
présence  de  cellules  épaissies  en  rapport  immédiat 
îc  l'endoderme  ou  séparées  de  lui  par  une  ou  deux  ran- 
^s  de  cellules  parenchymateuses  non  sclériûées.  Dans 

organe  la  localisation  des  cellules  à  essence  ou  à  muci- 
e,  dont  nous  reparlerons  plus  loin,  est  assez  mal  défi- 
,  en  ce  sens  que  ces  cellules  apparaissent  indifférem- 
nt  dansl'écorce,  lepéricycle,  le  liber  suivant  les  espèces 
diées. 

j'anatomie  de  la  tige  à  l'état  primaire  ne  présente  rien 
normal.  Mais  au  moment  des  formations  secondaires, 
voit  certaines  cellules  du  péricycle  se  sclérifier  peu  à 
i  en  fournissant  des  paquets  de  fibres.  M.  Perrot.  qui  a 
vi  ce  développement,  a  pu  constater  que,  dans  la  suite, 
te  sclérose  envahit  les  cellules  parenchymateuses  du 


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y 


—  225  — 

péricycle.  Celles-ci,  à  un  moment  donné, réunissent  entre 
eux  les  îlots  de  fibres  déjà  formées  pour  constituer  dans 
l'ensemble  une  ceinture  ininterrompue  de  tissu  épaissi. 
Cet  anneau  scléreux,  fort  caractéristique,  que  Moeller 
considérait  comme  issu  du  liber,  est  donc  bien  d'origine 
péricyclique.  Le  fait  était  à  prévoir.  Actuellement,  il  est 
presque  permis  d'afiftrmer  que  telle  est  l'origine  de  la  plu- 
part des  éléments  épaissis  situés  à  la  limite  extrême  du 
liber,  que  les  auteurs  désignaient  autrefois  sous  le  nom 
de  fibres  libériennes.  Ceci  soit  dit  sans  rien  enlever  de 
l'intérêt  que  présente  cette  remarque  de  M.  Perrot.  En 
effet,  ce  tissu  épaissi  constitue  un  caractère  de  premier 
ordre  par  la  constance  avec  laquelle  on  le  rencontre  dans 
les  diverses  espèces  ;  et  ses  différences  d'aspect,  de  struc- 
ture, peuvent  être  mises  à  contribution,  pour  en  faciliter 
la  distinction.  Ces  faits  découlent  de  l'examen  des  coupes 
fournies  par  les  tiges  des  Litsea  japonica,  Laurus  nobilis, 
Eupersea  gratissima,  Delphidium  gracile,  Cinnamomum 
zeylanicum,  Camphora  offlcinalis,  Nectandra  augustifo- 
lia,  étudiées  et  décrites  à  ce  point  de  vue  spécial  par 
M.  Perrot. 

Ce  caractère  se  retouve  dans  la  feuille.  Une  coupe  trans- 
versale passant  par  la  nervure  médiane  montre  encore  le 
faisceau  libéro-ligneux  entouré  par  un  anneau  de  fibres 
péricycliques  analogue  à  celui  de  la  tige. 

De  plus,  dans  toutes  les  plantes  de  cette  famille,  on 
trouve,  dans  les  feuilles,  des  faisceaux  plus  petits,  proté- 
gés par  deux  bandes  de  sclérenchyme  qui  les  relient  aux 
deux  épidermes.  Ces  bandes  scléreuses  donnent  ainsi  à  la 
coupe  un  aspect  bien  particulier  que  ne  modifient  pas  les 
différences  de  second  ordre  observées  dans  quelques 
feuilles  provenant  des  Aydendron,  Ravensara,  Beilsch- 
media,  Litsea,  Eupersea  dont  M.  Perrot  étudie  et  décrit 
les  particularités.  C'est  ainsi  qu'il  signale  les  formations 
spéciales  qu'on  rencontre  à  la  base  des  nervures  de  cer- 
taines feuilles  et  qui  ressemblent,  bien  qu'elles  ne  pos- 
sèdent pas  de  stomates  aux  cryptes  du  Nérium  Oleander. 
Ces  cryptes,  qu'on  ne  saurait  assimiler  à  des  glandes,  se 


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—  226  — 

forment  dans  le  bourgeon  par  invagination  de  Tépiderme 
inférieur. 

Comme  on  peut  le  constater  dès  à  présent  par  ce  court 
résumé,  M.  Perrot  a  su  rendre  son  travail  intéressant  en 
faisant  porter  ses  recherches  sur  les  représentants  les 
plus  divers  de  cette  famille.  Il  a  su  aussi  le  rendre  origi- 
nal en  rapportant  certaines  particularités  assez  mal  étu- 
diées et  aussi  en  abordant  Tétude  des  organes  de  sécrétion. 

S'inspirant  des  recherches  de  M.  Guignard  sur  la  loca- 
lisation des  principes  actifs  des  Crucifères,  M.  Perrot  s'est 
efforcé  de  mettre  en  évidence,  à  Taide  de  réactifs  appro- 
priés, la  présence  des  cellules  à  mucilage  et  a  essence  dans 
les  diverses  plantes  de  cette  famille.  Il  a  pu  même  consta- 
ter, dans  quelque  cas,  la  nature  mixte  de  certaines  glandes 
et  la  présence  d'un  mucilage  particulier,  vraisemblable- 
ment d'origine  protoplasmatique,  mélangé  parfois  à  une 
petite  quantité  d'essence. 

A  cet  effet,  il  s'est  adressé  à  l'orcanette  acétique  et  sur  - 
tout  au  violet  de  diméthylaniline  qui,  entré  ses  mains,  est 
devenu  un  réactif  de  quelque  importance  pour  caractérise  r 
certaines  huiles  essentielles  à  fonction  chimique  bien  dé- 
terminée. N'insistons  pas  sur  ces  fonctions  chimiques  que 
rappelle  l'auteur  en  citant  quelques  exemples  plus  ou 
moins  bien  choisis. 

Utilisant  donc  l'action  des  réactifs  précédemment  cités 
sur  les  cellules  à  essence  et  celle  de  l'hématonyline  sur 
les  cellules  à  mucilage,  M.  Perrot  fait  porter  ses  re- 
cherches sur  de  nombreux  exemples  représentés  par  des 
racines,  des  tiges,  des  feuilles,  des  bourgeons,  des  fleurs 
même,  appartenant  à  vingt-trois  espèces  qu'il  a  choisies 
parmi  les  différents  genres  de  cette  famille.  Il  en  conclut 
que  l'huile  essentielle  des  Lauracées  peut  se  rencontrer 
sous  des  aspects  différents  dans  des  cellules  plus  ou  moins 
spéciales  qui  n'ont  pas  de  localisation  bien  particulière. 
Cependant,  dans  la  feuille,  les  cellules  spéciales  à  huile 
essentielle  sont  généralement  placées  dans  le  parenchyme 
au-dessous  du  tissu  chlorophyllien.  Dans  la  tige,  le  liber 
à  quelques  exceptions  près,  comme,  par  exemple,  le  Oin- 


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—  227  ^ 

namonium  zeylanicum  qui  contient  autant  d'essence  dans, 
le  bois  que  dans  le  liber,  le  liber,  dis-je,  est  la  partie  où 
cette  essence  se  rencontre  en  plus  grande  quantité;  Enfin, 
les  cellules  à  mucilages,  très  répandues  dans  le  liber  et  la 
moelle  de  certaines  espèces,  sont,  en  général  et  de  préfé- 
rence, placées  dans  Técorce. 

Tels  sont  les  différents  faits  que  M.  Perrot  a  su  mettre 
en  lumière  dans  un  travail  bien  conçu,  bien  ordonné,  où 
il  a  exposé  ses  recherches  et  les  résultats  nouveaux  qui 
en  découlent  avec  méthode  et  clarté. 

Avec  cette  thèse.  Messieurs,  nous  sommes  arrivés  au 
terme  de  notre  rapport.  Prenant  comme  base  d'apprécia- 
tion les  observations  que  nous  avons  présentées  dans  le 
cours  et  à  la  fin  de  Texamen  critique  de  chacune  de  ces 
thèses,  il  ne  nous  reste  plus  qu'à  vous  prier  de  ratifier  les 
décisions  de  votre  commission,  en  accordant  : 

Une  médaille  d'or,  à  M.  Perrot  ; 

Une  mention  très  honorable,  à  M.  Feuilloux  ; 

Une  mention  honorable,  à  M.  Deschamps. 


Rapport  sur  le  prix  Dubail;  par  M.  Preud'homme. 

Messieurs, 

Vous  avez  chargé  une  commission,  composée  de 
MM.  Planchon,  Burker  et  Preud'homme,  d'examiner  les 
travaux  déposés  en  vue  de  l'obtention  du  prix  Dubail. 

Un  seul  candidat,  M.  le  D""  Blondel,  étudiant  en  phar- 
macie, ancien  préparateur  à  la  Faculté  de  médecine, 
secrétaire  de  la  Société  thérapeutique,  s'est  présenté. 
Mais  avant  de  vous  rendre  compte  de  l'examen  auquel 
s'est  livrée  votre  commission,  je  crois  pouvoir  ouvrir  une 
parenthèse  et  rappeler  en  quelques  mots  ce  qu'est  le 
prix  Dubail,  qu'il  s'agissait  de  décerner. 

Le  prix  Dubail,  prix  triennal  de  la  valeur  de  trois  cents 
francs,  est  destiné  à  récompenser  le  meilleur  ouvrage,  im- 
primé ou  manuscrit,  ayant  trait  à  la  pharmacie  pratique. 


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—  228  — 

Il  n'est  pas  exigé  que  Fauteur  du  travail  présenté  soit 
pharmacien.  Un  ingénieur,  par  exemple,  présentant  un 
nouvel  appareil  facilitant  ou  améliorant  certaines  opé- 
rations pharmaceutiques,  peut  concourir  aussi  bien  qu'un 
de  nos  confrères  ayant  réalisé  des  progrès  dans  Tart  pro- 
fessionnel. 

Ceci  dit,  je  reviens  à  l'examen  des  ouvrages  présentés 
par  M.  Blondel. 

C'est,  en  premier  lieu,  un  Manuel  de  matière  médicale, 
contenant  la  description,  l'origine,  la  composition  chi- 
mique, l'action  physiologique  et  l'emploi  thérapeutique 
des  substances  d'origine  animale  ou  végétale  employées 
dans  l'art  de  guérir.  Ce  manuel,  peut-être  un  peu  plus 
complet  que  ne  le  demanderait  un  point  de  vue  exclusi- 
vement pharmaceutique,  contient  d'excellentes  choses  et 
chacun  peut  y  puiser  avec  profit. 

En  second  lieu,  une  thèse  sur  les  Rosacées  et  une  étude 
approfondie  de  l'essence  de  roses,  de  sa  préparation  et  de 
ses  falsifications. 

Les  points  les  plus  originaux  de  cette  étude  sont  les  sui- 
vants :  M.  Blondel  a  déterminé  le  siège  des  cellules  où  se 
forme  l'essence.  Ce  sont  les  cellules  de  l'épiderme  supé- 
rieur et  inférieur  des  pétales.  Dans  certains  cas,  les  cel- 
lules de  l'épiderme  des  feuilles  produisent  également  de 
l'essence,  et  cela  soit  généralisé  sur  toute  la  surface  de  la 
feuille,  soit  au  contraire  localisé  dans  certains  endroits. 

.  D'après  des  études  encore  incomplètes,  l'essence  se  for- 
merait dans  les  pétales  au  dépens  du  tannin. 

L'étude  de  la  fabrication  de  l'essence  de  roses  est  des 
plus  étendue  et  est  appuyée  sur  une  grande  quantité  de 
documents  originaux  des  plus  intéressants.  Des  cartes  in- 
diquant les  districts  où  sont  les  cultures  des  rosiers,  la 
description  et  les  figures  des  alambics  employés  sont  joints 
à  cet  ouvrage  qui  se  termine  par  l'examen  des  falsifications 
de  l'essence  et  des  moyens  de  les  déceler. 

En  troisième  lieu,  une  étude  sur  les  Strophantus. 
M.  Blondel  a  été  le  premier  à  décrire  les  divers  espèces  de 
Strophantus  au  moment  où  on  a  commencé  à  employer 


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—  229  — 

cette  substance.  Les  deux  principaux  faits  qu'il  a 
lumière  sont  les  suivants  :  1*^  que  les  graines  atti 
par  les  auteurs,  au  Strophantus  hispidus  appartie 
une  espèce  dififérente.  que  M.  Blondel  a  dénom 
St.  glabre,  distinction  que  les  chimistes  sont  ven 
Armer  plus  tard,  en  découvrant  dans  ces  espèces  ( 
cosides  différents. 

2*^  Le  rattachement  du  St.  kombé,  décrit  par  0] 
St.  hispidus,  dont  il  ne  forme  qu'une  variété,  résu 
a  été  admis  par  Oliver  lui-même  et  confirmé  par  les 
vertes  chimiques. 

M.  Blondel  a  également  dénoncé  la  fraude  qui  i 
mettait  dans  le  commerce  anglais,  qui  épuisait 
par  Falcool  les  graines  de  Strophantus  pour  la  fab 
de  l'extrait  fluide  et  ne  livrait  ensuite  que  des  { 
dont  la  valeur  était  nulle. 

M.  Blondel  a  fort  bien  étudié  cette  question  d( 
phantus  et  a  fourni  aux  pharmaciens  le  moyen  de 
connaître  au  milieu  de  ces  graines  dont  l'action  th 
tique  est  si  variable  selon  les  espèces. 

Je  terminerai  rapidement  en  citant  encore  un 
sur  la  badiane,  et  sur  la  fabrication  de  son  ess( 
Cambodge,  où  les  espèces  maintenant  cultivées  so 
cium  verum  et  l'Ilicium  cambodgense  ;  une  note 
corce  de  conessi  et  ses  falsifications,  et  finalemc 
note  sur  le  Piligan  (Lycopodium  Saururus),  danî 
M.  Adrian  a  isolé  un  alcaloïde,  la  piliganine. 

Tels  sont  les  ouvrages  que  M.  Blondel  a  pré 
Tappui  de  sa  candidature.  En  outre  de  leur  valeu 
cutable,  votre  commission  a  cru  y  trouver  le  caract( 
tique  suffisant  pour  vous  proposer  de  décerner 
Dubail  à  M.  Blondel. 


BIBLIOGRAPHIE 

Précis  de  botanique  médicale;  par  M.  L.  Trabut.  • 
Masson,  1891,  1  vol.  in-8«,  699  pages,  830  figures. 


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—  230  — 

M.  L.  Trabut  est  botaDiste  :  il  a  déjà  publié  en  coUabo- 
ralion  avec  son  collègue,  M.  Battandier,  des  renseigne- 
ments intéressants  sur  les  plantes  de  TAlgérie  ;  il  est  pro- 
fesseur d'histoire  naturelle  médicale  à  TÉcole  d'Alger  : 
c*est  dire  qu'il. est  qualifié  pour  la  composition  d'un  Précis 
de  botanique  médicale. 

C'est  bien  un  Précis  que  nous  donne  l'auteur.  11  traite 
en  effet  son  sujet,  sans  phrases  inutiles,  ne  nous  disant 
que  juste  le  nécessaire.  Mais  si  l'ouvrage  est  concis,  il  est 
en  même  temps  très  complet.  Ce  ne  sont  pas  seulement 
les  végétaux  utiles  à  la  thérapeutique  que  M.  Trabut  fait 
entrer  dans  le  cadre  de  son  livre.  Ce  sont  aussi  les  plantes 
alimentaires,  les  plantes  vénéneuses  ;  enfin  les  parasites 
végétaux  capables  de  déterminer  des  maladies.  —  Une 
large  part  est  faite  à  l'étude  de  ces  végétaux  inférieurs, 
qui  deviennent  si  importants  de  nos  jours,  et  particulière- 
ment à  la  bactériologie.  Pour  M.  Trabut,  la  botanique  mé- 
dicale ne  doit  pas  être  seulement  la  principale  source,  où 
puise  la  thérapeutique  :  elle  doit  aussi  devenir,  par  l'his- 
toire des  bactéries  la  base  de  la  pathogénie. 

Des  tableaux  permettent  d'arriver  par  l'indication  de 
quelques  caractères  saillants  à  la  détermination  des 
groupes  :  cohortes  et  familles  ;  des  clés  particulières,  à  la 
distinction  des  genres  ;  enfin  chaque  espèce  intéressante 
est  l'objet  d'une  compte  diagnose,  et  son  habitat,  ses  pro- 
priétés et  ses  usages  sont  indiqués  en  quelques  lignes. 
De  nombreuses  figures  aident  à  l'intelligence  du  texte. 

L'ouvrage  est  terminé  par  une  deuxième  partie  inti- 
tulée :  Botanique  générale j  qui  traite  à  la  fois  des  organes 
des  plantes  et  de  leurs  fonctions. 

L'ordre  suivi  par  l'auteur  est  l'inverse  de  ce  qui  se  fait 
d'ordinaire.  Peut-être  serait-il  plus  logique  de  commencer 
par  ces  notions,  qui  peuvent  expliquer  les  termes  de  la 
partie  descriptive.  Mais  cette  observation,  que  nous  faisons 
en  passant,  n'a  pas  en  réalité  grande  importance,  et  n'est 
pas  pour  diminuer  le  mérite  de  ce  nouveau  Précis.     G.  P. 


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/ 


—  231  — 

Les  plantes  alexithes  de  l Amérique;  par  J 
QuiLLON-LiMousiN,  1  vol.  in-S*»  de  101  pages  ; 
planches  (1). 

Les  conclusions  sont  les  suivantes  : 

l*'  Qu'à  la  morsure  de  tel  serpent,  qui  vit 
déterminé,  il  faut  contre-agir  par  l'action  d'i 
croît  dans  ce  même  pays  ; 

2*»  Que  le  venin  des  serpents  n'est  annihib 
tion  physiologique  adverse  d'une  plante,  et 
tion  du  principe  chimique  défini  de  cette  pi 


Comptes  rendus  de  l' Académie  des  sciences,  11 

Berthelot  et  André  :  Sur  Toxydation  spontanée  de  Tac 
la  terre  végétale.  —  Berthelot  et  André  :  Quelques  obs 
sur  le  dosage  du  soufre  dans  la  terre  végétale,  et  sur  la  m 
qu'il  constitue.  —  A.  Chatin  :  Contribution  nouvelle  k  Vh 
la  truffe.  —  H.  Le  Chateliet  :  Sur  la  théorie  du  regel.  — 
borates  métalliques.  —  J,  Meunier  :  Sur  la  réduction  de 
benzène.  —  A.  Arnaud  ;  Sur  un  nouvel  acide  gras  non 
C-H«»-*0*. 

—  18  janvier  1892.  —  A,  Etard  :  Sur  les  composés 
dissolvants  des  sels.  —  A,  Guntz  :  Action  de  l'oxyde 
fer  et  le  manganèse.  —  Scheurer-Kestner  :  De  l'action 
sulfate  de  sodium,  en  présence  de  la  silice.  —  E.  Rouvi 
de  l'iode  par  l'amidon.  —  Léo  Vignon  :  Le  pouvoir  rot 
diverses  origines.  —  Pierre  Lesage  :  Le  chlorure  de  sodiui 


VARIETES 

École  supérieure  de  pharmacie  de  Parii.  —  Un  c( 

au  31  octobre  1892,  est  accordé,  sur  sa  demande  et  pour 
à  M.  Marchand,  professeur  de  cryptogamie  à  l'École  super 
de  Paris. 

M.  Bauregard,  agrégé  à  l'École  supérieure  de  pharm 
chargé,  en  outre,  du  l*'  janvier  au  31  octobre  1892,  d'un  co 
à  ladite  École.  

Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Toulou 
chargé  des  fonctions  d'agrégé  de  pharmacie  à  la  Faculté  mi 

(1)  A.  Hennuyer,  rue  Laffitte,  47. 


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—  232  — 

de  pharmacie  de  Toulouse,  est  nommé,  jusqu'à  la  fin  de  l'année  scolaire  1891- 
1892,  chef  des  travaux  chimiques  du  laboratoire  des  cliniques  à  ladite  Fa- 
culté (emploi  nouveau). 
Pharmacie  mUilaire.  —  Mutations.  —  Par  décisions  ministérielles  des 

14  et  27  janvier  :  ,.     ..      ^  • 

M  Janin,  pharmacien-major  de  1"  classe,  atUché  à  la  direction  du  service 
de  santé  du  3-  corps  d'armée,  a  été  désigné  pour  l'hôpiUl  miliUire  de  Ver- 

M.  Chambard,  pharmacien-major  de  l"  classe  à  l'hôpiUl  militaire  de 
Bourges,  pour  la  légion  de  la  garde  républicaine. 

M.  Breuil,  pharmacien-major  de  l-*  classe  à  la  direcUon  du  service  de  santé 
du  2*  corps  d'armée,  pour  l'hôpital  militaire  de  Bourges. 

M.  Beunat,  pharmacien-major  de  2-  classe  à  l'hôpiUl  militaire  de  Nice, 
pour  la  direction  du  service  de  santé  du  2«  corps  d'armée. 

M.  Roncin,  pharmacien-major  de  2*  classe  aux  hôpitaux  miliUires  de  la 
division  d* Alger,  pour  l'hôpital  militaire  de  Nice. 


FORMULAIRE 

Contre  les  engelurei  (1).  —  Wendel  traite  les  engelures  avec  la  teinture 

suivante  : 

Camphre...... )    -     j 

Poudre  de  cantharides ) 

Poudre  de  moutarde  blanche ....  4      — 

Essence  de  cajeput 1      — 

Essence  de  romarin 3      — 

Essence  de  térébenthine 80      — 

Faites  macérer  dix  jours  et  filtrez. 


Savon  pour  enlever  lei  taches  (2).  —  On  triture  30  parties  de  borax 
et  30  parties  d'extrait  d'écorces  de  Panama.  On  ajoute  120  parties  de  bile 
de  bœuf  fraîche.  Il  se  fait  une  solution  partielle  que  Ton  délaie  dans  450  par- 
ties de  savon  fondu.  On  coule  dans  des  moules  ou  après  refroidissement  on 
divise  la  masse  et  on  donne  aux  morceaux  une  forme  convenable.  L'extrait  de 
Panama  se  prépare  en  épuisant  l'écorce  de  quillaja  râpée  avec  de  l'eau  bouil- 
lante et  évaporant  en  consistance  d'extrait. 


(1)  D'après  Pharm.  Centralhalle,  p.  616,  1891. 

(2)  Pharm.  Post.,  p.  811,  1891. 


Le  Gérant  :  G.  MASSON. 


VéMB,  —  mP.  G.   Mi  MON  W  B.  FUMMAHION,  AUB  EAGINB,  Ift. 


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—  233  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  les  Astragales;  par  M.  G.  Planchon. 
(Suite  et  fin)  (1). 

II.  Astragales  a  exsudations  sucrées  : 

Olivier  rapporte  qu'on  «  trouve  à  Mossoul,  à  Bagdad  et 
dans  les  villes  de  la  Perse,  une  sorte  de  manne,  dont  on 
fait  des  petits  gâteaux  blancs  qui  ont  le  goût  et  l'apparence 
d'une  pâte  d'amande  fort  sucrée,  ou  d'un  mélange  de  très 
beau  miel  avec  la  pâte  de  Sésame:  C'est  ce  que  nous 
avons  cru  la  première  fois  que  nous  l'avons  goûtée.  Cette 
manne,  excellente  à  manger,  point  du  tout  purgative,  se 
recueille  au  Curdistan  et  au  nord  de  la  Perse.  On  la 
nomme  Guîsen-Guebin ;  elle  arrive  mélangée  avec  les  feuilles 
d'un  arbre  ou  d'un  arbrisseau  que  nous  n'avons  pu  recon- 
naître, tant  elles  sont  brisées.  Nous  avons  interrogé  en 
vain  les  marchands  qui  ont  parcouru  ces  montagnes; 
les  uns  nous  ont  dit  qu  on  recueille  cette  substance,  avant 
le  lever  du  soleil,  sur  un  grand  arbre;  les  autres  nous 
indiquaient  un  arbuste,  tel  que  celui  qui  fournit  l'adragant  : 
mais  le  plus  grand  nombre  nous  désignait  un  arbre  de 
moyenne  grandeur  ou  un  grand  arbrisseau  ressemblant 
un  peu  au  chêne  »  (2). 

Comme  Olivier,  on  a  été  longtemps  dans  l'incertitude 
sur  l'origine  de  ce  produit  sucré.  Le  nom  de  Gesengebin 
qui,  en  Perse,  signifie  miel  (Ges)  de  tamarin  (engebin), 
induisait  en  erreur  et  faisait  attribuer  le  produit  à  des 
arbres  de  ce  groupe.  Mais  Hauss  Knecht  (3)  nous  a  ren- 

(1)  Joum.  de  Pharm.  et  Ch.  [5],  XXIV,  p.  473,  1891  ;  XXV,  p.  169,  1892. 

(2)  Olivier,  Voyage,  etc.,  t.  IV. 

(3)  Haussknecht.   Ueber  Manna-Sorten  des  Orients   (In   Archiv,    der 
Pharm.,  1870,  CXCl,  p  246). 

Jqw.  de  Pharm.  et  de  Ckim.,  5«  série,  t.  XXV.  (!•'  mars  1892.)  16 


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—  234  — 

seignés  très  positivement,  et  par  ses  observations  sur  les 
lieux  mêmes  d'origine  a  levé  tous  les  doutes  à  cet  égard. 
Jamais  il  n'a  vn  une  exsudation  se  produire  en  Perse  sur 
les  tamarins.  Malgré  les  assertions  qu'on  lui  a  données, 
que  la  manne  existait  sur  ces  plantes,  à  Test  dlspahan, 
là  où  le  Qenderud  se  perd  dans  le  désert,  il  n'a  jamais  pu 
vérifier  ce  fait.  En  tous  cas,  elle  y  serait  en  si  petite 
quantité  qu'on  ne  Ty  recueillerait  pas. 

En  réalité,  ce  sont  des  Astragales  qui  produisent  la 
manne  qui  sert  de  base  aux  gâteaux  si  estimés  dans  les 
environs  d'Ispahan.  C'est  VAstragalus  adseendens^  dont 
nous  avons  parlé  à  propos  de  gonunes  ;  c'est  aussi  VAstra^ 
gains  flot'ulentm,  Boiss.  et  Hauss,  qui  habite  la  même 
région,  c'est-à-dire  la  Perse,  Austro-Occidentale.  —  La 
meilleure  sorte  de  manne  Ges-Alefi  ou  Ges-Chousai-i  est 
obtenue  au  mois  d'août,  en  battant  ou  en  secouant  les 
rameaux  qui  en  sont  couverts  connue  du  blanc.  L'exsu- 
dation se  concrète  ensuite  en  une  masse  d'un  blanc  grisâtre. 
Les  sortes  inférieures  sont  obtenues  en  raclant  l'écorce: 
elles  sont  par  suite  passablement  mêlées  d'impuretés. 

La  manne  purifiée  est  battue  avec  des  blancs  d'œufs, 
mélangés  d'amandes,  de  pistaches,  etc.,  mise  en  forme 
de  gâteaux,  qui  sont  cuits  à  une  chaleur  modérée,  après 
avoir  été  saupoudrés  de  farine  et  placés  entre  des  chatons 
du  Salex  Medenni,  qui  leur  communique  leur  arôme  un 
peu  musqué.  C'est  un  article  de  commerce  très  recherché 
par  toute  la  région.  Hauss  Knecht  en  a  souvent  mangé 
dans  ses  visites  aux  personnages  du  pays.  Nous  en  avons 
dans  la  collection  de  l'Ecole  un  tout  petit  échantillon,  rap- 
porté par  Hauss  Knecht  lui-même  et  que  nous  devons  à 
l'obligeance  de  M.  Van  Ileurck,  d'Anvers. 

HL  Astragale  qui  fournit  la  Sarcocolle  : 

Encore  une  substance  dont  l'origine  a  été  jusqu'à  nos 
jours  mystérieuse,  et  cependant  le  produit  est  connu 
depuis  bien  des  siècles.  Dioscorides  (1)  le  décrit  déjà  dans  sa 

(1)  Dioscoride.  Mat,  med.y  UI,  90. 


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—  235  — 

matière  médicale  ;  les  auteurs  arabes  en  parlent  longuement 
et  lui  attribuent  de  nombreuses  propriétés  curatives.  Ils 
la  rapportent  à  un  arbrisseau  de  5  à  6  pieds  de  haut,  dont 
les  feuilles  rappellent  celle  de  Tarbre  à  Fencens.  —  En 
occident,  J.  Bauhin  (1)  dit  y  trouver  des  feuilles  rappe- 
lant celle  de  VEuphorbia  Myrsimtes^  et  plusieurs  auteurs 
de  matière  médicale,  Hermann(2)  et  Alston  (3)  Tattri- 
buent,  en  effet,  à  une  Euphorbe.  Cependant  la  plupart  ne 
se  prononcent  pas.  Lemery,  dans  son  dictionnaire,  se 
borne  à  la  description  de  la  drogue,  et  Murray  (4)  n'ose 
se  rallier  à  l'opinion  émise  par  Linnée  (5)  que  c'est  un 
Penœa  [Penœa  mucronata,  L.)  qui  en  est  l'origine. 

Ouibourt  (6)  ignore  la  plante  qui  l'a  produite,  mais  du 
moins  il  fait  très  nettement  remarquer  que  de  l'avis  de 
tous  les  auteurs,  la  drogue  vient  de  la  Perse  et  que  par 
conséquent  elle  ne  peut  découler  d'une  plante  d'Afrique  : 
le  Penœa  ScvxocoUa  ;  le  même  raisonnement  éloigne  l'idée 
du  Penœa  mucronata^  L.,  plante  de  l'Abyssinie. 

Dans  un  très  intéressant  mémoire  de  Dragendorf,  paru 
en  1873,  le  savant  pharmacologiste  se  demande  s'il  ne  faut 
pas  l'attribuer  à  un  Tamarix  (7).  —  Cependant  la  ques- 
tion est  bientôt  serrée  de  très  près  par  Dymock,  qui,  ob- 
servant dans  la  résine  des  débris  de  la  plante  n'hésite  pas, 
en  1879,  à  les  rapporter  à  un  Astragalus  (8). 

Ces  débris  sont  curieux  à  étudier.  Ce  sont  des  fruits  à 
pédoncules  courts,  placés  dans  un  calice  oblong,  campa- 


(i)  Admista  reperiuntur  aliquando  folia  ex  candido-flavescentia , 
Tithymali  Mirsinitis  folia  sicca  egregie  referentia;  J.  Bauhin,  Histor, 
Plant,,  1,  p.  308. 

(2)  Hermann.  Cynos,  Mat»  med.f  l,  p.  701. 

(3)  Àlston.  Mat.  med,,  II,  p.  465. 

(4)  Hurray.  Apparates  medicaminumy  1793,  I,  p.  303. 

(5)  Linoée.  Mat,  med.y  édit.,  I,  p.  16. 

(6)  Guibourt.  HUt.  nat.  des  Drogues  simples  y  édit.  II,  p.  595. 

(7)  Dragendorf.  Zûr  Volksmedicin  Turkestans  (  la  Ruchner's  Neues 
Repertorium,  XXII.  .  .  .  ). 

(8)  Dymock.  The  Botanical  Source  of  Sarcocolla  (In  Pharmaceut. 
Joum.f  8  mars  1879,  3*  série,  IX,  p.  735). 


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—  236  — 

nulé,  de  3/4  de  pouce  de  long,  contenant  les  pétales  flétris. 
Ils  ont  la  forme  d'une  petite  gousse  oblongue  avec  un 
rostre,  de  la  grosseur  d'un  grain  de  riz  muni  de  ses  glumes, 
la  surface  toute  couverte  d'un  duvet  blanc,  cotonneux, 
formé  de  longs  poils  simples  emmêlés.  Les  pétales  persis- 
tent après  la  maturité  du  légume,  et  l'un  d'eux,  en  forme 
de  capuchon,  enveloppe  le  bec  de  la  gousse.  Cette  dernière 
est  à  deux  valves,  d'un  gris  brun  et  contient  une  seule 
graine.  Lorsqu'on  la  met  dans  l'eau,  elle  s'enfle,  crève  et 
laisse  saillir  une  petite  masse  de  Sarcocolle.  D'aulres 
.  légumes  avortent  et  se  remplissent  de  gomme. 

La  tige  ligneuse  dont  on  trouve  aussi  des  fragments  est 
formée  de  nombreux  faisceaux  ligneux,  cruciforme, 
rayonnants  :  elle  porte  des  épines  couvertes  ainsi  que  les 
jeunes  branches  d'un  duvet  plus  ou  moins  cotonneux  et 
incrustées  de  Sarcocolle.  On  ne  trouve,  d'après  Dymock, 
jamais  de  feuille  dans  la  drogue,  ce  qui  ferait  supposer 
qu'on  la  récolte  en  agitant  ou  battant  les  buissons  déjà 
dépouillés  de  ces  organes.  L'exsudation  doit  être  assez 
abondante  pour  couler  quelqufois  jusqu'à  terre,  car  on  y 
trouve  des  parties  de  sable.  Dans  la  dernière  édition  de  sa 
Pharmacographia  indica,  parue  en  1890,  Dymoçk  est  plus 
explicite  encore  et  il  rapporte  le  produit  à  une  espèce 
qu'il  appelle  Astragalus  Sarcocolla  (1). 

Dans  l'échantillon  de  Sarcocolle  que  possède  TÉcole  de 
Pharmacie  de  Paris,  nous  avons  cherché  à  retrouver  les 
débris  indiqués  par  Dymock.  Nous  y  avons  rencontré  pas 
mal  d'organes  étrangers,  de  fruits  d'ombellifère  et  de  gra- 
minées :  nous  n'y  avons  pas  vu  de  légumes,  mais  quelques 
fragments  de  très  petites  feuilles  répondant  à  l'indication 
de  Bouhier  :  ex  candido  flavescentia.  Mais  nous  n'avons  pas 
hésité  à  y  reconnaître  des  épines  assez  fines,  rappelant 
tout  à  fait  celles  des  Trajacantha,  De  ces  épines  les  unes 
sont  droites,  les  autres  assez  fortement  recourbées  :  leur 
base  est  parfois  empalée  dans  la  Sarcocolle,  leur  pointe 
est  libre  et  on  voit,  le  long  de  ces  petites  épines,  la  trace 

(1)  Dymock.  Pharmacographia  indica^  1890,  I,  p.  476. 


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—  237  — 

du  point  d'attache  des  feuilles,  de  façon  à  pouvoir  compter 
le  nombre  des  folioles  qui  se  trouvaient  sur  le  rachis  de- 
venu épineux.  En  les  plaçant  à  côté  des  organes  analogues 
des  Tragacanthes,  on  ne  saurait  avoir  le  moindre  doute  à 
cet  égard. 

La  SarcocoUe,  qui  en  grec  signifie  (chair-colle)  se 
nomme  en  Perse  Anzarut,  Anzrut  ou  Anzei*ut,  On  la  récolte 
en  secouant  les  buissons  sur  un  drap  qu'on  étend  au-des- 
sous pour  recevoir  les  grains.  Elle  est  principalement  ré- 
coltée près  de  Kirin,  Bùjaud  et  Yezd  et  aussi  non  loin  de 
Turbat'i  Haidi.  Les  femmes  des  harems  la  mangent  pour 
se  donner  de  l'éclat  à  la  peau. 

IV.  —  Astragales  a  usages  divers  : 

Un  certain  nombre  de  Tragacanthes  sont  employés  en 
Asie  à  des  usages  variés.  Aitchisson  rapporte  que  les  As- 
tragalus  Holdichianus,  Aitch.  et  Bak.  ;  A.  Kahiricus^  De  ;  A. 
AuganuSyBg]  Ast,  Buchlurmentis,  Paît.,  ont  des  racines 
longues,  fibreuses,  dont  les  éléments  résistants  servent 
aux  naturels  à  faire  des  fils  ou  des  cordes.  Enfin  un  grand 
nombre  de  ces  buissons  fournissent  un  combustible  à 
longue  flamme  pour  les  fours  à  briques,  ceux  des  potiers 
ou  des  boulangers.  Cet  usage  rappelle  celui  de  certains 
genêts  épineux,  particulièrement,  le  6rems^a  Scorpius,  L., 
qui  dans  le  midi  de  la  France  est  utilisé  de  la  même  ma- 
nière et  complète  les  analogies  qui  existent  entre  ces  deux 
genres  (Genista  et  Astragalus)  dont  les  formes  se  modifient 
parallèlement  suivant  les  conditions  climatériques  dans 
lesquelles  ils  se  trouvent. 


Pwnfication  du  phosphore  par  Vhypobromite  de  soude  ;  par 
M.  G.  Denigès. 

Le  phosphore  vitreux  ordinaire  des  laboratoires,  con- 
servé sous  l'eau  aérée,  se  recouvre  au  bout  d'un  certain 
temps,  comme  on  le  sait,  d'une  couche  blanche  opaque 


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—  238  — 

sultan  t  de  la  cristallisation  des  couches  superficielles  ; 
plus,  si  ce  phosphore  est  exposé  à  la  lumière  solaire, 
îme  diffuse,  il  se  teinte  plus  ou  moins  fortement  de 
îhes  de  phosphore  rouge,  de  sorte  qu'il  parait  profondé- 
înt  modifié  dans  sa  structure. 

Pour  lui  rendre  son  aspect  primitif  et  sa  forme  vitreuse 
inslucide,  quel  que  soit  son  degré  d'altération  apparent, 
ur  le  débarrasser  en  outre  de  Tarsenic  qu'il  renferme 
îsque  toujours,  j'ai  mis  à  profit  les  observations  sui- 
ntes: 

Lorsqu  on  traite  le  phosphore  rouge  par  rhypobromite 
soude  on  constate  un  échauffement  très  marqué  de  la 
isse,  pouvant  aller  même  jusqu'à  l'ébuUition  et  corré- 
if  de  l'oxydation  d'une  partie  de  phosphore  qu'on  peut 
L'iverà  transformer  totalement  en  acide  phosphorique 
présence  d'un  excès  d'hypobromite,  surtout  à  chaud. 
L'arsenic  très  divisé  est  aussi  rapidement  dissous  par 
ypobromitede  soude.  Au  contraire,  le  phosphore  blanc  ■ 
îprouve  de  la  part  de  ce  réatif  qu'une  action  assez  lente 
ur  que,  fondu  sous  une  couche  d'hypobromite  alcalin, 
ibandonne  d'abord  ses  impuretés  (phosphore  rouge  et 
îenic),  sans  être  lui-même  bien  sensiblement  attaqué  et 
ur  donner  par  refroidissement  une  masse  vitreuse 
mslucide. 

Pour  appliquer  ces  données  à  la  purification  du  phos- 
ore,  on  met  dans  un  matras  le  produit  à  purifier  et  on 
recouvre  d'une  couche  de  3  à  4  centimètres  d'hypobro- 
te  de  soude  récent,  tel  que  celui  qui  sert  au  dosage  de 
rée  ;  on  porte  au  bain-marie  bouillant  et  on  agite  de 
aps  à  autre  jusqu'à  translucidité  parfaite  de  la  masse  et 
parition  totale  des  dernières  parcelles  de  phosphore 
ige.  On  coule  alors  le  produit  dans  l'eau  froide,  on  le 
6  et  on  le  fait  fondre  de  nouveau  sous  l'eau  distillée. 
)n  peut  dès  lors  lui  donner  telle  forme  que  l'on  désire 
:  l'emploi  de  moules  appropriés. 


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—  239  — 


De  la  présence  du  baryum  et  du  calcium  dans  les  sels  de 
strontium  du  commerce  et  dans  le  bromure  de  strontium  en 
particulier;  par  M.  L.  Barthe. 

En  présence  des  restrictions  apportées  par  MM.  Laborde, 
A.  Gautier,  Riche,  Dujardin-Beaumeiz...,  à  l'emploi  thé- 
rapeutique des  sels  de  strontium,  contenant  de  faibles 
quantités  de  baryum,  les  chimistes  se  sont  émus,  et  leurs 
efforts  n'auront  pas  été  inutiles,  car  dès  maintenant  les 
praticiens  ont  à  leur  disposition  dans  le  commerce  des  sels 
de  strontium,  la  plupart  privés  de  baryum.  J'ai  examiné, 
en  effet,  de  nombreux  sels  de  strontium,  azotates,  carbo- 
nates, chlorures,  sulfates  employés  comme  réactifs  dans 
les  laboratoires,  bromures,  lactates  entrés  aujourd'hui 
dans  la  thérapeutique.  Ces  sels  ont  été  préparés  vraisem- 
blablement depuis  peu  de  temps  par  des  maisons  de  Paris. 
J'ai  pu  constater  que  leurs  solutions,  examinées  à  l'aide 
des  réactifs  chimiques  spéciaux,  indiquaient  le  plus  sou- 
vent l'absence  du  baryum;  au  contraire,  le  spectroscope 
m'a  démontré  que  presque  tous  ces  sels  contenaient  du 
calcium,  et  quelques-uns  d'entre  eux  du  baryum. 

Les  essais  pratiqués  sur  sept  échantillons  de  bromure 
de  strontium  ont  fourni  les  résultats  suivants  : 

Un  seul  précipitait  par  le  bichromate  de  potasse  et  don- 
nait au  spectroscope  les  raies  caractéristiques  du  baryum. 

Un  second  ne  donnait  aucune  indication  aux  réactifs 
chimiques,  mais  accusait  les  raies  du  baryum. 

Quatre  autres  ne  donnaient  au  spectroscope  que  la  raie 
caractéristique  du  calcium. 

Le  dernier  était  totalement  dépourvu  de  calcium  et  de 
baryum. 

Les  réactifs  chimiques  employés  ont  été  le  bichromate 
et  le  chromate  neutre  de  potasse.  Quant  à  l'acide  hydro- 
fluosilicique,  j'estime,  comme  M.  Bardet  (1),  que  c'est  un 


(1)  Journal  Les  Nouveaux  Remèdes,  1S91,  p.  78. 

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—  240  — 

f  très  infidèle.  Au  bout  d'un  temps  variable,  il  déter- 
presque  toujours  un  précipité.  La  véritable  raison 
sans  doute  été  donnée  récemment  par  M.  Trillot  (1), 
émis  rhypothèse  que  les  sels  de  strontium  purifiés 
j  mélange  de  carbonate  et  de  sulfate  de  potasse  pou- 
t  bien  retenir  de  la  potasse. 

bichromate  de  potasse  est  certainement,  comme  Ta 
ré  M.  Patein  (2),  le  réactif  le  plus  sensible  du  baryum. 
îst  bien  entendu  que  ce  révélateur  doit  être  versé 
les  solutions  neutres  ou  mieux  rendues  acétiques  des 
le  strontium. 

ç'oue  cependant,  après  les  résultats  que  j'ai  obtenus, 
2t  limite  de  sensibilité  de  ce  réactif  me  parait  exagérée, 
éfère  me  ranger  à  Topinion  de  M.  Adrian,  qui  admet 
i  présence  d'un  sel  de  strontium  dans  une  solution 
3.  100,  on  ne  peut  déceler  que  jJo  de  baryte. 
3  résultats  fournis  par  la  méthode  spectroscopique 
Brmettent  d'apporter  la  même  restriction, 
and  on  se  sert  du  chromate  neutre,  on  doit  opérer  en 
Lon  acétique,  car  ce  réactif  peut  précipiter  les  sels  de 
tium  en  liqueur  concentrée,  ou  en  solution  neutre  ou 
oniacale,  en  donnant  du  chromate  jaune  de  strontium, 
i,  dans  l'emploi  du  chromate  neutre,  est-il  préférable 
ndre  la  dissolution  du  sel  de  strontium  d'abord  alca- 
ivec  de  l'ammoniaque,  et  ensuite  acide  avec  de  l'acide 
jue  (3).  Comme,  d'autre  part,  le  chromate  de  baryte 
t  un  peu  soluble  dans  l'acide  acétique  (4),  on  peut 
lir  une  limite  à  la  sensibilité  de  ce  réactif  vis-à-vis  du 
jm.  Enfin  on  lira  avec  intérêt  le  travail  de  M.  C.  Lu- 
{g  (5)  sur  les  particularités  offertes  par  les  réactions 
iryum,  du  strontium,  du  calcium.  Il  suffit  à  montrer 


3ull.  Soc,  Cfiim.f  extr.  des  procès-verbaux,  séance  du  2  déc.  1891, 

^ourn.  de  Pharm.  et  de  Ch.,  1892,  p.  45. 
S.  Schmidt,  Pharm,  Chem,y  1887,  p.  599. 
^raité  d'Analyse  chim,  de  S»7»a,  1891,  p.  107. 
Trad.  Journ,  Pharm,  Chim.,  1892,  p.  21. 


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—  241  — 

la  difaculté  de  la  diagnose  de  chacun  de  ces  éléments  en 
présence  de  ses  congénères  du  même  groupe. 

Le  spectroscope,  dont  on  cherche  à  tort  à  éviter  l'emploi, 
constitue  le  procédé  d'analyse  le  plus  sur.  Grâce  à  ce  mode 
d'investigation,  je  me  suis  assuré  que  le  calcium,  dont  on 
ne  paraît  pas  s'être  préoccupé  jusqu'ici,  se  rencontre 
presque  toujours  à  côté  du  strontium.  Je  me  suis  servi 
d'un  spectroscope  à  vision  directe.  J'observais  simultané- 
ment deux  spectres  superposés,  dont  l'un  était  donné  par 
une  source  lumineuse  placée  sur  le  côté  et  à  l'aide  d'un 
petit  prisme  à  réflexion  totale  qui  recouvre  la  moitié  supé- 
rieure de  la  fente,  et  l'autre  par  une  deuxième  source 
lumineuse  placée  en  face  même  de  la  fente.  Dans  le  pre- 
mier j'observais  le  spectre  du  sel  de  strontium  à  essayer 
et  dans  le  second,  par  comparaison,  le  spectre  du  calcium 
ou  celui  du  baryum. 

Je  rappellerai  sommairement  que  sont  caractéristiques  : 

Du  calcium,  une  belle  raie  verte  principalement,  et  une 
raie  orangée; 

Du  strontium,  une  belle  raie  orangée,  deux  raies  rouges 
et  une  raie  bleue  ; 

Du  baryum,  trois  raies  vertes. 

Ces  raies,  une  fois  repérées,  ne  sauraient  donner  lieu  à 
aucune  méprise  sur  la  nature  des  sels  examinés.  Cepen- 
dant, si  le  calcium  existe  à  côté  du  baryum,  le  problème 
devient  très  difficile,  car  la  raie  verte  du  calcium  se 
confond  très  sensiblement  avec  l'une  des  raies  vertes  du 
baryum. 

En  opérant  dans  ces  conditions,  je  me  suis  assuré  qu'en 
plongeant  dans  la  flamme  non  éclairante  d'un  bec  de 
Bunsen  deux  fils  de  platine  séparés  par  un  intervalle  de 
1  à  2°"  et  réunis  à  leur  extrémité  par  un  petit  œilleton  de 
façon  à  retenir  une  certaine  quantité  d'une  solution  de 
chlorure  de  baryum,  on  observait  encore  les  raies  du  ba- 
ryum dans  une  solution  à  1  p.  2.000.  Dans  une  liqueur 
plus  diluée  il  n'y  a  plus  d'indication  certaine. 

Si  dans  une  solution  de  chlorure  de  strontium  on  ajoute 
du  chlorure  de  baryum,  les  raies  du  baryum  ne  sont 


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—  242  — 

visibles  que  si  la  solution  contient  environ  1  p.  de  baryum 
pour  500. 

Il  est  plus  commode  pour  Texamen,  et  aussi  plus  sen- 
sible, d'évaporer  la  solution  du  chlorure  à  examiner  jus- 
qu'à consistance  pâteuse,  d'en  prendre  un  petit  fragment  à 
Taide  d'un  fil  de  platine  que  Ton  porte  dans  la  flamme  chaude 
non  éclairante  donnée  par  un  chalumeau  à  gaz  et  à  air. 
Dans  ces  conditions,  la  présence  du  baryum  se  reconnaît 
dans  un  sel  de  strontium,  dans  la  proportion  de  1»'  de  sel 
de  baryum  pour  800  p.  à  1.000  p.  au  maximum  de  sel  de 
strontium.  Il  est  inutile  d'ajouter  que  toutes  les  expé- 
riences ont  été  faites  à  blanc  avant  chaque  observation. 

Ces  expériences  établies,  et  en  présence  des  résultats 
— acquis,  il  m'a  paru  intéressant  de  rechercher  un  mode  de 
purification  du  bromure  de  strontium  du  commerce  : 
B»""  de  bromure  de  strontium  exempt  de  baryum  ont  été 
dissous  dans  lOO***  d'un  mélange  d'alcool  et  d'éther  anhydres 
à  volume  égal  :  à  la  solution  on  a  ajouté  i«'  de  bromure  de 
baryum.  Après  agitation,  on  a  laissé  reposer,  puis  décanté 
et  filtré.  La  solution  a  fourni  par  évaporation  spontanée 
des  cristaux  de  bromure  de  strontium  exempts  de  baryum 
et  de  calcium  au  spectroscope. 

Presque  tous  les  bromures  de  strontium  du  commerce 
abandonnent  un  léger  résidu  dans  la  liqueur  éthéro- 
alcoolique. 

I]  n'en  est  plus  de  même  si  l'on  opère  avec  de  l'alcool 
à  95*  et  de  l'éther  à  65*>.  On  retrouve  du  baryum  et  du  cal- 
cium. 

On  a  fait  dans  l'alcool  à  95''  bouillant  une  solution  saturée 
de  bromure  de  strontium  du  commerce  :  on  a  ajouté  du 
bromure  de  baryum.  On  a  laissé  refroidir  et  déposer  pen- 
dant quelques  heures.  On  a  décanté  avec  soin  et  filtré  sur 
double  filtre.  La  liqueur  alcoolique  évaporée  a  fourni  un 
bromure  de  strontium  privé  de  baryum,  mais  non  de  cal- 
cium. De  là,  pour  le  pharmacien,  un  second  procédé  plus 
pratique,  et  moins  coûteux  surtout,  pour  purifier  un  bro- 
mure commercial,  qui  accuserait  le  baryum  aux  réactifs 
de  la  voie  humide.  Au  besoin,  à  la  solution  alcoolique 


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—  243  — 

bouillante  et  saturée  de  bromure  de  strontium  impur,  on 
pourrait  ajouter  un  peu  de  bromure  pour  tenir  en  réserve, 
et  on  laisserait  refroidir. 

Il  serait  à  désirer  que  Ton  fit  usage  en  thérapeutique  de 
bromure  de  strontium  desséché,  qui  serait  d'un  dosage 
plus  facile  et  d'un  maniement  plus  commode. 

Les  essais  précédents  me  permettent  d'ajouter  que  iOO«* 
d'alcool  absolu  dissolvent  à  la  température  de  15-17*  23»'  de 
bromure  de  strontium  desséché  à  100«,  et  j'ajouterai  que 
le  bromure  de  baryum  se  dissout  nettement  dans  l'alcool 
absolu. 

lOO'*  d'alcool  à  95«  dissolvent  28«',20  de  bromure  de 
strontium  desséché. 

100**  du  mélange  d'alcool  et  d'éther  anhydres  à  volume 
égal  n'en  dissolvent  que  9«'  environ. 

On  peut  conclure  de  ces  diverses  expériences  : 

1**  Qu'il  n'y  a  pas  lieu  d'incriminer  outre  mesure  la  pré- 
sence du  baryum  dans  le  sel  de  strontium  du  commerce^ 
et  dans  le  bromure  en  particulier.  La  chaux  s'y  rencontre 
beaucoup  plus  fréquemment  ; 

2^  J'ai  indiqué  deux  procédés  de  purification  du  bro- 
mure de  strontium  :  le  premier  le  prive  du  baryum  et  du 
calcium  ;  le  second  ne  lui  enlève  que  le  baryum  ; 

3«  Le  spectroscope  m'a  démontré  qu'on  pouvait  arriver 
à  une  limite  de  sensibilité  de  1  p.  de  baryum  mélangé  à 
1.000  p.  au  maximum  de  chlorure  de  strontium; 

4**  Vu  la  facilité  de  se  procurer  par  une  méthode  que 
j'indiquerai  ailleurs,  des  sels  de  strontium  exempts  de 
baryum  et  même  de  calcium,  on  devra  proscrire  de  l'usage 
médical  les  sels  de  strontium  chez  lesquels  les  réactifs 
chimiques  démontrent  la  présence  du  baryum. 


Sur  les  extraits  concentrés  de  café;  par  M.  A.  Domergue, 
pharmacien  en  chef  desTiôpitaux  civils  de  Marseille. 

A  la  suite  de'nombreuses  contestations  survenues  entre 
les  fabricants  et  les  acheteurs  au  sujet  de  la  qualité  et  de  la 


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—  244  — 

valeur  des  produits  vendus  sous  le  nom  S!extraits  concen- 
trés de  café,  j'ai  eu  Toccasion  d'examiner  un  certain  nom- 
bre de  ces  produits.  Voici  les  résultats  de  mes  expériences 
et  les  conclusions  auxquelles  j'ai  cru  devoir  m'arrêter. 

Et  d'abord,  qu'est-ce  qu'un  extrait  de  café  concentré? 
Cette  dénomination  a-t-elle  une  signification  nette,  réelle 
et  invariable?  Certainement  non.  Un  extrait  de  café  con- 
centré est  un  produit  de  formule  absolument  personnelle 
et  variable  avec  chaque  fabricant,  la  seule  condition  à  la- 
quelle il  doive  répondre,  c'est  d'avoir  été  préparé  avec  du 
café  de  bonne  qualité,  sans  addition  d'aucun  des  succé- 
danés malheureusement  trop  nombreux  de  la  précieuse 
fève. 

Peut-on,  par  un  procédé  quelconque,  obtenir,  en  em- 
ployant exclusivement  du  café,  un  extrait  de  conservation 
facile  qui,  mélangé  soit  à  Peau,  soit  au  lait,  soit  à  la  crème 
remplace  d'une  façon  absolue  le  café  préparé  extempo- 
ranément? 

C'est  là  le  problème  et  je  ne  le  crois  pas  résolu. 

Un  des  modes  de  fabrication  des  extraits  de  ce  genre, 
consiste  à  distiller  une  bouillie  formée  de  café  torréfié, 
moulu  et  d'eau.  On  obtient  ainsi  un  liquide  aromatique 
incolore,  d'une  odeur  légèrement  empyreumatique  rap- 
pelant vaguement  le  café  brûlé.  (Je  dis  brûlé  et  non  tor- 
réfié.) Ce  liquide  est  troublé  par  la  présence  d'une  faible 
quantité  d'huile  essentielle.  Le  résidu  contenu  dans  la 
chaudière  de  l'alambic  étant  soumis  à  la  presse  donne  un 
liquide  noir  très  foncé.  Ce  liquide  est  mélangé  au  produit 
distillé  et  le  mélange  constitue  l'extrait  de  café  concentré. 
Cette  prépai'ation  n'est  donc  pas  autre  chose  qu'une  dé- 
coction très  concentrée  de  café  torréfié  et  moulu  dans 
l'eau,  décoction  faite  dans  des  conditions  telles  que  les 
produits  volatils  ne  soient  pas  perdus.  Ainsi  obtenu,  l'ex- 
trait de  café  ne  renferme  pas  toutes  les  matières  extrac- 
tives  solubles  de  la  poudre  i%  café  et  ne  donnerait  pas, 
par  conséquent,  par  son  mélange  à  la  quantité  d'eau  qui 
doit  le  diluer,  un  liquide  présentant  la  coloration  de  l'in- 
fusion de  café  extemporanée.  On  remédie  à  cet  inconvé- 


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—  245  — 

nient  en  ajoutant  au  produit  une  certaine  quantité  de 
caramel  qui  possède  un  grand  pouvoir  colorant.  Enfin,  le 
liquide  sucré  que  Ton  a  ainsi  préparé  étant  d'une  conser- 
vation impossible,  on  l'additionne  d'un  poids  suffisant  d'al- 
cool concentré  pour  le  rendre  inaltérable.  Donc,  au 
moment  où  il  va  être  livré  au  commerce,  l'extrait  de  café 
concentré  renferme  des  matières  solubles  provenant  du 
café,  des  matières  volatiles  de  même  origine,  du  caramel 
et  de  l'alcool. 

•  Cela  posé,  quels  sont  les  éléments  qui  peuvent  servir  à 
déterminer  la  valeur  d'un  extrait  de  café  concentré,  et  à 
en  déterminer  la  pureté?  Pour  répondre  à  cette  question, 
j'ai  examiné  comparativement  six  échantillons  de  prove- 
nance très  différentes. 

Les  échantillons  A  et  B  ont  été  préparés  par  moi  en  sui- 
vant le  mode  opératoire  indiqué  plus  haut. 

Les  échantillons  C,  D,  E,  G  sont  des  produits  achetés 
dans  le  commerce. 

Dans  chaque  échantillon  j'ai  dosé  : 

1®  Le  résidu  solide  à  100<»  (extrait  sec);  2*»  les  cendres; 
3«  la  caféine. 

Les  résultats  obtenus  sont  les  suivants  rapportés  à  100^^ 
du  produit  : 

ÉchantilloD  Â.  .  .    Extrait  sec 13,7 

Cendres 0,61 

Caféine 0,106 

Échantillon  B.  .  .    Extrait  sec 17,6 

Cendres 0,79 

Caféine 0,10S 

Échantillon  C   .  .    Extrait  sec 41,01 

Cendres 4,3 

Caféine 0,060 

Échantillon  D.  .  .    Extrait  sec 27,2 

Gendres 3,1 

Caféine 0,040 

Échantillon  E.  .  .    Extrait  sec 30,1 

Cendres t,4 

Caféine 0,050 

Échantillon  G.  .  .    Extrait  sec 19,26 

Cendres 1,83 

Caféine 0,096 


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—  246  — 

Les  nombres  très  différents  donnés  par  le  dosage  de 
Textrait  41,01,— 27,2,— 30,1,— 19,26,  nous  montrent,  sur- 
tout en  les  comparant  au  résultat  obtenu  avec  les  extraits 
préparés  par  moi-même,  13,7, — 17,6,  que  ce  chiffre  de  ma- 
tériaux solides  est  un  mauvais  élément  d'appréciation  de 
la  valeur  des  extraits  de  café  concentrés,  et  ne  peut  en  au- 
cune façon  servir  de  guide  dans  une  contestation  sur  la 
pureté  de  ces  produits;  le  caramel  est,  ^n  effet,  à  si  bon 
marché,  qu'on  peut  en  ajouter  à  volonté  pour  augmenter 
la  teneur  en  extrait  si  cette  teneur  est  un  indice  de  bonne 
préparation. 

Le  poids  des  cendres  ne  présente  pas  non  plus  un  bien 
grand  intérêt. 

Il  n'en  est  pas  de  même  de  la  dose  de  caféine  existant 
dans  les  divers  extraits  examinés. 

Évaluée  en  milligrammes  pour  100»'  de  produits,  nous 
voyons,  en  effet,  que  les  produits  A  et  B  d'origine  certaine 
renferment  106  et  105"»',  l'échantillon  G  qui  en  contient 
96  se  rapproche  beaucoup  ;  mais  combien  en  sont  éloignés 
les  échantillons  C,  D,  E  avec  leurs  60,  40,  SO"»'. 

Nous  trouvons  donc  dans  le  poids  de  la  caféine  un  indice 
de  la  valeur  du  produit;  mais  si  nous  comparons  ce  chiffre 
de  caféine  à  1000™»',  chiffre  moyen  des  bons  cafés,  nous 
voyons  que  le  meilleur  extrait  concentré  correspond  seu- 
lement au  dixième  de  son  poids  de  café. 

Mais  il  y  a  un  autre  élément  dont  je  n'ai  pas  encore 
parlé  et  qui  présente  une  grande  importance  pour  juger  la 
valeur  d'un  extrait  de  café.  C'est  ce  principe  auquel  Bou- 
tran  et  Fremy  ont  donné  le  nom  de  caféine  et  qui  s'obtient 
justement  en  distillant  du  café  en  présence  de  l'eau;  mal- 
heureusement, ce  principe  ne  peut  exister  qu'au  moment 
de  la  préparation  du  produit.  8a  grande  instabilité  fait  que 
l'infusion  de  café  perd  son  arôme  au  bout  d'un  temps  très 
court,  surtout  par  l'action  de  la  chaleur. 

Comme  conclusion  de  mes  expériences,  je  crois  donc 
pouvoir  dire  : 

1*  On  ne  peut  assigner  une  composition  définie  aux 
produits  vendus  sous  le  nom  d'extraits  concentrés  de  café; 


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v: 


—  247  — 

2®  Ces  produits  ne  rappellent  que  de  très  loin  le  café 
préparé  extemporanément  et  cela  à  cause  du  peu  de  sta- 
bilité des  principes  aromatiques  du  café  torréfié; 

S*»  Le  dosage  de  la  caféine  est  le  seul  indice  de  la  valeur 
d*un  extrait  concentré  de  café,  quoique  le  chifTre  obtenu 
ne  donne  que  des  probabilités  et  non  une  certitude. 


Analyse  d'un  liquide  de  kyste  chyleux;  par  M.  Jardin,  interne 
en  pharmacie. 

Dans  le  service  de  M.  le  D'  Th.  Anger,  à  l'hôpital  Beau- 
Jon,  M.  le  D'  TufiBer,  en  pratiquant  une  laparotomie  sur 
un  homme  à'une  quarantaine  d'années,  s'est  trouvé  en 
présence  d'un  kyste  qu'il  considéra  comme  étant  d'origine 
chyleuse. 

Ce  kyste,  de  la  grosseur  de  la  tête  d'un  fœtus  arrivé  à 
terme,  renfermait  un  liquide  dont  l'analyse  me  fut  confiée. 
Ce  sont  les  résultats  de  cette  analyse  que  je  ferai  con- 
naître ici. 

Ce  liquide,  dont  le  volume  était  de  600'^%  possédait  un 
aspect  blanc  et  opaque  rappelant  celui  du  lait  ou  plutôt  de 
la  crème.  L'émulsion  était  très  stable,  la  réaction  fran- 
chement alcaline,  et  pas  la  moindre  coagulation  ne  s'est 
produite  après  plusieurs  jours  ;  ce  qui  exclut  la  présence 
de  la  fibrine.  L'action  de  la  chaleur  faisait  prendre  le  tout 
en  une  masse  presque  solide;  ce  qui  permettait  de  re- 
tourner le  tube  sans  que  la  moindre  goutte  de  liquide  s'en 
échappât. 

Le  dosage  des  matières  grasses  fut  effectué  au  moyen 
de  la  méthode  indiquée  par  Adam  pour  le  dosage  du  beurre 
dans  le  lait.  Cette  méthode,  déjà  employée  par  M.  Gui- 
nochet  (1)  dans  un  cas  analogue,  fournit  d'excellents  résul- 
tats et  a  pour  elle  l'avantage  de  la  rapidité.  La  liqueur 
éthéro-alcoolique  légèrement  ammoniacale  fut  mise  de 

(I)  E.  Guinochet,  Démonstration  de  la  réalité  de  Tascile  chyleuse.  Joum, 
de  Pharm.  et  de  Ch,,  t.  XIV,  p.  169. 


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—  248  — 

côté  et  servit  à  doser  les  albuminoïdes  et  les  sels  minéraux. 
Les  résultats  obtenus  sont  réunis  dans  le  tableau  sui- 
vant : 

Densité 1,008 

Eau 805»' 

MaUèrcs  fixes  à  110» 195«' 


1,000»' 


Composition 

des 
matières  fixes. 


Matières  albuminoïdes  .  .      42«' 

—      grasses 139^,80 

Sels  minéraux IS^^^SO 

194«',30 


Ces  sels  minéraux  renferment  des  chlorures  et  des  phos- 
phates représentés  par  les  quantités  d'acide  suivantes  : 

Acide  PhO» 1»',25 

Acide  HCl 3«',60 

Dans  les  rares  analyses  de  chyle  ou  de  liquide  chyleux 
extravasé  publiées  jusqu'ici,  on  est  loin  de  se  trouver  en 
présence  d'une  quantité  de  matières  grasses  aussi  consi- 
dérable. Les  chiffres  indiqués  dépassent  à  peine  10  à 
12  p.  1.000. 

Dans  son  dernier  ouvrage,  M.  Gautier  nous  indique 
que  la  proportion  des  corps  gras  contenue  dans  ces  liquides 
est  très  variable;  l'analyse  précédente  montre,  en  effet, 
qu'elle  peut  varier  entre  des  limites  considérables. 


MEDICAMENTS  NOUVEAUX 


Thymacétine  (1).  —  La  thymacéiine  est  un  composé  qui 
dérive  du  thymol  de  la  même  façon  que  la  phénacétine 
dérive  du  phénol. 

La  phénacétine  étant  un  éther  éthylique  acétylé  du 


(1)  Pharm,  Zeitung,  XXXVU,  p.  40, 1892. 


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—  249  — 

paraamidophénol,  la  thymacétine  est  donc  un  éther  éthy- 
lique  acétylé  du  pai*aamidothymol,  et  le  rapport  qui  existe 
entre  la  constitution  de  chacun  de  ces  deux  corps  se  trouvé 
exprimé  par  les  deux  formules  suivantes  : 

\AzH-OG.GH'  €»H'/         \AzH-0€.GH» 

Phénacétine.  Thymacétioe. 

La  thymacétine  a  été  préparée  par  Hoffmann,  chimiste 
de  Leipsig.  Elle  se  présente  sous  forme  d'une  poudre 
blanche,  cristalline,  peu  soluble  dans  l'eau.  D'après  le 
D'  Jolly,  qui  a  étudié  la  thymacétine  relativement  à  son 
action  sur  le  système  nerveux,  ce  composé,  administré  à 
des  adultes  à  la  dose  de  0«',25  à  !«',  amène  fréquemment 
un  soulagement  manifeste  des  céphalalgies  nerveuses. 
A  cet  égard,  la  thymacétine  se  place  auprès  de  la  phéna- 
cétine, mais  ne  peut  remplacer  la  morphine.  Dans  quelques 
cas,  elle  agit  aussi  comme  hypnotique.  Enûn,  plusieurs 
malades  auxquels  on  avait  administré  ce  médicament  se 
sont  plaint  de  congestion  céphalique.  Em.  B. 


Abrine  (1).  —  1j  abrine  est  une  substance  albuminoïde 
extraordinairement  toxique  qui  se  retire  des  semences  de 
VAhrus  precatorius.  Elle  appartiendrait,  comme  la  ricine^ 
à  la  classe  des  ferments  solubles.  Elle  se  présente  sous  la 
forme  d'une  poudre  brun  jaunâtre  soluble  dans  l'eau. 
D'après  Robert,  la  dose  mortelle  de  cette  substance  intro- 
duite directement  dans  le  sang  est  de  0»', 00001  par  kilo- 
gramme du  poids  de  l'animal.  Elle  serait  cependant  moins 
toxique  que  la  ricine  dont  elle  diffère  d'ailleurs,  ainsi 
que  l'ont*  démontré  récemment  Hellin  (Inaugural  Diss. 
Dorpat,  1891)  et  P.  Ehrlich,  par  d'autres  caractères,  et  en 
particulier  par  la  propriété  qu'elle  possède  d'amener  la 

(1)  Bericht  von  E.  Merck  in  Darmstadt,  1892. 

/Mrs.  iê  Phtim,  et  it  (Mm,,  5*  sérk  t  XXV.  (!•'  mars  189S.)        17 


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—  250  — 

chute  des  poils  autour  de  l'endroit  ot  on  Ta  injectée. 
D'après  Ehrlich,  Tabrine  peut  être  employée  dans  la  pra- 
tique ophtalmologique  à  la  place  des  semences  de  Jequirity 
(Abrus  precatorius)  à  la  dose  de  1  pour  500.000  environ. 

Em.  B. 


Acide  anacardique  (1).— Ce  composé,  auquel  on  attribue 
la  formule  €**H**0^,  existe  avec  le  cardol  dans  les  fruits 
de  VAnacardium  occidentale.  D'après  Gawalowski,  le  sel 
ammoniacal  de  cet  acide,  lequel  est  soluble  dans  Teau^ 
peut  servir,  en  combinaison  avec  le  sulfate  de  fer,  à  teindre 
les  cheveux.  Pour  teindre  les  cheveux  en  brun,  on  les 
— hrtmecte  d'abord  avec  une  solution  aqueuse  d'anacardate 
d'ammoniaque,  après  quoi,  on  les  peigne  à  l'aide  d'un 
peigne  trempé  dans  une  solution  de  sulfate  de  fer. 

Em.  B. 

Chlorhydrate  d'apocodéine  (2).  —  Ce  corps, 

€*»H»»AzO«,HCl, 

est  une  poudre  amorphe,  grise  jaunâtre,  facilement  soluble 
dans  l'eau.  Il  est  préconisé,  comme  expectorant,  par 
W.  Murrel,  qui  l'emploie  en  pilules  (0»',18  à  0«',24  par  jour) 
ou  en  injections  sous-cutanées  (un  1/2^  à  1**,25  d'une  solu- 
tion aqueuse  à  2  p.  100).  Em.  B. 


Pseudoconhydrine  (3).  -*  Cet  alcaloïde,  sur  lequel  nous 
avons  déjà  dit  quelques  mots  (4),  vient  d'être  étudié  à  nou- 
veau par  G.  Adam  (Inaug.  Diss.j  Breslau,  1891).  C'est  une 
poudre  blanche  légère  présentant  l'odeur  de  la  conhy- 
drine.  Elle  est  facilement  soluble  dans  l'eau.  Elle  cristal- 


(1)  Bericht  von  E.  Merck  in  Larmstadt^  1892. 
(â)  Bericht  von  E.  Merck  in  Darmstadt,  1892. 

(3)  Bericht  von  E,  Merck  in  Darmstadty  1892. 

(4)  Joum,  de  Pharm,  et  de  Ch,  [5],  XXUI,  p.  502, 1891. 


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—  251  — 

lise  de  ses  solutions  concentrées  dans  le  toluol  en  belles 
lamelles  nacrées  qui  fondent  à  100-102'»  et  entrent  en 
ébullition  à  229-23 1^  Elle  possède  un  pouvoir  rotatoire 
«D  — +  4*30'.  Elle  donne,  avec  les  acides,  des  sels  facile- 
ment solubles. 

D'après  Engler,  la  pseudoconhydrine  serait  identique 
avec  un  alcaloïde  préparé  par  lui,  Téthylpipéralkine, 
G»H»AzH.  GH.  OH.  QU\  GH\  Em.  B. 


Diiodothiophène,   succédané    de    riodoforme.  —  Le 

thwpkène  à  été  découvert,  il  y  a  quelques  années,  dans  la 
benzine  du  goudron  de  houille  par  Victor  Meyer.  Ce  corps, 
dont  la  formule  est  0*FI*^,  présente  de  grandes  analogies 
avec  la  benzine  et,  comme  cette  dernière,  fournit,  avec 
facilité,  des  produits  de  substitution  chlorés,  bromes, 
iodés,  sulfonés,  etc. 

L'un  de  ces  composés,  le  diiodothiophène,  vient  d'être 
essayé  en  thérapeutique.  Ed.  Spiegler  a  étudié  sa  valeur 
comme  antiseptique  sur  les  cultures  d'un  microorganisme 
producteur  de  pus,  un  staphylococcus^  et  Aug.  Hock  a  es- 
sayé son  emploi  dans  la  pratique. 

Le  diiodothiophène  €*H"I*^  se  prépare  en  ajoutant  à 
du  thiophène  brut  la  quantité  théorique  d'iode,  puis  de 
l'oxyde  jaune  de  mercure  jusqu'à  ce  que  tout  l'iode  ait 
disparu  :  la  réaction  s'accomplit  avec  dégagement  de  cha- 
leur. Le  diiodothiophène  se  présente  en  cristaux  blancs, 
fusibles  à  4Q°,5  et  facilement  volatils.  Il  possède  une  odeur 
aromatique  non  désagréable.  Il  est  insoluble  dans  l'eau, 
facilement  soluble  dans  Téther,  le  chloroforme  et  l'alcool 
chaud,  plus  difficilement  soluble  dans  l'alcool  froid.  Il 
renferme  75,5  p.  100  d'iode  et  9,5  p.  100  de  soufre. 

On  fait  avec  le  diiodothiophène  une  gaze  qui  peut  rem- 
placer la  gaze  iodoformée»  Pour  cela  on  trempe  la  gaze 
dans  le  mélange  suivant  : 


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—  252  — 

Diiodottaiophènc 50,0 

Alcool j   ^   «^  ^ 

Éther (*«»•» 

Glycérine 10,0 

On  recommande  d'ajouter  à  ce  mélange  2  à  3»'  d*une 
solution  alcoolique  saturée  de  safranine  pour  aider  à  ré- 
partir également  le  mélange  sur  la  gaze.  Em.  B. 


Thiophène-sulfonate  de  soude.  —  Le  thiophéne,  comme 
il  est  dit  plus  haut,  fournit  des  dérivés  sulfonés.  Le  sel  de 
soude  de  l'acide  ihiophène-oL-sulfonique^  un  de  ces  dérivés, 
a  été  également  essayé,  au  point  de  vue  thérapeutique, 
par  Ed.  Spiegler. 

Ce  sel,  G*H'&,  NaSO',  se  présente  sous  forme  d'une 
poudre  blanche  constituée  par  des  lamelles  cristallines.  Il 
renferme  33  p.  100  de  soufre,  dont  la  moitié  environ  est 
unie  au  carbone. 

Spiegel  le  préconise  en  pommade  contre  le  prurigo.  Il 
aurait  donné  de  meilleurs  résultats  que  le  naphtol.  La 
pommade  se  fait  avec  parties  égales  de  lanoline  et  de  vase- 
line, et  5  à  10  p.  100  de  sel. 

Le  thiophène-sulfonate  de  plomb  posséderait  des  propriétés 
thérapeutiques  analogues  à  celles  du  sel  de  soude.  Seule- 
ment il  produit  chez  certains  individus  une  cuisson  qui 
dure  quelques  minutes.  Em.  B. 


Benzoate  et  picrate  d'antipyrine  ;  par  M.  S.  Cres- 

SATi  (1).  —  L'auteur  désigne  ainsi  deux  combinaisons  qui 
ne  paraissent  pas  avoir  été  encore  essayées  en  thérapeu- 
tique. 

Le  benzoate  se  prépare  en.  ajoutant  de   l'antipyrine 
à  une  solution  aqueuse  bouillante  d'acide  benzoïque.  La 

(1)  VOroHf  p.  379,  1891  ;  par  Pharm.  Post.,  XXV,  p.  93, 1892. 


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—  253  — 

combinaison  se  fait  immédiatement  et  le  produit  se  ras- 
semble au  fond  du  vase  sous  la  forme  d'un  liquide  jaunâtre 
qui,  par  refroidissement,  se  prend  en  une  masse  à  cassure 
cristalline.  On  purifie  par  cristallisation  dans  Talcool.  Le 
benzoate  d'antipyrine  fond  très  facilement  ;  il  est  peu 
soluble  dans  Teau  froide  ou  chaude,  mais  est  très  soluble 
dans  Talcool  et  Téther.  II  a  une  saveur  piquante  et  possède 
une  légère  odeui-  diacide  benzoïque.  La  solution  aqueuse 
présente  une  réaction  acide  et  donne  une  coloration  rouge 
avec  le  perchlorure  de  fer. 

Le  picrate  d'antipyrine  se  prépare  de  la  même  manière. 
Il  constitue  ime  poudre  jaune  très  légère,  peu  soluble 
dans  l'eau,  mais  soluble  dans  l'alcool  et  Téther.  Il  ne  fond 
pas  aussi  facilement  que  le  benzoate.  Le  perchlorure  de 
fer  le  colore  en  rouge.  Em.  B. 


Essai  et  emploi  de  la  salipyrine  (1).  —  La  salipyrine, 
combinaison  d'acide  salicylique  et  d'antipyrine  dont  nous 
avons  déjà  donné  les  divers  modes  de  préparations  et 
quelques  propriétés  en  1890  (2),  a  été  depuis  l'objet  d'assez 
nombreux  essais  en  thérapeutique. 

Guttmann  préconise  ce  médicament  comme  antipyré- 
tique; Mosengeil  en  fait  un  spécifique  contre  l'influenza 
et  assure  qu'il  favorise  le  sommeil,  habituellement  trou- 
blé, dans  cette  maladie.  Hennig  le  conseille,  comme  l'une 
des  meilleures  préparations  salicyliques,  dans  les  affec- 
tions rhumatismales  (aiguës  et  chroniques). 

11  y  a  donc  intérêt  à  pouvoir  vérifier  sa  pureté. 

La  salipyrine  se  présente  sous  la  forme  d'une  poudre 
blanche  cristalline,  inodore  et  douée  d'une  saveur  sucrée 
particulière.  Pour  en  faire  Tessai  on  peut  opérer  ainsi 
qu'il  suit  :  on  décompose  un  poids  donné  de  ce  médica- 
ment en  chauffant  avec  l'acide  sulfurique  étendu,  on  agite 
avec  l'éther  qui  enlève  l'acide  salicylique.  Après  évapora- 


(1)  Pharm.  Centralhalle,  XIII,  p.  10  et  61, 1892. 

(2)  Joum.  de  Pharm.  et  de  Ch,  [5]  XXII,  p.  205,  1890. 


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—  254  — 

tion  de  Téther,  on  pèse  et  on  vérifie  le  point  de  fusion  de 
Tacide  qui  doit  être  156*.  D'autre  part  on,  alcalinise  la  so- 
lution restante,  on  agite  avec  du  chloroforme  qui  enlève 
Tantipyrine,  on  évapore  et  on  pèse.  La  salipyrine  doit 
renfermer  42,3  p.  100  d'acide  salicylique  et  57,7  p.  100 
d*antipyrine. 

D'après  J.  Altschul  on  peut  encore  recourir  à  la  mé- 
thode suivante  :  on  pèse  sur  un  verre  de  montre  3«',26  de 
salipyrine  (1/100  de  molécule);  on  met  le  verre  de  montre 
et  la  substance  dans  un  vase  de  Bohême  ;  on  dissout  en 
chauffant  au  bain-marie  dans  un  peu  d'alcool  étendu  d'un 
demi-volume  d'eau,  et  après  addition  d'une  goutte  de  solu- 
tion de  phénolphtaléine  on  fait  un  titrage  acidimétrique 
avec  une  solution  alcaline  normale.  Les  dixièmes  de  centi- 
mètres cubes  employés  donnent  directement  la  proportion 
en  centièmes  de  jsalicylate  d'antipyrine  contenu  dans 
l'essai,  car  3«%26  de  ce  composé  correspondent  à  10^  de 
solution  alcaline  normale. 

La  salipyrine  est  administrée  dans  des  potions  de  Todd 
ou  dans  un  peu  de  vin,  ou  encore  en  cachets,  pastilles, 
capsules,  etc.  Em.  B. 


REVDE  DES  PUBLICATIONS 
DE  PHARMACIE,    CHIMIE,   MICROBIOLOGIE 


Pharmacie. 

Études  chimiques  de  l'essence  de  roses  allemande  et 
turque;  par  M.  Ulrich  Eckart  (i).  —  Ces  recherches 
montrent  que  les  essences  turque  et  allemande  sont  cons- 
tituées par  trois  corps  :  l'alcool  éthylique,  Toléoptène  et  le 
stéaroptène.  Le  corps  le  plus  important  est  Toléoptène,  le 


(1)  Archiv,  der  Pharm,,  t.  CCXXIX,  p.  355,  d'après  Monit,  scientif., 
novembre  1891. 


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—  255  — 

rhodinoly  0*®  H*'  0,  qui  appartient  à  la  série 
C«H«°-«0. 

Il  est  à  remarquer  que,  par  oxydation,  au 
permanganate  de  potasse,  on  obtient  une  coi 
six  atomes  de  carbone,  qui  possède  les  proj 
alcool  pentatomique  ayant  sans  doute  d'étro 
avec  les  hydrates  de  carbone. 

Considère-t-on  la  densité  peu  élevée  du  ri 
point  d'ébullition,  la  facilité  avec  laquelle  < 
scinde  en  acides  peu  riches  en  carbone,  les  p 
son  aldéhyde  vis-à-vis  de  la  phénylhydrazio 
Talcool  polyatomique  C*  H**  0*  et  de  son  acid< 
dant,  le  rhodinol  appartiendra  à  la  série  du  m< 

L'essence  de  roses  pourrait  donc  être  rang( 
rares  huiles  essentielles  qui  renferment  des 
riches  en  carbone  et  dont  la  chaîne  serait  ouvi 

D'après  ses  propriétés,  le  rhodinol  est  un 
maire.  Sa  réfraction  moléculaire  conduit  à  ad 
liaisons  éthyléniques,  hypothèse  qui  est  confi 
faculté  qu'il  montre  de  pouvoir  fixer  quatre 
brome.  Son  activité  optique  nécessite  la  pn 
atome  de  carbone  asymétrique.  La  formatio 
tène  et  de  polyterpène  sous  l'influence  des  dé 
tend  à  prouver  que  la  chaîne,  d'ouverte  qi 
devient  fermée.  La  production  des  terpènes  ce 
à  admettre  la  présence  et  la  position  des  grou] 
-et  propyle.  On  peut  se  demander  maintenant  i 
produit  la  chaîne  fermée  et  où  se  trouvent 
liaisons. 

L'auteur  entre  dans  des  considérations  hi 
production  des  différents  acides  sous  l'in 
oxydants  et  sur  les  faits  énumérés  plus  haut  po 
au  rhodinol  la  formule  de  constitution  suivant 

G'H^  H      OH» 

I  \/ 

CH«  =  0— CH  =  CH  — G  — CH'OI^ 

Cette  formule  permettrait  d'expliquer  facilei 


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—  256  — 

sage  de  ce  corps  au  linomëne  d'abord,  qui,  dans  les  condi- 
lions  de  Texpérience,  deviendrait  inactif  et  se  transforme* 
rait  en  dipentène. 


cm' 


A 


C»H^ 


H«0  jf«>CH 

OH 
H*C  ' 


OH 


CH 


H*0 


CH» 

Rhodinol. 

La  constitution  du  géraniol,  isomère  qui,  dans  bien  des 
cas,  se  comporte  comme  le  rhodinol,  est,  d'après  Semmier 
[Deut  Ckem,  Gest.,  23,  1102)  : 

CH» 

CH  —  CH«  —  CH  =  CH  —  0  =  OH.  OH«OH. 

D'après  l'auteur,  la  différence  entre  ces  deux  isomères 
résiderait  dans  les  positions  des  groupes  méthyle  et  pro- 
pyle,  dans  celles  des  doubles  liaisons  et  dans  la  nature  du 
carbone  asymétrique.  —  160«'  d'essence  de  rose  alle- 
mande et  environ  460«'  d'essence  turque  ont  servi  à  ces 
recherches,  

Recherches  sur  l'essence  de  menthe  (russe)  et  sur  la 
menthylamine  gauche  ;  par  MM.  Andres  et  Andrée w  (1). — 
L'essence  de  menthe  a  été  l'objet  de  beaucoup  de  recher- 
ches au  point  de  vue  de  la  parfumerie  et  de  la  pharmacie, 
mais  l'étude  purement  chimique  en  a  été  négligée  ;  il  n'y 
a  que  les  composés  oxygénés,  le  menthol  0**  H»*  O  et  le 
menthone  0*®H*»0,  qui  soient  déterminés. 

(1)  Joum,  phys,  Chim,  R,,  t.  XXUI,  p.  26,  d*après  Bull.  Soc,  chim., 
5  octobre  1S91,  p.  441. 


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-^  257  — 

Les  hydrocarbures,  qui  constituent  les  parties  lourdes, 
sontinconnus  ;  ils  présentent  cependant  un  certain  intérêt 
comme  pouvant  contenir  le  composé  analogue  au  déca- 
naphtène  (les  naphtènes  ne  se  trouvent  que  rarement  dans 
les  produits  naturels).  En  outre,  il  serait  curieux  d'étudier 
le  terpène  de  l'huile  de  menthe,  sur  lequel  on  possède  des 
données  peu  précises  et  contradictoires. 

MM.  Andres  et  Andreew  se  proposent  donc  de  recher- 
cher surtout  ces  hydrocarbures  dans  Fessence  de  menthe  ; 
mais  ils  commencent  leur  travail  par  l'étude  des  propriétés 
de  rhuile  de  menthe  d'origine  russe,  en  la  comparant  à 
d'autres  espèces  de  cette  même  huile. 

Ils  ont  opéré  sur  l'huile  extraite  des  plantes  fraîches  et 
des  plantes  desséchées.  Ils  ont  trouvé  que  leurs  propriétés 
physiques  dififéraient  peu. 

Pour  Vhuile  extraite  des  plantes  sèches. 

Densité 0,912 

Pouvoir  rotatoirc — IS^jîS 

Pour  Vhuile  extraite  des  plantes  fraîches. 

Densité 0,915 

PouToir  rotatoire — 17»,13 

Les  deux  variétés  se  congèlent  à  — 13<»:  elles  com- 
mencent et  finissent  de  distiller  aux  mêmes  températures. 
L'huile  extraite  de  la  menthe  sèche  contient  une  plus  forte 
quantité  de  composés  oxygénés. 

La  distillation  fractionnée  de  Thuile  de  menthe  a  donné 
six  fractions  distinctes  : 

1 15S-160»  IV 165-170^ 

U 160-163*  V 170-173» 

m 163-165»  VI 173-175« 

La  fraction  principale  est  celle  qui  distille  entre  173-175'». 
Son  odeur  rappelle  un  peu  l'essence  de  térébenthine. 
Déviation  (dans  un  tube  de  100»"  et  t  =  20<»)  a,  =  —  35%22. 
Densité  à  20^  =  0.8571.  Les  analyses  donnent 

G 87.56 

H 11  83 


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—  258  — 
Le  calcul  théorique  pour  C"H**  exige 

C 88.23 

H 11.77 

Ce  térébène  ressemble  beaucoup  par  les  propriétés  physi- 
ques au  type  du  limonène. 

On  a  obtenu  un  bromure,  un  dichlorhydrate  et  un  nitro- 
sochlorhydrate  de  ce  corps  ;  on  a  transformé  ensuite  le 
nitrosochlorhydrateennitrosoterpène.  La  fraction  173-175*» 
est  donc  un  limonène  gauche. 

La  fraction  170-173*»  contient  le  même  limonène  que  la 
précédente,  mais  il  est  mélangé  avec  un  autre  hydrocar- 
bure ([«]„=— 30°,64)  qui  augmente  sa  densité  D*»  V=0-8536. 
—La  fraction  1 65-170'»  contient  un  hydrocarbure  plus  riche 
en  hydrogène  que  0**  fP*.  La  rotation  diminue  et  la  den- 
sité augmente  encore. 

La  bromuration  ne  donne  pas  de  cristaux,  mais  il  se 
forme  une  huile  dont  la  compositioncorrespond  à  C"  H" Br*. 

L'analyse  de  la  fraction  160-165*»  nous  démontre  que 
cette  dernière  contient  un  jnélange  d'hydrocarbures  plus 
riches  en  hydrogène  ;  elle  ne  contient  pas  de  terpène 
capable  de  donner  un  dichlorhydrate. 

La  fraction  1 58- 1 60*»  est  très  peu  importante  ;  elle  contient 
rhydrocarbure  C**H^'  ;  celui-ci  diffère  du  menthène  connu 
par  le  point  d'ébuUition,  qui  est  167-188*.  Il  se  rapproche  du 
décanaphtylène  de  MM.  Markownikoff  et  Aglobline  ;  mais 
les  naphtylènes,  en  général,  se  combinent  très  difficilement 
avec  HCl.  Les  auteurs  supposent  que  c'est  un  mélange 
de  menthène  avec  une  petite  quantité  de  0**  W*  bouillant 
à  basse  température  et  capable  de  donner  un  bromure 
C'*H»«Br«. 

La  fraction  205-210*»  est  composée  surtout  de  menthone 
et  de  menthol,  qu'on  ne  peut  séparer  à  cause  du  voisinage 
de  leurs  points  d'ébullition,  206  et  212^ 

La  trop  faible  quantité  de  la  matière  n'a  pas  permis  aux 
auteurs  de  séparer  les  corps  de  cette  fraction.  Il  ne  trou- 
vent aucune  indication  qui  leur  permette  de  supposer 


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—  259  — 

Texistence  d'un  des  décanaphtènes  dans  lés  fractions  plus 
basses. 

La  mentbylamine  a  été  obtenue  par  MM.  Andres  et 
Andreew  par  le  procédé  de  Goldschmidt.  Ils  traitent  une 
solution  alcoolique  de  mentbylamine  par  le  sodium.  Le 
produit  de  la  distillation  a  été  repris  par  Teau;  il  se  forme 
une  couche  buileuse  qui  disparaît  quand  on  ajoute  une 
faible  quantité  d'acide  acétique. 

On  débarrasse  la  liqueur  du  mentbone  et  on  la  traite 
(après  concentration)  par  KOH.  On  obtient  ainsi  une  cou- 
che de  menthylamine  qui  distille  vers  204*».  La  mentbyla- 
mine pure  est  un  liquide  incolore,  rappelant  par  son  odeur 
la  conicine.  A  Tair,  elle  attire  avec  avidité  l'acide  carbo- 
nique et  se  transforme  en  un  sel  cristallin  soluble  dans 
Teau  et  moins  dans  l'alcool.  Densité  =  0.8685.  Déviation 
'=  —  33^6. 

Sa  formule  correspond  à  C**^  H*'  Az  H*.  Son  chlorhydrate 
présente  de  belles  aiguilles  blanches.  Son  chloroplatinate 
a  été  obtenu  en  lamelles  dorées. 


Sur  l'huile  essentielle  de  koro-moîi;  par  M.  W.  Kwas- 
NicK  (1).  —  Cette  essence  est  extraite  des  feuilles  de 
Linderia  fericia^  Bl.,  laurinée  très  commune  au  Japon  ;  on 
l'importe  en  grande  quantité.  Elle  constitue  un  liquide 
jaune  foncé  plus  léger  que  l'eau,  rf  =  0,901  à  18*,  doué 
d'une  odeur  aromatique  très  fine.  Par  distillation  frac- 
tionnée sur  le  sodium  on  en  peut  isoler  deux  terpènes.  Le 
premier,  qui  est  dextrogyre,  bout  à  175-178*»  et  donne  un 
tétrabromure  fusible  à  104',  ce  qui  permet  de  l'identifier 
avec  le  citrène  dextrogyre,  décrit  par  Wallach.  Le  deuxième 
est  inactif,  bouta  180*»,  donne  un  tétrabromure  fondant  à 
124*»  et  un  dichlorhydrate  fusible  à  50*.  L'essence  renferme 
en  outre  deux  corps  oxygénés  ;  im  terpinol  inactif  et  un 
carvol  lévogyre. 

(1)  D.  cA.  G.,  t.  XXIV,  p.  81,  d'après  Bull.  Soc.  chim.y  90  octobre  1891, 
p.  593. 


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—  260  — 

Le  premier  de  ces  corps  a  pour  formule  C*  H*'  0  et  bout 
M8<»  ;  il  est  doué  d'une  odeur  agréable.  Ses  combinaisons 
ec  HOl  et  Br  ainsi  que  son  iodure,  fondant  à  75-76»,  ont 
rmis  de  l'identifier  avec  le  terpinol  [monohydrate  de 
ébenthène),  extrait  de  l'essence  de  kesso  (valériane  du 
pon). 

Le  carvol,  de  formule  0*®H**0,  estlévogyre;  il  bout 
225*»  et  forme  avec  H"  S  une  Combinaison  très  bien 
Lstallisée.  Il  diffère  du  carvol  ordinaire  par  ses  propriétés 
tiques. 

Étude  chimique  de  l'huile  de  macassar  ;  par  MM.  K. 
[UMMEL  et  W.  KwASNiK  (i).  —  L'huilc  de  macassar, 
tenue  soit  par  expression,  soit  par  épuisement  à  l'éther 
pétrole,  présente  la  consistance  du  beurre;  sa  couleur 
t  jaune  de  miel,  sa  saveur  douce. 
Elle  renferme  de  l'acide  cyanhydrique  libre,  et  aussi  de 
cide  oléique.  Par  la  saponification  à  l'aide  de  la  potasse 
îoolique,  on  a  pu  en  extraire  de  la  glycérine  et  les  acides 
étique,  butyrique,  arachique,  palmitique  et  oléique  ;  on 
f  a  pas  trouvé  d'acide  laurique. 

Le  tourteau  dont  on  a  séparé  l'huile  renferme  un  mélange 
dextrose  et  de  saccharose.  On  n'a  pas  trouvé  d'amygda- 
le  dans  les  cotylédons  de  la  plante  ;  mais  on  a  pu  on 
traire,  par  distillation  dans  un  courant  de  vapeur  d'eau, 
l'acide  cyanhydrique  et  de  l'aldéhyde  benzylique. 


Chimie  générale. 

Sur  les  trois  basicités  de  l'acide  phosphorique  ;  par 

Daniel  Berthelot  (2).  —  L'auteur  a  établi  précédem- 

mt  comment  on  peut  reconnaître,  par  une  méthode 

idée  sur  les  conductibilités  électriques,  la  force  relative 

I)  Arch.  de  Pharm.  (3),  t.  XXiX,  d'après  Bull.  Soc,  chim.,  20  octobre 

1,  p.  593. 

t)  Ac,  d.  «c,  CXIII,  851,  1891. 


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—  261  — 

des  acides,  leur  basicité,  leurs  fonctions  multiples,  et  la 
stabilité  ou  l'instabilité  de  leurs  sels  en  solutions  aqueuses. 
Dans  ce  nouveau  travail  il  a  appliqué  la  même  méthode  à 
Tétude  de  Tacide  phosphorique  et  il  conclut  ainsi  : 

Les  conductibilités  des  phosphates  monobasiques  de  K 
et  de  AzH*,  en  solution  étendue,  sont  égales;  celle  du 
phosphate  bibasique  de  K  remporte  d'environ  6  p.  100  sur 
celle  du  phosphate  bibasique  de  AzH*;  enfin  celle  du 
phosphate  tribasique  de  K  est  de  beaucoup  supérieure  à 
celle  du  phosphate  tribasique  de  Az  H*. 


Sur  le  sulfate  vert,  solide,  de  sesquioxyde  de  chrome  ; 
par  M.  A.  Recoura  (1).  —  L'auteiu»  a  fait  voir  que  le  ses- 
quichlorure  de  chrome  hydraté  peut  affecter  deux  modifi- 
cations isomériques,  solides  et  cristallisées^  Tune  bleu-violet, 
l'autre  verte,  ayant  la  même  composition,  mais  des  pro- 
priétés complètement  différentes.  Étudiant  les  circons- 
tances de  production  de  ces  deux  variétés,  il  a  établi  que 
la  variété  violette,  qui  correspond  aux  sels  normaux  de 
sesquioxyde  de  chrome,  est  celle  qui  prend  naissance  en 
liqueur  étendue  ou  moyennement  concentrée,  tandis  que 
la  variété  verte,  anormale,  est  celle  qui  prend  naissance 
en  liqueur  très  concentrée  ou  bien  en  présence  d'un  grand 
excès  d'acide. 

Dans  ce  nouveau  travail,  il  montre  que  soit  en  produi- 
sant le  sulfate  de  chrome  en  présence  d'une  très  faible 
quantité  d'eau,  soit  en  déshydratant  partiellement  par  la 
chaleur  le  sulfate  violet  cristallisé  de  chrome,  on  obtient 
une  variété  nouvelle  de  sulfate  de  chrome,  qui  est  vert 
solide  et  cristallisé.  Ce  sulfate  vert  possède  des  propriétés 
complètement  différentes  de  celles  du  sulfate  violet. 
Dans  Tarticle  ci-après,  l'auteur  étudie  la  constitution 
de  ce  composé  et  ses  rapports  d'une  part  avec  le  sulfate 
violet,  d'autre  part  avec  la  solution  verte  que  l'on  obtient 


Ac,  d,  êc.y  CXJII,  857,  1891. 


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—  262  — 

quand  on  porte  à  rébuUition  la  solution  du  sulfate  violet. 
Il  ajoute  que  M.  Étard  a  également  indiqué  que,  si 
l'on  met  en  contact  le  sulfate  violet  de  chrome  solide 
avec  des  liquides  déshydratants  comme  80*  H"  ou  AzO*H, 
il  devient  vert.  Mais  ce  n'est  là  qu'une  modification  passa- 
gère, car  Fauteur  a  reconnu  que,  dès  que  le  sulfate  vert  ainsi 
obtenu  est  débarrassé  du  liquide  déshydratant,  il  revient 
rapidement  à  l'état  violet. 


Sur  les  états  isomériques  du  sulfate  de  sesquio^de  de 
chrome  ;  par  M.  A.  Recoura  (1).  —  Les  conclusions  à  tirer 
des  expériences  de  Tauteur  sont  les  suivantes  : 

Le  sulfate  vert  solide  de  chrome,  Or*0»,  3  80',  11  H* 0, 
quoique  ayant  la  môme  composition  que  le  sulfate  violet, 
doit  avoir  une  constitution  complètement  différente.  Une 
se  comporte  pas  comme  un  sel  ordinaire,  puisqu'il  ne  se 
prête  pas  à  la  double  décomposition,  et  il  est  à  présumer 
que,  dans  ce  composé,  le  chrome  est  engagé  dans  un  radi- 
cal présentant  une  certaine  stabilité.  Ce  qui  le  prouve 
encore,  c'est  que,  quand  on  décompose  ce  corps  par  un 
alcali,  on  en  précipite  bien  de  l'hydrate  chromique  ;  mais, 
dans  cette  destruction  de  la  molécule,  les  éléments  se 
groupent  de  façon  à  constituer,  non  pas  l'hydrate  chro- 
mique normal,  comme  on  pourrait  s'y  attendre,  puisque 
le  sel  renferme  les  éléments  de  3  molécules  d'acide  sulfu- 
rique,  mais  l'hydrate  qui  ne  peut  fixer  que  2  molécules 
d'acide.  La  dissolution  de  ce  composé  dans  l'eau  est  com- 
plètement différente  de  la  dissolution  verte  que  Ton  obtient 
quand  on  chauffe  la  dissolution  du  sulfate  violet.  Le  sul- 
fate vert,  indéfiniment  stable  à  l'état  solide,  se  transforme 
peu  à  peu,  quand  il  est  dissous,  en  sulfate  violet. 


Sur  une  combinaison  volatile  du  fer  avec  l'oxyde  de 
carbone;  par  MM.  L.  Mond  et  Pr.  Quincke  (2).  —  Les 

(i)  Ac.  d.  «c,  CXUI,  1033, 1891. 

(2)  D.  ch.  G.,  t.  XXIV,  p.  2248,  d'après  Bull,  Soc.  cAtm.,  20  noTembw 
1891,  p.  727. 


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—  263  — 

auteurs  ont  obtenu  antérieurement,  en  collaboration  avec 
M.  0.  Langer,  une  combinaison  volatile  du  nickel  avec 
l'oxyde  de  carbone  ;  dans  ce  mémoire,  ils  avaient  cherché 
à  préparer  des  combinaisons  analogues  en  partant  d'autres 
métaux,  mais  sans  succès.  Depuis,  MM.  Mond  et  Quincke 
ont  réussi  en  ce  qui  concerne  le  fer,  mais  à  la  condition 
d'observer  certaines  précautions. 

On  prépare  d'abord  du  fer  très  divisé  en  chauffant  dans 
un  courant  d'hydrogène,  à  la  température  la  plus  basse 
possible  (400>  au  plus),  de  l'oxalate  ferreux;  on  laisse 
refroidir  au  sein  de  l'hydrogène,  puis  lorsque  la  tempé- 
rature est  descendue  à  80%  on  remplace  l'hydrogène  par 
un  courant  d'oxyde  de  carbone.  On  constate  que  ce  gaz 
brûle  alors  avec  une  flamme  jaune  pâle,  qui  persiste  môme 
lorsque  le  gaz  a  été  conservé  à  froid  pendant  plusieurs 
jours.  Si  l'on  chauffe  le  tube  abducteur  à  200-350*,  on  voit 
se  former  un  anneau  miroitant  de  fer  métallique,  et  si 
l'on  chauffe  plus  fort,  il  se  fait,  au  lieu  du  miroir,  des 
flocons  noirs  qui  renferment  des  quantités  considérables 
de  carbone  (jusqu'à  80  p.  100),  le  reste  étant  du  fer.  Il  s'est 
donc  engendré  un  composé  volatil  du  fer,  malheureuse- 
ment en  très  petite  quantité.  Ainsi,  en  opérant  sur  12»'  de 
fer  réduit  de  l'oxalate,  qu'on  a  chauffés  à  80*»  dans  l'oxyde 
de  carbone  pendant  six  semaines  (en  ayant  soin  toutes  les 
six  heures  de  recalciner  à  400*  dans  l'hydrogène  pendant 
vingt  minutes  pour  revivifier  la  matière),  il  ne  s'est  vola- 
tilisé que  2«'  de  fer,  soit  0«%01  par  heure,  alors  qu'en  ce 
temps  il  passait  2"*,5  d'oxyde  de  carbone.  Il  est  donc  très 
difficile  de  faire  une  étude  apprqjondie  du  composé  qui 
prend  naissance. 

Si  on  lave  à  l'acide  sulfurique  concentré  l'oxyde  de 
carbone  chargé  de  vapeur  ferrugineuse,  on  trouve  que 
celle-ci  est  retenue,  mais  la  solution  se  décompose  sponta- 
nément. Les  carbures  d'hydrogène,  benzène,  pétroles 
lourds,  etc.,  dissolvent  aussi  le  composé  volatil,  mais  en 
petite  quantité  ;  les  solutions  sont  brunes  et  s'oxydent  à 
Tair  avec  dépôt  d'hydrate  ferrique.  Les  solutions  dans 
l'huile  de  pétrole  bouillant  à  250-300*  ont  permis  de  faire 


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—  264  — 

une  analyse  approximative  du  composé  nouveau.  Saturées 
d'oxyde  de  carbone  ferrugineux  et  chaufifées  à  100*  dans 
le  vide,  elles  ne  dégagent  que  de  l'air  mélangé  d'un  peu 
d'oxyde  de  carbone;  à  180'',  elles  noircissent,  déposent 
du  fer  métallique  et  dégagent  de  l'oxyde  de  carbone  bien 
exempt  d'hydrogène.  Du  dosage  de  ces  deux  corps,  fer  et 
oxyde  de  carbone,  il  résulte  que  leur  rapport  00  :  Fe  est 
de  4.03  —  4.14,  ce  qui  montre  qu'on  est  sans  doute  en  pré- 
sence d'un  composé  Fe(00]^  correspondant  à  celui  que 
fournit  le  nickel. 

Peut-être  la  formation  d'un  tel  composé  joue-t-elle  un 
rôle  dans  certaines  opérations  de  la  métallurgie  du  fer,  la 
cémentation,  par  exemple.  Oependant  l'expérience  décrite 
plus  haut  ne  réussit  qu'avec  du  fer  très  divisé  ;  avec  le 
métal  .compact,  il  ne  se  fait  pas  la  moindre  trace  du  com- 
posé oxy carboné  (1). 


Sur  la  formation  des  dextrines;  par  M.  P.  Petit  (2). — 
Payen  a  indiqué,  pour  la  fabrication  des  dextrines,  un 
procédé  consistant  à  chauffer,  entre  100*  et  140®,  la  fécule 
humectée  d'une  petite  quantité  d'acide  nitrique.  Les  dex- 
trines ainsi  obtenues  sont,  les  unes  blanches,  les  autres 
plus  ou  moins  teintées,  et  presque  toutes  réduisent,  à 
divers  degrés,  la  liqueur  de  Fehling. 

L'auteur  a  examiné  quelle  était  l'influence  de  la  dose 
d'acide  et  du  temps  de  chauffe,  sur  les  propriétés  des  dex- 
trines obtenues  par  le  procédé  Payen.  Les  doses  d'acide 
nitrique  employées  étaient  0,2,  0,3  0,5,  0,8  et  2  p.  100  du 
poids  de  la  fécule.  Oelle-ci,  humectée  de  30  p.  100  de  son 
poids  d'eau,  était  empâtée  avec  l'acide,  puis  séchée  à  50*, 
tamisée  et  chauffée  dans  une  étuve  réglée  à  125*.  On  reti- 
rait un  échantillon  après  1,  2,  3,  4  heures. 


(i)  Il  convient  de  rapprocher  ce  mémoire  de  celai  de  M.  Bertheloi,  dont  il 
a  été  parlé  dans  le  Joum,  de  Pharm.  de  l'année  1891. 
(2)  Ac.  d.  «c,  CXIV,  76,  1892. 


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—  265  — 

Pour  analyser  les  dextrînes  ainsi  préparées,  qui  peu- 
vent encore  contenir  de  l'amidon  non  attaqué,  de  la  dex- 
trine  et  du  glucose,  M.  Petit  s'est  appuyé  sur  les  faits  sui- 
vants, vérifiés  sur  un  mélange  de  poids  connus  d'amidon, 
de  dextrine  non  réductrice  et  de  glucose  pur  : 

!•  En  faisant  digérer  ce  mélange  avec  de  l'eau,  à  40^-50**, 
pendant  une  demi-heure,  on  dissout  tout  le  glucose  et  la 
dextrine;  l'amidon  recueilli  sur  un  filtre  taré  et  séché 
avec  ménagements,  représente  intégralement  l'amidon  non 
transformé  ; 

2*  Le  pouvoir  rotatoire  de  la  solution  correspond  exac- 
tement à  la  somme  des  pouvoirs  rotatoires  du  glucose  et  de 
la  dextrine  ; 

3*  Si  l'on  fait  fermenter  la  solution,  après  l'avoir  addi- 
tionnée de  phosphate  d'ammoniaque  et  de  sulfate  de  po- 
tasse, puis  stérilisée  et  ensemencée  avec  de  la  levure  pure, 
la  perte  de  pouvoir  rotatoire  indique  exactement  la  dose 
de  glucose  introduite  et  le  liquide  fermenté  n'agit  plus  sur 
la  liqueur  de  Fehling. 

Les  dextrines  obtenues  après  une  heure,  à  125°,  contien- 
nent encore  une  faible  dose  d'amidon.  Ces  quantités 
deviennent  indosables,  pour  0,8  et  2  p.  100  d'acide  ni- 
trique. 

Le  tableau  suivant  indique  les  pouvoirs  réducteurs  ex- 
primant la  quantité  de  matière  réduisant  le  Fehling,  éva- 
luée en  glucose  pour  100  de -dextrine. 

Temps  de  chauffe.  Amidon 

Dose  d'acide.  ..-- "^ — -^         ■»■  --^        non  transformé 

pour  100.  ^^  2".  3\  4*.    pourl»' de  dextiinp. 

0,2 3,9  5,06  3,6  2,8  0,003 

0,3 7,2  5,3  3,6  3,0  0,002 

0,:i 7,3  6,07  4,2  3,1  0,001 

0,J 8,06  6,3  4,5  4,0  traces 

2,J 9,5  7,1  5,4  4,5  traces 

L'examen  de  ce  tableau  montre  que  : 
~  1^  Pour  une  même  dose  d'acide,  le  pouvoir  réducteur  va 
e.n  diminuant  d'une  manière  très  sensible,  lorsque  le  tem[»s 
de  chauffe  augmente: 

Jnr»,  de  PkÊfmM  de  Ckim.,  5*  série,  t.  XXV.  (1"  mars  1891)        18 


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—  266  — 

2^  Pour  une  même  durée  de  chauffe,  le  pouvoir  réduc- 
teur s'accroît  lorsque  la  dose  d'acide  augmente. 

Les  pouvoirs  rotatoires  montrent  des  variations  ana- 
logues, mais  moins  sensibles,  c'est-à-dire  que  les  pouvoirs 
rotatoires  diminuent,  soit  à  dose  d'acide  égale,  pour  un 
temps  de  chauffe  croissant,  soit  pour  un  même  temps  de 
chauffe,  pour  une  dose  d'acide  croissante. 

D'autres  essais,  faits  à  diverses  températures,  entre 
100*  et  140%  ont  montré  également  que,  >  dose  d'acide 
égale,  la  diminution  du  pouvoir  réducteur  était  d'autant 
plus  rapide  que  la  température  était  plus  élevée,  et  que 
ce  pouvoir  réducteur  augmentait  aussi  plus  rapidement, 
pour  une  même  dose  d'acide  et  un  même  temps  de  chaufife, 
lorsque  la  température  était  plus  élevée. 

Ces  observations  expliquent  pourquoi  certaines  dex- 
trines  du  commerce  ont  un  pouvoir  réducteur  pratique- 
ment nul;  les  fabricants  emploient,  en  effet,  des  durées 
de  chauffe  extrêmement  longues,  jusqu'à  60-70  heures,  à 
des  températures  souvent  mal  réglées,  il  est  vrai  ;  mais 
ce  temps  permet  de  réduire  à  une  valeur  presque  nulle 
le  pouvoir  réducteur. 

Il  y  a  donc,  dans  les  dextrines  préparées  par  le  procédé 
Payen,  une  matière  réduisant  la  liqueur  de  Fehling, 
non  fermentescible ,  qui  se  produit  à  côté  du  glucose.  La 
quantité  de  glucose  formée  est  d'autant  plus  faible  que  le 
temps  de  chauffe  est  plus  long. 

Ces  propriétés  rapprocheraient  la  matière  non  fermen- 
tescible de  la  galletine  de  MM.  Scheibler  et  Mittelmeier; 
cependant,  quelques  essais,  que  l'auteur  se  propose  de 
continuer,  font  prévoir  l'existence  d'un  composé  prove- 
nant de  l'oxydation  de  l'amidon  par  l'acide  nitrique  et 
ayant  les  propriétés  d'une  aldéhyde. 


Chimie  analytique. 
Analyse  de  la  glycérine  ;  par  M.  Carl  Mangold  (1).  — 

(1)  ZeUschrift  fur  angew,  Ckemie^  1891,  p.  400,  d'après  Mon.  scienlif*, 
janvier  1892.; 


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—  267  - 

L'analyse  de  la  glycérine  se  fait  commodément  de  la 
façon  suivante  :  on  met  dans  un  flacon  d'un  litre  0«%2  à 
0«',4  de  glycérine,  environ  300*^  d'eau  et  10«''  de  potasse 
caustique.  Puis  on  y  fait  écouler,  tout  en  agitant  et  en  re- 
froidissant, une  solution  à  5  p.  100  de  permanganate  de 
potassium  jusqu'à  ce  qu'il  y  en  ait  une  fois  et  demie  la 
quantité  théorique,  c'est-à-dire  6  parties  87  de  KMnO* 
pour  1  de  glycérine.  On  laisse  reposer  à  la  température 
ordinaire  pendant  une  demi-heure  environ;  ensuite  on 
ajoute  de  l'eau  oxygénée,  en  évitant  un  excès  de  cette 
liqueur,  jusqu'à  ce  que  le  liquide  surmontant  le  précipité 
devienne  incolore.  On  remplit  jusqu'au  trait,  on  agite  vi- 
goureusement et  on  filtre.  On  chauffe  pendant  une  demi- 
heure  le  liquide  filtré,  afin  de  détruire  toute  l'eau  oxy- 
génée ;  on  laisse  refroidir  à  60*»  environ  et  enfin  on  titre 
avec  le  caméléon,  après  addition  d'acide  sulfurique. 


Recherche  de  l'acide  salicylique  dans  l'aldéhyde  sali- 
cylique  et  dans  l'éther  méthylsalicylique  ;  par  MM.  A. 

ScHNEEGANS  ct  J.-E.  Gerock  (1).  —  Lorsqu'on  ajoute  2^* 
d'une  solution  de  perchlorure  de  fer  au  centième  à  10*^ 
d'une^  solution  d'aldéhyde  salicylique  à  2  p.  1000,  il  se 
produit  une  coloration  violette  qui  disparaît  par  agitation 
du  liquide  avec  5"  de  chloroforme.  Mais  si  on  ajoute  au 
mélange  0,0002  d'acide  salicylique,  la  coloration  est  per- 
sistante. 

Cette  réaction  est  également  applicable  à  la  recherche 
de  l'acide  libre  dans  l'essence  de  Wintergreen  artificielle. 
Si  l'on  agite  de  l'essence  pure  avec  500  parties  d'eau  et 
si  l'on  ajoute,  à  10*^^  du  mélange  trouble,  1'^''  de  la  solution 
de  perchlorure  de  fer  indiquée  ci-dessus,  la  coloration  qui 
se  produit  disparaît  en  agitant  avec  5**^  de  chloroforme. 
L'essence  renferme-t-elle  seulement  une  partie  d'acide 
libre  pour  500  parties,  la  coloration  violette  restera  encore 
très  apparente  sur  un  fond  blanc.  Em.  B. 

(1)  Joum.  d.  Pharm.  von  Elsass.  Lothringen;  d'après  Apotheker-Zei* 
tung,  n»  92,  1891. 


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—  268  — 

Sur  la  recherche  de  la  peptbne  et  sur  la  nouvelle 
méthode  de  dosage  de  Valbumine  ;  par  M.  L.  Detoto  (1). — 
L'auteur  conseille  de  coaguler  ralbumine  dans  les  liquides 
normaux  ou  pathologiques,  à  Taide  du  sulfate  d'ammo- 
nium et  de  la  chaleur  :  on  emploie  80«'  de  sel  cristallisé 
pour  100"  de  liquide  et  on  effectue  la  dissolution  au  bain- 
marie  ;  on  chauffe  ensuite  le  tout  à  la  vapeur  à  100®  pen- 
dant trente  à  quarante  minutes  pour  achever  la  coagula- 
tion. On  n*aplus  qu'à  filtrer,  laver,  sécher  et  peser. 

Les  eaux-mères  du  précipité  albumineux  servent  à 
rechercher  les  peptones  par  la  réaction  dite  du  biuret  ;  on 
doit  seulement  s'assurer,  à  l'aide  du  ferrocyanure  de 
potassium  et  de  l'acide  acétique,  qu'elles  ne  renferment 
plus  d'albumine. 

La  méthode  est  applicable  à  Turine,  dont  les  matières 
colorantes  sont  retenues  dans  le  coagulum  et  ne  gênent 
plus  pour  la  recherche  des  peptones. 


Microbiologie. 

De  l'existence  simultanée,  dans  les  cultures  du  Sta- 
phylocoque pyogène,  d'une  substance  vaccinante  préci- 
pitable  par  l'alcool  et  d'une  substance  prédisposante 
soluble  dans  l'alcool;  par  MM.  A.  Rodet  et  J.  Cour- 
mont  (2).  —  Certains  microbes  pathogènes  peuvent  fa- 
briquer simultanément,  dans  leur  milieu  de  culture, 
des  substances  vaccinantes  et  des  substances  prédispo- 
santes distinctes.  Le  Staphylocoque  pyogène  est  dans  ce 
cas. 

La  substance  vaccinante,  fabriquée  par  le  Staphylocoque 
pyogène,  est  précipitée  par  l'alcool,  tandis  que  la  substance 
prédisposante  est  soluble  dans  l'alcool. 

L'effet  de  la  substance  vaccinante  est  complètement 


(1)  Zeit,  f.  physioL  Chem.,  t.  XV,  p.  465-476,  d'après  Bull.  Soc.  chim,,, 
^  octobre  1891,  p.  624. 

(2)  Ac.  d.  «c,  CXIII,  432,  1891. 


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—  269  — 

masqué  dans  les  cultures  filtrées,  par  celui  des  substances 
prédisposantes.  Un  chauffage  de  vingt-quatre  heures  à 
-J-  55<^  peut  le  faire  apparaître. 

Il  est  donc  indiqué  de  chercher  à  isoler  un  vaccin  des 
produits  solubles  d'un  microbe  pathogène  qui  ne  parait 
pas  en  fabriquer  normalement. 


Appareil  simple  pour  la  filtration  des  moûts;  par 
M.  E.  Hesse  (1).  —  C'est  un  tamis  cylindrique  ou  demi- 
cylindrique,  placé  près  du  bord  de  la  cuve  de  trempe  ;  la 
dimension  des  mailles  est  calculée  de  façon  que  le  filtre 
retienne  les  fragments  de  pomme  de  terre,  les  impuretés 
et  laisser  passer  presque  exclusivement  les  substances 
utilisables.  Cet  appareil  est  employé  avec  avantage  à  la 
préparation  des  moûts  destinés  à  la  culture  des  levures.  Il 
élimine,  en  effet,  les  matières  qui  pourraient  introduire 
des  bactéries,  des  morceaux  de  pomme  de  terre  trop  gros 
et  les  pelures.  Il  est  également  précieux  pour  le  traitement 
des  pommes  de  terre  malades.  Il  ne  faut  guère  plus  d'une 
minute  pour  opérer  cette  filtration,  et  le  liquide  étant 
presque  entièrement  utilisable  pour  les  levures,  on  obtien- 
dra de  celles-ci  une  quantité  plus  grande.  Un  autre  avan- 
tage de  l'appareil  c'est  encore  de  ne  pas  refroidir  sensible- 
ment le  moût.  Les  mailles  ont  généralement  4°°;  la 
bouillie  est  alors  assez  fluide  pour  qu'on  puisse  ensemencer 
la  levure  sans  addition  d'eau.  On  emploie  cinq  heures 
pour  1.000  litres  de  capacité. 


Étude  de  quelques  bactéries  trouvées  dans  les  moûts 
de  bière  ;  par  M.  Zeidler  (2).  —  Parmi  les  espèces  de  bac- 
téries, que  l'on  considérait  comme  identiques  au  bactérium 

(1)  Dingl.  polyt.  Journal,  t.  CCLXXVII,  p.  131  ;  Zeitschrift  fur  Spi- 
rUu»  industrie,  vol.  13,  p.  2,  d'après  Monit.  êcientif.y  décembre  1891. 

(2)  Wochenachrift  fûrBraereiy  1890,  p.  1214,  d'après  Monit,  scientif.y 
décembre  1891. 


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—  270  — 

termo,  il  en  existe  une  qui  est  rapidement  tuée  dès  que  la 
fermentation  alcoolique  se  produit.  Cette  circonstance  est 
très  importante  pour  Tanalyse  de  l'air  et  de  Teau  en  bras- 
serie. L'existence  de  telles  bactéries  est  aussi  à  considérer 
pour  la  conservation  de  la  levure  pressée  ;  celle-ci  se  con- 
servera, en  effet,  si  elle  ne  contient  que  des  bactéries 
ayant  subi  la  fermentation  alcoolique,  tandis  qu'elle  se 
gâtera  aisément  si  les  bactéries  sont  vivantes  et  jeunes  ;  il 
est  donc  de  toute  nécessité  d'employer  de  Teau  stérilisée 
pour  laver  la  levure. 

Parmi  les  ferments  acétiques,  il  y  en  a  qui  peuvent 
rendre  la  bière  filante.  Cependant  la  levure  pressée  n'est 
que  peu  modifiée  par  les  bactéries  productrices  d'acide 
acétique.  Il  est  donc  peu  important  de  trouver  dans  la 
levure  des  ferments  acétiques  existant  après  la  fermenta- 
tion alcoolique. 

Les  bactéries  de  la  première  espèce,  celles  qui  sont 
tuées  par  la  fermentation  alcoolique,  se  présentent  dans  le 
moût  sous  forme  de  bâtonnets  amincis  au  milieu  et  aux 
extrémités,  longs  d'environ  un  [x.  Dans  certaines  cultures 
elles  affectent  l'aspect  de  chaînes  articulées  ou  plus  sou- 
vent de  filaments  lisses. 

La  première  forme  (chaîne)  se  rencontre  dans  le  voile 
jaunâtre  que  produisent  ces  bactéries  dans  une  culture  de 
moût  houblonné.  La  deuxième  (filaments)  dans  le  moût 
gélatine  ou  dans  le  moût  de  bière  blanche  additionné 
d'agar. 

Sur  gélatine  on  a  un  développement  blanc  sale  ou  jau- 
nâtre, à  grains  grisâtres,  à  bords  mal  délimités  ;  la  géla- 
tine est  liquéfiée  en  5-6'jours  en  été. 

Sur  plaques  de  gélatine  on  a  à  la  surface  des  colonies  à 
bords  étoiles  et  dans  la  profondeur  de  la  couche  des  sil- 
lons. 

Quant  aux  bactéries  acétiques,  l'auteur  en  décrit  deux 
espèces  : 

L  —  Identique  à  la  bactérie  acétique,  longueur  variable 
de  2  (X  5  à  6  (Ji  ;  épaisseur  de  1  !&  5. 

II.  —  Longueur  de  3  à  6  je  ;  épaisseur  de  2  [x  5  à  3  jx. 


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—  271  — 

bans  les  préparations  colorées,  on  observe  souvent  un 
épaississement  du  contenu  des  cellules.  Dans  les  cultures 
anciennes,  la  bactérie  présente  des  symptômes  analogues 
à  ceux  qui  indiquent  la  formation  de  spores.  Cette  espèce 
semble  identique  à  celle  décrite  par  Brown  {Chemisch 
Society,  1886),  sous  le  nom  de  bactérie  xylinum. 

Elle  ne  se  colore  pas  par  Tiode. 


Action  de  la  chaleur  sur  les  levures;  par  M.  Kayser  (1). 
—  On  a  opéré  sur  de  la  levure  de  pale  aie,  des  différentes 
brasseries  de  Munich,  et  sur  une  levure  de  Saint-Émilion, 
toutes  en  cultures  pures. 

Pour  chauffer  ces  levures,  Kayser  emploie  de  petits 
tubes  effilés,  de  diamètre  égal  à  1  à  2°"»  ;  on  les  bouche 
avec  de  Touate  après  les  avoir  stérilisés  et  on  y  introduit 
guelques  gouttes  de  la  culture  de  levure  à  étudier.  On 
chauffe  cinq  minutes  au  bain-marie  à  température  fixe, 
puis  on  plonge  dans  Peau  froide. 

On  a  étudié  d'une  part  les  cellules  de  levure  vivantes, 
d'autre  part  les  spores. 

Températures  tuant  les 


cellules  Spores, 

à  l'état  humide,     à  l'état  humide. 

Pale  aie  de  Bass 65°  65* 

Saint-Émilion 60  65 

Auguslinerbraii 50-55  65 

Hofbraû 55  » 

Spatenbraû 55  60 

Saccharomyces  Pastorianus  .  .  .  50-55  60 

Les  levures  les  moins  résistantes  (bières  allemandes) 
sont  à  fermentation  basse.  De  plus,  Técart  entre  la  tempé- 
rature nuisible  aux  spores  et  celle  qui  tue  les  cellules 
ordinaires  est  en  général  de  5<^,  au  plus  de  10*». 

Pour  les  levures  à  l'état  sec  on  plonge  une  spirale  de 
platine  flambée  dans  une  culture  pure  et  on  sèche  dans  un 

(1)  Annales  de  Vlnstitut  Pasteur,  p.  513,  1889;  Wochenschrift  fur 
Brauerei,  1891,  p.  200,  d'après  Monit.  scientif.y  décembre  1891. 


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—  272  — 

tube  en  U  stérilisé,  muni  de  tampon  d'ouate.  On  chauflfe 
au  bain  de  glycérine  et  Ton  fait  passer  un  courant  d'air 
sec  dans  le  tube.  Après  cinq  minutes  on  ensemence  un 
milieu  nutritif  à  Taide  de  la  spirale. 

Température  de  stérilisation 
de  la  levure. 

Cellules.  Spores. 

Bass 95-105*  115-123* 

Saiat-Étnilion 105-110  125 

Augustinerbraô »  115-120 

Hofbraû 85-9r)  » 

Spatenbraù 100-105  115 

Saccbaromyccs  Pastorianus  ....  100-105  115 

La  levure  des  Augustins  ne  supporte  même  pas  de  des- 
siccation à  la  température  ordinaire.  Au  contraire,  les 
autres  résistent  beaucoup  mieux  qu'à  l'état  humide. 

Les  levures  anciennes  et  âgées  paraissent  plus  résis- 
tantes; ainsi,  une  culture  de  quinze  ans  du  saccharorayces 
Pastorianus  a  été  tuée  seulement  à  60*»,  tandis  qu'une  cul- 
ture jeune  ne  résistait  pas  à  50®  à  l'état  humide. 

Enfin,  pour  quelques  espèces,  les  cellules  nées  de  spores 
chauffées  résistent  mieux  que  les  cellules  primitives. 


CONSEIL  DHYGIÈNE  PUBLIQUE  ET  DE  SALUBRITÉ 

DU   DÉPARTEMENT   DE   LA   SEINE. 


INSTRUCTIONS  SUR  LES  PRÉCAUTIONS  A  PRENDRE 

CONTRE  LA. 

FIÈVRE  typhoïde,  LA  DIPHTÉRIE,  LA  VARIOLE  ET  LA  SCARLATINE 


FIÈVRE   TYPHOiDE 

Le  germe  de  la  fièvre  typhoïde  se  trouve  dans  les  déjections 
des  malades. 

La  contagion  se  fait  à  Taide  de  l'eau  contaminée  par  ces  dé- 
jections ou  par  tout  ol^et  souillé  par  elles. 


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—  273  — 

■ESURES  PRÉVENTIVES 

En  temps  d'épidémie  de  fièvre  typhoïde,  l'eau  potable 
doit  être  Tobjet  d'une  attention  toute  particulière  :  l'eau 
récemment  bouillie  donne  une  sécurité  absolue. 

Cette  eau  doit  servir  à  la  fabrication  du  pain  et  au  la- 
vage des  légumes. 

.  Avant  de  manger,  il  faut  se  laver  les  mains  avec  du 
savon. 

Les  habitudes  alcooliques,  les  excès  de  tous  genres,  et 
surtout  les  excès  de  fatigue,  prédisposent  à  la  maladie. 

■  ESURES  A  PRENDRE  DÉS  QU'UN  CAS  DE  FIÈVRE  TYPHOÏDE 
SE  PRODUIT 

.  Les  cas  de  fièvre  typhoïde  doivent  être  déclarés  au  com- 
missariat de  police. 

L'Administration  assurera  le  transport  du  malade,  s'il 
y  a  lieu,  ainsi  que  la  désinfection  du  logement  et  des  ob- 
jets contaminés. 

A.  Transpœ't  du  malade.  —  Si  le  malade  ne  peut  rece- 
voir à  domicile  les  soins  nécessaires,  s'il  ne  peut  être 
isolé,  notamment  si  plusieurs  personnes  habitent  la  même 
chambre,  il  doit  être  transporté  dans  un  établissement 
spécial. 

Les  chances  de  guérison  sont  alors  plus  grandes  et  la 
transmission  n'est  pas  à  redouter. 

Le  transport  devra  toujours  être  fait  dans  une  des  voi- 
tures spéciales  mises  gratuitement  à  la  disposition  du 
public  par  l'Administration. 

B.  Isolement  du  malade.  —  Le  malade,  s'il  n'est  pas 
transporté,  sera  placé  dans  une  chambre  séparée  où  les 
personnes  appelées  à  lui  donner  des  soins  doivent  seules 
pénétrer. 

Son  lit  sera  placé  au  milieu  de  la  chambre;  les  tapis, 
tentures  et  grands  rideaux  seront  enlevés. 
Cette  chambre  sera  aérée  plusieurs  fois  par  jour. 
Le  malade  sera  tenu  dans  un  état  constant  de  propreté. 
Les  personnes  qui  entourent  le  malade  se  laveront  les 


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—  274  — 

mains  avec  une  solution  de  sulfate  de  cuivre  faible  à  12*' 
par  litre  d'eau,  toutes  les  fois  qu'elles  auront  touché  le 
malade  ou  les  linges  souillés.  Elles  devront  aussi  se  rincer 
la  bouche  avec  de  Teau  bouillie. 

Elles  ne  mangeront  jamais  dans  la  chambre  du  malade. 

C.  Désinfection  des  matières.  —  Il  est  de  la  plus  haute 
importance  que  les  déjections  du  malade,  ainsi  que  les  ob- 
jets souillés  par  elles,  soient  immédiatement  désinfectés. 

La  désinfection  des  linges  et  des  mains  sera  obtenue  à 
Taide  de  solutions  de  sulfate  de  cuivre.  Ces  solutions 
seront  de  deux  sortes,  les  unes  fortes  et  renfermant  50»' 
de  sulfate  de  cuivre  par  litre;  les  autres  faibles,  renfer- 
mant 12k'  par  litre.  Les  solutions  fortes  serviront  à  dé- 
sinfecter les  déjections  et  les  linges  souillés;  les  faibles 
serviront  au  lavage  des  mains  et  des  linges  non  souillés. 

Les  commissaires  de  police  tiennent  gratuitement  à  la 
disposition  du  public  des  paquets  de  25»''  destinés  à  faire 
les  solutions.  On  mettra  deux  de  ces  paquets  dans  un  litre 
d'eau  pour  préparer  les  solutions  fortes  et  un  paquet  dans- 
deux  litres  pour  les  solutions  faibles. 

Pour  désinfecter  les  matières,  on  versera  dans  le  vase 
destiné  à  les  recevoir  un  demi-litre  de  la  solution  forte. 
On  lavera  avec  cette  même  solution  les  cabinets  d'aisances 
et  tout  endroit  où  ces  déjections  auraient  été  jetées  ou  ré- 
pandues. 

Aucun  des  linges  souillés  ou  non  ne  doit  être  lavé  dans 
un  cours  d'eau. 

Les  linges  souillés  seront  trempés  et  resteront  deux 
heures  dans  les  solutions  fortes,  puis  seront  lavés  à  grande 
eau  avant  le  savonnage  ou  le  lessivage. 

Les  linges  non  souillés  seront  plongés  dans  une  solution 
faible.  Les  habits,  les  literies  et  les  couvertures  seront 
portés  aux  étuves  municipales  publiques  de  désinfec- 
tion (1). 


(1)  Â  Paris,  des  voitures  spéciales  Tiennent  chercher  à  domicile  les  objets 
il  désinfecter,  et  elles  les  rapportent  après  leur  passage  à  Tétuye  municipale*. 
Il  en  est  de  même  dans  les  cas  de  diphtérie,  variole  et  scarlatine. 


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—  275  — 

D.  Désinfection  des  locaux.  —  La  désinfection  des  locaux 
est  faite  gratuitement  par  des  désinfecteurs  spéciaux.  Pour 
obtenir  cette  désinfection,  il  suffit  de  s'adresser  au  com- 
missaire de  police  du  quartier. 

Un  médecin  délégué  est  chargé  de  vérifier  l'exécution 
des  mesures  prescrites  ci-dessus. 

DIPHTÉRIE 

La  diphtérie  est  une  afTeotlon  émlnenunent  oontaglense. 

Le  germe  de  la  diphtérie  est  contenu  dans  les  fausses  mem- 
branes et  les  crachats. 

n  se  transmet  surtout  à  l*alde  des  olijets  sonlUés  par  les 
produits  de  Texpectoratlon. 

Ces  o]]Jets,  quand  Ils  n*ont  pas  été  désinfectés,  conservent 
pendant  des  années  leur  pouvoir  Infectieux. 

■ESURES  PRÉVENTIVES 

L'isolement  et  la  désinfection  sont  les  seules  mesures 
eflBlcaces  de  préservation. 

En  temps  d'épidémie,  tout  mal  de  gorge  est  suspect,  le 
germe  de  la  diphtérie  se  développant  surtout  sur  une  mu- 
queuse déjà  malade;  appeler  de  suite  un  médecin. 

lESURES  h  PRENDRE  DÉS  QU'UN  CAS  DE  DIPHTÉRIE 
SE  PRODUIT 

Les  cas  de  diphtérie  seront  déclarés  au  commissariat  de 
police. 

L'Administration  assurera  l'isolement  ou  le  transport 
du  malade  et  la  désinfection  du  logement  contaminé. 

A.  Tramport  du  malade.  —  Si  le  malade  ne  peut  recevoir 
à  domicile  les  soins  nécessaires,  s'il  ne  peut  être  isolé, 
notamment  si  plusieurs  personnes  habitent  la  môme 
chambre,  il  doit  être  transporté  dans  un  établissement 
spécial. 

Ce  transport  doit  être  effectué  à  une  époque  aussi  rap- 
prochée que  possible  du  début  de  la  maladie. 

Les  chances  de  guérison  sont  alors  plus  grandes  et  la 
transmission  n'est  pas  à  redouter. 


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—  276  — 

ansport  devra  toujours  être  fait  dans  une  des  voi- 
éciales  mises  gratuitement  à  la  disposition  du  pu- 
r  Administration. 

élément  du  malade.  —  Le  malade,  s'il  n'est  pas 
rté,  sera  placé  dans  une  chambre  séparée  où  les 
les  appelées  à  lui  donner  des  soins  doivent  seules 
r. 

it  sera  placé  au  milieu  ne  la  chambre;  les  tapis, 
3  et  grands  rideaux  seront  enlevés, 
alade  doit  être  tenu  dans  le  plus  grand  état  depro- 

iritera  tout  ce  qui  pourrait  provoquer  Texcoriation 
iau  :  vésicatoires,  sinapisme,  etc. 
i  indispensable   d'éloigner   immédiatement  toute 
le  qui  ne  concourt  pas  au  traitement  du  malade  et 
les  enfants. 

ersonnes  qui  soigent  le  malade  éviteront  de  Tem- 
,  de  respirer  son  haleine,  et  de  se  tenir  en  face  de 
he  pendant  les  quintes  de  toux. 
5  personnes  ont  des  crevasses  ou  des  petites  plaies, 
:  mains,  soit  au  visage,  elles  auront  soin  de  les  re- 
de  collodion. 

se  laveront  les  mains  avec  une  solution  de  sulfate 
re  faible  (12»^  par  litre  d'eau),  toutes  les  fois  qu'elles 
touché  le  malade  ou  les  linges  souillés.  Elles  de- 
ussi  se  rincer  la  bouche  avec  de  l'eau  bouillie, 
ne  mangeront  jamais  dans  la  chambre  du  malade. 
sinfection  des  matières  expectorées  ou  vomies.  —  Il  est 
lus  haute  importance  que  les  matières  expectorées 
ies,  ainsi  que  les  objets  souillés  par  elles,  soient 
atement  désinfectées. 

isinfection  des  linges  et  des  mains  sera  obtenue  à 
e  solutions  de  sulfate  de  cuivre.  Ces  solutions  se- 
deux  sortes,  les  unes  fortes  et  renfermant  50«'  de 
de  cuivre  par  litre  ;  les  autres  faibles,  renfermant 
litres  Les  solutions  fortes  serviront  à  désinfecter 
ières  expectorées  ou  vomies  et  les  linges  souillés  ; 
ies  serviront  au  lavage  des  linges  non  souillés. 


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—  277  — 

Les  commissaires  de  police  tiennent  gratuitemnent  à  la 
disposition  du  public  des  paquets  de  25<'  destinés  à  faire 
les  solutions.  On  mettra  deux  de  ces  paquets  dans  un  litre 
d'eau  pour  préparer  les  solutions  fortes  et  un  paquet  dans 
deux  litres  d'eau  pour  les  solutions  faibles. 

Pour  la  désinfection  des  matières  expectorées  ou  vomies, 
on  versera  dans  le  vase  qui  le  reçoit  un  demi-litre  de  la 
solution  forte.  On  lavera  avec  cette  même  solution  les  ca- 
cabinets  d'aisances  et  tout  endroit  où  ces  déjections  au- 
raient été  jetées  et  répandues.  Aucun  des  linges  souillés 
ou  non  ne  doit  être  lavé  dans  un  cours  d'eau. 

Les  linges  souillés  seront  trempés  et  resteront  deus^ 
heures  dans  la  solution  forte,  puis  seront  lavés  à  grande 
eau  avant  le  savonnage  ou  le  lessivage. 

Les  linges  non  souillés  seront  plongés  dans  une  solu- 
tion faible. 

Les  habits,  les  literies  et  les  couvertures  seront  portés 
aux  étuves  municipales  publiques  de  désinfection. 

Les  objets  de  literie,  et  en  particulier  les  berceaux,  doi- 
vent être  également  portés  à  Tétuve  de  désinfection.  Les 
jouets  de  Tenfant  doivent  être  brûlés. 

Les  cuillers,  tasses,  verres,  etc.,  devront,  aussitôt  après 
avoir  servi  au  malade,  être  plongés  dans  Teau  bouil- 
lante. 

Pendant  la  maladie,  les  poussières  du  sol  de  la  chambre 
seront  enlevées  chaque  jour  et  immédiatement  brûlées. 
Avant  le  balayage,  on  projettera  sur  le  plancher  de  la 
sciure  de  bois  humectée  avec  une  solution  de  sulfate  de 
cuivre  (12»'  par  litre). 

D.  Désinfection  des  locaux,  —  Voir  l'instruction  sur  la 
fièvre  typhoïde. 


VARIOLB 

La  variole  est  une  maladie  éminemment  oontagiense. 
La  Tacolnatlon  et  la  revacolnatlon  sont  les  senls  moyens  de 
prévenir  on  d'arrêter  les  épidémies  de  variole. 


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—  278  — 


■  ESURES  A  PRENDRE  DÉS  QU'UN  CAS  DE  VARIOLE 
SE  PRODUIT 

Les  cas  de  variole  seront  déclarés  au  commissariat  de 
police. 

L'Administration  assurera  l'isolement  ou  le  transport 
du  malade  et  la  désinfection  du  logement  contaminé. 

A.  Transport  du  malade,  —Voir  Tinstruction  sur  la  fièvre 
typhoïde. 

B.  Isolement  du  malade,  —  Le  malade,  s'il  n'est  pas  trans- 
porté, sera  placé  dans  une  chambre  séparée  où  les  per- 
sonnes appelées  à  lui  donner  des  soins  pourront  seules 
pénétrer. 

Son  lit  sera  placé  au  milieu  de  la  chambre;  les  tapis, 
tentures  et  grands  rideaux  seront  enlevés. 

Le  malade  sera  tenu  dans  un  état  constant  de  propreté. 

Les  personnes  appelées  à  donner  des  soins  à  un  vario- 
leux  devront  être  revaccinées.  Elles  se  laveront  les  mains 
avec  une  solution  de  sulfate  de  cuivre  faible  (à  12«'  par 
litre  d'eau),  toutes  les  fois  qu'elles  auront  touché  le  ma- 
lade ou  les  linges  souillés.  Elles  devront  aussi  se  rincer 
la  bouche  avec  de  l'eau  bouillie. 

Elles  ne  mangeront  jamais  dans  la  chambre  du  malade. 

Elles  devront  avoir^des  vêtements  spéciaux  et  les  quit- 
ter en  sortant  de  la  chambre. 

0.  Désinfection  des  objets  ayant  été  en  contact  avec  le  ma- 
lade et  mesures  de  précautions  à  prendre  par  celui-ci.  —  Tous 
les  objets  (linge,  draps,  couvertures,  objets  de  toilette,  etc.) 
ayant  été  en  contact  avec  le  malade  doivent  être  désin- 
fectés. 

La  désinfection  des  linges  et  des  mains  sera  obtenue  à 
l'aide  de  solutions  de  sulfate  de  cuivi^e.  Ces  solutions  se- 
ront de  deux  sortes,  les  unes  fortes  et  renfermant  50»'  de 
sulfate  de  cuivre  par  litre,  les  autres  faibles  renfermant 
12*''  par  litre.  Les  solutions  fortes  serviront  à  désinfecter 
les  linges  souillés;  les  faibles  serviront  au  lavage  des 
mains  et  des  linges  non  souillés. 


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—  279  — 

Les  commissaires  de  police  tiennent  gratuitement  à  la 
disposition  du  public  des  paquets  de  25«'  destinés  à  faire 
les  solutions.  On  mettra  deux  de  ces  paquets  dans  un  litre 
d'eau  pour  préparer  les  solutions  fortes  et  un  paquet  dans 
deux  litres  pour  préparer  les  solutions  faibles. 

Les  linges  souillés  seront  trempés  et  resteront  deux 
heures  dans  les  solutions  fortes,  puis  seront  lavés  à  grande 
eau  ayant  le  savonnage  ou  le  lessivage. 

Aucun  des  linges  souillés  ou  non  ne  doit  être  lavé  dans 
un  cours  d*eau. 

Les  linges  non  souillés  seront  plongés  dans  une  solution 
faible. 

Les  habits,  les  literies  et  les  couvertures  seront  portés 
aux  étuves  municipales  publiques  de  désinfection. 

Le  malade  ne  doit  ^sortir  qu'après  avoir  pris  plusieurs 
bains. 

D.  Désinfection  des  locaux.  —  Voir  l'instruction  sur  la 
fièvre  typhoïde. 

SCARLATINE 

I«a  scarlatine  est  une  maladie  contaglease. 
Elle  exige  toujours  de  grands  soins. 

Elle  est  surtout  redoutable  par  les  compUoatlons  qui  peuvent 
surrenlr  même  après  la  disparition  de  Téruptlon. 

lESUHES  k  PRENDRE  DÉS  QU'UR   CAS  DE  FIÈVRE  SCARLATINE 
SE  PRODUIT 

Tout  cas  de  scarlatine  sera  déclaré  au  commissaire  de 
police. 

L'Administration  assurera  Tisolement  ou  le  transport 
du  malade  et  la  désinfection  du  logement  contaminé. 

A.  Transport  du  malade.— Yoir  l'instruction  sur  la  fièvre 
typhoïde. 

B.  Isolement  du  malade.  —  Le  malade,  s'il  n'est  pas  trans- 
porté, sera  placé  dans  une  chambre  séparée,  où  les  per- 
sonnes appelées  à  lui  donner  des  soins  doivent  seules  pé- 
nétrer. 


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—  280  — 

Son  lit  sera  mis  au  milieu  de  la  chambre  ;  les  tapis,  ten- 
tures et  grands  rideaux  seront  enlevés. 

Son  isolement  devra  durer  au  moins  quarante  jours,  à 
partir  du  moment  où  Téruption  a  été  constatée. 

Les  personnes  appelées  à  donner  des  soins  au  malade 
seront  choisies,  autant  que  possible,  parmi  celles  qui  ont 
déjà  eu  la  scarlatine.  Elles  devront  se  laver  les  mains  fré- 
quemment, et  surtout  avant  les  repas.  Elles  ne  mangeront 
jamais  dans  la  chambre  du  malade. 

Le  malade  sera  tenu  dans  un  état  constant  de  pro- 
preté. 

C.  Désinfection  des  objets  ayant  été  en  contact  avec  le  ma- 
lade,  et  mesures  de  précaution  à  prendre  par  celui-ci.  —  Tous 
les  objets  (linge,  draps,  couvertures,  objets  de  toilette,  etc.) 
ayant  été  en  contact  avec  le  malade  doivent  être  désin- 
fectés. 

La  désinfection  des  linges  et  des  mains  sera  obtenue  à 
l'aide  de  solutions  de  sulfate  de  cuivre.  Ces  solutions  se- 
ront de  deux  sortes,  les  unes  fortes  et  renfermant  50»'  de 
sulfate  de  cuivre  par  litre,  les  autres  faibles  renfermant 
12«'  par  litre.  Les  solutions  fortes  serviront  à  désinfecter 
les  linges  souillés;  les  faibles  serviront  au  lavage  des 
mains  et  des  linges  non  souillés. 

Les  commissaires  de  police  tiennent  gratuitement  à  la 
disposition  du  public  des  paquets  de  25«'  destinés  à  faire 
les  solutions.  On  mettra  deux  de  ces  paquets  dans  un  litre 
d'eau  pour  préparer  les  solutions  fortes  et  un  paquet  dans 
deux  litres  pour  les  solutions  faibles. 

Les  linges  souillés  resteront  deux  heures  dans  les  solu- 
tions fortes,  puis  seront  lavés  à  grande  eau  avant  le  savon- 
nage ou  le  lessivage. 

Aucun  des  linges,  souillés  ou  non,  ne  doit  être  lavé  dans 
un  cours  d'eau. 

Les  habits,  les  literies  et  les  couvertures  seront  portés 
aux  étuves  municipales  publiques  de  désinfection. 

Les  cuillers,  tasses,  verres,  etc.,  ayant  servi  au  malade 
devront,  aussitôt  après  leur  usage,  être  plongés  dans  Teau 
bouillante. 


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—  281  — 

Les  matières  rendues  par  le  malade,  les  cracl 
yomissements,  les  selles  et  les  urines  doivent  être 
fectés  au  moyen  d*une  solution  de  sulfate  de  cuivi 
par  litre.  Un  verre  de  cette  solution  est  versé  pr^ 
ment  dans  le  vase  destiné  à  recevoir  ces  matières,  q 
jetées  sans  délai  dans  les  cabinets. 

Les  cabinets  sont  eux-mêmes  désinfectés  deux  \ 
jour  avec  le  même  liquide. 

Les  souillures  sur  les  tapis,  meubles  et  parquets 
également  être  lavées  avec  la  solution  forte.  D'aut 
les  poussières  du  sol  de  la  chambre  seront  enlevées 
jour,  et  brûlées  immédiatement;  on  aura  soin,  a 
balayage,  de  projeter  sur  le  plancher  de  la  sciure 
humectée  avec  la  solution  faible  (12»'  par  litre)  de 
de  cuivre. 

Le  malade  ne  doit  sortir  qu'après  avoir  pris  i 
savonneux. 

L'enfant  qui  a  eu  la  scarlatine  ne  doit  retourn 
cole  qu'après  un  intervalle  de  quarante  jours  au  ] 
partii»  du  début  de  la  maladie. 

D.  Désinfection  des  locaux.  —  Voir  l'instructioi 
fièvre  typhoïde. 


SOCIETE   DE   PHARMACIE  DE   PAR 


Séance  annuelle  du  16  janyier  1892  {suUe  et  fin)  (1). 


Quelques  années  de  la  Société  de  Pharmacie 
par  M.  G.  Planchon. 

