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Journal de pharmacie
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JOURNAL
DE PHARMACIE
ET DE CHIMIE
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CINQUIÈME SÉRIE
TOME VINGT-CINQUIÈME
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« IMP. C. lOlPON R B. FLÀinfA&ION, AUB KkQm, ».
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Dr. SDVTABIt m
HAUVAP^O MfiPiCAL SCHOOH
JOURNAL i^î'^O^
M
PHARMACIE ET DE CHIMIE
(FONDÉ EN 1809)
RÉDIGÉ PAR
MM. FREMT, L. SOUBEIRAN,
RE6NAULD, LEFORT, PLANGHON, RICHE, JUN6FLEISGH,
PETIT, VILLEJEAN et BOURQUELOT
CONTENANT
LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHARBIAGIE DE PARIS
UNE REVUE MÉDICALE
Par mm. DE BEURMANN et GHARRIN
ET
UNE REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE ET DE CHIMIE PUBLIÉS A LÉTRANCER
Par mm. JUNGFLEISCH, BOURQUELOT, VILLEJEAN et 6UIN0GHET
RÉDACTEUR PRINCIPAL : M. RIGHE
CORRESPONDANTS
MM. SOBRERO, à Turin. — Bèchamp, au Havre. — Rbdwood, à Lon 1res.
De Vrij, k la Haye. — Jacquemin, à Nancy. — Dragbndorfp, à Oorpat.
Cazbnëuvk, à Lyon.
Cinquième série.
TOME VINGT-CINQUIÈME
PARIS
G. MASSON, ÉDITEDR
LIBRAIRE DB l'aCADBMIB DB MÉDBCINB DB PARIS
iiO, boulevard Saint-Gormain.
1892
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DEPOSITED FROW:
HARVARD UNIVCR51TY
OFMEDICINE AND PUBLIC HSAiJIi
U0RARY
CHEMICAL MaraTORY
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JOURNAL
DE PHARMACIE
ET DE CHIMIE
V« SÉRIE. — TOME XXV. — ANNÉE 1892, 1'* PARTIE.
TRAVAUX ORIGINAUX
Aclion de Vacide benzoîque sur tessence de térébenthine ; par
MM. G. BoucHARDAT ct J. Lafont.
L'acide benzoîque paraît s'unir lentement à froid à Tes-
sence de térébenthine française; à 150% en employant
poids égaux d'acide et d'essence, l'action est rapide ; après
cinquante heures de chauffe, toute l'essence a été trans-
formée. Il y a avantage à ne pas dépasser de beaucoup la
température de 150*/ L'opération peut se faire dans un
vase en cuivre muni d'un réfrigérant ascendant.
Les produits sont multiples. Pour les isoler on com-
mence par enlever l'acide non combiné par une solution
alcaline. Le produit est distillé jusqu'à 200^-220*, le ther-
momètre plongeant dans le liquide.
Lés portions volatiles au-dessus de 200* se séparent inté-
gralement en camphène solide, très peu actif sur la lumière
polarisée, », = — 3*30', bouillant à 157*, et en terpilene, son
isomère liquide, également très peu actif, «» = — 3* à
— 4*30', bouillant de 175* à 180*. Les portions supérieures
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— 6 —
renferment, avec du terpilène, des composés oxygénés :
elles sont peu abondantes. La production dans cette réac-
tion *du camphène et du terpilène peu actifs s'explique par
la formation préalable et simultanée de benzoates de téré-
benthène et de terpilène ; puis, sous Tinfluence prolongée
de la température de 150° ces benzoates se décomposent
partiellement en acide et en camphène d'une part, totale-
ment en acide et terpilène d'autre part ; carbures dont
le pouvoir rotatoire s'annule très rapidement dans ces
conditions, ainsi que nous l'avons montré. Nous avons pu
isoler en camphène le -^^ du poids de l'essence, en terpi-
lène le {environ.
Le produit ne distillant pas avant 220*» forme près de la
moitié du poids de l'essence. 11 se décompose par la distil-
lation en acide benzoïque et carbures camphéniques.
Cependant on peut distiller à lUO'^-lOS* sous pression ré-
duite à 3*^°*. Il reste un faible résidu de polyterpilènes,
principalement de colophéne, volatil vers 315*. Ce produit,
distillant dans le vide vers 190°, est formé par un mélange
huileux inséparable d'éthers benzoïques du camphénol et
de VisocamphénoL Ces benzoates sont à peine modifiés par
les solutions aqueuses alcalines à l'ébullition ; au con-
traire, les solutions alcooliques de potasse les saponifient
déjà à froid (1). Le produit de la saponification, lavé à l'eau
tiède pour enlever le benzoatc. est en partie cristallin. On
le soumet à de nombreuses distillations fractionnées de
2°, 5 en 2%5. Dans un certain nombre de ces fractions,
passant au-dessus de 205°, il se dépose, à la température
de 15°, d'abondants cristaux de camphénol lévogyre, mé-
langé d'un peu d'isocamphénol dextrogyre. Les liquides
sont dextrogyres pour les portions volatiles de 185° à 205°,
lévogyres au-dessus et au-dessous. Après un nombre
suffisant de rectifications, pour isoler les carbures et le
camphénol gauche, les fractions passant de 197°,5 à 202°,5,
(1) Pour préparer les camphénols et isocamphénols, il est préférable de
saponifier le produit brut résidu de la distillation après 200* sous la pression
normaU.
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refroidies quelques heures à — 3*, se prennent en masse
cristalline dlso-camphénol que Ton isole par l'essorage
de la masse. Les liquides égouttés se séparent par de nou-
velles rectifications intégralement en camphénol et iso-
camphénol.
Ce camphénol gauche, 0** H" 0*, purifié par de nom-
breuses cristallisations dans l'éther de pétrole est solide,
fusible à 193^, il distille à 212*; son pouvoir rotaloire
[a]o = — 32M0'à— 32<»20'. Le camphre qui en dérive est
solide et a un pouvoir rotatoire de 38* à 38*10', pouvoir
observé d'une part sur le produit total de Toxydalion,
d'autre part sur les fractions résiduaires d'une préparation
d'acide camphorique. Ces pouvoirs rotatoires du camphé-
nol et du camphre sont de même signe, mais inférieurs à
ceux du bornéol gauche du Ngai étudié par Haller et du
camphre de matricaire. Cependant nous concluons à
l'identité respective de ces produits.
Les différences tiennent, d'une part, à ce que le térében-
thène n'est probablement pas un corps optiquement
unique, et surtout, d'après nos expériences, à ce que le
camphène, formé dans la réaction, s'unit pour son compte
à l'acide benzoïque et fournit des camphénols inactifs ou
racémiquesj que les dissolvants n'arrivent pas à séparer du
camphénol lévogyre. L'étude des camphoroximes et des
acides camphoriques permettra d'élucider ce point.
Itisocamphénol purifié de la même façon est solide, il
fond à 47* ; il bout de 198* à 199* ; son pouvoir rotatoire
dextrogyre est [a]D = + 10^40'; nous faisons les mêmes
réserves que ci-dessus en ce qui concerne la grandeur de
ce pouvoir. Ce pouvoir ne varie pas sous l'action prolongée
des acides et d'une température élevée ; une petite quan-
tité du camphénol se détruit en donnant un carbure voisin
du camphène ou identique. Le perchlorure de phosphore
transforme l'isocamphénol dissous dans l'éther de pétrole
en un chlorure liquide, même à — 60*, bouillant de 100*
à 105* sous pression de 4*", presque inactif. L'acide ni-
trique transforme l'isocamphénol en un corps liquide à
odeur camphrée ; ce corps se prend à — 60* en lamelles
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— 8 —
Dndant alors vers — 20^ Ce composé de la
imphre bout 13<» plus bas vers 191*; il est for-
yre. Il s'unit à l'hydioxylamine pour donner
îristallin. Les propriétés de cet isocamphre le
l'un composé naturel, la fénolone, que M. Wal-
ixtraire de l'essence de fenouil, et Tisocam-
alcool fénolique qui en dérive, corps qui
ir dans un certain nombre d'autres essences,
î l'acide benzoïque à 150° sur les térében-
un moyen pratique de reproduire les cam-
; isocamphénols.
nouveaux composés de Vacide daturîque ; par
RD, professeur agrégé à la Faculté mixte de
t de pharmacie de Toulouse (1).
?*na/ de pharmacie et de chimie du 15 septembre
indiqué la présence, dans l'huile de Datura
un acide gras nouveau, de formule C'*H'*0*,
nné le nom d'acide daturique. Les sels de ba-
et de magnésie, ainsi que l'éther éthylique
!S.
résente note j'expose les résultats de mes
térieures sur les différents composés de ce
utre de potasse^ C* H*' KO*. — Ce sel se pré-
it digérer à chaud 2«' d'acide daturique avec
pure, dissoute dans 40** d'eau. La solution
ud donne, par le refroidissement, une masse
LU sein de laquelle se forme, après un temps
s grains cristallins transparents de daturate
Lsse. Ce sel est soluble dans une petite quan-
illante; la solution mousse par l'agitation et
lu laboratoire de chimie organique de M. le profesMor Jang-
'harm, et Ch. [5}, XXU, %*lè.
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— 9 —
se précipite quand on ajoute du sel marin. L'addition d'une
grande quantité d'eau le décompose en mettant de l'alcali
en liberté.
Daturate acide de potasse, C* H" KO*, C* H'* 0*. — Il
s'obtient en précipitant la solution aqueuse, concentrée et
bouillante, du sel neutre par 2 à 3.000 parties d'eau chaude.
La liqueur se trouble, devient gélatineuse et donne, par
un repos prolongé, des lamelles incolores, cristallisées,
très légères. Ces cristaux recueillis forment, après dessic-
cation, des lames cornées, transparentes, cristallisant dans
l'alcool à 95* bouillant.
Analyse des cristaux desséchés à iOœ :
0»',451 de matière ont donné 0^,067 de KSO*, soit 6,05 p. 100 de K (théorie
pour C"Hi»»KOS C»*Hî*OS 6,74 p. 100 de K).
Le résultat répond bien à la formule du daturate acide.
L'éther enlève à ce sel acide, insoluble dans l'eau, de
l'acide daturique ; il le transforme en sel neutre, soluble
dans une petite quantité d'eau bouillante.
Daturate neutre de soude, C* H" NaO*. — Une solution
alcoolique d'acide daturique est traitée à l'ébuUition par
une solution aqueuse concentrée de carbonate de soude,
tant qu'il y a effervescence. Le produit, évaporé à siccité
au bain-marie, est pulvérisé, puis, repris par l'alcool à
95** bouillant. La liqueur alcoolique, en refroidissant,
se prend en une gelée qui cristallise difficilement. Au bout
de quelques jours il se forme des petits cristaux mame-
lonnés, transparents, que la dessiccation transforme en un
produit blanc pulvérulent. Le chlorure de sodium le sé-
pare également de sa solution aqueuse. En présence d'un
excès d'eau, le daturate de soude se conduit comme le sel
correspondant de potasse.
Daturate acide de soude, C" H»» NaO\ C** H»* 0*. — Il se
forme comme le sel acide de potasse, en donnant des lames
très légères, translucides, solubles dans l'alcool bouillant.
Cette solution, par le refroidissement, laisse déposer des
aiguilles incolores microscopiques. A l'état sec, le bidatu-
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— 10 —
e est en écailles brillantes, possédant un éclat
es perdent bientôt.
Analyse de cristaux desséchés à 105" :
lière ont donné 0»',055 de NaSO*, soit 4,19 p. 100 de Xa
^H3«NaO*, C«H3*0* : 4,09 p. 100 do Na).
le cuivre^ C'*II"CuO*. — Pour l'obtenir on
)lution alcoolique d'acide daturique par Tacé-
de cuivre dissous dans Talcool à 60<*. Le pré-
î est redissous dans l'alcool à 90° bouillant ;
isement il se dépose des cristaux aiguillés, très
lessiccation on obtient une poudre cristalline,
luleuse, de couleur bleu verdâtre ; elle fond à
Lture élevée en une liqueur verte plus foncée,
Lie altérée.
anhydre, insoluble dans l'eau et dans l'éther,
ble dans l'alcool à 90*» froid. A chaud, l'essence
line en dissout une petite quantité.
Analyse du daturate de cuivre :
atière ont donné 0"',052 de CuO, soit 10,75 p. 100 de Cu
MPSCuO^ : 10,55 pour 100 de Cu).
leuti^e de plomb, C"** II" Pb 0*. — Une solution
e daturate neutre de soude est précipitée par
i aqueuse concentrée d'acétate neutre de plomb
de quelques gouttes d'acide acétique. Cette
indispensable pour éviter la formation d'un
Le précipité obtenu, lavé à l'eau distillée, est
ns le vide. C'est un produit blanc, pulvérulent
il est très lourd, Peau ne le mouille pas. Inso-
dans l'alcool et Téther sec, très peu soluble
. et l'éther bouillants. Le daturate neutre de
à 104^-105° sans subir de décomposition; il
uide visqueux et à demi-transparent.
Analyse du daturate neutre de plomb :
tièrc ont donné 0«',128 de PbSO*, soit 27,51 p. 100 de Pb
^HWPbO* : 27,58 p. 100 de Pb).
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— il —
Daturate (Targent^ C'*H"AgO*. — On précipite une
solution aqueuse de daturate de soude par une solution
d'azotate d'argent; il se forme un précipité blanc, très
volumineux, qui, à l'état humide, est très altérable à la
lumière et devient gris sale au bout de fort peu de temps.
Il cristallise dans Talcool concentré et bouillant en fines
aiguilles microscopiques, formant des agglomérations
sphériques transparentes. Après dessiccation dans le vide,
il se présente sous la forme de petites écailles nacrées qui
se conservent bien à la lumière.
Le daturate d'argent, insoluble dans Teau et dans
l'éther, est soluble à chaud dans Tammoniaque, qui l'a-
bandonne en lamelles cristallines, par refroidissement
et évaporation lente de la solution. Le dépôt, examiné
au microscope, est formé de cristaux très petits, irrégu-
liers et ramifiés.
Daturone, C^^FF'O*. — Pour obtenir Tacétone de l'acide
daturique, cet acide est additionné de chaux éteinte en
excès; le mélange est pl^cé dans une cornue en verre et
chauffé à feu nu, en élevant progressivement la tempé-
rature. Il est préférable de n'opérer à la fois que sur une
petite quantité de matière et de répéter cette manipulation.
Dans ces conditions, il distille un produit huileux, qui se
solidifie immédiatement en une masse compacte, presque
blanche, mélangée de carbures d'hydrogène, liquides et
odorants.
Pour la purifier, on la dissout dans l'alcool à 90* bouil-
lant. La liqueur filtrée laisse déposer, par le refroidis-
sement, de grandes lames cristallines incolores. Ce der-
nier produit est soumis à de nouvelles cristallisations
dans l'éther sec et ensuite dans l'alcool à 95°.
I^s cristaux desséchés à 100*, donnent à la combustion les résultats sui-
vants :
Trouvé.
!!■ ■ mm^ . Calculé pour
I ri CMH66 0».
C p. 100 82,53 82,70 82,84
Il p. 100 14,31 li,25 13,84
Ces chiffres correspondent bien à la formule de l^acétone de racide datu-
rique, C««H««0«.
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— 12 —
iaturone se présente en belles paillettes d'un éclat
sans odeur, fondant à 75°,5-76°; elle est insoluble
'eau, insoluble à froid dans Talcool à 75^, soluble
*alcool bouillant qui la dépose entièrement par le
lissement. L'éther, la benzine et le cbloroforme la
rent facilement. Elle ne se combine pas au bisulfite
de.
'e monobromodaturique. — Après bien des tâton-
its et des essais infructueux, j'ai réussi à obtenir, à
le pureté, le dérivé monobromé de l'acide daturique.
;i le détail de mes opérations :
chauffé vers 130° ou 140» en tube scellé, pendant
. dix-huit heures, 4«'" d'acide daturique avec 2^^50 de
et 20«'" d'eau distillée. Après refroidissement, le tube
mvert ; la couleur du brome était en partie disparue,
ssus de l'eau surnageait une masse très fusible, de
ir jaune brun. Ce produit, jeté sur un filtre mouillé,
avé à l'eau distillée froide; on a complété les lavages
sion du composé dans l'eau chaude. Les eaux mères,
lant de cette opération, étaient très acides. La ma-
irute, desséchée dans le vide, fond à 45^-47**.
r séparer l'acide daturique non altéré, on dissout
>duit dans 80»' d'alcool à 80* et on refroidit la
)n à — 10°; dans ces conditions, la plus grande
de l'acide gras non altéré cristallise. La liqueur
[que, séparée par le filtre des cristaux formés, est
lent coloré en jaune; on la place sous une cloche à
sulfurique; la solution se concentre lentement et
déposer des cristaux peu colorés, fondant à 41*-42*.
l le dépôt ne paraît plus augmenter, les eaux mères
s sont évaporées dans le vide. On obtient de cette
une masse butyreuse, brune, n'ayant aucune appa-
cristallinc; elle fond à 35*-36^
it ce dernier produit qui se forme en plus grande
ité dans l'action du brome sur l'acide daturique.
lalysé successivement les cristaux fondant à iV-it" (A), déposés dans
ière concentration, et le produit butyreux (B) des eaux mères alcoo-
fondant à 35-36'.
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— 13 —
Voici les résaltats :
!• Analyse des cristaux (A).
(Dosage du Brome par le procédé Carius.)
Calcule^ pour
Trouvé. C»*HMBpO*.
Brome p. 100 16,7 2â,9
On voit que les chiffres trouvés no correspondent pas à ceux de FaciiU
monobromé. Nous avions donc très probablement affaire à un mélange du
dérivé brome et de Tacide daturique non altéré.
2» Analyse du produit (B).
(Dosage du Brome par le Procédé Carius.)
Calculé pour
Trouvé. C3*Il3«BrO*.
Brome p. 100 22,1 22,9
Les résultats de l'analyse du produit (B), provenant des eaux mères alcoo-
liques, se rapportent bien à la composition théorique du dcrivc monobrome de
TaCide daturique.
Cet acide monobromodaturique est insoluble dans Teau,
très soluble dans Talcool froid, Téther ordinaire et la ben-
zine. J'ai essayé, sans succès, de la faire cristalliser dans
ces différents dissolvants.
La solution alcoolique de ce dérivé monobromé, décom-
pose, à la chaleur du bain-marie, une solution aqueuse
concentrée de carbonate de soude et donne un savon de
soude très soluble dans Teau et Talcool, moussant par
agitation.
Le monobromodaturate de soude est un produit visqueux,
jaune brun, incristallisable dans TalcooL
On voit que les résultats analytiques de tous les com-
posés formés par Tacide daturique ne permettent pas de
révoquer en doute la composition de ce principe défini, que
je n'ai pu dédoubler soit par des précipitations fraction-
nées, soit par des expériences sur les différents dérivés.
Le principe particulier retiré de l'huile de datura est
donc bien un acide monobasique nouveau, appartenant à
la série grasse.
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— 14 ~
}ort sur Vintroduction de la strontiane dans les aliments;
par M. A. Riche (1).
itroduction de la strontiane dans les vins est récente,
présence est liée au plâtrage des vins dont elle est
onséquence accidentelle.
atique du plâtrage qui remonte, dit-on, à Tantiquité, ne s'est répandue
rtir de 18i9 ; en 185îi, elle était déjà générale dans le midi de la
et elle était opérée à fond de façon à produire dans les vins 3, 4 et
5 et 6'' de sulfate de potasse par litre.
nion publique s*en émut dès cette époque, et le Comité consultatif
ie publique réclama une enquête.
ait sans utilité d'énumérer les divers ti'avaux sur la matière, travaux
'es avoir porté d*abord à considérer, comme sans action fàcliensa sur
nie, l'addition du pUtre au vin, ont, bientôt après, conduit le
à réprouver cette opération.
me suffise de rappeler qu'en mai 1879, il adoptait à Funanimité les
inclusions suivantes d'un rapport de Legouest :
immunité absolue des vins plâtrés ne doit pas éti'c officiellement
i présence du sulfate de potasse, quelle qu'en soit l'origine, ne devrait
éréc que dans la limite maxima de 2"" par litre,
iprès le Comité, confirmant ces résolutions, demandait que le Ministre
istice prit des mesures efficaces pour empocher la vente dos vins con-
nue quantité de sulfate de potasse supérieure à celles de 2^, et le
et 1880, une circulaire de ce ministre donnait satisfaction complète à
tôt surgirent, de toutes parts, des réclamations de viticulteurs et de
nts en vins ; l'Administration invita les Procureurs généraux à retarder
nois Texécution de la circulaire, et finalement ce sursis fut prorogé
la fin de l'année dernière.
mt ce temps on élaborait de nouveaux rapports, une enquête générale
»u en 188i par les soins du Ministre du Commerce, et l'on consultait
nie de Médecine en 1888.
rares exceptions près, les corps consultés se prononcèrent pour la no-
1 sulfate de potasse à doses fortes et répétées, et ils proposèrent, à
transaction, l'admission d'une tolérance limitant à 2^' de sulfate de
par litre la dose du pl&trage.
[islructions administratives furent alors données le 26 septembre et le
onsoil d'hygiène publique et de salubrité de la Seine.
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— IS-
IS décembre 1890 par le Ministre de la Justice, et le 1*' avril 1891 les vins
plâtrés au-dessus de ce degré tombaient sous le coup de loi s'ils étaient livrés
à la consommation ou rencontrés dans la circulation.
Enfin, le 1 1 juillet dernier, une loi générale sur les vins était promulguée,
loi dont Tarticle 3 est ainsi conçu :
« Il est défendu de mettre en vente ou de livrer dos vins plâtrés contenant
plus de ^ de sulfate de potasse ou de soude par litre. Les délinquants seront
punis d'une amende de 16 francs èi 500 francs et d'un emprisonnement de
6 jours à 3 mois ou de Tune des peines suivant les circonstances. »
En présence des longs attermoiements qu'on vient de
rappeler, on comprend que le commerce des vins ait pu
penser, en septembre 1890, que de nouvelles prorogations
lui seraient accordées, car la récolte des vins était com-
mencée.
De fait, son approvisionnement se fit en vins plâtrés
comme les années précédentes, et il est juste de recon-
naître qu'on lui aurait évité de graves difficultés si on
l'avait averti six mois avant la vendange.
Les négociants et les vignerons cherchèrent alors, pour
résoudre la difficulté, à déplâtrer les vins, et une nouvelle
industrie fut créée : celle qui nous occupe en ce moment.
L'emploi de la baryte était tout indiqué par suite de Tin-
solubilité du sulfate de baryum, et Ton s'adressa au chlo-
rure, au carbonate et au tartrate de ce métal. Mais ces sels
sont extrêmement toxiques — quelques milligrammes de
chlorure de baryum exercent sur l'économie une action re-
doutable qui rappelle celle de la strychnine — et Ton fut
obligé de renoncer à leur emploi.
La substitution du strontium au baryum était naturelle,
et c'est ainsi qu'on essaya successivement les divers sels
de ce métal pour aboutir généralement à l'emploi du tar-
trate : il se forme du sulfate de strontiane qui se précipite
et il reste dans le vin des tartrates de potasse. En opérant
dans de bonnes conditions, on peut ramener le vin à ce
qu'il était avant le plâtrage, sauf qu'il y reste nécessaire-
ment une minime proportion de sulfate de strontiane,
parce qu'il n'a pas l'insolubilité presque complète du sul-
fate de baryte.
Il est possible même de régler l'opération de façon à
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— 16 —
5ser une proportion voulue de sulfate de potasse.
\ question principale se pose. La strontiane et ses
}nt-ils toxiques? On Ta généralement admis dans ces
\ derniers; cependant, si Ton ouvre les ouvrages des
paux auteurs qui ont étudié la question, on trouve
a plupart et des plus éminents, Fourcroy, Gay-
c, Cadet, Bouillon-Lagrange, Laugier, Thomson, etc. ,
lèrent la strontiane comme absolument sans danger,
^erse de la baryte qui est très toxique,
ant ces divergences, il était nécessaire de reprendre
3 expérimentale de Taclion des sels de strontium sur
Qisme, et mon savant ami M. Laborde, de TAcadémie
îdecine, s'est chargé de ce soin (1). Ses essais ont
sur des animaux divers, puis sur lui-même et sur
utre personne ; ils Tout amené à conclure, non seu-
t que les sels de strontium sont dépourvus de toute
té, mais encore qu'ils paraissent bienfaisants et favo-
les à la nutrition,
nonce cependant la restriction suivante :
bservé dans un cas, concurremment avec Taction diurétique, un cer-
{ré de congestion rénale. Ge cas se trouve être celui de l'expérience
9c le lartrate de strontiane. La nature du composé (tartrate) n'est cer-
nt pas étrangère à ce résultat tout à fait exceptionnel pour les corn-
11 strontium. Il n'est pas inutile de noter à ce sujet que, dans le cas
s'agit, la quantité d'acide tartrique absorbée par Tanimal en 114 jours
i totalité do iOfi^ (chien du poids de 14^")« ^^i^i P^^* kilogramme de
:, 33"' d'acide tartrique, ce qui représente pour un homme de 65'«' et
même laps de temps, 2.145"' d'acide tartrique.
faudrait pas, par conséquent, arguer de ce fait exceptionnel et en
l'une action nocive quelconque que ne possèdent en aucune façon, je
ais trop le répéter, les sels de strontium, pas plus sur les reins que
tin des autres organes. Leur action diurétique, qui d'ailleurs ne parait
I constante d'après les observations cliniques, n'implique et n'entraîne
hénomène pathologique et reste dans la limite pure d'un fait d*ordre
•gique et thérapeutique.
[>pellcrai, du reste, que la même influence exagérée s'est manifestée
tartrate de potasse.
mm, de Pharm, et Ch., [5], XXIY, 208, 1891.
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— 17 —
En présence de ces observations de M. Laborde, et des
deux faits suivants, à savoir que le vin déplâtré à la strou-
tiane peut contenir 0«'',036 de stronliane par litre et que
c'est précisément le tartrate de strontianc dont on se sert
pour cet usage, il ne me parait pas absolument démontré
que l'usage prolongé et continu d'un pareil vin ne soit pas
susceptible d'avoir quelques inconvénients sur certains
tempéraments ou dans divers états de santé.
Enfin quoique, dans la nature, les minéraux du stron-
tium ne soient pas les compagnons nécessaires de ceux du
])aryum, il est très possible que les sels de strontium
du commerce soient souillés par de minimes proportions
(le sels de baryum ; auquel cas, il pourrait se déclarer des
accidents plus ou moins graves, dont il serait difficile
d'apprécier les causes parce que la recberchc d'une faible
quantité de baryte dans un excès de slrontiane n'est pas
sans difficulté (1).
Deux autres savants de valeur, deux chimistes cette fois,
MM. Gayon et Blarez, s'appuyant sur l'innocuilé des sels
de strontium établie par M. Laborde, ont entrepris des re-
cherches sur Tapplication de la stronliane au déplâtrage, sur
la valeur des divers procédés proposés et sur les conditions
à remplir pour effectuer convenablement ce déplâtrage.
Les sels de strontium sont aptes à réaliser le déplâtrage
partiel ou complet.
Le vin produit retient des traces de sulfate de stron-
liane; d'après M. Ch. Girard, cette quantité peut même
atteindre O^'fi'àd par litre.
Des divers sels de ce métal, le tartrate de strontium per-
met seul de restituer au vin la composition qu'il possédait
avant le plâtrage.
Ce dernier procédé est d'une réalisation délicate ; il faut
ajouter de l'acide tartrique au tartrate et la dose de cet
acide est variable suivant la richesse du plâtrage. Si l'on
n'en introduit pas une proportion suffisante, on ne ramène
pas le vin à la composition normale, il renferme du tar-
{!) Voir même numéro, p. 21.
Journ. de Pham, et de Chim., 5« série, t. XXV. (1" janvier ISOÏ.) -
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— 18 —
3 potasse très soluble, au lieu de bitarlrate
re) fort peu soluble et la potasse s'accumule
Ton emploie trop d'acide, on augmente sans
té du vin.
iter l'une et l'autre de ces alternatives par
ition exacte du plâtrage du vin et par une
ise du tartrate de strontium et de l'acide tar-
, mais il me paraît que ce travail n'est pas
un vigneron ou un négociant en vins et que
Lin chimiste sera nécessaire.
Indre que dans un but d'économie ou pour
Lson on se passe du chimiste et alors on li-
sommateur une préparation factice au lieu
•el.
; de réagir contre la tendance qui consiste à
poduits naturels, destinés à l'alimentation,
it même que cette altération soit sans résul-
jr la santé, elle est une cause de déprécia-
substances ; dans ce cas spécial , les vins
ine branche considérable d'exportation, je
d'un grand intérêt pour la France qu'on
;u que ses vins sont des produits naturels
mélanges plus ou moins artificiels,
d'ailleurs, la question du déplâtrage a perdu
ilité et elle n*est plus que très secondaire à
nent actuel, c'est-à-dire de la récolte de
erminée. En effet le plâtrage ne s'applique
ommuns et ordinaires qui sont consommés
rapproché, en grande majorité dans l'année ;
pas à produire les vins de luxe, de choix, de
majeure partie des vins plâtrés des années
iisparu du chais du producteur et du maga-
mt, au moins à l'état libre, et il s'y trouve
coupage. Ce qui reste de vins plâtrés au-
le sulfate de potasse pourra, sans difficulté,
ne contenir que 2»' de ce sel par simple mé-
; vins naturels, qui feront, je l'espère, le
pal de la récolte de 1891, car je suis con-
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— 19 —
vaincu que le plâtrage peut être supprimé en donnant au
vin des soins convenables et d^autre part la loi, prohibant
le plâtrage supérieur à 2«'', paraît devoir être appliquée
avec fermeté.
Il existe cependant une circonstance dans laquelle on
réalise le déplâtrage complet des vins. Je vais en dire
quelques mots.
Les vins de Bordeaux ne contiennent pas de plâtre
ajouté à la cuve, et ils renferment, au plus, les 08^60 ou
O^^SO du sulfate alcalin naturel; personne n'ignore que
certains négociants comblent les déficits de la production
bordelaise par l'addition de vins du Midi, mais c'est à l'ex-
presse condition que ceux-ci ne contiennent pas de sulfate
qui permettrait de découvrir immédiatement la fraude, et
il est certain que l'on déplâtre dans le Bordelais des vins
de provenance française ou étrangère dans le but de faire
disparaître ce témoin de la falsification.
Le déplâtrage des vins sera sans influence sur cette
fabrication peu reçommandable. En supposant qu'on ar-
rive à poursuivre les vins contenant des traces de stron-
tiane, cette industrie trouvera des aliments suffisants chez
les propriétaires intelligents de l'Hérault, de l'Aude, des
Pyrénées-Orientales qui, en vue de cet important débou-
ché, ont cessé de plâtrer leur récolte. L'hygiène gagnera
quelque peu à cette substitution, parce que Ton n'arrive à
mener à bien ces vins en l'absence du plâtre qu'à la con-
ditioi^ d'améliorer le travail de la récolte, de la fermenta-
tion et de la conservation.
En conséquence, j'estime qu'il y lieu de prohiber la
présence de la strontiane dans les vins.
Certaines mélasses bon goût, et des mélasses purifiées
étaient très employées, il y a trente à cinquante ans, pour
la consommation de bouche, le sucrage du café au lait no-
tamment. Cet emploi se restreint de plus en plus, néan-
moins il représente encore un chiffre considérable.
M. le Chef du laboratoire municipal déclare avoir
trouvé jusqu'à 12»^ et 14»' de strontiane dans certaines
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-- 20 —
ai s'explique par ce fait qu'un procédé très
eriQ repose sur la précipitation du sucre à
bi-strontique.
considérations précédemment énoncées à
et en présence de la forte proportion de
> ou moins pure, contenue dans les mé-
ière qu'il y a lieu d'interdire la vente de
pour l'alimentation,
ion ne sera pas un obstacle à la fabrication
bouche, parce qu-il existe divers procédés
ns lesquels on substitue à la strontiane et
i la chaux, c'est-à-dire une substance dé-
,e action fâcheuse sur l'économie.
l'unanimité, a approuvé ces conclusions.
cette lecture, M. Dujardin-Beaumetz fait
les sels de strontiane vont entrer dans la
; que ceux qui sont livrés par le commerce
3 de la baryte, — qui rend toxique ce mé-
donc indispensable de pouvoir reconnaître
ésence de la baryte dans les sels de stron-
de s'il existe un moyen simple de recon-
stauce ; il s'est servi du chromate et du
potasse, mais sans obtenir des résultats
ûs.
1 répond que la sensibilité des diverses
s à caractériser la baryte en présence de
'té examinée dans un travail récemment
'fl fur analytische c/temie de Frescnius. Le
tasse, employée en liqueur additionnée
, rendue acétique et chauffée, constitue-
teur, le plus sensible des réactifs ordinai-
)ivers essais pratiqués au laboratoire de
emblent confirmer ce résultat.
siologiiines de M. Laborde ont amené de suite un grand
, MM. G. Sée, Gonslanlin Paul, Dujardin-Beaumetz,
lyer la strontiane en thérapeutique,
que les sels de strontium remplacent les sels de potas- -
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— 21 —
sium avec ce grand avantage qu'ils sont tolérés par l'organisme, môme après
un long usage : tels sont le bromure de strontium dans l'épilepsic, la dys-
pepsie hyperchlorhydriquc ; l'iodure dans le traitement des affections du
cœur. On a constaté une action remarquable de ces sels, — lactate, bromure,
azotate, — sur la maladie de Bright ou plutôt sur Tapporition de l'albumine
dans Turine; sa proportion diminue beaucoup, de moitié, mais e'ie ne dis-
paraît pas entièrement. Enfin, il faut rappeer les heureux effets du nitrate
sur le rhumatisme chronique observés autrefois par Vulpian,
FORMULAIRE.
1" Lactate de slrontiane 50"
Eau distillée âoCy^'
Une cuillerée à bouche de cette solution matin et soir. Elle renferme 3""
de lactate de sti'ontiane.
2* Lactate de strontiane 30"'
Sirop d'écorces d'oranges amcres . . . 200"
Vn cuillerée, ou 20" do ce sirop, renferme 3" de lactate. La dose du lactate
de strontium peut être portée sans inconvénient à 15" et 20" par jour.
Le bromure, l'iodure du strontium, qui sont très solubles dans l'eau, s'ad-
ministrent dans les mômes conditions :
Bromure de strontium 20"'
Eau distillée 300"
Une cuilleri'e à bouche renferme 1" de bromure ou d'iodure. La dose est de
2" au minimum et de -4" au maximum.
Quant au nitrate de strontiane, sel soluble également, la dose a pu ôlro
portée sans inconvénients k 15" et 20«' par jour (1),
Sur la recherche des métaux du groupe de la baryte ;
par M. C. LuDEKiNG (2).
L'emploi de la strontiane en thérapeutique et Tutilité
de reconnaître la baryte dans les sels de strontiane,
auxquels elle communique ses propriétés vénéneuses,
donnent un intérêt d'actualité à la con-naissance des mé-
thodes les plus sensibles pour l'analyse qualitative des
bases alcalino-lerreuses. Or, les procédés d'analyse ordi-
nairement indiqués dans ce but laissent singulièrement
à désirer, tellement que, dans les laboratoires où un
(1) Voir môme numéro, Société de thérapeutique, p. 43.
(2) ZeiUchrift fur analytische Chemie, t. XXI K, p. 566.
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— 22 —
grand nombre !d*élèves pratiquent journellement l'ana-
lyse qualitative, c'est sur le groupe des métaux alcalino-
lerreux que Ton constate les erreurs les plus nombreuses.
La note dont il s'agit ici fournit sur ce sujet des rensei-
gnements fort utiles.
Elle s'occupe successivement de caractériser cliacun des
trois métaux soit isolément, soit en présence de lun des
deux autres.
Baryum, — Une solution contenant O^^OOS de BaCl dans
2" d'eau additionnée d'une solution saturée de sulfate de
chaux, donne le précipité caractéristique de sulfate de
baryte.
Dans les mômes conditions, une liqueur contenant
0"'",002 de BaCl; reste limpide, môme après un certain
temps, de telle sorte qu à cette dilution, la baryte est prise
pour une des bases voisines. Une teneur de 0«',002 de BaCl
pour 3" de liquide est donc au delà de la limite de sensi-
bilité de la réaction; autrement dit, on ne peut retrouver
ainsi le chlorure de baryum dans une liqueur qui en
contient moins de 1 millième.
Une liqueur contenant O'^OOl de BaCl dans 3" d'eau
donne encore un précipité sensible avec une goutte d'une
solution saturée de chromate de potasse. Ce dernier per-
met ainsi de reconnaître le baryum dans une liqueur à
3 dix-millièmes de BaCl. m
Baryum et calcium. — Une solution ae 0«'",020 de BaCl et
de 0«^986 de CaCl dans 4^** d'eau, ne donne pas de pré-
cipité par addition de 1" de solution saturée de sulfate de
chaux.
Une solution de 0«^003 de BaCl et de 0*%086 de CaCl
dans 2*^*^ d'eau, additionnée de 3*^*^ d'une solution d'acétate
de soude et de 2" d'une solution saturée de bichromate de
potasse, ne se trouble pas à froid, mais se trouble net-
tement par l'ébullition. L'acétate de soude et le bichro-
mate ont été employés pour donner par l'acide acétique
une forte acidité à la liqueur.
En dissolvant Ok',010 de BaCl et 0k%986 de CaCl dans
13" d'eau et en ajoutant 1*^*^ de solution de sulfate de
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— 23 —
chaux, il ne se produit aucun précipité; une liqueur
semblable se trouble nettement par addition d'une solu-
tion de chromate de potasse.
Il résulte de là que la réaction du chromate de potasse
est beaucoup plus sensible que celle du sulfate de chaux.
La seconde est tout à fait fautive quand la baryte est en
présence d'un grand excès de chaux ; elle doit alors être
abandonnée. Dans une des expériences précédentes, elle
fait méconnaître le BaCl quand il est mélangé à 50 fois
son poids de CaCl, alors que 5** d'eau en contiennent
cependant 0«%02.
Avec des liqueurs moins concentrées que les précé-
dentes, les résultats sont de la même nature.
Strontium. — Une solution de 0«',00i de SrCl dans
2" d'eau, étant additionnée de I*=* de solution de sulfate de
chaux et portée à Tébullition, ne donne d'abord aucun
précipité ; elle se trouble après une ébullition prolongée.
Une solution de 0«',002 de SrCl dans 2'^'' d'eau étant
additionnée de l'^de solution de sulfate de chaux et portée
à l'ébuUition, produit un précipité très net de sulfate de
strontiane. La limite de sensibilité du réactif est dés lors
comprise entre les deux chiffres précités. L'auteur admet
que l'on peut encore reconnaître le strontium dans une
liqueur qui contient 6 dix-millièmes de SrCl; le réactif
serait ainsi un peu plus sensible pour le strontium que
pour le baryum.
Strontium et calcium. — La présence de la chaux agit sur
les réactions de la strontiane comme sur celles de la
baryte, mais d'une manière encore plus marquée. En par-
ticulier, la recherche de la strontiane au moyen du gypse
dans les liqueurs chargées de sels de chaux conduit à des
résultats tellement défectueux quelle [doit être aban-
donnée.
En ajoutant 1** de solution du sulfate de chaux à 4*^ de
liqueur contenant 0«',020 de SrCl et 0«',986 de CaCl, on
n'obtient aucun précipité, même après huit minutes de
forte ébullition. En y ajoutant encore 0«%020 de SrCl dis-
sous dans 2<^ d'eau et 1"^ de solution de sulfate de chaux, il
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rme pas encore de précipité, même après une ébul-
l'olongée. On a ajouté encore 08'',120 de SrCl dis-
ans 12*'= d'eau et 1'^ de solution de sulfate de
même après une ébullition soutenue, le résultat a
)re négatif. Enfin des solutions plus chargées de
Iditionnées de beaucoup de sulfate de chaux n'ont
mcun précipité. L'influence d'un excès de sel de
)our diminuer la sensibilité de la réaction est donc
rable; elle conduit à laisser échapper à l'analyse de
quantités de strontiane.
im et sirontiitm. — En présence de beaucoup de
[ n'est pas possible de recounaîlre, au moyen du
le chaux, des quantités de baryte faibles. A mesure
liqueurs sont plus chargées de strontiane, les
ïs de baryte que le réactif fait méconnaître vont en
tant. D'autre part, une liqueur contenant 30 p. 100
l cristallise à 6 équivalents d'eau, donne déjà à
immédiatement un précipité avec la solution de
de chaux, de telle sorte que le réactif ne permet
rechercher la baryte.
les solutions étendues, les sels de strontiane agis-
ictement comme ceux de chaux pour masquer la
C'est ainsi qu'en ajoutant à 2''*= de solution tenant
de chlorure de strontium cristallisé à 6 équivalents
'abord O^^'^OOS de chlorure de baryum et 1'* de so-
le sulfate de chaux, il n'y a pas de précipitation
Lite; le trouble n'apparaît pas beaucoup plus vite
la solution de strontiane non additionnée du
est tout autrement avec le chromate de potasse
'i comme léactif.
outant 0^^002 de BaCl à 2« d'une solution à 6 p. 100
t hydraté et cristallisé, puis en versant dans le
3 du chromate de potasse et en acidulant par
acétique, ou bien encore en y versant quelques
d'acétate de soude et ensuite de bichromate de
un trouble très marqué apparaît dès qu'on chauffe
îur et, après quelques minutes, il se dépose du
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— 25 —
chromate de baryte. La même solution de chlorure de
strontium, non additionnée de sel de baryte, reste limpide
quand on la soumet au même traitement.
Le chromate de potasse est donc en pareil cas un réactif
à la fois sensible et sûr.
Baryum^ strontium et calcium. — Pour la recherche de
ces niétaux dans un mélange qui les contient tous, M. Lii-
deking propose une méthode qui est fondée sur ce fait,
qu'en liqueur acétique le chromate de potasse précipite à
chaud des traces de baryte, même en présence de grandes
quantités de slrontiane et de chaux.
Le réactif employé est une solution saturée de chromate
de potasse ou de bichromate de potasse (1).
Après séparation de tous les métaux des derniers
groupes, on précipite la baryte, la strontiane et la chaux
par le carbonate d'ammoniaque, on porte à l'ébuUition et
on filtre. Le précipité soigneusement lavé est dissous dans
le moins possibled'acide acétique. Sur une petite partie de la
liqueur, on recherche la baryte par les chromâtes de po-
tasse. S'il se forme à chaud un précipité, la baryte étant
reconnue présente^ on la sépare de la môme façon dans la
totalité de la liqueur. On filtre pour séparer le chromate
de baryte, on rend la liqueur ammoniacale et on précipite
de nouveau par le carbonate d'ammoniaque. Le précipité
obtenu peut contenir de la strontiane et de la chaux. Après
lavage, on le dissout dans le moins possible d'acide chlor-
hydrique et on y recherche la strontiane au moyen du
spectroscope. Même en présence de grandes quantités de
chaux, de petites quantité de strontiane sont ainsi recon-
nues, notamment par la raie bleue qu'elles fournissent. La
strontiane caractérisée ou non, on ajoute à la liqueur de
Tacidc sulfurique en excès, on chauffe, on filtre pour sé-
parer le précipité et on recherche la chaux dans le liquide
par les méthodes ordinaires.
Dans ces conditions, des poids considérables de baryte
(I) Cett: dernière en présence d*acétate alcalin.
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— 26 —
et de strontiane ne masquent pas les réactions de la chaux,
même lorsque celle-ci est peu abondante.
L'auteur a cherché à éviter l'emploi du spectroscope qui
a l'inconvénient de ne pas fournir d'indication sur les
quantités. Il a essayé notamment de précipiter la stron-
tiane à l'état de chromate en liqueur ammoniacale, mais
il a vu que cette réaction, très sensible quand la strontiane
est isolée, perd toute sensibilité en présence de quantités
un peu notables de chaux. Il a essayé également la précipi-
tation fractionnée par l'acide sulfurique, pensant que la
strontiane serait précipitée avant la chaux; il n'en a pas
été ainsi. Toutes les méthodes de précipitation qu'il a
essayées ont été trouvées en défaut. E. J.
REVUE SPÉCIALE
DES PUBLICATIONS DE PHARMACIE, CHIMIE, INDUSTRIE
Recherches sur les variations de nuance observées dans
les potions au kermès; par M. Dhamelincourt fils (1). —
Comme suite aux recherches faites sur les différentes
teintes du kermès pour sa trituration avec le sucre et pu-
Ijliécs dans le dernier bulletin de notre société, il me res-
tait à constater si réellement le kermès est transformé
dans cet acte mécanique en soufre doré d'antimoine.
A cet elTet deux expériences sont venues me prouver le
contraire : 1° le kermès modifié traité par l'ammoniaque
ne s'est pas dissout ; 2° traité à TébuUition par une solu-
tion de carbonate de soude, le dépôt de kermès n'avait pas
lieu.
Comme on peut le voir, ces deux expériences assez con-
cluantes prouveraient donc que le kermès, malgré ses
changements de nuance, ne subirait aucune transforma-
(1) Société deê pharmaciens de VEure, p. 69, 1891.
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■««^.'aJ
— 27 —
tion, à moins, cependant, que les recherches, au point de
vue électro-chimique, nous apportent d'autres renseigne-
ments.
Sirop de narcéine: sa préparation; par M. Ch. Pa-
TROuiLLARD (1). — Ou s'cst scrvi dc Tacide acétique, de
l'acide citrique pour dissoudre la narcéine dans le sirop
simple : la préparation n'est pas stable, et la narcéine se
précipite promptement. J'ai essayé de faire un sel double
de narcéine, d'abord avec le bitartrate de potasse : à la
longue la narcéine cristallise encore. J'ai obtenu un meil-
leur résultat avec le benzoate de soude : la narcéine se
comporterait peut-être comme la caféine avec ce dernier r
sel. Voici la formule que j'ai suivie :
Narcéine (^',25
Benzoate de soude 0^',40
Sirop simple 500"
On triture avec soin la narcéine avec le benzoate de
soude, et celte précaution est essentielle pour avoir une
dissolution prompte et complète : on délaye le mélange
dans un peu d'eau et l'on porte à Tébullition. La dissolu-
tion opérée on ajoute le sirop simple et Ton chauffe jusqu'à
ce que le poids total soit ramené à 5008^ Le sirop ainsi
préparé est très stable; il a cependant l'inconvénient de
prendre, à la longue, une odeur et une saveur un peu
désagréables : aussi ne doit -on le préparer qu'au moment
de le délivrer.
Traitement des furoncles par l'acide borique intus et
extra; par M. Alison (2). — M. le docteur Alison, de Bac-
carat, recommande l'emploi simultané de l'acide borique
à l'intérieur et à l'extérieur, comme un moyen aussi
simple qu'ef&cace de combattre la furonculose.
(i) Société des pharmaciens de VEure^ p. 86, 1891.
(2) Revue de clinique et de thérapeutique j d'après Répert, de Pharm.^
t. m, p. 485, 1891.
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— SS-
II administre pendant huit ou quinze jours, de 0«'',80 à
l^"" d'acide borique par jour, en deux cachets, et il fait faire
en outre, quatre ou cinq fois par jour, des frictions douces,
sur les furoncles et leur pourtour, avec de l'eau boriquée
chaude, à i p. 100; après chaque friction, les furoncles
sont recouverts de compresses imprégnées d'eau bori-
quée.
D'après M. Alison, ce traitement ferait avorter les clous
en voie de développement, guérirait ceux qui sont arrivés
à maturité et préviendrait les nouvelles éruptions.
M. Alison prétend qne cette médication se montre éga-
lement efficace contre l'anthrax ; selon lui, l'état général
s'améliore; la fièvre tombe; l'agitation et l'insomnie dimi-
nuent; la douleur, la rougeur et la durée de l'anthrax sont
moins accusées; il se forme des pcrtuis par lesquels s'éli-
mine le bourbillon, sans qu'il soit nécessaire de recourir
à une intervention chirurgicale.
Le gaz à l'eau; par M. E. Blass (1). — Comme com-
bustible pour la métallurgie, le gaz à l'eau est bien supé-
rieur au gaz Siemens; en effet, ce dernier contient jusqu'à
deux tiers d'azote inutilisable tandis que le gaz à l'eau peut
donner une combustion complète. On a d'ailleurs une
perte de chaleur beaucoup moins forte en produisant si-
multanément le gaz à l'eau et le gaz Siemens qu'avec ce
dernier seul : 16 p. 100 de la quantité de chaleur disponi-
ble dans le combustible pour le premier cas, 30 p. 100
dans le second. Le gaz à l'eau, coùterait-il trois ou quatre
fois plus que le gaz Siemens pour 1000 calories disponi-
bles, que son emploi serait' encore plus économique.
Au point de vue de l'éclairage par le gaz à l'eau et la ma-
gnésie incandescente, le gaz ordinaire semble préférable
dans les v^^agons; en effet, la magnésie, après l'extinction,
conserve encore, pendant 20 ou 30 secondes, une tempé-
(1) Gastechniker, 1890, p. 28, d*après J/owîV. scient if., p. 51, 1891.
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— 29 —
raliire suffisante pour allumer un mélange de gaz et d'air,
et l'inflammation de tels mélanges est la cause la plus fré-
quente d'accidents.
Un peigne en magnésie peut durer de 80 à 100 h., avec
une dépense de 1/6 à 1/5 de centime par heure; Téclairage
est de 22-24 bougies au début et de 16 bougies à la lin avec
un débit de 180''' à l'heure.
L'avantage du gaz à l'eau, c'est de donner une com-
bustion complète, avec dégagement de moitié moins d'acide
carbonique que le gaz ordinaire;, de plus, même sans
tirage, il brûle sans fumée et sans odeur.
Sur la combinaison directe des métaux avec le chlore
et le brome; par MM. Henri Gautier et Georges Charpy (1).
— Quand deux corps, par leur union, peuvent donner
naissance à une réaction exothermique, il arrive souvent
que des liaisons (2), dont la nature ne nous est pas connue,
les empêchent de se combiner directement. Dans ce cas il
faut, pour obtenir la combinaison, faire intervenir une
énergie étrangère qui détruise ces liaisons. Il est difficile,
dans l'état actuel de la science, de rien dire^ a pjùori, sur
la nature de la source d'énergie qui doit fournir le travail
préliminaire. 11 est même très curieux, dans des cas qui
paraissent tout à fait comparables, de voir que l'action
d'une énergie étrangère est tantôt inutile, tantôt indispen-
sable, et que, si cette énergie est nécessaire, elle n'inter-
vient pas toujours de la même manière.
L'action qu'exercent les halogènes sur les métaux est
un des exemples les plus nets que l'on puisse citer de ces
différences.
Soit d'abord la formation des bromures métalliques
par l'action du métal sur le brome liquide. On sait
qu'à la température ordinaire, le potassium, mis au con-
(1) Ac, d. «c, CXUI, 597, 1891.
(2) ?tous donnons ici au mot liaison le seùs qu'on lui attribue en méca-
nique.
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— .30 —
, fait explosion et s'enflamme, tandis que
3 les expériences de MM. Merz et Weith,
avec ce liquide jusqu'à 150*» sans être
,e différence de l'action d'un même corps
de propriétés très voisines qui a amené
lercher dans quelles conditions l'union
X et des halogènes était possible.
s ont été faites sur des fils métalliques,
némes dimensions (2'""* de diamètre), qui
s, dans l'obscurité, au contact du brome
:ée dii contact a varié de huit jours à
on a opéré soit à la température am-
D*. Dans ces conditions, il a été obtenu
ants :
Diminution de poids pour 100
lo" en 8 jours.
à 150 en A mois.
à 100** en 8 jours
0
0
0,19
0,289
0,487
0,63
0,210
0,440
23,27
0,371
1,740
6,62
0,003
0,540
»
est tout à fait remarquable par son inal-
tact du brome ; les auteurs ont conservé
des fils de ce métal au contact du brome
rver à leur surface la moindre trace d'al-
î lui-même ne laissait aucun résidu solide
îs conditions Taluminium donne lieu à
ssivement vive. Le métal mis au contact
iffe peu à peu et s'enflamme bientôt ; il
brûler en se déplaçant à la surface du
1 morceau de potassium sur l'eau,
tat liquide et maintenu en tubes scellés à
nbiante, donne lieu à des remarques du
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~ 31 —
Diminution du poids pour 100
à 15o en A mois.
Magnésium 0
Zinc 0
Fer 0,740
Cuivre .3,241
Argent 0,673
Le potassium, le sodium et raluminium ne paraissent
pas s'altérer dans le chlore liquide maintenu à sa tem-
pérature d'ébullition. Avec raluminium, on a réussi à
fermer un tube de chlore ; vers — 20^, la réaction a
commencé, le métal s'est enflammé, comme dans le brome,
et le tube a éclaté.
Quand, au lieu d'employer des halogènes bien dessé-
chés, on opère en présence de l'eau, on observe des résul-
tats différents.
Le magnésium et l'aluminium, mis au contact de l'eau
bromée, donnent immédiatement lieu à un dégagement
régulier d'hydrogène, et, après un certain temps, il se
dépose un oxybromure. Ces réactions sont analogues à la
décomposition de l'eau par l'iode, en présence de l'alumi-
nium, précédemment signalée par MM. Gladstone et
Tribe.
Avec le zinc, le fer et le cuivre, on n'observe aucun
dégagement gazeux, mais un fil de 2'"" de diamètre et de
5*^" de longueur disparaît en sept à huit jours dans de l'eau
de brome renfermant un excès de ce liquide. Comment
l'eau intervient-elle dans cette attaque? 11 est très probable
que sa décomposition par l'halogène, qui est très lente
dans les conditions ordinaires, s'accélère en présence du
métal : celui-ci se transforme en oxyde que l'hydracide
change en bromure avec élimination d'eau.
En résumé, la plupart des métaux, à l'exception de l'alu-
minium, sont à peine attaqués par le chlore et le brome
secs à la température ordinaire, et il est très remarquable
de voir le magnésium résister complètement à l'action de
ces liquides qui attaquent l'aluminium avec une si grande
facilité. Les chlorures et bromures de ces deux métaux
présentent, dans leurs propriétés et dans leur formation à
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— 32 —
des oxydes, des analogies qui ne permettaient pas
^oir les différences que nous signalons.
;, si l'attaque est lente avec les halogènes secs, elle
t, dans tous les cas, rapide en présence d'une cer-
[uantité d'eau. Ce liquide se comporte d'ailleurs de
aanières bien différentes : ou bien il est décomposé
légagement d'hydrogène, ou bien il se retrouve
à la fin de la réaction.
Toxydation du nickel carbonyle; par M. Bertiie-
. — En signalant diverses propriétés nouvelles du
cabonyle, il y a quelques mois, l'auteur a expliqué
composé se comporte comme un véritable radical
que ; les produits de son oxydation spontanée n'étant
istitués uniquement par de l'oxyde de nickel et de
carbonique (ou de l'oxyde de carbone). Peut-être ne
il pas superflu d'entrer, à cet égard, dans de nou-
détails.
ickel carbonyle peut être conservé dans un flacon
ae couche d'eau sans s'altérer, pourvu que l'air n'y
i pas. Mais, si l'air y parvient, comme il arrive
blement dans un flacon simplement bouché à
\, le composé s'oxyde lentement, et il se forme, à la
inférieure, une couche d'hydrate d'oxyde de nickel
3mme (exempte de carbone dans mes essais). En
temps, une partie de nickel carbonyle s'échappe au
et s'oxyde à l'air, en formant une fumée ou enduit
àtre, qui va tapisser au loin tous les objets déposés
L même armoire. Pour essayer de recueillir ce pro-
oxydation lente, on a placé le flacon dans une double
3pe de fer-blanc; la réaction s'est, en effet, effectuée
L au sein de l'enveloppe, et on a pu recueillir quelques
immes d'un oxyde complexe. Ce corps est blan-
pris en petite quantité ; mais, en masse, il possède
irn. de Pharm. et de Chim., [5], XXIV, 214, 1891.
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— sa-
une nuance un peu moins claire et verdâtre : c'est Thi
de Toxyde d'un radical organique à base de nickel
analyse par l'oxyde de cuivre a fourni, sur 100 parti(
C 5,3
Ni 0 53,3
H'O 40,1
98,7
Perle 1,3
Ces nombres répondent sensiblement aux rapports
vants :
C«0»Ni», 10H«O,
lesquels exigent :
c 5,6
NiO 52,5
HO 41,9
100,0
Ce serait donc Toxyde d'un radical complexe, ana
aux acides croconique et rhodizonique. Une parti
nickel pourrait, d'ailleurs, se trouver combinée ou
langée à l'état d'oxyde simple avec l'oxyde complexe, L
aurait alors une formule telle que C* 0 Ni, apparten
un type dérivé de Téthylène C* H*, ou à un type plus
dense du même ordre. L'équation de formation sera
suivante:
C* 0* Ni + 0 = 2 CO* + C* 0 Ni.
C'est ce que l'étude ultérieure du nickel carbc
apprendra.
Sur une nouvelle substance albuminoîde du 8<
sanguin de rhomme ; par M. C. Chabrié (1). — On a
que le sang contient deux matières albuminoïdes s
ment, toutes deux coagulables par la chaleur : la par;
buline et la serine. L'auteur a trouvé, dans le sérun
principe se distinguant de la paraglobuline et de la s<
(1) Ac. rf. «c, CXin, 557, 1891.
Jwrn.'ie Pkgrm. et de Chim,, 5« série, t. XXV. (!•' janvier 1892.J
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— 34 —
par des caractères suffisants, nets, et se rencontrant chez
les néphrétiques, que leur néphrite soit d'origine satur-
nine ou infectieuse ; chez les malades atteints d'autres
affections, pneumonie, syphilis; enfin chez les sujets
n'étant atteints d'aucune maladie.
Voici comment il extrait ce produit :
On laisse le sang se déposer dans un grand verre à pied, et, lorsque le
liquide qui surnage le caillot a prordu sa couleur rouge, on le décante avec
soin. On le filtre sur de Tamiante sous pression réduite, et le liquide qui a
passé est filtré sur un filtre en papier, plat, mouillé d'eau distillée. On obtient
ainsi un sérum limpide et coloré en jaune pÀle. Sa densité a varié entre
1029 à 1030.
Ce sérum, neutralisé par V acide acétiqtte, est coagulé d*abord au baiur
marie, puis à 100^* sur un fourneau à évaporations lentes. La gelée obtenue
est coupée en petits morceaux avec le couteau de platine, puis additionnée
d'un volume d'eau distillée égal à la moitié du volume du sérum employé, et
le tout est soumis k la température de 100^. Il ne faut pas ajouter l'eau avant
d'avoir d'abord coagulé le sérum, car on sait que la serine ne se coagule pas
par la chaleur dans une solution étendue.
Le résidu de la dernière opération est jeté sur un filtre en mousseline,
puis sur un filtre en papier. On obtient ainsi un liquide un peu louche, qui,
additionné d'alcool à 89" (S à 3 volumes d'alcool pour 1 de liquide), donne
immédiatement un précipité blanc floconneux qui se rassemble au bout de
quelques heures.
Ce précipité, recueilli sur un filtre, séché à l'air, est soluble dans l'eau
froide, d'où l'alcool le précipite à nouveau.
Le produit ainsi reprécipité contient une substance organique rappelant
l'albumine, il donne par calcination un charbon volumineux et brûle en
donnant l'odeur de corne brûlée de l'albumine ordinaire. Il est souillé de sels
minéraux ; mais il a constaté que, pour une quantité do matière recueillie,
du poids de O^^ISSÔ, il n'y avait pas plus de O",0008 de substance minérale,
soit 0,637 p. 100.
Ces composés minéraux étaient des phosphates. L'absence de chaux et de
chlorures a été constatée.
La substance nouvelle se distingue de la serine par plu-
sieurs réactions, et également des peptones. Pourtant sa
coagulation par l'alcool et quelques autres propriétés la
rapprochent de l'albumine et des peptones. Pour rappeler
ces analogies il propose d'appeler ce composé albumone.
Ce produit est fortement lévogyre.
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— 35 —
Sur le pouvoir globnlicide du sérum sanguin; par
M. G. DAttËMBERG (1), — L'étude physiologique du sérum
sanguin a pris récemment une direction nouvelle. On a
vu que le sërum de plusieurs animaux exerce une action
destructive sur un certain nombre de microbes. On a
même vu que le sérum d'animaux vaccinés contre la
■diphtérie et le tétanos est susceptible de détruire le poison
tétanique et le poison diphtérique. On a aussi constaté que
ces propriétés si remarquables du sérum disparaissent
sous rinfluence de différentes actions physico-chimiques
(chaleur, lumière, etc.).
Il est une autre propriété du sérum sanguin, constatée
depuis longtemps par Creite, Landois, Panum, Hayem :
c'est le pouvoir que possède le sérum du sang d'une espèce
animale, de détruire les globules rouges du sang d'un
animal d'une autre espèce. L'auteur a comparé ce pouvoir
du sérum pour les globules rouges étrangers, pouvoir glo-
bulicide^ avec le pouvoir destructeur du sérum pour les
microbes, ou pouvoir microbicide.
Lorsque l'on place sur une lame porte-objet deux ou
trois gouttes de sérum de sang de chien, privé de ses glo-
bules rouges par la coagulation et le repos, ou plus
sûrement par l'action de la force centrifuge, et lorsqu'on y
mêle une trace de sang de cobaye ou de lapin, on voit les
globules rouges de ces animaux disparaître en deux ou
trois minutes, comme s'ils étaient dissous. Ces globules se
conservent indéfiniment dans le sérum d'un animal de la
même espèce.
8i l'on mélange au sérum de chien, une trace de sang
de pigeon ou de grenouille, dont les globules sont pourvus
de noyaux, on voit ces globules perdre leur action colo-
rante et être, en vingt-cinq à trente minutes, réduits à
leurs noyaux, qui restent longtemps colorables par Thé-
matoxyline et les couleurs basiques d'aniline.
Les sérums de bœuf, de pigeon, de tortue, possèdent le
même pouvoir destructeur, pour les globules rouges d'un
(1) Ac. d. sc.y CXllI, Î508, 1891.
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— 36 ^
,1 d'une autre espèce. Le sérum de lapin a géné-
ent un pouvoir globulicide peu énergique pour les
les des mammifères, des oiseaux et des batraciens.
s le pouvoir globulicide du sérum est infailliblement
t, comme l'est aussi le pouvoir bactéricide, par un
âge à 50-60*». Déjà après cinq minutes d'exposition à
empérature, le pouvoir globulicide commence à s'af-
' sensiblement; après vingt-cinq ou trente minutes
aufFage, il a complètement disparu. Les globules
5 se conservent alors dans le sérum étranger aussi
mps et aussi parfaitement que dans le sérum de Pes-
nimale d*où ils proviennent. Les températures infé-
s à 50** n'altèrent pas le pouvoir globulicide du
sérum, exposé pendant huit à dix jours à la lumière
î, perd son son pouvoir globulicide.
nd on place le sérum en présence d'une trace des-
d'ail, pendant quelques heures, il perd complètement
uvoir globulicide.
)Ouvoir globulicide du sérum est légèrement retardé
s traces de sublimé corrosif, de sulfure de carbone,
aldéhyde et de vapeurs de mercure. 11 n'est aucu-
it modifié par l'action du vide, ou par les traces de
de diméthylamine, d'éther, d'alcool amylique ou
lique.
lérum globulicide et le sérum non globulicide ont la
alcalinité,
liane d'œuf n'a pas de propriétés globulicides.
naines extraites des urines dans quelques maladies
ieuses; par M. A.-B. Griffiths (1). — La méthode
suivante :
quantité considérable d'urine est alcalinisée par
)n d'un peu de carbonate de soude et agitée ensuite
on demi-volume d'éther. Après dépôt et filtration,
;. d. «c, CXIU, 656, 1891.
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— 37 —
réther est agité avec une solution d'acide tartrique, qui
s'empare des ptomaïnes pour former des tartrates solubles.
Après évaporation de l'éther dissous, la solution tartrique
acide est encore alcalinisée par du carbonate sodique et
agitée avec son demi- volume d'éther. La solution éthérée
est laissée à évaporer spontanément. Les ptomaïnes
restent comme résidu.
J. Fièvre scarlatine. — La ptomaïne qu'on extrait des
urines des scarlatineux est une substance blanche, cristal-
line, soluble dans l'eau, à réaction faiblement alcaline.
Elle forme un chlorhydrate et un chloraurate cristallisés;
elle donne un précipité blanc jaunâtre avec l'acide phos-
phomolybdique, blanc avec l'acide phosphotungstique ,
jaune avec l'acide picrique. Elle est aussi précipitée par le
réactif de Nessler. Les analyses de cette ptomaïne con-
duisent à la formule C*H»*AzO*.
n. Diphtérie, — La ptomaïne qu'on extrait des urines
de diphtériques est aussi une substance blanche et cris-
talline. Elle donne un chlorhydrate et un chloraurate.
Elle est précipitée en jaune par l'acide tannique, en blanc
par l'acide phosphomolybdique, en jaune par l'acide
picrique, en brun par la solution de Nessler.
Son analyse conduit à la formule C**H*^Az*0*.
La même ptomaïne fut extraite des cultures pures du
bacille de la diphtérie [Baclllus dipkteriœ u** 2, de Klebs et
Lœffler).
IIL Oreillons. — L'auteur, dans un cas de congestion
des reins, des parotides et des glandes sous-maxillaires,
est parvenu à extraire des urines d'un malade atteint d'o-
reillons une ptomaïne qui cristallise en aiguilles blanches
prismatiques et répond à la formule C®H*'Az'0*.
Cette base se transforme en créatine, puis en méthyl-
guanidine.
Cette ptomaïne est très vénéneuse. Administrée à un
chat, elle produit de l'excitation nerveuse, l'arrêt de la
sécrétion salivaire, le coma et la mort.
Les trois ptomaïnes qui font le sujet de cette note ne se
rencontrent pas dans les urines normales : elles sont donc
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— 38 -.
bien formées dans Téconomie sous l'influence des tni-
crobes des maladies précitées.
BIBLIOGRAPHIE
Cours de Chimie; par M. Armand Gautier, membre de
rinstitut, professeur de chimie à la Faculté de médecine
de Paris, tome III, Chimie riologique (1). — Les progrès
accomplis dans la connaissance des modifications appor-
tées par les maladies aux tissus et aux liquides de l'orga-
nisme ont considérablement accru l'attention donnée par
les cliniciens à l'étude de ces tissus et de ces liquides.
Les renseignements précieux fournis par une telle étude
ont développé singulièrement l'une des fonctions dont les
pharmaciens sont les agents nécessaires, l'une de celles où
se manifestent le plus nettement les services qu'ils ren-
dent chaque jour à la pratique médicale. Les analyses de
produits pathologiques qui leur sont confiées se multiplient
sans cesse; elles se multiplieront d'autant plus que les mé-
decins seront plus instruits. Les ouvrages relatifs à la
chimie biologique constituent dès lors pour le pharma-
cien des documents d'une utilité évidente.
C'est à ce point de vue pratique que nous venons leur
recommander ici la Chimie biologique que vient de publier
M. Armand Gautier.
Cet ouvrage constitue le troisième volume d'un Cours de
chimie reproduisant l'enseignement de l'auteur à la Faculté
de médecine de Paris. Nous avons parlé, dans ce recueil,
des premiers volumes lors de leur publication ; ils consti-
tuent un Ti^aité de chimie générale dont l'éloge n'est plus à
faire ; le troisième présente, pour les lecteurs du Journal
de pharmacie, un intérêt en quelque sorte plus direct.
Disons immédiatement que la Chimie biologique récem-
ment parue ne doit pas être confondue avec la Chimie
(i) 1 vol. in-8, 827 pages. Paris, F. Sayy, éditeur.
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— 39 —
appliquée à la physiologie ^ à la pathologie et à l'hygiène^ pu«
bliée en 1874 par le même auteur; les points de vue adoptés
étant différents, les développements donnés à ceux des:
sujets qui se trouvent forcément traités deux fois ont été
nécessairement différents. Cela seul suffirait pour- assi-
gner aux deux ouvrages des utilités diverses. La Chimie
biologique contient, d'ailleurs, toutes les indications rela-
tives aux travaux de la période, particulièrement fertile
en découvertes, qui s'est écoulée depuis huit ans.
En offrant son nouvel ouvrage à l'Académie des sciences,
M. Armand Gautier en a résumé l'objet d'une manière
très concise :
a J'ai essayé de fixer, dans ce livre, les idées de nos
a contemporains et les miennes sur la chimie des êtres
« vivants. Il est, comme la conclusion d'études perscvé-
(t rantes, des travaux de laboratoire que je poursuis sur
« ces sujets depuis plus de vingt ans. Beaucoup de recher-
« ches personnelles sont publiées dans ce traité pour la
« première fois.
« Je l'ai divisé en cinq parties^ où j'expose successive-
ment :
« a. L'origine des principes immédiats et les mécanismes
« qui, dans les plantes et les animaux, leur donnent nais-
«( sance;
« b. L'histoire particulière de chacune des espèces chi-
« miques qui entrent dans la structure des êtres organisés
« des deux règnes ;
« c. La composition des tissus, des humeurs et des sé-
« crétions;
c( d. Les fonctions générales qui assurent la vie de
« chaque individu ;
« e. Enfin, le mécanisme de la vie d'ensemble, les
« sources qui entretiennent l'activité et le fonctionnement
« des animaux et les relations qui s'établissent chez eux
«f entre la consommation des aliments et la transformation
« de leur énergie latente en chaleur, travail mécanique
« et travail d'accroissement. »
Nous n'avons pas besoin de dire ici avec quelle compé-
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— 40 —
, avec quelle érudition M. A. Gautier a exposé cet
ible de questions. L'étendue des connaissances qu'il
osséder pour traiter magistralement un pareil sujet
èle à chaque page de la Chimie biologique. La lecture
livre donne à l'esprit toute tranquillité; elle en-
> la conviction que celui qui parle a pleine autorité
le faire. Or, sans trop d'irrévérence, on peut avouer
n'en est pas fréquemment ainsi pour les ouvrages
reux publiés en toutes langues sur ces matières par-
èrement difficiles: trop souvent on y aperçoit plus
ne conviendrait les dangers que présente la spéciali-
1 dans certaines applications de la chimie pour ceux
[es connaissances générales ne sont pas suffisamment
ues.
; dernières leçons, relatives aux mécanismes de la
l'on générale ou aux sources de Vénergie, sont évidem-
celles qui séduiront le plus le lecteur appréciant les
d'ensemble et les aperçus philosophiques. On y Irou-
lotamment un examen tout à fait nouveau, fondé sur
années récentes de la thermochimie, des relations
mt entre l'alimentation de l'être vivant et la chaleur
fournit sous des formes diverses. On y trouvera encore
juve de ce fait, contraire aux opinions de R. Mayer
Hirn, que le travail fourni par le muscle qui se con-
I ne peut provenir d'une transformation de la chaleur
spondant aux actions chimiques dont cet organe est
ge. Etc.
itefois, au point de vue qui doit surtout nous préoc-
ici, c'est plutôt dans les chapitres précédents que les
naciens rencontreront les documents nombreux né-
Lres à leurs travaux. A cet égard, il semble utile
iter ici quelques indications.
uteur était particulièrement qualifié par ses décou-
î pour exposer sous forme d'ensemble les connais-
s actuelles sur l'acide urique et sur les séries urique
ithique, c'est-à-dire sur un groupe des plus impor-
de dérivés cristallisables, fournis par les albumi-
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- 41 -
Les leucomaïnes, que M. Gautier nous a appris à con-
naître et qu'il a caractérisées comme des alcaloïdes prove-
nant de la désassimilation des tissus vivants et s'éliminant
par les urines, sont l'objet de deux chapitres.
Les ptomaïnes, autres corps alcaloïdiqiies résultant de
la destruction des albuminoïdes par les microbes anaéro-
bies, ont été également découvertes par M. Gautier. Leur
histoire est exposée dans un appendice; on y trouvera,
rassemblés pour la première fois, les résultats des récher-
ches effectuées sur ces composés remarquables, dont on
n'a. tout d'abord aperçu que l'intérêt toxicologique, mais
dont le rôle en pathologie s'impose de plus en plus à
l'attention des médecins. Leur nombre atteint aujourd'hui
la quarantaine.
Quelques pages sont consacrées à un sujet plus neuf
encore, pourrait-on dire, et dont on commence cependant
à pressentir l'intérêt. Je veux parler de ces corps que l'on
désigne sous le nom de toxalbumines et que produisent les
animaux supérieurs comme les microbes. M. Gautier les
considère comme intermédiaires entre les albuminoïdes
ordinaires et les alcaloïdes proprement dits.
Les chapitres relatifs aux matières protéiques ont reçu
un grand développement qui n'a pas besoin de justifi-
cation.
Parmi les nouveautés qu'ils contiennent, signalons une
méthode propre à la pi*éparation de la pepsine pure^ des
renseignements sur la pepsine insoluble ou pepsinogène, un
procédé de séparation de la pepsine en ses composants : la
propepsinCf qui transforme les albuminoïdes en propep-
lones, et la pepsine parfaite, qui les change en peptones
parfaites.
Parmi les méthodes nouvelles d'analyse ou de recher-
ches, nous citerons en particulier :
Une méthode générale pour extraire les bases animales,
leucomaïnes et ptomaïnes, et pour les séparer des albumi-
noïdes, des toxines et des matières extractives ;
Une méthode pour préparer à l'état de pureté la plupart
des ferments non figurés ;
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— 42 —
moyen nouveau pour analyser le sang et détermiûer
ids relatifs des globules humides et du plasma ;
procédé permettant d'extraire sans perte les gaz du
appareils de dialyse fonctionnant rapidement et
manière continue ; Etc.
'est pas utile d'insister. Nous pensons avoir donné
lée sufïisante des services que l'ouvrage considérable
Armand Gautier est susceptible de rendre. Il sera
les mains de tous ceux auxquels s'impose l'étude de
des branches les plus difficiles, mais aussi les plus
ssaiites de la chimie. Les chimistes y trouveront
5, exposés et jugés par un maître, les travaux récem-
accomplis, avec l'aide de la science qui les occupe,
[e but d'élucider les phénomènes de la vie.
E. JUNGFLEISCH.
)tes rendus de TÂcadémie des sciences, 30 novembre 1891. —
ton : Sur les dérivés bromes du chlorure de mélhyle. — F. Marli-
liifluence des rayons solaires sur les levures qu'on rencontre à la sur-
raisin.
décembre 1891. — G. Charpy : Tensions de vapeur des solutions de
; de cobalt. — Joannis : Action du sodammonium et du potassam-
sur quelques métaux. — Massol : Données thermiques sur Tacide
actif et les malates alcalins. — L. Vigno?i : Pouvoir rotatoire de la
iv der Pharmacie, [3], XXIX, fasc. 6, p. A09 h. 488, 7 septembre
- Kaj'l Kresling : Contributions 2i l'élude chimique du pollen du Pinus
Hs (suite). — P. Rob. Liechti : Études sur l'enveloppe du fruit du
ia Mangostana. — C. Bœltinger : Sur quelques dérivés du tannin.
it Laves : Sur les sulfones au point de vue chimique et physiologique
irque sur quelques nouveaux trisulfones. — W. Autenrieth et
isberg : Sui* la phénacétinc et sur la mcthoxyl-o-phénylènodia-
- Emst Schmidt : Sur la choline. — Rud Gaze : Sur quelques
ates.
chrilt fur phyziologische Ghemie, XV, fasc. 6, p. 477 à 561, août
- G. Walter : Sur la connaissance de l'ichtuUne et sur ses produits
ublement. — M. Abeles : Sur un procédé pour enlever l'albumine du
vue du dosage du sucre. — H. Winternitz : Contribution à l'alca-
du sang. — E, Roos : Sur la présence d'hydrates de carbone dans
des animaux. — P. Malerba : Recherches sur la nature des subsr»
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— 43 —
tances mucKaginenses produites par le Bacterium gliscmgenum. —
7. Araki : Sur la formation d'acide lactique et de glucose dans l'organisme
en l'absence d*oxygène (Deuxième mémoire). Action de la morphine, du nitrite
d*amyl6 et de la cocaïne.
Guetta chimica Italiana, XXI, t. I, fasc,6, p. 500 à 565, août 1891. —
L. Mond et R. Nasini : Sur le nickel- tétracarbony le. — G. Giorgis : Action
du peroxyde d'hydrogène et de l'eau saturée d'anhydride carbonique sur le
magnésium métallique. — F. Marina Zucco : Sur un nouvel alcaloïde retiré
du chrysanthème (Pyrethrum cinerariaefolium).
— T. II, fasc. 8 et 9, p. i09 à 308, août et septembre i89i. — G. Magna-
nini : Sur le point de congélation des solutions aqueuses d'acide borique et
de maunito. — G. Pellizari : Recherches sur la guanidine (II). — G. Mazzara
et G. Plancher : Sur quelques dérivés du carvacrol. — A. Angeli : Sur la
détermination du soufre dans les substances organiques. — G. Colasanti :
La xaiitocréatinine dans l'urine. — T. Leone et 0. Magnanini : Sur la ni-
trification de Taiote organique. — A. Volpi : Sur quelques homologues de
racriilino. — G. Oddo : Relations entre la constitution chimique et l'action
physiologique des composés de la série aromatique. — A, Cavazzi et D. Ti-
voli : Action de l'hydrogène phosphore sur le tribromure de bismuth dissous
dans rélher.
SOCIÉTÉ DE THERAPEUTIQUE
Présidence de M. P. Vigier.
Séance du 11 novembre 1891. — M. Constantin Paul
donne lecture d'un travail sur le traitement du mal de
Bright par les sels de strontiane.
Le sel employé a été le lactate de strontiane préparé en
unissant directement Thydrate de strontiane avec l'acide
lactique. On étend Tacide de 10 parties d'eau et on ajoute
rhydrate de strontiane jusqu'à ce que la liqueur ne colore
plus en rouge le papier bleu de tournesol. Ce sel renferme
à peu près le tiers de son poids de métal strontium (0,274
pour 1«') : sa pureté est vérifiée en constatant qu'il ne
précipite pas par le chromate jaune de potasse.
Chez rhomme, M. C. Paul a donné, sans danger aucun,
des doses quotidiennes de 8 à 10»' de lactate de strontiane.
Ce sel n'est pas diurétique, mais il diminue considéra-
blement le taux de Talbumine et amène en même temps
une amélioration des autres symptômes. Si Ton vient à
supprimer la strontiane, Talbumine reparaît le lendemain,.
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— 4i —
pour disparaître de nouveau avec la reprise du médica-
ment.
En résumé, les formes pathologiques améliorées ou gué-
ries par remploi de la strontiane sont : la néphrite paren-
chymateuse rhumatismale, celle des goutteux et celle des
scrofuleux, Talbuminurie des femmes enceintes et des
nouvelles accouchées, Talbuminurie des scarlalineux.
La strontiane est inefficace dans la néphrite intersti-
tielle et contre Talbuminurie des tuberculeux cachec-
tiques. L'auteur n'a pas eu occasion de l'expérimenter
contre l'albuminurie syphilitique et contre celle du rein
cardiaque.
Pour que les sels de strontiane réussissent il ne faut pas
que les malades soient arrivés à la période d'insuffisance
urinaire et d'urémie. L'état de fièvre, môme intense, n'est
pas une contre- indication.
M. Dujardin-Beaumetz déclare avoir vu le bromure de
strontium beaucoup mieux supporté par l'estomac que les
autres bromures alcalins.
Séance du 25 novembre 1891. — M. Bardât présente des
échantillons de semences de Cangura, sapindacée du San-
Salvador, et de fruits de Quebra-muelas {Tkevetia akouaï?],
envoyés tous deux par M. Renson. Le premier est employé
pour tuer les chiens errants et les animaux nuisibles, le
second pour calmer les douleurs de dents. Ce dernier fruit
renferme un alcaloïde extrêmement vénéneux qui tue rapi-
dement les chiens et les chats après avoir produit de l'ac-
célération des mouvements respiratoires, des convulsions
et une insensibilité générale profonde.
La partie charnue du fruit est inoffensive : l'amande
seule est toxique.
Les sels de strontiane. — M. Patein considère le bichro-
mate de potasse comme un excellent réactif. Le chromate
jaune précipite 1"» de chlorure de baryum dans 20*'' d'eau,
mais il précipite aussi les sels de strontiane quand ils ne
sont pas en solution très étendue : il y a là une cause
d'erreur dont il faut se défier. Le bichromate de potasse,
au contraire, trouble une solution au 1/2000 de sel de^
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— 45 —
baryum, mais ne trouble à aucun moment les solutions
de sels de strontiane.
Voici le procédé d'analyse conseillé par M. Patein :
1 ^ Faire une solution saturée du sel à examiner et y verser
2 ou 3 gouttes d'une solution de bichromate : la liqueur doit
rester limpide même après vingt-quatj^e heures. Une solution
renfermant 0,01 de BaCl pour 10*« précipite abondamment
et de suite ;
2* Faire une solution ti^ès étendue de sel de strontiane et y
verser 2 ou 3 gouttes de solution de chromate neutre : la liqueur
doit rester limpide^ au moins quelques minutes.
Les sels du commerce essayés par M. Patein avec cette
méthode se sont montrés généralement impurs. Voici le
procédé de purification proposé par Tauteur :
Faire une solution saturée du sel de strontiane à puri-
fier et y ajouter quelques gouttes d'acide sulfurique au
1/10* : laisser reposer vingt-quatre heures; à ce moment
filtrer pour séparer le sulfate de baryte et le sulfate de
strontiane et saturer la liqueur par du carbonate de stron-
tiane pur. On obtient celui-ci en traitant une liqueur de
strontiane (préparée par Tacide sulfurique comme plus
haut, puis filtrée), par un léger excès de solution de carbo-
nate de soude pur; on recueille le précipité de carbonate
de strontiane et on le lave plusieurs fois à Teau bouillante.
M. Dujardin-Beaumetz demande que ces réactions re-
çoivent une grande publicité. Pour la toxicité des sels de
baryum, son évaluation par les injections intra-veineuses
constitue une méthode déplorable. L'eau môme, injectée
dans les veines, n'est pas diurétique et provoque de l'albu-
minurie.
M. Catillon a trouvé souvent des carbonates de baryte
arsenicaux.
M. P. Vigier recommande d'éviter les sulfates : il sxifflt
qu'un animal ait bu une eau séléniteuse pour avoir une
cause d'erreur.
M. Boymond présente un composé préparé par M. Jœ-
nicke, obtenu par le mélange de parties égales de borax et
d'acide borique dans l'eau bouillante : ce composé pré-
sente une grande solubilité (16 p. 100 à la température
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-46-
J p. 100 à la température du rouge, 70 p. 100 à
. C'est uu sel neutre donnant à froid des solu-
lées quatre fois plus fortes que les solutions
9 décembre 1891. — M. C. Paul lit un rapport
il de MM. Ramadier et Sérieux, relatif à Tem-
^hxjdrate d'hyoscine chez les aliénés et conclut à
n de cette médication. L'usage des stupéfiants
ajours une excellente méthode dans ces cas :
fonal, etc. Les injections hypodermiques de
e d'hyoscine à l/2°*« sont plus sûres,
il rapporte une observation de laryngite stridu^
lar le tubage du larynx ; cette opération, imagi-
chut, mal accueillie d'abord, nous revient après
par l'Amérique et TAllemagne. M. d'Heilly la
arable à la trachéotomie pour les enfants au
jatre ans : au-dessous de deux ans elle donne
is d'espoir qu'elle. D"" R. Blondel.
ACADÉMIE DE MÉDECINE
\ publique annuelle a eu lieu le 15 décembre
is la présidence de M. Tarnier.
ron, secrétaire perpétuel, a lu le rapport gé-
s prix décernés en 1891, écrit par le secrétaire
Féréol. Celui-ci a été enlevé par la mort au
il y mettait la dernière main à ce rapport très
e dans la forme comme dans le fond; qu'il
rmis d'adresser un dernier adieu à notre sym-
Uègue en transcrivant la phrase suivante de
âtait médecin, dans la plus belle acception du
X dire un homme d'un grand savoir et d'un
. »
^ayons de ce rapport ce qui a trait aux prix
!^ativelle qui ont été obtenus par deux de nos
, amis.
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— 47 —
Prix Buignet. — Ce prix, qui est de 1.500 francs, doit
être décerné sans partage à l'auteur du meilleur travail
sur les applications de la physique ou de la chimie aux
sciences médicales.
a Sur le rapport de M. Bouchardat. TAcadémie décerne
ce prix à M. Patein, auteur de plusieurs mémoires qui
rentrent tout à fait dans le programme, particulièrement
sur des procédés de dosage de l'albumine, sur les pro-
priétés de l'albumine et des albuminoïdes, sur les combi-
naisons des naphtols avec l'antipyrine, etc.
« Elle regrette que les termes de la donation l'aient em-
pêché d'admettre au partage du prix M. Schlagdenhauffen,
qui a fait, en collaboration avec M. Reeb, une très intéres-
sante étude botanique, chimique , physiologique et théra-
peutique du genre coronille et isolé un glycoside nouveau,
la coronilline, succédané important de la digitaline. »
Prix Nativelle. — « Extraire des substances médica-
menteuses que nous offre la nature à l'état complexe, le
principe ou les principes multiples auxquels elles doivent
leur activité, isoler ces principes, les obtenir à l'état pur
sous forme cristalline et parfaitement définie, de manière
à ce qu'on puisse les doser avec exactitude, en mesurant
exactement les actions physiologique, toxique et thérapeu-
tique, tel est le problème que la science moderiie s'est
posé depuis que la chimie a été véritablement fondée. Ce
problème, un pharmacien de Bourg-la-Reine Ta résolu en
partie pour la digitale. Il nous a donné la digitaline cris-
tallisable que l'on ne connaissait pas encore; et sa belle
découverte qui lui a été, sans droit, contestée en Alle-
magne, a été en 1872, aux applaudissements de tous,
récompensée ici même par le prix Orfila.
a Pénétré de l'importance de ces études, M. Nativelle a
fondé lui-même un prix annuel de 300 francs qui doit être
décerné à Tauteur du meilleur mémoire ayant pour but
l'extraction du principe actif, défini, cristallisé, non en-
core isolé, d'une substance médicamenteuse. C'est faire
un noble emploi du Prix que lui avait décerné à lui-mû;ne
l'Académie.
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— 48 —
ïtte année, sur le rapport de M. Moissan, le Prix Na-
à été décerné à M. Houdas, préparateur de chimie
►le supérieure de pharmacie. M. Houdas a, en effet,
t obtenu à Tétat cristallin une substance que l'on ne
ssait encore qu'à l'état amorphe, et qui fait partie,
eaucoup d'autres principes, de la digitale, la digita-
Ce nouveau produit possède, bien qu'à un moindre
les propriétés physiologiques de la digitaline, et
^antage d'être beaucoup moins toxique. »
5 espérons que la récompense donnée à ces deux
aciens si méritants encouragera les élèves de nos
à imiter leur exemple.
ACADÉMIE DES SCIENCES
ompte rendu de la séance annuelle de l'Académie
ences, nous arrive à la dernière heure,
j professeurs de l'École de Pharmacie de Paris
it au nombre des lauréats. Ce sont M. Guignard,
.uregard qui ont obtenu l'un des prix Bordin, et
al auquel a été décernée une moitié du prix Jecker.
loiLié du prix Lallemand a été accordée à M. Gilles
'ouretle et à M. Cathelineau, interne en pharmacie.
VARIETES
de médecine et de pharmacie de Tours. — M. Fleury, sup-
'école de médecine d'Alger, est nommé professeur de pharmacie et
e médicale à l'école de Tours.
Blion honorifique. — M. Favier, pharmacien à Die (Drôme), a
médaille de vermeil du ministre de l'inslruction publique, sur la
n du président de la commission météorologique de la Drôme.
avait déjà reçu une médaille d'argent en 1889, sur la proposition
mr du bureau central météorologique de Paris.
Le Gérant : Georges MASSON.
PARIS. — IMP. C. lUlPOM ET B. FLJUUU&ION, fMZ EACIMB, 26.
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^''^^WiT^S
49 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Falsification des denrées alimentaires au moyen du pain grillé ;
par M. E. Collin.
La falsification des denrées alimentaires au moyen des
croûtes de pain et du pain grillé est une opération des
plus communes. Les premières se rencontrent très fré-
quemment dans les épices et dans le chocolat ; le second
est réservé pour l'adultération des cafés et s'observe à peu
près constamment dans les produits vendus sous le nom
de glands doux.
Il y a longtemps déjà que les fraudeurs ont songé à uti-
liser dans leur industrie ces substances qui, à leur prix
peu élevé, joignent le précieux avantage, pour eux, d'être
d'une détermination assez délicate.
Sous l'influence de la panification et de la torréfaction
les farines de froment et de seigle éprouvent dans leurs
caractères anatomiques et chimiques des modifications
assez profondes qui peuvent embarrasser l'expert.
/MfJi. de Pk4Êm, et de CÙm., 5* série, t. XXV. (15 janvier 1892.) 4
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— 50 —
La présence du gluten dans ces farines leur commu-
nique la propriété de former avec Teau une pâte très
liante, élastique, d'un aspect particulier et tout à fait ca-
ractéristique.
Examiné au microscope, le pain parait composé d'une
trame à mailles plus ou moins larges et serrées qui n'oifre
aucune ressemblance avec les tissus cellulaires et orga-
nisés qui caractérisent les substances végétales. Dans son
ensemble, cette trame oifre, sous un grossissement assez
fort, un aspect que je ne puis mieux comparer qu'à celui
d'une tranche de pain nettement coupée, où l'on observe
une multitude de petites cavités séparées par des parois
ou moins épaisses. Cette apparence peut aussi être
comparée à celle d'une éponge fine.
Si, dans la mie de pain ou la croûte peu brûlée, cette
.trame formée par le gluten est assez délicate à observer
par suite de la présence des nombreux grains d'amidon
qui y sont emprisonnés, au moins l'expert trouve-t-il dans
la présence et dans la forme de ces grains d'amidon un
moyen certain de constater l'addition de farines dans les
denrées alimentaires. Mais le fraudeur, qui n'ignore pas
cette particularité, préfère employer le pain grillé ou les
croûtes torréfiées dans lesquelles l'amidon a perdu sa
forme et son insolubilité.
Si on examine au microscope ces substances qui ont
subi l'action d'une température élevée, on aperçoit parfai-
tement la trame glutineuse. De plus, en multipliant les
essais, on parvient à découvrir très souvent, adhérentes à
cette trame, des cellules allongées, à parois très épaisses,
ponctuées, quelquefois garnies de poils tecteurs unicellu-
laires, coniques, à cavité rétrécie. Ces dernières cellules,
tout à fait caractéristiques, sont des fragments de l'épi-
carpe du blé ou du seigle qui, en raison de sa friabilité,
se retrouve constamment dans les farines de ces céréales
et, par suite, dans le pain qu'elles fournissent.
La présence de ces cellules et de la trame glutineuse
permet donc de constater une adultération qui devient de
plus en plus fréquente; elle constitue même le seul moyen
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— 51 —
de conclure à Tintroductiou frauduleuse du pain plus ou
moins torréfié dans les cafés et les épices.
Quant au mode opératoire à employer pour découvrir
cette fraude, il est des plus simples.
Si le pain torréfié et grossièrement pulvérisé possède la
plus grande ressemblance extérieure avec le café torréfié
et moulu, il n'a pas la propriété de conserver, après l'infu-
sion, la même dureté que ce dernier. Il suffira donc de
faire infuser, dans Teau bouillante, une pincée du café
suspect et de tirer, au moyen d'une épingle, tous les frag-
ments mous qu'on y découvrira. En pressant ceux-ci entre
deux lames de verre on examinera leur structure et, quand
on aura constaté la jprésence d'une trame glutineuse, ac-
compagnées de longues cellules ponctuées et garnies de
poils coniques, unicellulaires. On pourra se prononcer
avec certitude sur Texistence et la nature de la fraude.
Le mode opératoire ne diffère pas sensiblement pour le
poivre et le chocolat.
Sur le dosage rapide de V acide sulfurique libre dans Veau de
Seliz artificielle; par MM. P. Cazeneuve et Nicolle.
L'eau de Seltz artificielle, généralement fabriquée dans
l'industrie avec le carbonate de chaux et l'acide sulfurique,
renferme souvent une certaine proportion de ce dernier
acide, entraînée mécaniquement dans le dégagement
gazeux plus ou moins tumultueux de la réaction.
Cette proportion d'acide sulfurique atteint rarement
0«',50 par litre; généralement elle est inférieure à 08%25,
La présence de cet acide étranger n'en est pas moins
fâcheuse ; sans aucun doute elle peut apporter des troubles
gastriques chez des sujets délicats.
L'hygiéniste, l'inspecteur des pharmacies, chargés de
visiter les fabriques d'eaux minéralisées, ont le devoir de
vérifier la pureté de ces eaux artificielles. Une méthode
rapide de dosage ne peut qu'être d'une grande utilité.
Or la présence des sulfates dans les eaux ordinaires
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— 52 —
employées à la fabrication de Teau de Seltz artificielle ne
permet pas d'employer le chlorure de baryum sanu un
dosage complet et précis pai* les pesées.
Reste le dosage acidimétrique de Teau qui, par l'emploi
d'une liqueur normale décime, peut donner des indica-
tions très sufiBsantes, mais fréquemment le pharmacien
inspecteur est dépourvu de liqueurs titrées dont l'emploi
est assez restreint dans son officine. Il a toujours sous la
main, du moins, de l'eau de chaux seconde. En recourant
à cette eau il peut se renseigner avec une approximation
suffisante sur la teneur en acide sulfurique de l'eau de
Seltz à examiner.
Le dosage est basé sur les faits suivants très connus :
L'eau de chaux est précipitée par une eau chargée
d'acide carbonique dont un excès redissout le précipité ;
en chauffant, le carbonate de chaux se précipite à nou-
veau, avec départ d'acide carbonique. En ajoutant de l'eau
de Seltz en excès, à de l'eau de chaux^ on réalise le phéno-
mène. Or nous avons remarqué que si l'eau de Seltz arti-
ficielle renferme une trace d'acide sulfurique libre, la pré-
cipitation par la chaleur n'a plus lieu par une addition
suffisante, par suite de la formation de sulfate de chaux
plus soluble aux dépens du carbonate de chaux.
De là un procédé d'analyse très simple.
Prenons une eau de chaux seconde et môme troisième afin
qu'elle soit dépouillée de toutes traces de potasse. Celte
eau de chaux saturée à la température moyenne de nos
laboratoires renferme une quantité de chaux sensiblement
constante. Un litre d'eau à 15* dissout, en effet, 1«%29
de CaO.
1** de cette eau correspond constamment à 0«',0022 d'acide
sulfurique à un ou deux dixièmes de milligramme près.
Nous prenons cinq tubes à essais que nous chargeons
chacun de 1*« de cette eau de chaux. Dans le premier tube
nous ajoutons 4" eau de Seltz, dans le deuxième 8*^, dans
le troisième 12**, le quatrième 16^% le cinquième 20^*^.
. On fait bouillir ces cinq tubes. Si tous les tubes se
troublent par l'ébuUition, la quantité d'acide sulfurique
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— 53 —
renfermée dans Teau de Seltz est absolument négligeable
et sans intérêt.
D'après les essais pratiqués avec les siphons du com*
merce, dans un de ces cinq tubes, soit dans le deuxième,
soit dans le troisième ou quatrième, le liquide reste clair
après Tébullition.
C'est un premier essai indicateur.
Supposons que le troisième tube chaufTé ne se trouble
pas tandis que le deuxième se trouble : la quantité d'acide
sulfurique qui a été nécessaire pour saturer le carbonate
de chaux formé aux dépens de l*** eau de chaux est com-
prise entre 8** et 12*^*. Nous prenons alors quatre tubes à
essais, dans chacun desquels nous versons 1^^ de la même
eau de chaux. Dans le premier tube nous versons les 8**
d'eau de Seltz qui n'empêchent pas le liquide de se trou-
bler par la chaleur, comme nous Tavons constaté dans un
premier essai.
Dans le deuxième tube nous ve.rsgns 9*% dans le troi-
sième 10**, le quatrième II** d'eau de Seltz.
Nous constatons à 1** d'eau de Seltz près le tube qui ne
se trouble plus.
Or 1** de l'eau de chaux employée correspond, comme
nous l'avons dit à 0«'',0022 d'acide sulfurique. Dans le
deuxième essai supposons que le tube qui a reçu 9** se
trouble et que le tube avec 1 0«* d'eau de Seltz ne se trouble
pas. Ce dernier tube renferme approximativement 0«%0022
d'acide sulfurique. Si 10** d'eau de Seltz renferment;0«^0022
d'acide, un litre renferme 0«%22.
Nous avons trouvé dans un siphon du commerce 0»^126
d'acide libre.
Assurément ce mode d'essai n'est vrai que dans cer-
taines limites, mais il donne des renseignements suffisam-
ment approchés pour que l'hygiéniste ait une base d'ap-
préciation scientifique l'autorisant à intervenir.
Le contrôle des eaux artificielles est imposé par les
règlements aux inspecteurs de pharmacie. Ils pourront
mettre en œuvre celte méthode très simple chez les dépo-
sitaires mêmes de Ces eaux.
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— 54 —
5wr la cause de la coloration anormale priée par thypobromite
de soude dans certains flacons de vefre; par M. G. Denigks.
Ayant observé à plusieurs reprises que, dans cer-
tains flacons de verre, notamment dans des flacons brun
rougeâtre, Thypobromite de soude même récemment pré-
paré, perdait bien vite sa belle couleur jaune d'or pour
prendre un aspect plus ou moins rougeâtre, pouvant faire
croire à une décomposition complète du produit, j*ai pensé
qu'il pouvait être intéressant et utile de rechercher la
cause de ce phénomène et si Taltération de la liqueur était
aussi réelle qu*apparente.
Pour cela 300** environ d'hypobromite de soude fait
avec :
Brome 10^
Lessiye des savonniers 100
Eau 200
ont été partagés également en deux flacons d'une capacité
de 250** : l'un, en verre jaune foncé, qui servait depuis
longtemps à enfermer de Thypobromite de soude sans lui
avoir jamais communiqué aucune coloration anormale ;
Tautre, en verre brun rougeâtre, avec lequel j'avais plu-
sieurs fois constaté le changement de teinte décrit plus
haut, sur de Thypobromite qui y était contenu.
Au bout de cinq jours de contact, le liquide du premier
flacon était resté jaune franc, celui de second flacon était
devenu rougeâtre.
5~ de chacun de ces liquides, placés dans un appareil à
urée en présence d'un excès d*urine (10**) ont dégagé, le
premier 22** de gaz azote, le second 21**,5, c'est-à-dire à fort
peu près le même volume gazeux, ce qui démontre que
le titre des deux liqueurs est demeuré pour ainsi dire
identique.
Dans l'action de l'urine sur Thypobromite rougeâtre, il
s'était formé en route une leinte verdâtre qui ne se pro-
duit jamais avec Thypobromite normal.
Celle teinte verte était beaucoup plus nette et plus stable
/
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^55 —
lorsque rhypobromite rougeâtre est en grand excès com-
parativement à Turine.
Or, rhypobromite de soude a la propriété, ainsi que je
l'ai indiqué (1), de transformer facilement les dérivés de
manganèse en permanganate de soude, en fournissant des
liqueurs rouges se transformant rapidement en manganate
vert sous l'influence dés matières organiques, telle que du
papier à filtrer. Cette réaction est assez sensible pour dé-
celer des traces très faibles de produits manganiques.
J'ai pensé qu'il s'était passé une réaction du même
ordre entre rhypobromite de soude et le verre du flacon
brun rougeâtre que j'examinais, et que la teinte commu-
niquée à rhypobromite était due à petite quantité de per-
manganate de soude.
En effet, tandis que rhypobromite témoin, regardé au
petit spectroscope à vision directe ne donnait pas de
bandes d'absorption, rhypobromite rougeâtre présentait
très nettement le beau spectre cannelé des permanganates
alcalins. Une goutte d'une solution de permanganate de
potasse à 1/2 p. 100 mélangée à quelques centimètres cubes
de rhypobromite témoin, le rend identique d'aspect et de
propriété à rhypobromite rougeâtre ; comme lui, il pré-
sente le môme spectre cannelé et le même changement de
teinte tirant sur le vert par addition d'une goutte d'urine
ou par filtration au papier après avoir été étendu d'eau et
chauffé.
Les dosages volumétriques que j'ai effectués me permet-
tent d'évaluer à 3 ou 4"^' par litre la dose de permanganate
existant dans rhypobromite que j'ai examiné.
En résumé, il résulte de cette élude que la coloration
rougeâtre que prennent quelquefois très vite les solutions
d'hypobromite quand on les conserve dans certains flacons
de verre est due au manganèse de ces verres qui passe
partiellement à Tétat de permanganate alcalin, sans que la
dose formée corresponde à une altération notable de l'hy-
(I) Rhypobromite de soude réactif des sels de manganèse, Bull, de la Soc.
de pharm. de Bordeaux, mai 1890.
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— 56 —
pobromîle et empêche remploi de ce réactif modifié daDs
sa coloration, pour les usages auxquels on Tutilise habi-
tuellement, tels que le dosage de Turée.
Pain violet; par M. C. Mestre.
J'ai eu, dans une récente expertise, Toccasion d'observer
un cas d'adultération de pâte de froment pai* un colorant
minéral. Il m'a paru intéressant de le publier, les exemples
de ce genre étant assez rares dans les annales des falsifi-
cations.
L'échantillon qui m'avait été remis, issu du pétrin
depuis deux jours, se présentait avec des caractères géné-
raux que, dans mes notes de laboratoire , je retrouve
décrits en ces termes :
Fragments irréguliers, du volume moyen d'une noisette,
durs à la surface, encore mous au centre, plus ou moins
souillés de taches de couleur « violet noir » formant çà et
là de véritables plaques qu'on isole facilement au moyen
d'une lame de couteau.
Ces plaques sont assez élastiques; elles se dissocient
avec une certaine difiiculté sous la pression d'une baguette
de verre ; leur substance devient cornée par immersion
dans l'alcool fort auquel elles cèdent pourtant la majeure
partie de leur coloration.
Elles se divisent beaucoup plus aisément dans un mé-
lange d'alcool et d'eau, et même dans un milieu exclusi-
vement aqueux.
Enfin, elles se délayent très bien dans l'éther qui s'em-
pare merveilleusement, en outre, de la totalité du principe
colorant.
Ce dernier, isolé de la sorte, a fourni les réactions de
la fuchsine violette : fixation sur la laine en violet bleu
effacé, en grande partie, par l'ammoniaque et virant au
jaune par l'acide chlorhydrique concentré, puis au bleu
franc par dilution à l'eau distillée. La solution aqueuse
traitée par un excès d'ammoniaque se décolore et cède à
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— 57 —
Téther le pigment qui, après évaporation du véhicule^
apparsdt avec sa magnifique nuance violette.
Nous devons ajouter que la rechei^che de l'ergot de
seigle nous donnera des résultats négatifs. Au reste, rien,
à première vue, ne permettait de soupçonner la présence
du « clavieeps purpurea s. Ici, en effet, point de dégrada-
tions de teintes formant les zones violacées propres au
tissu de ce champignon. En allant plus loin et en exami*
nant les propriétés organoleptiques et physiques de la
pâte, on y perçoit nullement la saveur de « pourri » et
ràcreté persistante due à Tergot. Au surplus, l'analyse
immédiate permet d'en séparer un gluten très homogène,
d'une élasticité des plus satisfaisantes, et un amidon dans
lequel nous avons vainement cherché, à l'aide du micros-
cope, les périthèces ou leurs spores.
Reste à savoir si l'adultération que je viens d'indiquer
est accidentelle ou voulue. Sur ce point, il me sera pos-
sible de donner prochainement, je l'espère, certaines in-
dications que, pour des raisons particulières, il serait
prématuré de faire connaître dès aujourd'hui.
Mon observation est à rapprocher de celle que publiait
Bobierre, en 1878, sur des pains fuchsines.
MEDICAMENTS NOUVEAUX
Salophène (1). — Nencki a découvert en 1883 un éther
salicylique du phénol ordinaire qui, plus tard, a été
introduit dans la thérapeutique par Sahli sous le nom de
salol. Le salol a pris rapidement une certaine importance
«n médecine, et cela non seulement parce qu'on lui a
reconnu de réelles propriétés médicamenteuses, mais
encore parce qu'on l'a considéré, à l'origine, comme dé-
pourvu de toxicité. Des accidents ont cependant été
signalés dans ces derniers temps à la suite de l'ingestion
(I) Pharm. Zeitung, XXXV!, p. 778, 1891.
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— 58 —
de doses un peu élevées de ce composé, et tout récemment
un cas d'intoxication suivi de mort, observé par Hessel- .
bach (1), a appelé Tattention sur la nécessité de Tadminis-
trer avec prudence.
On sait que le salol traverse Testomac sans être modifié.
C'est seulement dans l'intestin qu'il est dédoublé en ses
deux composants, phénol et acide salicylique. Or, les acci-
dents observés dans l'emploi du salol à trop fortes doses
présentaient les caractères de ceux qu'on observe dans les
empoisonnements par le phénol ; il y avait donc lieu de
conclure que le phénol entrant dans la composition du
salol, fait de celui-ci, en devenant libre, un corps toxique.
C'est pour cette raison que depuis quelque temps on
cherche un composé qui, tout en réunissant les propriétés
du salol de Nencki, ne donne pas en se dédoublant de
produit toxique.
Ces recherches viennent d'aboutir à la préparation et à
l'emploi d'un nouveau corps analogue au salol, qui est
comme ce dernier un élher salicylique, mais un éther
salicylique de Yacétylparaamidophénol auquel on a donné
le nom de salophène.
L'acétylparaamidophénol
T*/
OH
(^•H*C . /H
\Az
\G<>GH»
est un corps qui traverse l'organisme presque sans décom--
position. Il a déjà été utilisé en thérapeutique pour ses
propriétés antipyrétiques,
La constitution du salopbène se rattache à celle du
salol, comme on peut le voir aisément en examinant les
formules de ces deux composés :
Salol G'H<^»^^.H.
Salophène G*H»<f^ï^ ^^h^^/h
N XrTTTX il
(1) Fortêchriiie der Medizin, p. 453, 1890.
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— 59 —
Pour préparer le salophène, on fait agir Toxychlorure
de phosphore sur im mélange à poids moléculaires égaux
d'acide salicylique et de pani-nitrophénol chauffé à 170''.
Uélher que Ton obtient ainsi (I) est réduit par Tétain et
Tacide chlorhydrique en solution alcoolique. On chasse
l'alcool par évaporation, on ajoute de l'acide chlorhydrique,
on dissout dans l'eau le sel double qui s'est formé de chlo-
rure d'étain et d'éther amidophénylsalicylique, on préci-
pite Tétain qu'on enlève et on met en liberté réther(II) par
la soude. Celui-ci est ensuite acétylé par la méthode ordi-
naire, après quoi on fait cristalliser l'acétylparaamido-
salol (III) dans le benzol ou l'alcooL
En réalité, la préparation du salophène comprend les
trois phases suivantes ;
I Ethérification ^'H* <^^,y,^^^,
II Réduction ^•H*<^ ^eH*.A.H«
III Acétylisation €«H<^2^ ^eH^AzH
€OGH»
Le salophène, qui renferme 51 p. 100 d'acide salicylique,
se présente sous la forme de petites lamelles inodores et
insipides. Il est neutre, il est presque insoluble dans l'eau
froide. L'alcool et l'éther en dissolvent de notables pro-
portions, surtout à chaud. Il fond à 187-188* et, lorsqu'on
le chauffe sur une lamé de platine , il brûle avec une
flamme très fuligineuse sans laisser de résidu.
Le salophène se dissout facilement et déjà à froid dans
les alcalis. Si on fait bouillir cette solution alcaline, elle
bleuit d'abord à la surface, puis se décolore si on continue
rébuUilion, pour se colorer de nouveau dès qu'elle se
retrouve au contact de l'air.
Si on sature la solution alcaline avec de l'acide chlorhy-
drique et si on agite avec de l'éther, on obtient, après éva-
poration de ce dernier, un résidu présentant les propriétés
de l'acide salicylique. La présence du groupe acétylé peut
être mise en évidence par la formation d'éther acétique
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— 60 —
en chauffant la solution alcaline préalablement saturée
par Tacide cblorhydrique et additionnée d'alcool. L'odeur
caractéristique de Téther acétique ne tarde pas à se faire
sentir.
Le salophène se dédouble dans Tintestin en donnant
naissance à de Tacide salicylique et à de Tacétylpara-
amidophénol qu'on peut retrouver dans Turine.
Mode d'emploi, — Le salopbène est administré en poudre
ou en tablettes comprimées. Dans le but de rendre plus
facile la désagrégation des tablettes, on fait ces dernières
avec du salophène additionné d'un peu d'amidon ou d'un
mélange d'amidon et de sucre de lait. Le salophène est
préconisé par le docteur Guttmann, principalement dans
les cas de rhumatisme articulaire aigu, à la dose de 4 à
6«' par jour. Em. B.
Tuménol (1). — On désigne sous ce nom plusieurs pro-
duits médicamenteux, présentant beaucoup d'analogie
avec richthyol,que le professeur Neisser, de Breslau, vient
de préconiser pour certaines affections de la peau.
Le mot tuménol parait avoir été formé à l'aide du mot
Bitumen en supprimant la première syllabe et en ajoutant
la terminaison ol (?j.
Les composés qui se rangent autour de ce nom, et qui
sont actuellement de trois sortes, dérivent en effet des
huiles minérales obtenues par la distillation sèche de
schistes bitumineux, lesquelles huiles sont riches en hydro-
carbures non saturés.
!• Tuménol commun (tumenolum vénale). — C'est le
tuménol bon marché ; on l'obtient en traitant par l'acide
sulfurique concentré les huiles minérales préalablement
débarrassées d'une part de la créosote et des acides à
l'aide de la soude et, d'autre part, des bases et des corps
pyrrholiques par le moyen de l'acide sulfurique à 70 p. 100.
Ce produit se présente sous la forme d'une masse peu
<1) Pharm. Zeit,, XXXVl, p. 787, 1891.
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— 61 —
odorante de consistaBce presque . solide. Il constitue un
mélange de tuménolsulfone et d'acide sulfoluménolique.
2^ Tuménokulfone^ huile de tuménol. — On Tobtient à
Taide du produit précédent que Ton traite d'abord par la
lessive de soude. On transforme ainsi l'acide sulfotumé*
nolique en sel de soude et Ton enlève le tuménolsulfone
avec de Téther. Le tuménolsulfone, qui forme un liquide
épais, jaune foncé, est insoluble dans l'eau, mais se dis-
sout facilement dans l'éther, la ligroïne et le benzol. Sa
formule brute serait (G** H"0)*SO*.
3® Acide sulfotuménolique, poudre . de tuménol, — Pour
l'obtenir, on traite le sel de soude par l'acide chlorhy-
drique et on dessèche le précipité formé. C'est une poudre
jaune foncé, soluble dans l'eau et possédant une saveur
légèrement amère. Sa formule brute serait :
Ces médicaments diffèrent thérapeutiquement de ceux
à base d'ichthyol. Leur emploi ne repose pas, comme
celui de ce dernier, sur leur contenu en soufre, mais sur
leurs propriétés réductrices qu'ils doivent au catactère
de composé non saturé que possèdent à un haut degré les
produits tuménoliques.
Mode d*emploi. — J^es formes pharmaceutiques sous les-
quelles est employé le tuménol sont les suivantes :
Teinture. . . Tuménol 5,0
— Éther, alcool et eau ou glycérine. ... m 15,0
Pâle Avec de ramidon ou un mélange d*oxyde
de zinc et d'amidon à 5 ii 10 p. iOO
Pommade. . Tuménol de 2,5 à 5,0
— Oxyde de zinc et sous-nitrate de bismuth, Sa 2,5
-^ Gold-cream et pommade rosat & * 25,0
Le professeur Neisser conseille l'emploi du tuménol dans
certains cas d'eczémas, dans les brûlures du premier et du
second degré, dans les cas d'ulcérations superficielles
ou même profondes et, enfin, pour calmer les démangeai-
sons. Em. B.
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— 62 —
Salicylamide (1}. — Ce composé dont la formule est *
^ " \GOAzH«
.vient d'être préconisé par le docteur Nesbitt, comme suc-
cédané de Tacide salicylique.
On le prépare en faisant agir une solution aqueuse con-
. centrée de gaz ammoniac sur Télher méthylsalicylique
(essence de Wintergreen).
Le salicylamide cristallise de sa solution éthérée en
belles lamelles jaunes fondante 142'' (Grimaux); il est so-
.lubie dans le chloroforme, l'éther, Talcool et l'eau (1 p. 250
d'eau froide). Il est acide au tournesol, se dissout dans les
carbonates alcalins mais cristallise à nouveau lorsqu'on
concentre ces solutions. Il peut cependant former des sels
définis ; mais on n'obtient ceux-ci qu'en faisant réagir les
bases libres (CaO, BaO, etc.) sur l'amide. Ces sels sont
solubles dans l'eau.
Le salicylamide, qui possède les propriétés médicamen-
teuses de l'acide salicylique, présente sur ce dernier,
d'après le D' Nesbitt, différents avantages : il est insipide,
plus soluble que l'acide salicylique, agit plus sûrement et
à dose moindre. On peut également employer les sels de
-salicylamide. «
Après ingestion de salicylamide, l'urine donne les réac-
tions de l'acide salicylique.
Mode d'emploi. — Le D*" Nesbitt le prescrit à la dose de
0«?%15 répétée toutes les heures, ou de 0«',25 toutes les trois
heures aux malades atteints de névralgies diverses ou de
rhumatisme chronique. La dose maxima pour 24 heures
est de 18\ Em. B.
lodure d'orthocrésyloi (2). — Ce composé vient d'être
étudié, comme l'avait été son dérivé isobutylique {eu-
(1) Therap, Gazelle, p. 686, 1891; d'après Pharm. Cenlralhalle, XII,
p. 710, 1891.
(2) Mûnch, med, Wochschr, 1891 ; d'après Pharm, Po»/.,XXIV, p,il04-
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'— 63 —
rophène) (1) dans le but de rechercher si on pouvait l'em-
ployer en thérapeutique à titre de succédané de l'iodo-
forme.
D'après Petersen et Seifert, Tiodure d'orthocrésylol se
présente sous la .forme de poudre fine, de couleur jaune et
douée d'une odeur forte, peu agréable. Il est soluble dans
l'alcool, l'élher, le chloroforme et surtout dans les huiles
grasses. Il est insoluble dans Teau. Il s'attache fortement
aux doigts ou aux instruments, de telle sorte qu'on ne peut
les nettoyer qu'en les lavant avec de l'alcool.
Lorsqu'il est introduit dans l'organisme, c'est à peine
s'il se sépare des traces d'iode, en sorte qu'on n'a pas à
craindre d'intoxication, même après ingestion de doses un
peu élevées.
L'iodure d'orthocrésylol a du reste été fort peu essayé
jusqu'ici et on le cite seulement comme pouvant rendre
des services dans le traitement des sécrétions morbides de
la muqueuse nasale. Em. B.
Salicylate de chaux; par M. S. Torjescu (2). — Pour
préparer ce sel, l'auteur conseille le procédé suivant :
On dissout 200«' de salicylate de soude dans 5"' d'eau
distillée, on filtre et on ajoute au liquide filtré 10^' de les-
sive de soude (densité, 1,16). D'autre part, on ajoute à
100*' de carbonate de chaux, chimiquement pur, de l'acide
acétique dilué jusqu'à dissolution complète et neutrali-
sation. On étend la solution d'acétate de chaux ainsi
obtenue avec 2"* d'eau distillée et on filtre directement
dans la solution de salicylate. Le précipité formé est re-
cueilli sur un filtre, lavé à plusieurs reprises avec de l'eau
distillée froide et finalement desséché à une température
qui ne doit pas dépasser 35^ Ou conserve dans des vases
soigneusement bouchés.
Le salicylate de chaux pur et convenablement préparé
(I) Joum, de Pharm, et de Chim. [5], XXiV, p. 118, 1891.
' (2) Zeitechrift d. allgem. ôsterr. Apoth,'Ver.y p. 629, 1891 ; d'après
Pharm. Z. /. Ruseland, p. 747, 1891.
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est constitué par de petits cristaux rhombiques, solubles
dans 200 parties d'eau froide, très solubles dans les acides
acétique, azotique et chlorhydrique. Il n'a ni odeur, ni
saveur.
Mode (t emploi. — Ce sel est employé seul ou mélangé au
salicylate de bismuth comme antidiarrbéique, surtout
chez les enfants, à la dose de 0«',5 à 1«',5. Em. B.
REVUE DES PUBLICATIONS
DE PHARMACIE, CHIMIE, INDUSTRIE, HYGIÈNE
Note sur les principes constituants de la graine de
jusquiame; par M. Ransom (1). — La présence d'un alca-
loïde dans la graine de jusquiame semble avoir été notée,
pour la première fois, par Brandes ; il a été isolé par
Geiger et Hesse, en 1833, et probablement préparé à Tétat
de pureté par Hôhn et Reichardt en 1872. Ladenburg a
démontré en 1880 Tisomérie de Thyosciamine et de l'atro-
pine ; il a aussi trouvé un autre alcaloïde, Thyoscine.
La teneur en alcaloïde des graines de jusquiame résul-
tant de certains travaux (Thorey a trouvé 0,08 à 0,16
p. 100 dans les graines sèches) a fait considérer celles-ci
comme étant la partie la plus active de la plante ; toutefois
la Pharmacographia indique seulement une teneur de 0,05
p. 100.
C'est pour résoudre ce problème que l'auteur a entre-
pris ses recherches faites sur des graines provenant de
Hyoscyamus niger bisannuel, poussé à Hitchin. Il est très
difficile de retirer les alcaloïdes par lin procédé rapide, à
cause de la présence de l'huile contenue dans les graines.
Le procédé employé a été le suivant : une lixiviation long-
temps prolongée a été faite dans un percolateur à Taide
d'alcool méthylique ordinaire à 64^ L'alcool a été ensuite
(1) Pharmaceutical Journal ^ n* 1107, septembre 1891.
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— 65 —
évaporé à une température ne dépassant pas 78*. Après
refroidissement Thuile s'était séparée du résidu extractif.
L'huile a été décanlée et lavée avec de Teau acidulée par
Tacide chlorhydrique. Le résidu extractif a été dissous
dans de Teau acidulée chaude, à laquelle on a réuni les
eaux de lavage précédentes. La solution, rendue faiblement
alcaline par Tammoniaquet a été agitée par le chloroforme.
Après séparation de la couche chloroformique, celle-ci a
été traitée par de l'acide chlorhydrique dilué qui a enlevé
les alcaloïdes. La solution chlorhydrique rendue de nou-
veau alcaline par l'ammouiaque, a été agitée avec du
chloroforme, et celui-ci a donné, par évaporalion, un
résidu cristallin très faiblement coloré. Afin de déterminer
le degré de pureté de l'alcaloïde ainsi obtenu, on a dissous
0,05 de celui-ci, préalablement desséché dans un dessic-
cateur, dans de l'acide chlorhydrique très dilué, et la
solution a été traitée par de l'iodure de potassium ioduré ; le
précipité a été réuni sur un filtre, lavé et dissous dans
une solution d'hyposulflte de soude ; l'ammoniaque ajouté
à cette solution a mis en liberté l'alcaloïde qui a été enlevé
par le chloroforme et celui-ci a donné par évaporalion un
résidu cristallin qui, après dessiccation, pesait 0,0495 : le
résidu original était donc pur.
150«' de poudre de graines de jusquiame, traitée comme
il vient d'être dit, oût donné 0,0805 d'alcaloïde, c'est-à-dire
0,054 p. 100. Mais comme cet échantillon renfermait
7 p. 100 d'eau, la correction donne 0,058 p. 100.
L'huile représentait 18,8 p. 100 de la graine sèche ; elle
^st d'une couleur brune olive foncée et a une densité de
€,935; elle est soluble dans l'éther, le chloroforme, l'alcool
absolu, l'éther de pétrole et la benzine.
Il semble résulter de ce travail que la graine de jus-
quiame n'est pas si riche eu alcaloïdes qu'on le croyait, et
d'autre part, la présence de l'huile la rend peu propre aux
usages pharmaceutiques. E. G.
4oMr». de Phêrm. ei de Ckim., 5' série, t. XXV. (15 janvier 181 i\
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— 66 —
Sur la richesse en alcaloïdes de quelques jusquiames
du commerce; par M. W. Gerhard (1). — L*auteur a eu
occasion de doser les alcaloïdes contenus dans différents
échantillons de jusguiame du commerce et a trouvé les
résultats suivants :
Total des alcaloïde»
Provenance. Partie employée. pour 1000.
Allemagne. ... La plante annuelle entière. .... 0,295
France Feuille de première année de la
plante bisannuelle 0,398
Angleterre . . . Feuille de première année de la
plante bisannuelle 0,390
Angleteri*e . . . Feuille de deuxième année do la
plante bisannuelle 0,45t
Le procédé suivi pour le dosage a consisté à préparer
tout d'abord avec 1^« de la plante un extrait alcoolique :
les alcaloïdes ont été mis en liberté par Tammoniaque et
agités avec du chloroforme. La solution chloroformique
évaporée a donné, comme résidu, les alcaloïdes bruts qui
ont été dissous dans Téther et enlevés à celui-ci par
l'acide chlorhydrique. Ces alcaloïdes, mis de nouveau en
liberté par Tammoniaque, redissous dans Téther ont, après
évaporation de celui-ci, constitué un résidu basique qui a
été titré par une solution d'acide chlorhydrique dont
chaque centimètre cube neutralisait 0,289 de base, hyos-
ciamine ou atropine, car leur pouvoir basique est le
même.
Il résulte des chiflres précédents que la richesse des
feuilles de jusquiame en alcaloïdes varie avec l'âge.
D'après d'autres analyses de l'auteur, les feuilles récol-
tées récemment et desséchées avec soin lui avaient donné
0,665 p. 1.000 d'alcaloïdes, tandis que les feuilles vieilles
ne lui donnaient plus que 0,383. Une telle différence ne
peut être attribuée à l'influence de la localité ni aux con-
ditions de la croissance de la plante, car les deux échan-
tillons anglais cités plus haut, mais déjà vieux, avaiept
poussé dans le même pays qu'un troisième qui, analysé
trois ans plus tôt, avait donné 0,600 p. 1.000.
(1) Pharmaceulical Joumai, n"* 1107, septembre 1891.
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— 67 —
La conclusion est que Ton ne doit employer pour les
usages pharmaceutiques que les feuilles de jusquiame
bien conservées, d'une couleur brillante, tandis qu'on doit
rejeter les feuilles de couleur foncée trop varialîles dans
leur teneur en alcaloïdes. E. G.
Note sur ressence de cannelle (1). — Le professeur
E. Schmidt signale ce fait que Tessence fournie par les
feuilles de Tarbuste est formée, pour la presque totalité,
d'eugénol pur, avec un peu de terpène et d'aldéhyde cin-
namique. L'essence tirée de la racine contient aussi de
Teugénol et du terpène, mais avec une forte proportion de
safrol et de benzaldéhyde. L'huile de l'écorce difTère de
Tune et de l'autre des deux essences précédentes, en ce
qu'elle est constituée par un mélange d'aldéhyde cinna-
mique et de terpène.
L'essence de myrte; par M. Bartolotti (2). — De»
feuilles vertes et des rameaux de myrte, l'auteur a obtenu
0,56 p. 100 d'essence d'odeur franche et de couleur vert
émeraude. La première partie de la distillation était de
réaction neutre ; et la dernière, acide, fut neutralisée par
le carbonate de baryte. Par une nouvelle distillation, la
partie neutralisée se divisait en quatre fractions, bouillant
entre 152 à 160% 160 à 162% 162 à 165*> et 165 à 180^ La
première fraction, au plus bas point d'ébuUition, présen-
tait l'odeur très prononcée du myrte ; les trois autres une
odeur de menthe, et cela d'autant plus que le point d'ébul-
lition est plus élevé. La première partie du liquide distillé
originel, après purification par distillation, avait pour den-
sité 0,881. Le liquide incolore, assez mobile, ne laissait
déposer aucune partie solide, môme à — 10^. La réaction
acide de la seconde partie du liquide distillé originel est
attribuée à l'acide acétique.
- {A) Monit.-êeientif.f Jioyembre i9lêi,
(2) Répertoire de pharmacie , octobre 1891.
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— 68 —
D*aprè8 l'auteur, Tessence de myrte paraît être un com-
posé de deux substances bien définies, dont Tune est un
hydrocarbure terpénique, ayant pour formule C"H',
appartenant au second groupe de la classification de Wal-
lach, soit aux terpènes proprement dits. Ce serait un iso-
mère deTessence de térébenthine, bouillant à 154-155^ et
c'est lui qui donnerait à l'essence de myrte son odeur ca-
ractéristique. L'autre est un corps oxygéné bouillant à
175-176", d'odeur agréable de menthe poivrée, contenu
dans les dernières parties de l'essence, quand on la soumet
à la distillation fractionnée. Il a pour formule C*®H"0 et
il serait donc un isomère du camphre.
Le nom de myrioly sous lequel on désigne communément
l'essence de myrte du commerce, est impropre, parce que,
jusqu'à ce jour, on n'avait pas constaté de corps oxygéné
dans sa composition et que ce nom ne convient pas au
essences hydrocarburées. On aurait pu l'appeler myrtène,
mais encore ce nom serait-il aussi impropre, l'essence de
myrte n'étant pas constituée par un seul hydrocarbure,
mais bien, comme la majeure partie des essences, par un
mélange de corps hydrocarbures oxygénés.
Huile de graines de tilleul; par M. Mueller (1). — Le?
graines du tilleul, malgré leur dureté, se laissent faci-
lement couper au couteau; très pauvres en amidon, elles
renferment une quantité considérable de corps gras. L'au-
teur a extrait l'huile de ces graines ; il a récolté une assez
grande quantité de fruits du tilia iniermedia; difficiles à
ouvrir lorsqu'ils sont frais, il se laissent aU contraire aisé-
ment dépouiller de leur péricarpe lorsqu'on les fait sécher
à l'air et qu'on les roule dans un linge. Les graines ainsi
dépouillées de la cosse, ont été moulues dans un vulgaire
moulin à café; elles donnent une poudre grossière d'un
brun grisâtre ou presque violacé. On les a ensuite épuisées
par l'éther de pétrole qui prend aussitôt une coloration
(1) Ann. agron.f 25 septembre 1S91.
k
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— 69 —
jaune intense et abandonne, après évaporation, une grande
quantité d'une huile jaune, rappelant Thuile de provence,
et qui a reçu le nom d'huile de tilleul. 10*' de graines
inondées donneraient 5«',8 d'huile, soit 58 p. 100.
Les graines du tilleul appartiennent, comme on voit,
aux plus riches qui existent; seules les graines du BerthoU
letia excelsa (67,65 p. 100), du cocotier (67 p. 100), du cou-
drier (6^,39 p. 100), et de ÏAleun'ter tuliôa{6l,U p. 100) en
renferment davantage, alors que nos gi*aines oléagineuses
ordinaires, colza (42,23 p. 100), de navette (33,53 p. 100)
restent bien au-dessous de celles du tilleul.
Quant à sa saveur et à sou aspect, l'huile de tilleul res-
semble à la meilleure huile d'olive; elle est exempte de
toute saveur amère ou aromatique, elle appartient aux
huiles non siccatives; abandonnée k elle-même pendant
cinq semaines dans une capsule ouverte, elle ne change
ni de goût, ni de consistance, elle ne rancit pas et ne
se résinifle pas en présence de l'oxygène de l'air.
L'acide ^Ifurique, ajouté à l'huile de tilleul dans un
tube à essai, s'échauffe fortement et donne une coloration
brun rouge foncé. Quelques gouttes d'acide azotique d'une
densité de 1,4, agitées avec l'huile, donnent une émulsion
gris verdâtre d'où l'acide s'échappe par le repos sans avoir
pris de coloration, tandis que l'huile elle-même brunit
bientôt, mais moins qu'avec l'acide sulfurique. Si on
soumet l'huile à l'épreuve de l'élaïdine, en la traitant par
l'acide azotique et quelques gouttes de mercure, les va-
peurs d'acide hypoazotique fout monter toute la masse en
une écume jaune orangé, bientôt il se dépose un gâteau
savonneux orangé qui se conserve pendant des semaines.
La saponification avec la lessive de soude produit un
savon jaunâtre, cristallisant en longues aiguilles jaunes
dans Talcool.
L'huile de tilleul résiste sans se figer à la température
très basse (21*,5 au-dessous de zéro) produite par un mé-
lange de neige et de sel marin.
Nous profiterons de cette occasion pour apprendre que
les Japonais retirent de l'huile des graines d'un arbre gui
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— 70 —
frucli&e abondamment en France, le Paulownia ifnperialis.
Depuis quelques temps, cette huile parait sur le marché
de Londres ; il serait bon d'en essayer l'extraction chez
nous aussi bien que celle de Thuile de tilleul. Au Japon,
rhuile de Paulownia sert à boucher les trous, les pores
du bois destiné à être recouvert de laque, à peindre le bois
pour le soustraire à l'action de Thumidité, à calfater les
embarcations, etc. C'est la plus siccative de toutes ces
huiles. Elle se solidifie rapidement au soleil dans un
flacon bouché et entièrement rempli.
Préparation d'un nouveau principe retiré de l'huile de
sésame; par M. J.-F. Tocher (1). — M. J.-F. Tocher a
retiré lie l'huile de sésame un produit qui n'y avait pas
encore été rencontré et qu'il a isolé de la manière sui-
vante.
On mélange 10 parties en volume d'huile de sésame
avec 7 parties en volume d'acide acétique cristallisable et
on agile vigoureusement de temps à autre, puis on laisse
reposer. On décante alors l'acide dans une capsule de por-
celaine et on l'évaporé entièrement au bain-marie ; on
reprend le résidu qui est gélatineux, transparent et d'un
jaune d'ambre par de la potasse caustique chaude, on
l'abandonne pendant douze heures en agitant souvent.
Le précipité, qui s'est formé au bout de ce temps-là, est
chauffé à ébullition avec de l'acide chlorhydrique, puis on
lave sur un filtre jusqu'à ce qu'il soit absolument débar-
rassé d'acide.
Le corps, ainsi oblenu, cristallise de l'alcool chaud en
longues aiguilles fondant à 117-M8« centigrades, solubles
dans le benzol, le chloroforme, l'acide acétique cristalli-
sable, etc., insolubles dans l'eau, les alcalis et l'acide chlo-
rhydrique.
L'huile de sésame renferme jusqu'à 0,04 p. 100 de celte
(1) Chemiker Zeiiung, t. XIX, tS90; Chemisches Repertorium^ d*api*cs
Monit, scientif.f octobre 1891.
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— 71 —
substance, elle est neutre, elle donne avec l'acide nitrosul-
furique une coloration verte qui passe ensuite au rouge
clair.
Elle est composée de 30,53 p. 100 de carbone, de 5,43
p. 100 d'hydrogène et d'oxygène ; elle ne représente ainsi
aucune des substances trouvées jusqu'ici dans l'huile de
sésame.
La production de la scammonée dans la Turquie
d'Asie (1). — La résine de scammonée, qui est fournie par
une variété de convolvulus ou plante grimpante, est récol-
tée en quantités considérables aux environs d'Alep et des
autres villes du nord de la Syrie.
Vers le mois de juillet ou d'août, dit le consul de France
à Alep, des incisions sont pratiquées dans les racines, qui
laissent exsuder un suc laiteux, qu'on recueille dans des
coquilles, d'où il est transvasé dans de larges potiches en
terre, qu'on expose alternativement au soleil et au vent,
dans le but de dessécher le produit et de le rendre propre
à la vente. On a fréquemment trouvé, mélangées au suc,
des substances étrangères ajoutées au cours de l'opération,
et cette manœuvre a pour efTet d'en modifier considérable-
ment la valeur marchande. En raison des pertes éprouvées
par nombre d'acheteurs, qui avaient reçu des marchands
de la Syrie une scammonée de qualité inférieure, cette
gomme-résine ne donne présentement lieu qu'à un trafic
restreint avec l'Europe, et encore sous la réserve que c'est
aux risques et périls des consignataires que la scammonée
est embarquée pour l'Europe, aux fins d'exposition sur les
marchés, pour attirer les acheteurs. L'exportation de la
bonne scammonée, par le port d'Alexandrette, en 1890,
s'est élevée au chiffre de 1.500^*, dont la totalité a été
livrée aux maisons de droguerie de France, d'Angleterre,
d'Allemagne et d'Italie. Ce dernier pays reçoit de Smyrne
la scammonée en gâteaux, comme de la cire, emballés
dans des caisses pesant de 75 à 125 livres chacune. Il se
(1) Joum. of the Soc, o farts, d'après Monii. scientif.f octobre 1891-
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— 72 —
lent un négoce considérable- des racines de
, récoltées en septembre et en octobre, qu'on
ir place avant de les livrer au commerce. En
rtation des racines par Alexandrette a atteint
ont la moitié a été livrée en France et le reste
rre pour être transité en Amérique. Pendant le
mnée les prix se sont maintenus entre 45 et
10*'» rendus franco à destination.
rtificiel (1). — A la dernière assemblée générale
ition bavaroise des représentants de la chimie
M. Th. Weigel, pharmacien, a parlé d'un pro-
dans le commerce sous le nom de miel de sucre,
n succédané du miel naturel. Ce miel artificiel,
op, serait composé d'eau, de sucre inverti, d'un
)stance minérale et d'acide libre. Il aurait le
eur du miel naturel.
e chimique n'a fait découvrir dans la compo-
roduit aucun élément qui ne soit pas dans le
beilles. Il n'y a ni dextrine, ni saccharose, ni
3stance anormale. En un mot, c'est une imi-
ien faite, qu'elle ne se distingue en rien du
ble, tout en revenant bien moins cher,
lyser confirme ces données et ajoute que si la
du miel artificiel restait entre de bonnes mains,
it onéreux les soins minutieux de l'apiculture,
ûUe ne nous resterait indispensable que pour la
de la cire.
ixation de razote libre par les plantes; par
3CHL0ESING fils et Em. Laurent (2). — Nous
connaître les résultats des expériences de ces
itemalionale des falsifications,
rc, CXIII, 776, 1891.
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— 73 —
auteurs concernant la fixation de l'azote libre par lés légu-
mineuses. Leurs études ont été étendues, cette année, à
des représentants d'autres familles botaniques; ils s'ex-
priment ainsi :
La méthode à laquelle nous avons recours, pour savoir si la fixation se
produit et pour Tévaluer, consiste à mesurer directement Tazote gazeux au
commencement et à la fin de chaque expérience, et à comparer les deux
mesures. Cette méthode directe est, d'ailleurs, contrôlée par la méthode
indirecte fondée sur le dosage de Tazote : 1* avant culture, dans le sol et les
graines et, 2^, après culture, dans le sol et les plantes. La première méthode
a une incontestable supériorité, quant à la démonstration de Torigine de
l'azote fixé, s*il s*cn fixe, et c'est \h précisément la raison qui nous a décidés
à en faire usage malgré les difficultés d'exécution qu'elle comporte. Nous
avons indiqué comment, l'an passé, nous l'avons mise en pratique.
En dehors du choix des plantes, les dispositions prises cette année n'ont
guère été différentes que sur un point de quelque importance, qui est relatif
au sol. Ignorant sous quelles influences les plantes autres que les légumi-
neuses absorberaient Tazote libre, si toutefois elles en avaient la falculté,
nous ne pouvions, comme avec les légumineuses, mettre en œuvre des sols
stérilisés et pourvus ensuite de certains microbes. Il nous importait d'em-
ployer, au contraire, dos terres naturelles et de ne rien leur retrancher de
ce qui, dans les conditions ordinaires, pouvait concourir au phénomène de la
fixation. Nous avons même voulu y introduire les divers organismes qui se
rencontrent communément dans de bonnes terres.
Pour chaque expérience, le sol a été composé de 2.000^ ou 2.500"»' d'une
terre sableuse, pauvre, provenant de Montretout, à laquelle on a ajouté 2s',5
de calcaire et ^^' d'un mélange de plusieurs terres riches (terre de jardin,
terres ayant porté des graminées, du trèfle, des lupins, des fèves) ; puis il a
reçu un certain volume d'une solution minérale nutritive, additionnée dans
divers cas d'un peu de nitrate de potasse. Les graines une fois semées, on a
versé à la surface du sol 5^* d'un liquide obtenu en délayant 5>' du mélange
de terres ci-dessus avec 20^ d'eau distillée. Des expériences témoins ont
été établies, absolument identiques aux autres, si ce n'est qu'on n'y a point
semé de graines.
Dans une première série d'expériences il paraissait y
avoir eu fixation d'azote par l'avoine, le tabac, mais la sur-
face du sol s'était peu à peu et à divers degrés recouverte
de mousses et d'algues ; ils ont repris ces essais en évitant
le développement de ces plantes vertes inférieures en
recouvrant la terre d'une couche de quelques millimètres
de sable quartzeux calciné.
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— 74-
-
, 250<" d*€au. — Point dé plante» vertes inférieures.
Méthode directe.
Azote gaz
eux.
en plus
lilial. final.
au début.
à la fin.
lOM 3100^5
0,8
= iTo
023,9 Extraction des gaz manqué
C
103,3 2996,2
107,1
= 134,6
)»
S03,l 3505,2
»
2,1 = 2,6
185,7 3488,7
»
3,0 = 3,8
177,5 3479,4
»
1,9 = 2,4
Méthode indirecte.
Azote
final
en plus
e. total. sol.
récolte.
total, au
début, à la fin
ing mr
190,6 194,6
ô^
194,1
7 ro
193,6 177,1
18,4
195,5
1,9
223,2 195,1
170,5
365,6
» itM
194,4 174,7
17,3
192,0
2,4 . »
206,4 179,8
28,6
208,4
» 2,0
204,9 198,0
10,2
288,2
» 3,3
les deux méthodes est satisfaisante.
les auteurs sont les suivantes :
ies vertes inférieures qui peuvent em-
azeux à l'atmosphère ;
lions de ces expériences, les sols nus,
de, le cresson, la spergule, n*ont point
L quantité mesurable ; il est vérifié une
ns les mêmes conditions, les pois sont
e larges emprunts à Tazote atmosphé-
rome dans les États-Unis (1). — L'in-
V, p. 702, 1891, d*après Journal of Society of
H, p. 65.
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— 75 —
ëustrie du brome prit naissance, en 1846, à Freepoi-t, Pa,
sous la direction du docteur David Âlter. Après avoir été
abandonnée, puis reprise en même temps à Tarentum, on
a abandonné, depuis 1874, la fabrication du brome dans
ces deux villes. En 1871, une usine fut montée à Canal
Dovert-Ont, elle est encore en activité.
Le brome est aussi produit commercialement à Pomeroy
et Tuscawaras, Valley-Ohio, et dans les provinces de la
Pensylvanie occidentale, West-Virginia et Michigan.
Le brome est un sous-produit important dans Tin-
dustrie du sel ; il se trouve à Tétat de bromure dans les
eaux mères. On le prépare en traitant ces eaux mères par
l'acide sulfurique et un agent oxydant : bioxyde de man-
ganèse ou chlorate de potasse. A Canal Dovert, dans le
district de Tuscaw^aras Valley, la proportion de brome que
Ton retire est de 2^,7 de brome pour 7 barils de sel; à
Pomeroy de 0^,450 pour 1 baril de sel.
. Plus des deux tiers du brome produit est employé à la
fabrication des bromures de potassium et de sodium dont
on se sert en médecine et pour la photographie ; le reste
est utilisé dans l'industrie des matières colorantes. La
grande efficacité du brome, comme désinfectant, com-
mence aussi à le faire rechercher pour cet usage. C'est
ainsi qu'à Johnstown, après l'inondation qui fit des ra-
vages dans cette ville en 1889, on employa plus de trois
tonnes de brome comme désinfectant.
L'industrie du brome commença dans le district de Mi-
chigan, en 1885, à Midland (Midland County), où on traitait
des eaux mères contenant 4,2 p. 100 de brome. La pro-
duction de l'usine de Midland atteint maintenant (1890)
le 1/8 de la production totale du brome dans les États-Unis
d'Amérique. Grâce à une entente entre les producteurs, le
pvix du brome s'est accru sensiblement depuis 1885 où il
était tombé à 3 francs le kilog. pour atteindre, en 1890,
4',50, 4',55. La production peut se répartir ainsi à l'heure
actuelle : Michigan, 18 tonnes, Pensylvanie, 31,5 tonnes,
Ohio et Virginia, 90,5 tonnes, ensemble 140 tonnes environ
représentant une valeur de plus de 800.000 fi^ancs.
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— 76 —
La consommation de la pyrolusite (bioxyde de man-
ganèse naturel) est de 181.226 tonnes pour une production
annuelle de 140 tonnes de brome, soit environ 0^,7 à 0^,9
de bioxyde de manganèse pour 0^,450 de brome. Sauf dans
les usines de Michigan où on emploie le chlorate de po-
tasse, c'est partout le bioxyde de manganèse qui sert
d'agent oxydant. Là richesse en chlorure de calcium des
eaux mères, traitées dans les usines de Michigan, a rendu
nécessaire l'emploi du chlorate de potasse; ayant moins
d'acide sulfurique à ajouter, il se précipite aussi moins de
sulfate de calcium.
En 1887, on a encore importé en Amérique environ
30 tonnes de brome représentant une valeur de 90.000 francs ;
depuis cette époque le pays se suffit à lui-même et les
importations de brome ont cessé.
Nouveau procédé de dosage de l'amidon; par M. Bau-
DRY. — Le principe de la nouvelle méthode repose sur les
faits suivants :
1° Les acides salicylique et benzoïque solubilisent com-
plètement à chaud l'amidon ;
2^ L'amidon solubilisé possède la propriété de dévier à
droite le plan de polarisation de la lumière ;
3* La déviation est proportionnelle à la quantité d'ami*
don solubilisée pour une même épaisseur de liquide ob-
servé.
Pour analyser les fécules, on pèse 3«',321 de la fécule à
essayer qu'on introduit dans un ballon allant au feu et
jaugé à 200** avec environ 80-90«' d'eau. On y ajoute 0»',48
à 0«',50 d'acide salicylique et l'on fait bouillir jusqu'à dis-
solution complète de Tamidon, c'est-à-dire environ pendant
vingt à vingt-cinq minutes. Après ce temps, on ajoute de
l'eau froide jusqu'au volume de 190«« environ et l'on fait
refroidir le ballon. Au bout de quinze à vingt minutes, on
ajoute 1**,5 d'ammoniaque, on jauge exactement à 200**
(1) Revue internationale des falsifications.
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— 77 —
et Ton agite ; il ne reste plus qu'à filtrer et à polariser.
Le liquide observé dans un tube de 400™"* donne direc-
tement la teneur en amidon anhydre de Féchantillon es-
sayé, en employant un saccharimètre dont lOO'^sacchari-
métrique = 10«' de saccharose (échelle Vivien).
Si le saccharimètre employé était, celui de Laurent,
dont le poids normal de suci% cristallisable serait 16*% 19
on ne devra opérer que sur un poids de 2«',688.
Dans ce cas, le nombre de degrés ou de dixièmes de de-
gré lu sur Téchelle, multiplié par 2 donne la richesse
pour 100 en amidon ou fécule.
Acide tartrique (1). — M. Mante-Legré a établi, dans sa
fabrique de Marseille, un procédé breveté, par M. Gladysz,
qui consiste à remplacer, dans le traitement des lies, l'acide
chlorhydrique par l'acide sulfureux. Cet acide est obtenu
par l'action du cuivre sur l'acide âulfurique concentré qui
est réalisée pour fabriquer le sulfate de cuivre.
Ce nouveau système permet de traiter économiquement
les lies pauvres ne contenant que 13 à 15 p. 100 d'acide tar-
trique.
La série d'opérations par lesquelles on passe est la sui-
vante :
1*^ Concassage des lies ;
2*» Lixiviation ;
3*> Évaporation de l'acide sulfureux et précipitation des
sels tartriques ;
4*^ Condensation de l'acide sulfureux ;
5* Séparation des sels tartriques.
1^ Concassage des lies. — Les morceaux doivent avoir une
grosseur déterminée ; le calibrage des grains varie de ir>
à 20"". Les poussières du concassage et du blutage, pour
pouvoir être utilisées, sout agglomérées.
2*^ Lixiviation. — Le traitement par Tacide sulfureux se
(1) Cet article est rédigé d'après un rapport très intéressant de M. Lcquia
•sur rindastric chimique.
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— 78 —
fait dans des bacs doublés de plomb, groupées par séries
de cinq ou six ; répuisement est couduit méthodiquement.
Les eaux fortes à 10 ou 12® Baume sont envoyées aux appa-
reils distillatoires, et les petites eaux sont montées sur des
tours de condensation de lacide sulfureux. Quand les
liqueurs marquent 1® Baume on arrête le lessivage et on
enlève les marcs à la pelle; Après simple dessiccation à
Tair, ces résidus peuvent être livrés comme engrais ; ils
contiennent 3 à 5 p. 100 d'azote.
S*» Évaporation de tacide sulfureux et précipitation des sels
tartriques, — Les eaux fortes sont reçues dans des chau-
dières en plomb fermées communiquant avec les tours de
condensation. La capacité de chaque cuvette est de 2.500
à 3.000 litres. On chauffe à la vapeur jusqu'à TébuUition
pour chasser Tacide sulfureux. Quand le dégagement est
terminé, on écoule le liquide dans de vastes bassins de
peu de hauteur doublés de plomb. Par refroidissement le
tartrate se précipite pur.
4* Condensation de Vacide sulfureux. — L'acide sulfureux,
au sortir des chaudières, passe dans des réfrigérants à eau
froide et de là dans des tourelles en plomb garnies de coke,
de 14*" de hauteur ; l'alimentation se fait partie avec des
petites eaux provenant du lessivage, partie avec de l'eau
pure.
5* Séparation des sels tartriques, — Quand on opère sur
des lies ne contenant que du tartrate de chaux on obtient
finalement un précipité ne renfermant que ce sel ; mais si
elles contiennent du tartrate et du bitartrate de potasse on a
un mélange salin qui, traité par du carbonate de chaux et du
chlorure de calcium, donne la totalité de l'acide tartrique
à l'état de tartrate. Dans le cas où on voudrait isoler la
crème de tartre, il suf&t de traiter ce mélange salin par
l'eau à 120-125® sous pression; le bitartrate seul se dissout.
Le tartrate de chaux obtenu dans les deux cas est grenu,
peu coloré, se lave facilement et sèche bien. On fait ce
lavage dans des essoreuses et le sel retiré ne renferme plus
que 15 à 16 p. 100 d'eau.
L'acide sulfureux employé dans ce procédé est cons-
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— 79 —
tamment récupéré ; les pertes inévitables sont eompensée&
par les gaz provenant de la fabrication du sulfate de
cuivre.
En hiver cette perte est relativement faible ; elle atteint
à peine 15 p. 100 du poids de Tacide tartrique produit ; eu
été elle peut doubler.
6<» Extraction de V acide tartrtqui, — Le lartrate de chaux ^
décomposé par Tacide sulfurique, donne des liqueurs fai-
blement colorées qu'on passe sur du noir animal ; elles-
donnent de Tacide tartrique cristallisé et marchand par
une seule cristallisation. Grâce à la pureté des tartrates^
les pertes par les eaux mères sont plus réduites qu'avec le-
procédé ordinaire.
En Espagne j'ai vu fonctionner une fabrique d'acide
tartrique, à la Rioja, et il y en a plusieurs autres dans le&
centres vinicoles. On le relire soit de la lie fraîche ou
sèche, soit des marcs.
La lie fraîche est distillée. Le résidu, encore chaud, resté-
dans la cucurbite, est écoulé dans une cuve où il est traité
par l'acide chlorhydrique étendu qu'on maintient à l'ébul-
lition jusqu'à dissolution, puis il est soumis au repos dans^
une autre cuve où on précipite l'acide tartrique à l'état de-
tartrate par le carbonate de chaux.
La lie sèche est traitée directement par l'acide chlorhy-
drique.
Quand au marc de raisin épuisé on le distille avec des*
eaux mères des traitements antérieurs ^t on jette le résidu
chaud sur des toiles métalliques disposées sur des cristal-
lisoirs. Après le refroidissement prolongé on décante l'eau
mère qui rentre dans la fabrication.
Si le vin n'était pas plâtré ou s'il l'était faiblement le
dépôt est cristallin et il est constitué par du tartre. Si le
vin était fortement plâtré on trouve au fond des cristalli-
soirs une matière sableuse qui est constituée surtout par
du tartrate de chaux.
Ces fabrications d'acide tartrique sont florissantes, en
Espagne, depuis qu'on a dû renoncer au plâtrage forcé
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— 80 —
parce que rintroduction d'une certaine dose de cet acide
éclaircit le vin, améliore sa couleur et facilite sa conser-
vation.
Il est bon que les chimistes, qui sont chargés d'analyses
de vins, sachent ce fait et portent leur attention sur le do-
sage de l'acide tartrique. A. R.
Bacille d*Eberth et bacille coli communis; par MM. Ro-
DET, G. Roux et Vallet; Chantbmesse et Widal; Du-
bief; Wubtz. — MM. Rodet et G. Roux sont arrivés
individuellement, le premier par Tétude d'une grave
épidémie de fièvre typhoïde à Gluny, le second par
l'examen de l'eau de puits d'une maison de Lyon, où la
fièvre typhoïde sévissait, à douter que le bacille d'Ëberth
fût l'agent unique de l'infection de l'eau.
Ils se réunirent pour étudier de plus près la question, et
ils ont annoncé que des cultures préparées avec des selles
de typhiques, fournissaient immédiatement et exclusi-
vement le B, coli, et que, dans d'autres eas, le B. coli
existait dans l'intestin et le B, dEberth dans la rate.
Ils ont passé en revue tous les caractères donnés par les
divers auteurs, et ils arrivent à conclure qu'il n'y a pas de
signe différentiel certain qui permette de les distinguer
l'un de Tautre, que ces deux microorganismes constituent
deux variétés dissemblables dans les circonstances les plus
ordinaires, mais que ces deux types classiques se relient
l'un à l'autre par un anneau ininterrompu de formes in-
.termédiaires.
Pour eux, le B. coli possède la propriété de donner nais-
sance à la fièvre typhoïde, et ils basent cette opinion sur
diverses expériences de M. Vallet; le B. coli, extrait de
matières fécales en fermentation, a une action pathogène
.sur le cobaye plus intense que ce bacille trouvé dans
l'homme sain, et même que le B. d'Ëberth retiré de la
rate d'un typhique.
Le B. coli se développe abondamment dans le liquide
filtré des fosses d'aisance et revêt diverses formes du
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— 81 —
B. d'Eberth, lequel ne vit que difficilement dans ce liquide.
D*où Fauteur conclut que ce n'est pas le B. d'Eberth qui
pullule dans les fosses d'aisances, mais la variété viru-
lente du B. coli, et par suite que les eaux potables ne sont
pas d'ordinaire souillées par le premier, mais par le
second.
MM. Rodet, Roux et Vallet ne contestent pas cependant
que la présence du B. d'Eberth ne puisse causer la fièvre
typhoïde.
L'homme recèle, habituellement, dans Tintestin le
B. coli; dans certaines circonstances, le surmenage par
exemple, il peut s'introduire dans la muqueuse intestinale
et dans le sang : ce qui amènera le développement d'une
fièvre typhoïde. M. Macé a constaté la présence de ce bacile
dans la rate d'une personne morte de la fièvre typhoïde.
M. Vallet ayant filtré du liquide de fosse d'aisances de
façon à le débarrasser de tout microbe, a étendu ce liquide
avec de l'eau et Ta donné à des lapins et à des cobayes qui
n'ont pas paru en être affectés ; puis il leur a inoculé des
cultures du B. coli et du B. d'Eberth. Ces animaux ont
résisté mieux que des animaux non préparés : ce qui sem-
ble montrer que l'injestion des liquides sécrétés par ces
bacilles donne une certaine immunité. Ce fait permettrait
d'expliquer la résistance à la fièvre typhoïde constatée
chez de jeunes soldats qui venaient d'une ville où ils
avaient dû boire une eau souillée par les toxines du B. coli
et du B. d'Eberth.
MM. Ghantemesse et Vidal affirment de leur côté que le
B. coli, quelles que soient son origine, son âge, son degré
d'énergie, qu'il ait vécu à l'air ou non, qu'il ait été chauffé
à 59^ ou qu'il se soit développé à la température ordinaire,
se diCTérencie nettement du B. d^Eberth, parce qu'il déter-
mine la fermentation des sucres, et que le B. d'Eberth ne
produit pas cette action.
11 sufllt, disent-ils, pour en acquérir la preuve, d'intro-
duire une culture de B- coli dans un bouillon additionné
de carbonate de chaux et de lactose : il se dégage bientôt
-des bulles de gaz formées d'hydrogène et d'acide car-
Jow. iê Phërm. gi de CMm., 5* sérib, t. XXV. (15 janTier 189i}. 6
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— 82 —
it le lactose disparaît totalement si Ton prend la
L d'ajouter successivement du carbonate de
r neutraliser Tacide qui se forme,
après ces savants, l'acide ainsi formé qui déter-
lagulation du lait ensemencé avec le B. coli.
pareil ne s'observerait avec le B. d'Eberth.
ef conteste les expériences de MM. Ghantemesse
t soutient que le B. d'Eberth fait fermenter le»
tout au moins le glucose aussi activement que
. Quant au lactose, la production de Facide
sment plus forte avec le premier de ces microbes
second, mais il y a fermentation dans les deux
z (2), laissant de côté la coagulation et la fermen-
îcupe exclusivement de la production et de la
îtion de l'acide lactique et, à cet effet, il fait agir
acilles sur de la gélose lactosée à 2 p. 100 en
3 la teinture de tournesol. En semant les bacilles
.nge violet, on observe, en moins de vingt-quatre
i différences caractéristiques. Le B. coli rougit
a donne naissance à des bulles de gaz nom-
ndis que le B. d'Eberth laisse la gélose teinte
is dégagement de gaz.
s indique un deuxième caractère différentiel,
dans deux tubes de la gélose lactosée et colorée
ol, et on les laisse huit ou dix jours à l'étuve
ratte soigneusement ces tubes avec un couteau
de façon que la surface inclinée soit lisse et
te. On dépose sur l'un ime culture de B. d'E-
r l'autre une de B. de coli. Au point où ce der-
insemencé, dès le lendemain, on voit apparaître
bleu et gommeux entouré d'une auréole rouge,
àte lentement en surface et dans la profondeur,
re, le tube où le bacille d'Eberth a été ense-
)as changé d'aspect et l'on ne voit aucune trace
lement.
le biologie y i9 octobre, 189i.
(e biologie^ 12 décembre, 1891.
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-. 83 --•
Isolement de la toxine du choléra; par M. Hermann
ScHOLL (1). — Les auteurs qui ont cherché à isoler la
toxine du choléra ont opéré sur des cultures faites en pré^
sence de Fair. M. SchoU a eu Tidée de cultiver le bacille
du choléra à Tabri de T oxygène de Tair, et il a opéré
d'après les indications de Hueppe, c'est-à-dire en pre-
nant comme milieu de culture des œufs crus. Les œufs
ensemencés ont été maintenus à une température de 36*»;
le blanc s'est fluidifié, et, en ouvrant les œufs, on perce-
vait une odeur très forte d'hydrogène sulfuré. Ce blanc
d'œuf fluidifié, inoculé à des cobayes, déterminait de la
paralysie et des mouvements convulsifs, et la mort surve-
nait au bout de quarante minutes. L'albumine des œufs
ensemencés était donc toxique.
En traitant par l'alcool cette albumine et reprenant le
précipité par l'eau, celle-ci dissout un principe très
toxique, attendu que 8^*" de la solution aqueuse tuèrent un
cobaye en une minute et demie. La toxicité de cette solu-
tion disparait au bout de peu de temps au contact de l'air
et sous l'influence de la chaleur.
M. Scholl pense que le poison chimique sécrété par le
bacille du choléra est, non une ptomaïne, mais une pep-
tone. Il obtient cette peptone à l'état solide en traitant la
solution aqueuse ci-dessus obtenue par un mélange d'al-
cool et d'éther acidifié par l'acide acétique. Le précipité
qui se forme ne se dissout pas dans l'eau pure, mais il se
dissout dans Teau légèrement alcalinisée. Il répète plu-
sieurs fois ces traitements, et, en dernier lieu, il précipite
par Téther pur; la peptotoxine se présente alors «ous
forme d'une poudre blanche, qui est très toxique.
M. Scholl estime donc que le bacille du choléra, lorsqu'il
est cultivé anaérobiquement, forme des toxines plus
actives et en plus grande abondance que lorsqu'il est
cultivé aérobiquement.
(1) Répert. de Pkarm., t. Ul, p. 467, 1891.
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— 84 —
isinfection à Paris. — Il existe aujourd'hui à
iepuis 1880, un service de voitures pour le trans-
i hôpitaux, des malades atteints d'affections con-
s, et le nombre des malades ainsi transportés
200 par mois.
tnsport a lieu sur la demande faite par le médecin
nissariat de police du quartier habité par le ma-
'vice est complété, depuis 1884, parla désinfection
lie, gui s'opère à la demande du propriétaire, du
;e d'une maison ou d'un chef de famille dans les
ants : si un malade atteint d'affection contagieuse
, dans la maison, ou y a guéri, ou a été transporté
al au cours de la maladie.
émissaire prévenu télégraphie ou téléphone à la
u*e de police qui envoie immédiatement dans une
spéciale une escouade de désînfecteurs munis de
pareils. Voici l'instruction en date du 26 juillet
odiflée en 1890, au point de vue du chlorure de
iqué à cette époque comme désinfectant :
Instructions pour les escouades de désinfecteurs.
scouade appelée à aller désinfecter une chambre qui a été occupée
ade doit partir immédiatement et emporter les objets suivants :
laques de tôles de 0^,60 sur QrfiXS^ des fourneaux de terre et des
* du sable en sac; 3* de la fleur de soufre, par paquets de 200'';
)ol méthylique (flacon de 5(XF) ; S"" des allumettes et des allume-
[i mètre; 7' une échelle de 2" environ; 8"» un pot à colle, un pin-
papier de collage (par exemple, de vieux journaux) ; 9^ des flacons
de cuivre.
Tivé dans la chambre, il faut d'abord cuber la pièce, A cet effet,
, hauteur, la longueur et la largeur, multiplier le premier nombre
>nd et le produit par le troisième. Cette mesure a pour but de
lie qimrtité de soufre doit être brûlée dans la pièce. 11 en sera
au moins par mètre cube. Une pièce de 25"* exigent un paquet
ensuite :
à terre, ou sur des tables, tous les objets ayant été en contact
lade;
iT la cheminée, les' fenêtres et les portes intérieures en y collant
ser sur la plaque de tôle placée au milieu de la chambre, le four-
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— 85 —
neau ou les briques, en prenant toutes les précautions possibles pour éviter
les causes d'incendie ; on aura soin d*en écarter les papiers et les étoffes.
A défaut de fourneau, on formera au moyen de briques et de sable une
sorte de cuvette peu profonde (0»,30 sur 0",30 environ), dans laquelle on
versera le soufre nécessaire. Sur ce soufre on répandra de. l'alcool de façon
à en humecter la surface ; on y jettera quelques allume-feux et on allumera.
Avec un fourneau, l'allumage est analogue.
On fermera hi porte, dès l'allumage; on la calfeutrera hermétiquement au
dehors et on donnera la clef au concierge, en lui recommandant de ne pas
s*en dessaisir.
Avant de se retirer, il conviendra de verser dans les plombs et dans les
cabinets d'aisances une solution de 250^ de sulfate de cuivre, mélangée à
10'" d'eau (1).
III. — Le lendemain, retourner dans le local, ouvrir les portes et les fenê-
tres, — jeter de nouveau dans les plombs et dans les cabinets d'aisances une
solution de 250'' de sulfate de cuivre mélangée à W^ d'eau, et rapporter les
objets au dépôt.
Le conseil d'hygiène de la Seine qui a été chargé de
rédiger ces instructions, avait demandé que lorsque les
désinfecteurs retournent le lendemain à la maison désin-
fectée, ils soient chargés de compléter la désinfection,
quelquefois imparfaite à Tacide sulfureux (2], par l'asper-
sion des murs, plafonds, parquets avec une solution très
diluée de sublimé.
M. Jungfleisch avait donné la formule suivante :
Solution mère {k diluer).