Messieurs, 

J'ai  tâché,  il  y  a  quelques  années,  de  vous  doni 
idée  de  la  Société  libre  des  pharmaciens  de  Paris  ^  q 
le  trait  d'union  entre  l'ancien  collège  de  pharmacie 

(1)  Joum,  de  Pharm.  et  de  Ch.,  [5],  XXV,  142,  214. 

Jûurn,  de  Pkom.  et  de  a/m.,  S*  sérib,  t.  XXV.  (1"  mars  1892.) 


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—  282  — 

institutions  actuelles.  Des  notes  recueillies  dans  nos  ar- 
chives me  permettront,  j'espère,  de  continuer  cette  his- 
toire. Mais  en  tâchant  de  pénétrer  Tesprit  de  ces  temps 
déjà  éloignés,  je  me  prends  à  regretter  à  chaque  pas  de 
n'avoir  point  provoqué,  de  la  part  de  quelques-uns  de  nos 
anciens  collègues,  leurs  impressions  sur  ces  époques,  où. 
ils  étaient  à  la  fois  acteurs  et  témoins.  Leurs  souvenirs 
auraient  été  pour  nous  des  documents  bien  autrement 
vivants  que  ceux  que  nous  pouvons  retirer  d'un  compte 
rendu  ou  d'un  procôs-verbal. 

Ces  regrets  m'ont  inspiré  la  pensée,  sans  doute  un  peu 
trop  présomptueuse,  de  combler  pareille  lacune  pour  des 
temps  plus  rapprochés  de  nous,  et,  rompant  pour  le  mo- 
ment le  fil  de  mon  récit,  de  vous  transporter  immédiate- 
ment à  l'époque  où,  étant  entré  à  la  Société,  je  puis  invo- 
quer des  impressions  personnelles,  pour  vous  donner  une 
idée  de  la  physionomie  de  ses  séances. 

Peut-être  est-il  téméraire  de  parler  ainsi  de  périodes 
qui  nous  touchent  de  près  et  qu'il  est,  par  suite,  difficile 
de  juger  avec  impartialité.  Cette  objection,  je  n'ai  pas 
manqué  de  me  la  faire,  mais  elle  ne  m'a  pas  longtemps 
arrêté.  Quoique  vingt-cinq  ans  nous  séparent  à  peine  du 
moment  où  j'ai  l'intention  de  reprendre  cette  histoire,  des 
changements  si  complets  sont  survenus  dans  la  direction 
de  nos  séances,  qu'à  vrai  dire,  les  choses  d'alors  appar- 
tiennent bien  au  passé  — et  quant  au  mouvement  qui  s'est 
opéré  depuis  et  qui  nous  a  progressivement  emmenés  à 
l'état  actuel,  il  me  parait  très  intéressant  de  le  constater, 
tout  en  restant  dans  les  limites  de  la  plus  scrupuleuse 
réserve.  Il  va  sans  dire,  d'ailleurs,  qu'il  ne  sera  nullement 
question  des  personnalités  que  nous  avons  le  bonheur  de 
conserver  encore  au  milieu  de  nous. 

Quand  j'eus  le  plaisir,  en  1868,  d'assister  pour  la  pre- 
mière fois  à  nos  séances,  Guibourt  venait  de  disparaître  et 
Bussy  (1)  présidait  à  sa  place.  Sa  taille  élevée  et  droite, 

(i)  Bussy  (Ânt.-Alex.-Brutus),  né  à  Marseille  en  1794;  reçu  pharmacien 
en  1S23;  dans  la  Société  en  iSU;  président  en  1836  et  1868;  mort  à  Paris, 
le  1"  février  1882. 


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—  283  — 

son  visage  plein  de  dignité  et  de  bienveillance  inspiraient 
à  la  fois  le  respect  et  la  sympathie.  Resté  jeune  d*allure  et 
plus  encore  d'intelligence,  il  dirigeait  les  séances  avec  une 
grande  autorité,  tempérée  par  une  aimable  bonhomie. 

Deux  collègues,  de  générations  différentes,  siégeaient  à 
ses  côtés:  BouUay,  président  honoraire;  Buignet,  secré- 
taire général. 

Le  premier  (!)  rattachait  la  Société  à  Tancien  régime. 
Né  en  1777,  Tannée  même  de  la  création  du  collège  de 
pharmacie,  il  avait  fait  ses  premières  armes  dans  les  offi- 
cines au  moment  où  cette  vieille  institution  allait  se  trans- 
former en  société  et  école  libres.  Il  avait  obtenu  le  premier 
prix  de  chimie  qui  fut  distribué  dans  cette  école,  et  devenu 
pharmacien,  en  1797,  il  avait  tenu  à  honneur  d'entrer 
dans  notre  Société,  dès  son  origine,  en  1803.  De  taille 
moyenne,  trapu,  vigoureux,  malgré  ses  quatre-vingt-onze 
ans,  il  n'avait  d'autre  infirmité  qu'une  surdité  assez  pro- 
noncée, ce  qui  expliquait  les  brusques  éclats  de  voix  qui 
s'élevaient  parfois  de  sa  place.  D'ailleurs,  l'aspect  austère, 
et  très  légitimement  jaloux  des  prérogatives  dues  à  son 
âge  et  à  l'autorité  de  sa  longue  expérience. 

L'allure  de  Buignet  (2)  contrastait  singulièrement  avec 
celle  de  ce  vétéran  de  la  pharmacie.  Mince,  d'une  figure 
délicate,  pleine  d'aménité  et  de  bienveillance,  il  charmait 
par  sa  parole  claire,  élégante  et  correcte.  C'était  une  joie 
pour  la  Société  que  d'entendre  ses  comptes  rendus  revêtant 
d'une  forme  si  parfaite  un  fonds  toujours  attrayant. 

Vis-à-vis  le  bureau  et  aux  premiers  rang  de  l'assistance, 
trois  membres  attiraient  d'abord  l'attention:  Robinet, 
Boudet,  Gobley. 

Robinet  (3),  le  plus  âgé,  né  à  la  fin  du  siècle  dernier,  avait 

(1)  Boullay  (Pierre-François -Guillaume),  né  k  Caen  en  1777;  reçu  phar- 
macien en  1798;  dans  la  Société  en  1803;  président  en  1825;  mort  à  Paris, 
le  â  noTembre  1869. 

(2)  Buignet  (Henri),  né  &  Chelles  en  1815;  reçu  pharmacien  en  1840;  dans 
la  Société  en  1842;  président  en  1855;  secrétaire  général  depuis  1855;  mort 
le  9  mai  1876. 

(3)  Robinet  (Stéphane),  né  à  Paris  en  1796  ;  reçu  pharmacien  en  1822  ; 
président  en  1831  et  1865;  mort  le  2  décembre  1869. 


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—  284  —      . 

présenté  la  Société  dans  plusieurs  congrès  étrangers,  et 
avait  bien  les  qualités  voulues  pour  remplir  cette  rais- 
on. D'une  belle  prestance  et,  si  j'ose  me  servir  ici  d'un 
rme  peut-être  un  peu  trop  moderne,  très  décoratif,  il 
irlait  avec  facilité,  même  l'allemand,  chose  rare  en  notre 
lys,  surtout  à  cette  époque.  Dans  la  Société,  il  prenait 
>lontiers  part  aux  discussions  qu'il  soutenait  en  excel- 
nts  termes. 

Tout  dans  la  personne  de  Boudet  (1)  annonçait  l'activité  et 
irdeur.  Sous  ce  corps  maigre,  sec  et  nerveux,  on  devi- 
lit  une  âme  bien  trempée,  une  intelligence  très  éveillée, 
3  cœur  passionné  pour  le  bien.  Il  parlait  avec  chaleur  et 
mviction,  et  exerçait  sur  l'assemblée  une  grande  in- 
lence. 

L'abord  de  Gobley  (2)  était  différent.  Très  réservé,  d'une 
)parence  délicate,  il  s'avançait  doucement  dans  l'audi- 
ire,  comme  un  valétudinaire.  Mais  une  volonté  éner- 
que  et  tenace  soutenait  ce  sorps  chétif  et  souffreteux, 
>tte  parole  prudente  et  toujours  mesurée. 
A  côté  d'eux  Poggiale  (3),  apportait  à  nos  réunions  sa 
laleur  méridionale.  Sa  figure  expressive  et  fine,  qu'éclai- 
lit  par  moments  un  regard  plein  de  vivacité  ;  sa  parole 
rme  et  chaude  le  faisait  remarquer.  Il  complétait  ce 
oyau  compact,  qui  était  à  vrai  dire  le  centre  de  la 
ociété,  —  comme  le  conseil  directeur,  représentant  un 
Duvernement,  que  je  n'oserais  pas  appeler  absolu,  mais 
iii  exerçait  sur  le  corps  tout  entier  une  influence  prépon- 
Srante,  une  sorte  de  domination  tacite  et  acceptée.  Groupe 
es  assidu  aux  séances,  fidèle  aux  traditions  de  la  phar- 
lacie  la  plus  scrupuleuse,  hostile  aux  nouveautés,  parti- 
alièrement  à  toutes  celles  qui,  de  près  ou  de  loin,  tou- 


(1)  Boudet  (Félix-Uonri),  né  k  Paris  en  1806;  reçu  pharmacien  en  1833; 
uis  la  Société  en  1834;  président  en  1851  ;  mort  le  9  avril  1878,  à  Paris. 

(2)  Gobley  (Théod.-Nicolas),  né  k  Paris  en  1811;  reçu  pharmacien  en  1835; 
ins  la  Société  en  1843  ;  président  en  1861  ;  mort  à  Bagnères-de-Luchon,  le 
'septembre  1876. 

(3)  Poggiale,  né  &  Valle  de  Mezana  (Corse)  en  1808;  reçu  dans  la  Société 
1  1855;  président  en  1862;  mort  le  26  août  1879. 


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^  285  — 

chaient  à  la  réclame  et  aux  médicaments  plus  ou  moins 
spéciaux,  qui  tendaient  déjà  à  envahir  Toffîcine  ;  très  dési- 
reux, en  outre,  de  ne  pas  laisser  dévier  la  Société  hors  du 
courant  scientifique,  vers  les  questions  professionnelles. 

A  cet  état-major,  se  ralliaient  deux  hommes  qui,  sous 
des  allures  très  différentes,  représentaient  l'un  et  l'autre 
le  point  de  contact  entre  la  science  et  la  pratique  :  Schaeu- 
ffële  et  Mialhe. 

L'un  (1),  venu  de  TAlsace  et  en  ayant  toute  la  physio- 
nomie, la  carrure,  la  forte  l'ésistance  et  en  môme  temps  la 
bonhomie;  Tautre (2), méridional,  mobile,  pétulant,  faisant 
en  avant  des  pointes  aventureuses,  ayant  de  Tesprit  et  ne 
se  faisant  pas  faute  d'en  user,  même  sous  les  formes  les 
plus  frivoles  du  calembourg  et  du  jeu  de  mots. 

Puis,  derrière  ces  chefs  de  file,  un  certain  nombre  de 
praticiens  apportant  à  la  défense  des  vieilles  traditions  et 
des  bons  principes  l'expérience  et  l'honorabilité  profes- 
sionnelles :  Tassart  (3),  Vuaflart  (4),  Mayet  (5),  Dubail  (6), 
Marais  (7),  Blondeau  (8),  qui  suivaient  d'ordinaire  le  mou- 


(1)  Schaouffèle  (Jean-Marlin-Désiré),  né  à  Brages  en  1803;  reçu  pharma- 
cien en  iUSS;  dans  la  Société  en  1852;  président  en  1863;  mort  le  26  avril 
1882. 

(2)  Hialhe  (Louis),  né  à  Vabre  (Tarn)  en  1807;  reçu  pharmacien  en  1836; 
dons  la  Société  en  1838;  président  en  1870;  mort  le  1"  novembre  1886. 

(3)  Tassart,  né  h  Sézanne  (Marne)  en  1793,  reçu  pharmacien  en  1819  ; 
dans  la  Société  en  1825;  président  en  1866;  trésorier  de  1847  à  1860;  mort 
à  Rueil,  le  13  novembre  1875. 

(4)  Vuaflart  (Louis-Ange),  né  à  Courcilles  (Aisne)  en  1790;  reçu  phar- 
macien en  1824;  dans  la  Société  en  1833;  président  en  1852;  mort  à  Paris, 
le  5  avril  1881. 

(5)  Mayot  (François-Clément),  né  à  Issoudun  (Indre)  en  1820;  reçu  phar- 
macien en  1845;  dans  la  Société  en  1846;  président  en  1869;  mort  à  Cha- 
tillon-sur-Loing  (Loiret),  le  15  septembre  1891. 

(6)  Dubail  (Eugène),  né  à  Paris  en  1806  ;  reçu  pharmacien  en  1832  ;  dans 
U  Société  en  1833;  président  en  1856;  mort  à  Paris,  le  17  août  1878. 

(7)  Marais  (Jacques-Hyacinthe),  né  à  Tournay-sur-Dives  (Orne)  en  1822; 
reçu  pharmacien  en  1856;  dans  la  Société  en  1858;  président  en  1869;  mort 
le  10  octobre  1884. 

(8)  Blondeau  (Paul),  né  à  Paris  en  1823;  reçu  pharmacien  en  1849;  dans 
la  Société  en  1850;  président  en  1879;  mort  à  Paris,  en  1887. 


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—  286  — 

veinent  imprimé  et  n'avaient  que  par  accidents  bien  rares 
quelques  velléités  de  résistance,  bien  vite  réprimées. 

Les  accès  d'indépendance  venaient  d'ailleurs,  d'élé- 
ments plus  jeunes,  plus  impatients  de  l'autorité  qu'on 
voulait  exercer  sur  eux:  Baudrimont  (1)  etMéhu(2);  le 
premier  surtout.  Archiviste  de  la  Société,  il  faisait  partie 
du  bureau,  dont  il  formait  quelquefois  la  minorité  à 
lui  tout  seul.  Il  défendait  ses  idées  avec  une  vigueur 
sous  laquelle  on  sentait  surtout  le  désir  d'affirmer  sa 
liberté. 

Enfin,  la  jeune  école,  plus  dégagée  des  traditions,  ouverte 
aux  nouveautés,  trouvait  dans  Limousin  (3)  un  représen- 
tant fort  intelligent,  d'un  esprit  souple  et  délié,  qui,  grâce 
à  ses  qualités  aimables,  avait  su  se  faire  une  place  dans 
un  milieu  dont  les  tendances  générales  s'éloignaient  beau- 
coup des  siennes. 

Le  tableau  des  séances  de  la  Société  ne  serait  pas  com- 
plet si  je  n'y  introduisais  une  physionomie  originale,  qui 
y  apportait  sa  note  très  personnelle.  Je  veux  parler  de 
Stanislas  Martin  (4),  collectionneur  acharné,  dont  le 
plaisir  était  de  réunir  et  plus  encore  de  donner.  C'était 
pour  la  bibliothèque  de  sa  ville  natale  qu'il  rassemblait 
des  autographes, des  journaux  de  tout  genre,  des  gravures, 
même  de  modes  ;  c'était  pour  la  Société  qu'il  demandait  à 
ses  correspondants,  parfois  fort  éloignés,  ce  qu'ils  jjou- 
vaient  trouver  de  nouveau  ou  de  rare.  A  chacune  de  nos 
réunions,  nous  voyons  paraître  sa  figure  avenante,  expri- 
mant toute  la  joie  qu'il  avait  à  ofi'rir  au  droguier  de  l'école 


(1)  Baudrimont  (M.-V.-Ernest),  né  à  Compiègne  (Oise)  en  1821  ;  reçu  phar- 
macien en  1852;  dans  la  Société  en  1855;  archiviste  depuis  1866;  mort  à 
Paris,  le  1  i  septembre  1885. 

(2)  Méhu  {J.-M. -Camille),  né  à  Dijon  en  1835;  reçu  pharmacien  en  1862; 
dans  la  Société  en  1864;  président  en  1878;  mort  à  Paris,  le  29  novembre  1887. 

(3)  Limousin  (Euphrasie-Stanislas),  né  h  Ardentes  (Indre)  en  1831;  reçu 
pharmacien  en  1859;  dans  la  Société  en  1868;  mort  le  7  avril  1887. 

(4)  Martin  (Félix-Stanislas),  né  à  Issoudun  en  1806;  reçu  pharmacien  en 
1833;  dans  la  Société  on  1849;  président  en  1872;  mort  à  Paris,  le  30  mai 
1887. 


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—  287  — 

quelque  nouvel  échantillon,  dont  il  nous  disait  brièvement 
l'origine. 

Une  extrême  modestie  empêchait  seule  Coulier  (1)  de 
prendre  une  part  active  à  la  direction  de  la  Société.  N'ayant 
d'autre  ambition  que  de  se  livrer  à  Taise  à  ses  études  va- 
riées, il  laissait  le  pouvoir  aux  autres  et  se  contentait  d'être 
utile  quand  on  réclamait  ses  conseils,  que  rendaient  dou- 
blement précieux  les  qualités  de  son  esprit  fin,  pénétrant, 
ingénieux  et  celles  de  son  caractère  si  élevé  et  si  foncière- 
ment bon. 

D'autres,  fort  distingués,  ne  venaient  qu'accidentelle- 
ment à  la  Société  et  ne  jouaient,  par  cela  même  qu'un 
rôle  effacé  dans  les  séances.  Mais  l'éclat  de  leur  nom  et 
de  leurs  travaux  rejaillissait  néanmoins  sur  la  compagnie 
à  laquelle  ils  restaient  attachés  par  l'honorariat. 

Les  séances  étaient  naturellement  dirigées  par  le  prési- 
dent ou  le  vice-président,  ou,  à  leur  défaut,  par  le  prési- 
dent honoraire,  qui  était  le  plus  ancien  président  de  la 
Société. 

Le  procès-verbal  lu  par  le  secrétaire,  la  correspondance 
dépouillée,  la  parole  était  donnée  au  membre  chargé  de 
rendre  compte  des  séances  de  l'Académie  des  sciences. 
Ce  fut  longtemps  Bussy  qui  remplit  ces  fonctions.  Il  le 
faisait  avec  beaucoup  de  soin,  rapportant  en  détails  tout 
ce  qui  pouvait  intéresser  la  pharmacie  (2).  Poggiale  le 
remplaça  en  1875.  Cette  habitude  s'est  perdue  depuis  lors. 

Après  l'Académie  des  sciences,  c'était  le  tour  de  l'Aca- 
démie de  médecine.  Boudet  en  était  le  rapporteur  ordinaire. 

Ces  comptes  rendus  remplissaient  généralement  une 
grande  partie  de  la  séance.  Ils  donnaient  l'avantage  d'évi- 
ter des  réunions  trop  écourtées  :  parfois  cependant  ils 
.  empiétaient  un  peu  trop  sur  le  temps  consacré  aux  com- 
munications personnelles  ;  et,  à  plusieurs  reprises  on  dut, 


(1)  Coulier  (Paul-Jean),  né   Paris  en  182i;  reçu  dans  la  Société  en  1867; 
président  en  1876;  mort  le  23  juillet  1890. 

(2)  Citons  en  particulier  le  Compte  rendu  des  trayaux  de  M.  Duquesnel, 
sur  rAconitive;  de  Personne,  sur  le  Chloral,  etc.,  etc. 


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—  288  — 

pour  remédier  à  cet  inconvénient,  décider  qu'ils  céde- 
raient le  pas  aux  travaux  originaux. 

Il  faut  observer  cependant  que  le  cas  ne  se  présentait 
pas  souvent.  Bailleurs,  à  cette  époque,  moins  affairée  que 
la  nôtre,  on  était  moins  disposé  à  se  hâter  :  les  membres 
qui  dirigeaient  la  Société  appartenaient  à  des  générations 
où  tous  les  actes  de  la  vie  publique,  assemblées,  examens, 
se  faisaient  posément  et  lentement.  On  était  heureux  de 
se  trouver  ensemble,  peu  pressés  de  se  quitter. 

Chaque  année  une  séance  annuelle  avait  lieu  avec  la 
séance  de  rentrée  de  l'Ecole.  Cette  réunion  rappelait  les 
rapports  intimes,  qui  existaient  jadis  entre  la  Société  et 
TEcole  libres,  dont  Tune  était  Témanation  de  l'autre. 
Buignet  y  faisait  généralement  le  compte  rendu  des  tra- 
vaux ou  réloge  d'un  des  anciens  membres,  ou  encore 
Cap  (1)  venait  y  lire  une  de  ces  intéressantes  études  his- 
toriques où  se  révélait  à  la  fois  son  talent  d'érudit  et  de 
lettré. 

Cette  physionomie  de  nos  séances  dura,  sans  beaucoup 
de  changements,  pendant  une  dizaine  d'années.  Cepen- 
dant le  noyau  principal  de  la  Société  avait,  peu  à  peu, 
diminué. 

En  1869  BouUay  disparaissait  et  Robinet  le  suivait  de 
bien  près,  à  moins  d'un  mois  de  distance,  laissant  un  vide 
sensible  dans  le  groupe-directeur.  Mais  ce  furent  les  an- 
nées 1876  et  1878  qui  apportèrent  les  changements  les 
plus  considérables. 

En  moins  de  deux  ans,  Buignet,  Gobley,  Boudet  nous 
furent  enlevés  et  dès  lors  les  vieilles  traditions  firent  place 
à  un  nouveau  régime  qui  prépara  l'état  actuel.  Poggiale  put 
venir  quelque  temps  encore,  mais  dès  le  commencement 
de  1879,  il  fut  retenu  loin  des  séances  par  une  cruelle  ma- 
ladie,  qui  l'emporta  cette  même  année  ;  et  dès  lors  Bussy 
resta  seul  du  groupe  qui  l'entourait  jadis. 

Bussy  était  un  esprit  libéral  :  il  aimait  la  jeunesse. 

(1)  Cap  (Paul-Antoine  Gratacap  dit),  né  &  Màcon  en  1788;  reçu  pharma* 
cien  en  1825;  président  en  1838;  mort  le  12  novembre  1877. 


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■—  289  — 

  l'Ecole  il  défendait  ses  jeunes  collègues  contre  les 
préjugés  des  anciens  de  sa  génération  ;  il  fit  toujours  de 
même  à  la  Société.  Je  Tai  vu  bien  souvent  encourager  de 
la  voix,  du  geste  ou  d'un  bienveillant  sourire  les  efforts  des 
membres  les  plus  compromis  aux  yeux  de  ses  vieux  amis  : 
il  applaudissait  à  leurs  recherches,  aux  procédés  nouveaux 
qu'ils  voulaient  introduire.  Sans  abandonner  ses  idées  il 
comprenait  celles  des  autres  :  il  n'était  pas  pour  entraver 
ce  qu'il  pouvait  y  avoir  de  légitime  dans  les  nouvelles 
aspirations  de  la  pharmacie  moderne.  Son  esprit,  large 
et  généreux,  se  manifesta  bien  lorsqu'en  avril  1876  il  pro- 
posa à  la  Société  d'appeler  dans  une  Union  scientifique 
tous  les  pharmaciens  de  bonne  volonté,  afin,  disait-il, 
de  donner  un  centre  à  tous  ces  jeunes  gens  sortis  de 
nos  écoles  pleins  de  savoir  et  se  perdant,  dispersés  et 
faute  d'émulation,  dans  les  diverses  provinces  de  la 
France.  Sa  présence'  au  bureau  de  la  Société  comme  pré- 
sident honoraire  ne  fut  donc  pas  un  obstacle  au  dévelop- 
pement des  tendances  nouvelles.  De  tous  les  représentants 
de  l'ancien  groupe,  c'était  celui  qui  pouvait  le  mieux  se 
prêter  à  cette  évolution  naturelle. 

Si  j'osais  hasarder  ici  une  comparaison  entre  la  Société 
de  1868  et  celle  de  nos  jours,  je  dirais  volontiers  que  nous 
étions  alors  sous  le  régime  oligarchique,  et  que  nous 
sommes  actuellement  en  pleine  démocratie.  Nous  n'avons 
plus  ce  pouvoir  central  concentré  entre  les  mains  de 
quelques  hommes  de  mérite.  Tous,  dans  la  mesure  de  nos 
moyens,  nous  concourrons  à  la  marche  de  la  Société,  et 
nous  sommes  ainsi  fidèles  à  l'esprit  du  temps,  ce  qui  est 
une  grande  force,  la  plus  efiBcace  de  toutes. 

Gardons-nous  cependant  de  trop  médire  du  passé  et 
rendons-lui  d'autant  plus  justice  que  nous  n'avons  plus  à 
craindre  son  retour.  Esquissons  pour  cela,  très  rapide- 
ment, ce  qu'a  fait  la  Société  pendant  les  dix  ou  quinze 
années  de  ce  régime,  en  nous  en  tenant,  bien  entendu, 
Bux  grandes  lignes. 

Le  premier  fait  à  signaler  est  la  conception  d'un  Codex 
international.  Cette  idée,  émise  par  Dumas  dans  la  pré- 


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—  290  — 

face  de  la  Pharmacopée  française  de  1866,  est  reprise  au 
Congrès  international  de  Vienne  en  1869.  Robinet,  qui  y 
représentait  la  France,  avec  Miahle,  se  charge  de  sou- 
mettre à  la  Société  de  pharmacie  de  Paris  la  proposition 
de  préparer  le  travail  pour  le  prochain  Congrès.  Une 
commission  s'en  occupe  activement  ;  Boudet  y  joint  une 
préface  et  le  projet  est  emporté  à  Saint-Pétersbourg  par 
Méhu  en  1874.  Renvoyé  pour  examen  aux  diverses  socié- 
tés de  TEurope,  il  revient  au  Congrès  de  Londres  en  1881, 
où  on  propose  de  le  réduire  singulièrement  pour  en  faire 
une  sorte  de  formulaire  international,  comprenant  seule- 
ment les  médicaments  les  plus  actifs.  Le  rôle  de  la  Société 
finit  avec  cette  décision. 

D'autre  part,  les  pharmaciens  se  préoccupent  des  remèdes 
nouveaux,  non  compris  au  Codex^  mais  que  la  thérapeu- 
tique introduit  chaque  jour  dans  la  pratique  médicale.  Il 
y  a  grand  intérêt  à  les  étudier,  à  en  régulariser  les  for- 
mules, de  manière  à  ce  qu'il  y  ait  sur  la  matière  un  peu 
d'uniformité.  M.  Lefort  fait  une  proposition  dans  ce  sens 
en  1871.  Diverses  commissions,  nommées  en  1872,  étudient 
avec  soin  les  nouveaux  produits  cristallisés  :  aconitine  de 
Duquesnel,  digitaline  de  Nàtivelle,  et  les  diverses  formes 
de  leur  administration.  Enfin,  en  1877,  paraît,  en  un  petit 
volume,  le  résumé  des  recherches  de  la  Société. 

D'autres  commissions  se  préoccupent  des  meilleures 
mesures  à  prendre  pour  éviter  les  erreurs  causées  par  la 
substitution  d'un  médicament  à  un  autre  (1),  ou  encore  des 
moyens  d'assurer  aux  malades  des  médicaments  d'une 
qualité  et  d'une  pureté  irréprochables  (2). 

En  môme  temps  une  question  se  pose  à  la  Société  :  celle 
des  exemens  pratiques  à  demander  aux  élèves  stagiaires, 
pour  constater  l'eiïicacité  de  leurs  études  dans  l'officine. 
Votée  en  principe  dans  la  séance  du  5  novembre  1873,  sur 
le  rapport  de  Blondeau,  elle  n'aboutit,  après  bien  des  trans- 
formations, à  une  solution  définitive  que  .le  30  décembre 

(1)  Rapport  Lebaigue,  du  2  octobre  1872. 
.     (2)  Rapports  F.  Wûrtz  et  Lefort,  du  3  mars  1873. 


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—  291  — 

1878,  par  rétablissement  de  rexamen  de  validation  de 
stage. 

Cependant,  un  orage  plein  de  menaces  s'élevait  contre 
la  pharmacie  militaire.  Les  projets  de  réorganisation  de 
Tarmée,  à  la  suite  de  nos  revers,  avaient  appelé  l'attention 
sur  le  service  de  santé.  Les  médecins  demandaient  leur 
autonomie,  le  commandement  de  tout  le  service,  et,  par 
suite,  la  subordination  du  pharmacien.  Dans  cette  question 
capitale,  nos  confrères  de  l'armée  trouvèrent  au  sein  de 
la  Société  des  soutiens  dévoués.  Boudet,  en  présentant  à 
une  de  nos  séances  un  travail  de  Boucher  sur  les  Rapports 
des  médecins  avec  les  pharmaciens  militaires^  prend  fait  et 
cause  pour  ces  derniers,  et  appuie  de  toute  sa  force  leur 
chef  et  défenseur  naturel,  Poggiale.  Puis,  quand  (1873)  le 
gouvernement  consulte  sur  la  question  l'Académie  de 
médecine,  Bussy,  Poggiale,  portent  leurs  doléances  à  la 
tribune  et  par  leur  parole,  par  l'énergie  de  leurs  actes, 
appuyés  par  tous  les  membres  de  la  section,  ils  font  voter 
l'Académie  contre  toute  subordination  du  corps  pharma- 
ceutique de  l'armée.  Succès  éclatant  dû  à  l'union  et  à  l'en- 
tente cordiale  de  tous  ! 

La  même  entente,  le  môme  amour  de  la  Société,  condui- 
sent aussi  à  un  succès  relativement  rapide.  Marais,  Dubail 
et  Blondeau,  dans  leurs  revendications  pour  la  reconnais- 
sance d'utilité  publique.  La  demande  introduite  par  Dubail, 
dans  la  séance  de  décembre  1876,  est  mise  immédiatement 
à  Tétude.  Les  statuts  sont  revisés  en  avril  1877,  et  en  no- 
vembre de  la  même  année,  le  résultat  est  acquis,  grâce  aux 
efforts  méritoires  de  la  commission. 

Enfin,  c'est  de  la  Société,  à  la  suite  du  rapport  de  Gobley 
sur  la  proposition  Bussy,  qu'est  émanée  V Union  scienti- 
fique des  pharmaciens  de  France,  dont  la  vie  a  été  trop  éphé- 
mère, mais  dont  la  conception  fait  honneur  au  cœur  et  à 
l'intelligence  de  son  fondateur  Bassy.  Dans  sa  courte  exis- 
tence, cette  union  a  rendu  plusieurs  services.  Elle  a  publié 
des  travaux  intéressants,  présentés  par  ses  membres  ou 
ses  lauréats  (Bussy  ayant  fondé  un  prix  qu'il  renouvelait 
annuellement).  Elle  a  mis  en  contact  quelques  centres 


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—  292  — 

importants  dispersés  aux  quatre  coins  de  la  France,  et  il 
n'a  pas  dépendu  d'elle  de  multiplier  encore  ces  rapports  et 
de  rapprocher  les  unes  des  autres  les  Sociétés  principales 
de  tout  le  pays. 

Si  nous  ajoutons  à  ces  résultats  d'ensemble  les  nombreux 
travaux  publiés  par  les  membres  dans  toutes  les  directions 
de  la  pharmacie,  les  encouragements  donnés  chaque 
année  aux  thèses  présentées  par  les  élèves  de  l'Ecole,  on 
verra  que  cette  période  a  été  vraiment  féconde.  Nous  n'a- 
vons pu  qu'en  donner  la  physionomie  générale  et  esquisser 
les  grands  traits  de  son  histoire.  D'autres  viendront  après 
nous  qui  la  reprendront  dans  les  détails  et  pourront  dire 
dans  quelle  mesure  nous  en  avons  été  les  dignes  continua- 
teurs. Il  ne  nous  appartient  pas  de  parler  de  choses  aussi 
actuelles. 

Nous  voulons  seulement  terminer  par  une  réflexion,  qui 
nous  est  bien  permise,  parce  qu'elle  n'est  que  la  consta- 
tation d'un  fait. 

Sous  le  régime  de  la  concentration  du  pouvoir,  le  nombre 
des  membres  restait  relativement  restreint  :  la  limite  de 
soixante  n'était  jamais  atteinte.  De  nos  jours,  les  candidats 
affluent;  ils  se  pressent  à  la  porte,  que  nous  voudrions  pou- 
voir leur  ouvrir  plus  largement.  C'est  un  symptôme  que 
nous  ne  pouvons  pas,  je  crois,  interpréter  à  notre  désa- 
vantage, et  qui  doit  nous  donner  confiance  dans  le  présent 
et  espoir  pour  l'avenir. 


BIBLIOGRAPHIE 


Comptes  rendus  de  rAcadémie  des  sciences,  f  février  1892.  — 
Maquenne  :  Sur  les  azotures  de  baryum  et  de  strontium.  —  J.  Ville  :  Trans- 
formation dans  réconomie  de  l'acide  sulfanilique  en  acide  salfanilocarbonique« 
—  A,  Étard  :  Étude  chimique  des  corps  chlorophylliens  du  péricarpe  de  rai- 
sin. —  Aimé  Girard  :  Reherche  sur  l'adhérence  aux  feuilles  des  plantes,  et 
notamment  aux  feuilles  de  pommes  do  terre^  des  composés  cuivriques  destinés 
à  combattre  leurs  maladies. 


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—  293  — 

~  8  février  1892.  —  Berthelot  et  André  :  Sur  la  silice  dans  les  végétaux. 
—  RaouU  :  Détermioation  du  point  de  congélation  des  dissolutions  aqueuses 
très  diluées  ;  applicatiop  au  sucre  de  canne.  —  Scheurer-Keainer  :  De  la 
décomposition  de  Tacide  sulfureux  par  le  carbone,  aux  températures  très  éle- 
vées. —  N,  Gréhant  :  Loi  de  Tabsorption  de  Toxyde  de  carbone  par  le  sang 
d*un  mammifère  vivant. 


The  Pharmaceutical  Era.,  juillet  et  août  1891.  —  Aubert  :  Colles  et 
vernis  employés  pour  les  préparations  microscopiques.  —  W,  Scoville  :  Y 
a-t-il  un  réactif  des  sels  de  lithium  plus  simple  et  plus  sûr  que  celui  in- 
diqué par  la  Pharmacopée  des  États-Unis?  —  J.  Davison  :  La  fabrication 
des  objets  antiseptiques.  —  Metz  :  Sur  le  tabac  de  Perique  (diaprés  West, 
Drug.).  —  Girling  :  Note  sur  Torange  et  le  citron  et  sur  leur  culture  dans 
les  États  du  Sud  ;  L'industrie  des  parfums  aux  États-Unis  (J.-N.  dans  Gar^ 
den  and  Forest).  —  Helbing  :  Liste  des  nouveaux  remèdes  avec  leur  action 
et  leur  posologie.  —  Leaman  :  Teintures  au  charbon  (d'après  The  MicroS" 
cope).  —  Curtman  :  Arsenic  dans  les  produits  chimiques.  —  Stevens  : 
Recherche  de  l'huile  de  camphre  employée  comme  falsification.  —  HamiUon  : 
Dosage  volumétrique  des  acétates.  —  Spenzer  :  Salicylate  de  sodium.  — 
Kimball  :  Falsification  des  médicaments  et  leur  recherche.  —  Firth  :  Sur 
la  gomme  de  Kauri.  E.  G. 

—  Septembre  1891.  —  Petsche  :  Le  chevretain  porte-musc  ;  Sur  le  kou- 
mis;  Origine  de  la  banane  (d'après  Goldthwaile's  Geographical  Mag,); 
Tuberculine  ;  Fermentation.  —  Fowler  :  Méthode  facile  pour  faire  le  sirop 
simple  ;  Pipcrazine,  nouveau  dissolvant  de  l'acide  turique  ;  Piperazine  et 
spermine  (d'après  London  Correspondence  in  American  Pract.  and 
News)  ;  Opium.  —  Crescent  :  Un  haut  fourneau  pour  la  production  du  fer 
dans  le  Midi.  —  Wilson  :  Expériences  sur  l'huile  de  Wintergreen.    E.  G. 


The  ChemicalH ew8,  n"  1658  à  1661,  septembre  i99\. --Wemer:  Note 
sur  la  préparation  de  thiocarbamidcs  disubstituées  benzéniques  en  partant 
d'aminés  primaires  et  de  disulfure  de  carbone.  —  Hazen  et  Clark  :  Sur  le 
dosage  des  nitrates  dans  l'eau  (d'après  Journal  of  Analytical  and  Applied 
Chemistry), —  Tûmes:  Sur  la  cause  des  imperfections  que  présente  la  sur- 
face des  alliages  de  cuivre  laminé.  —  Ludborough  :  Action  du  chlorure  de 
nitrosile  sur  les  composés  du  carbone  non  saturés.  —  Moor  :  Une  nouvelle 
méthode  pour  l'utilisation  des  eaux  d'égout,  avec  quelques  considérations 
-sur  les  procédés  actuellement  employés.  —  Wanklyn  et  Johnstone  :  Sur 
la  nature  de  la  solution  (suite).  —  Warren  :  Progrès  dans  les  manipula- 
tions chimiques.  —  Griffiths  :  Sur  l'absorption  directe  des  sels  ammo- 
niacaux par  certaines  plantes.  —  Lewes  :  L'inflammation  spontanée  du 
charbon.  —  Jenkins  :  Note  sur  l'électrolyse  des  alliages.  —  Carnegie  :  Note 
préliminaire  sur  le  tétroxyde  de  soufre  de  Traube.  —  Warden  :  Note  sur 
la  composition  des  cendres  de  Achyranthes  aspera,  L«  E.  G. 


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—  294  - 

—  N"*  1662  à  1866,  octobre  i89i.  —  Thompson:  Sur  le  didymium  de 
différentes  sources.  —  Stokes  :  Sur  une  preuve  optique  de  Texislence  de 
matière  en  suspension  dans  les  flammes.  —  Iwes  :  Héliochromie  du 
professeur  Lippmann.  —  W.  Thomson  et  Fr,  Lewis  :  De  Taction  sur 
le  rouge  indien  de  différents  métaux,  sels  métalliques,  acides  et  agents 
oxydants.  —  Adency  et  Shegog  :  Sur  une  combinaison  des  méthodes 
par  voie  sèche  et  par  voie  humide  en  analyse  chimique.  —  Allen  :  Sur  la 
réaction  des  glycérides  en  présence  des  alcalis  en  solution  alcoolique.  — 
Ross  :  L'origine  du  pétrole.  —  Willard  et  Failyer  :  Un  nouvel  appareil  à 
épuisement  avec  siphon  en  verre.  —  Drown  et  Me  Kenna  :  Le  dosage  direct 
de  l'aluminium  dans  le  fer  et  dans  l'acier.  —  Mason  :  La  méthode  au  cap- 
bazol  pour  le  dosage  des  nitrates  dans  Teau.  —  Warren  :  Note  sur  Tinfluence 
de  la  lumière  sur  les  gaz  explosifs  et  les  composés  instables.  —  Gooch  et 
Danncr  :  Une  méthode  pour  la  séparation  de  l'antimoine  et  de  l'arsenic  par 
l'action  simultanée  des  acides  chlorhydrique  et  iodhydrique.  —  Wilson  :  Le 
dosage  de  l'alcali  combiné  dans  le  savon.  —  Walles  :  Propriétés  des  préci- 
pités. —  Newth  :  Un  nouveau  procédé  de  laboratoire  pour  la  préparation  de 
l'acide  bromhydrique.  —  Redwood  :  Commentaires  sur  la  note  de  M.  Ross 
sur  l'origine  du  pétrole.  —  Afoor  ;  Sur  un  générateur  à  gaz  simple.  — 
Hillebrand  :  Sur  la  présence  de  l'azote  dans  l'uraninitc  et  la  composition  de 
l'uraninitc  en  général.  —  Allen  :  La  constitution  du  beurre.  E.  G. 


Pharmaceutical  Journal  and  Transactions,  n°'  11 15  à  1122,  novembre 
et  décembre.  -T-  Green  :  Évolution  de  la  fleur.  —  Ellwodd  :  Les  réactions 
indiquant  la  pureté  des  drogues  naturelles  et  des  produits  chimiques  données 
dans  la  Pharmacopée.  —  Holmes  :  Une  fausse  racine  de  Pyrèthre.  —  Um^ 
ney  :  Teinture  dlpécacuanha.  —  HarrUon  :  Formule  de  la  benzine.  — 
Sage  :  Résultats  de  l'analyse  de  quelques  poudres  de  Sedlitz.  —  EUtcood  : 
Pyrotechnie.  —  Umney  :  L'importation  des  produits  chimiques  étrangers.  — 
Wardleworlh  :  Sur  les  récentes  falsifications  des  drogues.  —  Cowie  :  Un 
bon  réactif  des  oxydes  et  des  hydrates.  —  Du  même  :  Note  sur  l'acide  tar- 
trique.  —  Dymond  :  L'existence  d'un  alcaloïde  mydriatique  dans  la  laitue.— 
Umney  :  Sur  le  copahu  africain.  —  Williams  :  Drogues  et  préparations  en 
usage  dans  l'art  dentaire.  —  Farr  et  Wright  :  Action  dissolvante  de  l'alcool 
k  différents  degrés  de  concentration  sur  quelques  drogues  employées  à  l'ob- 
tention des  teintures  pharmaceutiques  (suite),  —  Park  :  Chimie  de  la  pho. 
tographie.  —  Whilley  Méfait  :  Une  forme  de  nitromètre.  —  Gamett  :  Solu- 
tions. —  Huile  de  Sassafras  (d'après  Oit  Paint  and  Drugg.  Reporter),  — 
Culture  de  plantes  médicinales  au  Japon.  —  Sherlock  :  Formules  et  dia- 
grammes employés  dans  la  description  des  fleurs.  —  Duncan  :  Note  sur  une 
mixture  au  bismuth.  —  Du  même  :  Note  sur  un  minerai  de  manganèse.  — 
Du  même  :  Poudre  commerciale  de  potée  d'étain.  —  Du  même  :  Solubilité 
du  trisulfure  d'arsenic  dans  l'eau.  —  Lothian  :  Note  sur  une  solution  de 
chlorhydrate  de  cocaïne.  E.  G, 


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—  295  — ■ 

Agenda  du  Pharmacien- chimiste,  par  M.  A.  Bouriez,  pharmacien  de 
l»  classe  et  licencié  es  sciences  naturelles.  —  Un  vol.  cartonné,  prix  :  4  fr.  ; 
Rueff  et  C'*,  éditeurs,  106,  boulevard  Saint-Cermain,  Paris. 

Cet  ouvrage  se  divise  en  quatre  parties  ;  Documents  techniqueSy  Phar- 
maciey  Documents  Physico-chimiques  et  Analyses  spéciales,  La  plupart 
des  renseignements  qui  peuvent  intéresser  le  pharmacien,  s'y  trouvent  heu- 
reusement condensés,  tantôt  sous  forme  do  tableaux  récapitulatifs,  tantôt  par 
ordre  alphabétique. 

Nous  ne  lui  ferons  qu'une  légère  critique  :  La  valeur  de  ces  sortes  de 
manuels,  destinés  à  épargner  des  recherches  pénibles  èi  ceux  qui  s'en  ser- 
vent, dépend  de  l'exactitude  des  chiffres  qu'on  y  trouve  consignés.  A  cet 
égard,  on  peut  conseiller  et  l'auteur  de  rajeunir  quelques  tableaux  dans  la 
seconde  édition,  qui  certainement  ne  se  fera  pas  attendre.  £m.  B. 


VARIETES 


Rapport  sur  V organisation  de  renseignement  phar^^maceu- 
tique  à  la  Faculté  mixte  de  médecine  et  de  pha?*macie  de  Tou^ 
louse,  présenté  à  l'assemblée  de  la  Faculté,  au  nom  d'une 
commission  composée  de  :  MM.  Caubet,  Frébault, 
DuPUY,  rapporteur,  Br/emer,  Marie,  Gérard.  —  La  com- 
mission a  l'honneur  de  proposer  à  l'assemblée  les  conclu- 
sions suivantes  : 

1°  Il  est  nécessaire  d'organiser  à  la  Faculté  mixte  de  mé- 
decine et  de  pharmacie  de  Toulouse  l'enseignement  de  la 
physique,  de  la  botanique,  de  la  zoologie,  spécialement 
destiné  aux  étudiants  en  pharmacie;  de  donner  à  cet 
enseignement  un  caractère  nettement  professionnel  ;  de  le 
confier  à  des  professeurs  de  la  Faculté  de  médecine  et  de 
pharmacie  possédant  les  titres  demandés  par  les  règle- 
ments universitaires  ; 

2°  Il  importe  de  fortifier  les  études  pharmaceutiques  par 
une  préparation  scientifique  qui  serait  donnée,  avec 
réduction  de  stage,  pendant  une  année,  à  la  Faculté  des 
sciences,  aux  aspirants  aux  diplômes  de  pharmacien  de 
!'•  et  de  2*  classe.  Cette  année  préparatoire  devrait  être 
faite  par  les  futurs  étudiants  avant  leur  entrée  dans  une 
officine. 

Ces  conclusions  ont  été  adoptées  à  l'unanimité  par  Tas- 


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•-  f 


—  296  — 

e  de  la  Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie  de 
ise,  dans  la  séance  du  17  juillet  1891. 


de  médecine  et  de  pharmacie  d'Angers.  —  M.  Thézée  (Henri- 
Iharles-Louis),  pharmacien  de  1**  classe,  est  institué,  pour  une  pé- 
neuf  ans,  suppléant  de  la  chaire  d'histoire  naturelle  à  l'Ëcole  pré- 
de  médecine  et  de  pharmacie  d'Angers. 


de  médecine  et  de  pharmacie  de  Reims.  —  M.  Mouflier,  chef 
LUX  physiques  et  chimiques  à  Técole  préparatoire  de  médecine  et  de 
e  de  Reims,  est  chargé,  ou  outre,  pendant  Tannée  scolaire  1891-1892, 
ions  de  suppléant  de  la  chaire  de  pharmacie  et  matière  médicale  à 
)le. 


FORMULAIRE 


)8ition  du  mycothanaton,  d'après  M.  Âd.  Jolies  (1).  —  Le  Myco^ 
i  (tiOxiric,  champignon.  Oivaxoç,  mort)  est  une  préparation  préconisée 
tbattre  le  champignon  qui  s'attaque  aux  poutres  des  caves,  celliers 
lumides,  le  Merulius  lacrymans  (Wulf.)  (mérule  destructeur).  Cette 
on  renferme,  outre  un  peu  d'eau,  beaucoup  de  goudron  de  bois  et 
res  d'hydrogène,  les  substances  actives  suivantes  : 

Sulfate  de  cuivre 1,5  p.  100 

Huiles  de  goudron  (créosote  et  homologues).      22,5    — 

sert  de  cette  préparation  pour  enduire  les  bois  de  charpente, 
ilysen  einigen  diversen  «  specialitaten  ».  Pharm.  PosL,  XXIV,  p.  972, 


Le  Gérant  :  Q.  MA880N. 


PARIS.  —  mP.  G.  MAfiPON  BT  B.  FULMIUAIOH,   RDI  RAOIIB,  26. 


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—  297  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Notice  sur  J.  CLARION,  naturaliste, 
professeur  à  F  École  de  pharmacie,   1819   à   1844; 
par  M.  Chatin 

Jacques  Clarion  naquit,  le  12  octobre  1776,à  Saint-Pons- 
de-Seyne  (Basses-Alpes),  entre  les  chaudes  plaines  de  la 
Provence  et  les  cimes  neigeuses  des  Alpes,  dont  les  riches 
flores  éveillèrent  de  bonne  heure  en  lui  la  passion  de  la 
botanique. 

Il  fit  ces  études  au  collège  d^Embrun,  alors  en  renom 
pour  la  force  des  classes.  A  Tâge  où  Ton  n'aspire  qu'après 
les  loisirs  et  les  jeux,  le  jeune  Clarion  ne  quittait  la  classe 
que  pour  remplir  ses  livres  de  toutes  les  fleurs  qu'il  pou- 
vait se  procurer  et  qu'il  commença  par  classer  d'après  les 
noms  vulgaires. 

Les  vacances  arrivées,  toutes  ses  journées  se  passaient 
en  courses  dont  la  botanique  était  l'objet  exclusif.  Souvent 
il  lui  arriva  d'être  surpris  par  la  nuit  sur  des  montagnes 
trop  éloignées  du  toit  paternel  pour  qu'il  put,  avant  l'aube 
du  jour  suivant,  mettre  un  terme  à  la  mortelle  inquiétude 
de  ses  parents.  Toutes  ces  excursions,  qu'il  entreprenait 
seul,  n'étaient  pas  sans  dangers,  et  les  bivouacs,  qu'il  eut 
voulu  renouveler  chaque  nuit  afin  d'être  rendu  de  plus 
grand  matin  sur  le  terrain  de  ces  explorations,  n'avaient, 
heureusement,  aucune  prise  sur  une  organisation  si  ro- 
buste qu'elle  devait,  durant  soixante  ans,  défier  toutes  les 
fatigues. 

Un  pharmacien  de  son  voisinage,  à  qui  la  flore  de  ses 
régions  était  familière,  donnait  au  jeune  Clarion  d'utiles 
indications  sur  les  localités. 

Celui-ci  aimait  à  raconter  que  souvent,  au  retour  des 

Jaurn.  it  Phêm,  et  iê  Ckim.,  5«  séiue,  t.  XXV.  (15  mars  1892  }  20 


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—  298  —  . 

herborisations,  son  voisin  offrait  de  nommer  les  espèces 
recueillies,  mais  qu'il  s'y  refusait,  —  excepté  pour  un 
petit  nombre  de  cas  difficiles,  —  voulant  se  mieux  graver 
les  noms  dans  sa  mémoire  par  la  peine  même  qu'il 
mettait  à  les  trouver.  Ne  nous  étonnons  donc  pas  si  Cla- 
rion fut  l'homme  de  son  temps  le  plus  ferré  sur  les  noms 
des  plantes,  comme  sur  les  localités. 

Lorsque  les  grandes  guerres  de  la  République  appe- 
lèrent toute  la  jeunesse  française  sur  les  frontières,  Cla- 
rion se  fit  agréer  comme  chirurgien  militaire,  et  passa  les 
Alpes  au  grand  Saint-Bernard,  non  sans  faire  bonne  pro- 
vision de  fleurs  qu'il  rencontrait  pour  la  première  fois. 

Après  avoir  assisté  à  plusieurs  combats  et  au  siège  de 
Hantoue,  il  recouvra,  après  le  traité  de  Campo-Formio, 
assez  de  liberté  pour  faire  de  la  botanique  dans  le  Tyrol  et 
ristrîe. 

Bientôt  après,  donnant  la  préférence  aux  champs  de  la 
science  sur  les  champs  de  batailles,  il  rentrait  à  Paris 
pour  y  étudier,  à  la  fois,  la  médecine  et  la  pharmacie. 

Ayant  remporté  à  la  Faculté  de  médecine  les  prix  de 
chimie  et  de  botanique,  il  fut  attaché  au  laboratoire  de 
Dey  eux.  Entraîné  quelque  temps  dans  le  grand  mou- 
vement chimique,  qu'avaient  surtout  préparé  les  décou- 
vertes du  pharmacien  suédois  Scheele  et  à  qui  Lavoisier 
donnait  les  premières  lois,  Clarion  lui  paya  son  tribut, 
mais  pour  revenir  bientôt  à  sa  botanique  bien-aimée  (1). 

En  1803  et  en  1805,  il  obtenait,  à  la  suite  de  brillants 
examens,  d'abord  le  titre  de  docteur  en  médecine,  puis 
celui  de  maître  en  pharmacie. 

Ses  goûts  l'éloignaient  autant  de  la  pharmacie  pratique 
que  de  la  clientelle  médicale,  aussi  ses  maîtres,  les  chimis- 
tes Vauquelin  et  Deyeux,  les  médecins  Corvisart  et  Hallez, 
qui  l'affectionnaient,  lui' procurèrent-ils  la  charge,  plus 
conforme  à  ses  goûts,  de  directeur  de  la  Pharmacie  împé- 


(t)  Les  exemples  ne  sont  pas  rares,  en  médecine  et  surtout  en  pharmacie, 
oii  les  études  ont  pour  fondements  la  botanique  et  la  chimie,  de  savants 
ayant  partagé  leurs  labeurs  entre  ces  deux  sciences. 


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—  29D  — 

riale  du  palais  de  Saint-Cloud,  qui  allait  lui  permettre 
connaître,  dans  tous  ses  replis,  Tintéressante  florale  des  bc 
de  Saint-Cloud,  deGarches,  de  Versailles  et  de  toute  la  r 
gion  de  Paris. 

Lorsque  la  France,  épuisée  par  ses  victoires,  fut  envali 
par  l'étranger,  la  pharmacie  du  palais  de  Saint-Clo 
avait  des  approvisionnements  que  les  inventaires  portaie 
à  150.000  francs,  et  que  le  trop  fameux  Blûcher  vouli 
tout  naturellement,  faire  porter  dans  ses  ambulance 
mais,  par  une  attitude  énergique,  puisant  sa  force  dans  u 
honnêteté  restée  légendaire,  Clarion  sauva  le  dépôt  de 
il  avait  la  garde. 

A  la  rentrée  des  Bourbons,  il  attendait,  ses  comptes  bi 
alignés,  un  successeur,  quand  M.  de  Duras  vint  lui  d 
que  Louis  XVIII  priait  le  savant  et  intègre  pharmacien 
palais  de  rester  à  son  poste. 

Mais  bientôt  Clarion  voulut  se  désister  d'un  titre,  rei 
sans  fonctions,  par  suite  de  l'abandon ,  par  le  roi,  de  Ta 
cienne  résidence  impériale. 

Il  revint  tout  entier  à  ses  étudea  favorites  de  botaniqi 
parcourant  de  nouveau,  durant  plusieurs  années,  ces  Alj 
de  la  Provence  et  du  Dauphiné  qui  avaient  charmé 
jeunesse. 

Ses  amis  le  rappelèrent  à  Paris  où,  en  1819,  il  était  ( 
signé  par  l'Ecole  de  pharmacie  et  par  l'Institut  pour  re 
plir  dans  celle-ci  la  chaire  de  botanique  rurale  qu'il  dev 
occuper  jusqu'à  sa  mort.  En  1822,  il  était  nommé  meml 
de  l'Académie  de  médecine  et,  en  1823,  professeur  d'h 
toire  naturelle  à  la  Faculté  de  médecine. 

Deux  grandes  chaires  à  Paris,  c'était  plus  que  son  a 
bition  n'avait  jamais  rêvé;  ce  n'était  pas  au-dessus  de  < 
forces  et  de  son  mérite. 

A  la  fois  chimiste  et  botaniste,  suffisamment  anatomis 
familiarisé  avec  la  matière  médicale  et  la  thérapeutiqi 
Clarion  fit  à  la  Faculté,  jusqu'en  1830,  d'où  un  mouvem( 
politique  l'éloigna  en  même  temps  que  Récamier,  el 
les  leçons  les  mieux  appropriées  aux  besoins  des  élèves 


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—  300  — 

Mais  c'est  à  l'École  de  pharmacie  que  le  bon  et  savant 
maître  put  se  livrer  tout  entier  à  la  botanique. 

Chargé  à  la  fois  d'enseigner  la  botanique  systématique 
et  de  diriger  les  herborisations,  il  acquit  bientôt,  dans 
celles-ci  surtout,  un  juste  renom  (1). 

A  l'amphithéâtre,  sa  diction  chaude  et  colorée,  la  com- 
paraison ingénieuse  du  caractère  de  familles,  des  aperçus 
neufs  et  hardis  qui  ouvraient  à  ses  jeunes  auditeurs  des 
voies  de  recherches,  sa  clarté  qui  découle  de  la  possession 
complète  du  sujet,  tout,  jusqu'à  l'accent  provençal  qu'il 
avait  religieusement  conservé,  soutenait  l'attention,  faisant 
trouver  bien  courte  la  leçon  d'une  heure. 

Mais  c'était  aux  herborisations  que  Clarion  se  montrait 
dans  toute  sa  supériorité.  Sur  ce  terrain,  il  était,  de  l'aveu 
de  tous  les  botanistes  de  son  temps,  le  primus  iniei'  pares^ 
ce  dont  on  ne  s'étonnera  pas  en  se  rappelant  que  la  re- 
cherche des  plantes  et  leur  détermination  l'avaient  occupé 
dès  l'enfance,  et  que  son  ardeur  dans  ce  genre  d'études 
était  servie  par  une  grande  intelligence  et  une  organi- 
sation des  plus  robustes.  D'une  perspicacité  à  laquelle 
aucun  détail  n'échappait,  Clarion  distinguait  sûrement, 
du  premier  coup  d'œil,  une  espèce  de  ses  congénères  les 
plus  voisines. 

Comme  aux  Jussieu,  aux  Richard  et  à  tous  les  profes- 
seurs de  botanique  rurale,  passés,  présents  et  futurs,  il 
arriva  assez  souvent  que  des  élèves  lui  présentèrent  à 
nommer  des  plantes  fabriquées  par  eux  avec  les  fleurs, 
feuilles  et  tiges  d'espèces  différentes;  il  s'amusait  beau- 
coup de  ces  innocentes  plaisanteries  auxquelles,  —  plus 
heureux  que  d'autres,  —  il  ne  se  laissa  jamais  prendre. 

Un  jour  d'herborisation,  au  bois  de  Boulogne,  on  lui 
présente,  comme  venant  d'y  être  cueilli,  un  pied  de  Cen-- 
iaurea  sohlUtalis.  «  Monsieur,  dit-il,  vous  êtes  venu  par  la 


(1)  La  chaire  d^organographie  et  physiologie  était  occupée  par  Louis- 
Dominique  Guiart  (3*  de  sa  dynastie),  qui  publia  en  1821  la  classification  du 
Jardin  botanique,  mélange  de  la  méthode  naturelle  et  de  celle  de  Toumefori. 


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—  301  — 

plaine  du  Point-du-Jour  (1)  ».  Puis,  il  ajouta  :  «  Que  j'ai 
plaisir  à  voir  cette  plante  aux  fleurs  d'or,  ici  bien  rare, 
et  que  souvent  j'ai  récoltée  en  Provence.  » 

Une  autre  fois,  c'était  aux  étangs  d'Enghien,  un  élève 
s'approche  tout  mouillé  du  professeur,  à  qui  il  présente  le 
rare  Btppuris  vulgaris,  qu'il  vient,  dit-il,  de  cueillir  dans 
le  lac,  «  Monsieur,  dit  M.  Clarion  en  éclatant  d'un  gros  et 
franc  rire,  vous  en  serez  pour  la  peine  d'avoir  apporté 
celte  plante  du  Jardin  botanique  et  pour  votre  bain  sul- 
fureux (2).  » 

Correspondant  de  Villars  pour  la  flore  du  Dauphiné,  de 
Lamarck  et  de  CandoUe  pour  la  flore  de  France,  de  Thuil- 
lier  à  qui  il  communiqua,  en  particulier,  le  Wahlenbergia 
hederacea,  le  Juncus  eyncetorum  de  Saint-Léger,  le  Sclrpm 
floritam  de  Saint-Germain,  le  ûulbacasternum  de  Ville- 
d'Avray,  etc.,  pour  la  flore  de  Paris  ;.  Clarion  est  incontes- 
tablement l'un  des  hommes  de  son  temps  qui  ont  le  plus 
contribué  à  faire  connaître  les  plantes  de  notre  pays. 

Il  écrivait  peu.  Cependant  on  a  de  lui  :  une  Thèse  $ur  les 
Rhubaî'bes  exotiques  et  indigènes^  un  Mémoire  sur  les  liquides 
contenus  dans  V estomac  de  l  homme,  un  Mémoire  sur  les  prin- 
cipes odorants  des  ictériques  et  une  Étude  sur  les  eaux  dis- 
ailées  des  plantes  irradières.  Mais  tout  s'efface  devant  les 
services  rendus  à  la  botanique  par  le  goût  qu'il  sut  ins- 
pirer à  de  nombreuses  générations  d'élèves  pour  la  science 
qui  fit  le  bonheur  et  fut  Thonneur  de  sa  vie. 

Très  dur  pour  lui-même,  Clarion  était  d'une  grande  ten- 
dresse pour  ses  élèves,  qu'il  aida  maintefois  de  sa  bourse 
dans  les  herborisations,  de  plusieurs  jours  alors,  de  Fon- 
tainebleau, de  Rambouillet  et  aussi  de  Montmorency. 

Il  était  d'une  grande  piété,  ce  qui  fit  dire  à  Napoléon  : 

(1)  Le  Centaurea  solstitialUy  plante  méridionale,  se  rencontre  parfois 
dans  les  plaines  des  environs  de  Paris,  où  il  a  été  apporté  avec  les  blés  de 
semonce.  Je  i'ai  plusieurs  fois  rencontré  dans  la  plaine,  au  sol  sec  et  brûlant 
da  Point-du-Jour. 

(2)  On  sait  que  Teau  du  lac  est  rendue  sulfureuse  par  la  réduction  du  sul- 
fate de  chaux  au  contact  de  matières  tourbeuses. 


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—  302  — 

«  Clarion  ferait  sa  prière  devant  le  front  des  troupes  en 
bataille.  » 

Comme  tant  d'hommes  intelligents,  de  généreuse  et  sen- 
sible nature,  Clarion  fut  pris  d'une  maladie  de  cœur  à  la- 
quelle il  succombait  le  20  septembre  1844,  à  Garches,  dans 
la  belle  propriété  qu'il  ne  quitta,  durant  trente  ans,  que 
pour  les  devoirs  de  son  enseignement,  emportant  l'estime 
de  tous  et  les  vifs  regrets  de  ses  élèves,  parmi  les  plus 
dévoués  et  les  plus  reconnaissants  desquels  compte  celui 
qui  écrit  ces  lignes  et  qu'il  avait  appelé  à  le  seconder 
dans  l'herborisation  dès  Tannée  1843. 

Clarion  n'avait  qu'un  fils,  bien  longtemps  sous-préfet  de 
Sâint-Sever,  où  il  mourut  jeune,  unanimement  regretté 
de  ses  administrés. 


Documents  analytiques  pour  V étude  du  thé  et  du  café; 
par  MM.  A.  Domergue  et  Cl.  Nicolas,  pharmacien-major. 

Les  résultats  que  nous  indiquons  dans  cette  note  sont 
ceux  que  nous  avons  obtenus  au  cours  de  nos  recherches 
sur  les  dilTérents  échantillons  de  thés  et  de  cafés  que  nous 
avons  étudiés  en  1890  et  1891.  Notre  travail  a  fait  l'objet 
d'une  communication  à  la  section  de  chimie  du  Congrès 
pour  l'avancement  des  sciences  (session  de  Marseille,  sep- 
tembre 1891). 

Notre  attention  s'est  particulièrement  portée  sur  les  thés 
noirs  dont  nous  avons  pu  nous  procurer  un  certain  nombre 
d'échantillons  d'identité  indiscutable.  Nous  ne  pouvons 
malheureusement  en  dire  autant  des  thés  verts  dont  la 
variété,  dite  «  thé  hyson  »,  nous  a  seule  donné  des  types 
d'authencité  certaine. 

L'examen  physique  des  feuilles  nous  ayant  démontré 
pour  chacun  des  échantillons,  que  nous  avions  bien  entre 
les  mains  des  feuilles  du  thea  ckinensis,  nous  avons  procédé 
à  l'analyse  chimique  en  effectuant  les  dosages  suivants: 

1*>  De  l'eau; 


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—  303  — 

2*  Des  matières  minérales  fixes  ; 

3<^  De  la  quantité  de  matières  solubles  dans  les  cendres 
ci-dessus  obtenues  ; 

4°  De  la  théine  ; 

5*  De  rextrait  à  Teau  bouillante  ; 

6*  Des  cendres  sulfuriques  ; 

7**  Du  manganèse  dans  les  cendres  ci-dessus. 

Avant  dlndiquer  les  résultats  nous  allons  d'abord  dire 
un  mot  du  mode  opératoire  employé  pour  les  obtenir. 

Dosage  de  Veau,  —  La  prise  d'essai  employée  à  ce  dosage 
devant  ultérieurement  servir  à  la  détermination  du  poids 
des  matières  minérales^  nous  avons  opéré  sur  les  feuilles 
préalablement  pulvérisées,  les  feuilles  entières  pendant 
l'incinération  augmentant  considérablement  de  volume  et 
pouvant  passer  par-dessus  les  bords  de  la  capsule.  La 
dessiccation  a  eu  lieu  à  +  100*. 

Incinération,  —  A  part  ce  que  nous  venons  d'indiquer, 
l'incinération  au  four  à  moufle  se  fait  comme  pour  toutes 
les  autres  substances  végétales.  Nous  avons  noté  la  couleur 
des  cendres  et  les  avons  épuisées  par  Teau  bouillante.  Le 
résidu  sur  filtre  incinéré  à  nouveau  donne  le  poids  de 
cendres  insolubles.  Par  différence  on  a  les  cendres  solubles. 
La  coloration  de  la  solution  filtrée  a  été  notée. 

Dosage  de  la  théine.  —  Nous  avons  pour  ce  dosage  em- 
ployé un  procédé  qui  nous  paraît  être  un  perfectionnement 
réel  de  ceux  employés  jusqu'à  ce  jour.  L'avantage  de 
notre  méthode  consiste  surtout  dans  sa  rapidité  et  dans 
la  pureté  du  produit  obtenu. 

On  prend  S»''  de  feuilles  de  thé  grossièrement  pulvérisées 
que  Ton  fait  bouillir  pendant  quelques  minutes  dans  50  à 
60«'  d'eau  distillée.  A  cette  liqueur  bouillante  et  fortement 
colorée,  on  ajoute  100"  d'une  solution  d'acétate  mercu- 
rique  à  3  p.  100;  après  une  nouvelle  ébullition  de  quelques 
instants,  on  jette  le  tout  sur  filtre  mouillé,  et  Ton  épuise 
par  l'eau  bouillante  jusqu'à  ce  que  l'eau  de  lavage  passe 
incolore.  On  obtient  en  tout  environ  300"  de  liquide  que 
Ton  évapore  au  bain-marie.  Dès  que  le  volume  du  liquide 
évaporé  atteint  20  à25«  on  ajoute  2»' de  magnésie  calcinée 


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—  304  — 

et  une  quinzaine  de  grammes  de  verre  pilé  ou  de  sable 
quartzeux  calciné  et  lavé.  Le  mélange  est  desséché  com- 
plètement au  bain-marie  et  la  masse  obtenue  est  épuisée 
dans  l'appareil  de  Soxhlet  au  moyen  d'un  mélange  à  poids 
égaux  de  benzine  et  de  chloroforme. 

Le  dissolvant  évaporé  laisse  la  théine  blanche,  mais 
amorphe,  souillée  seulement  par  une  très  faible  quantité 
de  matière  cireuse.  Cette  quantité  est  du  reste  si  faible 
qu'on  ne  peut  la  négliger.  En  effet,  si  Ton  reprend  par 
un  peu  d'eau  bouillante  1b  produit  blanc  provenant  de 
l'évaporation  du  dissolvant  mixte,  il  se  dissout  presque 
entièrement,  cristallise  par  refroidissement  et  accuse  à  la 
balance  un  poids  à  peine  différent  de  celui  de  la  matière 
amorphe. 

^^TOis  ou  quatre  heures  suffisent  pour  mener  à  bien  cette 
opération,  d'autant  plus  que  Ton  peut  sans  inconvénient 
évaporer  à  feu  nu  la  majeure  partie  des  300". 

L'extrait  à  l'eau  bouillante  se  fait  sur  2»'  de  feuilles  que 
Ton  épuise  complètement  par  l'eau.  Le  résidu  pesé  après 
dessiccation  donne  par  différence  le  poids  de  matières  solu- 
bles.  Il  faut  avoir  soin  de  rendre  par  le  calcul  aux  feuilles 
épuisées  la  quantité  d'eau  qu'elles  perdent  à  -f  100**. 

Les  cendres  sulfurigues  peuvent  se  faire  avec  les  feuilles 
entières,  qui  dans  ces  conditions  ne  foisonnent  pas.  Elles 
nous  ont  servi  pour  le  dosage  du  manganèse,  nous  mettant 
ainsi  à  l'abri  de  toute  trace  de  chlore  nuisible  à  la  réaction 
colorée  d'Hoppe  Seyler,  que  nous  avons  employée. 

Pour  doser  le  manganèse^  nous  introduisons  dans  un  tube 
à  essai  jaugé  à  SO^^^'les  cendres  sulfuriques  de  deux  grammes 
de  thé,  nous  y  ajoutons  l«'"de  peroxyde  de  plomb,  5*^**  d'acide 
azotique  et  après  ébuUilion,  nous  complétons  le  volume 
à  50*«  avec  2.  s.  d'eau  distillée.  La  coloration  rose  violacée 
du  liquide  devenu  limpide  par  décantation  est  comparée 
à  celle  de  solutions  types  titrées  de  permanganate  de 
potasse. 

Nous  résumons  sous  forme  de  tableau  les  résultats  de 
nos  diverses  opérations  : 


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—  305  — 


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.2 

3 

1 

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Verdàtres  .  . 
Gris  verdàtre 
Blanc  verdàtre 
VeiHiàtres  .  . 
Vert  malachite 

Id. 
Gris  verdàtre 
Vert  malachite 
Blanc  verdàtre 
Vert   malachitt 
Gris  vert.  .  . 

Id.     ... 
Vert  malachite 
Gris  vert.  .  . 

Id.     ... 
Gris  rosé.  .  . 
Gris  noirâtre. 

Id. 

i  § 

8î?5S?2S^Sg'5Sg»SS2S8 

£    2 

«ifl«0COJ0a0aO»O>fl«0a0iflifl>OJOçscOifl 

EAU 

p.  100 

OO"  oT  o"  o   o"  o"  cT  03   o"  oT  oT  *n"  ^   »  00*  oT  «   cT  oT 

SORTES 
commeroiales. 

1 

::::::::•::::::::•: 

Fleurs  de  Pekoe  l'" 
Id.           Id.    2— 
Gongou  Manning  . 
Pekoe  Congou  i"  . 
Pekoe  Orange  1"  . 
Souchong  extra  1" 
Pekoe  Congou  2'". 
Souchong  extra  2"'' 
Congou  extra  1"'  . 
Souchong  Java.  .  . 
Souchong  extra  S"" 
Souchong  supérieur 
Pekoe  Orange  2™ . 
Souchong  superfin. 
Souchong  surfin .  . 
Souchong  fin  .  .  .. 
Congou  extra  S™".. 
Congou  fin 

PRIX 
approxi- 
matifs 
du 

kilogr. 

^8  8  8  8  s  s  s.  -  8.3.3,5,2.8  S.gS.8  " 

À  Qo"  oô'  »-"  r-"  co*  co"  co"  «O  wd"  jo  arT  rt  »fl  •*  «V*  •*  •*  •*  •* 

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—  306  — 

ressort  de  l'examen  de  ce  tableau  les  faits  suivants  : 

Contrairement  à  ce  qui  a  été  affirmé  jusqu'à  présent^ 
ineur  en  théine  est  en  rapport  avec  la  valeur  commer- 
3  des  thés  noirs  sans  en  être  cependant  strictement 
>ortionnelle  ; 

Le  chiffre  des  cendres  normal  peut  atteindre  et  même 
isser  légèrement  6  p.  100.  Ces  cendres  doivent  être 
es.  La  solution  de  la  partie  soluble  des  cendres  dans 
1  bouillante  verte  dabord  passe  rapidement  au  rose 
acé  avant  de  se  décolorer  ; 

La  proportion  d'eau  varie  de  8,76  à  11,76,  soit  10  p. 
en  moyenne  ; 

La  quantité  de  matières  solubles  dans  Peau  est  très 
able,  elle  passe  de  29,35  à  55,73  pour  des  sortes  mar- 
ades. 

ous  considérons  les  trois  derniers  échantillons  comme 
nt  été  préalablement  épuisés  :  les  cendres  de  ces  trois 
\  ne  sont  pas  vertes,  traitées  par  Teau  elles  donnent  de 
e  des  solutions  incolores  et  non  rosées  comme  les 
nés  sortes.  On  peut  donc  conclure  de  ces  expériences 

le  manganèse  contenu  dans  les  feuilles  de  thé  y  est 
itat  de  sel  soluble  ;  en  effet,  si  on  traite  pai'  l'eau  les 
lies  de  thé,  elles  ne  donnent  plus  à  l'incarcération  de 
ires  vertes  ;  les  cendres  obtenues  ^ont  grises  et  sous 
ion  de  l'eau  bouillante  elle  donnent  une  solution 
flore. 

notre  avis,  on  doit  considérer  comme  de  mauvaise 
lité  un  thé  noir  ayant  une  teneur  en  théine  inférieure 

p.  100  ;  des  cendres  qui  ne  seraient  pas  colorées  en 

et  qui  donneraient  par  l'action  de  Teau  bouillante  une 
tion  incolore  et  un  résidu  insoluble  égal  ou  supérieur 
»oids  des  cendres  solubles. 

ous  continuons  les  mêmes  recherches  sur  les  thés  v^rts 
is  cafés. 


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REVUE  DES  TRAVAUX  PUBLIÉS  RÉCEMMENT 

SUR  LES  PRINCIPES  IMMÉDUTS  CONTENUS  DANS  LES  VÉGÉTAUX 

Par  M.  Em.  Bourquelot 

Depuis  quelques  années,  les  chimistes  paraissent  re- 
venir à  Tétude  des  principes  immédiats  contenus  dans  les 
végétaux,  étude  qui  avait  été  délaissée  un  peu  partout 
pour  des  recherches  de  chimie  organique  pure.  Cette  nou- 
velle tendance,  qu'expliquent  les  perfectionnements  ap- 
portés dans  l'outillage  des  laboratoires  et  la  découverte 
de  nouveaux  réactifs,  se  traduit  principalement  par  la 
reprise  des  analyses  effectuées  depuis  le  commencement 
du  siècle. 

Ces  travaux  de  revision  ont  déjà  conduit  à  des  résultats 
importants.  Les  lecteurs  du  Jouvnal  n'ont  qu'à  se  rappeler, 
pour  s'en  convaincre,  les  intéressantes  recherches  d'Ernest 
Schmidt  de  Marbourg  et  de  ses  élèvessur  les  alcaloïdes  des 
Solanées,  des  Papavéracées  et  des  Berbéridées  (1). 

Le  travail  que  nous  allons  résumer  en  premier  lieu,  est 
lui-môme  un  travail  de  revision:  il  a  pour  objet  Tétude 
chimique  d'une  drogue  connue  depuis  fort  longtemps,  la 
noix  d'Arec,  et  cependant  l'auteur,  M.  E.  Jahns,  pharma- 
cien à  Gœttingue,,a  réussi  à  extraire  de  cette  drogue  cinq 
alcaloïdes  bien  caractérisés. 


Les  alcaloides  de  la  noix  d*Arec;  par  M.  E.  Jahns  (2). — 
La  noix  d'Arec  aété  analysée  pour  la  première  fois,  en  1822, 
par  Morin  (de  Rouen)  (3)  qui  a  retiré  de  cette  drogue  du 
tannin,  de  l'acide  gallique,  une  substance  amère,  une  ma- 
tière colorante  rouge,  une  huile  essentielle,  une  huile 
grasse,  de  la  gomme,  du  ligneux  et  différents  sels. 

(1)  Soir  Joum.  de  Pharin.  et  de  Chim,  [5],  XVil,  p.  515;  XVUI,  p.  64, 
497,  499,  et-. 

(2)  Ueber  die  Alkaloide  der  Arekanuss.  ^rc/i.  cfer  Pharm.  [3],  XXIX,  1891, 
p.  669. 

<3)  Journ.  de  Pharm. y  VlIT,  p.  449. 


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Ce  n'est  que  cinquante  ans  plus  tard  qu'il  en  fut  fait 
une  deuxième  analyse  par  Flûckiger  et  Hanbury.  Ces 
pliarmacologistes  retirèrent  de  la  noix  d'Arec,  épuisée  suc- 
cessivement par  Téther,  Talcool  et  Teau,  une  matière  grasse 
(14  p.  100)  composée  de  laurine  et  de  myristine,  une 
matière  tannique  rouge  (14,77  p.  100),  amorphe,  à  peine 
soluble  dans  Teau  froide  ou  chaude  et  une  matière  mucila- 
gineuse  précipitablepar  Talcool.  Les  cendres  renfermaient 
de  l'oxyde  de  fer  et  du  phosphate  de  magnésie.  En  même 
temps,  ils  établirent  que  les  noix  d'Arec  ne  renferment  pas 
de  catéchine  et  que,  en  conséquence,  l'extrait  qu'on  en 
retire,  qui  d'ailleurs  ne  se  vend  pas  dans  le  commerce 
européen,  diffère  du  cachou  de  l'Acacia. 

En  1886,  Bombelon  signalait  le  premier,  dans  la  noix  d'A- 
rec, la  présence  d'un  alcaloïde  liquide,  doué  d'une  grande 
activité  physiologique.  Mais  ce  n'est  que  trois  ans  plus 
tard,  en  1889,  qu'il  donna  la  méthode  qui  lui  avait  servi  à 
isoler  cet  alcaloïde  qu'il  avait  désigné  sous  le  nom  mal 
choisi  à'arécane.  A  cette  époque,  déjà,  Jahns  avait  publié 
les  premiers  résultats  de  ces  travaux  sur  ce  sujet.  Il  avait 
réussi,  de  son  côté,  à  isoler  l'alcaloïde  liquide  de  Bom- 
belon, et  lui  avait  donné  le  nom  meilleur  à'arécoline  dont 
la  terminaison  rappelle  la  consistance  liquide.  Outre  l'aré- 
coline,  Jahns  avait  retiré  de  la  noix  d'Arec  deux  autres 
alcaloïdes  :  Varécaîne  et  un  corps  qu'il  a  reconnu  plus  tard 
être  de  la  choline.  Depuis  lors,  il  a  encore  isolé  Varécaîdine 
et  la  guvacine. 

Dans  un  article  paru  en  1889  (1),  nous  avons  indiqué  le 
procédé  employé  primitivement  par  Jahns  pour  extraire  les 
trois  premiers  de  ces  alcaloïdes,  et  nous  avons  donné  quel- 
ques-unes des  propriétés  de  ces  corps;  mais  l'auteur  ayant 
apporté  d'importantes  modifications  à  sa  méthode  et  ayant 
soumis  à  de  nouvelles  études  les  composés  découverts  par 
lui,  il  nous  parait  utile  de  résumer  le  mémoire  considérable 
qu'il  consacre  aujourd'hui  à  la  description  de  ses  recherches» 
sans  tenir  compte  de  ce  qui  a  été  publié  antérieurement. 

(I)  Journ,  de  Pharm.  et  Chim.  [5],  XX,  p.  21,  1889. 


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Les  noix  d'Arec  pulvérisées  grossièrement  sont  épi 
à  deux  reprises  par  de  Teau  froide  additionnée  ( 
d'acide  sulfurique  concentré  pour  l'^*'  de  semences 
liquides  rassemblés  et  filtrés  sont  évaporés  jusqu'à  c 
leur  poids  soit  égal  à  celui  des  noix  traitées.  On  fill 
nouveau,  on  ajoute  de  Tacide  sulfurique  très  étendu 
précipite  avec  une  solution  d'iodure  de  potassium 
bismuth.  Le  précipité  rouge  brique  que  l'on  obtient 
est  d'abord  lavé  à  deux  ou  trois  reprises,  puis  cha 
l'ébullition  dans  de  l'eau  tenant  en  suspension  un  exi 
carbonate  de  baryte.  On  filtre,  on  évapore  le  liquide 
jusqu'à  consistance  sirupeuse,  on  ajoute  un  excès  de 
tion  de  baryte  caustique  concentrée  et,  immédiate: 
on  agite  avec  de  l'éther-  La  solution  éthérée  ren 
Varécoline  qu'on  obtient,  après  évaporation  du  dissoi 
sous  la  forme  d'une  huile  légèrement  colorée. 

On  dilue  avec  de  l'eau  le  liquide  épuisé  par  l'éthc 
neutralise  avec  de  l'acide  sulfurique,  on  chauffe 
ajoute  du  sulfate  d'argent  de  façon  à  précipiter  la  to 
de  riode.  On  filtre,  on  enlève  l'argent  qui  reste  par 
drogène  sulfuré,  après  quoi  on  précipite  soigneuse 
l'acide  sulfurique  avec  de  l'eau  de  baryte  et  on  év 
presque  à  sec.  Le  produit  renferme  les  quatre  autres 
loïdes.  La  choline  seule  étant  soluble  dans  l'alcool  froi 
l'enlève  à  l'aide  de  ce  dissolvant  et  il  reste  un  r 
renfermant  Varécaïdine,  Varécaine  et  le  guvacine  qu: 
ensuite  séparées  à  l'aide  de  réactifs  appropriés  (vc 
mémoire  original). 

Choline.  —  Cet  alcaloïde,  dont  on  a  constaté  la  pré 
dans  un  grand  nombre  de  plantes,  est  ici  en  très  U 
proportions.  Il  est  vraisemblable  que  la  noix  d 
contient  également  de  la  lécithine  qui  est,  comme  on 
un  éther  de  la  choline  et  qui  a  été  rencontrée  dans  U 
part  des  semences  riches  en  matières  grasses. 

Arécoline.  —  L'arécoline  se  présente  sous  la  forme 
liquide  huileux,  incolore,  inodore,  à  réaction  forte 
alcaline,  soluble  en  toutes  proportions  dans  l'eau,  Ta 
l'éther  et  le  chloroforme.  Elle  est  volatile  et  bout  vers 


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Elle  fournit,  avec  les  acides,  des  sels  neutres  solubles,  la 
plupart  crislallisables,  qui  donnent  avec  Tiodure  de  potas- 
sium et  de  bismuth  un  précipité  rouge  grenat,  composé  de 
cristaux  microscopiques  et  avecracidephosphomolybdique 
un  précipité  blanc.  Sa  formule  brute  est  ^'H^AzO*. 

Le  bromhydrate  d'arécoline  est  le  sel  d'arécoline  qui 
cristallise  le  plus  facilement.  On  l'obtient  en  prismes  longs 
et  fins  en  le  faisant  cristalliser  dans  l'alcool  bouillant.  II 
fond  à  167^ 

L*arécoline  est  un  corps  doué  d'une  activité  physiolo- 
gique puissante  et,  d'après  Marmé,  il  faut  lui  rapporter 
les  propriétés  vermifuges  de  la  noix  d'Arec.  Elle  déter- 
mine des  phénomènes  d'intoxication  qui  rappellent  en 
partie  ceux  que  provoque  la  pelletiérine,  et  en  partie  ceux 
que  provoquent  la  muscarine  et  la  pilocarpine. 

L'arécoline  traitée  par  l'acide  iodhydrique  donne  de 
riodure  de  méthyle  et  de  l'arécaïdine.  On  doit  donc  la 
considérer  comme  un  éther  méthylique  de  l'arécaïdine. 

Arécaîdine.  —  Cet  alcaloïde,  qui  existe  en  faibles 
proportions  dans  la  noix  d'Arec,  s'obtient  facilement  en 
saponifiant  l'arécoline  à  l'aide  de  l'eau  de  baryte.  L'aré- 
caïdine est  un  corps  cristallisé  en  lamelles  épaisses  à 
quatre  et  six  côtés.  Elle  est  très  soluble  dans  l'eau  et 
l'alcool  étendu,  moins  soluble  dans  Talcool  concentré  et 
presque  insoluble  dans  l'alcool  absolu.  Elle  est  insoluble 
dans  Téther,  le  chloroforme  et  le  benzol.  Elle  renferme  de 
l'eau  de  cristallisation  qu'elle  perd  à  100°.  Sa  formule 
brute  est  €'H"AzO*-fH*0.  Elle  forme,  avec  les  acides, 
des  sels  à  réaction  acide  qui  sont  cristallisés  et  solubles 
dans  l'eau.  L'auteur  a  réussi  à  préparer  son  dérivé  méthy- 
lique, qui  est  identique  avec  Tarécoline,  ainsi  que  l'ho- 
mologue de  celui-ci  (éther  éthylique  de  l'arécaïdine, 
homarécoline). 

M.  JahnSj  s'appuyant  sur  certaines  propriétés  chimiques 
de  l'arécaïdine,  considère  ce  corps  comme  un  acide 
méthyltédrahydronicotimque  et  l'arécoline  comme  l'élher 
méthylique  de  cet  acide.  Il  l'a  du  reste  obtenue  artificiel- 
lement en  parlant  de  l'acide  nicotinique,  G*H*Aza*. 


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Guvaeine  (de  guvaca,  nom  de  TArec  dans  Tlnde).  —  Cet 
alcaloïde  se  présente  en  cristaux  incolores,  brillants,  faci- 
lement solubles  dans  Feau,  insolubles  dans  Talcool  absolu, 
Téther,  le  chloroforme  et  le  benzol.  Lorsqu'on  chauffe  ces 
cristaux,  ils  Urunissent  vers  265*,  puis  fondent  en  se  dé- 
composant de  271'»  à  272*.  La  guvaeine  donne,  avec  les 
acides,  des  sels  bien  cristallisés,  à  réaction  acide,  qui  se 
dissolvent  dans  Teau  et  Talcool  faible.  Sa  formule  brute 
est€«H«AzO». 

Arécaîne.  — L'arécaïne  se  présente  en  cristaux  incolores, 
solubles  dans  Teau  et  Talcool  dilué.  Ces  cristaux  ren- 
ferment de  Teau  de  cristallisation  qu'ils  perdent  à  100*; 
ils  fondent  vers  213*  et  se  carbonisent  à  une  température 
plus  élevée.  L'arécaïne  forme  des  sels  bien  cristallisés 
avec  les  acides;  sa  formule  brute  est  €'H**Az^"  +  H'0; 
c'est  donc  im  isomère  de  l'arécaïdine.  Comme,  d'autre 
part,  l'auteur  a  pu  obtenir  l'arécaïne  en  méthylant  la 
guvaeine,  il  s'ensuit  que  le  premier  de  ces  alcaloïdes  est 
de  la  méthyl-guvacine  G'H'0*Az.€H'. 

L'arécaïdine,  la  guvaeine  et  l'arécaïne  sont  des  corps 
indifférents  au  point  de  vue  physiologique. 


Composition  chimique  du  pollen  du  Pin  sylvestre; 
par  M.  Karl  Kresling  (1).  —  Les  recherches  de  M.  Kresling 
ont  été  faites  à  Dorpat,  sous  la  direction  du  professeur 
Dragendorff.  Elles  se  rapportent  à  un  sujet  qui  avait  déjà 
été  abordé  en  1886  par  A.  von  Planta.  Le  pollen  du  Pin 
sylvestre  a  fourni  à  M.  Kresling  5,51  p.  100  de  cendres 
renfermant  2,5  p.  100  de  sable  et  d'argile  interposés  méca- 
niquement, ce  qui  fait  3  p.  100  de  cendres  véritables. 

Ces  cendres  étaient  très  riches  en  potasse  (37,16  p.  100) 
et  en  acide  phosphorique  (28,7  p.  100). 

L'auteur  a  séparé  et  analysé  successivement  les  matières 
grasses  (12  p.  100),  les  hydrates  de  carbone  (50  p.  100  envi- 
ron), les  acides  organiques  et  les  matières  azotées. 

(I)  Boitrâgo  zur  Chemic  des  Blûtenstaubes.  Archiv,  der  Pharmacie  [3, 
X\IX,  p.  389,  lS9i. 


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Voici  les  résultats  se  rapportant  à  chacune  de  ces  classes 
de  composés  : 

Composition  des  matières  grasses  : 

Glycérine 5,24  p.  100 

Alcools 6,16    — 

Acide  oléique 67,95    — ., 

Acides  gras  solides 19,90    — 

Acides  gras  volatils traces 

Les  alcools  étaient  constitués  par  de  la  cholestérine  et 
de  Talcool  mélissique;  les  acides  gras  solides,  par  de 
l'acide  palmitique  et  de  l'acide  cérotîque,  et  les  acides  gras 
volatils  surtout  par  de  l'acide  butyrique.  En  outre,  Tau- 
teur  a  constaté  Texistence  de  la  choline  et  de  Tacide  phos- 
phorique  dans  l'extrait  éthéré  du  pollen  et  établi  ainsi  la 
présence  dans  les  graisses,  de  la  lécithine  (éther  glycéri- 
stéarinophosphorique  de  la  choline)  dont  il  évalue  la  pro- 
portion à  environ  8,49  p.  100  des  matières  grasses. 

Hydrates  de  carbone  : 

Sucre  de  canne 12,75    p.  100  de  pollen. 

Matière  amylacée 7,40        —         — 

Cellulose.'. 19,06        —  — 

Hydrate  de  carbone  particulier.      10,05       —         — 
Mucilage 0,196      —         — 

L'hydrate  de  carbone  particulier  signalé  dans  le  tableau 
ci-dessus  est  regardé  par  Tauteur  comme  formant  le  revê- 
tement interne  de  la  pai'oi  cellulaire. 

Matières  azotées  : 
Globuline.  Xanthine. 

Nucléine.  Hypoxanthine. 

Peptones.  Guanine. 

Albumine.  Vernine. 

L'azote  entrant  dans  la  composition  de  ces  différentes 
substances  représentait  2,54  p.  100  du  pollen. 

Enfin,  l'auteur  a  constaté  la  présence  d'acide  tartrique 
et  d'acide  malique.  (A  suivf^.) 


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REVUE  DES  PUBLICATIONS 

PHARMACIE,  MICROBIOLOGIE,  MÉDECINE,  CHIMIE,  INDUSTRIE, 
BOTANIQUE 


Pharmacie. 

Revue  pharmacologique  des  thèses  de  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris  pendant  le  troisième  trimestre  de 
Tannée  scolaire  1889-1890;  par  le  D*"  de  Beurmann,  mé- 
decin des  hôpitaux.  —  La  plupart  des  thèses  de  doctorat 
étant  présentées  en  juillet,  à  la  fin  de  Tannée  scolaire, 
le  troisième  trimestre  n'apporte  forcément  qu'un  faible 
contingent  à  notre  revue. 

Les  Recherches  expérimentales  et  cliniques  sur  le  monochloral 
et  le  bichloral  antypirine  (n**  234),  entreprises  par  M.  Cons- 
tantin Soutakis,  nous  renseignent  d'une  façon  précise  et, 
en  somme,  peu  favorable  sur  les  propriétés  de  ces  nou- 
veaux agents  thérapeutiques. 

L'action  du  monochloral  et  du  bichloral  antypirine  est 
la  même  que  celle  du  chloral,  cependant  ils  dépriment  un 
peu  moins  le  cœur  et  les  vaisseaux.  En  injections  intra- 
veineuses, ils  exercent  chez  les  animaux  une  action  som- 
nifère à  la  dose  de  20  à  25*^«'"  par  kilogramme  d'animal.  A 
la  dose  de  25  à  35'=»'',  les  réflexes  disparaissent  et  l'anes- 
thésie  se  produit.  La  dose  toxique  est  à  peu  près  la  môme 
pour  le  monochloral  que  pour  le  bichloral.  Quand  on 
administre  1«'  de  ces  substances  par  kilogra'mme  d'animal, 
la  mort  se  produit  par  arrêt  de  la  respiration  puis  du  cœur. 
Le  sommeil  précède  toujours  Fauesthésie  et,  même  avec 
les  doses  toxiques,  il  nV  a  jamais  de  convulsions  comme 
avec  les  très  hautes  doses  d'antypirine.  Le  chloral  est 
donc  franchement  prédominant  et  ses  propriétés  masquent 
celles  de  Tantipyrine. 

Administrés  chez  l'homme,  le  monochloral  et  le  bichloral 
antypirine  sont,  à  la  dose  de  2  à  3«%  des  somnifères  com- 
parables au  chloral;  ils  n'ont  aucune  action  contre  la 
douleur;  ils  doivent  être  proscrits  chez  les  cardiaques, 

Joum.  de  Pharm.  et  de  CUm.,  5'  série,  t.  XXV.  (15  mars  1892.)  21 


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—  314  — 

»ut  quand  la  compensation  des  lésions  vahulaires  est 
fisante.  Ils  n'ont  du  reste  aucune  action  sur  la 
née  cardiaque  ni  sur  la  dyspnée  pulmonaire.  Ils  sont 
lu'aussi  irritants  pour  le  tube  digestif  que  le  chloral. 
parés  au  sulfonal  et  aux  nouveaux  somnifères  de  la 

chloralique,  chloralimide  et  chloralamide,  le  mono- 
•al  et  le  bichloral  antipyrine  sont  de  beaucoup  infé- 
s  à  cause  de  leur  action  dépressive  sur  les  vaisseaux 
ir  le  cœur,  bien  que  cette  action  soit  relativement 
s  marquée  que  celle  du  chloral  lui-même. 
^ssai  critique  sur  Vintoxication  par  la  morphine  et  sur 
iverses  formes  (n**  196),  de  M.  Régnier,  a  surtout  pour 

Tétude  de  la  pathogénie  du  morphinisme.  Il  recon- 

deux  causes  déterminantes  principales  de  celte 
ication  :  la  nécessité  thérapeutique  qui  crée  les  mor- 
Lsés  et  la  passion  pathologique  qui  est  le  cas  des 
ihinomanes.  La  morphinomanie  est  caractérisée  par 
msalion  de  besoin  du  sujet;  elle  est  due  à  un  état 
3ux  héréditaire  ou  acquis  et  elle  s'accompagne  de 
lates  de  dégénérescence.  C'est  une  affection  grave, 
;e,  rebelle,  récidivant  avec  la  plus  grande  facilité;  il 
rgent  de  la  combattre  et  il  n'y  a  d'autre  moyen  d'y 
mir  que  d'exercer  sur  le  malade  une  surveillance 
:e  et  rigoureuse.  Tous  les  médecins  qui  ont  eu  à 
?  contre  la  passion  de  la  morphine  savent  combien 

surveillance  est  facilement  mise  en  défaut.  Aussi 
ocieront-ils  pleinement  à  la  seizième  conclusion  de 
eynier  :  «  XUette  passion  ayant,  au  point  de  vue  de  la 
i  et  de  la  moralité  publique,  les  conséquences  les  plus 
ïs,  il  serait  bon  qu'une  législation  sévère  intervînt 

interdire  la  vente  frauduleuse  de  la  morphine.  La 
té  avec  laquelle  on  se  procure  aujourd'hui  cet  alca- 

en  dehors  des  prescriptions  et  du  contrôle  du  mé- 
i,  est  la  principale  raison,  la  cause  la  plus  efficace  de 
:oissement  du  nombre  des  morphinomanes.  » 
[isi  que  le  constate  M.  A.  Marc,  dans  sa  Contribution  à 
'e  du  traitement  des  fibromes  utérins^  parallèle  des  prin^ 
X  modes  de  traitement  (n^  208),  l'intervention  chirurgir 


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cale  est  seule  curative  et  radicale,  mais  elle  entrai 
toujours  une  mortalité  importante.  Il  ne  faut  donc  recoui 
à  une  opération  qu'après  avoir  épuisé  les  moyens  méc 
eaux.  L'ergot  de  seigle  provoque  quelquefois  Ténucléati 
spontanée  de  la  tumeur  fibreuse.  Les  eaux  minéral 
chlorurées-sodiques  fortes,  Salies  de  Béarn,  Salins,  pi 
duisent  parfois  une  grande  amélioration  et,  disons-le 
passant,  peuvent  être  employées  par  les  malades  à  don 
cile.  L'électricité  donne  dit-on  d'excellents  résultats,  n 
seulement  en  supprimant  les  pertes  de  sang,  mais  encc 
en  arrêtant  le  fibrome  dans  sa  marche.  Il  est  donc  légitii 
de  faire  une  tentative  en  ce  dernier  sens  avant  de 
décider  à  une  opération. 

La  Contribution  à  l'étude  de  la  maladie  de  Basedow,  D 
gnostic  et  traitement  par  Vélectricité  (n<*  213),  par  M.  Jul< 
Edouard  Renault,  est  également  favorable  à  l'emploi 
l'électricité,  dont  les  applications  thérapeutiques  para 
sent  se  multiplier  ou  plutôt  se  préciser.  La  faradisation 
sympathique  cervical  est  actuellement  le  meilleur  trai 
ment  du  goitre  exophtalmique.il  donne  d'excellents  rés 
tats,  car  il  amène  dans  presque  tous  les  cas  une  aniél 
ration  rapide  suivie  souvent  d'une  guérison  compl 
quand  les  applications  électriques  sont  continuées  p( 
dant  assez  longtemps.  Ajoutons  que  dans  les  Cas  où 
diagnostic  est  difficile,  le  signe.de  Vigoureux,  c'est-à-d 
la  diminution  de  la  résistance  électrique  du  sujet  î 
dessous  de  la  normale,  est  un  très  bon  symptôme  dil 
rentiel.  A  Tétat  normal,  chez  les  personnes  en  bor 
santé,  la  résistance  électrique  s'élève  en  moyenne 
4.000  ohms.  Chez  les  basedowiens,  elle  descend  à  1.000  oh 
et  même  moins  ;  chez  les  hystériques,  elle  est  augmen 
et  atteint  souvent  8.000,  15.000  et  même  30.000  ohms. 

Une  application  de  l'électricité  à  coup  sur  moins  pré\ 
que  celles  dont  nous  venons  de  parler  nous  est  révélée  ] 
la  thèse  de  M.  H.  Lorin,  Sur  le  traitement  de  Vorc 
éptdidynite  d  origine  uréthrale  par  les  courants  continus  (n"  2C 

Voici  les  conclusions  de  ce  travail  :  Les  phénomèi 
douloureux  et  inflammatoires  des  orchi-épididynites  d'c 


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—  316  — 

gine  uréthrale  ne  disparaissent  qu'au  bout  de  quinze  à 
vingt  jours  au  moins  avec  les  anciens  traitements.  Le  sus- 
pensoir  ouato-caoutchouté,  qui  pai-aît  être  le  meillem* 
d'entre  eux,  ne  peut  pas  toujours  être  supporté  par  le 
malade.  Tous  ces  traitements  laissent  persister  des  noyaux 
indurés  qui  compromettent  gravement  la  fonction  géni- 
tale dans  le  cas  d'orchite  double. 

Le  traitement  décrit  par  M.  Lorin  consiste  dans  l'appli- 
cation de  courants  continus  de  faible  intensité  fournis  par 
une  pile  de  douze  à  dix-huit  couples.  Les  réophores  ont 
pour  le  pôle  positif  la  largeur  de  la  main  et  pour  le  pôle 
négatif  une  largeur  moindre.  Ils  sont  appliqués  sur  l'or- 
gane malade.  Le  premier  jour,  on  fait  deux  séances  de  un 
quart  d'heure;  le  deuxième  jour,  deux  séances  d'une  demi- 
heure;  le  troisième  jour,  deux  séances  d'une  heure;  le 
quatrième  jour  et  les  jours  suivants,  jusqu'à  la  fin  du  trai- 
tement, deux  séances  d'uue  heure  et  domie.  Tous  les 
malades  ainsi  traités  se  sont  levés  dès  le  quatrième  jour, 
ils  étaient  guéris  vers  le  quinzième  et  il  ne  subsistait  ni 
gonflement,  ni  induration. 

Ce  traitement  serait  donc  plus  rapide  que  les  autres  et 
il  aurait  de  plus  l'avantage  de  faire  recouvrer  à  l'organe 
atteint  son  intégrité  anatomique  et  fonctionnelle.  Ces 
résultats  brillants  d'un  procédé  nouveau  auraient  besoin 
d'être  confirmés,  d'autant  plus  que  la  critique  des  procédés 
de  traitement  anciens  n'est  pas  toujours  suffisamment 
approfondie  par  l'auteur.  C'est  ainsi  qu'il  avoue  n'avoir 
jamais  fait  le  stypage  avec  le  chlorure  de  méthyle  qu'il 
croit  difTicile  à  pratiquer,  bien  que  cette  petite  opération 
soit  en  réalité  des  plus  simples. 

La  thèse  de  M.  Louis  Couturier  :  Conlrlbution  à  V étude 
de  la  thérapeutique  intra-utérine  aseptique^  de  la  dilatation  et 
du  pansement  antiseptique  de  la  cavité  utérine  dans  le  traite- 
ment des  métrites  chroniques  (n^  210),  est  une  protestation 
contre  l'abus  des  opérations  gynécologiques  et  même  du 
curettage.  La  dilatation  simple  et  les  pansements  anti-» 
septiques  faits  avec  soin  et  persévérance  donnent  d'excel- 
lents résultats  dans  un  grand  nombre  de  cas.  Ces  pan<» 


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—  317  — 

semenls  doivent  être  faits  au  moyen  de  substances  peu 
coagulantes  et  capables  de  pénétrer  facilement  dans  la 
profondeur  de  la  muqueuse  utérine.  Les  plus  efficaces 
sont  l'iodoforme,  la  glycérine  créosotée  et  le  sublimé. 

Nous  signalerons  enfin  en  terminant  cette  revue  théra- 
peutique, dans  laquelle  la  pharmacologie  n'a  tenu  que  peu 
de  place,  deux  thèses  qui  intéressent  les  pharmaciens  au 
point  de  vue  des  analyses  qui  peuvent  lui  être  confiées. 

La  Contribution  à  Pétude  de  la  fonction  rénale  (n**  226),  de 
M.  Bergerel-Jcannet,  est  un  travail  de  laboratoire.  D'après 
ces  recherches,  la  fonction  rénale  est  variable  chez  le 
même  animal  aux  différents  moments  de  la  même  expé- 
rience. Il  n'y  a  pas  de  rapport  simple  entre  la  quantité  de 
saccharose  contenue  dans  les  tissus  et  celle  qui  est  éli- 
minée dans  les  urines.  En  général,  plus  la  quantité  de 
saccharose  est  considérable  dans  l'organisme,  plus  est 
grande  la  quantité  éliminée  par  les  reins,  mais  la  quantité 
de  saccharose  contenue  dans  le  sang  baisse  proportion- 
nellement plus  vite  que  celle  de  l'urine.  Il  y  a  des  oscil- 
lations périodiques  dans  la  fonction  rénale  pour  Télimi- 
nation  de  l'eau  et  pour  celle  de  la  saccharose,  mais  il  n'y 
a  pas  toujours  coïncidence  entre  les  périodes  de  suractivité 
pour  l'élimination  de  l'eau  et  les  mêmes  périodes  pour 
Télimination  de  la  saccharose.  En  somme,  Texcrétion 
rénale  ne  paraît  pas  être  une  simple  flltration  mais  une 
sorte  de  sécrétion;  si  le  rein  ne  fabrique  rien,  sa  fonction 
n'en  est  pas  moins  soumise  aux  mômes  variations  que  les 
sécrétions  ordinaires. 

M.  Lancelin,  dans  sa  Contribution  à  V étude  de  la  valeur 
saméiologique  de  la  loi  de  Romelaère  (n<*  224),  montre  que 
l'hypoazoturie,  sans  être  la  règle  absolue  dans  le  cas  de 
tumeur  maligne  de  l'estomac,  est  cependant  fréquente.  Elle 
ne  paraît  pas  résulter  uniquement  du  défaut  d'alimen- 
tation, car  il  n'y  a  pas  de  rapport  constant  entre  la 
quantité  journalière  d'urée  excrétée  et  la  quantité  absorbée 
pendant  le  même  laps  de  temps.  La  diminution  de  la  quan- 
tité d'urée  dans  les  afTections  gastriques  de  nature  can- 
céreuse n'a  donc  pas  toute  l'importance  que  lui  avait 


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-:'^-7^Ti^B^»^- 


—  318  — 

uée  Romelaëre,  mais  elle  peut  contribuer  à  fixer  le 
3stic  lorsque  Ton  hésite  entre  une  tumeur  bénigne  et 
imeur  maligne  de  Testomac  et  il  y  a  lieu  de  procéder 
reil  cas  à  l'examen  méthodique  et  répété  de  Turine. 


Microbiologie,  Médacine. 

ie  clinique  et  chimique  du  lait  stérilisé  ;  par  MM. 
Leeds  et  E.-P.  Davis  (1).  —  Pendant  ces  dernières 
s,  on  a  beaucoup  écrit  sur  les  dangers  de  transmis- 
es maladies  contagieuses  par  le  lait  provenant  d'ani- 
malades  ou  souillé  pendant  sa  manipulation,  et  l'on 
lit  la  nécessité  de  le  stériliser.  Mais  le  lait  qui  a  subi 
)réparation  est  tellement  modifié  dans  ses  caractères, 
î  réaction  s'est  produite  et  que  l'on  s'est  demandé 
conviendrait  pas  de  chercher  à  obtenir  l'antisepsie 
e  par  d'autres  moyens.  Le  professeur  A.-R.  Leeds 
iocteur  E.-P.  Davis  viennent  de  traiter  cette  ques- 
ins  un  travail  intéressant  sur  les  modifications  pro- 
par  la  stérilisation  et  sur  la  valeur  clinique  du  lait 
5é. 

tion  de  la  chaleur  est  surtout  funeste  pour  la  galac- 
ase,  ce  ferment  qui  existe  dans  le  lait  cru  et  qui  a  le 
îr  de  liquéfier  Tamidon  ;  une  simple  élévation  de 
rature  jusqu*à  TébuUition  suffit  pour  détruire  son 
.  Les  expériences  faites  pour  comparer  les  propriétés 
;  stérilisé  avec  celles  du  lait  cru,  quand  on  traite  ce 
3  par  la  présure,  un  acide,  le  suc  gastrique  artificiel 
ne  pancréatique,  ont  démontré  que  la  caséine,  bien 
î  ne  sôit  pas  coagulable  par  la  chaleur,  est  cependant 
coagulée  par  la  présure,  et  résiste  plus  longtemps  à 
1  de  la  pepsine  et  de  la  pancréatine.  D'autre  part^ 
Ttie,  assez  faible  d'ailleurs,  de  l'albumine  du  lait  est 
ée,  ce  qui  a  pour  effet  de  l'épaissir,  de  le  rendre 
isqueux  ou  mucilagineux.  Les  globules  gras  sont 
in  peu  affectés  par  la  chaleur,  les  matières  protéiques 

érap.  Gaz,  American  J.  of  Pharm.,  d'après  Ann.  d'hyg.,  déc.  1891. 


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—  319  — 

coagulées  se  fixent  sur  eux  et  les  rendent  d'une  assimila- 
tion plus  difficile.' 

Le  sucre  de  lait,  enfin,  qui  est  complètement  détruit  par 
un  chauffage  prolongé,  ne  manque  pas  d'être  affecté  par  la 
température  à  laquelle  on  maintient  le  lait  pour  la  stérili- 
sation. Le  docteur  Leeds  montre  ainsi  que  le  lait  stérilisé 
est  moins  facilement  et  moins  parfaitement  digestible  que 
le  lait  cru  et,  si  Ton  tient  à  avoir  du  lait  stérilisé,  qu'il 
faudrait  soit  le  tirer  directement  de  Tanimal,  soit  le  pré- 
parer par  un  procédé  qui  n'ait  pas  tous  ces  défauts. 

Le  docteur  Davis  partage  et  confirme  l'opinion  qui  peu 
à  peu  gagne  du  terrain  et  qui  tend  à  considérer  le  lait 
stérilisé  comme  un  bon  remède  dans  certaines  affections 
de  l'intestin,  mais  non  comme  un  aliment  suffisant.  Pour 
préparer  le  lait  stérilisé,  le  docteur  Leeds  conseille  d'alca- 
liniser  faiblement  le  lait  cru  par  l'eau  de  chaux  et  de 
chauffer  ensuite  pendant  dix  minutes  à  155<»  Fahrenh. 
(68-69*  C),  ou  de  préférence,  encore, le  traitement  en  solu- 
tion alcaline  par  la  pancréaline  à  155<»  Fahrenh.  suivi,  si 
le  lait  n'est  pas  immédiatement  consommé,  d'une  rapide 
élévation  de  température  jusqu'au  point  d'ébullition.  L'un 
ou  l'autre  de  ces  procédés,  d'après  l'auteur,  assure  la  stéri- 
lisation, sans  rien  enlever  des  propriétés  digestives.^ 


Recherches  sur  raccoutumance  aux  produits  micro- 
biens; par  MM,  El.  Metchnikoff  et  T.  Roudenko  (1).  — 
De  toutes  les  données  réunies  dans  cet  article,  il  ressort 
que,  même  dans  les  infections  qui  se  distinguent  par  un 
caractère  de  toxicité  très  prononcé,  l'accoutumance  peut 
être  obtenue  sans  grande  difficulté.  Il  ne  s'agit  pas  ici  de 
phénomènes  analogues  à  ceux  qui  ont  été  découverts,  par 
MM.  Behring  et  Kitasato,  et  dans  lesquels  leurs  animaux 
vaccinés  contre  le  tétanos  supportèrent  facilement  des 
doses  vingt  fois  plus  grandes  que  celles  qui  amènent  la 
mort  chez  les  animaux  neufs.  Tandis  que  dans  ce  cas  il 


(1)  Ann.  de  r Institut  Pasteur,  septembre  1891. 


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—  320  — 

l'une  propriété  antitoxicide  de  l'organisme  vacciné, 
es  intoxications  étudiées  par  MM.  Metchnikoff  et 
[iko,  les  produits  bactériens  manifestent  leur  action 
ène  dans  l'organisme  hypervacciné.  Ainsi,  dans 
ces  expériences  avec  la  septicémie  vibrionienne,  les 
>s  hypervaccinés  présentèrent  des  œdèmes  à  l'endroit 
ijection  et  d'autres  troubles  plus  ou  moins  pro- 

1  si  l'accoutumance  contre  les  toxines  peut  être 
e,  cela  ne  prouve  pas  encore  que  c'est  dans  cette 
Ué  que  consiste  la  vaccination.  Tout  au  contraire, 
nisme  vacciné  contre  linfection peut  être  tout  aussi 
coutume  à  des  doses  mortelles  des  toxines  que  le 
cciné,  La  vaccination  dans  ces  cas  consiste  plutôt 

accoutumance  spéciale  d'une  catégorie  des  éléments 
ps.  Comme  on  l'a  démontré,  chez  les  cobayes  vaccinés 

le  vibrio  Metchnikomi,  malgré  que  leur  organisme 
ne  soit  point  accoutumé  aux  toxines  de  ce  microbe, 
grme  néanmoins  une  espèce  de  cellules  qui,  elles, 
itument  plus  facilement  au  poison  vibrionien.  Ces 
!S,  phagocytes  mobiles,  au  lieu  d'être  repoussées  par 
incs,  se  dirigent  vers  ses  dernières,  et  englobent  les 
ns,  les  empêchant  de  produire  leurs  toxines  et  les 
1  la  fin  de  la  lutte. 


rélimination  des  microorganismes  pathogènes  par 
ur;  par  M.  C.  Brunner(I). — La  méthode  qui  se  pré- 
out  naturellement  à  l'esprit  est  de  désinfecter  avec 
lu  moyen  de  lavages  antiseptiques,  une  région  riche 
ndes  sudoripares,  sur  un  animal  qui  a  reçu  dans  le 
'espèce  de  microbes  à  étudier,  de  provoquer  ensuite 
îUement  ou  artificiellement  une  sudation  abondante 
uid  on  voit  perler  en  un  point  une  goutte  de  sueur, 
:  la  puiser  avec  un  fil  ou  une  anse  de  platine  pour 


t/.  Klin,  WocAen*c/jr..  25  mai  4891,  p.  505,  d*après^ nn.  de  Vlnêi, 
,  p.  797. 


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—  321  — 

en  faire,  à  la  façon  ordinaire,   l'étude  bactériologique. 

On  voit  de  suite  que  ces  lavages  antiseptiques  prélimi- 
naires sont  de  la  plus  haute  importance.  A  la  surface  et 
dans  les  replis  de  la  peau  d'un  phtisique,  on  peut  trouver 
des  bacilles  de  la  tuberculose,  comme  la  fait  M.  di  Mattei,  et 
n'en  plus  rencontrer  quand  on  a  soumis  la  peau  à  une  désin- 
fectidù  soigneuse.  De  même  dans  le  cas  grave  de  furoncle 
qu'a  étudié  M.  Brunner,  le  malade,  dans  le  sang  duquel 
circulaient  des  microbes  pyogènes,  pouvait  en  présenter  à 
la  surface  du  corps,  à  la  suite  de  son  furoncle  et  du  traite- 
ment par  incision,  sans  qu'on  pût  accuser  ces  microbes 
d'avoir  été  transportés  par  la  sueur. 

Il  y  a  plus.  Quand  il  s'agit  des  glandes  sudoripares,  on 
n'est  jamais  sûr  que  le  nettoyage  le  plus  soigneux  les  ait 
désinfectées  à  fond,  et  que  les  microbes  qu'on  trouve  dans 
la  sueur  qui  les  a  traversées  après  lavage  provienne  du 
sang,  et  non  d'une  culture  locale  ou  d'une  pénétration 
antérieure  de  microbes  venus  de  l'extérieur  dans  la  pro- 
fondeur de  la  glande.  M.  Brunner  a  retrouvé  6  fois  sur  8, 
sur  son  malade,  le  Staphylococcm  atbus  dans  des  gouttes  de 
sueur,  au  moment  où  ce  même  microbe  se  montrait  aussi 
dans  le  sang.  Mais  il  se  garde  de  tirer  une  conclusion 
ferme  de  cette  expérience  et  de  quelques  autres  qu'il  a 
instituées,  et  il  recourt  avec  raison  à  une  expérience  plus 
topique. 

La  meilleure  manière  d'opérer  est  évidemment  d'injecter 
à  un  animal  le  microbe  d'une  maladie  tout  à  fait  excep* 
tionnelle  chez  lui,  de  façon  à  ce  qu'il  n'y  ait  pas  à  redouter 
la  présence  accidentelle,  dans  les  glandes  de  la  sueur,  du 
microbe  de  cette  maladie.  L'animal  est  alors  soumis  à  une 
sudation  abondante  par  un  moyen  approprié,  et  on  cherche 
à  retrouver  dans  sa  sueur  le  microbe  inoculé. 

M.  Brunner  a  fait  dans  cet  ordre  d'idées  3  expériences 
dont  la  valeur  probante  est  inégale,  mais  qui  gagnent  à 
être  groupées.  La  première  a  porté  sur  un  cochon  de  lait 
auquel  on  avait  inoculé  dans  les  veines  du  staphylococcm 
aureus,  qui  Pavait  rendu  très  malade.  L'injection  de  5"« 
de  pilocarpiue  a  permis  de  provoquer  au  voisinage  du 


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—  322  — 

groin  de  Tanimal,  préalablemeot  débarrassé  de  ses  poils 
et  bien  lavé,  une  sudation  abondante  dans  les  produits  de 
laquelle  on  a  pu  constater,  2  fois  sur  3  essais,  le  staphylo- 
coccus  aureus.  Mais  ce  microbe  est  encore  trop  répandu  et 
trop  commun  pour  que  cette  expérience  soit  irréfutable. 

Une  seconde  expérience  a  été  faite  sur  un  jeune  chat 
auquel  on  a  inoculé  dans  Tartère  crurale  du  bacille  char- 
bonneux contenant  des  spores.  Deux  heures  après,  on  force 
la  patte  de  l'animal,  on  nettoie  et  on  lave  avec  soin  les 
masses  charnues  de  la  base  des  orteils,  et  on  faradise  le 
nerf  sciatique.  Il  se  produit  sur  les  parties  nettoyées,  des 
gouttelettes  limpides  de  sueur  qui,  ensemencées,  donnent 
une  culture  debactéridies. 

Enfin,  à  la  suite  de  l'injection  d'un  microbe  non  patho- 
gène, lemic7*ococcns  prodigiosus^  dans  les  veines  d'un  cochon 
de  lait,  et  une  demi-heure  après  l'injection  de  0«',01  de 
pilocarpine,  on  a  retrouvé  le  microbe  non  seulement  dans 
la  sueur  au  pourtour  du  groin,  mais  aussi  dans  la  salive. 

M.  Brunner  est  donc  autorisé  &  conclure  que  les  microbes 
pathogènes  et  non  pathogènes  peuvent  s'éliminer  par  la 
sueur  et  même  par  la  salive.  Le  fait  est  non  seulement 
important  au  point  de  vue  théorique,  il  l'est  aussi  pour  la 
thérapeutique,  l'hygiène  et  môme  l'étiologie  de  certaines 
maladies.  Il  est  clair,  par  exemple,  qu'en  ce  qui  concerne 
les  furoncles,  les  idées  qu'on  se  fait  sur  la  transmission 
purement  extérieure  de  la  maladie  sont  bien  caduques,  si 
l'invasion  des  glandes  sudoripares  peut  se  faire  par  le  sang 
et  sans  lésion  histologique  des  tissus. 


Chimie  générale. 

Résumé  des  procédés  indiqués  pour  combiner  razote  au 
carbone  ou  à  l'hydrogène,  en  vue  de  la  préparation  des 
cyanures  et  de  l'ammoniaque  ;  par  M.  O.-A.  Fav^sitt  (1). 
—  Jusqu'à  présent,  il  n'y  a  guère  de  procédés  pratiques  et 

(1)  Soc.  Chem.  Ind.,  1890,  p.  30,  d'après  Bull.  Soc.  chim.  20  octobre  1891 , 
p.  596  (extrait). 


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—  323  — 

avantageux  pour  la  préparation  de  Tammoniaque  ou  des 
cyanures  en  partant  de  Tazote,  mais  le  meilleur  paraît  être 
celui  de  Mond,  basé  sur  l'emploi  de  la  baryte. 

Si  on  considère  le  prix  actuel  de  Tammoniaque  et  celui 
des  cyanures  et  ferrocyanures,  on  voit  qu'il  y  a  intérêt  à 
fabriquer  ces  derniers. 

La  potasse  et  la  baryte  sont  les  deux  bases  qui  se  prêtent 
le  mieux  à  ces  réactions  ;  suivant  le  produit  que  Ton  veut 
préparer,  il  y  a  intérêt  à  employer  l'un  ou  l'autre .  Si 
oh  veut  préparer  du  cyanure  de  potassium  ou  du  prus- 
siate  jaune  de  potassium,  on  prendra  la  potasse  ;  on 
pourrait,  il  est  vrai,  employer  la  baryte,  mais  il  fau- 
drait ensuite  transformer  le  cyanure  du  baryum  obtenu 
en  cyanure  de  potassium,  au  moyen  du  sulfate  de  potas- 
sium. Si  on  a  en  vue  la  préparation  de  l'ammoniaque,  il 
y  a  avantage,  d'après  les  expériences  de  Mond,  à  employer 
la  baryte,  qui  est  très  peu  fusible,  fixe,  et  dont  la  régéné- 
ration est  facile. 

Le  procédé  basé  sur  l'emploi  de  l'ammoniaque  mérite 
aussi  d'être  pris  en  considération.  On  sait,  en  effet,  qu'on 
obtient  du  cyanure  d'ammonium  en  faisant  passer  de 
l'ammoniaque  sur  du  charbon  porté  au  rouge.  Ce  procédé 
d'obtention  du  cyanure  est  avantageux,  car  l'ammoniaque 
et  le  cyanure  d'ammonium  étant  volatils,  il  n'est  pas 
nécessaire  de  soumettre  la  masse  au  lessivage  ;  en  outre, 
le  produit  formé  étant  volatil  et,  par  suite,  constamment 
éliminé,  la  réaction  est  continue.  Avec  l'ammoniaque,  les 
appareils  résistent  aussi  beaucoup  plus  longtemps  qu'avec 
les  bases  fixes,  dont  l'action  destructive  sur  les  matériaux 
à  la  température  de  l'opération  est  trèsjgrande. 

Quant  à  la  transformation  du  cyanure  d'ammonium  en 
cyanure  de  potassium,  elle  se  fait  très  facilement  ;  il  suffit 
de  faire  arriver  les  vapeurs  qui  se  dégagent  des  cornues 
dans  une  solution  chaude  de  potasse  ;  l'ammoniaque  mise 
en  liberté  retourne  de  là  aux  cornues. 

En  résumé,  les  procédés  pour  préparer  directement,  en 
partant  des  éléments,  l'ammoniaque  et  les  cyanures  ne 
manquent  pas  ;  quelques-uns  sont  intéressants,  mais  aucun 


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—  324  — 

n'est  réellement  pratique.  D'après  Tautcur,  le  problème  à 
résoudre,  dont  dépend  le  succès,  serait  surtout  une  ques- 
tion  d'appareils  ;  il  faudrait,  selon  lui,  des  cornues  en 
terre  réfractai re  de  petites  dimensions,  chauffées  forte- 
ment, et  enfin  un  procédé  pratique  pour  la  préparation  de 
Tazote  pur. 


Présence  des  nitrites  dans  les  potasses  et  soudes  du 
commerce;  par  M.  T.  Klobb  (1).  —  L'auteur  ayant  cons- 
taté de  nouveau  ce  fait  que  les  potasses  et  les  soudes  de 
commerce  renferment  souvent  des  nitrites,  a  cherché  à  les 
doser  et  il  y  est  arrivé  par  l'emploi  de  la  métaphénylène- 
diamine.  La  potasse  ou  la  soude  (SO-SO»"")  est  pesée,  dis- 
soute dans  un  ballon  jaugé,  puis  on  prélève  un  certain 
volume  de  la  solution. 

'  A  l'aide  d'un  titrage  alcalimétrique  préalable,  on  déter- 
mine la  quantité  d'acide  sulfurique  nécessaire  pour  neu- 
traliser la  prise  d'essai.  Cette  neutralisation  doit  se  faire  en 
solution  aussi  étendue  que  possible  pour  éviter  une  élé- 
vation de  température  qui  décomposerait  l'acide  azoteux. 
Enfin  on  ajoute  2"  d'acide  sulfurique  au  quart  et  on  com- 
plète le  volume  de  150"  dans  une  mince  éprouvette  à  pied. 
Immédiatement  avant  on  a  préparé  un  certain  nombre  d'é- 
prouvettes  semblables  avec  les  mêmes  quantités  d'eau  et 
d'acide  sulfurique  libre,  et  des  volumes  connus  d'une  so- 
lution titrée  de  nitrite,  préparée  en  partant  de  0«%406  de 
nitrite  d'argent  par  litre.  On  s'assure  que  tous  les  liquides 
ont  la  même  température,  à  un  demi-degré  près,  enfin  on 
ajoute  i"  de  chlorhydrate  de  métaphénylènediamine  à 
1  p.  100.  Au  bout  de  20  ou  30  minutes  ou  compare  les  teintes^ 
jaunes  obtenues.  Si  l'on  néglige  la  question  de  tempéra- 
ture les  résultats  sont  absolument  crronnés,  car,  à  chaud, 
la  coloration  jaune  se  développe  plus  rapidement.  II  faut 
aussi  ajouter  une  môme  quantité  d'acide  sulfurique. 

On  atteint  le  maximum  de  sensibilité  en  s'arrangeant  de 

(1)  Monit.  scientif.,  juillet  1891  (extrait). 


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—  325  — 

manière  que  la  quantité  de  nitrite  présente  dans 
comprise  entre  O^'jOS  et  0'"«,2  de  Az'O'.  Quel 
potasse,  après  neutralisation,  donne  un  liquide 
est  bon  alors  de  faire  naître  dans  les  éprouvettei 
précipité  de  sulfate  de  baryte  à  peu  près  de  mên 
La  soude  est  généralement  plus  pure  que  1 
M.  Klobb  a  constaté  dans  les  soudes  1*«  au  plu 
dans  lOO»'  du  produit.  Les  potasses  en  renfer 
fréquemment,  et  la  proportion  de  1^«  est  so 
passée.  La  potasse  à  la  chaux  contient  quelq 
proportions  considérables  d*azotite  (1  p.  100),  et  i 
à  l'auteur  qu'il  ne  serait  peul-être  pas  superfli 
sur  ce  point  l'attention  des  fabricants  de  pro 
miques. 


Recherches  sur  le  suc  de  baies  de  sorbier 
formation  de  la  sorbose  ;  par  M.  A.  Freund  (1). — ] 
(sorbine)  n'existe  pas  toute  formée  dans  le  suc  d 
elle  se  produit  pendant  la  fermentation  alcoo 
subit  ce  suc  abandonné  à  lui-môme.  On  favoris( 
tion  de  la  sorbose  en  diluant  le  suc  avec  de  l'eau 
à  l'amener  à  la  densité  1,09-1,06;  on  en  conc 
partie,  au  bout  de  dix  à  douze  mois,  pour  s'asî 
s'est  formé  une  quantité  suffisante  de  sorbose. 

La  formation  de  la  sorbose  est  accompagnée  d 
lion  de  certains  principes  organiqnes  co^itenus  d 
de  sorbes,  et  il  est  probable  à  priori  que  la  sorbe 
de  l'oxydation  de  la  sorbite,  qui  renferme  2  atome 
gène  de  plus  qu'elle.  Il  semble  pourtant  réî 
recherches  de  l'auteur  que  la  sorbite  elle-mér 
produit  intermédiaire  entre  la  sorbose  et  la  substî 
ratrice.  En  cherchant  on  effet  à  isoler  la  soi 
obtenu  une  substance  formée  de  grains  gélatin 
nant  un  dérivé  acétylé  cristallisé  et  fusible  à 

(1)  Mon.  f.  Ckem.y  t.  XI.  p.  560-578,  d'après  BulL  Soc.  chi 
1891,  p,  438. 


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—  326  — 

ivé  benzoylé  amorphe  et  fusible  à  190-191^  (la 
donne  au  contraire  un  dérivé  acétylé  liquide  et  un 
benzoylé  fusible  à  160*).  Or,  celte  substance  géla- 
j  peut  être  obtenue  par  Thydrogénation  de  la  sorbosc 
7en  de  l'amalgame  de  sodium  ;  c'est  là  un  argument 
mr  de  la  formation  inverse  de  la  sorbose  aux  dépens 
e  substance  par  oxydation. 

î  matière  gélatineuse  n'est  pas  de  la  sorbite  et  ne 
pas  pouvoir  être  transformée  directement  en  sorbite; 
r  admet  qu'elle  en  est  très  voisine. 


position  du  beurre;  par  M.  W.  Johnstone  (1).  — 
met  généralement  que  les  beurres  purs  contiennent 
»  à  89,5  p.  100  d'acides  gras  insolubles.  L'auteur 
analysé  deux  beurres  de  pureté  certaine,  et  conle- 
i'un  85,68  et  l'autre  86,25  p.  100  d'acides  gras  inso- 
a  cherché  à  établir' la  composition  de  ceux-ci. 
Dbservé  qu'un  beurre  contenant  85,81  p.  100  d'acides 
jt  un  composé  triglycérique  défini  correspondant  à 
iule 

OI0JJI9O»    ) 

)eurre  ainsi  composé  est  donc  entièrement  exempt 
î  stéarique,  et  l'acide  oléique  qu'il  contient  est  très 
)lement  l'acide  isoléique 

C»»H«0\ 

beurres  purs  fournissant  à  l'analyse  une  proportion 
îs  gras  insolubles  supérieure  à  85,81  p.  100  ne  con^ 
nt  pas,  suivant  l'auteur,  d'acide  stéarique,  mais  une 
le  proportion  de  l'éther  gras  (G»'  H»^  O*)  '  C  H», 
présence  d'acide  stéarique  dans  un  beurre  est  une 
5  de  falsification.  L'auteur  se  propose  de  continuer 
^ail  et  de  publier  un  procédé  d'analyse  des  beurres. 

lem,  NewSy  t.  LXIII,  p.  56,  d'après  Bull.  Soc.  rAiwi.,  5  octobre 
5i3. 


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—  3-27  — 

Chimie  analytique. 

Papier  réactif  très  sensible  (1).  —  On  décou 
papier  à  filtrer  blanc,  de  réaction  neutre,  en  car 
0",15  de  côté,  et  on  les  immerge  dans  de  la  leinti 
curcumaà  1  poiu'7.Après  dessiccation,  on  immerge  d 
veau  les  feuilles  une  à  une,  dans  une  solution  de  p 
à  2  p.  100,  et  on  les  lave  rapidement  à  Teau  pure.  C 
sécher;  on  découpe  comme  pour  le  papier  de  tourn( 
on  conserve  entre  des  feuilles  de  papier  d'étain.  Cett 
caution  est  indispensable,  parce  que  ce  papier  s 
rapidement  à  Tair  et  qu'il  se  conserve  indéflnimeni 
la  protection  des  feuilles  d'étain. 

La  sensibilité  de  ce  papier  est  bien  supérieure  à 
du  papier  de  tournesol;  il  se  colore  dans  une  so 
d'acide  chlorhydrique  au  1/150.000  et  indique  la  pr^ 
de  Tacide  carbonique  dissous  dans  Peau.  Le  meilleu 
cédé,  pour  employer  ce  papier,  consiste  à  le  louchei 
plement  avec  une  baguette  de  verre  dans  la  solul 
essayer. 

Procédé  rapide  de  dosage  des  nitrates  dans 
potable  ;  par  M.  G.  Harkow  (2). —  La  méthode  propos 
une  application  colorimétrique  de  la  réaction  de  ( 
(action  de  l'acide  nitreux  sur  Ta-naphtylamine  et  1 
sulfanilique)  qu'on  fait  précéder  d'une  réduction  de  1 
nitrique  en  acide  nitreux  au  moyen  de  la  poudre  de 
Quoique  cette  réduction  ne  soit  que  partielle  et  fou: 
aussi  de  l'ammoniaque  et  de  l'hydroxylamine,  les  ; 
tats  n'en  sont  moins  satisfaisants. 

Le  réactif  se  prépare  en  dissolvant  dans  200"  d'e 
d'a-naphtylamine,  l»""  d'acide  sulfanilique  et  25"  d 
chlorhydrique  ordinaire  concentré  ;  on  fait  bouillii 

(1)  Rép^t.  de  pharm.f  d'après  Boll.  farm.,  décembre  1891. 

(2)  Chem,  soc,  t.  LIX,  p.  3i0,  diaprés  Bull,  Soc,  chim.^  20  octobr 
p.  62J. 


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—  328  — 

un  peu  de  noir  animal,  on  filtre  et  on  étend  à  500".  D'autre 
part  on  prépare  des  solutions  types  d^azotate  de  potassium 
renfermant  respectivement  1  —  0,1 — 0,01  d'azote  pour 
100.000.  Il  suffit  de  dissoudre  0«', 721  de  nitre  pur  dans  un 
litre  d'eau  et  d'étendre  de  manière  à  former  un  volume  de 
10,  100,  1.000  fois  plus  grand.  Enfin  il  faut  de  la  poudre  de 
zinc  contenue  dans  un  petit  bocal  dont  le  bouchon  porte 
un  fil  métallique  aplati  de  manière  à  former  une  petite 
spatule. 

Pour  faire  un  essai  (on  peut  en  faire  quatre  à  la  fois),  on 
prend  50*<^  de  l'eau  à  essayer,  et  on  la  place  dans  un  verre 
de  lOO*^*^  sur  un  papier  blanc.  A  côté  on  dispose  de  même 
50**  de  chacune  des  trois  solutions  types. 

Dans  chaque  verre,  on  verse  10"  de  réactif  (s'il  y  a  des 
nitrites  dans  l'eau,  elle  se  colore  directement  en  rose), 
puis  un  peu  de  poudre  de  zinc  (7  à  8™«).  S'il  y  a  des 
nitrates,  une  coloration  rose  se  développe.  Au  bout  de 
quinze  minutes  la  réaction  est  terminée;  on  compare  alors 
aux  solutions  types  en  procédant  comme  dans  les  essais 
avec  le  réactif  de  Nessler. 


Méthode  d'analyse  du  vin  adoptée  par  rAssociation 
des  chimistes  agricoles  officiels  des  États  Unis  pour  1890- 
1891  (1).  —  1.  Poids  spécifique.  —  Cette  détermination  est 
faite  à  l'aide  d'un  pycnomètre,  ou  d'une  balance  contrôlée 
par  un  pycnomètre.  Température  25®  C. 

2.  Alcool,  —  100"  de  vin  à  25°  C,  sont  distillés  (de  pré- 
férence dans  du  verre)  pour  en  retirer  Palcool.  . 

3.  Extrait.  —  50"  de  vin  à  25°  C.  (un  peu  moins  s'il  s'a- 
git de  vins  sucrés)  sont  évaporés  au  bain-marie  dans  une 
capsule  de  platine  jusqu'à  consistance  convenable,  et 
ensuite  desséchés  à  100°  jusqu'à  perte  de  poids  constante- 
Cette  constance  de  la  perte  de  poids  est  obtenue  quand 
trois  pesées  faites  à  des  intervalles  de  temps  égaux,  don- 

(1)  The  Pharmaceutical  Era,  o?  8,  octobre  1891,  d'après  American 
Druggist. 


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—  329  — 

nent  des  différences  de  poids  égales.  Les  pesées  sont  faites 
tous  les  quarts  d'heure. 

Remarque  sur  fe  dosage  de  Vextrait.  —  Aucune  méthode 
satisfaisante  n'a  été  donnée  pour  le  dosage  de  l'extrait  du 
vin.  Comme  l'objet  qu'on  se  propose  est  d'établir  une  com- 
paraison, la  méthode  précédente  qui  est  généralement 
employée  est  celle  qui  a  été  adoptée  (1).  Dans  le  nouveau 
laboratoire  de  chimie  de  l'Université  de  Californie,  on  a 
fait  quelques  expériences  pour  doser  l'extrait  dans  le  vide 
à  une  température  modérée. 

4.  Acidité,  —  (Tous  les  acides  du  vins  ont  exprimés  en 
acide  tartrique.)  S'il  y  a  de  l'acide  carbonique  on  le  chasse 
par  la  chaleur.  On  titre  avec  une  solution  diluée  d'alcali. 
Le  point  neutre  est  déterminé,  en  déposant  une  goutte  sur 
du  papier  sensible  de  tournesol. 

6.  Acides  volatils.  —  (Exprimés,  en  acide  acétique.)  On 
distille  dans  un  courant  de  vapeur  et  on  titre  le  liquide 
condensé  avec  soin,  avec  une  liqueur  décinormale  d'alcali. 

6.  Glycérine.  —  1.  Voici  comment  on  opère  avec  les  vins 
secs  :  on  prend  100**  de  vin,  on  chasse  l'alcool,  ou  ajoute 
de  la  chaux  ou  de  la  magnésie,  et  on  évapore  le  tout  à  siccité. 
Le  résidu  est  misa  bouillir  avec  de  l'alcool  à  90*  :  on  filtre  et 
le  liquide  filtré  est  évaporé  à  siccité.  Le  résidu  est  dissous 
dans  10  à  20**  d'alcool,  on  ajoute  15  à  30**  d'éther,  et  le 
mélange  est  laissé  au  repos  jusqu'à  ce  qu'il  soit  devenu 
clair.  On  décante  alors  le  liquide  qui  surnage  le  précipité 
dans  un  vase  en  verre,  on  évapore  jusqu'à  perte  constante 
de  poids  et  on  pèse. 

2.  La  méthode  suivante  est  employée  avec  les  vins  su-* 
crés  :  on  mesure  100**  de  vin  dans  une  capsule  de  porce- 
laine, on  évapore  au  bain-marie  jusqu'à  consistance  siru- 
peuse, on  ajoute  100  ou  150**  d'alcool  absolu ,  on  verse 
dans  un  flacon,  on  additionne  d'éther  dans  la  proportion 
de  1  1/2  volume  pour  1  volume  d'alcool,  on  secoue  avec 
soin  le  flacon  et  on  laisse  au  repos  jusqu'à  clarification. 

On  décante  et  on  traite  le  résidu  par  le  même  mélange 

•  -      ■  ....... 

(i)  Ce  n'est  pas  exact  pour  la  France.  A.  R. 

«m.  d€  Pharm.  ei  de  Ckm,,  5«  sérib,  t.  XXV  (15  mars  189S.}  22 


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^^^^ 


—  330  — 

et  d*éther.  Les  liquides  réunis,  on  chasse  Talcool 

îr,  on  dissout  le  résidu  dans  l'eau  et  on  le  traite 

en  1. 

QS  tout  dosage  de  glycérine,  il  faut  prendre  en  con- 

on  la  perte  due  à  la  volatilité  de  ce  principe  avec 

iurs  d'eau  et  d'alcool  et  ajouter  en  conséquence  au 

ouvé  0«',100  pour  100*=*=  évaporés. 

5C  les  vins  sucrés,  il  faut  retrancher  du  poids  de 

le  trouvé  le  sucre  qui  s*y  trouve  en  dosant  celui-ci. 

jre.  —  On  le  détermine  par  la  méthode  de  Soxhlet 

de  Knapp.  Le  sucre  de  canne  non  fermenté  est 
à  l'inversion. 

Isation,  —  1.  Le  vin  est  décoloré  avec  le  sous-acé- 
plomb. 

ajoute  un  léger  excès  de  carbonate  de  soude  au 
précédent  filtré. 

i  résultats  sont  exprimés  en  équivalents  du  pola» 
mètre  de  Wild  avec  un  tube  de  200"*. 
is  les  échantillons  déviant  à  droite  de  plus  de0*,5 
langeant  pas  ou  très  peu  par  interversion,  sont 
rés  comme  renfermant  un  résidu  de  glucose  non 
é. 

pouvoir  rotatoire  à  droite  de  moins  de  0®,  3  indique 
r  a  pas  eu  addition  de  glucose  impur. 
î  vins  déviant  entre  0*^,3  et  0**,5  doivent  être  soumis 
thode  à  Talcool. 

s  vins  déviant  fortement  à  gauche  doivent  être 
à  la  fermentation  ;  leurs  proportions  optiques  sont 
examinées. 

nnin.  —  On  le  détermine  par  la  méthode  au  per- 
late  de  Neubauer. 

cides  tarlrique,  malique  et  succmique.  — 1.  On  suit  la 
e  de  Schmidt  et  de  Hiepe.  On  dose  l'acide  tartrique 
léthode  modifiée  de  Berthelot-Fleurieu.  Si  Taddi- 

1  gramme  d'acide  tartrique  finement  pulvérisé  à 
nmes  de  vin  ne  produit  aucun  précipité  de  bitar- 
tassique,  on  doit  employer  la  méthode  Berthelot- 
I  pour  doser  Tacide  tartrique  libre. 


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—  331  — 

H.  Matière  colorante.  —  1.  On  recherche  seulement 
les  couleurs  d'aniline.  On  portera  surtout  son  attention 
sur  Texamen  spectroscopique  des  couleurs  d'aniline,  après 
avoir  agité  le  vin  avec  de  Talcool  amylique  avant  et  après 
saturation  avec  Fammoniaque. 

12.  Matière  inorganique  [cendres),  —  On  calcine  à  la  ma- 
nière ordinaire  dans  une  capsule  plate  en  platine. 

13.  Acide  citrique.  —  Sa  présence  doit  être  recherchée 
qualitativement  à  Tétat  de  citrate  de  baryte. 

14.  Acide  mlfurique,  —  On  le  dose  après  addition  d'acide 
chlorhydrique. 

15.  Chlorures.  —  On  les  dose  dans  le  résidu  de  la  calci- 
nation  par  la  méthode  de  Yolhard. 

16.  Chaux^  magném  et  acide  phosphorique.  —  On  les  dose 
dans  les  cendres  fondues  avec  l'hydrate  de  soude  et  le  ni- 
trate de  potasse  ;  Tacide  phosphorique  est  déterminé  par 
la  méthode  du  molybdate. 

17.  Potasse,  —  On  la  dose,  soit  dans  les  cendres  à  Tétat 
de  sel  double  de  platine,  soit  dans  le  vin  lui-môme  par  la 
méthode  de  Kayser. 

18.  Gommes,  —  On  démontre  leur  présence  en  les  pré- 
cipitant par  Talcool;  on  ajoute  à  4**  devin  10*®  d'alcool  à 
96*.  S'il  y  a  eu  de  la  gomme  arabique  ajoutée,  il  se  produit 
un  précipité  grumeleux  et  épais,  tandis  que  le  vin  pur 
devient  d'abord  opalescent,  puis  floconneux. 

12.  Acide  sulfureux.  —  On  distille  100«°  de  vin  dans  un 
courant  d'acide  carbonique  après  addition  d'acide  phos- 
phorique; on  oxyde  avec  le  brome  le  liquide  condensé 
avec  soin,  et  on  dose  l'acide  sulfurique. 

PRINCIPES   ANORMAUX   DES  VINS 

Mannite.  —  Quand  sa  proportion  est  considérable,  on 
peut  la  découvrir  par  la  simple  évaporation  du  vin  dans 
un  verre  de  mpntre  et  l'examen  caractéristique  de  ses 
cristaux  étoiles.  S'il  y  en  a  peu,  on  traite  par  l'alcool  à 
80*  C.  le  vin  évaporé  presqu'à  siccité  ;  on  évapore  et  on 


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^V^^/T'^î^ 


—  332  — 

reprend  le  résidu  bouillant  par  l'alcool  à  95«  c.  bouillant; 
celui-ci  laisse  déposer  la  mannite  sous  sa  forme  caracté- 
ristique. E.  G. 


Industrie. 


Sur  une  nouvelle  porcelaine  :  porcelaine  d'amiante  ; 

par  M.  F.  Garros.  —  De  toutes  les  fibres  animales,  vé- 
gétales ou  minérales,  il  n'en  est  pas  qui  présentent,  au 
microscope,  un  plus  petit  diamètre  que  celles  de  Tamiante  : 
ces  fibres,  mises  en  poudre,  devaient  facilement  produire 
des  particules  extrêmement  petites.  M.  Garros  a  pensé  que 
^si,  sans  addition  de  corps  solides  étrangers,  il  arrivait  à 
agglomérer  ces  particules,  la  matière  ainsi  formée  devait 
posséder  des  pores  extrêmement  petits  et  extrêmement 
nombreux,  à  cause  de  cette  petitesse  d'abord  et,  ensuite, 
à  cause  de  la  facilité  que  Ton  a  de  se  procurer  ce  minéral 
pur  (Ij.  La  composition  chimique  de  l'amiante  (silicate  de 
magnésie  et  de  chaux)  l'a  porté  à  croire  qu'une  poudre 
ainsi  composée  devait  former,  avec  l'eau,  une  pâte  plas- 
tique qui,  par  la  cuisson  dans  des  conditions  spéciales, 
devait  fournir  une  matière  poreuse,  ayant  une  certaine 
dureté.  C'est  cette  dernière  matière  qu'il  désigne  sous  le 
nom  de  porcelaine  cTamtante, 

L'amiante,  employée  jusqu'à  ce  jour  en  toiles,  fibres, 
papier,  carton,  mastic,  est  facilement  réduit  en  poudre 
impalpable  au  moyen  des  appareils  employés  dans  Tin- 
dustrie.  La  poudre  présente,  suivant  la  pureté  de  l'amiante 
employé,  une  couleur  très  blanche  ou  légèrement  jau- 
nâtre, coloration  due  à  des  traces  d'oxyde  de  fer,  qu'il  est 
facile  de  faire  disparaître  par  un  lavage  à  l'acide  sulfu- 
rique  ou  chlorhydrique,  ou  par  le  contact  du  lait  dilué, 
fermenté,  et  par  un  lavage  ultérieur. 

(1)  Cette  finesse  des  pores  de  Tamiante  a  été  utilisée  dans  divers  appareils 
filtrants  :  Maignen,  Hesse,  Breyer,  comme  je  l'ai  indiqué  dans  an  article 
{Joum,  de  Pharm,  et  de  Chim.  [5],  ill,  1891).  A.  R. 


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—  333  — 

Avec  la  poudre  ainsi  préparée,  on  fait  une  pâte,  à  la- 
quelle on  donne,  par  tournassage,  moulage  ou  coulage,  la 
forme  des  objets  que  Ton  veut  façonner  ;  après  quoi,  on 
porte  ces  objets  dans  les  étuves  légèrement  chauffées,  où 
ils  sèchent  très  lentement.  On  les  cuit  ensuite  en  cazette, 
pendant  dix-sept  à  dix-huit  heures,  et  Ton  chauffe  à  une 
température  de  1200*.  En  chauffant  à  une  température  très 
élevée,  on  obtient  uue  porcelaine  d'une  translucidité  com- 
parable à  celle  de  la  porcelaine  ordinaire. 

Les  applications  que  peut  recevoir  cette  nouvelle  porce- 
laine sont  nombreuses. 

En  raison  de  la  petitesse  des  particules  qui  constituent 
la  poudre  d'amiante,  on  obtient  dans  des  conditions  spé- 
ciales de  cuisson,  une  matière  à  pores  infiniment  petits  et 
nombreux.  Les  pores  de  la  porcelaine  d'amiante  ne  se  lais- 
sent pas  pénétrer  sur  une  certaine  profondeur  par  les 
microorganismes.  Lorsque  la  porcelaine  d'amiante  a  servi 
à  filtrer  pendant  très  longtemps,  il  suffit,  pour  lui  rendre 
son  débit  primitif,  dé  la  laver  avec  une  éponge  imbibée 
d'eau  chaude. 


Dépôts  d'aluminium  par  électrolyse  (1).  —  On  emploie 
une  solution  saturée  de  sulfate  d'alumine  à  la  température 
à  100-ilO^  L'anode  est  formée  d'aluminium  auquel  on  a 
incorporé  une  substance  sur  laquelle  le  courant  électrique 
ni  la  solution  n'ont  d'influence.  Il  a  été  reconnu  que  le 
charbon  qui  contient  un  peu  de  carbure  d'hydrogène  est 
ce  qu'il  y  a  de  meilleur,  dans  la  proportion  de  30  p.  100. 
Il  suffit  de  faire  fondre  l'aluminium  et  d'y  ajouter  le  char- 
bon dont  la  plus  grande  portion  reste  à  l'état  de  simple 
mélange.  Ce  procédé  donne,  dit-on,  des  dépôts  très  denses 
d'aluminium. 


(1)  Engineering  and  Mining  Journal,  d  après  Monit,  acicntif.,  octobre 
1891. 


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%, 


—  334  — 

lliage  métallique  perfectionné  ressemblant  à  Far- 

^t  (1). 