Pr. Sublimé corrosif pulvérisé 100"'
Chlorhydrate d'ammoniaque pulvérisé . . SO''
Bleu Coupler (r,30
Eau distillée Q. S.
Faire S. A. un litre de liqueur.
Les désinfecteurs auraient versé dans des vases en bois,
en poterie vernie ou en porcelaine, et non dans des vases
en métal, 100** de cette solution et 10"' d'eau ordinaire.
On a reculé jusqu'à ce jour à mettre entre les mains
des désinfecteurs cette liqueur dangereuse, et on s'en tient
à l'action de l'acide sulfureux et du sulfate de cuivre.
(1) Ce mélange doit se faire dans un vase de bois, de porcelaine ou de
faïence ; les récipients de zinc ou de fer, étamés ou non, seraient attaqués.
(2) Voir Joum, dePharm. et Ch. [5], XXII, 435.
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— 86 —
ecture de police adresse chaque jour aux com-
de police la liste des cas de maladies infec-
i ont été suivies soit d'un transport à Thôpital,
lécès ; ceux-ci doivent faire porter à la maison
e un exemplaire des instructions du conseil
, et les désinfectants : soufre, sulfate de cuivre,
•essés demandent à exécuter eux-mêmes les opé-
lais ils ont ordre d'insister pour que ce travail
lin peu délicat soit confié aux agents du service
ction.
[^ommandé pareillement aux commissaires d'ap-
spécialement ratlciition des habitants de la
des immeubles voisins sur la nécessité de se
ner ou revacciner.
ort doit être adressé à la Préfecture après cha-
fection.
nal a décrit les étuves à désinfection de MM. Ge-
ercher.
lière a été établie en mai 1889, par la Ville de
asile de nuit de la rue du Château-des-Rentiers,
[II* arrondissement. Elle sert à la désinfection
des réfugiés pendant la nuit et le matin, et elle
gratuitement, le reste du temps, à la disposition
aandes de désinfection sont reçues par ces éta-
ts, par les mairies des vingt arrondissements,
ières du Nord, dé TEst, du Sud, au Refuge-
bur les femmes enceintes (1), à la station muni-
voitures d'ambulance (2) et à la direction des
unicipales (3).
t de même pour deux autres étuves, installées,
le Chaligny et l'autre rue des Récollets,
utemps s'exprime ainsi, dans un rapport très
t sur la question, au sujet de ce dernier refuge :
a réception et la manutention des objets contaminés, il y a né-
dans l'établissement une partie qui, malgré toutes les mesures
>said, 37. — (2) Rue de Stacl, 6. — (3) Caserne Lobau.
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— 87 —
hyghSniques prises, doit être considérée comme suspecte. Il faut, dès lors,
Isoler complètement cette sorte de lazaret, établir autour de lui un cordon
sanitaire, placer le personnel et le matériel qui s'y trouvent « en quarantaine »
«t ne permettre la sortie qu*après une désinfection complète.
d Pour arriver k cet isolement, on réduit au strict nécessaire les commu-
nications du lazaret; il n'y en a que deux, Tune avec Textérieur, l'autre
avec la partie désinfectée. Ces communications sont fermées Tune et Tautrc
en permanence et ne s'ouvrent que par l'intermédiaire du chef d'équipe, qu'on
a|>pelle au moyen d'une sonnette. Alors le chef d'équipe, en même temps
qu'il ouvre la communication, doit s'assurer qne le personnel procède bien à
toutes les mesures hygiéniques prescrites. A cet effet, h. chacune des deux
communications sont disposés trois sas : dans le premier, on quitte les effets
suspects, qui passent à l'étuve ; dans le sas central on se lave avec des solu-
tions antiseptiques ; dans le dernier on revêt des effets propres.
K On voit donc que dans l'agencement des locaux on a réuni toutes les dis-
positions matérielles propres à assurer l'isolement complet du lazaret et la
désinfection de tout ce qui en sort.
« Le personnel du lazaret, en arrivant le matin, passe par le sas d'entrée
dans le premier compartiment, y laisse ses vêtements de ville et prend la
tenue de la station. Cette tenue a été fixée pour être facilement passée à
l'étuve; elle comprend : un pantalon et une veste de toile, un calot et des
«chaussures. Nul ne peut sortir en ville avec la tenue du lazaret et sans une
•désinfecUpn préalable.
« Le chef d'équipe lui-même ne doit pas passer de la partie opérée dans
le lazaret sans revêtir une grande blouse et sans passer des sandales qu'il
trouve dans le premier sas. »
Falsifications de farines observées en Italie (I). — On
a signalé à plusieurs reprises la falsification par la pous-
sière de marbre de la farine de riz provenant d'Italie. H
parait maintenant que les falsificateurs dans ce pays ont
imaginé d'autres manipulations frauduleuses qu'il est de
la première nécessité de signaler, puisqu'il s'agit d'un
vrai empoisonnement.
M. le docteur Tassinari, à Ravenne, eut l'idée de soup-
çonner une falsification de pain, à la suite de plusieurs cas
de gastrite. Ayant informé les autorités, ont fit une des-
cente dans le moulin d'un nommé Baroni, et on y trouva
de la farine mélangée en grande proportion avec de la
baryte caustique.
(1) Hevue internationale des falêi/icnlions.
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— 88 —
is recherches furent faites dans les boulangeries
[ues de Ravenne et de Russi et démontrèrent
tt la présence de grandes quantités de farine
5 il est très probable que Ton tâchera de faire
ette farine empoisonnée dans tous les pays, nous
presse de signaler ces faits et d'avertir ainsi le
e.
BIBLIOGRAPHIE
yation des viandes fraîches (Extrait d'un rapport
dent de la République française) ; par M. de
t(1). — Dès 1888, l'administration s'est préoccupée
cherche des différents procédés propres à assurer
'vation des viandes fraîches,
sûrement, elle se bornait à alimenter la popula--
taire, c'est-à-dire à constituer l'approvisionnement
de la garnison. Dans ces conditions relativement
es, l'emploi du bétail sur pied pouvait paraître
in suffisant, malgré les difficultés de tous genres
comptes auxquels il donne lieu,
lès l'instant qu'on se propose d'alimenter la popu-
it entière (dont le chiffre, dans le camp retranché
atteint trois millions d'habitants], l'emploi d'un
Q devient impraticable.
ense quantité de fourrages à réunir, les mala-
craindre dans de nombreux troupeaux concen*
ie petits espaces, constituent des obstacles à peu
irmontables. De là, l'idée des procédés artificiels
rvation, déjà en usage sur une vaste échelle, pour
ns commerciaux, chez quelques nations euro-
en Amérique et en Australie,
uite du travail d'une première commission, prê-
te 2A octobre 1S91.
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— 89 —
sidée par M. Berthelot, le ministre a constitué, le 30 mai
1890, une commission de spécialistes, présidée par M. le
général Delambre. Elle a eu pour mandat : 1<» d'étudier
à un point de vue technique et économique les divers
moyens de production du froid, appliqués soit à la congé-
lation, soit à la conservation des viandes ; 2^ de rechercher,
dans les différentes places, et plus particulièrement dans
le camp retranché de Paris, les installations déjà exis<
tantes et pouvant, soit immédiatement, soit d l'aide d'a-
gencements peu coûteux, être utilisées pour cette destina-
tion spéciale; 3* enfin de vérifier les conditions du trans-
port des viandes congelées et de déterminer les distances
auxquelles ces viandes pouvaient être amenées sans perdre
leurs qualités.
Cette triple investigation a abouti à des résultats pré-
cis et concluants.
il est acquis aujourd'hui que la viande congelée à une
basse température peut, même après une conservation de
très longue durée, être 'substituée à la viande fraîchement
débitée; qu'en cet état, elle a toutes les propriétés de la
viande ordinaire, qu'il n'y a à redouter ni avaries, ni dif-
ficultés de service, ni répugnances chez le consommateur.
Il est démontré, en outre, que des distributions de cette
viande peuvent se faire, même sans précautions particu-
lières, à des distances du magasin frigorifique répondant à
des durées de transport de deux jours à deux jours et demi,
par les plus grandes chaleurs.
Toutefois, les installations industrielles ne se créent le
plus habituellement qu'en vue de la conservation à court
terme ; elles ne suffisent plus dès lors à effectuer la congé-
lation à cœur qui, au point de vue militaire, est indispen-
sable pour une longue conservation ou pour les transports ;
mais, la congélation une fois faite, la conservation peut se
maintenir avec des appareils réfrigérants ordinaires.
Même dans ces conditions limitées, le concoure de l'in-
dustrie privée doit être recherché; il peut devenir pré-
cieux et économique.
Mais en premier lieu, la ville de Paris a adhéré en prin-
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-. 90 —
cipe à la création d'établissements frigorifiques urbains et,
de concert avec le département de la guerre, elle vient
d'ouvrir un concours pour une première installation aux
abattoirs de la Villette.
En second lieu, les recherches patientes de la commis-
•sion présidée par M. le général Delambre ont abouti à des
propositions précises en vue de Tutilisation d'un grand
nombre d'industries parisiennes pourvues de machines à
froid. Dans ces établissements, ils suffira, au dernier mo-
ment, de faire certaines transformations, déjà étudiées,
pour procéder soit à la conservation, soit même à la con-
gélation des viandes.
C'est donc en combinant les ressources des établisse-
ments de la municipalité parisienne, celles d'un certain
nombre d'industries actuellement existantes, et enfin en
créant quelques installations militaires, qu'il est possible
4'assurer cet immense service dans la capitale.
Le ministre demande à l'État 3 millions et demi pour
«a part contributive dans le camp retranché de Paris.
Il restera encore à pourvoir six places frontières, dans
lesquelles l'étude pratique se poursuit. Mais, là, le pro-
blème est infiniment plus simple et les dépenses seront
modérées.
Publications scientifiques des pharmaciens militaires.
— Observations sur le fonctionnement de létuve Wiesnegg ;
par MM. Manget et Julien Girard, pharmaciens-majors
[Archives de méd. et ph. militaires, juin 1891).
Analyse des eaux d'alimentation de Laghouat ; par M. Bo-
DARD, pharmacien-aide-major de 1" classe (/rf., juillet).
Analyse chimique de plusieurs eaux minérales importantes
du département dOran; par M. Lacour, pharmacien-major
de l'* classe (/rf., septembre).
Synthèses au moyen des clhers cyanacétiques et cyanosucci"
niques (thèse présentée à la Faculté des sciences de Paris
pour obtenir le grade de docteur es sciences physiques) ;
par M. Léonce Barthe, pharmacien-major de l'armée, pro-
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— 91 —
fesseur agrégé à la Faculté de médecine et de pharmacie
de Bordeaux. — Bordeaux, Gounouilhou, 1891.
Exposé élémentaire des principes fondamentaux de la
théorie atomique; par M. Denigès (I). — L'auteur s'ex-
prime ainsi dans la préface :
« Cet exposé n'est ni ne doit être un travail de haute
science : son but, beaucoup plus modeste, est de permettre
aux étudiants en médecine et en pharmacie de suivre dans
tous leurs détails les applications médicales de la chimie
qu'on tend de plus en plus à faire dériver étroitement de
la constitution atomique des corps, ainsi que le démontrent
d'une manière formelle les recherches les plus récentes
sur les propriétés physiologiques de certaines substances,
prévues comme une fonction nécessaire de leur formule et
de leur composition ».
Cet exposé est élémentaire, comme le dit Fauteur, mais
il est très clair et très précis. Les élèves trouveront une
réelle utiUté à l'étudier.
Comptes rendus de rAcadémie des Sciences, li décembre 1891. —
A, Gautier et Drouin : Fixation de Tazote par le sol arable. — Friedcl :
Sur les étbers camphoriques et sur la constitution des acides camphoriques.
— Lecoq de Boishaudran : Histoire de la sorsaturatioa. — Etard : État
des sels en solution. — Mahler : Sur la distillation de la houille. — André :
Sur Tacide bismuthique. — Bleicher : Sur la découverte de coquilles ter-
restres tertiaires dans le tuf volcanique du Limbourg.
Pharmacentische Zeitung, XXXYl, n»* 79 k 95, p. 617 à 752, octobre et
novembre 1891. — Fr. Hûbner : Revue des progrès de la photographie (suite).
— Th. Salzer : Le sirop d'iodure de fer de la Pharmacopée allemande, III.
— Van Ledden Hulsebosch : Sur les contrefaçons du lysol. — //. Eckcn"
roth : Musc artificiel. — Ed, Lûcker : Contribution à l'histoire de la chimie
des matières alimentaires. — L. Graffenberger : Coutinbution au dosage du
beurre. — Du Boia-Reymond : Sur le chloroforme officinal de Pictet. —
F. Goldmann : Sur les tablettes comprimées. — /?. Bombelon : Acide tu-
fcereulinique pur. — D' Hoffmann : Préparation de la tuberculine à Pétat de
(1) Une brochure in-S**, 37 pages, chez M. G. Masson, éditeur.
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— 92 —
. — P. Lohmann : Sur remploi du bichlorore de mercure dans la
;he de petites quantités d*arsenic.
rmacentische Centralhalle, XU, n"* 40 k 48, p. 561 à 696, octobre
embre 1891. — R. Koberi : Recherche des ferments et des poisons
i sang ; Sur la pharmacologie de l'acide oxalique et de ses dérivés. —
eldner : Sur la désinfection. — C. Hariwich : Sur les cellules à mu-
de la guimauve. — C. Hartwich : Sur les galles. — H. Tkoms :
et valeur de l'essence de girofles. — J. Holfert : Étymologie des
populaires de médicaments. — A, Pariheil : Cytisine et ulexine. —
oms : Sur quelques nouveaux dérivés de l'eugénol et d'autres phénols.
78iu8 : Poudres anciennes et récentes. — E. Schmidt : Gholine et
e. — K. Dieterich : Sur la matière colorante contenue dans les fleurs
/pericum perforatum.
rmacentif Che Post, XXIV, n*** 40 à 48, p. 807 à 1030, octobre et no-
3 1891. — P. SoUsien : Essai de l'huile de lin. — W. Kaiser : La
[ue du microscope moderne (suite). — Ed. Fabini : Nouvelles re-
es sur le phénérythrène. — Nouvelle pharmacopée militaire autrichienne.
, Jolies : Analyse de quelques spécialités.
rmacentiflche Zeitschrift fOr Rnsfland, XXX, n<>« 39 à 46, p. 609 à
ctobre et novembre 1891. — Ed. Hirschsohn : Essai des huiles essen-
(suite). — P. Birkenwald : Préparation du salicylate d'ésérine. —
n Koljo: Étude histologique et pharmacognostique du Pichi (Fabiana
ata (Ruiz et Pavon).
Uv der Pharmacie [3], XXIX, fasc. 7, p. 489 à 568, 30 octobre 1891.
Gaze : Sur quelques propionates (suite). — W. Sckûtte : Contribu-
l'étude des alcaloïdes des solanacées. — Cari, Siebert : Sur la lupa-
Icaloïde des lupins bleus. — Th. Sdlzer : Sur les citrates alcalins. —
Hugge : Ericacées renfermant de l'andromédo toxine ; Miel toxique du
dendron ponticum; L'alcaloïde du Sophora tomentosa L. —
jerock et E, Bronnert : Étude anatomique de la tige du Strychnos
tetU chimica iUliana, XXI, t. II, fasc. 10, p. 309 à 404, octobre 1891 .
Jamias : Détermination volumétrique du mercure. — Af. Fileti : Analyse
upe du baryum. — G. Mazzara : Sur le bromoamidocarvacrol. —
zzara et A. Leonardi : Recherches sur le carbazol. — I». Pratesi :
de l'acide nitrique sur l'acide phényiglycolique.
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y
— 93 —
SOCIETE DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 6 janvier 1892.
Présidence de M. Moissan, paésident.
La séance est ouverte à deux heures.
A propos des élections» Talinéa suivant a été oublié au
procès-verbal de la dernière réunion.
Le bureau propose comme secrétaire annuel M. Leroy
ou M. Leidié. M. Leidié, ayant obtenu la majorité des suf-
frages, est proclamé secrétaire pour l'année 1892.
M. Hoissan, président sortant, remercie la Société pour
rhonneur qu'elle lui a fait en l'appelant à présider ses
séances et pour la bienveillance qu'elle lui a témoigné
pendant la durée de ses fonctions. Il appelle ensuite
M. Portes à lui succéder et M. Leidié à remplacer M. Léger.
M. Léger, secrétaire annuel sortant, rend compte des
travaux qui ont été présentés dans l'année et des événe-
ments marquants qui ont occupé la Société.
M. Leidié, M. Grignon et M. Preud'homme donnent suc-
cessivement lecture de leurs rapports sur les prix de
thèses des sciences physiques, les prix de thèses des
sciences naturelles et le prix Dubail.
Deux médailles d'or pour les thèses de chimie sont attri-
buées Tune à M. Poulenc, l'autre à M. Demont. Pour les
thèses de sciences naturelles, une médaille d'or est dé-
cernée à M. Perrot, une médaille d'argent à M. Peuilloux et
une mention honorable à M. Deschampa. Le prix Dubail
est donné à M. Blondel.
M. Planchon lit ensuite une étude surles dernières années
de la Société de pharmacie ; il esquisse avec finesse les
portraits d'un certain nombre de membres qui l'ont illus-
trée, et retrace à grands traits ce que la Société a fait,
depuis vingt ans, pour la science et pour les intérêts de la
profession.
La séance est levée à quatre heures.
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— 94 —
D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET DE SALUBRITE
DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE.
enouvelle une proposition qu'il a faite, il y a
'un service soit organisé à Paris pour Tins-
a glace destinée à ralimentation. Une cora-
lomraée.
avait demandé que les ateliers de force mo-
usines pour la production de Télectricité
;ées. M. le ministre du commerce, sur Favis
Dusultatif des arts et manufactures, a rejeté
tion. Le conseil revient sur cette question à
miées de plus en plus abondantes à Paris et,
sition de la commission nommée à cet effet,
aanimité le vœu suivant :
moyens matériels nécessaires pour procéder
analyses et opérations indispensables soient
commission dans le plus bref délai possible,
séance du 18 décembre 1891, le conseil mu-
lopté le projet de délibération suivant, dû à
B M. Paul Brousse :
e Conseil
'élibére :
it de 2.000 francs, pris sur la réserve de 1891,
aux analyses nécessaires des fumées qui se
t rendent insalubre Tatmosphère de Paris,
it sera employé d'après les indications du
giène et de salubrité du département. •
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— 95 —
VARIETES
Pharmacie militaire. — Lêoion d'ho.nxeur. — Chevaliers :
M. Lieutard, pharmacien-major de 1'* classe; aux hôpitaux militaires de la
brigade d'occupation de Tunisie ;
M. Beunat, pharmacien-major de 2" classe, à l'hôpital militaire de Nice;
M. Goutte, pharmacien-major de 2* classe, h l'hôpital militaire de Bourges.
— Promotions. — M. Rougnon, pharmacien-aide-major de i^ classe, à la
réserve des médicaments de Marseille, est promu pharmacien-major de
2* classe, en remplacement de M. Tillion décédé, et il est maintenu proyisoi-
rement à son poste actuel.
— Mutations. — M. Bonnafous, pharmacien-aide-major de 1" classe, à
rhôpital du Val-de-Gràce, à Paris, a été désigné pour l'hôpital militaire de
Belfort.
Pharmacie de la Marine. — Promotions. — Au grade de pharmacien
en chef : M. Cunisset;
Au grade de pharmacien principal : M. Boucher;
Au grade de pharmacien de 1** classe : M. Camus.
Écoles préparatoires de Médecine et de Pharmacie :
Angers : M. Gaudin est chargé d'un cours de physique; M. Sarrazin est
nommé suppléant des chaires de physique et de chimie.
Clermont'Ferrand : M. Meunier est délégué comme suppléant de la chaire
d'histoire naturelle.
Besançon : M. Prieur est délégué comme suppléant de la chaire d'histoire
naturelle.
Reims : M. Laurent est nommé suppléant de la chaire d'histoire naturelle.
FORMULAIRE
Le bensosol on galacolate de bensoyle. — Voici quelques formules
de préparations (1).
I. Benzosol 0^,2
Poudre d'adragante 0^,5
Sirop simple
Sirop
Pilules n" 50.
S. — 3-4-5 pilules par jour (1 pilule correspond à 0^,1 de gaïacol).
(i) Joum, de Pharm, d'Anvers, octobre 1891.
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— 96 —
9«',2
ives 90»',8
is par jour, par demi-cuillerée (chaque dose cor-
sol).
9^,2
foie de morue 90", 8
toutefois au malade quand il est administré avec de
!e de foie de morue. La Pkarm, Zeit. recommande
zosol ayec le cacao et le sucre : de cette manière,
iplètement masqué.
t médicinaux. — Voici le moyen le plus simple»
(ir de clarifier le vin de pepsine,
re, 2 à S**^ au plus de lait froid et cru, agitez vive-
vous êtes pressé. Dès ce moment le yin passera
irable.
lis aussi à profit pour la clarification de tous les
e quinquina au malaga, dont la limpidité n'est pas
-même tout son louche à te clarifiant, qu'on ne
riminer, puisque toute son action réside dans la
m est & la fois déterminée par les acides vinaires,
îs, le lait cru ordinaire convient très bien; mais
a crème est préférable lorsque la boisson est trop
trop astringente. Le beurre, qui est ici interposé
^um, retarde sa coagulation, le divise, empêche la
3t rapetisse les mailles du filet coagulant. Les vins
pup plus longtemps limpides qu'après la filtration
P. G ARLES.
Le Gérant : G. MASSON.
Ki&PON ET S. PULmUBIOlf, RDB RÀONB, 26.
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97 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Séance de rentrée de F École supérieure de Pharmacie
de Pans,
Discours de M. Planchon.
L'École supérieure de Pharmacie a tenu sa séance
solennelle de rentrée le mercredi 18 novembre 1891, à
deux heures de Taprès-midi.
Cette cérémonie scolaire a eu lieu, avec l'éclat accou-
tumé, dans la Salle des Actes, sous la présidence de
M. Planchon, Directeur de l'École. Il avait à ses côtés
M. Oombette, Inspecteur de l'Académie de Paris, délégué
par M. le Vice-Recteur, et M. Milne-Edwards, assesseur.
Les professeurs et agj-égés en robe avaient pris place
dans l'hémicycle, ainsi que le personnel administratif et
auxiliaire de l'Établissement.
Les membres de la Société de Pharmacie de Paris, le
Bureau de la Société de Prévoyance des Pharmaciens de
la Seine, les Pharmaciens de l*"® classe composant les
jurys d'examens de validation de stage occupaient les
places réservées.
Les lauréats des Concours de Prix de la précédente
année scolaire, qui devaient être couronnés dans la même
séance, étaient assis sur des bancs placés dans l'enceinte,
en face du corps professoral.
M. le Président, prenant le premier la parole, a pro-
noncé le discours d'usage, qui avait, cette année, pour
objet : Du choix d^un baccalauréat en vue des études pharma-
ceutiques.
Voici ce discours :
« Messieurs,
a L^année classique qui vient de s'écouler a été satisfai-
sante. Les cours ont été suivis avec assiduité ; les exa-
Iwm. ie Pkam. et de Chim., 5* série, t. XXV. (t*' février 1892.) 7
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— 98 —
mens ont donné de bons résultais : les candidats se sont
présentés plus nombreux que par le passé à nos divers
concours. Il y a là des symptômes de progrès qui, nous
Tespérons, s'accentueront d'une année à l'autre et sont de
nature à nous donner confiance dans l'avenir.
a Les causes de cette amélioration sont évidemment com-
plexes ; il en est une cependant que je dois plus spéciale-
ment signaler. C'est une prépai'ation plus sérieuse à notre
enseignement, un plus grand nombre d'entre vous ayant
acquis le baccalauréat ; les autres ayant, par le fait des
programmes actuellement appliqués, des connaissances
plus étendues et moins superficielles.
« C'est un point capital qu'une bonne préparation aux
études qu'on veut entreprendre. C'est la condition indis-
pensable de leur succès. Aussi croyons-nous bien faire en
vous donnant ici quelques directions et quelques conseils,
qui auront au moins le mérite de représenter l'opinion
unanime de vos maîtres.
a Le moment est d'ailleurs tout à fait opportun. L'année
a vu, en effet, aboutir les longs et persévérants efforts de
ceux que préoccupent les progrès de nos universités et
fixer les conditions auxquelles devront désormais satis-
faire les aspirants aux carrières libérales et scientifiques.
« Notre Ecole a été très généreusement traitée. Tous les
baccalauréats d'enseignement secondaire classique ou
d'enseignement secondaire moderne peuvent y donner
accès. C'est plus que nous n'avions demandé pour vous, et
cette abondance de moyens laissera peut-être dans un em-
barras, que nous voudrions aider à dissiper, les futurs
aspirants aux études pharmaceutiques.
« Vous savez, Messieurs, qu'on arrive aux nouveaux
baccalauréats par deux étapes successives. La première est
surtout destinée au développement de l'intelligence, du
sentiment esthétique, du caractère. Elle doit tendre à faire
de l'enfant un homme, dans l'acception du mot. C'est ce
qu'à juste titre on a depuis longtemps appelé les humanités.
« Jusqu'ici, on s'était adressé, pour cette initiation à la
culture générale, à l'étude des langues anciennes des deux
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— 90 —
nalioûs, la Grèce et Rome, qui out posé les premières as-
sises de notre civilisation. De bons esprits ont pensé qu'à
côté de cette voie, plus particulièrement classique, pou-
vait s'en ouvrir une autre, aussi féconde : que la gymnas-
tique de Tesprit pouvait se faire aussi bien au moyen des
langues vivantes que par le grec et le latin, et que l'in-
fluence civilisatrice des deux grands peuples de l'antiquité
pouvait s'exercer par la lecture dans des traductions fran-
çaises de leurs monuments littéraires. Il n'est pas douteux
que ce nouvel enseignement, qu'on a désigné sous le nom
de moderne^ ne conduise, lui aussi, à d'excellents résultats.
« Les programmes laissent aux futurs étudiants en
pharmacie le choix entre les deux systèmes. Nous croyons
devoir leur conseiller de préférence celui qui repose sur
l'étude des langues grecque et latine. Et voici pour quelles
raisons.
« Appelés par votre carrière à étudier les sciences, il
esi nécessaire que vous en compreniez la langue. Nous ne
sommes plus, il est vrai, aux temps où tous les savants
écrivaient leurs ouvrages en latin, la langue scientifique
universelle, et cependant que d'occasions où une con-
naissance un peu approfondie de cette langue est indis-
pensable.
« Tous ceux qui, dans les sciences pharmaceutiques,
veulent remonter aux sources historiques des questions
qu'ils ont à traiter, ont un grand intérêt à lire les auteurs
dans le texte original, c'est-à-dire le plus souvent en latin.
Ce\ix-là même qui, sans avoir Tambition de travaux origi-
naux, veulent simplement arriver à la détermination
d'une plante ou d'une substance qui les intéresse, sont
fréquemment conduits à lire des diagnoses latines. Enfin,
n'êtes-vous pas toua-appelés, dans l'usage de chaque jour,
à désigner les êtres dont vous vous occupez par leur nom
latin, qui est le vrai nom scientifique, auquel le nom
français ne saurait sans inconvénient être substitué?
« Or, je vous le demande, que peuvent bien dire à l'esprit
de ceux qui ignorent le latin, ces épithètes constamment
employées dans la nomenclature : Sylvestris, nemorosa^
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— 100 —
ilha, etc.? Elles ne sont pour eux que des termes
qui hérissent la science et la leur ferait prendre
, tandis qu'elles éclairent et facilitent les études
[ui, en connaissant les racines, en déduisent
)u les propriétés de l'être auquel elles s'ap-
émenls de la langue grecque ne nous sont pas
les. Je sais bien qu'il y a peu de bacheliers de
ment classique en état de lire couramment une
îmoslhènes, de Sophocle ou môme d'Homère, et
nés bien loin de vous en demander autant. Mais
ubien de mots modernes dérivent de racines
Vos livres en sont pleins ; les noms de toutes
s que vous étudiez en sont formés ; les inven-
elles, et les instruments qu'elles suggèrent en
leurs dénominations, qui n'ont de nos langues
que les désinences. Ces mots commodes, qu'on
autant plus volontiers qu'ils ne mettent en jeu
•opre d'aucune des nations modernes, ne peu-
lent être compris que par ceux qui ont quelque
ie la langue grecque et de la formation de ses
osés. Voilà bien des raisons sérieuses pour nos
iiants de suivre la voie classique de l'enseigne-
3-romain.
ce premier examen, qui prouve un ensemble de
ices générales, le candidat se trouve en pré-
vois directions : philosophie, sciences mathéma-
ences physiques et naturelles. Laquelle suivre?
ides philosophiques conviennent surtout à ceux
it poursuivre la carrière des lettres ou les
li traitent du développement de l'esprit humaia.
) les deux autres voies qu'il faut choisir. Or,
itons pas à conseiller l'étude des sciences ma-
ïs.
oix vous étonnera peut-être. C'est cependant
lime de vos Maîtres et leur opinion repose sur
! expérience,
vous venez à nous, qu'est-ce qui vous importe?
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^? *r
— 101 —
Ce n'est pas tant de posséder déjà les éléments de ce que
nous avons à vous enseigner que d'être préparés et aptes à
comprendre notre enseignemenl. L'histoire naturelle, la
chimie, la physique, nous sommes appelés à vous les ap-
prendre dans les limites nécessaires à votre instruction
théorique et vous pouvez les ignorer en arrivant ici-
Mais ces sciences demandent, pour être comprises, des
notions qui n'entrent pas dans le cadre de nos études, et
que vous devez, par conséquent, connaître avant d'aborder
TEnseignement de l'École.
« Vous aurez à étudier des substances minérales : on les
caractérisera, dans les cours, par la forme de leurs cris-
taux. Comment pourrez- vous comprendre la Cristallogra-
phie si vous ne savez quelles sont les propriétés des angles
solides ou des polyèdres, dont l'étude se fait en géomé-
trie? Bien que la Physique soit ici surtout expérimentale,
elle demande l'emploi de quelques formules, la solution
de certaines équations, la connaissance des sinus, tan-
gentes, lignes trigonométriques. Comment pourrez-vous
suivre cet enseignement, si vous ne possédez déjà les élé-
ments de l'algèbre et de la trigonométrie? N'en est-il pas
de même pour la Chimie, où il convient certainement
d'étudier avant tout les propriétés des corps et leurs carac-
tères, mais où la constitution de ces corps et leurs combi-
naisons réciproques nécessitent l'emploi de formules de
plus en plus compliquées, dont l'intelligence ne s'acquiert
que par l'habitude du calcul algébrique?
« Tout cela vous explique pourquoi, dans les vœux que
nous avons eu à exprimer, nous avions demandé, pour
donner accès à l'École de Pharmacie, le baccalauréat dé-
signé sous le nom de lettres-mathématiques. On nous a
accordé au delà de ce que nous souhaitions. Nous ne nous
en plaignons pas : mais nous croyons utiles de vous faire
connaître nos préférences.
« Peut-être trouverez-vous étrange que nous venions ex-
poser de pareils conseils, devant vous qui êtes déjà engagés
dans la carrière et pour lesquels ils arrivent bien tardive-
ment. C'est, en elTct, à ceux qui vous suivront que de pa-
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— 102 —
reils directions pourront surtout être utiles. Cependant,
nous avons pensé qu'elles pouvaient aussi avoir leur oppor-
tunité pour vous-mêmes. Il n'est jamais trop tard pour
bien faire. Peut-être quelques-uns d'entre vous, frappés des
réflexions qui précèdent, feront^ils un retour sur le passé
et trouveront-ils dans leur instruction quelque lacune qu'il
serait important de combler.
oc Vous qui nous avez apporté comme sanction de vos
études le baccalauréat es lettres^ vous avez probablement
une culture générale, à laquelle nous applaudissons. Mais
n'y aurait-il point quelque faiblesse dans vos connais-
sances scientifiques, dans celles surtout que nous vous
avons signalées comme les plus importantes ?
« Vous, plus nombreux, qui, de bonne heure, avez pris la
voie des sciences, vous avez peut-être ce qui est nécessaire
pour comprendre et suivre avec fruit notre enseignement
technique. Mais n'oubliez pas que les sciences, à elles
seules, ne donnent ni le goût, ni la mesure, ni cette lar-
geur et cette délicatesse d'intelligence qui vous classent
dans le monde.
<c Plusieurs d'entre vous seront appelés, dans la vie, à
faire partie de conseils ou de comités, à donner publique-
ment leur avis. Sachez bien que si en pareil cas, l'essen-
tiel est d'avoir une idée nette du sujet, il est d'une haute
importance de savoir l'exposer, sous une forme simple,
claire, élégante; or, cette qualité, si nécessaire, on ne
l'acquiert que par des efforts et par le contact des chefs-
d'œuvre littéraires.
« Enfin, vous qui n'avez pas eu l'heureuse fortune d'une
instruction aussi complète que vous l'auriez désiré, voua
avez beaucoup à faire ; mais ne perdez pas courage. Re-
doublez, au contraire, de travail et d'énergie. Beaucoup
d'hommes de grand mérite ont débuté, comme vous, dan»
des circonstances difficiles : ils ont su conquérir par eux*
mômes ce que le sort contraire leur avait refusé. Regardez
à ces exemples et, dans la limite de vos moyens, tÂches de
les imiter.
< Tous ensemble, de quelque point que vous soyez partis,
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— 103 —
ayez toujours devant les yeux Tidéal qu'il faut atteindre ;
consacrez vos loisirs à vous eu rapprocher le plus possible
en acquérant ce qui vous manque Vous vous préparerez
ainsi pour Tavcnir une carrière utile et honorable. »
Préparation et propriétés des phosphures de bore;
par M. Henri Moissan.
Phospàure de bore PhBo. — On prépare ce nouveau
composé en réduisant, dans un courant d'hydrogène pur
et sec, le phosphoiodure de bore à une température com-
prise entre 450" et 500<». Une petite partie du phosphoiodure
se volatilise en donnant deux anneaux, l'un rouge, du
composé PhBoP, et l'auti'e jaune, formé par le corps
2 (PhBol). Lorsque le dégagement d'acide iodhydrique est
arrêté, on sort le tube en U, dans lequel se fait cette ré-
duction, du bain de nitrates alcalins qui sert à le chauffer
d'une façon uniforme; on laisse refroidir : le résidu est
pulvérisé rapidement et on le soumet à une nouvelle ré-
duction pour enlever les dernières traces d'iode. Il est
parfois utile de répéter une troisième fois cette manipu-
lation ; la température du bain de nitrates ne doit jamais
êlrc supérieure à 500*.
On obtient ainsi une poudre amorphe, de couleur mar-
ron, très légère, insoluble dans les chlorures de phos-
phore, d'arsenic, d'antimoine et de carbone. Nous n'avons,
du reste, rencontré aucun dissolvant de cette substance
dans les composés minéraux et organiques. Chauffé dans
le vide à une température de 500", ce corps n'est pas volatil.
Au contact de l'oxygène, ce phosphure prend feu vers
200*, brûle avec une flamme très brillante et se transforme
en acides borique et phosphorique. Projeté sur un bain de
nitrate alcalin en fusion, il y a incandescence et défla-
gration. Le soufre fondu ne réagit pas sur ce corps, mais
la vapeur de soufre le transforme en sulfure de bore et sul-
fure de phosphore.
Dans une atmosphère de clilore, il s'enflamme en don-
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— 104 —
nant du trichlorure de bore et du pentachlornre de phos-
phore. Le brome froid ne Tattaque pas, mais, aussitôt que
la température s'élève, la combinaison se produit. Au
rouge sombre, la vapeur d'iode n'a pas d'action sur le phos-
phure de bore. 11 en est de même pour l'arsenic et le phos-
phore. Maintenu à 500*> dans un courant d'azote, il ne four-
nit pas d'azoture; à une température plus élevée, il com-
mence à perdre du phosphore, comme il le fait dans le
vide sans produire davantage de combinaison azotée.
Un mélange de phosphure de bore et de sodium, légère-
ment chauffé dans un courant d'hydrogène, devient rapi-
dement incandescent; il se produit du phosphure et du
borure de sodium. Ce mélange, projeté dans l'eau, fournit
de suite un dégagement d'hydrogène phosphore. Le potas-
sium fournit une réaction identique, mais à une tempé-
rature moins élevée. Le phosphure de bore, mélangé de
poudre de magnésium, devient incandescent vers 500°.
Au contraire, l'aluminium ne réagit qu'à une tempé-
rature beaucoup plus élevée. L'argent, le cuivre et le pla-
tine en poudre, légèrement chauffés, s'y combinent de
môme. Le mercure ne réagit pas à la température de
son point d'ébullitiou.
Une réaction caractéristique de ce phosphure de bore
PhBo est la suivante : projeté dans l'acide azotique mono-
hydraté, il devient de suite incandescent, même dans sa
vapeur, et court en brûlant à la surface du liquide avec
une flamme très brillante. Par une légère élévation de
température, il se dissout de suite et entièrement dans cet
acide.
Les solutions concentrées d'acide chlorhydrique et d'a-
cide iodhydrique sont sans action sur lui. Enûn lacide
sulfurique ne l'attaque pas à froid, mais est réduit par lui
à chaud, avec formation d'acide sulfureux, d'acides bo-
rique et phosphorique.
La potasse et la soude, en solutions concentrées et
chaudes, l'attaquent lentement, tandis que la potasse en
fusion le dissout complètement, en produisant de l'hydro-
gène phosphore et un borate alcalin.
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— 105 —
L'acide fluorhydrique gazeux l'attaque avant le r<
sombre, en donnant du fluorure de bore, de Thydrogèi
du phosphore. La réaction est semblable avec Ta
chlorhydrique, mais elle se produit à une tempéra
plus élevée.
Le phosphure de bore n'est pas attaqué par l'eau b(
lante; mais, à 400*, la vapeur d'eau le dé(îompose : ]
forme de l'acide borique et de l'hydrogène phosphore
gaz hydrogène sulfuré produit de même, au rouge soni
du sulfure de bore et de l'hydrogène phosphore.
Enfin, dans le gaz ammoniac, vers 300**, le phosphui
bore prend feu et brûle en produisant du phosphore (
l'azoture de bore.
Les dosages du phosphore et du bore, dans ce comi
nous ont conduit à lui donner la formule Ph Bo.
Phosphure de bore, Ph'Bo*. — Lorsque l'on maintiei
phosphure de bore, PhBo, dans une atmosphère dhj
gène à la température de 1000** prise à la pince thei
électrique, on remarque qu'il y a dégagement de vap
de phosphore qui viennent se condenser en goutlel
sur la partie froide du tube, et il reste un composé de
mule Ph'Bo', de couleur plus claire que le précé(
Examiné au microscope, ce corps a une apparence
quelée, et se distingue nettement du phosphore, PhBc
ce qu'il ne s'enflamme pas dans le chlore et dans l'a
azotique monohydraté froids. Ce dernier acide ne TattJ
même pas à Tébullition. Ce nouveau phosphure est
aussi insoluble que le précédent dans les composés o
niques et minéraux. 11 brûle avec plus de difficulté au
tact de l'oxygène, est attaqué par les nitrates en fi]
avec incandescence, et ne réagit que difficilement su
métaux et les métalloïdes. Il ne brûle dans le chlore
lorsqu'il est porté au rouge sombre (1).
(1) L'analyse nous a donné,
pour ce second composé, les chiffres sui^
Trouvé à Tanalyse.
Bore. ......
Phosphore . . .
. . 37,2 36,9 37,0
62,8 62,4 62,6
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— 106 —
e la réduction du phosphoiodure de bore n'a pas
i une température bien déterminée, on obtient le
ent un mélange des deux phosphures, ce que Ion
facilement, car l'acide azotique dissout le pre-
B louche pas au second.
si l'hydrogène employé pour la réduction cou-
Toxygène ou de la vapeur d'eau, il se formerait
osé blanc, insoluble dans les acides, qui est un
isphoborique, connu aussi sous le nom de phos*
bore. Ce dernier composé peut encore se former
ition du mélange des phosphures dans les vapeurs
ions, — En partant du phosphoiodure de bore, il
possible d'obtenir deux phosphures de bore. Le
PhBo se combine avec incandescence à Tacide
nonohydraté et s'enflamme à froid dans le chlore,
e le composé Fh'Bo* possède une stabilité beau-
j grande et n'est pas décomposé à froid par ces
jtifs.
? sur l'absorption du brome par différents corps;
par M. G. Fleury.
irs chimistes ont cherché à fonder, sur Tabsorp-
rome, un procédé ayant pour but de constater la
certains corps organiques, tels que des essences,
gras. Aucune marche absolument exacte dans
>n de cette méthode n'a été indiquée. Il faut, en
es avoir fait agir le brome en excès, doser aussi
de bromhydrique qui a pu se produire pendant
n, que le brome resté libre. Un dosage alcalimé-
iiployé dans ce but laisse place aune erreur no-
tte erreur est évitée si l'on opère comme je vais
r.
t une dissolution de brome dans le le sulfure de
contenant 12*'' environ par litre. Elle est titrée à
Vhyposulfite de soude en présence de l'iodure de
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— 107 —
potassium. Le corps à examiner est dissous dans le sul-
fure de carbone, de telle sorte que 5 ou 10" contiennent la
quantité de matière employée pour une opération; c'est
parfois 1«% parfois 0«',1.
Le brome est mis en présence de la substance dans un
flacon bouché à Témeri, que Ton place à Tobscurité. Il
faut qu'au bout d'une heure le liquide soit encore coloré
par le brome ; une décoloration prématurée prouverait
que le brome n*a pas été mis en quantité suffisante. L'ex-
périence, pour rester pratique, doit prendre fin au bout
d'une heure.
On ajoute alors quelques gouttes d'une solution étendue
de bisulfite de soude et on agite vivement; si le liquide ne
se décolore pas, on continue l'addition du réactif réduc-
teur avec beaucoup de ménagement. Le brome est ainsi
transformé en acide bromhydrique. Le tout est versé dans
un entonnoir à séparation, avec les eaux de lavage du
flacon et une faible quantité d'acide sulfurique dilué. On
laisse les deux couches de liquide se séparer, ce qui n'exige
pas plus de deux à trois heures. Le sulfure est ensuite
recueilli et rejeté ; la solution aqueuse est reçue dans une
capsule.
A cette solution on ajoute une pincée de chromate de
potasse pulvérisé et on agite vivement avec une baguette.
S'il y a un excès d'acide sulfureux, ce qui est le cas habi-
tuel, on le détruit par cette agitation. La liqueur est en-
suite neutralisée par la potasse pure : elle prend ordinai-
rement une teinte un peu verte due au sel de chrome. Il
reste à titrer le bromure de potassium qui existe dans le
liquide après l'avoir fait bouillir pour chasser le sulfure
de carbone qu'il tient en dissolution. On se sert d'une
N
solution — d'azotate d'argent; il faut remuer vivement avec
une baguette et laisser le liquide s'éclaircir après chaque
addition du sel d'argent. On chauffe aussi de temps en
temps. Le précipité rouge persistant n'est pas difficile à
apercevoir quand on a Thabitude de ce genre d'opérations.
Le brome dosé de cette façon est retranché de celui que
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— 108 —
I corps gras; la différence repré-
orbé.
ibleau ci-dessous, les résultats que
! méthode appliquée à différents
rbées par V des substances ci-dessous .
gr.
(raffiné). . . 1 0,082
— ... 2 0,0^6
enlhine. ... 1 5,21
2 4,27
.... 3 i,02
Pin 1 1,2U
2 1,060
1 0.496
2 0,527
1 0,52
2 0,53
3 0,5*
1 0,356
2 0,361
3 0,351
4 0,344
0,224
iessus, les nombres se rapportant à
représentent les résultats d'expé-
méme échantillon. Il a paru néces-
eur de cette méthode, de s'assurer
une certaine invariabilité. On voit
cette invariabilité n'exisle pas. Ce
\ inscrits c'est un pouvoir d^absorp-
érable pour l'essence de térében-
romarin, la seule étudiée parallèle-
lonné des résultats d'une constance
it conduire à des applications uliles.
nple, de découvrir l'huile de coton
iploi de la méthode. L'analyse d'un
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— 109 —
beurre de cacao mélangé de graisses étrangères pourra se
faire aussi très probablement par le même procédé, et
l'expertise des chocolats sera rendue moins difficile qu'elle
ne Test par les moyens connus.
Quand on voudra, dans une substance déterminée, cher-
cher une autre substance supposée présente, il faudra
opérer d'abord sur ces corps pris à l'état de pureté, et s'il
existe une différence dans leur capacité d'absorption pour
le brome, on opérera en dernier lieu sur la denrée sus-
pecte.
Sur un violet de codéine; par M. P. Cazeneuve.
J'ai signalé la formation d'une matière colorante violette
dérivée de la morphine, par réaction sur cet alcaloïde de
la paranitrosodiméthylaniline. Cette matière colorante
correspond à la formule
/C'HVAzfCH»)».
J'ai discuté toutes les hypothèses admissibles sur la
constitution de ce corps et j'ai avancé cette conclusion :
qu'on ne pouvait admettre qu'il fût comparable à un indo-
phénol avec soudure de l'azote à l'oxygène de l'OH phé-
nolique, vu que l'éther méthylique, la codéine, donnait
également un violet similaire, et là, la soudure de l'azote à
l'oxygène est impossible. Dans cette nouvelle note, je viens
décrire ce violet de codéine, dont la formule brute confirme
celle du violet de morphine.
Ce violet de codéine, comme celui de morphine, se forme
par soudure directe, sans élimination d'eau, de la codéine
à la paranitrosodiméthylaniline, avec modification molé-
culaire, sans aucun doute. Les analyses sont très probantes
à cet égard.
On prépare ce violet de codéine de la façon suivante : on
chauffe, à l'ébullitiou, pendant trois cents heures, 10«' de
codéine avec 10»' de chlorhydrate de paranitrosodiméthyl-
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— 110 —
au sein d'un litre d'alcool éthylique à 93'. Par re-
îment, l'alcool laisse déposer des tétraméthyldia-
benzol. L'alcool est distillé presque à siccité. On
lllir le résidu avec de Teau distillée. On laisse re-
on filtre, et l'on agite avec de l'alcool amylique.
ier entraîne une belle matière, colorante violette
E>are d'une matière colorante bleue restée en so-
ins l'eau. L'alcool amylique évaporé donne la ma-
lorante sous la forme de paillettes mordorées,
îs, un peu plus solubles dans l'eau, surtout
dans l'alcool et l'éther, dans lesquels la couleur
n aspect dichroïque. L'eau chlorurée sodique
ipite incomplètement de sa solution aqueuse.
Lion aqueuse versée sur l'acide sulfurique con-
onne, comme le groupe des safranines, une zone
lis bleue, puis violette, indice des combinaisons
es. Le violet de morphine nous a déjà donné ces
3S.
let de codéine teint directement la laine, la soie,
îoton, comme le violet de morphine. La lumière
i peu la couleur,
i ajoute à la solution amylique, obtenue dans le
la préparation, un mélange d'alcool et d'éther et
lite par le chlorure de platine, on précipite un
itinate qui présente une teinte violette plus claire
iloroplatinale du violet de morphine,
oroplatinate, parfaitement lavé à l'alcool et à
donné à l'analyse les résultats suivants :
Pour matière 0,32ia
PI 0,0716
Soit pour 100 22,29
Pour matière 0,3261
Az 0,0147
Soit pour 100 4,50
nule PtCl*«2HCl,Az^^,,^„^^^,^J^^^, exige
Pt 22,66
Az 4,89
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— 111 —
Ce violet de codéine correspond à la formule
/C'H*Az(CH»)»
A côté de cette matière colorante, il se forme d'autres
couleurs et d'autres produits que nous n'avons pas isolés.
Les rendements en violet de codéine sont faibles et ne
nous ont pas permis jusqu'à présent d'établir sa consti-
tution.
En faisant varier les rapports de la codéine et du
chlorhydrate de paranilrosodiméthylanilinepour augmen-
ter les rendements, nous n'avons pas obtenu de meilleurs
résultats. En chauffant en tube scellé au sein de ralcx}ol
pendant quelques heures, pour hâter l'extraction, nous
avons obtenu un résultat moins favorable. En chauffant
au sein de l'eau, le résultat est nul.
Suivant toute probabilité, ces violets de codéine et de
morphine constituent un nouveau groupe de matières co-
lorantes, à moins qu'elles n'entrent dans le groupe des
indamines. La mobilité du groupement de la morphine,
d'ailleurs base tertiaire, autorise peu cette dernière hypo-
thèse, que nous avions admise précédemment. Il est pro-
bable que l'azote du groupement nitrosé est soudé au
noyau phénanthrénique de la morphine d'une façon toute
spéciale, dont l'interprétation ne pourrait être que pré-
maturée.
Solutions concenb*ées d'acide borique;
par M. PuAUx.
Dans la Revue des médicaments nouveaux, de M. Crînon,
on trouve, à l'article ^ Acide borique en solutions concentrées »,
l'indication d'un procédé permettant d'augmenter la solu-
bilité de l'acide borique dans de notables proportions, sans
qu'il soit toutefois possible, ajoute l'auteur, d'expliquer
le phénomène. On doit, en opérant à l'ébullition, ajouter
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— 112 —
1«%25 de magnésie calcinée pour toute fraction de 10*"^
d'acide borique dépassant sa limite de solubilité normale
de 40«'' par litre. La nouvelle édition du Traité de phaf*ma-
cologîe, d'Andouard, mentionne aussi, mais sans y insister,
ces mêmes solutions.
Cette solubilité, d'apparence anormale, de l'acide borique
trouverait une explication suffisante, si Ton admettait la
formation d'un sel magnésien ; un excès d'acide borique
aurait un rôle, jusqu'à un certain point, analogue à celui
d'un excès d'acide azotique au contact des azotates de
bismuth ou de mercure, en formant un sel acide dont la
solubilité croît avec la richesse en acide.
Pour vérifier celte hypothèse on a fait une solution
au 1/10 :
Acide borique lOCrriO-fôx 10
Magnésie calcinée T^'^SO s= 6x 1,25
Eau distillée Q. S. pour 1000'''
Après ébullition et iiltration, on a obtenu une solution
légèrement acide au tournesol, d'une densité de 1045 à
+ 15*». On y a décelé la magnésie par formation de phos-
phate ammoniaco-magnésien. Traitée par les divers acides,
elle abandonne un précipité cristallin d'acide borique
devenu libre par suite de la saturation de la magnésie.
Une partie de lacide borique se trouve donc dans la solu-
tion à l'état de borate de magnésie.
Une nouvelle solution au 1/10 a été préparée en
employant un excès de magnésie.
La solution est alcaline, peu stable ; chauffée, elle com-
mence à se troubler dès la température de 85<* ; un précipité
plus abondant se produit à l'ébullition. Elle laisse lente-
ment déposer un sel cristallin fortement adhérent aux
parois du récipient et, après quelques jours, devient acide.
En évaporant à feu nu la liqueur claire jusqu'à cristalli-
sation on a obtenu un sel contenant :
Bo 0' 0^,665
Mg 0 0^,063
HO 0"',274
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— 113 —
et dont la composition correspond sensiblement à un hexa^
borate de la formule (6 Bo 0*) Mg O, 10 aq. :
BoO» 0^,056
Mg 0 o^,(m
HO 0",28i
Le précipité produit dans la solution alcaline portée à
TébuUition a été recueilli sur un filtre placé dans une
étuve à 100<> ; il contient :
BoO» Ù"fii^
NgO 0^,356
et correspond à un mctaborate l3oO', Mg 0
Bo 0» 0",636
Mg 0 0",364
En faisant bouillir 50»'' d'acide borique avec 5«'',40 de
magnésie, nous avons pu obtenir, après filtration, une
solution d'un volume de 120''% à réaction alcaline, d = 1 168.
Elle est peu stable, forme assez rapidement un précipité
amorphe, d'aspect soyeux, produisant, par agitation du
flacon, lapparence d'écheveaux de soie tordus. En séparant
chaque jour par filtration le dépôt formé, on obtient à la
longue une solution stable, à réaction acide, ne présentant'
plus que 1051,2 de densité ; sa composition, pour 10% est:
Bo 0» 0^,7868
Mg 0 Oa',0752
Ces quantités d'acide borique et de magnésie sont sen-
siblement dans le même rapport que dans l'hexaborate'
(6BoO*)MgO.
Cette solution stable contient 86»%20 par litre d'hexîa-
borate.de magnésie supposé adhydre, équivalent à une
quantitédel39«S37parlitred'acideorthoboriqueBoO*3HO.,
Une autre solution faite avec 4»'' de carbonate de ma-
gnésie, 20«' d'acide borique, pour un volume total de 100*=%
est acide et a 1091 de densité. Cette solution ne dépose
que très lentement. Après quinze joiuis, le sel fortement:
JourM. de Pharm. et 4e Chim., 5« série, t. XXV. (1" février 189S.) 8
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incinisté dans le verre a été recueilli. 11 est alcalin, a une
composition :
Bo 0^. . ^ 0"',8e95
MgO 0i',1305
qui le rapproche d'un tétraborate (4BoO')MgO. Ce sel
dissous dans Teau précipite à Tébullition.
On voit ici, comme avec les solutions d'azotate acide de
bismuth ou de mercure, de sulfate acide de mercure, etc.,
une tendance à la formation d'un sel avec excès d'acide
qui demeure dissous, tandis qu'un seljplus riche en base se
dépose.
Les solutions qui présentent une réaction alcaline no
sont pas saturées d'acide borique. 100" d'une solution
au 1/10 ont pu dissoudre, par additions successives de
l*', 4«' de cet acide (dès que la réaction est acide, il n'y a
plus de précipitation par la chaleur). Neutralisée par ébul-
lition avec la magnésie, cette nouvelle solution a pu être
encore additionnée de 6«'' d'acide borique ; elle est alors
peu stable et ne tarde pas à former des aiguilles, irradiant
d'un point commun, contenant, pour !«•', 0»',004 de ma-
gnésie. Dans ces conditions, c'est surtout l'acide qui dispa-
raît de la solution.
Nous pouvons, dès maintenant, expliquer l'action de la
magnésie sur l'acide borique à l'ébullition : la magnésie
foniie d'abord un borate à réaction alcaline, un tétra-
borate, dans la solution duquel Tacide borique est plus
soluble que dans l'eau ; l'excès d'acide borique produit
ensuite un hexaborate ou un hexaborate avec excès d'acide,
selon les proportions de magnésie et d'acide borique en
présence.
On peut diminuer la proportion de magnésie fixée à
1«',25 par fraction de 10«' d'acide borique dépassant la
solubilité de 40«' par litre (1).
(1) 11 convient d'ailleurs d'observer qu^on peut lui substituer avantageu-
sement la carbonate de magnésie.
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— 115 —
Nous avons obtenu une solution au I/IO, stable avec:
Aeide borique 10*'
Cftrb. de magnésie i^"', U)
Eau, Q. S. pour . . • 100»«
Réaction acide, d = 1044; cette quantité de carbonate de
magnésie ne correspond qu*à 0«',615 de magnésie calcinée,
tandis qu'il aurait fallu employer une quantité de carbo-
nate de magnésie correspondant à O^^lTy de magnésie
calcinée d'après le rapport sus-indiqué.
Solution à 1/5 :
Acide borique 'HOP
Carb. de magnésie 3'",50
Eau, Q. S. poui- 100««
Réaction acide, d = 1088 ; il aurait fallu, suivant le même
rapport, 4s%55 de carbonate de magnésie.
11 pourrait y avoir avantage dans certains cas, pour la
conservation de pièces anatomiques, par exemple, à
employer ces solutions sursaturées à 1/5, qui ne déposent
que très lentement.
Un nouveau produit, signalé récemment [Pkarm. Jowrn..
31 oct.), pour lequel un nom nouveau a été proposé, le
boro-borax, permet d'obtenir des solutions neutres conte-
nant 13 p. 100 d'acide borique à la température ordinaire.
On le prépare en mélangeant parties égales de borax et
d'acide borique ; sa formule correspond à
2BoO»NaO, 10 HO + 3,08 BoO^ 3 HO,
soit approximativement à un quintiborate de soude
5BoO»NaO; 13 HO.
Pour obtenir ces solutions, on pourrait faire agir direc-
tement l'acide borique sur la soude ou le carbonate de
soude, selon les proportions résultant de cette formule.
L'emploi de la magnésie, pour obtenir des solutions
concentrées d'acide borique, parait préférable ; elle donne
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— 116 —
is acides d'uoe concentration supérieui^e à tem •
aie et dans lesquelles l'acide borique, combiné
plus faible, peut agir plus efficacement.
MEDECINE
ïumeurs èacténciée$ ; par M. A. Gharrin.
le fois, dans ce journal, nous avoos dû nous
; sécrétions microbiennes, envisageant tantôt
es chimiques, tantôt leurs propriétés physio-
est, en effet, grâce aux unes et aux autres, aux
lis encore qu'aux premières, jusqu'à ce jour du
m arrive à apporter dans le débat quelque
ïue précision. Tout ici, d'ailleurs, est à achever,
iner, sinon à commencer; malgré la foule des
as n avons pas quitté, pour ainsi dire, le point
) ces grandes questions; nous demeurons à leur
iirtant,rien ne manque, ni la fertilité du champ
ni le nombre, ni l'ardeur des chercheurs,
de ces derniers temps, le progrès, dans cet
s, a eu, pour objet principal, l'immunité. Après
es Traube, Grohman, à Dorpat, en 1884, a
le sang modifie la vitalité des germes patho-
suite, Podor, puis, Flugge, Nuttal, Nissen, ses
s tard, Metchnikoff*, Gamaleta, Bouchard,
3ger, Zàsslein, Behring, Kitasato, à ne citer
!S noms, ont abordé le problème. De leurs expé-
3 conclusion générale se dégage, cà savoir que
s subissent des modifications, lorsqu'on vient à
dans des milieux spéciaux. Ces modifications
es à la forme, à la reproduction, à la quantilé,
ons diverses, plus particulièrement à la viru*
nilieux sont le sang pris en bloc, le séram filtré
, la lymphe, les sucs des tissus, c'est^-dire des-
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y
— 117 —
humeurs de provenance organique. Les sujets qui les
fournissent sont parfois capables de contracter Taffection
qui naît de lapullulationdu microbe éludié; dans d'autres
cas, ils se montrent réfractaires à ce microbe, soit pai'ce
que la nature les a doués de résistance, soit, ce qui est
mieux, parce qu'ils ont acquis cette résistance de par une
Taccination artificielle. Que cette vaccination ait eu lieu à
Taide d'un virus figuré mais atténué, ou, inversement, à
la faveur de toxines stérilisées, le résultat est que ces con-
ditions sont les plus propres pour réaliser ces change-
ments dont nous avons parlé, changements qui intéres-
sent, à des degrés inégaux, l'évolution des agents de
l'infection.
D'où vient celte singulière faculté? Est-elle due à un
corps unique ou à la juxtaposition d'une série de prin-
cipes? Est-elle attribuable à des éléments récemment
introduits ou fabriqués dans l'économie? Est-elle sous la
dépendance d'oscillations dans l'arrangement, dans les
proportions des molécules intérieures ?
Il est impossible de répondre, ni d'une façon absolue, ni
môme d'une façon approximative, à ces suppositions; de
celte propriété défavorable à la vie des ferments figurés,
nous connaissons trop peu de chose. La dilution, la dialyse
avec Teau distillée, la suppriment, à moins qu'on ajoute
(lu chlorure de sodium à 6 p. 1000; les congélations suc-
cessives, surtout si elles sont très rapprochées, l'altèrent
(considérablement. Elle disparait, si on chauffe au delà
rie 65<»; on voit se former un précipité. Ce qu'il est permis
(le penser, d'après ces quelques renseignements, c'est
(ju'on se trouve en présence d'une albumose, peut-être
(l'une diastase.
En face de cette constatation, il n'est pas besoin de ré-
fléchir longuement pour être amené à se demander quelle
est l'origine de cette albumose? Est-elle née de la vie des
cellules de l'organisme, ou, au contraire, de Tactivité des
bactéries? L'une et l'autre de ces deux hypothèses sont lé-
gitimes, d'abord parce que l'on sait qu*il existe des êtres
réfractaires de par la nature, autrement dit de par leur
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— 118 —
m, sans qu'aucun artifice n'ait eu à intervenir; en
lieu, parce que des espèces sensibles à un virus
né, grâce à une technique aujourd'hui précise, de-
Lt invulnérables. Or, parmi les moyens mis en
pour atteindre ce but, il en est un qui consiste à
, au préalable, les sécrétions du bacille contre
duquel on désire prémunir. De là à imaginer que
'étions contiennent l'élément microbicide, il n'y a
as. Cependant, nous verrons qu'il n'en est rien,
rément, les germes engendrent des albumines. Prô-
nent, le cours forcé de ces études nous conduira de
Il à passer en revue les produits qui découlent de
dation de ces germes. Dans le nombre de ces pro-
. côté des éléments vulgaires, nous aurons à consi-
>our la seconde fois, les principes plus particuliers,
ues, et, au milieu de ces principes, des diastases.
grès incessant nous amènera à les isoler, à les
i* infiniment mieux que par le passé. Néanmoins,
facile, estimons-nous, de prouver que la substance
:e de cette qualité qui veut que les humeurs soient
taliéres vis-à-vis des parasites infectieux, que
ibstance que la chaleur détruit, est fabriquée par
jpres organites, nullement par les ennemis qui
nous envahir à un moment donné.
MEDICAMENTS NOUVEAUX
ol et Solveol (1). — On a désigné sous ces deux
es produits désinfectants dont la base est le cré-
t qui néanmoins sont solubles dans l'eau.
)lutol est composé de crésylol rendu soluble par
1 de crésylate de soude. Il renferme, pour 100'*,
î crésylol, dont le quart seulement est à l'état libre;
rm, Zcit., XXXVI, p. 799, 1891.
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— 119 —
le reste est à Tétat de crôsylate de soude [Zetschr, d. œsi
Ap. F., n*» 35). Ce produit serait un microbicide préc
pour les grosses désinfections. D'après le D' Hammer,
solution de solutol à 08^5 p. 100 aurait stérilisé en <
minutes tous les bouillons de culture sur lesquels
expérimenté. S'il en est ainsi, le solutol est tout ind;
pour la désinfection des crachats, des excréments, i
ainsi que pour empêcher la putréfaction des cadavres.
Pour désinfecter les étuves, les voitures de transpor
bétail, le fumier provenant d'animaux malades, on
seille d'arroser et de badigeonner avec une solution de
lutol à 10-20 p. 100, ou de laver avec une solution
p. 100.
La maison de commerce qui vient de lancer ces prod
délivre deux sortes de solutol : un solutol brut qui :
ferme de faibles proportions de pyridine et des hydro
bures, et un solutol dit pur qui en est débarrassé
solutol ne peut être employé en chirurgie à cause de
alcalinité.
Le solveol est composé de crésylol et de crésotinat
soude. Le produit est neutre et peut, par conséquent,
utilisé en chirurgie. Le D' Hammer conseille de se se
de solutions à 0,5 p. 100 qui équivalent, d'après lui,
solutions de phénol à 2, 3 et même 5 p. 100. Em. ]
Thilanine ou lanoline sulfurée (1). — Ce nouveau
duit rappelle un vieux médicament, le baume de so
simple ou huile de lin soufrée^ qu'on préparait en ch
faut de la fleur de soufre dans de l'huile de lin. La tl
nine s'obtient en effet par l'action du soufre sur la lano
et serait, d'après Seibels, une véritable combinaisoi
ces deux corps.
La thilanine renferme 3 p. 100 de soufre et se présente!
la forme d'une musse jaur.e brunâtre, possédant la cor
(1) Phntm. Centraihalle, \\\ll, p. 678, 1891.
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— lei) —
lûoline et douée d'une odeur propre. Le doc-
ipréconise son emploi en derinatothérapie et
loît la préférer aux produits analogues dans
ibre d'affections de la peau. Elle calmerait
isons tout en ne possédant aucune propriété
Em. B.
inocoUe, leur emploi en thérapeutique —
armi les nombreux antipyrétiques préconisés
aières années, il en est trois surtout qui pa-
conquis une place définitive en thérapeu-
brine^ Vantipyr'me et la phénacétine. Leur em-
s cependant sans inconvénients. Les deux
es composés sont, en effet, relativement toxi-
t les administrer avec précaution. D'autre
tcétine, comme l'antifébrine d'ailleurs, est à
dans Teau, ce qui en rend Faction lente et
hé, en s'appuyant sur certaines idées Ihéo-
édier à ces inconvénients, par exemple, en
la molécule primitive un groupe d'atomes
nme communiquant au composé des pro-
ies, ou encore en introduisant dans la mo-
>rps insoluble un groupe d'atomes qui le
Il fallait, en outre, que le corps modifié ne
ses propriétés médicamenteuses,
îhes ont conduit à essayer un assez grand
)mposés. Nous ne parlerons ici que de l'un
e phénocolley dont il a déjà été dit quelques
rement (1).
Ile n'est pas autre chose que de la phénacc-
lylique acétylé du paraamidophénol) dans
le laquelle on a introduit un groupe amide
îu a fait un composé capable de donner, avec
harm. et de Ch., [5], XXIV, 10, IS91.
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les acides, des sels soIuIjIcs dans rcaii. La oousliLiilioii dn
phénocolle se comprend facilement à l'examen des for-
mules suivantes :
Phénacétine C*H»<«^H^il^^ ^j,.
Phénocolle G'H'<j;';»AoG. CH«-AzH'.
Le groupe amide, comme on voit, aélé introduit à la
place de H dans le radical acétyle de la phénacéline.
Pour efîecluer cette introduction, on opère indirecte-
ment eu faisant agir le glycocolle (acide amidoacétique)
sur la phénétidine (élher éthylique du paraamidophénol).
La combinaison a lieu avec élimination d'eau. Le nom de
phénocolle rappelle précisément les deux corps qui servent
à le préparer.
Le phénocolle possède, comme on Ta dit plus haut, la
propriété de former avec les acides des sels solubles dans
Teau. Jusqu'à présent on n'avait employé que le chlorhy-
drate, lequel se dissout dans 16 parties d'eau. On propose
maintenant trois nouveaux sels : Tacétate, le salicylate et
le carbonate.
Acétate de phénocolle. — Ce sel se présente sous la
forme d'aiguilles feutrées légères. Il est soluble dans trois
fois et demi son poids d'eau. Sa saveur est plus douce que
celle du chlorhydrate. Sa formule de constitution est la
suivante :
^ " \AzH — O(;.GH«--AzH».€H»G0()II.
Salicylate de phénocolle. — Ce sel cristallise de ses solu-
tions aqueuses bouillantes, en longues aiguilles. Sa saveur
est sucrée et non désagréable. Il réunirait à la fois les pro-
priétés du phénocolle et celles de l'acide salicylique. Sa
formule serait :
^ " \AzH — OG GH*. Az II». G* H*(*;"^^jj
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— 122 —
e de phénocolle, — Ce sel se présente sous forme
Ire légère constituée par de fines lamelles. Il est
isipide. Il est moins soluble dans Teau que le
ite; mais cela n'est pas un inconvénient, car il
facilement en présence des acides organiques
aussi des acides du suc gastrique. On peut
îinistrer en cachets. Lorsqu'on le chauffe avec
.'acide carbonique se dégage à 65*». Sa formule
m te :
V \AzH— OCClP.AzH».; C^*.
Em. B.
îs sels de phénocolle (1). —D'après le docteur
e chlorhydrate de phénocolle doit présenter les
suivantes lorsqu'il est pur :
de chlorhydrate de phénocolle doivent se dis-
is environ 15*^^ d'eau en donnant une solution
lution ne doit pas bleuir le papier bleu de tour-
rchlorure de fer ne doit communiquer à la so-
la couleur jaune des persels de fer. Il ne doit
duire de coloration rouge, même en chauffant
le plîénétidine).
lution aqueuse chauffée à 60* et additionnée de
2;outtes d'une solution de carbonate de soude ne
îgager d'ammoniaque.
)lution additionnée de quelques gouttes de les-
ide doit donner un précipité blanc pur (cristaux
3lle).
ilcurhydrate de phénocolle chauffé sur une lame
doit brûler sans laisser de résidu,
éactions pour l'acétate de phénocolle, sauf en ce
ne les essais 2 et 3. La solution aqueuse de ce
Zeit., 1891, n» 75.
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— 123 —
sel présente une réaction légèrement alcaline, et la recher-
che de la phénétidine, à cause de Tacide acétique, ne peut
se faire qu'en ajoutant de l'acide chromique (réaction de
Ritsert) ; l'acide chromique, dans le cas où il y a de la phé-
nétidine comme impureté, donne lieu à une coloration
rouge de sang. Em. B.
REVUE SPECIALE DES PUBLICATIONS
DE PHARMACIE, CHIMIE, HYGIÈNE, AGRONOMIE.
Préparation du salicylate d'ésérine; par M. P. Bir-
KENWALD (1). — Ce sel se prépare à Taide du sulfate d'ésé-
rine, de la façon suivante :
On dissout dans Teau 100 parties de sulfate d'ésérine et
Ton ajoute à la solution un excès de bicarbonate de soude
préalablement dissout dans Teau. On agite vivement à
plusieurs reprises avec de l'éther aussi pur que possible
(ne renfermant ni eau, ni alcool), on rassemble les solu-
tions éthérées et on les filtre dans un vase renfermant
35 parties 6 d'acide salicylique en dissolution dans l'éther.
Le salicylate d'ésérine se sépare. On le rassemble sur un
filtre, on le lave avec de l'éther pur et on le fait sécher à la
température ordinaire à l'abri de la lumière.
Le sulfate d'ésérine renferme 71 p. 100 de base et le sa-
licylate 66,59 p. 100. C'est pour cela qu'il faut employer
35,6 p. 100 d'acide salicylique pour 100 parties de sulfate.
Le rendement devrait être de 106 parties 6; il est toujours
moindre.
Le produit obtenu diffère un peu du sel commercial, les
cristaux étant beaucoup plus petits et la masse totale plus
volumineuse; mais ses propriétés sont les mômes.
(I) Uc^er Darstellung von salicylsaureni Escrin. Pharm. Zeilschr. f. liuês-
landy XXX, 657, 189i.
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124 --
la préparation entière à Tabri
i formation de rM^erine. Lors-
înlever à la solution éthérée en
>lution d'hy posulfite.de soude.
Em. B.
levse et des matières grasses
L DE Girard (1). — Les urines
néprendre, la couleur et l'aspect
fiatière grasse qu'elles renfer-
înt considérable est si parfaite
is par un long repos. Elles pas-
neilleurs filtres de papier, préa-
:aminées au microscope, on n'y
•aisseux, si ce n'est à un très
les dislingue du lait. Elles ne
[e sucre. En revanche, le dépôt
ntient de nombreux leucocytes
3. On y rencontre des filaires
I les caillots blancs ôbrineux
du vase. Un fait à noter, c'est
y constater la présence de
ne fait avait été déjà relevé par
De portion notable de matières
es-ci de la matière fibrinogène
plastique), de telle façon que,
il se forme des caillots blancs
[uantité telle que le liquide se
d'une gelée molle. Cette coagu-
îans l'intérieur de la vessie et
;tion.
i suivent : les deux premières
lillies pendant une crise. La
Journal des connaissances médicales
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— 125 —
troisième se rapporte à une urine émise quelques mois
plus tard, quand la crise avait presque cessé. La quatrième
a été faite sur l'urine de la nuit, cinq jours après la troi-
sième.
Urines du jûur : recueillies le 10 décembre 1890, de 9 h. 30 du matin
à 9 h. 30 du soir.
Aspect laiteux, légère teinte jaune.
QuaMtité 1"S031
Densité 1015
Réaction faiblement alcaline.
Un litre renfèrse:
Réskim fixe à 110» 3t«',80
Mmtières organiques t3^,SÙ
Mttières minérales S"*
Matière grasse 4F,07
Urée 10»%16
Cklararede sodium 4^,20
A. pbosphorique 0>',80
Albumine 5^,90
Paraglolmliiie 5^,90
Urines de la nuit : du 10 au 11 décembre, de 9 h. 30 du soir à 9 h. 30
du matin.
Aspect laiteux, très blanches.
Quantité. I»",e68
Réaction faiètoaient alcaline.
5eit»té. tO«
Un litre reafenne :
Wénèa fixe à 110» 39^,50
Matières organiqaos 3i^,IO
Hitières miaéralos 6^,40
Matière grasse IS-'^SO
â^uiiM. iH^.SO
PwniglolMiine iO^,SO
Urée »\*S
Chlorure de sodium 4*',^
A. pfhosphoriqae l*',^
Svere. .••••«••. *..« néant. ■
Urine 4m ;o«r (5 juin 1891), — Cette urine qui n'est plus
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— 127 —
moindre. Celle variation de la matière grasse et albumi-
noïde doit être rapprochée de ce fait singulier qu'il est
impossible de découvrir, au microscope, des fîlaires dans
une goutte de sang empruntée au malade pendant le jour,
tandis qu'on les y voit nombreuses et bien vivantes pen-
dant la nuit.
Le dosage de Talbumine en présence de quantités no-
tables de graisse exige des soins particuliers, si Ton veut
se mettre à Tabri de grosses erreurs. En effet, lorsqu'on
coagule les matières albuminoïdes en chauffant, au bain-
marie, Turine acidifiée par Tacide acétique, la matière
grasse est entraînée en môme temps, et la liqueur filtrée
passe entièrement limpide. Il est don.c indispensable, pour
enlever la matière grasse précipitée avec Talbumine, de
laver le dépôt sur le filtre d'abord à Teau chaude, puis
successivement à l'alcool faible, à l'alcool à 95° bouillant
et finalement à Téther. Ainsi, un dosage effectué avec un
simple lavage à l'eau bouillante donne 24«%5 d'albumine
dans l'urine de la nuit du 15 décembre. Un autre dosage
effectué sur cette même urine en la précipitant par trois
volumes d'alcool à 90*» a donné 20«',80. Ce qui prouve que
la précipitation par Talcool à froid entraine aussi la ma-
tièi-e grasse.
Lés urines recueillies en décembre contiennent une
■petite quantité de globuline. En effet, additionnées de vingt
fois leur volume d'eau, puis acidulées par quelques gouttes
d'acide acétique et soumises pendant une heure à un cou-
rant d'anhydride carbonique, elles donnent par le repos
un précipité floconneux. En même temps la matière grasse
se rassemble dans les couches supérieures. L'émulsion de
cette matière grasse serait donc produite principalement
par la globuline. Cette opinion est corroborée par ce fait
que l'urine laiteuse devient transparente lorsqu'on l'aci-
difie avec l'acide acétique et qu'on l'agite avec l'éther. On
réussit moins bien à enlever les corps gras par ce dissol-
vant en remplaçant l'acide acétique par la potasse cauf^
tique.
La matière grasse a été dosée par évaporation à sec au
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— 128 —
bain-inarie de 10^ d'urine additionnés de 2*' de sable. Le
i-ésidu de l'évaporation, desséché à 1 10* pendant plusieurs
lieures, est introduit dans un flacon à l'émeri et lavé h
plusieurs reprises avec de l'éther. La solution éthérée,
filtrée et évaporée dans une capsule tarée, laisse la matière
grasse, laquelle est pesée après dessiccation complète
à lOO*.
Cette matière grasse est soluble dans Talcool à 90* bouil-
lant et s'en sépare par le rerroidissement. Elle commence
à fondre vers 35* et est entièrement liquide à 43*. Elle pa«
raitrait donc analogue, au premier abord, au corps gras
qui constitue le beurre, mais elle s'en distingue par Tab*
sence de la butyrine.
Les matières grasses de Turine chyleusc sont f(H*mées : '
1* D'oléine;
2* De stéarine ;
3* De margarine ;
4* D'acide sléariaue libre.
Un nouveau réactif de l'albumine et des autres pro-
téides ; par M. Mac- William (1). — Le réactif est une splu^
tipn aqueuse saturée d'acide salicylsulfonique, substance
cristalline blanche facilement soluble dans l'eau et dans
l'alcool. Il précipite toutes les classes de protéides : 1* al-
bumines naturelles, (albumine de l'œuf et albumine du.
sérum) ; 2" albumines dérivées (acide-albumine et alcali-,
albumipe); 3<^ glqbulines (globulinc du sérum et myosine];.
4* iibiine.(aussi bien; en solution dans les alcalis dilués
que dans les s^els neutres] ; 5* protéoses (albumoses, etc.) ;
6*peptones.'.
Av/ec toutes ces substances le réactif forme un précipité
blanc et dense. Ce précipité ne se redissout pas par Tébul-
lition, excepté dans le cas d'une albumose ou d'une pep-
tone. M est facilement soluble dans un alcali dilué, pourvu
(1) Aoierica:i Journal nf Pknrmacy, septembre 1891.
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— 129 —
que Ton ajoute une quantité suffisante de solution alcai?
Une. II n'est pas soluble dans les acides faibles, ni dans
les acides forts (tels que l'acide nitrique), à moins qu'il n'y
en ait un grand excès.
L'essai se fait de la façon suivante : mêliez une petite
quantité d'urine dans un tube à essai étroit et ajoiUez-y
une ou deux gouttes de solution aqueuse saturée du réactif.
Si l'urine est fortement alcaline on ajoutera une goutte ou
deux en plus du réactif acide et l'on s'assurera avec le
toui-nesol si l'urine est franchement acide. En ajoutant le
réactif secouez le tube vivement afin de bien mélanger
son contenu, puis examinez celui-ci. La formation d'un
trouble ou d'un louche immédiat ou en moins de quelques
secondes (deux ou trois) est une réaction des protéides,
dont la sensibilité est intermédiaire entre celle donnée par
Tacide nitrique ou par l'acide acétique et la chaleur. Le
développement d'un trouble un instant après (par exemple
une demie à deux minutes) est une réaction plus sensible
même que celle obtenue avec l'acide acétique et la chaleur,
et indique la présence de traces de protéides, à doses
probablement insignifiantes au point de vue clinique.
Maintenant chauffez le tube jusqu'à l'ébullition. Si
l'opalescence est causée par l'albumine ordinaire des
urines albumineuses, elle ne disparaîtra pas par l'action
de la chaleur et donnera des flocons manifestes. Mais si le
précipité est dû à la présence d'albumoses ou de peplones,
il se dissoudra par l'action de la chaleur, môme avant
d'atteindre le point d'ébullition, et réapparaîtra par le
refroidissement.
A la suite d'expériences faites avec soin, l'auteur établit:.
1* que le précipité est réellement une proléide ; 2* qu'on
obtient toujours un précipité quand il existe une protéide
dans une urine quelconque ; 3* que ce précipité ne peut se
former par la présence d'aucun autre élément de l'urine,
ni une urine contenant un excès d'acide urique, ni une
urine bilieuse ne donnent de précipité. La présence d'uiie
notable quantité de mucine n'est pas non plus une cause
d'erreur- B* G.
Joiurii. U Phërm. et ie Ck'im., 5« sûaiE t. XXV. (!•' février 189i.) 9
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— 130 —
« Recherches bactériologiques sur les eaux minérales de
Tichy, Saint-Torre, Hauterive et Cusset; par MM. Th.
Roman et E. Colin (suite) (1).
EAUX FROIDES
Source des Célestins. — Les Célestins forment un groupe
de sources qui, toutes, proviennent de fouilles pratiquées
dans le massif rocheux formant le mur de soutènement de
Tancien couvent des Célestins. Ces roches, qui autrefois
étaient baignées par TAUier, en sont aujourd'hui séparées
"par une digue et par le nouveau parc.
On divise ces sources en anciens et nouveaux Célestins,
portant chacun les numéros d'ordre 1 et 2.
' Par suite d'infiltrations des eaux de TAUier au travers
des roches désagrégées formant la base d'escarpement du
jardin des Célestins, trois sources seulement sont utili-
sées : les anciens Célestins n® 1 et 2 et les nouveaux
Célestins n° 2.
Anciens Célestins n^ 1. — L'eau est puisée au moyen
d'une pompe aspirante et foulante et l'écoulement se fait
par un robinet où la donneuse d'eau remplit son verre.
Le 27 juillet 1891, à onze heures du matin, la tempéra-
ture de l'eau prise au robinet de la buvette et après dix
minutes de fonctionnement de la pompe était exactement
de IS'^jS, la température de l'air étant de 20** et la hauteur
barométrique réduite à 0^ de 736,4.
Essai de Peau au robinet de la pompe, — Prélèvement fait
le 15 juillet, à onze heures du matin, au robinet.
Trois essais ont été faits sur 1^^ d'eau et lo*^*" de gélatine
'peptonisée.
Aprùs cinquante heures, le nombre de colonies dévelop-
pées a été de :
•t90, 460, 41^. Soit au total, 1.362 ou 454 en moyenne par ceutimèlre cube.
Sur ce nombre de colonies, 115 sont des colonies liqùè-
fvinles.
. • . — _. — p.
(1) Joum. de Pharm. et Ch. [5], XXIV, 15 oct., !•' nov., V àéc. 189*.
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^fl
— 131 —
Anciens Célestins n? 2. — Cette source, distante de quel-
ques mètres des anciens Célestins n^ 1 , a été découverte
en 1870 par Tingénieur de Gouvenain. On creusa. un
puits de 4™ de profondeur, et une amorce de galerie ou-
verte au fond du puits du côté du nord fît jaillir une source
dont le débit, d'abord de 18°*^ descendit à 13"^ en vingt-
quatre heures.
Comme dans la précédente. Teau est aspirée par une ZM
pompe et arrive dans une rampe munie de robinets par où
Teau s'écoule. Un kiosque rectangulaire vitré sert de
buvette.
Le 27 juillet 1891, à onze heures dix du malin, après
dix minutes de fonctionnement de la pompe, la tem-
pérature de l'eau au premier robinet de la rampe était
exactement de 15^,3, la température de Taii* étant de 19%5
et la hauteur barométrique réduite à 0° de 736,4.
1° Essai de Peau au premier robinet de la rampe. — Pré^-
lévement fait le 15 juillet à onze heures du matin, au
robinet.
Trois boîtes ont reçu chacune 1" d'eau et l.V<* de gélatine
peptonisée.
Après cinquante heures, le nombre de colonies était de;
2.580, 2.i20, 2.260. Suit au total, 7.260 ou 2.420 par centimètre cube.
Sur ce nombre, il y avait eu moyenne 20 grosses colo-
nies liquéfiantes.
t"^- Essai de Veau au robinet d' embouteillage, — L'eau arrijrjg
directement de la source sans traverser de bassin à décan-
tation; il était curieux de vérifier si le nombre de colonies
était le mépie qu'au robinet de la buvette, où l'eau donnée
au buveur peut avoir pour cause d'altéralion un séjour
ti-Qp long dans les tuyaux. ...
Le prélèvement a été fait le 8 août, à onze heures du
matin. , .
.rr essai sur 1 goutte d'eaù et S*"-" de gélatine p:îiitonis»e. . • >'
2p -, 1 — _8« -^^^^ ... — _ . ^ _..
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:-^^'^'
— 132 —
iquante heures, le nombre de colonies dévelop-
le:
ou 760, 7 M), l.i70 par ccnlimMro cube. Soit au total 2.770,
en moyoïinc un chiffre de 91i3 coionics par centimètre eube,
' Célestins n®2. — Cette source, découverte en
>s que la précédente, provient du captage, dans
, de deux griffons d'eau minérale plus ou moins
l'eau douce. Son débit est de IS™*^ en vingt-
res. Elle se trouve dans le centre du bâtiment
es mètres seulement des Nouveaux Célestins n^ 1
'e la Vasque.
ontée par une pompe, arrive à un robinet de
1. L'installation est faite, comme nous venons
au centre d'une grotte située dans la partie de
int rocheux bornant au nord le parc des
illet 1891, à onze heures vingt du malin,
ure de Teau au robinet, après dix minutes de
nent de la pompe, était exactement de 15'»,G, la
i de l'air étant de 19*,5 et la hauteur baromé-
iteà0°de736,4.
reau prise au robinet de distribution. — Prélève-
15 juillet à onze heures du matin,
trente heures après, le nombre de colonies
; s'élevait en moyenne à 3.200 par c. c, mais,
mt à ce qui se passe pour les deux autres
le-ci ne contenait pas de colonies liquéfiantes.
ions sur Veau des Célestins, — De tous temps on
ies variations dans la composition chimique
is, dont les eaux, accidentellement ou norma-
t contaminées par Peau de l'Allier qui pénètre,
barrages en béton qui les protègent, jusqu'aux
nés des sources.
des Célestins, dans lequel ont été faites les
d'eau minérale, présente au point de vue géo-
particularité curieuse : ses assises, au lieu
intales, sont verticales; leur structure cristal-
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— 133 —
line permet de supposer qu elles résultent des dépôl
cessifs opérés par les eaux calcaires.
Ces feuillets verticaux, composés d'aragonite fil
ou compacte, se désagrègent facilement. Attaqués
cesse par l'eau minérale d'un côté et l'eau de l'Alli
Tautre, ces lames ont été entamées assez profonde
pour faciliter les échanges entre la rivière et les soi
Aux griffons, tandis qu'on constatait une diminutior
calinité de l'eau minérale dans le lit de la rivière,
basse, on voyait l'acide carbonique se dégager pa
joints de la marne sur laquelle repose ces roches.
L'essai bactériologique des eaux des Célestins con
ces résultats de Tobservalion. Les colonies liquéfiantes
nues dans les ensemencements précédents attestei
effet, la présence de l'eau de TAllier, car les sources
n'en renferment pour ainsi dire pas.
Or, si Ton doit juger de la pureté des eaux prise
source par la faiblesse numérique de leurs germe
doit conclure que les Célestins n'offrent aucune gai
de pureté.
Récoltées dans les meilleures conditions, le chiffr
colonies se montre supérieur à celui de l'eau de l'A
et ceci n'a rien qui puisse surprendre, étant don
milieu éminemment favorable qu'offrent à que
germes de l'eau ordinaire les eaux minérales de Vicl
Les infiltrations se font probablement d'une façon
linue, et sans le renouvellement constant qu'amènent
ces sources le fonctionnement de la buvette et les o
tions de l'embouteillage, le nombre de colonies s
évidemment plus considérable encore.
La source des anciens Célestins n*' 2, la seule réelle
suivie, renferme environ trois fois plus de germe
robinet de la buvette qu'à celui de l'embouteillage.
Cette différence s'explique difficilement pour une
de même origine. L'analyse chimique seule éclaii
peut-être ce point mystérieux, en déterminant pour
cune le degré d'alcalinilé?
Source Dubois, — Elle est située rue de Nimes, à l'e
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puits de 27" de profondeur
ie où sont captés, à Taide de
lissants d'eau minérale,
pe arrive à une petite buvette
du magasin d'embouteillage,
heures quinze du matin,
I, après dix minutes de fonc-
Dnnait au thermomètre une
3*,3, la température de l'air
barométrique réduite à 0° de
Veau. — \° Au robinet de In
i le l**" août, à onze heures
hacun sur 1'^*^ d'eau et 15'''= de
îombre des colonies dévelop-
u 385 en moyenne par centimèlrc cube.
prélevée à l'aide d'une pipellc
anal.
ihacun sur l*^*^ d'eau et 15'"'' de
ures, le nombre des colonies
527 ou 509 i>ar centimètre cube.
)ériences faites le même jour.
s <r embouteillage. — Ensemen-
e gélatine pepLonisée.
\ nombre de colonies dévelop-
ne pour 1 goutte, soit i'i.OOO
liage, — Prélèvement fait à
itérilisé au centre d'une bou-
le 1890.
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— 135 — !
Ëubeuiencement de I goutte avec S""^ de gélatine pepto- ,
nisée. j
Après cinquante heures, le nombre de colonies dévelop-
pées était en moyenne de 800 par godet pour 1 goutte,
soit 16.000 par centimètre cube. i
C. Après dix ans (T embouteillage. — Prélèvement fait ]
comme le précédent, au centre d'une bouteille cachetée au
millésime de 1880. "
Après soixante-dix heures, le nombre de colonies déve- i
loppées était de : i
12, 11, 10. Soit au total, 33 colonies ou 220 en moyenne par centimètre cube. ^
■ I
L'impureté de la source Dubois paraît se rapporter à
des infiltrations d'eau douce d'un puits qui l'avoisine.
Les numérations pratiquées sur Peau d'une bouteille
au millésime de 1880 présentent un réel intérêt; elles nous ;
permettent de vérifier certaines hypothèses émises au
sujet de la stérilisation de l'eau par suite d'auto-infection
des germes qu'elle renferme.
Sources de Saint- Yoi^^e. — Saint- Yorre, village situé sur
la rive droite de TAllier, est à 8^"* environ de Vichy.
Les premiers essais decaptagedes sources datent de 1858.
De nombreux sondages, pratiqués depuis cette époque,
ont amené la découverte de nouvelles sources situées à
des niveaux différents, allant jusqu'à 33" au-dessous du sol.
L'État n'en possédant aucune, nous avons borné notre
examen à celui des deux plus anciennes.
Les sources Larbaud Saint- Yorre et Mallat de Saint-
Yorre sont l'une à côté de l'autre, séparées seulement par
ia ligne du chemin de fer de Vichy à Thiers.
Sources Larbaud Saint^Yo^re. — Elles sont au nombre
de cinq : deux anceen«es, placées sous des kiosques vitrés,
et trois nouvelles, situées dans une vaste galerie parallèle à
la ligne du chemin de fer.
Source ancienne {intermittente), — C'est elle qui fournit
la presque totalité de l'eau servant h l'embouteillage.
Elle est captée à 8™ de profondeur au moyen d'une cloche
en fer qui repose sur la roche calcaire d'où elle émerge.
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— J36 —
Un tube vertical, fixé sur la cloche de captage, relie la
source à une vasque dont le niveau est à 0",80 au-dessus
du sol.
Le 17 juin 1891, à trois heures du soir, Teau prise au
robinet de la vasque marquait exactement 12°,5, la tem-
pérature de l'air étant de 24° et la hauteur barométrique
réduite àO° de 743,5.
Essai de Veau au f^obinet. — Prélèvement fait le 17 juin.
Ensemencement fait sur place à l'aide d'une pipette de 1*^*^
stérilisée.
Trois essais ont été faits chacun sur 1^*^ d'eau et 15*^^ de
gélatine peptonisée. Après complet refroidissement de la
gélatine, les boîtes ont été renfermées dans leur enveloppe
de papier filtré stérilisé et rapportées deux heures après au
laboratoire de l'hôpital.
Le nombre de colonies développées après cinquante
heures était de :
20, 18, 13. Soit~au total, 51 colonies ou 17 par centimètre cube.
Nouvelle source «° 2. — Elle est située à Tcxtrémité sud
de la galerie des trois nouvelles sources. Toutes sont
captées à une profondeur variant de 20 à 25".
L'embouteillage se fait à un robinet placé sur le tube
ascensionnel au-dessous de la vasque.
Le 17 juillet 1891, à trois heures quinze du soir, l'eau
prise au robinet de la vasque marquait exactement 13**, la
température de l'air étant de 21°,5 et la hauteur baromé-
trique réduite à 0*» de 743,5.
Essai de Veau au robinet, — Prélèvement fait le 17 juin.
Ensemencement fait sur place à l'aide d'une pipette de
i« stérilisée.
On a fait trois essais avec i*'*' eau et 15"*= gélatine pepto-
nisée. Après complet refroidissement, les boîtes ont été
enveloppées comme dans l'essai précédent et on a attendu
au troisième jour pour faire la numération.
(A suivre,)
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— 137 —
Stti^ un moyen de destruction des insectes nuisibles à la
betterave et aux céréales ; par M. Decaux (1). — L'auteur
a été frappé, en 1888, de trouver, au milieu de. champs de
céréales et de betteraves à moitié détruits par les larves,
du Melolontha vulgaris (vers blancs), une magnifique récolte
de betteraves complètement indemne. Il remarqua alors, à
la surface du sol, un certain nombre de bouts de chiffons
d'un aspect noirâtre; ces chiffons provenaient de la com-
pagnie des chemins de fer du Nord où ils avaient servi au
nettoyage des locomotives, de la lampisterie, etc. Le pé-
trole ou autres composés hydrocarbures dont ils étaient
imprégnés avaient préservé les récoltes contre les insectes
vivant en terre.
Cette année, en juin 1891, il a pu constater les mêmes
effets sur différentes terres fumées de la sorte en 1888 et
1889. Tous les propriétaires consultés ont assuré n'avoir
pas eu à soufTrir des insectes, depuis trois ans, dans les
terres engraissées avec des chiffons pétroles.
Il a fait observation semblable dans le voisinage d'un
champ infesté par VHeterodei^a Schachtii (Strubell).
Les observations qui précèdent montrent que des chif-
fons imprégnés de pétrole ou d'autres composés hydi'ocar-
burés ont une action destructrice prolongée (au moins
trois ans) sur les vers blancs, les vers gris, VHetey^odera
Schachtii, etc. L'auteur signale ces résultats à l'attention
des syndicats pour la préservation dos vignobles contre le
phylloxéra. L'analogie de manière de vivre, en suçant les
radicelles, du phylloxéra et de VHeterodera lui donne la
conviction qu'on préserverait les vignes indemnes du
phylloxéra en les fumant avec des chiffons imbibés de pé-
trole ou d'autres composés hydrocarbures que l'on pour-
rait renouveler tous les trois ans.
(I) Ac. d. 8C,y CXIH, 568, 1891.
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— 138 —
ure de l'olivier en Perse (1). — D'un rapport sur la
3 de Tolivier dans le Nord de la Perse, présente
nent au Foreign Office par le consul anglais de
m, il ressort que le district compris entre Ruste-
, au nord et Manjell au sud, renferme 43 villages
ant 80.000 à 100.000 arbres, qui rapportent chacun
K d'olives par an; celte moyenne a été prise en
compte de ce fait, que l'olivier ne donne une pleine
5 que tous les deux ans.
•écolte moyenne totale peut être estimée à 340.000''8
>s donnant environ 58.000''» d'huile de bonne qualité,
l'extraction de l'huile de première qualité, les fruits
e nouveau soumis à la pression, et l'on en retire une
ie qualité inférieure employée dans les fabriques de
résidu est utilisé comme engrais pour les oliviers
êmes. Après une bonne récolte, l'huile revient à
nviron par bouteille de 900«^ à Rcsht ou à Téhéran,
leur moyenne des olives d'une récolte annuelle est
le à environ 97.000 francs; ce chiffre ne comprend
une part Ihuile de seconde expression, ni d'autre
ïs frais de main-d'œuvre.
lile est obtenue par un procédé primitif et très long :
veSy récoltées à la fin de l'automne, sont mises à fer-
r dans un grand récipient jusqu'au commencement
é, puis on les fait sécher sur les toits des maisons,
les remet de nouveau à fermenter, après quoi on les
ne, à peu près de la même façon qu'on exprime le
pour faire le vin; enfin, on les fait bouillir et on les
ime entre deux grosses pierres plates, l'huile est re-
ie dans un récipient placé entre les pierres. Le Shah
lièrement donné à uue compagnie russe, le mono-
le l'extraction de l'huile dans le nord de la Perse;
compagnie a rintcntion d'y introduire les procédés
appareils employés en Europe. E. G.
harmaceutical liecorii, juillet 1891.
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— 130 —
La culture du ginseng (l). — Le giiiscng est une plante
indigène dans la plus grande partie des régions froides
des États-Unis. En Géorgie et dans TAlabama on le trouve
sur les plateaux élevés et descendant graduellement jus-
qu'au niveau de la mer dans quelques Eltats du Nord. Il
semble se convenir mieux dans les terres grasses, comme
celles où Ton trouve habituellement les érables à sucre et
les chênes. L'ombre paraît aussi lui être nécessaire, car
les plantes exposées directement aux rayons du soleil ne
tardent pas à mourir; c'est pour cette raison que sa cul-
ture ne réussit pour ainsi dire jamais dans les champs
découverts ou dans les jardins. Pour établir une plantation
de ginseng il faut choisir une pièce de terre située à la
lisière d'une lorét ; on enlève les broussailles et les arbres
peu développés en ne laissant que les plus grands arbres
nécessaires pour donner l'ombre recherchée. Ce travail
sera fait au printemps ou pendant l'été. Alors on nettoie
la surface du sol avec une herse, des râteaux, et on le dé-
fonce à une profondeur de 5* à 7*, en enlevant toutes les
herbes, plantes et racines. Le terrain, ainsi préparé, ch^l
prêt à recevoir les graines ou les petites racines peu
propres à la vente qu'on a récoltées à l'automne.
Les baies de ginseng sont de couleur cramoisie quand
elles sont mûres ; chacune renferme deux graines. Elles
forment de petites grappes portées par un pédoncule émer-
geant d'entre les feuilles principales. L'époque de la
récolte des graines est aus.si celle qui convient pour l'arra-
chage des racines ; les plus petites, qui ne sont pas con-
venables pour la vente, sont gardées pour être replantées
dans un terrain approprié. La graine est séparée avec soin
de la pulpe par le frottement dans les mains, puis semée
ou mieux enfoncée dans la terre avec le doigt à une pro-
fondeur d'environ i' à 15*= les unes des autres le long d'un
rayon. Les rayons seront distants de 30« à 60^ afin de faci-
liter l'arrachage des mauvaises herbes. Graines et plantes
(1) American Journal of Phannnvy, août 1SÎ)I, d'après American At/rl-
culturist.
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— 140 —
! mises en terre avant les premières gelées de
)arce qu'à ce moment les feuilles des arbres
iir la plantation et lui ménageront une protec-
le.
n suivante aucun autre travail ne sera néces-
3lantation est couverte de feuilles, que Tenlè-
mauvaises herbes. Mais si les vents ont enlevé
3n recouvrira la terre de branches mortes. A
troisième saison les racines auront pris un
i développement et pourront être arrachées.
E. G.
luveau procédé de sécrétage sans mercure;
RTONNE (1). — Ce procédé consiste essentiel-
5 la substitution au nitrate de mercure des
Is que : chlorures de zinc, d'étain, etc., etc.,
s l'eau ou mieux dans les acides, par exemple
chlorhydrique; substances qui ne peuvent
en la santé des ouvriers qui en font usage.
3St capit«^l et est le plus intéressant pour les
mais il ne suffit pas qu'un procédé soit abso-
énsif pour être adopté par l'industrie, il faut
me manipulation aussi facile que le procédé
faut encore qu'il fournisse des résultats iden-
i supérieurs, il faut enfin qu'il nécessite une
. au plus égale sinon inférieure,
în rapporte aux fabricants qui ont essayé le
cédé, ce triple problème serait résolu aujour-
Açon la plus complète.
de vue technique, on peut en donner une
ilus convaincantes : l'ouvrier le plus habile est
isibilité d'indiquer et même de soupçonner le
Tétage appliqué au poil qu'il a transformé en
it à l'ouvrier sécréteur le plus exercé, mis en
deux peaux étuvées qu'il a lui-même sécrétées
rit if. y l«'janv. 1892, p. 60.
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— 141 —
en jaune, Tune avec le nitrate de mercure, l'autre avec le
produit nouveau, il est incapable de désigner celle qui a
subi le traitement ancien.
S'il s'agit de deux peaux blanches, par conséquent de
peaux sécrétées en pâle, une différence se manifeste à la
sortie de l'étuve, mais elle est en faveur du nouveau pro-
cédé. En effet, avec le nitrate de mercure, quoi qu'on fasse et
si bien accolées, poil contre poil, que soient les peaux dans
l'étuve, il y a toujours des parties découvertes, conséquem-
ment des parties colorées sous l'action de l'acide nitrique,
d'où des déchets parfois considérables.
Mais ce n'est pas tout : le poil sécrété en pâle, qui sort
blanc de l'étuve, acquiert rapidement une coloration rose
qui ne fait que s'accroître et s'étendre avec le temps.
Il ne se passe rien de semblable avec le nouveau secret :
la peau sort de l'étuve aussi blanche qu'elle y est entrée et
cet avantage est persistant.
En résumé, aucune modification de travail et bien en-
tendu de matériel, aucun changement dans le résultat dé-
finitif obtenu : voilà un double point acquis.
Au point de vue économique, ïes résultats incontestés
sont aussi nets : le nouveau procédé permet de réaliser sur
l'ancien .une économie qui n'est pas inférieure à 40 p. 100.
Cela résulte d'essais récemment exécutés, concurrem-
ment avec le procédé au nitrate de mercure.
Outre les avantages au point de vue de la salubrité, sur
lesquels il est inutile d'insister, le point économique est le
suivant :
Les calculs ayant été établis sur de grandes quantités
de matières mises en œuvre, les peaux étant de tailles très
variables, la moyenne obtenue dans une usine de sécrétage
à Paris :
Sécrétage au mercure :
Les 100 peaux coûtent 1 fr. 29
Sécrétage au procédé Courtonne :
Le» 100 peaux coûtent. 0 fr. 67
^ '^ Différence pour 100' peaux. . . 0 fr. 62
(soit une économie de 48 p. 100).
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îté absolument identiques
5 procédé au mercure. On
obtenu est beaucoup plus
i est un avantage.
^ACIE DE PARIS
6 janvier 1892.
Portes, président.
mplacer on établit souvent
Lie aussi souvent ceux qui
tout aussi aptes à occuper
ïcesscurs.
i'hui, et, si j'avoue que la
*de à ma volonté de bien
tifice de langage, j'en suis
lonneur de m'appeler à la
faire jusqu'ici n'a pas dû
étermination. Vous n'avez
Hèle entre celui qi^i deve-
1 devait lui succéder,
usion.
ote comme une m^rque-de
is teniez l'assiduité à vos
ûl point de vue que j'ai
î'est pour vous tn remer-
3 rengagement formel de
nabilité. - •
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— 143 —
La présence à nos séances de ceux haut placés qui
furent nos présidents est un exemple d'une inestimable
valeur.
L'assiduité de ceux qui ont pour eux leur seule volonté
de maintenir la profession pharmaceutique à la place
qu'elle mérite d'occuper est une inéluctable nécessité.
Nos maîtres, détournés, sans doute, par leurs recher-
ches multiples, nous négligent parfois et, leur année de
présidence terminée, ne font parmi nous que de trop rares
apparitions. Mais le bruit de leurs découvertes empêche
qu'ils ne soient oubliés, et parfois leurs communications
les amènent encore au milieu de nous.
Pour ceux qui, plus affairés, sont obligés de sacrifier
les questions théoriques à des pensées d'ordre plus maté-
riel, il n'en est pas de môme.
L'assiduité leur est un double besoin : celui de ne point
tomber dans l'oubli et celui, bien plus nécessaire encore,
de venir se retremper dans le milieu intellectuel que vous
représentez. La lecture des journaux ne peut faire vibrer
nos fibres les plus intimes comme la parole de ceux de nos
collègues qui, en communiquant leurs recherches, nous
associent pour ainsi dire à leurs appréhensions, à leurs
efforts, à leur réussite.
Aussi, talonné toujours par celte poursuite de l'inconnu
qui semble l'apanage de notre profession et qui Ta si haut
placée dans la science du XIX® siècle, notre esprit n'a de
réelle satisfaction qu'en se sentant à l'unisson de celui de
ses pairs.
Je ne reviendrai pas sur le légitime orgueil que tous ici
nous avons éprouvé en ayant la primeur de la grande dér
• couverte démon prédécesseur. Nous ne pouvons prétendre
continuellement à de telles aspirations. Mais presque char
cune de nos séances nous offre quelques satisfactions^
Sachons nous en contenter, puisqu'elles sont déjà suffir
santés pour compenser au centuple le peu d'ennui causé
par le dérangement de deux heures apporté mensuellet
ment à nos occupations. .
Insister davantage serait abuser de votre patience et
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— 144 —
escompter une bienveillance dont, je le prévois, j'aurai
fort besoin.
Je m'arrête donc, et pour vous remercier de Thonneur
que vous avez voulu me faire, j'exprime le vœu que Tan-
pée 1892 soit aussi féconde pour notre Société que Ta été
celle qui vient -de s'écouler.
Compte rendu des travaux de la Société de pharmacie de Paris
(année 1891); par M. E. Léger.
Messieurs,
Avant de quitter cette place où j'ai été appelé par votre
confiance, un dernier devoir me reste à accomplir : celui
de passer une revue rapide des travaux qui ont été pré-
sentés au cours de vos séances. Cette partie de ma tâche
n'est ni la moins difficile ni la moins délicate, je m'effor-
cerai cependant de la remplir de mon mieux, et si quel-
ques irrégularités ou quelques légers oublis venaient à se
glisser dans ce difficile travail, je vous prierais de vouloir
bien m'en excuser. Votre bienveillance, qui ne m'a pas
fait défaut pendant tout le cours de l'année, ne saurait
m^échapper en ce moment. S'il m'arrive en outre de faire
entendre parfois quelques légères critiques, je vous de-
manderais de ne pas trop vous en émouvoir et de ne
considérer que les idées qui les ont inspirées ; c'est qu'en
effet, en science comme en toute autre chose, si faire bien
est bon, faire mieux est préférable.
Messieurs, si nous considérons le travail fourni par les
membres de notre Société, nous arrivons facilement à
cette conclusion que l'année 1891 peut être classée parmi
les bonnes années, je devrais peut-être dire les très bonnes
années; mais une Société comme la nôtre, une Société
fermée, ne vit pas seulement par le travail de ses mem-^
bres, son activité scientifique doit s'étendre plus loin au-
tour d'elle. Elle doit être comme un centre vêts lequel
Digitized by VjOOQ le
— 145 —
doivent se diriger tous les travailleurs de bonne volonté;
qu'ils soient ou ne soient pas pharmaciens, pourvu que
leurs travaux intéressent la pharmacie.
Cette année, les sciences qui ont fourni le plus de com-
munications sont : la chimie pure, la chimie appliquée à
la pathologie et à Thygiène alimentaire, la chimie appli-
quée, à la pharmacie et la pharmacie proprement dite.
Notre président, M. Moissan, montrant l'exemple, nous
a à diverses reprises entretenu de ses recherches.
Un métal toxique, le plomb, a donné lieu à bien des tra-
vaux ; il a été le sujet de bien des rapports dans les com-
missions d'hygiène, et on peut dire qu'il n'est pas de poi-
son auquel on ait fait une guerre plus acharnée. Cepen-
dant, quand on croit avoir terrassé l'ennemi, c'est sous
une autre forme qu'il reparaît. C'est ainsi que M. Mois-
san nous a signalé sa présence dans l'eau de Seltz. Les
doses trouvées ne sont pas toujours énormes, je le veux
bien, mais si l'on songe que certaines personnes font un
usage journalier de l'eau de Seltz, on comprend toute l'im-
portance du danger signalé par M. Moissan.
Notre collègue, dont le nom reste indissolublement lié
à la découverte du fluor, nous a fait connaître la prépara-
tion d'un dérivé très intéressant de ce corps, le fluorure
d'argent.Par l'action de l'acide fluorhydrique sur le carbo-
nate d'argent, ce corps s'obtient aisément. La seule pré-
caution à prendre est d'éviter l'emploi de carbonate con-
tenant de l'oxyde d'argent, ce qui donnerait lieu à de
l'oxyfluorure d'argent qui resterait mélangé au fluorure.
M. Moissan a étudié les propriétés de ce corps qui agit
facilement sur les composés organiques et minéraux
chlorés pour leur enlever du chlore, lequel est remplacé
par le fluor; les chlorures de phosphore et de bore sont
ainsi transformés en fluorures. ; ,
Une dernière propriété du fluorure d'argent observée
par M. Moissan, et non la moins remarquable, c'est sa
conductibilité électrique à l'état fondu ; ce qui a pu lui
faire dire que si le fluor était encore à découvrir, on pour-
Jour», ie Pkam. et de Chfm., \»' série, t. XXV. (!•' février I8©2.) 10 .1
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— 146 —
rait réaliser 8a production par Télectrolyse du fluorure
d'argent.
Si le fluorure d'argent avait déjà été entrevu, le triio-
dure de bore est complètement nouveau.
M. Moissan nous a indiqué comment il avait réussi à
obtenir ce composé en faisant agir Tacide iodhydrique sur
le bore amorphe chauffé au rouge sombre. Il se dégage de
rhydrogène et on recueille un corps ressemblant à de
riode en paillettes; on le purifie en le dissolvant dans le
sulfure ou le tétrachlorure de carbone et en agitant les
solutions avec du mercure.
Ce corps est alors en cristaux incolores et hygrosco-
piques. Comme le fluorure d'argent, le triiodure de bore
est un corps dont les affinités sont vives. Il entre facile-
ment en réaction avec les composés organiques. L'eau le
décompose en acide borique et acide iodhydrique. Avec
l'alcool il donne de Téther iodhydrique et de l'acide bo-
rique avec l'éther de l'éther iodhydrique et de l'éther bo-
rique.
Le létraiodure de carbone ne pouvait s'obtenir jusqu'à
présent que par la méthode pénible imaginée par Gus-
lavson. M. Moissan, en appliquant à la préparation de ce
corps le triiodure de bore découvert par lui a singulière-
ment simplifié cette opération. Le triiodure de bore et le
tétrachlorure de carbone réagissent même à froid; il se
dépose des aiguilles rouges qui représentent le corps cher-
ché. Cependant il vaut mieux chauffer en tubes scellés
pendant une heure à 80*»-90*. Aux propriétés indiquées
par Gustavson, M. Moissan en ajoute un certain nombre
d'autres.
Par exemple ce corps est sublimable dans le vide. La
lumière le décompose en iode et en un nouvel iodure
cristallisé et jaune. 11 est réduit à 140» par l'hydrogène
pour donner de l'iodoforme.
Messieurs, les recherches de M. Moissan donnent le plus
grand démenti à ceux qui représentent la chimie minérale
comme un terrain épuisé où toutes les grandes découvertes
ont été faites.
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— 147 —
Mais les corps découverts par M. Moissan n'intéresse
pas seulement la chimie minérale. Par leurs puissant
affinités ils constituent des réactifs précieux que les cl
mistes s'occupant plus spécialement de chimie organiqi
ne tarderont pas à utiliser, prouvant ainsi qu'il n'exis
qu'une seule chimie dont toutes les parties sont solidaire
En effet, que serait devenue la chimie organique sans
connaissance des chlorures et des iodures de phosphox
des chlorures d'antimoine et d'aluminium. Des centain
de corps seraient à découvrir; les chlorures d'acide, 1
acides anhydres n'existeraient pas; et que de corps do
la constitution chimique serait encore à l'état de pr
hième !
Ces travaux de M. Moissan ne sont, du reste, que la su:
de nombreuses recherches qui ont attiré sur lui l'altenti^
du monde savant. Tous ces efforts et les brillanls résulte
qu'ils ont produit ne devaient pas rester sans récompens
et en effet, notre président, déjà professeur a l'École
pharmacie, membre de l'Académie de médecine, vient
recevoir la plus haute distinction à laquelle un sava
puisse prétendre dans notre pays. Le 8 juin 1891, M. Hei
Moissan fut élu membre de l'Académie des sciences
remplacement de Cahours.
Autrefois, lorsqu'un suc végétal réduisait la lique
cupro-potassique, on concluait à la présence de la glucotj
les plus prudents disaient sucre réducteur. M. Bourquei
nous a montré combien ces indications étaient peu pi
cises, et il nous a indiqué un procédé commode pour i
connaître la tréhalose dans les champignons.
Mettant à profit l'action bien connue d'un cristal d'i
corps sur la solution sursaturée de ce corps, il frotte u
lame de verre avec un cristal de tréhalose et recouvre
partie frottée d'un extrait concentré du champignon à ei
miner. Si ce champignon renferme de la tréhalose,
voit, au bout de peu de temps, la cristallisation se proj
ger et on peut reconnaître au microscope la tréhalose
sa forme cristalline.
C'est encore un champignon, le Lacianus volemus, q
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— 148 —
fournit à M. Bourquelot le sujet de sa seconde communi-
cation. Par Talcool à 95**, M. Bourquelot a réussi à extraire
du Lactarius volemus une nouvelle matière sucrée appar-
tenant à la classe des mannites et qu'il a nommée volé-
mile. Ce sucre, qui est bien cristallisé et doué du pouvoir
rotatoire, n*est pas réducteur et ne fermente pas. Il pré-
sente toutes les propriétés de la mannite ordinaire et donne
comme celle-ci des combinaisons, sortes d'acétals, avec
l'aldéhyde benzoïque et la paraldéhyde.
A notre époque, où Tétude des matières sucrées est pour-
suivie de différents côtés avec beaucoup de succès, la
connaissance de la volémite ne saurait manquer de pré-
senter un grand intérêt. Ce corps viendra se classer natu-
rellement parmi les nombreuses matières sucrées que les
méthodes de M. Emile Fischer ont permis ou permettront
d'obtenir.
La troisième communication de M. Bourquelot touche
plus à l'histoire naturelle qu'à la chimie. Les champignons
de la tribu des Polyporées à laquelle appartient notre cèpe
comestible ne renferment pas d'amidon, ou du moins leurs
tissus ne sont pas colorés par l'iode. Cependant M. Bour-
quelot a reconnu que les coupes du Bolelus pachybus se
coloraient par l'eau iodée. Pour savoir si cette coloration
était due à l'iode, notre collègue a traité par l'eau bouil-
lante le tissu du champignon et a obtenu de nouveau la
leinte bleue en traitant le liquide par l'iode. Suivant
M. Bourquelot, l'amidon parait faire partie de la mem--
brane des cellules. Il n'est pas en grains comme chez les
phanérogames. M. Bourquelot a fondé sur celte différence
d'action de Tiode un moyen de reconnaître le Boktus pa-
chybus, qui est vénéneux et coloré par l'iode du cèpe co-
mestible qui n'est pas coloré.
S'il existe en chimie des réactions dont l'explication
semble définitivement établie, ce sont bien certainement
celles qui s'effectuent entre des corps de composition
simple; et il semble un peu téméraire de reprendre
l'étude de semblables réactions quand ceux qui s'en sont
tout d'abord occupés étaient comptés parmi les maîtres
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de la science. Ces considérations n'ont pas découra«
M. Prunier, qui a examiné à nouveau l'action remarquab!
de la potasse alcoolique sur le chloroforme. On sait qi
la réaction qui se passe ainsi (transformation du chlore
forme en chlorure de potassium et formiate de potasse
est une des réactions fondamentales de la chimie. C'eî
elle qui a permis à Dumas d'établir la véritable compc
sition du chloroforme et qui lui a servi de base pou
donner à ce corps son nom de chloroforme.
M. Prunier a reconnu qu'en modifiant les condition
expérimentales adoptées par Dumas, en ayant soin d'c
viler, par exemple, que la température ne s'élevât at
dessus de 30*>, une autre réaction se produisait. La potass
alcoolique dans ce cas ne donne plus lieu au phénomèn
de dédoublement observé par Dumas, mais elle ag]
comme oxydant en donnant de Toxychlorure de carbone
du chlorure de potassium et de l'hydrogène.
A propos des recherches de M. Moissan, je rappelai
l'intérêt que présentait pour les chimistes la connaissanc
de ces réactifs puissants qui permettent de modifier s
aisément les combinaisons organiques. De ce nombre e?
un composé connu depuis longtemps : le fluorure de bore
Malgré ses affinités énergiques, ce corps n'avait jusqu'
présent trouvé qu'un emploi restreint en chimie orga
nique. M. Patein a pensé que, manié convenablemeni
ce corps permettrait de produire des réactions intéres
santés. C'est ainsi qu'il l'a fait agir sur quelques nitriles
Il a opéré sur le nitrile acétique ou cyanure de méthyl
ainsi que sur les cyanures de phényle et de benzyle, c
a reconnu que le fluorure de bore s'ajoutait à ces com
posés molécule à molécule pour donner des composés biei
cristallisés, mais qui sont le plus souvent instables.
Dans une seconde communication. M. Patein nous
indiqué le mode de préparation et la composition exact
des combinaisons de l'antipyrine et des naphtols, combi
naisons dont l'existence avait déjà été signalée pa
M. Barbey, quoique d'une façon un peu vague.
En mélangeant des quantités équimoléculaires des deu
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corps, l*antipyrine étant en solution aqueuse et le p-naph-
tol en solution alcoolique, M. Palein obtint la combinaison
des deux corps sous forme d'un précipité cristallin qui fut
purifié par cristallisation dans Talcool.
Le dosage de Tazote montra à M. Patein que les deux
corps en se combinant donnaient lieu à un produit d'ad-
dition sans quil y eût élimination d'eau.
Malgré les progrès énormes de la science chimique, il
est encore certaines réactions que les chimistes ne sont
pas parvenus à exécuter, du moins d'une façon avanta-
geuse avec les seules ressources de la chimie, et pendant
longtemps encore la fermentation des sucres par les sac-
charomyces restera la seule source productive de Talcool.
C'est également à un être inférieur que M. Villiers s'est
adressé pour effectuer ses expériences. En faisant agir le
ferment butyrique sur la fécule de pomme de terre M. Vil-
liers a obtenu sa transformation en dextrines. Cette trans-
formation s'effectue en l'absence des diastases; elle donne
lieu à la production simultanée d'un peu d'acide buty-
rique. En môme temps prend naissance un corps fort inté-
ressant bien cristallisé, lequel possède la composition des
dextrines et a un pouvoir rotatoire voisin de celui de ces
dernières.
Ce corps a donné lieu à une seconde communication de
M. Villiers. Cet auteur le nomme cellulosine et lui attri-
bue une composition représentée par la formule
(Ci«H^o 010)6 Q*H«OM0IIO.
En cristallisant dans Talcool il retient donc non seule-
ment de l'eau, mais encore une molécule d'alcool qui
semble jouer un rôle analogue à celui de l'eau de cristal*
lisation; et, en effet, exposés à l'air, les cristaux devien-
nent opaques en perdant de l'alcool.
Très peu soluble dans l'eau, ce corps est transformé en
glucose par les acides.
M. Villiers étendant ses recherches aux amidons de
différentes provenances, a constaté que l'action du fer-
ment butyrique sur ces amidons pouvait varier, donnant
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tantôt des corps amorphes, tantôt des corps cristallisés. Il
n'est pas douteux que les recherches de M. Villiers ne
contribuent puissamment à éclairer la constitution encore
peu connue de ces corps dont la série commence à la cel-
lulose pour aboutir aux dextrines.
Car malgré des travaux d'une haute importance on ne
peut manquer de constater qu'il règne encore beaucoup
d'obscurité dans l'histoire de ces deux classes de prin-
cipes si intéressants pour les êtres organisés; les hydrates
de carbone pour les végétaux, les albuminoïdes pour les
animaux.
Telle est la liste des travaux dont la chimie pure a fourni
le sujet. Je crois cependant devoir ajouter, pour être com-
plet, les quelques observations que j'ai eu l'honneur de
vous présenter au nom de M. JungQeisch et au mien sur
les confusions qui se sont produites à l'occasion de l'emploi
du mot isocinchonine. Après avoir constaté que ce nom
avait été donné par M. liesse à deux produits différents
dont l'un est identique avec la cinchonigine, nous vous
avons fait remarquer que le même nom d'isocinchonine
avait été employé par MM. Cornstock et Kœnig, pour dé-
signer le produit qu'ils ont obtenu par l'action de la potasse
alcoolique sur le bibromhydrate d'hybromocinchonine.
A cette occasion, M. JungQeisch et moi, nous avons
prouvé l'identité de l'isocinchoninede ces derniers auteurs
avec la cinchoniline et nous avons proposé d'abandonner
ce mot isocinchonine qui, appliqué à deux corps aussi
différents que le sont la cinchonigine et la cinchoniline,
ne peut que servir à maintenir la confusion.
Si maintenant nous passons à la chimie appliquée nous,
rencontrons une somme de travaux encore fort importante.
En premier lieu, je signalerai ceux de M. Portes sur le
déplâtrage des vins à l'aide des sels de strontianc.
Le plâtrage étant devenu une opération indispensable,
d'après certains viticulteurs, pour assurer la conservation
et le transport de certain vins, on a songé à en atténuer les
inconvénients en procédant, par une opération nommée
déplâtrage, à l'enlèvement de la plus grande partie du sul-
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— 152 —
(le potasse produit par le plâtrage. M. Portes vous a
tré qu'en opérant avec le plus grand soin, le vin re-
it, après Topération du déplâtrage, 0,27 de sulfate de
iliane par litre.
tte constatation n'est pas rassurante pour le consom-
iur: car, si le sulfate de stronliane n'a pas les incon-
ents du sulfate de potasse, il en a peut-être d'autres et
3 demande si, dans ce cas, le remède n'est pas pire que
il.
! vin a encore fourni le sujet d'une communication de
illiers.
)rôs le plâtre, voici maintenant l'acide sulfurique, le
ol, qui devient un élément nécessaire à la vinification.
• le coup l'autorité s'est émue, et le ministre du com-
;e, dans une circulaire, proscrit absolument l'addition
icide sulfurique au vin. En même temps pour établir
té dans les expertises, la circulaire recommande Pem-
de certaines méthodes pour la recherche de l'acide
irique dans les vins. M. Villiers amontré par desexpé-
îes exécutées à l'aide de solutions de corps purs que
néthodes pouvaient être en défaut dans les cas où on
ouveraît en présence devins plâtrés. Ceux-ci, en un
se comporteraient comme le vin additionné d'acide
rique.
question, pour M. Portes, ne serait pas aussi simple
y aurait telles réactions qui se passeraient différem-
suivant qu'elles s'accompliraient en solution aqueuse
ms le vin. M. Portes établit, par des expériences exé-
surdes vins plâtrés par lui, que la méthode proposée
e ministre du commerce peut rendre de bons services,
[u'elle ne fait pas trouver d'acide sulfurique dans le
uand on n'en a pas introduit.
s divergences d'opinion n'ont rien qui doivent nous
•endre et le dernier mot est loin d'être dit sur l'im-
nte question de l'essai chimique des vins. Au con-
3, ne voyons-nous pas cette question se compliquer de
en plus. A mesure que des chimistes découvrent une
e, les falsificateurs en inventent une autre.
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— 153 —
C'est, sous une autre forme, l'éternelle lutte du boulet et
de la cuirasse.
C'est encore d'une question d'hygiène alimentaire que
nous a entretenu M. Barillé.
Le son, qui représente un résidu dans la fabrication de la
farine, renferme cependant des principes nutritifs.
C'est, guidé par cette pensée, que M. Souvent conçut le
projet de remplacer dans la panification l'eau par une dé-
coction de son. L'idée élait certainement fort ingénieuse,
et si l'on réfléchit au prix élevé qu'ji atteint le blé cette
année, elle ne manquait pas d'une certaine actualité. Aussi
est-ce avec le plus grand soin que M. Barillé a examiné ce
procédé, exécutant de nombreuses analyses, tant sur le son
que sur la décoction de son et sur le pain lui-même. Mal-
heureusement, les résultats obtenus par M. Barillé n'ont
pas répondu aux espérances de l'auteur du nouveau pro-
cédé.
Les avantages résultant de sa mise en pratique seraient
si minces, que M. Barillé ne croit pas devoir en conseiller
l'adoption.
La chimie appliquée à la pathologie compte aussi parmi
nous de nombreux adeptes.
M. Berlioz nous a entretenu d'une affection bizarre
nommée rhinolithiase caractérisée par la présence dans le
nez de calculs spéciaux nommés Rhinolilhes. Les calculs
examinés par M. Berlioz étaient au nombre de cjuatre.
Caractérisés par leur dureté excessive et leur cassure
netle, ils présentent des couches concentriques d'une
teinte grisâtre. Analysés séparément ils renfermaient : IG
à 18 p. 100 de matière organique, une quantité de phos-
phate de chaux allant jusqu'à 62 p. 100, 4 à 6 p. 100 de
phosphate de magnésie, 10 à 20 p. 100 de carbonate de
chaux ainsi que des traces de fer.
M. Palein a examiné quelques liquides qu'à cause de
leur siège on aurait pu considérer comme étant des
liquides céphalo-rachidiens. L'analyse chimique lui a dé-
montré que ces liquides n'étaient pas de véritables liquides
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^*r?ff2r*J
— I5i —
ichidiens. Il a constaté, de plus, que ces liquides
naient jamais de glucose,
lides extraits des kystes ovariques ont attiré éga-
Lttention de noire collègue. Celui-ci a pu cons-
dans ces liquides, Talbumine n'était pas lou-
^ulée à rébullition en présence de deux gouttes
étique.
n cas de tumeur du rein, M. Patein a constaté
uide de la tumeur ne renfermait aucun des élé-
l'urine et que, par conséquent, le rein ne fonc-
, son ablation se trouvait justifiée chimiquement.
)yons ici un nouvel exemple des services que la
ut rendre à la pathologie.
in nous a encore communiqué le résultat de ses
s sur l'action de l'acide acétique sur les diverses
5. 11 a constaté que Talbumine d'œuf, qui ne pré-
à froid par l'acide acétique, précipite, au con-
land, après l'avoir abandonné à ï'évaporalion
i, on reprend le résidu par l'eau distillée,
ant agir successivement la lessive de soude et
ètique sur les albumines de l'œuf, du san^ et de
arrive à établir des différences qui permettent
iriser ces diverses albumines,
îin nous a signalé aussi les accidents causés par
ion employée par une jeune fille atteinte de carie
Notre collègue a reconnu que ces accidents de-
e attribués à la cocaïne dont il a pu reconnaître
ïe par la méthode de M. Fereira da Silva.
nbert nous a communiqué l'analyse d'un liquide
bifida. Après avoir reconnu la présence, dans ce
ies éléments qu'on y trouve habituellement,
ert y a constaté la présence de lécithine et l'ab-
jucre réducteur.
ï à une autre classe de travaux qui a toujours eu
je de passionner les pharmaciens. Je veux parler
se chimique des drogues simples,
les brillantes découvertes qui se sont succédées
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— 155 —
pendant plus d'un demi-siècle et qui font le plus grand
honneur à la pharmacie française, on ne peut s'empêcher
de remarquer que Tactivité déployée dans ces études est
devenue moins considérable en France qu'elle ne l'est à
l'étranger.
Et cependant il semble que nous soyons à une époque
où ces recherches doivent être à la fois plus faciles et plus
attrayantes.
Les principes immédiats, alcaloïdes, glucosides, ma-
tières sucrées, essences, etc., grâce à des travaux considé-
rables sont mieux connus, souvent faciles à reconnaître et
à séparer ; des méthodes générales permettent même d'en
établir la constitution chimique.
Mais si la recherche des principes immédiats est deve-
nue plus rare, elle est cependant loin d'être abandonnée
et, sans quitter notre société, je vous rappellerai le beau
travail de M. Bourquelot sur la volémite ainsi que celui
que M. Bocquillon nous a communiqué sur l'analyse chi-
mique du condurango.
Ce n'était pas une mince besogne que de reprendre
l'étude chimique de celte drogue déjà étudiée par de nom-
breux observateurs ; et tous ceux qui ont eu à effectuer la
séparation de corps chimiques, tels que les alcaloïdes ou
les glucosides entre eux, savent combien celte opération
est longue et délicate.
M. Bocquillon est arrivé cependant à séparer les diverses
glucosides ou condurangines que l'on rencontre dans le
condurango. Il nous a indiqué ses méthodes et nous a
fait connaître les condurangines qu'il distingue l'une de
l'autre par les lettres grecques «, p, y, S, e.
J'arrive aux travaux qui se rapportent à la pharmacie
proprement dite.
Malgré l'introduction des médicaments chimiques dans
la thérapeutique, les eaux distillées continueront long-
temps à figurer dans TofScine du pharmacien. Jusqu'à pré
sent ou connaissait peu de caractères permetlantde recon-
naître un hydrolat bien préparé d'un hydrolat altéré ou
falsifié. M. Viron a cherché à combler cette lacune et il a
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6 —
jtion de carbazol dans Tacide
il nomme réactif sulfo-car-
mt les eaux distillées d'après
forme ce réactif. L'eau de
î ainsi facilement de Teau
lunication M. Viron nous
•nis par la phénol-phtaléine
3ment distillées des liquides
e avec de l'eau et filtrant sur
prenant une coloration rose,
reconnu à l'aide du réactif
Qé une coloration bleue avec
ît un précipité grisâtre avec
e mirbane.
examinées par M. Virou à un
lié le rôle des schizophytes
sent dans les eaux distillées.
e fleurs d'oranger et sur les
issance.
iifférant entre eux par la vo-
:appelant les avantages que
mtisep tiques insolubles, ont
thérapeutique un corps qui
îuients du naphtol-p ni ceux
étol. Le nouvel antiseptique
' benzoïque du p-naphtol.
.udié le mode de préparation
: les doses et les conditions
nt d'obtenir un bon rende-
lue et s'élimine eu partie à
ques sont de plus en plus
faites avec de l'eau distillée
eut donc une idée heureuse
nélange d'eau d'alcool et de
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— 157 —
glycérine fait dans des proportions telles, qu'un litre pèse
1.000»'^ à 15«.
A Taide de ce dissolvant, il propose de préparer des
solutions au 1/1000 de digitaline cristallisée, de nitrate
d'aconitine, de monosulfure de sodium, etc.
Ces glycéro alcoolés, comme les nomme M. Petit,
seraient susceptibles de se conserver pendant une année
sans altération.
M. Petit qui ne laisse jamais échapper l'occasion de
nous faire connaître les substances nouvelles proposées
comme médicament, nous a présenté des échantillons bien
cristallisés des méthylacétyltoluidines ortho, meta et para.
Les caractères de ces corps et surtout ceux de l'isomère
ortho qui est soluble dans 12 parties d'eau à 15* lui ont fait
penser qu'il était intéressant d'examiner leur action théra-
peutique. Il signale, en outre, une propriété curieuse de
risomère ortho. La solution limpide de ce corps se trouble
abondamment par la chaleur et la liqueur devient de nou-
veau transparente en se refroidissant.
M. Pierre Vigier, pensant avec raison que la forme
sous laquelle on administre un médicament n'est pas
indifférente à son action, a cherché à améliorer certaines
formules et nous en a présenté de nouvelles. C'est ainsi
que pour l'administration de la quinine par la méthode
hypodermique, il n'hésite pas à donner la préférence au
lactate, sel très soluble et facilement supporté. M. Pierre
Vigier nous a signalé l'importance qu'il y aurait à établir
la pharmacologie du condurango et nous a proposé une
formule pour la préparation de l'extrait fluide de condurago.
A l'aide d'eau, d'alcool et de glycérine, il obtient un
extrait fluide représentant son poids de condurango.
M. Bocquillon nous a, à cette occasion, proposé d'adopter
pour l'usage externe l'emploi d'un vin préparé avec la
teinture comme le vin aromatique du Codex. A l'intérieur,
la poudre peut être employée à la dose de 0,25 en cachets
ou en pilules. Il se rallie, en outre, à la formule d'extrait
fluide proposée par M. Vigier.
M. Bocquillon rappelle que la condurangine n'agit
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— 158 -
xique que 7 à 8 heures après son injection. La
jine n'est toxique que lorsqu'on remploie en
sous la peau. A l'intérieur, elle n'aurait aucun
[ue, c'est ce qui expliquerait l'innocuité de la
ï condurango.
que la solution de biiodure de mercure dans
e potassium forme la base du réactif indiqué par
ur reconnaître les alcaloïdes. Il est donc bizarre
it iodomercurate associé dans des formules de
nls contenant des alcaloïdes. M. Pierre Vigier,
isant remarquer cette incompatibilité, a cherché
r l'inconvénient que présentent de semblables
ns. Ayant eu à préparer un sirop de Gibert
el le sirop simple avait été remplacé par du sirop
lina, il a réussi à empêcher la formation du
în faisant entrer dans la préparation une cer-
; d'alcool et de glycérine,
ubstances chimiques quand elles sont pures ne
is toujours être associées dans certaines formules,
énient n'est pas moindre quand les corps chi-
nt impurs. M. Rousseau Langwelt a eu occasion
rouver l'exactitude de cet affirmation. Ayant eu
' une solution d'un mélange d'acide borique et
é corrosif, il a observé la formation d'une colo-
ige orangé devenant brune. Après une étude
lu phénomène, M. Rousseau Langwelt ne tarda
)nnaître que la cause de cette coloration devait
îhéc dans la présence de petites quantités de
soude mélangées à l'acide borique,
^staing nous a indiqué ses recherches sur la
pistoïa. Il est parvenu à établir la composition
uit qui renferme 20 p. 100 de bulbes de colchique,
e racine de bryone, 50 p. 100 de bétoine, 10 p. 100
le, 10 p. 100 de camomille commune,
ard a constaté que l'iodure de sodium employé
acie donnait quelquefois un précipité jaunâtre
Ifate de spartéine. Il a cherché la cause de ce
e et a reconnu qu'il devait être attribué à la pré-
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— 159 —
sence d'iodate de soude dans Tiodure de sodium employé.
L'iodure pur et le sulfate de spartéine réunis dans la
même solution ne réagissent pas l'un sur Tautre.
M. JuUiard nous a, en outre, indiqué un procédé très
simple pour l'essai de Teau de fleurs d'oranger. Si on
agite cette eau avec parties égales d'éther, le liquide se
sépare en deux couches. La couche éthérée est recueillie
dans une capsule. Il suffit de souffler sur ce liquide éthéré
pour percevoir un odeur très agréable dans le cas de Tcau
de fleurs d'oranger et, au contraire, très désagréable, s'il
s'agit d'eau de feuilles d'oranger.
Messieurs, si le rôle du pharmacien consiste à bien pré-
parer les médicaments, il ne saurait échapper à l'obliga-
tion de conserver ceux-ci toujours en bon état, de façon à
maintenir intactes les propriétés curatives recherchées
par le médecin. Cette obligation, qui s'impose à tous,
intéresse surtout les pharmaciens militaires, obligés de
maintenir toujours au complet le» approvisionnements de
médicaments.
Les observations faites par M. Barillé présentent donc
pour cette raison, un intérêt particulier. M. Barillé a
constaté que les crayons de nitrate d'argent conservés dans
des semences de lin ou de coriandre devenaient rugueux
à leur surface et portaient de nombreuses excavations qui
sont l'empreinte des semences qui les entourent. M. Ba-
rillé a dosé l'argent dans les semences, celles-ci en renfer-
maient 5«^454 p. 100; à l'intérieur, elles étaient revêtues
de fines aiguilles d'azotite neutre d'argent.
M. Barillé a considéré cette action du nitrate d'argent
sur les semences comme un phénomène d'épigénie ana-
logue à celui qui donne naissance à la silicatisation des
bois.
Comme conclusion, M. Barillé propose de rejeter l'em-
ploi des semences et de remplacer celles-ci par une matière
minérale, la pierre ponce granulée.
M. Domouthiers nous a donné un procédé simple pour
obtenir Tasepsie des drains. Par l'emploi successif du
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Google
— 160 —
ie de potasse et du bisulfite de soude, il arriva
tellement satisfaisant que les drains ainsi
roublaient pas un bouillon de culture stérilisé
8 jours d'immersion.
thiers nous a montré également toute Timper-
focédés employés pour préparer les catguts.
B préparer ces catguts en se servant de boyaux
fins. Ceux-ci sont blanchis à Taide d'eau
rendus antiseptiques au moyen du sublimé.
à remploi de précautions minutieuses pour
'abri de l'invasion des germes apportés par
is ou les instruments, il est parvenu à obtenir
ibsolument aseptiques.
lis terminer ce résumé des travaux de notre
vous rappeler l'intéressante lecture que
nous a faite l'an dernier, à pareille époque,
e médicale de la région méditerranéenne.
., dans la même séance, vous signalait deux
ant de 1727 et 1728 dans lesquelles, on pouvait
dées qui ont donné naissance aux théories
[ nous a présenté un très bel échantillon de
stallisée obtenu pendant les froids de l'hiver
une incrustation curieuse formée dans une
apeur.
nembres de notre Société ont communiqué
es et aux Sociétés savantes des travaux, dont
ibre nous ont été présentés.
ns de ces travaux ont valu à leurs auteurs
ses.
ie des sciences :
ard a obtenu un des prix Bordin ;
Dbtenu la moitié du prix Jecker.
ie de médecine :
obtenu le prix Henri Buignet.
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— 161 —
Différents livres publiés par des membres de notre
Société ont été présentés par leurs auteurs.
M. Ferrand vous a présenté la 5* édition de son Aide-
mémoire de phannacie.
M. Burker, son livre sur les falsifications des substances
alimentaires.
M. Crinon, sa Revue des médicaments nouveaux.
M. Bocquillon, une brochure sur les plantes alexitères
de TAmérique.
Un certain nombre d'entre nous ont été Tobjet de distinc-
tions honorifiques :
M. Bourgoin a été promu officier de la Légion d'honneur ;
M. Moissan a été nommé officier de Tlnstruction
publique ;
M. Grignon a reçu les palmes d'officier d'Académie ;
M. Biirker a été élevé au grade de pharmacien principal
de 2' classe.
Comme les années précédentes, notre Société a reçu un
certain nombre de communications de la part de ses
membres correspondants.
M. de Vrij. membre correspondant étranger est venu
nous exposer les inconvénients que présente l'emploi du
fiulfate de quinine sous deux formes, la forme légère et
la forme lourde. Il a rappelé que l'industrie fabriquait
•du sulfate de quinine chimiquement pur sous la forme
légère préférée par le public.
M. Mordagne a envoyé une brochure sur le lait et ses
arapports avec l'hygiène.
M. Caries, une brochure sur le pain des diabétiques.
. M. Gay, une note sur une falsification du safran avec
des fleurs de composées, ainsi qu'un échantillon de safran
ainsi qualifié.
Un certain nombre de personnes étrangères à la Société
aious ont adressé des communications.
Ces communications ont été souvent présentées par des
rmembres résidants. En voici Ténumération :
M. Barnouvin, sur les champignons des eaux distil-
Jées.
JMm. i€ Pkûrm, et de Ckim., 5« SÂRIB, t. XXV. (1" février 1891) 1 1
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— ïG-2 -
Roux, sur la résopyrine, combinaison de la résorcinc
i'antypirine-
Barbey : l'^sur les combinaisons de l'eucalyptol avec
énols ;
Combinaisons de l'antypirine avec les phénols ;
Combinaison de la résorcine avec la caféine.
Demont, sur les combinaisons moléculaires de Tal-
vec les sulfures.
Fragner (de Prague), sur Tamarylline et la bella-
e.
Giraud, sur une combinaison de 10 molécules de
ire et de 7 molécules de naphtaline.
Causse, sur le salicylate de bismuth cristallisé.
David, sur les eaux de Marseille.
Bernard, sur la vente des champignons comes-
re Société a aussi reçu de nombreux envois de livres
journaux, dont Ténumération figure aux procès-ver-
ies séances.
isieurs, j'aurais presque terminé ce compte-rendu
ort long si je n'avais à vous rappeler les vides que la
a fait cette année dans nos rangs.
,'et (François-Clément), un des membres les plus
is de notre Société et un de nos anciens présidents,
a été enlevé subitement. Ancien élève de Gobley,
e Boudet, il se présenta en 1844 au concours de Tin-
des hôpitaux et fut reçu le second. L'année suivante,
aisait recevoir pharmacien en présentant une thèse
imidon en général et les fécules médicinales en par-
îr. C'est alors qu'il devint le successeur de Guibourt,
grandes connaissances comme praticien le firent
ler, en 1866, secrétaire de la commission du Codex,
it, a celte occasionna croix de chevalier de la Légion
aeur.
^et aimait profondément la pharmacie, qu'il avait
îe pendant de longues années; il aimait surtout le
de l'internat en pharmacie. Membre de l'Association
ternes en pharmacie depuis sa fondation, en 1854, il
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— 163 —
fut nommé de suite trésorier et occupa ses fonctioûB jus-
qu'en 1888.
Une œuvre importante a occupé les dernières années de
sa vie, c'est la publication des archives de Tinternat en
pharmacie, véritable livre d'or de cet internat, si souvent
combattu, mais aujourd'hui plus vivant que jamais.
La Société a eu encore à déplorer la perte d'un de ses
membres associés, M. Cahours, membre de l'Institut. Je
n'ai pas à rappeler ici les mérites de cet illustre savant, la
chose ayant été faite déjà par M. Armand Gauthier, au
nom de l'Académie des sciences. Parmi la longue liste de
travaux dus à Cahours, je me bornerai à citer, comme
intéressant plus particulièrement la pharmacie, ses re-
cherches sur les essences de cumin et de fenouil, sur la
série anisique, l'essence de gaultheria procumbens, Yen-
génol et l'acide citrique.
Vous avez voté l'admission de deux membres nouveaux :
M. Lafont, comme membre résidant ;
M. Apery, comme membre correspondant.
La Société s'est occupée de diverses questions d'admi-
nistration :
1* Elle a publié une nouvelle liste de ses membres ;
2** Elle a renoncé au legs Demarle ;
3** Elle a reçu de M. Schmilt, archiviste, une communi-
calion sur l'état des archives.
La Société, sur la proposition de M. Barillé, a émis le
vœu que le nom de SeruUas fut donné à une rue de Paris,
voisine du Val-de-Grâce.
Je ne puis oublier de rappeler, en terminant, que deux
fois dans le cours de cette année il m'a été impossible,
pour des motifs divers, d'assister à vos séances; mais
grâce à M. Schmilt, qui a bien voulu me remplacer, la
publication de vos procès-verbaux n'a subi aucun retard.
Je saisis cette occasion pour lui adresser mes remercie-
ments.
Je rappellerai aussi que, grâce au bon vouloir de MM. les
rédacteurs du Journal de Pharmacie et de Chimie et à Tacti-
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"-??.-- <J!j*P^ :' ^
ons pu faire paraître ces
mois.
mé des travaux de notre
le voir à cet exposé que je
m à peu s'est allongé, Tan-
îi les très bonnes années,
ne pour nous, les anciens ;
:teurs des commissions de
é de pharmacie de Paris a
buer autant de réompenses.
jur des succès obtenus par
I soit permis d'ajouter que
rtie,à renseignement élevé
stte école de pharmacie de
zèle un homme que notre
nombre de ses membres:
{A suivre.)
tAPHIE
s sciences, â8 décembre 1891. —
cium. — Granger: Sur un nouveau
tse : Sur ta Uissolutiou du chlorure
chlorure de sodium. — G. Massol :
bibasiques, influence de la fonction
1 disodé. — Konovaloff: Action de
ne.
neville, 1" janvier 1892. — //. Cour^
;imétriquc normale inaltérable.
septembre cl octobre. — Morales :
ilcium. — Bucknes : Les feuilles de
Analyse immédiate de la racine de
• Fabiana imbricata. — Nagelvoori :
ipaya américain. — Randoiph : Ma-
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— 165 —
gnolia grandiflora. — Dohme : ISouvcl cs^ai de l'Opium. — Nagelvoor
la méthode morphiométrique de Dieterich. — Dohmc : Pharmaciens ol
macies d'Allemagne. — Leeds et Davis : La valeur chimique et clini<
lait stérilisé (d'après Thcrapeutic Gazette). — Mac William : Un n
réactif de l'albumine et des autres protcides (d'après Brit. Med. Jour
Krauss : Dépôt formé dans la teinture de Sanguinaire. — Kahn : Apji
extraction de Gomberg. — Hague : Penny royal et son huile esscntie
Vladimirsky : Influence du Menthol sur les fonctions de l'estomac.
— Novembre. — Moerk : Une nouvelle réaction colorée de la vanill
Uoch : L'écorce'de racine de Celastrus scandens. — Uavard : Pursl
dentata D. C. — Trimble : Carum Gairdncri, Bentham et Hooker. -
monds : Le commerce du gingembre et ses usages économiques. — h
Gingembre et son oléorésine. — llaussmann : Mixture de Basham. —
rell : Sur l'action de l'apomorphinc et de l'apocodéine (d'après Brit
Journ.). — Weber : Raphides, cause de l'àcrclé de certaines plantes (
Joum. Amer. Chem. Soc). E. (
Pharmaceutical Journal, n" 1106 à 1109, septembre 1891. — d
Kote sur l'extrait sec d'Evonymus. — Rideal et Youle : Gommes de
pour les usages pharmaceutiques. — Ci'ipps : Note sur le dosage de
volatile dans le copahu. — Holmes : Galbanum liquide de Perse. -
rard : La teneur en alcaloïdes de quelques jusquiames du comme
Ransons : Note sur les principes constituants de la graine de jusquiî
Uodgkin : Acide phosphorique glacial. — Ferret : Une méthode simp
le lavage des précipités facilement oxydables. — Conroy : Note sur u
thode de titrage dos extraits de noix vomique et d'opium. — Alleii
riences sur l'essai de l'aconit et de ses préparations. — Davies e
jnain : Quelques notes sur l'huile d'Eucalyptus et l'Eucalyptol. — Z
et Warden : Aristolochia indica. — Moss : Cascara sagrada et ses e
— Burroughs : Huile de castor et extrait de malt. — Holmes : L'opii
ployé en médecine. — Davis : Rapport sur les tablettes médicinales.
pheard : Note sur une solution magistrale de strychnine. — Farr et W
Action dissolvante de l'alcool à différents degrés centésimaux sur q
substances employées à la préparation des teintures sur la teinture
quiame. £
— N*- 1110 à 1114, octobre 1891. — Hatch : Bactériologie. — C
CoUodion bolladonné. — Mann : Une combinaison d'iode et de
(d'après The American Druggist). — Wyatt : Note sur l'enrot
pilules ferrugineuses. — Staines : Un peu de pathologie à l'usage d(
maciens. E.
Pharmaceatical Record, n*** 10 à 18, septembre et octobre
Jordan : Recherche du borax et de l'acide borique dans le lait. —
L'emploi des médicaments comprimés dans la pratique ophtalmolog
Ott : Chlorhydrate de phénocoUe. — Durrant : Sur la laque. —
Verge d'or. E. (
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— I()G —
SOCIETE DE THERAPEUTIQUE
e du 28 décembre 1891. — Application du bleu de
^ne. — M. Constantin Paul, à propos de l'emploi
M. Desnoix, du bleu de méthylène dans le traile-
î l'alaxie locomotrice, insiste sur l'innocuité de
bstance colorante dont les malades prennent aisé-
'« par jour. La coloration des urin.es, qui se produit
B montre môme avec des doses de 5'=«''; mais elle
le transitoire; avec lO*"», la coloration pci-siste jus-
oisième jour. M. C. Paul propose d'employer celle
:e comme réactif chez les névropalhes ou les ma-
isoumis de Lourcine, des prisons, des maisons
5, pour s'assurer si le médicament prescrit a été
mt ingéré, l'adjonction de 5*=« de bleu demélhy-
i subslance prescrite étant sans inconvénient. On
5si l'employer de même chez les névropathes qui
lent de ne pas constater d'effet visible delà médi-
ta chez les malades chez qui le praticien est obligé
iserl'expeclation.
ion sous-cutanée d'aristol. — M. Nadaud envoie
lil sur ce traitement .de la tuberculose par les
is hypodermiques d'aristol dissous dans l'huile.
jardin-Beaumetz déclare que le traitement, appli-
Spilal Cochin, ne lui a pas montré de résullats très
blés et donne, à ce propos, son opinion sur ce
njections en général. La vaseline liquide est au-
i abandonnée avec raison, car elle constilue un
i corps étranger non absorbable. M. Dujardin-
z a expérimenté différentes huiles animales et
;, huile d'arachide, Imiles lavées par Talcool,
foie de morue, huile de pied de bœuf. L'huile de
norue, même stérilisée, provoque des accidents,
doute aux plomaïnes qu'elle renferme. L'huile
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-— 167 —
d'olive vierge est, en somme, le véhicule qui a donné les
meilleurs résultais.
Quant aux antiseptiques employés dans le traitement
de la tuberculose, la créosote est certainement celui qui
donne les résultats les meilleurs, supérieurs sans aucun
doute à ceux que donnent ses divers composants employés
à part, crésylol ou gaïacol. Le procédé de Gimbert amène
d'excellents résultats ce sont : les plus sûrs que nous ait
donnés jusqu'à ce jour aucune méthode de traitement de la
tuberculose; l'appareil est un peu compliqué et, à ce point
de vue, la simplification apportée à la méthode par Bur-
lureaux est très importante. Il ne faut pas oublier que les
résultats obtenus ne s'observent que dans les formes apy-
rétiques et ne se maintiennent qu'au milieu d'une hygiène
excellente, c'est-à-dire beaucoup plus dans la clientèle de
ville que dans celle de l'hôpital.
M. Constantin Paul préfère, pour Tadministration de
la créosote, la voie respiratoire et préconise l'emploi de
son inhalateur, forme narghilé, dont il a souvent parlé.
M. Catillon a vu les injections hypodermiques, d'huile
de foie de morue bien supportées à des doses de 10 à 2^p,«'
chez des lapins de 2 à ^^^, Mais il reconnaît que des doses
beaucoup moins fortes sont mal supportées par l'homme.
M. Dujardin-Beaumetz, comme procédé d'inhalation,
préfère la chambre de M. Tapret, où les malades absor-
bent, dans une atmosphère sous pression, jusqu'à 4«' de
vapeurs de créosote; mais, outre que les résultats de la
méthocle n'ont pas encore été complètement publiés, celle-
ci est d'un emploi peu pratique, hors de la portée du plus
grand nombre.
M. P. Vigier demande de quelle huile de foie de morue
l'on s'est servi. Gautier a montré que la brune renfer-
mait 0,25 de|ptomaïnes par litre, et la blanche pas de
traces.
M. Catillon répond qu'il a employé l'huile de foie de
morue blanche, lavée et stérilisée.
M. P. Vigier annonce qu'il fait expérimenter par M. Bur^
lureaux une huile de foie de morue spéciale, ôans acides
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— JC8 —
|u'on a soin de ne pas chauffer jusqu'à 150*^ pour
la formation de ceux-ci, et qu'il obtient directement
re-Neuve dans des conditions particulières de fraî-
et de pureté.
)ujardin-Beaumetz fait remarquer qu'une huile où
a plus ni acides gras ni ptomaïnes, n'est plus une
le foie de morue et ne se distingue en rien des huiles
ires. Il n'y a plus aucun avantage à l'employer.
D"" Blondel.
VARIETES
»r8 d'Instruction publique :
% professeur à l'École de médecine et do pharmacie d'Amiens.
res, doyen de la Faculté do médecine et de pharmacie de Bordeaux.
Lilier, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Ljon .
srs d'Académie :
lly, pharmacien, à Vauvilliers (Haute-Saône).
usselin, pharmacien, à Beaugé (Maine-et-Loire).
)bb, agrégé à TÉcole supérieure de pharmacie de Nancy.
yaud, pharmacien, à Paris.
;ard, pharmacien, à Vesoul (Haute-Saône).
)st, pharmacien, à Culoz (Ain).
léy pharmacien, à Aucenis (Loire-Inférieure).
r'oye, pharmacien, à Couches-les-Mines (Saône-et-Loire).
iey, pharmacien en chef do l'hôpital civil de Mustapha (Algérie).
ilier du Mérite agricole : M. Laval, pharmacien, à Carpentras.
Le Gérant : Gko&gbs MA6S0N.
PAais. — mp. c. luapoM bt b. FULMiuaioii, aoi kacdib, M.
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Goo^
— 169 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur les Astragales; par M. G. Planchon [suite) (J).
Nous avons mentionné à la fin du précédent article les
exsudations que fournissent les astragales appartenant à
la section des Tragacantha. Ces exsudations sont de trois
ordres : gommes, produits sucrés analogues aux mannes,
substance spéciale nommée sarcocoUe. Nous allons indi-
quer successivement leur origine.
I. Astragales a gomme adragante :
Tous sont du groupe des tragacanthes. Les espèces en
sont nombreuses et appartiennent à des pays variés et,
suivant les diverses époques, ce sont des formes diffé-
rentes qui ont fourni leur exsudation au commerce.
1® Astragalus massiliensis^ Lam. — Le type de ce groupe
est représenté dans le Midi de la France par Tancieu Astra-
galus Tragacantha,lj., dont on fait aujourd'hui VAst. massif
liensis^ Lam.
Lobel dans ses Adversaria (2), publiés en 1576, dit déjà
que la plante ne donne pas, en général, d*exsudation. Il
ajoute cependant qu'ayant chargé un de ses amis d'en
inciser les racines et d'observer le résultat, celui-ci avait
pu obtenir quelques larmes de gomme, mais très peu
abondantes.
Cette expérience, qui n'a donné plus tard aucun résultat
à de Candolle, n'a qu'un intérêt : montrer l'analogie des
productions de ces diverses espèces.
2° Astragalus creticus^ Lam. (Tragacantha crettca incana,
Tournef.) — C'est à cette espèce que les anciens parais-
(1) Joum. de Pharm, et de Chim. [5], XXIV, 473.
(2) Lobél. Adversaria, p. 378,
JouTH. de Pkërm. et de Ckim., 5* série, t. XXV. (15 février 1892.) 12
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— 170 —
sent surtout avoir attribué la sécrétion de la gomme adra-
gante. Théophraste (1), au IIP siècle avant notre ère, fait
déjà cette remarque; mais il s'élève contre cette opinion,
commune de son temps, qu'on doit exclusivement à la
Crète la production de cette gomme. Il fait observer que la
Grèce en fournit dans le Péloponèse et qu'on en trouve
également en Asie, aux alentours de la Médie. C'est en
effet vers ce pays que l'exploitation s'étend de plus en
plus, disparaissant complètement de l'île de Candie. Be-
lon, dans ses Singularités (2), l'affirme très énergiquement:
« L'herbe de tragacantha y croist en moult grande quan-
tité, mais seulement au couppet des montagnes, dans la-
quelle nous en avons observé de deux manières. Nous
maintenons que l'on n'y amasse point sa gomme, bien que
quelques-uns l'ayent inconsidérément mis parescrit; et
si nous vouldrions mettre en devoir de le prouver, ne
vouldrions que l'autorité du principal seigneur de l'isle,
M. Chevalier Antonio Calergo, devant lequel il nous sou-
vient avoir mis cette proposition en avant ».
Tournefort, un siècle plus tard, semble bien contredire
Belon à cet égard. Il décrit en effet, avec beaucoup de vé-
rité, le mode d'exsudation de la gomme, en Crète; mais^
dans le très intéressant passage (3) qu'il y consacre, nous
ne voyons pas qu'il prétende que sa récolte soit l'occasion
d'un commerce quelconque.
Olivier a vu, comme Tournefort, la sécrétion se faire;
mais cette production, dit-il, « n'y est pas assez abondante
pour être récoltée et entrer dans le commerce » (4).,
L'espèce existe aussi en Grèce, aux sommets du Tay-
(1) Theophrasti. De histoHx Plant, y lib. IX, cap. 1. Edit. latin, de
Schneider; Leipsiae, 1821.
(2) Belon. Observât, de plusieurs singularitez, etc., Ht. I, chap. 17,
page 40; Paris, 15S8.
(3) Tournefort. Relations d'un voyage du Levant^ t. I, page 21 (avec une
figure de la plante); Amsterdam, 1718.
(4) Olivier, Voyage dans VEmpire ottoman, etc., t. II, p. 273 ; Paris,,
an IX.
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— 171 —
gète, de FOlenoâ et du Parnasse, mais elle ne paraît pas
être non plus exploitée dans ces régions (1).
3** Astragalus cj/lleneus, Boiss. et Held. — D'après Hel-
dreich (2), cet astragale fournit presque exclusivement
la gomme adragante des Grecs modernes (T6 TpaYavTt). La
plante vient particulièrement dans le massif des monts
Cyllène. On récolte le produit surtout sur les sommets de
Phteri et de Boïdias (l'ancien Panachaikon) et elle nous
arrive par les ports voisins, de Vostitza et de Patras, sur
la rive méridionale du golfe de Corinthe.
\j' Astragalus cylleneus^ B. et H., n'est pour certains bota-
nistes qu^une simple variété de V Astragalus ParyiassL, Boiss.,
qui croit sur le Parnasse, sur le Parnes de l'Attique et le
mont Athos, au-dessus de Panagia. Il est possible, pro-
bable même, qu'il donne une exsudation; mais elle ne
paraît pas entrer dans le commerce.
Du reste, la Grèce, qui, à certaines époques, a évidem-
ment fourni à l'Occident une partie de la gomme adra-
gante utilisée, paraît s'être désintéressée de ce produit..
Je ne vois pas qu'il soit indiqué dans les catalogues hellé-
niques de nos dernières Expositions universelles de
Paris.
i** Astragalus gummifei\ Labil. — Cette espèce a été indi-
quée, pour la première fois, par Labillardière dans les
régions alpines et subalpines du Liban. L'auteur établit
ses caractères différentiels avec l'astragale de Marseille et
de Candie (3) ; il a rapporté de cette région non seulement
la plante, dont on peut voir l'échantillon authentique dans
l'herbier du Muséum de Paris, mais aussi de la gomme
qui, par son apparence et ses caractères, s'éloignent de
Tadragante ordinaire. « La belle gomme adragante, peut-
(1) Voyez Boissier. Flora orientalis, t. H, p. 323.
(2) Heldreich. Die Nutzpflangen Griechenlands, p. 71 ; Athènes, 1862.
(3) Journal de Physique^ t. X.XXVI p. 46; 1790. (Extrait d'un rapport sur
un mémoire de M. de la Billardière sur l'arbre qui donne la gomme adra-
gante, fait à TÂcadémie des sciences, au Louvre, le 16 décembre 1789,
par Baume, Thouin, Desfontaines. Certifié conforme par le marquis de Con-
dorcet, secrétaire perpétuel.)
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— 172 —
le rapport cité plus haut, est blanche, opaque,
lorceaux contournés comme des vermisseaux,
ant en gelée étant dissoute dans Teau ; celle de
lardière, employée dans une proportion double
e quantité d'eau, ne forme qu'un mucilage et
ée. » Aussi Guibourt pense- t-il devoir rappor-
te de l'astragale gommifère à sa pseudo-adran-
résente en effet des caractères analogues.
[)ns toutefois que Labillardière ne dit pas avoir
môme, de sa nouvelle espèce, la gomme en
[ l'a rapportée de ses voyages; elle peut donc
me autre plante et avoir été prise par lui dans
e.
ry (1), observateur très soigneux et très judi-
l'occasion de voir sur place dans le Liban VAs-
imifer, Lab. Il a fait lui-même des incisions à
iécrit la manière dont la gomme s'en échappe ;
ms un article sur les adragantcs et leurs fal-
I, l'occasion de citer l'opinion de Guibourt sur
3 pseudo-adragantes, il pense que la question
lolue et demande de nouvelles recherches,
iabillardière, son espèce a été trouvée dans
autres localités, et elle est remarquable par
5 son aire géographique. La Flora on'entalis^ de
ndique sur le mont Hermon; en Cataonie, en
sur le mont Argée, en Arménie, dans le Kur-
Ue échange son nom arabe de Ktêt ou Qatâd
m kurde de guini. Or, de la plupart de ces ré-
ent les vraies gommes adragantes, et plusieurs
idiquent comme en donnant une bonne es-
i que VAstragalus gummifer^ Lab., est certaine-
*is dans le nombre des espèces que M. Balansa
une donnant les produits recueillis entre Césa-
In HanfyAry et Flûckiger, Pharmacographia, p. 176,
py. Science papers., p. Ii7.
s. Bulletin of Pharmacy. Détroit Michigan,nov. 1891.
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— 173 —
rée et Tarsous, dans l'Anti-Taurus [Ala-dagh, des Turcs) (1).
Les échantillons de l'herbier du Muséum ne laissent au-
cun doute à cet égard, et Boissier, dont l'autorité en ces
matières est si considérable, n'hésite pas à déterminer de
cette manière les échantillons recueillis au mont Argée,
par Balansa.
Nous avons d'ailleurs à TÉcole de pharmacie un très
beau spécimen d'astragale, montrant dans sa moelle
et ses rayons médullaires les cellules transformées en
mucilage et, en outre de magnifiques plaques, de belle
adragante, dont une encore engagée dans une incision
faite à la tige et d'où elle était en train de sortir quand on
a coupé la plante. Cet échantillon a été donné à l'École
par M. Léon Soubeiran, qui l'avait lui-môme reçu de
M. Balansa, comme venant de la Oappadoce. Or, cette
plante répond bien à VAstragalus gummifer de l'herbier du
Muséum (2).
De ce qui précède, il nous sera, je crois, permis de
conclure que VAstragalus gummifer ^ Lab., donne, non
comme le croyait Guibourt, une fausse adragante^ mais
une des formes de l'adragante vraie.
5*» Astragalus microcepkalus, Wild. — Il faut rapprocher
de l'espèce précédente VAstragalus microcephalus, Wild.,
qui s'étend de la Lycie jusqu'à TArménie et à l'Ibérie, à
travers la Oappadoce et la Paphlagonie. Hanbury et Flucki-
ger (3) disent en avoir reçu des échantillons entaillés
d'incisions, et avoir l'assurance qu'on exploite la plante du
côté de Césarée et sur le mont Argée. Balansa, d'après
Boissier (Flora orient,, ^dige 336), l'a recueillie dans celte
(1) Voir J.-L. Soubeiran. Note sur ta récolte de la gomme adragante
en Asie Mineure; in Journ, de Pharm, et de Chimie [3], XX.lX-115 et
XXXM49, années 1856 et 1857.