Llliage  pour  remplacer  le  nickelage. 

'et  alliage  se  compose  de  : 

Cuivre V»,000 

Zinc i^^SOG 

Plomb 750 

Nickel 500 

Étain 125 

our  obtenir  un  alliage,  non  poreux,  résistant  à  de 
es  pressions,  on  fait  fondre  ces  métaux  séparément  et 
chauffe  à  une  température  assez  élevée  avant  de  les 
1er,  de  manière  a  obtenir  un  mélange  intime. 

est  préférable  d'ajouter  le  cuivre  au  nickel  bien 
uffé  et  de  couler  ensuite  dans  le  mélange  ainsi  obtenu 
autres  métaux  l'un  après  l'autre  ou  tous  à  la  fois.  On 
t  même  faire  fondre  le  plomb  et  Tétain  ou  bien  ajouter 
inc  au  plomb  ou  à  l'étain  ou  au  mélange  de  ces  deux 
Qiers  métaux  et  couler  le  tout  dans  le  mélange  de  cui- 

et  de  nickel.  Ce  qui  est  préférable,  c'est  d'ajouter 
)ord  le  cuivre  au  nickel,  y  couler  ensuite  le  plomb  et 
dn  ou  leur  alliage  et  d'ajouter  enfin  le  zinc  fondu. 


Botanique. 

nr  Tappareil  mucifère  des  Laminaires  ;  par  M.  Léon 
GNARD  (1).  —  Il  existe  chez  les  Laminaires  un  tissu 
'éteur  spécial,  qui  produit  un  abondant  mucilage, 
narqués  dès  le  commencement  du  siècle  dans  une 
èce  des  côtes  d'Europe,  puis  successivement  observés 
s  un  nombre  croissant  de  Laminariacées  exotiques,  les 
2UX  ou  lacunes  mucifères,  comme  on  les  appelle  ordi- 
rement,  ont  été  mentionnés  par  plusieurs  algologues 
s  les  descriptions  d'espèces  ;  mais  leur  formation  et 
'  structure  sont  restées  jusqu'ici  peu  connues.  Les 

Brevets,  Monit.  scientif.^  juillet  1891. 
Ac.  d.  se,  CXIV,  139,  1892. 


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—  335  — 

seules  observations  quelque  peu  attentives  qui  les  con- 
cernent ont  été  faites  par  M.  Will  et  par  M.  O.  Rosen- 
thal  sur  des  échantillons  de  Maa^ocystis  conservés  dans 
l'alcool. 

En  reprenant  cette  étude  dans  des  conditions  favo- 
rables, au  bord  de  la  mer,  sur  des  matériaux  frais  ou 
fixés  par  des  réactifs  appropriés,  l'auteur  a  constaté  que 
les  canaux  mucifères  forment  un  appareil  sécréteur  tout 
particulier,  qui  n'existe  dans  aucun  groupe  de  plantes.  La 
connaissance  de  cet  appareil  Ta  conduit  ensuite  à  passer 
en  revue  les  divers  genres  de  Laminariacées  conservées 
dans  les  collections,  afin  de  rechercher  le  degré  d'impor- 
tance que  sa  présence  ou  son  absence  peut  présenter  pour 
la  classification. 

Pour  avoir  la  notion  complète  du  mode  de  développe- 
ment et  de  répartition  des  canaux  mucifères,  il  faut 
s'adresser  à  une  espèce  qui  en  soit  pourvue  dans  tous  ses 
organes:  tel  est  le  cas  du  Laminaria  Cloustoni  Edmonis.y 
qui  occupe,  sur  nos  côtes  de  Bretagne,  les  récifs  les  plus 
battus  par  les  vagues  et  ne  découvre  qu'aux  plus  basses 
marées  d'équinoxe. 

Le  système  végétatif  de  cette  Algue  se  compose,  comme 
on  sait,  d'une  lame  ou  fronde  annuelle,  qui  se  découpe 
en  lanières  avec  l'âge,  et  d'un  stipe  ou  pied  vivace,  pourvu 
de  rhizoïdes  fixant  la  plante  aux  rochers.  C'est  au  point 
d'union  de  la  lame  et  du  stipe  que  se  trouve  la  zone  de 
croissance  intercalaire  ou  point  végétatif.  Les  canaux 
mucifères  y  naissent  et  se  différencient,  en  deux  directions 
opposées,  dans  les  nouveaux  tissus  que  la  zone  généra- 
trice, longue  de  quelques  millimètres,  forme  vers  le  haut 
pour  donner  la  lame,  vers  le  bas  pour  allonger  le  stipe, 

A  l'origine,  ce  sont  des  méats  lenticulaires,  qui  pren- 
nent naissance  dans  l'assise  superficielle  de  la  zone  géné- 
ratrice. La  cloison  radiale  commune  à  deux  cellules  se 
transforme  en  mucilage  dans  sa  partie  médiane  ;  puis,  les 
deux  cellules" se  divisent  tangentiellement  pendant  que  le 
méat  s'élargit,  mais  elles  n'offrent  pas  les  caractères  pro- 
pres aux  cellules  de  bordure  qui  entourent  les  canaux 


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—  336  — 

sécréteurs  des  Phanérogames.  C'est  seulement  un  peu  plus 
tard  qu'un  groupe  de  petites  cellules  sécrétrices,  formées 
par  la  division  d'une  ou  plusieurs  cellules  de  bordure, 
apparaît  à  la  base  du  méat,  c'est-à-dire  à  son  extrémité 
opposée  à  la  surface  de  la  lame  ou  du  stipe. 

Par  suite  de  cloisonnements  répétés  qui  s'effectuent  en 
dehors  d'eux  pour  donner  l'écorce,  les  méats  s'enfoncent 
de  plus  en  plus  dans  la  parenchyme  cortical  ;  dès  qu'ils 
en  occupent  la  zone  interne,  ils  se  mettent  en  commu- 
nication les  uns  avec  les  autres  et  forment  un  réseau. 
Mais,  au  lieu  de  se  multiplier  de  façon  à  en  tapisser 
toute  la  surface  interne  et  inférieure,  les  cellules  sécré- 
trices restent  localisées,  au  point'  de  jonction  des  bran- 
ches du  réseau,  sous  forme  d'îlots  assez  éloignés  ou 
rapprochés  par  deux  ou  trois  les  uns  des  autres.  En  gros- 
sissant, ces  îlots  glandulaires  prennent  ordinairement 
l'aspect  de  cupules  ou  nacelles  à  bords  irréguliers  et 
ondulés;  souvent  même  ils  sont  pourvus  de  culs-de-sac 
dus  au  rapprochement  et  à  la  soudure  des  bords  de  la 
nacelle. 

Un  autre  caractère  tout  spécial  consiste  en  ce  que, 
après  la  formation  des  mailles,  on  voit  naître,  sur  la  face 
opposée  à  celle  qu'occupent  les  amas  glandulaires,  de 
nombreux  diverticulums  ou  tubes  qui  se  dressent  perpen- 
diculairement aux  branches  du  réseau  et  s'avancent  jusque 
sous  l'épiderme  en  écartant  les  cellules  corticales,  aussi 
bien  dans  le  stipe  que  dans  la  lame.  Ces  tubes  ne  s'ouvrent 
pas  directement  à  la  surface,  comme  les  conduits  excré- 
teurs des  glandes  mucipares  de  certains  animaux  ;  dans  la 
lame,  ils  soulèvent  légèrement  Tépiderme,  mais  sans  le 
traverser  pour  déverser  leur  contenu  à  l'extérieur. 

Ainsi  constitué,  l'appareil  mucifère  du  L.  Cloustoni  se 
retrouve  avec  des  caractères  semblables  chez  presque 
toutes  les  espèces  du  genre  Lamanaria;  un  très  petit 
nombre,  en  effet,  en  sont  entièrement  privées.  Parmi 
celles  qui  le  possèdent,  les  unes  en  sont  pouvues  à  la  fois 
dans  le  stipe  et  dans  la  lame,  les  autres  seulement  dans  la 
lame.  Les  deux  cas  se  rencontrent,  par  exemple,  dans  les 


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—  337  — 

espèces  des  côtes  de  France,  au  nombre  d( 
premier  cas  comprend,  à  côté  du  Z.  Clomtoni^ 
guezii;  le  second,  leZ.  flexicaulis  et  le  L.  saca 
les  espèces  exotiques,  le  premier  cas  est  plus 
le  second. 

Il  importe  aussi  de  remarquer  que  la  1 
forme  des  mailles  du  réseau,  ainsi  que  la  gro 
branches,  peuvent  varier  non  seulement  d' 
Tautre,  mais  aussi  dans  une  même  espèce,  i 
et  la  région  considérés.  Il  en  résulte  que,  p( 
espèce,  les  canaux  se  montrent,  sur  la  sectj 
sale  de  la  lame  ou  du  stipe,  tantôt  gros  et  1 
tantôt  nombreux  et  tantôt  rares.  Ces  varialioi 
en  partie  le  désaccord  qui  existe  entre  les  auti 
de  rintérét  qu'ils  présentent  pour  la  classifics 

Des  faits  analogues  se  rencontrent  dans  les  a 
pour  la  plupart  exotiques,  de  la  famille  des  hi 
(M.  GuiGNARD  a  examiné  21  espèces  et  15  g< 
étude  autorise  Fauteur  à  conclure  que  la 
l'absence  de  Tappareil  mucifère  offre  un  cara 
tant  pour  la  distinction  des  espèces.  A  défaut  d 
l'exposé  qui  précède  aurait  du  moins  Tavantaj 
sur  la  morphologie  de  ce  curieux  appareil 
beaucoup  plus  précises  que  celles  que  nouî 
jusqu'à  ce  jour. 


SOCIETE  DE  PHARMACIE  DE  P^ 


Séanco  du  2  mars  1892. 
PRÉSmENCE   DE   M.    PORTES,    PRÉSIDE 

La  séance  est  ouverte  deux  heures. 

Il  y  a  lieu  de  rectifier  au  procès-verbal 
nière  séance  le  nom  de  M.  Manget,  pharmai 
Paris,  inventeur  de  la  fiole  à  jet  ditehygiénic 
écrit  par  erreur  Mauget. 


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rwv 


—  338  — 

La  correspondance  imprimée  comprend  : 

Le  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie  ;  -^  V Union  phar^ 
maceutique  et  le  Bulletin  commercial;  —  le  Bulletin  de  la 
Société  de  pharmacie  de  Lyon;  —  le  Bulletin  de  la  Société  de 
pharmacie  de  Bordeaux;  —  VArt  dentaire;  — le  Bulletin  de  la 
station  agronomique  de  la  Loire- Inférieure;  —  la  Revue  mé- 
dico-pharmaceutique de  Constantinople ;  —  le  Pharmaceutical 
journal;  —  The  Calendar  of  the  Pharmaceutical  Society  of 
Great  Britain,  1892;  —  American  jow*nal  of  Pkarmacy. 

M.  Monnier,  pharmacien  à  Paris,  a  offert  pour  la  col- 
lection de  l'École  un  grand  vase  ancien  ayant  servi  à  la 
confection  publique  de  la  Ihériaque,  telle  qu'on  la  prati- 
quait au  siècle  dernier. 

M.  Planchon,  à  cette  occasion,  retrace  Thistoire  de  la 
préparation  de  la  thériaque,  d'abord  par  la  Compagnie  des 
apothicaires  de  1700  à  1763,  puis  par  la  Société  de  la  thé- 
riaque de  1763  à  1784,  enfln  par  une  nouvelle  Société 
associée  au  Collège  de  pharmacie,  de  1784  à  1793. 

M.  Viron  entretient  la  Société  de  nouvelles  études  sur 
raurantio-purpurine,  matière  colorante  sécrétée  par  une 
bactériacée  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  BaciUus  purpu- 
reus  (1). 

Il  insiste  de  nouveau  sur  l'analogie  très  grande  qui 
existe  entre  ce  pigment  et  la  zoonérythrine  de  Kruken- 
berg  :  ces  deux  matières  colorantes  ont  les  mêmes  dissol- 
vants et  se  comportent  de  la  même  façon  vis-à-vis  des 
réactifs.  Ses  observations  spectroscopiques  viennent  en- 
core confirmer  l'identité  de  ces  deux  matières. 

Une  solution  concentrée  d'aurantio-purpurine  dans  le 
sulfure  de  carbone,  examinée  au  spectroscope,  absorbe 
toutes  les  couleurs  du  spectre  à  l'exception  du  rouge.  Si 
la  solution  est  diluée,  indépendamment  du  rouge,  une 

(1)  Le  BaciUus  purpureus  est  aérobie.  Il  est  très  sensible  à  l'action  de  la 
température  et  il  présente  son  maximum  de  développement  à  ZV*  ;  au-dessous 
de  15*  il  cesse  de  former  la  matière  colorante  et  à  la  température  de  0*  il 
ne  se  multiplie  pas.  Il  se  présente  sous  forme  de  petits  bâtonnets  mobiles. 
En  culture  sur  plaques  de  gélatine  il  donne  des  colonies  fortement  colorées 
en  rose,  il  ne  liquéfie  ni  la  gélatine,  ni  la  gélose. 


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~  339  — 

grande  partie  du  vert  n'est  pas  absorbée  ;  il  a  observé  les 
mêmes  phénomènes  avec  la  zoonérythrine  qu'il  avait  re- 
tiré du  Suberites  domoncula, 

M.  Viron  a  recherché  si  cette  matière  colorante  des 
spongiaires  était  bien  une  sécrétion  de  Tanimal  lui-même, 
ou  bien  si  Ion  n'était  pas  en  présence  d'une  sorte  de  sym- 
biose entre  un  spongiaire  et  un  organisme  végétal.  En 
pratiquant  un  grand  nombre  de  cultures  dans  des  milieux 
les  plus  variés,  il  est  arrivé  à  isoler  des  microorganismes 
colorés  en  rouge.  L'un  de  ces  microorganismes  est  une 
algue  très  voisine  de  VHematococcus  lacustris;  il  a  retiré 
également  quelques  colonies  chromogènes,  mais  la  faible 
quantité  de  matière  colorante  qu'il  a  pu  isoler  ne  lui  a 
pas  permis  de  la  comparer  à  la  zoonérythrine  qu'il  avait 
retirée  des  suberites. 

M.  Viron  termine  son  exposé  par  quelques  considéra- 
tions générales  sur  la  nature  de  ces  matières  colorantes. 
Ces  pigments  présentent  les  réactions  générales  des  lipo- 
chromes;  il  les  rapproche  de  la  matière  étudiée  par  M.  Ar- 
naud, désignée  sous  le  nom  de  carotine  (1).  Cette  matière, 
on  le  sait,  se  rencontre  dans  les  feuilles  de  la  plupart  des 
végétaux,  dans  la  racine  de  carotte  et  dans  quelques  fruits, 
comme  la  tomate,  etc.;  elle  répond  à  la  formule  C" H". 
M.  Viron  a  rencontré  cette  même  matière  libre  ou  associée 
à  d'autres  principes  colorants,  chez  un  grand  nombre  de 
champignons  :  Russula,  Boletus,  Peziza,  etc. 

M.  Prunier  présentée  la  Société  le  travail  de  M.  Delépine, 
un  de  ses  élèves,  relatif  à  la  solubilité  du  gaz  ammoniac 
dans  les  alcools  méthylique  et  éthylique  pris  à  différentes 
températures  et  à  différents  degrés  d'hydratation.  Les 
détails,  avec  les  tableaux  et  les  courbes,  seront  publiés  dans 
le  Journal  de  Pharmacie. 

M.  Grimbert  expose  la  suite  de  ses  recherches  sur  les 


(1)  Récemment  M.  R.  Blanchard  a  signalé  également  Tanalogie  très  grande 
qui  existe  entre  la  Caroline  de  M.  Arnaud  et  une  zoonérythrine  qu'il  a  pu  re- 
tirer d'un  petit  crustacé,  le  Diaptomus  denticomis  {Comptes  rendus  de 
r  Académie  des  sciences,  t.  GX,  p.  292). 


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—  340  — 

caractères  anormaux  que  présente,  dans  certains  cas,  la 
réduction  de  la  liqueur  de  Fehling  par  les  urines  fai- 
blement sucrées.  Il  conclut  de  ses  expériences  que  les 
substances  qui  gênent  la  réaction  sont  vraisemblablement 
la  créaline  et  la  créatinine.  Si  Ton  ajoute  en  effet  des 
traces  d'extrait  de  viande  à  une  solution  de  glucose  pure, 
on  obtient  un  précipité  vert  pomme  très  lent  à  se  produire 
et  affectant  les  caractères  signalés  dans  ses  communi- 
cations précédentes.  Les  autres  matières  contenues  ordi- 
nairement dans  Turine  ne  donnent  pas  cette  réaction. 

M.  Portes  relatant  les  analyses  qu'il  a  effectuées  sur 
plusieurs  échantillons  de  gaze  iodoformée,  signale  Tincor- 
rection  qu'il  y  a  d'appeler  gaze  à  30  p.  100  celle  qui  est 
faite  en  incorporant  à  100  parties  en  poids  de  gaze  apprêtée, 
30  parties  en  poids  d'iodoforme,  cette  appellation  devant 
être  réservée  à  la  gaze  qui  renferme  les  ^h  ^®  ^^^  poids 
d'iodoforme.  M.  Portes  estime  qu'il  serait  plus  logique,  le 
poids  de  la  gaze  variant  avec  l'apprêt  qui  la  recouvre  et 
qui  est  cependant  nécessaire  pour  retenir  Fiodoforme,  de 
proportionner  le  poids  de  la  substance  active  à  la  surface 
de  la  gaze.  Il  rappelle,  à  cette  occasion,  que  pour  y  doser 
exactement  l'iodoforme,  il  faut  doser  non  pas  ce  que  l'éther 
peut  enlever  à  la  gaze,  mais  l'iode  qui  entre  dans  la  consti- 
tution de  l'iodoforme.  Il  propose,  à  cet  effet,  deux  procé- 
dés :  ou  bien  celui  qu'il  emploie  et  qui  consiste  à  décompo- 
ser, au  besoin  sur  la  gaze  même,  l'iodoforme  par  la  potasse 
très  concentrée  en  présence  d'un  peu  d'azotate  de  potasse, 
et  en  chauffant  au  plus  à  la  température  que  peut  donner 
une  lampe  à  alcool;  ou  bien  le  procédé  de  M.  Lextreit,  qui 
consiste  à  soumettre  à  l'action  de  l'alcool,  dans  un  appareil 
à  reflux  la  gaze  iodoformée  qui  cède  ainsi  peu  à  peu  son 
iodoforme,  celui-ci  étant  entraîné  dans  de  la  potasse  alcooli- 
que qui  le  décompose.  L'iode  de  l'iodure  de  potassium  qui 
dans  ces  deux  cas  prend  naissance,  peut-être  dosé  soit 
pondéralement  par  le  procédé  classique  à  l'état  d'iodure 
d'argent,  soit  volumétriquement  par  le  procédé  Personne 
à  l'état  d'iodure  mercurique. 

M.  Champigny  rappelle  à  propos  de  cette  communica- 


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—  341  — 

tion  l'incertitude  qui  règne  souvent  sur  l'expression  de  la 
dilution  d'un  médicament  dissous.  La  Société  est  d'avis 
que  l'interprétation  ne  donnerait  lieu  à  aucune  ambiguïté 
si  Ton  donnait  à  cette  expression  la  forme  d'une  fraction 
ordinaire  dans  laquelle  le  numérateur  indiquerait  la 
quantité  de  la  substance  active  et  le  dénominateur  le  poids 
ou  le  volume,  suivant  les  cas,  du  dissolvant. 

M.  Bocquillon  présente  M.  Francisco  Rio  de  la  Loza, 
pharmacien  et  professeur  à  l'Institut  national  médical  de 
Mexico,  au  titre  de  membre  correspondant  étranger.  Cette 
candidature  est  renvoyée  à  Texamen  de  la  commission 
compétente. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

Le  Secrétaire  annuel^ 
Leidié. 


BIBLIOGRAPHIE 

Académie  des  sciences  de  Paris,  —  M.  Duclaux,  au  nom 
d'une  commission  formée  de  MM.  Berthelot,  Gautier  et 
Duclaux,  propose  de  répondre  à  une  demande  de  M.  le  Pré- 
sident de  la  Chambre  syndicale  du  commerce  en  gros  des 
vins  et  spiritueux  de  Paris,  que  l'Académie  ne  saurait 
donner  son  approbation  à  l'emploi  des  sels  de  strontiane 
pour  le  déplâtrage  des  vins  et  qu'elle  blâme  cette  pratique. 

Les  conclusions  de  ce  rapport  sont  adoptées. 


Comptes  rendus  de  rAcadémie  des  sciences,  25  janvier  1S92.  — 
Péchard  :  Sur  le  dosage  du  molybdène.  —  Chuard  :  Sur  l'existence  de  phé- 
nomènes de  nitrification  dans  des  milieux  riches  en  substances  organiques  et 
à  réaction  acide.  —  Munis  :  L'ammoniaque  dans  les  eaux  de  pluie  et  dans 
Tatmosphère.  —  Nocard  :  Sur  rinoculabilité  de  la  dourine. 

—  1*'  février.  —  Maquenne  :  Sur  les  azotures  de  baryum  et  de  strontium, 
—^  Beuon  :  Sur  les  chlorobromures  de  carbone.  —  Varel  :  Action  des  mé* 
taux  sur  les  sels  dissous  dans  les  liquides  organiques.  —  J.  Ville:  Transfor- 
mation dans  l'économie  de  l'acide  sulfurique  en  acide  sulfanilo-carbamique. — 
Etard  :  Étude  des  corps  chlorophylliens  du  péricarpe  du  raisin  ;  on  y  trouve 


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—  342  — 

de  l'acide  palmitique  en  partie  combiné  à  une  substance  de  mo  léenle  é)»rée. 
—  Duparc  :  Nature  des  eaux  et  des  vases  du  lac  d'Annecy. 

—  8  février.  —  Berthelot  et  André:  Silice  dans  les  végétaux.  —  Haouit  : 
Détermination  du  point  de  congélation  des  solutions  aqueuses  très  diluées; 
application  au  sucre  de  canne.  —  Joly  :  Action  du  chlore  sur  le  ruthénium  : 
scsquichlorure,  oxychlorure.  —  Rousseau  et  Tite  :  Sur  un  azotosiiicate  d'ar- 
gent et  sur  l'existence  d'un  acide  azotosilicique.  —  Scheurer-Kestner  :  Dé- 
composition de  l'acide  sulfureux  par  le  carbone  aux  températures  très  éle- 
vées. —  Parmentier  :  Chlorosulfure  et  bromosulfure  de  plomb.  —  Le  Bel  : 
Sur  le  pouvoir  rotatoire  des  dérivés  diacétyltartriqucs. 


Pharmaceatical  Record,  n*  19  à  27,  novembre  et  décembre.  —  Sor 
le  lysol.  —  Colin  :  Sur  Topium  fumé  par  les  Chinois,  à  Philadelphie.  — 
Weam  :  Tannin  de  la  gentiane.  —  Du  même  :  Pilules  de  nitrate  d'argent. 

—  Brooks  Thomley  :  Extraits  fluides  (d'après  Australazian  Journal  of 
Pharmacy).  —  Cripps  :  Indicateurs  de  la  neutralité  employés  dans  les  ana- 
lyses volumétriquos  des  produits  chimiques  et  pharmaceutiques  (d'après  CAe- 
mist  and  Druggist).  —  Sherrard  :  Tables  pour  préparer  les  solutions  des- 
tinées à  donner  le  titre  en  centièmes  des  produits  analysés  (d'après  New 
Idea).  —  Stuart  :  Incompatibilités  dans  les  prescriptions  (d'après  The  Ap9~ 
thecary),  —  Chandler  :  Oléomargarine.  —  Williams  :  Teinture  d'opium.  — 
Huile  d'olive  de  Toscane.  —  Chlorophénol  A.,  antiseptique  volatil  (d'après 
Médical  Press).  —  Morrison  :  Solution  d'albuminate  de  fer.  —  Conrath  : 
Essais  de  la  poudre  d'opium  et  de  la  teinture  de  noix  vomique.  —  Mitchell  : 
Essais  de  la  poudre  d'opium  ot  de  la  teinture  de  noix  vomique  délivrées  dans 
les  différentes  localités  de  l'Ëtat  de  Wîseonsin.  •—  Sherman  :  Rouge  indien 
et  son  origine  (d'après  India  Rubber  World),  E.  G. 

The  Pharmacautical  Era,  octobre  et  novembre.  —  Hendcrson  :  Fabrique 
do  thermomètres,  d'hydromètres,  etc.  (d'après  Popular  Science  Monthly), 

—  Hoffmann  :  Amidon.  —  Huile  d'olive  dans  le  midi  de  la  France  (d'après 
Chemist  and  Druggist).  —  Young  :  Notes  de  laboratoire  but  les  modes 
d'essai  des  extraits  fluides.  —  Spenzer  :  Sur  la  sensibilité  des  réactifs  du 
phénol.  —  Méthode  d'analyse  des  liqueurs  fermentées,  adoptée  par  l' Associa- 
tion des  chimistes  agricoles  des  États-Unis  (d'après  American  Druggist),  — 
Stilman  :  Plan  pour  l'analyse  do  l'eau  (d'après  American  Druggist).  — 
Stevenson  :  Alcali  ou  soude  de  cendres  —  Hoffmann  :  Gomme  arabique  de 
l'acacia.  —  Thompson  :  Essais  des  préparations  pharmaceutiques.  —  Hor» 
ner  Burgess  :  Études  des  poudres  de  capsicum  au  point  de  vue  de  leurs 
falsifications.  —  Davis  :  Farine  d'avoine  et  ses  falsifications.  —  Leffman  .- 
La  purification  de  l'eau  par  le  fer  métallique  (d'après  Journ.  ^na/y/.  Chem,). 

E.  G. 

The  Chemical  News,  n^  1667  à  1674,  novembre  et  décembre.  —  Myiius 
dnd  Fœrster  :  Dosage  de  petites  qnantités  d'alcali  et  reconnaissance  de  la  neu- 
tralité de  l'eau.  —  Waller  :  Propriétés  des  précipités  (suite  et  fin).  —  Ht7- 
lebrand  :  Sur  la  présence  de  Tazote  dans  l'uraninite  en  général  (fin).  ^ 


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—  343  — 

Warren  :  Expériences  relatives  au  progrès  de  la  fabrication  du  sodium.  — 
NorrU  :  Dosage  du  manganèse  dans  les  minerais  et  les  scories  manganési- 
fères  (d'après  Journal,  of  analytical  and  applied  Chemistry).  —  Cabell 
Whitehead  :  L'emploi  du  cadmium  dans  l'essai  do  Tor  en  lingot.  — 
H,  Trimble  :  Tannin  du  bois  de  châtaignier.  —  Wilson  :  Méthode  pour  ob- 
tenir une  solution  titrée  d*iode  pour  le  dosage  du  soufre  dans  Tacier  et  dans 
le  fer  brut  (d'après  Journal  of  analytical  Cheinistry).  —  Allen  :  Études 
sur  la  saponification.  —  Craig  :  Sur  le  dosage  du  soufre.  —  Edwards  :  Note 
s«r  le  dosage  de  l'acide  phosphorique  dans  les  scories.  —  Preyer  et  Wendt  : 
Sur  le  chîmism&  du  protoplasma  vivant.  —  Daviea  :  Sur  un  phosphate  de 
.calcium  formé  dans  une  solution  d'acide  acétique.  —  Wells  :  Nouvelle  mé- 
thode pour  l'analyse  des  minerais  d'étain  et  pour  la  séparation  du  cuivre 
et  du  cadmium  (d'après  School  of  mines  Quaterly),  —  Warren  :  Éva- 
luation du  charbon  employé  dans  les  chaudières.  —  Newth  :  Dissociation  du 
bromure  de  phosphore.  —  Warren  :  Note. sur  une  méthode  électrolytique  de 
préparation  des  alliages  métalliques.  —  Pickering^  :  Les  densités  des  solu- 
tions d'acide  sulfurique.  —  Aslanoglon  :  Sur  le  prétendu  azoture  de  cuivre. 
—  Venable  :  Traitement  des  zircons  dans  la  préparation  du  chlorure  de 
zirconium  pur  (d'après  Journal  of  analytical  and  applied  Chemistry). 

£.  G. 

VARIÉTÉS 

Corps  de  santé  de  la  marine.  —  Ont  été  promus  :  Au  grade  de  pAar- 
mticien  de  deuxième  classe»  —  MM.  Lesterlin  et  Guichard,  pharmaciens 
auxiliaires  de  deuxième  classe. 

Ont  été  nommés  dans  le  corps  de  santé  des  colonies  :  Au  grade  de  phar* 
macien  de  deuxième  classe,  —  MM.  Spéder  et  Geoffroy,  pharmaciens  de 
deuxième  classe  de  la  marine. 

Est  nommé  dans  la  réserve  de  l'armée  de  mer  :  Au  grade  de  pharmacien 
de  deuxième  classe.  —  M.  Caries,  ancien  pharmacien  de  deuxième  classe  de 
la  marine. 

M.  Leray,  pharmacien  de  première  classe  de  la  marine,  est  nommé  pro* 
fesseur  de  physique  et  de  pharmacie  à  l'École  annexe  de  médecine  navale  à 
Rochefort. 

M.  Perrimondond-Tronchet,  pharmacien  de  première  classe  de  la  marine, 
a  été  nommé  chevalier  dans  l'ordre  de  la  Légion  d'honneur. 


Service  de  santé  militaire.  —  Ont  été  nommés  dans  le  cadre  des  offi- 
ciers de  l'armée  territoriale  : 

Au  grade  de  pharmacien  aide-major  de  deuxième  classe,  —  MM.  les 
pharmaciens  diplômés  de  première  classe  Galereau,  Touret,  Mordagne,  Ropi- 
teau,  Clavaud,  Déni,  Michel,  Douilbet,  Bizot,  Barrai,  Kraus  et  Marette. 

Ont  été  nommés  dans  le  cadre  des  officiers  de  réserve  : 

Au  grade  de  pharmacien  aide-major  de  deuxième  classe,  —  MM,  les 


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■  vT*,'!?^ï^i'^?;?*-. 


—  344  — 

pharmaciens  diplômés  de  première  classe  Julliard,  Roux,  Massai,  Gattiker, 
Seigneurgent,  Qainerit,  Delage,  Foulon,  Testory,  Barbou,  Jacob,  RîTaud, 
Desesquelle,  Gau,  Lua,  Monayon,  Gomar,  Marsy,  Lhomme,  Heudier,  Benoit, 
Quaghebeur,  Lecocq,  Decaillot,  Barré,  Tripot,  Daperron,  Cbifflet,  Yalret, 
Delarra,  Jeannin,  Gontier-Lalande,  Magnien,  Gaillard,  Pernet,  Lermigeanx, 
Daumont,  Desgrayes  et  Dujardin. 

M.  Laval,  pharmacien  k  Garpentras,  Tient  d'être  nommé  chevalier  du  Mérite 
agricole. 


FORMULAIRE 


Pommada  pour  la  pansemant  das  brûlnrat.  —  M.  Sibbbl  (1). 

Europhèno 21" 

Huile  d*olive 7 

Vaseline 60 

Lanoline 30 

Mêlez.  —  Usage  externe. 

D*après  M.  Siebel  (d'Elberfeld),  cette  pommade  serait  un  excellent  moyen 
de  traitement  applicable  à  toute  espèce  de  brûlures.  Elle  serait  préférable  à 
l'emploi  usuel  d'iodofprme,  non  seulement  par  l'absence  de  l'odeur  pénétrante 
de  ce  dernier,  mais  encore  à  cause  de  l'action  analgésique  de  l'europhène, 
et  de  la  propriété  que  possède  cette  substance  de  diminuer  singulièrement  la 
sécrétion  des  plaies,  ce  qui  permet  de  laisser  le  pansement  en  place  pendant 
trois  à  quatre  jours. 


ERRATA 

AU   NUXÈRO  DU   i"  XAHS   1S92. 

Page  233,  ligne  22,  au  lieu  de  :  miel  (Ges)  de  tamarin  (engebin),  lises  : 
miel  {engebin)  de  tamarix  (Gea), 
Page  234,  ligne  25,  au  lieu  de  :  Salex  medenni,  lisez  :  Salix  medemU. 
Page  236,  ligne  31,  au  lieu  de  :  fiouhier,  lisex  :  Bauhin. 
Page  236,  ligne  13,  au  lieu  de  :  cruciforme,  lisez  :  cunéiforme. 

(i)  La  Semaine  médicale,  mars  1892. 


Le  Gérant  :  G.  MAS80N. 

tAUS.  —  nCP.  C.  NiEMR  ir  I.  rLAMMAUON,   KOE  AAOKB,  16). 


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—  345  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  un  nouveau  procédé  industriel  permettant  de  séparer 
directement  la  baryte  d'un  sel  de  strontium  quelconque; 
par  MM.  Adrian  et  Bougarel. 

Depuis  le  jour  où  les  sels  de  strontium  sont  venus 
prendre  rang  parmi  les  produits  chimiques  applicables  à 
la. médecine,  on  a  cherché  de  divers  côtés  à  obtenir  ces 
produits  aussi  purs  que  possible,  débarrassés  surtout  de  la 
baryte  qui  pouvait  en  rendre  l'emploi  dangereux. 

Les  chimistes  ont  proposé  dans  ce  but,  les  uns  Tacide 
hydrofluosilicique,  d'autres  le  bichromate  de  potassium, 
d'autres  le  chromate  de  strontium,  mais  aucun  de  ces 
moyens  n'est  praticable  industriellement.  On  a  rappelé  le 
procédé  classique  par  un  carbonate  alcalin  et  le  sulfate  de 
potasse  agissant  sur  le  sulfate  de  strontium  impur  ;  mais  il 
a  Tinconvénient  d'être  d'une  longueur  désespérante. 

D'autres  encore  ont  espéré  précipiter  la  baryte  à  l'état 
de  sulfate  en  traitant  la  solution  sti-onto-barytique  par  de 
l'acide  sulfurique  plus  ou  moins  étendu,  ou  par  un  sulfate 
alcalin.  La  purification  est  très  imparfaite  dans  ce  cas,  car 
le  sel  qui  se  forme  immédiatement  est  du  sulfate  de  stron- 
tiane,  dont  la  faible  solubilité  permet  difficilement 
l'échange  de  sa  base  avec  celle  du  sel  de  baryum. 

Nous  avons  pensé  aussi  que  l'addition  directe  de  sulfate 
de  strontium  dans  une  solution  stronto-barytique  pourrait 
amener  la  précipitation  de  la  baryte,  et  nous  avons  cons- 
taté en  effet  l'élimination  d'une  partie  de  cette  impureté, 
mais  l'action  prolongée  pendant  des  heures,  soit  à  chaud, 
soit  à  froid,  a  laissé  subsister  toujours  une  certaine  pro- 
portion de  baryte. 

Au  laboratoire  de  l'usine  de  Courbevoie,  où  se  poursui- 
vaient ces  essais,  on  ne  perdit  cependant  pas  l'espoir  d'ar- 
river à  séparer  complètement  et  directement  la  baryte 

Joum,  de  Pkam.  et  de  Ckim.,  5*  série,  t.  XXV.  (!•'  atyril  1892.)         23 


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-rr-^'-c*  j_  ^  f  TP- 


;^^^fS(F;^* 


—  346  — 

el  de  strontiane  impur.  Nous  supposâmes  qu'un 
lentement  soluble,  le  sulfate  calcique  par  exemple, 
vaut,  au  fur  et  à  mesure  de  sa  dissolution,  en  pré- 
l'un  mélange  de  sels  de  strontium  et  de  baryum, 
î  préférence  constituer  le  sulfate  le  plus  insoluble, 
rience  nous  a  montré  la  justesse  de  cette  hypothèse, 
une  solution  d'un  sel  stronto-barytique,  on  ajoute 
'es  de  sulfate  de  calcium  précipité,  et  qu'on  filtre 
uelques  instants  seulement  de  contact,  la  liqueur, 
nnait  auparavant  un  abondant  précipité  avec  le 
ite  de  strontium  ou  le  bichromate  de  potassium,  ne 
it  plus  que  des  traces  de  baryte.  Si  le  contact  est 
>é  pendant  quelques  heures,  en  agitant  de  temps  en 
toute  trace  de  baryte  a  disparu. 
5  cette  opération,  il  est  vrai,  on  a  substitué  une  im- 
à  une  autre,  et  le  sel  calcique  remplace  le  sel  bary- 
Mais  il  est  facile  de  se  débarrasser  de  cette  nouvelle 
5 té  en  se  servant  de  la  difficulté  beaucoup  plus 
que  présentent  à  cristalliser  les  sels  de  calcium, 
ristallisations  successives  avec  essorage  et  lavage 
LStaux  suffisent  généralement  pour  obtenir  un  sel 
ie  chaux. 

j  basant  sur  ces  données,  voici  dans  toute  sa  sim- 
le  procédé  que  nous  proposons  : 
raiter  le  carbonate  ou  Fhydrate  de  strontiane  du 
ïrce  par  l'acide  azotique  étendu  ;  amener  la  solution 
iensité  de  1,11  (15*  Baume)  et  filtrer  avec  soin, 
élayer  dans  la  solution  quantité  suffisante  de  sul- 
î  chaux  précipité  (un  essai  préliminaire  sur  une 
quantité  aura  indiqué  la  proportion  exacte  de  sul- 
cessaire  pour  que  la  solution  filtrée  ne  se  trouble 
ême  au  bout  de  six  heures,  par  les  réactifs  ordi- 
:  bichromate  de  potasse  ou  chromate  de  strontiane)  ; 
en  contact  une  journée,  en  remuant  de  tempe  en 
et  filtrer. 

'assurer  encore  de  l'absence  totale  de  la  baryte,  et 
itrer  les  liqueui's  au  bain-marie  jusqu'à  une  densité 
)7  (40*>  Baume)  et  laisser  cristalliser. 


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—  347  — 

i^  Séparer  des  eaux  mères  les  cristaux  formés,  les 
essorer  en  lavant  très  légèrement,  puis  les  soumettre  à 
une  deuxième  cristallisation.  Réunir  les  eaux  mères  pour 
les  traiter  comme  il  est  dit  plus  loin. 

Dès  la  deuxième  cristallisation  on  peut  s'assurer  que 
les  cristaux  ne  contiennent  plus  de  calcium.  Pour  cela  on 
dessèche  une  petite  quantité  d'azotate  de  strontium,  on  le 
broie  et  on  le  traite  par  Talcool  absolu;  après  un  contact 
de  quelques  heures,  on  filtre,  et  l'alcool  évaporé  ne  doit 
laisser  aucun  résidu,  alors  qu'il  aurait  dû  dissoudre  de 
l'azotate  de  calcium,  s'il  en  était  resté  dans  le  sel  de 
strontium. 

5"*  L'azotate  pur  étant  ainsi  obtenu,  on  traite  sa  solution 
par  du  carbonate  de  soude,  qui  donnera  : 

a)  Du  carbonate  de  strontium  pur  pouvant  servir  à  la 
préparation  de  tous  les  autres  sels  ; 

b)  De  l'azotate  de  soude  industriellement  utilisable. 

6*"  Les  eaux  mères  mises  de  côté,  ainsi  qu'il  a  été  dit 
plus  haut,  seront  concentrées  à  nouveau  jusqu'à  obtention 
de  la  plus  grande  quantité  possible  d'azotate  de  strontium 
cristallisable.  Cette  séparation  est  facile,  l'azotate  de  cal- 
cium ne  cristallisant  qu'à  56**  Baume.  Une  ou  deux  nou- 
Telles  cristallisations  purifieront  complètement  l'azotate 
ainsi  obtenu. 

7^  Les  dernières  eaux  mères  résultant  des  queues  d'opé- 
ration, et  constituées  par  de  l'azotate  de  calcium  conte- 
nant de  faibles  quantités  d'azotate  de  strontium,  seront 
traitées  par  une  solution  de  sulfate  de  soude,  qui  fournira  : 

a)  De  l'azotate  de  soude  utilisable  ; 

b)  Du  sulfate  de  calcium  strontique  précipité,  qui  pourra 
être  utilisé  dans  une  opération  ultérieure  pour  la  précipi- 
tation de  la  baryte. 

Dans  les  indications  ci-dessus,  nous  avons  tenu  à  mon- 
trer qu'il  est  facile,  au  moyen  du  sulfate  de  chaux,  de 
séparer  directement  la  baryte  d'une  solution  strontique, 
et  nous  avons  donné.dans  son  ensemble  le  procédé  indus- 
triel permettant  d'obtenir  un  carbonate  pur  en  passant  par 
l'azotate.  Nous  ajouterons  que,  pour  tous  les  autres  sels 


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'T^^'^^j^^^r^^ 


—  348  — 

es  :  bromure,  chlorure,  lactate,  acétate,  etc.,  Téli- 
ion  immédiate  et  directe  de  la  baryte  est  tout  aussi 
en  employant  le  sulfate  de  chaux.  Pour  quelques- 
îulement  l'élimination  de  la  chaux  présenterait  de 
ses  difficultés. 


un  moyen  simple  de  reconnaître  les  viandes  congelées  ; 
par  M.  Maljean,  médecin-major  (1). 

nd  on  expose  à  une  température  de  10**  à  15<»  au-des- 
e  zéro  du  sang  frais  inclus  dans  des  tubes  de  verre, 
)lidirie  et  devient  rutilant.  Retiré  du  mélange  réfri- 

et  liquéfié,  le  sang  change  aussitôt  d*aspect:  il 
te  une  coloration  rouge  sombre  et  une  certaine 
arence.  L'examen  miscroscopique  démontre  une 
très  nette  des  globules  rouges.  Dans  une  goutte  de 
lormal,  on  voit  les  hématies  colorées  en  jaune  ver- 
lager  au  milieu  d'un  sérum  tout  à  fait  transparent, 
e  sang  dégelé  le  sérum  offre  une  teinte  verdàtre 
me  et  les  globules  sont  pâles,  décolorés  et  déformés, 
ur  ces  données,  signalées  pour  la  première  fois  par 
ichet,  en  1866,  que  repose  le  moyen  préconisé  par 
Ijean  pour  reconnaître  les  viandes  congelées  et 
t  les  viandes  de  mouton  vendues  aujourd'hui  cou- 
nt  dans  les  boucheries  de  nos  grandes  villes, 
iffit  de  prendre  à  l'intérieur  un  peu  de  sang  ou 
ment  un  peu  de  suc  musculaire.  Pour  obtenir  le 
n  nature,  on  recherche  les  petits  vaisseaux  qui 
it  dans  les  interstices  musculaires  ou  au  voisinage 

avec  une  pince  et  des  ciseaux  on  extirpe  un  seg- 
eineux  et  on  Texpose  sur  une  lame  de  verre  qu'on 
[*e  immédiatement  d'une  lamelle  et  qu'on  porte  sous 
'oscope. 

id  on  veut  examiner  le  suc  musculaire,  on  découpe 
jment  de  chaii*  et  on  le  comprime  entre  les  raoï-s 

'.h.  de  méd.  et  pharmacie  militaires. 


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—  349  — 

I 

d'une  pince  à  pression  continue.  La  striction  fait  sourdre 
une  gouttelette  d'un  liquide  rougeâtre  contenant  du  sang, 
des  débris  de  fibres  et  des  gouttelettes  de  graisse.  Toutes 
ces  préparations  doivent  être  faites  assez  rapidement  pour 
éviter  la  dessiccation  et  on  doit  les  examiner  sans  aucun 
réactif,  la  plupart  des  liquides  et  Teau  principalement 
détruisant  immédiatement  les  globules  rouges  et  leur 
faisant  perdre  leur  matière  colorante. 

Quand  la  viande  est  fraîche,  on  constate  de  la  manière 
la  plus  nette  l'existence  de  nombreux  globules  rouges  ayant 
conservé  leur  coloration  normale;  ils  nagent  au  milieu 
d'un  sérum  incolore.  Quand  la  viande  a  été  congelée,  on  ne 
voit  aucun  globule  normal;  ils  sont  tous  plus  ou  moins 
déformés  et  complètement  décolorés  tandis  que  le  liquide, 
ambiant  présente  au  contraire  une  teinte  relativement 
foncée. 

Ces  altérations  du  sang  se  révèlent  à  Toeil  nu  par  des 
caractères  d'une  certaine  importance,  ainsi  décrits  par 
M.  Maljean  :  a  Quand  on  examine  attentivement  les  sur- 
«  faces  de  section  d'une  viande  fraîche,  il  est  toujours  fa- 
«  cile,  par  une  légère  pression,  de  faire  sortir  un  peu  de 
ec  sang  par  les  orifices  vasculaires;  en  outre,  le  trajet  des 
a  petits  vaisseaux  est  dessiné  par  une  trace  rougeâtre  ou 
«  violacée  indiquant  la  présence  du  sang.  Il  n'en  est  pas 
«  de  même  dans  les  viandes  congelées,  les  vaisseaux  sont 
«  peu  apparents  et  se  retrouvent  difficilement  dans  la  coupe 
ce  des  chairs.  Ils  paraissent  vides  et  le  peu  de  liquide  qu'on 
«  en  retire  n'a  pas  la  coloration  habituelle  du  sang.  D'un 
«  autre  côté,  le  suc  musculaire  recueilli  par  la  pression 
<r  est  plus  abondant  et  plus  teinté  que  dans  les  viandes 
«  fraîches.  La  différence  devient  sensible  quand  on  reçoit 
tf  ce  liquide  musculaire  sur  du  papier  blanc  à  filtrer:  il  se 
«  produit  des  taches  plus  étendues  et  plus  foncées.  Enfin 
«  si  on  introduit  un  fragment  de  viande  congelée  dans  un 
a  tube  à  essai  contenant  un  peu  d'eau,  le  liquide  se  colore 
«  plus  rapidement  et  avec  plus  d'intensité  qu'avec  la  viande 
«  fraîche.  » 


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—  350  — 

Note  sur  la  glauc'ine  ;  par  M.  J.-A.  Battandier. 

)epuis  le  mémoire  de  Probst  (I),  il  a  été  publié  peu  de 
ise  sur  la  glaucine.  C'est  pourtant  un  alcaloïde  abondant 
il  y  aurait  intérêt  à  essayer  physiologiquement,  mais  p^r 
procédés  indiqués  par  Probst  il  élait  à  peu  près  impos- 
ie  d'obtenir  des  sels  purs  et  cristallisés,  ainsi  que  je  Tai 
statéavec  de  nombreux  acides  minéraux  ou  organiques, 
peut  facilement  obtenir  le  bromhydrate  en  belles  ai- 
lles prismatiques  très  brillantes  par  le  procédé  suivant  : 
'extrais  la  glaucine  du  suc  concentré  de  feuilles  de 
mium  luteum  par  l'ammoniaque  et  Téther  de  pétrole, 
ther  de  pétrole  est  repris  par  de  l'eau  acidulée  d'acide 
tique,  et  enfin  l'acétate  de  glaucine  est  précipité  par 
nmoniaque.  La  glaucine  se  sépare  en  une  masse  caille- 
tée  très  blanche  qui  se  contracte  peu  à  peu  et  que  Ton 
it  tirer  en  fils  soyeux  à  la  manière  du  sucre  dit  en 
lides.  Cette  glaucine  à  la  longue  noircit  et  s'allére 
me  à  l'abri  de  la  lumière.  Si  on  la  dissout  dans  de 
cool  à  95*  et  que  l'on  sature  la  solution  avec  de  Tacide 
mhydrique  en  solution  aqueuse,  le  bromhydrate  de 
ucine  cristallise  immédiatement  et  les  produits  bruns 
venant  de  l'altération  de  la  glaucine  restent  dissous 
is  l'alcool.  On  jette  ces  cristaux  sur  un  filtre  et  on  les 
3  avec  un  peu  d'alcool  fort.  Par  redissolution  dans 
cool  bouillant  ils  cristallisent  en  très  belles  aiguilles 
smatiques  rosées.  Le  bromhydrate  de  glaucine  est  bien 
s  soluble  dans  l'eau  que  dans  l'alcool.  On  peut  faire 
stalliser  la  solution  aqueuse,  mais  les  cristaux  sont 
PS  difficiles  à  purifier. 

^es  réactions  de  la  glaucine  n'ont  jamais  été  complè- 
lent  décrites.  Lorsque  l'on  traite  par  l'acide  sulfurique 
centré  la  glaucine  ou  ses  sels,  on  obtient  non  pas  une 
)ration  violette,  mais  une  belle  teinte  bleu  de  ciel.  Ce 
5t  que  par  la  chaleur,  ou  au  bout  d'un  ou  deux  jours  à 

)  Annalen  der  Chem.  und  Phann.,  1836. 

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—  351  — 

froid  que  se  produit  la  teinte  violette.  Cette  < 
se  produit  immédiatement  qu'avec  les  produi 
venant  de  l'altération  de  la  glaucine.  Ces  pr 
repris  par  Téther  de  pétrole  lui  cèdent  un  al< 
semblable  à  la  glaucine,  mais  se  colorant  dii 
violet  par  Tacide  sulfurique.  Le  reste  de  la 
bien  décrit  dans  le  mémoire  de  Probst.  L'acic 
chauffé  avec  la  glaucine  jusqu'à  émettre 
vapeurs  ne  la  charbonne  point  et  ne  dégagi 
sulfureux.  La  solution  violette  ainsi  obtenue  ^ 
teinte  pendant  des  années  si  l'humidité  at 
n'intervient  pas.  Dans  le  cas  contraire,  ou 
d'eau,  elle  prend  une  teinte  fleur  de  pécher  ] 
sursature  par  l'ammoniaque,  il  se  forme 
indigo,  très  stable,  que  l'acide  sulfurique  re 
une  couleur  violette. 

En  employant  de  la  glaucine  récemment 
peut  obtenir  le  bromhydrate  absolument  in 
les  eaux  mères  donnent  bientôt  des  cristaux 
noir  animal  décolore  difficilement  d'une  faç 

J'ai  trouvé  une  nouvelle  et  très  belle  réactic 
cine.  A  10*^  d'acide  sulfurique  on  ajoute  quat 
nitrate  acide  de  mercure  et  on  agite;  on  b? 
soucoupe  en  porcelaine  avec  ce  mélange  < 
tomber  quelques  petits  cristaux  de  glaucin< 
ses  sels.  En  inclinant  la  soucoupe  on  voit  si 
stries  d'un  vert  intense,  passant  peu  à  peu  au 


REVUE  DES  TRAVAUX  PUBLIES  RECEM 

SUR  LES  PRINCIPES  IMMÉDIATS  CONTENUS  DANS  L 

Par  M.  Em.  Bourquelot  (suite)  (I 

Sur   quelques   principes   des  écorces   d 

MM.  CiAMiciAN  et  P.  SiLBER  (2).  — Lcs  écorce 

(1)  Voir  le  N*  du  15  mars  1892. 

(2)  Sopra  alcani  principii  dellc  corteccie  di  «  Cote  ».  Gazz 
\\l,  (u),  473,  1891. 


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—  352  — 

déjà  été  l'objet  dé  recherches  étendues  de  la  part  de  Jobst 
et  Hesse,  qui  en  ont  retiré  plusieurs  principes  immédiats, 
à  savoir  :  la  cotohie^  la  paracotoîne,  Yoocyleucotine^  la  leucotine 
et  Vhydrocotoîne  (1).  MM.  Ciamîcian  et  SiUber  viennent  de 
reprendre  l'étude  du  dernier  de  ces  composés  :  Thydro- 
cotoïne.  Leurs  recherches  ont  porté  uniquement  sur  le 
produit  désigné  sous  ce  nom  dans  le  commerce. 

D'après  ces  chimistes,  ce  produit  renferme  bien  Thydro- 
cotoïne  de  Hesse,  mais  il  contient  en  outre,  et  en  grandes 
proportions  j  un  autre  principe  immédiat  auquel  ils  donnent 
le  nom  de  prolocotoine. 

L'hydrocotoïne  purifiée  possède  les  propriétés  qui  lui 
ont  été  attribuées  par  Jobst  et  Hesse.  C'est  un  corps 
cristallisé  en  grandes  aiguilles  prismatiques,  jaune  pâle, 
fusible  à  98%  soluble  dans  Falcool,  Téther,  le  chloroforme 
et  l'acide  acétique,  mais  pas  sensiblement  dans  l'eau.  8a 
composition  centésimale  et  son  poids  moléculaire  déter- 
miné par  la  méthode  de  Raoult  correspond  à  la  for- 
mule  €»«H»*0*. 

La  protocotoïne  se  rapproche  à  beaucoup  d'égards  de 
l'hydrocotoïne.  Elle  se  présente  cristallisée  en  prismes 
raonocliniques,  de  couleur  jaune  clair,  fusibles  à  141-142*. 
Elle  est  insoluble  dans  l'eau,  mais  se  dissout  dans  l'alcool, 
l'éther,  le  chloroforme,  le  benzol  et  l'acide  acétique.  Elle  est 
pourtant  moins  soluble  dans  l'alcool  que  l'hydrocotoïne,  et 
c'est  en  s'appuyant  sur  cette  propriété  que  ces  deux  corps 
peuvent  être  séparés  l'un  de  l'autre.  Sa  composition  cen- 
tésimale et  son  poids  moléculaire  correspondent  à  la  for- 
mule €"H**0«. 

D'après  les  auteurs,  l'hydrocotoïne  et  la  protocotoïne 
possèdent  les  propriétés  d'un  phénol  monoatomique 
qu'elles  perdent  lorsqu'on  les  méthylise  à  l'aide  de  l'iodure 
de  méthyle.  En  outre,  elles  renferment  deux  groupements 
oxyméthyliques  qu'il  est  facile  de  mettre  en  évidence,  en 
sorte  qu'on  peut  exprimer  partiellement  leur  constitution 
par  les  formules  suivantes  : 

(1)  Ber,  d,  d.  chem.  geselU,,  1876  et  1877. 

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V 


—  353  — 

et 

G"H'Ô' 

HydrocotoTne. 

ProtO( 

D'autre  part,  la  façon  dont  ces  corps  soi 
par  les  acides  et  les  bases  (formation  d'acid 
d'acide  protocatéchique)  indiquent  que  ce  soc 

D'après  quelques  recherches  du  professeu 
protocotoïne  serait  un  corps  indilTérent  au 
physiologique. 

Sur  le  gentisin  ;  par  MM.  Kostanecki  et  I 
Le  gentisin,  composé  retiré  de  la  gentian 
Ch.  Lecomte,  a  été,  depuis  cette  époque,  étui 
reprises  sans  pourtant  qu'on  ait  réussi  à  étal 
tution  chimique. 

M.  Kostanecki  vient  de  résoudre  en  partie 
En  traitant  le  gentisin  par  l'acide  iodhydriqi 
de  Téther  méthyliodhydrique  et  un  composa 
gentiséine,  €*'H'0*,  qui  ne  diffère  du  gentis 
groupe  méthyle  en  moins.  Le  gentisin  s( 
éther  méthylique  de  la  gentiséine. 

Ce  dernier  corps  cristallise  avec  deux  moh 
cristallisation  en  fines  aiguilles  de  couleur  ja 
perdent  leur  eau  à  100**  en  prenant  une  coule 
prononcée.  Chauffé  avec  l'acide  acétique  anl 
tate  de  chaux  déshydraté,  il  donne  un  éthe 
€**H'^*(G*H'0*)'  qui  cristallise  en  aiguille! 
dans  l'alcool,  mais  facilement  solubles  dai 
tique.  La  gentiséine  peut  donc  être  consi 
renfermant  trois  hydroxyles,  €**H'0'(OH)' 
tution  du  gentisin  peut  être  exprimée  pa 
€"H«0'{0€H»)(OH)*. 

MM.  Kostanecki  et  Schmidt  ont  en  outre  ol 
éther  en  méthylant  le  gentisin  et  la  gentiséin 
éther  diméthylique  de  la  gentiséine  :  €^*'H*0* 

(!)  Ueber  das  gentisin.  Schweis.  Woch.  f,  Pharm.,  n* 


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—  354  — 


-corps  cristallisé  en  aiguilles  jaunes  clair,  fondant  à  167*. 
Il  faut  remarquer  enfin  que  le  gentisin  et  la  gentiséine 
d'une  part,  ont  des  analogies  avec  la  quercétine  et  la 
rhamnétine  d'autre  part. 


Sur  les  principes  immédiats  de  récorce  d^angusture  ; 

par  MM.  H.  Beckurts  et  P.  Nehring  (1).  —  L'écorce  d'an- 
gusture  [Cuiparia  trifoUata  Eiigler,  Galipea  officinalis 
Hancock)  a  déjà  été  l'objet  de  recherches  nombreuses,  de 
l'ensemble  desquelles  il  paraissait  ressortir,  avant  le  tra- 
vail que  nous  analysons,  qu'elle  renfermait  :  1*  trois  alca- 
loïdes, Vangusturine  (Brandes),  la  cuspartne  (Bôhringer)  et 
la  galipeïne  (Bôhringer)  ;  2^  uue  essence  (Herzog)  ;  3*»  une 
matière  amère  (Pfafif)  ;  4®  des  résines  (Oberlin  et  Schlagden* 
hauffen)  ;  5^  de  la  cire  ;  6*  enfin  de  l'acide  tartrique  libre 
(Pfaff)  et  des  sels.  Ajoutons  que  Baladin  prétendait  en 
avoir  retiré  un  corps  cristallisé  non  azoté  qu'il  a  nommé 
^usparine,  composé  que  n'a  pas  retrouvé  Herzog. 

MM.  Beckurts  et  Nehring  ont  épuisé  Técorce  grossiè- 
rement pulvérisée  successivement  par  l'éther  froid,  par 
l'alcool  à  95**  froid  et  par  de  l'eau  acidulée  d'acide  sulfu- 
rique. 

Les  produits  obtenus  à  l'aide  des  deux  premiers  dissol- 
vants, soumis  à  des  traitements  appropriés,  ont  fourni 
d'abord  quatre  alcaloïdes  que  les  auteurs  nomment  : 
galipine^  cusparine,  cusparidine  et  galipidine.  L'extrait 
éthéré  a  donné  en  outre  une  essence,  et  l'extrait  alcoolique 
une  matière  amère. 

La  galipine,  qui  parait  identique  à  la  galipeïne  de 
Bôhringer,  est  cristallisée  en  aiguilles  flexibles  blanches. 
Elle  fond  à  115<',5,  est  très  soluble  dans  le  chloroforme, 
l'acétone  et  le  benzol,  soluble  dans  l'éther  et  peu  soluble 
dans  l'éther  de  pétrole.  Sa  composition  centésimale  cor- 
i-espond  à  la  formule  0"H"AzO*.  Elle  fournit  avec  les 


(1)  Ucber  dio  Bestandteilo  der  Aiigosturarinde ,  der  Rinde  von  Cusparia 
iHfoliata  Englcr,  Archiv  der  Pharmacie  ;3J,  XXLX,  p.  591, 189[. 


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—  355  — 

acides  des  sels  cristallisés  en  aiguilles  jaunes  (chlorhy- 
drate, bromhydrate,  sulfate  acide).  Enfin  elle  donne,  avec 
riodure  de  méthyle,  un  produit  d'addition 

(G"H"AzO»€HM) 

cristallisé  en  aiguilles  jaunâtres  fusibles  à  146''. 

La  galipidine  cristallise  en  lamelles  soyeuses  blanches. 
Elle  fond  à  1  il*.  Elle  est  facilement  soluble  dans  Talcool, 
réther,  le  benzol,  Téther  acétique,  le  chloroforme,  et  peu 
soluble  dans  Téther  de  pétrole.  Sa  composition  centésimale 
répond  à  la  formule  €'*H**AzO'.  Elle  donne  avec  les  acides 
des  sels  cristallisés  jaunâtres,  solubles  dans  Teau  bouil- 
lante et  possédant  une  saveur  amère.  Avec  Tiodure  de 
méthyle,  elle  donne,  comme  la  base  précédente;  un  pro- 
duit d'addition  qui  fond  à  142<*. 

La  cusparïne  cristallise  en  aiguilles  groupées  en  marner 
Ions  qui  fondent  à  89*.  Elle  est  facilement  soluble  dans 
l'alcool,  le  chloroforme,  l'acétone,  le  benzol,  Téther,  et  diffi- 
cilement dans  la  ligroïne  et  l'éther  de  pétrole.  Sa  compo- 
sition centésimale  correspond  à  la  formule  G'*H**AzO' 
(Kôrner  et  Bôhringen  avaient  trouvé-  pour  leur  cusparine, 
sans  doute  identique  avec  celle-ci.  G**  H"  AzO').  Elle  fournit 
avec  les  acides  des  sels  blancs  difiicilement  solubles  dans 
l'eau,  plus  facilement  dans  l'alcool.  La  cusparine  donne 
également  avec  Tiodure  de  méthyle  un  produit  d'addition, 
lequel  fond  à  186*. 

hsictisparidinese  présente  cristallisée  en  aiguilles  rassem- 
blées en  rosettes,  qui  fondent  à  78*.  Formule,  €*•  H "AzG*. 
Elle  donne  également  des  sels  cristallisés  avec  les  acides 
et  un  produit  d'addition  avec  Tiodure  de  méthyle.  (Point 
de  fusion,  149*.) 

lukuile  essentielle  est  jaunâtre.  Son  poids  spécifique 
est  0,956  à  15*.  Elle  a  une  odeur  aromatique.  Elle  se  dis- 
sout en  totalité  dans  l'éther,  l'acool,  l'éther  de  pétrole,  le 
chloroforme  et  l'acide  acétique.  Elle  rougit  le  papier  bleu 
de  tournesol.  Elle  ne  renferme  ni  phénol,  ni  acétone,  ni 
aldéhyde. 

La  matière  amère  que  les  auteurs  appellent  angusturinej 


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rv  '^ 


—  356  — 

lien  que  ce  mot  ait  déjà  servi  à  désigner  un  autre  composé, 
e  présente,  après  de  nombreuses  purifications,  sous  la 
3rme  de  cristaux  microscopiques  bruns  jaunâtres  solubles 
ans  l'eau,  Talcool  et  Tacide  acétique.  Sa  composition 
enlésimale  répond  à  la  formule  €®H*'0*. 

En  dernier  lieu,  Texamen  du  produit  obtenu  dans  le 
paitement  à  Teau  acidulée  a  fait  supposer  aux  auteurs 
u'il  renfermait  un  glucoside  particulier,  mais  Tétude  de 
e  corps  n'a  pu  être  poursuivie. 

(A  suivre.) 


REVUE  DES  PUBLICATIONS  DE  PHARMACIE, 
PHYSIOLOGIE,   MICROBIOLOGIE,   CHIMIE,   INDUSTRIE. 


Pharmacie,  Médicaments  nouveaux. 

Asparaginate  de  mercure  (1).  —  D'après  E.  Ludwig, 
n  prépare  ce  composé  de  la  façon  suivante  :  on  dissout 
0«'  d*asparagine  dans  l'eau  chaude  et  on  ajoute  peu  à  peu 
e  l'oxyde  jaune  de  mercure  à  la  solution,  jusqu'à  ce 
u'elle  n'en  dissolve  plus.  On  laisse  refroidir  et  on  filtre, 
^ans  un  volume  exactement  mesuré  du  liquide,  on  dose 
5  mercure,  ce  qu'on  peut  faire  en  précipitant  par  Thydro- 
ène  sulfuré  et  en  pesant  le  sulfure  de  mercure  préala- 
lement  lavé  et  desséché.  On  étend  alors  la  solution  de 
ïUe  sorte  qu'elle  renferme  soit  1,  soit  2  p.  100  de  mercure, 
livant  les  besoins. 

Il  peut  se  faire  que,  au  moment  de  l'addition  d'eau  ou  au 
out  de  quelque  temps,  il  se  produise  un  trouble  blanc  ; 
Q  le  fait  disparaître  facilement  en  ajoutant  un  peu  d'aspa- 
iginé  pulvérisée.  La  préparation  constitue  un  liquide 
lair,  incolore,  inodore  et  doué  d'une  saveur  métallique 
igërement  caustique. 

D'après  H.  Thoms,  le  composé  formé  serait  une  combi- 
aison  d'oxyde  de  mercure  avec  l'asparagine  (amide  de 

(1)  Pharm.  Poti.,  XXV,  p.  285,  1892. 


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—  357  — 

l'acide  aspartique),  ayant  la  formule  de  constitution  sui- 
vante : 

Usage:  J.  Neum«ann  a  employé  récemment  ce  composé 
en  injections  sous-cutanées  dans  le  traitement  de  la  sy- 
philis. Il  affirme  que  ces  injections  ne  sont  que  très  rare- 
ment douloureuses.  Em.  B. 


Pyroborate  de  mercure  ;  par  M.  Vincenz  Tokayer  (1). — 
Ce  sel  se  prépare  par  double  décomposition  avec  le  bichlo- 
rure  de  mercure  et  le  borate  soude.  La  réaction  est  la 
suivante  :  HgCP  +  Na»Bo*0'  =2NaCl  +  HgBo*0\ 

On  dissout,  d'une  part,  76«'  de  borate  de  soude,  et  d'au- 
tre part,  54«'  de  bichlorure  de  mercure  dans  un  litre  d'eau 
distillée.  On  ajoute  la  première  solution  à  la  seconde  en 
remuant  continuellement  avec  un  agitateur  en  verre.  Il  se 
fait  un  précipité  brun  qui  se  sépare  rapidement.  On  lave 
soigneusement  avec  de  l'eau  distillée  et  on  fait  sécher  à 
l'obscurité.  La  préparation  doit  d'ailleurs  être  faite  à  l'abri 
de  la  lumière  du  jour. 

Le  pyroborate  de  mercure  se  présente  sous  la  forme 
d'une  poudre  brune,  amorphe,  qui  n'est  soluble  ni  dans 
l'eau,  ni  dans  l'alcool. 

Mode  d'emploi:  en  pommades,  dans  la  proportion  de 
1  p.  50  de  lanoline  ou  de  vaseline.  Em.  B. 


Nouveille  antipyrine  (2).  —  Il  s'agit  d'un  isomère  de 
l'antipyrine  actuellement  employée  en  thérapeutique,  iso- 
mère qui  jouirait  des  mêmes  propriétés  analgésiques  que 
cette  dernière. 


(1)  Hydrargyrum  pyroboricum.  —  Pharm,  Poat,,  XXV,  p.  156,  189i. 

(2)  Pharmaceulische  Zeitung,  XXXYII,  p.  176,  1892. 


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TA 


—  358  — 

On  sait  que  la  préparation  de  l'antipyrine  de  Knorr  se 
fait  en  trois  temps  : 

1«  Combinaison  à  froid  de  la  phénylhydrazine  G*H'Az* 
avec  Télher  acétylacétique  G*H*®^';  il  y  a  élimination 
d'eau  et  formation  du  composé  G"  H"Az'0'  ; 

2*  Elimination  d'une  molécule  d'alcool  éthylique  du 
composé  précédent  en  chauffant  au  bain-marie  ;  on  a  ainsi 
le  nouveau  composé  €*"H'®  Az'O  [phénylméthylpyrazoloné]  ; 

3**  Méthylisation  de  la  phénylméthylpyrazoloné  à  l'aide 

de  Téther  méthyliodhydrique.  L'antipyrine  ainsi  obtenue 

est  de  la  phényldiméthylpyrazolone.  Sa  formule  brute  est 

C"A*'Az'^  et  sa  formule  de  constitution  serait,  d'après 

Knorr  : 

Az.€«H« 


€H>.  Az 


€H».  e 


€0 


en 


D'après  Lederer,  pour  préparer  Tisoantipyrine,  on  fait 
un  mélange  de  P-bromobutyrate  de  potasse  dissout  dans 
2  parties  et  demi  d'eau,  d'acétate  de  soude  et  de  phénylhy- 
drazine (quantité  calculée),  qu'on  abandonne  à  la  tempéra- 
ture ordinaire.  Ô'il  se  forme  deux  couches  distinctes,  on 
chauffe  quelque  temps  au  bain-marie  pour  achever  la 
réaction.  Le  produit  principal  de  cette  réaction  est  de  la 
phémjlmétkylhydroisopyrasolone.Oïi  l'enlève  en  épuisant  par 
l'éther,  on  le  purifie  par  cristallisation  dans  le  benzol  et 
on  le  soumet  à  l'action  d'un  oxydant  faible  (solution  aqueuse 
diluée  de  perchlorure  de  fer).  Il  perd  deux,  atomes  d'hy- 
drogène et  se  change  en  phénylméthylisopyrasolone. 

Az.e'ii*  Az-eMi»^ 


HAz 


Ge 


€H.€H» 


eH* 


HAz 


oe 


€.  €11» 


€H 


Phénylméthylhydroisopyrazolone. 


Phénylméthylisopyrasolone. 


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J 


—  359  — 

On  traite  ce  dernier  corps  par  Téther  méthyliod 
drique  en  solution  méthylique  et  on  obtient  l'isoant 
rine  : 


eH'.  Az 


oe 


€.  €FI» 


€H 


On  voit  que  si  on  adopte  le  numérotage  de  Knorr,  1 
antipyrine  diffère  théoriquement  de  Tantipyrine  en  ce 
que  les  deux  groupements  €0(5)  et  GH*.  €  (3)  ont  chî 
réciproquement  de  sommet  et  sont  devenus  OG  (l 
€.  GH'  (5). 

L*antipyrine  et  Tisoantipyrine  présentent  un  g 
nombre  de  propriétés  communes.  Ces  deux  composés  c 
tituent  des  cristaux  incolores  fusibles  à  113**,  solubl 
froid  dans  l'eau,  Talcool,  le  chloroforme  et  à  chaud  dai 
benzol  et  le  toluol.  Ils  se  séparent  de  leur  solution  aqu 
additionnée  de  lessive  de  soude  sous  la  forme  d'un  liq 
huileux  que  l'éther  enlève  aisément.  Enfin,  ils  possè 
les  mêmes  propriétés  physiologiques. 

Ils  diffèrent  cependant  sur  les  points  suivants  :  Le 
cylate  d'isoantipyrine  est  difficilement  obtenu  à  ] 
cristallin,  tandis  que  lesalicylate  d'antipyrine  (salipy] 
cristallise  avec  la  plus  grande  facilité.  Le  picrate  c 
antipyrine  fond  à  168**,  tandis  que  le  picrate  d'anlip^ 
fond  à  187**.  Le  dérivé  nitré  de  Tisoantipyrine,  qu'oi 
peut  préparer  qu'en  observant  les  plus  grandes  pré 
tions,  est  constitué  par  des  aiguilles  d'un  vert  mousse 
détonent  à  155**,  alors  que  le  dérivé  nitré  de  Tantipy; 
qui  se  présente  en  cristaux  d'un  vert  clair,  détone  à 

Em.  B. 


Physiologie. 

Suc  gastrique;  par  M.  Maurice  Arthus.  —  Pendan 
dernières  années,  les  physiologistes  et  les  chimiste 


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■^'z^/^-ir^K^r'^im^'^^' 


—  360  — 

sont  attachés  à  étudier  la  composition  du  suc  gastrique  et 
les  transformations  chimiques  subies  par  les  aliments 
dans  Testomac  ;  les  pathologisles  et  les  cliniciens  ont  cher- 
ché à  appliquer  les  données  de  la  physiologie  normale  et 
pathologique  à  rétablissement  du  diagnostic  des  affections 
stomacales. 

Le  suc  gastrique  est  caractérisé  par  sa  réaction  acide  et 
par  deux  propriétés  :  la  propriété  de  peptoniser  les  subs- 
tances albuminoïdes,  et  la  propriété  de  caséifier  le  lait; 
ou,  comme  on  a  l'habitude  de  dire,  le  suc  gastrique  con- 
tient des  combinaisons  acides  et  deux  ferments  solubles  : 
la  pepsine  et  le  principe  actif  de  la  présure  généralement 
désigné  aujourd'hui  par  le  mot  labferment.  Ce  nom  lui  a 
été  donné  par  Hammarsten,  professeur  à  l'Université  sué- 
doise d'Upsal,  qui,  le  premier,  Ta  isolé  et  étudié. 

I 

C*est  la  réaction  acide  du  suc  gastrique  qui  a  tout  d'abord 
frappé  les  observateurs  et  provoqué  les  recherches  expéri- 
mentales. 

Dans  une  première  période  qui  s'étend  de  1824  à  1878, 
c'est  la  nature  de  Tacide  des  combinaisons  acides  du  suc 
gastrique  qu'on  se  propose  de  déterminer  :  les  travaux  de 
Prout,  de  Tiedemann  et  Gmelin,  de  Cl.  Bernard  et  Bar- 
reswil,  de  Lehmann,  de  Blondlot,  de  Cari  Schmidt,  de 
M.  Ch.  Richet  montrent  que  l'acidité  du  suc  gastrique 
n'est  pas  due  normalement  à  la  présence  d'acides  lactique, 
butyrique,  acétique  ou  de  phosphate  acide  de  chaux.  Sans 
doute  ces  diverses  substances  existent  parfois  dans  le  suc 
gastrique  ;  mais  elles  sont  le  produit  de  fermentations  ou 
de  réactions  intra-stomacales,  elles  ne  sont  pas  le  produit 
normal  de  la  sécrétion  stomacale.  Ces  recherches  montrent 
qu'il  existe  dans  le  suc  gastrique  des  combinaisons  chlo- 
rées acides,  capables  de  donner  certaines  réactions  de 
l'acide  chlorhydrique  et  d'abandonner  des  vapeurs  de  cet 
acide  dans  certaines  circonstances  ;  elles  sont  insuffisantes 
pour  prouver  l'existence  d'acide  chlorhydrique  chimique- 
ment libre  dans  le  suc  gastrique. 


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—  361  — 

Dans  une  seconde  période  qui  commence  en  1878,  avec 
le  travail  de  M.  Ch.  Richet  (1),  on  s'est  proposé  d'établir 
la  nature  de  ces  combinaisons  chlorées  :  est-ce  de  Tacide 
chlorhydrique  libre?  ou  des  chlorures  organiques,  de 
Tacide  chlorhydrique  faiblement  combiné,  comme  on  a 
coutume  de  dire?  Les  avis  sont  encore  partagés  à  cet 
égard  :  les  uns  admettent  que  tout  le  chlore  est  à  Tétat  de 
combinaisons  métalliques  et  organiques  autres  que  Tacide 
chlorhydrique;  les  autres,  supposant  qu'une  partie  du 
chlore  se  trouve  à  l'état  d'acide  chlorhydrique  libre,  in-  'p 

diquent  des  procédés  pour  doser  séparément  le  chlore  fai- 
blement combiné  et  le  chlore  de  l'acide  libre.  Il  n'y  a  là 
qu'une  discussion  de  mots  qui  n'existerait  pas  si  l'on  avait 
pris  soin  de  définir  exactement  ce  qu'est  l'acide  libre. 

L'acide  chlorhydrique  n'est  libre  dans  une  liqueur  que 
si  cette  liqueur  présente  les  réactions  et  toutes  les  réac- 
tions de  la  solution  aqueuse  d'acide  chlorhydrique  ;  c'est 
là  une  définition  admise  par  les  chimistes. 

Si  dans  cetle  liqueur  une  ou  plusieurs  des  réactions  de 
cet  acide  manquent,  sont  masquées,  comme  disent  cer- 
tains auteurs,  l'acide  n'est  plus  libre,  il  est  combiné.  Cette 
définition  étant  admise,  et  elle  doit  être  admise,  si  l'on 
veut  éviter  les  discussions  subtiles  et  vaines,  on  peut 
résoudre  la  question  de  l'état  du  chlore  dans  le  suc  gas- 
trique. 

M.  Gh.  Richet  montre  que  le  suc  gastrique  ne  peut  mettre 
en  liberté  que  la  moitié  de  l'acide  acétique  des  acétates 
alcalins,  tandis  que  l'acide  chlorhydrique  en  solution 
aqueuse  de  même  acidité  que  le  suc  gastrique  employé, 
met  en  liberté  la  totalité  de  l'acide  acétique  des  acétates 
alcalins.  On  sait  aujourd'hui  qu'il  n'en  est  pas  tout  à  fait 
ainsi  et  qu'il  convient  de  modifier  de  la  façon  suivante  la 
proposition  de  M.  Richet.  Si,  en  présence  de  suc  gas- 
trique, on  met  une  quantité  d'acétate  alcalin  correspon- 
dant chimiquement  à  l'acidité  du  suc  gastrique ,  la  moitié 

(I)  Deê  propriétés  chimiques  et  physiologiques  du  suc  gastrique  ches 
r homme  et  les  animatu:,  Paris,  1878. 

/(mm.  de  Pksrm.  et  de  Chim.,  5*  série,  t.  XXV.  (!•'  av  ril  1892.)       ^-^ 


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—  362  — 

de  l'acide  acétique  de  Tacétate  est  mise  en  liberté  ;  si,  au 
contraire,  on  met  en  présence  équivalents  égaux  d*acide 
chlorhydrique  et  d'acétate  alcalin,  les  33/34  de  l'acide 
acétique  sont  mis  en  liberté. 

En  soumettant  à  la  dialyse  le  suc  gastrique,  M.  Ch.  Ri- 
chet  a  constaté  que  le  quart  des  chlorures  métalliques  de  ce 
suc  passe  dans  le  liquide  extérieur  aussi  vite  que  le  vingt- 
cinquième  de  l'acide  chlorhydrique  de  ce  suc,  tandis  que 
pour  un  mélange  d'acide  chimiquement  libre  et  de  chlo- 
rures métalliques,  ce  sont  ces  derniers  qui  dialysent  le 
plus  lentement.  Ces  considérations  démontrent  que  le  suc 
gastrique  contient  des  combinaisons  chlorées  organiques 
autres  que  l'acide  chlorhydrique  libre  ;  elles  ne  démontrent 
pas  que  ce  suc  ne  renferme  pas  d'acide  chlorhydrique  libre. 

Cl.  Bernard,  reprenant  les  expériences  de  distillation 
déjà  faites  par  Prout,  par  Braconnot,  par  Tiedemann  et 
Omelin,  constate  qu'il  ne  se  dégage  pas  d'acide  chlorhy- 
drique pendant  Tévaporation,  même  à  la  température 
d'ébullition  ;  ce  n'est  que  lorsque  le  suc  gastrique  est 
amené  à  consistance  sirupeuse  que  commencent  à  se  dé- 
gager les  vapeurs  d'acide  chlorhydrique.  On  sait  qu'au 
contraire  les  solutions  aqueuses  d'acide  chlorhydrique, 
même  faibles,  émettent  des  vapeurs  à  la  température  ordi- 
naire, à  plus  forte  raison  à  80«,  90*,  etc.  La  distillation  du 
suc  gastrique  dans  un  vide  partiel,  soit  à  une  température 
voisine  de  la  température  normale  du  corps  (dans  des 
conditions  incapables,  par  conséquent,  d'avoir  déterminé 
des  modifications  chimiques  importantes),  soit  à  une  terti- 
pérature  plus  élevée,  inférieure  à  100*,  ne  donne  lieu  à 
aucun  dégagement  d'acide  chlorhydrique.  On  peut  donc 
affirmer  que  le  suc  gastrique  ne  contient  pas  d'acide 
chlorhydrique  chimiquement  libre. 

Sans  doute  le  suc  gastrique  présente  quelques-unes  des 
réactions  de  l'acide  chlorhydrique;  en  particulier  des  réac- 
tions colorées.  Les  cliniciens,  qui  font  un  usage  constant 
de  ces  réactifs,  prétendent  pouvoir  établir  la  présence  ou 
l'absence  d'un  acide  libre,  la  nature  de  cet  acide  libre  dans 
un  contenu  gastrique.  Par  l'orangé  Poirrier  ou  le  rouge 


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—  363  — 

Congo,  ils  séparent  Tacidité  due  à  un  acide  libre  de  Taci* 
dite  due  à  un  sel  acide  ;  par  le  violet  de  méthyle  et  le  vert 
malachite,  ils  établissent  la  nature  de  l'acide  libre,  s'il  y 
en  a;  par  la  phlorogjucine-vanilline  en  solution  alcoolique, 
Giinzburg  caractérise  Facide  chlorhydrique  qu'il  appelle 
libre;  par  la  résorcine  sucrée  en  solution  alcoolique, 
Boas  prétend  arriver  au  même  résultat. 

En  admettant  que  les  réactions  colorées  donnent  dans 
tous  les  cas  un  résultat  positif,  ce  qui  n'est  d'ailleurs  pas 
vrai,  on  n'en  saurait  conclure  qu'il  existe  de  l'acide 
chlorhydrique  libre  dans  le  suc  gastrique,  mais,  purement 
et  simplement,  qu'il  y  existe  des  combinaisons  donnant 
les  réactions  colorées  de  l'acide  chlorhydrique,  ce  qui  est 
bien  différent. 

Comment  se  fait-il  alors  qu'on  ait  proposé  récemment 
plusieurs  méthodes  ayant  pour  objet  de  doser  séparément 
Facide  libre  et  l'acide  faiblement  combiné?  C'est  qu'on  n'a 
pas  attribué  à  l'expression  acide  libre  sa  valeur  véritable 
et  rigoureuse. 

Pour  Sjôqvist,  par  exemple,  l'acide  libre  correspond  au 
chlore  qui,  par  évaporation  du  suc  gastrique  en  présence 
du  carbonate  de  baryum,  donne  du  chlorure  de  baryum  (1). 
-  Mintz  considère  comme  libre  l'acide  chlorhydrique  qui 
correspond  à  la  quantité  de  soude  qu'il  faut  ajouter  au  suc 
gastrique  pour  que  ce  dernier  ne  donne  plus  la  réaction 
colorée  de  la  phloroglucine-vanîlline  de  Gûnzburg  ou  la 
réaction  colorée  de  la  résorcine  sucrée  de  Boas  (2). 

Léo  détermine  par  les  procédés  acidimétriques  ordi- 
naires l'acidité  du  suc  gastrique  avant  et  après  traitement 
par  le  carbonate  de  chaux  (3). 

La  quantité  d'acide  saturée  par  le  carbonate  de  chaux 


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(i)  Eino  neue  Méthode  freie  Salzftiire  im  Mageninhalte  quantitative  zu 
besUmmeD.  Zeitschr^  f.  phy$iol.  Chemie,  XIII,  1889. 

(2)  s.  Mintz,  Bine  einfacbe  Méthode  zur  quantitativen  Bestiromung  der 
frêion  Salzs&ure  im  Mageninhalt.  Wiener  klin  Wochensch.,  1889;  Gûnz- 
burg,  Centralbl  f,  klin  Med.,  1887;  Boas,  CentralbL  f,  klin  Med^,  1888 

(Z)  Kine  neue  Méthode  zur  Sâurebcstimmung  im  Mageninhalt.  CeniralbU 
f.  d,  med.  Wiss.^  1889. 


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—  364  — 

est,  pour  cet  auteur,  de  Tacide  chlorhydrique  libre.  Celte 
méthode  ne  serait  applicable,  bien  entendu,  que  dans  le 
cas  où  le  suc  gastrique  ne  contiendrait  pas  d'acides  anor- 
maux ou  de  combinaisons  acides  pouvant  être  neutralisés 
par  le  carbonate  de  chaux. 

Précisément,  dans  un  cas  semblable,  la  méthode  de  Léo 
donnerait  un  résultat  nul,  car  on  sait  que  le  suc  gastrique 
normal  ne  peut  pas  attaquer  le  carbonate  de  chaux  ;  c'est 
même  une  excellente  raison  qu'on  peut  ajouter  à  celle  qui 
a  été  précédemment  signalée  pour  démontrer  la  non 
existence  d'acide  chlorhydrique  libre  chimiquement.  Il 
est  donc  certain  que  Léo  rapporte  à  Facide  chlorhydrique 
libre  une  acidité  qui  dépend  uniquement  d'acides  orga- 
niques anormaux. 

Jolies  admet  que  la  méthode  de  Sjôqvist  donne  Tacide 
chlorhydrique  libre,  mais  seulement  chimiquement  libre, 
et  non  pas  physiologiquement  libre.  Il  admet  qu'on  peut 
déterminer  cette  proportion  d'acide  physiologiquement 
libre  en  sachant  combien  il  faut  ajouter  de  soude  à  un  suc 
gastrique  pour  faire  disparaître  sous  une  épaisseur  donnée 
les  deux  bandes  d'absorption  que  présente  une  solution 
déterminée  d'éosine  en  présence  du  suc  gastrique.  On  voit, 
sans  qu'il  soit  nécessaire  d'insister,  tout  ce  qu'il  y  a  d'ar- 
bitraire dans  une  telle  distinction  des  différentes  formes 
de  l'acide  chlorhydrique,  et  dans  le  procédé  proposé  pour 
les  doser. 

A  toutes  ces  méthodes  on  peut  adresser  un  même  re- 
proche :  elles  ne  permettent  pas  de  connaître  l'acide  chi- 
miquement libre  ;  il  n'y  en  a  pas  ;  l'acide  chlorhydrique 
qu'elles  indiquent  comme  étant  libre  est  en  réalité  engagé 
dans  des  combinaisons  décomposables,  et  décomposables 
de  façons  différentes  suivant  les  réactifs  qu'on  fait  inter- 
venir :  l'acide  libre  de  Sjôqvist  n'est  pas  le  même  que 
l'acide  libre  de  Mintz  ;  autant  de  réactifs,  autant  de  résul- 
tats :  le  résultat  obtenu  n'a  aucune  valeur  absolue,  il  n'a 
qu'une  valeur  relative,  une  valeur  spécifique  pour  le 
réactif  employé.  II  en  est  de  même  dans  la  détermination 
de  l'acidité  d'un  liquide  complexe  :  la  valeur  de  cette 


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—  365  — 

acidité  n'est  pas  nécessairement  la  même,  si 
pour  indicateur  le  tournesol,  Torangé  ou 
substance. 

Ces  divers  procèdes  de  dosage  et  quelques 
pour  but  unique  de  déterminer  l'acide  libre 
trique.  MM.  Hayem  et  Winter  ont  récemment  j 
méthode  ayant  pour  but  de  doser  séparément  i 
Tacide  chlorhydrique  libre,  le  chlore  des  co 
chlorées  organiques,  le  chlore  des  chloru 
liques  (1).  Pour  cela,  ils  font  trois  dosages  d( 
suc  gastrique  évaporé  en  présence  d'un  excès  c 
de  soude,  puis  rapidement  et  légèrement  cale 
de  déterminer,  par  la  méthode  volumétriqu( 
total  ;  —  le  suc  gastrique  évaporé  et  desséché  à 
par  le  carbonate  de  soude  légèrement  calcin 
chlore  des  chlorures  métalliques  et  des  ce 
chlorées  organiques  ;  la  différence  du  chlore 
chlore  combiné  total  donne  le  chlore  qui  a  éU 
la  dessiccation  à  100',  ce  que  M.  Hayem  appel 
deTacide  chlorhydrique  libre;  — le  suc  gastri 
à  aussi  basse  température  que  possible,  donn 
dans  lequel  on  dose  encore  le  chlore;  ce  derj 
pond  aux  chlorures  métalliques;  par  diffère 
chlore  de  la  seconde  détermination  on  obtie 
des  combinaisons  organiques  chlorées. 

MM.  Hayem  et  Winter  déterminent  donc  le  cl 
chassé  à  100^,  le  chlore  qui  est  chassé  entre  IC 
pérature  de  calcination  légère  et  le  chlore  qi 
chasser  par  la  calcination  légère.  Ces  trois  ( 
chlore  correspondent-elles  à  l'acide  chlorhyd 
aux  combinaisons  organiques  chlorées,  aux  et 
talliques?  Je  ne  le  crois  pas,  pour  les  raisons 
développer. 


(1)  Du  Chiiniame  stomacal^  Paris,  1891. 


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—  366  — 

Microbiologie. 

Recherches  sur  les  organismes  de  la  nitrificaiion;  par 

M.  S.  WiNOGRADSKY.  —  SuT  la  formation  et  toxydaiion  des 
nitrites  dam  la  nitHfîcation,  —  La  nitrificaiion  a  été  tou- 
jours considérée  par  les  chimistes  comme  un  phénomène 
qui  mène  essentiellement  à  la  production  de  nitrates.  Dans 
la  nature,  ainsi  que  dans  les  expériences  imitant  les  con- 
ditions naturelles,  on  n'a  observé  la  formation  de  nitrites 
que  comme  une  exception  rare. 

Les  idées  nouvelles  sur  la  cause  vivante  de  la  nitrifica- 
tion  ont  eu  pour  conséquence  de  provoquer  de  très  nom- 
breuses expériences  dans  des  milieux  liquides,  facilement 
contrôlables  au  microscope,  et  on  a  constaté  tout  de  suite, 
dans  ces  conditions,  un  changement  notable  dans  le 
caractère  du  phénomène:  l'oxydation  de  Tammoniaque 
tendait  à  rester  incomplète,  Tacide  nitreux  apparaissait 
en  quantités  considérables.  M.  Warington  (1)  et  MM.  Schlœ- 
sing  et  Mûntz  (2)  l'ont  noté  presque  en  même  temps. 

M.  Warington,  qui  alors  déjà  appréciait  ce  fait  à  sa  juste 
valeur  et  qui  a  consacré  depuis  le  plus  de  temps  et  d'efforts 
à  son  étude,  a  fait  connaître  là-dessus  plusieurs  observa- 
tions intéressantes,  mais  dont  l'interprétation  restait  com- 
plètement obscure.  Voici  le  résumé  de  ses  conclusions  : 
la  nitrification  s'arrête  tantôt  à  la  formation  de  nitrite  ; 
tantôt  un  phénomène  secondaire  se  déclare  qui  aboutit  à 
une  oxydation  complète  de  ce  corps  ;  quelquefois  enfin, 
mais  très  rarement,  l'azote  ammoniacal  prend  tout  de 
suite  l'état  d'azote  nitrique,  sans'qu'on  observe  l'apparition 
de  corps  incomplètement  oxydés.  Mais  le  pouvoir  de  pro- 
duire les  nitrates,  alors  môme  qu'on  Ta  constaté  à  l'ori- 
gine, tend  à  s'affaiblir  dans  les  expériences  successives  en 
milieux  liquides  et  finit  par  disparaître. 

Il  y  a  des  ferments  nitriques  et  des  ferments  nitreux. 

De  la  terre  normale  ne  produit  jamais  que  des  nitrates. 


(1)  J.  Ch,  Soc,  1879. 

(2)  C.  R.,  t.  LXXXIX,  1879. 


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—  367  — 

ce  qu*on  savait  depuis  longtemps.  La  formation  de  nitrite 
y  est  tout  à  fait  passagère.  De  la  terre  stérilisée  et  ense- 
mencée par  une  culture  pure  d*un  ferment  nitreux  ne 
produit  que  des  nitrites.  Même  en  présence  de  quantités 
considérables  d'ammoniaque,  Toxydation  du  nitrite  n*est 
nullement  paralysée,  mais  suit  de  très  près  sa  formation. 

Aucun  doute  ne  peut  plus  subsister  sur  ce  que  le  ferment 
nitreux  à  l'état  pur  ne  produit  dans  la  terre,  comme  dans 
un  liquide,  que  du  nitrite,  et  que  ce  corps,  une  fois  formé, 
n'est  plus  repris  et  oxydé  par  lui. 

Le  nitrite  formé  par  le  ferment  nitreux  dans  la  terre  est 
tout  aussi  stable  en  présence  de  microbes  banaux  du  sol, 
qu'il  l'est  dans  une  terre  qu'il  habite  à  l'état  de  pureté,  si 
le  ferment  nitrique  est  absent. 

Au  contraire,  si  avec  le  ferment  nitreux  un  ferment 
nitrique  est  introduit  dans  la  terre  stérilisée,  le  phénomène 
ne  diffère  en  rien  du  phénomène  naturel.  La  nitriflcation 
s'accomplit  sans  qu'il  apparaisse  passagèrement  plus  que 
des  traces  de  nitrites. 

La  terre  stérilisée  reste  un  milieu  tout  aussi  favorable  à 
la  production  de  nitrate  que  la  terre  normale,  et  si  dans 
cette  dernière  le  phénomène  s'accomplit  plus  rapidement, 
c'est  parce  qu'elle  est  déjà  remplie  de  ses  microbes,  au 
début  même  de  l'expérience,  tandis  que  dans  le  premier 
cas  les  traces  de  ces  mômes  organismes  qu'on  ensemence 
doivent  d'abord  avoir  le  temps  de  se  multiplier. 


Chimie  générale. 

Préparation  des  sels  de  strontium  purs;  par  MM.  Barthe 
et  Falières  (1).  —  On  dissout  du  carbonate  de  strontiane 
naturel,  ou  du  sulfure  provenant  de  la  réduction  du  sul- 
fate, dans  la  quantité  strictement  nécessaire  d'acide  chlo- 
rhydrique  au  cinquième.  On  peut  laisser  même  un  peu  de 
carbonate  ou  de  sulfate  indissous.  Après  repos,  on  décante 
la  liqueur  claire,  qui,  dans  ce  cas,  contenait  un  peu  de 


(i)  Bulletin  de  la  Soc.  de  Pharmacie  de  Bordeaux, 

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—  368  — 

fer,  d'alumine  et  de  magnésie,  en  même  temps  que  de  la 
chaux,  de  la  baryte  et  de  la  strontiane. 

On  ajoute  un  léger  excès  d'ammoniaque  pour  précipiter 
Talumine  et  le  fer. 

La  liqueur  filtrée  reçoit  un  excès  d'acide  sulfurique.  Le 
précipité  mixte  de  sulfate  de  calcium,  de  baryum  et  de 
strontium  est  lavé  un  grand  nombre  de  fois,  et  par  décan- 
tation simple,  avec  de  Peau  ordinaire  contenant  1  à2p.  tOO 
d'acide  sulfurique.  On  opère  un  dernier  lavage  avec  de 
Teau  distillée.  Les  traces  de  magnésie  et  tout  le  sulfate  de 
calcium  partent  avec  les  eaux  de  lavage. 

Le  précipité  est  uniquement  composé  de  sulfate  de 
baryum  et  de  sulfate  de  strontium.  Il  est  mis  en  digestion 
à  froid  avec  un  excès  de  carbonate  d'ammoniaque  ou  de 
potasse  en  solution  à  1/10.  On  agite  fréquemment  le  mé- 
lange pendant  deux  jours.  On  lave  le  précipité  à  plusieurs 
reprises  et  par  décantation  avec  de  l'eau  distillée  ou  avec 
de  Teau  ordinaire  débarrassée  de  chaux  par  un  peu  de 
carbonate  de  soude  :  on  fait  un  dei'nier  .lavage  avec  de 
l'eau  distillée. 

Ce  mélange  de  sulfate  et  de  carbonate  est  traité  par  de 
l'acide  chlorhydrique  étendu  qui  dissout  le  carbonate  de 
strontium  avec  des  traces  de  baryum.  On  décanle  la  li- 
queur claire  et  on  l'abandonne  au  repos  pendant  au  moins 
vingt-quatre  heures.  On  filtre  à  travers  du  papier  lavé  à 
l'acide  chlorhydrique.  La  solution,  bien  limpide,  est  addi- 
tionnée de  200  grammes  par  litre  d'acide  chlorhydrique 
(D  =  1,17).  On  ajoute  2  à  3  grammes  de  sulfate  de  stron- 
tium précipité,  qui  peut  même,  sans  inconvénient,  con- 
tenir du  sulfate  de  baryum.  On  agite  à  plusieurs  reprises 
pendant  quelques  heures.  Cette  liqueur,  fortement  chlorhy- 
drique, dissout  des  quantités  importantes  de  sulfate  de 
strontium  (2,5  p.  1000  environ).  Mais,  au  fur  et  à  mesure 
que  le  sulfate  de  strontium  entre  en  dissolution,  la  baryte 
s'empare  de  son  acide  sulfurique,  et  il  se  fait  une  quantité 
équivalente  de  chlorure  de  strontium.  Le  sulfate  de  stron- 
tium dissous  est  toujours  en  excès  par  rapport  à  la  quantité 
de  baryte  à  précipiter,  ce  qui  amène  la  complète  dispari- 
tion de  celle-ci  de  la  solution. 


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—  369  — 

On  filtre,  on  évapore  jusqu'à  siccité.  On  reprend  le 
résidu  salin  par  trois  fois  son  poids  d'eau  distillée,  et  on 
abandonne  la  solution  au  repos  pendant  vingt-quatre 
heures.  On  filtre  alors  pour  séparer  le  sulfate  de  strontium 
indissous,  et  on  fait  cristalliser  par  évaporation  et  refroi- 
dissement de  la  liqueur. 

Les  cristaux  obtenus  ne  donnent  au  spectroscope  que  les 
raies  caractéristiques  du  strontium. 

On  remarquera  que  l'opération  de  purification  se  fait 
tout  entière  à  froid,  avantage  fort  appréciable  dans  l'indus- 
trie. Les  produits  employés  n'ont  pas  besoin  d'être  purs 
par  eux-mêmes  :  l'acide  chlorhydrique  de  la  première  dis- 
solution, l'ammoniaque,  l'acide  sulfurique,  les  carbonates 
alcalins  peuvent  sans  inconvénient  contenir  les  impuretés 
ordinaires  des  produits  du  commerce.  Le  sulfate  de  stron- 
tium lui-même,  destiné  à  enlever  les  dernières  traces  de 
baryum,  peut  contenir  du  sulfate  de  baryum.  Enfin,  la 
consommation  d'eau  distillée  est  fort  restreinte  par  rap- 
port aux  eaux  de  lavage. 


Sur  le  sodium  ;  par  M.  M,  Rosexfeld  (i). —  L  Conservation 
du  sodium.  —  On  sait  que  ce  métal,  conservé  sous  le 
pétrole,  se  recouvre  à  la  longue  d'une  croûte.  On  peut 
retrouver  sans  perte  le  noyau  métallique  du  fragment  de 
sodium  en  brossant  celui-ci  dans  un  mélange  d'une  partie 
d'alcool  amylique  et  trois  parties  de  pétrole.  Le  métal 
apparaît  bientôt  avec  son  éclat  argentin;  alors  on  lave 
dans  du  pétrole  tenant  5  p.  100  d'alcool  amylique,  et  enfin 
on  conserve  le  métal  ainsi  décapé  dans  du  pétrole  renfer- 
mant un  1/2  à  1  p.  100  d'alcool  amylique;  il  garde  long- 
temps son  vif  éclat.  Cependant,  à  la  longue,  on  voit 
apparaître,  par  suite  de  l'attaque  superficielle,  le  phéno- 
mène du  moiré  métallique  ;  plus  tard  encore,  il  se  ferait 
une   légère   croûte  jaunâtre   transparente  d'amylate  de 

(1)  D.  ch.  G.,  t.  XXIV,  p.  1658,  d'après -Bu//.  Soc.  chim.,  20  décembre 
1891,  p.  925. 


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•  y^TT-ar  : 


—  370  — 

sodium.  Il  est  facile  d'enlever  celle-ci  en  frottant  avec  du 
papier  à  filtre.  Ce  qui  vient  d'être  dit  s'applique  sans 
changement  au  potassium  et  au  lithium. 

II.  Préparation  de  t amalgame  de  sodium,  —  Le  sodium 
ainsi  décapé  s'unit  à  froid  au  mercure,  par  simple  contact, 
avec  le  dégagement  bien  connu  de  chaleiu-  et  de  lumière, 
mais  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'agiter.  Aussi  convient-il, 
pour  préparer  l'amalgame  de  sodium,  de  placer  le  mercure 
dans  un  creuset  de  Hesse  dont  le  couvercle  a  été  percé; 
le  fragment  de  sodium  est  d'abord  décapé  dans  du  pétrole 
tenant  10p.  100  d'alcool  amylique,  puis  essuyé  rapidement 
piqué  au  bout  d'un  gros  fil  de  fer,  et  introduit  par  le  trou 
du  couvercle,  au  contact  du  mercure  ;  la  combinaison  est 
immédiate  et  peut  être  opérée  sans  danger  eu  une  seule 
fois. 

III.  Préparation  de  F  alliage  liquide  de  potassium  et  de 
sodium.  —  On  n'obtient,  par  le  procédé  habituel  (trituration 
à  sec  des  deux  métaux),  que  quelques  centimètres  cubes 
d'alliage.  Si,  au  contraire,  on  a  soin  d'opérer  sur  les  deux 
métaux  préalablement  décapés  comme  il  a  été  dit,  et  de  les 
triturer  sous  le  pétrole  à  10  p.  100  d'alcool  amylique,  on 
obtient  rapidement  un  liquide  semblable  à  du  mercure^ 
qu'on  conserve  sous  le  pétrole  ou  l'éther  de  pétrole. 

IV.  Synthèse  du  sulfure  de  sodium.  —  Si  l'on  broie  à  sec 
du  soufre  et  de  sodium,  les  deux  éléments  se  combinent 
avec  explosion  et  projection  de  parcelles  enflammées.  Mais 
si  Ton  triture  d'abord  le  sodium  (!«')  avec  du  sel  marin  en 
en  excès  (3^''),  puisqu'on  mélange  doucement  le  tout  avec 
du  soufre  eu  poudre  (0«',7),  on  voit  tout  à  coup  la  masse 
devenir  incandescente  et  laisser  un  résidu  marbré  de  jaune 
(polysulfures  de  sodium)  et  de  rose  clair  (monosulfure). 
Avec  un  excès  de  soufre,  la  réaction  est  plus  vive  encore. 
De  même  avec  le  sélénium  et  le  tellure. 


Alliage  adhérent  au  verre  (1).  —  M.  F.  Watter  a  trouvé 


(1)  Rev,  scieniif.i  novembre  1891. 


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—  371  — 

un  alliage  qui  adhère  énergiquement  au  verre  et  qui  peut 
servir,  par  conséquent,  à  assembler  les  tubes  de  verre,  à 
les  fermer  hermétiquement,  etc. 

Cet  alliage,  d'après  la  Bévue  de  Chimie  industrielle^  se 
compose  de  95  pour  100  d'étain  et  5  pour  100  de  cuivre. 
On  l'obtient  en  versant  le  cuivre  dans  Tétain  préalablement 
fondu,  agitant  le  mélange  avec  un  agitateur  en  bois,  le 
coulant  ou  le  granulant,  puis  le  refondant.  Il  fond  à  envi- 
ron 360\ 

En  ajoutant  à  1/2  à  1  pour  100  de  plomb  ou  de  zinc,  on 
peut  rendre  l'alliage  plus  ou  moins  dur  ou  plus  ou  moins 
fusible.  On  peut  aussi  s'en  servir  pour  recouvrir  des  mé- 
taux ou  des  flls  métalliques  auxquels  il  donne  l'apparence 
de  l'argent. 

Soudure  du  verre  et  de  la  porcelaine  avec  les  mé- 
taux (1).  —  Les  appareils  de  recherches  des  physiciens 
ont  souvent  besoin  d'ajutages  métalliques,  tels  que  robi- 
nets, tubes  de  communication,  fils  conducteurs,  de  façon 
à  éviter  toute  fuite,  même  sous  des  pressions  élevées. 
M.  Caillelet  a  fait  connaître  à  la  Société  de  physique  un  pro- 
cédé de  soudure  fort  simple  du  verre  et  de  la  porcelaine 
avec  les  métaux. 

On  recouvre  d'abord  la  portion  du  tube  à  souder  d'une 
mince  couche  de  platine:  Pour  obtenir  ce  dépôt,  il  suffit 
d'enduire  le  verre  légèrement  chauffé  au  moyen  d'un  pin- 
ceau imbibé  de  chlorure  de  platine  bien  neutre  mélangé  à 
l'huile  essentielle  de  camomille.  On  fait  évaporer  len- 
tement l'essence,  et  quand  les  vapeurs  blanches  et  odo- 
rantes ont  cessé  de  se  produire,  on  élève  la  température 
jusqu'au  rouge  sombre  :  le  platine  se  réduit  alors  en  re~ 
couvrant  le  tube  de  verre  d'un  enduit  métallique  et  bril- 
lant. En  fixant  au  pôle  négatif  d'une  pile  convenable  le 
tube  ainsi  métallisé  et  placé  dans  un  bain  de  sulfate  de 
cuivre,  on  dépose  sur  le  platine  un  anneau  de  cuivre  qui 
est  malléable  et  très  adhérent  si  l'opération  a  été  bien 
conduite. 


(1)  Rev.  scientif,,  octobi'e  1891. 


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îi?^î^«V 


—  372  — 

Le  tube  de  verre  recouvert  de  cuivre  peut  alors  être 
traité  comme  un  véritable  tube  métallique  et  soudé,  au 
moyeu  de  Tétain,  au  fer,  au  cuivre,  au  bronze,  au  platine, 
et,  en  général,  à  tous  les  métaux  que  Ton  soude  avec 
rétain. 

La  résistance  et  la  solidité  de  cette  soudure  sont  consi- 
dérables. M.  Oailletet  a  constaté  qu'un  tube  de  son  appareil 
à  liquéfier  les  gaz,  dont  Textrémité  supérieure  avait  été 
fermée  au  moyen  d'un  ajutage,  ainsi  soudé,  résiste  à  des 
pressions  intérieures  de  plus  de  300  atmosphères. 

On  peut  remplacer  le  platinage  du  tube  par  Targenture, 
obtenue  sans  difficulté  en  portant  au  voisinage  du  rouge  le 
verre  recouvert  de  nitrate  d'argent.  Le  métal  ainsi  réduit 
adhère  parfaitement  au  verre,  mais  des  essais  nombreux 
ont  fait  préférer  lejplatinage  à  Targenture  dans  un  grand 
nombre  de  cas. 


Nouveaux  alcaloïdes  des  graines  de  cévadille  ;  par 
M.  E.  Merck  (1).  —  Sabadine  C"H'*  AzO».  —  Le  meilleur 
procédé  de  purification  de  cet  alcaloïde  consiste  à  le  trans- 
former en  nitrate.  Précipitée  de  ce  sel  par  le  carbonate  de 
sodium,  la  sabadine  est  assez  soluble  dans  Téther,  qui 
Tabandonne  par  évaporation  en  aiguilles  fusibles  avec 
décomposition  à  238-240*  ;  cristallisée,  elle  est  peu  soluble 
dans  Téther  et  dans  Teau  ;  elle  est  assez  soluble  dans 
Talcool,  peu  soluble  dans  la  ligroïne,  très  soluble  dans 
Tacétone.  Au  contact  de  l'acide  sulfurique  concentré,  elle 
donne  une  colorationjaune avec  fluorescence  verte;  la  cou- 
leur passe  bientôt  au  rouge,  puis  au  violet;  Tacide  nitrique 
ne  donne  pas  de  coloration. 

Le  cA/o%rfrareC"H"AzO».HCl+2H*0  cristallise  en 
aiguilles  blanches,  pointues,  peu  solubles  dans  Teau;  il  se 
déshydrate  à  101*,  noircit  à  260*  et  fond  en  se  décomposant 
à282-284«. 

Le  bromhydrate  forme  des  lamelles  blanches,  peu  solu- 


(1)  Arch.de  Pharm.  (3),  t.  \\l\,  p.  I6i-i69,  d*«près  BuiL  Soc.  chim., 
ao  novembre  1891,  p.  777. 


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—  373  — 

blés  dans  l'eau  froide;  il  brunit  vers  130*  et  fond  peu  à 
peu  à  une  température  plus  élevée. 

Le  nitrate  C**  H"  AzO*.  AzO'H  cristallise  en  petites 
aiguilles  blanches,  solubles  dans  50  parties  d'eau  })ouil- 
lante  et  dans  131  parties  à  13**;  il  fond  en  se  décomposant 
à  308*. 

Le  sulfate  se  présente  tantôt  en  masses  amorphes,  tantôt 
en  lamelles  très  solubles  dans  Teau. 

Le  cMoraurate  C"H»*  AzO'HCL  AuCl»  forme  de  fines 
aiguilles  jaunes,  peu  solubles  dans  Peau  ;  il  brunit  vers 
135*'  et  se  décompose  peu  à  peu  au-dessus  de  cette  tem- 
pérature. 

Sabadinine  C"H*'AzO'.  —  Cette  base  cristallise  dans 
l'éther  en  longues  et  fines  aiguilles,  assez  solubles  dans 
Teau  et  surtout  dans  le  chloroforme,  Tacétote  et  Talcool, 
peu  solubles  dans  la  ligroïne  ;  elle  se  ramollit  au-dessus 
de  160*  et  se  décompose  peu  à  peu.  Elle  donne  avec  Tacide 
sulfurique  concentré  une  coloration  rouge  sang  ;  elle  ne  se 
colore  pas  par  Tacide  nitrique. 

Le  chlorhydrate  C"H*'AzO».  HCI  +  BIPO  est  assezsoluble 
dans  Peau  froide. 

Le  sulfate  C"  H"AzO'.  80*11»  +  3H«0  forme  des  aiguilles 
blanches  solubles  dans  16,5  parties  d'eau  à  100*  et  dans 
38,5  parties  d'eau  à  12*;  il  perd  0.5Il«O  à  104*. 

Le  cMoraurate  C"  H*»AzOM101.  AuCl'  cristallise  en  belles 
lamelles  jaunes  et  brillantes,  qui  brunissent  vers  160*  et 
qui  se  décomposent  peu  à  peu  à  une  température  plus 
élevée.  

Essai  d'une  classification  des  substances  colloïdales 
solubles;  par  M.  A.  Sabanejew  (1).. —  Il  a  été  observé 
depuis  longtemps  par  plusieurs  savants,  tels  que:  FfaO", 
Geiger,  Payen,  et  tout  récemment  par  Loubavine,  que  des 
solutions  de  certains  colloïdes  se  coagulaient  par  la  com- 
plète congélation  et  lorsque  la  température  remontait  au- 


(I)  Journ,  Chim,  Phyâ.  russe,  t.  XXIII,  p.  80,  d'après  Bull.  Soc,  chim,^ 
30  novembre  1891,  p.  719. 


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—  374  — 

dessus  du  point  de  congélation,  ces  substances  se  précipi- 
taient en  donnant  un  dépôt  insoluble  dans  Peau. 

M.  Sabanejew  a  remarqué  que  cette  propriété  des  col- 
loïdes était  liée  à  la  grandeur  de  leur  poids  moléculaire 
(calculé  par  la  méthode  de  Raoult)  ;  il  propose  de  classer 
tous  les  colloïdes  en  deux  groupes  distincts  : 

Premier  groupe  (colloïdes  inférieurs],  —  Ne  se  coagulent 
pas  par  la  congélation  de  leur  solution.  Leur  poids  molé- 
culaire estînférieur à 3.000. Exemple:  Acides molybdique, 
tungstique,  arabinique  :  le  tannin,  le  glycogène,  Tinuline, 
la  dextrine,  Talbumine  et  d'autres. 

Deuxième  groupe  {colloïdes  supérieurs  ou  typiques),  —  Ils  se 
coagulent  par  la  congélation  de  leur  solution  ;  leur  poids 
moléculaire  est  supérieur  à  3.000.  A  ce  groupe  appartien- 
nent :  l'amidon,  le  sulfure  d'antimoine,  le  sulfure  de 
cuivre,  le  tartrate  ferrico-potassique,  l'argent  soluble,  etc. 

On  remarque  facilement  que  l'albumine,  tout  en  appar- 
tenant au  premier  groupe,  se  distingue  des  autres  col- 
loïdes, qui  en  font  partie,  par  son  grand  poids  moléculaire 
et  présente  un  passage  des  colloïdes  inférieurs  aux  col- 
loïdes supérieurs.  Ceci  tient  surtout  à  ce  que  l'albumine 
est  capable  de  polymérisation. 

Les  faits  connus  jusqu'ici  montrent  que  les  colloïdes  du 
premier  groupe  abaissent  la  température  de  la  congélation 
de  l'eau,  et  leur  poids  moléculaire  peut  être  évalué  par  des 
moyens  ordinaires,  par  exemple  au  moyen  de  l'appareil 
Beckmann. 

Quant  aux  colloïdes  du  second  groupe,  ils  n'abaissent 
pas  du  tout  le  point  de  congélation  de  l'eau  ou  tellement 
peu  qu'il  n'est  pas  possible  d'évaluer  cet  abaissement  par 
les  moyens  ordinaires. 

Chimie  analytique. 

Huile  d'olives  :  réactions  chromatiques;  par  MM.  de 
Weyn  et  Fabis  (1).  —  On  résume  dans  ce  travail  les  réac- 

(I)  Joum.  de  pharm.  <P Anvers,  d'après  BolL  farm. 


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—  375  — 

tions  qui  donnent  des  indications  rapides  et  précises  sur  les 
huiles  dont  on  se  serait  servi  pour  falsifier  Thuile  d^olives. 

1**  Réaction  de  Baudoin.  —  Deux  volumes  de  l'huile 
soumise  à  Texamen  sont  additionnés  d'un  volume  d'une 
solution  à  1  p.  100  de  sucre  dans  l'acide  chlorhydrique  à 
1,18  à  15<*;  le  mélange  est  vivement  agité,  puis  laissé  au 
repos  jusqu'à  ce  qu'il  se  soit  nettement  séparé  en  deux 
couches;  si  l'huile  est  purej  l'inférieure  doit  être  parfaite- 
ment claire;  une  coloration  rouge- violette  serait  Tindice 
d'huile  de  sésame. 

2*  Réaction  de  Becchi.  —  Dans  un  tube  d'essai  Ton  verse 
10"  d'huile,  puis  on  y  ajoute  1"  d'une  solution  aqueuse 
de  nitrate  d'argent  (au  20'')  ;  on  agite  le  mélange  et  on  le 
chauffe  au  bain-marie  pendant  un  quart  d'heure;  le 
mélange  ne  doit  pas  noircir;  s'il  lé  faisait,  la  présence 
d'huile  de  colza  dans  l'huile  d'olives  serait  ainsi  dévoilée. 

3*  Réaction  de  BruUé.  —  On  fait  un  mélange  de  10" 
d'huile  avec  10««''  d'albumine  sèche,  puis  avec  2"  d'acide 
Bitrique  à  40*  B.;  on  porte  le  tout  à  l'ébullition,  puis  on 
laisse  refroidir;  l'huile  pure  conserve  sa  couleur  normale, 
et  doit  s'être  complètement  solidifiée  après  24  heures  de 
repos;  une  coloration  orangée  ou  brune,  ou  une  solidifica- 
tion incomplète  serait  la  preuve  d'immixtion  d'huiles 
étrangères  à  l'huile  d'olives. 

4*  Réaction  de  Benchecorne.  —  En  agitant  vivement  un 
mélange  de  6  parties  d'huile  avec  2  parties  d'acide  nitrique 
(3  part,  d'acide  à  40«B.  dans  1  part,  d'eau)  eten  soumettant 
ce  mélange  à  la  chaleur  du  bain-marie  durant  20  minutes, 
sauf  un  léger  reflet  verdâtre,  on  doit  conserver  à  l'huile 
d'olives  sa  couleur  jaune  naturelle;  une  coloration  orangée 
ou  brune  démontrerait  la  coexistence  d'huiles  étrangères 
à  l'huile  d'olives.  Après  un  repos  de  24  heures,  l'huile  doit 
être  complètement  figée  et  avoir  pris  une  coloration  teinte 
rose  chair. 

5«  Réaction  de  Heydenreich,  —  Dans  une  capsule  à  fond 
plat,  d'un  diamètre  de  S'^",  on  laisse  couler  de  l'acide  aul- 
furique  à  66*,  de  façon  à  en  tapisser  le  fond,  on  y  fait 
ensuite  tomber  5  ou  6  gouttes  d'huile;  on  remarque  qu'c\  la 


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—  376  — 

zone  de  contact  l'huile  pure  produit  une  coloration  jaune 
verdâtre,  tandis  que  pour  Thuile  falsifiée  la  zone  est  d*une 
teinte  orangée  virant  au  brun. 

6«  Réaction  de  Millian.  —  Dans  une  capsule  de  porce- 
laine, on  mélange  40»''  d'huile  d*olives  à  60"  d'une  solution 
alcoolique  de  potasse  caustique  (20  p.  iOO  dans  de  Talcool 
à  TO»»).  On  chauffe  légèrement  au  bain-marie  jusqu'à  élimi- 
nation complète  de  l'alcool.  Le  savon  obtenu  est  dissous 
dans  Teau  chaude,  puis  traité  par  de  Tacide  chlorhydrique 
dilué,  de  façon  à  mettre  les  acides  gras  en  liberté  ;  ceux-ci 
viennent  à  la  surface,  et  on  en  enlève  10«''  au  moyen  d'un 
tube  en  porcelaine  ;  on  les  dilue  dans  20**  d'alcool  à  90*, 
puis  on  additionne  le  mélange  de  2"  d'une  solution  de 
nitrate  d'argent  à  3  p.  100  dans  l'alcool  à  90*  ;  on  agite 
vivement  le  mélange,  puis  on  le  porte  à  une  température 
de  90**  :  une  coloration  brune  qui  se  formerait  à  ce 
moment  indiquerait  la  présence  d'huile  de  lin  dans  l'huile 
d'olives. 

En  résumé,  ces  réactions  chromatiques  sonl  d'une  uti- 
lité pratique  facile,  et  rapide,  et  permettent  de  déterminer 
sans  la  moindre  hésitation  les  altérations  ou  plutôt  les 
mélanges  dont  on  aurait  fait  usage  pour  diminuer  le  prix 
de  revient  de  l'huile  d'olives  officinale. 


Industrie  d'alimentation. 

Le  lait  à  Paris.  —  Le  président  de  la  huitième  chambre 
correctionnelle  a  chargé  trois  chimistes  experts  près  le 
tribunal  de  première  instance,  MM.  Lhôte,  Ch.  Girard  et 
Magnier  de  La  Source  : 

1*  De  procéder  à  l'analyse  des  divers  échantillons  de 
lait  journellement  expédié  à  Paris; 

2<*  De  rechercher  si  ce  lait  n'est  pas  préalablement  mé- 
langé avec  des  laits  bouillis,  écrémés,  ou  ayant  .subi  toute 
préparation,  ou  manipulation,  de  nature  à  en  modifier  la 
composition  naturelle  ; 

3«  De  procéder  à  l'analyse  des  mêmes  échantillons  de 
lait  bouilli  par  leurs  soins,  en  tenant  compte  toutefois  des 


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—  377  — 

moyens,  ou  procédés,  en  usage  dans  le  commerce  parisien. 

c  A  la  suite  des  travaux  de  Boussingault  et  Boudet,  les 
chimistes  chargés  de  l'analyse  des  laits  saisis  à  Paris,  ont 
adopté  une  moyenne  pour  la  composition  du  lait  et  c'est 
en  comparant  la  composition  du  lait  saisi  à  la  composition 
du  lait  naturel,  qu'ils  obtiennent,  par  un  calcul  simple,  la 
proportion  d'eau  ajoutée. 

«  La  composition  moyenne  de  treize  échantillons  de 
lait  expédiés  par  la  Compagnie  de  l'Ouest,  et  prélevés  à 
Paris  à  leur  arrivée  à  la  gare  des  BatignoUes,  a  donné  les 
nombres  suivants  que  nous  mettons  en  regard  de  la  com- 
position moyenne  adoptée  pour  le  lait  naturel  : 

Lait  expédié  Lait  pur 

à  Paris.       (composition  moyenne). 

Densité  k  15<> 1031,7  1033 

Crémomètre 7,7  10 

Bau 86,63  87 

Matières  fiies 12,37  13 

Cendres 0,57  0,60 

Benrro 3,44  4 

Laetine 4,92  5 

Caséine 3,40  0,43 

<c  En  comparant  ces  résultats,  on  voit  que  le  lait  expé- 
dié  à  Paris,  sans  être  irréprochable,  —  car  le  faible  degré 
au  crémomètre  indique  qu'il  a  subi  un  écrémage  —  peut 
néanmoins  être  considéré  comme  de  qualité  marchande. 

Les  analyses  démontrent  que  le  lait  de  la  ferme  est  gé* 
néralement  pur,  mais  que  ce  lait  subit  dans  les  dépôts  des 
manipulations  qui  modifient  sa  composition,  tout  en  la 
laissant  dans  les  limites  qui  permettent  de  le  considérer 
comme  de  qualité  marchande. 

«  Ces  manipulations  sont  :  Técrémage  de  la  traite  du 
matin  que  l'on  mélange  avec  le  lait  pur  de  la  traite  du 
soir,  et  le  chauffage  au  bain-marie  pour  prolonger  la  con- 
servation du  lait. 

«  Le  chauffage  prolongé  du  lait  tel  qu'il  est  effectué 
dans  les  crémeries  modifie  la  composition  du  lait;  par  le 
fait  de  l'évaporation  de  l'eau,  le  poids  des  éléments  fixes 

Jeun,  ie  Phêrm,  ei  de  Ckim,,  5*  séais,  U  XXV.  {V  avril  1881J      25 


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—  378  — 

augmente,  mais,  en  même  temps,  il  se  dépose  sur  les  pa- 
rois du  vase  une  certaine  quantité  de  matière  caséeuse 
riche  en  beurre,  aussi  constate-t-on  que  le  lait,  suivant  la 
température  et  la  durée  du  chauffage,  peut  éprouver  de 
très  légères  modifications  dans  la  teneur  en  matières 
grasses. 

«  Il  faut  remarquer  que  la  moyenne,  adoptée  par  le  Con- 
seil d'hygiène  et  de  salubrité,  les  experts  et  le  laboratoire 
municipal  pour  le  lait  naturel,  établie  par  im  grand  nom- 
bre d'analyses,  ne  s'applique  qu'à  des  laits  résultant  du 
mélange  des  traites  d'uii  très  grand  nombre  de  vaches,  et, 
qu'avant  de  conclure  à  une  falsification  par  mouillage  ou 
écrémage,  l'expert  doit  s'entourer  de  toutes  espèces  de 
renseignements  sur  la  race  des  vaches,  la  nourriture  qui 
leur  est  donnée,  etc.  » 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  2i  février  1892. 

Sur  la  transfusion  nerveuse.  —  M.  Constantin  Paul 

donne  lecture  d'un  travail  sur  ce  sujet,  déjà  présenté  à 
l'Académie  de  médecine.  Pour  combattre  la  neurasthénie, 
et,  d'une  façon  générale,  l'incoordination  nerveuse  non 
accompagnée  de  lésions,  il  injecte  dans  le  tissu  cellulaire 
des  flancs  ou  des  reins,  par  doses  de  2**^  répétées  2,  3  ou 
4  fois  par  semaine,  un  liquide  spécial  obtenu  par  la  macé- 
ration dans  la  glycérine  de  la  substance  grise  du  cerveau 
du  mouton.  Ce  liquide  est  stérilisé,  non  par  la  chaleur  ou 
les  antiseptiques,  qui  détruiraient  ses  propriétés,  mais 
par  l'action  de  l'acide  carbonique  sous  pression  dans  l'ap- 
pareil imaginé  par  M.  d'Arsônval  pour  stériliser  les 
liquides  organiques  injectés  par  M.  Brown-Séquard.  Cette 
injection  est  faiblement  douloureuse,  et  quand  elle  est 
faite  avec  les  précautions  aseptiques  nécessaires,  elle  ne 
détermine  jamais  d'accidents.  Le  soulagement  du  malade 
est  très  rapide,  et  parfois  apparent  dès  les  premières  in- 


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—  379  — 

jections.  Une  sensation  de  force  et  de  bien  être  suce 
Tétat  d'abattement.  La  myosthénie  et  l'impotence  m 
laire  disparaissent.  Les  douleui's  vertébrales,  les  ( 
viscérales,  les  douleurs  fulgurantes  même  ou  atax 
sont  notablement  améliorées.  L'impuissance  sey 
s'améliore,  le  poids  augmente.  En  un  mot,  cette  noi 
substance  se  montre  avec  tous  les  caractères  d'un  to] 
général  puissant  et,  en  particulier,  d'un  stimulant 
veux  auquel  nous  n'avons  rien  de  comparable  jusqu' 

A  une  question  de  M.  Labbé,  demandant  si  la  com 
lion  exacte  du  liquide  est  connue,  M.  Paul  réponc 
celte  analyse  est  encore  incomplète.  On  y  a  trou\ 
phosphore  et  des  ferments  solubles  qui  paraisse! 
représenter  la  partie  active.  On  a  écarté  soigneuse 
les  causes  d'erreur  qu'aurait  pu  introduire  la  sugges 
en  pratiquant  la  substitution  de  l'eau  distillée  à  l'ir 
viste  et  en  constatant  alors  un  arrêt  dans  l'améliora 
D'autre  part,  l'expérimentation  sur  les  animaux  u\ 
été  faite.  Mais  le  dynamomètre  et  la  balance  sont  des 
tifs  suffisants  de  l'amélioration  de  la  nutrition  gén 
bien  plus  que  l'évaluation  de  l'azote  éliminé  ou  de 
autre  produit  que  nous  ne  sommes  jamais  sûrs  de  reçu 
sans  perte. 

M.  Catillon  propose,  pour  que  le  liquide  reste  in 
niment  inaltérable,  d'employer  non  la  glycérine  éter 
mais  la  glycérine  pure,  ou  bien,  tout  au  plus,  d'y 
joindre  de  l'eau  alcoolisée  ou  de  l'eau  de  laurier-ce 
de  façon  à  avoir  un  produit  durable. 

M.  Paul  répond  qu'il  ne  tient  pas  à  avoir  un  liqui( 
conserve  :  l'adjonction  de  tout  antiseptique  tue  les 
ments  solubles.  Le  liquide  qu'il  emploie  peut  se  cons( 
quatorze  jours  sans  qu'il  y  apparaisse  de  bactéries 
précaution,  on  recommande  de  ne  le  conserver  que 
jours.  M.  d'Arsonval  emploie  comme  véhicule  deux 
autant  d'eau  que  de  glycérine.  M.  Constantin  Paul 
ploie  parties  égales  et  s'en  trouve  bien. 

M^  Labruhe  fait  remarquer  que  l'adjonction  même  ( 
tiseptiques  n'empêcherait  pas,  dans  un  pareil  liquide 


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—  380  — 

réactions  chimiques  des  matières  albuminoïdes  les  unes 
sur  les  autres  ;  il  peut  se  produire  des  précipitations  ou  des 
altérations  en  dehors  de  la  décomposition  microbienne. 

R.  Blondel. 


CONSEIL  D'HYGIÈNE  PUBLIQUE  ET  DE  SALUBRITE 

DU  DÉf>ARTEMENT  DE  LA  SEINE. 


Sur  les  fleurs  colorées  artificiellement  ;  par  MM.  Planchon  et 
HouDAS  ;  (^Rapport  fait  par  M.  Planchon  au  Conseil  d'hygiène 
publique  et  de  salubrité.) 

Monsieur  le  Préfet, 

Vous  avez  bien  voulu  soumettre  à  mon  examen  des 
fleurs  colorées  artificiellement,  et  me  demander  s'il  pou- 
vait résulter  de  cette  pratique  quelque  danger  pour  la 
santé  publique. 

Quand  cette  industrie  a  pris  naissance,  on  ne  trouvait 
dans  le  commerce  que  des  œillets  verls.  Si  Ton  en  croit  la 
légende,  des  ouvrières  fleuristes  ayant  fait  tomber  dans  un 
vase  contenant  des  œillets,  de  la  matière  colorante  verte, 
furent  étonnées  de  trouver  le  lendemain  les  fleurs  de  cette 
teinte.  Voyant  dans  cette  circonstance  un  bénéfice  à  réali- 
ser, elles  exploitèrent  la  découverte  qu'elles  avaient  faite 
par  hasard. 

Les  profits  qu'elles  tirèrent  de  ce  procédé  (on  a  vendu, 
dit-on,  des  œillets  verts  jusqu'à  5  francs  la  branche)  enga- 
gèrent beaucoup  de  marchands  de  fleurs  à  les  imiter. 
Mais  la  plupart  se  heurtèrent  à  une  difficulté,  provenant  de 
ce  que  toutes  les  matières  colorantes  n'ont  pas  la  pro- 
priété de  monter  dans  les  vaisseaux  de  la  plante  pour  co« 
lorer  les  pétales  ;  ils  tournèrent  cette  difficulté  en  trempant 
directement  les  corolles  dans  une  solution  de  la  couleur  et 
préparèrent  ainsi  des  fleurs  au  plongé,  en  toutes  nuances. 

Grâce  aux  expériences  qu'a  bien  voulu  faire  M.  Houdas, 
préparateur  à  l'Ecole  de  pharmacie,  habitué  déjà  à  l'étude 


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—  381  — 

de  ces  produits  de  teinture,  nous  avons  pu  étudier  de  p 
ces  deux  modes  de  coloration. 

1®  Fleurs  colorées  par  montée  a  travers  la  tige. 
L'échantillon  de  matière  colorante  verte,  qui  nous  av 
été  remis,  était  du  vert  brillant  à  Tétat  d'oxalate  :  il  n 
vait  pas  la  propriété  de  colorer  les  plantes  par  montée. 

Nous  avons  alors  essayé  le  vert  malachite  (tétraméth 
diamidotriphénylcarbinol)  à  l'état  d'oxalate,  de  picrate 
chlorozincate  ;  le  vert  brillant  (  tétréthyldiamidotripl 
nylcarbinol)  à  l'état  de  sulfate,  de  picrate,  sans  plus 
résultat.  Nous  avons  également  préparé  des  verts  par  03 
dation  des  leucodérivés  de  ces  deux  bases  ;  les  résultats  c 
été  négatifs. 

Voyant  les  insuccès  obtenus  avec  les  couleurs  basiqu 
nous  avons  étudié  les  couleurs  acides.  —  La  premie 
que  nous  avons  eue  entre  les  mains  est  le  sel  de  soude 
l'acide  diéthyldibenzyldiamidotriphénylcarbinoltrisull 
reux.  Il  nous  a  donné,  au  bout  de  quelque  temps,  è 
fleurs  fortement  colorées  en  vert. 

Devant  ce  résultat,  nous  nous  sommes  demandés  si  no 
n'étions  pas  en  présence  d'un  cas  général.  Nous  avons  si 
foconjugué  les  verts  qui  ne  montaient  pas  et  nous  avo 
préparé  leur  sel  de  soude.  Les  produits  obtenus  avaient 
propriété  de  s'élever  dans  la  tige  et  de  colorer  la  fleur. 

Nous  avons  cherché  ensuite  si  ce  qui  était  vrai  pour 
vert  l'était  aussi  pour  les  autres  matières  colorantes, 
nous  sommes  arrivés  à  conclure  : 

1*  Que  les  matières  colorantes  basiques  ne  colorent  p 
les  fleurs  par  montée;  la  matière  colorante  est  immédiat 
ment  absorbée  par  la  partie  de  la  tige,  qui  est  en  conts 
avec  elle  et  ne  chemine  pas  dans  les  vaisseaux  ; 

2*  Que  les  matières  colorantes  acides  peuvent,  en  gén 
rai,  servir  à  colorer  les  fleurs  par  montée. 

La  rapidité  avec  laquelle  les  différentes  matières  col 
rantes  pénètrent  jusqu'à  la  fleur  est  très  variable.  L 
unes,  telles  que  les  verts  acides  que  nous  avons  design 
plus  haut,  l'éosine  (sel  de  soude  de  la  fluorescéine  bi 


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—  382  — 

la  sulfofuchsine  montent  avec  une  très  grande  rapi- 

)'autres,  principalement  les  bleus  et  les  bruns,  pé- 

it  assez  lentement  dans  la  ileur. 

r  citer  un  exemple,  nous  signalerons  les  trois  sulfo- 

2;ués  de  la  triphénylrosaniline  : 

Heu  de    triphénylrosaniline  monosulfonée  (sel  de 

I; 

leu  de  triphénylrosaniline  disulfonée  (sel  de  soude)  ; 
leu  de  triphénylrosaniline  trisulfonée  (sel  de  soude), 
premier  monte  avec  une  lenteur  extrême;  il  faut 
'une  journée  pour  qu'on  puisse  s'apercevoir  que  la 
re  colorante  a  pénétré  dans  la  fleur, 
second  donne  une  coloration  dans  un  temps  plus 
Le  troisième  enfin  monte  beaucoup  plus  rapide- 
que  les  deux  autres,  sans  toutefois  égaler  la  rapidité 
létration  et  l'intensité  de  teinte  d'un  certain  nombre 
Drants. 

rapidité  de  coloration  dépend  aussi  de  la  longueur  de 
î  et  de  la  nature  de  la  fleur.  Telle  couleur  montera 
iment  dans  une  espèce,  lentement  dans  une  autre  : 
a  l'inverse  pour  une  couleur  diff'érenle. 
dirait  parfois  que  les  différentes  matières  colorantes 
ssent  pas  par  les  mêmes  voies:  par  exemple,  des 
s  colorés  en  vert  ne  le  seront  pas  de  la  même  façon 
3s  œillets  teints  en  rose  par  l'éosine.  Et  si  l'on  plonge 
^es  d'œillets  dans  une  solution  contenant  un  mélange 
't  et  d'éosine,  on  aura  une  fleur  panachée  en  rose 
vert,  dans  laquelle  les  teintes  seront  aussi  pures  que 
que  l'on  voit  dans  les  fleurs  colorées  simplement  en 
u  en  rose. 

résumé,  on  peut  colorer  par  montée  les  fleurs  en 
.  nuances  en  employant  des  couleurs  acides.  Celles 
)nnent  les  meilleurs  résultats  sont  : 
ir  les  verts  :  vert  sulfo  :  sel  de  soude  de  Tacide 
fldibenzyldiamidotriphénylcarbinoltrisulfureux; 
ir  les  rouges  :  éosine.  —  Ponceaux  de  xylidine  pré- 
avec  les  sulfonaphtols  —  sulfofuchsine  ; 
ir  les  bleus  :  bleu  de  triphénylrosanilinetrisulfonée  ; 


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à 


—  383  — 

Pour  les  jaunes  :  acide  picrique. 
On  trouverait  certainement  beaucoup  d*auti*es  matières 
colorantes  qui  donneraient  de  très  bons  résultats. 

2*  Fleurs  colorées  au  trempjê.  —  Comme  nous  l'avons 
déjà  dit,  ceux  qui  ont  cherché  à  préparer  les  fleurs  colo* 
rées  n'ont  pas  trouvé  facilement  des  matières  colorantes 
appropriées.  Ils  ont  tourné  la  difficulté  en  plongeant  direc- 
tement les  fleurs  dans  des  solutions  colorées. 

Lorsque  c'est  dans  une  solution  aqueuse  de  matières 
colorantes  que  se  fait  cette  opération,  la  sécrétion  cireuse 
qui  existe  à  la  surface  des  pétales  empêche  qu'ils  soient 
mouillés  et  le  résultat  est  à  peu  près  nul  ou  au  moins  très 
médiocre.  Mais  si  on  emploie  une  solution  alcoolique,  on 
obtient  sur  lafleur  égoutée  et  après  évaporation  de  l'alcool, 
la  même  nuance  que  celle  de  la  couleur  employée. 

Les  produits  obtenus  de  cette  façon  sont  loin  d'être  aussi 
beaux  que  ceux  que  Ton  obtient  par  montée  ;  ils  ont  cepen- 
dant inondé  le  marché  pendant  quelque  temps.  On  y  trou- 
vait des  fleurs  de  plusieurs  espèces  avec  les  nuances  les 
plus  diverses.  Dans  ces  conditions  toutes  les  parties  pion* 
gées  dans  la  solution  (fleur  et  tige)  portaient  la  trace  de  la 
matière  colorante,  et  si  cette  couleur  était  soluble  dans 
l'eau  un  simple  lavage  suflisait  pour  l'enlever.  C'étaient 
des  conditions  de  grande  infériorité  pour  ce  procédé.  Aussi 
semble-t-il  perdre  beaucoup  de  sa  vogue  et  on  trouve  bien 
moins  de  fleurs  colorées  de  cette  façon. 

3*  Les  fleurs  ainsi  colorées  peuvent-elles  être  dan- 
gereuses? —  Il  nous  reste  à  répondre  à  cette  question,  la 
plus  importante  au  point  de  vue  de  l'hygiène. 

Remarquons  tout  d'abord  qu'un  très  grand  nombre  de 
substances  employées  sont  parfaitement  innocentes.  Il  n'y 
aurait  réellement  à  craindre  que  celles  qui  contiennent 
une  certaine  quantité  de  zinc,  comme  les  verts  au  chloro- 
zincate,  ou  les  dérivés  de  l'aniline  qui  ne  seraient  point 
purs  et  auraient  retenu  une  certaine  proportion  d'arsenic, 
on  bien  encore  l'acide  picrique,  qui  n'est  que  rarement 


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—  384  — 

employé,  s'il  Test  même  jamais.  Mais  plaçons-nous  dans 
rhypothèse  la  plus  fâcheuse  et  admettons  la  toxicité  de  ces 
diverses  substances. 

Aucune  n'est  réellement  dangereuse  à  très  faible  dose  ; 
Tacide  picrique,  est  parfois  ordonné  à  la  dose  deO«%50  à  1»'; 
le  zinc  et  Tarsenic  ne  sont  qu'en  petites  proportions  dans 
la  substance  elle-même.  Or  il  est  facile  de  voir  que  dans 
les  plantes  colorées,  il  n'y  a  qu'une  très  faible  quantité  de 
la  matière  employée. 

Dans  le  cas  où  Ton  a  fait  monter  la  liqueur  par  la  tige, 
on  prend  la  précaution  de  couper  la  partie  inférieure  qui 
a  trem]>é.  Il  ne  reste  plus  que  ce  qui  s'est  élevé  par  les 
vaisseaux  :  tout  au  plus  un  ou  deux  milligrammes.  On  ne 
court  donc  aucun  risque  en  mettant  la  fleur  à  la  bouche  : 
on  n'en  courrait  même  aucun  en  mangeant  la  fleur,  ce  qui 
est  assez  invraisemblable. 

Quand  les  fleurs  ont  été  soumises  au  trempé,  on  n'a  pas 
trace  de  solution  colorée  dans  la  tige,  qu'on  peut  par  con« 
séquent  mettre  à  la  bouche  tout  à  fait  impunément.  Il  n'y 
a  de  la  couleur  que  la  légère  couche  qui  s'est  appliquée 
par  places  sur  les  pétales,  et  eut-on  même  la  fantaisie  de 
sucer  la  fleur  et  d'en  enlever  toute  la  substance  colorante, 
la  quantité  que  l'on  en  absorberait  serait  certainement 
sans  action  sur  l'organisme. 

Nous  croyons  donc  que  l'industrie  en  ce  moment  à 
la  mode  dans  le  commerce  des  fleurs  ne  peut  avoir  de 
fâcheuses  conséquences  pour  la  santé  publique  et  qu'il 
n'y  a  pas  de  raisons  sérieuses  pour  l'interdire. 


M.  Drujon  est  nommé  secrétaire  du  Conseil  de  salubrité, 
en  remplacement  de  M.  Patin,  admis  à  la  retraite. 


M.  le  ministre  du  commerce  a  demandé  au  Conseil  de 
salubrité  s'il  n'y  avait  pas  lieu  de  modifier  le  classement 
des  dépôts  de  celluloïd.  Sur  le  rapport  de  M.  de  Luynes, 
le  Conseil  a  voté  les  propositions  suivantes  : 

1"^  Celluloïd  brut  et  celluloïd  façonné  pour  la  vente  en  gros  ; 


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_  385  — 

Dépôts  renfermant  moins  de  200^»''  (3«  classe). 

Dépôts  renfermant  de  200  à  500^«'  (2*  classe). 

Dépôts  renfermant  plus  de  SOO^»'  (l"*  classe). 

2«  Celluloïd  façonné  pour  la  vente  au  détail  : 

Dépôts  renfermant  moins  de  SO^**"  :  déclaration  par 
milation  aux  dépôts  d'hydrocarbures. 

Dépôts  de  dessiccation  de  celluloïd  dans  Talcool  e 
ther,  Facétone  et  l'acide  acétique. 


M.  le  préfet  de  police  ayant  transmis  à  M.  le  mil 
des  travaux  publics  un  rapport  de  M.  le  D'  Olivier  si 
inconvénients  qui  peuvent  résulter  de  certains  mod 
nettoyage  des  quais  des  gares  de  chemins  de  fer,  l 
nistre  a  adressé  aux  administrations  des  compagni 
lettre  suivante  : 

Mon  attention  a  été  appelée  sur  les  inconvénients  que  présente,  po 
voyageurs,  le  balayage  des  quais  des  gares  au  moment  du  départ  des 
surtout  en  été. 

Je  TOUS  prie  de  donner  des  ordres  pour  que  le  nettoyage  des  gares  s'ei 
dans  rintervalle  maxim  im  des  départs  et  avec  toutes  les  précautions 
saires,  c'est-à-dire  en  ayant  soin  d'arroser  par  les  temps  secs  et  de 
les  portières  et  les  glaces  des  voitures  en  stationnement  II  conviendi^ 
outre,  autant  que  possible,  de  transporter  les  poussières  au  dehors,  t 
de  les  répandre  sur  la  voie,  suivant  une  habitude  existant  dans  cei 
gares. 

Je  vous  serai  obligé  de  me  faire  connaître  la  suite  que  vous  aurez  é 
à  la  présente  communication. 


M.  Nocard  a  examiné  les  plaintes  faites  par  un  cei 
nombre  de  nourrisseurs,  contre  l'obligation  qui  leu 
imposée  d'installer  des  fosses  à  drèche  dans  leurs  vs 
ries.  11  rappelle  qu'à  plusieurs  reprises  le  Conseil  a  sij 
le  danger  des  fosses  à  drèche  lorsqu'elles  sont  profo 
et  mal  aérées.  La  fermentation  provoque  la  formati( 
l'accumulation  d'acide  carbonique  capable  de  caus( 
mort  des  personnes  qui  descendent  dans  la  fosse  poi 
extraire  la  drèche. 

M.  Nocard  insiste  pour  que  le  Conseil  persiste  da 
prescription  suivante  qu'il  a  formulée  le  !•'  février  1 


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—  386  — 

«  Les  drèches  ou  les  pulpes  de  betterave  ne  pourront 
être  déposées  que  dans  les  fosses  étanches  d'un  mètre  de 
profondeur,  sous  des  hangars  à  clàire-voie  et  dans  les 
lieux  bien  éclairés  et  bien  ventilés.  » 

Les  conclusions  sont  adoptées. 


BIBLIOGRAPHIE 


CATALOGUE  DES  THESES  DE  PHARMACIE 

SOUTENUES  PENDA!>1T  L'ANNÉE  SGOLAIIIE  1890-1891 
N,  B.  —  [DS]  signifie  diplôme  supérieur;  [l],  pharmacien  de  i**  classe. 


1.  École  supérieure  de  pharmacie  de  Paris. 

1.  18  novembre  1890.  — FEUILLOnX  (Gharlee-Jule8),néàlseure  (AJl.er) 

le  24  décembre  1865. 

[I]  ContributiOQ  à  Pétude  anatomîque  des  Polygalacées.  Lons» 
le-Saulnier^  Lucien  Declume^  1890,  in-1''  de  43  pages. 

2.  Ô  décembre  189).  —  DANIEL  (Marie-Eugène),  né  à  Gacé  (Orne)  le 

28  mars  1862. 

[I]  Recherches  aur  le  StroB;;le  paradoxal,  il  teni^on,  H.Herpin^ 
1890,  in-l"*  de  47  pages. 

3.  23  mal  1891.  —  GÉRARD  (Ernest),  né  à  Mouy  (Oise)  le  23  férner 

1863;  agrégé  de  matière  médicale  et  de  pharmacie  à  la  Faculté  de 
médecine  et  de  pharmacie  de  Toulouse. 

[DS]  Recherches  sur  quelques  corps  gras  d'origine  végétale. 
Paris ^  Henri  Jouve ^  1891,  in-4«  de  75  pages. 

4.  2  Juin  1891^  —  HUGOUNENQ  (Louis-Joseph),  né  à  Lodève  (Hérault) 

le  21  février  1860;  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  et 
de  pharmacie  de  Lyon. 

[I]  Recherches  nouvelles  sur  les  vins.  Lyon^  A,  Storekt  1891^ 
in-4*  de  32  pages. 

6.  4  Juillet  1891.  —  BERTHELOT  (Paul-Ainred-Daniel),  né  à  Parie  le 
8  novembre  1865;  docteur  es  sciences. 

[DS]  Étude  sur  la  neutralisation  des  acides  et  des  bases  par  la 
méthode  des  conductibilités  électriques.  Paris,  Gauthier- Villars 
et  fils,  1891,  in-4"  de  45  pages. 


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—  387  — 

6.  20  juillet  1891.  —PERROT  (Emile),  né  à  Marcilly-sur-Seine  (Marne) 

le  14  août  1867. 

[Ij  Contribution  à  Tétude  hisfologique  des  Lauracées.  Lons-le- 
SaulnieTj  Lucien  Declume^  1891,  in-4*  de  62  pages. 

7.  23  Juillet  1891.  —  POULENC  (Camille),  né  à  Paris  le  18  juillet  1864. 

[I]  Sur  un  nouveau  corps  gazeux,  le  pentafluochlorure  de  phos- 
phore. Part*,  Gauthier-Vtllars  et  fils,  1891,  in-4*'  de  23  pages. 

S.  25  juillet  1891.  —  DEMONT  (LouU),  né  à  Sain l-Quent in  (Aisne)  le 
28  mal  1865. 

[I]  Contribution  à  l'étude  chimique  du  chloroforme.  Action  des 
sulfures  de  potassium  et  de  sodium.  Paris,  Gaston  Née,  1891, 
in'4*  de  64  pages. 

9.  25  juillet  1891.  —  DESGHAMPS  (Georges),  né  à  Riom  (Puy-d^ 

Dôme)  le  27  mars  1864. 

[I]  Etude  comparative  des  Codex  français.  Paris,  Henri  Jouve, 
1891,  in-4»  de  117  pages. 

II«  École  sapérieure  de  pharmacie 
de  Sfontpelller. 

10.  21  mars  1891.  —  LAVAL  (Paul),  né  à  Carpentras  (Vaucluse)  le 
28  février  1866. 

[I]  Essai  sur  la  recherche  mtcro-chimlque  de  la  strychnine. 
Montpellier,  Gustave  Firmin  et  Montane^  1891^  in-4«  de  43  pages, 
3  planches. 

11.  13  mai  1891.  —  SâRLES  (Emile),  né  à  Saint-Lattler  (Isère). 

[Ij  Contribution  à  Tétude  des  ptomaïnes.  Montpellier,  Hamelin 
frères:,  1891,  in-4'  de  48  pages. 

12.  Juillet  1891.  —  BELU60U  (0.),  né  à  Montpellier  (Hérault). 

[I]  Contribution  à  l'étude  dos  eaux  minérales  sulfurées  so- 
diques.  Montpellier,  Hamelin  frères,  1891,  in-4<*  de  76  pages. 

13.  1*'  août  1891.  —  PALOUZIER  (Emile),  né  à  Cessenon  (Hérault). 

il]  Essai  d^une  monographie  des  fougères  françaises.  Montpel^ 
lier,  Charles  Boehm,  1891,  in-4*  de  103  pages. 

i4.  31  juillet  1891.  —  LAVAL  (Hélen),  né  à  Carpentras  (Vaucluse). 
[I]  De  l'action  du  noir  animal  sur  les  dissolutions  sucrées 
Montpellier,    Gustave    Firmin    et    Montane,    1891,    in-4'  de 
49  pages. 

Î6.  30  juillet  1891.  —  PLANGHON  (Louis),  né  à  Montpellier  le  3  juil- 
let 1858;  docteur  en  médecine,  chef  des  travaux  d'histoire  natu- 
relle à  l'École  supérieure  de  pharmacie  de  Montpellier. 

[DS]  Les  Aristoloches.  Étude  de  matière  médicale*  Montpellier, 
Hamelin  frères.  1891,  in-4«  de  266  pages. 


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—  388  — 

III«  Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie 
de  Bordeaux* 

16.  29  juillet  1891.  —  CHENEVIER  (Philippe- Antoine- Alfred),  né  A 
Lyon  le  1"  janyier  1863. 

[I]  Étude  de  l'absorption  du  brome  comme  procédé  d'analyse. 
Application  à  ressence  de  térébenthine,  à  la  vaseline  et  à  quel- 
ques corps  similaires.  Bordeaux,  R.  Coussau  et  F.  Constatai^ 
1891,  in-4«  de  20  pages. 

1V«  Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie 
de  Lyon* 

17.8  décembre  1890.  —  BRJEMER  (Louis),  né  à  Strasbourg  le 6  avril 
1858,  chargé  du  cours  de  matière  médicale  à  la  Faculté  de 
médecine  et  de  pharmacie  de  Toulouse. 

[DS]  Les  tannoïdes.  Introduction  critique  à  Thistoire  physiolo- 
gique des  tannins  et  des  principes  immédiats  végétaux  qui  leur 
sont  chimiquement  alliés,  Lyon^  Pitrat  aine,  1890,  in-4*  de 
180  pages. 

18.  30  Juillet  1891.  —  PROTHIÈRE  (Eugène^,  né  à  Tarare  (Rhéne)  le 
7  avril  1864. 

[I]  Contribution  à  Tétude  des  eaux  potables  de  la  ville  de  Lyon. 
Lyon,  Imprimerie  nouvelle^  1891»  in-4*  de  112  pages. 


SOMMAIRES  DES  PRINCIPAUX  RECUEILS  DE  HÉMOIRES  OI^IGINAIX 


Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  15  février  1892.  — 
Berthelot  :  Sur  une  nouvelle  méthode  d'analyse  organique.  —  H,  Moissan  .- 
Action  de  métaux  alcalins  sur  l'acide  borique;  Étude  critique  des  procédés 
de  préparation  du  bore  amorphe.  —  M,  Maquenne  :  Sur  un  carbure  défini 
tlu  baryum.  —  Hanriot  :  Sur  Tassimilation  des  hydrates  do  carbone. 

—  22  février.  —  Haller  et  Held  :  Racherches  sur  les  éthers  tcéto-aeé- 
tiques,  monochlorés,  monobromés  et  monocyanés.  —  Maêsol  :  Sur  l'acide 
tartronique  et  les  tartronates  alcalins.  —  Mûntx  :  Recherches  sur  l'cffeaillage 
de  la  vigne  et  la  maturation  des  raisins. 

—  29  février.  —  Haller  et  Held  :  Recherches  sur  les  éthers  acéto-acé- 
tiques,  monohalogénés  et  monocyanés.  —  Le  Chatelier  :  Températures  déve- 
loppées dans  les  foyers  industriels.  —  Recoura  :  Sur  l'acide  chromosulfu- 
rique  et  les  chromosulfates.  — -  Perrier  :  Sur  le  métaphénylioludue.  —  Pi- 
chard  ;  Nitrification  comparée  de  l'humus  et  de  la  matière  organique  nou 
altérée.  —  Griffiths  :  Composition  de  l'hémocyanine. 


American  Journal  of  Pharmacy,  décembre  1891  et  Janvier  1892.  — 
Jayne  :  Acide  carbolyque  synthétique.  —  Moerk  :  Un  dosage  colorimétriqao 
de  la  vanilline.  —  England  :  Note  sur  le  salicylato  do  bismuth.  —  Witxel  : 


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—  389  — 

Une  nouvelle  machine  à  tablette.  —  England  :  Note  sur  l'extrait  flui 
Triticum  repens.  —  Beringer  :  Huile  de  bouillon  blanc.  —  BrtUch  : 
production  de  Thuile  de  bouleau.  —  Beck  :  Salix  lucida,  Muhlenbet 
Thompson  :  Note  sur  les  poudres  insecticides.  —  Stieglilz  :  Pbosph 
pyrophosphate  ferriques  de  la  Pharmacopée  des  États-Unis.  —  Du  m 
Note  sur  les  acides  phosporique  et  pyrophosphorique.  —  Mendizabal 
paration  de  la  boisson  désignée  sous  le  nom  de  Pulque,  à  Mexico.  —  L 
Sambucus  Canadensis.  —  Beringer  :  Formules  de  plusieurs  prépar 
pharmaceutiques.  —  Boherts  :  Pilules  de  créosote.  —  Strouse  : 
de  Yerba  Santa.  —  Jfaussmann  :  La  présence  du  cuivre .  dans  qu 
préparations  galéniques  commerciales.  —  England  :  Oxygène  et  son  ai 
tion  médicinale.  —  Meyer  :  Médicaments  liquides  en  capsules.  —  Beck 
méthode  simple  pour  la  conservation  du  sirop  dModure  de  fer.  —  Engi 
Une  nouvelle  méthode  d'administration  de  Tiode.  —  Bedloe  :  Méth( 
culture  et  de  fabrication  du  camphre  k  Formose  (d'après  Public  Ledge 
E.  ( 

PharmaceuUsche  Zeitung,  XXXVI,  décembre  1891.  ~  P.  Lo/m 
Sur  l'emploi  du  bichlorure  do  mercure  dans  la  recherche  de  petites 
tités  d*arsenic.  —  C,  Binz  :  La  gélatinisation  des  infusions  de  digita 
F.  Goldmann  :  Sur  le  salophène.  —  D*  Hoffmann  :  Préparation  de 
berculiue  pure.  —  P.  Welmans  :  Nouvelle  réaction  permettant  de  déc 
les  huiles  grasses  dans  l'axonge. 

Pharmaceutische  Gentralhalle,  XII,  décembre  1891.  —  H.  Th 
De  rimportance  du  groupe  amide  dans  les  médicaments  organiques  pr< 
par  synthèse.  

Pharmaceutische  Post,  XXIV,  décembre  1891.  —  H.  La/ite  : 
trimestrielle  de  pharmacognosie  {Aristilochia  indica,   Magnolia  gr 
flora,  Polygonalum  biftorum,  etc.)  —  IV.  Kaiser  :  La  technique  é 
croscope  moderne  (suite).  —  Neumann  Wender  :  Les  parfums  artifici( 


Pharmaceutische  Zeitschrift  fur  Russland,  XXX,  décembre  181 
Johannes  Koljo  :  Étude  histologique  et  pharmacognostique  du  Pichi  {Fa 
imbricataf  Ruiz  et  Pavon).  —  J,  Bienert  :  Notices  pratiques  et  remi 
sur  la  Pharmacopée.  —  Ed.  Hirschsohn  :  Présence  du  plomb  dans  Te: 
de  cannelle.  —  A,  Tschirikow  :  Influence  de  la  température  sur  la  se 
iité  de  la  réaction  de  l'iodure  d'amidon. 


Archir  der  Pharmacie  [3],  XXIX,  fasc.  8,  décembre  1891.  —  W,  1 
nik  :  Contribution  k  Tétude  de  l'action  de  l'ammoniaque  sur  le  chlon 
cadmium.  —  Action  du  bioxyde  de  baryum  sur  les  sels  métalliqu 
il.-/.  Schilling  :  Faux  ipécacuanhas  des  Indes  orientales.  —  Robert  i 
D.  Drewes  :  Bromure  double  de  magnésium  et  de  plomb.  —  IV.  K 
Essai  des  sels  de  Carlsbad.  —  H.  Beckurts  et  P.  Nehring  •  Principe 
médiats  de  Técorce  de  fausse  augusture.  —  B.  Otto  et  Alb.  Holst  : 


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—  390  — 

carbonique  de  la  morphine.  —  Th,  Salzer  :  Sur  l'eau  de  cristallisation. 
C,  Rûdel  :  Sur  les  alcaloïdes  du  Berberis. 


Gauetta  chimica  italiana»  fasc.  X,  octobre  1891.  —  R,  Namias  :  Dé- 
termination  Tolumétrique  du  mercure.  —  M.  FUeti  :  Analyse  du  groupe  du 
barjTum.  —  G.  Mazzara  :  Sur  le  bromoaraidocarracrol.  —  L.  Pratesi  :  Âctioa 
de  l'acide  nitrique  sur  Tacide  phénylglycolique. 

—  Fasc.  XI,  10  décembre  1891.  —  G.  Pellizari  :  Recherches  sur  la  gua- 
nidine.  —  G.  Kœmer  et  P.  Biginelli  :  Sur  la  constitution  de  la  fraxiue  et 
de  la  fraxétine.  —  G.  Ciamician  et  P.  Silber  :  Sur  quelques  principes  de 
rëcorce  de  Cote. 


NECROLOGIE 


Mort  de  M.  Fei^and.  —  La  pharmacie  vient  de  faire 
une  perte  cruelle  dans  la  personne  de  M.  Ferrand,  notre 
très  distingué  confrère,  rédacteur  en  chef  de  Y  Union  phar^ 
maceutique. 

Discutais  prononcé  par  M.  Petit,  président  de  F  Association 
générale^  sur  la  tombe  de  M.  FERRAND,  vice-président  de 
cette  association. 

Je  viens,  au  nom  de  l'Association  générale  des  pharma- 
ciens de  France,  déposer  sur  cette  tombe  trop  tôt  ouverte^ 
l'expression  de  notre  douleur  et  de  nos  regrets. 

Ferrand  a  été  Tun  des  fondateurs  de  notre  association. 

De  concert  avec  quelques-uns  d'entre  nous  parmi  les- 
quels il  convient  de  citer  Genevoix  dont  nous  déplorions 
récemment  la  perle,  il  en  avait  établi  les  bases  lors  du 
Congrès  pharmaceutique  tenu  à  Clermont-Ferrand  en 
1876. 

Il  avait  fallu  leur  parole  habile,  convaincue,  pour  faire 
oublier  aux  pharmaciens  de  province  d'injustes  défiances 
contre  la  pharmacie  parisienne. 

Leurs  efforts  furent  couronnés  de  succès  et  en  1878 
TAssociation  générale  était  fondée. 

Depuis  lors,  soit  comme  conseiller,  soit  comme  vice- 


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—  391  — 

président,  Ferrand  a  toujours  joué  parmi  nous  le  rô] 
plus  actif. 

Il  apportait  dans  nos  discussions  un  bon  sens  épn 
et  une  véritable  éloquence  relevée  de  temps  en  temps 
une  fine  ironie  qui  n'excluait  jamais  la  plus  comj 
urbanité. 

Ses  conseils  étaient  appréciés  à  leur  juste  valeu 
écoutés  par  tous  avec  déférence. 

Il  y  a  moins  d'une  année  nous  le  voyions  encori 
mêler  à  nos  réunions,  à  nos  fêtes  et  rien  ne  pouvait  i 
faire  prévoir  une  mort  aussi  prompte. 

Dans  nos  diverses  sociétés  et  dans  les  fonctions  n 
breuses  qu'il  a  remplies,  il  avait  su  conquérir  les  syn 
thies  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu. 

Sa  mort  met  en  deuil  outre  sa  famille,  ses  nomb: 
amis  et  ses  confrères  auxquels  il  a  prodigué  sans  com 
son  temps  et  son  dévouement. 

C'est  une  perte  douloureuse  pour  notre  profession  ( 
a  honorée  à  des  titres  divers  et  je  suis  Tinterprète  fid 
non  seulement  des  trois  mille  pharmaciens,  membre 
l'Association  générale,  mais  aussi  de  tous  les  pharmac 
français  et  d'un  grand  nombre  de  nos  confrères  de  Tét 
ger,  en  venant  apporter  sur  sa  tombe  un  suprême  téi 
gnage  de  notre  affection  pour  celui  qui  n'est  plus. 

Adieu,  cher  et  excellent  confrère,  adieu  ! 


FORMULAIRE 


Une  médication  préventive  de  la  broncho-pneumonie  post 
chéotomiqne  chez  les  enfants  diphtériques. 

D'après  MM.  Legroux  et  Soupault,  radministration  de  la  créosote 
nuerait  la  fréquence  de  la  broncho-pneumonie  qui  survient  si  souvent 
la  trachéotomie  chez  les  enfants  atteints  de  croup. 

On  administre  la  créosote  k  l'intérieur  sous  la  forme  que  voici  : 


(1)  Mercredi  médical^  9  mars  1892. 


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'•-•■-:^jï^^^ 


—  392  — 

Clyeérinc 500^ 

Rhum 100 

Créosote  de  hêtre  pure 10 

A  prendre  :  2  k  quatre  cuillerées  à  bouche  par  jour,  solTant 
tant. 

de  commencer  le  traitement  dès  que  Ton  soupçonne  Textension 
ie  au  larynx.  Plus  le  malade  aura  pris  de  créosote  ayant  l'opéra- 
aura  de  chances  de  résister  à  l'infection  de  la  muqueuse  broncho- 

i  trachéotomio  aura  été  pratiquée,  on  placera  devant  l'orifice  de 
ut  en  continuant  l'usage  interne  de  la  créosote,  une  mince'  couche 
bée  de  la  solution  suivante  : 

Glycérine 20" 

Alcool 10 

Créosote 1 

Mêlez.  —  Usage  externe. 

lent  donnerait  des  résultats  assez  satisfaisants  en  ce  qui  concerne 
I  de  la  broncho-pneumonie  post-opératoire,  mais  il  ne  parait  pas 
ment  avoir  d'efficacité  dans  les  cas  oii  la  broncho-pneumonie 
i  avant  l'opération. 


'lodoforme  et  de  créoiote  (l). 

lodoforme  pulv 1,00 

Créosote  pure 5,00 

Benjoin  pulv Q.  S. 

peu  à  peu  la  poudre  de  benjoin  jusqu'à  ce  qu'on  obtienne  une 
isistance  convenable, 
nt  pilules. 


ist.,  p.  33,  1892. 


Le  Gératit  :  Georges  MASSON. 


AlIS.  —  IMP.  G.   MARPON  ET  B.  FLAMMARION,   IDE  EACINE,   26. 


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—  393 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  la  préparation  des  infusions  de  poudre  de  digitak; 
par  M.  Perron,  pharmacien  militaire. 

Une  croyance  depuis  longtemps  enracinée  est  que  la 
poudre  de  digitale  s'altère  rapidement  et  que  pour  obtenir 
des  effets  physiologiques  sûrs,  il  faut  se  servir  de  feuilles 
n'ayant  pas  plus  d'un  à  deux  ans  d'ancienneté. 

Il  nous  est  possible  de  prouver  que  cette  manière  de  voir 
n'a  absolument  rien  de  fondé  et  que  l'activité  de  la  digitale 
est,  dans  une  limite  considérable,  indépendante  de  la  vieil- 
lesse de  la  plante  récoltée.  Tout,  dans  les  effets  thérapeu- 
tiques d'une  infusion  de  digitale,  dépend  uniquement  de  la 
manière  de  préparer  celle-ci  et  chacun  peut,  comme  nous, 
s'assurer  de  ce  fait.  La  plupart  du  temps  les  infusions  de 
digitale  sont  faites  avec  une  négligence  qui  annihile  pres- 
que complètement  la  dissolution  des  éléments  actifs.  Quand 
le  préparateur  prélève  la  quantité  voulue  d'eau  bouillante 
pour  faire  son  infusion,  cette  eau,  en  raison  de  son  petit 
volume,  perd  immédiatement  la  plus  grande  partie  de  sa 
chaleur  dans  le  vase  froid  et  épais  où  elle  a  été  reçue.  Il 
s'ensuit  que  la  feuille  de  digitale  à  peine  imbibée,  ne  cède 
que  peu  de  chose  à  Teau  et  alors  on  accuse  l'ancienneté  du 
produit. 

Nous  affirmons  avoir  obtenu  avec  une  poudre  de  digitale 
vieille  de  plus  de  seize  ans  des  infusions  qui  ont  fourni  au 
médecin  des  eifels  que  lui-même  a  déclaré  incomparables 
d'activité  et  de  netteté. 

Pour  arriver  à  ce  résultat  nous  opérons  simplement  de 
la  manière  suivante  : 

La  quantité  d'eau  nécessaire  à  une  infusion  est  d'abord 
portée  à  TébulliLion  puis,  à  ce  moment,  nous  jetons  la  pou- 
dre de  digitale  dans  l'eau  tout  à  fait  bouillante,  nous  arrê- 
tons l'ébullitiou  et  nous  laissons  infuser  après  avoir  clos 

Joun.dePharm.  tt  4   Chim,l»'6kME,  l.  XXV.  (15  avril  18W.)  26 


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Google 


-l'^K^^'^^K 


—  '39  i  -^ 

le  récipient  àTaide  d'un  petit  couvercle  en  bois,  afin  d'em- 
pêcher la  déperdition  trop  rapide  de  la  chaleur.  Au  bout  de 
vingt  minutes;on  n'a  plus  qu'à  filtrer  à  travers  un  carré 
de  toile  fine  et  à  compléter  le  volume  du  liquide  jusqu'à 
celui  de  la  potion  ordinaire. 

M.  le  D'  F***,  médecin  principal  de  Tarmée,  qui  a 
employé  nos  infusions  ainsi  préparées  avec  une  poudre 
très  ancienne,  a  fait  ressortir  les  effets  puissants  qu'il  a 
obtenus  dans  le  traitement  de  ses  malades,  même  en  pres- 
crivant des  doses  très  moyennes  du  médicament.  Les 
affirmations  de  cet  éminent  praticien  nous  autorisent  donc 
à  déclarer  que  l'activité  de  la  feuille  de  digitale  est  indé- 
pendante de  l'ancienneté  du  produit  et  que  la  préparation 
consciencieuse  des  infusions  est  la  seule  chose  nécessaire. 


be$age  de  Vamidon\  par  M.  Guichard,  pharmacien,  chef  du 
laboratoire  de  la  distillerie  Vaguiez,  à  Amiens. 

Le  dosage  de  l'amidon  est  une  des  opérations  les  plus 
ennuyeuses  de  l'analyse  industrielle  soit  pour  la  longueur 
de  l'opération,  soit  pour  l'incertitude  des  résultats.  Aucun 
des  nombreux  procédés  donnés  ne  m'a  donné  de  résultats 
satisfaisants  pour  l'analyse  des  grains. 
'  Le  dosage  par  dissolution,  à  l'état  d'amidon  soluble, 
offre  de  nombreux  inconvénients,  celui  notamment  de 
donner  très  souvent  des  liqueurs  louches  impossibles  à 
examiner  au  polarimètre. 

•  J'ai  essayé,  parmi  les  dissolvants,  les  alcalis,  les  acides 
concentrés,  le  chlorure  de  zinc,  Thyposulfite  de  soude  ; 
l'acide  salicylique  récemment  indiqué  par  M.  Baudry  ne 
réussit,  comme  il  le  dit  du  reste,  que  pour  la  fécule  de 
l^omme  de  terre. 

J'ai  donc  eu  recours  à  la  saccharification.  De  ce  côté, 
Ife  plus  grand  obstacle  était  la  longueur  de  l'opération  et 
la  coloration  fréquente  des  liqueurs. 

L'acide  chlorhydrique  étendu  m'a  donné  de  bons  résul- 
tats (c'est  le  procédé  que  j'ai  employé  jusqu'ici),  mais  sou- 


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—  395  — 

vent  les  liqueurs  sont  trop  colorées  et  Topération  est  trop 
longue.  L'acide  acétique,  Tacide  oxalique,  Tacide  tar- 
trique  n'ont  pas  donné  de  saccharification  complète. 
L'acide  acétique  était  en  solution  au  10%  de  même  que 
l'acide  tartrique,  l'acide  oxalique  en  solution  saturée  à 
froid. 

L'acide  qui  m'a  donné  les  meilleurs  résultats  est  l'acide 
azotique  en  solution  à  10  p.  .100.  Les  liqueurs  sont  colo- 
rées en  jaune  paille,  même  avec  les  matières  très  colorées, 
et  l'opération  se  fait  en  une  heure  environ. 

J'avais  craint  d'abord  l'action  oxydante  de  l'acide  azo- 
tique, mais  Texpérience  m'a  montré  que,  même  après  dix 
heures  d'ébuUition  dans  les  conditions  de  l'opération,  on 
n'obtient  pas  de  variation  dans  la  déviation  polarimétrique 
et  à  peine  un  louche  perceptible  dans  la  recherche  directe 
de  Tacide  oxalique  par  l'oxalate  de  chaux. 

Toutes  mes  expériences  ont  été  faites  comparativement 
avec  la  saccharification  chlorhydrique  par  l'acide  étendu 
également  à  10  p.  100,  qui  a  donné  les  mêmes  résultats 
que  l'acide  azotique,  mais  au  bout  de  beaucoup  plus  long- 
temps. 

Voici  comment  j'Qpère  :  Je  prends  i^^  de  céréales  mou- 
lues finement  de  façon  que  le  son  et  la  farine  soient 
mélangés  d'une  façon  bien  homogène.  J'introduis  cette 
farine  dans  un  ballon  de  500*^*^  environ  avec  100^*^  d'acide 
azotique  étendu  (10"  d'acide  pour  90*^*^  d'eau  distillée). 

Je  ferme  le  ballon  avec  un  bouchon  muni  d'un  tube  et 
je  le  mets  en  communication  avec  un  réfrigérant  de  Liebig 
«à  reflux  pour  n'avoir  pas  besoin  de  surveiller  les  varia- 
tions de  volume  de  l'eau  par  l'évaporation.  Après  une 
heure  d'ébuUition,  je  filtre,  j'examine  au  polarimètre  Lau- 
rent et  je  calcule  le  glucose  que  je  transforme  ensuite  en 
amidon.  Je  me  sers  de  la  formule  suivante.  En  désignant 
par  a  la  déviation  en  fractions  décimales,  par  v  le  volume 
du  liquide,  j'ai  pour  l'amidon,  sur  100,  la  formule 

flt;X25xO,916 
2x52,8 


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^^^^.^^ 


—  39C  — 

le  poids  de  matière  étant  é»*"  et  le  voïume  100.  La  formule 
peut  se  simplifier;  on  a  alors 

A=2i,68Xfl. 

Mes  dosages  ont  été  faits  sur  Vorge,  le  seigle,  les  fèves,  le 
maïs,  le  sarrasin,  le  millet  à  balais,  la  pomme  de  terre,  la 
levure  amidonnée;  malgré  la  grande  quantité  de  matières 
azotées  contenue  dans  la  levure,  la  liqueur  avec  Tacide 
azotique  n'est  toujours  colorée  qu'en  jaune  paille,  tandis 
qu'au  contraire,  avec  Tacide  chlorhydrique,  on  est  obligé, 
dans  ce  cas  et  dans  beaucoup  d'autres,  de  décolorer  la 
liqueur  par  le  sous-acétate  de  plomb  ou  le  noir  animal. 

J'ai  voulu  voir  quelle  pourrait  être  Tinfluence  de  la 
matière  azotée  dans  le  dosage  de  l'amidon  par  la  levure  : 
pour  cela,  j'ai  fait  deux  opérations  simultanées,  l'une  sur 
la  levure  pure,  l'autre  sur  la  levure  amidonnée  (tO«'  de 
levure  pour  100  d'acide  nitrique  à  10  p.  100).  J'ai  obtenu 
pour  la  levure  pure  a  =  — 10'  et  pour  la  levure  amidonnée 
a  =  +  2^  12'.  Il  y  aurait  donc  lieu  de  faire  dans  ce  cas  une 
correction  pour  l'influence  de  la  matière  azotée  sur  la 
déviation.  On  peut,  du  reste,  enlever  très  facilement  ce 
dérivé  nitré  jaune  au  moyen  du  noir  animal;  au  bout  de 
quelques  minutes,  la  liqueur  est  complètement  décolorée 
et  la  déviation  de  la  levure  pure  devient  a  =  +i4'  en 
changeant  de  sens.  Cette  déviation  à  droite  est  due  à 
l'amidon  que  la  levure  industrielle,  même  pure,  contient 
toujours  en  petite  quantité  et  qui  provient  de  l'amidon  non 
saccharifîé. 

Cette  décoloration  n'est  pas  utile  pour  les  analyses 
ordinaires. 


Sur  la  dissolution  du  chloj^ure  d'antimoine  dans  les  solutions 
saturées  de  chlorure  de  «orfmw/'par  M.  H.  Causse. 

Le  chlorure  d'antimoine  SbCl',  au  contact  de  Teau, 
subit  une  décomposition  partielle  qui  le  transforme  en 
oxychlorure   SbOCl.    M.   Ditte,    en  approfondissant    la 


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—  397  — 

réaction,  a  trouvé  que  cette  décomposition  obéit  aux  lois 
générales  formulées  par  H.  Sainte-Claire  Deville.  Sans 
rien  changer  à  la  réaction  provoquée  par  l'eau,  sans  modi- 
fier aucune  des  données  générales  qui  ont  permis  de  la 
classer  dans  les  phénomènes  de  dissociation,  il  est  possible 
de  déplacer  le  rôle  de  l'acide,  de  lui  substituer  un  sel, 
comme  le  chlorure  de  sodium,  et  d'obtenir  une  solution 
de  chlorure  entièrement  neutre. 

Dissolution  de  l'oxyde  d'antimoine  dans  V acide  chloi^hydrique 
étendu,  —  Avec  de  l'acide  chlorhydrique  à  37  p.  100  de 
H  Cl,  on  prépare  une  série  de  solutions  mesurant  toutes  le 
volume  de  100^,  et  contenant  des  quantités  d'acide  anhydre 
représentées  par  les  nombres  suivants  :  5«',  10»%  i5«%  20»', 
25»%  30»%  35»'.  Dans  chacune  de  ces  solutions,  on  intro- 
duit de  l'oxyde  d'antimoine  et,  après  un  contact  suffisant, 
on  filtre  pour  séparer  le  résidu,  que  l'on  sèche  et  pèse.  De 
son  poids  on  déduit  celui  de  l'oxyde  qui  a  été  dissous,  et 
ce  dernier,  multiplié  par  0,76,  donnera  le  poids  d'acide 
transformé  en  chlorure  d'antimoine  Sb  Cl'. 

Acide 

PoldsdeHCI  Oxyde  -               — — — 

N*«.                  employé,  dissous.  neutralisé.        libre. 

t 5            0,028  0,2128  4,787 

2 10           2,128  L617  8,383 

3 15            5,530  i,«50  10,15 

ft *.        20  13,000  9,930          iD,0S7 

5  25  18,768  14,263          10,737 

6  30  24,30  18,438          11,532 

7  35  30,80  23,424          11,575 

Le  tableau  ci-dessus  indique  les  résultats  obtenus.  Si 
l'on  cherche  à  interpréter  tous  ces  résultats  par  une 
courbe,  en  prenant  pour  abscisses  les  quantités  diacide 
employées  et  pour  ordonnées  celles  qui  ont  été  neulrali* 
sées,  on  voit  la  proportion  d'acide  combiné  suivre  une 
courbe  ascendante,  tandis  que,  pour  les  quantités  qui 
représentent  l'acide  libre,  la  courbe  s'infléchit  subitement 
vers  le  n*  3,  suit  une  ligne  brisée  ,et  présente  ce  point  parti- 
culier que,  dans  une  solution  renfermant  20^*"  d'HCl  p.  100, 
la  moitié  de  ce  poids  peut  être  neutralisée  par  l'oxyde 


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—  398  — 

d'antimoine.  Ou  voit  aussi  que,  lorsque  la  proportion 
atteint  15  p.  100,  le  poids  d'acide  qui  reste  libre  est  sensi- 
blement constant  pour  toutes  ces  solutions.  Cette  limite, 
fixe  pour  les  conditions  précédentes,  est,  comme  dans  tous 
les.  phénomènes  de  dissociation,  variable  avec  le  milieu 
dans  lequel  on  opère  ;  elle  peut  être  partiellement  reculée, 
avec  Taide  du  chlorure  de  sodium  et  par  voie  directe  ;  ou 
bien  supprimée  totalement  par  voie  indirecte,  le  chlorure 
d'antimoine  se  trouvant  ainsi  dissous  par  le  chlorure  de 
sodium  seul. 

Nous  nous  occuperons  d'abord  du  premier  cas.  Les  solu- 
tions précédentes  sont  mises  en  présence  d'un  excès  de 
chlorure  de  sodium  ;  après  douze  heures  de  contact,  on 
fîltre  et,  dans  chacune  d'elles,  ainsi  saturée  de  sel,  on 
introduit  4»'  d'oxyde  d'antimoine  ;  on  laisse  en  contact 
pendant  vingt-quatre  heures,  on  sépare  le  résidu,  que  Ton 
sèche  et  pèse,  et,  du  poids  de^l'oxyde  entré  en  solution,  on 
déduit  celui  de  l'acide  neutralisé  et,  partant,  la  portion  de 
ce  dernier  qui  reste  comme  résidu,  Le  tableau  ci-après 
contient  les  résultats  obtenu. 

Oxyde  Poids  de  H  Cl 

N**  Introduit,  dissous.  combiné,  libre. 

1 4  2,310  1,85  2,937 

â. 4  2,50  1,90  6,483 

3 4  2,50  1,90  8,25 

4 4  2,70  2,05  8,01 

5 i  2,469  1,87  9,296 

6 4  2,315  1,75  9,782 

7 4  2,.^0  1,90  9,675 

L'inspection  de  la  colonne  qui  contient  le  poids  d'oxyde 
dissous  montre  qu'il  est  à  peu  près  le  même  pour  toute» 
les  solutions  ;  la  courbe  qui  représentera  le  poids  de  H  01 
libre  sera  la  même  que  la  précédente,  sauf  qu'elle  s'est 
uniformément  rapprochée  de  l'axe  horizontal.  On  aperçoit 
dès  maintenant  le  rôle  de  l'acide  chlorhydrique  :  ce  n'est 
plus  lui  qui  règle  le  phénomène,  il  intervient  seulement 
pour  transformer  l'oxyde  en  chlorure  d'antimoine  ;  mais 
la  proportion  de  ce  dernier,'  qui  entre  en  solution,  dépend 


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—  399  -t. 

avant  tout  du  chlorure  de  sodium.  Les  chiffres  cousignéâ 
dans  le  précédent  tableau  marquent  la  limite  de  Tactioti 
de  Pacide  chlorhydrique  sur  l'oxyde  d'antimoiiie  cristallisé, 
en  présence  du  chlorure  de  sodium  ;  cependant,  lorsque 
cet  oxyde  est  à  Tétat  naissant,  la  limite  est  encore  reculée. 

Poids  de  H  Cl 

N*".  combiné.  libre.    . 

1 »  }> 

2 2,00  4,115 

3 3,15  4,318 

4 3.30  4,108 

5 3,70  5,596 

6.  ...  ; 3,8(?  -5,982 

7 3,80  5,875 

En  effet,  dans  les  solutions  précédentes,  on  laisse  couler 
une  solution  titrée  de  carbonate  de  soude  dans  le  chlorure 
de  sodium,  telle  que  10*«  neutralisent  2*^«  d'acide  chlor- 
hydrique à  37  p.  400,  jusqu'à  ce  que  le  précipité  qui  ^e 
forme  refuse  de  se  dissoudre  ;  et,  avec  cette  donnée,  on 
calcule  ensuite  la  quantité  d'acide  qui  a  été  neutralisée. 
Le  tableau  ci-dessus  donne  les  résultats  qui  ont  élé 
obtenus. 

Nous  devons  ajouter  que  ces  chiffres  n'ont  qu'une  valeur 
relative  ;  après  un  temps  plus  ou  moins  long,  il  se  sépare 
de  Toxy chlorure  d'antimoine. 

Toutefois,  si  dans  chacune  de  ces  conditions  on  intro,- 
duit  un  excès  de  chlorure  de  sodium,  bien  que  toutes  les 
liqueurs  en  aient  été  au  préalable  saturées,  on  observe  que 
le  chlorure  et  l'oxyde  d'antimoine,  précipités  par  le  carbo- 
nate alcalin,  se  dissolvent  simultanément  ;  cette  circons- 
tance, outre  qu'elle  définit  nettement  le  rôle  du  sel  marin, 
laisse  apercevoir  dans  quelle  voie  il  convient  de  diriger 
les  recherches,  et  permet  aussi  de  supprimer  totalement 
l'acide  libre. 

Il  suffit,  en  effet,  d'introduire  dans  les  solutions  précé- 
dentes un  excès  de  sel  marin,  et  de  neutraliser  par  la 
solution  de  carbonate  ;  on  trouve  qu'au  moment  où  l'oxyde 
d'antimoine  refuse  de  se  dissoudre  on  a  employé  la  quan^ 


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r-  400  — 

tité  de  carbonate  de  soude  nécessaire  et  suffisante  pour 
transformer  tout  l'acide  chlorhydrique  qui  restait  en 
chlorure  desodium. 

Afin  de  contrôler  directement  ce  dernier  point,  on  a 
.fait  l'expérience  suivante:  i5«'  de  chlorure  8b Cl'  sont 
dissous  dans  30*''  d'acide  chlorhydrique  à  37  p.  100,  soit 
il«',iO  de  H  Cl;  on  étend  à  106",  on  sature  de  sel  marin  et 
Ton  en  laisse  un  excès.  Dans  cette  liqueur,  on  fait  arriver 
la  solution  alcaline  jusqu'à  ce  que  le  précipité  d'oxyde 
refuse  de  se  dissoudre;  on  trouve  que  150**  sont  néces- 
saires et  suffisants  pour  atteindre  ce  but  ;  mais  ils  corres- 
pondent à  ii<%10  de  H  Cl,  et,  dès  lors,  le  chlorure  d'anti- 
moine est  maintenu  en  solution  parle  chlorure  de  sodium, 
et  cette  solution,  entièrement  neutre,  est  stable.  Quant 
aux  rapports  qui  existent  entre  les  deux  chlorures,  nous 
y  reviendrons  prochainement,  en  traitant  de  la  solubilité 
■comparée  de  l'oxyde  de  bismuth,  d'antimoine  et  d'autres 
métaux,  dans  les  solutions  saturées  de  chlorure  de  sodium. 


REVUE  DES  TRAVAUX  PURLIËS  RÉCEMMENT 

SUR  LES  PRINCIPES  IMMÉDIATS  CODiTENUS  DANS  LES  VÉGÉTAUX 

Par  M.  Em.  Bourquelot  [fin)  (1). 

Sur  les  substances  analogues  à  la  saponine  contenues 
dans   les   semences   du   thé   d'Assam;    par  M.   W.-G. 

BoORSMA  (2).  —  L'auteur  a  relire  des  semences  du  Thea 
ckinensUf  var.  assamica  préalablement  épuisées  par  l'élher 
de  pétrole  pour  enlever  les  matières  grasses,  deux  substan- 
ces analogues  à  la  saponine,  qu'il  désigne  sous  les  noms 
diacide  assamique  et  assamine. 

Ces  deux  substances  sont  amorphes  et  solubles  eu 
toutes  proportions  dans  Teau  à  laquelle  elles  commu- 
niquent  la  propriété    de    mousser  par    Tagilation.    La 

(t)  Voir  les  N<"  des  15  mars  et  l**  avril  1S92. 

(«)  Inaug.-disêert,  Iltrecht,  1891»  d*après  Reperiorium  der  Pharmacie^ 
p.  118,  1891. 


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—  401  — 

solution  aqueuse  d'acide  assàmique  ptédente  lïne  réaction 
nettement  acide  et  précipite  aussi  bien  par  l'acétate 
neutre  de  plomb  que  par  Tacétate  basique,  La  solution 
-aqueuse  d'assamine  ne  présente  qu'une  faible  réaction 
acide;  elle  ne  précipite  pas  par  Tacétate  neutre  de  plomb 
mais  donne  un  précipité  blanc  avec  Tacétale  basique. 
Vis-à-vis  des  autres  réactifs,  ces  deux  substances  se  con- 
duisent presque  de  la  même  façon.  L'acide  sulfurique 
concentré  dissout  Tacide  assàmique  en  donnant  tm  liquide 
qui  est  d'abord  de  couleur  orangée,  passe  ensuite  au  rouge 
et  finalement  au  bleu  violet.  L'acide  assàmique  seul 
coagule  partiellement  l'albumine;  additionnée  d'acide 
acétique,  elle  le  coagule  en  totalité.  L'assamine  seule  ne 
coagule  pas  Talbumine;  mais,  après  addition  d'acide 
acétique,  elle  la  coagule  en  partie. 

D'après  l'auteur  la  formule  de  l'assamine  serait  €"H"0'® 
concordant  avec  la  formule  générale  proposée  par  Kobert 
Qnj|»ii~8^ie  Traitée  à  l'ébullition  par  l'acide  chlorhydrique 
étendu,  l'assamine  se  dédouble  peu  à  peu  en  glucose 
(42,56  p.  100)  et  sapogénine  (45,55  p.  iOO).  Comme  la  somme 
de  ces  deux  produits  de  dédoublement  ne  représente  que 
88,11  p.  100,  il  est  possible  qu'il  s'en  fasse  d'autres.  La  sapo- 
génine qu'on  obtient  ainsi  se  compose  de  deux  matières: 
l'une  soluble,  l'autre  insoluble  dans  le  chloroforme.  Ces 
deux  matières  se  ressemblent  d'ailleurs  en  ce  qui  con- 
cerne leurs  autres  propriétés  :  elles  sont  solubles  toutes 
deux  dans  l'alcool,  l'éther  et  la  lessive  de  potasse,  elles 
sont  insolubles  dans  l'eau  et  n'ont  pas  été  obtenues  à  l'état 
cristallisé. 

Les  semences  de  thé  d' Assam  renferment  environ  .1 2  p .  1 00 
4c  glucosides.  î> 

Sur  raristolocbine;  par  M.  Julius  Pohl  (1).— M.  Julius 
PohI,  assistant  de  l'Institut  pharmacologique  de  Prague,  a 
réussi  récemment  à  retirer  de  trois  aristoloches  de  nos 


(1)  Arck.  f,  exp.  Path.  u.  Pharm.y   par  Apoteker-ZHtung,  VI,  p.  6*2, 
IS9U 


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VV?3W?? 


—  402  — 

pays  Av.  Clematùis  L.,  rotunda  L.  et  îonga  L.,  un  principe 
immédiat  très  actif  qu'il  a  appelé  aristolochine,  principe 
dont  il  a  fait  l'étude  chimique  et  physiologique. 

Pour  préparer  Taristolochine,  l'auteur  traite  les  semences  • 
de  l'A.  Clematùis  ou  les  racines  des  deux  autres  aristo- 
loches ainsi  qu'il  suit  : 

La  drogue  est  d'abord  traitée  par  Téther  de  pétrole  bouil- 
lant qui  enlève  la  chlorophylle,  les  matières  grasses  et  une 
substance  azotée  indifférente  au  point  de  vue  physiologique. 
Elle  est  ensuite  épuisée  par  Talcool  à  96*»  bouillant.  On 
distille  pour  retirer  l'alcool,  on  évapore  en  consistance 
d'extrait,  et  on  reprend  par  de  l'eau  additionnée  d'acide 
sulfurique.  Le  précipité  brun  jaune,  qui  se  sépare,  est  ras* 
semblé  sur  un  filtre,  exprimé,  desséché  à  40®,  puis  épuisé 
dans  un  appareil  à  déplacement  par  Téther  de  pétrole  jus- 
qu'à ce  que  les  dernières  traces  du  corps  azoté  mentionné 
plus  haut  aient  été  enlevées.  Le  résidu  est  repris  par 
l'éther  ou  l'alcool,  liquides  qui  dissolvent  l'aristolochine 
et  le  laissent  cristalliser.  On  purifie  par  quatre  ou  cinq 
cristallisations  dans  l'éther. 

L'aristolochine  se  dissout  dans  l'éther,  le  chloroforme, 
l'acétone,  le  phénol,  l'anhydride  acétique,  l'aniline  et  l'al- 
cool. Elle  cristallise  en  aiguilles  de  sa  solution  alcoolique 
additionnée  d'eau.  Elle  est  insoluble  dans  l'éther  de 
pétrole,  la  benzine  et  le  sulfure  de  carbone.  Elle  est  dissoute 
par  les  alcalis  et  les  hydrates  des  alcalis  terreux.  Une 
solution  d'hydrate  de  baryte  saturée  à  chaud  d'aristolochine 
laisse  déposer  par  refroidissement  un  sel  cristallisé  rou- 
geâtre,  insoluble  dans  l'éther,  mais  soluble  dans  l'eau  et 
l'alcool. 

D'après  l'auteur,  la  composition  centésimale  de  l'aristo- 
lochine répond  à  la  formule  G"H"Az*0*'. 

En  ce  qui  concerne  ses  propriétés  physiologiques,  l'aris- 
tolochine est  sans  action  sur  les  animaux  à  sang  froid  (gœ^ 
nouilles).  Chez  les  animaux  à  sang  chaud  (lapin),  elle 
détermine  de  l'intoxication  urémique  et,  à  cet  égard,  son 
action  est  supérieure  à  celle  de  tous  les  poisons  des  reins 
connus  jusqu'ici.  Le  premier  symptôme  est  une  augmen- 


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—  403  — 

talion  de  la  diurèse.  Ainsi  une  injection  sous-cutanée  de- 
0«',015  d'aristolochine  dissoute  dans  6**  d'eau,  à  l'aide 
d'un  peu  de  carbonate  de  soude,  a  déterminé,  dans  le  même 
jour,  chez  un  lapin  de  1290»"  une  émission  d'urine  albumu 
neuse  deux  à  trois  fois  plus  considérable  que  les  jours  prér 
cédents.  Aux  jours  suivants,  on  a  trouvé  dans  les  sédi- 
ments de  l'urine  des  cylindres  granuleux,  des  cylindres 
épithéliaux  et  des  agglomérations  de  cellules  épithélialesu 
Si  on  augmente  la  dose,  on  observe,  après  le  stade  de- 
diurèse,  une  émission  moins  abondante  d'urine  et  celle-ci 
est  sanguinolente.  Il  se  produit  en  même  temps  des  dé8or7 
dres  anatomiques  très  graves  dans  le  rein. 

Les  effets  physiologiques  de  Taristolochine  ressemblent, 
en  définitive,  à  ceux  deTaloïne;  mais  le  premier  de  ses- 
composés  est  environ  dix  fois  plus  toxique  que  le  second. 

L'auteur  a  retiré,  en  outre,  de  l'aristoloche  serpentaire, 
par  distillation  avec  l'eau,  une  essence  &  odeur  camphrée,, 
essence  toxique  pour  les  grenouilles. 


Sur  l'éphédrine  de  V  «  Ephedra  monostachia  »  ;  pai^ 
M.  P.  Spehr  (1).  —  \jEpked7*a  monostachia  est  une  plante 
de  la  famille  des  Gnétacées,  que  l'on  rencontre  surtout 
dans  la  Transcaucasie  méridionale  et  orientale,  ainsi  que 
dans  la  Bessarabie,  la  Valachie  et  presque  toute  l'Asie 
méridionale.  La  tige  et  la  racine  sont  utilisées  dans  quel- 
ques régions  du  Caucase,  en  Mingrélie  et  en  Arménie 
comme  remèdes  populaires  contre  la  goutte  et  la  syphilis, 
tandis  que  le  suc  mucilagineux  et  sucré  des  fruits  y  est 
employé  dans  les  affections  du  poumon. 

Pour  extraire  l'alcaloïde  l'auteur  épuise  la  drogue 
(plante  et  racine)  grossièrement  pulvérisée  avec  de  l'alcool 
à80**Tr.;  il  distille  pour  retirer  l'alcool,  additionne  l'ex- 
trait de  carbonate  de  soude  et  agite  avec  de  Téther. 

L'alcaloïde  brut  qui  reste  après  évaporation  de  la  solur 

(1)  Pbarmacogaostisch-chemische  Untersuchung  der  Ephedra  monostachia,. 
Pharm.  Zeitschr.  /.  Russland,  XXXI,  p.  1,  1892. 


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^iC'--3!*^r^Wl^ï-V  ' 


—  404  — 

lion  éthérée  est  transformé  en  chlorhydrate  et  celui-ci 
est  purifié  par  plusieurs  cristallisations  successives. 

L'alcaloïde  ainsi  obtenu,  que  M.  Spbhr  a  appelé  éfAê' 
ilnne^  n'est  ni  le  premier  qui  ait  été  retiré  des  Ephedra^  ni 
le  seul  qui  ait  été  désigné  sous  ce  nom. 

D'une  part,  le  professeur  Nagaï,  de  Tokio,  a  réussi  ily  a 
quelques  années  à  retirer  de  VEphedt^a  vulgarà^  var.  Aefoe- 
U'ca,  un  alcaloïde  qu'il  a  nommé  éphédrine,  et,  d'autre  part, 
la  maison  Merck,  de  Darmstadt,  a  extrait,  d'une  espèce  du 
même  genre  Ephedra,  un  autre  alcaloïde  qui  a  été  appelé 
-pseudo-éphédrine.  Pour  éviter  toute  confusion,  nous  don* 
nons  dans  le  tableau  ci-dessous  les  caractères  distinctifs 
de  chacun  de  ces  trois  composés. 


Fornmlc 

Point   'i  de  la  base.  .  .  . 
de  fusion  (  du  chlorhydrate. 

Ieau  ....... 
alcool 
éther  absolu.  .  . 
benzol 
chlororormc .  .  . 

Saveur 

Action  physiologique 

Forme    |  do  la  base.  .  .  . 
«Tistalline  f  iU\  chlorhvdi*atc. 


Ephédrine  de 
NajaT. 

«lO^C 

216- C 

peu  soluble 

tijakami  lolible. 

id. 

id. 

id. 

amère. 

très  toxique 

et  mydriatique. 

s.  rhombique. 

id. 


Pseudo 
éphédrine. 

e*«H»AzG 

li5«C 

174*  C 

1  :454 

très  soluble. 

1  :  15 

4  :  26 

1  :  8 

amère. 

très  toxique 

et  Diydriatique. 

s.  rhombique. 

id. 


Ephédrine  de 
Spehr. 

€»H»»AzO 

li2-C 

207'C 
très  soluble. 
très  soluble. 

I  :98 
1  :  IISO 

1  :  11 

brûlante, 
très  faible. 

s.  monocliniquc. 
I.  hexagonal. 


Sur  le  «  Paeonol  »,  principe  immédiat  contenu  dans 
récorce  de  la  racine  du  Paeonia  Moutan;  par  M.  N.  Na- 
gaï (1).  —  L'écorce  de  la  racine  du  Paeonia  Moutan,  Sims, 
drogue  très  employée  en  Chine  et  au  Japon,  est  fréquem- 
ment recouverte  d'aiguilles  blanches,  brillantes,  aromati- 
ques.   Ces    aiguilles    sont    des   cristaux  d'un   nouveau 


(l)  Ber.  d.  d.  Chem.  geg.,  \XIV,  28*7,  d'après  Pk,  Centralhalle,  XII, 
p.  704,  1891. 


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—  405  — 

composé,  que  M.  Nagaï  vient  de  retirer  de  cette  drogue  et 
qu'il  a  appelé  paeonol.  Voici  le  procédé  auquel  il  a  eu  re- 
cours: On  épuise  Técorce  finement  pulvérisée  avec  de 
Téther;  on  agile  Ja  solution  élhérée  d'abord  avec  une  solu- 
tion do  carbonate  de  soude  qui  enlève  les  impuretés  sans 
toucher  au  paeonol,  puis  avec  de  la  lessive  de  soude  qui 
forme  avec  ce  dernier  une  combinaison  qu'on  sépare  et 
qu'on  décompose  h  l'aide  de  l'acide  sulfurique.  On  épuise 
de  nouveau  par  l'éther,  on  évapore  et  on  obtient  un  pro- 
duit huileux  qui  ne  tarde  pas  à  se  prendre  en  une  masse 
de  cristaux.  On  purifie  par  cristallisation  dans  Talcool. 

Le  paeonol  se  présente  sous  la  ferme  d'aiguilles  incolo- 
res fusibles  a  50^  Il  est  doué  d'une  odeur  aromatique  et 
d'une  saveur  brûlante.  Il  est  peu  soluble  dans  l'eau  froide 
et  1res  soluble  dans  l'alcool,  l'éther,  le  benzol,  le 
chloroforme. 

C'est  un  corps  à  fonction  phénolique  dont  la  formule 
bruteest  G*H*®^*,  et  la  formule  de  constitution 

/GO-CH»  (1) 

C»H»-OH  (2) 

\OGH»  (4)  • 

Ce  serait  donc  un  para-métoxy-ortho'Oxyacétophénone, 


REVUE  DES  PUBLICATIONS  DE  UÉUEGINE.  PHYSIOLOGIE, 
PHARMACIE,  UICROBIOIME,  CHIMIE,  TOXICOLOGIE,   AGRONOMIE. 


Médecine. 

Société  de  médecine  publique  et  d'hygiène  profession*- 
nelle.  —  Elle  a  voté  la  résolution  suivante  ; 

!«  La  déclaration  des  affections  transmissibles  est  obli- 
gatoire . 

2^  Celte  déclaration  doit  être  faite  par  le  médecin  aussi- 
tôt son  diagnostic  établi  et,  à  défaut  du  médecin,  par  le 
chef  de  famille  ou  les  personnes  qui  soignent  le  malade. 

3*»  Les  maladies  pour  lesquelles  la  déclaration  est  obli- 


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^^ei^^W38?PT, 


^  406  — 

;gatoire,  sont  le  choléra,  la  variole,  la  fièvre  typhoïde,  la 
dysenterie  épidémique,  la  diphtérie,  la  scarlatine,  la  rou- 
geole, la  suette,  la  coqueluche.  Cette  nomencUture  pourra 
^tre  modifiée  par  arrêté  ministériel  suivant  avis  conforme 
du  Comité  d'hygiène  et  de  l'Académie  de  médecine. 
:  ;  i""  Elle  doit  s'appliquer  indistinctement  à  tous  les  cas 
•des  affections  ci-dessus  désignées. 


'  Note  sur  une  épidémie  de  fièvre  typhoïde  propagée  par 
le  lait;  par  M.  Vincent,  directeur  de  la  salubrité  (1).  — 
Dans  la  ferme  D...,  à  Aire,  ferme  d'ailleurs  honnêtement 
et  habilement  dirigée,  les  bidons  dans  lesquels  on  trans- 
portait le  lait  étaient  lavés  et  rincés  avec  l'eau  d'un  bassin 
alimenté  par  une  source  d'excellente  qualité.  Mais  ce 
bassin  était  d'une  propreté  douteuse,  on  y  lavait  les  lé- 
gumes, le  linge,  les  ustensiles.  Un  ouvrier  de  campagne, 
peu  après  son  engagement  à  cette  ferme,  est  pris  de  fièvre 
typhoïde  et  meurt  à  l'hôpital.  Son  linge  a  été  lavé  dans  le 
bassin. 

On  y  lave  après  le  linge  de  madame  D...  et  de  son  fils, 
^jui  avaient  été  pris  à  leur  tour.  Le  laitier  P...,  dont  la 
clientèle  au  moment  de  l'épidémie  comptait  200  ménages 
-environ,  était  le  fournisseur  de  la  dame  D... 

En  quatre  mois,  36  personnes,  toute  consommant  le  lait 
fourni  par  P...,  prennent  la  fièvre  typhoïde,  presque  toutes 
le  buvaient  cru;  d'autres  cas  d'infection  secondaire  se  sont 
présentés  également. 

L'histoire  de  cette  épidémie  est  une  preuve  de  plus  pour 
la  véhiculation  des  germes  typhiques  par  l'eau  et  un 
argument  de  plus  pour  la  nécessité  de  ne  consommer  que 
du  lait  bouilli.  Il  y  a  longtemps  d'ailleurs  que  les  méde- 
cins anglais  ont  établi  la  transmissibilité  de  la  fièvre 
typhoïde  par  le  lait. 


(1)  Genève,  imprimerie  Taponnier  et  Studer,  1890.,  d'après  Ann.  d'hyg. 
(D'  Reuss). 


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—  407  — 


Pharmacie. 


Préparation  du  sulfate  de  quinine  léger;  par  M. 

Carles.  —  Si  l'on  introduit  dans  un  tube  à  essai  aux  ti 
quarts  plein  d'eau,  1  ou  2***  de  sulfate  de  quinine  m( 
cinal  et  qu'après  avoir  agité  vivement,  on  filtre,  la  s( 
tion  ne  renferme  guère  plus  de  0«'',05  de.  sel.  En  ajout 
dans  cette  liqueur  limpide,  quelques  cristaux  de  sull 
d'ammoniaque,  retournant  doucement  le  tube  jusqu'à  ( 
solution  du  sel,  le  liquide  se  remplit  aussitôt  de  cristî 
si  déliés  et  si  volumineux  qu'ils  occupent  tout  le  tube, 
la  température  ambiante  est  de  25°  environ,  et  si  le  n 
pient  est  de  calibre  étroit,  la  matière  se  prend  si  bien  ( 
l'on  peut  retourner  le  tube  avec  précaution,  sans  que  !'< 
s'en  échappe. 

Le  sulfate  d'ammoniaque  n'exerce  qu'une  action  phj 
que,  il  diminue  simplement  et  brusquement  le  coeffici 
de  solubilité  du  sulfate  de  quinine,  car  il  se  retrouve 
entier  dans  les  eaux  mères,  de  telle  sorte  que  le  sulfate 
quinine  ainsi  formé,  claircé  et  desséché,  n'influence  mé 
pas  le  réactif  de  Nessler. 

On  peut  procéder  de  deux  façons  : 

1°  Lorsque  le  sulfate  de  quinine  comprimé  a  été  rec 
sous  dans  les  trente  partiesd'eau  bouillante  réglementaîi 
on  arrête  la  chaleur,  on  projette  dans  la  bassine  le  sull 
ammoniacal  en  cristaux,  on  agite  une  ou  deux  minul 
c'est-à-dire  juste  le  temps  nécessaire  pour  le  faire  dissoui 
etdisséminerle  duvet  quinique  formé  dans  toute  lamas 
puis  on  laisse  en  repos  et  on  termine  les  opérations  si 
séquentes  comme  d'habitude. 

2"  Ou  bien  on  sature  à  part,  à  50  ou  60°,  un  volu 
d'eau,  représentant  le  dixième  au  plus  de  celui  d'un  gi-a 
crislallisoir,  avec  du  sulfate  de  quinine  pur;  et  qua 
on  est  prêt  à  arrêter  la  vapeur  ou  le  feu,  on  ajoute  au 
quide  à  G0°  la  quantité  voulue  de  cristaux  de  sulfate  d'à 
moniaque;  on  brasse  vivement;  il  se  prend  en  boni 
épaisse,  et  aussitôt  on  le  répand  dans  le  grand  bain,  q 
en  quelques  minutes,  est  aussi  près  de  se  solidifier.  Dès 


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'""  '^'^Hy;*:^?*!^!*  '.'.-  ^t" 


—  408  — 

momenl,  on  n'a  plus  encore  qu'à  laisser  refroidir  et  à  sui- 
vre les  traitements  d'usage. 

•4«'"  de  sel  par  litre  de  liquide  est  la  proportion  qui  paraît 
fournir  les  meilleurs  résultats.  Le  sulfate  d'ammoniaque, 
ainsi  employé,  diminue  de  moitié  environ  la  proportion  de 
sulfate  de  quinine  conservé  par  les  eaux  mères  ordinaires, 
ce  qui  augmente  le  rendement  de  65«'"  environ  de  sel  pur 
par  hectolitre  de  liqueur. 

Pour  le  déterminer  dans  ces  eaux  de  cristallisation,  il 
faut  avoir  recours  à  une  solution  titrée  de  tannin  (  ou  au- 
tre réactif  spécial  des  alcaloïdes);  car  les  alcalis,  comme  le 
sulfate  d'ammoniaque  même  en  excès,  sont  désormais  im- 
puissants à  en  rien  précipiter. 

Nos  expériences  n'ont  été  faites  qu'en  petit,  mais  elle  se 
sont  produites  avec  une  telle  facilité  qu'il  n'y  a  pas  lieu 
de  douter  qu'elles  ne  se  produisent  dans  la  pratique 
industrielle. 


Physiologie. 

Suc  gastrique;  par  M.  Maurice  Arthus  (i)  (suùe).  — 
.rai  tenu  à  avoir  sur  cette  question,  qui  est  une  question 
de  chimie  pure,  l'opinion  d'un  chimiste;  je  me  suis  adressé 
à  M.  Sorel,  qui  s'est  occupé  récemment  de  l'acidité  du  suc 
gastrique,  mais  qui  n'a  pas  encore  publié  les  recherches 
qu'il  a  commencées  sur  la  nature  de  cette  acidité.  Voici, 
d'après  M.  Sorel,  les  objections  qu'on  peut  adresser  à  la 
méthode  de  MM.  Hayem  et  Winter.  L'acide  chlorhydrique 
n'existe  pas  à  l'état  de  liberté  chimique  dans  le  suc  gas- 
trique :  il  est  inutile  de  revenir  sur  ce  point.  Mais  en 
outre,  l'acide  chlorhydrique  volatilisable  à  100®  ne  repré- 
sente pas  exactement  l'acide  chlorhydrique  provenant  des 
combinaisons  décomposées  à  cette  température;  à  100*, 
en  effet,  les  acides  de  fermentation,  et  notamment  l'acide 
lactique,  peuvent  réagir  sur  les  chlorures  métalliques  et 
mettre  en  liberté  de  l'acide  chlorhydrique;  or,  le  suc  gas- 
trique renferme  souvent  de  l'acide  lactique  surtout  dans 

(I)  Joum.  de  Pharm.  et  Ch.  [5],  X\V,  359,  !•*  avril  1892. 


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-^,409  —, 

les  conditions  pathologiques  :  il  y  a  de  ce  chef  une  e 
en  plus  pour  Tacide  chlorhydrique  dit  libre.  Inverse 
Tacide  lactique,  d'après  Maly  (1],  peut  retenir  une  j 
quantité  d'acide  chlorhydrique.  Si  on  soumet  à  la  d 
lation  un  mélange  de  sel  marin  et  d'acide  sulfu 
en  petite  quantité,  on  chasse  de  l'acide  chlorhydr 
il  ne  s'en  dégage  pas  si  l'on  a  incorporé  de  l'acide 
tique  au  mélange.  D'où  une  erreur  en  moins  poi 
quantité  d'acide  chlorhydrique  volatilisé  à  100*»  dai 
suc  gastrique. 

Lorsqu'on  évapore  à  une  température  quelconque 
prise  entre  60**  et  11 5**  un  mélange  d'acide  chlorhyd 
et  de  phosphate  monosodique,  on  constate  qu'une  pr 
tion  souvent  considérable  de  cet  acide  chlorhydr 
variable  d'ailleurs  suivant  la  quantité  de  sel  sodiq 
suivant  la  température,  est  retenue  dans  le  résidu.  Ii 
sèment,  lorequ'on  évapore  à  100*»  et  môme  à  une  te 
rature  inférieure  un  mélange  de  chlorures  alcalino-tei 
et  de  phosphate  dicalcique,  on  constate  un  dégage 
de  gaz  chlorhydrique  aux  dépens  des  chlorures.  Ce 
tout  au  moins  les  cendres  du  suc  gastrique  renferme 
l'acide  phosphorique,  de  la  soude,  de  la  chaux  e 
chlorures  alcalins  et  alcalino-terreux,  ces  dilTérents 
y  existent  et  peuvent  donner  lieu  à  ces  différentes 
tions.  Il  y  a  donc  là  quatre  causes  d'erreur,  les  uneî 
dant  à  diminuer  la  quantité  d'acide  chlorhydrique  v 
lisable,  les  autres  tendant  à  l'augmenter,  sans  qu'i 
possible  de  déterminer  une  valeur  approximative  de 
reur,  sans  même  qu'il  soit  possible  de  fixer  le  sens  de 
erreur.  Le  chlore  qu'on  chasse  par  une  températu 
100*»  ne  représente  donc  ni  l'acide  chlorhydrique  lib; 
Tacide  chlorhydrique  provenant  de  la  décomposit 
100*  de  composés  chlorés  organiques. 

MM.  Hayem  et  Winter  chauffent  ensuite  le  résidu  d 
gastrique  jusqu'au  rouge  sombre  naissant,  pour  cal 
la  matière.  Sans  doute  cette  température  n'est  pas 

(1)  Liebig's  Ann.^  CLXXIU. 

Joum,  de  PkMrm.  et  dt  Ckim,,  5*  séBlE,  t.  XXV.  (15  avril  1892). 


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—  410  — 

santé  pour  volatiliser  les  chlorures  alcalins,  mais  elle  peut 
parfaitement  bien  volatiliser  les  chlorures  alcalino-terreux 
qui  existent  dans  les  cendres  du  suc  gastrique.  D'ailleurs 
l'existence  dans  ces  cendres  de  chlorures  alcalins  et  alca- 
lino-terreux, de  phosphates  monosodique  et  dicalcique 
introduit  une  double  cause  d'erreur  sur  la  valeur  et  sur  le 
sens  de  laquelle  il  est  impossible  de  se  prononcer.  Le 
nombre  trouvé  pour  le  chlore  des  chlorures  métalliques 
est  donc  inexact,  ou,  tout  au  moins,  peut  être  inexact. 

En  résumé,  nous  conclurons,  avec  M.  Sorel,  que  toutes 
les  méthodes  dans  lesquelles  le  suc  gastrique  est  évaporé 
à  une  température  élevée  ou  calciné  ne  permettent  pas  de 
déterminer  séparément  le  chlore  des  combinaisons  chlo- 
rées organiques  et  des  chlorures  métalliques.  Les  nombres 
trouvés  peuvent  avoir  une  certaine  importance  pour  l'éta- 
blissement d'un  diagnostic  et  pour  la  direction  d'un  trai- 
tement ;  mais  ils  n'ont  pas  du  tout  la  signification  chi- 
mique qu'on  leur  prête,  les  rapports  de  ces  quantités 
dépendant  autant,  sinon  plus,  des  combinaisons  non  chlo- 
rées contenues  dans  le  suc  gastrique  que  de  ces  combi- 
naisons chlorées  elles-mêmes. 

Seules  les  méthodes  dans  lesquelles  on  évite  la  calcina- 
tion  et  même  la  dessiccation  à  100°  peuvent  permettre  de 
séparer  le  chlore  des  chlorures  métalliques  et  le  chlore 
des  composés  organiques  chlorés.  Je  dis  peuvent  per- 
mettre, et  non  pas  permettent,  car  rien  jusqu'ici  ne 
démontre  que,  par  exemple,  dans  la  méthode  de  Rabuteau 
modifiée  par  Cahn  et  von  Mering  (1),  tout  le  chlore-  des 
combinaisons  chlorées  organiques  passe  à  l'état  de  chlor- 
hydrate de  cinchonine. 

Voici  comment  procèdent  Cahn  et  von  Mering  :  50*^^  du 
contenu  gastrique  sont  ramenés  par  une  évaporation  lente 
à  10"  afin  de  chasser  les  acides  gras  volatils.  Le  liquide 
est  agité  à  six  ou  huit  reprises  avec  300*^  d'éther  pour  en- 
lever l'acide  lactique;  additionné  de  cinchonine  fraîche- 
ment précipitée,  et  maintenu  à  la  température  de  40<*  jus* 

(1)  Deutsches  Archiv.  fur  klin  Med.j  XXXIX. 


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—  411  — 

qu  à  ce  que  sa  réaction  soit  neutre.  La  liqueur  est  filtrée 
et  agitée  à  cinq  reprises  avec  200**'  de  chloroforme  pour 
dissoudre  dans  ce  dernier  le  chlorhydrate  de  cinchonine. 
Le  chloroforme,  volatilisé  par  la  chaleur,  laisse  un  résidu 
dans  lequel  on  dose  le  chlore.  Ce  chlore  correspondrait, 
d'après  les  auteurs,  au  chlore  des  combinaisons  chlorées 
non  métalliques. 

En  résumé  les  travaux  jusqu'à  présent  accomplis  sur 
l'acidité  du  suc  gastrique  permettent  d'affirmer  que  cette 
acidité  n'est  due  normalement  ni  aux  acides  lactique, 
butyrique,  etc.,  ni  au  phosphate  acide  de  chaux;  qu'elle 
est  due  à  des  combinaisons  chlorées  organiques  qui  ne 
sont  pas,  même  pour  une  faible  part,  de  l'acide  chlorhy- 
drique  libre.  Il  n'existe  pas  de  procédé  permettant  de 
doser  séparément  le  chlore  uni  aux  métaux,  et  le  chlore 
organique  (en  faisant  toutefois  une  réserve  possible  en 
faveur  de  la  méthode  de  Rabuteau  modifiée  par  Cahn  et 
von  Mering). 

(A  suivre.) 


Microbiologie. 

Sur  quelques  matières  colorantes  solubles,  produites 
par  des  bactériacées  dans  les  eaux  distillées  jnédici- 
nales;  par  M.  L.  VmoN.  —  Dans  un  précédent  travail  sur 
le  rôle  des  Schizophytes  dans  les  réactions  colorées  qui  se 
passent  dans  les  eaux  distillées  (i),  l'auteur  a  montré  que 
tantôt  la  coloration  était  due  à  des  masses  zoogléiques  en. 
suspension  dans  le  liquide,  ainsi  que  l'a  signalé  M.  Bar- 
nouvin,  et  que  tantôt  la  matière  colorante  était  réellement 
en  dissolution,  puisque  le  liquide  traversait  le  filtre  Cham- 
berland  sans  diminution  de  l'intensité  colorante. 

Il  a  pu  isoler  quelques-uns  de  ces  pigments  en  disso-. 
lution;  il  les  a  caractérisés  chimiquement  et  il  a  réussi  ày 
cultiver  les  micro-organismes  générateurs  de  ces  prin- 
cipes colorants. 

Ses  premières  recherches  ont  porté  sur  une   eau  de 

(1)  Journ.  de  Pharnu  et  de  Chim.  [5],  XXUI,  1891.  .        .  t 


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'/'^?^^:'3F^ 


—  412  — 

fleurs  d'orange  possédant  une  teinte  vert  très  foncé;  elle 
laissait  à-révaporation  TO""*'  de  résidu  fixe  pour  100,  résidu 
formé  de  69""«''  de  matière  organique  et  de  I"*^'  de  subs- 
tances minérales.  La  matière  organique  se  présentait  sous 
forme  de  masses  verdatres,  insolubles  dans  Téther,  le 
chloroforme,  la  benzine,  solubles  entièrement  dans  Teau 
ammoniacale,  ou  un  liquide  éthéro-alcoolique  ammo- 
niacal (i)  ;  solubles  en  partie  seulement  dans  Talcool 
méthylique;  mais  aucun  de  ces  traitements  n'a  pu  donner 
la  matière  pigmentaire  à  Tétat  cristallisé. 

Au  microscope,  elle  se  présente  sous  forme  de  granu- 
lations verdâtres,  de  bâtonnets  plus  ou  moins  allongés  et 
de  lamelles  jaunâtres.  De  ce  pigment,  l'auteur  a  retiré  par 
les  dissolvants,  et  caractérisé  par  les  réactifs  chimiques, 
trois  matières  colorantes  distinctes.  L'une  de  ces  matières 
a  été  isolée  par  Talcool  méthylique:  elle  est  soluble  dans 
Teau,  à  laquelle  elle  communique  une  légère  teinte  violacée 
qui  brunit  très  rapidement  à  Tair.  Elle  est  sans  action 
sur  le  réactif  sulfocarbazotique  (2)  ;  mais,  par  les  acides 
azotique  et  chlorhydrique,  elle  prend  une  teinte  rouge, 
comme  le  principe  particulier  signalé  par  Ader  dans  Teau 
de  fleurs  d'orange  (3). 

La  deuxième  matière  colorante  se  dissout  dans  l'alcool 
concentré  en  le  colorant  en  jaune  ;  elle  n'est  pas  influencée 
parles  acides  azotique  et  chlorhydrique,  mais  sous  l'action 
du  réactif  sulfocarbazotique,  il  se  forme  une  coloration 
bleu  violacé,  puis  un  précipité  bleu  indigo. 

Le  troisième  pigment  est  insoluble  dans  les  alcools 
éthylique  et  méthylique;  il  est  soluble  dans  l'eau,  à 
laquelle  il  communique  une  belle  teinte  verte.  Il  n'est  pas 
influencé  par  les  acides  ni  par  le  réactif  sulfocarbazotique. 
M.  Viron  a  cherché  quelle  était  l'origine  de  ces  pigments; 
étaient-ils  dus  aune  transformation  des  principes  préexis- 


(1)  Liqaeur  galactimélrique  d^Adam. 

(2)  Ce  réactif  est  obtenu  en  dissolvant  15*^'  de  carbazol  dans  lOO»'  d'acide 
sulfnrique  pur. 

(3)  Le  principe  signalé  par  Ader  est  Tolatil;  le  pigment  est  fixe. 


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—  413  — 

tants  dans  Tcau  naturelle,  étaient-ils  une  sécrétion  d'or- 
ganismes vivants?  Cette  dernière  hypothèse  fut  seule 
vérifiée,  les  eaux  distillées,  stérilisées  par  le  procédé  de 
Tyndall,  -n'ayant  subi  aucune  altération,  tandis  que  les 
témoins  s'étaient  colorés  plus  ou  moins  fortement. 

Des  cultures  de  ces  eaux  sur  plaques  d'après  le  procédé 
de  Koch  dans  des  milieux  nutritifs  variés  ont  permis 
*d'isoler  quelques  colonies  chroraogènes. 

Ces  colonies  développent  la  matière  colorante  dans 
certains  milieux  solides;  dans  quelques  milieux  liquides, 
elles  prolifèrent  aussi  activement*  mais  sans  produire  de 
substances  chromogènes. 

Un  mélange  d'eau  distillée  de  laitue  très  ancienne  et 
d'eau  de  fleur  d'orange  préalablement  stérilisée  constitue 
un  milieu  dans  lequel  plusieurs  colonies  ont  sécrété  du 
pigment. 

L'une  des  colonies  qui  a  pu  être  cultivée  donne  un 
pigment  brunâtre  qui,  par  les  acides  chlorhydrique  et 
azotique,  prend  une  teinte  jaune  rougeâtre  comme  le 
pigment  retiré  d'une  eau  de  fleur  d'orange  verte.  C'est 
une  variété  du  Micf^ococcus  cyaneus  de  Schrôter. 

La  deuxième  colonie  pour  laquelle  l'auteur  propose  le 
nom  de  Bacillus  aurantii,  se  présente  sous  forme  de  cellules 
allongées,  groupées  deux  par  deux  :  ce  sont  donc  des 
diplocoques.  On  peut  la  cultiver  dans  le  liquide  signalé 
plus  haut,  additionné  d'une  petite  quantité  d'asparagine. 

Elle  se  développe  également  dans  certaines  eaux  dis- 
tillées altérées  (1);  on  retire  de  ces  liquides  une  matière 
jaune  très  soluble  dans  l'eau;  la  solubilité  a  été  constatée 
par  le  filtre  Chamberland. 

Le  pigment  est  précipité  de  sa  dissolution  par  l'alumine 
gélatineuse  et  difl^érents  réactifs;  il  est  soluble  dans  l'acool 
éthylique,  insoluble  dans  l'alcool  méthylique,  peu  altéré 
par  les  rayons  lumineux.  L'auteur  propose  de  le  désigner 
sous  le  nom  d'aurantio-lutéine. 


(t)  Des  traces  de  sels  métalliques  (acétate  de  plomb)  que  quelques. eaux 
renferment  quelquefois  empêchent  lalfonction  chromogène. 


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—  414  — 

troisième  colonie  renferme  des  petits  bâtonnets  qui 
luniquent  à  la  gélatine  une  teinte  jaune  par  trans- 
ice  et  verte  par  réflexion.  La  teinte  verte  est  surtout 
feste  à  la  surface.  Le  pigment  se  dissout  dans  Teau 
i  communiquant  une  teinte  verte  très  intense  ;  il  est 
rapidement  altéré  .par  les  rayons  lumineux  ;  il  perd 
sa  solubilité;  il  se  dépose  sous  forme  de  masse  noi- 
et  Veau  redevient  incolore.  M.  Viron  désigne  ce 
ent  sous  le  nom  d'auraulio-chlorine, 
fin  une  dernière  colonie  a  pu  être  isolée  et  étudiée; 
rencontre  dans  les  eaux  profondément  altérées;  elle 
fie  la  gélatine  en  lui  communiquant  une  teinte 
îscente  jaune  verdàtre  :  elle  se  rapproche  du  Bacillus 
scens  liqtiefaciens, 

3  liquides  renfermant  ces  différents  pigments  sont 
insifs  si  on  les  injecte  à  des  animaux  après  stérili- 
q;  seul  le  liquide  dans  lequel  s'est  développé  le 
er  bacille  signalé  plus  haut  est  très  actif,  car,  injecté 
\  cobayes,  il  détermine  une  réaction  inflammatoire 
intense  et,  ordinairement,  Tanimal  meurt  au  bout  de 
[ues  jours. 

bacille  donne  donc  naissance  à  un  principe  phlogo- 
se  rapprochant  de  la  sécrétion  de  certains  microbes 
)gènes  signalés  par  M.  Arloing. 
s  petits  organismes  s^épuisent  vite  :  après  deux  ou 
ensemencements  dans  des  milieux  peu  nutritifs,  les 
riétés  chromogènes  disparaissent  pour  reparaître  plus 
quand  on  les  aura  fait  développer  dans  des  bouillons 
chargés. 

lutres  fois  le  principe  chromogène  semble  ne  pas 
er,  puis  subitement,  pour  ainsi  dire,  le  liquide  prend 
einte  très  prononcée  si  on  vient  à  Tagiler  au  contact 
ir  ou  à  modifier  légèrement  sa  réaction. 


r  la  vitalité  des  germes  des  organismes  microsco- 
98  des  eaux  douces  et  salées;  par  M.  A.  Certes  (1)  -— 


4c.  d.  8c.,  CXIV,  425,  IS92. 


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—  415  — 

L'auteur  a  signalé  Textrême  vitalité  des  œufs  d'u 
Crustacé  branchipode ,  VArtemla  salina,  qu'il  a  r 
vivant  dans  des  cultures  de  sédiments  desséchés 
serves  depuis  plus  de  trois  ans.  Ce  résultat  était  c 
plus  intéressant  qu'il  s'agissait,  dans  l'espèce ,  d 
forte  salure,  provenant  du  chott  Timrit,  près  de 
nelli  (province  de  Oonstantine). 

Depuis  lors,  il  a  multiplié  les  cultures  de  séc 
d'eau  douce  et  d'eaux  salées  de  toutes  provenanc 
expériences,  comme  les  précédentes,  ont  toujours  et 
à  l'abri  des  germes  atmosphériques  et  avec  toutes 
cautions  usitées  en  microbiologie,  et  M..  Certes  î 
autorisé  à  tirer  des  faits  constatés  un  certain  nor 
conclusions. 

I.  Tous  les  sédiments  mis  en  culture,  quelles  c 
été  leur  provenance  et  la  durée  de  la  dessiccatit 
donné,  dans  les  conditions  ci-dessus  énoncées,  ei 
pour  les  sédiments  marins,  sous  de  fortes  pressic 
microbes  variés,  quelques-uns  tout  à  fait  carac 
comme  le  Spirobacillus  gigas  des  citernes  d'Ad( 
exemple,  d'autres  en  plus  grand  nombre  se  rattach 
espèces  banales. 

II.  Les  cultures  de  sédiments  marins,  qu'ils  prov; 
de  la  superficie  (débris,  algues,  sargasses)  ou  des 
fonds  (débris,  vases),  ne  donnent  jamais  d'infusoire 
ni  d'organismes  plus  élevés  dans  la  série  animale. 

III.  Les  cultures  de  sédiments  d'eaux  douces  et 
très  et  plus  sûrement  encore  les  cultures  de  f 
feuilles  et  d'herbes  desséchées,  donnent  toujours  à 
gellés,  des  Ciliés  et  parfois  desRotifères  et  des  Ani 
Les.  sédiments  recueillis  à  l'abri  de  la  lumière,  d 
grottes  profondes  qui  possédaient  de  petits  lacs,  on 
les  mêmes  résultats. 

IV.  Les  sédiments  des  chotts  et  des  lacs  salés,  s 
l'intérieur  des  terres,  se  comportent  absolument 
ceux  des  eaux  douces  ou  saumâtres. 


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J^^KT^ 


—  416  — 

les  cultures  de  sédiments  desséchés  sont  fertiles  d'une 
ère  générale,  on  ne  trouve  plus  que  des  microbes  et 
loisissures  dans  les  sédiments  humides,  longtemps 
rvés  en  cet  état. 

résumé,  les  lois  biologiques  qui  se  dégagent  de  cet 
nble  d'observations  et  d'expériences  sont  conformes 
révisions  de  la  théorie.  Tout  se  passe  de  telle  sorte 
5  repeuplement  des  mares,  des  lacs  et  des  chotls  soit 
é  après  comme  avant  les  sécheresses  prolongées  aux- 
ils  sont  exposés,  malgré  la  température  développée 
n  soleil  torride  et  quelle  que  soit  la  composition  chi- 
e  des  eaux. 


ptomaines  dans  quelques  maladies  infectieuses; 
[.  A.-B.  Grifkiths  (1), 

mgeole.  —  La  ptoinaTne  qa*on  extrait  des  urines  des  rubéoleux  est  une 

ice  blanche,  qui  cristallise  en  petites  lames  solubles  dans  l'eau,  à  réac- 

saliiie.  Son  chloroplalinate  cristallise  en  aiguilles  microscopiques,  ht 

lire  de  mercure  donne  un  sel  double,  presque  insoluble,  qui  cristallise 

lillcs  prismatiques. 

I  ptomaïno  est  aussi  précipitée  par  les  acides  picriquc,  pbospbomolyb- 

)t  pliospliotungstique. 

'ésulUts  de  l'analyse  assignent  h.  formule  C8H»Az»0  à  lanoufelle  pto- 

)  base  répond  k  la  constitution  de  la  ylycocyamidine  : 

HAz=CC  I  . 

\HAz— O  C 

Lte  ptomaïne  est  très  vénéneuse.  Administrée  à  un 
elle  produit  une  forte  fièvre  (40*»)  et  la  mort  dans  les 
e-six  heures. 

Coqueluche.  —  La  ptomaïne  qu'on  extrait  des  urines  des  coquelucheux 
i  substance  blanche,  cristalline,  soluble  dans  Tcau.  Elle  forme  un  cblo- 
B  et  un  chlorhydrate;  elle  donne  un  précipité  blanc  avec  Tacide  phos- 
lybdique  ;  un  précipité  jaune  avec  l'acide  picrique  ;  un  précipité  marron 
i  tannin. 


c.  d.  9C.,  CXIY,  496,  1S92. 


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—  417  — 

Les  analyses  de  cette  ptomaïne  ont  donne  des  résultais  qui  nous  condi 
k  la  formulée* H»» AzO*. 

Le  bacille  que  M.  Afanassieff  a  trouvé  dans  les  crac 
de  la  coqueluche  est  promptement  cultivé  sur  les  pla( 
où  il  forme  de  petites  colonies  brunâtres.  Cette  es 
grandit  aussi  sur  la  pomme  dé  terre  et  forme  des  striei 
gélatine  ou  gélose. 

Le  bacille  d'Afanassieff  produit  la  même  ptom 
(C*H"AzO*)  que  celle  qui  est  extraite  des  urines 
coquelucheux. 

Chimie. 

Sur  les  maoganites  de  potasse  hydratés  ;  par  M.  G.  ï 

SEAU  (1).  —  Il  résulte  des  expériences  de  l'auteur,  qi 
manganate  de  potasse  chauffé  en  présence  d'un  for 
alcalin,  à  la  flamme  du  gaz  d'éclairage,  donne  tout 
bord  naissance  à  deux  manganites  hydratés  qui  se  r< 
duisent  dans  un  ordre  cyclique.  Vere  600<*,  on  obtien 
premier  lieu,  l'hydrate 

K*0,  16MnO«,  6H*0; 

entre  700*  et  800^,  on  voit  se  produire  le  composé 

K»0,  8MnO«,  3H«0; 
puis  l'hydrate 

K*0, 16MnO«,  6H*0 

reparaît  entre  800*  et  1000*».  Enfin,  vers  le  rouge-or 
il  se  forme  un  nouvel  hydrate  plus  condensé 
K»0,  32MnO*,  lOH'O. 

A  l'exception  de  ce  dernier  terme  qui  fait  défaut 
les  manganites  de  soude,  les  deux  séries  de  mang£ 
alcalins  présentent  une  remarquable  analogie  de  co 
sition.  

Sur  un  azoture  de  lithium;  par  M.  L.  Ouvrard  i 

(1)  Ac.  d.  se,  CXIV,  72,  1894. 
•  (2)  Ac.  d.  se,  CXIV.,  120,  i8»2. 


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—  418  — 
thium  choisi   avait  la  composition    moyenne  sui- 

Lithium 81,71 

Azote. 4,46 

Silice  et  impuretés 10,26 

Oxygène  (par  diff.) 3,77 

100,00 

Ta  chauflfé  dans  un  courant  d*azote,  après  l'avoir 
dans  une  nacelle  en  fer,  qui  seule  peut  contenir  le 
l  fondu  sans  subir  d'altération.  Le  lithium  a  été  porté 
ment  à  des  températures  croissantes  ;  Taugmentation 
)ids  est  très  faible  jusqu'au  rouge  sombre  ;  à  cette 
érature,  on  voit  le  métal  devenir  incandescent,  tout 
igmentant  de  volume,  pendant  que  Tazote  est  absorbé  ; 
n  continue  à  faire  passer  le  courant  d'azote,  on  trouve, 
\  refroidissement  complet,  une  masse  spongieuse, 
î,  qui  mise  en  contact  avec  Teau  dégage  fort  peu 
irogène,  mais  donne  lieu  à  une  formation  abondante 
moniaque  ;  elle  dégage  également  du  gaz  ammoniac 
d  on  la  chauffe  dans  l'hydrogène, 
a  constaté  une  augmentation  de  poids  de  50,28  et 
:  pour  100;  tandis  que  la  formation  du  composé  AzLi' 
îrait  une  augmentation  de  poids  de  52,40  p.  100,  étant 
ée  la  quantité  du  lithium  métallique  qui  existe  dans 
oduit  sur  lequel  il  a  opéré,  et  qui  est  de  78,60  p.  100, 
gène  gardant  3,11  p.  100  du  métal, 
malyse  du  produit  obtenu  a  donné  les  résultats  sui- 
>  i 

Lithium  total 54,18 

Azote 45,86 

Silice 6,84 

Oxygène  (par  diff.) 3,12 

100,00 

3ù  Ton  déduit  :  lithium  combiné  à  l'oxygène  2,73,  à 
te  51,45. 

rapport,  entre  les  poids  de  Tazote  et  du  lithium  non 
)iné  à  l'oxygène,  est  sensiblement  2  à  3,  qu'exigerait 


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—  419  — 

Tazoture  AzLi\  Il  est  donc  probable  que,  dans  les  con- 
ditions de  Texpérience,  c'est  cet  azoture  qui  tend  à  se 
former. 


Sur  un  dérivé  nitré  de  Tantipyrine  ;  par  M.  Ed.  Jan- 
DHiER.  —  Lorsqu'on  ajoute  de  Tacide  nitrique  à  une 
solution  d'antipyrine  dans  l'acide  sulfurique,  il  se  forme 
des  dérivés  nitrés  et  nitrosés.  La  nitrodiméthyloxyquini- 
zine  a  été  obtenue  de  la  manière  suivante  : 

On  dissout  à  chaud  4»'  d*antipyrine  dans  40»'  d'acide 
sulfurique  monohydraté;  à  cette  solution  refroidie,  on 
ajoute  goutte  à  goutte,  en  évitant  que  la  température 
s'élève  au-dessus  de  35®,  environ  3»'  d'acide  azotique 
{D  =  1,35).  Le  mélange  est  versé  lentement  dans  de  l'eau 
maintenue  à  une  température  inférieure  à  10®  ;  il  se  pré- 
cipite un  corps  cristallin,  jaune  paille.  C'est  la  nitroanti- 
pyrine,  que  l'on  peut  purifier  par  dissolution  dans  l'acide 
acétique  bouillant;  par  refroidissement,  on  obtient  des 
aiguilles  qui  se  colorent  en  brun  vers  248®  et  fondent 
à  260®. 

Ce  corps  est  insoluble  dans  l'eau  froide,  peu  soluble 
dans  l'alcool  bouillant;  son  meilleur  dissolvant  est  l'acide 
acétique  cristallisable.  Réduit  par  le  zinc  et  l'acide  acé- 
tique, ou  l'étain  et  l'acide  chlorhydrique,  il  donne  l'amido- 
antipyrine,  dont  le  dérivé  diazoïque,  traité  par  une  solu- 
tion alcaline  de  p-naphtol,  produit  une  matière  colorante 
ponceau. 


Huile    minérale     renfermant    du    caoutchouc  ;   par 

M.  HoLDE  (1).  —  Dans  le  but  d'augmenter  la  consistance 
et  les  propriétés  lubréfiantes  des  huiles  minérales  on  y 
ajoute  parfois  du  caoutchouc. 


(1)  Chemiker  Zeitung  Reperlorium,  n?  2,  1891,  d'après  Monit.  scientif.y 
octobre  1891. 


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—  420  — 

^auteur  de  cet  article  rapporte  Taiialyse  d'une  huile 
ji  dénaturée. 

n  traitant  cette  huile  par  un  mélange  d'environ  4  par- 
d'éther  et  3  parties  d'alcool,  il  se  sépare  une  substance 
)ord  mucilagineuse,  qui  se  solidi&e  bientôt  après  et  qui, 
3s  décantation  de  la  solution  d'alcool  et  d'éther,  se  prê- 
te sous  l'aspect  d'une  masse  brune  ressemblant  beau- 
p  à  du  caoutchouc  et  douée  de  propriétés  élastiques. 
In  ajoutant  de  l'alcool  à  la  solution  éthérée  on  réussit 
si  à  précipiter  en  entier  cette  substance  contenue  dans 
lile. 

l'analogie  que  cette  dernière  offre  avec  le  caoutchouc 
nanifeste  aussi  par  l'odeur  si  caractéristique  qui  s'en 
âge  lorsqu'on  la  brûle. 

Somme  l'ont  fait  voir  des  essais  comparatifs  entre  des 
les  additionnées  de  caoutchouc  et  celles  qui  n'en  ren- 
nent  pas,  ces  dernières  ont  des  propriétés  lubrifiantes 
ucoup  plus  grandes  que  les  autres. 


résence  du  phosphate  d'alumine  dans  l'urine;  par 

A.  Girard  (1).  —  M.  Alexandre  Girard  ayant  traité  une 
ae  par  Téther,  constata,  au  bout  d'un  certain  temps  la 
sence  d'un  dépôt  cristallin  composé  d'acide  phospho- 
ne  et  d'alumine.  En  raison  du  peu  de  matière  dont  on 
ivait  disposer,  il  n'a  pas  été  possible  de  déterminer  quel 
Lt  ce  phosphate  d'alumine,  mais  l'insolubilité  du  com- 
é  dans  l'acide  acétique,  même  bouillant,  et  sa  solubi- 
dans  les  autres  acides  permettent  de  penser  qu'il  s'agit 
phosphate  neutre  (2Ph  G*  Al'),  quoique  ce  sel  n'ait  été 
enu  jusqu'à  présent  qu'en  masses  blanches  gélati- 
Lses.  Ce  n'est  pas  là  d'ailleurs  un  fait  isolé  :  la  forme 
:agonale  de  l'oxalate  de  chaux,  si  nettement  caractérisa 
le,  ne  se  rencontre  qu'en  physiologie  soit  chez  l'ani- 
l,  soit  chez  la  plante  ;  dans  les  laboratoires,  on  n'ob* 
ve  pas  ces  cristaux  et  les  précipités  sont  des  poudres 

)  Bul.  Soc.  deméd.  prat.,  1891. 


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—  421  — 

blanches  amorphes.  Rien  d'étonnant,  par  co 
qu'il  y  ait  aussi  un  phosphate  d'ahimine  cristall 
donc  admettre  que  l'on  s'est  trouvé  en  présence 
ment,  l'alumine,  combiné  à  l'acide  phosphorii 
l'existence  ne  semble  jamais  avoir  été  signalée  dai 


De  la  recherche  du  sucre  dans  l'urine  ;   par 

BERT  (1).  —  Il  arrive  parfois  quand  on  soumet  ui 
Tessai  de  la  liqueur  de  Fehling,  qu'on  obtient  un 
verdâtre  ou  ocreux  très  lent  à  se  former  et  q 
dépose  que  difficilement. 

Doit-on  l'attribuer  au  glucose  ou  à  une  autre 
réductrice  ?  et  qu'elle  est  sa  signification  ? 

Jusqu'ici  on  ne  possède  sur  la  question  que  d( 
gnements  contradictoires  sans  aucune  expérience 
Quelques  auteurs  se  basent  pour  nier  la  présent 
cose  dans  de  telles  urines,  sur  ce  que  l'examen 
trique  ne  donne  que  des  résultats  négatifs  ou  d 
ne  faut  pas  demander  au  polarimètre  plus  qu' 
donner  ;  et  si  l'on  réfléchit  que  chaque  degré  sa< 
trique  correspond  seulement  à  2«',065  de  glucose 
il  s'ensuit  qu'un  liquide  ne  renfermant  que  50 
cose  pour  1.000'^  ne  donnera  au  polarimètre  qu'i 
tion  d'environ  deux  dixièmes  de  degrés  chiffre  inft 
tainement  à  l'erreur  personnelle  ;  et  si  ce  liqu 
l'urine,  ces  deux  dixièmes  peuvent  être  facilemei 
par  une  déviation  inverse  provenant  des  nombre 
tances  encore  peu  connues  que  renferme  toi 
liquide  complexe. 

Pour  éclairer  la  question,  au  lieu  de  cherche 
dans  de  telles  urines  le  corps  réducteur,  l'autei 
qu'il  était  préférable  d'opérer  synthétiquement, 
i'hant  comment  se  comporte  avec  la  liqueur  eu 
sique  une  urine  normale  dans  laquelle  on  a  in 
petites  quantités  de  glucose, 

(t)  Journ.  des  Conn.  niédic,  mars  \H^. 


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—  422  — 

11  s*est  servi  dans  ce  but  d'une  urine  qui  ne  donnait 
aucune  réduction  avec  la  liqueur  de  Fehiing  même  après 
vingt-quatre  heures,  et  il  y  a  fait  dissoudre  du  glucose  pur* 
et  cristallisé  de  façon  à  avoir  des  solutions  à  50*«,  l»*,  S»' 
et  4»'  par  litre. 

D'autre  part,  avec  le  même  glucose,  il  a  préparé  des  so- 
lutions de  même  titre  en  se  servant  d'eau  distillée  comme 
véhicule. 

Pour  étudier  leur  action  sur  le  réactif  cuprique  on  a  eu 
soin  de  se  placer  toujours  dans  des  conditions  identiques, 
c'est-à-dire,  d'employer  dans  chaque  essai  la  même  dose 
de  réactif  et  de  liquide. 

De  plus,  avec  les  urines  sucrées,  il  a  été  fait  deux  séries 
d'expériences  :  l'une  avec  l'urine  simplement  filtrée,  l'autre 
avec  l'urine  déféquée  au  sous-acétate  de  plomb  (un  dixième 
de  son  volume).  Disons  tout  de  suite  que  l'addition  du 
sous-acétate  de  plomb  n'a  modifié  en  rien  l'aspect  du  pré- 
cipité obtenu  d'abord  avec  Turine  non  déféquée. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 

Les  solutions  aqueuses  de  glucose  ont  toujours  donné 
un  précipité  très  net  d'oxydule  de  cuivre  franchement 
rouge,  mais  qui  n'apparaissait  que  par  refroidissement 
dans  les  solutions  de  faible  concentration  (50*^«'  et  l*"'  par 
litre). 

L'urine,  au  contraire,  donnait  lieu  à  des  précipités  de 
couleur  variable  suivant  sa  teneur  en  sucre,  passant  du 
bleu  verdâtre  (0,50  p.  1.000)  au  vert  pomme  (1  p.  1.000)  et 
au  vert  olive  (2  p.  1.000)  poiu?  aboutir  à  une  teinte  jaune 
sale  (4  p.  1.000). 

Ces  précipités  se  produisaient  seulement  par  refix)idis- 
sement,  après  un  temps  plus  ou  moins  long  et,  sauf  pour 
le  dernier  cas  (i  p.  1.000),  n'étaient  pas  encore  déposés 
après  vingt-quatre  heures.  En  un  mot  ils  présentaient  tous 
l'aspect  de  ces  précipitations  anormales  qui  ont  tant 
intrigué  les  urologistes.  Soumises  à  l'examen  polarimé* 
trique  après  défécation,  ces  mêmes  urines  ne  donnaient 
de  déviation  nettement  dextrogyre  qu'à  partir  de  2«'  par 
litre  ;  de  sorte  que,  étant  données  les  précipitations  bleu 


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—  423  — 

verdâtre  et  vert  pomme  obtenues  avec  les  urines  à  50*«'' 
et  l«'de  glucose  par  litre,  et  en  labsence  de  déviation  bien 
nette  au  polarimètre,  on  aurait  été  amené  à  conclure  à 
l'absence  de  glucose. 

Et  cependant  ici  aucun  doute  ne  peut  être  permis  :  c'est 
bien  le  glucose  ajouté  à  Turine  qui  a  réduit  la  liqueur  de 
Fehling,  mais  comme  ce  même  glucose  en  solution  dans 
Teau  donne  une  réduction  franche,  il  faut  admettre  que 
Turine  contient  des  substances,  non-précipitables  par  le 
sous-acétate  de  plomb,  qui  ont  pour  effet  d'entraver  la 
précipitation  de  l'oxydule  de  cuivre. 

Quelles  sont  ces  substances  ? 

Tout  d'abord  on  ne  peut  mettre  en  cause  ni  l'acide 
urique,  ni  les  urates  qui  sont  entraînés  par  le  sel  de  plomb. 
L'urée  n'a  aucune  action. 

Restent  les  substances  azotées  basiques  analogues  à  la 
créatine  et  à  la  créatinine  qui  ne  sont  pas  précipitées  par 
l'extrait  de  Saturne. 

N'ayant  pas  de  ces  corps  à  sa  disposition,  M.  Orim- 
bert  s'est  adressé  à  l'extrait  de  viande  pour  les  remplacer. 

Or,  une  solution  de  glucose  au  millième  additionnée 
d'environ  1/2000  d'extrait  de  viande  donne  avec  la  liqueur 
de  Fehling  le  même  précipité  que  nous  avons  obtenu  tout 
à  l'heure  avec  l'urine. 

Bien  plus,  si  on  augmente  la  dose  d'extrait  de  viande,  il 
arrive  que  la  précipitation  n'a  plus  lieu  et  qu'on  obtient 
une  décoloration  de  la  liqueur  cupro-potassique.  C'est  donc 
bien  à  des  bases  analogues  à  la  créatine  et  à  la  créatinine 
qu'il  faut  attribuer  la  cause  du  phénomène.  Le  fait  paraî- 
tra très  vraisemblable  si  l'on  réfléchit  qu'un  homme  éli- 
minant en  moyenne  un  gramme  de  créatinine  par  litre 
d'urine,  cette  dose  pourra  se  trouver  supérieure  ou  égale 
à  celle  du  glucose  dans  les  cas  de  précipitation  douteuse. 

La  conclusion  à  tirer  de  ces  expériences,  c'est  que  dans 
les  urines,  la  créatinine  gêne  la  réaction  du  glucose  quand 
celui-ci  s'y  trouve  en  faible  proportion,  et  que  toutes  les 
fois  qu'on  aura  affaire  à  une  urine  donnant  une  réduction 
verdâtre  ou  ocreuse  on  devra  soupçonner  la  présience  du 


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—  424  — 

[•e,  môme  quand  Texamen  polarimétrique  ne  donnerait 
m  résultat  négatif. 


Toxicologie. 

Bs  organes  destinés  à  l'expertise  chimique;  par  M.  L. 

NIER.  —  Conclusions  :  a)  L'autopsie  doit  porter  sur  tous 
arganes  sans  exception,  qui  seront  examinés  successi- 
lent  tntus  et  extra,  dès  leur  extraction  des  cavités. 

A  mesure  qu'un  organe  est  examiné,  il  est  placé  aussi- 
et  en  entier,  dans  un  des  bocaux  dont  il  va  être  ques- 
,  de  façon  à  éviter  tout  mélange  de  débris  d'origine 
h'ente. 

Les  bocaux  doivent  être  au  nombre  d'au  moins  quatre, 
r  recevoir  : 

e  premier,  l'estomac  et  son  contenu  ; 
e  deuxième,  l'intestin  entier  et  son  contenu; 
e  troisième,  le  foie,  les  reins  et  la  rate,  la  vessie  si  elle 
pleine  d'urine  ; 

e  quatrième,  le  sang  et  les  organes  sanguins,  cœui*  et 
nions. 

ans  certains  cas,  il  pourra  y  avoir  intérêt  à  recueillir 
si  et  toujours  à  part,  le  cerveau,  les  restes  d'aliments, 
matières  de  vomissements,  des  excréments,  etc. 

On  évitera  de  mettre  sur  les  pièces  recueillies  dans 
bocaux  un  corps  antiseptique  ou  un  désinfectant  quel- 
que, sauf  peut-être  de  l'alcool;  dans  ce  dernier  cas,  on 
a  soin  de  n'employer  que  de  l'alcool  bon  goût,  dont 
joindra  un  échantillon  d'un  litre  aux  matières  à  sou- 
tre  à  lanalyse.  Ce  litre  servira  à  vérifier  la  pureté  du 
lide. 


Agronomie. 

e  l'intluence  de  Teffeuillage  de  la  vigne  sur  la  mata- 
on  du  raisin;  par  M.  A.  Muntz.  —  L'échauffement 
ict  des  grappes  de  raisin  par  les  rayons  solaires,  qu'on 
lite  par  la  pratique  de  l'efTeuillage,  n'a  pas  d'influence 


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rsTTsr 


—  425  — 

sensible  sur  renrichissement  en  matière  sucrée.  Il 
une  légère  sur  la  proportion  des  acides  organiques, 
abaisse.  L'effeuillage  lui-même,  tout  au  moins  qua 
est  pratiqué  d'une  façon  excessive,  comme  dans  cei 
vignobles  du  Sud-Ouest,  a  une  inQuence  nuisible  s 
raisin  en  entravant  la  production  du  sucre  et  la  i 
ration.  

Recherches  sur  radhérence  aux  feuilles  des  plan 
notamiaent  aux  feuilles  de  la  pomme  de  terre,  des 
posés  cuivriques  destinés  à  combattre  leurs  mah 
par  M.  Aimé  Girard  (1).  —  Des  chiffres  contenus  dam 
note,  il  résulte  : 

1*  Que  les  compositions  cuivriques  proposées  pou] 
battre  la  maladie  de  la  pomme  de  terre  ont  des  k 
d'adhérence  aux  feuilles  très  différentes  ; 

2®  Que  c'est  sous  l'action  des  pluies  violentes  si 
et  par  entraînement  mécanique,  que  le  cuivre  dépos 
parait  en  partie; 

3^  Que,  parmi  ces  compositions,  celle  qui  fléchit 
est  la  bouillie  cupro-calcaire,  dite  bouillie  bordelais 
la  diminution  de  la  proportion  de  chaux  en  augmei 
peu  la  solidité;  qu'enfin,  l'addition  des  composés 
neux  ne  produit  pas  d'amélioration  sensible  ; 

4*  Que  la  bouillie  cupro-sodique  d'une  part,  la  t 
au  verdet  d'une  autre  ont  une  faculté  d'adhérence  f 
double  de  celles  que  possèdent  les  bouillies  précède 
que,  par-dessus  toutes  les  autres,  la  bouillie  cu| 
caire  sucrée  de  M.  Michel  Perret  résiste  à  Tacti 
pluies  avec  une  force  inattendue. 

C'est  donc  à  l'une  ou  à  l'autre  de  ces  trois  compoi 
de  préférence  à  celle-ci,  que,  suivant  leurs  conve 
personnelles,  devront  s'adresser,  dorénavant,  les  < 
teurs  soucieux  de  garantir  leurs  champs  de  pon 
terre  contre  la  maladie. 


J9urri.  de  PkamM  de  aim.,  5*  sÉaiB,  t.  XXV.  (15  avril  1892.) 


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—  426  — 
Industrie. 

Emploi  de  l'acide  flnorhydrique  et  des  tlnonires  en 
distillerie  (1).  —  M.  Vincent  a  publié  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  éT Encouragement  pour  PindustrU  nationale  nn 
rapport  sur  l'emploi  de  ces  corps  en  distillerie  par  M.  EF- 
front. 

Cet  acide  donne  des  résultats  très  heureux.  Il  a  constaté 
par  exemple  que,  dans  un  moût  abandonné  à  la  fermen- 
tation lactique,  200"»'  d'acide  chlorhydrique  ou  300"^ 
d'acide  sulfurique  pour  100^  de  moût  sont  nécessaires 
pour  paralyser  complètement  le  développement  du  fer- 
ment, et  qu'il  suffit  de  25"*«'  d'acide  fluorhydrique  pour 
obtenir  le  même  résultat. 

Une  dose  de  i"^^'  seulement  de  cet  acide  réduit  la  pro- 
duction de  l'acide  lactique  au  quart  de  la  production  nor- 
male, tandis  qu'il  fau^  de  SO  à  GO""*'  d'acide  chlorhydrique 
pour  produire  le  même  effet. 

Des  résultats  analogues  ont  été  obtenus  avec  le  ferment 
butyrique,  et  avec  les  deux  ferments  simultanément. 

M.  le  D' Effront  a  établi  ensuite  que  la  dose  de  10  à  i2*«'' 
d'acide  fluorhydrique  par  100^  de  moût  ne  nuisait  pas  à 
l'activité  de  la  diastase,  tout  en  paralysant  considéra-i^ 
blement  les  ferments  lactique  et  butyrique. 

Il  a  constaté  également  que  l'emploi  de  Pacide  fluorhy- 
drique permet  d'abaisser  considérablement  la  température 
de  la  saccharification  des  grains  par  la  diastase.  Dans  l'in- 
dustrie, on  opère  généralement  la  saccharification  entre 
50  et  60''f  parce  qu'on  a  reconnu  qu'entre  ces  limites  de 
température,  la  production  du  maltose  est  maximum.  Mais 
le  maltose  obtenu  n'est  évidemment  que  la  différence  entre 
la  matière  amylacée  solubilisée  par  la  diastase,  et  celle 
transformée  par  les  ferments  lactique  et  butyrique. 

Or»  ces  derniers  sont  moins  actifs  entre  50*  et  60*  que 
vers  la  température  de  30*,  qui  serait  suffisante  pour  la 
saccharification  de  l'amidon;  en  paralysant  l'action  des 

(l)Votim.  de  Pharm.  et  de  Chim.  [5],  XXIV,  p.  9U,  4891. 


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—  427  — 

ferments  lactique  et  butyrique  par  Tacide  fluorhydri 
M.  le  D'  Efifront  a  pu  augmenter  considérablement  le 
dément  en  maltose,  tout  en  abaissant  vers  SO^"  la  temp 
ture  de  saccharifi cation  ;  en  employant  des  proport 
convenables  de  malt  et  d*acide  fluorhydrique,  il  a  ob( 
jusqu'à  96  de  maltose  pour  100  d'amidon  contenu  dac 
grain. 

Il  a  constaté  aussi  que  la  leTure  cultivée  en  présence 
l'acide  fluorhydrique  ou  du  fluorure  d'ammonium  est  j 
active  que  la  levure  normale. 

Il  résulte  des  faits  précédents  qu'on  peut  réduire  la  i 
portion  de  malt  et  de  levure,  sans  diminuer  le  rendem 
des  grains  en  alcool. 

En  résumé,  les  procédés  de  sacchariflcation  et  de 
mentation  de  M.  le  D'  Effront  permettent,  en  aff*aibliss 
les  ferments  nuisibles,  d'améli(Mrer  le  rendement  en  aie 
et  d'obtenir  des  produits  meilleurs  et  plus  neutres  i 
rectification. 

La  mise  en  pratique  industrielle  de  ces  procédés  i 
distillerie  de  MM.  Maquet  et  Clément,  à  la  Fère-Cha 
penoise,  en  1889,  a  donné,  dés  le  début,  une  nota 
augmentation  dans  le  rendement  en  alcool. 

Depuis  lors,  plus  de  200  distilleries  de  grains  et 
pommes  de  terre,  tant  en  France  qu'en  Bavière,  en  Ita 
et  en  Espagne,  ont  adopté  le  nouveau  mode  de  fabricati( 

SOCIÉTÉ   DE   PHARMACIE  DE   PARIS 

Séance  du  6  avril  1892. 

Présidence  de  M.  L.  Portes,  président. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

M.  Portes,  président,  fait  part  à  la  Société  de  la  pei 
qu'elle  vient  de  faire  dans  la  personne  de  M.  Ferrand. 
retrace  en  quelques  mots  l'histoire  de  sa  vie  et  de  s 
œuvres.  M.  Planchon,  secrétaire  général,  lit  le  discou 
qu'il  a  prononcé  aux  obsèques. 

A  propos  du   procès -verbal  de   la  dernière  séanc 


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—  428  — 

M.  Grimbert  annonce  à  la  Société  qu'il  a  reçu  de  M.  Du- 
homme,  une  réclamation  de  priorité  au  sujet  de  ses  expé- 
riences sur  la  réduction  anormale  de  la  liqueur  de  Fehling. 
M.  Duhomme  a  en  effet  exécuté,  en  1877,  des  expériences 
analogues  aux  siennes;  mais  il  les  a  publiées  dans  le  Bul- 
letin de  la  Société  de  thérapeutique ^  et  non  dans  un  recueil 
réservé  aux  publications  d'ordre  chimique,  ce  qui  explique 
Tomission  bibliogaphique  de  M.  Grimbert. 

La  correspondance  écrite  comprend  :  une  lettre  de 
M.  Gérard,  chargé  des  fonctions  d^agrégé  à  la  Faculté  mixte 
de  médecine  et  de  pharmacie  de  Toulouse;  une  lettre  de 
M.  Louis  Planchon,  chef  des  travaux  pratiques  d'histoire 
naturelle  à  l'École  supérieure  de  pharmacie  de  Montpellier  : 
tous  deux  demandent  à  être  nommés  membres  correspon- 
dants. 

M.  Planchon  lit  une  intéressante  étude  historique  sur 
les  origines  et  la  préparation  de  l'Orviétan,  étude  qui 
paraîtra  au  Journal  de  Pharmacie. 

Il  communique  à  la  Société  une  lettre  de  M.  Buchet, 
directeur  de  la  Pharmacie  centrale  de  France,  qui  a 
observé  la  présence  du  plomb,  non  seulement  à  l'état 
combiné,  mais  encore  à  l'état  métallique,  souillant  les 
échantillons  d'acide  tartrique  préparé  en  grand  dans  les 
fabriques,  par  suite  de  l'évaporation  des  solutions  de 
cet  acide  dans  des  bacs  en  plomb. 

M.  Patein  montre  que  le  sulfate  de  magnésie,  employé 
pour  démontrer  la  présence  des  carbonates  neutres  dans 
les  bicarbonates  alcalins,  peut  faire  commettre  des 
erreurs;  car,  dans  un  pareil  mélange,  il  se  forme  un  sesqui- 
carbonate  qui  ne  précipite  pas  le  sulfate  de  magnésie.  Il  est 
préférable  d'avoir  recours  à  une  solution  très  étendue  de 
phénolphtaléine  qui  n'est  pas  colorée  par  les  bicarbonates 
purs,  mais  qui  se  colore  en  rose  plus  ou  moins  fonpé  si 
ceux-ci  contiennent  des  carbonates  neutres.  En  réalité;  le 
bicarbonate  de  soude  donne  toujours  une  légère  teinte 
violacée;  mais  celle-ci,  si  le  bicarbonate  est  pur,  disparait 
par  l'addition  de  quelques  gouttes  d'une  dissolution  d'acide 
carbonique  saturée  ou  d'acide  chlorhydrique  au  jj^. 


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—  420  — 

M.  Prunier  communique  le  travail  d'un  de  ses  élèves, 
M.  Cheynet,  relatif  à  l'action  de  Tacide  cyanhydrique 
sur  le  calomel.  Il  y  aurait,  d'après  l'ensemble  de  ses 
expériences,  formation  de  cyanure  de  mercure  avec  mise 
en  liberté  d'acide  chlorhydrique  et  de  mercure  métallique, 
et  non  pas  seulement  formation  de  chlorure  mercurique 
avec  mise  en  liberté  de  mercure  métallique. 

M.  Patein  a  fait  des  expériences  analogues  et  arrive  aux 
mêmes  conclusions  quant  au  point  de  vue  chimique.  Il  a, 
de  plus,  fait  des  expériences  physiologiques  et  mesuré  le 
pouvoir  toxique  que  possèdent  des  solutions  étendues 
d'acide  cyanhydrique  avant  et  après  leur  contact  avec  le 
calomel.  Voici  ses  conclusions  : 

1*  L'acide  cyanhydrique  étendu  transforme  le  calomel 
en  mercure  métallique  et  cyanure  mercurique  ; 

2**  Le  pouvoir  toxique  de  l'acide  cyanhydrique  très  étendu 
est  sensiblement  le  même  avant  et  après  son  contact  avec 
le  calomel;  les  symptômes  qui  précédent  la  mort  sont  les 
mêmes. 

M.  Leztrait  ajoute  à  ce  propos  quelques  considérations 
sur  les  meilleures  conditions  de  fonctionnement  de  l'expé- 
rience qui  a  servi  à  Bussy  et  Buignet  à  instituer  un  pro- 
cédé de  dosage  de  l'acide  cyanhydrique  dans  l'eau  de  lau- 
ri6r-cerise. 

M.  Crinon  présente  un  appareil  destiné  à  préparer  facile- 
ment la  teinture  d'iode  et  les  teintures  résineuses,  appareil 
dans  lequel  les  substances  à  dissoudre  sont  plongées  dans 
la  masse  du  dissolvant,  à  sa  partie  supérieure,  et  de  façon 
que  les  couches  de  liquide  saturées  tombent  sans  cesse  au 
fond  du  flacon. 

La  Société  se  forme  ensuite  en  comité  secret.  Elle  décide 
d'envoyer  la  somme  de  100  francs  au  comité  qui  s'est  ins- 
titué pour  offrir  un  souvenir  à  M.  Fluckiger,  lequel 
renonce  à  l'enseignement  et  se  retire,  pour  achever  sa 
carrière  scientifique»  à  Berne,  sa  ville  natale. 

La  séance  est  levé  à  4  heures. 

Le  Secrétaire  annuel  :  E.  Lkidié. 


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—  430  — 
COMITÉ  CONSULTATIF  D'HYGIÈNE  DE  FRANCE 


Rapport  sur  F  addition  de  protochlorure  d'étam  au  pain  d'épiée  ; 
par  M.  G.  Pouchet. 

Une  plainte  détaillée  dans  la  lettre  ci-jointe  a  été  adres- 
sée à  M.  le  Ministre  de  l'intérieur,  au  sujet  de  l'emploi 
d'un  sel  d*étain  pour  la  fabrication  du  pain  d'épice. 

Monsieur  le  Ministre, 

«  J'ai  rhonneur  de  vous  prier  de  vouloir  bien  prendre 
«  connaissance  de  l'analyse  ci-jointe  d'un  morceau  de 
ce  pain  d'épice  déposé  par  moi  au  laboratoire  municipal  de 
«  Paris. 

«  L'emploi  de  plus  en  plus  considérable  du  sel  d'étain 
«  dans  le  pain  d'épice  de  qualité  inférieure,  fait  obtenir 
"  une  belle  fabrication,  très  apparente  et  conséquemment 
«  bien  meilleur  marché  que  la  fabrication  saine. 

«  La  présence  de  ce  produit  n'est  pas  du  tout  néces- 
a  saire  pour  la  fabrication  du  pain  d'épice,  et  la  preuve, 
<f  c'est  que  la  maison  S.  de  Paris,  que  j'ai  l'honneur  de  re- 
«  présenter,  ne  consentira  jamais  à  l'employer,  et  c'est  de 
«  la  part  de  M.  S.  une  question  de  conscience  bienau-des- 
«  sus  de  la  question  d'intérêt  ;  mais  à  côté  de  la  maison  S. 
<»  il  y  en  a  cinquante  autres  qui  n'hésiteront  pas  à  em- 
«  ployer  le  sel  d'étain,  si  ce  genre  de  fabrication  doit  ser- 
«  vir  à  la  prospérité  de  leur  commerce. 

<r  Si  donc,  Monsieur  le  Ministre,  l'emploi  de  ce  produit 
«  n'est  pas  absolument  prohibé  chez  les  fabricants  de 
a  pain  d'épice,  ceux  qui  sont  soucieux  de  la  santé  publi- 
«  que  verront  leur  commerce  péricliter  et  cela  au  profit 
«  des  indélicats  qui  emploient  ce  produit  dangereux. 

«  J'ose  espérer,  Monsieur  le  Ministre,  que  ma  démarche 
«  sufi^*a  pour  que  vous  preniez  la  décision  que  comporte 
«  une  aussi  grave  question  d'hygiène  alimentaire.  » 

C'est  depuis  bientôt  une  année  que  certains  fabricants 
ont  eu  l'idée  d'ajouter  un  sel  d'étain  à  la  pâte  servant  à  la 
fabrication  du  pain  d'épice.  Cette  addition  leur  permet, 
paraît-il,  d'employer  des  farines  de  qualité  plus  que  mé- 
diocre, de  substituer  la  mélasse  au  miel,  et  d'obtenir  des 
produits  conservant  l'apparence  de  ceux  de  bonne  qualité. 
Lorsque  le  pain  d'épice  est  préparé  à  l'aide  de  farine  de 


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2        i 


^^ 


—  431  ~ 

seigle  et  de  mélasse,  la  pâte  ne  lève  pas  ;  la  chaleur  du 
four  gonfle  seulement  la  masse  gui  s'aplatit  ensuite  pen- 
dant le  refroidissement.  L'addition  du  protochlorure 
d'étain  obvie  à  cet  inconvénient  et  permet  d'obtenir  une 
masse  ne  s'aplatissant  pas  et  présentant  même,  à  l'œil,  un 
grain  plus  fin,  plus  régulier,  et  une  apparence  plus  flat- 
teuse que  celle  offerte  par  le  pain  d'épice  de  bonne 
qualité.  C'est  ce  que  prouvent  manifestement  les  deux 
échantillons  que  je  mets  sous  vos  yeux. 

La  proportion  de  protochlorure  d*étain  employée  pour 
cette  fabrication  n'est  pas  insignifiante  ;  elle  varie  de  SOO»' 
à  5*»*  de  sel  d'étain  pour  100^"  de  farine  rendant  200"*  de 
pain  d'épice. 

Dans  différents  échantillons  qui  ont  été  adressés  au  la- 
boratoire par  le  représentant  de  la  maison  S.,  nous  avons 
pu  doser  de  1/2  à  2  p.  100  d'étain  calculé  en  protochlorure  : 
ces  quantités  répondent  bien  aux  proportions  indiquées 
ci-dessus. 

De  renseignements  qui  viennent  de  m'étre  fournis  ces 
fOurs  derniers,  il  résulte  qu'un  assez  grand  nombre  de  fa- 
bricants du  département  du  Nord  ont  abandonné  leur  fabri- 
cation» ne  voulant  pas  employer  le  sel  d'étain,  et  obligés 
de  céder  devant  la  concurrence  déloyale  qui  leur  est  faite 
par  certaines  maisons  de  Lille  qui  fabriquent  le  pain  d'é- 
pice au  sel  d'étain  entrés  grande  quantité  et  répandent  sur 
la  place  des  stocks  considérables  de  marchandises  à  bas 
prix  dont  ils  garantissent,  sur  leurs  factures,  la  parfaite 
innocuité. 

Il  résulte  d'expériences  fort  décisives  institutées  par 
Orfila,  que  le  protochlorure  d'étain  est  un  corps  assez  vio- 
lemment toxique.  Lorsqu'on  l'introduit  chez  le  chien,  par 
voie  d'injections  intra-veineuses,  il  détermine  rapidement 
la  mort  en  provoquant  des  désordres  remarquables  du  côté 
<îu  système  nerveux  :  dans  ces  conditions,  il  est  violem- 
ment toxique,  puisqu'une  quantité  de  5**^^  de  protochlorure 
d'étain  suffit  pour  déterminer  en  quelques  heures,  la  mort 
•d'un  chien  de  7  à  9^".  Lorsqu'il  est  absorbé  par  la  voie  sto- 
macale, sa  toxicité  est  beaucoup  moindre  et  ses  effets  sont 
plutôt  ceux  d'un  violent  drastique.  Orflla  a  démontré  que 
l'intoxication  par  le  protochlorure  d'étain  ingéré  par  la  voie 
stomacale  oflrait  une  étroite  analogie  avec  l'empoisonne- 
ment par  le  sublimé,  toute  question  de  dose  réservée,  bien 
entendu.  —  Guersent  (cité  par  Orfila)  rapporte  l'observa- 


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—  432  — 

d'une  famille  de  plusieurs  personnes  qui  furent  très 
sment  incommodées  pour  avoir  absorbé  une  petite 
tité  de  bouillon  et  de  bœuf  que  Ton  avait,  par  suite 
î  erreur,  salé  avec  du  protochlorure  d'étain  au  lieu 
1  ordinaire  :  chez  deux  de  ces  personnes,  les  accidents 
it  assez  graves. 

Ton  veut  bien  réfléchir  que,  par  suite  de  la  possibi- 
de  sa  venle  à  un  plus  bas  prix,  la  consommation 
lain  d'épice  au  protochlorure  d*étain  peut  atteindre 
proportion  assez  considérable,  et  que  ce  produit,  en 
m  môme  de  son  bon  marché,  est  plutôt  vendu  par  les 
s  détaillants  et  aux  jeunes  enfants,  on  arrive  à  regar- 
;omme  absolument  indispensable  l'interdiction  d'une 
tance  qui,  déjà  dangereuse  par  elle  «même,  ne  peut 
r  d'autre  avantage  dans  la  fabrication,  que  démasquer 
produits  de  qualité  très  inférieure.  Un  morceau  de 
d'épice  d'une  valeur  de  0'',10  pèse  environ  200«' ;  il 
îrme  une  quantité  de  protochlorure  d'étain  qui  peut 
ndre  de  i  à  2«'  d'après  les  analyses  effectuées  aulabo- 
iro  du  Comité  sur  des  pains  d'épice  provenant  de  fa- 
nes de  Lille. 

)tre  commission  vous  propose  donc  de  répondre  à 
sieur  le  Ministre  de  l'intérieur  que  le  Comité  consul- 
d'hygiène  publique  considère  l'addition  de  sel  d'étain 
pâte  servant  à  la  fabrication  du  pain  d'épice,  comme 
falsification  nuisible  à  la  santé  du  consommateur  et 
doit  être  sévèrement  poursuivie. 

CONSEIL  D'HYGIÈNE  PUBLIQOE  ET  DE  SALUBRITÉ 

DU   DEPARTEMENT   DE   LA   SEINE    ~ 

Rapport  sur  Vaddition  de  protochlorure  détain 
au  pain  (Pépice;  par  M.  A.  Riche. 

résulte  d'analyses  effectuées  au  laboratoire  municipal 
^aris,  qu'il  y  a  été  présenté  un  échantillon  de  pain 
Lce  contenant  plus  de  1  p.  100  d'étain,  et  divers  autres 
tntillons  renfermant  des  quantités  plus  faibles,  mais 
iérables  cependant  de  ce  métal, 
échantillon  de  pain  d'épice  dont  il  est  parlé  ci-dessus, 
ant  pas  été  envoyé  au  Conseil  dhygiéne  (on  l'a 
ssô  au  Comité  consultatif  d'hygiène),  nous  ne  pou- 
\  que  raisonner  sur  le  fait  énoncé  en  le  considérant 


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—  433  — 

comme  exact  :  ce  que  d'ailleurs  je  n'hésite  pas  à  cro 

Il  paraît  établi  que  Tétain  est  introduit  dans  le  p 
d'épice  à  Télat  de  chlorure  d*étain  et,  que  si  Ton  a  recc 
à  son  emploi  cela  tient  à  ce  que  cette  addition  à  une  \ 
de  farine  de  seigle  ou  de  blé  de  basse  qualité  et  de  mêlai 
donne  au  pain  d'épice  Tapparence  et  le  grain  de  celui 
est  préparé  avec  la  bonne  farine  et  le  miel,  tandis  q 
sans  cette  adjonction,  il  a  Taspect  d'une  masse  lourde 
non  poreuse. 

Cette  falsification,  qui  est  d'origine  belge,  s'est  réce 
ment  étendue  au  Nord  de  la  France,  et  elle  a  pour  e 
de  rendre  la  lutte  impossible  entre  les  fabricants  qui  n'i 
ploient  pas  cette  substance  et  ceux  qui  ne  craignent 
d'y  recourir. 

A  mon  avis,  il  y  aurait  lieu  d'interdire  cette  additi 
même  en  supposant  que  le  sel  d'étain  n'ait  aucun  inc 
vénient,  par  le  fait  seul  qu'elle  permet  de  substituer,  d 
la  préparation  d'un  aliment,  et  spécialement  d'un  alim 
destiné  aux  enfants,  des  farines  inférieures  à  de  bon 
farines,  et  de  la  mélasse,  produit  plus  ou  moins  impu 
du  miel. 

D'autre  part  j'ai  commencé  depuis  plusieurs  années 
expériences  ayant  pour  but  d'éclaircir  le  rôle  des  i 
d'étain  sur  l'économie,  en  vue  d'arriver  surtout  à  résou 
la  question,  soulevée  plusieurs  fois,  du  danger  possible 
la  consommation  des  aliments  enfermés  dans  les  boîtes 
conserves.  Il  me  paraît  utile  de  détacher  de  ce  travail 
essais  entrepris  spécialement  en  1889  et  en  1890,  sui 
chlorure  d'étain. 

Bayen  et  Charlard  (1),  Proust  (2)  considèrent  quel'él 
n'est  pas  vénéneux,  et  ils  mettent  au  compte  du  plomb 
nombreux  accidents  signalés  dès  cette  époque. 

Le  docteur  Ouersant  a  constaté  un  commencement  d\ 
poisonnement  dans  une  famille  des  environs  de  Rouen 
Ton  avait,  par  mégarde,  salé  de  la  soupe  grasse  et  le  b( 
en  provenant,  avec  du  chlorure  d'étain  au  lieu  de  sel  oi 
naire.  Il  signale  la  saveur  désagréable  de  ces  aliments 
empêcha  la  plupart  des  convives  d'en  manger,  et  des  ac 
dents  diarrhéiques  chez  ceux  qui  en  avaient  consom 
même  une  petite  quantité. 

(t)  Recherches  chimiques  sur  l'état)),  Paris,  1781. 
(2)  Annales  de  chimie  [1],  LI  et  LVU. 


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~  434  — 

On  doit  à  Orflla  (1)  diverses  expériences  qu'on  peut 
résumer  ainsi  : 

Le  protochlorùre  d'étain,  introduit  dans  restomac, 
irrite  les  tissus  et  porte  surtout  son  action  sur  le  système 
nerveux.  Injecté  dans  les  veines,  il  parait  agir  sur  les 
poumons. 

Nombre  de  savants  dans  les  divers  pays  :  Wagner,  Halls 
<ît  Lœbisch,  Menke  et  Hehner,  Ungar  et  Bodlander,  Sachs, 
Sadqwick,  Beckurts,  Nehring,  Blares,  Betting,  Van  Hamel 
Roos,  Kayser,  Weber,  etc.,  ont  examiné  la  question  de 
l'étain  au  point  de  vue  spécial  des  conserves  alimen- 
taires, et  Tensemble  de  ces  travaux  semble  conduire  à  la 
conclusion  que  Tétain  ne  doit  pas  être  considéré  comme 
inoffensif. 

Je  reviendrai  plus  tard  sur  ce  point,  et  je  demande  seu- 
lement la  permission  de  citer  celle  des  expériences  qui  ont 
4rait  au  chlorure  d'étain  lui-même. 

I 

J'ai  commencé  en  1889  à  administrer  du  chlorure  d'étain 
à  des  chiens.  La  saveur  insupportable,  l'acidité  désagréable 
que  de  minimes  quantités  de  ce  sel  communiquent  aux 
aliments  ont  toujours  arrêté  brutalement  et  très  vite  ces 
expériences,  et  c'est  en  1890  que  je  suis  arrivé  à  les  pro- 
longer pendant  un  temps  assez  long,  en  dissolvant  le  chlo- 
rure d'étain  dans  un  liquide  sucré  qui  ne  l'attaque  pas, 
dans  la  glycérine. 

Expérience  n»  1.  —  Chien  de  IS*"»  : 

Il  absorbe,  du  24  mars  au  12  juillet  (109  jours),  S'^jOS  d*<Jtain  à  Téttt  de 
chlorure,  soit  0»',27i  par  kilogramme  d'animal. 

Le  3  mai,  il  avait  augmenté  de  poids,  il  pesait  17*,100. 

Le  20  juin,  son  poids  était  descendu  au  poids  initial.  Depuis  12  à  15  jours, 
il  mangeait  très  difficilement,  et  l'on  dut,  h  plusieurs  reprises,  interrompre 
Taddition  d'étain. 

Le  12  juillet,  Tanimal  ne  pesait  que  14",  400,  et  comme  il  refusait  la  nour- 
riture même  sans  étain,  et  aussi  de  la  viande  cuite,  on  le  sacrifia. 

L'estomac,  les  poumons  étaient  sains;  les  reins,  la  rate  d*aspect  normal;  le 
foie  graisseux. 

Expérience  n*  2.  —  Elle  est  semblable  à  la  précédente  pour  la  dorée. 
U  chien  pesait  14S300,  le  24  mars    1890. 

—  15S900,  le   3  mai        — 

—  14^,450,  le    3  juillet    — 

—  13S450,  le  12  juillet    — 

Il  absorba,  durant  109  jours,  4«%25  d'étain  k  Tétat  de  chlorure,  soit0^,3i3 
par  kilogramme  d'animal. 

(1)  Traité  de  toxicologie,  5«  édit.,  1852,  H,  3. 

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—  435  — 

Les  symptômes,  gui  se  résument  à  une  inappéten 
faible  à  partir  du  mois  de  juin  et  absolue  vers  la  fin  < 
essais,  malgré  une  nourriture  meilleure  et  sans  éta 
obligèrent  à  sacrifier  Tanimal. 

A  Tautopsie,  on  trouva  l'estomac  légèrement  injecté, 
poumons  sains,  la  rate  normale,  les  reins  et  le  foie  gra 
seur. 

Devant  ces  résultats,  qui  n'étaient  pas  de  clarté  su 
santé,  je  me  suis  adressé  à  mon  collègue  et  ami  M.  Labon 
et  nous  avons  exécuté  ensemble  quatre  séries  d'ex] 
riences  : 

a  —  Introduction  du  chlorure  d'étain  à  haute  dose  da 
l*eslomac  par  le  moyen  de  la  sonde  œsophagienne  ; 

h  —  Injection  du  sel  directement  dans  le  système  cir< 
latoire  par  la  voie  veineuse  ; 

c  —  Expérience  comparative  entre  l'action  du  chlon 
d'étain  et  celle  de  Tacide  chlorhydrique  : 

d —  Introduction  duliquidepar^injections  sous-cutané' 

II 

Introduction  du  chlorure  d'étain  a  haute  dose  par  l'estomac.  —  1* 
liqueur  contenait  par  centimètre  cube  : 

Étain a»',043 

ilissous  à  la  faveur  de  0"',057  d'acide  chlorhydrique. 

On  administre  2«',  150  détain.  —  Diarrhée/ vomissements  spumeux  inlei 
qui  deviennent  sanguinolents. 

L'animal  est  trouvé  moK  le  lendemain  matin. 

Altération  profonde  de  la  muqueuse  gastrique,  ulcérations  ;   apoplexie 
]»oumons,  du  foie. 

Ces  phénomènes  sont,  pour  la  plus  grande  part,  ceux  que  produisent 
acides. 

S**  Liqueur  moins  acide  : 

Étain Cr,050 

Glycérine 0»',500 

Acide  chlorhydrique 0«',030 

On  administre  0",250  d'étain.  Une  demi-heure  après  on  observe  des  voi 
«ements  spumeux  qui  continuent  pendant  une  heure;  l'animal  est  affaiss 
.ne  remet  rapidement. 

On  recommence  huit  jours  après  en  doublant  la  dose,  soit  0«',500  d'éti 
mêmes  résultats,  l'animal  se  rétablit. 

On  refait  une  troisième  expérience  semblable  sur  le  même  chien,  en  ( 
blant  encore,  soit  1"'  d'étain. 

Dix  minutes  après  commencent  des  vomissements  spumeux  qui,  une  lu 
après,  deviennent  sanguinolents.  L'animal  reste  languissant;  on  le  sacrifi 
lendemain,  et  l'on  trouve  quelques  ecchymoses  à  la  surface  des  poumons, 
congestion  généralisée  de  l'eniphysènie  marginal  et  une  injection  marquéf 
la  muqueuse  gastrique. 

Je  ne  décrirai  pas  deux  autres  séries  d'expériences  i 

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—  436  — 

iutres  chiens.  Les  symptômes,  les  lésions  ont  été  les 
imes. 

III 

Il  convient  de  citer  une  expérience  comparative  effecluéc 
ec  deTacide  chlorhydrique  sans  chlorure  d'étain,  dans 
|uelle  la  proportion  d'acide  était  la  même  que  dans  une 
tre  expérience,  où  il  y  avait  en  plus  du  chlorure  détaiu. 
On  observe  des  vomissements  spumeux  d'abord,  puis 
lieux,  dans  le  cas  de  la  liqueur  chlorhydrique  pure,  mais 
ction  est  beaucoup  moins  énergique  que  dans  le  cas  où 
i  chlorure  d'étain  est  mélangé  à  Tacide  chlorhydrique. 
Les  résultats  à  Tautopsie  son  t  plus  caractéristiques  encore; 
ne  remarque  pas  d'altération  sensible  aux  poumons  de 
nimal  sacriQé  lorsque  l'acide  chlorhydrique  est  seul. 
Quant  à  l'estomac  et  aux  intestins,  ils  sont  fortement 
jectés  et  congestionnés,  et  on  y  constate  quelques  ulcé- 
lions  superficielles. 

IV 

[•EXPÉRIENCE    d'injection    IN TR A-VEINEUSE    DE    CHLORURE    O'ÊTAIX.    —    f  Le 

février  1880,  on  injecte,  en  -1  hcnrc  nn  quart,  k  un  cliien  pesant  II'', 
is  la  veine  saphène  externe  : 

y'y'ii^  d'étain  métallique,  à  Tctal  do  chlorure  d'étain,  dissous  à  l'aide  de 
,285  d'acide  chlorhydrique  et  dilué  dans  5'  d'eau. 

)n  note,  avant  et  a'près  l'injection,  les  battements  de  son  cœur  :  80  avant, 
)  après;  et  sa  respiration,  10  avant,  24  après. 

iC  chien  est  mort  en  30  minutes,  après  avoir  fait  des  ctTorls  de  vomissc- 
nts  et  une  période  d'agitation  violente. 

l  l'autopsie,  faite  immédiatement  après  la  mort,  on  remarque  : 
ivL  cœur  :  ecchymoses  à  la  surface  de  l'endocai-de  ;  le  sang  est  noir  sépia  ; 
lux  poumons  :  foyers  d'infiltrations  apoplectifonues,   ecchymoses   et  in- 
clus ; 

)ans  l'estomac  :  épanchemcnts  de  bile,  vive   rougeur  de  la  muqueuse, 
'hymoscs  dans  le  grand  cul-de-sac; 
Foie  et  reins  :  très  fortement  congestionnés. 

S*  On  injecte,  à  un  chien  pesant  17^,500,  dans  la  veine  saphèno  externe  : 
M%I50  d'étain  dissous  à  l'aide  de  0*',09  d'acide  chlorhydrique  et  dilué  dans 
d'eau,  en  1  h.  10  m. 
)n  le  détache,  le  chien  meurt  aussitôt. 
l  l'autopsie,  faite  immédiatement,  on  remarque  : 

Lu  cœur  :  arrêt  en  diastole,  pas  d'ecchymoses  appréciables  sur  rcndocardc, 
ig  de  couleur  noirâtre,  quelques  caillots  adhérents  aux  cordages  tendi- 
ix; 

kux  poumons  ;  larges  foyers  d'inOltralion  apoplectiformes,  emphysème 
rginal  ; 

i  l'estomac  :  muqueuse  injectée,  sans  uLérations  ni  ecchymoses; 
''oie  et  reins  :  fortement  congestionnés. 

iCs  effets,  dans  ces  deux  cas  d'injection  intra-veineuse,  ont  été  rapidement 
rtcls. 

Les  lésions  sont  plus  marquées  dans  la  première  expé- 
înce  que  dans  la  seconde,  puisqu'on  observe  des  ecchy- 


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—  437  — 

lïioses  à  l'endocarde,  des  infraclus  aux  poumons  e 
ulcérations  à  l'estomac  qu'on  ne  retrouve  plus  dans  '. 
cond  cas. 

Cette  intensité  dans  les  phénomènes  observés  da 
premier  cas,  tient  à  la  quantité  plus  forte  de  Pétai 
jecté,  —  0«%215dans  le  premier  cas,  au  lieu  deO«^15C 
peut-être  à  la  dose  d'acide  chlorhydrique  qui  le  diss( 
aussi  dans  le  premier  cas,  —  08%285  au  lieu  de 
dans  le  second. 

Pour  préciser  l'action  nocive  de  l'acide  chlorhyd 
injecté  seul  dans  l'économie,  nous  avons  fait  une  i 
rience  avec  une  solution  semblable  à  celle  qui  a 
dans  la  deuxième  expérience  d'injection  intra-vein 
mais  ne  contenant  pas  d'étain. 

On  injecte,  en  i  h.  10  m.,  dans  la  veine  saphène  externe  d'un  chie 
pesant  18^''  : 

0'",09  d*acide  chlorhydrique  dilué  dans  3*  d*eau. 

Le  chien,  détaché  et  laissé  libre,  est  très  vigourei 
se  débat  violemment  au  moment  où  on  le  détache 
met  à  lécher  tranquillement  sa  plaie  et  il  ne  semb] 
souffrir.  —  La  plaie  s'est  bien  guérie,  l'animal  e 
bonne  santé. 

Cette  expérience  montre  que  l'action  d'une  sol 
d'acide  chlorhydrique  pur,  en  injection  intra-vein 
faite  dans  les  mêmes  conditions  de  dilution,  est  le 
présenter  des  effets  aussi  graves  que  ceux  des  soli 
contenant  de  l'étain. 

Le  chien  étant  bien  portant,  nous  avons  tenu  à  vé 
l'action  de  l'étain  sur  le  même  organisme  qui  avai 
supporté  les  injections  d'acide  chlorhydrique  pur. 

On    a  injecté,   en  1  h.  10  m.,  dans  la  saphène  externe  du  même 
mais  à  quatorze  jours  dMntervallc  : 
0^,150  d'étain,  dissous  dansO«",09  d'acide  chlorhydrique. 

On  le  détache,  on  le  laisse  libre,  le  chien  est  priî 
accès  de  toux  rauque,  il  cherche  l'obscurité,  ne  peu 
se  tenir  sur  ses  jambes.  Pendant  les  huit  jours  qui  su 
il  mange  peu,  vomit  fréquemment  de  la  bile  et  du 
ses  selles  noires  contiennent  du  sang  ;  la  quantité  de 
nés  est  diminuée;  il  jette  du^pus  par  les  narines 
bronches,  maigrit  rapidement  et  présente  pendant  le 
miers  jours  une  fièvre  assez  prononcée. 

Au  bout  de  ces  huit  jours,  le  chien  étant  encore  m 


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■-■-p?rpTU«J^C?5»?:. 


—  438  — 

et  semblant  pouvoir  lutter  encore  longtemps,  on  l'a  sacrifié. 

A  Tautopsie  on  remarque: 

Des  lésions  dominantes  aux  poumons,  énormes  foyers 
d'apoplexie  pulmonaire  en  partie  suppures,  ecchymoses 
disséminés,  emphysème  marginal. 

Ces  lésions  sont  les  mêmes  que  celles  qui  ont  été  obser- 
vées dans  la  deuxième  expérience;  mais  avec  une  exagé- 
ration de  développement. 

V 

Injections  sous-cuianées,  —  Elles  ont  porté  sur  des  co- 
bayes et  sur  un  chien.  On  a  observé  une  irritation  locale 
intense  qui  n'a  pas  eu  de  suite  grave;  il  est  difficile  d'éta- 
blir la  part  qui  revient  à  l'acide  chlorhydrique  et  celle  qu'il 
faut  attribuer  au  chlorure  d'étain. 


•  Je  me  propose  de  ne  tirer  de  ces  expériences  qu'une 
seule  conclusion,  laquelle  vise  spécialement  la  question 
qui  a  été  adressée  au  Conseil. 

Le  chlorure  d'étain  est  toujours  accompagné  d'acide 
chlorhydrique  soit  qu'on  ait  employé  cet  acide  pour  le 
dissoudre,  soit  qu'on  l'abandonne  en  présence  de  Teau. 

11  est  impossiblede  mesurer  exactement  la  part  qui,  dans 
le  mélange  de  ces  deux  corps,  doit  être  imputée  à  l'un  et 
à  l'autre,  mais  les  expériences  précédentes,  les  unes  par 
ingestion  stomacale  à  haute  dose,  les  autres  par  injections 
intra- veineuses,  sont  absolument  confirmatives  entre  elle» 
et  permettent  de  conclure  que  l'acide  chlorhydrique  agit 
à  peu  près  exclusivement  sur  le  système  digestif  et  que  le 
chlorure  d'étain  exerce  une  action  spéciale  sur  l'économie, 
différente  de  celle  de  l'acide  chlorhydrique  et  concomit- 
tante,  qui  se  traduit  par  une  congestion  des  divers  orga- 
nes, des  poumons  notamment. 

En  conséquence,  j'ai  l'honneur  de  proposer  Tinter- 
dictian  du  chlorure  d'étain  dans  le  pain  d'épices  et  dans 
toute  autre  matière  alimentaire. 

BIBLIOGRAPHIE 


Traité  des  poisons;  par  M.  Hugounenq.  —  Je  suis  bien  en 
retard  pour  rendre  compte  de  ce  livre,  et  je  le  regrette 
d'autant  plus  qu'il  mérite  à  tous  égards  d'être  répandu 
parce  qu'il  ne  fait  pas  double  emploi  avec  les  nombreux 
traités  de  toxicologie  publiés  antérieurement. 


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—  439  — 

II  est  le  résumé  des  conférences  que  Tauteurfait  chaque 
année  aux  étudiants  de  la  Faculté  mixte  de  Médecine  et 
de  Pharmacie  de  Lyon. 

Dans  un  premier  chapitre  sont  données  rapidement  h\ 
définition  et  les  classifications  de  la  toxicologie  qui  se 
terminent  par  la  distinction  entre  les  virus  et  les  poisons 
proprement  dits  :  ceux-ci  sont,  dit-il,  des  substances  chi- 
miquement définies  qui,  introduites  dans  l'organisme,  y 
occasionnent  des  désordres'  et  peuvent  entraîner  la  mort, 
et  cela  en  vertu  de  leur  constitution  chimique  et  de  celle 
du  milieu  intérieur. 

L'étude  physiologique  et  médico-légale  de  Tempoisou- 
nement  fait  l'objet  du  deuxième  chapitre  où  Tauteur  dis- 
cute les  modes  d'introduction  du  poison,  leur  rapidité  el 
leur  sûreté  d'action. 

Le  chapitre  troisième  a  pour  titre  :  recherche  chimique 
des  poisons  ;  il  contient  un  examen  approfondi  des  cir- 
constances diverses  qui  se  présentent  dans  la  putréfaction 
cadavérique. 

Les  préliminaires  de  l'expertise  et  la  destruction  des 
matières  organiques  constituent  le  chapitre  quatrième. 

Les  suivants  sont  consacrés  à  l'étude  spéciale  et  détaillée 
des  divers  poisons — de  V  à  XV,  organiques  ;  de  XVI  à  XXV , 
minéraux. 

L'alcoolisme,  dont  la  fréquence  et  le  danger  sont  si 
grands  aujourd'hui,  fait  l'objet  d'une  étude  approfondie 
avec  tableaux,  diagrammes,  cartes  et  statistiques  soignés  : 
ce  qui  donne  à  ce  livre  un  caractère  d'actuaUté  pratique 
sur  lequel  il  était  juste  d'insister. 

Enfin  l'ouvrage  se  termine  par  une  annexe  où  sont 

donnés  in  extenso  quelques  rapports    d'expertises  pour 

servir  de  modèle  ou  de  cadre  à  ceux  que  pourraient  avoir 

à  rédiger  les  lecteurs  de  cet  ouvrage. 

Oe  livre  est  remarquablement  édité  par  M.  O.  Masson  (1). 

A.  R. 

Société  syndicale  des  pharmaciens  de  la  Côte-dOr,  —  Ce 
numéro  contient  diverses  formules  officinales  publiées  par 
M.  Pr.  Gay  ;  la  description  d'un  nouveau  torréfacteur  ù 
café  ;  deux  notes  sur  la  créosote  du  goudron  de  bois,  l'une 
de  M,  Kauffeisen,  l'autre  de  M.  Merklen. 
On  y  trouve  un  rapport  intéressant  de  M.  Kauffeisen 

(1)  Paris,  ISO,  boulevard  Saint-Germain. 

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—  440  — 

Q  mémoire  de  M.  Quinard,  couronné  par  la  Société 
lise  d'hygiène,  intitulé  :  «  Des  soins  à  donner  avant 
rée  du  médecin  aux  personnes  victimes  d'accidents 
L  voie  publique  ou  dans  les  travaux  industriels  »  ; 
les  rapports  sur  divers  ouvrages. 
Société  a  fait  une  grande  perte  dans  la  personne  de 
iraud,  son  premier  président  ;  M.  Verneuse  a  pro- 
(  une  allocution  sur  sa  tombe. 


lAlRES  DES  PRINCIPAUX  RKCIEILS  DE  MÉMOIRES  ORIGINAIX. 


rmaceutische  Zeitung,  XXXVII,  janvier  et  février  1892.  —  U'i7/.v 

Dormatol  et  gallatc  basique  de  bismuth.  —  Rud.  Dietel  :  Liqueur 

linate  de  fer.  —  Préparation  du  nitrate  d'argent  avec  les  résidus  d'ar- 

-  G.  Arends  :  Gouttes  d'or.  —  Sur  l'alcool  et  les  préparations  alcoo- 

—  Ad,  Conrady  :  Tétraborate  de  soude  alcalin  et  neutre.  — J.  Pétri 
,  Maassen  :  Production  d'hydrogène  sulfuré  par  les  bactéries  patho- 


inaceatische  GentralhaUe,  XIII,  janvier  et  février  1892.  — 
ge  :  Actions  chémotacliques  de  la  tuberculine.  —  Ed.  Lûcfcer  :  Con- 
tns  à  l'étude  de  la  composition  chimique  de  la  résine  de  gaîac.  — 
ntrager  :  Préparation  rapide  de  grandes  quantités  de  pommade  mer- 
I.  —  J.  AUschul  :  Analyse  quantitative  de  la  salipyrine.  —  G.  Vul- 
Sur  le  chloroforme  Pictet. 

maceutische  Post,  XXV,  janvier  et  février  1892.  —  G.  Vtdpius  : 
che  du  sucre  dans  l'urine.  —  J.  Nevinny  :  Courte  notice  sur  une 
présentée  comme  «  racine  d'ipécacuanha  cultivée  ».  —  E,  Sickenber- 
rogues  simples  chez  les  Arabes  au  \W  siècle  (suite).  —  F.  Hanamek  : 
ires  microscopiques  do  la  poudre  de  pyrèlhre  (poudre  insecticide).  — 
iler  :  Poudre  de  fruits  d'ombellifères.  —  A.  Gawaloicski  :  Prépara- 
,  conservation  d'eau  distillée  stérilisée.  —  N.  Wender  :  Action  de 
carbonique  sur  Taluminium.  —  J.-M.  Maisch  :  Drogues  végétales 
ines. 