(2) Elle ne saurait 011*6 confondue ni avec VAst. vents , Oliv., dont elle
porte le nom sur le bocal qui la renferme, ni surtout avce VAst. Persicus^
Fisch. et Mey., auquel elle est rapportée dans rarticle du Journal de PhaV'^
macie cité plus haut.
(3) Flûckiger et Hanbury, Pharmacographia, p. 174.
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— 174 —
, de Smyrne, en a envoyé des liges
utîcal Society (1).
Olivier. — Ceci est lespèce qu'on a le
e de citer comme l'origine ordinaire
', dans son voyage (2) , la décrit le
Le comme la plus répandue, « celle
>ut Tadragant du commerce ». Il me
i suivant l'opinion du célèbre voya-
tuteurs ont exagéré l'importance de
dans l'herbier du Muséum qu'une
le pour l'échantillon authentique
îhah à Hamadan ; et, dans sa Flore
1 signale pas d'autre. Il est donc à
qui se récolte en dehors de cette
t être rapporté à d'autres espèces,
urtout dans ces dernières années, le
is, sur lesquels les voyageurs ont
is gommeuses, s'est singulièrement
iut dans les parties voisines de la
laussknecht, de Weimar, est un de
plus de renseignements à cet égard.
)kia de Fliickiger et Hanbury, dans
Boissier, ces communications inté-
>, et c'est surtout de ces deux ouvrages
traire.
itodesy Bunge. — Habite près de
•d de la Syrie, à une altitude de
tô, Boiss. — Cette espèce a une aire
d de la Syrie, des montagnes de la
doce jusque dans les régions sous-
Elle fournit, ainsi que la précédente,
Ide Pharmacographia), la gomme adra-
lom A'Aintab,
jladus, Boiss. et Haussk. — Trouvé
'.. cit.
3il-3ii, tab. H.
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— 175 —
par Haussknecht dans les hautes montagnes du Kurdistan
persan, au-dessus de Juanro. Gummi copiose prasbet, dit
Boissier, d'après son collaborateur.
9" Astmgalus brachycalyx^ Fisch. — Il habite les mêmes
régions que la précédente et, d'après Stolze et Andréas (1),
il fournit de la gomme au commerce de ces pays.
10® Astragalus adcendetiSy Boiss. et HaussL — C'est une
assez grande espèce, atteignant 4 pieds de haut, qu'on
trouve dans la région alpine (9 à 10.000 pieds d'altitude),
des montagnes de la Perse austro-occidentale. Elle fournit,
d'après Haussknecht, une grande grantité de gomme
Gummt copiosum prœbet. [Flor, orient,^ p. 317).
11* Astragalus eriostylus, Boiss. et Haussk. — Cette
espèce est plus grande encore que la précédente. Haus-
sknecht dit en avoir vu de 1",80 de haut et de 12* de dia-
mètre [fide Pharmacographia], C'est peut-être d'échantillons
semblables que sortent les grandes plaques qu'on a reçues
dans certaines collections, particulièrement au Musée de la
Société pharmaceutique de Londres.
Parmi les morceaux d'adragante venus du Luristan, on
en trouve de cylindroïdes, vermiformes, qui n'ont pas
moins de 15"°» de diamètre et portent un réseau de fibres
ligneuses à la surface. Haussknecht (2) dit qu'ils provien-
nent de l'étui médullaire de tiges qui se sont fendues par
leur dessiccation rapide au soleil.
A ces renseignements, ajoutons ceux fournis par Ait-
chison, dans son travail sur les drogues de l'Afganistan.
12* et 13* Astragalus heratensis, Bunge, et Astragalus strobi-'
h'/erus, Royle (Astragalus, n* 571, d'Aitchison).
Ces deux espèces sont communes dans la vallée de Ha-
rirud et dans le Khorasan, à une altitude de 3.000 pieds,
Elles donnent une gomme qui exsude sous forme d'adra-
gante des fissures de l'écorce, ou comme un ver cylin-
drique sortant de l'étui médullaire, quand on coupe la tige
(1) stolze and Andréas. Die Handels^^Verhâllnisse Persiens (in Petet^
manê Mitteilungen), XVII, n* 77, p. U ot 15, 1884-1885.
(2) PharmacographiQy 177.
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— 176 —
en travers. Elle est recueillie en grande quantité au village
de Kalla-roving, près de Bezd, dans le Khorasan. La plus
grande partie de la gomme achetée dans l'Inde comme
Katira, provient de ces espèces et non d'une plante in-
dienne (1).
D'après Simmonds [loc. cit.)^ la gomme brune viendrait
de YAstr, sirobilife^'us,
On a pu remarquer que les espèces que nous avons
signalées sont rangées par régions et s'avancent de plus en
plus de l'Occident vers l'Orient. C'est à peu près la marche
qu'a suivie l'exploitation commerciale de leurs produits.
Nous avons vu qu'avant ThéophraSte, c'était surtout à la
Crète qu'on rapportait la production de l'adragante :
Théophraste signale, en outre, la Grèce et certaines parties
de l'Asie. Au moyen âge, aux temps de Pegolotti (2), dans
la première moitié du XIV* siècle, l'adragante vient en
partie de Grèce, mais surtout d'Asie Mineure ; le grand
marché est Setalia (Satalia), dans la Pisidie, dans le vilayet
actuel de Hamid. Au XVI* siècle, Belon la signale dans
les mêmes endroits : « Estans de séjour en la ville de
Bource (Brousse), avons apperçeu que l'usage de la
gomme qu'on appelle Tragacant, est tellement en usage,
qu'on y en consomme plus de 4.000 livres par an, pour
donner lustre à la soye. Les paysans de Natoli^, advertis
du gain, la vont amassans par les pays de Mysie, Phrygie,
Gallo-Grèce et Paphlagonie, et la portent vendre en
Bource, dont ils reçoivent incontinent leur argent comp-
tant (3). »
Olivier, à la fin du siècle dernier, ajoute aux localités de
l'Asie Mineure et de l'Arménie, celle du Kurdistan et de
tout le Nord de la Perse. Nous avons vu que le vrai habitat
(1) Aitchison. Notes on the Products of Western Afghanistan^ ete.
Ednib., 1890, p. 17 et 18, et Pharmaceutical Journal, p. 467, déc. 1886.
(2) Pegolotti (Francesco Balducci). La Pratica délia Mercatura (t. lU de
TouTrage de Pagnini intitulé : Délia Décima, etc. Lisbona et Lucca, 1766),
p. 376.
(3) Belon. Singularités, liv. UI, chap. lxix, p. 456.
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— 177 —
de son Astragalus vet^us est cette dernière région. Il dit,
d'ailleurs, très explicitement : « La quantité de gomme
adragante que la Perse fournit est très considérable. On
en consomme beaucoup dans le pays pour l'apprêt des
soieries, pour la préparation des bonbons; il en passe aux
Indes, à Bagdad, à Bassora. La Russie en tire aussi quel-
quefois par la voie de Bakou (1).
Nous voilà à peu près aux données de nos auteurs mo-
dernes. Nous n'avons qu'à y ajouter les derniers rensei-
gnements de Aitchison, qui mentionne le produit de
régions plus orientales encore : le Khorasan et l'Afgha-
nistan.
Quant à la station de ces espèces gommifères elle est
très déterminée : c'est de l'avis unanime des auteurs,
depuis Belon, Tournefort, Labillardière, jusqu'aux plus
récents, sur les hautes montagnes que viennent ces
espèces. Un livre publié à Téhéran, en 1874, par
J. L. Schlimmer, ajoute ce fait curieux et caractéristique,
que l'exsudation parait subordonnée à une certaine élé-
vation du terrain, si bien qu'on voit « les mêmes espèces
d'astragale en fournir abondamment dans les montagnes
de Kkeregami^ Teleghami et Nethinze et n'en produire
aucune dans les plaines qui entourent Téhéran et Kachan,
par exemple » (2).
Des poudres de noix vomique et de fève de Saint-Ignace;
par M. E. Collin.
La noix vomique et la fève de Saint-Ignace sont deux
graines très dures, de consistance cornée, que le pharma-
cien n'emploie guère que sous la forme de râpure ou de
poudre. Sous cette double apparence, ces deux substances
(1) Olivier, op. ci7., V, p. 341 à 344.
(2) John L. Schlimmer. Terminologie medico-pharmacetUique et an-
thropologique française-persane y p. 198 ; Téhéran, 1874.
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— 178 —
éminemment toxiques, à degré difTérent, possèdent une
assez grande ressemblance pour prêter à la confusion.
Il est donc intéressant pour le praticien d'avoir à sa dispo-
sition un ensemble de caractères qui lui permettent non
seulement de distinguer rapidement l'un de l'autre ces
deux drogues qu'il ne prépare jamais lui-même, mais
encore de constater avec certitude leur présence en cas
d'empoisonnements qui ont déjà été tentés à plusieurs
reprises avec Tune d'entre elles.
L'étude auatomique comparée de la noix vomique et de
de la fève de Saint-Ignace a été faite par MM. Fluckiger,
Meyer (1) et Tschirch (2). En consultant les mémoires
publiés sur ce point, on est frappé de l'analogie qvU' se
reproduit dans la structure intime de ces deux graines et
qui complète celle qu'elle présentait dans leurs caractères
extérieurs.
Dans l'une et dans l'autre, l'albumen est très dur, offre
la consistance de la corne, est très développé par rapport
à l'embryon ; il est constitué par des cellules polygonales
irrégulières. A mesure qu'on s'éloigne de la périphérie,
la dimension de ces cellules augmente sensiblement, la
substance granuleuse qu'elles contiennent diminue en
quantité et leurs parois s'amincissent notablement. Cet
albtmien est recouvert par plusieurs tuniques, dont la
plus extérieure est garnie de poils tecteurs, très confluents
dans la noix vomique qui en est complètement hérissée et
beaucoup moins abondants dans la fève de Saint-Ignace
qui est nue sur une grande partie de sa surface.
Ces poils si identiques dans leur forme et leur mode de
développement offrent une structure très remarquable et
toute difl'érente de celle qui caractérise les poils qu'on
observe sur les autres organes des plantes de la famille
des strychnées. Ainsi les poils qui existent sur les feuilles
(i) A. Fluckiger und A. Meycr (Ueber Fnicht und Samen von Strychnos
Ignatii). Archiv, der Pharm.y 16 Band., 6 Heft., 1881, p. 401.
(2) I. Tl. Tschirch. Indischo Fragments. Strychnos Nux vomica. Archiv^
der Pharm., 1890, p. 203.
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des Strychnos Ignatii, S. Crevauxii^ S, Gubleri^ S. Yapu-
rensis sont simples, unicellulaires , coniques. Dans les
graines de noix vomique et la fève de Saint-Ignace les poils
sont très longs et pluricellulaires (p. 1 1). Ils sont constitués
par de longs et nombreux filaments ou cellules tubulaires
qui, partant d'une base commune, s'accolent, se tordent
dans leur longueur et se replient sur eux-mêmes vers
rextrémité du poiL Dans la noix vomique la base du poil
est sensiblement élargie en forme de massue, épaisse en
certains points; dans la fève de Saint-Ignace, elle semble
ramifiée-
Composés en général de 10 à 12 filaments, des poils ainsi
accolés sont très épais ; ils ne paraissent pas offrir la même
résistance dans les deux graines. Sous l'influence de la
pulvérisation, les éléments qui les constituent perdent leur
adhérence, se séparent; dans la poudre de noix vomique,
ils se brisent en un très grand nombre de fragments
courts, tandis que dans la poudre de fève de Saint-Ignace,
ils se retrouvent assez longs.
Un caractère important distingue les deux graines qui
nous occupent: c'est la présence d'une enveloppe scléren-
chymateuse qui entoure l'albumen de la noix vomique et
qui ne se retrouve pas dans la fève de Saint-Ignace. Cette
enveloppe est constituée par des cellules scléreuses très
développées, dont les parois ondulées, très épaisses, cana-
liculé es ont entre elles une grande adhérence ; le lumen
de ce s cellules est assez rétréci -et allongé, assez sinueux.
Cîette couche sclérenchyniateuse paraît remplacée dans la
fève de Saint - Ignace par un« tunique assez dense et
résistante, formée de petites cellules, à parois épaisses, sur
lesquelles s'insèrent les ramifications des poils tecteurs.
Pour bien apprécier les caractères anatomiques qui
distinguent les poudres de noix vomique et de fève de
Saint- Ignace, il est préférable de les faire bouillir pendant
quelques instants dans de l'eau additionnée de quelque»
gouttes de solution de soude caustique. L'addition de
soude, outre l'avant^ige qu'elle ofiTi^, de rendre bien plus
apparents les éléments qui constituent oes poudres-, déter-^
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'y^^W-
*tr^
— 180 —
mine avec la poudre du Strychnos Ignaiii la formation de
cristaux tout particuliers, très nets et très apparents dont
Tabsence dans la poudre de noix vomique permet de
compléter la diagnose de ces deux poudres.
Une particularité distingue nettement la poudre de
noix vomique de toutes les autres poudres officinales,
c'est l'abondance des débris de poils qu'on y observe. Ces
fragments {p) cylindriques sont en général très courts et
dissociés; ce n'est qu'exceptionnellement qu'on observe
deux débris acilés. Çà et là apparaissent quelques frag-
ments plus larges et faiblement colorés (/?') qui provien-
nent de la base renflée du poil composé. L'enveloppe
sclérenchymateuse est représentée dans cette poudre par
une ou plusieurs cellules scléreuses, munies de parois
fort épaisses, canaliculées, jaunes, à contours ondulés et
sinueux. Les débris de l'albumen revêtent des formes très
variables suivant le sens dans lequel il se présentent et
suivant la région qui les a fournis. Ils sont en général
formés de cellules polygonales : celles qui proviennent de
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'1,
— 181 —
la partie centrale de ralbumen sont vides et munies de
parois très minces (a) ; d'autres provenant des couches
moins profondes sont entourées de parois épaissies (a') ;
celles qui proviennent des couches les plus extérieures
sont plus petites et remplies de matière granuleuse (a").
L'enveloppe interne de cet albumen est formée de cellules
encore plus petites, colorées en jaune (é).
La poudre de fève de Saint-Ignace présente comme celle-
ci des débris de Talbumen (a] qui ont la plus grande ressem-
blance avec ceux qu'on retrouve dans la poudre de noix
vomique. La couche la plus extérieure des cellules de cet
albumen est disposée en forme de palissade [pa). L'enve-
loppe interne est constituée par des cellules polygonales,
à parois ondulées et colorées en brun. — Cette poudre se
distingue par la rareté des débris de poils qui y sont
généralement plus longs que dans la précédente et souvent
agglomérés, ainsi que par l'absence de cellules scléren-
chymateuses qui sont remplacées par des cellules très
sen-ées (e') . En examinant au microscope plusieurs par-
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— 182 —
celles de cette poudre traitée par l'eau bouillante alcali-
nisée, on y découvre constamment, après refroidissement,
des cristaux tout à fait caractéristiques et parfois très
volumineux. Tantôt ils sont formés d'un noyau portant
quatre pointes anguleuses qui sont elles-mêmes hérissées
de fines aiguilles sensiblement parallèles et dimin uant de
longueur à mesure qu'elles se rapprochent du sommet de
la pointe. Tantôt ce sont des paquets de raphides se déta-
chant d'une colonne centrale (c'r) et affectant dans leur
ensemble une disposition parallèle. L'existence et la forme
de ces cristaux occasionnés par l'action de la soude suffirait
à elle seule pour distinguer l'une de l'autre les poudres
de noix vomique et de fève de Saint-Ignace.
Sur la formation synthétique de Vacétylène aux dépens du
àî'omoforme ; par M. P. Cazeneuve.
Il y a quelques années (1), j'ai signalé la production du
gaz acétylène par réaction, à froid, de la poudre humide
d'argent sur l'iodoforme, l'eau jouant uniquement le rôle
de favoriser les contacts. Cette formation synthétique par
soudure des deux CH de deux molécules de formène tri-
substitué, avait d'ailleurs été réalisé par M. Berthelot, en
faisant passer de la vapeur de chloroforme sur du cuivre
chauffé au rouge (2), puis par Kletzinski (3), et ensuite par
Fittig (4), en faisant réagir l'amalgame de sodium sur le
chloroforme. La production de l'acétylène aux dépens de
l'iodoforme soit à froid, soit à basse température, en pré-
sence des métaux : argent, fer et zinc, avait l'avantage
d'être beaucoup plus abondante et ensuite de constituer
une expérience de cours élégante.
Je viens de reconnaître que le bromoforme présentait
(1) Bulletin de la Société chimique^ nouvelle série, t. XLI, p. 106.
(2) Comptes renduSy t. L, p. 805.
(3) Jahresb., 1865, p. 485.
(4) Zeitsch. fur Chemie, 1866, p. 127,
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— 183 —
sur le chloroforme et même Tiodoforme, de grands avan-
tages pour mettre en relief la production synthétique de
l'acétylène.
Mis en contact avec un excès de poudre d'argent bien
desséchée, le bromoforme s'échauffe et donne un déga-
gement abondant d'acétylène. 10«' de bromoforme réa-
gissent ainsi rapidement sur 50«' de poudre, d'argent si
Ton active la réaction en chauffant légèrement, la décom-
position peut être tellement vive que l'argent devient
incandescent avec dégagement tumultueux. La quantité
d'acétylène produite n'est pas très éloignée de la théorie.
Une façon très démonstrative de procéder consiste à
imprégner de bromoforme une certaine quantité de poudre
de zinc dans un ballon. On verse avec précaution, le long
de la paroi, quelques gouttes de protochlorure de cuivre
ammoniacal, de manière que le réactif vienne partielle-
ment intéresser le zinc mouillé de bromoforme. L'acéty-
lène se dégage tumultueusement, au point de déterminer
la formation instantanée d'acétylure de cuivre sur tous
les points de la paroi du ballon imprégnés de réactif. On
renouvelle cette addition sur un autre point de la paroi et
le phénomène se reproduit d'une façon saisissante.
Le zinc ou le fer seuls décomposent mal le bromoforme.
Un mode de préparation régulière consiste à addi-
tionner 50»' de poudre de zinc de 20«' de bromoforme, puis
d'une solution de chlorure de cuivre à 2 p. 100. Le mé-
lange s'échauffe spontanément au contact de la pile zinc-
cuivre. On recueille abondamment de l'acétylène.
Le chloroforme soit au contact de la poudre d'argent,
soit en présence de la poudre de zinc et du protochlorure
de cuivre ammoniacal, comme ci-dessus, ne donne pas
d'acétylène. La poudre zinc-cuivre, comme dans la der-»
nière opération décrite, n'en donne qu'une trace très
faible.
Chauffé avec le sodium, le bromoforme dégage des
traces douteuses d'acétylène. Le fait est digne d'être noté.
D'ailleurs le chloroforme, dans l'expérience de Kletzinski,
ne donne que des traces également.
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— 184 —
En résumé, le bromoforme soit au contact de la poudre
d'argent, soit au contact du zinc-cuivre humide, constitue
une source d'acétylène abondante.
L'étude comparée de riodoforme, du bromoforme et du
chloroforme montre que Tiodoforme est le plus facilement
décomposable par les métaux, et le chloroforme le plus
réfraclaire. L'affinité plus faible de Tiode et du brome
pour le carbone, comme on le sait, explique la décompo-
sition. Ce qui est moins explicable, c'est l'action décom-
posante variable des divers métaux sur le bromoforme.
Les métaux qui se soudent au brome avec le dégagement
de chaleur le plus considérable devraient être les agents
les plus favorables de la décomposition du bromoforme.
Précisément la thermochimie paraît à première vue en
défaut. L'argent, qui dégage avec le brome moins de
chaleur que le fer, le zinc, le sodium, le mercure, etc.,
a une action décomposante plus active.
L'état moléculaire de ces métaux doit avoir une grande
influence sur la décomposition : c'est sans doute dans cet
état particulier qu il faut chercher les contradictions appa-
rentes entre les faits et les prévisions thermochimiques.
Ces faits sont du même ordre que ceux que signalaient,
il y a quelques jours (1), MM. Henri Gautier et Georges
Charpy, sur la combinaison directe des métaux avec le
chlore et le brome. La plupart des métaux, à l'exception
de l'aluminium, sont à peine attaqués par le chlore et le
brome sec à la température ordinaire. Il faut un travail
préliminaire pour déterminer ces réactions, travail qui
n'est point réglé par la comparaison des quantités de cha-
leur dégagées. « Il est même très curieux, dans des cas
qui paraissent tout à fait comparables, de voir que l'action
d'une énergie étrangère est tantôt inutile, tantôt indis-
pensable, et que, si cette énergie est nécessaire, elle
n'intervient pas de la même manière ». Ces réflexions
s'appliquent à l'action des métaux, non plus sur les métal-
<1) Ac. d. »c., CXUI, 597, 1891.
k
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— 185 —
loïdes, mais sur les dérivés organiques, produits d<
titution halogénée.
Sur la falsification de Vhuile de lin par les huiles de
par M. F. Coreil, directeur du laboratoire munie:
Toulon.
Les huiles de résine servent depuis longtemps
falsifier les différentes huiles employées dans Tim
et particulièrement les huiles de lin.
La recherche des huiles de résine dans l'huile de
présente aucune difQculté. En effet, les huiles de
ont une densité très élevée (de 960 à 1000) ; toutes c
fortement à droite le plan de la lumière polarisée, (
là leur meilleur caractère distinclif. Les huiles de s*
seules, possèdent la propriété de dévier légèrer
droite; mais cette déviation est insignifiante (1) re
ment à celle des huiles de résine qui peut aller j
200 degrés saccharimétriques (2).
A ce caractère principal, viennent se joindre pli
autres propriétés.
Les huiles de résine rougissent, puis brunissec
l'action du bichlorure d'étain fumant.
Elles ne sont pas saponifiables par les alcalis, et {
un caractère qui appartient également aux huiles
raies.
La couleur, l'odeur et la saveur spéciales aux hu
résine pourront servir à reconnaître leur présence
l'huile de lin. Une huile de lin additionnée d'hi
résine (même quand elle n'en renferme que 5 à 10 ]
(1) D'après M. Bishop, les huiles de sésame dévient à droite de
+ 7,7 degrés saccharimétriques {Journ. de Pharm, et de Ch. [5]
p. 300).
(2) D'après M. Berland, chimiste en chef du laboratoire des doi
Marseille, qui a bien voulu me fournir ces renseignements.
/Mf». de Pharm. et de Chim., 5« série, t. XXV. (15 février 18^.)
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— 186 —
a son odeur et sa saveur complètement modifiées par celles
de rhuile de résine.
J'ajoute à toutes ces propriétés celle que possèdent les
huiles de résine de brunir, puis de noircir quand on les
soumet à un courant de chlore. Cette propriété des huiles
de résine appartient également aux huiles animales et n'a
pas, que je sache, encore été signalée. Jusqu'à présent la
coloration noire produite par le chlore était le principal
caractère des huiles animales. J'ai eu cependant entre les
mains huit échantillons d'huiles de résine diverses, qui,
toutes, ont bruni, puis noirci par l'action du chlore (1).
Pour bien montrer que celte action du chlore sur les
huiles de résine peut servir à les rechercher dans l'huile
de lin, je citerai une de mes expériences.
J'ai fait passer un courant de chlore, pendant 3 minutes;
d'abord, dans de l'huile de lin pure, puis dans la même
huile additionnée de 5, 10 et 20 p. 100 d'huile de résine
blanche; enfin, dans l'huile de résine, employée :
L'huile de lin pure a été un pou décolorée;
— — à 5 p. 100 d'huile de résine, comme la précédente ;
— -^ à 10 p. 100, a légèrement bruni;
-- — à 20 p. 100, comme l'huile à 10 p. 100;
L'huile de résine est devenue rouge brun.
Ces différentes huiles, dans lesquelles j'avais fait déga-
ger du chlore, examinées 15 minutes après, n'ont pas
présenté de différence sensible, si ce n'est que l'huile de
lin à 10 p. 100 et celle à 20 p. 100 avaient un peu foncé en
couleur.
Trois heures après, l'huile de lin pure n'avait pas changé j
l'huile de lin à 5 p. 100 d'huile de résine présentait une
très légère teinte brune, sensible par comparaison avec
(1) J'ai signalé ce fait que plusieurs échantillons d'huile de résine noircis-
saient par le chlore, & M. Borland, qui s'était occupé d'une façon toute par-
ticulière des huiles de résine. M. Berland a constaté que deux échantillons
de ces huiles, qu'il avait en sa possession, noircissaient sous l'influence du
chlore.
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— 187 —
rhuile pure; Thuile de lin à 10 p. 100 était nettement
brune; celle à 20 p. 100 était un peu plus foncée; l'huile
de résine pure était complètement noire.
Telles sont les principales propriétés des huiles de
résine. Bien que certaines d'entre elles appartiennent à
d'autres huiles, elles sont parfaitement suffisantes pour les
caractériser, même dans un mélange.
S'il est assez facile de reconnaître qu'une huile de lin
est falsifiée par l'huile de résine, il n'est pas aussi simple
de déterminer la proportion qui a été ajoutée.
Deux procédés ont été proposés et sont en usage pour
doser les huiles de résine dans les huiles végétales.
Le premier est dû à M. Rémont (1); il consiste à saponi-
fier rhuile suspecte avec une solution de potasse caustique
en présence de l'alcool, à séparer l'huile non saponiflable
et à la peser.
Le deuxième procédé a été indiqué par M. Aignan (2) ; il
est fondé sur le pouvoir rotatoire des huiles de résine.
Le procédé de M. Rémont ne m'a pas donné, pour le
dosage de l'huile de résine dans l'huile de lin, de très bons
résultats. La séparation complète du produit non saponi-
fiable n'est pas très facile à obtenir, au moins dans les
dosages que j'ai eus à effectuer ; d'autre part, comme le
dit très bien M. Rémont dans son important travail (3),
« les huiles de résine, qui renferment à côté d'hydrocar-
bures, des corps se rattachant aux phénols, ne sont pas
complètement inattaquables par les alcalis ». De telle
sorte qu'en supposant la séparation de Thuile de résine
parfaite et facile à saisir, une certaine quantité d'huile de
résine sera combinée à l'alcali et ne sera pas comptée
dans le dosage. De là résulte une erreur assez sensible
dans certains cas.
(1) Recherche et dosage dos huiles lourdes minérales, des huiles de résine,
des huiles grasses et de la résine dans les huiles du commerce par M. Â*
Rémont. (Joum, de Pharm. et de Ch. [5], t. Il, 1880).
(2) Comptes-rendus de l* Académie des sciences, CX, 1273, 1890, et
Jowm. de Pharm, et de Ch. [5], t. XXll, p. 279.
(3) A. Rémont, loc. cit., p. 34.
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— 188 —
La méthode proposée par M. Aignan est basée sur ce
fait que : un mélange d'huile de lin et d'huile de résine
fait tourner à droite le plan de polarisation d'un angle
sensiblement proportionnel à la quantité d'huile de résine
qu'il contient. Cette méthode serait excellente si les huiles
de résine avaient toutes le même pouvoir rotatoire ou si
on le connaissait exactement; mais ce pouvoir rotatoire
est extrêmement variable, puisque certaines huiles dévient
à droite de quelques degrés, tandis que d'autres dévient
de 200 degrés saccharimé triques. De là des résultats incer-
tains.
Quoi qu'il en soit, les deux procédés que je viens de
citer ne m'ont pas donné les résultats que j'espérais en
obtenir. J'ai alors songé à appliquer, au dosage des huiles
de résine dans l'huile de lin, une méthode volumétrique
analogue à celle de Kettstorfer pour le titrage direct du
beurre par une solution alcoolique de potasse.
La méthode que je propose n'est certainement pas d'une
exactitude rigoureuse ; mais elle m'a paru plus commode
et plus pratique que les deux procédés employés. C'est
pourquoi je n'ai pas hésité à la publier.
Voici cette méthode : Je pèse exactement dans une fiole
en verre de Bohême 2^^ de l'huile à essayer, préalablement
privée d'air en la plaçant 4 à 5 heures dans une étuve à
105^. J'ajoute 40*^*' d'une solution alcoolique demi-normale
de potasse caustique, c'est-à-dire en renfermant 28«'j5
par litre et je place sur un bain-marie d'eau bouillante
pendant 2 heures. Lorsque l'huile de lin est pure, la sapo-
nification est complète au bout d'une heure et demie envi-
ron, ce que l'on reconnaît à ce que le liquide ne renferme
plus de gouttelettes huileuses, et à ce qu'en ajoutant brus-
quement une certaine quantité d'eau, il ne se produit
aucun trouble. Quand l'huile de lin est falsifiée par de
l'huile de résine (plus de 10 à 15 p. 100), la saponification
n'est jamais complète ; par agitation on aperçoit des gouttes
d'huile non saponifiée ; en outre, l'addition d'eau pi*oduit
un trouble plus ou moins abondant suivant la proporlioa,
d'huile de résine.
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— 189 —
Au bout de 2 heures, on enlève le bain-marie, on laisse
refroidir et on ajoute 2 gouttes de la solution alcoolique de
phtaléine du phénol et Ton tire l'excès d'alcali avec une
solution demi-normale d'acide chlorhydrique {18«',18 par
litre). On a, par différence, le nombre de centimètres
cubes d'acide demi-normal employés pour saturer Talcali
combiné aux acides gras de l'huile. Il suffit de multiplier
le nombre par 0,02805 et de diviser par 2 pour avoir la
proportion de potasse neutralisée par 1«' d'huile.
J'ai déterminé la quantité de potasse respectivement
neutralisée par 1«' d'huile de lin et par la même quantité
d'huile de résine. Mes expériences ont porté sur 7 échan-
tillons d'huile de lin authentique (dont 2 préparés par
moi-même) et 8 échantillons d'huile de résine de diverses
provenances.
Voici les résultats obtenus :
Quantité de potjLsse
neutralisée par 1 '' d'huile,
HoQe de Un. en milligrammes.
]S~1. 202
— 2. 201
— 3. 221
— 4. 213
— 5. 210
— 6. 211
— 7. 218
Quantité de potasse
neutralisée par 1^' d'iiuile,
Hmie (te résine. en milligrammes.
HoilebliiiebenM.
— —2.
— —3.
— —4.
— —5.
— —6.
— 7.
— 8.
Hoile TerK
30
33
36
27
41
20
6
11
D'après mes expériences la quantité de potasse neutra-
lisée par l^ d'huile de lin pure varie entre 201 et 221"»'. Les
huiles blanches de résine, qui sont les plus employées
pour falsifier Thuile de lin, n'exigent que 20 à 41"«' de
potasse. Pour avoir la proportion pour cent d'huile de
résine ajoutée à une huile de lin, il suffit d'appliquer la
formule suivante :
100(211— n)
211—31
dans, laquelle 211 est la moyenne obtenue pour les huiles
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— 190 —
de lin, 31 la moyenne pour les huiles de résine, et n la
quantité de potasse neutralisée par 1«' de Thuile suspecte.
La couleur des huiles vertes de résine permettra de
reconnaître leur présence dans l'huile de lin (pour peu
que celle-ci en renferme 10 à 20 p. 100), et Ton pourra
appliquer au calcul les chiffres qui se rapportent aux
huiles vertes.
REVUE DES PUBLICATIONS
DE
PHARMACIE, CHIMIE, BACTÉRIOLOGIE, AGRONOMIE
Sur radonine, glucoside contenu dans Tu Adonis amu-
rensis »; par M. J. Tahara (1). — V. Cervello a retiré de
V Adonis vemalis une substance active dont il a étudié les
propriétés physiologiques. Cette substance, qui est un glu-
coside, a été appelée Adonidine, C'est un corps amorphe,
incolore, extrêmement amer, soluble dans l'alcool, très peu
soluble dans l'éther ainsi que dans l'eau.
Tahara vient de faire des recherches sur une espèce
d'Arfoms, VAd, amurerms^ croissant au Japon, dans le but de
voir si cet Adonis renferme également de l'adonidine. L'au-
teur n'a pas retrouvé dans cette plante le glucoside de Cer-
vello; par contre, il en a retiré un nouveau glucoside
doué de propriétés physiologiques analogues à celles
de l'adonidine, mais plus faibles. Tahara lui donne le nom
à*adonine et lui attribue la formule €^**H*®0'. En le dédou-
blant par les acides minéraux étendus, il a pu obtenir
32 p. 100 de sucre. Em. B.
Sur Toléo-résine du gingembre; par M. J. Riegel (2). —
(1) Adonin, ein in Adonis amurensiê enthaltenes glykosid. Ber. d, d.
Chem, Ges, XXIV, 2579 ; d'après Ph. Centralhalle, p. 640, 1891.
(2) American Journal of Pharmacy^ novembre 1891.
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— 191 —
L'auteur a fait une série d'expériences avec des gin-
gembres de diverses provenances, afin de rechercher le
meilleur mode de préparation de Toléo-résine officinale.
Voici ses conclusions. Le gingembre de la Jamaïque
renferme 5 p. 100 d'oléo-résine, qui peut être enlevée par
Talcool, Téther ou le chloroforme. Le gingembre de l'Inde
renferme 8 p. 100 d oléo-résine qu*on peut extraire par les
mêmes dissolvants. L'oléo-résine ainsi obtenue renferme
toutes les qualités médicinales de la drogue, et se compose
de deux parties, une abondante, consistant en un liquide
visqueux qui renferme toute la saveur piquante de la
substance à un haut degré, et l'autre, en moindre quantité,
qui est constituée par une résine solide privée de piquant
et d'odeur. La partie à saveur piquante est soluble dans la
benzine, mais ne peut être enlevée des rhizomes par ce
dissolvant. E. G.
Commerce et usages du gingembre ; parM. Simmokds(I).
— En Angleterre, le gingembre entre en grande quantité
dans la préparation de boissons populaires, et est employé
encore sous d'autres formes.
La fabrication du ginger béer et du ginger aie forme une
partie importante du commerce des eaux minérales en
Angleterre. Malgré la grande quantité de bières de gin»
gembre fermentées et chargées de gaz consommées dans
le pays, un stock considérable est expédié dans des bou-
teilles en verre, principalement à Belfast, à destination des
États-Unis. Environ 16.000 caisses sont exportées annuel-
lement, car les boissons de gingembre sont à la mode dans
toutes les classes de la société en Amérique.
Dans les deux années 1888 et 1889, l'importation eu
Amérique s'est élevée, d'après les rapports officiels (l'impôt
est de 20 p. 100], à:
(1) American Journal of Pharmacy, novembre 1891.
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~ 192 —
1888 1889
Douz»" (le bout"". Douz»" de boul"«
Ginger aie et bcer 231.721 261.828
Cordial au gingembre.
Gingembre confit. Valeur,
(L'impôt est de35p. 100)
Gingembre cru
(Libre d'impôt).
» 262
360.000 fr. 67.000 fr.
1.737.123 kiL 1.408.130 kil.
epuis quelques années, des fabriques de ginger béer
e ginger aie se sont établies aux États-Unis, principa-
ent à New- York et à New-Orléans, qui ont exporté
née dernière 3.512 douzaines de quarts, sans compter
onsommation locale.
e nombre des usages du gingembre est très grand, sans
ipter son emploi comme épice ou comme préparation
iicinale ; par exemple, il y a le ginger ade, le ginger
.le ginger béer, le ginger brandy, le ginger bread
n d'épice), le ginger Champagne, le cordial au gin-
ibre, l'essence de gingembre, les pastilles de gingembre
e vin de gingembre. Il y a aussi Tarbre au ginger
i (le Doum) qui, bien que ne produisant pas Tépice,
te un fruit dont le péricarpe brun et farineux a à la fois
aveur et la couleur du ginger bread, d'où Tun de ses
as populaires.
ur le continent, le gingembre est moins employé et
^ns apprécié qu'en Angleterre. Le bon gingembre doit
j frais, pas humide, lourd, non cassant, d'une couleur
je, rougeâtre à l'extérieur ; quand on le casse, Tinté-
ir doit avoir un aspect résineux et une saveur piquante,
meilleur gingembre, qui est toujours cher, est le gin-
ibre de la Jamaïque, blanchi à l'air. Les essences solu-
5 de gingembre sont recherchées pour la fabrication
bonne bière et pour la fabrication des ginger aies de
fast et d'Amérique. Le gingembre est aussi employé
ir faire une espèce de cordial et de Champagne. En
lecine, on l'administre, comme antispasmodique et
minatif, sous formes de poudre, de teinture et de sirop.
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— 193 —
Son odeur est due à une huile essentielle et sa saveur
chaude à une résine particulière. Le gingembre entre
aussi dans un grand nombre d'épices composées.
On cultive le gingembre dans un grand nombre de pays
pour les usages locaux, mais dans peu de localités pour
les besoins du commerce et de l'exportation. On trouve
dans le commerce plusieurs variétés de gingembre, celles
qui sont recouvertes de Técorce ridée et celles où celle-ci
a été enlevée par grattage ; le gingembre est quelquefois
blanchi par le chlorure de chaux ou par la chaux et Teau.
Les rhizomes desséchés sont désignés par les marchands
sous le nom de racines. Les parties les plus jeunes sont
amylacées et les plus âgées dures et résineuses. Le gin-
gembre qui arrive en Angleterre vient des Indes orien-
tales et occidentales, ainsi que d'Afrique ; le total des
importations est environ de 3.5U0.000*« par an, dont
2.000.000 sont consommés en Grande-Bretagne. Le gin-
gembre pâle et décortiqué, de la Jamaïque, est le plus
estimé. Le total des importations dans le Royaume-Uni a
augmenté de 22.300»^k en 1831 à 3.225.000»'» en 1889.
Le gingembre est très répandu dans les îles de l'archipel
indien, où il est d'un emploi général parmi les indigènes.
Il y est d'une qualité inférieure à celui du Malabar ou du
Bengale. Il croit aussi en Chine, où on l'emploie à l'état
frais soit comme condiment, soit comme médicament;
une petite quantité est exportée à l'état sec, mais il est
noir et dur et peu apprécié ; à l'état jeune, les rhizomes
sont charnus et aromatiques et servent à préparer des
conserves ou un sirop. Les gingembres de l'Inde et de
l'Afrique sont recouverts de leur écorce et blanchis à la
chaux. Celui des Indes occidentales est d'une qualité
supérieure parce qu'on dépense beaucoup de soins à sa
culture et à sa dessiccation, mais la production en est
beaucoup plus petite. Il est importé en sacs ou en barri-
ques de 50*«.
Le gingembre est cultivé dans l'Inde anglaise depuis
l'Himalaya jusqu'au cap Comorin. Dans l'Himalaya, la
culture peut encore se faire à 4 ou 5.000 pieds de hauteur,
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— 194 —
pourvu que le sol soit humide. Le gingembre du Malabar,
exporté de Oalicut, est le produit du district de Shernaad,
situé au sud de Oalicut. Pour le dessécher, dans Tlnde,
on place les racines fraîches dans un baquet suspendu par
une corde, et deux hommes, placés Tun d'un côté Tautre
de l'autre côté, agitent ce baquet pour lui donner un mou-
vement de va-et-vient et remuent les racines qu'il contient ;
on procède à cette opération pendant trois jours, deux
heures chaque jour. On se propose ainsi d'enlever les parties
écailleuses qui recouvrent les écorces. Celles-ci sont en-
suite séchées au soleil pendant huit jours, puis de nouveau
secouées dans le baquet, et enfin remises à sécher pendant
deux jours. Le gingembre se vend alors 1 roupie ou 2',25
les 3 ou 4^«. La valeur du gingembre exporté de l'Inde
orientale a été en augmentant de 1.587.600 francs
(2.258.500''K) en 1881, à 5.014.800 francs (6.770.900^») en
1887, mais a diminué à 1.774.030 francs (3.138.250^^) pen-
dant Tannée commerciale finissant en mars 1890.
Le troisième centre de production se trouve sur la côte
occidentale d'Afrique, principalement à Sierra-Leone ; la
moitié de la récolte va en Angleterre et l'autre moitié en
Amérique. La valeur de l'exportation a été de 476.708 francs
en 1868 et de 353.000 francs en 1869.
Le gingembre jeune est confit et transformé en con-
serves ; on le trouve dans le commerce de la confiserie.
La quantité importée en Angleterre de l'Inde et de la
Ohine varie de 150.000 à 300.000^«.
Le procédé de préparation consiste à placer les rhizomes
dans des vases remplis d'eau pendant plusieurs jours, en
changeant l'eau une seule fois ; on les retire et les étale
sur une table, où on les perce avec des poinçons ; on les
fait ensuite bouillir dans un chaudron en cuivre et on les
laisse pendant deux jours et deux nuits dans un mélange
d'eau et de fleur de riz; on les lave, après cela, avec une
solution de chaux, puis on les fait bouillir avec poids égal
de sucre, auquel on ajoute un peu de blanc d'œuf pour
clarifier.
Après une seconde ébullition, on place le gingembre
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— 195 —
dans des jarres en poterie vernissée contenant 1, 3 ou
6 livres et on le recouvre avec du sirop. Le sirop est
changé deux ou trois fois, et enfin ces jarres sont embal-
lées par six dans des caisses. La qualité appelée Mandarin
est mise en barriques.
Le sirop ne doit pas être versé chaud la première fois,
sinon le gingembre serait racorni et ridé. Dans l'Inde, les
sirops affaiblis qui sont retirés des chaudières à confire
ne servent plus une seconde fois, mais sont mis à fermenter
et fournissent une boisson agréable. E. G.
Sur les borates métalliques; par M. H. Le Chatelier (1).
— Les seuls borates dont la formule soit actuellement éta-
blie d'une façon indiscutable sont les deux hydrates de
l'acide borique BoO», HO et BoO», 3H0.
BoO*, 3M0. — Ebelmen a préparé par fusion des borates
dans lesquels l'oxygène de l'acide était à l'oxygène de la
base dans le rapport 1 : 1 et 2 : 1. Il obtint des culots par-
faitement cristallisés et semblant, à première vue, pré-
senter toutes les garanties d'homogénéité désirable. Il fut
ainsi conduit à considérer les borates de chaux et de ma-
gnésie de la première série comme des borates triba-
siques. L'auteur a vérifié l'exactitude de cette prévision
pour la magnésie en fondant un mélange BoO' + 2,5 Mg O
et séparant par l'iodure de méthylène les deux espèces de
cristaux formés.
BoO', 2M0. — Les borates de la seconde série d'Ebelmen
appartiennent à cette catégorie des borates bibasiques.
Pour établir la composition exacte de ces borates M. Le
Chatelier est parti de mélanges fondus renfermant 2,5 Mg 0
et 1 Mg O pour i Bo 0' et séparant, dans le premier cas,
par l'iodure de méthylène, le borate tribasique formé en
même temps, et dans le second cas Tacide borique par
l'eau bouillante.
BoO', 1,5M0. — L'auteur a obtenu un borate de zinc
(1) Ac, d. scy CXin, 1034, 1891.
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— 196 —
répondant à cette formule qui cristallise en très beaux
dodécaèdres rhomboïdaux. On peut Fisdler très pur parce
que, de tous les borates ou verres boraciques de ce métal,
c'est le seul qui soit inattaquable aux acides.
BoO', MO. — M. Ditte a signalé un borate de chaux
répondant à cette formule, mais les procédés indiqués
pour sa préparation ne permettent pas de l'obtenir à l'état
de pureté. Par fusion directe on peut faire varier .la pro-
portion d'acide borique de 25 p. 100 sans cesser d'avoir un
culot bien cristallisé ; par fusion avec les chlorures alca-
lins, on obtient, suivant la façon de procéder, des mé-
langes qui renferment depuis 0,5 CaO jusqu'à 3 Ca 0 pour
1 Bo 0\
M. Le Chatelier a obtenu ce sel à l'état de pureté en
plaçant, dans un mélange des chlorures alcalins et des
chlorures de calcium, un gros fragment d'acide borique
fondu et chauffant en creuset ouvert pour permettre l'ac-
cès de la vapeur d'eau. Après refroidissement et dissolu-
tion, on sépare le reste du morceau d'acide borique, puis
on lave les cristaux à l'eau bouillante et à l'acide acétique
dilué. Leur analyse conduit exactement à la formule
BoOVCaO.
Il n'existe pas de borates acides renfermant plus de
1 équivalent d'acide pour 1 équivalent de base. Les borates
anhydres auxquels des formules semblables ont été attri-
buées sont des mélanges de borate magnésien bibasique
avec de l'acide borique immédiatement soluble dans l'eau,
ou des borates alcalinoterreux monobasiques avec des
verres boriques en globules parfois discernables à l'œil nu*
Sur un cyanure double de cuivre et d'ammoniaque ;
par M. E. Fleurent (1). — On prépare trois solutions dif-
férentes contenant des quantités déterminées de chlorure
cuivrique, de chlorure d'ammonium et de cyanure de po-
tassium ; on précipite la solution de cuivre par .un excès
(l) Ac. d. se, CXIil, lOiS, 1891.
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— 197 —
d'ammoniaque, puis on y ajoute la solution de chlorure
ammoniacal et enfin, en refroidissant, la solution de cya-
nure de potassium. La liqueur résultante, colorée en bleu,
est introduite dans des tubes qu'on scelle à la lampe et
qu'on chauffe ensuite à une température convenable et
pendant un temps plus ou moins long.
Ce cyanure double est stable; dissous dans Tammo-
niaque, la solution se colore en bleu à Tair ; il est inso-
luble dans Peau froide, peu soluble dans l'eau bouillante
sans altération. Au-dessus de 100* il perd de l'ammoniaque,
du cyanure d'ammonium qui se sublime et il reste du
cyanure cuivreux. Traité par l'acide nitrique ou sulfu-
rique étendu il donne du cyanure cuivreux et dégage de
l'acide cyanhydrique.
En faisant varier les quantités de cuivre, de sel ammo-
niac et de cyanure de potassium en même temps que la
température et le temps de chauffage, on obtient des com-
posés diversement colorés. L'auteur s'est assuré que si
l'on remplace le cyanure de potassium par Tiodure ou le
bromure on obtient des iodures et des bromures doubles
de cuivre ou d'ammoniaque.
sûr la vitesse de rinversion du sucre en présence des
acides lactique et acétique; par M. Speransky (1). —
L'auteur étudie la vitesse de l'inversion du sucre en pré-
sence des acides lactique et acétique additionnés de Na Cl
ou d'autres sels.
Les expériences ont été faites dans les conditions sui-
vantes: on mélangeait des volumes égaux d'acide et de
solution à 20 p. 100 de sucre ; la quantité du sucre inter-
verti a été évaluée au moyen de l'appareil Laurent. La
température était égale à 50". Le calcul se faisait d'après
A'
la formule log jrzTZ = ^^•
(1) Joum. Chim, Phys, russe, t. XXUI, p. 147, d'après Bull, Soc. chim,,
SO novembre 1891, p. 718.
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— 198 —
A û«^t l'angle de rotation, indiquant la quantité prélimi-
e de sucre ; x Tangle de rotation qui indique la quan-
ie sucre interverti dans le nombre d de minutes. C*est
>nstante cherchée.
auteur a effectué huit expériences dont il donne les
Itats et qui Tout conduit aux conclusions suivantes :
L'addition de NaCl et des acides faibles accélère la
sse de la réaction ;
Cette accélération est si considérable qu'il est indiffé-
. qu'on prenne un mélange d'acide avec la quantité
Lvalente de Na Cl ou un acide deux fois plus concentré:
L'action du chlorure de baryum Ba Cl* est approxi-
ivement la même que celle du Na Cl ;
Na* 80* retarde la réaction,
eci permet de supposer que Na Cl joue dans la diges-
. le rôle d'agent qui active et augmente l'action sur
ide lactique.
ction de quelques sels inorganiques sur le pouvoir
itoire du saccharose; par M. Farsteiner (1). — 1^ Le
re et Teau restant constants en poids, on ajoute des
ntités croissantes de chlorures de Mg, Ba, Sr et Ca.
ir les trois premiers, il y a abaissement croissant du
voii' rotatoire ; pour le CaCl*, il y a un minimum, puis
louvoir rotatoire augmente avec le poids de CaCl*;
» Les quantités de sucre et de sel restant constantes, la
ition amène une élévation du pouvoir rotatoire, c'est-
ire que l'action dépressive du sel est diminuée ; elle
ient sensiblement nulle dans les solutions très éten-
is;
* Les poids de sel et d'eau restent les mêmes, la dose
sucre a peu d'influence sur le pouvoir rotatoire molé-
aire; les chlorures alcalins se comportent à ce point de
\ comme les alcalino-terreux.
^our étudier l'action propre des divers sels, on a fait sur
I tieue ZçUsch, fur Rub, Zuck, ind., 1S90, 67, d'après Monit, scientif,,
1891.
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— 199 —
chacun d'eux 4 séries d'expérience avec 1, 2, 3, 4 parties
de sel; on a mesuré chaque fois les dépressions correspon-
dantes. A quantités de sel égales, la dépression est d'au-
tant plus forte que le poids moléculaire est plus petit ; en
d'autres termes, le produit de la dépression moléculaire
par le poids moléculaire du sel est sensiblement constant,
et cette relation est à peu près conservée quand la concen-
tration de la solution sucrée varie; le BaCl* fait exception
à cette constance.
Nouveau réactif de racétone; par M. Schwicker (1). —
Un mélange d'acétone et d'ammoniaque dissout lïode
pulvérisé avec dégagement de chaleur. Le liquide se
trouble ensuite et, au bout de quelque temps, il se sépare
de l'iodoforme.
On peut utiliser cette réaction pour rechercher l'acé-
tone, non seulement dans Teau pure, mais encore dans de
l'eau renfermant de l'alcool; l'alcool et l'ammoniaque ne
réagissant pas sur l'iode, et ne donnant pas lieu, par con-
séquent, à la production d'iodoforme. La réaction peut
également servir à rechercher l'acétone dans l'urine.
On ajoute au liquide renfermant de l'acétone quelques
gouttes d'ammoniaque concentrée, puis une ou deux
gouttes d'une solution d'iode au dixième. Il se forme
d'abord des flocons noirâtres d'iodure d'azote; mais ces
flocons disparaissent dès qu'on agite le liquide et font
place à un trouble jaunâtre d'iodoforme. On augmente la
quantité d'iodoforme en recommençant l'opération.
L'aldéhyde éthylique donne également cette réaction, et
l'auteur pense que tous les acétones, qui renferment le
groupe mélhyle lié directement au groupe carbonyle, se con-
duisent de même. Em. B.
Dosage du sucre intenrerti par la liqueur de Soldaini ;
(1) Neues Reagens auf Aceton, Chfim, Zig,, p. 914, 1891 ; d'après Apol»
Zeitung {Reperlorium), p. 107, 1891.
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— 200 —
' M. E. Preuts (1). — Le réactif de Soldaini se prépare
introduisant 15«%9 sulfate de cuivre dans une solution
lude de 594«' bicarbonate de potasse, et complétant à
itres après dissolution du précipité et refroidissement
liquide. La liqueur a une densité 1,1789 et se conserve
în. On chauffe 150** à feu nu, on introduit le sucre inter-
•ti et on fait bouillir 10 minutes. Pour un taux de sucre
5 à 80"*«% on obtient les quantités suivantes de cuivre :
re interverti. 5 10 15 20 25 30 35 40
vre 18,8 34,9 50,9 66,6 82,2 97,6 11,7 12,78
re 45 50 55 60 65 70 75 80
vre 142,4 -157 171,3 185,5 200,4 213,1 226,6 240,6
Sur un nouveau procédé de dosage de Tazote nitrique
de Tazote total; par M. E. Boyer (2). — Ce procédé est
idé sur la réduction de Tazote nitrique en ammoniaque,
: lesoxalates et le soufre, en présence de la chaux sodée.
[1 est déduit des deux expériences suivantes :
> Si Ton chauffe au rouge, dans un tube à combustion, un mélange, K pro-
lions déterminées, d'oxalate neutre de chaux, de nitrate do soude et de
ax sodée (0"',5 de nitrate de soude, 5*'' d'oxalate de chaux, 15'' de chaux
^e), les deux tiers environ de Vazote nitrique sont réduits à l'état
mmoniaque.
e nombre est un maximum ; il n^a pas varié sensiblement quand on a
monté les quantités de chaux sodée et d'oxalate de chaux pour un poids
de nitrate.
" Mais, si Ton fait agir simultanément, sur le nitrate de soude, Toxalate
chaux et le soufre, en présence de la chaux sodée (0"',5 de nitrate de
le, 5«'" d*oxalate neutre de chaux, 15»' de chaux sodée, 2"'" de soufre) la
iction do Tazote nitrique en ammoniaque est complète.
Li'auteur a appliqué cette seconde réaction au dosage de
sote nitrique dans les nitrates de soude et de potasse,
Ls au dosage total de Tazote sous ses trois états (orga-
[) Dingl. polyt, 134, J., d'après Zeitsch. fur Rubenzuckerind, 1890,
d'après Monit, scientif., août 1891.
l) Ac. d. se, CXni, 503, 1891.
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— 201 —
nique, ammoniacal et nitrique), en opérant comme je vais
le décrire :
On prépare d'abord un mélange palvérisé, composé de : 1 partie de soufre ;
2 parties d'oxalate de chaux ; 6 parties de chaux sodée. Il n'y a pas d'autres
précautions à prendre, pour la conservation de ce mélange, que celles qui
sont usitées pour la chaux sodée.
Pour l'analyse, on pèse O^'^S de nitrate de soude ou de potasse, séché et
pulvérisé, que l'on incorpore intimement à 50^ du mélange réducteur. Puis,
dans un tube à combustion, d'une longueur de 0"*, 55 et 0™, 017 de diamètre,
on introduit successivement, en commençant par l'extrémité fermée : 2k' d'oxa-
late de chaux, pour la production du gaz inerte destiné à balayer l'appareil à
la fin de l'opération ; lO"' de chaux sodée pulvérisée ; lOs' du mélange réduc-
teur: le nitrate à analyser, mélangé comme nous l'avons dit; lO"' du mélange
réducteur; IOk' de chaux sodée pulvérisée; et l'on termine par un tampon
d'amiante.
La marche à suivre, pour la conduite de l'analyse, est identique à celle
qu'on suit pour le dosage de l'azote par la chaux sodée.
La combustion est achevée en quarante minutes. Le gaz ammoniac est
recueilli dans un tube de Will et Warrentrap, contenant un excès d'acide
sulfurique titré, et la détermination de l'acide neutralisé se fait, comme d'ordi-
naire, après avoir eu soin, toutefois, de chasser, à l'ébullition, les acides
sulfhydrique et carbonique dégagés durant la combustion.
Les résultats obtenus avec les nitrates de soude et de
potasse purs sont concordants. La moyenne des essais a
donné : Retrouvé.
I^itrate de soude pur: azote, 16,47 16,45
Nitrate de potasse pur: azote, 13,86 13,85
Pour doser, par ce procédé, Tazote sous ses trois formes
(organique, ammoniacal et nitrique), Fauteur a employé :
1<* Un mélange (Tazote organique et ammoniacal.
On a pesé : Az
0^,5 de cuir torréfié (à 4,47 d'azote pour 100), soit 0,02235
OB', 5 de sulfate d'ammoniaque (à 21,21 d'azote pour 100), soit . . 0,10605
Donc i^ renfermait 0,12840
On a retrouvé 0,1281
2^ Un mélange d* azote organique^ ammoniacal et nitrique.
On a mélangé .* Az
0^,5 de cuir torréfié (k 4,47 d'azote pour 100) 0,02235
0>',25 de sulfate d'ammoniaque (à 21,21 d'azote pour 100). . . . 0,053025^
0^,25 de nitrate de soude pur et sec (à 16,47 d'azote pour 100). 0,041175
Donc 1«' renfermait 0,116550
On a retrouvé 0,1161
/•km. de Pkêrm, et de Chim,, 5* série, t. XXV. (15 février 1892). 14
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— 202 —
Dans une autre série d'essais, il a remplacé le cuir par
le sang desséché, et il a fait l^' de mélange des corps sui-
vants :
Az
a»%5 de sang desséché (à 13,70 d'azote pour 100) 0,0685
0»',25 de sulfate d'ammoniaque (à 21,21 d'azote pour 100). . . . 0,05S025
0»',25 de nitrate de soude pur et sec (à 16,47 d*azote pour 100). 0,041175
Donc !•' contenait 0,162700
On a retrouvé 0,1624
Ces résultats démontrent que le nouveau procédé est
applicable au dosage de Tazote nitrique et de l'azote total
sous ses trois formes.
Pour conduire l'analyse, il n'y a pas d'autres pré-
cautions à observer que dans le dosage de l'azote par la
chaux sodée. On aura soin seulement de ne peser, à l'état
sec, et pour 50«' de mélange réducteur, que les quantités
suivantes des corps à analyser :
0*'y 5 dans le cas des nitrates de soude et de potasse ;
l" dans le cas où le corps soumis à l'analyse renferme l'azote sous se»
trois états, de manière à n'avoir que 0»', 5 de nitrate de soude, au plus, dans
la prise d'essai.
En observant ces précautions, ce procédé donne de bons
résultats, aussi bien pour le dosage de l'azote nitrique que
pour celui de l'azote total.
Recherches bactériologiques sur les eaux minérales
de Vichy, Saint-Torre, Hauterive et Cusset ; par MM. Th.
Roman et E. Colin [suite et fin) (i).
Après 60 heures, le nombre de colonies développées
était de :
3, 2, 1, 1. Soit au total 7 par 2^ ou 4 au maximum comme moyenne par
centimètre cube.
Mesdames. — La buvette de Mesdames est située à l'ex-
(l) Joum. de Pharm. et Ch., [5], XXIV, 15 oct., 1« nov., 1« déc. 1891,
XXV, 1« fév. 1892.
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— 203 —
trémité occidentale de la galerie des Sources. La vase
où débouche le tuyau de fonte amenant Teau de la sou;
à la forme d*un calice, sa hauteur est de 0'»,20 et son d
mètre intérieur de 0",25, ce qui lui donne une capac
de 9"»,80.
Cette vasque est placée à 1™ au-dessus du sol de la ga
rie, au centre d'un trop-plein circulaire en étain de 1",
de diamètre duquel Teau s'écoule par siphonnement.
Le 5 août 1891, à il heures du matin, la température
l'eau, à la vasque, était exactement de 22**, i, la tempéi
ture de Tair étant de 19^,1 et la hauteur barométriq
réduite à 0*, de 737,3.
Essai bactériologique de Veau à la vasque, — Prélèvemc
fait le 5 août 1891, à 11 h. 15 du matin, au centre de
vasque, à l'aide d'une pipette stérilisée de 100'^'= de capac
munie à son extrémité d'une poire en caoutchouc. L'ens
mencement a été fait moins de 10 minutes après.
Trois boites ont reçu chacune l''' d'eau et 15*^* de gél
tine peptonisée.
Après 50 heures, le nombre de colonies développé
était de :
16, 15, 12. Soit au total 43 ou en moyenne 15 au maximum par cei
mètre cube.
2^ Au verre, — Prélèvement fait le même jour, à
même heure, dans les mêmes conditions, au centre <
verre banal, tel qu'il est présenté au buveur.
Trois godets ont reçu : le premier, 4 gouttes d'eau et
de gélatine peptonisée ; le second, 6 gouttes; le troisièm
10 gouttes.
Après 50 heures, le nombre de colonies développé
était de :
7, 19^ 23. Soit au total 49 par centimètre cube.
4^ Au trop-plein, — Prélèvement fait le même jour, à
même heure, dans les mêmes conditions que les préc
dents.
Trois godets ont reçu chacun 1 goutte d'eau et 8*^*
g^élatine peptonisée.
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— 204 —
îs 50 heures, le nombre de colonies développées
a •
f 58. Soit au total 192 ou on moyenne 64 par goutte, c*est-à-dire
r centimètre cube.
ouleillage. — L'atelier d'embouteillage de Mes-
se trouve dans la halle d'expédition de la Compa-
aise en bouteilles se fait, en contre-bas du sol des
Ins, à un seul robinet où aboutit le branchement
ï sur la conduite de Mesdames,
istance de la source au lieu d'embouteillage est de
environ.
août 1891, à 10 h. tO du matin, la température de
rise au robinet de remplissage était exactement de
la température de l'air étant 19*, 5 et la hauteur
étriqué réduite à 0^ de 737,3.
i bactériologique de leau : 1** Aw robinet d'embouteiU
- Prélèvement fait le 5 août, à 10 h. 20 du matin,
lencement fait moins de 15 minutes après.
s boîtes ont reçu chacune 1*^^ d'eau et 15^^ de gélatine
isée.
3S 70 heures, le nombre de colonies développées
5 :
8. Soit au total 27 ou 9 en moyenne par centimètre cube.
^ans les bouteilles, — Après 24 heures de remplissage,
ement fait dans la bouteille à l'aide d'une pipette
îée de 100" de capacité. L'ensemencement a eu lieu
de 15 minutes après.
s godets ont reçu chacun 1 goutte d'eau et 8** de
le peptonisée.
as de 50 heures après, le chiflFre moyen de colonies
utte s'élevait à 824, soit 16.480 par centimètre cube.
idérations sur leau de Mesdames. — L'examen bacté-
que de l'eau de Mesdames présentait le plus grand
; des numérations faites aux divers points de sa
nation étaient indispensables pour déterminer avec
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— 205 —
précision les causes d'ensemencement de Feau dans les
tuyaux de conduite.
En traitant cette question pour la Grande-Grille et l'Hô-
pital nous avions émis Thypothèse que la supériorité
numérique des germes trouvés au robinet d'embouteillage
de ces deux sources était due à la longueur des tuyaux
qu'elle parcourait pour venir du griffon aux bâtiments
d'exploitation de la Compagnie et que l'introduction des
germes dans les tuyaux devait avoir la vasque pour ori-
gine.
Nos expériences sur Mesdames nous donnent pleine-
ment raison.
Malgré la longueur relativement considérable de la con-
duite qui l'amène à l'atelier de remplissage et à la vasque,
l'eau conserve toute sa pureté. Cela tient évidemment à ce
fait qu'à son point d'émergence il n'y a point de vasque,
c'est-à-dire pas de réceptacle propre à recueillir les germes
de l'air qui, une fois mouillés, tombent au fond de la
vasque et cheminent de là vers les tuyaux d'adduction
greffés en haut du tube ascensionnel.
A Mesdames, aucune communication, sauf l'extrémité
ouverte du tube ascensionnel, n'existe avec l'air, et l'en-
semencement, en admettant qu'il puisse avoir lieu par ce
point, doit se borner à bien peu de chose, car cette eau est
la plus pure de celles que nous ayons examinées à Vichy.
Il est regrettable que son débit à la vasque soit si peu
considérable, car il nous aurait permis de vérifier aussi
nos hypothèses sur le diamètre des vasques.
Mais, étant donné sa faible capacité (10"' au maximum),
la vasque à laquelle se pressent de nombreux buveurs est
souvent vide et, par suite, offre plus de surface aux
germes de l'air. Malgré ces conditions défavorables pour
un examen bactériologique, l'eau de la vasque est encore
très pure. Il est vrai d'ajouter que la donneuse d'eau ne
plonge pas le verre dans la vasque pour le remplir comme
cela se pratique aux autres sources de l'État.
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— 206 —
Nouvelles plantes utiles (i). — Californie. — Mus
ovata, Watson. — Les petites baies rouges foncées four-
nissent une boisson agréable semblable à la limonade. —
Les Indiens retirent du sucre de cet arbrisseau.
Ilkus integrifolia, Nutt. — Les grosses baies rouges
claires sont enduites d'une substance cireuse et servent
également à préparer une boisson raffraîchissante. Pour
cela les baies sont récoltées et desséchées.
Salvia Cotumbarix, Bth. — Les semences mises dans
l'eau fournissent une boisson mucilagineuse agréable. —
Employées comme remède par les indigènes.
Sambucus glauca, Nutt. — On mange les baies qui sont
^employées aussi pour faire des sauces.
Simmandsia california, Nutt. — Cet arbuste fournit une
noix de saveur agréable ressemblant à un gland.
Zizyphus Pan*yi\ Torr. — Fournit des fruits comestibles
de couleur jaune.
Prunus ilîcifolta, Walp. — Les fruits rouges carmin sont
comestibles. Em. B.
SOCIETE DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 3 février 1892.
Présidence de M. Portes, président.
La séance est ouverte à deux heures.
Le procès-verbal de la dernière séance est mis aux voix
-et adopté.
La correspondance imprimée comprend les derniers
numéros parus des publications suivantes :
Journal de Pharmacie et de Chimie; — h^ Union pharma-
ceutique; — Le Bulletin de la Société de pharmacie de Lyon;
— Le Bulletin de la Société de pharmacie de Bordeaux; —
L'Art dentaire; — La Médecine thermale ; — La Bévue médico-
(1) Apoteker-Zeitunçy w" 93, 1891.
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— 207 —
pharmaceutique de Constantinople; — The Pharmaceutical
Journal; — The American Journal of Pharmacy; — Year^
Book of Pharmacy and Transactions of the British Pharma-
ceutical Conférence,
M. Moissan propose de nommer membres associés de
la Société de pharmacie : MM. Milne-Edwards, Schûtzen-
berger, Gautier et Bornet, membres de l'Institut. Ces no-
minations sont votées par acclamation à l'unanimité.
M. Chastaing, rapporteur de la commission chargée
d'examiner les titres de MM. Oorjescu, de Bucharest;
Fragner, de Pragues; Ferreira da Silva, de Porto, conclut
à leur admission. La Société les nomme membres corres-
pondants étrangers.
M. Planchon développe une étude sur Torigine et la
détermination d'un certain nombre à' Astragales et de leurs
produits ; cette étude paraît actuellement in extenso dans le
Journal de Pharmacie et de Chimie,
M. Bûrker présente deux notes : la première, due à
M. Dommergue, traite de la composition des extraits con-
centrés de café; ces extraits sont loin de valoir le café
préparé extemporanément, probablement à cause de Fins-
tabilité des produits aromatiques dont l'ensemble a été
compris sous le nom de caféone. Le dosage de la caféine
semblerait devoir être un indice de leur qualité, mais ils
ne renferment environ que fô ^^ ^^ quantité que contient
la graine torréfiée elle-même.
La deuxième note, de MM. Dommergue et Nicolas, est
relative à l'analyse des thés noirs, et aux conditions mar-
chandes d'acceptation des divers échantillons : leur valeur
commerciale est en rapport avec leur teneur en théine,
sans toutefois leur être rigoureusement proporportion-
nelle : le minimum d'acceptation serait 2 p. 100 de théine.
Ces conditions ne s'appliquent pas aux thés verts, qui
doivent satisfaire à d'autres exigences.
M. Grimbert a recherché la cause de certaines réduc-
tions anormales de la liqueur de Fehling, par l'urine addi-
tionnée de quantités croissantes de glucose, réductions
caractérisées par des précipités variant du bleu verdâtre
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— 208 —
(0,50 de glucose par litre) au vert olive (2«' p. 1000) en
passant par le vert pomme (1 p. 1000) ; ces précipités ont
été obtenus en employant des quantités toujours égales de
liqueur de Fehling, que l'on ait ou non déféqué Turine
par Tacétate de plomb. L'examen polarimétrique des
mêmes urines ne pourrait donner de renseignements cer-
tains qu'à partir de 2«' par litre. En conséquence, on devra
toujours soupçonner la présence de faibles quantités de
glucose dans une urine qui ne donnerait qu'une réduction
verdâtre et lente à se produire, alors même que le polari-
mètre serait insuffisant à la signaler-
M. Barillé présente, au nom de M. Mauget, deux fioles
à jet dites hygiéniques; les deux instruments très ingénieux,
et d'un fonctionnement très simple, sont susceptibles d'être
chauffés et permettent d'obtenir, sans le secours de la
bouche, des jets de grosseurs diff'érentes avec de l'eau
froide ou bouillante.
M. Viron a étudié les Matières colorantes naturelles et
artificielles des éponges. — - Chez un grand nombre d'ani-
maux invertébrés, on rencontre un pigment rouge écar-
late désigné par Krukenberg, sous le nom de zoonéry-
thrine. M. Viron, en étudiant les transformations de la-
zoonérythrine dans les éponges, a pu isoler une ma-
tière colorante ayant des propriétés si différentes du pig-
ment signalé par Krukenberg qu'il a dû en faire une
étude attentive. Ses recherches lui ont démontré que cette
matière colorante n'était pas un pigment naturel, mais un
colorant ajouté frauduleusement dans le but de cacher
quelques défectuosités ou de donner l'aspect d'épongés de
bonne qualité à des éponges qui ont déjà servi ou qui ont
été altérées par l'action des réactifs.
Pour reconnaître cette fraude qui tend à se généraliser»
il sufiit de traiter les éponges par une solution des acides
. suivants : acide chlorhydrique, sulfurique, azotique, qui
communiquent à l'éponge colorée artificiellement une
teinte rose plus ou moins intense. Les acides borique;
sulfhydrique, sulfureux et la plupart des acides organi-
ques n'ont pas d'action ; les alcalis ramènent au jaune
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— 209 —
la coloration rouge déterminée par les premiers acides.
La matière colorante est enlevée par les solutions alca-
lines faibles, elle est insoluble dans Téther, le sulfure de
carbone, le chloroforme, etc., elle se dissout en petite
proportion dans Félher acétique etralcool méthylique, etc.
En poursuivant ses recherches, M. Viron a été amené à
reconnaître que cette matière colorante était produite par
des dérivés azoïques. L'ensemble des réactions observées
rapproche ce colorant des matières vendues dans le com-
merce sous les noms d'hélianthine, de méthylorange, de
diméthylaniline , de tropéoline 00, ou d'orangé 3 de
Poirrier.
M. Tiron continue ses recherches sur un pigment rouge
retiré d'une eau de fleur dorange, — M. Viron a déjà entre-
tenu la Société de ses recherches sur les colorations qui
apparaissent quelquefois dans les eaux distillées. Il a ob-
servé que ces colorations étaient dues soit à des microor-
ganismes tenus en suspension dans le liquide comme
l'avait indiqué antérieurement M. Barnouvin, soit à des
pigments sécrétés par ces microorganismes eux-mêmes,
lesquels pigments étaient réellement solubles, puisque le
liquide traversait le filtre Chamberland sans modification
de teinte. M. Viron a étudié une eau distillée de fleur
d'orange possédant une belle coloration rouge ; cette eau
traversait le filtre Chamberland en perdant sa teinte. La
matière colorante était due à des microorganismes chro-
mogènes en suspension dans le liquide. Il a réussi à isoler
la matière colorante qu'il désigne sous le nom d'Aurantio-
purpurine et qui présente les réactions suivantes : elle est
insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther, le chlo-
roforme, le sulfure de carbone, et elle communique à ce
dernier liquide une coloration rouge groseille. Ce pigment
bleuit par l'acide sulfurique et perd rapidement sa colo-
ration sous l'action combinée de l'air et de la lumière.
M. Viron fait ressortir l'analogie très grande qui existe
entre ce pigment et la zoonéry thrine de Krukenberg.
M. Léger présente une note de M. Jardin, interne en
pharmacie, sur l'analyse d'un liquide extrait d'un kyste de
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— 210 —
e chyleuse. Le liquide blanc et opaque, ayant Tap-
ce du lait, est caractérisé par la grande quantité de
re grasse qu'il renferme : 139«^80 par kilo.
Schmidt expose la gestion financière de la Société
l'année qui vient de s'écouler, les comptes du tréso-
ont approuvés à l'unanimité.
Bûrker présente M. Dommergue au titre de membre
spondant. Les cadres étant complets, M. Dommergue
, attendre une vacance pour poser à nouveau sa can-
ire.
séance est levée à 4 heures.
Le Secrétaire annuel^
Leidié.
;ONSEIL D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET DE SALUBRITÉ
DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE
mce du 8 janvier 1892. — Une partie de la séance est
icrée à la discussion du rapport présenté par M. Michel
sur les ateliers de redistillation et de rectification
iuiles essentielles employées en parfumerie,
la demande du comité consultatif des arts et manu-
res, le conseil d'hygiène a été prié d'examiner dans
e classe il conviendrait de placer ces établissements.
Michel Lévy, chargé du rapport, conclut ainsi :
)ans l'état actuel de la législation, il y a lieu de con-
5r les huiles essentielles comme rentrant dans les
lits visés par l'article 1'" du décret du 19 mai 1873. »
le Rapporteur base cette opinion sur les considé-
is suivantes :
jC décret du 19 mai 1873 est applicable (art. !•') au
le et à ses dérivés, aux huiles de schiste et de goudron,
ssences et autres hydrocarbures liquides pour l'éclai-
et le chauffage, la fabrication des couleurs et vernis,
;:raissage des étoffes ou tout autre emploi.
)ans le tableau annexé au décret du 3 mai 1886, au
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— 211 —
paragraphe « huiles essentielles ou essences de térében-
thine, d'aspic et autres », on trouve le renvoi suivant:
ic Voir huiles de pétrole, de schistes, etc. », et cet autre
paragraphe vise le régime spécial réglementé par les
décrets des 19 mai 1873, 12 juillet 1884 et 20 mars 1885. »
Or, ainsi que le fait remarquer M. le Rapporteur, ces
dispositions entraînent Tattrihution à la 1^*' classe de toutes
les usines en question.
M. Riche croit qu'assimiler les huiles essentielles au
pétrole et à Tessence minérale, c'est pousser bien loin
Tesprit de réglementation.
Le pétrole et l'essence sont distillés à feu nu, opération
qui présente de grands dangers : au contraire, les huiles
essentielles sont obtenues par la distillation en présence
de Veau ou de la vapeur d'eau, ce qui rend le travail
bien moins dangereux. En outre, les ateliers où s'effectue
cette dernière distillation sont tous de petites dimensions
et situés pour la plupart dans l'intérieur de grandes usines
qui, elles-mêmes, sont déjà classées. Enfin, le décret de
1 873 dit : « les essences et autres hydrocarbures » ; or, les
huiles essentielles dont il est question renferment bien
plus de produits oxygénés que de carbures d'hydrogène.
M. Riche croit qu'il y a lieu d'user de quelques tempéra-
ments, et ce dans l'intérêt même de l'industrie.
M. Bourgoin qui, après la première lecture du rapport,
avait demandé des adoucissements à la réglementation
proposée, déclare qu'il se range à l'avis exprimé par
M. Riche: les dangers d'incendie résultant de la distil-
lation des huiles essentielles sont fort minimes et il serait
porté à conclure au non-classement de ces ateliers.
M. Michel Lévy, rapporteur, ne suppose pas que
MM. Riche et Bourgoin demandent que les usines qui
renferment plusieurs milliers de litres de ces huiles essen-
tielles ne soient pas classées. A son avis, le décret de 1873
est formel : si l'on ne peut donner une autre dénomination
à ces produits que celle d'essences, huiles essentielles, on
ne peut que conclure au classement des établissements
qui les fabriquent. Bien entendu, il serait excessif de
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— 212 —
r dans la l""* classe toutes les usines en question:
M. le Rapporteur estime-t-il qu'il conviendrait de
îr le classement des moins importantes d'entre elles,
jt pour ce motif qu'il a cru devoir terminer son rap-
n proposant au conseil d'émettre le vœu suivant :
4orsque la redistillation s'opère de façon à amener la
nsation d'un mélange d'essence et d'eau en excès,
eu dans des alambics chauffés à la vapeur, loin de
3yer et de toute lumière à feu nu, l'usine sera ramenée
lasse que comporte son dépôt d'essence. »
le Rapporteur ajoute enfin qu'il y a d'autant plus
ité à classer même les petits établissements que,
un travail fourni par M. le docteur Miquel, ins-
ir des établissements classés (travail annexé au
rt), un établissement de très minime importance est
lé comme « répandant à une grande distance une
' qui incommode le voisinage ». Dans de pareilles
es, toutefois, le rangement dans la troisième classe
t suiQsant.
Riban trouve que la proposition de M. le Rapporteur
iutant mieux justifiée que les ateliers dans lesquels
aploie les vernis sont classés.
Arm. Gautier demande à l'administration si c'est à
ite d'accident que la question en discussion a été
au conseil : dans ce cas, il est de l'avis de M. le Rap-
Lir. Sinon il s'associerait aux objections présentées
[. Riche.
le Président, au nom de l'administration, répond
cun accident ne s'est produit.
Michel Lévy, rapporteur, fait remarquer que la
Ion se résume en ceci : étant donné le texte de la
nentation actuellement en vigueur, les huiles essen-
j sont-elles régies par le décret du 19 mai 1873? Il
resse d'ajouter que la plupart des ateliers dont il
ne pourront être que rangés dans la 3® classe ; seuls,
3S grands établissements rentreront dans la première,
le Président met aux voix la conclusion du rapport
Michel Lévy, ci-dessus rappelée.
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— 213 —
Cette conclusion est adoptée.
Le projet de vœu est ensuite voté.
M. Linder, au nom de la commision chargée d'étudier
la composition des fumées d'usines, remercie M. Paul
Brousse de sa bienveillante intervention auprès du conseil
municipal: c'est grâce à lui, en effet, que le crédit de
2.000 francs demandée la dernière séance pour poursuivre
les études a été accordé le jour même.
Le conseil s'associe aux remerciements exprimés par
M. Linder.
M. Paul Brousse répond qu'il est fort sensible à ce
témoignage de sympathie ; si la somme allouée n'était pas
suffisante, il ne doute pas que le conseil municipal veuille
bien voter un crédit supplémentaire.
M. le Chef de la 2* division rend compte des transports
de contagieux et des désinfections opérés pendant le mois
de décembre 1891 par les soins de la préfecture de police:
Transports de contagieux.
Fièvre typhoïde 30
Variole 7
Rougeole 14
Scarlatine 11
Diphtérie 45
Erysipèle 29
Divers 31
167
Les escouades spéciales ont désinfectés 52 locaux con-
taminés.
Pendant l'année 1891, 2.051 contagieux ont été trans-
portés, savoir :
Fièvre typhoïde 344
Variole 144
Rougeole 189
Scarlatine 259
Diphtérie 478
Erysipèle 379
Divers 258
2.051
Au cours de la même année, le chiffre des désinfections
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— 214 —
omicile par les soins des escouades spéciales de la pré-
ture s'est élevé à 822.
SOCIETE DE PHARMACIE DE PARIS
Séance annuelle du 15 janvier 1892 (suite) (1).
7port de la commission instituée pour décerner la médaille
d'or attribuée aux travaux de chimie ; par M. Leidié.
la commission instituée pour décerner celle des deux
iailles d'or que la Société réserve aux travaux de chimie
1 à examiner deux mémoires. Plusieurs autres thèses
iraleur, soutenues cette année devant TEcole supérieure
)harmaciede Paris, n*ontpu être soumises au jugement
[a Société pour des motifs divers, et notamment à
se de la position occupée dans l'enseignement par leurs
îurs.
es deux thèses que la commission avait mission d'exa-
ler étaient :
Celle de M. Demont, intitulée : Contribution à Vétude
ligue du chloroforme. Action des sulfures de potassium et
)dium ;
Celle de M. Poulenc, intitulée : Sur un nouveau corps
ux, le pentafluochlorure de phosphore.
Analyse de la thèse de M, Demont.
ïrsque Ton fait réagir le chloroforme sur la p:)tasse
Dlique employée en excès, les produits ultimes de la
tion poussée à son dernier terme sont : Teau, le chlo-
de potassium et Tacide formique. Si, au contraire,
le chloroforme qui est en excès, et si la réaction est
érée par un abaissement de température, Tattaque, au
loum, de Pharm. et Ch. [5], XXV, li2.
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— 215 —
lieu de fournir exclusivement du chlorure et du formiate,
n'en fournit que des traces, et la masse de chloroforme
inattaqué retient en dissolution de Toxychlorure de
carbone.
M. Demont, se basant sur les nombreuses analogies qui
existent entre les composés du soufre et ceux de Toxygène,
a clierché s'il n'existerait pas un parallélisme entre l'action
des sulfures et celle des oxydes alcalins sur le chloroforme,
et il a obtenu des termes sulfurés correspondant aux
termes oxygénés connus.
Examinons deux cas :
Premier cas. — Lorsque l'on fait arriver petit à petit du
chloroforme sur du monosulfure de potassium anhydre en
ayant soin d'employer les deux corps en quantité calculée,
il se forme, au sein du liquide refroidi, un précipité de
chlorure de potassium qui renferme tout le chlore du chlo-
roforme employé. Le liquide est d'abord additionné de
quantités croissantes d'éther, puis neutralisé par l'acide
sulfurique et l'on en sépare successivement par ces deux
traitements : l^^del'acide sulfoxanthique de Ohancel, à l'état
de sel de potassium, que l'on caractérise par une série de
doubles décompositions métalliques; 2^ un alcoolate de
bisulfure de potassium, corps cristallisé obtenu précédem •
ment par l'auteur d'une façon synthétique, qui a pour for-
mule 0*H*0' + KS* et qui, par dessiccation dans le vide
ou par la chaleur, perd de l'alcool et se transforme dans la
combinaison plus stable C*H'0' +9KS*; 3^ une matière
blanche, amorphe, qui offre la composition centésimale
d'un acide formique persulfuré O'H'8*. Il se forme, comme
produits accessoires, du mercaptan, du sulfure et du bisul-
fure d'éthyleet probablement aussi un éther sulfuré ayant
pour formule brute 0**H*'S', déjà décrit, par Gabriel et
qui semblerait correspondre au pseudo-éther triéthylfor-
mique de Kay.
Deuxième cas. — Lorsqu'on fait agir un grand excès de
chloroforme sur le sulfure de potassium, en ayant soin de
refroidir pour modérer la réaction, on n'obtient plus que
des traces d'acide formique persulfuré et d'acide sulfoxan-
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— 216 —
thique, mais on observe nettement la formation de chloro-
sulfure de carbone 0*01* S" correspondant à Toiychlorure
C* Cl' S* ; on obtient aussi des traces d'oxychlorure et d'oxy-
sulfure de carbone.
En dehors de Taction principale qui, dans ces deux cas,
donne naissance à Tacide formique persulfuré, la forma-
tion des produits secondaires s'explique facilement. En
effet, l'acide formique persulfuré a une tendance à se
décomposer en donnant du soufre qui s'unit au sulfure de
potassium pour donner le bisulfure, lequel se combine à
l'alcool. D'autre part, le chlorosulfure de carbone s'unit
au mercaptan potassé pour donner Téther éthylique de
l'acide sulfoxanthique et, par saponification, cet acide lui-
même qui s'unit à l'excès de potasse, Enfin, le chlorosul-
fure de carbone donne les produits qui résultent de son
oxydation.
Telle est l'action du monosulfure de potassium. Celle
du monosulfure de sodium lui est entièrement comparable,
seulement elle est beaucoup moins énergique que la pre-
mière : au lieu de refroidir légèrement comme dans le
premier cas pour modérer la réaction, il faut, pour la pro-
voquer, élever la température. Les produits obtenus sont
les mêmes et existent en proportions identiques.
L'action des sulfhydrates de sulfures est calquée sur
'celle des monosulfures. Mais, que ce soit le sel de potas-
sium ou celui de sodium, cette action est nulle à froid, très
faible à chaud, et donne seulement de petites quantités
des corps étudiés plus haut ; il y a, en outre, dégagement
d'hydrogène sulfuré et formation d'hyposulfite alcalin.
Une des principales difficultés de ce travail a été le
dosage du soufre. M. Demont Ta effectué par le procédé de
M. Prunier, qui consiste à calciner la matière avec du per-
manganate de potassium : le soufre se transformant ainsi
en acide sulfurique et le carbone en acide carbonique.
En résumé, M. Demont a reproduit : 1^ des composés
connus de la série xanthique, mais par une méthode dif-
férente de celle de Ohancel; 2^ des combinaisons de bisul-
fures alcalins avec l'alcool qu'il avait déjà obtenues par un
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— 217 —
procédé direct. De plus, il est le premier a avoir isolé un
corps dont la composition répond à celle d'un acide for-
mique persulfuré C"H*S*, acide dans lequel tout Foxygèue
de l'acide formique serait remplacé par du soufre : il est à
souhaiter qu'il poursuive l'étude des propriétés et de la
constitution de ce corps, dont il n'a donné que la formule
brute.
M. Demont a donc exposé dans tous ses détails l'en-
semble des phénomènes complexes qui résultent de la réac-
tion exercée, dans des circonstances diverses, par les
sulfures alcalins sur le chloroforme, et il a expliqué l'en-
chaînement des métamorphoses qui relient entre eux les
produits observés.
Analyse de la thèse de M, Poulenc.
Une série de découvertes récentes ont assigné définiti-
vement au fluor la place qu'il doit occuper en tête de la
première famille des métalloïdes. La détermination du
poids atomique, de la composition en poids et en volume
des combinaisons hydrogénées, chlorées, phosphorées,
ont servi principalement de base à la confirmation des
analogies qui n'étaient précédemment que des hypothèses.
M. Moissan avait fait remarquer la grande stabilité du
pentafluorure de phosphore, qui diffère, à ce point de vue,
notablement du composé chloré correspondant. Il avait
observé, d'autre part, que le trifluorure de phosphore se
combinait au chlore pour donner un nouveau corps ga-
zeux. L'étude de ce composé a fait l'objet de la thèse de
M. Poulenc.
M. Poulenc prépare ce gaz par l'union directe du chlore
et du trifluorure de phosphore au moyen d'un dispositif
spécial: deux volumes du premier et deux volumes du
second s'unissent, avec contraction de moitié, pour donner
deux volumes d'un gaz nouveau qui a pour formule
PFl'Ol'; c'est le pentafluochlorure de phosphore dont
voici les propriétés :
Ce gaz est incolore, d'odeur piquante, répandant des
Jjwru. de Phêrm. $t 4ê CM»., %• série, t. XXV. (15 février 1892). 1 5
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?jm^^'^
— 218 —
s blanches à l'air. Il n'attaque pas le verre quand il
;. Sa densité est égale à 5,40 (Th. = 5,46). Son point
léfaction, à la pression ordinaire, est situé à — 8«.
ileur au-dessus de 200*^, l'électricité, le décomposent
jrmation de pentafluorure et de trichlorure de phos-
L'eau, l'alcool, les solutions alcalines employées
;ès l'absorbent complètement en formant respective-
de l'acide chlorhydrique, du chlorure d'éthyle, un
re alcalin, et de l'acide fluorhydrique, du fluorure
le, un fluorure alcalin. Le sodium fondu l'absorbe
Hement. Le mercure à froid, le magnésium, l'alu-
m, le fer, le nickel, le plomb et l'étain à 180° lui en-
deux atomes de chlore : il se forme des chlorures
res et du trifluorure de phosphore,
petite quantité d'eau le décompose en acide chlo-
ique et en oxy fluorure de phosphore gazeux, lequel,
influence d'une grande quantité d'eau se décompose
aent en acide fluorhydrique et acide phosphorique.
^az ammoniac sec s'y combine à la température or-
e et donne la fluorophosphamide PFl* (AzH*)', com-
olide analogue à la chlorophosphamide PCl'(AzH')'.
semble de ces propriétés démontre que si le penta-
lorure de phosphore, au point de vue du type chi-
et de la saturation du phosphore se rapproche du
iuorure, il en diffère notablement par l'instabilité
ux atomes de chlore fixés sur le trifluorure, car le
iuorure lui-même est très stable. Son dédoublement
en chlore et trifluorure de phosphore, le rapproche
ttlachlorure de phosphore qui se dédouble, comme
iait, sous des influences peu énergiques en chlore et
>rure de phosphore.
manipulations exercées sur les gaz, préparation,
ment, analyses, exigent généralement qu'on modifie
hacun d'eux les procédés communément employés,
fflcultés sont augmentées quand il s'agit de corps
: doués d'affinités aussi énergiques que les composés
;.
^oulenc, en dehors d'un procédé pratique de prépa-
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— 219 —
ration du phosphore de cuivre destiné à l'obtention du tri-
fluorure de phosphore, a dû imaginer plusieurs disposi-
tions nouvelles d'appareils et plusieurs procédés ana-
lytiques spéciaux pour surmonter les difilcultés inhérentes
aux recherches qu'il a entreprises. Son travail, inséré aux
Comptes rendus de V Académie des Sciences^ a reçu la sanction
de la publicité scientifique, et M. Berthelot lui a ouvert
les colonnes des Annales de chimie et de physique.
En conséquence, la commission classe en première
ligne la thèse de M. Poulenc et en deuxième ligne celle de
M. Demont. Elle propose à la Société, eu égard à l'impor-
tance de ces deux travaux et à cette circonstance que, l'an-
née dernière, la médaille d'or réservée aux travaux de
chimie n'a pas été décernée, de donner cette année, et à
titre exceptionnel, une médaille d'or à chacun des con-
currents, M. Poulenc et M. Demont,
Rapport de la Commission du prix des thèses (section des
sciences naturelles) ; par M. Grignon.
Chargé, avec MM. CoUin et Viron, de l'examen d'une
partie des thèses présentées à la Société de Pharmacie
pour le concours annuel qu'elle a institué, j'ai l'honneur,
Messieurs, de soumettre à votre approbation le rapport
dont elles font l'objet.
Dans la section des sciences naturelles, le nombre des
thèses s'élève cette année à trois.
Deux sont du domaine immédiat des sciences naturelles,
puisqu'elles s'occupent essentiellement d'anatomie végé-
tale : ce sont celle de M. Peuilloux, sur les Polygalacées,
et celle de M. Perrot, sur les Lauracées.
La troisième, au contraire, traite d'un sujet éminemment
pharmaceutique ; elle a pour but l'analyse et la compa-
raison des divers codex qui ont servi de guide aux prati-
ciens depuis plus d'un siècle. C'est par l'examen de cette
thèse que nous allons commencer.
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— 220 —
M. Deschamps, qui en est Tauteur, a pris comme titre
« Etude comparative des Codex français », se proposant
ainsi de faire ressortir les modifications, le développement
successifs de ces diverses pharmacopées. Disons dès à
présent, qu'à cet égard. Fauteur a su remplir, dans un
style assez facile, mais qui prête peut-être par endroit à
la critique, la tâche qu'il s'était imposée.
Dans une introduction de quelques pages, M. Deschamps
rappelle les meilleures définitions qu'on a pu donner du
Codex ; puis il en recherche l'origine qu'il trouve dans
VAntidotaire Nicolas. Cet ouvrage de Nicolas Myrepse,
médecin grec du XIIP siècle, était en définitive une phar-
macopée assez rudimentaire, il est vrai, qu'une ordonnance
de 1383 en vigueur jusqu'en 1687, rendit par cela même
en quelque sorte ofiicielle.
Faisant ainsi l'histoire du Codex, M. Deschamps est
forcément conduit à donner un aperçu de l'histoire générale
de la pharmacie. Après en avoir suivi le développement à
travers les âges, et démontré que la science s'est peu à
peu substituée à l'empirisme, ou du moins, tend à jouer
un rôle de plus en plus prépondérant, l'auteur arrive à ce
qui constitue l'objet même de sa thèse, l'étude des Codex
qui comprend autant de chapitres, pour ainsi dirç, qu'il y
a de formulaires.
Dans cette revue critique, figurent les Codex de 1758,
1818, 1837, 1866 et 1884.
Pour chacun d'eux, M. Deschamps s'eflTorce de faire
ressortir le plan suivant lequel^il a été conçu, les divisions
que les auteurs ont cru devoir y introduire pour le rendre
plus clair, plus facile à consulter. Il signale en même
temps, avec le plus grand soin, la suppression des subs-
tances ou préparations jugées par l'usage ou le raisonne-
ment insuffisantes, inertes, inefficaces ou surannées et
l'apparition des nouveaux corps, nouvelles préparations
qui figurent dans l'édition, dont il fait l'étude. Il passe
en revue, pour chaque Codex, les préparations les plus
saillantes, celles surtout qui ont donné ou donnent encore
lieu à quelques contestations. Il indique les modifications
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— 221 —
rationnelles apportées dans la préparation des produits
chimiques et pharmaceutiques, en discute les avantages»
en fait ressortir les inconvénients, quand il y a lieu.
Il arrive ainsi à conclure que les changements successifs,
qui se sont peu à peu produits dans les divers formulaires,
résultent de l'application d'une méthode véritablement
scientifique, pour l'étude des corps et la recherche du
produit simple, synthétisant l'action des corps complexes
qui encombrent les premières éditions. De là, abandon des
préparations compliquées, dépouvues de valeur médicale,
adoption de formules générales répondant à un ordre
spécial de médicaments, choix des produits les plus simples,
les plus actifs, les mieux dosés, et enfin utilisation des
formes pharmaceutiques les plus pratiques.
Cette étude comparative, bien qu'un peu diffuse, n'est
certes pas dénuée d'intérêt. Et si l'auteur, à cause même
du sujet qu'il a choisi, ne pouvait s attendre à en dégager
des résultats nouveaux bien saillants, il ne s'ensuit pas
moins qu'il peut exprimer la prétention d'avoir participé,
dans une certaine mesure, à l'histoire générale de la
pharmacie et fait preuve d'érudition en littérature phar-
maceutique.
La thèse que M. Peuilloux présente comme une contri-
bution à l'étude anatomique des Polygalacées, nous paraît
plus spécialement consister en une étude anatomique des
racines de Polygala et de Ratanhia, entreprise surtout
au point de vue de la matière médicale.
Elle est extraite d'un travail plus complet qui a valu à
son auteur le prix Meunier, aussi se ressent-elle peut-être
des coupures inévitables qu'a dû subir le mémoire
primitif.
Elle comprend une étude botanique de la famille et une
étude anatomique, non pas des organes de végétation en
général mais plus particulièrement de ceux dont nous
venons de parler.
L'historique de la famille, sa place dans les diverses
classifications, ses affinités, ses divisions en tribus, et
les caractères botaniques sont exposés dans la première
partie de cette thèse.
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— 222 —
Laissant de côté ce travail bibliographique, nous arri-
vons à la deuxième partie qui comprend dans son premier
chapitre Tétude d'une racine de Polygalée.
M. Feuilloux examine successivement la structure pri-
maire et secondaire de cet organe et rapporte une obser-
vation assez curieuse sur une anomalie de développement
présentée par une racine de Polygala vulgaris.
Ce développement anormal résulte de ce que le cambium
qui agit ordinairement en tous ses points à la façon d'un
méristème, fournissant vers l'extérieur du liber secondaire,
vers l'intérieur du bois secondaire, n'a fonctionné de
cette manière que sur une partie de son étendue. —
M. Feuilloux dit textuellement que « sur le segment opposé
aux formations secondaires normales la coupe transversale
ne présente ni assise génératrice, ni liber, ni parenchyme
cortical.... » et que, de plus, « la bande vasculaire primaire
qui, dans la structure normale, se trouve au centre de
l'organe, est rapprochée du bord privé de formations
secondaires » .
S'il en est ainsi, cette bande vasculaire ne doit pas être
rapprochée, mais bien accolée au bord privé de formations
secondaires, ce que ne semble pas indiquer la figure qui
représente la coupe transversale. En examinant cette
figure, qui manque de netteté, la bande vasculaire primaire
paraît plutôt séparée du bord dont il est question par de»
éléments qui ont tout l'aspect de formations ligneuses
secondaires. On peut donc se demander si l'anomalie
n'est pas le résultat d'un traumatisme quelconque qui
s'est produit d'un seul côté de la racine presqu'au début
de l'apparition des formations secondaires. Pour nous,
cette observation mérite d'être contrôlée et confirmée par
de nouvelles recherches.
Voici maintenant l'explication assez ingénieuse que
donne M. Feuilloux de la structure anormale de la racine
de Polygala de Virginie. D'après lui, l'assise génératrice
ne fournirait pas de liber dans la portion de la racine
opposée à la crête. Elle produirait seulement un paren-
chyme ligneux à parois minces qui remplirait l'échancrure
apparente au premier abord dans le bois, sur. la coupe
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— 223 —
transversale. Tout au contraire, de l'autre côté, la puis-
sance génératrice de la zone cambiale vis-à-vis du liber
s'avancer comme un coin vers l'extérieur, à peu de distance
de l'épiderme, et constituer ainsi la crête.
Revenant à la matière médicale des Polygalées, l'auteur
dans son deuxième chapitre traite des falsifications du
Polygala de Virginie et donne les coupes des racines de
Gillenia trifoliata, Cypripedium parviflorum, Ruscus acu-
leatus et du faux Polygala de Belgique.
Le chapitre suivant est consacré à l'anatomie de la tige
des Polygalées. La description des coupes effectuées sur
le Polygala myrtifolia, à divers degrés de développement,
est donnée comme exemple, car elle s'applique à toutes
les Polygalées non volubiles dont la tige présente, d'une
manière à peu près constante, une structure analogue.
On ne peut reprocher à M. Feuilloux de s'être occupé de
la tige des Polygalées ; cependant, il eût peut-être mieux
fait, dans l'intérêt de l'unité du sujet, de s'en tenir à l'exa-
men de la racine, étant donné surtout que, plus loin,
dans ses recherches sur les Kramériées, il ne s'occupera
plus que de celle-ci.
En efifet, dans ses quatrième et cinquième chapitres,
M. Feuilloux entreprend l'étude comparée des racines de
ratanhia au point de vue descriptif et anatomique.
Après en avoir donné une excellente monographie, il
passe à l'examen microscopique des racines. Il décrit
avec détail les coupes de Ratanhia du Pérou, de la Nou-
velle-Grenade, du Para, du Guayaquil. Il en conclut que
ces racines, dépourvues de moelle, présentent constam-
ment des fibres libériennes dont le groupement, la dispo-
sition, le développement, variables avec les sortes, peuvent
servir à leur détermination.
Ces observations sont fort justes. Il suffit du reste de
jeter un coup d'œil sur les figures d'Otto Berg pour en
constater l'exactitude. Mais nous regrettons que M. Feuil-
loux n'ait pas signalé certains caractères plus nouveaux
tirés par exemple de la comparaison des grains d'amidon
et particulièrement de l'aspect bien spécial sous lequel
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— 224 —
présente la matière colorante dans les cellules des
tanhia.
Quoiqu'il en soit cette étude des Ratanhia constitue un
a travail, utile à consulter, surtout au point de vue
la matière médicale de cette tribu. — Il ne s'ensuit
j moins que, d'une façon générale, on peut reprocher à
te thèse de manquer d'ampleur, d'originalité et de
.boutir, par conséquent, qu'à des conclusions d'une
portance fort relative. Cependant, elle prouve chez son
;eur de réelles connaissances en anatomie végétale,
ja dernière thèse qu'il nous reste à examiner est celle
M. Perrot. C'est une contribution à l'étude histologique
; Lauracées.
Jette grande famille sur laquelle jusqu'alors aucun
vail détaillé n'avait été publié, fournit à M. Perrot les
ments d'un mémoire fort intéressant.
Passons sur l'aperçu des caractères, de la classification
j Lauracées et exposons immédiatement, sous forme de
umé, les points les plus saillants signalés par M. Perrot
is sen élude anatomique des divers organes de végéta-
n : racine, tige et feuille.
-les coupes pratiquées dans les racines de Camphora
cinalis, de Laurus nobilis, montre une similitude de
ucture assez constante. Elle est caractérisée surtout par
présence de cellules épaissies en rapport immédiat
îc l'endoderme ou séparées de lui par une ou deux ran-
^s de cellules parenchymateuses non sclériûées. Dans
organe la localisation des cellules à essence ou à muci-
e, dont nous reparlerons plus loin, est assez mal défi-
, en ce sens que ces cellules apparaissent indifférem-
nt dansl'écorce, lepéricycle, le liber suivant les espèces
diées.
j'anatomie de la tige à l'état primaire ne présente rien
normal. Mais au moment des formations secondaires,
voit certaines cellules du péricycle se sclérifier peu à
i en fournissant des paquets de fibres. M. Perrot. qui a
vi ce développement, a pu constater que, dans la suite,
te sclérose envahit les cellules parenchymateuses du
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y
— 225 —
péricycle. Celles-ci, à un moment donné, réunissent entre
eux les îlots de fibres déjà formées pour constituer dans
l'ensemble une ceinture ininterrompue de tissu épaissi.
Cet anneau scléreux, fort caractéristique, que Moeller
considérait comme issu du liber, est donc bien d'origine
péricyclique. Le fait était à prévoir. Actuellement, il est
presque permis d'afiftrmer que telle est l'origine de la plu-
part des éléments épaissis situés à la limite extrême du
liber, que les auteurs désignaient autrefois sous le nom
de fibres libériennes. Ceci soit dit sans rien enlever de
l'intérêt que présente cette remarque de M. Perrot. En
effet, ce tissu épaissi constitue un caractère de premier
ordre par la constance avec laquelle on le rencontre dans
les diverses espèces ; et ses différences d'aspect, de struc-
ture, peuvent être mises à contribution, pour en faciliter
la distinction. Ces faits découlent de l'examen des coupes
fournies par les tiges des Litsea japonica, Laurus nobilis,
Eupersea gratissima, Delphidium gracile, Cinnamomum
zeylanicum, Camphora offlcinalis, Nectandra augustifo-
lia, étudiées et décrites à ce point de vue spécial par
M. Perrot.
Ce caractère se retouve dans la feuille. Une coupe trans-
versale passant par la nervure médiane montre encore le
faisceau libéro-ligneux entouré par un anneau de fibres
péricycliques analogue à celui de la tige.
De plus, dans toutes les plantes de cette famille, on
trouve, dans les feuilles, des faisceaux plus petits, proté-
gés par deux bandes de sclérenchyme qui les relient aux
deux épidermes. Ces bandes scléreuses donnent ainsi à la
coupe un aspect bien particulier que ne modifient pas les
différences de second ordre observées dans quelques
feuilles provenant des Aydendron, Ravensara, Beilsch-
media, Litsea, Eupersea dont M. Perrot étudie et décrit
les particularités. C'est ainsi qu'il signale les formations
spéciales qu'on rencontre à la base des nervures de cer-
taines feuilles et qui ressemblent, bien qu'elles ne pos-
sèdent pas de stomates aux cryptes du Nérium Oleander.
Ces cryptes, qu'on ne saurait assimiler à des glandes, se
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— 226 —
forment dans le bourgeon par invagination de Tépiderme
inférieur.
Comme on peut le constater dès à présent par ce court
résumé, M. Perrot a su rendre son travail intéressant en
faisant porter ses recherches sur les représentants les
plus divers de cette famille. Il a su aussi le rendre origi-
nal en rapportant certaines particularités assez mal étu-
diées et aussi en abordant Tétude des organes de sécrétion.
S'inspirant des recherches de M. Guignard sur la loca-
lisation des principes actifs des Crucifères, M. Perrot s'est
efforcé de mettre en évidence, à Taide de réactifs appro-
priés, la présence des cellules à mucilage et a essence dans
les diverses plantes de cette famille. Il a pu même consta-
ter, dans quelque cas, la nature mixte de certaines glandes
et la présence d'un mucilage particulier, vraisemblable-
ment d'origine protoplasmatique, mélangé parfois à une
petite quantité d'essence.
A cet effet, il s'est adressé à l'orcanette acétique et sur -
tout au violet de diméthylaniline qui, entré ses mains, est
devenu un réactif de quelque importance pour caractérise r
certaines huiles essentielles à fonction chimique bien dé-
terminée. N'insistons pas sur ces fonctions chimiques que
rappelle l'auteur en citant quelques exemples plus ou
moins bien choisis.
Utilisant donc l'action des réactifs précédemment cités
sur les cellules à essence et celle de l'hématonyline sur
les cellules à mucilage, M. Perrot fait porter ses re-
cherches sur de nombreux exemples représentés par des
racines, des tiges, des feuilles, des bourgeons, des fleurs
même, appartenant à vingt-trois espèces qu'il a choisies
parmi les différents genres de cette famille. Il en conclut
que l'huile essentielle des Lauracées peut se rencontrer
sous des aspects différents dans des cellules plus ou moins
spéciales qui n'ont pas de localisation bien particulière.
Cependant, dans la feuille, les cellules spéciales à huile
essentielle sont généralement placées dans le parenchyme
au-dessous du tissu chlorophyllien. Dans la tige, le liber
à quelques exceptions près, comme, par exemple, le Oin-
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— 227 ^
namonium zeylanicum qui contient autant d'essence dans,
le bois que dans le liber, le liber, dis-je, est la partie où
cette essence se rencontre en plus grande quantité; Enfin,
les cellules à mucilages, très répandues dans le liber et la
moelle de certaines espèces, sont, en général et de préfé-
rence, placées dans Técorce.
Tels sont les différents faits que M. Perrot a su mettre
en lumière dans un travail bien conçu, bien ordonné, où
il a exposé ses recherches et les résultats nouveaux qui
en découlent avec méthode et clarté.
Avec cette thèse. Messieurs, nous sommes arrivés au
terme de notre rapport. Prenant comme base d'apprécia-
tion les observations que nous avons présentées dans le
cours et à la fin de Texamen critique de chacune de ces
thèses, il ne nous reste plus qu'à vous prier de ratifier les
décisions de votre commission, en accordant :
Une médaille d'or, à M. Perrot ;
Une mention très honorable, à M. Feuilloux ;
Une mention honorable, à M. Deschamps.
Rapport sur le prix Dubail; par M. Preud'homme.
Messieurs,
Vous avez chargé une commission, composée de
MM. Planchon, Burker et Preud'homme, d'examiner les
travaux déposés en vue de l'obtention du prix Dubail.
Un seul candidat, M. le D"" Blondel, étudiant en phar-
macie, ancien préparateur à la Faculté de médecine,
secrétaire de la Société thérapeutique, s'est présenté.
Mais avant de vous rendre compte de l'examen auquel
s'est livrée votre commission, je crois pouvoir ouvrir une
parenthèse et rappeler en quelques mots ce qu'est le
prix Dubail, qu'il s'agissait de décerner.
Le prix Dubail, prix triennal de la valeur de trois cents
francs, est destiné à récompenser le meilleur ouvrage, im-
primé ou manuscrit, ayant trait à la pharmacie pratique.
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— 228 —
Il n'est pas exigé que Fauteur du travail présenté soit
pharmacien. Un ingénieur, par exemple, présentant un
nouvel appareil facilitant ou améliorant certaines opé-
rations pharmaceutiques, peut concourir aussi bien qu'un
de nos confrères ayant réalisé des progrès dans Tart pro-
fessionnel.
Ceci dit, je reviens à l'examen des ouvrages présentés
par M. Blondel.
C'est, en premier lieu, un Manuel de matière médicale,
contenant la description, l'origine, la composition chi-
mique, l'action physiologique et l'emploi thérapeutique
des substances d'origine animale ou végétale employées
dans l'art de guérir. Ce manuel, peut-être un peu plus
complet que ne le demanderait un point de vue exclusi-
vement pharmaceutique, contient d'excellentes choses et
chacun peut y puiser avec profit.
En second lieu, une thèse sur les Rosacées et une étude
approfondie de l'essence de roses, de sa préparation et de
ses falsifications.
Les points les plus originaux de cette étude sont les sui-
vants : M. Blondel a déterminé le siège des cellules où se
forme l'essence. Ce sont les cellules de l'épiderme supé-
rieur et inférieur des pétales. Dans certains cas, les cel-
lules de l'épiderme des feuilles produisent également de
l'essence, et cela soit généralisé sur toute la surface de la
feuille, soit au contraire localisé dans certains endroits.
. D'après des études encore incomplètes, l'essence se for-
merait dans les pétales au dépens du tannin.
L'étude de la fabrication de l'essence de roses est des
plus étendue et est appuyée sur une grande quantité de
documents originaux des plus intéressants. Des cartes in-
diquant les districts où sont les cultures des rosiers, la
description et les figures des alambics employés sont joints
à cet ouvrage qui se termine par l'examen des falsifications
de l'essence et des moyens de les déceler.
En troisième lieu, une étude sur les Strophantus.
M. Blondel a été le premier à décrire les divers espèces de
Strophantus au moment où on a commencé à employer
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— 229 —
cette substance. Les deux principaux faits qu'il a
lumière sont les suivants : 1*^ que les graines atti
par les auteurs, au Strophantus hispidus appartie
une espèce dififérente. que M. Blondel a dénom
St. glabre, distinction que les chimistes sont ven
Armer plus tard, en découvrant dans ces espèces (
cosides différents.
2*^ Le rattachement du St. kombé, décrit par 0]
St. hispidus, dont il ne forme qu'une variété, résu
a été admis par Oliver lui-même et confirmé par les
vertes chimiques.
M. Blondel a également dénoncé la fraude qui i
mettait dans le commerce anglais, qui épuisait
par Falcool les graines de Strophantus pour la fab
de l'extrait fluide et ne livrait ensuite que des {
dont la valeur était nulle.
M. Blondel a fort bien étudié cette question d(
phantus et a fourni aux pharmaciens le moyen de
connaître au milieu de ces graines dont l'action th
tique est si variable selon les espèces.
Je terminerai rapidement en citant encore un
sur la badiane, et sur la fabrication de son ess(
Cambodge, où les espèces maintenant cultivées so
cium verum et l'Ilicium cambodgense ; une note
corce de conessi et ses falsifications, et finalemc
note sur le Piligan (Lycopodium Saururus), danî
M. Adrian a isolé un alcaloïde, la piliganine.
Tels sont les ouvrages que M. Blondel a pré
Tappui de sa candidature. En outre de leur valeu
cutable, votre commission a cru y trouver le caract(
tique suffisant pour vous proposer de décerner
Dubail à M. Blondel.
BIBLIOGRAPHIE
Précis de botanique médicale; par M. L. Trabut. •
Masson, 1891, 1 vol. in-8«, 699 pages, 830 figures.
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— 230 —
M. L. Trabut est botaDiste : il a déjà publié en coUabo-
ralion avec son collègue, M. Battandier, des renseigne-
ments intéressants sur les plantes de TAlgérie ; il est pro-
fesseur d'histoire naturelle médicale à TÉcole d'Alger :
c*est dire qu'il. est qualifié pour la composition d'un Précis
de botanique médicale.
C'est bien un Précis que nous donne l'auteur. 11 traite
en effet son sujet, sans phrases inutiles, ne nous disant
que juste le nécessaire. Mais si l'ouvrage est concis, il est
en même temps très complet. Ce ne sont pas seulement
les végétaux utiles à la thérapeutique que M. Trabut fait
entrer dans le cadre de son livre. Ce sont aussi les plantes
alimentaires, les plantes vénéneuses ; enfin les parasites
végétaux capables de déterminer des maladies. — Une
large part est faite à l'étude de ces végétaux inférieurs,
qui deviennent si importants de nos jours, et particulière-
ment à la bactériologie. Pour M. Trabut, la botanique mé-
dicale ne doit pas être seulement la principale source, où
puise la thérapeutique : elle doit aussi devenir, par l'his-
toire des bactéries la base de la pathogénie.
Des tableaux permettent d'arriver par l'indication de
quelques caractères saillants à la détermination des
groupes : cohortes et familles ; des clés particulières, à la
distinction des genres ; enfin chaque espèce intéressante
est l'objet d'une compte diagnose, et son habitat, ses pro-
priétés et ses usages sont indiqués en quelques lignes.
De nombreuses figures aident à l'intelligence du texte.
L'ouvrage est terminé par une deuxième partie inti-
tulée : Botanique générale j qui traite à la fois des organes
des plantes et de leurs fonctions.
L'ordre suivi par l'auteur est l'inverse de ce qui se fait
d'ordinaire. Peut-être serait-il plus logique de commencer
par ces notions, qui peuvent expliquer les termes de la
partie descriptive. Mais cette observation, que nous faisons
en passant, n'a pas en réalité grande importance, et n'est
pas pour diminuer le mérite de ce nouveau Précis. G. P.
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/
— 231 —
Les plantes alexithes de l Amérique; par J
QuiLLON-LiMousiN, 1 vol. in-S*» de 101 pages ;
planches (1).
Les conclusions sont les suivantes :
l*' Qu'à la morsure de tel serpent, qui vit
déterminé, il faut contre-agir par l'action d'i
croît dans ce même pays ;
2*» Que le venin des serpents n'est annihib
tion physiologique adverse d'une plante, et
tion du principe chimique défini de cette pi
Comptes rendus de l' Académie des sciences, 11
Berthelot et André : Sur Toxydation spontanée de Tac
la terre végétale. — Berthelot et André : Quelques obs
sur le dosage du soufre dans la terre végétale, et sur la m
qu'il constitue. — A. Chatin : Contribution nouvelle k Vh
la truffe. — H. Le Chateliet : Sur la théorie du regel. —
borates métalliques. — J, Meunier : Sur la réduction de
benzène. — A. Arnaud ; Sur un nouvel acide gras non
C-H«»-*0*.
— 18 janvier 1892. — A, Etard : Sur les composés
dissolvants des sels. — A, Guntz : Action de l'oxyde
fer et le manganèse. — Scheurer-Kestner : De l'action
sulfate de sodium, en présence de la silice. — E. Rouvi
de l'iode par l'amidon. — Léo Vignon : Le pouvoir rot
diverses origines. — Pierre Lesage : Le chlorure de sodiui
VARIETES
École supérieure de pharmacie de Parii. — Un c(
au 31 octobre 1892, est accordé, sur sa demande et pour
à M. Marchand, professeur de cryptogamie à l'École super
de Paris.
M. Bauregard, agrégé à l'École supérieure de pharm
chargé, en outre, du l*' janvier au 31 octobre 1892, d'un co
à ladite École.
Faculté de médecine et de pharmacie de Toulou
chargé des fonctions d'agrégé de pharmacie à la Faculté mi
(1) A. Hennuyer, rue Laffitte, 47.
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— 232 —
de pharmacie de Toulouse, est nommé, jusqu'à la fin de l'année scolaire 1891-
1892, chef des travaux chimiques du laboratoire des cliniques à ladite Fa-
culté (emploi nouveau).
Pharmacie mUilaire. — Mutations. — Par décisions ministérielles des
14 et 27 janvier : ,. .. ^ •
M Janin, pharmacien-major de 1" classe, atUché à la direction du service
de santé du 3- corps d'armée, a été désigné pour l'hôpiUl miliUire de Ver-
M. Chambard, pharmacien-major de l" classe à l'hôpiUl militaire de
Bourges, pour la légion de la garde républicaine.
M. Breuil, pharmacien-major de l-* classe à la direcUon du service de santé
du 2* corps d'armée, pour l'hôpital militaire de Bourges.
M. Beunat, pharmacien-major de 2- classe à l'hôpiUl militaire de Nice,
pour la direction du service de santé du 2« corps d'armée.
M. Roncin, pharmacien-major de 2* classe aux hôpitaux miliUires de la
division d* Alger, pour l'hôpital militaire de Nice.
FORMULAIRE
Contre les engelurei (1). — Wendel traite les engelures avec la teinture
suivante :
Camphre...... ) - j
Poudre de cantharides )
Poudre de moutarde blanche .... 4 —
Essence de cajeput 1 —
Essence de romarin 3 —
Essence de térébenthine 80 —
Faites macérer dix jours et filtrez.
Savon pour enlever lei taches (2). — On triture 30 parties de borax
et 30 parties d'extrait d'écorces de Panama. On ajoute 120 parties de bile
de bœuf fraîche. Il se fait une solution partielle que Ton délaie dans 450 par-
ties de savon fondu. On coule dans des moules ou après refroidissement on
divise la masse et on donne aux morceaux une forme convenable. L'extrait de
Panama se prépare en épuisant l'écorce de quillaja râpée avec de l'eau bouil-
lante et évaporant en consistance d'extrait.
(1) D'après Pharm. Centralhalle, p. 616, 1891.
(2) Pharm. Post., p. 811, 1891.
Le Gérant : G. MASSON.
VéMB, — mP. G. Mi MON W B. FUMMAHION, AUB EAGINB, Ift.
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— 233 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur les Astragales; par M. G. Planchon.
(Suite et fin) (1).
II. Astragales a exsudations sucrées :
Olivier rapporte qu'on « trouve à Mossoul, à Bagdad et
dans les villes de la Perse, une sorte de manne, dont on
fait des petits gâteaux blancs qui ont le goût et l'apparence
d'une pâte d'amande fort sucrée, ou d'un mélange de très
beau miel avec la pâte de Sésame: C'est ce que nous
avons cru la première fois que nous l'avons goûtée. Cette
manne, excellente à manger, point du tout purgative, se
recueille au Curdistan et au nord de la Perse. On la
nomme Guîsen-Guebin ; elle arrive mélangée avec les feuilles
d'un arbre ou d'un arbrisseau que nous n'avons pu recon-
naître, tant elles sont brisées. Nous avons interrogé en
vain les marchands qui ont parcouru ces montagnes;
les uns nous ont dit qu on recueille cette substance, avant
le lever du soleil, sur un grand arbre; les autres nous
indiquaient un arbuste, tel que celui qui fournit l'adragant :
mais le plus grand nombre nous désignait un arbre de
moyenne grandeur ou un grand arbrisseau ressemblant
un peu au chêne » (2).
Comme Olivier, on a été longtemps dans l'incertitude
sur l'origine de ce produit sucré. Le nom de Gesengebin
qui, en Perse, signifie miel (Ges) de tamarin (engebin),
induisait en erreur et faisait attribuer le produit à des
arbres de ce groupe. Mais Hauss Knecht (3) nous a ren-
(1) Joum. de Pharm. et Ch. [5], XXIV, p. 473, 1891 ; XXV, p. 169, 1892.
(2) Olivier, Voyage, etc., t. IV.
(3) Haussknecht. Ueber Manna-Sorten des Orients (In Archiv, der
Pharm., 1870, CXCl, p 246).
Jqw. de Pharm. et de Ckim., 5« série, t. XXV. (!•' mars 1892.) 16
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— 234 —
seignés très positivement, et par ses observations sur les
lieux mêmes d'origine a levé tous les doutes à cet égard.
Jamais il n'a vn une exsudation se produire en Perse sur
les tamarins. Malgré les assertions qu'on lui a données,
que la manne existait sur ces plantes, à Test dlspahan,
là où le Qenderud se perd dans le désert, il n'a jamais pu
vérifier ce fait. En tous cas, elle y serait en si petite
quantité qu'on ne Ty recueillerait pas.
En réalité, ce sont des Astragales qui produisent la
manne qui sert de base aux gâteaux si estimés dans les
environs d'Ispahan. C'est VAstragalus adseendens^ dont
nous avons parlé à propos de gonunes ; c'est aussi VAstra^
gains flot'ulentm, Boiss. et Hauss, qui habite la même
région, c'est-à-dire la Perse, Austro-Occidentale. — La
meilleure sorte de manne Ges-Alefi ou Ges-Chousai-i est
obtenue au mois d'août, en battant ou en secouant les
rameaux qui en sont couverts connue du blanc. L'exsu-
dation se concrète ensuite en une masse d'un blanc grisâtre.
Les sortes inférieures sont obtenues en raclant l'écorce:
elles sont par suite passablement mêlées d'impuretés.
La manne purifiée est battue avec des blancs d'œufs,
mélangés d'amandes, de pistaches, etc., mise en forme
de gâteaux, qui sont cuits à une chaleur modérée, après
avoir été saupoudrés de farine et placés entre des chatons
du Salex Medenni, qui leur communique leur arôme un
peu musqué. C'est un article de commerce très recherché
par toute la région. Hauss Knecht en a souvent mangé
dans ses visites aux personnages du pays. Nous en avons
dans la collection de l'Ecole un tout petit échantillon, rap-
porté par Hauss Knecht lui-même et que nous devons à
l'obligeance de M. Van Ileurck, d'Anvers.
HL Astragale qui fournit la Sarcocolle :
Encore une substance dont l'origine a été jusqu'à nos
jours mystérieuse, et cependant le produit est connu
depuis bien des siècles. Dioscorides (1) le décrit déjà dans sa
(1) Dioscoride. Mat, med.y UI, 90.
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— 235 —
matière médicale ; les auteurs arabes en parlent longuement
et lui attribuent de nombreuses propriétés curatives. Ils
la rapportent à un arbrisseau de 5 à 6 pieds de haut, dont
les feuilles rappellent celle de Tarbre à Fencens. — En
occident, J. Bauhin (1) dit y trouver des feuilles rappe-
lant celle de VEuphorbia Myrsimtes^ et plusieurs auteurs
de matière médicale, Hermann(2) et Alston (3) Tattri-
buent, en effet, à une Euphorbe. Cependant la plupart ne
se prononcent pas. Lemery, dans son dictionnaire, se
borne à la description de la drogue, et Murray (4) n'ose
se rallier à l'opinion émise par Linnée (5) que c'est un
Penœa [Penœa mucronata, L.) qui en est l'origine.
Ouibourt (6) ignore la plante qui l'a produite, mais du
moins il fait très nettement remarquer que de l'avis de
tous les auteurs, la drogue vient de la Perse et que par
conséquent elle ne peut découler d'une plante d'Afrique :
le Penœa ScvxocoUa ; le même raisonnement éloigne l'idée
du Penœa mucronata^ L., plante de l'Abyssinie.
Dans un très intéressant mémoire de Dragendorf, paru
en 1873, le savant pharmacologiste se demande s'il ne faut
pas l'attribuer à un Tamarix (7). — Cependant la ques-
tion est bientôt serrée de très près par Dymock, qui, ob-
servant dans la résine des débris de la plante n'hésite pas,
en 1879, à les rapporter à un Astragalus (8).
Ces débris sont curieux à étudier. Ce sont des fruits à
pédoncules courts, placés dans un calice oblong, campa-
(i) Admista reperiuntur aliquando folia ex candido-flavescentia ,
Tithymali Mirsinitis folia sicca egregie referentia; J. Bauhin, Histor,
Plant,, 1, p. 308.
(2) Hermann. Cynos, Mat» med.f l, p. 701.
(3) Àlston. Mat. med,, II, p. 465.
(4) Hurray. Apparates medicaminumy 1793, I, p. 303.
(5) Linoée. Mat, med.y édit., I, p. 16.
(6) Guibourt. HUt. nat. des Drogues simples y édit. II, p. 595.
(7) Dragendorf. Zûr Volksmedicin Turkestans ( la Ruchner's Neues
Repertorium, XXII. . . . ).
(8) Dymock. The Botanical Source of Sarcocolla (In Pharmaceut.
Joum.f 8 mars 1879, 3* série, IX, p. 735).
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— 236 —
nulé, de 3/4 de pouce de long, contenant les pétales flétris.
Ils ont la forme d'une petite gousse oblongue avec un
rostre, de la grosseur d'un grain de riz muni de ses glumes,
la surface toute couverte d'un duvet blanc, cotonneux,
formé de longs poils simples emmêlés. Les pétales persis-
tent après la maturité du légume, et l'un d'eux, en forme
de capuchon, enveloppe le bec de la gousse. Cette dernière
est à deux valves, d'un gris brun et contient une seule
graine. Lorsqu'on la met dans l'eau, elle s'enfle, crève et
laisse saillir une petite masse de Sarcocolle. D'aulres
. légumes avortent et se remplissent de gomme.
La tige ligneuse dont on trouve aussi des fragments est
formée de nombreux faisceaux ligneux, cruciforme,
rayonnants : elle porte des épines couvertes ainsi que les
jeunes branches d'un duvet plus ou moins cotonneux et
incrustées de Sarcocolle. On ne trouve, d'après Dymock,
jamais de feuille dans la drogue, ce qui ferait supposer
qu'on la récolte en agitant ou battant les buissons déjà
dépouillés de ces organes. L'exsudation doit être assez
abondante pour couler quelqufois jusqu'à terre, car on y
trouve des parties de sable. Dans la dernière édition de sa
Pharmacographia indica, parue en 1890, Dymoçk est plus
explicite encore et il rapporte le produit à une espèce
qu'il appelle Astragalus Sarcocolla (1).
Dans l'échantillon de Sarcocolle que possède TÉcole de
Pharmacie de Paris, nous avons cherché à retrouver les
débris indiqués par Dymock. Nous y avons rencontré pas
mal d'organes étrangers, de fruits d'ombellifère et de gra-
minées : nous n'y avons pas vu de légumes, mais quelques
fragments de très petites feuilles répondant à l'indication
de Bouhier : ex candido flavescentia. Mais nous n'avons pas
hésité à y reconnaître des épines assez fines, rappelant
tout à fait celles des Trajacantha, De ces épines les unes
sont droites, les autres assez fortement recourbées : leur
base est parfois empalée dans la Sarcocolle, leur pointe
est libre et on voit, le long de ces petites épines, la trace
(1) Dymock. Pharmacographia indica^ 1890, I, p. 476.
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— 237 —
du point d'attache des feuilles, de façon à pouvoir compter
le nombre des folioles qui se trouvaient sur le rachis de-
venu épineux. En les plaçant à côté des organes analogues
des Tragacanthes, on ne saurait avoir le moindre doute à
cet égard.
La SarcocoUe, qui en grec signifie (chair-colle) se
nomme en Perse Anzarut, Anzrut ou Anzei*ut, On la récolte
en secouant les buissons sur un drap qu'on étend au-des-
sous pour recevoir les grains. Elle est principalement ré-
coltée près de Kirin, Bùjaud et Yezd et aussi non loin de
Turbat'i Haidi. Les femmes des harems la mangent pour
se donner de l'éclat à la peau.
IV. — Astragales a usages divers :
Un certain nombre de Tragacanthes sont employés en
Asie à des usages variés. Aitchisson rapporte que les As-
tragalus Holdichianus, Aitch. et Bak. ; A. Kahiricus^ De ; A.
AuganuSyBg] Ast, Buchlurmentis, Paît., ont des racines
longues, fibreuses, dont les éléments résistants servent
aux naturels à faire des fils ou des cordes. Enfin un grand
nombre de ces buissons fournissent un combustible à
longue flamme pour les fours à briques, ceux des potiers
ou des boulangers. Cet usage rappelle celui de certains
genêts épineux, particulièrement, le 6rems^a Scorpius, L.,
qui dans le midi de la France est utilisé de la même ma-
nière et complète les analogies qui existent entre ces deux
genres (Genista et Astragalus) dont les formes se modifient
parallèlement suivant les conditions climatériques dans
lesquelles ils se trouvent.
Pwnfication du phosphore par Vhypobromite de soude ; par
M. G. Denigès.
Le phosphore vitreux ordinaire des laboratoires, con-
servé sous l'eau aérée, se recouvre au bout d'un certain
temps, comme on le sait, d'une couche blanche opaque
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— 238 —
sultan t de la cristallisation des couches superficielles ;
plus, si ce phosphore est exposé à la lumière solaire,
îme diffuse, il se teinte plus ou moins fortement de
îhes de phosphore rouge, de sorte qu'il parait profondé-
înt modifié dans sa structure.
Pour lui rendre son aspect primitif et sa forme vitreuse
inslucide, quel que soit son degré d'altération apparent,
ur le débarrasser en outre de Tarsenic qu'il renferme
îsque toujours, j'ai mis à profit les observations sui-
ntes:
Lorsqu on traite le phosphore rouge par rhypobromite
soude on constate un échauffement très marqué de la
isse, pouvant aller même jusqu'à l'ébuUition et corré-
if de l'oxydation d'une partie de phosphore qu'on peut
L'iverà transformer totalement en acide phosphorique
présence d'un excès d'hypobromite, surtout à chaud.
L'arsenic très divisé est aussi rapidement dissous par
ypobromitede soude. Au contraire, le phosphore blanc ■
îprouve de la part de ce réatif qu'une action assez lente
ur que, fondu sous une couche d'hypobromite alcalin,
ibandonne d'abord ses impuretés (phosphore rouge et
îenic), sans être lui-même bien sensiblement attaqué et
ur donner par refroidissement une masse vitreuse
mslucide.
Pour appliquer ces données à la purification du phos-
ore, on met dans un matras le produit à purifier et on
recouvre d'une couche de 3 à 4 centimètres d'hypobro-
te de soude récent, tel que celui qui sert au dosage de
rée ; on porte au bain-marie bouillant et on agite de
aps à autre jusqu'à translucidité parfaite de la masse et
parition totale des dernières parcelles de phosphore
ige. On coule alors le produit dans l'eau froide, on le
6 et on le fait fondre de nouveau sous l'eau distillée.
)n peut dès lors lui donner telle forme que l'on désire
: l'emploi de moules appropriés.
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— 239 —
De la présence du baryum et du calcium dans les sels de
strontium du commerce et dans le bromure de strontium en
particulier; par M. L. Barthe.
En présence des restrictions apportées par MM. Laborde,
A. Gautier, Riche, Dujardin-Beaumeiz..., à l'emploi thé-
rapeutique des sels de strontium, contenant de faibles
quantités de baryum, les chimistes se sont émus, et leurs
efforts n'auront pas été inutiles, car dès maintenant les
praticiens ont à leur disposition dans le commerce des sels
de strontium, la plupart privés de baryum. J'ai examiné,
en effet, de nombreux sels de strontium, azotates, carbo-
nates, chlorures, sulfates employés comme réactifs dans
les laboratoires, bromures, lactates entrés aujourd'hui
dans la thérapeutique. Ces sels ont été préparés vraisem-
blablement depuis peu de temps par des maisons de Paris.
J'ai pu constater que leurs solutions, examinées à l'aide
des réactifs chimiques spéciaux, indiquaient le plus sou-
vent l'absence du baryum; au contraire, le spectroscope
m'a démontré que presque tous ces sels contenaient du
calcium, et quelques-uns d'entre eux du baryum.
Les essais pratiqués sur sept échantillons de bromure
de strontium ont fourni les résultats suivants :
Un seul précipitait par le bichromate de potasse et don-
nait au spectroscope les raies caractéristiques du baryum.
Un second ne donnait aucune indication aux réactifs
chimiques, mais accusait les raies du baryum.
Quatre autres ne donnaient au spectroscope que la raie
caractéristique du calcium.
Le dernier était totalement dépourvu de calcium et de
baryum.
Les réactifs chimiques employés ont été le bichromate
et le chromate neutre de potasse. Quant à l'acide hydro-
fluosilicique, j'estime, comme M. Bardet (1), que c'est un
(1) Journal Les Nouveaux Remèdes, 1S91, p. 78.
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— 240 —
f très infidèle. Au bout d'un temps variable, il déter-
presque toujours un précipité. La véritable raison
sans doute été donnée récemment par M. Trillot (1),
émis rhypothèse que les sels de strontium purifiés
j mélange de carbonate et de sulfate de potasse pou-
t bien retenir de la potasse.
bichromate de potasse est certainement, comme Ta
ré M. Patein (2), le réactif le plus sensible du baryum.
îst bien entendu que ce révélateur doit être versé
les solutions neutres ou mieux rendues acétiques des
le strontium.
ç'oue cependant, après les résultats que j'ai obtenus,
2t limite de sensibilité de ce réactif me parait exagérée,
éfère me ranger à Topinion de M. Adrian, qui admet
i présence d'un sel de strontium dans une solution
3. 100, on ne peut déceler que jJo de baryte.
3 résultats fournis par la méthode spectroscopique
Brmettent d'apporter la même restriction,
and on se sert du chromate neutre, on doit opérer en
Lon acétique, car ce réactif peut précipiter les sels de
tium en liqueur concentrée, ou en solution neutre ou
oniacale, en donnant du chromate jaune de strontium,
i, dans l'emploi du chromate neutre, est-il préférable
ndre la dissolution du sel de strontium d'abord alca-
ivec de l'ammoniaque, et ensuite acide avec de l'acide
jue (3). Comme, d'autre part, le chromate de baryte
t un peu soluble dans l'acide acétique (4), on peut
lir une limite à la sensibilité de ce réactif vis-à-vis du
jm. Enfin on lira avec intérêt le travail de M. C. Lu-
{g (5) sur les particularités offertes par les réactions
iryum, du strontium, du calcium. Il suffit à montrer
3ull. Soc, Cfiim.f extr. des procès-verbaux, séance du 2 déc. 1891,
^ourn. de Pharm. et de Ch., 1892, p. 45.
S. Schmidt, Pharm, Chem,y 1887, p. 599.
^raité d'Analyse chim, de S»7»a, 1891, p. 107.
Trad. Journ, Pharm, Chim., 1892, p. 21.
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— 241 —
la difaculté de la diagnose de chacun de ces éléments en
présence de ses congénères du même groupe.
Le spectroscope, dont on cherche à tort à éviter l'emploi,
constitue le procédé d'analyse le plus sur. Grâce à ce mode
d'investigation, je me suis assuré que le calcium, dont on
ne paraît pas s'être préoccupé jusqu'ici, se rencontre
presque toujours à côté du strontium. Je me suis servi
d'un spectroscope à vision directe. J'observais simultané-
ment deux spectres superposés, dont l'un était donné par
une source lumineuse placée sur le côté et à l'aide d'un
petit prisme à réflexion totale qui recouvre la moitié supé-
rieure de la fente, et l'autre par une deuxième source
lumineuse placée en face même de la fente. Dans le pre-
mier j'observais le spectre du sel de strontium à essayer
et dans le second, par comparaison, le spectre du calcium
ou celui du baryum.
Je rappellerai sommairement que sont caractéristiques :
Du calcium, une belle raie verte principalement, et une
raie orangée;
Du strontium, une belle raie orangée, deux raies rouges
et une raie bleue ;
Du baryum, trois raies vertes.
Ces raies, une fois repérées, ne sauraient donner lieu à
aucune méprise sur la nature des sels examinés. Cepen-
dant, si le calcium existe à côté du baryum, le problème
devient très difficile, car la raie verte du calcium se
confond très sensiblement avec l'une des raies vertes du
baryum.
En opérant dans ces conditions, je me suis assuré qu'en
plongeant dans la flamme non éclairante d'un bec de
Bunsen deux fils de platine séparés par un intervalle de
1 à 2°" et réunis à leur extrémité par un petit œilleton de
façon à retenir une certaine quantité d'une solution de
chlorure de baryum, on observait encore les raies du ba-
ryum dans une solution à 1 p. 2.000. Dans une liqueur
plus diluée il n'y a plus d'indication certaine.
Si dans une solution de chlorure de strontium on ajoute
du chlorure de baryum, les raies du baryum ne sont
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Google
— 242 —
visibles que si la solution contient environ 1 p. de baryum
pour 500.
Il est plus commode pour Texamen, et aussi plus sen-
sible, d'évaporer la solution du chlorure à examiner jus-
qu'à consistance pâteuse, d'en prendre un petit fragment à
Taide d'un fil de platine que Ton porte dans la flamme chaude
non éclairante donnée par un chalumeau à gaz et à air.
Dans ces conditions, la présence du baryum se reconnaît
dans un sel de strontium, dans la proportion de 1»' de sel
de baryum pour 800 p. à 1.000 p. au maximum de sel de
strontium. Il est inutile d'ajouter que toutes les expé-
riences ont été faites à blanc avant chaque observation.
Ces expériences établies, et en présence des résultats
— acquis, il m'a paru intéressant de rechercher un mode de
purification du bromure de strontium du commerce :
B»"" de bromure de strontium exempt de baryum ont été
dissous dans lOO*** d'un mélange d'alcool et d'éther anhydres
à volume égal : à la solution on a ajouté i«' de bromure de
baryum. Après agitation, on a laissé reposer, puis décanté
et filtré. La solution a fourni par évaporation spontanée
des cristaux de bromure de strontium exempts de baryum
et de calcium au spectroscope.
Presque tous les bromures de strontium du commerce
abandonnent un léger résidu dans la liqueur éthéro-
alcoolique.
I] n'en est plus de même si l'on opère avec de l'alcool
à 95* et de l'éther à 65*>. On retrouve du baryum et du cal-
cium.
On a fait dans l'alcool à 95'' bouillant une solution saturée
de bromure de strontium du commerce : on a ajouté du
bromure de baryum. On a laissé refroidir et déposer pen-
dant quelques heures. On a décanté avec soin et filtré sur
double filtre. La liqueur alcoolique évaporée a fourni un
bromure de strontium privé de baryum, mais non de cal-
cium. De là, pour le pharmacien, un second procédé plus
pratique, et moins coûteux surtout, pour purifier un bro-
mure commercial, qui accuserait le baryum aux réactifs
de la voie humide. Au besoin, à la solution alcoolique
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— 243 —
bouillante et saturée de bromure de strontium impur, on
pourrait ajouter un peu de bromure pour tenir en réserve,
et on laisserait refroidir.
Il serait à désirer que Ton fit usage en thérapeutique de
bromure de strontium desséché, qui serait d'un dosage
plus facile et d'un maniement plus commode.
Les essais précédents me permettent d'ajouter que iOO«*
d'alcool absolu dissolvent à la température de 15-17* 23»' de
bromure de strontium desséché à 100«, et j'ajouterai que
le bromure de baryum se dissout nettement dans l'alcool
absolu.
lOO'* d'alcool à 95« dissolvent 28«',20 de bromure de
strontium desséché.
100** du mélange d'alcool et d'éther anhydres à volume
égal n'en dissolvent que 9«' environ.
On peut conclure de ces diverses expériences :
1** Qu'il n'y a pas lieu d'incriminer outre mesure la pré-
sence du baryum dans le sel de strontium du commerce^
et dans le bromure en particulier. La chaux s'y rencontre
beaucoup plus fréquemment ;
2^ J'ai indiqué deux procédés de purification du bro-
mure de strontium : le premier le prive du baryum et du
calcium ; le second ne lui enlève que le baryum ;
3« Le spectroscope m'a démontré qu'on pouvait arriver
à une limite de sensibilité de 1 p. de baryum mélangé à
1.000 p. au maximum de chlorure de strontium;
4** Vu la facilité de se procurer par une méthode que
j'indiquerai ailleurs, des sels de strontium exempts de
baryum et même de calcium, on devra proscrire de l'usage
médical les sels de strontium chez lesquels les réactifs
chimiques démontrent la présence du baryum.
Sur les extraits concentrés de café; par M. A. Domergue,
pharmacien en chef desTiôpitaux civils de Marseille.
A la suite de'nombreuses contestations survenues entre
les fabricants et les acheteurs au sujet de la qualité et de la
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— 244 —
valeur des produits vendus sous le nom S!extraits concen-
trés de café, j'ai eu Toccasion d'examiner un certain nom-
bre de ces produits. Voici les résultats de mes expériences
et les conclusions auxquelles j'ai cru devoir m'arrêter.
Et d'abord, qu'est-ce qu'un extrait de café concentré?
Cette dénomination a-t-elle une signification nette, réelle
et invariable? Certainement non. Un extrait de café con-
centré est un produit de formule absolument personnelle
et variable avec chaque fabricant, la seule condition à la-
quelle il doive répondre, c'est d'avoir été préparé avec du
café de bonne qualité, sans addition d'aucun des succé-
danés malheureusement trop nombreux de la précieuse
fève.
Peut-on, par un procédé quelconque, obtenir, en em-
ployant exclusivement du café, un extrait de conservation
facile qui, mélangé soit à Peau, soit au lait, soit à la crème
remplace d'une façon absolue le café préparé extempo-
ranément?
C'est là le problème et je ne le crois pas résolu.
Un des modes de fabrication des extraits de ce genre,
consiste à distiller une bouillie formée de café torréfié,
moulu et d'eau. On obtient ainsi un liquide aromatique
incolore, d'une odeur légèrement empyreumatique rap-
pelant vaguement le café brûlé. (Je dis brûlé et non tor-
réfié.) Ce liquide est troublé par la présence d'une faible
quantité d'huile essentielle. Le résidu contenu dans la
chaudière de l'alambic étant soumis à la presse donne un
liquide noir très foncé. Ce liquide est mélangé au produit
distillé et le mélange constitue l'extrait de café concentré.
Cette prépai'ation n'est donc pas autre chose qu'une dé-
coction très concentrée de café torréfié et moulu dans
l'eau, décoction faite dans des conditions telles que les
produits volatils ne soient pas perdus. Ainsi obtenu, l'ex-
trait de café ne renferme pas toutes les matières extrac-
tives solubles de la poudre i% café et ne donnerait pas,
par conséquent, par son mélange à la quantité d'eau qui
doit le diluer, un liquide présentant la coloration de l'in-
fusion de café extemporanée. On remédie à cet inconvé-
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— 245 —
nient en ajoutant au produit une certaine quantité de
caramel qui possède un grand pouvoir colorant. Enfin, le
liquide sucré que Ton a ainsi préparé étant d'une conser-
vation impossible, on l'additionne d'un poids suffisant d'al-
cool concentré pour le rendre inaltérable. Donc, au
moment où il va être livré au commerce, l'extrait de café
concentré renferme des matières solubles provenant du
café, des matières volatiles de même origine, du caramel
et de l'alcool.
• Cela posé, quels sont les éléments qui peuvent servir à
déterminer la valeur d'un extrait de café concentré, et à
en déterminer la pureté? Pour répondre à cette question,
j'ai examiné comparativement six échantillons de prove-
nance très différentes.
Les échantillons A et B ont été préparés par moi en sui-
vant le mode opératoire indiqué plus haut.
Les échantillons C, D, E, G sont des produits achetés
dans le commerce.
Dans chaque échantillon j'ai dosé :
1® Le résidu solide à 100<» (extrait sec); 2*» les cendres;
3« la caféine.
Les résultats obtenus sont les suivants rapportés à 100^^
du produit :
ÉchantilloD Â. . . Extrait sec 13,7
Cendres 0,61
Caféine 0,106
Échantillon B. . . Extrait sec 17,6
Cendres 0,79
Caféine 0,10S
Échantillon C . . Extrait sec 41,01
Cendres 4,3
Caféine 0,060
Échantillon D. . . Extrait sec 27,2
Gendres 3,1
Caféine 0,040
Échantillon E. . . Extrait sec 30,1
Cendres t,4
Caféine 0,050
Échantillon G. . . Extrait sec 19,26
Cendres 1,83
Caféine 0,096
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— 246 —
Les nombres très différents donnés par le dosage de
Textrait 41,01,— 27,2,— 30,1,— 19,26, nous montrent, sur-
tout en les comparant au résultat obtenu avec les extraits
préparés par moi-même, 13,7, — 17,6, que ce chiffre de ma-
tériaux solides est un mauvais élément d'appréciation de
la valeur des extraits de café concentrés, et ne peut en au-
cune façon servir de guide dans une contestation sur la
pureté de ces produits; le caramel est, ^n effet, à si bon
marché, qu'on peut en ajouter à volonté pour augmenter
la teneur en extrait si cette teneur est un indice de bonne
préparation.
Le poids des cendres ne présente pas non plus un bien
grand intérêt.
Il n'en est pas de même de la dose de caféine existant
dans les divers extraits examinés.
Évaluée en milligrammes pour 100»' de produits, nous
voyons, en effet, que les produits A et B d'origine certaine
renferment 106 et 105"»', l'échantillon G qui en contient
96 se rapproche beaucoup ; mais combien en sont éloignés
les échantillons C, D, E avec leurs 60, 40, SO"»'.
Nous trouvons donc dans le poids de la caféine un indice
de la valeur du produit; mais si nous comparons ce chiffre
de caféine à 1000™»', chiffre moyen des bons cafés, nous
voyons que le meilleur extrait concentré correspond seu-
lement au dixième de son poids de café.
Mais il y a un autre élément dont je n'ai pas encore
parlé et qui présente une grande importance pour juger la
valeur d'un extrait de café. C'est ce principe auquel Bou-
tran et Fremy ont donné le nom de caféine et qui s'obtient
justement en distillant du café en présence de l'eau; mal-
heureusement, ce principe ne peut exister qu'au moment
de la préparation du produit. 8a grande instabilité fait que
l'infusion de café perd son arôme au bout d'un temps très
court, surtout par l'action de la chaleur.
Comme conclusion de mes expériences, je crois donc
pouvoir dire :
1* On ne peut assigner une composition définie aux
produits vendus sous le nom d'extraits concentrés de café;
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v:
— 247 —
2® Ces produits ne rappellent que de très loin le café
préparé extemporanément et cela à cause du peu de sta-
bilité des principes aromatiques du café torréfié;
S*» Le dosage de la caféine est le seul indice de la valeur
d*un extrait concentré de café, quoique le chifTre obtenu
ne donne que des probabilités et non une certitude.
Analyse d'un liquide de kyste chyleux; par M. Jardin, interne
en pharmacie.
Dans le service de M. le D' Th. Anger, à l'hôpital Beau-
Jon, M. le D' TufiBer, en pratiquant une laparotomie sur
un homme à'une quarantaine d'années, s'est trouvé en
présence d'un kyste qu'il considéra comme étant d'origine
chyleuse.
Ce kyste, de la grosseur de la tête d'un fœtus arrivé à
terme, renfermait un liquide dont l'analyse me fut confiée.
Ce sont les résultats de cette analyse que je ferai con-
naître ici.
Ce liquide, dont le volume était de 600'^% possédait un
aspect blanc et opaque rappelant celui du lait ou plutôt de
la crème. L'émulsion était très stable, la réaction fran-
chement alcaline, et pas la moindre coagulation ne s'est
produite après plusieurs jours ; ce qui exclut la présence
de la fibrine. L'action de la chaleur faisait prendre le tout
en une masse presque solide; ce qui permettait de re-
tourner le tube sans que la moindre goutte de liquide s'en
échappât.
Le dosage des matières grasses fut effectué au moyen
de la méthode indiquée par Adam pour le dosage du beurre
dans le lait. Cette méthode, déjà employée par M. Gui-
nochet (1) dans un cas analogue, fournit d'excellents résul-
tats et a pour elle l'avantage de la rapidité. La liqueur
éthéro-alcoolique légèrement ammoniacale fut mise de
(I) E. Guinochet, Démonstration de la réalité de Tascile chyleuse. Joum,
de Pharm. et de Ch,, t. XIV, p. 169.
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— 248 —
côté et servit à doser les albuminoïdes et les sels minéraux.
Les résultats obtenus sont réunis dans le tableau sui-
vant :
Densité 1,008
Eau 805»'
MaUèrcs fixes à 110» 195«'
1,000»'
Composition
des
matières fixes.
Matières albuminoïdes . . 42«'
— grasses 139^,80
Sels minéraux IS^^^SO
194«',30
Ces sels minéraux renferment des chlorures et des phos-
phates représentés par les quantités d'acide suivantes :
Acide PhO» 1»',25
Acide HCl 3«',60
Dans les rares analyses de chyle ou de liquide chyleux
extravasé publiées jusqu'ici, on est loin de se trouver en
présence d'une quantité de matières grasses aussi consi-
dérable. Les chiffres indiqués dépassent à peine 10 à
12 p. 1.000.
Dans son dernier ouvrage, M. Gautier nous indique
que la proportion des corps gras contenue dans ces liquides
est très variable; l'analyse précédente montre, en effet,
qu'elle peut varier entre des limites considérables.
MEDICAMENTS NOUVEAUX
Thymacétine (1). — La thymacéiine est un composé qui
dérive du thymol de la même façon que la phénacétine
dérive du phénol.
La phénacétine étant un éther éthylique acétylé du
(1) Pharm, Zeitung, XXXVU, p. 40, 1892.
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— 249 —
paraamidophénol, la thymacétine est donc un éther éthy-
lique acétylé du pai*aamidothymol, et le rapport qui existe
entre la constitution de chacun de ces deux corps se trouvé
exprimé par les deux formules suivantes :
\AzH-OG.GH' €»H'/ \AzH-0€.GH»
Phénacétine. Thymacétioe.
La thymacétine a été préparée par Hoffmann, chimiste
de Leipsig. Elle se présente sous forme d'une poudre
blanche, cristalline, peu soluble dans l'eau. D'après le
D' Jolly, qui a étudié la thymacétine relativement à son
action sur le système nerveux, ce composé, administré à
des adultes à la dose de 0«',25 à !«', amène fréquemment
un soulagement manifeste des céphalalgies nerveuses.
A cet égard, la thymacétine se place auprès de la phéna-
cétine, mais ne peut remplacer la morphine. Dans quelques
cas, elle agit aussi comme hypnotique. Enûn, plusieurs
malades auxquels on avait administré ce médicament se
sont plaint de congestion céphalique. Em. B.
Abrine (1). — 1j abrine est une substance albuminoïde
extraordinairement toxique qui se retire des semences de
VAhrus precatorius. Elle appartiendrait, comme la ricine^
à la classe des ferments solubles. Elle se présente sous la
forme d'une poudre brun jaunâtre soluble dans l'eau.
D'après Robert, la dose mortelle de cette substance intro-
duite directement dans le sang est de 0»', 00001 par kilo-
gramme du poids de l'animal. Elle serait cependant moins
toxique que la ricine dont elle diffère d'ailleurs, ainsi
que l'ont* démontré récemment Hellin (Inaugural Diss.
Dorpat, 1891) et P. Ehrlich, par d'autres caractères, et en
particulier par la propriété qu'elle possède d'amener la
(1) Bericht von E. Merck in Darmstadt, 1892.
/Mrs. iê Phtim, et it (Mm,, 5* sérk t XXV. (!•' mars 189S.) 17
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— 250 —
chute des poils autour de l'endroit ot on Ta injectée.
D'après Ehrlich, Tabrine peut être employée dans la pra-
tique ophtalmologique à la place des semences de Jequirity
(Abrus precatorius) à la dose de 1 pour 500.000 environ.
Em. B.
Acide anacardique (1).— Ce composé, auquel on attribue
la formule €**H**0^, existe avec le cardol dans les fruits
de VAnacardium occidentale. D'après Gawalowski, le sel
ammoniacal de cet acide, lequel est soluble dans Teau^
peut servir, en combinaison avec le sulfate de fer, à teindre
les cheveux. Pour teindre les cheveux en brun, on les
— hrtmecte d'abord avec une solution aqueuse d'anacardate
d'ammoniaque, après quoi, on les peigne à l'aide d'un
peigne trempé dans une solution de sulfate de fer.
Em. B.
Chlorhydrate d'apocodéine (2). — Ce corps,
€*»H»»AzO«,HCl,
est une poudre amorphe, grise jaunâtre, facilement soluble
dans l'eau. Il est préconisé, comme expectorant, par
W. Murrel, qui l'emploie en pilules (0»',18 à 0«',24 par jour)
ou en injections sous-cutanées (un 1/2^ à 1**,25 d'une solu-
tion aqueuse à 2 p. 100). Em. B.
Pseudoconhydrine (3). -* Cet alcaloïde, sur lequel nous
avons déjà dit quelques mots (4), vient d'être étudié à nou-
veau par G. Adam (Inaug. Diss.j Breslau, 1891). C'est une
poudre blanche légère présentant l'odeur de la conhy-
drine. Elle est facilement soluble dans l'eau. Elle cristal-
(1) Bericht von E. Merck in Larmstadt^ 1892.
(â) Bericht von E. Merck in Darmstadt, 1892.
(3) Bericht von E, Merck in Darmstadty 1892.
(4) Joum, de Pharm, et de Ch, [5], XXUI, p. 502, 1891.
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— 251 —
lise de ses solutions concentrées dans le toluol en belles
lamelles nacrées qui fondent à 100-102'» et entrent en
ébullition à 229-23 1^ Elle possède un pouvoir rotatoire
«D — + 4*30'. Elle donne, avec les acides, des sels facile-
ment solubles.
D'après Engler, la pseudoconhydrine serait identique
avec un alcaloïde préparé par lui, Téthylpipéralkine,
G»H»AzH. GH. OH. QU\ GH\ Em. B.
Diiodothiophène, succédané de riodoforme. — Le
thwpkène à été découvert, il y a quelques années, dans la
benzine du goudron de houille par Victor Meyer. Ce corps,
dont la formule est 0*FI*^, présente de grandes analogies
avec la benzine et, comme cette dernière, fournit, avec
facilité, des produits de substitution chlorés, bromes,
iodés, sulfonés, etc.
L'un de ces composés, le diiodothiophène, vient d'être
essayé en thérapeutique. Ed. Spiegler a étudié sa valeur
comme antiseptique sur les cultures d'un microorganisme
producteur de pus, un staphylococcus^ et Aug. Hock a es-
sayé son emploi dans la pratique.
Le diiodothiophène €*H"I*^ se prépare en ajoutant à
du thiophène brut la quantité théorique d'iode, puis de
l'oxyde jaune de mercure jusqu'à ce que tout l'iode ait
disparu : la réaction s'accomplit avec dégagement de cha-
leur. Le diiodothiophène se présente en cristaux blancs,
fusibles à 4Q°,5 et facilement volatils. Il possède une odeur
aromatique non désagréable. Il est insoluble dans l'eau,
facilement soluble dans Téther, le chloroforme et l'alcool
chaud, plus difficilement soluble dans l'alcool froid. Il
renferme 75,5 p. 100 d'iode et 9,5 p. 100 de soufre.
On fait avec le diiodothiophène une gaze qui peut rem-
placer la gaze iodoformée» Pour cela on trempe la gaze
dans le mélange suivant :
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— 252 —
Diiodottaiophènc 50,0
Alcool j ^ «^ ^
Éther (*«»•»
Glycérine 10,0
On recommande d'ajouter à ce mélange 2 à 3»' d*une
solution alcoolique saturée de safranine pour aider à ré-
partir également le mélange sur la gaze. Em. B.
Thiophène-sulfonate de soude. — Le thiophéne, comme
il est dit plus haut, fournit des dérivés sulfonés. Le sel de
soude de l'acide ihiophène-oL-sulfonique^ un de ces dérivés,
a été également essayé, au point de vue thérapeutique,
par Ed. Spiegler.
Ce sel, G*H'&, NaSO', se présente sous forme d'une
poudre blanche constituée par des lamelles cristallines. Il
renferme 33 p. 100 de soufre, dont la moitié environ est
unie au carbone.
Spiegel le préconise en pommade contre le prurigo. Il
aurait donné de meilleurs résultats que le naphtol. La
pommade se fait avec parties égales de lanoline et de vase-
line, et 5 à 10 p. 100 de sel.
Le thiophène-sulfonate de plomb posséderait des propriétés
thérapeutiques analogues à celles du sel de soude. Seule-
ment il produit chez certains individus une cuisson qui
dure quelques minutes. Em. B.
Benzoate et picrate d'antipyrine ; par M. S. Cres-
SATi (1). — L'auteur désigne ainsi deux combinaisons qui
ne paraissent pas avoir été encore essayées en thérapeu-
tique.
Le benzoate se prépare en. ajoutant de l'antipyrine
à une solution aqueuse bouillante d'acide benzoïque. La
(1) VOroHf p. 379, 1891 ; par Pharm. Post., XXV, p. 93, 1892.
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— 253 —
combinaison se fait immédiatement et le produit se ras-
semble au fond du vase sous la forme d'un liquide jaunâtre
qui, par refroidissement, se prend en une masse à cassure
cristalline. On purifie par cristallisation dans Talcool. Le
benzoate d'antipyrine fond très facilement ; il est peu
soluble dans Teau froide ou chaude, mais est très soluble
dans Talcool et Téther. II a une saveur piquante et possède
une légère odeui- diacide benzoïque. La solution aqueuse
présente une réaction acide et donne une coloration rouge
avec le perchlorure de fer.
Le picrate d'antipyrine se prépare de la même manière.
Il constitue ime poudre jaune très légère, peu soluble
dans l'eau, mais soluble dans l'alcool et Téther. Il ne fond
pas aussi facilement que le benzoate. Le perchlorure de
fer le colore en rouge. Em. B.
Essai et emploi de la salipyrine (1). — La salipyrine,
combinaison d'acide salicylique et d'antipyrine dont nous
avons déjà donné les divers modes de préparations et
quelques propriétés en 1890 (2), a été depuis l'objet d'assez
nombreux essais en thérapeutique.
Guttmann préconise ce médicament comme antipyré-
tique; Mosengeil en fait un spécifique contre l'influenza
et assure qu'il favorise le sommeil, habituellement trou-
blé, dans cette maladie. Hennig le conseille, comme l'une
des meilleures préparations salicyliques, dans les affec-
tions rhumatismales (aiguës et chroniques).
11 y a donc intérêt à pouvoir vérifier sa pureté.
La salipyrine se présente sous la forme d'une poudre
blanche cristalline, inodore et douée d'une saveur sucrée
particulière. Pour en faire Tessai on peut opérer ainsi
qu'il suit : on décompose un poids donné de ce médica-
ment en chauffant avec l'acide sulfurique étendu, on agite
avec l'éther qui enlève l'acide salicylique. Après évapora-
(1) Pharm. Centralhalle, XIII, p. 10 et 61, 1892.
(2) Joum. de Pharm. et de Ch, [5] XXII, p. 205, 1890.
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— 254 —
tion de Téther, on pèse et on vérifie le point de fusion de
Tacide qui doit être 156*. D'autre part on, alcalinise la so-
lution restante, on agite avec du chloroforme qui enlève
Tantipyrine, on évapore et on pèse. La salipyrine doit
renfermer 42,3 p. 100 d'acide salicylique et 57,7 p. 100
d*antipyrine.
D'après J. Altschul on peut encore recourir à la mé-
thode suivante : on pèse sur un verre de montre 3«',26 de
salipyrine (1/100 de molécule); on met le verre de montre
et la substance dans un vase de Bohême ; on dissout en
chauffant au bain-marie dans un peu d'alcool étendu d'un
demi-volume d'eau, et après addition d'une goutte de solu-
tion de phénolphtaléine on fait un titrage acidimétrique
avec une solution alcaline normale. Les dixièmes de centi-
mètres cubes employés donnent directement la proportion
en centièmes de jsalicylate d'antipyrine contenu dans
l'essai, car 3«%26 de ce composé correspondent à 10^ de
solution alcaline normale.
La salipyrine est administrée dans des potions de Todd
ou dans un peu de vin, ou encore en cachets, pastilles,
capsules, etc. Em. B.
REVDE DES PUBLICATIONS
DE PHARMACIE, CHIMIE, MICROBIOLOGIE
Pharmacie.
Études chimiques de l'essence de roses allemande et
turque; par M. Ulrich Eckart (i). — Ces recherches
montrent que les essences turque et allemande sont cons-
tituées par trois corps : l'alcool éthylique, Toléoptène et le
stéaroptène. Le corps le plus important est Toléoptène, le
(1) Archiv, der Pharm,, t. CCXXIX, p. 355, d'après Monit, scientif.,
novembre 1891.
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— 255 —
rhodinoly 0*® H*' 0, qui appartient à la série
C«H«°-«0.
Il est à remarquer que, par oxydation, au
permanganate de potasse, on obtient une coi
six atomes de carbone, qui possède les proj
alcool pentatomique ayant sans doute d'étro
avec les hydrates de carbone.
Considère-t-on la densité peu élevée du ri
point d'ébullition, la facilité avec laquelle <
scinde en acides peu riches en carbone, les p
son aldéhyde vis-à-vis de la phénylhydrazio
Talcool polyatomique C* H** 0* et de son acid<
dant, le rhodinol appartiendra à la série du m<
L'essence de roses pourrait donc être rang(
rares huiles essentielles qui renferment des
riches en carbone et dont la chaîne serait ouvi
D'après ses propriétés, le rhodinol est un
maire. Sa réfraction moléculaire conduit à ad
liaisons éthyléniques, hypothèse qui est confi
faculté qu'il montre de pouvoir fixer quatre
brome. Son activité optique nécessite la pn
atome de carbone asymétrique. La formatio
tène et de polyterpène sous l'influence des dé
tend à prouver que la chaîne, d'ouverte qi
devient fermée. La production des terpènes ce
à admettre la présence et la position des grou]
-et propyle. On peut se demander maintenant i
produit la chaîne fermée et où se trouvent
liaisons.
L'auteur entre dans des considérations hi
production des différents acides sous l'in
oxydants et sur les faits énumérés plus haut po
au rhodinol la formule de constitution suivant
G'H^ H OH»
I \/
CH« = 0— CH = CH — G — CH'OI^
Cette formule permettrait d'expliquer facilei
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— 256 —
sage de ce corps au linomëne d'abord, qui, dans les condi-
lions de Texpérience, deviendrait inactif et se transforme*
rait en dipentène.
cm'
A
C»H^
H«0 jf«>CH
OH
H*C '
OH
CH
H*0
CH»
Rhodinol.
La constitution du géraniol, isomère qui, dans bien des
cas, se comporte comme le rhodinol, est, d'après Semmier
[Deut Ckem, Gest., 23, 1102) :
CH»
CH — CH« — CH = CH — 0 = OH. OH«OH.
D'après l'auteur, la différence entre ces deux isomères
résiderait dans les positions des groupes méthyle et pro-
pyle, dans celles des doubles liaisons et dans la nature du
carbone asymétrique. — 160«' d'essence de rose alle-
mande et environ 460«' d'essence turque ont servi à ces
recherches,
Recherches sur l'essence de menthe (russe) et sur la
menthylamine gauche ; par MM. Andres et Andrée w (1). —
L'essence de menthe a été l'objet de beaucoup de recher-
ches au point de vue de la parfumerie et de la pharmacie,
mais l'étude purement chimique en a été négligée ; il n'y
a que les composés oxygénés, le menthol 0** H»* O et le
menthone 0*®H*»0, qui soient déterminés.