VARIETES 

licat  des  pharmaciens  de  Maine-etrLoire.  —  Le  bureau  a  êtc 
!  et  se  trouve  reconstitué  comme  suit  :  MM.  Labesse,  président;  Baudry, 
ésidcnt;  Goussery,  secrétaire;  Gaudin,  trésorier. 

cours  pour  la  nomination  aux  places  d'élèves  internes  en 
lacle,  vacantes  au  1"  juillet  1892,  dans  les  hôpitaux  civils  de 

—  Le  JU17  qui  fonctionne  en  ce  moment  est  formé  de  :  MM.  Porter, 
int;  juges  :  MM.  Mcillèrc,  Gassclin,  Gucrbct,  pharmaciens  des  hôpi- 
MM.  Chassaing,  Picn-e  Vigier  et  Fievet,  phannaciens  de  la  Ville. 

le  du  service  de  santé  militaire.  —  Ont  été  nommés  au  concoui-s  : 
rmaciens  stagiaires  :  MM.  Nanta  et  Lascaux.  —  Élèves  à  une  inscrip- 
MM.  Vrignaud,  Dervillé  et  Tourneur.  —  Étèves  à  neuf  inscriptians  : 
ndré  et  Rothéa. 

Le  Gérant  :  Georges  MASSON. 

PARIS.  —  nir.  C   MARPON  RT  B.   FLAMMARION,   RVB  RAONB,   16. 


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—  441  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  la  confection  publique  de  la  Thériaque,  à  Paris; 
par  M,  G.  Planchon. 

(Communication  faite  à  la  Société  de  Pharmacie.) 

M.  Monaier,  pharmacien,  rue  Soufllot,  a  bien  voulu 
offrir  à  l'École  de  pharmacie  le  vase  que  j'ai  l'honneur 
de  vous  présenter  aujourd'hui,  et  qui  est  l'un  des  vais- 
seaux, le  seul  connu,  dans  lesquels  les  pharmaciens  de 
Paris  faisaient  au  siècle  dernier  la  confection  de  la  Thé- 
riaque.  Cette  circonstance,  dont  nous  remercions  très 
vivement  notre  confrère,  m'a  amené  à  faire  quelques 
recherches  que  je  vous  demande  la  permission  de  vous 
«xposer  brièvement. 

Dans  un  inventaire  officiel,  fait  en  1788  sur  l'Ordre  du 
Collège,  de  tout  ce  que  possédaient  alors  en  meubles  et 
immeubles  les  apothicaires  de  Paris,  nous  lisons  :. 

a  A  droite  et  à  gauche  (de  la  cheminée  de  la  Salle  des 
Actes),  deux  grands  tonneaux  cerclés  chacun  de  cinq 
«ercles  de  fer,  attachés  avec  des  clouds  rivés  dans  leur 
pourtour  et  portés  sur  un  pied  de  bois  fait  en  menuiserie 
«t  entaillé  à  pomme  pour  recevoir  le  tonneau. 

a  Les  dits  tonneaux  doublés  dans  l'intérieur  en  plomb 
^vec  un  couvercle  en  chêne  avec  une  penture  au  bout,  de 
laquelle  sont  soudées  trois  branches  servant  de  moraillons 
à  cadenats  qui  ferment  les  dits  tonneaux. 

c  Les  dits  tonneaux  sont  peints  et  appartiennent  à  la 
Compagnie  de  la  Thériaque,  sur  lesquels  est  écrit  : 
Theriaga.  magna  Androma>ghi  Sbnioris  1730  (1).  » 

Aucun  de  ces  deux  vaisseaux  ne  répond  à  celui  dont  il 

(1)  M.  Franklin  dans  son  volume  les  Médecins,  faisant  partie  de  la  Vie 
privée  d'autrefois^  dit  que  jusqu*à  la  Révolution  on  voyait  à  l'École  de  phaiw 
^macîe,  encadrant  la  porte  de  la  salle  consacrée  aux  assemblées  de  la  corpo- 
ration <  deux  grandes  tonnes  de  Thériaque  pesant  chacune  1500  livres  et 
Jwrû.  de  Pkam.  ei  ie  ChniL,  5«  sÉaiE,  t.  XXV.  (!«'  mai  1891}  ^9 


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—  442  — 

s'agit  aujourd'hui.  Celui-ci  est,  en  effet  {fig.  l),une  grande 
jarre  en  terre,  en  forme  de  barrique,  d'une  hauteur  de 
88  centimètres,  d'un  diamètre  de  37  centimètres  à  l'ou- 


..    .  Fig.  1. 

verture  supérieure,  de  62  centimètres  dans  son  plus  grand 
diamètre,  vers  le  milieu  de  la  hauteur.  Il  porte  à  son  pour- 

fermées  par  dos  cadeiiats  »  {Thiéry-Guide  des  amateurs  et  des  étrangen 
\oyageurs  à  Paris,  i782,  2  vol.  in-12;  1. 11,  p.  212).  —  Ce  sont  les  mêmeî' 
vaisseaux  que  ci-dessus.  11  y  a  seulement  erreur  sur  la  place  où  ils  se  trott- 
vaienU 


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—  4i3  - 

tour  supérieur  un  cercle  en  fer,  «ùr  lequel  6'attache  par 
une  charnière  un  couvercle  en  bois,  cerclé  également  de 
fer,  et  portant  iroîs  pièces  de  fer  saillantes,  percées  d*ane 
ouverture,  correspondant  à  des  pièces  analogues  du  cercle 
inférieur,  et  dans  lesquelles  peut  s'engager  la  branche 
mobile  d^un  cadenas. 

Le  vase  porte  l'inscription  :  Therlaca  Andromachi;  les 
trois  cadenas,  qui  y  étaient  attachés,  indiquent  qu'il 
devait  y  avoir  trois  clefs  remises  à  trois  personnes  diffé- 
rentes, probablement  aux  trois  gardes  en  exercice  (1). 

Le  vase  a  été,  depuis  la  fin  du  siècle  dernier,  dans  l'ofii- 
cine  de  Trusson  (rue  de  la  Montague-Sainte-Geneviève,'i8), 
qui  a  eu  pour  successeurs  Moutillard,  Huraut,  Buirat, 
—  enfin  M.  Monnier,  Dans  cet  intervalle,  la  pharmacie 
avait  changé  de  place  :  la  rue  des  Écoles  ayant  sup- 
primé llmmeuble,  elle  avait  été  transportée  dans  la  rue 
Soufflot,  3,  où  est  actuellement  M.  Monnier. 

Les  archives  de  Tancienne  corporation,  puis  celles  du 
Collège  (2),  nous  permettent  de  refaire  dans  ses  traita  es- 
sentiels rhistoire  de  la  préparation  publique  et  officielle 
de  la  Thériaque  à  Paris. 

Nous  lisons  dans  V Histoire  générale  des  Drogues,  de  Pomet  : 

«  Les  Vénitiens  se  sont  acquis  depuis  quelques  siècles 
la  réputation  d'être  les  seuls  qui  avaient  la  véritable  ma- 
nière de  préparer  la  Thériaque,  et  à  présent  les  apothi- 
caires de  Montpellier  en  préparent  une  si  grande  quantité 

<1)  La  traditioB  la  plus  i*épanduo  est  que  les  trois  clefs  étaient  confiées, 
l'une  à  Tun  des  gardes  de  la  Compagnie  des  apothicaires,  l'autre  au  doyen  do 
la  Faculté,  la  troisième  à  un  des  magistrats  de  la  ville.  Cette  interprétation 
ne  concorde  pas  avec  l'attestation  du  doyen  de  la  Faculté,  que  nous  verrons 
plus  bas,  de  laquelle  on  doit  conclure  que  ce  sont  les  membres  de  la  Compa- 
gnie dea  apothicaires  qui  ouvraient  le  vase.  Celle  que  je  mets  en  avant  me 
semble  bien  confirmée  par  le  fait  établi  dans  la  délibération  du  18  décembre 
1717,  que  les  elefs  d'un  colfre-fort,  contenant  les  valeurs  de  la  Compagnie  0t 
ayant  aussi  trois  cadenas,  étaient  confiées  aux  trois  gardes  en  charge. 

(8)  Nous  possédons,  entre'autres,  la  série  des  délibérations  delà  Compagnie 
et  dur  Collège,  depuis  1677  jusqu*en  179....  Toutes  les  citations  que  nous 
ferons  eUdessous  sont  tirées  de  ces  registres. 


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r 


-  444  — 

que  Ton  ne  voit  dans  Paris  autre  chose  que  des  barils  de 
Thériaque. 

c  Je  puis  assurer,  pour  l'avoir  faite  plusieurs  fois 

moi-même  à  Montpellier,  qu'elle  est  préparée  avec  toute 
l'exactitude  possible  (t).  » 

Aussi  la  réputation  de  cette  Thériaque  s'étendait  au  loin 
et  le  débit  s'en  faisait  aux  grandes  foires  de  Beaucaire  et 
de  la  Guibray,  faubourg  do  Falaise,  aussi  bien  que  dans 
toutes  les  grandes  villes  de  France.  Malheui'eusement  ces 
produits  n'avaient  pas  tardé  à  être  falsifiés  et  le  moindre 
des  inconvénients  était,  au  dire  de  Pomet,  que  la  vraie 
Thériaque  fut  additionnée  d'une  grande  quantité  de  miel 
cuit,  et  «  ainsi  ceux  qui  croyaient  en  avoir  six  livres  n'en 
avaient  qu'une.  » . 

Ce  furent  ces  adultérations  qui  poussèrent  les  honnêtes 
apothicaires  de  Paris  à  la  fabriquer  eux-mêmes.  Moyse 
Charas  (2)  fut  le  premier  à  la  composer,  après  exposition 

<1)  Pomet,  HùL  gén,  des  Drogues,  1794,  2*  partie,  p.  60  et  61. 

(2)  A  la  saite  de  son  ouvrage  Thériaque  (TAndromachus,  publié  à  Paris, 
en  17S5,  Moyse  Charas  donne  une  très  curieuse  Relation  de  ce  qui  s'est 
passé  en  une  nouvelle  composition  de  Thériaque  que  V auteur  de  ce 
Livre  a  fait  en  public.  Go  récit  mérite  d'être  lu  en  entier,  nous  n'en  don- 
nerons qu*un  ou  deux  fragments.  Après  en  avoir  reçu  l'autorisation  de  M.  de 
La  Reynie,  lieutenant  général  de  police,  Charas  fait  poser  dans  les  lieux  accou- 
tumés de  Paris  l'aliche  svivante  : 

«  Deo  favenle  Mosbs  Charas  fratris  unici  Régis  Pharmacopoèus  ordi- 
narius,  Thcrjacse  Andromachi  Senioris  compositioncm  iterum  aggrcssuros, 
Ex  variis  raundi  rogionibus  translata,  siugula,  légitima,  et  exqoisita  Phar- 
maea,  nec  non  remotis  omnibus  antiquorum  erroribus,  Juxta  propriam  et 
miper  in  lucem  editam  mcthodum,  veris  artis  legibus  prœparata,  pnblice 
euponet,  et  per  dies  quindecim,  a  secunda  ad  quintam  de  meridie,  non  tantum 
Pharmacie  studiosis,  aod  et  curiosis  omnibus  rc  et  verbo  satisfacere  cona- 
bitur;  His  finitis,  pn»sentibus  quibus  honorari  poterit,  Doctoribus  medicis  cl 
Pharmacopoêis,  ex  pouderatis  omnibus  terendorum  puUerem  suscipiei,  orte- 
roram  pnsparationcm  neceasariam  molictur,  et  ipsa  légitima  methodo,  polvc- 
rum  et  slngulorum  omnium  mixturam  et  unionem  per^get,  et  vase  idaneo 
Compositionem  debitis  vicibus  agitandam  recondet.  Incipiet  vigcsima  prima  die 
mensis  octobris  1669  i». 

Charas  décrit  ensuite  les  opérations  faites  en  présence  de  H.  de  La  Reynie, 
du  Procureur  du  Roy,  du  Doyen  et  des  Professeurs  de  la  Faculté  de  Méde- 
cine, des  Gardes  apothicaires  et  d*une  nombreuse  assemblée,  pendant  plusieon 


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—  445  — 

et  démonstration  publiques,  et  Pomet  ajoute  que  a  pour 
ne  pas  s'exposer  à  être  trompé  on  pourra  se  servir  de  la 
Thériaque  que  plusieurs  personnes  d'honneur  ont  com- 
posée à  Paris  avec  succès,  comme  MM.  Charas  père,  Geof- 
froy, Josson,  Boulduc  et  Rouvière,  à  qui  j*en  ai  vu  préparer 
avec  tous  les  soins  imaginables.  Je  puis  aussi  assurer  avec 
vérité  en  avoir  fait,  au  mois  de  mars  1688,  une  quantité 
considérable,  sans  aucun  substitut  et  avec  les  drogues  les 
plus  belles  et  les  mieux  choisies  que  Ton  puisse  jamais 
voir,  et  de  pliis  c'est  qu'elles  avaient  été  destinées  pour 
un  chef-d'œuvre  (1).  » 

Bientôt  ce  ne  sont  plus  des  pharmaciens  isolés  qui  pré- 
parent le  médicament. 

Le  3  mai  1700,  six  ans  après  la  publication  de  l'ou- 
vrage de  Pomet,  la  Compagnie  des  marchands  apothi- 
caires et  épiciers  «  a  délibéré  et  résolut  tout  d'une  voix 
que  pour  le  bien  public  et  pour  Ihoneur  du  corps  et  com- 

séances  consécutives,  et  il  termine  par  le  :  Certificat  de  Messieurs  les  Doc- 
teurs de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  y  et  de  Messieurs  les  Gardes 
de  la  Pharmacie  : 

«  Nous,  Doyen,  Exdoyen,  Docteurs  Regens  de  la  Faculté  de  médecine  et  les 
trois  Gardes  de  la  Pharmacie,  députez  par  Tordre  de  M.  de  La  Reynie,  lieu- 
tenant général  de  la  police  de  cette  ville  de  Paris,  certifions  que  M.  Motse 
Charas,  apothicaire  ordinaire  de  M.  Frère  unique  du  Roy,  a  dispensé  et 
parachevé  en  nôtre  présence  publiquement  la  composition  de  trois  cents  livres 
de  Thériaque,  selon  la  description  d'Andromacus,  qui  a  esté  faite  avec  une 
exacte  et  très  curieuse  élection  et  préparation  de  tous  les  Ingrediens,  dont 
nous  avons  esté  très  satisfaits,  approuvans  avec  louange  le  choix  très  particu- 
lier de  tous  les  remèdes,  et  aussi  la  préparation  qui  en  a  esté  faite  selon  les 
meilleures  règles  de  la  Pharmacie,  spécifiées  et  déclarées  par  ledit  sieur 
Charas  au  Traité  qu*il  en  a  composé  avec  grand  sçavoir  et  expérience.  Ce 
qu*étant,  nous  attestons  que  cette  composition  de  ladite  Thériaque  est  très 
excellente,  et  qu'elle  peut  surpasser,  sans  exception,  par  ses  rares  vertus  et 
bonnes  qualîtez,  toutes  les  autres  compositions  de  cette  nature.  En  foy  de 
quoy  nous  avons  signé  le  présent  certificat  et  y  avons  fait  apposer  le  Seau  de 
nôtre  Faculté  et  celuy  de  ladite  Pharmacie,  et  le  tout  pour  le  bien  public. 
Fait  à  Paris  ce  22  may  1670.  Jean  Garbe,  Doyen  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Paris,  Lb  Vignon  Antiquior  Decanus,  Le  Mercier  Nuper  Antiquior 
Pharmacix  Professory  Renault  Garde,  Gamare  Garde,  De  la  Riviârb 
Carde.  » 

(1)  Pomet,  làc,  cit. 


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—  416  — 

munauté  on  ferait  publiquement  chaque  année  ou  du  moins 
dé  deux  en  deux  ans,  les  compositions  appelées  foraines, 
qui  sont  le  Mithridat  la  Thériaque  les  confections  alk«rmes 
et  hyajcinte  afin  doster  le  prétexte  et  le  moyen  à  ceux  qui 
les  falsifient  de  tromper  le  public  en  distribuant  comme 
ils  font  actuellement  des  compositions  défectueuses  indi- 
gnent d'entrer  dans  le  corps  humain  et  qui  nont  pour  tout 
mérite  que  le  nom  que  leur  donnent  impunément  ceux  qui 
en  sont  les  autheurs  et  les  distributeurs. 

«  Pour  prévenir  dans  la  suitte  un  abus  si  préjudiciable 
à  la  santé  et  au  public,  la  Compagnie  a  résolut  de  com- 
mencer cette  année  à  faire  publiquement  la  Thériaque 
dans  la  grande  salle  du  Jardin  de  la  Communauté  qui  sera 
exposée  à  la  Censure  de  tous  ceux  qui  voudront  prendi^e 
la  peine  den  vèoir  la  dispensation,  aussy  bien  que  le  mé- 
lange qui  se  fera  de  même  publiquement  afin  que  per- 
sonne ne  puisse  douter  un  seul  moment  de  la  probité  et 
exactitude  avec  lesquelles  on  a  dessein  de  composer  cet 
antidote  aussy  bien  que  toutes  les  autres  compositions  et 
cela  en  présence  de  messieurs  les  magistrats  qui  seront 
1res  humblement  supliés  par  les  gardes  defl*y  trouver  sil 
leur  plaît,  —  Le  tout  se  fera  au  nom  et  frais  de  la  Com- 
pagnie et  sera  libre  à  chaque  confrère  den  prendre  la  quan- 
tité dont  il  aura  besoin  au  prix  quelle  reviendra,  dont  ou 
tiendra  un  registre  où  mémoire  de  la  dépence  très  juste 
et  très  exacte.  » 

Le  10  juin  1730,  rassemblée  générale  prend  une  décision 
analogue  pour  la  confection  de  la  Thériaque  dans  le  cou- 
rant de  Tannée. 

M.  Monnier  nous  a  remis  deux  exemplaires  d'une  sorle 
de  prospectus,  qui  se  rapporte  à  cette  période.  C'est  une 
feuille  imprimée,  portant  en  tête  le  cachet  de  la  Compa- 
gnie [fig.  2);  au  milieu,  les  armes  :  palmier  sur  des  rochers, 
entouré  d'un  serpent,  et  la  devise  :  Versantur  his  tribus; 
autour,  en  exergue  :  «  Thériaque  de  la  Compagnie  des 
maîtres  apoticaires  de  Paris.  » 

Suivent  les  Propriétez  et  usages  de  la  Thénaque;  puis 
l'attestation  suivante  : 


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—  447  — 

c  Nous  soussignés  Doyens,  Professeurs  en  Pharmacie, 
et  Docteurs  Regens  de  la  Faculté  de  médecine  en  l'Uni- 
versité de  Paris,  députés  par  la  dite  Faculté  pour  assister 
à  la  préparation  de  la  Thériaque  que  les  Maîtres  Apoti- 
caires  de  Paris  ont  fait  en  leur  Jardin;  Certifions  que 
toutes  les  drogues  belles  et  bien  choisies  ont  été  fidèlement 
pesées  et  artistement  mélangées  en  présence  des  Magis- 
trats, et  sous  nos  yeux,  et  qu'après  les  avoir  laissé  fer- 
menter pendant  une  année,  nous  nous  sommes  transportés 
une  seconde  fois  dans  la  Salle  de  leur  Jardin,  où  nous 


l'ig.  % 

ayant  ouvert,  en  présence  des  mêmes  Magistrats,  le  vais- 
seau dans  lequel  la  dite  Thériaque  avait  été  renfermée, 
nous  Favons  trouvée  de  la  couleur,  consistance  et  odeur 
requises,  c'est-à-dire  dans  sa  perfection,  et  lui  avons 
accordé  notre  approbation  :  en  foy  de  quoy  nous  avons 
signé  le  présent  Certificat;  à  Paris,  ce  25  octobre  1731. 
—  H.-T.  Baron,  doyen  ;  P.  Afiforty,  professeur  en  phar- 
macie; Reneaume;  Caron,  ancien  doyen;  Finot,  profes- 
seur en  pharmacie;  Laleu,  professeur;  Bailly;  Millet.  » 
Une  attestation  en  tout  semblable,  à  la  seule  différence 
de  la  date,  14  août  1738,  et  des  signatures  : 


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^  448  — 

'  A  L.-C.  Bocardelin,  doyen;  Bertrand,  professeur  en 
pharmacie;  Col  de  Vilars,  professeur  en  pharmacie; 
Peaget,  ancien  professeur  en  [pharmacie  ;  Millet,  ancien 
professeur  en  pharmacie  ;  Le  Hoc.  » 

[À  suivre,) 


E$sai  rapide  des  bicarbonates  alcalins;  par  M.  G.  Patkin. 

La  pharmacie  fait  un  usage  courant  des  bicarbonates 
alcalins;  le  Codex  a  conservé  le  bicarbonate  de  potasse 
dans  la  potion  de  Rivière,  et  le  bicarbonate  de  sonde  est  la 
base  d'un  certain  nombre  de  poudres  et  solutions  dites 
alcalines;  on  les  préfère  aux  carbonates  neutres  et  aux 
alcalis  libres  parce  qu'ils  sont  exempts  de  toute  action 
caustique,  et  la  thérapeutique  les  utilise  tantôt  en  vertu 
de  leurs  propriétés  alcalines,  tantôt  en  vue  d'obtenir,  grâce 
k  la  mise  en  liberté  de  leur  acide  carbonique^  une  ânes- 
thésie  de  la  muqueuse  gastrique  et  la  cessation  de  vomis- 
sements. Il  importe,  dans  ce  dernier  cas,  que  le  bicar- 
bonate puisse  dégager  la  quantité  maximum  d'acide  car- 
bonique, ce  qui  exige  qu'il  soit  exempt  de  carbonate 
neutre,  qui  pourrait  en  outre  contenir  une  certaine  pro- 
portion d'eau  de  cristallisation  qui  ne  se  trouve  pas  dans 
le  bicarbonate;  tel  est  le  cas  du  bicarbonate  de  soude.  De 
là  la  nécessité  de  procéder  à  l'essai  des  bicarbonates  et 
d'y  rechercher  la  présence  des  carbonates.  Le  procédé 
le  plus  rigoureux  qui  ait  été  indiqué  consiste  à  doser 
l'acide  carbonique,  que  celui-ci  soit  mis  en  liberté  par 
l'ébullition  ou  par  un  acide;  dans  le  premier  cas,  une 
moitié  seulement  de  l'acide  carbonique  se  dégage,  la  toia-- 
lité  dans  le  second.  Mais  ce  procédé  suppose  une  manipu- 
lation, facile  il  est  vrai,  mais  enfin  une  manipulation,  et 
il  était  désirable  de  posséder  un  t'éactif  qui  permit  par  un 
essai  simple  et  rapide  en  môme  temps  que  sensiblOt  de 
constater  la  présence  de  carbonate  neutre  dans  un  bicar- 
bonate; c'est  ce  qui  a  conduit  à  l'emploi  du  tulfate  de 
magnésie  que  Ton  trouve  indiqué  daus  tous  les  ouvrages 
classiques^ 


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—  449  — ' 

'  «  On  décèle,  dit  Baudrimont  à  propos  du  bicarbonalè 
«  de  potasse,  le  carbonate  neutre  par  une  solution  de  sul- 
a  fate  de  magnésie  gui  y  produit  aussitôt  un  précipité 
«  blanc.  »  Et  plus  bas  :  «  Le  bicarbonate  de  soude  mal 
<r  préparé  peut  contenir  du  carbonate  neutre  de  soude,  dont 
<c  la  présence  se  décèle  facilement  comme  dans  le  bicar- 
«  bonate  de  potasse  à  Taide  du  sulfate  de  magnésie.  » 
En  appliquant  ce  procédé,  qui  est  celui  généralement 
employé,  on  trouvera  bons  tous  les  bicarbonates,  à  moins 
qu'ils  ne  contiennent  une  proportion  énorme  de  carbonate 
neutre  ;  alors  seulement,  ainsi  que  nous  nous  en  sommes 
assurés,  apparaîtra  le  précipité  par  les  sels  de  magnésie. 

Nous  avons  fait  des  solutions  mixtes  de  bicarbonate  de 
soude  et  de  carbonate  neutre,  et  nous  avons  vu  qu'un 
bicarbonate  additionné  de  son  poids  de  carbonate  neutre 
de  soude  cristallisé  ne  précipitait  pas  par  le  sulfate  de 
magnésie.  Bien  plus,  on  a  fait  deux  solutions  :  Tune  con* 
tenant  8«  par  lOO'"''  de  carbonate  neutre  cristallisé,  Tautre 
2<  de  bicarbonate  également  par  100*^  et  Ton  a  précipité 
lO**"  de  la  première  par  un  excès  de  sulfate  de  magnésie; 
il  a  suffi  d'ajouter  alors  6^^  de  la  seconde  pour  redissoudre 
le  précipité  de  carbonate  magnésien.  Le  sulfate  de  magné- 
sie est  donc  un  mauvais  réactif,  et  la  cause  en  est  bien 
simple,  le  carbonate  neutre  en  présence  de  bicarbonate 
forme  un  sesquicarbonate  qui  ne  précipite  pas  le  sulfate 
de  magnésie. 

Il  est  très  facile  de  constater  que  le  carbonate  neutre  ne 
reste  pas  tel  en  présence  du  bicarbonate,  il  n'y  a  qu'à  le 
mettre  en  contact  avec  du  calomel;  en  présence  de  car- 
bonate neutre  le  chlorure  mercureux  noircit  immédiat 
tentent;  au  contraire,  il  ne  change  pas  de  couleur  en  pré- 
sence d'une  solution  de  carbonate  neutre  additionnée  de 
bicarbonate,  pourvu  jwe  la  proportion  de  carbonate  ne  dépasse 
pas  celle  qui  exige  la  formation  de  sesquicarbonate;  le  calomel 
noircirait  alors,  et  le  sulfate  de  magnésie  serait  précipité. 

L'emploi  du  sulfate  de  magnésie  est  donc  à  rejeter  et 
nous  conseillons  de  le  remplacer  par  une  solution  alcoolique 
excessivement  étendue  de  phénolpktaléine.  Une  solution  de 


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—  450  — 

Mcarbonaté  pur  reste  incolore  ea  présence  de  phéûolphta- 
léine,  ou  du  moins  ne  donne  qu'une  teinte  rosée  très 
faible,  et  disparaissant  par  Faddition  de  quelques  gouttes 
d'une  solution  d'acide  carbonique;  lorsque  le  bicarbonate 
contient  du  carbonate  neutre  même  en  très  faible  quantité, 
la  phénolphtaléine  produit  une  coloration  rose  tendre  et 
intense  qui  ne  disparait  que  par  une  addition  de  solution 
d'acide  carbonique  proportionnelle  à  la  quantité  de  car- 
bonate neutre. 

L'essai  est  donc  très  sensible,  rapide  et  simple  :  faire 
dissoudre  5*  de  bicarbonate  dans  100^  d'eau  distillée,  par 
exemple,  et  verser  dans  une  partie  de  cette  solution  un 
peu  de  phénolphtaléine;  donc  le  bicarbonate,  donnant  une 
•coloration  rose  un  peu  intense,  devra  être  considéré  comme 
<:on tenant  du  carbonate  neutre.  En  appliquant  cet  essai 
aux  différents  bicarbonate  du  commerce,  nous  avons  cons- 
taté que  le  bicarbonate  de  potasse  colore  à  peine  la  phénol^ 
phtaléine;  cette  pureté  résulte  de  son  mode  de  préparation 
même;  les  cristaux  ne  se  forment  et  ne  se  séparent  qu'au- 
tant que  le  carbonate  neutre  a  été  transformé  en  bicar- 
bonate; le  bicarbonate  de  soude  colore  un  peu  plus  la 
jphénolphtaléine  et  on  a  une  teinte  légèrement  lie  de  vin,  ce 
•qui  tient,  d'une  part,  à  ce  que  les  cristaux  de  carbonate  de 
soude  peuvent  n'être  pas  transformés  en  bicarbonate  d'une 
manière  absolument  parfaite  et,  d'autre  part,  à  une  disso- 
ciation, très  faible  il  est  vrai,  du  bicarbonate  de  soude  en 
solution. 

Ajoutons  qu'il  est  d'autres  impuretés  qui  se  trouvent 
fréquemment  dans  les  produits  du  commerce,  tels  que 
chlorures  et  sulfates  réunis  et  seuls.  Nous  avons  trouvé 
principalement  des  chlorures  dans  le  bicarbonate  de  soude, 
des  sulfates  dans  le  bicarbonate  de  potasse. 

Le  phénolphtaléine  permet  de  faire  un  essai  qualitatif 
extrêmement  rapide  des  bicarbonates,  mais  elle  peut  éga- 
lement servir  d'indicateur  pour  un  essai  quantitatif  (AfocAr. 
Alcalimétrie,  1888),  a  été  appliquée  aussi  au  dosage  de 
l'acide  carbonique  libre  [Bretet  Journal  de  Ph.  et  Chimie, 
t.  XXni,  p.  339).  Nous  n'insisterons  pas  davantage  sur  les 


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—  451  — 

procédés  de  dosage  qui  sont  inutiles  dans  le  cas  présent, 
les  bicarbonates  alcalins  devant  être  exempts  de  carbonate 
neutre. . 

En  résumé,  il  convient  de  renoncer  à  l'emploi  du  sul- 
fate de  magnésie  dans  Tessai  des  bicarbonates  alcalins,  et 
<le  substituer  à  ce  sel  la  phtaléine  de  phénol  qui  n'est  pas 
■colorée  par  les  bicarbonates  et  vire  au  rose  par  les  car- 
bonates neutres,  même  en  présence  de  bicarbonates  ;  Tessai 
«st  rapide,  simple  et  sensible;  on  le  pratiquera  de  la 
manière  suivante  :  faire  dissoudre  U  de  bicarbonate  à  essayer 
dans  20«  d^eau  distillée  et  y  verser  quelques  gouttes  d'une  solu- 
tion très  étendue  de  phénolphtaléine,  il  se  produira  générale- 
ment  une  teinte  rosée  très  faible  qui  disparaîtra  par  V addition 
4e  quelques  gouttes  d'une  solution  d'acide  carbonique  ;  Tacide 
carbonique  peut  être  remplacé  par  un  acide  quelconque, 
quelques  gouttes  d'une  solution  contenant  1»  HCl  pour  100 
doivent  produire  la  décoloration.  Dans  Fessai  du  bicar- 
bonate de  soude  vingt  gouttes  d'acide  chlorhydrique  au  ^U 
^sont  plus  que  suffisantes  pour  que  la  solution  additionnée 
de  phénolphtaléine  devienne  incolore. 


Loi  de  Vabsoiption  de  Toxyde  de  carbone  par  le  sang  d'un 
mammifère  vivant;  par  M.  N.  Gréhant  (1). 

Au  lieu  de  chercher  à  doser  Toxyde  de  carbone  contenu 
en  petite  quantité  dans  Tair,  en  faisant  passer  le  mélange 
dans  un  volume  donné  de  sang  placé  dans  un  flacon,  soit 
à  la  pression  ordinaire,  soit  à  la  pression  de  plusieurs 
atmosphère,  j'ai  trouvé  qu'il  est  bien  préférable  et  bien 
plus  physiologique  d'opérer  chez  un  animal  vivant  auquel 
je  fais  respirer  le  mélange  ;  voici  comment  je  réalise  mes 
expériences  comparatives  i 

Je  découvre  chez  un  chien  une  artère  carotide,  je  lie  le  bout  périphérique, 
j'applique  sur  le  bout  central  le  compresseur  du  docteur  François-Franck  et 
je  fixe  dans  le  vaisseau  un  ajutage  métallique  muni  d'un  tube  de  caoutchouc 
fermé  par  une  baguette  de  verre  plein;  j'aspire  à  Taide  d*une  seringue  de 
physiologie  25"^*  de  sang  artériel  qui  est  immédiatement  injecté  dans  mon 
appareil  d'extraction  des  gaz  du  sang;  je  recueille  les  gaz  dans  une  cloche 


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if^^^p^^^JÇJfgW^- 


f.  —  452  - 

É^  divisée  en  centimètres  cubes  et  en  dixièmes  de  centimètre  cube,  terminée  k 

~  la  partie  inférieure  par  une  extrémité  élargie. 

D'autre  part,  j'ai  rempli  de  300>**  d*air  mesurés  avec  un  compteur  k  gaz  an 
1^-  grand  sac  de  caoutchouc  dans  lequel  je  fais  passer  300^  d*oxyde  de  carbone 

^'''  pur  pour  composer  un  mélange  à  ^fn  i  ^^  ^^^^  V^^  ^^  mélange  k  ^hi  >  ^ 

75*"  pour  un  mélange  à  j^,  on  seulement  30^  pour  un  mélange  k  ^,iif. 
^  Les  parois  du  sac  sont  mises  en  mouvement  afin  que  le  mélange  devienoa 

^;  homogène  ;  l'animal  respire  dans  le  sac  k  Taide  d'une  muselière  de  caoutchoac 

^,  et  d'un  appareil  k  deux  soupapes  métalliques  de  Yerdin  qui  n'offre  aucune 

Jr".  -  résistance. 

fà_^'  Après  une  demi-heure,  je  fais  une  deuxième  prise  de  sang  artériel  doot 

^^^  j'extrais  les  gaz  k  40*  seulement;  puis,  j'introduis  dans  le  ballon  récipient 

A^^;  '  25*"  d'acide  acétique  k  8"  que  j'ai  fait  bouillir  pour  chasser  les  gaz  qu'il  con- 

y.'  ^  tenait  ;  j'immerge  le  ballon  dans  l'eau  bouillante  et  j'obtiens  le  dégagement 

complet  de  l'oxyde  de  carbone  que  je  recueille  dans  une  petite  cloche  graduée 
^■!^.  spéciale  qui  permet  d'apprécier  exactement  les  vingtièmes  de  centimètre  cube; 

1^  _  le  gaz  obtenu  contient  toujours  de  l'acide  carbonique  que  l'on  absorbe  par 

la  potasse,  un  peu  d'oxygène  que  l'on  absorbe  par  l'acide  pyrogaliique,  pois 

on  passe  du  mercure  sur  l'eau  et  l'oxyde  de  carbone  est  absorbé  par  l'agilt- 

tion  avec  du  protochlorure  de  cuivre  dissous  dans   l'acide  chlorhydriqoe  ; 

voici  le  tableau  des  résultats  qui  ont  été  obtenus  sur  des  chiens  différents  et 

qui  ont  été  rapportés  k  100<^  de  sang  : 

Gaz  du  sang  artériel  normal.  Gaz  du  %ang  partiellement 

oxycarbone. 


ProportiODs 
du 

co». 

Oxygène. 

AxoM. 

milange. 

C0«. 

Ox]t(èM. 

Axote. 

CO. 

40,1 

«,4 

1,5 

88,9 

18,2 

*,5 

5,5 

45,9 

.21,8 

1,5 

tbW 

51,8 

15,3 

i.5 

2,8 

40 

w,« 

1,8 

i 
*o«* 

32,8 

13,4 

1,8 

1,7 

40,4 

88.7 

1,5 

1 

»0** 

40,4 

21,6 

i.s 

l.î 

On  voit  que  le  deuxième  échantillon  de  sang  contient 
toujours  moins  d'oxygène  que  le  premier,  mais  le  fait 
le  plus  important  sur  lequel  je  désire  appeler  Tattention 
TAcadémie  résulte  de  l'examen  des  nombres  qui  représen- 
tent Toxyde  de  carbone  dégagé  qui  sont  exactement  propor- 
tionnels aux  quantités  de  gaz  toxique  introduites  dans 
Tair,  d'où  je  conclus  que  toxyde  de  carbone  se  dissout  dam 
les  globules  du  sang  en  obéissant  à  la  loi  de  Dallon, 

En  appliquant  cette  loi,  si  Ton  fait  respirer  à  un  animal 
pendant  une  demi-heure  un  mélange  ne  renfermant  que 
îTooô»  100"  de  sang  devraient  absorber  0**,55  d'oxyde  de 
carbone,  et  l'expérience  directe  m'a  donné  0",6* 


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—  453  — 

Application.  —  On  chauffe  actuellement  les  v< 
avec  des  briquettes  de  charbon  aggloméré  qui  dé 
beaucoup  d^oxyde  de  carbone,  comme  Font  démontr 
professeur  Gautier  et  M.  le  D'  Galippe  et  comme 
reconnu  moi-même  ;  j'ai  voulu  rechercter  qu'elle  pc 
ta  proportion  de  ce  gaz  dans  une  voiture  maintenue  i 
et  qui  était  chauffée  par  une  briquette  qui  fut  alli 
dix  heures  du  matin;  cinq  heures  plus  tard,  un 
préparé  comme  je  Tai  indiqué,  a  été  introduit  d 
voiture  et  Ton  fit  une  course  de  trois  quarts  d'hei 
deuxième  échantillon  de  sang  artériel  contenait  dai 
de  sang  O'"'',?  d'oxygène  en  moins,  mais  il  renferma 
lement  0*^,3  d'oxyde  de  carbone  qui  correspondait  à 
portion  extrêmement  faible  de  ^-^^  d'oxyde  de  C£ 
dans  l'atmosphère  de  la  voiture. 


Action  de  la  formaldéhyde  sur  les  vins; 
par  MM.  Jablin-Gonnet  et  de  Raczowki. 

Si  dans  un  vin  où  Ton  a  dosé  l'alcool  on  ajoute  au 
liquide  ne  contenant  plus  que  les  matières  col< 
n«'iturelles  ou  artificielles  et  les  autres  produits  du  v 
solution  d'une  liqueur  Contenant  50«'  par  litre  de  J 
déhyde  (OH'O).  Si  on  porte  le  tout  au  bain -marie  o 
voir  au  bout  d'un  certain  temps  un  précipité  se  pr< 
lequel  ne  tarde  pas  à  se  déposer  sous  forme  de  la 
fond  du  récipient.  Ce  sont  les  matières  colorantes 
^ui  se  sont  précipitées  totalement.  Après  avoir  déc 
liquide  on  voit  qu'il  est  teinté  légèrement  de  rose. 

On  a  d'abord  opéré  sur  un  vin  ne  contenant 
matières  colorantes  artificielles  ;  les  résultats  ont 
suivants  :  ... 

Ce  vin  duquel  au  préalable!  on.' avait  extrait  l'ai 
-été  additionné  de  10**  de  la  liqueur  titrée  de  formald 
après  une  chauffe,  au  bain-marie,  de  2  heures 
décanté;  la  liqueur  décantée  était  rose.  La  laque 
^  été  recueillie  et  analysée,  elle  nous  a  monti 
i'œnocyamine  en  était  la  base  principale. 


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—  454  — 

Nous  avons  continué  les  opérations  ordinaires  du  vin 
qui  nous  ont  donné  les  résultats  suivants  : 

Analyse  du  vin  sans  la  formaldéhyde.  Avec  la  formaldéhyde. 

Alcool 8,6  8,6 

Extrait  ii  400 18,i4  12,24 

—      dans  le  vide 24,9  » 

Sucre  réducteur 1,72  1,72 

Sulfate  de  potasse 1,11  1,10 

Tartre 1,70  1,62 

Cendre 3,16  3,15 

Aciditée«(S0*H^).  .  .  .  .        4,09  4,12 

Déviation  au  polarimèlre.  .          0  0 

On  voit  donc  que  seul  l'extrait  diffère,  mais  que  les  autre» 
résultats  sont  les  mêmes. 

Nous  avons  alors  opéré  avec  un  vin  naturel  mais  coloré 
artificiellement,  lequela  donné  lieu,  en  opérant  de  la  même 
façon,  à  un  précipité,  lequel  filtré,  donne  une  coloration  assez 
forte  due  à  la  fuchsine  ajoutée. 

Nous  présumons  (simple  hypothèse),  qu'il  y  a  eu  oxyda- 
lion  et  précipitation  de  la  matière  colorante  naturelle, 
mais  non  réduction  de  la  matière  colorante  artificielle.,  ce 
qui  est  étonnant  si  Ton  réfléchit  au  pouvoir  réducteur  de 
la  formaldéhyde. 

On  voit  donc  d'après  ces  expériences,  que  dans  une  pro- 
chaine note  ron  rendra  plus  précises  et  plus  nettes,  que 
l'on' peut  fisiire  une  nouvelle  méthode  d'analyse  des  vins 
basée  sur  cette  curieuse  propriété  de  la  formaldéhyde. 

L'analysé  de  ce  vin  fuchsine  à  donné  les  résultats  sui* 
vaïits,  là  matière  colorante  ayant  été  séparée  : 

Avec  la  formaldéhyde. 

•Alcool 9,1  9,i 

Extrait  à  100 15,88  10,2$ 

—      dans  le  vide  ....      22,9  » 

Sucre  réducteur 1,02  1,02               * 

Sulfate  de  potasse 0,88  0,88 

,        .  Tartre 1,40  1,41 

Cendre 3,06  3,00 

Acidité  (S0*H») 3,56  3,60 

Déviation  au  polari mètre.  .0  0                   ' 

Voici  la  méthode  que  nous  proposons  :  supposons  qu^ 
nojis  ayons  au  moins  500*«  de  liquide,  dans  400**  nous 
recherchons  T alcool  Le  résidu  obtenu  est  traité  à  TébulUV 


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—  455  — i. 

tion  pair  la  formaldéhyde,  les  matières  colm^antes  se  préci- 
pitent. 

Dans  la  liqueur  filtrée,  sur  100"  nous  dosons  le  sucre  et 
cela  sans  le  secours  du  noir  animal. 

Dans  100"  nous  dosons  l'acidité  au  moyen  de  la  phtaléine 
dans  un  liquide  incolore,  au  lieu  de  l'ancienne  méthode 
où  la  coloration  du  vin  empêche  la  justesse  du  résultat: 
Bien  entendu  on  ajoute  à  Facidité  trouvée  le  pour  cent  en, 
formaldéhyde.  Dans  ce  qui  reste  de  liquide  on  dose  facile- 
ment les  autres  matières  que  contient  le  vin. 

La  laque  formée  par  la  matière  colorante  traitée  par 
Talcool  amylique  dissout  les  matières  colorantes  solubles 
et  non  transformées.  Après  filtration  ou  réoxydc  ce  qui 
reste  et  on  recherche  à  quelle  classe  de  colorant  appartient 
ce  résidu. 

Les  expériences  que  nous  avons  faites  sur  des  vins 
colorés  avec  la  rosaniline,  la  fuchsine,  le  campéche  et  l'or- 
seille,  nous  donnent  les  résultats  suivants  : 

On  prend  20"  de  vin,  on  Tadditionne  de  10"  de  liqueur^ 
on  titre,  on  porte  ces  liqueurs  à  Tébullition,  on  constate 
les  résultats  suivants  : 

1^  Vin  simple.  —  Se  trouble  en  marron  et  la  mousse  pro- 
duite  par  Tébullition  est  blanche  ; 

2^  Vin  et  rosaniline.  —  Se  trouble  en  devenant  très  foncé 
comme  couleur,  la  mousse  est  violette  ; 

3*  Vin  et  of*seille.  —  L'action  commence  à  froid  au  bout 
de  peu  d'instants;  coloration  vineuse  foncée,  mousse  cou- 
leur d'orseille  ; 

4*»  Campéche.  —  Précipitation  très  longue,  masse  brune, 
mousse  brune; 

5*»  Fuchsine.  —  Se  trouble  en  violet  foncé,  la  mousse 
devient  noire  violette  et  devient  vers  la  fin  moins  violette 
que  le  2. 

Après  filtration  et  dépôt  les  liqueurs  filtrées  sont  : 

1*»  Liqueur  peu  rose' précipité  rouge  vineux  en  laque'; 

2®  Liqueur  rose  légèrement  violacée,  précipité  violet, 
rouge  et  bleu  suivant  l'incidence  ; 

3*^  Liqueur  plus  rose  que  le  1,  précipité  rouge  franc 
adhérent  un  peu  au  verre  ;  '  » 


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.—  4î,6  — 

4*  Liqueur  peu  colorée,  précipité  brun  ; 

5*  Liqueur  violacée,  précipité  rouge  brun,  brun  par 
vision  directe,  rouge  sous  inclinaison  oblique,  adhérent 
au  verre. 

Si  Ton  fait  les  expériences  avec  un  fort  excès  de  formai- 
déhyde  on  n'observe  aucun  changement.  Néanmoins  dans 
les  deux  cas  on  perçoit  toujours  une  légère  odeur  de  CH'O. 

Si  on  traite  les  précipités  obtenus  par  Talcool  amylique, 
qu'on  plonge  des  échantillons  de  laine  et  soie  et  que  Ton 
évapore  rapidement,  on  reconnaît,  suivant  la  méthode 
ordinaire,  les  caractérisations  des  couleurs  introduites,  ce 
qui  prouve  que,  suivant  les  circonstances  où  Ton  opère  et 
le  peu  de  matière  colorante  ajoutée,  Ton  peut,  en  essayant 
par  ce  réactif,  reconnaître  plus  facilement  les  matières 
colorantes  introduites  dans  le  vin;  la  formaldéhyde 
les  précipite  (excepté  quand  il  y  en  a  une  énorme  quan- 
tité). 

Les  auteurs  se  proposent  de  continuer  ces  recherches  et 
de  donner  dans  une  note  prochaine  les  détails  complémen- 
taires, ainsi  que  les  expériences  détaillées  de  ce  sujet  très 
intéressant.  Ils  feront  en  outre  les  mômes  expériences, 
—  cela  est  partie  commencée  —  sur  les  liqueurs  et  spiri- 
tueux dont  la  coloration  est  due  en  partie  aux  dérivés 
4u  goudron  de  houille. 

Action  de  r acide  cyanhydrique  sur  le  calomel; 
par  M.  Cheynet. 

L'action  de  Tacide  cyanhydrique  sur  le  calomel  a  depuis 
longtemps  attiré  l'attention  des  pharmacologistes. 

On  sait  qu'une  solution  de  C'AzH  au  contact  de  calomel 
met  en  liberté  une  certaine  quantité  de  mercure  et  que  la 
liqueur  prend  une  acidité  très  marquée. 

Scheele,  le  premier,  admit  que  dans  cette  réaction  il  se 
formait  du  cyanure  de  mercure,  expliquant  ainsi  la  plus 
grande  toxicité  de  la  liqueur.  La  thermochimie  nous 
démontre  aujourd'hui  que  la  chose  est  exacte. 

Bussy  et  Buignet,  alors  qu'il  n'était  pas  encore  question 
4e  thermochimie,  crurent  pouvoir  nier  la  présence  de 


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—  457  — 

cyanure  de  mercure,  en  se  basant  sur  ce  fait  :  que  si  roii 
distille  la  liqueur,  OyH  passe  à  la  distillation  et  que  le 
résidu  n'est  composé  que  de  bichlorure  de  mercure.  L'ex- 
périence était  exacte,  mais  la  conclusion  était  fausse. 

Nous  savons  aujourd'hui  que  si  HCl  est  déplacé  par 
HCy  en  solutions  étendues,  inversement  HCl  concentré 
déplace  HCy  :  c'est  ce  dernier  cas  qui  se  présente  lorsqu'on 
distille  ou  qu'on  concentre  les  liqueurs  pour  faire  cristal- 
liser le  sel. 

Pour  trancher  la  difiSculté  il  fallait  : 

1*^  Démontrer  que  l'acidité  de  la  liqueur  était  due  à  un 
acide  fort  autre  que  HCy  mis  en  liberté; 

2<>  Isoler  en  nature  une  certaine  quantité  de  cyanure  de 
mercure  produit  dans  la  réaction. 

I.  Le  calomel  et  l'acide  cyanhydrique  isolés  sont  sans 
action  sur  la  tropéoline  :  si  l'on  met  les  deux  corps  en  pr^>- 
scnce,  la  coloration  rouge  intense  que  prend  immédiate- 
ment le  réactif  accuse  la  mise  en  liberté  d'un  acide  fort. 

IL  Si  l'on  traite  à  froid  la  liqueur  par  du  carbonate  d'ar- 
gent, HCl  est  éliminé,  et  après  filtration  et  concentration 
on  obtient  une  cristallisation  nette  de  cyanure  dé  mercure 
contenant  des  traces  de  cyanure  d'argent. 

Au  reste,  même  en  admettant  la  formation  préalable  de 
bichlorure  de  mercure,  on  ne  peut  révoquer  en  doute  la 
présence  de  cyanure  de  mercure  :  si  en  effet  on  ajoute  de 
Tacide  cyanhydrique  à  une  solution  de  sublimé,  la  tro- 
péoline vire  au  rouge  alors  que  les  deux  corps  sont  isolé- 
ment sans  action  sur  ce  réactif. 

On  est  donc  obligé  d'en  conclure  que  HCl  a  été  déplacé 
par  HCy,  qu'une  grande  partie  du  bichlorure  est  passée  à 
l'état  de  cyanure,  et  que  dans  l'action  de  CyH  sur  le  calo- 
mel la  formation  de  bichlorure  ne  peut  être  qu'une  pre- 
mière phase  de  la  réaction.  Suivant  les  règles  de  la  ther- 
mochimie, le  paf  tage  du  mercure  entre  les  deux  acides 
(HCl  et  HCy)  doit  se  faire  proportionnellement  aux  quan- 
tités de  chaleur  que  chacun  d'eux  dégage  dans  la  combi- 
naison.   

/«f».  de  fkgrm.ei  de  Ckim.,.fil'  SÂRIB,  t.  XXV.  (1"  mai  iWt)'        ^W  ^ 

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I 


)':^ 


—  458  — 


MÉDICAMENTS  NOUVEAUX 


Analgène. — Orthozyéthyl-ana-xBonoacétylamidoqmno- 
léine  (1).  —  Lorsqu'on  considère  le  nom  scientiâque  de  ce 
nouveau  médicament,  on  ne  peut  vraiment  pas  en  vouloir 
aux  fabricants  de  lui  avoir  donné  un  nom  simple  et  facile 
à  retenir,  encore  que  ce  nom  à'analghie  ait  beaucoup  de 
ressemblance  avec  celui  à'analgésine  qui  est  en  France, 
comme  Ton  sait,  synonyme  d'antipyrine. 

La  préparation  de  Tanalgène  a  été  inspirée  par  une  idée 
théorique.  On  y  a  été  conduit,  en  effet,  par  cette  suppo- 
sition que  si  on  arrivait  à  combiner  un  groupement  acé- 
tamide  à  la  molécule  d'un  corps  antipyrétique,  on  obtien- 
drait vraisemblablement  un  nouveau  composé  doué  d'une 
plus  grande  activité  physiologique. 

Le  corps  dont  on  est  parti  pour  obtenir  Tanalgène  est 
Vortoxyquinol€lne;Vsi,ndAgéne2iAonc  une  certaine  parenté 
avec  la  kawine^  antipyrétique  qui  n'est  autre  chose  que  le 

^V;.  chlorhydrate  (toxyhydrométhylquinoléine, 

t  L'orthoxyquinoléine    ^•H*(O^H)Az  est   un  phénol   et, 

r:  comme  tel,  peut  être  éthériflé  par  Talcool  éthylique.  Pour 

cela,  d'après  le  procédé  Fischer  et  Renouf,  on  la  traite  à 
chaud  par  1  molécule  1/2  de  soude  caustique  et  1  mole- 

vC  cule  1/2  de  bromure  d'éthyle  en  solution  alcoolique.  La 

?'  réaction  est  la  suivante  : 

e^H'CGH)  Az  +  NaOg  +  e*H»Br  =  NaBr  +  H»e  +  e*H«.G€*H».Az 

On  obtient  ainsi  de  100  à  110  parties  d'éther  éthylique 
de  Torthoxyquinoléine  pour  100  parties  d'orthoxyqui- 
noléine  employées. 

On  ajoute  lentement  et  en  refroidissant  constamment 
cet  éther  à  quatre  à  cinq  fois  son  poids  d'acide  nitrique 
à  1,52  de  densité,  et  lorsque  la  solution  est  effectuée,  on 
achève  la  réaction  en  chauffant  au  bain-marie  : 

€»H».0€*H».Az  +  HAzO'  =  H*e  +  €»H».Ge*H«.A29«A« 

— ^ -« ■ 

'  (i)  Apatheker^Zeitung,  VU,  p.  Ui,  i892, 

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—  459  — 

A  côté  de  ce  dérivé  mononitré,  il  se  fait  de  petites  pro- 
portions d'un  dérivé  binitré  qui  se  sépare  en  premier  lieu 
lorsqu'on  ajoute  de  Teau  aux  produits  de  la  réaction.  On 
filtre  et,  dans  le  liquide  filtré,  on  ajoute  de  nouvelle  eau, 
on  refroidit  et  on  précipite  ainsi  Tazotate  à^ana-nitro-ortho^ 
xyquinoléine  sous  formes  de  petites  aiguilles  jaunes. 

On  rassemble  sur  un  filtre,  on  lave  avec  un  peu  d'eau, 
on  dissout  dans  ce  même  véhicule  et  on  précipite  soit  par 
l'ammoniaque,  soit  par  le  carbonate  de  soude.  Le  dérivé 
nitré  ainsi  obtenu  se  présente  sous  la  forme  de  fines 
aiguilles  microscopiques  jaunes. 

L'oxéthylnitroquinoléine  est  insoluble  [dans  l'eau  et 
soluble  dans  l'alcool.  Elle  fond  à  128*»  lorsqu'elle  a  été 
desséchée.  On  la  traite  par  un  agent  réducteut  (fer  et 
acide  chlorhydrique,  etc.)  et  l'on  obtient  Vortoxyéthyl- 
ana-amidoquinoléine  G*H*.O^G*H*.  AzH»Az+  H'0  qui  cris- 
tallise dans  l'eau  en  lamelles  jaunes  fusibles  à  SO"^*  Ce 
composé,  perd  8,76  p.  100  d'eau  par  dessiccation  et  ne 
fond  plus  alors  qu'à  114*. 

Enfin ,  on  chauffe  Forthoiyéthylanaamidoquinoléine 
ou  son  chlorhydrate  avec  de  l'acide  acétique,  de  l'acétate 
de  soude  et  de  l'anhydride  acétique,  et  Ton  obtient  Variai- 
gène  on  Vorthoxy-éthyl'ana'monoacétyhfnidoquinoléine,  dans 
lequel  le  groupement  €H'GO  remplace  un  atome  d'hydro- 
gène dans  le  groupe  amide. 

En  conséquence,  la  formule  de  constitution  de  l'anal- 
gène  serait  : 

Az  Heoe  H» 


He 


lie 


/\^/\ 


€H 


=  e*»H»^Az*G« 


len 


e         Az 

0€*H» 

L'analgène  se  prend  à  la  dose  de  1^'  dans  les  douleurs 
rhumatismales.  Em.  B. 


1 


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—  460  - 

Camphopyrazolone  (I).  —  L'acide  camphocarbonique, 
découvert  par  Beaubigny,  provient,  comme  on  sait,  de 
l'addition  d'une  molécule  d'acide  carbonique  GO'  aune  mo- 
lécule de  camphre  ordinaire  G**H"0,  addition  qui  s'effec- 
tue, d'après  une  méthode  générale  bien  connue,  en  faisant 
agir  l'acide  carbonique  sur  du  camphre  sodé.  C'est  un 
corps  cristallisé  en  belles  aiguilles  fusibles  à  127-128' 
(Reuter).  D'après  des  recherches  récentes,  cet  acide  n'est 
douée  d'aucune  propriété  physiologique. 

II  n'en  serait  pas  de  même  d'une  combinaison  de  cet 
acide  avec  la  phénylhydrazine  qui  vient  d'être  préparée 
par  Brûhl  etCantzler  et  qui  posséderait  une  grande  activité, 
sur  laquelle,  cependant,  ces  chimistes  n'ont  pas  encore 
donné  de  détails  précis.  C'est  cette  combinaison  qui  a  été 
désignée  sous  le  nom  de  camphopyrazolone. 

Pour  préparer  la  camphopyrazolone,  on  part  de  l'acide 
camphocarbonique  dont  on  fait  d'abord  Téther  éthyliquc. 
Pour  cela,  on  sature  de  gaz  chlorhydrique  une  solution 
refroidie  par  la  glace  d'acide  camphocarbonique  dans  l'al- 
'cbôl  absolu  (1  p.  1,3/5). 

Au  bout  de  deux  jours,  on  lave  le  produit  de  la  réaction 
avec  un  peu  d'éther  et  de  Teau,  on  enlève  l'acide  campho- 
carbonique qui  n'est  pas  entré  en  réaction  avec  de  la  les- 
sive de  soude  diluée  et,  après  dessiccation  du  produit,  on 
rectifie  dans  le  vide. 

L-éther  élhylcamphocarbonique  est  un  liquide  sirupeux 
incolore,  possédant  une  odeur  agréable  et  distillant  vei^s 
IGT*'  sous  une  pression  de  21"".  Sa  formule  de  constitu- 
tion est  la  suivante  : 

e 


ÏP€ 


H*€ 


GH.eoôeMi» 


=:€'»HÎ*0* 


G 

I 

cil' 


(1)  Pharm.  Zeitung,  XXXYII,  p.  168,  1892. 


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J 


—  461  — 

On  mélange  poids  moléculaires  égaux  de  cet  étber  ei  de 
phénylhydrazine  pure  et  on  chauffe  au  bain-marie.  La 
réaction  commence  immédiatement  avec  séparation  d'eau 
et  d'alcool. 

Au  bout  de  deux  à  trois  beures  elle  est  terminée;  on  en- 
lève les  corps  non  attaqués  en  lavant  la  masse  avec  de 
Tétber.  Cette  masse  se  présente  alors  sous  forme  d'une 
poudre  cristalline,  presque  blancbe.  On  lave  avec  de  la 
ligroïne  et  on  fait  cristalliser  dans  Talcool  très  dilué.  On 
obtient  ainsi  de  fines  aiguilles  blanches  fondant  à  132*^. 
L'analyse  élémentaire  de  ce  c'omposé  conduit  à  la  for- 
mule empirique  G"A**Az*0'.  Gomme  il  perd  H*0  par 
dessiccation  à  105^,  il  s'ensuit  qu'on  a  vraisemblablement 
une  pyrazolone  cristallisée  avec  i  molécule  d'eau  et  que  la 
réaction  a  lieu  comme  l'indique  Téquation  suivante  : 

€H-€8*.6*11' 
(:«H«*<^  I  +€«H».AzH.A7H>=€»''H»«Az*e>+H»0+€*H».GIl 

^  éO  Em.  B. 


Incompatibilité  de  l'antipyrine  et  de  l'eaphorine  (phé- 
nyluréthane);  par  M.  A.  Suchanek  (1).  —  On  sait  que  la 
phényluréthane, 

^^\AzH  (G«H») 

que  Ton  a  appelée  euphorine,  est  depuis  quelque  temps  pré- 
conisée comme  antipyrétique  (2);  on  ne  peut  donc  s'é- 
tonner qu'on  ait  songé  à  l'associer  à  d'autres  médicaments 
analogues  quant  aux  propriétés  thérapeutiques,  avec  l'an- 
tipyrine, par  exemple. 

M.  A.  Suchanek  a  eu  à  exécuter  l'ordonnance  suivante  : 
antipyrine  0«',50,  euphorine  0«',2,  chlorhydrate  de  codéine 
0«',03.  Mélanger  et  mettre  en  cachet.  Quelques  minutes 
s'étaient  à  peine  écoulées  que  le  mélange  s'était  liquéfié. 
Le  liquide  qui  se  produit  lorsqu'on  mélange  l'antipyrine 

(1)  Pharm.  Presse^  1891,  n*  11,  3;  d'après  Rep,  der  Pharmacie,  1892, 
p.  24. 

(2)  Journ.  de  Pharm.  et  de  Ch,  [5],  XXI,  p.  118,  1890. 


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'JK^^^ 


—  462  — 

et  Teuphorine  est  huileux  ;  il  est  très  peu  soluble  dans 
Peau  et  la  benzine,  il  est  facilement  soluble  au  contraire 
dans  Talcool,  Téther,  le  chloroforme,  l'essence  de  téré- 
benthine et  les  huiles  grasses  ;  il  se  solidifie  lorsqu'on  Tagite 
pendant  longtemps  avec  de  Teau. 

La  liquéfaction  du  mélange  et  le  temps  au  bout  duquel 
elle  se  produit  dépendent  des  proportions  dans  lesquelles 
les  deux  substances  sont  mélangées.  Une  proportion  d'eu> 
phorine  atteignant  de  50  à  70  p.  100  est  celle  qui  amène  la 
liquéfaction  la  plus  rapide,  tandis  que  si  elle  n'est  que  de 
20  p.  100,  le  mélange  ne  se  liquéfie  pas;  il  s'humidifie  seu- 
lement et  se  rassemble  en  grumeaux. 

La  nieilleure  manière  d'exécuter  l'ordonnance  ci-dessus 
consiste  à  faire  d'abord  de  petits  cachets  de  phényluréthane 
et  à  les  enfermer  avec  le  mélange  de  codéine  et  d'anti- 
pyrine  dans  des  cachets  de  plus  grande  dimension. 

Em.B. 

REVUE  DES  PUBLICATIONS 
DE  MÉDECINE,  PHYSIOLOGIE,  PHARMACIE,  HYGIÈNE,  CHIMIE. 


Médecine. 

\La  vie  d'un  mia^obe  pathogène;  par  M.   A.  Charrix. 

Le  jour  où  il  fut  démontré,  d'une  façon  définitive,  que 
les  microbes  intervenaient  dans  les  maladies,  en  grande 
partie,  grâce  à  leurs  sécrétions,  ce  jour-là,  l'étude  de  ces 
sécrétions  prit  une  importance  aisée  à  comprendre. 

Sans  doute,  cette  doctrine  chimique  n'annulait  pas  les 
actions  directes,  les  luttes  corps  à  corps  entre  l'envahis- 
seur et  la  cellule  attaquée;  toutefois  ces  moyens,  ces  pro- 
cédés ont  vite  été  placés  au  second  plan,  d'autant  que, 
même  dans  cette  hypothèse  du  choc  des  deux  éléments 
figurés,  les  ferments  solubles  adhérents  au  protoplasma 
ne  laissent  pas  que  d'avoir  leur  part. 

Ces  considérations  justifient  tout  effort  tenté  pour 
augmenter  la  somme  de  nos  connaissances  relatives  à  ces 
questions.  Aussi,  est-ce  là  un  des  motifs  que  nous  invo- 


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—  403  — 

quons  pour  nous  permettre  de  toucher  à  ce  problème, 
abordé  déjà  par  nombre  d'auteurs  (1). 

En  vue  d'apporter  quelques  notions  nouvelles,  nous 
nous  sommes  adressé,  à  cause  de  la  facilité  de  certaines 
réactions,  propres  à  mettre  en  garde  contre  Terreur,  aux 
cultures  pyocyaniques. 

Le  plus  fréquemment,  on  se  préoccupe  des  diastases, 
des  alcaloïdes  ;  ces  mots  sont  séduisants,  ils  paraissent 
indiquer  des  données  supérieures.  A  la  vérité,  ces  sujets 
sont  dignes  d'intérêt  ;  mais,  on  concédera,  j'imagine,  qu'il 
n'est  pas  inutile  de  connaître  les  produits  ordinaires  de  la 
vie  des  bacilles;  il  n'est  pas  inutile  de  savoir  ce  que  font, 
des  substances  mises  à  leur  disposition,  des  êtres  appelés 
à  user  de  celles  qui  constituent  notre  économie.  Gomment 
ne  pas  avoir  souci  des. transformations  que  ces  ennemis 
font  subir  à  l'azote,  au  carbone,  à  l'oxygène,  quand  il  s'agit 
de  notre  azote,  de  notre  carbone,  de  notre  oxygène.  Que 
dirait-on  du  physiologiste  qui  réduirait  la  chimie  de 
l'organisme  humain  aux  leucomaïnes,  aux  matières 
extractives?  Ce  serait  prendre  l'accessoire  pour  le  prin- 
cipal, la  partie  pour  le  tout. 

Dans  ce  genre  de  travaux,  le  choix  du  milieu  nutritif  a 
une  importance  considérable.  Le  bouillon  de  bœuf,  à  quel- 
ques égards,  convient  au  ferment  pyocyanogène  ;  toutefois, 
c'est  un  composé  trop  complexe  pour  permettre  de  déceler 
avec  facilité  les  modifications  qui  s'opèrent,  dans  son 
sein,  aux  dépens  de  la  matière  organique.  Voilà  pourquoi, 
nous  avons  eu  recours  à  un  liquide  de  culture  artificiel  de 
composition  plus  simple,  composition  très  aisée  à  reconsti- 
tuer, des  plus  précises  ;  ces  qualités  restreignent  le  champ 
des  investigations;  elles  rendent  les  erreurs  plus  rares. 
Voici,  du  reste,  ce  liquide,  ou,  plutôt  sa  composition  : 

PO*  KHî 0^100 

P0*NA«H-|-  lâAii 0,1110 

C0»KH 0,134 

CaCl» 0,050 

MgSO*  +  7  Aq 0,050 

Asparagine  crislalliséc 5,000 

Eaa  quantité  sufiisante  pour  faire  1  litre. 

(1)  Voir,  également,  Semaine  médicale,  1892. 

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i^rvïT-xr: 


—  464  — 

Peu  de  temps  après  rensemencement,  apparaît  une 
coloration  d'un  vert-bleu  ;  elle  va  s'accentuant  durant  une 
semaine,  si  on  a  soin  de  maintenir  la  température  aux 
environs  de  SO"".  Au-dessous  de  ce  chiffre,  la  nuance  est  plus 
lente  à  se  montrer;  elle  n'est  jamais  aussi  foncée.  Notons 
que  l'on  réussit  à  la  rendre  plus  nette,  en  agitant,  chaque 
jour,  le  contenu  du  ballon. 

Grâce  à  des  dosages  minutieux,  on  a  suivi,  d'heure  en 
heure,  les  progrès  de  l'assimilation  de  l'asparagine.  De  la 
sorte,  il  a  été  constaté  que  la  proportion  d'azote  ammo- 
niacal, qapable  d'être  mise  en  liberté  par  MgO,  nulle  dans 
les  commencements,  allait  sans  cesse  croissant  jusqu'au 
quinzième,  dix-septième  jour  ;  à  cette  époque,  l'évolution 
bactérienne  prend  fin  soit  à  cause  de  la  présence  de 
matières  empêchantes,  soit,  principalement,  par  suite  du 
défaut  d'aliments.  Apportez  des  substances  nutritives, 
diluez  les  éléments  microbicides,  la  puUulation  repart. 

Ce  qui  surprend  l'analyste,  c'est  la  rapidité  de  destruc* 
tion  de  l'asparagine;  la  troisième  journée  de  l'expérience 
n'est  pas  accomplie,  que,  déjài  il  n'est  plus  possible  d'en 
retrouver.  Par  contre,  dès  l'origine,  on. note  la  formation 
de  l'acide  aspartique,  combinéj  à  l'alcali.  Cet  acide  est, 
d'ailleurs,  assimilé  au  fur  et  à  mesure  de  sa  production  ; 
puis,  vers  la  soixante-douzième  heure,  il  dispai*ait.  A  cet 
instant,  on  reconnaît  que  l'azote  organique  est  remplacé,  à 
peu  près  totalement,  par  des  éléments  ammoniacaux  ;  une 
minime  fraction  a  servi  à  fournir  les  granulations  proto- 
plasmiques  des  parasites;  en  outre,  il  faut  tenir  compte 
d'une  faible  dose  de  ce  gaz,  dose  qui  concourt  à  l'élabora- 
tion des  composés  mal  définis,  dont  l'expérimentation  dé- 
voile Tintérét  biologique.  Ce  sont  là  des  considérations  sur 
lesquelles  nous  reviendrons  ;  pour  le  moment,  bornons- 
nous  à  mentionner  quelques  dosages  assez  instructifs;  ils 
révèlent  les  quantités  respectives  des  substances  engen- 
drées aux  dépens  de  la  matière  quaternaire. 

Les5«'d'asparagine,  mis  dans  le  bouillon,  renferment 
0,933  d'azote.  91  p.  100  de  cet  azote  sont  éliminés  à  l'étot 
d'ammoniaque,  soit  par  hydratation,  soit  par  action  vitale 
du  germe  lui-même  ;  4,66  sont  utilisés  pour  composer  les 


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i 


'C 


—  i65  — 

cadavres  bactériens;  4,04,  pour  constiluer  les  principes 
spéciâgues. 

Ce  qui  a  été  fait  pour  l'azote  a  été  réalisé  pour  le  car- 
bone. ~  Le  poids  de  ce  corps  est,  au  début,  de  1«',600  ; 
1,160  deviennent  de  Tacide  carbonique;  0,221  sont  absor- 
bés par  le  protoplasma  microbien;  0,216  entrent  dans  les 
combinaisons  des  éléments  à  réactions  physiologiques 
distinctes  ;  0,003  se  retrouvent  dans  le  pigment,  dans  une 
trace  de  méthylamine. 

Quant  à  l'oxygène,  il  est  largement  consommé  ;  on  n'est 
pas  au-dessus  de  la  vérité,  en  soutenant  que  cette  consom- 
mation atteint  le  double  de  la  culture,  soit  deux  litres  pour 
un  seul  de  liquide.  Pourtant,  révolution  se  poursuit  dans 
rhydrogène:  elle  commence  à  peine,  pour  s'arrêter  bientôt, 
dans  le  vide. 

Il  ne  suffit  pas  d'obtenir  des  résultats,  il  faut  les  inter- 
préter; il  faut,  si  c'est  possible,  en  respectant  toujours 
scrupuleusement,  en  esclave,  ce  qui  est,  en  déduire  le 
maximum  d'enseignements.  Heureusement,  dans  nos 
recherches,  les  faits  parlent  d'eux-mêmes,  pour  ainsi  dire; 
les  conclusions  sont  aisées  à  formuler. 

Nos  analyses  apprennent  que  le  bacille  pyocyanique  vit 
à  la  manière  d'une  cellule  de  l'économie  humaine.  Il  ne 
s'agit  point  là,  uniquement,  d'une  curiosité  de  l'esprit. 
Sans  doute,  il  est  intéressant  de  voir  la  bactérie  se  servir 
des  substances  destinées  à  son  usage,  comme  nous  nous 
en  servons  à  notre  tour;  sans  doute,  il  est  intéressant  de 
découvrir  que  le  végétal  emprunte  la  méthode  de  l'animal; 
le  zoologiste,  le  botaniste,  le  biologiste,  à  de  pareilles 
constatations,  trouvent  ample  satisfaction.  Mais,  pour  le 
pathologiste,  il  y  a  autre  chose;  il  y  a  cette  notion  claire, 
précise,  de  deux  êtres,  notre  organite,  l'organite  du  para- 
isite;  l'attaqué,  l'envahisseur,  qui,  obligés  de  se  nourrir, 
puisent  à  la  même  provision,  transforment  les  mêmes 
aliments  par  les  mêmes  mécanismes.  Or,  cette  provision 
n'est  pas  sans  limites  ;  à  un  moment  voulu,  si  le  nombre, 
si  la  variété  de  ceux  qui  lui  empruntent  le  nécessaire  va 
sans  cesse  croissant,  les  cx)nditions  qui  règlent  sa  consti- 


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.•-?•"' 


—  4G6  — 

tution,  tant  en  quantité  qu'en  qualité,  deviendront  insuf- 
fisantes. Dès  lors,  des  souffrances,  des  privations,  dont  on 
ne  saurait  fixer  ni  l'étendue,  ni  l'intensité,  assaillent  les 
éléments  figurés  vivants  ;  en  d'autres  termes,  pour  user 
d'expressions  plus  courantes,  la  concurrence  vitale  inter* 
vient.  Que  de  fois  n'a-t-on  pas  parlé  de  cette  concurrence 
vitale  !  Malheureusement,  on  a  oublié,  la  plupart  du  temps, 
d'établir  sa  réalité  ;  pour  y  réussir,  il  eût  fallu  prouver 
que  bacille  et  cellule,  placés  côte  à  côte,  utilisaient  des 
substances  nutritives  identiques  ;  la  conclusion  aurait  pu 
se  déduire  naturellement,  puisque  ces  substances  ne  sont 
pas  inépuisables,  d'autant  que  la  fièvre,  compagne  habi- 
tuelle de  l'infection,  en  restreint  l'apport. 

{A  suivre.) 

Physiologie. 
Suc  gastrique;  par  M.  Maurice  Ahthus  (1). 

II 

Le  suc  gastrique  a  la  propriété  de  transformer  les  subs- 
tances albuminoïdes  ;  il  doit  cette  propriété  à  un  ferment 
soluble,  la  pepsine.  L'étude  physiologique  de  ce  ferment 
remonte  à  plusieurs  années  et  est  classique  depuis  long- 
temps. On  admet  généralement  que  la  muqueuse  gastrique^ 
ne  contient  pas  de  pepsine,  qu'elle  ne  renferme  que  de  la  ' 
propepsine  capable  de  se  transformer  en  pepsine  sou& 
l'influence  de  certaines  substances  dites  peptogènes  (dex- 
trine,  peptone,  sucre,  bouillon,  etc.).  «  La  sécrétion  d'un 
suc  gastrique  à  propriétés  peptiques,  dit  Schiff  dans  ses 
leçons  sur  la  physiologie  de  la  digestion,  réclame  comme 
condition  préliminaire  indispensable  l'absoi^ption  de  subs- 
tances peptogènes  »,  que  cette  absorption  ait  lieu  par  l'es- 
tomac ou  par  le  rectum  (2).  D'autres  auteurs  pensent  que 
la  propepsine  est  transformée  en  pepsine  grâce  à  l'acidité 
du  contenu  gastrique  ;  ils  se  fondent  sur  ce  fait  bien  connu 

(1)  Joum.  de  Pharm.  et  Ch.  [5],  XXV,  359,  408. 

(2)  Girard,  Arch.  de  physiologie,  1SS9. 


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—  467  — 

que  la  macération  agueuse  de  Testomac  donne  une  ligueur 
inactive  après  acidulation,  tandis  que  la  macération  dans 
Teau  chlorhydrigue  est  toujours  active;  ils  pensent  que  les 
peptogènes  n'agissent  pas  comme  transformateurs  de  pro^ 
pepsine  en  pepsine.  Cette  pepsine  a  pu  être  préparée  en 
solution  aqueuse,  débarrassée  de  substances  albuminoïdes 
par  différents  procédés  proposés  par  Brucke,  par  Maly,  par 
von  Wittich. 

Mialhe,  Lehmann,  Mulder,  Meissner  ont  les  premiers 
étudié  les  modifications  subies  par  les  albuminoïdes  sous 
rinfluence  du  suc  gastrique.  Le  liquide  qui  résulte  de  la 
digestion  gastrique,  dit  Maly,  résumant  les  travaux  de  ces 
auteurs,  n'est  pas  une  simple  solution  physique  des  subs- 
tances albuminoïdes;  il  y  a  transformation  chimique  pro 
fonde  :  les  albuminoïdes  ont  perdu  peu  h  peu  quelques- 
unes  de  leurs  propriétés,  leur  coagulabilité  parla  chaleur^ 
leur  précipitabilité  par  divers  réactifs,  leur  état  colloïde. 
Les  travaux  récents  de  Kûhne  et  Chittenden  (1)  et  ceux  de 
Neumeister  (2j  ont  donné  à  cette  difficile  question  un 
remarquable  développement. 

Lorsqu'on  fait  agir  la  pepsine  en  milieu  acide  sur  la 
fibrine,  on  peut,  en  prolongeant  suffisamment  cette  action, 
dissoudre  presque  complètement  la  fibrine;  le  résida 
insoluble  peu  abondant,  la  dyspeptone  de  Meissner,  est 
surtout  formé  de  nucléines.  En  neutralisant  la  liqueur 
filtrée  on  produit  un  précipité  dit  précipité  par  neutralisa- 
tion, la  parapeptone  de  Meissner  surtout  formé  d'acidal- 
bumines.  Il  reste  en  solution  des  albumoses  et  des  peptones. 
Les  albumoses  «t  les  peptones  doivent  être  considérées 
comme  appartenant  au  groupe  des  substances  albumi- 
noïdes :  elles  ont  en  effet  la  composition  centésimale  com- 
mune à  ces  dernières,  leurs  réactions  colorées  caractéris- 
tiques et  quelques-unes  de  leurs  réactions  de  précipitation 
(tannin,  acides  phosphomolybdiqueetphosphotungstique, 
azotate  de  mercure).  Elles  se  distinguent  des  albuminoïdes 

(i)  Zeitschrifl  fur  Biologie,  1883-1886,  vol.  XIX,  XX  et  XXII. 
(2)  Zeitsch,  f.  Biol,  1887,  vol.  XXIII. 


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—  468  — 

en  ce  qu'elles  ne  sont  pas  coagulables  par  la  chaleur, 
même  en  présence  d'acides  ;  Talcool  les  précipite  mais  ne 
les  coagule  pas  ;  l'acide  nitrique,  le  ferrocyanure  de  potas- 
sium acétique  les  précipitent  à  froid,  mais  le  précipité  se 
redissout  par  la  chaleur  pour  reparaître  par  refroidisse- 
ment; enfin  elles  peuvent  traverser  les  membranes  des 
dialyseurs.  On  appelle  albumoses  ou  protéoses  tout  ce  qui 
est  précipité  par  le  sulfate  d'ammoniaque  ajouté  jusqu'à 
saturation  de  la  liqueur  à  chaud;  on  appelle  peptones  ce 
qui  n'est  pas  précipité.  Boas  (1)  considérait  les  peptones 
comme  les  produits  immédiats  et  uniques  de  la  digestion 
gastrique  normale,  et  les  albumoses  comme  des  produits 
accessoires,  accidentels  par  ainsi  dire,  résultant  de  Tac- 
lion  de  l'acide  seul  sur  les  albuminoïdes.  Cette  opinion 
résultant  de  déterminations  faites  avec  des  réactifs  mal 
choisis  a  été  réfutée  définitivement  par  Ghittenden  et 
llarwell  (2).  En  séparant  les  albumoses  des  peptones  par 
le  sulfate  d'ammoniaque  dans  des  liqueurs  de  digestions 
gastriques  plus  ou  moins  prolongées,  ils  constatent  que 
les  albumoses  sont  abondantes  dès  le  début  de  la  digestion, 
que  les  peptones  peu  abondantes  à  l'origine  n'apparais- 
sent en  quantité  notable  que  tardivement,  et  que  la  quan- 
tité de  peptones  augmente  pendant  que  la  quantité  d'albu- 
moses  diminue.  Les  albumoses  sont  donc  des  produits 
normaux  de  la  digestion  peptique  et  des  précurseurs  néces- 
saires des  peptones. 

Les  peptones  gastriques,  ce  que  Kûhne  appelle  ampho- 
peptone,  sont  un  mélange  de  deux  substances  ayant  sen- 
siblement les  mêmes  propriétés  de  précipitation,  de  colo- 
ration, etc.,  mais  se  comportant  différemment  vis-à-vis  de 
la  trypsine.  Si  en  effet  on  fait  agir  le  suc  pancréatique 
sur  Tamphopeptone,  on  détermine  une  transformation 
partielle  en  leucine  et  tyrosine;  une  partie  de  l'ampho- 
peptone  reste  inattaquée.  L'amphopeptone  pour  cette 
raison  est  considérée  comme  un  mélange  d'hémipeptone 

(4)  beitrflge  zur  Eiwesserdanung,  ZeiUchrU  f.  Min  Med,,  XII. 

(5)  The  relative  formation  of  protcoses  and  peptone  sin  gtstrie  digestion, 
Journal  of.  physiology,  XII,  1891. 


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—  469  — 

transformable  en  acides  amidés  par  la  trypsine,  et  d'anti* 
peptone  non  attaquée  par  ce  ferment. 

Le  liquide  de  digestion  gastrique  contient  toujours, 
ainsi  qu'il  a  été  dit  précédemment,  outre  les  peptones  des 
albumoses  et  d'autres  substances  notamment  un  faible 
résidu  non  digéré.  Kiihne  considère  la  molécule  albumi- 
noïde  comme  formée  par  la  réunion  de  deux  molécules 
rhémialbumine  et  l'antialbumide.  Le  suc  gastrique 
peut  décomposer  la  molécule  en  ses  deux  composants, 
puis  opérer  la  transformation  de  ces  composants.  L'anli- 
albumine  lentement  et  très  imparfaitement  attaquée  par  la 
pepsine  donne  une  petite  quantité  d'albumose  qui  est  de 
Tanlialbumose;  cette  antialbumose  traitée  par  le  suc  pan- 
créatique donnerait  de  Tantipeptone.  L'hémialbumine  est 
facilement  et  rapidement  transformée  par  la  pepsine  : 
elle  donne  des  albumoses  qui  sont  elles-mêmes  partielle- 
ment transformées  en  anphopeptone,  c'est-à-dire  en  un 
mélange  d'hémipeptone  et  d'antix)eptone. 

Cette  théorie  est  justifiée  par  les  considérations  sui- 
vantes qu'on  peut  ranger  en  deux  groupes.  Hasebrock  a 
prétendu  que  dans  la  digestion  peptique  de  la  fibrine,  il  se 
produisait  tout  d*abord  des  globulines  (précipitables  par  le 
sulfate  de  magnésium  à  saturation)  ultérieurement  trans- 
formée en  acidalbumines,  puis  en  albumoses.  Ces  globu- 
lines seraient  au  nombre  de  deux  :  l'une  coagulable  à  70* 
l'autre  à  55*,  et  représentant  vraisemblablement  les  deux 
termes  du  dédoublement  de  la  fibrine  (1).  Il  faut  recon- 
naître, à  la  vérité,  qu'Hasebrock  n'a  pas  isolé  ces  subs- 
tances et  par  conséquent  n'a  pu  vérifier  son  hypothèse  en 
les  soumettant  à  l'action  digestive  de  la  pepsine,  et  qu'il 
n'a  pu  les  observer  qu'en  partant  de  la  fibrine  crue  et  non 
pas  en  partant  de  la  fibrine  cuite  ou  de  l'albumine  d'oeuf- 
On  sait  qu'en  faisant  agir  sur  les  substances  albuminoïdes 
de  l'acide  sulfurique  dilué,  Schutzenberger  a  pu  obtenir 
une  série  d'acides  amidés  parmi  lesquels  il  a  signalé  la 

(I)  Hasebroek,  Ueber  die  erste  Prodacte  der  iMagenverdanung,  Zeitsch.  f, 
physioL  Chemie,  M,  1887, 


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—  470  — 

leucine  et  la  tyrosine.  Ktihne  et  Chittenden  ont  montré 
que  la  trypsioe  pancréatique  agissant  sur  les  produits  de 
digestion  gastrique  produisait  une  quantité  notable  de 
teucine  et  de  tyrosine.  Il  est  donc  possible,  il  est  même 
probable  que  les  deux  {processus  physiologique  et  chimique 
sont  semblables  depuis  Torigine.  Or  Schutzenberger  a  pu, 
par  une  action  modérée  de  Tacide  sulfurique  obtenir  un 
dédoublement  de  la  substance  albuminoïde  en  deux  subs- 
tances :  Tune  soluble,  Tautre  insoluble  dans  la  liqueur 
acide,  cette  dernière  étant  lentement  attaquée  par  l'action 
Ijrolongée  de  Tacide  sulfurique  étendu.  Donc  il  n'est  pas 
absurde  de  supposer  que  la  pepsine  produit  un  dédouble- 
ment analogue  de  la  matière  albuminoïde. 

Les  albumoses  gastriques  doivent  être  considérées 
€omme  un  mélange  de  trois  substances  chimiquement 
•distinctes  (1).  Si  Ton  traite  à  chaud  par  le  sulfate  d^ammo- 
Iliaque  à  saturation  le  liquide  de  digestion  gastrique 
préalablement  neutralisé  et  filtré,  on  précipite  complète- 
ment les  albumoses.  Ces  albumoses  peuvent  être  redis- 
soutes dans  Teau  très  légèrement  salée.  Cette  solution  d'aï- 
bumoses  traitée  par  le  chlorure  de  sodium  à  saturation 
donne  un  précipité  qui  constitue  les  albumoses  primaires; 
la  liqueur  séparée  de  ce  précipité  donne  par  addition 
d'acide  acétique  un  précipité  qui  constitue  les  albumoses 
secondaires.  Chacun  de  ces  précipités  contient  deux  subs- 
tances distinctes  :  le  précipité  des  albumoses  primaires 
contient  de  Thétéroalbumose,  et  de  la  protoalbumose  ;  le 
précipité  des  albumoses  secondaires  contient  encore  de  la 
protoalbumose  et  deladentéroalbumose.L'hétéroalbumose 
est  insoluble  dans  Teau  distillée,  soluble  dans  les  liqueurs 
faiblement  salées  (d'où  elle  est  précipitée  par  la  dialyse), 
complètement  précipitée  par  le  chlorure  de  sodium  à 
saturation;  la  protoalbumose  est  soluble  dans  l'eau  dis- 
tillée, et  dans  les  solutions  légèrement  salines  ;  elle  est 
précipitée  par  le  chlorure  de  sodium  à  saturation  partiel- 
lement en  milieu  neutre,  complètement  en  milieu  acétique  ; 


(1)  Kûhne  et  Chittenden,  Ueber  albumosen,  Zeitsch.  f.  BioLy  1884,  toI.  XÎU 

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—  471  — 

la  dentéroalbumose  est  soluble  dans  l'eau  distillée,  dans 
les  solutions  de  chlorure  de  sodium  faibles  ou  concentrées  ; 
«lie  est  partiellement  précipitée  par  le  ehlomre  de  sodium 
à  saturation  en  milieu  acétique;  elle  se  distingue  encore 
des  précédentes  par  sa  légère  solubilité  dans  l'alcool. 

En  étudiant  avec  soin  la  marche  de  la  digestion  gas- 
trique, Kiihne  et  Chittenden  ont  été  conduits  à  admettre 
un  dédoublement  de  l'hémialbumine  en  protoalbumose  et 
hétéroalbumose  ;  ces  deux  albumoses  se  trouvent  en  effet 
abondantes  à  l'origine  de  la  digestion  ;  elles  peuvent  l'une 
•et  l'autre,  sous  l'influence  longtemps  prolongée  de  la  pep- 
sine, se  transformer  en  dentéroalbumose  ;  cette  dentéroal- 
bumose est  encore  appelée  amphodentéroalbumose  parce 
qu'elle  est  assez  facilement  transformée  par  la  pepsine  en 
amphopeptone.  L'antialbumide  que  Kûhne  et  Chittenden 
•ont  pu.préparer  par  l'action  de  l'acide  sulfurique  étendu 
sur  la  fibrine  ou  mieux  sur  l'albumine  d'œuf  est,  comme 
il  a  été  dit  précédemment,  difficilement  attaquée  par  la 
pepsine  ;  le  produit  de  la  digestion  gastrique  de  l'anti-* 
albumine  est  une  antidentéroalbumose,  ne  donnant  par 
l'action  de  la  trypsineque  de  l'antipeptone.  Il  ne  se  produit 
pas  d'hétéro  ou  de  protoalbumose  dans  la  digestion  gas- 
trique de  l'antialbumide. 

Lorsqu'on  fait  agir  le  suc  gastrique  sur  des  substances 
albuminoïdes  autres  que  la  fibrine,  on  obtient  des  albu- 
moses et  des  peptones  correspondantes;  pour  indiquer 
leur  origine  on  leur  a  donné  des  noms  particuliers  :  glo- 
buloses  et  globulinpeptones  (Kûhne  et  Chittenden),  vitel- 
loses(Neumeister),  caséoses  et  caseinpeptones  (Chittenden), 
myosinoses  et  myosinpeptones  (Ktihne  et  Chittenden). 
Dans  chaque  groupe  il  y  a  lieu  de  considérer  des  termes 
•correspondants  aux  hemi,  anti  et  amphoalbumoses,  aux 
hétéro,  proto,  et  dentéroalbumoses,  les  termes  correspon- 
dants présentant  des  propriétés  très  semblables. 

Les  substances  coUagènes  qui  forment  la  plus  grande 
partie  du  tissu  conjonctif,  des  os,  des  cartilages  peuvent 
donner  facilement  naissance  à  de  la  gélatine.  La  gélatine 
présente  nombre  de  réactions  communes  avec  les  subs- 


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—  472  — 

tances  albumiûoïdes;  elle  est  remarquable  par  sa  propriété 
de  se  gonfler  dans  Teau  froide,  de  se  dissoudre  dans  Teau 
chaude  et  de  se  gélifier  par  refroidissemeat.  Tiedemanp 
etGmelin,  Beaumont,  Blondiot,  Uffelmann  ont  montré  que 
le  suc  gastrique  naturel  liquéfie  la  gélatine  gélifiée;  — 
Frerichs,  Metzler,  de  Bary,  Schweder,  Etzinger,  Tatari- 
noff  ont  étendu  cette  propriété  au  suc  gastrique  artificiel. 
Cette  transformation  est-elle  une  simple  transformation 
isomérique?  Ou  bien  correspond-elle  à  une  altération  pro- 
fonde de  la  molécule  de  gélatine^  est-elle  le  résultat  d'uu 
ou  de  plusieurs  dédoublements?  La  question  a  été  récem- 
ment abordée  par  Klug  (1)  et  par  Chittenden  et  SoUey  (2). 
En  faisant  agir  sur  de  la  gélatine  purifiée  du  suc  gastri- 
que artificiel  d'homme,  de  chien,  de  porc,  ou  une  solution 
chlorhydrique  de  pepsine,  on  a  obtenu  une  digestion  pres- 
que complète;  il  ne  reste  qu'une  petite  quantité  de  subs- 
tance non  attaquée,  l'apoglutine  de  Klug,  assimilable  à 
lantialbumide,  mais  différant  de  cette  dernière  en  ce 
qu'elle  n'est  pas  attaquée  par  la  trypsine.  La  liqueur  pi'o- 
venant  de  la  digestion  de  la  gélatine  ne  se  gélifie  pas  par 
refroidissement;  traitée  par  le   sulfate  d'ammoniaque  à 
saturation  elle  donne  un  abondant  précipité  de  gélatoses^ 
il  reste  en  solution  une  petite  quantité  de  gélatinpeptone. 
Le  précipité  de  gélatoses  peut-être  redissout  dans  Teau  ; 
le  chlorure  de  sodium  à  saturation  précipite  de  cette  nou- 
velle solution  la  protogélatose,  il  reste  en  solution  la  den- 
térogélatose  qui  ne  se  précipite  qu'après  addition  d'acide 
acétique  à  sa  solution  saturée  de  chlorure  de  sodium  (Klug 
appelle  ces  substances  protoglutose  etdentéroglutose).  Ces 
gélatoses  peuvent  être  transformées  en  gëlatinpeptones 
partiellement  par  le  suc  gastrique,  totalement  parie  suc 
pancréatique,  la  protogélatose  passant  d'abord  à  Fétat  de 
deutérogélatose.  On  n'a  pas  trouvé  de  gélatose  qui  par  ses 
analogies  avec  l'hétéroalbumose  mériterait  le  nom  d'hété- 

rogélatOSe.  {A  suivre.) 

(1)  Uuber  die  Verdanlichkeît  des  Leimes.  P/lûger*8  Arcà.,  XLVIII. 

(2)  The   primary  cleavage  prodncts   formed  in  the  digestion  of  gelatin., 
Joum.  ofphysioL,  1891. 


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—  473  — 


Pharmacie. 


Contributions  à  nos  connaissances  sur  les  alcaloïdes 
de  raconit  (1).  —  IP  Partie  (2).  Sur  les  alcaloïdes  de 
VAconitwnnapellusyéiviXdiAQ]  par  MM.  Ddnstan  et  Umney. 
—  Les  auteurs  ont  étudié  les  alcaloïdes  contenus  dans 
les  racines  de  TAconitum  napellus  véritable,  cultivé 
spécialement  pour  cette  recherche.  Le  procédé  employé 
pour  l'extraction  des  alcaloïdes  exclut  toute  décomposi- 
tion soit  par  Teau,  soit  autrement.  Il  consiste  dans  la 
lixiviation  des  racines  séchées  à  basse  température  et  fine- 
ment pulvérisées  par  l'huile  de  fusel  rectifiée  (bouillant 
entre  100  et  132'');  on  extrait  les  alcaloïdes  de  cette  solu- 
tion en  l'agitant  avecdeTeau  acidifiée  avec  1  p.  100  d'acide 
sulfurique.  Le  chloroforme  agité  avec  la  solution  acide 
enlève  de  la  résine  ;  la  liqueur  aqueuse  est  alors  alcaliniséc 
avec  de  l'ammoniaque,  puis  traitée  par  Téther  qui  dissout 
une  proportion  notable  d'alcaloïdes,  mais  en  laisse  une 
petite  quantité  qu'on  extrait  par  agitation  avec  le  chloro- 
forme. 

L'alcaloîde  soluble  dans  téthet*  a  été  obtenu  sous  forme 
d'une  matière  gommeuse  incristallisable.  Par  transforma- 
tion en  bromhydrate,  il  se  sépare  en  deux  sels,  l'un  cris- 
tallisable  et  l'autre  amorphe. 

Le  bromhydrate  cristallisable  a  été  identifié  avec  le 
bromhydrate  d'aconitine,  déjà  décrit  par  l'un  des  auteurs 
et  par  Ince.  Son  pouvoir  rotatoire  en  solution  aqueuse  est 
a»  =— 29*65.  La  solubilité  dans  l'eau  a  été  déterminée 
par  un  échantillon  bien  pur  et  a  été  trouvée  de  1  p. 
4431à-j-22<».  Jûrgens  avait  donné  une  bien  plus  grande 
solubilité  :  1  p.  745,  toujours  à  -f  22*. 

Le  bromhydrate  amorphe  a  donné  un  alcaloïde  d'app.a- 
rence  gommeuse,  qui  se  dissout  dans  l'éther  et  dans  l'al- 
cool, mais  très  peu  dans  l'eau.  La  solution  aqueuse  est 
alcaline  au  tournesol,  très  amère,  mais  ne  donne  pas, 

(1)  Pfiarmaceutical  Journal  and  Transactions,  mars  1892. 

(2)  Voir  1"  partie,  Joum.  de  Pharm.  et  Ch.  [5],  XXIU,  p.  558. 

Jown.  de  Pharm.  et  tU  Ckim.,  5*  série,  t.  XXV.  (!''  mai  189*.)  3 1 


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—  474  — 

comme  l'aconitine,  la  sensation  si  caractéristique  de  tinte- 
ment dans  les  oreilles.  Cette  base  n'a  donné  aucun  sel 
cristallisable  :  les  chlorhydrate,  sulfate,  nitrate,  chlorure 
d'or  ont  été  préparés.  Il  en  résulte  une  grande  difficulté 
pour  affirmer  son  homogénéité.  Ses  propriétés  montrent 
qu'il  ne  s'agit  pas  de  Taconine,  ni  de  la  picraconitine  de 
Wright  et  Lufif,  qui  toutes  deux  donnent  des  sels  cristal- 
lisés. Les  auteurs  proposent  de  lui  donner  le  nom  de 
napelline,  en  faisant  remarquer  que  ce  nom  a  d'abord  été 
donné  à  Falcaloïde  qui  est  connu  aujourd'hui  comme 
pseudaconitine,  et  ensuite,  par  Hûbschmann  à  une  subs- 
tance que  le  travail  de  Wright  et  LufT  ont  établi  n'être 
qu'un  mélange  composé  surtout  d'aconine.  La  napelline 
est  probablement  associée  à  une  autre  base  amorphe,  sur 
laquelle  les  auteurs  n'ont  encore  que  peu  de  connaissances, 
sinon  qu'elle  ne  donne  pas  non  plus  de  sels  cristallisables. 

\j  alcaloïde  soluhle  dam  le  chloroforme  est  identique  avec 
ïaconine,  base  amorphe  qui  résulte  de  la  décomposition 
de  l'aconitine  sous  l'influence  de  l'eau.  Sa  combustion  a 
donnédes  nombres  conduisant  à  la  formule  deC"H**  A2O", 
poids  moléculaire  confirmé  par  la  méthode  de  Raoult  ! 

En  résumé,  les  racines  A'aconitum  napellus  contien- 
nent trois  alcaloïdes,  dont  l'un  est  cristallisable,  Vaconitine^ 
et  les  deux  autres  amorphes,  la  napelline  et  Vaconine.  Il  y 
en  a  probablement  un  quatrième,  amorphe  aussi  et  res- 
semblant à  la  napelline. 

Quand  on  exprime  le  jus  des  racines,  celui-ci  renferme 
une  grande  proportion  des  alcaloïdes  amorphes,  mais  très 
peu  d'aconitine  qui  reste presqueenlièrementdanslaràcine, 
d'où  on  peut  l'extraire  avec  l'alcool  amylique. 

IIP  Partie.  —  Sur  la  formation  et  les  propriétés  de  Faco* 
nine  et  sur  sa  transformation  en  aconitine  ;  par  MM.  Ddnstan 
et  Passmore.  —  Les  auteurs  ont  étudié  l'action  de  décom- 
position de  l'eau  sur  l'aconitine.  Wright  et  Luff  avaient 
établi  que  les  seuls  produits  de  cette  décomposition  étaient 
Taconine  et  l'acide  benzoïque.  Plus  récemment  DragendorfT 
et  Jûrgdns  ont  affirmé  que  cette  réaction  se  passait  en  deux 


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—  475  — 

phases;  dans  la  première,  il  se  formerait  de  Tacideben- 
zoïqiie  et  un  alcaloïde  identique  avec  la  picraconitine 
isolée  par  Wright  et  Lufif  de  racines  supposées  à'aconitum 
napellus  ;  dans  la  seconde,  cette  picraconitine  se  transfor- 
merait en  acide  benzoïque,  alcool  méthylique  et  aconine. 
Les  auteurs  ont  étudié  avec  soin  Taction  de  Teau  sur 
l'aconitine  en  chauffant  celle-ci  en  tubes  scellés  avec  de 
l'eau  à  150**;  mais  ils  n'ont  pu  obtenir  ni  picraconitine  ni 
alcool  méthylique.  Les  alcaloïdes  extraits  de  la  solution 
par  l'éther  étaient  constitués  par  un  mélange  d'aconine  et 
d'aconitine  inaltérée  : 

C"  H*'  AzO"  +  H«0  =  C"  H**  AzO" + C  H'  0\ 

Ayant  obtenu  par  cette  réaction  une  certaine  quantité 
d'aconine,  les  auteurs  en  ont  profité  pour  étudier  cette 
dernière. 

La  base,  môme  très  pure,  ne  peut  être  obtenue  à  l'état 
cristallisé.  Certains  de  ces  sels  ont  été,  au  contraire,  obte- 
nus cristallisés  :  les  chlorhydrate,  bromhydrate,  sulfate  et 
nitrate. 

Tous  ces  sels  sont  très  solubles  dans  l'eau;  le  chlorhydrate 
l'étant  le  moins,  est  le  plus  facile  à  faire  cristalliser;  ce 
sel  se  purifie  bien  par  cristallisation  dans  un  mélange 
d'alcool  et  d'éther;  après  dessiccation  à  100*,  il  fond  à  175* 
(corr.)  ;  les  cristaux  déposés  d'une  solution  alcoolique  ont 
pour  composition  0"  H*^  AzO**.  HC12  H*0;  ils  perdent 
1  H'O  à  100*  et  la  seconde  molécule  d'eau  à  120*. 

La  solution  aqueuse  est  lévogyre  a,  =  —  7«71. 

La  base  a  été  retirée  de  ce  sel  pur  en  le  décomposant 
par  une  solution  de  sulfate  d'argent  ;  le  sulfate  d'aconine  a 
été  ensuite  décomposé  lui-même  par  une  quantité  stricte- 
ment équivalente  d'eau  de  baryte.  La  solution  aqueuse  a 
fourni,  par  évaporation,  une  substance  gommeuse,  cas- 
sante, hygroscopique,  impossible  à  faire  cristalliser,  fon- 
dant à  132*  (corr.).  L'aconine  est  très  soluble  dans  l'eau; 
la  solution  est  alcaline.  A  l'état  sec,  cet  alcaloïde  est  inso- 
luble dans  l'éther  et  presque  insoluble  dans  le  chloroforme. 
Son  analyse  a  fourni  des  nombres  qui  s'accordent  avec  la 


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,'i^^iyi 


—  476  — 

formule  0"  H*^  AzO",  déjà  donnée  par  Dunslan  et  Ince 
dans  leur  étude  sur  l'aconitine  pure.  L'aconine  réduit  les 
sels  d'or  et  d'argent,  ainsi  que  la  liquem»  de  Fehling.  Le 
chlorure  d'or  donne  avec  le  chlorhydrate  d'aconine  un  sel 
double  amorphe  beaucoup  plus  soluble  dans  l'eau  que  le 
sel  correspondant  d'aconitine.  En  solution  aqueuse  Taco- 
nine  est  faiblement  amère,  produit  une  sensation  de  bru- 
lm*e  dans  la  bouche,  mais  ne  donne  pas  le  tintement  dans 
les  oreilles  si  caractéristique  de  l'aconitine.  Par  rapport  à 
la  lumière  polarisée,  elle  oflre  la  même  particularité  que 
l'aconitine;  tandis  que  ses  sels  sont  lévogyres,  la  base 
libre  est  dextrogyre  :  a^  =  +  23<». 

L'étude  de  la  décomposition  de  l'aconitine  par  l'eau  con- 
duit à  considérer  cette  base  comme  la  monobenzoylaconine 
C"  H*'  (C'H^CO)  AzO".  Afin  de  confirmer  les  résultats 
de  l'analyse  et  de  bien  établir  qu'il  n'existait  que  cette 
simple  relation  entre  l'aconine  et  l'aconitine,  les  auteurs 
ont  cherché  à  convertir  l'aconine  en  aconitine.  L'action  de 
l'anhydride  benzoïque  à  diCTérentes  températures  n'a  pas 
fourni  trace  d'aconitine  ou  d'aconitine  anhydre.  Puisque 
l'aconine  est  une  base  relativement  forte,  on  pouvait  croire 
qu'elle  serait  capable  de  décomposer  le  benzoate  d'éthyle 
avec  formation  d'aconitine  ou  d'aconitine  anhydre  suivant 
les  réactions  suivantes  : 

(1)  C*«H»«Az0"  +  C«H»C0*0C«H»=rCMH*«{C«H»C0)Az0"-f  C«H*0H. 

(2)  C33H*»AzO«=H»b-hC33HMAzO". 

On  a  dissous  l'aconine  dans  l'alcool,  ajouté  à  cette  solu- 
tion un  poids  de  benzoate  d'éthyle  un  peu  supérieur  à  la 
quantité  théorique,  et  chauffé  le  mélange  en  tubes  scellés 
pendant  3  heures  à  130<*.  Après  avoir  enlevé  le  benzoate 
d'éthyle  inaltéré,  onapuisolerunebase  soluble  dans l'élher^ 
fournissant  un  bromhydrate  cristallisé  identique  avec  le 
bromhydrate  d'aconitine  anhydre.  Le  chloroaurure  fond  à 
141^,  ce  qui  prouve  son  identité  avec  le  chloroaurure 
d'aconitine  anhydre.  Ses  propriétés  physiologiques  sont 
semblables  aussi  à  celles  de  l'alcaloïde  obtenu  par  déshydra- 
tation de  l'aconitine.  Cette  réaction  constitue  donc  une 
synthèse  partielle  de  l'aconitine  naturelle. 


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—  477  — 

L'action  de  réactifs  variés  sur  Taconine  n'a  pas  encore 
conduit  à  des  résultats  bien  importants.  L'acide  nitrique 
ne  l'attaque  pas.  Le  produit  principal  de  son  oxydation 
par  le  permanganate  est  l'acide  oxalique.  On  n'a  pu  obtenir 
de  produit  d'addition  avec  Tiodure  de  méthyle.  L'iodure 
d'éthyle  a  donné  de  l'iodure  de  méthylaconitine 

(C"H*»  AzO",  CHM) 

fondant  à  219*  (corr.).  L'hydroxyde  de  méthylaconitine 
(C*  H"  AzO"  CH»  OH)  préparé  à  l'aide  du  composé  pré- 
cédent, est  une  base  amorphe  dont  les  sels  sont  aussi 
incristallisables.  E.  O. 


Hygiène. 

Instructions  populaires  sur  la  nésessité  de  détruire  les 
crachats  par  le  feu  ou  l'eau  bouillante  dans  toutes  les 
maladies  qui  amènent  l'expectoration  ;  par  M.  le  D*"  Armain- 
GAUD  (de  Bordeaux)  (1).  —  «  I.  Tout  malade  atteint  ou 
venant  d'être  atteint  d'une  maladie  des  voies  respiratoires 
donnant  lieu  à  une  expectoration  plus  ou  moins  abondante, 
doit  éviter  avec  soin  de  cracher  sur  le  sol  des  appartements, 
planchers,  carreaux,  tapis,  etc. 

«  II.  Il  doit  même  éviter,  autant  que  possible,  de  cracher 
dans  un  mouchoir  ou  dans  une  serviette. 

a  III.  Son  expectoration  devra  être  rejetée  dans  un  cra- 
choir contenant  unç  petite  quantité  d'eau  et  non  pas  une 
substance  pulvérulente. 

a  IV.  Le  contenu  du  crachoir  devra,  chaque  soir,  après 
avoir  été  mêlé,  au  dernier  moment ^  avec  une  substance  pul- 
vérulente facilement  combustible  (de  la  sciure  de  bois,  par 
exemple),  être  jeté  au  feu  et  brûlé  avec  soin  ou  tout  au 
moins  être  versé  dans  les  fosses  d'aisances,  après  avoir  été 
plongé  dans  de  l'eau  bouillante  additionnée  de  carbonate 
de  soude  [\^^  par  litre  d'eau). 

«  V.  Le  crachoir  lui-même  devra  être  plongé  dans  cette 
eau  bouillante  carbonatée  et  lavé  avec  grand  soin. 

(!)  Ann,  (Thyg,,  février  1892. 

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—  478  — 

K  VI.  Quand  le  malade  n'aura  pu  éviter  de  cracher  dans 
un  mouchoir,  celui-ci  devra  également  être  plongé,  le  jour 
môme  et  avant  d'être  remis  au  blanchissage,  dans  Peau 
bouillante  carbonatée,  pendant  plusieurs  minutes.  » 


Chimie. 

Préparation  et  propriétés  du  bore  amorphe  ;  par  M.  Henri 
MoissAN  (1).  —  L'auteur  a  étudié  l'action  des  métaux  alca- 
lins sur  l'acide  borique,  et  il  résulte  de  ces  recherches  que, 
dans  ces  conditions,  on  ne  peut  pas  obtenir  de  bore  pur. 

On  prend  du  magnésium  en  tournure  très  fine,  préparée 
spécialement  pour  l'éclairage  des  objets  à  photographier. 
On  le  débarrasse  d'abord  des  parcelles  de  fer  qu'il  peut 
contenir  au  moyen  d'un  aimant,  et  on  s'assure  aussi  que 
ee  magnésium  est  exempt  dans  sa  masse  de  silicium  et  de 
fer. 

L'acide  borique  doit  avoir  été  refondu  récemment  au 
creuset  de  platine;  il  est  très  important  qu^il  ne  contienne 
pas  d'eau.  Il  faut  rechercher  aussi  si  cet  acide  borique  ne 
contient  ni  soude,  ni  chaux,  ni  silice,  impuretés  qui  se 
rencontrent  très  souvent  dans  les  acides  du  commerce. 

Cet  acide  borique,  pulvérisé ,  est  mélangé  intimement 
au  magnésium  dans  les  proportions  suivantes  : 

Acide  borique 210^ 

Magnésium 70^ 

Cette  proportion  de  magnésium  répond  seulement  au 
tiers  du  poids  du  métal  nécessaire  pour  enlever  tout  l'oxy- 
gène de  l'acide.  La  réaction  va  donc  se  faire  en  présence 
d'un  grand  excès  d'anhydride  borique.  Le  mélange,  tassé 
dans  un  creuset  de  terre  n*  14,  est  placé  dans  un  fourneau 
Perot  porté  préalablement  au  rouge  vif.  Après  quatre  à 
cinq  minutes,  la  réaction  se  produit  et  elle  est  accompa- 
gnée d'un  grand  dégagement  de  chaleur,  car  le  creuset 
atteint  le  rouge  blanc.  Lorsque  l'acide  borique  est  bien 

(l)  Ac.  rf.  «c.,  CXIV,  39«,  1892, 


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—  479  — 

privé  d'eau,  on  n'entend  pas  de  bruissement.  On  laisse 
encore  dix  minutes  au  feu,  puis  l'on  retire  le  creuset,  tou- 
jours muni  de  son  couvercle,  et,  après  refroidissement,  on 
trouve  à  l'intérieur  un  culot  qui  souvent  peut  se  détacher 
avec  facilité. 

En  brisant  le  culot,  on  voit,  sur  la  partie  extérieure,  une 
coloration  noire,  peu  épaisse,  tandis  que  toute  la  partie 
centrale  plus  ou  moins  caverneuse,  possède  une  couleur, 
marron;  toute  la  masse  est  imprégnée  de  cristaux  blancs 
de  borate  de  magnésie.  On  sépare  avec  soin  toute  cette 
partie  marron,  on  la  fait  bouillir  avec  un  grand  excès  d'eau 
et  d'acide  chlorhydrique  pur  jusqu'à  épuisement  d'acide 
borique.  Enfin  elle  est  reprise  six  fois  par  l'acide  chlorhy- 
drique pur  bouillant.  Chacun  de  ces  traitements  à  l'acide 
dure  une  journée.  Le  résidu  est  lavé  à  l'eau  distillée,  re- 
pris par  une  solution  bouillante  de  potasse  alcoolique  ci^ 
10  p.  100,  et  repris  à  nouveau  par  l'eau  distillée.  Enfin, 
après  décantation,  il  est  traité  par  l'acide  fluorhydrique  à 
50  p.  100.  Ce  dernier  traitement  se  fait  dans  un  alambic 
de  platine,  muni  d'un  réfrigérant  à  reflux,  à  la  tempéra- 
ture de  l'ébullition  de  l'acide  et  pendant  dix  heures.  La 
matière,  lavée  à  l'eau  par  décantation  jusqu'à  ce  qu'il  n'y 
ait  plus  de  réaction  acide,  est  étendue  '  ensuite  sur  des 
plaques  poreuses  de  biscuit  et  séchée  dans  le  vide  en  pré- 
sence d'un  grand  excès  d'acide  phosphorique. 

On  obtient  ainsi  une  poudre  marron  très  ténue,  ne  con- 
tenant ni  eau,  ni  hydrogène,  ni  acide  borique;  elle  est 
inaltérable  à  l'air;  son  rendement,  par  rapport  au  magné- 
sium employé,  est  environ  de  42  p.  100  et,  à  l'analyse, 
elle  fournit  les  chiffres  suivants  : 

N"  1.  N«  2.  N»  3. 

Bore 93,97  94,42  95,00 

Magnésium 3,75  4,05  2,28 

Insoluble 1,60  1,25  1,18 


^9,42        99,73        99,46 


La  petite  quantité  de  magnésium  que  l'on  rencontre  ent 
core  dans  cette  substance  s'y  trouve  à  l'état  de  borure,  e- 


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—  480  — 

Ton  ne  peut  s'en  débarrasser  qu'en  reprenant  cette  poudre 
par  Tacide  borique  en  fusion. 

Pour  cela,  on  mélange  ce  bore  avec  50  fois  son  poids 
d'anhydride  borique  en  poudre,  on  le  place  dans  un  creu- 
set de  terre,  en  ayant  soin  de  le  maintenir  entre  deux 
couches  d'anhydride  borique,  et  Ton  chauffe  comme  pré- 
cédemment. Le  culot  est  repris  dans  les  mêmes  conditions 
que  celle  que  nous  venons  d'indiquer,  sauf  que  les  der- 
niers traitements  peuvent  durer  un  temps  beaucoup  plus 
court.  Il  reste  finalement  une  poudre  marron,  un  peu  plus 
claire  que  la  précédente,  ne  contenant  plus  que  des  traces 
de  magnésium  et  une  très  petite  quantité  d'une  matière 
noire  insoluble  qui  renferme  un  peu  d'azoture  de  bore. 

D'après  son  analyse,  elle  contient  : 

Bore 98,30 

Magnésium 0,37 

lasolablo 1,18 

99,85 

Enfin,  lorsque  Ton  veut  obtenir  le  bore  pur  et  complète- 
ment exempt  d'azoture,  on  dispose  l'expérience  de  la  façon 
suivante  : 

A  chaque  action  du  magnésium  sur  l'acide  borique  on 
emploie,  pour  éviter  la  présence  de  Tazote  du  foyer,  un 
creuset  brasqué  avec  un  mélange  en  poudre  fine  d'acide 
titanique  et  de  charbon,  ainsi  que  l'ont  indiqué  Dcville  et 
Wœhler  dans  leurs  recherches  sur  le  titane.  On  obtient 
ainsi  une  poudre  de  couleur  marron  qui  renferme  une 
quantité  de  bore  dont  la  teneur  peut  varier  entre  99,2  et 
92,60.  Ce  bore  ne  contient,  comme  impuretés,  que  des 
traces  de  siliciuiû,  de  fer  et  de  magnésium. 

Si  l'on  n*a  pas  eu  soin  de  séparer  du  culot  obtenu  la 
partie  extérieure  noire,  dont  nous  avons  déjà  parlé,  le  bore 
préparé  dans  ces  conditions  peut  contenir  une  petite  quan- 
tité de  carbone  ou  d'un  carbure  de  bore  noir  cristallisé 
dont  l'existence  a  déjà  été  indiquée  par  M.  Joly  (de  1  à 
1 ,5  p.  100).  Ce  charbon  provient  de  la  réduction  de  Toxyde 
de  carbone  du  foyer  par  le  bore  amorphe.  On  l'évite  en  ne 


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—  481  — 

prenant  que  la  partie  centrale  du  culot,  qui  possède  une 
belle  couleur  marron. 

Enfin  ou  peut  opérer  la  réduction  de  Tacide  borique  par 
le  magnésium  dans  des  nacelles  de  porcelaine  placées 
dans  un  tube  de  même  substance  traversée  par  un  cou- 
rant d'hydrogène  sec  et  exempt  d'azote.  Les  lavages  se  font 
comme  il  a  été  indiqué  plus  haut,  et  Ton  obtient,  dans 
ce  cas,  un  bore  bien  exempt  de  carbone  et  d'azoture,  mais 
dont  le  rendement  est  très  faible.  Cette  délicate  prépara- 
tion donne  un  bore  pur  ne  contenant  plus  ni  carbone  ni 
azote. 

La  poudre  de  magnésium,  chauflfée  en  présence  d'un 
excès  d'acide  borique,  fournit  un  mélange  de  bore,  de 
borate  de  magnésie  et  de  borure  de  magnésium.  Par  des 
lavages  successifs  aux  acides,  on  élimine  le  borate  et  la 
majeure  partie  du  borure,  en  reprenant  à  nouveau  par  l'a- 
cide borique  en  fusion,  on  oxyde  ce  qui  reste  de  borure  et 
Ton  obtient  après  lavage  le  bore  amorphe  ne  contenant 
plus  qu'une  très  faible  quantité  d'azoture. 

Lorsque  Ton  veut;éviter  la  présence  de  ces  traces  d'azo- 
ture de  bore,  on  doit  opérer ^dans  l'hydrogène  ou  brasquer 
les  creusets  à  l'acide  titanique,  et  dans  ces  conditions  on 
prépare  le  bore  amorphe  pur. 

Le  bore  se  combine  avec  plus  de  facilité  aux  métalloïdes 
qu'aux  métaux  ;  il  a  une  grande  affinité  pour  le  fluor,  le 
chlore,  l'oxygène  et  le  soufre.  C'est  un  réducteur  plus 
énergique  que  le  carbone  et  le  silicium,  car  il  déplace  au 
rouge  l'oxygène  de  la  silice  et  celui  de  l'oxyde  de  carbone  ; 
il  permettra  vraisemblablement  des  réductions  plus  faciles 
que  celles  obtenues  jusqu'ici  par  le  charbon. 

Son  action  sur  les  oxydes  métalliques  facilement  réduc- 
tibles par  le  charbon  est  très  violente;  il  réagit  de  même 
avec  beaucoup  de  facilité  sur  un  grand  nombre  de  sels  ; 
enfin  il  ne  se  combine  directement  à  l'azote  qu'à  une 
température  très  élevée.  Par  l'ensemble  de  ses  propriétés, 
le  bore  se  rapproche  nettement  du  carbone. 


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—  482  — 

Sur  la  présence  de  la  mannite  et  de  la  sorbite  dans  les 
fruits  du  laurier^cerise  ;  par  MM.  Camille  Vincent  et 
Delachanal  (1).  —  Les  auteurs  ont  traité  les  fruits  du 
laïu'ier-cerise  cueillis  en  pleine  maturité  au  milieu  du 
mois  de  septembre  dernier,  pour  y  rechercher  les  matières 
sucrées  non  fermentescibles  et  ils  en  ont  extrait  la  man- 
nite et  la  sorbite  ordinaire  lévogyre. 

Les  fruits  ont  été  broyés,  puis  la  pâte  épaisse  obtenue  a  été  additionnée 
d'eau  en  quantité  suffisante  pour  former  une  bouillie  claire  qui  a  été  aban- 
donnée à  la  fermentation  naturelle. 

Un  échantillon  de  la  matière  additionnée  d'acétate  de  plomb  et  filtrée  rédui- 
sait la  liqueur  de  Febling. 

Une  fermentation  active  s*est  bientôt  déclarée,  et  au  bout  de  quelques- 
jours,  lorequ'elle  a  été  terminée,  on  a  pressé  la  masse  de  façon  à  en  extraire 
le  liquide  clair. 

Ce  liquide,  fortement  coloré  en  rouge  foncé,  a  été  traité  par  le  sous-acétate 
(le  plomb  en  très  léger  excès,  ce  qui  a  produit  un  abondant  précipité  qu'on  a 
séparé. 

La  liqueur  claire,  presque  complètement  décolorée,  a  été  traitée  par  l'iiy- 
drogèue  sulfuré,  afin  de  précipiter  le  plomb,  puis  concentrée  dans  le  Tîde- 
jusqu'à  sirop  épais.  Ce  sirop  s'est  transformé,  au  bout  de  vingt-quatre  heures, 
en  une  masse  cristallisée  formée  de  fines  aiguilles  allongées  qui  a  été  soumise 
à  l'uction  de  la  presse. 

On  a  obtenu  ainsi  une  masse  solide  blanche  et  un  liquide  sirupeux. 

La  matière  solide  a  été  purifiée  par  plusieurs  cristallisations  successives 
dans  l'eau  ;  elle  a  donné  finalement  des  cristaux  parfaitement  purs  auxquels- 
011  a  reconnu  tous  les  caractères  de  la  mannite,  à  savoir  : 

l**  L'aspect  soyeux  et  la  forme  des  cristaux  ; 

2<*  La  solubilité  dans  l'eau  ; 

3**  Le  point  de  fusion,  165**; 

40  La  propriété  de  former  avec  l'aldéhyde  benzoîque  un  acétal  cristallisé 
fusible  à  208»; 

5''  L'inaction  sur  la  liqueur  de  Fehllng. 

Le  liquide  sirupeux  obtenu  précédemment,  additionné  de  deux  fois  son 
volume  d'alcool  froid  a  laissé  déposer  une  masse  très  épaisse  renfermant  les 
doruièros  portions  de  mannite.  Ce  dépôt  étant  séparé,  le  liquide  a  été  soumis 
a  la  distillation  pour  enlever  l'alcool.  Le  résidu  sirupeux  traité  à  froid  par 
l'acide  sulfurique  à  50  p.  100  et  l'aldéhyde  benzoîque,  puis  abandonné  au 
repos  pendant  vingt-quatro  heures,  a  donné  un  acétal  blanc,  amorphe  qui  a 
clé  lavé  à  l'eau,  et  ensuite  décomposé  à  l'ébullition  par  de  l'eau  chargée  de 
r>  p.  100  d'acide  sulfurique» 

La  liqueur  débarrassée  de  l'acide  sulfurique  au  moyen  de  la  baryte,  puis- 

(1)  Ac.  d.  «c,  CXIV,  486,  1892. 


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—  483  — 

agitée  avec  do  Téther  et  concentrée  dans  le  yide  k  consistance  sirupeuse  n'a 
pas  tardé  à  abandonner  des  cristaux  qui  ont  été  délayés  dans  de  Talcool  85- 
p.  100  et  recueillis  sur  un  filtre. 

La  matière,  traitée  ensuite  par  l'alcool  90^,  a  été  desséchée  au-dessus  de 
^*acide  sulfurique  ;  son  point  de  fusion  a  été  trouvé  situé  à  TG"»  comme  celui 
de  la  sorbite  anhydre  extraite  des  baies  de  sorbier;  la  sorbite  hydratée- 
C«Hi*0«,iH»0  fondant  h  57*. 

Cette  substance  ne  réduit  pas  la  liqueur  de  Fehling  ;  elle  dévie  k  gauche  le 
plan  de  polarisation  ;  son  pouvoir  rotatoire  est  de  —  1*,73  pour  le  rayoa 
jaune  du  gaz  salé,  correspondant  avec  celui  de  la  sorbite  extraite  du  sorbier. 

L'ensemble  de  ces  propriétés  a  permis  de  caractériser  la 
sorbite  ordinaire  lévogyre. 


Delafixationderiodeparramidon;parM.G.RouviER(l). 

—  L'auteur  a  indiqué  que  Tiode  en  présence  d'un  excès 
d'amidon  donne  un  composé  différent  de  celui  qui  se 
forme  en  présence  d'un  excès  d'iode.  Il  s'est  proposé  de 
déterminer  la  composition  centésimale  de  ce  composé, 
mais  il  a  dû,  au  préalable,  vérifier  l'assertion  de  Mylius^ 
d'après  laquelle  l'amidon  ne  pourrait  fixer  l'iode  qu'à  la 
condition  de  prendre,  pour  4  atomes  d'Iodes,  1  molécule 
d'acide  iodhydrique  ou  d'un  iodure. 

Dans  ce  but,  il  a  opéré  comme  il  suit  : 

On  fait  dissoudre  un  poids  connu  d'iode  dans  de  l'alcool 
fort  aussi  rapidement  que  possible  ;  on  étend  avec  de  l'eau 
et  on  titre  immédiatement  cette  dissolution  au  moyen 
d'une  dissolution  d'hyposulfite  de  soude.  On  détermine  ainsi 
la  proportion  d'iode  qui  a  pu  disparaître  en  tant  qu'iode 
libre,  et  il  a  été  constaté  par  un  grand  nombre  d'expé- 
riences que  cette  proportion  n'atteint  jamais  3  p,  100  de 
l'iode  dissous.  On  ajoute  un  volume  convenable  de  cette 
dissolution  à  de  l'empois  d'amidon  ;  on  précipite  Tiodure 
d'amidon  formé  par  une  dissolution  concentrée  de  chlo- 
rhydrate d'ammoniaque,  et  on  filtre  une  portion  du  liquide 
surnageant.  Il  se  forme  un  liquide  incolore  ou  légèrement 
coloré  en  bleu.  Dans  le  dernier  cas,  on  étend  une  quantité 


(1)  Ac.  d.  9C,y  CKiV,  749,  1892. 


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'.^Jfê^ 


—  484  — 

d'eau  suffisante  pour  que  la  coloration  bleue  ne  soit  plus 
perceptible.  A  une  portion  de  ce  liquide  on  ajoute  quelques 
gouttes  d'une  solution  concentrée  d'iodure  de  potassium, 
puis  de  Feau  amidonnée  ;  le  liquide  reste  parfaitement 
incolore.  A  une  autre  portion,  Ton  ajoute  quelques  gouttes 
de  la  solution  alcoolique  d'iode,  et  immédiatement  il  se 
produit  une  coloration  bleue  très  intense. 

Il  paraît  résulter  de  cette  expérience  que  l'amidon  peut 
fixer  l'iode,  sajis  prendre  nécessairement  pour  4  atomes 
d'iode,  1  molécule  d'acide  iodhydrique  ou  d'un  iodure.  Il 
s'agit  donc,  dans  la  détermination  de  la  composition  cen- 
tésimale des  iodures  d'amidon,  de  rechercher  la  quantité 
d'iode  fixée  qui,  avant  la  combinaison,  se  trouvait  à  l'état 
libre. 

BIBLIOGRAPHIE 

Société  de  médecine  publique  et  d'hygiène  professionnelle.  — 
M.  Gariel  lit  un  travail  sur  V Éclairage  électrique  au  point 
de  vue  de  Vhygiène.  —  Il  étudie  l'éclairage  au  point  de  vue 
de  l'hygiène  générale  et  au  point  de  vue  de  l'hygiène  de 
la  vue.  Il  n'y  a  aucun  inconvénient  pour  la  vue  d'employer 
l'électricité  et  les  lampes  à  incandescence.  Les  lampes  à 
arc  sont  mauvaises,  surtout  quand  les  arcs  sont  disposés 
à  petite  distance  de  la  vue  ;  dès  que  l'arc  est  entouré  d'un 
globe,  il  n'est  plus  dangereux.  L'éclairage  électrique  mo- 
difie peu  ou  pas  la  composition  de  l'air;  les  accidents  dus 
à  l'incendie  peuvent  être  facilement  évités  par  certaines 
dispositions. 

M.  J.  Du  JARDIN  :  Essai  commercial  des  vins  et  des  vinaigres. 
—  L'auteur  explique  dans  la  phrase  suivante  le  but  quïl 
s'est  proposé  et  il  Ta  très  convenablement  atteint. 

«  Il  existe  sur  l'analyse  des  vins  et  des  vinaigres,  ainsi 
que  sur  la  recherche  de  leurs  falsifications,  un  grand  nom- 
bre d'ouvrages  très  complets.  Le  but  que  nous  nous  som- 
mes proposé  en  écrivant  ce  volume,  n'est  pas  d'apprendre 
la  chimie  aux  négociants  en  vins,  desquels  on  ne  peut 


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Il 


—  485  — 


exiger  dos  connaissances  scientifiques  spéciales;  ce  qu'il 
leiu*  faut,  ce  sont  des  descriptions  simples,  faciles  à  com- 
prendre, des  instruments  qu'ils  sont  appelés  à  employer 
journellement;  c'est  la  vulgarisation  de  la  chimie  œnolo- 
gique mise  ainsi  à  la  portée  de  tous.  » 


H.  Bocquillon-Limousin;  Formulaire  des  médicaments 
nouveaux  et  des  médications  nouvelles  (3*  édition,  mise  au 
courant  des  nouvelles  acquisitions  de  la  médecine,  la  pre- 
mière édition  n'a  pas  deux  ans  de  date).  —  1  vol.  in-18  de 
322  pages. 

L.  Jammes;  Manuel  de  V étudiant  en  pharmacie.  —  Aide- 
mémoire  d'analyse  chimique  et  de  toxicologie  pour  la  pré- 
paration du  premier  examen.  1  vol.  in-18  de  281  pages, 
65  figures  dans  le  texte. 

G.  Beauvisage  ;  Les  matières  grasses.  —  Cai'actères,  falsi- 
fications et  essai  des  huiles,  beurres,  graisses,  suifs  et 
cires.  1  vol.  in-16  de  324  pages. 

Ces  trois  volumes  sont  publiés  par  MM.  J.-B.  Bailllère 
et  fils.  

Ed.  Egasse  et  Guyenot  ;  Eaux  minérales  naturelles  auto* 
risées  de  France  et  d'Algérie,  —  Leur  analyse,  leurs  applica- 
tions thérapeutiques. 

M.  Dujardin-Beaumetz  a  écrit  une  préface  très  justement 
louangeuse  pour  ce  livre  dont  un  des  auteurs,  M.  Egasse, 
est  un  des  plus  actifs  collaborateurs  du  Bulletin  de  thè^a- 
peutique. 

La  phrase  qui  la  termine  résume  ainsi  les  mérites  de 
cet  ouvrage  : 

Ce  livre,  tel  qu'il  a  été  conçu,  nous  donne  un 
inventaire  pxact  et  raisonné  des  eaux  minérales  que  nous 
possédons  en  France.  Les  considérations  générales  qui 
précèdent  l'énumération  des  sources  autorisées  permettra 
au  médecin  de  savoir  dans  quelles  conditions  elle  peuvent 
être  employées  pour  le  plus  grand  profit  de  ses  malades, 


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—  486  — 

et  il  trouvera  dans  l'index  thérapeutique  des  indications 
aussi  précises  qu'on  peut  les  donner  dans  l'état  actuel  de 
la  science  hydrologique. 

MM.  Egassé  et  Guyenot  ont  donc  fait  œuvre  utile  à  tous 
et,  pour  ma  part,  je  ne  puis  que  les  féliciter  d'avoir  enti'e- 
pris  un  pareil  travail  qui  sera,  je  n'en  doute  pas,  profitable 
à  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  la  chbse  publique. 


Voasis  de  Gabèsj  au  point  de  vue  agricole ;i^dLT  M.  B.  Bouti- 
NEAu,  pharmacien  aide-major  à  l'hôpital  de  Oabès,  et 
M.  J.  Fray,  vétérinaire  en  second  au  4*  spahis.  —  Lyon, 
Pitrat,  1890.  Ouvrage  honoré  d'une  médaille  d'argent  par 
la  Société  d'agriculture  et  par  la  Société  des  agriculteurs 
•de  France.  

•  Étude  bactériologique  sur  Pair  et  Veau  de  Nice;  par  M.  Du- 
rand, pharmacien-major.  —  Ntce^  Gauthier  et  C*«. 

SOMMAIRES  DES  PRINCIPAUX  RECUEILS  DE  MÉMOIRES  ORIGINAUX 


Comptes  rendus  de  rAoadémie  des  sciences,  7  mars.  —  Charpy  : 
Densités  des  solutions  aqueuses.  —  Besson  :  Combinaison  du  gaz  ammoniac 
avec  le  bromure  et  Tiodure  de  bore.  —  Luedeking  .*  Synthèse  de  la  co- 
•crhoïte  et  de  la  phénicochroite. 

—  14  mars.  —  Joannis  :  Alliages  définis  de  sodiam.  —  Ad.  Camot  : 
Essai  des  minerais  d'antimoine.  —  OEchsner  de  Coninck  :  Réaction  des 
■acides  amido-benzoîques. 

—  21  mars.  —  Moissan  :  Préparation  de  l'iodure  de  bore.  —  A,  Gau- 
tier :  Sur  l'origine  des  matières  colorantes  de  la  vigne;  acides  ampelo- 
chroïques;  colorations  automnales  des  végétaux.  —  Charpy  :  Détermination 
<les  équilibres  chimiques  dans  les  systèmes  dissous.  —  Grimaux  et  Arnaud  : 
Sur  quelques  bases  homologues  de  la  quinine.  —  Béhal  et  Desgrez  :  Com- 
binaison des  acides  gras  avec  les  carbures  éthyléniques.  —  Maquenne  :  Syn* 
thèse  naturelle  des  hydrocarbures  végétaux. 

—  â8  mars.  —  Parmentier  :  Sur  la  lampo  sans  flamme  obtenue  avec  le 
gaz  de  réclairage.  —  Poulenc  :  Action  du  fluorure  de  potassium  sur  les 
chlorures  anhydres.  Préparation  des  fluorures  anhydres  de  nickel  et  de  cobalt 
avec  le  potassium.  ^  Ad,  Camot  :  Dosage  du  fluor.  —  Étard  :  Aldéhydes 
ot  acétones  bromes  résultant  de  l'action  du  brome  sur  les  alcools  de  la  série 
grasse.  —  F,  Chancel  :  Sur  les  propylamincs  et  leurs  dérivés.  «—  Merlans: 
Sur  deux  fluorhydrines  de  la  glycérine. 


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—  487  — 

Annales  d'hygiène,  janvier   189â.  •—   Nocard  :  Tuberculine   comme 
moyen  de  diagnostic  de  la  tuberculose  bovine. 

—  Février.  —  Chanlemesse  et   Widal  :  Différenciation   du    bacille  ty- 
pbique  et  du  coli-bacille  (1). 

—  Mars.  —  M,  Reuss  :  Le  curé  Kneip  et  le  kneippisme. 


Revne  d'hygiène,  janvier  1892.  —  Bard  :  Mode  de  désinfection  des  cra- 
choirs des  tuberculeux,  suppression  du  balayage.  —  Bouloumié  :  Hygiène  et 
police  sanitaire  dans  les  stations  sanitaires.  —  Mangenot  :  Hygibne  dans 
les  écoles  primaires  publiques  à  Londres. 


Monitenr  scientiliqne,  février  189â.  —  F.  Jean  ;  Analyse  optique  et 
chimique  des  beurres.  —  Thomson  et  Balantyne  :  Revision  des  constantes 
employées  dans  l'analyse  des  huiles  et  des  graisses.  —  Engter  et  Rupp  : 
Essai  des  graisses  de  porc  américain  (S).  —  R,  KUsling  :  Note  sur  le  chan- 
gement de  poids  qu'éprouvent  les  huiles  grasses  à  Pair. 

—  Mars  1892.  —  Trillat  :  Antiseptiques  et  produits  médicinaux  dérivés 
<lu  goudron  de  houille  (suite).  —  J,  et  H.  Pattinson  :  Détermination  du 
manganèse  dans  ses  minerais  et  ses  alliages. 


American  Journal  of  Pharmacy,  mars  1892.  —  Sayre  :  Sénéga  du 
Nord.  —  Smythe  :  Écorce  de  fausse  angusture.  —  Nagelvoort  :  Sur  la  forme 
cristalline  du  chlorure  d'or  et  d'hyoscyamine.  —  England  :  Note  sur  le  sul- 
fato  de  codéine.  —  Analyses  de  quelques  drogues  indigènes.  —  Umstead  : 
Résine  de  scammonée  du  commerce.  —  Moerk  :  Action  du  peroxyde  d'hy- 
drogène sur  les  sels  métalliques.  —  Berin^er  :  Oléorésines.  —  Blackader  : 
Nourriture  des  enfants,  d'après  Montréal  Médical  Journal.  —  Heaton  et 
Vasey  :  L'analyse  des  peptones.  —  Edo  Claassen  :  Sur  la  flore  de  TOhio 
septentrional.  £.  G. 

VARIÉTÉS 

Pharmacie  militaire.  —  Ont  été  promus  : 

V  Au  grade  de  pharmacien-major  de  1"  classe  : 

M.  Forestier,  pharmacien-major  de  2"  classe,  hors  cadre,  en  mission  en 
Cochinchinc,  réintégré  dans  le  cadre,  en  remplacement  de  M.  Dauphin,  dé- 
cédé. —  Remis  hors  cadre. 

M.  Simair,  pharmacién-major  de  2" 'classe  à  l'hôpital  militaire  de  Valen- 
ciences,  en  remplacement  do  M.  Forestier,  mis  hors  cadre.  —  Maintenu  k 
son  poste  actuel. 

(1)  Voir  Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim,  [5],  XXV,  15  janvier,  p.  80, 
1892. 

(2)  Dans  un  voyage  que  je  viens  de  faire  en  Amérique,  j'ai  pu  constater  la 
présence  d'énormes  quantités  d'huiles  de  coton  dans  les  tueries  de  porcs,  et 
dans  les  fabriques  annexées.  A.  R. 


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9*  Au  grade  de  pharmacien-major  de  2»  clasèe  : 

M.  Adam,  pharmacien  aide-major  do  1"  classe  aux  hôpitaux  militaires  de 
la  brigade  d'occupation  de  Tunisie,  en  remplacement  de  M.  Dechaux,  décédé. 
—  Maintenu  à  son  poste  actuel. 

M.  Daviron,  pharmacien  aide-major  de  1"  classe  aux  hôpitaux  militaires  de 
la  division  d'Oran,  en  remplacement  de  M.  Simair,  promu.  —  Désigné  pour 
occuper  un  emploi  de  son  nouveau  grade  à  Thôpital  militaire  Desgencttes,  à 
Lyon. 

Mutations.  —  Par  décision  ministérielle  du  9  avril  189Î  : 

M.  Gouton,  pharmacien-major  de  2*  classe  à  l'hôpital  militaire  de  Briançon,. 
est  désigné,  pour  la  réserve  des  médicaments,  à  Marseille. 

M.  Rougnon,  pharmacien-major  de  2*  classe  à  hi  réserve  des  médicaments 
de  Marseille,  est  désigné  pour  les  hôpitaux  militaires  de  la  division  d'Oran. 

M.  Rouvet,  pharmacien  aide-major  de  1"  classe  à  l'hôpital  militaire  Desgc- 
iieltes,  à  Lyon,  est  désigné  pour  les  hôpitaux  militaires  de  la  division  d'Oran. 

M.  Lafrognc,  pharmacien  aide-major  de  i"*  classe  aux  hôpitaux  militaires 
de  la  division  d'Oran,  est  désigné  pour  l'hôpital  militaire  de  Briançon. 


FORMULAIRE 

Crayons  élastiques  à  riodoforme. 

Glycérine  officinale 10  gouttes. 

Eau  distillée 16      — 

Gomme  adragante  pulvérisée  ....        1  gramme, 

lodoforme  pulvérisé 12       — 

Môlez  avec  soin  6,ns  un  mortier  en  battant  vivement  la  glycérine  et  l'eau 
mesurées  au  compte-gouttes  normal  avec  la  gomme.  Faites  la  masse  des 
crayons  s.  a.  ;  séchez  à  l'étuve  vers  iO-50"  pendant  deux  heures.  En  même 
temps,  chauffez  à  l'étuve,  pendant  une  demi-heure,  des  flacons  à  opodeldoch, 
leurs  bouchons  de  liège  et  du  lycopode;  introduisez  dans  ces  flacons,  après 
les  avoir  laissés  refroidir  dans  l'étuve  même,  les  crayons  d*iodoforme  encore 
chauds  ;  remplissez  do  lycopode  stérilisé  et  bouchez  avec  soin.      D'  Gat. 


Solution  hypodermique  d'ergotine. 
(BiEDsaT,  de  Hagueneau.) 

Ergotine \v 

Eau  distillée 5«' 

Acide  phénique  neigeux 0^,10 

Gette  solution  ne  produit  pas  d'induration  et  se  conserve  longtemps. 

Le  Gérant  :  G.  MASSON. 

I>ARI8.  —  IMP.  C.   MiRPON  ET  B.  PLAMlfÀlUOM,   KDB  KACIlfX,  16. 


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—  489  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  la  confection  publique  de  la  ThériaquCy  à  Paris; 
Par  M.  G.  Planchox. 

CommuiiicatioD  faite  à  la  Société  de  Pharmacie  {fin)  (1). 

La  délibération  prise  en  1730  porte  que  «  seront  admis 
ceux  des  confrères  qui  le  souhaitteront  pour  coopérer  à 
la  confection  dudit  antidote  ».  Il  y  a  là  une  différence  avec 
la  délibération  de  1700  ;  et  il  est  très  probable  que  les  frais 
ne  sont  plus  faits  par  la  Compagnie,  mais  par  les  apothi- 
caires qui  veulent  coopérer  à  la  préparation.  » 

Celte  supposition  nous  parait  confirmée  par  une  pièce 
intéressante  (2),  que  M.  Boymond  a  bien  voulu  nous 
communiquer.  M.  De  la  Planche,  en  1763,  dans  une  contes- 
tation avec  ses  confrères,  qui  voulaient  le  chasser  de  leur 
Compagnie  et  de  la  Société  de  la  Thériaque,  est  amené  à 
rappeler  que  «  le  Corps  des  Apothicaires  jugea  à  propos 
-d'autoriser,  il  y  a  vingt-cinq  ou  trente  ans,  un  certain 
nombre  de  ses  membres  à  faire  la  Thériaque  en  public,  en 
présence  des  magistrats  et  de  la  Faculté  de  médecine. 
Ceux  de  ses  membres  qui  voulurent  alors  s'unir  pour  con- 
courir à  ce  grand  œuvre,  firent  un  certain  fonds  en  argent, 
pour  acheter  tous  les  vases,  vaisseaux,  ustanciles,  et  dro- 
gues nécessaires  pour  la  perfection  de  cet  antidote  ». 

Si  nous  rapprochons  de  ce  passage  les  termes  de  la  déli- 
bération ci-dessus,  et  surtout  la  date  de  1730  inscrite  sur 
les  grands  vaisseaux  de  la  Salle  des  Actes  de  TEcole,  nous 
ne  pourrons  guère  hésiter  à  fixer  à  ce  moment  la  consti- 
tution d'une  Société  de  la  Thériaque. 


(1)  Jùum.  de  Pharm.  et  de  Ch.,  [5],  XXV,  441. 

(2)  Mémoire  pour  le  sieur  De  la  Planche,  Maître  Apothicaire  à  Paris, 
Vun  des  Démonstrateurs  du  Cours  de  Chimie  qui  se  fait  au  Jardin  des 
Apothicaires,  et  des  Associés  pour  la  composition  publique  de  la  Thé- 
riaque.., contre  les  Maitres  Apothicaires,  etc.,  etc. 

Jûum.  de  PUrm.  et  de  aim.,  5*  léiUE,  t.  XXV.  (IS  mai  1892.)         32 


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—  490  — 

Celte  association  parait  d'ailleurs  avoir  été  toujours 
ouverte  aux  maîtres  Apothicaires,  qui  voulaient  en  faire 
partie.  M.  De  la  Planche  y  était  entré,  il  y  avait  4  ans 
environ,  à  l'époque  de  sa  contestation;  il  avait  versé 600 
livres,  «  en  deniers  comptans,  pour  payement  de  sa  por- 
tion dans  les  fonds...  Peu  de  temps  après  son  admission, 
il  a  été  vendu,  au  profit  de  la  Société,  pour  environ 
1500  livres  d'ancienne  Thériaque,  de  laquelle  somme  il  y  a 
compte  et  distribution  à  faire  entre  les  associés,  ainsi  que 
d'une  somme  considérable  pour  autre  ancienne  Thériaqpie  » . 
Les  profits  étaient  donc  distribués,  non  à  la  Compagnie  des 
Apothicaires,  qui  s'en  désintéressait  complètement,  mais 
aux  membres  de  TAssociation,  qui  étaient  au  nombre 
«  d'environ  vingt-quatre  (1)  ». 

En  1763,  une  proposition  nouvelle  est  apportée  par 
les  gardes  de  la  Compagnie  à  l'assemblée  générale  du 
28  avril.  «  Ce  projet,  conçu  depuis  plusieurs  années  et  qui 
ne  peut  qu'être  avantageux  pour  l'honneur  de  la  profes- 
sion, pour  le  bien  public  et  pour  nos  confrères  eux-mêmes, 
c'est  d'établir  une  ofiicine  dans  le  laboratoire  du  Jardin  des 
apoticaires,  pour  y  travailler  à  toutes  sortes  de  préparations 
tant  chimiques  que  galéniques  qui  y  seront  faites  avec 
tout  le  soin  et  l'exactitude  possibles  sous  les  yeux  et  par 
les  mains  des  maîtres.  Messieurs  les  gardes  ont  ajouté  que 
ceux  des  confrères  qui  désireront  contribuer  à  cet  établis- 
sement fourniront  chacun  un  contingent  de  la  somme  de 
six  cents  livres,  qu'ils  croient  être  convenables  pour  les 
premières  dépenses  qu'il  y  aurait  à  faire  »  ;  et  l'assemblée 
ayant  approuvé,  les  gardes,  dans  la  séance  du  2  juillet  1763, 
communiquent  le  dessein  où  ils  sont  de  faire  construire 
une  machine  pour  mettre  en  poudre  les  médicaments  de  la 
Thériaque  et  autres  médicaments  concernant  Tofâcine 
déjà  projetée,  —  et  de  plus,  pour  abriter  la  machine,  une 
construction  dans  le  jardin,  isolée  du  grand  bâtiment  pour 
éviter  tout  ébranlement  occasionné  par  les  coups  de  pilon. 
Ce  projet  est  aussi  adopté.  Il  est  probable  que  la  Société 
p  <         •    .  '      .■        .11-  .-■■—■ .    II. ■  - I-.  .11.      i.i,.  „i    .1 ,..» 

(i)  Mémoire  cité,  page  12. 


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—  401  — 

d'actionnaires  ainsi  constituée  se  fondit  avec  la  Société 
de  la  Tliériaque  et  c'est  celle  que  nous  continuons  à  re- 
trouver sous  ce  dernier  nom  à  diverses  époques. 

Nous  n'ayons  pu  avoir  de  documents  qui  nous  fixent  sur 
le  nombre  des  membres  de  cette  association,  ni  sur  leurs 
actes.  Noua  savons  seulement  que  Télectuaire  portait  les 
attributs  de  la  Compagnie  et  qu'il  y  avait  un  dépôt  général, 
avoué  par  cette  Compagnie,  et  qui  devait  être  probable- 
ment au  jardin  de  TArbalète. 