(1) Joum, phys, Chim, R,, t. XXUI, p. 26, d*après Bull. Soc, chim.,
5 octobre 1S91, p. 441.
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-^ 257 —
Les hydrocarbures, qui constituent les parties lourdes,
sontinconnus ; ils présentent cependant un certain intérêt
comme pouvant contenir le composé analogue au déca-
naphtène (les naphtènes ne se trouvent que rarement dans
les produits naturels). En outre, il serait curieux d'étudier
le terpène de l'huile de menthe, sur lequel on possède des
données peu précises et contradictoires.
MM. Andres et Andreew se proposent donc de recher-
cher surtout ces hydrocarbures dans Fessence de menthe ;
mais ils commencent leur travail par l'étude des propriétés
de rhuile de menthe d'origine russe, en la comparant à
d'autres espèces de cette même huile.
Ils ont opéré sur l'huile extraite des plantes fraîches et
des plantes desséchées. Ils ont trouvé que leurs propriétés
physiques dififéraient peu.
Pour Vhuile extraite des plantes sèches.
Densité 0,912
Pouvoir rotatoirc — IS^jîS
Pour Vhuile extraite des plantes fraîches.
Densité 0,915
PouToir rotatoire — 17»,13
Les deux variétés se congèlent à — 13<»: elles com-
mencent et finissent de distiller aux mêmes températures.
L'huile extraite de la menthe sèche contient une plus forte
quantité de composés oxygénés.
La distillation fractionnée de Thuile de menthe a donné
six fractions distinctes :
1 15S-160» IV 165-170^
U 160-163* V 170-173»
m 163-165» VI 173-175«
La fraction principale est celle qui distille entre 173-175'».
Son odeur rappelle un peu l'essence de térébenthine.
Déviation (dans un tube de 100»" et t = 20<») a, = — 35%22.
Densité à 20^ = 0.8571. Les analyses donnent
G 87.56
H 11 83
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— 258 —
Le calcul théorique pour C"H** exige
C 88.23
H 11.77
Ce térébène ressemble beaucoup par les propriétés physi-
ques au type du limonène.
On a obtenu un bromure, un dichlorhydrate et un nitro-
sochlorhydrate de ce corps ; on a transformé ensuite le
nitrosochlorhydrateennitrosoterpène. La fraction 173-175*»
est donc un limonène gauche.
La fraction 170-173*» contient le même limonène que la
précédente, mais il est mélangé avec un autre hydrocar-
bure ([«]„=— 30°,64) qui augmente sa densité D*» V=0-8536.
—La fraction 1 65-170'» contient un hydrocarbure plus riche
en hydrogène que 0** fP*. La rotation diminue et la den-
sité augmente encore.
La bromuration ne donne pas de cristaux, mais il se
forme une huile dont la compositioncorrespond à C" H" Br*.
L'analyse de la fraction 160-165*» nous démontre que
cette dernière contient un jnélange d'hydrocarbures plus
riches en hydrogène ; elle ne contient pas de terpène
capable de donner un dichlorhydrate.
La fraction 1 58- 1 60*» est très peu importante ; elle contient
rhydrocarbure C**H^' ; celui-ci diffère du menthène connu
par le point d'ébuUition, qui est 167-188*. Il se rapproche du
décanaphtylène de MM. Markownikoff et Aglobline ; mais
les naphtylènes, en général, se combinent très difficilement
avec HCl. Les auteurs supposent que c'est un mélange
de menthène avec une petite quantité de 0** W* bouillant
à basse température et capable de donner un bromure
C'*H»«Br«.
La fraction 205-210*» est composée surtout de menthone
et de menthol, qu'on ne peut séparer à cause du voisinage
de leurs points d'ébullition, 206 et 212^
La trop faible quantité de la matière n'a pas permis aux
auteurs de séparer les corps de cette fraction. Il ne trou-
vent aucune indication qui leur permette de supposer
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— 259 —
Texistence d'un des décanaphtènes dans lés fractions plus
basses.
La mentbylamine a été obtenue par MM. Andres et
Andreew par le procédé de Goldschmidt. Ils traitent une
solution alcoolique de mentbylamine par le sodium. Le
produit de la distillation a été repris par Teau; il se forme
une couche buileuse qui disparaît quand on ajoute une
faible quantité d'acide acétique.
On débarrasse la liqueur du mentbone et on la traite
(après concentration) par KOH. On obtient ainsi une cou-
che de menthylamine qui distille vers 204*». La mentbyla-
mine pure est un liquide incolore, rappelant par son odeur
la conicine. A Tair, elle attire avec avidité l'acide carbo-
nique et se transforme en un sel cristallin soluble dans
Teau et moins dans l'alcool. Densité = 0.8685. Déviation
'= — 33^6.
Sa formule correspond à C**^ H*' Az H*. Son chlorhydrate
présente de belles aiguilles blanches. Son chloroplatinate
a été obtenu en lamelles dorées.
Sur l'huile essentielle de koro-moîi; par M. W. Kwas-
NicK (1). — Cette essence est extraite des feuilles de
Linderia fericia^ Bl., laurinée très commune au Japon ; on
l'importe en grande quantité. Elle constitue un liquide
jaune foncé plus léger que l'eau, rf = 0,901 à 18*, doué
d'une odeur aromatique très fine. Par distillation frac-
tionnée sur le sodium on en peut isoler deux terpènes. Le
premier, qui est dextrogyre, bout à 175-178*» et donne un
tétrabromure fusible à 104', ce qui permet de l'identifier
avec le citrène dextrogyre, décrit par Wallach. Le deuxième
est inactif, bouta 180*», donne un tétrabromure fondant à
124*» et un dichlorhydrate fusible à 50*. L'essence renferme
en outre deux corps oxygénés ; im terpinol inactif et un
carvol lévogyre.
(1) D. cA. G., t. XXIV, p. 81, d'après Bull. Soc. chim.y 90 octobre 1891,
p. 593.
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— 260 —
Le premier de ces corps a pour formule C* H*' 0 et bout
M8<» ; il est doué d'une odeur agréable. Ses combinaisons
ec HOl et Br ainsi que son iodure, fondant à 75-76», ont
rmis de l'identifier avec le terpinol [monohydrate de
ébenthène), extrait de l'essence de kesso (valériane du
pon).
Le carvol, de formule 0*®H**0, estlévogyre; il bout
225*» et forme avec H" S une Combinaison très bien
Lstallisée. Il diffère du carvol ordinaire par ses propriétés
tiques.
Étude chimique de l'huile de macassar ; par MM. K.
[UMMEL et W. KwASNiK (i). — L'huilc de macassar,
tenue soit par expression, soit par épuisement à l'éther
pétrole, présente la consistance du beurre; sa couleur
t jaune de miel, sa saveur douce.
Elle renferme de l'acide cyanhydrique libre, et aussi de
cide oléique. Par la saponification à l'aide de la potasse
îoolique, on a pu en extraire de la glycérine et les acides
étique, butyrique, arachique, palmitique et oléique ; on
f a pas trouvé d'acide laurique.
Le tourteau dont on a séparé l'huile renferme un mélange
dextrose et de saccharose. On n'a pas trouvé d'amygda-
le dans les cotylédons de la plante ; mais on a pu on
traire, par distillation dans un courant de vapeur d'eau,
l'acide cyanhydrique et de l'aldéhyde benzylique.
Chimie générale.
Sur les trois basicités de l'acide phosphorique ; par
Daniel Berthelot (2). — L'auteur a établi précédem-
mt comment on peut reconnaître, par une méthode
idée sur les conductibilités électriques, la force relative
I) Arch. de Pharm. (3), t. XXiX, d'après Bull. Soc, chim., 20 octobre
1, p. 593.
t) Ac, d. «c, CXIII, 851, 1891.
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— 261 —
des acides, leur basicité, leurs fonctions multiples, et la
stabilité ou l'instabilité de leurs sels en solutions aqueuses.
Dans ce nouveau travail il a appliqué la même méthode à
Tétude de Tacide phosphorique et il conclut ainsi :
Les conductibilités des phosphates monobasiques de K
et de AzH*, en solution étendue, sont égales; celle du
phosphate bibasique de K remporte d'environ 6 p. 100 sur
celle du phosphate bibasique de AzH*; enfin celle du
phosphate tribasique de K est de beaucoup supérieure à
celle du phosphate tribasique de Az H*.
Sur le sulfate vert, solide, de sesquioxyde de chrome ;
par M. A. Recoura (1). — L'auteiu» a fait voir que le ses-
quichlorure de chrome hydraté peut affecter deux modifi-
cations isomériques, solides et cristallisées^ Tune bleu-violet,
l'autre verte, ayant la même composition, mais des pro-
priétés complètement différentes. Étudiant les circons-
tances de production de ces deux variétés, il a établi que
la variété violette, qui correspond aux sels normaux de
sesquioxyde de chrome, est celle qui prend naissance en
liqueur étendue ou moyennement concentrée, tandis que
la variété verte, anormale, est celle qui prend naissance
en liqueur très concentrée ou bien en présence d'un grand
excès d'acide.
Dans ce nouveau travail, il montre que soit en produi-
sant le sulfate de chrome en présence d'une très faible
quantité d'eau, soit en déshydratant partiellement par la
chaleur le sulfate violet cristallisé de chrome, on obtient
une variété nouvelle de sulfate de chrome, qui est vert
solide et cristallisé. Ce sulfate vert possède des propriétés
complètement différentes de celles du sulfate violet.
Dans Tarticle ci-après, l'auteur étudie la constitution
de ce composé et ses rapports d'une part avec le sulfate
violet, d'autre part avec la solution verte que l'on obtient
Ac, d, êc.y CXJII, 857, 1891.
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— 262 —
quand on porte à rébuUition la solution du sulfate violet.
Il ajoute que M. Étard a également indiqué que, si
l'on met en contact le sulfate violet de chrome solide
avec des liquides déshydratants comme 80* H" ou AzO*H,
il devient vert. Mais ce n'est là qu'une modification passa-
gère, car Fauteur a reconnu que, dès que le sulfate vert ainsi
obtenu est débarrassé du liquide déshydratant, il revient
rapidement à l'état violet.
Sur les états isomériques du sulfate de sesquio^de de
chrome ; par M. A. Recoura (1). — Les conclusions à tirer
des expériences de Tauteur sont les suivantes :
Le sulfate vert solide de chrome, Or*0», 3 80', 11 H* 0,
quoique ayant la môme composition que le sulfate violet,
doit avoir une constitution complètement différente. Une
se comporte pas comme un sel ordinaire, puisqu'il ne se
prête pas à la double décomposition, et il est à présumer
que, dans ce composé, le chrome est engagé dans un radi-
cal présentant une certaine stabilité. Ce qui le prouve
encore, c'est que, quand on décompose ce corps par un
alcali, on en précipite bien de l'hydrate chromique ; mais,
dans cette destruction de la molécule, les éléments se
groupent de façon à constituer, non pas l'hydrate chro-
mique normal, comme on pourrait s'y attendre, puisque
le sel renferme les éléments de 3 molécules d'acide sulfu-
rique, mais l'hydrate qui ne peut fixer que 2 molécules
d'acide. La dissolution de ce composé dans l'eau est com-
plètement différente de la dissolution verte que Ton obtient
quand on chauffe la dissolution du sulfate violet. Le sul-
fate vert, indéfiniment stable à l'état solide, se transforme
peu à peu, quand il est dissous, en sulfate violet.
Sur une combinaison volatile du fer avec l'oxyde de
carbone; par MM. L. Mond et Pr. Quincke (2). — Les
(i) Ac. d. «c, CXUI, 1033, 1891.
(2) D. ch. G., t. XXIV, p. 2248, d'après Bull, Soc. cAtm., 20 noTembw
1891, p. 727.
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— 263 —
auteurs ont obtenu antérieurement, en collaboration avec
M. 0. Langer, une combinaison volatile du nickel avec
l'oxyde de carbone ; dans ce mémoire, ils avaient cherché
à préparer des combinaisons analogues en partant d'autres
métaux, mais sans succès. Depuis, MM. Mond et Quincke
ont réussi en ce qui concerne le fer, mais à la condition
d'observer certaines précautions.
On prépare d'abord du fer très divisé en chauffant dans
un courant d'hydrogène, à la température la plus basse
possible (400> au plus), de l'oxalate ferreux; on laisse
refroidir au sein de l'hydrogène, puis lorsque la tempé-
rature est descendue à 80% on remplace l'hydrogène par
un courant d'oxyde de carbone. On constate que ce gaz
brûle alors avec une flamme jaune pâle, qui persiste môme
lorsque le gaz a été conservé à froid pendant plusieurs
jours. Si l'on chauffe le tube abducteur à 200-350*, on voit
se former un anneau miroitant de fer métallique, et si
l'on chauffe plus fort, il se fait, au lieu du miroir, des
flocons noirs qui renferment des quantités considérables
de carbone (jusqu'à 80 p. 100), le reste étant du fer. Il s'est
donc engendré un composé volatil du fer, malheureuse-
ment en très petite quantité. Ainsi, en opérant sur 12»' de
fer réduit de l'oxalate, qu'on a chauffés à 80*» dans l'oxyde
de carbone pendant six semaines (en ayant soin toutes les
six heures de recalciner à 400* dans l'hydrogène pendant
vingt minutes pour revivifier la matière), il ne s'est vola-
tilisé que 2«' de fer, soit 0«%01 par heure, alors qu'en ce
temps il passait 2"*,5 d'oxyde de carbone. Il est donc très
difficile de faire une étude apprqjondie du composé qui
prend naissance.
Si on lave à l'acide sulfurique concentré l'oxyde de
carbone chargé de vapeur ferrugineuse, on trouve que
celle-ci est retenue, mais la solution se décompose sponta-
nément. Les carbures d'hydrogène, benzène, pétroles
lourds, etc., dissolvent aussi le composé volatil, mais en
petite quantité ; les solutions sont brunes et s'oxydent à
Tair avec dépôt d'hydrate ferrique. Les solutions dans
l'huile de pétrole bouillant à 250-300* ont permis de faire
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— 264 —
une analyse approximative du composé nouveau. Saturées
d'oxyde de carbone ferrugineux et chaufifées à 100* dans
le vide, elles ne dégagent que de l'air mélangé d'un peu
d'oxyde de carbone; à 180'', elles noircissent, déposent
du fer métallique et dégagent de l'oxyde de carbone bien
exempt d'hydrogène. Du dosage de ces deux corps, fer et
oxyde de carbone, il résulte que leur rapport 00 : Fe est
de 4.03 — 4.14, ce qui montre qu'on est sans doute en pré-
sence d'un composé Fe(00]^ correspondant à celui que
fournit le nickel.
Peut-être la formation d'un tel composé joue-t-elle un
rôle dans certaines opérations de la métallurgie du fer, la
cémentation, par exemple. Oependant l'expérience décrite
plus haut ne réussit qu'avec du fer très divisé ; avec le
métal .compact, il ne se fait pas la moindre trace du com-
posé oxy carboné (1).
Sur la formation des dextrines; par M. P. Petit (2). —
Payen a indiqué, pour la fabrication des dextrines, un
procédé consistant à chauffer, entre 100* et 140®, la fécule
humectée d'une petite quantité d'acide nitrique. Les dex-
trines ainsi obtenues sont, les unes blanches, les autres
plus ou moins teintées, et presque toutes réduisent, à
divers degrés, la liqueur de Fehling.
L'auteur a examiné quelle était l'influence de la dose
d'acide et du temps de chauffe, sur les propriétés des dex-
trines obtenues par le procédé Payen. Les doses d'acide
nitrique employées étaient 0,2, 0,3 0,5, 0,8 et 2 p. 100 du
poids de la fécule. Oelle-ci, humectée de 30 p. 100 de son
poids d'eau, était empâtée avec l'acide, puis séchée à 50*,
tamisée et chauffée dans une étuve réglée à 125*. On reti-
rait un échantillon après 1, 2, 3, 4 heures.
(i) Il convient de rapprocher ce mémoire de celai de M. Bertheloi, dont il
a été parlé dans le Joum, de Pharm. de l'année 1891.
(2) Ac. d. «c, CXIV, 76, 1892.
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— 265 —
Pour analyser les dextrînes ainsi préparées, qui peu-
vent encore contenir de l'amidon non attaqué, de la dex-
trine et du glucose, M. Petit s'est appuyé sur les faits sui-
vants, vérifiés sur un mélange de poids connus d'amidon,
de dextrine non réductrice et de glucose pur :
!• En faisant digérer ce mélange avec de l'eau, à 40^-50**,
pendant une demi-heure, on dissout tout le glucose et la
dextrine; l'amidon recueilli sur un filtre taré et séché
avec ménagements, représente intégralement l'amidon non
transformé ;
2* Le pouvoir rotatoire de la solution correspond exac-
tement à la somme des pouvoirs rotatoires du glucose et de
la dextrine ;
3* Si l'on fait fermenter la solution, après l'avoir addi-
tionnée de phosphate d'ammoniaque et de sulfate de po-
tasse, puis stérilisée et ensemencée avec de la levure pure,
la perte de pouvoir rotatoire indique exactement la dose
de glucose introduite et le liquide fermenté n'agit plus sur
la liqueur de Fehling.
Les dextrines obtenues après une heure, à 125°, contien-
nent encore une faible dose d'amidon. Ces quantités
deviennent indosables, pour 0,8 et 2 p. 100 d'acide ni-
trique.
Le tableau suivant indique les pouvoirs réducteurs ex-
primant la quantité de matière réduisant le Fehling, éva-
luée en glucose pour 100 de -dextrine.
Temps de chauffe. Amidon
Dose d'acide. ..-- "^ — -^ ■»■ --^ non transformé
pour 100. ^^ 2". 3\ 4*. pourl»' de dextiinp.
0,2 3,9 5,06 3,6 2,8 0,003
0,3 7,2 5,3 3,6 3,0 0,002
0,:i 7,3 6,07 4,2 3,1 0,001
0,J 8,06 6,3 4,5 4,0 traces
2,J 9,5 7,1 5,4 4,5 traces
L'examen de ce tableau montre que :
~ 1^ Pour une même dose d'acide, le pouvoir réducteur va
e.n diminuant d'une manière très sensible, lorsque le tem[»s
de chauffe augmente:
Jnr», de PkÊfmM de Ckim., 5* série, t. XXV. (1" mars 1891) 18
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— 266 —
2^ Pour une même durée de chauffe, le pouvoir réduc-
teur s'accroît lorsque la dose d'acide augmente.
Les pouvoirs rotatoires montrent des variations ana-
logues, mais moins sensibles, c'est-à-dire que les pouvoirs
rotatoires diminuent, soit à dose d'acide égale, pour un
temps de chauffe croissant, soit pour un même temps de
chauffe, pour une dose d'acide croissante.
D'autres essais, faits à diverses températures, entre
100* et 140% ont montré également que, > dose d'acide
égale, la diminution du pouvoir réducteur était d'autant
plus rapide que la température était plus élevée, et que
ce pouvoir réducteur augmentait aussi plus rapidement,
pour une même dose d'acide et un même temps de chaufife,
lorsque la température était plus élevée.
Ces observations expliquent pourquoi certaines dex-
trines du commerce ont un pouvoir réducteur pratique-
ment nul; les fabricants emploient, en effet, des durées
de chauffe extrêmement longues, jusqu'à 60-70 heures, à
des températures souvent mal réglées, il est vrai ; mais
ce temps permet de réduire à une valeur presque nulle
le pouvoir réducteur.
Il y a donc, dans les dextrines préparées par le procédé
Payen, une matière réduisant la liqueur de Fehling,
non fermentescible , qui se produit à côté du glucose. La
quantité de glucose formée est d'autant plus faible que le
temps de chauffe est plus long.
Ces propriétés rapprocheraient la matière non fermen-
tescible de la galletine de MM. Scheibler et Mittelmeier;
cependant, quelques essais, que l'auteur se propose de
continuer, font prévoir l'existence d'un composé prove-
nant de l'oxydation de l'amidon par l'acide nitrique et
ayant les propriétés d'une aldéhyde.
Chimie analytique.
Analyse de la glycérine ; par M. Carl Mangold (1). —
(1) ZeUschrift fur angew, Ckemie^ 1891, p. 400, d'après Mon. scienlif*,
janvier 1892.;
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— 267 -
L'analyse de la glycérine se fait commodément de la
façon suivante : on met dans un flacon d'un litre 0«%2 à
0«',4 de glycérine, environ 300*^ d'eau et 10«'' de potasse
caustique. Puis on y fait écouler, tout en agitant et en re-
froidissant, une solution à 5 p. 100 de permanganate de
potassium jusqu'à ce qu'il y en ait une fois et demie la
quantité théorique, c'est-à-dire 6 parties 87 de KMnO*
pour 1 de glycérine. On laisse reposer à la température
ordinaire pendant une demi-heure environ; ensuite on
ajoute de l'eau oxygénée, en évitant un excès de cette
liqueur, jusqu'à ce que le liquide surmontant le précipité
devienne incolore. On remplit jusqu'au trait, on agite vi-
goureusement et on filtre. On chauffe pendant une demi-
heure le liquide filtré, afin de détruire toute l'eau oxy-
génée ; on laisse refroidir à 60*» environ et enfin on titre
avec le caméléon, après addition d'acide sulfurique.
Recherche de l'acide salicylique dans l'aldéhyde sali-
cylique et dans l'éther méthylsalicylique ; par MM. A.
ScHNEEGANS ct J.-E. Gerock (1). — Lorsqu'on ajoute 2^*
d'une solution de perchlorure de fer au centième à 10*^
d'une^ solution d'aldéhyde salicylique à 2 p. 1000, il se
produit une coloration violette qui disparaît par agitation
du liquide avec 5" de chloroforme. Mais si on ajoute au
mélange 0,0002 d'acide salicylique, la coloration est per-
sistante.
Cette réaction est également applicable à la recherche
de l'acide libre dans l'essence de Wintergreen artificielle.
Si l'on agite de l'essence pure avec 500 parties d'eau et
si l'on ajoute, à 10*^^ du mélange trouble, 1'^'' de la solution
de perchlorure de fer indiquée ci-dessus, la coloration qui
se produit disparaît en agitant avec 5**^ de chloroforme.
L'essence renferme-t-elle seulement une partie d'acide
libre pour 500 parties, la coloration violette restera encore
très apparente sur un fond blanc. Em. B.
(1) Joum. d. Pharm. von Elsass. Lothringen; d'après Apotheker-Zei*
tung, n» 92, 1891.
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— 268 —
Sur la recherche de la peptbne et sur la nouvelle
méthode de dosage de Valbumine ; par M. L. Detoto (1). —
L'auteur conseille de coaguler ralbumine dans les liquides
normaux ou pathologiques, à Taide du sulfate d'ammo-
nium et de la chaleur : on emploie 80«' de sel cristallisé
pour 100" de liquide et on effectue la dissolution au bain-
marie ; on chauffe ensuite le tout à la vapeur à 100® pen-
dant trente à quarante minutes pour achever la coagula-
tion. On n*aplus qu'à filtrer, laver, sécher et peser.
Les eaux-mères du précipité albumineux servent à
rechercher les peptones par la réaction dite du biuret ; on
doit seulement s'assurer, à l'aide du ferrocyanure de
potassium et de l'acide acétique, qu'elles ne renferment
plus d'albumine.
La méthode est applicable à Turine, dont les matières
colorantes sont retenues dans le coagulum et ne gênent
plus pour la recherche des peptones.
Microbiologie.
De l'existence simultanée, dans les cultures du Sta-
phylocoque pyogène, d'une substance vaccinante préci-
pitable par l'alcool et d'une substance prédisposante
soluble dans l'alcool; par MM. A. Rodet et J. Cour-
mont (2). — Certains microbes pathogènes peuvent fa-
briquer simultanément, dans leur milieu de culture,
des substances vaccinantes et des substances prédispo-
santes distinctes. Le Staphylocoque pyogène est dans ce
cas.
La substance vaccinante, fabriquée par le Staphylocoque
pyogène, est précipitée par l'alcool, tandis que la substance
prédisposante est soluble dans l'alcool.
L'effet de la substance vaccinante est complètement
(1) Zeit, f. physioL Chem., t. XV, p. 465-476, d'après Bull. Soc. chim,,,
^ octobre 1891, p. 624.
(2) Ac. d. «c, CXIII, 432, 1891.
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— 269 —
masqué dans les cultures filtrées, par celui des substances
prédisposantes. Un chauffage de vingt-quatre heures à
-J- 55<^ peut le faire apparaître.
Il est donc indiqué de chercher à isoler un vaccin des
produits solubles d'un microbe pathogène qui ne parait
pas en fabriquer normalement.
Appareil simple pour la filtration des moûts; par
M. E. Hesse (1). — C'est un tamis cylindrique ou demi-
cylindrique, placé près du bord de la cuve de trempe ; la
dimension des mailles est calculée de façon que le filtre
retienne les fragments de pomme de terre, les impuretés
et laisser passer presque exclusivement les substances
utilisables. Cet appareil est employé avec avantage à la
préparation des moûts destinés à la culture des levures. Il
élimine, en effet, les matières qui pourraient introduire
des bactéries, des morceaux de pomme de terre trop gros
et les pelures. Il est également précieux pour le traitement
des pommes de terre malades. Il ne faut guère plus d'une
minute pour opérer cette filtration, et le liquide étant
presque entièrement utilisable pour les levures, on obtien-
dra de celles-ci une quantité plus grande. Un autre avan-
tage de l'appareil c'est encore de ne pas refroidir sensible-
ment le moût. Les mailles ont généralement 4°°; la
bouillie est alors assez fluide pour qu'on puisse ensemencer
la levure sans addition d'eau. On emploie cinq heures
pour 1.000 litres de capacité.
Étude de quelques bactéries trouvées dans les moûts
de bière ; par M. Zeidler (2). — Parmi les espèces de bac-
téries, que l'on considérait comme identiques au bactérium
(1) Dingl. polyt. Journal, t. CCLXXVII, p. 131 ; Zeitschrift fur Spi-
rUu» industrie, vol. 13, p. 2, d'après Monit. êcientif.y décembre 1891.
(2) Wochenachrift fûrBraereiy 1890, p. 1214, d'après Monit, scientif.y
décembre 1891.
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— 270 —
termo, il en existe une qui est rapidement tuée dès que la
fermentation alcoolique se produit. Cette circonstance est
très importante pour Tanalyse de l'air et de Teau en bras-
serie. L'existence de telles bactéries est aussi à considérer
pour la conservation de la levure pressée ; celle-ci se con-
servera, en effet, si elle ne contient que des bactéries
ayant subi la fermentation alcoolique, tandis qu'elle se
gâtera aisément si les bactéries sont vivantes et jeunes ; il
est donc de toute nécessité d'employer de Teau stérilisée
pour laver la levure.
Parmi les ferments acétiques, il y en a qui peuvent
rendre la bière filante. Cependant la levure pressée n'est
que peu modifiée par les bactéries productrices d'acide
acétique. Il est donc peu important de trouver dans la
levure des ferments acétiques existant après la fermenta-
tion alcoolique.
Les bactéries de la première espèce, celles qui sont
tuées par la fermentation alcoolique, se présentent dans le
moût sous forme de bâtonnets amincis au milieu et aux
extrémités, longs d'environ un [x. Dans certaines cultures
elles affectent l'aspect de chaînes articulées ou plus sou-
vent de filaments lisses.
La première forme (chaîne) se rencontre dans le voile
jaunâtre que produisent ces bactéries dans une culture de
moût houblonné. La deuxième (filaments) dans le moût
gélatine ou dans le moût de bière blanche additionné
d'agar.
Sur gélatine on a un développement blanc sale ou jau-
nâtre, à grains grisâtres, à bords mal délimités ; la géla-
tine est liquéfiée en 5-6'jours en été.
Sur plaques de gélatine on a à la surface des colonies à
bords étoiles et dans la profondeur de la couche des sil-
lons.
Quant aux bactéries acétiques, l'auteur en décrit deux
espèces :
L — Identique à la bactérie acétique, longueur variable
de 2 (X 5 à 6 (Ji ; épaisseur de 1 !& 5.
II. — Longueur de 3 à 6 je ; épaisseur de 2 [x 5 à 3 jx.
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— 271 —
bans les préparations colorées, on observe souvent un
épaississement du contenu des cellules. Dans les cultures
anciennes, la bactérie présente des symptômes analogues
à ceux qui indiquent la formation de spores. Cette espèce
semble identique à celle décrite par Brown {Chemisch
Society, 1886), sous le nom de bactérie xylinum.
Elle ne se colore pas par Tiode.
Action de la chaleur sur les levures; par M. Kayser (1).
— On a opéré sur de la levure de pale aie, des différentes
brasseries de Munich, et sur une levure de Saint-Émilion,
toutes en cultures pures.
Pour chauffer ces levures, Kayser emploie de petits
tubes effilés, de diamètre égal à 1 à 2°"» ; on les bouche
avec de Touate après les avoir stérilisés et on y introduit
guelques gouttes de la culture de levure à étudier. On
chauffe cinq minutes au bain-marie à température fixe,
puis on plonge dans Peau froide.
On a étudié d'une part les cellules de levure vivantes,
d'autre part les spores.
Températures tuant les
cellules Spores,
à l'état humide, à l'état humide.
Pale aie de Bass 65° 65*
Saint-Émilion 60 65
Auguslinerbraii 50-55 65
Hofbraû 55 »
Spatenbraû 55 60
Saccharomyces Pastorianus . . . 50-55 60
Les levures les moins résistantes (bières allemandes)
sont à fermentation basse. De plus, Técart entre la tempé-
rature nuisible aux spores et celle qui tue les cellules
ordinaires est en général de 5<^, au plus de 10*».
Pour les levures à l'état sec on plonge une spirale de
platine flambée dans une culture pure et on sèche dans un
(1) Annales de Vlnstitut Pasteur, p. 513, 1889; Wochenschrift fur
Brauerei, 1891, p. 200, d'après Monit. scientif.y décembre 1891.
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— 272 —
tube en U stérilisé, muni de tampon d'ouate. On chauflfe
au bain de glycérine et Ton fait passer un courant d'air
sec dans le tube. Après cinq minutes on ensemence un
milieu nutritif à Taide de la spirale.
Température de stérilisation
de la levure.
Cellules. Spores.
Bass 95-105* 115-123*
Saiat-Étnilion 105-110 125
Augustinerbraô » 115-120
Hofbraû 85-9r) »
Spatenbraù 100-105 115
Saccbaromyccs Pastorianus .... 100-105 115
La levure des Augustins ne supporte même pas de des-
siccation à la température ordinaire. Au contraire, les
autres résistent beaucoup mieux qu'à l'état humide.
Les levures anciennes et âgées paraissent plus résis-
tantes; ainsi, une culture de quinze ans du saccharorayces
Pastorianus a été tuée seulement à 60*», tandis qu'une cul-
ture jeune ne résistait pas à 50® à l'état humide.
Enfin, pour quelques espèces, les cellules nées de spores
chauffées résistent mieux que les cellules primitives.
CONSEIL DHYGIÈNE PUBLIQUE ET DE SALUBRITÉ
DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE.
INSTRUCTIONS SUR LES PRÉCAUTIONS A PRENDRE
CONTRE LA.
FIÈVRE typhoïde, LA DIPHTÉRIE, LA VARIOLE ET LA SCARLATINE
FIÈVRE TYPHOiDE
Le germe de la fièvre typhoïde se trouve dans les déjections
des malades.
La contagion se fait à Taide de l'eau contaminée par ces dé-
jections ou par tout ol^et souillé par elles.
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— 273 —
■ESURES PRÉVENTIVES
En temps d'épidémie de fièvre typhoïde, l'eau potable
doit être Tobjet d'une attention toute particulière : l'eau
récemment bouillie donne une sécurité absolue.
Cette eau doit servir à la fabrication du pain et au la-
vage des légumes.
. Avant de manger, il faut se laver les mains avec du
savon.
Les habitudes alcooliques, les excès de tous genres, et
surtout les excès de fatigue, prédisposent à la maladie.
■ ESURES A PRENDRE DÉS QU'UN CAS DE FIÈVRE TYPHOÏDE
SE PRODUIT
. Les cas de fièvre typhoïde doivent être déclarés au com-
missariat de police.
L'Administration assurera le transport du malade, s'il
y a lieu, ainsi que la désinfection du logement et des ob-
jets contaminés.
A. Transpœ't du malade. — Si le malade ne peut rece-
voir à domicile les soins nécessaires, s'il ne peut être
isolé, notamment si plusieurs personnes habitent la même
chambre, il doit être transporté dans un établissement
spécial.
Les chances de guérison sont alors plus grandes et la
transmission n'est pas à redouter.
Le transport devra toujours être fait dans une des voi-
tures spéciales mises gratuitement à la disposition du
public par l'Administration.
B. Isolement du malade. — Le malade, s'il n'est pas
transporté, sera placé dans une chambre séparée où les
personnes appelées à lui donner des soins doivent seules
pénétrer.
Son lit sera placé au milieu de la chambre; les tapis,
tentures et grands rideaux seront enlevés.
Cette chambre sera aérée plusieurs fois par jour.
Le malade sera tenu dans un état constant de propreté.
Les personnes qui entourent le malade se laveront les
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— 274 —
mains avec une solution de sulfate de cuivre faible à 12*'
par litre d'eau, toutes les fois qu'elles auront touché le
malade ou les linges souillés. Elles devront aussi se rincer
la bouche avec de Teau bouillie.
Elles ne mangeront jamais dans la chambre du malade.
C. Désinfection des matières. — Il est de la plus haute
importance que les déjections du malade, ainsi que les ob-
jets souillés par elles, soient immédiatement désinfectés.
La désinfection des linges et des mains sera obtenue à
Taide de solutions de sulfate de cuivre. Ces solutions
seront de deux sortes, les unes fortes et renfermant 50»'
de sulfate de cuivre par litre; les autres faibles, renfer-
mant 12k' par litre. Les solutions fortes serviront à dé-
sinfecter les déjections et les linges souillés; les faibles
serviront au lavage des mains et des linges non souillés.
Les commissaires de police tiennent gratuitement à la
disposition du public des paquets de 25»'' destinés à faire
les solutions. On mettra deux de ces paquets dans un litre
d'eau pour préparer les solutions fortes et un paquet dans-
deux litres pour les solutions faibles.
Pour désinfecter les matières, on versera dans le vase
destiné à les recevoir un demi-litre de la solution forte.
On lavera avec cette même solution les cabinets d'aisances
et tout endroit où ces déjections auraient été jetées ou ré-
pandues.
Aucun des linges souillés ou non ne doit être lavé dans
un cours d'eau.
Les linges souillés seront trempés et resteront deux
heures dans les solutions fortes, puis seront lavés à grande
eau avant le savonnage ou le lessivage.
Les linges non souillés seront plongés dans une solution
faible. Les habits, les literies et les couvertures seront
portés aux étuves municipales publiques de désinfec-
tion (1).
(1) Â Paris, des voitures spéciales Tiennent chercher à domicile les objets
il désinfecter, et elles les rapportent après leur passage à Tétuye municipale*.
Il en est de même dans les cas de diphtérie, variole et scarlatine.
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Google
— 275 —
D. Désinfection des locaux. — La désinfection des locaux
est faite gratuitement par des désinfecteurs spéciaux. Pour
obtenir cette désinfection, il suffit de s'adresser au com-
missaire de police du quartier.
Un médecin délégué est chargé de vérifier l'exécution
des mesures prescrites ci-dessus.
DIPHTÉRIE
La diphtérie est une afTeotlon émlnenunent oontaglense.
Le germe de la diphtérie est contenu dans les fausses mem-
branes et les crachats.
n se transmet surtout à l*alde des olijets sonlUés par les
produits de Texpectoratlon.
Ces o]]Jets, quand Ils n*ont pas été désinfectés, conservent
pendant des années leur pouvoir Infectieux.
■ESURES PRÉVENTIVES
L'isolement et la désinfection sont les seules mesures
eflBlcaces de préservation.
En temps d'épidémie, tout mal de gorge est suspect, le
germe de la diphtérie se développant surtout sur une mu-
queuse déjà malade; appeler de suite un médecin.
lESURES h PRENDRE DÉS QU'UN CAS DE DIPHTÉRIE
SE PRODUIT
Les cas de diphtérie seront déclarés au commissariat de
police.
L'Administration assurera l'isolement ou le transport
du malade et la désinfection du logement contaminé.
A. Tramport du malade. — Si le malade ne peut recevoir
à domicile les soins nécessaires, s'il ne peut être isolé,
notamment si plusieurs personnes habitent la môme
chambre, il doit être transporté dans un établissement
spécial.
Ce transport doit être effectué à une époque aussi rap-
prochée que possible du début de la maladie.
Les chances de guérison sont alors plus grandes et la
transmission n'est pas à redouter.
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— 276 —
ansport devra toujours être fait dans une des voi-
éciales mises gratuitement à la disposition du pu-
r Administration.
élément du malade. — Le malade, s'il n'est pas
rté, sera placé dans une chambre séparée où les
les appelées à lui donner des soins doivent seules
r.
it sera placé au milieu ne la chambre; les tapis,
3 et grands rideaux seront enlevés,
alade doit être tenu dans le plus grand état depro-
iritera tout ce qui pourrait provoquer Texcoriation
iau : vésicatoires, sinapisme, etc.
i indispensable d'éloigner immédiatement toute
le qui ne concourt pas au traitement du malade et
les enfants.
ersonnes qui soigent le malade éviteront de Tem-
, de respirer son haleine, et de se tenir en face de
he pendant les quintes de toux.
5 personnes ont des crevasses ou des petites plaies,
: mains, soit au visage, elles auront soin de les re-
de collodion.
se laveront les mains avec une solution de sulfate
re faible (12»^ par litre d'eau), toutes les fois qu'elles
touché le malade ou les linges souillés. Elles de-
ussi se rincer la bouche avec de l'eau bouillie,
ne mangeront jamais dans la chambre du malade.
sinfection des matières expectorées ou vomies. — Il est
lus haute importance que les matières expectorées
ies, ainsi que les objets souillés par elles, soient
atement désinfectées.
isinfection des linges et des mains sera obtenue à
e solutions de sulfate de cuivre. Ces solutions se-
deux sortes, les unes fortes et renfermant 50«' de
de cuivre par litre ; les autres faibles, renfermant
litres Les solutions fortes serviront à désinfecter
ières expectorées ou vomies et les linges souillés ;
ies serviront au lavage des linges non souillés.
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— 277 —
Les commissaires de police tiennent gratuitemnent à la
disposition du public des paquets de 25<' destinés à faire
les solutions. On mettra deux de ces paquets dans un litre
d'eau pour préparer les solutions fortes et un paquet dans
deux litres d'eau pour les solutions faibles.
Pour la désinfection des matières expectorées ou vomies,
on versera dans le vase qui le reçoit un demi-litre de la
solution forte. On lavera avec cette même solution les ca-
cabinets d'aisances et tout endroit où ces déjections au-
raient été jetées et répandues. Aucun des linges souillés
ou non ne doit être lavé dans un cours d'eau.
Les linges souillés seront trempés et resteront deus^
heures dans la solution forte, puis seront lavés à grande
eau avant le savonnage ou le lessivage.
Les linges non souillés seront plongés dans une solu-
tion faible.
Les habits, les literies et les couvertures seront portés
aux étuves municipales publiques de désinfection.
Les objets de literie, et en particulier les berceaux, doi-
vent être également portés à Tétuve de désinfection. Les
jouets de Tenfant doivent être brûlés.
Les cuillers, tasses, verres, etc., devront, aussitôt après
avoir servi au malade, être plongés dans Teau bouil-
lante.
Pendant la maladie, les poussières du sol de la chambre
seront enlevées chaque jour et immédiatement brûlées.
Avant le balayage, on projettera sur le plancher de la
sciure de bois humectée avec une solution de sulfate de
cuivre (12»' par litre).
D. Désinfection des locaux, — Voir l'instruction sur la
fièvre typhoïde.
VARIOLB
La variole est une maladie éminemment oontagiense.
La Tacolnatlon et la revacolnatlon sont les senls moyens de
prévenir on d'arrêter les épidémies de variole.
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— 278 —
■ ESURES A PRENDRE DÉS QU'UN CAS DE VARIOLE
SE PRODUIT
Les cas de variole seront déclarés au commissariat de
police.
L'Administration assurera l'isolement ou le transport
du malade et la désinfection du logement contaminé.
A. Transport du malade, —Voir Tinstruction sur la fièvre
typhoïde.
B. Isolement du malade, — Le malade, s'il n'est pas trans-
porté, sera placé dans une chambre séparée où les per-
sonnes appelées à lui donner des soins pourront seules
pénétrer.
Son lit sera placé au milieu de la chambre; les tapis,
tentures et grands rideaux seront enlevés.
Le malade sera tenu dans un état constant de propreté.
Les personnes appelées à donner des soins à un vario-
leux devront être revaccinées. Elles se laveront les mains
avec une solution de sulfate de cuivre faible (à 12«' par
litre d'eau), toutes les fois qu'elles auront touché le ma-
lade ou les linges souillés. Elles devront aussi se rincer
la bouche avec de l'eau bouillie.
Elles ne mangeront jamais dans la chambre du malade.
Elles devront avoir^des vêtements spéciaux et les quit-
ter en sortant de la chambre.
0. Désinfection des objets ayant été en contact avec le ma-
lade et mesures de précautions à prendre par celui-ci. — Tous
les objets (linge, draps, couvertures, objets de toilette, etc.)
ayant été en contact avec le malade doivent être désin-
fectés.
La désinfection des linges et des mains sera obtenue à
l'aide de solutions de sulfate de cuivi^e. Ces solutions se-
ront de deux sortes, les unes fortes et renfermant 50»' de
sulfate de cuivre par litre, les autres faibles renfermant
12*'' par litre. Les solutions fortes serviront à désinfecter
les linges souillés; les faibles serviront au lavage des
mains et des linges non souillés.
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— 279 —
Les commissaires de police tiennent gratuitement à la
disposition du public des paquets de 25«' destinés à faire
les solutions. On mettra deux de ces paquets dans un litre
d'eau pour préparer les solutions fortes et un paquet dans
deux litres pour préparer les solutions faibles.
Les linges souillés seront trempés et resteront deux
heures dans les solutions fortes, puis seront lavés à grande
eau ayant le savonnage ou le lessivage.
Aucun des linges souillés ou non ne doit être lavé dans
un cours d*eau.
Les linges non souillés seront plongés dans une solution
faible.
Les habits, les literies et les couvertures seront portés
aux étuves municipales publiques de désinfection.
Le malade ne doit ^sortir qu'après avoir pris plusieurs
bains.
D. Désinfection des locaux. — Voir l'instruction sur la
fièvre typhoïde.
SCARLATINE
I«a scarlatine est une maladie contaglease.
Elle exige toujours de grands soins.
Elle est surtout redoutable par les compUoatlons qui peuvent
surrenlr même après la disparition de Téruptlon.
lESUHES k PRENDRE DÉS QU'UR CAS DE FIÈVRE SCARLATINE
SE PRODUIT
Tout cas de scarlatine sera déclaré au commissaire de
police.
L'Administration assurera Tisolement ou le transport
du malade et la désinfection du logement contaminé.
A. Transport du malade.— Yoir l'instruction sur la fièvre
typhoïde.
B. Isolement du malade. — Le malade, s'il n'est pas trans-
porté, sera placé dans une chambre séparée, où les per-
sonnes appelées à lui donner des soins doivent seules pé-
nétrer.
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— 280 —
Son lit sera mis au milieu de la chambre ; les tapis, ten-
tures et grands rideaux seront enlevés.
Son isolement devra durer au moins quarante jours, à
partir du moment où Téruption a été constatée.
Les personnes appelées à donner des soins au malade
seront choisies, autant que possible, parmi celles qui ont
déjà eu la scarlatine. Elles devront se laver les mains fré-
quemment, et surtout avant les repas. Elles ne mangeront
jamais dans la chambre du malade.
Le malade sera tenu dans un état constant de pro-
preté.
C. Désinfection des objets ayant été en contact avec le ma-
lade, et mesures de précaution à prendre par celui-ci. — Tous
les objets (linge, draps, couvertures, objets de toilette, etc.)
ayant été en contact avec le malade doivent être désin-
fectés.
La désinfection des linges et des mains sera obtenue à
l'aide de solutions de sulfate de cuivre. Ces solutions se-
ront de deux sortes, les unes fortes et renfermant 50»' de
sulfate de cuivre par litre, les autres faibles renfermant
12«' par litre. Les solutions fortes serviront à désinfecter
les linges souillés; les faibles serviront au lavage des
mains et des linges non souillés.
Les commissaires de police tiennent gratuitement à la
disposition du public des paquets de 25«' destinés à faire
les solutions. On mettra deux de ces paquets dans un litre
d'eau pour préparer les solutions fortes et un paquet dans
deux litres pour les solutions faibles.
Les linges souillés resteront deux heures dans les solu-
tions fortes, puis seront lavés à grande eau avant le savon-
nage ou le lessivage.
Aucun des linges, souillés ou non, ne doit être lavé dans
un cours d'eau.
Les habits, les literies et les couvertures seront portés
aux étuves municipales publiques de désinfection.
Les cuillers, tasses, verres, etc., ayant servi au malade
devront, aussitôt après leur usage, être plongés dans Teau
bouillante.
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— 281 —
Les matières rendues par le malade, les cracl
yomissements, les selles et les urines doivent être
fectés au moyen d*une solution de sulfate de cuivi
par litre. Un verre de cette solution est versé pr^
ment dans le vase destiné à recevoir ces matières, q
jetées sans délai dans les cabinets.
Les cabinets sont eux-mêmes désinfectés deux \
jour avec le même liquide.
Les souillures sur les tapis, meubles et parquets
également être lavées avec la solution forte. D'aut
les poussières du sol de la chambre seront enlevées
jour, et brûlées immédiatement; on aura soin, a
balayage, de projeter sur le plancher de la sciure
humectée avec la solution faible (12»' par litre) de
de cuivre.
Le malade ne doit sortir qu'après avoir pris i
savonneux.
L'enfant qui a eu la scarlatine ne doit retourn
cole qu'après un intervalle de quarante jours au ]
partii» du début de la maladie.
D. Désinfection des locaux. — Voir l'instructioi
fièvre typhoïde.
SOCIETE DE PHARMACIE DE PAR
Séance annuelle du 16 janyier 1892 {suUe et fin) (1).
Quelques années de la Société de Pharmacie
par M. G. Planchon.
Messieurs,
J'ai tâché, il y a quelques années, de vous doni
idée de la Société libre des pharmaciens de Paris ^ q
le trait d'union entre l'ancien collège de pharmacie
(1) Joum, de Pharm. et de Ch., [5], XXV, 142, 214.
Jûurn, de Pkom. et de a/m., S* sérib, t. XXV. (1" mars 1892.)
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— 282 —
institutions actuelles. Des notes recueillies dans nos ar-
chives me permettront, j'espère, de continuer cette his-
toire. Mais en tâchant de pénétrer Tesprit de ces temps
déjà éloignés, je me prends à regretter à chaque pas de
n'avoir point provoqué, de la part de quelques-uns de nos
anciens collègues, leurs impressions sur ces époques, où.
ils étaient à la fois acteurs et témoins. Leurs souvenirs
auraient été pour nous des documents bien autrement
vivants que ceux que nous pouvons retirer d'un compte
rendu ou d'un procôs-verbal.
Ces regrets m'ont inspiré la pensée, sans doute un peu
trop présomptueuse, de combler pareille lacune pour des
temps plus rapprochés de nous, et, rompant pour le mo-
ment le fil de mon récit, de vous transporter immédiate-
ment à l'époque où, étant entré à la Société, je puis invo-
quer des impressions personnelles, pour vous donner une
idée de la physionomie de ses séances.
Peut-être est-il téméraire de parler ainsi de périodes
qui nous touchent de près et qu'il est, par suite, difficile
de juger avec impartialité. Cette objection, je n'ai pas
manqué de me la faire, mais elle ne m'a pas longtemps
arrêté. Quoique vingt-cinq ans nous séparent à peine du
moment où j'ai l'intention de reprendre cette histoire, des
changements si complets sont survenus dans la direction
de nos séances, qu'à vrai dire, les choses d'alors appar-
tiennent bien au passé — et quant au mouvement qui s'est
opéré depuis et qui nous a progressivement emmenés à
l'état actuel, il me parait très intéressant de le constater,
tout en restant dans les limites de la plus scrupuleuse
réserve. Il va sans dire, d'ailleurs, qu'il ne sera nullement
question des personnalités que nous avons le bonheur de
conserver encore au milieu de nous.
Quand j'eus le plaisir, en 1868, d'assister pour la pre-
mière fois à nos séances, Guibourt venait de disparaître et
Bussy (1) présidait à sa place. Sa taille élevée et droite,
(i) Bussy (Ânt.-Alex.-Brutus), né à Marseille en 1794; reçu pharmacien
en 1S23; dans la Société en iSU; président en 1836 et 1868; mort à Paris,
le 1" février 1882.
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— 283 —
son visage plein de dignité et de bienveillance inspiraient
à la fois le respect et la sympathie. Resté jeune d*allure et
plus encore d'intelligence, il dirigeait les séances avec une
grande autorité, tempérée par une aimable bonhomie.
Deux collègues, de générations différentes, siégeaient à
ses côtés: BouUay, président honoraire; Buignet, secré-
taire général.
Le premier (!) rattachait la Société à Tancien régime.
Né en 1777, Tannée même de la création du collège de
pharmacie, il avait fait ses premières armes dans les offi-
cines au moment où cette vieille institution allait se trans-
former en société et école libres. Il avait obtenu le premier
prix de chimie qui fut distribué dans cette école, et devenu
pharmacien, en 1797, il avait tenu à honneur d'entrer
dans notre Société, dès son origine, en 1803. De taille
moyenne, trapu, vigoureux, malgré ses quatre-vingt-onze
ans, il n'avait d'autre infirmité qu'une surdité assez pro-
noncée, ce qui expliquait les brusques éclats de voix qui
s'élevaient parfois de sa place. D'ailleurs, l'aspect austère,
et très légitimement jaloux des prérogatives dues à son
âge et à l'autorité de sa longue expérience.
L'allure de Buignet (2) contrastait singulièrement avec
celle de ce vétéran de la pharmacie. Mince, d'une figure
délicate, pleine d'aménité et de bienveillance, il charmait
par sa parole claire, élégante et correcte. C'était une joie
pour la Société que d'entendre ses comptes rendus revêtant
d'une forme si parfaite un fonds toujours attrayant.
Vis-à-vis le bureau et aux premiers rang de l'assistance,
trois membres attiraient d'abord l'attention: Robinet,
Boudet, Gobley.
Robinet (3), le plus âgé, né à la fin du siècle dernier, avait
(1) Boullay (Pierre-François -Guillaume), né k Caen en 1777; reçu phar-
macien en 1798; dans la Société en 1803; président en 1825; mort à Paris,
le â noTembre 1869.
(2) Buignet (Henri), né & Chelles en 1815; reçu pharmacien en 1840; dans
la Société en 1842; président en 1855; secrétaire général depuis 1855; mort
le 9 mai 1876.
(3) Robinet (Stéphane), né à Paris en 1796 ; reçu pharmacien en 1822 ;
président en 1831 et 1865; mort le 2 décembre 1869.
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— 284 — .
présenté la Société dans plusieurs congrès étrangers, et
avait bien les qualités voulues pour remplir cette rais-
on. D'une belle prestance et, si j'ose me servir ici d'un
rme peut-être un peu trop moderne, très décoratif, il
irlait avec facilité, même l'allemand, chose rare en notre
lys, surtout à cette époque. Dans la Société, il prenait
>lontiers part aux discussions qu'il soutenait en excel-
nts termes.
Tout dans la personne de Boudet (1) annonçait l'activité et
irdeur. Sous ce corps maigre, sec et nerveux, on devi-
lit une âme bien trempée, une intelligence très éveillée,
3 cœur passionné pour le bien. Il parlait avec chaleur et
mviction, et exerçait sur l'assemblée une grande in-
lence.
L'abord de Gobley (2) était différent. Très réservé, d'une
)parence délicate, il s'avançait doucement dans l'audi-
ire, comme un valétudinaire. Mais une volonté éner-
que et tenace soutenait ce sorps chétif et souffreteux,
>tte parole prudente et toujours mesurée.
A côté d'eux Poggiale (3), apportait à nos réunions sa
laleur méridionale. Sa figure expressive et fine, qu'éclai-
lit par moments un regard plein de vivacité ; sa parole
rme et chaude le faisait remarquer. Il complétait ce
oyau compact, qui était à vrai dire le centre de la
ociété, — comme le conseil directeur, représentant un
Duvernement, que je n'oserais pas appeler absolu, mais
iii exerçait sur le corps tout entier une influence prépon-
Srante, une sorte de domination tacite et acceptée. Groupe
es assidu aux séances, fidèle aux traditions de la phar-
lacie la plus scrupuleuse, hostile aux nouveautés, parti-
alièrement à toutes celles qui, de près ou de loin, tou-
(1) Boudet (Félix-Uonri), né k Paris en 1806; reçu pharmacien en 1833;
uis la Société en 1834; président en 1851 ; mort le 9 avril 1878, à Paris.
(2) Gobley (Théod.-Nicolas), né k Paris en 1811; reçu pharmacien en 1835;
ins la Société en 1843 ; président en 1861 ; mort à Bagnères-de-Luchon, le
'septembre 1876.
(3) Poggiale, né & Valle de Mezana (Corse) en 1808; reçu dans la Société
1 1855; président en 1862; mort le 26 août 1879.
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^ 285 —
chaient à la réclame et aux médicaments plus ou moins
spéciaux, qui tendaient déjà à envahir Toffîcine ; très dési-
reux, en outre, de ne pas laisser dévier la Société hors du
courant scientifique, vers les questions professionnelles.
A cet état-major, se ralliaient deux hommes qui, sous
des allures très différentes, représentaient l'un et l'autre
le point de contact entre la science et la pratique : Schaeu-
ffële et Mialhe.
L'un (1), venu de TAlsace et en ayant toute la physio-
nomie, la carrure, la forte l'ésistance et en môme temps la
bonhomie; Tautre (2), méridional, mobile, pétulant, faisant
en avant des pointes aventureuses, ayant de Tesprit et ne
se faisant pas faute d'en user, même sous les formes les
plus frivoles du calembourg et du jeu de mots.
Puis, derrière ces chefs de file, un certain nombre de
praticiens apportant à la défense des vieilles traditions et
des bons principes l'expérience et l'honorabilité profes-
sionnelles : Tassart (3), Vuaflart (4), Mayet (5), Dubail (6),
Marais (7), Blondeau (8), qui suivaient d'ordinaire le mou-
(1) Schaouffèle (Jean-Marlin-Désiré), né à Brages en 1803; reçu pharma-
cien en iUSS; dans la Société en 1852; président en 1863; mort le 26 avril
1882.
(2) Hialhe (Louis), né à Vabre (Tarn) en 1807; reçu pharmacien en 1836;
dons la Société en 1838; président en 1870; mort le 1" novembre 1886.
(3) Tassart, né h Sézanne (Marne) en 1793, reçu pharmacien en 1819 ;
dans la Société en 1825; président en 1866; trésorier de 1847 à 1860; mort
à Rueil, le 13 novembre 1875.
(4) Vuaflart (Louis-Ange), né à Courcilles (Aisne) en 1790; reçu phar-
macien en 1824; dans la Société en 1833; président en 1852; mort à Paris,
le 5 avril 1881.
(5) Mayot (François-Clément), né à Issoudun (Indre) en 1820; reçu phar-
macien en 1845; dans la Société en 1846; président en 1869; mort à Cha-
tillon-sur-Loing (Loiret), le 15 septembre 1891.
(6) Dubail (Eugène), né à Paris en 1806 ; reçu pharmacien en 1832 ; dans
U Société en 1833; président en 1856; mort à Paris, le 17 août 1878.
(7) Marais (Jacques-Hyacinthe), né à Tournay-sur-Dives (Orne) en 1822;
reçu pharmacien en 1856; dans la Société en 1858; président en 1869; mort
le 10 octobre 1884.
(8) Blondeau (Paul), né à Paris en 1823; reçu pharmacien en 1849; dans
la Société en 1850; président en 1879; mort à Paris, en 1887.
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— 286 —
veinent imprimé et n'avaient que par accidents bien rares
quelques velléités de résistance, bien vite réprimées.
Les accès d'indépendance venaient d'ailleurs, d'élé-
ments plus jeunes, plus impatients de l'autorité qu'on
voulait exercer sur eux: Baudrimont (1) etMéhu(2); le
premier surtout. Archiviste de la Société, il faisait partie
du bureau, dont il formait quelquefois la minorité à
lui tout seul. Il défendait ses idées avec une vigueur
sous laquelle on sentait surtout le désir d'affirmer sa
liberté.
Enfin, la jeune école, plus dégagée des traditions, ouverte
aux nouveautés, trouvait dans Limousin (3) un représen-
tant fort intelligent, d'un esprit souple et délié, qui, grâce
à ses qualités aimables, avait su se faire une place dans
un milieu dont les tendances générales s'éloignaient beau-
coup des siennes.
Le tableau des séances de la Société ne serait pas com-
plet si je n'y introduisais une physionomie originale, qui
y apportait sa note très personnelle. Je veux parler de
Stanislas Martin (4), collectionneur acharné, dont le
plaisir était de réunir et plus encore de donner. C'était
pour la bibliothèque de sa ville natale qu'il rassemblait
des autographes, des journaux de tout genre, des gravures,
même de modes ; c'était pour la Société qu'il demandait à
ses correspondants, parfois fort éloignés, ce qu'ils jjou-
vaient trouver de nouveau ou de rare. A chacune de nos
réunions, nous voyons paraître sa figure avenante, expri-
mant toute la joie qu'il avait à ofi'rir au droguier de l'école
(1) Baudrimont (M.-V.-Ernest), né à Compiègne (Oise) en 1821 ; reçu phar-
macien en 1852; dans la Société en 1855; archiviste depuis 1866; mort à
Paris, le 1 i septembre 1885.
(2) Méhu {J.-M. -Camille), né à Dijon en 1835; reçu pharmacien en 1862;
dans la Société en 1864; président en 1878; mort à Paris, le 29 novembre 1887.
(3) Limousin (Euphrasie-Stanislas), né h Ardentes (Indre) en 1831; reçu
pharmacien en 1859; dans la Société en 1868; mort le 7 avril 1887.
(4) Martin (Félix-Stanislas), né à Issoudun en 1806; reçu pharmacien en
1833; dans la Société on 1849; président en 1872; mort à Paris, le 30 mai
1887.
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— 287 —
quelque nouvel échantillon, dont il nous disait brièvement
l'origine.
Une extrême modestie empêchait seule Coulier (1) de
prendre une part active à la direction de la Société. N'ayant
d'autre ambition que de se livrer à Taise à ses études va-
riées, il laissait le pouvoir aux autres et se contentait d'être
utile quand on réclamait ses conseils, que rendaient dou-
blement précieux les qualités de son esprit fin, pénétrant,
ingénieux et celles de son caractère si élevé et si foncière-
ment bon.
D'autres, fort distingués, ne venaient qu'accidentelle-
ment à la Société et ne jouaient, par cela même qu'un
rôle effacé dans les séances. Mais l'éclat de leur nom et
de leurs travaux rejaillissait néanmoins sur la compagnie
à laquelle ils restaient attachés par l'honorariat.
Les séances étaient naturellement dirigées par le prési-
dent ou le vice-président, ou, à leur défaut, par le prési-
dent honoraire, qui était le plus ancien président de la
Société.
Le procès-verbal lu par le secrétaire, la correspondance
dépouillée, la parole était donnée au membre chargé de
rendre compte des séances de l'Académie des sciences.
Ce fut longtemps Bussy qui remplit ces fonctions. Il le
faisait avec beaucoup de soin, rapportant en détails tout
ce qui pouvait intéresser la pharmacie (2). Poggiale le
remplaça en 1875. Cette habitude s'est perdue depuis lors.
Après l'Académie des sciences, c'était le tour de l'Aca-
démie de médecine. Boudet en était le rapporteur ordinaire.
Ces comptes rendus remplissaient généralement une
grande partie de la séance. Ils donnaient l'avantage d'évi-
ter des réunions trop écourtées : parfois cependant ils
. empiétaient un peu trop sur le temps consacré aux com-
munications personnelles ; et, à plusieurs reprises on dut,
(1) Coulier (Paul-Jean), né Paris en 182i; reçu dans la Société en 1867;
président en 1876; mort le 23 juillet 1890.
(2) Citons en particulier le Compte rendu des trayaux de M. Duquesnel,
sur rAconitive; de Personne, sur le Chloral, etc., etc.
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— 288 —
pour remédier à cet inconvénient, décider qu'ils céde-
raient le pas aux travaux originaux.
Il faut observer cependant que le cas ne se présentait
pas souvent. Bailleurs, à cette époque, moins affairée que
la nôtre, on était moins disposé à se hâter : les membres
qui dirigeaient la Société appartenaient à des générations
où tous les actes de la vie publique, assemblées, examens,
se faisaient posément et lentement. On était heureux de
se trouver ensemble, peu pressés de se quitter.
Chaque année une séance annuelle avait lieu avec la
séance de rentrée de l'Ecole. Cette réunion rappelait les
rapports intimes, qui existaient jadis entre la Société et
TEcole libres, dont Tune était Témanation de l'autre.
Buignet y faisait généralement le compte rendu des tra-
vaux ou réloge d'un des anciens membres, ou encore
Cap (1) venait y lire une de ces intéressantes études his-
toriques où se révélait à la fois son talent d'érudit et de
lettré.
Cette physionomie de nos séances dura, sans beaucoup
de changements, pendant une dizaine d'années. Cepen-
dant le noyau principal de la Société avait, peu à peu,
diminué.
En 1869 BouUay disparaissait et Robinet le suivait de
bien près, à moins d'un mois de distance, laissant un vide
sensible dans le groupe-directeur. Mais ce furent les an-
nées 1876 et 1878 qui apportèrent les changements les
plus considérables.
En moins de deux ans, Buignet, Gobley, Boudet nous
furent enlevés et dès lors les vieilles traditions firent place
à un nouveau régime qui prépara l'état actuel. Poggiale put
venir quelque temps encore, mais dès le commencement
de 1879, il fut retenu loin des séances par une cruelle ma-
ladie, qui l'emporta cette même année ; et dès lors Bussy
resta seul du groupe qui l'entourait jadis.
Bussy était un esprit libéral : il aimait la jeunesse.
(1) Cap (Paul-Antoine Gratacap dit), né & Màcon en 1788; reçu pharma*
cien en 1825; président en 1838; mort le 12 novembre 1877.
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■— 289 —
 l'Ecole il défendait ses jeunes collègues contre les
préjugés des anciens de sa génération ; il fit toujours de
même à la Société. Je Tai vu bien souvent encourager de
la voix, du geste ou d'un bienveillant sourire les efforts des
membres les plus compromis aux yeux de ses vieux amis :
il applaudissait à leurs recherches, aux procédés nouveaux
qu'ils voulaient introduire. Sans abandonner ses idées il
comprenait celles des autres : il n'était pas pour entraver
ce qu'il pouvait y avoir de légitime dans les nouvelles
aspirations de la pharmacie moderne. Son esprit, large
et généreux, se manifesta bien lorsqu'en avril 1876 il pro-
posa à la Société d'appeler dans une Union scientifique
tous les pharmaciens de bonne volonté, afin, disait-il,
de donner un centre à tous ces jeunes gens sortis de
nos écoles pleins de savoir et se perdant, dispersés et
faute d'émulation, dans les diverses provinces de la
France. Sa présence' au bureau de la Société comme pré-
sident honoraire ne fut donc pas un obstacle au dévelop-
pement des tendances nouvelles. De tous les représentants
de l'ancien groupe, c'était celui qui pouvait le mieux se
prêter à cette évolution naturelle.
Si j'osais hasarder ici une comparaison entre la Société
de 1868 et celle de nos jours, je dirais volontiers que nous
étions alors sous le régime oligarchique, et que nous
sommes actuellement en pleine démocratie. Nous n'avons
plus ce pouvoir central concentré entre les mains de
quelques hommes de mérite. Tous, dans la mesure de nos
moyens, nous concourrons à la marche de la Société, et
nous sommes ainsi fidèles à l'esprit du temps, ce qui est
une grande force, la plus efiBcace de toutes.
Gardons-nous cependant de trop médire du passé et
rendons-lui d'autant plus justice que nous n'avons plus à
craindre son retour. Esquissons pour cela, très rapide-
ment, ce qu'a fait la Société pendant les dix ou quinze
années de ce régime, en nous en tenant, bien entendu,
Bux grandes lignes.
Le premier fait à signaler est la conception d'un Codex
international. Cette idée, émise par Dumas dans la pré-
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— 290 —
face de la Pharmacopée française de 1866, est reprise au
Congrès international de Vienne en 1869. Robinet, qui y
représentait la France, avec Miahle, se charge de sou-
mettre à la Société de pharmacie de Paris la proposition
de préparer le travail pour le prochain Congrès. Une
commission s'en occupe activement ; Boudet y joint une
préface et le projet est emporté à Saint-Pétersbourg par
Méhu en 1874. Renvoyé pour examen aux diverses socié-
tés de TEurope, il revient au Congrès de Londres en 1881,
où on propose de le réduire singulièrement pour en faire
une sorte de formulaire international, comprenant seule-
ment les médicaments les plus actifs. Le rôle de la Société
finit avec cette décision.
D'autre part, les pharmaciens se préoccupent des remèdes
nouveaux, non compris au Codex^ mais que la thérapeu-
tique introduit chaque jour dans la pratique médicale. Il
y a grand intérêt à les étudier, à en régulariser les for-
mules, de manière à ce qu'il y ait sur la matière un peu
d'uniformité. M. Lefort fait une proposition dans ce sens
en 1871. Diverses commissions, nommées en 1872, étudient
avec soin les nouveaux produits cristallisés : aconitine de
Duquesnel, digitaline de Nàtivelle, et les diverses formes
de leur administration. Enfin, en 1877, paraît, en un petit
volume, le résumé des recherches de la Société.
D'autres commissions se préoccupent des meilleures
mesures à prendre pour éviter les erreurs causées par la
substitution d'un médicament à un autre (1), ou encore des
moyens d'assurer aux malades des médicaments d'une
qualité et d'une pureté irréprochables (2).
En môme temps une question se pose à la Société : celle
des exemens pratiques à demander aux élèves stagiaires,
pour constater l'eiïicacité de leurs études dans l'officine.
Votée en principe dans la séance du 5 novembre 1873, sur
le rapport de Blondeau, elle n'aboutit, après bien des trans-
formations, à une solution définitive que .le 30 décembre
(1) Rapport Lebaigue, du 2 octobre 1872.
. (2) Rapports F. Wûrtz et Lefort, du 3 mars 1873.
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— 291 —
1878, par rétablissement de rexamen de validation de
stage.
Cependant, un orage plein de menaces s'élevait contre
la pharmacie militaire. Les projets de réorganisation de
Tarmée, à la suite de nos revers, avaient appelé l'attention
sur le service de santé. Les médecins demandaient leur
autonomie, le commandement de tout le service, et, par
suite, la subordination du pharmacien. Dans cette question
capitale, nos confrères de l'armée trouvèrent au sein de
la Société des soutiens dévoués. Boudet, en présentant à
une de nos séances un travail de Boucher sur les Rapports
des médecins avec les pharmaciens militaires^ prend fait et
cause pour ces derniers, et appuie de toute sa force leur
chef et défenseur naturel, Poggiale. Puis, quand (1873) le
gouvernement consulte sur la question l'Académie de
médecine, Bussy, Poggiale, portent leurs doléances à la
tribune et par leur parole, par l'énergie de leurs actes,
appuyés par tous les membres de la section, ils font voter
l'Académie contre toute subordination du corps pharma-
ceutique de l'armée. Succès éclatant dû à l'union et à l'en-
tente cordiale de tous !
La même entente, le môme amour de la Société, condui-
sent aussi à un succès relativement rapide. Marais, Dubail
et Blondeau, dans leurs revendications pour la reconnais-
sance d'utilité publique. La demande introduite par Dubail,
dans la séance de décembre 1876, est mise immédiatement
à Tétude. Les statuts sont revisés en avril 1877, et en no-
vembre de la même année, le résultat est acquis, grâce aux
efforts méritoires de la commission.
Enfin, c'est de la Société, à la suite du rapport de Gobley
sur la proposition Bussy, qu'est émanée V Union scienti-
fique des pharmaciens de France, dont la vie a été trop éphé-
mère, mais dont la conception fait honneur au cœur et à
l'intelligence de son fondateur Bassy. Dans sa courte exis-
tence, cette union a rendu plusieurs services. Elle a publié
des travaux intéressants, présentés par ses membres ou
ses lauréats (Bussy ayant fondé un prix qu'il renouvelait
annuellement). Elle a mis en contact quelques centres
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'-i-'!3'.-^«3
— 292 —
importants dispersés aux quatre coins de la France, et il
n'a pas dépendu d'elle de multiplier encore ces rapports et
de rapprocher les unes des autres les Sociétés principales
de tout le pays.
Si nous ajoutons à ces résultats d'ensemble les nombreux
travaux publiés par les membres dans toutes les directions
de la pharmacie, les encouragements donnés chaque
année aux thèses présentées par les élèves de l'Ecole, on
verra que cette période a été vraiment féconde. Nous n'a-
vons pu qu'en donner la physionomie générale et esquisser
les grands traits de son histoire. D'autres viendront après
nous qui la reprendront dans les détails et pourront dire
dans quelle mesure nous en avons été les dignes continua-
teurs. Il ne nous appartient pas de parler de choses aussi
actuelles.
Nous voulons seulement terminer par une réflexion, qui
nous est bien permise, parce qu'elle n'est que la consta-
tation d'un fait.
Sous le régime de la concentration du pouvoir, le nombre
des membres restait relativement restreint : la limite de
soixante n'était jamais atteinte. De nos jours, les candidats
affluent; ils se pressent à la porte, que nous voudrions pou-
voir leur ouvrir plus largement. C'est un symptôme que
nous ne pouvons pas, je crois, interpréter à notre désa-
vantage, et qui doit nous donner confiance dans le présent
et espoir pour l'avenir.
BIBLIOGRAPHIE
Comptes rendus de rAcadémie des sciences, f février 1892. —
Maquenne : Sur les azotures de baryum et de strontium. — J. Ville : Trans-
formation dans réconomie de l'acide sulfanilique en acide salfanilocarbonique«
— A, Étard : Étude chimique des corps chlorophylliens du péricarpe de rai-
sin. — Aimé Girard : Reherche sur l'adhérence aux feuilles des plantes, et
notamment aux feuilles de pommes do terre^ des composés cuivriques destinés
à combattre leurs maladies.
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— 293 —
~ 8 février 1892. — Berthelot et André : Sur la silice dans les végétaux.
— RaouU : Détermioation du point de congélation des dissolutions aqueuses
très diluées ; applicatiop au sucre de canne. — Scheurer-Keainer : De la
décomposition de Tacide sulfureux par le carbone, aux températures très éle-
vées. — N, Gréhant : Loi de Tabsorption de Toxyde de carbone par le sang
d*un mammifère vivant.
The Pharmaceutical Era., juillet et août 1891. — Aubert : Colles et
vernis employés pour les préparations microscopiques. — W, Scoville : Y
a-t-il un réactif des sels de lithium plus simple et plus sûr que celui in-
diqué par la Pharmacopée des États-Unis? — J. Davison : La fabrication
des objets antiseptiques. — Metz : Sur le tabac de Perique (diaprés West,
Drug.). — Girling : Note sur Torange et le citron et sur leur culture dans
les États du Sud ; L'industrie des parfums aux États-Unis (J.-N. dans Gar^
den and Forest). — Helbing : Liste des nouveaux remèdes avec leur action
et leur posologie. — Leaman : Teintures au charbon (d'après The MicroS"
cope). — Curtman : Arsenic dans les produits chimiques. — Stevens :
Recherche de l'huile de camphre employée comme falsification. — HamiUon :
Dosage volumétrique des acétates. — Spenzer : Salicylate de sodium. —
Kimball : Falsification des médicaments et leur recherche. — Firth : Sur
la gomme de Kauri. E. G.
— Septembre 1891. — Petsche : Le chevretain porte-musc ; Sur le kou-
mis; Origine de la banane (d'après Goldthwaile's Geographical Mag,);
Tuberculine ; Fermentation. — Fowler : Méthode facile pour faire le sirop
simple ; Pipcrazine, nouveau dissolvant de l'acide turique ; Piperazine et
spermine (d'après London Correspondence in American Pract. and
News) ; Opium. — Crescent : Un haut fourneau pour la production du fer
dans le Midi. — Wilson : Expériences sur l'huile de Wintergreen. E. G.
The ChemicalH ew8, n" 1658 à 1661, septembre i99\. --Wemer: Note
sur la préparation de thiocarbamidcs disubstituées benzéniques en partant
d'aminés primaires et de disulfure de carbone. — Hazen et Clark : Sur le
dosage des nitrates dans l'eau (d'après Journal of Analytical and Applied
Chemistry), — Tûmes: Sur la cause des imperfections que présente la sur-
face des alliages de cuivre laminé. — Ludborough : Action du chlorure de
nitrosile sur les composés du carbone non saturés. — Moor : Une nouvelle
méthode pour l'utilisation des eaux d'égout, avec quelques considérations
-sur les procédés actuellement employés. — Wanklyn et Johnstone : Sur
la nature de la solution (suite). — Warren : Progrès dans les manipula-
tions chimiques. — Griffiths : Sur l'absorption directe des sels ammo-
niacaux par certaines plantes. — Lewes : L'inflammation spontanée du
charbon. — Jenkins : Note sur l'électrolyse des alliages. — Carnegie : Note
préliminaire sur le tétroxyde de soufre de Traube. — Warden : Note sur
la composition des cendres de Achyranthes aspera, L« E. G.
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— 294 -
— N"* 1662 à 1866, octobre i89i. — Thompson: Sur le didymium de
différentes sources. — Stokes : Sur une preuve optique de Texislence de
matière en suspension dans les flammes. — Iwes : Héliochromie du
professeur Lippmann. — W. Thomson et Fr, Lewis : De Taction sur
le rouge indien de différents métaux, sels métalliques, acides et agents
oxydants. — Adency et Shegog : Sur une combinaison des méthodes
par voie sèche et par voie humide en analyse chimique. — Allen : Sur la
réaction des glycérides en présence des alcalis en solution alcoolique. —
Ross : L'origine du pétrole. — Willard et Failyer : Un nouvel appareil à
épuisement avec siphon en verre. — Drown et Me Kenna : Le dosage direct
de l'aluminium dans le fer et dans l'acier. — Mason : La méthode au cap-
bazol pour le dosage des nitrates dans Teau. — Warren : Note sur Tinfluence
de la lumière sur les gaz explosifs et les composés instables. — Gooch et
Danncr : Une méthode pour la séparation de l'antimoine et de l'arsenic par
l'action simultanée des acides chlorhydrique et iodhydrique. — Wilson : Le
dosage de l'alcali combiné dans le savon. — Walles : Propriétés des préci-
pités. — Newth : Un nouveau procédé de laboratoire pour la préparation de
l'acide bromhydrique. — Redwood : Commentaires sur la note de M. Ross
sur l'origine du pétrole. — Afoor ; Sur un générateur à gaz simple. —
Hillebrand : Sur la présence de l'azote dans l'uraninitc et la composition de
l'uraninitc en général. — Allen : La constitution du beurre. E. G.
Pharmaceutical Journal and Transactions, n°' 11 15 à 1122, novembre
et décembre. -T- Green : Évolution de la fleur. — Ellwodd : Les réactions
indiquant la pureté des drogues naturelles et des produits chimiques données
dans la Pharmacopée. — Holmes : Une fausse racine de Pyrèthre. — Um^
ney : Teinture dlpécacuanha. — HarrUon : Formule de la benzine. —
Sage : Résultats de l'analyse de quelques poudres de Sedlitz. — EUtcood :
Pyrotechnie. — Umney : L'importation des produits chimiques étrangers. —
Wardleworlh : Sur les récentes falsifications des drogues. — Cowie : Un
bon réactif des oxydes et des hydrates. — Du même : Note sur l'acide tar-
trique. — Dymond : L'existence d'un alcaloïde mydriatique dans la laitue.—
Umney : Sur le copahu africain. — Williams : Drogues et préparations en
usage dans l'art dentaire. — Farr et Wright : Action dissolvante de l'alcool
k différents degrés de concentration sur quelques drogues employées à l'ob-
tention des teintures pharmaceutiques (suite), — Park : Chimie de la pho.
tographie. — Whilley Méfait : Une forme de nitromètre. — Gamett : Solu-
tions. — Huile de Sassafras (d'après Oit Paint and Drugg. Reporter), —
Culture de plantes médicinales au Japon. — Sherlock : Formules et dia-
grammes employés dans la description des fleurs. — Duncan : Note sur une
mixture au bismuth. — Du même : Note sur un minerai de manganèse. —
Du même : Poudre commerciale de potée d'étain. — Du même : Solubilité
du trisulfure d'arsenic dans l'eau. — Lothian : Note sur une solution de
chlorhydrate de cocaïne. E. G,
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— 295 — ■
Agenda du Pharmacien- chimiste, par M. A. Bouriez, pharmacien de
l» classe et licencié es sciences naturelles. — Un vol. cartonné, prix : 4 fr. ;
Rueff et C'*, éditeurs, 106, boulevard Saint-Cermain, Paris.
Cet ouvrage se divise en quatre parties ; Documents techniqueSy Phar-
maciey Documents Physico-chimiques et Analyses spéciales, La plupart
des renseignements qui peuvent intéresser le pharmacien, s'y trouvent heu-
reusement condensés, tantôt sous forme do tableaux récapitulatifs, tantôt par
ordre alphabétique.
Nous ne lui ferons qu'une légère critique : La valeur de ces sortes de
manuels, destinés à épargner des recherches pénibles èi ceux qui s'en ser-
vent, dépend de l'exactitude des chiffres qu'on y trouve consignés. A cet
égard, on peut conseiller et l'auteur de rajeunir quelques tableaux dans la
seconde édition, qui certainement ne se fera pas attendre. £m. B.
VARIETES
Rapport sur V organisation de renseignement phar^^maceu-
tique à la Faculté mixte de médecine et de pha?*macie de Tou^
louse, présenté à l'assemblée de la Faculté, au nom d'une
commission composée de : MM. Caubet, Frébault,
DuPUY, rapporteur, Br/emer, Marie, Gérard. — La com-
mission a l'honneur de proposer à l'assemblée les conclu-
sions suivantes :
1° Il est nécessaire d'organiser à la Faculté mixte de mé-
decine et de pharmacie de Toulouse l'enseignement de la
physique, de la botanique, de la zoologie, spécialement
destiné aux étudiants en pharmacie; de donner à cet
enseignement un caractère nettement professionnel ; de le
confier à des professeurs de la Faculté de médecine et de
pharmacie possédant les titres demandés par les règle-
ments universitaires ;
2° Il importe de fortifier les études pharmaceutiques par
une préparation scientifique qui serait donnée, avec
réduction de stage, pendant une année, à la Faculté des
sciences, aux aspirants aux diplômes de pharmacien de
!'• et de 2* classe. Cette année préparatoire devrait être
faite par les futurs étudiants avant leur entrée dans une
officine.
Ces conclusions ont été adoptées à l'unanimité par Tas-
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•- f
— 296 —
e de la Faculté de médecine et de pharmacie de
ise, dans la séance du 17 juillet 1891.
de médecine et de pharmacie d'Angers. — M. Thézée (Henri-
Iharles-Louis), pharmacien de 1** classe, est institué, pour une pé-
neuf ans, suppléant de la chaire d'histoire naturelle à l'Ëcole pré-
de médecine et de pharmacie d'Angers.
de médecine et de pharmacie de Reims. — M. Mouflier, chef
LUX physiques et chimiques à Técole préparatoire de médecine et de
e de Reims, est chargé, ou outre, pendant Tannée scolaire 1891-1892,
ions de suppléant de la chaire de pharmacie et matière médicale à
)le.
FORMULAIRE
)8ition du mycothanaton, d'après M. Âd. Jolies (1). — Le Myco^
i (tiOxiric, champignon. Oivaxoç, mort) est une préparation préconisée
tbattre le champignon qui s'attaque aux poutres des caves, celliers
lumides, le Merulius lacrymans (Wulf.) (mérule destructeur). Cette
on renferme, outre un peu d'eau, beaucoup de goudron de bois et
res d'hydrogène, les substances actives suivantes :
Sulfate de cuivre 1,5 p. 100
Huiles de goudron (créosote et homologues). 22,5 —
sert de cette préparation pour enduire les bois de charpente,
ilysen einigen diversen « specialitaten ». Pharm. PosL, XXIV, p. 972,
Le Gérant : Q. MA880N.
PARIS. — mP. G. MAfiPON BT B. FULMIUAIOH, RDI RAOIIB, 26.
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— 297 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Notice sur J. CLARION, naturaliste,
professeur à F École de pharmacie, 1819 à 1844;
par M. Chatin
Jacques Clarion naquit, le 12 octobre 1776,à Saint-Pons-
de-Seyne (Basses-Alpes), entre les chaudes plaines de la
Provence et les cimes neigeuses des Alpes, dont les riches
flores éveillèrent de bonne heure en lui la passion de la
botanique.
Il fit ces études au collège d^Embrun, alors en renom
pour la force des classes. A Tâge où Ton n'aspire qu'après
les loisirs et les jeux, le jeune Clarion ne quittait la classe
que pour remplir ses livres de toutes les fleurs qu'il pou-
vait se procurer et qu'il commença par classer d'après les
noms vulgaires.
Les vacances arrivées, toutes ses journées se passaient
en courses dont la botanique était l'objet exclusif. Souvent
il lui arriva d'être surpris par la nuit sur des montagnes
trop éloignées du toit paternel pour qu'il put, avant l'aube
du jour suivant, mettre un terme à la mortelle inquiétude
de ses parents. Toutes ces excursions, qu'il entreprenait
seul, n'étaient pas sans dangers, et les bivouacs, qu'il eut
voulu renouveler chaque nuit afin d'être rendu de plus
grand matin sur le terrain de ces explorations, n'avaient,
heureusement, aucune prise sur une organisation si ro-
buste qu'elle devait, durant soixante ans, défier toutes les
fatigues.
Un pharmacien de son voisinage, à qui la flore de ses
régions était familière, donnait au jeune Clarion d'utiles
indications sur les localités.
Celui-ci aimait à raconter que souvent, au retour des
Jaurn. it Phêm, et iê Ckim., 5« séiue, t. XXV. (15 mars 1892 } 20
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— 298 — .
herborisations, son voisin offrait de nommer les espèces
recueillies, mais qu'il s'y refusait, — excepté pour un
petit nombre de cas difficiles, — voulant se mieux graver
les noms dans sa mémoire par la peine même qu'il
mettait à les trouver. Ne nous étonnons donc pas si Cla-
rion fut l'homme de son temps le plus ferré sur les noms
des plantes, comme sur les localités.
Lorsque les grandes guerres de la République appe-
lèrent toute la jeunesse française sur les frontières, Cla-
rion se fit agréer comme chirurgien militaire, et passa les
Alpes au grand Saint-Bernard, non sans faire bonne pro-
vision de fleurs qu'il rencontrait pour la première fois.
Après avoir assisté à plusieurs combats et au siège de
Hantoue, il recouvra, après le traité de Campo-Formio,
assez de liberté pour faire de la botanique dans le Tyrol et
ristrîe.
Bientôt après, donnant la préférence aux champs de la
science sur les champs de batailles, il rentrait à Paris
pour y étudier, à la fois, la médecine et la pharmacie.
Ayant remporté à la Faculté de médecine les prix de
chimie et de botanique, il fut attaché au laboratoire de
Dey eux. Entraîné quelque temps dans le grand mou-
vement chimique, qu'avaient surtout préparé les décou-
vertes du pharmacien suédois Scheele et à qui Lavoisier
donnait les premières lois, Clarion lui paya son tribut,
mais pour revenir bientôt à sa botanique bien-aimée (1).
En 1803 et en 1805, il obtenait, à la suite de brillants
examens, d'abord le titre de docteur en médecine, puis
celui de maître en pharmacie.
Ses goûts l'éloignaient autant de la pharmacie pratique
que de la clientelle médicale, aussi ses maîtres, les chimis-
tes Vauquelin et Deyeux, les médecins Corvisart et Hallez,
qui l'affectionnaient, lui' procurèrent-ils la charge, plus
conforme à ses goûts, de directeur de la Pharmacie împé-
(t) Les exemples ne sont pas rares, en médecine et surtout en pharmacie,
oii les études ont pour fondements la botanique et la chimie, de savants
ayant partagé leurs labeurs entre ces deux sciences.
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— 29D —
riale du palais de Saint-Cloud, qui allait lui permettre
connaître, dans tous ses replis, Tintéressante florale des bc
de Saint-Cloud, deGarches, de Versailles et de toute la r
gion de Paris.
Lorsque la France, épuisée par ses victoires, fut envali
par l'étranger, la pharmacie du palais de Saint-Clo
avait des approvisionnements que les inventaires portaie
à 150.000 francs, et que le trop fameux Blûcher vouli
tout naturellement, faire porter dans ses ambulance
mais, par une attitude énergique, puisant sa force dans u
honnêteté restée légendaire, Clarion sauva le dépôt de
il avait la garde.
A la rentrée des Bourbons, il attendait, ses comptes bi
alignés, un successeur, quand M. de Duras vint lui d
que Louis XVIII priait le savant et intègre pharmacien
palais de rester à son poste.
Mais bientôt Clarion voulut se désister d'un titre, rei
sans fonctions, par suite de l'abandon , par le roi, de Ta
cienne résidence impériale.
Il revint tout entier à ses étudea favorites de botaniqi
parcourant de nouveau, durant plusieurs années, ces Alj
de la Provence et du Dauphiné qui avaient charmé
jeunesse.
Ses amis le rappelèrent à Paris où, en 1819, il était (
signé par l'Ecole de pharmacie et par l'Institut pour re
plir dans celle-ci la chaire de botanique rurale qu'il dev
occuper jusqu'à sa mort. En 1822, il était nommé meml
de l'Académie de médecine et, en 1823, professeur d'h
toire naturelle à la Faculté de médecine.
Deux grandes chaires à Paris, c'était plus que son a
bition n'avait jamais rêvé; ce n'était pas au-dessus de <
forces et de son mérite.
A la fois chimiste et botaniste, suffisamment anatomis
familiarisé avec la matière médicale et la thérapeutiqi
Clarion fit à la Faculté, jusqu'en 1830, d'où un mouvem(
politique l'éloigna en même temps que Récamier, el
les leçons les mieux appropriées aux besoins des élèves
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— 300 —
Mais c'est à l'École de pharmacie que le bon et savant
maître put se livrer tout entier à la botanique.
Chargé à la fois d'enseigner la botanique systématique
et de diriger les herborisations, il acquit bientôt, dans
celles-ci surtout, un juste renom (1).
A l'amphithéâtre, sa diction chaude et colorée, la com-
paraison ingénieuse du caractère de familles, des aperçus
neufs et hardis qui ouvraient à ses jeunes auditeurs des
voies de recherches, sa clarté qui découle de la possession
complète du sujet, tout, jusqu'à l'accent provençal qu'il
avait religieusement conservé, soutenait l'attention, faisant
trouver bien courte la leçon d'une heure.
Mais c'était aux herborisations que Clarion se montrait
dans toute sa supériorité. Sur ce terrain, il était, de l'aveu
de tous les botanistes de son temps, le primus iniei' pares^
ce dont on ne s'étonnera pas en se rappelant que la re-
cherche des plantes et leur détermination l'avaient occupé
dès l'enfance, et que son ardeur dans ce genre d'études
était servie par une grande intelligence et une organi-
sation des plus robustes. D'une perspicacité à laquelle
aucun détail n'échappait, Clarion distinguait sûrement,
du premier coup d'œil, une espèce de ses congénères les
plus voisines.
Comme aux Jussieu, aux Richard et à tous les profes-
seurs de botanique rurale, passés, présents et futurs, il
arriva assez souvent que des élèves lui présentèrent à
nommer des plantes fabriquées par eux avec les fleurs,
feuilles et tiges d'espèces différentes; il s'amusait beau-
coup de ces innocentes plaisanteries auxquelles, — plus
heureux que d'autres, — il ne se laissa jamais prendre.
Un jour d'herborisation, au bois de Boulogne, on lui
présente, comme venant d'y être cueilli, un pied de Cen--
iaurea sohlUtalis. « Monsieur, dit-il, vous êtes venu par la
(1) La chaire d^organographie et physiologie était occupée par Louis-
Dominique Guiart (3* de sa dynastie), qui publia en 1821 la classification du
Jardin botanique, mélange de la méthode naturelle et de celle de Toumefori.
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— 301 —
plaine du Point-du-Jour (1) ». Puis, il ajouta : « Que j'ai
plaisir à voir cette plante aux fleurs d'or, ici bien rare,
et que souvent j'ai récoltée en Provence. »
Une autre fois, c'était aux étangs d'Enghien, un élève
s'approche tout mouillé du professeur, à qui il présente le
rare Btppuris vulgaris, qu'il vient, dit-il, de cueillir dans
le lac, « Monsieur, dit M. Clarion en éclatant d'un gros et
franc rire, vous en serez pour la peine d'avoir apporté
celte plante du Jardin botanique et pour votre bain sul-
fureux (2). »
Correspondant de Villars pour la flore du Dauphiné, de
Lamarck et de CandoUe pour la flore de France, de Thuil-
lier à qui il communiqua, en particulier, le Wahlenbergia
hederacea, le Juncus eyncetorum de Saint-Léger, le Sclrpm
floritam de Saint-Germain, le ûulbacasternum de Ville-
d'Avray, etc., pour la flore de Paris ;. Clarion est incontes-
tablement l'un des hommes de son temps qui ont le plus
contribué à faire connaître les plantes de notre pays.
Il écrivait peu. Cependant on a de lui : une Thèse $ur les
Rhubaî'bes exotiques et indigènes^ un Mémoire sur les liquides
contenus dans V estomac de l homme, un Mémoire sur les prin-
cipes odorants des ictériques et une Étude sur les eaux dis-
ailées des plantes irradières. Mais tout s'efface devant les
services rendus à la botanique par le goût qu'il sut ins-
pirer à de nombreuses générations d'élèves pour la science
qui fit le bonheur et fut Thonneur de sa vie.
Très dur pour lui-même, Clarion était d'une grande ten-
dresse pour ses élèves, qu'il aida maintefois de sa bourse
dans les herborisations, de plusieurs jours alors, de Fon-
tainebleau, de Rambouillet et aussi de Montmorency.
Il était d'une grande piété, ce qui fit dire à Napoléon :
(1) Le Centaurea solstitialUy plante méridionale, se rencontre parfois
dans les plaines des environs de Paris, où il a été apporté avec les blés de
semonce. Je i'ai plusieurs fois rencontré dans la plaine, au sol sec et brûlant
da Point-du-Jour.
(2) On sait que Teau du lac est rendue sulfureuse par la réduction du sul-
fate de chaux au contact de matières tourbeuses.
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— 302 —
« Clarion ferait sa prière devant le front des troupes en
bataille. »
Comme tant d'hommes intelligents, de généreuse et sen-
sible nature, Clarion fut pris d'une maladie de cœur à la-
quelle il succombait le 20 septembre 1844, à Garches, dans
la belle propriété qu'il ne quitta, durant trente ans, que
pour les devoirs de son enseignement, emportant l'estime
de tous et les vifs regrets de ses élèves, parmi les plus
dévoués et les plus reconnaissants desquels compte celui
qui écrit ces lignes et qu'il avait appelé à le seconder
dans l'herborisation dès Tannée 1843.
Clarion n'avait qu'un fils, bien longtemps sous-préfet de
Sâint-Sever, où il mourut jeune, unanimement regretté
de ses administrés.
Documents analytiques pour V étude du thé et du café;
par MM. A. Domergue et Cl. Nicolas, pharmacien-major.
Les résultats que nous indiquons dans cette note sont
ceux que nous avons obtenus au cours de nos recherches
sur les dilTérents échantillons de thés et de cafés que nous
avons étudiés en 1890 et 1891. Notre travail a fait l'objet
d'une communication à la section de chimie du Congrès
pour l'avancement des sciences (session de Marseille, sep-
tembre 1891).
Notre attention s'est particulièrement portée sur les thés
noirs dont nous avons pu nous procurer un certain nombre
d'échantillons d'identité indiscutable. Nous ne pouvons
malheureusement en dire autant des thés verts dont la
variété, dite « thé hyson », nous a seule donné des types
d'authencité certaine.
L'examen physique des feuilles nous ayant démontré
pour chacun des échantillons, que nous avions bien entre
les mains des feuilles du thea ckinensis, nous avons procédé
à l'analyse chimique en effectuant les dosages suivants:
1*> De l'eau;
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— 303 —
2* Des matières minérales fixes ;
3<^ De la quantité de matières solubles dans les cendres
ci-dessus obtenues ;
4° De la théine ;
5* De rextrait à Teau bouillante ;
6* Des cendres sulfuriques ;
7** Du manganèse dans les cendres ci-dessus.
Avant dlndiquer les résultats nous allons d'abord dire
un mot du mode opératoire employé pour les obtenir.
Dosage de Veau, — La prise d'essai employée à ce dosage
devant ultérieurement servir à la détermination du poids
des matières minérales^ nous avons opéré sur les feuilles
préalablement pulvérisées, les feuilles entières pendant
l'incinération augmentant considérablement de volume et
pouvant passer par-dessus les bords de la capsule. La
dessiccation a eu lieu à + 100*.
Incinération, — A part ce que nous venons d'indiquer,
l'incinération au four à moufle se fait comme pour toutes
les autres substances végétales. Nous avons noté la couleur
des cendres et les avons épuisées par Teau bouillante. Le
résidu sur filtre incinéré à nouveau donne le poids de
cendres insolubles. Par différence on a les cendres solubles.
La coloration de la solution filtrée a été notée.
Dosage de la théine. — Nous avons pour ce dosage em-
ployé un procédé qui nous paraît être un perfectionnement
réel de ceux employés jusqu'à ce jour. L'avantage de
notre méthode consiste surtout dans sa rapidité et dans
la pureté du produit obtenu.
On prend S»'' de feuilles de thé grossièrement pulvérisées
que Ton fait bouillir pendant quelques minutes dans 50 à
60«' d'eau distillée. A cette liqueur bouillante et fortement
colorée, on ajoute 100" d'une solution d'acétate mercu-
rique à 3 p. 100; après une nouvelle ébullition de quelques
instants, on jette le tout sur filtre mouillé, et Ton épuise
par l'eau bouillante jusqu'à ce que l'eau de lavage passe
incolore. On obtient en tout environ 300" de liquide que
Ton évapore au bain-marie. Dès que le volume du liquide
évaporé atteint 20 à25« on ajoute 2»' de magnésie calcinée
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— 304 —
et une quinzaine de grammes de verre pilé ou de sable
quartzeux calciné et lavé. Le mélange est desséché com-
plètement au bain-marie et la masse obtenue est épuisée
dans l'appareil de Soxhlet au moyen d'un mélange à poids
égaux de benzine et de chloroforme.
Le dissolvant évaporé laisse la théine blanche, mais
amorphe, souillée seulement par une très faible quantité
de matière cireuse. Cette quantité est du reste si faible
qu'on ne peut la négliger. En effet, si Ton reprend par
un peu d'eau bouillante 1b produit blanc provenant de
l'évaporation du dissolvant mixte, il se dissout presque
entièrement, cristallise par refroidissement et accuse à la
balance un poids à peine différent de celui de la matière
amorphe.
^^TOis ou quatre heures suffisent pour mener à bien cette
opération, d'autant plus que Ton peut sans inconvénient
évaporer à feu nu la majeure partie des 300".
L'extrait à l'eau bouillante se fait sur 2»' de feuilles que
Ton épuise complètement par l'eau. Le résidu pesé après
dessiccation donne par différence le poids de matières solu-
bles. Il faut avoir soin de rendre par le calcul aux feuilles
épuisées la quantité d'eau qu'elles perdent à -f 100**.
Les cendres sulfurigues peuvent se faire avec les feuilles
entières, qui dans ces conditions ne foisonnent pas. Elles
nous ont servi pour le dosage du manganèse, nous mettant
ainsi à l'abri de toute trace de chlore nuisible à la réaction
colorée d'Hoppe Seyler, que nous avons employée.
Pour doser le manganèse^ nous introduisons dans un tube
à essai jaugé à SO^^^'les cendres sulfuriques de deux grammes
de thé, nous y ajoutons l«'"de peroxyde de plomb, 5*^** d'acide
azotique et après ébuUilion, nous complétons le volume
à 50*« avec 2. s. d'eau distillée. La coloration rose violacée
du liquide devenu limpide par décantation est comparée
à celle de solutions types titrées de permanganate de
potasse.
Nous résumons sous forme de tableau les résultats de
nos diverses opérations :
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— 305 —
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1
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Verdàtres . .
Gris verdàtre
Blanc verdàtre
VeiHiàtres . .
Vert malachite
Id.
Gris verdàtre
Vert malachite
Blanc verdàtre
Vert malachitt
Gris vert. . .
Id. ...
Vert malachite
Gris vert. . .
Id. ...
Gris rosé. . .
Gris noirâtre.
Id.
i §
8î?5S?2S^Sg'5Sg»SS2S8
£ 2
«ifl«0COJ0a0aO»O>fl«0a0iflifl>OJOçscOifl
EAU
p. 100
OO" oT o" o o" o" cT 03 o" oT oT *n" ^ » 00* oT « cT oT
SORTES
commeroiales.
1
::::::::•::::::::•:
Fleurs de Pekoe l'"
Id. Id. 2—
Gongou Manning .
Pekoe Congou i" .
Pekoe Orange 1" .
Souchong extra 1"
Pekoe Congou 2'".
Souchong extra 2"''
Congou extra 1"' .
Souchong Java. . .
Souchong extra S""
Souchong supérieur
Pekoe Orange 2™ .
Souchong superfin.
Souchong surfin . .
Souchong fin . . ..
Congou extra S™"..
Congou fin
PRIX
approxi-
matifs
du
kilogr.
^8 8 8 8 s s s. - 8.3.3,5,2.8 S.gS.8 "
À Qo" oô' »-" r-" co* co" co" «O wd" jo arT rt »fl •* «V* •* •* •* •*
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— 306 —
ressort de l'examen de ce tableau les faits suivants :
Contrairement à ce qui a été affirmé jusqu'à présent^
ineur en théine est en rapport avec la valeur commer-
3 des thés noirs sans en être cependant strictement
>ortionnelle ;
Le chiffre des cendres normal peut atteindre et même
isser légèrement 6 p. 100. Ces cendres doivent être
es. La solution de la partie soluble des cendres dans
1 bouillante verte dabord passe rapidement au rose
acé avant de se décolorer ;
La proportion d'eau varie de 8,76 à 11,76, soit 10 p.
en moyenne ;
La quantité de matières solubles dans Peau est très
able, elle passe de 29,35 à 55,73 pour des sortes mar-
ades.
ous considérons les trois derniers échantillons comme
nt été préalablement épuisés : les cendres de ces trois
\ ne sont pas vertes, traitées par Teau elles donnent de
e des solutions incolores et non rosées comme les
nés sortes. On peut donc conclure de ces expériences
le manganèse contenu dans les feuilles de thé y est
itat de sel soluble ; en effet, si on traite pai' l'eau les
lies de thé, elles ne donnent plus à l'incarcération de
ires vertes ; les cendres obtenues ^ont grises et sous
ion de l'eau bouillante elle donnent une solution
flore.
notre avis, on doit considérer comme de mauvaise
lité un thé noir ayant une teneur en théine inférieure
p. 100 ; des cendres qui ne seraient pas colorées en
et qui donneraient par l'action de Teau bouillante une
tion incolore et un résidu insoluble égal ou supérieur
»oids des cendres solubles.
ous continuons les mêmes recherches sur les thés v^rts
is cafés.
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REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS RÉCEMMENT
SUR LES PRINCIPES IMMÉDUTS CONTENUS DANS LES VÉGÉTAUX
Par M. Em. Bourquelot
Depuis quelques années, les chimistes paraissent re-
venir à Tétude des principes immédiats contenus dans les
végétaux, étude qui avait été délaissée un peu partout
pour des recherches de chimie organique pure. Cette nou-
velle tendance, qu'expliquent les perfectionnements ap-
portés dans l'outillage des laboratoires et la découverte
de nouveaux réactifs, se traduit principalement par la
reprise des analyses effectuées depuis le commencement
du siècle.
Ces travaux de revision ont déjà conduit à des résultats
importants. Les lecteurs du Jouvnal n'ont qu'à se rappeler,
pour s'en convaincre, les intéressantes recherches d'Ernest
Schmidt de Marbourg et de ses élèvessur les alcaloïdes des
Solanées, des Papavéracées et des Berbéridées (1).
Le travail que nous allons résumer en premier lieu, est
lui-môme un travail de revision: il a pour objet Tétude
chimique d'une drogue connue depuis fort longtemps, la
noix d'Arec, et cependant l'auteur, M. E. Jahns, pharma-
cien à Gœttingue,,a réussi à extraire de cette drogue cinq
alcaloïdes bien caractérisés.
Les alcaloides de la noix d*Arec; par M. E. Jahns (2). —
La noix d'Arec aété analysée pour la première fois, en 1822,
par Morin (de Rouen) (3) qui a retiré de cette drogue du
tannin, de l'acide gallique, une substance amère, une ma-
tière colorante rouge, une huile essentielle, une huile
grasse, de la gomme, du ligneux et différents sels.
(1) Soir Joum. de Pharin. et de Chim, [5], XVil, p. 515; XVUI, p. 64,
497, 499, et-.
(2) Ueber die Alkaloide der Arekanuss. ^rc/i. cfer Pharm. [3], XXIX, 1891,
p. 669.
<3) Journ. de Pharm. y VlIT, p. 449.
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— 308 —
Ce n'est que cinquante ans plus tard qu'il en fut fait
une deuxième analyse par Flûckiger et Hanbury. Ces
pliarmacologistes retirèrent de la noix d'Arec, épuisée suc-
cessivement par Téther, Talcool et Teau, une matière grasse
(14 p. 100) composée de laurine et de myristine, une
matière tannique rouge (14,77 p. 100), amorphe, à peine
soluble dans Teau froide ou chaude et une matière mucila-
gineuse précipitablepar Talcool. Les cendres renfermaient
de l'oxyde de fer et du phosphate de magnésie. En même
temps, ils établirent que les noix d'Arec ne renferment pas
de catéchine et que, en conséquence, l'extrait qu'on en
retire, qui d'ailleurs ne se vend pas dans le commerce
européen, diffère du cachou de l'Acacia.
En 1886, Bombelon signalait le premier, dans la noix d'A-
rec, la présence d'un alcaloïde liquide, doué d'une grande
activité physiologique. Mais ce n'est que trois ans plus
tard, en 1889, qu'il donna la méthode qui lui avait servi à
isoler cet alcaloïde qu'il avait désigné sous le nom mal
choisi à'arécane. A cette époque, déjà, Jahns avait publié
les premiers résultats de ces travaux sur ce sujet. Il avait
réussi, de son côté, à isoler l'alcaloïde liquide de Bom-
belon, et lui avait donné le nom meilleur à'arécoline dont
la terminaison rappelle la consistance liquide. Outre l'aré-
coline, Jahns avait retiré de la noix d'Arec deux autres
alcaloïdes : Varécaîne et un corps qu'il a reconnu plus tard
être de la choline. Depuis lors, il a encore isolé Varécaîdine
et la guvacine.
Dans un article paru en 1889 (1), nous avons indiqué le
procédé employé primitivement par Jahns pour extraire les
trois premiers de ces alcaloïdes, et nous avons donné quel-
ques-unes des propriétés de ces corps; mais l'auteur ayant
apporté d'importantes modifications à sa méthode et ayant
soumis à de nouvelles études les composés découverts par
lui, il nous parait utile de résumer le mémoire considérable
qu'il consacre aujourd'hui à la description de ses recherches»
sans tenir compte de ce qui a été publié antérieurement.
(I) Journ, de Pharm. et Chim. [5], XX, p. 21, 1889.
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— 309 —
Les noix d'Arec pulvérisées grossièrement sont épi
à deux reprises par de Teau froide additionnée (
d'acide sulfurique concentré pour l'^*' de semences
liquides rassemblés et filtrés sont évaporés jusqu'à c
leur poids soit égal à celui des noix traitées. On fill
nouveau, on ajoute de Tacide sulfurique très étendu
précipite avec une solution d'iodure de potassium
bismuth. Le précipité rouge brique que l'on obtient
est d'abord lavé à deux ou trois reprises, puis cha
l'ébullition dans de l'eau tenant en suspension un exi
carbonate de baryte. On filtre, on évapore le liquide
jusqu'à consistance sirupeuse, on ajoute un excès de
tion de baryte caustique concentrée et, immédiate:
on agite avec de l'éther- La solution éthérée ren
Varécoline qu'on obtient, après évaporation du dissoi
sous la forme d'une huile légèrement colorée.
On dilue avec de l'eau le liquide épuisé par l'éthc
neutralise avec de l'acide sulfurique, on chauffe
ajoute du sulfate d'argent de façon à précipiter la to
de riode. On filtre, on enlève l'argent qui reste par
drogène sulfuré, après quoi on précipite soigneuse
l'acide sulfurique avec de l'eau de baryte et on év
presque à sec. Le produit renferme les quatre autres
loïdes. La choline seule étant soluble dans l'alcool froi
l'enlève à l'aide de ce dissolvant et il reste un r
renfermant Varécaïdine, Varécaine et le guvacine qu:
ensuite séparées à l'aide de réactifs appropriés (vc
mémoire original).
Choline. — Cet alcaloïde, dont on a constaté la pré
dans un grand nombre de plantes, est ici en très U
proportions. Il est vraisemblable que la noix d
contient également de la lécithine qui est, comme on
un éther de la choline et qui a été rencontrée dans U
part des semences riches en matières grasses.
Arécoline. — L'arécoline se présente sous la forme
liquide huileux, incolore, inodore, à réaction forte
alcaline, soluble en toutes proportions dans l'eau, Ta
l'éther et le chloroforme. Elle est volatile et bout vers
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— 310 —
Elle fournit, avec les acides, des sels neutres solubles, la
plupart crislallisables, qui donnent avec Tiodure de potas-
sium et de bismuth un précipité rouge grenat, composé de
cristaux microscopiques et avecracidephosphomolybdique
un précipité blanc. Sa formule brute est ^'H^AzO*.
Le bromhydrate d'arécoline est le sel d'arécoline qui
cristallise le plus facilement. On l'obtient en prismes longs
et fins en le faisant cristalliser dans l'alcool bouillant. II
fond à 167^
L*arécoline est un corps doué d'une activité physiolo-
gique puissante et, d'après Marmé, il faut lui rapporter
les propriétés vermifuges de la noix d'Arec. Elle déter-
mine des phénomènes d'intoxication qui rappellent en
partie ceux que provoque la pelletiérine, et en partie ceux
que provoquent la muscarine et la pilocarpine.
L'arécoline traitée par l'acide iodhydrique donne de
riodure de méthyle et de l'arécaïdine. On doit donc la
considérer comme un éther méthylique de l'arécaïdine.
Arécaîdine. — Cet alcaloïde, qui existe en faibles
proportions dans la noix d'Arec, s'obtient facilement en
saponifiant l'arécoline à l'aide de l'eau de baryte. L'aré-
caïdine est un corps cristallisé en lamelles épaisses à
quatre et six côtés. Elle est très soluble dans l'eau et
l'alcool étendu, moins soluble dans Talcool concentré et
presque insoluble dans l'alcool absolu. Elle est insoluble
dans Téther, le chloroforme et le benzol. Elle renferme de
l'eau de cristallisation qu'elle perd à 100°. Sa formule
brute est €'H"AzO*-fH*0. Elle forme, avec les acides,
des sels à réaction acide qui sont cristallisés et solubles
dans l'eau. L'auteur a réussi à préparer son dérivé méthy-
lique, qui est identique avec Tarécoline, ainsi que l'ho-
mologue de celui-ci (éther éthylique de l'arécaïdine,
homarécoline).
M. JahnSj s'appuyant sur certaines propriétés chimiques
de l'arécaïdine, considère ce corps comme un acide
méthyltédrahydronicotimque et l'arécoline comme l'élher
méthylique de cet acide. Il l'a du reste obtenue artificiel-
lement en parlant de l'acide nicotinique, G*H*Aza*.
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— 31f —
Guvaeine (de guvaca, nom de TArec dans Tlnde). — Cet
alcaloïde se présente en cristaux incolores, brillants, faci-
lement solubles dans Feau, insolubles dans Talcool absolu,
Téther, le chloroforme et le benzol. Lorsqu'on chauffe ces
cristaux, ils Urunissent vers 265*, puis fondent en se dé-
composant de 271'» à 272*. La guvaeine donne, avec les
acides, des sels bien cristallisés, à réaction acide, qui se
dissolvent dans Teau et Talcool faible. Sa formule brute
est€«H«AzO».
Arécaîne. — L'arécaïne se présente en cristaux incolores,
solubles dans Teau et Talcool dilué. Ces cristaux ren-
ferment de Teau de cristallisation qu'ils perdent à 100*;
ils fondent vers 213* et se carbonisent à une température
plus élevée. L'arécaïne forme des sels bien cristallisés
avec les acides; sa formule brute est €'H**Az^" + H'0;
c'est donc im isomère de l'arécaïdine. Comme, d'autre
part, l'auteur a pu obtenir l'arécaïne en méthylant la
guvaeine, il s'ensuit que le premier de ces alcaloïdes est
de la méthyl-guvacine G'H'0*Az.€H'.
L'arécaïdine, la guvaeine et l'arécaïne sont des corps
indifférents au point de vue physiologique.
Composition chimique du pollen du Pin sylvestre;
par M. Karl Kresling (1). — Les recherches de M. Kresling
ont été faites à Dorpat, sous la direction du professeur
Dragendorff. Elles se rapportent à un sujet qui avait déjà
été abordé en 1886 par A. von Planta. Le pollen du Pin
sylvestre a fourni à M. Kresling 5,51 p. 100 de cendres
renfermant 2,5 p. 100 de sable et d'argile interposés méca-
niquement, ce qui fait 3 p. 100 de cendres véritables.
Ces cendres étaient très riches en potasse (37,16 p. 100)
et en acide phosphorique (28,7 p. 100).
L'auteur a séparé et analysé successivement les matières
grasses (12 p. 100), les hydrates de carbone (50 p. 100 envi-
ron), les acides organiques et les matières azotées.
(I) Boitrâgo zur Chemic des Blûtenstaubes. Archiv, der Pharmacie [3,
X\IX, p. 389, lS9i.
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— 312 —
Voici les résultats se rapportant à chacune de ces classes
de composés :
Composition des matières grasses :
Glycérine 5,24 p. 100
Alcools 6,16 —
Acide oléique 67,95 — .,
Acides gras solides 19,90 —
Acides gras volatils traces
Les alcools étaient constitués par de la cholestérine et
de Talcool mélissique; les acides gras solides, par de
l'acide palmitique et de l'acide cérotîque, et les acides gras
volatils surtout par de l'acide butyrique. En outre, Tau-
teur a constaté Texistence de la choline et de Tacide phos-
phorique dans l'extrait éthéré du pollen et établi ainsi la
présence dans les graisses, de la lécithine (éther glycéri-
stéarinophosphorique de la choline) dont il évalue la pro-
portion à environ 8,49 p. 100 des matières grasses.
Hydrates de carbone :
Sucre de canne 12,75 p. 100 de pollen.
Matière amylacée 7,40 — —
Cellulose.'. 19,06 — —
Hydrate de carbone particulier. 10,05 — —
Mucilage 0,196 — —
L'hydrate de carbone particulier signalé dans le tableau
ci-dessus est regardé par Tauteur comme formant le revê-
tement interne de la pai'oi cellulaire.
Matières azotées :
Globuline. Xanthine.
Nucléine. Hypoxanthine.
Peptones. Guanine.
Albumine. Vernine.
L'azote entrant dans la composition de ces différentes
substances représentait 2,54 p. 100 du pollen.
Enfin, l'auteur a constaté la présence d'acide tartrique
et d'acide malique. (A suivf^.)
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— 313 —
REVUE DES PUBLICATIONS
PHARMACIE, MICROBIOLOGIE, MÉDECINE, CHIMIE, INDUSTRIE,
BOTANIQUE
Pharmacie.
Revue pharmacologique des thèses de la Faculté de
médecine de Paris pendant le troisième trimestre de
Tannée scolaire 1889-1890; par le D*" de Beurmann, mé-
decin des hôpitaux. — La plupart des thèses de doctorat
étant présentées en juillet, à la fin de Tannée scolaire,
le troisième trimestre n'apporte forcément qu'un faible
contingent à notre revue.
Les Recherches expérimentales et cliniques sur le monochloral
et le bichloral antypirine (n** 234), entreprises par M. Cons-
tantin Soutakis, nous renseignent d'une façon précise et,
en somme, peu favorable sur les propriétés de ces nou-
veaux agents thérapeutiques.
L'action du monochloral et du bichloral antypirine est
la même que celle du chloral, cependant ils dépriment un
peu moins le cœur et les vaisseaux. En injections intra-
veineuses, ils exercent chez les animaux une action som-
nifère à la dose de 20 à 25*^«'" par kilogramme d'animal. A
la dose de 25 à 35'=»'', les réflexes disparaissent et l'anes-
thésie se produit. La dose toxique est à peu près la môme
pour le monochloral que pour le bichloral. Quand on
administre 1«' de ces substances par kilogra'mme d'animal,
la mort se produit par arrêt de la respiration puis du cœur.
Le sommeil précède toujours Fauesthésie et, même avec
les doses toxiques, il nV a jamais de convulsions comme
avec les très hautes doses d'antypirine. Le chloral est
donc franchement prédominant et ses propriétés masquent
celles de Tantipyrine.
Administrés chez l'homme, le monochloral et le bichloral
antypirine sont, à la dose de 2 à 3«% des somnifères com-
parables au chloral; ils n'ont aucune action contre la
douleur; ils doivent être proscrits chez les cardiaques,
Joum. de Pharm. et de CUm., 5' série, t. XXV. (15 mars 1892.) 21
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— 314 —
»ut quand la compensation des lésions vahulaires est
fisante. Ils n'ont du reste aucune action sur la
née cardiaque ni sur la dyspnée pulmonaire. Ils sont
lu'aussi irritants pour le tube digestif que le chloral.
parés au sulfonal et aux nouveaux somnifères de la
chloralique, chloralimide et chloralamide, le mono-
•al et le bichloral antipyrine sont de beaucoup infé-
s à cause de leur action dépressive sur les vaisseaux
ir le cœur, bien que cette action soit relativement
s marquée que celle du chloral lui-même.
^ssai critique sur Vintoxication par la morphine et sur
iverses formes (n** 196), de M. Régnier, a surtout pour
Tétude de la pathogénie du morphinisme. Il recon-
deux causes déterminantes principales de celte
ication : la nécessité thérapeutique qui crée les mor-
Lsés et la passion pathologique qui est le cas des
ihinomanes. La morphinomanie est caractérisée par
msalion de besoin du sujet; elle est due à un état
3ux héréditaire ou acquis et elle s'accompagne de
lates de dégénérescence. C'est une affection grave,
;e, rebelle, récidivant avec la plus grande facilité; il
rgent de la combattre et il n'y a d'autre moyen d'y
mir que d'exercer sur le malade une surveillance
:e et rigoureuse. Tous les médecins qui ont eu à
? contre la passion de la morphine savent combien
surveillance est facilement mise en défaut. Aussi
ocieront-ils pleinement à la seizième conclusion de
eynier : « XUette passion ayant, au point de vue de la
i et de la moralité publique, les conséquences les plus
ïs, il serait bon qu'une législation sévère intervînt
interdire la vente frauduleuse de la morphine. La
té avec laquelle on se procure aujourd'hui cet alca-
en dehors des prescriptions et du contrôle du mé-
i, est la principale raison, la cause la plus efficace de
:oissement du nombre des morphinomanes. »
[isi que le constate M. A. Marc, dans sa Contribution à
'e du traitement des fibromes utérins^ parallèle des prin^
X modes de traitement (n^ 208), l'intervention chirurgir
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— 315 —
cale est seule curative et radicale, mais elle entrai
toujours une mortalité importante. Il ne faut donc recoui
à une opération qu'après avoir épuisé les moyens méc
eaux. L'ergot de seigle provoque quelquefois Ténucléati
spontanée de la tumeur fibreuse. Les eaux minéral
chlorurées-sodiques fortes, Salies de Béarn, Salins, pi
duisent parfois une grande amélioration et, disons-le
passant, peuvent être employées par les malades à don
cile. L'électricité donne dit-on d'excellents résultats, n
seulement en supprimant les pertes de sang, mais encc
en arrêtant le fibrome dans sa marche. Il est donc légitii
de faire une tentative en ce dernier sens avant de
décider à une opération.
La Contribution à l'étude de la maladie de Basedow, D
gnostic et traitement par Vélectricité (n<* 213), par M. Jul<
Edouard Renault, est également favorable à l'emploi
l'électricité, dont les applications thérapeutiques para
sent se multiplier ou plutôt se préciser. La faradisation
sympathique cervical est actuellement le meilleur trai
ment du goitre exophtalmique.il donne d'excellents rés
tats, car il amène dans presque tous les cas une aniél
ration rapide suivie souvent d'une guérison compl
quand les applications électriques sont continuées p(
dant assez longtemps. Ajoutons que dans les Cas où
diagnostic est difficile, le signe.de Vigoureux, c'est-à-d
la diminution de la résistance électrique du sujet î
dessous de la normale, est un très bon symptôme dil
rentiel. A Tétat normal, chez les personnes en bor
santé, la résistance électrique s'élève en moyenne
4.000 ohms. Chez les basedowiens, elle descend à 1.000 oh
et même moins ; chez les hystériques, elle est augmen
et atteint souvent 8.000, 15.000 et même 30.000 ohms.
Une application de l'électricité à coup sur moins pré\
que celles dont nous venons de parler nous est révélée ]
la thèse de M. H. Lorin, Sur le traitement de Vorc
éptdidynite d origine uréthrale par les courants continus (n" 2C
Voici les conclusions de ce travail : Les phénomèi
douloureux et inflammatoires des orchi-épididynites d'c
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— 316 —
gine uréthrale ne disparaissent qu'au bout de quinze à
vingt jours au moins avec les anciens traitements. Le sus-
pensoir ouato-caoutchouté, qui pai-aît être le meillem*
d'entre eux, ne peut pas toujours être supporté par le
malade. Tous ces traitements laissent persister des noyaux
indurés qui compromettent gravement la fonction géni-
tale dans le cas d'orchite double.
Le traitement décrit par M. Lorin consiste dans l'appli-
cation de courants continus de faible intensité fournis par
une pile de douze à dix-huit couples. Les réophores ont
pour le pôle positif la largeur de la main et pour le pôle
négatif une largeur moindre. Ils sont appliqués sur l'or-
gane malade. Le premier jour, on fait deux séances de un
quart d'heure; le deuxième jour, deux séances d'une demi-
heure; le troisième jour, deux séances d'une heure; le
quatrième jour et les jours suivants, jusqu'à la fin du trai-
tement, deux séances d'uue heure et domie. Tous les
malades ainsi traités se sont levés dès le quatrième jour,
ils étaient guéris vers le quinzième et il ne subsistait ni
gonflement, ni induration.
Ce traitement serait donc plus rapide que les autres et
il aurait de plus l'avantage de faire recouvrer à l'organe
atteint son intégrité anatomique et fonctionnelle. Ces
résultats brillants d'un procédé nouveau auraient besoin
d'être confirmés, d'autant plus que la critique des procédés
de traitement anciens n'est pas toujours suffisamment
approfondie par l'auteur. C'est ainsi qu'il avoue n'avoir
jamais fait le stypage avec le chlorure de méthyle qu'il
croit difTicile à pratiquer, bien que cette petite opération
soit en réalité des plus simples.
La thèse de M. Louis Couturier : Conlrlbution à V étude
de la thérapeutique intra-utérine aseptique^ de la dilatation et
du pansement antiseptique de la cavité utérine dans le traite-
ment des métrites chroniques (n^ 210), est une protestation
contre l'abus des opérations gynécologiques et même du
curettage. La dilatation simple et les pansements anti-»
septiques faits avec soin et persévérance donnent d'excel-
lents résultats dans un grand nombre de cas. Ces pan<»
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— 317 —
semenls doivent être faits au moyen de substances peu
coagulantes et capables de pénétrer facilement dans la
profondeur de la muqueuse utérine. Les plus efficaces
sont l'iodoforme, la glycérine créosotée et le sublimé.
Nous signalerons enfin en terminant cette revue théra-
peutique, dans laquelle la pharmacologie n'a tenu que peu
de place, deux thèses qui intéressent les pharmaciens au
point de vue des analyses qui peuvent lui être confiées.
La Contribution à Pétude de la fonction rénale (n** 226), de
M. Bergerel-Jcannet, est un travail de laboratoire. D'après
ces recherches, la fonction rénale est variable chez le
même animal aux différents moments de la même expé-
rience. Il n'y a pas de rapport simple entre la quantité de
saccharose contenue dans les tissus et celle qui est éli-
minée dans les urines. En général, plus la quantité de
saccharose est considérable dans l'organisme, plus est
grande la quantité éliminée par les reins, mais la quantité
de saccharose contenue dans le sang baisse proportion-
nellement plus vite que celle de l'urine. Il y a des oscil-
lations périodiques dans la fonction rénale pour Télimi-
nation de l'eau et pour celle de la saccharose, mais il n'y
a pas toujours coïncidence entre les périodes de suractivité
pour l'élimination de l'eau et les mêmes périodes pour
Télimination de la saccharose. En somme, Texcrétion
rénale ne paraît pas être une simple flltration mais une
sorte de sécrétion; si le rein ne fabrique rien, sa fonction
n'en est pas moins soumise aux mômes variations que les
sécrétions ordinaires.
M. Lancelin, dans sa Contribution à V étude de la valeur
saméiologique de la loi de Romelaère (n<* 224), montre que
l'hypoazoturie, sans être la règle absolue dans le cas de
tumeur maligne de l'estomac, est cependant fréquente. Elle
ne paraît pas résulter uniquement du défaut d'alimen-
tation, car il n'y a pas de rapport constant entre la
quantité journalière d'urée excrétée et la quantité absorbée
pendant le même laps de temps. La diminution de la quan-
tité d'urée dans les afTections gastriques de nature can-
céreuse n'a donc pas toute l'importance que lui avait
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-:'^-7^Ti^B^»^-
— 318 —
uée Romelaëre, mais elle peut contribuer à fixer le
3stic lorsque Ton hésite entre une tumeur bénigne et
imeur maligne de Testomac et il y a lieu de procéder
reil cas à l'examen méthodique et répété de Turine.
Microbiologie, Médacine.
ie clinique et chimique du lait stérilisé ; par MM.
Leeds et E.-P. Davis (1). — Pendant ces dernières
s, on a beaucoup écrit sur les dangers de transmis-
es maladies contagieuses par le lait provenant d'ani-
malades ou souillé pendant sa manipulation, et l'on
lit la nécessité de le stériliser. Mais le lait qui a subi
)réparation est tellement modifié dans ses caractères,
î réaction s'est produite et que l'on s'est demandé
conviendrait pas de chercher à obtenir l'antisepsie
e par d'autres moyens. Le professeur A.-R. Leeds
iocteur E.-P. Davis viennent de traiter cette ques-
ins un travail intéressant sur les modifications pro-
par la stérilisation et sur la valeur clinique du lait
5é.
tion de la chaleur est surtout funeste pour la galac-
ase, ce ferment qui existe dans le lait cru et qui a le
îr de liquéfier Tamidon ; une simple élévation de
rature jusqu*à TébuUition suffit pour détruire son
. Les expériences faites pour comparer les propriétés
; stérilisé avec celles du lait cru, quand on traite ce
3 par la présure, un acide, le suc gastrique artificiel
ne pancréatique, ont démontré que la caséine, bien
î ne sôit pas coagulable par la chaleur, est cependant
coagulée par la présure, et résiste plus longtemps à
1 de la pepsine et de la pancréatine. D'autre part^
Ttie, assez faible d'ailleurs, de l'albumine du lait est
ée, ce qui a pour effet de l'épaissir, de le rendre
isqueux ou mucilagineux. Les globules gras sont
in peu affectés par la chaleur, les matières protéiques
érap. Gaz, American J. of Pharm., d'après Ann. d'hyg., déc. 1891.
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— 319 —
coagulées se fixent sur eux et les rendent d'une assimila-
tion plus difficile.'
Le sucre de lait, enfin, qui est complètement détruit par
un chauffage prolongé, ne manque pas d'être affecté par la
température à laquelle on maintient le lait pour la stérili-
sation. Le docteur Leeds montre ainsi que le lait stérilisé
est moins facilement et moins parfaitement digestible que
le lait cru et, si Ton tient à avoir du lait stérilisé, qu'il
faudrait soit le tirer directement de Tanimal, soit le pré-
parer par un procédé qui n'ait pas tous ces défauts.
Le docteur Davis partage et confirme l'opinion qui peu
à peu gagne du terrain et qui tend à considérer le lait
stérilisé comme un bon remède dans certaines affections
de l'intestin, mais non comme un aliment suffisant. Pour
préparer le lait stérilisé, le docteur Leeds conseille d'alca-
liniser faiblement le lait cru par l'eau de chaux et de
chauffer ensuite pendant dix minutes à 155<» Fahrenh.
(68-69* C), ou de préférence, encore, le traitement en solu-
tion alcaline par la pancréaline à 155<» Fahrenh. suivi, si
le lait n'est pas immédiatement consommé, d'une rapide
élévation de température jusqu'au point d'ébullition. L'un
ou l'autre de ces procédés, d'après l'auteur, assure la stéri-
lisation, sans rien enlever des propriétés digestives.^
Recherches sur raccoutumance aux produits micro-
biens; par MM, El. Metchnikoff et T. Roudenko (1). —
De toutes les données réunies dans cet article, il ressort
que, même dans les infections qui se distinguent par un
caractère de toxicité très prononcé, l'accoutumance peut
être obtenue sans grande difficulté. Il ne s'agit pas ici de
phénomènes analogues à ceux qui ont été découverts, par
MM. Behring et Kitasato, et dans lesquels leurs animaux
vaccinés contre le tétanos supportèrent facilement des
doses vingt fois plus grandes que celles qui amènent la
mort chez les animaux neufs. Tandis que dans ce cas il
(1) Ann. de r Institut Pasteur, septembre 1891.
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— 320 —
l'une propriété antitoxicide de l'organisme vacciné,
es intoxications étudiées par MM. Metchnikoff et
[iko, les produits bactériens manifestent leur action
ène dans l'organisme hypervacciné. Ainsi, dans
ces expériences avec la septicémie vibrionienne, les
>s hypervaccinés présentèrent des œdèmes à l'endroit
ijection et d'autres troubles plus ou moins pro-
1 si l'accoutumance contre les toxines peut être
e, cela ne prouve pas encore que c'est dans cette
Ué que consiste la vaccination. Tout au contraire,
nisme vacciné contre linfection peut être tout aussi
coutume à des doses mortelles des toxines que le
cciné, La vaccination dans ces cas consiste plutôt
accoutumance spéciale d'une catégorie des éléments
ps. Comme on l'a démontré, chez les cobayes vaccinés
le vibrio Metchnikomi, malgré que leur organisme
ne soit point accoutumé aux toxines de ce microbe,
grme néanmoins une espèce de cellules qui, elles,
itument plus facilement au poison vibrionien. Ces
!S, phagocytes mobiles, au lieu d'être repoussées par
incs, se dirigent vers ses dernières, et englobent les
ns, les empêchant de produire leurs toxines et les
1 la fin de la lutte.
rélimination des microorganismes pathogènes par
ur; par M. C. Brunner(I). — La méthode qui se pré-
out naturellement à l'esprit est de désinfecter avec
lu moyen de lavages antiseptiques, une région riche
ndes sudoripares, sur un animal qui a reçu dans le
'espèce de microbes à étudier, de provoquer ensuite
îUement ou artificiellement une sudation abondante
uid on voit perler en un point une goutte de sueur,
: la puiser avec un fil ou une anse de platine pour
t/. Klin, WocAen*c/jr.. 25 mai 4891, p. 505, d*après^ nn. de Vlnêi,
, p. 797.
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— 321 —
en faire, à la façon ordinaire, l'étude bactériologique.
On voit de suite que ces lavages antiseptiques prélimi-
naires sont de la plus haute importance. A la surface et
dans les replis de la peau d'un phtisique, on peut trouver
des bacilles de la tuberculose, comme la fait M. di Mattei, et
n'en plus rencontrer quand on a soumis la peau à une désin-
fectidù soigneuse. De même dans le cas grave de furoncle
qu'a étudié M. Brunner, le malade, dans le sang duquel
circulaient des microbes pyogènes, pouvait en présenter à
la surface du corps, à la suite de son furoncle et du traite-
ment par incision, sans qu'on pût accuser ces microbes
d'avoir été transportés par la sueur.
Il y a plus. Quand il s'agit des glandes sudoripares, on
n'est jamais sûr que le nettoyage le plus soigneux les ait
désinfectées à fond, et que les microbes qu'on trouve dans
la sueur qui les a traversées après lavage provienne du
sang, et non d'une culture locale ou d'une pénétration
antérieure de microbes venus de l'extérieur dans la pro-
fondeur de la glande. M. Brunner a retrouvé 6 fois sur 8,
sur son malade, le Staphylococcm atbus dans des gouttes de
sueur, au moment où ce même microbe se montrait aussi
dans le sang. Mais il se garde de tirer une conclusion
ferme de cette expérience et de quelques autres qu'il a
instituées, et il recourt avec raison à une expérience plus
topique.
La meilleure manière d'opérer est évidemment d'injecter
à un animal le microbe d'une maladie tout à fait excep*
tionnelle chez lui, de façon à ce qu'il n'y ait pas à redouter
la présence accidentelle, dans les glandes de la sueur, du
microbe de cette maladie. L'animal est alors soumis à une
sudation abondante par un moyen approprié, et on cherche
à retrouver dans sa sueur le microbe inoculé.
M. Brunner a fait dans cet ordre d'idées 3 expériences
dont la valeur probante est inégale, mais qui gagnent à
être groupées. La première a porté sur un cochon de lait
auquel on avait inoculé dans les veines du staphylococcm
aureus, qui Pavait rendu très malade. L'injection de 5"«
de pilocarpiue a permis de provoquer au voisinage du
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— 322 —
groin de Tanimal, préalablemeot débarrassé de ses poils
et bien lavé, une sudation abondante dans les produits de
laquelle on a pu constater, 2 fois sur 3 essais, le staphylo-
coccus aureus. Mais ce microbe est encore trop répandu et
trop commun pour que cette expérience soit irréfutable.
Une seconde expérience a été faite sur un jeune chat
auquel on a inoculé dans Tartère crurale du bacille char-
bonneux contenant des spores. Deux heures après, on force
la patte de l'animal, on nettoie et on lave avec soin les
masses charnues de la base des orteils, et on faradise le
nerf sciatique. Il se produit sur les parties nettoyées, des
gouttelettes limpides de sueur qui, ensemencées, donnent
une culture debactéridies.
Enfin, à la suite de l'injection d'un microbe non patho-
gène, lemic7*ococcns prodigiosus^ dans les veines d'un cochon
de lait, et une demi-heure après l'injection de 0«',01 de
pilocarpine, on a retrouvé le microbe non seulement dans
la sueur au pourtour du groin, mais aussi dans la salive.
M. Brunner est donc autorisé & conclure que les microbes
pathogènes et non pathogènes peuvent s'éliminer par la
sueur et même par la salive. Le fait est non seulement
important au point de vue théorique, il l'est aussi pour la
thérapeutique, l'hygiène et môme l'étiologie de certaines
maladies. Il est clair, par exemple, qu'en ce qui concerne
les furoncles, les idées qu'on se fait sur la transmission
purement extérieure de la maladie sont bien caduques, si
l'invasion des glandes sudoripares peut se faire par le sang
et sans lésion histologique des tissus.
Chimie générale.
Résumé des procédés indiqués pour combiner razote au
carbone ou à l'hydrogène, en vue de la préparation des
cyanures et de l'ammoniaque ; par M. O.-A. Fav^sitt (1).
— Jusqu'à présent, il n'y a guère de procédés pratiques et
(1) Soc. Chem. Ind., 1890, p. 30, d'après Bull. Soc. chim. 20 octobre 1891 ,
p. 596 (extrait).
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— 323 —
avantageux pour la préparation de Tammoniaque ou des
cyanures en partant de Tazote, mais le meilleur paraît être
celui de Mond, basé sur l'emploi de la baryte.
Si on considère le prix actuel de Tammoniaque et celui
des cyanures et ferrocyanures, on voit qu'il y a intérêt à
fabriquer ces derniers.
La potasse et la baryte sont les deux bases qui se prêtent
le mieux à ces réactions ; suivant le produit que Ton veut
préparer, il y a intérêt à employer l'un ou l'autre . Si
oh veut préparer du cyanure de potassium ou du prus-
siate jaune de potassium, on prendra la potasse ; on
pourrait, il est vrai, employer la baryte, mais il fau-
drait ensuite transformer le cyanure du baryum obtenu
en cyanure de potassium, au moyen du sulfate de potas-
sium. Si on a en vue la préparation de l'ammoniaque, il
y a avantage, d'après les expériences de Mond, à employer
la baryte, qui est très peu fusible, fixe, et dont la régéné-
ration est facile.
Le procédé basé sur l'emploi de l'ammoniaque mérite
aussi d'être pris en considération. On sait, en effet, qu'on
obtient du cyanure d'ammonium en faisant passer de
l'ammoniaque sur du charbon porté au rouge. Ce procédé
d'obtention du cyanure est avantageux, car l'ammoniaque
et le cyanure d'ammonium étant volatils, il n'est pas
nécessaire de soumettre la masse au lessivage ; en outre,
le produit formé étant volatil et, par suite, constamment
éliminé, la réaction est continue. Avec l'ammoniaque, les
appareils résistent aussi beaucoup plus longtemps qu'avec
les bases fixes, dont l'action destructive sur les matériaux
à la température de l'opération est trèsjgrande.
Quant à la transformation du cyanure d'ammonium en
cyanure de potassium, elle se fait très facilement ; il suffit
de faire arriver les vapeurs qui se dégagent des cornues
dans une solution chaude de potasse ; l'ammoniaque mise
en liberté retourne de là aux cornues.
En résumé, les procédés pour préparer directement, en
partant des éléments, l'ammoniaque et les cyanures ne
manquent pas ; quelques-uns sont intéressants, mais aucun
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— 324 —
n'est réellement pratique. D'après Tautcur, le problème à
résoudre, dont dépend le succès, serait surtout une ques-
tion d'appareils ; il faudrait, selon lui, des cornues en
terre réfractai re de petites dimensions, chauffées forte-
ment, et enfin un procédé pratique pour la préparation de
Tazote pur.
Présence des nitrites dans les potasses et soudes du
commerce; par M. T. Klobb (1). — L'auteur ayant cons-
taté de nouveau ce fait que les potasses et les soudes de
commerce renferment souvent des nitrites, a cherché à les
doser et il y est arrivé par l'emploi de la métaphénylène-
diamine. La potasse ou la soude (SO-SO»"") est pesée, dis-
soute dans un ballon jaugé, puis on prélève un certain
volume de la solution.
' A l'aide d'un titrage alcalimétrique préalable, on déter-
mine la quantité d'acide sulfurique nécessaire pour neu-
traliser la prise d'essai. Cette neutralisation doit se faire en
solution aussi étendue que possible pour éviter une élé-
vation de température qui décomposerait l'acide azoteux.
Enfin on ajoute 2" d'acide sulfurique au quart et on com-
plète le volume de 150" dans une mince éprouvette à pied.
Immédiatement avant on a préparé un certain nombre d'é-
prouvettes semblables avec les mêmes quantités d'eau et
d'acide sulfurique libre, et des volumes connus d'une so-
lution titrée de nitrite, préparée en partant de 0«%406 de
nitrite d'argent par litre. On s'assure que tous les liquides
ont la même température, à un demi-degré près, enfin on
ajoute i" de chlorhydrate de métaphénylènediamine à
1 p. 100. Au bout de 20 ou 30 minutes ou compare les teintes^
jaunes obtenues. Si l'on néglige la question de tempéra-
ture les résultats sont absolument crronnés, car, à chaud,
la coloration jaune se développe plus rapidement. II faut
aussi ajouter une môme quantité d'acide sulfurique.
On atteint le maximum de sensibilité en s'arrangeant de
(1) Monit. scientif., juillet 1891 (extrait).
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— 325 —
manière que la quantité de nitrite présente dans
comprise entre O^'jOS et 0'"«,2 de Az'O'. Quel
potasse, après neutralisation, donne un liquide
est bon alors de faire naître dans les éprouvettei
précipité de sulfate de baryte à peu près de mên
La soude est généralement plus pure que 1
M. Klobb a constaté dans les soudes 1*« au plu
dans lOO»' du produit. Les potasses en renfer
fréquemment, et la proportion de 1^« est so
passée. La potasse à la chaux contient quelq
proportions considérables d*azotite (1 p. 100), et i
à l'auteur qu'il ne serait peul-être pas superfli
sur ce point l'attention des fabricants de pro
miques.
Recherches sur le suc de baies de sorbier
formation de la sorbose ; par M. A. Freund (1). — ]
(sorbine) n'existe pas toute formée dans le suc d
elle se produit pendant la fermentation alcoo
subit ce suc abandonné à lui-môme. On favoris(
tion de la sorbose en diluant le suc avec de l'eau
à l'amener à la densité 1,09-1,06; on en conc
partie, au bout de dix à douze mois, pour s'asî
s'est formé une quantité suffisante de sorbose.
La formation de la sorbose est accompagnée d
lion de certains principes organiqnes co^itenus d
de sorbes, et il est probable à priori que la sorbe
de l'oxydation de la sorbite, qui renferme 2 atome
gène de plus qu'elle. Il semble pourtant réî
recherches de l'auteur que la sorbite elle-mér
produit intermédiaire entre la sorbose et la substî
ratrice. En cherchant on effet à isoler la soi
obtenu une substance formée de grains gélatin
nant un dérivé acétylé cristallisé et fusible à
(1) Mon. f. Ckem.y t. XI. p. 560-578, d'après BulL Soc. chi
1891, p, 438.
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— 326 —
ivé benzoylé amorphe et fusible à 190-191^ (la
donne au contraire un dérivé acétylé liquide et un
benzoylé fusible à 160*). Or, celte substance géla-
j peut être obtenue par Thydrogénation de la sorbosc
7en de l'amalgame de sodium ; c'est là un argument
mr de la formation inverse de la sorbose aux dépens
e substance par oxydation.
î matière gélatineuse n'est pas de la sorbite et ne
pas pouvoir être transformée directement en sorbite;
r admet qu'elle en est très voisine.
position du beurre; par M. W. Johnstone (1). —
met généralement que les beurres purs contiennent
» à 89,5 p. 100 d'acides gras insolubles. L'auteur
analysé deux beurres de pureté certaine, et conle-
i'un 85,68 et l'autre 86,25 p. 100 d'acides gras inso-
a cherché à établir' la composition de ceux-ci.
Dbservé qu'un beurre contenant 85,81 p. 100 d'acides
jt un composé triglycérique défini correspondant à
iule
OI0JJI9O» )
)eurre ainsi composé est donc entièrement exempt
î stéarique, et l'acide oléique qu'il contient est très
)lement l'acide isoléique
C»»H«0\
beurres purs fournissant à l'analyse une proportion
îs gras insolubles supérieure à 85,81 p. 100 ne con^
nt pas, suivant l'auteur, d'acide stéarique, mais une
le proportion de l'éther gras (G»' H»^ O*) ' C H»,
présence d'acide stéarique dans un beurre est une
5 de falsification. L'auteur se propose de continuer
^ail et de publier un procédé d'analyse des beurres.
lem, NewSy t. LXIII, p. 56, d'après Bull. Soc. rAiwi., 5 octobre
5i3.
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— 3-27 —
Chimie analytique.
Papier réactif très sensible (1). — On décou
papier à filtrer blanc, de réaction neutre, en car
0",15 de côté, et on les immerge dans de la leinti
curcumaà 1 poiu'7.Après dessiccation, on immerge d
veau les feuilles une à une, dans une solution de p
à 2 p. 100, et on les lave rapidement à Teau pure. C
sécher; on découpe comme pour le papier de tourn(
on conserve entre des feuilles de papier d'étain. Cett
caution est indispensable, parce que ce papier s
rapidement à Tair et qu'il se conserve indéflnimeni
la protection des feuilles d'étain.
La sensibilité de ce papier est bien supérieure à
du papier de tournesol; il se colore dans une so
d'acide chlorhydrique au 1/150.000 et indique la pr^
de Tacide carbonique dissous dans Peau. Le meilleu
cédé, pour employer ce papier, consiste à le louchei
plement avec une baguette de verre dans la solul
essayer.
Procédé rapide de dosage des nitrates dans
potable ; par M. G. Harkow (2). — La méthode propos
une application colorimétrique de la réaction de (
(action de l'acide nitreux sur Ta-naphtylamine et 1
sulfanilique) qu'on fait précéder d'une réduction de 1
nitrique en acide nitreux au moyen de la poudre de
Quoique cette réduction ne soit que partielle et fou:
aussi de l'ammoniaque et de l'hydroxylamine, les ;
tats n'en sont moins satisfaisants.
Le réactif se prépare en dissolvant dans 200" d'e
d'a-naphtylamine, l»"" d'acide sulfanilique et 25" d
chlorhydrique ordinaire concentré ; on fait bouillii
(1) Rép^t. de pharm.f d'après Boll. farm., décembre 1891.
(2) Chem, soc, t. LIX, p. 3i0, diaprés Bull, Soc, chim.^ 20 octobr
p. 62J.
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— 328 —
un peu de noir animal, on filtre et on étend à 500". D'autre
part on prépare des solutions types d^azotate de potassium
renfermant respectivement 1 — 0,1 — 0,01 d'azote pour
100.000. Il suffit de dissoudre 0«', 721 de nitre pur dans un
litre d'eau et d'étendre de manière à former un volume de
10, 100, 1.000 fois plus grand. Enfin il faut de la poudre de
zinc contenue dans un petit bocal dont le bouchon porte
un fil métallique aplati de manière à former une petite
spatule.
Pour faire un essai (on peut en faire quatre à la fois), on
prend 50*<^ de l'eau à essayer, et on la place dans un verre
de lOO*^*^ sur un papier blanc. A côté on dispose de même
50** de chacune des trois solutions types.
Dans chaque verre, on verse 10" de réactif (s'il y a des
nitrites dans l'eau, elle se colore directement en rose),
puis un peu de poudre de zinc (7 à 8™«). S'il y a des
nitrates, une coloration rose se développe. Au bout de
quinze minutes la réaction est terminée; on compare alors
aux solutions types en procédant comme dans les essais
avec le réactif de Nessler.
Méthode d'analyse du vin adoptée par rAssociation
des chimistes agricoles officiels des États Unis pour 1890-
1891 (1). — 1. Poids spécifique. — Cette détermination est
faite à l'aide d'un pycnomètre, ou d'une balance contrôlée
par un pycnomètre. Température 25® C.
2. Alcool, — 100" de vin à 25° C, sont distillés (de pré-
férence dans du verre) pour en retirer Palcool. .
3. Extrait. — 50" de vin à 25° C. (un peu moins s'il s'a-
git de vins sucrés) sont évaporés au bain-marie dans une
capsule de platine jusqu'à consistance convenable, et
ensuite desséchés à 100° jusqu'à perte de poids constante-
Cette constance de la perte de poids est obtenue quand
trois pesées faites à des intervalles de temps égaux, don-
(1) The Pharmaceutical Era, o? 8, octobre 1891, d'après American
Druggist.
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— 329 —
nent des différences de poids égales. Les pesées sont faites
tous les quarts d'heure.
Remarque sur fe dosage de Vextrait. — Aucune méthode
satisfaisante n'a été donnée pour le dosage de l'extrait du
vin. Comme l'objet qu'on se propose est d'établir une com-
paraison, la méthode précédente qui est généralement
employée est celle qui a été adoptée (1). Dans le nouveau
laboratoire de chimie de l'Université de Californie, on a
fait quelques expériences pour doser l'extrait dans le vide
à une température modérée.
4. Acidité, — (Tous les acides du vins ont exprimés en
acide tartrique.) S'il y a de l'acide carbonique on le chasse
par la chaleur. On titre avec une solution diluée d'alcali.
Le point neutre est déterminé, en déposant une goutte sur
du papier sensible de tournesol.
6. Acides volatils. — (Exprimés, en acide acétique.) On
distille dans un courant de vapeur et on titre le liquide
condensé avec soin, avec une liqueur décinormale d'alcali.
6. Glycérine. — 1. Voici comment on opère avec les vins
secs : on prend 100** de vin, on chasse l'alcool, ou ajoute
de la chaux ou de la magnésie, et on évapore le tout à siccité.
Le résidu est misa bouillir avec de l'alcool à 90* : on filtre et
le liquide filtré est évaporé à siccité. Le résidu est dissous
dans 10 à 20** d'alcool, on ajoute 15 à 30** d'éther, et le
mélange est laissé au repos jusqu'à ce qu'il soit devenu
clair. On décante alors le liquide qui surnage le précipité
dans un vase en verre, on évapore jusqu'à perte constante
de poids et on pèse.
2. La méthode suivante est employée avec les vins su-*
crés : on mesure 100** de vin dans une capsule de porce-
laine, on évapore au bain-marie jusqu'à consistance siru-
peuse, on ajoute 100 ou 150** d'alcool absolu , on verse
dans un flacon, on additionne d'éther dans la proportion
de 1 1/2 volume pour 1 volume d'alcool, on secoue avec
soin le flacon et on laisse au repos jusqu'à clarification.
On décante et on traite le résidu par le même mélange
• - ■ .......
(i) Ce n'est pas exact pour la France. A. R.
«m. d€ Pharm. ei de Ckm,, 5« sérib, t. XXV (15 mars 189S.} 22
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^^^^
— 330 —
et d*éther. Les liquides réunis, on chasse Talcool
îr, on dissout le résidu dans l'eau et on le traite
en 1.
QS tout dosage de glycérine, il faut prendre en con-
on la perte due à la volatilité de ce principe avec
iurs d'eau et d'alcool et ajouter en conséquence au
ouvé 0«',100 pour 100*=*= évaporés.
5C les vins sucrés, il faut retrancher du poids de
le trouvé le sucre qui s*y trouve en dosant celui-ci.
jre. — On le détermine par la méthode de Soxhlet
de Knapp. Le sucre de canne non fermenté est
à l'inversion.
Isation, — 1. Le vin est décoloré avec le sous-acé-
plomb.
ajoute un léger excès de carbonate de soude au
précédent filtré.
i résultats sont exprimés en équivalents du pola»
mètre de Wild avec un tube de 200"*.
is les échantillons déviant à droite de plus de0*,5
langeant pas ou très peu par interversion, sont
rés comme renfermant un résidu de glucose non
é.
pouvoir rotatoire à droite de moins de 0®, 3 indique
r a pas eu addition de glucose impur.
î vins déviant entre 0*^,3 et 0**,5 doivent être soumis
thode à Talcool.
s vins déviant fortement à gauche doivent être
à la fermentation ; leurs proportions optiques sont
examinées.
nnin. — On le détermine par la méthode au per-
late de Neubauer.
cides tarlrique, malique et succmique. — 1. On suit la
e de Schmidt et de Hiepe. On dose l'acide tartrique
léthode modifiée de Berthelot-Fleurieu. Si Taddi-
1 gramme d'acide tartrique finement pulvérisé à
nmes de vin ne produit aucun précipité de bitar-
tassique, on doit employer la méthode Berthelot-
I pour doser Tacide tartrique libre.
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— 331 —
H. Matière colorante. — 1. On recherche seulement
les couleurs d'aniline. On portera surtout son attention
sur Texamen spectroscopique des couleurs d'aniline, après
avoir agité le vin avec de Talcool amylique avant et après
saturation avec Fammoniaque.
12. Matière inorganique [cendres), — On calcine à la ma-
nière ordinaire dans une capsule plate en platine.
13. Acide citrique. — Sa présence doit être recherchée
qualitativement à Tétat de citrate de baryte.
14. Acide mlfurique, — On le dose après addition d'acide
chlorhydrique.
15. Chlorures. — On les dose dans le résidu de la calci-
nation par la méthode de Yolhard.
16. Chaux^ magném et acide phosphorique. — On les dose
dans les cendres fondues avec l'hydrate de soude et le ni-
trate de potasse ; Tacide phosphorique est déterminé par
la méthode du molybdate.
17. Potasse, — On la dose, soit dans les cendres à Tétat
de sel double de platine, soit dans le vin lui-môme par la
méthode de Kayser.
18. Gommes, — On démontre leur présence en les pré-
cipitant par Talcool; on ajoute à 4** devin 10*® d'alcool à
96*. S'il y a eu de la gomme arabique ajoutée, il se produit
un précipité grumeleux et épais, tandis que le vin pur
devient d'abord opalescent, puis floconneux.
12. Acide sulfureux. — On distille 100«° de vin dans un
courant d'acide carbonique après addition d'acide phos-
phorique; on oxyde avec le brome le liquide condensé
avec soin, et on dose l'acide sulfurique.
PRINCIPES ANORMAUX DES VINS
Mannite. — Quand sa proportion est considérable, on
peut la découvrir par la simple évaporation du vin dans
un verre de mpntre et l'examen caractéristique de ses
cristaux étoiles. S'il y en a peu, on traite par l'alcool à
80* C. le vin évaporé presqu'à siccité ; on évapore et on
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^V^^/T'^î^
— 332 —
reprend le résidu bouillant par l'alcool à 95« c. bouillant;
celui-ci laisse déposer la mannite sous sa forme caracté-
ristique. E. G.
Industrie.
Sur une nouvelle porcelaine : porcelaine d'amiante ;
par M. F. Garros. — De toutes les fibres animales, vé-
gétales ou minérales, il n'en est pas qui présentent, au
microscope, un plus petit diamètre que celles de Tamiante :
ces fibres, mises en poudre, devaient facilement produire
des particules extrêmement petites. M. Garros a pensé que
^si, sans addition de corps solides étrangers, il arrivait à
agglomérer ces particules, la matière ainsi formée devait
posséder des pores extrêmement petits et extrêmement
nombreux, à cause de cette petitesse d'abord et, ensuite,
à cause de la facilité que Ton a de se procurer ce minéral
pur (Ij. La composition chimique de l'amiante (silicate de
magnésie et de chaux) l'a porté à croire qu'une poudre
ainsi composée devait former, avec l'eau, une pâte plas-
tique qui, par la cuisson dans des conditions spéciales,
devait fournir une matière poreuse, ayant une certaine
dureté. C'est cette dernière matière qu'il désigne sous le
nom de porcelaine cTamtante,
L'amiante, employée jusqu'à ce jour en toiles, fibres,
papier, carton, mastic, est facilement réduit en poudre
impalpable au moyen des appareils employés dans Tin-
dustrie. La poudre présente, suivant la pureté de l'amiante
employé, une couleur très blanche ou légèrement jau-
nâtre, coloration due à des traces d'oxyde de fer, qu'il est
facile de faire disparaître par un lavage à l'acide sulfu-
rique ou chlorhydrique, ou par le contact du lait dilué,
fermenté, et par un lavage ultérieur.
(1) Cette finesse des pores de Tamiante a été utilisée dans divers appareils
filtrants : Maignen, Hesse, Breyer, comme je l'ai indiqué dans an article
{Joum, de Pharm, et de Chim. [5], ill, 1891). A. R.
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— 333 —
Avec la poudre ainsi préparée, on fait une pâte, à la-
quelle on donne, par tournassage, moulage ou coulage, la
forme des objets que Ton veut façonner ; après quoi, on
porte ces objets dans les étuves légèrement chauffées, où
ils sèchent très lentement. On les cuit ensuite en cazette,
pendant dix-sept à dix-huit heures, et Ton chauffe à une
température de 1200*. En chauffant à une température très
élevée, on obtient uue porcelaine d'une translucidité com-
parable à celle de la porcelaine ordinaire.
Les applications que peut recevoir cette nouvelle porce-
laine sont nombreuses.
En raison de la petitesse des particules qui constituent
la poudre d'amiante, on obtient dans des conditions spé-
ciales de cuisson, une matière à pores infiniment petits et
nombreux. Les pores de la porcelaine d'amiante ne se lais-
sent pas pénétrer sur une certaine profondeur par les
microorganismes. Lorsque la porcelaine d'amiante a servi
à filtrer pendant très longtemps, il suffit, pour lui rendre
son débit primitif, dé la laver avec une éponge imbibée
d'eau chaude.
Dépôts d'aluminium par électrolyse (1). — On emploie
une solution saturée de sulfate d'alumine à la température
à 100-ilO^ L'anode est formée d'aluminium auquel on a
incorporé une substance sur laquelle le courant électrique
ni la solution n'ont d'influence. Il a été reconnu que le
charbon qui contient un peu de carbure d'hydrogène est
ce qu'il y a de meilleur, dans la proportion de 30 p. 100.
Il suffit de faire fondre l'aluminium et d'y ajouter le char-
bon dont la plus grande portion reste à l'état de simple
mélange. Ce procédé donne, dit-on, des dépôts très denses
d'aluminium.
(1) Engineering and Mining Journal, d après Monit, acicntif., octobre
1891.
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%,
— 334 —
lliage métallique perfectionné ressemblant à Far-
^t (1).
Llliage pour remplacer le nickelage.
'et alliage se compose de :
Cuivre V»,000
Zinc i^^SOG
Plomb 750
Nickel 500
Étain 125
our obtenir un alliage, non poreux, résistant à de
es pressions, on fait fondre ces métaux séparément et
chauffe à une température assez élevée avant de les
1er, de manière a obtenir un mélange intime.
est préférable d'ajouter le cuivre au nickel bien
uffé et de couler ensuite dans le mélange ainsi obtenu
autres métaux l'un après l'autre ou tous à la fois. On
t même faire fondre le plomb et Tétain ou bien ajouter
inc au plomb ou à l'étain ou au mélange de ces deux
Qiers métaux et couler le tout dans le mélange de cui-
et de nickel. Ce qui est préférable, c'est d'ajouter
)ord le cuivre au nickel, y couler ensuite le plomb et
dn ou leur alliage et d'ajouter enfin le zinc fondu.
Botanique.
nr Tappareil mucifère des Laminaires ; par M. Léon
GNARD (1). — Il existe chez les Laminaires un tissu
'éteur spécial, qui produit un abondant mucilage,
narqués dès le commencement du siècle dans une
èce des côtes d'Europe, puis successivement observés
s un nombre croissant de Laminariacées exotiques, les
2UX ou lacunes mucifères, comme on les appelle ordi-
rement, ont été mentionnés par plusieurs algologues
s les descriptions d'espèces ; mais leur formation et
' structure sont restées jusqu'ici peu connues. Les
Brevets, Monit. scientif.^ juillet 1891.
Ac. d. se, CXIV, 139, 1892.
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— 335 —
seules observations quelque peu attentives qui les con-
cernent ont été faites par M. Will et par M. O. Rosen-
thal sur des échantillons de Maa^ocystis conservés dans
l'alcool.
En reprenant cette étude dans des conditions favo-
rables, au bord de la mer, sur des matériaux frais ou
fixés par des réactifs appropriés, l'auteur a constaté que
les canaux mucifères forment un appareil sécréteur tout
particulier, qui n'existe dans aucun groupe de plantes. La
connaissance de cet appareil Ta conduit ensuite à passer
en revue les divers genres de Laminariacées conservées
dans les collections, afin de rechercher le degré d'impor-
tance que sa présence ou son absence peut présenter pour
la classification.
Pour avoir la notion complète du mode de développe-
ment et de répartition des canaux mucifères, il faut
s'adresser à une espèce qui en soit pourvue dans tous ses
organes: tel est le cas du Laminaria Cloustoni Edmonis.y
qui occupe, sur nos côtes de Bretagne, les récifs les plus
battus par les vagues et ne découvre qu'aux plus basses
marées d'équinoxe.
Le système végétatif de cette Algue se compose, comme
on sait, d'une lame ou fronde annuelle, qui se découpe
en lanières avec l'âge, et d'un stipe ou pied vivace, pourvu
de rhizoïdes fixant la plante aux rochers. C'est au point
d'union de la lame et du stipe que se trouve la zone de
croissance intercalaire ou point végétatif. Les canaux
mucifères y naissent et se différencient, en deux directions
opposées, dans les nouveaux tissus que la zone généra-
trice, longue de quelques millimètres, forme vers le haut
pour donner la lame, vers le bas pour allonger le stipe,
A l'origine, ce sont des méats lenticulaires, qui pren-
nent naissance dans l'assise superficielle de la zone géné-
ratrice. La cloison radiale commune à deux cellules se
transforme en mucilage dans sa partie médiane ; puis, les
deux cellules" se divisent tangentiellement pendant que le
méat s'élargit, mais elles n'offrent pas les caractères pro-
pres aux cellules de bordure qui entourent les canaux
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:Î77T><'
— 336 —
sécréteurs des Phanérogames. C'est seulement un peu plus
tard qu'un groupe de petites cellules sécrétrices, formées
par la division d'une ou plusieurs cellules de bordure,
apparaît à la base du méat, c'est-à-dire à son extrémité
opposée à la surface de la lame ou du stipe.
Par suite de cloisonnements répétés qui s'effectuent en
dehors d'eux pour donner l'écorce, les méats s'enfoncent
de plus en plus dans la parenchyme cortical ; dès qu'ils
en occupent la zone interne, ils se mettent en commu-
nication les uns avec les autres et forment un réseau.
Mais, au lieu de se multiplier de façon à en tapisser
toute la surface interne et inférieure, les cellules sécré-
trices restent localisées, au point' de jonction des bran-
ches du réseau, sous forme d'îlots assez éloignés ou
rapprochés par deux ou trois les uns des autres. En gros-
sissant, ces îlots glandulaires prennent ordinairement
l'aspect de cupules ou nacelles à bords irréguliers et
ondulés; souvent même ils sont pourvus de culs-de-sac
dus au rapprochement et à la soudure des bords de la
nacelle.
Un autre caractère tout spécial consiste en ce que,
après la formation des mailles, on voit naître, sur la face
opposée à celle qu'occupent les amas glandulaires, de
nombreux diverticulums ou tubes qui se dressent perpen-
diculairement aux branches du réseau et s'avancent jusque
sous l'épiderme en écartant les cellules corticales, aussi
bien dans le stipe que dans la lame. Ces tubes ne s'ouvrent
pas directement à la surface, comme les conduits excré-
teurs des glandes mucipares de certains animaux ; dans la
lame, ils soulèvent légèrement Tépiderme, mais sans le
traverser pour déverser leur contenu à l'extérieur.
Ainsi constitué, l'appareil mucifère du L. Cloustoni se
retrouve avec des caractères semblables chez presque
toutes les espèces du genre Lamanaria; un très petit
nombre, en effet, en sont entièrement privées. Parmi
celles qui le possèdent, les unes en sont pouvues à la fois
dans le stipe et dans la lame, les autres seulement dans la
lame. Les deux cas se rencontrent, par exemple, dans les
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— 337 —
espèces des côtes de France, au nombre d(
premier cas comprend, à côté du Z. Clomtoni^
guezii; le second, leZ. flexicaulis et le L. saca
les espèces exotiques, le premier cas est plus
le second.
Il importe aussi de remarquer que la 1
forme des mailles du réseau, ainsi que la gro
branches, peuvent varier non seulement d'
Tautre, mais aussi dans une même espèce, i
et la région considérés. Il en résulte que, p(
espèce, les canaux se montrent, sur la sectj
sale de la lame ou du stipe, tantôt gros et 1
tantôt nombreux et tantôt rares. Ces varialioi
en partie le désaccord qui existe entre les auti
de rintérét qu'ils présentent pour la classifics
Des faits analogues se rencontrent dans les a
pour la plupart exotiques, de la famille des hi
(M. GuiGNARD a examiné 21 espèces et 15 g<
étude autorise Fauteur à conclure que la
l'absence de Tappareil mucifère offre un cara
tant pour la distinction des espèces. A défaut d
l'exposé qui précède aurait du moins Tavantaj
sur la morphologie de ce curieux appareil
beaucoup plus précises que celles que nouî
jusqu'à ce jour.