Près  de  vingt  ans  se  passent  sans  changement.  Mais 
quelques  années  après  la  constitution  de  la  corporation  en 
Collège,  en  1781  (délibération  du  samedi  29  septembre], 
les  prévôts  font  observer  que  «  le  vœu  le  plus  général  des 
membres  du  Collège  était  que  cet  antidote  devint  un  objet 
de  travail  commun  à  tout  le  Collège».  Ils  proposaient  en 
conséquence  de  «  prendre  toute  précaution  pour  exécuter 
ce  qu'il  convient  de  faire  pour  l'interest  du  Collège  sans 
compromettre  ceux  des  intéressés  actuels.  » 

Des  pourparlers  s'engagent  entre  la  Société  et  les  pré- 
vôts, mais  ils  paraissent  avoir  traîné  en  longueur,  et  ce 
n'est  qu'en  1784  que  les  délégués  de  la  Société  (Pia  et 
Bataille)  se  mettent  sérieusement  en  rapport  avec  le  Col- 
lège et  s'entendent  pour  former  une  nouvelle  association 
a  qui  serait  plus  nombreuse  que  la  première.  » 

«  MM.  les  associés  de  la  Thériaque  ont  déclaré  qu'ils 
étaient  tout  disposés  à  céder  et  transporter  leur  intérêt  à 
la  confection  de  la  Thériaque,  et  que  même  ils  procéde- 
raient incessamment  à  un  inventaire  estimiatif  de  leurs 
drogues  et  ustensiles  ainsi  que  de  leur  Thériaque  pour  le 
montant  du  dit  inventaire  former  à  chacun  un  fonds  de 
rentrée  qui  leur  sera  probablement  rendu.  » 

Le  résultat  fut  en  effet  la  constitution  d'une  nouvelle 
Société,  sur  laquelle  nous  sommes  parfaitement  rensei- 
gnés en  ayant  les  statuts  et  tous  les  procès-verbaux.  Dans 
cette  nouvelle  combinaison  (1),  le  Collège  était  représenté 


(i)  Cinq  membres  nouveaux  du  Collège  se  joignirent  uux  dix  qui*  apparte- 
naient à  l'ancienne  Société.  On  fit  vingt-trois  mises  de  600  livres  chacune 


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—  492  — 

dans  le  conseil  des  actionnaires  par  ses  prévôts,  ayant  vois 
délibérative  ;  il  avait  en  outre  une  part  dans  les  dividendes; 
il  n'y  avait  pas  d'autre  bureau  et  dépôt  de  distribution  que 
la  maison  du  Collège  :  tout  membre  pouvait  prendre  in- 
térêt dans  la  Société  par  une  mise  ou  fraction  de  mise  ; 
enfin  les  boettes  et  les  pots  portaient  les  empreintes  et 
cachet  du  Collège;  en  outre,  les  médicaments  étaient 
livrés  à  moitié  prix  à  ses  membres. 

Au  moment  de  ces  divers  arrangements,  l'ancienne 
Société  avait  en  magasin  2.883  livres  de  Thériague,  90  li- 
vres d'orviétan,  1  livre  14  onces  de  Thériague  céleste  (I). 
Cependant  on  demanda  immédiatement  aux  nouveaux 
associés  de  se  mettre  en  mesure  de  préparer  2.000  livres 
de  Thériaque. 

Cette  préparation  n'était  pas  sans  entraîner  des  frais 
considérables. 

Dans  la  séance  du  2  août  1784,  les  prévôts  ont  repré- 
senté que  a  l'exposition  publique  de  la  Thériaque,  qui  dure 
quinze  jours,  nécessite  le  Collège  à  une  dépense  particu- 
lière par  la  présence  journalière  de  deux  démonstrateurs 
et  au  moins  d'un  prévôt  et  autres  frais  indispensables,  et 
ils  prient  M.  le  lieutenant  général  de  police  d'allouer  la 
somme  de  600  livres  sur  laquelle  sera  prélevé  le  prix  des 
accessits  en  médailles  d'argent,  qui  est  de  64  livres.  En 
nous  reportant  aux  comptes  du  Collège  de  cette  époque  (2), 
nous  voyons  en  effet  l'emploi  de  cette  sommé  uniquement 
pour  les  dispositions  prises  en  vue  des  séances  d'exposi- 
tion, de  démonstration  et  de  préparation  définitive  de 

représentées  par  les  sommes  versées  par  les  nouveaux  membres  (soit 
3.000  livres),  par  les  médicaments  en  magasin  et  les  ustensiles  (soit  enTiroa 
5.400  fr.),  enfin  par  les  mises  versées  dans  Tancienne  Société  par  les  dix 
membres  qui  en  faisaient  partie. 

(i)  Dans  leur  apport  à  la  nouvelle  Société,  les  membres  de  Tancienoe 
estimaient  à  2  livres  10  sols,  le  prix  de  la  livre  de  Thériaque  ;  2  livres  celui 
de  Torviétan  ;  iOO  livres  celui  de  la  Thériaque  céleste.  Les  prix  étaient,  bien 
entendu,  beaucoup  élevés  pour  le  public. 

(2)  Entre  autres  dépenses  nous  trouvons  :  du  menuisier,  pour  arrangement 
des  tréteaux,  120  fr.  ;  du  tapissier,  153  fr.  ;  pour  bougies,  57  livres  ;  pour 
annonce  dans  le  Journal  Pari»,  18  fr.,  etc.,  etc. 


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-  493  — 

Télectuaire.  Quant  aux  dépenses  nécessitées  par  la  confec- 
tion même  de  la  Thériaque,  elles  s'élèvent,  d'après  les 
comptes  de  la  Société,  à  la  somme  de  6.087  francs. 

La  séance  solennelle  eut  lieu  le  lundi  13  septembre  i78i, 
à  cinq  heures  de  relevée,  devant  M.  Lenoir,  lieutenant- 
général  de  police,  et  M.  de  Brunville,  procureur  du  roy. 
Après  la  séance  annuelle  et  la  distribution  des  prix, 
M.  Taxil  fit  la  nomenclature  et  la  description  des  sub- 
stances qui  entrent  dans  la  Thériaque,  et  le  1*'  octobre, 
après  exposition  publique,  fut  faite  la  pesée  de  ces  mêmes 
substances,  et  finalement  leur  mélange  définitif. 

Ce  n'est  que  six  ans  plus  tard  que  la  Société  fait  de  nou- 
veau la  confection  de  la  Thériaque;  le  Collège  de  pharma- 
cie, à  la  date  du  9  septembre  1790,  décide  d'inviter  à  celte 
solennité  le  maire  de  Paris,  les  députés  de  l'Assemblée 
nationale,  le  doyen  et  les  professeurs  de  pharmacie  de  la 
Faculté  de  médecine  et  les  prévôts  du  Collège  de  chi- 
rurgie. 

Une  brochure,  sorte  de  programme,  dont  M.  Monnier 
nous  a  confié  deux  exemplaires,  indique  que  la  séance  eut 
lieu  en  efifet  le  23  septembre  1790  (1). 

Ce  fut  la  dernière  préparation  faite  par  la  nouvelle 
Société. 

En  1792,  vu  le  renchérissement  de  toutes  les  denrées,  le 
prix  des  médicaments  livrés  par  la  Société  est  augmenté 
d'un  tiers;  puis,  le  15  avril  de  l'année  d'après,  il  est  décidé 
que,  «  sans  attendre  le  2  juillet  prochain,  époque  à  laquelle 
expire  la  ditte  Société,  elle  sera  incessamment  dissoute.  » 
Et  quinze  jours  après  (le  29),  le  partage  est  fait  entre  les 
associés  de  tous  les  médicaments  restants,  sur  le  pied 
de  168  livres  de  Thériaque  d'Andromaque,  7  livres  12  onces 
d'orviétan,  et  1  once  2  gros  et  demi  de  Thériaque  céleste 
poui'  chaque  mise  d'associé. 

Les  moules  à  boettes  au  chiffre  de  la  Société  et  le  cachet 

(1)  Nous  avons  trouve,  à  la  bibliothèque  du  Musée  Carnavalet,  un  wvùf- 
gramme  analogue  pour  une  confection  de  thériaque  faite  en  17i4  par  Trcvcz 
devant  les  administrateurs  des  hospices,  les  professeurs  do  la  Faculté  et  les 
apothicaires,  èi  la  Salpélrière,  in  domo  SalpUtraria, 


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—  494  — 

sont  brisés  (après  toutefois  qu'il  en  a  été  coulé  le  nombre 
de  boettes  suffisant  pour  satisfaire  aux  demandes  des  asso- 
ciés co  partageants). 

Enfin»  cinq  membres  sont  chargés  de  vendre  au  plus 
offrant  et  dernier  enchérisseur  les  autres  objets  dépendant 
des  fonds  de  la  Société. 

Trusson  était  un  de  ces  commissaires  ;  et  c'est  très  pro- 
bablement le  moment  où  il  a  acquis  et  fait  apporter,  dans 
son  officine  de  la  rue  de  la  Montagne-Sainte-Geneviève,  le 
vaisseau  que  M.  Monnier  veut  bien  faire  entrer  aujour- 
d'hui dans  les  collections  de  TÉcole,  héritière  de  l'ancien 
Collège. 

La  préoccupation  de  créer  au  sein  du  corps  pharmaceu- 
tique, et  sous  son  égide,  une  Société  préparant  certains 
médicaments  mieux  que  ne  peuvent  le  faire  des  particu- 
liers, persiste  au  delà  de  cette  époque.  J'ai  eu  l'occasion, 
à  propos  de  la  Société  libre  des  pharmaciens  de  Paris  (1), 
de  vous  exposer  le  projet  de  constitution  d'une  association 
semblable,  et  j'ai  même  rappelé  à  ce  sujet  que  Trusson 
avait  fait,  le  15  brumaire  an  VII,  la  démonstration  des 
substances  et  la  préparation  publique  de  la  Thériague^  très 
probablement  dans  le  vase  même  que  vous  avez  aujour- 
d'hui sous  les  yeux. 

En  somme,  si  nous  résumons  en  quelques  lignes  celte 
longue  histoire  de  la  Préparation  publique  de  laThériaque, 
nous  la  voyons  faite  : 

1''  D'abord  par  des  pharmaciens  isolés,  qui  réclament 
cependant  le  contrôle  des  corps  constitués  ; 

2*  De  1700  à  1730  (?)  par  la  Compagnie  même  des  Apo- 
thicaires et  à  ses  frais  ; 

3*»  De  1730  à  1784,  par  une  Société  de  la  Thériaque,  qui 
a  ses  fonds  particuliers,  fait  les  dépenses  nécessaires  et 
louche  les  bénéfices.  En  1763,  elle  s'adjoint  de  nouveaux 
membres  et  s'efforce  d'étendre  le  nombre  des  prépara- 
tions qu'elle  fait  pour  le  public,  avec  l'appui  moral  de 
la  Compagnie  des  Apothicaires; 

(I)  Voir  Journal  de  Pharm.  et  de  Chim.,  1881,  I,  86. 


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—  495  — 

4'  De  1784  à  1793,  par  une  nouvelle  Société,  dans  laquelle 
le  Collège  est  représenté  par  ses  prévôts  et  touche  une 
part  des  dividendes  ; 

5*  Enfin,  par  une  Société  industrielle  constituée  sous 
l'inspiration  et  la  protection  de  la  Société  libre  des  Phar- 
maciens de  Paris,  mais  qui  ne  parait  pas  avoir  eu  de 
succès. 

APPENDICE 

Nous  croyons  bien  faire  de  reproduire  ici  dans  toute  sa 
naïveté  la  : 

et  Note  de  ce  qui  a  été  observé  par  la  Compagnie  vis-à-vis 
la  Faculté,  lors  de  la  composition  de  la  thériaque  en  sep- 
tembre-octobre 1776, 

«  Après  que  le  jour  pour  l'exposition  des  drogues  pour 
la  Thériaque  fut  donné  par  M.  le  lieutenant  général  de 
police,  le  second  garde  qui  n'était  point  du  nombre  des 
associés  (M.  Simonnet),  accompagné  d'un  des  associ-'s 
(M.  Bataille),  furent  à  la  Faculté  (en  robbes)  pour  lui  faire 
part  que  la  Compagnie  des  Apoticaires  était  dans  le  des- 
sein de  composer  publiquement  la  Thériaque  d'Andro- 
maque  et  qu'aïant  été  chez  le  magistrat  pour  le  prier  de 
vouloir  bien  se  trouver  à  Touverture  de  Texposition,  le 
magistrat  aïant  reçu  favorablement  cette  demande,  en 
avait  fixé  le  jour  au..,  septembre  1776.  Qu'en  conséquence, 
eux  MM.  Simonnet  et  Bataille  s'étaient  rendus  aux  écoles 
pour  prier  la  Faculté,  au  nom  de  la  Compagnie,  de  vouloir 
bien  nommer  une  députation  de  docteurs  pour  y  assister 
ainsy  qu^il  est  d'usage. 

«  Sur  quoy,  le  Doyen  répondit  que  la  Faculté  si  trou- 
verait. En  effet,  le  jour  indiqué  par  le  magistrat,  le  Doyen 
de  la  Faculté  et  les  deux  professeurs  en  pharmacie  avec 
quatre  autres  docteurs,  se  rendirent  au  Jardin.  On  leur 
envoya  deux  carrosses  de  remise  aux  écoles,  pour  les  con- 
duire au  Jardin.  On  fit  préparer  une  collation  et  leur  aïant 
proposé  de  se  raffraichir,  presque  tous  remercièrent.  Il  n'y 


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—  496  — 

que  le  doyen,  le  premier  professeur  et  son  épouse 
mpagnée  d'une  autre  dame  qui  se  mirent  à  table. 
Cette  collation  consistait  en  une  belle  brioche,  biscuits 
iifférentes  espèces,  macarons,  pêches,  poires,  noix, 
ins,  pain,  fromage,  vin  de  table  et  vin  de  liqueurs. 
Lors  de  la  pesée,  les  mêmes  choses  furent  observées, 
t-à-dire  que  Ton  envoya  aux  écoles  deux  carrosses  de 
Lse  pour  y  prendre  les  doyen  et  professeurs  et  les 
ités.  On  offrit  le  rafraîchissement  et  on  donna  une  col- 
in comme  la  première  fois.  L'invitation  pour  la  pesée 
jt  revêtue  d'aucune  formalité.  M.  Simonnet,  garde,  en 
int  le  doyen  seulement,  et  le  doyen  se  chargea  du 
5.  On  n'écrivit  ny  au  doyen,  ny  aux  professeurs. 
Chaque  fois  que  les  magistrats  ont  été  au  Jardin,  les 
es  se  sont  rendus  le  lendemain  ou  après,  chez  eux^ 
'  les  remercier.  (Note  manuscrite  des  archives  de 
aie  de  pharmacie.)  » 


ululions  alcooliques  d'ammoniaque;  par  M.  Deléplve. 

i  solubilité  du  gaz  ammoniac  dans  l'alcool  ne  parait 
avoir  été  l'objet  de  données  numériques.  La  plupart 
auteurs  mentionnent  seulement  que  ce  gaz  se  dissout 
)rtes  proportions  dans  l'alcool. 

î  tableau  suivant  résume  des  expériences  faites  sur  ce 
t.  Il  contient  les  déterminations  faites  sur  l'alcool 
lique  absolu,  sur  l'alcool  à  96,  90,  80,  70,  60  et  50  de- 
centésimaux  aux  températures  successives  de  la  glace 
ante,  de  10,  20  et  30  degrés  centigrades.  11  indique 
'  chacune  de  ces  températures  la  teneur  en  poids  de 
ammoniac  d'un  litre  de  solution  saturée  (à  la  pression 
50),  la  densité  de  ces  solutions  et  le  coefÈlcient  de  so- 
lité  calculée  d'après  les  données  précédentes  et  la 
iité  du  dissolvant. 


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497  — 


DEGRÉ  DE  l'alcool: 


10* 


20» 


30* 


Poids  de  gaz  p'  "»•*. 

Densité 

Goeffîc.  de  solub. 

Poids  de  gaz  p'"*». 

Densité 

Goeffic.  de  solub. 

Poids  de  gaz  p'"*". 

Densité 

Goeffic.  de  solub. 

Poids  de  gaz  p'»»". 

Densité 

Goeffic.  de  solub. 


lOO- 


130,5 

0,782 
209,5 

108,5 

0,787 
164,3 

75 
0,791 
106,6 

51,5 
0,798 
97 


96- 


146 

0,7a3 

245 

120 

0,803 

186 

97,5 
0,788 
147,8 

74 
0,791 
106,7 


M- 


173 
0,800 
302,5 

137,5 

0,794 
234,4 

102 
0,795 
158,3 

77 
0,796 
114 


80» 


206,5 
0,808 
390 

167 

0,800 

288 

19,75 
0,821 
190,5 

81,75 
0,826 
121,6 


70- 


137,5 
0,829 
223 

100,3 


60- 


246 
0,830 
504,5 

198,25 
0,831 
373 

152,5 

0,842 
260,8 

129,5 

0,846 
211,6 


50« 


304,5 
0,835 

>7,7 

227 
0,850 
438,6 

182,7 

0,869 
338,2 

152 

0,883 

252 


L'alcool  méthylique  dissout  aussi  d'énormes  quantités 
de  gaz  ammoniac.  A  0"*  un  alcool  purifié  du  commerce 
contenant  moins  de  3  p.  100  d'acétone  en  a  dissous 
40  p.  100  de  son  poids.  Les  chiffres  trouvés  sont  les  sui- 
vants : 

Poids  de  gaz  par  litre 218 

0»    {   Densité 0,770 

Coefficient  de  solubilité 425 


A   quel  état  F  acide  phosphorique  existe -t -il  dans    r  urine? 
par  M.  P.  C.4RLES. 

Telle  est  la  question  que  nous  adressait  dernièrement 
un  clinicien  bordelais,  et  à  laquelle  il  nous  semble  d'au- 
tant plus  difficile  de  répondre  catégoriquement  que  cet 
état  est  essentiellement  mobile,  comme  on  va  en  juger  par 
ce  qui  suit  : 

Lorsque  Turine  est  dans  la  vessie,  elle  est,  sauf  quel- 
ques cas  pathologiques  assez  rares,  de  réaction  franche- 
ment acide.  Cette  acidité,  elle  la  doit  à  la  résorption  :  1*"  du 
suc  gastrique;  2*  de  Tacide  sarcolactique  des  muscles; 


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—  498  — 

3«  aux  acides  hippurique,  oxalique, et  spécialement  à 

Tacide  urique  qui  se  forme  par  suite  de  l'oxydation  des 
albuminoïdes  des  aliments  ou  de  Tusure  des  tissus  de  l'or- 
ganisme. Enfin,  d'après  M.  Bouchard,  l'acide  phosphogly- 
cérique  serait  lui-même  un  facteur  de  cette  acidité. 

Tous  ces  acides  existent  naturellement  à  l'état  de  combi- 
naison dans  le  sang,  et  si  on  les  retrouve  temporairement 
à  l'état  libre  dans  la  vessie,  c'est  parce  que  le  filtre  rénal 
a  la  propriété  de  les  soutirer  en  nature  au  torrent  sanguin. 
L'acide  phosphorique  est  dans  le  même  cas:  comme  il 
trouve  dans  la  masse  sanguine  assez  de  bases  pour  se  sa- 
turer, il  circule  dans  les  vaisseaux  sous  la  forme  de  phos- 
phate neutre  ou  alcalin.  Rien  n'indique  que  le  rein  ait  la 
faculté  de  dissocier  ses  combinaisons  comme  les  précé- 
dentes ;  mais  ce  que  l'on  sait  bien,  c'est  que  lorsque  ces 
phosphates  arrivent  dans  la  vessie,  ils  rencontrent  les 
acides  énumérés  plus  haut,  et  ils  partagent  leurs  bases 
avec  chacun  d'eux,  selon  sa  masse  et  son  énergie  chi- 
mique. 

Comme  conséquence  de  ce  déchet  basique  proportionnel, 
les  phosphates  s'enrichissent  d'autant  en  acide  phospho- 
rique, et,  de  phosphates  tribasiques  ou  bibasiques  qu'ils 
■étaient  précédemment,  ils  deviennent  neutres  ou  acides, 
<î'est-à-dire  bibasiques  et  monobasiques. 

Ce  mélange  salin  reste  momentanément  en  équilibre 
stable  dans  une  vessie  valide.  Mais,  dès  que  la  miction  a 
-eu  lieu,  il  est  mis  aussitôt  aux  prises  avec  les  microcoques, 
bacilles,  bactéries  de  Van  Hegen,  Pasteur,  Bouchard,  ré- 
pandus dans  les  organes  urinaires  externes  des  deux  sexes, 
accumulés  dans  les  vases  de  nuit  et  en  suspension  dans 
l'air.  Tous  ces  microorganismes  transforment  l'urée,  les 
traces  d'albuminoïdes,  de  créatine  et  autres  produite,  azo- 
tés, en  carbonate  d'ammoniaque,  et  il  s'ensuit  une  lente  et 
progressive  alcalinité  de  l'urine  qui  vient  renverser  Tordre 
des  combinaisons  phosphatées  de  l'urine. 

Ce  nouveau  sel  ammoniacal,  en  effet,  porte  d'abord  son 
action  sur  les  acides  primitifs  dont  il  déplace  les  bases; 
et  celles-ci,  devenues  libres  désormais,  se  reportent  sur 


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les  phosphates  qu'elles  transforment  successivement  en 
sels  neutres  et  tribasiques. 

A  partir  de  ce  moment,  Tacide  phosphorique  se  divise 
en  deux  espèces  de  combinaisons:  les  unes,  toujours  solu- 
bles,  sont  représentées  par  son  union  avec  la  potasse,  la 
soude,  l'ammoniaque  ;  les  autres,  insolubles,  sont  marquées 
par  sa  combinaison  avec  les  bases  terreuses,  chaux  et  ma- 
gnésie. Mais  comme  leur  formation  n'a  pas  lieu  ici  brus- 
quement, on  les  retrouve  dans  les  dépôts,  selon  la  lenteur 
de  la  combinaison,  à  Tétat  amorphe,  confusément  cristal* 
lises  ou  nettement  cristallins. 

Voilà  comment  les  faits  se  passent  à  l'état  sain  et  nor- 
mal. Mais  il  est  des  circonstances  où,  par  suite  de  la  nature 
de  Talimentation  (végétale  ou  administration  de  sels  à 
acides  organiques) ,  par  suite  de  la  pauvreté  du  suc  gastrique 

{hypochlorhydrie,  vomissements,  ),  ou  à  cause  de  la 

pénétration  des  microbes  sus-visés  dans  la  vessie  (son- 
dages), l'urine  est  peu  acide,  neutre  ou  devient  même 
alcaline  avant  la  miction.  Dans  ces  conditions,  la  série 
des  phénomènes  que  nous  avons  décrits  dans  l'urine  nor- 
male mise  au  contact  de  l'air  se  reproduit  déjà  dans  la 
vessie  et  fait  varier,  à  chaque  instant,  la  forme  de  la  com- 
binaison chimique  de  l'acide  phosphorique. 

C'est  pour  ces  nombreuses  raisons  qu'il  nous  a  toujours 
paru  téméraire,  dans  les  analyses  d'urine,  de  faire  la  part 
de  ces  diverses  combinaisons,  et^  qu'il  nous  a  semblé  plus 
rationnel  de  doser  en  bloc  l'acide  phosphorique,  en  notant 
l'état  d'acidité  ou  d'alcalinité  de  Turine  au  moment  de  sa 
sécrétion,  ou,  au  plus  tard,  au  moment  même  de  sa  remise. 


Sur  le  dosage  du  tannin;  par  M.   G.   Fleury. 

On  a  proposé  de  doser  le  tannin  en  le  faisant  absorber 
dans  ses  solutions  par  des  cordes  à  violon  convenablement 
préparées.  Il  est  très  difficile  de  se  procurer  cette  matière 
absorbante.  J'ai  pensé  à  utiliser  une  autre  matière  animale  ; 
voici  l'exposé  des  résultats  auxquels  je  suis  arrivé. 


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'-•-l!^V 


—  500  — 

)n  prend  des  blancs  d^œufs  fournis  par  des  œufs  durs, 
les  dessèche  à  une  température  modérée  et  on  les  broie 
is  un  mortier  profond,  en  agissant  sur  de  petites  quau- 
!S  pour  avoir  une  poudre  très  fine.  Cette  poudre  est  lavée 
)c  de  l'eau  alcoolisée  à  10  p.  100  et  très  faiblement  acî- 
ée  par  Tacide  tartrique  dans  le  but  de  saturer  l'alcali 
l'albumine.  Après  quoi  on  sèche  de  nouveau  la  matière 
)n  la  conserve  dans  un  flacon. 

^our  faire  un  dosage  on  met  dans  la  liqueur  tannifère 
poids  connu  de  poudre  albumineuse  égal  à  sept  ou  huit 
5  le  poids  présumé  du  tannin,  en  opérant  dans  un  vase 
)nd  plat.  11  faut  laisser  l'absorption  se  produire  pendant 
irante-huit  heures  et  agiter  fréquemment;  de  plus,  la 
leur  doit  être  acide  et  non  alcaline.  On  s'assure  par  le 
chlorure  de  fer  que  tout  le  tannin  est  absorbé.  11  reste 
îter  le  liquide  avec  le  précipité  sur  un  filtre  et  à  le  laver 
€  de  l'eau  faiblement  alcoolisée.  Pendant  qu'on  sèche 
précipité  à  100*  on  dessèche  aussi  un  petit  échantillon 
l'albumine  du  flacon,  pour  connaître  la  quantité  d'eau 
î  celle-ci  renferme,  quantité  qui  doit  être  défalquée  par 
calcul  proportionnel  du  poids  de  blanc  d'œuf  employé 
dosage.  L'augmentation  de  poids  représente  le  tannin 
lorbé. 

e  dois  dire  qiie  le  tannin  de  la  noix  de  galle  ne  saurait 
3  dosé  par  ce  moyen  ;  l'absorption  qu'il  éprouve  de  la 
t  de  l'albumine  paraît  incomplète  ou  au  moins  excessi- 
aent  lente.  Les  variétés  de  tannin  auxquelles  j'ai 
cliqué  le  procédé  sont  celles  que  contiennent  le  vin  et 
pétales  de  roses  rouges.  11  y  a  lieu  de  tenir  compte  de 
coloration  que  Tacide  gallique  développe  au  contact  du 
chlorure  de  fer  quand  cet  acide  accompagne  le  tannin, 
le  se  rappeler  qu'il  n'est  pas  absorbé. 


De  Vttssociation  du  calomel  et  de  l'acide  cyanhydf*ique ; 
par  M.  G.  Patein. 

^a  question  de  l'incompatibilité  du  calomel  et  de  l'acide 
mhydrique  a  donné  lieu  à  de  nombreux  travaux.  On 


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—  501  — 

connaît  le  fait  brutal  :  lorsque  le  calomel  se  trouve  en 
contact  avec  une  solution  étendue  d*acide  cyanhydrique, 
il  devient  gris  noirâtre  et  une  partie  du  merciu^e  entre  en 
solution  à  l'état  de  sel  mercurique  ;  et  qui  fut  interprété 
par  Scheele,  Buchner  et  Regimbeau,  en  admettant  qu'il  se 
forme  du  cyanure  mercurique,  du  mercure  métallique  et  de 
Vacide  chlorhydrique  libre  : 

Hg«Cl»+2HOAz=Hg(CAz)»+Hg+2HCl(l). 

En  1863,  Bussy  et  Buignet  donnèrent  une  autre  expli- 
cation :  pour  eux,  il  se  forme  du  chlorure  mercurique^  du 
mercure  métallique  et  Vacide  cyanhydrique  est  régénéré, 
comme  s'il  n'avait  pris  part  à  la  réaction  que  par  sa  pré- 
sence : 

Hg»CP+2HCAz  =  HgCP+Hg  +  2HCAz  (2). 

On  voit  de  suite  la  différence  capitale,  au  point  de  vue 
toxicologique  qui  existe  entre  les  deux  opinions  et  l'impor- 
tance qu'il  y  a  à  savoir  laquelle  adopter;  en  effet,  que  dans 
un  loch  ou  une  potion  contenant  de  l'eau  de  laurier-cerise, 
on  ajoute  du  calomel,  celui-ci  sera  toujours  décomposé. 
Mais,  d'après  la  première  équation,  la  décomposition  sera 
limitée,  il  ne  se  formera  qu'une  quantité  de  cyanure  mer- 
curique proportionnelle  à  celle  de  l'acide  cyanhydrique  et 
la  toxicité  ne  sera  pas  augmentée;  d'après  la  seconde  équa- 
tion, au  contraire,  l'acide  cyanhydrique  étant  sans  cesse 
régénéré,  agira  sur  de  nouvelles  quantités  de  calomel  pour 
les  transformer  en  sublimé,  de  sorte  qu'une  trace  d'acide 
cyanhydrique  suffirait  à  former  une  grande  quantité  de 
chlorure  mercurique  et  à  rendre  le  loch  extrêmement 
toxique. 

En  1889,  Fauquet  se  basant  sur  les-  données  thermo- 
chimiques contraires  à  l'équation  de  Bussy  et  Bui- 
gnet, dans  les  cas  de  solutions  étendues,  reprit  cette 
étude  et  conclut  qu'il  se  formait  en  réalité  du  cyanure 
mercurique  et  de  l'acide  chlorhydrique  libre;  la  dé- 
composition du  calomel  est  limitée  et  s'arrête  dès  qu'il 
s'est  formé  un  certain  équilibre  entre  le  cyanure  mercu* 


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Google 


—  502  — 

:  et  Facide  chlorhydrique  qui  ont  pris  naissance  (1). 

at  récemment  M.  Cheynet  a  communiqué  à  la  Société 

larmacie  des  recherches  sur  le  même  sujet,  démontré 

^sence  de  Tacide  chlorhydrique  et  isolé  le  cyanure  de 

ure  qui  se  produit  pendant  la  réaction  (2). 

mme  on  le  voit,  la  discussion  restait  exclusivement 

3  terrain  chimique  et  n'était  pas  résolue  au  point  de 

toxicologique  ;  aussi  Tavons-nous  reprise  en  nous 

it  les  deux  questions  suivantes  : 

L'équation  de  Bussy  et  Buignet  est-elle  exacte  et 

le  cyanhydrique  sans  cesse  régénéré? 

La  toxicité  d'une  potion  dans  laquelle  rentrent  du 

ael  et  de  l'acide  cyanhydrique  est-elle  accrue  par  le 

e  cette  association? 

ur  la  première  de  ces  questions,  nos  recherches  ont 

ement  confirmé  celles  de  Fauquet  et  de  Cheynet  ; 

établissons  de  plus  la  non  régénération  de  Tacide 
hydrique  de  la  façon  suivante  :  le  liquide  qui  con- 
t  de  l'acide  cyanhydrique  et  du  calomel  est  filtré  et 
en  contact  avec  du  nouveau  calomel;  or,  celui-ci  n'est 
altéré,  la  réaction  est  donc  limitée,  ainsi  que  la  for- 
on  du  sel  mercurique. 

était  donc  légitime  de  supposer  que  la  toxicité  n'avait 
ensiblement  varié. 

ur  le  constater,  nous  avons  fait  une  solution  d'acide 
hydrique  étendue  à  l«s40  par  litre  et  nous  avons 
*miné  son  pouvoir  toxique  sur  le  lapin,;  nous  l'avons 

ensuite  en  contact  avec  du  calomel  en  grand  excès, 
,près  filtration  et  neutralisation  de  l'acide  chlorhy- 
le  formé,  déterminé  le  nouveau  pouvoir  toxique  qui 

sensiblement  le  même. 

:périenee  I.  —  Poids  du  lapin,  2'',020.  La  solution 
de  cyanhydrique  à  i«%40  par  litre  est  additionnée  de 
iTolume  d'eau  et  injectée  dans  la  veine  auriculaire  du 
{.  On  injecte.  4'*  en  une  minute  ;  l'animal  est  pris  aus- 

de  convulsions,  suivies  bientôt  d'un   tremblement 

Joum,  de  Pharm.  et  Ch.,  t.  XX,  p.  397.  ' 

Joum.  de  Phaivrn.  et  Ch.,  t.  XXV,  p.  456. 


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—  503  — 

généralisé  ;  les  battements  du  cœur  sont  affaiblis,  Tœil 
fait  saillie  hors  de  l'orbite  et  la  pupille  est  considérable- 
ment dilatée,  la  mort  arrive  en  dix  minutes. 

L'autopsie  est  faite  immédiatement;  le  cœur  est  animé 
de  battements  légers  ;  les  oreillettes  sont  gorgées  de  sang  : 
les  ventricules  au  contraire  sont  contractés. 

Expé7nence  IL  —  Poids  du  lapin,  2^,150.  La  solution 
d'acide  cyanhydrique  à  1«%40  par  litre,  est  filtrée  après 
son  contact  avec  le  calomel,  neutralisé,  étendue  de  son 
volume  d*eau  et  injectée  comme  précédemment,  mais  plus 
lentement  ;  2^  sont  injectés  en  deux  minutes  ;  Tanimal 
reste  abandonné  à  lui-même  pendant  quelques  minutes 
sans  manifester  de  troubles  sensibles  ;  on  lui  injecte  alors 
un  nouveau  centimètre  cube;  les  convulsions  apparaissent, 
la  respiration  devient  saccadée  et  rapide  ;  le  tremblement 
se  produit  aussi,  moindre  cependant  que  dans  le  cas  pré- 
cédent ;  les  battements  du  cœur  sont  affaiblis,  mais  rani- 
mai résiste  encore  ;  on  lui  injecte  enfin,  au  bout  de  six 
minutes,  un  dernier  centimètre  cube,  ce  qui  fait  en  tout 
quatre  centimètres  cubes  ;  il  est  agité  par  des  convulsions, 
pousse  quelques  cris  et  meurt.  L'expérience  a  duré  vingt 
minutes.  La  pupille  est  dilatée,  Tœil  fait  légèrement  saillie 
hors  de  Torbite. 

L'animal  est  ouvert  immédiatement  ;  le  cœur  est  animé 
de  battements  qui  persistent  encore  un  certain  temps  ; 
les  oreillettes  et  les  ventricules  sont  gorgés  de  sang. 

On  voit  que  dans  les  deux  cas,  il  a  fallu  employer  des 
volumes  de  solutions  identiques  pour  produire  la  mort  en 
quelques  minutes  ;  le  coefiicient  de  toxicité  serait  dans  le 
1"  cas  0,00138,  dans  le  2«  cas,  0,00130  pour  le  lapin. 

Ceci  nous  permet  de  conclure  :  1*  que  l'association  du 
calomel  et  de  l'acide  cyanhydrique  est  mauvaise,  au  point 
demie  chimique;  il  y  a  probablement  production  de  cyanure 
mercureux,  essentiellement  insolubles,  et  d'acide  chlorhy- 
drique,puis  aussitôt  décomposition  du  cyanure  mercureux 
en  cyanure  mercurique  et  mercure  métallique. 
'  2<>  Que  cette  association  ne  paraît  pas  augmenter  sensi- 
blement la  toxicité  du  liquide;  les  coefiTicients  de  toxicité 


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—  504  — 

\  peu  difTérents  chez  le  lapiû  ;  les  symptômes  qui  pré- 
înt  la  mort  sont  les  mêmes. 

*  La  solution  d'acide  cyanhydrique  qui  a  été  mise  en 
tact  avec  le  calomel  est  toxique,  en  tant  que  composé 
Qhydrique,  beaucoup  moins  comme  sel  mercurique. 


eckerches  expérimentales  sur  le  Inchlorure  de  mercure, 
toxicologie  et  physiologie]  par  M.  Cathelinbau. 

oici  les  conclusions  de  ce  travail  que  nous  regrettons 
le  pouvoir  reproduire  en  entier. 

Toxicologie  :  1^  Par  injection  intraveineuse,  le  bichlo- 
5  de  mercure,  à  la  dose  de  0«',01  par  kilogramme  d'ani- 
,  produit  immédiatement  la  mort; 

la  dose  de  0«%005  par  kilogramme,  la  mort  survient 
)out  de  24  heures  environ  ; 

la  dose  de  0«%0025,  la  mort  survient  dans  les  quatre 
*s  environ  qui  suivent  Tinjection  ; 
'  Par  voie  stomacale^  à  la  dose  de  0<^%06  par  kilogramme, 
lort  arrive  dans  les  12  heures; 

celle  de  0<^05  par  kilogramme,  elle  se  produit  dans 
48  heures  ; 

celle  de  0<%04,  on  constate  un  intervalle  de  trois  à 
tre  jours  avant  que  la  mort  se  produise  ; 
ux  doses  de  0«^01  et  de  0«%02,  l'animal  intoxiqué  se 
et  assez  rapidement  ; 

Par  injection  intramusculaire,  le  sublimé  à  la  dose  de 
)1  par  kilogramme  produit  la  mort  dans  les  24  heures  ; 

celle  de  0(^%005,  l'animal  meurt  au  bout  de  48  heures 
ixon; 

la  dose  de  0«%001  par  kilogramme,  Tanimal,  forle- 
it  touché,  dépérit  pendant  un  certain  temps,  puis  se 
blit; 

la  dose  de  û«%0005  par  kilogramme,  Fétat  général  ne 
ble  pas  objectivement  altéré. 

.  Physiologie.  —  A  dose  toxique,  le  mercure  déter- 
e  les  phénomènes  suivants  : 


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—  505  — 

Diminution  de  la  fréquence  des  mouvements  du  cœur, 
mais  seulement  au  bout  d'un  temps  très  long.  —  Aryth- 
mie. —  Affaiblissement  systolique  (chute  graduelle).  — 
Arrêt  du  cœur.  —  Il  ne  semble  pas  qu'il  y  ait  à  noter  d'in- 
fluence tout  au  moins  apparente  du  mercure  sur  le  système 
nerveux  vaso-moteur. 

lïl.  Action  du  mercure  sur  le  sang.  —  In  vitro,  la  capa- 
cité respiratoii*e  du  sang  est  diminuée  sous  Tinfluence  du 
mercure,  mais  il  faut  arriver  pour  produire  ce  phénomène 
à  des  doses  assez  considérables. 

In  vitro,  la  destruction  du  sucre  dans  le  sang  n'est  pas 
entravée  môme  par  des  doses  considérables  de  bichlorure. 

A  petites  doses,  le  mercure  chez  l'individu  sain  ne  pro- 
duit, même  au  bout  d'un  temps  très  long,  aucun  phéno- 
mène. 

A  dose  toxique,  l'hémoglobine  diminue,  ainsi  que  le 
résidu  fixe,  alors  que  l'urée  et  la  glucose  augmentent  ;  il  y 
a  en  même  temps  hydrémie. 

IV.  Action  du  mercure  sur  les  ferments  digestifs.  — 
Le  mercure  à  dose  thérapeutique  (voire  même  jusqu'à  la 
dose  de  0«%G5  de  bichlorure,  n'arrête  pas  l'action  sacchari- 
fiante  de  l'amylase  (amylase  salivaire  et  pancréatique). 

L'action  peptonisante  de  la  pepsine  sur  la  fibrine,  de  la 
trypsine  sur  la  fibrine  et  la  caséine  n'est  pas  non  plus 
entravée.  On  constate  seulement  du  ralentissement. 

V.  Action  sur  la  nutrition.  —  Comme  l'a  démontré 
Schlesinger,  le  mercure  à  petite  dose  pendant  un  temps 
très  long  n'a  aucune  action  sur  les  échanges  ni  sur  la  com- 
position des  excréta  urinaires.  Ses  expériences  reprises 
ont  montré  seulement  que  le  coefficient  d'oxydation,  qui 
est  le  rapport  entre  l'azote  total  et  l'azote  de  l'urée,  est 
diminué. 

A  doses  plus  considérables  (intoxication  subaiguë),  le 
mercure  détermine  l'augmentation  de  tous  les  éléments  de 
l'urine  proportionnellement  le  coefficient  d'oxydation  va 
en  diminuant. 

A  dose  toxique,  sous  l'influence  du  mercure  on  voit  se 
produire  deux  phases  très  nettes  : 

Jmm.  4e  Pkarm.et  de  CA/w.,  5-  série,  t.  XXV.  (15  mai  1894.)  33 


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—  506  — 

1*  D'abord  augmentation  de  tous  les  éléments  de  Turine  ; 
2<>  Puis  diminution  de  tous  ces  éléments,  oligurie,  anurie; 
S""  L'albumine  apparatt  dès  les  premiers  jours,  la  glyco- 
surie est  plus  tardive. 


REVOB  DES  PUBLICATIONS  DE  MÉDECINE, 
PHYSIOLOGIE,  MICROBIOLOGIE,  CHIMIE,  AGRONOMIE. 


Médecine. 

La  vie  d'un  microbe  pathogène;  par  M.  Â.  Charrin 

[fin]  (1). 

Evidemment  la  question  qui  vient  de  nous  occuper  a 
son  importance;  pourtant,  son  rôle  une  fois  mis  au-dessus 
du  débat,  tout  n'est  pas  dit  ;  les  analyses  poursuivies  par 
Arnaud  comportent  d'autres  enseignements.  Dans  le  groupe 
de  ces  enseignements,  il  en  est  un  qui  a  trait  au  nombre 
des  sécrétions  d'un  microbe  unique.  Un  germe  fabrique- 
iril  un  ou  plusieurs  corps  ?  Tel  est,  posé  sans  artifice,  le 
problème  soulevé  à  l'instant. 

M.  Bouchard,  le  premier,  a  répondu  dans  le  sens  de  la 
multiplicité  ;  c'est,  également,  notre  opinion.  D'ailleurs, 
les  faits,  bases  de  notre  raisonnement,  se  passent  de  com- 
mentaires. De  la  même  culture  du  même  agent,  on  retire, 
au  même  moment,  de  Toxalate  d'ammoniaque  et  de  la 
pyocyanine  (2).  Or,  il  ne  s'agit  pas  de  corps  plus  ou  moins 
bien  définis,  de  corps  caractérisés  par  quelques  réactions, 
il  s'agit  de  corps  cristallisés,  à  formules  précises.  A  coup 
sur,  leur  intérêt  physiologique  est  de  second  ordre, 
quoique  ces  sels  d'ammoniaque  ne  soient  pas  dépourvus 
de  toxicité;  néanmoins,  théoriquement,  le  problème  a 
reçu  sa  solution  ;  cette  solution  paraît  défier  la  réplique. 

Juxtaposés  à  ces  sels,  à  l'acide  carbonique,  existent  des 
principes,  beaucoup  moins  connus  chimiquement,  dont 

(1)  Joum,  de  Pharm.  et  de  Chim.  [5],  462,  i89t. 

(2)  Traité  de  médecine,  Hasson,  éditeur,  Paris,  ISOI,  pages  197,  196. 


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—  507  — 

ractionsur  Tanimal  est,  en  revanche,  des  plus  actives.  Oes 
principes  sont  en  si  minime  proportion  que  Ton  se  demande 
comment  certains  auteurs  arrivent  à  savoir  leur  teneur 
exacte  pour  leurs  divers  éléments  constitutifs.  Les  meil- 
leurs, les  plus  habiles,  parmi  les  analystes,  ne  se  risquent 
pas*à  fournir  une  formule,  s'ils  n*ont  pas,  à  leur  disposi- 
tion, 1  à  2<'  de  la  matière  soumise  à  leur  expertise. 

Nous  sonunes  loin  de  ces  doses,  car,  de  Tazote  total, 
ces  matières  ne  retiennent  que  4  p.  100,  du  carbone  13; 
dans  un  litre,  on  dépasse  rarement  des  milligrammes,  des 
centigrammes. 

En  apparence,  la  solution  parait  aisée  :  augmenter  ces 
litres,  autant  que  l'exige  la  ïaiblesse  du  rendement.  Ici, 
comme  ailleurs,  la  critique  est  plus  facile  que  Fart.  Le  cal- 
cul conduit,  en  effet,  à  assembler  des  volumes  tels  que  la 
chose  cesse  d'être  pratique;  plusieui's  motifs  seraient  à 
développer,  s'il  en  était  besoin. 

Modifiez  les  milieux  ;  cherchez,  changez  jusqu'à  la  ren- 
contre d'un  bouillon  au  sein  duquel  la  bactérie  fabriquera 
d'énormes  quantités  de  produits  spéciaux.  —  Nous  n'avons 
pas  attendu  qu'on  proclame  ce  banal  conseil  pour  tenter 
sa  réalisation.  Tantôt,  nous  avons  vu  les  sécrétions  faiblir; 
c'est  ce  qui  se  passe,  répétons-le,  dans  le  vide,  dans  l'acide 
carbonique  ;  dans  l'hydrogène,  on  arrive  à  la  moyenne. 
Tantôt,  nous  avons  vu  ces  sécrétions  augmenter,  par 
exemple,  en  remplaçant  l'asparagine  par  de  la  gélatine  (1). 
L'azote,  qui  sort  sous  aspect  ammoniacal,  tombe  de  91 
à  70;  le  poids  des  agents  pathogènes  s'élève  de  0,420  à 
0,990  ;  celui  des  spécifiques  atteint  0,495,  au  lieu  0,330.  Il 
y  a  donc  progrès,  mais  progrès  partiel. 

Toutefois,  ces  résultats  conduisent  à  entrevoir  le  succès, 
attendu  que  l'un  des  chiffres  les  plus  importants  est  celui 
qui  indique  la  quantité  des  cadavres  bacillaires,  quantité 
qui,  grâce  à  cette  culture,  gélatinisée,  a  plus  que  doublé. 


(1)  Cette  aiigmeotation  est  insuffisante  ;  nous  n'avons  pas  vu  qu'elle  fût  plus 
considérable  chez  ceux  qui  donnent  des  formules.  Mous  parlons,  bien  entendu, 
du  cas  particulier  où  nous  nous  sommes  placés. 


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K 


^'  —  508  ^ 

r  Ce  n'est  point  là  un  minime  détail,  puisque  Bucïmer 

attribue  au  protoplasma  des  propriétés  d'hydratation,  de 
^  digestion,  voir  de  suppuration,  vis-à-vis  des  tissus.  Mal- 

heureusement, cette  déduction  de  Tauteur  allemand  n'est 
pas  absolument  inattaquable  ;  en  voici  la  raison. 

En  faisant  agir,  sur  l'asparagine,  le  protoplasma  de  mi- 
crobes, on  reconnaît  qu'il  survient  des  dédoublements.  Or, 
quand  on  a  soin,  comme  nous  l'avons  fait,  de  procéder 
sous  le  chloroforme  pour  inhiber  toute  action  vitale,  on 
est  obligé  de  conclure  à  l'existence  d'une  diastase,  d^autant 
que  le  liquide  filtré  est  sans  pouvoir. 

D'ailleurs,  si  on  se  remet  en  mémoire  certaines  expé- 
riences de  Wurtz  (1),  on  n'est  en  rien  surpris.  Wurlz  a 
constaté  que  la  papaîne  se  fixe  sur  la  fibrine,  de  telle  ma- 
nière qu'un  courant  d'eau  en  permanence,  durant  plu- 
sieurs journées,  est  incapable  d'opérer  la  disjonction  ;  la 
fibrine  garde,  après  le  lavage,  une  puissance  fermentative, 
qui  ne  peut  provenir  que  de  la  papaîne  en  question.  Dès 
lors,  on  est  poussé  à  se  demander,  du  moment  où  la  dias- 
tase pyocyanique  adhère  en  de  pareilles  proportions  au 
bacille,  si  c'est  ce  bacille  qui  intervient,  grâce  à  son  con- 
tenu, dans  les  constatations  de  Buchner  (2);  ou  bien,  s*il 
convient  d'accuser  cette  diastase  qui  le  recouvre,  qui, 
pour  ainsi  dire,  l'enveloppe. 

Retenons,  en  tout  cas,  cette  notion  de  la  formation  d'un 
ferment  soluble,  non  figuré;  sa  réalité  est  aussi  clairement 
démontrée  que  possible.  —  Retenons  cette  autre  conclu- 
sion: la  quantité  des  spécifiques,  dés  l'instant  où  l'on  a  usé 
de  gélatine,  est  passée  du  simple  au  double.  Or,  ces  spé- 
cifiques représentent,  en  quelque  sorte,  la  virulence;  nous 
avons  donc  réussi  à  placer  en  évidence  une  des  varia- 
tions», de  cette  virulence,  variations  si  fi-équemment  mises 
en  cause,  si  fréquemment  invoquées,  si  rarement  prou- 
vées. Jadis,  et  nous  y  avons  contribué  nous-méme,  on  s*est 
efforcé  de  montrer  que  les  fonctions  des  germes  subissaient 

(t)  CompL  rend.y  Ac.  </.  «c,  t.  XC,  p.  1379;  t.  XCl,  p.  787. 
(2)  CentrabL  Bâcler,,  Mm, 


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—  509  — 

de  nombreuses  fluctuations  (1).  On  s -est  servi,  dans  ce  but, 
des  agents  chromogènes;  on  a  supprimé,  diminué,  ou,  in- 
versement, exagéré  la  production  du  pigment.  Assurément, 
ces  recherches  n'étaient  pas  dénuées  d'intérêt,  en  particu- 
lier, au  point  de  vue  doctrinal.  Mais,  ici,  il  ne  s'agit  plus 
d'un  corps  quelconque,  il  s'agit  de  ceux  que  le  microbe 
utilise  pour  engendrer  les  symptômes  morbides,  les  lé- 
sions; il  s'agit,  nous  le  répétons,  de  ce  qui  est  la  virulence 
même;  cette  virulence,  nous  l'avons  pesée,  pesée  à  la 
balance  de  précision. 

Devant  Pimpossibilité  de  recueillir,  à  l'heure  actuelle, 
des  poids  suffisants,  des  éléments  spéciaux,  pour  les  ana- 
lyser, les  étudier  isolément,  nous  avons  opéré,  parmi  eux, 
des  dissociations  plutôt  physiques  que  chimiques,  en  les 
catégorisant  en  trois  groupes:  le  premier  comprend  les 
matières  volatiles;  le  second,  les  matières  solubles  dans 
l'alcool;  le  troisième,  les  insolubles  dans  ce  même  alcool. 

Chacune  de  ces  trois  catégories  possède  des  qualités 
diflférentes.  —  La  première  actionne  les  vaso-moteurs  ;  la 
deuxième  influence,  également,  les  centres  nerveux,  pro- 
voque des  convulsions;  la  troisième,  la  plus  considérable, 
comporte,  à  la  fois,  des  effets  vaccinants  et  des  effets  toxi- 
ques; la  chaleur  atténue  son  pouvoir  nocif,  en  conservant 
la  puissance  d'accroître  la  résistance;  on  peut  aussi,  en 
n'utilisant  que  des  doses  infinitésimales,  aboutir  à  pré- 
server l'organisme,  sans  solliciter  d'accidents. 

La  conclusion  de  ces  faits  est  que  la  physiologie, 
peut-être  avec  une  rigueur  un  peu  amoindrie,  amène  à 
reconnaître  que,  dans  les  substances  bactériennes,  il  y  a 
des  corps  distincts.  Du  reste,  nous  n'avons  pas  pour 
but  d'insister  sur  ce  point  ;  à  lui  seul,  il  embrasse  une 
série  de  développements.  \ 

Ce  que  nous  avons  surtout  désiré  établir,  c'est  que  la 
yie  d'un  agent  pathogène  se  rapproche  singulièrement  de 
celle  de  notre  cellule;  de  là,  une  concurrence  vitale  inévi- 


(1)  Ch.  Bouchard,  Ac,  d,  se,  S4  août  1887;  Gharrin  et  Roger,  Soc,  bioL 
27  octobre  1887. 


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—  510  — 

table.  En  outre,  dans  les  produits  de  cette  évolution  bacil- 
laire, les  corps  ordinaires  l'emportent  de  beaucoup  sur  les 
spécifiques.  Nous  avons  réussi,  cependant,  à  isoler  une 
diastase,  la  diastase  pyocyanique.  D'autre  part,  nous 
avons  pu  mesurer  les  modifications  des  matières  spé- 
ciales, virulentes. 

'  Signalons,  enfin,  les  phénomènes  caractéristiques  qui 
suivent  rinjection  séparée  des  trois  extraits;  il  est  diffi- 
cile, avec  de  semblables  données,  de  ne  pas  admettre  la 
multiplicité  des  toxines. 


Pliftiologie. 

Suc  gastrique;  par  M.  Maurice  Arthds  [fin)  (1).  — 
Ces  différentes  études  extrêmement  importantes  au  point 
de  vue  de  la  connaissance  de  la  constitution  et  des  produits 
de  décomposition  des  substances  albuminoïdes  et  colla* 
gènes  ont  été  faites  en  dehors  de  Torganisme.  Lès  transfor- 
mations ultimes,  la  production  de  deutéroalbumoses  et  de 
peptones,  en  quantité  notable,  ne  sont  que  des  phénomè- 
nes tardifs.  Sans  doute  dans  Testomac,  les  conditions  doi- 
vent être  meilleures,  puisque  pendant  toute  la  durée  de  la 
digestion  la  muqueuse  produit  un  suc  gastrique  actif,  et 
que  les  produits  de  transformations  des  aliments  peuvent 
être  résorbés  ou  évacués  dans  l'intestin;  on  doit  pourtant 
se  demander  si  les  transformations  digestives  sont  pous- 
sées dans  l'estomac  jusqu'à  la  production  de  peptones,  ou 
si  elles  s'arrêtent  à  un  stade  intermédiaire  albumosique. 
On  ne  peut  pas  répondre  à  cette  question  d'une  façon  trop 
absolue,  car  les  choses  ne  se  passent  pas  de  la  même 
manière  chez  les  carnivores  dont  l'estomac  se  vide  rapide- 
ment, et  chez  certains  rongeurs  dont  l'estomac  ne  se  vide 
jamais  dans  l'intervalle  de  deux  repas;  en  outre  les  diffé- 
rents aliments  ne  sont  pas  transformés  avec  la  même  faci- 
lité dans  l'estomac.  Certains  auteurs  ont  prétendu  que  la 
digestion  gastrique  était  à  peu  près  nulle  quant  aux 

(i)  Joum.  de  Pharm.  et  Ch,  [5],  XXV,  359,  408,  466,  1892. 


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—  511  — 

transformations  chimiques  des  aliments,  qu'elle  se  bor- 
nait à  une  dissociation,  par  suite  de  la  digestion  da 
tissu  conjonctif  qui  seul  serait  peptonisé.  Sans  doute 
la  viande  ingérée  passe  dans  le  duodénum  sans  que  la 
âbre  musculaire  soit  dissoute  ou  même  sensiblement  al- 
térée; mais  l'albumine  d'œuf  subit  une  digestion  beaucoup 
plus  arancée  ainsi  que  la  constaté  Gahn  (1).  Déjà  une 
demi-heure  après  un  repas  riche  en  matières  albimiinoïdes 
le  contenu  gastrique  contient  des  albumoses  et  im  peu  de 
peptone. 

Ooldsmith  (2)  a  vérifié  ce  fait  sur  le  cheval.  On  doit 
admettre  qu'au  moment  où  les  aliments  quittent  Testomac 
leur  digestion  peptique  n'est  pas  poussée  jusqu'à  ses  der- 
nières limites,  que  même  pour  certains  aliments  tels  que 
la  viande  elle  est  k  peine  amorcée;  mais  que  pour  d'autres 
làatières  albuminoïdes  elle  est  très  avancée,  et  qu'en  tout 
cas  la  digestion  gastrique  donne  lieu  à  la  production  d'une 
quantité  notable  d'albumoses  et  de  peptones,  quantité  qui 
est  variable  avec  les  divers  aliments. 

Il  y  a  donc  une  digestion  gastrique,  se  traduisant  par 
des  transformations  chimiques  des  substances  albumi- 
noïdes: c'est  là  un  fait  positif  que  ne  peuvent  renverser  les 
théories.  Mais  cette  transformation  gastrique  est-elle  in- 
dispensable? Le  suc  pancréatique  ne  peut-il  digérer  les 
aliments  que  si  ces  derniers  ont  été  soumis  à  l'action  du 
suc  gastrique?  Le  suc  pancréatique  ayant  la  propriété  m 
vît7*o  de  transformer  les  albuminoïdes  en  peptones  direc- 
tement et  sans  l'action  préalable  de  la  pepsine,  il  y  a  lieu 
dépenser  que  le  suc  gastrique  n'est  pas  indispensable  à  la 
digestion  des  aliments.  On  n'en  a  d'ailleurs  donné  la  démons- 
tration directe  :  Czemy  (3)  a  pu  conserver  un  chien  vivant, 
bien  portant,  mangeant  des  aliments  quelconques  pendant 
plus  de  cinq  ans  après  lui  avoir  fait  une  gastrectomie 


(1)  Die  ^erdauung  des   Fleisches  im  normalen  Magen.  Zeitschr,  /.  klin 
Med.y  XU. 

(2)  ZdUchr,  f,  physiol.  Chemie,  1885  et  1886. 

(3)  Czemy*s  Beitrage  zur  operativ  Chirurgie,  1878. 


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—  512  — 

totale.  Ludwig  et  Ogata  (i)  oDt  pratiqué  une  fistule  gas- 
trique juxtapylorique  et  nourri  un  chien  par  cette  fistule 
en  introduisant  les  aliments  à  travers  le  pylore  directement 
dans  le  duodénum  ;  le  passage  du  suc  gastrique  dans  le 
duodénum  était  empêché  par  l'apposition  d'un  ballon  de 
caoutchouc  obturateur  au  niveau  du  pylore.  Le  chien  di- 
gérait bien  tous  les  aliments  qu'on  lui  donnait  assez  fine- 
ment hachés,  pain,  viande,  œufs,  lait;  les  excréments 
étaient  normaux;  seul  le  tissu  coi\ionctif  n'était  pas,  ou 
tout  au  moins  pas  complètement  digéré.  L'estomac  qui 
normalement  accomplit  des  transformations  digestives 
n'est  donc  pas  indispensable  à  la  digestion;  c'est  là  la  con- 
clusion et  la  seule  qu'on  doive  tirer  des  expériences  de 
€2erny,  de  Ludwig  et  d'Ogata,  et  encore  cette  conclusion 
n'est-elle  valable  que  pour  le  chien  adulte  ;  elle  ne  saïu-ait 
être  appliquée  à  l'animal  jeune,  et  aux  autres  espèces 
animales,  notamment  aux  herbivores,  jusqu'à  ce  que  la 
preuve  expérimentale  en  ait  été  donnée. 

III 

Le  lait  subit  dans  Pestomac  une  transformation  chi* 
mique  importante  :  il  est  coagulé  ou  plus  exactement 
caséifié  par  le  suc  gastrique. 

Le  lait  abandonné  à  lui-même  à  une  température  de  20"* 
à  SS""  caille  par  suite  de  la  production  d'acide  lactique  aux 
dépens  du  sucre  de  lait  ;  lorsque  la  quantité  d'acide  lac- 
tique produite  a  atteint  une  certaine  proportion,  la  caséine 
du  lait  est  précipitée  ou,  comme  on  dit  vulgairement,  cail- 
lée. Le  suc  gastrique  est  toujours  acide,  au  moins  chez 
l'adulte;  après  ingestion  du  lait,  il  contient  toujours  de 
l'acide  lactique  ;  on  a  été  ainsi  conduit  à  penser  que  dans 
l'estomac  la  coagulation  du  lait  est  due  à  la  présence  ou  à 
la  formation  d'un  acide,  ou  de  combinaisons  acides.  C'est 
l'opinion  qui  fut  soutenue  par  Liebig. 

Cette  théorie  fut  combattue  dès  1846  par  Selmi  qui  dé- 

(1)  Du  Bois  Reymond's  Archiv.f  18S3. 


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—  513  — 

montra  (Jue  le  lait  peut  coaguler  par  Taction  d'une  infu- 
sion de  muqueuse  stomacale  de  veau,  sans  que  sa  réaction 
devienne  acide.  Ce  fait  a  été  bien  établi  par  les  recherches 
plus  récentes  d'Alexander  Schmidt,  de  Heintz,  de  Ham- 
marsten  (1871-1872).  La  coagulation  est  due  à  une  action 
spécifique  du  suc  gastrique  qui  renferme  un  agent  par« 
ticulier  actif  appartenant  au  groupe  des  ferments,  le 
iabferment  d'Hammarsten. 

On  ne  doit  pas  assimiler  la  coagulation  du  lait  par  le 
suc  gastrique  à  la  précipitation  de  la  caséine  par  les  acides 
pour  les  raisons  suivantes  : 

Du  lait  frais  à  réaction  amphotère  ou  légèrement  alcali- 
nisé,  additionné  de  suc  gastrique  neutralisé,  ou  de  macé- 
ration de  caillette  de  veau  neutralisée  coagule  rapidement 
à  40«sans  que  sa  réaction  soit  modifiée;  —  des  solutions 
de  caséine  pure,  ne  contenant  pas  de  sucre  de  lait  et  pré- 
sentant la  réaction  amphothère  ou  légèrement  alcaline, 
peuvent  coaguler  sous  Faction  du  suc  gastrique  neutralisé, 
ou  de  la  macération  neutralisée  de  muqueuse  gastrique  de 
veau;  —  on  peut  préparer  des  solutions  de  ferment  pur  ne 
contenant  pas  de  sucre  de  lait  à  réaction  parfaitement 
neutre  capables  de  coaguler  les  solutions  neutres  ou  légè- 
rement alcalines  de  caséine  pure,  sans  que  la  réaction  soit 
modifiée;  —  enfin  le  composé  résultant  de  la  coagulation 
du  lait  diffère  par  sa  composition  chimique  et  ses  proprié- 
tés suivant  que  la  coagulation  est  produite  par  un  acide 
ou  par  la  caillette  de  veau  :  la  caséine  précipitée  par  un 
acide  est  floconneuse,  facilement  soluble  dans  la  soude 
ou  Tacide  acétique  dilués;  la  caséine  coagulée  par  le 
suc  gastrique  est  plus  massive,  plus  difilcilement  soluble 
dans  la  soude  et  Tacide  acétique;  le  précipité  par  les  acides 
peut  être  débarrassé  par  un  lavage  prolongé  de  tous  les 
éléments  minéraux  au  point  de  ne  pas  laisser  de  cendres 
par  calcination  ;  le  coagulum  par  le  suc  gastrique  donne 
toujours  des  cendres  par  calcination  quelque  long  qu'ait 
été  lé  lavage;  ces  cendres  sont  surtout  formées  de  phos- 
phate de  chaux. 

L'agent  actif  de  cette  transformation,  le  ferment,  a  pu 


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—  5t4  — 

être  préparé  en  partant  de  la  macération  de  muqueuse 
gastrique  ou  mieux  de  caillette  de  reau  ou  de  chevreau 
par  divers  procédés  indiqués  par  Soxhlet,  Erlenme^er, 
Hammarsten. 

Hammarsten  a  pu  préparer  une  liqueur  aqueuse  très 
active  contenant  ce  ferment,  mais  ne  contenant  plus  de 
pepsine,  et  démontrer  ainsi  Tindépendance  des  deux  fer- 
ments. Ces  solutions  de  laà  pur  sont  sans  action  sur  le 
sucre  de  lait  ;  il  ne  doit  donc  pas  être  confondu  avec  le  fer- 
ment lactique. 

Hammarsten  a  montré  que  le  lab  existe  dans  la  mu- 
queuse gastrique  soit  dans  le  grand  cul-de-sac,  soit  dans 
la  région  pylorique.  Ce  n'est  que  dans  la  muqueuse  du 
veau  et  de  Tagneau  qu'on  le  trouve  en  grandes  quantités; 
ailleurs  on  n'en  trouve  que  des  traces  ou  même  pas  du 
tout.  Mais  il  a  reconnu  que  toutes  les  muqueuses  gas- 
triques renferment  une  substance  soluhle  dans  Teau  qui, 
sous  Tinfluencè  de  l'acide  chlorhydrique  ou  de  l'acide 
lactique  à  0,001  donne  rapidement  du  lab.  Ces  faits  ont 
été  vérifiés  par  Orûtzner  et  par  Heidenhain  quiont  cons- 
taté la  formation  de  ferment  aux  dépens  des  glandes  du 
grand  cul-de-sac  et  des  glandes  pyloriques.  Orûtzner  a 
montré  que  la  teneur  de  la  muqueuse  gastrique  en  fer- 
ment caséifiant  est  toujours  parallèle  à  sa  teneur  en  pep- 
sine aux  dififérents  stades  de  la  digestion.  Heidenhain  en 
conclut  que  ces  deux  ferments  ont  vraisemblablement  la 
m(^me  origine,  à  savoir  les  cellules  des  glandes  pyloriques 
et  les  cellules  dites  principales  des  glandes  du  grand  cul- 
de-sac.  Cette  conclusion  acquiert  une  grande  certitude 
par  suite  de  cette  remarque  de  Orûtzner  que,  chez  la  gre- 
nouille, où  la  muqueuse  gastrique  ne  contient  pas  de  pep- 
sine, cette  muqueuse  ne  contient  pas  de  lab;  par  contre 
ces  deux  ferments  se  rencontrent  abondamment  dans  les 
glandes  de  l'œsophage. 

Àrthus  et  Pages  (1)  ont  montré  que  le  contenu  gastrique 
des  animaux  renferme  du  lab  lorsqu'il  OBi  acide  ou  qu'il 

(I)  Recherches  sor  la  digestion  du  lait»  Société 4e  biologie,  189<k 


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—  515  — 

a  été  acidifié  ;  sinon  il  contient  du  profeiment,  transfor- 
mable en  ferment  par  les  acides  ;  —  que  les  macérations 
aqueuses  de  muqueuses  gastriques  contiennent  seulement 
du  proferment;  —  que  les  macérations  acides  de  ces  mu- 
queuses contiennent  du  ferment.  Chez  le  jeune  animal  on 
trouve  toujours  du  lab  quelle  que  soit  la  réaction  du  con- 
tenu gastrique,  quelle  que  soit  la  réaction  des  macérations 
de  muqueuses. 

L'existence  du  ferment  et  du  proferment  correspondant 
à  été  démontrée  récemment  chez  Thomme  par  Boas  et 
Klemperer. 

Hammarsten  a  étudié  les  phénomènes  chimiques  de 
la  caséification.  Il  prépare  une  caséine  débarrassée  de 
sucre  de  lait,  en  précipitant  le  lait  par  Tacide  acétique, 
dissolvant  le  précipité  dans  une  solution  étendue  de  car- 
bonate de  soude,  reprécipitant  par  l'acide,  etc.  La  solution 
de  caséine  dans  le  carbonate  de  soude  est  neutralisée  par 
l'acide  phosphorique  et  donne  la  réaction  amphotère  du 
lait.  Une  telle  solution  ne  coagule  pas  par  le  lab;  d'autre 
part  lé  liquide  fihré  après  précipitation  du  lait  par  Tacide 
acétique  né  précipite  pas  par  le  lab;  le  mélange  de  la  solu- 
tion de  caséine  et  du  petit  lait  d'acidification  est  caséifié 
par  le  lab.  La  caséificalion  exige  donc  outre  le  ferment  deux 
substances  :  l'une  précipitée  par  Tacide  acétique  dans  le 
lait,  la  caséine;  l'autre  non  précipitée  par  cet  acide.  Cette 
dernière  substance  est  le  phosphate  de  chaux.  En  effet,  si 
Ton  dissout  la  caséine  pure  non  plus  dans  le  carbonate  de 
soude  mais  dans  l'eau  de  chaux,  et  si  on  neutralise  par 
l'acide  phosphorique  on  obtient  une  solution  de  caséine 
caséifiable.  La  coagulation,  de  la  caséine,  dit  Hammars* 
ten,  est  une  transformation  chimique  produite  par  le 
ferment  caséiflant  en  présence  des  sels  de  calcium,  notam- 
ment du  phosphate  de  chaux.  Dans  cette  transformation, 
il  se  forme  au  moins  deux  substances  albuminoïdes  dont 
l'une  est  peu  soluble,  le  caséum,  dont  l'autre  très  soluble 
constitue  la  substance  albuminoïde  du  lactosérum  ou  petit 
lait  de  caséification.  Mais  si  le  lab  n'est  un  ferment  coagu- 
lant qu'en  présence  d'un  sel  de  chaux,  il  peut  transformer 


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—  516  — 

la  caséine  en  Tabsence  de  ce  sel.  La  solution  de  caséine 
qui  n'est  pas  précipitée  normalement  par  de  petites  quan- 
tités de  chlorure  de  calcium,  donne  après  l'action  du  lab 
un  précipité  par  addition  de  sel  calcique  :  la  caséine  a 
donc  été  modifiée  par  l'action  du  ferment  caséifiant. 

Lundberg  a  montré  que  les  phosphates  de  baryum, 
strontium  et  magnésium  peuvent  remplacer  le  sel  de 
chaux  dans  la  formation  du  caséum  ;  les  produits  obtenus 
ne  diffèrent  que  fort  peu  les  uns  des  autres.  Au  lieu  des 
phosphates  on  peut  employer  les  acétates,  nitrates,  sul- 
fates, chlorures  de  ces  métaux. 

Toutes  ces  recherches  ont  été  faites  avec  des  solutions 
pures  de  caséine,  différant  essentiellement  du  lait;  elles 
ne  prouvent  pas  que  dans  la  caséiûcation  du  lait  l'action 
soit  de  même  nature,-  elles  ne  prouvent  pas  que  les  sels 
calciques  soient  nécessaires  à  la  formation  du  caséum. 

Arthus  et  Pages  ont  repris  cette  étude  des  transforma* 
tions  chimiques  de  la  caséine  du  lait  sous  l'action  du  fer- 
ment caséifiant,  en  opérant  sur  le  lait  lui-même.  En  fai- 
sant agir  le  lab  sur  du  lait  décalcifié  par  l'addition  d'une 
quantité  convenable  d'oxalate,  de  fluorure  ou  de  savons 
alcalins  (qui  forment  avec  les  sels  calciques  des  composés 
insolubles),  on  ne  détermine  jamais  de  coagulation  du  lait. 
On  peut  démontrer  que  cette  non-coagulation  est  due  à 
l'absence  de  sels  calciques  et  non  à  la  présence  d'un  excès 
du  sel  alcalin  ajouté.  Mais  si  le  lait  décalcifié  n'est  pas 
coagulé  par  le  lab,  il  n'en  est  pas  moins  transformé  :  ce 
lait  qui  avant  l'action  du  ferment  pouvait  être  bouilli  sans 
que  sa  caséine  fut  coagulée,  donne  maintenant  un  très 
abondant  et  très  épais  coagulum  lorsqu'on  le  fait  bouillir. 
En  outre  l'addition  d'un  sel  alcalino-terreux  soluble  au  lait 
décalcifié  soumis  à  l'action  du  ferment  caséifiant  déter- 
mine immédiatement  la  formation  d'un  précipité,  tandis 
que  le  lait  restait  parfaitement  et  complètement  liquide  si 
le  sel  alcalino-terreux  avait  été  ajouté  avant  l'action  du 
ferment. 

La  caséine  est  dédoublée  par  le  lab  en  deux  substances  : 
une  substance  caséogène,  coagulable  à  80*,  précipitée 


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—  517  — 

complètement  par  les  sels  alcalino-terreux  en  donnant  un 
caséum  et  une  substance  soluble,  non  coagulable  à  80^" 
partiellement  coagulée  à  100^  la  substance  albuminoïde 
du  lactosérum.  Ce  dédoublement  de  la  caséine  est  le  résul- 
tat et  le  seul  résultat  de  l'action  dulab;  la  précipitation 
du  caséum  résulte  de  Taction  directe  des  sels  de  chaux 
sur  l'un  des  termes  de  ce  dédoublement.  Le  labferment 
n'est  donc  pas  un  ferment  coagulant,  c'est  un  ferment 
dédoublant.  Il  a  été  précédemment  démontré  que  la  pep^ 
sine  agissait  sur  les  substances  albuminoïdes  en  les 
dédoublant  aussi;  le  mode  d'action  de  la  pepsine  et  du  lab 
est  donc  absolument  le  même;  seulement  avec  le  lab  et 
la  caséine,  il  se  produit  un  accident,  la  formation  d'un 
caséum  résultant  de  l'action  des  sels  calciques  sur  le 
caséogène.  Pour  cette  raison  le  lab  est  un  véritable  fer- 
ment digestif  au  même  titre  que  la  pepsine. 

Tels  sont  les  faits  qu'on  observe  dans  les  expériences  m 
vitro.  Ârthus  et  Pages  ont  établi  que  tout  se  passait  dans 
Testomac  de  la  même  façon,  car  on  peut  déterminer  dans 
Testomac  la  présence  des  différentes  substances  résultant 
des  transformations  de  la  caséine  dans  les  expériences 
faites  hors  de  l'organisme  :  le  caséum  gastrique  présente 
les  propriétés  des  caséums  obtenus  in  vHro.  Le  caséimi 
ainsi  produit  n'est  pas  attaqué  par  le  suc  gastrique  ;  lors- 
qu'il provient  d'un  lait  caillant  en  grumeaux,  rien  ne 
l'empêche  de  passer  rapidement  dans  le  duodénum  pour  y 
subir  l'action  du  suc  pancréatique;  lorsqu'au  contraire 
il  provient  d*un  lait  caillant  en  un  bloc  massif,  fortement 
rétractile,  il  reste  dans  l'estomac  jusqu'à  ce  que  sa  désa- 
grégation se  soit  opérée.  Arthus  et  Pages  ont  montré  que 
cette  désagrégation  du  caséum  gastrique  était  produite 
peu  à  peu  par  la  salive  ;  ils  ont  établi  une  relation  très 
nette  entre  la  forme  du  caséunà  et  la  quantité  de  salive 
déglutie  par  l'animal;  c'est  ainsi  que  chez  le  chevreau  la 
quantité  de  salive  produite  est  très  abondante  et  son  acti- 
vité est  très  grande  sur  le  caséum, 

11  faut  donc  considérer  ainsi  là  digestion  gastrique  du 
lait.  Sous  l'influence  du  labferment  la  caséine  est  dédou- 


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—  518  — 

blée  en  deux  substances,  Tune  restant  dans  le  petit  lait 
pouvant  subir  Faction  des  sucs  de  l*estomac  ou  être  résor- 
bée, Tautre  capable  de  donner  un  précipité  avec  les  sels 
oalciques.  La  formation  de  ce  précipité  est  un  accident, 
car  eue  empêche  la  digestion  gastrique  de  cette  substance; 
la  formation  de  ce  caséum  est  un  accident  d'autant  plus 
grave  que  le  caséum  est  plus  dense  et  plus  rétractile.  Elle 
serait  dans  certains  cas  un  accident  mortel  si  la  salive 
par  son  action  spécifique  sur  le  caséum  (action  signalée, 
mais  non  encore  bien  étudiée  par  Ârthus  et  Pages)  ne 
venait  le  supprimer. 

Le  chien  à  gastrectomie  de  Gzerny,  le  chien  à  fistule 
duodénale  de  Ludwig  et  Ogata,  digéraient  bien  le  lait. 
Gela  prouve  que  le  suc  pancréatique  pourrait  à  lui  seul, 
chez  le  chien  adulte,  suffire  à  la  digestion  du  lait.  Cela  ne 
prouve  pas  que  normalement  la  digestion  gastrique  du  lait 
«oit  nulle,  la  formation  très  rapide  du  caséum  dans  Teste- 
tmac  qui  est  un  phénomène  constant  démontre  d'une  façon 
absolue  que  le  lait  subit  normalement  dans  l'estomac  une 
modification  profonde  qu'on  ne  saurait  mettre  en  doute. 

En  résumé  les  études  récentes  sur  le  suc  gastrique  ont 
fait  connaître  d'une  façon  très  nette  La  nature  des  trans- 
formations chimiques  que  subissent  les  substances  albu- 
minoïdes  dans  l'intérieur  de  ce  viscère  sous  l'influence  du 
suc  sécrété  par  ses  glandes.  Au  contraire,  les  travaux  des 
cliniciens  sur  les  différents  états  de  l'acide  chlorhydrique 
dans  le  suc  gastrique  sont  sujets  aux  objections  les  plus 
sérieuses  et  les  méthodes  de  séparation  proposées  par 
les  divers  auteurs  sont  illusoires.  La  nature  des  composés 
acides  du  suc  gastrique  est  aujourd'hui  encore  absolu- 
ment inconnue.  Le  rôle  de  cette  acidité  dans  la  produc- 
tion des  ferments  gastriques,  son  pouvoir  microbicide 
partiel  ont  au  contraire  été  mis  en  évidence  très  nettement 
dans  le  cours  de  ces  dernières  années. 


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—  519 


Microbiologie. 


Application  des  injections  de  tuberculine  au  diagnostic 
de  la  tuberculose  bovine;  par  M.  Nocard.  —  Les  très 
nombreuses  recherches  expérimentales  auxquelles  a  donné 
lieu  l'emploi  de  la  tuberculine  pour  le  diagnostic  de  la 
tuberculose  bovine,  peuvent  se  résumer  en  dernière  analyse 
dans  les  propositions  suivantes  : 

!•  La  tuberculine  possède,  à  l'égard  des  bovidés  tuber- 
culeux, ime  action  spécifique  incontestable,  se  traduisant 
surtout  par  une  notable  élévation  de  la  température. 

2«  L'injection  d'une  forte  dose  (de  30  à  40*«,  suivant  la 
taille  des  sujets)  provoque  ordinairement^  chez  les  tuber- 
culeux, une  élévation  de  température  comprise  entre 
1  et  3^ 

3«  La  même  dose  injectée  à  des  bovidés  non  tuberculeux, 
ne  provoque  ordinairement  aucune  réaction  fébrile  appré- 
ciable. 

4<»  La  réaction  fébrile  apparaît  le  plus  souvent  entre  la 
douzième  et  la  quinzième  heure  après  l'injection,  quelque- 
fois dès  la  neuvième  heure,  très  rarement  après  dix-huit 
hexures;  elle  dxure  toujours  plusieurs  heures. 

5"^  La  durée  et  l'intensité  de  la  réaction  ne  sont  nul- 
lement en  rapport  avec  le  nombre  et  la  gravité  des  lésions; 
il  semble  même  que  la  réaction  soit  la  plus  nette  dans  le 
cas  où,  la  lésion  étant  très  limitée,  l'animal  a  conservé  les 
apparences  de  la  santé. 

6<»  Chez  les  sujets  très  tuberculeux,  phtisiques  au  sens 
propre  du  mot,  chez  ceux  surtout  qui  sont  fiévreux,  la 
réaction  peut  être  peu  accusée  ou  même  absolument 
nulle. 

7^  Il  est  prudent  de  prendre  la  température  des  animaux, 
matin  et  soir,  pendant  plusieurs  jours  avant  l'injection  ;  il 
peut  s'en  trouver  en  effet  qui,  sous  l'influence  d'un  malaise 
passager,  d'un  état  pathologique  peu  grave  (troubles  de  la 
digestion  ou  de  la  gestation,  chaleurs,  etc...)»  présentent 
de  grandes  oscillations  de  la  température^;  de  là  une  cause 


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—  520  — 

d'erreur  grave.  Pour  ces  animaux,  il  vaut  donc  mieux 
ajourner  Topération. 

8^  Chez  certains  animaux  tuberculeux,  non  fiévreux,  la 
réaction  consécutive  àFinjection  de  tuberculine  ne  dépasse 
guère  un  degré  ;  néanmoins,  comme  l'expérience  démontre 
que,  chez  des  animaux  parfaitement  sains,  la  température 
peut  subir  des  variations  atteignant  un  degré  et  plus,  on 
devra  ne  considérer  comme  ayant  une  valeur  diagnostique 
réelle,  que  les  réactions  supérieures  à  1^4;  l'élévation  de 
température  inférieure  à  8  dixièmes  de  degré  n'a  aucune 
signification  ;  toute  bête  dont  la  température  subit  une  élé- 
vation comprise  entre  0%8  et  i**,4  sera  considérée  comme 
suspecte,  et  devra  être  soumise,  après  un  délai  d'un  mois 
environ,  à  une  nouvelle  injection  d'une  dose  plus  considé- 
rable de  tuberculine. 

Chimie. 

Sur  la  solubilité  du  phosphate  tricalcique  et  bicateique, 
dans  les   solutions   d'acide  phosphorique;   par  M.  H. 

Causse  (1).  —  Pour  étudier  la  solubilité  du  phosphate  tri- 
calcique et  celle  du  bicalcique  dans  l'acide  phosphorique, 
l'auteur  a  préparé  une  série  de  six  solutions,  mesurant 
toutes  les  volumes  de  100*^  et  contenant  des  proportions 
d'acide  orthophosphorique  égales  à  5»',  10«',  15»',  20»',  ib^ 
et  30«'.  30«'de  PhO*H»  p.  100  marque  la  limite  des  expé- 
riences. Quel  que  soit  le  phosphate  avec  lequel  on  opère, 
dès  que  la  proportion  précédente  est  dépassée,  il  se  dépose 
du  phosphate  monocalcique. 

Il  ressort  de  ces  recherches  que  le  phosphate  tricalcique 
se  dissout  dans  les  solutions  d'acide  phosphorique  en 
quantité  bien  plus  grande  que  le  phosphate  bicalcique.  La 
cause  de  cette  différence  semble  résider  dans  un  équilibre 
qui  s'établit  entre  trois  facteurs  :  l'eau,  l'acide  phospho- 
rique et  le  phosphate  monocalcique,  et  il  semble  que  ce 
soit  l'eau  qui  joue  le  rôle  principal;  elle  partage  son  action 

(l)  Ac.d.sc.y  CXIV,  «4,  1892. 


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—  521  — 

entre  le  phosphate  monocalcique  et  Tacide  phosphoric 
et  tout  dépend  ensuite  de  la  proportion  des  deux  compo 
En  effet,  la  quantité  maximum  de  phosphate  dissous  ( 
respond  à  une  solution  renfermant  10  p.  100  d'acide;  m 
si  Ton  augmente  le  poids  d'acide,  tout  en  laissant  le 
lume  des  solutions  constant,  on  diminue  à  la  fois  la  qi 
tité  d'eau  disponible  pour  la  dissolution  du  phospl 
monocalcique  et  partant  la  solubilité  du  phosphate 
ployé.  Lorsque  les  solutions  contiennent  peu  d'acide  li 
l'action  de  la  chaleur  est  insensible;  en  effet,  la  cha 
de  combinaison  de  la  petite  quantité  d'acide  qu'elles 
ferment  ne  peut  pas  compenser  celle  que  nécessit 
dédoublement  du  phosphate  monocalcique;  mais,  s 
proportion  4'acide  est  suffisante,  la  réaction  s'établit  € 
poursuit  jusqu'à  la  formation  d'un  équilibre  entre  Tea 
l'acide  phosphorique  stable  à  la  température  de  l'e 
rience. 

Note  sur  le  dosage  de  l'or,  de  rétain  et  du  cadm 
dans  les  alliages;  par  M.  W.  French  (1).  — La  méthod 
Lôwenthal  pour  la  séparation  de  l'étain  et  du  cadm 
présente  l'inconvénient  de  fournir  un  oxyde  d'étain 
loïdal,  très  long  et  très  difficile  à  réunir  et  à  laver.  (( 
méthode  consiste  à  oxyder  la  solution  du  chlorure  s 
neux  en  la  chauffant  avec  un  mélange  de  sulfate  de  soc 
et  de  nitrate  d'ammonium.) 

L'auteur  emploie  de  préférence  le  peroxyde  d'hydroj 
qu'il  faut  ajouter  à  une  solution  presque  neutre  des  c 
rures  d'étain  et  de  cadmium  ;  on  chauffe  et  l'oxyde  d'^ 
se  précipite  sous  la  forme  d'un  précipité  floconneux  qi 
rassemble  et  se  lave  aisément.  Le  cadmium  se  trouve 
la  solution  filtrée  et  peut  être  précipité  directement  p 
carbonate  de  sodium  ou  de  potassium. 

Quant  à  l'or,  il  a  été  séparé  tout  d'abord  en  traitant 
liage  à  chaud  avec  de  l'acide  chlorhydrique  aussi  f 
que  possible.  E.  G. 

(I)  Chemical  News,  18  mars  1892. 

Jown,  de  Pham.  et  de  Chim.,  5'  série,  t.  XXV.  (15  mai  1892.)   1     3- 


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—  522  — 

Sur  les  carbures  pyrogénés  formés  dans  l'iiidnstrie  du 
gas  comprimé;  par  M.  A.  Brochet.  —  Divers  auteurs 
ont  extrait  des  carbures  iocomplets  des  huiles  légères 
du  gaz  comprimé  que  Tiudustrie  prépare  actuellement 
par  la  pyrogénation  du  boghead  et  surtout  des  huiles  de 
schiste. 

A  part  rhexylène  normal  signalé  par  Williams  et  Fér^ - 
thrëne  trouvé  dans  ces  pi*oduits  par  Caventou,  et  dont  la 
constitution  est  bien  connue,  aucun  autre  carbure  défini 
n'a  été  nettement  caractérisé.  Le  gaz  comprimé  prenant 
naissance  dans  une  pyrogénation  fortement  prolongée, 
Tauteura  pensé  que  les  carbures  susceptibles  de  subsister 
un  certain  temps  au  rouge-cerise  devaient  représenter  les 
termes  les  plus  stables  de  leur  série  et  avoir  une  grande 
analogie  entre  eux. 

Au  cours  de  ce  travail,  après  avoir  condensé  dans  le 
brome  les  produits  volatils,  et  séparé  par  distillation  de 
grandes  quantités  de  carbures  aromatiques,  il  a  isolé  jus- 
qu'à 20«'  d'amylène  et  40«'  d'hexylène  par  litre  d'huile 
brute.  

Nouvelle  synthèse  de  Tacide  tartrique  ;  par  M.  P.  Gbn- 

VRESSE. — On  traite  Tacideglyoxylique  par  la  poudre  de  zinc 
en  présence  de  Tacide  acétique  étendu  de  son  poids  d'eau, 
d'abord  à  la  température  ordinaire,  et  ensuite  au  bain- 
marie.  La  poudre  de  zinc  est  ajoutée  peu  à  peu  dans  le 
mélange  des  deux  acides  ;  les  proportions  sont  de  I  molé- 
cule d'acide  glyoxylique  pour  2  de  zinc  et  3  d'acide  acé- 
tique. 

A  la  liqueur  ûltrée  pour  la  débarrasser  du  zinc  non 
attaqué,  on  a  ajouté  du  carbonate  de  potasse  ;  il  s'est  pré- 
cipité du  carbonate  de  zinc;  ce  corps  ayant  été  isolé,  on  a 
traité  la  liqueur  potassique  exempte  de  carbonate  de 
potasse  par  du  chlorure  de  calcium.  Un  précipité  blanc 
s'est  formé  peu  à  peu  ;  il  a  présenté  tous  les  caractères  du 
racémate  de  chaux  ;  en  efTet,  il  se  dissout  dans  l'acide 
chlorhydrique  et  il  en  est  immédiatement  reprécipilé  par 
Fammoniaque.  Il  argenté  le  verre  sous  l'influence  d'une 


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—  523  —  . 

douce  chaleur,  lorsqu'on  le  mélange  avec  de  l'ammoniaque 
et  du  nitrate  d'argent. 

Il  se  forme  à  la  longue,  lorsqu'on  traite  la  liqueur  pri- 
mitive par  le  sulfate  de  chaux. 


Des  principes  qui  accompagnent  la  chlorophylle  dans 
les  feuilles;  par  M.  A.  Étard  (1).  —  L'auteur  a  montré 
antérieurement  que  dans  le  péricarpe  du  raisin  blanc,  il 
existe  des  corps  chlorophylliens  qui  sont  saturés  d'acide 
palmitique  et  d'un  alcool  polyatomique  élevé,  l'œno- 
carpol. 

Il  établit  dans  le  présent  travail  qxCïl  existe  dans  les 
feuilles  en  présence  de  la  chlorophylle,  un  alcool  tria- 
tomique,  Vœnocarpol;  un  alcool  diatomique,  le  vitoglycol^ 
et  un  alcool  monoatomique,  le  médicagoU  Ces  composés 
cristallisés  ne  ressemblent  que  par  leur  aspect  extérieur 
à  la  cholestérine,  ainsi  que  le  montre  leur  analyse.  Parmi 
eux,  on  trouve  même  des  paraffines  cristallisées,  et  leur 
mélange  dans  les  diverses  espèces  forme,  sans  aucun  doute, 
les  matières  extractives  quelquefois  désignées  sous  le  nom 
vague  de  cire  des  feuilles. 


Sur  ressence  de  Licari  kanali;  par  M.  Ph.  Barbier  (2). 
—  L'essence  de  Licari  kanali  a  été  étudiée  par  M.  Morin 
qui  en  a  retiré  un  corps  ayant  pour  formulée"  H"  O,  dont 
il  a  étudié  les  principales  propriétés  physiques  et  quelques 
réactions,  notamment  Taction  de  Tacide  chlorhydrique  et 
des  déshydratants. 

M.  Barbier  a  repris  Tétude  de  cette  substance,  dans  le 
but  d'en  déterminer  la  fonction  chimique  et  la  consti- 
tution : 

Le  corps  C**H*'0  qui  a  servi  à  ses  recherches  est  un 


(1)  Ac.  d.  se,  CXIV,  364,  1892. 

(2)  Ac,  d,  «c.,,CXIV,  674,  1892. 


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—  524  — 

liquide  incolore,  légèrement  huileux,  bouillant  à  199*-200*- 
Les  densités,  à  0*>  et  à  15«,4,  sont  : 

D,  =  0,8819,  D,,,,  =  0,8662. 

Traité  par  l'acide  chlorhydrique  sec,  le  composé  C**  H'*  O^ 
qu'il  appelle  licaréol,  donne  un  dichlorhydrate  C**H"C1*, 
liquide  bouillant  à  155»-157*  sous  une  pression  de  0",039. 
Ses  densités  à  0°  et  à  19'',5,  sont  respectivement 

D,  =  1, 047,  D,.,,  =  1,0246. 

Les  résultats  obtenus  définissent  nettement  la  fonction 
chimique  du  licaréol  ;  en  eflfet  : 

1^  La  formation  deséthers  licarylméthylique  et  licaryl- 
éthylique  établit  la  nature  alcoolique  de  cette  substance  r 

2^  La  réaction  de  Tacide  chlorhydrique,  qui  donne  lieu 
à  un  dichlorhydrate,  montre  que  cet  alcool  renferme  une 
liaison  éthylénique  ; 

S""  Enfin,  sa  transformation  en  licaréone,  dont  la  nature 
acétonique  n'est  pas  douteuse,  indique  que  cet  alcool  incom- 
plet doit  être  rangé  dans  la  catégorie  des  alcools  secon- 
daires. 


Agronomie. 


Production  des  vins  et  des  cidres  en  1891  (France  et 
Algérie).  —  Vins.  —  La  récolte  des  vins,  en  1891,  est  éva- 
luée à  30.139.000  hectolitres  pour  1.763.000  hectares  de 
vignes,  soit,  en  moyenne,  17  hectolitres  par  hectare.  Elle 
présente  une  augmentation  de  2.723.000  hectolitres  sur 
celle  de  1890  et  de  688.000  hectolitres  par  rapport  à  la 
production  moyenne  des  dix  dernières  années. 

D'après  les  estimations  faites  dans  les  départements,  la 
valeur  totale  de  la  récolte  de  1891  ressortirait  à  1.009  mil- 
lions de  francs,  chiffre  correspondant  à  un  prix  moyen  de 
33  fr.  50  c.  par  hectolitre.  Bien  que  ce  prix  soit  inférieur 
de  2  fr.  50  c.  à  celui  de  1890,  la  valeur  de  la  récolte  de 
1891  dépasse  encore  de  20  millions  l'évaluation  de  1890. 


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—  525  — 

La  défense  organisée  contre  le  phylloxéra  reste  vigou- 
reuse. La  reconstitution  des  vignobles  détruits  se  poursuit 
■activement  et  elle  est  déjà  assez  avancée  dans  certains 
départements  pour  fournir  un  appoint  notable  à  la  produc- 
tion. Devant  les  résultats  acquis,  on  s'est  décidé  sur  beau- 
coup de  points  à  sacrifier  les  vignes  malades  et  à  préparer 
le  terrain  en  vue  d'y  replanter  des  cépages  résistants.  Le 
traitement  cuprique  contre  le  mildew  se  généralise  de  plus 
«n  plus  et  donne  partout  d'excellents  résultats  lorsqu'il  est 
appliqué  en  temps  opportun. 

Afin  de  combler  Tinsuffisance  de  la  production  par  rap- 
port aux  besoins  sans  cesse  croissants  de  la  consommation, 
il  a  fallu,  cette  année,  comme  les  années  précédentes, 
recourir  à  l'importation.  Pour  les  onze  premiers  mois,  les 
quantités  tirées  de  l'extérieur  ont  été  de  10.828.000  hecto- 
litres. 

Les  vins  d'Espagne  figurent  dans  ce  chiffre  pour  8  mil- 
lions 542.000  hectolitres;  les  vins  d'Italie  pour  8.000  hec- 
tolitres; les  vins  de  Portugal  pour  20.000  hectolitres;  les 
vins  d'Algérie  pour  1.617.000  hectolitres  et  ceux  de  Tunisie 
pour  10,000  hectolitres. 

Un  autre  appoint  a  été  fourni,  quoique  dans  une  propor- 
tion moindre  qu'en  1890,  par  la  fabrication  des  vins  de 
marcs  additionnés  de  sucre  et  des  vins  de  raisins  secs.  Il 
est  à  propos  de  faire  remarquer  que  sous  le  régime  de  la 
loi  du  26  juillet  1890,  qui  a  réglementé  et  frappé  d'un  droit 
spécial  la  fabrication  industrielle  des  vins  de  raisins  secs, 
la  production  de  ces  derniers  vins  s'est  considérablement 
abaissée  (1.704.446  hectolitres  en  1891  contre  4.292.850  en 
1890).  Pour  les  vins  de  sucrage,  l'écart  n'est  pas  très  sen- 
sible (1.883.298  hectolitres  en  1891  contre  1.946.729  en 
1890). 

Voici  quel  a  été,  en  1881,  le  mouvement  de  la  produc- 
tion, de  l'importation  et  de  l'exportation  des  vins  : 


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52G  — 


ANNÉES. 


1881. 
1882. 
1883. 
1884. 
1885. 
1886. 
1887. 
1888. 
1889. 
1890. 


1891 


Moyenne 

(11  premiers  mois). 


NOMBRE 

d'hectares 

plantés 

en  Tignes. 


2,699,923 
2,135,349 
2,095,927 
2,040,759 
1,990,586 
1,959,102 
1,944,150 
1,843,580 
1,817,787 
1,816,544 


2,034,370 


1,763,374 


VINS 
de 

VENDANGE. 

Production. 


hectol. 

34,139,000 
30,886,000 
36,029,000 
34,781,000 
28,536,000 
25,063,000 
24,333,000 
30,102,000 
23,224,000 
27,416,000 


29,450,000 


30,139,900 


VINS 

DE  TOUTES  SORTES. 


ilVNtatiM. 


hectol. 

7,839,000 

7,537,000 

8,980,000 

8,115,000 

8,182,000 

11,011,000 

12,277,000 

12,064,000 

10,470,000 

10,830,000 


9,730,000 


10,828,500 


liyartiâoo. 


hectol. 

2,572,000 
2,618,000 
3,093,000 
2,470,003 
2,580,000 
2,704,000 
2,402,000 
2,118,000 
2,166,0^0 
2,162,000 


2,488,000 


1,871,500 


En  Algérie,  la  culture  de  la  vigne  prend  une  extension 
rapide.  La  superficie  des  terrains  plantés  à  augmenté  de 
8.507  hectares  en  1891  et  la  récolte  a  dépassé  de  1  million 
214.182  hectolitres  celle  de  1890  : 


Département  d'Alger 

—         D'Oran 

■—         de  Gonstantine . 

Totaux. 


Hectares. 
37,763 
46,914 
22,371 


Hectolitres. 
1,553,252 
1,706,309 
798,851 


107,048  4,058,412 


.  Cidres.  —  La  production  de  1891  est  inférieure  de  1  mil- 
lion 815.000  hectolitres  à  celle  de  1890  et  de  3.490.000  hec- 
tolitres à  la  production  moyenne  des  dix  dernières  an- 


Dans  le  Calvados,  la  Sarthe,  la  Mayenne,  la  Manche, 
rOrne,  la  récolte  a  été  relativement  satisfaisante,  bien 
que  restant  encore  au-dessous  de  la  moyenne. 

Dans  riUe-et-Vilaine,  les  Côtes-du-Nord,  l'Oise,  l'Eure, 
le  Morbihan,  les  résultats  sont  sensiblement  inférieurs  à 
ceux  de  1890,  les  arbres  ayant  été  éprouvés  par  les  rigueurs 


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il 


—  527  — 

exceptionnelles  de  l'hiver,  et  la  floraison  ayant  eu  à  souf- 
frir des  pluies  persistantes  du  printemps. 

Le  tableau  ci-après  résume  le  mouvement  de  la  produc- 
tion, de  l'importation  et  de  l'exportation  des  cidres  depuis 
1881  : 


ANNÉBS. 

CIDRES.                                 1 

FAODUCTION 

mPOBTATION. 

EXPORTATION. 

1881. 
1882. 
1883. 
1884. 
1885. 
1886. 
1887, 
1888. 
1889. 
1890. 

1891  { 

hectol. 

17,122,000 

8,921,000 

23,492,000 

11,907,000 

19,955,000 

8,301,000 

13,437,000 

9,767,000 

3,701,000 

11,095,000 

hectol. 

2,853 
912 

» 

» 

» 
941 
8,319 
7,035 

hectol. 

8,000 
10,000 
16,000 
17,000 
17,000 
16,000 
14,000 
13,000 
12,000 

9,000 

. 

HOYENNB 

^11  premiers  mois). 

12,769,800 

2,006 

13,200 

9,280,000 

639 

9,000 

AOADÉ 

MIE   DE   M 

ÉDECINE 

Rapport  de  M,  Alb.  Robin,    au  nom  de  la  Commission 
permanente  des  Eaux  minérales, 

M.  Matton  et  M.  Cathelineau  ont  obtenu,  Tun  et  Tautre, 
deux  récompenses  de  500  francs  chacune. 

Le  premier  a  étudié  les  stations  de  Saint- Nectaire  et 
de  Maizières  (Côte^d'Or). 

Le  deuxième  a  étudié  celles  de  Salies-de-Béarn  et  de 
Barèges. 

M.  Robin  résume  ce  dernier  travail  de  la  façon  suivante: 

Dans  une  première  série  d'expériences,  M.  Cathelineau 


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—  528  — 

s  eBt  occupé  de  Taction  des  bains,  et  il  a  pu  démontrer 
plusieurs  points  de  la  plus  haute  importance,  à  savoir  : 

1*  Augmentation  du  résidu  fixe  de  Turine,  de  l'urée,  de 
l'acide  urique  ; 

2*  Diminution  de  Tacide  phosphorique  total  des  phos- 
phates terreux  et  alcalins  combinés  à  Tacide  phosphorique; 
du  rapport  des  phosphates  terreux  aux  phosphates  alcalins; 

3^  Augmentation  du  coefficient  d'oxydation  azotée. 

La  deuxième  série  d'expériences  dans  laquelle  Tauteur 
a  recherché  l'action  de  l'eau  prise  en  boisson,  donne  des 
résultats  à  peu  près  concordants.  En  tout  cas,  il  est  remar* 
quable  de  voir  qu'il  y  a  complète  parité  d'action  entre 
l'eau  prise  en  boisson  et  la  balnéation.  En  outre,  les  ré* 
sultatsdes  expériences  de  M.  Gathelineau,  tendent  à  éclair- 
cir  le  mécanisme  jusqu'ici  mystérieux  des  effets  que  la 
cure  de  Barèges  cause  d'une  façon  presque  spécifique  sur 
les  affections  du  système  osseux. 


SOCIETE  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  4  mai  189â. 
Présidence  de  M.  L.  Portes,  président. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie. 

M.  Portes  annonce  la  moit  de  M.  Louradour,  membre 
honoraire  de  la  société,  et  retrace  en  quelques  mots  l'his- 
toire de  ses  travaux  et  de  sa  vie. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  mis  aux  voix 
et  adopté  avec  les  deux  modifications  suivantes. 

M.  Barillé,  à  propos  de  l'appareil  présenté  par  M.  Crinon 
et  destiné  à  faciliter  la  préparation  de  la  teinture  d'iode, 
rapporte  qu'il  a  plusieurs  fois  remarqué,  à  l'hôpital  mili- 
taire de  Vincennes,  une  différence  dans  l'action  exercée 
sur  les  tissus  par  la  teinture  d'iode,  suivant  que  la  disso- 
lution s'est  effectuée  spontanément  ou  qu'elle  a  été  hâtée 
par  la  Iritui-ation  :  la  teinture  préparée  par  le  second  pro- 
cédé serait  la  moins  active,  comme  si  l'iode,  par  suite 


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—  529  — 

d'une  modification  produite  par  ce  travail  mécanique  avait 
perdu  une  partie  de  son  énergie.  Cette  influence  modifica* 
trice  paraît  se  répercuter  sur  les  opérations  iodométri- 
ques  ;  M.  Barillé  se  réserve  l'étude  de  cette  partie  complé- 
mentaire de  la  question. 

M.  Bûrcker  lit  une  lettre  de  M.  Guillot,  pharmacien- 
major,  dans  laquelle  celui«-ci  expose  que  c'est  sur  ses  indi- 
cations, et  consécutivement  à  une  expertise  qu'il  a  effec- 
tuée sur  une  livraison  d'acide  tartrique  destinée  à  la 
Pharmacie  centrale  des  Hôpitaux  militaires,  que  M.  Bu- 
chet  a  signalé  la  présence  du  plomb  dans  l'acide  tartrique 
commercial. 
La  correspondance  imprimée  comprend  : 
he  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie,  V  Union  pharma- 
<:eutique^  le  Bulletin  commercial^  le  Bulletin  de  la  Société  de 
pharmacie  de  Lyon,  le  Bulletin  de  la  Société  de  phat^macie  de 
Bordeaux^  les  Annales  de  médecine  thermale,  la  Revue  médico- 
pharmaceutique  de  Constantinople^  The  PharmaceuticalJournaly 
American  Jownal  of  Pharmacy, 

La  correspondance  écrite  renferme  une  lettre  de  M.  John 
Maisch,  secrétaire  général  de  T  Association  pharmaceutique 
américaine.  Il  invite,  au  nom  de  ses  collègues  américains, 
la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  à  nommer  des  délégués 
pour  la  représenter  au  septième  congrès  international 
pharmaceutique  qui  doit  se  réunir  à  Chicago  durant 
Tannée  1893. 

M.  Planchon,  qui  s'est  attaché  à  mettre  en  ordre  les 
archives  de  la  société,  y  a  trouvé  des  papiers  fort  curieux. 
Ce  sont,  entre  autres  :  divers  documents  relatifs  aux  ori- 
gines de  la  Société  de  Pharmacie,  des  copies  de  statuts, 
des  brevets  de  Gan^des  de  la  compagnie  des  Epiciers  apothi^ 
caires,  des  notes  de  service  réglant  le  rang  à  occuper  et  les 
costumes  à  revêtir  dans  les  cortèges  officiels  qui  se  por- 
taient à  la  rencontre  des  rois  ou  des  grands  personnages, 
des  autorisations  de  porter  dans  ces  sortes  de  cérémonies 
un  des  bâtons  ou  un  des  cordons  du  dais.  Les  plus  an- 
ciennes de  ces  pièces  portent  les  sceaux  de  Charles  VIII 
(1484).  Quelques-unes  ont  trait  aux  cortèges  qui  ont  accom- 


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—  530  — 

pagné  l'entrée  de  Fempereur  Charles  V  et  celles  d'Anne  de 
Bretagne  puis  de  Marie  d'Angleterre,  épouses  successives 
de  Louis  XII.  On  y  trouve  aussi  une  procédure  consîdé- 
dérable  résultant  des  nombreux  procès  déjà  occasionnés  à 
cette  époque  par  les  empiétements  des  professions  rivales 
sur  les  privilèges  des  apothicaires. 

M.  Planchon  montre  ensuite  un  échantillon  d'essetice  de 
Bots  d'Inde  retirée  du  bois  du  Piment  de  la  Jamaïque 
(Myrtus  Pimenta)  ainsi  que  des  feuilles,  des  fruits  et  du 
bois  de  cet  arbre. 

M.  Bfircker  présente  un  travail  de  M.  Guillot,  pharma- 
cien-major, relatif  à  la  présence  et  au  dosage  du  plomb 
tant  libre  que  combiné  qui  existe  dans  divers  échantillons 
d'acide  tartrique  commercial.  La  proportion  peut  aller 
jusqu'à  0«',06  par  kilo,  mais  elle  varie  avec  chaque  échan- 
tillon. 

M.  Patein  complète  ses  études  sur  l'association  du 
calomel  et  du  cyanure  de  mercure  par  l'étude  du  pouvoir 
toxique  des  médicaments  qui  résultent  de  cette  action. 

M.  Grimbert  a  étudié  la  valeur  du  coefficient  sacchari- 
métrique  du  glucose.  Le  coefficient  2,22  généralement 
admis  est  trop  élevé  et  ne  correspond  pas  au  pouvoir  rota- 
toire  du  glucose.  Il  propose  le  coefficient  2,065  se  rappor- 
tant à  une  concentration  moyenne  de  5  p.  100. 

M.  Barillé  a  rencontré  des  oranges  présentées  comme 
des  oranges  dites  sanguines.  Dans  toutes  les  espèces  con- 
nues de  ces  dernières  le  tissu  intérieur  est  coloré  en 
rouge  comme  l'écorce,  tandis  que  dans  ces  sanguines  arti- 
ficielles le  tissu  intérieur  était  incolore  comme  dans  les 
oranges  ordinaires,  et  le  zeste  était  à  l'extérieur  artificiel- 
lement coloré  par  de  Vécarlate  de  Biébrîck  (ou  roccelline), 
dérivé  azoïque  de  l'amidoazobenzol. 

M.  Planchon  propose  de  compléter  la  liste  des  membres 
correspondants  nationaux  et  étrangers,  une  revision  récente 
de  cette  liste  ayant  eu  lieu  et  de  nombreux  décès  ayant  été 
constatés.  Une  commission  composée  de  MM.  Barillé, 
Boymond,  Chastaing  arrêtera  une  liste  de  propositions  sur 
laquelle  il  sera  volé  à  la  séance  prochaine. 


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—  531  — 

Une  vacance  s'étant  produite  dans  les  rangs  delà  soc 
par  suite  du  décès  de  M.  Ferrand,  M.  Bougarel,  qui  i 
autrefois  membre  titulaire  et  qui  était  devenu  men 
correspondant,  étant  revenu  habiter  Paris,  a  demanc 
reprendre  son  ancien  titre.  M.  Bougarel  a  repris  sa  p 
à  la  société  comme  membre  titulaire. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

Le  Secrétaire  annuel  :  E.  Leidié. 


BIBLIOGRAPHIE 


Bulletin  de  pharmacie  de  Lyon,  janvier,  février  1895 
M.  Goilon^  président.  —  Il  contient  la  suite  de  VHistoù 
la  pharmacie  à  Lyon^  par  M.  Vidal;  un  extrait  des  pro 
verbaux  des  séances  de  la  Société  de  pharmacie  de  L 
et  divers  travaux,  où  nous  relevons  un  mode  de  faire 
pilules  de  phosphore,  de  préparer  Thypnol,  et  deux  tra\ 
que  nous  reproduisons  :  Tun  sur  le  dosage  du  sucre  ( 
Turine,  l'autre  sur  le  dosage  de  l'albumine  dans  Turii] 

Recherche  et  dosage  du  sucre  dans  l'urine.  —  La  s 
tion  de  Knapp  a,  sur  la  liqueur  de  Fehling,  l'avaniag 
de  se  conserver  plus  facilement  et  d'être  réduite  m 
aisément  par  les  corps  autres  que  le  sucre. 

On  la  prépare  en  dissolvant  lO*'  de  cyanure  de  mer 
dans  un  peu  d'eau,  ajoutant  100*=*  de  lessive  de  soude  (i 
site  1,140),  et  suffisante  quantité  d'eau  pour  que  40* 
réactif  soient  réduits  par  l***""  de  glucose. 

L'urine,  débarrassée  de  l'albumine,  est  versée  gou 
goutte  dans  40*=*  de  solution  de  Knapp  bouillante;  la  ré 
tion  de  la  liqueur  mercurielle  est  complète  lorsqu'il  i 
produit  plus  de  coloration  noire  en  présence  du  sul 
drate  d'ammoniaque;  on  opère  par  le  procédé  de  la  tou 

Dosage  de  l'albumine  dans  l'urine.  —  Venturoli 
l'albumine  dans  l'urine  par  un  procédé  volumétrique, 
sur  ce  fait  que  le  bichlorure  de  mercure,  en  présence  d 
petite  quantité  d'iodure  de  potassium,  précipite,  dans 


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—  532  - 

acidulée  avec  Tacide  acétique,  d'abord  Talbumine, 
jit  ensuite  sur  l'iodure  en  formant  un  iodure  de  mer- 
aune  rougeâtre. 

ajoute  à  5««  d'urine  6**  d'une  solution  d'iodnre  à 
100,  et  1  goutte  d'acide  acétique.  On  verse  dans  la 
IV  ainsi  préparée,  au  moyen  d'une  burette  graduée 
jolution  de  bichlorure  de  mercure  à  1  p.  100  et  on 
jusqu'à  ce  qu'il  se  forme  une  coloration  jaune  rou- 
î  persistante.  On  note  le  nombre  de  centimètres  cubes 
actif  employé;  ce  nombre,  moins  un,  multiplié  par 
j,  donne  la  quantité  d'albumine, 
réaction  est  troublée  par  les  alcaloïdes  que  peut  con- 
l'urine. 

Mars,  avinl  1892.  —  La  pharmacie  lyonnaise  vient 
^uver  une  grande  perte  dans  la  personne  d'Étiennc 
ind,  président  du  comité  de  rédaction  de  ce  bulletin, 
numéro  de  mars-avril  contient  son  éloge  par  M.  Vial; 
scours  de  MM.  Cotton  et  Vidal  sur  la  tombe  de  leur 
ère;  un  compte  rendu  très  détaillé  des  travaux  de  la 
ibre  syndicale. 


MAIRES  DES  PRINCIPAUX  RECUEILS  DE  MÉMOIRES  ORIGINAUX. 


«chrift  fur  phyiiologische  Ghemie,  XVl,  fasc.  i  et  2,  novenibre  1891. 
Bruhns  et  A,  Koaael  :  Sur  l'adéaine  et  rhypoxanlhine.  —  K.  Land- 
r  :  Influence  des  aliments  sur  la  composition  des  cendres  du  sang.  — 
rupel  :  Recherches  sur  les  hydrates  de  carbone  contenus  dans  Turinc 
ne  en  putréfacUon.  —  K,  Malfatti  :  Contribution  à  Tétude  de  la 
ic.  —  S.-M.  Lukjanow  :  Sur  la  sécrétion  de  la  bile  dans  Pétat  d*ina- 
complète.  —  H.  ObermûUer  :  NouYcUes  contributions  au  dosage  de  la 
;érine.  —  Étude  de  la  saponification  par  le  moyen  de  Talcoolate  de 
i.  —  M.  Kruger  :  Étude  de  Tadénine. 

•'asc.  3,  31  décembre  1891.  —  G.  Bunge  :  Nouvelles  recherches  sur 
lilation  du  fer  dans  l'organisme  des  mammifères.  —  F.  Hofmeisler  : 
composition  de  Talbumine  de  l'œuf  cristallisée.  —  E,  Roos  :  Sur  la 
ce  do  diamines  dans  les  maladies.  —  T,  Araki  :  Formation  de  glucose 
;ide  lactique  en  l'absence  d'oxygène.  —  C.  Emai  :  Putréfaction  de  la 
,  son  influence  sur  la  putréfaction  intestinale.  —  Rumpf  :  Recherches 
dosage  des  composés  phénoliques  dans  l'urine  de  l'homme.  —  R,  r. 


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—  533  — 

laksch  :  Sur  la  présence  et  la  recherche  des  peptones  dans  les  organes  et  le 
sang  des  leucémiques. 

—  Fasc.  4  et  5,  20  mars  18^.  —  Th.  Marner  :  Étude  sur  l'acide  gaU 
lique  et  Tacide  tannique  dans  l'organisme.  —  E,  Baumann  :  Dosage  de 
Tacide  homogentisinique  dans  Turine  des  alcaptonuriques.  —  G.  Tarn- 
înann  :  Les  réactions  des  ferments  non  figurés.  —  M.  Krtiger  :  Étude 
de  Tadénine,  2*  communication.  —  J.  Jacobson  :  Recherches  sur  les  fer- 
ments solubles.  —  S.  Gabriel  :  Dosage  de  la  cellulose.  —  E,  Schulze  : 
Composition  chimique  de  la  membrane  cellulaire  des  végétaux.  —  H.  Winter- 
nitz  :  Emploi  des  réactions  colorées  dans  Tessai  des  précipités  d'albumine 
obtenus  arec  le  ferrocyanure  de  potassium.  —  M,  Krûger  :  Dosage  de  petites 
quantités  de  chaux.  

Arcbiy  der  Pharmacie  [3],  XXIX,  fasc.  5,  janvier  1892.  —  C.  Rûdel  : 
Alcaloïdes  du  Berberis.  —  E.  Pieszczek  :  Recherche  de  Tétain,  de  l'anti- 
moine et  de  l'arsenic  au  cours  des  analyses  qualitatives.  ^  E,  Julius  : 
Alcaloïdes  de  la  noix  d'Arec.  —  W,  Spring  et  E,  Bourgeois  :  Action  de 
riode  sur  le  bisulfite  de  soude. 


0azietta  chlmica  Italiana,  XXI»  fasc.  12,  janvier  1891.  —  G.  Oddo  : 
Sur  le  groupe  du  camphre  ;  stéréo-chimie  du  groupe  du  camphre. 

—  XXII,  fasc.  1,  février  1892.  —  P.  Gucci  et  G.  GrassirCristaldi  :  Sur 
quelques  dérivés  de  la  sant&nine. 


Pharmacentltche  Zeltachrift  lAr  Rnssland,  XXXI,  janvier  et  février 
1892.  -^  P.  Spehr  :  Étude  cbimico-pharmaceutique  de  VEphedr<i^monasta^ 
chia.  —  A.  Siackmann  :  Analyse  de  vins  du  Caucase.  —  A.  Tichomirow  : 
Souvenirs  de  mon  voyage  autour  du  monde. 


VARIETES 

LOI  GENEVOISE  SUR  L'EXERCICE  DE  LA  MÉDECINE,  DE  LA  CHIRURGIE 
ET  DE  LA  PHARMACIE  (du  23  mars  1892  (1)). 

Le  Conseil  d'État  de  la  République  et  canton  de  Genève 
fait  savoir  que  : 
Le  Grand  Conseil. 
Sur  la  proposition  de  l'un  de  ses  membres; 

Décrète  ce  qui  suit  : 

(1)  Nous  adressons  tous  nos  remerciements  à  notre  correspondant  et  ami, 
le  professeur  Buttin  (de  Lausanne),  qui  nous  a  envoyé  ce  texte  dès  sa 
publication. 


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—  534  — 


TiTRB  I*'.  —  De  t exercice  des  professions  médicales. 

Article  l*^  —  Nul  ne  peut  exercer,  dans  le  canton  de 
Oenève,  les  professions  de  médecin,  chirurgien,  pharma- 
-cien,  vétérinaire,  dentiste  ou  sage-femme,  s'il  n'y  est 
autorisé  par  le  Conseil  d'État.  L'autorisation  du  Conseil 
d'État  ne  sera  accordée  qu'à  la  suite  d'un  examen  de  capa- 
cité ou,  sur  la  présentation  de  titres  ou  diplômes  officiels, 
donnant  au  postulant  le  droit  à  l'exercice  de  sa  profession 
dans  le  pays  où  ils  ont  été  obtenus,  et  sous  la  condition 
que  ces  diplômes  seront  reconnus  valables  par  le  Conseil 
d'État,  après  préavis  des  corps  compétents. 

Art.  2. —  Le  champ,  la  forme  et  le  mode  des  examens  de 
capacité  seront  déterminés  par  un  règlement  du  Conseil 
d'Etat. 

Art.  3.  —  En  cas  de  refus  d'autorisation,  l'arrêté  du 
Conseil  d'État  sera  motivé. 

Art.  4. —  Les  médecins,  chirurgiens,  pharmaciens,  vété- 
rinaires, dentistes,  sages»femmes  exerçant  légalement 
leur  profession  dans  les  États  limitrophes  et  domiciliés 
dans  le  voisinage  des  frontières,  sont  admis  à  pratiquer 
dans  les  communes  du  canton  voisines  de  leur  résidence. 
Cette  faculté  pourra  leur  être  retirée  individuellement  par 
un  arrêté  motivé  du  Conseil  d'État. 

Art.  5. —  Un  registre  spécial  des  autorisations  sera  tenu 
au  département  de  justice  et  police. 

Art.  6.— Un  extrait  de  ce  registre  sera  délivré  par  le 
Conseil  d'État  à  toutes  les  personnes  autorisées  à  exercer 
les  professions  sus-indiquées. 

Un  tableau  des  dites  personnes  et  de  leur  domicile  sera 
apposé  dans  toutes  les  pharmacies,  dans  les  bureaux  de 
police,  dans  les  établissements  de  bains,  ainsi  que  dans 
tous  les  locaux  où  ce  sera  reconnu  utile. 

Art.  7.  —  Un  règlement  déterminera  les  conditions  aux- 
quelles seront  soumis  les  maisons  de  santé,  d'accouche- 
ments, les  hospices  particuliers  et  les  établissements  de 
bains  spécialement  consacrés  au  traitement  des  malades. 


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—  535  — 

Titre  IL  —  De  la  vente  des  drogues  et  de  Cexercke 
de  lapha7*macie. 

Art.  8.  —  La  vente  des  drogues  médicinales  simples  ou 
composées  est  libre,  sauf  les  modifications  que  la  loi  peut 
y  apporter  dans  Pintérét  général  (art.  9  Constitution  can- 
tonale et  art.  31  Constitution  fédérale). 

Art.  9.  —  Les  substances  vénéneuses  non  employées 
dans  les  arts  et  Tindustrie  ne  peuvent  être  vendues  en 
détail  que  par  les  pharmaciens. 

Un  règlement  du  Conseil  d'État  fixera  les  prescriptions 
relatives  à  la  vente,  soit  en  gros,  soit  en  détail,  des  subs- 
tances vénéneuses. 

Art.  10.  —  Les  pharmaciens  peuvent  seuls  exécuter  les 
ordonnances,  prescriptions  ou  formules  médicales.  Ils 
doivent  conserver  pendant  trois  ans  au  moins  la  copie  des 
dites  ordonnances,  prescriptions  ou  formules.  Si  Tordon- 
nance  indique  que  le  remède  ne  devra  être  renouvelé  que 
sur  avis  du  médecin,  le  pharmacien  devra  indiquer  sur 
l'original  qu'elle  a  été  exécutée. 

Celte  disposition  de  la  loi  sera  affichée  dans  toute  phar- 
macie, et  dans  un  endroit  apparent. 

Art.  11.  —  Aucun  pharmacien  ne  peut  tenir  plus  d'une 
officine  ouverte  dans  le  canton  de  Genève. 

Art.  12.  —  La  profession  de  pharmacien  est  exclusive  de 
celle  de  médecin  ou  chirurgien.  Toutefois,  les  médecins  et 
chirurgiens,  vétérinaires,  sages-femmes  exerçant  légale- 
ment leur  art  dans  les  communes  où  il  n'y  a  pas  de  phar- 
ciens,  sont  autorisés  à  préparer,  ou  à  faire  préparer  sous 
leur  responsabilité,  et  à  vendre  des  médicaments  ou  pré- 
parations à  l'usage  de  leurs  malades,  mais  sans  tenir  une 
officine  ouverte. 

Art.  13.  —  En  cas  de  décès,  d'absence  ou  de  maladie 
prolongée  d'un  pharmacien,  le  proviseur  ou  commis  appelé 
à  le  suppléer  devra  être  diplômé  et  obtenir  l'autorisation  du 
Conseil  d'État. 

Art.  14.  —  Un  règlement  du  Conseil  d'Etat  fixera  les 


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—  536  — 

règles  à  suivre  dans  la  tenue  des  pharmacies,  la  vente  des 
^emëdes,  ainsi  que  les  livres  ou  registres  spéciaux  que  les 
pharmaciens  doivent  tenir. 

Art.  15.  —  La  présente  loi  sera  exécutoire  à  dater  du 
l***  octobre  1892.  Dans  Tintervalle,  le  Conseil  d*État  devra 
préparer  et  faire  publier  tous  les  règlements  et  arrêtés 

pour  son  exécution. 

Clause  pénale. 

Art.  16.  —  Toute  infraction  à  la  présente  loi,  ou  à  ses 
règlements  d'exécution,  sera  punie  d'une  amende  pouvant 
s'élever  à  200  francs  pour  le  premier  délit,  et  à  400  francs 
pour  le  second.  Ces  pénalités  sont  indépendantes  des 
peines  plus  graves  qui  résulteraient  pour  les  délinquants 
de  quasi-délits,  de  délits  ou  de  crimes  prévus  par  les  lois. 

Clause  abrogatoire. 

Art.  17.  —  La  loi  du  12  octobre  1861  est  abrogée,  ainsi 
que  l'article  5  bis  de  la  loi  du  B  septembre  1876,  à  partir  de 
l'entrée  en  vigueur  de  la  présente  loi. 

Le  Conseil  d'État  est  chargé  de  faire  promulguer  les 
présentes  dans  la  forme  et  le  terme  prescrits. 

Fait  et  donné  à  Genève  le  vingt-trois  mars  mil  huit  cent 
quatre-vingt-douze  sous  le  sceau  de  la  République  et  les 
signatures  du  président  et  du  secrétaire  du  Grand  Conseil. 

Le  président  du  Gt^and  Conseil^ 

J.    RUTTY. 

Le  secrétaire  du  Grand  Conseil, 
L.  Chauffât, 


Sur  la  proposition  de  M.  Stéphan,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences^ 
rapporteur,  M.  David,  pharmacien-inajor  de  1**  classe,  a  été  nommé  membre 
de  l'Académie  de  Marseille  (Section  des  sciences)  en  remplacement  de  M.  Jour- 
dan,  doyen  de  la  Faculté  d'Aix,  décédé. 

M.  David  s'est  fait  connaître  par  divers  travaux  intéressants  d'analyse 
hydrologique  et  bactériologique. 

Le  Gérant  :  Georges  MASSÔJN. 

PÀEis.  «-  nr.  c.  MAapoN  r  b.  fummirion,  tus  luara,  U. 


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—  537  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Coloration  artificielle  d'oranges; 

par  M.  A.  Babillé,  pharmacien-major  de  1"  classe 

à  rhôpital  militaire  de  Vincennes. 

Depuis  quelque  temps,  on  voit  circuler  et  vendre  dans 
les  rues  de  Paris,  des  oranges  dites  Sanguines,  qui  ne  le 
sont  que  de  nom.  On  constate,  en  effet,  en  les  ouvrant,  que 
leur  endocarpe  renferme  une  pulpe  dépourvue  de  la  colo- 
ration rouge  qui  caractérise  cette  variété;  ce  sont,  tout 
simplement,  des  oranges  ordinaires  dont  le  zeste  a  été 
coloré  artificiellement  parle  vendeur.  Limitation  est  assez 
réussie  pour  tromper  les  yeux  d'une  personne  non  prévenue. 

En  examinant  au  microscope  une  coupe  de  Tépicarpe  de 
ces  oranges  on  constate  la  présence  d'une  matière  colorante 
violacée,  localisée  dans  les  glandes  et  ne  dépassant  pas  la 
cuticule.  En  certains  points  où  elle  s'est  accumulée  près 
des  glandes,  sa  couleur  est  rouge  foncé. 

La  matière  colorante  employée  dans  les  échantillons 
que  nous  avons  examinés  est  VEcarlate  de  Biebrich  qui  est 
un  dérivé  azoïque  de  Tamidoazobenzol  ;  elle  est  obtenue 
en  ajoutant  du  diazobenzol  à  une  solution  acide  de 
p-naphtol.  Sa  formule  est  C'H'Az»,  C*H*Az«,  C**H«OH. 
Elle  est  appliquée  en  solution  aqueuse.  L'addition  d'un 
acide  y  détermine  un  précipité  brun  floconneux.  Chauffée 
avec  de  Tammoniaque  et  de  la  poudre  de  zinc  la  solution 
devient  jaune  et  plus  tard  incolore;  il  y  a  dédoublement 
delà  molécule,  en  amidonaphtol  et  acide  amidobenzol  sul- 
fureux. Cette  réaction  est  caractéristique.  L'acide  sulfu- 
rique  concentré  dissout  le  produit  en  vert  pré,  la  dilution 
fait  varier  la  couleur  en  bleu,  puis  détermine  un  précipité 
d'un  beau  brun.  C'est  une  matière  colorante  acide. 

Ce  rouge  de  Biebrich  ou  Roccelline  n'est  pas  toxique. 
S'il  peut  être  toléré  sans  danger  par  l'organisme  des  en- 

Jwrn,  d$  PUm.  $t  de  Chim.,  5»  série,  t.  XXV.  (1"  juin  1892.)         35 


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—   0^5   — 


fants  qui  viendraient  à  sucer  les  zestes  qui  en  sont  impré- 
gnés et  ne  présenter  aucun  inconvénient  dans  la  confiserie, 
il  n'en  est  pias  moins  à  craindre  que  des  matières  colo- 
rantes nuisibles  ne  soient  concurremment  employées,  sans 
discernement,  à  cet  usage. 

Dans  tous  les  cas  cette  singulière  industrie  constitue 
une  tromperie  sur  la  nature  de  la  chose  vendue,  contre  la- 
quelle Fadministration  devrait  prendre  des  mesures  prohi- 
^'  bitives.  Les  oranges  sanguines  sont,  en  effet,  très  estimées 

1^  >':  tant  pour  leur  saveur  spéciale  que  pour  la  coloration  par- 

ticulière de  leur  mésocarpe  ou  de  leur  pulpe. 

N.B.  —  Risso,  dans  son  Histoire  naturelle  des  principales 
productions  de  t Europe  méridionale^  édit.  1829,  indique  39 
variétés  de  l'espèce  Citrus  aurantium,  parmi  lesquelles 
nous  en  trouvons  cinq,  qui  par  leurs  caractères  spéciaux, 
méritent  la  désignation  usuelle  à' oranges  sanguines,  ce 
sont  : 

1*»  Citrus  au7*antium  melitense  (orange  de  Malte).  —  Fruits 
sphériques,  à  surface  chagrinée,  d'un  jaune  foncé  qui  passe 
au  rouge  dans  sa  maturité;  l'intérieur  se  divise  en  10  à  12 
loges  pleines  de  vésicules  i^ouges. 

2**  C  A.  Hiérochunticum  (orange  à  pulpe  rouge). — Fruits 
lisses,  d'un  beau  jaune,  ne  rougissant  jamais  à  l'extérieur 
quoique  sa  pulpe  prenne  une  couleur  rouge  assez  foncée. 

^^  C.A.  Oryza  (orange  à  graine  de  riz).  —  Fruits  sphé- 
riques  d'un  beau  jaune,  finement  granulés  en  dessus,  di- 
visés en  dedans  en  9  à  10  loges  d'un  beau  rouge,  dont  les 
vésicules,  peu  adhérentes  entre  elles,  ont  la  propriété  de 
se  détacher,  présentent  presque  la  forme  d'une  graine  de 
riz,  sont  un  peu  croquantes. 

k^  C,  A,  Balearicum  (orange  de  Majorque).  —  Fruit 
sphérique,  très  lisse,  fort  luisant,  à  écorce  mince,  d'un 
jaune  rougeâtre,  pulpe  rouge. 

5*»  C.  A.  Sigillatum  (orange  à  fruit  cacheté).  —  Fruits 
d'un  rouge  assez  foncé. 


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—  539  — 


Etude  expérimentale  du  venin  de  Naja  tripudîans  ou  Cobra 
capel;  par  M.  le  D'  Albert  Calmette,  médecin  de 
1"  classe  du  corps  de  santé  des  colonies,  directeur  de 
l'Institut  bactériologique  de  Saigon. 

Conclusions.  —  L'étude  expérimentale  que  nous  avons 
faite  du  venin  de  cobra  nous  conduit  à  conclure  : 

!•  Qu'il  est  possible  de  guérir  les  animaux  de  Tenveni- 
mation  en  neutralisant  le  venin  absorbé  par  le  sang  à 
Taide  d'injections  sous-cutanées  de  chlorure  d'or  ; 

2^  Que  tous  les  agents  chimiques  préconisés  jusqu'ici 
contre  les  morsures  de  serpents  venimeux,  en  particulier 
l'ammoniaque,  l'iode,  le  nitrate  d'argent,  etc.,  ne  peuvent, 
exercer  aucune  action  curative.  Le  permanganate  de 
potasse  détruit  l'activité  du  venin  qui  reste  dans  la  mor- 
sure, mais  il  est  impuissant  à  arrêter  les  effets  de  celui 
qui  est  déjà  absorbé. 

Le  traitement  rationnel  des  morsures  de  cobras,  et  peut* 
être  des  autres  serpents  venimeux,  devra  donc  être  exclu-^ 
sivement  basé  sur  l'application  des  propriétés  du  chloruré 
d'or. 

On  devra  toujours  s'opposer,  autant  que  possible,  à  l'ab- 
sorption du  venin  en  interrompant  la  circulation  veineuse 
entre  la  morsure  et  le  cœur,  à  l'aide  d'une  ligature  élas- 
tique. 

On  injectera  ensuite  dans  la  plaie  elle-même  et  tout 
autour,  à  l'aide  d'une  seringue  à  injections  hypodermi- 
ques, 8  à  10"  d'une  solution  de  chlorure  d'or  à  1  p.  106 
stérilisée,  —  mais  chaque  injection  ne  devra  pas  dépasser 
un  centimètre  cube  de  liquide,  pour  ne  pas  exercer  d'action 
caustique  trop  vive  sur  les  tissus. 

D'autres  injections  semblables  seront  pratiquées  vers  la 
racine  du  membre,  au  niveau  et  en  deçà  de  la  ligature 
élastique.  Ces  injections  peuvent  être  faites  dans  toutes  le$ 
parties  du  corps,  soit  dans  le  tissu  cellulaire  sous-cutané, 
soit  dans  l'épaisseur  des  muscles.  Elles  ne  produisent  pas 


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—  540  — 

d'escarres  ni  d'abcès,  si  la  solulion  d'or  dont  il  est  fait 
usage  est  titrée  à  1  p.  100  au  maximum,  stérilisée  et  con- 
servée dans  un  flacon  de  verre  jaune  ou  noir  pour  éviter  sa 
décomposition  sous  Tinfluence  des  rayons  solaires. 

La  ligature  élastique  peut  être  enlevée  sans  inconvé- 
nient aussitôt  que  les  injections  auront  été  effectuées. 

Ce  traitement,  appliqué  à  l'homme,  donnera  vraisem- 
blablement les  mêmes  résultats  heureux  que  nous  avons 
obtenus  par  Texpérimentation  sur  les  animaux.  Il  est  aussi 
probable  que  son  efilcacité  s'étendra  aux  morsures  de  tous 
les  serpents  venimeux,  puisque  les  diverses  échîdnines 
(vipérine,  crotaline,  najine  ou  élaphine,  etc.)  ne  présentent 
entre  elles  que  des  différences  légères  d'action  physiolo- 
gique, et  tous  les  auteurs  qui  ont  entrepris  des  recherches 
sur  le  venin  des  ophidiens  exotiques  sont  d'accord  pour 
affirmer  que  celui  du  cobra  est  le  plus  actif. 

Les  symptômes  d'envenimalion  par  les  morsures  de 
certains  vipéridés  comme  le  Daboia  de  Tlnde,  d'après 
Fayrer  et  Wall,  n'ont  cependant  pas  tout  à  fait  les  mêmes 
caractères  que  ceux  produits  par  les  morsures  des  serpents 
colubriformes  (naja,  trigonocéphale,  crotale).  Le  venin  des 
Daboia  provoque  des  convulsions  précoces,  détruit  moins 
vile  la  fonction  respiratoire,  et  empêche  la  coagulabilité 
du  sang  après  la  mort,  tandis  que  le  venin  des  najas  ne 
fait  que  la  modifier. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  divergences  vraiment  peu  con- 
sidérables, les  effets  locaux  et  généraux  de  tous  les  venins 
sont  à  peu  près  identiques,  et  ne  diffèrent  que  par  Pinten- 
sité;  il  est  rationnel  de  penser  que  le  chlorure  d'or  devra 
les  neutraliser  également. 


Plomb  dam  Pacide  lartrique;  par  M.  0.  Buchkt. 

Il  a  été  trouvé  du  plomb  en  combinaison  et  même  du 
plomb  libre  dans  toutes  les  fournitures  d'acide  tartrique 
faites  par  les  fabriques  de  France  et  de  l'étranger,  et  oa 
exécute,  en  ce  moment,  à  la  Pharmacie  centrale,  un  tra- 


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541  — 


vail  d^analyse  de  tous  les  échantillons  d'acide  tartrique 
que  M.  Buchet  a  pu  se  procurer. 


Note  sur  la  présence  du  plomb  métallique  dans  Vacide  tartrique  ; 
par  M.  GuiLLOT,  pharmacien-major  de  2«  classe. 

Ayant  eu  l'occasion  de  constater  la  présence  du  plomb 
métallique  dans  Tacide  tartrique  livré  par  le  commerce 
pour  les  besoins  de  la  pharmacie,  nous  avons  pensé  qu'il 
était  utile  d'appeler  sur  ce  fait  l'attention  des  pharmaciens 
et  des  fabricants  de  produits  pharmaceutiques. 

Depuis  longtemps  on  a  signalé  que  Tacide  tartrique 
ordinaire  contenait  :  !*»  des  traces  de  plomb  provenant  des 
cuves  en  bois  doublées  de  plomb,  employées  par  l'indus- 
trie dans  la  préparation  de  ce  produit;  2**  de  l'acide  sul- 
furique  provenant  de  la  décomposition  du  tartrate  de 
chaux  par  cet  acide.  Le  produit  brut  suffisant  pour  les 
besoins  de  la  teinture  était  purifié  avant  d'être  livré  à  la 
pharmacie.  Il  était  soumis  à  des  cristallisations  succes- 
sives dans  des  cuves  en  grès  et  le  produit  ainsi  débarrassé 
de  ses  impuretés  pouvait  être  livré  à  la  consommation. 

La  présence  du  plomb  à  l'état  métallique  prouve  sur- 
abondamment que  le  produit  brut  préparé  par  l'industrie 
ne  subit  pas  toujours  cette  purification  ou  qu'elle  n'est  pas 
faite  avec  tout  le  soin  désirable. 

L'acide  tartrique  granulé  que  nous  avons  eu  à  examiner, 
en  février  1892,  n'est  pas  entièrement  soluble  dans  l'alcool 
à  90«.  Traité  par  l'eau,  il  laisse  un  résidu  cristallin  de  sul- 
fate de  chaux.  A  l'incinération,  il  fournit  0«%514  de  cendres 
pour  100.  La  solution  aqueuse  de  cet  acide  tartrique 
saturée  par  l'ammoniaque  et  légèrement  acidulée  par 
l'acide  chlorhydrique  pur,  précipite  en  noir  par  un  courant 
d'hydrogène  sulfuré.  Le  sulfure  recueilli  et  lavé  est  dissous 
dans  l'acide  azotique;  la  solution  azotique  évaporée  au 
bain-marie,  nous  a  donné  tous  les  caractères  du  plomb.  Le 
plomb  dissous  dans  la  solution  aqueuse  a  été  dosé  à  l'état 
de  sulfate  de  plomb.  Nous  avons  trouvé  ainsi  : 


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';p^^rv?7^ 


.^  542  — 

'  Pb  (eu  solution)  =0«%0528  par  kilog.  d'acide  tartrique. 
D'autre  part  ayaut  dissous  un  kilog.  d'acide  tartrique 
dans  Teau  bouillante,  nous  avons  obtenu  un  résidu  inso- 
luble formé  de  fragments  de  bois,  de  cristaux  de  sulfate  de 
chaux  et  de  plomb  métallique.  Ce  métal  est  aisé  à  recon- 
naître par  la  facilité  avec  laquelle  il  est  rayé  par  l'ongle, 
il  prend  Téclat  métallique  par  le  frottement  et  laisse  une 
trace  noire  sur  le  papier.  11  a  été  séparé  à  la  main  des 
autres  produits  qui  raccompagnaient  et  pesé.  Nous  avons 
trouvé  ainsi  : 

Pb  (métallique)  =  0«% 0626  par  kilog.  d'acide  tartrique. 
Ces  quantités  sont  certainement  très  faibles,  mais  elles 
sont  variables  et  quand  on  s'elTorce  de  proscrire  le  plomb 
4e  nos  aliments,  devons-nous  le  tolérer  dans  nos  médi- 
caments? Il  est  de  toute  importance  d'exiger  de  ceux-ci 
une  grande  pureté  et  le  commerce  aussi  intéressé  dans  la 
question  que  le  consommateur,  doit  prendre  toutes  les 
précautions  pour  livrer  un  produit  aussi  exempt  que  pos- 
sible de  ce  métal  toxique  (1). 


Rapport  sur  les  progi^ès  idéalisés  au  cours  des  dernières  années 
dans  les  préparations  emplastîques  destinées  au  traitement 
des  maladies  de  la  peau;  par  M.  Hallopeau,  médecin  de 
Saint-Louis. 

.  Conclusions,  —  1*  La  lanoline,  additionnée  d'une  quan- 
tité sufTisanle  de  gomme  élastique  dissoute  à  l'aide  de  la 
benzine,  constitue  un  excipient  qui,  selon  toute  vraisem- 
blance, doit  donner  les  meilleurs  résultats,  chaque  fois  que 
Ton  a  pas  à  redouter  une  légère  irritation  des  téguments; 
elle  a  le  grand  avantage  d'être  inaltérable,  miscible  au 
produit  semblable  que  contient  normalement  Tépiderme, 
€t  très  adhésive  ; 

(1)  ?ious  avons  également  constaté  la  présence  de  fragments  de  plomb  mé- 
tallique dans  l'acide  tartrique  du  commerce  en  gros  cristaux  ;  ces  fragments 
ae  trouvaient  ou  bien  isolés  dans  la  masse,  ou  bien  adbérents  à  la  surface 
4es  cristaux. 


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—  543  — 

2*  Il  y  aura  lieu  de  rechercher  expérimentalement  si, 
comme  on  est  en  droit  de  le  supposer  a  priori^  les  mé- 
dicaments incorporés  dans  cet  excipient  sont  bien 
absorbés; 

3<»  L'emplâtre  diachylon  constitue,  dans  les  mêmes  con- 
ditions, un  excellent  excipient,  si,  toutefois,  il  a  été 
récemment  préparé  avec  des  résines  et  de  Thuile  fraîches; 

i^  Une  bonne  formule  d'emplâtre  à  Toxyde  de  zinc  est 
encore  à  trouver; 

5®  L'emplâtre  savonneux  et  salicylé  de  Pick  constitue 
une  bonne  préparation  pour  le  traitement  des  eczémas 
subaigus  avec  hyperkératose,  et  de  tous  les  processus 
hyperkératosiques  ; 

6®  L'emplâtre  simple  peut  continuer  à  être  employé  pour 
les  préparations  auxquelles  on  incorpore  un  produit  oléa- 
gineux ou  liquéfiable  dans  l'emplâtre,  tel  que  l'huile  de 
foie  de  morue,  l'huile  de  chaulmoogra  et  la  créosote; 

7^  L'emploi  des  préparations  emplastiques  doit  être  pré- 
féré â  celui  des  pommades  chaque  fois  que  Ton  se  trouve 
en  présence  d'une  dermatose  circonscrite  siégeant  dans 
une  région  non  velue  à  surface  régulière  ; 

8"  Les  emplâtres  rendent  les  plus  grands  services 
chaque  fois  qu'il  s'agit  d'une  dermatose  liée  à  la  multipli- 
cation d'agents  infectieux  autoinoculables;  en  pareil  cas, 
l'emplâtre  rouge  de  Vidal  est  un  des  meilleurs  auxquels 
on  puisse  recourir; 

9**  On  peut  agir  profondément,  par  l'intermédiaire  des 
emplâtres,  sur  les  éléments  spécifiques  contenus  dans  le 
derme;  l'action  de  l'emplâtre  rouge  et  de  l'emplâtre  de 
Vigo  sur  les  syphilides,  alors  même  qu'elles  ne  sont  pas 
ulcérées,  en  donne  un  éclatant  témoignage  ; 

10^  Il  en  est  de  même  de  l'action  qu'exercent  sur  toutes 
les  manifestations  d'une  syphilis  les  applications  en  larges 
surfaces  d'emplâtres  mercuriels,  suivant  la  méthode  de 
MM.  Unna  et  Quinquaud. 


"^ 


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—  544  — 


Su7*  un  procédé  de  dosage  volumétrique  rapide  des  peptones 
dans  les  urines;  par  M.  Roux,  pharmacien,  à  Romans. 

A  la  suite  de  recherches  des  peptones  dans  les  urines 
à  Taide  des  réactifs  connus  (après  élimination  de  Talbu- 
mine),  réactifs  de  Tanret,  de  Millon,  au  tannin  et  au  biuret, 
nous  avons  été  amené  à  employer  la  liqueur  cupropotas- 
sique  de  Fehling. 

Étant  donnée  la  modification  remarquable  que  subit  ce 
r('^actif  en  présence  d^une  urine  renfermant  des  peptones, 
nous  avons  pensé  qu'il  pourrait  être  possible  d'utiliser 
cette  réaction  pour  les  usages  courants  et  en  vue  d'un 
dosage. 

L'emploi  de  la  liqueur  de  Fehling  rigoureusement  titrée, 
étant  très  générale  dans  les  laboratoires,  nous  estimons 
qu'elle  se  prête  merveilleusement  aux  dosages  dans  des 
liquides  au  préalable  débarrassés  d'albumine  et  absolument 
privés  de  corps  réducteurs  par  les  procédés  classiques. 

Si  l'on  traite  en  effet  une  urine  renfermant  des  peptones 
par  la  liqueur  cupropotassique ,  on  observe  les  change- 
ments suivants  :  la  liqueur  primitive  étendue,  de  bleu 
clair,  passe  successivement  au  bleu  violet,  lilas  et  rose 
pourpre  pour  terminer  à  une  teinte  grisâtre  à  peine  colorée, 
mais  dont  on  ne  saisit  pas  facilement  le  passage. 

Nous  avons  constaté  de  plus,  que  la  gamme  de  ces  cou- 
leurs est  plus  ou  moins  complète  suivant  qu'il  y  a  manque 
ou  excès  de  réactif. 

Frappé  de  ce  fait,  nous  avons  basé  sur  cette  différence 
un  procédé  de  dosage  volumétrique,  et  nous  avons  pris 
pour  terme  limite  sensible  de  la  réaction,  la  coloration 
rose  pourpre  que  Ton  arrive  à  saisir  très  bien  avec  un  peu 
d^exercice  et,  qui  de  plus,  est  persistante. 

Celte  méthode,  qui  a  quelques  points  d'analogie  avec 
celle  imaginée  par  Pasteur  pour  le  dosage  de  l'acidité  des 
vins  s'exécute  à  la  façon  du  dosage  du  glucose.  Nous 
opérons  à  l'aide  d'une  burette  de  Mohr  à  robinet  avec  une 


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—  545  — 

liqueur  rigoureusement  titrée  et  étendue  au  dixième  en 
observant  qu'un  centimètre  cube  de  liqueur  de  Fehling 
exige  0,40^  de  peptones  pour  franchir  les  différents  tons 
et  arriver  au  rose  pourpre  à  la  T  de  15*. 

Une  série  d'expériences  faites  sur  des  solutions  diverses 
de  peptones  à  des  titres  déterminés  ainsi  que  sur  des 
urines  soigneusement  déféquées  ont  donné  des  résultats 
parfaitement  concordants  avec  les  titres  respectifs. 

Le  terme  final  s'obtient  très  bien  en  remarquant  que  le 
manque  ou  l'excès  de  liquide  employé  laisse  subsister  une 
liqueur  bleu  violette  ou  gris  rosée  que  l'on  ne  saurait  con- 
fondre avec  la  teinte  rose  pourpre. 

Nous  avons  opéré  sur  la  peptone  sèche  granulée  de 
Ghassaing. 


RBTUS  8FËCIALI  DBS  PUBLIGATIORS  DB  MÉDECINE, 
PHYSIOLOGIE,  PHARMACIE,  MIGROBIOLMIE,  CHIMIE,  HYGIÈNE,  INDUSTRIE. 


Médecine,  Physiologie. 

De  la  nutrition  dans  le  diabète  ;  par  M.  Hânriot  (1).  — 
L'auteur  a  montré  précédemment  que  les  hydrates  de  car- 
bone ingérés  à  l'état  d'amidon  ou  de  glucose  sont  convertis 
dans  l'organisme  en  graisses  avec  dégagement  d'acide 
carbonique,  et  que  ce  dégagement  peut  servir  de  mesure  à 
la  quantité  de  glucose  ainsi  transformé.  Il  était  intéressant 
de  voir  si  Ton  obtiendrait  un  pareil  dégagement  d'acide 
carbonique  chez  les  glycosuriques.  Il  a  pu  soumettre  à 
cette  expérience  deux  diabétiques. 

Le  premier,  pesant  83^,  éliminait  en  moyenne  300»'  de  glucose  en  vingt- 
quatre  heures  par  ses  urines;  son  quotient  respiratoire  à  jeun  était  0,78.  Après 
un  repas  de  l***  de  pommes  de  terres,  ce  quotient  devint  0,74;  0,72;  0,8Î. 
Dans  les  six  heures  qui  suivirent  le  repas,  il  élimina,  par  les  urines,  400»'  de 
sucre  environ. 

Le  deuxième  individu,  pesant  TS"*',  soumis  au  régime  antidiabétique,  ren- 
dait des  quantités  de  glucose  beaucoup  plus  faibles  :  90^  par  jour  environ. 


(i)  Ae,  d.  #c.,  CXIV,  432, 1802. 