SOCIETE DE PHARMACIE DE P^
Séanco du 2 mars 1892.
PRÉSmENCE DE M. PORTES, PRÉSIDE
La séance est ouverte deux heures.
Il y a lieu de rectifier au procès-verbal
nière séance le nom de M. Manget, pharmai
Paris, inventeur de la fiole à jet ditehygiénic
écrit par erreur Mauget.
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rwv
— 338 —
La correspondance imprimée comprend :
Le Journal de Pharmacie et de Chimie ; -^ V Union phar^
maceutique et le Bulletin commercial; — le Bulletin de la
Société de pharmacie de Lyon; — le Bulletin de la Société de
pharmacie de Bordeaux; — VArt dentaire; — le Bulletin de la
station agronomique de la Loire- Inférieure; — la Revue mé-
dico-pharmaceutique de Constantinople ; — le Pharmaceutical
journal; — The Calendar of the Pharmaceutical Society of
Great Britain, 1892; — American jow*nal of Pkarmacy.
M. Monnier, pharmacien à Paris, a offert pour la col-
lection de l'École un grand vase ancien ayant servi à la
confection publique de la Ihériaque, telle qu'on la prati-
quait au siècle dernier.
M. Planchon, à cette occasion, retrace Thistoire de la
préparation de la thériaque, d'abord par la Compagnie des
apothicaires de 1700 à 1763, puis par la Société de la thé-
riaque de 1763 à 1784, enfln par une nouvelle Société
associée au Collège de pharmacie, de 1784 à 1793.
M. Viron entretient la Société de nouvelles études sur
raurantio-purpurine, matière colorante sécrétée par une
bactériacée qu'il désigne sous le nom de BaciUus purpu-
reus (1).
Il insiste de nouveau sur l'analogie très grande qui
existe entre ce pigment et la zoonérythrine de Kruken-
berg : ces deux matières colorantes ont les mêmes dissol-
vants et se comportent de la même façon vis-à-vis des
réactifs. Ses observations spectroscopiques viennent en-
core confirmer l'identité de ces deux matières.
Une solution concentrée d'aurantio-purpurine dans le
sulfure de carbone, examinée au spectroscope, absorbe
toutes les couleurs du spectre à l'exception du rouge. Si
la solution est diluée, indépendamment du rouge, une
(1) Le BaciUus purpureus est aérobie. Il est très sensible à l'action de la
température et il présente son maximum de développement à ZV* ; au-dessous
de 15* il cesse de former la matière colorante et à la température de 0* il
ne se multiplie pas. Il se présente sous forme de petits bâtonnets mobiles.
En culture sur plaques de gélatine il donne des colonies fortement colorées
en rose, il ne liquéfie ni la gélatine, ni la gélose.
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~ 339 —
grande partie du vert n'est pas absorbée ; il a observé les
mêmes phénomènes avec la zoonérythrine qu'il avait re-
tiré du Suberites domoncula,
M. Viron a recherché si cette matière colorante des
spongiaires était bien une sécrétion de Tanimal lui-même,
ou bien si Ion n'était pas en présence d'une sorte de sym-
biose entre un spongiaire et un organisme végétal. En
pratiquant un grand nombre de cultures dans des milieux
les plus variés, il est arrivé à isoler des microorganismes
colorés en rouge. L'un de ces microorganismes est une
algue très voisine de VHematococcus lacustris; il a retiré
également quelques colonies chromogènes, mais la faible
quantité de matière colorante qu'il a pu isoler ne lui a
pas permis de la comparer à la zoonérythrine qu'il avait
retirée des suberites.
M. Viron termine son exposé par quelques considéra-
tions générales sur la nature de ces matières colorantes.
Ces pigments présentent les réactions générales des lipo-
chromes; il les rapproche de la matière étudiée par M. Ar-
naud, désignée sous le nom de carotine (1). Cette matière,
on le sait, se rencontre dans les feuilles de la plupart des
végétaux, dans la racine de carotte et dans quelques fruits,
comme la tomate, etc.; elle répond à la formule C" H".
M. Viron a rencontré cette même matière libre ou associée
à d'autres principes colorants, chez un grand nombre de
champignons : Russula, Boletus, Peziza, etc.
M. Prunier présentée la Société le travail de M. Delépine,
un de ses élèves, relatif à la solubilité du gaz ammoniac
dans les alcools méthylique et éthylique pris à différentes
températures et à différents degrés d'hydratation. Les
détails, avec les tableaux et les courbes, seront publiés dans
le Journal de Pharmacie.
M. Grimbert expose la suite de ses recherches sur les
(1) Récemment M. R. Blanchard a signalé également Tanalogie très grande
qui existe entre la Caroline de M. Arnaud et une zoonérythrine qu'il a pu re-
tirer d'un petit crustacé, le Diaptomus denticomis {Comptes rendus de
r Académie des sciences, t. GX, p. 292).
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^^:^.:3t'^^zrz
— 340 —
caractères anormaux que présente, dans certains cas, la
réduction de la liqueur de Fehling par les urines fai-
blement sucrées. Il conclut de ses expériences que les
substances qui gênent la réaction sont vraisemblablement
la créaline et la créatinine. Si Ton ajoute en effet des
traces d'extrait de viande à une solution de glucose pure,
on obtient un précipité vert pomme très lent à se produire
et affectant les caractères signalés dans ses communi-
cations précédentes. Les autres matières contenues ordi-
nairement dans Turine ne donnent pas cette réaction.
M. Portes relatant les analyses qu'il a effectuées sur
plusieurs échantillons de gaze iodoformée, signale Tincor-
rection qu'il y a d'appeler gaze à 30 p. 100 celle qui est
faite en incorporant à 100 parties en poids de gaze apprêtée,
30 parties en poids d'iodoforme, cette appellation devant
être réservée à la gaze qui renferme les ^h ^® ^^^ poids
d'iodoforme. M. Portes estime qu'il serait plus logique, le
poids de la gaze variant avec l'apprêt qui la recouvre et
qui est cependant nécessaire pour retenir Fiodoforme, de
proportionner le poids de la substance active à la surface
de la gaze. Il rappelle, à cette occasion, que pour y doser
exactement l'iodoforme, il faut doser non pas ce que l'éther
peut enlever à la gaze, mais l'iode qui entre dans la consti-
tution de l'iodoforme. Il propose, à cet effet, deux procé-
dés : ou bien celui qu'il emploie et qui consiste à décompo-
ser, au besoin sur la gaze même, l'iodoforme par la potasse
très concentrée en présence d'un peu d'azotate de potasse,
et en chauffant au plus à la température que peut donner
une lampe à alcool; ou bien le procédé de M. Lextreit, qui
consiste à soumettre à l'action de l'alcool, dans un appareil
à reflux la gaze iodoformée qui cède ainsi peu à peu son
iodoforme, celui-ci étant entraîné dans de la potasse alcooli-
que qui le décompose. L'iode de l'iodure de potassium qui
dans ces deux cas prend naissance, peut-être dosé soit
pondéralement par le procédé classique à l'état d'iodure
d'argent, soit volumétriquement par le procédé Personne
à l'état d'iodure mercurique.
M. Champigny rappelle à propos de cette communica-
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— 341 —
tion l'incertitude qui règne souvent sur l'expression de la
dilution d'un médicament dissous. La Société est d'avis
que l'interprétation ne donnerait lieu à aucune ambiguïté
si Ton donnait à cette expression la forme d'une fraction
ordinaire dans laquelle le numérateur indiquerait la
quantité de la substance active et le dénominateur le poids
ou le volume, suivant les cas, du dissolvant.
M. Bocquillon présente M. Francisco Rio de la Loza,
pharmacien et professeur à l'Institut national médical de
Mexico, au titre de membre correspondant étranger. Cette
candidature est renvoyée à Texamen de la commission
compétente.
La séance est levée à quatre heures.
Le Secrétaire annuel^
Leidié.
BIBLIOGRAPHIE
Académie des sciences de Paris, — M. Duclaux, au nom
d'une commission formée de MM. Berthelot, Gautier et
Duclaux, propose de répondre à une demande de M. le Pré-
sident de la Chambre syndicale du commerce en gros des
vins et spiritueux de Paris, que l'Académie ne saurait
donner son approbation à l'emploi des sels de strontiane
pour le déplâtrage des vins et qu'elle blâme cette pratique.
Les conclusions de ce rapport sont adoptées.
Comptes rendus de rAcadémie des sciences, 25 janvier 1S92. —
Péchard : Sur le dosage du molybdène. — Chuard : Sur l'existence de phé-
nomènes de nitrification dans des milieux riches en substances organiques et
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Tatmosphère. — Nocard : Sur rinoculabilité de la dourine.
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—^ Beuon : Sur les chlorobromures de carbone. — Varel : Action des mé*
taux sur les sels dissous dans les liquides organiques. — J. Ville: Transfor-
mation dans l'économie de l'acide sulfurique en acide sulfanilo-carbamique. —
Etard : Étude des corps chlorophylliens du péricarpe du raisin ; on y trouve
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de l'acide palmitique en partie combiné à une substance de mo léenle é)»rée.
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Détermination du point de congélation des solutions aqueuses très diluées;
application au sucre de canne. — Joly : Action du chlore sur le ruthénium :
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gent et sur l'existence d'un acide azotosilicique. — Scheurer-Kestner : Dé-
composition de l'acide sulfureux par le carbone aux températures très éle-
vées. — Parmentier : Chlorosulfure et bromosulfure de plomb. — Le Bel :
Sur le pouvoir rotatoire des dérivés diacétyltartriqucs.
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le lysol. — Colin : Sur Topium fumé par les Chinois, à Philadelphie. —
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— Brooks Thomley : Extraits fluides (d'après Australazian Journal of
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lyses volumétriquos des produits chimiques et pharmaceutiques (d'après CAe-
mist and Druggist). — Sherrard : Tables pour préparer les solutions des-
tinées à donner le titre en centièmes des produits analysés (d'après New
Idea). — Stuart : Incompatibilités dans les prescriptions (d'après The Ap9~
thecary), — Chandler : Oléomargarine. — Williams : Teinture d'opium. —
Huile d'olive de Toscane. — Chlorophénol A., antiseptique volatil (d'après
Médical Press). — Morrison : Solution d'albuminate de fer. — Conrath :
Essais de la poudre d'opium et de la teinture de noix vomique. — Mitchell :
Essais de la poudre d'opium ot de la teinture de noix vomique délivrées dans
les différentes localités de l'Ëtat de Wîseonsin. •— Sherman : Rouge indien
et son origine (d'après India Rubber World), E. G.
The Pharmacautical Era, octobre et novembre. — Hendcrson : Fabrique
do thermomètres, d'hydromètres, etc. (d'après Popular Science Monthly),
— Hoffmann : Amidon. — Huile d'olive dans le midi de la France (d'après
Chemist and Druggist). — Young : Notes de laboratoire but les modes
d'essai des extraits fluides. — Spenzer : Sur la sensibilité des réactifs du
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tion des chimistes agricoles des États-Unis (d'après American Druggist), —
Stilman : Plan pour l'analyse do l'eau (d'après American Druggist). —
Stevenson : Alcali ou soude de cendres — Hoffmann : Gomme arabique de
l'acacia. — Thompson : Essais des préparations pharmaceutiques. — Hor»
ner Burgess : Études des poudres de capsicum au point de vue de leurs
falsifications. — Davis : Farine d'avoine et ses falsifications. — Leffman .-
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The Chemical News, n^ 1667 à 1674, novembre et décembre. — Myiius
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Whitehead : L'emploi du cadmium dans l'essai do Tor en lingot. —
H, Trimble : Tannin du bois de châtaignier. — Wilson : Méthode pour ob-
tenir une solution titrée d*iode pour le dosage du soufre dans Tacier et dans
le fer brut (d'après Journal of analytical Cheinistry). — Allen : Études
sur la saponification. — Craig : Sur le dosage du soufre. — Edwards : Note
s«r le dosage de l'acide phosphorique dans les scories. — Preyer et Wendt :
Sur le chîmism& du protoplasma vivant. — Daviea : Sur un phosphate de
.calcium formé dans une solution d'acide acétique. — Wells : Nouvelle mé-
thode pour l'analyse des minerais d'étain et pour la séparation du cuivre
et du cadmium (d'après School of mines Quaterly), — Warren : Éva-
luation du charbon employé dans les chaudières. — Newth : Dissociation du
bromure de phosphore. — Warren : Note. sur une méthode électrolytique de
préparation des alliages métalliques. — Pickering^ : Les densités des solu-
tions d'acide sulfurique. — Aslanoglon : Sur le prétendu azoture de cuivre.
— Venable : Traitement des zircons dans la préparation du chlorure de
zirconium pur (d'après Journal of analytical and applied Chemistry).
£. G.
VARIÉTÉS
Corps de santé de la marine. — Ont été promus : Au grade de pAar-
mticien de deuxième classe» — MM. Lesterlin et Guichard, pharmaciens
auxiliaires de deuxième classe.
Ont été nommés dans le corps de santé des colonies : Au grade de phar*
macien de deuxième classe, — MM. Spéder et Geoffroy, pharmaciens de
deuxième classe de la marine.
Est nommé dans la réserve de l'armée de mer : Au grade de pharmacien
de deuxième classe. — M. Caries, ancien pharmacien de deuxième classe de
la marine.
M. Leray, pharmacien de première classe de la marine, est nommé pro*
fesseur de physique et de pharmacie à l'École annexe de médecine navale à
Rochefort.
M. Perrimondond-Tronchet, pharmacien de première classe de la marine,
a été nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Service de santé militaire. — Ont été nommés dans le cadre des offi-
ciers de l'armée territoriale :
Au grade de pharmacien aide-major de deuxième classe, — MM. les
pharmaciens diplômés de première classe Galereau, Touret, Mordagne, Ropi-
teau, Clavaud, Déni, Michel, Douilbet, Bizot, Barrai, Kraus et Marette.
Ont été nommés dans le cadre des officiers de réserve :
Au grade de pharmacien aide-major de deuxième classe, — MM, les
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■ vT*,'!?^ï^i'^?;?*-.
— 344 —
pharmaciens diplômés de première classe Julliard, Roux, Massai, Gattiker,
Seigneurgent, Qainerit, Delage, Foulon, Testory, Barbou, Jacob, RîTaud,
Desesquelle, Gau, Lua, Monayon, Gomar, Marsy, Lhomme, Heudier, Benoit,
Quaghebeur, Lecocq, Decaillot, Barré, Tripot, Daperron, Cbifflet, Yalret,
Delarra, Jeannin, Gontier-Lalande, Magnien, Gaillard, Pernet, Lermigeanx,
Daumont, Desgrayes et Dujardin.
M. Laval, pharmacien k Garpentras, Tient d'être nommé chevalier du Mérite
agricole.
FORMULAIRE
Pommada pour la pansemant das brûlnrat. — M. Sibbbl (1).
Europhèno 21"
Huile d*olive 7
Vaseline 60
Lanoline 30
Mêlez. — Usage externe.
D*après M. Siebel (d'Elberfeld), cette pommade serait un excellent moyen
de traitement applicable à toute espèce de brûlures. Elle serait préférable à
l'emploi usuel d'iodofprme, non seulement par l'absence de l'odeur pénétrante
de ce dernier, mais encore à cause de l'action analgésique de l'europhène,
et de la propriété que possède cette substance de diminuer singulièrement la
sécrétion des plaies, ce qui permet de laisser le pansement en place pendant
trois à quatre jours.
ERRATA
AU NUXÈRO DU i" XAHS 1S92.
Page 233, ligne 22, au lieu de : miel (Ges) de tamarin (engebin), lises :
miel {engebin) de tamarix (Gea),
Page 234, ligne 25, au lieu de : Salex medenni, lisez : Salix medemU.
Page 236, ligne 31, au lieu de : fiouhier, lisex : Bauhin.
Page 236, ligne 13, au lieu de : cruciforme, lisez : cunéiforme.
(i) La Semaine médicale, mars 1892.
Le Gérant : G. MAS80N.
tAUS. — nCP. C. NiEMR ir I. rLAMMAUON, KOE AAOKB, 16).
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— 345 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur un nouveau procédé industriel permettant de séparer
directement la baryte d'un sel de strontium quelconque;
par MM. Adrian et Bougarel.
Depuis le jour où les sels de strontium sont venus
prendre rang parmi les produits chimiques applicables à
la. médecine, on a cherché de divers côtés à obtenir ces
produits aussi purs que possible, débarrassés surtout de la
baryte qui pouvait en rendre l'emploi dangereux.
Les chimistes ont proposé dans ce but, les uns Tacide
hydrofluosilicique, d'autres le bichromate de potassium,
d'autres le chromate de strontium, mais aucun de ces
moyens n'est praticable industriellement. On a rappelé le
procédé classique par un carbonate alcalin et le sulfate de
potasse agissant sur le sulfate de strontium impur ; mais il
a Tinconvénient d'être d'une longueur désespérante.
D'autres encore ont espéré précipiter la baryte à l'état
de sulfate en traitant la solution sti-onto-barytique par de
l'acide sulfurique plus ou moins étendu, ou par un sulfate
alcalin. La purification est très imparfaite dans ce cas, car
le sel qui se forme immédiatement est du sulfate de stron-
tiane, dont la faible solubilité permet difficilement
l'échange de sa base avec celle du sel de baryum.
Nous avons pensé aussi que l'addition directe de sulfate
de strontium dans une solution stronto-barytique pourrait
amener la précipitation de la baryte, et nous avons cons-
taté en effet l'élimination d'une partie de cette impureté,
mais l'action prolongée pendant des heures, soit à chaud,
soit à froid, a laissé subsister toujours une certaine pro-
portion de baryte.
Au laboratoire de l'usine de Courbevoie, où se poursui-
vaient ces essais, on ne perdit cependant pas l'espoir d'ar-
river à séparer complètement et directement la baryte
Joum, de Pkam. et de Ckim., 5* série, t. XXV. (!•' atyril 1892.) 23
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-rr-^'-c* j_ ^ f TP-
;^^^fS(F;^*
— 346 —
el de strontiane impur. Nous supposâmes qu'un
lentement soluble, le sulfate calcique par exemple,
vaut, au fur et à mesure de sa dissolution, en pré-
l'un mélange de sels de strontium et de baryum,
î préférence constituer le sulfate le plus insoluble,
rience nous a montré la justesse de cette hypothèse,
une solution d'un sel stronto-barytique, on ajoute
'es de sulfate de calcium précipité, et qu'on filtre
uelques instants seulement de contact, la liqueur,
nnait auparavant un abondant précipité avec le
ite de strontium ou le bichromate de potassium, ne
it plus que des traces de baryte. Si le contact est
>é pendant quelques heures, en agitant de temps en
toute trace de baryte a disparu.
5 cette opération, il est vrai, on a substitué une im-
à une autre, et le sel calcique remplace le sel bary-
Mais il est facile de se débarrasser de cette nouvelle
5 té en se servant de la difficulté beaucoup plus
que présentent à cristalliser les sels de calcium,
ristallisations successives avec essorage et lavage
LStaux suffisent généralement pour obtenir un sel
ie chaux.
j basant sur ces données, voici dans toute sa sim-
le procédé que nous proposons :
raiter le carbonate ou Fhydrate de strontiane du
ïrce par l'acide azotique étendu ; amener la solution
iensité de 1,11 (15* Baume) et filtrer avec soin,
élayer dans la solution quantité suffisante de sul-
î chaux précipité (un essai préliminaire sur une
quantité aura indiqué la proportion exacte de sul-
cessaire pour que la solution filtrée ne se trouble
ême au bout de six heures, par les réactifs ordi-
: bichromate de potasse ou chromate de strontiane) ;
en contact une journée, en remuant de tempe en
et filtrer.
'assurer encore de l'absence totale de la baryte, et
itrer les liqueui's au bain-marie jusqu'à une densité
)7 (40*> Baume) et laisser cristalliser.
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— 347 —
i^ Séparer des eaux mères les cristaux formés, les
essorer en lavant très légèrement, puis les soumettre à
une deuxième cristallisation. Réunir les eaux mères pour
les traiter comme il est dit plus loin.
Dès la deuxième cristallisation on peut s'assurer que
les cristaux ne contiennent plus de calcium. Pour cela on
dessèche une petite quantité d'azotate de strontium, on le
broie et on le traite par Talcool absolu; après un contact
de quelques heures, on filtre, et l'alcool évaporé ne doit
laisser aucun résidu, alors qu'il aurait dû dissoudre de
l'azotate de calcium, s'il en était resté dans le sel de
strontium.
5"* L'azotate pur étant ainsi obtenu, on traite sa solution
par du carbonate de soude, qui donnera :
a) Du carbonate de strontium pur pouvant servir à la
préparation de tous les autres sels ;
b) De l'azotate de soude industriellement utilisable.
6*" Les eaux mères mises de côté, ainsi qu'il a été dit
plus haut, seront concentrées à nouveau jusqu'à obtention
de la plus grande quantité possible d'azotate de strontium
cristallisable. Cette séparation est facile, l'azotate de cal-
cium ne cristallisant qu'à 56** Baume. Une ou deux nou-
Telles cristallisations purifieront complètement l'azotate
ainsi obtenu.
7^ Les dernières eaux mères résultant des queues d'opé-
ration, et constituées par de l'azotate de calcium conte-
nant de faibles quantités d'azotate de strontium, seront
traitées par une solution de sulfate de soude, qui fournira :
a) De l'azotate de soude utilisable ;
b) Du sulfate de calcium strontique précipité, qui pourra
être utilisé dans une opération ultérieure pour la précipi-
tation de la baryte.
Dans les indications ci-dessus, nous avons tenu à mon-
trer qu'il est facile, au moyen du sulfate de chaux, de
séparer directement la baryte d'une solution strontique,
et nous avons donné.dans son ensemble le procédé indus-
triel permettant d'obtenir un carbonate pur en passant par
l'azotate. Nous ajouterons que, pour tous les autres sels
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'T^^'^^j^^^r^^
— 348 —
es : bromure, chlorure, lactate, acétate, etc., Téli-
ion immédiate et directe de la baryte est tout aussi
en employant le sulfate de chaux. Pour quelques-
îulement l'élimination de la chaux présenterait de
ses difficultés.
un moyen simple de reconnaître les viandes congelées ;
par M. Maljean, médecin-major (1).
nd on expose à une température de 10** à 15<» au-des-
e zéro du sang frais inclus dans des tubes de verre,
)lidirie et devient rutilant. Retiré du mélange réfri-
et liquéfié, le sang change aussitôt d*aspect: il
te une coloration rouge sombre et une certaine
arence. L'examen miscroscopique démontre une
très nette des globules rouges. Dans une goutte de
lormal, on voit les hématies colorées en jaune ver-
lager au milieu d'un sérum tout à fait transparent,
e sang dégelé le sérum offre une teinte verdàtre
me et les globules sont pâles, décolorés et déformés,
ur ces données, signalées pour la première fois par
ichet, en 1866, que repose le moyen préconisé par
Ijean pour reconnaître les viandes congelées et
t les viandes de mouton vendues aujourd'hui cou-
nt dans les boucheries de nos grandes villes,
iffit de prendre à l'intérieur un peu de sang ou
ment un peu de suc musculaire. Pour obtenir le
n nature, on recherche les petits vaisseaux qui
it dans les interstices musculaires ou au voisinage
avec une pince et des ciseaux on extirpe un seg-
eineux et on Texpose sur une lame de verre qu'on
[*e immédiatement d'une lamelle et qu'on porte sous
'oscope.
id on veut examiner le suc musculaire, on découpe
jment de chaii* et on le comprime entre les raoï-s
'.h. de méd. et pharmacie militaires.
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— 349 —
I
d'une pince à pression continue. La striction fait sourdre
une gouttelette d'un liquide rougeâtre contenant du sang,
des débris de fibres et des gouttelettes de graisse. Toutes
ces préparations doivent être faites assez rapidement pour
éviter la dessiccation et on doit les examiner sans aucun
réactif, la plupart des liquides et Teau principalement
détruisant immédiatement les globules rouges et leur
faisant perdre leur matière colorante.
Quand la viande est fraîche, on constate de la manière
la plus nette l'existence de nombreux globules rouges ayant
conservé leur coloration normale; ils nagent au milieu
d'un sérum incolore. Quand la viande a été congelée, on ne
voit aucun globule normal; ils sont tous plus ou moins
déformés et complètement décolorés tandis que le liquide,
ambiant présente au contraire une teinte relativement
foncée.
Ces altérations du sang se révèlent à Toeil nu par des
caractères d'une certaine importance, ainsi décrits par
M. Maljean : a Quand on examine attentivement les sur-
« faces de section d'une viande fraîche, il est toujours fa-
« cile, par une légère pression, de faire sortir un peu de
ec sang par les orifices vasculaires; en outre, le trajet des
a petits vaisseaux est dessiné par une trace rougeâtre ou
« violacée indiquant la présence du sang. Il n'en est pas
« de même dans les viandes congelées, les vaisseaux sont
« peu apparents et se retrouvent difficilement dans la coupe
ce des chairs. Ils paraissent vides et le peu de liquide qu'on
« en retire n'a pas la coloration habituelle du sang. D'un
« autre côté, le suc musculaire recueilli par la pression
<r est plus abondant et plus teinté que dans les viandes
« fraîches. La différence devient sensible quand on reçoit
tf ce liquide musculaire sur du papier blanc à filtrer: il se
« produit des taches plus étendues et plus foncées. Enfin
« si on introduit un fragment de viande congelée dans un
a tube à essai contenant un peu d'eau, le liquide se colore
« plus rapidement et avec plus d'intensité qu'avec la viande
« fraîche. »
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— 350 —
Note sur la glauc'ine ; par M. J.-A. Battandier.
)epuis le mémoire de Probst (I), il a été publié peu de
ise sur la glaucine. C'est pourtant un alcaloïde abondant
il y aurait intérêt à essayer physiologiquement, mais p^r
procédés indiqués par Probst il élait à peu près impos-
ie d'obtenir des sels purs et cristallisés, ainsi que je Tai
statéavec de nombreux acides minéraux ou organiques,
peut facilement obtenir le bromhydrate en belles ai-
lles prismatiques très brillantes par le procédé suivant :
'extrais la glaucine du suc concentré de feuilles de
mium luteum par l'ammoniaque et Téther de pétrole,
ther de pétrole est repris par de l'eau acidulée d'acide
tique, et enfin l'acétate de glaucine est précipité par
nmoniaque. La glaucine se sépare en une masse caille-
tée très blanche qui se contracte peu à peu et que Ton
it tirer en fils soyeux à la manière du sucre dit en
lides. Cette glaucine à la longue noircit et s'allére
me à l'abri de la lumière. Si on la dissout dans de
cool à 95* et que l'on sature la solution avec de Tacide
mhydrique en solution aqueuse, le bromhydrate de
ucine cristallise immédiatement et les produits bruns
venant de l'altération de la glaucine restent dissous
is l'alcool. On jette ces cristaux sur un filtre et on les
3 avec un peu d'alcool fort. Par redissolution dans
cool bouillant ils cristallisent en très belles aiguilles
smatiques rosées. Le bromhydrate de glaucine est bien
s soluble dans l'eau que dans l'alcool. On peut faire
stalliser la solution aqueuse, mais les cristaux sont
PS difficiles à purifier.
^es réactions de la glaucine n'ont jamais été complè-
lent décrites. Lorsque l'on traite par l'acide sulfurique
centré la glaucine ou ses sels, on obtient non pas une
)ration violette, mais une belle teinte bleu de ciel. Ce
5t que par la chaleur, ou au bout d'un ou deux jours à
) Annalen der Chem. und Phann., 1836.
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— 351 —
froid que se produit la teinte violette. Cette <
se produit immédiatement qu'avec les produi
venant de l'altération de la glaucine. Ces pr
repris par Téther de pétrole lui cèdent un al<
semblable à la glaucine, mais se colorant dii
violet par Tacide sulfurique. Le reste de la
bien décrit dans le mémoire de Probst. L'acic
chauffé avec la glaucine jusqu'à émettre
vapeurs ne la charbonne point et ne dégagi
sulfureux. La solution violette ainsi obtenue ^
teinte pendant des années si l'humidité at
n'intervient pas. Dans le cas contraire, ou
d'eau, elle prend une teinte fleur de pécher ]
sursature par l'ammoniaque, il se forme
indigo, très stable, que l'acide sulfurique re
une couleur violette.
En employant de la glaucine récemment
peut obtenir le bromhydrate absolument in
les eaux mères donnent bientôt des cristaux
noir animal décolore difficilement d'une faç
J'ai trouvé une nouvelle et très belle réactic
cine. A 10*^ d'acide sulfurique on ajoute quat
nitrate acide de mercure et on agite; on b?
soucoupe en porcelaine avec ce mélange <
tomber quelques petits cristaux de glaucin<
ses sels. En inclinant la soucoupe on voit si
stries d'un vert intense, passant peu à peu au
REVUE DES TRAVAUX PUBLIES RECEM
SUR LES PRINCIPES IMMÉDIATS CONTENUS DANS L
Par M. Em. Bourquelot (suite) (I
Sur quelques principes des écorces d
MM. CiAMiciAN et P. SiLBER (2). — Lcs écorce
(1) Voir le N* du 15 mars 1892.
(2) Sopra alcani principii dellc corteccie di « Cote ». Gazz
\\l, (u), 473, 1891.
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— 352 —
déjà été l'objet dé recherches étendues de la part de Jobst
et Hesse, qui en ont retiré plusieurs principes immédiats,
à savoir : la cotohie^ la paracotoîne, Yoocyleucotine^ la leucotine
et Vhydrocotoîne (1). MM. Ciamîcian et SiUber viennent de
reprendre l'étude du dernier de ces composés : Thydro-
cotoïne. Leurs recherches ont porté uniquement sur le
produit désigné sous ce nom dans le commerce.
D'après ces chimistes, ce produit renferme bien Thydro-
cotoïne de Hesse, mais il contient en outre, et en grandes
proportions j un autre principe immédiat auquel ils donnent
le nom de prolocotoine.
L'hydrocotoïne purifiée possède les propriétés qui lui
ont été attribuées par Jobst et Hesse. C'est un corps
cristallisé en grandes aiguilles prismatiques, jaune pâle,
fusible à 98% soluble dans Falcool, Téther, le chloroforme
et l'acide acétique, mais pas sensiblement dans l'eau. 8a
composition centésimale et son poids moléculaire déter-
miné par la méthode de Raoult correspond à la for-
mule €»«H»*0*.
La protocotoïne se rapproche à beaucoup d'égards de
l'hydrocotoïne. Elle se présente cristallisée en prismes
raonocliniques, de couleur jaune clair, fusibles à 141-142*.
Elle est insoluble dans l'eau, mais se dissout dans l'alcool,
l'éther, le chloroforme, le benzol et l'acide acétique. Elle est
pourtant moins soluble dans l'alcool que l'hydrocotoïne, et
c'est en s'appuyant sur cette propriété que ces deux corps
peuvent être séparés l'un de l'autre. Sa composition cen-
tésimale et son poids moléculaire correspondent à la for-
mule €"H**0«.
D'après les auteurs, l'hydrocotoïne et la protocotoïne
possèdent les propriétés d'un phénol monoatomique
qu'elles perdent lorsqu'on les méthylise à l'aide de l'iodure
de méthyle. En outre, elles renferment deux groupements
oxyméthyliques qu'il est facile de mettre en évidence, en
sorte qu'on peut exprimer partiellement leur constitution
par les formules suivantes :
(1) Ber, d, d. chem. geselU,, 1876 et 1877.
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V
— 353 —
et
G"H'Ô'
HydrocotoTne.
ProtO(
D'autre part, la façon dont ces corps soi
par les acides et les bases (formation d'acid
d'acide protocatéchique) indiquent que ce soc
D'après quelques recherches du professeu
protocotoïne serait un corps indilTérent au
physiologique.
Sur le gentisin ; par MM. Kostanecki et I
Le gentisin, composé retiré de la gentian
Ch. Lecomte, a été, depuis cette époque, étui
reprises sans pourtant qu'on ait réussi à étal
tution chimique.
M. Kostanecki vient de résoudre en partie
En traitant le gentisin par l'acide iodhydriqi
de Téther méthyliodhydrique et un composa
gentiséine, €*'H'0*, qui ne diffère du gentis
groupe méthyle en moins. Le gentisin s(
éther méthylique de la gentiséine.
Ce dernier corps cristallise avec deux moh
cristallisation en fines aiguilles de couleur ja
perdent leur eau à 100** en prenant une coule
prononcée. Chauffé avec l'acide acétique anl
tate de chaux déshydraté, il donne un éthe
€**H'^*(G*H'0*)' qui cristallise en aiguille!
dans l'alcool, mais facilement solubles dai
tique. La gentiséine peut donc être consi
renfermant trois hydroxyles, €**H'0'(OH)'
tution du gentisin peut être exprimée pa
€"H«0'{0€H»)(OH)*.
MM. Kostanecki et Schmidt ont en outre ol
éther en méthylant le gentisin et la gentiséin
éther diméthylique de la gentiséine : €^*'H*0*
(!) Ueber das gentisin. Schweis. Woch. f, Pharm., n*
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— 354 —
-corps cristallisé en aiguilles jaunes clair, fondant à 167*.
Il faut remarquer enfin que le gentisin et la gentiséine
d'une part, ont des analogies avec la quercétine et la
rhamnétine d'autre part.
Sur les principes immédiats de récorce d^angusture ;
par MM. H. Beckurts et P. Nehring (1). — L'écorce d'an-
gusture [Cuiparia trifoUata Eiigler, Galipea officinalis
Hancock) a déjà été l'objet de recherches nombreuses, de
l'ensemble desquelles il paraissait ressortir, avant le tra-
vail que nous analysons, qu'elle renfermait : 1* trois alca-
loïdes, Vangusturine (Brandes), la cuspartne (Bôhringer) et
la galipeïne (Bôhringer) ; 2^ uue essence (Herzog) ; 3*» une
matière amère (Pfafif) ; 4® des résines (Oberlin et Schlagden*
hauffen) ; 5^ de la cire ; 6* enfin de l'acide tartrique libre
(Pfaff) et des sels. Ajoutons que Baladin prétendait en
avoir retiré un corps cristallisé non azoté qu'il a nommé
^usparine, composé que n'a pas retrouvé Herzog.
MM. Beckurts et Nehring ont épuisé Técorce grossiè-
rement pulvérisée successivement par l'éther froid, par
l'alcool à 95** froid et par de l'eau acidulée d'acide sulfu-
rique.
Les produits obtenus à l'aide des deux premiers dissol-
vants, soumis à des traitements appropriés, ont fourni
d'abord quatre alcaloïdes que les auteurs nomment :
galipine^ cusparine, cusparidine et galipidine. L'extrait
éthéré a donné en outre une essence, et l'extrait alcoolique
une matière amère.
La galipine, qui parait identique à la galipeïne de
Bôhringer, est cristallisée en aiguilles flexibles blanches.
Elle fond à 115<',5, est très soluble dans le chloroforme,
l'acétone et le benzol, soluble dans l'éther et peu soluble
dans l'éther de pétrole. Sa composition centésimale cor-
i-espond à la formule 0"H"AzO*. Elle fournit avec les
(1) Ucber dio Bestandteilo der Aiigosturarinde , der Rinde von Cusparia
iHfoliata Englcr, Archiv der Pharmacie ;3J, XXLX, p. 591, 189[.
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acides des sels cristallisés en aiguilles jaunes (chlorhy-
drate, bromhydrate, sulfate acide). Enfin elle donne, avec
riodure de méthyle, un produit d'addition
(G"H"AzO»€HM)
cristallisé en aiguilles jaunâtres fusibles à 146''.
La galipidine cristallise en lamelles soyeuses blanches.
Elle fond à 1 il*. Elle est facilement soluble dans Talcool,
réther, le benzol, Téther acétique, le chloroforme, et peu
soluble dans Téther de pétrole. Sa composition centésimale
répond à la formule €'*H**AzO'. Elle donne avec les acides
des sels cristallisés jaunâtres, solubles dans Teau bouil-
lante et possédant une saveur amère. Avec Tiodure de
méthyle, elle donne, comme la base précédente; un pro-
duit d'addition qui fond à 142<*.
La cusparïne cristallise en aiguilles groupées en marner
Ions qui fondent à 89*. Elle est facilement soluble dans
l'alcool, le chloroforme, l'acétone, le benzol, Téther, et diffi-
cilement dans la ligroïne et l'éther de pétrole. Sa compo-
sition centésimale correspond à la formule G'*H**AzO'
(Kôrner et Bôhringen avaient trouvé- pour leur cusparine,
sans doute identique avec celle-ci. G** H" AzO'). Elle fournit
avec les acides des sels blancs difiicilement solubles dans
l'eau, plus facilement dans l'alcool. La cusparine donne
également avec Tiodure de méthyle un produit d'addition,
lequel fond à 186*.
hsictisparidinese présente cristallisée en aiguilles rassem-
blées en rosettes, qui fondent à 78*. Formule, €*• H "AzG*.
Elle donne également des sels cristallisés avec les acides
et un produit d'addition avec Tiodure de méthyle. (Point
de fusion, 149*.)
lukuile essentielle est jaunâtre. Son poids spécifique
est 0,956 à 15*. Elle a une odeur aromatique. Elle se dis-
sout en totalité dans l'éther, l'acool, l'éther de pétrole, le
chloroforme et l'acide acétique. Elle rougit le papier bleu
de tournesol. Elle ne renferme ni phénol, ni acétone, ni
aldéhyde.
La matière amère que les auteurs appellent angusturinej
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rv '^
— 356 —
lien que ce mot ait déjà servi à désigner un autre composé,
e présente, après de nombreuses purifications, sous la
3rme de cristaux microscopiques bruns jaunâtres solubles
ans l'eau, Talcool et Tacide acétique. Sa composition
enlésimale répond à la formule €®H*'0*.
En dernier lieu, Texamen du produit obtenu dans le
paitement à Teau acidulée a fait supposer aux auteurs
u'il renfermait un glucoside particulier, mais Tétude de
e corps n'a pu être poursuivie.
(A suivre.)
REVUE DES PUBLICATIONS DE PHARMACIE,
PHYSIOLOGIE, MICROBIOLOGIE, CHIMIE, INDUSTRIE.
Pharmacie, Médicaments nouveaux.
Asparaginate de mercure (1). — D'après E. Ludwig,
n prépare ce composé de la façon suivante : on dissout
0«' d*asparagine dans l'eau chaude et on ajoute peu à peu
e l'oxyde jaune de mercure à la solution, jusqu'à ce
u'elle n'en dissolve plus. On laisse refroidir et on filtre,
^ans un volume exactement mesuré du liquide, on dose
5 mercure, ce qu'on peut faire en précipitant par Thydro-
ène sulfuré et en pesant le sulfure de mercure préala-
lement lavé et desséché. On étend alors la solution de
ïUe sorte qu'elle renferme soit 1, soit 2 p. 100 de mercure,
livant les besoins.
Il peut se faire que, au moment de l'addition d'eau ou au
out de quelque temps, il se produise un trouble blanc ;
Q le fait disparaître facilement en ajoutant un peu d'aspa-
iginé pulvérisée. La préparation constitue un liquide
lair, incolore, inodore et doué d'une saveur métallique
igërement caustique.
D'après H. Thoms, le composé formé serait une combi-
aison d'oxyde de mercure avec l'asparagine (amide de
(1) Pharm. Poti., XXV, p. 285, 1892.
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— 357 —
l'acide aspartique), ayant la formule de constitution sui-
vante :
Usage: J. Neum«ann a employé récemment ce composé
en injections sous-cutanées dans le traitement de la sy-
philis. Il affirme que ces injections ne sont que très rare-
ment douloureuses. Em. B.
Pyroborate de mercure ; par M. Vincenz Tokayer (1). —
Ce sel se prépare par double décomposition avec le bichlo-
rure de mercure et le borate soude. La réaction est la
suivante : HgCP + Na»Bo*0' =2NaCl + HgBo*0\
On dissout, d'une part, 76«' de borate de soude, et d'au-
tre part, 54«' de bichlorure de mercure dans un litre d'eau
distillée. On ajoute la première solution à la seconde en
remuant continuellement avec un agitateur en verre. Il se
fait un précipité brun qui se sépare rapidement. On lave
soigneusement avec de l'eau distillée et on fait sécher à
l'obscurité. La préparation doit d'ailleurs être faite à l'abri
de la lumière du jour.
Le pyroborate de mercure se présente sous la forme
d'une poudre brune, amorphe, qui n'est soluble ni dans
l'eau, ni dans l'alcool.
Mode d'emploi: en pommades, dans la proportion de
1 p. 50 de lanoline ou de vaseline. Em. B.
Nouveille antipyrine (2). — Il s'agit d'un isomère de
l'antipyrine actuellement employée en thérapeutique, iso-
mère qui jouirait des mêmes propriétés analgésiques que
cette dernière.
(1) Hydrargyrum pyroboricum. — Pharm, Poat,, XXV, p. 156, 189i.
(2) Pharmaceulische Zeitung, XXXYII, p. 176, 1892.
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TA
— 358 —
On sait que la préparation de l'antipyrine de Knorr se
fait en trois temps :
1« Combinaison à froid de la phénylhydrazine G*H'Az*
avec Télher acétylacétique G*H*®^'; il y a élimination
d'eau et formation du composé G" H"Az'0' ;
2* Elimination d'une molécule d'alcool éthylique du
composé précédent en chauffant au bain-marie ; on a ainsi
le nouveau composé €*"H'® Az'O [phénylméthylpyrazoloné] ;
3** Méthylisation de la phénylméthylpyrazoloné à l'aide
de Téther méthyliodhydrique. L'antipyrine ainsi obtenue
est de la phényldiméthylpyrazolone. Sa formule brute est
C"A*'Az'^ et sa formule de constitution serait, d'après
Knorr :
Az.€«H«
€H>. Az
€H». e
€0
en
D'après Lederer, pour préparer Tisoantipyrine, on fait
un mélange de P-bromobutyrate de potasse dissout dans
2 parties et demi d'eau, d'acétate de soude et de phénylhy-
drazine (quantité calculée), qu'on abandonne à la tempéra-
ture ordinaire. Ô'il se forme deux couches distinctes, on
chauffe quelque temps au bain-marie pour achever la
réaction. Le produit principal de cette réaction est de la
phémjlmétkylhydroisopyrasolone.Oïi l'enlève en épuisant par
l'éther, on le purifie par cristallisation dans le benzol et
on le soumet à l'action d'un oxydant faible (solution aqueuse
diluée de perchlorure de fer). Il perd deux, atomes d'hy-
drogène et se change en phénylméthylisopyrasolone.
Az.e'ii* Az-eMi»^
HAz
Ge
€H.€H»
eH*
HAz
oe
€. €11»
€H
Phénylméthylhydroisopyrazolone.
Phénylméthylisopyrasolone.
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J
— 359 —
On traite ce dernier corps par Téther méthyliod
drique en solution méthylique et on obtient l'isoant
rine :
eH'. Az
oe
€. €FI»
€H
On voit que si on adopte le numérotage de Knorr, 1
antipyrine diffère théoriquement de Tantipyrine en ce
que les deux groupements €0(5) et GH*. € (3) ont chî
réciproquement de sommet et sont devenus OG (l
€. GH' (5).
L*antipyrine et Tisoantipyrine présentent un g
nombre de propriétés communes. Ces deux composés c
tituent des cristaux incolores fusibles à 113**, solubl
froid dans l'eau, Talcool, le chloroforme et à chaud dai
benzol et le toluol. Ils se séparent de leur solution aqu
additionnée de lessive de soude sous la forme d'un liq
huileux que l'éther enlève aisément. Enfin, ils possè
les mêmes propriétés physiologiques.
Ils diffèrent cependant sur les points suivants : Le
cylate d'isoantipyrine est difficilement obtenu à ]
cristallin, tandis que lesalicylate d'antipyrine (salipy]
cristallise avec la plus grande facilité. Le picrate c
antipyrine fond à 168**, tandis que le picrate d'anlip^
fond à 187**. Le dérivé nitré de Tisoantipyrine, qu'oi
peut préparer qu'en observant les plus grandes pré
tions, est constitué par des aiguilles d'un vert mousse
détonent à 155**, alors que le dérivé nitré de Tantipy;
qui se présente en cristaux d'un vert clair, détone à
Em. B.
Physiologie.
Suc gastrique; par M. Maurice Arthus. — Pendan
dernières années, les physiologistes et les chimiste
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■^'z^/^-ir^K^r'^im^'^^'
— 360 —
sont attachés à étudier la composition du suc gastrique et
les transformations chimiques subies par les aliments
dans Testomac ; les pathologisles et les cliniciens ont cher-
ché à appliquer les données de la physiologie normale et
pathologique à rétablissement du diagnostic des affections
stomacales.
Le suc gastrique est caractérisé par sa réaction acide et
par deux propriétés : la propriété de peptoniser les subs-
tances albuminoïdes, et la propriété de caséifier le lait;
ou, comme on a l'habitude de dire, le suc gastrique con-
tient des combinaisons acides et deux ferments solubles :
la pepsine et le principe actif de la présure généralement
désigné aujourd'hui par le mot labferment. Ce nom lui a
été donné par Hammarsten, professeur à l'Université sué-
doise d'Upsal, qui, le premier, Ta isolé et étudié.
I
C*est la réaction acide du suc gastrique qui a tout d'abord
frappé les observateurs et provoqué les recherches expéri-
mentales.
Dans une première période qui s'étend de 1824 à 1878,
c'est la nature de Tacide des combinaisons acides du suc
gastrique qu'on se propose de déterminer : les travaux de
Prout, de Tiedemann et Gmelin, de Cl. Bernard et Bar-
reswil, de Lehmann, de Blondlot, de Cari Schmidt, de
M. Ch. Richet montrent que l'acidité du suc gastrique
n'est pas due normalement à la présence d'acides lactique,
butyrique, acétique ou de phosphate acide de chaux. Sans
doute ces diverses substances existent parfois dans le suc
gastrique ; mais elles sont le produit de fermentations ou
de réactions intra-stomacales, elles ne sont pas le produit
normal de la sécrétion stomacale. Ces recherches montrent
qu'il existe dans le suc gastrique des combinaisons chlo-
rées acides, capables de donner certaines réactions de
l'acide chlorhydrique et d'abandonner des vapeurs de cet
acide dans certaines circonstances ; elles sont insuffisantes
pour prouver l'existence d'acide chlorhydrique chimique-
ment libre dans le suc gastrique.
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,1^
■'<
— 361 —
Dans une seconde période qui commence en 1878, avec
le travail de M. Ch. Richet (1), on s'est proposé d'établir
la nature de ces combinaisons chlorées : est-ce de Tacide
chlorhydrique libre? ou des chlorures organiques, de
Tacide chlorhydrique faiblement combiné, comme on a
coutume de dire? Les avis sont encore partagés à cet
égard : les uns admettent que tout le chlore est à Tétat de
combinaisons métalliques et organiques autres que Tacide
chlorhydrique; les autres, supposant qu'une partie du
chlore se trouve à l'état d'acide chlorhydrique libre, in- 'p
diquent des procédés pour doser séparément le chlore fai-
blement combiné et le chlore de l'acide libre. Il n'y a là
qu'une discussion de mots qui n'existerait pas si l'on avait
pris soin de définir exactement ce qu'est l'acide libre.
L'acide chlorhydrique n'est libre dans une liqueur que
si cette liqueur présente les réactions et toutes les réac-
tions de la solution aqueuse d'acide chlorhydrique ; c'est
là une définition admise par les chimistes.
Si dans cetle liqueur une ou plusieurs des réactions de
cet acide manquent, sont masquées, comme disent cer-
tains auteurs, l'acide n'est plus libre, il est combiné. Cette
définition étant admise, et elle doit être admise, si l'on
veut éviter les discussions subtiles et vaines, on peut
résoudre la question de l'état du chlore dans le suc gas-
trique.
M. Gh. Richet montre que le suc gastrique ne peut mettre
en liberté que la moitié de l'acide acétique des acétates
alcalins, tandis que l'acide chlorhydrique en solution
aqueuse de même acidité que le suc gastrique employé,
met en liberté la totalité de l'acide acétique des acétates
alcalins. On sait aujourd'hui qu'il n'en est pas tout à fait
ainsi et qu'il convient de modifier de la façon suivante la
proposition de M. Richet. Si, en présence de suc gas-
trique, on met une quantité d'acétate alcalin correspon-
dant chimiquement à l'acidité du suc gastrique , la moitié
(I) Deê propriétés chimiques et physiologiques du suc gastrique ches
r homme et les animatu:, Paris, 1878.
/(mm. de Pksrm. et de Chim., 5* série, t. XXV. (!•' av ril 1892.) ^-^
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^ ••3ÇV*
— 362 —
de l'acide acétique de Tacétate est mise en liberté ; si, au
contraire, on met en présence équivalents égaux d*acide
chlorhydrique et d'acétate alcalin, les 33/34 de l'acide
acétique sont mis en liberté.
En soumettant à la dialyse le suc gastrique, M. Ch. Ri-
chet a constaté que le quart des chlorures métalliques de ce
suc passe dans le liquide extérieur aussi vite que le vingt-
cinquième de l'acide chlorhydrique de ce suc, tandis que
pour un mélange d'acide chimiquement libre et de chlo-
rures métalliques, ce sont ces derniers qui dialysent le
plus lentement. Ces considérations démontrent que le suc
gastrique contient des combinaisons chlorées organiques
autres que l'acide chlorhydrique libre ; elles ne démontrent
pas que ce suc ne renferme pas d'acide chlorhydrique libre.
Cl. Bernard, reprenant les expériences de distillation
déjà faites par Prout, par Braconnot, par Tiedemann et
Omelin, constate qu'il ne se dégage pas d'acide chlorhy-
drique pendant Tévaporation, même à la température
d'ébullition ; ce n'est que lorsque le suc gastrique est
amené à consistance sirupeuse que commencent à se dé-
gager les vapeurs d'acide chlorhydrique. On sait qu'au
contraire les solutions aqueuses d'acide chlorhydrique,
même faibles, émettent des vapeurs à la température ordi-
naire, à plus forte raison à 80«, 90*, etc. La distillation du
suc gastrique dans un vide partiel, soit à une température
voisine de la température normale du corps (dans des
conditions incapables, par conséquent, d'avoir déterminé
des modifications chimiques importantes), soit à une terti-
pérature plus élevée, inférieure à 100*, ne donne lieu à
aucun dégagement d'acide chlorhydrique. On peut donc
affirmer que le suc gastrique ne contient pas d'acide
chlorhydrique chimiquement libre.
Sans doute le suc gastrique présente quelques-unes des
réactions de l'acide chlorhydrique; en particulier des réac-
tions colorées. Les cliniciens, qui font un usage constant
de ces réactifs, prétendent pouvoir établir la présence ou
l'absence d'un acide libre, la nature de cet acide libre dans
un contenu gastrique. Par l'orangé Poirrier ou le rouge
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Jk^
— 363 —
Congo, ils séparent Tacidité due à un acide libre de Taci*
dite due à un sel acide ; par le violet de méthyle et le vert
malachite, ils établissent la nature de l'acide libre, s'il y
en a; par la phlorogjucine-vanilline en solution alcoolique,
Giinzburg caractérise Facide chlorhydrique qu'il appelle
libre; par la résorcine sucrée en solution alcoolique,
Boas prétend arriver au même résultat.
En admettant que les réactions colorées donnent dans
tous les cas un résultat positif, ce qui n'est d'ailleurs pas
vrai, on n'en saurait conclure qu'il existe de l'acide
chlorhydrique libre dans le suc gastrique, mais, purement
et simplement, qu'il y existe des combinaisons donnant
les réactions colorées de l'acide chlorhydrique, ce qui est
bien différent.
Comment se fait-il alors qu'on ait proposé récemment
plusieurs méthodes ayant pour objet de doser séparément
Facide libre et l'acide faiblement combiné? C'est qu'on n'a
pas attribué à l'expression acide libre sa valeur véritable
et rigoureuse.
Pour Sjôqvist, par exemple, l'acide libre correspond au
chlore qui, par évaporation du suc gastrique en présence
du carbonate de baryum, donne du chlorure de baryum (1).
- Mintz considère comme libre l'acide chlorhydrique qui
correspond à la quantité de soude qu'il faut ajouter au suc
gastrique pour que ce dernier ne donne plus la réaction
colorée de la phloroglucine-vanîlline de Gûnzburg ou la
réaction colorée de la résorcine sucrée de Boas (2).
Léo détermine par les procédés acidimétriques ordi-
naires l'acidité du suc gastrique avant et après traitement
par le carbonate de chaux (3).
La quantité d'acide saturée par le carbonate de chaux
:m
(i) Eino neue Méthode freie Salzftiire im Mageninhalte quantitative zu
besUmmeD. Zeitschr^ f. phy$iol. Chemie, XIII, 1889.
(2) s. Mintz, Bine einfacbe Méthode zur quantitativen Bestiromung der
frêion Salzs&ure im Mageninhalt. Wiener klin Wochensch., 1889; Gûnz-
burg, Centralbl f, klin Med., 1887; Boas, CentralbL f, klin Med^, 1888
(Z) Kine neue Méthode zur Sâurebcstimmung im Mageninhalt. CeniralbU
f. d, med. Wiss.^ 1889.
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— 364 —
est, pour cet auteur, de Tacide chlorhydrique libre. Celte
méthode ne serait applicable, bien entendu, que dans le
cas où le suc gastrique ne contiendrait pas d'acides anor-
maux ou de combinaisons acides pouvant être neutralisés
par le carbonate de chaux.
Précisément, dans un cas semblable, la méthode de Léo
donnerait un résultat nul, car on sait que le suc gastrique
normal ne peut pas attaquer le carbonate de chaux ; c'est
même une excellente raison qu'on peut ajouter à celle qui
a été précédemment signalée pour démontrer la non
existence d'acide chlorhydrique libre chimiquement. Il
est donc certain que Léo rapporte à Facide chlorhydrique
libre une acidité qui dépend uniquement d'acides orga-
niques anormaux.
Jolies admet que la méthode de Sjôqvist donne Tacide
chlorhydrique libre, mais seulement chimiquement libre,
et non pas physiologiquement libre. Il admet qu'on peut
déterminer cette proportion d'acide physiologiquement
libre en sachant combien il faut ajouter de soude à un suc
gastrique pour faire disparaître sous une épaisseur donnée
les deux bandes d'absorption que présente une solution
déterminée d'éosine en présence du suc gastrique. On voit,
sans qu'il soit nécessaire d'insister, tout ce qu'il y a d'ar-
bitraire dans une telle distinction des différentes formes
de l'acide chlorhydrique, et dans le procédé proposé pour
les doser.
A toutes ces méthodes on peut adresser un même re-
proche : elles ne permettent pas de connaître l'acide chi-
miquement libre ; il n'y en a pas ; l'acide chlorhydrique
qu'elles indiquent comme étant libre est en réalité engagé
dans des combinaisons décomposables, et décomposables
de façons différentes suivant les réactifs qu'on fait inter-
venir : l'acide libre de Sjôqvist n'est pas le même que
l'acide libre de Mintz ; autant de réactifs, autant de résul-
tats : le résultat obtenu n'a aucune valeur absolue, il n'a
qu'une valeur relative, une valeur spécifique pour le
réactif employé. II en est de même dans la détermination
de l'acidité d'un liquide complexe : la valeur de cette
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— 365 —
acidité n'est pas nécessairement la même, si
pour indicateur le tournesol, Torangé ou
substance.
Ces divers procèdes de dosage et quelques
pour but unique de déterminer l'acide libre
trique. MM. Hayem et Winter ont récemment j
méthode ayant pour but de doser séparément i
Tacide chlorhydrique libre, le chlore des co
chlorées organiques, le chlore des chloru
liques (1). Pour cela, ils font trois dosages d(
suc gastrique évaporé en présence d'un excès c
de soude, puis rapidement et légèrement cale
de déterminer, par la méthode volumétriqu(
total ; — le suc gastrique évaporé et desséché à
par le carbonate de soude légèrement calcin
chlore des chlorures métalliques et des ce
chlorées organiques ; la différence du chlore
chlore combiné total donne le chlore qui a éU
la dessiccation à 100', ce que M. Hayem appel
deTacide chlorhydrique libre; — le suc gastri
à aussi basse température que possible, donn
dans lequel on dose encore le chlore; ce derj
pond aux chlorures métalliques; par diffère
chlore de la seconde détermination on obtie
des combinaisons organiques chlorées.
MM. Hayem et Winter déterminent donc le cl
chassé à 100^, le chlore qui est chassé entre IC
pérature de calcination légère et le chlore qi
chasser par la calcination légère. Ces trois (
chlore correspondent-elles à l'acide chlorhyd
aux combinaisons organiques chlorées, aux et
talliques? Je ne le crois pas, pour les raisons
développer.
(1) Du Chiiniame stomacal^ Paris, 1891.
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^^^^w^
— 366 —
Microbiologie.
Recherches sur les organismes de la nitrificaiion; par
M. S. WiNOGRADSKY. — SuT la formation et toxydaiion des
nitrites dam la nitHfîcation, — La nitrificaiion a été tou-
jours considérée par les chimistes comme un phénomène
qui mène essentiellement à la production de nitrates. Dans
la nature, ainsi que dans les expériences imitant les con-
ditions naturelles, on n'a observé la formation de nitrites
que comme une exception rare.
Les idées nouvelles sur la cause vivante de la nitrifica-
tion ont eu pour conséquence de provoquer de très nom-
breuses expériences dans des milieux liquides, facilement
contrôlables au microscope, et on a constaté tout de suite,
dans ces conditions, un changement notable dans le
caractère du phénomène: l'oxydation de Tammoniaque
tendait à rester incomplète, Tacide nitreux apparaissait
en quantités considérables. M. Warington (1) et MM. Schlœ-
sing et Mûntz (2) l'ont noté presque en même temps.
M. Warington, qui alors déjà appréciait ce fait à sa juste
valeur et qui a consacré depuis le plus de temps et d'efforts
à son étude, a fait connaître là-dessus plusieurs observa-
tions intéressantes, mais dont l'interprétation restait com-
plètement obscure. Voici le résumé de ses conclusions :
la nitrification s'arrête tantôt à la formation de nitrite ;
tantôt un phénomène secondaire se déclare qui aboutit à
une oxydation complète de ce corps ; quelquefois enfin,
mais très rarement, l'azote ammoniacal prend tout de
suite l'état d'azote nitrique, sans'qu'on observe l'apparition
de corps incomplètement oxydés. Mais le pouvoir de pro-
duire les nitrates, alors môme qu'on Ta constaté à l'ori-
gine, tend à s'affaiblir dans les expériences successives en
milieux liquides et finit par disparaître.
Il y a des ferments nitriques et des ferments nitreux.
De la terre normale ne produit jamais que des nitrates.
(1) J. Ch, Soc, 1879.
(2) C. R., t. LXXXIX, 1879.
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\
— 367 —
ce qu*on savait depuis longtemps. La formation de nitrite
y est tout à fait passagère. De la terre stérilisée et ense-
mencée par une culture pure d*un ferment nitreux ne
produit que des nitrites. Même en présence de quantités
considérables d'ammoniaque, Toxydation du nitrite n*est
nullement paralysée, mais suit de très près sa formation.
Aucun doute ne peut plus subsister sur ce que le ferment
nitreux à l'état pur ne produit dans la terre, comme dans
un liquide, que du nitrite, et que ce corps, une fois formé,
n'est plus repris et oxydé par lui.
Le nitrite formé par le ferment nitreux dans la terre est
tout aussi stable en présence de microbes banaux du sol,
qu'il l'est dans une terre qu'il habite à l'état de pureté, si
le ferment nitrique est absent.
Au contraire, si avec le ferment nitreux un ferment
nitrique est introduit dans la terre stérilisée, le phénomène
ne diffère en rien du phénomène naturel. La nitriflcation
s'accomplit sans qu'il apparaisse passagèrement plus que
des traces de nitrites.
La terre stérilisée reste un milieu tout aussi favorable à
la production de nitrate que la terre normale, et si dans
cette dernière le phénomène s'accomplit plus rapidement,
c'est parce qu'elle est déjà remplie de ses microbes, au
début même de l'expérience, tandis que dans le premier
cas les traces de ces mômes organismes qu'on ensemence
doivent d'abord avoir le temps de se multiplier.
Chimie générale.
Préparation des sels de strontium purs; par MM. Barthe
et Falières (1). — On dissout du carbonate de strontiane
naturel, ou du sulfure provenant de la réduction du sul-
fate, dans la quantité strictement nécessaire d'acide chlo-
rhydrique au cinquième. On peut laisser même un peu de
carbonate ou de sulfate indissous. Après repos, on décante
la liqueur claire, qui, dans ce cas, contenait un peu de
(i) Bulletin de la Soc. de Pharmacie de Bordeaux,
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— 368 —
fer, d'alumine et de magnésie, en même temps que de la
chaux, de la baryte et de la strontiane.
On ajoute un léger excès d'ammoniaque pour précipiter
Talumine et le fer.
La liqueur filtrée reçoit un excès d'acide sulfurique. Le
précipité mixte de sulfate de calcium, de baryum et de
strontium est lavé un grand nombre de fois, et par décan-
tation simple, avec de Peau ordinaire contenant 1 à2p. tOO
d'acide sulfurique. On opère un dernier lavage avec de
Teau distillée. Les traces de magnésie et tout le sulfate de
calcium partent avec les eaux de lavage.
Le précipité est uniquement composé de sulfate de
baryum et de sulfate de strontium. Il est mis en digestion
à froid avec un excès de carbonate d'ammoniaque ou de
potasse en solution à 1/10. On agite fréquemment le mé-
lange pendant deux jours. On lave le précipité à plusieurs
reprises et par décantation avec de l'eau distillée ou avec
de Teau ordinaire débarrassée de chaux par un peu de
carbonate de soude : on fait un dei'nier .lavage avec de
l'eau distillée.
Ce mélange de sulfate et de carbonate est traité par de
l'acide chlorhydrique étendu qui dissout le carbonate de
strontium avec des traces de baryum. On décanle la li-
queur claire et on l'abandonne au repos pendant au moins
vingt-quatre heures. On filtre à travers du papier lavé à
l'acide chlorhydrique. La solution, bien limpide, est addi-
tionnée de 200 grammes par litre d'acide chlorhydrique
(D = 1,17). On ajoute 2 à 3 grammes de sulfate de stron-
tium précipité, qui peut même, sans inconvénient, con-
tenir du sulfate de baryum. On agite à plusieurs reprises
pendant quelques heures. Cette liqueur, fortement chlorhy-
drique, dissout des quantités importantes de sulfate de
strontium (2,5 p. 1000 environ). Mais, au fur et à mesure
que le sulfate de strontium entre en dissolution, la baryte
s'empare de son acide sulfurique, et il se fait une quantité
équivalente de chlorure de strontium. Le sulfate de stron-
tium dissous est toujours en excès par rapport à la quantité
de baryte à précipiter, ce qui amène la complète dispari-
tion de celle-ci de la solution.
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— 369 —
On filtre, on évapore jusqu'à siccité. On reprend le
résidu salin par trois fois son poids d'eau distillée, et on
abandonne la solution au repos pendant vingt-quatre
heures. On filtre alors pour séparer le sulfate de strontium
indissous, et on fait cristalliser par évaporation et refroi-
dissement de la liqueur.
Les cristaux obtenus ne donnent au spectroscope que les
raies caractéristiques du strontium.
On remarquera que l'opération de purification se fait
tout entière à froid, avantage fort appréciable dans l'indus-
trie. Les produits employés n'ont pas besoin d'être purs
par eux-mêmes : l'acide chlorhydrique de la première dis-
solution, l'ammoniaque, l'acide sulfurique, les carbonates
alcalins peuvent sans inconvénient contenir les impuretés
ordinaires des produits du commerce. Le sulfate de stron-
tium lui-même, destiné à enlever les dernières traces de
baryum, peut contenir du sulfate de baryum. Enfin, la
consommation d'eau distillée est fort restreinte par rap-
port aux eaux de lavage.
Sur le sodium ; par M. M, Rosexfeld (i). — L Conservation
du sodium. — On sait que ce métal, conservé sous le
pétrole, se recouvre à la longue d'une croûte. On peut
retrouver sans perte le noyau métallique du fragment de
sodium en brossant celui-ci dans un mélange d'une partie
d'alcool amylique et trois parties de pétrole. Le métal
apparaît bientôt avec son éclat argentin; alors on lave
dans du pétrole tenant 5 p. 100 d'alcool amylique, et enfin
on conserve le métal ainsi décapé dans du pétrole renfer-
mant un 1/2 à 1 p. 100 d'alcool amylique; il garde long-
temps son vif éclat. Cependant, à la longue, on voit
apparaître, par suite de l'attaque superficielle, le phéno-
mène du moiré métallique ; plus tard encore, il se ferait
une légère croûte jaunâtre transparente d'amylate de
(1) D. ch. G., t. XXIV, p. 1658, d'après -Bu//. Soc. chim., 20 décembre
1891, p. 925.
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• y^TT-ar :
— 370 —
sodium. Il est facile d'enlever celle-ci en frottant avec du
papier à filtre. Ce qui vient d'être dit s'applique sans
changement au potassium et au lithium.
II. Préparation de t amalgame de sodium, — Le sodium
ainsi décapé s'unit à froid au mercure, par simple contact,
avec le dégagement bien connu de chaleiu- et de lumière,
mais sans qu'il soit nécessaire d'agiter. Aussi convient-il,
pour préparer l'amalgame de sodium, de placer le mercure
dans un creuset de Hesse dont le couvercle a été percé;
le fragment de sodium est d'abord décapé dans du pétrole
tenant 10p. 100 d'alcool amylique, puis essuyé rapidement
piqué au bout d'un gros fil de fer, et introduit par le trou
du couvercle, au contact du mercure ; la combinaison est
immédiate et peut être opérée sans danger eu une seule
fois.
III. Préparation de F alliage liquide de potassium et de
sodium. — On n'obtient, par le procédé habituel (trituration
à sec des deux métaux), que quelques centimètres cubes
d'alliage. Si, au contraire, on a soin d'opérer sur les deux
métaux préalablement décapés comme il a été dit, et de les
triturer sous le pétrole à 10 p. 100 d'alcool amylique, on
obtient rapidement un liquide semblable à du mercure^
qu'on conserve sous le pétrole ou l'éther de pétrole.
IV. Synthèse du sulfure de sodium. — Si l'on broie à sec
du soufre et de sodium, les deux éléments se combinent
avec explosion et projection de parcelles enflammées. Mais
si Ton triture d'abord le sodium (!«') avec du sel marin en
en excès (3^''), puisqu'on mélange doucement le tout avec
du soufre eu poudre (0«',7), on voit tout à coup la masse
devenir incandescente et laisser un résidu marbré de jaune
(polysulfures de sodium) et de rose clair (monosulfure).
Avec un excès de soufre, la réaction est plus vive encore.
De même avec le sélénium et le tellure.
Alliage adhérent au verre (1). — M. F. Watter a trouvé
(1) Rev, scieniif.i novembre 1891.
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— 371 —
un alliage qui adhère énergiquement au verre et qui peut
servir, par conséquent, à assembler les tubes de verre, à
les fermer hermétiquement, etc.
Cet alliage, d'après la Bévue de Chimie industrielle^ se
compose de 95 pour 100 d'étain et 5 pour 100 de cuivre.
On l'obtient en versant le cuivre dans Tétain préalablement
fondu, agitant le mélange avec un agitateur en bois, le
coulant ou le granulant, puis le refondant. Il fond à envi-
ron 360\
En ajoutant à 1/2 à 1 pour 100 de plomb ou de zinc, on
peut rendre l'alliage plus ou moins dur ou plus ou moins
fusible. On peut aussi s'en servir pour recouvrir des mé-
taux ou des flls métalliques auxquels il donne l'apparence
de l'argent.
Soudure du verre et de la porcelaine avec les mé-
taux (1). — Les appareils de recherches des physiciens
ont souvent besoin d'ajutages métalliques, tels que robi-
nets, tubes de communication, fils conducteurs, de façon
à éviter toute fuite, même sous des pressions élevées.
M. Caillelet a fait connaître à la Société de physique un pro-
cédé de soudure fort simple du verre et de la porcelaine
avec les métaux.
On recouvre d'abord la portion du tube à souder d'une
mince couche de platine: Pour obtenir ce dépôt, il suffit
d'enduire le verre légèrement chauffé au moyen d'un pin-
ceau imbibé de chlorure de platine bien neutre mélangé à
l'huile essentielle de camomille. On fait évaporer len-
tement l'essence, et quand les vapeurs blanches et odo-
rantes ont cessé de se produire, on élève la température
jusqu'au rouge sombre : le platine se réduit alors en re~
couvrant le tube de verre d'un enduit métallique et bril-
lant. En fixant au pôle négatif d'une pile convenable le
tube ainsi métallisé et placé dans un bain de sulfate de
cuivre, on dépose sur le platine un anneau de cuivre qui
est malléable et très adhérent si l'opération a été bien
conduite.
(1) Rev. scientif,, octobi'e 1891.
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îi?^î^«V
— 372 —
Le tube de verre recouvert de cuivre peut alors être
traité comme un véritable tube métallique et soudé, au
moyeu de Tétain, au fer, au cuivre, au bronze, au platine,
et, en général, à tous les métaux que Ton soude avec
rétain.
La résistance et la solidité de cette soudure sont consi-
dérables. M. Oailletet a constaté qu'un tube de son appareil
à liquéfier les gaz, dont Textrémité supérieure avait été
fermée au moyen d'un ajutage, ainsi soudé, résiste à des
pressions intérieures de plus de 300 atmosphères.
On peut remplacer le platinage du tube par Targenture,
obtenue sans difficulté en portant au voisinage du rouge le
verre recouvert de nitrate d'argent. Le métal ainsi réduit
adhère parfaitement au verre, mais des essais nombreux
ont fait préférer lejplatinage à Targenture dans un grand
nombre de cas.
Nouveaux alcaloïdes des graines de cévadille ; par
M. E. Merck (1). — Sabadine C"H'* AzO». — Le meilleur
procédé de purification de cet alcaloïde consiste à le trans-
former en nitrate. Précipitée de ce sel par le carbonate de
sodium, la sabadine est assez soluble dans Téther, qui
Tabandonne par évaporation en aiguilles fusibles avec
décomposition à 238-240* ; cristallisée, elle est peu soluble
dans Téther et dans Teau ; elle est assez soluble dans
Talcool, peu soluble dans la ligroïne, très soluble dans
Tacétone. Au contact de l'acide sulfurique concentré, elle
donne une colorationjaune avec fluorescence verte; la cou-
leur passe bientôt au rouge, puis au violet; Tacide nitrique
ne donne pas de coloration.
Le cA/o%rfrareC"H"AzO».HCl+2H*0 cristallise en
aiguilles blanches, pointues, peu solubles dans Teau; il se
déshydrate à 101*, noircit à 260* et fond en se décomposant
à282-284«.
Le bromhydrate forme des lamelles blanches, peu solu-
(1) Arch.de Pharm. (3), t. \\l\, p. I6i-i69, d*«près BuiL Soc. chim.,
ao novembre 1891, p. 777.
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— 373 —
blés dans l'eau froide; il brunit vers 130* et fond peu à
peu à une température plus élevée.
Le nitrate C** H" AzO*. AzO'H cristallise en petites
aiguilles blanches, solubles dans 50 parties d'eau })ouil-
lante et dans 131 parties à 13**; il fond en se décomposant
à 308*.
Le sulfate se présente tantôt en masses amorphes, tantôt
en lamelles très solubles dans Teau.
Le cMoraurate C"H»* AzO'HCL AuCl» forme de fines
aiguilles jaunes, peu solubles dans Peau ; il brunit vers
135*' et se décompose peu à peu au-dessus de cette tem-
pérature.
Sabadinine C"H*'AzO'. — Cette base cristallise dans
l'éther en longues et fines aiguilles, assez solubles dans
Teau et surtout dans le chloroforme, Tacétote et Talcool,
peu solubles dans la ligroïne ; elle se ramollit au-dessus
de 160* et se décompose peu à peu. Elle donne avec Tacide
sulfurique concentré une coloration rouge sang ; elle ne se
colore pas par Tacide nitrique.
Le chlorhydrate C"H*'AzO». HCI + BIPO est assezsoluble
dans Peau froide.
Le sulfate C" H"AzO'. 80*11» + 3H«0 forme des aiguilles
blanches solubles dans 16,5 parties d'eau à 100* et dans
38,5 parties d'eau à 12*; il perd 0.5Il«O à 104*.
Le cMoraurate C" H*»AzOM101. AuCl' cristallise en belles
lamelles jaunes et brillantes, qui brunissent vers 160* et
qui se décomposent peu à peu à une température plus
élevée.
Essai d'une classification des substances colloïdales
solubles; par M. A. Sabanejew (1).. — Il a été observé
depuis longtemps par plusieurs savants, tels que: FfaO",
Geiger, Payen, et tout récemment par Loubavine, que des
solutions de certains colloïdes se coagulaient par la com-
plète congélation et lorsque la température remontait au-
(I) Journ, Chim, Phyâ. russe, t. XXIII, p. 80, d'après Bull. Soc, chim,^
30 novembre 1891, p. 719.
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— 374 —
dessus du point de congélation, ces substances se précipi-
taient en donnant un dépôt insoluble dans Peau.
M. Sabanejew a remarqué que cette propriété des col-
loïdes était liée à la grandeur de leur poids moléculaire
(calculé par la méthode de Raoult) ; il propose de classer
tous les colloïdes en deux groupes distincts :
Premier groupe (colloïdes inférieurs], — Ne se coagulent
pas par la congélation de leur solution. Leur poids molé-
culaire estînférieur à 3.000. Exemple: Acides molybdique,
tungstique, arabinique : le tannin, le glycogène, Tinuline,
la dextrine, Talbumine et d'autres.
Deuxième groupe {colloïdes supérieurs ou typiques), — Ils se
coagulent par la congélation de leur solution ; leur poids
moléculaire est supérieur à 3.000. A ce groupe appartien-
nent : l'amidon, le sulfure d'antimoine, le sulfure de
cuivre, le tartrate ferrico-potassique, l'argent soluble, etc.
On remarque facilement que l'albumine, tout en appar-
tenant au premier groupe, se distingue des autres col-
loïdes, qui en font partie, par son grand poids moléculaire
et présente un passage des colloïdes inférieurs aux col-
loïdes supérieurs. Ceci tient surtout à ce que l'albumine
est capable de polymérisation.
Les faits connus jusqu'ici montrent que les colloïdes du
premier groupe abaissent la température de la congélation
de l'eau, et leur poids moléculaire peut être évalué par des
moyens ordinaires, par exemple au moyen de l'appareil
Beckmann.
Quant aux colloïdes du second groupe, ils n'abaissent
pas du tout le point de congélation de l'eau ou tellement
peu qu'il n'est pas possible d'évaluer cet abaissement par
les moyens ordinaires.
Chimie analytique.
Huile d'olives : réactions chromatiques; par MM. de
Weyn et Fabis (1). — On résume dans ce travail les réac-
(I) Joum. de pharm. <P Anvers, d'après BolL farm.
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— 375 —
tions qui donnent des indications rapides et précises sur les
huiles dont on se serait servi pour falsifier Thuile d^olives.
1** Réaction de Baudoin. — Deux volumes de l'huile
soumise à Texamen sont additionnés d'un volume d'une
solution à 1 p. 100 de sucre dans l'acide chlorhydrique à
1,18 à 15<*; le mélange est vivement agité, puis laissé au
repos jusqu'à ce qu'il se soit nettement séparé en deux
couches; si l'huile est purej l'inférieure doit être parfaite-
ment claire; une coloration rouge- violette serait Tindice
d'huile de sésame.
2* Réaction de Becchi. — Dans un tube d'essai Ton verse
10" d'huile, puis on y ajoute 1" d'une solution aqueuse
de nitrate d'argent (au 20'') ; on agite le mélange et on le
chauffe au bain-marie pendant un quart d'heure; le
mélange ne doit pas noircir; s'il lé faisait, la présence
d'huile de colza dans l'huile d'olives serait ainsi dévoilée.
3* Réaction de BruUé. — On fait un mélange de 10"
d'huile avec 10««'' d'albumine sèche, puis avec 2" d'acide
Bitrique à 40* B.; on porte le tout à l'ébullition, puis on
laisse refroidir; l'huile pure conserve sa couleur normale,
et doit s'être complètement solidifiée après 24 heures de
repos; une coloration orangée ou brune, ou une solidifica-
tion incomplète serait la preuve d'immixtion d'huiles
étrangères à l'huile d'olives.
4* Réaction de Benchecorne. — En agitant vivement un
mélange de 6 parties d'huile avec 2 parties d'acide nitrique
(3 part, d'acide à 40«B. dans 1 part, d'eau) eten soumettant
ce mélange à la chaleur du bain-marie durant 20 minutes,
sauf un léger reflet verdâtre, on doit conserver à l'huile
d'olives sa couleur jaune naturelle; une coloration orangée
ou brune démontrerait la coexistence d'huiles étrangères
à l'huile d'olives. Après un repos de 24 heures, l'huile doit
être complètement figée et avoir pris une coloration teinte
rose chair.
5« Réaction de Heydenreich, — Dans une capsule à fond
plat, d'un diamètre de S'^", on laisse couler de l'acide aul-
furique à 66*, de façon à en tapisser le fond, on y fait
ensuite tomber 5 ou 6 gouttes d'huile; on remarque qu'c\ la
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— 376 —
zone de contact l'huile pure produit une coloration jaune
verdâtre, tandis que pour Thuile falsifiée la zone est d*une
teinte orangée virant au brun.
6« Réaction de Millian. — Dans une capsule de porce-
laine, on mélange 40»'' d'huile d*olives à 60" d'une solution
alcoolique de potasse caustique (20 p. iOO dans de Talcool
à TO»»). On chauffe légèrement au bain-marie jusqu'à élimi-
nation complète de l'alcool. Le savon obtenu est dissous
dans Teau chaude, puis traité par de Tacide chlorhydrique
dilué, de façon à mettre les acides gras en liberté ; ceux-ci
viennent à la surface, et on en enlève 10«'' au moyen d'un
tube en porcelaine ; on les dilue dans 20** d'alcool à 90*,
puis on additionne le mélange de 2" d'une solution de
nitrate d'argent à 3 p. 100 dans l'alcool à 90* ; on agite
vivement le mélange, puis on le porte à une température
de 90** : une coloration brune qui se formerait à ce
moment indiquerait la présence d'huile de lin dans l'huile
d'olives.
En résumé, ces réactions chromatiques sonl d'une uti-
lité pratique facile, et rapide, et permettent de déterminer
sans la moindre hésitation les altérations ou plutôt les
mélanges dont on aurait fait usage pour diminuer le prix
de revient de l'huile d'olives officinale.
Industrie d'alimentation.
Le lait à Paris. — Le président de la huitième chambre
correctionnelle a chargé trois chimistes experts près le
tribunal de première instance, MM. Lhôte, Ch. Girard et
Magnier de La Source :
1* De procéder à l'analyse des divers échantillons de
lait journellement expédié à Paris;
2<* De rechercher si ce lait n'est pas préalablement mé-
langé avec des laits bouillis, écrémés, ou ayant .subi toute
préparation, ou manipulation, de nature à en modifier la
composition naturelle ;
3« De procéder à l'analyse des mêmes échantillons de
lait bouilli par leurs soins, en tenant compte toutefois des
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— 377 —
moyens, ou procédés, en usage dans le commerce parisien.
c A la suite des travaux de Boussingault et Boudet, les
chimistes chargés de l'analyse des laits saisis à Paris, ont
adopté une moyenne pour la composition du lait et c'est
en comparant la composition du lait saisi à la composition
du lait naturel, qu'ils obtiennent, par un calcul simple, la
proportion d'eau ajoutée.
« La composition moyenne de treize échantillons de
lait expédiés par la Compagnie de l'Ouest, et prélevés à
Paris à leur arrivée à la gare des BatignoUes, a donné les
nombres suivants que nous mettons en regard de la com-
position moyenne adoptée pour le lait naturel :
Lait expédié Lait pur
à Paris. (composition moyenne).
Densité k 15<> 1031,7 1033
Crémomètre 7,7 10
Bau 86,63 87
Matières fiies 12,37 13
Cendres 0,57 0,60
Benrro 3,44 4
Laetine 4,92 5
Caséine 3,40 0,43
<c En comparant ces résultats, on voit que le lait expé-
dié à Paris, sans être irréprochable, — car le faible degré
au crémomètre indique qu'il a subi un écrémage — peut
néanmoins être considéré comme de qualité marchande.
Les analyses démontrent que le lait de la ferme est gé*
néralement pur, mais que ce lait subit dans les dépôts des
manipulations qui modifient sa composition, tout en la
laissant dans les limites qui permettent de le considérer
comme de qualité marchande.
« Ces manipulations sont : Técrémage de la traite du
matin que l'on mélange avec le lait pur de la traite du
soir, et le chauffage au bain-marie pour prolonger la con-
servation du lait.
« Le chauffage prolongé du lait tel qu'il est effectué
dans les crémeries modifie la composition du lait; par le
fait de l'évaporation de l'eau, le poids des éléments fixes
Jeun, ie Phêrm, ei de Ckim,, 5* séais, U XXV. {V avril 1881J 25
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— 378 —
augmente, mais, en même temps, il se dépose sur les pa-
rois du vase une certaine quantité de matière caséeuse
riche en beurre, aussi constate-t-on que le lait, suivant la
température et la durée du chauffage, peut éprouver de
très légères modifications dans la teneur en matières
grasses.
« Il faut remarquer que la moyenne, adoptée par le Con-
seil d'hygiène et de salubrité, les experts et le laboratoire
municipal pour le lait naturel, établie par im grand nom-
bre d'analyses, ne s'applique qu'à des laits résultant du
mélange des traites d'uii très grand nombre de vaches, et,
qu'avant de conclure à une falsification par mouillage ou
écrémage, l'expert doit s'entourer de toutes espèces de
renseignements sur la race des vaches, la nourriture qui
leur est donnée, etc. »
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 2i février 1892.
Sur la transfusion nerveuse. — M. Constantin Paul
donne lecture d'un travail sur ce sujet, déjà présenté à
l'Académie de médecine. Pour combattre la neurasthénie,
et, d'une façon générale, l'incoordination nerveuse non
accompagnée de lésions, il injecte dans le tissu cellulaire
des flancs ou des reins, par doses de 2**^ répétées 2, 3 ou
4 fois par semaine, un liquide spécial obtenu par la macé-
ration dans la glycérine de la substance grise du cerveau
du mouton. Ce liquide est stérilisé, non par la chaleur ou
les antiseptiques, qui détruiraient ses propriétés, mais
par l'action de l'acide carbonique sous pression dans l'ap-
pareil imaginé par M. d'Arsônval pour stériliser les
liquides organiques injectés par M. Brown-Séquard. Cette
injection est faiblement douloureuse, et quand elle est
faite avec les précautions aseptiques nécessaires, elle ne
détermine jamais d'accidents. Le soulagement du malade
est très rapide, et parfois apparent dès les premières in-
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— 379 —
jections. Une sensation de force et de bien être suce
Tétat d'abattement. La myosthénie et l'impotence m
laire disparaissent. Les douleui's vertébrales, les (
viscérales, les douleurs fulgurantes même ou atax
sont notablement améliorées. L'impuissance sey
s'améliore, le poids augmente. En un mot, cette noi
substance se montre avec tous les caractères d'un to]
général puissant et, en particulier, d'un stimulant
veux auquel nous n'avons rien de comparable jusqu'
A une question de M. Labbé, demandant si la com
lion exacte du liquide est connue, M. Paul réponc
celte analyse est encore incomplète. On y a trou\
phosphore et des ferments solubles qui paraisse!
représenter la partie active. On a écarté soigneuse
les causes d'erreur qu'aurait pu introduire la sugges
en pratiquant la substitution de l'eau distillée à l'ir
viste et en constatant alors un arrêt dans l'améliora
D'autre part, l'expérimentation sur les animaux u\
été faite. Mais le dynamomètre et la balance sont des
tifs suffisants de l'amélioration de la nutrition gén
bien plus que l'évaluation de l'azote éliminé ou de
autre produit que nous ne sommes jamais sûrs de reçu
sans perte.
M. Catillon propose, pour que le liquide reste in
niment inaltérable, d'employer non la glycérine éter
mais la glycérine pure, ou bien, tout au plus, d'y
joindre de l'eau alcoolisée ou de l'eau de laurier-ce
de façon à avoir un produit durable.
M. Paul répond qu'il ne tient pas à avoir un liqui(
conserve : l'adjonction de tout antiseptique tue les
ments solubles. Le liquide qu'il emploie peut se cons(
quatorze jours sans qu'il y apparaisse de bactéries
précaution, on recommande de ne le conserver que
jours. M. d'Arsonval emploie comme véhicule deux
autant d'eau que de glycérine. M. Constantin Paul
ploie parties égales et s'en trouve bien.
M^ Labruhe fait remarquer que l'adjonction même (
tiseptiques n'empêcherait pas, dans un pareil liquide
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— 380 —
réactions chimiques des matières albuminoïdes les unes
sur les autres ; il peut se produire des précipitations ou des
altérations en dehors de la décomposition microbienne.
R. Blondel.
CONSEIL D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET DE SALUBRITE
DU DÉf>ARTEMENT DE LA SEINE.
Sur les fleurs colorées artificiellement ; par MM. Planchon et
HouDAS ; (^Rapport fait par M. Planchon au Conseil d'hygiène
publique et de salubrité.)
Monsieur le Préfet,
Vous avez bien voulu soumettre à mon examen des
fleurs colorées artificiellement, et me demander s'il pou-
vait résulter de cette pratique quelque danger pour la
santé publique.
Quand cette industrie a pris naissance, on ne trouvait
dans le commerce que des œillets verls. Si Ton en croit la
légende, des ouvrières fleuristes ayant fait tomber dans un
vase contenant des œillets, de la matière colorante verte,
furent étonnées de trouver le lendemain les fleurs de cette
teinte. Voyant dans cette circonstance un bénéfice à réali-
ser, elles exploitèrent la découverte qu'elles avaient faite
par hasard.
Les profits qu'elles tirèrent de ce procédé (on a vendu,
dit-on, des œillets verts jusqu'à 5 francs la branche) enga-
gèrent beaucoup de marchands de fleurs à les imiter.
Mais la plupart se heurtèrent à une difficulté, provenant de
ce que toutes les matières colorantes n'ont pas la pro-
priété de monter dans les vaisseaux de la plante pour co«
lorer les pétales ; ils tournèrent cette difficulté en trempant
directement les corolles dans une solution de la couleur et
préparèrent ainsi des fleurs au plongé, en toutes nuances.
Grâce aux expériences qu'a bien voulu faire M. Houdas,
préparateur à l'Ecole de pharmacie, habitué déjà à l'étude
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— 381 —
de ces produits de teinture, nous avons pu étudier de p
ces deux modes de coloration.
1® Fleurs colorées par montée a travers la tige.
L'échantillon de matière colorante verte, qui nous av
été remis, était du vert brillant à Tétat d'oxalate : il n
vait pas la propriété de colorer les plantes par montée.
Nous avons alors essayé le vert malachite (tétraméth
diamidotriphénylcarbinol) à l'état d'oxalate, de picrate
chlorozincate ; le vert brillant ( tétréthyldiamidotripl
nylcarbinol) à l'état de sulfate, de picrate, sans plus
résultat. Nous avons également préparé des verts par 03
dation des leucodérivés de ces deux bases ; les résultats c
été négatifs.
Voyant les insuccès obtenus avec les couleurs basiqu
nous avons étudié les couleurs acides. — La premie
que nous avons eue entre les mains est le sel de soude
l'acide diéthyldibenzyldiamidotriphénylcarbinoltrisull
reux. Il nous a donné, au bout de quelque temps, è
fleurs fortement colorées en vert.
Devant ce résultat, nous nous sommes demandés si no
n'étions pas en présence d'un cas général. Nous avons si
foconjugué les verts qui ne montaient pas et nous avo
préparé leur sel de soude. Les produits obtenus avaient
propriété de s'élever dans la tige et de colorer la fleur.
Nous avons cherché ensuite si ce qui était vrai pour
vert l'était aussi pour les autres matières colorantes,
nous sommes arrivés à conclure :
1* Que les matières colorantes basiques ne colorent p
les fleurs par montée; la matière colorante est immédiat
ment absorbée par la partie de la tige, qui est en conts
avec elle et ne chemine pas dans les vaisseaux ;
2* Que les matières colorantes acides peuvent, en gén
rai, servir à colorer les fleurs par montée.
La rapidité avec laquelle les différentes matières col
rantes pénètrent jusqu'à la fleur est très variable. L
unes, telles que les verts acides que nous avons design
plus haut, l'éosine (sel de soude de la fluorescéine bi
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— 382 —
la sulfofuchsine montent avec une très grande rapi-
)'autres, principalement les bleus et les bruns, pé-
it assez lentement dans la ileur.
r citer un exemple, nous signalerons les trois sulfo-
2;ués de la triphénylrosaniline :
Heu de triphénylrosaniline monosulfonée (sel de
I;
leu de triphénylrosaniline disulfonée (sel de soude) ;
leu de triphénylrosaniline trisulfonée (sel de soude),
premier monte avec une lenteur extrême; il faut
'une journée pour qu'on puisse s'apercevoir que la
re colorante a pénétré dans la fleur,
second donne une coloration dans un temps plus
Le troisième enfin monte beaucoup plus rapide-
que les deux autres, sans toutefois égaler la rapidité
létration et l'intensité de teinte d'un certain nombre
Drants.
rapidité de coloration dépend aussi de la longueur de
î et de la nature de la fleur. Telle couleur montera
iment dans une espèce, lentement dans une autre :
a l'inverse pour une couleur diff'érenle.
dirait parfois que les différentes matières colorantes
ssent pas par les mêmes voies: par exemple, des
s colorés en vert ne le seront pas de la même façon
3s œillets teints en rose par l'éosine. Et si l'on plonge
^es d'œillets dans une solution contenant un mélange
't et d'éosine, on aura une fleur panachée en rose
vert, dans laquelle les teintes seront aussi pures que
que l'on voit dans les fleurs colorées simplement en
u en rose.
résumé, on peut colorer par montée les fleurs en
. nuances en employant des couleurs acides. Celles
)nnent les meilleurs résultats sont :
ir les verts : vert sulfo : sel de soude de Tacide
fldibenzyldiamidotriphénylcarbinoltrisulfureux;
ir les rouges : éosine. — Ponceaux de xylidine pré-
avec les sulfonaphtols — sulfofuchsine ;
ir les bleus : bleu de triphénylrosanilinetrisulfonée ;
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à
— 383 —
Pour les jaunes : acide picrique.
On trouverait certainement beaucoup d*auti*es matières
colorantes qui donneraient de très bons résultats.
2* Fleurs colorées au trempjê. — Comme nous l'avons
déjà dit, ceux qui ont cherché à préparer les fleurs colo*
rées n'ont pas trouvé facilement des matières colorantes
appropriées. Ils ont tourné la difficulté en plongeant direc-
tement les fleurs dans des solutions colorées.
Lorsque c'est dans une solution aqueuse de matières
colorantes que se fait cette opération, la sécrétion cireuse
qui existe à la surface des pétales empêche qu'ils soient
mouillés et le résultat est à peu près nul ou au moins très
médiocre. Mais si on emploie une solution alcoolique, on
obtient sur lafleur égoutée et après évaporation de l'alcool,
la même nuance que celle de la couleur employée.
Les produits obtenus de cette façon sont loin d'être aussi
beaux que ceux que Ton obtient par montée ; ils ont cepen-
dant inondé le marché pendant quelque temps. On y trou-
vait des fleurs de plusieurs espèces avec les nuances les
plus diverses. Dans ces conditions toutes les parties pion*
gées dans la solution (fleur et tige) portaient la trace de la
matière colorante, et si cette couleur était soluble dans
l'eau un simple lavage suflisait pour l'enlever. C'étaient
des conditions de grande infériorité pour ce procédé. Aussi
semble-t-il perdre beaucoup de sa vogue et on trouve bien
moins de fleurs colorées de cette façon.
3* Les fleurs ainsi colorées peuvent-elles être dan-
gereuses? — Il nous reste à répondre à cette question, la
plus importante au point de vue de l'hygiène.
Remarquons tout d'abord qu'un très grand nombre de
substances employées sont parfaitement innocentes. Il n'y
aurait réellement à craindre que celles qui contiennent
une certaine quantité de zinc, comme les verts au chloro-
zincate, ou les dérivés de l'aniline qui ne seraient point
purs et auraient retenu une certaine proportion d'arsenic,
on bien encore l'acide picrique, qui n'est que rarement
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— 384 —
employé, s'il Test même jamais. Mais plaçons-nous dans
rhypothèse la plus fâcheuse et admettons la toxicité de ces
diverses substances.
Aucune n'est réellement dangereuse à très faible dose ;
Tacide picrique, est parfois ordonné à la dose deO«%50 à 1»';
le zinc et Tarsenic ne sont qu'en petites proportions dans
la substance elle-même. Or il est facile de voir que dans
les plantes colorées, il n'y a qu'une très faible quantité de
la matière employée.
Dans le cas où Ton a fait monter la liqueur par la tige,
on prend la précaution de couper la partie inférieure qui
a trem]>é. Il ne reste plus que ce qui s'est élevé par les
vaisseaux : tout au plus un ou deux milligrammes. On ne
court donc aucun risque en mettant la fleur à la bouche :
on n'en courrait même aucun en mangeant la fleur, ce qui
est assez invraisemblable.
Quand les fleurs ont été soumises au trempé, on n'a pas
trace de solution colorée dans la tige, qu'on peut par con«
séquent mettre à la bouche tout à fait impunément. Il n'y
a de la couleur que la légère couche qui s'est appliquée
par places sur les pétales, et eut-on même la fantaisie de
sucer la fleur et d'en enlever toute la substance colorante,
la quantité que l'on en absorberait serait certainement
sans action sur l'organisme.
Nous croyons donc que l'industrie en ce moment à
la mode dans le commerce des fleurs ne peut avoir de
fâcheuses conséquences pour la santé publique et qu'il
n'y a pas de raisons sérieuses pour l'interdire.
M. Drujon est nommé secrétaire du Conseil de salubrité,
en remplacement de M. Patin, admis à la retraite.
M. le ministre du commerce a demandé au Conseil de
salubrité s'il n'y avait pas lieu de modifier le classement
des dépôts de celluloïd. Sur le rapport de M. de Luynes,
le Conseil a voté les propositions suivantes :
1"^ Celluloïd brut et celluloïd façonné pour la vente en gros ;
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_ 385 —
Dépôts renfermant moins de 200^»'' (3« classe).
Dépôts renfermant de 200 à 500^«' (2* classe).
Dépôts renfermant plus de SOO^»' (l"* classe).
2« Celluloïd façonné pour la vente au détail :
Dépôts renfermant moins de SO^**" : déclaration par
milation aux dépôts d'hydrocarbures.
Dépôts de dessiccation de celluloïd dans Talcool e
ther, Facétone et l'acide acétique.
M. le préfet de police ayant transmis à M. le mil
des travaux publics un rapport de M. le D' Olivier si
inconvénients qui peuvent résulter de certains mod
nettoyage des quais des gares de chemins de fer, l
nistre a adressé aux administrations des compagni
lettre suivante :
Mon attention a été appelée sur les inconvénients que présente, po
voyageurs, le balayage des quais des gares au moment du départ des
surtout en été.
Je TOUS prie de donner des ordres pour que le nettoyage des gares s'ei
dans rintervalle maxim im des départs et avec toutes les précautions
saires, c'est-à-dire en ayant soin d'arroser par les temps secs et de
les portières et les glaces des voitures en stationnement II conviendi^
outre, autant que possible, de transporter les poussières au dehors, t
de les répandre sur la voie, suivant une habitude existant dans cei
gares.
Je vous serai obligé de me faire connaître la suite que vous aurez é
à la présente communication.
M. Nocard a examiné les plaintes faites par un cei
nombre de nourrisseurs, contre l'obligation qui leu
imposée d'installer des fosses à drèche dans leurs vs
ries. 11 rappelle qu'à plusieurs reprises le Conseil a sij
le danger des fosses à drèche lorsqu'elles sont profo
et mal aérées. La fermentation provoque la formati(
l'accumulation d'acide carbonique capable de caus(
mort des personnes qui descendent dans la fosse poi
extraire la drèche.
M. Nocard insiste pour que le Conseil persiste da
prescription suivante qu'il a formulée le !•' février 1
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— 386 —
« Les drèches ou les pulpes de betterave ne pourront
être déposées que dans les fosses étanches d'un mètre de
profondeur, sous des hangars à clàire-voie et dans les
lieux bien éclairés et bien ventilés. »
Les conclusions sont adoptées.
BIBLIOGRAPHIE
CATALOGUE DES THESES DE PHARMACIE
SOUTENUES PENDA!>1T L'ANNÉE SGOLAIIIE 1890-1891
N, B. — [DS] signifie diplôme supérieur; [l], pharmacien de i** classe.
1. École supérieure de pharmacie de Paris.
1. 18 novembre 1890. — FEUILLOnX (Gharlee-Jule8),néàlseure (AJl.er)
le 24 décembre 1865.
[I] ContributiOQ à Pétude anatomîque des Polygalacées. Lons»
le-Saulnier^ Lucien Declume^ 1890, in-1'' de 43 pages.
2. Ô décembre 189). — DANIEL (Marie-Eugène), né à Gacé (Orne) le
28 mars 1862.
[I] Recherches aur le StroB;;le paradoxal, il teni^on, H.Herpin^
1890, in-l"* de 47 pages.
3. 23 mal 1891. — GÉRARD (Ernest), né à Mouy (Oise) le 23 férner
1863; agrégé de matière médicale et de pharmacie à la Faculté de
médecine et de pharmacie de Toulouse.
[DS] Recherches sur quelques corps gras d'origine végétale.
Paris ^ Henri Jouve ^ 1891, in-4« de 75 pages.
4. 2 Juin 1891^ — HUGOUNENQ (Louis-Joseph), né à Lodève (Hérault)
le 21 février 1860; professeur agrégé à la Faculté de médecine et
de pharmacie de Lyon.
[I] Recherches nouvelles sur les vins. Lyon^ A, Storekt 1891^
in-4* de 32 pages.
6. 4 Juillet 1891. — BERTHELOT (Paul-Ainred-Daniel), né à Parie le
8 novembre 1865; docteur es sciences.
[DS] Étude sur la neutralisation des acides et des bases par la
méthode des conductibilités électriques. Paris, Gauthier- Villars
et fils, 1891, in-4" de 45 pages.
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— 387 —
6. 20 juillet 1891. —PERROT (Emile), né à Marcilly-sur-Seine (Marne)
le 14 août 1867.
[Ij Contribution à Tétude hisfologique des Lauracées. Lons-le-
SaulnieTj Lucien Declume^ 1891, in-4* de 62 pages.
7. 23 Juillet 1891. — POULENC (Camille), né à Paris le 18 juillet 1864.
[I] Sur un nouveau corps gazeux, le pentafluochlorure de phos-
phore. Part*, Gauthier-Vtllars et fils, 1891, in-4*' de 23 pages.
S. 25 juillet 1891. — DEMONT (LouU), né à Sain l-Quent in (Aisne) le
28 mal 1865.
[I] Contribution à l'étude chimique du chloroforme. Action des
sulfures de potassium et de sodium. Paris, Gaston Née, 1891,
in'4* de 64 pages.
9. 25 juillet 1891. — DESGHAMPS (Georges), né à Riom (Puy-d^
Dôme) le 27 mars 1864.
[I] Etude comparative des Codex français. Paris, Henri Jouve,
1891, in-4» de 117 pages.
II« École sapérieure de pharmacie
de Sfontpelller.
10. 21 mars 1891. — LAVAL (Paul), né à Carpentras (Vaucluse) le
28 février 1866.
[I] Essai sur la recherche mtcro-chimlque de la strychnine.
Montpellier, Gustave Firmin et Montane^ 1891^ in-4« de 43 pages,
3 planches.
11. 13 mai 1891. — SâRLES (Emile), né à Saint-Lattler (Isère).
[Ij Contribution à Tétude des ptomaïnes. Montpellier, Hamelin
frères:, 1891, in-4' de 48 pages.
12. Juillet 1891. — BELU60U (0.), né à Montpellier (Hérault).
[I] Contribution à l'étude dos eaux minérales sulfurées so-
diques. Montpellier, Hamelin frères, 1891, in-4<* de 76 pages.
13. 1*' août 1891. — PALOUZIER (Emile), né à Cessenon (Hérault).
il] Essai d^une monographie des fougères françaises. Montpel^
lier, Charles Boehm, 1891, in-4* de 103 pages.
i4. 31 juillet 1891. — LAVAL (Hélen), né à Carpentras (Vaucluse).
[I] De l'action du noir animal sur les dissolutions sucrées
Montpellier, Gustave Firmin et Montane, 1891, in-4' de
49 pages.
Î6. 30 juillet 1891. — PLANGHON (Louis), né à Montpellier le 3 juil-
let 1858; docteur en médecine, chef des travaux d'histoire natu-
relle à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier.
[DS] Les Aristoloches. Étude de matière médicale* Montpellier,
Hamelin frères. 1891, in-4« de 266 pages.
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— 388 —
III« Faculté de médecine et de pharmacie
de Bordeaux*
16. 29 juillet 1891. — CHENEVIER (Philippe- Antoine- Alfred), né A
Lyon le 1" janyier 1863.
[I] Étude de l'absorption du brome comme procédé d'analyse.
Application à ressence de térébenthine, à la vaseline et à quel-
ques corps similaires. Bordeaux, R. Coussau et F. Constatai^
1891, in-4« de 20 pages.
1V« Faculté de médecine et de pharmacie
de Lyon*
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1858, chargé du cours de matière médicale à la Faculté de
médecine et de pharmacie de Toulouse.
[DS] Les tannoïdes. Introduction critique à Thistoire physiolo-
gique des tannins et des principes immédiats végétaux qui leur
sont chimiquement alliés, Lyon^ Pitrat aine, 1890, in-4* de
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18. 30 Juillet 1891. — PROTHIÈRE (Eugène^, né à Tarare (Rhéne) le
7 avril 1864.
[I] Contribution à Tétude des eaux potables de la ville de Lyon.
Lyon, Imprimerie nouvelle^ 1891» in-4* de 112 pages.
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Berthelot : Sur une nouvelle méthode d'analyse organique. — H, Moissan .-
Action de métaux alcalins sur l'acide borique; Étude critique des procédés
de préparation du bore amorphe. — M, Maquenne : Sur un carbure défini
tlu baryum. — Hanriot : Sur Tassimilation des hydrates do carbone.
— 22 février. — Haller et Held : Racherches sur les éthers tcéto-aeé-
tiques, monochlorés, monobromés et monocyanés. — Maêsol : Sur l'acide
tartronique et les tartronates alcalins. — Mûntx : Recherches sur l'cffeaillage
de la vigne et la maturation des raisins.
— 29 février. — Haller et Held : Recherches sur les éthers acéto-acé-
tiques, monohalogénés et monocyanés. — Le Chatelier : Températures déve-
loppées dans les foyers industriels. — Recoura : Sur l'acide chromosulfu-
rique et les chromosulfates. — - Perrier : Sur le métaphénylioludue. — Pi-
chard ; Nitrification comparée de l'humus et de la matière organique nou
altérée. — Griffiths : Composition de l'hémocyanine.
American Journal of Pharmacy, décembre 1891 et Janvier 1892. —
Jayne : Acide carbolyque synthétique. — Moerk : Un dosage colorimétriqao
de la vanilline. — England : Note sur le salicylato do bismuth. — Witxel :
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— 389 —
Une nouvelle machine à tablette. — England : Note sur l'extrait flui
Triticum repens. — Beringer : Huile de bouillon blanc. — BrtUch :
production de Thuile de bouleau. — Beck : Salix lucida, Muhlenbet
Thompson : Note sur les poudres insecticides. — Stieglilz : Pbosph
pyrophosphate ferriques de la Pharmacopée des États-Unis. — Du m
Note sur les acides phosporique et pyrophosphorique. — Mendizabal
paration de la boisson désignée sous le nom de Pulque, à Mexico. — L
Sambucus Canadensis. — Beringer : Formules de plusieurs prépar
pharmaceutiques. — Boherts : Pilules de créosote. — Strouse :
de Yerba Santa. — Jfaussmann : La présence du cuivre . dans qu
préparations galéniques commerciales. — England : Oxygène et son ai
tion médicinale. — Meyer : Médicaments liquides en capsules. — Beck
méthode simple pour la conservation du sirop dModure de fer. — Engi
Une nouvelle méthode d'administration de Tiode. — Bedloe : Méth(
culture et de fabrication du camphre k Formose (d'après Public Ledge
E. (
PharmaceuUsche Zeitung, XXXVI, décembre 1891. ~ P. Lo/m
Sur l'emploi du bichlorure do mercure dans la recherche de petites
tités d*arsenic. — C, Binz : La gélatinisation des infusions de digita
F. Goldmann : Sur le salophène. — D* Hoffmann : Préparation de
berculiue pure. — P. Welmans : Nouvelle réaction permettant de déc
les huiles grasses dans l'axonge.
Pharmaceutische Gentralhalle, XII, décembre 1891. — H. Th
De rimportance du groupe amide dans les médicaments organiques pr<
par synthèse.
Pharmaceutische Post, XXIV, décembre 1891. — H. La/ite :
trimestrielle de pharmacognosie {Aristilochia indica, Magnolia gr
flora, Polygonalum biftorum, etc.) — IV. Kaiser : La technique é
croscope moderne (suite). — Neumann Wender : Les parfums artifici(
Pharmaceutische Zeitschrift fur Russland, XXX, décembre 181
Johannes Koljo : Étude histologique et pharmacognostique du Pichi {Fa
imbricataf Ruiz et Pavon). — J, Bienert : Notices pratiques et remi
sur la Pharmacopée. — Ed. Hirschsohn : Présence du plomb dans Te:
de cannelle. — A, Tschirikow : Influence de la température sur la se
iité de la réaction de l'iodure d'amidon.
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nik : Contribution k Tétude de l'action de l'ammoniaque sur le chlon
cadmium. — Action du bioxyde de baryum sur les sels métalliqu
il.-/. Schilling : Faux ipécacuanhas des Indes orientales. — Robert i
D. Drewes : Bromure double de magnésium et de plomb. — IV. K
Essai des sels de Carlsbad. — H. Beckurts et P. Nehring • Principe
médiats de Técorce de fausse augusture. — B. Otto et Alb. Holst :
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— 390 —
carbonique de la morphine. — Th, Salzer : Sur l'eau de cristallisation.
C, Rûdel : Sur les alcaloïdes du Berberis.
Gauetta chimica italiana» fasc. X, octobre 1891. — R, Namias : Dé-
termination Tolumétrique du mercure. — M. FUeti : Analyse du groupe du
barjTum. — G. Mazzara : Sur le bromoaraidocarracrol. — L. Pratesi : Âctioa
de l'acide nitrique sur Tacide phénylglycolique.
— Fasc. XI, 10 décembre 1891. — G. Pellizari : Recherches sur la gua-
nidine. — G. Kœmer et P. Biginelli : Sur la constitution de la fraxiue et
de la fraxétine. — G. Ciamician et P. Silber : Sur quelques principes de
rëcorce de Cote.
NECROLOGIE
Mort de M. Fei^and. — La pharmacie vient de faire
une perte cruelle dans la personne de M. Ferrand, notre
très distingué confrère, rédacteur en chef de Y Union phar^
maceutique.
Discutais prononcé par M. Petit, président de F Association
générale^ sur la tombe de M. FERRAND, vice-président de
cette association.
Je viens, au nom de l'Association générale des pharma-
ciens de France, déposer sur cette tombe trop tôt ouverte^
l'expression de notre douleur et de nos regrets.
Ferrand a été Tun des fondateurs de notre association.
De concert avec quelques-uns d'entre nous parmi les-
quels il convient de citer Genevoix dont nous déplorions
récemment la perle, il en avait établi les bases lors du
Congrès pharmaceutique tenu à Clermont-Ferrand en
1876.
Il avait fallu leur parole habile, convaincue, pour faire
oublier aux pharmaciens de province d'injustes défiances
contre la pharmacie parisienne.
Leurs efforts furent couronnés de succès et en 1878
TAssociation générale était fondée.
Depuis lors, soit comme conseiller, soit comme vice-
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— 391 —
président, Ferrand a toujours joué parmi nous le rô]
plus actif.
Il apportait dans nos discussions un bon sens épn
et une véritable éloquence relevée de temps en temps
une fine ironie qui n'excluait jamais la plus comj
urbanité.
Ses conseils étaient appréciés à leur juste valeu
écoutés par tous avec déférence.
Il y a moins d'une année nous le voyions encori
mêler à nos réunions, à nos fêtes et rien ne pouvait i
faire prévoir une mort aussi prompte.
Dans nos diverses sociétés et dans les fonctions n
breuses qu'il a remplies, il avait su conquérir les syn
thies de tous ceux qui l'ont connu.
Sa mort met en deuil outre sa famille, ses nomb:
amis et ses confrères auxquels il a prodigué sans com
son temps et son dévouement.
C'est une perte douloureuse pour notre profession (
a honorée à des titres divers et je suis Tinterprète fid
non seulement des trois mille pharmaciens, membre
l'Association générale, mais aussi de tous les pharmac
français et d'un grand nombre de nos confrères de Tét
ger, en venant apporter sur sa tombe un suprême téi
gnage de notre affection pour celui qui n'est plus.
Adieu, cher et excellent confrère, adieu !
FORMULAIRE
Une médication préventive de la broncho-pneumonie post
chéotomiqne chez les enfants diphtériques.
D'après MM. Legroux et Soupault, radministration de la créosote
nuerait la fréquence de la broncho-pneumonie qui survient si souvent
la trachéotomie chez les enfants atteints de croup.
On administre la créosote k l'intérieur sous la forme que voici :
(1) Mercredi médical^ 9 mars 1892.
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'•-•■-:^jï^^^
— 392 —
Clyeérinc 500^
Rhum 100
Créosote de hêtre pure 10
A prendre : 2 k quatre cuillerées à bouche par jour, solTant
tant.
de commencer le traitement dès que Ton soupçonne Textension
ie au larynx. Plus le malade aura pris de créosote ayant l'opéra-
aura de chances de résister à l'infection de la muqueuse broncho-
i trachéotomio aura été pratiquée, on placera devant l'orifice de
ut en continuant l'usage interne de la créosote, une mince' couche
bée de la solution suivante :
Glycérine 20"
Alcool 10
Créosote 1
Mêlez. — Usage externe.
lent donnerait des résultats assez satisfaisants en ce qui concerne
I de la broncho-pneumonie post-opératoire, mais il ne parait pas
ment avoir d'efficacité dans les cas oii la broncho-pneumonie
i avant l'opération.
'lodoforme et de créoiote (l).
lodoforme pulv 1,00
Créosote pure 5,00
Benjoin pulv Q. S.
peu à peu la poudre de benjoin jusqu'à ce qu'on obtienne une
isistance convenable,
nt pilules.
ist., p. 33, 1892.
Le Gératit : Georges MASSON.
AlIS. — IMP. G. MARPON ET B. FLAMMARION, IDE EACINE, 26.
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— 393
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur la préparation des infusions de poudre de digitak;
par M. Perron, pharmacien militaire.
Une croyance depuis longtemps enracinée est que la
poudre de digitale s'altère rapidement et que pour obtenir
des effets physiologiques sûrs, il faut se servir de feuilles
n'ayant pas plus d'un à deux ans d'ancienneté.
Il nous est possible de prouver que cette manière de voir
n'a absolument rien de fondé et que l'activité de la digitale
est, dans une limite considérable, indépendante de la vieil-
lesse de la plante récoltée. Tout, dans les effets thérapeu-
tiques d'une infusion de digitale, dépend uniquement de la
manière de préparer celle-ci et chacun peut, comme nous,
s'assurer de ce fait. La plupart du temps les infusions de
digitale sont faites avec une négligence qui annihile pres-
que complètement la dissolution des éléments actifs. Quand
le préparateur prélève la quantité voulue d'eau bouillante
pour faire son infusion, cette eau, en raison de son petit
volume, perd immédiatement la plus grande partie de sa
chaleur dans le vase froid et épais où elle a été reçue. Il
s'ensuit que la feuille de digitale à peine imbibée, ne cède
que peu de chose à Teau et alors on accuse l'ancienneté du
produit.
Nous affirmons avoir obtenu avec une poudre de digitale
vieille de plus de seize ans des infusions qui ont fourni au
médecin des eifels que lui-même a déclaré incomparables
d'activité et de netteté.
Pour arriver à ce résultat nous opérons simplement de
la manière suivante :
La quantité d'eau nécessaire à une infusion est d'abord
portée à TébulliLion puis, à ce moment, nous jetons la pou-
dre de digitale dans l'eau tout à fait bouillante, nous arrê-
tons l'ébullitiou et nous laissons infuser après avoir clos
Joun.dePharm. tt 4 Chim,l»'6kME, l. XXV. (15 avril 18W.) 26
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Google
-l'^K^^'^^K
— '39 i -^
le récipient àTaide d'un petit couvercle en bois, afin d'em-
pêcher la déperdition trop rapide de la chaleur. Au bout de
vingt minutes;on n'a plus qu'à filtrer à travers un carré
de toile fine et à compléter le volume du liquide jusqu'à
celui de la potion ordinaire.
M. le D' F***, médecin principal de Tarmée, qui a
employé nos infusions ainsi préparées avec une poudre
très ancienne, a fait ressortir les effets puissants qu'il a
obtenus dans le traitement de ses malades, même en pres-
crivant des doses très moyennes du médicament. Les
affirmations de cet éminent praticien nous autorisent donc
à déclarer que l'activité de la feuille de digitale est indé-
pendante de l'ancienneté du produit et que la préparation
consciencieuse des infusions est la seule chose nécessaire.
be$age de Vamidon\ par M. Guichard, pharmacien, chef du
laboratoire de la distillerie Vaguiez, à Amiens.
Le dosage de l'amidon est une des opérations les plus
ennuyeuses de l'analyse industrielle soit pour la longueur
de l'opération, soit pour l'incertitude des résultats. Aucun
des nombreux procédés donnés ne m'a donné de résultats
satisfaisants pour l'analyse des grains.
' Le dosage par dissolution, à l'état d'amidon soluble,
offre de nombreux inconvénients, celui notamment de
donner très souvent des liqueurs louches impossibles à
examiner au polarimètre.
• J'ai essayé, parmi les dissolvants, les alcalis, les acides
concentrés, le chlorure de zinc, Thyposulfite de soude ;
l'acide salicylique récemment indiqué par M. Baudry ne
réussit, comme il le dit du reste, que pour la fécule de
l^omme de terre.
J'ai donc eu recours à la saccharification. De ce côté,
Ife plus grand obstacle était la longueur de l'opération et
la coloration fréquente des liqueurs.
L'acide chlorhydrique étendu m'a donné de bons résul-
tats (c'est le procédé que j'ai employé jusqu'ici), mais sou-
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— 395 —
vent les liqueurs sont trop colorées et Topération est trop
longue. L'acide acétique, Tacide oxalique, Tacide tar-
trique n'ont pas donné de saccharification complète.
L'acide acétique était en solution au 10% de même que
l'acide tartrique, l'acide oxalique en solution saturée à
froid.
L'acide qui m'a donné les meilleurs résultats est l'acide
azotique en solution à 10 p. .100. Les liqueurs sont colo-
rées en jaune paille, même avec les matières très colorées,
et l'opération se fait en une heure environ.
J'avais craint d'abord l'action oxydante de l'acide azo-
tique, mais Texpérience m'a montré que, même après dix
heures d'ébuUition dans les conditions de l'opération, on
n'obtient pas de variation dans la déviation polarimétrique
et à peine un louche perceptible dans la recherche directe
de Tacide oxalique par l'oxalate de chaux.
Toutes mes expériences ont été faites comparativement
avec la saccharification chlorhydrique par l'acide étendu
également à 10 p. 100, qui a donné les mêmes résultats
que l'acide azotique, mais au bout de beaucoup plus long-
temps.
Voici comment j'Qpère : Je prends i^^ de céréales mou-
lues finement de façon que le son et la farine soient
mélangés d'une façon bien homogène. J'introduis cette
farine dans un ballon de 500*^*^ environ avec 100^*^ d'acide
azotique étendu (10" d'acide pour 90*^*^ d'eau distillée).
Je ferme le ballon avec un bouchon muni d'un tube et
je le mets en communication avec un réfrigérant de Liebig
«à reflux pour n'avoir pas besoin de surveiller les varia-
tions de volume de l'eau par l'évaporation. Après une
heure d'ébuUition, je filtre, j'examine au polarimètre Lau-
rent et je calcule le glucose que je transforme ensuite en
amidon. Je me sers de la formule suivante. En désignant
par a la déviation en fractions décimales, par v le volume
du liquide, j'ai pour l'amidon, sur 100, la formule
flt;X25xO,916
2x52,8
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^^^^.^^
— 39C —
le poids de matière étant é»*" et le voïume 100. La formule
peut se simplifier; on a alors
A=2i,68Xfl.
Mes dosages ont été faits sur Vorge, le seigle, les fèves, le
maïs, le sarrasin, le millet à balais, la pomme de terre, la
levure amidonnée; malgré la grande quantité de matières
azotées contenue dans la levure, la liqueur avec Tacide
azotique n'est toujours colorée qu'en jaune paille, tandis
qu'au contraire, avec Tacide chlorhydrique, on est obligé,
dans ce cas et dans beaucoup d'autres, de décolorer la
liqueur par le sous-acétate de plomb ou le noir animal.
J'ai voulu voir quelle pourrait être Tinfluence de la
matière azotée dans le dosage de l'amidon par la levure :
pour cela, j'ai fait deux opérations simultanées, l'une sur
la levure pure, l'autre sur la levure amidonnée (tO«' de
levure pour 100 d'acide nitrique à 10 p. 100). J'ai obtenu
pour la levure pure a = — 10' et pour la levure amidonnée
a = + 2^ 12'. Il y aurait donc lieu de faire dans ce cas une
correction pour l'influence de la matière azotée sur la
déviation. On peut, du reste, enlever très facilement ce
dérivé nitré jaune au moyen du noir animal; au bout de
quelques minutes, la liqueur est complètement décolorée
et la déviation de la levure pure devient a = +i4' en
changeant de sens. Cette déviation à droite est due à
l'amidon que la levure industrielle, même pure, contient
toujours en petite quantité et qui provient de l'amidon non
saccharifîé.
Cette décoloration n'est pas utile pour les analyses
ordinaires.
Sur la dissolution du chloj^ure d'antimoine dans les solutions
saturées de chlorure de «orfmw/'par M. H. Causse.
Le chlorure d'antimoine SbCl', au contact de Teau,
subit une décomposition partielle qui le transforme en
oxychlorure SbOCl. M. Ditte, en approfondissant la
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— 397 —
réaction, a trouvé que cette décomposition obéit aux lois
générales formulées par H. Sainte-Claire Deville. Sans
rien changer à la réaction provoquée par l'eau, sans modi-
fier aucune des données générales qui ont permis de la
classer dans les phénomènes de dissociation, il est possible
de déplacer le rôle de l'acide, de lui substituer un sel,
comme le chlorure de sodium, et d'obtenir une solution
de chlorure entièrement neutre.
Dissolution de l'oxyde d'antimoine dans V acide chloi^hydrique
étendu, — Avec de l'acide chlorhydrique à 37 p. 100 de
H Cl, on prépare une série de solutions mesurant toutes le
volume de 100^, et contenant des quantités d'acide anhydre
représentées par les nombres suivants : 5«', 10»% i5«% 20»',
25»% 30»% 35»'. Dans chacune de ces solutions, on intro-
duit de l'oxyde d'antimoine et, après un contact suffisant,
on filtre pour séparer le résidu, que l'on sèche et pèse. De
son poids on déduit celui de l'oxyde qui a été dissous, et
ce dernier, multiplié par 0,76, donnera le poids d'acide
transformé en chlorure d'antimoine Sb Cl'.
Acide
PoldsdeHCI Oxyde - — — —
N*«. employé, dissous. neutralisé. libre.
t 5 0,028 0,2128 4,787
2 10 2,128 L617 8,383
3 15 5,530 i,«50 10,15
ft *. 20 13,000 9,930 iD,0S7
5 25 18,768 14,263 10,737
6 30 24,30 18,438 11,532
7 35 30,80 23,424 11,575
Le tableau ci-dessus indique les résultats obtenus. Si
l'on cherche à interpréter tous ces résultats par une
courbe, en prenant pour abscisses les quantités diacide
employées et pour ordonnées celles qui ont été neulrali*
sées, on voit la proportion d'acide combiné suivre une
courbe ascendante, tandis que, pour les quantités qui
représentent l'acide libre, la courbe s'infléchit subitement
vers le n* 3, suit une ligne brisée ,et présente ce point parti-
culier que, dans une solution renfermant 20^*" d'HCl p. 100,
la moitié de ce poids peut être neutralisée par l'oxyde
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— 398 —
d'antimoine. Ou voit aussi que, lorsque la proportion
atteint 15 p. 100, le poids d'acide qui reste libre est sensi-
blement constant pour toutes ces solutions. Cette limite,
fixe pour les conditions précédentes, est, comme dans tous
les. phénomènes de dissociation, variable avec le milieu
dans lequel on opère ; elle peut être partiellement reculée,
avec Taide du chlorure de sodium et par voie directe ; ou
bien supprimée totalement par voie indirecte, le chlorure
d'antimoine se trouvant ainsi dissous par le chlorure de
sodium seul.
Nous nous occuperons d'abord du premier cas. Les solu-
tions précédentes sont mises en présence d'un excès de
chlorure de sodium ; après douze heures de contact, on
fîltre et, dans chacune d'elles, ainsi saturée de sel, on
introduit 4»' d'oxyde d'antimoine ; on laisse en contact
pendant vingt-quatre heures, on sépare le résidu, que Ton
sèche et pèse, et, du poids de^l'oxyde entré en solution, on
déduit celui de l'acide neutralisé et, partant, la portion de
ce dernier qui reste comme résidu, Le tableau ci-après
contient les résultats obtenu.
Oxyde Poids de H Cl
N** Introduit, dissous. combiné, libre.
1 4 2,310 1,85 2,937
â. 4 2,50 1,90 6,483
3 4 2,50 1,90 8,25
4 4 2,70 2,05 8,01
5 i 2,469 1,87 9,296
6 4 2,315 1,75 9,782
7 4 2,.^0 1,90 9,675
L'inspection de la colonne qui contient le poids d'oxyde
dissous montre qu'il est à peu près le même pour toute»
les solutions ; la courbe qui représentera le poids de H 01
libre sera la même que la précédente, sauf qu'elle s'est
uniformément rapprochée de l'axe horizontal. On aperçoit
dès maintenant le rôle de l'acide chlorhydrique : ce n'est
plus lui qui règle le phénomène, il intervient seulement
pour transformer l'oxyde en chlorure d'antimoine ; mais
la proportion de ce dernier,' qui entre en solution, dépend
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— 399 -t.
avant tout du chlorure de sodium. Les chiffres cousignéâ
dans le précédent tableau marquent la limite de Tactioti
de Pacide chlorhydrique sur l'oxyde d'antimoiiie cristallisé,
en présence du chlorure de sodium ; cependant, lorsque
cet oxyde est à Tétat naissant, la limite est encore reculée.
Poids de H Cl
N*". combiné. libre. .
1 » }>
2 2,00 4,115
3 3,15 4,318
4 3.30 4,108
5 3,70 5,596
6. ... ; 3,8(? -5,982
7 3,80 5,875
En effet, dans les solutions précédentes, on laisse couler
une solution titrée de carbonate de soude dans le chlorure
de sodium, telle que 10*« neutralisent 2*^« d'acide chlor-
hydrique à 37 p. 400, jusqu'à ce que le précipité qui ^e
forme refuse de se dissoudre ; et, avec cette donnée, on
calcule ensuite la quantité d'acide qui a été neutralisée.
Le tableau ci-dessus donne les résultats qui ont élé
obtenus.
Nous devons ajouter que ces chiffres n'ont qu'une valeur
relative ; après un temps plus ou moins long, il se sépare
de Toxy chlorure d'antimoine.
Toutefois, si dans chacune de ces conditions on intro,-
duit un excès de chlorure de sodium, bien que toutes les
liqueurs en aient été au préalable saturées, on observe que
le chlorure et l'oxyde d'antimoine, précipités par le carbo-
nate alcalin, se dissolvent simultanément ; cette circons-
tance, outre qu'elle définit nettement le rôle du sel marin,
laisse apercevoir dans quelle voie il convient de diriger
les recherches, et permet aussi de supprimer totalement
l'acide libre.
Il suffit, en effet, d'introduire dans les solutions précé-
dentes un excès de sel marin, et de neutraliser par la
solution de carbonate ; on trouve qu'au moment où l'oxyde
d'antimoine refuse de se dissoudre on a employé la quan^
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r- 400 —
tité de carbonate de soude nécessaire et suffisante pour
transformer tout l'acide chlorhydrique qui restait en
chlorure desodium.
Afin de contrôler directement ce dernier point, on a
.fait l'expérience suivante: i5«' de chlorure 8b Cl' sont
dissous dans 30*'' d'acide chlorhydrique à 37 p. 100, soit
il«',iO de H Cl; on étend à 106", on sature de sel marin et
Ton en laisse un excès. Dans cette liqueur, on fait arriver
la solution alcaline jusqu'à ce que le précipité d'oxyde
refuse de se dissoudre; on trouve que 150** sont néces-
saires et suffisants pour atteindre ce but ; mais ils corres-
pondent à ii<%10 de H Cl, et, dès lors, le chlorure d'anti-
moine est maintenu en solution parle chlorure de sodium,
et cette solution, entièrement neutre, est stable. Quant
aux rapports qui existent entre les deux chlorures, nous
y reviendrons prochainement, en traitant de la solubilité
■comparée de l'oxyde de bismuth, d'antimoine et d'autres
métaux, dans les solutions saturées de chlorure de sodium.
REVUE DES TRAVAUX PURLIËS RÉCEMMENT
SUR LES PRINCIPES IMMÉDIATS CODiTENUS DANS LES VÉGÉTAUX
Par M. Em. Bourquelot [fin) (1).
Sur les substances analogues à la saponine contenues
dans les semences du thé d'Assam; par M. W.-G.
BoORSMA (2). — L'auteur a relire des semences du Thea
ckinensUf var. assamica préalablement épuisées par l'élher
de pétrole pour enlever les matières grasses, deux substan-
ces analogues à la saponine, qu'il désigne sous les noms
diacide assamique et assamine.
Ces deux substances sont amorphes et solubles eu
toutes proportions dans Teau à laquelle elles commu-
niquent la propriété de mousser par Tagilation. La
(t) Voir les N<" des 15 mars et l** avril 1S92.
(«) Inaug.-disêert, Iltrecht, 1891» d*après Reperiorium der Pharmacie^
p. 118, 1891.
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— 401 —
solution aqueuse d'acide assàmique ptédente lïne réaction
nettement acide et précipite aussi bien par l'acétate
neutre de plomb que par Tacétate basique, La solution
-aqueuse d'assamine ne présente qu'une faible réaction
acide; elle ne précipite pas par Tacétate neutre de plomb
mais donne un précipité blanc avec Tacétale basique.
Vis-à-vis des autres réactifs, ces deux substances se con-
duisent presque de la même façon. L'acide sulfurique
concentré dissout Tacide assàmique en donnant tm liquide
qui est d'abord de couleur orangée, passe ensuite au rouge
et finalement au bleu violet. L'acide assàmique seul
coagule partiellement l'albumine; additionnée d'acide
acétique, elle le coagule en totalité. L'assamine seule ne
coagule pas Talbumine; mais, après addition d'acide
acétique, elle la coagule en partie.
D'après l'auteur la formule de l'assamine serait €"H"0'®
concordant avec la formule générale proposée par Kobert
Qnj|»ii~8^ie Traitée à l'ébullition par l'acide chlorhydrique
étendu, l'assamine se dédouble peu à peu en glucose
(42,56 p. 100) et sapogénine (45,55 p. iOO). Comme la somme
de ces deux produits de dédoublement ne représente que
88,11 p. 100, il est possible qu'il s'en fasse d'autres. La sapo-
génine qu'on obtient ainsi se compose de deux matières:
l'une soluble, l'autre insoluble dans le chloroforme. Ces
deux matières se ressemblent d'ailleurs en ce qui con-
cerne leurs autres propriétés : elles sont solubles toutes
deux dans l'alcool, l'éther et la lessive de potasse, elles
sont insolubles dans l'eau et n'ont pas été obtenues à l'état
cristallisé.
Les semences de thé d' Assam renferment environ .1 2 p . 1 00
4c glucosides. î>
Sur raristolocbine; par M. Julius Pohl (1).— M. Julius
PohI, assistant de l'Institut pharmacologique de Prague, a
réussi récemment à retirer de trois aristoloches de nos
(1) Arck. f, exp. Path. u. Pharm.y par Apoteker-ZHtung, VI, p. 6*2,
IS9U
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VV?3W??
— 402 —
pays Av. Clematùis L., rotunda L. et îonga L., un principe
immédiat très actif qu'il a appelé aristolochine, principe
dont il a fait l'étude chimique et physiologique.
Pour préparer Taristolochine, l'auteur traite les semences •
de l'A. Clematùis ou les racines des deux autres aristo-
loches ainsi qu'il suit :
La drogue est d'abord traitée par Téther de pétrole bouil-
lant qui enlève la chlorophylle, les matières grasses et une
substance azotée indifférente au point de vue physiologique.
Elle est ensuite épuisée par Talcool à 96*» bouillant. On
distille pour retirer l'alcool, on évapore en consistance
d'extrait, et on reprend par de l'eau additionnée d'acide
sulfurique. Le précipité brun jaune, qui se sépare, est ras*
semblé sur un filtre, exprimé, desséché à 40®, puis épuisé
dans un appareil à déplacement par Téther de pétrole jus-
qu'à ce que les dernières traces du corps azoté mentionné
plus haut aient été enlevées. Le résidu est repris par
l'éther ou l'alcool, liquides qui dissolvent l'aristolochine
et le laissent cristalliser. On purifie par quatre ou cinq
cristallisations dans l'éther.
L'aristolochine se dissout dans l'éther, le chloroforme,
l'acétone, le phénol, l'anhydride acétique, l'aniline et l'al-
cool. Elle cristallise en aiguilles de sa solution alcoolique
additionnée d'eau. Elle est insoluble dans l'éther de
pétrole, la benzine et le sulfure de carbone. Elle est dissoute
par les alcalis et les hydrates des alcalis terreux. Une
solution d'hydrate de baryte saturée à chaud d'aristolochine
laisse déposer par refroidissement un sel cristallisé rou-
geâtre, insoluble dans l'éther, mais soluble dans l'eau et
l'alcool.
D'après l'auteur, la composition centésimale de l'aristo-
lochine répond à la formule G"H"Az*0*'.
En ce qui concerne ses propriétés physiologiques, l'aris-
tolochine est sans action sur les animaux à sang froid (gœ^
nouilles). Chez les animaux à sang chaud (lapin), elle
détermine de l'intoxication urémique et, à cet égard, son
action est supérieure à celle de tous les poisons des reins
connus jusqu'ici. Le premier symptôme est une augmen-
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— 403 —
talion de la diurèse. Ainsi une injection sous-cutanée de-
0«',015 d'aristolochine dissoute dans 6** d'eau, à l'aide
d'un peu de carbonate de soude, a déterminé, dans le même
jour, chez un lapin de 1290»" une émission d'urine albumu
neuse deux à trois fois plus considérable que les jours prér
cédents. Aux jours suivants, on a trouvé dans les sédi-
ments de l'urine des cylindres granuleux, des cylindres
épithéliaux et des agglomérations de cellules épithélialesu
Si on augmente la dose, on observe, après le stade de-
diurèse, une émission moins abondante d'urine et celle-ci
est sanguinolente. Il se produit en même temps des dé8or7
dres anatomiques très graves dans le rein.
Les effets physiologiques de Taristolochine ressemblent,
en définitive, à ceux deTaloïne; mais le premier de ses-
composés est environ dix fois plus toxique que le second.
L'auteur a retiré, en outre, de l'aristoloche serpentaire,
par distillation avec l'eau, une essence & odeur camphrée,,
essence toxique pour les grenouilles.
Sur l'éphédrine de V « Ephedra monostachia » ; pai^
M. P. Spehr (1). — \jEpked7*a monostachia est une plante
de la famille des Gnétacées, que l'on rencontre surtout
dans la Transcaucasie méridionale et orientale, ainsi que
dans la Bessarabie, la Valachie et presque toute l'Asie
méridionale. La tige et la racine sont utilisées dans quel-
ques régions du Caucase, en Mingrélie et en Arménie
comme remèdes populaires contre la goutte et la syphilis,
tandis que le suc mucilagineux et sucré des fruits y est
employé dans les affections du poumon.
Pour extraire l'alcaloïde l'auteur épuise la drogue
(plante et racine) grossièrement pulvérisée avec de l'alcool
à80**Tr.; il distille pour retirer l'alcool, additionne l'ex-
trait de carbonate de soude et agite avec de Téther.
L'alcaloïde brut qui reste après évaporation de la solur
(1) Pbarmacogaostisch-chemische Untersuchung der Ephedra monostachia,.
Pharm. Zeitschr. /. Russland, XXXI, p. 1, 1892.
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^iC'--3!*^r^Wl^ï-V '
— 404 —
lion éthérée est transformé en chlorhydrate et celui-ci
est purifié par plusieurs cristallisations successives.
L'alcaloïde ainsi obtenu, que M. Spbhr a appelé éfAê'
ilnne^ n'est ni le premier qui ait été retiré des Ephedra^ ni
le seul qui ait été désigné sous ce nom.
D'une part, le professeur Nagaï, de Tokio, a réussi ily a
quelques années à retirer de VEphedt^a vulgarà^ var. Aefoe-
U'ca, un alcaloïde qu'il a nommé éphédrine, et, d'autre part,
la maison Merck, de Darmstadt, a extrait, d'une espèce du
même genre Ephedra, un autre alcaloïde qui a été appelé
-pseudo-éphédrine. Pour éviter toute confusion, nous don*
nons dans le tableau ci-dessous les caractères distinctifs
de chacun de ces trois composés.
Fornmlc
Point 'i de la base. . . .
de fusion ( du chlorhydrate.
Ieau .......
alcool
éther absolu. . .
benzol
chlororormc . . .
Saveur
Action physiologique
Forme | do la base. . . .
«Tistalline f iU\ chlorhvdi*atc.
Ephédrine de
NajaT.
«lO^C
216- C
peu soluble
tijakami lolible.
id.
id.
id.
amère.
très toxique
et mydriatique.
s. rhombique.
id.
Pseudo
éphédrine.
e*«H»AzG
li5«C
174* C
1 :454
très soluble.
1 : 15
4 : 26
1 : 8
amère.
très toxique
et Diydriatique.
s. rhombique.
id.
Ephédrine de
Spehr.
€»H»»AzO
li2-C
207'C
très soluble.
très soluble.
I :98
1 : IISO
1 : 11
brûlante,
très faible.
s. monocliniquc.
I. hexagonal.
Sur le « Paeonol », principe immédiat contenu dans
récorce de la racine du Paeonia Moutan; par M. N. Na-
gaï (1). — L'écorce de la racine du Paeonia Moutan, Sims,
drogue très employée en Chine et au Japon, est fréquem-
ment recouverte d'aiguilles blanches, brillantes, aromati-
ques. Ces aiguilles sont des cristaux d'un nouveau
(l) Ber. d. d. Chem. geg., \XIV, 28*7, d'après Pk, Centralhalle, XII,
p. 704, 1891.
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— 405 —
composé, que M. Nagaï vient de retirer de cette drogue et
qu'il a appelé paeonol. Voici le procédé auquel il a eu re-
cours: On épuise Técorce finement pulvérisée avec de
Téther; on agile Ja solution élhérée d'abord avec une solu-
tion do carbonate de soude qui enlève les impuretés sans
toucher au paeonol, puis avec de la lessive de soude qui
forme avec ce dernier une combinaison qu'on sépare et
qu'on décompose h l'aide de l'acide sulfurique. On épuise
de nouveau par l'éther, on évapore et on obtient un pro-
duit huileux qui ne tarde pas à se prendre en une masse
de cristaux. On purifie par cristallisation dans Talcool.
Le paeonol se présente sous la ferme d'aiguilles incolo-
res fusibles a 50^ Il est doué d'une odeur aromatique et
d'une saveur brûlante. Il est peu soluble dans l'eau froide
et 1res soluble dans l'alcool, l'éther, le benzol, le
chloroforme.
C'est un corps à fonction phénolique dont la formule
bruteest G*H*®^*, et la formule de constitution
/GO-CH» (1)
C»H»-OH (2)
\OGH» (4) •
Ce serait donc un para-métoxy-ortho'Oxyacétophénone,
REVUE DES PUBLICATIONS DE UÉUEGINE. PHYSIOLOGIE,
PHARMACIE, UICROBIOIME, CHIMIE, TOXICOLOGIE, AGRONOMIE.
Médecine.
Société de médecine publique et d'hygiène profession*-
nelle. — Elle a voté la résolution suivante ;
!« La déclaration des affections transmissibles est obli-
gatoire .
2^ Celte déclaration doit être faite par le médecin aussi-
tôt son diagnostic établi et, à défaut du médecin, par le
chef de famille ou les personnes qui soignent le malade.
3*» Les maladies pour lesquelles la déclaration est obli-
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^^ei^^W38?PT,
^ 406 —
;gatoire, sont le choléra, la variole, la fièvre typhoïde, la
dysenterie épidémique, la diphtérie, la scarlatine, la rou-
geole, la suette, la coqueluche. Cette nomencUture pourra
^tre modifiée par arrêté ministériel suivant avis conforme
du Comité d'hygiène et de l'Académie de médecine.
: ; i"" Elle doit s'appliquer indistinctement à tous les cas
•des affections ci-dessus désignées.
' Note sur une épidémie de fièvre typhoïde propagée par
le lait; par M. Vincent, directeur de la salubrité (1). —
Dans la ferme D..., à Aire, ferme d'ailleurs honnêtement
et habilement dirigée, les bidons dans lesquels on trans-
portait le lait étaient lavés et rincés avec l'eau d'un bassin
alimenté par une source d'excellente qualité. Mais ce
bassin était d'une propreté douteuse, on y lavait les lé-
gumes, le linge, les ustensiles. Un ouvrier de campagne,
peu après son engagement à cette ferme, est pris de fièvre
typhoïde et meurt à l'hôpital. Son linge a été lavé dans le
bassin.
On y lave après le linge de madame D... et de son fils,
^jui avaient été pris à leur tour. Le laitier P..., dont la
clientèle au moment de l'épidémie comptait 200 ménages
-environ, était le fournisseur de la dame D...
En quatre mois, 36 personnes, toute consommant le lait
fourni par P..., prennent la fièvre typhoïde, presque toutes
le buvaient cru; d'autres cas d'infection secondaire se sont
présentés également.
L'histoire de cette épidémie est une preuve de plus pour
la véhiculation des germes typhiques par l'eau et un
argument de plus pour la nécessité de ne consommer que
du lait bouilli. Il y a longtemps d'ailleurs que les méde-
cins anglais ont établi la transmissibilité de la fièvre
typhoïde par le lait.
(1) Genève, imprimerie Taponnier et Studer, 1890., d'après Ann. d'hyg.
(D' Reuss).
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— 407 —
Pharmacie.
Préparation du sulfate de quinine léger; par M.
Carles. — Si l'on introduit dans un tube à essai aux ti
quarts plein d'eau, 1 ou 2*** de sulfate de quinine m(
cinal et qu'après avoir agité vivement, on filtre, la s(
tion ne renferme guère plus de 0«'',05 de. sel. En ajout
dans cette liqueur limpide, quelques cristaux de sull
d'ammoniaque, retournant doucement le tube jusqu'à (
solution du sel, le liquide se remplit aussitôt de cristî
si déliés et si volumineux qu'ils occupent tout le tube,
la température ambiante est de 25° environ, et si le n
pient est de calibre étroit, la matière se prend si bien (
l'on peut retourner le tube avec précaution, sans que !'<
s'en échappe.
Le sulfate d'ammoniaque n'exerce qu'une action phj
que, il diminue simplement et brusquement le coeffici
de solubilité du sulfate de quinine, car il se retrouve
entier dans les eaux mères, de telle sorte que le sulfate
quinine ainsi formé, claircé et desséché, n'influence mé
pas le réactif de Nessler.
On peut procéder de deux façons :
1° Lorsque le sulfate de quinine comprimé a été rec
sous dans les trente partiesd'eau bouillante réglementaîi
on arrête la chaleur, on projette dans la bassine le sull
ammoniacal en cristaux, on agite une ou deux minul
c'est-à-dire juste le temps nécessaire pour le faire dissoui
etdisséminerle duvet quinique formé dans toute lamas
puis on laisse en repos et on termine les opérations si
séquentes comme d'habitude.
2" Ou bien on sature à part, à 50 ou 60°, un volu
d'eau, représentant le dixième au plus de celui d'un gi-a
crislallisoir, avec du sulfate de quinine pur; et qua
on est prêt à arrêter la vapeur ou le feu, on ajoute au
quide à G0° la quantité voulue de cristaux de sulfate d'à
moniaque; on brasse vivement; il se prend en boni
épaisse, et aussitôt on le répand dans le grand bain, q
en quelques minutes, est aussi près de se solidifier. Dès
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'"" '^'^Hy;*:^?*!^!* '.'.- ^t"
— 408 —
momenl, on n'a plus encore qu'à laisser refroidir et à sui-
vre les traitements d'usage.
•4«'" de sel par litre de liquide est la proportion qui paraît
fournir les meilleurs résultats. Le sulfate d'ammoniaque,
ainsi employé, diminue de moitié environ la proportion de
sulfate de quinine conservé par les eaux mères ordinaires,
ce qui augmente le rendement de 65«'" environ de sel pur
par hectolitre de liqueur.
Pour le déterminer dans ces eaux de cristallisation, il
faut avoir recours à une solution titrée de tannin ( ou au-
tre réactif spécial des alcaloïdes); car les alcalis, comme le
sulfate d'ammoniaque même en excès, sont désormais im-
puissants à en rien précipiter.
Nos expériences n'ont été faites qu'en petit, mais elle se
sont produites avec une telle facilité qu'il n'y a pas lieu
de douter qu'elles ne se produisent dans la pratique
industrielle.
Physiologie.
Suc gastrique; par M. Maurice Arthus (i) (suùe). —
.rai tenu à avoir sur cette question, qui est une question
de chimie pure, l'opinion d'un chimiste; je me suis adressé
à M. Sorel, qui s'est occupé récemment de l'acidité du suc
gastrique, mais qui n'a pas encore publié les recherches
qu'il a commencées sur la nature de cette acidité. Voici,
d'après M. Sorel, les objections qu'on peut adresser à la
méthode de MM. Hayem et Winter. L'acide chlorhydrique
n'existe pas à l'état de liberté chimique dans le suc gas-
trique : il est inutile de revenir sur ce point. Mais en
outre, l'acide chlorhydrique volatilisable à 100® ne repré-
sente pas exactement l'acide chlorhydrique provenant des
combinaisons décomposées à cette température; à 100*,
en effet, les acides de fermentation, et notamment l'acide
lactique, peuvent réagir sur les chlorures métalliques et
mettre en liberté de l'acide chlorhydrique; or, le suc gas-
trique renferme souvent de l'acide lactique surtout dans
(I) Joum. de Pharm. et Ch. [5], X\V, 359, !•* avril 1892.
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-^,409 —,
les conditions pathologiques : il y a de ce chef une e
en plus pour Tacide chlorhydrique dit libre. Inverse
Tacide lactique, d'après Maly (1], peut retenir une j
quantité d'acide chlorhydrique. Si on soumet à la d
lation un mélange de sel marin et d'acide sulfu
en petite quantité, on chasse de l'acide chlorhydr
il ne s'en dégage pas si l'on a incorporé de l'acide
tique au mélange. D'où une erreur en moins poi
quantité d'acide chlorhydrique volatilisé à 100*» dai
suc gastrique.
Lorsqu'on évapore à une température quelconque
prise entre 60** et 11 5** un mélange d'acide chlorhyd
et de phosphate monosodique, on constate qu'une pr
tion souvent considérable de cet acide chlorhydr
variable d'ailleurs suivant la quantité de sel sodiq
suivant la température, est retenue dans le résidu. Ii
sèment, lorequ'on évapore à 100*» et môme à une te
rature inférieure un mélange de chlorures alcalino-tei
et de phosphate dicalcique, on constate un dégage
de gaz chlorhydrique aux dépens des chlorures. Ce
tout au moins les cendres du suc gastrique renferme
l'acide phosphorique, de la soude, de la chaux e
chlorures alcalins et alcalino-terreux, ces dilTérents
y existent et peuvent donner lieu à ces différentes
tions. Il y a donc là quatre causes d'erreur, les uneî
dant à diminuer la quantité d'acide chlorhydrique v
lisable, les autres tendant à l'augmenter, sans qu'i
possible de déterminer une valeur approximative de
reur, sans même qu'il soit possible de fixer le sens de
erreur. Le chlore qu'on chasse par une températu
100*» ne représente donc ni l'acide chlorhydrique lib;
Tacide chlorhydrique provenant de la décomposit
100* de composés chlorés organiques.
MM. Hayem et Winter chauffent ensuite le résidu d
gastrique jusqu'au rouge sombre naissant, pour cal
la matière. Sans doute cette température n'est pas
(1) Liebig's Ann.^ CLXXIU.
Joum, de PkMrm. et dt Ckim,, 5* séBlE, t. XXV. (15 avril 1892).
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— 410 —
santé pour volatiliser les chlorures alcalins, mais elle peut
parfaitement bien volatiliser les chlorures alcalino-terreux
qui existent dans les cendres du suc gastrique. D'ailleurs
l'existence dans ces cendres de chlorures alcalins et alca-
lino-terreux, de phosphates monosodique et dicalcique
introduit une double cause d'erreur sur la valeur et sur le
sens de laquelle il est impossible de se prononcer. Le
nombre trouvé pour le chlore des chlorures métalliques
est donc inexact, ou, tout au moins, peut être inexact.
En résumé, nous conclurons, avec M. Sorel, que toutes
les méthodes dans lesquelles le suc gastrique est évaporé
à une température élevée ou calciné ne permettent pas de
déterminer séparément le chlore des combinaisons chlo-
rées organiques et des chlorures métalliques. Les nombres
trouvés peuvent avoir une certaine importance pour l'éta-
blissement d'un diagnostic et pour la direction d'un trai-
tement ; mais ils n'ont pas du tout la signification chi-
mique qu'on leur prête, les rapports de ces quantités
dépendant autant, sinon plus, des combinaisons non chlo-
rées contenues dans le suc gastrique que de ces combi-
naisons chlorées elles-mêmes.
Seules les méthodes dans lesquelles on évite la calcina-
tion et même la dessiccation à 100° peuvent permettre de
séparer le chlore des chlorures métalliques et le chlore
des composés organiques chlorés. Je dis peuvent per-
mettre, et non pas permettent, car rien jusqu'ici ne
démontre que, par exemple, dans la méthode de Rabuteau
modifiée par Cahn et von Mering (1), tout le chlore- des
combinaisons chlorées organiques passe à l'état de chlor-
hydrate de cinchonine.
Voici comment procèdent Cahn et von Mering : 50*^^ du
contenu gastrique sont ramenés par une évaporation lente
à 10" afin de chasser les acides gras volatils. Le liquide
est agité à six ou huit reprises avec 300*^ d'éther pour en-
lever l'acide lactique; additionné de cinchonine fraîche-
ment précipitée, et maintenu à la température de 40<* jus*
(1) Deutsches Archiv. fur klin Med.j XXXIX.
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— 411 —
qu à ce que sa réaction soit neutre. La liqueur est filtrée
et agitée à cinq reprises avec 200**' de chloroforme pour
dissoudre dans ce dernier le chlorhydrate de cinchonine.
Le chloroforme, volatilisé par la chaleur, laisse un résidu
dans lequel on dose le chlore. Ce chlore correspondrait,
d'après les auteurs, au chlore des combinaisons chlorées
non métalliques.
En résumé les travaux jusqu'à présent accomplis sur
l'acidité du suc gastrique permettent d'affirmer que cette
acidité n'est due normalement ni aux acides lactique,
butyrique, etc., ni au phosphate acide de chaux; qu'elle
est due à des combinaisons chlorées organiques qui ne
sont pas, même pour une faible part, de l'acide chlorhy-
drique libre. Il n'existe pas de procédé permettant de
doser séparément le chlore uni aux métaux, et le chlore
organique (en faisant toutefois une réserve possible en
faveur de la méthode de Rabuteau modifiée par Cahn et
von Mering).
(A suivre.)
Microbiologie.
Sur quelques matières colorantes solubles, produites
par des bactériacées dans les eaux distillées jnédici-
nales; par M. L. VmoN. — Dans un précédent travail sur
le rôle des Schizophytes dans les réactions colorées qui se
passent dans les eaux distillées (i), l'auteur a montré que
tantôt la coloration était due à des masses zoogléiques en.
suspension dans le liquide, ainsi que l'a signalé M. Bar-
nouvin, et que tantôt la matière colorante était réellement
en dissolution, puisque le liquide traversait le filtre Cham-
berland sans diminution de l'intensité colorante.
Il a pu isoler quelques-uns de ces pigments en disso-.
lution; il les a caractérisés chimiquement et il a réussi ày
cultiver les micro-organismes générateurs de ces prin-
cipes colorants.
Ses premières recherches ont porté sur une eau de
(1) Journ. de Pharnu et de Chim. [5], XXUI, 1891. . . t
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'/'^?^^:'3F^
— 412 —
fleurs d'orange possédant une teinte vert très foncé; elle
laissait à-révaporation TO""*' de résidu fixe pour 100, résidu
formé de 69""«'' de matière organique et de I"*^' de subs-
tances minérales. La matière organique se présentait sous
forme de masses verdatres, insolubles dans Téther, le
chloroforme, la benzine, solubles entièrement dans Teau
ammoniacale, ou un liquide éthéro-alcoolique ammo-
niacal (i) ; solubles en partie seulement dans Talcool
méthylique; mais aucun de ces traitements n'a pu donner
la matière pigmentaire à Tétat cristallisé.
Au microscope, elle se présente sous forme de granu-
lations verdâtres, de bâtonnets plus ou moins allongés et
de lamelles jaunâtres. De ce pigment, l'auteur a retiré par
les dissolvants, et caractérisé par les réactifs chimiques,
trois matières colorantes distinctes. L'une de ces matières
a été isolée par Talcool méthylique: elle est soluble dans
Teau, à laquelle elle communique une légère teinte violacée
qui brunit très rapidement à Tair. Elle est sans action
sur le réactif sulfocarbazotique (2) ; mais, par les acides
azotique et chlorhydrique, elle prend une teinte rouge,
comme le principe particulier signalé par Ader dans Teau
de fleurs d'orange (3).
La deuxième matière colorante se dissout dans l'alcool
concentré en le colorant en jaune ; elle n'est pas influencée
parles acides azotique et chlorhydrique, mais sous l'action
du réactif sulfocarbazotique, il se forme une coloration
bleu violacé, puis un précipité bleu indigo.
Le troisième pigment est insoluble dans les alcools
éthylique et méthylique; il est soluble dans l'eau, à
laquelle il communique une belle teinte verte. Il n'est pas
influencé par les acides ni par le réactif sulfocarbazotique.
M. Viron a cherché quelle était l'origine de ces pigments;
étaient-ils dus aune transformation des principes préexis-
(1) Liqaeur galactimélrique d^Adam.
(2) Ce réactif est obtenu en dissolvant 15*^' de carbazol dans lOO»' d'acide
sulfnrique pur.
(3) Le principe signalé par Ader est Tolatil; le pigment est fixe.
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— 413 —
tants dans Tcau naturelle, étaient-ils une sécrétion d'or-
ganismes vivants? Cette dernière hypothèse fut seule
vérifiée, les eaux distillées, stérilisées par le procédé de
Tyndall, -n'ayant subi aucune altération, tandis que les
témoins s'étaient colorés plus ou moins fortement.
Des cultures de ces eaux sur plaques d'après le procédé
de Koch dans des milieux nutritifs variés ont permis
*d'isoler quelques colonies chroraogènes.
Ces colonies développent la matière colorante dans
certains milieux solides; dans quelques milieux liquides,
elles prolifèrent aussi activement* mais sans produire de
substances chromogènes.
Un mélange d'eau distillée de laitue très ancienne et
d'eau de fleur d'orange préalablement stérilisée constitue
un milieu dans lequel plusieurs colonies ont sécrété du
pigment.
L'une des colonies qui a pu être cultivée donne un
pigment brunâtre qui, par les acides chlorhydrique et
azotique, prend une teinte jaune rougeâtre comme le
pigment retiré d'une eau de fleur d'orange verte. C'est
une variété du Micf^ococcus cyaneus de Schrôter.
La deuxième colonie pour laquelle l'auteur propose le
nom de Bacillus aurantii, se présente sous forme de cellules
allongées, groupées deux par deux : ce sont donc des
diplocoques. On peut la cultiver dans le liquide signalé
plus haut, additionné d'une petite quantité d'asparagine.
Elle se développe également dans certaines eaux dis-
tillées altérées (1); on retire de ces liquides une matière
jaune très soluble dans l'eau; la solubilité a été constatée
par le filtre Chamberland.
Le pigment est précipité de sa dissolution par l'alumine
gélatineuse et difl^érents réactifs; il est soluble dans l'acool
éthylique, insoluble dans l'alcool méthylique, peu altéré
par les rayons lumineux. L'auteur propose de le désigner
sous le nom d'aurantio-lutéine.
(t) Des traces de sels métalliques (acétate de plomb) que quelques. eaux
renferment quelquefois empêchent lalfonction chromogène.
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— 414 —
troisième colonie renferme des petits bâtonnets qui
luniquent à la gélatine une teinte jaune par trans-
ice et verte par réflexion. La teinte verte est surtout
feste à la surface. Le pigment se dissout dans Teau
i communiquant une teinte verte très intense ; il est
rapidement altéré .par les rayons lumineux ; il perd
sa solubilité; il se dépose sous forme de masse noi-
et Veau redevient incolore. M. Viron désigne ce
ent sous le nom d'auraulio-chlorine,
fin une dernière colonie a pu être isolée et étudiée;
rencontre dans les eaux profondément altérées; elle
fie la gélatine en lui communiquant une teinte
îscente jaune verdàtre : elle se rapproche du Bacillus
scens liqtiefaciens,
3 liquides renfermant ces différents pigments sont
insifs si on les injecte à des animaux après stérili-
q; seul le liquide dans lequel s'est développé le
er bacille signalé plus haut est très actif, car, injecté
\ cobayes, il détermine une réaction inflammatoire
intense et, ordinairement, Tanimal meurt au bout de
[ues jours.
bacille donne donc naissance à un principe phlogo-
se rapprochant de la sécrétion de certains microbes
)gènes signalés par M. Arloing.
s petits organismes s^épuisent vite : après deux ou
ensemencements dans des milieux peu nutritifs, les
riétés chromogènes disparaissent pour reparaître plus
quand on les aura fait développer dans des bouillons
chargés.
lutres fois le principe chromogène semble ne pas
er, puis subitement, pour ainsi dire, le liquide prend
einte très prononcée si on vient à Tagiler au contact
ir ou à modifier légèrement sa réaction.
r la vitalité des germes des organismes microsco-
98 des eaux douces et salées; par M. A. Certes (1) -—
4c. d. 8c., CXIV, 425, IS92.
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— 415 —
L'auteur a signalé Textrême vitalité des œufs d'u
Crustacé branchipode , VArtemla salina, qu'il a r
vivant dans des cultures de sédiments desséchés
serves depuis plus de trois ans. Ce résultat était c
plus intéressant qu'il s'agissait, dans l'espèce , d
forte salure, provenant du chott Timrit, près de
nelli (province de Oonstantine).
Depuis lors, il a multiplié les cultures de séc
d'eau douce et d'eaux salées de toutes provenanc
expériences, comme les précédentes, ont toujours et
à l'abri des germes atmosphériques et avec toutes
cautions usitées en microbiologie, et M.. Certes î
autorisé à tirer des faits constatés un certain nor
conclusions.
I. Tous les sédiments mis en culture, quelles c
été leur provenance et la durée de la dessiccatit
donné, dans les conditions ci-dessus énoncées, ei
pour les sédiments marins, sous de fortes pressic
microbes variés, quelques-uns tout à fait carac
comme le Spirobacillus gigas des citernes d'Ad(
exemple, d'autres en plus grand nombre se rattach
espèces banales.
II. Les cultures de sédiments marins, qu'ils prov;
de la superficie (débris, algues, sargasses) ou des
fonds (débris, vases), ne donnent jamais d'infusoire
ni d'organismes plus élevés dans la série animale.
III. Les cultures de sédiments d'eaux douces et
très et plus sûrement encore les cultures de f
feuilles et d'herbes desséchées, donnent toujours à
gellés, des Ciliés et parfois desRotifères et des Ani
Les. sédiments recueillis à l'abri de la lumière, d
grottes profondes qui possédaient de petits lacs, on
les mêmes résultats.
IV. Les sédiments des chotts et des lacs salés, s
l'intérieur des terres, se comportent absolument
ceux des eaux douces ou saumâtres.
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J^^KT^
— 416 —
les cultures de sédiments desséchés sont fertiles d'une
ère générale, on ne trouve plus que des microbes et
loisissures dans les sédiments humides, longtemps
rvés en cet état.
résumé, les lois biologiques qui se dégagent de cet
nble d'observations et d'expériences sont conformes
révisions de la théorie. Tout se passe de telle sorte
5 repeuplement des mares, des lacs et des chotls soit
é après comme avant les sécheresses prolongées aux-
ils sont exposés, malgré la température développée
n soleil torride et quelle que soit la composition chi-
e des eaux.
ptomaines dans quelques maladies infectieuses;
[. A.-B. Grifkiths (1),
mgeole. — La ptoinaTne qa*on extrait des urines des rubéoleux est une
ice blanche, qui cristallise en petites lames solubles dans l'eau, à réac-
saliiie. Son chloroplalinate cristallise en aiguilles microscopiques, ht
lire de mercure donne un sel double, presque insoluble, qui cristallise
lillcs prismatiques.
I ptomaïno est aussi précipitée par les acides picriquc, pbospbomolyb-
)t pliospliotungstique.
'ésulUts de l'analyse assignent h. formule C8H»Az»0 à lanoufelle pto-
) base répond k la constitution de la ylycocyamidine :
HAz=CC I .
\HAz— O C
Lte ptomaïne est très vénéneuse. Administrée à un
elle produit une forte fièvre (40*») et la mort dans les
e-six heures.
Coqueluche. — La ptomaïne qu'on extrait des urines des coquelucheux
i substance blanche, cristalline, soluble dans Tcau. Elle forme un cblo-
B et un chlorhydrate; elle donne un précipité blanc avec Tacide phos-
lybdique ; un précipité jaune avec l'acide picrique ; un précipité marron
i tannin.
c. d. 9C., CXIY, 496, 1S92.
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— 417 —
Les analyses de cette ptomaïne ont donne des résultais qui nous condi
k la formulée* H»» AzO*.
Le bacille que M. Afanassieff a trouvé dans les crac
de la coqueluche est promptement cultivé sur les pla(
où il forme de petites colonies brunâtres. Cette es
grandit aussi sur la pomme dé terre et forme des striei
gélatine ou gélose.
Le bacille d'Afanassieff produit la même ptom
(C*H"AzO*) que celle qui est extraite des urines
coquelucheux.
Chimie.
Sur les maoganites de potasse hydratés ; par M. G. ï
SEAU (1). — Il résulte des expériences de l'auteur, qi
manganate de potasse chauffé en présence d'un for
alcalin, à la flamme du gaz d'éclairage, donne tout
bord naissance à deux manganites hydratés qui se r<
duisent dans un ordre cyclique. Vere 600<*, on obtien
premier lieu, l'hydrate
K*0, 16MnO«, 6H*0;
entre 700* et 800^, on voit se produire le composé
K»0, 8MnO«, 3H«0;
puis l'hydrate
K*0, 16MnO«, 6H*0
reparaît entre 800* et 1000*». Enfin, vers le rouge-or
il se forme un nouvel hydrate plus condensé
K»0, 32MnO*, lOH'O.
A l'exception de ce dernier terme qui fait défaut
les manganites de soude, les deux séries de mang£
alcalins présentent une remarquable analogie de co
sition.
Sur un azoture de lithium; par M. L. Ouvrard i
(1) Ac. d. se, CXIV, 72, 1894.
• (2) Ac. d. se, CXIV., 120, i8»2.
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— 418 —
thium choisi avait la composition moyenne sui-
Lithium 81,71
Azote. 4,46
Silice et impuretés 10,26
Oxygène (par diff.) 3,77
100,00
Ta chauflfé dans un courant d*azote, après l'avoir
dans une nacelle en fer, qui seule peut contenir le
l fondu sans subir d'altération. Le lithium a été porté
ment à des températures croissantes ; Taugmentation
)ids est très faible jusqu'au rouge sombre ; à cette
érature, on voit le métal devenir incandescent, tout
igmentant de volume, pendant que Tazote est absorbé ;
n continue à faire passer le courant d'azote, on trouve,
\ refroidissement complet, une masse spongieuse,
î, qui mise en contact avec Teau dégage fort peu
irogène, mais donne lieu à une formation abondante
moniaque ; elle dégage également du gaz ammoniac
d on la chauffe dans l'hydrogène,
a constaté une augmentation de poids de 50,28 et
: pour 100; tandis que la formation du composé AzLi'
îrait une augmentation de poids de 52,40 p. 100, étant
ée la quantité du lithium métallique qui existe dans
oduit sur lequel il a opéré, et qui est de 78,60 p. 100,
gène gardant 3,11 p. 100 du métal,
malyse du produit obtenu a donné les résultats sui-
> i
Lithium total 54,18
Azote 45,86
Silice 6,84
Oxygène (par diff.) 3,12
100,00
3ù Ton déduit : lithium combiné à l'oxygène 2,73, à
te 51,45.
rapport, entre les poids de Tazote et du lithium non
)iné à l'oxygène, est sensiblement 2 à 3, qu'exigerait
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— 419 —
Tazoture AzLi\ Il est donc probable que, dans les con-
ditions de Texpérience, c'est cet azoture qui tend à se
former.
Sur un dérivé nitré de Tantipyrine ; par M. Ed. Jan-
DHiER. — Lorsqu'on ajoute de Tacide nitrique à une
solution d'antipyrine dans l'acide sulfurique, il se forme
des dérivés nitrés et nitrosés. La nitrodiméthyloxyquini-
zine a été obtenue de la manière suivante :
On dissout à chaud 4»' d*antipyrine dans 40»' d'acide
sulfurique monohydraté; à cette solution refroidie, on
ajoute goutte à goutte, en évitant que la température
s'élève au-dessus de 35®, environ 3»' d'acide azotique
{D = 1,35). Le mélange est versé lentement dans de l'eau
maintenue à une température inférieure à 10® ; il se pré-
cipite un corps cristallin, jaune paille. C'est la nitroanti-
pyrine, que l'on peut purifier par dissolution dans l'acide
acétique bouillant; par refroidissement, on obtient des
aiguilles qui se colorent en brun vers 248® et fondent
à 260®.
Ce corps est insoluble dans l'eau froide, peu soluble
dans l'alcool bouillant; son meilleur dissolvant est l'acide
acétique cristallisable. Réduit par le zinc et l'acide acé-
tique, ou l'étain et l'acide chlorhydrique, il donne l'amido-
antipyrine, dont le dérivé diazoïque, traité par une solu-
tion alcaline de p-naphtol, produit une matière colorante
ponceau.
Huile minérale renfermant du caoutchouc ; par
M. HoLDE (1). — Dans le but d'augmenter la consistance
et les propriétés lubréfiantes des huiles minérales on y
ajoute parfois du caoutchouc.
(1) Chemiker Zeitung Reperlorium, n? 2, 1891, d'après Monit. scientif.y
octobre 1891.
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— 420 —
^auteur de cet article rapporte Taiialyse d'une huile
ji dénaturée.
n traitant cette huile par un mélange d'environ 4 par-
d'éther et 3 parties d'alcool, il se sépare une substance
)ord mucilagineuse, qui se solidi&e bientôt après et qui,
3s décantation de la solution d'alcool et d'éther, se prê-
te sous l'aspect d'une masse brune ressemblant beau-
p à du caoutchouc et douée de propriétés élastiques.
In ajoutant de l'alcool à la solution éthérée on réussit
si à précipiter en entier cette substance contenue dans
lile.
l'analogie que cette dernière offre avec le caoutchouc
nanifeste aussi par l'odeur si caractéristique qui s'en
âge lorsqu'on la brûle.
Somme l'ont fait voir des essais comparatifs entre des
les additionnées de caoutchouc et celles qui n'en ren-
nent pas, ces dernières ont des propriétés lubrifiantes
ucoup plus grandes que les autres.
résence du phosphate d'alumine dans l'urine; par
A. Girard (1). — M. Alexandre Girard ayant traité une
ae par Téther, constata, au bout d'un certain temps la
sence d'un dépôt cristallin composé d'acide phospho-
ne et d'alumine. En raison du peu de matière dont on
ivait disposer, il n'a pas été possible de déterminer quel
Lt ce phosphate d'alumine, mais l'insolubilité du com-
é dans l'acide acétique, même bouillant, et sa solubi-
dans les autres acides permettent de penser qu'il s'agit
phosphate neutre (2Ph G* Al'), quoique ce sel n'ait été
enu jusqu'à présent qu'en masses blanches gélati-
Lses. Ce n'est pas là d'ailleurs un fait isolé : la forme
:agonale de l'oxalate de chaux, si nettement caractérisa
le, ne se rencontre qu'en physiologie soit chez l'ani-
l, soit chez la plante ; dans les laboratoires, on n'ob*
ve pas ces cristaux et les précipités sont des poudres
) Bul. Soc. deméd. prat., 1891.
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— 421 —
blanches amorphes. Rien d'étonnant, par co
qu'il y ait aussi un phosphate d'ahimine cristall
donc admettre que l'on s'est trouvé en présence
ment, l'alumine, combiné à l'acide phosphorii
l'existence ne semble jamais avoir été signalée dai
De la recherche du sucre dans l'urine ; par
BERT (1). — Il arrive parfois quand on soumet ui
Tessai de la liqueur de Fehling, qu'on obtient un
verdâtre ou ocreux très lent à se former et q
dépose que difficilement.
Doit-on l'attribuer au glucose ou à une autre
réductrice ? et qu'elle est sa signification ?
Jusqu'ici on ne possède sur la question que d(
gnements contradictoires sans aucune expérience
Quelques auteurs se basent pour nier la présent
cose dans de telles urines, sur ce que l'examen
trique ne donne que des résultats négatifs ou d
ne faut pas demander au polarimètre plus qu'
donner ; et si l'on réfléchit que chaque degré sa<
trique correspond seulement à 2«',065 de glucose
il s'ensuit qu'un liquide ne renfermant que 50
cose pour 1.000'^ ne donnera au polarimètre qu'i
tion d'environ deux dixièmes de degrés chiffre inft
tainement à l'erreur personnelle ; et si ce liqu
l'urine, ces deux dixièmes peuvent être facilemei
par une déviation inverse provenant des nombre
tances encore peu connues que renferme toi
liquide complexe.
Pour éclairer la question, au lieu de cherche
dans de telles urines le corps réducteur, l'autei
qu'il était préférable d'opérer synthétiquement,
i'hant comment se comporte avec la liqueur eu
sique une urine normale dans laquelle on a in
petites quantités de glucose,
(t) Journ. des Conn. niédic, mars \H^.
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— 422 —
11 s*est servi dans ce but d'une urine qui ne donnait
aucune réduction avec la liqueur de Fehiing même après
vingt-quatre heures, et il y a fait dissoudre du glucose pur*
et cristallisé de façon à avoir des solutions à 50*«, l»*, S»'
et 4»' par litre.
D'autre part, avec le même glucose, il a préparé des so-
lutions de même titre en se servant d'eau distillée comme
véhicule.
Pour étudier leur action sur le réactif cuprique on a eu
soin de se placer toujours dans des conditions identiques,
c'est-à-dire, d'employer dans chaque essai la même dose
de réactif et de liquide.
De plus, avec les urines sucrées, il a été fait deux séries
d'expériences : l'une avec l'urine simplement filtrée, l'autre
avec l'urine déféquée au sous-acétate de plomb (un dixième
de son volume). Disons tout de suite que l'addition du
sous-acétate de plomb n'a modifié en rien l'aspect du pré-
cipité obtenu d'abord avec Turine non déféquée.
Voici les résultats obtenus :
Les solutions aqueuses de glucose ont toujours donné
un précipité très net d'oxydule de cuivre franchement
rouge, mais qui n'apparaissait que par refroidissement
dans les solutions de faible concentration (50*^«' et l*"' par
litre).
L'urine, au contraire, donnait lieu à des précipités de
couleur variable suivant sa teneur en sucre, passant du
bleu verdâtre (0,50 p. 1.000) au vert pomme (1 p. 1.000) et
au vert olive (2 p. 1.000) poiu? aboutir à une teinte jaune
sale (4 p. 1.000).
Ces précipités se produisaient seulement par refix)idis-
sement, après un temps plus ou moins long et, sauf pour
le dernier cas (i p. 1.000), n'étaient pas encore déposés
après vingt-quatre heures. En un mot ils présentaient tous
l'aspect de ces précipitations anormales qui ont tant
intrigué les urologistes. Soumises à l'examen polarimé*
trique après défécation, ces mêmes urines ne donnaient
de déviation nettement dextrogyre qu'à partir de 2«' par
litre ; de sorte que, étant données les précipitations bleu
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— 423 —
verdâtre et vert pomme obtenues avec les urines à 50*«''
et l«'de glucose par litre, et en labsence de déviation bien
nette au polarimètre, on aurait été amené à conclure à
l'absence de glucose.
Et cependant ici aucun doute ne peut être permis : c'est
bien le glucose ajouté à Turine qui a réduit la liqueur de
Fehling, mais comme ce même glucose en solution dans
Teau donne une réduction franche, il faut admettre que
Turine contient des substances, non-précipitables par le
sous-acétate de plomb, qui ont pour effet d'entraver la
précipitation de l'oxydule de cuivre.
Quelles sont ces substances ?
Tout d'abord on ne peut mettre en cause ni l'acide
urique, ni les urates qui sont entraînés par le sel de plomb.
L'urée n'a aucune action.
Restent les substances azotées basiques analogues à la
créatine et à la créatinine qui ne sont pas précipitées par
l'extrait de Saturne.
N'ayant pas de ces corps à sa disposition, M. Orim-
bert s'est adressé à l'extrait de viande pour les remplacer.
Or, une solution de glucose au millième additionnée
d'environ 1/2000 d'extrait de viande donne avec la liqueur
de Fehling le même précipité que nous avons obtenu tout
à l'heure avec l'urine.
Bien plus, si on augmente la dose d'extrait de viande, il
arrive que la précipitation n'a plus lieu et qu'on obtient
une décoloration de la liqueur cupro-potassique. C'est donc
bien à des bases analogues à la créatine et à la créatinine
qu'il faut attribuer la cause du phénomène. Le fait paraî-
tra très vraisemblable si l'on réfléchit qu'un homme éli-
minant en moyenne un gramme de créatinine par litre
d'urine, cette dose pourra se trouver supérieure ou égale
à celle du glucose dans les cas de précipitation douteuse.
La conclusion à tirer de ces expériences, c'est que dans
les urines, la créatinine gêne la réaction du glucose quand
celui-ci s'y trouve en faible proportion, et que toutes les
fois qu'on aura affaire à une urine donnant une réduction
verdâtre ou ocreuse on devra soupçonner la présience du
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— 424 —
[•e, môme quand Texamen polarimétrique ne donnerait
m résultat négatif.
Toxicologie.
Bs organes destinés à l'expertise chimique; par M. L.
NIER. — Conclusions : a) L'autopsie doit porter sur tous
arganes sans exception, qui seront examinés successi-
lent tntus et extra, dès leur extraction des cavités.
A mesure qu'un organe est examiné, il est placé aussi-
et en entier, dans un des bocaux dont il va être ques-
, de façon à éviter tout mélange de débris d'origine
h'ente.
Les bocaux doivent être au nombre d'au moins quatre,
r recevoir :
e premier, l'estomac et son contenu ;
e deuxième, l'intestin entier et son contenu;
e troisième, le foie, les reins et la rate, la vessie si elle
pleine d'urine ;
e quatrième, le sang et les organes sanguins, cœui* et
nions.
ans certains cas, il pourra y avoir intérêt à recueillir
si et toujours à part, le cerveau, les restes d'aliments,
matières de vomissements, des excréments, etc.
On évitera de mettre sur les pièces recueillies dans
bocaux un corps antiseptique ou un désinfectant quel-
que, sauf peut-être de l'alcool; dans ce dernier cas, on
a soin de n'employer que de l'alcool bon goût, dont
joindra un échantillon d'un litre aux matières à sou-
tre à lanalyse. Ce litre servira à vérifier la pureté du
lide.
Agronomie.
e l'intluence de Teffeuillage de la vigne sur la mata-
on du raisin; par M. A. Muntz. — L'échauffement
ict des grappes de raisin par les rayons solaires, qu'on
lite par la pratique de l'efTeuillage, n'a pas d'influence
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rsTTsr
— 425 —
sensible sur renrichissement en matière sucrée. Il
une légère sur la proportion des acides organiques,
abaisse. L'effeuillage lui-même, tout au moins qua
est pratiqué d'une façon excessive, comme dans cei
vignobles du Sud-Ouest, a une inQuence nuisible s
raisin en entravant la production du sucre et la i
ration.
Recherches sur radhérence aux feuilles des plan
notamiaent aux feuilles de la pomme de terre, des
posés cuivriques destinés à combattre leurs mah
par M. Aimé Girard (1). — Des chiffres contenus dam
note, il résulte :
1* Que les compositions cuivriques proposées pou]
battre la maladie de la pomme de terre ont des k
d'adhérence aux feuilles très différentes ;
2® Que c'est sous l'action des pluies violentes si
et par entraînement mécanique, que le cuivre dépos
parait en partie;
3^ Que, parmi ces compositions, celle qui fléchit
est la bouillie cupro-calcaire, dite bouillie bordelais
la diminution de la proportion de chaux en augmei
peu la solidité; qu'enfin, l'addition des composés
neux ne produit pas d'amélioration sensible ;
4* Que la bouillie cupro-sodique d'une part, la t
au verdet d'une autre ont une faculté d'adhérence f
double de celles que possèdent les bouillies précède
que, par-dessus toutes les autres, la bouillie cu|
caire sucrée de M. Michel Perret résiste à Tacti
pluies avec une force inattendue.
C'est donc à l'une ou à l'autre de ces trois compoi
de préférence à celle-ci, que, suivant leurs conve
personnelles, devront s'adresser, dorénavant, les <
teurs soucieux de garantir leurs champs de pon
terre contre la maladie.
J9urri. de PkamM de aim., 5* sÉaiB, t. XXV. (15 avril 1892.)
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— 426 —
Industrie.
Emploi de l'acide flnorhydrique et des tlnonires en
distillerie (1). — M. Vincent a publié dans le Bulletin de
la Société éT Encouragement pour PindustrU nationale nn
rapport sur l'emploi de ces corps en distillerie par M. EF-
front.
Cet acide donne des résultats très heureux. Il a constaté
par exemple que, dans un moût abandonné à la fermen-
tation lactique, 200"»' d'acide chlorhydrique ou 300"^
d'acide sulfurique pour 100^ de moût sont nécessaires
pour paralyser complètement le développement du fer-
ment, et qu'il suffit de 25"*«' d'acide fluorhydrique pour
obtenir le même résultat.
Une dose de i"^^' seulement de cet acide réduit la pro-
duction de l'acide lactique au quart de la production nor-
male, tandis qu'il fau^ de SO à GO""*' d'acide chlorhydrique
pour produire le même effet.
Des résultats analogues ont été obtenus avec le ferment
butyrique, et avec les deux ferments simultanément.
M. le D' Effront a établi ensuite que la dose de 10 à i2*«''
d'acide fluorhydrique par 100^ de moût ne nuisait pas à
l'activité de la diastase, tout en paralysant considéra-i^
blement les ferments lactique et butyrique.
Il a constaté également que l'emploi de Pacide fluorhy-
drique permet d'abaisser considérablement la température
de la saccharification des grains par la diastase. Dans l'in-
dustrie, on opère généralement la saccharification entre
50 et 60''f parce qu'on a reconnu qu'entre ces limites de
température, la production du maltose est maximum. Mais
le maltose obtenu n'est évidemment que la différence entre
la matière amylacée solubilisée par la diastase, et celle
transformée par les ferments lactique et butyrique.
Or» ces derniers sont moins actifs entre 50* et 60* que
vers la température de 30*, qui serait suffisante pour la
saccharification de l'amidon; en paralysant l'action des
(l)Votim. de Pharm. et de Chim. [5], XXIV, p. 9U, 4891.
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— 427 —
ferments lactique et butyrique par Tacide fluorhydri
M. le D' Efifront a pu augmenter considérablement le
dément en maltose, tout en abaissant vers SO^" la temp
ture de saccharifi cation ; en employant des proport
convenables de malt et d*acide fluorhydrique, il a ob(
jusqu'à 96 de maltose pour 100 d'amidon contenu dac
grain.
Il a constaté aussi que la leTure cultivée en présence
l'acide fluorhydrique ou du fluorure d'ammonium est j
active que la levure normale.
Il résulte des faits précédents qu'on peut réduire la i
portion de malt et de levure, sans diminuer le rendem
des grains en alcool.
En résumé, les procédés de sacchariflcation et de
mentation de M. le D' Effront permettent, en aff*aibliss
les ferments nuisibles, d'améli(Mrer le rendement en aie
et d'obtenir des produits meilleurs et plus neutres i
rectification.
La mise en pratique industrielle de ces procédés i
distillerie de MM. Maquet et Clément, à la Fère-Cha
penoise, en 1889, a donné, dés le début, une nota
augmentation dans le rendement en alcool.
Depuis lors, plus de 200 distilleries de grains et
pommes de terre, tant en France qu'en Bavière, en Ita
et en Espagne, ont adopté le nouveau mode de fabricati(
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 6 avril 1892.
Présidence de M. L. Portes, président.
La séance est ouverte à deux heures.
M. Portes, président, fait part à la Société de la pei
qu'elle vient de faire dans la personne de M. Ferrand.
retrace en quelques mots l'histoire de sa vie et de s
œuvres. M. Planchon, secrétaire général, lit le discou
qu'il a prononcé aux obsèques.
A propos du procès -verbal de la dernière séanc
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— 428 —
M. Grimbert annonce à la Société qu'il a reçu de M. Du-
homme, une réclamation de priorité au sujet de ses expé-
riences sur la réduction anormale de la liqueur de Fehling.
M. Duhomme a en effet exécuté, en 1877, des expériences
analogues aux siennes; mais il les a publiées dans le Bul-
letin de la Société de thérapeutique ^ et non dans un recueil
réservé aux publications d'ordre chimique, ce qui explique
Tomission bibliogaphique de M. Grimbert.
La correspondance écrite comprend : une lettre de
M. Gérard, chargé des fonctions d^agrégé à la Faculté mixte
de médecine et de pharmacie de Toulouse; une lettre de
M. Louis Planchon, chef des travaux pratiques d'histoire
naturelle à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier :
tous deux demandent à être nommés membres correspon-
dants.
M. Planchon lit une intéressante étude historique sur
les origines et la préparation de l'Orviétan, étude qui
paraîtra au Journal de Pharmacie.
Il communique à la Société une lettre de M. Buchet,
directeur de la Pharmacie centrale de France, qui a
observé la présence du plomb, non seulement à l'état
combiné, mais encore à l'état métallique, souillant les
échantillons d'acide tartrique préparé en grand dans les
fabriques, par suite de l'évaporation des solutions de
cet acide dans des bacs en plomb.
M. Patein montre que le sulfate de magnésie, employé
pour démontrer la présence des carbonates neutres dans
les bicarbonates alcalins, peut faire commettre des
erreurs; car, dans un pareil mélange, il se forme un sesqui-
carbonate qui ne précipite pas le sulfate de magnésie. Il est
préférable d'avoir recours à une solution très étendue de
phénolphtaléine qui n'est pas colorée par les bicarbonates
purs, mais qui se colore en rose plus ou moins fonpé si
ceux-ci contiennent des carbonates neutres. En réalité; le
bicarbonate de soude donne toujours une légère teinte
violacée; mais celle-ci, si le bicarbonate est pur, disparait
par l'addition de quelques gouttes d'une dissolution d'acide
carbonique saturée ou d'acide chlorhydrique au jj^.
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— 420 —
M. Prunier communique le travail d'un de ses élèves,
M. Cheynet, relatif à l'action de Tacide cyanhydrique
sur le calomel. Il y aurait, d'après l'ensemble de ses
expériences, formation de cyanure de mercure avec mise
en liberté d'acide chlorhydrique et de mercure métallique,
et non pas seulement formation de chlorure mercurique
avec mise en liberté de mercure métallique.
M. Patein a fait des expériences analogues et arrive aux
mêmes conclusions quant au point de vue chimique. Il a,
de plus, fait des expériences physiologiques et mesuré le
pouvoir toxique que possèdent des solutions étendues
d'acide cyanhydrique avant et après leur contact avec le
calomel. Voici ses conclusions :
1* L'acide cyanhydrique étendu transforme le calomel
en mercure métallique et cyanure mercurique ;
2** Le pouvoir toxique de l'acide cyanhydrique très étendu
est sensiblement le même avant et après son contact avec
le calomel; les symptômes qui précédent la mort sont les
mêmes.
M. Leztrait ajoute à ce propos quelques considérations
sur les meilleures conditions de fonctionnement de l'expé-
rience qui a servi à Bussy et Buignet à instituer un pro-
cédé de dosage de l'acide cyanhydrique dans l'eau de lau-
ri6r-cerise.
M. Crinon présente un appareil destiné à préparer facile-
ment la teinture d'iode et les teintures résineuses, appareil
dans lequel les substances à dissoudre sont plongées dans
la masse du dissolvant, à sa partie supérieure, et de façon
que les couches de liquide saturées tombent sans cesse au
fond du flacon.
La Société se forme ensuite en comité secret. Elle décide
d'envoyer la somme de 100 francs au comité qui s'est ins-
titué pour offrir un souvenir à M. Fluckiger, lequel
renonce à l'enseignement et se retire, pour achever sa
carrière scientifique» à Berne, sa ville natale.
La séance est levé à 4 heures.
Le Secrétaire annuel : E. Lkidié.
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— 430 —
COMITÉ CONSULTATIF D'HYGIÈNE DE FRANCE
Rapport sur F addition de protochlorure d'étam au pain d'épiée ;
par M. G. Pouchet.
Une plainte détaillée dans la lettre ci-jointe a été adres-
sée à M. le Ministre de l'intérieur, au sujet de l'emploi
d'un sel d*étain pour la fabrication du pain d'épice.
Monsieur le Ministre,
« J'ai rhonneur de vous prier de vouloir bien prendre
« connaissance de l'analyse ci-jointe d'un morceau de
ce pain d'épice déposé par moi au laboratoire municipal de
« Paris.
« L'emploi de plus en plus considérable du sel d'étain
« dans le pain d'épice de qualité inférieure, fait obtenir
" une belle fabrication, très apparente et conséquemment
« bien meilleur marché que la fabrication saine.
« La présence de ce produit n'est pas du tout néces-
a saire pour la fabrication du pain d'épice, et la preuve,
<f c'est que la maison S. de Paris, que j'ai l'honneur de re-
« présenter, ne consentira jamais à l'employer, et c'est de
« la part de M. S. une question de conscience bienau-des-
« sus de la question d'intérêt ; mais à côté de la maison S.
<» il y en a cinquante autres qui n'hésiteront pas à em-
« ployer le sel d'étain, si ce genre de fabrication doit ser-
« vir à la prospérité de leur commerce.
<r Si donc, Monsieur le Ministre, l'emploi de ce produit
« n'est pas absolument prohibé chez les fabricants de
a pain d'épice, ceux qui sont soucieux de la santé publi-
« que verront leur commerce péricliter et cela au profit
« des indélicats qui emploient ce produit dangereux.
« J'ose espérer, Monsieur le Ministre, que ma démarche
« sufi^*a pour que vous preniez la décision que comporte
« une aussi grave question d'hygiène alimentaire. »
C'est depuis bientôt une année que certains fabricants
ont eu l'idée d'ajouter un sel d'étain à la pâte servant à la
fabrication du pain d'épice. Cette addition leur permet,
paraît-il, d'employer des farines de qualité plus que mé-
diocre, de substituer la mélasse au miel, et d'obtenir des
produits conservant l'apparence de ceux de bonne qualité.
Lorsque le pain d'épice est préparé à l'aide de farine de
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2 i
^^
— 431 ~
seigle et de mélasse, la pâte ne lève pas ; la chaleur du
four gonfle seulement la masse gui s'aplatit ensuite pen-
dant le refroidissement. L'addition du protochlorure
d'étain obvie à cet inconvénient et permet d'obtenir une
masse ne s'aplatissant pas et présentant même, à l'œil, un
grain plus fin, plus régulier, et une apparence plus flat-
teuse que celle offerte par le pain d'épice de bonne
qualité. C'est ce que prouvent manifestement les deux
échantillons que je mets sous vos yeux.
La proportion de protochlorure d*étain employée pour
cette fabrication n'est pas insignifiante ; elle varie de SOO»'
à 5*»* de sel d'étain pour 100^" de farine rendant 200"* de
pain d'épice.
Dans différents échantillons qui ont été adressés au la-
boratoire par le représentant de la maison S., nous avons
pu doser de 1/2 à 2 p. 100 d'étain calculé en protochlorure :
ces quantités répondent bien aux proportions indiquées
ci-dessus.
De renseignements qui viennent de m'étre fournis ces
fOurs derniers, il résulte qu'un assez grand nombre de fa-
bricants du département du Nord ont abandonné leur fabri-
cation» ne voulant pas employer le sel d'étain, et obligés
de céder devant la concurrence déloyale qui leur est faite
par certaines maisons de Lille qui fabriquent le pain d'é-
pice au sel d'étain entrés grande quantité et répandent sur
la place des stocks considérables de marchandises à bas
prix dont ils garantissent, sur leurs factures, la parfaite
innocuité.
Il résulte d'expériences fort décisives institutées par
Orfila, que le protochlorure d'étain est un corps assez vio-
lemment toxique. Lorsqu'on l'introduit chez le chien, par
voie d'injections intra-veineuses, il détermine rapidement
la mort en provoquant des désordres remarquables du côté
<îu système nerveux : dans ces conditions, il est violem-
ment toxique, puisqu'une quantité de 5**^^ de protochlorure
d'étain suffit pour déterminer en quelques heures, la mort
•d'un chien de 7 à 9^". Lorsqu'il est absorbé par la voie sto-
macale, sa toxicité est beaucoup moindre et ses effets sont
plutôt ceux d'un violent drastique. Orflla a démontré que
l'intoxication par le protochlorure d'étain ingéré par la voie
stomacale oflrait une étroite analogie avec l'empoisonne-
ment par le sublimé, toute question de dose réservée, bien
entendu. — Guersent (cité par Orfila) rapporte l'observa-
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— 432 —
d'une famille de plusieurs personnes qui furent très
sment incommodées pour avoir absorbé une petite
tité de bouillon et de bœuf que Ton avait, par suite
î erreur, salé avec du protochlorure d'étain au lieu
1 ordinaire : chez deux de ces personnes, les accidents
it assez graves.
Ton veut bien réfléchir que, par suite de la possibi-
de sa venle à un plus bas prix, la consommation
lain d'épice au protochlorure d*étain peut atteindre
proportion assez considérable, et que ce produit, en
m môme de son bon marché, est plutôt vendu par les
s détaillants et aux jeunes enfants, on arrive à regar-
;omme absolument indispensable l'interdiction d'une
tance qui, déjà dangereuse par elle «même, ne peut
r d'autre avantage dans la fabrication, que démasquer
produits de qualité très inférieure. Un morceau de
d'épice d'une valeur de 0'',10 pèse environ 200«' ; il
îrme une quantité de protochlorure d'étain qui peut
ndre de i à 2«' d'après les analyses effectuées aulabo-
iro du Comité sur des pains d'épice provenant de fa-
nes de Lille.
)tre commission vous propose donc de répondre à
sieur le Ministre de l'intérieur que le Comité consul-
d'hygiène publique considère l'addition de sel d'étain
pâte servant à la fabrication du pain d'épice, comme
falsification nuisible à la santé du consommateur et
doit être sévèrement poursuivie.
CONSEIL D'HYGIÈNE PUBLIQOE ET DE SALUBRITÉ
DU DEPARTEMENT DE LA SEINE ~
Rapport sur Vaddition de protochlorure détain
au pain (Pépice; par M. A. Riche.
résulte d'analyses effectuées au laboratoire municipal
^aris, qu'il y a été présenté un échantillon de pain
Lce contenant plus de 1 p. 100 d'étain, et divers autres
tntillons renfermant des quantités plus faibles, mais
iérables cependant de ce métal,
échantillon de pain d'épice dont il est parlé ci-dessus,
ant pas été envoyé au Conseil dhygiéne (on l'a
ssô au Comité consultatif d'hygiène), nous ne pou-
\ que raisonner sur le fait énoncé en le considérant
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— 433 —
comme exact : ce que d'ailleurs je n'hésite pas à cro
Il paraît établi que Tétain est introduit dans le p
d'épice à Télat de chlorure d*étain et, que si Ton a recc
à son emploi cela tient à ce que cette addition à une \
de farine de seigle ou de blé de basse qualité et de mêlai
donne au pain d'épice Tapparence et le grain de celui
est préparé avec la bonne farine et le miel, tandis q
sans cette adjonction, il a Taspect d'une masse lourde
non poreuse.
Cette falsification, qui est d'origine belge, s'est réce
ment étendue au Nord de la France, et elle a pour e
de rendre la lutte impossible entre les fabricants qui n'i
ploient pas cette substance et ceux qui ne craignent
d'y recourir.
A mon avis, il y aurait lieu d'interdire cette additi
même en supposant que le sel d'étain n'ait aucun inc
vénient, par le fait seul qu'elle permet de substituer, d
la préparation d'un aliment, et spécialement d'un alim
destiné aux enfants, des farines inférieures à de bon
farines, et de la mélasse, produit plus ou moins impu
du miel.
D'autre part j'ai commencé depuis plusieurs années
expériences ayant pour but d'éclaircir le rôle des i
d'étain sur l'économie, en vue d'arriver surtout à résou
la question, soulevée plusieurs fois, du danger possible
la consommation des aliments enfermés dans les boîtes
conserves. Il me paraît utile de détacher de ce travail
essais entrepris spécialement en 1889 et en 1890, sui
chlorure d'étain.
Bayen et Charlard (1), Proust (2) considèrent quel'él
n'est pas vénéneux, et ils mettent au compte du plomb
nombreux accidents signalés dès cette époque.
Le docteur Ouersant a constaté un commencement d\
poisonnement dans une famille des environs de Rouen
Ton avait, par mégarde, salé de la soupe grasse et le b(
en provenant, avec du chlorure d'étain au lieu de sel oi
naire. Il signale la saveur désagréable de ces aliments
empêcha la plupart des convives d'en manger, et des ac
dents diarrhéiques chez ceux qui en avaient consom
même une petite quantité.
(t) Recherches chimiques sur l'état)), Paris, 1781.
(2) Annales de chimie [1], LI et LVU.
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~ 434 —
On doit à Orflla (1) diverses expériences qu'on peut
résumer ainsi :
Le protochlorùre d'étain, introduit dans restomac,
irrite les tissus et porte surtout son action sur le système
nerveux. Injecté dans les veines, il parait agir sur les
poumons.
Nombre de savants dans les divers pays : Wagner, Halls
<ît Lœbisch, Menke et Hehner, Ungar et Bodlander, Sachs,
Sadqwick, Beckurts, Nehring, Blares, Betting, Van Hamel
Roos, Kayser, Weber, etc., ont examiné la question de
l'étain au point de vue spécial des conserves alimen-
taires, et Tensemble de ces travaux semble conduire à la
conclusion que Tétain ne doit pas être considéré comme
inoffensif.
Je reviendrai plus tard sur ce point, et je demande seu-
lement la permission de citer celle des expériences qui ont
4rait au chlorure d'étain lui-même.
I
J'ai commencé en 1889 à administrer du chlorure d'étain
à des chiens. La saveur insupportable, l'acidité désagréable
que de minimes quantités de ce sel communiquent aux
aliments ont toujours arrêté brutalement et très vite ces
expériences, et c'est en 1890 que je suis arrivé à les pro-
longer pendant un temps assez long, en dissolvant le chlo-
rure d'étain dans un liquide sucré qui ne l'attaque pas,
dans la glycérine.
Expérience n» 1. — Chien de IS*"» :
Il absorbe, du 24 mars au 12 juillet (109 jours), S'^jOS d*<Jtain à Téttt de
chlorure, soit 0»',27i par kilogramme d'animal.
Le 3 mai, il avait augmenté de poids, il pesait 17*,100.
Le 20 juin, son poids était descendu au poids initial. Depuis 12 à 15 jours,
il mangeait très difficilement, et l'on dut, h plusieurs reprises, interrompre
Taddition d'étain.
Le 12 juillet, Tanimal ne pesait que 14", 400, et comme il refusait la nour-
riture même sans étain, et aussi de la viande cuite, on le sacrifia.
L'estomac, les poumons étaient sains; les reins, la rate d*aspect normal; le
foie graisseux.
Expérience n* 2. — Elle est semblable à la précédente pour la dorée.
U chien pesait 14S300, le 24 mars 1890.
— 15S900, le 3 mai —
— 14^,450, le 3 juillet —
— 13S450, le 12 juillet —
Il absorba, durant 109 jours, 4«%25 d'étain k Tétat de chlorure, soit0^,3i3
par kilogramme d'animal.
(1) Traité de toxicologie, 5« édit., 1852, H, 3.
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— 435 —
Les symptômes, gui se résument à une inappéten
faible à partir du mois de juin et absolue vers la fin <
essais, malgré une nourriture meilleure et sans éta
obligèrent à sacrifier Tanimal.
A Tautopsie, on trouva l'estomac légèrement injecté,
poumons sains, la rate normale, les reins et le foie gra
seur.
Devant ces résultats, qui n'étaient pas de clarté su
santé, je me suis adressé à mon collègue et ami M. Labon
et nous avons exécuté ensemble quatre séries d'ex]
riences :
a — Introduction du chlorure d'étain à haute dose da
l*eslomac par le moyen de la sonde œsophagienne ;
h — Injection du sel directement dans le système cir<
latoire par la voie veineuse ;
c — Expérience comparative entre l'action du chlon
d'étain et celle de Tacide chlorhydrique :
d — Introduction duliquidepar^injections sous-cutané'
II
Introduction du chlorure d'étain a haute dose par l'estomac. — 1*
liqueur contenait par centimètre cube :
Étain a»',043
ilissous à la faveur de 0"',057 d'acide chlorhydrique.
On administre 2«', 150 détain. — Diarrhée/ vomissements spumeux inlei
qui deviennent sanguinolents.
L'animal est trouvé moK le lendemain matin.
Altération profonde de la muqueuse gastrique, ulcérations ; apoplexie
]»oumons, du foie.
Ces phénomènes sont, pour la plus grande part, ceux que produisent
acides.
S** Liqueur moins acide :
Étain Cr,050
Glycérine 0»',500
Acide chlorhydrique 0«',030
On administre 0",250 d'étain. Une demi-heure après on observe des voi
«ements spumeux qui continuent pendant une heure; l'animal est affaiss
.ne remet rapidement.
On recommence huit jours après en doublant la dose, soit 0«',500 d'éti
mêmes résultats, l'animal se rétablit.
On refait une troisième expérience semblable sur le même chien, en (
blant encore, soit 1"' d'étain.
Dix minutes après commencent des vomissements spumeux qui, une lu
après, deviennent sanguinolents. L'animal reste languissant; on le sacrifi
lendemain, et l'on trouve quelques ecchymoses à la surface des poumons,
congestion généralisée de l'eniphysènie marginal et une injection marquéf
la muqueuse gastrique.
Je ne décrirai pas deux autres séries d'expériences i
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— 436 —
iutres chiens. Les symptômes, les lésions ont été les
imes.
III
Il convient de citer une expérience comparative effecluéc
ec deTacide chlorhydrique sans chlorure d'étain, dans
|uelle la proportion d'acide était la même que dans une
tre expérience, où il y avait en plus du chlorure détaiu.
On observe des vomissements spumeux d'abord, puis
lieux, dans le cas de la liqueur chlorhydrique pure, mais
ction est beaucoup moins énergique que dans le cas où
i chlorure d'étain est mélangé à Tacide chlorhydrique.
Les résultats à Tautopsie son t plus caractéristiques encore;
ne remarque pas d'altération sensible aux poumons de
nimal sacriQé lorsque l'acide chlorhydrique est seul.
Quant à l'estomac et aux intestins, ils sont fortement
jectés et congestionnés, et on y constate quelques ulcé-
lions superficielles.
IV
[•EXPÉRIENCE d'injection IN TR A-VEINEUSE DE CHLORURE O'ÊTAIX. — f Le
février 1880, on injecte, en -1 hcnrc nn quart, k un cliien pesant II'',
is la veine saphène externe :
y'y'ii^ d'étain métallique, à Tctal do chlorure d'étain, dissous à l'aide de
,285 d'acide chlorhydrique et dilué dans 5' d'eau.
)n note, avant et a'près l'injection, les battements de son cœur : 80 avant,
) après; et sa respiration, 10 avant, 24 après.
iC chien est mort en 30 minutes, après avoir fait des ctTorls de vomissc-
nts et une période d'agitation violente.
l l'autopsie, faite immédiatement après la mort, on remarque :
ivL cœur : ecchymoses à la surface de l'endocai-de ; le sang est noir sépia ;
lux poumons : foyers d'infiltrations apoplectifonues, ecchymoses et in-
clus ;
)ans l'estomac : épanchemcnts de bile, vive rougeur de la muqueuse,
'hymoscs dans le grand cul-de-sac;
Foie et reins : très fortement congestionnés.
S* On injecte, à un chien pesant 17^,500, dans la veine saphèno externe :
M%I50 d'étain dissous à l'aide de 0*',09 d'acide chlorhydrique et dilué dans
d'eau, en 1 h. 10 m.
)n le détache, le chien meurt aussitôt.
l l'autopsie, faite immédiatement, on remarque :
Lu cœur : arrêt en diastole, pas d'ecchymoses appréciables sur rcndocardc,
ig de couleur noirâtre, quelques caillots adhérents aux cordages tendi-
ix;
kux poumons ; larges foyers d'inOltralion apoplectiformes, emphysème
rginal ;
i l'estomac : muqueuse injectée, sans uLérations ni ecchymoses;
''oie et reins : fortement congestionnés.
iCs effets, dans ces deux cas d'injection intra-veineuse, ont été rapidement
rtcls.
Les lésions sont plus marquées dans la première expé-
înce que dans la seconde, puisqu'on observe des ecchy-
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— 437 —
lïioses à l'endocarde, des infraclus aux poumons e
ulcérations à l'estomac qu'on ne retrouve plus dans '.
cond cas.
Cette intensité dans les phénomènes observés da
premier cas, tient à la quantité plus forte de Pétai
jecté, — 0«%215dans le premier cas, au lieu deO«^15C
peut-être à la dose d'acide chlorhydrique qui le diss(
aussi dans le premier cas, — 08%285 au lieu de
dans le second.
Pour préciser l'action nocive de l'acide chlorhyd
injecté seul dans l'économie, nous avons fait une i
rience avec une solution semblable à celle qui a
dans la deuxième expérience d'injection intra-vein
mais ne contenant pas d'étain.
On injecte, en i h. 10 m., dans la veine saphène externe d'un chie
pesant 18^'' :
0'",09 d*acide chlorhydrique dilué dans 3* d*eau.
Le chien, détaché et laissé libre, est très vigourei
se débat violemment au moment où on le détache
met à lécher tranquillement sa plaie et il ne semb]
souffrir. — La plaie s'est bien guérie, l'animal e
bonne santé.
Cette expérience montre que l'action d'une sol
d'acide chlorhydrique pur, en injection intra-vein
faite dans les mêmes conditions de dilution, est le
présenter des effets aussi graves que ceux des soli
contenant de l'étain.
Le chien étant bien portant, nous avons tenu à vé
l'action de l'étain sur le même organisme qui avai
supporté les injections d'acide chlorhydrique pur.
On a injecté, en 1 h. 10 m., dans la saphène externe du même
mais à quatorze jours dMntervallc :
0^,150 d'étain, dissous dansO«",09 d'acide chlorhydrique.
On le détache, on le laisse libre, le chien est priî
accès de toux rauque, il cherche l'obscurité, ne peu
se tenir sur ses jambes. Pendant les huit jours qui su
il mange peu, vomit fréquemment de la bile et du
ses selles noires contiennent du sang ; la quantité de
nés est diminuée; il jette du^pus par les narines
bronches, maigrit rapidement et présente pendant le
miers jours une fièvre assez prononcée.
Au bout de ces huit jours, le chien étant encore m
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■-■-p?rpTU«J^C?5»?:.
— 438 —
et semblant pouvoir lutter encore longtemps, on l'a sacrifié.
A Tautopsie on remarque:
Des lésions dominantes aux poumons, énormes foyers
d'apoplexie pulmonaire en partie suppures, ecchymoses
disséminés, emphysème marginal.
Ces lésions sont les mêmes que celles qui ont été obser-
vées dans la deuxième expérience; mais avec une exagé-
ration de développement.
V
Injections sous-cuianées, — Elles ont porté sur des co-
bayes et sur un chien. On a observé une irritation locale
intense qui n'a pas eu de suite grave; il est difficile d'éta-
blir la part qui revient à l'acide chlorhydrique et celle qu'il
faut attribuer au chlorure d'étain.
• Je me propose de ne tirer de ces expériences qu'une
seule conclusion, laquelle vise spécialement la question
qui a été adressée au Conseil.
Le chlorure d'étain est toujours accompagné d'acide
chlorhydrique soit qu'on ait employé cet acide pour le
dissoudre, soit qu'on l'abandonne en présence de Teau.
11 est impossiblede mesurer exactement la part qui, dans
le mélange de ces deux corps, doit être imputée à l'un et
à l'autre, mais les expériences précédentes, les unes par
ingestion stomacale à haute dose, les autres par injections
intra- veineuses, sont absolument confirmatives entre elle»
et permettent de conclure que l'acide chlorhydrique agit
à peu près exclusivement sur le système digestif et que le
chlorure d'étain exerce une action spéciale sur l'économie,
différente de celle de l'acide chlorhydrique et concomit-
tante, qui se traduit par une congestion des divers orga-
nes, des poumons notamment.
En conséquence, j'ai l'honneur de proposer Tinter-
dictian du chlorure d'étain dans le pain d'épices et dans
toute autre matière alimentaire.
BIBLIOGRAPHIE
Traité des poisons; par M. Hugounenq. — Je suis bien en
retard pour rendre compte de ce livre, et je le regrette
d'autant plus qu'il mérite à tous égards d'être répandu
parce qu'il ne fait pas double emploi avec les nombreux
traités de toxicologie publiés antérieurement.
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— 439 —
II est le résumé des conférences que Tauteurfait chaque
année aux étudiants de la Faculté mixte de Médecine et
de Pharmacie de Lyon.
Dans un premier chapitre sont données rapidement h\
définition et les classifications de la toxicologie qui se
terminent par la distinction entre les virus et les poisons
proprement dits : ceux-ci sont, dit-il, des substances chi-
miquement définies qui, introduites dans l'organisme, y
occasionnent des désordres' et peuvent entraîner la mort,
et cela en vertu de leur constitution chimique et de celle
du milieu intérieur.
L'étude physiologique et médico-légale de Tempoisou-
nement fait l'objet du deuxième chapitre où Tauteur dis-
cute les modes d'introduction du poison, leur rapidité el
leur sûreté d'action.
Le chapitre troisième a pour titre : recherche chimique
des poisons ; il contient un examen approfondi des cir-
constances diverses qui se présentent dans la putréfaction
cadavérique.
Les préliminaires de l'expertise et la destruction des
matières organiques constituent le chapitre quatrième.
Les suivants sont consacrés à l'étude spéciale et détaillée
des divers poisons — de V à XV, organiques ; de XVI à XXV ,
minéraux.
L'alcoolisme, dont la fréquence et le danger sont si
grands aujourd'hui, fait l'objet d'une étude approfondie
avec tableaux, diagrammes, cartes et statistiques soignés :
ce qui donne à ce livre un caractère d'actuaUté pratique
sur lequel il était juste d'insister.
Enfin l'ouvrage se termine par une annexe où sont
donnés in extenso quelques rapports d'expertises pour
servir de modèle ou de cadre à ceux que pourraient avoir
à rédiger les lecteurs de cet ouvrage.
Oe livre est remarquablement édité par M. O. Masson (1).
A. R.
Société syndicale des pharmaciens de la Côte-dOr, — Ce
numéro contient diverses formules officinales publiées par
M. Pr. Gay ; la description d'un nouveau torréfacteur ù
café ; deux notes sur la créosote du goudron de bois, l'une
de M, Kauffeisen, l'autre de M. Merklen.
On y trouve un rapport intéressant de M. Kauffeisen
(1) Paris, ISO, boulevard Saint-Germain.
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— 440 —
Q mémoire de M. Quinard, couronné par la Société
lise d'hygiène, intitulé : « Des soins à donner avant
rée du médecin aux personnes victimes d'accidents
L voie publique ou dans les travaux industriels » ;
les rapports sur divers ouvrages.
Société a fait une grande perte dans la personne de
iraud, son premier président ; M. Verneuse a pro-
( une allocution sur sa tombe.
lAlRES DES PRINCIPAUX RKCIEILS DE MÉMOIRES ORIGINAIX.
rmaceutische Zeitung, XXXVII, janvier et février 1892. — U'i7/.v
Dormatol et gallatc basique de bismuth. — Rud. Dietel : Liqueur
linate de fer. — Préparation du nitrate d'argent avec les résidus d'ar-
- G. Arends : Gouttes d'or. — Sur l'alcool et les préparations alcoo-
— Ad, Conrady : Tétraborate de soude alcalin et neutre. — J. Pétri
, Maassen : Production d'hydrogène sulfuré par les bactéries patho-
inaceatische GentralhaUe, XIII, janvier et février 1892. —
ge : Actions chémotacliques de la tuberculine. — Ed. Lûcfcer : Con-
tns à l'étude de la composition chimique de la résine de gaîac. —
ntrager : Préparation rapide de grandes quantités de pommade mer-
I. — J. AUschul : Analyse quantitative de la salipyrine. — G. Vul-
Sur le chloroforme Pictet.
maceutische Post, XXV, janvier et février 1892. — G. Vtdpius :
che du sucre dans l'urine. — J. Nevinny : Courte notice sur une
présentée comme « racine d'ipécacuanha cultivée ». — E, Sickenber-
rogues simples chez les Arabes au \W siècle (suite). — F. Hanamek :
ires microscopiques do la poudre de pyrèlhre (poudre insecticide). —
iler : Poudre de fruits d'ombellifères. — A. Gawaloicski : Prépara-
, conservation d'eau distillée stérilisée. — N. Wender : Action de
carbonique sur Taluminium. — J.-M. Maisch : Drogues végétales
ines.
VARIETES
licat des pharmaciens de Maine-etrLoire. — Le bureau a êtc
! et se trouve reconstitué comme suit : MM. Labesse, président; Baudry,
ésidcnt; Goussery, secrétaire; Gaudin, trésorier.
cours pour la nomination aux places d'élèves internes en
lacle, vacantes au 1" juillet 1892, dans les hôpitaux civils de
— Le JU17 qui fonctionne en ce moment est formé de : MM. Porter,
int; juges : MM. Mcillèrc, Gassclin, Gucrbct, pharmaciens des hôpi-
MM. Chassaing, Picn-e Vigier et Fievet, phannaciens de la Ville.
le du service de santé militaire. — Ont été nommés au concoui-s :
rmaciens stagiaires : MM. Nanta et Lascaux. — Élèves à une inscrip-
MM. Vrignaud, Dervillé et Tourneur. — Étèves à neuf inscriptians :
ndré et Rothéa.
Le Gérant : Georges MASSON.
PARIS. — nir. C MARPON RT B. FLAMMARION, RVB RAONB, 16.
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— 441 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur la confection publique de la Thériaque, à Paris;
par M, G. Planchon.
(Communication faite à la Société de Pharmacie.)
M. Monaier, pharmacien, rue Soufllot, a bien voulu
offrir à l'École de pharmacie le vase que j'ai l'honneur
de vous présenter aujourd'hui, et qui est l'un des vais-
seaux, le seul connu, dans lesquels les pharmaciens de
Paris faisaient au siècle dernier la confection de la Thé-
riaque. Cette circonstance, dont nous remercions très
vivement notre confrère, m'a amené à faire quelques
recherches que je vous demande la permission de vous
«xposer brièvement.
Dans un inventaire officiel, fait en 1788 sur l'Ordre du
Collège, de tout ce que possédaient alors en meubles et
immeubles les apothicaires de Paris, nous lisons :.
a A droite et à gauche (de la cheminée de la Salle des
Actes), deux grands tonneaux cerclés chacun de cinq
«ercles de fer, attachés avec des clouds rivés dans leur
pourtour et portés sur un pied de bois fait en menuiserie
«t entaillé à pomme pour recevoir le tonneau.
a Les dits tonneaux doublés dans l'intérieur en plomb
^vec un couvercle en chêne avec une penture au bout, de
laquelle sont soudées trois branches servant de moraillons
à cadenats qui ferment les dits tonneaux.
c Les dits tonneaux sont peints et appartiennent à la
Compagnie de la Thériaque, sur lesquels est écrit :
Theriaga. magna Androma>ghi Sbnioris 1730 (1). »
Aucun de ces deux vaisseaux ne répond à celui dont il
(1) M. Franklin dans son volume les Médecins, faisant partie de la Vie
privée d'autrefois^ dit que jusqu*à la Révolution on voyait à l'École de phaiw
^macîe, encadrant la porte de la salle consacrée aux assemblées de la corpo-
ration < deux grandes tonnes de Thériaque pesant chacune 1500 livres et
Jwrû. de Pkam. ei ie ChniL, 5« sÉaiE, t. XXV. (!«' mai 1891} ^9
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— 442 —
s'agit aujourd'hui. Celui-ci est, en effet {fig. l),une grande
jarre en terre, en forme de barrique, d'une hauteur de
88 centimètres, d'un diamètre de 37 centimètres à l'ou-
.. . Fig. 1.
verture supérieure, de 62 centimètres dans son plus grand
diamètre, vers le milieu de la hauteur. Il porte à son pour-
fermées par dos cadeiiats » {Thiéry-Guide des amateurs et des étrangen
\oyageurs à Paris, i782, 2 vol. in-12; 1. 11, p. 212). — Ce sont les mêmeî'
vaisseaux que ci-dessus. 11 y a seulement erreur sur la place où ils se trott-
vaienU
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— 4i3 -
tour supérieur un cercle en fer, «ùr lequel 6'attache par
une charnière un couvercle en bois, cerclé également de
fer, et portant iroîs pièces de fer saillantes, percées d*ane
ouverture, correspondant à des pièces analogues du cercle
inférieur, et dans lesquelles peut s'engager la branche
mobile d^un cadenas.
Le vase porte l'inscription : Therlaca Andromachi; les
trois cadenas, qui y étaient attachés, indiquent qu'il
devait y avoir trois clefs remises à trois personnes diffé-
rentes, probablement aux trois gardes en exercice (1).
Le vase a été, depuis la fin du siècle dernier, dans l'ofii-
cine de Trusson (rue de la Montague-Sainte-Geneviève,'i8),
qui a eu pour successeurs Moutillard, Huraut, Buirat,
— enfin M. Monnier, Dans cet intervalle, la pharmacie
avait changé de place : la rue des Écoles ayant sup-
primé llmmeuble, elle avait été transportée dans la rue
Soufflot, 3, où est actuellement M. Monnier.
Les archives de Tancienne corporation, puis celles du
Collège (2), nous permettent de refaire dans ses traita es-
sentiels rhistoire de la préparation publique et officielle
de la Thériaque à Paris.
Nous lisons dans V Histoire générale des Drogues, de Pomet :
« Les Vénitiens se sont acquis depuis quelques siècles
la réputation d'être les seuls qui avaient la véritable ma-
nière de préparer la Thériaque, et à présent les apothi-
caires de Montpellier en préparent une si grande quantité
<1) La traditioB la plus i*épanduo est que les trois clefs étaient confiées,
l'une à Tun des gardes de la Compagnie des apothicaires, l'autre au doyen do
la Faculté, la troisième à un des magistrats de la ville. Cette interprétation
ne concorde pas avec l'attestation du doyen de la Faculté, que nous verrons
plus bas, de laquelle on doit conclure que ce sont les membres de la Compa-
gnie dea apothicaires qui ouvraient le vase. Celle que je mets en avant me
semble bien confirmée par le fait établi dans la délibération du 18 décembre
1717, que les elefs d'un colfre-fort, contenant les valeurs de la Compagnie 0t
ayant aussi trois cadenas, étaient confiées aux trois gardes en charge.
(8) Nous possédons, entre'autres, la série des délibérations delà Compagnie
et dur Collège, depuis 1677 jusqu*en 179.... Toutes les citations que nous
ferons eUdessous sont tirées de ces registres.
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r
- 444 —
que Ton ne voit dans Paris autre chose que des barils de
Thériaque.
c Je puis assurer, pour l'avoir faite plusieurs fois
moi-même à Montpellier, qu'elle est préparée avec toute
l'exactitude possible (t). »
Aussi la réputation de cette Thériaque s'étendait au loin
et le débit s'en faisait aux grandes foires de Beaucaire et
de la Guibray, faubourg do Falaise, aussi bien que dans
toutes les grandes villes de France. Malheui'eusement ces
produits n'avaient pas tardé à être falsifiés et le moindre
des inconvénients était, au dire de Pomet, que la vraie
Thériaque fut additionnée d'une grande quantité de miel
cuit, et « ainsi ceux qui croyaient en avoir six livres n'en
avaient qu'une. » .
Ce furent ces adultérations qui poussèrent les honnêtes
apothicaires de Paris à la fabriquer eux-mêmes. Moyse
Charas (2) fut le premier à la composer, après exposition
<1) Pomet, HùL gén, des Drogues, 1794, 2* partie, p. 60 et 61.
(2) A la saite de son ouvrage Thériaque (TAndromachus, publié à Paris,
en 17S5, Moyse Charas donne une très curieuse Relation de ce qui s'est
passé en une nouvelle composition de Thériaque que V auteur de ce
Livre a fait en public. Go récit mérite d'être lu en entier, nous n'en don-
nerons qu*un ou deux fragments. Après en avoir reçu l'autorisation de M. de
La Reynie, lieutenant général de police, Charas fait poser dans les lieux accou-
tumés de Paris l'aliche svivante :
« Deo favenle Mosbs Charas fratris unici Régis Pharmacopoèus ordi-
narius, Thcrjacse Andromachi Senioris compositioncm iterum aggrcssuros,
Ex variis raundi rogionibus translata, siugula, légitima, et exqoisita Phar-
maea, nec non remotis omnibus antiquorum erroribus, Juxta propriam et
miper in lucem editam mcthodum, veris artis legibus prœparata, pnblice
euponet, et per dies quindecim, a secunda ad quintam de meridie, non tantum
Pharmacie studiosis, aod et curiosis omnibus rc et verbo satisfacere cona-
bitur; His finitis, pn»sentibus quibus honorari poterit, Doctoribus medicis cl
Pharmacopoêis, ex pouderatis omnibus terendorum puUerem suscipiei, orte-
roram pnsparationcm neceasariam molictur, et ipsa légitima methodo, polvc-
rum et slngulorum omnium mixturam et unionem per^get, et vase idaneo
Compositionem debitis vicibus agitandam recondet. Incipiet vigcsima prima die
mensis octobris 1669 i».
Charas décrit ensuite les opérations faites en présence de H. de La Reynie,
du Procureur du Roy, du Doyen et des Professeurs de la Faculté de Méde-
cine, des Gardes apothicaires et d*une nombreuse assemblée, pendant plusieon
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— 445 —
et démonstration publiques, et Pomet ajoute que a pour
ne pas s'exposer à être trompé on pourra se servir de la
Thériaque que plusieurs personnes d'honneur ont com-
posée à Paris avec succès, comme MM. Charas père, Geof-
froy, Josson, Boulduc et Rouvière, à qui j*en ai vu préparer
avec tous les soins imaginables. Je puis aussi assurer avec
vérité en avoir fait, au mois de mars 1688, une quantité
considérable, sans aucun substitut et avec les drogues les
plus belles et les mieux choisies que Ton puisse jamais
voir, et de pliis c'est qu'elles avaient été destinées pour
un chef-d'œuvre (1). »
Bientôt ce ne sont plus des pharmaciens isolés qui pré-
parent le médicament.
Le 3 mai 1700, six ans après la publication de l'ou-
vrage de Pomet, la Compagnie des marchands apothi-
caires et épiciers « a délibéré et résolut tout d'une voix
que pour le bien public et pour Ihoneur du corps et com-
séances consécutives, et il termine par le : Certificat de Messieurs les Doc-
teurs de la Faculté de médecine de Paris y et de Messieurs les Gardes
de la Pharmacie :
« Nous, Doyen, Exdoyen, Docteurs Regens de la Faculté de médecine et les
trois Gardes de la Pharmacie, députez par Tordre de M. de La Reynie, lieu-
tenant général de la police de cette ville de Paris, certifions que M. Motse
Charas, apothicaire ordinaire de M. Frère unique du Roy, a dispensé et
parachevé en nôtre présence publiquement la composition de trois cents livres
de Thériaque, selon la description d'Andromacus, qui a esté faite avec une
exacte et très curieuse élection et préparation de tous les Ingrediens, dont
nous avons esté très satisfaits, approuvans avec louange le choix très particu-
lier de tous les remèdes, et aussi la préparation qui en a esté faite selon les
meilleures règles de la Pharmacie, spécifiées et déclarées par ledit sieur
Charas au Traité qu*il en a composé avec grand sçavoir et expérience. Ce
qu*étant, nous attestons que cette composition de ladite Thériaque est très
excellente, et qu'elle peut surpasser, sans exception, par ses rares vertus et
bonnes qualîtez, toutes les autres compositions de cette nature. En foy de
quoy nous avons signé le présent certificat et y avons fait apposer le Seau de
nôtre Faculté et celuy de ladite Pharmacie, et le tout pour le bien public.
Fait à Paris ce 22 may 1670. Jean Garbe, Doyen de la Faculté de médecine
de Paris, Lb Vignon Antiquior Decanus, Le Mercier Nuper Antiquior
Pharmacix Professory Renault Garde, Gamare Garde, De la Riviârb
Carde. »
(1) Pomet, làc, cit.
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— 416 —
munauté on ferait publiquement chaque année ou du moins
dé deux en deux ans, les compositions appelées foraines,
qui sont le Mithridat la Thériaque les confections alk«rmes
et hyajcinte afin doster le prétexte et le moyen à ceux qui
les falsifient de tromper le public en distribuant comme
ils font actuellement des compositions défectueuses indi-
gnent d'entrer dans le corps humain et qui nont pour tout
mérite que le nom que leur donnent impunément ceux qui
en sont les autheurs et les distributeurs.
« Pour prévenir dans la suitte un abus si préjudiciable
à la santé et au public, la Compagnie a résolut de com-
mencer cette année à faire publiquement la Thériaque
dans la grande salle du Jardin de la Communauté qui sera
exposée à la Censure de tous ceux qui voudront prendi^e
la peine den vèoir la dispensation, aussy bien que le mé-
lange qui se fera de même publiquement afin que per-
sonne ne puisse douter un seul moment de la probité et
exactitude avec lesquelles on a dessein de composer cet
antidote aussy bien que toutes les autres compositions et
cela en présence de messieurs les magistrats qui seront
1res humblement supliés par les gardes defl*y trouver sil
leur plaît, — Le tout se fera au nom et frais de la Com-
pagnie et sera libre à chaque confrère den prendre la quan-
tité dont il aura besoin au prix quelle reviendra, dont ou
tiendra un registre où mémoire de la dépence très juste
et très exacte. »
Le 10 juin 1730, rassemblée générale prend une décision
analogue pour la confection de la Thériaque dans le cou-
rant de Tannée.
M. Monnier nous a remis deux exemplaires d'une sorle
de prospectus, qui se rapporte à cette période. C'est une
feuille imprimée, portant en tête le cachet de la Compa-
gnie [fig. 2); au milieu, les armes : palmier sur des rochers,
entouré d'un serpent, et la devise : Versantur his tribus;
autour, en exergue : « Thériaque de la Compagnie des
maîtres apoticaires de Paris. »
Suivent les Propriétez et usages de la Thénaque; puis
l'attestation suivante :
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— 447 —
c Nous soussignés Doyens, Professeurs en Pharmacie,
et Docteurs Regens de la Faculté de médecine en l'Uni-
versité de Paris, députés par la dite Faculté pour assister
à la préparation de la Thériaque que les Maîtres Apoti-
caires de Paris ont fait en leur Jardin; Certifions que
toutes les drogues belles et bien choisies ont été fidèlement
pesées et artistement mélangées en présence des Magis-
trats, et sous nos yeux, et qu'après les avoir laissé fer-
menter pendant une année, nous nous sommes transportés
une seconde fois dans la Salle de leur Jardin, où nous
l'ig. %
ayant ouvert, en présence des mêmes Magistrats, le vais-
seau dans lequel la dite Thériaque avait été renfermée,
nous Favons trouvée de la couleur, consistance et odeur
requises, c'est-à-dire dans sa perfection, et lui avons
accordé notre approbation : en foy de quoy nous avons
signé le présent Certificat; à Paris, ce 25 octobre 1731.
— H.-T. Baron, doyen ; P. Afiforty, professeur en phar-
macie; Reneaume; Caron, ancien doyen; Finot, profes-
seur en pharmacie; Laleu, professeur; Bailly; Millet. »
Une attestation en tout semblable, à la seule différence
de la date, 14 août 1738, et des signatures :
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^ 448 —
' A L.-C. Bocardelin, doyen; Bertrand, professeur en
pharmacie; Col de Vilars, professeur en pharmacie;
Peaget, ancien professeur en [pharmacie ; Millet, ancien
professeur en pharmacie ; Le Hoc. »
[À suivre,)
E$sai rapide des bicarbonates alcalins; par M. G. Patkin.
La pharmacie fait un usage courant des bicarbonates
alcalins; le Codex a conservé le bicarbonate de potasse
dans la potion de Rivière, et le bicarbonate de sonde est la
base d'un certain nombre de poudres et solutions dites
alcalines; on les préfère aux carbonates neutres et aux
alcalis libres parce qu'ils sont exempts de toute action
caustique, et la thérapeutique les utilise tantôt en vertu
de leurs propriétés alcalines, tantôt en vue d'obtenir, grâce
k la mise en liberté de leur acide carbonique^ une ânes-
thésie de la muqueuse gastrique et la cessation de vomis-
sements. Il importe, dans ce dernier cas, que le bicar-
bonate puisse dégager la quantité maximum d'acide car-
bonique, ce qui exige qu'il soit exempt de carbonate
neutre, qui pourrait en outre contenir une certaine pro-
portion d'eau de cristallisation qui ne se trouve pas dans
le bicarbonate; tel est le cas du bicarbonate de soude. De
là la nécessité de procéder à l'essai des bicarbonates et
d'y rechercher la présence des carbonates. Le procédé
le plus rigoureux qui ait été indiqué consiste à doser
l'acide carbonique, que celui-ci soit mis en liberté par
l'ébullition ou par un acide; dans le premier cas, une
moitié seulement de l'acide carbonique se dégage, la toia--
lité dans le second. Mais ce procédé suppose une manipu-
lation, facile il est vrai, mais enfin une manipulation, et
il était désirable de posséder un t'éactif qui permit par un
essai simple et rapide en môme temps que sensiblOt de
constater la présence de carbonate neutre dans un bicar-
bonate; c'est ce qui a conduit à l'emploi du tulfate de
magnésie que Ton trouve indiqué daus tous les ouvrages
classiques^
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— 449 — '
' « On décèle, dit Baudrimont à propos du bicarbonalè
« de potasse, le carbonate neutre par une solution de sul-
a fate de magnésie gui y produit aussitôt un précipité
« blanc. » Et plus bas : « Le bicarbonate de soude mal
<r préparé peut contenir du carbonate neutre de soude, dont
<c la présence se décèle facilement comme dans le bicar-
« bonate de potasse à Taide du sulfate de magnésie. »
En appliquant ce procédé, qui est celui généralement
employé, on trouvera bons tous les bicarbonates, à moins
qu'ils ne contiennent une proportion énorme de carbonate
neutre ; alors seulement, ainsi que nous nous en sommes
assurés, apparaîtra le précipité par les sels de magnésie.
Nous avons fait des solutions mixtes de bicarbonate de
soude et de carbonate neutre, et nous avons vu qu'un
bicarbonate additionné de son poids de carbonate neutre
de soude cristallisé ne précipitait pas par le sulfate de
magnésie. Bien plus, on a fait deux solutions : Tune con*
tenant 8« par lOO'"'' de carbonate neutre cristallisé, Tautre
2< de bicarbonate également par 100*^ et Ton a précipité
lO**" de la première par un excès de sulfate de magnésie;
il a suffi d'ajouter alors 6^^ de la seconde pour redissoudre
le précipité de carbonate magnésien. Le sulfate de magné-
sie est donc un mauvais réactif, et la cause en est bien
simple, le carbonate neutre en présence de bicarbonate
forme un sesquicarbonate qui ne précipite pas le sulfate
de magnésie.
Il est très facile de constater que le carbonate neutre ne
reste pas tel en présence du bicarbonate, il n'y a qu'à le
mettre en contact avec du calomel; en présence de car-
bonate neutre le chlorure mercureux noircit immédiat
tentent; au contraire, il ne change pas de couleur en pré-
sence d'une solution de carbonate neutre additionnée de
bicarbonate, pourvu jwe la proportion de carbonate ne dépasse
pas celle qui exige la formation de sesquicarbonate; le calomel
noircirait alors, et le sulfate de magnésie serait précipité.
L'emploi du sulfate de magnésie est donc à rejeter et
nous conseillons de le remplacer par une solution alcoolique
excessivement étendue de phénolpktaléine. Une solution de
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— 450 —
Mcarbonaté pur reste incolore ea présence de phéûolphta-
léine, ou du moins ne donne qu'une teinte rosée très
faible, et disparaissant par Faddition de quelques gouttes
d'une solution d'acide carbonique; lorsque le bicarbonate
contient du carbonate neutre même en très faible quantité,
la phénolphtaléine produit une coloration rose tendre et
intense qui ne disparait que par une addition de solution
d'acide carbonique proportionnelle à la quantité de car-
bonate neutre.
L'essai est donc très sensible, rapide et simple : faire
dissoudre 5* de bicarbonate dans 100^ d'eau distillée, par
exemple, et verser dans une partie de cette solution un
peu de phénolphtaléine; donc le bicarbonate, donnant une
•coloration rose un peu intense, devra être considéré comme
<:on tenant du carbonate neutre. En appliquant cet essai
aux différents bicarbonate du commerce, nous avons cons-
taté que le bicarbonate de potasse colore à peine la phénol^
phtaléine; cette pureté résulte de son mode de préparation
même; les cristaux ne se forment et ne se séparent qu'au-
tant que le carbonate neutre a été transformé en bicar-
bonate; le bicarbonate de soude colore un peu plus la
jphénolphtaléine et on a une teinte légèrement lie de vin, ce
•qui tient, d'une part, à ce que les cristaux de carbonate de
soude peuvent n'être pas transformés en bicarbonate d'une
manière absolument parfaite et, d'autre part, à une disso-
ciation, très faible il est vrai, du bicarbonate de soude en
solution.
Ajoutons qu'il est d'autres impuretés qui se trouvent
fréquemment dans les produits du commerce, tels que
chlorures et sulfates réunis et seuls. Nous avons trouvé
principalement des chlorures dans le bicarbonate de soude,
des sulfates dans le bicarbonate de potasse.
Le phénolphtaléine permet de faire un essai qualitatif
extrêmement rapide des bicarbonates, mais elle peut éga-
lement servir d'indicateur pour un essai quantitatif (AfocAr.
Alcalimétrie, 1888), a été appliquée aussi au dosage de
l'acide carbonique libre [Bretet Journal de Ph. et Chimie,
t. XXni, p. 339). Nous n'insisterons pas davantage sur les
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— 451 —
procédés de dosage qui sont inutiles dans le cas présent,
les bicarbonates alcalins devant être exempts de carbonate
neutre. .
En résumé, il convient de renoncer à l'emploi du sul-
fate de magnésie dans Tessai des bicarbonates alcalins, et
<le substituer à ce sel la phtaléine de phénol qui n'est pas
■colorée par les bicarbonates et vire au rose par les car-
bonates neutres, même en présence de bicarbonates ; Tessai
«st rapide, simple et sensible; on le pratiquera de la
manière suivante : faire dissoudre U de bicarbonate à essayer
dans 20« d^eau distillée et y verser quelques gouttes d'une solu-
tion très étendue de phénolphtaléine, il se produira générale-
ment une teinte rosée très faible qui disparaîtra par V addition
4e quelques gouttes d'une solution d'acide carbonique ; Tacide
carbonique peut être remplacé par un acide quelconque,
quelques gouttes d'une solution contenant 1» HCl pour 100
doivent produire la décoloration. Dans Fessai du bicar-
bonate de soude vingt gouttes d'acide chlorhydrique au ^U
^sont plus que suffisantes pour que la solution additionnée
de phénolphtaléine devienne incolore.
Loi de Vabsoiption de Toxyde de carbone par le sang d'un
mammifère vivant; par M. N. Gréhant (1).
Au lieu de chercher à doser Toxyde de carbone contenu
en petite quantité dans Tair, en faisant passer le mélange
dans un volume donné de sang placé dans un flacon, soit
à la pression ordinaire, soit à la pression de plusieurs
atmosphère, j'ai trouvé qu'il est bien préférable et bien
plus physiologique d'opérer chez un animal vivant auquel
je fais respirer le mélange ; voici comment je réalise mes
expériences comparatives i
Je découvre chez un chien une artère carotide, je lie le bout périphérique,
j'applique sur le bout central le compresseur du docteur François-Franck et
je fixe dans le vaisseau un ajutage métallique muni d'un tube de caoutchouc
fermé par une baguette de verre plein; j'aspire à Taide d*une seringue de
physiologie 25"^* de sang artériel qui est immédiatement injecté dans mon
appareil d'extraction des gaz du sang; je recueille les gaz dans une cloche
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if^^^p^^^JÇJfgW^-
f. — 452 -
É^ divisée en centimètres cubes et en dixièmes de centimètre cube, terminée k
~ la partie inférieure par une extrémité élargie.
D'autre part, j'ai rempli de 300>** d*air mesurés avec un compteur k gaz an
1^- grand sac de caoutchouc dans lequel je fais passer 300^ d*oxyde de carbone
^''' pur pour composer un mélange à ^fn i ^^ ^^^^ V^^ ^^ mélange k ^hi > ^
75*" pour un mélange à j^, on seulement 30^ pour un mélange k ^,iif.
^ Les parois du sac sont mises en mouvement afin que le mélange devienoa
^; homogène ; l'animal respire dans le sac k Taide d'une muselière de caoutchoac
^, et d'un appareil k deux soupapes métalliques de Yerdin qui n'offre aucune
Jr". - résistance.
fà_^' Après une demi-heure, je fais une deuxième prise de sang artériel doot
^^^ j'extrais les gaz k 40* seulement; puis, j'introduis dans le ballon récipient
A^^; ' 25*" d'acide acétique k 8" que j'ai fait bouillir pour chasser les gaz qu'il con-
y.' ^ tenait ; j'immerge le ballon dans l'eau bouillante et j'obtiens le dégagement
complet de l'oxyde de carbone que je recueille dans une petite cloche graduée
^■!^. spéciale qui permet d'apprécier exactement les vingtièmes de centimètre cube;
1^ _ le gaz obtenu contient toujours de l'acide carbonique que l'on absorbe par
la potasse, un peu d'oxygène que l'on absorbe par l'acide pyrogaliique, pois
on passe du mercure sur l'eau et l'oxyde de carbone est absorbé par l'agilt-
tion avec du protochlorure de cuivre dissous dans l'acide chlorhydriqoe ;
voici le tableau des résultats qui ont été obtenus sur des chiens différents et
qui ont été rapportés k 100<^ de sang :
Gaz du sang artériel normal. Gaz du %ang partiellement
oxycarbone.
ProportiODs
du
co».
Oxygène.
AxoM.
milange.
C0«.
Ox]t(èM.
Axote.
CO.
40,1
«,4
1,5
88,9
18,2
*,5
5,5
45,9
.21,8
1,5
tbW
51,8
15,3
i.5
2,8
40
w,«
1,8
i
*o«*
32,8
13,4
1,8
1,7
40,4
88.7
1,5
1
»0**
40,4
21,6
i.s
l.î
On voit que le deuxième échantillon de sang contient
toujours moins d'oxygène que le premier, mais le fait
le plus important sur lequel je désire appeler Tattention
TAcadémie résulte de l'examen des nombres qui représen-
tent Toxyde de carbone dégagé qui sont exactement propor-
tionnels aux quantités de gaz toxique introduites dans
Tair, d'où je conclus que toxyde de carbone se dissout dam
les globules du sang en obéissant à la loi de Dallon,
En appliquant cette loi, si Ton fait respirer à un animal
pendant une demi-heure un mélange ne renfermant que
îTooô» 100" de sang devraient absorber 0**,55 d'oxyde de
carbone, et l'expérience directe m'a donné 0",6*
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— 453 —
Application. — On chauffe actuellement les v<
avec des briquettes de charbon aggloméré qui dé
beaucoup d^oxyde de carbone, comme Font démontr
professeur Gautier et M. le D' Galippe et comme
reconnu moi-même ; j'ai voulu rechercter qu'elle pc
ta proportion de ce gaz dans une voiture maintenue i
et qui était chauffée par une briquette qui fut alli
dix heures du matin; cinq heures plus tard, un
préparé comme je Tai indiqué, a été introduit d
voiture et Ton fit une course de trois quarts d'hei
deuxième échantillon de sang artériel contenait dai
de sang O'"'',? d'oxygène en moins, mais il renferma
lement 0*^,3 d'oxyde de carbone qui correspondait à
portion extrêmement faible de ^-^^ d'oxyde de C£
dans l'atmosphère de la voiture.
Action de la formaldéhyde sur les vins;
par MM. Jablin-Gonnet et de Raczowki.
Si dans un vin où Ton a dosé l'alcool on ajoute au
liquide ne contenant plus que les matières col<
n«'iturelles ou artificielles et les autres produits du v
solution d'une liqueur Contenant 50«' par litre de J
déhyde (OH'O). Si on porte le tout au bain -marie o
voir au bout d'un certain temps un précipité se pr<
lequel ne tarde pas à se déposer sous forme de la
fond du récipient. Ce sont les matières colorantes
^ui se sont précipitées totalement. Après avoir déc
liquide on voit qu'il est teinté légèrement de rose.
On a d'abord opéré sur un vin ne contenant
matières colorantes artificielles ; les résultats ont
suivants : ...
Ce vin duquel au préalable! on.' avait extrait l'ai
-été additionné de 10** de la liqueur titrée de formald
après une chauffe, au bain-marie, de 2 heures
décanté; la liqueur décantée était rose. La laque
^ été recueillie et analysée, elle nous a monti
i'œnocyamine en était la base principale.
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— 454 —
Nous avons continué les opérations ordinaires du vin
qui nous ont donné les résultats suivants :
Analyse du vin sans la formaldéhyde. Avec la formaldéhyde.
Alcool 8,6 8,6
Extrait ii 400 18,i4 12,24
— dans le vide 24,9 »
Sucre réducteur 1,72 1,72
Sulfate de potasse 1,11 1,10
Tartre 1,70 1,62
Cendre 3,16 3,15
Aciditée«(S0*H^). . . . . 4,09 4,12
Déviation au polarimèlre. . 0 0
On voit donc que seul l'extrait diffère, mais que les autre»
résultats sont les mêmes.
Nous avons alors opéré avec un vin naturel mais coloré
artificiellement, lequela donné lieu, en opérant de la même
façon, à un précipité, lequel filtré, donne une coloration assez
forte due à la fuchsine ajoutée.
Nous présumons (simple hypothèse), qu'il y a eu oxyda-
lion et précipitation de la matière colorante naturelle,
mais non réduction de la matière colorante artificielle., ce
qui est étonnant si Ton réfléchit au pouvoir réducteur de
la formaldéhyde.
On voit donc d'après ces expériences, que dans une pro-
chaine note ron rendra plus précises et plus nettes, que
l'on' peut fisiire une nouvelle méthode d'analyse des vins
basée sur cette curieuse propriété de la formaldéhyde.
L'analysé de ce vin fuchsine à donné les résultats sui*
vaïits, là matière colorante ayant été séparée :
Avec la formaldéhyde.
•Alcool 9,1 9,i
Extrait à 100 15,88 10,2$
— dans le vide .... 22,9 »
Sucre réducteur 1,02 1,02 *
Sulfate de potasse 0,88 0,88
, . Tartre 1,40 1,41
Cendre 3,06 3,00
Acidité (S0*H») 3,56 3,60
Déviation au polari mètre. .0 0 '
Voici la méthode que nous proposons : supposons qu^
nojis ayons au moins 500*« de liquide, dans 400** nous
recherchons T alcool Le résidu obtenu est traité à TébulUV
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— 455 — i.
tion pair la formaldéhyde, les matières colm^antes se préci-
pitent.
Dans la liqueur filtrée, sur 100" nous dosons le sucre et
cela sans le secours du noir animal.
Dans 100" nous dosons l'acidité au moyen de la phtaléine
dans un liquide incolore, au lieu de l'ancienne méthode
où la coloration du vin empêche la justesse du résultat:
Bien entendu on ajoute à Facidité trouvée le pour cent en,
formaldéhyde. Dans ce qui reste de liquide on dose facile-
ment les autres matières que contient le vin.
La laque formée par la matière colorante traitée par
Talcool amylique dissout les matières colorantes solubles
et non transformées. Après filtration ou réoxydc ce qui
reste et on recherche à quelle classe de colorant appartient
ce résidu.
Les expériences que nous avons faites sur des vins
colorés avec la rosaniline, la fuchsine, le campéche et l'or-
seille, nous donnent les résultats suivants :
On prend 20" de vin, on Tadditionne de 10" de liqueur^
on titre, on porte ces liqueurs à Tébullition, on constate
les résultats suivants :
1^ Vin simple. — Se trouble en marron et la mousse pro-
duite par Tébullition est blanche ;
2^ Vin et rosaniline. — Se trouble en devenant très foncé
comme couleur, la mousse est violette ;
3* Vin et of*seille. — L'action commence à froid au bout
de peu d'instants; coloration vineuse foncée, mousse cou-
leur d'orseille ;
4*» Campéche. — Précipitation très longue, masse brune,
mousse brune;
5*» Fuchsine. — Se trouble en violet foncé, la mousse
devient noire violette et devient vers la fin moins violette
que le 2.
Après filtration et dépôt les liqueurs filtrées sont :
1*» Liqueur peu rose' précipité rouge vineux en laque';
2® Liqueur rose légèrement violacée, précipité violet,
rouge et bleu suivant l'incidence ;
3*^ Liqueur plus rose que le 1, précipité rouge franc
adhérent un peu au verre ; ' »
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.— 4î,6 —
4* Liqueur peu colorée, précipité brun ;
5* Liqueur violacée, précipité rouge brun, brun par
vision directe, rouge sous inclinaison oblique, adhérent
au verre.
Si Ton fait les expériences avec un fort excès de formai-
déhyde on n'observe aucun changement. Néanmoins dans
les deux cas on perçoit toujours une légère odeur de CH'O.
Si on traite les précipités obtenus par Talcool amylique,
qu'on plonge des échantillons de laine et soie et que Ton
évapore rapidement, on reconnaît, suivant la méthode
ordinaire, les caractérisations des couleurs introduites, ce
qui prouve que, suivant les circonstances où Ton opère et
le peu de matière colorante ajoutée, Ton peut, en essayant
par ce réactif, reconnaître plus facilement les matières
colorantes introduites dans le vin; la formaldéhyde
les précipite (excepté quand il y en a une énorme quan-
tité).
Les auteurs se proposent de continuer ces recherches et
de donner dans une note prochaine les détails complémen-
taires, ainsi que les expériences détaillées de ce sujet très
intéressant. Ils feront en outre les mômes expériences,
— cela est partie commencée — sur les liqueurs et spiri-
tueux dont la coloration est due en partie aux dérivés
4u goudron de houille.
Action de r acide cyanhydrique sur le calomel;
par M. Cheynet.
L'action de Tacide cyanhydrique sur le calomel a depuis
longtemps attiré l'attention des pharmacologistes.
On sait qu'une solution de C'AzH au contact de calomel
met en liberté une certaine quantité de mercure et que la
liqueur prend une acidité très marquée.
Scheele, le premier, admit que dans cette réaction il se
formait du cyanure de mercure, expliquant ainsi la plus
grande toxicité de la liqueur. La thermochimie nous
démontre aujourd'hui que la chose est exacte.
Bussy et Buignet, alors qu'il n'était pas encore question
4e thermochimie, crurent pouvoir nier la présence de
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— 457 —
cyanure de mercure, en se basant sur ce fait : que si roii
distille la liqueur, OyH passe à la distillation et que le
résidu n'est composé que de bichlorure de mercure. L'ex-
périence était exacte, mais la conclusion était fausse.
Nous savons aujourd'hui que si HCl est déplacé par
HCy en solutions étendues, inversement HCl concentré
déplace HCy : c'est ce dernier cas qui se présente lorsqu'on
distille ou qu'on concentre les liqueurs pour faire cristal-
liser le sel.
Pour trancher la difiSculté il fallait :
1*^ Démontrer que l'acidité de la liqueur était due à un
acide fort autre que HCy mis en liberté;
2<> Isoler en nature une certaine quantité de cyanure de
mercure produit dans la réaction.
I. Le calomel et l'acide cyanhydrique isolés sont sans
action sur la tropéoline : si l'on met les deux corps en pr^>-
scnce, la coloration rouge intense que prend immédiate-
ment le réactif accuse la mise en liberté d'un acide fort.
IL Si l'on traite à froid la liqueur par du carbonate d'ar-
gent, HCl est éliminé, et après filtration et concentration
on obtient une cristallisation nette de cyanure dé mercure
contenant des traces de cyanure d'argent.
Au reste, même en admettant la formation préalable de
bichlorure de mercure, on ne peut révoquer en doute la
présence de cyanure de mercure : si en effet on ajoute de
Tacide cyanhydrique à une solution de sublimé, la tro-
péoline vire au rouge alors que les deux corps sont isolé-
ment sans action sur ce réactif.
On est donc obligé d'en conclure que HCl a été déplacé
par HCy, qu'une grande partie du bichlorure est passée à
l'état de cyanure, et que dans l'action de CyH sur le calo-
mel la formation de bichlorure ne peut être qu'une pre-
mière phase de la réaction. Suivant les règles de la ther-
mochimie, le paf tage du mercure entre les deux acides
(HCl et HCy) doit se faire proportionnellement aux quan-
tités de chaleur que chacun d'eux dégage dans la combi-
naison.
/«f». de fkgrm.ei de Ckim.,.fil' SÂRIB, t. XXV. (1" mai iWt)' ^W ^
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I
)':^
— 458 —
MÉDICAMENTS NOUVEAUX
Analgène. — Orthozyéthyl-ana-xBonoacétylamidoqmno-
léine (1). — Lorsqu'on considère le nom scientiâque de ce
nouveau médicament, on ne peut vraiment pas en vouloir
aux fabricants de lui avoir donné un nom simple et facile
à retenir, encore que ce nom à'analghie ait beaucoup de
ressemblance avec celui à'analgésine qui est en France,
comme Ton sait, synonyme d'antipyrine.
La préparation de Tanalgène a été inspirée par une idée
théorique. On y a été conduit, en effet, par cette suppo-
sition que si on arrivait à combiner un groupement acé-
tamide à la molécule d'un corps antipyrétique, on obtien-
drait vraisemblablement un nouveau composé doué d'une
plus grande activité physiologique.
Le corps dont on est parti pour obtenir Tanalgène est
Vortoxyquinol€lne;Vsi,ndAgéne2iAonc une certaine parenté
avec la kawine^ antipyrétique qui n'est autre chose que le
^V;. chlorhydrate (toxyhydrométhylquinoléine,
t L'orthoxyquinoléine ^•H*(O^H)Az est un phénol et,
r: comme tel, peut être éthériflé par Talcool éthylique. Pour
cela, d'après le procédé Fischer et Renouf, on la traite à
chaud par 1 molécule 1/2 de soude caustique et 1 mole-
vC cule 1/2 de bromure d'éthyle en solution alcoolique. La
?' réaction est la suivante :
e^H'CGH) Az + NaOg + e*H»Br = NaBr + H»e + e*H«.G€*H».Az
On obtient ainsi de 100 à 110 parties d'éther éthylique
de Torthoxyquinoléine pour 100 parties d'orthoxyqui-
noléine employées.
On ajoute lentement et en refroidissant constamment
cet éther à quatre à cinq fois son poids d'acide nitrique
à 1,52 de densité, et lorsque la solution est effectuée, on
achève la réaction en chauffant au bain-marie :
€»H».0€*H».Az + HAzO' = H*e + €»H».Ge*H«.A29«A«
— ^ -« ■
' (i) Apatheker^Zeitung, VU, p. Ui, i892,
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— 459 —
A côté de ce dérivé mononitré, il se fait de petites pro-
portions d'un dérivé binitré qui se sépare en premier lieu
lorsqu'on ajoute de Teau aux produits de la réaction. On
filtre et, dans le liquide filtré, on ajoute de nouvelle eau,
on refroidit et on précipite ainsi Tazotate à^ana-nitro-ortho^
xyquinoléine sous formes de petites aiguilles jaunes.
On rassemble sur un filtre, on lave avec un peu d'eau,
on dissout dans ce même véhicule et on précipite soit par
l'ammoniaque, soit par le carbonate de soude. Le dérivé
nitré ainsi obtenu se présente sous la forme de fines
aiguilles microscopiques jaunes.
L'oxéthylnitroquinoléine est insoluble [dans l'eau et
soluble dans l'alcool. Elle fond à 128*» lorsqu'elle a été
desséchée. On la traite par un agent réducteut (fer et
acide chlorhydrique, etc.) et l'on obtient Vortoxyéthyl-
ana-amidoquinoléine G*H*.O^G*H*. AzH»Az+ H'0 qui cris-
tallise dans l'eau en lamelles jaunes fusibles à SO"^* Ce
composé, perd 8,76 p. 100 d'eau par dessiccation et ne
fond plus alors qu'à 114*.
Enfin , on chauffe Forthoiyéthylanaamidoquinoléine
ou son chlorhydrate avec de l'acide acétique, de l'acétate
de soude et de l'anhydride acétique, et Ton obtient Variai-
gène on Vorthoxy-éthyl'ana'monoacétyhfnidoquinoléine, dans
lequel le groupement €H'GO remplace un atome d'hydro-
gène dans le groupe amide.
En conséquence, la formule de constitution de l'anal-
gène serait :
Az Heoe H»
He
lie
/\^/\
€H
= e*»H»^Az*G«
len
e Az
0€*H»
L'analgène se prend à la dose de 1^' dans les douleurs
rhumatismales. Em. B.
1
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— 460 -
Camphopyrazolone (I). — L'acide camphocarbonique,
découvert par Beaubigny, provient, comme on sait, de
l'addition d'une molécule d'acide carbonique GO' aune mo-
lécule de camphre ordinaire G**H"0, addition qui s'effec-
tue, d'après une méthode générale bien connue, en faisant
agir l'acide carbonique sur du camphre sodé. C'est un
corps cristallisé en belles aiguilles fusibles à 127-128'
(Reuter). D'après des recherches récentes, cet acide n'est
douée d'aucune propriété physiologique.
II n'en serait pas de même d'une combinaison de cet
acide avec la phénylhydrazine qui vient d'être préparée
par Brûhl etCantzler et qui posséderait une grande activité,
sur laquelle, cependant, ces chimistes n'ont pas encore
donné de détails précis. C'est cette combinaison qui a été
désignée sous le nom de camphopyrazolone.
Pour préparer la camphopyrazolone, on part de l'acide
camphocarbonique dont on fait d'abord Téther éthyliquc.
Pour cela, on sature de gaz chlorhydrique une solution
refroidie par la glace d'acide camphocarbonique dans l'al-
'cbôl absolu (1 p. 1,3/5).
Au bout de deux jours, on lave le produit de la réaction
avec un peu d'éther et de Teau, on enlève l'acide campho-
carbonique qui n'est pas entré en réaction avec de la les-
sive de soude diluée et, après dessiccation du produit, on
rectifie dans le vide.
L-éther élhylcamphocarbonique est un liquide sirupeux
incolore, possédant une odeur agréable et distillant vei^s
IGT*' sous une pression de 21"". Sa formule de constitu-
tion est la suivante :
e
ÏP€
H*€
GH.eoôeMi»
=:€'»HÎ*0*
G
I
cil'
(1) Pharm. Zeitung, XXXYII, p. 168, 1892.
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J
— 461 —
On mélange poids moléculaires égaux de cet étber ei de
phénylhydrazine pure et on chauffe au bain-marie. La
réaction commence immédiatement avec séparation d'eau
et d'alcool.
Au bout de deux à trois beures elle est terminée; on en-
lève les corps non attaqués en lavant la masse avec de
Tétber. Cette masse se présente alors sous forme d'une
poudre cristalline, presque blancbe. On lave avec de la
ligroïne et on fait cristalliser dans Talcool très dilué. On
obtient ainsi de fines aiguilles blanches fondant à 132*^.
L'analyse élémentaire de ce c'omposé conduit à la for-
mule empirique G"A**Az*0'. Gomme il perd H*0 par
dessiccation à 105^, il s'ensuit qu'on a vraisemblablement
une pyrazolone cristallisée avec i molécule d'eau et que la
réaction a lieu comme l'indique Téquation suivante :
€H-€8*.6*11'
(:«H«*<^ I +€«H».AzH.A7H>=€»''H»«Az*e>+H»0+€*H».GIl
^ éO Em. B.
Incompatibilité de l'antipyrine et de l'eaphorine (phé-
nyluréthane); par M. A. Suchanek (1). — On sait que la
phényluréthane,
^^\AzH (G«H»)
que Ton a appelée euphorine, est depuis quelque temps pré-
conisée comme antipyrétique (2); on ne peut donc s'é-
tonner qu'on ait songé à l'associer à d'autres médicaments
analogues quant aux propriétés thérapeutiques, avec l'an-
tipyrine, par exemple.
M. A. Suchanek a eu à exécuter l'ordonnance suivante :
antipyrine 0«',50, euphorine 0«',2, chlorhydrate de codéine
0«',03. Mélanger et mettre en cachet. Quelques minutes
s'étaient à peine écoulées que le mélange s'était liquéfié.
Le liquide qui se produit lorsqu'on mélange l'antipyrine
(1) Pharm. Presse^ 1891, n* 11, 3; d'après Rep, der Pharmacie, 1892,
p. 24.
(2) Journ. de Pharm. et de Ch, [5], XXI, p. 118, 1890.
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'JK^^^
— 462 —
et Teuphorine est huileux ; il est très peu soluble dans
Peau et la benzine, il est facilement soluble au contraire
dans Talcool, Téther, le chloroforme, l'essence de téré-
benthine et les huiles grasses ; il se solidifie lorsqu'on Tagite
pendant longtemps avec de Teau.
La liquéfaction du mélange et le temps au bout duquel
elle se produit dépendent des proportions dans lesquelles
les deux substances sont mélangées. Une proportion d'eu>
phorine atteignant de 50 à 70 p. 100 est celle qui amène la
liquéfaction la plus rapide, tandis que si elle n'est que de
20 p. 100, le mélange ne se liquéfie pas; il s'humidifie seu-
lement et se rassemble en grumeaux.
La nieilleure manière d'exécuter l'ordonnance ci-dessus
consiste à faire d'abord de petits cachets de phényluréthane
et à les enfermer avec le mélange de codéine et d'anti-
pyrine dans des cachets de plus grande dimension.
Em.B.
REVUE DES PUBLICATIONS
DE MÉDECINE, PHYSIOLOGIE, PHARMACIE, HYGIÈNE, CHIMIE.
Médecine.
\La vie d'un mia^obe pathogène; par M. A. Charrix.
Le jour où il fut démontré, d'une façon définitive, que
les microbes intervenaient dans les maladies, en grande
partie, grâce à leurs sécrétions, ce jour-là, l'étude de ces
sécrétions prit une importance aisée à comprendre.
Sans doute, cette doctrine chimique n'annulait pas les
actions directes, les luttes corps à corps entre l'envahis-
seur et la cellule attaquée; toutefois ces moyens, ces pro-
cédés ont vite été placés au second plan, d'autant que,
même dans cette hypothèse du choc des deux éléments
figurés, les ferments solubles adhérents au protoplasma
ne laissent pas que d'avoir leur part.
Ces considérations justifient tout effort tenté pour
augmenter la somme de nos connaissances relatives à ces
questions. Aussi, est-ce là un des motifs que nous invo-
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— 403 —
quons pour nous permettre de toucher à ce problème,
abordé déjà par nombre d'auteurs (1).
En vue d'apporter quelques notions nouvelles, nous
nous sommes adressé, à cause de la facilité de certaines
réactions, propres à mettre en garde contre Terreur, aux
cultures pyocyaniques.
Le plus fréquemment, on se préoccupe des diastases,
des alcaloïdes ; ces mots sont séduisants, ils paraissent
indiquer des données supérieures. A la vérité, ces sujets
sont dignes d'intérêt ; mais, on concédera, j'imagine, qu'il
n'est pas inutile de connaître les produits ordinaires de la
vie des bacilles; il n'est pas inutile de savoir ce que font,
des substances mises à leur disposition, des êtres appelés
à user de celles qui constituent notre économie. Gomment
ne pas avoir souci des. transformations que ces ennemis
font subir à l'azote, au carbone, à l'oxygène, quand il s'agit
de notre azote, de notre carbone, de notre oxygène. Que
dirait-on du physiologiste qui réduirait la chimie de
l'organisme humain aux leucomaïnes, aux matières
extractives? Ce serait prendre l'accessoire pour le prin-
cipal, la partie pour le tout.
Dans ce genre de travaux, le choix du milieu nutritif a
une importance considérable. Le bouillon de bœuf, à quel-
ques égards, convient au ferment pyocyanogène ; toutefois,
c'est un composé trop complexe pour permettre de déceler
avec facilité les modifications qui s'opèrent, dans son
sein, aux dépens de la matière organique. Voilà pourquoi,
nous avons eu recours à un liquide de culture artificiel de
composition plus simple, composition très aisée à reconsti-
tuer, des plus précises ; ces qualités restreignent le champ
des investigations; elles rendent les erreurs plus rares.
Voici, du reste, ce liquide, ou, plutôt sa composition :
PO* KHî 0^100
P0*NA«H-|- lâAii 0,1110
C0»KH 0,134
CaCl» 0,050
MgSO* + 7 Aq 0,050
Asparagine crislalliséc 5,000
Eaa quantité sufiisante pour faire 1 litre.
(1) Voir, également, Semaine médicale, 1892.
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i^rvïT-xr:
— 464 —
Peu de temps après rensemencement, apparaît une
coloration d'un vert-bleu ; elle va s'accentuant durant une
semaine, si on a soin de maintenir la température aux
environs de SO"". Au-dessous de ce chiffre, la nuance est plus
lente à se montrer; elle n'est jamais aussi foncée. Notons
que l'on réussit à la rendre plus nette, en agitant, chaque
jour, le contenu du ballon.
Grâce à des dosages minutieux, on a suivi, d'heure en
heure, les progrès de l'assimilation de l'asparagine. De la
sorte, il a été constaté que la proportion d'azote ammo-
niacal, qapable d'être mise en liberté par MgO, nulle dans
les commencements, allait sans cesse croissant jusqu'au
quinzième, dix-septième jour ; à cette époque, l'évolution
bactérienne prend fin soit à cause de la présence de
matières empêchantes, soit, principalement, par suite du
défaut d'aliments. Apportez des substances nutritives,
diluez les éléments microbicides, la puUulation repart.
Ce qui surprend l'analyste, c'est la rapidité de destruc*
tion de l'asparagine; la troisième journée de l'expérience
n'est pas accomplie, que, déjài il n'est plus possible d'en
retrouver. Par contre, dès l'origine, on. note la formation
de l'acide aspartique, combinéj à l'alcali. Cet acide est,
d'ailleurs, assimilé au fur et à mesure de sa production ;
puis, vers la soixante-douzième heure, il dispai*ait. A cet
instant, on reconnaît que l'azote organique est remplacé, à
peu près totalement, par des éléments ammoniacaux ; une
minime fraction a servi à fournir les granulations proto-
plasmiques des parasites; en outre, il faut tenir compte
d'une faible dose de ce gaz, dose qui concourt à l'élabora-
tion des composés mal définis, dont l'expérimentation dé-
voile Tintérét biologique. Ce sont là des considérations sur
lesquelles nous reviendrons ; pour le moment, bornons-
nous à mentionner quelques dosages assez instructifs; ils
révèlent les quantités respectives des substances engen-
drées aux dépens de la matière quaternaire.
Les5«'d'asparagine, mis dans le bouillon, renferment
0,933 d'azote. 91 p. 100 de cet azote sont éliminés à l'étot
d'ammoniaque, soit par hydratation, soit par action vitale
du germe lui-même ; 4,66 sont utilisés pour composer les
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i
'C
— i65 —
cadavres bactériens; 4,04, pour constiluer les principes
spéciâgues.
Ce qui a été fait pour l'azote a été réalisé pour le car-
bone. ~ Le poids de ce corps est, au début, de 1«',600 ;
1,160 deviennent de Tacide carbonique; 0,221 sont absor-
bés par le protoplasma microbien; 0,216 entrent dans les
combinaisons des éléments à réactions physiologiques
distinctes ; 0,003 se retrouvent dans le pigment, dans une
trace de méthylamine.
Quant à l'oxygène, il est largement consommé ; on n'est
pas au-dessus de la vérité, en soutenant que cette consom-
mation atteint le double de la culture, soit deux litres pour
un seul de liquide. Pourtant, révolution se poursuit dans
rhydrogène: elle commence à peine, pour s'arrêter bientôt,
dans le vide.
Il ne suffit pas d'obtenir des résultats, il faut les inter-
préter; il faut, si c'est possible, en respectant toujours
scrupuleusement, en esclave, ce qui est, en déduire le
maximum d'enseignements. Heureusement, dans nos
recherches, les faits parlent d'eux-mêmes, pour ainsi dire;
les conclusions sont aisées à formuler.
Nos analyses apprennent que le bacille pyocyanique vit
à la manière d'une cellule de l'économie humaine. Il ne
s'agit point là, uniquement, d'une curiosité de l'esprit.
Sans doute, il est intéressant de voir la bactérie se servir
des substances destinées à son usage, comme nous nous
en servons à notre tour; sans doute, il est intéressant de
découvrir que le végétal emprunte la méthode de l'animal;
le zoologiste, le botaniste, le biologiste, à de pareilles
constatations, trouvent ample satisfaction. Mais, pour le
pathologiste, il y a autre chose; il y a cette notion claire,
précise, de deux êtres, notre organite, l'organite du para-
isite; l'attaqué, l'envahisseur, qui, obligés de se nourrir,
puisent à la même provision, transforment les mêmes
aliments par les mêmes mécanismes. Or, cette provision
n'est pas sans limites ; à un moment voulu, si le nombre,
si la variété de ceux qui lui empruntent le nécessaire va
sans cesse croissant, les cx)nditions qui règlent sa consti-
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.•-?•"'
— 4G6 —
tution, tant en quantité qu'en qualité, deviendront insuf-
fisantes. Dès lors, des souffrances, des privations, dont on
ne saurait fixer ni l'étendue, ni l'intensité, assaillent les
éléments figurés vivants ; en d'autres termes, pour user
d'expressions plus courantes, la concurrence vitale inter*
vient. Que de fois n'a-t-on pas parlé de cette concurrence
vitale ! Malheureusement, on a oublié, la plupart du temps,
d'établir sa réalité ; pour y réussir, il eût fallu prouver
que bacille et cellule, placés côte à côte, utilisaient des
substances nutritives identiques ; la conclusion aurait pu
se déduire naturellement, puisque ces substances ne sont
pas inépuisables, d'autant que la fièvre, compagne habi-
tuelle de l'infection, en restreint l'apport.
{A suivre.)
Physiologie.
Suc gastrique; par M. Maurice Ahthus (1).
II
Le suc gastrique a la propriété de transformer les subs-
tances albuminoïdes ; il doit cette propriété à un ferment
soluble, la pepsine. L'étude physiologique de ce ferment
remonte à plusieurs années et est classique depuis long-
temps. On admet généralement que la muqueuse gastrique^
ne contient pas de pepsine, qu'elle ne renferme que de la '
propepsine capable de se transformer en pepsine sou&
l'influence de certaines substances dites peptogènes (dex-
trine, peptone, sucre, bouillon, etc.). « La sécrétion d'un
suc gastrique à propriétés peptiques, dit Schiff dans ses
leçons sur la physiologie de la digestion, réclame comme
condition préliminaire indispensable l'absoi^ption de subs-
tances peptogènes », que cette absorption ait lieu par l'es-
tomac ou par le rectum (2). D'autres auteurs pensent que
la propepsine est transformée en pepsine grâce à l'acidité
du contenu gastrique ; ils se fondent sur ce fait bien connu
(1) Joum. de Pharm. et Ch. [5], XXV, 359, 408.
(2) Girard, Arch. de physiologie, 1SS9.
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— 467 —
que la macération agueuse de Testomac donne une ligueur
inactive après acidulation, tandis que la macération dans
Teau chlorhydrigue est toujours active; ils pensent que les
peptogènes n'agissent pas comme transformateurs de pro^
pepsine en pepsine. Cette pepsine a pu être préparée en
solution aqueuse, débarrassée de substances albuminoïdes
par différents procédés proposés par Brucke, par Maly, par
von Wittich.
Mialhe, Lehmann, Mulder, Meissner ont les premiers
étudié les modifications subies par les albuminoïdes sous
rinfluence du suc gastrique. Le liquide qui résulte de la
digestion gastrique, dit Maly, résumant les travaux de ces
auteurs, n'est pas une simple solution physique des subs-
tances albuminoïdes; il y a transformation chimique pro
fonde : les albuminoïdes ont perdu peu h peu quelques-
unes de leurs propriétés, leur coagulabilité parla chaleur^
leur précipitabilité par divers réactifs, leur état colloïde.
Les travaux récents de Kûhne et Chittenden (1) et ceux de
Neumeister (2j ont donné à cette difficile question un
remarquable développement.
Lorsqu'on fait agir la pepsine en milieu acide sur la
fibrine, on peut, en prolongeant suffisamment cette action,
dissoudre presque complètement la fibrine; le résida
insoluble peu abondant, la dyspeptone de Meissner, est
surtout formé de nucléines. En neutralisant la liqueur
filtrée on produit un précipité dit précipité par neutralisa-
tion, la parapeptone de Meissner surtout formé d'acidal-
bumines. Il reste en solution des albumoses et des peptones.
Les albumoses «t les peptones doivent être considérées
comme appartenant au groupe des substances albumi-
noïdes : elles ont en effet la composition centésimale com-
mune à ces dernières, leurs réactions colorées caractéris-
tiques et quelques-unes de leurs réactions de précipitation
(tannin, acides phosphomolybdiqueetphosphotungstique,
azotate de mercure). Elles se distinguent des albuminoïdes
(i) Zeitschrifl fur Biologie, 1883-1886, vol. XIX, XX et XXII.
(2) Zeitsch, f. Biol, 1887, vol. XXIII.
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— 468 —
en ce qu'elles ne sont pas coagulables par la chaleur,
même en présence d'acides ; Talcool les précipite mais ne
les coagule pas ; l'acide nitrique, le ferrocyanure de potas-
sium acétique les précipitent à froid, mais le précipité se
redissout par la chaleur pour reparaître par refroidisse-
ment; enfin elles peuvent traverser les membranes des
dialyseurs. On appelle albumoses ou protéoses tout ce qui
est précipité par le sulfate d'ammoniaque ajouté jusqu'à
saturation de la liqueur à chaud; on appelle peptones ce
qui n'est pas précipité. Boas (1) considérait les peptones
comme les produits immédiats et uniques de la digestion
gastrique normale, et les albumoses comme des produits
accessoires, accidentels par ainsi dire, résultant de Tac-
lion de l'acide seul sur les albuminoïdes. Cette opinion
résultant de déterminations faites avec des réactifs mal
choisis a été réfutée définitivement par Ghittenden et
llarwell (2). En séparant les albumoses des peptones par
le sulfate d'ammoniaque dans des liqueurs de digestions
gastriques plus ou moins prolongées, ils constatent que
les albumoses sont abondantes dès le début de la digestion,
que les peptones peu abondantes à l'origine n'apparais-
sent en quantité notable que tardivement, et que la quan-
tité de peptones augmente pendant que la quantité d'albu-
moses diminue. Les albumoses sont donc des produits
normaux de la digestion peptique et des précurseurs néces-
saires des peptones.
Les peptones gastriques, ce que Kûhne appelle ampho-
peptone, sont un mélange de deux substances ayant sen-
siblement les mêmes propriétés de précipitation, de colo-
ration, etc., mais se comportant différemment vis-à-vis de
la trypsine. Si en effet on fait agir le suc pancréatique
sur Tamphopeptone, on détermine une transformation
partielle en leucine et tyrosine; une partie de l'ampho-
peptone reste inattaquée. L'amphopeptone pour cette
raison est considérée comme un mélange d'hémipeptone
(4) beitrflge zur Eiwesserdanung, ZeiUchrU f. Min Med,, XII.
(5) The relative formation of protcoses and peptone sin gtstrie digestion,
Journal of. physiology, XII, 1891.
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Google
— 469 —
transformable en acides amidés par la trypsine, et d'anti*
peptone non attaquée par ce ferment.
Le liquide de digestion gastrique contient toujours,
ainsi qu'il a été dit précédemment, outre les peptones des
albumoses et d'autres substances notamment un faible
résidu non digéré. Kiihne considère la molécule albumi-
noïde comme formée par la réunion de deux molécules
rhémialbumine et l'antialbumide. Le suc gastrique
peut décomposer la molécule en ses deux composants,
puis opérer la transformation de ces composants. L'anli-
albumine lentement et très imparfaitement attaquée par la
pepsine donne une petite quantité d'albumose qui est de
Tanlialbumose; cette antialbumose traitée par le suc pan-
créatique donnerait de Tantipeptone. L'hémialbumine est
facilement et rapidement transformée par la pepsine :
elle donne des albumoses qui sont elles-mêmes partielle-
ment transformées en anphopeptone, c'est-à-dire en un
mélange d'hémipeptone et d'antix)eptone.
Cette théorie est justifiée par les considérations sui-
vantes qu'on peut ranger en deux groupes. Hasebrock a
prétendu que dans la digestion peptique de la fibrine, il se
produisait tout d*abord des globulines (précipitables par le
sulfate de magnésium à saturation) ultérieurement trans-
formée en acidalbumines, puis en albumoses. Ces globu-
lines seraient au nombre de deux : l'une coagulable à 70*
l'autre à 55*, et représentant vraisemblablement les deux
termes du dédoublement de la fibrine (1). Il faut recon-
naître, à la vérité, qu'Hasebrock n'a pas isolé ces subs-
tances et par conséquent n'a pu vérifier son hypothèse en
les soumettant à l'action digestive de la pepsine, et qu'il
n'a pu les observer qu'en partant de la fibrine crue et non
pas en partant de la fibrine cuite ou de l'albumine d'oeuf-
On sait qu'en faisant agir sur les substances albuminoïdes
de l'acide sulfurique dilué, Schutzenberger a pu obtenir
une série d'acides amidés parmi lesquels il a signalé la
(I) Hasebroek, Ueber die erste Prodacte der iMagenverdanung, Zeitsch. f,
physioL Chemie, M, 1887,
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— 470 —
leucine et la tyrosine. Ktihne et Chittenden ont montré
que la trypsioe pancréatique agissant sur les produits de
digestion gastrique produisait une quantité notable de
teucine et de tyrosine. Il est donc possible, il est même
probable que les deux {processus physiologique et chimique
sont semblables depuis Torigine. Or Schutzenberger a pu,
par une action modérée de Tacide sulfurique obtenir un
dédoublement de la substance albuminoïde en deux subs-
tances : Tune soluble, Tautre insoluble dans la liqueur
acide, cette dernière étant lentement attaquée par l'action
Ijrolongée de Tacide sulfurique étendu. Donc il n'est pas
absurde de supposer que la pepsine produit un dédouble-
ment analogue de la matière albuminoïde.
Les albumoses gastriques doivent être considérées
€omme un mélange de trois substances chimiquement
•distinctes (1). Si Ton traite à chaud par le sulfate d^ammo-
Iliaque à saturation le liquide de digestion gastrique
préalablement neutralisé et filtré, on précipite complète-
ment les albumoses. Ces albumoses peuvent être redis-
soutes dans Teau très légèrement salée. Cette solution d'aï-
bumoses traitée par le chlorure de sodium à saturation
donne un précipité qui constitue les albumoses primaires;
la liqueur séparée de ce précipité donne par addition
d'acide acétique un précipité qui constitue les albumoses
secondaires. Chacun de ces précipités contient deux subs-
tances distinctes : le précipité des albumoses primaires
contient de Thétéroalbumose, et de la protoalbumose ; le
précipité des albumoses secondaires contient encore de la
protoalbumose et deladentéroalbumose.L'hétéroalbumose
est insoluble dans Teau distillée, soluble dans les liqueurs
faiblement salées (d'où elle est précipitée par la dialyse),
complètement précipitée par le chlorure de sodium à
saturation; la protoalbumose est soluble dans l'eau dis-
tillée, et dans les solutions légèrement salines ; elle est
précipitée par le chlorure de sodium à saturation partiel-
lement en milieu neutre, complètement en milieu acétique ;
(1) Kûhne et Chittenden, Ueber albumosen, Zeitsch. f. BioLy 1884, toI. XÎU
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— 471 —
la dentéroalbumose est soluble dans l'eau distillée, dans
les solutions de chlorure de sodium faibles ou concentrées ;
«lie est partiellement précipitée par le ehlomre de sodium
à saturation en milieu acétique; elle se distingue encore
des précédentes par sa légère solubilité dans l'alcool.
En étudiant avec soin la marche de la digestion gas-
trique, Kiihne et Chittenden ont été conduits à admettre
un dédoublement de l'hémialbumine en protoalbumose et
hétéroalbumose ; ces deux albumoses se trouvent en effet
abondantes à l'origine de la digestion ; elles peuvent l'une
•et l'autre, sous l'influence longtemps prolongée de la pep-
sine, se transformer en dentéroalbumose ; cette dentéroal-
bumose est encore appelée amphodentéroalbumose parce
qu'elle est assez facilement transformée par la pepsine en
amphopeptone. L'antialbumide que Kûhne et Chittenden
•ont pu.préparer par l'action de l'acide sulfurique étendu
sur la fibrine ou mieux sur l'albumine d'œuf est, comme
il a été dit précédemment, difficilement attaquée par la
pepsine ; le produit de la digestion gastrique de l'anti-*
albumine est une antidentéroalbumose, ne donnant par
l'action de la trypsineque de l'antipeptone. Il ne se produit
pas d'hétéro ou de protoalbumose dans la digestion gas-
trique de l'antialbumide.
Lorsqu'on fait agir le suc gastrique sur des substances
albuminoïdes autres que la fibrine, on obtient des albu-
moses et des peptones correspondantes; pour indiquer
leur origine on leur a donné des noms particuliers : glo-
buloses et globulinpeptones (Kûhne et Chittenden), vitel-
loses(Neumeister), caséoses et caseinpeptones (Chittenden),
myosinoses et myosinpeptones (Ktihne et Chittenden).
Dans chaque groupe il y a lieu de considérer des termes
•correspondants aux hemi, anti et amphoalbumoses, aux
hétéro, proto, et dentéroalbumoses, les termes correspon-
dants présentant des propriétés très semblables.
Les substances coUagènes qui forment la plus grande
partie du tissu conjonctif, des os, des cartilages peuvent
donner facilement naissance à de la gélatine. La gélatine
présente nombre de réactions communes avec les subs-
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— 472 —
tances albumiûoïdes; elle est remarquable par sa propriété
de se gonfler dans Teau froide, de se dissoudre dans Teau
chaude et de se gélifier par refroidissemeat. Tiedemanp
etGmelin, Beaumont, Blondiot, Uffelmann ont montré que
le suc gastrique naturel liquéfie la gélatine gélifiée; —
Frerichs, Metzler, de Bary, Schweder, Etzinger, Tatari-
noff ont étendu cette propriété au suc gastrique artificiel.
Cette transformation est-elle une simple transformation
isomérique? Ou bien correspond-elle à une altération pro-
fonde de la molécule de gélatine^ est-elle le résultat d'uu
ou de plusieurs dédoublements? La question a été récem-
ment abordée par Klug (1) et par Chittenden et SoUey (2).
En faisant agir sur de la gélatine purifiée du suc gastri-
que artificiel d'homme, de chien, de porc, ou une solution
chlorhydrique de pepsine, on a obtenu une digestion pres-
que complète; il ne reste qu'une petite quantité de subs-
tance non attaquée, l'apoglutine de Klug, assimilable à
lantialbumide, mais différant de cette dernière en ce
qu'elle n'est pas attaquée par la trypsine. La liqueur pi'o-
venant de la digestion de la gélatine ne se gélifie pas par
refroidissement; traitée par le sulfate d'ammoniaque à
saturation elle donne un abondant précipité de gélatoses^
il reste en solution une petite quantité de gélatinpeptone.
Le précipité de gélatoses peut-être redissout dans Teau ;
le chlorure de sodium à saturation précipite de cette nou-
velle solution la protogélatose, il reste en solution la den-
térogélatose qui ne se précipite qu'après addition d'acide
acétique à sa solution saturée de chlorure de sodium (Klug
appelle ces substances protoglutose etdentéroglutose). Ces
gélatoses peuvent être transformées en gëlatinpeptones
partiellement par le suc gastrique, totalement parie suc
pancréatique, la protogélatose passant d'abord à Fétat de
deutérogélatose. On n'a pas trouvé de gélatose qui par ses
analogies avec l'hétéroalbumose mériterait le nom d'hété-
rogélatOSe. {A suivre.)
(1) Uuber die Verdanlichkeît des Leimes. P/lûger*8 Arcà., XLVIII.
(2) The primary cleavage prodncts formed in the digestion of gelatin.,
Joum. ofphysioL, 1891.
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Pharmacie.
Contributions à nos connaissances sur les alcaloïdes
de raconit (1). — IP Partie (2). Sur les alcaloïdes de
VAconitwnnapellusyéiviXdiAQ] par MM. Ddnstan et Umney.
— Les auteurs ont étudié les alcaloïdes contenus dans
les racines de TAconitum napellus véritable, cultivé
spécialement pour cette recherche. Le procédé employé
pour l'extraction des alcaloïdes exclut toute décomposi-
tion soit par Teau, soit autrement. Il consiste dans la
lixiviation des racines séchées à basse température et fine-
ment pulvérisées par l'huile de fusel rectifiée (bouillant
entre 100 et 132''); on extrait les alcaloïdes de cette solu-
tion en l'agitant avecdeTeau acidifiée avec 1 p. 100 d'acide
sulfurique. Le chloroforme agité avec la solution acide
enlève de la résine ; la liqueur aqueuse est alors alcaliniséc
avec de l'ammoniaque, puis traitée par Téther qui dissout
une proportion notable d'alcaloïdes, mais en laisse une
petite quantité qu'on extrait par agitation avec le chloro-
forme.
L'alcaloîde soluble dans téthet* a été obtenu sous forme
d'une matière gommeuse incristallisable. Par transforma-
tion en bromhydrate, il se sépare en deux sels, l'un cris-
tallisable et l'autre amorphe.
Le bromhydrate cristallisable a été identifié avec le
bromhydrate d'aconitine, déjà décrit par l'un des auteurs
et par Ince. Son pouvoir rotatoire en solution aqueuse est
a» =— 29*65. La solubilité dans l'eau a été déterminée
par un échantillon bien pur et a été trouvée de 1 p.
4431à-j-22<». Jûrgens avait donné une bien plus grande
solubilité : 1 p. 745, toujours à -f 22*.
Le bromhydrate amorphe a donné un alcaloïde d'app.a-
rence gommeuse, qui se dissout dans l'éther et dans l'al-
cool, mais très peu dans l'eau. La solution aqueuse est
alcaline au tournesol, très amère, mais ne donne pas,
(1) Pfiarmaceutical Journal and Transactions, mars 1892.
(2) Voir 1" partie, Joum. de Pharm. et Ch. [5], XXIU, p. 558.
Jown. de Pharm. et tU Ckim., 5* série, t. XXV. (!'' mai 189*.) 3 1
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comme l'aconitine, la sensation si caractéristique de tinte-
ment dans les oreilles. Cette base n'a donné aucun sel
cristallisable : les chlorhydrate, sulfate, nitrate, chlorure
d'or ont été préparés. Il en résulte une grande difficulté
pour affirmer son homogénéité. Ses propriétés montrent
qu'il ne s'agit pas de Taconine, ni de la picraconitine de
Wright et Lufif, qui toutes deux donnent des sels cristal-
lisés. Les auteurs proposent de lui donner le nom de
napelline, en faisant remarquer que ce nom a d'abord été
donné à Falcaloïde qui est connu aujourd'hui comme
pseudaconitine, et ensuite, par Hûbschmann à une subs-
tance que le travail de Wright et LufT ont établi n'être
qu'un mélange composé surtout d'aconine. La napelline
est probablement associée à une autre base amorphe, sur
laquelle les auteurs n'ont encore que peu de connaissances,
sinon qu'elle ne donne pas non plus de sels cristallisables.
\j alcaloïde soluhle dam le chloroforme est identique avec
ïaconine, base amorphe qui résulte de la décomposition
de l'aconitine sous l'influence de l'eau. Sa combustion a
donnédes nombres conduisant à la formule deC"H** A2O",
poids moléculaire confirmé par la méthode de Raoult !
En résumé, les racines A'aconitum napellus contien-
nent trois alcaloïdes, dont l'un est cristallisable, Vaconitine^
et les deux autres amorphes, la napelline et Vaconine. Il y
en a probablement un quatrième, amorphe aussi et res-
semblant à la napelline.
Quand on exprime le jus des racines, celui-ci renferme
une grande proportion des alcaloïdes amorphes, mais très
peu d'aconitine qui reste presqueenlièrementdanslaràcine,
d'où on peut l'extraire avec l'alcool amylique.
IIP Partie. — Sur la formation et les propriétés de Faco*
nine et sur sa transformation en aconitine ; par MM. Ddnstan
et Passmore. — Les auteurs ont étudié l'action de décom-
position de l'eau sur l'aconitine. Wright et Luff avaient
établi que les seuls produits de cette décomposition étaient
Taconine et l'acide benzoïque. Plus récemment DragendorfT
et Jûrgdns ont affirmé que cette réaction se passait en deux
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phases; dans la première, il se formerait de Tacideben-
zoïqiie et un alcaloïde identique avec la picraconitine
isolée par Wright et Lufif de racines supposées à'aconitum
napellus ; dans la seconde, cette picraconitine se transfor-
merait en acide benzoïque, alcool méthylique et aconine.
Les auteurs ont étudié avec soin Taction de Teau sur
l'aconitine en chauffant celle-ci en tubes scellés avec de
l'eau à 150**; mais ils n'ont pu obtenir ni picraconitine ni
alcool méthylique. Les alcaloïdes extraits de la solution
par l'éther étaient constitués par un mélange d'aconine et
d'aconitine inaltérée :
C" H*' AzO" + H«0 = C" H** AzO" + C H' 0\
Ayant obtenu par cette réaction une certaine quantité
d'aconine, les auteurs en ont profité pour étudier cette
dernière.
La base, môme très pure, ne peut être obtenue à l'état
cristallisé. Certains de ces sels ont été, au contraire, obte-
nus cristallisés : les chlorhydrate, bromhydrate, sulfate et
nitrate.
Tous ces sels sont très solubles dans l'eau; le chlorhydrate
l'étant le moins, est le plus facile à faire cristalliser; ce
sel se purifie bien par cristallisation dans un mélange
d'alcool et d'éther; après dessiccation à 100*, il fond à 175*
(corr.) ; les cristaux déposés d'une solution alcoolique ont
pour composition 0" H*^ AzO**. HC12 H*0; ils perdent
1 H'O à 100* et la seconde molécule d'eau à 120*.
La solution aqueuse est lévogyre a, = — 7«71.
La base a été retirée de ce sel pur en le décomposant
par une solution de sulfate d'argent ; le sulfate d'aconine a
été ensuite décomposé lui-même par une quantité stricte-
ment équivalente d'eau de baryte. La solution aqueuse a
fourni, par évaporation, une substance gommeuse, cas-
sante, hygroscopique, impossible à faire cristalliser, fon-
dant à 132* (corr.). L'aconine est très soluble dans l'eau;
la solution est alcaline. A l'état sec, cet alcaloïde est inso-
luble dans l'éther et presque insoluble dans le chloroforme.
Son analyse a fourni des nombres qui s'accordent avec la
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,'i^^iyi
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formule 0" H*^ AzO", déjà donnée par Dunslan et Ince
dans leur étude sur l'aconitine pure. L'aconine réduit les
sels d'or et d'argent, ainsi que la liquem» de Fehling. Le
chlorure d'or donne avec le chlorhydrate d'aconine un sel
double amorphe beaucoup plus soluble dans l'eau que le
sel correspondant d'aconitine. En solution aqueuse Taco-
nine est faiblement amère, produit une sensation de bru-
lm*e dans la bouche, mais ne donne pas le tintement dans
les oreilles si caractéristique de l'aconitine. Par rapport à
la lumière polarisée, elle oflre la même particularité que
l'aconitine; tandis que ses sels sont lévogyres, la base
libre est dextrogyre : a^ = + 23<».
L'étude de la décomposition de l'aconitine par l'eau con-
duit à considérer cette base comme la monobenzoylaconine
C" H*' (C'H^CO) AzO". Afin de confirmer les résultats
de l'analyse et de bien établir qu'il n'existait que cette
simple relation entre l'aconine et l'aconitine, les auteurs
ont cherché à convertir l'aconine en aconitine. L'action de
l'anhydride benzoïque à diCTérentes températures n'a pas
fourni trace d'aconitine ou d'aconitine anhydre. Puisque
l'aconine est une base relativement forte, on pouvait croire
qu'elle serait capable de décomposer le benzoate d'éthyle
avec formation d'aconitine ou d'aconitine anhydre suivant
les réactions suivantes :
(1) C*«H»«Az0" + C«H»C0*0C«H»=rCMH*«{C«H»C0)Az0"-f C«H*0H.
(2) C33H*»AzO«=H»b-hC33HMAzO".
On a dissous l'aconine dans l'alcool, ajouté à cette solu-
tion un poids de benzoate d'éthyle un peu supérieur à la
quantité théorique, et chauffé le mélange en tubes scellés
pendant 3 heures à 130<*. Après avoir enlevé le benzoate
d'éthyle inaltéré, onapuisolerunebase soluble dans l'élher^
fournissant un bromhydrate cristallisé identique avec le
bromhydrate d'aconitine anhydre. Le chloroaurure fond à
141^, ce qui prouve son identité avec le chloroaurure
d'aconitine anhydre. Ses propriétés physiologiques sont
semblables aussi à celles de l'alcaloïde obtenu par déshydra-
tation de l'aconitine. Cette réaction constitue donc une
synthèse partielle de l'aconitine naturelle.
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L'action de réactifs variés sur Taconine n'a pas encore
conduit à des résultats bien importants. L'acide nitrique
ne l'attaque pas. Le produit principal de son oxydation
par le permanganate est l'acide oxalique. On n'a pu obtenir
de produit d'addition avec Tiodure de méthyle. L'iodure
d'éthyle a donné de l'iodure de méthylaconitine
(C"H*» AzO", CHM)
fondant à 219* (corr.). L'hydroxyde de méthylaconitine
(C* H" AzO" CH» OH) préparé à l'aide du composé pré-
cédent, est une base amorphe dont les sels sont aussi
incristallisables. E. O.
Hygiène.
Instructions populaires sur la nésessité de détruire les
crachats par le feu ou l'eau bouillante dans toutes les
maladies qui amènent l'expectoration ; par M. le D*" Armain-
GAUD (de Bordeaux) (1). — « I. Tout malade atteint ou
venant d'être atteint d'une maladie des voies respiratoires
donnant lieu à une expectoration plus ou moins abondante,
doit éviter avec soin de cracher sur le sol des appartements,
planchers, carreaux, tapis, etc.
« II. Il doit même éviter, autant que possible, de cracher
dans un mouchoir ou dans une serviette.
a III. Son expectoration devra être rejetée dans un cra-
choir contenant unç petite quantité d'eau et non pas une
substance pulvérulente.
a IV. Le contenu du crachoir devra, chaque soir, après
avoir été mêlé, au dernier moment ^ avec une substance pul-
vérulente facilement combustible (de la sciure de bois, par
exemple), être jeté au feu et brûlé avec soin ou tout au
moins être versé dans les fosses d'aisances, après avoir été
plongé dans de l'eau bouillante additionnée de carbonate
de soude [\^^ par litre d'eau).
« V. Le crachoir lui-même devra être plongé dans cette
eau bouillante carbonatée et lavé avec grand soin.
(!) Ann, (Thyg,, février 1892.
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K VI. Quand le malade n'aura pu éviter de cracher dans
un mouchoir, celui-ci devra également être plongé, le jour
môme et avant d'être remis au blanchissage, dans Peau
bouillante carbonatée, pendant plusieurs minutes. »
Chimie.
Préparation et propriétés du bore amorphe ; par M. Henri
MoissAN (1). — L'auteur a étudié l'action des métaux alca-
lins sur l'acide borique, et il résulte de ces recherches que,
dans ces conditions, on ne peut pas obtenir de bore pur.
On prend du magnésium en tournure très fine, préparée
spécialement pour l'éclairage des objets à photographier.
On le débarrasse d'abord des parcelles de fer qu'il peut
contenir au moyen d'un aimant, et on s'assure aussi que
ee magnésium est exempt dans sa masse de silicium et de
fer.
L'acide borique doit avoir été refondu récemment au
creuset de platine; il est très important qu^il ne contienne
pas d'eau. Il faut rechercher aussi si cet acide borique ne
contient ni soude, ni chaux, ni silice, impuretés qui se
rencontrent très souvent dans les acides du commerce.
Cet acide borique, pulvérisé , est mélangé intimement
au magnésium dans les proportions suivantes :
Acide borique 210^
Magnésium 70^
Cette proportion de magnésium répond seulement au
tiers du poids du métal nécessaire pour enlever tout l'oxy-
gène de l'acide. La réaction va donc se faire en présence
d'un grand excès d'anhydride borique. Le mélange, tassé
dans un creuset de terre n* 14, est placé dans un fourneau
Perot porté préalablement au rouge vif. Après quatre à
cinq minutes, la réaction se produit et elle est accompa-
gnée d'un grand dégagement de chaleur, car le creuset
atteint le rouge blanc. Lorsque l'acide borique est bien
(l) Ac. rf. «c., CXIV, 39«, 1892,
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privé d'eau, on n'entend pas de bruissement. On laisse
encore dix minutes au feu, puis l'on retire le creuset, tou-
jours muni de son couvercle, et, après refroidissement, on
trouve à l'intérieur un culot qui souvent peut se détacher
avec facilité.
En brisant le culot, on voit, sur la partie extérieure, une
coloration noire, peu épaisse, tandis que toute la partie
centrale plus ou moins caverneuse, possède une couleur,
marron; toute la masse est imprégnée de cristaux blancs
de borate de magnésie. On sépare avec soin toute cette
partie marron, on la fait bouillir avec un grand excès d'eau
et d'acide chlorhydrique pur jusqu'à épuisement d'acide
borique. Enfin elle est reprise six fois par l'acide chlorhy-
drique pur bouillant. Chacun de ces traitements à l'acide
dure une journée. Le résidu est lavé à l'eau distillée, re-
pris par une solution bouillante de potasse alcoolique ci^
10 p. 100, et repris à nouveau par l'eau distillée. Enfin,
après décantation, il est traité par l'acide fluorhydrique à
50 p. 100. Ce dernier traitement se fait dans un alambic
de platine, muni d'un réfrigérant à reflux, à la tempéra-
ture de l'ébullition de l'acide et pendant dix heures. La
matière, lavée à l'eau par décantation jusqu'à ce qu'il n'y
ait plus de réaction acide, est étendue ' ensuite sur des
plaques poreuses de biscuit et séchée dans le vide en pré-
sence d'un grand excès d'acide phosphorique.
On obtient ainsi une poudre marron très ténue, ne con-
tenant ni eau, ni hydrogène, ni acide borique; elle est
inaltérable à l'air; son rendement, par rapport au magné-
sium employé, est environ de 42 p. 100 et, à l'analyse,
elle fournit les chiffres suivants :
N" 1. N« 2. N» 3.
Bore 93,97 94,42 95,00
Magnésium 3,75 4,05 2,28
Insoluble 1,60 1,25 1,18
^9,42 99,73 99,46
La petite quantité de magnésium que l'on rencontre ent
core dans cette substance s'y trouve à l'état de borure, e-
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— 480 —
Ton ne peut s'en débarrasser qu'en reprenant cette poudre
par Tacide borique en fusion.
Pour cela, on mélange ce bore avec 50 fois son poids
d'anhydride borique en poudre, on le place dans un creu-
set de terre, en ayant soin de le maintenir entre deux
couches d'anhydride borique, et Ton chauffe comme pré-
cédemment. Le culot est repris dans les mêmes conditions
que celle que nous venons d'indiquer, sauf que les der-
niers traitements peuvent durer un temps beaucoup plus
court. Il reste finalement une poudre marron, un peu plus
claire que la précédente, ne contenant plus que des traces
de magnésium et une très petite quantité d'une matière
noire insoluble qui renferme un peu d'azoture de bore.
D'après son analyse, elle contient :
Bore 98,30
Magnésium 0,37
lasolablo 1,18
99,85
Enfin, lorsque Ton veut obtenir le bore pur et complète-
ment exempt d'azoture, on dispose l'expérience de la façon
suivante :
A chaque action du magnésium sur l'acide borique on
emploie, pour éviter la présence de Tazote du foyer, un
creuset brasqué avec un mélange en poudre fine d'acide
titanique et de charbon, ainsi que l'ont indiqué Dcville et
Wœhler dans leurs recherches sur le titane. On obtient
ainsi une poudre de couleur marron qui renferme une
quantité de bore dont la teneur peut varier entre 99,2 et
92,60. Ce bore ne contient, comme impuretés, que des
traces de siliciuiû, de fer et de magnésium.
Si l'on n*a pas eu soin de séparer du culot obtenu la
partie extérieure noire, dont nous avons déjà parlé, le bore
préparé dans ces conditions peut contenir une petite quan-
tité de carbone ou d'un carbure de bore noir cristallisé
dont l'existence a déjà été indiquée par M. Joly (de 1 à
1 ,5 p. 100). Ce charbon provient de la réduction de Toxyde
de carbone du foyer par le bore amorphe. On l'évite en ne
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— 481 —
prenant que la partie centrale du culot, qui possède une
belle couleur marron.
Enfin ou peut opérer la réduction de Tacide borique par
le magnésium dans des nacelles de porcelaine placées
dans un tube de même substance traversée par un cou-
rant d'hydrogène sec et exempt d'azote. Les lavages se font
comme il a été indiqué plus haut, et Ton obtient, dans
ce cas, un bore bien exempt de carbone et d'azoture, mais
dont le rendement est très faible. Cette délicate prépara-
tion donne un bore pur ne contenant plus ni carbone ni
azote.
La poudre de magnésium, chauflfée en présence d'un
excès d'acide borique, fournit un mélange de bore, de
borate de magnésie et de borure de magnésium. Par des
lavages successifs aux acides, on élimine le borate et la
majeure partie du borure, en reprenant à nouveau par l'a-
cide borique en fusion, on oxyde ce qui reste de borure et
Ton obtient après lavage le bore amorphe ne contenant
plus qu'une très faible quantité d'azoture.
Lorsque Ton veut;éviter la présence de ces traces d'azo-
ture de bore, on doit opérer ^dans l'hydrogène ou brasquer
les creusets à l'acide titanique, et dans ces conditions on
prépare le bore amorphe pur.
Le bore se combine avec plus de facilité aux métalloïdes
qu'aux métaux ; il a une grande affinité pour le fluor, le
chlore, l'oxygène et le soufre. C'est un réducteur plus
énergique que le carbone et le silicium, car il déplace au
rouge l'oxygène de la silice et celui de l'oxyde de carbone ;
il permettra vraisemblablement des réductions plus faciles
que celles obtenues jusqu'ici par le charbon.
Son action sur les oxydes métalliques facilement réduc-
tibles par le charbon est très violente; il réagit de même
avec beaucoup de facilité sur un grand nombre de sels ;
enfin il ne se combine directement à l'azote qu'à une
température très élevée. Par l'ensemble de ses propriétés,
le bore se rapproche nettement du carbone.
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— 482 —
Sur la présence de la mannite et de la sorbite dans les
fruits du laurier^cerise ; par MM. Camille Vincent et
Delachanal (1). — Les auteurs ont traité les fruits du
laïu'ier-cerise cueillis en pleine maturité au milieu du
mois de septembre dernier, pour y rechercher les matières
sucrées non fermentescibles et ils en ont extrait la man-
nite et la sorbite ordinaire lévogyre.
Les fruits ont été broyés, puis la pâte épaisse obtenue a été additionnée
d'eau en quantité suffisante pour former une bouillie claire qui a été aban-
donnée à la fermentation naturelle.
Un échantillon de la matière additionnée d'acétate de plomb et filtrée rédui-
sait la liqueur de Febling.
Une fermentation active s*est bientôt déclarée, et au bout de quelques-
jours, lorequ'elle a été terminée, on a pressé la masse de façon à en extraire
le liquide clair.
Ce liquide, fortement coloré en rouge foncé, a été traité par le sous-acétate
(le plomb en très léger excès, ce qui a produit un abondant précipité qu'on a
séparé.
La liqueur claire, presque complètement décolorée, a été traitée par l'iiy-
drogèue sulfuré, afin de précipiter le plomb, puis concentrée dans le Tîde-
jusqu'à sirop épais. Ce sirop s'est transformé, au bout de vingt-quatre heures,
en une masse cristallisée formée de fines aiguilles allongées qui a été soumise
à l'uction de la presse.
On a obtenu ainsi une masse solide blanche et un liquide sirupeux.
La matière solide a été purifiée par plusieurs cristallisations successives
dans l'eau ; elle a donné finalement des cristaux parfaitement purs auxquels-
011 a reconnu tous les caractères de la mannite, à savoir :
l** L'aspect soyeux et la forme des cristaux ;
2<* La solubilité dans l'eau ;
3** Le point de fusion, 165**;
40 La propriété de former avec l'aldéhyde benzoîque un acétal cristallisé
fusible à 208»;
5'' L'inaction sur la liqueur de Fehllng.
Le liquide sirupeux obtenu précédemment, additionné de deux fois son
volume d'alcool froid a laissé déposer une masse très épaisse renfermant les
doruièros portions de mannite. Ce dépôt étant séparé, le liquide a été soumis
a la distillation pour enlever l'alcool. Le résidu sirupeux traité à froid par
l'acide sulfurique à 50 p. 100 et l'aldéhyde benzoîque, puis abandonné au
repos pendant vingt-quatro heures, a donné un acétal blanc, amorphe qui a
clé lavé à l'eau, et ensuite décomposé à l'ébullition par de l'eau chargée de
r> p. 100 d'acide sulfurique»
La liqueur débarrassée de l'acide sulfurique au moyen de la baryte, puis-
(1) Ac. d. «c, CXIV, 486, 1892.
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agitée avec do Téther et concentrée dans le yide k consistance sirupeuse n'a
pas tardé à abandonner des cristaux qui ont été délayés dans de Talcool 85-
p. 100 et recueillis sur un filtre.
La matière, traitée ensuite par l'alcool 90^, a été desséchée au-dessus de
^*acide sulfurique ; son point de fusion a été trouvé situé à TG"» comme celui
de la sorbite anhydre extraite des baies de sorbier; la sorbite hydratée-
C«Hi*0«,iH»0 fondant h 57*.
Cette substance ne réduit pas la liqueur de Fehling ; elle dévie k gauche le
plan de polarisation ; son pouvoir rotatoire est de — 1*,73 pour le rayoa
jaune du gaz salé, correspondant avec celui de la sorbite extraite du sorbier.
L'ensemble de ces propriétés a permis de caractériser la
sorbite ordinaire lévogyre.
Delafixationderiodeparramidon;parM.G.RouviER(l).
— L'auteur a indiqué que Tiode en présence d'un excès
d'amidon donne un composé différent de celui qui se
forme en présence d'un excès d'iode. Il s'est proposé de
déterminer la composition centésimale de ce composé,
mais il a dû, au préalable, vérifier l'assertion de Mylius^
d'après laquelle l'amidon ne pourrait fixer l'iode qu'à la
condition de prendre, pour 4 atomes d'Iodes, 1 molécule
d'acide iodhydrique ou d'un iodure.
Dans ce but, il a opéré comme il suit :
On fait dissoudre un poids connu d'iode dans de l'alcool
fort aussi rapidement que possible ; on étend avec de l'eau
et on titre immédiatement cette dissolution au moyen
d'une dissolution d'hyposulfite de soude. On détermine ainsi
la proportion d'iode qui a pu disparaître en tant qu'iode
libre, et il a été constaté par un grand nombre d'expé-
riences que cette proportion n'atteint jamais 3 p, 100 de
l'iode dissous. On ajoute un volume convenable de cette
dissolution à de l'empois d'amidon ; on précipite Tiodure
d'amidon formé par une dissolution concentrée de chlo-
rhydrate d'ammoniaque, et on filtre une portion du liquide
surnageant. Il se forme un liquide incolore ou légèrement
coloré en bleu. Dans le dernier cas, on étend une quantité
(1) Ac. d. 9C,y CKiV, 749, 1892.
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'.^Jfê^
— 484 —
d'eau suffisante pour que la coloration bleue ne soit plus
perceptible. A une portion de ce liquide on ajoute quelques
gouttes d'une solution concentrée d'iodure de potassium,
puis de Feau amidonnée ; le liquide reste parfaitement
incolore. A une autre portion, Ton ajoute quelques gouttes
de la solution alcoolique d'iode, et immédiatement il se
produit une coloration bleue très intense.
Il paraît résulter de cette expérience que l'amidon peut
fixer l'iode, sajis prendre nécessairement pour 4 atomes
d'iode, 1 molécule d'acide iodhydrique ou d'un iodure. Il
s'agit donc, dans la détermination de la composition cen-
tésimale des iodures d'amidon, de rechercher la quantité
d'iode fixée qui, avant la combinaison, se trouvait à l'état
libre.
BIBLIOGRAPHIE
Société de médecine publique et d'hygiène professionnelle. —
M. Gariel lit un travail sur V Éclairage électrique au point
de vue de Vhygiène. — Il étudie l'éclairage au point de vue
de l'hygiène générale et au point de vue de l'hygiène de
la vue. Il n'y a aucun inconvénient pour la vue d'employer
l'électricité et les lampes à incandescence. Les lampes à
arc sont mauvaises, surtout quand les arcs sont disposés
à petite distance de la vue ; dès que l'arc est entouré d'un
globe, il n'est plus dangereux. L'éclairage électrique mo-
difie peu ou pas la composition de l'air; les accidents dus
à l'incendie peuvent être facilement évités par certaines
dispositions.
M. J. Du JARDIN : Essai commercial des vins et des vinaigres.
— L'auteur explique dans la phrase suivante le but quïl
s'est proposé et il Ta très convenablement atteint.
« Il existe sur l'analyse des vins et des vinaigres, ainsi
que sur la recherche de leurs falsifications, un grand nom-
bre d'ouvrages très complets. Le but que nous nous som-
mes proposé en écrivant ce volume, n'est pas d'apprendre
la chimie aux négociants en vins, desquels on ne peut
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Il
— 485 —
exiger dos connaissances scientifiques spéciales; ce qu'il
leiu* faut, ce sont des descriptions simples, faciles à com-
prendre, des instruments qu'ils sont appelés à employer
journellement; c'est la vulgarisation de la chimie œnolo-
gique mise ainsi à la portée de tous. »
H. Bocquillon-Limousin; Formulaire des médicaments
nouveaux et des médications nouvelles (3* édition, mise au
courant des nouvelles acquisitions de la médecine, la pre-
mière édition n'a pas deux ans de date). — 1 vol. in-18 de
322 pages.
L. Jammes; Manuel de V étudiant en pharmacie. — Aide-
mémoire d'analyse chimique et de toxicologie pour la pré-
paration du premier examen. 1 vol. in-18 de 281 pages,
65 figures dans le texte.
G. Beauvisage ; Les matières grasses. — Cai'actères, falsi-
fications et essai des huiles, beurres, graisses, suifs et
cires. 1 vol. in-16 de 324 pages.
Ces trois volumes sont publiés par MM. J.-B. Bailllère
et fils.
Ed. Egasse et Guyenot ; Eaux minérales naturelles auto*
risées de France et d'Algérie, — Leur analyse, leurs applica-
tions thérapeutiques.
M. Dujardin-Beaumetz a écrit une préface très justement
louangeuse pour ce livre dont un des auteurs, M. Egasse,
est un des plus actifs collaborateurs du Bulletin de thè^a-
peutique.
La phrase qui la termine résume ainsi les mérites de
cet ouvrage :
Ce livre, tel qu'il a été conçu, nous donne un
inventaire pxact et raisonné des eaux minérales que nous
possédons en France. Les considérations générales qui
précèdent l'énumération des sources autorisées permettra
au médecin de savoir dans quelles conditions elle peuvent
être employées pour le plus grand profit de ses malades,
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— 486 —
et il trouvera dans l'index thérapeutique des indications
aussi précises qu'on peut les donner dans l'état actuel de
la science hydrologique.
MM. Egassé et Guyenot ont donc fait œuvre utile à tous
et, pour ma part, je ne puis que les féliciter d'avoir enti'e-
pris un pareil travail qui sera, je n'en doute pas, profitable
à tous ceux qui s'intéressent à la chbse publique.
Voasis de Gabèsj au point de vue agricole ;i^dLT M. B. Bouti-
NEAu, pharmacien aide-major à l'hôpital de Oabès, et
M. J. Fray, vétérinaire en second au 4* spahis. — Lyon,
Pitrat, 1890. Ouvrage honoré d'une médaille d'argent par
la Société d'agriculture et par la Société des agriculteurs
•de France.
• Étude bactériologique sur Pair et Veau de Nice; par M. Du-
rand, pharmacien-major. — Ntce^ Gauthier et C*«.
SOMMAIRES DES PRINCIPAUX RECUEILS DE MÉMOIRES ORIGINAUX
Comptes rendus de rAoadémie des sciences, 7 mars. — Charpy :
Densités des solutions aqueuses. — Besson : Combinaison du gaz ammoniac
avec le bromure et Tiodure de bore. — Luedeking .* Synthèse de la co-
•crhoïte et de la phénicochroite.
— 14 mars. — Joannis : Alliages définis de sodiam. — Ad. Camot :
Essai des minerais d'antimoine. — OEchsner de Coninck : Réaction des
■acides amido-benzoîques.
— 21 mars. — Moissan : Préparation de l'iodure de bore. — A, Gau-
tier : Sur l'origine des matières colorantes de la vigne; acides ampelo-
chroïques; colorations automnales des végétaux. — Charpy : Détermination
<les équilibres chimiques dans les systèmes dissous. — Grimaux et Arnaud :
Sur quelques bases homologues de la quinine. — Béhal et Desgrez : Com-
binaison des acides gras avec les carbures éthyléniques. — Maquenne : Syn*
thèse naturelle des hydrocarbures végétaux.
— â8 mars. — Parmentier : Sur la lampo sans flamme obtenue avec le
gaz de réclairage. — Poulenc : Action du fluorure de potassium sur les
chlorures anhydres. Préparation des fluorures anhydres de nickel et de cobalt
avec le potassium. ^ Ad, Camot : Dosage du fluor. — Étard : Aldéhydes
ot acétones bromes résultant de l'action du brome sur les alcools de la série
grasse. — F, Chancel : Sur les propylamincs et leurs dérivés. «— Merlans:
Sur deux fluorhydrines de la glycérine.
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i
— 487 —
Annales d'hygiène, janvier 189â. •— Nocard : Tuberculine comme
moyen de diagnostic de la tuberculose bovine.
— Février. — Chanlemesse et Widal : Différenciation du bacille ty-
pbique et du coli-bacille (1).
— Mars. — M, Reuss : Le curé Kneip et le kneippisme.
Revne d'hygiène, janvier 1892. — Bard : Mode de désinfection des cra-
choirs des tuberculeux, suppression du balayage. — Bouloumié : Hygiène et
police sanitaire dans les stations sanitaires. — Mangenot : Hygibne dans
les écoles primaires publiques à Londres.
Monitenr scientiliqne, février 189â. — F. Jean ; Analyse optique et
chimique des beurres. — Thomson et Balantyne : Revision des constantes
employées dans l'analyse des huiles et des graisses. — Engter et Rupp :
Essai des graisses de porc américain (S). — R, KUsling : Note sur le chan-
gement de poids qu'éprouvent les huiles grasses à Pair.
— Mars 1892. — Trillat : Antiseptiques et produits médicinaux dérivés
<lu goudron de houille (suite). — J, et H. Pattinson : Détermination du
manganèse dans ses minerais et ses alliages.
American Journal of Pharmacy, mars 1892. — Sayre : Sénéga du
Nord. — Smythe : Écorce de fausse angusture. — Nagelvoort : Sur la forme
cristalline du chlorure d'or et d'hyoscyamine. — England : Note sur le sul-
fato de codéine. — Analyses de quelques drogues indigènes. — Umstead :
Résine de scammonée du commerce. — Moerk : Action du peroxyde d'hy-
drogène sur les sels métalliques. — Berin^er : Oléorésines. — Blackader :
Nourriture des enfants, d'après Montréal Médical Journal. — Heaton et
Vasey : L'analyse des peptones. — Edo Claassen : Sur la flore de TOhio
septentrional. £. G.
VARIÉTÉS
Pharmacie militaire. — Ont été promus :
V Au grade de pharmacien-major de 1" classe :
M. Forestier, pharmacien-major de 2" classe, hors cadre, en mission en
Cochinchinc, réintégré dans le cadre, en remplacement de M. Dauphin, dé-
cédé. — Remis hors cadre.
M. Simair, pharmacién-major de 2" 'classe à l'hôpital militaire de Valen-
ciences, en remplacement do M. Forestier, mis hors cadre. — Maintenu k
son poste actuel.
(1) Voir Joum. de Pharm. et de Chim, [5], XXV, 15 janvier, p. 80,
1892.
(2) Dans un voyage que je viens de faire en Amérique, j'ai pu constater la
présence d'énormes quantités d'huiles de coton dans les tueries de porcs, et
dans les fabriques annexées. A. R.
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' >'^^*ry^f?^^lpsB
9* Au grade de pharmacien-major de 2» clasèe :
M. Adam, pharmacien aide-major do 1" classe aux hôpitaux militaires de
la brigade d'occupation de Tunisie, en remplacement de M. Dechaux, décédé.
— Maintenu à son poste actuel.
M. Daviron, pharmacien aide-major de 1" classe aux hôpitaux militaires de
la division d'Oran, en remplacement de M. Simair, promu. — Désigné pour
occuper un emploi de son nouveau grade à Thôpital militaire Desgencttes, à
Lyon.
Mutations. — Par décision ministérielle du 9 avril 189Î :
M. Gouton, pharmacien-major de 2* classe à l'hôpital militaire de Briançon,.
est désigné, pour la réserve des médicaments, à Marseille.
M. Rougnon, pharmacien-major de 2* classe à hi réserve des médicaments
de Marseille, est désigné pour les hôpitaux militaires de la division d'Oran.
M. Rouvet, pharmacien aide-major de 1" classe à l'hôpital militaire Desgc-
iieltes, à Lyon, est désigné pour les hôpitaux militaires de la division d'Oran.
M. Lafrognc, pharmacien aide-major de i"* classe aux hôpitaux militaires
de la division d'Oran, est désigné pour l'hôpital militaire de Briançon.
FORMULAIRE
Crayons élastiques à riodoforme.
Glycérine officinale 10 gouttes.
Eau distillée 16 —
Gomme adragante pulvérisée .... 1 gramme,
lodoforme pulvérisé 12 —
Môlez avec soin 6,ns un mortier en battant vivement la glycérine et l'eau
mesurées au compte-gouttes normal avec la gomme. Faites la masse des
crayons s. a. ; séchez à l'étuve vers iO-50" pendant deux heures. En même
temps, chauffez à l'étuve, pendant une demi-heure, des flacons à opodeldoch,
leurs bouchons de liège et du lycopode; introduisez dans ces flacons, après
les avoir laissés refroidir dans l'étuve même, les crayons d*iodoforme encore
chauds ; remplissez do lycopode stérilisé et bouchez avec soin. D' Gat.
Solution hypodermique d'ergotine.
(BiEDsaT, de Hagueneau.)
Ergotine \v
Eau distillée 5«'
Acide phénique neigeux 0^,10
Gette solution ne produit pas d'induration et se conserve longtemps.
Le Gérant : G. MASSON.
I>ARI8. — IMP. C. MiRPON ET B. PLAMlfÀlUOM, KDB KACIlfX, 16.
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— 489 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur la confection publique de la ThériaquCy à Paris;
Par M. G. Planchox.
CommuiiicatioD faite à la Société de Pharmacie {fin) (1).
La délibération prise en 1730 porte que « seront admis
ceux des confrères qui le souhaitteront pour coopérer à
la confection dudit antidote ». Il y a là une différence avec
la délibération de 1700 ; et il est très probable que les frais
ne sont plus faits par la Compagnie, mais par les apothi-
caires qui veulent coopérer à la préparation. »
Celte supposition nous parait confirmée par une pièce
intéressante (2), que M. Boymond a bien voulu nous
communiquer. M. De la Planche, en 1763, dans une contes-
tation avec ses confrères, qui voulaient le chasser de leur
Compagnie et de la Société de la Thériaque, est amené à
rappeler que « le Corps des Apothicaires jugea à propos
-d'autoriser, il y a vingt-cinq ou trente ans, un certain
nombre de ses membres à faire la Thériaque en public, en
présence des magistrats et de la Faculté de médecine.
Ceux de ses membres qui voulurent alors s'unir pour con-
courir à ce grand œuvre, firent un certain fonds en argent,
pour acheter tous les vases, vaisseaux, ustanciles, et dro-
gues nécessaires pour la perfection de cet antidote ».
Si nous rapprochons de ce passage les termes de la déli-
bération ci-dessus, et surtout la date de 1730 inscrite sur
les grands vaisseaux de la Salle des Actes de TEcole, nous
ne pourrons guère hésiter à fixer à ce moment la consti-
tution d'une Société de la Thériaque.
(1) Jùum. de Pharm. et de Ch., [5], XXV, 441.
(2) Mémoire pour le sieur De la Planche, Maître Apothicaire à Paris,
Vun des Démonstrateurs du Cours de Chimie qui se fait au Jardin des
Apothicaires, et des Associés pour la composition publique de la Thé-
riaque.., contre les Maitres Apothicaires, etc., etc.
Jûum. de PUrm. et de aim., 5* léiUE, t. XXV. (IS mai 1892.) 32
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— 490 —
Celte association parait d'ailleurs avoir été toujours
ouverte aux maîtres Apothicaires, qui voulaient en faire
partie. M. De la Planche y était entré, il y avait 4 ans
environ, à l'époque de sa contestation; il avait versé 600
livres, « en deniers comptans, pour payement de sa por-
tion dans les fonds... Peu de temps après son admission,
il a été vendu, au profit de la Société, pour environ
1500 livres d'ancienne Thériaque, de laquelle somme il y a
compte et distribution à faire entre les associés, ainsi que
d'une somme considérable pour autre ancienne Thériaqpie » .
Les profits étaient donc distribués, non à la Compagnie des
Apothicaires, qui s'en désintéressait complètement, mais
aux membres de TAssociation, qui étaient au nombre
« d'environ vingt-quatre (1) ».
En 1763, une proposition nouvelle est apportée par
les gardes de la Compagnie à l'assemblée générale du
28 avril. « Ce projet, conçu depuis plusieurs années et qui
ne peut qu'être avantageux pour l'honneur de la profes-
sion, pour le bien public et pour nos confrères eux-mêmes,
c'est d'établir une ofiicine dans le laboratoire du Jardin des
apoticaires, pour y travailler à toutes sortes de préparations
tant chimiques que galéniques qui y seront faites avec
tout le soin et l'exactitude possibles sous les yeux et par
les mains des maîtres. Messieurs les gardes ont ajouté que
ceux des confrères qui désireront contribuer à cet établis-
sement fourniront chacun un contingent de la somme de
six cents livres, qu'ils croient être convenables pour les
premières dépenses qu'il y aurait à faire » ; et l'assemblée
ayant approuvé, les gardes, dans la séance du 2 juillet 1763,
communiquent le dessein où ils sont de faire construire
une machine pour mettre en poudre les médicaments de la
Thériaque et autres médicaments concernant Tofâcine
déjà projetée, — et de plus, pour abriter la machine, une
construction dans le jardin, isolée du grand bâtiment pour
éviter tout ébranlement occasionné par les coups de pilon.
Ce projet est aussi adopté. Il est probable que la Société
p < • . ' .■ .11- .-■■—■ . II. ■ - I-. .11. i.i,. „i .1 ,..»
(i) Mémoire cité, page 12.
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— 401 —
d'actionnaires ainsi constituée se fondit avec la Société
de la Tliériaque et c'est celle que nous continuons à re-
trouver sous ce dernier nom à diverses époques.
Nous n'ayons pu avoir de documents qui nous fixent sur
le nombre des membres de cette association, ni sur leurs
actes. Noua savons seulement que Télectuaire portait les
attributs de la Compagnie et qu'il y avait un dépôt général,
avoué par cette Compagnie, et qui devait être probable-
ment au jardin de TArbalète.
Près de vingt ans se passent sans changement. Mais
quelques années après la constitution de la corporation en
Collège, en 1781 (délibération du samedi 29 septembre],
les prévôts font observer que « le vœu le plus général des
membres du Collège était que cet antidote devint un objet
de travail commun à tout le Collège». Ils proposaient en
conséquence de « prendre toute précaution pour exécuter
ce qu'il convient de faire pour l'interest du Collège sans
compromettre ceux des intéressés actuels. »
Des pourparlers s'engagent entre la Société et les pré-
vôts, mais ils paraissent avoir traîné en longueur, et ce
n'est qu'en 1784 que les délégués de la Société (Pia et
Bataille) se mettent sérieusement en rapport avec le Col-
lège et s'entendent pour former une nouvelle association
a qui serait plus nombreuse que la première. »
« MM. les associés de la Thériaque ont déclaré qu'ils
étaient tout disposés à céder et transporter leur intérêt à
la confection de la Thériaque, et que même ils procéde-
raient incessamment à un inventaire estimiatif de leurs
drogues et ustensiles ainsi que de leur Thériaque pour le
montant du dit inventaire former à chacun un fonds de
rentrée qui leur sera probablement rendu. »
Le résultat fut en effet la constitution d'une nouvelle
Société, sur laquelle nous sommes parfaitement rensei-
gnés en ayant les statuts et tous les procès-verbaux. Dans
cette nouvelle combinaison (1), le Collège était représenté
(i) Cinq membres nouveaux du Collège se joignirent uux dix qui* apparte-
naient à l'ancienne Société. On fit vingt-trois mises de 600 livres chacune
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— 492 —
dans le conseil des actionnaires par ses prévôts, ayant vois
délibérative ; il avait en outre une part dans les dividendes;
il n'y avait pas d'autre bureau et dépôt de distribution que
la maison du Collège : tout membre pouvait prendre in-
térêt dans la Société par une mise ou fraction de mise ;
enfin les boettes et les pots portaient les empreintes et
cachet du Collège; en outre, les médicaments étaient
livrés à moitié prix à ses membres.
Au moment de ces divers arrangements, l'ancienne
Société avait en magasin 2.883 livres de Thériague, 90 li-
vres d'orviétan, 1 livre 14 onces de Thériague céleste (I).
Cependant on demanda immédiatement aux nouveaux
associés de se mettre en mesure de préparer 2.000 livres
de Thériaque.
Cette préparation n'était pas sans entraîner des frais
considérables.
Dans la séance du 2 août 1784, les prévôts ont repré-
senté que a l'exposition publique de la Thériaque, qui dure
quinze jours, nécessite le Collège à une dépense particu-
lière par la présence journalière de deux démonstrateurs
et au moins d'un prévôt et autres frais indispensables, et
ils prient M. le lieutenant général de police d'allouer la
somme de 600 livres sur laquelle sera prélevé le prix des
accessits en médailles d'argent, qui est de 64 livres. En
nous reportant aux comptes du Collège de cette époque (2),
nous voyons en effet l'emploi de cette sommé uniquement
pour les dispositions prises en vue des séances d'exposi-
tion, de démonstration et de préparation définitive de
représentées par les sommes versées par les nouveaux membres (soit
3.000 livres), par les médicaments en magasin et les ustensiles (soit enTiroa
5.400 fr.), enfin par les mises versées dans Tancienne Société par les dix
membres qui en faisaient partie.
(i) Dans leur apport à la nouvelle Société, les membres de Tancienoe
estimaient à 2 livres 10 sols, le prix de la livre de Thériaque ; 2 livres celui
de Torviétan ; iOO livres celui de la Thériaque céleste. Les prix étaient, bien
entendu, beaucoup élevés pour le public.
(2) Entre autres dépenses nous trouvons : du menuisier, pour arrangement
des tréteaux, 120 fr. ; du tapissier, 153 fr. ; pour bougies, 57 livres ; pour
annonce dans le Journal Pari», 18 fr., etc., etc.
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- 493 —
Télectuaire. Quant aux dépenses nécessitées par la confec-
tion même de la Thériaque, elles s'élèvent, d'après les
comptes de la Société, à la somme de 6.087 francs.
La séance solennelle eut lieu le lundi 13 septembre i78i,
à cinq heures de relevée, devant M. Lenoir, lieutenant-
général de police, et M. de Brunville, procureur du roy.
Après la séance annuelle et la distribution des prix,
M. Taxil fit la nomenclature et la description des sub-
stances qui entrent dans la Thériaque, et le 1*' octobre,
après exposition publique, fut faite la pesée de ces mêmes
substances, et finalement leur mélange définitif.
Ce n'est que six ans plus tard que la Société fait de nou-
veau la confection de la Thériaque; le Collège de pharma-
cie, à la date du 9 septembre 1790, décide d'inviter à celte
solennité le maire de Paris, les députés de l'Assemblée
nationale, le doyen et les professeurs de pharmacie de la
Faculté de médecine et les prévôts du Collège de chi-
rurgie.
Une brochure, sorte de programme, dont M. Monnier
nous a confié deux exemplaires, indique que la séance eut
lieu en efifet le 23 septembre 1790 (1).
Ce fut la dernière préparation faite par la nouvelle
Société.
En 1792, vu le renchérissement de toutes les denrées, le
prix des médicaments livrés par la Société est augmenté
d'un tiers; puis, le 15 avril de l'année d'après, il est décidé
que, « sans attendre le 2 juillet prochain, époque à laquelle
expire la ditte Société, elle sera incessamment dissoute. »
Et quinze jours après (le 29), le partage est fait entre les
associés de tous les médicaments restants, sur le pied
de 168 livres de Thériaque d'Andromaque, 7 livres 12 onces
d'orviétan, et 1 once 2 gros et demi de Thériaque céleste
poui' chaque mise d'associé.