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—  546  — 

Son  quolient  respiratoire,  qui  était  de  0,71,  è  jeun,  s'éleva  à  0,83  après  un 
repas  de  pommes  de  terre.  Celui-ci  n'avait  donc  pas  encore  entièrement  perdu 
la  faculté  d'assimiler  le  glucose,  mais  cette  faculté  était  infiniment  plus  faible 
que  chez  l'indiTidu  sain.  11  est  à  remarquer  que  ces  deux  individus  étaient 
des  diabétiques  gras. 

Le  diabète  glycosurique  est  donc  constitué  par  la  non- 
transformation  du  glucose  en  graisse  ;  le  malad'e  est  privé 
de  Tun  de  ses  deux  modes  de  formation  des  graisses  dans 
l'organisme.  Si,  en  outre,  une  altération  du  suc  pancréa- 
tique s'oppose  à  l'absorption  des  graisses  en  nature,  la 
consomption  arrive  rapidement  et  le  diabète  maigre  est 
constitué. 

Le  dosage  du  glucose  dans  Turine  ne  suffît  pas  pour 
apprécier  Tétat  d'un  diabétique;  cette  quantité  varie  en 
effet  avec  l'alimentation,  et  elle  ne  nous  renseigne  que  sur 
les  accidents  que  peut  amener  la  saturation  plus  ou  moins 
grande  de  l'organisme  en  glucose.  Au  contraire,  les  varia- 
tions du  quotient  respiratoire  avant  et  après  un  repas 
composé  de  féculents  fournissent  une  mesure  exacte  de  la 
quantité  de  glucose  utilisée  par  le  malade,  et  donnent  par 
conséquent  une  mesure  de  son  pouvoir  glycolytique  total. 

Ainsi,  on  peut  voir  par  les  nombres  rapportés  plus  haut 
que  le  premier  malade  avait  un  quotient  respiratoire  iden- 
tique avant  et  après  le  repas,  c'est-à-dire  que,  chez  lui,  le 
diabète  était  total  et  la  glycolyse  nulle.  Le  second,  au 
contraire,  présentait  un  léger  accroissement  d'acide  car- 
bonique après  le  repas  et,  par  conséquent,  utilisait  encore 
une  faible  partie  du  glucose  absorbé. 

On  sait  que,  chez  les  glycosuriques,  l'antipyrine  a  la 
propriété  de  diminuer  l'excrétion  du  glucose,  l'alimenta- 
tion restant  la  môme.  M.  Hanriot  a  étudié,  chez  le  premier 
malade,  la  variation  du  quotient  respiratoire  après  l'avoir 
soumis  à  une  dose  de  4«'  d'antipyrine  par  jour.  Voici  les 
résultats  obtenus  : 


Quotient  respiratoire 

Avant  le  traitement.  .  .  . 
Après  4  jours  d'antipyrine. 
—  6  jours         — 

à  jeun. 
0,78 
0,76 
0,80 

après  un  repas 

de  pommes  de  terre. 

0,73 

0,78 

0,79 

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—  547  -. 

On  voit  que  Tantipyrine  n'agit  pas  en  rétablissant  la 
fonction  glycolytique  normale.  L'auteur  se  propose  de 
rechercher  ce  que  devient  dans  ce  cas  l'amidon  ingéré. 

La  mesure  du  quotient  respiratoire  est  une  opération 
délicate  exigeant  des  appareils  précis  et  une  grande 
patience  de  la  part  du  malade  et  de  Texpérimentaleur.  Si 
l'on  se  rappelle  que  Tauteur  a  démontré  précédemment  que 
la  ventilation  croît  avec  la  quantité  d'acide  carbonique 
exhalé,  on  voit  que,  après  le  repas,  il  y  aura,  chez  Tindî- 
vidu  sain,  accroissement  de  ventilation  occasionné  par  le 
dégagement  de  00'  qui  accompagne  la  transformation  du 
glucose  en  graisse.  Le  maximum  de  ventilation  a  lieu 
environ  deux  heures  après  le  repas.  Chez  les  diabétiques, 
l'accroissement  de  ventilation  varie  avec  le  pouvoir  glyco- 
lytique, ainsi  que  le  montrent  les  nombres  suivants: 

Nombre  de  litres  d'air 
expiré  en  une  heure 

avant        après  un  repas 
le  repas.       de  féculents. 

Chez  rhomme  sain  (moyenne  de  quatre  heures).  308  432 

—  deux  heures  après  le  repas.  306  508 
Chez  le  diabétique  (moyenne  de  trois  heures).  .  387  428 

—  deux  heures  après  le  repas.  387  401 


Glycolyse  dans  le  sang;  par  M.  Maurice  Arthus.  — La 
glycolyse  dans  le  sang  est  un  phénomène  de  fermentation 
chimique;  le  ferment  glycolytique  ne  préexiste  pas  dans  le 
sang  circulant  ;  il  se  forme  hors  de  Torganisme,  aux  dépens 
des  éléments  de  la  couche  des  globules  blancs,  et  semble  être 
en  relation  avec  la  vie  extravasculaire  de  ces  éléments; 
la  glycolyse  peut  s'accomplir  d'ailleurs  en  Tabsence  d'élé- 
ments actuellement  vivants.  La  glycolyse  se  produit  exclu- 
sivement hors  des  vaisseaux  comme  Ja  coagulation  avec 
laquelle  elle  présente  d'importantes  analogies. 


Expériences  comparatives  entre  la  caféine,  la  pondre, 
le  rouge  et  l'extrait  complet  de  kola;  par  MM.  Monavon 
et  Perroud  (1).  —  Dans  le  but  d'élucider  à  quelle  partie  de 

(t)  Moniteur  thérapeutique,  d'après  Lyon-MédicaL 

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—  548  — 

la  noix  de  kola  doivent  être  attribuées  les  propriétés  théra- 
peutiques qu'on  lui  reconnaît,  les  auteurs  ont  comparé  les 
résultats  obtenus  après  Tadministration  :  1*  d'une  certaine 
quantité  de  poudre  de  kola;  2"*  d'un  poids  de  caféine  égal 
à  celui  que  contient  la  poudre  de  kola  mise  précédemment 
en  expérience  ;  3«  d'un  poids  de  rouge  de  kola  égal  à  celui 
que  contient  la  quantité  précédente  de  poudre  de  kola.  Ils 
ont  opéré  aussi  sur  un  poids  d'extrait  de  kola,  correspon- 
dant à  la  quantité  de  poudre  déjà  employée. 

Les  expériences  ont  été  faites  à  doses  physiologiques 
sur  des  chiens,  et  les  conclusions  sont  tirées  des  analyses 
de  l'urine.  Toutes  les  préparations  ont  été  administrées 
par  la  voie  stomacale. 

1^  La  kola  semble  plutôt  un  anurétique  qu'un  diuré- 
tique, à  rencontre  de  la  caféine. 

2*»  Les  matériaux  azotés  (urée  et  azote  total),  tout  aussi 
bien  que  les  phosphates,  sont  diminués  d'une  façon  très 
marquée  par  l'absorption  de  poudre  de  kola,  ce  qui  prouve 
bien  que  la  kola  est  un  aliment  d'épargne,  et  que  celte 
épargne  porte  non  seulement  sur  le  système  musculaire, 
mais  encore  sur  le  système  nerveux  (phosphates). 

3*  L'extrait  complet  de  kola  produit  les  mômes  effets 
que  la  poudre. 

4**  Le  rouge  de  kola  a  une  action  peu  marquée  sur  l'éli- 
mination des  produits  azotés  ou  des  phosphates,  mais  cette 
action  concourt  néanmoins  au  même  but. 

5*  La  caféine,  à  la  dose  oii  nous  l'avons  employée,  a  une 
action  analogue  à  celle  de  la  kola  sur  les  déchets  orga- 
niques. Toutefois  cette  action  est  inférieure  à  celle  obte- 
nue avec  un  poids  de  poudre  de  kola  renfermant  cette 
même  quantité  de  caféine. 

Ceci  prouve  donc  que  la  caféine  n'est  pas  le  seul  prin- 
cipe qui  agisse  dans  la  kola. 

La  kola  a  donc  une  action  qui  lui  est  particulière. 

Tous  ses  principes  s'unissent  et  combinent  leurs  vertus 
pour  concourir  à  un  môme  but.  Cette  action  se  traduit 
par  une  meilleure  utilisation  des  substances  alimentaires 
ingérées. 

Cette  meilleure  utilisation  a  pour  résultat  une  moindre 


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—  549  — 

déperdition  de  forces  et  conséquemment  une  plus  grande 
transformation  de  chaleur  en  travail  mécanique.  C'est  ce 
qu'on  peut  appeler  un  modérateur  de  la  dénutrition. 


Pharmacie. 


L'analyse  des  peptones;  par  MM.  C.-W.  Heaton  et 
S. -A.  Vasing  (1).  —  On  sait  que,  dans  la  digestion  de  la  ! 

viande  par  la  pepsine  acide,  on  obtient  plusieurs  composés 
qui,  bien  qu'ayant  une  composition  semblable,  ne  sont 
identiques  ni  au  point  de  vue  de  leurs  propriétés  chi- 
miques, ni  au  point  de  vue  de  leur  valeur  nutritive.  Dans 
ces  dernières  années  nos  connaissances  sur  ces  composés 
se  sont  considérablement  étendues,  et  Ton  a  proposé 
diverses  méthodes  pour. leur  dosage. 

On  peut  classer  comme  suit  les  différentes  substances 
à  doser  : 

!•  Eau.  —  Cendres.  —  Azote  total. 

S<*  Matières  solubles  dans  Talcool  absolu.  Ce  sont  surtout  des  composés 
définis,  les  uns  azotés,  les  autres  non.  M.  Denaeyer  a  montré  qu'il  y  avait  { 

dans  les  peptones  une  variété  de  gélatine  soluble  dans  l'alcool.  | 

3°  Albumines,  coagulables  et  devenues  complètement  insolubles  par  la 
chaleur  ou  Talcool  fort. 

4"  Albumoses,  non  coagulables  par  la  chaleur,  solubles  dans  Tean,  préci- 
pitées par  l'alcool,  l'hydrate  cuprique,  l'acide  phospholungstique,  le  chlorure 
mercurique  et  le  sulfate  d'ammonium. 

5*  Peptones,  non  coagulables  par  la  chaleur,  solubles  dans  l'eau,  préci- 
pités par  l'alcool,  l'acide  phosphotungstique  et  le  chlorure  mercurique,  mais 
non  précipités  par  l'hydrate  cuivrique  et  le  sulfate  d'ammonium. 

6*  Gélatines,  en  partie  solubles  dans  l'alcool.  Précipitées  entièrement  et 
sous  toutes  leurs  formes  par  Tacide  phosphotungstique  et  le  sulfate  d'ammo^ 
nium,  non  précipitées  par  l'hydrate  cuivrique  et  le  chlorure  mercurique. 

Les  auteurs  passent  en  revue  les  principales  méthodes 
analytiques  déjà  publiées  : 

A.  Stutze'r  :  Ber.,  13,  251;  Ch.  Soc.  Absts.,  1880,  676;  Cent.  f.  Alîg. 
Gesund.  Pflege,  1882,  179;  Ch.  Soc.  AbstSy  1882,  1239;  Analyst.,  X,  57. 
—  Kûhne  et  Chlttenden  :  Zeit.  Biot.,  XXII,  409,  423;  American  Joum. 
Pharm,,  1886,  p.  568.  —  Kônig  et  Kische  :  Zeit.  Analy.  Chem.,  XXVIII, 

(I)  American  Journal  of  PharmaGy^  d*après  the  Analyst.,  mars  1892. 


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—  550  — 

19!  ;  American  Joum,  Phann.,  1889,  525.  —  A-  Denaeyer  :  Bull,  de  l\is~ 
90C.  belg.  des  chimistes,  mars  1890;  Analyste  juin  1890.  —  A.  Denaeyer  : 
BulL  de  VAssoc.  belge  des  chimistes^  décembre  1890;  Analyse,  mai  1891. 
—  A.  Denaeyer  :  Joum.  Pharm.  Anvers,  novembre  1891  ;  Analyst,  décembre 
1891. 

Le  procédé  qu'ils  décrivent  ensuite  est  une  combinaison 
des  méthodes  précédentes,  qui  leur  a  donné  de  très  bons 
résultats  : 

i*  Eau;  cendres;  azote  total,  —  Ces  corps  sont  dosés  par 
les  méthodes  usuelles.  Il  convient  d'opérer  sur  environ 
3'  pour  Teau  et  les  cendres,  et  sur  l'-pour  Tazote  total  par 
la  méthode  de  Kjeldahl. 

2*  Albumine;  gélatine  insoluble  dans  F  alcool  (gélatine 
coagulable)  ;  albumose;  peptone.  —  On  verse  goutte  à  goutte 
40<  de  peptone  fluide  renfermant  environ  80  p.  100  d'eau, 
dans  300''''  environ  d'alcool  absolu  contenu  dans  un  grand 
vase  pesé  et  Ton  agite  le  mélange  par  un  léger  mouvement 
de  rotation.  Après  une  heure  de  repos,  les  corps  sus- 
nommés se  sont  déposés;  on  les  lave  par  décantation  avec 
de  Talcool  absolu.  Le  vase,  avec  son  contenu,  est  séché  à 
100*»  jusqu'à  poids  constant  et  pesé.  Quant  à  la  solution 
alcoolique,  elle  sera  traitée  ultérieurement. 

a)  Albumine,  —  Le  précipité  alcoolique  séché  et  pesé  est 
mis  à  digérer  avec  de  Teau  chaude,  et  lavé  sur  un  filtre 
taré.  Le  résidu,  qui  a  été  rendu  insoluble  par  Talcool,  est 
pesé  comme  albumine. 

La  liqueur  séparée  par  filtration  est  diluée  avec  de  l'eau 
jusqu'à  250''^ 

b)  Albumose  et  gélatine,  —  On  évapore  25'*''  de  cette  solu- 
tion de  façon  à  n'avoir  plus  que  quelques  centimètres  cubes, 
on  y  ajoute  une  solution  saturée  de  sulfate  d'ammonium, 
on  élève  la  température  jusqu'à  100*,  puis  on  refroidit  rapi- 
dement en  agitant. 

Le  précipité  est  recueilli  sur  un  filtre,  lavé  avec  du  sul- 
fate d'ammonium,  séché  et  pesé.  L'excès  de  sulfate  d'am- 
monium resté  dans  le  précipité  est  dosé  par  le  chlorure  de 
baryum  et  son  poids  est  déduit  du  poids  total. 

c)  Albumose, — On  chaufifejusqu'à  lOO^^BO^^'^delamêmesolu- 


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—  551  — 

tion  aqueuse  et  on  y  ajoute  30"  du  réactif  de  Stutzer's  (1). 
On  lave  avec  de  Teau  chaude  le  précipité  recueilli  sur  un 
filtre,  et  Ton  dose,  par  la  méthode  Kjeldahl,  Tazote  qu'il 
renferme.  30**  d'acide  sulfurique  et  un  globule  de  mercure 
donnent  de  bons  résultats. 

d)  Gélatine.  —  Il  est  évident  que  des  deux  opérations  (à) 
et  (c)  on  peut  déduire,  par  différence,  la  gélatine  ;  de  même, 
pour  la  peptone,  il  suffit  de  retrancher  du  précipité  alcooli- 
que primitif,  la  somme  des  précipités  (a)  et  [b).  Cependant, 
on  peut  obtenir  un  dosage  direct  de  la  gélatine  par  le  pro- 
cédé suivant.  On  concentre  fortement  le  liquide  séparé 
par  filtration  du  précipité  cuivrique  dans  un  vase  qu'on 
pèse  ensuite  avec  une  baguette  de  verre  ;  on  y  ajoute  une 
solution  saturée  de  sulfate  d'ammonium,  on  chauffe  jus- 
qu'à Tébullition,  on  refroidit  rapidement  en  agitant,  comme 
l'a  démontré  M.  Denaeyer,  la  gélatine  est  séparée  main- 
tenant et  adhère  aux  parois  et  au  fond  du  vase,  surtout  si 
on  les  a  frottés  de  temps  en  temps  avec  la  baguette  de  verre. 
On  peut  laver  rapidement  la  gélatine  avec  de  l'eau  glacée, 
sécher  et  peser;  le  sulfate  d'ammonium  retenu  est  dosé 
comme  plus  haut  et  déduit. 

3<»  Quant  à  la  liqueur  alcoolique  séparée  du  précipité 
total  (2°),  on  obtient,  en  l'évaporant  à  siccité,  un  résidu 
trop  hygrométrique  pour  pouvoir  prendre  son  poids  exact. 
Il  vaut  m'ieux  suivre  la  méthode  suivante  qui  est  une 
modification  de  celle  de  M.  Deneayer. 

On  étend  cette  liqueur  alcoolique  jusqu'à  un  volume 
déterminé,  par  exemple  500",  qu'on  traite  ensuite  par 
fractions. 


(1)  Le  réactif  do  Stutze'r  se  prépare  de  la  façon  suivante  : 
On  dissout  100^  de  sulfate  de  cuivre  dans  5'"  d'eau  contenant  ^,li  de 
glycérine.  On  ajoute  dans  la  solution  de  la  soude  caustique  et  on  filtre.  Le  pré- 
cipité d'oxyde  de  cuivre  est  délayé  avec  soin  dans  un  grand  excès  d'eau  contenant 
5^  de  glycérine  par  litre.  On  laisse  déposer,  on  décante  la  liqueur  claire,  et 
on  lave  avec  de  Feau  glycérinée  de  façon  à  enlever  toute  trace  d'alcali.  Le 
précipité  est  alors  amené  avec  de  l'eau  contenant  10^'  de  glycérine  au  volume 
de  1*".  Cette  liqueur  renferme  environ  40»»  d'oxyde  cuivrique  par  litre  el  peut 
se  transvaser  facilement  avec  une  pipette. 


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—  552  — 

a)  Gélatine  soluble  dans  Valcool.  —  Uû  cinquième  est  éva- 
poré à  siccité,  le  résidu  est  repris  par  Feau  chaude  et  cette 
solution  traitée  par  le  sulfate  d'ammonium  comme  plus 
haut. 

b)  UréBy  etc,  —  Une  autre  fraction,  un  dixième,  est  éva- 
porée à  siccité  et  traitée  ensuite  par  Thypobromite  de 
sodium.  Il  est  bien  évident  que  Tazote  trouvé  ne  pourra 
servir  à  calculer  très  exactement  le  poids  de  Turée. 

c)  Azote.  —  Une  troisième  fraction,  un  cinquième,  sera 
traitée,  après  évaporation,  par  la  méthode  de  Kjeldahl.  En 
déduisant  de  Tazote  ainsi  trouvé,  Tazote  contenu  dans  la 
gélatine  soluble,  la  différence  multipliée  par  3,12  exprime, 
en  créatine,  le  poids  des  composés  azotés,  cristallisables. 

d)  Matières  minérales  contenues  dans  la  solution  alcooli* 
que.  Une  dernière  partie  de  la  liqueur  pourra  servir  à  ce 
dosage. 

Voici  un  exemple  d'analyse  d'une  peptone  qui  avait 
Taspect  d'une  gelée  demi-solide  liquéfiable  par  une  douce 
chaleur,  stérile,  transparente  et  sans  amertume. 

I.  —  Matières  organiques 15,  S9 

Matières  minérales 2,43 

£aa 81,98 

100,00 

II.  —  Albumines  coagulées  par  la  chaleur  et  par  Talcool  .  •       0, 12 

Matières  précipitées  par  V alcool  : 

Gélatine  (pesée  directement) 2,00 

Albumose  (précipité  du  sulfate  d'ammonium, 

moins  la  gélatine) 5,06 

[N.  B.]  Albumose  trouvée  par  dosage  de  Az  dans  lo 
précipité  cuivrique  :  0,79  x  6,33  =  5,00. 
Peptone  (par  différence) '.  .  .  .      3,33 

Total  pesé  directement 10,39      10,39 

Matières  non  précipitées  par  V alcool  : 
Gélatine  soluble  dans  Talcool  (pesé  directement)     1 ,30 
Matières  extractiyes  (par  diflérence) 6,21 

Total 7,51        7,51 

Eau 81,98 

100,00 


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—  553  — 

III.  —  Azote  (Kjeldahl)  total 67 

—  dans  le  précipité  alcoolique 1,38 

—  •  dans  ralbumos3 0,79 

—  mis  en  liberté  par  l'hypobromite.  ...      0,22 


Sur  une  falsification  de  la  gaze  iodoformée  (1) 

gaze  iodoformée  s'emploie  d'une  façon  très  couran 
les  hôpitaux  et  la  médecine  civile.  Cette  fabricati( 
d'une  façon  honnête  revient  à  un  prix  assez  élevé,  i 
faut-il  pas  s'étonner  que  la  falsification  se  soit  emp 
ce  produit. 

Il  s'agissait  d'une  gaze  étiquetée  a  Gaze  iodofc 
30  p.  100  »  qui  renfermait  8  p.  100  dïodoforme  et  ( 
avait  rehaussé  la  couleur  avec  un  dérivé  nitré  du 

On  ne  saurait  s'élever  avec  trop  de  force  coi 
industriels  qui  se  jouent  ainsi  de  la  santé  publiqu 

Pour  mettre  en  évidence  la  falsification  que  l'o 
de  signaler,  il  suffit  de  faire  digérer  dans  l'eau 
suspecte.  Le  liquide  filtré  est  coloré  en  jaune,  e 
l'évaporé  au  bain-marie  on  obtient  un  jaune  doré 
sur  les  charbons  ardents,  ne  colorant  pas  l'éther  et 
vu  de  saveur  amère.  La  solution  concentrée  de  C€ 
ne  donne  pas  de  précipité  par  l'acide  chlorhydriqu 

Une  gaze  iodoformée  bien  préparée  ne  doit  cède; 
principe  colorant  dans  les  mêmes  conditions. 


Dosage  du  mercure  dans  l'onguent   mercuri< 

M.  Thein  (2). —  Dans  un  tube  d'essai  assez  large,  c 
une  solution  d'azotate  de  soude  dans  2  1/2  parties  d 
de  sulfate  de  magnésie  dans  2  parties  d'eau,  jusqu'i 
timètres  de  l'ouverture.  On  ajoute  ensuite  une  q 
connue  (4«'  environ)  d'onguent  mercuriel,  et  l'on 
le  tube  dans  un  bain-marie.  A  raison  du  poids  sp( 
de  la  solution  saline,  l'onguent  surnage,  mais  il  foi 

(1)  Travail  exécuté  au  laboratoire  de  la  Pharmacie  Centrale. 

(2)  BulL  Soc,  ph,  Bruxelles,  d'après  Pharm,  Zeitschr.  f,  Hm 
p.  312. 

Joum,  de  Pharm.  ei  de  Ckim.,  5«  série,  t.  XXV.  (!•'  juin  1892.) 


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—  554  — 

ircure  se  sépare  peu  à  peu  et  se  réunit  dans  la  partie 
'érieure  du  tube.  On  ^asse  une  petite  baguette  dans  la 
iche  grasse  surnageante,  on  laisse  refroidir  et  on  retire 
bouchon  formé.  Le  mercure  est  recueilli,  lavé,  séché  et 
>é.  

extrait  fluide  de  réglisse  (1).  —  Il  parait  que  cet  extrait 
enu  d'après  la  Pharmacopée  des  États-Unis»  est  une 
îparation  d'un  goût  désagréable;  un  pharmacien  de  ce 
rs  a  trouvé  une  formule  donnant  un  meilleur  résultat. 
)n  pulvérise  la  racine  de  réglisse  en  poudre  grossière  ; 
en  prend  environ  500»%  que  l'on  humecte  avec  500«' 
au,  contenant  30«'  d'ammoniaque.  On  met  le  tout  dans 
^pareil  à  déplacement  et  on  épuise  la  drogue  avec  le 
me  véhicule.  On  chauffe  la  liqueur  obtenue  et  on  la  fait 
lillir  pendant  dix  minutes  en  ayant  soin  d'ajouter  un 
i  d'eau,  si  elle  devient  trop  concentrée  ;  on  laisse  refroi- 
;  il  se  forme  un  résidu  par  le  refroidissement.  On  filtre, 
lave  le  résidu  du  filtre  avec  de  l'eau  froide  et  on  évapore 
out  jusqu'à  obtention  d'un  poids  de  360«';  enfin  on  addi- 
ine  de  120»'  d'alcool.  Cet  extrait  fluide  est  très  doux, 
ourvu  complètement  d'arrière-goût  amer. 
[  faut  avoir  bien  soin  de  laisser  refroidir  après  l'ébul- 
)n;  sinon,  on  éprouverait  des  désagréments  pour  la 
*ation. 

xtrait  fluide  pour  sirop  de  baume  de  tolu  (2).  — 

ime  de  tolu  50»%  éther  sulfurique  50»%  glycérine  100»', 
►p  simple  200»^ 

aites  dissoudre  le  baume  de  tolu  dans  Téther,  ajoutez 
lycérine,  fermez  bien  le  flacon  et  laissez  le  mélange  en 
tact  pendant  six  jours  en  agitant  fortement  à  plusieurs 
rises  par  jour.  Vereez  le  mélange  dans  un  entonnoir  à 
Inet,  laissez  reposer,  séparez  la  liqueur  balsamique 
aageante,   ajoutez  le   sirop  à  la  glycérine,   conte- 

Amer,  Journ.  of  Pharm.y  d*après  Joum.  de  Pharm.  (TAnvert. 
Hev.  méd,  de  Constantinoplej  d'après  Joum.  de  Pharm,  d*Anver$. 


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—  555  — 

nant  les  principes  solubles  du  baume  de  tolu  el 
Pour  préparer  le  sirop  de  baume  de  tolu,  n 
10  p.  100  d'extrait  à  90  p.  100  de  sirop  simple. 

N.  B,  — Le  baume  de  tolu  épuisé  qu'on  obtie 
résidu  en  laissant  Téthérolé  à  Tévaporation  spc 
peut  servir  à  la  préparation  de  Taxonge  balsamiq 
confection  des  pilules  de  créosote,  de  gaïacol,  terpii 
au  vernissage  des  pilules  contenant  des  substanc 
râbles  et  à  la  préparation  des  clous  fumants. 


Extrait  graisseux  pour  pommade  populeum;  pn 

M.  Xanthopoulos  (1).  —  1**  Pulvérisez  les  plantes 
tiques  en  les  arrosant  avec  la  moitié  de  leur  poids  c 
tassez  la  poudre  dans  un  appareil  à  déplacement  et  ! 
la  par  léther  sulfurique  en  quantité  suffisante 
épuisement. 

*•  Réduisez  les  bourgeons  de  peuplier  en  poud 
alcool,  mettez  la  poudre  dans  l'appareil  à  déplace 
lixiviez-la  avec  la  liqueur  précédente  et  quantité  si 
d'éther  pour  en  enlever  toute  la  partie  résineuse, 
l'axonge  à  la  liqueur  obtenue,  agitez  bien  pour  di 
et  laissez  à  l'évaporation  spontanée  à  l'air  libre 
assiettes. 

Pour  obtenir  la  pommade  populeum,  faites 
ensemble  à  feu  modéré  10  p.  100  d'extrait  grais 
90  p.  d'axonge. 

Microbiologie. 

Action  de  la  dessiccation,  de  l'air  et  de  la  lumi 
la  bactéridie  charboneuse  filamenteuse;  par  M. 
MONT  (2).  —  Conclusions,  La  bactéridie,  sans  spon 
tenue  dans  le  sang  desséché,  peut  rester  vivante  ] 
plus  de  soixante  jours  à  la  température  ordinal 
résiste  à  un  chauffage  de  plus  d'une  heure  et  dem 

La  bactéridie  sans  spores,  cultivée  dans  le  bi 

(1)  Rev,  méd.  de  Constantinople,  d'après  Journ,  de  Pharm,  ( 

(2)  Ann,  de  Vlnst.  Pasteur^  janvier  1892. 


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—  556  — 

résiste  moins  bien  à  la  dessiccation  que  celle  qui  est  con- 
tenue dans  le  sang  charbonneux. 

L'action  de  Tair  est  peu  marquée  sur  les  bactéridies  des- 
séchées. Ces  bactéridies  desséchées,  conservées  à  Tairou 
à  Tabri  de  Tair,  meurent  sans  avoir  présenté  d'affaiblis- 
sement dans  leur  virulence. 

Les  bactéridies  sans  spores  et  desséchées  meurent  plus 
vite  à  la  lumière  solaire  qu'à  la  lumière  diffuse.  Les  bacilles 
de  culture  périssent  plus  vite  que  ceux  contenus  dans  le 
sang.  A  la  lumière,  l'action  de  l'air  contribue  à  tuer  les 
bactéridies  sèches.  Elles  meurent  sans  que  les  der- 
nières cultures  montrent  un  affaiblissement  dans  la  viru- 
lence. 

L'action  de  l'air  sur  le  mycélium  bactéridien  humide 
est  très  exaltée  sous  l'influence  de  la  lumière;  la  lumière 
seule,  sans  air,  a  peu  d'action  sur  les  bactéridies  filamen- 
teuses humides. 

Les  bactéridies  filamenteuses  humides,  exposées  à  l'in- 
fluence de  la  lumière  et  de  l'air,  périssent  sans  que  les 
dernières  cultures  obtenues  cessent  d'être  virulentes. 

Les  bactéridies  mycéliennes,  sèches  ou  humides,  résis- 
tent beaucoup  moins  longtemps  à  l'action  de  la  lumière  et 
à  celle  de  l'air  que  les  spores. 

Les  spores  sèches  supportent  très  longtemps  l'action  de 
la  lumière  et  de  l'air  sans  périr  et  sans  perdre  leur  viru- 
lence. Les  spores  humides  résistent  très  longtemps  à 
l'insolation  à  l'abri  de  l'air,  elles  meurent  beaucoup  plus 
vite  quand  elles  sont  insolées  au  contact  de  l'air,  sans  pré- 
senter d'atténuation  avant  leur  mort. 


Recherches  bactériologiques  sur  les  eaux  minérales  de 
Tichy,  Saint-Torre,  Hauterive  et  Cnsset  ;  par  MM.  Th.  Ro- 
man et  E.  Colin. 

Sources  Mallat  de  Saînt- Votre  (1).  —  Ces  sources  sont  au 
nombre  de  deux  : 


(i)  Joum.  de  Pharm,  et  de  Ch.  [5]  XXIV,  15  octobre,   i*  noiembro, 
!*  décembre  1891  ;  XXV,  1«  féyrier  1892. 


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—  557  — 

La  plus  ancienne  est  la  seule  qui  ait  été  étudi 
de  vue  bactériologique. 

Les  recherches,  commencées  le  2  avril  1882,  '< 
trois  mois  après,  la  découverte,  à  18  mètres  dep 
d'une  masse  jaillissante  d'eau  minérale,  dont  le 
opéré  à  l'aide  de  trois  tubes  de  diamètres  différ 

L'eau  sortant  du  tuyau  ascensionnel  débouch 
vasque  abritée  sous  un  kiosque  vitré. 

Le  19  août  1891,  à  3  heures  15  du  soir,  la  U 
de  l'eau  à  la  vasque  était  exactement  de  12*8, 
rature  de  l'air  étant  de  22*  et  la  hauteur  ba; 
réduite  à  0*  de  735. 

Essai  de  Peau  :  l'*  Au  robinet  de  la  vasque,  —  P 
fait  le  23  juillet.  Ensemencement  sur  place,  su 
15"  de  gélatine  peplonisée  (trois  essais). 

Après  70  heures,  le  nombre  de  colonies  c 
était  de  : 

6,  6,  5.  Soit  au  total,  17,  ou  6  en  moyenne  par  centimèl 

2*  Au  robinet  d embouteillage. — Prélèvement  f 
jour,  à  la  môme  heure,  sur  2,  4  et  10  gouttes  d 
mencement  sur  place. 

Après  70  heures,  le  nombre  de  colonies  ( 
était  de  : 

5,  4,  32.  Soit  45  en  moyenne  par  centimètre  cube 

3*  Dans  les  bouteilles.  —  Après  6  heures  d'emj 
Prélèvement  fait  au  centre  de  la  bouteille  avec 
goutte  stérilisé.  Ensemencement  sur  place. 

Après  48  heures  seulement  d'ensemencemen 
moyen  de  colonies  développées  par  centimètre  ( 
à  11.580. 

La  faible  quantité  de  germes  qu'elles  renfer 
point  d'émergence  et  l'absence  de  colonies  \ 
prouvent  qu'elles  ne  subissent  aucune  infiltr 
rivière  qui  les  avoisine. 

Sources  (THauterive.  —  Hauterive,  village  sit 
mètres  environ  au  sud  de  Vichy,  sur  la  rive  gai 
lier,  possède  de  nombreuses  sources  d'eaux  mi 


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;^:?:^i^>^^^^*^^-- 


—  558  — 

plus  importante  appartient  à  l'État,  les  autres  sont  la  pro- 
priété de  particuliers. 

Les  sources  d'Hauterive  étaient  déjà  connues  au  siècle 
dernier. 

A  cette  époque  seulement  quelques  travaux  furent  faits 
dans  le  but  de  les  garantir  contre  les  inondations  de  la 
rivière  qui  les  submergeait  parfois  complètement.  Le  sol 
où  elles  jaillissent  n*est  qu'à  2",20  au-dessus  de  Tétiage  de 
TAUier. 

Les  sources  que  nous  avons  examinées  sont  au  nombre 
de  deux  :  celle  de  TÉtat  et  la  source  Ramin. 

Source  de  F  État. —  C'est  vers  1842  que  M.  Brosson  cons- 
truisit le  puits  foré  d'Hauterive  qui  devint,  en  1853,  pro- 
priété de  TÉtat. 

Le  forage,  pratiqué  d'abord  à  35  mètres  de  profondeur, 
fut  repris  et  poussé  à  97  mètres.  La  nappe  d'eau  minérale 
se  trouve  à  27  mètres  de  profondeur  et  offre  une  épaisseur 
de  2  mètres. 

Le  28  juillet  1891,  à  3  heures  45  du  soir,  la  température 
de  Teau  prise  au  robinet  d'embouteillage,  était  exactement 
de  14^*6,  la  température  de  Pair  étant  de  20«  et  la  hauteur 
barométrique,  réduite  à  0«,  de  736,6. 

Essai  de  Veau  :  1*  Au  robinet  (T embouteillage. — Prélèvement 
fait  le  28  juillet.  Ensemencement  sur  place  de  1"  d'eau  et 
15**  de  gélatine  peptonisée. 

Après  50  heures,  le  nombre  des  colonies  développées 
était  de  : 

12,  10,  8.  Soit  au  total,  30  ou  10  en  moyenne  par  centimètre  cube. 

Pas  de  colonies  liquéfiantes. 

2°  Dans  les  bouteilles.  —  Prélèvement  fait  le  même  jour, 
à  la  même  heure,  dans  les  mêmes  conditions. 

Ensemencement  de  1  goutte  d'eau  et  de  8**  de  gélatine 
peptonisée. 

A.  Après  1 1  heures  de  remplissage. 

Le  chiffre  moyen  des  colonies  développées  après  48  heures 
était  de  1 .450  pour  1  goutte,  soit  29.000  par  centimètre  cube. 

B.  Après  24  heures  de  remplissage. 


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—  559  — 

Le  chiffre  moyen  des  colonies  développées  après '^ 
était  de  2.200  pour  une  goutte,  soit  44.000  par  ce 
cube. 

Nombreuses  colonies  liquéfiantes. 

Maigre  le  voisinage  de  l'Allier  qui  les  couvre 
tement  au  moment  des  crues,  les  sources  d'Haute: 
mirablement  captées,  conservent  une  pureté  très 


TABLEAU 

Résumant  la  température,  la  teneur  microbienne, 
le  procédé  de  captage  et  le  mode  de  réceptian  des  Sources  : 
de  Vichy,  Saint-Yorre,  Ilauterive  et  Cusset, 


CO 


3&  I 


g- 

GO 


Ut    o 


NOM 

DE  LA  SOURCE. 


Grande-Grille  .  . 

Hôpital 

Chomel 

Lardy 

Mesdames  (Burette). 

Lucas 

Prunelle 

l*arc 

Ste-Marie  (Cusset) 
Mesdames  (GhffoD). 
MalIatdeSt-Yorre 
Hautcrive  (État)  . 
Larbaud  St-Yorre 
Elisabeth  (Cusset) 
Hauterive(Raniin) 
Source  Dubois .  . 
Anciens  Géleslins  n*  1. 
Andeiis  Géiestins  d*"  8. 
KoareaoxGéIestiosB''8. 


Tempèratore. 

TENEUR 

mierobieBne. 

41»8 

8 

33«6 

18 

43»  8 

26 

ai*  2 

5 

22«1 

15 

28»3 

61 

22«8 

65 

20»1 

470 

14»  4 

3 

16»  3 

4 

12»  8 

6 

14»  6 

10 

IS^etiiVi 

15  et  17 

16*5 

19 

19» 

48 

15»  3 

385 

15»  3 

454 

15»  3 

2.420 

15»  6 

3.200 

MOBX  D'ARftlTlB 
de  l'eaa. 


Jaillttsemeot  natorel 

id. 
Puits  à  pompe. 

Jaillisseneot  n&torel 

Canalisation. 

Puits  à  pompe. 

id. 

id. 

JaiUisseiMQt  naturel 

id. 

id. 

Canalisation. 

Jaillissement  naturel 

id. 

id. 
Puits  à  pompe. 

id. 

id. 

id. 


Chimie. 

Acide  carbonique  liquide;   par  M.  Gall,  ra 
M.  Troost.  —  C'est  en  Allemagne  que  celte  pré 


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—  560  — 

a  pris  naissance,  et  elle  s'y  est  rapidement  développée, 
grâce  à  rénorme  consommation  de  bière  en  ce  pays.  Son 
succès  en  France  est  du  à  remploi  de  très  grandes  quan- 
tités d'acide  salicylique  par  la  médecine.  C'est  en  1888 
que  la  France  a  songé  à  s'affranchir  du  produit  allemand, 
lorsque  la  Compagnie  générale  des  produits  antiseptiques  est 
devenue  concessionnaire  des  brevets  Kolb  et  Schmidt, 
relatifs  à  la  préparation  de  Tacide  salicylique  par  la 
réaction  de  Tacide  carbonique  liquide  ou  solide  sur  le 
phénol  sodé.  C'est  à  cette  date  qu'a  commencé,  dans 
l'usine  de  Villers,  près  Hernies  (Oise),  la  production  de 
l'acide  liquide,  à  l'aide  d'un  appareil  basé  sur  les  indi- 
cations de  MM.  Ozoux  et  Moison  et  perfectionné  par  le 
directeur  technique,  M.  H.  Gall. 

M.  le  rapporteur  décrit  les  procédés  de  préparation  de 
l'acide  carbonique  ;  les  appareils  perfectionnés  par  M.  Gall 
peuvent  liquéfier  300^"  d'acide  par  jour,  et  l'on  arrivera 
prochainement  à  une  liquéfaction  journalière  de  1000^«. 

Les  frais  généraux  ont  en  même  temps  été  diminués,  si 
bien  qu'on  livre  aujourd'hui  l'acide  carbonique  liquide 
a  0',60  le  kilogr.  rendu  à  Paris.  —  Dans  ces  conditions  la 
production  française  est  en  état  de  lutter  avec  la  production 
allemande. —  Elle  en  livre  non  seulement  pour  la  mise  en 
pression  de  la  bière,  mais  aussi  pour  la  fabrication  des 
eaux  gazeuses,  en  général,  pour  le  filtrage  des  vins,  le  trai- 
tement des  métaux,  etc. —  La  consommation  de  ce  produit 
s'accroîtrait  rapidement  si  son  transport  à  de  grandes  dis- 
tances n'était  rendu  très  difficile  par  suite  de  son  assimi- 
lation à  celui  des  explosifs  et,  comme  tel,  frappé  d'une  sur- 
taxe de  50  p.  100. 

Procédé  de  Greenwood  pour  la  production  directe  da 
chlore  et  de  la  soude  caustique  (1).  —  Ce  procédé,  em- 
ployé actuellement  dans  l'usine  provisoire  de  Battersea, 
constitue  une  découverte  du  plus  haut  intérêt  sll  tient  les 
promesses  indiquées  plus  loin.  L'inventeur,  M.  Green- 

(1)  Chemical  Neivs^  d*après  Bull,  de  la  Soc.  (T encouragement. 


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—  561  — 

wood,  a  porté  son  attention  sur  la  décomposition  él 
troly tique  du  sel  commun  lors  de  l'extraction  de  l'or 
son  minerai  au  moyen  du  chlore,  et  certainement,  autî 
que  Ton  en  peut  juger  pour  l'instant,  il  a  fait  un  pas  èc 
sidérable  dans  l'application  des  courants  électriques  de 
la  chimie  industrielle.  La  matière  brute,  dont  il  se  se 
est  le  sel  commun,  qui  est  dissous  dans  Teau,  et  la  disi 
lution,  sans  être  filtrée  ni  purifiée,  est  alors  soumise 
un  courant  d'environ  4,4  volts  et  une  intensité  de  10  a 
pères  par  pied  carré  de  Télectrode. 

La  première  difficulté  à  vaincre  était  de  trouver  u 
matière,  pour  les  anodes,  qui  résisterait  à  l'action 
chlore  naissant.  L'inventeur  a  choisi  le  coke  de  corni 
en  forme  de  plateaux  et  rendu  impénétrable  par  une  co 
position  dont  il  ne  fait  pas  connaître  la  nature.  Pour  ai 
menter  la  conductibilité  de  l'anode  et  lui  donner  une  pi 
grande  fermeté,  il  est  pourvu  d'un  noyau  en  fer.  Ce  noy 
est  complètement  protégé  du  contact  avec  le  chlore,  j 
composition  dont  il  est  question. 

L'autre  difficulté  est  d'empêcher  le  chlore  et  la  sou 
de  se  combiner  de  nouveau.  Dans  ce  but,  M.  Greenwo 
les  a  divisés  au  moyen  d'un  diaphragme  particulier; 
consiste  en  bandes  d'ardoise  fixées  horizontalement  comi 
les  lattes  des  jalousies,  dont  les  interstices  sont  remp 
d'asbeste.  Si  une  particule  de  chlore  se  heurte  sur  ] 
bandes,  elle  ne  peut  passer  par  le  diaphragme  qu'en  d( 
Cendant,  et  comme  son  poids  spécifique  est  plus  léger  q 
celui  du  liquide,  une  telle  descente  est  impossible. 

Les  cathodes  sont  faits  de  fonte,  sur  laquelle  les  alca 
caustiques  n'ont  pas  d'action.  Le  liquide,  après  av( 
passé  par  une  série  descendante  d'auges  électrolytiqu( 
est  pompé  pour  être  de  nouveau  soumis  à  l'action  du  ce 
rant.  Le  chlore  est  aussitôt  repoussé  et  passe  dans  un  l 
de  chaux  qui  l'absorbe;  ou  bien  il  peut  être  appliqué 
tout  autre  emploi.  Ainsi,  il  peut  être  passé  dans  des  chaj 
bres  de  plomb  pour  la  production  du  chlorure  de  cha\u 
la  manière  ordinaire. 

La  soude  caustique  peut,  s'il  est  nécessaire,  être  co 


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—  562  — 

vertie  en  masse  solide  par  Tévaporation.  Pendant  celte 
opération,  le  sel  commun  qui  a  échappé  à  la  décomposi- 
tion, environ  20  p.  100,  est  éliminé  par  déposition. 

La  production  de  la  soude  caustique  et  du  chlore  par  ce 
procédé,  au  dire  de  Tinventeui-  et  d'experts  consultés, 
donnerail  une  économie  de  50  p.  100  comparée  aux  autres 
méthodes. 


Préparation  dn  phosphore.  —  Les  inconvénients  du 
procédé  actuel  de  fabrication  du  phosphore  résident  prin- 
cipalement dans  la  haute  température  nécessaire,  dans  les 
pertes  de  produit  occasionnées  par  les  parois  des  cornues, 
et  dans  le  remplacement  très  fréquent  de  celles-ci. 

MM.  Readmann,  Parker  et  Robinson  poursuivent  des 
expériences  en  vue  de  Tapplication  de  l'électricité  à  la 
fabrication  de  ce  corps. 

Suivant  le  Génie  civil^  leur  procédé  consiste  à  faire  tra- 
verser les  matières  premières,  réduites  en  pâte,  par  un 
courant  passant  entre  des  électrodes  convenables,  puis  à 
recueillir  et  condenser  les  vapeurs  du  phosphore.  Les 
résidus  sont  extraits  par  le  fond  du  four,  où  l'action  élec- 
trique se  produit,  de  sorte  que  l'opération  peut  être  con- 
tinuée plusieurs  jours  sans  interruption.  Les  fuites  de 
vapeurs  de  phosphore  ne  sont  plus  à  craindre,  car  la  cha- 
leur arrivant  directement  au  centre  de  la  masse,  sans  avoir 
à  pénétrer,  les  parois  du  four  peuvent  être  aussi  épaisses 
que  Ton  veut,  sans  craindre  d'exagérer  la  dépense  de 
combustible.  Le  résidu  ne  renferme  guère  plus  de  0,01  de 
phosphore,  et  le  produit  brut  obtenu,  qui  est  d'assez 
bonne  qualité,  peut  être  purifié  par  fusion  sous  l'eau,  puis 
par  tamisage  à  travers  une  peau  de  chamois,  et  enfin  par 
un  traitement  par  Tammoniaque  et  l'acide  chromique. 


Sur  la  composition  du  mélange  de  sulfate  de  cuivre  et 
de  chaux;  par  MM.  L.  Sostegni  et  W.-G.  Tripodi  (I).  — 

(1)  Ann.    agron.f  d'api'ès  Bollet,  dclla  Soc.  générale  dei  viUîc.    i/o/., 
V,  n»  15. 


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—  563  — 

Sous  le  nom  de  Bouillie  bordelaise,  la  viticulture  empl( 
avec  avantage  un  mélange  de  sulfate  de  cuivre  et  de  cha 
qui  a  donné  lieu  à  des  théories  diverses  sur  les  réactic 
chimiques  intervenant  entre  ces  deux  substances. 

M.  Sostegni  prépare  la  bouillie  bordelaise  en  ajouta 
de  la  chaux  non  complètement  éteinte  à  une  solution 
sulfate  de  cuivre  à  20  p.  1000  jusqu'à  réaction  légèremc 
alcaline.  Si  on  filtre  rapidement  la  liqueur,  il  s'y  fori 
au  bout  de  quelque  temps  un  précipité  cristallin  formé 
partie  par  du  sulfate  de  chaux,  en  partie  par  des  crista 
bleus.  Ces  derniers,  lorsqu'on  les  traite  pendant  Ion 
temps  par  de  l'eau,  se  décomposent  en  sulfate  de  chaux 
en  sulfate  de  cuivre  basique;  d'après  une  analyse,  le 
composition  peut  être  représentée  par  la  formule  : 

Cu*(OH)»SO»  +  2CaSO*,4H«0. 

Elle  correspond  à  peu  près  à  une  lyellite  qui  renfermer; 
deux  fois  plus  de  sulfate  de  chaux  que  d'ordinaire. 

L'auteur  ayant  fait  varier  les  quantités  de  sulfate 
cuivre  et  de  chaux  qu'il  a  mélangées,  déduit  de  ces  exp 
riences  les  conclusions  suivantes  :  si  on  prépare 
mélange  cuprocalcique  avec  la  chaux  cuite  ordinaire, 
reste  toujours  en  solution  de  petites  quantités  de  cuiv 
qu'on  peut  doser  facilement  par  la  méthode  électrolytiqu 
Cependant,  la  quantité  de  chaux  ajoutée  à  la  solutii 
cuprique  n'est  pas  sans  influence;  lorsqu'elle  est  tr 
forte,  il  ne  reste,  en  effet,  que  des  traces  de  cuivre  en  sol 
tion,  tandis  que  la-majeure  partie  du  cuivre  reste  dissout 
si  on  ajoute  de  la  chaux  éteinte  pulvérisée  par  petit 
doses.  Le  cuivre  précipité  est  engagé  dans  des  comt 
naisons  diverses  :  hydrate  d'oxyde,  sulfate  monobasiqi] 
enfin  la  lyellite  que  nous  venons  de  mentionner;  il  seml 
en  outre  qu'une  lyellite  plus  riche  en  sulfate  de  chai 
reste  en  solution,  mais  en  très  petite  quantité.  Il  est  enj 
possible  qu'à  l'air  le  sulfate  basique  de  cuivre  se  trar 
forme  en  carbonate  de  cuivre. 

M.  Tripodi  a  examiné  de  près  le  précipité  floconneux  q 
se  forme  lorsqu'on  ajoute  goutte  à  goutte  de  l'eau  de  chai 


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r^:*frs:i 


I 


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K, 


'^îaSÇP«9WW-- 


—  564  - 

à  une  solution  de  sulfate  de  cuivre,  il  se  sépare  un  sulfate 
de  cuivre  quadribasique  :  Ou  80*3  Ou  0.  L'acide  carboni- 
que dans  les  conditions  ordinaires  ne  parvient  pas  à  solu- 
biliser ce  sel;  mais  il  n'en  est  pas  de  même  pour  le  nitrate 
d'ammoniaque  contenu  dans  les  eaux  pluviales,  et  pour 
Tammoniaque  de  Tair.  Pour  précipiter  un  poids  donné  de 
sulfate  de  cuivre,  il  suffirait  d'ajouter  le  quart  de  ce] 
de  chaux  ;  dans  la  pratique,  on  double  cette  quantité. 


Sur  la  fermentation  du  sang  ;  par  MM.  Bbrthelot  et 
G.  André  (1).  —  On  sait  que  le  sang,  abandonné  à  lui- 
môme,  ne  tarde  pas  à  se  putréfier,  en  dégageant  des  gaz 
et  en  formant  des  produits  divers,  jusqu'ici  peu  connus  et 
peu  étudiés.  Au  cours  de  leurs  recherches  sur  les  trans- 
formations des  matières  végétales  et  animales,  mises  en 
\  œuvre  par  Tagriculture,  ils  ont  été  conduits  à  faire  quel- 

ques expériences  relatives  à  la  fermentation  du  sang.  Dans 
f,  les  conditions  où  ils  ont  opéré,  celle-ci  a  offert  des  carac- 

;V  tères  beaucoup  plus  simples  que  ceux  qui  lui  sont  attribués 

ordinairement,  les  produits  gazeux  proprement  dits  se 
réduisant  à  un  seul,  Tacide  carbonique,  exempt  d'azote  et 
■f-  d'hydrogène;  ce  qui  les  a  engagés  à  faire  une  analyse 

^'  aussi  complète  que  possible  des  principes  développés  dans 

ï  cette  fermentation.  Cette  analyse  jette  quelque  lumière 

^  '  nouvelle  sur   la  constitution    et  le  dédoublement  des 

matières  protéiques,  telles  que  l'hémoglobine  et  l'albumine 
u\  du  sérum,  constituants  fondamentaux  du  sang. 

'^  Au  point  de  vue   purement  chimique,  les  résultats 

^;  observés  peuvent  d'ailleurs  être  exposés  indépendamment 

'i  de  la  nature  des  microbes  qui  détermine  la  fermentation 

'^^  du  sang,  microbes  sur  lesquels  les  auteurs  se  proposent 

*:  de  revenir. 

j  On  a  opéré  sur  du  sang  de  bœuf,  recueilli  à  l'abattoir  et 

^^  défibriné.  Sa  densité  était  1,045,  à  15  degrés.  Un  litre  ren- 

Ç-.  fermait  (abstraction  faite  des  matières  minérales  et  du 

•-  soufre)  : 


(1)  Ac,  d.  se,  CXIV,  5U,  I89i. 


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—  565  — 

C 87,0 

H 11,8 

Az 26,0 

0 37,6 

162,4 

La  fermentation  a  duré  cent  trente  jours,  dans  u 
marie  chauflfé  à  35*  au  début  et  qui  a  dû  être  po 
45*  à  la  fin  ;  l'activité  des  agents  qui  la  provoquen 
diminué  à  mesure,  par  suite  du  changement  progr 
composition  du  milieu.  Les  produits  sont  :  de  Tac 
bonique,  de  l'ammoniaque,  des  acides  gras  volatil 
principes  azotés  fixes  :  le  liquide  conservait  la  lein 
rougeâtre  du  sang  altéré. 

Le  tableau  suivant  résume  l'ensemble  des  r 
observés  dans  la  fermentation  du  sang  : 

Carbone.  Hydrogène.  Azote.  Oxygèn 

I.  Acide  carbonique 7,3  »  »        20,0 

II.  Ammoniaque »  3,6        16,7  » 

III.  Acides  gras  volatils.  .  .  .      26,5  4,4  y»        21,1 

IV.  Composés  azotés  fixes.  .  .      53,0  8,0         9,7      32,4 

86,8  16,0        26,4      73,5 

Si  Ton  compare  ces  résultats  avec  la  composition 

C  =  87,0,      H  =  11,8,      Az=26,0,      0=37,6,      Somme  = 

on  voit  qu'il  y  a  accroissement  de  poids  consi^ 
40«%3,  soit  un  quart  environ  ;  mais  cet  accroisseï 
porte  pas  sur  tous  les  éléments. 

Le  carbone  et  l'azote  se  retrouvent,  comme  il  de 
mais  rhydrogène  et  l'oxygène  ont  augmenté,  aux 
des  éléments  de  l'eau  qui  dissolvait  les  principes  prol 

L'hydrogène  ainsi  fixé  s*est  élevé  à  .  .  .  .        4,2 
L'oxygène  —  —  à  .  .  .  .      35,9 

Ces  nombres  sont  sensiblement  dans  le  rapport  i 
c'est-à-dire  dans  celui  des  éléments  de  l'eau.  L 
transformation  essentielle  subie  par  ces  éléments  ( 
une  fixation  d'eau,  l'oxygène  de  l'acide  carbor 
autres  acides,  ou  l'hydrogène  de  l'ammoniaque  e 


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^*¥'i^î^v^î?f5?î«^-r -^^  - 


—  566  — 

corps  amidés,  n'ayant  pas  été  emprunté  en  proportion 
excédente. 

Il  y  a  plus  :  pour  chaque  molécule  d'ammoniaque  for- 
mée, soit  17«%0,  il  y  a  sensiblement  fixation  de  4  équiva- 
lents d'hydrogène,  soit  deux  molécules  d*eau,  2H*0,  ce  qui 
est  le  rapport  caractéristique  des  nitriles. 

D'autre  part,  Tacide  carbonique  et  l'ammoniaque  ont 
été  régénérés  à  poids  moléculaires  égaux,  c'est-à-dire 
suivant  le  rapport  caractéristique  de  l'urée  dans  l'hydra- 
tation ;  cela  implique  seulement  la  fixation  d'une  molécule 
d'eau  H*0  pour  1  équivalent  d'azote.  Mais  cette  urée 
n'était  pas  libre,  et  elle  résulte  sans  doute  de  la  destruction 
des  uréides.  Or  celle-ci  exigent  la  fixation  préalable  d'une 
première  molécule  d'eau  :  on  retrouve  ici  les  2  molé- 
cules d'eau  fixées  dans  la  formation  du  sang  et  qui  répon- 
dent à  deux  phases,  au  moins  virtuelles,  du  phénomène. 
Cependant  un  tiers  de  l'azote  est  demeuré  sous  la  forme  de 
composés  azotés  stables. 

La  répartition  du  carbone  n'est  pas  moins  digne  d'inté- 
rêt; un  douzième  environ  S'étant  séparé,  sous  forme  d'acide 
carbonique,  répondant  aux  uréides  détruits,  et  le  surplus 
s'étant  partagé  pour  un  tiers  en  acides  gras  exempts  d'azote 
et  pour  deux  tiers  en  composés  amidés. 

Sans  doute  ces  résultais,  obtenus  par  fermentation,  sont 
la  conséquence  de  transpositions  moléculaires  aussi  pro- 
fondes que  celles  qui  engendrent  l'alcool  aux  dépens  du 
sucre.  Mais  elle  n'en  méritent  pas  moins,  en  raison  de  leur 
simplicité,  une  attention  particulière,  tant  pour  les  pro- 
blèmes relatifs  à  la  constitution  des  albuminoïdes  que 
pour  ceux  qui  touchent  à  leurs  transformations  dans  la 
nutrition  animale,  transformations  dont  certaines  sont 
produites,  elles  aussi,  par  de  véritables  fermentations. 


Sur   une   nouvelle   fermentation    de    l'amidon;  par 

MM.  ScLAVo  et  Gosio  (1).  —  De  l'empois  d'amidon  qu'on 
avait  conservé  pendant  quatre  mois  dans  une  armoire  et 

(1)  Ann,  agron.j  d'après  Archiv.  ital.  de  Bologne,  t.  XIV. 


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—  567  - 

qui  était  entré  en  putréfaction,  a  pris  d'abord  une  odei 
agréable  de  fruits,  provenant  d'éther  butyrique,  pu 
l'odeur  de  Tacide  valérianique,  il  suffisait  de  mettre  u 
peu  de  cet  empois  dans  une  portion  d'empois  frais  poi 
voir  se  répéter  le  même  phénomène.  On  a  réussi  à  isol 
et  à  cultiver  à  Tétat  de  pureté  le  bacille  qui  était  Fauteur  c 
cette  fermentation  particulière.  Les  auteurs  lui  donnei 
le  nom  de  Badllus  suaveolens. 

Ce  bacille  n'a  pas  de  propriétés  pathogènes;  ils  se  dév( 
loppe  dans  tous  les  milieux  ordinaires  à  la  température  c 
18  à  20°;  dans  les  cultures  en  plaques,  il  présente  ii 
aspect  particulier,  rappelant  celui  des  Proteus  vulgaris  i 
Mirabilis  de  Hauser,  mais  il  ne  liquéfie  pas  la  gélatine, 
forme  des  endospores  qui  se  colorent  faiblement  avec  h 
couleurs  d'aniline,  et  qui  résistent  énergiquement  ai 
influences  chimiques  et  physiques.  Séchées,  elles  germei 
encore  au  bout  de  six  à  sept  mois.  Pour  former  ses  spore 
le  bacille  a  besoin  d'air,  d'une  température  de  22  à  29*  < 
d'un  substratum  neutre,  car  il  forme  lui-même  un  acid 
qui,  s'accumulant,  finit  par  arrêter  son  propre  déveloj 
pement. 

Ce  maximum  de  la  concentration  de  l'acide  correspoD 
à  une  solution  de  potasse  à  0,0676  p.  100.  Des  trac( 
d'azote  sont  absolument  nécessaires  à  la  croissance  d 
bacille. 

Semé  dans  du  lait,  dans  du  bouillon  de  viande,  de  l'ir 
fusion  de  foie,  des  extraits  aqueux  de  paille  ou  de  be 
terave,  il  engendre  la  même  odeur  agréable.  Il  est  bo 
d'ajouter  un  peu  de  carbonate  de  chaux  et  d'entretenir  ur 
température  de  23  à  27*»  environ.  Le  badllus  suaveolei 
transforme  peu  à  peu  l'amidon  en  dextrine  ou  en  glucose 
il  se  forme  de  l'alcool,  de  l'aldéhyde,  des  acides  formiqu( 
acétique  et  butyrique,  en  outre,  ce  qui  est  caractéristiqu( 
ces  éthers  à  odeurs  agréables.  Évidemment,  il  doit  y  avo; 
une  lente  oxydation  de  l'amidon  (1). 

(1)  Dans  la  fermentation  du  sucre  déterminé  par  la  terre  arable,  MM.  D 
hérain  et  Maquenne  ont  également  signalé  de  petites  quantités  d'alcools  éth; 


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—  568  — 
Dépôt  électrolytique  d'aluminium  (1).  —  On  prépare: 

V    Alun  d'ammoniaque 2  kilogrammes. 

Eau 10  litres. 

2"    Carbonate  de  potassium  ....        2  kilogrammes. 

Eau 10  litres. 

Carbonate  d'ammoniaque.  ...        8  à  10  litres. 

L'alumine  obtenue  est  lavée  avec  soin  et  mise  en  di- 
gestion dans  une  solution  composée  de  : 

4**    Alun  d'ammoniaque 4  kilogrammes. 

Eau 35  litres. 

Cyanure  de  potassium  pur.  .  .        2  kilogrammes. 

On  fait  bouillir  le  tout  dans  un  vase  en  fer  pendant  une 
demi-heure  ;  on  ajoute  ensuite  : 

4<>     Cyanure  do  potassium 2  kilogrammes. 

Eau 20  litres. 

On  fait  bouillir  de  nouveau  pendant  15  minutes,  on  filtre 
pour  séparer  le  précipité  formé,  et  on  conserve  le  liquide, 
qui  constituera  le  bain. 

L'objet  à  recouvrir  d'aluminium  est  alors  suspendu  à 
Télectrode  positive,  Télectrode  négative  étant  constituée 
par  une  plaque  d'aluminium.  Le  bain  est  maintenu  à  une 
température  comprise  entre  25<»  et  65«. 

Lorsque  le  dépôt  présente  une  teinte  grisâtre,  il  suffit, 
pour  lui  donner  le  brillant,  de  le  plonger  dans  une  disso- 
lution de  soude. 

On  peut,  avec  ce  bain,  obtenir  des  dépôts  de  couleur  va- 
riée, en  plaçant,  à  Télectrode  négative,  une  plaque  d'or,  de 
nickel,  de  cuivre  ou  d'argent. 

Salicylate  de  sodium  en  solution  (2).  —  Les  solutions 
aqueuses  de  ce  sel  subissent  au  bout  de  quelques  jours 
une  transformation  en  devenant  brunes.  Pour  empêcher 


lique  et  amylique,  mais  les  proportions  d'acide  acétique  et  butyrique  paraissent 
être  beaucoup  plus  considérables  que  celles  qui  ont  été  constatées  dans 
l'expérience  de  M.  Sclavo  et  Gasio. 

(i)  Rev.  scientif.f  avril  4892,  d'après  le  Scienti/ic  Ameriean, 

(2)  Journ.  de  Pharm.  d' Anvers ^  mai  1892. 


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—  569  — 

cette  coloration  de  se  produire,  il  suffit   d'ajouter  i 
très  minime  quantité  d'acide. 

Si  on  veut  préparer  directement  la  solution  par 
mélange  de  l'acide  salicylique  et  du  carbonate  sodiq 
on  laisse  un  peu  d'acide  en  excès  et  on  fait  la  préparât 
à  l'aide  d'eau  distillée  froide;  100«'  d'acide  salicyliq 
61  «'de  carbonate  sodique  et  2320«'  d'eau  distillée  fro 
fournissent  une  solution  stable  de  salicylate  de  sodiun 
5  p.  100. 

Note  sur  le  sulfate  de  codéine  ;  par  J.-W.  England 
—  Le  sulfate  de  codéine  jouit  maintenant  d'une  grai 
faveur  en  Amérique  à  cause  de  ses  propriétés  sédati 
dans  les  affections  des  voies  respiratoires.  Il  possède 
les  sels  de  morphine  l'avantage  de  ne  pas  arrêter  les  séc 
tions,  de  ne  pas  produire  d'accoutumance  et  par  conséqu 
de  pouvoir  être  employé  plus  longtemps.  La  dose  hs 
tuellement  employée  est  de  0«%008;  0,016;  0,032,  et  qi 
quefois  0«'',065.  On  le  donne  sous  forme  de  pilules,  ou 
solution,  souvent  dans  du  sirop  de  cerises.  La  cod^ 
libre,  qui  est  officinale,  n'est  jamais  employée  ;  c'est  i 
jours  le  sulfate  qui  est  demandé. 

L'auteur  a  constaté  plusieurs  fois  que  du  sulfate 
codéine,  même  des  meilleures  marques,  donnait  sou\ 
des  solutions  dans  lesquelles  il  se  formait  un  dépôt  de  c 
leur  blanc-jaunâtre,  très  peu  soluble  dans  l'eau,  mai 
dissolvant  facilement  dans  l'alcool,  l'éther,  la  benzine  e 
chloroforme;  les  solutions  sont  alcalines.  Les  différei 
réactions  essayées  (acide  nitrique,  acide  sulfuriqu( 
perchlorure  de  fer,  bichlorure  de  mercure)  ont  montré 
ce  précipité  n'était  autre  chose  que  de  la  codéine  libre 
proportion  s'élevait  à  7,7  O/q. 

L'emploi  d'un  sulfate  de  codéine  contenant  une  t 
proportion  d'alcaloïde  non  combiné  peut  présenter 
dangers.  Il  est  probable  que  l'alcaloïde  s'est  trouvé 

(i)  American  Journal  ofPharmacy^  mars  1892. 

Jo^rn.  de  Pharm.  et  de  CAùn.,  5«  série,  t.  XXV.  (1"  juin  1892.J  3' 


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—  570  — 

en  liberté  par  remploi  d'une  chaleur  trop  élevée  pendant 
la  concentration  de  la  solution  du  sulfate  faite  pour  en 
obtenir  la  cristallisation.  ,E.  G. 


Sur  la  recherche  de  Thuile  de  résine  dans  Tessence  de 
térébenthine:  par  M.  Zune  (1).  —  Il  suffit  d*examiner  au 
réfractomètre  Tessence  soupçonnée,  soit  directement,  soit 
après  l'avoir  soumise  à  une  distillation  fractionnée,  en 
recueillant,  par  exemple,  successivement  et  séparément  les 
trois  premiers  quarts  du  produit  et  déterminant  leur  indice, 
ainsi  que  celui  du  dernier  quart  resté  dans  la  cornue  ou 
Talambic.  SiTessence  est  pure,  la  différence  entre  l'indice 
du  premier  quart  et  celui  du  dernier  ne  devra  pas  être 
supérieure  à  400  unités  du  cinquième  ordre  des  décimales 
et  sera  presque  toujours  même  inférieure  à  350,  tandis  que 
la  présence  de  1  p.  100  seulement  d'huile  de  résine  la  por- 
terait, dans  les  conditions  les  plus  défavorables  à  Tanalyste, 
à  plus  de  600  unités. 

Lorsque  la  fraude  est  égale  ou  supérieure  à  i  p.  100,  la 
détermination  de  l'indice  du  produit  soupçonné  suffit 
amplement,  mais  la  distillation  ne  devra  cependant  être 
négligée  que  si  la  conviction  de  l'expert  est  absolue, 
c'est-à-dire  si  la  fraude  est  assez  considérable  pour  qu'il  ne 
puisse  exister  le  moiiidre  doute  dans  son  esprit. 


Nouveau  musc  artificiel  (2).  —  M.  F.  Valentiner  vient 
de  faire  breveter  un  musc  artificiel  soluble  dans  l'eau,  ce 
qui  le  distingue  du  musc  artificiel  de  Bauer.  On  l'obtient 
de  la  façon  suivante  :  on  mélange  de  l'alcool  isobutylique 
et  de  l'acétoxylol  en  proportions  moléculaires.  Le  mélange 
est  traité  par  l'acide  sulfurique  concentré.  Le  tout  est  jeté 
dans  quatre  fois  son  poids  d'eau.  On  sépare  la  solution 
aqueuse  rouge  de  l'huile  surnageante.  En  saturant  cette 
solution  de  sel  ordinaire,  le  para-isobutylxylol  sulfonate 
ou  musc  artificiel  se  sépare  en  cristaux  blancs. 

(1)  Ac.  d.  «c,  CXIV,  490,  1892. 

(2)  Rev.scientif.,  7  mai  1892. 


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—  571  — 


Hygiène. 


Le  chauffage  des  voitures  de  chemins  de  ter;   par 

M.  Ad.  ScHOELLER  (1).  —  Les  conditions  dans  lesquelles 
doit  se  faire  le  chauffage,  les  exigences  des  voyageurs  et 
les  besoins  du  service  ne  sont  pas  les  mômes  pour  chacune 
des  catégories  de  trains. 

Bouillottes  à  eau  chaude.  —  Le  chauffage  au  moyen  de 
bouillottes  est  encore  Tun  des  plus  répandus  :  les  bouil- 
lottes sont  généralement  de  forme  plate  et  allongée,  et  au 
nombre  de  deux  par  compartiment. 

Elles  sont  ordinairement  remplies  d*eau  et  deux  procédés 
sont  aujourd'hui  employés  pour  en  opérer  le  réchauffage, 
sans  les  vider  :  un  jet  de  vapeur,  ou  Timmersion  de  la 
bouillotte  dans  Teau  bouillante.  Il  faut  cinq  minutes. 

Bouillottes  à  acétate  de  soude.  —  Les  Compagnies  d'Or- 
léans, de  rOuest,  du  Nord,  du  P.-L.-M.,  et  les  chemins  de 
fer  hollandais  font,  on  outre,  usage  de  bouillottes  renfer- 
mant de  Vacétate  de  soude,  produit  chimique  qui  a  la  pro- 
priété de  se  maintenir  pendant  plusieurs  heures  à  une 
température  constante,  voisine  de  55»,  au  moment  où  il 
arrive  à  son  point  de  cristallisation. 

Le  réchauffage  de  ces  bouillottes  exigeant  cinquante 
minutes,  si  Ton  procède  par  immersion  dans  Teau  bouil- 
lante, la  Compagnie  du  Nord  emploie  des  bouillottes  spé- 
ciales traversées  par  un  serpentin  en  cuivre.  Pour  opérer 
le  réchauffage,  il  suffit  alors  de  faire  passer  un  courant  de 
vapeur  (2)  à  travers  ce  serpentin  pendant  quinze  à  vingt 
minutes,  si  les  bouillottes  étaient  froides,  et  pendant  cinq 
à  six  minutes,  si  elles  étaient  encore  tièdes. 

Chaufferettes  à  sable.  —  En  Allemagne,  on  a  fait  Tassai  de 

(1)  Ann.  d'hyg.,  février  1892  (extrait). 

L'auteur  doit  une  grande  partie  des  renseignements  relatifs  au  chauffage,  k 
Tobligeanco  de  M.  Jacquin,  chef  des  services  de  l'éclairage  et  du  chauffage  de 
la  Compagnie  du  Nord,  qui  a  fait  une  étude  spéciale  de  la  question. 

(2)  La  Compagnie  du  Nord  essaie  d'opérer  le  réchauffage  à  l'aide  d'un  cou- 
rant électrique  qui  porte  la  chaleur  en  tous  les  points  de  la  masse  à  l'aide 
d'un  rhéostat  &  mailles  très  serrées. 


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n(?^x 


—  572  — 

chaufTeretles  remplies  de  sable,  préalablement  chauffé  dans 
des  fours;  mais  ces  tentatives  ont  échoué. 

Chaufferette  Radelet,  —  Dans  ce  système,  on  introduit 
dans  une  chaufferette  spéciale  une  barre  d'acier  chauffée 
au  rouge,  qui  en  se  refroidissant  communique  sa  chaleur 
à  une  enveloppe  métallique.  Dans  la  chaufferette,  sem- 
blable à  une  chaufTeretle  ordinaire,  se  trouve  un  fourreau 
en  tôle  dans  lequel  on  met  la  barre  :  entre  les  parois  de  la 
double  enveloppe,  on  bourre  du  coton  minéral  qui  est  très 
mauvais  conducteur  de  la  chaleur. 

On  porte  les  barres  au  rouge  dans  des  fours  à  réver- 
bère. 

Ces  chaufferettes,  employées  sur  les  chemins  de  fer  de 
['État  belge,  sont  très  lourdes  et  il  faut  deux  hommes  pour 
les  manœuvrer  :  en  outre  le  coton  minéral  devient  inerte 
lu  bout  d'un  certain  temps  et^nc  modère  plus  le  passage  de 
la  chaleur  :  la  température  devient  alors  trop  élevée  pour 
les  pieds  des  voyageurs. 

Les  barres  d'acier  elle-mêmes  s'usent  assez  rapidement. 

Chauffage  Berghausen.  —  Le  chauffage  au  moyen  d'un 
îharbon  spécial,  sous  forme  de  briquettes,  est  très  répandu 
m  Allemagne  :  ces  briquettes,  dont  la  combustion  est  très 
ente,  sont  allumées  et  placées  dans  des  fourneaux  disposés 
>ous  les  sièges  ou  sous  les  pieds  des  voyageurs. 

Malgré  les  précautions  prises,  il  est  difiBcile  d'éviter  que 
les  gaz  de  la  combustion  ne  pénètrent  dans  le  comparti- 
nrient  et  ne  viennent  incommoder  les  voyageurs. 

Chaufferettes  mixtes,  —  Pour  éviter  ce  dernier  inconvé- 
aient,  sans  perdre  l'avantage  de  la  plus  grande  quantité  de 
chaleur  donnée  par  le  chauffage  avec  des  briquettes  par 
rapport  aux  bouillottes,  la  Compagnie  du  Nord  emploie  des 
chaufferettes  mixtes  à  eau  et  à  briquettes.  C'est  l'eau  qui 
îhauffe  le  compartiment,  tout  en  servant  d'isolant  entre  le 
byer  et  les  voyageurs. 

La  Compagnfe  de  l'Ouest  emploie  des  chaufferettes  mixtes 
îxes,  munies  à  leur  extrémité  d'un  foyer  et  traversées  par 
m  carneau  horizontal  complètement  entouré  d'eau. 

Poêles.  —  Le  chauffage  par  poêles  n'est  pas  employé  en 


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—  573  — 

FraDce,  et  avec  raison,  à  cause  des  dangers  qu'il  présente 
en  cas  d'accidents.  Il  sert  en  Allemagne  pour  certaines 
voitures  de  3«  et  de  4*  classe  et  en  Amérique  pour  les 
grandes  voitures  (  1  ) . 

Appareils  à  air  chaud.  — Ce  système,  employé  en  Amé- 
rique, en  Suisse  et  en  Allemagne,  comprend  un  calorifère 
placé  généralement  sous  la  voiture  et  d*oii  Tair  chaud  est 
envoyé  dans  les  compartiments  :  il  a  Tinconvénient  de 
donner  une  chaleur  trop  sèche,  peu  agréable  pour  les  voya- 
geurs, et  de  ne  pas  chauffer  suffisamment  les  pieds. 

Thermo-siphons, — Les  thermo-siphons  sont  des  appareils 
à  circulation  d*eau  chaude  :  ils  sont  de  différents  systèmes, 
ils  ont  été  inaugurés  en  France  par  la  Compagnie  de  l'Est, 
et  leur  emploi  s'est  étendu  à  certaines  catégories  de  voitures 
sur  les  réseaux  de  l'État,  de  l'Ouest  et  du  P.-L.-M. 

On  reproche  à  celte  classe  d'appareils  d'exiger  au  moins 
deux  heures  de  chauffage  préalable  pour  la  mise  en  train. 

Chauffage  Belleroçhe,  —  C'est  un  système  continu  :  l'eau 
chaude,  partant  de  la  locomotive,  y  retourne  après  avoir 
parcouru  toutes  les  chaufferettes  du  train  (2). 

Sur  le  tender  de  la  locomotive  est  placé  un  accumulateur 
d'eau  chaude,  retour  du  train.  Cette  eau  se  mélange  dans 
un  réservoir  avec  l'appoint  voulu  d'eau  froide  fournie  par 
le  tender,  et  est  alors  lancée  par  un  injecteur  à  vapeur  dans 
la  conduite  de  chauffage  du  train. 

Chauffage  par  la  vapeur.  —  Le  chauffage  par  la  vapeur 
est  appliqué  notamment  en  Allemagne  et  en  Hollande. 

La  vapeur  prise  sur  la  locomotive  circule  d'un  bout  à 

(1)  Je  viens  de  voir  remploi  de  ce  système,  le  plus  simple  de  tous,  aux  Etats- 
Unis.  Le  poéle  est  dans  un  coin  du  wagon,  et  les  voyageurs  viennent  se 
chauffer  autour  de  Tap pareil,  souvent,  il  y  a  dans  chaque  extrémité  des  grands 
wagons  un  poôle  placé  en  diagonale.  Sur  certaines  lignes,  cos  poêles  échauffent 
de  l'eau  :  on  sait  que  dans  tous  les  trains  il  y  a  un  water-closet  et  un  cabi- 
net-toilette à  la  disposition  du  public. 

Dans  les  voitures  de  luxe,  ces  poêles  sont  enfermés  dans  de  petites  cabines 
et  servent  à  échauffer  des  tubes,  contenant  de  Teau,  qui  passent  le  long  des 
parois  des  wagons. 

(2)  Un  système  analogue  est  employé  dans  certains  trains  aux  États-Unis. 

A.  R. 


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—  574  — 

l'autre  du  train  dans  des  tuyaux  traversaul  les  compar- 
timents à  chaufrer  après  avoir  passé  dans  un  détendeur  de 
vapeur  qui  ramène  la  pression  de  10  ou  8  à  7^«. 

Une  seule  conduite  générale  règne  sous  toutes  les  voitures 
et  la. vapeur  circule  de  l'avant  à  l'arrière  du  train,  sans 
retour.  Sur  cette  conduite  se  branchent  des  tubes  placés 
sous  les  banquettes,  au  nombre  de  deux  ;  un  écran  métal- 
lique préserve  les  étoffes  et  les  boiseries  et  renvoie  la 
chaleur  vers  le  milieu  du  compartiment.  Ces  tubes  sont 
des  cylindres  en  cuivre  dans  lesquels  la  vapeur  reste  sta- 
tionnaire. 

En  Hollande,  un  troisième  cylindre  est  placé  dans  l'axe 
du  compartiment  :  il  est  séparé  des  pieds  des  voyageurs 
par  une  gaine  en  tôle. 

Les  voyageurs  peuvent  régler  la  chaleur  à  l'aide  d'un 
robinet  qui  permet  de  fermer  l'admission  complète  dans 
les  deux  tubes  :  a  Froid  »,  ou  dans  l'un  des  deux  seulement: 
«  Tiède  ».  L'indication  «  Chaud  »  correspond  à  la  pleine 
admission  de  la  vapeur  dans  les  deux  tubes. 

Les  voitures  sont  raccordées  entre  elles  par  un  raccord 
mobile  en  forme  de  V  portant  à  sa  partie  inférieure  une 
soupape  de  vidange  réglée  de  manière  à  rester  ouverte 
lorsque  l'appareil  ne  fonctionne  pas,  pour  laisser  à  ce 
moment  écouler  l'eau  de  condensation.  Cette  soupape  se 
ferme  automatiquement  lorsque  la  pression  dépasse  1/2^'- 

A  l'arrière  de  la  dernière  voiture,  un  petit  ajutage  de 
faible  section  forme  l'extrémité  de  la  conduite. 

Ce  mode  de  chauffage  donne  d'excellents  résultats  dans 
les  pays  froids  et  pour  les  trains  qui  effectuent  de  très 
longs  parcours  sans  être  remaniés;  mais  il  faut  redouter, 
comme  dans  le  système  Belleroche,  les  fortes  gelées,  les 
fuites  par  les  raccords  et  les  soupapes,  qui  entourent  le  train 
de  buée,  et  surtout  (ceci  est  particulier  au  chauffage  par 
la  vapeur),  l'échappement  de  vapeur  par  l'arrière,  masquant 
la  vue  du  train  et  de  ses  signaux. 

L'expérience  faite  sur  les  chemins  de  fer  de  l'État  prus- 
sien a  montré  que  le  degré  de  chaleur  dans  les  voitures 
d'un  train  diminue  en  raison  directe  de  leur  éloignement 


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—  575  — 

de  la  locomotive  :  la  chaleur  est  insuffisante  au  delà  de  la 
huitième  ou  dixième  voiture.  Aussi  a-t-on  été  obligé  d'in- 
tercaler dans  les  trains  un  fourgon-chaudière  contenant  un 
générateur  à  vapeur  pour  chaulTer  la  queue  du  train  :  c'est 
là  un  expédient  défectueux. 

Le  chauffage  doit  être  commencé  environ  une  heure 
d'avance,  et  il  faut  en  conséquence  que  la  machine  soit 
attelée  à  ce  moment  à  son  train,  si  Ton  ne  dispose  pas  d'une 
machine  spécialisée  dans  ce  but.  Il  est,  en  outre,  impos- 
sible d'intercaler  des  voitures  non  munies  de  conduites.  La 
locomotive  doit  fournir  10^»  de  vapeur  par  voiture  et  par 
heure  :  cette  production  correspond  à  une  consommation 
de  2^«  de  charbon. 


Industrie. 


Le  poids  spécifique  des  fibres  textiles;  par  MM.  Léo 

ViGNON  et  de  Chardonnet  (1).  —  L'auteur  a  employé 
la  méthode  de  la  balance  hydrostatique,  en  substituant  à 
l'eau  un  liquide  chimiquement  neutre,  mouillant  bien  les 
textiles.  La  benzine  pure  répond  bien  à  ces  conditions. 
En  outre,  par  l'action  du  vide  ou  d'une  pression  très 
réduite,  il  a  amené  l'élimination  des  gaz  condensés. 

Fibres  textiles.  Poids  spécifiques. 

Coton  en  bourre i  ,50 

—    en  fils 1,51 

Laine  peignée. 1,30 

—     en  fils 1,30 

Soie  do  France  grège 1,33 

—  trame  grège 1,32 

—  décreusée,  1"  échcveau.  .  1,34 

—  décreusée,  2*  échcveau  .  .  1 ,34 

Soies  simples. 

Poids. 
Soies.  Pour  100.         spéciflques. 

Type  non  chargé  .  •  .  .  Perte .  4,43  1,33 

Charge  au  tannin.  .  .  .  Rendement  ....  47,88  1,37 

Charge  à  l'éUin —         ....  71,70  1,94 

Charge  mixte —         .  •  .  .  40,36  1,66 

(1)  Ac.  d,  «c,  CXIV,  424,  1892. 

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—  576  — 

Soies  cuites. 

Poids 

Soies.  Pour  100.  spérifiques. 

Type  non  chaîné  ....      Perte 25,72  1,34 

Charge  au  tannin.  ...         —    .  • 7,04  1,37 

Charge  à  TéUin Rendement 58,64  2,01 

Charge  mixte —         ....  32,82  1,60 

D'après  M.  de  Chardonnet,  la  méthode  de  M.  Vignon 
peut  être  utile  pour  des  comparaisons  commerciales,  mais 
elle  ne  donne  pas  la  densité  réelle  des  textiles  :  les  résul- 
tats sont  trop  faibles,  parce  que  Tair  n'est  pas  complè- 
tement éliminé  (et  il  ne  peut  l'être  en  quelques  minutes). 
Les  chiffres  de  M.  Léo  Vignon  sont  inférieurs  à  ceux  qui 
sont  connus  et  admis  (voir  VAnnuaiî^e  du  Bureau  des  Ltm- 
-i—  gttudes)  :  pour  le  coton,  M.  Léo  Vignon  trouve  1 ,50,  tandis 

que  le  chiffre  réel  est  1,95;  pour  la  laine,  M.  Léo  Vignon 
trouve  1,30,  tandis  que  la  densité  connue  est  1,61. 

Quant  à  la  soie,  M.  de  Chardonnet  emploie  la  méthode 
suivante  : 

Une  échevette  du  textile  essayé  est  coupée  en  tronçons  n*ayant  pas  plus  de 
1""  de  long,  et  cette  poussière  est  mise  en  suspension  sous  forme  d'un  léger 
nuage,  dans  une  solution  étendue  de  borotungstate  de  cadmium  (la  densité  de 
cotte  solution  doit  ôlre  voisine  de  celle  que  Von  cherche). 

On  place  le  tout  dans  le  vide,  on  agite,  on  laisse  rentrer  Tair,  et  on  recom- 
mence successivement  cette  opération  pendant  plusieurs  heures.  Quand  les 
fibrilles  sont  complètement  pénétrés  de  liquide,  on  ajoute  do  la  solution  con- 
centrée de  borotungstate  de  cadmium  ou  de  Teau,^  goutte  à  goutte,  jusqu*à  ce 
que  les  fibres  flottent  entre  deux  eaux.  On  laisse  alors  reposer,  on  corrige 

I  s*il  y  a  lieu  la  densité  du  liquide  avec  du  borotungstate  ou  de  Tcau,  et  on 

{  laisse  reposer  à  nouveau.  Quand  le  nuage  a  conservé  la  même  densité  partout 

pendant  plusieurs  heures,  on  filtre  à  Tabri  de  i'évaporation  et  on  prend  la  den- 

I  site  du  liquide  par  la  méthode  du  flacon,  densité  évidemment  égale  à  celle  du 

!  textile. 

I  La  densité  des  échantillons  essayés  a  été  trouvée  :  pour 

j  la  grège  1 ,66,  et  pour  la  soie  cuite  environ  1,43. 

I  D'après  M.  Vignon,  la  méthode  de  M.  de  Chardonnet 

comporte  plupieurs  causes  d'erreur  : 

I^  La  soie  n'est  pas  maintenue  dans  son  état  initial: 
elle  subit  des  opérations  mécaniques  qui  peuvent  modifier 
son  volume  ; 
2<»  Le  liquide  employé  (solution  aqueuse  de  borotung- 


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—  577  — 

State  de  cadmium)  n'est  pas  convenablement  choisi.  < 
sait,  en  effet,  que  la  soie  absorbe,  à  la  température  on 
naire,  les  sels  métalliques  dissous  dans  l'eau  ;  ceux-ci 
partagent  entre  la  soie  et  le  dissolvant. 

C'est  là  un  fait  général;  mais  voici  une  expérier 
directe  : 

L*auteur  a  préparé  uno  solution  aqncnso  de  borotungsiatc  de  cadmii 
de  densité  1,58. 

Cette  solution  a  été  partagée  en  trois  liqueurs  d'égal  volume.  L*uno  d*e 
a  été  conservée  comme  type,  Tautre  additionnée  de  10  p.  100,  en  poids, 
soie  grège;   la  troisième,  additionnée  de   10  p.  100,  en  poids,  de  soie 
creusée. 

Après  quelques  heures  de  contact,  en  vase  fermé,  à  la  température  oi 
naire,  les  liqueui*s  étant  à  leur  température  initiale,  il  a  déterminé  les  d 
sites  (après  séparation  de  la  soie).  Voici  les  résultats  : 

Liqueur  borotungstique  type 1,58 

—  -f  soie  grège 1,52 

—  -+-  soie  décreusée.  ...    1,55 

Les  solutions  baignant  la  soie  se  sont  appauvries.  La  soie  (!)  a  donc  f 
tout  ou  partie,  des  éléments  constitutifs  du  borotungstate  de  cadmium. 


BIBLIOGRAPHIE 

Notice  sur  Jean-Baptiste  FAUCHE,  pha?'macien-inspecte\ 
membre  du  Conseil  de  santé  de  F  armée  (2). 

Peu  d'officiers  ont  eu  une  carrière  aussi  mouvemeni 
que  Fauché.  Pendant  vingt  ans,  de  1795  à  1815,  il  n*a  i 
quitté  nos  troupes  en  campagne  ;  c'est  bien  de  lui  qu' 
pourrait  dire  ce  qu'écrivait  autrefois  des  pharmacie 
militaires  un  vétéran  des  guerres  de  la  République  et 
l'Empire  :  «  On  les  a  vus  souvent  seconder  sur  les  cham 

(1)  La  soie  grège  s'est  chargée  davantage  que  la  soie  décreusée. 

(2)  Les  pharmaciens-inspecteurs  qui  ont  siégé  au  Conseil  de  santé  des 
mécs  depuis  son  origine,  en  1772,  fnrent,  par  ordre  de  succession  :  Bai 
Parmentieh,    Laubert,    Fauché,   Bhault,    Thiriaux,    Poggiale,   Jeann 

GOULIER,   SCHMITT  et  MaRTY. 

Nous  donnerons  quelques  lignes  à  ceux  d'entre  eux  auxquels  le  Jour 
de  Pharmacie  n'a  pas  déjà  consacré  de  notice  biographique. 


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—  578  — 

de  bataille  les  t^hirurgiens  leurs  confrères  dans  le  pénible 
et  dangereux  exercice  de  leurs  fonctions.  Jamais  ils  n'ont 
refusé  le  poste  d'honneur,  soit  lorsqull  s'est  agi  dans  les 
retraites  d'assurer  le  service  des  hôpitaux  qu'on  devait 
abandonner  à  l'ennemi,  soit  lorsque  les  épidémies  offraient 
dans  ces  mêmes  établissements  des  chances  plus  meur- 
trières que  celles  des  combats  »  (i). 

Fauché  débute  aux  ambulances  des  armées  des  Pyrénées 
comme  pharmacien  sous-aide.  Le  personnel  pharmaceu- 
tique d'une  armée,  en  dehors  du  personnel  attaché  à 
l'administration  des  quartiers  généraux,  était  alors  pai'tagé 
en  divisions  qui  suivaient  les  divisions  du  corps  d'armée 
ou  faisaient  le  service  dans  les  hôpitaux  ambulants  établis 
à  la  suite;  il  y  avait  aussi  des  subdivisions  d'ambulance 
pour  les  colonnes  actives  (2).  Promu  aide-major  en  1803, 
Fauché  est  envoyé  au  camp  de  Boulogne,  puis  à  l'armée 
des  côtes  (1803-1805). 

De  janvier  1806  à  décembre  1808,  il  est  employé  à  la 
Grande  Armée  et  assiste  aux  batailles-  d'Iéna^  d'Eylau  et 
de  Friedland.  Il  suit  le  4*  corps  (Soult)  en  Espagne  avec  le 
grade  de  pharmacien-major,  prend  part  à  la  campagne  de 
Portugal  et  revient  en  Allemagne  pour  la  campagne  de 
Saxe  (1813),  qu'il  fait  en  qualité  de  pharmacien  principal, 
pharmacien  en  chef  du  4*  corps. 

En  mars  1815,  Fauché  est  affecté  à  l'armée  des  Alpes 
(Suchet)  et  enfin,  après  les  Cent  jours,  à  l'hôpital  militaire 
de  Lyon. 

L'intervention  de  la  France,  sollicitée  par  le  Congrès  de 
Vérone  en  faveur  de  Ferdinand  VII,  devait  le  ramener  une 

(1)  Y.  art.  Pharmacie  militaire  du  Dictionnaire  des  Se.  méd,,  t.  XLI, 
Paris,  1820. 

(2)  La  présence  da  pharmacien  dans  les  ambulances  a  toujours  été  reconnue 
nécessaire  au  bon  fonctionnement  du  service  de  santé.  Depuis  la  création  de 
nos  armées  permanentes  jusqu'à  la  fusion  des  médecins  et  des  chirurgiens  en 
t852,  les  ambulances  des  divisions  d'infanterie  ou  de  cavalerie  ne  compre* 
naient  que  des  chirurgiens  et  des  pharmaciens.  Il  n'y  avait  pas  de  médecins. 
A  partir  de  1852,  la  section  de  chirurgie  ayant  été  supprimée,  le  service  de 
pharmacie  y  reste  assuré  par  un  pharmacien  et  le  service  de  chirurgie  par  des 
médecins,  sans  tenir  compte  des  aptitudes  spéciales. 


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—  579  — 

seconde  fois  en  Espagne  avec  Tarmée,  qui  enlevait  le 
Trocadéro  le  31  juillet  1823  et  forçait  Cadix  à  capituler 
deux  mois  plus  tard.  Fauché  avait  été  nommé  pharmacien 
en  chef  de  cette  armée  le  27  janvier  1823.  Après  un  nouveau 
séjour  de  courte  durée  à  Lyon,  il  est  promu  au  grade  de 
pharmacien  inspecteur,  par  ordonnance  du  25  avril  1825,  et 
remplace  au  Conseil  de  santé  Laubert,  retraité  depuis  le 
11  avril.  Fauché  a  été  pharmacien  en  chef  des  Invalides 
tant  que  fut  en  vigueur  l'ordonnance  de  1831,  qui  arrêtait 
que  les  trois  inspecteurs  formant  alors  le  Conseil  de  santé 
des  armées  (Desgenettes,  Larrey  et  Fauché)  exerçaient  à 
THôtel  des  Invalides  les  fonctions  d'officiei^s  de  santé  en 
chef. 

Il  est  mort  subitement  à  Paris,  le  7  décembre  1839,  à 
rage  de  61  ans;  il  était  né  à  Agen  le  9  mai  1777. 

Dans  ses  nombreuses  campagnes  comme  dans  les  diffé- 
rents postes  qu'il  a  occupés,  Fauché  se  fit  remarquer  par 
retendue,  la  diversité  de  ses  connaissances  et  Tapplication 
qu'il  en  savait  tirer  pour  les  besoins  du  service  ;  c'est  ainsi 
qu'il  fixa  l'attention  du  maréchal  Soult,  qui  l'honora  de 
son  amitié. 

«  Nourri  de  fortes  études,  d'une  érudition  pi'ofonde  et 
variée,  parlant  la  plupart  des  langues  de  l'Europe,  tout 
travail  intellectuel  lui  était  facile:  tout  ce  qui  sortait  de  sa 
plume  portait  l'empreinte  de  la  lucidité  de  ses  pensées,  de 
la  rectitude  de  son  jugement.  Très  versé  dans  les  sciences 
naturelles,  la  botanique  avait  pour  lui  un  attrait  parti- 
culier. »  (Brault.) 

Fauché  à  collaboré  à  V Expédition  scientifique  deMorée  (1), 
entreprise  et  publiée  par  ordre  du  gouvernement.  Il  en  a 
rédigé  la  partie  botanique  en  commun  avec  Adolphe  Bron- 
gniart  et  Bory  de  Saint-Vincent  :  son  nom  reste  ainsi  dans 
la  science  qu'il  affectionnait. 

Il  a  présidé  la  Société  de  pharmacie;  il  était  com- 
mandeur de  la  Légion  d'honneur. 

(I)  VExpédition  scientifique  de  Morée  comprend  six  volumes,  parus  de 
1S31  à  1839  ;  trois  pour  les  sciences  physiques  et  trois  pour  Tarchilectui'^,  la 
sculpture,  les  inscriptions^  etc. 


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—  580  — 

Traité  général  de  la  vigne  et  des  vms  (1);  par  M.  Emile 
ViARD,  chimiste.  —  Le  Traité  général  des  vins,  imprimé  en 
1884  en  deux  éditions  consécutives,  est  épuisé  depuis  1888. 
L'auteur  a  résumé  tout  ce  qu'il  est  essentiel  de  connaître 
sur  cette  question.  L'article  de  bibliographie  placé  à  la  fin 
de  Touvrage  permettra  aux  viticulteurs,  négociants  en 
vins  et  chimistes  de  pouvoir  connaître  les  ouvrages  spé- 
ciaux sur  chacun  des  points  particuliers  qui  peuvent  les 
intéresser.  On  trouve  dans  ce  livre  la  description  des 
appareils  scientifiques  servant  à  l'étude  des  vins;  Ténu- 
mération  des  produits  servant  à  frauder  les  vins,  les 
méthodes  de  recherches  de  ces  produits,  enfin  des  notions 
précises  sur  la  fabrication  des  vins  de  raisins  secs,  le 
sucrage,  le  salage,  le  phosphatage  et  les  vignes  améri- 
caines. 

La  chimie  des  teinturiers;  par  M.  0.  Piéqubt  (2).  —L'au- 
teur n'a  pas  de  prétentions  scientifiques;  il  se  propose  — 
et  il  y  a  très  bien  réussi  —  d'être  utile  à  ceux  qui  étudient 
l'art  de  la  teinture  et  de  l'impression  sur  tissus,  ainsi 
qu'aux  praticiens  qui  tiennent  à  se  rendre  compte  des  opé- 
rations qu'ils  exécutent  et  qui  veulent  être  à  même  de 
résoudre  les  difficultés  qui  se  présentent. 

Les  planches  d'échantillons  qui  terminent  ce  livre  sont 
d'une  aide  précieuse  pour  l'explication  du  texte.  En 
somme,  c'est  un  livre  très  bien  compris,  dont  la  place  est 
marquée  dans  les  bibliothèques  de  technologie. 


Traité  de  ckitm'e  agricole;  par  M.  P.-P.  Dehérain  (3).  — 
Avertissement  de  l'auteur.  —  L'agriculture  transforme, 
à  l'aide  des  végétaux,  les  matières  minérales  en  matières 
organiques,  alimentaires  ou  industrielles. 

(1)  Dujardin,  rae  Pavée-au-Marais,  24  ;  1  yoI.  in-4%  1130  pages,  120  figures 
dans  le  texte. 

(2)  Louis  Cam  it,  libraire,  7,  quai  Voltaire,  1892,  Paris;  1  Tol.  in-4*, 
400  pages  contenant  120  échantillons  teints  et  imprimés  pour  cet  ourrage  avec 
l'indication  des  formules  employées. 

(3)  Un  Yol.  in-8%  avec  figures,  chez  M.  G.  Masson,  1892. 


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—  581  — 

La  chimie  agricole  étudie  cette  transformation. 

Elle  sait  que  la  plante  s'alimente  :  dans  Tair  d'acide  car- 
bonique, dans  le  sol  de  nitrates  et  de  matières  minérales, 
et  qu'avec  ces  substances  les  cellules  végétales  élaborent 
les  sucres  des  betteraves  ou  des  raisins,  la  fécule  des 
pommes  de  terre,  l'huile  du  colza  ou  des  olives,  l'amidon 
et  le  gluten  du  grain  de  blé,  et  comparant  ces  matières 
complexes  aux  aliments  dont  elles  dérivent,  elle  définit  la 
plante  :  un  appareil  de  réduction,  un  appareil  de  synthèses. 

De  réduction  :  nous  savons,  en  effet,  depuis  la  fin  du 
siècle  dernier,  que  les  feuilles  vertes  frappées  par  les  radia- 
tions solaires  dégagent  l'oxygène  de  l'acide  carbonique  et 
de  l'eau  et  transforment  ainsi  deux  substances  saturées 
d'oxygène  en  matières  combustibles  :  phénomène  gran- 
diose, car,  en  brûlant  de  nouveau,  ces  matières  combus- 
tibles engendrent  la  chaleur  qui  anime  tous  les  êtres  vivants 
et  toutes  les  machines. 

De  synthèse,  car  les  résidus  de  la  décomposition  de  l'a- 
cide carbonique  et  de  l'eau,  parfois  de  l'acide  azotique 
s'unissent,  puis  s'engageant  dans  une  série  de  combinai- 
sons successives,  s'écartent  davantage  à  chaque  étape  des 
formes  simples  de  la  matière  minérale.  Les  quatre  élé- 
ments constitutifs  des  principes  immédiats  :  carbone, 
hydrogène,  oxygène  et  azote,  forment  ainsi  dans  la  plante 
des  matières  innombrables  dont  quelques-unes  particuliè- 
rement précieuses  servent  d'aliments  aux  animaux. 

Nous  cherchons  dans  ce  volume  non  seulement  comment 
s'accomplit  cette  double  fonction  de  réduction  et  de  syn- 
thèses, mais  en  outre  comment,  à  l'aide  d'espèces  végétales 
appropriées  au  climat,  au  sol  travaillé  et  enrichi,  nous 
pourrons  obtenir  une  quantité  de  matière  organique  telle, 
que  sa  vente  couvrira  nos  dépenses  et  nous  laissera  un 
bénéfice. 

DIVISION  DE  L'OUVRAGE. 

Du  développement  des  végétaux.  —  De  la  germination»  £hoix  et 
évolution  des  graines.  Phénomènes  chimiques  de  la  germination.  Méthodes 
analytiques.  —  Assimilalion  du  carbone,  La  chlorophylle.  Décomposition 
de  l'acide  carbonique  par  les  plantes  vertes.  Conditions  nécessaires  à  la 


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—  582  — 

dëcomposilion  de  Tacide  carbonique  par  les  feuilles.  InAuenee  des  direrses 
radiations  lumineuses.  —  Assimitation  de  Vazote,  —  La  composition  mi- 
nérale des  végétaux.  —  Nutrition  minérale  des  plantes,  ~  Assimilation 
des  substances  minérales  par  les  plantes.  —  Respiration,  —  Principes 
imînédiats  contenus  dans  les  végétaux.  Hydrates  de  carbone.  Nalières 
ternaires  ne  présentant  plus  la  composition  des  hydrates  de  carbone.  Matières 
azotées.  —  Du  mouvement  de  l'eau  dans  la  plante.  Transpiration.  — 
Accroissement  et  maturation.  Développement  de  la  plante  herbacée.  Fécon- 
dation. Accumulation  des  réserves  solubles. 

La  terre  arable.  —  Formation  de  la  terre  arable,  —  Propriétés  phy- 
siques des  terres  arables,  —  Études  des  terres  au  laboratoire.  —  Analyse 
chimique  de  la  terre  arable.  —  Constitution  chimique  des  terres 
arables.  Matière  organique  de  la  terre  arable.  Formation  di's  nitrates  dans 
la  terre  arable.  De  Tacide  phosphorique  des  terres  arables.  Potasso  des 
terres  arables.  —  Propriétés  absorbantes  des  terres  arables.  Études  des 
eaux  de  drainage.  —  Stérilité  des  terres  arables.  —  Stérilité  due  ï  un 
mode  de  culture. 

Amendements  et  Engrais.  —  Amendements.  Amendements  calcaires. 
Marnes.  —  Chaux,  —  Tangues.  —  Du  plâtrage  des  terres  arables,  — 
Jachère,  —  Ècobuage,  —  Irrigations.  —  Engrais.    Engrais  végétaux. 

—  Engrais  d'origine  animale.  —  Guanos.  Débris  animaux.  —  Emploi 
agricole  des  matières  excrémentitielles.  —  Les  engrais  azotés  salins.  — 
Sulfate  d'ammoniaque  et  Nitrate  de  soude.  Sulfate  d'ammoniaqae.  Nitrate 
de  soude.  —  Fumier  de  ferme,  —  Gadoues,  Emploi  du  fumier.  Gadoues. 
Boues  de  ville.  —  Phosphates.  Historique  de  l'emploi  agricole  des  phos- 
phates. Phosphates  minéraux.  Phosphates  d'origine  animale.  Superphosphate. 
Emploi  des  engrais  phosphatés.  Emploi  des  phosphates  naturels.  Emploi  des 
superphosphates.  —  Engrais  de  potasse.  —  Chlorure  de  sodium.  —  Sul- 
fate de  fer.  —  Engrais  chimiques,  —  Commerce  et  analyse  des  engrais. 

—  Prix  et  valeur  des  engrais. 


SOMMAIRES  DES  PRINCIPAUX  RECUEILS  DE  MÉMOIRES  ORIGINAUX 


Comptes  rendus  de  TAcadémie  des  sciences,  4  avril  1892.  - 
P.  Bary  :  Indices  de  réfraction  des  solutions  salines.  —  P,  Cazeneuvc  : 
Sur  une  cétone  nitrée,  dérivée  des  camphosulfophénols.  —  Teissier,  Roux  el 
Pittion  :  Sur  une  nouvelle  diplobactérie  pathogène  retirée  du  sang  et  des 
urines  de  malades  affectés  de  la  grippe. 

—  11  avril  1892.  —  Berthelot  :  Recherches  sur  l'acide  sulfurique  et  ses 
sels.  —  Le  Verrier  :  Chaleur  spécifique  des  métaux.  —  Gorgen  :  Sur  la 
décomposition  du  permanganate  d'ai'gent  et  sur  une  association  particulière 
de  l'oxygène  avec  Toxyilc  d'argent. 


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—  583  — 

ânnalei  d^hygiène,  avril  189â.  —  VHâte  et  Vibert  :  Empoisonnement 
par  Taconitine. 

—  Mai  1892.  —  G.  Pdlé  :  La  ptitisie  des  faïenciers.  —  Leroux  :  Sanato-. 
riums  marins.   . 

Revue  d'hygiène,  mars  1892.  ~  W.  Douglas  Hogg  :  Hygiène  scolaire 
des  établissements  d'enseignement  secondaire  de  la  Grande-Bretagne  ;  la  pro- 
preté corporelle. 

Pharmaceutische  Zeitung,  XXXVII,  mars  et  avril  1892.  —  D'  Kobbe  :  '  .V^!p 

Sur  la  recherche  du  plomb  dans  les  alcalis  caustiques.  —  D'  Siemens  :  Cul-  '!;H 
ture  pure  des  bactéries.  —  E.  Polenske  :  Composition  chimique  de  plusieurs             '         '^.->^ 

conservateurs   de   viandes  nouvellement   introduits   dans  le  commerce.  —  -^^ 

Th.  Salzer  :  Sur  les  causes  de  la  coloration  en  rouge  du  sirop  d'iodure  de  fer.  -  *  »S 
—  0.  Hesse  :  Sur  la  psoudo-tropine.  —  D'  Schlicht  ;  Sur  la  myrosine.  — 
M,  Freund  :  Essai  du  chlorydrate  d'hydrastinine. 


Pharmaceutische  Gentralhalle,  XIII,  mars  et  avril  1892.^  H.  Bomtrûger  : 
L'acide  nitreux  employé  comme  désinfectant.  —  G.  Ambûhl  :  Recherche  de 
l'arsenic  en  médecine  légale.  —  IV.  Kinzel  :  Essai  du  baume  du  Pérou.  — 
Marpmann  :  Emploi  du  réfractomètre  dans  Texamen  des  produits  alimentaires. 
—  Vulpius  :  Sur  l'uréthanc.  —  IV.  Braeutigam  :  Sur  l'origine  des  flocons 
se  produisant  dans  la  liqueur  de  Fowler. 


Pharmaceutiiche  Poit,  XXY,  mars  et  avril  1892.  —  M,  Maisch  c 
Drogues  mexicaines  végétales.  —  Ad.  Jolies  :  Recherche  et  dosage  de  l'acé- 
tone dans  Turinc.  —  W.  Fosse k  :  Sur  le  castoreum. 


Pharmaceutische  Zeitschrift  far  Russland,  XXXI,  inai*s  et  avril  1892. 
—  A,  Tichomirovo  :  La  culture  et  la  préparation  du  thé  à  Geylan,  à  Java  et 
en  Chine.  —  Léonid  Volpjan  :  Procédé  de  préparation  du  cymol  optique- 
ment inactif  de  l'essence  de  cumin. 


Archiv  der  Pharmacie  [3],  XXX,  fasc  1, 15  mars  1892.  —  A,  Flûcki- 
ger  :  Remarques  sur  le  Kamala  et  le  Waras.  —  K.  Lendrich  :  Contribution 
k  l'étude  des  principes  immédiats  contenus  dans  le  Menyanthes  trifoliala  et 
VErythraea  Centaurium,  —  A.  Soldaini  :  Sur  les  alcaloïdes  du  Lupinits 
albus.  —  H.  Beckurts  et  W.  Bruche  :  Recherches  expérimentales  sur 
Tessai  des  résines  et  des  baumes. 


VARIETES 

M.  Planchon  a  annoncé  au  conseil  général  des  facultés 
le  don  fait  à  TÉcole  de  pharmacie,  par  un  généreux  ano- 


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—  584  — 

nyme,  d'une  somme  destinée  à  soutenir  un  ou  deux  élèves 
méritants  au  point  de  vue  des  éludes. 


Pharmacie  militaire.  —  Mutations  :  Par  décision  ministérielle  du 
i7  mai  1892,  M.  Mangct,  pharmacien-major  de  deuxième  classe  k  la  phar- 
macie centrale,  à  Paris,  est  désigné  pour  les  hôpitaux  militaires  de  la  dÏTi- 
sion  d'Alger. 

M.  Bodard,  pharmacien  aide-major  de  première  classe  aux  hôpitaux  mili- 
taires de  la  division  d*Algcr,  est  désigné  pour  la  pharmacie  centrale  à  Paris. 


FORMULAIRE 

Le  pansement  salolô  des  brûlures  (1).  —  A.  Brûlures  légères  super- 
ficielles et  peu  étendues.  —  Se  contenter,  de  temps  en  temps,  de  poudrer 
leur  surface  avec  le  talc  salolé  : 

Talc  pulvérise 9  parties. 

Salol  pulvérisô 1      — 

B.  Brûlures  du  second  degré,  -^  On  prescrira  le  pansement  salolé  d'après 
la  technique  sulyaote  : 

!•  Désinfection  de  la  plaie  et  du  voisinage  par  des  lotions  avec  la  solution 
tiède  de  sublimé  à  deux  pour  mille. 

2»  Immédiatement  après,  assèchement  des  surfaces  avec  l'ouate  hydrophile, 
puis  onctions  avec  la  pommade  suivante  au  moyen  d'un  tampon  de  la  même 
ouate  : 

Vaseline 40  grammes. 

Salol 5       _ 

3"  Recouvrir  d'une  couche  d'ouate  salolée,  humectée  d'eau  préalablement 
bouillie,  et  disposée  en  forme  de  minces  gâteaux. 

4"  Terminer  le  pansement  par  une  feuille  de  gulta-percha  laminée  ou  de 
taffetas  caoutchouté  ;  enfin,  bandage  contentif  et  modérément  compressif. 

On  renouvellera  ce  pansement  tous  les  deux  jours  et  avec  les  mêmes  pré- 
cautions antiseptiques. 


(1)  Moniteur  thérapeutique. 


Le  Gérant  :  G.  MASSON. 

I-ARIS.  —  IMP,  c.   Ui  RFON  ET  E.  FULMIUKIOR,    AOB  RAONB,  M. 


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—  585  — 


TRAVAUX   ORIGINAUX 


Bactériologie  et  th&apeutïque  (1);  par  M.  A.  Charrin. 

Plus  d'une  fois  on  a  reproché  aux  doctrines  micro- 
biennes leur  impuissance  à  modifier,  à  faire  progresser  la 
thérapeutique  médicale.  La  légitimité  de  pareils  reproches 
ne  semble  pas  établie. 

Sans  doute  il  y  a  loin  du  chemin  parcouru  par  la  chi- 
rurgie, par  l'obstétrique,  aux  tentatives  de  la  pathologie 
interne.  Ce  n'est  point  un  motif  suffisant  pour  s'abandon- 
ner aux  récriminations,  aux  railleries.  Qu'on  formule  des 
regrets,  des  désirs,  des  espérances,  cette  manière  d'agir 
n'a  rien  d'illicite.  Mais,  pourquoi  critiquer,  ou,  plutôt,  de 
quel  droit?  Quand  donc  les  niicrobiologistes  ont-ils  pris 
l'engagement  d'améliorer,  de  guérir,  à  un  instant  donné, 
des  maux  jusque-là  incurables? 

Les  théories  de  l'heure  présente  recherchent  les  causes 
morbides;  elle  les  isolent,  les  précisent,  puis  les  mettent 
Cil  conflit  avec  l'organisme,  étudiant  ensuite  les  conditions 
qui  accélèrent  ou  retardent  la  marche  de  ce  conflit,  les  cir- 
constances qui  conduisent  à  la  défaite  ou  au  triomphe  de 
l'économie.  La  connaissance  du  mécanisme  de  l'attaque, 
comme  de  la  défense,  autrement  dit,  la  palhogénie,  voilà 
une  des  principales  de  leurs  préoccupations.  Toutefois, 
cette  pathogénie  porte  aussi  bien  sur  la  fin  de  la  maladie 
que  sur  sou  commencement;  elle  vise,  autant  et  plus,  la 
terminaison  heureuse  que  la  mort  elle-même. 

Ceux  qui  s'occupent  de  ces  questions  savent  l'hommage 
rendu  par  Lister  à  Pasteur.  Ils  savent  que  la  révolution 
accomplie  dans  l'art  des  opérations  découle  des  doctrines 
parasitaires;  sur  ce  sujet,  aucune  contestation  ne  saurait 

(1)  Dans  un  journal  de  chimie,  de  pharmacie,  les  questions  de  thérapeu- 
tique, surtout  de  thérapeutique  générale,  ne  nous  paraissent  point  déplacées. 

Journ.  de  Pbgrm.  et  de  Ch'm.,  5'  séhb,  t.  XXV.  (15  juin  1892.)  38 


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—  586  — 

s'élever-  Si  quelques  erreurs  se  glissent  dans  des  mé- 
moires, dans  des  discussions,  le  fait  importe  peu.  L'his- 
toire scientifique  de  ce  temps  saura  toujours  constater  que 
la  lumière  est  sortie  du  laboratoire  ;  elle  saura  proclamer 
que  si  les  séreuses,  la  moelle,  le  cerveau,  le  foie,  la  rate, 
le  rein,  ne  sont  plus  intangibles,  c*est  que  la  bactériologie 
est  née. 

Malheureusement,  les  problèmes,  lorsqu'on  entre  dans 
la  médecine  vi'aie,  deviennent  singulièrement  complexes. 
Attaquer  l'ennemi  dans  l'intérieur  d'une  articulation,  d'un 
ganglion,  est  autrement  aisé  que  d'aller  le  réduire  au  sein 
des  alvéoles  pulmonaires.  Les  expérimentateurs  n'ont,  du 
reste,  pas  besoin  qu'on  leur  signale  les  obstacles.  Plus  que 
beaucoup  d'autres,  ils  ont  personnellement  mesuré  les  déli- 
catesses des  réactions  des  exigences  de  la  cellule.  Les 
travaux  auxquels  ils  se  sont  livrés,  relativement  aux 
bacilles,  ne  leur  ont  point  empêché  d'apprendre  ce  qu'était 
le  patient.  Ils  ne  se  dissimulent  nullement  que  la  tâche  a 
accomplir  est  immense,  si  on  la  compare  à  ce  qui  a  été 
résolu.  Néanmoins,  ils  supposent  que  la  marche  en  avant 
est  possible;  en  dehors  des  tenlations,  des  séductions,  des 
attractions,  qu'exerce  la  vérité  à  découvrir,  des  acquisi- 
tions, dont  la  modestie  n'exclut  pas  la  solidité,  autorisent 
l'espérance. 

Parmi  les  infections,  il  en  est  qui,  dès  le  début,  sont  cl 
demeurent  locales.  Il  en  existe  d'autres,  d'abord  canton- 
nées dans  une  région,  plus  tard  répandues  dans  l'organisme 
entier.  Dans  un  troisième  groupe  se  rangent  celles  qui,  de 
suite,  occupent  tout  l'être  vivant,  restant  telles  jusqu'à  la 
fin.  Quelquefois,  elles  abandonnent  la  grande  circulation 
pour  se  limiter  à  un  foyer  plus  ou  moins  important. 

Certes,  la  clinique  n'a  pas  attendu  les  enseignements 
contemporains  pour  conseiller  la  destruction  des  plaques 
diphtéritiques.  Pourtant,  les  découvertes  de  ces  dernières 
années  n'ont  pas  nui,  estimons-nous,  à  la  thérapeutique 
de  ce  terrible  mal.  Jadis,  on  ne  savait  trop  quel  était  l'élé- 
ment qui,  au  cours  de  cette  affection,  était  capable  de  se 
disperser.  Assurément  »  on  accusait  le  virus;  mais,  en 


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—  587  — 

quoi  consistait  ce  virus?  La  répouse,  naguère  encore, 
manquait  de  précision. 

Actuellement,  nous  possédons  une  notion  positive.  Le 
bacille  de  Lôlïler,  la  chose  n'est  plus  à  prouver,  passe  rare- 
ment dans  le  sang,  chez  Thomme  du  moins.  Fixé  le  plus 
ordinairement  sur  la  muqueuse  pharyngienne,  il  sécrète 
là  des  corps  toxiques;  ces  corps,  emportés  par  le  torrent 
circulatoire,  vont  au  loin  provoquer  des  accidents,  du 
délire,  des  paralysies,  de  la  fièvre,  de  l'albuminurie,  etc.  ; 
en  outre,  ils  franchissent  l'émonctoire  rénal.  Détruisez 
Tagent  producteur,  le  produit  nocif,  naturellement,  ne 
tardera  pas  à  disparaître. 

Éclairé  par  ces  découvertes,  le  médecin  attaquera  plus 
vivement,  plus  fréquemment,  le  germe  pathogène.  Il 
demandera  à  des  expériences,  poursuivies  m  vitro,  quels 
sont  les  antiseptiques  les  plus  meurtriers  pour  ce  germe; 
puis,  armé  de  ces  antiseptiques,  il  interviendra  d'autant 
plus  volontiers  qu'il  comprendi'a  mieux  Tutilité  des 
moyens  qu'il  met  en  œuvre. 

Des  recherches,  toutes  nouvelles,  ont  montré  que  les 
toxines  s'échappaient  par  les  urines,  le  lait,  les  fèces,  etc.  ; 
que,  d'autre  part,  le  foie  paraissait  exercer,  à  leur  endroit, 
un  pouvoir  d'arrêt,  de  transformation,  de  destruction. 
Tenter,  pour  ainsi  dire,  des  lavages  de  la  circulation, 
comme  l'avaient  entrepris,  sans  grand  résultat,  conve- 
nons-en, Dastre  et  Loye;  pousser  à  la  diurèse;  activer  le 
jeu  de  la  cellule  hépatique,  en  luttant  contre  l'hyperther- 
mie,  en  administrant  des  générateurs  de  glycogène;  telles 
seront  les  légitimes  conclusions  pratiques  de  ces  données 
qui  datent  d'hier. 

Que  nous  enseigne,  en  effet,  l'analyse  des  facteurs 
naturels  de  guérison?  Elle  nous  enseigne  que  l'économie 
livre  combat  aux  ferments  figurés  à  l'aide  de  ses  cellules, 
âTaide  de  ses  humeurs;  elle  nous  enseigne  qu'elle  neu- 
tralise, métamorphose,  annihile,  un  peu  partout,  particu- 
lièrement dans  des  plasmas  microbicides ,  antitoxiques, 
dans  des  viscères,  les  poisons  nés  de  nos  organites,  plus 
encore  de  nos  envahisseurs;  elle  les  élimine;  elle  élimine 


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—  588  — 

môme  quelques-uns  de  ceux  qui  les  ont  engendrés.  Pour 
se  conduire  scientifiquement,  calquer  sa  conduite  sur 
cette  physiologie  pathologique  n'est  pas  chose  indifférente. 

En  ce  qui  concerne  le  mode  de  sortie  des  sécrétions  bâclé- 
Tiennes,  nous  ignorons  si,  à  chaque  instant,  elles  n'em- 
pruntent pas  d'autres  voies  que  le  rein;  nous  ignorons 
si,  dans  nombre  de  cas,  elles  ne  passent  pas  au  travers  de 
Fintestin,  de  la  peau,  du  poumon.  Aussi,  convienl-il  tîe  ne 
point  en  appeler,  à  la  légère,  aux  procédés  de  vicariance. 
Ces  procédés  ne  sont,  d'ailleurs,  pas  toujours  exempts  de 
dangers.  Le  plus  habituellement,  on  aboutit,  quand  on  en 
use,  à  expulser  des  quantités  d'eau  plus  ou  moins  consi- 
dérables. Supposez,  pour  des  motifs  d'ordre  anatomique, 
d'ordre  physiologique,  que  cette  eau  n'ait  pu  emporter 
avec  elle  les  substances,  causes  des  symptômes,  généra- 
trices des  lésions,  elle  fera  défaut  lorsque,  plus  tard,  on 
s'efforcera  de  dissoudre  ces  substances,  aQn  de  les  con- 
duire dans  la  vessie.  * 

Il  n'est  pas  jusqu'aux  altérations,  dont  le  point  de  départ 
n'a  rien  de  commun  avec  les  bactéries,  qui  ne  puissent 
-  bénéficier  d'un  traitement  germicide. 

Le  mercure,  chacun  le  sait,  absorbé  soit  par  le  tube  di- 
gestif, soit  parle  tissu  sous-cutané,  etc.,  détermine  parfois 
une  stomatite  des  plus  violentes.  Or,  il  est,  à  l'heure  pic- 
sente,  clairement  démontré  que  des  lavages,  dirigés  contre 
les  para.sites  de  la  cavité  buccale,  empêchent  le  développe- 
ment de  ces  inflammations,  les  atténuent  notablement. 
L'élément  chimique,  en  effet,  amollit  la  muqueuse,  au 
besoin,  crée  des  ulcérations  légères;  en  présence  de  ces 
désordres,  au  contact  de  ces  membranes  en  souffrance, 
les  ferments  figurés  entrent  en  scène.  Le  mal,  toxique 
dans  ses  origines,  devient  infectieux;  sa  gravité  dépend 
de  ce  facteur  surajouté. 

Au  centre  des  foyers  de  suppuration,  de  sphacèie,  l'in- 
tervention du  sublimé,  de  l'acide  phénique,  est  prom|-te- 
ment  couronné  de  succès,  si  ces  foyers  sont  superficieU.  si 
leur  situation  permet  d'agir  directement,  comme  le  phé- 


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—  589  — 

nomène  a  lieu  dans  un  bouillon  de  culture,  si,  surtout,  le 
système  attaqué  est  sans  importance  capitale  pour  le  fonc- 
tionnement régulier  de  l'économie,  car,  ce  sublimé,  en 
particulier,  nous  Tavons  prouvé,  peut  mettre  nos  tissus 
en  infériorité  de  résistance.  Ces  conditions  de  réussite  se 
réalisent,  à  propos  des  abcès  des  membres,  à  propos  des 
amygdalites,  des  otites,  de  quelques  arthrites,  lésions 
qu'on  limite,  qu'on  détruit,  etc.  Il  est  inutile,  croyons- 
nous,  de  dresser  une  liste,  qu'il  serait  aisé  de  rendre 
interminable. 

Au  nombre  des  notions  les  plus  fécondes  de  la  moderne 
pathologie,  il  n'est  que  juste  d'inscrire  cellç  des  associa- 
tions microbiennes. 

Un  enfant  est  conduit  à  l'hôpital  pour  une  rougeole,  il 
guérit  et  prend  une  scarlatine.  Crtte  scarlatine,  à  son  tour, 
touche  à  son  déclin;  une  diphtérie  survient,  le  patient 
succombe.  Un  dothiénenlérique  achève  sa  convalescence, 
tout  danger  paraît  écarté;  soudain,  çà  et  là,  le  pus  se  col- 
lecte; une  pyohémie  emporte  le  malade.  Des  accidents 
analogues  peuvent  faire  suite  à  une  pneumonie,  à  une 
cystite,  à  une  hydronéphrose,  à  une  métrite,  etc. 

Si  l'affirmation  de  Pasteur,  à  savoir  que  nos  milieux 
intérieurs  sont  privés  de  microbes,  est  vraie  dans  la  majo- 
rité des  cas,  du  moins  à  l'état  de  santé,  il  n'en  est  point 
exactement  ainsi,  lorsque  le  froid,  la  faim,  le  surmenage, 
le  choc,  etc.,  lorsque  des  troubles  morbides  ont  perturbé 
l'organisme.  A  ce  moment,  les  agents  qui  peuplent  nos 
revêtements  cutanés  etmuqueux,  ceux  qui,  en  particulier, 
vivent  dans  le  canal  de  la  digestion,  font  effraction,  n'ayant 
plus  en  face  d'eux  que  des  cellules  affaiblies,  dont  les 
qualités,  physiques  autant  que  chimiques,  sont  insufli- 
sanles.  En  outre,  les  humeurs,  au  sein  desquelles  vivent 
nos  propres  organites,  ont,  de  leur  côté,  subi  des  change- 
ments favorables  à  nos  adversaires.  De  là,  la  fréquence  de 
ces  additions  successives  de  virus  différents;  de  là,  ces 
combinaisons,  ces  alliances;  de  là,  leur  rôle  immense;  de 
là,  leur  puissance. 


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—  590  — 

Or,  d'où  partent  ordinairement  ces  bactéries  auxiliaire?, 
si  ce  n'est  de  nos  surfaces  extérieures,  ou,  plus  encore, 
intérieures,  si  ce  n'est  de  l'intestin.  Dès  lors,  vous  sai- 
sissez la  portée  de  toute  thérapeutique,  qui  parviendra  à 
supprimer  ces  ferments,  à  diminuer  leur  nombre,  à  res- 
treindre leur  sécrétion  ;  ces  sécrétions  facilitent  le  jeu  de 
divers  agents,  des  pyogènes  spécialement. 

C'est  là  un  des  buts  poursuivis,  depuis  quinze  ans  environ, 
par  le  professeur  Bouchard.  Avec  le  charbon  en  poudre, 
il  a  réussi  à  fixer  quelques-uns  des  produits  de  ces  fermen- 
tations abdominales.  Avec  Tiodoforme,  le  naphtol,  le  salol, 
il  s'est  attaqué  à  ces  ferments  eux-mêmes. 

Pour  tenter  cette  thérapeutique,  certaines  conditions 
sont  requises.  Naturellement,  il  est  nécessaire  de  recourir 
à  des  corps  doués  de  prdî)riétés  contraires  à  la  pullulation. 
au  fonctionnement,  à  l'existence  des  infiniment  petits  ;  il 
est,  de  plus,  indispensable  que  ces  corps  soient  insolubles, 
ou  peu  s'en  faut.  Imaginez,  en  effet,  qu'ils  ne  le  soient  pas. 
A  peine  auront-ils  pénétré  dans  le  duodénum,  dans  le  jéju- 
num, qu'ils  s'en  échapperont.  De  la  sorte,  ils  pourront 
nuire  au  bulbe,  à  la  moelle:  de  la  sorte,  ils  agiront,  à  la 
rigueur,  sur  les  parasites  de  l'œsophage,  de  l'estomac, 
mais,  jamais,  ils  n'influenceront,  à  un  degré  quelconque, 
ceux  de  l'intestin  grêle,  ceux  du  gros  intestin.  En  dernier 
lieu,  ces  substances  doivent  être  introduites  par  doses 
fractionnées,  répétées;  suivant  le  mouvement  de  la  couche 
semi-liquide  qui  tapisse  la  muqueuse,  elles  cheminent  avec 
cette  couche.  Or,  si  vous  faites  ingérer,  en  une  seule  fois, 
2«''  de  bétol,  par  exemple,  il  arrivera  qu'à  Tinstant  où 
cette  masse  atteindra  le  colon  descendant,  depuis  long- 
temps déjà,  les  germes  des  quatre  cinquièmes  supérieurs 
n'auront  plus,  à  leur  contact,  la  moindre  parcelle.  Inver- 
sement, quand  vous  divisez  vos  2»''  en  six,  huit,  dix 
doses,  administrées  les  unes  après  les  autres,  à  deux 
ou  trois  heures  d'intervalle,  un  moment  viendra,  où,  d'une 
extrémité  à  l'autre,  l'antiseptique  sera,  pour  ainsi  dire, 
étalé.  La  conséquence,  facile  à  apercevoir,  sera  une  atté- 


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—  591  — 

nuatioii  notablement  plus  forte,  puisque  le  microbe  aura 
été  soumis,  avec  beaucoup  plus  de  persistance,  au  pouvoir 
de  la  matière  destinée  à  le  combattre. 

C'est  à  des  éléments  de  même  ordre,  utilisés  dans  les 
mêmes  conditions,  qu*il  conviendra  de  s'adresser  pour 
essayer  des  injections  curatives  dans  les  séreuses  enflam- 
mées, dans  la  plèvre,  dans  les  synoviales,  dans  le  péri- 
toine, dans  certaines  cavités,  dans  les  kystes  hydati- 
ques,  etc.  Par  ce  procédé,  aucun  empoisonnement  n'est 
possible;  par  ce  procédé,  le  remède,  grâce  à  son  manque 
de  solubilité,  demeure  là  où  réside  l'ennemi. 

{A  suivre.) 
EllRATUM 

Dans  notre  dernière  revue  médicale,  sur  la  vie  des  microbes  (1),  il  est  ques- 
tion de  cristaux  d'oxalate  d'ammoniaque,  cristaux  extraits  des  cultures  du  bacille 
pyocyanique.  —  11  est  bon  de  noter,  à  ce  sujet,  que,  dans  ces  cultures, 
c'est  du  bicarbonate  qui  existe  en  réalité;  la  transformation,  purement  artifi- 
ciel e,  a  lieu,  en  dehors  du  bouillon  où  a  fonctionné  ce  bacille,  pour  les 
besoins  d'une  conservation  plus  facile. 


Sur  la  conservation  des  solutions  de  métaphénylènediamme 
pour  la  recherche  des  azotites  et  de  teau  oxygénée;  par 
M.  G.  Denigès. 

Le  métaphénylènediamine ,  libre  ou  combiné  aux 
acides,  est  comme  on  le  sait  depuis  les  travaux  de  Griess, 
un  réactif  extrêmement  sensible  pour  déceler  et  aussi  pour 
doser  les  azotites. 

Il  présente  sur  les  indicateurs  iodurés,  tels  que  l'iodure 
de  zinc  amidonné  (Trommsdorf),  l'avantage  d'être  absolu- 
ment spécifique,  c'est-à-dire  de  n'être  influencé  en  milieu 
acide  que  par  l'acide  azoteux. 

Ce  même  composé,  ainsi  que  je  l'ai  indiqué  (2)  et  comme 
l'a  confirmé  depuis  M.  Cazeneuvc  (3),  qui  Ta  appliqué  fort 
ingénieusement  à  la  démonstration  des  propriétés  oxy- 

(1)  Joum,  de  Pharm.  et  de  Chim.y  i"  et  15  mai  1892. 

(2)  Bull,  de  la  Soc.  chim  ,  3"  série,  tome  V,  p.  293. 

(3)  Bull,  de  la  Soc.  chim.^  3"  série,  tome  V,  p.  855. 


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-^  592  — 

dantes  du  noir  animal,  est  également  un  réactif  spécifique 
d'une  très  grande  sensibilité  pour  l'eau  oxygénée  lors- 
qu'on opère  en  milieu  ammoniacal. 

La  difficulté  qui  s'est  toujours  présentée  pour  le  méla- 
phénylènediamine  est  la  rapidité  avec  laquelle  il  s'allère 
en  solution  aqueuse  ou  alcoolique;  c'est  la  principale 
cause  qui  a  empêché  jusqu'ici  son  emploi  d'être  généralisé 
autant  qu'il  le  mériterait. 

Après  de  nombreux  essais,  je  suis  arrivé  à  la  conserva- 
lion  presque  indéfinie  des  solutions  de  ce  corps  en  me 
servant  du  procédé  suivant  : 

2«'  de  chlorhydrate  de  métaphénylènediamine  sont  dis- 
sous dans  100**^  d'ammoniaque,  la  dissolution  se  fait  très 
facilement;  on  la  met  dans  un  flacon  bouché  à  l'émeriet 
on  l'additionne  de  5»'  de  noir  animal  pulvérisé  ordinaire, 
puis  on  agite  vivement  pendant  quelques  instants.  Od 
laisse  déposer,  on  renouvelle  cette  agitation  d'heure  en 
heure  à  trois  ou  quatre  reprises  et  on  laisse  reposer  jus- 
qu'au lendemain. 

Au  bout  de  ce  temps  le  noir  est  complètement  réuni  au 
fond  du  flacon  et  la  liqueur  surnageante  est  en  général 
suffisamment  décolorée  pour  l'usage;  si  elle  ne  l'était  pas 
on  recommencerait  la  série  d'agitations  de  la  veille  et  on 
aurait  au  bout  de  quelques  heures  de  repos  une  solution 
à  peu  près  incolore. 

Cette  liqueur  se  conserve  indéfiniment  si  on  a  soin  de 
la  laisser  en  présence  du  noir  qui  a  servi  à  la  clarifier.  Ce 
noir  ne  gêne  en  rien  la  prise  d'essai  de  la  solution  qu'on 
prélève  pour  l'usage  avec  une  pipette. 

Il  est  aisé  de  constater  que  la  liqueur  soutirée  du  flacon 
est  d'une  limpidité  parfaite.  Pour  l'emploi,  s'il  s'agit  de 
rechercher  Veau  oxygénée,  on  prélève  avec  la  pipette  \^^  ou 
2"  de  réactif  (f  u'on  met  dans  un  tube  avec  quelques  gouttes 
du  liquide  dans  lequel  on  recherche  H*0*,  on  porte  à 
l'ébullition  quon  maintient  au  moins  une  minute  et  l'on 
obtient  une  coloration  bleue  dont  l'intensité  est  propor- 
tionnelle à  la  dose  d'eau  oxygénée  et  qui  est  encore  per- 
ceptible, mais  après  deux  minutes  d'ébuUition  lorsque  ce 


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-^  593  — 

corps  ne  se  trouve  qu'à  la  dose  de  quelques  milligramn 
par  litre. 

Cette  coloration,  ainsi  que  l'indique  ma  première  n 
[loc,  cil.]  passe  au  rouge  par  addition  d'un  peu  de  soude 
de  potasse. 

Pour  rechercher  Vacide  azoteux,  on  met  dans  un  tub 
essais  de  fort  diamètre  et  assez  long,  5  gouttes  de  réa( 
et  5"  d'acide  sulfurique  à  I/IO  en  volume;  le  mélange 
doit  pas  se  colorer.  On  y  ajoute  100*^«  de  l'eau  à  examin 
on  agite  et  on  porte  au  bain-marie  bouillant  pendant  ci 
minutes  ;  au  bout  de  ce  temps  une  coloration  jaune,  si 
tout  apparente  en  regardant  dans  l'axe  du  tube,  indiqu< 
la  présence  des  azotites. 

Pour  le  dosage  colorimétrique,  on  fait  un  essai  comi 
ratif  dans  les  mêmes  conditions  avec  même  dose  de  réa( 
et  d'eau  distillée  et  on  ajoute  goutte  à  goutte  dans  le  ti 
témoin  une  solulion  titrée  de  nitrite  jusqu'à  colorati 
identique  dans  les  deux  tubes. 

Après  l'emploi  du  réactif  le  flacon  sera  bouché  de  ne 
veau  et  son  contenu  agité  avec  le  noir  qu'il  surnage,  p 
abandonné  à  liii-méme:  au  bout  de  peu  de  temps  de  re] 
il  sera  absolument  limpide  et  prêt  à  servir  de  nouve; 
'  On  avait  déjà  conseillé  l'emploi  du  noir  animal  pour 
décoloration  des  solutions  aqueuses  de  métaphényléi 
diamine,  mais  ces  solutions  ne  se  décolorent  que  lo 
qu'elles  sont  récentes  et  encore  au  bout  de  quelques  joi 
elles  brunissent  et  ne  sont  plus  susceptibles  de  décolo 
tion  même  par  un  contact  prolongé  avec  le  noir. 

Quant  aux  solutions  ammoniacales,  M.   Cazeneuve 
montré  qu'elles  bleuissent  très  vite  au  contact  du  charl 
animal;  d'ailleurs  au  bout  d'un  jour,  de  deux  jours 
plus  elles  deviennent  spontanément  bleues  même  en!'; 
sence  de  noir. 

On  voit  dope  qu'il  est  impossible  de  conserver  avec 
sans  noir  animal  les  solutions  aqueuses  ou  alcooliques 
métaphénylènediamine. 

Les  solutions  dans  l'ammoniaque  se  conservent  au  c( 
traire  très  bien  en  observant  les  indications  qui  vienn< 


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—  594  -r 

d'être  données,  mais  à  la  condition  que  le  titre  de  ces  solu- 
tions ne  dépasse  pas  2  à  3  parties  de  métaphénylène,  pour 
100  parties  d'ammoniaque. 

Nous  pensons  que  la  méthode  nouvelle  indiquée  ici  pour 
arriver  à  cette  conservation  pourra  rendre  quelques  ser- 
vices et  répandre  encore  davantage  l'usage  d'un  réactif  si 
caractéristique  et  si  facile  à  employer. 


Expérience  complémentaire  sur  la  recherche  loxicologique  du 
phosphore  par  la  méthode  de  Blondlot  et  Dusa7*t  ;  par  M.  G. 
Dënigès. 

La  méthode  si  élégante  de  Blondlot  et  Dusart  pour  la 
recherche  toxicologique  du  phosphore  peut  être  complétée 
par  l'expérience  suivante,  très  facile  à  pratiquer  et  qui 
conduit  à  des  résultats  aussi  rigoureux  que  sensibles. 

Ij'hydrogène  phosphore  qui  se  forme  dans  l'appareil 
des  auteurs  précités,  donne  comme  produits  de  combus- 
tion, de  l'eau  et  de  l'acide  phosphorique.  Or  ce  dernier 
corps  peut  être  retenu  au  moment  même  de  sa  fomuation 
par  une  goutte  d'eau  dont  on  aura  imbibé  l'extrémité  d'une 
baguette  de  verre  avec  laquelle  on  coupera  la  flamme  de 
l'appareil. 

8i  la  dose  de  phosphore  est  appréciable,  il  suffira  d'une 
minute  au  plus  de  contact  avec  la  flamme  pour  obtenir 
des  cristaux  jaunes  de  phosphomolybdate  d'ammoniaque, 
d'aspect  caractéristique,  en  trempant  la  partie  mouillée  de 
la  baguette  dans  quelques  gouttes  d'une  solution  azotique 
de  molybdate  d'ammoniaque  qu'on  chauffera  ensuite 
pendant  quelques  instants  au  bain-marie  dans  un  petit 
tube. 

Lorsque  la  quantité  de  phosphore  est  infinitésimale  il 
est  préférable  de  diriger  la  flamme  sur  la  pointe  humectée 
d'eau  d'un  tube  de  verre  d'un  demi-centimètre  au  plus  de 
diamètre,  courbé  en  V  et  dans  lequel  passe  un  courant 
continu  d'eau  froide. 

L'eau  produite  par  la  combustion  du  gaz,  en  se  conden- 


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—  595  — 

sant  sur  une  surface  constamment  refroidie,  enlraînei 
Tacide  phosphorique  dont  la  solution  sera  recueillie  dar 
un  verre  placé  au-dessus  du  V.  Quand  on  aura  un  dem 
centimètre  cube  environ  de  cette  eau  de  condensation,  o 
l'introduira  dans  un  tube  avec  4  ou  5  gouttes  d'acide  az( 
tique,-  on  fera  bouillir,  puis  on  ajoutera  une  dizaine  c 
gouttes  de  solution  azoto-molybdique  :  il  se  formera  bie 
vite,  par  le  repos,  les  cristaux  jaunes  signalés  plus  hau 
sous  forme  de  mâcles  orientées  selon  les  axes  d'un  cube  < 
dont  le  poids  étant  environ  trente  fois  plus  grand  qi 
celui  du  phosphore  qui  leur  a  donné  naissance,  permi 
par  suite  de  retrouver  des  traces  de  ce  métalloïde. 


Sur  remploi  de  Fessence  de  moutai^de  en  thérapeutique  ;  si 
avantages  dans  la  médecine  d'armée,  et  principalement  da\ 
les  approvisionnements  de  réserve;  par  M.  Bisserié,  phai 
macien-aide-major  de  1'*  classe. 

L'essence  de  moutarde,  en  solution  dans  Talcool  ou  dar 
rhuile,  est  employée  depuis  longtemps  comme  rubéfiai 
et  révulsif,  pour  remplacer  la  farine  de  moutarde  et  1( 
sinapismes.  L'emploi  de  cette  substance  nous  avait  par 
a  prioji  devoir  présenter  de  très  grands  avantages  dar 
la  médecine  d'armée.  Une  série  d'expériences  clinique 
a  confirmé  cette  impression.  Ces  expériences  ont  éi 
faites  : 

1«  Depuis  le  mois  d'octobre  1890,  à  l'infirmerie  d 
43'^  régiment  d'infanterie,  par  M.  Géhin,  médecin-major 
ce  régiment; 

2^  Depuis  le  mois  de  février  1891,  à  l'hôpital  militaii 
de  Lille,  par  M.  Renard,  médecin  en  chef  de  cet  hôpital. 

Les  solutions  employées  sont  des  solutions  au  dixièrr 
et  au  douzième  dans  l'alcool  à  90«.  Ces  solutions  ont  éi 
étendues  au  moyen  d'un  pinceau  de  charpie,  sur  la  part; 
à  rubéfier,  qui  était  ensuite  recouverte  d'une  feuille  c 
papier  huilé  ou  paraffiné  ou  de  taffetas  gommé. 

On  l'a  ainsi  expérimenté  : 


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—  596  — 

!•  Une  essence  de  moutarde  de  fabrication  récente 
venant  de  la  pharmacie  centrale  de  France;  cette  essence 
est  incolore; 

2*  Une  essence  de  moutarde  provenant  de  la  collection 
qui  existait  à  l'hôpital  militaire  de  Lille,  alors  qu'il  était 
hôpital  d*instruction  ;  cette  essence,  qui  date  au  moins  de 
1849,  présente  une  coloration  brune  semblable  à  celle 
d'une  forte  infusion  de  café. 

Les  résultats  obtenus  par  M.  Géhin  sont  les  suivants  : 

«  1*  Sous  un  volume  peu  considérable,  on  possède  une 
(juantité  de  solution  qui  permet  de  remplacer  un  grand 
nombre  de  sinapismes  beaucoup  plus  encombrants.  Il 
sufQt,  en  effet,  de  moins  d'un  centimètre  cube  de  solution 
au  dixième  pour  obtenir  une  surface  de  révulsion  équiva- 
lente à  celle  que  produit  un  sinapisme  ordinaire. 

«  2°  Le  grand  avantage  de  l'emploi  de  cette  solution 
consiste  dans  l'infaillibilité  de  la  révulsion.  En  outre,  on 
n'a  pas  à  craindre  de  laisser  trop  longtemps  un  sinapisme 
qui  peut  produire  des  accidents.  Au  travers  du  papier 
huilé  le  médecin  surveille  l'apparition  de  la  révulsion,  qui 
se  produit  dans  un  temps  très  court;  elle  commence  après 
quelques  secondes  et  est  complète  en  moins  d'une  minute. 

«  La  simplicité  de  l'application,  la  rapidité  avec  laquelle 
on  obtient  l'elTet,  et  la  certitude  de  l'obtenir  ont  une  très 
grande  importance  pour  un  médicament  d'urgence. 

(f  Dans  la  plupart  des  cas,*  une  solutiou  au  douzième  est 
suffisante  pour  obtenir  les  effets  d'un  sinapisme  ordinaire. 

«  Les  essais  faits  avec  l'essence  ancienne  ont  donné  les 
mômes  résultats  que  ceux  faits  avec  l'essence  de  fabrica- 
tion récente,  sans  aucune  différence  dans  la  nature  ni  dans 
l'intensité  des  effets.  » 

Les  essais  faits  avec  les  mêmes  solutions,  à  l'hôpital 
militaire  de  Lille,  par  M.  Renard,  ont  donné  les  mômes 
résultais. 

Gubler,  dans  ses  Commentaires  thérapeutiques  du  Codex 
(page  2il,  2*  édit.,  1874),  préconise  l'emploi  de  cette  sub- 
stance dans  un  long  article  qu'il  termine  en  ces  termes  : 

«  Ce  procédé  de  sinapisation  est  à  la  fois  le  plus  facile, 


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—  597  — 

le  plus  rapide,  le  plus  sur  et  le  plus  exempt  d'inconvé- 
nients. Les  solutions  sinapisiques  ont,  sur  les  sinapismes 
ordinaires,  Tavautage  de  la  célérité,  do  la  propreté  et  de 
Téconomie.  Elles  ont  encore  le  mérite  de  permettre  de 
doser  l'action  médicamenteuse  et  de  pouvoir  s'adapter, 
par  des  variations  de  titres,  à  toutes  les  catégories  de  cas 
et  de  sujets. 

((  La  solution  sinapisique  au  dixième  donne  certaine- 
ment et  en  quelques  instants  tous  les  effets  irritants  que 
Ton  prétend  obtenir,  et  Ton  n'a  jamais  à  craindre  que, 
dépassant  le  but,  elle  produise  de  la  vésication,  ni,  à  plus 
forte  raison,  des  escarres.  j> 

Malgré  tous  ces  avantages,  l'emploi  de  celte  substance 
s'est  peu  généralisé  dans  la  pratique  journalière.  On  com- 
prend en  effet  que,  pour  une  personne  qui  emploie  par 
hasard  un  sinapisme,  il  est  plus  commode  de  tremper 
simplement  dans  Teau  un  morceau  de  papier  contenant  la 
substance  qui  doit  fournir  l'agent  rubéfiant. 

Mais  il  n'en  est  pas  de  même  lorsque  ce  médicament  est 
mis  entre  les  mains  d'un  médecin  qui  en  fait  tous  les  jours 
un  usage  fréquent  comme  cela  a  lieu  dans  les  hôpitaux  et 
dans  les  infirmeries. 

Dans  ce  cas,  aux  avantages  précédemment  cités  s'ajoute 
celui  d'une  conservation  indéfinie,  ou  tout  au  moins  très 
longue,  avantage  précieux  si  l'on  songe  que  les  approvi- 
sionnements de  réserve  du  service  de  santé  renferment  de 
grandes  quantités  de  sinapismes  et  de  semences  de  mou- 
tarde qui  doivent  être  toujours  tenus  prêts  à  être  utilisés. 
Or,  ces  substances  d'une  conservation  difficile  sont  altérées 
au  bout  de  peu  de  temps.  Il  faut  les  remplacer  fréquem- 
ment par  des  produits  nouveaux,  et  ceux  qui  ont  séjourné 
dans  les  approvisionnements  sont  en  trop  gi-ande  quantité 
pour  être  utilisés  dans  le  service  courant.  D'ailleurs,  le 
plus  souvent,  ils  sont  déjà  hors  d'usage,  ce  qui  expose  à 
ne  trouver  dans  un  moment  d'urgence  qu'une  substance 
inerte. 

L'essence  de  moutarde  aurait,  de  plus,  le  grand  avantagé 
de  représenter  la  même  quantité  de  substance  active  sous 


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—  598  — 

un  volume  et  un  poids  beaucoup  moins  considérables  et  à 
un  prix  très  inférieur. 

L'essence  de  moutarde  valant  eaviron  80  francs  le  kilo- 
gramme, la  solution  au  dixième  dans  Talcool  à  90»  vaut 
approximativement  1  i  fr.  20  le  litre,  représentant  plus  de 
1 .000  sinapismes. 