Les moules à boettes au chiffre de la Société et le cachet
(1) Nous avons trouve, à la bibliothèque du Musée Carnavalet, un wvùf-
gramme analogue pour une confection de thériaque faite en 17i4 par Trcvcz
devant les administrateurs des hospices, les professeurs do la Faculté et les
apothicaires, èi la Salpélrière, in domo SalpUtraria,
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— 494 —
sont brisés (après toutefois qu'il en a été coulé le nombre
de boettes suffisant pour satisfaire aux demandes des asso-
ciés co partageants).
Enfin» cinq membres sont chargés de vendre au plus
offrant et dernier enchérisseur les autres objets dépendant
des fonds de la Société.
Trusson était un de ces commissaires ; et c'est très pro-
bablement le moment où il a acquis et fait apporter, dans
son officine de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, le
vaisseau que M. Monnier veut bien faire entrer aujour-
d'hui dans les collections de TÉcole, héritière de l'ancien
Collège.
La préoccupation de créer au sein du corps pharmaceu-
tique, et sous son égide, une Société préparant certains
médicaments mieux que ne peuvent le faire des particu-
liers, persiste au delà de cette époque. J'ai eu l'occasion,
à propos de la Société libre des pharmaciens de Paris (1),
de vous exposer le projet de constitution d'une association
semblable, et j'ai même rappelé à ce sujet que Trusson
avait fait, le 15 brumaire an VII, la démonstration des
substances et la préparation publique de la Thériague^ très
probablement dans le vase même que vous avez aujour-
d'hui sous les yeux.
En somme, si nous résumons en quelques lignes celte
longue histoire de la Préparation publique de laThériaque,
nous la voyons faite :
1'' D'abord par des pharmaciens isolés, qui réclament
cependant le contrôle des corps constitués ;
2* De 1700 à 1730 (?) par la Compagnie même des Apo-
thicaires et à ses frais ;
3*» De 1730 à 1784, par une Société de la Thériaque, qui
a ses fonds particuliers, fait les dépenses nécessaires et
louche les bénéfices. En 1763, elle s'adjoint de nouveaux
membres et s'efforce d'étendre le nombre des prépara-
tions qu'elle fait pour le public, avec l'appui moral de
la Compagnie des Apothicaires;
(I) Voir Journal de Pharm. et de Chim., 1881, I, 86.
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— 495 —
4' De 1784 à 1793, par une nouvelle Société, dans laquelle
le Collège est représenté par ses prévôts et touche une
part des dividendes ;
5* Enfin, par une Société industrielle constituée sous
l'inspiration et la protection de la Société libre des Phar-
maciens de Paris, mais qui ne parait pas avoir eu de
succès.
APPENDICE
Nous croyons bien faire de reproduire ici dans toute sa
naïveté la :
et Note de ce qui a été observé par la Compagnie vis-à-vis
la Faculté, lors de la composition de la thériaque en sep-
tembre-octobre 1776,
« Après que le jour pour l'exposition des drogues pour
la Thériaque fut donné par M. le lieutenant général de
police, le second garde qui n'était point du nombre des
associés (M. Simonnet), accompagné d'un des associ-'s
(M. Bataille), furent à la Faculté (en robbes) pour lui faire
part que la Compagnie des Apoticaires était dans le des-
sein de composer publiquement la Thériaque d'Andro-
maque et qu'aïant été chez le magistrat pour le prier de
vouloir bien se trouver à Touverture de Texposition, le
magistrat aïant reçu favorablement cette demande, en
avait fixé le jour au.., septembre 1776. Qu'en conséquence,
eux MM. Simonnet et Bataille s'étaient rendus aux écoles
pour prier la Faculté, au nom de la Compagnie, de vouloir
bien nommer une députation de docteurs pour y assister
ainsy qu^il est d'usage.
« Sur quoy, le Doyen répondit que la Faculté si trou-
verait. En effet, le jour indiqué par le magistrat, le Doyen
de la Faculté et les deux professeurs en pharmacie avec
quatre autres docteurs, se rendirent au Jardin. On leur
envoya deux carrosses de remise aux écoles, pour les con-
duire au Jardin. On fit préparer une collation et leur aïant
proposé de se raffraichir, presque tous remercièrent. Il n'y
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— 496 —
que le doyen, le premier professeur et son épouse
mpagnée d'une autre dame qui se mirent à table.
Cette collation consistait en une belle brioche, biscuits
iifférentes espèces, macarons, pêches, poires, noix,
ins, pain, fromage, vin de table et vin de liqueurs.
Lors de la pesée, les mêmes choses furent observées,
t-à-dire que Ton envoya aux écoles deux carrosses de
Lse pour y prendre les doyen et professeurs et les
ités. On offrit le rafraîchissement et on donna une col-
in comme la première fois. L'invitation pour la pesée
jt revêtue d'aucune formalité. M. Simonnet, garde, en
int le doyen seulement, et le doyen se chargea du
5. On n'écrivit ny au doyen, ny aux professeurs.
Chaque fois que les magistrats ont été au Jardin, les
es se sont rendus le lendemain ou après, chez eux^
' les remercier. (Note manuscrite des archives de
aie de pharmacie.) »
ululions alcooliques d'ammoniaque; par M. Deléplve.
i solubilité du gaz ammoniac dans l'alcool ne parait
avoir été l'objet de données numériques. La plupart
auteurs mentionnent seulement que ce gaz se dissout
)rtes proportions dans l'alcool.
î tableau suivant résume des expériences faites sur ce
t. Il contient les déterminations faites sur l'alcool
lique absolu, sur l'alcool à 96, 90, 80, 70, 60 et 50 de-
centésimaux aux températures successives de la glace
ante, de 10, 20 et 30 degrés centigrades. 11 indique
' chacune de ces températures la teneur en poids de
ammoniac d'un litre de solution saturée (à la pression
50), la densité de ces solutions et le coefÈlcient de so-
lité calculée d'après les données précédentes et la
iité du dissolvant.
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497 —
DEGRÉ DE l'alcool:
10*
20»
30*
Poids de gaz p' "»•*.
Densité
Goeffîc. de solub.
Poids de gaz p'"*».
Densité
Goeffic. de solub.
Poids de gaz p'"*".
Densité
Goeffic. de solub.
Poids de gaz p'»»".
Densité
Goeffic. de solub.
lOO-
130,5
0,782
209,5
108,5
0,787
164,3
75
0,791
106,6
51,5
0,798
97
96-
146
0,7a3
245
120
0,803
186
97,5
0,788
147,8
74
0,791
106,7
M-
173
0,800
302,5
137,5
0,794
234,4
102
0,795
158,3
77
0,796
114
80»
206,5
0,808
390
167
0,800
288
19,75
0,821
190,5
81,75
0,826
121,6
70-
137,5
0,829
223
100,3
60-
246
0,830
504,5
198,25
0,831
373
152,5
0,842
260,8
129,5
0,846
211,6
50«
304,5
0,835
>7,7
227
0,850
438,6
182,7
0,869
338,2
152
0,883
252
L'alcool méthylique dissout aussi d'énormes quantités
de gaz ammoniac. A 0"* un alcool purifié du commerce
contenant moins de 3 p. 100 d'acétone en a dissous
40 p. 100 de son poids. Les chiffres trouvés sont les sui-
vants :
Poids de gaz par litre 218
0» { Densité 0,770
Coefficient de solubilité 425
A quel état F acide phosphorique existe -t -il dans r urine?
par M. P. C.4RLES.
Telle est la question que nous adressait dernièrement
un clinicien bordelais, et à laquelle il nous semble d'au-
tant plus difficile de répondre catégoriquement que cet
état est essentiellement mobile, comme on va en juger par
ce qui suit :
Lorsque Turine est dans la vessie, elle est, sauf quel-
ques cas pathologiques assez rares, de réaction franche-
ment acide. Cette acidité, elle la doit à la résorption : 1*" du
suc gastrique; 2* de Tacide sarcolactique des muscles;
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— 498 —
3« aux acides hippurique, oxalique, et spécialement à
Tacide urique qui se forme par suite de l'oxydation des
albuminoïdes des aliments ou de Tusure des tissus de l'or-
ganisme. Enfin, d'après M. Bouchard, l'acide phosphogly-
cérique serait lui-même un facteur de cette acidité.
Tous ces acides existent naturellement à l'état de combi-
naison dans le sang, et si on les retrouve temporairement
à l'état libre dans la vessie, c'est parce que le filtre rénal
a la propriété de les soutirer en nature au torrent sanguin.
L'acide phosphorique est dans le même cas: comme il
trouve dans la masse sanguine assez de bases pour se sa-
turer, il circule dans les vaisseaux sous la forme de phos-
phate neutre ou alcalin. Rien n'indique que le rein ait la
faculté de dissocier ses combinaisons comme les précé-
dentes ; mais ce que l'on sait bien, c'est que lorsque ces
phosphates arrivent dans la vessie, ils rencontrent les
acides énumérés plus haut, et ils partagent leurs bases
avec chacun d'eux, selon sa masse et son énergie chi-
mique.
Comme conséquence de ce déchet basique proportionnel,
les phosphates s'enrichissent d'autant en acide phospho-
rique, et, de phosphates tribasiques ou bibasiques qu'ils
■étaient précédemment, ils deviennent neutres ou acides,
<î'est-à-dire bibasiques et monobasiques.
Ce mélange salin reste momentanément en équilibre
stable dans une vessie valide. Mais, dès que la miction a
-eu lieu, il est mis aussitôt aux prises avec les microcoques,
bacilles, bactéries de Van Hegen, Pasteur, Bouchard, ré-
pandus dans les organes urinaires externes des deux sexes,
accumulés dans les vases de nuit et en suspension dans
l'air. Tous ces microorganismes transforment l'urée, les
traces d'albuminoïdes, de créatine et autres produite, azo-
tés, en carbonate d'ammoniaque, et il s'ensuit une lente et
progressive alcalinité de l'urine qui vient renverser Tordre
des combinaisons phosphatées de l'urine.
Ce nouveau sel ammoniacal, en effet, porte d'abord son
action sur les acides primitifs dont il déplace les bases;
et celles-ci, devenues libres désormais, se reportent sur
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les phosphates qu'elles transforment successivement en
sels neutres et tribasiques.
A partir de ce moment, Tacide phosphorique se divise
en deux espèces de combinaisons: les unes, toujours solu-
bles, sont représentées par son union avec la potasse, la
soude, l'ammoniaque ; les autres, insolubles, sont marquées
par sa combinaison avec les bases terreuses, chaux et ma-
gnésie. Mais comme leur formation n'a pas lieu ici brus-
quement, on les retrouve dans les dépôts, selon la lenteur
de la combinaison, à Tétat amorphe, confusément cristal*
lises ou nettement cristallins.
Voilà comment les faits se passent à l'état sain et nor-
mal. Mais il est des circonstances où, par suite de la nature
de Talimentation (végétale ou administration de sels à
acides organiques) , par suite de la pauvreté du suc gastrique
{hypochlorhydrie, vomissements, ), ou à cause de la
pénétration des microbes sus-visés dans la vessie (son-
dages), l'urine est peu acide, neutre ou devient même
alcaline avant la miction. Dans ces conditions, la série
des phénomènes que nous avons décrits dans l'urine nor-
male mise au contact de l'air se reproduit déjà dans la
vessie et fait varier, à chaque instant, la forme de la com-
binaison chimique de l'acide phosphorique.
C'est pour ces nombreuses raisons qu'il nous a toujours
paru téméraire, dans les analyses d'urine, de faire la part
de ces diverses combinaisons, et^ qu'il nous a semblé plus
rationnel de doser en bloc l'acide phosphorique, en notant
l'état d'acidité ou d'alcalinité de Turine au moment de sa
sécrétion, ou, au plus tard, au moment même de sa remise.
Sur le dosage du tannin; par M. G. Fleury.
On a proposé de doser le tannin en le faisant absorber
dans ses solutions par des cordes à violon convenablement
préparées. Il est très difficile de se procurer cette matière
absorbante. J'ai pensé à utiliser une autre matière animale ;
voici l'exposé des résultats auxquels je suis arrivé.
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'-•-l!^V
— 500 —
)n prend des blancs d^œufs fournis par des œufs durs,
les dessèche à une température modérée et on les broie
is un mortier profond, en agissant sur de petites quau-
!S pour avoir une poudre très fine. Cette poudre est lavée
)c de l'eau alcoolisée à 10 p. 100 et très faiblement acî-
ée par Tacide tartrique dans le but de saturer l'alcali
l'albumine. Après quoi on sèche de nouveau la matière
)n la conserve dans un flacon.
^our faire un dosage on met dans la liqueur tannifère
poids connu de poudre albumineuse égal à sept ou huit
5 le poids présumé du tannin, en opérant dans un vase
)nd plat. 11 faut laisser l'absorption se produire pendant
irante-huit heures et agiter fréquemment; de plus, la
leur doit être acide et non alcaline. On s'assure par le
chlorure de fer que tout le tannin est absorbé. 11 reste
îter le liquide avec le précipité sur un filtre et à le laver
€ de l'eau faiblement alcoolisée. Pendant qu'on sèche
précipité à 100* on dessèche aussi un petit échantillon
l'albumine du flacon, pour connaître la quantité d'eau
î celle-ci renferme, quantité qui doit être défalquée par
calcul proportionnel du poids de blanc d'œuf employé
dosage. L'augmentation de poids représente le tannin
lorbé.
e dois dire qiie le tannin de la noix de galle ne saurait
3 dosé par ce moyen ; l'absorption qu'il éprouve de la
t de l'albumine paraît incomplète ou au moins excessi-
aent lente. Les variétés de tannin auxquelles j'ai
cliqué le procédé sont celles que contiennent le vin et
pétales de roses rouges. 11 y a lieu de tenir compte de
coloration que Tacide gallique développe au contact du
chlorure de fer quand cet acide accompagne le tannin,
le se rappeler qu'il n'est pas absorbé.
De Vttssociation du calomel et de l'acide cyanhydf*ique ;
par M. G. Patein.
^a question de l'incompatibilité du calomel et de l'acide
mhydrique a donné lieu à de nombreux travaux. On
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— 501 —
connaît le fait brutal : lorsque le calomel se trouve en
contact avec une solution étendue d*acide cyanhydrique,
il devient gris noirâtre et une partie du merciu^e entre en
solution à l'état de sel mercurique ; et qui fut interprété
par Scheele, Buchner et Regimbeau, en admettant qu'il se
forme du cyanure mercurique, du mercure métallique et de
Vacide chlorhydrique libre :
Hg«Cl»+2HOAz=Hg(CAz)»+Hg+2HCl(l).
En 1863, Bussy et Buignet donnèrent une autre expli-
cation : pour eux, il se forme du chlorure mercurique^ du
mercure métallique et Vacide cyanhydrique est régénéré,
comme s'il n'avait pris part à la réaction que par sa pré-
sence :
Hg»CP+2HCAz = HgCP+Hg + 2HCAz (2).
On voit de suite la différence capitale, au point de vue
toxicologique qui existe entre les deux opinions et l'impor-
tance qu'il y a à savoir laquelle adopter; en effet, que dans
un loch ou une potion contenant de l'eau de laurier-cerise,
on ajoute du calomel, celui-ci sera toujours décomposé.
Mais, d'après la première équation, la décomposition sera
limitée, il ne se formera qu'une quantité de cyanure mer-
curique proportionnelle à celle de l'acide cyanhydrique et
la toxicité ne sera pas augmentée; d'après la seconde équa-
tion, au contraire, l'acide cyanhydrique étant sans cesse
régénéré, agira sur de nouvelles quantités de calomel pour
les transformer en sublimé, de sorte qu'une trace d'acide
cyanhydrique suffirait à former une grande quantité de
chlorure mercurique et à rendre le loch extrêmement
toxique.
En 1889, Fauquet se basant sur les- données thermo-
chimiques contraires à l'équation de Bussy et Bui-
gnet, dans les cas de solutions étendues, reprit cette
étude et conclut qu'il se formait en réalité du cyanure
mercurique et de l'acide chlorhydrique libre; la dé-
composition du calomel est limitée et s'arrête dès qu'il
s'est formé un certain équilibre entre le cyanure mercu*
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— 502 —
: et Facide chlorhydrique qui ont pris naissance (1).
at récemment M. Cheynet a communiqué à la Société
larmacie des recherches sur le même sujet, démontré
^sence de Tacide chlorhydrique et isolé le cyanure de
ure qui se produit pendant la réaction (2).
mme on le voit, la discussion restait exclusivement
3 terrain chimique et n'était pas résolue au point de
toxicologique ; aussi Tavons-nous reprise en nous
it les deux questions suivantes :
L'équation de Bussy et Buignet est-elle exacte et
le cyanhydrique sans cesse régénéré?
La toxicité d'une potion dans laquelle rentrent du
ael et de l'acide cyanhydrique est-elle accrue par le
e cette association?
ur la première de ces questions, nos recherches ont
ement confirmé celles de Fauquet et de Cheynet ;
établissons de plus la non régénération de Tacide
hydrique de la façon suivante : le liquide qui con-
t de l'acide cyanhydrique et du calomel est filtré et
en contact avec du nouveau calomel; or, celui-ci n'est
altéré, la réaction est donc limitée, ainsi que la for-
on du sel mercurique.
était donc légitime de supposer que la toxicité n'avait
ensiblement varié.
ur le constater, nous avons fait une solution d'acide
hydrique étendue à l«s40 par litre et nous avons
*miné son pouvoir toxique sur le lapin,; nous l'avons
ensuite en contact avec du calomel en grand excès,
,près filtration et neutralisation de l'acide chlorhy-
le formé, déterminé le nouveau pouvoir toxique qui
sensiblement le même.
:périenee I. — Poids du lapin, 2'',020. La solution
de cyanhydrique à i«%40 par litre est additionnée de
iTolume d'eau et injectée dans la veine auriculaire du
{. On injecte. 4'* en une minute ; l'animal est pris aus-
de convulsions, suivies bientôt d'un tremblement
Joum, de Pharm. et Ch., t. XX, p. 397. '
Joum. de Phaivrn. et Ch., t. XXV, p. 456.
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— 503 —
généralisé ; les battements du cœur sont affaiblis, Tœil
fait saillie hors de l'orbite et la pupille est considérable-
ment dilatée, la mort arrive en dix minutes.
L'autopsie est faite immédiatement; le cœur est animé
de battements légers ; les oreillettes sont gorgées de sang :
les ventricules au contraire sont contractés.
Expé7nence IL — Poids du lapin, 2^,150. La solution
d'acide cyanhydrique à 1«%40 par litre, est filtrée après
son contact avec le calomel, neutralisé, étendue de son
volume d*eau et injectée comme précédemment, mais plus
lentement ; 2^ sont injectés en deux minutes ; Tanimal
reste abandonné à lui-même pendant quelques minutes
sans manifester de troubles sensibles ; on lui injecte alors
un nouveau centimètre cube; les convulsions apparaissent,
la respiration devient saccadée et rapide ; le tremblement
se produit aussi, moindre cependant que dans le cas pré-
cédent ; les battements du cœur sont affaiblis, mais rani-
mai résiste encore ; on lui injecte enfin, au bout de six
minutes, un dernier centimètre cube, ce qui fait en tout
quatre centimètres cubes ; il est agité par des convulsions,
pousse quelques cris et meurt. L'expérience a duré vingt
minutes. La pupille est dilatée, Tœil fait légèrement saillie
hors de Torbite.
L'animal est ouvert immédiatement ; le cœur est animé
de battements qui persistent encore un certain temps ;
les oreillettes et les ventricules sont gorgés de sang.
On voit que dans les deux cas, il a fallu employer des
volumes de solutions identiques pour produire la mort en
quelques minutes ; le coefiicient de toxicité serait dans le
1" cas 0,00138, dans le 2« cas, 0,00130 pour le lapin.
Ceci nous permet de conclure : 1* que l'association du
calomel et de l'acide cyanhydrique est mauvaise, au point
demie chimique; il y a probablement production de cyanure
mercureux, essentiellement insolubles, et d'acide chlorhy-
drique,puis aussitôt décomposition du cyanure mercureux
en cyanure mercurique et mercure métallique.
' 2<> Que cette association ne paraît pas augmenter sensi-
blement la toxicité du liquide; les coefiTicients de toxicité
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— 504 —
\ peu difTérents chez le lapiû ; les symptômes qui pré-
înt la mort sont les mêmes.
* La solution d'acide cyanhydrique qui a été mise en
tact avec le calomel est toxique, en tant que composé
Qhydrique, beaucoup moins comme sel mercurique.
eckerches expérimentales sur le Inchlorure de mercure,
toxicologie et physiologie] par M. Cathelinbau.
oici les conclusions de ce travail que nous regrettons
le pouvoir reproduire en entier.
Toxicologie : 1^ Par injection intraveineuse, le bichlo-
5 de mercure, à la dose de 0«',01 par kilogramme d'ani-
, produit immédiatement la mort;
la dose de 0«%005 par kilogramme, la mort survient
)out de 24 heures environ ;
la dose de 0«%0025, la mort survient dans les quatre
*s environ qui suivent Tinjection ;
' Par voie stomacale^ à la dose de 0<^%06 par kilogramme,
lort arrive dans les 12 heures;
celle de 0<^05 par kilogramme, elle se produit dans
48 heures ;
celle de 0<%04, on constate un intervalle de trois à
tre jours avant que la mort se produise ;
ux doses de 0«^01 et de 0«%02, l'animal intoxiqué se
et assez rapidement ;
Par injection intramusculaire, le sublimé à la dose de
)1 par kilogramme produit la mort dans les 24 heures ;
celle de 0(^%005, l'animal meurt au bout de 48 heures
ixon;
la dose de 0«%001 par kilogramme, Tanimal, forle-
it touché, dépérit pendant un certain temps, puis se
blit;
la dose de û«%0005 par kilogramme, Fétat général ne
ble pas objectivement altéré.
. Physiologie. — A dose toxique, le mercure déter-
e les phénomènes suivants :
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— 505 —
Diminution de la fréquence des mouvements du cœur,
mais seulement au bout d'un temps très long. — Aryth-
mie. — Affaiblissement systolique (chute graduelle). —
Arrêt du cœur. — Il ne semble pas qu'il y ait à noter d'in-
fluence tout au moins apparente du mercure sur le système
nerveux vaso-moteur.
lïl. Action du mercure sur le sang. — In vitro, la capa-
cité respiratoii*e du sang est diminuée sous Tinfluence du
mercure, mais il faut arriver pour produire ce phénomène
à des doses assez considérables.
In vitro, la destruction du sucre dans le sang n'est pas
entravée môme par des doses considérables de bichlorure.
A petites doses, le mercure chez l'individu sain ne pro-
duit, même au bout d'un temps très long, aucun phéno-
mène.
A dose toxique, l'hémoglobine diminue, ainsi que le
résidu fixe, alors que l'urée et la glucose augmentent ; il y
a en même temps hydrémie.
IV. Action du mercure sur les ferments digestifs. —
Le mercure à dose thérapeutique (voire même jusqu'à la
dose de 0«%G5 de bichlorure, n'arrête pas l'action sacchari-
fiante de l'amylase (amylase salivaire et pancréatique).
L'action peptonisante de la pepsine sur la fibrine, de la
trypsine sur la fibrine et la caséine n'est pas non plus
entravée. On constate seulement du ralentissement.
V. Action sur la nutrition. — Comme l'a démontré
Schlesinger, le mercure à petite dose pendant un temps
très long n'a aucune action sur les échanges ni sur la com-
position des excréta urinaires. Ses expériences reprises
ont montré seulement que le coefficient d'oxydation, qui
est le rapport entre l'azote total et l'azote de l'urée, est
diminué.
A doses plus considérables (intoxication subaiguë), le
mercure détermine l'augmentation de tous les éléments de
l'urine proportionnellement le coefficient d'oxydation va
en diminuant.
A dose toxique, sous l'influence du mercure on voit se
produire deux phases très nettes :
Jmm. 4e Pkarm.et de CA/w., 5- série, t. XXV. (15 mai 1894.) 33
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— 506 —
1* D'abord augmentation de tous les éléments de Turine ;
2<> Puis diminution de tous ces éléments, oligurie, anurie;
S"" L'albumine apparatt dès les premiers jours, la glyco-
surie est plus tardive.
REVOB DES PUBLICATIONS DE MÉDECINE,
PHYSIOLOGIE, MICROBIOLOGIE, CHIMIE, AGRONOMIE.
Médecine.
La vie d'un microbe pathogène; par M. Â. Charrin
[fin] (1).
Evidemment la question qui vient de nous occuper a
son importance; pourtant, son rôle une fois mis au-dessus
du débat, tout n'est pas dit ; les analyses poursuivies par
Arnaud comportent d'autres enseignements. Dans le groupe
de ces enseignements, il en est un qui a trait au nombre
des sécrétions d'un microbe unique. Un germe fabrique-
iril un ou plusieurs corps ? Tel est, posé sans artifice, le
problème soulevé à l'instant.
M. Bouchard, le premier, a répondu dans le sens de la
multiplicité ; c'est, également, notre opinion. D'ailleurs,
les faits, bases de notre raisonnement, se passent de com-
mentaires. De la même culture du même agent, on retire,
au même moment, de Toxalate d'ammoniaque et de la
pyocyanine (2). Or, il ne s'agit pas de corps plus ou moins
bien définis, de corps caractérisés par quelques réactions,
il s'agit de corps cristallisés, à formules précises. A coup
sur, leur intérêt physiologique est de second ordre,
quoique ces sels d'ammoniaque ne soient pas dépourvus
de toxicité; néanmoins, théoriquement, le problème a
reçu sa solution ; cette solution paraît défier la réplique.
Juxtaposés à ces sels, à l'acide carbonique, existent des
principes, beaucoup moins connus chimiquement, dont
(1) Joum, de Pharm. et de Chim. [5], 462, i89t.
(2) Traité de médecine, Hasson, éditeur, Paris, ISOI, pages 197, 196.
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— 507 —
ractionsur Tanimal est, en revanche, des plus actives. Oes
principes sont en si minime proportion que Ton se demande
comment certains auteurs arrivent à savoir leur teneur
exacte pour leurs divers éléments constitutifs. Les meil-
leurs, les plus habiles, parmi les analystes, ne se risquent
pas*à fournir une formule, s'ils n*ont pas, à leur disposi-
tion, 1 à 2<' de la matière soumise à leur expertise.
Nous sonunes loin de ces doses, car, de Tazote total,
ces matières ne retiennent que 4 p. 100, du carbone 13;
dans un litre, on dépasse rarement des milligrammes, des
centigrammes.
En apparence, la solution parait aisée : augmenter ces
litres, autant que l'exige la ïaiblesse du rendement. Ici,
comme ailleurs, la critique est plus facile que Fart. Le cal-
cul conduit, en effet, à assembler des volumes tels que la
chose cesse d'être pratique; plusieui's motifs seraient à
développer, s'il en était besoin.
Modifiez les milieux ; cherchez, changez jusqu'à la ren-
contre d'un bouillon au sein duquel la bactérie fabriquera
d'énormes quantités de produits spéciaux. — Nous n'avons
pas attendu qu'on proclame ce banal conseil pour tenter
sa réalisation. Tantôt, nous avons vu les sécrétions faiblir;
c'est ce qui se passe, répétons-le, dans le vide, dans l'acide
carbonique ; dans l'hydrogène, on arrive à la moyenne.
Tantôt, nous avons vu ces sécrétions augmenter, par
exemple, en remplaçant l'asparagine par de la gélatine (1).
L'azote, qui sort sous aspect ammoniacal, tombe de 91
à 70; le poids des agents pathogènes s'élève de 0,420 à
0,990 ; celui des spécifiques atteint 0,495, au lieu 0,330. Il
y a donc progrès, mais progrès partiel.
Toutefois, ces résultats conduisent à entrevoir le succès,
attendu que l'un des chiffres les plus importants est celui
qui indique la quantité des cadavres bacillaires, quantité
qui, grâce à cette culture, gélatinisée, a plus que doublé.
(1) Cette aiigmeotation est insuffisante ; nous n'avons pas vu qu'elle fût plus
considérable chez ceux qui donnent des formules. Mous parlons, bien entendu,
du cas particulier où nous nous sommes placés.
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K
^' — 508 ^
r Ce n'est point là un minime détail, puisque Bucïmer
attribue au protoplasma des propriétés d'hydratation, de
^ digestion, voir de suppuration, vis-à-vis des tissus. Mal-
heureusement, cette déduction de Tauteur allemand n'est
pas absolument inattaquable ; en voici la raison.
En faisant agir, sur l'asparagine, le protoplasma de mi-
crobes, on reconnaît qu'il survient des dédoublements. Or,
quand on a soin, comme nous l'avons fait, de procéder
sous le chloroforme pour inhiber toute action vitale, on
est obligé de conclure à l'existence d'une diastase, d^autant
que le liquide filtré est sans pouvoir.
D'ailleurs, si on se remet en mémoire certaines expé-
riences de Wurtz (1), on n'est en rien surpris. Wurlz a
constaté que la papaîne se fixe sur la fibrine, de telle ma-
nière qu'un courant d'eau en permanence, durant plu-
sieurs journées, est incapable d'opérer la disjonction ; la
fibrine garde, après le lavage, une puissance fermentative,
qui ne peut provenir que de la papaîne en question. Dès
lors, on est poussé à se demander, du moment où la dias-
tase pyocyanique adhère en de pareilles proportions au
bacille, si c'est ce bacille qui intervient, grâce à son con-
tenu, dans les constatations de Buchner (2); ou bien, s*il
convient d'accuser cette diastase qui le recouvre, qui,
pour ainsi dire, l'enveloppe.
Retenons, en tout cas, cette notion de la formation d'un
ferment soluble, non figuré; sa réalité est aussi clairement
démontrée que possible. — Retenons cette autre conclu-
sion: la quantité des spécifiques, dés l'instant où l'on a usé
de gélatine, est passée du simple au double. Or, ces spé-
cifiques représentent, en quelque sorte, la virulence; nous
avons donc réussi à placer en évidence une des varia-
tions», de cette virulence, variations si fi-équemment mises
en cause, si fréquemment invoquées, si rarement prou-
vées. Jadis, et nous y avons contribué nous-méme, on s*est
efforcé de montrer que les fonctions des germes subissaient
(t) CompL rend.y Ac. </. «c, t. XC, p. 1379; t. XCl, p. 787.
(2) CentrabL Bâcler,, Mm,
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— 509 —
de nombreuses fluctuations (1). On s -est servi, dans ce but,
des agents chromogènes; on a supprimé, diminué, ou, in-
versement, exagéré la production du pigment. Assurément,
ces recherches n'étaient pas dénuées d'intérêt, en particu-
lier, au point de vue doctrinal. Mais, ici, il ne s'agit plus
d'un corps quelconque, il s'agit de ceux que le microbe
utilise pour engendrer les symptômes morbides, les lé-
sions; il s'agit, nous le répétons, de ce qui est la virulence
même; cette virulence, nous l'avons pesée, pesée à la
balance de précision.
Devant Pimpossibilité de recueillir, à l'heure actuelle,
des poids suffisants, des éléments spéciaux, pour les ana-
lyser, les étudier isolément, nous avons opéré, parmi eux,
des dissociations plutôt physiques que chimiques, en les
catégorisant en trois groupes: le premier comprend les
matières volatiles; le second, les matières solubles dans
l'alcool; le troisième, les insolubles dans ce même alcool.
Chacune de ces trois catégories possède des qualités
diflférentes. — La première actionne les vaso-moteurs ; la
deuxième influence, également, les centres nerveux, pro-
voque des convulsions; la troisième, la plus considérable,
comporte, à la fois, des effets vaccinants et des effets toxi-
ques; la chaleur atténue son pouvoir nocif, en conservant
la puissance d'accroître la résistance; on peut aussi, en
n'utilisant que des doses infinitésimales, aboutir à pré-
server l'organisme, sans solliciter d'accidents.
La conclusion de ces faits est que la physiologie,
peut-être avec une rigueur un peu amoindrie, amène à
reconnaître que, dans les substances bactériennes, il y a
des corps distincts. Du reste, nous n'avons pas pour
but d'insister sur ce point ; à lui seul, il embrasse une
série de développements. \
Ce que nous avons surtout désiré établir, c'est que la
yie d'un agent pathogène se rapproche singulièrement de
celle de notre cellule; de là, une concurrence vitale inévi-
(1) Ch. Bouchard, Ac, d, se, S4 août 1887; Gharrin et Roger, Soc, bioL
27 octobre 1887.
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— 510 —
table. En outre, dans les produits de cette évolution bacil-
laire, les corps ordinaires l'emportent de beaucoup sur les
spécifiques. Nous avons réussi, cependant, à isoler une
diastase, la diastase pyocyanique. D'autre part, nous
avons pu mesurer les modifications des matières spé-
ciales, virulentes.
' Signalons, enfin, les phénomènes caractéristiques qui
suivent rinjection séparée des trois extraits; il est diffi-
cile, avec de semblables données, de ne pas admettre la
multiplicité des toxines.
Pliftiologie.
Suc gastrique; par M. Maurice Arthds [fin) (1). —
Ces différentes études extrêmement importantes au point
de vue de la connaissance de la constitution et des produits
de décomposition des substances albuminoïdes et colla*
gènes ont été faites en dehors de Torganisme. Lès transfor-
mations ultimes, la production de deutéroalbumoses et de
peptones, en quantité notable, ne sont que des phénomè-
nes tardifs. Sans doute dans Testomac, les conditions doi-
vent être meilleures, puisque pendant toute la durée de la
digestion la muqueuse produit un suc gastrique actif, et
que les produits de transformations des aliments peuvent
être résorbés ou évacués dans l'intestin; on doit pourtant
se demander si les transformations digestives sont pous-
sées dans l'estomac jusqu'à la production de peptones, ou
si elles s'arrêtent à un stade intermédiaire albumosique.
On ne peut pas répondre à cette question d'une façon trop
absolue, car les choses ne se passent pas de la même
manière chez les carnivores dont l'estomac se vide rapide-
ment, et chez certains rongeurs dont l'estomac ne se vide
jamais dans l'intervalle de deux repas; en outre les diffé-
rents aliments ne sont pas transformés avec la même faci-
lité dans l'estomac. Certains auteurs ont prétendu que la
digestion gastrique était à peu près nulle quant aux
(i) Joum. de Pharm. et Ch, [5], XXV, 359, 408, 466, 1892.
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— 511 —
transformations chimiques des aliments, qu'elle se bor-
nait à une dissociation, par suite de la digestion da
tissu conjonctif qui seul serait peptonisé. Sans doute
la viande ingérée passe dans le duodénum sans que la
âbre musculaire soit dissoute ou même sensiblement al-
térée; mais l'albumine d'œuf subit une digestion beaucoup
plus arancée ainsi que la constaté Gahn (1). Déjà une
demi-heure après un repas riche en matières albimiinoïdes
le contenu gastrique contient des albumoses et im peu de
peptone.
Ooldsmith (2) a vérifié ce fait sur le cheval. On doit
admettre qu'au moment où les aliments quittent Testomac
leur digestion peptique n'est pas poussée jusqu'à ses der-
nières limites, que même pour certains aliments tels que
la viande elle est k peine amorcée; mais que pour d'autres
làatières albuminoïdes elle est très avancée, et qu'en tout
cas la digestion gastrique donne lieu à la production d'une
quantité notable d'albumoses et de peptones, quantité qui
est variable avec les divers aliments.
Il y a donc une digestion gastrique, se traduisant par
des transformations chimiques des substances albumi-
noïdes: c'est là un fait positif que ne peuvent renverser les
théories. Mais cette transformation gastrique est-elle in-
dispensable? Le suc pancréatique ne peut-il digérer les
aliments que si ces derniers ont été soumis à l'action du
suc gastrique? Le suc pancréatique ayant la propriété m
vît7*o de transformer les albuminoïdes en peptones direc-
tement et sans l'action préalable de la pepsine, il y a lieu
dépenser que le suc gastrique n'est pas indispensable à la
digestion des aliments. On n'en a d'ailleurs donné la démons-
tration directe : Czemy (3) a pu conserver un chien vivant,
bien portant, mangeant des aliments quelconques pendant
plus de cinq ans après lui avoir fait une gastrectomie
(1) Die ^erdauung des Fleisches im normalen Magen. Zeitschr, /. klin
Med.y XU.
(2) ZdUchr, f, physiol. Chemie, 1885 et 1886.
(3) Czemy*s Beitrage zur operativ Chirurgie, 1878.
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— 512 —
totale. Ludwig et Ogata (i) oDt pratiqué une fistule gas-
trique juxtapylorique et nourri un chien par cette fistule
en introduisant les aliments à travers le pylore directement
dans le duodénum ; le passage du suc gastrique dans le
duodénum était empêché par l'apposition d'un ballon de
caoutchouc obturateur au niveau du pylore. Le chien di-
gérait bien tous les aliments qu'on lui donnait assez fine-
ment hachés, pain, viande, œufs, lait; les excréments
étaient normaux; seul le tissu coi\ionctif n'était pas, ou
tout au moins pas complètement digéré. L'estomac qui
normalement accomplit des transformations digestives
n'est donc pas indispensable à la digestion; c'est là la con-
clusion et la seule qu'on doive tirer des expériences de
€2erny, de Ludwig et d'Ogata, et encore cette conclusion
n'est-elle valable que pour le chien adulte ; elle ne saïu-ait
être appliquée à l'animal jeune, et aux autres espèces
animales, notamment aux herbivores, jusqu'à ce que la
preuve expérimentale en ait été donnée.
III
Le lait subit dans Pestomac une transformation chi*
mique importante : il est coagulé ou plus exactement
caséifié par le suc gastrique.
Le lait abandonné à lui-même à une température de 20"*
à SS"" caille par suite de la production d'acide lactique aux
dépens du sucre de lait ; lorsque la quantité d'acide lac-
tique produite a atteint une certaine proportion, la caséine
du lait est précipitée ou, comme on dit vulgairement, cail-
lée. Le suc gastrique est toujours acide, au moins chez
l'adulte; après ingestion du lait, il contient toujours de
l'acide lactique ; on a été ainsi conduit à penser que dans
l'estomac la coagulation du lait est due à la présence ou à
la formation d'un acide, ou de combinaisons acides. C'est
l'opinion qui fut soutenue par Liebig.
Cette théorie fut combattue dès 1846 par Selmi qui dé-
(1) Du Bois Reymond's Archiv.f 18S3.
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— 513 —
montra (Jue le lait peut coaguler par Taction d'une infu-
sion de muqueuse stomacale de veau, sans que sa réaction
devienne acide. Ce fait a été bien établi par les recherches
plus récentes d'Alexander Schmidt, de Heintz, de Ham-
marsten (1871-1872). La coagulation est due à une action
spécifique du suc gastrique qui renferme un agent par«
ticulier actif appartenant au groupe des ferments, le
iabferment d'Hammarsten.
On ne doit pas assimiler la coagulation du lait par le
suc gastrique à la précipitation de la caséine par les acides
pour les raisons suivantes :
Du lait frais à réaction amphotère ou légèrement alcali-
nisé, additionné de suc gastrique neutralisé, ou de macé-
ration de caillette de veau neutralisée coagule rapidement
à 40«sans que sa réaction soit modifiée; — des solutions
de caséine pure, ne contenant pas de sucre de lait et pré-
sentant la réaction amphothère ou légèrement alcaline,
peuvent coaguler sous Faction du suc gastrique neutralisé,
ou de la macération neutralisée de muqueuse gastrique de
veau; — on peut préparer des solutions de ferment pur ne
contenant pas de sucre de lait à réaction parfaitement
neutre capables de coaguler les solutions neutres ou légè-
rement alcalines de caséine pure, sans que la réaction soit
modifiée; — enfin le composé résultant de la coagulation
du lait diffère par sa composition chimique et ses proprié-
tés suivant que la coagulation est produite par un acide
ou par la caillette de veau : la caséine précipitée par un
acide est floconneuse, facilement soluble dans la soude
ou Tacide acétique dilués; la caséine coagulée par le
suc gastrique est plus massive, plus difilcilement soluble
dans la soude et Tacide acétique; le précipité par les acides
peut être débarrassé par un lavage prolongé de tous les
éléments minéraux au point de ne pas laisser de cendres
par calcination ; le coagulum par le suc gastrique donne
toujours des cendres par calcination quelque long qu'ait
été lé lavage; ces cendres sont surtout formées de phos-
phate de chaux.
L'agent actif de cette transformation, le ferment, a pu
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— 5t4 —
être préparé en partant de la macération de muqueuse
gastrique ou mieux de caillette de reau ou de chevreau
par divers procédés indiqués par Soxhlet, Erlenme^er,
Hammarsten.
Hammarsten a pu préparer une liqueur aqueuse très
active contenant ce ferment, mais ne contenant plus de
pepsine, et démontrer ainsi Tindépendance des deux fer-
ments. Ces solutions de laà pur sont sans action sur le
sucre de lait ; il ne doit donc pas être confondu avec le fer-
ment lactique.
Hammarsten a montré que le lab existe dans la mu-
queuse gastrique soit dans le grand cul-de-sac, soit dans
la région pylorique. Ce n'est que dans la muqueuse du
veau et de Tagneau qu'on le trouve en grandes quantités;
ailleurs on n'en trouve que des traces ou même pas du
tout. Mais il a reconnu que toutes les muqueuses gas-
triques renferment une substance soluhle dans Teau qui,
sous Tinfluencè de l'acide chlorhydrique ou de l'acide
lactique à 0,001 donne rapidement du lab. Ces faits ont
été vérifiés par Orûtzner et par Heidenhain quiont cons-
taté la formation de ferment aux dépens des glandes du
grand cul-de-sac et des glandes pyloriques. Orûtzner a
montré que la teneur de la muqueuse gastrique en fer-
ment caséifiant est toujours parallèle à sa teneur en pep-
sine aux dififérents stades de la digestion. Heidenhain en
conclut que ces deux ferments ont vraisemblablement la
m(^me origine, à savoir les cellules des glandes pyloriques
et les cellules dites principales des glandes du grand cul-
de-sac. Cette conclusion acquiert une grande certitude
par suite de cette remarque de Orûtzner que, chez la gre-
nouille, où la muqueuse gastrique ne contient pas de pep-
sine, cette muqueuse ne contient pas de lab; par contre
ces deux ferments se rencontrent abondamment dans les
glandes de l'œsophage.
Àrthus et Pages (1) ont montré que le contenu gastrique
des animaux renferme du lab lorsqu'il OBi acide ou qu'il
(I) Recherches sor la digestion du lait» Société 4e biologie, 189<k
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— 515 —
a été acidifié ; sinon il contient du profeiment, transfor-
mable en ferment par les acides ; — que les macérations
aqueuses de muqueuses gastriques contiennent seulement
du proferment; — que les macérations acides de ces mu-
queuses contiennent du ferment. Chez le jeune animal on
trouve toujours du lab quelle que soit la réaction du con-
tenu gastrique, quelle que soit la réaction des macérations
de muqueuses.
L'existence du ferment et du proferment correspondant
à été démontrée récemment chez Thomme par Boas et
Klemperer.
Hammarsten a étudié les phénomènes chimiques de
la caséification. Il prépare une caséine débarrassée de
sucre de lait, en précipitant le lait par Tacide acétique,
dissolvant le précipité dans une solution étendue de car-
bonate de soude, reprécipitant par l'acide, etc. La solution
de caséine dans le carbonate de soude est neutralisée par
l'acide phosphorique et donne la réaction amphotère du
lait. Une telle solution ne coagule pas par le lab; d'autre
part lé liquide fihré après précipitation du lait par Tacide
acétique né précipite pas par le lab; le mélange de la solu-
tion de caséine et du petit lait d'acidification est caséifié
par le lab. La caséificalion exige donc outre le ferment deux
substances : l'une précipitée par Tacide acétique dans le
lait, la caséine; l'autre non précipitée par cet acide. Cette
dernière substance est le phosphate de chaux. En effet, si
Ton dissout la caséine pure non plus dans le carbonate de
soude mais dans l'eau de chaux, et si on neutralise par
l'acide phosphorique on obtient une solution de caséine
caséifiable. La coagulation, de la caséine, dit Hammars*
ten, est une transformation chimique produite par le
ferment caséiflant en présence des sels de calcium, notam-
ment du phosphate de chaux. Dans cette transformation,
il se forme au moins deux substances albuminoïdes dont
l'une est peu soluble, le caséum, dont l'autre très soluble
constitue la substance albuminoïde du lactosérum ou petit
lait de caséification. Mais si le lab n'est un ferment coagu-
lant qu'en présence d'un sel de chaux, il peut transformer
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— 516 —
la caséine en Tabsence de ce sel. La solution de caséine
qui n'est pas précipitée normalement par de petites quan-
tités de chlorure de calcium, donne après l'action du lab
un précipité par addition de sel calcique : la caséine a
donc été modifiée par l'action du ferment caséifiant.
Lundberg a montré que les phosphates de baryum,
strontium et magnésium peuvent remplacer le sel de
chaux dans la formation du caséum ; les produits obtenus
ne diffèrent que fort peu les uns des autres. Au lieu des
phosphates on peut employer les acétates, nitrates, sul-
fates, chlorures de ces métaux.
Toutes ces recherches ont été faites avec des solutions
pures de caséine, différant essentiellement du lait; elles
ne prouvent pas que dans la caséiûcation du lait l'action
soit de même nature,- elles ne prouvent pas que les sels
calciques soient nécessaires à la formation du caséum.
Arthus et Pages ont repris cette étude des transforma*
tions chimiques de la caséine du lait sous l'action du fer-
ment caséifiant, en opérant sur le lait lui-même. En fai-
sant agir le lab sur du lait décalcifié par l'addition d'une
quantité convenable d'oxalate, de fluorure ou de savons
alcalins (qui forment avec les sels calciques des composés
insolubles), on ne détermine jamais de coagulation du lait.
On peut démontrer que cette non-coagulation est due à
l'absence de sels calciques et non à la présence d'un excès
du sel alcalin ajouté. Mais si le lait décalcifié n'est pas
coagulé par le lab, il n'en est pas moins transformé : ce
lait qui avant l'action du ferment pouvait être bouilli sans
que sa caséine fut coagulée, donne maintenant un très
abondant et très épais coagulum lorsqu'on le fait bouillir.
En outre l'addition d'un sel alcalino-terreux soluble au lait
décalcifié soumis à l'action du ferment caséifiant déter-
mine immédiatement la formation d'un précipité, tandis
que le lait restait parfaitement et complètement liquide si
le sel alcalino-terreux avait été ajouté avant l'action du
ferment.
La caséine est dédoublée par le lab en deux substances :
une substance caséogène, coagulable à 80*, précipitée
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— 517 —
complètement par les sels alcalino-terreux en donnant un
caséum et une substance soluble, non coagulable à 80^"
partiellement coagulée à 100^ la substance albuminoïde
du lactosérum. Ce dédoublement de la caséine est le résul-
tat et le seul résultat de l'action dulab; la précipitation
du caséum résulte de Taction directe des sels de chaux
sur l'un des termes de ce dédoublement. Le labferment
n'est donc pas un ferment coagulant, c'est un ferment
dédoublant. Il a été précédemment démontré que la pep^
sine agissait sur les substances albuminoïdes en les
dédoublant aussi; le mode d'action de la pepsine et du lab
est donc absolument le même; seulement avec le lab et
la caséine, il se produit un accident, la formation d'un
caséum résultant de l'action des sels calciques sur le
caséogène. Pour cette raison le lab est un véritable fer-
ment digestif au même titre que la pepsine.
Tels sont les faits qu'on observe dans les expériences m
vitro. Ârthus et Pages ont établi que tout se passait dans
Testomac de la même façon, car on peut déterminer dans
Testomac la présence des différentes substances résultant
des transformations de la caséine dans les expériences
faites hors de l'organisme : le caséum gastrique présente
les propriétés des caséums obtenus in vHro. Le caséimi
ainsi produit n'est pas attaqué par le suc gastrique ; lors-
qu'il provient d'un lait caillant en grumeaux, rien ne
l'empêche de passer rapidement dans le duodénum pour y
subir l'action du suc pancréatique; lorsqu'au contraire
il provient d*un lait caillant en un bloc massif, fortement
rétractile, il reste dans l'estomac jusqu'à ce que sa désa-
grégation se soit opérée. Arthus et Pages ont montré que
cette désagrégation du caséum gastrique était produite
peu à peu par la salive ; ils ont établi une relation très
nette entre la forme du caséunà et la quantité de salive
déglutie par l'animal; c'est ainsi que chez le chevreau la
quantité de salive produite est très abondante et son acti-
vité est très grande sur le caséum,
11 faut donc considérer ainsi là digestion gastrique du
lait. Sous l'influence du labferment la caséine est dédou-
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i
— 518 —
blée en deux substances, Tune restant dans le petit lait
pouvant subir Faction des sucs de l*estomac ou être résor-
bée, Tautre capable de donner un précipité avec les sels
oalciques. La formation de ce précipité est un accident,
car eue empêche la digestion gastrique de cette substance;
la formation de ce caséum est un accident d'autant plus
grave que le caséum est plus dense et plus rétractile. Elle
serait dans certains cas un accident mortel si la salive
par son action spécifique sur le caséum (action signalée,
mais non encore bien étudiée par Ârthus et Pages) ne
venait le supprimer.
Le chien à gastrectomie de Gzerny, le chien à fistule
duodénale de Ludwig et Ogata, digéraient bien le lait.
Gela prouve que le suc pancréatique pourrait à lui seul,
chez le chien adulte, suffire à la digestion du lait. Cela ne
prouve pas que normalement la digestion gastrique du lait
«oit nulle, la formation très rapide du caséum dans Teste-
tmac qui est un phénomène constant démontre d'une façon
absolue que le lait subit normalement dans l'estomac une
modification profonde qu'on ne saurait mettre en doute.
En résumé les études récentes sur le suc gastrique ont
fait connaître d'une façon très nette La nature des trans-
formations chimiques que subissent les substances albu-
minoïdes dans l'intérieur de ce viscère sous l'influence du
suc sécrété par ses glandes. Au contraire, les travaux des
cliniciens sur les différents états de l'acide chlorhydrique
dans le suc gastrique sont sujets aux objections les plus
sérieuses et les méthodes de séparation proposées par
les divers auteurs sont illusoires. La nature des composés
acides du suc gastrique est aujourd'hui encore absolu-
ment inconnue. Le rôle de cette acidité dans la produc-
tion des ferments gastriques, son pouvoir microbicide
partiel ont au contraire été mis en évidence très nettement
dans le cours de ces dernières années.
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— 519
Microbiologie.
Application des injections de tuberculine au diagnostic
de la tuberculose bovine; par M. Nocard. — Les très
nombreuses recherches expérimentales auxquelles a donné
lieu l'emploi de la tuberculine pour le diagnostic de la
tuberculose bovine, peuvent se résumer en dernière analyse
dans les propositions suivantes :
!• La tuberculine possède, à l'égard des bovidés tuber-
culeux, ime action spécifique incontestable, se traduisant
surtout par une notable élévation de la température.
2« L'injection d'une forte dose (de 30 à 40*«, suivant la
taille des sujets) provoque ordinairement^ chez les tuber-
culeux, une élévation de température comprise entre
1 et 3^
3« La même dose injectée à des bovidés non tuberculeux,
ne provoque ordinairement aucune réaction fébrile appré-
ciable.
4<» La réaction fébrile apparaît le plus souvent entre la
douzième et la quinzième heure après l'injection, quelque-
fois dès la neuvième heure, très rarement après dix-huit
hexures; elle dxure toujours plusieurs heures.
5"^ La durée et l'intensité de la réaction ne sont nul-
lement en rapport avec le nombre et la gravité des lésions;
il semble même que la réaction soit la plus nette dans le
cas où, la lésion étant très limitée, l'animal a conservé les
apparences de la santé.
6<» Chez les sujets très tuberculeux, phtisiques au sens
propre du mot, chez ceux surtout qui sont fiévreux, la
réaction peut être peu accusée ou même absolument
nulle.
7^ Il est prudent de prendre la température des animaux,
matin et soir, pendant plusieurs jours avant l'injection ; il
peut s'en trouver en effet qui, sous l'influence d'un malaise
passager, d'un état pathologique peu grave (troubles de la
digestion ou de la gestation, chaleurs, etc...)» présentent
de grandes oscillations de la température^; de là une cause
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— 520 —
d'erreur grave. Pour ces animaux, il vaut donc mieux
ajourner Topération.
8^ Chez certains animaux tuberculeux, non fiévreux, la
réaction consécutive àFinjection de tuberculine ne dépasse
guère un degré ; néanmoins, comme l'expérience démontre
que, chez des animaux parfaitement sains, la température
peut subir des variations atteignant un degré et plus, on
devra ne considérer comme ayant une valeur diagnostique
réelle, que les réactions supérieures à 1^4; l'élévation de
température inférieure à 8 dixièmes de degré n'a aucune
signification ; toute bête dont la température subit une élé-
vation comprise entre 0%8 et i**,4 sera considérée comme
suspecte, et devra être soumise, après un délai d'un mois
environ, à une nouvelle injection d'une dose plus considé-
rable de tuberculine.
Chimie.
Sur la solubilité du phosphate tricalcique et bicateique,
dans les solutions d'acide phosphorique; par M. H.
Causse (1). — Pour étudier la solubilité du phosphate tri-
calcique et celle du bicalcique dans l'acide phosphorique,
l'auteur a préparé une série de six solutions, mesurant
toutes les volumes de 100*^ et contenant des proportions
d'acide orthophosphorique égales à 5»', 10«', 15»', 20»', ib^
et 30«'. 30«'de PhO*H» p. 100 marque la limite des expé-
riences. Quel que soit le phosphate avec lequel on opère,
dès que la proportion précédente est dépassée, il se dépose
du phosphate monocalcique.
Il ressort de ces recherches que le phosphate tricalcique
se dissout dans les solutions d'acide phosphorique en
quantité bien plus grande que le phosphate bicalcique. La
cause de cette différence semble résider dans un équilibre
qui s'établit entre trois facteurs : l'eau, l'acide phospho-
rique et le phosphate monocalcique, et il semble que ce
soit l'eau qui joue le rôle principal; elle partage son action
(l) Ac.d.sc.y CXIV, «4, 1892.
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— 521 —
entre le phosphate monocalcique et Tacide phosphoric
et tout dépend ensuite de la proportion des deux compo
En effet, la quantité maximum de phosphate dissous (
respond à une solution renfermant 10 p. 100 d'acide; m
si Ton augmente le poids d'acide, tout en laissant le
lume des solutions constant, on diminue à la fois la qi
tité d'eau disponible pour la dissolution du phospl
monocalcique et partant la solubilité du phosphate
ployé. Lorsque les solutions contiennent peu d'acide li
l'action de la chaleur est insensible; en effet, la cha
de combinaison de la petite quantité d'acide qu'elles
ferment ne peut pas compenser celle que nécessit
dédoublement du phosphate monocalcique; mais, s
proportion 4'acide est suffisante, la réaction s'établit €
poursuit jusqu'à la formation d'un équilibre entre Tea
l'acide phosphorique stable à la température de l'e
rience.
Note sur le dosage de l'or, de rétain et du cadm
dans les alliages; par M. W. French (1). — La méthod
Lôwenthal pour la séparation de l'étain et du cadm
présente l'inconvénient de fournir un oxyde d'étain
loïdal, très long et très difficile à réunir et à laver. ((
méthode consiste à oxyder la solution du chlorure s
neux en la chauffant avec un mélange de sulfate de soc
et de nitrate d'ammonium.)
L'auteur emploie de préférence le peroxyde d'hydroj
qu'il faut ajouter à une solution presque neutre des c
rures d'étain et de cadmium ; on chauffe et l'oxyde d'^
se précipite sous la forme d'un précipité floconneux qi
rassemble et se lave aisément. Le cadmium se trouve
la solution filtrée et peut être précipité directement p
carbonate de sodium ou de potassium.
Quant à l'or, il a été séparé tout d'abord en traitant
liage à chaud avec de l'acide chlorhydrique aussi f
que possible. E. G.
(I) Chemical News, 18 mars 1892.
Jown, de Pham. et de Chim., 5' série, t. XXV. (15 mai 1892.) 1 3-
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— 522 —
Sur les carbures pyrogénés formés dans l'iiidnstrie du
gas comprimé; par M. A. Brochet. — Divers auteurs
ont extrait des carbures iocomplets des huiles légères
du gaz comprimé que Tiudustrie prépare actuellement
par la pyrogénation du boghead et surtout des huiles de
schiste.
A part rhexylène normal signalé par Williams et Fér^ -
thrëne trouvé dans ces pi*oduits par Caventou, et dont la
constitution est bien connue, aucun autre carbure défini
n'a été nettement caractérisé. Le gaz comprimé prenant
naissance dans une pyrogénation fortement prolongée,
Tauteura pensé que les carbures susceptibles de subsister
un certain temps au rouge-cerise devaient représenter les
termes les plus stables de leur série et avoir une grande
analogie entre eux.
Au cours de ce travail, après avoir condensé dans le
brome les produits volatils, et séparé par distillation de
grandes quantités de carbures aromatiques, il a isolé jus-
qu'à 20«' d'amylène et 40«' d'hexylène par litre d'huile
brute.
Nouvelle synthèse de Tacide tartrique ; par M. P. Gbn-
VRESSE. — On traite Tacideglyoxylique par la poudre de zinc
en présence de Tacide acétique étendu de son poids d'eau,
d'abord à la température ordinaire, et ensuite au bain-
marie. La poudre de zinc est ajoutée peu à peu dans le
mélange des deux acides ; les proportions sont de I molé-
cule d'acide glyoxylique pour 2 de zinc et 3 d'acide acé-
tique.
A la liqueur ûltrée pour la débarrasser du zinc non
attaqué, on a ajouté du carbonate de potasse ; il s'est pré-
cipité du carbonate de zinc; ce corps ayant été isolé, on a
traité la liqueur potassique exempte de carbonate de
potasse par du chlorure de calcium. Un précipité blanc
s'est formé peu à peu ; il a présenté tous les caractères du
racémate de chaux ; en efTet, il se dissout dans l'acide
chlorhydrique et il en est immédiatement reprécipilé par
Fammoniaque. Il argenté le verre sous l'influence d'une
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— 523 — .
douce chaleur, lorsqu'on le mélange avec de l'ammoniaque
et du nitrate d'argent.
Il se forme à la longue, lorsqu'on traite la liqueur pri-
mitive par le sulfate de chaux.
Des principes qui accompagnent la chlorophylle dans
les feuilles; par M. A. Étard (1). — L'auteur a montré
antérieurement que dans le péricarpe du raisin blanc, il
existe des corps chlorophylliens qui sont saturés d'acide
palmitique et d'un alcool polyatomique élevé, l'œno-
carpol.
Il établit dans le présent travail qxCïl existe dans les
feuilles en présence de la chlorophylle, un alcool tria-
tomique, Vœnocarpol; un alcool diatomique, le vitoglycol^
et un alcool monoatomique, le médicagoU Ces composés
cristallisés ne ressemblent que par leur aspect extérieur
à la cholestérine, ainsi que le montre leur analyse. Parmi
eux, on trouve même des paraffines cristallisées, et leur
mélange dans les diverses espèces forme, sans aucun doute,
les matières extractives quelquefois désignées sous le nom
vague de cire des feuilles.
Sur ressence de Licari kanali; par M. Ph. Barbier (2).
— L'essence de Licari kanali a été étudiée par M. Morin
qui en a retiré un corps ayant pour formulée" H" O, dont
il a étudié les principales propriétés physiques et quelques
réactions, notamment Taction de Tacide chlorhydrique et
des déshydratants.
M. Barbier a repris Tétude de cette substance, dans le
but d'en déterminer la fonction chimique et la consti-
tution :
Le corps C**H*'0 qui a servi à ses recherches est un
(1) Ac. d. se, CXIV, 364, 1892.
(2) Ac, d, «c.,,CXIV, 674, 1892.
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— 524 —
liquide incolore, légèrement huileux, bouillant à 199*-200*-
Les densités, à 0*> et à 15«,4, sont :
D, = 0,8819, D,,,, = 0,8662.
Traité par l'acide chlorhydrique sec, le composé C** H'* O^
qu'il appelle licaréol, donne un dichlorhydrate C**H"C1*,
liquide bouillant à 155»-157* sous une pression de 0",039.
Ses densités à 0° et à 19'',5, sont respectivement
D, = 1, 047, D,.,, = 1,0246.
Les résultats obtenus définissent nettement la fonction
chimique du licaréol ; en eflfet :
1^ La formation deséthers licarylméthylique et licaryl-
éthylique établit la nature alcoolique de cette substance r
2^ La réaction de Tacide chlorhydrique, qui donne lieu
à un dichlorhydrate, montre que cet alcool renferme une
liaison éthylénique ;
S"" Enfin, sa transformation en licaréone, dont la nature
acétonique n'est pas douteuse, indique que cet alcool incom-
plet doit être rangé dans la catégorie des alcools secon-
daires.
Agronomie.
Production des vins et des cidres en 1891 (France et
Algérie). — Vins. — La récolte des vins, en 1891, est éva-
luée à 30.139.000 hectolitres pour 1.763.000 hectares de
vignes, soit, en moyenne, 17 hectolitres par hectare. Elle
présente une augmentation de 2.723.000 hectolitres sur
celle de 1890 et de 688.000 hectolitres par rapport à la
production moyenne des dix dernières années.
D'après les estimations faites dans les départements, la
valeur totale de la récolte de 1891 ressortirait à 1.009 mil-
lions de francs, chiffre correspondant à un prix moyen de
33 fr. 50 c. par hectolitre. Bien que ce prix soit inférieur
de 2 fr. 50 c. à celui de 1890, la valeur de la récolte de
1891 dépasse encore de 20 millions l'évaluation de 1890.
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— 525 —
La défense organisée contre le phylloxéra reste vigou-
reuse. La reconstitution des vignobles détruits se poursuit
■activement et elle est déjà assez avancée dans certains
départements pour fournir un appoint notable à la produc-
tion. Devant les résultats acquis, on s'est décidé sur beau-
coup de points à sacrifier les vignes malades et à préparer
le terrain en vue d'y replanter des cépages résistants. Le
traitement cuprique contre le mildew se généralise de plus
«n plus et donne partout d'excellents résultats lorsqu'il est
appliqué en temps opportun.
Afin de combler Tinsuffisance de la production par rap-
port aux besoins sans cesse croissants de la consommation,
il a fallu, cette année, comme les années précédentes,
recourir à l'importation. Pour les onze premiers mois, les
quantités tirées de l'extérieur ont été de 10.828.000 hecto-
litres.
Les vins d'Espagne figurent dans ce chiffre pour 8 mil-
lions 542.000 hectolitres; les vins d'Italie pour 8.000 hec-
tolitres; les vins de Portugal pour 20.000 hectolitres; les
vins d'Algérie pour 1.617.000 hectolitres et ceux de Tunisie
pour 10,000 hectolitres.
Un autre appoint a été fourni, quoique dans une propor-
tion moindre qu'en 1890, par la fabrication des vins de
marcs additionnés de sucre et des vins de raisins secs. Il
est à propos de faire remarquer que sous le régime de la
loi du 26 juillet 1890, qui a réglementé et frappé d'un droit
spécial la fabrication industrielle des vins de raisins secs,
la production de ces derniers vins s'est considérablement
abaissée (1.704.446 hectolitres en 1891 contre 4.292.850 en
1890). Pour les vins de sucrage, l'écart n'est pas très sen-
sible (1.883.298 hectolitres en 1891 contre 1.946.729 en
1890).
Voici quel a été, en 1881, le mouvement de la produc-
tion, de l'importation et de l'exportation des vins :
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52G —
ANNÉES.
1881.
1882.
1883.
1884.
1885.
1886.
1887.
1888.
1889.
1890.
1891
Moyenne
(11 premiers mois).
NOMBRE
d'hectares
plantés
en Tignes.
2,699,923
2,135,349
2,095,927
2,040,759
1,990,586
1,959,102
1,944,150
1,843,580
1,817,787
1,816,544
2,034,370
1,763,374
VINS
de
VENDANGE.
Production.
hectol.
34,139,000
30,886,000
36,029,000
34,781,000
28,536,000
25,063,000
24,333,000
30,102,000
23,224,000
27,416,000
29,450,000
30,139,900
VINS
DE TOUTES SORTES.
ilVNtatiM.
hectol.
7,839,000
7,537,000
8,980,000
8,115,000
8,182,000
11,011,000
12,277,000
12,064,000
10,470,000
10,830,000
9,730,000
10,828,500
liyartiâoo.
hectol.
2,572,000
2,618,000
3,093,000
2,470,003
2,580,000
2,704,000
2,402,000
2,118,000
2,166,0^0
2,162,000
2,488,000
1,871,500
En Algérie, la culture de la vigne prend une extension
rapide. La superficie des terrains plantés à augmenté de
8.507 hectares en 1891 et la récolte a dépassé de 1 million
214.182 hectolitres celle de 1890 :
Département d'Alger
— D'Oran
■— de Gonstantine .
Totaux.
Hectares.
37,763
46,914
22,371
Hectolitres.
1,553,252
1,706,309
798,851
107,048 4,058,412
. Cidres. — La production de 1891 est inférieure de 1 mil-
lion 815.000 hectolitres à celle de 1890 et de 3.490.000 hec-
tolitres à la production moyenne des dix dernières an-
Dans le Calvados, la Sarthe, la Mayenne, la Manche,
rOrne, la récolte a été relativement satisfaisante, bien
que restant encore au-dessous de la moyenne.
Dans riUe-et-Vilaine, les Côtes-du-Nord, l'Oise, l'Eure,
le Morbihan, les résultats sont sensiblement inférieurs à
ceux de 1890, les arbres ayant été éprouvés par les rigueurs
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il
— 527 —
exceptionnelles de l'hiver, et la floraison ayant eu à souf-
frir des pluies persistantes du printemps.
Le tableau ci-après résume le mouvement de la produc-
tion, de l'importation et de l'exportation des cidres depuis
1881 :
ANNÉBS.
CIDRES. 1
FAODUCTION
mPOBTATION.
EXPORTATION.
1881.
1882.
1883.
1884.
1885.
1886.
1887,
1888.
1889.
1890.
1891 {
hectol.
17,122,000
8,921,000
23,492,000
11,907,000
19,955,000
8,301,000
13,437,000
9,767,000
3,701,000
11,095,000
hectol.
2,853
912
»
»
»
941
8,319
7,035
hectol.
8,000
10,000
16,000
17,000
17,000
16,000
14,000
13,000
12,000
9,000
.
HOYENNB
^11 premiers mois).
12,769,800
2,006
13,200
9,280,000
639
9,000
AOADÉ
MIE DE M
ÉDECINE
Rapport de M, Alb. Robin, au nom de la Commission
permanente des Eaux minérales,
M. Matton et M. Cathelineau ont obtenu, Tun et Tautre,
deux récompenses de 500 francs chacune.
Le premier a étudié les stations de Saint- Nectaire et
de Maizières (Côte^d'Or).
Le deuxième a étudié celles de Salies-de-Béarn et de
Barèges.
M. Robin résume ce dernier travail de la façon suivante:
Dans une première série d'expériences, M. Cathelineau
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— 528 —
s eBt occupé de Taction des bains, et il a pu démontrer
plusieurs points de la plus haute importance, à savoir :
1* Augmentation du résidu fixe de Turine, de l'urée, de
l'acide urique ;
2* Diminution de Tacide phosphorique total des phos-
phates terreux et alcalins combinés à Tacide phosphorique;
du rapport des phosphates terreux aux phosphates alcalins;
3^ Augmentation du coefficient d'oxydation azotée.
La deuxième série d'expériences dans laquelle Tauteur
a recherché l'action de l'eau prise en boisson, donne des
résultats à peu près concordants. En tout cas, il est remar*
quable de voir qu'il y a complète parité d'action entre
l'eau prise en boisson et la balnéation. En outre, les ré*
sultatsdes expériences de M. Gathelineau, tendent à éclair-
cir le mécanisme jusqu'ici mystérieux des effets que la
cure de Barèges cause d'une façon presque spécifique sur
les affections du système osseux.
SOCIETE DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 4 mai 189â.
Présidence de M. L. Portes, président.
La séance est ouverte à deux heures et demie.
M. Portes annonce la moit de M. Louradour, membre
honoraire de la société, et retrace en quelques mots l'his-
toire de ses travaux et de sa vie.
Le procès- verbal de la dernière séance est mis aux voix
et adopté avec les deux modifications suivantes.
M. Barillé, à propos de l'appareil présenté par M. Crinon
et destiné à faciliter la préparation de la teinture d'iode,
rapporte qu'il a plusieurs fois remarqué, à l'hôpital mili-
taire de Vincennes, une différence dans l'action exercée
sur les tissus par la teinture d'iode, suivant que la disso-
lution s'est effectuée spontanément ou qu'elle a été hâtée
par la Iritui-ation : la teinture préparée par le second pro-
cédé serait la moins active, comme si l'iode, par suite
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— 529 —
d'une modification produite par ce travail mécanique avait
perdu une partie de son énergie. Cette influence modifica*
trice paraît se répercuter sur les opérations iodométri-
ques ; M. Barillé se réserve l'étude de cette partie complé-
mentaire de la question.
M. Bûrcker lit une lettre de M. Guillot, pharmacien-
major, dans laquelle celui«-ci expose que c'est sur ses indi-
cations, et consécutivement à une expertise qu'il a effec-
tuée sur une livraison d'acide tartrique destinée à la
Pharmacie centrale des Hôpitaux militaires, que M. Bu-
chet a signalé la présence du plomb dans l'acide tartrique
commercial.
La correspondance imprimée comprend :
he Journal de Pharmacie et de Chimie, V Union pharma-
<:eutique^ le Bulletin commercial^ le Bulletin de la Société de
pharmacie de Lyon, le Bulletin de la Société de phat^macie de
Bordeaux^ les Annales de médecine thermale, la Revue médico-
pharmaceutique de Constantinople^ The PharmaceuticalJournaly
American Jownal of Pharmacy,
La correspondance écrite renferme une lettre de M. John
Maisch, secrétaire général de T Association pharmaceutique
américaine. Il invite, au nom de ses collègues américains,
la Société de Pharmacie de Paris à nommer des délégués
pour la représenter au septième congrès international
pharmaceutique qui doit se réunir à Chicago durant
Tannée 1893.
M. Planchon, qui s'est attaché à mettre en ordre les
archives de la société, y a trouvé des papiers fort curieux.
Ce sont, entre autres : divers documents relatifs aux ori-
gines de la Société de Pharmacie, des copies de statuts,
des brevets de Gan^des de la compagnie des Epiciers apothi^
caires, des notes de service réglant le rang à occuper et les
costumes à revêtir dans les cortèges officiels qui se por-
taient à la rencontre des rois ou des grands personnages,
des autorisations de porter dans ces sortes de cérémonies
un des bâtons ou un des cordons du dais. Les plus an-
ciennes de ces pièces portent les sceaux de Charles VIII
(1484). Quelques-unes ont trait aux cortèges qui ont accom-
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— 530 —
pagné l'entrée de Fempereur Charles V et celles d'Anne de
Bretagne puis de Marie d'Angleterre, épouses successives
de Louis XII. On y trouve aussi une procédure consîdé-
dérable résultant des nombreux procès déjà occasionnés à
cette époque par les empiétements des professions rivales
sur les privilèges des apothicaires.
M. Planchon montre ensuite un échantillon d'essetice de
Bots d'Inde retirée du bois du Piment de la Jamaïque
(Myrtus Pimenta) ainsi que des feuilles, des fruits et du
bois de cet arbre.
M. Bfircker présente un travail de M. Guillot, pharma-
cien-major, relatif à la présence et au dosage du plomb
tant libre que combiné qui existe dans divers échantillons
d'acide tartrique commercial. La proportion peut aller
jusqu'à 0«',06 par kilo, mais elle varie avec chaque échan-
tillon.
M. Patein complète ses études sur l'association du
calomel et du cyanure de mercure par l'étude du pouvoir
toxique des médicaments qui résultent de cette action.
M. Grimbert a étudié la valeur du coefficient sacchari-
métrique du glucose. Le coefficient 2,22 généralement
admis est trop élevé et ne correspond pas au pouvoir rota-
toire du glucose. Il propose le coefficient 2,065 se rappor-
tant à une concentration moyenne de 5 p. 100.
M. Barillé a rencontré des oranges présentées comme
des oranges dites sanguines. Dans toutes les espèces con-
nues de ces dernières le tissu intérieur est coloré en
rouge comme l'écorce, tandis que dans ces sanguines arti-
ficielles le tissu intérieur était incolore comme dans les
oranges ordinaires, et le zeste était à l'extérieur artificiel-
lement coloré par de Vécarlate de Biébrîck (ou roccelline),
dérivé azoïque de l'amidoazobenzol.
M. Planchon propose de compléter la liste des membres
correspondants nationaux et étrangers, une revision récente
de cette liste ayant eu lieu et de nombreux décès ayant été
constatés. Une commission composée de MM. Barillé,
Boymond, Chastaing arrêtera une liste de propositions sur
laquelle il sera volé à la séance prochaine.
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— 531 —
Une vacance s'étant produite dans les rangs delà soc
par suite du décès de M. Ferrand, M. Bougarel, qui i
autrefois membre titulaire et qui était devenu men
correspondant, étant revenu habiter Paris, a demanc
reprendre son ancien titre. M. Bougarel a repris sa p
à la société comme membre titulaire.
La séance est levée à quatre heures.
Le Secrétaire annuel : E. Leidié.
BIBLIOGRAPHIE
Bulletin de pharmacie de Lyon, janvier, février 1895
M. Goilon^ président. — Il contient la suite de VHistoù
la pharmacie à Lyon^ par M. Vidal; un extrait des pro
verbaux des séances de la Société de pharmacie de L
et divers travaux, où nous relevons un mode de faire
pilules de phosphore, de préparer Thypnol, et deux tra\
que nous reproduisons : Tun sur le dosage du sucre (
Turine, l'autre sur le dosage de l'albumine dans Turii]
Recherche et dosage du sucre dans l'urine. — La s
tion de Knapp a, sur la liqueur de Fehling, l'avaniag
de se conserver plus facilement et d'être réduite m
aisément par les corps autres que le sucre.
On la prépare en dissolvant lO*' de cyanure de mer
dans un peu d'eau, ajoutant 100*=* de lessive de soude (i
site 1,140), et suffisante quantité d'eau pour que 40*
réactif soient réduits par l***"" de glucose.
L'urine, débarrassée de l'albumine, est versée gou
goutte dans 40*=* de solution de Knapp bouillante; la ré
tion de la liqueur mercurielle est complète lorsqu'il i
produit plus de coloration noire en présence du sul
drate d'ammoniaque; on opère par le procédé de la tou
Dosage de l'albumine dans l'urine. — Venturoli
l'albumine dans l'urine par un procédé volumétrique,
sur ce fait que le bichlorure de mercure, en présence d
petite quantité d'iodure de potassium, précipite, dans
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— 532 -
acidulée avec Tacide acétique, d'abord Talbumine,
jit ensuite sur l'iodure en formant un iodure de mer-
aune rougeâtre.
ajoute à 5«« d'urine 6** d'une solution d'iodnre à
100, et 1 goutte d'acide acétique. On verse dans la
IV ainsi préparée, au moyen d'une burette graduée
jolution de bichlorure de mercure à 1 p. 100 et on
jusqu'à ce qu'il se forme une coloration jaune rou-
î persistante. On note le nombre de centimètres cubes
actif employé; ce nombre, moins un, multiplié par
j, donne la quantité d'albumine,
réaction est troublée par les alcaloïdes que peut con-
l'urine.
Mars, avinl 1892. — La pharmacie lyonnaise vient
^uver une grande perte dans la personne d'Étiennc
ind, président du comité de rédaction de ce bulletin,
numéro de mars-avril contient son éloge par M. Vial;
scours de MM. Cotton et Vidal sur la tombe de leur
ère; un compte rendu très détaillé des travaux de la
ibre syndicale.
MAIRES DES PRINCIPAUX RECUEILS DE MÉMOIRES ORIGINAUX.
«chrift fur phyiiologische Ghemie, XVl, fasc. i et 2, novenibre 1891.
Bruhns et A, Koaael : Sur l'adéaine et rhypoxanlhine. — K. Land-
r : Influence des aliments sur la composition des cendres du sang. —
rupel : Recherches sur les hydrates de carbone contenus dans Turinc
ne en putréfacUon. — K, Malfatti : Contribution à Tétude de la
ic. — S.-M. Lukjanow : Sur la sécrétion de la bile dans Pétat d*ina-
complète. — H. ObermûUer : NouYcUes contributions au dosage de la
;érine. — Étude de la saponification par le moyen de Talcoolate de
i. — M. Kruger : Étude de Tadénine.
•'asc. 3, 31 décembre 1891. — G. Bunge : Nouvelles recherches sur
lilation du fer dans l'organisme des mammifères. — F. Hofmeisler :
composition de Talbumine de l'œuf cristallisée. — E, Roos : Sur la
ce do diamines dans les maladies. — T, Araki : Formation de glucose
;ide lactique en l'absence d'oxygène. — C. Emai : Putréfaction de la
, son influence sur la putréfaction intestinale. — Rumpf : Recherches
dosage des composés phénoliques dans l'urine de l'homme. — R, r.
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— 533 —
laksch : Sur la présence et la recherche des peptones dans les organes et le
sang des leucémiques.
— Fasc. 4 et 5, 20 mars 18^. — Th. Marner : Étude sur l'acide gaU
lique et Tacide tannique dans l'organisme. — E, Baumann : Dosage de
Tacide homogentisinique dans Turine des alcaptonuriques. — G. Tarn-
înann : Les réactions des ferments non figurés. — M. Krtiger : Étude
de Tadénine, 2* communication. — J. Jacobson : Recherches sur les fer-
ments solubles. — S. Gabriel : Dosage de la cellulose. — E, Schulze :
Composition chimique de la membrane cellulaire des végétaux. — H. Winter-
nitz : Emploi des réactions colorées dans Tessai des précipités d'albumine
obtenus arec le ferrocyanure de potassium. — M, Krûger : Dosage de petites
quantités de chaux.
Arcbiy der Pharmacie [3], XXIX, fasc. 5, janvier 1892. — C. Rûdel :
Alcaloïdes du Berberis. — E. Pieszczek : Recherche de Tétain, de l'anti-
moine et de l'arsenic au cours des analyses qualitatives. ^ E, Julius :
Alcaloïdes de la noix d'Arec. — W, Spring et E, Bourgeois : Action de
riode sur le bisulfite de soude.
0azietta chlmica Italiana, XXI» fasc. 12, janvier 1891. — G. Oddo :
Sur le groupe du camphre ; stéréo-chimie du groupe du camphre.
— XXII, fasc. 1, février 1892. — P. Gucci et G. GrassirCristaldi : Sur
quelques dérivés de la sant&nine.
Pharmacentltche Zeltachrift lAr Rnssland, XXXI, janvier et février
1892. -^ P. Spehr : Étude cbimico-pharmaceutique de VEphedr<i^monasta^
chia. — A. Siackmann : Analyse de vins du Caucase. — A. Tichomirow :
Souvenirs de mon voyage autour du monde.
VARIETES
LOI GENEVOISE SUR L'EXERCICE DE LA MÉDECINE, DE LA CHIRURGIE
ET DE LA PHARMACIE (du 23 mars 1892 (1)).
Le Conseil d'État de la République et canton de Genève
fait savoir que :
Le Grand Conseil.
Sur la proposition de l'un de ses membres;
Décrète ce qui suit :
(1) Nous adressons tous nos remerciements à notre correspondant et ami,
le professeur Buttin (de Lausanne), qui nous a envoyé ce texte dès sa
publication.
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— 534 —
TiTRB I*'. — De t exercice des professions médicales.
Article l*^ — Nul ne peut exercer, dans le canton de
Oenève, les professions de médecin, chirurgien, pharma-
-cien, vétérinaire, dentiste ou sage-femme, s'il n'y est
autorisé par le Conseil d'État. L'autorisation du Conseil
d'État ne sera accordée qu'à la suite d'un examen de capa-
cité ou, sur la présentation de titres ou diplômes officiels,
donnant au postulant le droit à l'exercice de sa profession
dans le pays où ils ont été obtenus, et sous la condition
que ces diplômes seront reconnus valables par le Conseil
d'État, après préavis des corps compétents.
Art. 2. — Le champ, la forme et le mode des examens de
capacité seront déterminés par un règlement du Conseil
d'Etat.
Art. 3. — En cas de refus d'autorisation, l'arrêté du
Conseil d'État sera motivé.
Art. 4. — Les médecins, chirurgiens, pharmaciens, vété-
rinaires, dentistes, sages»femmes exerçant légalement
leur profession dans les États limitrophes et domiciliés
dans le voisinage des frontières, sont admis à pratiquer
dans les communes du canton voisines de leur résidence.
Cette faculté pourra leur être retirée individuellement par
un arrêté motivé du Conseil d'État.
Art. 5. — Un registre spécial des autorisations sera tenu
au département de justice et police.
Art. 6.— Un extrait de ce registre sera délivré par le
Conseil d'État à toutes les personnes autorisées à exercer
les professions sus-indiquées.
Un tableau des dites personnes et de leur domicile sera
apposé dans toutes les pharmacies, dans les bureaux de
police, dans les établissements de bains, ainsi que dans
tous les locaux où ce sera reconnu utile.
Art. 7. — Un règlement déterminera les conditions aux-
quelles seront soumis les maisons de santé, d'accouche-
ments, les hospices particuliers et les établissements de
bains spécialement consacrés au traitement des malades.
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i
— 535 —
Titre IL — De la vente des drogues et de Cexercke
de lapha7*macie.
Art. 8. — La vente des drogues médicinales simples ou
composées est libre, sauf les modifications que la loi peut
y apporter dans Pintérét général (art. 9 Constitution can-
tonale et art. 31 Constitution fédérale).
Art. 9. — Les substances vénéneuses non employées
dans les arts et Tindustrie ne peuvent être vendues en
détail que par les pharmaciens.
Un règlement du Conseil d'État fixera les prescriptions
relatives à la vente, soit en gros, soit en détail, des subs-
tances vénéneuses.
Art. 10. — Les pharmaciens peuvent seuls exécuter les
ordonnances, prescriptions ou formules médicales. Ils
doivent conserver pendant trois ans au moins la copie des
dites ordonnances, prescriptions ou formules. Si Tordon-
nance indique que le remède ne devra être renouvelé que
sur avis du médecin, le pharmacien devra indiquer sur
l'original qu'elle a été exécutée.
Celte disposition de la loi sera affichée dans toute phar-
macie, et dans un endroit apparent.
Art. 11. — Aucun pharmacien ne peut tenir plus d'une
officine ouverte dans le canton de Genève.
Art. 12. — La profession de pharmacien est exclusive de
celle de médecin ou chirurgien. Toutefois, les médecins et
chirurgiens, vétérinaires, sages-femmes exerçant légale-
ment leur art dans les communes où il n'y a pas de phar-
ciens, sont autorisés à préparer, ou à faire préparer sous
leur responsabilité, et à vendre des médicaments ou pré-
parations à l'usage de leurs malades, mais sans tenir une
officine ouverte.
Art. 13. — En cas de décès, d'absence ou de maladie
prolongée d'un pharmacien, le proviseur ou commis appelé
à le suppléer devra être diplômé et obtenir l'autorisation du
Conseil d'État.
Art. 14. — Un règlement du Conseil d'Etat fixera les
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— 536 —
règles à suivre dans la tenue des pharmacies, la vente des
^emëdes, ainsi que les livres ou registres spéciaux que les
pharmaciens doivent tenir.
Art. 15. — La présente loi sera exécutoire à dater du
l*** octobre 1892. Dans Tintervalle, le Conseil d*État devra
préparer et faire publier tous les règlements et arrêtés
pour son exécution.
Clause pénale.
Art. 16. — Toute infraction à la présente loi, ou à ses
règlements d'exécution, sera punie d'une amende pouvant
s'élever à 200 francs pour le premier délit, et à 400 francs
pour le second. Ces pénalités sont indépendantes des
peines plus graves qui résulteraient pour les délinquants
de quasi-délits, de délits ou de crimes prévus par les lois.
Clause abrogatoire.
Art. 17. — La loi du 12 octobre 1861 est abrogée, ainsi
que l'article 5 bis de la loi du B septembre 1876, à partir de
l'entrée en vigueur de la présente loi.
Le Conseil d'État est chargé de faire promulguer les
présentes dans la forme et le terme prescrits.
Fait et donné à Genève le vingt-trois mars mil huit cent
quatre-vingt-douze sous le sceau de la République et les
signatures du président et du secrétaire du Grand Conseil.
Le président du Gt^and Conseil^
J. RUTTY.
Le secrétaire du Grand Conseil,
L. Chauffât,
Sur la proposition de M. Stéphan, professeur à la Faculté des sciences^
rapporteur, M. David, pharmacien-inajor de 1** classe, a été nommé membre
de l'Académie de Marseille (Section des sciences) en remplacement de M. Jour-
dan, doyen de la Faculté d'Aix, décédé.
M. David s'est fait connaître par divers travaux intéressants d'analyse
hydrologique et bactériologique.
Le Gérant : Georges MASSÔJN.
PÀEis. «- nr. c. MAapoN r b. fummirion, tus luara, U.
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— 537 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Coloration artificielle d'oranges;
par M. A. Babillé, pharmacien-major de 1" classe
à rhôpital militaire de Vincennes.
Depuis quelque temps, on voit circuler et vendre dans
les rues de Paris, des oranges dites Sanguines, qui ne le
sont que de nom. On constate, en effet, en les ouvrant, que
leur endocarpe renferme une pulpe dépourvue de la colo-
ration rouge qui caractérise cette variété; ce sont, tout
simplement, des oranges ordinaires dont le zeste a été
coloré artificiellement parle vendeur. Limitation est assez
réussie pour tromper les yeux d'une personne non prévenue.
En examinant au microscope une coupe de Tépicarpe de
ces oranges on constate la présence d'une matière colorante
violacée, localisée dans les glandes et ne dépassant pas la
cuticule. En certains points où elle s'est accumulée près
des glandes, sa couleur est rouge foncé.
La matière colorante employée dans les échantillons
que nous avons examinés est VEcarlate de Biebrich qui est
un dérivé azoïque de Tamidoazobenzol ; elle est obtenue
en ajoutant du diazobenzol à une solution acide de
p-naphtol. Sa formule est C'H'Az», C*H*Az«, C**H«OH.
Elle est appliquée en solution aqueuse. L'addition d'un
acide y détermine un précipité brun floconneux. Chauffée
avec de Tammoniaque et de la poudre de zinc la solution
devient jaune et plus tard incolore; il y a dédoublement
delà molécule, en amidonaphtol et acide amidobenzol sul-
fureux. Cette réaction est caractéristique. L'acide sulfu-
rique concentré dissout le produit en vert pré, la dilution
fait varier la couleur en bleu, puis détermine un précipité
d'un beau brun. C'est une matière colorante acide.
Ce rouge de Biebrich ou Roccelline n'est pas toxique.
S'il peut être toléré sans danger par l'organisme des en-
Jwrn, d$ PUm. $t de Chim., 5» série, t. XXV. (1" juin 1892.) 35
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I
n
— 0^5 —
fants qui viendraient à sucer les zestes qui en sont impré-
gnés et ne présenter aucun inconvénient dans la confiserie,
il n'en est pias moins à craindre que des matières colo-
rantes nuisibles ne soient concurremment employées, sans
discernement, à cet usage.
Dans tous les cas cette singulière industrie constitue
une tromperie sur la nature de la chose vendue, contre la-
quelle Fadministration devrait prendre des mesures prohi-
^' bitives. Les oranges sanguines sont, en effet, très estimées
1^ >': tant pour leur saveur spéciale que pour la coloration par-
ticulière de leur mésocarpe ou de leur pulpe.
N.B. — Risso, dans son Histoire naturelle des principales
productions de t Europe méridionale^ édit. 1829, indique 39
variétés de l'espèce Citrus aurantium, parmi lesquelles
nous en trouvons cinq, qui par leurs caractères spéciaux,
méritent la désignation usuelle à' oranges sanguines, ce
sont :
1*» Citrus au7*antium melitense (orange de Malte). — Fruits
sphériques, à surface chagrinée, d'un jaune foncé qui passe
au rouge dans sa maturité; l'intérieur se divise en 10 à 12
loges pleines de vésicules i^ouges.
2** C A. Hiérochunticum (orange à pulpe rouge). — Fruits
lisses, d'un beau jaune, ne rougissant jamais à l'extérieur
quoique sa pulpe prenne une couleur rouge assez foncée.
^^ C.A. Oryza (orange à graine de riz). — Fruits sphé-
riques d'un beau jaune, finement granulés en dessus, di-
visés en dedans en 9 à 10 loges d'un beau rouge, dont les
vésicules, peu adhérentes entre elles, ont la propriété de
se détacher, présentent presque la forme d'une graine de
riz, sont un peu croquantes.
k^ C, A, Balearicum (orange de Majorque). — Fruit
sphérique, très lisse, fort luisant, à écorce mince, d'un
jaune rougeâtre, pulpe rouge.
5*» C. A. Sigillatum (orange à fruit cacheté). — Fruits
d'un rouge assez foncé.
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— 539 —
Etude expérimentale du venin de Naja tripudîans ou Cobra
capel; par M. le D' Albert Calmette, médecin de
1" classe du corps de santé des colonies, directeur de
l'Institut bactériologique de Saigon.
Conclusions. — L'étude expérimentale que nous avons
faite du venin de cobra nous conduit à conclure :
!• Qu'il est possible de guérir les animaux de Tenveni-
mation en neutralisant le venin absorbé par le sang à
Taide d'injections sous-cutanées de chlorure d'or ;
2^ Que tous les agents chimiques préconisés jusqu'ici
contre les morsures de serpents venimeux, en particulier
l'ammoniaque, l'iode, le nitrate d'argent, etc., ne peuvent,
exercer aucune action curative. Le permanganate de
potasse détruit l'activité du venin qui reste dans la mor-
sure, mais il est impuissant à arrêter les effets de celui
qui est déjà absorbé.
Le traitement rationnel des morsures de cobras, et peut*
être des autres serpents venimeux, devra donc être exclu-^
sivement basé sur l'application des propriétés du chloruré
d'or.
On devra toujours s'opposer, autant que possible, à l'ab-
sorption du venin en interrompant la circulation veineuse
entre la morsure et le cœur, à l'aide d'une ligature élas-
tique.
On injectera ensuite dans la plaie elle-même et tout
autour, à l'aide d'une seringue à injections hypodermi-
ques, 8 à 10" d'une solution de chlorure d'or à 1 p. 106
stérilisée, — mais chaque injection ne devra pas dépasser
un centimètre cube de liquide, pour ne pas exercer d'action
caustique trop vive sur les tissus.
D'autres injections semblables seront pratiquées vers la
racine du membre, au niveau et en deçà de la ligature
élastique. Ces injections peuvent être faites dans toutes le$
parties du corps, soit dans le tissu cellulaire sous-cutané,
soit dans l'épaisseur des muscles. Elles ne produisent pas
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— 540 —
d'escarres ni d'abcès, si la solulion d'or dont il est fait
usage est titrée à 1 p. 100 au maximum, stérilisée et con-
servée dans un flacon de verre jaune ou noir pour éviter sa
décomposition sous Tinfluence des rayons solaires.
La ligature élastique peut être enlevée sans inconvé-
nient aussitôt que les injections auront été effectuées.
Ce traitement, appliqué à l'homme, donnera vraisem-
blablement les mêmes résultats heureux que nous avons
obtenus par Texpérimentation sur les animaux. Il est aussi
probable que son efilcacité s'étendra aux morsures de tous
les serpents venimeux, puisque les diverses échîdnines
(vipérine, crotaline, najine ou élaphine, etc.) ne présentent
entre elles que des différences légères d'action physiolo-
gique, et tous les auteurs qui ont entrepris des recherches
sur le venin des ophidiens exotiques sont d'accord pour
affirmer que celui du cobra est le plus actif.
Les symptômes d'envenimalion par les morsures de
certains vipéridés comme le Daboia de Tlnde, d'après
Fayrer et Wall, n'ont cependant pas tout à fait les mêmes
caractères que ceux produits par les morsures des serpents
colubriformes (naja, trigonocéphale, crotale). Le venin des
Daboia provoque des convulsions précoces, détruit moins
vile la fonction respiratoire, et empêche la coagulabilité
du sang après la mort, tandis que le venin des najas ne
fait que la modifier.
Quoi qu'il en soit de ces divergences vraiment peu con-
sidérables, les effets locaux et généraux de tous les venins
sont à peu près identiques, et ne diffèrent que par Pinten-
sité; il est rationnel de penser que le chlorure d'or devra
les neutraliser également.
Plomb dam Pacide lartrique; par M. 0. Buchkt.
Il a été trouvé du plomb en combinaison et même du
plomb libre dans toutes les fournitures d'acide tartrique
faites par les fabriques de France et de l'étranger, et oa
exécute, en ce moment, à la Pharmacie centrale, un tra-
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541 —
vail d^analyse de tous les échantillons d'acide tartrique
que M. Buchet a pu se procurer.
Note sur la présence du plomb métallique dans Vacide tartrique ;
par M. GuiLLOT, pharmacien-major de 2« classe.
Ayant eu l'occasion de constater la présence du plomb
métallique dans Tacide tartrique livré par le commerce
pour les besoins de la pharmacie, nous avons pensé qu'il
était utile d'appeler sur ce fait l'attention des pharmaciens
et des fabricants de produits pharmaceutiques.
Depuis longtemps on a signalé que Tacide tartrique
ordinaire contenait : !*» des traces de plomb provenant des
cuves en bois doublées de plomb, employées par l'indus-
trie dans la préparation de ce produit; 2** de l'acide sul-
furique provenant de la décomposition du tartrate de
chaux par cet acide. Le produit brut suffisant pour les
besoins de la teinture était purifié avant d'être livré à la
pharmacie. Il était soumis à des cristallisations succes-
sives dans des cuves en grès et le produit ainsi débarrassé
de ses impuretés pouvait être livré à la consommation.
La présence du plomb à l'état métallique prouve sur-
abondamment que le produit brut préparé par l'industrie
ne subit pas toujours cette purification ou qu'elle n'est pas
faite avec tout le soin désirable.
L'acide tartrique granulé que nous avons eu à examiner,
en février 1892, n'est pas entièrement soluble dans l'alcool
à 90«. Traité par l'eau, il laisse un résidu cristallin de sul-
fate de chaux. A l'incinération, il fournit 0«%514 de cendres
pour 100. La solution aqueuse de cet acide tartrique
saturée par l'ammoniaque et légèrement acidulée par
l'acide chlorhydrique pur, précipite en noir par un courant
d'hydrogène sulfuré. Le sulfure recueilli et lavé est dissous
dans l'acide azotique; la solution azotique évaporée au
bain-marie, nous a donné tous les caractères du plomb. Le
plomb dissous dans la solution aqueuse a été dosé à l'état
de sulfate de plomb. Nous avons trouvé ainsi :
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';p^^rv?7^
.^ 542 —
' Pb (eu solution) =0«%0528 par kilog. d'acide tartrique.
D'autre part ayaut dissous un kilog. d'acide tartrique
dans Teau bouillante, nous avons obtenu un résidu inso-
luble formé de fragments de bois, de cristaux de sulfate de
chaux et de plomb métallique. Ce métal est aisé à recon-
naître par la facilité avec laquelle il est rayé par l'ongle,
il prend Téclat métallique par le frottement et laisse une
trace noire sur le papier. 11 a été séparé à la main des
autres produits qui raccompagnaient et pesé. Nous avons
trouvé ainsi :
Pb (métallique) = 0«% 0626 par kilog. d'acide tartrique.
Ces quantités sont certainement très faibles, mais elles
sont variables et quand on s'elTorce de proscrire le plomb
4e nos aliments, devons-nous le tolérer dans nos médi-
caments? Il est de toute importance d'exiger de ceux-ci
une grande pureté et le commerce aussi intéressé dans la
question que le consommateur, doit prendre toutes les
précautions pour livrer un produit aussi exempt que pos-
sible de ce métal toxique (1).
Rapport sur les progi^ès idéalisés au cours des dernières années
dans les préparations emplastîques destinées au traitement
des maladies de la peau; par M. Hallopeau, médecin de
Saint-Louis.
. Conclusions, — 1* La lanoline, additionnée d'une quan-
tité sufTisanle de gomme élastique dissoute à l'aide de la
benzine, constitue un excipient qui, selon toute vraisem-
blance, doit donner les meilleurs résultats, chaque fois que
Ton a pas à redouter une légère irritation des téguments;
elle a le grand avantage d'être inaltérable, miscible au
produit semblable que contient normalement Tépiderme,
€t très adhésive ;
(1) ?ious avons également constaté la présence de fragments de plomb mé-
tallique dans l'acide tartrique du commerce en gros cristaux ; ces fragments
ae trouvaient ou bien isolés dans la masse, ou bien adbérents à la surface
4es cristaux.
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— 543 —
2* Il y aura lieu de rechercher expérimentalement si,
comme on est en droit de le supposer a priori^ les mé-
dicaments incorporés dans cet excipient sont bien
absorbés;
3<» L'emplâtre diachylon constitue, dans les mêmes con-
ditions, un excellent excipient, si, toutefois, il a été
récemment préparé avec des résines et de Thuile fraîches;
i^ Une bonne formule d'emplâtre à Toxyde de zinc est
encore à trouver;
5® L'emplâtre savonneux et salicylé de Pick constitue
une bonne préparation pour le traitement des eczémas
subaigus avec hyperkératose, et de tous les processus
hyperkératosiques ;
6® L'emplâtre simple peut continuer à être employé pour
les préparations auxquelles on incorpore un produit oléa-
gineux ou liquéfiable dans l'emplâtre, tel que l'huile de
foie de morue, l'huile de chaulmoogra et la créosote;
7^ L'emploi des préparations emplastiques doit être pré-
féré â celui des pommades chaque fois que Ton se trouve
en présence d'une dermatose circonscrite siégeant dans
une région non velue à surface régulière ;
8" Les emplâtres rendent les plus grands services
chaque fois qu'il s'agit d'une dermatose liée à la multipli-
cation d'agents infectieux autoinoculables; en pareil cas,
l'emplâtre rouge de Vidal est un des meilleurs auxquels
on puisse recourir;
9** On peut agir profondément, par l'intermédiaire des
emplâtres, sur les éléments spécifiques contenus dans le
derme; l'action de l'emplâtre rouge et de l'emplâtre de
Vigo sur les syphilides, alors même qu'elles ne sont pas
ulcérées, en donne un éclatant témoignage ;
10^ Il en est de même de l'action qu'exercent sur toutes
les manifestations d'une syphilis les applications en larges
surfaces d'emplâtres mercuriels, suivant la méthode de
MM. Unna et Quinquaud.
"^
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— 544 —
Su7* un procédé de dosage volumétrique rapide des peptones
dans les urines; par M. Roux, pharmacien, à Romans.
A la suite de recherches des peptones dans les urines
à Taide des réactifs connus (après élimination de Talbu-
mine), réactifs de Tanret, de Millon, au tannin et au biuret,
nous avons été amené à employer la liqueur cupropotas-
sique de Fehling.
Étant donnée la modification remarquable que subit ce
r('^actif en présence d^une urine renfermant des peptones,
nous avons pensé qu'il pourrait être possible d'utiliser
cette réaction pour les usages courants et en vue d'un
dosage.
L'emploi de la liqueur de Fehling rigoureusement titrée,
étant très générale dans les laboratoires, nous estimons
qu'elle se prête merveilleusement aux dosages dans des
liquides au préalable débarrassés d'albumine et absolument
privés de corps réducteurs par les procédés classiques.
Si l'on traite en effet une urine renfermant des peptones
par la liqueur cupropotassique , on observe les change-
ments suivants : la liqueur primitive étendue, de bleu
clair, passe successivement au bleu violet, lilas et rose
pourpre pour terminer à une teinte grisâtre à peine colorée,
mais dont on ne saisit pas facilement le passage.
Nous avons constaté de plus, que la gamme de ces cou-
leurs est plus ou moins complète suivant qu'il y a manque
ou excès de réactif.
Frappé de ce fait, nous avons basé sur cette différence
un procédé de dosage volumétrique, et nous avons pris
pour terme limite sensible de la réaction, la coloration
rose pourpre que Ton arrive à saisir très bien avec un peu
d^exercice et, qui de plus, est persistante.
Celte méthode, qui a quelques points d'analogie avec
celle imaginée par Pasteur pour le dosage de l'acidité des
vins s'exécute à la façon du dosage du glucose. Nous
opérons à l'aide d'une burette de Mohr à robinet avec une
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— 545 —
liqueur rigoureusement titrée et étendue au dixième en
observant qu'un centimètre cube de liqueur de Fehling
exige 0,40^ de peptones pour franchir les différents tons
et arriver au rose pourpre à la T de 15*.
Une série d'expériences faites sur des solutions diverses
de peptones à des titres déterminés ainsi que sur des
urines soigneusement déféquées ont donné des résultats
parfaitement concordants avec les titres respectifs.
Le terme final s'obtient très bien en remarquant que le
manque ou l'excès de liquide employé laisse subsister une
liqueur bleu violette ou gris rosée que l'on ne saurait con-
fondre avec la teinte rose pourpre.
Nous avons opéré sur la peptone sèche granulée de
Ghassaing.
RBTUS 8FËCIALI DBS PUBLIGATIORS DB MÉDECINE,
PHYSIOLOGIE, PHARMACIE, MIGROBIOLMIE, CHIMIE, HYGIÈNE, INDUSTRIE.
Médecine, Physiologie.
De la nutrition dans le diabète ; par M. Hânriot (1). —
L'auteur a montré précédemment que les hydrates de car-
bone ingérés à l'état d'amidon ou de glucose sont convertis
dans l'organisme en graisses avec dégagement d'acide
carbonique, et que ce dégagement peut servir de mesure à
la quantité de glucose ainsi transformé. Il était intéressant
de voir si Ton obtiendrait un pareil dégagement d'acide
carbonique chez les glycosuriques. Il a pu soumettre à
cette expérience deux diabétiques.
Le premier, pesant 83^, éliminait en moyenne 300»' de glucose en vingt-
quatre heures par ses urines; son quotient respiratoire à jeun était 0,78. Après
un repas de l*** de pommes de terres, ce quotient devint 0,74; 0,72; 0,8Î.
Dans les six heures qui suivirent le repas, il élimina, par les urines, 400»' de
sucre environ.
Le deuxième individu, pesant TS"*', soumis au régime antidiabétique, ren-
dait des quantités de glucose beaucoup plus faibles : 90^ par jour environ.
(i) Ae, d. #c., CXIV, 432, 1802.
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— 546 —
Son quolient respiratoire, qui était de 0,71, è jeun, s'éleva à 0,83 après un
repas de pommes de terre. Celui-ci n'avait donc pas encore entièrement perdu
la faculté d'assimiler le glucose, mais cette faculté était infiniment plus faible
que chez l'indiTidu sain. 11 est à remarquer que ces deux individus étaient
des diabétiques gras.
Le diabète glycosurique est donc constitué par la non-
transformation du glucose en graisse ; le malad'e est privé
de Tun de ses deux modes de formation des graisses dans
l'organisme. Si, en outre, une altération du suc pancréa-
tique s'oppose à l'absorption des graisses en nature, la
consomption arrive rapidement et le diabète maigre est
constitué.
Le dosage du glucose dans Turine ne suffît pas pour
apprécier Tétat d'un diabétique; cette quantité varie en
effet avec l'alimentation, et elle ne nous renseigne que sur
les accidents que peut amener la saturation plus ou moins
grande de l'organisme en glucose. Au contraire, les varia-
tions du quotient respiratoire avant et après un repas
composé de féculents fournissent une mesure exacte de la
quantité de glucose utilisée par le malade, et donnent par
conséquent une mesure de son pouvoir glycolytique total.
Ainsi, on peut voir par les nombres rapportés plus haut
que le premier malade avait un quotient respiratoire iden-
tique avant et après le repas, c'est-à-dire que, chez lui, le
diabète était total et la glycolyse nulle. Le second, au
contraire, présentait un léger accroissement d'acide car-
bonique après le repas et, par conséquent, utilisait encore
une faible partie du glucose absorbé.
On sait que, chez les glycosuriques, l'antipyrine a la
propriété de diminuer l'excrétion du glucose, l'alimenta-
tion restant la môme. M. Hanriot a étudié, chez le premier
malade, la variation du quotient respiratoire après l'avoir
soumis à une dose de 4«' d'antipyrine par jour. Voici les
résultats obtenus :
Quotient respiratoire
Avant le traitement. . . .
Après 4 jours d'antipyrine.
— 6 jours —
à jeun.
0,78
0,76
0,80
après un repas
de pommes de terre.
0,73
0,78
0,79
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— 547 -.
On voit que Tantipyrine n'agit pas en rétablissant la
fonction glycolytique normale. L'auteur se propose de
rechercher ce que devient dans ce cas l'amidon ingéré.
La mesure du quotient respiratoire est une opération
délicate exigeant des appareils précis et une grande
patience de la part du malade et de Texpérimentaleur. Si
l'on se rappelle que Tauteur a démontré précédemment que
la ventilation croît avec la quantité d'acide carbonique
exhalé, on voit que, après le repas, il y aura, chez Tindî-
vidu sain, accroissement de ventilation occasionné par le
dégagement de 00' qui accompagne la transformation du
glucose en graisse. Le maximum de ventilation a lieu
environ deux heures après le repas. Chez les diabétiques,
l'accroissement de ventilation varie avec le pouvoir glyco-
lytique, ainsi que le montrent les nombres suivants:
Nombre de litres d'air
expiré en une heure
avant après un repas
le repas. de féculents.
Chez rhomme sain (moyenne de quatre heures). 308 432
— deux heures après le repas. 306 508
Chez le diabétique (moyenne de trois heures). . 387 428
— deux heures après le repas. 387 401
Glycolyse dans le sang; par M. Maurice Arthus. — La
glycolyse dans le sang est un phénomène de fermentation
chimique; le ferment glycolytique ne préexiste pas dans le
sang circulant ; il se forme hors de Torganisme, aux dépens
des éléments de la couche des globules blancs, et semble être
en relation avec la vie extravasculaire de ces éléments;
la glycolyse peut s'accomplir d'ailleurs en Tabsence d'élé-
ments actuellement vivants. La glycolyse se produit exclu-
sivement hors des vaisseaux comme Ja coagulation avec
laquelle elle présente d'importantes analogies.
Expériences comparatives entre la caféine, la pondre,
le rouge et l'extrait complet de kola; par MM. Monavon
et Perroud (1). — Dans le but d'élucider à quelle partie de
(t) Moniteur thérapeutique, d'après Lyon-MédicaL
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— 548 —
la noix de kola doivent être attribuées les propriétés théra-
peutiques qu'on lui reconnaît, les auteurs ont comparé les
résultats obtenus après Tadministration : 1* d'une certaine
quantité de poudre de kola; 2"* d'un poids de caféine égal
à celui que contient la poudre de kola mise précédemment
en expérience ; 3« d'un poids de rouge de kola égal à celui
que contient la quantité précédente de poudre de kola. Ils
ont opéré aussi sur un poids d'extrait de kola, correspon-
dant à la quantité de poudre déjà employée.
Les expériences ont été faites à doses physiologiques
sur des chiens, et les conclusions sont tirées des analyses
de l'urine. Toutes les préparations ont été administrées
par la voie stomacale.
1^ La kola semble plutôt un anurétique qu'un diuré-
tique, à rencontre de la caféine.
2*» Les matériaux azotés (urée et azote total), tout aussi
bien que les phosphates, sont diminués d'une façon très
marquée par l'absorption de poudre de kola, ce qui prouve
bien que la kola est un aliment d'épargne, et que celte
épargne porte non seulement sur le système musculaire,
mais encore sur le système nerveux (phosphates).
3* L'extrait complet de kola produit les mômes effets
que la poudre.
4** Le rouge de kola a une action peu marquée sur l'éli-
mination des produits azotés ou des phosphates, mais cette
action concourt néanmoins au même but.
5* La caféine, à la dose oii nous l'avons employée, a une
action analogue à celle de la kola sur les déchets orga-
niques. Toutefois cette action est inférieure à celle obte-
nue avec un poids de poudre de kola renfermant cette
même quantité de caféine.
Ceci prouve donc que la caféine n'est pas le seul prin-
cipe qui agisse dans la kola.
La kola a donc une action qui lui est particulière.
Tous ses principes s'unissent et combinent leurs vertus
pour concourir à un môme but. Cette action se traduit
par une meilleure utilisation des substances alimentaires
ingérées.
Cette meilleure utilisation a pour résultat une moindre
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— 549 —
déperdition de forces et conséquemment une plus grande
transformation de chaleur en travail mécanique. C'est ce
qu'on peut appeler un modérateur de la dénutrition.
Pharmacie.
L'analyse des peptones; par MM. C.-W. Heaton et
S. -A. Vasing (1). — On sait que, dans la digestion de la !
viande par la pepsine acide, on obtient plusieurs composés
qui, bien qu'ayant une composition semblable, ne sont
identiques ni au point de vue de leurs propriétés chi-
miques, ni au point de vue de leur valeur nutritive. Dans
ces dernières années nos connaissances sur ces composés
se sont considérablement étendues, et Ton a proposé
diverses méthodes pour. leur dosage.
On peut classer comme suit les différentes substances
à doser :
!• Eau. — Cendres. — Azote total.
S<* Matières solubles dans Talcool absolu. Ce sont surtout des composés
définis, les uns azotés, les autres non. M. Denaeyer a montré qu'il y avait {
dans les peptones une variété de gélatine soluble dans l'alcool. |
3° Albumines, coagulables et devenues complètement insolubles par la
chaleur ou Talcool fort.
4" Albumoses, non coagulables par la chaleur, solubles dans Tean, préci-
pitées par l'alcool, l'hydrate cuprique, l'acide phospholungstique, le chlorure
mercurique et le sulfate d'ammonium.
5* Peptones, non coagulables par la chaleur, solubles dans l'eau, préci-
pités par l'alcool, l'acide phosphotungstique et le chlorure mercurique, mais
non précipités par l'hydrate cuivrique et le sulfate d'ammonium.
6* Gélatines, en partie solubles dans l'alcool. Précipitées entièrement et
sous toutes leurs formes par Tacide phosphotungstique et le sulfate d'ammo^
nium, non précipitées par l'hydrate cuivrique et le chlorure mercurique.
Les auteurs passent en revue les principales méthodes
analytiques déjà publiées :
A. Stutze'r : Ber., 13, 251; Ch. Soc. Absts., 1880, 676; Cent. f. Alîg.
Gesund. Pflege, 1882, 179; Ch. Soc. AbstSy 1882, 1239; Analyst., X, 57.
— Kûhne et Chlttenden : Zeit. Biot., XXII, 409, 423; American Joum.
Pharm,, 1886, p. 568. — Kônig et Kische : Zeit. Analy. Chem., XXVIII,
(I) American Journal of PharmaGy^ d*après the Analyst., mars 1892.
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— 550 —
19! ; American Joum, Phann., 1889, 525. — A- Denaeyer : Bull, de l\is~
90C. belg. des chimistes, mars 1890; Analyste juin 1890. — A. Denaeyer :
BulL de VAssoc. belge des chimistes^ décembre 1890; Analyse, mai 1891.
— A. Denaeyer : Joum. Pharm. Anvers, novembre 1891 ; Analyst, décembre
1891.
Le procédé qu'ils décrivent ensuite est une combinaison
des méthodes précédentes, qui leur a donné de très bons
résultats :
i* Eau; cendres; azote total, — Ces corps sont dosés par
les méthodes usuelles. Il convient d'opérer sur environ
3' pour Teau et les cendres, et sur l'-pour Tazote total par
la méthode de Kjeldahl.
2* Albumine; gélatine insoluble dans F alcool (gélatine
coagulable) ; albumose; peptone. — On verse goutte à goutte
40< de peptone fluide renfermant environ 80 p. 100 d'eau,
dans 300'''' environ d'alcool absolu contenu dans un grand
vase pesé et Ton agite le mélange par un léger mouvement
de rotation. Après une heure de repos, les corps sus-
nommés se sont déposés; on les lave par décantation avec
de Talcool absolu. Le vase, avec son contenu, est séché à
100*» jusqu'à poids constant et pesé. Quant à la solution
alcoolique, elle sera traitée ultérieurement.
a) Albumine, — Le précipité alcoolique séché et pesé est
mis à digérer avec de Teau chaude, et lavé sur un filtre
taré. Le résidu, qui a été rendu insoluble par Talcool, est
pesé comme albumine.
La liqueur séparée par filtration est diluée avec de l'eau
jusqu'à 250''^
b) Albumose et gélatine, — On évapore 25'*'' de cette solu-
tion de façon à n'avoir plus que quelques centimètres cubes,
on y ajoute une solution saturée de sulfate d'ammonium,
on élève la température jusqu'à 100*, puis on refroidit rapi-
dement en agitant.
Le précipité est recueilli sur un filtre, lavé avec du sul-
fate d'ammonium, séché et pesé. L'excès de sulfate d'am-
monium resté dans le précipité est dosé par le chlorure de
baryum et son poids est déduit du poids total.
c) Albumose, — On chaufifejusqu'à lOO^^BO^^'^delamêmesolu-
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— 551 —
tion aqueuse et on y ajoute 30" du réactif de Stutzer's (1).
On lave avec de Teau chaude le précipité recueilli sur un
filtre, et Ton dose, par la méthode Kjeldahl, Tazote qu'il
renferme. 30** d'acide sulfurique et un globule de mercure
donnent de bons résultats.
d) Gélatine. — Il est évident que des deux opérations (à)
et (c) on peut déduire, par différence, la gélatine ; de même,
pour la peptone, il suffit de retrancher du précipité alcooli-
que primitif, la somme des précipités (a) et [b). Cependant,
on peut obtenir un dosage direct de la gélatine par le pro-
cédé suivant. On concentre fortement le liquide séparé
par filtration du précipité cuivrique dans un vase qu'on
pèse ensuite avec une baguette de verre ; on y ajoute une
solution saturée de sulfate d'ammonium, on chauffe jus-
qu'à Tébullition, on refroidit rapidement en agitant, comme
l'a démontré M. Denaeyer, la gélatine est séparée main-
tenant et adhère aux parois et au fond du vase, surtout si
on les a frottés de temps en temps avec la baguette de verre.
On peut laver rapidement la gélatine avec de l'eau glacée,
sécher et peser; le sulfate d'ammonium retenu est dosé
comme plus haut et déduit.
3<» Quant à la liqueur alcoolique séparée du précipité
total (2°), on obtient, en l'évaporant à siccité, un résidu
trop hygrométrique pour pouvoir prendre son poids exact.
Il vaut m'ieux suivre la méthode suivante qui est une
modification de celle de M. Deneayer.
On étend cette liqueur alcoolique jusqu'à un volume
déterminé, par exemple 500", qu'on traite ensuite par
fractions.
(1) Le réactif do Stutze'r se prépare de la façon suivante :
On dissout 100^ de sulfate de cuivre dans 5'" d'eau contenant ^,li de
glycérine. On ajoute dans la solution de la soude caustique et on filtre. Le pré-
cipité d'oxyde de cuivre est délayé avec soin dans un grand excès d'eau contenant
5^ de glycérine par litre. On laisse déposer, on décante la liqueur claire, et
on lave avec de Feau glycérinée de façon à enlever toute trace d'alcali. Le
précipité est alors amené avec de l'eau contenant 10^' de glycérine au volume
de 1*". Cette liqueur renferme environ 40»» d'oxyde cuivrique par litre el peut
se transvaser facilement avec une pipette.
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— 552 —
a) Gélatine soluble dans Valcool. — Uû cinquième est éva-
poré à siccité, le résidu est repris par Feau chaude et cette
solution traitée par le sulfate d'ammonium comme plus
haut.
b) UréBy etc, — Une autre fraction, un dixième, est éva-
porée à siccité et traitée ensuite par Thypobromite de
sodium. Il est bien évident que Tazote trouvé ne pourra
servir à calculer très exactement le poids de Turée.
c) Azote. — Une troisième fraction, un cinquième, sera
traitée, après évaporation, par la méthode de Kjeldahl. En
déduisant de Tazote ainsi trouvé, Tazote contenu dans la
gélatine soluble, la différence multipliée par 3,12 exprime,
en créatine, le poids des composés azotés, cristallisables.
d) Matières minérales contenues dans la solution alcooli*
que. Une dernière partie de la liqueur pourra servir à ce
dosage.
Voici un exemple d'analyse d'une peptone qui avait
Taspect d'une gelée demi-solide liquéfiable par une douce
chaleur, stérile, transparente et sans amertume.
I. — Matières organiques 15, S9
Matières minérales 2,43
£aa 81,98
100,00
II. — Albumines coagulées par la chaleur et par Talcool . • 0, 12
Matières précipitées par V alcool :
Gélatine (pesée directement) 2,00
Albumose (précipité du sulfate d'ammonium,
moins la gélatine) 5,06
[N. B.] Albumose trouvée par dosage de Az dans lo
précipité cuivrique : 0,79 x 6,33 = 5,00.
Peptone (par différence) '. . . . 3,33
Total pesé directement 10,39 10,39
Matières non précipitées par V alcool :
Gélatine soluble dans Talcool (pesé directement) 1 ,30
Matières extractiyes (par diflérence) 6,21
Total 7,51 7,51
Eau 81,98
100,00
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— 553 —
III. — Azote (Kjeldahl) total 67
— dans le précipité alcoolique 1,38
— • dans ralbumos3 0,79
— mis en liberté par l'hypobromite. ... 0,22
Sur une falsification de la gaze iodoformée (1)
gaze iodoformée s'emploie d'une façon très couran
les hôpitaux et la médecine civile. Cette fabricati(
d'une façon honnête revient à un prix assez élevé, i
faut-il pas s'étonner que la falsification se soit emp
ce produit.
Il s'agissait d'une gaze étiquetée a Gaze iodofc
30 p. 100 » qui renfermait 8 p. 100 dïodoforme et (
avait rehaussé la couleur avec un dérivé nitré du
On ne saurait s'élever avec trop de force coi
industriels qui se jouent ainsi de la santé publiqu
Pour mettre en évidence la falsification que l'o
de signaler, il suffit de faire digérer dans l'eau
suspecte. Le liquide filtré est coloré en jaune, e
l'évaporé au bain-marie on obtient un jaune doré
sur les charbons ardents, ne colorant pas l'éther et
vu de saveur amère. La solution concentrée de C€
ne donne pas de précipité par l'acide chlorhydriqu
Une gaze iodoformée bien préparée ne doit cède;
principe colorant dans les mêmes conditions.
Dosage du mercure dans l'onguent mercuri<
M. Thein (2). — Dans un tube d'essai assez large, c
une solution d'azotate de soude dans 2 1/2 parties d
de sulfate de magnésie dans 2 parties d'eau, jusqu'i
timètres de l'ouverture. On ajoute ensuite une q
connue (4«' environ) d'onguent mercuriel, et l'on
le tube dans un bain-marie. A raison du poids sp(
de la solution saline, l'onguent surnage, mais il foi
(1) Travail exécuté au laboratoire de la Pharmacie Centrale.
(2) BulL Soc, ph, Bruxelles, d'après Pharm, Zeitschr. f, Hm
p. 312.
Joum, de Pharm. ei de Ckim., 5« série, t. XXV. (!•' juin 1892.)
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— 554 —
ircure se sépare peu à peu et se réunit dans la partie
'érieure du tube. On ^asse une petite baguette dans la
iche grasse surnageante, on laisse refroidir et on retire
bouchon formé. Le mercure est recueilli, lavé, séché et
>é.
extrait fluide de réglisse (1). — Il parait que cet extrait
enu d'après la Pharmacopée des États-Unis» est une
îparation d'un goût désagréable; un pharmacien de ce
rs a trouvé une formule donnant un meilleur résultat.
)n pulvérise la racine de réglisse en poudre grossière ;
en prend environ 500»% que l'on humecte avec 500«'
au, contenant 30«' d'ammoniaque. On met le tout dans
^pareil à déplacement et on épuise la drogue avec le
me véhicule. On chauffe la liqueur obtenue et on la fait
lillir pendant dix minutes en ayant soin d'ajouter un
i d'eau, si elle devient trop concentrée ; on laisse refroi-
; il se forme un résidu par le refroidissement. On filtre,
lave le résidu du filtre avec de l'eau froide et on évapore
out jusqu'à obtention d'un poids de 360«'; enfin on addi-
ine de 120»' d'alcool. Cet extrait fluide est très doux,
ourvu complètement d'arrière-goût amer.
[ faut avoir bien soin de laisser refroidir après l'ébul-
)n; sinon, on éprouverait des désagréments pour la
*ation.
xtrait fluide pour sirop de baume de tolu (2). —
ime de tolu 50»% éther sulfurique 50»% glycérine 100»',
►p simple 200»^
aites dissoudre le baume de tolu dans Téther, ajoutez
lycérine, fermez bien le flacon et laissez le mélange en
tact pendant six jours en agitant fortement à plusieurs
rises par jour. Vereez le mélange dans un entonnoir à
Inet, laissez reposer, séparez la liqueur balsamique
aageante, ajoutez le sirop à la glycérine, conte-
Amer, Journ. of Pharm.y d*après Joum. de Pharm. (TAnvert.
Hev. méd, de Constantinoplej d'après Joum. de Pharm, d*Anver$.
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— 555 —
nant les principes solubles du baume de tolu el
Pour préparer le sirop de baume de tolu, n
10 p. 100 d'extrait à 90 p. 100 de sirop simple.
N. B, — Le baume de tolu épuisé qu'on obtie
résidu en laissant Téthérolé à Tévaporation spc
peut servir à la préparation de Taxonge balsamiq
confection des pilules de créosote, de gaïacol, terpii
au vernissage des pilules contenant des substanc
râbles et à la préparation des clous fumants.
Extrait graisseux pour pommade populeum; pn
M. Xanthopoulos (1). — 1** Pulvérisez les plantes
tiques en les arrosant avec la moitié de leur poids c
tassez la poudre dans un appareil à déplacement et !
la par léther sulfurique en quantité suffisante
épuisement.
*• Réduisez les bourgeons de peuplier en poud
alcool, mettez la poudre dans l'appareil à déplace
lixiviez-la avec la liqueur précédente et quantité si
d'éther pour en enlever toute la partie résineuse,
l'axonge à la liqueur obtenue, agitez bien pour di
et laissez à l'évaporation spontanée à l'air libre
assiettes.
Pour obtenir la pommade populeum, faites
ensemble à feu modéré 10 p. 100 d'extrait grais
90 p. d'axonge.
Microbiologie.
Action de la dessiccation, de l'air et de la lumi
la bactéridie charboneuse filamenteuse; par M.
MONT (2). — Conclusions, La bactéridie, sans spon
tenue dans le sang desséché, peut rester vivante ]
plus de soixante jours à la température ordinal
résiste à un chauffage de plus d'une heure et dem
La bactéridie sans spores, cultivée dans le bi
(1) Rev, méd. de Constantinople, d'après Journ, de Pharm, (
(2) Ann, de Vlnst. Pasteur^ janvier 1892.
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— 556 —
résiste moins bien à la dessiccation que celle qui est con-
tenue dans le sang charbonneux.
L'action de Tair est peu marquée sur les bactéridies des-
séchées. Ces bactéridies desséchées, conservées à Tairou
à Tabri de Tair, meurent sans avoir présenté d'affaiblis-
sement dans leur virulence.
Les bactéridies sans spores et desséchées meurent plus
vite à la lumière solaire qu'à la lumière diffuse. Les bacilles
de culture périssent plus vite que ceux contenus dans le
sang. A la lumière, l'action de l'air contribue à tuer les
bactéridies sèches. Elles meurent sans que les der-
nières cultures montrent un affaiblissement dans la viru-
lence.
L'action de l'air sur le mycélium bactéridien humide
est très exaltée sous l'influence de la lumière; la lumière
seule, sans air, a peu d'action sur les bactéridies filamen-
teuses humides.
Les bactéridies filamenteuses humides, exposées à l'in-
fluence de la lumière et de l'air, périssent sans que les
dernières cultures obtenues cessent d'être virulentes.
Les bactéridies mycéliennes, sèches ou humides, résis-
tent beaucoup moins longtemps à l'action de la lumière et
à celle de l'air que les spores.
Les spores sèches supportent très longtemps l'action de
la lumière et de l'air sans périr et sans perdre leur viru-
lence. Les spores humides résistent très longtemps à
l'insolation à l'abri de l'air, elles meurent beaucoup plus
vite quand elles sont insolées au contact de l'air, sans pré-
senter d'atténuation avant leur mort.
Recherches bactériologiques sur les eaux minérales de
Tichy, Saint-Torre, Hauterive et Cnsset ; par MM. Th. Ro-
man et E. Colin.
Sources Mallat de Saînt- Votre (1). — Ces sources sont au
nombre de deux :
(i) Joum. de Pharm, et de Ch. [5] XXIV, 15 octobre, i* noiembro,
!* décembre 1891 ; XXV, 1« féyrier 1892.
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— 557 —
La plus ancienne est la seule qui ait été étudi
de vue bactériologique.
Les recherches, commencées le 2 avril 1882, '<
trois mois après, la découverte, à 18 mètres dep
d'une masse jaillissante d'eau minérale, dont le
opéré à l'aide de trois tubes de diamètres différ
L'eau sortant du tuyau ascensionnel débouch
vasque abritée sous un kiosque vitré.
Le 19 août 1891, à 3 heures 15 du soir, la U
de l'eau à la vasque était exactement de 12*8,
rature de l'air étant de 22* et la hauteur ba;
réduite à 0* de 735.
Essai de Peau : l'* Au robinet de la vasque, — P
fait le 23 juillet. Ensemencement sur place, su
15" de gélatine peplonisée (trois essais).
Après 70 heures, le nombre de colonies c
était de :
6, 6, 5. Soit au total, 17, ou 6 en moyenne par centimèl
2* Au robinet d embouteillage. — Prélèvement f
jour, à la môme heure, sur 2, 4 et 10 gouttes d
mencement sur place.
Après 70 heures, le nombre de colonies (
était de :
5, 4, 32. Soit 45 en moyenne par centimètre cube
3* Dans les bouteilles. — Après 6 heures d'emj
Prélèvement fait au centre de la bouteille avec
goutte stérilisé. Ensemencement sur place.
Après 48 heures seulement d'ensemencemen
moyen de colonies développées par centimètre (
à 11.580.
La faible quantité de germes qu'elles renfer
point d'émergence et l'absence de colonies \
prouvent qu'elles ne subissent aucune infiltr
rivière qui les avoisine.
Sources (THauterive. — Hauterive, village sit
mètres environ au sud de Vichy, sur la rive gai
lier, possède de nombreuses sources d'eaux mi
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;^:?:^i^>^^^^*^^--
— 558 —
plus importante appartient à l'État, les autres sont la pro-
priété de particuliers.
Les sources d'Hauterive étaient déjà connues au siècle
dernier.
A cette époque seulement quelques travaux furent faits
dans le but de les garantir contre les inondations de la
rivière qui les submergeait parfois complètement. Le sol
où elles jaillissent n*est qu'à 2",20 au-dessus de Tétiage de
TAUier.
Les sources que nous avons examinées sont au nombre
de deux : celle de TÉtat et la source Ramin.
Source de F État. — C'est vers 1842 que M. Brosson cons-
truisit le puits foré d'Hauterive qui devint, en 1853, pro-
priété de TÉtat.
Le forage, pratiqué d'abord à 35 mètres de profondeur,
fut repris et poussé à 97 mètres. La nappe d'eau minérale
se trouve à 27 mètres de profondeur et offre une épaisseur
de 2 mètres.
Le 28 juillet 1891, à 3 heures 45 du soir, la température
de Teau prise au robinet d'embouteillage, était exactement
de 14^*6, la température de Pair étant de 20« et la hauteur
barométrique, réduite à 0«, de 736,6.
Essai de Veau : 1* Au robinet (T embouteillage. — Prélèvement
fait le 28 juillet. Ensemencement sur place de 1" d'eau et
15** de gélatine peptonisée.
Après 50 heures, le nombre des colonies développées
était de :
12, 10, 8. Soit au total, 30 ou 10 en moyenne par centimètre cube.
Pas de colonies liquéfiantes.
2° Dans les bouteilles. — Prélèvement fait le même jour,
à la même heure, dans les mêmes conditions.
Ensemencement de 1 goutte d'eau et de 8** de gélatine
peptonisée.
A. Après 1 1 heures de remplissage.
Le chiffre moyen des colonies développées après 48 heures
était de 1 .450 pour 1 goutte, soit 29.000 par centimètre cube.
B. Après 24 heures de remplissage.
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— 559 —
Le chiffre moyen des colonies développées après '^
était de 2.200 pour une goutte, soit 44.000 par ce
cube.
Nombreuses colonies liquéfiantes.
Maigre le voisinage de l'Allier qui les couvre
tement au moment des crues, les sources d'Haute:
mirablement captées, conservent une pureté très
TABLEAU
Résumant la température, la teneur microbienne,
le procédé de captage et le mode de réceptian des Sources :
de Vichy, Saint-Yorre, Ilauterive et Cusset,
CO
3& I
g-
GO
Ut o
NOM
DE LA SOURCE.
Grande-Grille . .
Hôpital
Chomel
Lardy
Mesdames (Burette).
Lucas
Prunelle
l*arc
Ste-Marie (Cusset)
Mesdames (GhffoD).
MalIatdeSt-Yorre
Hautcrive (État) .
Larbaud St-Yorre
Elisabeth (Cusset)
Hauterive(Raniin)
Source Dubois . .
Anciens Géleslins n* 1.
Andeiis Géiestins d*" 8.
KoareaoxGéIestiosB''8.
Tempèratore.
TENEUR
mierobieBne.
41»8
8
33«6
18
43» 8
26
ai* 2
5
22«1
15
28»3
61
22«8
65
20»1
470
14» 4
3
16» 3
4
12» 8
6
14» 6
10
IS^etiiVi
15 et 17
16*5
19
19»
48
15» 3
385
15» 3
454
15» 3
2.420
15» 6
3.200
MOBX D'ARftlTlB
de l'eaa.
Jaillttsemeot natorel
id.
Puits à pompe.
Jaillisseneot n&torel
Canalisation.
Puits à pompe.
id.
id.
JaiUisseiMQt naturel
id.
id.
Canalisation.
Jaillissement naturel
id.
id.
Puits à pompe.
id.
id.
id.
Chimie.
Acide carbonique liquide; par M. Gall, ra
M. Troost. — C'est en Allemagne que celte pré
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— 560 —
a pris naissance, et elle s'y est rapidement développée,
grâce à rénorme consommation de bière en ce pays. Son
succès en France est du à remploi de très grandes quan-
tités d'acide salicylique par la médecine. C'est en 1888
que la France a songé à s'affranchir du produit allemand,
lorsque la Compagnie générale des produits antiseptiques est
devenue concessionnaire des brevets Kolb et Schmidt,
relatifs à la préparation de Tacide salicylique par la
réaction de Tacide carbonique liquide ou solide sur le
phénol sodé. C'est à cette date qu'a commencé, dans
l'usine de Villers, près Hernies (Oise), la production de
l'acide liquide, à l'aide d'un appareil basé sur les indi-
cations de MM. Ozoux et Moison et perfectionné par le
directeur technique, M. H. Gall.
M. le rapporteur décrit les procédés de préparation de
l'acide carbonique ; les appareils perfectionnés par M. Gall
peuvent liquéfier 300^" d'acide par jour, et l'on arrivera
prochainement à une liquéfaction journalière de 1000^«.
Les frais généraux ont en même temps été diminués, si
bien qu'on livre aujourd'hui l'acide carbonique liquide
a 0',60 le kilogr. rendu à Paris. — Dans ces conditions la
production française est en état de lutter avec la production
allemande. — Elle en livre non seulement pour la mise en
pression de la bière, mais aussi pour la fabrication des
eaux gazeuses, en général, pour le filtrage des vins, le trai-
tement des métaux, etc. — La consommation de ce produit
s'accroîtrait rapidement si son transport à de grandes dis-
tances n'était rendu très difficile par suite de son assimi-
lation à celui des explosifs et, comme tel, frappé d'une sur-
taxe de 50 p. 100.
Procédé de Greenwood pour la production directe da
chlore et de la soude caustique (1). — Ce procédé, em-
ployé actuellement dans l'usine provisoire de Battersea,
constitue une découverte du plus haut intérêt sll tient les
promesses indiquées plus loin. L'inventeur, M. Green-
(1) Chemical Neivs^ d*après Bull, de la Soc. (T encouragement.
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— 561 —
wood, a porté son attention sur la décomposition él
troly tique du sel commun lors de l'extraction de l'or
son minerai au moyen du chlore, et certainement, autî
que Ton en peut juger pour l'instant, il a fait un pas èc
sidérable dans l'application des courants électriques de
la chimie industrielle. La matière brute, dont il se se
est le sel commun, qui est dissous dans Teau, et la disi
lution, sans être filtrée ni purifiée, est alors soumise
un courant d'environ 4,4 volts et une intensité de 10 a
pères par pied carré de Télectrode.
La première difficulté à vaincre était de trouver u
matière, pour les anodes, qui résisterait à l'action
chlore naissant. L'inventeur a choisi le coke de corni
en forme de plateaux et rendu impénétrable par une co
position dont il ne fait pas connaître la nature. Pour ai
menter la conductibilité de l'anode et lui donner une pi
grande fermeté, il est pourvu d'un noyau en fer. Ce noy
est complètement protégé du contact avec le chlore, j
composition dont il est question.
L'autre difficulté est d'empêcher le chlore et la sou
de se combiner de nouveau. Dans ce but, M. Greenwo
les a divisés au moyen d'un diaphragme particulier;
consiste en bandes d'ardoise fixées horizontalement comi
les lattes des jalousies, dont les interstices sont remp
d'asbeste. Si une particule de chlore se heurte sur ]
bandes, elle ne peut passer par le diaphragme qu'en d(
Cendant, et comme son poids spécifique est plus léger q
celui du liquide, une telle descente est impossible.
Les cathodes sont faits de fonte, sur laquelle les alca
caustiques n'ont pas d'action. Le liquide, après av(
passé par une série descendante d'auges électrolytiqu(
est pompé pour être de nouveau soumis à l'action du ce
rant. Le chlore est aussitôt repoussé et passe dans un l
de chaux qui l'absorbe; ou bien il peut être appliqué
tout autre emploi. Ainsi, il peut être passé dans des chaj
bres de plomb pour la production du chlorure de cha\u
la manière ordinaire.
La soude caustique peut, s'il est nécessaire, être co
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— 562 —
vertie en masse solide par Tévaporation. Pendant celte
opération, le sel commun qui a échappé à la décomposi-
tion, environ 20 p. 100, est éliminé par déposition.
La production de la soude caustique et du chlore par ce
procédé, au dire de Tinventeui- et d'experts consultés,
donnerail une économie de 50 p. 100 comparée aux autres
méthodes.
Préparation dn phosphore. — Les inconvénients du
procédé actuel de fabrication du phosphore résident prin-
cipalement dans la haute température nécessaire, dans les
pertes de produit occasionnées par les parois des cornues,
et dans le remplacement très fréquent de celles-ci.
MM. Readmann, Parker et Robinson poursuivent des
expériences en vue de Tapplication de l'électricité à la
fabrication de ce corps.
Suivant le Génie civil^ leur procédé consiste à faire tra-
verser les matières premières, réduites en pâte, par un
courant passant entre des électrodes convenables, puis à
recueillir et condenser les vapeurs du phosphore. Les
résidus sont extraits par le fond du four, où l'action élec-
trique se produit, de sorte que l'opération peut être con-
tinuée plusieurs jours sans interruption. Les fuites de
vapeurs de phosphore ne sont plus à craindre, car la cha-
leur arrivant directement au centre de la masse, sans avoir
à pénétrer, les parois du four peuvent être aussi épaisses
que Ton veut, sans craindre d'exagérer la dépense de
combustible. Le résidu ne renferme guère plus de 0,01 de
phosphore, et le produit brut obtenu, qui est d'assez
bonne qualité, peut être purifié par fusion sous l'eau, puis
par tamisage à travers une peau de chamois, et enfin par
un traitement par Tammoniaque et l'acide chromique.
Sur la composition du mélange de sulfate de cuivre et
de chaux; par MM. L. Sostegni et W.-G. Tripodi (I). —
(1) Ann. agron.f d'api'ès Bollet, dclla Soc. générale dei viUîc. i/o/.,
V, n» 15.
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— 563 —
Sous le nom de Bouillie bordelaise, la viticulture empl(
avec avantage un mélange de sulfate de cuivre et de cha
qui a donné lieu à des théories diverses sur les réactic
chimiques intervenant entre ces deux substances.
M. Sostegni prépare la bouillie bordelaise en ajouta
de la chaux non complètement éteinte à une solution
sulfate de cuivre à 20 p. 1000 jusqu'à réaction légèremc
alcaline. Si on filtre rapidement la liqueur, il s'y fori
au bout de quelque temps un précipité cristallin formé
partie par du sulfate de chaux, en partie par des crista
bleus. Ces derniers, lorsqu'on les traite pendant Ion
temps par de l'eau, se décomposent en sulfate de chaux
en sulfate de cuivre basique; d'après une analyse, le
composition peut être représentée par la formule :
Cu*(OH)»SO» + 2CaSO*,4H«0.
Elle correspond à peu près à une lyellite qui renfermer;
deux fois plus de sulfate de chaux que d'ordinaire.
L'auteur ayant fait varier les quantités de sulfate
cuivre et de chaux qu'il a mélangées, déduit de ces exp
riences les conclusions suivantes : si on prépare
mélange cuprocalcique avec la chaux cuite ordinaire,
reste toujours en solution de petites quantités de cuiv
qu'on peut doser facilement par la méthode électrolytiqu
Cependant, la quantité de chaux ajoutée à la solutii
cuprique n'est pas sans influence; lorsqu'elle est tr
forte, il ne reste, en effet, que des traces de cuivre en sol
tion, tandis que la-majeure partie du cuivre reste dissout
si on ajoute de la chaux éteinte pulvérisée par petit
doses. Le cuivre précipité est engagé dans des comt
naisons diverses : hydrate d'oxyde, sulfate monobasiqi]
enfin la lyellite que nous venons de mentionner; il seml
en outre qu'une lyellite plus riche en sulfate de chai
reste en solution, mais en très petite quantité. Il est enj
possible qu'à l'air le sulfate basique de cuivre se trar
forme en carbonate de cuivre.
M. Tripodi a examiné de près le précipité floconneux q
se forme lorsqu'on ajoute goutte à goutte de l'eau de chai
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r^:*frs:i
I
k^
K,
'^îaSÇP«9WW--
— 564 -
à une solution de sulfate de cuivre, il se sépare un sulfate
de cuivre quadribasique : Ou 80*3 Ou 0. L'acide carboni-
que dans les conditions ordinaires ne parvient pas à solu-
biliser ce sel; mais il n'en est pas de même pour le nitrate
d'ammoniaque contenu dans les eaux pluviales, et pour
Tammoniaque de Tair. Pour précipiter un poids donné de
sulfate de cuivre, il suffirait d'ajouter le quart de ce]
de chaux ; dans la pratique, on double cette quantité.
Sur la fermentation du sang ; par MM. Bbrthelot et
G. André (1). — On sait que le sang, abandonné à lui-
môme, ne tarde pas à se putréfier, en dégageant des gaz
et en formant des produits divers, jusqu'ici peu connus et
peu étudiés. Au cours de leurs recherches sur les trans-
formations des matières végétales et animales, mises en
\ œuvre par Tagriculture, ils ont été conduits à faire quel-
ques expériences relatives à la fermentation du sang. Dans
f, les conditions où ils ont opéré, celle-ci a offert des carac-
;V tères beaucoup plus simples que ceux qui lui sont attribués
ordinairement, les produits gazeux proprement dits se
réduisant à un seul, Tacide carbonique, exempt d'azote et
■f- d'hydrogène; ce qui les a engagés à faire une analyse
^' aussi complète que possible des principes développés dans
ï cette fermentation. Cette analyse jette quelque lumière
^ ' nouvelle sur la constitution et le dédoublement des
matières protéiques, telles que l'hémoglobine et l'albumine
u\ du sérum, constituants fondamentaux du sang.
'^ Au point de vue purement chimique, les résultats
^; observés peuvent d'ailleurs être exposés indépendamment
'i de la nature des microbes qui détermine la fermentation
'^^ du sang, microbes sur lesquels les auteurs se proposent
*: de revenir.
j On a opéré sur du sang de bœuf, recueilli à l'abattoir et
^^ défibriné. Sa densité était 1,045, à 15 degrés. Un litre ren-
Ç-. fermait (abstraction faite des matières minérales et du
•- soufre) :
(1) Ac, d. se, CXIV, 5U, I89i.
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— 565 —
C 87,0
H 11,8
Az 26,0
0 37,6
162,4
La fermentation a duré cent trente jours, dans u
marie chauflfé à 35* au début et qui a dû être po
45* à la fin ; l'activité des agents qui la provoquen
diminué à mesure, par suite du changement progr
composition du milieu. Les produits sont : de Tac
bonique, de l'ammoniaque, des acides gras volatil
principes azotés fixes : le liquide conservait la lein
rougeâtre du sang altéré.
Le tableau suivant résume l'ensemble des r
observés dans la fermentation du sang :
Carbone. Hydrogène. Azote. Oxygèn
I. Acide carbonique 7,3 » » 20,0
II. Ammoniaque » 3,6 16,7 »
III. Acides gras volatils. . . . 26,5 4,4 y» 21,1
IV. Composés azotés fixes. . . 53,0 8,0 9,7 32,4
86,8 16,0 26,4 73,5
Si Ton compare ces résultats avec la composition
C = 87,0, H = 11,8, Az=26,0, 0=37,6, Somme =
on voit qu'il y a accroissement de poids consi^
40«%3, soit un quart environ ; mais cet accroisseï
porte pas sur tous les éléments.
Le carbone et l'azote se retrouvent, comme il de
mais rhydrogène et l'oxygène ont augmenté, aux
des éléments de l'eau qui dissolvait les principes prol
L'hydrogène ainsi fixé s*est élevé à . . . . 4,2
L'oxygène — — à . . . . 35,9
Ces nombres sont sensiblement dans le rapport i
c'est-à-dire dans celui des éléments de l'eau. L
transformation essentielle subie par ces éléments (
une fixation d'eau, l'oxygène de l'acide carbor
autres acides, ou l'hydrogène de l'ammoniaque e
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^*¥'i^î^v^î?f5?î«^-r -^^ -
— 566 —
corps amidés, n'ayant pas été emprunté en proportion
excédente.
Il y a plus : pour chaque molécule d'ammoniaque for-
mée, soit 17«%0, il y a sensiblement fixation de 4 équiva-
lents d'hydrogène, soit deux molécules d*eau, 2H*0, ce qui
est le rapport caractéristique des nitriles.
D'autre part, Tacide carbonique et l'ammoniaque ont
été régénérés à poids moléculaires égaux, c'est-à-dire
suivant le rapport caractéristique de l'urée dans l'hydra-
tation ; cela implique seulement la fixation d'une molécule
d'eau H*0 pour 1 équivalent d'azote. Mais cette urée
n'était pas libre, et elle résulte sans doute de la destruction
des uréides. Or celle-ci exigent la fixation préalable d'une
première molécule d'eau : on retrouve ici les 2 molé-
cules d'eau fixées dans la formation du sang et qui répon-
dent à deux phases, au moins virtuelles, du phénomène.
Cependant un tiers de l'azote est demeuré sous la forme de
composés azotés stables.
La répartition du carbone n'est pas moins digne d'inté-
rêt; un douzième environ S'étant séparé, sous forme d'acide
carbonique, répondant aux uréides détruits, et le surplus
s'étant partagé pour un tiers en acides gras exempts d'azote
et pour deux tiers en composés amidés.
Sans doute ces résultais, obtenus par fermentation, sont
la conséquence de transpositions moléculaires aussi pro-
fondes que celles qui engendrent l'alcool aux dépens du
sucre. Mais elle n'en méritent pas moins, en raison de leur
simplicité, une attention particulière, tant pour les pro-
blèmes relatifs à la constitution des albuminoïdes que
pour ceux qui touchent à leurs transformations dans la
nutrition animale, transformations dont certaines sont
produites, elles aussi, par de véritables fermentations.
Sur une nouvelle fermentation de l'amidon; par
MM. ScLAVo et Gosio (1). — De l'empois d'amidon qu'on
avait conservé pendant quatre mois dans une armoire et
(1) Ann, agron.j d'après Archiv. ital. de Bologne, t. XIV.
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— 567 -
qui était entré en putréfaction, a pris d'abord une odei
agréable de fruits, provenant d'éther butyrique, pu
l'odeur de Tacide valérianique, il suffisait de mettre u
peu de cet empois dans une portion d'empois frais poi
voir se répéter le même phénomène. On a réussi à isol
et à cultiver à Tétat de pureté le bacille qui était Fauteur c
cette fermentation particulière. Les auteurs lui donnei
le nom de Badllus suaveolens.
Ce bacille n'a pas de propriétés pathogènes; ils se dév(
loppe dans tous les milieux ordinaires à la température c
18 à 20°; dans les cultures en plaques, il présente ii
aspect particulier, rappelant celui des Proteus vulgaris i
Mirabilis de Hauser, mais il ne liquéfie pas la gélatine,
forme des endospores qui se colorent faiblement avec h
couleurs d'aniline, et qui résistent énergiquement ai
influences chimiques et physiques. Séchées, elles germei
encore au bout de six à sept mois. Pour former ses spore
le bacille a besoin d'air, d'une température de 22 à 29* <
d'un substratum neutre, car il forme lui-même un acid
qui, s'accumulant, finit par arrêter son propre déveloj
pement.
Ce maximum de la concentration de l'acide correspoD
à une solution de potasse à 0,0676 p. 100. Des trac(
d'azote sont absolument nécessaires à la croissance d
bacille.
Semé dans du lait, dans du bouillon de viande, de l'ir
fusion de foie, des extraits aqueux de paille ou de be
terave, il engendre la même odeur agréable. Il est bo
d'ajouter un peu de carbonate de chaux et d'entretenir ur
température de 23 à 27*» environ. Le badllus suaveolei
transforme peu à peu l'amidon en dextrine ou en glucose
il se forme de l'alcool, de l'aldéhyde, des acides formiqu(
acétique et butyrique, en outre, ce qui est caractéristiqu(
ces éthers à odeurs agréables. Évidemment, il doit y avo;
une lente oxydation de l'amidon (1).
(1) Dans la fermentation du sucre déterminé par la terre arable, MM. D
hérain et Maquenne ont également signalé de petites quantités d'alcools éth;
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— 568 —
Dépôt électrolytique d'aluminium (1). — On prépare:
V Alun d'ammoniaque 2 kilogrammes.
Eau 10 litres.
2" Carbonate de potassium .... 2 kilogrammes.
Eau 10 litres.
Carbonate d'ammoniaque. ... 8 à 10 litres.
L'alumine obtenue est lavée avec soin et mise en di-
gestion dans une solution composée de :
4** Alun d'ammoniaque 4 kilogrammes.
Eau 35 litres.
Cyanure de potassium pur. . . 2 kilogrammes.
On fait bouillir le tout dans un vase en fer pendant une
demi-heure ; on ajoute ensuite :
4<> Cyanure do potassium 2 kilogrammes.
Eau 20 litres.
On fait bouillir de nouveau pendant 15 minutes, on filtre
pour séparer le précipité formé, et on conserve le liquide,
qui constituera le bain.
L'objet à recouvrir d'aluminium est alors suspendu à
Télectrode positive, Télectrode négative étant constituée
par une plaque d'aluminium. Le bain est maintenu à une
température comprise entre 25<» et 65«.
Lorsque le dépôt présente une teinte grisâtre, il suffit,
pour lui donner le brillant, de le plonger dans une disso-
lution de soude.
On peut, avec ce bain, obtenir des dépôts de couleur va-
riée, en plaçant, à Télectrode négative, une plaque d'or, de
nickel, de cuivre ou d'argent.
Salicylate de sodium en solution (2). — Les solutions
aqueuses de ce sel subissent au bout de quelques jours
une transformation en devenant brunes. Pour empêcher
lique et amylique, mais les proportions d'acide acétique et butyrique paraissent
être beaucoup plus considérables que celles qui ont été constatées dans
l'expérience de M. Sclavo et Gasio.
(i) Rev. scientif.f avril 4892, d'après le Scienti/ic Ameriean,
(2) Journ. de Pharm. d' Anvers ^ mai 1892.
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— 569 —
cette coloration de se produire, il suffit d'ajouter i
très minime quantité d'acide.
Si on veut préparer directement la solution par
mélange de l'acide salicylique et du carbonate sodiq
on laisse un peu d'acide en excès et on fait la préparât
à l'aide d'eau distillée froide; 100«' d'acide salicyliq
61 «'de carbonate sodique et 2320«' d'eau distillée fro
fournissent une solution stable de salicylate de sodiun
5 p. 100.
Note sur le sulfate de codéine ; par J.-W. England
— Le sulfate de codéine jouit maintenant d'une grai
faveur en Amérique à cause de ses propriétés sédati
dans les affections des voies respiratoires. Il possède
les sels de morphine l'avantage de ne pas arrêter les séc
tions, de ne pas produire d'accoutumance et par conséqu
de pouvoir être employé plus longtemps. La dose hs
tuellement employée est de 0«%008; 0,016; 0,032, et qi
quefois 0«'',065. On le donne sous forme de pilules, ou
solution, souvent dans du sirop de cerises. La cod^
libre, qui est officinale, n'est jamais employée ; c'est i
jours le sulfate qui est demandé.
L'auteur a constaté plusieurs fois que du sulfate
codéine, même des meilleures marques, donnait sou\
des solutions dans lesquelles il se formait un dépôt de c
leur blanc-jaunâtre, très peu soluble dans l'eau, mai
dissolvant facilement dans l'alcool, l'éther, la benzine e
chloroforme; les solutions sont alcalines. Les différei
réactions essayées (acide nitrique, acide sulfuriqu(
perchlorure de fer, bichlorure de mercure) ont montré
ce précipité n'était autre chose que de la codéine libre
proportion s'élevait à 7,7 O/q.
L'emploi d'un sulfate de codéine contenant une t
proportion d'alcaloïde non combiné peut présenter
dangers. Il est probable que l'alcaloïde s'est trouvé
(i) American Journal ofPharmacy^ mars 1892.
Jo^rn. de Pharm. et de CAùn., 5« série, t. XXV. (1" juin 1892.J 3'
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— 570 —
en liberté par remploi d'une chaleur trop élevée pendant
la concentration de la solution du sulfate faite pour en
obtenir la cristallisation. ,E. G.
Sur la recherche de Thuile de résine dans Tessence de
térébenthine: par M. Zune (1). — Il suffit d*examiner au
réfractomètre Tessence soupçonnée, soit directement, soit
après l'avoir soumise à une distillation fractionnée, en
recueillant, par exemple, successivement et séparément les
trois premiers quarts du produit et déterminant leur indice,
ainsi que celui du dernier quart resté dans la cornue ou
Talambic. SiTessence est pure, la différence entre l'indice
du premier quart et celui du dernier ne devra pas être
supérieure à 400 unités du cinquième ordre des décimales
et sera presque toujours même inférieure à 350, tandis que
la présence de 1 p. 100 seulement d'huile de résine la por-
terait, dans les conditions les plus défavorables à Tanalyste,
à plus de 600 unités.
Lorsque la fraude est égale ou supérieure à i p. 100, la
détermination de l'indice du produit soupçonné suffit
amplement, mais la distillation ne devra cependant être
négligée que si la conviction de l'expert est absolue,
c'est-à-dire si la fraude est assez considérable pour qu'il ne
puisse exister le moiiidre doute dans son esprit.
Nouveau musc artificiel (2). — M. F. Valentiner vient
de faire breveter un musc artificiel soluble dans l'eau, ce
qui le distingue du musc artificiel de Bauer. On l'obtient
de la façon suivante : on mélange de l'alcool isobutylique
et de l'acétoxylol en proportions moléculaires. Le mélange
est traité par l'acide sulfurique concentré. Le tout est jeté
dans quatre fois son poids d'eau. On sépare la solution
aqueuse rouge de l'huile surnageante. En saturant cette
solution de sel ordinaire, le para-isobutylxylol sulfonate
ou musc artificiel se sépare en cristaux blancs.
(1) Ac. d. «c, CXIV, 490, 1892.
(2) Rev.scientif., 7 mai 1892.
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— 571 —
Hygiène.
Le chauffage des voitures de chemins de ter; par
M. Ad. ScHOELLER (1). — Les conditions dans lesquelles
doit se faire le chauffage, les exigences des voyageurs et
les besoins du service ne sont pas les mômes pour chacune
des catégories de trains.
Bouillottes à eau chaude. — Le chauffage au moyen de
bouillottes est encore Tun des plus répandus : les bouil-
lottes sont généralement de forme plate et allongée, et au
nombre de deux par compartiment.
Elles sont ordinairement remplies d*eau et deux procédés
sont aujourd'hui employés pour en opérer le réchauffage,
sans les vider : un jet de vapeur, ou Timmersion de la
bouillotte dans Teau bouillante. Il faut cinq minutes.
Bouillottes à acétate de soude. — Les Compagnies d'Or-
léans, de rOuest, du Nord, du P.-L.-M., et les chemins de
fer hollandais font, on outre, usage de bouillottes renfer-
mant de Vacétate de soude, produit chimique qui a la pro-
priété de se maintenir pendant plusieurs heures à une
température constante, voisine de 55», au moment où il
arrive à son point de cristallisation.
Le réchauffage de ces bouillottes exigeant cinquante
minutes, si Ton procède par immersion dans Teau bouil-
lante, la Compagnie du Nord emploie des bouillottes spé-
ciales traversées par un serpentin en cuivre. Pour opérer
le réchauffage, il suffit alors de faire passer un courant de
vapeur (2) à travers ce serpentin pendant quinze à vingt
minutes, si les bouillottes étaient froides, et pendant cinq
à six minutes, si elles étaient encore tièdes.
Chaufferettes à sable. — En Allemagne, on a fait Tassai de
(1) Ann. d'hyg., février 1892 (extrait).
L'auteur doit une grande partie des renseignements relatifs au chauffage, k
Tobligeanco de M. Jacquin, chef des services de l'éclairage et du chauffage de
la Compagnie du Nord, qui a fait une étude spéciale de la question.
(2) La Compagnie du Nord essaie d'opérer le réchauffage à l'aide d'un cou-
rant électrique qui porte la chaleur en tous les points de la masse à l'aide
d'un rhéostat & mailles très serrées.
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n(?^x
— 572 —
chaufTeretles remplies de sable, préalablement chauffé dans
des fours; mais ces tentatives ont échoué.
Chaufferette Radelet, — Dans ce système, on introduit
dans une chaufferette spéciale une barre d'acier chauffée
au rouge, qui en se refroidissant communique sa chaleur
à une enveloppe métallique. Dans la chaufferette, sem-
blable à une chaufTeretle ordinaire, se trouve un fourreau
en tôle dans lequel on met la barre : entre les parois de la
double enveloppe, on bourre du coton minéral qui est très
mauvais conducteur de la chaleur.
On porte les barres au rouge dans des fours à réver-
bère.
Ces chaufferettes, employées sur les chemins de fer de
['État belge, sont très lourdes et il faut deux hommes pour
les manœuvrer : en outre le coton minéral devient inerte
lu bout d'un certain temps et^nc modère plus le passage de
la chaleur : la température devient alors trop élevée pour
les pieds des voyageurs.
Les barres d'acier elle-mêmes s'usent assez rapidement.
Chauffage Berghausen. — Le chauffage au moyen d'un
îharbon spécial, sous forme de briquettes, est très répandu
m Allemagne : ces briquettes, dont la combustion est très
ente, sont allumées et placées dans des fourneaux disposés
>ous les sièges ou sous les pieds des voyageurs.
Malgré les précautions prises, il est difiBcile d'éviter que
les gaz de la combustion ne pénètrent dans le comparti-
nrient et ne viennent incommoder les voyageurs.
Chaufferettes mixtes, — Pour éviter ce dernier inconvé-
aient, sans perdre l'avantage de la plus grande quantité de
chaleur donnée par le chauffage avec des briquettes par
rapport aux bouillottes, la Compagnie du Nord emploie des
chaufferettes mixtes à eau et à briquettes. C'est l'eau qui
îhauffe le compartiment, tout en servant d'isolant entre le
byer et les voyageurs.
La Compagnfe de l'Ouest emploie des chaufferettes mixtes
îxes, munies à leur extrémité d'un foyer et traversées par
m carneau horizontal complètement entouré d'eau.
Poêles. — Le chauffage par poêles n'est pas employé en
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— 573 —
FraDce, et avec raison, à cause des dangers qu'il présente
en cas d'accidents. Il sert en Allemagne pour certaines
voitures de 3« et de 4* classe et en Amérique pour les
grandes voitures ( 1 ) .
Appareils à air chaud. — Ce système, employé en Amé-
rique, en Suisse et en Allemagne, comprend un calorifère
placé généralement sous la voiture et d*oii Tair chaud est
envoyé dans les compartiments : il a Tinconvénient de
donner une chaleur trop sèche, peu agréable pour les voya-
geurs, et de ne pas chauffer suffisamment les pieds.
Thermo-siphons, — Les thermo-siphons sont des appareils
à circulation d*eau chaude : ils sont de différents systèmes,
ils ont été inaugurés en France par la Compagnie de l'Est,
et leur emploi s'est étendu à certaines catégories de voitures
sur les réseaux de l'État, de l'Ouest et du P.-L.-M.
On reproche à celte classe d'appareils d'exiger au moins
deux heures de chauffage préalable pour la mise en train.
Chauffage Belleroçhe, — C'est un système continu : l'eau
chaude, partant de la locomotive, y retourne après avoir
parcouru toutes les chaufferettes du train (2).
Sur le tender de la locomotive est placé un accumulateur
d'eau chaude, retour du train. Cette eau se mélange dans
un réservoir avec l'appoint voulu d'eau froide fournie par
le tender, et est alors lancée par un injecteur à vapeur dans
la conduite de chauffage du train.
Chauffage par la vapeur. — Le chauffage par la vapeur
est appliqué notamment en Allemagne et en Hollande.
La vapeur prise sur la locomotive circule d'un bout à
(1) Je viens de voir remploi de ce système, le plus simple de tous, aux Etats-
Unis. Le poéle est dans un coin du wagon, et les voyageurs viennent se
chauffer autour de Tap pareil, souvent, il y a dans chaque extrémité des grands
wagons un poôle placé en diagonale. Sur certaines lignes, cos poêles échauffent
de l'eau : on sait que dans tous les trains il y a un water-closet et un cabi-
net-toilette à la disposition du public.
Dans les voitures de luxe, ces poêles sont enfermés dans de petites cabines
et servent à échauffer des tubes, contenant de Teau, qui passent le long des
parois des wagons.
(2) Un système analogue est employé dans certains trains aux États-Unis.
A. R.
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-"'. i \iii^-y7 -
^<^??^.,^.
^^,-f^:
— 574 —
l'autre du train dans des tuyaux traversaul les compar-
timents à chaufrer après avoir passé dans un détendeur de
vapeur qui ramène la pression de 10 ou 8 à 7^«.
Une seule conduite générale règne sous toutes les voitures
et la. vapeur circule de l'avant à l'arrière du train, sans
retour. Sur cette conduite se branchent des tubes placés
sous les banquettes, au nombre de deux ; un écran métal-
lique préserve les étoffes et les boiseries et renvoie la
chaleur vers le milieu du compartiment. Ces tubes sont
des cylindres en cuivre dans lesquels la vapeur reste sta-
tionnaire.
En Hollande, un troisième cylindre est placé dans l'axe
du compartiment : il est séparé des pieds des voyageurs
par une gaine en tôle.
Les voyageurs peuvent régler la chaleur à l'aide d'un
robinet qui permet de fermer l'admission complète dans
les deux tubes : a Froid », ou dans l'un des deux seulement:
« Tiède ». L'indication « Chaud » correspond à la pleine
admission de la vapeur dans les deux tubes.
Les voitures sont raccordées entre elles par un raccord
mobile en forme de V portant à sa partie inférieure une
soupape de vidange réglée de manière à rester ouverte
lorsque l'appareil ne fonctionne pas, pour laisser à ce
moment écouler l'eau de condensation. Cette soupape se
ferme automatiquement lorsque la pression dépasse 1/2^'-
A l'arrière de la dernière voiture, un petit ajutage de
faible section forme l'extrémité de la conduite.
Ce mode de chauffage donne d'excellents résultats dans
les pays froids et pour les trains qui effectuent de très
longs parcours sans être remaniés; mais il faut redouter,
comme dans le système Belleroche, les fortes gelées, les
fuites par les raccords et les soupapes, qui entourent le train
de buée, et surtout (ceci est particulier au chauffage par
la vapeur), l'échappement de vapeur par l'arrière, masquant
la vue du train et de ses signaux.
L'expérience faite sur les chemins de fer de l'État prus-
sien a montré que le degré de chaleur dans les voitures
d'un train diminue en raison directe de leur éloignement
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— 575 —
de la locomotive : la chaleur est insuffisante au delà de la
huitième ou dixième voiture. Aussi a-t-on été obligé d'in-
tercaler dans les trains un fourgon-chaudière contenant un
générateur à vapeur pour chaulTer la queue du train : c'est
là un expédient défectueux.
Le chauffage doit être commencé environ une heure
d'avance, et il faut en conséquence que la machine soit
attelée à ce moment à son train, si Ton ne dispose pas d'une
machine spécialisée dans ce but. Il est, en outre, impos-
sible d'intercaler des voitures non munies de conduites. La
locomotive doit fournir 10^» de vapeur par voiture et par
heure : cette production correspond à une consommation
de 2^« de charbon.
Industrie.
Le poids spécifique des fibres textiles; par MM. Léo
ViGNON et de Chardonnet (1). — L'auteur a employé
la méthode de la balance hydrostatique, en substituant à
l'eau un liquide chimiquement neutre, mouillant bien les
textiles. La benzine pure répond bien à ces conditions.
En outre, par l'action du vide ou d'une pression très
réduite, il a amené l'élimination des gaz condensés.
Fibres textiles. Poids spécifiques.
Coton en bourre i ,50
— en fils 1,51
Laine peignée. 1,30
— en fils 1,30
Soie do France grège 1,33
— trame grège 1,32
— décreusée, 1" échcveau. . 1,34
— décreusée, 2* échcveau . . 1 ,34
Soies simples.
Poids.
Soies. Pour 100. spéciflques.
Type non chargé . • . . Perte . 4,43 1,33
Charge au tannin. . . . Rendement .... 47,88 1,37
Charge à l'éUin — .... 71,70 1,94
Charge mixte — . • . . 40,36 1,66
(1) Ac. d, «c, CXIV, 424, 1892.
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— 576 —
Soies cuites.
Poids
Soies. Pour 100. spérifiques.
Type non chaîné .... Perte 25,72 1,34
Charge au tannin. ... — . • 7,04 1,37
Charge à TéUin Rendement 58,64 2,01
Charge mixte — .... 32,82 1,60
D'après M. de Chardonnet, la méthode de M. Vignon
peut être utile pour des comparaisons commerciales, mais
elle ne donne pas la densité réelle des textiles : les résul-
tats sont trop faibles, parce que Tair n'est pas complè-
tement éliminé (et il ne peut l'être en quelques minutes).
Les chiffres de M. Léo Vignon sont inférieurs à ceux qui
sont connus et admis (voir VAnnuaiî^e du Bureau des Ltm-
-i— gttudes) : pour le coton, M. Léo Vignon trouve 1 ,50, tandis
que le chiffre réel est 1,95; pour la laine, M. Léo Vignon
trouve 1,30, tandis que la densité connue est 1,61.
Quant à la soie, M. de Chardonnet emploie la méthode
suivante :
Une échevette du textile essayé est coupée en tronçons n*ayant pas plus de
1"" de long, et cette poussière est mise en suspension sous forme d'un léger
nuage, dans une solution étendue de borotungstate de cadmium (la densité de
cotte solution doit ôlre voisine de celle que Von cherche).
On place le tout dans le vide, on agite, on laisse rentrer Tair, et on recom-
mence successivement cette opération pendant plusieurs heures. Quand les
fibrilles sont complètement pénétrés de liquide, on ajoute do la solution con-
centrée de borotungstate de cadmium ou de Teau,^ goutte à goutte, jusqu*à ce
que les fibres flottent entre deux eaux. On laisse alors reposer, on corrige
I s*il y a lieu la densité du liquide avec du borotungstate ou de Tcau, et on
{ laisse reposer à nouveau. Quand le nuage a conservé la même densité partout
pendant plusieurs heures, on filtre à Tabri de i'évaporation et on prend la den-
I site du liquide par la méthode du flacon, densité évidemment égale à celle du
! textile.
I La densité des échantillons essayés a été trouvée : pour
j la grège 1 ,66, et pour la soie cuite environ 1,43.
I D'après M. Vignon, la méthode de M. de Chardonnet
comporte plupieurs causes d'erreur :
I^ La soie n'est pas maintenue dans son état initial:
elle subit des opérations mécaniques qui peuvent modifier
son volume ;
2<» Le liquide employé (solution aqueuse de borotung-
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— 577 —
State de cadmium) n'est pas convenablement choisi. <
sait, en effet, que la soie absorbe, à la température on
naire, les sels métalliques dissous dans l'eau ; ceux-ci
partagent entre la soie et le dissolvant.
C'est là un fait général; mais voici une expérier
directe :
L*auteur a préparé uno solution aqncnso de borotungsiatc de cadmii
de densité 1,58.
Cette solution a été partagée en trois liqueurs d'égal volume. L*uno d*e
a été conservée comme type, Tautre additionnée de 10 p. 100, en poids,
soie grège; la troisième, additionnée de 10 p. 100, en poids, de soie
creusée.
Après quelques heures de contact, en vase fermé, à la température oi
naire, les liqueui*s étant à leur température initiale, il a déterminé les d
sites (après séparation de la soie). Voici les résultats :
Liqueur borotungstique type 1,58
— -f soie grège 1,52
— -+- soie décreusée. ... 1,55
Les solutions baignant la soie se sont appauvries. La soie (!) a donc f
tout ou partie, des éléments constitutifs du borotungstate de cadmium.
BIBLIOGRAPHIE
Notice sur Jean-Baptiste FAUCHE, pha?'macien-inspecte\
membre du Conseil de santé de F armée (2).
Peu d'officiers ont eu une carrière aussi mouvemeni
que Fauché. Pendant vingt ans, de 1795 à 1815, il n*a i
quitté nos troupes en campagne ; c'est bien de lui qu'
pourrait dire ce qu'écrivait autrefois des pharmacie
militaires un vétéran des guerres de la République et
l'Empire : « On les a vus souvent seconder sur les cham
(1) La soie grège s'est chargée davantage que la soie décreusée.
(2) Les pharmaciens-inspecteurs qui ont siégé au Conseil de santé des
mécs depuis son origine, en 1772, fnrent, par ordre de succession : Bai
Parmentieh, Laubert, Fauché, Bhault, Thiriaux, Poggiale, Jeann
GOULIER, SCHMITT et MaRTY.
Nous donnerons quelques lignes à ceux d'entre eux auxquels le Jour
de Pharmacie n'a pas déjà consacré de notice biographique.
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— 578 —
de bataille les t^hirurgiens leurs confrères dans le pénible
et dangereux exercice de leurs fonctions. Jamais ils n'ont
refusé le poste d'honneur, soit lorsqull s'est agi dans les
retraites d'assurer le service des hôpitaux qu'on devait
abandonner à l'ennemi, soit lorsque les épidémies offraient
dans ces mêmes établissements des chances plus meur-
trières que celles des combats » (i).
Fauché débute aux ambulances des armées des Pyrénées
comme pharmacien sous-aide. Le personnel pharmaceu-
tique d'une armée, en dehors du personnel attaché à
l'administration des quartiers généraux, était alors pai'tagé
en divisions qui suivaient les divisions du corps d'armée
ou faisaient le service dans les hôpitaux ambulants établis
à la suite; il y avait aussi des subdivisions d'ambulance
pour les colonnes actives (2). Promu aide-major en 1803,
Fauché est envoyé au camp de Boulogne, puis à l'armée
des côtes (1803-1805).
De janvier 1806 à décembre 1808, il est employé à la
Grande Armée et assiste aux batailles- d'Iéna^ d'Eylau et
de Friedland. Il suit le 4* corps (Soult) en Espagne avec le
grade de pharmacien-major, prend part à la campagne de
Portugal et revient en Allemagne pour la campagne de
Saxe (1813), qu'il fait en qualité de pharmacien principal,
pharmacien en chef du 4* corps.
En mars 1815, Fauché est affecté à l'armée des Alpes
(Suchet) et enfin, après les Cent jours, à l'hôpital militaire
de Lyon.
L'intervention de la France, sollicitée par le Congrès de
Vérone en faveur de Ferdinand VII, devait le ramener une
(1) Y. art. Pharmacie militaire du Dictionnaire des Se. méd,, t. XLI,
Paris, 1820.
(2) La présence da pharmacien dans les ambulances a toujours été reconnue
nécessaire au bon fonctionnement du service de santé. Depuis la création de
nos armées permanentes jusqu'à la fusion des médecins et des chirurgiens en
t852, les ambulances des divisions d'infanterie ou de cavalerie ne compre*
naient que des chirurgiens et des pharmaciens. Il n'y avait pas de médecins.
A partir de 1852, la section de chirurgie ayant été supprimée, le service de
pharmacie y reste assuré par un pharmacien et le service de chirurgie par des
médecins, sans tenir compte des aptitudes spéciales.
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.■/X'^
— 579 —
seconde fois en Espagne avec Tarmée, qui enlevait le
Trocadéro le 31 juillet 1823 et forçait Cadix à capituler
deux mois plus tard. Fauché avait été nommé pharmacien
en chef de cette armée le 27 janvier 1823. Après un nouveau
séjour de courte durée à Lyon, il est promu au grade de
pharmacien inspecteur, par ordonnance du 25 avril 1825, et
remplace au Conseil de santé Laubert, retraité depuis le
11 avril. Fauché a été pharmacien en chef des Invalides
tant que fut en vigueur l'ordonnance de 1831, qui arrêtait
que les trois inspecteurs formant alors le Conseil de santé
des armées (Desgenettes, Larrey et Fauché) exerçaient à
THôtel des Invalides les fonctions d'officiei^s de santé en
chef.
Il est mort subitement à Paris, le 7 décembre 1839, à
rage de 61 ans; il était né à Agen le 9 mai 1777.
Dans ses nombreuses campagnes comme dans les diffé-
rents postes qu'il a occupés, Fauché se fit remarquer par
retendue, la diversité de ses connaissances et Tapplication
qu'il en savait tirer pour les besoins du service ; c'est ainsi
qu'il fixa l'attention du maréchal Soult, qui l'honora de
son amitié.
« Nourri de fortes études, d'une érudition pi'ofonde et
variée, parlant la plupart des langues de l'Europe, tout
travail intellectuel lui était facile: tout ce qui sortait de sa
plume portait l'empreinte de la lucidité de ses pensées, de
la rectitude de son jugement. Très versé dans les sciences
naturelles, la botanique avait pour lui un attrait parti-
culier. » (Brault.)
Fauché à collaboré à V Expédition scientifique deMorée (1),
entreprise et publiée par ordre du gouvernement. Il en a
rédigé la partie botanique en commun avec Adolphe Bron-
gniart et Bory de Saint-Vincent : son nom reste ainsi dans
la science qu'il affectionnait.
Il a présidé la Société de pharmacie; il était com-
mandeur de la Légion d'honneur.
(I) VExpédition scientifique de Morée comprend six volumes, parus de
1S31 à 1839 ; trois pour les sciences physiques et trois pour Tarchilectui'^, la
sculpture, les inscriptions^ etc.
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— 580 —
Traité général de la vigne et des vms (1); par M. Emile
ViARD, chimiste. — Le Traité général des vins, imprimé en
1884 en deux éditions consécutives, est épuisé depuis 1888.
L'auteur a résumé tout ce qu'il est essentiel de connaître
sur cette question. L'article de bibliographie placé à la fin
de Touvrage permettra aux viticulteurs, négociants en
vins et chimistes de pouvoir connaître les ouvrages spé-
ciaux sur chacun des points particuliers qui peuvent les
intéresser. On trouve dans ce livre la description des
appareils scientifiques servant à l'étude des vins; Ténu-
mération des produits servant à frauder les vins, les
méthodes de recherches de ces produits, enfin des notions
précises sur la fabrication des vins de raisins secs, le
sucrage, le salage, le phosphatage et les vignes améri-
caines.
La chimie des teinturiers; par M. 0. Piéqubt (2). —L'au-
teur n'a pas de prétentions scientifiques; il se propose —
et il y a très bien réussi — d'être utile à ceux qui étudient
l'art de la teinture et de l'impression sur tissus, ainsi
qu'aux praticiens qui tiennent à se rendre compte des opé-
rations qu'ils exécutent et qui veulent être à même de
résoudre les difficultés qui se présentent.
Les planches d'échantillons qui terminent ce livre sont
d'une aide précieuse pour l'explication du texte. En
somme, c'est un livre très bien compris, dont la place est
marquée dans les bibliothèques de technologie.
Traité de ckitm'e agricole; par M. P.-P. Dehérain (3). —
Avertissement de l'auteur. — L'agriculture transforme,
à l'aide des végétaux, les matières minérales en matières
organiques, alimentaires ou industrielles.
(1) Dujardin, rae Pavée-au-Marais, 24 ; 1 yoI. in-4% 1130 pages, 120 figures
dans le texte.
(2) Louis Cam it, libraire, 7, quai Voltaire, 1892, Paris; 1 Tol. in-4*,
400 pages contenant 120 échantillons teints et imprimés pour cet ourrage avec
l'indication des formules employées.
(3) Un Yol. in-8% avec figures, chez M. G. Masson, 1892.
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— 581 —
La chimie agricole étudie cette transformation.
Elle sait que la plante s'alimente : dans Tair d'acide car-
bonique, dans le sol de nitrates et de matières minérales,
et qu'avec ces substances les cellules végétales élaborent
les sucres des betteraves ou des raisins, la fécule des
pommes de terre, l'huile du colza ou des olives, l'amidon
et le gluten du grain de blé, et comparant ces matières
complexes aux aliments dont elles dérivent, elle définit la
plante : un appareil de réduction, un appareil de synthèses.
De réduction : nous savons, en effet, depuis la fin du
siècle dernier, que les feuilles vertes frappées par les radia-
tions solaires dégagent l'oxygène de l'acide carbonique et
de l'eau et transforment ainsi deux substances saturées
d'oxygène en matières combustibles : phénomène gran-
diose, car, en brûlant de nouveau, ces matières combus-
tibles engendrent la chaleur qui anime tous les êtres vivants
et toutes les machines.
De synthèse, car les résidus de la décomposition de l'a-
cide carbonique et de l'eau, parfois de l'acide azotique
s'unissent, puis s'engageant dans une série de combinai-
sons successives, s'écartent davantage à chaque étape des
formes simples de la matière minérale. Les quatre élé-
ments constitutifs des principes immédiats : carbone,
hydrogène, oxygène et azote, forment ainsi dans la plante
des matières innombrables dont quelques-unes particuliè-
rement précieuses servent d'aliments aux animaux.
Nous cherchons dans ce volume non seulement comment
s'accomplit cette double fonction de réduction et de syn-
thèses, mais en outre comment, à l'aide d'espèces végétales
appropriées au climat, au sol travaillé et enrichi, nous
pourrons obtenir une quantité de matière organique telle,
que sa vente couvrira nos dépenses et nous laissera un
bénéfice.
DIVISION DE L'OUVRAGE.
Du développement des végétaux. — De la germination» £hoix et
évolution des graines. Phénomènes chimiques de la germination. Méthodes
analytiques. — Assimilalion du carbone, La chlorophylle. Décomposition
de l'acide carbonique par les plantes vertes. Conditions nécessaires à la
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— 582 —
dëcomposilion de Tacide carbonique par les feuilles. InAuenee des direrses
radiations lumineuses. — Assimitation de Vazote, — La composition mi-
nérale des végétaux. — Nutrition minérale des plantes, ~ Assimilation
des substances minérales par les plantes. — Respiration, — Principes
imînédiats contenus dans les végétaux. Hydrates de carbone. Nalières
ternaires ne présentant plus la composition des hydrates de carbone. Matières
azotées. — Du mouvement de l'eau dans la plante. Transpiration. —
Accroissement et maturation. Développement de la plante herbacée. Fécon-
dation. Accumulation des réserves solubles.
La terre arable. — Formation de la terre arable, — Propriétés phy-
siques des terres arables, — Études des terres au laboratoire. — Analyse
chimique de la terre arable. — Constitution chimique des terres
arables. Matière organique de la terre arable. Formation di's nitrates dans
la terre arable. De Tacide phosphorique des terres arables. Potasso des
terres arables. — Propriétés absorbantes des terres arables. Études des
eaux de drainage. — Stérilité des terres arables. — Stérilité due ï un
mode de culture.
Amendements et Engrais. — Amendements. Amendements calcaires.
Marnes. — Chaux, — Tangues. — Du plâtrage des terres arables, —
Jachère, — Ècobuage, — Irrigations. — Engrais. Engrais végétaux.
— Engrais d'origine animale. — Guanos. Débris animaux. — Emploi
agricole des matières excrémentitielles. — Les engrais azotés salins. —
Sulfate d'ammoniaque et Nitrate de soude. Sulfate d'ammoniaqae. Nitrate
de soude. — Fumier de ferme, — Gadoues, Emploi du fumier. Gadoues.
Boues de ville. — Phosphates. Historique de l'emploi agricole des phos-
phates. Phosphates minéraux. Phosphates d'origine animale. Superphosphate.
Emploi des engrais phosphatés. Emploi des phosphates naturels. Emploi des
superphosphates. — Engrais de potasse. — Chlorure de sodium. — Sul-
fate de fer. — Engrais chimiques, — Commerce et analyse des engrais.
— Prix et valeur des engrais.
SOMMAIRES DES PRINCIPAUX RECUEILS DE MÉMOIRES ORIGINAUX
Comptes rendus de TAcadémie des sciences, 4 avril 1892. -
P. Bary : Indices de réfraction des solutions salines. — P, Cazeneuvc :
Sur une cétone nitrée, dérivée des camphosulfophénols. — Teissier, Roux el
Pittion : Sur une nouvelle diplobactérie pathogène retirée du sang et des
urines de malades affectés de la grippe.
— 11 avril 1892. — Berthelot : Recherches sur l'acide sulfurique et ses
sels. — Le Verrier : Chaleur spécifique des métaux. — Gorgen : Sur la
décomposition du permanganate d'ai'gent et sur une association particulière
de l'oxygène avec Toxyilc d'argent.
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— 583 —
ânnalei d^hygiène, avril 189â. — VHâte et Vibert : Empoisonnement
par Taconitine.
— Mai 1892. — G. Pdlé : La ptitisie des faïenciers. — Leroux : Sanato-.
riums marins. .
Revue d'hygiène, mars 1892. ~ W. Douglas Hogg : Hygiène scolaire
des établissements d'enseignement secondaire de la Grande-Bretagne ; la pro-
preté corporelle.
Pharmaceutische Zeitung, XXXVII, mars et avril 1892. — D' Kobbe : ' .V^!p
Sur la recherche du plomb dans les alcalis caustiques. — D' Siemens : Cul- '!;H
ture pure des bactéries. — E. Polenske : Composition chimique de plusieurs ' '^.->^
conservateurs de viandes nouvellement introduits dans le commerce. — -^^
Th. Salzer : Sur les causes de la coloration en rouge du sirop d'iodure de fer. - * »S
— 0. Hesse : Sur la psoudo-tropine. — D' Schlicht ; Sur la myrosine. —
M, Freund : Essai du chlorydrate d'hydrastinine.
Pharmaceutische Gentralhalle, XIII, mars et avril 1892.^ H. Bomtrûger :
L'acide nitreux employé comme désinfectant. — G. Ambûhl : Recherche de
l'arsenic en médecine légale. — IV. Kinzel : Essai du baume du Pérou. —
Marpmann : Emploi du réfractomètre dans Texamen des produits alimentaires.
— Vulpius : Sur l'uréthanc. — IV. Braeutigam : Sur l'origine des flocons
se produisant dans la liqueur de Fowler.
Pharmaceutiiche Poit, XXY, mars et avril 1892. — M, Maisch c
Drogues mexicaines végétales. — Ad. Jolies : Recherche et dosage de l'acé-
tone dans Turinc. — W. Fosse k : Sur le castoreum.
Pharmaceutische Zeitschrift far Russland, XXXI, inai*s et avril 1892.
— A, Tichomirovo : La culture et la préparation du thé à Geylan, à Java et
en Chine. — Léonid Volpjan : Procédé de préparation du cymol optique-
ment inactif de l'essence de cumin.
Archiv der Pharmacie [3], XXX, fasc 1, 15 mars 1892. — A, Flûcki-
ger : Remarques sur le Kamala et le Waras. — K. Lendrich : Contribution
k l'étude des principes immédiats contenus dans le Menyanthes trifoliala et
VErythraea Centaurium, — A. Soldaini : Sur les alcaloïdes du Lupinits
albus. — H. Beckurts et W. Bruche : Recherches expérimentales sur
Tessai des résines et des baumes.
VARIETES
M. Planchon a annoncé au conseil général des facultés
le don fait à TÉcole de pharmacie, par un généreux ano-
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'^Ç^'^T^ÇT^'
— 584 —
nyme, d'une somme destinée à soutenir un ou deux élèves
méritants au point de vue des éludes.
Pharmacie militaire. — Mutations : Par décision ministérielle du
i7 mai 1892, M. Mangct, pharmacien-major de deuxième classe k la phar-
macie centrale, à Paris, est désigné pour les hôpitaux militaires de la dÏTi-
sion d'Alger.
M. Bodard, pharmacien aide-major de première classe aux hôpitaux mili-
taires de la division d*Algcr, est désigné pour la pharmacie centrale à Paris.
FORMULAIRE
Le pansement salolô des brûlures (1). — A. Brûlures légères super-
ficielles et peu étendues. — Se contenter, de temps en temps, de poudrer
leur surface avec le talc salolé :
Talc pulvérise 9 parties.
Salol pulvérisô 1 —
B. Brûlures du second degré, -^ On prescrira le pansement salolé d'après
la technique sulyaote :
!• Désinfection de la plaie et du voisinage par des lotions avec la solution
tiède de sublimé à deux pour mille.
2» Immédiatement après, assèchement des surfaces avec l'ouate hydrophile,
puis onctions avec la pommade suivante au moyen d'un tampon de la même
ouate :
Vaseline 40 grammes.
Salol 5 _
3" Recouvrir d'une couche d'ouate salolée, humectée d'eau préalablement
bouillie, et disposée en forme de minces gâteaux.
4" Terminer le pansement par une feuille de gulta-percha laminée ou de
taffetas caoutchouté ; enfin, bandage contentif et modérément compressif.
On renouvellera ce pansement tous les deux jours et avec les mêmes pré-
cautions antiseptiques.
(1) Moniteur thérapeutique.
Le Gérant : G. MASSON.
I-ARIS. — IMP, c. Ui RFON ET E. FULMIUKIOR, AOB RAONB, M.
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— 585 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Bactériologie et th&apeutïque (1); par M. A. Charrin.
Plus d'une fois on a reproché aux doctrines micro-
biennes leur impuissance à modifier, à faire progresser la
thérapeutique médicale. La légitimité de pareils reproches
ne semble pas établie.
Sans doute il y a loin du chemin parcouru par la chi-
rurgie, par l'obstétrique, aux tentatives de la pathologie
interne. Ce n'est point un motif suffisant pour s'abandon-
ner aux récriminations, aux railleries. Qu'on formule des
regrets, des désirs, des espérances, cette manière d'agir
n'a rien d'illicite. Mais, pourquoi critiquer, ou, plutôt, de
quel droit? Quand donc les niicrobiologistes ont-ils pris
l'engagement d'améliorer, de guérir, à un instant donné,
des maux jusque-là incurables?
Les théories de l'heure présente recherchent les causes
morbides; elle les isolent, les précisent, puis les mettent
Cil conflit avec l'organisme, étudiant ensuite les conditions
qui accélèrent ou retardent la marche de ce conflit, les cir-
constances qui conduisent à la défaite ou au triomphe de
l'économie. La connaissance du mécanisme de l'attaque,
comme de la défense, autrement dit, la palhogénie, voilà
une des principales de leurs préoccupations. Toutefois,
cette pathogénie porte aussi bien sur la fin de la maladie
que sur sou commencement; elle vise, autant et plus, la
terminaison heureuse que la mort elle-même.
Ceux qui s'occupent de ces questions savent l'hommage
rendu par Lister à Pasteur. Ils savent que la révolution
accomplie dans l'art des opérations découle des doctrines
parasitaires; sur ce sujet, aucune contestation ne saurait
(1) Dans un journal de chimie, de pharmacie, les questions de thérapeu-
tique, surtout de thérapeutique générale, ne nous paraissent point déplacées.
Journ. de Pbgrm. et de Ch'm., 5' séhb, t. XXV. (15 juin 1892.) 38
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-'f^-z
— 586 —
s'élever- Si quelques erreurs se glissent dans des mé-
moires, dans des discussions, le fait importe peu. L'his-
toire scientifique de ce temps saura toujours constater que
la lumière est sortie du laboratoire ; elle saura proclamer
que si les séreuses, la moelle, le cerveau, le foie, la rate,
le rein, ne sont plus intangibles, c*est que la bactériologie
est née.
Malheureusement, les problèmes, lorsqu'on entre dans
la médecine vi'aie, deviennent singulièrement complexes.
Attaquer l'ennemi dans l'intérieur d'une articulation, d'un
ganglion, est autrement aisé que d'aller le réduire au sein
des alvéoles pulmonaires. Les expérimentateurs n'ont, du
reste, pas besoin qu'on leur signale les obstacles. Plus que
beaucoup d'autres, ils ont personnellement mesuré les déli-
catesses des réactions des exigences de la cellule. Les
travaux auxquels ils se sont livrés, relativement aux
bacilles, ne leur ont point empêché d'apprendre ce qu'était
le patient. Ils ne se dissimulent nullement que la tâche a
accomplir est immense, si on la compare à ce qui a été
résolu. Néanmoins, ils supposent que la marche en avant
est possible; en dehors des tenlations, des séductions, des
attractions, qu'exerce la vérité à découvrir, des acquisi-
tions, dont la modestie n'exclut pas la solidité, autorisent
l'espérance.
Parmi les infections, il en est qui, dès le début, sont cl
demeurent locales. Il en existe d'autres, d'abord canton-
nées dans une région, plus tard répandues dans l'organisme
entier. Dans un troisième groupe se rangent celles qui, de
suite, occupent tout l'être vivant, restant telles jusqu'à la
fin. Quelquefois, elles abandonnent la grande circulation
pour se limiter à un foyer plus ou moins important.
Certes, la clinique n'a pas attendu les enseignements
contemporains pour conseiller la destruction des plaques
diphtéritiques. Pourtant, les découvertes de ces dernières
années n'ont pas nui, estimons-nous, à la thérapeutique
de ce terrible mal. Jadis, on ne savait trop quel était l'élé-
ment qui, au cours de cette affection, était capable de se
disperser. Assurément » on accusait le virus; mais, en
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— 587 —
quoi consistait ce virus? La répouse, naguère encore,
manquait de précision.
Actuellement, nous possédons une notion positive. Le
bacille de Lôlïler, la chose n'est plus à prouver, passe rare-
ment dans le sang, chez Thomme du moins. Fixé le plus
ordinairement sur la muqueuse pharyngienne, il sécrète
là des corps toxiques; ces corps, emportés par le torrent
circulatoire, vont au loin provoquer des accidents, du
délire, des paralysies, de la fièvre, de l'albuminurie, etc. ;
en outre, ils franchissent l'émonctoire rénal. Détruisez
Tagent producteur, le produit nocif, naturellement, ne
tardera pas à disparaître.
Éclairé par ces découvertes, le médecin attaquera plus
vivement, plus fréquemment, le germe pathogène. Il
demandera à des expériences, poursuivies m vitro, quels
sont les antiseptiques les plus meurtriers pour ce germe;
puis, armé de ces antiseptiques, il interviendra d'autant
plus volontiers qu'il comprendi'a mieux Tutilité des
moyens qu'il met en œuvre.
Des recherches, toutes nouvelles, ont montré que les
toxines s'échappaient par les urines, le lait, les fèces, etc. ;
que, d'autre part, le foie paraissait exercer, à leur endroit,
un pouvoir d'arrêt, de transformation, de destruction.
Tenter, pour ainsi dire, des lavages de la circulation,
comme l'avaient entrepris, sans grand résultat, conve-
nons-en, Dastre et Loye; pousser à la diurèse; activer le
jeu de la cellule hépatique, en luttant contre l'hyperther-
mie, en administrant des générateurs de glycogène; telles
seront les légitimes conclusions pratiques de ces données
qui datent d'hier.
Que nous enseigne, en effet, l'analyse des facteurs
naturels de guérison? Elle nous enseigne que l'économie
livre combat aux ferments figurés à l'aide de ses cellules,
âTaide de ses humeurs; elle nous enseigne qu'elle neu-
tralise, métamorphose, annihile, un peu partout, particu-
lièrement dans des plasmas microbicides , antitoxiques,
dans des viscères, les poisons nés de nos organites, plus
encore de nos envahisseurs; elle les élimine; elle élimine
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— 588 —
môme quelques-uns de ceux qui les ont engendrés. Pour
se conduire scientifiquement, calquer sa conduite sur
cette physiologie pathologique n'est pas chose indifférente.
En ce qui concerne le mode de sortie des sécrétions bâclé-
Tiennes, nous ignorons si, à chaque instant, elles n'em-
pruntent pas d'autres voies que le rein; nous ignorons
si, dans nombre de cas, elles ne passent pas au travers de
Fintestin, de la peau, du poumon. Aussi, convienl-il tîe ne
point en appeler, à la légère, aux procédés de vicariance.
Ces procédés ne sont, d'ailleurs, pas toujours exempts de
dangers. Le plus habituellement, on aboutit, quand on en
use, à expulser des quantités d'eau plus ou moins consi-
dérables. Supposez, pour des motifs d'ordre anatomique,
d'ordre physiologique, que cette eau n'ait pu emporter
avec elle les substances, causes des symptômes, généra-
trices des lésions, elle fera défaut lorsque, plus tard, on
s'efforcera de dissoudre ces substances, aQn de les con-
duire dans la vessie. *
Il n'est pas jusqu'aux altérations, dont le point de départ
n'a rien de commun avec les bactéries, qui ne puissent
- bénéficier d'un traitement germicide.
Le mercure, chacun le sait, absorbé soit par le tube di-
gestif, soit parle tissu sous-cutané, etc., détermine parfois
une stomatite des plus violentes. Or, il est, à l'heure pic-
sente, clairement démontré que des lavages, dirigés contre
les para.sites de la cavité buccale, empêchent le développe-
ment de ces inflammations, les atténuent notablement.
L'élément chimique, en effet, amollit la muqueuse, au
besoin, crée des ulcérations légères; en présence de ces
désordres, au contact de ces membranes en souffrance,
les ferments figurés entrent en scène. Le mal, toxique
dans ses origines, devient infectieux; sa gravité dépend
de ce facteur surajouté.
Au centre des foyers de suppuration, de sphacèie, l'in-
tervention du sublimé, de l'acide phénique, est prom|-te-
ment couronné de succès, si ces foyers sont superficieU. si
leur situation permet d'agir directement, comme le phé-
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— 589 —
nomène a lieu dans un bouillon de culture, si, surtout, le
système attaqué est sans importance capitale pour le fonc-
tionnement régulier de l'économie, car, ce sublimé, en
particulier, nous Tavons prouvé, peut mettre nos tissus
en infériorité de résistance. Ces conditions de réussite se
réalisent, à propos des abcès des membres, à propos des
amygdalites, des otites, de quelques arthrites, lésions
qu'on limite, qu'on détruit, etc. Il est inutile, croyons-
nous, de dresser une liste, qu'il serait aisé de rendre
interminable.
Au nombre des notions les plus fécondes de la moderne
pathologie, il n'est que juste d'inscrire cellç des associa-
tions microbiennes.
Un enfant est conduit à l'hôpital pour une rougeole, il
guérit et prend une scarlatine. Crtte scarlatine, à son tour,
touche à son déclin; une diphtérie survient, le patient
succombe. Un dothiénenlérique achève sa convalescence,
tout danger paraît écarté; soudain, çà et là, le pus se col-
lecte; une pyohémie emporte le malade. Des accidents
analogues peuvent faire suite à une pneumonie, à une
cystite, à une hydronéphrose, à une métrite, etc.
Si l'affirmation de Pasteur, à savoir que nos milieux
intérieurs sont privés de microbes, est vraie dans la majo-
rité des cas, du moins à l'état de santé, il n'en est point
exactement ainsi, lorsque le froid, la faim, le surmenage,
le choc, etc., lorsque des troubles morbides ont perturbé
l'organisme. A ce moment, les agents qui peuplent nos
revêtements cutanés etmuqueux, ceux qui, en particulier,
vivent dans le canal de la digestion, font effraction, n'ayant
plus en face d'eux que des cellules affaiblies, dont les
qualités, physiques autant que chimiques, sont insufli-
sanles. En outre, les humeurs, au sein desquelles vivent
nos propres organites, ont, de leur côté, subi des change-
ments favorables à nos adversaires. De là, la fréquence de
ces additions successives de virus différents; de là, ces
combinaisons, ces alliances; de là, leur rôle immense; de
là, leur puissance.
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— 590 —
Or, d'où partent ordinairement ces bactéries auxiliaire?,
si ce n'est de nos surfaces extérieures, ou, plus encore,
intérieures, si ce n'est de l'intestin. Dès lors, vous sai-
sissez la portée de toute thérapeutique, qui parviendra à
supprimer ces ferments, à diminuer leur nombre, à res-
treindre leur sécrétion ; ces sécrétions facilitent le jeu de
divers agents, des pyogènes spécialement.
C'est là un des buts poursuivis, depuis quinze ans environ,
par le professeur Bouchard. Avec le charbon en poudre,
il a réussi à fixer quelques-uns des produits de ces fermen-
tations abdominales. Avec Tiodoforme, le naphtol, le salol,
il s'est attaqué à ces ferments eux-mêmes.
Pour tenter cette thérapeutique, certaines conditions
sont requises. Naturellement, il est nécessaire de recourir
à des corps doués de prdî)riétés contraires à la pullulation.
au fonctionnement, à l'existence des infiniment petits ; il
est, de plus, indispensable que ces corps soient insolubles,
ou peu s'en faut. Imaginez, en effet, qu'ils ne le soient pas.
A peine auront-ils pénétré dans le duodénum, dans le jéju-
num, qu'ils s'en échapperont. De la sorte, ils pourront
nuire au bulbe, à la moelle: de la sorte, ils agiront, à la
rigueur, sur les parasites de l'œsophage, de l'estomac,
mais, jamais, ils n'influenceront, à un degré quelconque,
ceux de l'intestin grêle, ceux du gros intestin. En dernier
lieu, ces substances doivent être introduites par doses
fractionnées, répétées; suivant le mouvement de la couche
semi-liquide qui tapisse la muqueuse, elles cheminent avec
cette couche. Or, si vous faites ingérer, en une seule fois,
2«'' de bétol, par exemple, il arrivera qu'à Tinstant où
cette masse atteindra le colon descendant, depuis long-
temps déjà, les germes des quatre cinquièmes supérieurs
n'auront plus, à leur contact, la moindre parcelle. Inver-
sement, quand vous divisez vos 2»'' en six, huit, dix
doses, administrées les unes après les autres, à deux
ou trois heures d'intervalle, un moment viendra, où, d'une
extrémité à l'autre, l'antiseptique sera, pour ainsi dire,
étalé. La conséquence, facile à apercevoir, sera une atté-
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— 591 —
nuatioii notablement plus forte, puisque le microbe aura
été soumis, avec beaucoup plus de persistance, au pouvoir
de la matière destinée à le combattre.
C'est à des éléments de même ordre, utilisés dans les
mêmes conditions, qu*il conviendra de s'adresser pour
essayer des injections curatives dans les séreuses enflam-
mées, dans la plèvre, dans les synoviales, dans le péri-
toine, dans certaines cavités, dans les kystes hydati-
ques, etc. Par ce procédé, aucun empoisonnement n'est
possible; par ce procédé, le remède, grâce à son manque
de solubilité, demeure là où réside l'ennemi.
{A suivre.)
EllRATUM
Dans notre dernière revue médicale, sur la vie des microbes (1), il est ques-
tion de cristaux d'oxalate d'ammoniaque, cristaux extraits des cultures du bacille
pyocyanique. — 11 est bon de noter, à ce sujet, que, dans ces cultures,
c'est du bicarbonate qui existe en réalité; la transformation, purement artifi-
ciel e, a lieu, en dehors du bouillon où a fonctionné ce bacille, pour les
besoins d'une conservation plus facile.
Sur la conservation des solutions de métaphénylènediamme
pour la recherche des azotites et de teau oxygénée; par
M. G. Denigès.
Le métaphénylènediamine , libre ou combiné aux
acides, est comme on le sait depuis les travaux de Griess,
un réactif extrêmement sensible pour déceler et aussi pour
doser les azotites.
Il présente sur les indicateurs iodurés, tels que l'iodure
de zinc amidonné (Trommsdorf), l'avantage d'être absolu-
ment spécifique, c'est-à-dire de n'être influencé en milieu
acide que par l'acide azoteux.
Ce même composé, ainsi que je l'ai indiqué (2) et comme
l'a confirmé depuis M. Cazeneuvc (3), qui Ta appliqué fort
ingénieusement à la démonstration des propriétés oxy-
(1) Joum, de Pharm. et de Chim.y i" et 15 mai 1892.
(2) Bull, de la Soc. chim , 3" série, tome V, p. 293.
(3) Bull, de la Soc. chim.^ 3" série, tome V, p. 855.
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-^ 592 —
dantes du noir animal, est également un réactif spécifique
d'une très grande sensibilité pour l'eau oxygénée lors-
qu'on opère en milieu ammoniacal.
La difficulté qui s'est toujours présentée pour le méla-
phénylènediamine est la rapidité avec laquelle il s'allère
en solution aqueuse ou alcoolique; c'est la principale
cause qui a empêché jusqu'ici son emploi d'être généralisé
autant qu'il le mériterait.
Après de nombreux essais, je suis arrivé à la conserva-
lion presque indéfinie des solutions de ce corps en me
servant du procédé suivant :
2«' de chlorhydrate de métaphénylènediamine sont dis-
sous dans 100**^ d'ammoniaque, la dissolution se fait très
facilement; on la met dans un flacon bouché à l'émeriet
on l'additionne de 5»' de noir animal pulvérisé ordinaire,
puis on agite vivement pendant quelques instants. Od
laisse déposer, on renouvelle cette agitation d'heure en
heure à trois ou quatre reprises et on laisse reposer jus-
qu'au lendemain.
Au bout de ce temps le noir est complètement réuni au
fond du flacon et la liqueur surnageante est en général
suffisamment décolorée pour l'usage; si elle ne l'était pas
on recommencerait la série d'agitations de la veille et on
aurait au bout de quelques heures de repos une solution
à peu près incolore.
Cette liqueur se conserve indéfiniment si on a soin de
la laisser en présence du noir qui a servi à la clarifier. Ce
noir ne gêne en rien la prise d'essai de la solution qu'on
prélève pour l'usage avec une pipette.
Il est aisé de constater que la liqueur soutirée du flacon
est d'une limpidité parfaite. Pour l'emploi, s'il s'agit de
rechercher Veau oxygénée, on prélève avec la pipette \^^ ou
2" de réactif (f u'on met dans un tube avec quelques gouttes
du liquide dans lequel on recherche H*0*, on porte à
l'ébullition quon maintient au moins une minute et l'on
obtient une coloration bleue dont l'intensité est propor-
tionnelle à la dose d'eau oxygénée et qui est encore per-
ceptible, mais après deux minutes d'ébuUition lorsque ce
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-^ 593 —
corps ne se trouve qu'à la dose de quelques milligramn
par litre.
Cette coloration, ainsi que l'indique ma première n
[loc, cil.] passe au rouge par addition d'un peu de soude
de potasse.
Pour rechercher Vacide azoteux, on met dans un tub
essais de fort diamètre et assez long, 5 gouttes de réa(
et 5" d'acide sulfurique à I/IO en volume; le mélange
doit pas se colorer. On y ajoute 100*^« de l'eau à examin
on agite et on porte au bain-marie bouillant pendant ci
minutes ; au bout de ce temps une coloration jaune, si
tout apparente en regardant dans l'axe du tube, indiqu<
la présence des azotites.
Pour le dosage colorimétrique, on fait un essai comi
ratif dans les mêmes conditions avec même dose de réa(
et d'eau distillée et on ajoute goutte à goutte dans le ti
témoin une solulion titrée de nitrite jusqu'à colorati
identique dans les deux tubes.
Après l'emploi du réactif le flacon sera bouché de ne
veau et son contenu agité avec le noir qu'il surnage, p
abandonné à liii-méme: au bout de peu de temps de re]
il sera absolument limpide et prêt à servir de nouve;
' On avait déjà conseillé l'emploi du noir animal pour
décoloration des solutions aqueuses de métaphényléi
diamine, mais ces solutions ne se décolorent que lo
qu'elles sont récentes et encore au bout de quelques joi
elles brunissent et ne sont plus susceptibles de décolo
tion même par un contact prolongé avec le noir.
Quant aux solutions ammoniacales, M. Cazeneuve
montré qu'elles bleuissent très vite au contact du charl
animal; d'ailleurs au bout d'un jour, de deux jours
plus elles deviennent spontanément bleues même en!';
sence de noir.
On voit dope qu'il est impossible de conserver avec
sans noir animal les solutions aqueuses ou alcooliques
métaphénylènediamine.
Les solutions dans l'ammoniaque se conservent au c(
traire très bien en observant les indications qui vienn<
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— 594 -r
d'être données, mais à la condition que le titre de ces solu-
tions ne dépasse pas 2 à 3 parties de métaphénylène, pour
100 parties d'ammoniaque.
Nous pensons que la méthode nouvelle indiquée ici pour
arriver à cette conservation pourra rendre quelques ser-
vices et répandre encore davantage l'usage d'un réactif si
caractéristique et si facile à employer.
Expérience complémentaire sur la recherche loxicologique du
phosphore par la méthode de Blondlot et Dusa7*t ; par M. G.
Dënigès.
La méthode si élégante de Blondlot et Dusart pour la
recherche toxicologique du phosphore peut être complétée
par l'expérience suivante, très facile à pratiquer et qui
conduit à des résultats aussi rigoureux que sensibles.
Ij'hydrogène phosphore qui se forme dans l'appareil
des auteurs précités, donne comme produits de combus-
tion, de l'eau et de l'acide phosphorique. Or ce dernier
corps peut être retenu au moment même de sa fomuation
par une goutte d'eau dont on aura imbibé l'extrémité d'une
baguette de verre avec laquelle on coupera la flamme de
l'appareil.
8i la dose de phosphore est appréciable, il suffira d'une
minute au plus de contact avec la flamme pour obtenir
des cristaux jaunes de phosphomolybdate d'ammoniaque,
d'aspect caractéristique, en trempant la partie mouillée de
la baguette dans quelques gouttes d'une solution azotique
de molybdate d'ammoniaque qu'on chauffera ensuite
pendant quelques instants au bain-marie dans un petit
tube.
Lorsque la quantité de phosphore est infinitésimale il
est préférable de diriger la flamme sur la pointe humectée
d'eau d'un tube de verre d'un demi-centimètre au plus de
diamètre, courbé en V et dans lequel passe un courant
continu d'eau froide.
L'eau produite par la combustion du gaz, en se conden-
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— 595 —
sant sur une surface constamment refroidie, enlraînei
Tacide phosphorique dont la solution sera recueillie dar
un verre placé au-dessus du V. Quand on aura un dem
centimètre cube environ de cette eau de condensation, o
l'introduira dans un tube avec 4 ou 5 gouttes d'acide az(
tique,- on fera bouillir, puis on ajoutera une dizaine c
gouttes de solution azoto-molybdique : il se formera bie
vite, par le repos, les cristaux jaunes signalés plus hau
sous forme de mâcles orientées selon les axes d'un cube <
dont le poids étant environ trente fois plus grand qi
celui du phosphore qui leur a donné naissance, permi
par suite de retrouver des traces de ce métalloïde.
Sur remploi de Fessence de moutai^de en thérapeutique ; si
avantages dans la médecine d'armée, et principalement da\
les approvisionnements de réserve; par M. Bisserié, phai
macien-aide-major de 1'* classe.
L'essence de moutarde, en solution dans Talcool ou dar
rhuile, est employée depuis longtemps comme rubéfiai
et révulsif, pour remplacer la farine de moutarde et 1(
sinapismes. L'emploi de cette substance nous avait par
a prioji devoir présenter de très grands avantages dar
la médecine d'armée. Une série d'expériences clinique
a confirmé cette impression. Ces expériences ont éi
faites :
1« Depuis le mois d'octobre 1890, à l'infirmerie d
43'^ régiment d'infanterie, par M. Géhin, médecin-major
ce régiment;
2^ Depuis le mois de février 1891, à l'hôpital militaii
de Lille, par M. Renard, médecin en chef de cet hôpital.
Les solutions employées sont des solutions au dixièrr
et au douzième dans l'alcool à 90«. Ces solutions ont éi
étendues au moyen d'un pinceau de charpie, sur la part;
à rubéfier, qui était ensuite recouverte d'une feuille c
papier huilé ou paraffiné ou de taffetas gommé.
On l'a ainsi expérimenté :
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— 596 —
!• Une essence de moutarde de fabrication récente
venant de la pharmacie centrale de France; cette essence
est incolore;
2* Une essence de moutarde provenant de la collection
qui existait à l'hôpital militaire de Lille, alors qu'il était
hôpital d*instruction ; cette essence, qui date au moins de
1849, présente une coloration brune semblable à celle
d'une forte infusion de café.
Les résultats obtenus par M. Géhin sont les suivants :
« 1* Sous un volume peu considérable, on possède une
(juantité de solution qui permet de remplacer un grand
nombre de sinapismes beaucoup plus encombrants. Il
sufQt, en effet, de moins d'un centimètre cube de solution
au dixième pour obtenir une surface de révulsion équiva-
lente à celle que produit un sinapisme ordinaire.
« 2° Le grand avantage de l'emploi de cette solution
consiste dans l'infaillibilité de la révulsion. En outre, on
n'a pas à craindre de laisser trop longtemps un sinapisme
qui peut produire des accidents. Au travers du papier
huilé le médecin surveille l'apparition de la révulsion, qui
se produit dans un temps très court; elle commence après
quelques secondes et est complète en moins d'une minute.
« La simplicité de l'application, la rapidité avec laquelle
on obtient l'elTet, et la certitude de l'obtenir ont une très
grande importance pour un médicament d'urgence.
(f Dans la plupart des cas,* une solutiou au douzième est
suffisante pour obtenir les effets d'un sinapisme ordinaire.
« Les essais faits avec l'essence ancienne ont donné les
mômes résultats que ceux faits avec l'essence de fabrica-
tion récente, sans aucune différence dans la nature ni dans
l'intensité des effets. »
Les essais faits avec les mêmes solutions, à l'hôpital
militaire de Lille, par M. Renard, ont donné les mômes
résultais.
Gubler, dans ses Commentaires thérapeutiques du Codex
(page 2il, 2* édit., 1874), préconise l'emploi de cette sub-
stance dans un long article qu'il termine en ces termes :
« Ce procédé de sinapisation est à la fois le plus facile,
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— 597 —
le plus rapide, le plus sur et le plus exempt d'inconvé-
nients. Les solutions sinapisiques ont, sur les sinapismes
ordinaires, Tavautage de la célérité, do la propreté et de
Téconomie. Elles ont encore le mérite de permettre de
doser l'action médicamenteuse et de pouvoir s'adapter,
par des variations de titres, à toutes les catégories de cas
et de sujets.
(( La solution sinapisique au dixième donne certaine-
ment et en quelques instants tous les effets irritants que
Ton prétend obtenir, et Ton n'a jamais à craindre que,
dépassant le but, elle produise de la vésication, ni, à plus
forte raison, des escarres. j>
Malgré tous ces avantages, l'emploi de celte substance
s'est peu généralisé dans la pratique journalière. On com-
prend en effet que, pour une personne qui emploie par
hasard un sinapisme, il est plus commode de tremper
simplement dans Teau un morceau de papier contenant la
substance qui doit fournir l'agent rubéfiant.
Mais il n'en est pas de même lorsque ce médicament est
mis entre les mains d'un médecin qui en fait tous les jours
un usage fréquent comme cela a lieu dans les hôpitaux et
dans les infirmeries.
Dans ce cas, aux avantages précédemment cités s'ajoute
celui d'une conservation indéfinie, ou tout au moins très
longue, avantage précieux si l'on songe que les approvi-
sionnements de réserve du service de santé renferment de
grandes quantités de sinapismes et de semences de mou-
tarde qui doivent être toujours tenus prêts à être utilisés.
Or, ces substances d'une conservation difficile sont altérées
au bout de peu de temps. Il faut les remplacer fréquem-
ment par des produits nouveaux, et ceux qui ont séjourné
dans les approvisionnements sont en trop gi-ande quantité
pour être utilisés dans le service courant. D'ailleurs, le
plus souvent, ils sont déjà hors d'usage, ce qui expose à
ne trouver dans un moment d'urgence qu'une substance
inerte.
L'essence de moutarde aurait, de plus, le grand avantagé
de représenter la même quantité de substance active sous
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— 598 —
un volume et un poids beaucoup moins considérables et à
un prix très inférieur.
L'essence de moutarde valant eaviron 80 francs le kilo-
gramme, la solution au dixième dans Talcool à 90» vaut
approximativement 1 i fr. 20 le litre, représentant plus de
1 .000 sinapismes.
Conclusion. — Des faits précédemment cités» il nous
paraît résulter que :
i« L'emploi de ce médicament est au moins aussi facile
que celui des sinapismes ordinaires;
2* Son emploi est plus sur ; vu la facilité avec laquelle
se conserve Tessence de moutarde, on n'a pas à craindre
d'appliquer, dans un cag urgent, une substance inerte;
3® Ce médicament est moins coûteux que les autres
révulsifs;
4^ Le peu de volume et de poids de cette substance, et
surtout son inaltérabilité, en font un médicament précieux
PQur les approvisionnements de réserve.
revlt: spéciale des publications
de pharmacie, microbiologie, chimie, industrie,
Pharmacie.
A propos de la préparation du sirop d*écorces d'oranges
amères; par M. Virally, pharmacien à Sens (1). — L'au-
teur opère selon les prescriptions du Codex pour l'obtention
de la colature, mais, avant de passer cette colature, et afin
de la priver des matières albuminoïdes qu'elle tient en
dissolution, il la chauffe dans une bassine à une tempé-
rature de 80"* à 85*. Pendant cette opération, on voit appa-
raître, dans la masse du liquide, un coagulum très net
et facile à séparer. Il maintient la colature, pendant quatre
à cinq minutes environ, à la température ci-dessus indi-
quée, puis il passe sur le filtre à sirop. En quelques minutes,
(1) Répevt, de pharm., 10 avril 189i.
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— 599 —
le liquide est clarifié, et il remet sur le feu avec la quantité
de sucre nécessaire.
Le siix)p obtenu par ce procédé possède une limpidité
parfaite, qu'il conserve; il n'épaissit pas et ne trouble pas
parTaddition de phosphate acide de chaux ou de tout autre
médicament.
Note sur raddition d'alcool à Teucalyptol, la créosote
de hêtre et les essences; par M. J. Warin, pharmacien de
1'* classe (1). — L'eucalyptol, d'un prix élevé, est souvent
sophistiqué.
Une des falsifications consiste en addition d'alcool. Si
cet alcool n'est pas absolu, comme c'est le plus souvent le
cas, on décèlera très facilement la fraude à l'aide de l'es-
sence de térébenthine. Celle-ci troublera avec un mélange
d'eucalyptol et d^alcool, quelque faible que soit d'ailleurs
la proportion de celui-ci. La sensibilité de cette réaction
est beaucoup plus grande que celle, classique, de la
recherche de l'alcool dans les essences par l'huile d'olive.
L'auteur a essayé un mélange d'essence de bergamotte
et d'alcool à 90°, l'essence de térébenthine donnait encore
un trouble laiteux alors que le mélange avec l'huile restait
limpide.
Dans cette recherche, l'essence de térébenthine rempla-
cerait donc avantageusement l'huile, surtout quand la
proportion d'alcool est très faible.
Ce procédé est aussi beaucoup plus sensible que celui
qui consiste à ajouter de l'eau au produit incriminé et à
mesurer la perte de volume de l'essence; il est en outre
plus expédilif que les autres procédés indiqués, à ma con-
naissance, par les auteurs.
On a répété cet essai avec la créosote de hêtre, falsifiée
'souvent aussi par l'alcool. Dans ce cas le réactif n'est plus
fidèle, l'essence de térébenthine ne trouble pas avec un
mélange de créosote et d'alcool à 90*. Toutefois si la pro-
portion d'alcool dépasse 10 p. 100, en versant l'essence de
(1) Union pharmaceutique ^ V mars 1892.
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— 600 —
térébenthine sur le mélange de créosote et d'alcool,
Tessence surnagera en présentant un anneau laiteux
comme celui d'une urine albumineuse au contact d'acide
nitrique; mais l'agitation le fera disparaître et donnera
un mélange limpide.
Créoline : solution limpide; par M. Pearson (ij. —
On mélange une partie de créoline avec quatre parties de
savon à la glycérine et on agite petit à petit cette mixture
à l'eau distillée et non à l'eau ordinaire, car les sels de
chaux et de magnésie dissous dans cette dernière peuvent,
en formant des savons insolubles, s'opposer à l'émulsion
de la créoline.
On peut, pour les étables, préparer de la créoline à bon
marché de la façon suivante : on prend parties égales
savon vert et acide phénique du commerce contenant de
45 à 50 p. 100. On chaufTe le savon pour le rendre plus
fluide et Ton y mélange Tacide en agitant pendant quelques
instants.
Un succédané de la gomme arabique (2). — On fait
bouillir 1 partie de semence de lin avec 8 parties d'acide
sulfurique dilué et 8 parties d'eau.
Le mélange épaissit considérablement au début, puis se
fluidifie peu à peu après quelque temps d'ébullition.
Lorsque le liquide est de nouveau bien fluide, on le
filtre et on ajoute à la solution quatre fois son volume
d'alcool concentré. Le précipité obtenu est recueilli, lavé
à l'alcool, puis séché.
On obtient ainsi une substance amorphe, incolore, insi-
pide, ayant toutes les allures de la gomme arabique, solu-
ble comme elle dans l'eau et donnant un mucilage épais.
Cascara sagrada : extrait fluide (3) . — La plupart des mé-
(l) Extr. Rundschau et BoU farm., d*aprè8 Journ dePharm, cT Anvers.
(i) Mon. scientif., d'après Polytechn, NotizbL
(3) Jourti.de Pharm. d^ Anvers, mai 1892.
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— 601 —
thodes indiquées ont le désavantage de donner un produit
contenant toujours un précipité plus ou moins abondant.
M. Pritzller recommande dans The Apolhecary le procédé
suivant :
Le véhicule employé consiste en un mélange de 25 parties
d'alcool, 65 parties d*eau et 10 parties d'ammoniaque liquide.
On suit les indications habituelles aux préparations d'ex-
trait fluide.
Le produit obtenu a une belle coloration rouge foncé ;
il est très miscible à l'eau, à l'alcool dilué et à l'alcool fort,
sans donner lieu au moindre précipité. Il contient environ
iO p. 100 d'extrait sec, tandis que par le procédé ordinaire
on ne retire que 30 p. 100; il a de plus le grand avantage
d'être à peu prés sans saveur.
Borax, réactif de l'aloès; par M. Schontelen (1). —
Une solution concentrée de borax versée dans une liqueur
contenant de l'aloès donne lieu, après 20 à 25 minutes, à
une fluorescence verdâtre, qui disparait ensuite peu à peu.
Cette réaction est si caractéristique qu'elle décèle jusqu'à
1/10000 d'aloès.
Réaction des sels de quinine (2). — La réaction connue
de la thalleioquinine est difficile à exécuter avec l'eau de
chlore et rammoniaque. Un pharmacien suisse indique un
procédé plus certain.
On mélange dans une éprouvetle : 0,05 du sel de quinine,
0,10 d'hypochlorite de chaux, lO^'^ d'eau et 20 gouttes de
HCl dil. olT. On agite vivement, on dilue à 200", puis on
ajoute lentement 5'^*' d'ammoniaque.
La belle coloration verte apparaît presque immédiate-
ment et au bout de quelques minutes, atteint son maximum
d'intensité.
Par addition d'un acide minéral quelconque, la couleur
verte passe au rouge.
(1) Chemisé and druggisl, d'après Journ. de Phnrm. d'Anvers,
(2) Zweiz. Wochenschr.y d'après Journ, de Pharm. d'Anvers.
Joutn, de Pkam. ei de Chim., o" sÉniB, t. XXV. (15 juin 1802.) 39
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— 602 —
Avec le tannate et le ferrocitrate de quinine on n'obtient
pas la coloration verte, mais de suite la coloration rouge.
— On obtient également la réaction de la thalleioquinine,
mais avec une belle nuance bleuâtre, lorsqu'à une solution
de0,05 de sel de quinine dans 200''^ d'eau et quelques gouttes
d'acide acétique on ajoute 1 ou 2 gouttes d'eau satiirée de
brome et au bout de quelque temps 5** d'ammoniaque.
Les sels de quinidine donnent ezactenient les mômes
réactions, tandis que ceux do cinchonine et cinchonidine
restent complètement indifférents vis-à-vis des réactifs
précités. ^
Dosage du mercure dans l'onguent mercuriel (1). —
Dans un tube dressai assez large, on place une solution
d'azotate de soude dans 2 Vt parties d'eau, ou de sulfate de
magnésie dans 2 parties d'eau, jusqu'à 2*^» de Pouverture.
On ajoute ensuite une quantité connue (i»"" environ) d'on-
guent mercuriel, et Ton dispose le tube dans un bain-marie.
A raison du poids spécifique de la solution saline, l'onguent
surnage, mais il fond et le mercure se sépare peu à peu et
se réunit dans la partie inférieure du tube. On passe une
petite baguette dans la couche grasse surnageante, on laisse
refroidir et on retire le bouchon formé. Le mercure est
recueilli, lavé, séché et pesé.
Microbiologie.
De la nutrition du ferment nitrique ; par M. O. Loew (2).
— M. Winogradsky a trouvé, comme M. Hueppe, que le
ferment nitrique peut assimiler le carbonate d'am-
moniaque ; il se formerait d'abord de l'urée, et ensuite,
par une réaction inconnue, de l'albumine ; M. Hueppe avait
admis que le microbe travaillait à la manière d'un plastide
chlorophyllien, en transformant l'acide carbonique en un
hydrate de carbone.
(1) Pharm. Zeit fur Russl,^ d'après Joum. de Pharm, d*Anven,
(S) Ann, agron., d'après SUzunber, d. Bot, Vereins in Muenehen,
20 avril 1891.
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— 603 —
L'auteur croit que les deux théories sont moins vrai-
semblables que la suivante :
L'hydrogène de Tammoniaque sert à réduire Tacide car-
bonique; on peut, en effet, admettre que l'oxydation de
Tammoniaque en acide azoteux n'est pas toujours complète,
mais qu'on peut trouver :
2AzH»+20*==2AzO*H+4H,
au lieu de :
2AzH»+30'=2AzO«H+2H'0.
L'hydrogène formé ne' sera naturellement pas mis ea
liberté, mais servira dans le protoplasma à réduire de
l'acide carbonique :
C0*+4H = CH*0 + H»0.
Et l'aldéhyde formique non seulement se condense ea
hydrate de carbone, mais peut encore servir immédia-
tement à la synthèse des albuminoïdes.
Chimie.
Sur la production, par voie sèche, de quelques sulfateg
anhydres cristallisés; par M. P. Klobb (1). — Lorsqu'on
projette dans du sulfate d'animoniaque en fusion une petite
quantité de sulfate de cobalt, ce sel se dissout en formant
un liquide d'un beau bleu foncé. En chauffant ensuite dou-
cement pour provoquer la volatilisation lente du sel ammo-
niacal, puis laissant refroidir, on trouve les parois du
creuset tapissées de petits cristaux rouges qui répondent
à la formule SO*Co. L'expérience tentée de même avec les
sulfates de zinc, de nickel et de cuivre, a réussi avec la
môme facilité.
On peut partir, soit des sels ordinaires cristallisés à 5,6
ou7H*0, soit de ces sulfates préalablement déshydratés
par la chaleur, et amorphes.
Dans un petit creuset de porcelaine, on verse d'abord
(1) Ac. d. «c, CXIV, 836, 1892.
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<^r^ VSTÎT^ ^-^^'^î^^
— 604 —
une couche de sulfate d^ammoniaque, puis un mélange de
ce dernier avec le tiers ou le quart de son poids de sulfate
métallique et Ton dépose le couvercle. Le bord supérieur
du creuset est légèrement échancré sur un ou deux points
de sa circonférence, pour permettre aux vapeurs de s'é-
chapper plus facilement. Enfin, le creuset est plonge dans
du sahle dont on a garni un creuset de liesse ordinaire, et
le tout est chauffé au fourneau à réverbère. Dès que le sel
ammoniacal est entièrement volatilisé, on relire le petit
creuset. Quand l'opération est bien conduite, le résidu est
entièrement cristallin, mais si Ton chauffe trop longtemps,
le sulfate se décompose lui-même en laissant un résidu
d*oxyde.
Le résultat est particulièrement net avec \q sulfate de zinc.
En opérant sur une vingtaine de grammes de sel anhydre,
on obtient des cristaux incolores ayant jusqu'à 2"",5 de
longueur. Ce sont des octaèdres, généralement allonges et
tronqués sur les angles. L'eau les dissout lentement à froid,
très rapidement à chaud.
Le sulfate de cuivre anhydre se présente sous la forme
d'une poudre cristalline gris pâle constituée par de fines
aiguilles prismatiques. Abandonné à râir,il prend, au bout
de quelques jours, une nuance verte, puis bleu clair. Il se
dissout très facilement, surtout à chaud, en donnant une
solution bleue.
Le sulfate de cobalt anhydre constitue une poudre cristal-
line rouge amarante, qu'on prendrait à première vue pour
du chlorure purpurôocobaltique. Ce sont des cristaux octaé-
driques modifiés par des troncatures sur les angles. Exposés
à l'air, ils sont très stables. L'eau ne les dissout que très
lentement, même à rêbullition.
Le sulfate de nickel anhydre cristallise aussi en octaèdres.
C'est une poudre d'une couleur vert jaunâtre qui se confond
avec celle de certains échantillons de pyromorphite. Inso-
luble dans l'eau froide, elle ne se dissout que lentement et
difficilement dans l'eau bouillante. Tous ces sels offrent la
composition des sulfates neutres, ainsi que cela ressort des
chiffres suivants : . .
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(505
S04GO.
SO*Cu.
SÛ*NI.
SO*Zn.
SO^ Ihéorio pour 100 . .
51,6
50,2
51,7
49,6
SO» trouvé —
51,3
49,3
50,1
50,2
Métal, théorie pour 100. .
38,0
j»
»
»
Métal trouvé — . .
38,8
»
»
)»
L'auteur se propose de revenir sur la forme cristalline
de ces sulfates. De plus, ce procédé me paraissant suscep-
tible de généralisation, il essaye, en ce moment de l'appli-
quer à la production d'autres sels anhydres.
Nouvelle séparation de manganèse d'avec le nickel et
le cobalt, seuls ou associés; par MM. P. Janna^jch et
C.-J. Franzek (1). — M. Jannasch avait décrit un mode de
séparation du manganèse d'avec le zinc, au moyen de l'eau
oxygénée en présence d'un excès d'ammoniaque et de sel
ammoniac. Les auteurs annoncent, dans la présente note,
que le môme procédé s'applique aussi bien h la séparation
du manganèse d'avec le nickel. Quant à la séparation du
manganèse d'avec le cobalt, elle est moins exacte, parce
qu'il se précipite toujours un peu de peroxyde de cobalt
avec le bioxyde de manganèse. Mais cet inconvénient cesse
de se produire si l'on a soin d'opérer avec la solution des
sels de manganèse et de cobalt additionnée d'un excès de
cyanure de potassium; en pareil cas, la séparation est
complète.
Il en serait de même si les métaux à séparer étaient le
manganèse et le nickel. De môme encore, dans le cas où
les trois métaux, manganèse, nickel et cobalt, coexistent;
par l'emploi du cyanure de potassium, on arrive aisément
à séparer le premier métal des deux autres.
Présence de l'hyosciamine dans les laitues ; par
M. T. Dymond (2). — L'auteur signale la présence d'un
alcaloïde mydriatique dans la laitue. Cet alcaloïde, qui
(1) D. ch. G., t. XXIV, p. 3204, d'après fit*//. Soc. chim. Paris, avril 1892.
(2) Journ. de Pharm. (t Anvers, avril 1892.
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— 606 —
n*est autre que l'hyosciaminc, a été trouvé dans le Lactuca
saliva provenant de différentes cultures, et aussi dans le
Lactuca virosa.
Pour le retirer de ces plantes, l'auteur prépare un extrait
qui lui fournit par les méthodes ordinaires un alcaloïde
impur sous forme d'un sirop légèrement brunâtre. En le
convertissant en oxalate et le faisant ccistalliser dans le
chloroforme, il obtient une substance identique par son
aspect et son point de fusion à Thyosciamine. Cette manière
de voir a été conûrmée par d'autres expériences.
Comment se fait-il que ce corps n'a pas été découvert
plus tôt dans ces végétaux? On doit attribuer cette cir-
constance à ce que, dans les recherches chimiques qui ont
été faites sur les laitues, on n'a toujours eu en vue que
le lactucarium. Or, celui-ci est dépourvu de propriétés
mydriatiques et par conséquent ne contient pas d'hyos-
ciamine.
Il n'y a cependant pas lieu de s'alarmer à l'idée qu'une
plante dont l'usage est répandu dans le monde entier ren-
ferme un composé aussi dangereux. Nous mangeons la
laitue au début de sa croissance, c'est-à-dire à l'époque où
dans la généralité des végétaux les alcaloïdes ou les sels ne
sont pas encore formés, et lorsqu'elle est en fleurs elle n'en
renferme tout au plus que 0«"'",02 p. 100.
Malgré cela, on a observé des cas d'indispositions même
fatales,. à la suite d'une consommation immodérée de ce
légume.
On sait que la laitue appartient à la famille des compo-
sées; aussi est-ce la première fois que l'on constate la pré-
sence de l'hyosciaminc dans des plantes d'une autre
famille que celle des solanées.
Chloroforme Pictet (1). — Les méthodes de purification
de certains produits chimiques par la congélation est
connue depuis longtemps. Par certains procédés spéciaux,
M. Pictet est arrivé à produire du chloroforme qui, d'après
(1) Joum. de Pharm, d'Anvers.
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— 607 —
lui, est complètement exempt d'impuretés. Par l'abais-
sement de la température du chloroforme le plus pur du
commerce jusqu'à — 70*, il a obtenu la solidification de
certains produits contenus dans ce chloroforme.
Ayant séparé ces produits solidifiés, il détermine, en
abaissant jusqu'à — 100* la température de la partie restée
liquide, la s^olidification de celle-ci, tandis qu'un nouveau
résidu impur se sépare de la masse. Le chloroforme ainsi
obtenu, considéré par l'auteur comme idéalement pur, a
une densité de 1,51 à 15*; il est incolore, a une odeur
moins forte que le chloroforme ordinaire.
L'auteur dit même qu'on peut le conserver indéfiniment
sans addition d'alcool, malgré son exposition à la lumière.
Néanmoins pour plus de sûreté, il est fourni au commerce
additionné de 1 p. 100 d'alcool absolu. De plus il ne réduit
pas le réactif chromique. Or, un chimiste allemand,
M. Kinzel, soumettant le nouveau produit à l'analyse, a
trouvé que le chloroforme Pictet est un liquide incolore du
poids spécifique de 1,489 à 15*. Débarrassé de l'alcool et de
l'eau par des traitements successifs à l'acide sulfurique et
au carbonate de potassium, il accuse alors une densité de
1,502 à 15*, absolument comme les autres sortes de chlo-
roforme après qu'ils ont été soumis aux mômes agents
déshydratants.
Il se comporte également comme les autres chloroformes
commerciaux, vis-à-vis du réactif à Vacide chromique.
Exposé à l'action des rayons solaires, après la déshydra-
tation, il se décompose au bout de quelques heures en dégageant
de l'oxychlorure de carbone, tout comme les autres chlo-
roformes anhydres.
Rien ne justifie donc les préférences que réclame le chlo-
roforme Pictet, lancé dans le commerce à des prix énormes.
Au point de vue de l'effet thérapeutique pour produire la
narcose, le D' de Rechter, chef de clinique à l'Hôpital de
Molembeek-St-Jean, expose dans la Presse médicale belge
le résultat de diverses expériences et en déduit que le chlo-
roforme Pictet n'est pas supérieur tant au point de vue chi-
mique que clinique au chloroforme anesthésique employé
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^'.^ . ^ J^^'?J=Ï1
— 608 —
journellement. Le mieux est de se procurer du chloroforme
le plus pur et de le répartir en petits flacons bruns avec un
bon émeri à la dose de 60^', dose habituellement demandée
par les opérateurs.
Extraction du sucre de canne cristallisé du grain de
mais; par MM. Washburn et Tollens (1). — On n'était pas
sûr jusqu'à ce jour de la présence du sucre de canne dans
le grain de maïs, d*abord parce qu'on n'avait pas réussi
à l'en retirer en nature, ensuite parce que les réactions
qui semblaient indiquer son existence pouvaient être dues
à d'autres matières : telle la réaction avec la liqueur de
Fehling.
Les auteurs se sont proposé d'extraire le sucre de canne
cristallisé des grains de maïs. Pour cela, on a épuisé par
l'alcool les grains moulus, on a ajouté de la chaux ou de la
magnésie pour empêcher la décomposition du sucre et
pour rendre inactifs les ferments et les matières acides qui
auraient pu attaquer et solubiliser Tamidon du maïs. Le
sucre a été séparé de l'extrait par la combinaison avec la
strontiane. Le produit décomposé par l'acide carbonique
a fourni un sirop clair et cristallisable ; il suffisait de
purifier ces cristaux par les méthodes ordinaires, essorage
sur la terre poreuse, redissolulion, filtralion sur le noir
animal, etc. Les cristaux ressemblent bien à ceux du sucre
de canne, sans traces d'aiguilles. Le pouvoir rotatoire est
d'accord avec cette première constatation. Un lot de 650»'
de maïs doux d'Amérique a fourni ô*' de sucre de canne,
2.000»'' du même ont donne une autre fois 10«%5 de sucre,
et i,400>'' de maïs ordinaire de Bade n'en ont donné que
1«M.
Procédé pour priver le gang d'albumine en vue du
dosage du sucre; par M. Abeles (2j. — Les diverses
(1) Ann. agron., d'après Trana-Labor, Club., 701, III, n* 4.
(2) Zeit. f. physiol, Chem., t. XV, p. 495-503, d'après Buil, Soc. chim.
Paris, avril i89î.
k.
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— 609 —
méthodes employées jusqu'à présent pour priver le sang
d'albuminoïdes, en vue du dosage du sucre, ont Tincon-
vénieut d'exiger de nombreux lavages du coagulum, et par
suite d'augmenter considérablement le volume du liquide
dans lequel on a à doser de très petites quantités de sucre.
C'est ainsi que 50*=*^ de sang, contenant de 50 à 70"« de
sucre, donnent finalement plusieurs litres de liquide.
La méthode suivante, un peu compliquée en apparence,
simple en réalité dans l'exécution, évite cet inconvénient
tout en ayant une précision égale, sinon supérieure, à
celle des diverses méthodes connues : On prépare une
solution d'acétate de zinc dans l'alcool absolu, qui doit
occuper le même volume que le sang à analyser, et ren-
fermer en acétate de zinc 5 p. 100 du poids du sang (un
excès d'alcool ne gône pas, mais une quantité insuffisante
peut avoir des inconvénients) et on y laisse couler le sang
à analyser; on agite le mélange jusqu'à ce que le précipité
ait pris une teinte grisâtre; on filtre sur un filtre mouillé
d'alcool, on lave le précipité à l'alcool, on l'exprime à la
presse dans une toile, puis on le triture dans un mortier
avec de l'alcool, on filtre et on presse de nouveau en
réunissant chaque fois l'alcool de lavage à la liqueur fil-
trée primitive.
On précipite alors le zinc par une solution de carbonate
de sodium à 20 p. 100 ajoutée jusqu'à, réaction nettement
alcaline : en filtrant, on obtient un liquide incolore, dont
le volume ne dépasse pas 300*^% si l'on a opéré sur 50" de
sang : on acidulé légèrement par l'acide acétique, on éva-
pore à 30", on ajoute encore quelques gouttes d'acétate de
zinc en solution aqueuse concentrée puis de carbonate de
sodium, on filtre sur un filtre sec, et on peut employer
directement pour le dosage du sucre la liqueur ainsi
obtenue, dont le volume est sensiblement égal à celui du
sang primitif.
L'auteur s'est assuré que cette méthode peut élre
employée soit avec le sang artériel ou veineux sortant du
vaisseau, soit avec du sang défibriné et additionné d'une
quantité dosée de sucre. Les avantages qu'elle présente
Digitiz^d by LjOOQIQ.
— 610 —
sont les suivants : 1** l'emploi d'une solution alcoolique
d'acétate de zinc arrête immédiatement dans le sang les
phénomènes vitaux qui peuvent influer sur sa teneur en
sucre (ferment glycolitique) ; 2« on opère à froid et l'on n'a
que peu de liquide à évaporer; 3* les solutions employées
au titrage sont sensiblement incolores et entièrement
exemptes d'albuminoïdes; 4* l'exactitude de la méthode
est égale, sinon supérieure, à celle de tous les autres pro-
cédés connus.
On remarquera, avec Tauteur, qu'on peut appliquer la
méthode précédente au dosage de n'importe quel principe
immédiat du sang soluble dans l'alcool, tel que l'urée, par
exemple.
Industrie.
Le nickel dans l'Orégon (1). — On signale la découverte
d'un important gisement dans l'Orégon, près de Middle,
à 230 milles environ de Portland. Celte découverte a été
faite dans les montagnes de Klamath, où l'on avait déjà
constaté, il y a quelques années, l'existence de fer chro-
mique. Le nouveau gisement se présente en veines et en
couches en grande abondance. Des échantillons ont révélé
une richesse variant entre 12 1/2 p. 100 et 57 p. 100 de
métal, teneur exceptionnelle, si l'on considère que la
richesse moyenne des minerais de nickel n'est que de
5 p. 100. Ici le minerai ne contient ni soufre, ni phos-
phore, ni arsenic. Voici quelle est l'appréciation du Conseil
de surveillance géologique de Washington au sujet de
cette découverte : « Ces minerais sont du silicate de nickel,
ils sont semblables, comme caractère et comme associa-
tion, aux minerais analogues de Webster, de la Caroline
du Nord et de la Nouvelle-Calédonie. » Les échantillons
analysés ont donné jusqu'à 27 p. 100 d'oxyde de nickel,
mélangé avec de la silice.
Le gisement s'étend sur une superficie de 1 mille 1/2 de
longueur sur 1/2 mille de largeur, et se manifeste d'abord
(l) Nature.
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— 611 —
au milieu de roches, de serpentine, absolument dans les
mêmes conditions que les dépôts de la Nouvelle-Calédonie
qui, avec ceux-ci, forment les gisements de nickel les plus
riches connus.
Nouveau procédé de nickelage (1). — Le bain est com-
posé de 1000«' de sulfate pur de nickel, 7508' de tar traie
neutre d'ammoniaque, 5*' d'acide galUque et 20"* d'eau. Le
tavtrale neutre d'ammoniaque est obtenu par saturation
d'une solution d'acide tartrique par Tammoniaque. Le sel
de nickel doit être neutre. Ou dissout d'abord les sels dans
3 [ix 4*'' d'eau, et on fait bouillir durant une demi-heure
environ, après quoi on étend d'eau jusqu'à ce qu'on ait
20"' de liquide que l'on filtre. Le nickelage obtenu est très
blanc et homogène; il ne présente aucune rugosité à
sa surface; son prix excède à peine celui du cuivrage. 11
n'est besoin que d'un faible courant.
Blanchiment électro-chimique; par M. Hermite (2).
— .M. de Luynes fait, au nom du Comité des arts chi-
miques, un rapport sur les procédés de blanchiment des
matières végétales par voie électro-chimique de M. Her-
mite. Le Comité, prenant en considération l'iniporlance
des travaux de cet inventeur, a chargé deux de ses mem-
bres, M. Aimé Girard et le rapporteur de se rendre à l'usine
de MM. Montgolûer et C»% à la Haye-Descartes, où ses
produits sont en plein fonctionnement.
Les principaux agents du blanchiment des fibres végé-
tales sont les chlorures de chaux ou de soude qui résultent
de l'action du chlore libre sur la chaux ou sur la soude.
Pour obtenir des chlorures décolorants sans l'emploi du
chlore, on a soumis le chlorure de sodium en solution
aqueuse à l'action du courant électrique, mais ces ten-
tatives n'ont pas donné de résultats pratiques.
M. Hermite a repris ces expériences en 1883 et a reconnu
(1) Rev, scientif,^ 7 mai 1892, d'après le Scientific American.
(2) Société (l'encoaragement pour rinclustric nationale.
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— 612 —
que l'emploi du chlorure de sodium seul devait être aban-
donné : il fixa son choix, après examen attentif, sur le chlo-
rure de magnésium, sel abondant et peu coûteux. En cher-
chant à déterminer les conditions pratiques dans lesquelles
le chlorure de magnésium devait être utilisé. M. Hermite
a constaté qu'il ne pouvait pas être employé seul, et il se
sert d'une dissolution de chlorure de magnésium diluée
dans une autre solution saline. — Le mélange qui lui a
donné le meilleur résultat est le suivant :
Eau 1000
Chloruro de sodium 50
Chlorure de magnésium 5
M. le rapporteur décrit Topération et les dispositifs
qu'elle nécessite. L'économie qui résulte de l'emploi de ce
procédé pour le blanchiment de la pâte à papier, varie sui-
vant les localités où sont placées les papeteries et le prix
de la force motrice. — Elle serait de 40 à 70 p. 100 d'après
les chiffres fournis par M. Hermite.
Les appareils Hermite fonctionnent à l'aide de la force
fournie par des turbines établies sur la Creuse. Les bat-
teries se composent de deux groupes de 5 électrolyseurs
chacun qui produisent par an l'équivalent de 300.000^« de
chlorure de chaux.
L'imporlatice de ces résultats qui ouvrent une voie nou-
velle à l'industrie du blanchiment, l'emploi judicieux que
M. Hermite a fait de la méthode scientifique pour apporter
une solution de plus au problème de la décoloration des
matières végétales sont dignes de tout l'intérêt de la
Société.
SOCIETE DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 1<" juin 1892.
Présidence de M. L. Portes, président.
La séance est ouverte à deux heures.
L'essence de Bois (F Inde et les échantillons du bois de
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— 613 —
cet arbre présentés à la dernière séance parM. Planchon,
Tétaient de la part de M. Wiirtz, dont le nom a été omis.
Cette rectification effectuée, le procès-verbal est mis aux
voix et adopté.
La correspondance imprimée comprend les publications
périodiques suivantes : Journal de Pharmacie et de Chimie;
Union phai^maceutique ; Bulletin commercial; Bulletin de la
Société de pharmacie de Bordeaux; Revue des Inventions tech-
niques appliquées à la Pharmacie; Pharmaceutical Journal;
Revue médico pharmaceutique de Constantinople,
La correspondance écrite consiste en une lettre de
M. Gaillard, préparateur à TÉcole de Pharmacie, qui
adresse à la Société 10 exemplaires de sa thèse intitulée :
Sur le genre Meliola [anatomie^ moiyhologie, systématique) , et
demande à être compris parmi les candidats aux prix de
thèses.
H. Prunier présente un travail de M. Debuchy sur la
préparation de la cantharidine. M. Debuchy a examiné
comparativement, au point de vue du rendement en can-
tharidine, les divers dissolvants neutres employés à
l'extraction de ce corps. Il donne la préférence à Téther
méthylformique. Il a de plus remarqué qu'il était avan-
tageux, lorsque Ton veut enlever au résidu extractif les
corps gras qui le souillent, de substituer Téther de pétrole
au sulfure de carbone ; celui-ci en effet dissout un peu de
cantharidine qui se trouve perdue, tandis que Téther de
pétrole n'en dissout pas.
M. Portes fait, à propos de cette communication, les
observations suivantes : le plus grand pouvoir dissolvant
de l'élher méthylformique n'est point une propriété spéci-
fique et particulière à cet éther ; elle est commune, à des
degrés divers bien entendu, à tous les éthers qui ont une
tendance plus grande que les autres à. se. dédoubler par
saponification en leurs générateurs, et, par suite, à donner
un acide susceptible de mettre en liberté la canthari-
dine combinée aux bases. La cantharidine susceptible
d'être dissoute augmente donc par suite d'une réaction
secondaire. M. Portes rappelle quïl existe un procédé
consistant à employer, pour extraire la cantharidine, le
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•^"".■^C-
iTrf^vrry
— 614 —
chloroforme additionné d*acide chlorhydrique, il fait
remarquer qu'il y aurait lieu, dans l'estimation de la
valeur thérapeutique des cantharides, de tenir compte
non seulement de la cantharidine libre, mais encore de
la cantharidine existant sous forme de canlharidates ;
or, le Codex ne fait pas mention de la seconde; c'est une
lacune qui devra être comblée lors de la prochaine édition.
On saura peut-être à cette époque si les divers canthari-
dates sont solubles dans les huiles et les autres dissol-
vants, et s'ils sont actifs.
M. Prttnier présente, en son nom personnel et en celui
de M. Chesnay, une série d'expériences sur la solubilité
dans l'eau du sulfate de quinine et du sulfate de cincho-
nidine. Il a appliqué ces données à l'essai du sulfate de
quinine commercial. Il a également réussi, en fraction-
nant les cristallisations de ces deux sulfates mélangés, à
obtenir de véritables combinaisons moléculaires des sul-
fates de ces deux bases.
H. Moissan expose à la Société l'ensemble de ses nou-
velles recherches sur le Bore (1). En voici le résumé : ■
I.' Cintique des procédés anténeurement employés, — La
méthode primitive de Humphry Davy, perfectionnée plus
tard par Gay-Lussac et Thénard, consistait à faire réagir
le potassium sur l'acide borique fondu ; que l'on se serve
d'un tube de fer, de cuivre, d'or ou de platine, le métal
dont est fait ce tube est toujours attaqué par le bore mis
en liberté, et ce bore, représenté par une poudre brun
verdàtre, est un mélange de bore, de borure et de borate
de potassium, ainsi que de borure du métal où l'on a opéré.
Voici l'analyse de l'un de ces produits :
Lavé par l'acide
Lavé par l'eau. chlorhydrique.
Bore 44,10 p. 100 40,70 38,47 p. 100
Potassium li,40 — 6,95 7,23 —
Cuivre 12,50 — , » —
Fer 5,80 — 0,62 » —
Acide borique. . . 17,80 — » » —
Insolubles 4,90 — 5,40 5,60 —
99,50
(1) Moissan. Compt. rend, de VAc, des se, t. CXIV, pp. 319, 392, «17»
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— G15 —
Deville et Wœhler projetaient dans un creuset de fer
rougi un mélange d'acide borique et de sodium, coulaient
la masse dans Teau acidulée, lavaient le produit à Tacide
chlorhydrique et desséchaient la poudre brun verdâtre
ainsi obtenue en la chauffant dans Thydrogène à 200*».
Voici l'analyse de deux échantillons de ce bore :
Lavé par Tacidc chlorhydrique
Lavé par l'eau. concentré et bouillant.
Bore 32,88 p. 100 71,97 p. 100
Acide borique 42,52 — 13,50 —
Fer 7,51 — 5,04 —
Sodium 10,34 — 3,89 —
Azoturc do bore . . . 2,26 — 5,28 —
Hydrogène et eau. . . 4,10 — » —
9J,11 99,68
Berzélius faisait réagir le potassium sur le fluoborate de
potassium fondu dans un tube de fer, et lavait le produit
à Facide chlorhydrique. Le bore que Ton obtient ainsi
possède la composition suivante :
I H
Bore 51,15 p. 100 50,94 p. 100
Fer 3,06 — 3,80 —
Potassium 6,00 — 7,30 —
Azoture de bore . . . 8,75 — » —
Acide borique hydraté 23,07 — » — '
92,03
L'origine de ces impuretés s'explique par la puissante
affinité que possède le bore pour les métalloïdes et les
métaux. Le bore naissant s'unit au métal du creuset, le
fer par exemple, ainsi qu'au sodium, pour former du
borure de fer et du borure de sodium; ce dernier prend
encore naissance par la réduction de l'acide borique fondu
sous l'influence du sodium.
Ces borures sont insolubles dans l'eau, mais ils se
détruisent plus ou moins complètement sous l'influence
des lavages j-6pétés à l'acide chlorhydrique en donnant
des chlorures métalliques et du bore. L'acide borique pro-
vient de l'oxydation lente du borure de fer et surtout de
^ ''t*
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• - '.t^
— 610 —
celle du borure de sodium, oxydation qui cause quelque-
fois rinflammation de certains échantillons de bore,
notamment du bore léger de Deville et Wœhler.
L'azote qui existe dans les gaz du foyer s'unit directe-
ment au bore, surtout à la température élevée de la réac-
tion, pour former Tazoture du bore. Enfin, l'hydrure de
bore prend naissance aux dépens d'une réaction secondaire
qui s'exerce entre l'eau et le borure alcalin pour former
de la soude et de l'hydrure de bore; cet hydrure décom-
posé par l'acide chlorhydrique est la cause de cette odeur
spéciale que dégage le bore amorphe pendant les première
lavages. Il se décompose avec dégagement d'hydrogène
quand on chauffe le bore amorphe dans le vide à 250®-275®.
L'action des métaux alcalins ne pouvant donner de bore
pur, M. Moissan a essayé : 1' l'électrolyse de l'acide
borique fondu additionné du cinquième de son poids de
borax (l'acide borique seul ne conduisant pas l'électricité).'
Avec un courant de 35 ampères, on obtient du sodium au
pôle négatif et du bore au pôle positif; mais celui-ci se
recombine presqu'en totalité à l'oxygène avec incandes-
cence, et Ton n'obtient qu'une très faible quantité d'une
poudre marron clair présentant leâ caractères extérieurs
du bore pur; 2° l'action du magnésium employé en excès
sur l'acide borique fondu ; mais cette méthode donne tou-
jours des borures de magnésium, dont un est très stable.
II. Préparation du bore amorphe pur. — Cette préparation
a déjà paru au Journal de Phai^macie et de Chimie avec tous
détails (5® série, t. XXV, p. 478), nous ne le répéterons
donc pas.
m. Propriétés du bore amorphe pur, — Poudre amorphe, de
couleur marron clair. Densité=2, 45. Infusible à 1500^ dans
une atmosphère d'hydrogène, pas plus qu'à la température
fournie par l'arc électrique. Résistance électrique spéci-
fique = 801 méghoms.
Le bore chauffé dans l'air prend Teu à 700* en fournis-
sant de brillantes étincelles (1). Il brûle avec un vif éclat
(I) Ces températures ont été prises à la pince thermo-éleclriquo.
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^ 617 —
dans Toxygène ; cette flamme qui paraît verte contient peu
de rayons .chimiques. Le soufre s'y combine avec incan-
descence à 610'', il se fait du sulfure de bore; le sélénium
réagit à température plus élevée avec formation de sélé-
niure de bore; le tellure est sans action à toutes tempéra-
tures. Le bore prend feu dans une atmosphère de chlore
secà 410<», de brome sec vers 700% avec formation de chlo-
rure ou de bromure de bore; la vapeur diode est sans
-action, même à 1250*. L*azote ne s'unit sensiblement aubore
qu'à 1230° j la vapeur de phosphore ou d'arsenic à 750°,
Tantimoine en fusion, le carbone et le silicium fortement
chauffés, les métaux alcalins à la température de leur dis-
tillation, ne réagissent pas sur le bore amorphe. Le car-
bone dans Tare électrique et au sein d'une atmosphère
d'hydrogène, le magnésium au rouge sombre, le fer, Talu-
minium, l'argent et le platine à haute température,
forment des borures dont quelques-uns sont cristallisés.
Le bore réduit : à 250° l'acide sulfurique avec formation :
d'acide sulfureux, à la température ordinaire l'acide azo-
tique AzO*.HO,et à 800° l'anhydride phosphorique PhO*
avec formation d'oxydes inférieurs de l'azote et du phos-
phore, au rouge sombre les anhydrides arsénieux et arsé-
nique avec formation d'arsenic. L'acide fluorhydrique au
rouge sombre, l'acide chlorhydrique au rouge vif, donnent
le fluorure et le chlorure correspondant ainsi que de l'hy-
drogène; l'acide iodhydrique ne réagit pas même à 4300°.
Le.protoxyde d'azote au rouge sombre, Toxyde de carbone
vers 1200°, la silice au feu de forge le plus vif, la vapeur
d'eau à partir de 1200°, donnent de lacide borique, pendant
que le métalloïde primitivement combiné à l'oxygène s'unit
à l'excès de bore. Les hydrates des oxydes alcalins fondus
avec le bore donnent lieu à un vif dégagement d'hydrogène ;
les oxydes alcalino-terreux ne donnent lieu à aucune réacr
tion à quelque température que ce soit. Les oxydes de
cuivre, d'étain, de plomb, d'antimoine, de bismuth se
réduisent dès que l'on chauffe leur mélange avec le bore;
les sesquioxydes de fer 'et le peroxyde de cobalt ne sont
Jimnt. de Phatm.'et de Ckim.^ 5« SBR».. K XXY. (15 jujn 1891) ' 40 :
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— 618 —
réduits qu'au rouge vif; le bioxyde de plomb est réduit par
le simple contact obtenu par la trituration du mélange, et
il se produit une violente explosion. Les sels de peroxyde
à la température de leur fusion oxydent également le bore
avec énergie, par exemple : le chlorate de potasse fondu dès
que le bore est à son contact, l'azotate de potasse fondu
au-dessus de 400'» seulement, quand Toxygène commence
à se dégager. Relativement à Faction du bore amorphe sur
les diverses classes de sels, négligeant les réactions néga-
tives,, nous citerons seulement les suivantes : le fluorure
d'argent est réduit à froid par simple contact ; les fluorures
de zinc et de plomb sont réduits à chaud avec incandescence ;
le chlorure mercureux dès 700*» donne du chlorure de bore
et des vapeurs de mercure ; les iodures d'étain et de bismuth
sont de même réduits avec grande facilité; les sulfates alca-
lins et les sulfates alcalino-terreux donnent lieu au rouge
sombre à la formation du suif ure correspondant; les carbo-
nates alcalins sont réduits à température élevée tandis que
les carbonates alcalino-terreux ne le sont pas ; les arsénites,
les arséniates, les chromâtes sont réduits au rouge
sombre. Le bore amorphe réagit directement sur certaines
dissolutions salines ; l'action commencée à froid est com-
plète à chaud : c'est ainsi qu'il transforme le permanga-
nate de potassium et le perchlorure de fer en sels au mini-
mum, qu il réduit les dissolutions d'acide chlorique et
d'acide iodique avec mise en liberté du métalloïde, les dis-
solutions d'azotate d'argent, de chlorure de palladium, de
chlorure de platine et de chlorure d*or avec mise en liberté
du métal correspondant.
En résumé, l'ensemble des propriétés réductrices du
bore rapproche ce métalloïde du carbone.
M. Moissan communique ensuite quelques résultats
des recherches qu'il a entreprises sur le sulfure de bore
dont il décrit un nouveau procédé de préparation. Ces
recherches paraîtront in extenso dans le' journal de la
Société. M. Moissan publiera en outre prochainement le
procédé de dosage du bore qui lui a permis de doser les
proportions de cet élément existant dans les divers échan-
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— 619 -^
tillons de bore impurs considérés jusqu'alors comme du
bore amorphe.
M. Planchon lit une étude sur les plantes et les médica-
ments des Steppes. 11 résume les travaux des médecins
formateurs de l'école arabe et les récits des voyageurs an-
ciens, Marco Polo, Kœmpfer, Taverna, Ollivier, Falconer,
puis ceux plus récents de Bonvalot. Il étudie la flore de ces
pays ainsi que Tinfluence climatérique sur la répartition
des espèces. Cette étude sera publiée dans le journal de la
Société.
M. Grimbert a tiré les conclusions suivantes de ses études
sur le dosage de la lactose : 1"* le sous-acétate de plomb
abaisse le pouvoir rotatoire de la lactose; 2*» le sous-acétate
deplomb additionné de sulfate de soude entrât ne de la lactose
dans le précipité formé; 3*» si Ton ajoute adulait du sous-
acétate de plomb, puis du carbonate de soude, une partie
de la caséine entre en dissolution et la déviation de la
liqueur filtrée est lévogyre; 4<* le meilleur procédé consiste
à ajouter à 50'^'' de lait 0",50 d'acide acétique et 30" environ
d'une solution saturée de sulfate de soude; on chauffe au
bain-marie pendant quelques instants et après refroidisse-
ment on complète le volume à 100**, puis on filtre. L'addi-
tion de sulfate de soude a pour but de rendre complète la
précipitation des matières albuminoïdes du lait.
M. Béhal montre, de la part de M. Labesse, professeur
à Angers, un échantillon d'opium renfermant des grains de
plomb : il eût été intéressant de savoir si celte falsification
avait été employée dans le pays d'origine.
H. Ghampigny offre à la Société, de la part de M. Choay,
un rapport que ce dernier a rédigé sur : Us centres universi-
taires et les établissements hospitaliers à Pétranget\ àla suite de
la mission qui lui avait été confiée par l'administration de
l'Assistance publique de Paris, en tani que lauréat {médaille
d'or) des hôpitaux.
M. Barillé présente à la Société la candidature de
M. Rœser, pharmacien -major à l'hôpital militaire de
Vincennes, au titre de membre correspondant. Cette candi-
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— 620 —
dature avec les titres à l'appui est renvoyée à la com-
mission.
La séance est levée à quatre heures.
Le Secrétaire annuel,
E. Leidié.
BIBLIOGRAPHIE
Les Aristoloches. Étutàe de matière médicale ; par
M. Louis Planchon. — M. Louis Planchon a présenté, Tan
dernier, comme thèse pour le grade de pharmacien supé-
rieur, une étude sur les Aristoloches. Je n'ai point l'iaten-
tion de dire ici le bien que j'en pense. Mais je crois bon
pour les lecteurs du Journal d'en constater les résultats et
d'indiquer ce qu'il peut y avoir dans cette œuvre de nou-
veau et d'utile.
Tout d'abord, je signalerai la parfaite sincérité du
travail, (."est une qualité qui est à la portée de tout le
monde et qui cependant devient de plus en plus rare.
Savoir dire ce qu'on a vu par soi-même, ce qu'on n'a eu
que de seconde main, cela paraît élémentaire. Que d'au-
teurs cependant se dispensent de ce procédé, môme pour
la partie bibliographique! Il est vrai qu'il faut parfois
consacrer bien du temps aux recherches pour ne citer les
auteurs qu'après vérification personnelle; c'est un labeur
long et ingrat, mais ceux qui ont le courage de l'entre-
prendre en sont bien récompensés, tout d'abord par la
confiance qu'ils inspirent à leur lecteur, puis parce qtfil
leur arrive de faire sur ce chemin un peii' rude quel^ow
bonnes rencontres qui donnent du piquant au voyage.
Les auteurs les plus consciencieux ont des distràctibûs,
quandoque bonus dormitat Homerus. Guibourt lui-même,
l'homme scrupuleux par excellence, s'estiaissé quelquefois
égarer dans umnoihent d'oublil Voyez plutôt à la page 146
dés Aristoloches comment l'auteur de VJ/istoire des drogues
i\ donné comme type de sa fausse Serpentaire une figure
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— 621 —
fie Nccs d'Eseiibeck, qui se rapporte évidemment à 1
vraie, ce qui n'est pas sans jeter quelque obscurité sur s
description.
Mais ces précautions scrupuleuses deviennent surtou
importantes dans l'étude même du sujet. Les Aristoloche
ont de nombreuses espèces, — beaucoup ont fourni à la mé
decine leurs tiges et leurs raciîiés, — et M. Louis Planchoi
a pu en réunir un nombre considérable. Malheureusemen
bien peu sont accompagnées des organes qui permettent d
les déterminer; on se trouve donc en présence de notion
souvent douteuses,' parfois d^iffîiinations mal établies, qu
réclament une critique sévère avant d'être définitivemen
acceptées. C'est le travail qu'a fait l'autour et qui donn
à celle partie personnelle de son œuvre une valeur parti
culière. — Résumons-la en quelques lignes.
Les Aristoloches ont des Caractères communs qui per
mettent de les re.cpnnaî.tre facilement : une odeur su
generis, une structure spéciale des faisceaux ligneu:
rayonnant en éventail du centre à la circonférence. Mai
dans cette uniformité, • il- est permis de saisir certain
groupes, qui ont été bien établis par l'auteur et que nou
pouvons, grâce à lui, résumer dans le tableau suivant
Nous n'y faisons entrer bien entendu que les types prin
cipaux, renvoyant au travail lui-même pour les nombreuse
nuances qui y ont été étudiées en détail.
TABLEAU DBS PRINCIPALES ESPACES D*ARISTOLOCHES MÉDICINALES.
I. Rhizomes munis de nombreuses radicelles (Fibreuses).
A. Rhizome court.
1** Rhizome horizontal, avec bases d'anciennes
tiges {Serpentaires).
a Radicelles fines, plus ou moins chevelues. Arist, Serpentaria
^ Radicelles non emmêlées Arist. reticulata.
â^ Rhizome vertical, sans ti*aco de tiges.
Radicelles longues et ridées Arist. Pistolochia
B. Rhizome allongé; radicelles partant des nœuds. Arist. Clematilis.
U. Rhizomes, tiges ou racines, cylindroïdes, grosses (Ligneuses).
A. Zones concentriques dans le bois (très marquées
dans les tiges) Arist. Sipho.
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— 622 —
B. Faisceaux du bois en éventail. Surface plus ou
moins subéreuse.
i* Rayons médullaires de la racine, larges,
gorgés de fécule •• Arist» indica.
^ Suber très développé, souvent eu crêtes.
Structure analogue dans la tige et la racine
(faisceaux ligneux en éventail à porcs très
visibles) {MUhomena) , . , Arist. Cymbifera
et espèces voisines,
3* Structure différente dans la tige (faisceaux
fins à pores peu visibles) et dans la racine
(rayons médullaires plus ou moins dicho-
tomisés) (Guacos) Arist, maxima (?)
UI. Parties souterraines renflées et amylacées (Tuberculeuses).
A. Pivot central tuberculeux.
!• Napiforme {Longues),
a Faisceaux ligneux plus ou moins épais
sans pores visibles Arist, long<u
P Faisceaux linéaires, très fins], à pores
visibles « Arist. contorta,
2** Irrégulièrement arrondi (Rondes) Arist. rotunda,
B. Racines ranflées en tubercules (Filipenduli^
formes) • Arist, tenera.
A ces espèces, qui fournissent plus spécialement leurs
racines, rhizomes ou liges, il convient d'ajouter quelques
Aristoloches dont les fruits et les graines sont seuls
employés : V Arist, bracteata des Indes; l'Am^ Kxmpferi^
de la Chine.
Peut-être se demandera-t-on à quoi peuvent bien servir
ces plantes, que la médecine de nos jours connaît à peine,
et qui paraîtraient devoir rester confinées dans l'ombre des
droguiers? Sans parler des Serpentaires, qui sont des
médicaments classiques, il ne faut pas oublier que la
plupart des GuacoSy réputés dans les régions américaines
contre la morsure des serpents sont des Aristoloches et
que, si leur activité peut être contestée en tant qu'alexî-
tères, elle n'est point contestable au point de vue des pro-
priétés toniques et stimulantes. L'usage n'en est pas
d'ailleurs aussi abandonné qu'on pourrait le croire. Plu-
sieurs journaux ont indiqué dans ces dernière tempis,
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— 623 —
surtout en Allemagne, le retour à l'emploi des Aristo-
loches de l'Amérique du Sud dans notre thérapeutique.
Enfin, M. L/Planchon a pu constater, dans les grosses
maisons d'herboristerie de Nîmes, que des quantités assez
considérables des Aristoloches du midi de la France y sont
annuellement vendues. G. P.
Conférences faites au laboratoire de M. Friedel en 1889-
1890. — Nous regrettons de ne pouvoir donner que le titre
de ces conférences (1) :
Pages.
Pr.-A. Guye. — Le point 'critique et l'équation des fluides 1
R. Lespieau. — Sur la pression osmotique • 17
F. CocTCRiER. — Sur les pinacones 38
V. ÀuGER. — Sur les chlorures d'acides bibasiques 58
€. Bigot. — Sur qodlques dérivés de la glycérine 79
L. TissiEii. — Sur l'oxydation des carbures iOO
DÊxàTRE-VLADESCO. — Sur les composés diazoîques do la série grasse. 133
SOMMAIRES DES PRINCIPAUX RECUEILS DE MÉMOIRES ORIGINAUX.
Comptes rendus de rAcadémie des Sciences. — 2 mai 1893. —
Parmentier : Dissolutions saturées. — De Forcrand : Étude thermique de
la fonction de phénol. — Cazeneuve : Sur une étbylnitrocétonc et une acé-
thylnitrocétone dérivée» des camphosulfo-phénols. — Lauth : Sur la diami-
dosulfobenzidc et quelques-uns do ses dérivés. — Trillat et de Raczkowski :
Sur les composés azolquos et alkylés de la cbrysaniline et sur les matières
colorantes qui on dérivent.
— 9 mai i89S. — Gautier et Landi : Sur la vio résiduelle et les produits
de fonctionnement des tissus séparés do Télre vivant. — Fleurent : Action du
cyanure de potassium sur le chlorure do cuivre ammoniacal. — Forcrand :
:Sur le triméihylcarbinol sodé. — Causse : Sur Tantimonite acide de pyroca-
téchine. — Béhal et Desgrez : Action des acides organiques sur les cai'burcs
acélyléniquos.
■— 16 mai 1892. — Amagat : Sur la détermination do la densité des gaz
liquéfiés et de leurs vapeurs saturées. Éléments du point critique de Tacide
carbonique. — Raulin ; Influence de la nature du terrain sur la végétation.
— 23 mai 1892. — Berthelot et Matignon : Sur les chaleurs de combustion
■et de formation de l'alcool et des acides formique et acétique. -^ Gautier et
Landi : Sur les produits du fonctionnement des tissus et particulièrement des
muscles séparés de l'être vivant. — De Forcrand : Sur la pyrocatéchine mo-
nosodée. — Lauth : Sur une benzidine tétraméthylmétadiamidée.
(1) 1 vol. in-S", Carré, rue Sainl-André-des-Arts.
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624 —
FORMULAIRE
Antiiepsie dentaire et buccale; par M. Millox (1).
Acide thymique 0^,25
Acide bcnzolque 3 grammes.
Teintare d*eucalyptus 15 —
Alcool 100 —
Essence do menthe poivrée. . . 0^,50
Dose : une cuillerée k café dans une grande verrée d'eau tiède.
Liniflàént cônti^e Térysipèle ; par M.' Toustanos (2).
Acide pbénique pur ) ^
Camphre finement pulvérisé. ) ^ * grommc
Lanrlino ) ^ ^^
V.«line ^ » *> 8'*"""'»-
On pratiquera des onctions quatre fois par jour avec l'ouate pbéniquée et
on recouvrira avec cette même ouate.
Phénols camphrés. — Parmi ces composés les plus usités sont le naphtol
camphré et le salol camphré ; ces substances sont plus denses que l'eau, inso-
lubies dans ce véhicule, solubles dans l'alcool, Téther, les huiles fixes et vola-
tiles. Ils sont doués de propriétés antiseptiques, et peuvent servir aux pan-
sements et à la conservation des instruments de chirurgie, dont ils ne
détériorent ni le bois, ni le métal.
La Revue des médicaments nouveaux de M. Crinon donne les formules
suivantes :
Naphtol camphré,
Pr. Naphtol béU 100 parties.
Camphre SOO —
Salol camphré.
Pr. Salol 300 parties.
Camphre 200 —
Il faut avoir soin de pulvériser les substances et de les chauffer k une douce
chaleur jusqu'à fusion; on filtre et on conserve dans des flacons bouchés.
(1) Moniteur thérapeutique.
(2) Moniteur thérapeutique.
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— 625 —
TABLE DES AUTEURS
N.-B. — Les « Rensbignbmbnts )>, compris entre les deux feuilles de cou-
verture de chaque livraison, sont indiqués dans cette table.
Les chiffres arabes renvoient aux pages du volume; les chiffres romains,
aux pages des feuillets de « Renseignements ».
Pages
Abeles, — Procédé pour priver le sang d*albumine en vue du
dosage du sucre 608
Adrlai^ .-r Nota sur Tacide salicylique et ses principaux com-
posés employés en médecine . . . VIT, XI
— — la poudre de pyrôthre XLÏII
— — les tannins XV, XIX
— ^ rantisepsie chirurgicale .... XXVII, XXXV
— _- . Tasepaie XXXIX
— et Bonffarel. -^ Sur un nouveau procédé industriel permet-
tant de séparer directement la baryte d'un sel de strontium
quelconque 345
Allson. -^ Traitement des furoncles par l'acide borique intus et
esçtra^ 27
André (G.). — Voir Berthelot et André 564
Andréa et Andreew. — Recherches sur Fessence de menthe
russe et sur la menthylamine gauche 256
Armalnfl^and. -r Instructions populaires sur la nécessité de dé-
truira les crachats par le feu ou l'eau bouillante dans toutes
les maladies, qui amènent Texpectoration 477
Arthns (Maurice). — Suc gastrique 359, 408, 466, 510
^ Olycolise dans le sang 547
Barbier (Ph.). — Sur Tessence de Licari Kanali 523
BarméCA.].'— Coloration artificielle d'oranges . . 537
Barthe (L.). — De la présence du baryum et du calcium dans les
sels de strontium du commerce et dans le bromure de stron-
tium en particulier 239
— et Fallères. — Préparation des sels de strontium purs . . . 367
Bartolottl. — L*é8sehce de myrte .....'..*. *. *. '.*.*...... 67
Battandler (J.-A.) — Note sur la glaucine 350
Bandry. — Nouveau procédé de dosage de Tamidon 76
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— 62C —
Pages
Becknrts (H.) et Nehrln^. — Sur les principes immédiats de
l'écorce d^anguature 354
Berthelot (Daniel). — Sur les trois basicités de Tacide phos-
phorique • 260
Berthelot (M.). — Sar Toxydation du nickel carbonyle 32
« et André. «— Sur la fermentation du sang 564
Benrmann (de). — Revue pharmacologique des thèses de la
Faculté de médecine de Paris pendant le troisième trimestre
de l'année scolaire 1889-1890 313
Blrkenixrald (P.). — Préparation du salicylate d'ésérlne 123
Blsserié. — Sur l'emploi de Tessence de moutarde en thérapeu-
tique ; ses avantages dans la médecine d*armée, et principale-
ment dans les approvisionnements de réserve. . • 595
Blasa (B.).— Le gaz & l'eau 28
Boorsma (W.-G.). — Sur les substances analogues à la aaponine
contenues dans les semences du thé d*Assam 400
Boaohardat (0.) et Lafont. — Action de Tacide benzoïque sur
l'essence de térébenthine ••••• 5
Bonffarel. — Voir Adrian et Bougarel . 345
Boargaelot (Em.). — Revue des travaux publiés récemment sur
lea principes immédiats contenus dans les végétaux. 307, 351, 400
Boyer (Ë.). — Sur un nouveau procédéjlde dosage de Tazote
nitrique et de Tazote total * 200
Brochet (A.). — Sur les carbures pyrogénés formés dans Tin*
dustrie du gaz comprimé 522
Branner (Cl. — Sur rélimination des microorganismes patho-
gènes par la sueur 320
Buchet (C.)- — Plomb dans Tacide tartrique 540
Calmette (Albert). — Étude expérimentale du venin de Naja
tripudians ou Cobra capel 539
Caries (P.). — Clarification des vins médicinaux 96
— Préparation du sulfate de quinine léger « 407
— A quel état Tacide phosphorique existe- t-il dans T urine! . . • 497
Gathellnean. — Recherches expérimentales sur le bichlorare
de mercure 504
Causse (H.). — Sur la dissolution du chlorure d*antimoine dans
les solutions saturées de chlorure de sodium 396
— Sur la solubilité du phosphate tricalcique et bicalcique dans
les solutions diacide phosphorique 520
GazeneuTe (P.)* — Sur un violet de codéine 109
— Sur la formation synthétique de Tàcétylène aux dépens du
bromoforme 182
— et Nioolle. — Sur le dosage rapide de Tacide sulfurique libre
dans Teau de Seltz artificielle 51
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— 627 —
Pages
Certes (A.)- — Sur la vitalité des germes des orf^anismes micros*
copiques des eaux douces et salées • . 414
Ghabrlé (Ç.). -- Sur une nouvelle substance albuminoïde du
sérum sanguin de Thomme 33
Ghardonnet (de). — Voir Vignon et de Ghardonnet 575
Gharpy (Georges). — Voir Gautier et Charpy 29
Gharrin (A.). —Les humeurs bactéricides 116
— La vie d*un microbe pathogène 462, 506
— Bactériologie et thérapeutique 585
Ghatin (A.). — Notice sur J. Clarion, naturaliste, professeur à
l'École de pharmacie, 1819 à 1844 297
Gheynet. — Action de Tacide cyanhydrique sur le calomel . . . 456
Glamldan et Sllber. — Sur quelques principes des écorces
de Coto 351
Golin (E.). — Voir Roman et Colin 130, 202, 556
Gollin (Ë.}« — Falsification des denrées alimentaires au moyen
du pain grillé. 49
— Des poudres de noix vomique et de fève de Saint-Ignace ... 177
Goreli (F.). — Sur la falsification de Thuile de lin par les huiles
de résine 185
Gonrmont (J.). — Voir Rodet et Courmont 268
Gourtonne. — Sur un nouveau procédé de sécrétage sans mercure. 140
Gressatl (S.)« — Benzoate et picrate d'antipyrine 252
Baremberg (G.)<— Sur le pouvoir globulicide du sérum sanguin. 35
Davis (E.-P.). — Voir Leeds et Davis : 318
Beoaux. — Sur un moyen de destruction des insectes nuisibles
à la betterave et aux céréales 137
Delachanal. — Voir Vincent (C.) et Delachanal 482
Deléplne. — Solutions alcooliques d^ammoniaque 496
Benlffès (G.). — Sur la cause de la coloration anormale prise par
rhypobromite de soude dans certains flacons de verre. 54
— Purification du phosphore par Thypobromite de soude .... 237
— Sur la conservation des solutions de métaphénylènediamine
pour la recherche des azotites et de Teau oxygénée. ...... 591
— Expérience complémentaire sur la recherche toxicologique
du phosphore par la méthode de Blondlot et Dussart 594
Bevoto (L.). — Sur la recherche de la peptone et suria nouvelle
méthode de dosage de Talbumine 268
Dhamelinconrt fils. — Recherches sur les variations de nuance
observées dans les potions au kermès 26
«Domergue (A.). — Sur les extraits concentrés- de café 243
— et Nicolas. — Documents analytiques pour Tétude du thé et
du café 308
Dorveanz (P.). — Catalogue des thèses de pharmacie soutenues
pendant Tannée scolaire 1890-1891 i ; , i a ; . ; ; . . . 386
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— 628 —
Dnnstan et tJmney. — Sur les alcaloïdes de VAconitum napellus
véritable •. •. 473
Dymond. — Prétence de rhyoscyamine dans les laitues. ..... 605
Bokart (Ulrich). — Études chimiques de Tessencede roses alle-
mande et turque ^t
Kngland. — Note sur le sulfate de codéine 869
Étard (A..)* — Des principes qui accompagnent la chlorophylle
dans les feuilles ...'....'./ 523
FaUéres. — Voir fiarthe et Falières 367
Farstelner. — Action de quelques sels inorganiques sur le pou-
voir rotatoire du saccharose 198
Fawsitt (C.-A.). —Résumé des procédés indiqués pour combi-
ner Tazote au carbone ou à Thydrogène, en vue de la prépara-
tion des cyanures et de Tammontaque. ; 322
Fleurent (B.). — Sur un cyanure double de cuivre et d*amroo-
niaque 196
Flenry (O.). — Etude sur Tabsorption du brome par différents
corp^ : 106
— Sur le dosage du tannin 499
French (W.). — Note sur le dosage de l'or, de Pétain et du cad-
n#um dans les alliages ~ 521
Freund (A ). — Recherches sur le suc de baies de sorbier et sur
la formation de la sorbose 325
Freyclnet (de). — Conservation des viandes fraîches 88
Gall. — Acide carbonique liquide 559
Garnler (L.)^ — Les organes destinés à l^expertise chimique. . 424
Garros (P.). — Sur une nouvelle porcelaine : porcelaine d'a-
miante 332
Gantier (H.) et Gharpy. — Sur la combinaison directe des mé-
taux avec le chlore et le brome 29
Genvresse (P.). — Nouvelle synthèse de Tacide tartrîque. . . . 522
Gérard (E.)- — Sur quelques nouveaux composés de Tacide
daturique g
Gerook (J.-E.). — Voir Schneegans et Qerock 267
Gerrard (W.). — Sur la richesse en alcaloïdes de quelques jus-
quîames du commerce 66
Girard (Aimé). — Recherches sur Tadhérence aux feuilles des
plmtei et notamment aux feuilles de la pomme de terre, des
composés cuivriques destinés à combattre leurs maladies . . . 425
Girard (Alexandre). — [Présence du phosphate d*alumine dans
Turine .....••,.... 4J0
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— 629 —
Page»
Girard (J. de). — - Analyse d'une urine chyleuse et des matières
grasses qu*elLe j'enierme 1^
Gosio. — Voir Sclavo et Gosio 566
Gréhant (N ). -:-.Loi de Tabsorption de Toxyde de carbone par
le sang d'un mammifère vivant '451
Grlflltlis (A. B.)«— Ptomaïnes extraites des urines dans quelques
maladies infectieuses 36, 416
GrJgnon. ~ Rapport de Ja Commission du prix des thèses . . . 219
Grimbert. — De la recherche du sucre dans Turine. ....... 421
Gnichard. — Dosage de Tamidon 394
Goignard (Léon). — Sur Pappareil mucifère des Laminaires. . . 334
Gnlllpt. — Note sur la présence du plomb métallique dans
Tacide tartrique. • ,.. 541
HaUopean. — Rapport sur les progrès réalisés aux cours des
dernières années dans les préparations emplastiques destinées
au traitement des maladies de la peau 512
Hanrlot. — De la nutrition dans le diabète 545
Harrow (G.). — Procédé rapide de dosage des nitrates dans
l'eau potable .*. • 327
Heatod et Vaslnff. — L'analyse des peptones 549
Hemiiee. — Blanchiment électro-chimique 611
Hesse (Ë.).' — Appareil simple pour la tiltration des moûts. . . 269
Holde. — Huile minérale renfermant du caoutchouc 419
Houdae. ~ Voir Planchod (G.) et Houdas 360
Jablln-Gonnet et de Raczowki. — Action de la forraaldéhyde
sur les vins 453
Jahns (E.): — Lèd alcaloï(îesde la noix d'Arec 307
Jandrier (Ed.). — Sur un dérivé nitré de l'antipyrine 419
Jannasdli et Franzek. — Nouvelle séparation du manganèse
d'après le nickel et le cobalt, seuls ou associés 605
Jardin. — Analyse d'un liqUîdô dô kystô chyleux 247
Johnstone (W:). — Composition du beurre 326
Kayser. — Action de la chaleur sur les levures 271
Klobb (T.). — Présence des nitrites dans les potasses et soudes
du oommerce. ...>•• s 324
— Sur la production) par voie sèche^ de quelques sulfates an->
hydpes cristallisés . 603
Kostaneoki et 8obmidt# ^-Sor le gentisin 353 .
Kresllnff (Karl). — Composition chimique du pollen du pin syl-
vestre. ... ^ ... i * - 311
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— 630 —
Pages
Kwasnlck (W.). — Sur Thuile essentielle de Kuro-moji 259
-- Voir Thummel et Kwasnick 260
Lafont (J.). — Voir Bouchardatet Lafont. . • •
Laarent (Em.)* '— Voir Schlœsing fils et Laurent 72
Le Chateller (H.)* — Sur les borates métalliques 195
Leeds (A. -R.) et Davis. ^ Étude clinique et chimique du lait
stérilisé. • 318
Léffer (£.]. — Compte rendu des trayaux de la Société de Phar->
macie de Paris (année 1891) 144
Leidlé. — Rapport de la Commission instituée pour décerner la
médaille d*or attribuée aux travaux de chimie 214
Loew. — De la nutrition du ferment nitrique 602
Lftdekinff (C.)*— Sur la recherche des métaux du groupe de la
baryte 21
Mao-'Wllliam. -> Un nouveau réactif de Talbumine et des autres
protéides 128
MalJean. — Sur un moyen simple de reconnaître les viandes
congeléea 348
Mangold (Cari.). — Analyse de la glycérine 265
Mercfc (E.). — Nouveaux alcaloïdes des graines de cévadille. . . 372
Mestre (C). — Pain violet 56
Metclmikoir (El.) et Rondenko. — Recherches sur Taccoutu-
mance aux produits microbiens 319
Moissan (Henri). — Préparation et propriétés des phosphures
de bore • 103
— Préparation et propriétés du bore amorphe 478
Moment. — Action de la dessiccation, de Pair et de la lumière sur
la bactéridie charbonneuse filamenteuse 555
MonaTon et Perrond. ~ Expériences comparatives entre la ca-
féine, la poudre, le rouge et Textrait complet de kola. 547
Mond (L.) et Qainoke. — Sur une combinaison volatile du fer
avec Toxyde de carbone 262
Mneller. — Huile de graines de tilleul 68
Muntz (A.). — De Tinfluence de reffeuillage ,de la vigne sur la
maturation du raisin • 424
Nacrai (N.). — Sur le paeonol, principe immédiat contenu dans
récorce de la racine de Paeonia Moutan. »•••>.•...... 404
Nehring (P.). — Voir Beckurts et Nehring 354
Nicolas (Cl.)- — Voir Domergue et Nicolas 302
Nloolle. -«-Voir Cazeneuve etNicolle. 31
Nooard. — Application des injections de tuberculine au dia-
gnostic de la tuberculose bovine , ..,,•..... . 519
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— 631 —
Page»
Ouvrard (L.). — Sur un azoture de lithium 417
Pateln (Q.). — Essai rapide des bicarbonates alcalins 448
— De rassociation du calomel et de Tacide cyanhydrique. • • • • 5G0
Patroulllard (Ch.)* — Sirop de narcéine; sa préparation . . . • 27
Pearson. — Gréoline, solution limpide 600
Perron. — Sur la préparation des infusions de poudre de digitale. 393
Perroad. — Voir Monavon et Perroud 547
Petit (P.). — Sur la formation des dextrines 264
Planchon (G.). — Du choix d'un baccalauréat en yue des études
pharmaceutiques 97
— Sur les astragales. 169, 233
— Quelques années de la Société de pharmacie 281
— Sur la confection publique de laThériaque à Paris. . . 441, 489
— et Hondas. — Sur les Aeurs colorées artificiellement 380
Pohl (Julius). — Sur Taristolochine 401
Portes (L.). — Son allocution À la Société de pharmacie de
Paris dans la séance du 16 janvier 1892 142
Poucliet (G.). — Rapport sur Taddition de protochlorure d'étain
au pain d*épice 430
Preud'homme, — Rapport sur le prix Dubaîl 227
Prents (E.). — Dosage du sucre interverti par la liqueur de
Soldaini 200
Puanz. — Solutions concentrées d*acide borique 111
Qolncke (Fr.). Voir Mond et Quincke 262
Raczowki (de). — Voir Jablin-Gonnet et de Raczowki 4!^
Ransom. — Note sur les principes constituants de la graine de
jusquiame 64
Reoonra (A.). — Sur le sulfate vert solide de sesquioxyde de
chrome 261
— Sur les états isomériques du sulfate de sesquioxyde de chrome ÎG2
Riche (A.). Rapport sur Tintroduction de la strontiane dans les
aliments 14
-^ Rapport sur Taddition de protochlorure d*étain au pain d'é-
pice 432
RieiTol (JO- ~~ Su^ Toléo-résine du gingembre lëO
Rodet, Roux et Vallet. — Bacille d*Eberth et bacille coli corn-
munis • ...• 80
Rodet et Go«rmont.— De l'existence simultanée, dans les cul-
tures du staphylocoque pyogène, d^une substance vaccinante
précipitable par Talcool et d'une substance prédisposante
soluble dans Falcool •••••• ••• 268
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— 632 —
Pages
Roman (Th.] et CoUn. — Rdcherches bactériologigaes Bur les
eaux minérales de Vichy, Saint- Yorre, Hauteriye et Cnsset.
130, 202, 556
RosqnfeJUt. r- Sur le sodium 369
Ro|i4Qn^p (T.). — Voir Metchnikoff et Roudenko 319
Ro|i9SfBaa (G.). — Sur les manganites de potasse hydratés. ... 417
Roayi^r (Q.)' -r-. Da la.iUation de l'iode par Pamidon ...... 483
Roux. — Sur un procédé de dosage volumétrique rapide des
peptones dans les urines 544
Sabanejew (A.). — Essai d*une classiâcation des substances
colloïdales solubles 373
Schlœsijiff âls et LanTent. — Sur la fixation de Tazote libre par
les plaqtQS 72
Sohmldt. — Voir Kostanecki et Schmidt 33J
8chneeiran9 (A.) et Gerock* r- Recherche de Tacide salicylique
dans raldéhydesalicylique et dans rétherméthylsalicylique . . 267
Schoeller. — (^e chauffage des voitures de chemins de fer.. . . 571
SohoU (Hermann). — Isolement de la toxine du choléra S."^
Schontelen. — Borax, réactif de Taloès 601
Slcliwlcker. — >^ouveau réactif de l'acétone ' 199
Sclavo et Gosio. — Sur une nouvelle fermentation de Tamidon. 566
Siebel. — Pommade pour le pansement. des brûlures. 344
Sllbe^ (P.) — Voir Ciamician et Silber 351
Simmonds. — Commerce et usages du gingembre 191
Sostegni et Tripodi. •— Sur la composition du mélange de sul-
fate de cuivre et de chaux 562
Spehr (P.). — Sur l'éphédrine de VEphedra monostachia. . . . 40J
Speransky.— Sur la vitesse de Tin version du sucre en présence
des'acidés lactique et acétique 197
Suchanek (A.). — Incompatibilité de Pantipyrine et de Teupho-
rine fphényluféthaae) 461
Tahara (J ). — Sur Tadonine, glucosido contenu dans Y Adonis
amurensis , 190
Theln. — Dosage du mercure dans Tonguent mercuriel . 553, 602
Thfimmel (K.) et Kwasnlk. — ^^ude chimique de Thuile. de
Macassar. ..*.*.*........ 260
Tochêr fJ.-ï*.). — Préparation d'un nouveau principe retiré de
rhuile de sésame ^. .... ^. ......... . 70
Tokayep'(V.). — Pyroborate de mercure 357
Torjesen (S.). — Salicylate de chaux 63
Tripodi. — Voir Sostegni et Tripodi . 562
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— 633 —
l'âge»
Umney. —Voir Duiistan et Umney *...*.. 473
VasiniT* — Voir Heaton et Vasing 549
Vli^non et de Ghardonnet. — Le poids spécifique des fibres tex-
tiles 575
Vincent. — Note sur une épidémie de fièvre typlioïde propagée
par le lait 406
Vincent (Camille) et Belachanal. — Sur la présence de la
mannite et de la sorbito dans les fruits du laurier- cerise ... 482
VlraUy. —A propos de la préparation du sirop d^écorces d^oran*
ges amôres 598
Vlron (L.]. — Sur quelques matières pplpraotes solubies, pro-
duites, pardes bactériacées dans les eaux distillées médicinales. 411
'Warin (J). — Note sur Taddition d'alcool à Teucalyptol, la ci'éo-
sote de bétre et les essences 599.
TVaslibnm et ToUens. - Extraction du sucre de canne cristal-
lisé, du grain de maïs 6ÛS.
'Weyn (de) et Fabls. — Huile d'olives : réactions chromatiques. STi
'Winocpradsky (S.). — Recherches sur les organismes de la ni-
trification , 366
Zeldler. — Étude de quelques bactéries trouvées dans les moûts
de bière 269
Zone. — Sur la recherche de Thuile de résine dans Tessence de
térébenthine, . , 570
Joum. de Pharm, el 4e Ckim., 5' séhik, t. XXV. (15 juin 1892 ) 41
/Google
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r.cj;' -.,■;
— 634 —
TABLE DES MATIÈRES
Paffos
Abrine ^49
Académie de médecine de Paris ^ . . w. . . . . . v » . » . . 46, f:^
— des sciences de Paris 48, 341
Acétone (Nouveau réactif de V); par Schwicker 199
Acétylène (Sur la formation synthétique deT) aux dépens du bro-
moforme; par Guieneuve 182
Acide anacardique 250
— benzoïque (Action de T) sur Tessence de térébenthine ; par
Bouchardat et Lafont. . . ^ 5
— borique {Solutions concentrées d*); par Puaux 111
— borique (Traitement des furoncles par V) ; par AUson 27
— carbonique (Une nouvelle source d') XXIX
— carbonique liquide; par Gali, 5&9
— cyanhydrique (Action de V) sur le calomel ; par Cheynet . . . 456
— cyanhydrique (De Passociation du calomel et de T) ; par Patein 500
— daturique (Sur quelques nouveaux composés de 1*); par Gérard. 8
— fluorhydrique (Emploi de V) en distillerie 426
— phosphorique (Sur les trois basicités de T) ; par Daniel Ber-
thelot 260
— phosphorique (Sur la solubilité du phosphate tricalcique et
bicalcique dans les solutions d'); par Causse 520
— phosphorique (A quel état V) eiiste-t-il dans Turine ? par
Caries 497
— salicylique (Note sur Y) et ses principaux composés employés
en médecine ; par Adrian VU, XI
•^ salicylique (Recherche de V) dans Taldéhyde salicylique et
dans réther méthylsalicylique ; par Schneegans et Oerock. . • 267
— tartrique 77
— tartrique (Nouvelle synthèse de T), par Genvresse . • 522
— tartrique (Plomb dans T) 540, 541
Aoonitum napelltis (Sur les alcaloïdes de T); par Dunstan et
Umney 473
Adonis amurensis (Sur Tadonine, glucoside contenu dans V) ;
par Tahara 190
Albumine (Un nouveau réactif de V) et dea autres protéides; par
Mac- William U8
( -
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^ 635 ^
Pages
Albumine (Sur la recherche de la peptonie et sur la nouvelle
méthode de dosage de 1*) ; par Devoto • 268
Albnminoide (Sur une nouvelle substance) du sérum sanguin
de Thomme; par Chabriô 33
Alliage (Un nouvel). XVII
•— adhérent au verre. » 370
— métallique perfectionné ressemblant à l'argent 334
-— (Dosage de Tor, de Tétain et du cadmium dans les) 521
Aloès (Borax, réactif de 1') 601
Aluminium (Nouvel alliage d*) XIV
— (Éclairage à T) XXI
— (La soudure de T) X
— (Dépôts d') par électrolyse * . 333, 568
Amiante (Porcelaine d*^ ; par Garros • • • 332
Amidon (Nouveau.procédé de dosage de 1') ; par Baudry '6
— (Dosage de Y) ; par Quichard 394
— (Sur une nouvelle fermentation de T) 566
^ (De la fixation de Tiode par V) ; par Rouvier 483
Ammoniaque (Préparation de V) en partant de Tazote ; par
Pawsitt 322
'— (Solutions alcooliques d') ; par Delépine 496
Anacardique (Acide). Voir Acide anacardique.
Analgène 458
Analyse d'un liquide de kyste chyleux; par Jardin 247
Angusture (Sur les principes immédiats de Técorce d'); par
Beckurts et Nehring '. 354
Antipyrine (Nouvelle) 357
— (Benzoate et picrate d') 252
— (Sur un dérivé nitré de V) ; par Jandrier 419
— (Incompatibilité de V) et de l'euphorine 461
Antisepsie (Note suri') chirurgicale; par Adrian. . . XXVII, XXXV
— dentaire et buccale; par Millon 624
Appareil simple pour la filtration des moûts ; par Hesse .... 269
Arec (Les alcaloïdes de la noix d*) ; par Jahns 307
Aristoloches (Les); par Louis Planchon 620
Aristolochine (Sur V) ; par Pohl . « 401
Asepsie (Note sur V) ; par Adrian XXXIX
Asparaginate de mercure 356
Assistance publique XXXVII
Astragales (Sur les) ; par O. Planchon 169^ 233
Azote (Sur la fixation de T) libre par les plantes ; par Schlœsing
fils et Laurent • « 72
— (Sur un nouveau procédé de dosage de T) nitrique et de Tazote
total; par Boyer 200
Asotites (Recherche des). • • • . 591
Aioture de lithium ; par Ouvrard ..••...• 417
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^ G36 "
"■ Pages
Baccalauréat (Du choix d*un} en vue des études pharmaceuti-
ques; par Gk. Planohoa 97
Bacille d'Eberth et bacille coli communia fO
Bactériacées (Sur. quelques matières colorantes solubles pro-
duites par.des) dans les eaux distillées médicinales ; par Viron. 411
Bactéricides (Les humeurs] ; par Charrin 1 16
Bactérldie charbonneuse filamenteuse (Action de la dessiccation,
de Tair et de la lumière sur la) ; par Momont 555
Bactéries -tr-ouvées dans les moûts do bière 269
Bactériologie et thérapeutique ; par Charrin 5S5
Bactériologiques (Recherches) sur les eaux minérales de Vichy,
Saint^Yorre, Hauterive et Cus8et;parRan>an etColin. 130,S02,556
Baryte (Sup la recherche des métaux du groupe de la) ; par
Liideking .....••«. ^ / 21
Benioate et picrate d*antipyrine ; par Cressati 252
Benzoique (Acide). Voir Acide benzoïque.
Beniosol (Le) ou gaïacolate de benzoyle 95
Béribéri (CooUgiosité du). .• XXVI
Beurre (Composition du) ; par Johnstone 326
Bibliographie. Bocquillon-Limousin (H.). Les plantes <ilexitères
de.rAmériquê 231
^ Bouriez. Agenda du Pharmacten-chimistê 295
— Dehérain. Traité de chimie agricole 580
^ Denigès. Exposé élémentaire des principes fondamentaux
de la théorie atomique 91
— Dujardin. Essai commercial des vins et- des vinaigres, . . . 484
— n^gasse et Guyenot. Eauœ minérales naturelles autorisées
de France et d^ Algérie» » , ^ . » 4 * ^ * 485
— Gautier (Armand). Cours de chimie 3S
~ Hugaunenq. Traité des poisons 438
— Piéquet. La chimie des teinturiers 580
— Planchon (Louia). 1^^ Aristoloches 620
— Trabut (L). Précis de botanique médicale • . « 229
— \'iard (Emile). Traité général de la vigne et des vins. . . • 580
— Sommaires. — -American Journal of Pharmacf/. . 164, 388, 487
— Annales d'hygiène 4S7, 583
— Archiv der Pharmacie 48, 92, 389, 533, 583
— Bulletin de pheurmacie de Lyon 531
*- — de la Société de pharmacie du Loiret II
— Chemical 2ie%os. * . * 293, 342
— Comptes rendus de l'Académie des sciences. 42, 91, 164, 231,
..... ^ - . H . w. . . .. ^ . 292, 341, 388, 486, 582, 623
— Conférences faites au laboratoire de M. Friedel en 1889-90. 623
— G/xxzetta chimica italiana ^ . . « % . 43, 92, 390, 533
— Moniteur. sdentiflque^de-QuesneviUe 164, 487
— PMrmaceutical Era - 293, 342
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— 637 —
Pages
Bibliographie. Sommaires. — PAarmac^uftca^ tourna/ . • . 165, 294
— -^ — Record .... 165, 342
— _ ' * Phcinnaceuiische Centralhalle. 92,
.... 389, 440, 583
— . . .-7 . . — ^^*'' • ^^' ^^^' ^^^' 5^
— *— — Zeiischrift fur Rttss-
land. 92,389,533, 583
— - — J?tft7utî^. 91,389,440, 583
— Revue d'hygiène .......'....'....' 4S7, 583
— Société syndicale des pharmaciens de la Côte-d'Or 439
— Zéitschrift fur physiologische Chetnie 42, 532
Bicarbonates alcalics (Essai rapide de>); par Pàtein 448
BicUorare de mercure (Recherches expérimentales sur le); par
Cathélineau ....'.• . 504
Biographies : Clarion 297
— Fauché (J.-B.) 577
Blanchiment électro-chimique; par Hermite 611
Bleu (Le) de méthylène comme médicament dans Timpaludisme. XXII
Borates (Sur les) métalliques; par LeChatelier 195
BoraZf réactif de Taloès, par Schonteien 601
Bore ^Préparation et propriétés des phosphures de) ; par Moissan. 103
— (P/épara.tiQ9 et propriétés du) amorphe; par Moissan 478
Borique (Acide). Voir Acide borique.
Bouillie bordelaise 423, 563
Brome (Sur la combinaison directe des métaux avec le chlore et
le); par Gautier et Charpy S9
— (L*industrie du) dans les États-Unis .....; 74
— (Étude sur l'absorption du) par différents corps ; par Fleury. 106
Bromoforme (Sur la formation synthétique de Tacétyléne aux
dépens dvr); par Cazeneuve \S2
Bronze d'argent XVII
Brûlures (Pommade pour le pansement des) 344
— (Pansement salolé des). .......'.. 584
Cadmium (Dosage du) dans les alliages; par French 521
Calé '(Sur les ex traits concentrés de); par Dôme rgue 243
— (Documents analytiques pour Tétude du thé et du) ; par Do-
mergue et Nicolas. ..-.;.-/;;...;..•.• 302
Caféine (Expériences comparatives entre la), la poudre, le rouge
et Textrait de liola ; par Monavon et Perroud * * > • ^^
Calomel (Action de Tacide cyanhydrique sur .le) ; par Cheynet . 456
— (De Tassociation du) et de Tacide cyanhydrique ; par Patein . 500
Gamphopyraiolone 460
Cannelle (Note sur Pessence de) 67
Carbonique (AçideJ. Voir Acide carbonique.
Carbures (Sur les) pyrogénés formés dans Tindustrie du gaz
comprimé ; pnr Dri.»chet. 522
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— 638 —
Page»
Éascara Ba:grada : extrait fluide 60O
Cellalold (Coloration des objets en) XVIII
GéTadille (Nouveaux alcaloïdes des graines de) ; par Merck. . . . 372
Chambre syndicale et Société de prévoyance des pharmaciens de
1" classe du département de la Seine V
Chauffage des voitures de chemins de fer 571
Chlore (Sur la combinaison directe des métaux avec le) ; par
Gautier et Gharpy 29
— (Procédé de Greenwood pour la production du) 560
Chlorhydrate d'apocodéine 250
Chloroforme Pictet 60&
Chlorophylle (Des principes qui accompagnent la) dans les
feuilles ; par Étard 52^
Chlorure d'antimoine (Sur la dissolution du) dans les solutions
saturées de chlorure de sodium ; par Gausse 39&
Choléra ^Isolement de la toxine du) ; par SchoU ^
Cidres (Production des) en 1891 524
Circulaire relative k la réforme des études médicales XLII
Clarion (Notice sur), naturaliste, professeur à TÉcole de phar-
macie, 1819 à 1844 ; par A. Chatin 297
Cobalt (Nouvelle séparation du manganèse d*avec le) 605
Cobra capel (Étude expérimentale du venin de) ; par Calmette • 539
Codéine (Note sur le sulfate de) 569'
— (Sur un violet de); par Cazeneuve 10^
Colloïdales (Rssai d*une classification des substances) solubles ;
par Sabanejew 37?
Coloration des objets en celluloïd XVIII
Comité consultatif d*bygiène de France 430'
Concours pour la nomination aux places d^élôves internes en
pharmacie vacantes au 1*' juillet 1892 dans les hôpitaux et
hospices civils deParis IX, 440
— pour les prix à décerner aux internes en pharmacie XXIX
— pour l'admission aux emplois d'élève en pharmacie du ser-
vice de santé militaire XLl
Conseil d*hygiène publique et de salubrité du département de
la Seine 94, 210, 272, 380, 432
Conservation des viandes Aralches 88
Coto (Sur quelques principes des écorces de) ; par Ciamician
et Silber 351
Crachats (Instructions populaires sur la nécessité de détraire
les); par Armaingaud 477
Crayons élastiques k riodoforme 488
Gréoline : solution limpide; par Pearson ... ; 60O
Créosote de hêtre (Note sur Taddition d'alcool à la) ; par Warin. 599
Cuivrage des objets en plàtro . XVH
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Page»
Cuivre (Sur la composition du mélange de sulfate de) et de
chaux L562
Guivriques (Recherches sur Tadhérence aux feuilles des plantes
des composés), destinés à combattre leurs maladies; parÂ. Girard 423
Cusset (Recherches bactériologiques sur les eaux de) , 130, 202, 556
Cyanhydrique (Acide). Voir Acide cyanhydrique.
Cyanure (Sur un) double de culyre et d*ammoniaque; par Fleu-
rent 196
— (Préparation des) en partant de Tazote; par Fawsitt 322
Daturique (Acide). Voir Acide daturique.
Demarle (Legs) XXV
Désinfection à Paris • 84
Dextrines (Sur la formation des) ; par Petit 264
Diabète (Delà nutrition dans le) ; parHanriot 545
Digitale (Sur la préparation des infusions de poudre de) ; par
Perron 393
Diiodothiophène, succédané de riodoforme • • • • 251
Diphtérie (Précautions à prendre cqntre la) 272
Diphtériques (Une médication préventive de la broncho -pneu-
monie post-trachéotomique chez les enfants) 391
Distinctions honorifiques 48, 95^ 168
Eau oxygénée (Recherche de T) 591
— potable (Procédé rapide de dosage des nitrates dans V) ; par
Harrow 327
— de Sellz artificielle (Sur le dosage rapide de Tacide sulfurique
libre dans F); par Cazeneuve et NicoUe 51
Eaux distillées médicinales (Sur quelques matières colorantes
solubles produites par des 1)actériacées dans les), par Viron. . 411
— douces et salées (Sur la vitalité des germes des organismes
microscopiques des) ; par Certes 414
— minérales (Rapport de M. Robin au nom de la Commission
permanente des; ' 527
Éclairage à l'aluminium XXI
— électrique au point de vue de Thygiène 484
École d*appli cation de médecine et de pharmacie mili-
taires XXI, xxxvn
— du service de santé militaire 410
— supérieure de pharmacie de Paris. Concours pour Tobtention
des prix (Année 1891-1892) V
— supérieure de pharmacie de Parts (Liste des dons faits à la
Bibliothèque) XU
.-* supérieure de pharmacie de Paris (Don fait à V) 183
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^rrr*^;^'^
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École supérieure de pharmacie de Paris. Nominations 231
1- . — . _ . . . (Séance de rentrée de 1*). 97
Écoles de médecine et de pharmacie. Concours . . . XIII, XVII, XXV
— - — Nominations ... 48, 95, 296
Électricité (U) agent d'adultération XXI
EmplasUqnes (Rapport sur les progrès réalisés dans les prépa-
rations) destinées au traitement des maladies de la peau ; par
Hallopeau .....;.;: •..-...•.. 542
Engelure! (Teinture contre les) 232
Ephedra ntonojfacAia (Sur l'éphédrine de); par Spehr 403
Éponges (La pèche des) aux îles Lucayes XYIII
Ergotine (Solution hypodermique d*) 488
Erystpèle (Lihîtaent contre l*). par TôUstanoAT. '. *. 624
Ëséribe (Préparation du salicylàtè d'}; par Birkenwald 123
Essence de cannelle (Note sur V) 67
^ de Kuro-moji; par Kwasnick 259
-~ de Licari Kanali; par Barbier 5?3
— de menthe (Recherches sur V) russe et sur la menthylamine
gauche; par And res et Andrée w 256
~ dé moutarde (Siir i*emploi de T) en thérapeutique, par Bisserié. 595
— de myrte; par Bartolotti 67
— dé roses (Élude chimique de V) allemande et turque; par
Eckart ' 254
— de térébenthine (Action de l'acide benzoïque sur T); par Bou-
chardat et Lafont 5
— dé {érébênthme (Sur la recherche de Thuile de résine dans V). 570
Essences (Note sur Tadditioa d*a1cool aux), par Warin 599
Étain (Dosage de V) dans les alliages; par French. 521
Encalyptol (Note sur l'addilion d'alcool à T), par Warin 599
Enphorinë (Incompatibilité de Tantipyrine et de T) 461
Extrait fluide de cascara sagrada 600-
— — de réglisse 554
— — pour sirop de baume de Tolu 654
Extraits (Sur les) concentrés de café; par Domergue 243
Faculté de médecine et de pharmacie de Bordeaux XXXVII
^ de médecine et de pharmacie de Toulouse. Nominations. . . . 231
— de médecine et de pharmacie de Toulouse (Rapport sur Torga-
niaation de renseignement pharmaceutique à la) . 295
Falsification (Loi contre la) en Autriche V
— des denrées alimentaires au moyen du pain grillé; par Collio. 49
Farines (Falsification de) observées en Italie 87
FauchA (Notice. snr J.-B.), pharmacien-inspecteur . . 577
Fer (La production du) . XXV
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-- 641 —
Pages
Fer (Sur une combinaison volatile du) arec Toxyde dé carbone;'
par Mond et Quincke 262
Ferment nitrique (De la nutrition du), parLoew. . . , 602
Fermentation (Nouvelle) de Pamidon 566
— du sang, par Berthelot et André 561
Feuilles (Des priticipes 'qui accompagaent la chlorophylle dans
les); par Étard 523
Fôve'd'e'SAint'-Ignacâ^es poudres de noix vomique et de); par
Collin 177
Fibres textiles (Poids spécifique des) > . 575
Fiôvre typhoïde (Précautions à prendre contre la) 272
— typhoïde (Note sur une épidémie de) propagée par le lait;
par Vincent 406
Fleurs (Sur les) colorées artificiellement; par Planchon et Hondas. 380
Flûckiger (Manifestation en Vhonneur du professeur) XXIX
Fluorbydrique (Acide). Voir Acide fluorhydrique.
Fluorures (Emploi des) en distillerie 426
Formaldéhyde (Action de la) sur les vins; par Jablin-Gonnet et
de Raczowki 453
Formulaire, 95, )?32, 293, 344, 391, 488, 584, 624
Furoncles (Traitement des) par l'acide borique intus et extra;
par Alison 27
Gai à Teau; par Blass 28
— comprimé (Sur les carbures pyrogénés formés dans l'industrie
du}; par Brochet 522
Gaze i'odoforméé (Sur une falsification de la) S53
Gentisin (Sur le) ; par Kostanecki et Schmidt 353
Gingembre (Sur Toléo-résine du); par Riegel 190
— (Commerce et usages du); par Simmonds 191
Ginseng (La culture du) 139
Glancine (Note sur la) ; par Battandier 350
Glycérine (Analyse de la); par Mangold 266
Glycolyse dans le sang; par Arthus 547
Gomme arabique (Un succédané da la) pour Pindustrie 600
Gravure (Reproduction d'une) X
EanteciY6L (Recherches bactériologiques sur les eaux de) . 130, 202, 556
Huile essentielle. Voir Essence.
— de graines de tilleul; par Mueller C8
^ de lin (Sur la Calsiflcation de V) par les huiles de résine ;
par Coreil 185
~ de Macassar (Étude chimique de V) ; par Thûmmei et Kwasnik 260
— minérale renfermant du caoutchouc; par Holde ........ 419
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— 642 —
PaRCs
Huile d^olivea : réactions chroxnatiqueB; parde Weyn et Fabis. 374
-> de résine (Sur la falsification de l'hutle de lin par les); par
Coreil 185
— de résine (Recherche de T) dans Tessence de térébenthine. . 570
— de sésame (Préparation d'un nouveau principe retiré de T);
par Tocher 70
Humeors bactéricides; parCharrin 116
Hyoscyamine (Présence de V) dans les laitues 605
Hyoscyamus. Voir Jusquiame.
Hypobroinite de soude (Sur la cause de la coloration anormale
prise par V) dans certains flacons de verre; par Denigès. ... 54
~ (Purification du phosphore par T); par Denigès 237
Insectes (Sur un moyen de destruction des) nuisibles à la bet-
terave et aux céréales; par Decaux ^ 137
Intérêts professionnels I, XXXIY
Internes en pharmacie (Concours pour la nomination aux places
d'élèves) IX
— en pharmacie (Concours pour les prix à décerner aux) . . . XXIX
Iode (De la fixation de V) par Tamidon; par Rouvier 4S3
lodoforme (Diiodothiophène, succédané de 1') 251
— (Crayons élastiques k V) 488
lodure d*orthocrésylol 6^
Jusquiame (Note sur les principes constituants de la graine de),
par Ransom 64
Jusquiames (Sur la richesse en alcaloïdes de quelques) du com-
merce; par Gerrard 66
Kermès (Recherches sur les variations de nuance observées dans
les potions au) ; par Dhamelincourt fils 26
Kola (Expériences comparatives entre la caféine, la poudre, le
rouge et Tex trait de) ; par Monavon et Perroud 547
Kyste chyleux (Analyse d'un liquide de); par Jardin 247
Lait (Le) à Paris 976
— stérilisé (Étude clinique et chimique du) ; par Leeds et Davis. 318
Laitues (Présence de l'hyoscyamine dans les) 605
Laminaires (Sur Tappareil mucifère des) ; par L. Ouignard. . . 334
Lampe au magnésium XXII
Lanoline sulfurée ou thilanine 119
Laurier-cerise (Sur la présence de la mannite et de la sorbite
dans les fruits du) ; par Vincent et Delachanal 482
Legs Deroarle XXV
Levures (Action de la chaleur sur les); par Kayser 271
Liquide (Analyse d*nn) de kyste chyleux; par Jardin 247
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— 643 —
Page»
Lithium (Sur un azoture de) ; par Ouvrard 417
Loisar Pexercice de la pharmacie IX
— genevoise sur l'exercice de la médecine, de la chirurgie et de
la pharmacie ; 533
— contre la falsification en Autriche V
Lumière électrique (Influence de la) sur le développement des
plantes XIV
Magnésium (Lampe au) . XXII
Hais (Extraction du sucre de canne cristallisé des grains de). . . 608
Hanganôse (Nouvelle séparation de) d*avec le nickel et le cobalt. 605
Haladies contagieuses (Déclaration des) 405
Manganites de potasse hydratés ; par Rousseau 417
Hastic À la caséine (Procédé de préparation d'un) XIII
— inaltérable ......:.... XVII
Hédicales (Circulaire relative & la réforme des études) XLII
Médicaments nouveaux 57, 118, 248
Henthylamine gauche 256
Mercure (Asparaginate de) 356
— (Pyroborate de) ; par Tokayer 357
— (Recherches expérimentales sur le bichlorure de) ; par Cathe-
lineau 504
— (Dosage du) dans Tonguent mercuriel 553, 602
Métaphénylènediamine (Sur la conservation des solutions de)
pour la recherche des azotites et de Peau oxygénée ; par Denigès. 591
Métaux du groupe de la baryte (Sur la recherche des); par
LiJdeking 21
— (Sur la combinaison directe des) avec le chlore et le brome ;
par H. Gautier et Charpy 29
Microbe pathogène (La vie d'un) ; par Charrin 462, 506
Microbiens (Recherches sur l'accoutumance aux produits); par
Metchnikoff et Roudenko 319
Microorganismes (Sur l'élimination des) pathogènes par la sueur;
par Brunner 320
Miel artificiel 72
Mimosa (L'écorce de) tannante et désincrustante XXVI
Minérale (La production) des différents pays XXXVIII
Moutarde (La culture de la) dans le midi de la Russie XVIII
— (Sur l'emploi de l'essence de) en thérapeutique 595
MoiUs (Appareil simple pour la filtration des) ; par Hesse .... 269
— de bière (Étude de quelques bactéries trouvées dans les) ; par
Zeidler 269
Musc artificiel (Nouveau) • ^ . . ^ 570
Myoothanaton (Composition du) 296
Myrte (L'essence de) ; par Bartoîotti 67
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■->:
— 644 —
Pages
Naja iripudians (Étade expérimentale da venin de) ; par Cal-
mette. . 539
Narcéine (Sirop de), sa préparation; par Patrouillard 27
Nécrologie : Ferrand lÉtienqe) ,,,,., 532
— Ferraad (Eusèbe) 390
Nickel carbonyle (Sur ^oxydation du); par M. Berthelot 32
-- (Nouvelle réparation .de maofl^anèse d'avec le) 6fô
— (Le) dans TOrégon 610
Nickelage (Nouveau procédé de) 611
Nitrates (Dosage des) dans Teau potable ; par Harrow 327
Nitriiication (Recherches sur les organismes de la) ; par Wino-
gradsky 366
Nitrites dans les potasses et soudes du commerce 324
Noix d'Arec (Les alcaloïdes de la); par Jahns 307
-* vomique (Des poudres de) et de fève de Saint-Ignace ; par
Collin 177
Olivier (Culture de V) en Perse 138
Onguent mercuriel (Dosage du mercure dans 1') 553, 602
Or (Dosage de V) dans les alliages ; par French 521
Oranges (Coloration artificielle d*) ; par Barillé . 537
Ordonnance (L') doit-elle être ou non rendue au client? . . XXXYII
Organes destinés à Texpertise chimique; par Oarnier 42i
Orthoxyéthyl-ana-monôacétylamidoqninoléine 458
Oxyde de carbone (Sur une combinaison volatile de fer avec V) ;
par Mond et Quincke 262
~ de carbone (Loi de Tabsorption de V) par le sang d'un mam-
mifôre vivant; par Grébant 451
Oxonine ; XXXVIII
Paeonia Afou^an (Sur le Paeonol, principe immédiat contenu
dansrécor<)e de la racine du); parNagaï 404
Pain d'épice (Rapport sur reddition de protochlorore d'étain
au) . 430, 432
— grillé (Falsification des denrées alimentaires au moyen du);
par Collin 49
— violet ; par Mestro 56
Papier hydrofuge XXII
-^ réactif très sensible 327
Peintura lumineuse XXV
Peptope (L'analyse des) ; par Heaton et Vasing 549
— (Recherche de la) 268
— (Dosage des) dans les urines; par Roux 544
Pharmacie (La loi sur Texercice de la). ...... IX
— iUi'i genevoise sur Texercice de la) 533
— de la marine 95, 343
— militaire 90. 95, 23i, 313, 44), 487, 536, 5^
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— 6i5 —
Pharmacopée Baisse (Nouvelle) V
PhénocoUe (Sels de), leur emploi en thérapeutique 120
— (Essai des sels de). ..*..*.'/."/ 122
Phénols camphrés 624
Phényluréthane. Voir Euphorine.
Phosphate d^alu mine (Présence du) dans rurine;par A. Girard. 420
— tricalcique (Sur la solubilité du) et bicalcique dans les solu-
tions d'acide phosphorique ; par Causse 520
Phosphore (Préparation du) 562
— (Purification du) par Thypobromitede soude; par Denigès . . 2b7
~ (Expérience complémentaire sur la recherche toxicologique
du (par la méthode de Blondlot et Dussart; par Denigès. . . . 594
Phosphorique (Acide). Voir Acide phosphorique.
Phosphures de bore (Préparation et propriétés des) ; par Moissan. 103
Photographies '(Procédé pour obtenir des) en couleurs XIII
Picrate d*antipyrine 252
Pilules dHodoforme et de créosote. .....' 1 1 392
Pin sylvestre (Composition chimique du pollen du) ; par Kresling. 311
Plantes (Influence de la lumière électrique sur le développe-
ment dés) ' XIV
— utiles (Nouvelles) de Californie 206
Plomb dans l^acide tartrique '..'..../. 540, 541
Population française en 1891 XXX
Populeum (Extrait graisseux' pour pommadé). 555
Porcelaine d'amiante ; par Garros 332
— (Soudure de la) avec les métaux 371
Potasses (Présence des ni tri tes dans les) du commerce; par
Klobb 324
Poucbrés' (dés) dé noix vomiqùe ét'dè fèVé dé ^àint-Ignace; par
Collin . : : 177
Prix (Concours pour Tobtention des) de PÉcole supérieure de
Paris (année 1891-1892) .'.:.::..... 1 . . V
• — Dubail (Rapport sur le) ; par Preud'homme 227
~ des' thèses (Rapport dé la'cômmissiàn du)'. '• . 1 '. . '. '. . 214, 219
Professions (La morbidité et la mortalité par) XXXIU
Protochlorure d*étain (Rapport sur Padditionde) au pain d'épice.
430, 432
Psendoconhydrine 250
Ptomalnes extraites des urines dans quelques maladies infec-
tieuses ; par Griffiths 36, 416
Pyrëthre (Note sur la poudre de) ; par Adrlan XLIII
Pyrol)6rate de mercure ; par Tokayer • . ! i . i . . . . 357
Quinine (Réaction des sels de). '....'. 601
Réglisse (Extrait fluide de) 554
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— 646 —
Pages
Saccharose (Action de quelques sels inorganiques sur le pouvoir
rotatoire du); par Farsteiner 198
Saint-Yorre (Recherches bactériologiques sur tes eaux de). 130, 202, 556
Salicylamide.' .... : : 62
Salicylate de chaux ; par Torjescu « 63
— d*ésérine (Préparation du) ; par Birkenwald 123
— de sodium en solution 568
Salicjliqne (Acide). Voir Acide salicylique.
— (Recherche de Tacide salicylique dans l'aldéhyde) 267
Salipyrine (Basai et emploi de la) 253
Salolé (Pansement) des brûlures 584
Salophène 57
Sang (Fermentation du); par Berthelot et André 564
» (Glycolyse dans le) ; par Arthus 547
— (Procédé pour priver le) d^albumine en vue du dosage du
sucre ; par Abeles 608
Savon pour enlever les taches : 232
Scammonée (La production de la) dans la Turquie d*Asie .... 71
Scarlatine (Précautions à prendre contre la) 272
Sécrétage ($ur un nouveau procédé de) sans mercure; par Cour-
tonne 140
Sérum sanguin (Sur une nouvelle substance albuminoïde du) ;
par Chabrié 33
— (Sur le pouvoir globulicide du); par Daremberg 35
Sésame (Préparation d'un nouveau principe retiré de Thuile de);
par Tocher 70
Sirop d'écorces d'oranges amères (A propos de la préparation du),
par Virally • • 598
Sirop de narcéine, sa préparation; par Patrouillard 27
Société de phariùacte'de Pai'is ^Compte rendu des séances de la]
93, 206, 337, 427, 528, 612
— de pharmacie de Paris. Compte rendu des travaux de Tan-
née 1891 144
— de pharmacie de Paris. Séance annuelle du 16 Janvier 1892.
142, 214, 281
^ de pharmacie (Quelques années de la); par G. Planchon ... 281
^ de thérapeutique. Comptes rendus des séances ... 43, 166, 378
Sociétés savante^ (Trentième réunion des'' XXXIII
Sodium (Sur le); par Rosenfeld 369
Solutol et solvéol. .* ; .' ; ..*..' 118
Solvéol 118
Sorbose (Recherches sur le eue de baies de sorbier et sur la for-
mation de la) ; par Freund 325
Soude caustique (Procédé de Greenwood pour la production de la). 560
Sondes (Présence des nitrites dans les) du commerce ; par Klobb. 324
Soudure du verre et de la porcelaine avec les métaux 371
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— 647 —
Pages
Staphylocoque pyo^èae (De Pezistence simultanée dans les cul-
tures du) d'une substance vaccinante et d'une substance prédis-
posante; par Rodet et Courmont 268
Strontiane {Rapport sur l'introduction de la) dans les aliments;
par A. Riche 14
Strontium (De la présenc^ du. baryum et du calcium dans les
sels de) du commerce et dans le bromure de strontium en par-
ticulier; parBarthe 239
— (Sur un nouveau procédé industriel permettant de séparer
directement la baryte d'un sel de); par Adrian et Bougarel . . 345
— (Préparation des sels de) purs; par Barthe et Falières .... 367
Suc gastrique ; par Maurice Arthus 859, 408, 466, 510
Sucre (Sur la vitesse de Tinversion du) en présence des acides
lactique et acétique; par Speransky 197
» (Dosage du) interverti par la liqueur de Soldaini; par Preuts. 200
— dans Turine (De la recherche du); par Orimbert 421
Sueur (Sur Télimination des microorganismes pathogènes par
la), par Brunner 320
Sulfate de codéine (Note sur le) 569
— de quinine léger (Préparation du) ; par Caries 407
— de sesquioxyde de chrome (Sur les états isomériques du); par
Recoura 262
— vert, solide^ de sesquioxyde de chrome; par Recoura 261
Sulfates anhydres cristallisés (Sur la production par voie sèche
de quelques) ; par Klobb 603
Syndicat des pharmaciens de Maine-et-Loire 440
Taches (Savon pour enlever les) 232
Tannin (Sur le dosage du); par Fleury 499
Tannins (Note sur les) ; par Adrian XV, XIX
Tartrique (Acide). Voir Acide tartrique.
Textiles (Nouveau procédé chimique de préparation des matières). IX
— (Poids spécifique des Abres) 575
Thé (Documents analytiques pour Tétude du); par Domergue et
Nicolas 302
— d'Assam (Sur les substances analogues à la saponine conte-
nue^ dans les semences du); par Boorsma 400
Thériaque (Sur la confection publique de la) à Paris ; par G. Plan-
chon 411, 489
Thèses de la Faculté de médecine de Paris (Revue pharraacolo-
giqye des) ; par de Beurmann 31'^
— de pharmacie (Catalogue des) soutenues pendant l'année sco-
laire 1890-1891 386
Thilanine ou lanoline sulfurée 119
Thiophène-sulfonate de soude 252
Thymacétine 248
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-- 648 —
Page»
Tilleal ^Huile de graines de) ; par Mueller OS
Tolu (Extrait fluide pour eirop de baume de) 554
Toxine (Isolement de la) du choléra; par Scholl 83
Tuberculine (Application des injections dej au diagnostic de la
tuberculose bovine; par Nocard •• 519
Tuménol 60
Urine (Dosage de l*albumine dans V) 531
— (De la recherche du sucre dans V); par Qrimbert 481
— (Recherche et dosage du sucre dans Y) 531
^ (Présence du phosphate d''alumine dans 1*); par A. Oirard. . 4^^
— (A quel état Taeide phosphorique existet-il dans V) ; par
Caries 497
— chyleuse (Analyse d'une) et des matières grasses qu^elle ren-
ferme ; par J. de Girard . . . . < 124
Urines (Sur un procédé de dosage Tolnmétrique rapide des
peptones dans les); par Roux 544
^ (Ptomaïnes extraites des) dans quelques maladies infectieuses;
par Griffiths 36, 416
Variétés 48, ^, 168, 231, 295, 343, 440, 487, 533, 583
Variole (Précautions à prendre contre la) 272
Végétaux (Revue des travaux publiés récemment sur les prin-
cipes immédiats contenus dans les) ; par Bourquelot. . 307, 351, 400
Verra (Nettoyage des apparais en)^ .-..•.• XXII
— (Alliage adhérent au) 370
~~ (Soudure du) avec les métaux 371
Viandes congelées (Sur un moyen simple de reconnaître les);
par MalJean 348
— fraîches (Conservation des) 88
Vichy (Recherches bactériologiques sur les eaux de). . 130, S02, 556
Vigne (De Finfluence de l'effeuillage de la) sur la maturation du
raisin ; par Muntz 424
Vin (Méthode d*analyse du) adoptée par rAssociation des chi-
mistes agricoles officiels des .Etats-Unis. . . • .• 328
Vins (Action de la formaldéhyde sur les); par Jablin-Gonnet et
de Raczovki. 453
— (Production des) en 1891 524
— (La production des) en Espagne. XXX
— médicinaux (Clarification des) 06
Violet de codéine (Sur un); par Cazeneuve 109
Le Gérant : Georges MASSON.
PABIS. — IMP. C MAAFON BT I. PLàMM ARIOK, «US SAONI, 2S.
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