Conclusion.  —  Des  faits  précédemment  cités»  il  nous 
paraît  résulter  que  : 

i«  L'emploi  de  ce  médicament  est  au  moins  aussi  facile 
que  celui  des  sinapismes  ordinaires; 

2*  Son  emploi  est  plus  sur  ;  vu  la  facilité  avec  laquelle 
se  conserve  Tessence  de  moutarde,  on  n'a  pas  à  craindre 
d'appliquer,  dans  un  cag  urgent,  une  substance  inerte; 

3®  Ce  médicament  est  moins  coûteux  que  les  autres 
révulsifs; 

4^  Le  peu  de  volume  et  de  poids  de  cette  substance,  et 
surtout  son  inaltérabilité,  en  font  un  médicament  précieux 
PQur  les  approvisionnements  de  réserve. 


revlt:  spéciale  des  publications 
de  pharmacie,  microbiologie,  chimie,  industrie, 


Pharmacie. 


A  propos  de  la  préparation  du  sirop  d*écorces  d'oranges 
amères;  par  M.  Virally,  pharmacien  à  Sens  (1).  —  L'au- 
teur opère  selon  les  prescriptions  du  Codex  pour  l'obtention 
de  la  colature,  mais,  avant  de  passer  cette  colature,  et  afin 
de  la  priver  des  matières  albuminoïdes  qu'elle  tient  en 
dissolution,  il  la  chauffe  dans  une  bassine  à  une  tempé- 
rature de  80"*  à  85*.  Pendant  cette  opération,  on  voit  appa- 
raître, dans  la  masse  du  liquide,  un  coagulum  très  net 
et  facile  à  séparer.  Il  maintient  la  colature,  pendant  quatre 
à  cinq  minutes  environ,  à  la  température  ci-dessus  indi- 
quée, puis  il  passe  sur  le  filtre  à  sirop.  En  quelques  minutes, 

(1)  Répevt,  de  pharm.,  10  avril  189i. 


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—  599  — 

le  liquide  est  clarifié,  et  il  remet  sur  le  feu  avec  la  quantité 
de  sucre  nécessaire. 

Le  siix)p  obtenu  par  ce  procédé  possède  une  limpidité 
parfaite,  qu'il  conserve;  il  n'épaissit  pas  et  ne  trouble  pas 
parTaddition  de  phosphate  acide  de  chaux  ou  de  tout  autre 
médicament. 


Note  sur  raddition  d'alcool  à  Teucalyptol,  la  créosote 
de  hêtre  et  les  essences;  par  M.  J.  Warin,  pharmacien  de 
1'*  classe  (1).  —  L'eucalyptol,  d'un  prix  élevé,  est  souvent 
sophistiqué. 

Une  des  falsifications  consiste  en  addition  d'alcool.  Si 
cet  alcool  n'est  pas  absolu,  comme  c'est  le  plus  souvent  le 
cas,  on  décèlera  très  facilement  la  fraude  à  l'aide  de  l'es- 
sence de  térébenthine.  Celle-ci  troublera  avec  un  mélange 
d'eucalyptol  et  d^alcool,  quelque  faible  que  soit  d'ailleurs 
la  proportion  de  celui-ci.  La  sensibilité  de  cette  réaction 
est  beaucoup  plus  grande  que  celle,  classique,  de  la 
recherche  de  l'alcool  dans  les  essences  par  l'huile  d'olive. 

L'auteur  a  essayé  un  mélange  d'essence  de  bergamotte 
et  d'alcool  à  90°,  l'essence  de  térébenthine  donnait  encore 
un  trouble  laiteux  alors  que  le  mélange  avec  l'huile  restait 
limpide. 

Dans  cette  recherche,  l'essence  de  térébenthine  rempla- 
cerait donc  avantageusement  l'huile,  surtout  quand  la 
proportion  d'alcool  est  très  faible. 

Ce  procédé  est  aussi  beaucoup  plus  sensible  que  celui 
qui  consiste  à  ajouter  de  l'eau  au  produit  incriminé  et  à 
mesurer  la  perte  de  volume  de  l'essence;  il  est  en  outre 
plus  expédilif  que  les  autres  procédés  indiqués,  à  ma  con- 
naissance, par  les  auteurs. 

On  a  répété  cet  essai  avec  la  créosote  de  hêtre,  falsifiée 
'souvent  aussi  par  l'alcool.  Dans  ce  cas  le  réactif  n'est  plus 
fidèle,  l'essence  de  térébenthine  ne  trouble  pas  avec  un 
mélange  de  créosote  et  d'alcool  à  90*.  Toutefois  si  la  pro- 
portion d'alcool  dépasse  10  p.  100,  en  versant  l'essence  de 

(1)  Union  pharmaceutique ^  V  mars  1892. 


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—  600  — 

térébenthine  sur  le  mélange  de  créosote  et  d'alcool, 
Tessence  surnagera  en  présentant  un  anneau  laiteux 
comme  celui  d'une  urine  albumineuse  au  contact  d'acide 
nitrique;  mais  l'agitation  le  fera  disparaître  et  donnera 
un  mélange  limpide.      

Créoline  :  solution  limpide;  par  M.  Pearson  (ij.  — 
On  mélange  une  partie  de  créoline  avec  quatre  parties  de 
savon  à  la  glycérine  et  on  agite  petit  à  petit  cette  mixture 
à  l'eau  distillée  et  non  à  l'eau  ordinaire,  car  les  sels  de 
chaux  et  de  magnésie  dissous  dans  cette  dernière  peuvent, 
en  formant  des  savons  insolubles,  s'opposer  à  l'émulsion 
de  la  créoline. 

On  peut,  pour  les  étables,  préparer  de  la  créoline  à  bon 
marché  de  la  façon  suivante  :  on  prend  parties  égales 
savon  vert  et  acide  phénique  du  commerce  contenant  de 
45  à  50  p.  100.  On  chaufTe  le  savon  pour  le  rendre  plus 
fluide  et  Ton  y  mélange  Tacide  en  agitant  pendant  quelques 
instants. 

Un  succédané  de  la  gomme  arabique  (2).  —  On  fait 
bouillir  1  partie  de  semence  de  lin  avec  8  parties  d'acide 
sulfurique  dilué  et  8  parties  d'eau. 

Le  mélange  épaissit  considérablement  au  début,  puis  se 
fluidifie  peu  à  peu  après  quelque  temps  d'ébullition. 

Lorsque  le  liquide  est  de  nouveau  bien  fluide,  on  le 
filtre  et  on  ajoute  à  la  solution  quatre  fois  son  volume 
d'alcool  concentré.  Le  précipité  obtenu  est  recueilli,  lavé 
à  l'alcool,  puis  séché. 

On  obtient  ainsi  une  substance  amorphe,  incolore,  insi- 
pide, ayant  toutes  les  allures  de  la  gomme  arabique,  solu- 
ble  comme  elle  dans  l'eau  et  donnant  un  mucilage  épais. 


Cascara  sagrada  :  extrait  fluide  (3) . — La  plupart  des  mé- 

(l)  Extr.  Rundschau  et  BoU  farm.,  d*aprè8  Journ  dePharm,  cT Anvers. 
(i)  Mon.  scientif.,  d'après  Polytechn,  NotizbL 
(3)  Jourti.de  Pharm.  d^ Anvers,  mai  1892. 


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—  601  — 

thodes  indiquées  ont  le  désavantage  de  donner  un  produit 
contenant  toujours  un  précipité  plus  ou  moins  abondant. 
M.  Pritzller  recommande  dans  The  Apolhecary  le  procédé 
suivant  : 

Le  véhicule  employé  consiste  en  un  mélange  de  25  parties 
d'alcool, 65  parties  d*eau  et  10  parties  d'ammoniaque  liquide. 
On  suit  les  indications  habituelles  aux  préparations  d'ex- 
trait fluide. 

Le  produit  obtenu  a  une  belle  coloration  rouge  foncé  ; 
il  est  très  miscible  à  l'eau,  à  l'alcool  dilué  et  à  l'alcool  fort, 
sans  donner  lieu  au  moindre  précipité.  Il  contient  environ 
iO  p.  100  d'extrait  sec,  tandis  que  par  le  procédé  ordinaire 
on  ne  retire  que  30  p.  100;  il  a  de  plus  le  grand  avantage 
d'être  à  peu  prés  sans  saveur. 


Borax,  réactif  de  l'aloès;  par  M.  Schontelen  (1).  — 
Une  solution  concentrée  de  borax  versée  dans  une  liqueur 
contenant  de  l'aloès  donne  lieu,  après  20  à  25  minutes,  à 
une  fluorescence  verdâtre,  qui  disparait  ensuite  peu  à  peu. 
Cette  réaction  est  si  caractéristique  qu'elle  décèle  jusqu'à 
1/10000  d'aloès.  

Réaction  des  sels  de  quinine  (2).  — La  réaction  connue 
de  la  thalleioquinine  est  difficile  à  exécuter  avec  l'eau  de 
chlore  et  rammoniaque.  Un  pharmacien  suisse  indique  un 
procédé  plus  certain. 

On  mélange  dans  une  éprouvetle  :  0,05  du  sel  de  quinine, 
0,10  d'hypochlorite  de  chaux,  lO^'^  d'eau  et  20  gouttes  de 
HCl  dil.  olT.  On  agite  vivement,  on  dilue  à  200",  puis  on 
ajoute  lentement  5'^*'  d'ammoniaque. 

La  belle  coloration  verte  apparaît  presque  immédiate- 
ment et  au  bout  de  quelques  minutes,  atteint  son  maximum 
d'intensité. 

Par  addition  d'un  acide  minéral  quelconque,  la  couleur 
verte  passe  au  rouge. 


(1)  Chemisé  and  druggisl,  d'après  Journ.  de  Phnrm.  d'Anvers, 

(2)  Zweiz.  Wochenschr.y  d'après  Journ,  de  Pharm.  d'Anvers. 
Joutn,  de  Pkam.  ei  de  Chim.,  o"  sÉniB,  t.  XXV.  (15  juin  1802.)  39 


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—  602  — 

Avec  le  tannate  et  le  ferrocitrate  de  quinine  on  n'obtient 
pas  la  coloration  verte,  mais  de  suite  la  coloration  rouge. 
—  On  obtient  également  la  réaction  de  la  thalleioquinine, 
mais  avec  une  belle  nuance  bleuâtre,  lorsqu'à  une  solution 
de0,05  de  sel  de  quinine  dans  200''^  d'eau  et  quelques  gouttes 
d'acide  acétique  on  ajoute  1  ou  2  gouttes  d'eau  satiirée  de 
brome  et  au  bout  de  quelque  temps  5**  d'ammoniaque. 

Les  sels  de  quinidine  donnent  ezactenient  les  mômes 
réactions,  tandis  que  ceux  do  cinchonine  et  cinchonidine 
restent  complètement  indifférents  vis-à-vis  des  réactifs 
précités.  ^ 

Dosage  du  mercure  dans  l'onguent  mercuriel  (1).  — 
Dans  un  tube  dressai  assez  large,  on  place  une  solution 
d'azotate  de  soude  dans  2  Vt  parties  d'eau,  ou  de  sulfate  de 
magnésie  dans  2  parties  d'eau,  jusqu'à  2*^»  de  Pouverture. 
On  ajoute  ensuite  une  quantité  connue  (i»""  environ)  d'on- 
guent mercuriel,  et  Ton  dispose  le  tube  dans  un  bain-marie. 
A  raison  du  poids  spécifique  de  la  solution  saline,  l'onguent 
surnage,  mais  il  fond  et  le  mercure  se  sépare  peu  à  peu  et 
se  réunit  dans  la  partie  inférieure  du  tube.  On  passe  une 
petite  baguette  dans  la  couche  grasse  surnageante,  on  laisse 
refroidir  et  on  retire  le  bouchon  formé.  Le  mercure  est 
recueilli,  lavé,  séché  et  pesé. 


Microbiologie. 

De  la  nutrition  du  ferment  nitrique  ;  par  M.  O.  Loew  (2). 
—  M.  Winogradsky  a  trouvé,  comme  M.  Hueppe,  que  le 
ferment  nitrique  peut  assimiler  le  carbonate  d'am- 
moniaque ;  il  se  formerait  d'abord  de  l'urée,  et  ensuite, 
par  une  réaction  inconnue,  de  l'albumine  ;  M.  Hueppe  avait 
admis  que  le  microbe  travaillait  à  la  manière  d'un  plastide 
chlorophyllien,  en  transformant  l'acide  carbonique  en  un 
hydrate  de  carbone. 

(1)  Pharm.  Zeit  fur  Russl,^  d'après  Joum.  de  Pharm,  d*Anven, 
(S)  Ann,  agron.,  d'après  SUzunber,  d.   Bot,    Vereins  in  Muenehen, 
20  avril  1891. 


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—  603  — 

L'auteur  croit  que  les  deux  théories  sont  moins  vrai- 
semblables que  la  suivante  : 

L'hydrogène  de  Tammoniaque  sert  à  réduire  Tacide  car- 
bonique; on  peut,  en  effet,  admettre  que  l'oxydation  de 
Tammoniaque  en  acide  azoteux  n'est  pas  toujours  complète, 
mais  qu'on  peut  trouver  : 

2AzH»+20*==2AzO*H+4H, 
au  lieu  de  : 

2AzH»+30'=2AzO«H+2H'0. 

L'hydrogène  formé  ne'  sera  naturellement  pas  mis  ea 
liberté,  mais  servira  dans  le  protoplasma  à  réduire  de 
l'acide  carbonique  : 

C0*+4H  =  CH*0  +  H»0. 

Et  l'aldéhyde  formique  non  seulement  se  condense  ea 
hydrate  de  carbone,  mais  peut  encore  servir  immédia- 
tement à  la  synthèse  des  albuminoïdes. 


Chimie. 


Sur  la  production,  par  voie  sèche,  de  quelques  sulfateg 
anhydres  cristallisés;  par  M.  P.  Klobb  (1).  —  Lorsqu'on 
projette  dans  du  sulfate  d'animoniaque  en  fusion  une  petite 
quantité  de  sulfate  de  cobalt,  ce  sel  se  dissout  en  formant 
un  liquide  d'un  beau  bleu  foncé.  En  chauffant  ensuite  dou- 
cement pour  provoquer  la  volatilisation  lente  du  sel  ammo- 
niacal, puis  laissant  refroidir,  on  trouve  les  parois  du 
creuset  tapissées  de  petits  cristaux  rouges  qui  répondent 
à  la  formule  SO*Co.  L'expérience  tentée  de  même  avec  les 
sulfates  de  zinc,  de  nickel  et  de  cuivre,  a  réussi  avec  la 
môme  facilité. 

On  peut  partir,  soit  des  sels  ordinaires  cristallisés  à  5,6 
ou7H*0,  soit  de  ces  sulfates  préalablement  déshydratés 
par  la  chaleur,  et  amorphes. 

Dans  un  petit  creuset  de  porcelaine,  on  verse  d'abord 


(1)  Ac.  d.  «c,  CXIV,  836,  1892. 


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<^r^  VSTÎT^  ^-^^'^î^^ 


—  604  — 

une  couche  de  sulfate  d^ammoniaque,  puis  un  mélange  de 
ce  dernier  avec  le  tiers  ou  le  quart  de  son  poids  de  sulfate 
métallique  et  Ton  dépose  le  couvercle.  Le  bord  supérieur 
du  creuset  est  légèrement  échancré  sur  un  ou  deux  points 
de  sa  circonférence,  pour  permettre  aux  vapeurs  de  s'é- 
chapper plus  facilement.  Enfin,  le  creuset  est  plonge  dans 
du  sahle  dont  on  a  garni  un  creuset  de  liesse  ordinaire,  et 
le  tout  est  chauffé  au  fourneau  à  réverbère.  Dès  que  le  sel 
ammoniacal  est  entièrement  volatilisé,  on  relire  le  petit 
creuset.  Quand  l'opération  est  bien  conduite,  le  résidu  est 
entièrement  cristallin,  mais  si  Ton  chauffe  trop  longtemps, 
le  sulfate  se  décompose  lui-même  en  laissant  un  résidu 
d*oxyde. 

Le  résultat  est  particulièrement  net  avec  \q  sulfate  de  zinc. 
En  opérant  sur  une  vingtaine  de  grammes  de  sel  anhydre, 
on  obtient  des  cristaux  incolores  ayant  jusqu'à  2"",5  de 
longueur.  Ce  sont  des  octaèdres,  généralement  allonges  et 
tronqués  sur  les  angles.  L'eau  les  dissout  lentement  à  froid, 
très  rapidement  à  chaud. 

Le  sulfate  de  cuivre  anhydre  se  présente  sous  la  forme 
d'une  poudre  cristalline  gris  pâle  constituée  par  de  fines 
aiguilles  prismatiques.  Abandonné  à  râir,il  prend,  au  bout 
de  quelques  jours,  une  nuance  verte,  puis  bleu  clair.  Il  se 
dissout  très  facilement,  surtout  à  chaud,  en  donnant  une 
solution  bleue. 

Le  sulfate  de  cobalt  anhydre  constitue  une  poudre  cristal- 
line rouge  amarante,  qu'on  prendrait  à  première  vue  pour 
du  chlorure  purpurôocobaltique.  Ce  sont  des  cristaux  octaé- 
driques  modifiés  par  des  troncatures  sur  les  angles.  Exposés 
à  l'air,  ils  sont  très  stables.  L'eau  ne  les  dissout  que  très 
lentement,  même  à  rêbullition. 

Le  sulfate  de  nickel  anhydre  cristallise  aussi  en  octaèdres. 
C'est  une  poudre  d'une  couleur  vert  jaunâtre  qui  se  confond 
avec  celle  de  certains  échantillons  de  pyromorphite.  Inso- 
luble dans  l'eau  froide,  elle  ne  se  dissout  que  lentement  et 
difficilement  dans  l'eau  bouillante.  Tous  ces  sels  offrent  la 
composition  des  sulfates  neutres,  ainsi  que  cela  ressort  des 
chiffres  suivants  :  .      . 


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(505 


S04GO. 

SO*Cu. 

SÛ*NI. 

SO*Zn. 

SO^  Ihéorio  pour  100  .  . 

51,6 

50,2 

51,7 

49,6 

SO»  trouvé         — 

51,3 

49,3 

50,1 

50,2 

Métal,  théorie  pour  100.  . 

38,0 

j» 

» 

» 

Métal  trouvé        —      .  . 

38,8 

» 

» 

)» 

L'auteur  se  propose  de  revenir  sur  la  forme  cristalline 
de  ces  sulfates.  De  plus,  ce  procédé  me  paraissant  suscep- 
tible de  généralisation,  il  essaye,  en  ce  moment  de  l'appli- 
quer à  la  production  d'autres  sels  anhydres. 


Nouvelle  séparation  de  manganèse  d'avec  le  nickel  et 
le  cobalt,  seuls  ou  associés;  par  MM.  P.  Janna^jch  et 
C.-J.  Franzek  (1).  — M.  Jannasch  avait  décrit  un  mode  de 
séparation  du  manganèse  d'avec  le  zinc,  au  moyen  de  l'eau 
oxygénée  en  présence  d'un  excès  d'ammoniaque  et  de  sel 
ammoniac.  Les  auteurs  annoncent,  dans  la  présente  note, 
que  le  môme  procédé  s'applique  aussi  bien  h  la  séparation 
du  manganèse  d'avec  le  nickel.  Quant  à  la  séparation  du 
manganèse  d'avec  le  cobalt,  elle  est  moins  exacte,  parce 
qu'il  se  précipite  toujours  un  peu  de  peroxyde  de  cobalt 
avec  le  bioxyde  de  manganèse.  Mais  cet  inconvénient  cesse 
de  se  produire  si  l'on  a  soin  d'opérer  avec  la  solution  des 
sels  de  manganèse  et  de  cobalt  additionnée  d'un  excès  de 
cyanure  de  potassium;  en  pareil  cas,  la  séparation  est 
complète. 

Il  en  serait  de  même  si  les  métaux  à  séparer  étaient  le 
manganèse  et  le  nickel.  De  môme  encore,  dans  le  cas  où 
les  trois  métaux,  manganèse,  nickel  et  cobalt,  coexistent; 
par  l'emploi  du  cyanure  de  potassium,  on  arrive  aisément 
à  séparer  le  premier  métal  des  deux  autres. 


Présence    de   l'hyosciamine    dans    les    laitues  ;   par 

M.  T.  Dymond  (2). —  L'auteur  signale  la  présence  d'un 
alcaloïde  mydriatique  dans  la  laitue.  Cet  alcaloïde,  qui 

(1)  D.  ch.  G.,  t.  XXIV,  p.  3204,  d'après  fit*//.  Soc.  chim.  Paris,  avril  1892. 

(2)  Journ.  de  Pharm.  (t Anvers,  avril  1892. 


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—  606  — 

n*est  autre  que  l'hyosciaminc,  a  été  trouvé  dans  le  Lactuca 
saliva  provenant  de  différentes  cultures,  et  aussi  dans  le 
Lactuca  virosa. 

Pour  le  retirer  de  ces  plantes,  l'auteur  prépare  un  extrait 
qui  lui  fournit  par  les  méthodes  ordinaires  un  alcaloïde 
impur  sous  forme  d'un  sirop  légèrement  brunâtre.  En  le 
convertissant  en  oxalate  et  le  faisant  ccistalliser  dans  le 
chloroforme,  il  obtient  une  substance  identique  par  son 
aspect  et  son  point  de  fusion  à  Thyosciamine.  Cette  manière 
de  voir  a  été  conûrmée  par  d'autres  expériences. 

Comment  se  fait-il  que  ce  corps  n'a  pas  été  découvert 
plus  tôt  dans  ces  végétaux?  On  doit  attribuer  cette  cir- 
constance à  ce  que,  dans  les  recherches  chimiques  qui  ont 
été  faites  sur  les  laitues,  on  n'a  toujours  eu  en  vue  que 
le  lactucarium.  Or,  celui-ci  est  dépourvu  de  propriétés 
mydriatiques  et  par  conséquent  ne  contient  pas  d'hyos- 
ciamine. 

Il  n'y  a  cependant  pas  lieu  de  s'alarmer  à  l'idée  qu'une 
plante  dont  l'usage  est  répandu  dans  le  monde  entier  ren- 
ferme un  composé  aussi  dangereux.  Nous  mangeons  la 
laitue  au  début  de  sa  croissance,  c'est-à-dire  à  l'époque  où 
dans  la  généralité  des  végétaux  les  alcaloïdes  ou  les  sels  ne 
sont  pas  encore  formés,  et  lorsqu'elle  est  en  fleurs  elle  n'en 
renferme  tout  au  plus  que  0«"'",02  p.  100. 

Malgré  cela,  on  a  observé  des  cas  d'indispositions  même 
fatales,. à  la  suite  d'une  consommation  immodérée  de  ce 
légume. 

On  sait  que  la  laitue  appartient  à  la  famille  des  compo- 
sées; aussi  est-ce  la  première  fois  que  l'on  constate  la  pré- 
sence de  l'hyosciaminc  dans  des  plantes  d'une  autre 
famille  que  celle  des  solanées. 


Chloroforme  Pictet  (1).  —  Les  méthodes  de  purification 
de  certains  produits  chimiques  par  la  congélation  est 
connue  depuis  longtemps.  Par  certains  procédés  spéciaux, 
M.  Pictet  est  arrivé  à  produire  du  chloroforme  qui,  d'après 


(1)  Joum.  de  Pharm,  d'Anvers. 


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—  607  — 

lui,  est  complètement  exempt  d'impuretés.  Par  l'abais- 
sement de  la  température  du  chloroforme  le  plus  pur  du 
commerce  jusqu'à  —  70*,  il  a  obtenu  la  solidification  de 
certains  produits  contenus  dans  ce  chloroforme. 

Ayant  séparé  ces  produits  solidifiés,  il  détermine,  en 
abaissant  jusqu'à  —  100*  la  température  de  la  partie  restée 
liquide,  la  s^olidification  de  celle-ci,  tandis  qu'un  nouveau 
résidu  impur  se  sépare  de  la  masse.  Le  chloroforme  ainsi 
obtenu,  considéré  par  l'auteur  comme  idéalement  pur,  a 
une  densité  de  1,51  à  15*;  il  est  incolore,  a  une  odeur 
moins  forte  que  le  chloroforme  ordinaire. 

L'auteur  dit  même  qu'on  peut  le  conserver  indéfiniment 
sans  addition  d'alcool,  malgré  son  exposition  à  la  lumière. 
Néanmoins  pour  plus  de  sûreté,  il  est  fourni  au  commerce 
additionné  de  1  p.  100  d'alcool  absolu.  De  plus  il  ne  réduit 
pas  le  réactif  chromique.  Or,  un  chimiste  allemand, 
M.  Kinzel,  soumettant  le  nouveau  produit  à  l'analyse,  a 
trouvé  que  le  chloroforme  Pictet  est  un  liquide  incolore  du 
poids  spécifique  de  1,489  à  15*.  Débarrassé  de  l'alcool  et  de 
l'eau  par  des  traitements  successifs  à  l'acide  sulfurique  et 
au  carbonate  de  potassium,  il  accuse  alors  une  densité  de 
1,502  à  15*,  absolument  comme  les  autres  sortes  de  chlo- 
roforme après  qu'ils  ont  été  soumis  aux  mômes  agents 
déshydratants. 

Il  se  comporte  également  comme  les  autres  chloroformes 
commerciaux,  vis-à-vis  du  réactif  à  Vacide  chromique. 

Exposé  à  l'action  des  rayons  solaires,  après  la  déshydra- 
tation, il  se  décompose  au  bout  de  quelques  heures  en  dégageant 
de  l'oxychlorure  de  carbone,  tout  comme  les  autres  chlo- 
roformes anhydres. 

Rien  ne  justifie  donc  les  préférences  que  réclame  le  chlo- 
roforme Pictet,  lancé  dans  le  commerce  à  des  prix  énormes. 

Au  point  de  vue  de  l'effet  thérapeutique  pour  produire  la 
narcose,  le  D'  de  Rechter,  chef  de  clinique  à  l'Hôpital  de 
Molembeek-St-Jean,  expose  dans  la  Presse  médicale  belge 
le  résultat  de  diverses  expériences  et  en  déduit  que  le  chlo- 
roforme Pictet  n'est  pas  supérieur  tant  au  point  de  vue  chi- 
mique que  clinique  au  chloroforme  anesthésique  employé 


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^'.^ .  ^  J^^'?J=Ï1 


—  608  — 

journellement.  Le  mieux  est  de  se  procurer  du  chloroforme 
le  plus  pur  et  de  le  répartir  en  petits  flacons  bruns  avec  un 
bon  émeri  à  la  dose  de  60^',  dose  habituellement  demandée 
par  les  opérateurs. 

Extraction  du  sucre  de  canne  cristallisé  du  grain  de 
mais;  par  MM.  Washburn  et  Tollens  (1).  —  On  n'était  pas 
sûr  jusqu'à  ce  jour  de  la  présence  du  sucre  de  canne  dans 
le  grain  de  maïs,  d*abord  parce  qu'on  n'avait  pas  réussi 
à  l'en  retirer  en  nature,  ensuite  parce  que  les  réactions 
qui  semblaient  indiquer  son  existence  pouvaient  être  dues 
à  d'autres  matières  :  telle  la  réaction  avec  la  liqueur  de 
Fehling. 

Les  auteurs  se  sont  proposé  d'extraire  le  sucre  de  canne 
cristallisé  des  grains  de  maïs.  Pour  cela,  on  a  épuisé  par 
l'alcool  les  grains  moulus,  on  a  ajouté  de  la  chaux  ou  de  la 
magnésie  pour  empêcher  la  décomposition  du  sucre  et 
pour  rendre  inactifs  les  ferments  et  les  matières  acides  qui 
auraient  pu  attaquer  et  solubiliser  Tamidon  du  maïs.  Le 
sucre  a  été  séparé  de  l'extrait  par  la  combinaison  avec  la 
strontiane.  Le  produit  décomposé  par  l'acide  carbonique 
a  fourni  un  sirop  clair  et  cristallisable  ;  il  suffisait  de 
purifier  ces  cristaux  par  les  méthodes  ordinaires,  essorage 
sur  la  terre  poreuse,  redissolulion,  filtralion  sur  le  noir 
animal,  etc.  Les  cristaux  ressemblent  bien  à  ceux  du  sucre 
de  canne,  sans  traces  d'aiguilles.  Le  pouvoir  rotatoire  est 
d'accord  avec  cette  première  constatation.  Un  lot  de  650»' 
de  maïs  doux  d'Amérique  a  fourni  ô*'  de  sucre  de  canne, 
2.000»''  du  même  ont  donne  une  autre  fois  10«%5  de  sucre, 
et  i,400>''  de  maïs  ordinaire  de  Bade  n'en  ont  donné  que 
1«M.  

Procédé  pour  priver  le  gang  d'albumine  en  vue  du 
dosage  du  sucre;   par  M.  Abeles  (2j.  —  Les  diverses 


(1)  Ann.  agron.,  d'après  Trana-Labor,  Club.,  701,  III,  n*  4. 

(2)  Zeit.  f.  physiol,  Chem.,  t.  XV,  p.  495-503,  d'après  Buil,  Soc.  chim. 
Paris,  avril  i89î. 


k. 


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—  609  — 

méthodes  employées  jusqu'à  présent  pour  priver  le  sang 
d'albuminoïdes,  en  vue  du  dosage  du  sucre,  ont  Tincon- 
vénieut  d'exiger  de  nombreux  lavages  du  coagulum,  et  par 
suite  d'augmenter  considérablement  le  volume  du  liquide 
dans  lequel  on  a  à  doser  de  très  petites  quantités  de  sucre. 
C'est  ainsi  que  50*=*^  de  sang,  contenant  de  50  à  70"«  de 
sucre,  donnent  finalement  plusieurs  litres  de  liquide. 

La  méthode  suivante,  un  peu  compliquée  en  apparence, 
simple  en  réalité  dans  l'exécution,  évite  cet  inconvénient 
tout  en  ayant  une  précision  égale,  sinon  supérieure,  à 
celle  des  diverses  méthodes  connues  :  On  prépare  une 
solution  d'acétate  de  zinc  dans  l'alcool  absolu,  qui  doit 
occuper  le  même  volume  que  le  sang  à  analyser,  et  ren- 
fermer en  acétate  de  zinc  5  p.  100  du  poids  du  sang  (un 
excès  d'alcool  ne  gône  pas,  mais  une  quantité  insuffisante 
peut  avoir  des  inconvénients)  et  on  y  laisse  couler  le  sang 
à  analyser;  on  agite  le  mélange  jusqu'à  ce  que  le  précipité 
ait  pris  une  teinte  grisâtre;  on  filtre  sur  un  filtre  mouillé 
d'alcool,  on  lave  le  précipité  à  l'alcool,  on  l'exprime  à  la 
presse  dans  une  toile,  puis  on  le  triture  dans  un  mortier 
avec  de  l'alcool,  on  filtre  et  on  presse  de  nouveau  en 
réunissant  chaque  fois  l'alcool  de  lavage  à  la  liqueur  fil- 
trée primitive. 

On  précipite  alors  le  zinc  par  une  solution  de  carbonate 
de  sodium  à  20  p.  100  ajoutée  jusqu'à,  réaction  nettement 
alcaline  :  en  filtrant,  on  obtient  un  liquide  incolore,  dont 
le  volume  ne  dépasse  pas  300*^%  si  l'on  a  opéré  sur  50"  de 
sang  :  on  acidulé  légèrement  par  l'acide  acétique,  on  éva- 
pore à  30",  on  ajoute  encore  quelques  gouttes  d'acétate  de 
zinc  en  solution  aqueuse  concentrée  puis  de  carbonate  de 
sodium,  on  filtre  sur  un  filtre  sec,  et  on  peut  employer 
directement  pour  le  dosage  du  sucre  la  liqueur  ainsi 
obtenue,  dont  le  volume  est  sensiblement  égal  à  celui  du 
sang  primitif. 

L'auteur  s'est  assuré  que  cette  méthode  peut  élre 
employée  soit  avec  le  sang  artériel  ou  veineux  sortant  du 
vaisseau,  soit  avec  du  sang  défibriné  et  additionné  d'une 
quantité  dosée  de  sucre.  Les  avantages  qu'elle  présente 


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—  610  — 

sont  les  suivants  :  1**  l'emploi  d'une  solution  alcoolique 
d'acétate  de  zinc  arrête  immédiatement  dans  le  sang  les 
phénomènes  vitaux  qui  peuvent  influer  sur  sa  teneur  en 
sucre  (ferment  glycolitique)  ;  2«  on  opère  à  froid  et  l'on  n'a 
que  peu  de  liquide  à  évaporer;  3*  les  solutions  employées 
au  titrage  sont  sensiblement  incolores  et  entièrement 
exemptes  d'albuminoïdes;  4*  l'exactitude  de  la  méthode 
est  égale,  sinon  supérieure,  à  celle  de  tous  les  autres  pro- 
cédés connus. 

On  remarquera,  avec  Tauteur,  qu'on  peut  appliquer  la 
méthode  précédente  au  dosage  de  n'importe  quel  principe 
immédiat  du  sang  soluble  dans  l'alcool,  tel  que  l'urée,  par 
exemple. 

Industrie. 

Le  nickel  dans  l'Orégon  (1).  —  On  signale  la  découverte 
d'un  important  gisement  dans  l'Orégon,  près  de  Middle, 
à  230  milles  environ  de  Portland.  Celte  découverte  a  été 
faite  dans  les  montagnes  de  Klamath,  où  l'on  avait  déjà 
constaté,  il  y  a  quelques  années,  l'existence  de  fer  chro- 
mique.  Le  nouveau  gisement  se  présente  en  veines  et  en 
couches  en  grande  abondance.  Des  échantillons  ont  révélé 
une  richesse  variant  entre  12  1/2  p.  100  et  57  p.  100  de 
métal,  teneur  exceptionnelle,  si  l'on  considère  que  la 
richesse  moyenne  des  minerais  de  nickel  n'est  que  de 
5  p.  100.  Ici  le  minerai  ne  contient  ni  soufre,  ni  phos- 
phore, ni  arsenic.  Voici  quelle  est  l'appréciation  du  Conseil 
de  surveillance  géologique  de  Washington  au  sujet  de 
cette  découverte  :  «  Ces  minerais  sont  du  silicate  de  nickel, 
ils  sont  semblables,  comme  caractère  et  comme  associa- 
tion, aux  minerais  analogues  de  Webster,  de  la  Caroline 
du  Nord  et  de  la  Nouvelle-Calédonie.  »  Les  échantillons 
analysés  ont  donné  jusqu'à  27  p.  100  d'oxyde  de  nickel, 
mélangé  avec  de  la  silice. 

Le  gisement  s'étend  sur  une  superficie  de  1  mille  1/2  de 
longueur  sur  1/2  mille  de  largeur,  et  se  manifeste  d'abord 

(l)  Nature. 


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—  611  — 

au  milieu  de  roches,  de  serpentine,  absolument  dans  les 
mêmes  conditions  que  les  dépôts  de  la  Nouvelle-Calédonie 
qui,  avec  ceux-ci,  forment  les  gisements  de  nickel  les  plus 
riches  connus. 

Nouveau  procédé  de  nickelage  (1).  —  Le  bain  est  com- 
posé de  1000«'  de  sulfate  pur  de  nickel,  7508'  de  tar traie 
neutre  d'ammoniaque,  5*'  d'acide  galUque  et  20"*  d'eau.  Le 
tavtrale  neutre  d'ammoniaque  est  obtenu  par  saturation 
d'une  solution  d'acide  tartrique  par  Tammoniaque.  Le  sel 
de  nickel  doit  être  neutre.  Ou  dissout  d'abord  les  sels  dans 
3  [ix  4*''  d'eau,  et  on  fait  bouillir  durant  une  demi-heure 
environ,  après  quoi  on  étend  d'eau  jusqu'à  ce  qu'on  ait 
20"'  de  liquide  que  l'on  filtre.  Le  nickelage  obtenu  est  très 
blanc  et  homogène;  il  ne  présente  aucune  rugosité  à 
sa  surface;  son  prix  excède  à  peine  celui  du  cuivrage.  11 
n'est  besoin  que  d'un  faible  courant. 


Blanchiment  électro-chimique;  par  M.  Hermite  (2). 
—  .M.  de  Luynes  fait,  au  nom  du  Comité  des  arts  chi- 
miques, un  rapport  sur  les  procédés  de  blanchiment  des 
matières  végétales  par  voie  électro-chimique  de  M.  Her- 
mite. Le  Comité,  prenant  en  considération  l'iniporlance 
des  travaux  de  cet  inventeur,  a  chargé  deux  de  ses  mem- 
bres, M.  Aimé  Girard  et  le  rapporteur  de  se  rendre  à  l'usine 
de  MM.  Montgolûer  et  C»%  à  la  Haye-Descartes,  où  ses 
produits  sont  en  plein  fonctionnement. 

Les  principaux  agents  du  blanchiment  des  fibres  végé- 
tales sont  les  chlorures  de  chaux  ou  de  soude  qui  résultent 
de  l'action  du  chlore  libre  sur  la  chaux  ou  sur  la  soude. 
Pour  obtenir  des  chlorures  décolorants  sans  l'emploi  du 
chlore,  on  a  soumis  le  chlorure  de  sodium  en  solution 
aqueuse  à  l'action  du  courant  électrique,  mais  ces  ten- 
tatives n'ont  pas  donné  de  résultats  pratiques. 

M.  Hermite  a  repris  ces  expériences  en  1883  et  a  reconnu 

(1)  Rev,  scientif,^  7  mai  1892,  d'après  le  Scientific  American. 

(2)  Société  (l'encoaragement  pour  rinclustric  nationale. 


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—  612  — 

que  l'emploi  du  chlorure  de  sodium  seul  devait  être  aban- 
donné :  il  fixa  son  choix,  après  examen  attentif,  sur  le  chlo- 
rure de  magnésium,  sel  abondant  et  peu  coûteux.  En  cher- 
chant à  déterminer  les  conditions  pratiques  dans  lesquelles 
le  chlorure  de  magnésium  devait  être  utilisé.  M.  Hermite 
a  constaté  qu'il  ne  pouvait  pas  être  employé  seul,  et  il  se 
sert  d'une  dissolution  de  chlorure  de  magnésium  diluée 
dans  une  autre  solution  saline.  —  Le  mélange  qui  lui  a 
donné  le  meilleur  résultat  est  le  suivant  : 

Eau 1000 

Chloruro  de  sodium 50 

Chlorure  de  magnésium 5 

M.  le  rapporteur  décrit  Topération  et  les  dispositifs 
qu'elle  nécessite.  L'économie  qui  résulte  de  l'emploi  de  ce 
procédé  pour  le  blanchiment  de  la  pâte  à  papier,  varie  sui- 
vant les  localités  où  sont  placées  les  papeteries  et  le  prix 
de  la  force  motrice.  —  Elle  serait  de  40  à  70  p.  100  d'après 
les  chiffres  fournis  par  M.  Hermite. 

Les  appareils  Hermite  fonctionnent  à  l'aide  de  la  force 
fournie  par  des  turbines  établies  sur  la  Creuse.  Les  bat- 
teries se  composent  de  deux  groupes  de  5  électrolyseurs 
chacun  qui  produisent  par  an  l'équivalent  de  300.000^«  de 
chlorure  de  chaux. 

L'imporlatice  de  ces  résultats  qui  ouvrent  une  voie  nou- 
velle à  l'industrie  du  blanchiment,  l'emploi  judicieux  que 
M.  Hermite  a  fait  de  la  méthode  scientifique  pour  apporter 
une  solution  de  plus  au  problème  de  la  décoloration  des 
matières  végétales  sont  dignes  de  tout  l'intérêt  de  la 
Société. 


SOCIETE  DE   PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  1<"  juin  1892. 

Présidence  de  M.  L.  Portes,  président. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

L'essence  de  Bois  (F Inde  et  les  échantillons  du  bois  de 


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—  613  — 

cet  arbre  présentés  à  la  dernière  séance  parM.  Planchon, 
Tétaient  de  la  part  de  M.  Wiirtz,  dont  le  nom  a  été  omis. 
Cette  rectification  effectuée,  le  procès-verbal  est  mis  aux 
voix  et  adopté. 

La  correspondance  imprimée  comprend  les  publications 
périodiques  suivantes  :  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie; 
Union  phai^maceutique ;  Bulletin  commercial;  Bulletin  de  la 
Société  de  pharmacie  de  Bordeaux;  Revue  des  Inventions  tech- 
niques appliquées  à  la  Pharmacie;  Pharmaceutical  Journal; 
Revue  médico  pharmaceutique  de  Constantinople, 

La  correspondance  écrite  consiste  en  une  lettre  de 
M.  Gaillard,  préparateur  à  TÉcole  de  Pharmacie,  qui 
adresse  à  la  Société  10  exemplaires  de  sa  thèse  intitulée  : 
Sur  le  genre  Meliola  [anatomie^  moiyhologie,  systématique) ,  et 
demande  à  être  compris  parmi  les  candidats  aux  prix  de 
thèses. 

H.  Prunier  présente  un  travail  de  M.  Debuchy  sur  la 
préparation  de  la  cantharidine.  M.  Debuchy  a  examiné 
comparativement,  au  point  de  vue  du  rendement  en  can- 
tharidine, les  divers  dissolvants  neutres  employés  à 
l'extraction  de  ce  corps.  Il  donne  la  préférence  à  Téther 
méthylformique.  Il  a  de  plus  remarqué  qu'il  était  avan- 
tageux, lorsque  Ton  veut  enlever  au  résidu  extractif  les 
corps  gras  qui  le  souillent,  de  substituer  Téther  de  pétrole 
au  sulfure  de  carbone  ;  celui-ci  en  effet  dissout  un  peu  de 
cantharidine  qui  se  trouve  perdue,  tandis  que  Téther  de 
pétrole  n'en  dissout  pas. 

M.  Portes  fait,  à  propos  de  cette  communication,  les 
observations  suivantes  :  le  plus  grand  pouvoir  dissolvant 
de  l'élher  méthylformique  n'est  point  une  propriété  spéci- 
fique et  particulière  à  cet  éther  ;  elle  est  commune,  à  des 
degrés  divers  bien  entendu,  à  tous  les  éthers  qui  ont  une 
tendance  plus  grande  que  les  autres  à. se.  dédoubler  par 
saponification  en  leurs  générateurs,  et,  par  suite,  à  donner 
un  acide  susceptible  de  mettre  en  liberté  la  canthari- 
dine combinée  aux  bases.  La  cantharidine  susceptible 
d'être  dissoute  augmente  donc  par  suite  d'une  réaction 
secondaire.  M.  Portes  rappelle  quïl  existe  un  procédé 
consistant  à  employer,  pour  extraire  la  cantharidine,  le 


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•^"".■^C- 


iTrf^vrry 


—  614  — 

chloroforme  additionné  d*acide  chlorhydrique,  il  fait 
remarquer  qu'il  y  aurait  lieu,  dans  l'estimation  de  la 
valeur  thérapeutique  des  cantharides,  de  tenir  compte 
non  seulement  de  la  cantharidine  libre,  mais  encore  de 
la  cantharidine  existant  sous  forme  de  canlharidates  ; 
or,  le  Codex  ne  fait  pas  mention  de  la  seconde;  c'est  une 
lacune  qui  devra  être  comblée  lors  de  la  prochaine  édition. 
On  saura  peut-être  à  cette  époque  si  les  divers  canthari- 
dates  sont  solubles  dans  les  huiles  et  les  autres  dissol- 
vants, et  s'ils  sont  actifs. 

M.  Prttnier  présente,  en  son  nom  personnel  et  en  celui 
de  M.  Chesnay,  une  série  d'expériences  sur  la  solubilité 
dans  l'eau  du  sulfate  de  quinine  et  du  sulfate  de  cincho- 
nidine.  Il  a  appliqué  ces  données  à  l'essai  du  sulfate  de 
quinine  commercial.  Il  a  également  réussi,  en  fraction- 
nant les  cristallisations  de  ces  deux  sulfates  mélangés,  à 
obtenir  de  véritables  combinaisons  moléculaires  des  sul- 
fates de  ces  deux  bases. 

H.  Moissan  expose  à  la  Société  l'ensemble  de  ses  nou- 
velles recherches  sur  le  Bore  (1).  En  voici  le  résumé  :  ■ 

I.'  Cintique  des  procédés  anténeurement  employés,  —  La 
méthode  primitive  de  Humphry  Davy,  perfectionnée  plus 
tard  par  Gay-Lussac  et  Thénard,  consistait  à  faire  réagir 
le  potassium  sur  l'acide  borique  fondu  ;  que  l'on  se  serve 
d'un  tube  de  fer,  de  cuivre,  d'or  ou  de  platine,  le  métal 
dont  est  fait  ce  tube  est  toujours  attaqué  par  le  bore  mis 
en  liberté,  et  ce  bore,  représenté  par  une  poudre  brun 
verdàtre,  est  un  mélange  de  bore,  de  borure  et  de  borate 
de  potassium,  ainsi  que  de  borure  du  métal  où  l'on  a  opéré. 
Voici  l'analyse  de  l'un  de  ces  produits  : 

Lavé  par  l'acide 
Lavé  par  l'eau.  chlorhydrique. 

Bore 44,10  p.  100  40,70  38,47  p.  100 

Potassium li,40    —  6,95  7,23    — 

Cuivre 12,50    —  ,  »      — 

Fer 5,80    —  0,62  »      — 

Acide  borique.  .  .  17,80    —  »  »      — 

Insolubles 4,90    —  5,40  5,60    — 

99,50 
(1)  Moissan.  Compt.  rend,  de  VAc,  des  se,  t.  CXIV,  pp.  319,  392,  «17» 

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—  G15  — 

Deville  et  Wœhler  projetaient  dans  un  creuset  de  fer 
rougi  un  mélange  d'acide  borique  et  de  sodium,  coulaient 
la  masse  dans  Teau  acidulée,  lavaient  le  produit  à  Tacide 
chlorhydrique  et  desséchaient  la  poudre  brun  verdâtre 
ainsi  obtenue  en  la  chauffant  dans  Thydrogène  à  200*». 

Voici  l'analyse  de  deux  échantillons  de  ce  bore  : 

Lavé  par  Tacidc  chlorhydrique 

Lavé  par  l'eau.  concentré  et  bouillant. 

Bore 32,88  p.  100  71,97  p.  100 

Acide  borique 42,52    —  13,50    — 

Fer 7,51    —  5,04    — 

Sodium 10,34    —  3,89    — 

Azoturc  do  bore  .  .  .      2,26    —  5,28    — 

Hydrogène  et  eau.  .  .      4,10    —  »      — 

9J,11  99,68 

Berzélius  faisait  réagir  le  potassium  sur  le  fluoborate  de 
potassium  fondu  dans  un  tube  de  fer,  et  lavait  le  produit 
à  Facide  chlorhydrique.  Le  bore  que  Ton  obtient  ainsi 
possède  la  composition  suivante  : 

I  H 

Bore 51,15  p.  100  50,94  p.  100 

Fer 3,06    —  3,80    — 

Potassium 6,00    —  7,30    — 

Azoture  de  bore  .  .  .      8,75    —  »       — 

Acide  borique  hydraté    23,07    —  »       — ' 

92,03 

L'origine  de  ces  impuretés  s'explique  par  la  puissante 
affinité  que  possède  le  bore  pour  les  métalloïdes  et  les 
métaux.  Le  bore  naissant  s'unit  au  métal  du  creuset,  le 
fer  par  exemple,  ainsi  qu'au  sodium,  pour  former  du 
borure  de  fer  et  du  borure  de  sodium;  ce  dernier  prend 
encore  naissance  par  la  réduction  de  l'acide  borique  fondu 
sous  l'influence  du  sodium. 

Ces  borures  sont  insolubles  dans  l'eau,  mais  ils  se 
détruisent  plus  ou  moins  complètement  sous  l'influence 
des  lavages  j-6pétés  à  l'acide  chlorhydrique  en  donnant 
des  chlorures  métalliques  et  du  bore.  L'acide  borique  pro- 
vient de  l'oxydation  lente  du  borure  de  fer  et  surtout  de 


^  ''t* 


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•  -  '.t^ 


—  610  — 

celle  du  borure  de  sodium,  oxydation  qui  cause  quelque- 
fois rinflammation  de  certains  échantillons  de  bore, 
notamment  du  bore  léger  de  Deville  et  Wœhler. 

L'azote  qui  existe  dans  les  gaz  du  foyer  s'unit  directe- 
ment au  bore,  surtout  à  la  température  élevée  de  la  réac- 
tion, pour  former  Tazoture  du  bore.  Enfin,  l'hydrure  de 
bore  prend  naissance  aux  dépens  d'une  réaction  secondaire 
qui  s'exerce  entre  l'eau  et  le  borure  alcalin  pour  former 
de  la  soude  et  de  l'hydrure  de  bore;  cet  hydrure  décom- 
posé par  l'acide  chlorhydrique  est  la  cause  de  cette  odeur 
spéciale  que  dégage  le  bore  amorphe  pendant  les  première 
lavages.  Il  se  décompose  avec  dégagement  d'hydrogène 
quand  on  chauffe  le  bore  amorphe  dans  le  vide  à  250®-275®. 

L'action  des  métaux  alcalins  ne  pouvant  donner  de  bore 
pur,  M.  Moissan  a  essayé  :  1'  l'électrolyse  de  l'acide 
borique  fondu  additionné  du  cinquième  de  son  poids  de 
borax  (l'acide  borique  seul  ne  conduisant  pas  l'électricité).' 
Avec  un  courant  de  35  ampères,  on  obtient  du  sodium  au 
pôle  négatif  et  du  bore  au  pôle  positif;  mais  celui-ci  se 
recombine  presqu'en  totalité  à  l'oxygène  avec  incandes- 
cence, et  Ton  n'obtient  qu'une  très  faible  quantité  d'une 
poudre  marron  clair  présentant  leâ  caractères  extérieurs 
du  bore  pur;  2°  l'action  du  magnésium  employé  en  excès 
sur  l'acide  borique  fondu  ;  mais  cette  méthode  donne  tou- 
jours des  borures  de  magnésium,  dont  un  est  très  stable. 

II.  Préparation  du  bore  amorphe  pur. —  Cette  préparation 
a  déjà  paru  au  Journal  de  Phai^macie  et  de  Chimie  avec  tous 
détails  (5®  série,  t.  XXV,  p.  478),  nous  ne  le  répéterons 
donc  pas. 

m.  Propriétés  du  bore  amorphe  pur, — Poudre  amorphe,  de 
couleur  marron  clair.  Densité=2, 45.  Infusible  à  1500^  dans 
une  atmosphère  d'hydrogène,  pas  plus  qu'à  la  température 
fournie  par  l'arc  électrique.  Résistance  électrique  spéci- 
fique =  801  méghoms. 

Le  bore  chauffé  dans  l'air  prend  Teu  à  700*  en  fournis- 
sant de  brillantes  étincelles  (1).  Il  brûle  avec  un  vif  éclat 


(I)  Ces  températures  ont  été  prises  à  la  pince  thermo-éleclriquo. 


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^  617  — 

dans  Toxygène  ;  cette  flamme  qui  paraît  verte  contient  peu 
de  rayons  .chimiques.  Le  soufre  s'y  combine  avec  incan- 
descence à  610'',  il  se  fait  du  sulfure  de  bore;  le  sélénium 
réagit  à  température  plus  élevée  avec  formation  de  sélé- 
niure  de  bore;  le  tellure  est  sans  action  à  toutes  tempéra- 
tures. Le  bore  prend  feu  dans  une  atmosphère  de  chlore 
secà  410<»,  de  brome  sec  vers  700%  avec  formation  de  chlo- 
rure ou  de  bromure  de  bore;  la  vapeur  diode  est  sans 
-action,  même  à  1250*.  L*azote  ne  s'unit  sensiblement  aubore 
qu'à  1230°  j  la  vapeur  de  phosphore  ou  d'arsenic  à  750°, 
Tantimoine  en  fusion,  le  carbone  et  le  silicium  fortement 
chauffés,  les  métaux  alcalins  à  la  température  de  leur  dis- 
tillation, ne  réagissent  pas  sur  le  bore  amorphe.  Le  car- 
bone dans  Tare  électrique  et  au  sein  d'une  atmosphère 
d'hydrogène,  le  magnésium  au  rouge  sombre,  le  fer,  Talu- 
minium,  l'argent  et  le  platine  à  haute  température, 
forment  des  borures  dont  quelques-uns  sont  cristallisés. 
Le  bore  réduit  :  à  250°  l'acide  sulfurique  avec  formation  : 
d'acide  sulfureux,  à  la  température  ordinaire  l'acide  azo- 
tique AzO*.HO,et  à  800°  l'anhydride  phosphorique  PhO* 
avec  formation  d'oxydes  inférieurs  de  l'azote  et  du  phos- 
phore, au  rouge  sombre  les  anhydrides  arsénieux  et  arsé- 
nique  avec  formation  d'arsenic.  L'acide  fluorhydrique  au 
rouge  sombre,  l'acide  chlorhydrique  au  rouge  vif,  donnent 
le  fluorure  et  le  chlorure  correspondant  ainsi  que  de  l'hy- 
drogène; l'acide  iodhydrique  ne  réagit  pas  même  à  4300°. 
Le.protoxyde  d'azote  au  rouge  sombre,  Toxyde  de  carbone 
vers  1200°,  la  silice  au  feu  de  forge  le  plus  vif,  la  vapeur 
d'eau  à  partir  de  1200°,  donnent  de  lacide  borique,  pendant 
que  le  métalloïde  primitivement  combiné  à  l'oxygène  s'unit 
à  l'excès  de  bore.  Les  hydrates  des  oxydes  alcalins  fondus 
avec  le  bore  donnent  lieu  à  un  vif  dégagement  d'hydrogène  ; 
les  oxydes  alcalino-terreux  ne  donnent  lieu  à  aucune  réacr 
tion  à  quelque  température  que  ce  soit.  Les  oxydes  de 
cuivre,  d'étain,  de  plomb,  d'antimoine,  de  bismuth  se 
réduisent  dès  que  l'on  chauffe  leur  mélange  avec  le  bore; 
les  sesquioxydes  de  fer  'et  le  peroxyde  de  cobalt  ne  sont 

Jimnt.  de  Phatm.'et  de  Ckim.^  5«  SBR»..  K  XXY.  (15  jujn  1891)     '     40    : 


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—  618  — 

réduits  qu'au  rouge  vif;  le  bioxyde  de  plomb  est  réduit  par 
le  simple  contact  obtenu  par  la  trituration  du  mélange,  et 
il  se  produit  une  violente  explosion.  Les  sels  de  peroxyde 
à  la  température  de  leur  fusion  oxydent  également  le  bore 
avec  énergie,  par  exemple  :  le  chlorate  de  potasse  fondu  dès 
que  le  bore  est  à  son  contact,  l'azotate  de  potasse  fondu 
au-dessus  de  400'»  seulement,  quand  Toxygène  commence 
à  se  dégager.  Relativement  à  Faction  du  bore  amorphe  sur 
les  diverses  classes  de  sels,  négligeant  les  réactions  néga- 
tives,, nous  citerons  seulement  les  suivantes  :  le  fluorure 
d'argent  est  réduit  à  froid  par  simple  contact  ;  les  fluorures 
de  zinc  et  de  plomb  sont  réduits  à  chaud  avec  incandescence  ; 
le  chlorure  mercureux  dès  700*»  donne  du  chlorure  de  bore 
et  des  vapeurs  de  mercure  ;  les  iodures  d'étain  et  de  bismuth 
sont  de  même  réduits  avec  grande  facilité;  les  sulfates  alca- 
lins et  les  sulfates  alcalino-terreux  donnent  lieu  au  rouge 
sombre  à  la  formation  du  suif ure  correspondant;  les  carbo- 
nates alcalins  sont  réduits  à  température  élevée  tandis  que 
les  carbonates  alcalino-terreux  ne  le  sont  pas  ;  les  arsénites, 
les   arséniates,    les    chromâtes    sont  réduits   au   rouge 
sombre.  Le  bore  amorphe  réagit  directement  sur  certaines 
dissolutions  salines  ;  l'action  commencée  à  froid  est  com- 
plète à  chaud  :  c'est  ainsi  qu'il  transforme  le  permanga- 
nate de  potassium  et  le  perchlorure  de  fer  en  sels  au  mini- 
mum, qu  il  réduit  les  dissolutions  d'acide  chlorique  et 
d'acide  iodique  avec  mise  en  liberté  du  métalloïde,  les  dis- 
solutions d'azotate  d'argent,  de  chlorure  de  palladium,  de 
chlorure  de  platine  et  de  chlorure  d*or  avec  mise  en  liberté 
du  métal  correspondant. 

En  résumé,  l'ensemble  des  propriétés  réductrices  du 
bore  rapproche  ce  métalloïde  du  carbone. 

M.  Moissan  communique  ensuite  quelques  résultats 
des  recherches  qu'il  a  entreprises  sur  le  sulfure  de  bore 
dont  il  décrit  un  nouveau  procédé  de  préparation.  Ces 
recherches  paraîtront  in  extenso  dans  le'  journal  de  la 
Société.  M.  Moissan  publiera  en  outre  prochainement  le 
procédé  de  dosage  du  bore  qui  lui  a  permis  de  doser  les 
proportions  de  cet  élément  existant  dans  les  divers  échan- 


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—  619  -^ 

tillons  de  bore  impurs  considérés  jusqu'alors  comme  du 
bore  amorphe. 

M.  Planchon  lit  une  étude  sur  les  plantes  et  les  médica- 
ments des  Steppes.  11  résume  les  travaux  des  médecins 
formateurs  de  l'école  arabe  et  les  récits  des  voyageurs  an- 
ciens, Marco  Polo,  Kœmpfer,  Taverna,  Ollivier,  Falconer, 
puis  ceux  plus  récents  de  Bonvalot.  Il  étudie  la  flore  de  ces 
pays  ainsi  que  Tinfluence  climatérique  sur  la  répartition 
des  espèces.  Cette  étude  sera  publiée  dans  le  journal  de  la 
Société. 

M.  Grimbert  a  tiré  les  conclusions  suivantes  de  ses  études 
sur  le  dosage  de  la  lactose  :  1"*  le  sous-acétate  de  plomb 
abaisse  le  pouvoir  rotatoire  de  la  lactose;  2*»  le  sous-acétate 
deplomb  additionné  de  sulfate  de  soude  entrât  ne  de  la  lactose 
dans  le  précipité  formé;  3*»  si  Ton  ajoute  adulait  du  sous- 
acétate  de  plomb,  puis  du  carbonate  de  soude,  une  partie 
de  la  caséine  entre  en  dissolution  et  la  déviation  de  la 
liqueur  filtrée  est  lévogyre;  4<*  le  meilleur  procédé  consiste 
à  ajouter  à  50'^''  de  lait  0",50  d'acide  acétique  et  30"  environ 
d'une  solution  saturée  de  sulfate  de  soude;  on  chauffe  au 
bain-marie  pendant  quelques  instants  et  après  refroidisse- 
ment on  complète  le  volume  à  100**,  puis  on  filtre.  L'addi- 
tion de  sulfate  de  soude  a  pour  but  de  rendre  complète  la 
précipitation  des  matières  albuminoïdes  du  lait. 

M.  Béhal  montre,  de  la  part  de  M.  Labesse,  professeur 
à  Angers,  un  échantillon  d'opium  renfermant  des  grains  de 
plomb  :  il  eût  été  intéressant  de  savoir  si  celte  falsification 
avait  été  employée  dans  le  pays  d'origine. 

H.  Ghampigny  offre  à  la  Société,  de  la  part  de  M.  Choay, 
un  rapport  que  ce  dernier  a  rédigé  sur  :  Us  centres  universi- 
taires et  les  établissements  hospitaliers  à  Pétranget\  àla suite  de 
la  mission  qui  lui  avait  été  confiée  par  l'administration  de 
l'Assistance  publique  de  Paris,  en  tani  que  lauréat  {médaille 
d'or)  des  hôpitaux. 

M.  Barillé  présente  à  la  Société  la  candidature  de 
M.  Rœser,  pharmacien -major  à  l'hôpital  militaire  de 
Vincennes,  au  titre  de  membre  correspondant.  Cette  candi- 


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—  620  — 

dature  avec  les  titres  à  l'appui  est  renvoyée  à  la  com- 
mission. 
La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

Le  Secrétaire  annuel, 

E.  Leidié. 


BIBLIOGRAPHIE 


Les  Aristoloches.  Étutàe  de  matière  médicale  ;  par 
M.  Louis  Planchon. —  M.  Louis  Planchon  a  présenté,  Tan 
dernier,  comme  thèse  pour  le  grade  de  pharmacien  supé- 
rieur, une  étude  sur  les  Aristoloches.  Je  n'ai  point  l'iaten- 
tion  de  dire  ici  le  bien  que  j'en  pense.  Mais  je  crois  bon 
pour  les  lecteurs  du  Journal  d'en  constater  les  résultats  et 
d'indiquer  ce  qu'il  peut  y  avoir  dans  cette  œuvre  de  nou- 
veau et  d'utile. 

Tout  d'abord,  je  signalerai  la  parfaite  sincérité  du 
travail,  (."est  une  qualité  qui  est  à  la  portée  de  tout  le 
monde  et  qui  cependant  devient  de  plus  en  plus  rare. 
Savoir  dire  ce  qu'on  a  vu  par  soi-même,  ce  qu'on  n'a  eu 
que  de  seconde  main,  cela  paraît  élémentaire.  Que  d'au- 
teurs cependant  se  dispensent  de  ce  procédé,  môme  pour 
la  partie  bibliographique!  Il  est  vrai  qu'il  faut  parfois 
consacrer  bien  du  temps  aux  recherches  pour  ne  citer  les 
auteurs  qu'après  vérification  personnelle;  c'est  un  labeur 
long  et  ingrat,  mais  ceux  qui  ont  le  courage  de  l'entre- 
prendre en  sont  bien  récompensés,  tout  d'abord  par  la 
confiance  qu'ils  inspirent  à  leur  lecteur,  puis  parce  qtfil 
leur  arrive  de  faire  sur  ce  chemin  un  peii'  rude  quel^ow 
bonnes  rencontres  qui  donnent  du  piquant  au  voyage. 
Les  auteurs  les  plus  consciencieux  ont  des  distràctibûs, 
quandoque  bonus  dormitat  Homerus.  Guibourt  lui-même, 
l'homme  scrupuleux  par  excellence,  s'estiaissé  quelquefois 
égarer  dans  umnoihent  d'oublil  Voyez  plutôt  à  la  page  146 
dés  Aristoloches  comment  l'auteur  de  VJ/istoire  des  drogues 
i\  donné  comme  type  de  sa  fausse  Serpentaire  une  figure 


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—  621  — 

fie  Nccs  d'Eseiibeck,  qui  se  rapporte  évidemment  à  1 
vraie,  ce  qui  n'est  pas  sans  jeter  quelque  obscurité  sur  s 
description. 

Mais  ces  précautions  scrupuleuses  deviennent  surtou 
importantes  dans  l'étude  même  du  sujet.  Les  Aristoloche 
ont  de  nombreuses  espèces, —  beaucoup  ont  fourni  à  la  mé 
decine  leurs  tiges  et  leurs  raciîiés,  —  et  M.  Louis  Planchoi 
a  pu  en  réunir  un  nombre  considérable.  Malheureusemen 
bien  peu  sont  accompagnées  des  organes  qui  permettent  d 
les  déterminer;  on  se  trouve  donc  en  présence  de  notion 
souvent  douteuses,'  parfois  d^iffîiinations  mal  établies,  qu 
réclament  une  critique  sévère  avant  d'être  définitivemen 
acceptées.  C'est  le  travail  qu'a  fait  l'autour  et  qui  donn 
à  celle  partie  personnelle  de  son  œuvre  une  valeur  parti 
culière.  —  Résumons-la  en  quelques  lignes. 

Les  Aristoloches  ont  des  Caractères  communs  qui  per 
mettent  de  les  re.cpnnaî.tre  facilement  :  une  odeur  su 
generis,  une  structure  spéciale  des  faisceaux  ligneu: 
rayonnant  en  éventail  du  centre  à  la  circonférence.  Mai 
dans  cette  uniformité,  •  il- est  permis  de  saisir  certain 
groupes,  qui  ont  été  bien  établis  par  l'auteur  et  que  nou 
pouvons,  grâce  à  lui,  résumer  dans  le  tableau  suivant 
Nous  n'y  faisons  entrer  bien  entendu  que  les  types  prin 
cipaux,  renvoyant  au  travail  lui-même  pour  les  nombreuse 
nuances  qui  y  ont  été  étudiées  en  détail. 

TABLEAU  DBS  PRINCIPALES  ESPACES  D*ARISTOLOCHES  MÉDICINALES. 

I.  Rhizomes  munis  de  nombreuses  radicelles  (Fibreuses). 

A.  Rhizome  court. 

1**  Rhizome  horizontal,  avec  bases  d'anciennes 

tiges {Serpentaires). 

a  Radicelles  fines,  plus  ou  moins  chevelues.  Arist,  Serpentaria 

^  Radicelles  non  emmêlées Arist.  reticulata. 

â^  Rhizome  vertical,  sans  ti*aco  de  tiges. 

Radicelles  longues  et  ridées Arist.  Pistolochia 

B.  Rhizome  allongé;  radicelles  partant  des  nœuds.  Arist.  Clematilis. 

U.  Rhizomes,  tiges  ou  racines,  cylindroïdes,  grosses  (Ligneuses). 
A.  Zones  concentriques  dans  le  bois  (très  marquées 

dans  les  tiges) Arist.  Sipho. 


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—  622  — 

B.  Faisceaux  du  bois  en  éventail.  Surface  plus  ou 

moins  subéreuse. 
i*  Rayons  médullaires  de  la   racine,  larges, 

gorgés  de  fécule •• Arist»  indica. 

^  Suber  très  développé,    souvent  eu   crêtes. 

Structure  analogue  dans  la  tige  et  la  racine 

(faisceaux  ligneux  en  éventail  à  porcs  très 

visibles)  {MUhomena) ,  .  , Arist.  Cymbifera 

et  espèces  voisines, 
3*  Structure  différente  dans  la  tige  (faisceaux 

fins  à  pores  peu  visibles)  et  dans  la  racine 

(rayons  médullaires  plus  ou  moins  dicho- 

tomisés)  (Guacos) Arist,  maxima  (?) 

UI.  Parties  souterraines  renflées  et  amylacées  (Tuberculeuses). 

A.  Pivot  central  tuberculeux. 

!•  Napiforme  {Longues), 

a  Faisceaux  ligneux  plus  ou  moins  épais 

sans  pores  visibles Arist,  long<u 

P  Faisceaux  linéaires,  très  fins],  à  pores 

visibles «    Arist.  contorta, 

2**  Irrégulièrement  arrondi  (Rondes) Arist.  rotunda, 

B.  Racines  ranflées   en   tubercules   (Filipenduli^ 

formes) • Arist,  tenera. 

A  ces  espèces,  qui  fournissent  plus  spécialement  leurs 
racines,  rhizomes  ou  liges,  il  convient  d'ajouter  quelques 
Aristoloches  dont  les  fruits  et  les  graines  sont  seuls 
employés  :  V Arist,  bracteata  des  Indes;  l'Am^  Kxmpferi^ 
de  la  Chine. 

Peut-être  se  demandera-t-on  à  quoi  peuvent  bien  servir 
ces  plantes,  que  la  médecine  de  nos  jours  connaît  à  peine, 
et  qui  paraîtraient  devoir  rester  confinées  dans  l'ombre  des 
droguiers?  Sans  parler  des  Serpentaires,  qui  sont  des 
médicaments  classiques,  il  ne  faut  pas  oublier  que  la 
plupart  des  GuacoSy  réputés  dans  les  régions  américaines 
contre  la  morsure  des  serpents  sont  des  Aristoloches  et 
que,  si  leur  activité  peut  être  contestée  en  tant  qu'alexî- 
tères,  elle  n'est  point  contestable  au  point  de  vue  des  pro- 
priétés toniques  et  stimulantes.  L'usage  n'en  est  pas 
d'ailleurs  aussi  abandonné  qu'on  pourrait  le  croire.  Plu- 
sieurs journaux  ont  indiqué  dans  ces  dernière  tempis, 


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—  623  — 

surtout  en  Allemagne,  le  retour  à  l'emploi  des  Aristo- 
loches de  l'Amérique  du  Sud  dans  notre  thérapeutique. 
Enfin,  M.  L/Planchon  a  pu  constater,  dans  les  grosses 
maisons  d'herboristerie  de  Nîmes,  que  des  quantités  assez 
considérables  des  Aristoloches  du  midi  de  la  France  y  sont 
annuellement  vendues.  G.  P. 

Conférences  faites  au  laboratoire  de  M.  Friedel  en  1889- 
1890.  —  Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  donner  que  le  titre 
de  ces  conférences  (1)  : 

Pages. 

Pr.-A.  Guye.  —  Le  point 'critique  et  l'équation  des  fluides 1 

R.  Lespieau.  —  Sur  la  pression  osmotique  • 17 

F.  CocTCRiER.  —  Sur  les  pinacones 38 

V.  ÀuGER.  —  Sur  les  chlorures  d'acides  bibasiques 58 

€.  Bigot.  —  Sur  qodlques  dérivés  de  la  glycérine 79 

L.  TissiEii.  —  Sur  l'oxydation  des  carbures iOO 

DÊxàTRE-VLADESCO.  —  Sur  les  composés  diazoîques  do  la  série  grasse.  133 


SOMMAIRES  DES  PRINCIPAUX  RECUEILS  DE  MÉMOIRES  ORIGINAUX. 


Comptes  rendus  de  rAcadémie  des  Sciences.  —  2  mai  1893.  — 
Parmentier  :  Dissolutions  saturées.  —  De  Forcrand  :  Étude  thermique  de 
la  fonction  de  phénol.  —  Cazeneuve  :  Sur  une  étbylnitrocétonc  et  une  acé- 
thylnitrocétone  dérivée»  des  camphosulfo-phénols.  —  Lauth  :  Sur  la  diami- 
dosulfobenzidc  et  quelques-uns  do  ses  dérivés.  —  Trillat  et  de  Raczkowski  : 
Sur  les  composés  azolquos  et  alkylés  de  la  cbrysaniline  et  sur  les  matières 
colorantes  qui  on  dérivent. 

—  9  mai  i89S.  —  Gautier  et  Landi  :  Sur  la  vio  résiduelle  et  les  produits 
de  fonctionnement  des  tissus  séparés  do  Télre  vivant.  —  Fleurent  :  Action  du 
cyanure  de  potassium  sur  le  chlorure  do  cuivre  ammoniacal.  —  Forcrand  : 
:Sur  le  triméihylcarbinol  sodé.  —  Causse  :  Sur  Tantimonite  acide  de  pyroca- 
téchine.  —  Béhal  et  Desgrez  :  Action  des  acides  organiques  sur  les  cai'burcs 
acélyléniquos. 

■—  16  mai  1892.  —  Amagat  :  Sur  la  détermination  do  la  densité  des  gaz 
liquéfiés  et  de  leurs  vapeurs  saturées.  Éléments  du  point  critique  de  Tacide 
carbonique.  —  Raulin  ;  Influence  de  la  nature  du  terrain  sur  la  végétation. 

—  23  mai  1892.  —  Berthelot  et  Matignon  :  Sur  les  chaleurs  de  combustion 
■et  de  formation  de  l'alcool  et  des  acides  formique  et  acétique.  -^  Gautier  et 
Landi  :  Sur  les  produits  du  fonctionnement  des  tissus  et  particulièrement  des 
muscles  séparés  de  l'être  vivant.  —  De  Forcrand  :  Sur  la  pyrocatéchine  mo- 
nosodée. —  Lauth  :  Sur  une  benzidine  tétraméthylmétadiamidée. 

(1)  1  vol.  in-S",  Carré,  rue  Sainl-André-des-Arts. 


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624  — 


FORMULAIRE 


Antiiepsie  dentaire  et  buccale;  par  M.  Millox  (1). 

Acide  thymique 0^,25 

Acide  bcnzolque 3  grammes. 

Teintare  d*eucalyptus 15      — 

Alcool 100      — 

Essence  do  menthe  poivrée.  .  .      0^,50 

Dose  :  une  cuillerée  k  café  dans  une  grande  verrée  d'eau  tiède. 


Liniflàént  cônti^e Térysipèle  ;  par  M.'  Toustanos  (2). 

Acide  pbénique  pur )  ^ 

Camphre  finement  pulvérisé.  )  ^    *  grommc 

Lanrlino )  ^  ^^ 

V.«line ^  »  *>  8'*"""'»- 

On  pratiquera  des  onctions  quatre  fois  par  jour  avec  l'ouate  pbéniquée  et 
on  recouvrira  avec  cette  même  ouate. 


Phénols  camphrés.  —  Parmi  ces  composés  les  plus  usités  sont  le  naphtol 
camphré  et  le  salol  camphré  ;  ces  substances  sont  plus  denses  que  l'eau,  inso- 
lubies  dans  ce  véhicule,  solubles  dans  l'alcool,  Téther,  les  huiles  fixes  et  vola- 
tiles. Ils  sont  doués  de  propriétés  antiseptiques,  et  peuvent  servir  aux  pan- 
sements et  à  la  conservation  des  instruments  de  chirurgie,  dont  ils  ne 
détériorent  ni  le  bois,  ni  le  métal. 

La  Revue  des  médicaments  nouveaux  de  M.  Crinon  donne  les  formules 

suivantes  : 

Naphtol  camphré, 

Pr.  Naphtol  béU 100  parties. 

Camphre SOO     — 

Salol  camphré. 

Pr.  Salol 300  parties. 

Camphre 200      — 

Il  faut  avoir  soin  de  pulvériser  les  substances  et  de  les  chauffer  k  une  douce 
chaleur  jusqu'à  fusion;  on  filtre  et  on  conserve  dans  des  flacons  bouchés. 

(1)  Moniteur  thérapeutique. 

(2)  Moniteur  thérapeutique. 


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—  625  — 


TABLE   DES   AUTEURS 


N.-B.  —  Les  «  Rensbignbmbnts  )>,  compris  entre  les  deux  feuilles  de  cou- 
verture de  chaque  livraison,  sont  indiqués  dans  cette  table. 

Les  chiffres  arabes  renvoient  aux  pages  du  volume;  les  chiffres  romains, 
aux  pages  des  feuillets  de  «  Renseignements  ». 

Pages 
Abeles,  —  Procédé  pour  priver  le  sang  d*albumine  en  vue  du 

dosage  du  sucre 608 

Adrlai^  .-r  Nota  sur  Tacide  salicylique  et  ses  principaux  com- 
posés employés  en  médecine  .  .  .     VIT,     XI 

—  —       la  poudre  de  pyrôthre XLÏII 

—  —       les  tannins XV,  XIX 

—  ^       rantisepsie  chirurgicale  ....    XXVII,  XXXV 

—  _-  .    Tasepaie XXXIX 

—  et  Bonffarel.  -^  Sur  un  nouveau  procédé  industriel  permet- 
tant de  séparer  directement  la  baryte  d'un  sel  de  strontium 
quelconque 345 

Allson.  -^  Traitement  des  furoncles  par  l'acide  borique  intus  et 

esçtra^ 27 

André  (G.).  —  Voir  Berthelot  et  André 564 

Andréa  et  Andreew.  —  Recherches  sur  Fessence  de  menthe 

russe  et  sur  la  menthylamine  gauche 256 

Armalnfl^and.  -r  Instructions  populaires  sur  la  nécessité  de  dé- 
truira les  crachats  par  le  feu  ou  l'eau  bouillante  dans  toutes 

les  maladies,  qui  amènent  Texpectoration 477 

Arthns  (Maurice).  —  Suc  gastrique 359,  408,  466,    510 

^  Olycolise  dans  le  sang 547 


Barbier  (Ph.).  —  Sur  Tessence  de  Licari  Kanali 523 

BarméCA.].'—  Coloration  artificielle  d'oranges .  .  537 

Barthe  (L.).  —  De  la  présence  du  baryum  et  du  calcium  dans  les 
sels  de  strontium  du  commerce  et  dans  le  bromure  de  stron- 
tium en  particulier 239 

—  et  Fallères.  —  Préparation  des  sels  de  strontium  purs  .  .  .  367 

Bartolottl.  —  L*é8sehce  de  myrte  .....'..*.  *.  *.  '.*.*......  67 

Battandler  (J.-A.)  —  Note  sur  la  glaucine 350 

Bandry.  —  Nouveau  procédé  de  dosage  de  Tamidon 76 


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—  62C  — 

Pages 
Becknrts  (H.)  et  Nehrln^.  —  Sur  les  principes  immédiats  de 

l'écorce  d^anguature 354 

Berthelot  (Daniel).  —  Sur  les  trois  basicités  de  Tacide  phos- 

phorique •    260 

Berthelot  (M.).  —  Sar  Toxydation  du  nickel  carbonyle 32 

«  et  André.  «—  Sur  la  fermentation  du  sang 564 

Benrmann  (de).  —  Revue  pharmacologique  des  thèses  de  la 
Faculté  de  médecine  de  Paris  pendant  le  troisième  trimestre 

de  l'année  scolaire  1889-1890 313 

Blrkenixrald  (P.).  —  Préparation  du  salicylate  d'ésérlne 123 

Blsserié.  —  Sur  l'emploi  de  Tessence  de  moutarde  en  thérapeu- 
tique ;  ses  avantages  dans  la  médecine  d*armée,  et  principale- 
ment dans  les  approvisionnements  de  réserve.  .  • 595 

Blasa  (B.).—  Le  gaz  &  l'eau 28 

Boorsma  (W.-G.).  —  Sur  les  substances  analogues  à  la  aaponine 

contenues  dans  les  semences  du  thé  d*Assam 400 

Boaohardat  (0.)  et  Lafont.  —  Action  de  Tacide  benzoïque  sur 

l'essence  de  térébenthine •••••       5 

Bonffarel.  —  Voir  Adrian  et  Bougarel  . 345 

Boargaelot  (Em.).  —  Revue  des  travaux  publiés  récemment  sur 

lea  principes  immédiats  contenus  dans  les  végétaux.  307,  351,    400 
Boyer  (Ë.).  —  Sur  un  nouveau  procédéjlde  dosage  de  Tazote 

nitrique  et  de  Tazote  total * 200 

Brochet  (A.).  —  Sur  les  carbures  pyrogénés  formés  dans  Tin* 

dustrie  du  gaz  comprimé 522 

Branner  (Cl.  —  Sur  rélimination  des  microorganismes  patho- 
gènes par  la  sueur 320 

Buchet  (C.)-  —  Plomb  dans  Tacide  tartrique 540 


Calmette  (Albert).  —  Étude  expérimentale  du  venin  de  Naja 

tripudians  ou  Cobra  capel 539 

Caries  (P.).  —  Clarification  des  vins  médicinaux 96 

—  Préparation  du  sulfate  de  quinine  léger «    407 

—  A  quel  état  Tacide  phosphorique  existe- t-il  dans  T urine! .  .  •    497 
Gathellnean.  —  Recherches  expérimentales  sur  le  bichlorare 

de  mercure 504 

Causse  (H.).  —  Sur  la  dissolution  du  chlorure  d*antimoine  dans 
les  solutions  saturées  de  chlorure  de  sodium 396 

—  Sur  la  solubilité  du  phosphate  tricalcique  et  bicalcique  dans 

les  solutions  diacide  phosphorique 520 

GazeneuTe  (P.)*  —  Sur  un  violet  de  codéine 109 

—  Sur  la  formation  synthétique  de  Tàcétylène  aux  dépens  du 
bromoforme 182 

—  et  Nioolle.  —  Sur  le  dosage  rapide  de  Tacide  sulfurique  libre 
dans  Teau  de  Seltz  artificielle 51 


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—  627  — 

Pages 
Certes  (A.)-  —  Sur  la  vitalité  des  germes  des  orf^anismes  micros* 

copiques  des  eaux  douces  et  salées •  .  414 

Ghabrlé  (Ç.).  --  Sur  une  nouvelle  substance  albuminoïde  du 

sérum  sanguin  de  Thomme 33 

Ghardonnet  (de).  —  Voir  Vignon  et  de  Ghardonnet 575 

Gharpy  (Georges).  —  Voir  Gautier  et  Charpy 29 

Gharrin  (A.).  —Les  humeurs  bactéricides 116 

—  La  vie  d*un  microbe  pathogène 462,  506 

—  Bactériologie  et  thérapeutique 585 

Ghatin  (A.).  —  Notice  sur  J.  Clarion,  naturaliste,  professeur  à 

l'École  de  pharmacie,  1819  à  1844 297 

Gheynet.  —  Action  de  Tacide  cyanhydrique  sur  le  calomel  .  .  .  456 
Glamldan  et  Sllber.  —  Sur  quelques  principes  des  écorces 

de  Coto 351 

Golin  (E.).  —  Voir  Roman  et  Colin 130,  202,  556 

Gollin  (Ë.}«  —  Falsification  des  denrées  alimentaires  au  moyen 

du  pain  grillé. 49 

—  Des  poudres  de  noix  vomique  et  de  fève  de  Saint-Ignace  ...  177 
Goreli  (F.).  —  Sur  la  falsification  de  Thuile  de  lin  par  les  huiles 

de  résine 185 

Gonrmont  (J.).  —  Voir  Rodet  et  Courmont 268 

Gourtonne.  —  Sur  un  nouveau  procédé  de  sécrétage  sans  mercure.  140 

Gressatl  (S.)«  —  Benzoate  et  picrate  d'antipyrine 252 


Baremberg  (G.)<—  Sur  le  pouvoir  globulicide  du  sérum  sanguin.      35 

Davis  (E.-P.).  —  Voir  Leeds  et  Davis : 318 

Beoaux.  —  Sur  un  moyen  de  destruction  des  insectes  nuisibles 

à  la  betterave  et  aux  céréales 137 

Delachanal.  —  Voir  Vincent  (C.)  et  Delachanal 482 

Deléplne.  —  Solutions  alcooliques  d^ammoniaque 496 

Benlffès  (G.).  —  Sur  la  cause  de  la  coloration  anormale  prise  par 

rhypobromite  de  soude  dans  certains  flacons  de  verre. 54 

—  Purification  du  phosphore  par  Thypobromite  de  soude  ....    237 

—  Sur  la  conservation  des  solutions  de  métaphénylènediamine 
pour  la  recherche  des  azotites  et  de  Teau  oxygénée.  ......    591 

—  Expérience  complémentaire  sur  la  recherche  toxicologique 

du  phosphore  par  la  méthode  de  Blondlot  et  Dussart 594 

Bevoto  (L.).  —  Sur  la  recherche  de  la  peptone  et  suria  nouvelle 

méthode  de  dosage  de  Talbumine 268 

Dhamelinconrt  fils.  —  Recherches  sur  les  variations  de  nuance 

observées  dans  les  potions  au  kermès 26 

«Domergue  (A.).  —  Sur  les  extraits  concentrés-  de  café 243 

—  et  Nicolas.  —  Documents  analytiques  pour  Tétude  du  thé  et 

du  café 308 

Dorveanz  (P.).  —  Catalogue  des  thèses  de  pharmacie  soutenues 
pendant  Tannée  scolaire  1890-1891 i  ;  ,  i  a  ;  .  ;  ;  .  .  .    386 


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—  628  — 

Dnnstan  et  tJmney.  —  Sur  les  alcaloïdes  de  VAconitum  napellus 

véritable •.  •. 473 

Dymond.  —  Prétence  de  rhyoscyamine  dans  les  laitues.  .....    605 

Bokart  (Ulrich).  —  Études  chimiques  de  Tessencede  roses  alle- 
mande et  turque ^t 

Kngland.  —  Note  sur  le  sulfate  de  codéine 869 

Étard  (A..)*  —  Des  principes  qui  accompagnent  la  chlorophylle 
dans  les  feuilles ...'....'./ 523 

FaUéres.  —  Voir  fiarthe  et  Falières 367 

Farstelner.  —  Action  de  quelques  sels  inorganiques  sur  le  pou- 
voir rotatoire  du  saccharose 198 

Fawsitt  (C.-A.).  —Résumé  des  procédés  indiqués  pour  combi- 
ner Tazote  au  carbone  ou  à  Thydrogène,  en  vue  de  la  prépara- 
tion  des  cyanures  et  de  Tammontaque. ; 322 

Fleurent  (B.).  —  Sur  un  cyanure  double  de  cuivre  et  d*amroo- 
niaque 196 

Flenry  (O.).  —  Etude  sur  Tabsorption  du  brome  par  différents 
corp^ : 106 

—  Sur  le  dosage  du  tannin 499 

French  (W.).  —  Note  sur  le  dosage  de  l'or,  de  Pétain  et  du  cad- 
n#um  dans  les  alliages ~    521 

Freund  (A  ).  —  Recherches  sur  le  suc  de  baies  de  sorbier  et  sur 
la  formation  de  la  sorbose 325 

Freyclnet  (de).  —  Conservation  des  viandes  fraîches 88 

Gall.  —  Acide  carbonique  liquide 559 

Garnler  (L.)^  — Les  organes  destinés  à  l^expertise  chimique.  .    424 
Garros  (P.).  —  Sur  une  nouvelle  porcelaine  :  porcelaine  d'a- 
miante  332 

Gantier  (H.)  et  Gharpy.  —  Sur  la  combinaison  directe  des  mé- 
taux avec  le  chlore  et  le  brome 29 

Genvresse  (P.).  —  Nouvelle  synthèse  de  Tacide  tartrîque.  .  .  .    522 
Gérard  (E.)-  —  Sur  quelques  nouveaux  composés  de  Tacide 

daturique g 

Gerook  (J.-E.).  —  Voir  Schneegans  et  Qerock 267 

Gerrard  (W.).  —  Sur  la  richesse  en  alcaloïdes  de  quelques  jus- 

quîames  du  commerce 66 

Girard  (Aimé).  —  Recherches  sur  Tadhérence  aux  feuilles  des 
plmtei  et  notamment  aux  feuilles  de  la  pomme  de  terre,  des 
composés  cuivriques  destinés  à  combattre  leurs  maladies  .  .  .    425 
Girard  (Alexandre).  —  [Présence  du  phosphate  d*alumine  dans 
Turine  .....••,.... 4J0 


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—  629  — 

Page» 
Girard  (J.  de).  — -  Analyse  d'une  urine  chyleuse  et  des  matières 

grasses  qu*elLe  j'enierme 1^ 

Gosio.  —  Voir  Sclavo  et  Gosio 566 

Gréhant  (N  ).  -:-.Loi  de  Tabsorption  de  Toxyde  de  carbone  par 

le  sang  d'un  mammifère  vivant '451 

Grlflltlis  (A.  B.)«— Ptomaïnes  extraites  des  urines  dans  quelques 

maladies  infectieuses 36,  416 

GrJgnon.  ~  Rapport  de  Ja  Commission  du  prix  des  thèses  .  .  .  219 

Grimbert.  —  De  la  recherche  du  sucre  dans  Turine.  .......  421 

Gnichard.  —  Dosage  de  Tamidon 394 

Goignard  (Léon).  —  Sur  Pappareil  mucifère  des  Laminaires.  .  .  334 
Gnlllpt.  —  Note  sur  la  présence  du  plomb  métallique  dans 

Tacide  tartrique.  • ,.. 541 


HaUopean.  —  Rapport  sur  les  progrès  réalisés  aux  cours  des 
dernières  années  dans  les  préparations  emplastiques  destinées 

au  traitement  des  maladies  de  la  peau 512 

Hanrlot.  —  De  la  nutrition  dans  le  diabète 545 

Harrow  (G.).  —  Procédé  rapide  de  dosage  des  nitrates  dans 

l'eau  potable .*.  • 327 

Heatod  et  Vaslnff.  —  L'analyse  des  peptones 549 

Hemiiee.  —  Blanchiment  électro-chimique 611 

Hesse  (Ë.).'  —  Appareil  simple  pour  la  tiltration  des  moûts.  .  .  269 

Holde.  —  Huile  minérale  renfermant  du  caoutchouc 419 

Houdae.  ~  Voir  Planchod  (G.)  et  Houdas 360 


Jablln-Gonnet  et  de  Raczowki.  —  Action  de  la  forraaldéhyde 

sur  les  vins 453 

Jahns  (E.):  —  Lèd  alcaloï(îesde  la  noix  d'Arec 307 

Jandrier  (Ed.).  —  Sur  un  dérivé  nitré  de  l'antipyrine 419 

Jannasdli  et  Franzek.  —  Nouvelle  séparation  du  manganèse 

d'après  le  nickel  et  le  cobalt,  seuls  ou  associés 605 

Jardin.  —  Analyse  d'un  liqUîdô  dô  kystô  chyleux 247 

Johnstone  (W:).  —  Composition  du  beurre 326 


Kayser.  —  Action  de  la  chaleur  sur  les  levures 271 

Klobb  (T.).  —  Présence  des  nitrites  dans  les  potasses  et  soudes 
du  oommerce.  ...>••  s 324 

—  Sur  la  production)  par  voie  sèche^  de  quelques  sulfates  an-> 
hydpes  cristallisés .    603 

Kostaneoki  et  8obmidt#  ^-Sor  le  gentisin 353  . 

Kresllnff  (Karl).  —  Composition  chimique  du  pollen  du  pin  syl- 
vestre. ...  ^  ...  i * -  311 


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—  630  — 

Pages 

Kwasnlck  (W.).  —  Sur  Thuile  essentielle  de  Kuro-moji 259 

--  Voir  Thummel  et  Kwasnick 260 

Lafont  (J.).  —  Voir  Bouchardatet  Lafont. .  •  • 

Laarent  (Em.)*  '—  Voir  Schlœsing  fils  et  Laurent 72 

Le  Chateller  (H.)*  —  Sur  les  borates  métalliques 195 

Leeds  (A.  -R.)  et  Davis.  ^  Étude  clinique  et  chimique  du  lait 

stérilisé.  • 318 

Léffer  (£.].  —  Compte  rendu  des  trayaux  de  la  Société  de  Phar-> 

macie  de  Paris  (année  1891) 144 

Leidlé.  —  Rapport  de  la  Commission  instituée  pour  décerner  la 

médaille  d*or  attribuée  aux  travaux  de  chimie 214 

Loew.  —  De  la  nutrition  du  ferment  nitrique 602 

Lftdekinff  (C.)*— Sur  la  recherche  des  métaux  du  groupe  de  la 

baryte 21 

Mao-'Wllliam.  ->  Un  nouveau  réactif  de  Talbumine  et  des  autres 

protéides 128 

MalJean.  —  Sur  un  moyen  simple  de  reconnaître  les  viandes 

congeléea 348 

Mangold  (Cari.).  —  Analyse  de  la  glycérine 265 

Mercfc  (E.).  —  Nouveaux  alcaloïdes  des  graines  de  cévadille. .  .    372 

Mestre  (C).  —  Pain  violet 56 

Metclmikoir  (El.)  et  Rondenko.  —  Recherches  sur  Taccoutu- 

mance  aux  produits  microbiens 319 

Moissan  (Henri).  —  Préparation  et  propriétés  des  phosphures 

de  bore •    103 

—  Préparation  et  propriétés  du  bore  amorphe 478 

Moment. —  Action  de  la  dessiccation,  de  Pair  et  de  la  lumière  sur 

la  bactéridie  charbonneuse  filamenteuse 555 

MonaTon  et  Perrond.  ~  Expériences  comparatives  entre  la  ca- 
féine, la  poudre,  le  rouge  et  Textrait  complet  de  kola. 547 

Mond  (L.)  et  Qainoke.  —  Sur  une  combinaison  volatile  du  fer 

avec  Toxyde  de  carbone 262 

Mneller.  —  Huile  de  graines  de  tilleul 68 

Muntz  (A.).  —  De  Tinfluence  de  reffeuillage  ,de  la  vigne  sur  la 
maturation  du  raisin •    424 

Nacrai  (N.).  —  Sur  le  paeonol,  principe  immédiat  contenu  dans 

récorce  de  la  racine  de  Paeonia  Moutan.  »•••>.•......  404 

Nehring  (P.).  —  Voir  Beckurts  et  Nehring 354 

Nicolas  (Cl.)-  —  Voir  Domergue  et  Nicolas 302 

Nloolle.  -«-Voir  Cazeneuve  etNicolle. 31 

Nooard.  —  Application  des  injections  de  tuberculine  au  dia- 
gnostic de  la  tuberculose  bovine ,  ..,,•.....  .  519 


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—  631  — 

Page» 

Ouvrard  (L.).  —  Sur  un  azoture  de  lithium 417 

Pateln  (Q.).  —  Essai  rapide  des  bicarbonates  alcalins 448 

—  De  rassociation  du  calomel  et  de  Tacide  cyanhydrique.  •  •  •  •  5G0 
Patroulllard  (Ch.)*  —  Sirop  de  narcéine;  sa  préparation  .  .  .  •  27 

Pearson.  —  Gréoline,  solution  limpide 600 

Perron.  —  Sur  la  préparation  des  infusions  de  poudre  de  digitale.  393 

Perroad.  —  Voir  Monavon  et  Perroud 547 

Petit  (P.).  —  Sur  la  formation  des  dextrines 264 

Planchon  (G.).  —  Du  choix  d'un  baccalauréat  en  yue  des  études 

pharmaceutiques 97 

—  Sur  les  astragales. 169,  233 

—  Quelques  années  de  la  Société  de  pharmacie 281 

—  Sur  la  confection  publique  de  laThériaque  à  Paris.  .  .    441,  489 

—  et  Hondas.  —  Sur  les  Aeurs  colorées  artificiellement 380 

Pohl  (Julius).  —  Sur  Taristolochine 401 

Portes  (L.).  —  Son  allocution  À  la  Société  de  pharmacie  de 

Paris  dans  la  séance  du  16  janvier  1892 142 

Poucliet  (G.).  —  Rapport  sur  Taddition  de  protochlorure  d'étain 

au  pain  d*épice 430 

Preud'homme,  —  Rapport  sur  le  prix  Dubaîl 227 

Prents  (E.).  —  Dosage  du  sucre  interverti  par  la  liqueur  de 

Soldaini 200 

Puanz.  —  Solutions  concentrées  d*acide  borique 111 

Qolncke  (Fr.).  Voir  Mond  et  Quincke 262 

Raczowki  (de).  —  Voir  Jablin-Gonnet  et  de  Raczowki 4!^ 

Ransom.  —  Note  sur  les  principes  constituants  de  la  graine  de 

jusquiame 64 

Reoonra  (A.).  —  Sur  le  sulfate  vert  solide  de  sesquioxyde  de 

chrome 261 

—  Sur  les  états  isomériques  du  sulfate  de  sesquioxyde  de  chrome  ÎG2 
Riche  (A.).  Rapport  sur  Tintroduction  de  la  strontiane  dans  les 

aliments 14 

-^  Rapport  sur  Taddition  de  protochlorure  d*étain  au  pain  d'é- 

pice 432 

RieiTol  (JO-  ~~  Su^  Toléo-résine  du  gingembre lëO 

Rodet,  Roux  et  Vallet.  —  Bacille  d*Eberth  et  bacille  coli  corn- 

munis • ...• 80 

Rodet  et  Go«rmont.—  De  l'existence  simultanée,  dans  les  cul- 
tures du  staphylocoque  pyogène,  d^une  substance  vaccinante 
précipitable  par  Talcool  et  d'une  substance  prédisposante 

soluble  dans  Falcool  •••••• ••• 268 


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—  632  — 

Pages 
Roman  (Th.]  et  CoUn.  —  Rdcherches  bactériologigaes  Bur  les 

eaux  minérales  de  Vichy,  Saint- Yorre,  Hauteriye  et  Cnsset. 

130,  202,  556 

RosqnfeJUt.  r-  Sur  le  sodium 369 

Ro|i4Qn^p  (T.).  —  Voir  Metchnikoff  et  Roudenko 319 

Ro|i9SfBaa  (G.).  —  Sur  les  manganites  de  potasse  hydratés.  ...  417 

Roayi^r  (Q.)'  -r-.  Da  la.iUation  de  l'iode  par  Pamidon  ......  483 

Roux.  —  Sur  un  procédé  de  dosage  volumétrique  rapide  des 

peptones  dans  les  urines 544 


Sabanejew  (A.).  —  Essai  d*une  classiâcation  des  substances 

colloïdales  solubles 373 

Schlœsijiff  âls  et  LanTent.  —  Sur  la  fixation  de  Tazote  libre  par 

les  plaqtQS 72 

Sohmldt.  —  Voir  Kostanecki  et  Schmidt 33J 

8chneeiran9  (A.)  et  Gerock*  r-  Recherche  de  Tacide  salicylique 

dans  raldéhydesalicylique  et  dans  rétherméthylsalicylique  .  .  267 

Schoeller.  —  (^e  chauffage  des  voitures  de  chemins  de  fer..  .  .  571 

SohoU  (Hermann).  —  Isolement  de  la  toxine  du  choléra S."^ 

Schontelen.  —  Borax,  réactif  de  Taloès 601 

Slcliwlcker.  —  >^ouveau  réactif  de  l'acétone '  199 

Sclavo  et  Gosio.  —  Sur  une  nouvelle  fermentation  de  Tamidon.  566 

Siebel.  —  Pommade  pour  le  pansement. des  brûlures. 344 

Sllbe^  (P.)  —  Voir  Ciamician  et  Silber 351 

Simmonds.  —  Commerce  et  usages  du  gingembre 191 

Sostegni  et  Tripodi.  •—  Sur  la  composition  du  mélange  de  sul- 
fate de  cuivre  et  de  chaux 562 

Spehr  (P.).  —  Sur  l'éphédrine  de  VEphedra  monostachia.  .  .  .  40J 
Speransky.—  Sur  la  vitesse  de  Tin  version  du  sucre  en  présence 

des'acidés  lactique  et  acétique 197 

Suchanek  (A.).  —  Incompatibilité  de  Pantipyrine  et  de  Teupho- 

rine  fphényluféthaae) 461 


Tahara  (J  ).  —  Sur  Tadonine,  glucosido  contenu  dans  Y  Adonis 

amurensis , 190 

Theln.  —  Dosage  du  mercure  dans  Tonguent  mercuriel  .    553,  602 
Thfimmel  (K.)  et  Kwasnlk.  —  ^^ude  chimique  de  Thuile.  de 

Macassar.  ..*.*.*........ 260 

Tochêr  fJ.-ï*.).  —  Préparation  d'un  nouveau  principe  retiré  de 

rhuile  de  sésame ^. ....  ^.  .........  .  70 

Tokayep'(V.).  —  Pyroborate  de  mercure 357 

Torjesen  (S.).  —  Salicylate  de  chaux 63 

Tripodi.  —  Voir  Sostegni  et  Tripodi . 562 


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—  633  — 

l'âge» 
Umney.  —Voir  Duiistan  et  Umney *...*..   473 


VasiniT*  —  Voir  Heaton  et  Vasing 549 

Vli^non  et  de  Ghardonnet.  —  Le  poids  spécifique  des  fibres  tex- 
tiles     575 

Vincent.  —  Note  sur  une  épidémie  de  fièvre  typlioïde  propagée 
par  le  lait 406 

Vincent  (Camille)  et  Belachanal.  —  Sur  la  présence  de  la 
mannite  et  de  la  sorbito  dans  les  fruits  du  laurier- cerise  ...    482 

VlraUy.  —A  propos  de  la  préparation  du  sirop  d^écorces  d^oran* 
ges  amôres 598 

Vlron  (L.].  —  Sur  quelques  matières  pplpraotes  solubies,  pro- 
duites, pardes  bactériacées  dans  les  eaux  distillées  médicinales.    411 


'Warin  (J).  —  Note  sur  Taddition  d'alcool  à  Teucalyptol,  la  ci'éo- 
sote  de  bétre  et  les  essences 599. 

TVaslibnm  et  ToUens.  -  Extraction  du  sucre  de  canne  cristal- 
lisé, du  grain  de  maïs 6ÛS. 

'Weyn  (de)  et  Fabls.  —  Huile  d'olives  :  réactions  chromatiques.    STi 

'Winocpradsky  (S.).  —  Recherches  sur  les  organismes  de  la  ni- 
trification , 366 


Zeldler.  —  Étude  de  quelques  bactéries  trouvées  dans  les  moûts 
de  bière 269 

Zone.  —  Sur  la  recherche  de  Thuile  de  résine  dans  Tessence  de 
térébenthine, .  , 570 


Joum.  de  Pharm,  el  4e  Ckim.,  5'  séhik,  t.  XXV.  (15  juin  1892  )  41 

/Google 


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r.cj;'  -.,■; 


—  634  — 


TABLE   DES  MATIÈRES 


Paffos 

Abrine ^49 

Académie  de  médecine  de  Paris   ^  .  .  w.  .  .  .  .  .  v  »  .  »  .  .    46,  f:^ 

—  des  sciences  de  Paris 48,  341 

Acétone  (Nouveau  réactif  de  V);  par  Schwicker 199 

Acétylène  (Sur  la  formation  synthétique  deT)  aux  dépens  du  bro- 

moforme;  par  Guieneuve 182 

Acide  anacardique 250 

—  benzoïque  (Action  de  T)  sur  Tessence  de  térébenthine  ;  par 
Bouchardat  et  Lafont.  .  .  ^ 5 

—  borique  {Solutions  concentrées  d*);  par  Puaux 111 

—  borique  (Traitement  des  furoncles  par  V)  ;  par  AUson 27 

—  carbonique  (Une  nouvelle  source  d') XXIX 

—  carbonique  liquide;  par  Gali, 5&9 

—  cyanhydrique  (Action  de  V)  sur  le  calomel  ;  par  Cheynet  .  .  .  456 

—  cyanhydrique  (De  Passociation  du  calomel  et  de  T)  ;  par  Patein  500 

—  daturique  (Sur  quelques  nouveaux  composés  de  1*);  par  Gérard.  8 

—  fluorhydrique  (Emploi  de  V)  en  distillerie 426 

—  phosphorique  (Sur  les  trois  basicités  de  T)  ;  par  Daniel  Ber- 
thelot 260 

—  phosphorique  (Sur  la  solubilité  du  phosphate  tricalcique  et 
bicalcique  dans  les  solutions  d');  par  Causse 520 

—  phosphorique  (A  quel  état  V)  eiiste-t-il  dans  Turine  ?  par 
Caries 497 

—  salicylique  (Note  sur  Y)  et  ses  principaux  composés  employés 

en  médecine  ;  par  Adrian VU,  XI 

•^  salicylique  (Recherche  de  V)  dans  Taldéhyde  salicylique  et 

dans  réther  méthylsalicylique  ;  par  Schneegans  et  Oerock.  .  •  267 

—  tartrique 77 

—  tartrique  (Nouvelle  synthèse  de  T),  par  Genvresse  .  • 522 

—  tartrique  (Plomb  dans  T) 540,  541 

Aoonitum  napelltis  (Sur  les  alcaloïdes  de  T);  par  Dunstan  et 

Umney 473 

Adonis  amurensis  (Sur  Tadonine,  glucoside  contenu  dans  V)  ; 

par  Tahara 190 

Albumine  (Un  nouveau  réactif  de  V)  et  dea  autres  protéides;  par 

Mac- William U8 

( - 


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^  635  ^ 

Pages 
Albumine  (Sur  la  recherche  de  la  peptonie  et  sur  la  nouvelle 

méthode  de  dosage  de  1*)  ;  par  Devoto •    268 

Albnminoide  (Sur  une  nouvelle  substance)  du  sérum  sanguin 

de  Thomme;  par  Chabriô 33 

Alliage  (Un  nouvel). XVII 

•—  adhérent  au  verre. »    370 

—  métallique  perfectionné  ressemblant  à  l'argent 334 

-—  (Dosage  de  Tor,  de  Tétain  et  du  cadmium  dans  les) 521 

Aloès  (Borax,  réactif  de  1') 601 

Aluminium  (Nouvel  alliage  d*) XIV 

—  (Éclairage  à  T) XXI 

—  (La  soudure  de  T) X 

—  (Dépôts  d')  par  électrolyse *  .  333,    568 

Amiante  (Porcelaine  d*^  ;  par  Garros  •  •  • 332 

Amidon  (Nouveau.procédé  de  dosage  de  1')  ;  par  Baudry '6 

—  (Dosage  de  Y)  ;  par  Quichard 394 

—  (Sur  une  nouvelle  fermentation  de  T) 566 

^  (De  la  fixation  de  Tiode  par  V)  ;  par  Rouvier 483 

Ammoniaque  (Préparation  de  V)  en  partant  de  Tazote  ;    par 

Pawsitt 322 

'—  (Solutions  alcooliques  d')  ;  par  Delépine 496 

Anacardique  (Acide).  Voir  Acide  anacardique. 

Analgène 458 

Analyse  d'un  liquide  de  kyste  chyleux;  par  Jardin 247 

Angusture  (Sur  les  principes  immédiats  de  Técorce  d');  par 

Beckurts  et  Nehring '. 354 

Antipyrine  (Nouvelle) 357 

—  (Benzoate  et  picrate  d') 252 

—  (Sur  un  dérivé  nitré  de  V)  ;  par  Jandrier 419 

—  (Incompatibilité  de  V)  et  de  l'euphorine 461 

Antisepsie  (Note  suri')  chirurgicale;  par  Adrian.  .  .  XXVII,  XXXV 

—  dentaire  et  buccale;  par  Millon 624 

Appareil  simple  pour  la  filtration  des  moûts  ;  par  Hesse  ....  269 

Arec  (Les  alcaloïdes  de  la  noix  d*)  ;  par  Jahns 307 

Aristoloches  (Les);  par  Louis  Planchon 620 

Aristolochine  (Sur  V)  ;  par  Pohl  .  « 401 

Asepsie  (Note  sur  V)  ;  par  Adrian XXXIX 

Asparaginate  de  mercure 356 

Assistance  publique XXXVII 

Astragales  (Sur  les)  ;  par  O.  Planchon 169^  233 

Azote  (Sur  la  fixation  de  T)  libre  par  les  plantes  ;  par  Schlœsing 

fils  et  Laurent • «     72 

—  (Sur  un  nouveau  procédé  de  dosage  de  T)  nitrique  et  de  Tazote 
total;  par  Boyer 200 

Asotites  (Recherche  des).  •  •  •  . 591 

Aioture  de  lithium  ;  par  Ouvrard  ..••...• 417 


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^  G36  " 

"■                                                                                                              Pages 
Baccalauréat  (Du  choix  d*un}  en  vue  des  études  pharmaceuti- 
ques; par  Gk.  Planohoa 97 

Bacille  d'Eberth  et  bacille  coli  communia fO 

Bactériacées  (Sur. quelques  matières  colorantes  solubles  pro- 
duites par.des)  dans  les  eaux  distillées  médicinales  ;  par  Viron.  411 

Bactéricides  (Les  humeurs]  ;  par  Charrin 1 16 

Bactérldie  charbonneuse  filamenteuse  (Action  de  la  dessiccation, 

de  Tair  et  de  la  lumière  sur  la)  ;  par  Momont 555 

Bactéries -tr-ouvées  dans  les  moûts  do  bière 269 

Bactériologie  et  thérapeutique  ;  par  Charrin 5S5 

Bactériologiques  (Recherches)  sur  les  eaux  minérales  de  Vichy, 

Saint^Yorre,  Hauterive  et  Cus8et;parRan>an  etColin.  130,S02,556 
Baryte  (Sup  la  recherche  des  métaux  du  groupe  de  la)  ;  par 

Liideking  .....••«.  ^  / 21 

Benioate  et  picrate  d*antipyrine  ;  par  Cressati 252 

Benzoique  (Acide).  Voir  Acide  benzoïque. 

Beniosol  (Le)  ou  gaïacolate  de  benzoyle 95 

Béribéri  (CooUgiosité  du).  .• XXVI 

Beurre  (Composition  du)  ;  par  Johnstone 326 

Bibliographie.  Bocquillon-Limousin  (H.).  Les  plantes  <ilexitères 

de.rAmériquê 231 

^  Bouriez.  Agenda  du  Pharmacten-chimistê 295 

—  Dehérain.  Traité  de  chimie  agricole 580 

^  Denigès.  Exposé  élémentaire  des  principes  fondamentaux 

de  la  théorie  atomique 91 

—  Dujardin.  Essai  commercial  des  vins  et- des  vinaigres,  .  .  .  484 

—  n^gasse  et  Guyenot.  Eauœ  minérales  naturelles  autorisées 

de  France  et  d^  Algérie»  »  ,  ^  .  »  4  *  ^  * 485 

—  Gautier  (Armand).  Cours  de  chimie 3S 

~  Hugaunenq.  Traité  des  poisons 438 

—  Piéquet.  La  chimie  des  teinturiers 580 

—  Planchon  (Louia).  1^^  Aristoloches 620 

—  Trabut  (L).  Précis  de  botanique  médicale •  .  «  229 

—  \'iard  (Emile).  Traité  général  de  la  vigne  et  des  vins.  .  .  •  580 

—  Sommaires.  —  -American  Journal  of  Pharmacf/.  .    164,  388,  487 

—  Annales  d'hygiène 4S7,  583 

—  Archiv  der  Pharmacie 48,  92,  389,  533,  583 

—  Bulletin  de  pheurmacie  de  Lyon 531 

*-         —       de  la  Société  de  pharmacie  du  Loiret II 

—  Chemical  2ie%os.   *  .  * 293,  342 

—  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences.  42,  91,  164,  231, 
.....  ^  - .  H  .  w.  .  . ..  ^  .    292,  341,  388,  486,  582,  623 

—  Conférences  faites  au  laboratoire  de  M.  Friedel  en  1889-90.  623 

—  G/xxzetta  chimica  italiana ^  .  .  «  %  .    43,  92,  390,  533 

—  Moniteur.  sdentiflque^de-QuesneviUe 164,  487 

—  PMrmaceutical  Era - 293,  342 


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—  637  — 

Pages 

Bibliographie.  Sommaires.  — PAarmac^uftca^  tourna/  .  •  .  165,  294 

—         -^ —              Record  ....  165,  342 

—  _  '      *     Phcinnaceuiische  Centralhalle.  92, 

....    389,  440,  583 

—  .  .  .-7 .  .                    —           ^^*''  •    ^^'  ^^^'  ^^^'  5^ 

—  *—  —  Zeiischrift  fur  Rttss- 

land.    92,389,533,  583 

—  -                          —           J?tft7utî^.  91,389,440,  583 

—  Revue  d'hygiène  .......'....'....' 4S7,  583 

—  Société  syndicale  des  pharmaciens  de  la  Côte-d'Or 439 

—  Zéitschrift  fur  physiologische  Chetnie 42,  532 

Bicarbonates  alcalics  (Essai  rapide  de>);  par  Pàtein 448 

BicUorare  de  mercure  (Recherches  expérimentales  sur  le);  par 

Cathélineau  ....'.• . 504 

Biographies  :  Clarion 297 

—  Fauché  (J.-B.) 577 

Blanchiment  électro-chimique;  par  Hermite 611 

Bleu  (Le)  de  méthylène  comme  médicament  dans  Timpaludisme.  XXII 

Borates  (Sur  les)  métalliques;  par  LeChatelier 195 

BoraZf  réactif  de  Taloès,  par  Schonteien 601 

Bore  ^Préparation  et  propriétés  des  phosphures  de)  ;  par  Moissan.  103 

—  (P/épara.tiQ9  et  propriétés  du)  amorphe;  par  Moissan 478 

Borique  (Acide).  Voir  Acide  borique. 

Bouillie  bordelaise 423,  563 

Brome  (Sur  la  combinaison  directe  des  métaux  avec  le  chlore  et 

le);  par  Gautier  et  Charpy S9 

—  (L*industrie  du)  dans  les  États-Unis  .....; 74 

—  (Étude  sur  l'absorption  du)  par  différents  corps  ;  par  Fleury.  106 
Bromoforme  (Sur  la  formation  synthétique  de  Tacétyléne  aux 

dépens  dvr);  par  Cazeneuve \S2 

Bronze  d'argent XVII 

Brûlures  (Pommade  pour  le  pansement  des) 344 

—  (Pansement salolé  des).  .......'.. 584 

Cadmium  (Dosage  du)  dans  les  alliages;  par  French 521 

Calé '(Sur  les  ex  traits  concentrés  de);  par  Dôme  rgue 243 

—  (Documents  analytiques  pour  Tétude  du  thé  et  du)  ;  par  Do- 
mergue  et  Nicolas.  ..-.;.-/;;...;..•.• 302 

Caféine  (Expériences  comparatives  entre  la),  la  poudre,  le  rouge 

et  Textrait  de  liola  ;  par  Monavon  et  Perroud *  *  >  •  ^^ 

Calomel  (Action  de  Tacide  cyanhydrique  sur  .le)  ;  par  Cheynet  .  456 

—  (De  Tassociation  du)  et  de  Tacide  cyanhydrique  ;  par  Patein  .  500 

Gamphopyraiolone 460 

Cannelle  (Note  sur  Pessence  de) 67 

Carbonique  (AçideJ.  Voir  Acide  carbonique. 

Carbures  (Sur  les)  pyrogénés  formés  dans  Tindustrie  du  gaz 

comprimé  ;  pnr  Dri.»chet. 522 


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—  638  — 

Page» 

Éascara  Ba:grada  :  extrait  fluide 60O 

Cellalold  (Coloration  des  objets  en) XVIII 

GéTadille  (Nouveaux  alcaloïdes  des  graines  de)  ;  par  Merck.  .  .  .  372 
Chambre  syndicale  et  Société  de  prévoyance  des  pharmaciens  de 

1"  classe  du  département  de  la  Seine V 

Chauffage  des  voitures  de  chemins  de  fer 571 

Chlore  (Sur  la  combinaison  directe  des  métaux  avec  le)  ;  par 

Gautier  et  Gharpy 29 

—  (Procédé  de  Greenwood  pour  la  production  du) 560 

Chlorhydrate  d'apocodéine 250 

Chloroforme  Pictet 60& 

Chlorophylle  (Des  principes  qui  accompagnent    la)   dans  les 

feuilles  ;  par  Étard 52^ 

Chlorure  d'antimoine  (Sur  la  dissolution  du)  dans  les  solutions 

saturées  de  chlorure  de  sodium  ;  par  Gausse 39& 

Choléra  ^Isolement  de  la  toxine  du)  ;  par  SchoU ^ 

Cidres  (Production  des)  en  1891 524 

Circulaire  relative  k  la  réforme  des  études  médicales XLII 

Clarion  (Notice  sur),  naturaliste,  professeur  à  TÉcole  de  phar- 
macie, 1819  à  1844  ;  par  A.  Chatin 297 

Cobalt  (Nouvelle  séparation  du  manganèse  d*avec  le) 605 

Cobra  capel  (Étude  expérimentale  du  venin  de)  ;  par  Calmette  •  539 

Codéine  (Note  sur  le  sulfate  de) 569' 

—  (Sur  un  violet  de);  par  Cazeneuve 10^ 

Colloïdales  (Rssai  d*une  classification  des  substances)  solubles  ; 

par  Sabanejew 37? 

Coloration  des  objets  en  celluloïd XVIII 

Comité  consultatif  d*bygiène  de  France 430' 

Concours  pour  la  nomination  aux  places  d^élôves  internes  en 
pharmacie  vacantes  au  1*'  juillet  1892  dans  les  hôpitaux  et 
hospices  civils  deParis IX,    440 

—  pour  les  prix  à  décerner  aux  internes  en  pharmacie XXIX 

—  pour  l'admission  aux  emplois  d'élève  en  pharmacie  du  ser- 
vice de  santé  militaire XLl 

Conseil  d*hygiène  publique  et  de  salubrité  du  département  de 

la  Seine 94, 210,  272,  380,  432 

Conservation  des  viandes  Aralches 88 

Coto  (Sur  quelques  principes  des  écorces  de)  ;  par  Ciamician 

et  Silber 351 

Crachats  (Instructions  populaires  sur  la  nécessité  de  détraire 

les);  par  Armaingaud 477 

Crayons  élastiques  k  riodoforme 488 

Gréoline  :  solution  limpide;  par  Pearson  ...  ; 60O 

Créosote  de  hêtre  (Note  sur  Taddition  d'alcool  à  la)  ;  par  Warin.  599 

Cuivrage  des  objets  en  plàtro  . XVH 


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—  639  — 

Page» 

Cuivre  (Sur  la  composition  du  mélange  de  sulfate  de)  et  de 
chaux L562 

Guivriques  (Recherches  sur  Tadhérence  aux  feuilles  des  plantes 
des  composés),  destinés  à  combattre  leurs  maladies;  parÂ.  Girard    423 

Cusset  (Recherches  bactériologiques  sur  les  eaux  de) ,  130,  202,    556 

Cyanhydrique  (Acide).  Voir  Acide  cyanhydrique. 

Cyanure  (Sur  un)  double  de  culyre  et  d*ammoniaque;  par  Fleu- 
rent  196 

—  (Préparation  des)  en  partant  de  Tazote;  par  Fawsitt 322 


Daturique  (Acide).  Voir  Acide  daturique. 

Demarle  (Legs) XXV 

Désinfection  à  Paris •  84 

Dextrines  (Sur  la  formation  des)  ;  par  Petit 264 

Diabète  (Delà  nutrition  dans  le)  ;  parHanriot 545 

Digitale  (Sur  la  préparation  des  infusions  de  poudre  de)  ;  par 

Perron 393 

Diiodothiophène,  succédané  de  riodoforme •  •  •  •  251 

Diphtérie  (Précautions  à  prendre  cqntre  la) 272 

Diphtériques  (Une  médication  préventive  de  la  broncho -pneu- 
monie post-trachéotomique  chez  les  enfants) 391 

Distinctions  honorifiques 48, 95^  168 


Eau  oxygénée  (Recherche  de  T) 591 

—  potable  (Procédé  rapide  de  dosage  des  nitrates  dans  V)  ;  par 
Harrow 327 

—  de  Sellz  artificielle  (Sur  le  dosage  rapide  de  Tacide  sulfurique 
libre  dans  F);  par  Cazeneuve  et  NicoUe 51 

Eaux  distillées  médicinales  (Sur  quelques  matières  colorantes 
solubles  produites  par  des  1)actériacées  dans  les),  par  Viron.  .    411 

—  douces  et  salées  (Sur  la  vitalité  des  germes  des  organismes 
microscopiques  des)  ;  par  Certes 414 

—  minérales  (Rapport  de  M.  Robin  au  nom  de  la  Commission 
permanente  des; ' 527 

Éclairage  à  l'aluminium XXI 

—  électrique  au  point  de  vue  de  Thygiène 484 

École    d*appli cation    de    médecine    et    de   pharmacie    mili- 
taires  XXI,  xxxvn 

—  du  service  de  santé  militaire 410 

—  supérieure  de  pharmacie  de  Paris.  Concours  pour  Tobtention 

des  prix  (Année  1891-1892) V 

—  supérieure  de  pharmacie  de  Parts  (Liste  des  dons  faits  à  la 
Bibliothèque) XU 

.-*  supérieure  de  pharmacie  de  Paris  (Don  fait  à  V) 183 


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^rrr*^;^'^ 


—  640  — 

Page» 

École  supérieure  de  pharmacie  de  Paris.  Nominations 231 

1-           .    —    .           _  .  .  . (Séance  de  rentrée  de  1*).  97 

Écoles  de  médecine  et  de  pharmacie.  Concours .  .  .    XIII,  XVII,  XXV 

—  -                  —                 Nominations    ...    48,  95,  296 

Électricité  (U)  agent  d'adultération XXI 

EmplasUqnes  (Rapport  sur  les  progrès  réalisés  dans  les  prépa- 
rations) destinées  au  traitement  des  maladies  de  la  peau  ;  par 

Hallopeau  .....;.;: •..-...•..  542 

Engelure!  (Teinture  contre  les) 232 

Ephedra  ntonojfacAia  (Sur  l'éphédrine  de);  par  Spehr 403 

Éponges  (La  pèche  des)  aux  îles  Lucayes XYIII 

Ergotine  (Solution  hypodermique  d*) 488 

Erystpèle  (Lihîtaent  contre  l*).  par  TôUstanoAT.  '.  *. 624 

Ëséribe  (Préparation  du  salicylàtè  d'};  par  Birkenwald 123 

Essence  de  cannelle  (Note  sur  V) 67 

^  de  Kuro-moji;  par  Kwasnick 259 

-~  de  Licari  Kanali;  par  Barbier 5?3 

—  de  menthe  (Recherches  sur  V)  russe  et  sur  la  menthylamine 
gauche;  par  And res  et  Andrée w 256 

~  dé  moutarde  (Siir  i*emploi  de  T)  en  thérapeutique,  par  Bisserié.  595 

—  de  myrte;  par  Bartolotti 67 

—  dé  roses  (Élude  chimique  de  V)  allemande  et  turque;  par 
Eckart ' 254 

—  de  térébenthine  (Action  de  l'acide  benzoïque  sur  T);  par  Bou- 
chardat  et  Lafont 5 

—  dé  {érébênthme  (Sur  la  recherche  de  Thuile  de  résine  dans  V).  570 

Essences  (Note  sur  Tadditioa  d*a1cool  aux),  par  Warin 599 

Étain  (Dosage  de  V)  dans  les  alliages;  par  French. 521 

Encalyptol  (Note  sur  l'addilion  d'alcool  à  T),  par  Warin 599 

Enphorinë  (Incompatibilité  de  Tantipyrine  et  de  T) 461 

Extrait  fluide  de  cascara  sagrada 600- 

—  —      de  réglisse 554 

—  —      pour  sirop  de  baume  de  Tolu 654 

Extraits  (Sur  les)  concentrés  de  café;  par  Domergue 243 


Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Bordeaux XXXVII 

^  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Toulouse.  Nominations.  .  .  .    231 

—  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Toulouse  (Rapport  sur  Torga- 
niaation  de  renseignement  pharmaceutique  à  la) .    295 

Falsification  (Loi  contre  la)  en  Autriche V 

—  des  denrées  alimentaires  au  moyen  du  pain  grillé;  par  Collio.      49 

Farines  (Falsification  de)  observées  en  Italie 87 

FauchA  (Notice. snr  J.-B.),  pharmacien-inspecteur  .  . 577 

Fer  (La  production  du) .    XXV 


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--  641  — 

Pages 
Fer  (Sur  une  combinaison  volatile  du)  arec  Toxyde  dé  carbone;' 

par  Mond  et  Quincke 262 

Ferment  nitrique  (De  la  nutrition  du),  parLoew.  .  .  , 602 

Fermentation  (Nouvelle)  de  Pamidon 566 

—  du  sang,  par  Berthelot  et  André 561 

Feuilles  (Des  priticipes  'qui  accompagaent  la  chlorophylle  dans 

les);  par  Étard 523 

Fôve'd'e'SAint'-Ignacâ^es  poudres  de  noix  vomique  et  de);  par 

Collin 177 

Fibres  textiles  (Poids  spécifique  des) >  .  575 

Fiôvre  typhoïde  (Précautions  à  prendre  contre  la) 272 

—  typhoïde  (Note  sur  une  épidémie  de)  propagée  par  le  lait; 

par  Vincent 406 

Fleurs  (Sur  les)  colorées  artificiellement;  par  Planchon  et  Hondas.  380 

Flûckiger  (Manifestation  en  Vhonneur  du  professeur) XXIX 

Fluorbydrique  (Acide).  Voir  Acide  fluorhydrique. 

Fluorures  (Emploi  des)  en  distillerie 426 

Formaldéhyde  (Action  de  la)  sur  les  vins;  par  Jablin-Gonnet  et 

de  Raczowki 453 

Formulaire, 95,  )?32,  293,  344,  391,  488,  584,  624 

Furoncles  (Traitement  des)  par  l'acide  borique  intus  et  extra; 

par  Alison 27 


Gai  à  Teau;  par  Blass 28 

—  comprimé  (Sur  les  carbures  pyrogénés  formés  dans  l'industrie 
du};  par  Brochet 522 

Gaze  i'odoforméé  (Sur  une  falsification  de  la) S53 

Gentisin  (Sur  le)  ;  par  Kostanecki  et  Schmidt 353 

Gingembre  (Sur  Toléo-résine  du);  par  Riegel 190 

—  (Commerce  et  usages  du);  par  Simmonds 191 

Ginseng  (La  culture  du) 139 

Glancine  (Note  sur  la)  ;  par  Battandier 350 

Glycérine  (Analyse  de  la);  par  Mangold 266 

Glycolyse  dans  le  sang;  par  Arthus 547 

Gomme  arabique  (Un  succédané  da  la)  pour  Pindustrie 600 

Gravure  (Reproduction  d'une) X 


EanteciY6L (Recherches  bactériologiques  sur  les  eaux  de) .    130,  202,  556 
Huile  essentielle.  Voir  Essence. 

—  de  graines  de  tilleul;  par  Mueller C8 

^  de  lin  (Sur  la  Calsiflcation  de  V)  par  les  huiles  de  résine  ; 

par  Coreil 185 

~  de  Macassar  (Étude  chimique  de  V)  ;  par  Thûmmei  et  Kwasnik  260 

—  minérale  renfermant  du  caoutchouc;  par  Holde  ........  419 


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—  642  — 

PaRCs 
Huile  d^olivea  :  réactions  chroxnatiqueB;  parde  Weyn  et  Fabis.    374 
->  de  résine  (Sur  la  falsification  de  l'hutle  de  lin  par  les);  par 
Coreil 185 

—  de  résine  (Recherche  de  T)  dans  Tessence  de  térébenthine.  .    570 

—  de  sésame  (Préparation  d'un  nouveau  principe  retiré  de  T); 

par  Tocher 70 

Humeors  bactéricides;  parCharrin 116 

Hyoscyamine  (Présence  de  V)  dans  les  laitues 605 

Hyoscyamus.  Voir  Jusquiame. 

Hypobroinite  de  soude  (Sur  la  cause  de  la  coloration  anormale 

prise  par  V)  dans  certains  flacons  de  verre;  par  Denigès.  ...  54 

~  (Purification  du  phosphore  par  T);  par  Denigès 237 

Insectes  (Sur  un  moyen  de  destruction  des)  nuisibles  à  la  bet- 
terave et  aux  céréales;  par  Decaux ^ 137 

Intérêts  professionnels I,  XXXIY 

Internes  en  pharmacie  (Concours  pour  la  nomination  aux  places 
d'élèves) IX 

—  en  pharmacie  (Concours  pour  les  prix  à  décerner  aux)  .  .  .    XXIX 

Iode  (De  la  fixation  de  V)  par  Tamidon;  par  Rouvier 4S3 

lodoforme  (Diiodothiophène,  succédané  de  1') 251 

—  (Crayons  élastiques  k  V) 488 

lodure  d*orthocrésylol 6^ 

Jusquiame  (Note  sur  les  principes  constituants  de  la  graine  de), 
par  Ransom 64 

Jusquiames  (Sur  la  richesse  en  alcaloïdes  de  quelques)  du  com- 
merce; par  Gerrard 66 

Kermès  (Recherches  sur  les  variations  de  nuance  observées  dans 
les  potions  au)  ;  par  Dhamelincourt  fils 26 

Kola  (Expériences  comparatives  entre  la  caféine,  la  poudre,  le 
rouge  et  Tex trait  de)  ;  par  Monavon  et  Perroud 547 

Kyste  chyleux  (Analyse  d'un  liquide  de);  par  Jardin 247 

Lait  (Le)  à  Paris 976 

—  stérilisé  (Étude  clinique  et  chimique  du)  ;  par  Leeds  et  Davis.  318 

Laitues  (Présence  de  l'hyoscyamine  dans  les) 605 

Laminaires  (Sur  Tappareil  mucifère  des)  ;  par  L.  Ouignard.  .  .  334 

Lampe  au  magnésium XXII 

Lanoline  sulfurée  ou  thilanine 119 

Laurier-cerise  (Sur  la  présence  de  la  mannite  et  de  la  sorbite 

dans  les  fruits  du)  ;  par  Vincent  et  Delachanal 482 

Legs  Deroarle XXV 

Levures  (Action  de  la  chaleur  sur  les);  par  Kayser 271 

Liquide  (Analyse  d*nn)  de  kyste  chyleux;  par  Jardin 247 


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—  643  — 

Page» 

Lithium  (Sur  un  azoture  de)  ;  par  Ouvrard 417 

Loisar  Pexercice  de  la  pharmacie IX 

—  genevoise  sur  l'exercice  de  la  médecine,  de  la  chirurgie  et  de 

la  pharmacie ; 533 

—  contre  la  falsification  en  Autriche V 

Lumière  électrique  (Influence  de  la)  sur  le  développement  des 

plantes XIV 


Magnésium  (Lampe  au)  . XXII 

Hais  (Extraction  du  sucre  de  canne  cristallisé  des  grains  de).  .  .    608 
Hanganôse  (Nouvelle  séparation  de)  d*avec  le  nickel  et  le  cobalt.    605 

Haladies  contagieuses  (Déclaration  des) 405 

Manganites  de  potasse  hydratés  ;  par  Rousseau 417 

Hastic  À  la  caséine  (Procédé  de  préparation  d'un) XIII 

—  inaltérable ......:....  XVII 

Hédicales  (Circulaire  relative  &  la  réforme  des  études) XLII 

Médicaments  nouveaux 57,  118,    248 

Henthylamine  gauche 256 

Mercure  (Asparaginate  de) 356 

—  (Pyroborate  de)  ;  par  Tokayer 357 

—  (Recherches  expérimentales  sur  le  bichlorure  de)  ;  par  Cathe- 
lineau 504 

—  (Dosage  du)  dans  Tonguent  mercuriel 553,    602 

Métaphénylènediamine  (Sur  la  conservation  des  solutions  de) 

pour  la  recherche  des  azotites  et  de  Peau  oxygénée  ;  par  Denigès.    591 
Métaux  du  groupe  de  la  baryte  (Sur  la  recherche  des);  par 
LiJdeking 21 

—  (Sur  la  combinaison  directe  des)  avec  le  chlore  et  le  brome  ; 

par  H.  Gautier  et  Charpy 29 

Microbe  pathogène  (La  vie  d'un)  ;  par  Charrin 462,    506 

Microbiens  (Recherches  sur  l'accoutumance  aux  produits);  par 

Metchnikoff  et  Roudenko 319 

Microorganismes  (Sur  l'élimination  des)  pathogènes  par  la  sueur; 

par  Brunner 320 

Miel  artificiel 72 

Mimosa  (L'écorce  de)  tannante  et  désincrustante XXVI 

Minérale  (La  production)  des  différents  pays XXXVIII 

Moutarde  (La  culture  de  la)  dans  le  midi  de  la  Russie XVIII 

—  (Sur  l'emploi  de  l'essence  de)  en  thérapeutique 595 

MoiUs  (Appareil  simple  pour  la  filtration  des)  ;  par  Hesse  ....    269 

—  de  bière  (Étude  de  quelques  bactéries  trouvées  dans  les)  ;  par 
Zeidler 269 

Musc  artificiel  (Nouveau)  •  ^  .  .  ^ 570 

Myoothanaton  (Composition  du) 296 

Myrte  (L'essence  de)  ;  par  Bartoîotti 67 


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■->: 


—  644  — 

Pages 
Naja  iripudians  (Étade  expérimentale  da  venin  de)  ;  par  Cal- 

mette.  . 539 

Narcéine  (Sirop  de),  sa  préparation;  par  Patrouillard 27 

Nécrologie  :  Ferrand  lÉtienqe) ,,,,., 532 

—  Ferraad  (Eusèbe) 390 

Nickel  carbonyle (Sur  ^oxydation  du);  par  M.  Berthelot 32 

--  (Nouvelle  réparation  .de  maofl^anèse  d'avec  le) 6fô 

—  (Le)  dans  TOrégon 610 

Nickelage  (Nouveau  procédé  de) 611 

Nitrates  (Dosage  des)  dans  Teau  potable  ;  par  Harrow 327 

Nitriiication  (Recherches  sur  les  organismes  de  la)  ;  par  Wino- 

gradsky 366 

Nitrites  dans  les  potasses  et  soudes  du  commerce 324 

Noix  d'Arec  (Les  alcaloïdes  de  la);  par  Jahns 307 

-*  vomique  (Des  poudres  de)  et  de  fève  de  Saint-Ignace  ;  par 

Collin 177 

Olivier  (Culture  de  V)  en  Perse 138 

Onguent  mercuriel  (Dosage  du  mercure  dans  1') 553,  602 

Or  (Dosage  de  V)  dans  les  alliages  ;  par  French 521 

Oranges  (Coloration  artificielle  d*)  ;  par  Barillé .  537 

Ordonnance  (L')  doit-elle  être  ou  non  rendue  au  client?  .  .     XXXYII 

Organes  destinés  à  Texpertise chimique;  par  Oarnier 42i 

Orthoxyéthyl-ana-monôacétylamidoqninoléine 458 

Oxyde  de  carbone  (Sur  une  combinaison  volatile  de  fer  avec  V)  ; 

par  Mond  et  Quincke 262 

~  de  carbone  (Loi  de  Tabsorption  de  V)  par  le  sang  d'un  mam- 

mifôre  vivant;  par  Grébant 451 

Oxonine ; XXXVIII 

Paeonia  Afou^an  (Sur  le  Paeonol,  principe  immédiat  contenu 

dansrécor<)e  de  la  racine  du);  parNagaï 404 

Pain  d'épice  (Rapport  sur  reddition  de  protochlorore  d'étain 

au)  . 430,  432 

—  grillé  (Falsification  des  denrées  alimentaires  au  moyen  du); 

par  Collin 49 

—  violet  ;  par  Mestro 56 

Papier  hydrofuge XXII 

-^  réactif  très  sensible 327 

Peintura  lumineuse XXV 

Peptope  (L'analyse  des)  ;  par  Heaton  et  Vasing 549 

—  (Recherche  de  la) 268 

—  (Dosage  des)  dans  les  urines;  par  Roux 544 

Pharmacie  (La  loi  sur  Texercice  de  la). ...... IX 

—  iUi'i  genevoise  sur  Texercice  de  la) 533 

—  de  la  marine 95,  343 

—  militaire 90.  95,  23i,  313,  44),  487,  536,  5^ 


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—  6i5  — 

Pharmacopée  Baisse  (Nouvelle) V 

PhénocoUe  (Sels  de),  leur  emploi  en  thérapeutique 120 

—  (Essai  des  sels  de).  ..*..*.'/."/ 122 

Phénols  camphrés 624 

Phényluréthane.  Voir  Euphorine. 

Phosphate  d^alu mine  (Présence  du)  dans  rurine;par  A.  Girard.  420 

—  tricalcique  (Sur  la  solubilité  du)  et  bicalcique  dans  les  solu- 
tions d'acide  phosphorique  ;  par  Causse 520 

Phosphore  (Préparation  du) 562 

—  (Purification  du)  par  Thypobromitede  soude;  par  Denigès  .  .  2b7 
~  (Expérience  complémentaire  sur  la  recherche  toxicologique 

du  (par  la  méthode  de  Blondlot  et  Dussart;  par  Denigès.  .  .  .  594 
Phosphorique  (Acide).  Voir  Acide  phosphorique. 

Phosphures  de  bore  (Préparation  et  propriétés  des)  ;  par  Moissan.  103 

Photographies  '(Procédé  pour  obtenir  des)  en  couleurs XIII 

Picrate  d*antipyrine 252 

Pilules  dHodoforme  et  de  créosote.  .....'  1  1 392 

Pin  sylvestre  (Composition  chimique  du  pollen  du)  ;  par  Kresling.  311 
Plantes  (Influence  de  la  lumière  électrique  sur  le  développe- 
ment dés) ' XIV 

—  utiles  (Nouvelles)  de  Californie 206 

Plomb  dans  l^acide  tartrique '..'..../.  540,  541 

Population  française  en  1891 XXX 

Populeum  (Extrait graisseux' pour  pommadé). 555 

Porcelaine  d'amiante  ;  par  Garros 332 

—  (Soudure  de  la)  avec  les  métaux 371 

Potasses  (Présence  des  ni  tri  tes  dans  les)  du  commerce;  par 

Klobb 324 

Poucbrés' (dés)  dé  noix  vomiqùe  ét'dè  fèVé  dé  ^àint-Ignace;  par 

Collin  .  :  : 177 

Prix  (Concours  pour  Tobtention  des)  de  PÉcole  supérieure  de 

Paris  (année  1891-1892) .'.:.::.....  1  .  .  V 

•  —  Dubail  (Rapport  sur  le)  ;  par  Preud'homme 227 

~  des' thèses  (Rapport dé  la'cômmissiàn  du)'.  '•  .  1  '.  .  '.  '.  .  214,  219 

Professions  (La  morbidité  et  la  mortalité  par) XXXIU 

Protochlorure  d*étain  (Rapport  sur  Padditionde)  au  pain  d'épice. 

430,  432 

Psendoconhydrine 250 

Ptomalnes  extraites  des  urines  dans  quelques  maladies  infec- 
tieuses ;  par  Griffiths 36,  416 

Pyrëthre  (Note  sur  la  poudre  de)  ;  par  Adrlan XLIII 

Pyrol)6rate  de  mercure  ;  par  Tokayer  •  .  ! i  .  i  .  .  .  .  357 

Quinine  (Réaction  des  sels  de).  '....'. 601 

Réglisse  (Extrait  fluide  de) 554 


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—  646  — 

Pages 

Saccharose  (Action  de  quelques  sels  inorganiques  sur  le  pouvoir 

rotatoire  du);  par  Farsteiner 198 

Saint-Yorre  (Recherches  bactériologiques  sur  tes  eaux  de).  130, 202, 556 

Salicylamide.' ....  : : 62 

Salicylate  de  chaux  ;  par  Torjescu « 63 

—  d*ésérine  (Préparation  du)  ;  par  Birkenwald 123 

—  de  sodium  en  solution 568 

Salicjliqne  (Acide).  Voir  Acide  salicylique. 

—  (Recherche  de  Tacide  salicylique  dans  l'aldéhyde) 267 

Salipyrine  (Basai  et  emploi  de  la) 253 

Salolé  (Pansement)  des  brûlures 584 

Salophène 57 

Sang  (Fermentation  du);  par  Berthelot  et  André 564 

»  (Glycolyse  dans  le)  ;  par  Arthus 547 

—  (Procédé  pour  priver  le)  d^albumine  en  vue  du  dosage  du 
sucre  ;  par  Abeles 608 

Savon  pour  enlever  les  taches : 232 

Scammonée  (La  production  de  la)  dans  la  Turquie  d*Asie ....  71 

Scarlatine  (Précautions  à  prendre  contre  la) 272 

Sécrétage  ($ur  un  nouveau  procédé  de)  sans  mercure;  par  Cour- 
tonne  140 

Sérum  sanguin  (Sur  une  nouvelle  substance  albuminoïde  du)  ; 

par  Chabrié 33 

—  (Sur  le  pouvoir  globulicide  du);  par  Daremberg 35 

Sésame  (Préparation  d'un  nouveau  principe  retiré  de  Thuile  de); 

par  Tocher 70 

Sirop  d'écorces  d'oranges  amères  (A  propos  de  la  préparation  du), 

par  Virally •  • 598 

Sirop  de  narcéine,  sa  préparation;  par  Patrouillard 27 

Société  de  phariùacte'de  Pai'is  ^Compte  rendu  des  séances  de  la] 

93,  206,  337,  427,  528,  612 

—  de  pharmacie  de  Paris.  Compte  rendu  des  travaux  de  Tan- 
née 1891 144 

—  de  pharmacie  de  Paris.  Séance  annuelle  du  16  Janvier  1892. 
142,    214,  281 

^  de  pharmacie  (Quelques  années  de  la);  par  G.  Planchon  ...  281 

^  de  thérapeutique.  Comptes  rendus  des  séances  ...    43,  166,  378 

Sociétés  savante^  (Trentième  réunion  des'' XXXIII 

Sodium  (Sur  le);  par  Rosenfeld 369 

Solutol  et  solvéol.  .*  ;  .'  ; ..*..' 118 

Solvéol 118 

Sorbose  (Recherches  sur  le  eue  de  baies  de  sorbier  et  sur  la  for- 
mation de  la)  ;  par  Freund 325 

Soude  caustique  (Procédé  de  Greenwood  pour  la  production  de  la).  560 

Sondes  (Présence  des  nitrites  dans  les)  du  commerce  ;  par  Klobb.  324 

Soudure  du  verre  et  de  la  porcelaine  avec  les  métaux 371 


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—  647  — 

Pages 
Staphylocoque  pyo^èae  (De  Pezistence  simultanée  dans  les  cul- 
tures du)  d'une  substance  vaccinante  et  d'une  substance  prédis- 
posante; par  Rodet  et  Courmont 268 

Strontiane  {Rapport  sur  l'introduction  de  la)  dans  les  aliments; 

par  A.  Riche 14 

Strontium  (De  la  présenc^  du.  baryum  et  du  calcium  dans  les 
sels  de)  du  commerce  et  dans  le  bromure  de  strontium  en  par- 
ticulier; parBarthe 239 

—  (Sur  un  nouveau  procédé  industriel  permettant  de  séparer 
directement  la  baryte  d'un  sel  de);  par  Adrian  et  Bougarel .  .    345 

—  (Préparation  des  sels  de)  purs;  par  Barthe  et  Falières  ....    367 

Suc  gastrique  ;  par  Maurice  Arthus 859,  408,  466,    510 

Sucre  (Sur  la  vitesse  de  Tinversion  du)  en  présence  des  acides 

lactique  et  acétique;  par  Speransky 197 

»  (Dosage  du)  interverti  par  la  liqueur  de  Soldaini;  par  Preuts.  200 

—  dans  Turine  (De  la  recherche  du);  par  Orimbert 421 

Sueur  (Sur  Télimination  des  microorganismes  pathogènes  par 

la),  par  Brunner 320 

Sulfate  de  codéine  (Note  sur  le) 569 

—  de  quinine  léger  (Préparation  du)  ;  par  Caries 407 

—  de  sesquioxyde de  chrome  (Sur  les  états  isomériques  du);  par 
Recoura 262 

—  vert,  solide^  de  sesquioxyde  de  chrome;  par  Recoura 261 

Sulfates  anhydres  cristallisés  (Sur  la  production  par  voie  sèche 

de  quelques)  ;  par  Klobb 603 

Syndicat  des  pharmaciens  de  Maine-et-Loire 440 

Taches  (Savon  pour  enlever  les) 232 

Tannin  (Sur  le  dosage  du);  par  Fleury 499 

Tannins  (Note  sur  les)  ;  par  Adrian XV,  XIX 

Tartrique  (Acide).  Voir  Acide  tartrique. 

Textiles  (Nouveau  procédé  chimique  de  préparation  des  matières).    IX 

—  (Poids  spécifique  des  Abres) 575 

Thé  (Documents  analytiques  pour  Tétude  du);  par  Domergue  et 

Nicolas 302 

—  d'Assam  (Sur  les  substances  analogues  à  la  saponine  conte- 
nue^ dans  les  semences  du);  par  Boorsma 400 

Thériaque  (Sur  la  confection  publique  de  la)  à  Paris  ;  par  G.  Plan- 
chon 411,    489 

Thèses  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  (Revue  pharraacolo- 
giqye  des)  ;  par  de  Beurmann 31'^ 

—  de  pharmacie  (Catalogue  des)  soutenues  pendant  l'année  sco- 
laire 1890-1891 386 

Thilanine  ou  lanoline  sulfurée 119 

Thiophène-sulfonate  de  soude 252 

Thymacétine 248 


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--  648  — 

Page» 

Tilleal  ^Huile  de  graines  de)  ;  par  Mueller OS 

Tolu  (Extrait  fluide  pour  eirop  de  baume  de) 554 

Toxine  (Isolement  de  la)  du  choléra;  par  Scholl 83 

Tuberculine  (Application  des  injections  dej  au  diagnostic  de  la 

tuberculose  bovine;  par  Nocard •• 519 

Tuménol 60 

Urine  (Dosage  de  l*albumine  dans  V) 531 

—  (De  la  recherche  du  sucre  dans  V);  par  Qrimbert 481 

—  (Recherche  et  dosage  du  sucre  dans  Y) 531 

^  (Présence  du  phosphate  d''alumine  dans  1*);  par  A.  Oirard.  .  4^^ 

—  (A  quel  état  Taeide  phosphorique  existet-il  dans  V) ;  par 
Caries 497 

—  chyleuse  (Analyse  d'une)  et  des  matières  grasses  qu^elle  ren- 
ferme ;  par  J.  de  Girard  .  .  .  .  < 124 

Urines  (Sur  un  procédé  de  dosage  Tolnmétrique  rapide  des 
peptones  dans  les);  par  Roux 544 

^  (Ptomaïnes  extraites  des)  dans  quelques  maladies  infectieuses; 
par  Griffiths 36,  416 

Variétés 48,  ^,  168,  231,  295,  343,  440,  487,  533,  583 

Variole  (Précautions  à  prendre  contre  la) 272 

Végétaux  (Revue  des  travaux  publiés  récemment  sur  les  prin- 
cipes immédiats  contenus  dans  les)  ;  par  Bourquelot.  .    307,  351,  400 
Verra  (Nettoyage  des  apparais  en)^  .-..•.• XXII 

—  (Alliage  adhérent  au) 370 

~~  (Soudure  du)  avec  les  métaux 371 

Viandes  congelées  (Sur  un  moyen  simple  de  reconnaître  les); 

par  MalJean 348 

—  fraîches  (Conservation  des) 88 

Vichy  (Recherches  bactériologiques  sur  les  eaux  de).  .    130,  S02,  556 
Vigne  (De  Finfluence  de  l'effeuillage  de  la)  sur  la  maturation  du 

raisin  ;  par  Muntz 424 

Vin  (Méthode  d*analyse  du)  adoptée  par  rAssociation  des  chi- 
mistes agricoles  officiels  des  .Etats-Unis.  .  .  •  .• 328 

Vins  (Action  de  la  formaldéhyde  sur  les);  par  Jablin-Gonnet  et 

de  Raczovki. 453 

—  (Production  des)  en  1891 524 

—  (La  production  des)  en  Espagne. XXX 

—  médicinaux  (Clarification  des) 06 

Violet  de  codéine  (Sur  un);  par  Cazeneuve 109 


Le  Gérant  :  Georges  MASSON. 

PABIS.  —  IMP.  C  MAAFON  BT  I.  PLàMM ARIOK,  «US  SAONI,  2S. 


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